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Va-t-on vers une médiation de l'Italie pour réconcilier l'Algérie et la France ? C'est ce que croit savoir notre Grand invité Afrique ce matin. Entre Alger et Paris, les relations sont totalement gelées depuis la mi-avril 2025. La crise s'est encore aggravée ces derniers jours, avec les expulsions croisées de fonctionnaires français par Alger et de fonctionnaires algériens par Paris. Mais les deux pays ne semblent pas vouloir aller jusqu'à la rupture. Pourquoi ? À Genève, Hasni Abidi est directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Entre la France et l'Algérie, l'accalmie n'a duré que deux semaines. Pourquoi la relation est elle aussi instable entre ces deux pays ?Hasni Abidi : Parce que les éléments de discorde, de divergences sont beaucoup plus profonds que la volonté des deux chefs d'États de renouer le dialogue et de reprendre la parole, surtout du côté français qui était très attendu par le président algérien.L'Algérie accuse le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, « de barbouzerie à des fins purement personnelles ». Est-ce que Alger joue Barrot contre Retailleau, le ministre des Affaires étrangères contre le ministre de l'Intérieur ?Oui, la ligne algérienne est claire. Elle s'oppose à tout rôle dans le dossier algérien donné au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour des raisons d'abord de ligne idéologique du ministre de l'Intérieur et parce que Alger pense que Bruno Retailleau utilise la carte algérienne, les relations franco-algériennes à des fins politiques électoralistes et que l'Algérie ne veut pas cautionner cet usage politique de la relation algérienne par le ministre de l'Intérieur. Vous avez vu, plusieurs indicateurs montrent finalement que les services algériens, par exemple, collaborent d'une manière inconditionnelle avec les services de sécurité extérieurs, mais pas les services qui sont sous le contrôle du ministre de l'Intérieur. Ce n'est pas un rejet total, mais un rejet, en quelque sorte, de la récupération faite selon Alger par le ministre de l'Intérieur.À lire aussiTensions France-Algérie: Paris annonce «renvoyer» des diplomates algériens après des expulsions par AlgerCôté algérien, est-ce qu'il y a aussi d'éventuelles divisions sur la question française ? Le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, Bruno Fuchs, dit que la position algérienne n'est pas homogène…C'est très difficile d'analyser de l'intérieur. Donc, je félicite Bruno Fuchs d'avoir cette analyse, mais je ne la partage pas parce que, de l'extérieur, il est très difficile aujourd'hui de trouver vraiment des failles au sein des autorités algériennes, entre civils et militaires, dans les relations avec Paris.Alors, le point de départ de cette dernière crise, particulièrement grave, c'est la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, c'était en juillet dernier. Mais on ne voit pas pourquoi la France changerait de cap. Est-ce que du coup, cette crise peut durer dix ou vingt ans ?Non, ce n'est pas une crise fataliste. Sur la question du Sahara occidental, il y a eu des discussions importantes et je peux vous dire que, avant cette crise consulaire concernant les agents français et algériens, le ministre des Affaires étrangères était attendu à Paris, le ministre algérien, Monsieur Attaf… Bien sûr, pour répondre à la visite effectuée par Jean-Noël Barrot. Malheureusement, les développements ont fait que cette visite soit annulée, mais il n'est pas du tout exclu que les relations reprennent. Je peux vous dire aussi qu'il y a des médiations, et notamment Rome qui veut absolument jouer un rôle de médiateur important et accepté par les deux parties.À lire aussiEn Algérie, les propos de Macron sur le Sahara occidental passent malDonc, pour vous, même si les deux régimes s'envoient à la figure des expulsions de hauts fonctionnaires et de diplomates, il n'y aura pas de rupture ?La rupture totale, je veux dire le point de non-retour, est coûteux pour les deux présidents. Mais il est clair qu'il y a des décisions à prendre. C'est-à-dire qu'Alger attend que certains consuls nommés soient accrédités, ça, c'est un élément aussi à voir. La question bien sûr du renvoi, il faut arrêter cette spirale, elle n'est pas du tout bonne pour le bon fonctionnement des relations. Cette situation, elle permet en quelque sorte la reprise ou la possibilité d'une reprise de dialogue. Parce que, au sein des autorités algériennes, on sent bien qu'il y a une volonté de contenir les conséquences de cette crise et finalement plutôt de parler seulement d'un désaccord profond avec le ministre français de l'Intérieur.Et vous dites que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, essaye de faire médiation, c'est ça ?Giorgia Meloni est prête et il y avait même des discussions, l'Italie joue un rôle important. Elle est devenue un interlocuteur privilégié pour l'Algérie. Et bien sûr, l'Italie aussi, Giorgia Meloni a de bonnes relations avec le président Macron. Donc c'est l'Italie qui est bien placée pour jouer en quelque sorte le rapprochement. Elle peut tout à fait organiser cela lors d'une réunion économique ou dans le cadre du G20 ou un autre cadre, inviter les deux présidents. Et moi, je pense qu'une rencontre de haut niveau entre les deux chefs d'État s'impose dans les conditions actuelles.Entre les présidents Macron et Tebboune ?Entre le président Macron et le président Tebboune. Oui, en Italie, c'est une option et une hypothèse à soutenir et à encourager.
Le torchon brûle une nouvelle fois entre la France et l'Algérie. Paris va expulser de nouveaux diplomates algériens, d'après une déclaration de Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française. La France réplique après l'annonce par Alger dimanche du rapatriement de 15 agents français envoyés en mission de renfort temporaire en Algérie.
Alors que les tensions sont vives entre Paris et Alger, les opposants au régime d'Abdelmadjid Tebboune vivant sur le sol français se retrouvent, eux aussi, pris pour cible par le pouvoir algérien et ses partisans depuis plusieurs mois. À l'instar de l'influenceur Amine DZ qui avait été enlevé il y a un an. Menaces, cyberharcèlement, condamnations par contumace, deux activistes politiques installés en France racontent les outils de pression qu'utilisent le régime et l'existence discrète qu'ils sont contraints de mener. Sur ces réseaux sociaux, l'activiste Chawki Benzehra critique le régime algérien à visage découvert. Mais une fois la caméra éteinte, il vit caché. Chaque déplacement est millimétré. « Je fais très attention de sortir principalement en voiture, de ne pas prendre le même chemin, être incognito dans la rue. Je choisis les endroits avec beaucoup de précautions. C'est plus une vie normale », raconte-t-il.Le mois dernier, il apprend que son nom figure sur une liste de trente opposants vivant en France, sur lesquels Alger se renseigne. Un fonctionnaire, accusé d'espionnage et arrêté, aurait fait sortir leurs informations personnelles des bases de données administratives de l'État français. L'activiste algérien bénéficie du statut de réfugié politique, mais pour lui, ce n'est plus suffisant. « C'est plus une protection administrative qu'une vraie protection de mon intégrité physique. À cause des pratiques du régime algérien et de ses agents présents sur le sol français. Maintenant, ce n'est plus possible de vivre normalement en étant opposant au régime algérien en France », regrette-t-il.Même prudence chez Aksel Bellabbaci, opposant lui aussi, car il milite pour l'indépendance de la Kabylie, région du Nord de l'Algérie. « Bien sûr, on change toujours nos habitudes. On change aussi le lieu de résidence. Parce qu'on est tout le temps surveillé, on est tout le temps suivi. On sait de quoi il est capable ce régime », confie-t-il. En juin 2024, alors qu'il vit en France depuis 2012, la police française le convoque et lui apprend qu'un mandat d'arrêt a été déposé contre lui. « J'ai découvert que j'étais accusé d'être derrière des incendies de la Kabylie de 2021 où il y avait à peu près 500 morts et le lynchage de Djamel Bensmail, un Algérien qui a été assassiné, lynché sur le territoire kabyle », se souvient-il.Des motifs fallacieux et absurdes selon lui, qu'il ne prend pas au sérieux. Mais qui révèlent la pression juridique qui pèse sur ses épaules. « J'ai été condamné à 14 reprises. En tout, il y a 203 ans de prison plus deux condamnations à mort », énumère-t-il. Contrairement à Chawki Benzehra, la demande d'asile politique d'Aksel Bellabbaci n'a pas encore été acceptée. Il pourrait donc être extradé si la justice française donnait son feu vert. La cour d'appel de Paris devait rendre sa décision cette semaine, mais a finalement choisi pour la deuxième fois de la reporter.À lire aussiEn région parisienne, la crise diplomatique entre Paris et Alger vue par les Franco-Algériens
L'émission 28 minutes du 18/04/2025 Ce vendredi, Renaud Dély décrypte l'actualité avec le regard de nos clubistes : Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de l'hebdomadaire “Politis”, Isabelle Saporta, essayiste et éditorialiste, Aziliz Le Corre, rédactrice en chef "Opinions" au “JDD”, et la dessinatrice Coco. Retour sur deux actualités de la semaine :Budget de l'État : où trouver 40 milliards ?Depuis le début de semaine, le message donné par le gouvernement est on ne peut plus clair : il faut économiser 40 milliards d'euros afin de faire passer le déficit sous la barre des 3 % du PIB d'ici 2029. François Bayrou a organisé mardi 15 avril une "conférence sur les finances publiques" où il a dénoncé la gravité de la situation, sans toutefois amener de pistes concrètes pour redresser le cap. Le locataire de Matignon a pris soin de dire qu'il n'y avait pas de "tabou". Mais pour Éric Lombard, ministre de l'Économie, il est hors de question d'augmenter "les impôts" ou les "charges des entreprises". Un flou savamment organisé pour éviter l'éventuelle censure du Premier ministre déjà empêtré dans l'affaire Bétharram, mais qui agace les oppositions. "Deux heures de baratin pour enfoncer des portes ouvertes", éructait ainsi Jean-Philippe Tanguy à l'issue de la réunion de mardi. Le gouvernement de François Bayrou joue-t-il sa survie politique face au risque de censure ? Escalade franco-algérienne : comment parler à Abdelmadjid Tebboune ?Depuis la fin du mois de mars, l'heure était manifestement à la désescalade entre Paris et Alger après plusieurs discussions entre les deux gouvernements. Mais l'accalmie a été de courte durée : cette semaine, douze diplomates français ont été sommés par l'Algérie de quitter le territoire, la France y a répondu à l'identique. Il s'agit d'un énième rebondissement entre les deux pays dont la relation diplomatique est au plus mal depuis l'été dernier. Reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par Paris, arrestation de l'auteur franco-algérien Boualem Sansal à Alger, expulsions d'influenceurs algériens : les épisodes qui ont dégradé la relation franco-algérienne sont nombreux. Comment renouer un dialogue nécessaire entre les deux pays ?Théo Drieu est médiateur scientifique et créateur de la chaîne YouTube “Balade Mentale”, qui cumule plus d'un million d'abonnés. Vulgarisateur scientifique au franc succès, il publie sa première BD "Le grand silence, mais où sont les extraterrestres ?" (éditions Robert Laffont), un ouvrage dans lequel il répond à une question qui taraude l'humanité : pourquoi n'avons-nous jamais rencontré d'extraterrestres ?Entre le 13 et 16 avril, les prisons françaises ont été prises pour cibles par un mystérieux groupe, sous différentes formes : menaces sur le personnel pénitentiaire, incendies de véhicules et même tirs à l'arme automatique sur la porte de la prison de Toulon-la Farlède. Gérald Darmanin, en tant que Garde des sceaux, est le principal concerné au gouvernement. Dans son duel de la semaine, Frédéric Says l'oppose au "DDPF", qui a revendiqué les attaques. Cette semaine encore, la bataille des tarifs douaniers entre la Chine et les États-Unis a atteint de nouveaux records : 145 % pour les produits chinois arrivant sur le sol américain, 125 % pour la réciproque. Ce protectionnisme exacerbé ne prive pas les internautes chinois de leur humour : grâce à l'IA, ils génèrent des vidéos d'Américains travaillant à l'usine pour s'en moquer. Derrière ce clash numérique se cache un questionnement légitime : les États-Unis ont-ils les capacités de se réindustrialiser ? C'est le Point com de Paola Puerari.Yann Guyonvarc'h est un as des mathématiques qui a fait fortune dans le business des algorithmes. D'ordinaire discret, il s'est illustré en fournissant toutes les toiles d'une exposition consacrée à Eugène Boudin, père de l'impressionnisme, au musée Marmottan à Paris. L'as des mathématiques algorithmiques est aussi un fin amateur de Boudin, dont il a raflé toutes les toiles. C'est l'histoire de la semaine d'Alix Van Pée.Enfin, ne manquez pas la Une internationale sur Volodymyr Zelensky et la guerre en Ukraine ; les photos de la semaine soigneusement sélectionnées par nos invités, ainsi que Dérive des continents de Benoît Forgeard !28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 18 avril 2025 Présentation Renaud Dély Production KM, ARTE Radio
C dans l'air l'invité du 16 avril 2025 : Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l'Iris, ancien ambassadeur de France au Sénégal, au Brésil et en Russie. Il a été sous directeur pour l'Afrique du Nord.Emmanuel Macron a décidé mardi d'expulser douze agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l'Algérie. Le président français, qui s'était personnellement entretenu au téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le 31 mars pour relancer le dialogue après des mois de brouille, a aussi "décidé de rappeler pour consultations l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet", a annoncé l'Elysée dans un communiqué. Les autorités algériennes avaient déclaré dimanche persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter l'Algérie, en réponse à l'arrestation en France, puis à sa mise en détention, d'un agent consulaire algérien."Les autorités algériennes prennent la responsabilité d'une dégradation brutale de nos relations bilatérales", juge l'Elysée. Pour le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui était allé à Alger début avril pour recoudre les liens, Alger a "choisi l'escalade". Il a aussi rappelé sur France Inter la nécessité de reprendre "un dialogue franc, lucide et exigeant".Jean de Gliniasty, ancien diplomate, nous expliquera ce que signifient les expulsions d'agents consulaires, et le rappel d'un ambassadeur pour "consultations". Il reviendra également avec nous sur l'histoire des relations franco-algériennes, et sur la nécessité de maintenir des relations apaisées.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les frappes russe sur Soumy, la reprise des hostilités entre la France et l'Algérie et des immigrés latino-américains privés de leurs prestations sociales. Mayotte : vers une abrogation du droit du sol ? Après plusieurs mois de débat, une loi pour durcir le droit du sol à Mayotte a été votée à l'Assemblée nationale. Qu'est-ce qui dérange autant le gouvernement avec le droit du sol à Mayotte ? Se dirige-t-on vers une abrogation totale de ce droit sur l'île ?Avec Victorien Willaume, journaliste au service politique de RFI.Guerre en Ukraine : retour sur les frappes meurtrières russes sur Soumy Des frappes russes sur la ville de Soumy en Ukraine ont causé la mort de 34 civils et blessé une centaine d'autres. Pourquoi la région de Soumy est-elle particulièrement visée par la Russie ? Ces frappes ne peuvent-elles pas mettre en péril les pourparlers pour un cessez-le-feu ?Avec Cyrille Bret, géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale à l'Institut Jacques Delors.France/Algérie : un apaisement de courte durée ? Les autorités algériennes ont annoncé expulser douze agents de l'ambassade de France à la suite à la mise en examen de trois algériens dans l'affaire « Amir DZ ». Que leur reprochent les autorités françaises ? Alors que Paris et Alger semblaient se réconcilier, cette situation peut-elle relancer les hostilités entre les deux pays ?Avec Kader Abderrahim, journaliste, maître de conférence à Sciences Po Paris et directeur de recherches à l'Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE). États-Unis : déclarés morts, des milliers d'immigrés coupés de prestations sociales L'administration américaine, en lutte contre des prétendues « fraudes » à la Sécurité sociale, a coupé ses prestations à 6 300 immigrés latino-américains en les déclarant officiellement « décédés ». Une telle pratique est-elle légale ? Les personnes concernées ont-elles des recours possibles pour contrer cette décision ?Avec Marie-Laure Mallet, maîtresse de conférence à Paris 4 Sorbonne-Nouvelle.
Hier, relève le site Algérie 360, « Paris a décidé d'expulser douze diplomates algériens en poste sur son territoire, en réponse à une mesure similaire prise par Alger quelques jours plus tôt. La tension monte d'un cran entre les deux capitales, mettant en péril le fragile processus de réchauffement engagé récemment. Cette réaction en chaîne, précise Algérie 360, trouve son origine dans l'arrestation, en France, d'un agent consulaire algérien. Un agent soupçonné d'être impliqué dans une affaire touchant un blogueur algérien controversé connu sous le pseudonyme d'Amir DZ, exilé dans l'Hexagone. À Alger, cette arrestation est perçue comme une violation flagrante des conventions diplomatiques (…). »Autre mesure forte prise par Paris : le rappel de son ambassadeur… « Cette décision est une première. Et cette crise est cette fois-ci partie pour durer, commente Le Matin d'Algérie. Car il y a comme une rupture de confiance entre les deux chefs d'État ».Retailleau dans le collimateurPour le quotidien gouvernemental El Moudjahid, le responsable de cette affaire, c'est le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau. « Alger et Paris, rappelle le quotidien algérien, avaient repris langue après des mois de crise, à la faveur de l'appel téléphonique du président français à son homologue Abdelmadjid Tebboune et la venue prompte de son ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Ce réchauffement a fait long feu, soupire El Moudjahid. L'enthousiasme a vite été douché par un incident jugé gravissime par Alger. L'arrestation ostentatoire d'un agent consulaire algérien en exercice en France. (…) Une arrestation bien évidemment effectuée sous les ordres de Bruno Retailleau ». Et, prévient El Moudjahid, « entre l'Algérie et la France, le rideau ne se lèvera pas tant que les barbouzeries de Bruno Retailleau ne seront pas annihilées ».Réplique économique ?Le site Algérie Patriotique s'interroge : « comment l'Algérie va répondre à l'expulsion de ses agents diplomatiques : va-t-elle rompre les livraisons de gaz et expulser (le groupe pétrolier français) Total Energie ? Jusque-là, les autorités algériennes n'ont jamais lié les questions économiques aux différends politiques et diplomatiques, sauf dans le cas marocain. Jusqu'où iront les mesures de rétorsion de part et d'autre de la Méditerranée, entre deux pays dont les relations en dents de scie n'ont jamais connu une crise aussi grave depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962 ? »D'ores et déjà, remarque le site Afrik.com, ce nouveau coup de froid « a des conséquences très lourdes pour les entreprises françaises désireuses de développer le marché algérien… Et qui vont devoir attendre un peu plus, pour profiter de la croissance de la première puissance économique d'Afrique du Nord. Le patronat français en pleurerait, tellement les conséquences des rodomontades de Messire Retailleau coûtent cher à la France ».Exemple, pointe Afrik.com, « le patron du troisième groupe mondial de transport maritime, CMA-CGM, Rodolphe Saadé, qui a vu annuler sa rencontre avec le président Tebboune, qui devait avoir lieu aujourd'hui, à Alger, et à l'issue de laquelle devait être annoncé un montant d'investissements colossaux en Algérie, de nature à faire des ports algériens une plateforme stratégique pour l'armateur français ».Toujours en décalage« Entre la France et l'Algérie, la malédiction des détentes éphémères », constate pour sa part Le Monde Afrique. « Pourquoi donc ces oscillations permanentes entre les deux capitales ? Pourquoi cette incapacité à stabiliser la relation (…) ? Un premier élément de réponse tient dans la nature multiforme de ce lien franco-algérien qui le rend comparable à nul autre. Fruit d'une imbrication entre mémoire coloniale, héritages migratoires, passerelles économiques, intérêts stratégiques et convulsions identitaires de chaque côté, la connexion entre la France et l'Algérie est par essence compliquée à réguler ».Mais, pointe encore Le Monde Afrique, « le véritable défi tient plutôt dans (…) l'absence de synchronie entre les différents agendas politiques, stratégiques et judiciaires. Quand la France est prête au dialogue, l'Algérie est absorbée par d'autres impératifs, et réciproquement. Et quand bien même les diplomates sont au diapason, les logiques partisanes de chaque pays poussent en sens contraire. Sans compter les incidents sécuritaires ou les vicissitudes judiciaires qui précipitent les embardées. »Enfin, analyse similaire pour Jeune Afrique qui constate qu' « à chaque fois qu'un chapitre semble esquisser un épilogue heureux, le caractère versatile et volatil de la relation entre la France et l'Algérie relance la machine à frictions ».
Entre l'Algérie et la France, le torchon brûle de nouveau. Suite à la décision d'Alger, ce dimanche, d'expulser douze agents consulaires français, Paris prend une décision identique et rappelle son ambassadeur en Algérie. Après le coup de fil Tebboune-Macron du 31 mars et les gestes d'apaisement qui avaient suivi, la surprise est totale. Comment en est-on arrivé là ? Va-t-on vers une rupture des relations diplomatiques ? Le Franco-Algérien Lyes Djebaili a milité pour le mouvement démocratique Hirak à Alger et dirige aujourd'hui en France le collectif Algérie Droit Devant. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Comment réagissez-vous à cette nouvelle escalade entre l'Algérie et la France ? Lyes Djebaili : C'est regrettable. C'est incompréhensible. Les relations franco-algériennes s'acheminaient vers une détente, vers un dégel. Et puis subitement, les relations se crispent davantage. Manifestement, on a l'impression que les deux présidents, Monsieur Macron et Monsieur Tebboune, malgré leurs relations personnelles, qui sont de bonnes relations, n'arrivent pas à se parler comme naguère le faisaient Monsieur Bouteflika et Monsieur Chirac. Là, c'est quelque chose d'inédit, du jamais vu depuis l'indépendance de l'Algérie depuis 1962. Le rappel des ambassadeurs côté algérien et côté français. L'expulsion de douze agents consulaires et diplomatiques français et algériens. Tout cela ouvre la voie vers la rupture des relations diplomatiques.Vous craignez une rupture ? Je le crains. Je crains cette rupture entre la France et l'Algérie parce que c'est inédit depuis 1962, une fermeture des deux côtés. Les ripostes sont fermes de part et d'autre. Voilà, espérons des jours meilleurs pour les relations franco-algériennes. Après tout, ce sont des relations historiques, profondes où s'entremêlent les relations de famille, les relations de culture, du sang, ainsi de suite. Voilà, en tout cas, en tant que militant, en tant que franco-algérien aussi, l'Algérie, c'est mon pays de naissance. Et la France, c'est mon pays d'adoption. Et je me sens aussi bien Algérien que Français. Et c'est la raison pour laquelle j'appelle de tous mes vœux au dégel de ces relations et au retour tant soit peu à la sagesse.Alors, il y a huit jours, après le coup de fil Tebboune-Macron et la visite à Alger du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, tout le monde pensait que les deux pays allaient reprendre le dialogue, la coopération. Et puis depuis ce week-end, patatras ! L'Algérie décide d'expulser douze agents français et la France réplique comme vous le savez. Comment expliquez-vous ce nouveau raidissement ? Moi, je rappelle, en tant que militant des droits humains, en tant que militant pour la démocratie, pour l'établissement d'un État de droit et de citoyenneté dans mon pays, je rappelle que, dans un État de droit, la justice est indépendante. Honnêtement, je ne sais pas les détails de cet enlèvement de l'influenceur algérien…Amir DZ, oui… Et donc de la mise en examen et de l'arrestation vendredi dernier par la justice française de trois Algériens de France, dont un membre du consulat d'Algérie à Créteil, près de Paris…Oui, mais ces trois personnes qui sont impliquées dans l'enlèvement… Personnellement, en tant que citoyen, j'appelle à l'indépendance de la justice parce que nous militons pour une justice indépendante dans notre pays d'origine en Algérie. Laissons la justice faire son travail. La justice en France est une justice indépendante. Je ne pense guère qu'elle soit soumise, assujettie à l'exécutif. Mais j'appelle aussi bien l'Algérie et la France à retrouver les chemins de la sagesse pour renouer un dialogue d'égal à égal pour le bien-être de l'Algérie, de la France et des deux peuples algériens et français.Donc, vous pensez qu'après l'arrestation de cet agent algérien du consulat de Créteil, Alger n'était pas obligé d'expulser douze agents français d'Algérie ? C'est une décision qui était lourde de conséquences suite à une décision de justice. C'est un yoyo diplomatique. On retombe dans les travers alors que nous étions tous heureux que les relations franco-algériennes repartent de plus belle.Est-ce que le fond du problème, ce n'est pas la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France ? C'était il y a neuf mois…Oui, chaque pays est souverain dans la prise de sa décision. Maintenant, est-ce que la France aurait pu garder sa neutralité, rester neutre ? Est-ce que cette reconnaissance allait passer par le Parlement ? On se demande. Moi je me le demande, en tant que citoyen sachant les conséquences de cette reconnaissance. La France, c'est un grand pays qui a toujours su garder une certaine neutralité. Monsieur Macron aurait pu garder cette neutralité vis-à-vis de cette question du Sahara occidental. C'est une question qui dépend de l'ONU. C'est une question de décolonisation. Elle dépend de l'ONU. D'ailleurs, entre le ministre des Affaires étrangères français, Monsieur Barrot, et le ministre des Affaires étrangères algérien, Monsieur Attaf, il y avait un communiqué conjoint disant que la question du Sahara occidental dépendait de l'ONU.À lire aussiFrance-Algérie: Paris annonce l'expulsion de douze diplomates et rappelle son ambassadeur
Hier, relève le site Algérie 360, « Paris a décidé d'expulser douze diplomates algériens en poste sur son territoire, en réponse à une mesure similaire prise par Alger quelques jours plus tôt. La tension monte d'un cran entre les deux capitales, mettant en péril le fragile processus de réchauffement engagé récemment. Cette réaction en chaîne, précise Algérie 360, trouve son origine dans l'arrestation, en France, d'un agent consulaire algérien. Un agent soupçonné d'être impliqué dans une affaire touchant un blogueur algérien controversé connu sous le pseudonyme d'Amir DZ, exilé dans l'Hexagone. À Alger, cette arrestation est perçue comme une violation flagrante des conventions diplomatiques (…). »Autre mesure forte prise par Paris : le rappel de son ambassadeur… « Cette décision est une première. Et cette crise est cette fois-ci partie pour durer, commente Le Matin d'Algérie. Car il y a comme une rupture de confiance entre les deux chefs d'État ».Retailleau dans le collimateurPour le quotidien gouvernemental El Moudjahid, le responsable de cette affaire, c'est le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau. « Alger et Paris, rappelle le quotidien algérien, avaient repris langue après des mois de crise, à la faveur de l'appel téléphonique du président français à son homologue Abdelmadjid Tebboune et la venue prompte de son ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Ce réchauffement a fait long feu, soupire El Moudjahid. L'enthousiasme a vite été douché par un incident jugé gravissime par Alger. L'arrestation ostentatoire d'un agent consulaire algérien en exercice en France. (…) Une arrestation bien évidemment effectuée sous les ordres de Bruno Retailleau ». Et, prévient El Moudjahid, « entre l'Algérie et la France, le rideau ne se lèvera pas tant que les barbouzeries de Bruno Retailleau ne seront pas annihilées ».Réplique économique ?Le site Algérie Patriotique s'interroge : « comment l'Algérie va répondre à l'expulsion de ses agents diplomatiques : va-t-elle rompre les livraisons de gaz et expulser (le groupe pétrolier français) Total Energie ? Jusque-là, les autorités algériennes n'ont jamais lié les questions économiques aux différends politiques et diplomatiques, sauf dans le cas marocain. Jusqu'où iront les mesures de rétorsion de part et d'autre de la Méditerranée, entre deux pays dont les relations en dents de scie n'ont jamais connu une crise aussi grave depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962 ? »D'ores et déjà, remarque le site Afrik.com, ce nouveau coup de froid « a des conséquences très lourdes pour les entreprises françaises désireuses de développer le marché algérien… Et qui vont devoir attendre un peu plus, pour profiter de la croissance de la première puissance économique d'Afrique du Nord. Le patronat français en pleurerait, tellement les conséquences des rodomontades de Messire Retailleau coûtent cher à la France ».Exemple, pointe Afrik.com, « le patron du troisième groupe mondial de transport maritime, CMA-CGM, Rodolphe Saadé, qui a vu annuler sa rencontre avec le président Tebboune, qui devait avoir lieu aujourd'hui, à Alger, et à l'issue de laquelle devait être annoncé un montant d'investissements colossaux en Algérie, de nature à faire des ports algériens une plateforme stratégique pour l'armateur français ».Toujours en décalage« Entre la France et l'Algérie, la malédiction des détentes éphémères », constate pour sa part Le Monde Afrique. « Pourquoi donc ces oscillations permanentes entre les deux capitales ? Pourquoi cette incapacité à stabiliser la relation (…) ? Un premier élément de réponse tient dans la nature multiforme de ce lien franco-algérien qui le rend comparable à nul autre. Fruit d'une imbrication entre mémoire coloniale, héritages migratoires, passerelles économiques, intérêts stratégiques et convulsions identitaires de chaque côté, la connexion entre la France et l'Algérie est par essence compliquée à réguler ».Mais, pointe encore Le Monde Afrique, « le véritable défi tient plutôt dans (…) l'absence de synchronie entre les différents agendas politiques, stratégiques et judiciaires. Quand la France est prête au dialogue, l'Algérie est absorbée par d'autres impératifs, et réciproquement. Et quand bien même les diplomates sont au diapason, les logiques partisanes de chaque pays poussent en sens contraire. Sans compter les incidents sécuritaires ou les vicissitudes judiciaires qui précipitent les embardées. »Enfin, analyse similaire pour Jeune Afrique qui constate qu' « à chaque fois qu'un chapitre semble esquisser un épilogue heureux, le caractère versatile et volatil de la relation entre la France et l'Algérie relance la machine à frictions ».
C dans l'air l'invitée du 14 avril 2025 : Patricia Allémonière, grand reporter, auteure de "Au cœur du Chaos", publié aux éditions ArthaudLe ton est remonté d'un cran lundi entre la France et l'Algérie avec l'annonce, par Paris, de la décision des autorités algériennes d'expulser douze fonctionnaires français, au risque de représailles. Alger a demandé à ces agents de quitter son territoire, a fait savoir lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, précisant que cette décision était une réponse à l'arrestation de trois ressortissants algériens en France. Vendredi en effet, trois hommes, dont l'un employé de l'un des consulats d'Algérie en France, ont été mis en examen à Paris notamment pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste français. Ils ont été placés en détention provisoire."Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n'aurons d'autre choix que d'y répondre immédiatement", a averti le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot lundi. Ces échanges tendus des derniers jours contrastent avec la volonté affichée tout récemment des deux pays de relancer leur relation bilatérale. Début avril, le ministre des Affaires étrangères s'était entretenu avec son homologue Ahmed Attaf et avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, pour faire part du souhait de la France de "tourner la page des tensions actuelles" depuis Alger.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur un faux journal attribué à RFI, la crise diplomatique entre l'Algérie et les pays de l'AES et la normalisation des relations franco-algériennes. Guerre en Ukraine : vers une médiation de la Chine ?Alors que les pressions américaines persistent pour un cessez-le-feu en Ukraine, la Chine pourrait à son tour jouer un rôle de médiateur entre Moscou et Kiev. Quels intérêts Pékin pourrait trouver dans cette initiative ? Connaissant les liens qui l'unissent à la Russie, comment la Chine pourrait-elle mener des négociations ?Avec Clea Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin. Intox : un faux journal attribué à RFISur les réseaux sociaux et les chaînes WhatsApp, un audio créé par l'intelligence artificielle simule un journal de RFI sur la situation en RDC. On y entend Corneille Nangaa, l'ancien président de la Céni devenu coordinateur de l'Alliance fleuve Congo, alliée au M23, présenter ses excuses aux Congolais. Comment s'assurer qu'une information provient bien de RFI ?Avec Grégory Genevrier, journaliste à la Cellule Info-Verif. Algérie : les pays de l'AES rappellent leurs ambassadeursAprès la destruction d'un drone malien par l'Algérie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Alger. Bamako affirme que ce drone volait au-dessus du territoire malien, Alger assure qu'il était entré dans l'espace aérien algérien. Que sait-on de cet incident ? Pourquoi les pays de l'AES dénoncent-ils des « provocations à répétitions » de la part de l'Algérie ? Une crise plus importante est-elle inévitable ?Avec Akram Kharief, journaliste et chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg. France/Algérie : un premier pas vers la normalisation ?Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s'est rendu en Algérie pour rencontrer son homologue algérien Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune. Objectif, permettre un réchauffement des relations entre Paris et Alger. À l'issue de ces entretiens, quels sont les engagements concrets pris sur les questions sécuritaires et migratoires ?Avec Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et du monde arabe, chercheure associée à l'Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne (Laboratoire SIRICE).
Entre les trois régimes putschistes du Sahel et l'Algérie, c'est la crise ouverte. Dimanche, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont accusé l'Algérie d'avoir abattu un drone malien en territoire malien et ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger. Lundi 7 avril, l'Algérie a répliqué du tac au tac et est allée encore plus loin en fermant son espace aérien à tous les avions en provenance ou à destination du Mali. Et dans la soirée d'hier, Bamako a décidé de faire de même en fermant son espace aérien aux avions en provenance ou à destination d'Algérie. Pourquoi ce clash ? Le Niger est-il prêt à une telle escalade ? Et la France dans tout cela ? L'essayiste nigérien Seidik Abba préside le Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel. RFI : Pourquoi le torchon brûle entre Alger et Bamako ? Seidik Abba : Je crois qu'on peut situer la dégradation des relations entre les deux pays à la prise de Kidal en novembre 2023 par l'armée malienne. À la suite de cette prise de Kidal, les ex-rebelles s'étaient repliés sur la frontière algérienne et se sont réorganisés militairement. Pour Bamako, au bas mot, l'Algérie a fermé les yeux sur leurs efforts de réorganisation.Alors, depuis ce dimanche 6 avril, il y a une nouvelle crise parce que les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger et parce que l'Algérie vient de répondre du tac au tac. Pourquoi cette nouvelle montée de tension ? Oui, cette nouvelle crise est liée à un drone malien qui a été abattu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril. L'aviation algérienne a abattu ce drone au-dessus de la frontière commune et les deux pays sont d'accord sur cet incident. Mais les versions divergent sur la localisation de l'endroit où le drone a été abattu. En tous les cas, le régime de Bamako a rappelé cette fois-ci en renfort les deux autres pays de l'AES, le Niger et le Burkina Faso, pour créer un rapport de force plus favorable parce que, par le passé déjà, le Mali a eu à protester contre ce qu'il considère comme des actes d'hostilité de la part de l'Algérie, mais ça n'a pas changé. Ça veut dire qu'on s'installe dans une confrontation entre les pays de l'AES et le pouvoir algérien.Alors vous parlez du Niger, est-ce que ce pays est prêt à l'escalade avec l'Algérie ?Non, je ne pense pas que le Niger soit prêt parce que, lorsqu'on regarde, il y a quand même des intérêts importants du Niger qui sont en jeu. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine s'est rendu en août 2024 à Alger à la tête d'une forte délégation. Il avait à l'époque été reçu par le président du pays Abdelmadjid Tebboune. Ça traduit quand même le réchauffement des relations diplomatiques. Au plan économique aussi, le ministre nigérien du Pétrole était à Alger en février 2025 et la Sonatrach, qui a mené des prospections dans la partie nord du Niger, dans la région d'Agadez…La compagnie algérienne Sonatrach…C'est ça, la grande compagnie de pétrole et des hydrocarbures algériens, la Sonatrach, a fait des prospections au Niger qui se sont révélées concluantes et il y a même eu un essai. Il est question de passer aujourd'hui au forage des puits et il est envisagé dans un schéma inédit que le pipeline soit connecté à partir du Niger au pipeline algérien. En plus de ça, la Sonatrach est dans une perspective de former des Nigériens aux métiers du pétrole. Donc, il y a sur le plan économique et politique un réchauffement avec Niamey qui, à mon avis, pourrait être affecté par cet alignement de Niamey sur Bamako dans le cadre de la solidarité inter AES.Depuis le dégel entre Alger et Paris, c'était ce 6 avril avec la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, l'Algérie et la France engagent un dialogue stratégique sur le Sahel. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Je crois que, comme la France n'a plus aucun canal de discussion avec les pays de l'AES, elle souhaite se rapprocher de l'Algérie parce qu'il y a des intérêts réciproques entre les pays de l'AES et l'Algérie. Et la France parie sur justement le retour à la normale entre les pays de l'AES et l'Algérie pour pouvoir faire passer des messages politiques et diplomatiques.Mais au contraire, est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer un soutien de l'Algérie et de la France aux rebelles touaregs du FLA, le Front de libération de l'Azawad ? Non, je pense que l'Algérie a toujours été très prudente dans le soutien à l'irrédentisme qu'il y a au Mali parce que, elle-même, elle n'a pas fini de régler les questions irrédentistes qu'il pourrait y avoir dans son propre territoire national. Et je ne pense même pas que la France, d'ailleurs, a intérêt encore à aggraver la situation de ses relations avec les pays de l'AES.Depuis douze ans, Iyad Ag Ghaly, le chef du groupe jihadiste du JNIM, est protégé par l'Algérie. Est-ce qu'un rapprochement entre Alger et Paris pourrait se faire au détriment de ce chef jihadiste ? Je crois que c'est tout à fait possible. Iyad Ag Ghaly avait par le passé échappé de justesse à une élimination par les forces françaises à la suite d'un couac avec l'Algérie.C'était à Tamanrasset…C'était à Tamanrasset. Il avait échappé justement à une élimination physique par les forces françaises. Et je crois que, s'il y a un rapprochement intensif entre Paris et Alger, ça pourrait justement se faire au détriment d'un personnage comme Iyad Ag Ghaly, qui a toujours été évalué comme une cible à haute intensité par la France et qui a échappé à l'élimination alors que d'autres chefs jihadistes importants ont été éliminés par l'armée française.
« D'Égal à Égal » titre le quotidien Algérien Cresus. Photo de la poignée de main entre Jean-Noël Barrot et Abdelmadjid Tebboune en Une. Le président algérien tout sourire après huit mois de tensions... La coopération entre les deux pays reprend dans tous les secteurs. Le journal Cresus raconte : « Il a fallu un coup de fil du Président Macron le jour de l'Aïd El Fitr (...) pour mettre fin à une brouille qui tendait à se prolonger. Pourtant, au-delà des tensions, une réalité demeure : les deux pays ont besoin l'un de l'autre ». Le titre reste néanmoins prudent. Accusant la France d'une diplomatie du double langage. Rappelant ses liens resserrés dernièrement avec le Maroc. Voisin et éternel rival de l'Algérie : « Emmanuel Macron joue les funambules. Pris en tenaille entre ses propres démons politiques – un pays en crise, une extrême droite qui guette, une présidence fragile (…) il tente de ménager la chèvre algérienne et le chou marocain. (...) Face à ce jeu trouble, une seule attitude s'impose : la vigilance inflexible. Ne rien concéder. Ne pas se laisser berner par les sourires de façade ».« L'Algérie n'a jamais décliné le dialogue » El Moudjahid titre « un pas vers l'apaisement ». Le journal -le plus vieux titre francophone du pays- retrace la chronologie des derniers mois de tensions. Et raconte : « L'audience accordée par le président algérien à M. Barrot démontre bien que l'Algérie n'a jamais décliné le dialogue ». Le titre proche du pouvoir explique la position du gouvernement algérien : « Ce que l'Algérie n'admet pas ce sont les leçons moralisatrices (...) de l'extrême droite (...) françaises qui cherche à faire des Algériens, à des fins purement populistes et électoralistes, les boucs émissaires de la crise politico-économique que vit la France ». Référence aux multiples déclarations du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau. Partisan d'une ligne dure face à l'Algérie au sein du gouvernement français. Les États de l'AES rappellent leurs ambassadeurs en Algérie Le Mali, Le Burkina Faso et le Niger rappellent leurs ambassadeurs à Alger. Signe de protestation après qu'un drone malien ait été abattu à la frontière entre le Mali et l'Algérie. Zone où se cachent des cellules de groupes terroristes. Le gouvernement malien accuse directement Alger d'avoir abattu son drone. C'était il y a 7 jours. Protestation faite : pas de réponse du pouvoir Algérien. Alors le Mali a rappelé son ambassadeur, suivi du Burkina et du Niger : l'Alliances des États du Sahel. « L'Algérie se retrouve isolée de son voisinage Sahélien » note le site d'information marocain Yabiladi. Maliactu.net rappelle que cette « attaque survient dans un contexte de tensions militaires croissantes dans la région ». Et renchérie : « l'attaque a non seulement détruit un bien stratégique mais a aussi compromis une opération de sécurité majeure. En effet, le drone malien aurait permis de neutraliser un groupe terroriste en préparation d'attaques contre des cibles de l'AES, aggravant ainsi la menace pesant sur la stabilité régionale ».Funérailles d'Amadou Bagayoko à Bamako Enfin toujours au Mali, les images des funérailles d'Amadou Bagayoko. Le chanteur du duo Amadou et Mariam. Le site Sahel Tribune publie les photos de la cérémonie. Plusieurs centaines de maliens venus rendre un dernier hommage à cette figure internationale de la musique Malienne. Sahel Tribune raconte le moment à Garantiguibougou au sud de Bamako. Mariam Doumbia l'autre moitié du duo, était présente décrit le site : « Inconsolable, elle est apparue bouleversée tout au long des obsèques. Son regard perdu et ses silences parlaient plus fort que les mots ». Sahel Tribune conclu : « Amadou Bagayoko s'en est allé, mais sa musique, elle, ne mourra jamais. Le Mali et le monde garderont de lui l'image d'un homme simple, sincère, et profondément attaché à son art ».
« Entre la France et l'Algérie, les relations reviennent à la normale », affirme Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, qui a été reçu le 6 avril 2025 à Alger en audience pendant plus de deux heures par le président Abdelmadjid Tebboune. Ces derniers mois, la crise entre Paris et Alger avait fait craindre une rupture des relations diplomatiques. Mais le 31 mars, un coup de téléphone Macron - Tebboune a tout débloqué. Quelles sont les coulisses de ce rebondissement ? À Paris, Akram Belkaïd est le rédacteur en chef du Monde Diplomatique. Il est aussi membre du comité éditorial du site Orient XXI. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : « Le rideau se lève », dit Abdelmadjid Tebboune. Est-ce que ça y est, la lumière jaillit ?Akram Belkaïd : Oui, quelle étrange formule ! « Le rideau se lève », c'est plutôt un spectacle. Et donc, on se dit que le spectacle continue dans ce feuilleton interminable des relations franco-algériennes. Mais peut-être que c'est aussi pour dire qu'on revient à plus de normalité, à plus de choses transparentes.« Les questions de réadmission et les questions de visas seront traitées dans le cadre des accords existants », dit le ministre français Jean-Noël Barrot. Est-ce à dire que ce sera donnant-donnant, réadmission contre visas ? Alors on peut effectivement comprendre ça, même si pour le moment ce sont les accords qui existent qui priment. Donc, le fameux accord de 1968 qui a été révisé à plusieurs reprises, faut-il le rappeler, et donc les dispositions bilatérales concernant les visas. Donc on n'est pas dans un contexte où on nous explique que tout va être remis à zéro, même si, dans le même temps, on nous dit tout de même qu'il va y avoir des négociations, en tout cas des « enrichissements ».Et des rencontres entre les consuls d'Algérie en France et les préfets de France… Ça, c'est une très bonne chose. On se demande pourquoi ça n'existait pas avant. Il y a une importante communauté algérienne en France. Il y a des problèmes concrets qui se posent à la communauté algérienne de France et c'est une très bonne chose, à mon sens, que ces consuls puissent dialoguer avec les préfectures de manière à ce que la vie quotidienne de cette communauté ne soit pas entravée.Est-ce que les déclarations du ministre français des Affaires étrangères ne sont pas en contradiction avec celles de son collègue de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui accusait récemment l'Algérie de vouloir agresser et humilier la France ? Absolument. On se demande d'ailleurs quelle va être la réaction de monsieur Retailleau, puisque c'est lui qui, au cours des dernières semaines, a jeté de l'huile sur le feu par des déclarations incandescentes. Une menace de démission aussi. Là, visiblement, le dossier lui échappe puisqu'il n'a même pas été cité dans la liste des contacts bilatéraux à venir, puisque c'est le garde des sceaux français qui a été cité sur le plan, en tous les cas, des questions juridiques. Je dirais que, là, pour le coup, ça devient un problème de politique intérieure française.Dans le domaine sécuritaire, le ministre français des Affaires étrangères a annoncé qu'il y aura désormais entre l'Algérie et la France « un dialogue stratégique sur le Sahel ». Comment réagissez-vous ? Alors, c'est une déclaration qui est très importante parce que, dans le contexte actuel du Sahel, avec la montée en puissance, je dirais, de la contestation contre la France mais aussi contre l'Algérie, il est évident que Paris et Alger ont intérêt à trouver un accord pour suivre ce qui se passe au Mali, au Niger, au Burkina Faso aussi, qui sont des zones où traditionnellement les intérêts français et algériens n'ont pas toujours été convergents, mais là où, pour le coup, ils le deviennent. On parle beaucoup de l'influence russe, on parle beaucoup de l'influence turque. Et les deux, je dirais, acteurs habituels semblent avoir perdu la main sur les questions géostratégiques qui concernent cette région.Peut-on parler d'une convergence entre Paris et Alger contre la présence de Wagner à Kidal ? En tous les cas, il est vrai aussi qu'il y a aujourd'hui une dissonance dans les rapports algéro-russes sur la présence effectivement de Wagner à Kidal, que l'Algérie n'accepte pas, que l'Algérie dénonce de manière plus ou moins explicite. Et donc effectivement, on sent bien que là, pour le coup, il y a une entente possible entre Algériens et Français sur ce point-là.Dans le communiqué conjoint des deux présidents lundi 31 mars, comme dans la déclaration du ministre français du 6 avril, pas un mot sur le Sahara occidental qui a pourtant été l'élément déclencheur de la crise au mois de juillet dernier. Est-ce à dire que l'Algérie se résigne à voir la France reconnaître la marocanité du Sahara ? C'est un point qui a été volontairement et délibérément mis de côté. Maintenant, les langues se délient un peu… Quand Emmanuel Macron a adressé sa lettre au roi du Maroc, il est apparu que, en fait, c'était une perspective que les Algériens avaient entérinée depuis un moment et que ça faisait partie, je dirais, des choses qui semblaient être inscrites. Donc, oui, c'est une sorte non pas de résignation, mais Alger prend acte de la position française et l'idée, c'est d'avancer en mettant ce dossier à part, c'est-à-dire en essayant de le réduire à un point, je dirais, de non-accord entre l'Algérie et la France, sachant qu'il est très possible aussi que des choses puissent se cristalliser dans les prochains mois dans, non pas un rapprochement, mais dans un léger réchauffement des relations entre Alger et Rabat.
A la Une de la presse, ce lundi 7 avril, les réactions à la manifestation de soutien, hier, à Paris, des partisans de Marine Le Pen, après sa condamnation pour détournement de fonds publics. Le dégel des relations franco-algériennes. La (nouvelle) visite de Benyamin Netanyahou à Washington. Et un heureux événement pour un couple de tortues des Galapagos quasi-centenaires.
« D'Égal à Égal » titre le quotidien Algérien Cresus. Photo de la poignée de main entre Jean-Noël Barrot et Abdelmadjid Tebboune en Une. Le président algérien tout sourire après huit mois de tensions... La coopération entre les deux pays reprend dans tous les secteurs. Le journal Cresus raconte : « Il a fallu un coup de fil du Président Macron le jour de l'Aïd El Fitr (...) pour mettre fin à une brouille qui tendait à se prolonger. Pourtant, au-delà des tensions, une réalité demeure : les deux pays ont besoin l'un de l'autre ». Le titre reste néanmoins prudent. Accusant la France d'une diplomatie du double langage. Rappelant ses liens resserrés dernièrement avec le Maroc. Voisin et éternel rival de l'Algérie : « Emmanuel Macron joue les funambules. Pris en tenaille entre ses propres démons politiques – un pays en crise, une extrême droite qui guette, une présidence fragile (…) il tente de ménager la chèvre algérienne et le chou marocain. (...) Face à ce jeu trouble, une seule attitude s'impose : la vigilance inflexible. Ne rien concéder. Ne pas se laisser berner par les sourires de façade ».« L'Algérie n'a jamais décliné le dialogue » El Moudjahid titre « un pas vers l'apaisement ». Le journal -le plus vieux titre francophone du pays- retrace la chronologie des derniers mois de tensions. Et raconte : « L'audience accordée par le président algérien à M. Barrot démontre bien que l'Algérie n'a jamais décliné le dialogue ». Le titre proche du pouvoir explique la position du gouvernement algérien : « Ce que l'Algérie n'admet pas ce sont les leçons moralisatrices (...) de l'extrême droite (...) françaises qui cherche à faire des Algériens, à des fins purement populistes et électoralistes, les boucs émissaires de la crise politico-économique que vit la France ». Référence aux multiples déclarations du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau. Partisan d'une ligne dure face à l'Algérie au sein du gouvernement français. Les États de l'AES rappellent leurs ambassadeurs en Algérie Le Mali, Le Burkina Faso et le Niger rappellent leurs ambassadeurs à Alger. Signe de protestation après qu'un drone malien ait été abattu à la frontière entre le Mali et l'Algérie. Zone où se cachent des cellules de groupes terroristes. Le gouvernement malien accuse directement Alger d'avoir abattu son drone. C'était il y a 7 jours. Protestation faite : pas de réponse du pouvoir Algérien. Alors le Mali a rappelé son ambassadeur, suivi du Burkina et du Niger : l'Alliances des États du Sahel. « L'Algérie se retrouve isolée de son voisinage Sahélien » note le site d'information marocain Yabiladi. Maliactu.net rappelle que cette « attaque survient dans un contexte de tensions militaires croissantes dans la région ». Et renchérie : « l'attaque a non seulement détruit un bien stratégique mais a aussi compromis une opération de sécurité majeure. En effet, le drone malien aurait permis de neutraliser un groupe terroriste en préparation d'attaques contre des cibles de l'AES, aggravant ainsi la menace pesant sur la stabilité régionale ».Funérailles d'Amadou Bagayoko à Bamako Enfin toujours au Mali, les images des funérailles d'Amadou Bagayoko. Le chanteur du duo Amadou et Mariam. Le site Sahel Tribune publie les photos de la cérémonie. Plusieurs centaines de maliens venus rendre un dernier hommage à cette figure internationale de la musique Malienne. Sahel Tribune raconte le moment à Garantiguibougou au sud de Bamako. Mariam Doumbia l'autre moitié du duo, était présente décrit le site : « Inconsolable, elle est apparue bouleversée tout au long des obsèques. Son regard perdu et ses silences parlaient plus fort que les mots ». Sahel Tribune conclu : « Amadou Bagayoko s'en est allé, mais sa musique, elle, ne mourra jamais. Le Mali et le monde garderont de lui l'image d'un homme simple, sincère, et profondément attaché à son art ».
C dans l'air l'invité du 3 avril 2025 : Fabrice d'Almeida, historien, vice-président université Paris Panthéon Assas, auteur de GÉNIES DU MAL , aux éditions PLON.Les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont eu un long échange téléphonique, lundi. Ils sont convenus de "donner une nouvelle ambition à la relation" bilatérale. Cette reprise de contact renforce la probabilité d'une prochaine libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.Le président français a décidé, à la suite de cet appel téléphonique avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de "donner rapidement" un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.L'objectif commun affiché est de "donner une nouvelle ambition à la relation" dans un "esprit d'amitié", mais aussi dans un "souci d'efficacité et de résultat".
Rappel de l'ambassadeur Algérien en France, arrêt des coopérations bilatérales, chute des échanges commerciaux : les tensions qui ont secoué les relations franco-algériennes ces derniers mois ont atteint un niveau inédit. On parle même de la pire crise depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Mais cette semaine, après des mois d'une escalade qui semblait sans fin, les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune se sont appelés et ont acté la relance des relations diplomatiques entre les deux pays. Des intérêts économiques et sécuritaires de part et d'autre de la Méditerranée sont en jeu. Invitée : Delphine Touitou, journaliste au pôle international, qui a suivi de près l'évolution des relations franco-algériennes. Un sujet préparé par Madeleine de BlicRéalisation : Emmanuelle BaillonExtraits de reportages AFPTVVoix : Maxime MametSur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
« C'est simple comme un coup de fil » : un vieux slogan publicitaire remis au goût du jour par les présidents français et algérien… Emmanuel Macron a décroché son téléphone lundi pour appeler Abdelmadjid Tebboune. Un échange pour le moins fructueux, rapporté ainsi par El Moudjahid à Alger : « Emmanuel Macron a adressé au président Tebboune ainsi qu'au peuple algérien ses meilleurs vœux de succès et de prospérité à l'occasion de l'Aïd El-Fitr et ils sont convenus, lors d'un long échange franc et amical, de la reprise sans délai de la coopération sécuritaire entre les deux pays et du travail de la commission mixte des historiens. »Un coup de fil, donc, qui semble effacer des mois de brouille entre les deux pays.« Est-ce la fin de la crise entre Alger et Paris ? », s'interroge le site Algérie 360. Apparemment oui, quand on examine les décisions prises : « la reprise immédiate de la coopération sécuritaire entre les deux pays, le rétablissement “sans délai“ de la coopération en matière migratoire, la volonté de poursuivre le travail de la commission mixte des historiens essentiel à la réconciliation, la relance des échanges et des initiatives communes dans le cadre de la coopération judiciaire, avec une prochaine visite en Algérie du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin. »Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra également à Alger dès dimanche. Une rencontre est aussi prévue entre les deux présidents.Enfin, note Algérie 360, « au cours de la conversation, Emmanuel Macron a évoqué le cas de l'écrivain Boualem Sansal, récemment condamné à cinq ans de prison ferme. Il a exprimé sa confiance dans la sagesse de Tebboune et a plaidé pour un geste de clémence en raison de l'âge et de l'état de santé de l'écrivain. »Quid de la question du Sahara Occidental ?Pour TSA, autre site d'information algérien, c'est « une immense surprise : les deux chefs d'État ont acté la fin de la crise algéro-française, huit mois jour pour jour après son déclenchement le 31 juillet dernier, suite à la décision du président Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. »« Finie la brouille entre Tebboune et Macron, oublié le Sahara occidental ! », s'exclame pour sa part Le Matin d'Algérie, site d'information plutôt critique envers le pouvoir algérien. « Qu'est-ce qui a changé depuis pour arriver à ce revirement à 180 degrés ? Rien hormis que Tebboune a mangé son chapeau, affirme Le Matin d'Algérie. Cet échange téléphonique marque un pas vers l'apaisement, mais ne règle pas la question de fond, la question du Sahara Occidental, qui reste un point de désaccord majeur entre Alger et Paris. »Le site Algérie Patriotique reste méfiant, notamment sur cette question du Sahara Occidental : « que signifie, s'interroge-t-il, la formule utilisée par l'Elysée, selon laquelle les deux pays sont “attachés à la légalité internationale“ ? La France va-t-elle faire machine arrière dans le dossier sahraoui et se conformer désormais aux résolutions de l'ONU en ne reconnaissant plus unilatéralement la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental ? »« Hautement invraisemblable » Il est vrai, pointe Le Monde Afrique, que « la question du Sahara occidental, déclencheur de la crise, ne figure pas explicitement dans le communiqué conjoint. Le 30 juillet 2024, Emmanuel Macron avait reconnu que “le présent et l'avenir“ de ce territoire “s'inscrivaient dans le cadre de la souveraineté marocaine“, au grand dam des Algériens. Il est hautement invraisemblable, poursuit Le Monde Afrique, que Paris revienne sur cette reconnaissance, que le chef de l'Etat français avait réitérée lors de sa visite d'Etat à Rabat en octobre 2024. La référence à ce dossier sahraoui affleure dans le communiqué de manière très allusive à travers le rappel de la “légalité internationale“ –, au nom de laquelle Alger réclame rituellement la tenue, sur place, d'un référendum d'autodétermination. »Enfin, Le Monde Afrique relève aussi que le communiqué commun des deux présidences évoque « le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné le 27 mars à cinq ans de prison ferme, au bénéfice duquel Emmanuel Macron espère un “geste de clémence et d'humanité“ de la part d'un président Tebboune crédité de “clairvoyance“. La rumeur avait couru avec insistance ces derniers jours de l'éventualité d'une grâce de sa part, scénario qui paraît désormais plus que vraisemblable. »
À la Une de la presse, mercredi 2 avril, l'inquiétude et l'incertitude, dans l'attente de l'annonce de la hausse des droits de douane américains ; une proposition de loi, en Floride, pour recourir davantage au travail des enfants pour pallier le manque de main-d'œuvre étrangère ; le réchauffement en cours entre Paris et Alger ; et des poissons d'avril.
« C'est simple comme un coup de fil » : un vieux slogan publicitaire remis au goût du jour par les présidents français et algérien… Emmanuel Macron a décroché son téléphone lundi pour appeler Abdelmadjid Tebboune. Un échange pour le moins fructueux, rapporté ainsi par El Moudjahid à Alger : « Emmanuel Macron a adressé au président Tebboune ainsi qu'au peuple algérien ses meilleurs vœux de succès et de prospérité à l'occasion de l'Aïd El-Fitr et ils sont convenus, lors d'un long échange franc et amical, de la reprise sans délai de la coopération sécuritaire entre les deux pays et du travail de la commission mixte des historiens. »Un coup de fil, donc, qui semble effacer des mois de brouille entre les deux pays.« Est-ce la fin de la crise entre Alger et Paris ? », s'interroge le site Algérie 360. Apparemment oui, quand on examine les décisions prises : « la reprise immédiate de la coopération sécuritaire entre les deux pays, le rétablissement “sans délai“ de la coopération en matière migratoire, la volonté de poursuivre le travail de la commission mixte des historiens essentiel à la réconciliation, la relance des échanges et des initiatives communes dans le cadre de la coopération judiciaire, avec une prochaine visite en Algérie du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin. »Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra également à Alger dès dimanche. Une rencontre est aussi prévue entre les deux présidents.Enfin, note Algérie 360, « au cours de la conversation, Emmanuel Macron a évoqué le cas de l'écrivain Boualem Sansal, récemment condamné à cinq ans de prison ferme. Il a exprimé sa confiance dans la sagesse de Tebboune et a plaidé pour un geste de clémence en raison de l'âge et de l'état de santé de l'écrivain. »Quid de la question du Sahara Occidental ?Pour TSA, autre site d'information algérien, c'est « une immense surprise : les deux chefs d'État ont acté la fin de la crise algéro-française, huit mois jour pour jour après son déclenchement le 31 juillet dernier, suite à la décision du président Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. »« Finie la brouille entre Tebboune et Macron, oublié le Sahara occidental ! », s'exclame pour sa part Le Matin d'Algérie, site d'information plutôt critique envers le pouvoir algérien. « Qu'est-ce qui a changé depuis pour arriver à ce revirement à 180 degrés ? Rien hormis que Tebboune a mangé son chapeau, affirme Le Matin d'Algérie. Cet échange téléphonique marque un pas vers l'apaisement, mais ne règle pas la question de fond, la question du Sahara Occidental, qui reste un point de désaccord majeur entre Alger et Paris. »Le site Algérie Patriotique reste méfiant, notamment sur cette question du Sahara Occidental : « que signifie, s'interroge-t-il, la formule utilisée par l'Elysée, selon laquelle les deux pays sont “attachés à la légalité internationale“ ? La France va-t-elle faire machine arrière dans le dossier sahraoui et se conformer désormais aux résolutions de l'ONU en ne reconnaissant plus unilatéralement la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental ? »« Hautement invraisemblable » Il est vrai, pointe Le Monde Afrique, que « la question du Sahara occidental, déclencheur de la crise, ne figure pas explicitement dans le communiqué conjoint. Le 30 juillet 2024, Emmanuel Macron avait reconnu que “le présent et l'avenir“ de ce territoire “s'inscrivaient dans le cadre de la souveraineté marocaine“, au grand dam des Algériens. Il est hautement invraisemblable, poursuit Le Monde Afrique, que Paris revienne sur cette reconnaissance, que le chef de l'Etat français avait réitérée lors de sa visite d'Etat à Rabat en octobre 2024. La référence à ce dossier sahraoui affleure dans le communiqué de manière très allusive à travers le rappel de la “légalité internationale“ –, au nom de laquelle Alger réclame rituellement la tenue, sur place, d'un référendum d'autodétermination. »Enfin, Le Monde Afrique relève aussi que le communiqué commun des deux présidences évoque « le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné le 27 mars à cinq ans de prison ferme, au bénéfice duquel Emmanuel Macron espère un “geste de clémence et d'humanité“ de la part d'un président Tebboune crédité de “clairvoyance“. La rumeur avait couru avec insistance ces derniers jours de l'éventualité d'une grâce de sa part, scénario qui paraît désormais plus que vraisemblable. »
En RD Congo, le gouvernement et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont accepté de se rencontrer le 9 avril prochain pour des pourparlers directs sous l'égide du Qatar, une première depuis le début de la crise. Dans le même temps, la situation se complique à Goma. La fermeture des banques créé une crise des liquidités, et l'économie locale tourne au ralenti. Reportage à Goma.
Dans un contexte de tensions persistantes entre Paris et Alger, le président Emmanuel Macron a appelé, lundi 1er avril, son homologue Abdelmadjid Tebboune à l'occasion de l'Aïd El-Fitr. Au-delà des formules diplomatiques, les deux chefs d'État ont convenu d'une relance immédiate du dialogue bilatéral. Coopération sécuritaire, mémoire, migration, justice : les dossiers sensibles ont été remis sur la table, dans un esprit de réengagement mutuel. La France espère ainsi sortir de l'impasse et renouer un partenariat stratégique avec l'Algérie.
Dans un communiqué commun, lundi 31 mars, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont acté une relance de la relation bilatérale entre la France et l'Algérie.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise, qui reste toutefois suspendue à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays. Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr, ont marqué "leur volonté de renouer le dialogue fructueux" engagé lors de la visite d'Emmanuel Macron à Alger en août 2022, selon un communiqué.
Cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros) une condamnation pour avoir « franchi la ligne rouge », résume Algérie 360, une « conséquence directe des prises de position de l'écrivain franco-algérien et de ses actes jugés contraires aux intérêts du pays », répète encore le site d'information, qui y voit la « fin d'un feuilleton judiciaire qui avait débuté en novembre » : Boualem est condamné, circulez, il n'y a plus rien à voir.De l'huile sur le feuAu contraire, la condamnation de l'écrivain au terme d'un procès « express » (20 minutes en tout et pour tout) il y a une semaine, est « la goutte d'eau qui pourrait faire déborder le vase », parce qu'elle vient compléter la liste des tensions entre Paris et Alger que dresse le journal burkinabé Le Pays, après entre autres : « la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental dans la bouche d'Emmanuel Macron, et la liste d'Algériens « dangereux » à expulser du territoire français » adressée par son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.Un levier pour Paris et Alger« Tout porte à croire que Boualem Sansal paye moins pour la faute qu'il aurait commise, que pour le soutien politique que lui apporte la France », analyse le média, qui va jusqu'à se demander si l'écrivain ne serait pas « le mouton de sacrifice du Ramadan ». « Ce qui laisse penser », poursuit Le Pays, « qu'un éventuel réchauffement des relations entre Paris et Alger, pourrait profiter au prisonnier Boualem », qui pourrait tout aussi bien « bénéficier d'une grâce présidentielle » de la part d'Abdelmadjid Tebboune. L'optimisme est donc permis, puisque les « deux parties sont conscientes qu'elles ont plus à perdre qu'à gagner en laissant perdurer leurs animosités ».La fin de la spirale des tensions ?La préparation d'une visite en Algérie de Jean-Nöel Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, est perçue comme « un pas vers l'apaisement après huit mois de crise », souligne Afrik.com. « Les dernières déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a appelé à un retour au dialogue avec Emmanuel Macron tranchent avec la surenchère de certains responsables français ». Balle perdue pour Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur ; « décrié pour ses "immixtions dans les dossiers diplomatiques" » pointe le site d'information et « accusé de faire de la crise algérienne un tremplin électoral avant 2027 » – date des présidentielles de l'Hexagone. « La volonté de pacification », conclut-il ; l'emporte sur les tentations de surenchère politique et pourrait signer la fin de « la spirale des tensions ».Vers une grâce présidentielle ?La grâce de l'écrivain Boualem Sansal pourrait même être un levier de « décrispation » des relations entre Paris et Alger. C'est en tout cas l'hypothèse qu'avance Le Point Afrique qui préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide. D'abord : la peine dont hérite Boualem Sansal est moitié moins lourde que ce qu'avait requis le procureur la semaine dernière. Ensuite, « la requalification des faits qui lui sont reprochés en délit plutôt qu'en crime, pourrait être une marque d'apaisement »d'aprèsle bâtonnier d'Alger Mohammed Baghdadi, dont l'hebdomadaire relaie les propos. « L'idée qui circule à Alger », rapporte un autre avocat algérois, toujours dans les pages du Point Afrique, « est de faire vite condamner Sansal pour ouvrir la voie à une grâce présidentielle », à condition que ni le parquet ni le condamné ne fassent appel. Un traitement rapide par rapport aux autres dissidentsMême analyse dans les colonnes du Matin d'Algérie : « Ce procès organisé à la va vite constitue une porte de sortie pour le pouvoir », qui « sans doute, ne s'attendait pas à une telle levée de boucliers depuis l'arrestation de cet écrivain », estime le site d'information d'opposition. « La rapidité du traitement du cas Sansal », est plutôt une bonne nouvelle, en comparaison à d'autres militants dont la détention provisoire s'éternise et qui voient leur procès sans cesse ajourner.Le quotidien rappelle d'ailleurs en Une ce vendredi les noms de « militants, journalistes et activistes » qui ont été arrêtés, « emprisonnés, voire condamnés pour des faits aussi insignifiants que l'expression de leur opinion sur les réseaux sociaux ou la participation à des manifestations pacifiques ». La colère qu'on sent jaillir de la plume de la rédaction tient en une phrase : « L'Algérie est devenue la risée du monde ». L'attention portée aux « cas de répression » de ces voix dissidentes, est « plus que jamais nécessaire ».
Cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros) une condamnation pour avoir « franchi la ligne rouge », résume Algérie 360, une « conséquence directe des prises de position de l'écrivain franco-algérien et de ses actes jugés contraires aux intérêts du pays », répète encore le site d'information, qui y voit la « fin d'un feuilleton judiciaire qui avait débuté en novembre » : Boualem est condamné, circulez, il n'y a plus rien à voir.De l'huile sur le feuAu contraire, la condamnation de l'écrivain au terme d'un procès « express » (20 minutes en tout et pour tout) il y a une semaine, est « la goutte d'eau qui pourrait faire déborder le vase », parce qu'elle vient compléter la liste des tensions entre Paris et Alger que dresse le journal burkinabé Le Pays, après entre autres : « la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental dans la bouche d'Emmanuel Macron, et la liste d'Algériens « dangereux » à expulser du territoire français » adressée par son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.Un levier pour Paris et Alger« Tout porte à croire que Boualem Sansal paye moins pour la faute qu'il aurait commise, que pour le soutien politique que lui apporte la France », analyse le média, qui va jusqu'à se demander si l'écrivain ne serait pas « le mouton de sacrifice du Ramadan ». « Ce qui laisse penser », poursuit Le Pays, « qu'un éventuel réchauffement des relations entre Paris et Alger, pourrait profiter au prisonnier Boualem », qui pourrait tout aussi bien « bénéficier d'une grâce présidentielle » de la part d'Abdelmadjid Tebboune. L'optimisme est donc permis, puisque les « deux parties sont conscientes qu'elles ont plus à perdre qu'à gagner en laissant perdurer leurs animosités ».La fin de la spirale des tensions ?La préparation d'une visite en Algérie de Jean-Nöel Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, est perçue comme « un pas vers l'apaisement après huit mois de crise », souligne Afrik.com. « Les dernières déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a appelé à un retour au dialogue avec Emmanuel Macron tranchent avec la surenchère de certains responsables français ». Balle perdue pour Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur ; « décrié pour ses "immixtions dans les dossiers diplomatiques" » pointe le site d'information et « accusé de faire de la crise algérienne un tremplin électoral avant 2027 » – date des présidentielles de l'Hexagone. « La volonté de pacification », conclut-il ; l'emporte sur les tentations de surenchère politique et pourrait signer la fin de « la spirale des tensions ».Vers une grâce présidentielle ?La grâce de l'écrivain Boualem Sansal pourrait même être un levier de « décrispation » des relations entre Paris et Alger. C'est en tout cas l'hypothèse qu'avance Le Point Afrique qui préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide. D'abord : la peine dont hérite Boualem Sansal est moitié moins lourde que ce qu'avait requis le procureur la semaine dernière. Ensuite, « la requalification des faits qui lui sont reprochés en délit plutôt qu'en crime, pourrait être une marque d'apaisement »d'aprèsle bâtonnier d'Alger Mohammed Baghdadi, dont l'hebdomadaire relaie les propos. « L'idée qui circule à Alger », rapporte un autre avocat algérois, toujours dans les pages du Point Afrique, « est de faire vite condamner Sansal pour ouvrir la voie à une grâce présidentielle », à condition que ni le parquet ni le condamné ne fassent appel. Un traitement rapide par rapport aux autres dissidentsMême analyse dans les colonnes du Matin d'Algérie : « Ce procès organisé à la va vite constitue une porte de sortie pour le pouvoir », qui « sans doute, ne s'attendait pas à une telle levée de boucliers depuis l'arrestation de cet écrivain », estime le site d'information d'opposition. « La rapidité du traitement du cas Sansal », est plutôt une bonne nouvelle, en comparaison à d'autres militants dont la détention provisoire s'éternise et qui voient leur procès sans cesse ajourner.Le quotidien rappelle d'ailleurs en Une ce vendredi les noms de « militants, journalistes et activistes » qui ont été arrêtés, « emprisonnés, voire condamnés pour des faits aussi insignifiants que l'expression de leur opinion sur les réseaux sociaux ou la participation à des manifestations pacifiques ». La colère qu'on sent jaillir de la plume de la rédaction tient en une phrase : « L'Algérie est devenue la risée du monde ». L'attention portée aux « cas de répression » de ces voix dissidentes, est « plus que jamais nécessaire ».
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie suite à la prise de parole du Président Abdelmadjid Tebboune.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie suite à la prise de parole du Président Abdelmadjid Tebboune.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À la Une de la presse, ce lundi 24 mars, un procès emblématique du fléau des violences conjugales en France, et celui de l'acteur Gérard Depardieu, accusé d'agressions sexuelles par deux plaignantes. L'espoir d'une reprise du dialogue diplomatique entre la France et l'Algérie, après des mois de brouille. L'incarcération du maire d'Istanbul, en Turquie. Du foot, et du ping-pong.
« L'épreuve de force est dorénavant ouverte, radicale, lourde de conséquences toxiques entre les deux rives de la Méditerranée, relève Le Monde Afrique. La crise diplomatique entre Paris et Alger, déclenchée le 30 juillet de l'année dernière par la reconnaissance française de la “souveraineté“ marocaine sur le Sahara occidental, s'est exacerbée au fil d'une série noire d'incidents : arrestation en novembre à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, interpellations en janvier d'influenceurs algériens sur le sol français proférant des menaces de violences contre des opposants au régime algérien, attaque au couteau, le 22 février à Mulhouse perpétrée par un ressortissant algérien sous le coup d'une OQTF que l'Algérie s'était refusé d'exécuter ».Depuis, constate encore Le Monde Afrique, « le dialogue de sourd est total entre les deux capitales ».Près d'un an de bras-de-fer…Dernier incident en date, relève Afrik.com : « le ministère algérien des Affaires étrangères a rejeté fermement la demande française d'expulser environ 60 citoyens algériens. Lundi, Alger s'est catégoriquement opposé à cette requête, non sans souligner que celle-ci avait été formulée de manière inappropriée, en dehors des canaux diplomatiques habituels. La France a immédiatement réagi. Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, n'a pas tardé à faire part de son mécontentement, exprimant son regret face à la position d'Alger. Selon lui, l'Algérie fait preuve d'un “refus d'appliquer le droit international“. Dans la foulée, Retailleau a annoncé qu'une “riposte graduée“ serait mise en place ».Commentaire d'Afrik.com, « cette crise fait ressortir des divergences profondes dans les relations entre les deux nations. D'un côté, la France semble déterminée à adopter une ligne plus ferme en matière d'immigration, en particulier concernant les ressortissants étrangers ayant été condamnés pour des crimes graves. De l'autre côté, l'Algérie, fidèle à sa souveraineté, rejette toute pression extérieure et défend son droit à décider en toute indépendance des questions qui concernent ses citoyens ».Visées électoralistes pour Retailleau ?Dans la presse algérienne, le ton monte… le site TSA, Tout sur l'Algérie qualifie les récents propos de Bruno Retailleau d' « irresponsables » : « Depuis le début de la crise entre la France et l'Algérie, Bruno Retailleau n'a jamais vraiment cherché l'apaisement, affirme TSA. Bien au contraire. Toute sa démarche n'a qu'une seule finalité : empêcher toute amorce de dialogue entre Paris et Alger, à laquelle les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune puis Emmanuel Macron, ont appelé. (…) Pour le ministre français de l'Intérieur, engagé dans une campagne électorale pour diriger le parti Les Républicains, l'aboutissement de la demande adressée à l'Algérie n'était pas la priorité. Pour lui, cette liste et le refus d'Alger représentaient une nouvelle occasion de s'en prendre à l'Algérie et aux Algériens ».Détourner l'attention pour Macron ?Le Quotidien d'Oran estime que le président français a aussi sa part de responsabilité : « l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir a laissé croire un temps à une nouvelle ère dans les relations franco-algériennes. Mais très vite, l'illusion s'est dissipée, affirme le quotidien algérien. Tiraillé entre un discours de réconciliation mémorielle et une gestion politicienne à courte vue, Macron a progressivement cédé à la pression d'une extrême droite qui n'est plus une simple mouvance d'opposition, mais bien une force structurante de la politique française. Désormais, pointe encore Le Quotidien d'Oran, la crise avec l'Algérie n'est plus un simple dossier diplomatique, c'est un levier politique pour galvaniser une opinion publique en plein désarroi. Face à l'échec de sa politique intérieure, à la contestation sociale et à l'affaissement de son autorité, Macron a vu dans l'Algérie une brèche exploitable, un exutoire commode pour détourner l'attention ».Profits politiques pour Paris et Alger ?Enfin pour Le Matin d'Algérie, site plutôt critique vis-à-vis du pouvoir algérien, « cette détérioration des relations bilatérales semble servir les intérêts des cercles du pouvoir en Algérie comme en France. (…) Plutôt que d'œuvrer à l'apaisement, chaque camp semble tirer profit de cette escalade, exploitant la tension comme un levier stratégique ».D'un côté, pointe Le Matin d'Algérie, « le président Tebboune trouve dans cette crise une opportunité de redorer son image sur la scène nationale. Confronté à une perte de crédibilité, à une situation économique difficile et à une détérioration du pouvoir d'achat, il mise sur la rhétorique anti-française pour détourner l'attention des problèmes internes ».Et d'un autre côté, « en France, la crise avec l'Algérie est également exploitée à des fins électorales, notamment à l'approche de la présidentielle de 2027. La droite dure et l'extrême droite en font un cheval de bataille, attisant les discours identitaires et souverainistes ».
« L'épreuve de force est dorénavant ouverte, radicale, lourde de conséquences toxiques entre les deux rives de la Méditerranée, relève Le Monde Afrique. La crise diplomatique entre Paris et Alger, déclenchée le 30 juillet de l'année dernière par la reconnaissance française de la “souveraineté“ marocaine sur le Sahara occidental, s'est exacerbée au fil d'une série noire d'incidents : arrestation en novembre à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, interpellations en janvier d'influenceurs algériens sur le sol français proférant des menaces de violences contre des opposants au régime algérien, attaque au couteau, le 22 février à Mulhouse perpétrée par un ressortissant algérien sous le coup d'une OQTF que l'Algérie s'était refusé d'exécuter ».Depuis, constate encore Le Monde Afrique, « le dialogue de sourd est total entre les deux capitales ».Près d'un an de bras-de-fer…Dernier incident en date, relève Afrik.com : « le ministère algérien des Affaires étrangères a rejeté fermement la demande française d'expulser environ 60 citoyens algériens. Lundi, Alger s'est catégoriquement opposé à cette requête, non sans souligner que celle-ci avait été formulée de manière inappropriée, en dehors des canaux diplomatiques habituels. La France a immédiatement réagi. Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, n'a pas tardé à faire part de son mécontentement, exprimant son regret face à la position d'Alger. Selon lui, l'Algérie fait preuve d'un “refus d'appliquer le droit international“. Dans la foulée, Retailleau a annoncé qu'une “riposte graduée“ serait mise en place ».Commentaire d'Afrik.com, « cette crise fait ressortir des divergences profondes dans les relations entre les deux nations. D'un côté, la France semble déterminée à adopter une ligne plus ferme en matière d'immigration, en particulier concernant les ressortissants étrangers ayant été condamnés pour des crimes graves. De l'autre côté, l'Algérie, fidèle à sa souveraineté, rejette toute pression extérieure et défend son droit à décider en toute indépendance des questions qui concernent ses citoyens ».Visées électoralistes pour Retailleau ?Dans la presse algérienne, le ton monte… le site TSA, Tout sur l'Algérie qualifie les récents propos de Bruno Retailleau d' « irresponsables » : « Depuis le début de la crise entre la France et l'Algérie, Bruno Retailleau n'a jamais vraiment cherché l'apaisement, affirme TSA. Bien au contraire. Toute sa démarche n'a qu'une seule finalité : empêcher toute amorce de dialogue entre Paris et Alger, à laquelle les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune puis Emmanuel Macron, ont appelé. (…) Pour le ministre français de l'Intérieur, engagé dans une campagne électorale pour diriger le parti Les Républicains, l'aboutissement de la demande adressée à l'Algérie n'était pas la priorité. Pour lui, cette liste et le refus d'Alger représentaient une nouvelle occasion de s'en prendre à l'Algérie et aux Algériens ».Détourner l'attention pour Macron ?Le Quotidien d'Oran estime que le président français a aussi sa part de responsabilité : « l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir a laissé croire un temps à une nouvelle ère dans les relations franco-algériennes. Mais très vite, l'illusion s'est dissipée, affirme le quotidien algérien. Tiraillé entre un discours de réconciliation mémorielle et une gestion politicienne à courte vue, Macron a progressivement cédé à la pression d'une extrême droite qui n'est plus une simple mouvance d'opposition, mais bien une force structurante de la politique française. Désormais, pointe encore Le Quotidien d'Oran, la crise avec l'Algérie n'est plus un simple dossier diplomatique, c'est un levier politique pour galvaniser une opinion publique en plein désarroi. Face à l'échec de sa politique intérieure, à la contestation sociale et à l'affaissement de son autorité, Macron a vu dans l'Algérie une brèche exploitable, un exutoire commode pour détourner l'attention ».Profits politiques pour Paris et Alger ?Enfin pour Le Matin d'Algérie, site plutôt critique vis-à-vis du pouvoir algérien, « cette détérioration des relations bilatérales semble servir les intérêts des cercles du pouvoir en Algérie comme en France. (…) Plutôt que d'œuvrer à l'apaisement, chaque camp semble tirer profit de cette escalade, exploitant la tension comme un levier stratégique ».D'un côté, pointe Le Matin d'Algérie, « le président Tebboune trouve dans cette crise une opportunité de redorer son image sur la scène nationale. Confronté à une perte de crédibilité, à une situation économique difficile et à une détérioration du pouvoir d'achat, il mise sur la rhétorique anti-française pour détourner l'attention des problèmes internes ».Et d'un autre côté, « en France, la crise avec l'Algérie est également exploitée à des fins électorales, notamment à l'approche de la présidentielle de 2027. La droite dure et l'extrême droite en font un cheval de bataille, attisant les discours identitaires et souverainistes ».
L'Algérie a refusé lundi de donner suite à la liste d'expulsés prioritaires transmise par le gouvernement français. Pour le directeur du magazine Le Point, le président Abdelmadjid Tebboune sert involontairement les intérêts de Marine le Pen face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Ecoutez L'édito d'Etienne Gernelle du 18 mars 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
François Bayrou hausse le ton face à l'Algérie et menace de dénoncer les accords de 1968. La position du ministre de l'intérieur l'a emporté lui qui plaide pour instaurer un rapport de force avec Alger. Plus largement, Bruno Retailleau impose sa ligne de fermeté sur l'immigration clandestine au point de devancer le RN dans un sondage sur le sujet.
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Alors que les tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie ne redescende pas, notamment, car ce régime présidé par Abdelmadjid Tebboune, refuse entre autres de reprendre ses ressortissants obligés de quitter le territoire français ; l'Hexagone à accordé des visas à des imams algériens.
La crise s'aggrave entre la France et l'Algérie. Il y a quelques jours, le président Abdelmadjid Tebboune n'a pas mâché ses mots dans un entretien à la presse. Il dénonce un « climat délétère » et va jusqu'à évoquer une « séparation qui deviendrait irréparable ». L'origine de cette situation remonte à il y a plus de six mois, quand le président français Emmanuel Macron a pris position en faveur du plan marocain dans le règlement du conflit du Sahara occidental. Depuis, Paris et Alger ne cessent d'entretenir les tensions. Une crise de plus entre les deux pays. Celle de trop ? Qu'est-ce que cette situation révèle ? Comment parvenir à un apaisement de longue durée entre la France et l'Algérie ? Pour en débattre :- Brahim Oumansour, chercheur associé et directeur de l'observatoire du Maghreb à l'IRIS. Auteur du livre « Algérie. Un rebond diplomatique », éditions Eyrolles- Emmanuel Alcaraz, professeur agrégé en Histoire, chercheur au Laboratoire de recherche Mesopolhis à Aix-en-Provence et auteur du livre « France-Algérie : de tragédies en espérance », éditions Golias 2024, il a co-dirigé le livre « L'Afrique du Nord, en mouvement entre mobilisation populaire et restauration autoritaire » à paraître en février 2025, aux éditions du Croquant.
La crise s'aggrave entre la France et l'Algérie. Il y a quelques jours, le président Abdelmadjid Tebboune n'a pas mâché ses mots dans un entretien à la presse. Il dénonce un « climat délétère » et va jusqu'à évoquer une « séparation qui deviendrait irréparable ». L'origine de cette situation remonte à il y a plus de six mois, quand le président français Emmanuel Macron a pris position en faveur du plan marocain dans le règlement du conflit du Sahara occidental. Depuis, Paris et Alger ne cessent d'entretenir les tensions. Une crise de plus entre les deux pays. Celle de trop ? Qu'est-ce que cette situation révèle ? Comment parvenir à un apaisement de longue durée entre la France et l'Algérie ? Pour en débattre :- Brahim Oumansour, chercheur associé et directeur de l'observatoire du Maghreb à l'IRIS. Auteur du livre « Algérie. Un rebond diplomatique », éditions Eyrolles- Emmanuel Alcaraz, professeur agrégé en Histoire, chercheur au Laboratoire de recherche Mesopolhis à Aix-en-Provence et auteur du livre « France-Algérie : de tragédies en espérance », éditions Golias 2024, il a co-dirigé le livre « L'Afrique du Nord, en mouvement entre mobilisation populaire et restauration autoritaire » à paraître en février 2025, aux éditions du Croquant.
durée : 00:03:23 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Dans une interview à lire dans le journal l'Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune tire à boulets rouges sur la France. Mais il reste des raisons de croire que les deux pays peuvent encore se parler.
L'Europe aurait-elle déjà renoncé ? La Tribune Dimanche, en tout cas, nous fait part de ses doutes. Les Européens sont « pétrifiés », « après cette rude semaine marquée par le retour du bulldozer Trump », observe le journal, « le langage fleuri et agressif du successeur de Joe Biden, qui a fait de l'esbroufe et du coup de menton les fondements de sa politique, aurait dû déclencher une mobilisation tous azimuts sur le Vieux Continent (…) raté, la charge attendue du nouveau maître de la Maison Blanche a laissé les Européens sans voix ou presque ». Et l'avenir n'est pas engageant, observe le journal, qui enfonce le clou : « l'Europe, si elle verse dans le défaitisme et le fatalisme, risque de perdre les valeurs qui lui ont permis de connaître 80 ans de paix et de prospérité ».PromesseQuatre-vingts ans en effet depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale… Demain, lundi 27 janvier, marquera d'ailleurs le 80ᵉ anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz… Et les rescapés des camps de la mort sont rares. Seuls 12 d'entre eux sont « encore en vie en France », nous dit le Nouvel Obs, qui a rencontré Esther Dzik-Senot, 97 ans, et Ginette Kolinka, « bientôt centenaire ». Toutes deux « continuent à transmettre la mémoire de la Shoah. » « À Birkenau », précise l'hebdomadaire, « Esther avait fait la promesse à sa grande sœur Fanny de témoigner. » « Elle était à l'infirmerie, crachait le sang. Elle m'a prise dans ses bras et elle m'a dit : "c'est fini pour moi, mais toi tu vas tenir et raconter pour qu'on ne soit pas les oubliés de l'histoire" ». TémoignerMais pour Esther, comme pour Ginette, il a fallu du temps, avant de pouvoir témoigner. « Après la guerre », raconte Esther, « on ne passait pas inaperçues avec nos têtes rasées et nos silhouettes cadavériques. J'ai commencé à tout raconter. Mais les gens pensaient que j'inventais (…) longtemps, ça n'a pas été possible de parler ». « Ginette, elle, a d'abord voulu tout effacer », poursuit le Nouvel Obs. Elle ne dira rien, ni à son mari, ni à son fils. Jusqu'au début des années deux mille, et « l'appel de la fondation de Steven Spielberg, qui récoltait des témoignages pour le mémorial Yad Vashem, en Israël ». Aujourd'hui, malgré leur grand âge, Esther Dzik-Senot et Ginette Kolinka continuent de témoigner, de « transmettre la mémoire de la Shoah », particulièrement dans les écoles.► Notez que demain lundi, RFI vous propose une journée spéciale, avec de nombreux RDV consacrés au 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz. Ginette Kolinka sera l'invitée d'Arnaud Pontus à 7H15 heure de Paris.Fuite en avantÀ la Une de la presse hebdomadaire également, les relations houleuses entre la France et l'Algérie. C'est tout d'abord Marianne, qui s'exclame en Une : « Algérie, le chantage ça suffit. Derrière la haine de la France, un régime aux abois », ajoute l'hebdomadaire, qui revient sur les événements de ces derniers mois, et particulièrement sur l'arrestation en Algérie, de l'écrivain franco-algérien, Boualem Sansal. « La fuite en avant radicale contre la France du président algérien Abdelmadjid Tebboune », accuse Marianne, « ne vise qu'à susciter des réflexes nationalistes pour soutenir sa personne ». L'hebdomadaire a interrogé Chawki Benzehra, un opposant algérien. À ses yeux, « le régime algérien, devenu très fébrile, a maintenant une approche belliqueuse des relations internationales, teintée de complotisme. Le gouvernement de Tebboune utilise ces crises, notamment avec la France, ainsi que l'histoire coloniale pour détourner le regard de la population algérienne des problèmes que traverse le régime ». « Au lieu de construire un vrai état de droit, avec des institutions dignes de ce nom », ajoute l'opposant, « le régime passe son temps à dénoncer un « complot macronito-sioniste » contre l'Algérie ». OffenseLes relations entre la France et l'Algérie, il en est aussi question dans l'Express. C'est à la Une de l'hebdomadaire : la photo du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, avec cette phrase : « rien ne donne à l'Algérie le droit d'offenser la France ». Une mise au point signée du ministre lui-même qui est longuement interrogé par l'hebdomadaire. Il revient notamment sur l'expulsion du territoire français de l'influenceur algérien Doualemn, pour des propos haineux à l'égard d'un opposant algérien, et que l'Algérie a refusé de reprendre sur son territoire, le renvoyant en France. Bruno Retailleau accuse l'Algérie « de ne pas avoir respecté le droit international. » Quant à Boualem Sansal, « il a été arrêté injustement », poursuit le ministre de l'Intérieur, « il est détenu scandaleusement par le régime algérien. C'est inadmissible ». Bruno Retailleau qui hausse le ton et plaide pour un « meilleur contrôle des entrées sur le territoire français », « nous sommes trop généreux », dit-il, révélant par ailleurs qu'il n'a plus aucun lien « institutionnel » avec l'Algérie. Bruno Retailleau qui appelle toutefois à « normaliser » et « dépassionner » la relation diplomatique de la France avec l'Algérie.
La crise diplomatique entre la France et l'Algérie semble atteindre son paroxysme. Depuis qu'Alger a refusé de mettre à exécution l'expulsion par Paris de l'influenceur Doualem Naman, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a accusé le pays de chercher à humilier Paris. Ces tensions ne sont pas nouvelles, elles ont été exacerbées notamment depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, mais aussi avec l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
L'émission 28 minutes du 11/01/2025 Ce samedi, Renaud Dély décrypte l'actualité avec le regard international de nos clubistes : Jon Henley, correspondant Europe pour le quotidien “The Guardian” ; Eva Morletto, correspondante à Paris pour le magazine italien “Grazia” ; Martial Ze Belinga, économiste et sociologue et le dessinateur de presse Philippe Geluck. Derrière les “influenceurs”, l'offensive du régime algérien contre la France ? Ces derniers jours, plusieurs “influenceurs” algériens ou franco-algériens ont été interpellés en France pour avoir tenu des propos haineux ou lancé sur TikTok des appels à la violence contre des opposants au régime algérien qui sont en France. Les tensions politiques entre les gouvernements français et algérien sont vives en ce moment, notamment depuis l'arrestation et la détention de l'écrivain Boualem Sansal. Certains activistes sont convaincus que ces “influenceurs” agissent sur commande du pouvoir algérien. Le 30 décembre, son président, Abdelmadjid Tebboune, a lancé des diatribes violentes contre l'État français et a qualifié l'écrivain “d'imposteur”. Jusqu'à quel point Donald Trump et Elon Musk peuvent-ils changer le monde ? Donald Trump, bientôt l'homme politique le plus puissant du monde, et Elon Musk, le chef d'entreprise le plus riche du monde, vont gouverner ensemble les États-Unis à partir du 20 janvier, jour de l'investiture du président américain. Avant même leur entrée en fonction officielle, ils occupent largement la scène médiatique. Donald Trump revendique des territoires étrangers comme le Canada et Elon Musk fait preuve d'ingérence dans des élections en Europe, notamment en Allemagne où il soutient l'AfD. Ce dernier utilise son réseau social X pour redéfinir les règles de la liberté d'expression qui n'a plus de limite. Contrairement à 2016, Donald Trump ne semble plus faire preuve d'isolationnisme. Jusqu'où iront l'appétit et les ambitions de ces nouveaux “maîtres du monde” ? Française installée en Suède, Johana Gustawsson est devenue l'une des autrices phares du polar international avec sa série “Roy & Castells”. Elle publie un nouveau thriller “Les Morsures du Silence” aux éditions Calmann-Lévy. L'intrigue se déroule chez elle, à Lindingö en Suède, où le corps d'un adolescent est retrouvé le crâne fracassé. Son héroïne Maïa, une policière française, mène l'enquête aux côtés du policier suédois Aleks. Elle explore ainsi son propre parcours d'expatriée en Suède. Valérie Brochard nous donne des nouvelles de nos chers voisins espagnols où les “hôtels capsules” se multiplient à Madrid pour répondre à la crise du logement. Ces lieux d'hébergement conçus sur le modèle japonais consistent en des boîtes de deux mètres carrés. En Espagne, ils visent les visiteurs de passage mais aussi tous ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer un loyer dans la capitale, selon le quotidien espagnol “El País”. Olivier Boucreux décerne le titre d'employé de la semaine à Romano Mussolini, héritier du dictateur dont il porte le nom mais aussi footballeur professionnel en Italie. Il vient de marquer son premier but en deuxième division, avec un maillot floqué au nom de son arrière-grand-père. Il entretient ainsi auprès des supporters toutes sortes de fantasmes, dans un pays gouverné par l'extrême droite de Giorgia Meloni. Jean-Mathieu Pernin zappe sur la télévision britannique. Au Royaume-Uni, l'affaire des “grooming gangs” resurgit et déstabilise le pouvoir. Elon Musk a accusé le Premier ministre, Keir Starmer, d'avoir fauté dans cette affaire de viols collectifs orchestrés par des gangs majoritairement d'origine pakistanaise, datant des années 2010, alors qu'il était directeur des poursuites publiques. Une exposition au musée de la Musique, à Paris, rend en ce moment hommage au “Boléro”, chef-d'œuvre répétitif de Maurice Ravel, à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance du compositeur. Toutes les 15 minutes, cette composition commence quelque part dans le monde. Paola Puerari se demande pourquoi ce refrain universel a autant de succès. Enfin, ne manquez pas la question très intéressante de David Castello-Lopes : pourquoi n'y a-t-il pas de remède contre le rhume ? 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement : 11 janvier 2025 - Présentation : Renaud Dély - Production : KM, ARTE Radio
Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ».
C dans l'air l'invitée du 18 décembre avec Meriem Amellal, journaliste, spécialiste de l'Afrique et du Moyen-Orient à France 24.Les tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie s'intensifient. Jeudi dernier, l'ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères algérien. Une convocation qui intervient suite aux accusations de tentative de "déstabilisation" portées par Alger contre la France. Une opération présumée, qualifiée de "barbouzerie" par la presse algérienne, et qui aurait consisté pour la DGSE à recruter des terroristes algériens repentis, en Algérie. Un complot qui aurait été déjoué par les services secrets algériens, et auquel la télévision algérienne a consacré un documentaire. Dimanche matin, sur France Inter, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a immédiatement dénoncé des accusations "infondées et fantaisistes" au micro de France Inter. Les tensions diplomatiques entre les deux pays se sont accélérées depuis l'été dernier et un courrier adressé par Emmanuel Macron au roi du Maroc Mohammed VI, l'informant de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L'autorité sur cette ancienne colonie espagnole est disputée depuis les années 1970 entre le Maroc et le front indépendantiste Polisario, soutenu par l'Algérie. Depuis, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annulé sa visite diplomatique en France prévue à la rentrée, alors que le président Emmanuel Macron a été reçu par le Royaume du Maroc au mois d'octobre. C'est dans ce contexte que l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été arrêté à l'aéroport d'Alger le 16 novembre dernier pour atteinte à "l'intégrité du territoire national". Autre incident majeur : la campagne de dénigrement et les controverses en Algérie autour du roman de Kamel Daoud, "Houris", primé au Goncourt cette année. Meriem Amellal, journaliste spécialiste de l'Afrique et du Moyen-Orient à France 24, est notre invitée. Elle décryptera avec nous la dégradation des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie.
« C'était il y a tout juste 70 ans. Aux premières heures du 1er novembre 1954, raconte Afrik.com. L'Algérie, alors département français, bascule dans une ère nouvelle. Un appel au soulèvement parcourt le pays, marqué par une série d'attaques simultanées orchestrées par le FLN, le Front de libération nationale. L'insurrection, d'abord discrète, est le point de départ d'une guerre qui durera près de huit ans, et changera à jamais le destin de l'Algérie et de la France ». Une date anniversaire que le Matin d'Algérie, souligne, lui aussi : « Le 1er novembre 2024 marque le 70ème anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, un événement majeur qui a vu le peuple algérien s'élever contre l'oppression coloniale française. Cette date symbolise la quête de liberté et d'émancipation, nous poussant à interroger l'héritage de cette lutte et les responsabilités qui en découlent. »Bref, que reste-t-il de la révolution algérienne ?, se demande le Matin d'Algérie. « La mission de la génération de 1954 était claire : obtenir l'indépendance nationale et bâtir un État juste. Soixante-dix ans plus tard, il est crucial de se demander si cette mission a été accomplie ou trahie ». Visiblement, pour le Matin d'Algérie, il y a encore beaucoup à faire. Le quotidien estime ainsi que « la double légitimité du régime algérien, fondée à la fois sur la lutte contre le colonialisme et sur l'exploitation des ressources, a permis à une élite de justifier sa domination. Cependant, cette légitimité est aujourd'hui contestée par un peuple aspirant à une véritable démocratie et à la justice sociale ».Vieilles pétoiresUn anniversaire également salué par TSA, Tout sur l'Algérie, qui annonce pour aujourd'hui un défilé « grandiose » pour rendre hommage aux martyrs de la révolution. « C'est seulement le "deuxième défilé du genre", depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2019. Et pour organiser ce défilé, les autorités algériennes n'ont pas hésité à fermer plusieurs jours l'autoroute qui mène à l'aéroport et où aura lieu "la parade militaire ouverte au public". »Enfin, dans son éditorial, El Moudjahid salue « cette poignée d'hommes déterminés, sommairement entraînés et armés de quelques vieilles pétoires »(…) qui « déclenchèrent une révolution qui eut un retentissement mondial et fut un véritable détonateur, pour les pays encore opprimés. Le 1er novembre 2024 doit être un point de départ pour un nouveau chapitre de l'histoire algérienne, un chapitre où la voix du peuple, unie et forte, sera entendue et respectée ».Un doctorant français arrêté en TunisieÀ la Une, également, l'arrestation d'un chercheur français en Tunisie. Sa photo, celle d'un jeune homme blond qui sourit à l'objectif, est à la Une de Webdo Tunisie. Il s'appelle Vincent Dupont, « doctorant à l'Université Aix-Marseille et il a été arrêté le 19 octobre 2024, 10 jours après son arrivée en Tunisie ». Selon le site d'information, il effectuait des recherches sur « les trajectoires socio-professionnelles des personnes engagées lors de la révolution de 2011 ». « Le jour de son arrestation, poursuit Webdo Tunisie, il a été arrêté par la police, placé en garde à vue, puis présenté à la justice militaire. Les services diplomatiques français sont mobilisés ». « En attendant », précise le journal en ligne, « Vincent Dupont est accusé d'atteinte à la sûreté de l'État ».De son côté, le Courrier de l'Atlas a interrogé Vincent Geisser, directeur de l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans rattaché à l'université Aix-Marseille. Selon ce dernier, l'objet des recherches de Vincent Dupont « n'est pas un sujet politique lié aux dissidents ou opposants, ce n'est pas un sujet sécuritaire, c'est un sujet sociologique classique ». Selon le journaliste Benoît Delmas, spécialiste du Maghreb, cité par Webdo Tunisie « l'arrestation d'un citoyen français, non binational, sonne comme un avertissement pour les étrangers travaillant en Tunisie. Les ONG sont également dans le collimateur du pouvoir, surtout si elles perçoivent des subventions étrangères (…) poursuit le journaliste. Selon lui,« Tunis change de cap et se coupe peu à peu de l'Occident ».
Fin juillet 2024, la France reconnaissait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Un changement de pied pour la diplomatie française dans la région. Paris avait jusque-là privilégié sa relation avec Alger plutôt qu'avec Rabat. Mais depuis cette annonce, les rapports entre la France et l'Algérie se sont considérablement dégradés. Abdelmadjid Tebboune a écarté l'idée, il y a huit jours, d'un prochain voyage en France. Annoncée depuis de longs mois, une visite du président algérien avait été repoussée à plusieurs reprises. Comment analyser cette nouvelle crise entre la France et l'Algérie ? Adlene Mohammedi, chercheur et enseignant en géopolitique, spécialiste notamment des relations franco-algériennes, est l'invité de Pierre Firtion. RFI : Adlene Mohammedi , la France a reconnu en juillet dernier la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ne craignez-vous pas une dégradation durable des relations entre Paris et Alger suite à ce revirement français ? Adlene Mohammedi : Effectivement, on voit déjà à l'œuvre cette dégradation dans les relations franco-algériennes puisqu'il y a eu un rappel de l'ambassadeur. Paradoxalement, je ne pense pas que la position française soit une vraie rupture dans l'histoire récente de la politique étrangère de la France vis-à-vis de cette région, puisque le soutien apporté par la France au Maroc sur le dossier du Sahara occidental était déjà là. On va dire qu'on sort un peu cette fois définitivement de l'ambiguïté. Mais effectivement, les dirigeants algériens l'ont mal pris et ça affecte les relations franco-algériennes.Il y a huit jours, Abdelmadjid Tebboune s'en est pris assez directement à la France, l'accusant notamment de génocide pendant la colonisation. Comment est-ce qu'on peut analyser ses propos ? Est-ce qu'on peut parler d'instrumentalisation de la mémoire ? On peut parler d'escalade dans les discours. Le problème des relations franco-algériennes, c'est que dans les deux pays, elles sont utilisées à des fins de politique intérieure. En France, on l'a très clairement vu et d'ailleurs y compris avec cette histoire de reconnaissance du plan marocain et de la souveraineté marocaine. C'est un clin d'œil évidemment à un camp politique en particulier, c'est-à-dire une certaine droite, voire une extrême droite. Et souvent, l'instrumentalisation des relations franco-algériennes en France vise à séduire l'extrême droite, il n'y a pas de doute là-dessus. En Algérie, on a un mouvement analogue, c'est flatter un petit peu certains instincts de l'opinion publique algérienne en montrant systématiquement du doigt la France. Et c'est commode malheureusement dans les deux pays, et ça se fait au détriment de relations diplomatiques normales.Mais au-delà des questions mémorielles, est-ce que le vrai sujet qui fâche, ce n'est pas l'accord franco-algérien de 1968, accord que Bruno Retailleau, le ministre français de l'Intérieur, a dit vouloir remettre en question ?Ça doit jouer un petit peu, bien sûr. Le problème de cet accord, en fait, c'est que c'est devenu le totem de l'extrême droite française. Certains électeurs, je pense, de bonne foi, sont persuadés que l'accord de 1968 donne une espèce de privilège aux ressortissants algériens en France. L'évolution du droit des étrangers ayant été ce qu'il a été ces dernières années, cet accord, en fait, a tendance le plus souvent à desservir les Algériens. Pour prendre un exemple tout simple, les étudiants algériens sont beaucoup moins bien lotis que d'autres étudiants étrangers en France. Par exemple, ils n'ont pas le droit à des cartes de séjour pluriannuelle comme d'autres, la carte talent, etc, le passeport talent, des choses comme ça, justement à cause de cet accord bilatéral. Donc, on sacralise cet accord bilatéral, on en fait une espèce d'instrument qui fait des Algériens une espèce de catégorie privilégiée, mais dans les faits, non. En fait, les étrangers algériens ne sont pas privilégiés en France, ça se saurait. Mais bien sûr, là encore, ça permet de flatter un certain électorat.La nouvelle position de la France sur le Sahara occidental a pu surprendre. Emmanuel Macron avait jusque-là beaucoup plus investi la relation avec Alger, en ouvrant notamment la question mémorielle…Effectivement, il y a quelques temps, on avait une vraie tension entre la France et le Maroc. On avait dans les médias marocains par exemple, une vraie propagande anti-française. Et puis là, on donne l'impression en fait de passer à une relation beaucoup plus douce et beaucoup plus fluide avec le Maroc, avec évidemment cet argument qui revient souvent, qui consiste à dire « de toutes les façons, avec les dirigeants algériens, on a tout essayé, autant maintenant privilégier la relation avec le Maroc ». Le problème, c'est que ça donne quand même l'impression de concevoir la diplomatie d'une manière assez particulière puisqu'on n'est pas obligé de choisir. La diplomatie américaine a de bonnes relations avec Alger et avec Rabat. La Russie a de bonnes relations avec l'Algérie et avec le Maroc. Il n'est pas besoin de choisir.Mais à partir du moment où on se positionne sur le Sahara occidental, on a vu le cas de l'Espagne par exemple…Non, non, bien sûr. Effectivement. Le fait de déclarer qu'on préfère le plan proposé par Rabat au détriment du processus onusien, c'est effectivement choisir le Maroc et déranger la diplomatie algérienne. Il n'y a pas de doute là-dessus. Pourquoi évoquer à un moment d'ailleurs où il n'y avait même pas de gouvernement, on était dans un gouvernement d'affaires courantes, pourquoi parler de ça ? On savait très bien que le risque allait être une crise diplomatique avec l'Algérie. Alors vous avez raison en fait d'un côté, parce que les deux pays, le Maroc et l'Algérie, ont tendance à faire du Sahara occidental une boussole dans leur diplomatie. Il n'empêche qu'on n'est pas obligé de choisir et il est toujours possible de faire des efforts pour avoir finalement de bonnes relations avec les deux et essayer même de faciliter le dialogue entre les deux. Parce que finalement, c'est dans l'intérêt de tout le monde.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 13 septembre 2024.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Jean-Louis Bourlanges, essayiste.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.ÉLECTIONS ALGÉRIENNES, RELATIONS FRANCO-ALGÉRIENNES ET FRANCO-MAROCAINESLe président algérien Abdelmadjid Tebboune a été élu le 8 septembre pour un second mandat avec 94,65 % des voix, selon l'Autorité nationale indépendante des élections, tandis qu'Abdelaali Hassani Chérif, le candidat islamiste (MPS) a rassemblé 3,17 % des voix, et Youcef Aouchiche, le candidat du FFS (opposition laïque), de 2,16 % des voix. Le taux de participation officiel serait de 48,03 %, selon une première estimation donnée dans une communication un peu confuse. En réalité, le taux de participation ne serait pas supérieur à 23 %. Certaines évaluations le situent même à 10%.Troisième économie d'Afrique avec un produit intérieur brut attendu à 267 milliards de dollars en 2024, selon le Fonds monétaire international, l'Algérie s'est reconstitué un matelas de sécurité – elle disposait de 69 milliards de dollars de réserves de change à la fin de 2023. Mais le chantier permanent de la diversification de son économie, qui permettrait de sortir de la dépendance au gaz et au pétrole, est incessamment retardé par les intérêts liés à ces deux secteurs dans les milieux dirigeants.Ambassadeur à deux reprises en Algérie, Xavier Driencourt estime qu'« en affichant un score pareil, le régime n'a aucune volonté de changement. Sur le plan économique, les finances publiques tiennent par le pétrole. La grande répression va se poursuivre. Par contre, sur le plan international, le pays est significativement isolé. » Il existe avec le Maroc, le Mali et la Libye, un arc de crises diplomatiques qui devrait être l'un des plus gros dossiers du second mandat. d'Abdelmadjid Tebboune.Cet été, une nouvelle brouille a mis aux prises Alger et Paris après le revirement français pro-marocain sur l'affaire du Sahara occidental. Le 30 juillet, Emmanuel Macron adressait au roi du Maroc, Mohammed VI, un courrier consacrant le ralliement de la France à la thèse de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Né bien après l'indépendance algérienne, le président français a multiplié, depuis 2017, les gestes de bonne volonté pour bâtir une relation apaisée avec l'Algérie, notamment dans le domaine mémoriel de la guerre d'Algérie. En vain, les crises succédant aux brouilles avec Alger. Aujourd'hui, Emmanuel Macron se tourne vers le Maroc où il devrait se rendre prochainement en visite d'État, tandis que sa visite en Algérie, un temps envisagée, n'est plus évoquée.RAPPORT DRAGHIMandaté par Ursula von der Leyen en septembre 2023, l'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi a livré lundi un rapport dont les recommandations doivent alimenter les travaux de la nouvelle Commission européenne pour les cinq prochaines années. Selon lui, l'Union européenne est aujourd'hui confrontée à « un défi existentiel » ; si elle ne change pas, elle sera condamnée à « une lente agonie ». C'est donc de « 800 milliards d'euros d'investissements supplémentaires par an » dont l'UE a besoin si elle veut pouvoir financer les réformes nécessaires afin d'éviter qu'elle ne se laisse distancer définitivement par les États-Unis et la Chine. Un bond significatif qui représenterait 5 % du PIB européen actuel. (Le plan Marshall entre 1948 et 1951 équivalait à 1 à 2% du PIB de l'UE.) Face à la Chine et aux États-Unis, l'Europe décroche. Entre l'UE et les États-Unis, l'écart de niveau de PIB s'est progressivement creusé entre 2002 et 2023, passant d'un peu plus de 15 % à 30 %, tandis qu'en termes de parité de pouvoir d'achat, l'écart s'élève à 12 %. Le rapport Draghi découpe la compétitivité européenne en trois secteurs auxquels une attention particulière doit être apportée : l'innovation, la décarbonation, et la sécurité énergétique et économique. L'Europe doit mieux financer ses industries de pointe, en ciblant et coordonnant ses investissements ; elle doit adapter sa transition énergétique et climatique pour en faire une source de compétitivité et non pas de décroissance ; et elle doit s'assurer de réduire ses dépendances stratégiques, en revoyant sa politique commerciale et la sécurité de ses chaînes d'approvisionnement.Mario Draghi expose 170 propositions. Les Européens doivent se doter d'une main-d'œuvre qualifiée, miser sur la recherche, achever la construction d'un marché intérieur qui reste inaboutie, baisser la facture d'électricité des citoyens comme des entreprises (deux ou trois fois plus élevée qu'aux Etats-Unis) et s'attaquer à la débureaucratisation de leur économie. S'ils veulent réussir, les Vingt-Sept devront aussi revoir leurs règles en matière de concurrence, qui empêchent parfois l'émergence de champions européens, et veiller à une plus grande cohérence entre leurs politiques commerciale, environnementale et climatique. Mais surtout, l'Union européenne doit investir massivement dans les technologies propres et le numérique, tout en réduisant ses dépendances, notamment à la Chine. A l'heure de la guerre en Ukraine, elle doit aussi se donner les moyens de financer une industrie de la défense à même de pallier le désengagement annoncé des Etats-Unis, que Donald Trump revienne à la Maison Blanche après les élections de novembre ou pas.Mario Draghi, n'est pas le premier à s'alarmer du déclin relatif de l'Europe. Au printemps, Enrico Letta, un autre ex-président du Conseil italien, avait établi le même diagnostic.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Dopo la fine dell'operazione in Cisgiordania, un bombardamento israeliano nella zona umanitaria di Al Mawasi, a Khan Yunis, nella notte tra il 9 e il 10 settembre, ha ucciso almeno 40 persone se ne ha ferite 60. L'8 settembre Abdelmadjid Tebboune è stato rieletto presidente dell'Algeria con il 95 per cento dei voti.CONPaola Caridi, giornalista, presidente di Lettera 22Catherine Cornet, giornalista e arabistaFrancesca Sibani, editor di Africa di Internazionale Articolo: I salici invincibili di Viktorija Huberovahttps://www.internazionale.it/magazine/viktorija-huberova/2024/09/05/i-salici-invincibiliDisco: You'll have to lose something degli Spirit of the BeehiveLibro: Paola Caridi, Il gelso di Gerusalemme, Feltrinellihttps://www.feltrinellieditore.it/opera/il-gelso-di-gerusalemme/Se ascolti questo podcast e ti piace, abbonati a Internazionale. È un modo concreto per sostenerci e per aiutarci a garantire ogni giorno un'informazione di qualità. Vai su internazionale.it/podcastScrivi a podcast@internazionale.it o manda un vocale a +39 3347063050Consulenza editoriale di Chiara Nielsen.Produzione di Claudio Balboni e Vincenzo De Simone.Musiche di Tommaso Colliva e Raffaele Scogna.Direzione creativa di Jonathan Zenti.
Algeria's incumbent President Abdelmadjid Tebboune has been re-elected with almost 95% of the vote. Election officials reported that less than 6 million of the country's 24 million voters turned out to vote raising questions about Tebboune's popular support. We'll get analysis.Also, the Nigerian woman in Canada who allegedly made threats against other Nigerian ethnic groups in the country.And how did African athletes fare at the 2024 Paralympics? Presenter: Audrey Brown Producers: Bella Hassan, Kaine Pieri, Stefania Okereke and Patrcia Whitehorne. Technical Producer: Jack Graysmark Senior Journalist: Karnie Sharp Editors: Alice Muthengi and Andre Lombard
Argelia acude a las urnas dentro de unas horas para decidir si vuelve a elegir a Abdelmadjid Tebboune como su presidente o se decanta por otra opción, algo que no parece probable.El nuevo primer ministro francés Michel Barnier comienza su andadura política, estaremos en París. Sabremos qué dice el último informe de Naciones Unidas sobre la situación en Sudán, la peor crisis humanitaria de la actualidad. También explicaremos por qué China ha decidido cancelar su política de adopciones por parte de familias extranjeras y tendremos una entrevista sobre, entre otros asuntos, la estrategia del bolsonarismo de cara a las elecciones municipales del mes que viene en Brasil.Escuchar audio
durée : 00:58:23 - Cultures Monde - par : Julie Gacon, Mélanie Chalandon - Promis gagnant de l'élection présidentielle du 7 septembre, Abdelmadjid Tebboune entend bien tenir les rênes du pouvoir algérien un mandat de plus. Cinq ans après le mouvement du Hirak qui appelait à plus de démocratie, pourquoi la vie politique algérienne est-elle toujours si verrouillée ? - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Massensen Cherbi Docteur en droit de l'Université Paris II Panthéon-Assas, auteur d'Algérie aux éditions De Boeck Supérieur (2017).; Amel Boubekeur Sociologue et chercheuse invitée au programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à l'ECFR; Farid Alilat Journaliste à Jeune Afrique.