Capital of Niger
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C'est demain, à Rome, qu'auront lieu les funérailles du pape François. Et parmi les hommages au souverain pontife, il y a celui d'une personnalité musulmane qui l'a rencontré il y a dix ans en Centrafrique. À l'époque, le Sénégalais Abdoulaye Bathily était le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Afrique centrale. Aujourd'hui, il est l'envoyé spécial du président du Sénégal auprès du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Quel souvenir garde-t-il du pape François ? Le professeur Bathily témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi voulez-vous rendre hommage au pape François ? Abdoulaye Bathily : Eh bien, le pape François n'a pas été que le chef de l'Eglise catholique. En Afrique, il a joué un rôle très important dans certains conflits. J'ai été témoin de l'un en particulier : en novembre 2015, comme vous le savez, il a visité la République centrafricaine et le pape ne s'est pas simplement occupé de sa mission pastorale… Il a tenu à aller même jusqu'à la mosquée de Bangui, dans le quartier PK5, qui regroupait beaucoup de musulmans. Et il est resté avec nous à la mosquée. Il s'est entretenu avec les chefs religieux musulmans, avec tous les acteurs de Centrafrique. Ce geste m'a particulièrement marqué. Et il faut dire que c'est ce passage du pape qui nous a permis, vraiment, de donner une accélération au processus politique en Centrafrique, qui a abouti ? pour la première fois dans l'histoire de la Centrafrique, à l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes [en décembre 2015]. Et bien entendu, je suis navré que cette œuvre du souverain pontife n'ait pas été suivie, quand je vois ce qui se passe aujourd'hui, les tentatives de troisième mandat, source encore d'instabilité pour ce pays.Donc, ce que vous avez vu à Bangui, ce n'est pas seulement un pape, c'est aussi un homme avec ses qualités ?Un homme avec ses qualités. Il a une vision œcuménique de l'humanité. Le pape François est un humaniste. Et malheureusement, quand on voit les tourments du monde actuel au moment où il quitte cette terre, il y a de quoi vraiment le regretter profondément.Regrettez-vous qu'il s'en aille au moment où arrive Donald Trump ? En tout cas, aujourd'hui, la scène internationale manque d'une voix forte, une voix morale. Le souverain pontife François a donné cet exemple et nous souhaitons que cette crise de leadership puisse être surmontée le plus rapidement possible parce que le monde est en manque de leadership. Aujourd'hui, il y a une véritable crise de leadership de qualité.Alors, dans leur document commun de 2019 pour la fraternité, le pape et le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire écrivent « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtres humains », sous-entendu, Dieu s'exprime à travers plusieurs religions. Vous qui êtes musulman, comment vous avez réagi à ce document ? Il n'y a pas plus sage que ces termes-là. C'est magnifique, ce qui est dit là. Et l'avenir du monde est dans ces propos. Sinon, c'est l'aventure, c'est le chaos. C'est pourquoi nous avons plus que jamais besoin d'un leadership responsable.Vous rendez donc hommage à François, le pape du dialogue… Mais vous aussi, à votre niveau, vous êtes un homme de dialogue puisque Bassirou Diomaye Faye vous a nommé l'an dernier envoyé spécial de la présidence sénégalaise auprès du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Mais cette semaine, à Accra, au Ghana, pour les 50 ans de la Cédéao, aucun ministre de ces trois pays n'est venu. La cassure entre l'Alliance des Etats du Sahel et la Cédéao est donc manifeste. Est-ce que vous n'êtes pas découragé ? Le découragement n'est pas une option pour moi. Je suis venu justement à Accra, ici, pour remettre un message de solidarité et d'espoir. Un message qui témoigne de la volonté des deux chefs d'Etat, Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et John Dramani Mahama du Ghana, de continuer, aux côtés de leurs autres collègues de notre région ouest-africaine, le dialogue, la négociation, la discussion pour que l'Afrique de l'Ouest soit restaurée dans sa stabilité, dans ses perspectives de développement. Voilà pourquoi je suis là aujourd'hui. Oui, mais la rupture est consommée, non ? Je ne suis pas du même avis que vous. Les peuples veulent rester ensemble. L'histoire et la géographie nous le commandent et nous y arriverons.Est-ce qu'avec les contacts que vous avez établis et qui sont solides avec Bamako, Niamey, Ouagadougou, vous avez l'espoir que d'ici le 29 juillet, la date limite, il soit possible de trouver un accord entre l'AES et la Cédéao ? L'histoire est une course de fond, ce n'est pas une course de vitesse. Je suis optimiste et les peuples de l'Afrique de l'Ouest veulent rester ensemble pour construire des espaces de paix et de solidarité.
Fini le boulevard du Général-de-Gaulle à Dakar. Voici le boulevard Mamadou-Dia. Au Sénégal, les autorités débaptisent certaines rues portant des noms français. Pareil au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Mais comme le sujet est sensible, au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko confie cette nouvelle nomination des rues à un Conseil national de la mémoire et de la gestion du patrimoine historique. Michel Ben Arrous est géographe et chercheur associé aux universités de Genève et de Saint-Louis du Sénégal. Au micro de Christophe Boisbouvier, il analyse la stratégie du pouvoir sénégalais. RFI : Le boulevard Charles de Gaulle qui devient le boulevard Mamadou Dia, c'est tout un symbole, non ? Michel Ben Arrous : C'est un symbole, c'est une boucle qui se referme. Mamadou Dia, pour mémoire, c'était le président du Conseil à l'époque de l'indépendance du Sénégal, dans un pouvoir bicéphale avec Senghor. Et Mamadou Dia était déjà opposé à De Gaulle.Au Niger, il y a quelques mois, le nouveau régime a rebaptisé le boulevard Charles de Gaulle, boulevard Djibo Bakary, du nom du Mamadou Dia du Niger, celui qui avait appelé à voter « non » à Niamey en 1958… Oui, tout à fait. Donc, tout cet effort-là est fait au Niger, comme d'ailleurs dans les autres États de l'AES, au Burkina et au Mali.Est-ce que derrière tous ces changements de noms au Sénégal et dans les autres pays du Sahel, on peut parler d'une réappropriation de leur histoire par les habitants ? Oui, certains vont même jusqu'à parler de « décolonisation symbolique ». Mais sur la réappropriation de l'histoire, c'est tout à fait vrai. D'autant plus que c'est l'histoire des sociétés colonisées qui avait été occultée par cette toponymie coloniale, par ces pratiques de nomination commémorative toujours à la gloire de l'entreprise coloniale française. Donc les histoires locales avaient disparu, étaient devenues invisibles. Effectivement, elles reviennent en avant. Maintenant pour parler de « décolonisation », c'est peut-être un petit peu plus compliqué dans la mesure où le principe même de nommer des rues est une importation totalement coloniale. Et le principe de nommer des rues avec des ambitions idéologiques, une toponymie commémorative, ça aussi, c'est une importation coloniale qui tranche totalement avec les pratiques, on va dire anciennes, mais qui existent encore, de nommer des grottes, des arbres, même à Dakar.En 2022, quand il était maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko a débaptisé cinq avenues qui portaient des noms français en disant « En France, vous ne verrez jamais une rue Hitler ». Que pensez-vous de cette comparaison ? Je pense qu'elle appelle deux séries de remarques. La première, c'est qu'il utilise la toponymie comme un instrument de politique internationale. Ces renominations, elles ne s'adressent pas seulement aux ziguinchorois, à ses administrés, elles s'adressent aussi au public international qui peut l'écouter. Et elles sont en particulier un outil dans ses relations avec la France. L'autre série de remarques, c'est le sort qui a été réservé à ces renominations. Au départ, à l'époque coloniale en tout cas, c'était très simple, les noms venaient d'en haut, c'était l'administration coloniale, le gouverneur et un conseil administratif qui donnaient les noms. Sous Senghor, c'était encore plus concentré, c'était par décret présidentiel que les noms changeaient. Progressivement sous Abdou Diouf, puis surtout sous Abdoulaye Wade et ensuite Macky Sall, cette capacité de renommer a été dévolue aux collectivités locales. Donc a priori, Ousmane Sonko était tout à fait fondé quand il était maire de Ziguinchor à proposer des changements de noms de rues. Mais le gouverneur de l'époque, qui n'avait a priori aucune capacité d'intervention dans ce dossier, a voulu contester les noms qui ont été invalidés par la Cour suprême. Donc ça montre que les collectivités locales n'ont jamais été jusqu'à présent épargnées par les sollicitations du pouvoir politique. Et ce qui change et ce qui peut être apaisera ou clarifiera les compétences de chacun, c'est le projet de rebaptisation qui a été annoncé par le président actuel Bassirou Diomaye Faye en Conseil des ministres, en décembre dernier, et qui prévoit de créer une commission à laquelle participerait le Premier ministre, donc l'ancien maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, à laquelle participeraient aussi le ministre des Collectivités locales, le ministre de la Culture et le secrétaire d'État chargé du patrimoine historique, en collaboration avec les collectivités locales. Donc, il y a un équilibrage à trouver, qui peut être clarifiera les choses, qui apaisera peut-être ces questions de renominations.À Saint-Louis du Sénégal, il y a une statue du Général Faidherbe, le colonisateur français du Sénégal, qui a failli être déboulonnée en 2020 lors de la tempête politique provoquée par l'assassinat de George Floyd aux États-Unis. Et puis finalement, elle a résisté, elle est toujours là. Comment l'expliquez-vous ? Oui, certains voudraient la conserver comme symbole historique, d'autres voudraient l'enlever. On se focalise parfois sur l'inscription de la statue sur son socle, qui est évidemment intenable, qui dit « Au gouverneur Faidherbe, le Sénégal reconnaissant », ça je ne pense pas que ça va durer très longtemps. Mais on se retrouve à nouveau dans une symbolique où, pour faire place nette, si j'ose dire, les collectivités locales réemploient finalement des techniques qui sont d'importation coloniale. De la même manière que la nomination des rues, les statues commémoratives, ce n'est pas quelque chose qui a une longue existence en Afrique. Changer une statue pour une autre, c'est réemployer des techniques, des pratiques qui finalement sont peut-être l'héritage colonial le plus profond.À écouter aussiSénégal: «Les populations n'utilisent pas les noms coloniaux des rues»
Entre les trois régimes putschistes du Sahel et l'Algérie, c'est la crise ouverte. Dimanche, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont accusé l'Algérie d'avoir abattu un drone malien en territoire malien et ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger. Lundi 7 avril, l'Algérie a répliqué du tac au tac et est allée encore plus loin en fermant son espace aérien à tous les avions en provenance ou à destination du Mali. Et dans la soirée d'hier, Bamako a décidé de faire de même en fermant son espace aérien aux avions en provenance ou à destination d'Algérie. Pourquoi ce clash ? Le Niger est-il prêt à une telle escalade ? Et la France dans tout cela ? L'essayiste nigérien Seidik Abba préside le Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel. RFI : Pourquoi le torchon brûle entre Alger et Bamako ? Seidik Abba : Je crois qu'on peut situer la dégradation des relations entre les deux pays à la prise de Kidal en novembre 2023 par l'armée malienne. À la suite de cette prise de Kidal, les ex-rebelles s'étaient repliés sur la frontière algérienne et se sont réorganisés militairement. Pour Bamako, au bas mot, l'Algérie a fermé les yeux sur leurs efforts de réorganisation.Alors, depuis ce dimanche 6 avril, il y a une nouvelle crise parce que les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger et parce que l'Algérie vient de répondre du tac au tac. Pourquoi cette nouvelle montée de tension ? Oui, cette nouvelle crise est liée à un drone malien qui a été abattu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril. L'aviation algérienne a abattu ce drone au-dessus de la frontière commune et les deux pays sont d'accord sur cet incident. Mais les versions divergent sur la localisation de l'endroit où le drone a été abattu. En tous les cas, le régime de Bamako a rappelé cette fois-ci en renfort les deux autres pays de l'AES, le Niger et le Burkina Faso, pour créer un rapport de force plus favorable parce que, par le passé déjà, le Mali a eu à protester contre ce qu'il considère comme des actes d'hostilité de la part de l'Algérie, mais ça n'a pas changé. Ça veut dire qu'on s'installe dans une confrontation entre les pays de l'AES et le pouvoir algérien.Alors vous parlez du Niger, est-ce que ce pays est prêt à l'escalade avec l'Algérie ?Non, je ne pense pas que le Niger soit prêt parce que, lorsqu'on regarde, il y a quand même des intérêts importants du Niger qui sont en jeu. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine s'est rendu en août 2024 à Alger à la tête d'une forte délégation. Il avait à l'époque été reçu par le président du pays Abdelmadjid Tebboune. Ça traduit quand même le réchauffement des relations diplomatiques. Au plan économique aussi, le ministre nigérien du Pétrole était à Alger en février 2025 et la Sonatrach, qui a mené des prospections dans la partie nord du Niger, dans la région d'Agadez…La compagnie algérienne Sonatrach…C'est ça, la grande compagnie de pétrole et des hydrocarbures algériens, la Sonatrach, a fait des prospections au Niger qui se sont révélées concluantes et il y a même eu un essai. Il est question de passer aujourd'hui au forage des puits et il est envisagé dans un schéma inédit que le pipeline soit connecté à partir du Niger au pipeline algérien. En plus de ça, la Sonatrach est dans une perspective de former des Nigériens aux métiers du pétrole. Donc, il y a sur le plan économique et politique un réchauffement avec Niamey qui, à mon avis, pourrait être affecté par cet alignement de Niamey sur Bamako dans le cadre de la solidarité inter AES.Depuis le dégel entre Alger et Paris, c'était ce 6 avril avec la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, l'Algérie et la France engagent un dialogue stratégique sur le Sahel. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Je crois que, comme la France n'a plus aucun canal de discussion avec les pays de l'AES, elle souhaite se rapprocher de l'Algérie parce qu'il y a des intérêts réciproques entre les pays de l'AES et l'Algérie. Et la France parie sur justement le retour à la normale entre les pays de l'AES et l'Algérie pour pouvoir faire passer des messages politiques et diplomatiques.Mais au contraire, est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer un soutien de l'Algérie et de la France aux rebelles touaregs du FLA, le Front de libération de l'Azawad ? Non, je pense que l'Algérie a toujours été très prudente dans le soutien à l'irrédentisme qu'il y a au Mali parce que, elle-même, elle n'a pas fini de régler les questions irrédentistes qu'il pourrait y avoir dans son propre territoire national. Et je ne pense même pas que la France, d'ailleurs, a intérêt encore à aggraver la situation de ses relations avec les pays de l'AES.Depuis douze ans, Iyad Ag Ghaly, le chef du groupe jihadiste du JNIM, est protégé par l'Algérie. Est-ce qu'un rapprochement entre Alger et Paris pourrait se faire au détriment de ce chef jihadiste ? Je crois que c'est tout à fait possible. Iyad Ag Ghaly avait par le passé échappé de justesse à une élimination par les forces françaises à la suite d'un couac avec l'Algérie.C'était à Tamanrasset…C'était à Tamanrasset. Il avait échappé justement à une élimination physique par les forces françaises. Et je crois que, s'il y a un rapprochement intensif entre Paris et Alger, ça pourrait justement se faire au détriment d'un personnage comme Iyad Ag Ghaly, qui a toujours été évalué comme une cible à haute intensité par la France et qui a échappé à l'élimination alors que d'autres chefs jihadistes importants ont été éliminés par l'armée française.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur une fausse information sur la mort d'Alassane Ouattara, le Niger se retire de la FMM et le riz indien de retour sur le marché africain. France : polémique après l'inéligibilité de Marine Le Pen La cheffe de file du Rassemblement national a été condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme et cinq ans d'inéligibilité pour détournements de fonds publics européens, ce qui la priverait de l'élection présidentielle de 2027. Sa condamnation est-elle une application de la loi ou une « décision politique », comme le dénonce Marine Le Pen ? Pourquoi la justice a-t-elle mis en place l'exécution immédiate de son indélébilité ?Avec Laura Martel, journaliste au service France, spécialiste des questions de justice.Intox : une fausse publication de France 24 annonce la mort d'Alassane Ouattara Sur les réseaux sociaux, un faux compte attribué à France 24 a annoncé la mort du président ivoirien Alassane Ouattara. Dans la foulée, la chaîne de télévision a démenti être à l'origine de cette « fake news ». Comment s'assurer qu'une information qui circule avec le logo de France 24 est vraie ? Quelle disposition la chaîne a-t-elle prise à la suite de cette fausse information ?Avec Corentin Bainier, journaliste aux Observateurs de France 24.Niger : pourquoi Niamey claque la porte de la FMM ? Le Niger a annoncé son retrait de la Force multinationale mixte (FMM). Composée des armés du Tchad, du Cameroun et du Nigeria, cette force lutte contre le jihadisme dans la région du lac Tchad. Comment Niamey justifie-t-elle cette décision ? Quelles peuvent être les conséquences sur la situation sécuritaire ?Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI sur le Sahel.
« À Niamey, au centre de conférences Mahatma-Gandhi, hier, 20 mois après avoir renversé Mohamed Bazoum, le général Abdourahamane Tiani s'est offert une consécration officielle, constate Le Point Afrique : il a été investi président de la République du Niger. Chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie depuis le coup d'État de juillet 2023, il endosse désormais un pouvoir absolu, renforcé par sa promotion au rang de général d'armée. La cérémonie, orchestrée à sa gloire, a été marquée par la signature de la charte de la refondation, un texte à portée constitutionnelle qui prolonge la transition pour cinq ans – sans garantie de retour à un ordre démocratique d'ici à 2030. Plus qu'un simple cadre de gouvernance, commente Le Point Afrique, cette charte scelle l'emprise militaire sur l'État, balayant les principes démocratiques en vigueur avant le putsch et redéfinissant l'architecture politique du pays selon les termes imposés par la junte ».Cerise sur le gâteau, note pour sa part Jeune Afrique : « après la cérémonie militaire de remise de ses nouveaux galons, le chef suprême a réservé une dernière surprise : la signature d'une ordonnance actant la dissolution de tous les partis politiques nigériens. Désormais, au Niger, il faudra s'adresser au chef des putschistes du 26 juillet 2023 en employant cette formule : “Président de la République du Niger, chef de l'État, chef suprême des armées, chef de l'administration, grand maître des ordres nationaux, le général d'armée Abdourahamane Tiani“ ».De nombreux défis…La presse nigérienne s'enthousiasme... « Le parcours du général Abdourahamane Tiani se passe de tout commentaire, s'exclame Tam Tam Info : c'est un homme de terrain, c'est un homme d'expérience. C'est un leader charismatique qui impose le respect. Félicitations et vœux de réussite dans sa nouvelle fonction. (…) Mais le plus difficile reste encore à venir, tempère Tam Tam Info : assurer la sécurité des Nigériens et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national, promouvoir le développement socio-économique du pays et assurer la justice pour tous. Le général d'armée Abdourahamane Tiani sera globalement jugé sur sa capacité à assurer la sécurité dans nos villes et nos campagnes et sa capacité à assurer une meilleure répartition des immenses richesses du Niger au profit de tous ».« Tiani installé Président du Niger : un nouveau chapitre pour la nation et un défi à relever pour le général », renchérit L'Evénement Niger.« Le pays est confronté à des défis sécuritaires, notamment dans la région du Sahel, ainsi qu'à des difficultés économiques et sociales. L'instabilité politique qui a marqué les derniers mois du régime précédent a exacerbé les divisions internes, créant un besoin pressant de réconciliation et de reconstruction. Le mandat du général Tiani est donc placé sous une lourde responsabilité, pointe encore L'Événement Niger. Son leadership sera scruté par les Nigériens et la communauté internationale. La réussite de la transition, la mise en place d'un véritable dialogue national et la gestion des attentes populaires seront les enjeux majeurs de son quinquennat ».Espérance et… énigme« Une aube nouvelle sous l'égide du Général Tiani : le Niger entame sa refondation », insiste Le Journal du Niger. Une refondation qui « s'inscrit dans un contexte régional mouvant, note le journal. Depuis le putsch, Niamey a tourné le dos à des partenaires historiques, comme la France, tout en tissant des liens plus étroits avec la Russie et ses voisins de l'AES. Cette réorientation, si elle galvanise les partisans d'une émancipation africaine, suscite des murmures d'inquiétude chez ceux qui y voient un pari risqué dans une zone minée par le terrorisme et les rivalités géopolitiques. (…) Le général Tiani, désormais Général d'Armée et Président, incarne une espérance pour les uns, une énigme pour les autres, pointe encore Le Journal du Niger. Car si la Charte de la Refondation promet un renouveau, son exécution reste une partition délicate à jouer ».Et Le Journal du Niger de s'interroger : « les cinq années à venir seront-elles le socle d'une nation réinventée ou bien un échiquier sur lequel s'entrelaceront ambitions, défis et incertitudes ? Dans l'ombre du Mahatma Gandhi, dont l'esprit pacifique planait sur le lieu de la cérémonie d'hier, le Niger s'élance, porté par une foi ardente, mais escorté par des questions qui, elles, demeurent sans écho ».
« À Niamey, au centre de conférences Mahatma-Gandhi, hier, 20 mois après avoir renversé Mohamed Bazoum, le général Abdourahamane Tiani s'est offert une consécration officielle, constate Le Point Afrique : il a été investi président de la République du Niger. Chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie depuis le coup d'État de juillet 2023, il endosse désormais un pouvoir absolu, renforcé par sa promotion au rang de général d'armée. La cérémonie, orchestrée à sa gloire, a été marquée par la signature de la charte de la refondation, un texte à portée constitutionnelle qui prolonge la transition pour cinq ans – sans garantie de retour à un ordre démocratique d'ici à 2030. Plus qu'un simple cadre de gouvernance, commente Le Point Afrique, cette charte scelle l'emprise militaire sur l'État, balayant les principes démocratiques en vigueur avant le putsch et redéfinissant l'architecture politique du pays selon les termes imposés par la junte ».Cerise sur le gâteau, note pour sa part Jeune Afrique : « après la cérémonie militaire de remise de ses nouveaux galons, le chef suprême a réservé une dernière surprise : la signature d'une ordonnance actant la dissolution de tous les partis politiques nigériens. Désormais, au Niger, il faudra s'adresser au chef des putschistes du 26 juillet 2023 en employant cette formule : “Président de la République du Niger, chef de l'État, chef suprême des armées, chef de l'administration, grand maître des ordres nationaux, le général d'armée Abdourahamane Tiani“ ».De nombreux défis…La presse nigérienne s'enthousiasme... « Le parcours du général Abdourahamane Tiani se passe de tout commentaire, s'exclame Tam Tam Info : c'est un homme de terrain, c'est un homme d'expérience. C'est un leader charismatique qui impose le respect. Félicitations et vœux de réussite dans sa nouvelle fonction. (…) Mais le plus difficile reste encore à venir, tempère Tam Tam Info : assurer la sécurité des Nigériens et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national, promouvoir le développement socio-économique du pays et assurer la justice pour tous. Le général d'armée Abdourahamane Tiani sera globalement jugé sur sa capacité à assurer la sécurité dans nos villes et nos campagnes et sa capacité à assurer une meilleure répartition des immenses richesses du Niger au profit de tous ».« Tiani installé Président du Niger : un nouveau chapitre pour la nation et un défi à relever pour le général », renchérit L'Evénement Niger.« Le pays est confronté à des défis sécuritaires, notamment dans la région du Sahel, ainsi qu'à des difficultés économiques et sociales. L'instabilité politique qui a marqué les derniers mois du régime précédent a exacerbé les divisions internes, créant un besoin pressant de réconciliation et de reconstruction. Le mandat du général Tiani est donc placé sous une lourde responsabilité, pointe encore L'Événement Niger. Son leadership sera scruté par les Nigériens et la communauté internationale. La réussite de la transition, la mise en place d'un véritable dialogue national et la gestion des attentes populaires seront les enjeux majeurs de son quinquennat ».Espérance et… énigme« Une aube nouvelle sous l'égide du Général Tiani : le Niger entame sa refondation », insiste Le Journal du Niger. Une refondation qui « s'inscrit dans un contexte régional mouvant, note le journal. Depuis le putsch, Niamey a tourné le dos à des partenaires historiques, comme la France, tout en tissant des liens plus étroits avec la Russie et ses voisins de l'AES. Cette réorientation, si elle galvanise les partisans d'une émancipation africaine, suscite des murmures d'inquiétude chez ceux qui y voient un pari risqué dans une zone minée par le terrorisme et les rivalités géopolitiques. (…) Le général Tiani, désormais Général d'Armée et Président, incarne une espérance pour les uns, une énigme pour les autres, pointe encore Le Journal du Niger. Car si la Charte de la Refondation promet un renouveau, son exécution reste une partition délicate à jouer ».Et Le Journal du Niger de s'interroger : « les cinq années à venir seront-elles le socle d'une nation réinventée ou bien un échiquier sur lequel s'entrelaceront ambitions, défis et incertitudes ? Dans l'ombre du Mahatma Gandhi, dont l'esprit pacifique planait sur le lieu de la cérémonie d'hier, le Niger s'élance, porté par une foi ardente, mais escorté par des questions qui, elles, demeurent sans écho ».
Depuis quelques jours, le Niger est sur tous les fronts. Le 14 mars, Niamey a expulsé trois dirigeants chinois de sociétés pétrolières et le 17 mars, il a décidé de rompre avec la Francophonie. Une décision relayée ensuite par le Mali et le Burkina Faso. Pourquoi cette offensive souverainiste de la part du général Abdourahamane Tiani ? Quels sont les dessous de ces deux choix politiques de Niamey ? L'économiste français Olivier Vallée a été conseiller technique au Sahel, notamment au Niger, où il a gardé de contacts. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour expliquer leur rupture avec la francophonie, les trois pays de l'AES affirment que l'OIF est un « instrument politique téléguidé », sous-entendu par la France. Pourquoi ont-ils attendu jusqu'à 2025 pour rompre ? Olivier Vallée : Ce qui s'est passé, c'est que les trois pays de l'AES ont essayé, via l'OIF, de rétablir des relations plus paisibles avec Paris et qu'à chaque fois, ça a été, en particulier vis-à-vis du Niger, un refus catégorique. Deuxième facteur, en grande partie sous l'influence de l'Élysée, l'OIF a été peu à peu remplie à un certain nombre de postes de Franco-Sahéliens et les Franco-Sahéliens qui étaient dans l'OIF ont plutôt milité ouvertement contre les pays de l'AES. Est-ce que la réintégration dans l'OIF de la Guinée Conakry, c'était en octobre dernier, a provoqué un mécontentement chez les pays de l'AES ? Non, pas vraiment. C'était simplement la manifestation de plus qui tendait à prouver que les proscrits de la francophonie n'étaient pas les ennemis de la démocratie, mais plus spécialement ces trois pays de l'AES. À lire aussiLe Niger annonce son retrait de l'Organisation internationale de la FrancophonieLe Niger est aussi dans une relation exigeante avec son partenaire chinois, puisqu'il vient d'expulser trois Chinois responsables de la gestion de sa filière pétrolière. Pourquoi cette mesure d'une grande fermeté ? En matière pétrolière, les grands accords sur l'ensemble de la filière - que ce soient le pipe qui est géré par une filiale sino-béninoise, Wapco, la raffinerie Soraz qui est à Zinder, qui est une filiale sino nigérienne, et l'extraction même du pétrole, qui est assurée par la compagnie chinoise Cnpc -, ce sont des accords qui ont été passés principalement par l'administration Issoufou. Et pour ce qui est de Wapco, par un ministre du Pétrole qui s'appelle Bazoum, qui va devenir ensuite, on le sait, président. Donc je crois qu'il y avait un litige, ou plusieurs litiges, sur tous les contrats qui ont été signés pendant l'administration Issoufou et l'administration Bazoum, et que des incidents récents lors de la convocation de dirigeants chinois des filiales nigériennes auprès du ministre du Pétrole ont été d'une certaine façon la goutte de pétrole qui a fait déborder le baril et qui a poussé le gouvernement du Niger à cette décision d'expulsion dans un cadre juridique. Maintenant, le dossier est confié au ministre de la Justice qui va demander plusieurs audits, et en particulier un audit sur le fonctionnement de Wapco. Donc en fait, ce n'est pas une mesure individuelle contre ces trois cadres chinois, c'est une mesure contre l'État chinois qui ne verse pas assez de royalties et qui ne paye pas assez d'impôts ?C'est certainement un des éléments qui devraient apparaître à la suite des audits et de la révision des contrats. Et on est un petit peu dans le cadre de la reconquête du contrôle des ressources minières qu'on observe dans les autres pays de l'AES. Ce qui est plus particulier dans le cas nigérien, c'est que toutes les clauses des contrats passés avec les administrations précédentes sont restées secrètes et n'ont pas été transmises au gouvernement actuel du Niger. Donc l'identification du manque à gagner ou du déficit fiscal qu'aurait subi le Niger n'est pas encore établi. Et ces trois responsables chinois n'ont pas fait l'objet d'emprisonnement, de menaces de rétention. Ils ont été expulsés par une décision motivée. Le Niger a trop besoin de la Chine pour pouvoir jeter en prison des ressortissants chinois ? Je pense qu'il y a deux choses. Il n'est pas nécessaire pour le Niger d'arriver à une relation aussi tendue avec la Chine qu'avec la France et, deuxièmement, la prison, en particulier pour des ressortissants étrangers, ne fait pas partie des habitudes du Niger.À lire aussiAprès l'expulsion des dirigeants de trois sociétés pétrolières chinoises, Niamey cherche à éviter la brouille avec Pékin
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur la mobilisation en Serbie et le retrait du Niger, Burkina Faso et Mali de l'OIF. France : un fonctionnaire franco-algérien arrêté pour espionnage Alors que les relations diplomatiques entre Paris et Alger sont tendues, un employé du ministère français de l'Économie et des Finances a été mis en examen en décembre 2024 pour « intelligence avec une puissance étrangère » au profit de l'Algérie. Quels types d'informations aurait-il transmis aux services de renseignement algériens ? Comment un fonctionnaire a-t-il pu avoir accès à ces informations ?Avec Amélie Beaucour, journaliste au service France de RFI. Serbie : la plus grande manifestation de ces 25 dernières années Plus de 300 000 personnes se sont rassemblées samedi dernier (15 mars 2025) dans les rues de Belgrade. Depuis le mois de novembre 2024, les Serbes manifestent et le mouvement de protestation prend de l'ampleur. Comment expliquer une telle mobilisation ? Quelles sont les revendications des manifestants ? Comment réagit le président Aleksandar Vucic face à la colère de la rue ?Avec Daniel Vallot, journaliste au service international de RFI. Francophonie : comment expliquer le départ du Niger, du Burkina Faso et du MAli? Après Niamey et Ouagadougou, Bamako a annoncé son retrait de l'Organisation internationale de la francophonie. Comment les autorités justifient-elles cette décision ? Comment réagit l'OIF ?Avec Alassane Ndiaye, chef du service des instances de l'Organisation internationale de la francophonie.
Les migrants sénégalais, qui essaient de passer par la Mauritanie pour gagner l'Europe, suscitent de la tension entre Dakar et Nouakchott. Depuis quelques semaines, les autorités mauritaniennes arrêtent un grand nombre d'entre eux en vue de les refouler au Sénégal. Mais le 11 mars au soir, le gouvernement sénégalais s'est dit « indigné » par le traitement réservé à ses ressortissants. Le 11 mars au matin, nous avions contacté le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug. Et au micro de Christophe Boisbouvier, il démentait tout mauvais traitement à l'égard des migrants venus du Sénégal et du Mali. RFI : Des centaines d'arrestations et d'expulsions de migrants illégaux sont signalées en Mauritanie depuis quelques jours. Est-ce que votre gouvernement a décidé de durcir sa politique à l'égard de ces migrants ? Mohamed Salem Ould Merzoug : Non, il n'y a pas eu de mesures particulières qui ont été enclenchées. Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : c'est d'être très ferme par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier. Surtout que, au cours des dernières semaines, c'est ce qui a probablement donné un peu d'ampleur à ça, c'est que nos forces de défense et de sécurité ont démantelé quatre réseaux de migrants illégaux qui étaient dirigés par à la fois des Mauritaniens et des étrangers aussi. Et ce qu'on oublie, c'est que la route atlantique, c'est une succession de tragédies malheureusement, et c'est ça qu'il faut donc arrêter.Parmi les postes frontières où sont refoulés ces migrants, il y a celui de Gogui, à la frontière entre la Mauritanie et le Mali. Et le 8 mars dernier, des affrontements auraient opposé ces migrants en cours d'expulsion avec les forces de l'ordre mauritaniennes. Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Je vous ai dit que ces migrants ont été encadrés, dirigés par des réseaux. Donc je crois qu'être encadré dans cet environnement-là pousse en effet certain de ces migrants à s'en prendre à nos forces de l'ordre qui ripostent. Mais ce sont des événements marginaux. Et donc le problème auquel le gouvernement essaie de répondre est de ne pas laisser le territoire de notre pays servir de passage pour des milliers de jeunes qui risquent leur vie dans des conditions extrêmement dangereuses.Que répondez-vous aux organisations humanitaires qui affirment que les migrants arrêtés puis expulsés sont maltraités par les forces de l'ordre mauritaniennes ? Toute organisation qui défend les droits de l'homme est une organisation en principe respectable. Mais je veux leur répondre qu'elles sont en train de diffuser des contre-vérités. D'abord, je voudrais dire que nos forces, leur mission principale est de sécuriser le territoire et les populations de ce pays. Et par rapport à cette mission principale, elles le font dans le respect de toutes les conventions qui protègent les droits de la personne humaine, qui ont été ratifiées par notre pays.Il y a tout juste un an, le 7 mars 2024, votre gouvernement a signé un mémorandum avec l'Union européenne pour lutter contre l'immigration illégale, avec plus de 200 millions d'euros à la clé. Que répondez-vous à ceux qui disent que les autorités mauritaniennes n'ont pas à agir comme les gardes-frontières de l'Europe ? Non, nous ne sommes pas les gardes-frontières de l'Europe et nous ne serons les gardes-frontières de personne. Et je pense que, sans blesser personne, nous sommes le seul pays qui, depuis toujours, a été très jaloux du respect de sa souveraineté. Et la base sur laquelle se fonde notre coopération dans ce domaine précis, c'est d'essayer de faire en sorte que les pays d'origine, les pays de transit et les pays de destination puissent se coordonner, parce que c'est en coordonnant qu'on peut endiguer ce phénomène massif. Et que la Mauritanie ou que le Sénégal ou l'un des pays africains coordonne avec l'Europe ou avec les États-Unis, ou la Chine ou la Russie, sur ces questions-là, quoi de plus normal ? C'est dans cet esprit-là qu'il faut voir ce mémorandum qui a été signé en mars 2024 entre l'Union européenne et notre pays. Donc, nous ne servirons ni de base arrière, ni de base militaire, ni de gardes-côtes pour un quelconque pays. Avec tout le respect qu'on peut avoir pour l'ensemble de nos partenaires.Au retour d'une tournée à Bamako, à Niamey, à Ouagadougou, le président du Ghana, John Dramani Mahama, appelle la Cédéao à reconnaître la nouvelle AES [Alliance des États du Sahel]. Qu'en est-il pour la Mauritanie ? La position de notre pays est claire et elle est constante aussi. C'est le respect de la souveraineté de chaque État. Ce n'est donc pas à la Mauritanie de commenter cette tournée, même si tout ce qui peut consolider l'unité africaine, l'intégration au niveau régional, la paix entre les voisins et puis assainir l'environnement au niveau de la Cédéao nous importe. Mais on n'a pas de jugement à porter sur ce que peut faire le président du Ghana ou ce que peuvent décider les États membres de l'Alliance des États du Sahel.
Bamako, Niamey, Ouagadougou… Le président ghanéen John Dramani Mahama vient de boucler une tournée dans les pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Objectif, relève Afrik.com : « renforcer les liens diplomatiques et explorer les possibilités de réintégration de ces pays au sein de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, conformément à l'appel conjoint lancé, mercredi dernier à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara et par John Dramani Mahama. Le président ghanéen a insisté sur “la nécessité d'une reconnaissance de l'Alliance des États du Sahel par la Cédéao“. Cette déclaration, estime Afrik.com, traduit une volonté manifeste de relancer le dialogue entre ces nations et l'organisation sous-régionale ».Intérêts économiques cruciaux…Sahel Tribune à Bamako s'interroge : « pourquoi Mahama tend-il aujourd'hui la main à des régimes de transition qui ont claqué la porte de la Cédéao ? Simple diplomatie ? Pas uniquement. Derrière ce rapprochement se cache une série d'intérêts économiques, stratégiques et énergétiques cruciaux pour le Ghana ».En effet, précise Sahel Tribune, « en trois jours et trois capitales, John Mahama a redéfini la posture du Ghana face aux bouleversements ouest-africains. Là où le Nigeria campe sur une ligne dure vis-à-vis de l'AES, Accra privilégie la voie du pragmatisme. Commerce, énergie, sécurité : loin des querelles institutionnelles, le président ghanéen veut ancrer son pays comme un partenaire économique et stratégique incontournable pour les trois États sahéliens. Une prise de position qui ne manquera pas de susciter des remous au sein de la Cédéao, estime encore Sahel Tribune, où le Ghana, traditionnellement proche du Nigeria, semble aujourd'hui jouer sa propre carte. Un réajustement tactique ? Un virage stratégique ? Une chose est sûre, conclut le site malien. Accra regarde désormais autant vers Bamako, Ouagadougou et Niamey que vers Abuja. Et dans cette recomposition régionale, Mahama vient de poser ses premiers jalons ».Reprendre langue…Au-delà des intérêts économiques des uns et des autres, le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou insiste sur le volet diplomatique de cette tournée. D'abord reprendre le dialogue… « Détendre un contexte constipé et créer un dégel diplomatique, marchepied vers une persuasion de retourner dans la Cédéao, telle était la mission de Dramani », pointe le quotidien burkinabè. « Une mission de contorsion, de confiance, de management des susceptibilités et de lecture pragmatique de la géopolitique sous-régionale et internationale. (…) Pour le moment, c'est un Dramani funambule sur un fil qui évolue et qui sait bien que deux de ses devanciers, le Togolais Faure et le Sénégalais Diomaye Faye ont fait chou blanc. S'il réussit à ce qu'Alassane Ouattara et Patrice Talon reprennent langue avec Goïta, Tiani et IB, ce serait déjà une petite victoire d'étape, car au-delà de la Cédéao, tous ces présidents se regardent de travers. »« Ne pas reculer d'un iota… »L'Alternance à Bamako s'interroge en écho : « John Dramani Mahama pourrait-il réussir là où les présidents sénégalais et togolais ont échoué ? Les présidents des États de l'AES vont-ils saisir cette ultime main tendue du président ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu'il ne soit trop tard ? (…) Nul ne saurait répondre par l'affirmative, affirme le quotidien bamakois, quand on sait que les trois chefs d'État de l'AES sont déterminés à aller jusqu'au bout de leurs ambitions et n'entendent pas reculer d'un iota. (…) En réalité, ils aspirent tous à rester au pouvoir aussi longtemps qu'ils le pourront hors du cadre et des normes de démocratie et de bonne gouvernance fixés par la Cédéao. Ils ne feront plus marche arrière ».Bref, conclut L'Alternance, « pour ceux qui rêvent de voir la Cédéao à 15 États et plus, plutôt que 12 risquent de voir leur rêve ne pas se réaliser, car les dirigeants des États de l'AES n'entendent pas renoncer à leurs ambitions ».Enfin, L'Essor, toujours à Bamako, prévient : « toute détente future entre la Cédéao et les pays de l'AES dépendra de ce respect mutuel qui a été demandé dès le début par les pays de la confédération et notamment le Mali. (…) La démarche ghanéenne n'altère pas le processus de retrait des trois pays déjà en marche. (…) Détente, réconciliation, coopération, l'AES s'est toujours tenue prête, ancrée qu'elle est dans le panafricanisme, mais avec une souveraineté à respecter (…) ».
Bamako, Niamey, Ouagadougou… Le président ghanéen John Dramani Mahama vient de boucler une tournée dans les pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Objectif, relève Afrik.com : « renforcer les liens diplomatiques et explorer les possibilités de réintégration de ces pays au sein de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, conformément à l'appel conjoint lancé, mercredi dernier à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara et par John Dramani Mahama. Le président ghanéen a insisté sur “la nécessité d'une reconnaissance de l'Alliance des États du Sahel par la Cédéao“. Cette déclaration, estime Afrik.com, traduit une volonté manifeste de relancer le dialogue entre ces nations et l'organisation sous-régionale ».Intérêts économiques cruciaux…Sahel Tribune à Bamako s'interroge : « pourquoi Mahama tend-il aujourd'hui la main à des régimes de transition qui ont claqué la porte de la Cédéao ? Simple diplomatie ? Pas uniquement. Derrière ce rapprochement se cache une série d'intérêts économiques, stratégiques et énergétiques cruciaux pour le Ghana ».En effet, précise Sahel Tribune, « en trois jours et trois capitales, John Mahama a redéfini la posture du Ghana face aux bouleversements ouest-africains. Là où le Nigeria campe sur une ligne dure vis-à-vis de l'AES, Accra privilégie la voie du pragmatisme. Commerce, énergie, sécurité : loin des querelles institutionnelles, le président ghanéen veut ancrer son pays comme un partenaire économique et stratégique incontournable pour les trois États sahéliens. Une prise de position qui ne manquera pas de susciter des remous au sein de la Cédéao, estime encore Sahel Tribune, où le Ghana, traditionnellement proche du Nigeria, semble aujourd'hui jouer sa propre carte. Un réajustement tactique ? Un virage stratégique ? Une chose est sûre, conclut le site malien. Accra regarde désormais autant vers Bamako, Ouagadougou et Niamey que vers Abuja. Et dans cette recomposition régionale, Mahama vient de poser ses premiers jalons ».Reprendre langue…Au-delà des intérêts économiques des uns et des autres, le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou insiste sur le volet diplomatique de cette tournée. D'abord reprendre le dialogue… « Détendre un contexte constipé et créer un dégel diplomatique, marchepied vers une persuasion de retourner dans la Cédéao, telle était la mission de Dramani », pointe le quotidien burkinabè. « Une mission de contorsion, de confiance, de management des susceptibilités et de lecture pragmatique de la géopolitique sous-régionale et internationale. (…) Pour le moment, c'est un Dramani funambule sur un fil qui évolue et qui sait bien que deux de ses devanciers, le Togolais Faure et le Sénégalais Diomaye Faye ont fait chou blanc. S'il réussit à ce qu'Alassane Ouattara et Patrice Talon reprennent langue avec Goïta, Tiani et IB, ce serait déjà une petite victoire d'étape, car au-delà de la Cédéao, tous ces présidents se regardent de travers. »« Ne pas reculer d'un iota… »L'Alternance à Bamako s'interroge en écho : « John Dramani Mahama pourrait-il réussir là où les présidents sénégalais et togolais ont échoué ? Les présidents des États de l'AES vont-ils saisir cette ultime main tendue du président ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu'il ne soit trop tard ? (…) Nul ne saurait répondre par l'affirmative, affirme le quotidien bamakois, quand on sait que les trois chefs d'État de l'AES sont déterminés à aller jusqu'au bout de leurs ambitions et n'entendent pas reculer d'un iota. (…) En réalité, ils aspirent tous à rester au pouvoir aussi longtemps qu'ils le pourront hors du cadre et des normes de démocratie et de bonne gouvernance fixés par la Cédéao. Ils ne feront plus marche arrière ».Bref, conclut L'Alternance, « pour ceux qui rêvent de voir la Cédéao à 15 États et plus, plutôt que 12 risquent de voir leur rêve ne pas se réaliser, car les dirigeants des États de l'AES n'entendent pas renoncer à leurs ambitions ».Enfin, L'Essor, toujours à Bamako, prévient : « toute détente future entre la Cédéao et les pays de l'AES dépendra de ce respect mutuel qui a été demandé dès le début par les pays de la confédération et notamment le Mali. (…) La démarche ghanéenne n'altère pas le processus de retrait des trois pays déjà en marche. (…) Détente, réconciliation, coopération, l'AES s'est toujours tenue prête, ancrée qu'elle est dans le panafricanisme, mais avec une souveraineté à respecter (…) ».
« Au Bénin, il faut libérer tous les prisonniers politiques », affirme l'ancien président Nicéphore Soglo, qui publie ses mémoires aux éditions L'Harmattan, sous le titre Vers le « miracle béninois » : l'épreuve du pouvoir et de la démocratie. Nicéphore Soglo, qui a gouverné le Bénin pendant six ans, de 1990 à 1996, parle aussi sur RFI de sa mission du mois de juin dernier au Niger. Et il fait une comparaison audacieuse entre Donald Trump… et l'ancien Premier ministre français Édouard Balladur. En ligne de Cotonou, l'ancien chef de l'État béninois répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pendant la campagne de 1996, vous racontez comment l'opposition a fait campagne contre vous en disant que vous étiez l'homme de la dévaluation de 1994. Est-ce que vous ne regrettez pas d'avoir laissé le Premier ministre français de l'époque, Edouard Balladur, vous imposer un taux de dévaluation très brutal de 50 % ? Nicéphore Soglo : Écoutez, c'est la France qui doit payer à la place des débiteurs africains. Et son Premier ministre dit : « Je ne paye pas ». Que voulez-vous qu'on fasse ? Qui peut forcer la France à payer ? Non, je crois que tout le monde était convaincu que la décision appartenait à la France et elle a dit non et puis c'était terminé. Qu'elle ne pouvait pas supporter vraiment les dettes de ses anciennes colonies. Et ça s'est fait comme ça. Supposons que Donald Trump se lève en disant « voilà, maintenant, je coupe » … On a vu déjà ce qu'il a commencé à faire pour ce qui concerne l'Ukraine, comment les gens réagissent. Alors, imaginez vraiment que quelqu'un vous torde la main de cette manière-là. Mais on n'avait pas le choix et tout le monde est surpris qu'on ait pu partir d'un taux de croissance négatif de -3 à un taux positif de +6 en l'espace simplement d'un mandat. Neuf points !Alors finalement, vous écrivez que cette dévaluation de 1994, eh bien, elle a profité économiquement aux pays africains. Un remède de cheval aussi fort, vraiment, ça a été utile ? C'est-à-dire que ceux qui ont pu survivre, parce que vraiment ça a été violent. Bon, mais on a dû s'adapter et trouver nous-mêmes nos propres solutions. Pour ce qui concerne le coton, c'est moi, j'ai dit à ce moment-là, il faut que nous puissions industrialiser l'Afrique.Alors comment remplacer ce franc CFA aujourd'hui ? Est-ce qu'il faut une monnaie nationale pour chacun des pays d'Afrique de l'Ouest par exemple ? Ou une monnaie commune ? Mais oui, mais écoutez, les peuples du Nigeria, les peuples du Bénin ou bien les peuples du Togo, tout ça, ce sont les mêmes peuples. Pourquoi ce que l'Europe a réalisé au sortir de la guerre, nous, on ne pourrait pas le faire également ? On doit vraiment créer une monnaie commune. C'est évident.Alors, vous écrivez que, 30 ans après votre départ du pouvoir, vos successeurs n'ont pas su tirer profit de l'élan économique et démocratique que vous avez donné à votre pays. Quel est votre principal regret depuis 30 ans ? Moi, je crois que c'est parce qu'ils n'ont pas une vision, celle de bâtir un ensemble de l'Afrique de l'Ouest pour avoir un monde de paix.Et vous écrivez que, sur le plan des libertés publiques, la situation au Bénin est devenue « irrespirable », car plusieurs opposants politiques ont été jetés en prison. A qui pensez-vous ? Moi, je n'ai jamais mis quelqu'un en prison. Je n'ai jamais mis des gens en exil. Non, ça n'a pas de sens. Je parle au président Talon, j'ai demandé encore une audience, je lui dis « écoute, c'est moi en te soutenant qui t'ai permis d'être président, eh bien, je te dis que cette année, l'année 2025, tu dois libérer tous les prisonniers politiques, les Reckya, le professeur Aïvo, tous ceux qui sont en prison. Et tu dois permettre à mon fils, Léhady, à qui tu as collé dix ans, ça va durer combien de temps ? »=Votre fils qui est en exil à l'étranger…Absolument et en même temps, j'essaie de donner de bons conseils en disant que le pouvoir n'est jamais facile. Quand tu as un pouvoir, il faut savoir comment l'utiliser. Mais là, cette année, on doit libérer tous les prisonniers politiques, sans exception. Je lui dis ça !Et quand vous lui dites ça, qu'est-ce qu'il vous répond ? Mais pour le moment, il ne me répond pas correctement.Alors l'élection présidentielle au Bénin, c'est dans un an. Est-ce que vous êtes confiant ou inquiet avant ce grand rendez-vous politique ? Moi, je sais que notre peuple à la capacité vraiment de rebondir. D'abord, on aura libéré tous les prisonniers politiques : Reckya Madougou, on aura libéré Joël Aïvo. Tous les exilés seront rentrés et diront au président Talon ce qu'ils pensent de lui, de sa manière de gouverner un pays.Est-ce que vous pensez que le président Talon tiendra parole et quittera le pouvoir dans un an ? Je suis persuadé que, s'il ne quitte pas, il aura choisi son destin.Alors, vous êtes à la retraite, mais vous n'êtes pas inactif, loin de là, puisqu'en juin dernier, avec un autre ancien président, Thomas Boni Yayi, vous êtes allé à Niamey pour essayer de faire rouvrir la frontière entre le Niger et le Bénin. Vous n'y êtes pas arrivé. Est-ce que vous êtes déçu ? Non, moi, je compte… Je suis invité à nouveau par le général Tiani, je vais aller là-bas.Et quand irez-vous à Niamey, Monsieur le président ?Ah, pour le moment, j'attends que l'ambassadeur ici... Et on verra comment les choses se passeront. Je vous tiendrai informé.Et vous irez avec Boni Yayi comme la dernière fois ?Mais évidemment.
Au Bénin, le commerce est toujours compliqué à Malanville, la ville béninoise frontalière avec le Niger, à 700 km au nord de Cotonou. Si les autorités béninoises ont rouvert leur frontière terrestre, après l'avoir fermée suite au coup d'État à Niamey, ce n'est pas le cas des autorités du Niger. Voie alternative, la traversée du fleuve Niger, de nouveau autorisée par le gouvernement béninois, permet de contourner la fermeture de la route, et les activités reprennent timidement. Des camions chargent et déchargent, à l'entrée du marché de Malanville. « On a chargé 7 000 sacs cette semaine. Quand le marché bat son plein, on décharge plus de 15 000 sacs par semaine », témoigne Souley Issifou. Grossiste, il se tient près de piles de gros sacs de haricots, en provenance du Nigeria et du Niger.Des voies clandestines et donc une hausse des prixPourtant, les autorités nigériennes ont, en octobre dernier, interdit l'exportation de produits vivriers, dont le niébé — sauf vers les autres pays de l'Alliance des États du Sahel. « Ça passe, concède Souley Issifou. L'homme a toujours les moyens pour pouvoir passer, sinon c'est la population qui souffre. Donc, pour faire venir actuellement le haricot du Niger, on passe par le Nigeria. Ils passent par des voies clandestines pour pouvoir nous approvisionner. Donc, c'est un risque. Et les produits augmentent beaucoup de prix, au niveau du transport et au niveau des prix d'achat. Actuellement, nous vendons les haricots du Niger à 44 000 francs CFA. »« On dort en bas des camions avec les moustiques »Certains échanges entre le Bénin et le Niger se font par voie terrestre via le Nigeria. D'autres, par pirogues, sur le fleuve Niger qui sépare les deux pays. Salifou est chauffeur de camion. Avant la fermeture de la frontière, il allait jusqu'au Niger. Maintenant, il s'arrête à Malanville. Et il doit patienter plusieurs jours pour pouvoir décharger au bord du fleuve. « On décharge au bord de l'eau, explique-t-il. Mais on ne trouve pas à décharger le même jour, on attend cinq-six jours avant de décharger. Et c'est par ordre d'arrivée. Ce matin, je suis en 79ᵉ position. Comment on va faire ? On n'a pas l'argent pour payer un hôtel. On dort en bas des camions avec les moustiques. C'est nous qui faisons le gardiennage de la marchandise. On est chauffeurs gardiens ! »À lire aussiBénin-Niger: qu'est ce qui bloque dans le processus de normalisation?« Ce sont d'abord les Nigériens qui viennent à Malanville »La levée de l'interdiction de la traversée du fleuve a un peu apaisé la situation économique à Malanville. Mais cette alternative ne convainc pas tout le monde. Et pour certains détaillants du marché, la situation est encore loin d'être réglée. « Quand les frontières étaient complètement fermées et que les gens ne passaient pas, on pouvait passer une semaine sans rien vendre, témoigne un commerçant. Maintenant qu'il est autorisé de passer par le fleuve, au moins ça change un peu. Mais ce n'est pas comme avant, quand c'était complètement ouvert. Ce sont d'abord les Nigériens qui viennent à Malanville et qui achètent beaucoup. Mais même ceux qui viennent, on les dérange des fois à la frontière là-bas, donc ils sont pressés de quitter Malanville. » Comme les autres commerçants de Malanville, il continue d'espérer la réouverture de la frontière avec le Niger.
« Les privations de liberté de Mohamed Bazoum et de Hadiza Bazoum sont arbitraires », affirme l'ONU, qui demande la « libération immédiate » de l'ancien président du Niger et de son épouse. Le couple est séquestré à Niamey depuis le putsch du 26 juillet 2023. Aujourd'hui, ce couple retient l'attention du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, qui est sous la tutelle du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à Genève. Comment peut réagir la junte militaire au Niger ? L'Américain Reed Brody appartient au collectif des avocats qui défendent le président déchu. RFI : Comment réagissez-vous à cette décision du groupe de travail de l'ONU ? Reed Brody : C'est une grande victoire. Le groupe de travail, après une procédure contradictoire, a rejeté les explications bancales des putschistes et a exigé la libération immédiate du président Bazoum. Il a dit que la détention du président Bazoum et de son épouse est dépourvue de toute base légale et viole le droit international. Donc je pense que, venant de l'ONU, c'est une décision qui a beaucoup de force. La junte a quitté la Cédéao, mais je la vois mal quitter l'ONU.À l'origine de cette décision, il y a donc un mémoire que votre collectif d'avocats a adressé à l'ONU. Celle-ci a alors envoyé un questionnaire aux autorités du Niger. Qu'est-ce que ces autorités ont répondu ? Elles ont dit que le président Bazoum complotait avec les ennemis du Niger sous le couvert de la Cédéao pour déstabiliser le pays. Mais le groupe de travail a répondu, en fait, que si tel était le cas, il fallait inculper le président Bazoum. Je rappelle que cela fait 18 mois que le président Bazoum et sa femme sont détenus sans inculpation, dans des conditions extrêmement difficiles, enfermés dans une aile isolée de la résidence présidentielle. Mais il n'y a aucune charge qui pèse contre eux. Donc le groupe de travail a bien vu qu'il n'y avait pas de base qui justifiait leur détention.D'ailleurs, il faut dire que le groupe de travail s'est dit « préoccupé » par les conditions mêmes de leur détention et ils sont d'ailleurs enfermés à seulement quelques dizaines de mètres de leur geôlier, le général Abdourahamane Tiani. Donc on peut dire que le président Bazoum est l'otage d'une junte qui s'en sert comme d'un bouclier humain. Et depuis la confiscation de son téléphone en octobre 2023, ils sont privés de tout contact avec le monde extérieur, y compris leur famille et nous, leurs avocats. Avant, je pouvais parler avec le président Bazoum, d'ailleurs, j'en ai profité pour le connaître un peu sa détermination, son engagement. Mais depuis octobre 2023, il n'y a qu'un médecin qui leur rend visite pour apporter la nourriture et des médicaments. Sinon rien.Alors le groupe de travail de l'ONU demande la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse, mais il n'a évidemment aucun moyen de contrainte. Comment peut-il convaincre les autorités militaires de Niamey de donner suite à sa requête ? C'est vrai que nous sommes face aux gens qui bafouent le droit international. La junte a déjà ignoré la décision de la Cour de justice la Cédéao. Mais le monde observe, et un refus de se conformer à cette injonction onusienne ne ferait qu'aggraver l'isolement des putschistes. Il y a d'ailleurs une procédure de suivi. Le gouvernement du Niger doit informer le groupe de travail des mesures prises pour se conformer à la décision. Il y a un vice-président du groupe de travail qui est chargé du suivi et le groupe de travail pourrait informer le Conseil des droits de l'homme de l'ONU des mesures prises par la junte.Est-ce qu'il y a des précédents, c'est-à-dire des prisonniers politiques qui ont été libérés, grâce, notamment, à l'action de ce groupe de travail de l'ONU ?Ah oui, il y en a des centaines dans le monde. Je pense à mon ami Michel Thierry Atangana au Cameroun, que vous connaissez, qui avait passé 17 ans en prison. Il y a une décision du groupe de travail fin 2013 qui a demandé sa libération et celle de Titus Edzoa et ils ont été libérés en février 2014. Il y a aussi le cas de Karim Wade au Sénégal. Il y a une décision du groupe de travail en 2015, il a fallu attendre 2016 pour qu'il soit libéré. Il y en a beaucoup.Est-ce à dire que cette instance de l'ONU peut être écoutée par le régime militaire de Niamey ? Nous l'espérons. Ce sont des putschistes qui n'ont pas beaucoup respecté le droit international, mais je crois qu'ils ne veulent pas s'isoler à ce point que de bafouer une décision, une injonction de l'ONU. Et le Secrétaire général des Nations unies et le Haut-Commissaire des droits de l'Homme demandent la libération du président Bazoum. Donc, on doit espérer que le droit puisse quand même prévaloir.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur l'emploi de l'expression « submersion migratoire » par le Premier ministre français, le refus de Vladimir Poutine de discuter avec Volodymyr Zelensky qu'il considère « illégitime », les circonstances dans lesquelles a eu lieu le crash aérien à Washington. France : pourquoi François Bayrou a-t-il parlé de « submersion » migratoire ? Lors d'une interview télévisée, le Premier ministre François Bayrou a évoqué le « sentiment de submersion » migratoire qui se répand en France, provoquant un tollé à gauche. Comment expliquer de tels propos souvent attribués à l'extrême-droite ? Avec Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine qualifie Volodymyr Zelensky d'illégitime ? Le président russe s'est dit ouvert à des pourparlers de paix avec l'Ukraine mais il exclue toute discussion directe avec son homologue ukrainien pour mettre fin au conflit. Pourquoi Vladimir Poutine affirme-t-il que Volodymyr Zelensky est «illégitime» ? Avec qui accepterait-il de négocier ? Avec Kseniya Zhornokley journaliste spécialisée pour la rédaction ukrainienne de RFI Washington : que sait-on sur les causes du crash aérien ? Mercredi soir, (29 janvier 2025) un avion de ligne d'American Airlines transportant 64 personnes a percuté un hélicoptère militaire au-dessus du fleuve Potomac, dans la capitale américaine. Aucun survivant n'a été retrouvé. Comment les deux appareils ont-ils pu entrer en collision ? La tour de contrôle avait-elle prévenu les deux pilotes ? Avec Bertrand Vilmer, expert en aéronautique auprès de la Cour de cassation en cas d'accident Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taïeb. Aujourd'hui, elle revient sur le divorce entre le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la CEDEAO avec une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux.À Niamey, en pleine manifestation en soutien à l'AES, des hommes déguisés en médecins transportent un faux cadavre sur une civière, il est recouvert d'un drap symbolisant la CEDEAO et Emmanuel Macron, le président français. Des images de cette simulation d'enterrement partagées des milliers de fois sur X et sur TikTok. Quelle a été la réaction des internautes ?
La Cédéao, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui, officiellement depuis hier, compte 3 membres de moins : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 3 pays qui sont dirigés par des régimes militaires, ce qui leur a valu des sanctions de la part de la Cédéao et, c'est suite à cela [les griefs ne sont pas les seuls] que Bamako, Niamey et Ouagadougou ont décidé de quitter la Cédéao. Notre question, est-ce que cette organisation qui va célébrer ses 150 ans d'existence, est à bout de souffle ? Pour en débattre :- Seidik Abba, journaliste et écrivain, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel, rédacteur en Chef du site Mondafrique.com, auteur du livre Mali Sahel notre Afghanistan à nous ? Impacts éditions- Gilles Yabi, analyste politique et économiste, fondateur du think-tank Wathi, groupe de réflexion citoyen pour l'Afrique de l'Ouest.
La Cédéao, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui, officiellement depuis hier, compte 3 membres de moins : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 3 pays qui sont dirigés par des régimes militaires, ce qui leur a valu des sanctions de la part de la Cédéao et, c'est suite à cela [les griefs ne sont pas les seuls] que Bamako, Niamey et Ouagadougou ont décidé de quitter la Cédéao. Notre question, est-ce que cette organisation qui va célébrer ses 150 ans d'existence, est à bout de souffle ? Pour en débattre :- Seidik Abba, journaliste et écrivain, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel, rédacteur en Chef du site Mondafrique.com, auteur du livre Mali Sahel notre Afghanistan à nous ? Impacts éditions- Gilles Yabi, analyste politique et économiste, fondateur du think-tank Wathi, groupe de réflexion citoyen pour l'Afrique de l'Ouest.
Security analysts in Nigeria are expressing alarm after a surge in attacks by terror groups in the country's north near the border with Niger. The deterioration of relations between Abuja and Niamey following Niger's July 2023 coup has disrupted joint military patrols, creating opportunities for armed groups to intensify incursions and attacks. Timothy Obiezu reports from Abuja.
C'est pas une plaisanterie… que l'on regarde du côté du Yémen, de la RDC, du Burkina Faso, du Soudan, du Mali ou du Niger, ce n'est que guerres et conflits frontaliers. Et si le cousinage à plaisanterie - pratique qu'on retrouve en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale qui oblige quasiment les membres d'une même famille et de certaines ethnies à se moquer, s'insulter, mais sans conséquence aucune - et si cette pratique ne jouait plus son rôle de préservation des grandes et belles alliances ? Et si, par exemple, le président nigérien Mohamed Bazoum était victime d'un défaut de parenté à plaisanterie…? Je m'égare sans doute, voilà pourquoi ESM a jugé bon d'inviter Salifou Boubé, enseignant à l'École politique de Paris et au Département de philosophie, culture et communication à l'Université de Niamey qui publie, aux éditions L'Harmattan, La dialectique de l'appartenance et de la distanciation, un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie.
C'est pas une plaisanterie… que l'on regarde du côté du Yémen, de la RDC, du Burkina Faso, du Soudan, du Mali ou du Niger, ce n'est que guerres et conflits frontaliers. Et si le cousinage à plaisanterie - pratique qu'on retrouve en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale qui oblige quasiment les membres d'une même famille et de certaines ethnies à se moquer, s'insulter, mais sans conséquence aucune - et si cette pratique ne jouait plus son rôle de préservation des grandes et belles alliances ? Et si, par exemple, le président nigérien Mohamed Bazoum était victime d'un défaut de parenté à plaisanterie…? Je m'égare sans doute, voilà pourquoi ESM a jugé bon d'inviter Salifou Boubé, enseignant à l'École politique de Paris et au Département de philosophie, culture et communication à l'Université de Niamey qui publie, aux éditions L'Harmattan, La dialectique de l'appartenance et de la distanciation, un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Aux États-Unis, c'est ce lundi 20 janvier que Donald Trump revient au pouvoir. Lors de son premier mandat, sa politique africaine n'avait pas laissé un souvenir impérissable. Jeff Hawkins a été l'ambassadeur des États-Unis en Centrafrique. Aujourd'hui, il est chercheur associé à l'IRIS, l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques, et enseigne à Sciences Po Paris. RFI lui a demandé ce qui allait changer dans la politique africaine des États-Unis avec Donald Trump… RFI : Qu'est-ce qui va changer avec Donald Trump dans la politique africaine des États-Unis ?Jeff Hawkins : Il y a deux réponses à cette question. Il y a ce qu'on craint et il y a ce qu'on pourrait espérer. Et donc ce qu'on pourrait craindre, c'est une continuation, une reprise de la position de Donald Trump lors de son premier mandat, c'est-à-dire un désintéressement quasi total pour le continent, avec cette différence assez importante, c'est que, à l'époque, lors du premier mandat, la machine continuait à tourner. Donc, même si le président n'y avait jamais mis les pieds, même si le président rencontrait très peu de chefs d'État africains, il y avait quand même une diplomatie, une assistance, un Pentagone derrière qui continuaient à interagir, et à s'engager avec l'Afrique. Cette fois-ci, ce qu'on pourrait craindre, c'est que non seulement le président ne s'y intéresserait pas, mais tout ce qui vient derrière aussi, ça risque de s'effacer. Et notamment, je pense à un Africain très influent à Washington en ce moment. En l'occurrence, Elon Musk, qui est chargé de couper les budgets de façon dramatique. Je pourrais très bien envisager par exemple une coupe importante de l'assistance américaine vis-à-vis de l'Afrique et même un retrait des forces américaines du continent. Il en reste quand même 2000 au moment où on parle. Donc, ça c'est à craindre. Sinon, on peut espérer peut-être que, dans le contexte d'une nouvelle guerre froide avec la Chine, il va plus que la dernière fois, faire un peu attention à l'Afrique.Vu de Donald Trump, quels sont les pays africains qui comptent ?Déjà en pourrait dire que les pays pétroliers, leNigeria, l'Angola, ça pourrait l'intéresser. Le Congo avec ses ressources minérales : le coltan, le cobalt et tout ça. Sinon, peut-être les pays où les Chinois sont particulièrement implantés, ou alors les pays où les Chinois risqueraient de s'implanter militairement. Donc, à un certain moment, et ça, c'était pendant l'administration Biden, on avait parlé d'une base chinoise possible en Guinée équatoriale par exemple, et on a vu tout de suite l'administration s'activer autour de cette question.Vous avez parlé du Congo Kinshasa. L'administration Biden a été assez prudente ces derniers temps dans le conflit dans l'est de ce pays. Elle ne semble pas avoir exercé de pression particulière sur le Rwanda afin qu'il cesse son aide militaire aux rebelles du M 23. Qu'en sera-t-il à votre avis avec la nouvelle administration ?Je ne sais pas, il y a déjà quelques noms qui ont été cités comme les responsables pour l'Afrique dans la nouvelle administration, pour l'instant pas confirmés, mais qui sont là dont monsieur Peter Pham qui a été envoyé spécial sous Donald Trump, la première fois, pour les Grands lacs. Et donc si cette personne arrive au département d'État comme responsable pour l'Afrique, c'est quelqu'un qui connaît déjà les dossiers.Monsieur Pham qui est francophone ?Oui.L'un des échecs de Joe Biden en Afrique, c'est le basculement du Niger dans le camp de la Russie. Et le départ des troupes américaines de Niamey et d'Agadez. Est-ce que Donald Trump pourrait tenter un comeback au Sahel ?Ça, c'est une question très intéressante, surtout étant donné un peu l'effondrement de la position française dans la région. Franchement, la collaboration dans le domaine de la sécurité entre la France et les États-Unis a été assez forte en Afrique. Donc c'est non seulement le retrait des quelque 900 troupes américaines de Niamey, d'Agadez, mais c'est aussi le départ des Français du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Et donc, il y a une sorte de vide qui s'est créé, rempli notamment par les Russes, et je pense que l'administration Trump serait tentée d'intervenir un peu plus, sachant que Trump, on peut dire ce qu'on veut, mais ce n'est pas un interventionniste. Il est très peu attiré par des conflits à l'étranger.Est-ce que Wagner est un épouvantail aussi bien pour monsieur Trump que pour monsieur Biden ?Je l'espère bien. La présence russe sur le continent africain, c'est vraiment difficile. Contrairement aux Chinois qui représentent un concurrent réel et durable pour l'Amérique, la Russie, par contre, cherche à nous miner plutôt que d'établir des relations privilégiées avec les pays africains à proprement parler. Donc c'est vraiment dangereux, c'est sérieux et je pense qu'à Washington, on prend la menace de Wagner Group, d'Africa Corps, comme ça s'appelle maintenant, très au sérieux.À lire aussiLa posture souverainiste de Donald Trump séduit certains leaders africains
Il ne fait pas bon s'opposer aux juntes militaires au pouvoir au sein de l'Alliance des États du Sahel et même commenter leurs actions… Les exemples se multiplient.Au Mali, depuis plus d'une semaine, aucune nouvelle de Naby Ibrahim Togola, le président du parti Nouvelle Vision pour le Mali. « L'inquiétude grandit à Bamako, relève le site Afrik.com. Sa famille, l'opposition et de nombreux citoyens réclament des explications sur cette disparition qui soulève bien des questions sur la situation démocratique du pays. Les faits remontent au 28 décembre dernier, précise le site panafricain. En fin d'après-midi, des hommes armés en civil, se présentant comme des gendarmes, ont emmené de force l'opposant ».Par la suite,« les recherches dans les commissariats et brigades d'enquête de la capitale n'ont donné aucun résultat. “Nous pensons qu'il est détenu dans une prison secrète par les services de la Sécurité d'État“, indique un membre de son entourage. À la tête du NVPM et membre de la coalition Jigiya Koura, Naby Ibrahim Togola incarne une jeunesse engagée pour un retour à l'ordre constitutionnel, relève encore Afrik.com. Ses projets politiques, notamment le lancement d'un nouveau mouvement d'opposition, ont fait de lui une figure montante de la scène politique malienne ».« L'inquiétude dépasse les cercles familiaux, renchérit Maliweb à Bamako. Des organisations de la société civile, des partis politiques et de nombreux citoyens s'interrogent : comment une telle disparition peut-elle survenir sans réponse immédiate des autorités ? » Chape de plomb sur la GuinéeEn Guinée, à présent, note Le Monde Afrique, deux ans de prison ferme ont été récemment requis contre un opposant pour offense au chef de la junte. « Le chef du Mouvement démocratique libéral, Aliou Bah, avait été arrêté le 26 décembre et écroué quelques jours plus tard. L'opposant nie les reproches à son encontre, un de ses avocats dénonce “un procès de la liberté d'opinion“. L'interpellation d'Aliou Bah, pointe Le Monde Afrique, est la dernière en date d'une longue série dans le cadre des sévères restrictions des libertés imposées par la junte ». Par ailleurs, note encore le journal, « deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation, en juillet, par des hommes armés. Et, deux officiers, dont l'ancien chef d'état-major de l'armée et ex-numéro deux du régime militaire, et un médecin sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois ».À cette répression sans bornes en Guinée, s'ajoute un immobilisme politique pesant… Le président Doumbouya a promis un référendum constitutionnel qu'on attend toujours, avant une éventuelle élection présidentielle… Une lenteur critiquée par l'Alliance nationale pour l'alternance démocratique, note Ledjely à Conakry. Son leader, Souleymane Souza Konaté, appelle le général Doumbouya « à se libérer des influences néfastes qui l'entourent et à tendre la main à des personnalités politiques expérimentées. Car, poursuit-il, toute tentative de prise de pouvoir ou de report sine die des élections ne fera qu'aggraver la crise et plonger notre pays dans une instabilité prolongée ».Niger : Tchangari en prisonEt puis au Niger, l'opposant Moussa Tchangari a été incarcéré vendredi après un mois de garde à vue…« Le secrétaire général de l'association nigérienne Alternative espaces citoyens fait partie des voix critiques envers le régime militaire arrivé au pouvoir au Niger à la suite du coup d'État du 26 juillet 2023, rappelle Jeune Afrique. Il avait notamment qualifié ce coup de force de “recul“ de la démocratie et avait par le passé exprimé “son soutien total“ à l'ex-président Mohamed Bazoum, toujours détenu dans sa résidence officielle avec son épouse. (…) D'après son association, il est poursuivi pour “apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État“ et “association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme“ ».« Le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille »Dans Le Point Afrique, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dénonçait récemment la dérive autoritaire, la censure et l'impunité qui règnent dans les pays sahéliens. « À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral, soupire-t-il. C'est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa. (…) C'est le black-out. Sonnées, les forces politiques et les organisations des droits de l'homme vacillent entre fureur et résignation alors que la communauté internationale fait semblant de regarder ailleurs. C'est le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille, s'exclame encore Tierno Monénembo. Nos nouveaux despotes peuvent sans retenue manier les ciseaux et brandir la trique ».
Près de 18 mois après le coup d'Etat au Niger, qui a vu se hisser à la tête de la nation sahélienne une junte militaire, quelle est la situation économique du pays ? Le Niger, privé de l'un de ses principaux axes commerciaux, est en conflit avec plusieurs des acteurs étrangers majeurs qui ont investi sur son territoire. Comme très rarement, une organisation syndicale, a décidé d'interpeller le pouvoir militaire à Niamey.
« Le torchon brûle » entre les deux pays, constate le site Afrik.com : « Les relations déjà fragiles entre ces deux voisins ouest-africains s'enveniment davantage après les accusations portées par le Niger. Celui-ci reproche au Nigeria de servir de "base arrière" pour des actions visant à déstabiliser son gouvernement. » écrit le site. En clair : le Nigéria abriterait des bases françaises. Allégations fermement démenties par Abuja. Déjà, il y a dix jours, une attaque qui avait ciblé l'oléoduc Niger/Bénin avait mis le feu aux poudres. La télévision publique nigérienne avait alors pointé du doigt le Nigéria, dont les autorités ont démenti toute implication.Lundi matin, la presse nigérienne affirme que Niamey reste prudent. Le journal Tam Tam Info affirme avoir constaté « une présence massive des forces armées nigérianes sur l'axe Dosso-Maradi. Du matériel lourd a été déployé », selon un de leurs reporters, « pour faire face à toute éventualité ». Ce même journal s'inquiète de cette nouvelle escalade : « Les deux pays sont confrontés à de nombreux défis communs, notamment la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue. Une coopération étroite est donc essentielle pour assurer la sécurité et la stabilité dans la région », estime le journal.Mais Tam Tam Info prévient : « Il appartient au Nigeria de faire preuve de sa bonne foi en éloignant de son territoire les dirigeants de l'ancien régime déchu, soupçonnés par Niamey d'être derrière les actes de terrorisme contre le Niger en complicité avec la France. (…) Beaucoup de ces fonctionnaires ont même été déchus de leur nationalité nigériane », explique le journal, « et pourtant Abuja ferme les yeux sur leurs activités subversives ».Enfin Tam Tam info conseille le Nigéria : « On ne peut pas gagner la confiance d'un pays en entretenant des relations avec ses ennemis. »Retrait acté de l'Alliance des États du Sahel de la Cédéao"Un coup dur pour l'unité régionale et, par extension, pour l'unité africaine. », déplore le site d'information Maliweb. Dans une analyse, le site donne la parole à plusieurs points de vue. Dont celui compare les pays de l'Alliance des États du Sahel, soit le Mali, le Burkina Faso et le Niger, au Royaume-Uni dans l'Union européenne : « Malgré les avantages qu'offre l'Union européenne, la Grande-Bretagne a décidé en toute souveraineté de quitter l'UE, mais Londres continue toujours de collaborer avec 27 pays de l'Union. »La rédaction de MaliWeb avance que « les dirigeants de la Cédéao ont tout fait pour montrer à leurs homologues de l'AES que le divorce n'est pas inéluctable et que l'Alliance des États du Sahel peut exister au sein de la Cédéao. » Mais selon le journal, « observateurs, commentateurs et diplomates sont formels : il y a peu d'espoir de dialogue pour que le trio revienne sur cette décision de retrait ».La dernière base militaire en Afrique « si loin du Sahel »Dernier point d'ancrage militaire en Afrique, « si loin du Sahel », raille le journal Aujourd'hui au Faso dans un éditorial, où le titre se moque d'une phrase du président français Emmanuel Macron sur la base française : « Djibouti va se réinventer comme le point de projection pour des missions en Afrique », avait dit le président français. « Chiche ! », répond le journal qui ajoute que « de toute façon, à l'évidence, la France n'a pas le choix. Ses militaires ont été sommés de quitter de mauvaise grâce Mali-Burkina-Niger, et ont repris leurs sacs au dos pour un retrait au Tchad et au Sénégal ». Les 1 500 hommes à Djibouti sont un « lot de consolation » pour la France, pointe le journal.Le journal burkinabé analyse que « la France espère toujours une normalisation progressive des relations avec cette région constituée en partie de son ex-pré carré ». Elle « a pris conscience qu'avec ce Sahel, une mutation de paradigme s'impose ». Des signes encourageants si les vieilles habitudes néocolonialistes et de condescendance disparaissent.
La chute du régime Assad en Syrie va-t-elle peser sur la stratégie russe en Afrique ? C'est la grande question qui se pose depuis dimanche en Afrique, notamment dans les pays alliés de la Russie comme la Centrafrique et les trois pays de l'Alliance des États du Sahel. La perte éventuelle des bases militaires russes en Syrie va-t-elle impacter le rayonnement stratégique de Moscou ? Et y a-t-il des bases de rechange pour les Russes ? Analyse du général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, au micro de RFI. RFI : En quoi les bases russes de Syrie sont-elles importantes pour les stratèges russes qui opèrent en Afrique ?Jérôme Pellistrandi : Alors, ces bases, il faut souligner qu'il y a donc à la fois des bases navales, donc en Méditerranée orientale, ce qui est extrêmement important pour Moscou, parce que Moscou, vous savez, ne dispose pas de cet accès aux mers chaudes. Il faut passer par le Bosphore et par la mer Noire, et donc les bases navales permettaient aux Russes de sillonner la Méditerranée, d'aller éventuellement en mer Rouge. Et donc c'était un point stratégique majeur. Et Moscou disposait aussi de bases aériennes en Syrie, qui lui permettaient d'être à la fois un acteur important dans la région, mais également d'être sur la voie vers l'Afrique, en particulier vers le Sahel. Donc, ces bases aériennes étaient très importantes dans la logistique russe et permettaient en fait aux Russes d'avoir ce point d'appui qui leur permettait de rayonner sur le Proche et Moyen-Orient et sur l'Afrique.Est-ce que les gros porteurs russes, les Antonov, les Iliouchine peuvent aller directement de Russie à Bangui ou à Bamako, ou est-ce qu'ils doivent faire une escale sur la route ?C'est loin pour les gros porteurs russes pour effectivement aller jusque Bamako ou à Niamey. Ces bases aériennes en Syrie permettaient en quelque sorte d'avoir une allonge supplémentaire vers l'Afrique, que ce soit par exemple le Soudan, que ça soit le Tchad, le Niger ou le Mali.Alors ce que vous appelez une allonge, c'est la possibilité pour les avions gros porteurs russes de ravitailler sur leurs bases de Syrie, c'est ça ?Oui, par exemple, c'étaient vraiment des plateformes extrêmement utiles qui permettaient de stocker du matériel, donc des plateformes on va dire multi usages pour l'armée russe. Et qui permettaient aussi aux militaires russes en quelque sorte de s'entraîner sur des populations civiles qui étaient à leur merci.Alors aujourd'hui, est-ce que vous pensez que les Russes vont être en mesure de conserver leur base navale de Tartous et leur base aérienne de Hmeimim ?C'est une question qui est sur la table. Est-ce que les nouvelles autorités syriennes accepteront moyennant contrepartie ? Au mieux, je pense que les Russes pourraient conserver la base navale parce que, sans cette base navale, ils ne peuvent plus être présents en Méditerranée orientale.Alors évidemment, les stratèges russes réfléchissent à des bases de repli. À quelles bases peuvent-ils penser ?Très sincèrement, il n'y a pas beaucoup de possibilités en dehors de la Libye. Donc la partie du maréchal Khalifa Haftar à l'Est, il y a bien sûr l'Algérie. Mais est-ce que l'Algérie voudra avoir une présence permanente de la Russie ? Donc on voit bien que l'échiquier stratégique russe dans cette partie du monde est en train de changer brutalement, sans pour autant que les Russes aient toutes les cartes en main.On peut donc imaginer une base navale russe à Tobrouk et une base aérienne russe à Benghazi, chez le maréchal Haftar ? Éventuellement. La seule chose, c'est que le maréchal Haftar est quelqu'un qui joue aussi sur tous les tableaux. Certes, il bénéficie de l'appui des Russes, mais il a aussi besoin que les Occidentaux, je pense aux États-Unis, la France, voire l'Égypte, le laissent tranquille. Et donc pour Moscou, le grand plan, qui consiste à se rapprocher des mers chaudes, est totalement remis en cause avec l'effondrement du régime de Bachar el-Assad.Alors il y a les conséquences stratégiques de la chute du régime Assad. Il y a aussi l'impact politique sur les alliés africains de la Russie. Quel peut être cet impact, ne serait-ce que d'un point de vue psychologique ?Ah ben, je pense que, sur le plan psychologique, certains membres des juntes doivent se poser des questions quant au soutien russe. Puisque on le voit bien dans le cadre de ce qui s'est passé en Syrie, la seule solution qu'a pu apporter Moscou, c'est l'exfiltration de la famille de Bachar el-Assad. Donc, on peut supposer que les juntes, qui ont un ton très agressif contre l'Occident, et je pense notamment contre la France, vont peut-être mettre, excusez-moi de l'expression, de l'eau dans leur vin, parce qu'on voit bien que Moscou n'est pas capable en fait de gérer plusieurs guerres simultanément. L'Ukraine accapare l'essentiel des capacités militaires de la Russie. Et donc il n'est pas dit que Moscou soit prêt à envoyer des centaines de mercenaires de ce qui était Wagner pour soutenir ces juntes. Donc, il risque d'y avoir une attitude plus prudente des juntes, parce que le soutien de Moscou, visiblement, il n'est plus du tout inconditionnel. Donc, on risque d'avoir beaucoup de nouvelles surprises en 2025 au Sahel avec peut-être des mouvements de rébellion qui vont profiter de l'occasion. Donc, il faut rester très vigilant sur ce qui va se passer au Sahel, dans les mois à venir.À lire aussiChute du régime en Syrie: quel avenir pour les bases russes, essentielles aux opérations en Afrique?
Le système d'échange d'énergie électrique ouest-africain (WAPP) a été créé il y a 25 ans par la Cédéao. Objectif : créer un marché commun de l'électricité pour permettre aux gros producteurs de courant de fournir les États moins bien lotis. S'ils génèrent encore peu d'électricité (91 TWH en 2023), les 14 pays concernés sont interconnectés et forment désormais un réseau électrique unique. Une vingtaine d'interconnexions sont aujourd'hui opérationnelles en Afrique de l'Ouest : 5 700 km de lignes à haute tension de 225 000 à 330 000 volts, mises en service entre 2007 et 2023. Avec pour objectif de faire baisser les prix, mais pas seulement : « Ceci permet d'avoir un marché beaucoup plus important pour les investisseurs, souligne Mamadou Alpha Sylla, responsable guinéen du WAPP (West African Power Pool ou Système d'échange d'énergie électrique ouest-africain). Mais aussi d'avoir un réseau beaucoup plus robuste et résilient et un accès à une énergie électrique beaucoup plus compétitive. Cela a un impact sur nos économies, l'accès à une énergie fiable et abordable est un facteur essentiel pour le développement économique de nos États ».23 000 km de lignes en 2033 ?Parmi les interconnexions mises en service en fin d'année dernière figurent celles de l'Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Les quatre États-membres - la Guinée, le Sénégal, la Gambie et Bissau -, sont désormais reliés. Mais cela a eu un effet inattendu. La demande d'électricité a bondi dans la région sénégalaise de Tambacounda, bien plus qu'anticipé initialement, signe d'une fourniture plus stable d'énergie sur le réseau électrique et par conséquent d'une moindre utilisation des groupes électrogènes, d'après l'un des responsables du projet.Autre progrès selon cet expert : la Guinée-Bissau ne dépend plus du seul navire Metin Bey, la centrale thermique flottante du groupe turc Karpowership, réputée coûteuse et génératrice d'émissions de CO2.D'après son programme 2019-2033, le WAPP espère construire 23 000 kilomètres de lignes haute tension au total pour fiabiliser le réseau pour un coût estimé de 10 milliards de dollars américains. Pour cela, l'agence compte sur des financements de bailleurs de fonds internationaux, comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou l'Agence française de développement.Divisions diplomatiques et insécuritéPlusieurs interconnexions projetées ou bientôt mises en service passent par le Sahel, telles que la « Dorsale Nord », du Nigeria au Burkina Faso en passant par le Niger; la « Dorsale Trans-sahélienne » qui reliera, à terme, la Mauritanie au Tchad; l'interconnexion Ghana - Burkina Faso - Mali ou encore l'interconnexion Côte d'Ivoire - Burkina. Mais selon les experts du système d'échange d'énergie électrique, les relations actuellement complexes entre la Cédéao et l'Alliance des États du Sahel créée par les autorités de Bamako, Niamey et Ouagadougou, constituent un frein potentiel à leur développement. À cela s'ajoute l'insécurité dans la zone. « Il faut que les personnels en charge de l'installation soient en sécurité et ne soient pas victimes de terroristes », observe Serge Dioman, spécialiste du secteur de l'énergie. C'est délicat pour le WAPP d'évoluer correctement quand on est dans cette situation. »Produire plus de courantAu-delà des interconnexions, la production d'électricité est l'autre priorité du WAPP. La capacité installée dans la zone est actuellement de 27 gigawatts et est située à 48% au Nigeria. À moyen-terme, l'agence a donc pour objectif la construction d'une quarantaine de centrales pour la plupart des parcs solaires, éoliens ou des usines hydroélectriques. Un chantier de 26 milliards de dollars qui permettrait, sur le papier, à l'Afrique de l'Ouest de bénéficier de 16 gigawatts supplémentaires de capacité installée d'ici 2033.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur la loi martiale en Corée du Sud et l'arrestation de Moussa Tchangari au Niger. France : le gouvernement de Michel Barnier renversé 331 députés de gauche et du Rassemblement national ont censuré le gouvernement de Michel Barnier. Pourquoi le RN a-t-il voté en faveur de cette motion de censure portée par la gauche ? France : après la censure, Emmanuel Macron va-t-il démissionner ? Après le vote de la motion de censure qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier, les députés de la France Insoumise et certains membres des Républicains appellent le président la République à démissionner. Face à la pression, Emmanuel Macron peut-il mettre fin à son mandat ? Avec Raphaël Delvolvé, journaliste au service Politique de RFI. Corée du Sud : retour sur la « tentative de coup d'État » du président Yoon Dans la nuit de mardi à mercredi, le chef de l'État a surpris tout le monde en décrétant la loi martiale. Mais face à la forte pression de l'opposition et de son propre parti, il a été obligé de l'abroger quelques heures plus tard. Pourquoi a-t-il voulu imposer cette mesure exceptionnelle ? La motion de destitution déposée par l'opposition a-t-elle des chances d'aboutir ? Avec Nicolas Rocca, journaliste au service international de RFI (ancien correspondant à Séoul). Niger : que sait-on de l'arrestation de Moussa Tchangari ? De retour d'un voyage à Abuja et Abidjan, Moussa Tchangari, figure emblématique de la société civile nigérienne, a été interpellé mardi soir à Niamey. Selon l'association Alternatives Espaces Citoyens dont il est le secrétaire général, il se trouve au Service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Que sait-on des circonstances de son arrestation ? Que lui reproche-t-on ? Avec Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (CIRES). Auteur de Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? (Impacts Éditions).Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taïeb. Aujourd'hui, elle revient sur des images surprenantes prises lors d'un match de gala à Kinshasa. En effet, le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a pris la place d'un gardien de but...
« 25 lettres au Président Mohamed Bazoum », c'est le titre de l'ouvrage qui paraît ce lundi aux éditions Karthala, avec une préface de Jean-Pierre Olivier de Sardan. Ce livre rassemble donc les lettres que 25 personnalités adressent à l'ancien président du Niger, qui est maintenu prisonnier avec son épouse à Niamey depuis le 26 juillet 2023, c'est-à-dire depuis plus de 16 mois. L'initiative a été coordonnée par la conseillère en communication Geneviève Goëtzinger et par l'avocat malien Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été aussi le ministre de la Justice du président Ibrahim Boubacar Keïta. Maître Konaté ne cache pas à RFI qu'il craint que Mohamed Bazoum soit abandonné de tous. Pourquoi ces « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » ?D'abord pour rappeler à la face du monde que le président Bazoum est illégalement détenu pour avoir été chef de l'État du Niger, renversé par une junte militaire qui, non contente d'avoir accompli le crime le plus abominable, a décidé de séquestrer le président Mohamed Bazoum et son épouse, depuis plus d'un an. Ces « 25 lettres » lui sont adressées, pour lui rappeler que des gens pensent à lui. Pour rappeler à la face du monde que cette attitude des militaires nigériens est une attitude qui viole le droit, qui est contraire à la loi et qui est inadmissible, d'un point de vue humain.Donc ces « lettres » sont assez personnelles. Elles s'adressent au camarade Bazoum, à l'ami Bazoum. Parmi les auteurs, on trouve plusieurs anciens Premiers ministres, le Centrafricain Martin Ziguélé, l'Ivoirien Pascal Affi Nguessan, le Malien Moussa Mara. Il y a d'autres Maliens comme Tiéman Coulibaly ou Oumar Mariko,et vous-même, bien sûr. Il y a l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le grand écrivain guinéen Tierno Monenembo, votre consœur mauritanienne Fatimata Mbaye, votre consœur camerounaise Alice Nkom. Dans l'avant-propos, Maître Konaté, vous dites vouloir lutter contre le risque de l'oubli qui est, précisez-vous, l'autre nom de l'abandon. Est-ce que vous sentez que Bazoum est abandonné ?Quasiment, parce que quand vous voyez aujourd'hui l'engouement qui a été celui de la communauté internationale, de l'ensemble des Chefs d'État, surtout des citoyens épris de paix, qui ont pris des positions très fortes le lendemain du 26 juillet 2023, jour de son renversement, et quand vous voyez aujourd'hui comment très peu de monde se mobilise aujourd'hui, visiblement, on rentre dans un contexte où on banalise un coup d'État militaire. Où on banalise l'arrestation dans des conditions illégales d'un homme qui a eu le malheur d'avoir été chef d'État et on banalise la séquestration. Imaginez vous le contexte dans lequel vit le président Mohamed Bazoum aujourd'hui et son épouse, dans un réduit et souvent à même le sol dans des conditions insupportables. Personne parmi tous ceux qui ont subi des coups d'État ne sont en situation de détention. Ce n'est pas le cas en Guinée Conakry, ce n'est pas le cas au Mali, ce n'est pas le cas au Burkina Faso. Il n'y a que le Niger aujourd'hui qui est à ce niveau d'incompréhension pour des gens qui ont violé le droit, pour des gens qui ont pris le pouvoir par la force et qui aujourd'hui s'asseyent sur tout ce qui est élémentairement humain.Contre Mohamed Bazoum il n'y a, à l'heure actuelle, aucun motif d'inculpation officiel. Mais en juin dernier, il a perdu son immunité présidentielle. Craignez-vous un procès devant un tribunal militaire ?Le procès est le pire qui puisse arriver à ces militaires aujourd'hui. Parce que vous savez, la vertu d'un procès, c'est qu'il est public. Imaginez un personnage comme Mohamed Bazoum, mis en cause dans des conditions inacceptables en face de juges, dans une salle audience avec le public, je peux vous dire que ces militaires en entendront parler.Donc, vous espérez toujours la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse. Le 8 janvier dernier, l'un des fils du couple, Salem Bazoum, qui vivait séquestré avec ses parents, a été libéré à la suite d'une médiation du Togo. Est-ce que le président Faure Gnassingbé peut aider aujourd'hui à trouver une solution ?S'il se sent une âme de « droit de l'hommiste », s'il se sent une âme de véritable adepte de l'État de droit et de la démocratie, bien évidemment, il connaît le chemin de Niamey.Est-ce que la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse peut s'inscrire dans un processus politique ?C'est un préalable absolu. Bien évidemment, ce processus ne peut être que politique. Il ne peut pas être militaire. Les fils et les filles du Niger, comme ceux du Burkina Faso, comme ceux de Guinée Conakry, comme ceux du Mali, doivent impérativement remonter en surface les acteurs politiques qui ont été honnis un temps. On a compris les raisons pour lesquelles ils ont été honnis un temps. Il faut aujourd'hui que les militaires fassent de l'espace. Parce que leur vocation première, ce n'est pas d'être au sommet de l'État, c'est aujourd'hui d'accompagner la loi et les autorités légitimes pour exercer la plénitude des pouvoirs. De ce point de vue-là, aujourd'hui, le débat doit revenir au Niger. Les hommes politiques doivent remonter en surface. Trop c'est trop. Ce qui se passe à Niamey n'est pas supportable, tout comme ce qui se passe à Ouagadougou, à Bamako ou à Conakry, ou même dans des États dans lesquels sont établis des non-militaires, mais qui sont pires que les militaires.À lire aussiNiger: une tribune pour appeler à la libération de l'ancien président Mohamed Bazoum► Couverture du livre de Me Konaté : « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » publié aux Éditions Karthala.
durée : 00:47:13 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd'hui dans Affaires sensibles, les otages sacrifiés de Niamey - réalisé par : Frédéric Milano
Comment se portent les économies africaines ? Le Fonds monétaire international referme ce samedi ses Assemblées annuelles avec la Banque mondiale à Washington. L'institution financière prévoit une croissance de 3,6 % cette année en Afrique subsaharienne dans son rapport sur les perspectives régionales. Quels sont les effets des mesures d'austérité prise dans certains pays ? Antonio David, chef adjoint au FMI en charge de l'Afrique, répond à nos questions. RFI : Concernant les perspectives régionales pour l'Afrique subsaharienne, le rapport du FMI pointe des réformes qui « portent leurs fruits ». Quels sont, selon vous, les exemples les plus éclatants ? Antonio David : Il s'agit vraiment de la réduction des déséquilibres macroéconomiques grâce à des efforts d'ajustement. Par exemple, on constate que l'inflation s'est réduite et près de la moitié des pays présentent des taux qui sont déjà conformes aux cibles. Tout cela grâce à un resserrement de la politique monétaire qui a été réalisé par plusieurs pays. À la suite de ces efforts-là, la dette s'est stabilisée autour de 58 % du PIB. Certes, c'est un niveau encore élevé, mais au moins, elle est sur une trajectoire stade.Il est vrai qu'il y a des vulnérabilités qui persistent dans la région, l'inflation reste à deux chiffres dans un tiers des pays. À lire aussiLe FMI appelle les pays africains à la vigilance sur fond d'améliorations nettesIl y a encore une inflation très forte dans certains pays. Quelle solution préconisez-vous dans des pays qui ont déjà fait des efforts aussi, je pense par exemple au Nigeria. Tout à fait. Mais en réalité, nos prévisions indiquent que l'inflation devrait poursuivre sa trajectoire descendante l'année prochaine, avec des baisses considérables, notamment en Angola, au Ghana et au Nigeria. Il faut quand même essayer et de ne pas avoir une combinaison de politiques budgétaires et monétaires qui soient trop restrictives et qui puissent exacerber les frustrations et les agitations sociales.Au Nigeria, vous préconisiez la fin des subventions au carburant. Aujourd'hui, le prix du carburant explose. Et puis il y a une grogne sociale qui n'en finit pas. Il est vrai que tous ces efforts de réformes qui sont essentiels pour assurer la stabilité macroéconomique ont certainement des coûts à court terme et les populations le sentent ça. Vous avez parlé du cas des prix des carburants à la pompe. On préconise par exemple de commencer par changer les prix des produits qui sont consommés par les couches les plus aisées, avant de passer à des produits qui sont consommés par les plus pauvres. Concernant le Niger, êtes-vous optimiste aujourd'hui, alors que la situation géopolitique est toujours tendue et et que les revenus pétroliers aujourd'hui sont conditionnés par le maintien d'un accord friable avec le Bénin ? Nous sommes en temps de préparer une mission qui va partir à Niamey à la semaine du 28 octobre. C'est vrai qu'en termes de croissance à court terme, ils sont plutôt favorables grâce à plusieurs facteurs : le démarrage des exportations pétrolières, la levée des sanctions et également une campagne agricole qui sera très favorable cette année. Certes, il y a des tensions à la frontière avec le Bénin qui pèsent sur cette perspective, mais dans la projection de base, les exportations pétrolières vont se poursuivre et vont être des facteurs porteurs de la croissance cette année. Les pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel, maintiennent vouloir quitter la Cédéao. Quel sera l'impact de cette décision sur leurs économies et sur leurs finances publiques ? Nous nous sommes concentrés sur trois canaux de transmission. Premièrement, le commerce transfrontalier, surtout avec les pays membres de la Cédéao que ne sont pas membres de l'Uemoa, tels que le Nigeria et le Ghana par exemple. Ils pourraient être affectés par cette décision s'il y a une augmentation des droits de douane par exemple. Le deuxième facteur serait la mobilité de la main d'œuvre. Et le troisième, qui est assez important, c'est l'incertitude économique qui aura peut-être un impact sur les primes, des risques des pays de l'AES, ainsi que des répercussions peut-être négatives sur le flux d'investissements directs étrangers.Nous trouvons que l'impact de cette décision de sortir de la Cédéao sera plutôt modéré dans les trois pays et pourrait être atténuée par d'autres accords commerciaux qui pourraient être signés. Cela notamment dans le cadre de la zone de libre échange continental africain.À lire aussiDette mondiale : la cote d'alerte est-elle dépassée ?
durée : 00:45:59 - Les Nuits de France Culture - par : Philippe Garbit, José Pivin - En 1961, l'ethnologue et cinéaste Jean Rouch parlait longuement de son travail et de sa vie au micro de José Pivin dans "Tous les plaisirs du jour sont dans la matinée" sur France II Régionale. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Jean Rouch
« Musa et Moussa » se sont rencontrés, comme l'écrit Wakat Séra. Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Christopher Musa, s'est rendu à Niamey, mercredi 27 août, pour échanger avec son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou. Les deux pays ont annoncé leur volonté de reprendre leur coopération militaire pour lutter contre l'insécurité dans la région. C'est une avancée, puisqu'il y a seulement un peu plus d'un an, comme le rappelle Wakat Séra, « le Nigérian comptait se rendre au Niger, mais le canon en l'air, à la tête d'une force armée ouest-africaine, qui aurait eu pour mission de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum », juste après le coup d'État de juillet 2023. Finalement, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest n'a pas mis sa menace à exécution. Un plus tard, « après le coup de froid, c'est donc le dégel » entre Abuja et Niamey, note L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabé estime que « la real politique est sans doute passée par là », puisque « les deux pays partagent 1400 kilomètres de frontière commune et ne peuvent pas se payer le luxe de se fâcher indéfiniment ».« Une nouvelle page s'est certainement ouverte », confirme Le Pays, qui pense que ce rapprochement « pourrait s'avérer payant dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Le média burkinabé espère que cette « réconciliation » ouvrira la voie à une autre : celle entre le Niger et le Bénin, qui sont également brouillés depuis le coup d'État à Niamey. En ce qui concerne le Nigeria, la prochaine étape sera la visite que le général Barmou a acceptée à Abuja.C'était il y a un : le coup d'État au Gabon Le Gabon célèbre « la Journée de la Libération », titre L'Union. Le quotidien gabonais dresse la liste des événements prévus ce vendredi 30 août, notamment une parade militaire et un concert populaire. Un an après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo, le nouvel homme fort du pays, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, « fait désormais partie des dirigeants fréquentables » sur la scène internationale, selon L'Union. Et ce, grâce au « caractère paisible de la transition gabonaise », estime le quotidien national, et « à une gestion diplomatique habile ».C'est sans nul doute, ajoute Le Pays, « parce que la communauté internationale, excédée par les trucages électoraux au Gabon, gardait toujours en mémoire le souvenir de la crise électorale de 2016 ». Mais un an plus tard, le journal burkinabé s'interroge : « Le Gabon post-Bongo se porte-t-il mieux ? ». Il y a des « signaux positifs », écrit Le Pays, notamment dans le domaine social avec « le rétablissement des bourses des élèves et étudiants, et le paiement des pensions des retraités ». « Mais l'on peut bien se demander, ajoute Le Pays, si ces mesures ne sont pas destinées à appâter les Gabonais pour les faire mordre à l'hameçon. » Autrement dit, le quotidien burkinabé émet des doutes sur la transition du pouvoir, et rappelle que plusieurs voix ont déjà demandé au général Oligui Nguema de « troquer le treillis contre le costume », à l'issue de la période transitoire.Le Premier ministre espagnol a terminé sa tournée en Afrique de l'OuestPedro Sanchez a conclu sa tournée de trois jours en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, pour parler de la coopération sur le contrôle de la migration irrégulière en direction des îles Canaries. Ce jeudi 29 août, le Premier ministre espagnol a rencontré Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais. Ils ont annoncé, selon Africanews, « la signature d'un "protocole d'accord" en faveur d'une migration dite "circulaire" ». Ce nouvel accord doit renforcer les règles déjà mises en place entre les deux pays, pour cadrer les entrées régulières sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d'œuvre. Pedro Sanchez a d'ailleurs signé des accords similaires avec la Mauritanie et la Gambie. D'après le ministère espagnol de l'Intérieur, plus de 22 000 personnes ont débarqué sur les côtes espagnoles depuis janvier, soit plus du double du nombre d'arrivées irrégulières au cours de la même période, l'an dernier.
Afrique XXI décrit un nouveau champ de bataille entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, où les armes sont l'influence et les réseaux sociaux. Il y a d'abord ce constat du chercheur américain Jason Stearns : « en 2023, le New York Times n'a consacré que 53 articles à la crise dans l'est de la RDC contre 3 278 à la guerre en Ukraine. »On le comprend : l'absence de récits et d'images indépendantes venues du terrain fait proliférer la propagande et les théories du complot.Côté congolais, nous dit Afrique XXI, « le raccourci populaire consiste à faire porter au Rwanda la responsabilité des violences au Nord Kivu ».Un récit congolais alimenté par Charles Onana. L'écrivain camerounais, qualifié de « complotiste » a notamment été invité à Kinshasa pour une série de conférences en mars dernier. L'auteur y a avancé une thèse sans preuve étayée : « le président rwandais Paul Kagame veut installer un nouveau pouvoir à Kinshasa en vue de s'emparer des richesses de la RDC [au profit des intérêts occidentaux] ». Et ce au prix de 10 millions de Congolais tués ces trois dernières décennies.Afrique XXI le rappelle : Charles Onana a été poursuivi en France il y a cinq ans pour « contestation de crimes contre l'humanité », après « avoir nié le génocide des tutsis » dans une interview télévisée. Pour le média, « l'écrivain camerounais joue donc le rôle du croquemitaine dont Kigali a besoin ». À travers des comptes affiliés sur les réseaux sociaux, « le pouvoir rwandais accuse Charles Onana d'attiser la haine contre les tutsis » avec l'aval de la RDC. Et Paul Kagame de répéter que « les rebelles du M23 se battent au Nord-Kivu pour protéger leur communauté ».Conclusion d'Afrique XXI : « Tant que Kinshasa rejettera la responsabilité sur le « méchant Rwanda » et que Kigali pourra pointer du doigt la xénophobie en RDC, il sera difficile de trouver une solution durable au conflit. »La Mpox continue de susciter l'inquiétudeDans le site spécialisé Reliefweb, l'Unicef s'alarme de la propagation de la variole du singe dans cinq pays d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe, notamment chez les jeunes.C'est ainsi qu'au Burundi, les enfants et les adolescents constituent 60 % des 171 cas confirmés. Les risques pour les enfants burundais sont aggravés par la faible couverture vaccinale et des taux élevés de malnutrition, selon l'Unicef.Sur le site de Jeune Afrique, la carte interactive de l'épidémie se colore jour après jour. « Le Gabon va passer en vigilance rouge » d'après l'Union. En cause : la détection d'un cas positif, « un voyageur de retour d'Ouganda ».Le Niger est, lui aussi, en « alerte sanitaire » selon Actu Niger. La détection de « deux cas suspects à Belbedji [dans le sud du pays, près de la frontière nigériane] ». Les autorités de Niamey appellent « au respect des mesures de prévention et d'isolement ».La crise du diamant au BotswanaUne gemme de près de 2 500 carats, 500 grammes, découverte dans la mine de Karowe au centre du Botswana. Sa valeur estimée : 40 millions de dollars. Mais ce caillou masque les difficultés de ce secteur économique vital pour les Botswana.Ainsi, Mmegi, le principal hebdo du pays, constate « le fort ralentissement de la demande chinoise de diamant naturel de petite taille ». La Chine se tourne de plus en plus vers les « lab-growns », des gemmes synthétiques qui concurrencent les « naturelles » extraites du sous-sol.Les ventes de Debswana, le plus grand producteur au monde, se sont ainsi effondrées de 50 % au premier semestre, selon Devdiscourse.La crise éclipsée par les nouvelles pépites de l'athlétisme botswanaisMmegi rapporte comment Debswana a octroyé l'équivalent de 35 000 euros aux athlètes de moins de 20 ans. Ils vont participer aux championnats du monde junior au Pérou la semaine prochaine. Parmi eux, il y a peut-être une star comme Letsile Tebogo. Le tout récent champion olympique a survolé jeudi 2 août le 200-mètres du meeting de Lausanne. Une épreuve qui compte pour la Ligue de Diamant.
Le fleuve Niger est sorti de son lit. Les fortes pluies en cette période de mousson avaient déjà causé d'énormes dégâts dans le sud ouest du Niger. C'est désormais la capitale Niamey qui est durement touchée. Même scénario au Tchad ou les inondations ont fait des dizaines de morts et des centaines de sinistrés.
RFI en parle ce mercredi sur son antenne, au Burkina Faso, cinq magistrats ont reçu un ordre de réquisition pour servir l'armée au front contre les jihadistes et les groupes armés. Dans la presse, leur nombre varie selon les quotidiens : ils sont deux pour Le faso.net, quatre selon Aujourd8 ou SenePlus, le quotidien sénégalais.En tout cas, ils devront, rapporte SenePlus, « participer aux opérations de sécurisation du territoire du groupement des Forces de sécurisation du nord à Kaya (…) du 14 août au 30 novembre ». Or, ironise Aujourd8, les magistrats, on le sait, sont d'habitude plus « prompts à manier le verbe et la règle de droit dans toute sa rigueur que les kalachnikovs et les balles assassines ». « Beaucoup accusent le régime d'Ibrahim Traoré de punir certaines figures en les envoyant au front », écrit SenePlus et cette décision, selon certains observateurs, viendrait du fait que ces magistrats « ont pris des décisions contre des proches du pouvoir ».Une décision pas au goût du tribunal de Bobo-Dioulasso, qui, rapporte Le faso.net, a déclaré illégale la réquisition de deux des magistrats, parlant d'ordres « manifestement illégaux » qui « portent atteinte aux libertés fondamentales des personnes concernées ». Le tribunal condamne entre autres l'État à payer un million de francs CFA aux requérants. En tout cas, écrit Aujourd8, la réquisition de magistrats « constitue une première qui finit de convaincre que décidément plus rien ne sera comme avant au pays des hommes intègres. »Le Premier ministre nigérien en Algérie« Réchauffement dans les relations entre Alger et Niamey », titre Le Quotidien d'Oran, qui précise qu'Ali Mahamane Lamine Zeine était arrivé dimanche soir à la tête d'une importante délégation ministérielle – le ministre de la Défense et le ministre de l'Industrie, entre autres, précise le site d'information Interlignes.Lors d'un entretien au Palais du gouvernement, le Premier ministre algérien Nadir Larbaoui a dit que « l'ambition de l'Algérie de porter la coopération bilatérale à de meilleurs niveaux ». Car les relations, rappelle Interlignes, « ont connu cette dernière année quelques turbulences notamment depuis le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum le 23 juillet 2023 ». Mais, écrit le quotidien, « les autorités nigériennes se sont vraisemblablement rendu compte que leur pays aura tout à gagner d'une coopération économique accrue avec l'Algérie, d'autant plus que le projet de gazoduc (transsaharien) semble intéresser les autorités du Niger au plus haut point. »À lire aussiUne importante délégation ministérielle nigérienne à AlgerLe Quotidien d'Oran rappelle qu'il y a quelques jours, le ministre de l'Énergie s'était rendu à Niamey, et avait déjà discuté avec son homologue des activités de la compagnie pétrolière d'État Sonatrach au Niger.L'état d'urgence face à la variole du singeL'Union africaine déclare une « urgence de santé publique » face à l'épidémie croissante de variole du singe. « Avec cette annonce, l'Union africaine sera en mesure de débloquer des fonds pour améliorer l'accès au vaccin et coordonner une réponse continentale », écrit Africanews, qui précise que depuis janvier 2022, plus de 38 400 cas ont été enregistrés dans 16 pays d'Afrique, faisant plus de 1 400 morts.L'Organisation mondiale de la Santé doit se réunir ce mercredi. Une épidémie mondiale avait déjà eu lieu en 2022, rappelle La Croix, qui précise que la nouvelle souche « semble causer une maladie plus sévère que les précédents » – ce qui reste encore à démontrer, explique un spécialiste interrogé par le journal, qui souligne que les systèmes de santé africains sont largement sous-équipés, « ce qui peut expliquer le nombre conséquent de décès moins liés à la virulence du virus qu'à la surinfection mal traitée des plaies et à la fragilité des populations les plus à risque ».À lire aussiMpox: l'agence de santé de l'Union africaine déclare «une urgence de santé publique»Des gauchers contrariésCe mardi, c'était la journée internationale des gauchers,« l'occasion de les mettre en lumière dans une société majoritairement dominée par les droitiers », écrit Le Faso.net, qui, à l'occasion d'un micro-trottoir fait partager des histoires de gauchers, « marquées le plus souvent par des adaptations forcées et des incompréhensions culturelles. »L'un se souvient avoir subi toutes sortes de punitions à l'école pour le pousser à écrire avec la main droite. Un autre explique qu'à un mariage, une dame a refusé qu'il la serve avec la main gauche. Un dernier raconte que lorsqu'il était enfant, ses parents avaient enchaîné ses doigts et sa main gauche pour l'empêcher de l'utiliser – et se souvient de journées où il a été empêché de manger parce qu'il avait tenté de le faire avec sa main gauche. « On doit sensibiliser les parents pour qu'ils encouragent les enfants qui naissent gauchers », explique-t-il, « et qu'ils ne voient pas cela comme un handicap mais plutôt comme une valeur »
Trois jours après Bamako, Niamey a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l'Ukraine, dans le sillage de l'attaque de Tinzaouatène dans le nord Mali, dans laquelle Kiev serait impliquée. « Le pays du général Tiani apporte son soutien ferme » à son voisin, écrit Mouryya Niger, qui voit dans cette décision, une première application du « traité fondateur de Niamey » sur l'AES, l'Alliance des États du Sahel. D'après ce texte, « toute agression contre un État membre de la confédération en vaut une pour les deux autres États membres. » Et donc, en vertu de ce même traité, Mouryya Niger en est certain : « le tour du Burkina Faso »; troisième membre de l'AES, « ne sera plus qu'une question de temps ».Même analyse chez Maliweb où l'on estime que « ces actes d'agression, loin d'attendre leur objectif, renforcent au contraire l'engagement et la détermination du Burkina Faso, du Mali et du Niger » dans le cadre de leur alliance.L'Ukraine en mauvaise posture dans la régionLes journaux sous-régionaux ne cachent pas leur agacement vis-à-vis de Kiev : Mouryya Niger note que l'Ukraine « a dit regretter une appréciation précipitée de la situation… tout en se gardant de s'excuser », quand Sahel Tribune pointe que « le Mali considère désormais que tout soutien à l'Ukraine équivaut à un soutien au terrorisme international ». Qui plus est, Bamako « n'est pas seul dans cette indignation », rappelle le titre, puisque « le ministère sénégalais (…) des Affaires étrangères a également réagi fermement ».En clair, analyse Le Monde Afrique : « Kiev peine à mettre en œuvre » la « "stratégie africaine" pensée pour contrecarrer l'influence grandissante de la Russie ». Mais, plutôt qu'une fracture, la position du Sénégal pourrait surtout être une tentative d'adoucir ses voisins. Le quotidien estime ainsi que « l'enjeu est régional pour les nouvelles autorités sénégalaises » qui se sont donné pour « mission » de « réconcilier l'Afrique de l'Ouest, scindée en deux camps, l'un pro-occidental, l'autre allié à la Russie ». En montrant « qu'il parle à tout le monde », le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye espère « faire revenir le Mali, le Burkina Faso et le Niger au sein de la Cédéao »… Dakar Matin le résume ainsi : entre l'AES et la Cédéao, « nous ne pouvons pas encourager une énième scission ».Le Niger tourne aussi le dos aux États-UnisLa présence américaine sur le sol nigérien, c'est fini : les derniers hommes ont quitté le pays avant-hier, avec plus d'un mois d'avance sur le calendrier prévu. « Comme si les américains étaient pressés d'en finir… » susurre L'Observateur Paalga. Le titre burkinabè note pourtant que ce départ s'est déroulé dans des conditions moins houleuses que celui des Français : « c'est un divorce à l'amiable, un gentlemen's agreement qui vient de connaître son issue ». Aujourd'hui au Faso salue également « le calme » et même « l'amabilité » « qui a caractérisé ce retrait ».Sauf que, comme le relève Jeune Afrique, « les États-Unis continueront de travailler avec d'autres pays comme la Côte d'Ivoire ». Et cela pourrait, juge L'Observateur Paalga, « courroucer davantage les pays membres de l'AES, pour qui (…) Alassane Ouattara [est] le valet local de l'impérialisme dans la région ».Et puis, pointe Aujourd'hui au Faso, ce départ « laisse un vide qu'il va falloir combler ». Il va donc falloir que les autorités prennent « le taureau par les cornes en déployant plus de moyens et d'efforts »… À moins, ironise L'Observateur Paalga, que le pouvoir ne chasse « les impérialistes occidentaux » pour « les remplacer par d'autres impérialistes russes ».Les Burkinabè les yeux rivés vers Hugues Fabrice ZangoLe sportif pourrait remplumer une « moisson bien maigre », grimace Wakat Séra. Car jusqu'à présent, les athlètes burkinabè « ont tous été recalés, sauf Marthe Koala qui a réussi, in extremis, (…) à se qualifier pour la finale du saut en longueur féminin ». Mais cela pourrait changer avec l'entrée en lice, cet après-midi, du spécialiste du triple saut, qui a été, rappelle le journal, le « premier athlète à offrir une médaille olympique au pays des hommes intègres », lors des précédents Jeux. Déjà recordman du monde de triple saut en intérieur, Hugues Fabrice Zango aligne les succès : champion du monde d'athlétisme en salle, champion d'Afrique d'athlétisme, champion du monde en plein air l'an dernier… Alors, prédit Wakat Séra, cet après-midi, « tous les cœurs, à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso, à Koudougou, à Dori, à Tenkodogo ou à Ouahigouya, battent déjà au rythme des élans » de Zango.
Il y a an un les militaires prenaient le pouvoir à Niamey au Niger. Des milliers de personnes ont célébré hier l'anniversaire de Coup d'Etat. Arrivés à pied ou à bord de bus mis à leur disposition, les participants se sont réunis au stade Seyni-Kountché. La "marche vers la souveraineté" est "inexorable", assure le général Tiani.
Un an après le coup d'Etat qui l'a renversé, le président élu du Niger Mohamed Bazoum est toujours retenu prisonnier par le régime militaire au pouvoir à Niamey. La journée du 26 juillet est désormais une "fête" officielle au Niger, afin de commémorer l'arrivée des militaires au pouvoir par un coup d'Etat à cette date en 2023, a annoncé le gouvernement nigérien. Face à la junte, au moins deux groupes rebelles se sont toutefois manifestés. Le plus actifs d'entre eux est le Front Patriotique de Libération (FPL), responsable de plusieurs attaques ces derniers mois contre les militaires et les infrastructures du Niger. Le second, le Front patriotique pour la Justice, moins bruyant, retient toujours en otage un officiel nigérien.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient également à vos questions sur la reprise des activités des partis politiques au Mali, sur le retrait de militaires allemands du Niger et sur les ingérences russes lors de la campagne des élections législatives en France. Mali : la junte laisse les partis reprendre leurs activitésAu Mali, les autorités de la transition autorisent la reprise des activités des partis politiques après quelques mois de suspension. Comment expliquer ce revirement ? De quelle marge de manœuvre vont bénéficier les opposants ? Du coup, peut-on s'attendre à la libération des opposants politiques arrêtés ces derniers temps ? Avec Serge Daniel, correspondant régional pour le Sahel basé à Dakar. Niger : l'Allemagne retire ses militaires de Niamey L'armée allemande quitte sa base aérienne de Niamey après l'échec de négociations avec la junte nigérienne. Pourquoi l'Allemagne voulait-elle rester militairement au Niger ? Pourrait-elle ouvrir une base militaire dans un autre pays de la région, comme le font les États-Unis en Côte d'Ivoire ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialisé sur les questions de défense de RFI France : Kemi Seba perd sa nationalité française Le militant Kemi Seba s'est vu retirer sa nationalité française en raison de ses positions anti-occidentales et contre France. Quelle procédure a permis ce retrait ? Cette décision est-elle irréversible ? En France, les déchéances de nationalité sont-elles fréquentes ? Avec Jules Lepoutre, professeur de droit public à l'Université de Côte d'Azur, spécialiste du droit de la nationalité. Législatives : Soupçons d'ingérence russe dans la campagne Plusieurs études ont révélé des cas d'ingérence de la Russie dans la campagne des législatives en France. De quelle façon la Russie s'y est-elle prise ? La France met-elle en place des mesures pour lutter contre ce type d'ingérences ? Avec David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS, auteur de Toxic Datas. Comment les réseaux manipulent nos opinons, Flammarion, 2023.
Après le sommet de l'Alliance des États du Sahel réunissant le Mali, le Niger et le Burkina samedi puis celui de la Cédéao dimanche, Seidik Abba, journaliste et spécialiste du Sahel, revient sur les implications et les perspectives d'avenir pour leurs pays membres. Il répond aux questions d'Esdras Ndikumana. RFI : Les pays de l'AES viennent de lancer officiellement leur Confédération. Les trois pays souhaitent mutualiser justement leurs efforts dans les domaines militaires, diplomatiques et de développement. Quelles perspectives cela peut-il offrir aux trois pays ?Seidik Abba : Ce qui est le plus facile à faire, c'est déjà sur le plan militaire, au-delà de ce qu'ont fait aujourd'hui les opérations conjointes des trois pays, les forces vont être mélangées pour avoir des brigades mixtes, avec sans doute des efforts d'interopérabilité. Sur ce plan-là, des choses vont aller, vont aller très vite. J'imagine aussi sur le volet économique et développement, sans compter maintenant la possibilité qu'ils ont évoqué, de créer par exemple une compagnie aérienne commune des pays membres de l'AES. Ce qui est important, c'est que dans ce schéma-là, les pays ont dit qu'ils vont d'abord compter sur eux-mêmes, sur leurs propres ressources avant de commencer à compter sur les contributions extérieures, ce qui est un changement de paradigme.Était-ce nécessaire pour cela de sortir de la Cédéao ?Il est évident que les critiques qui ont été formulées par les trois États sont recevables sur plusieurs aspects. Mais de là à sortir de la Cédéao, me semble être un recul dans l'intégration régionale. Surtout, l'Afrique de l'Ouest était quand même citée comme exemple d'intégration régionale. Donc pour moi, la Confédération de l'Alliance du Sahel n'est pas incompatible avec la présence dans la Cédéao.Alors ces pays ont quitté la Cédéao en janvier dernier, mais la Cédéao essaie toujours de les faire revenir. Elle a nommé pour cela le président sénégalais médiateur, est-ce qu'il a des chances d'aboutir ?Les sanctions qui ont été imposées à ces pays-là ont été prises avant qu'il [le président sénégalais, NDLR] ne devienne chef de l'État, donc il n'est pas tenu à Niamey, à Bamako, à Ouagadougou comme comptable des sanctions qui ont été données, ça, c'est un avantage. Le fait aussi qu'il ait pris une posture souverainiste que ces pays partagent en disant qu'il faut un nouvel ordre, de nouvelles relations entre nous et nos anciens partenaires, particulièrement la France. Tout cela fait que son discours peut être recevable. Mais maintenant, tout dépendra de ce qu'il mettra sur la table.Est-ce que leur retrait ne pourrait pas avoir à terme des conséquences sur leur appartenance à la zone francs ?Très concrètement, les échanges économiques du Mali se font principalement avec la Côte d'Ivoire et le Sénégal et non avec le Niger et lui-même le Burkina Faso, il y a 5 000 000 au moins de Burkinabès en Côte d'Ivoire, donc les intérêts sont encore entremêlés avec ces deux autres pays. S'ils sortent du franc CFA, ça pourrait avoir des conséquences. Je n'ai pas l'impression qu'on en mesure les conséquences souvent quand on entend un certain nombre de discours se faire à Bamako, à Niamey ou à Ouagadougou.Après le sommet de l'AES ce samedi et celui de la Cédéao ce dimanche la fissure semble très nette entre deux blocs dans la sous-région, l'un qui est proche de la Russie et l'autre des pays occidentaux. Est-ce que les tensions internationales alimentent ce conflit ?Je crois qu'un certain nombre de partenaires occidentaux, particulièrement la France, doivent intégrer que l'Afrique est devenue un terrain de compétition et ce qui s'est fait pendant le pré carré et ne peut plus se faire aujourd'hui. Il y a une évolution. Pour moi il faut absolument sortir du schéma manichéen qui consiste à dire « voilà les partenaires nouveaux sont bons, les partenaires anciens sont mauvais ».Les opposants disent que la création de cette Confédération et la sortie de la Cédéao, c'est pour que les militaires qui ont pris le pouvoir dans ces trois pays puissent s'y maintenir, qu'en pensez-vous ?Je ne suis pas sûr que ce soit la raison exclusive, mais le fait que ces pays n'aient plus à rendre compte à la Cédéao n'aient plus à négocier un agenda…Vous voulez parler d'un calendrier électoral, c'est ça ?Oui, les pouvoirs qui sont en place dans ces capitales décident aujourd'hui, sans devoir rendre compte à qui que ce soit, de la possibilité de prolonger ou de rester indéfiniment.Alors la création de cette Confédération n'a suscité apparemment aucune réaction populaire, aucun engouement. Est-ce que ce silence est surprenant pour vous ? Comment l'expliquez-vous ?Le rétrécissement de l'espace civique, l'absence de possibilité d'avoir des activités politiques ou des activités parapolitiques font qu'on n'a pas un instrument de mesure de la popularité de la mesure puisque, à part le Burkina qui a fait passer par l'autorité législative de transition sa décision d'adhérer à l'AES, dans les deux autres pays, il n'y a pas eu de discussion pour donner une onction populaire, pour donner une certaine légitimité à cela et compte tenu du contexte, je ne suis pas étonné qu'on n'ait pas vu de manifestation, qu'on n'ait pas vu de déclaration, parce que ceux qui peuvent réagir à cela, principalement à l'intérieur des pays, n'ont plus d'espace pour pouvoir le faire.
//The Wire//2100Z July 10, 2024////ROUTINE////BLUF: US COMPLETES WITHDRAWAL OF ONE BASE IN NIGER, ADDITIONAL DRAWDOWNS CONTINUE. 911 CALL CENTER OUTAGE ISSUES CONTINUE THROUGHOUT THE MIDWEST.// -----BEGIN TEARLINE------International Events-Niger: American forces have departed from Base 101 in the capitol of Niamey, following the mandate that forces the withdrawal of American forces within Niger. American forces are still in the process of withdrawing from Base 201 in Agadez, which is scheduled to be completed by the September 15th deadline imposed by Nigerien forces.-HomeFront-Nebraska: Several counties reported 911 call center outages overnight. No cause was given for the outage, and most services have since been restored.-----END TEARLINE-----Analyst Comments: The situation with regards to 911 call center outages in Nebraska (and parts of other Midwestern states) has been contentious for some time. This latest outage comes one day after Nebraska files a formal complaint against Windstream, the telecom company responsible for 911 call center operations. This more recent complaint is in reference to the 911 call center outages of last year.Analyst: S2A1//END REPORT//
Cela fait bientôt un an qu'entre le Bénin et le Niger, la frontière est fermée. Un effet collatéral du coup d'État qui avait renversé le président Bazoum et qui s'était traduit par des sanctions de la part de la CEDEAO. Sanctions qui ont pourtant été levées en début d'année. Depuis, le Bénin a rouvert ses postes-frontière en février, mais le Niger refuse toujours de dégager les containers qui bloquent le pont reliant les deux pays. Niamey invoque des questions de sécurité. Cette situation pèse sur les populations, particulièrement dans la commune frontalière de Malanville, à 700 km au nord de Cotonou, où les relations avec le pays voisin et la ville de Gaya sont très étroites.«Au Bénin, Malanville attend impatiemment la réouverture de la frontière nigérienne», un Grand reportage de Magali Lagrange.
*) Hamas condemns targeting of school sheltering Palestinians The Palestinian resistance group Hamas has condemned Israel's targeting of a UN agency school which shelters displaced residents in central Gaza. Palestine's Health Ministry in Gaza stated that Israeli forces committed a “massacre” at the school in the Nuseirat refugee camp in the besieged enclave, killing 16 Palestinians and injuring 50 others. Hamas demanded the international community and the UN take immediate action to stop the ongoing war crimes committed by Israel in Gaza. The attack comes as Israel's war on the territory enters its ninth month. *) Israeli delegation heads to Qatar for Gaza ceasefire talks An Israeli negotiating team will leave on Monday for Qatar to continue talks on a hostage swap deal and ceasefire in Gaza with Palestinian factions, according to Israeli media, citing informed sources. Israeli media reported that CIA Director William Burns, Mossad Chief David Barnea, Qatari Prime Minister Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, and Egyptian Intelligence Chief Abbas Kamel will participate in these discussions. *) Burkina Faso, Mali, and Niger sign 'confederation' treaty The military leaders ruling Burkina Faso, Mali and Niger entered a new "confederation" as they signed a treaty during their first summit in Niamey, after having severed ties with an existing West African bloc. The heads of the three countries, who took power through coups in recent years, "decided to take a step further towards greater integration between the member states" and "adopted a treaty establishing a confederation". The "Confederation of Sahel States", which will use the acronym AES, will group some 72 million people. *) Ethnic fighters advance into key north Myanmar town Myanmar ethnic minority fighters were battling their way into a town housing a regional military command. Soldiers were "surrounding" the northern Shan state town of Lashio, home to the junta's northeastern command, an official of the National Liberation Army (TNLA) said. A member of a local group of volunteers said that at least 16 civilians had been killed since fighting broke out in Lashio. *) Oscar-winning producer, Jon Landau dies at 63 Jon Landau, an Oscar-winning producer who worked closely with director James Cameron on three of the biggest blockbusters of all time, “Titanic” and two “Avatar” films, has died. He was 63. Landau's partnership with Cameron led to three Oscar nominations and a best picture win for 1997's “Titanic.”
Desert Rock opener for Bombino / Etran de l'Air show at Sony Hall.
Depuis lundi soir, les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi sont à Niamey pour tenter d'apaiser les tensions entre le Bénin et le Niger. Frontière fermée depuis près d'un an, pétrole bloqué, quelles en sont les conséquences ? Comment décrisper la situation ? Vos analyses nous intéressent.
//The Wire//1400Z May 03, 2024////ROUTINE////BLUF: UCLA ENCAMPMENT DISPERSED. RUSSIAN TROOPS ENTER AMERICAN BASE IN NIGER. TAIWAN DETECTS PLAN EXERCISES IN STRAIT.// -----BEGIN TEARLINE------International Events-Far East: Taiwanese forces noted an increase in Chinese activity in the Taiwan Strait overnight. 26x aircraft of varying types (including medium-bombers and UAVs) were noted conducting exercises in coordination with 5x PLAN surface vessels. AC: This increase in activity above baseline is likely in accordance with China's observance of traditional Communist holidays, which usually serve as a vector for military drills or exercises. China also launched their latest carrier (the Fujian, CV-18) on the May Day holiday, where she has been conducting sea trials over the past 24 hours.Niger: The situation regarding American presence in the country continues to deteriorate. Overnight, the Pentagon confirmed that Russian troops (likely PMCs) have entered Base 201 at Agadez. Pentagon officials claim the Russians have occupied a compound within the base separate from American forces that remain on site.-HomeFront-California: The main encampment at UCLA has been completely dispersed by police. AC: So far, most of the demonstrators have either been arrested and immediately released, and/or (likely) have dispersed to other occupied zones around the United States. This may be worthy of note considering the recent mice incident. Regardless of the potential nefariousness of recent events, malign actors now know with high confidence that someone can approach a large crowd of people, disperse an unidentified object without any investigation or media coverage, and the crowd will disperse a few days later to locations all around the United States. This incident, if it was indeed a simple prank, at minimum provides valuable operational data for malign actors seeking to cause major incidents around the United States. -----END TEARLINE-----Analyst Comments: Though the situation in Niger results in very little media coverage, this situation has the potential for extremely serious consequences to develop. So far, diplomats are attempting to mitigate the situation, while defense officials do what they can to ease this transition. Though the strategic value of the Agadez base is quite significant to American military operations throughout the Sahel, from the information that has become public surrounding this scandal, the DoD prerogative of waiting out the storm and somehow cutting a deal with Niger seems to be faltering with each passing day. The arrival of Russia on the stage seals the deal for any American hopes to remain strategically emplaced within Niger. Unfortunately, this creates an exceptionally dangerous situation for the troops on the ground due to the logistics of a departure; everyone knows the U.S. contingent in Niger can't remain…the question is no longer “if” the U.S. will leave, but “when”. This is especially challenging for both the troops in Agadez, as well as the contingent at the Embassy compound in Niamey. The logistical challenges alone greatly complicate the security situation on the ground, and highlight many of the same military concerns that the United States has faced throughout Africa over the past few decades.Analyst: S2A1//END REPORT//
//The Wire Weekly Rollup//April 21-27, 2024//-----BEGIN TEARLINE------International Events-Niger: The situation regarding American military presence at Base 201 and at the Embassy compound in Niamey has deteriorated significantly following weeks of increased tensions in the region. A few weeks ago, Niger demanded that the United States leave Niger, and has in effect created primitive blockades around the Embassy compound, as well as Base 201. This has created logistical difficulties and food and water have become hot commodities among the soldiers and diplomats who have been stationed in Niger.Taiwan: This week saw a continuation of substantial earthquakes throughout the nation following the recent cluster of earthquakes that struck the region a few weeks ago.-HomeFront-USA: This week large scale demonstrations and have begun in accordance with the traditional unrest coinciding with American election seasons. Most of the demonstrations have been confined to universities and Ivy League institutions as extremely well-funded professional protesters organize encampment and sit-in operations on campuses around the country.Following recent Congressional actions to force TikTok to divest their company to American ownership or face an outright ban, TikTok CEO Shou Zi Chew has indicated that TikTok will not be divesting and would rather halt service to the United States than cede their company to American interests.-----END TEARLINE-----Analyst Comments: As protest season continues throughout the United States, the nature of protests has varied widely, with often contradictory messages and causes being rallied for or against. As such, chaos has often been the result for one reason or another at these demonstrations. The impact of media has also been instrumental in shaping information operations on all sides. In some situations, genuine and inexcusable police brutality has resulted in innocent people being harmed. However, in other situations violent demonstrators who were assaulting everyone in sight mere seconds before the camera turns on, suddenly claim victimhood when they themselves were the aggressors. In some situations, peaceful demonstrators have been arrested for exercising free speech. In other situations, demonstrators have engaged in violent acts, while claiming on social media that they were peaceful. Consequently, wading through social media to determine aggressors and victims in each specific circumstance is often a futile effort while the chaos continues.Analyst: S2A1//END REPORT//
//The Wire//2130Z April 22, 2024////ROUTINE////BLUF: TENSIONS RISE IN AFRICA. CONGRESS HIGHLIGHTS D.C. PRIORITIES WITH LATEST BILLS. EARTHQUAKE STRIKES TAIWAN.// -----BEGIN TEARLINE------International Events-Niger: The situation remains tense following multiple developments in the region over the past few weeks. Following the coup last year, the status of American involvement in Niger has remained delicate, with the ruling military faction not approving of the American presence at Base 201, as well as in Niamey. A few weeks ago, Niger demanded that the United States leave Niger, and has (in effect) established a no-fly-zone over the base, preventing Americans from receiving logistical aid. Consequently, and after a few Congressmen were contacted by their constituents at the base, what has quietly become a large-scale hostage situation has become public.Taiwan: This morning several earthquakes again struck the island, the strongest of which had an estimated magnitude of 5.8. Around a dozen separate earthquakes have been reported, which may be aftershocks related to the previous swarm of earthquakes.-HomeFront-Washington D.C. – Over the weekend, all of the recent allegedly hotly-contested bills passed in Congress. All of the funding bills passed with zero changes, along with the Tik-Tok ban bill, and the renewal of FISA Section 702 to continue warrantless surveillance of all Americans (except members of Congress). AC: Passing a bill to ban a social media app due to Chinese surveillance, while literally using the color of law to remove the 4th Amendment is not merely ironic, but a deliberate message to the American people. As illegal surveillance is an American pastime at this point, solidifying these actions publicly is merely ‘checking the box' to improve the efficiency of the already-streamlined political targeting process.The U.S. Equal Opportunity Employment Commission has sued the Sheetz gas station/convenience store chain, alleging that conducting background checks on employees is racial discrimination as employment is routinely denied to those with a long criminal record. This lawsuit comes less than 24 hours after Biden made a campaign stop at a Sheetz in Pittsburgh, which did not go as well as planned due to a lackluster response to his presence by staff and customers. AC: Though the implications of this lawsuit will potentially result in interpretations not intended by the White House, separately, the message to the American business owner is quite clear, especially those which may become host to a campaign event.-----END TEARLINE-----Analyst Comments: The various factions at play in Niger have described the situation on the ground in vastly different ways. The Nigerien government has stated that they will agree to “release” 1,000 American “prisoners” at the base, in exchange for taking control of the airbase itself. From the American perspective, the situation is likely not that severe; the combat power at Base 201 (and at the Embassy in Niamey) is more than enough to decimate the majority of Niger's military rather quickly. However, both military leaders and diplomats involved in the situation likely want to avoid this situation out of political convenience, which despite an American military advantage being obvious, can be made more militarily complicated by the Nigeriens. As America's forays in Africa often meet unexpected and politically-impacting ends, it is likely that the U.S. seeks to withdraw from this base quietly.