Podcasts about territoires palestiniens

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Les matins
Gaza, Cisjordanie : l'avenir suspendu des territoires palestiniens

Les matins

Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 40:01


durée : 00:40:01 - L'Invité(e) des Matins - par : Guillaume Erner, Yoann Duval - Deux ans de guerre entre Israël et le Hamas ont redessiné la carte des territoires palestiniens. Le siège de Gaza s'intensifie tandis qu'Israël accélère l'annexion de la Cisjordanie. Alors que plusieurs pays s'apprêtent à reconnaître l'État palestinien, une solution à deux États est-elle viable ? - réalisation : Félicie Faugère - invités : Jean-Pierre Filiu Professeur des universités en histoire du Moyen-Orient à Sciences Po Paris; Sandra Mehl Photographe

Géopolitique, le débat
Reconnaissance d'un État palestinien : quelles conséquences ?

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 48:30


Jamais un membre du G7 n'a encore franchi le pas : la France a finalement annoncé, en juillet dernier, qu'elle allait reconnaître l'État de Palestine. C'est déjà fait par une très grande majorité de pays membres de l'Organisation des Nations unies… mais la récente initiative française a entraîné une dynamique, du côté des puissances occidentales : le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni ou encore la Belgique ont également annoncé, par la suite, vouloir reconnaître (sous certaines conditions) un État palestinien. Cela doit être officialisé à la fin de l'Assemblée générale de l'ONU, qui débute le 9 septembre, au moment où l'armée israélienne durcit son offensive à Gaza et accélère la colonisation de la Cisjordanie. D'un point de vue symbolique, juridique, politique, mais aussi régional, quelles conséquences cette reconnaissance d'un État palestinien par plusieurs pays occidentaux peut-elle avoir ? Invités :  Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président d'honneur de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), coauteur de l'Atlas des Palestiniens (éditions Autrement) Alain Dieckhoff, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? (éditions Dunod)

La marche du monde
Palestine, filmer pour exister

La marche du monde

Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 48:29


La marche du monde vous invite à découvrir cette semaine Palestine, filmer pour exister, un épisode documentaire signé Maxime Grember à découvrir à l'occasion de la 80e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), dont le lancement doit avoir lieu mardi 9 septembre, plusieurs pays ont annoncé vouloir reconnaître l'État de Palestine. Entre 1968 et 1982, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali et d'autres professionnels du cinéma vont réaliser des dizaines de films sous l'égide de l'Unité cinéma, une structure de production audiovisuelle liée au Fatah. Passant du fusil à la caméra, ils vont raconter en images la lutte du peuple palestinien, diffuser leurs films dans les camps de réfugiés et tenter ainsi de construire une mémoire visuelle palestinienne. Mais quelle histoire se cache derrière cette filmographie militante née dans les mois qui ont suivi la guerre des six jours de 1967 ? Qu'est-ce que ces films nous racontent du mouvement révolutionnaire palestinien et de la guerre contre l'État d'Israël ? Et enfin, que nous disent-ils du rapport que le peuple palestinien entretient avec sa propre histoire ? Le 15 juin 1969, dans une interview accordée au journal britannique The Sunday Times, Golda Meir, alors cheffe du gouvernement israélien, déclare, deux ans après la guerre des Six-Jours qui avait donné à son pays le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens : « Les Palestiniens n'ont jamais existé. Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre. » En réponse à cette provocation, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali réalise en 1974 le documentaire They do not exist, pour insister sur le manque de soutien et de visibilité de la part de la communauté internationale. L'histoire du cinéma palestinien pourrait véritablement prendre sa source dans ce déni d'existence, car c'est bel et bien à partir de 1968 qu'une Unité cinéma va se créer et que des hommes et des femmes vont documenter en images les luttes, les souffrances et les multiples déplacements que le peuple palestinien connait depuis la Nakba de 1948. « Il n'y avait plus de rues, plus de magasins, plus d'écoles. Tout avait été détruit. Donc, l'idée était de construire un film à partir de cette phrase de Golda Meir "They do not exist". Alors Mustafa s'est dit : s'ils n'existent pas, ceux que vous bombardez, ce sont des fantômes ? ». Khadijeh Habashneh, cinéaste et archiviste du cinéma palestinien, s'exprime au sujet du film They do not exist que Mustafa Abu Ali réalise en 1974. En 1973, Mustafa Abu Ali réalise Scène d'occupations à Gaza, un film emblématique de l'Unité cinéma. Ne pouvant pas se rendre dans la bande de Gaza, sous contrôle israélien depuis 1967, il va réaliser son film à partir d'un reportage fait pour la télévision française et pour lequel il arrive à se procurer les images. Avec son nouveau montage, il veut attester en images de la souffrance endurée par le peuple gazaoui. « Mustafa Abu Ali va utiliser les moyens que le cinéma met à sa disposition, c'est-à-dire qu'il va transformer la bande son, ajouter une voix off, de la musique. Il va figer l'image sur le regard d'un des hommes palestiniens qui est contrôlé, et rajouter en insert une image d'une grenade sur un fond rouge. À travers cela, il essaye de signifier que ce jeune homme porte en lui toutes les marques de la lutte. » Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, s'exprime au sujet du film Scènes d'occupation à Gaza que Mustafa Abu Ali réalise en 1973. À lire aussi1974, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU L'ensemble de ces films seront montrés dans les camps de réfugiés palestiniens, mais aussi à l'étranger, dans des festivals ou dans des réseaux de solidarité, afin de faire connaître la cause palestinienne et aussi mettre en place des coproductions, comme ce sera le cas en 1977 avec l'Italie pour le documentaire Tall-al-Zaatar consacré aux massacres ayant eu lieu dans le camp de réfugiés palestiniens dans l'est de Beyrouth. Au total, près d'une centaine de reportages et de documentaires seront produits par l'unité cinéma du Fatah, d'abord installé à Amman jusqu'en 1970, puis à Beyrouth jusqu'en 1982, où une cinémathèque s'était constituée autour de cette collection. Mais, en 1982, lors de l'invasion israélienne au Liban, une partie du patrimoine culturel palestinien va être spolié, et les archives filmiques, un temps cachées dans Beyrouth, vont également disparaître au milieu des années 80. Depuis les années 2000, Khadijeh Habashneh, déjà à l'œuvre à Beyrouth entre 1976 et 1982 aux côtés de son mari Mustafa Abu Ali, tente de remettre la main sur des copies de ces films, et de trouver les partenariats et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent être conservés et à nouveau montrés au public. C'est finalement à la Cinémathèque de Toulouse, l'une des plus importantes de France, connue pour la richesse de ses collections venant du monde entier, qu'une partie des films palestiniens vont trouver refuge en 2023. Retour sur une production cinématographique méconnue, une histoire d'archives en exil, d'images manquantes, et d'une certaine idée du cinéma comme moyen de résistance et de représentation d'un peuple par lui-même. Palestine, filmer pour exister, un nouvel épisode documentaire de La marche du monde, signé Maxime Grember, produit par Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin, aux sons des archives filmiques palestiniennes. Avec les témoignages de : Samir Arabi, programmateur du festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, auteur d'une thèse sur le cinéma de la révolution palestinienne Khadijeh Habashneh, archiviste, cinéaste et psychologue Franck Loiret, directeur de la Cinémathèque de Toulouse Rona Sela, chercheuse en histoire visuelle à l'Université de Tel Aviv Remerciements à : Francesca Bozzano, Nicolas Damon, Victor Jouanneau et Franck Loiret de La Cinémathèque de Toulouse ainsi que leurs partenaires dans le projet de sauvegarde et de numérisation des films palestiniens : le ministère de la Culture palestinien, le Palestinian Cultural Fund, la Fondation Art Jameel et le Consulat Général de France à Jérusalem. Samir Arabi, Hugo Darroman, Khadijeh Habashneh, Rona Sela, Guilhem Delteil et Vanadis Feuille de RFI, Tarik Hamdan de MCD, Colette Berthès et Monica Maurer. Ainsi que Nathalie Laporte, Joe Farmer et Sophie Janin pour la voice-over. Musiques : The urgent call of Palestine, Zeinab Shaat Ounadikom, Ahmad Kaabour From Gaza with love, Saint Levant Films : Scène d'occupations à Gaza, Mustafa Abu Ali, 1973 They do not exist, Mustafa Abu Ali, 1974 Tall el-Zaatar, Mustafa Abu Ali, Adriano Pino et Jean Chamoun, 1977 Documentaires : Looted and Hidden - Palestinian Archives in Israel, Rona Sela, 2017 Ouvrages : La Palestine et le cinéma, de Guy Hennebelle et Khemaïs Khayati, Édition du Centenaire, 1977 Knights of Cinema, documentary narrative book on the story of Palestine Film Unit. From its beginning 1967 till 1982, de Khadijeh Habashneh, Alahlia Publishing house, 2020 Article : Toulouse, refuge des archives palestiniennes, sur Orient XXI Table ronde : Films palestiniens, archives en exil, organisée par la Cinémathèque de Toulouse et le festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie en 2024 Diaporama

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Gaza : que prévoit le plan « Riviera » de Donald Trump ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le limogeage de la présidente de la Cour suprême du Ghana et sur l'opposition manifestée par les évêques au projet de code pastoral au Tchad. Gaza : que prévoit le plan « Riviera » de Donald Trump ?   Le Washington Post a dévoilé le projet de Donald Trump pour l'« après-guerre » dans la bande de Gaza. Baptisé « GREAT Trust », il prévoit le déplacement des habitants vers d'autres pays afin de transformer l'enclave palestinienne en zone touristique et économique. Que contient exactement ce plan ?  Avec Pierre Olivier, journaliste au service international de RFI.  Ghana : pourquoi la présidente de la Cour suprême a été limogée ? Au Ghana, c'est une décision inédite dans l'histoire de la IVe République. Le président John Dramani Mahama a évincé la présidente de la Cour suprême. Que lui reproche-t-on ? Pourquoi le principal parti d'opposition dénonce-t-il un abus de pouvoir ? Avec Victor Cariou, correspondant de RFI à Accra.  Tchad : pourquoi les évêques s'opposent au projet de code pastoral ? Au Tchad, les évêques catholiques dénoncent le projet de code pastoral. Ils affirment qu'il est injuste pour les agriculteurs et favorise les éleveurs. Pourquoi ce texte fait-il polémique ? Quels amendements pourraient garantir une meilleure protection des agriculteurs ?  Avec Yamingué Bétinbaye, analyste et directeur de recherche au Centre de recherche en anthropologie et sciences humaines (CRASH) à N'Djamena. Chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb Aujourd'hui, direction le Gabon où Brice Oligui Oligui Nguema s'affiche en papa président.

Revue de presse internationale
À la Une: le projet de Trump pour Gaza refait surface…

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 4:08


Great… super en anglais… C'est l'un des mots préférés de Donald Trump et c'est aussi l'acronyme de son projet de reconstruction pour Gaza. GREAT, pour Gaza Reconstruction Economic Acceleration and Transformation… Ce plan, présenté sous forme d'un prospectus de 38 pages, circule depuis ces derniers mois au sein de l'administration Trump et a été publié hier par le Washington Post. Que prévoit-il ? « Gaza, précise le journal, passerait sous tutelle américaine pendant au moins 10 ans, le temps de transformer le territoire en une station touristique huppée et en centre de production de haute technologie. Ce plan envisagerait également la relocalisation temporaire des plus de 2 millions d'habitants de Gaza, soit par ce qu'il appelle des départs “volontaires“ vers un autre pays, soit dans des zones restreintes et sécurisées à l'intérieur de l'enclave pendant la reconstruction. Les propriétaires fonciers se verraient offrir un jeton numérique en échange du droit de réaménager leur propriété, qui servirait à financer une nouvelle vie ailleurs ou, à terme, à acquérir un appartement dans l'une des six à huit nouvelles “villes intelligentes alimentées par l'IA“ qui seront construites à Gaza. Chaque Palestinien choisissant de partir recevrait 5.000 dollars en espèces et des subventions pour couvrir quatre années de loyer ailleurs, ainsi qu'un an de nourriture. » Déjà en préparation ? « Trente-huit pages aux plans futuristes bien léchés, s'exclame Libération à Paris. La mer, le ciel bleu, des bateaux, des immeubles futuristes et des espaces verts à gogo, parcs et, évidemment, terrains de golf, des plans financiers précisément chiffrés : le plan trumpien de reconstruction de Gaza pour la transformer en zone touristique de premier choix et centre d'excellence pour l'industrie de la tech n'a pas disparu, bien au contraire. Le document publié hier par le Washington Post, rendu public en février et violemment critiqué alors, semble toujours d'actualité. Au moins dans l'esprit du président américain et de ses alliés et acolytes. (…) » Et Libération de rappeler que « mercredi dernier, Donald Trump a présidé une réunion sur Gaza, officiellement pour discuter des moyens de mettre fin à la guerre. Parmi les participants, le secrétaire d'Etat, Marco Rubio, l'émissaire de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, mais aussi l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Selon la presse britannique, la fondation de ce dernier, le Tony Blair Institute, serait particulièrement intéressée par le projet de Riviera du Moyen-Orient. Autre participant à cette réunion, le gendre du Président, Jared Kushner, aux intérêts commerciaux bien connus dans la région. Rien n'a filtré des discussions, mais, la veille, Witkoff avait évoqué un “plan très complet“ de l'administration américaine pour Gaza. » Il pourrait donc s'agir du plan dévoilé par le Washington Post… Violation du droit international… Haaretz, quotidien israélien de gauche, s'insurge… « Ce plan, tel que révélé par le Washington Post, ne fait que confirmer les soupçons selon lesquels l'administration américaine se concentre uniquement sur des initiatives économiques illusoires, sans se soucier du bien-être des Palestiniens ou de la réalité sur le terrain, que ce soit à Gaza, en Israël, en Cisjordanie ou au Moyen-Orient au sens large. Ce plan envisage ce qu'il décrit comme une relocalisation temporaire de l'ensemble des deux millions d'habitants de Gaza, soit par des départs “volontaires“ vers d'autres pays, soit dans des zones sécurisées et restreintes de la bande de Gaza. Mais, ce projet fait fi de la réalité, s'exclame encore Haaretz : les transferts forcés de population violent le droit international, et aucun des pays proposés – Indonésie, Soudan du Sud, Somaliland, Libye, Éthiopie ou autres – n'a accepté d'y participer. » Journalistes réduits au silence… Et pendant ce temps, la guerre se poursuit à Gaza… « Jour après jour, déplore le Guardian à Londres, le bilan des morts s'alourdit, les crimes de guerre se multiplient et l'indignation grandit. » Le Guardian qui s'insurge plus particulièrement dans son éditorial sur le sort réservé aux journalistes gazaoui. « Il s'agit de la guerre la plus meurtrière que les médias aient connue ces derniers temps, dénonce le quotidien britannique. Une génération entière de journalistes est en voie d'extinction. (…) Israël pourrait mettre fin à la condamnation internationale en mettant un terme à sa campagne d'anéantissement. Au lieu de cela, soupire le Guardian, Israël tente de nous empêcher d'en entendre parler, en réduisant au silence ceux qui témoignent. »

Invité du jour
Famine à Gaza : Israël, en toute impunité ? Avec R. Abou Jamous, B. Chapuis, B. Nabli, M. Huet

Invité du jour

Play Episode Listen Later Aug 26, 2025 46:45


Voilà bientôt deux ans qu'Israël bombarde la bande de Gaza et cette question, lancinante, se pose : quel sort pour les civils, pris au piège d'un conflit toujours plus meurtrier ? Vendredi dernier, un nouveau cap a été franchi : l'ONU a officiellement déclaré l'état de famine à Gaza-Ville. C'est une première au Moyen-Orient. Plus d'un demi-million de personnes sont concernées. Cette crise humanitaire d'ampleur aurait pu être évitée sans "l'obstruction systématique d'Israël", selon le responsable de la coordination des Affaires humanitaires des Nations unies.

Reportage International
En Grèce, l'activisme pro-palestinien gagne en visibilité

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:18


En Grèce, depuis fin juillet, les manifestations pro-palestiniennes à l'arrivée d'un bateau de croisière israélien se sont multipliés dans les ports du pays. De quoi contrarier les autorités helléniques qui ont tissé ces dernières années des liens plus étroits avec Israël en matière de défense, de sécurité et d'énergie. Sans oublier que la Grèce est aussi très dépendante du tourisme, un pilier de son économie.  De notre correspondant à Athènes, Au sommet de l'Église orthodoxe, l'horloge indique sept heures du matin. En contrebas, deux camions de police bloquent l'accès au quai E12 du Pirée. C'est ici, dans le port d'Athènes, que doit débarquer au petit jour un bateau de croisière venu d'Haïfa, en Israël, le Crown Iris. Devant les forces de l'ordre, une nuée de drapeaux palestiniens, comme celui que tient à la main Thanasis Diathisnis : « Nous n'avons rien contre les Israéliens qui aiment la Grèce et le tourisme, en revanche, nous ne voulons pas de ceux qui tuent des enfants. Si vous avez vu des images, des images d'enfants qui ont faim, elles nous rappellent d'autres époques que l'Europe a connues. Nulle part dans le monde, nous ne voulons revivre cela. » En ce matin du cœur de l'été, les manifestants sont plusieurs centaines. Parmi eux, cheveux poivre et sel, Sophia indique un simple prénom. Aux côtés d'autres militants du parti de gauche Nea Aristera, elle tient une banderole appelant à la fin du conflit à Gaza : « Ce bateau est indésirable en Grèce, indésirable au Pirée. Nous manifestons notre opposition à ce qu'il accoste ici et à ce que débarquent des touristes entre guillemets qui viennent d'un pays en train de commettre un génocide. Moi, je crois que la multiplication de petites actions comme celle d'aujourd'hui peuvent contribuer à changer les choses. » « Que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » À ses côtés, celui qui se présente comme Stratos, renchérit, en reprenant certains des clichés associés au tourisme en Grèce : « Que les touristes viennent voir l'Acropole et manger de la moussaka, ok, mais que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » Fin juillet, à Syros, lors de la première manifestation du genre à l'arrivée de ce bateau de croisière israélien, les passagers n'ont finalement pas débarqué sur l'île. Dans la foulée, le ministre grec de la Protection des citoyens, Michalis Chrisochoidis a rappelé sur une chaîne de télévision privée que plus de 500 rassemblements ont eu lieu légalement à Athènes depuis fin 2023, mais qu'empêcher des touristes étrangers de visiter la Grèce n'était pas tolérable : « Quiconque, dorénavant, tente d'empêcher un citoyen d'un pays tiers d'entrer et de visiter légalement notre pays, sera arrêté et poursuivi pénalement au nom de la loi contre le racisme. » Politiquement, par le passé, Athènes avait coutume d'adopter une ligne plutôt pro-arabe. Une ligne qui a évolué en raison du rapprochement avec Israël depuis quelques années, dont le but est notamment de contrebalancer, en Méditerranée orientale, l'influence du voisin turc. À lire aussiGrèce: vifs échanges entre le maire d'Athènes et l'ambassadeur d'Israël sur des graffitis «antisémites»

Aujourd'hui l'économie
Les grands boycotts de l'Histoire: «B.D.S», trois lettres pour faire pression sur Israël

Aujourd'hui l'économie

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:56


Le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les gouvernements et les entreprises les plus puissantes. Notre nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire s'arrête sur trois lettres : B.D.S. pour boycott, désinvestissements et sanctions. Un mouvement né il y a tout juste 20 ans, le 9 juillet 2005, pour inciter Israël à respecter les droits des Palestiniens et mettre fin à sa politique de colonisation. En 2005, c'est, à l'époque, du moins on l'espère, un moyen de parvenir à la paix. Cet été-là, Israël prépare son désengagement de la bande de Gaza : « Nous sommes là parce que ce retrait n'apportera aucune paix. Que ferez-vous le jour du retrait ?  - Que ferons-nous ? Attendez, vous verrez ! ». L'opposition des colons comme ici dans ce reportage sur France 2 n'y change rien : après 38 ans d'occupation, l'État hébreu se retire de l'enclave palestinienne.  Sauf que dans le même temps, les violences ne cessent pas et que la colonisation israélienne s'accélère sur un autre territoire palestinien : la Cisjordanie. Le mur construit depuis 2002 par l'État hébreu - dont le tracé est décrété illégal dans un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 juillet 2004 - déborde toujours un peu plus dans les territoires palestiniens. C'est dans ce contexte, le 9 juillet 2005, que 170 ONG et syndicats palestiniens lancent le mouvement « BDS ». Omar Barghouti, le fondateur du mouvement, énonce ses trois revendications : « Notre mouvement appelle Israël à mettre fin à l'occupation des territoires occupés depuis 1967, à se retirer des colonies et à détruire le mur de séparation. Notre deuxième exigence, c'est l'arrêt du système de discrimination racial contre les citoyens palestiniens à l'intérieur même d'Israël. Enfin, la troisième et la principale, c'est de reconnaître et de permettre le droit au retour des réfugiés palestiniens. » BDS, pour Boycott-Désinvestissements-Sanctions Le mouvement, qui se veut « non violent » et s'inspire des méthodes héritées de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, appelle à boycotter les produits fabriqués en Israël et dans les colonies. Ses partisans réclament des sanctions contre l'État hébreu. Ils mènent des campagnes pour inciter des entreprises comme Orange ou Microsoft, impliquées dans les territoires occupés, à désinvestir. Des États-Unis à la Belgique, de la France au Royaume-Uni, le mouvement gagne les universités, les syndicats et le monde de la culture. Des institutions, comme le puissant fonds de pension de Norvège, se retirent de certaines entreprises liées à l'occupation des territoires palestiniens. Mais au-delà de ces cas très médiatisés, les conséquences économiques pour Israël restent limitées, comme le raconte en 2015, le correspondant à Jérusalem de Radio France : « Certes, l'agriculture israélienne dans la vallée du Jourdain a connu une baisse de chiffre d'affaires de 14 % l'an dernier, mais l'agriculture ne représente qu'à peine 1 % du PIB de l'État hébreux. Et parallèlement, les échanges commerciaux entre l'Europe et Israël ont doublé ces dix dernières années. » D'autant que le même temps, Israël accuse les activistes de nourrir l'antisémitisme et qu'un peu partout, c'est une autre bataille se livre, cette fois-ci devant les tribunaux : en France, l'appel au boycott d'Israël est même un temps décrété illégal. La décision sera désavouée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre dévastatrice menée par Israël dans la bande de Gaza, qui vaut à l'État hébreu des accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le BDS note « une croissance sans précédent » de ses campagnes. Mais dans les faits, jamais depuis le début du mouvement il y a 20 ans, Israël n'aura semblé céder aux pressions. Le pays a même, au contraire, accentué sa politique d'occupation et d'annexion des territoires palestiniens, en violation du droit international. À lire aussiLes grands boycotts de l'Histoire: Martin Luther King et les bus de Montgomery

Invité de la mi-journée
L'ONU déclare l'état de famine à Gaza: «C'est une honte à notre humanité collective»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 7:02


C'est une première au Moyen-Orient. La famine est officiellement déclarée dans la ville de Gaza par l'ONU ce 22 août, ce qui correspond à 20% du territoire palestinien. Un demi-million de personnes seraient dans un état catastrophique et ce chiffre devrait augmenter. Israël rejette ce rapport qu'il considère biaisé et fondé sur les mensonges du Hamas, mais pour l'ONU, « affamer les gens à des fins militaires est un crime de guerre ». Le témoignage sur la situation humanitaire à Gaza de Jérôme Grimaud, coordinateur d'urgence pour Médecins sans frontières. À lire aussiGaza: l'ONU déclare officiellement la famine, qui aurait «pu être évitée» sans «l'obstruction» d'Israël

Reportage international
En Grèce, l'activisme pro-palestinien gagne en visibilité

Reportage international

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:18


En Grèce, depuis fin juillet, les manifestations pro-palestiniennes à l'arrivée d'un bateau de croisière israélien se sont multipliés dans les ports du pays. De quoi contrarier les autorités helléniques qui ont tissé ces dernières années des liens plus étroits avec Israël en matière de défense, de sécurité et d'énergie. Sans oublier que la Grèce est aussi très dépendante du tourisme, un pilier de son économie.  De notre correspondant à Athènes, Au sommet de l'Église orthodoxe, l'horloge indique sept heures du matin. En contrebas, deux camions de police bloquent l'accès au quai E12 du Pirée. C'est ici, dans le port d'Athènes, que doit débarquer au petit jour un bateau de croisière venu d'Haïfa, en Israël, le Crown Iris. Devant les forces de l'ordre, une nuée de drapeaux palestiniens, comme celui que tient à la main Thanasis Diathisnis : « Nous n'avons rien contre les Israéliens qui aiment la Grèce et le tourisme, en revanche, nous ne voulons pas de ceux qui tuent des enfants. Si vous avez vu des images, des images d'enfants qui ont faim, elles nous rappellent d'autres époques que l'Europe a connues. Nulle part dans le monde, nous ne voulons revivre cela. » En ce matin du cœur de l'été, les manifestants sont plusieurs centaines. Parmi eux, cheveux poivre et sel, Sophia indique un simple prénom. Aux côtés d'autres militants du parti de gauche Nea Aristera, elle tient une banderole appelant à la fin du conflit à Gaza : « Ce bateau est indésirable en Grèce, indésirable au Pirée. Nous manifestons notre opposition à ce qu'il accoste ici et à ce que débarquent des touristes entre guillemets qui viennent d'un pays en train de commettre un génocide. Moi, je crois que la multiplication de petites actions comme celle d'aujourd'hui peuvent contribuer à changer les choses. » « Que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » À ses côtés, celui qui se présente comme Stratos, renchérit, en reprenant certains des clichés associés au tourisme en Grèce : « Que les touristes viennent voir l'Acropole et manger de la moussaka, ok, mais que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » Fin juillet, à Syros, lors de la première manifestation du genre à l'arrivée de ce bateau de croisière israélien, les passagers n'ont finalement pas débarqué sur l'île. Dans la foulée, le ministre grec de la Protection des citoyens, Michalis Chrisochoidis a rappelé sur une chaîne de télévision privée que plus de 500 rassemblements ont eu lieu légalement à Athènes depuis fin 2023, mais qu'empêcher des touristes étrangers de visiter la Grèce n'était pas tolérable : « Quiconque, dorénavant, tente d'empêcher un citoyen d'un pays tiers d'entrer et de visiter légalement notre pays, sera arrêté et poursuivi pénalement au nom de la loi contre le racisme. » Politiquement, par le passé, Athènes avait coutume d'adopter une ligne plutôt pro-arabe. Une ligne qui a évolué en raison du rapprochement avec Israël depuis quelques années, dont le but est notamment de contrebalancer, en Méditerranée orientale, l'influence du voisin turc. À lire aussiGrèce: vifs échanges entre le maire d'Athènes et l'ambassadeur d'Israël sur des graffitis «antisémites»

Revue de presse internationale
À la Une: la marche forcée militaire et diplomatique d'Israël

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Aug 21, 2025 7:57


Le New York Times résume ainsi les dernières annonces du gouvernement de Benyamin Netanyahu : « Israël a approuvé » mercredi « l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie et a annoncé poursuivre son projet de reprise de la ville de Gaza, faisant fi des critiques internationales et défiant le soutien croissant à la création d'un État palestinien indépendant ». À l'instar du Figaro à Paris, la presse internationale publie les premières images de l'offensive israélienne en périphérie de la ville de Gaza. Objectif : « s'emparer de cette ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, considérés comme les derniers bastions du Hamas, prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages qui y sont toujours retenus », rapporte le journal. Fuite en avant. Non, s'exclame le Guardian à Londres, cette offensive n'est qu'une fuite en avant. « Netanyahu est aux abois. Il estime qu'une guerre sans fin pourrait le maintenir au pouvoir et lui éviter le procès pour corruption qui doit reprendre prochainement. (…) Israël doit mettre fin aux massacres, s'exclame le quotidien britannique. S'emparer de la ville de Gaza et l'occuper ne feraient qu'accentuer l'horreur. (…) Un cessez-le-feu est donc plus urgent que jamais. Donald Trump pourrait mettre un terme à cette extermination et mettre fin à l'impunité d'Israël. Au lieu de cela, hier, déplore le Guardian, les États-Unis ont sanctionné plusieurs responsables de la Cour pénale internationale dans le cadre de l'affaire contre le Premier ministre israélien. Mais, pointe encore le journal, si Donald Trump espère toujours un accord plus large au Moyen-Orient, celui-ci ne peut être construit sur les ruines de Gaza. D'autres États devraient aller au-delà de l'étape importante, mais symbolique, de la reconnaissance d'un État palestinien. » Le Haaretz, quotidien de gauche israélien, s'emporte contre la volte-face du chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Eyal Zamir, au départ opposé à cette offensive et qui a finalement plié. « Nous avons un gouvernement insensé, s'exclame Haaretz. Refuser d'obéir à ses ordres est non seulement permis, mais c'est un devoir. Les généraux qui planifient et exécutent une telle folie sont pleinement complices de ce crime. Un crime contre ce que signifie être israélien, un crime contre l'humanité, un crime contre l'État. » À lire aussi«La politique israélienne favorise l'antisémitisme», dit l'ex-ministre palestinien Anwar Abu Eisheh « Guerre, annexion, colonisation » Autre offensive menée par Netanyahu, mais diplomatique : le Premier ministre israélien s'en prend à la France et à l'Australie qui ont promis de reconnaître l'État de Palestine en septembre. « La perspective de ces reconnaissances est vécue comme une attaque par Israël, pointe Le Soir à Bruxelles. Reste que « depuis le début de la guerre, Benyamin Netanyahu n'a pas présenté de vision politique claire pour mettre fin au conflit ». Et le quotidien belge de citer Ofer Bronchtein, Franco-Israélien qui conseille Emmanuel Macron sur les affaires israélo-palestiniennes : « Netanyahu ne veut pas de l'État palestinien, affirme-t-il. Le seul plan concret, c'est celui de l'extrême droite israélienne : guerre, annexion, colonisation… Tout cela cause un préjudice énorme à la population. C'est en refusant d'arrêter sa guerre contre le Hamas, qui n'est désormais plus une menace militaire, que le gouvernement israélien nourrit l'antisémitisme. » Se ressaisir ? La colonisation qui s'intensifie justement. Mercredi 20 août, un plan controversé pour la création d'une nouvelle, à l'est de Jérusalem, a été validé, ouvrant la voie à la séparation physique entre le nord et le sud de la Cisjordanie occupée. Un plan qui « met ainsi fin au rêve d'un État palestinien », constate la Repubblica à Rome. Pour le Jerusalem Post, quotidien israélien pourtant proche du pouvoir, « Israël doit se ressaisir sur le plan diplomatique. (…) Nous devons enfin présenter un plan crédible pour le "jour d'après" que les autres capitales pourront soutenir, affirme le journal. Les grandes lignes ne sont pas un mystère : la libération de tous les otages comme point de départ de tout cessez-le-feu durable ; une Autorité palestinienne restructurée, réformée et démilitarisée qui puisse gouverner Gaza et la Cisjordanie avec un contrôle extérieur – ou un organisme international qui gouvernerait Gaza jusqu'à ce que les forces locales soient en mesure de le faire. (…) Il faut être lucide, s'exclame encore le Jerusalem Post. (…) Le mois de septembre approche. (…) Israël a besoin d'arriver avec un programme de reconnaissance de la Palestine. » À lire aussiIsraël: le ministre de la Défense rappelle 60 000 réservistes après l'approbation du plan de conquête de Gaza-ville

Reportage International
Les attaques de colons, quotidien des Palestiniens de Cisjordanie occupée

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 2:25


Alors qu'Israël poursuit le massacre à Gaza depuis le 7-Octobre 2023, la situation continue de se détériorer pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé et colonisé par Israël en violation du droit International. On observe notamment une augmentation des attaques menées par certains colons israéliens violents. Dégradations de biens appartenant à des Palestiniens, harcèlement et impunité. Reportage de notre envoyé spécial dans le village de Turmus Aya. De notre envoyé spécial à Turmus Aya,  Le 4×4 de Wadi Al Kam rebondit sur la piste caillouteuse qui serpente entre les champs d'oliviers. Paysage escarpé, autour du village palestinien de Turmus Aya. Nous voici arrivés devant la maison que l'ingénieur à la retraite a fait construire au milieu des terres de sa famille. La grille métallique que Wadi nous ouvre n'a pas suffi à protéger le bâtiment, des traces d'effraction sont bien visibles. À l'intérieur, une épaisse couche de suie recouvre le sol, les murs, le plafond, tout le mobilier : « Tout est brûlé » déplore Wadi Al Kam. Les incendiaires ont signé sur le mur extérieur de la maison, en lettres de peinture rouge, le mot hébreu « Nekama », (« Vengeance ») et la formule « Prix à payer » que l'on retrouve si souvent lors de ces attaques sur des biens appartenant à des villageois palestiniens. Sur la colline d'en face, la colonie israélienne de Shilo. Et à l'écart, on distingue aussi des tentes à flanc de collines. Wadi Al Kam les désigne du doigt : « Ils ne sont qu'à un kilomètre et demi, deux kilomètres », nous explique le villageois palestinien. « Ils », ce sont de très jeunes colons radicaux, ceux que l'on appelle les « jeunes des collines »  à l'origine du harcèlement, du vandalisme et des agressions physiques contre des Palestiniens de Cisjordanie. Comme ici à Turmus Aya où des habitants du village sont nombreux à avoir filmé des vidéos comme celle-ci où l'on voit ces jeunes colons israéliens provoquer les villageois en clamant que tout appartient aux Israéliens ici. « Vous êtes censés nous protéger » Des images qui documentent des agressions et des dégradations quotidiennes en toute impunité. « Les soldats et les policiers israéliens sont venus ici », raconte Wadi Al Kam qui nous a montré sa maison incendiée. « Et je leur ai dit : " C'est vous les occupants, n'est-ce pas ? vous êtes censés nous protéger, pourquoi vous ne le faites pas ?  Ils nous ont attaqué tant de fois, vous êtes venus et vous les avez vus ! " Les policiers israéliens savent très bien qui fait cela, mais ils ne font rien, ils les protègent. » Les attaques sont plus fréquentes depuis octobre 2023, elles ont coûté la vie à des Palestiniens, ici et dans toute la Cisjordanie, lors d'accrochages qui ont parfois aussi impliqué l'armée israélienne.« Et une vie perdue, on ne peut pas la réparer comme une maison incendiée ou la replanter comme un olivier arracher » se désole Wadi Al Kam. En 2024, l'Union européenne, les États-Unis et d'autres pays ont imposé des sanctions visant des colons israéliens radicaux. Les mesures américaines ont été levées par l'administration Trump au début de cette année. À lire aussiComment Israël élargit sa zone occupée depuis le 7-Octobre et grignote du territoire syrien

Reportage international
Les attaques de colons, quotidien des Palestiniens de Cisjordanie occupée

Reportage international

Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 2:25


Alors qu'Israël poursuit le massacre à Gaza depuis le 7-Octobre 2023, la situation continue de se détériorer pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé et colonisé par Israël en violation du droit International. On observe notamment une augmentation des attaques menées par certains colons israéliens violents. Dégradations de biens appartenant à des Palestiniens, harcèlement et impunité. Reportage de notre envoyé spécial dans le village de Turmus Aya. De notre envoyé spécial à Turmus Aya,  Le 4×4 de Wadi Al Kam rebondit sur la piste caillouteuse qui serpente entre les champs d'oliviers. Paysage escarpé, autour du village palestinien de Turmus Aya. Nous voici arrivés devant la maison que l'ingénieur à la retraite a fait construire au milieu des terres de sa famille. La grille métallique que Wadi nous ouvre n'a pas suffi à protéger le bâtiment, des traces d'effraction sont bien visibles. À l'intérieur, une épaisse couche de suie recouvre le sol, les murs, le plafond, tout le mobilier : « Tout est brûlé » déplore Wadi Al Kam. Les incendiaires ont signé sur le mur extérieur de la maison, en lettres de peinture rouge, le mot hébreu « Nekama », (« Vengeance ») et la formule « Prix à payer » que l'on retrouve si souvent lors de ces attaques sur des biens appartenant à des villageois palestiniens. Sur la colline d'en face, la colonie israélienne de Shilo. Et à l'écart, on distingue aussi des tentes à flanc de collines. Wadi Al Kam les désigne du doigt : « Ils ne sont qu'à un kilomètre et demi, deux kilomètres », nous explique le villageois palestinien. « Ils », ce sont de très jeunes colons radicaux, ceux que l'on appelle les « jeunes des collines »  à l'origine du harcèlement, du vandalisme et des agressions physiques contre des Palestiniens de Cisjordanie. Comme ici à Turmus Aya où des habitants du village sont nombreux à avoir filmé des vidéos comme celle-ci où l'on voit ces jeunes colons israéliens provoquer les villageois en clamant que tout appartient aux Israéliens ici. « Vous êtes censés nous protéger » Des images qui documentent des agressions et des dégradations quotidiennes en toute impunité. « Les soldats et les policiers israéliens sont venus ici », raconte Wadi Al Kam qui nous a montré sa maison incendiée. « Et je leur ai dit : " C'est vous les occupants, n'est-ce pas ? vous êtes censés nous protéger, pourquoi vous ne le faites pas ?  Ils nous ont attaqué tant de fois, vous êtes venus et vous les avez vus ! " Les policiers israéliens savent très bien qui fait cela, mais ils ne font rien, ils les protègent. » Les attaques sont plus fréquentes depuis octobre 2023, elles ont coûté la vie à des Palestiniens, ici et dans toute la Cisjordanie, lors d'accrochages qui ont parfois aussi impliqué l'armée israélienne.« Et une vie perdue, on ne peut pas la réparer comme une maison incendiée ou la replanter comme un olivier arracher » se désole Wadi Al Kam. En 2024, l'Union européenne, les États-Unis et d'autres pays ont imposé des sanctions visant des colons israéliens radicaux. Les mesures américaines ont été levées par l'administration Trump au début de cette année. À lire aussiComment Israël élargit sa zone occupée depuis le 7-Octobre et grignote du territoire syrien

Reportage International
«Ils veulent nous faire disparaître»: les familles expulsées des camps en Cisjordanie occupée témoignent

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 19, 2025 2:39


Depuis plusieurs mois, les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée sont devenus le théâtre d'opérations militaires israéliennes d'une intensité inédite. À Tulkarem, l'un des camps les plus anciens, les bulldozers ont tout emporté : les maisons, les souvenirs, les vies ancrées dans la terre. Les familles expulsées s'entassent désormais dans des salles de classe d'une école dans des conditions difficiles avec la crainte de ne plus retourner chez eux. De notre correspondante à Tulkarem, Il n'y a plus âme qui vive dans le camp de Tulkarem éventré par les bulldozers sous la surveillance des drones israéliens. Le bourdonnement des drones résonne jusqu'à cette école, installée en périphérie de la ville, qui accueille les réfugiés expulsés du camp. Moussa Abu Shanab, employé de la municipalité, est responsable des lieux :  « C'est dur de se dire que tous les gens ici ont leurs maisons qui ont été détruites et dont les affaires sont restées là-bas ». Les 125 personnes, chassées du camp par l'armée, occupent l'école. Osman vit dans l'une des salles de classe : « Je suis ici avec ma femme et mes deux filles. Et nous attendons un enfant qui naîtra dans quelques semaines. » La température dépasse les 40 degrés.  « Il fait une chaleur étouffante, les conditions sont très difficiles. Je rêve de changer d'air, d'un peu de calme ». Son épouse, Rowan, arrive en fin de grossesse :  « Il y a 125 personnes pour quatre salles de bains mixtes. C'est très difficile, pas comme si nous étions à la maison, avec notre propre salle de bains, tranquilles dans notre maison. Nous sommes quatre dans cette pièce et, bientôt, nous serons cinq ». « Ils détruisent toutes les maisons » L'armée israélienne a récemment annoncé qu'elle occuperait les camps jusqu'à la fin de l'année. Le désespoir s'empare de la jeune femme :  « Notre tour est déjà passé, ma maison a disparu. Que reste-t-il du camp ? Le camp est désormais isolé de tout. Nous pensions y retourner et planter une tente sur le tas de terre qui est à la place de notre maison. Cela fait six mois que nous sommes hors du camp, nous ne savons pas si nous y retournerons, si nous retournerons chez nous ». À l'étage supérieur de l'école, une famille de onze personnes s'entasse dans une pièce dont le sol est jonché de matelas. Hiba redoute, elle aussi, de ne jamais pouvoir retourner dans le camp :  « Ils ne veulent plus rien qui soit lié aux camps ou aux réfugiés, ils veulent nous faire disparaître. Ce sont des menteurs, ils disent qu'ils ne détruisent que les maisons des résistants, mais ils détruisent toutes les maisons. » Après la disparition des camps du nord de la Cisjordanie, Hiba redoute que l'armée s'en prenne à tous les camps du territoire. Et avec eux, le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres. À lire aussiCisjordanie occupée: le camp de Tulkarem, cible de la violence de l'armée et des colons israéliens

Reportage international
«Ils veulent nous faire disparaître»: les familles expulsées des camps en Cisjordanie occupée témoignent

Reportage international

Play Episode Listen Later Aug 19, 2025 2:39


Depuis plusieurs mois, les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée sont devenus le théâtre d'opérations militaires israéliennes d'une intensité inédite. À Tulkarem, l'un des camps les plus anciens, les bulldozers ont tout emporté : les maisons, les souvenirs, les vies ancrées dans la terre. Les familles expulsées s'entassent désormais dans des salles de classe d'une école dans des conditions difficiles avec la crainte de ne plus retourner chez eux. De notre correspondante à Tulkarem, Il n'y a plus âme qui vive dans le camp de Tulkarem éventré par les bulldozers sous la surveillance des drones israéliens. Le bourdonnement des drones résonne jusqu'à cette école, installée en périphérie de la ville, qui accueille les réfugiés expulsés du camp. Moussa Abu Shanab, employé de la municipalité, est responsable des lieux :  « C'est dur de se dire que tous les gens ici ont leurs maisons qui ont été détruites et dont les affaires sont restées là-bas ». Les 125 personnes, chassées du camp par l'armée, occupent l'école. Osman vit dans l'une des salles de classe : « Je suis ici avec ma femme et mes deux filles. Et nous attendons un enfant qui naîtra dans quelques semaines. » La température dépasse les 40 degrés.  « Il fait une chaleur étouffante, les conditions sont très difficiles. Je rêve de changer d'air, d'un peu de calme ». Son épouse, Rowan, arrive en fin de grossesse :  « Il y a 125 personnes pour quatre salles de bains mixtes. C'est très difficile, pas comme si nous étions à la maison, avec notre propre salle de bains, tranquilles dans notre maison. Nous sommes quatre dans cette pièce et, bientôt, nous serons cinq ». « Ils détruisent toutes les maisons » L'armée israélienne a récemment annoncé qu'elle occuperait les camps jusqu'à la fin de l'année. Le désespoir s'empare de la jeune femme :  « Notre tour est déjà passé, ma maison a disparu. Que reste-t-il du camp ? Le camp est désormais isolé de tout. Nous pensions y retourner et planter une tente sur le tas de terre qui est à la place de notre maison. Cela fait six mois que nous sommes hors du camp, nous ne savons pas si nous y retournerons, si nous retournerons chez nous ». À l'étage supérieur de l'école, une famille de onze personnes s'entasse dans une pièce dont le sol est jonché de matelas. Hiba redoute, elle aussi, de ne jamais pouvoir retourner dans le camp :  « Ils ne veulent plus rien qui soit lié aux camps ou aux réfugiés, ils veulent nous faire disparaître. Ce sont des menteurs, ils disent qu'ils ne détruisent que les maisons des résistants, mais ils détruisent toutes les maisons. » Après la disparition des camps du nord de la Cisjordanie, Hiba redoute que l'armée s'en prenne à tous les camps du territoire. Et avec eux, le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres. À lire aussiCisjordanie occupée: le camp de Tulkarem, cible de la violence de l'armée et des colons israéliens

Invité de la mi-journée
Idéologie du «Grand Israël»: «Netanyahu, issu du Likoud, a une filiation avec cette idée-là»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 14, 2025 7:02


Alors que le gouvernement israélien veut occuper la bande de Gaza, que son armée est toujours présente au Liban et que les incursions se poursuivent dans les régions frontalières avec la Syrie, Benyamin Netanyahu a indiqué, dans une interview à la chaîne israélienne i24News, qu'il se sentait proche de l'idéologie du « Grand Israël ». Comment définir celle-ci ? Eléments de réponse avec Thomas Vescovi, doctorant en études politiques à l'EHESS et à l'université libre de Bruxelles. Thomas Vescovi est cofondateur et membre du comité de rédaction de Yaani.fr, auteur de L'échec d'une utopie, une histoire des gauches en Israël (éditions La découverte).

Invité de la mi-journée
Journalistes tués à Gaza: «On est face à une sorte d'extinction potentielle du journalisme à Gaza»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 11, 2025 6:23


Al Jazeera a annoncé que cinq de ses journalistes avaient été tués dimanche 10 août dans une frappe israélienne « ciblée » sur leur tente à Gaza. Parmi eux : Anas al-Sharif, un correspondant de 28 ans très connu des téléspectateurs et sur les réseaux sociaux. L'armée israélienne confirme l'avoir ciblé, et assure qu'il s'agissait d'un « terroriste » se faisant « passer pour un journaliste ». Dans un communiqué, Reporters sans frontières dénonce « avec force et colère cet assassinat revendiqué ». Entretien avec Thibaut Bruttin, directeur général de RSF. RFI : Anas al-Sharif était menacé depuis plusieurs semaines déjà. Est-ce que des mesures avaient été prises pour tenter de le protéger ? Thibaut Bruttin : Ce qui est clair, c'est que les collaborateurs d'Al Jazeera, depuis le début de ce conflit, font l'objet d'un ciblage répété, et l'équipe d'Al Jazeera et Anas al-Sharif lui-même se préparait à l'éventualité d'une telle frappe. Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il avait écrit un courrier qui a été rendu public par Al Jazeera dans les heures qui ont suivi son décès. Environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de cette guerre. Est-ce que c'est une situation inédite, si l'on compare avec les conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? C'est inédit dans la mesure où nous avons une seule force armée, les forces armées israéliennes, qui appartiennent à un régime démocratique qui, non seulement tue de façon indiscriminée des journalistes dans le cadre de frappes qui touchent des civils, mais aussi ciblent des journalistes et revendique ce ciblage en les accusant post-mortem d'être des terroristes. C'est le cas de Anas al-Sharif, qui a été dépeint comme quelqu'un qui prétendrait être journaliste, mais serait en réalité un terroriste. Il n'en est rien. Ces journalistes travaillaient pour Al Jazeera pour la plupart. On sait qu'il y a un passif déjà entre cette chaîne qatarienne et le gouvernement israélien. Mais au-delà de cet aspect, est-ce qu'il est encore possible d'être journaliste palestinien et de travailler dans la bande de Gaza ? C'est devenu un des métiers les plus dangereux du monde. Vous avez évidemment la menace perpétuelle des frappes armées israéliennes. Vous avez, par ailleurs, le besoin de vivre votre vie civile, de faire la queue pour la nourriture, pour l'eau, de prendre soin des vôtres. Et puis il y a le Hamas qui continue à empêcher une couverture réelle, complète de la vie à Gaza. Et par-dessus tout, les populations civiles qui témoignent, soit, et c'est tout à fait louable, d'un soutien aux journalistes, soit s'en éloignent, ne veulent plus leur parler parce qu'ils disent que s'ils leur parlent, un missile tombera et ils risquent de périr. Donc, c'est aujourd'hui un des métiers les plus dangereux du monde que d'être journaliste à Gaza. Ça veut dire qu'il faut presque cacher ce métier quand on est encore sur place, comment est-ce qu'on peut faire pour continuer à faire son travail ? Les journalistes gazaouis sont aujourd'hui un des honneurs du journalisme. Ils continuent malgré tout, malgré la pression, la violence, l'épuisement, à faire leur travail. C'est aux démocraties de faire leur travail. Comment est-il possible que, dix ans après la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des journalistes en période de conflits armés, on en soit là ? Comment est-ce qu'on peut accepter qu'un gouvernement demande, ou en tout cas accepte que les forces armées qui sont sous son autorité, en arrivent à avoir des frappes ciblées et une diffamation post-mortem des journalistes ? Je crois que c'est là où il faut remettre le curseur, là où il doit être, c'est-à-dire que nous avons peut-être perdu collectivement une force, celle de la communauté internationale qui doit peser de son poids entier sur Israël. On sent presque un sentiment d'impuissance. Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement face à cela ? Il est clair qu'aujourd'hui, il ne nous semble pas que l'indignation des États membres de l'Union européenne soit telle qu'on en revienne à mettre en cause, par exemple, l'accord commercial qui existe entre Israël et l'Union européenne. Je crois qu'il faut utiliser les leviers qui sont les nôtres face à un pays, Israël, qui est en train de renier l'intégralité des engagements internationaux que tout régime démocratique se doit d'avoir à l'égard des journalistes. On parle essentiellement de correspondants palestiniens, parce que les médias internationaux, eux, ne sont pas autorisés à travailler librement dans la bande de Gaza. Est-ce que ça aussi, c'est quelque chose d'inédit ? C'est inédit dans ce moment de l'histoire du journalisme. Aujourd'hui, il est tout à fait possible d'assurer la sécurité des journalistes dans les périodes de conflit armé, à la fois parce que les belligérants sont capables de garantir une grande partie de la sécurité des journalistes. On le voit par exemple lors du conflit en Ukraine, où, bien sûr, il y a des journalistes qui périssent. Mais quand on regarde leur nombre par rapport au nombre de journalistes sur place, ça montre à quel point il y a une précaution qui est prise. Et puis il y a une culture de la sécurité dans les rédactions qui fait que les journalistes ne sont pas des bleus. Ils sont capables d'avoir des équipements, d'avoir des réflexes, d'avoir des méthodes qui leur permettent d'échapper à la violence lors d'un conflit. De façon assez sournoise dimanche, Benyamin Netanyahu a évoqué cette ouverture potentielle de Gaza élargie aux journalistes internationaux. Je crois que c'est véritablement une nécessité pour assurer une relève de ces journalistes palestiniens qui sont aujourd'hui les yeux et les oreilles de la communauté internationale et du monde entier. Est-ce qu'il y a un vrai risque aujourd'hui de ne plus pouvoir du tout rapporter ce qui se passe sur place dans la bande de Gaza ? Absolument. Je crois que l'on regarde là, par exemple Al Jazeera, qui est une chaîne dont la couverture est non seulement très soutenue, mais aussi très suivie du conflit. Elle a perdu la quasi-totalité de ses collaborateurs. Donc, on est face à une sorte d'extinction potentielle du journalisme à Gaza.

Géopolitique, le débat
La vengeance comme moteur oublié de la géopolitique au Proche et Moyen-Orient

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 48:29


On parle généralement de géopolitique en termes d'intérêt, de puissance, de ressources ou encore de religion. Il est toutefois un moteur plus souterrain, plus intime, parfois tabou, qui anime les dynamiques internationales. Il s'agit de la vengeance. La vengeance pas seulement au sens d'un ressentiment individuel, mais comme une logique structurante de riposte, de mémoire blessée, de revanche historique. La vengeance est depuis longtemps un moteur des dynamiques conflictuelles au Proche et Moyen-Orient. Dans les représailles entre Israël et les groupes armés palestiniens, dans les rivalités entre puissances régionales ou encore dans la manière dont les acteurs politiques instrumentalisent des humiliations passées pour légitimer leur action présente. La vengeance est-elle un instrument archaïque ou un outil politique ? Une entrave à la paix ou un levier de cohésion identitaire ? Peut-on en finir avec une logique de loi du talion dans une région traversée par tant de traumatismes historiques ? Un Moyen-Orient délivré de la vengeance pourra-t-il jamais voir le jour ? Invités :  Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient. Directrice du numéro de la revue Confluences Méditerranée consacré à la vengeance en Méditerranée et au Moyen-Orient. «La loi du Talion. Le Proche-Orient dans le piège de la vengeance», éd. Lartilleur, à paraitre le 1/10/2025  Soraya Laribi, historienne et professeure. Autrice d'une thèse intitulée « Ni morts, ni vivants : l'angoissant mystère des disparus d'Algérie après les Accords d'Evian » Marion Duquet, doctorante en Anthropologie et Ethnologie au Centre d'étude des mouvements sociaux à l'EHESS. Spécialiste de la Crète rurale contemporaine  Barah Mikaïl, professeur associé à l'Université Saint-Louis à Madrid et directeur de Stractegia Consulting. Spécialiste des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. 

Livre international
«Sous tes pierres, Jérusalem» de Frédérique Schillo et Marius Schattner

Livre international

Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 4:28


Difficile de trouver une ville où les archéologues se sont autant livré à des fouilles que Jérusalem. Français et Anglais hier, Israéliens aujourd'hui, parfois en s'appuyant sur les textes sacrés, ont cherché à justifier leur existence, leur légitimité sur cette terre millénaire. Dans un ouvrage savant, mais accessible, l'historienne Frédérique Schillo et le journaliste Marius Schattner explorent les liens complexes entre l'archéologie et l'idéologie au fil de ces 150 dernières années.

Livre international
«Sous tes pierres, Jérusalem» de Frédérique Schillo et Marius Schattner

Livre international

Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 4:28


Difficile de trouver une ville où les archéologues se sont autant livré à des fouilles que Jérusalem. Français et Anglais hier, Israéliens aujourd'hui, parfois en s'appuyant sur les textes sacrés, ont cherché à justifier leur existence, leur légitimité sur cette terre millénaire. Dans un ouvrage savant, mais accessible, l'historienne Frédérique Schillo et le journaliste Marius Schattner explorent les liens complexes entre l'archéologie et l'idéologie au fil de ces 150 dernières années.

Invité de la mi-journée
Plan d'occupation d'Israël à Gaza: «Benyamin Netanyahu navigue à vue», observe David Rigoulet-Roze

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 8, 2025 10:04


Le cabinet de sécurité israélien a approuvé officiellement, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, le plan de Benyamin Netanyahu. L'État hébreu veut désormais occuper l'intégralité de la bande de Gaza, en commençant par prendre le contrôle total de la ville de Gaza. L'analyse de David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.

Reportage International
Israël: des femmes et des mères de soldats en colère contre une guerre sans fin à Gaza

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 2:47


La guerre d'Israël à Gaza dure depuis près de deux ans. La situation humanitaire ne fait qu'empirer, avec plus de 60 000 Palestiniens tués désormais et une vingtaine d'otages vivants encore détenus par le Hamas et les groupes affiliés. Pendant ce temps, les conséquences sociales se font sentir en Israël. Les familles des soldats et des réservistes déployés perdent patience face à une guerre justifiée par les massacres du 7-Octobre, mais qui ne semble pas connaître d'issue. Les femmes et les mères en particulier se font entendre. De notre correspondante à Jérusalem, Depuis le 8 octobre 2023, le mari de Shani Nativ-Bar, un réserviste, a cumulé 300 jours déployé dans une unité du génie. « Je crois que la fatigue se lit sur mon visage, non ? », s'en amuse-t-elle. Un déploiement militaire qui s'est répercuté sur sa vie, celle de son couple et de leurs deux jeunes enfants. Âgée de 37 ans, Shani a été contrainte de quitter son poste à l'université, faute de pouvoir se rendre au bureau. « Un jour, au début de la guerre, il est rentré d'un tour de réserve. Du coup, j'ai pensé qu'il garderait les enfants et que moi, j'allais pouvoir compléter les heures que j'avais manquées. Il m'a dit "Je ne peux pas rester seul avec eux, reviens" », se souvient-elle. Impact économique, effets psychologiques... Shani, grâce au « Forum des femmes » qu'elle a cofondé, a au moins pu contribuer à ce que l'État consente à un soutien économique de 2 milliards d'euros pour les familles comme la sienne. Mais par sa durée, cette guerre, perçue d'abord comme juste, a épuisé l'adhésion de Shani et des siens. « Je ressens de la colère contre l'État. Comment est-il possible que ce soit toujours les mêmes personnes qu'on envoie depuis plus de 600 jours ? Que font les autres ? Pourquoi est-ce qu'ils n'en portent pas eux aussi la charge ? », se demande-t-elle. Alliés de Benyamin Netanyahu, les ultraorthodoxes sont exemptés de service militaire, alors qu'ils sont les plus fervents soutiens de cette guerre. Dans sa coquette maison de la région de Natania, dans le centre d'Israël, Michal Hadas-Rubin, mère d'un réserviste et d'une militaire de carrière, n'a de cesse de dénoncer un état de guerre maintenu à dessein pour des raisons tout sauf nobles, selon elle. « Ima Era », le nom de son association, veut dire « mère éveillée ». Les nuits sont courtes chez Michal, comme chez d'autres femmes inquiètes pour leur progéniture déployée à Gaza ou ailleurs. « Mon fils me le dit lui-même : ''Je sais que c'est une guerre cynique, une guerre politique, mais mes amis y vont et je ne peux pas les abandonner.'' De mon point de vue, si vous ne parlez pas du jour d'après, nos enfants continueront dans les mêmes endroits pour les reconquérir encore et encore. Il faut exiger que la guerre ne soit plus la première réponse aux problèmes. Il faut conclure un accord, car sans cela, nous n'aurons pas de futur », estime-t-elle. Le temps presse. À Gaza, le cap des 60 000 personnes tuées a été franchi. Des voix israéliennes s'élèvent désormais pour dénoncer un génocide. Les familles d'otages et de militaires israéliens battent ensemble le pavé pour dénoncer la menée d'une guerre qui tue même loin du « front ». Ce jour-là, la radio annonce la mort d'un jeune réserviste de 24 ans dans la région, le 16e suicide depuis le début de l'année. À lire aussiIsraël: Netanyahu face aux réticences de l'armée à une occupation totale de Gaza

Reportage international
Israël: des femmes et des mères de soldats en colère contre une guerre sans fin à Gaza

Reportage international

Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 2:47


La guerre d'Israël à Gaza dure depuis près de deux ans. La situation humanitaire ne fait qu'empirer, avec plus de 60 000 Palestiniens tués désormais et une vingtaine d'otages vivants encore détenus par le Hamas et les groupes affiliés. Pendant ce temps, les conséquences sociales se font sentir en Israël. Les familles des soldats et des réservistes déployés perdent patience face à une guerre justifiée par les massacres du 7-Octobre, mais qui ne semble pas connaître d'issue. Les femmes et les mères en particulier se font entendre. De notre correspondante à Jérusalem, Depuis le 8 octobre 2023, le mari de Shani Nativ-Bar, un réserviste, a cumulé 300 jours déployé dans une unité du génie. « Je crois que la fatigue se lit sur mon visage, non ? », s'en amuse-t-elle. Un déploiement militaire qui s'est répercuté sur sa vie, celle de son couple et de leurs deux jeunes enfants. Âgée de 37 ans, Shani a été contrainte de quitter son poste à l'université, faute de pouvoir se rendre au bureau. « Un jour, au début de la guerre, il est rentré d'un tour de réserve. Du coup, j'ai pensé qu'il garderait les enfants et que moi, j'allais pouvoir compléter les heures que j'avais manquées. Il m'a dit "Je ne peux pas rester seul avec eux, reviens" », se souvient-elle. Impact économique, effets psychologiques... Shani, grâce au « Forum des femmes » qu'elle a cofondé, a au moins pu contribuer à ce que l'État consente à un soutien économique de 2 milliards d'euros pour les familles comme la sienne. Mais par sa durée, cette guerre, perçue d'abord comme juste, a épuisé l'adhésion de Shani et des siens. « Je ressens de la colère contre l'État. Comment est-il possible que ce soit toujours les mêmes personnes qu'on envoie depuis plus de 600 jours ? Que font les autres ? Pourquoi est-ce qu'ils n'en portent pas eux aussi la charge ? », se demande-t-elle. Alliés de Benyamin Netanyahu, les ultraorthodoxes sont exemptés de service militaire, alors qu'ils sont les plus fervents soutiens de cette guerre. Dans sa coquette maison de la région de Natania, dans le centre d'Israël, Michal Hadas-Rubin, mère d'un réserviste et d'une militaire de carrière, n'a de cesse de dénoncer un état de guerre maintenu à dessein pour des raisons tout sauf nobles, selon elle. « Ima Era », le nom de son association, veut dire « mère éveillée ». Les nuits sont courtes chez Michal, comme chez d'autres femmes inquiètes pour leur progéniture déployée à Gaza ou ailleurs. « Mon fils me le dit lui-même : ''Je sais que c'est une guerre cynique, une guerre politique, mais mes amis y vont et je ne peux pas les abandonner.'' De mon point de vue, si vous ne parlez pas du jour d'après, nos enfants continueront dans les mêmes endroits pour les reconquérir encore et encore. Il faut exiger que la guerre ne soit plus la première réponse aux problèmes. Il faut conclure un accord, car sans cela, nous n'aurons pas de futur », estime-t-elle. Le temps presse. À Gaza, le cap des 60 000 personnes tuées a été franchi. Des voix israéliennes s'élèvent désormais pour dénoncer un génocide. Les familles d'otages et de militaires israéliens battent ensemble le pavé pour dénoncer la menée d'une guerre qui tue même loin du « front ». Ce jour-là, la radio annonce la mort d'un jeune réserviste de 24 ans dans la région, le 16e suicide depuis le début de l'année. À lire aussiIsraël: Netanyahu face aux réticences de l'armée à une occupation totale de Gaza

Revue de presse internationale
À la Une: le long supplice des otages israéliens à Gaza

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Aug 4, 2025 3:46


« L'onde de choc », s'exclame Libération à Paris, après cette « vidéo glaçante montrant deux otages, toujours détenus par le Hamas depuis l'attaque terroriste du 7 octobre 2023 ». Rom Braslavski et Evyatar David, deux jeunes hommes enlevés au festival Nova : ils ont la peau sur les os et « leurs proches redoutent qu'une course contre-la-montre ne soit désormais engagée pour leur survie ». « Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, précise le journal, 49 otages israéliens sont encore retenus à Gaza par le Hamas, mais 27 d'entre eux ont été déclarés morts par l'armée israélienne. C'est la première fois que des images montrant ces deux jeunes hommes ont été ainsi divulguées par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, jeudi et samedi, après près de 22 mois de captivité. » Des images terribles donc, qui « ont ravivé le débat sur la nécessité d'un accord de cessez-le-feu pour libérer les otages ». Reste que « les négociations sont dans une impasse, soupire Libération. Entamées au Qatar depuis des mois, et aujourd'hui bloquées, elles sont affaiblies par un millefeuille d'intervenants aux intérêts et aux positions parfois divergentes. Elles achoppent en raison des exigences du Hamas qui entend conditionner des discussions à une réelle et massive distribution de l'aide humanitaire aux populations gazaouies. Elles sont également compliquées par le rejet par Israël d'une initiative diplomatique portée par la France et l'Arabie Saoudite, et défendue par le Royaume-Uni, le Canada, le Portugal, visant à la reconnaissance d'un État palestinien. » À lire aussiVidéos d'otages israéliens à Gaza: Netanyahu demande l'aide du CICR, le Hamas pose ses conditions   « Échec retentissant… » Pourtant, s'insurge Haaretz à Tel Aviv, le Premier ministre Benyamin « Netanyahu avait accepté en janvier dernier de signer un accord de fin de guerre prévoyant la libération de tous les otages restants. Si certains détails restaient à négocier, les divergences étaient clairement surmontables. Mais Netanyahu, pour des raisons politiques, a choisi de faire capoter l'accord, de relancer la guerre et de nous amener là où nous en sommes aujourd'hui : nos otages sont affamés et torturés, nos soldats meurent, et le monde entier se retourne contre nous en raison de la catastrophe humanitaire à Gaza, s'agace encore le quotidien de gauche israélien. Ces vidéos ne nous apprennent rien de plus que ce que nous savions déjà sur le Hamas – une organisation terroriste cruelle, malfaisante et inhumaine. En revanche, s'exclame Haaretz, elles nous montrent, avec une clarté douloureuse, que la stratégie de Netanyahu au cours des cinq derniers mois – rompre les termes du précédent cessez-le-feu, bloquer l'aide humanitaire à Gaza et tenter d'imposer un nouveau mécanisme douteux de distribution de l'aide, sous le contrôle de prestataires américains – est un échec retentissant. Au lieu d'assurer la libération des otages, elle a exacerbé leurs souffrances et celles de leurs familles. » Partialité ? Pour sa part, le Jerusalem Post, quotidien israélien proche du pouvoir cette fois, accuse la presse internationale de gauche de partialité : le Jerusalem Post s'en prend notamment au New York Times. « Il n'y avait pas de photo de David ou de Braslavski en première page de ce journal, dénonce-t-il. Non, il y avait une photo de l'aide parachutée à Gaza par la Jordanie, suivant ainsi la ligne narrative que le New York Times et de nombreux Occidentaux ont construite et qui se concentre uniquement sur la souffrance des Palestiniens. (…) Le militantisme en faveur des droits de l'homme peut être une chose merveilleuse, écrit encore le quotidien israélien. Mais lorsqu'il est sélectif, il ne vaut pas le mégaphone dans lequel les slogans sont criés. » À lire aussiLe Hamas publie une vidéo d'un otage israélien retenu à Gaza Pression Justement, le New York Times, par la voix de l'un de ses éditorialistes, accentue la pression sur le gouvernement israélien : « il est allé trop loin, écrit-il. Il a provoqué une crise humanitaire qui est à la fois une atrocité morale et une menace à long terme pour Israël lui-même. Les pertes civiles étaient inévitables lorsqu'Israël a répondu au Hamas, mais la souffrance des civils palestiniens dépasse de loin les limites de la nécessité militaire. La population de Gaza, déjà endeuillée par la perte de milliers d'enfants, est désormais confrontée à la famine - et ce sont les enfants qui, une fois de plus, porteront le poids de la douleur, affirme encore le New York Times. Les amis d'Israël doivent parler d'une seule voix : mettre fin à la famine à Gaza, abandonner toute idée d'annexion, protéger la population civile. Pour vaincre le Hamas, il n'est pas nécessaire d'affamer un seul enfant. » À lire aussiGaza: pour les réfugiés du camp d'Al-Mawasi, l'impossible accès à l'aide alimentaire

Appels sur l'actualité
[Vos questions] France : vers une restitution simplifiée des biens culturels spoliés ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent à vos questions sur l'entrée en vigueur des taxes douanières américaines, des conditions pour la création d'un État palestinien et le séisme à l'est de la Russie. France : vers une restitution simplifiée des biens culturels spoliés ?  La France doit présenter un projet de loi visant à faciliter la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation. Que dit cette loi sur les conditions de restitution des biens pillés ? Pourquoi le Conseil d'État avait-il bloqué le précédent texte ? Avec Florence Morice, journaliste au service Afrique de RFI.      Droits de douane américains : l'heure des comptes a sonné  Les droits de douane américains entrent en vigueur aujourd'hui, après une série d'accords commerciaux conclus avec seulement sept pays. Donald Trump sort-il gagnant de tous ces accords financiers ? Maintenant que les taxes américaines entrent en vigueur, quels sont les pays qui vont être les plus touchés ? Avec Lionel Fontagné, professeur d'économie à Paris Panthéon-Sorbonne, titulaire d'une chaire à la Paris School of Economics.      Droit international : vers la création d'un État palestinien, mais sous quelles conditions ?  En l'espace de quelques jours, trois nouveaux pays ont annoncé reconnaître un État palestinien en septembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU. Quelles sont les conditions pour que la Palestine soit considérée comme un État souverain ? Quelles pourraient être les frontières d'un État palestinien reconnu ?    Avec Rafaëlle Maison, agrégée des facultés de droit, professeur de droit à l'université Paris-Saclay      Russie : comment le séisme a-t-il pu provoquer un tsunami dans tout le Pacifique ?  À la suite du puissant séisme survenu à l'est de la Russie, plusieurs pays du Pacifique ont déclenché des alertes au tsunami. Comment ce séisme en Russie a-t-il pu provoquer un tsunami dans tout l'océan Pacifique ?  Comment expliquer que les vagues redoutées aient finalement été bien plus faibles que prévu dans plusieurs régions ?    Avec Martin Vallée, sismologue à l'Institut de physique du globe de Paris.

Invité de la mi-journée
Reconnaissance de la Palestine: «Quatre raisons au virage diplomatique allemand vis-à-vis d'Israël»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 7:16


Virage diplomatique opéré par l'Allemagne, premier soutien européen d'Israël du fait de sa responsabilité dans la Shoah. Berlin commence à prendre ses distances et accentuer la pression sur l'État hébreu en lançant un avertissement et l'estimant de plus en plus isolé sur le plan diplomatique face au désastre humanitaire à Gaza et aux menaces d'annexion de la Cisjordanie. L'analyse de ce changement de ton vis-à-vis d'Israël avec Hélène Miard-Delacroix, professeure d'histoire et de civilisation de l'Allemagne contemporaine à Sorbonne Université. Autrice de « Les émotions de 1989 », éditions Flammarion.

Revue de presse internationale
À la Une: les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 4:04


« La Maison Blanche annonce de nouveaux droits de douane drastiques pour une grande partie du monde », annonce le journal Le Monde en France. « Cette mesure entraînera des droits de douane considérablement plus élevés pour pratiquement tous les partenaires commerciaux des États-Unis », complète le Wall Street Journal. Pour El Païs, c'est « un point de non-retour », « une véritable remise en cause de la mondialisation ». Certains pays sont particulièrement inquiets. C'est le cas de la Suisse, qui parle d'un « coup de massue » car, explique le Temps, « les exportations suisses sont frappées de 39 % de taxes douanières aux États-Unis ». Le Canada fait aussi partie des grands perdants, mais pas autant qu'il y paraît, si l'on en croit le Devoir, à Montréal. Selon le journal, en effet, « même si les importations provenant du Canada passent à 35 % ce 1er août », cette nouvelle mesure « ne s'appliquera pas à beaucoup de produits ». « Il existe en effet », explique le Devoir, « une exemption pour les produits couverts par l'accord Canada-États-Unis-Mexique, et cela concerne presque l'entièreté des exportations canadiennes ». À lire aussiDroits de douane: Trump s'en prend de nouveau au Canada en annonçant lui imposer 35% de surtaxe La faim à Gaza toujours à la Une de la presse internationale Et toujours ces photos d'enfants frappés de malnutrition. L'une d'entre elles fait la Une du Guardian, qui parle des « mathématiques de la famine ». Selon le quotidien britannique, « les données compilées et publiées par le gouvernement israélien lui-même montrent clairement qu'il affame Gaza ». « Il est indéniable que la faim est généralisée à Gaza », reconnaît de son côté le Jerusalem Post, selon lequel « il est également indéniable qu'Israël a la responsabilité de soulager cette faim et de fournir l'aide indispensable aux habitants de Gaza ». De là à parler de famine, il y a un pas que le quotidien israélien ne franchit pas. Il s'indigne même, et s'en prend au New York Times qui, la semaine dernière, a publié « une immense photo d'une mère de Gaza tenant son enfant émacié dans ses bras ». Or, assure, le Jerusalem Post, « cet enfant ne souffre pas de malnutrition, mais d'une maladie congénitale ». Un argument utilisé aussi par die Welt, mais de manière plus prudente. Selon le quotidien allemand, « les photos d'enfants souffrant de malnutrition à Gaza ne disent pas tout ». « Selon des rapports d'enquête, certains médias omettent apparemment le fait que leur état physique pourrait avoir d'autres causes que la faim. » Die Welt prend pour exemple la photo d'un enfant qui a fait la couverture d'un journal italien, et « qui souffrirait de la mucoviscidose », une maladie métabolique grave. « Ces cas démontrent, ajoute die Welt, que la situation à Gaza aggrave les problèmes de santé déjà existants ». « Ils démontrent aussi avec quelle rapidité les images alimentent la bataille narrative qui fait rage autour de ce conflit en particulier ». À lire aussiÀ la Une: l'image de la famine à Gaza Autre image : celle de l'aide humanitaire parachutée sur Gaza C'est le journal Libération qui publie cette image et se fait l'écho des critiques qui l'entourent, notamment celle de Beckie Rayan, qui travaille pour l'ONG Care, dans le centre de Gaza. « On comprend pourquoi cela paraît attractif puisque c'est très spectaculaire dans le ciel et que ça paraît concret, dit-elle, mais ce n'est vraiment pas la solution face à la famine en cours à Gaza ».   Une autre responsable d'organisation humanitaire, Helena Ranchal, la directrice des opérations internationales de Médecins du monde, parle, elle, d'une « mascarade d'Israël, qui vise simplement à se donner bonne conscience et à faire croire à l'opinion publique qu'on fait quelque chose ». Mais cette aide parachutée peut s'avérer dangereuse « puisqu'il est impossible de savoir où les palettes lourdes de plusieurs centaines de kilos vont toucher le sol ». De plus, « si ces palettes sont arrivées au sol sans causer de dégâts matériels ou humains, cela peut virer à l'émeute », explique Héléna Ranchal, de Médecins du monde, et elle ajoute : « les gens sont dans une telle situation de désespoir, qu'ils vont forcément se jeter dessus et se battre pour essayer de tout récupérer ». Situation dans laquelle les plus faibles n'ont aucune chance. À lire aussiGaza: les largages d'aide humanitaire reprennent malgré le risque important de blessures

Reportage International
Avoir 25 ans à Gaza: Bayan chante pour oublier le cauchemar

Reportage International

Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 3:20


À Gaza, les universités et les écoles ont disparu, bombardées pendant plus de 21 mois par l'armée israélienne. Comment vivre quand on est un jeune homme, une jeune femme ? À quoi peut-on bien rêver dans ces conditions que même les adultes ne peuvent plus imaginer ? À quoi ressemble le quotidien ? De notre correspondant à Gaza, « Je m'appelle Bayan Zaqout et en ce moment, je recherche du réconfort et de la sécurité dans un endroit où même la paix n'existe pas. Je suis une jeune écrivaine, une poète, qui n'aspire à rien d'autre qu'à vivre normalement avec sa famille, tenter de survivre dans la bande de Gaza. » La jeune femme qui parle, Bayan Zaqout, rêvait de devenir écrivaine. Elle s'imaginait déjà publier des romans avec son nom sur la couverture. Elle aurait aussi aimé avoir un bureau indépendant, créatif, à côté, dans lequel elle travaillerait dans la communication. Mais aujourd'hui, Bayan, Gazaouie d'une vingtaine d'années, dit ne plus aspirer à rien. « Chaque jour, il y a des martyrs et des blessés. Donc maintenant, quand on me demande d'où je viens, je dis que je viens du pays du sang : de Gaza, de cet endroit digne, de ceux qui résistent encore. J'habitais dans des tours qui ont été les premières à être visé, au tout début de cette guerre. Depuis, je vis dans une tente de déplacés, juste en face de ce qui était tout pour nous, en face de notre maison où j'espérais être réunie avec ma famille. Désormais, mon seul souhait, chaque jour, c'est d'essayer de trouver du pain le matin, trouver de l'eau que l'on peut boire. Rien que cela, c'est très difficile. J'aspire uniquement à retrouver un semblant de vie quotidienne, la routine que j'avais avant. » Bayan en est consciente : elle n'a pas le même quotidien que les jeunes femmes de son âge, celles qui vivent dans d'autre pays. Elle est devenue la principale ressource financière de sa famille. Son père, qui avait un garage, a dû cesser son activité. Elle aide aussi sa mère à nettoyer la tente, faire la vaisselle, cuisiner. « J'essaie de contribuer à ma façon, même si ce n'est pas énorme. Car ici, même si tu travailles beaucoup, et peu importe combien tu gagnes, cela ne suffit même plus pour acheter les choses les plus basiques de la maison. J'aide aussi en essayant d'allumer des feux, mais dès que tu y touches, tu te sens toute noire, toute salie. Ici même l'air que l'on respire nous noircit. Alors oui, je travaille, mais j'allume aussi, je cuisine, pourquoi pas, mais ce n'est pas que moi. C'est le cas de toutes les jeunes femmes de mon âge à Gaza. Nous avons le rôle de femme et d'homme, on fait les deux à la fois. » Tous les soirs, quand elle peut, elle enseigne l'anglais à ses quatre plus jeunes frères. Le plus difficile, raconte Bayan, c'est quand elle a été séparée – plus tôt dans l'année – de ses deux frères aînés, elle dans le sud, eux dans le nord de Gaza. « Pendant quatre mois, nous n'avions aucune nouvelle. Je ne savais pas s'ils étaient vivants ou morts, s'ils allaient bien ou pas. Être séparé de tes frères avec qui tu as grandi, sans rien savoir d'eux, c'est une douleur indescriptible », confie-t-elle. Alors comme les jeunes filles de son âge, elle s'échappe en lisant, en allant sur Internet quand elle le peut. Et pour oublier qu'elle vit dans un cauchemar, dit-elle, Bayan chante. Surtout lorsqu'elle est face à la mer, sa dernière lueur d'espoir. À lire aussi«Je ne vois rien de l'aide qui arrive»: à Gaza, l'aide humanitaire revendue à prix d'or

Revue de presse internationale
À la Une: l'image de la famine à Gaza

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 3:55


C'est une photo qui a fait le tour du monde des médias. Celle du petit Yazan, deux ans. Une photo prise il y a une semaine, dans le camp de réfugiés d'al-Shati à Gaza. Le petit Yazan est photographié de dos : il est tellement maigre qu'on peut lui compter les vertèbres… Une photo, parmi d'autres, qui a inspiré le titre de cette tribune de l'écrivain libanais d'origine juive Selim Nassib publiée dans Libération : « Gaza : le virage de l'enfant affamé ». En effet, écrit Selim Nassib, « un nouvel acteur est apparu sur la scène de Gaza : l'enfant mort-vivant. Squelettique, ventre gonflé, yeux exorbités qui vous fixent pour l'éternité, son corps est éminemment politique. C'est lui qui a déclenché la reconnaissance trop longtemps retardée de l'État de Palestine par le président Macron, lui qui a dicté le communiqué commun de Londres, Paris et Berlin adressé à Israël – “La catastrophe humanitaire doit cesser immédiatement“ −, lui qui a contraint les autorités israéliennes à allumer en catastrophe un contre-feu “humanitaire“. » Est-ce « un premier pas vers la fin de l'impunité d'Israël ? », s'interroge l'écrivain libanais. « En réalité, répond-il, rien n'aboutira vraiment sans que la société israélienne elle-même ne sorte de l'état d'hypnose et de déni dans lequel elle se trouve, sans qu'elle n'ouvre les yeux sur les malheurs insensés qu'elle provoque autour d'elle – sans, enfin, qu'elle ne renoue avec ce sens moral enraciné dans le meilleur de la pensée juive avec lequel, à d'importantes exceptions près, elle semble aujourd'hui avoir rompu. » L'indéfendable Le Temps à Genève fait écho à cette tribune : « la famine, qui vient s'ajouter aux destructions et aux déplacements de population, n'empêche pas Israël de continuer à défendre l'indéfendable. Aujourd'hui, constate le quotidien suisse, même les tueries – abondamment corroborées – de centaines de Palestiniens affamés se rendant aux points de distribution israéliens ne font pas vaciller l'aplomb des responsables de l'État hébreu. Ni le sort des otages israéliens, ni la mainmise du Hamas, et encore moins le prétendu “antisémitisme“ de l'ONU ne sont aujourd'hui des arguments recevables, s'exclame Le Temps, tant les mensonges israéliens s'écroulent d'eux-mêmes, souvent à peine énoncés. » Des pressions contre-productives ? Alors, les pressions s'intensifient sur Israël. Après la France qui tente de raviver la solution à deux États, le Royaume-Uni annonce qu'il reconnaitra l'État de Palestine en septembre, à moins qu'Israël ne respecte un cessez-le-feu. Une décision vivement critiquée par le Times à Londres. « Le Premier ministre a engagé la Grande-Bretagne sur une voie qui ne contribuera guère à apaiser les souffrances de la population de Gaza », affirme le quotidien conservateur. Cette menace, poursuit le Times, « consterne les familles des victimes du 7-Octobre et conforte le Hamas en s'aliénant Israël, un allié clé. (…) Le fait qu'une part importante de l'État palestinien, tel que proposé, soit toujours sous l'emprise d'une organisation terroriste meurtrière qui continue de recruter des combattants tout en appelant sans cesse à la destruction de l'État juif semble avoir échappé à Keir Starmer et aux quelque sept ministres qui l'ont poussé à prendre cette décision imprudente. » Trump va-t-il hausser le ton ? Voilà pour la position du Times. Reste que les photos, les images, les témoignages de la guerre et de la famine à Gaza bouleversent les opinions. Que peut-il se passer maintenant ? Trois chroniqueurs du Washington Post tentent de répondre. « Il n'y a pas beaucoup de raisons d'être optimiste, affirment-ils, à moins que les États-Unis ne décident d'exercer une réelle pression sur Israël pour qu'il change de cap. Cette reprise de l'aide est trop faible et trop tardive. La famine est en marche. L'espoir est que le président Donald Trump change d'avis ; avant-hier, il a commenté les photos d'enfants palestiniens affamés, en exhortant Israël à veiller à ce que la nourriture parvienne aux habitants de la région. (…) Mais Trump est imprévisible… (…) Et de son côté, Netanyahu continue de poursuivre l'objectif probablement chimérique d'éradiquer complètement le Hamas, sans proposer de plan d'après-guerre pour maintenir la sécurité à Gaza. »

Reportage international
Avoir 25 ans à Gaza: Bayan chante pour oublier le cauchemar

Reportage international

Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 3:20


À Gaza, les universités et les écoles ont disparu, bombardées pendant plus de 21 mois par l'armée israélienne. Comment vivre quand on est un jeune homme, une jeune femme ? À quoi peut-on bien rêver dans ces conditions que même les adultes ne peuvent plus imaginer ? À quoi ressemble le quotidien ? De notre correspondant à Gaza, « Je m'appelle Bayan Zaqout et en ce moment, je recherche du réconfort et de la sécurité dans un endroit où même la paix n'existe pas. Je suis une jeune écrivaine, une poète, qui n'aspire à rien d'autre qu'à vivre normalement avec sa famille, tenter de survivre dans la bande de Gaza. » La jeune femme qui parle, Bayan Zaqout, rêvait de devenir écrivaine. Elle s'imaginait déjà publier des romans avec son nom sur la couverture. Elle aurait aussi aimé avoir un bureau indépendant, créatif, à côté, dans lequel elle travaillerait dans la communication. Mais aujourd'hui, Bayan, Gazaouie d'une vingtaine d'années, dit ne plus aspirer à rien. « Chaque jour, il y a des martyrs et des blessés. Donc maintenant, quand on me demande d'où je viens, je dis que je viens du pays du sang : de Gaza, de cet endroit digne, de ceux qui résistent encore. J'habitais dans des tours qui ont été les premières à être visé, au tout début de cette guerre. Depuis, je vis dans une tente de déplacés, juste en face de ce qui était tout pour nous, en face de notre maison où j'espérais être réunie avec ma famille. Désormais, mon seul souhait, chaque jour, c'est d'essayer de trouver du pain le matin, trouver de l'eau que l'on peut boire. Rien que cela, c'est très difficile. J'aspire uniquement à retrouver un semblant de vie quotidienne, la routine que j'avais avant. » Bayan en est consciente : elle n'a pas le même quotidien que les jeunes femmes de son âge, celles qui vivent dans d'autre pays. Elle est devenue la principale ressource financière de sa famille. Son père, qui avait un garage, a dû cesser son activité. Elle aide aussi sa mère à nettoyer la tente, faire la vaisselle, cuisiner. « J'essaie de contribuer à ma façon, même si ce n'est pas énorme. Car ici, même si tu travailles beaucoup, et peu importe combien tu gagnes, cela ne suffit même plus pour acheter les choses les plus basiques de la maison. J'aide aussi en essayant d'allumer des feux, mais dès que tu y touches, tu te sens toute noire, toute salie. Ici même l'air que l'on respire nous noircit. Alors oui, je travaille, mais j'allume aussi, je cuisine, pourquoi pas, mais ce n'est pas que moi. C'est le cas de toutes les jeunes femmes de mon âge à Gaza. Nous avons le rôle de femme et d'homme, on fait les deux à la fois. » Tous les soirs, quand elle peut, elle enseigne l'anglais à ses quatre plus jeunes frères. Le plus difficile, raconte Bayan, c'est quand elle a été séparée – plus tôt dans l'année – de ses deux frères aînés, elle dans le sud, eux dans le nord de Gaza. « Pendant quatre mois, nous n'avions aucune nouvelle. Je ne savais pas s'ils étaient vivants ou morts, s'ils allaient bien ou pas. Être séparé de tes frères avec qui tu as grandi, sans rien savoir d'eux, c'est une douleur indescriptible », confie-t-elle. Alors comme les jeunes filles de son âge, elle s'échappe en lisant, en allant sur Internet quand elle le peut. Et pour oublier qu'elle vit dans un cauchemar, dit-elle, Bayan chante. Surtout lorsqu'elle est face à la mer, sa dernière lueur d'espoir. À lire aussi«Je ne vois rien de l'aide qui arrive»: à Gaza, l'aide humanitaire revendue à prix d'or

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Pourquoi la France reconnaît un État palestinien maintenant ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jul 28, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la construction d'un méga-barrage controversé au Tibet et une décision de la Cour internationale de justice sur le dérèglement climatique.   Conflit israélo-palestinien : pourquoi la France reconnaît l'État palestinien maintenant ?    « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j'ai décidé que la France reconnaîtra l'État de Palestine », a écrit Emmanuel Macron sur X. Pourquoi prendre cette décision maintenant ? Conflit israélo-palestinien : que peut changer la reconnaissance de la Palestine par la France ?  À Gaza, la famine sévit et l'aide humanitaire est toujours bloquée. Cette reconnaissance pourrait-elle renforcer la pression diplomatique sur Israël ? Reconnaissance de l'État de Palestine : quels autres pays pourraient imiter la France ?  La France devient le 142è pays à reconnaître l'État de Palestine, selon un décompte de l'AFP. Cette décision pourrait-elle inciter d'autres pays européens à emboîter le pas d'Emmanuel Macron ? Avec Adel Bakawan, chercheur-associé à l'Ifri, directeur de l'Institut européen d'études du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Eismena).   Chine : un méga-barrage lancé au cœur d'un désert géopolitique  La Chine a lancé la construction du plus grand barrage hydroélectrique du monde sur le fleuve Yarlung Zangbo, au Tibet. Avec un coût estimé à plus de 165 milliards de dollars, ce projet est-il économiquement viable, ou est-ce avant tout un geste politique de puissance ? Pourquoi la construction de ce méga-barrage inquiète les pays voisins de la Chine ? Avec Clea Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin.    Climat : vers une condamnation des États pollueurs ?   Dans un avis historique, la Cour internationale de justice affirme que l'inaction climatique peut être jugée illégale, ouvrant la voie à d'éventuelles réparations. Quels types de « réparations » les États responsables pourraient-ils devoir verser aux pays victimes ? Que change concrètement l'avis de la CIJ sur la reconnaissance du changement climatique comme une « menace existentielle » pour l'humanité ? Avec Jeanne Richard, journaliste au service environnement-climat de RFI. 

Reportage International
En Cisjordanie occupée, le scepticisme de Palestiniens avant la conférence à l'ONU sur la solution à deux États

Reportage International

Play Episode Listen Later Jul 27, 2025 2:33


Les ministres des Affaires étrangères d'une quarantaine de pays se réunissent ce lundi et mardi à New York. Objectif : discuter de la solution à deux États, l'un israélien, l'autre palestinien. Une séquence de préparation avant l'Assemblée générale de l'ONU qui doit se tenir en septembre et au cours de laquelle la France va reconnaître l'État de Palestine. Mais les ambitions diplomatiques affichées sont-elles compatibles avec la réalité sur le terrain de l'occupation ? À Ramallah, nous avons posé la question aux jeunes Palestiniens de Cisjordanie occupée. De notre correspondante à Ramallah, Installée à la terrasse d'un café du centre-ville, Hala inhale de grandes bouffées de tabac à chicha. La jeune femme, férue de géopolitique, n'attend rien de la réunion à New York aujourd'hui. « Il est possible que l'on assiste à une représentation théâtrale, mais à rien de vrai. Les pays arabes et les pays du monde entier poursuivent des intérêts similaires à ceux d'Israël. Ici, nous n'avons aucune confiance », exprime-t-elle. Elle pointe notamment les liens économiques et militaires entre l'Occident et Israël : « L'occupation nous oppresse depuis une centaine d'années. S'ils avaient voulu créer un véritable État palestinien, cela se serait produit il y a 80 ou 90 ans. Cela nécessite des actions plus importantes que de simples conférences. » Sur le terrain, en Cisjordanie, les raids de l'armée israélienne, les arrestations, se multiplient. Une accélération de l'occupation qui inquiète Rami. « Il y a bien sûr le génocide en cours à Gaza et ces derniers jours, ce vote de la Knesset en faveur de l'annexion totale de la Cisjordanie. Ce qui implique l'abandon d'une solution à deux États, une fin complète et radicale », redoute-t-il. « En réalité, cela fait bien longtemps qu'Israël occupe et annexe des parties de la Cisjordanie » Mercredi dernier, le Parlement israélien a effectivement voté une motion symbolique en faveur de l'annexion du territoire palestinien. « C'est un texte symbolique qui n'a pas de valeur. Mais en réalité, cela fait bien longtemps qu'Israël occupe et  annexe des parties de la Cisjordanie », affirme Rami. De toute façon, de nombreux Palestiniens refusent la solution à deux États, la cohabitation avec un État israélien. « En tant que palestinienne, je ne pense pas que la solution à deux États soit la solution appropriée pour nous. Parce qu'à la fin, c'est notre terre et nous voulons notre terre. Je suis désolée, mais cette idée des deux États, je ne peux pas la soutenir », explique Shatha. À lire aussiConflit israélo-palestinien: «Reconnaître l'État de Palestine, c'est changer de prisme» Les discussions à New York porteront aussi sur la démilitarisation des territoires palestiniens occupés. Une mesure que Mohammed, ingénieur informatique, considère dangereuse. « L'objectif d'Israël est de désarmer les Palestiniens, comme cela, après 5 ou 10 ans, ils pourront nous exterminer, nous bombarder, faire un génocide sans aucune sorte résistance. Leur cible principale pour l'instant, c'est Gaza. Quand ils auront fini avec Gaza, ils feront la même chose avec la Cisjordanie », estime-t-il. Depuis le 7 octobre 2023, près d'un millier de Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l'armée israélienne et les colons, selon l'ONU. À lire aussiAmande Bazerolle (MSF): «Nous espérons pouvoir réactiver la grande majorité des centres de distribution d'aide à Gaza»

Reportage international
En Cisjordanie occupée, le scepticisme de Palestiniens avant la conférence à l'ONU sur la solution à deux États

Reportage international

Play Episode Listen Later Jul 27, 2025 2:33


Les ministres des Affaires étrangères d'une quarantaine de pays se réunissent ce lundi et mardi à New York. Objectif : discuter de la solution à deux États, l'un israélien, l'autre palestinien. Une séquence de préparation avant l'Assemblée générale de l'ONU qui doit se tenir en septembre et au cours de laquelle la France va reconnaître l'État de Palestine. Mais les ambitions diplomatiques affichées sont-elles compatibles avec la réalité sur le terrain de l'occupation ? À Ramallah, nous avons posé la question aux jeunes Palestiniens de Cisjordanie occupée. De notre correspondante à Ramallah, Installée à la terrasse d'un café du centre-ville, Hala inhale de grandes bouffées de tabac à chicha. La jeune femme, férue de géopolitique, n'attend rien de la réunion à New York aujourd'hui. « Il est possible que l'on assiste à une représentation théâtrale, mais à rien de vrai. Les pays arabes et les pays du monde entier poursuivent des intérêts similaires à ceux d'Israël. Ici, nous n'avons aucune confiance », exprime-t-elle. Elle pointe notamment les liens économiques et militaires entre l'Occident et Israël : « L'occupation nous oppresse depuis une centaine d'années. S'ils avaient voulu créer un véritable État palestinien, cela se serait produit il y a 80 ou 90 ans. Cela nécessite des actions plus importantes que de simples conférences. » Sur le terrain, en Cisjordanie, les raids de l'armée israélienne, les arrestations, se multiplient. Une accélération de l'occupation qui inquiète Rami. « Il y a bien sûr le génocide en cours à Gaza et ces derniers jours, ce vote de la Knesset en faveur de l'annexion totale de la Cisjordanie. Ce qui implique l'abandon d'une solution à deux États, une fin complète et radicale », redoute-t-il. « En réalité, cela fait bien longtemps qu'Israël occupe et annexe des parties de la Cisjordanie » Mercredi dernier, le Parlement israélien a effectivement voté une motion symbolique en faveur de l'annexion du territoire palestinien. « C'est un texte symbolique qui n'a pas de valeur. Mais en réalité, cela fait bien longtemps qu'Israël occupe et  annexe des parties de la Cisjordanie », affirme Rami. De toute façon, de nombreux Palestiniens refusent la solution à deux États, la cohabitation avec un État israélien. « En tant que palestinienne, je ne pense pas que la solution à deux États soit la solution appropriée pour nous. Parce qu'à la fin, c'est notre terre et nous voulons notre terre. Je suis désolée, mais cette idée des deux États, je ne peux pas la soutenir », explique Shatha. À lire aussiConflit israélo-palestinien: «Reconnaître l'État de Palestine, c'est changer de prisme» Les discussions à New York porteront aussi sur la démilitarisation des territoires palestiniens occupés. Une mesure que Mohammed, ingénieur informatique, considère dangereuse. « L'objectif d'Israël est de désarmer les Palestiniens, comme cela, après 5 ou 10 ans, ils pourront nous exterminer, nous bombarder, faire un génocide sans aucune sorte résistance. Leur cible principale pour l'instant, c'est Gaza. Quand ils auront fini avec Gaza, ils feront la même chose avec la Cisjordanie », estime-t-il. Depuis le 7 octobre 2023, près d'un millier de Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l'armée israélienne et les colons, selon l'ONU. À lire aussiAmande Bazerolle (MSF): «Nous espérons pouvoir réactiver la grande majorité des centres de distribution d'aide à Gaza»

Reportage International
Hossam, ex-prisonnier palestinien, évoque des conditions de détention atroces dans les geôles israéliennes

Reportage International

Play Episode Listen Later Jul 20, 2025 2:24


Ils sont 10 800 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, d'après plusieurs ONG palestiniennes de défense des droits de l'homme comme Addameer et Palestinian Prisoner's society. C'est le chiffre le plus élevé depuis la seconde intifada dans les années 2000. Les arrestations se sont multipliées depuis le 7-Octobre. Et le début de la guerre à Gaza, les conditions de détention se sont largement dégradées d'après les prisonniers eux-mêmes : plus de droit de visite de l'entourage, des conditions d'hygiène déplorables, et des gardiens de prison particulièrement violents... Écoutez le témoignage d'Hossam Shaheen, libéré en février lors d'un échange de prisonniers conclu pendant l'accord de trêve à Gaza. Hossam, qui a passé 21 ans dans une prison israélienne, raconte un basculement dans l'horreur après le 7 octobre 2023 et les attaques du Hamas : « Ils ont commencé à nous traiter comme des combattants sur le terrain, pas comme des prisonniers dans les cellules. Avant le 7-Octobre, c'était différent, il y avait un respect mutuel. » Il décrit des coups assénés par les gardiens et des conditions d'hygiène déplorables. « J'ai attrapé la gale pendant six mois, je ne pouvais pas dormir du tout. J'étais coincé dans ma peau. J'ai eu une inflammation, ma jambe gauche a enflé », témoigne-t-il. Il assure n'avoir reçu aucun traitement durant six mois : « Les gardes m'ont demandé quelle jambe me faisait souffrir. Je leur ai montré, j'ai étiré ma jambe au sol, et ils ont sauté dessus. Cette fois-là, je demandais à Dieu "S'il vous plait, plongez-moi dans le coma". Je voulais éviter cette douleur », raconte-t-il. Sa jambe noircit, il craint la septicémie et obtient finalement une chirurgie. « Ils ont fait l'opération sans anesthésie pendant 20 minutes, les plus difficiles de toute ma vie, se souvient cet ancien chef des jeunesses du Fatah, qui décrit toutes sortes de sévices. Je suis désolé de vous le dire, mais une fois, ils m'ont mis des coups dans les testicules. Ils les ont saisies, les ont serrées et m'ont traîné sur deux ou trois mètres, j'ai cru que j'allais mourir. » Il savait que son quotidien serait différent après le 7-Octobre, mais ne s'attendait pas à un tel déchaînement de violence : « J'ai passé 21 ans en prison. Quel est le lien entre moi et ce qui s'est passé à Gaza ? C'est une revanche. L'humiliation, absolument partout dans la prison. Depuis le premier jour, tout a complètement changé, comme s'ils attendaient ce moment. » Hossam, qui se définit comme prisonnier politique, porte un regard différent sur l'avenir après sa détention : « Je suis une des personnes qui pensaient qu'un jour, on trouverait une solution à ce conflit. Mais après le 7-Octobre, toute cette provocation, cette revanche dont j'ai parlé, je n'ai plus cet espoir qu'il y aura une solution politique bientôt. » De son côté, l'administration pénitentiaire israélienne dit ne pas être au courant de telles violences et assure que les droits fondamentaux des prisonniers sont garantis. À lire aussiGuerre Israël-Iran: «Nous craignons vraiment pour la vie des prisonniers en Iran»

Livre international
Tuer ou laisser vivre: la faillite de la démocratie israélienne

Livre international

Play Episode Listen Later Jul 12, 2025 12:09


En Israël, il y a un avant et un après 7 octobre 2023. L'armée israélienne est engagée depuis 18 mois dans une guerre intense, au prix de nombreuses victimes civiles palestiniennes, à Gaza. 57 000 morts au dernier décompte. Un bilan qui incite à s'interroger si Israël est encore une démocratie qui s'efforce de respecter la « morale de la guerre » ou un État qui la viole. Dans son nouvel ouvrage, Tuer ou laisser vivre. Israël et la morale de la guerre, publié aux éditions Flammarion, Samy Cohen revient sur l'histoire d'Israël, des années 1930 à aujourd'hui, à travers le prisme de la morale. Samy Cohen, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po, décrit un balancier entre période de brutalité et phase où la raison s'impose. À lire aussiCrimes de guerre à Gaza: la justice française mise au défi face à l'impunité israélienne

Livre international
Le droit international humanitaire est presque mort à Gaza

Livre international

Play Episode Listen Later Jul 4, 2025 9:52


Le droit international humanitaire est-il encore vivant ? Les guerres en Ukraine, à Gaza ou au Soudan semblent avoir signé l'arrêt de mort des principes bâtis dans les années 1970. Comment réformer une démarche née au XIXᵉ siècle ? Comment la sortir de ses dérives post-coloniales, comment la protéger de la menace de l'extrême droite dans tous les pays et comment la refonder alors que la loi du plus fort semble prévaloir aujourd'hui face au droit ? Autant de questions existentielles posées par le livre Géopolitique de l'action humanitaire de Jean-François Corty, président de l'ONG Médecins du monde. À lire aussiBande de Gaza: l'enfer de 1,1 million d'enfants pris au piège entre guerre et malnutrition

Reportage International
Une mère désespérée face à la pénurie de lait à Gaza: «Je ne sais plus quoi faire pour l'aider à se nourrir»

Reportage International

Play Episode Listen Later Jun 27, 2025 2:35


Dans la bande de Gaza, accéder à la nourriture et à l'aide humanitaire reste une mission quasi impossible. Les distributions d'aide alimentaire, gérées par la Gaza Humanitarian Foundation, une ONG pilotée par Israël et les États-Unis, virent à la tuerie presque quotidienne. Quelques camions d'aide humanitaire sont entrés cette semaine dans l'enclave, mais incapable d'enrayer la menace de famine généralisée qui pèse sur les deux millions de Gazaouis. Depuis le début de l'année, chaque jour, 112 enfants sont admis à l'hôpital pour malnutrition. Une situation dramatique renforcée par une pénurie criante de lait infantile. De nos correspondants à Gaza et à Jérusalem, Derrière la voix du docteur Ahmad Al Farra qui dirige le service pédiatrie et maternité de l'hôpital Nasser de Khan Younès, les images de bébés prématurés en souffrance dans leur incubateur se succèdent. Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, le pédiatre a tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière sur une situation devenue critique pour ces nouveaux nés, particulièrement à risque.« Comme vous pouvez le voir là, nous avons un bébé prématuré qui dépend complètement intégralement sur une formule de lait artificielle pour les prématurés dont la quantité disponible dans l'hôpital Nasser est proche de zéro. » Et sans entrée rapide et massive de l'aide humanitaire, les conséquences pour ces enfants prématurés sont dramatiques.« Il subira un arrêt de son métabolisme, un déséquilibre électrolytique, il sera dans un état grave, cela peut potentiellement menacer sa vie. » Particulièrement tragique pour les bébés prématurés hospitalisés, cette pénurie frappe toute l'enclave où survit un million d'enfants Sous une tente à Gaza City, Thareefa Bassal 32 ans, essaie de calmer sa fille Qasar, un an. « Il y a une semaine, j'ai réussi à lui trouver du lait en poudre pour 23 euros. Mais maintenant, c'est terminé, je ne peux plus me le permettre. » À lire aussiBande de Gaza: l'enfer de 1,1 million d'enfants pris au piège entre guerre et malnutrition Rien ne compense le manque de lait Incapable de s'offrir du lait comme tant d'autres, Thareefa cherche tant bien que mal des solutions. « J'essaie de remplacer cela avec des suppléments alimentaires, mais ce n'est pas suffisant. Je pense aussi à acheter plus de conserves de fruits ou de légumes fondus. Mais rien de tout cela ne compense le manque de lait. Ses os sont en train de se former, ils ont besoin de lait en poudre, elle a besoin du calcium et de tout ça. » Et l'absence de nutriment adapté se fait sentir sur la santé de Qasar : « Elle a maintenant un an et il est temps pour elle de commencer à marcher et à faire ses dents. Mais je ne sais absolument plus quoi faire pour l'aider à se nourrir correctement. Pendant 14 ans, je n'ai pas réussi à tomber enceinte et maintenant qu'elle est née, je ne peux pas lui assurer certaines choses essentielles. Certains documents à l'hôpital indiquaient qu'elle souffrait de malnutrition sévère, sa température est élevée et elle tousse énormément. Elle est très malade. » En mai, selon l'Unicef, plus de 5 000 enfants entre six mois et cinq ans ont été admis à l'hôpital pour malnutrition aiguë. À lire aussi« Mon enfant fait des convulsions »: la malnutrition accable les enfants de Gaza

La marche du monde
Palestine, filmer pour exister

La marche du monde

Play Episode Listen Later Jun 21, 2025 48:40


Après «Palestine, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU», La Marche du monde vous invite à découvrir cette semaine «Palestine, filmer pour exister», un nouvel épisode documentaire signé Maxime Grember.  Entre 1968 et 1982, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali et d'autres professionnels du cinéma vont réaliser des dizaines de films sous l'égide de l'Unité cinéma, une structure de production audiovisuelle liée au Fatah. Passant du fusil à la caméra, ils vont raconter en images la lutte du peuple palestinien, diffuser leurs films dans les camps de réfugiés et tenter ainsi de construire une mémoire visuelle palestinienne. Mais quelle histoire se cache derrière cette filmographie militante née dans les mois qui ont suivi la guerre des six jours de 1967 ? Qu'est-ce que ces films nous racontent du mouvement révolutionnaire palestinien et de la guerre contre l'État d'Israël ? Et enfin, que nous disent-ils du rapport que le peuple palestinien entretient avec sa propre histoire ? Le 15 juin 1969, dans une interview accordée au journal britannique The Sunday Times, Golda Meir, alors cheffe du gouvernement israélien, déclare, deux ans après la guerre des Six jours qui avait donné à son pays le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens : « Les Palestiniens n'ont jamais existé. Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre ». En réponse à cette provocation, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali réalise en 1974 le documentaire They do not exist, pour insister sur le manque de soutien et de visibilité de la part de la communauté internationale. L'histoire du cinéma palestinien pourrait véritablement prendre sa source dans ce déni d'existence car c'est bel et bien à partir de 1968 qu'une Unité cinéma va se créer et que des hommes et des femmes vont documenter en images les luttes, les souffrances et les multiples déplacements que le peuple palestinien connait depuis la Nakba de 1948. «Il n'y avait plus de rues, plus de magasins, plus d'écoles. Tout avait été détruit. Donc, l'idée était de construire un film à partir de cette phrase de Golda Meir «They do not exist». Alors Mustafa s'est dit : s'ils n'existent pas, ceux que vous bombardez, ce sont des fantômes ?». Khadijeh Habashneh, cinéaste et archiviste du cinéma palestinien, s'exprime au sujet du film They do not exist que Mustafa Abu Ali réalise en 1974. En 1973, Mustafa Abu Ali réalise Scène d'occupations à Gaza, un film emblématique de l'Unité cinéma. Ne pouvant pas se rendre dans la bande de Gaza, sous contrôle israélien depuis 1967, il va réaliser son film à partir d'un reportage fait pour la télévision française et pour lequel il arrive à se procurer les images. Avec son nouveau montage, il veut attester en images de la souffrance endurée par le peuple gazaoui. «Mustafa Abu Ali va utiliser les moyens que le cinéma met à sa disposition, c'est-à-dire qu'il va transformer la bande son, ajouter une voix off, de la musique. Il va figer l'image sur le regard d'un des hommes palestiniens qui est contrôlé, et rajouter en insert une image d'une grenade sur un fond rouge. À travers cela, il essaye de signifier que ce jeune homme porte en lui toutes les marques de la lutte.». Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, s'exprime au sujet du film Scènes d'occupation à Gaza que Mustafa Abu Ali réalise en 1973. L'ensemble de ces films seront montrés dans les camps de réfugiés palestiniens, mais aussi à l'étranger, dans des festivals ou dans des réseaux de solidarité, afin de faire connaître la cause palestinienne et aussi mettre en place des coproductions, comme ce sera le cas en 1977 avec l'Italie pour le documentaire Tall-al-Zaatar consacré aux massacres ayant eu lieu dans le camp de réfugiés palestiniens dans l'est de Beyrouth. Au total, près d'une centaine de reportages et de documentaires seront produits par l'unité cinéma du Fatah, d'abord installé à Amman jusqu'en 1970, puis à Beyrouth jusqu'en 1982 où une cinémathèque s'était constituée autour de cette collection. Mais, en 1982, lors de l'invasion israélienne au Liban, une partie du patrimoine culturel palestinien va être spolié, et les archives filmiques, un temps cachées dans Beyrouth, vont également disparaître au milieu des années 80. Depuis les années 2000, Khadijeh Habashneh, déjà à l'œuvre à Beyrouth entre 1976 et 1982 aux côtés de son mari Mustafa Abu Ali, tente de remettre la main sur des copies de ces films, et de trouver les partenariats et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent être conservés et à nouveau montrés au public. C'est finalement à la Cinémathèque de Toulouse, l'une des plus importantes de France, connue pour la richesse de ses collections venant du monde entier, qu'une partie des films palestiniens vont trouver refuge en 2023. Retour sur une production cinématographique méconnue, une histoire d'archives en exil, d'images manquantes, et d'une certaine idée du cinéma comme moyen de résistance et de représentation d'un peuple par lui-même. «Palestine, filmer pour exister», un nouvel épisode documentaire de La marche du monde, signé Maxime Grember, produit par Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin, aux sons des archives filmiques palestiniennes. Avec les témoignages de : Samir Arabi, programmateur du festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie, Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, auteur d'une thèse sur le cinéma de la révolution palestinienne, Khadijeh Habashneh, archiviste, cinéaste et psychologue, Franck Loiret, directeur de la Cinémathèque de Toulouse. Rona Sela, chercheuse en histoire visuelle à l'Université de Tel Aviv. Remerciements à : Francesca Bozzano, Nicolas Damon, Victor Jouanneau et Franck Loiret de La Cinémathèque de Toulouse ainsi que leurs partenaires dans le projet de sauvegarde et de numérisation des films palestiniens : le ministère de la Culture palestinien, le Palestinian Cultural Fund, la Fondation Art Jameel et le Consulat Général de France à Jérusalem. Samir Arabi, Hugo Darroman, Khadijeh Habashneh, Rona Sela, Guilhem Delteil et Vanadis Feuille de RFI, Tarik Hamdan de MCD, Colette Berthès et Monica Maurer. Ainsi que Nathalie Laporte, Joe Farmer et Sophie Janin pour la voice-over. Musiques : The urgent call of Palestine, Zeinab Shaat Ounadikom, Ahmad Kaabour From Gaza with love, Saint Levant. Films : Scène d'occupations à Gaza, Mustafa Abu Ali, 1973 They do not exist, Mustafa Abu Ali, 1974 Tall el-Zaatar, Mustafa Abu Ali, Adriano Pino et Jean Chamoun, 1977. Documentaires : Looted and Hidden - Palestinian Archives in Israel, Rona Sela, 2017 Ouvrages : « La Palestine et le cinéma », de Guy Hennebelle et Khemaïs Khayati, Édition du Centenaire, 1977 « Knights of Cinema» Documentary Narrative Book on the story of Palestine Film Unit. From its beginning 1967 till 1982 », de Khadijeh Habashneh, Alahlia Publishing house, 2020. Article : Toulouse, refuge des archives palestiniennes, sur Orient XXI. Table ronde : Films palestiniens, archives en exil, organisée par la Cinémathèque de Toulouse et le festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie en 2024. Diaporama

Reportage International
Ann, le bébé de Gaza sauvé par Hanna, Américaine juive de New York

Reportage International

Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 3:10


Dans le chaos de Gaza, il y a des histoires humaines fortes qui passent complètement sous silence. C'est l'une de ces histoires que nous souhaitons vous raconter aujourd'hui. Celle d'une famille gazaouie sauvée - sans le savoir - par des Américains de confession juive. Un scénario digne d'un film rendu possible par la magie des réseaux sociaux et par la bonté discrète, mais puissante, d'une jeune trentenaire nommée Hannah. Une histoire qui nous emmène à Gaza, au Caire et à Brooklyn. De notre correspondante à Ramallah, Dans le tourbillon du Caire, une amie me présente Marwan. Un Palestinien d'une trentaine d'années. Le jeune homme a l'air un peu ailleurs. À 300 km de là, certains de ses amis vivent sous les bombes. Il tente de les aider comme il peut : « J'ai posté un message sur mon compte Instagram. J'ai expliqué que j'essayais de fournir des tentes à des gens à Gaza et que ceux qui voulaient participer pouvaient me contacter. C'est comme cela que tout a commencé. Je ne me souviens pas avec précision du montant que l'on a réussi à lever, mais je crois que c'était entre 80 et 90 000 dollars en tout. » La magie des réseaux sociaux opère. Parmi ceux qui répondent à son appel, il y a Hanna, trentenaire de Brooklyn. C'est elle qui va contribuer à lever le gros de la somme : « Je descends d'Ukrainiens juifs qui ont subi des pogroms en Ukraine au début du XXᵉ siècle. Ils ont dû fuir leur village, certains ont été assassinés. Je sais que si nous sommes vivants, nous, c'est parce que des personnes ont été bons avec mes ancêtres. Comme j'ai bénéficié de cette gentillesse, j'estime que c'est à mon tour d'agir de la sorte avec les autres. » Hanna a été élevée dans une famille juive pratiquante. En hébreu, « Tikkun Olam » signifie « Réparer le monde ». Un précepte du judaïsme qu'elle tente d'appliquer à son échelle. Grâce aux fonds levés par Hanna auprès de la communauté juive de Boston, neuf Gazaouis ont pu quitter l'enclave. À l'époque, chaque passage se monnaie aux alentours de 5 000 euros par tête. À payer cash à une agence de voyage égyptienne. Nous décidons de joindre l'un des Gazaouis exfiltrés. Sofiane est ingénieur en informatique. Il est établi à Boston désormais : « On a décidé de quitter Gaza quand le cessez-le-feu a pris fin et que les Israéliens ont menacé d'entrer à Rafah. On s'est donc dit que la seule solution était finalement de quitter Gaza, d'autant que ma femme était enceinte. » « C'est fou que j'aie choisi ce prénom-là » Le 7 février 2024, jour de son départ de Gaza, restera gravé dans sa mémoire à jamais. Quelques heures seulement avant le passage de la frontière, son épouse donne naissance à sa deuxième petite fille. « J'ai appelé ma fille Ann. » - « Et quand tu l'as prénommée ainsi, tu ne savais rien de Hanna, tu ne connaissais pas son prénom », lui demande notre correspondante. - « Non, et d'ailleurs, j'en ris là… Wow… C'est fou que j'aie choisi ce prénom-là. Je viens d'apprendre son prénom grâce à toi », répond Sofiane, très ému. -  « C'est beau ! Ann et Hanna. J'espère que vous vous rencontrerez un jour… » - « Ann et Hanna... Oui, j'espère, répond Sofiane. Je veux lui présenter Ann. La petite Ann ! Ce bébé miraculé né à 3 heures du matin et qui à 7 heures était à la frontière pour quitter Gaza. » Hanna souhaitait rester discrète. Car elle estime que la vraie générosité n'attend rien en retour. Sofiane a demandé son contact. Loin du fracas des bombes, Ann et Hanna vont enfin pouvoir faire connaissance.

Reportage Afrique
La marche de solidarité pour Gaza: «C'était incroyable le soutien que nous avons eu» en Tunisie

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 2:25


En Tunisie, la marche pour Gaza initiée par un collectif de Tunisiens depuis lundi 9 juin est bloquée en Libye suite à la décision des autorités libyennes de l'Est. Alors que beaucoup ne souhaitent pas faire marche arrière, cette initiative a montré la force d'une mobilisation maghrébine en faveur des Palestiniens. Retour sur cette odyssée avec notre correspondante à Tunis.   Samedi 14 juin, alors que la caravane Soumoud était encore bloquée à Syrte dans l'Est libyen, des centaines de Tunisiens se sont réunis au centre-ville de Tunis pour soutenir le convoi. Haykel Mahfoudhi, un journaliste indépendant, a fait la route avec la caravane jusqu'à Ras Jedir, le poste frontalier tuniso-libyen. « C'était vraiment incroyable le soutien que nous avons eu, la solidarité, tout au long des villes tunisiennes que nous avons parcourues. On sent que le mouvement de la marche pour Gaza a beaucoup fédéré. » Après les refoulements et expulsions au Caire de participants à la marche internationale, Raouf Farrah chercheur algérien basé en Tunisie, a dû renoncer à rejoindre la marche par voie aérienne. Présent lundi au lancement du convoi, il relève son importance sur le plan maghrébin, près de 700 Algériens se sont joints à l'initiative tunisienne : « Je pense qu'en tant que Maghrébin, nous sentons cette responsabilité à la fois morale et politique de dire "Assez au génocide, assez aux violences génocidaires contre les Palestiniens, au silence et à la complicité des autorités et des gouvernements, des institutions internationales face à un crime qui devrait être arrêté" ». À lire aussiLa caravane et la marche en solidarité avec Gaza stoppées en Libye et en Égypte Après avoir été accueilli à bras ouverts à Zawiya et Misrata en Libye, la caravane, dont la page Facebook cumule plus de 200 000 abonnés, s'est retrouvée bloquée à Syrte, côté Est libyen, depuis jeudi. Sans réseau et avec très peu de connexion, les participants n'ont pu poster que de rares informations et mises à jour sporadiques, disant être en négociations avec les autorités libyennes, selon Haykel Mahfoudhi : « On a eu vent de plusieurs personnes du convoi qui ont été arrêtées. On est encore en train de mettre à jour les informations que nous avons eues au fur et à mesure. C'est très difficile de joindre la caravane actuellement et on ne sait pas trop ce qu'ils vont pouvoir faire. » Dimanche 15 juin, les porte-paroles du convoi insistaient encore dans une vidéo pour rester en Libye et ne pas faire marche arrière. L'objectif final : passer en Égypte pour ensuite rejoindre la marche et aller à Rafah, mais avec les restrictions égyptiennes imposées aux autres participants, l'espoir d'arriver à bon port, reste fragile. À lire aussiMarche de solidarité avec Gaza: de nombreux militants pro-palestiniens interpellés au Caire en Égypte

La marche du monde
Palestine, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU

La marche du monde

Play Episode Listen Later Jun 14, 2025 48:29


Le 13 Novembre 1974, le leader de l'O.L.P Yasser Arafat est invité pour la première fois à la tribune de l'ONU où il prononce le discours historique qui va faire basculer l'opinion publique internationale en faveur de la reconnaissance de la cause palestinienne. « Aujourd'hui, je suis venu porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma main. Je vous le répète : ne le laissez pas tomber de ma main. » Pointant du doigt l'assemblée de l'Onu, Yasser Arafat va en réalité répéter trois fois sa dernière phrase et déclencher un tonnerre d'applaudissements. Quel leader est Yasser Arafat, coiffé du keffieh noir et blanc, symbole du nationalisme palestinien lorsqu'il est invité à l'ONU ? Quels sont les arguments du représentant de l'OLP ? Et que représente ce discours dans l'histoire et la mémoire du peuple palestinien ? Plus de 50 ans après la reconnaissance du droit des Palestiniens à l'auto-détermination votée le 22 Novembre 1974 par l'ONU à une majorité écrasante, RFI et MCD s'associent pour donner accès à une archive essentielle pour la compréhension de l'histoire du conflit israélo-palestinien.  De larges extraits du discours traduits en français s'articulent avec les témoignages de Anwar Abou Aïsha, ancien ministre palestinien de la Culture ; Hala Qodmani, journaliste spécialiste du Proche-Orient ; Elias Sanbar, historien ettraducteur ; Leïla Shahid, ex-déléguée générale de la Palestine en France et Yousef Zayed, musicien et professeur de oud. Un documentaire signé Valérie Nivelon RFI avec la collaboration de Tarik Hamdan MCD. Réalisation : Sophie Janin avec Adrien Landivier, Nicolas Falez et Nicolas Pichon-Loevenbruck. Émission initialement diffusée le 9 novembre 2024. À lire :  - « La dernière guerre ? » Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024 par Elias Sanbar. Collection Tracts (no56) Gallimard - « Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n'a pas gagné, Histoire d'un conflit », de Jean-Pierre Filiu aux éditions Seuil - « Israël/Palestine Anatomie d'un conflit », de Vincent Lemire et Thomas Snégaroff aux éditions Les Arènes - « Les grands discours à l'ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg », par Chloé Maurel, aux éditions du Croquant. 

Revue de presse Afrique
La solidarité maghrébine pour Gaza en marche vers l'Égypte

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 4:35


Une grande caravane baptisée Soumoud, pour « résilience » a quitté Tunis en début de semaine avec pour objectif de rallier la capitale égyptienne ce matin, puis al-Arish, à une cinquantaine de kilomètres de Rafah, le poste frontière à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. Ces milliers de personnes, venus de plusieurs pays d'Afrique du Nord, « ne veulent plus se contenter de simples manifestations de rue pour exprimer leur soutien à la Palestine. Ils vont désormais au-delà », assure Le Pays. « Quand on connaît le calvaire que vivent les Gazaouis depuis quelque temps, on ne peut que saluer ce geste de solidarité qui vaut son pesant d'or. »  Le journal burkinabè se demande en revanche si le « Convoi maghrébin de la résilience arrivera à bon port. Ne sera-t-il pas bloqué par Israël ? On croise donc les doigts ». Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz a d'ores et déjà ordonné à l'armée d'empêcher l'entrée à Gaza de ce qu'il a qualifié de « manifestants djihadistes ». Après l'épisode du Madleen, ce bateau humanitaire transportant des militants pro-palestiniens occidentaux et intercepté par Israël, La Presse, en Tunisie, fait part de son pessimisme, alors que « les sociétés civiles, partout, affichent leur volonté de faire passer l'aide aux Gazaouis. Ni la Flottille de la liberté ni les convois humanitaires terrestres, ni aucune marche ne peuvent lever le siège de Gaza », se désole un de ses éditorialistes.  À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne Prudence de mise coté égyptien « Pour défier le blocus israélien », Al-Ahram en Égypte rapporte que les délégations internationales devront d'abord obtenir une autorisation préalable des autorités égyptiennes « afin d'assurer leur sécurité, compte tenu de la sensibilité du terrain. »  Le président égyptien « Al-Sissi cèdera-t-il ? », se demande de son côté Algérie 360 pour qui « la tension monte » autour de cette caravane, notamment après l'arrestation hier de trois avocats algériens à l'aéroport du Caire. « Ces arrestations semblent liées à leur implication dans la caravane », ce qui « fait craindre une répression plus large. » Le média algérien craint aussi que ces arrestations n'enveniment « davantage les relations diplomatiques. Elle met également en lumière les restrictions imposées aux mouvements de solidarité pro-palestiniens, même lorsqu'ils sont pacifiques et humanitaires. »  Burundi : le parti au pouvoir vainqueur haut la main des législatives D'après les résultats publiés par la Céni, mercredi, le CNDD-FDD a en effet raflé la totalité des 100 sièges mis en jeu lors du scrutin du 5 juin. Dans certaines localités, les résultats « frôlent, voire dépassent des scores brejnéviens », s'exclame Iwacu. « Rien pour l'opposition », signale Afrik.com en Une de son site. L'opposition qui a qualifié de « grande mascarade » le résultat de ces scrutins, « est aujourd'hui laminé, cingle Iwacu. Cela n'augure donc rien de bon ». Pour Afrik.com, c'est « une nouvelle étape de la marche autoritaire dans un pays où le pluralisme politique est en net recul. » Le CNL, principal parti d'opposition, avait été formellement exclu, nous remémore le site. « Votes multiples », « bulletins pré-remplis », « emprisonnements arbitraires » d'observateurs, la formation a relevé de nombreuses irrégularités. À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Une autopsie qui met le feu aux poudres au Kenya  « Un traumatisme à la tête, des marques de strangulation, des bleus sur les épaules, les mains, les jambes, du sang suintant du nez et de la bouche. » Voilà le descriptif sordide livré par Le Monde Afrique après la mort d'Albert Ojwang.  Ce blogueur « connu pour son franc-parler », comme le décrit The Star au Kenya, avait été retrouvé sans vie dans sa cellule dans l'ouest du pays quelques heures après son arrestation, les forces de l'ordre lui reprochant d'avoir terni le nom du numéro 2 de la police kényane. Celle-ci avait assuré que le professeur d'histoire et d'éducation religieuse s'était suicidé en détention. « Loin d'avoir convaincu l'opinion publique dans un pays régulièrement secoué par la question des violences policières », comme le rappelle Jeune Afrique, et version démentie donc par les légistes.  The Star croit même savoir que l'activiste a d'abord été torturé dans une forêt avant d'être emmené inconscient au commissariat. Le Daily Nation kényan nous apprend qu'une veillée aux chandelles organisée dans tout le pays demain par un syndicat national d'enseignants, « pour réclamer la justice non seulement pour lui, mais pour toutes les vies innocentes perdues à cause d'actions policières illégales ». À lire aussiKenya: la police dans la tourmente après la mort en détention d'Albert Ojwang

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Israël : Benyamin Netanyahu collabore avec un groupe armé anti-Hamas

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la flottille humanitaire pour Gaza, la grève des joueurs centrafricains et l'utilisation des drones par Boko Haram. Israël : Benyamin Netanyahu collabore avec un groupe armé anti-Hamas   Les autorités israéliennes ont reconnu fournir des armes à un groupe palestinien de la bande de Gaza hostile au Hamas et impliqué dans des activités criminelles. En agissant ainsi, Benyamin Netanyahu respecte-t-il la loi israélienne ? Quelles peuvent être les conséquences sur les négociations pour un cessez-le-feu ? Avec Sami Boukhelifa, correspondant permanent de RFI à Jérusalem.     Flottille pour Gaza : Israël a-t-il violé le droit international ?   La marine israélienne a intercepté dans les eaux internationales le voilier humanitaire « Madleen » qui naviguait en direction de Gaza pour tenter de briser le blocus de l'enclave palestinienne. Cette arrestation respecte-t-elle le droit international ? Quel sort pour les Français qui n'ont pas encore été expulsés d'Israël ? Avec Benjamin Fiorini, maître de conférences à Paris 8, secrétaire général de l'Association des Juristes pour le Respect du Droit international (JURDI).     Centrafrique : bras de fer entre le ministre des Sports et la Fédération de Football   Prévu ce lundi 9 juin au Grand Stade de Casablanca, le match amical entre la Tunisie et la Centrafrique n'a finalement pas eu lieu. En cause : la grève des joueurs centrafricains pour exiger des primes. Pourquoi la Fédération refuse-t-elle de verser les primes ? L'annulation du match peut-elle entraîner des sanctions à l'encontre des joueurs ? Avec Rolf-Steve Domia-Leu, correspondant de RFI à Bangui.      Bassin du Lac Tchad : les drones de Boko Haram   Dans son rapport semestriel, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique centrale, Abdou Abarry, dénonce les attaques de drones chargés d'explosifs par Boko Haram. Comment les jihadistes se procurent-ils ces drones ? Que sait-on de leur puissance de frappe ? Avec Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement, spécialiste des conflits armés des pays africains anglophones.  

Revue de presse française
À la Une: l'enlisement de la guerre à Gaza

Revue de presse française

Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 5:27


La guerre à Gaza est notamment subie par les enfants palestiniens, population qui représente la moitié des Gazaouis et à laquelle s'intéresse Politis cette semaine, avec ce titre « l'Enfance assassinée ».Il y a d'abord ce témoignage de Bilal, 15 ans. « Le jeune garçon est trop maigre pour son âge. Trop fatigué également. Parce que les adolescents sont considérés comme plus agiles, plus résistants, chaque jour, ils parcourent des kilomètres au milieu des tentes et des ruines pour trouver des aliments, de l'eau ou de quoi faire du feu. » La survie a désormais totalement pris le pas sur l'éducation dans ce territoire où le taux d'analphabétisme était déjà parmi les plus faibles au monde avant la guerre : autour de 2 %, selon l'Unicef. Depuis, neuf écoles sur dix ont été rayées de la carte, soupire Politis. « Un éducide », enchérit le chercheur Ziad Majed, pour qui les attaques israéliennes montrent une volonté d'en finir avec le système éducatif. « On m'a volé ma vie », souffle Rihab, 15 ans également, qui rêvait d'université.« On m'a volé cette joie » fulmine pour sa part Hala dans le dossier du Point intitulé « Où va Israël ? » et qui revient aussi sur le sort des Gazaouis. À 23 ans, la jeune femme a fini par obtenir une licence de littérature sous les bombes,« et remplit ses journées de lecture, d'écriture et de musique pour ne pas sombrer ».La « guerre sans fin » de Benyamin NetanyahouLe Point grogne devant cette « fuite en avant personnelle » de Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien s'enfermant dans une réalité parallèle, pensant ainsi qu' « une majorité immense [d'Israéliens] dit, Bibi n'arrêtez pas! », alors que la population rejette grandement la politique de son gouvernement. « Les sondages qui donnent sa coalition perdante au prochain scrutin ? Truqués et fabriqués de toutes pièces. »Interrogé par l'hebdo, l'ancien chef des renseignements de l'armée israélienne Tamir Hayman confie que « l'idée d'une victoire totale est illusoire ». « Sur le plan politique, explique-t-il, la raison pour laquelle l'exécutif ne veut pas la fin de la guerre, c'est qu'elle entrainera l'organisation de nouvelles élections qui aboutiront à la chute de la coalition gouvernementale de Benyamin Netanyahou. »Emmanuel Macron prend de la distance avec la politique d'Israël à GazaUne « trajectoire sinueuse » tracée par le président français que raconte Le Nouvel Obs avec notamment cette infographie qui tente d'établir une corrélation entre l'évolution du discours d'Emmanuel Macron sur ce conflit et celle du nombre de morts à Gaza.« Il sert du "dear Bibi" », (cher Bibi), cher Benyamin Netanyahou donc, « alors que 6 000 personnes ont déjà été tuées à Gaza », puis évoque une coalition anti-Hamas « dont il n'a parlé à personne ». Des ambassadeurs français dénoncent dans une note interne « le virage pro-israélien du président. »Puis la sémantique change à l'autonome dernier. Emmanuel Macron prend aussi conscience qu'une reconnaissance de l'État de Palestine lui « permettrait de laisser une trace dans l'Histoire ». Désormais, « il s'est engagé trop loin pour reculer, estime le chercheur Jean-Paul Chagnoleau, si la séquence qu'il a enclenchée n'aboutit pas, sa parole disparaitra. »La protection des océans, sujet de préoccupation internationaleAvec l'ouverture lundi de la conférence des Nations unies sur l'océan à Nice, Emmanuel Macron lance un appel à la « remobilisation sur l'écologie » dans plusieurs titres, dont Le Parisien Dimanche. Le dirigeant français « a connu des marées hautes et des marées basses », tente le journal de la capitale, mais estime « ne pas avoir de leçon d'écologie à recevoir. »Dans le sud-est de la France, « entouré d'une cinquantaine de chef d'États, il n'y en a jamais eu autant se félicite-t-il », il ratifiera un texte sur l'interdiction de la pêche illégale, et plaidera pour un renforcement des aires marines protégées et un moratoire d'exploitation des grands fonds marins.Des abysses convoitésLe Nouvel Obs part d'un exemple, celui de Gerard Barron, « sulfureux chef d'entreprise australien » à la tête d'un empire minier. Pour le « Elon Musk des abysses » comme il est surnommé, « l'horizon s'est subitement éclairci avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump », le président américain ayant signé en mars un décret autorisant l'extraction de minéraux jusque dans les eaux internationales.C'est même « une nouvelle ruée vers l'or », jubile une agence aux mains de l'administration Trump, qui pourrait doper le PIB de 300 milliards de dollars et créer 100 000 emplois en 10 ans. Également intéressée, « la Chine multiplie aussi les campagnes exploratoires dans le Pacifique », souligne l'Express qui dédie aussi ses pages Géopolitique à la « guerre des abysses. »« Un terrain qui par son opacité favorise les modes d'actions offensifs » décrypte encore l'Express, notant que l'armée de la France, pays « qui possède l'un des plus grands domaines maritimes avec ses territoires d'outre-mer », se dote d'outils de surveillance de pointe, comme ce drone pouvant plonger à 6 000 mètres de profondeur.Inquiétude des défenseurs de l'environnementSauf l'exploitation du cobalt, cuivre et autres manganèses sous-marins, ce n'est « pas sûr que Mère Nature s'en réjouisse » grince Le Nouvel Obs. L'océan joue « un rôle crucial de régulation du climat », avec un quart de nos émissions de CO2 captées chaque année.Le chercheur Bruno David craint qu'« une fois remués, les sédiments qui tapissent les fonds des mers ne relarguent dans l'atmosphère le CO2 stocké ». Sans oublier la « vie foisonnante » abritée par les fonds marins et qui risque d'être grandement perturbée.

Reportage International
Maintenir Gaza connecté, le combat d'activistes du monde entier

Reportage International

Play Episode Listen Later Jun 3, 2025 2:44


Alors que Gaza est sous blocus et que les principales infrastructures – électricité, eau potable – sont à terre, comment les Gazaouis réussissent-ils à se connecter à internet ? En grande partie grâce à la solidarité de citoyens du monde entier, qui leur envoient des e-SIMS, des cartes SIM virtuelles. De notre correspondante à Ramallah,Bombardements, témoignages de médecins depuis des hôpitaux dévastés, distributions alimentaires ou choses de la vie quotidienne en temps de guerre. Les témoignages en provenance de Gaza inondent la toile depuis le déclenchement de la guerre. Certains internautes gazaouis comptent même des millions de followers. Un paradoxe, car depuis octobre 2023 et le début de l'offensive militaire, toutes les infrastructures de communication sont à terre.Certains, à l'époque, ont très vite compris que l'enclave palestinienne risquait d'être coupée du monde. C'est le cas de Moaz Mansour, ingénieur en télécommunications égyptien basé sur la côte ouest des États-Unis. « Bien que la connexion soit coupée à Gaza, on peut toujours y capter le réseau égyptien ou encore israélien. On a pris cela en considération. On s'est dit que c'était donc possible de se connecter grâce à un système de roaming », nous explique-t-il en communication via WhatsApp.En clair : Moaz achète en masse des recharges égyptiennes et israéliennes qu'il met gratuitement à la disposition des Gazaouis. Sur son site internet Gaza Online, il reçoit des dons du monde entier. Moaz Mansour dit avoir réussi ainsi à faire parvenir plus de 50 000 recharges Internet à Gaza. « On essaye de pousser les gens à faire des dons réguliers parce que c'est ce qui nous permet de continuer ce que l'on fait. On donne la priorité à la connexion sur place aux personnes qui travaillent dans le secteur médical », détaille-t-il.Comme Moez Mansour, des activistes du monde entier tentent de maintenir Gaza connecté. Jane Shi, une artiste qui vit à Vancouver, au Canada, revendique l'envoi de 18 000 SIM virtuelles vers Gaza. Internet est devenu un besoin élémentaire. « Cela peut être très dangereux de monter sur un toit, d'aller près de la mer ou de se rapprocher de la frontière pour essayer d'avoir une connexion israélienne. Les gens risquent leur vie pour avoir une connexion internet. On a entendu des récits de personnes qui ont été tuées par des bombardements israéliens alors qu'ils essayaient d'avoir un accès à Internet », raconte-t-elle.Maintenir la connexion sur place permet aux Gazaouis de rester en contact avec leurs proches. C'est aussi une façon pour ses militants de garder un œil sur ce qui se passe à Gaza. Une façon de dire aux Israéliens : « On vous voit. » « Quand il y a eu le massacre de l'hôpital Al Shifa, on a envoyé des SIM virtuelles à des journalistes qui étaient sur place », se souvient la militante canadienne. D'après les témoignages recueillis, les opérateurs israéliens tenteraient bien de couper ces connexions sans avoir réussi encore à ce stade à les empêcher complètement.À lire aussiGaza: les sauveteurs de la Défense civile en première ligne face aux victimes des bombardements israéliens

Reportage International
«Disillusioned», un podcast qui donne la parole aux Israéliens qui dénoncent l'oppression des Palestiniens

Reportage International

Play Episode Listen Later May 25, 2025 2:40


Si la guerre à Gaza a montré combien le vernis de la civilisation était fin, certains tentent de montrer que l'inverse est aussi vrai. Le cycle de la haine peut être renversé, et c'est ce que donne à entendre le podcast israélien Disillusioned qui donne la parole à d'anciens colons ou soldats sortis de la spirale de la violence. Parfois, il suffit d'une seule rencontre pour que tout bascule. Amira Souilem a rencontré Yahav Erez, la fondatrice de ce podcast à Tel Aviv. Après avoir été une fervente partisane de la politique israélienne, elle œuvre désormais pour une ONG de défense des droits de l'homme et espère que ses compatriotes seront plus nombreux à ouvrir les yeux sur ce que vivent les Palestiniens. De notre correspondante à Tel Aviv,Ils se surnomment « les désillusionnés ». Ce sont les désabusés du rêve israélien. « Je m'appelle Yahav. Je suis née et j'ai été élevée en tant qu'Israélienne et sioniste. Depuis quelques années, je me pose des questions sur le récit que l'on m'a fait de cette terre et de ceux qui la peuplent. »Au micro de Yahav Erez, 34 ans, d'anciens soldats et d'anciens colons s'expriment. « Je ne voyais pas les Palestiniens comme des individus. Même les bébés. Certains Israéliens comme moi étaient extrêmes et pouvaient même se réjouir du meurtre d'un bébé », confie l'un. « On pensait que les Palestiniens voulaient nous tuer parce qu'ils sont antisémites et qu'il fallait donc bâtir un mur de fer pour se protéger », lâche un autre.Le point commun entre tous les invités : un rejet désormais catégorique de la violence. Loin de la clinquante promenade de Tel Aviv, Yahav Erez, fondatrice du podcast Disillusioned, donne rendez-vous dans un quartier habité par la classe moyenne israélienne.« J'ai découvert l'occupation à 30 ans »« Je me suis rendue compte de ce que signifiait l'occupation à 30 ans, quand j'ai commencé à aller en Cisjordanie pour la première fois et à voir la situation de mes propres yeux. Non pas en tant que soldat ou colon, comme c'est le cas pour la plupart des Israéliens, mais en tant qu'invitée chez des Palestiniens. Comprendre à quoi ressemble leur vie depuis leur point de vue est vraiment très choquant. Tout ce système qui vise à oppresser les Palestiniens est fait en notre nom, pour nous protéger soi-disant, et cela m'a rendue furieuse », explique-t-elle.Yahav Erez va jusqu'à parler d'endoctrinement de la société israélienne. Une emprise mentale renforcée, selon elle, par le service militaire : « Un officier militaire qui combattait à Gaza m'a écrit par exemple pour me dire qu'il avait écouté tous les podcasts et qu'il était confus désormais, qu'il ne savait plus quoi faire. On a commencé à correspondre, et quelques mois après – je ne veux pas dire que je suis la seule impliquée dans cette décision –, il a décidé de ne plus servir. Je fais ce podcast pour que ces gens-là ne se sentent pas seuls, mais ça va même plus loin que cela. Je le fais pour qu'ils n'aient pas l'impression d'être fous, parce que les Israéliens qui s'érigent contre le génocide à Gaza, leur entourage va leur dire qu'ils sont fous de penser cela. Peut-être que ce podcast sera écouté par des jeunes de 17 ans sur le point de rejoindre l'armée et qu'il les empêchera de commettre des crimes. »L'interview s'arrête là. Yahav Erez doit partir. Ce soir-là, elle se rend à une manifestation pour les enfants de Gaza.À lire aussiIsraël: les manifestants augmentent la pression sur Benyamin Netanyahu pour la fin de la guerre

Reportage International
Cisjordanie occupée: pour les Palestiniens du camp d'Askar, la situation à Gaza est une continuation de la Nakba

Reportage International

Play Episode Listen Later May 18, 2025 2:35


C'était il y a 77 ans : la création de l'État d'Israël. Joie et fierté pour les juifs qui voient leur rêve d'État se concrétiser. Accablement pour les populations arabes sur place. La semaine dernière, les Palestiniens commémoraient ce qu'ils appellent la « Nakba », la « catastrophe » en français, en référence à l'exode et à l'expulsion de plus de 800 000 Palestiniens de leurs terres après la création de l'État d'Israël. Ce fut le cas hier, notamment dans le camp de réfugiés d'Askar aux abords de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Pour les Palestiniens rencontrés sur place par RFI, la situation à Gaza est une continuation de cette histoire tragique. De notre envoyée spéciale à Naplouse,Jusqu'à la dernière minute, un doute planait sur la tenue des commémorations de la Nakba. Le matin même, les forces spéciales israéliennes ont investi le camp de réfugiés voisin de Balata. Elles viennent de se retirer. La fanfare démarre. Des centaines de personnes défilent dans les rues du camp d'Askar. Parmi eux, de nombreux enfants et de jeunes habillés en tenue d'époque. « On est habillés comme nos ancêtres qui ont été déracinés en 1948 pendant la Nakba. Quand on les a fait sortir de leurs terres, ils étaient habillés comme ça. Mes grands-parents vivaient leurs vies normalement dans la ville de Lod quand des milices sionistes leur ont demandé de partir trois jours seulement. Ils avaient promis de les faire revenir. Mes grands-parents sont partis et, 77 ans plus tard, ils ne sont toujours pas rentrés », témoigne Jamil, un grand adolescent qui arbore une longue jellaba et un keffieh. Un petit train arrive plein à craquer. « Ce train symbolise la Nakba et le fait qu'on veut rentrer chez nous. C'est aussi pour que les enfants puissent s'amuser et qu'ils n'oublient pas nos villes, Jaffa et Haïfa. On ne doit pas les oublier. Mes grands-parents m'ont raconté que ce sont de belles villes et qu'on a une maison là-bas. J'espère qu'on pourra y retourner un jour », explique Qacem, 15 ans. Jaffa et Haïfa se situent désormais en Israël. Dans la foule, certains enfants brandissent aussi des armes ou des clefs en cartons. Le message est clair et assumé ici : le « droit au retour » se fera coûte que coûte. Pour Samer Al Jamal, qui supervise les programmes scolaires au ministère palestinien de l'Éducation nationale, transmettre la mémoire de la Nakba est crucial. « Au sein du ministère de l'Éducation nationale, nous faisons en sorte que le récit palestinien des événements soit présent dans les programmes scolaires. On organise aussi des évènements dans nos écoles. Des activités, des festivals, tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces élèves continuent d'être attachés à cette terre. Les Israéliens ont cru que les anciens allaient mourir et que les plus jeunes allaient oublier. Cette génération n'oubliera pas la terre de ses grands-parents et de ses ancêtres. Chaque génération se passera le flambeau du souvenir », estime-t-il.Sur les banderoles ou dans les discours, une phrase revient sans cesse : la « Nakba continue ». Ghassan Daghlas, gouverneur de Naplouse en explique la signification : « La Nakba continue, oui. Tant que l'occupation perdure, la Nakba continue. Tant que l'injustice se maintient vis-à-vis du peuple palestinien, alors la Nakba continue. On espère que cette injustice cessera et que le peuple palestinien pourra accéder à son rêve d'État indépendant avec Jérusalem comme capitale. » Quelques heures après cette cérémonie, on apprenait qu'Israël lançait sa vaste offensive terrestre sur Gaza. À lire aussiEn Cisjordanie occupée, la mémoire de la Nakba perpétuée

Géopolitique, le débat
Quel avenir pour les Palestiniens ?

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later May 11, 2025 48:29


Plus d'un siècle s'est écoulé depuis le début du mandat britannique sur la Palestine, en 1922. La Palestine est depuis au cœur d'une rivalité entre Juifs et Arabes qui nourrit un conflit sans fin, le plus long conflit contemporain. Un siècle jalonné de guerres terribles et qui est aussi celui d'une histoire palestinienne. Une histoire de dépossession, de lutte, de ségrégation et d'une souveraineté rendue impossible. La question palestinienne demeure l'un des dossiers les plus sensibles et les plus complexes de la scène internationale.Entre exil, occupation, négociations avortées, résistances et divisions internes, les Palestiniens incarnent aujourd'hui l'une des dernières grandes causes nationales sans État. Dans ce contexte de blocage, l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a constitué un séisme majeur. Elle a révélé la nature criminelle du Hamas et entraîné des représailles massives d'Israël. Le Hamas a agi au mépris de la population gazaouie et les victimes innocentes se comptent en dizaines de milliers de morts.Gaza vit une tragédie humaine sans précédent et le massacre du 7-Octobre a nourri une haine réciproque qui représente aujourd'hui un obstacle majeur à toute résolution pacifique de la question israélo-palestinienne, tant les extrémistes des deux camps se trouvent confortés par la situation actuelle. Chacun semble désormais convaincu que la coexistence est impossible. Regard sur la place de la question palestinienne aujourd'hui dans le monde arabe et dans les équilibres géopolitiques mondiaux. Quel avenir pour les Palestiniens ? Invités : Sabine Jansen, rédactrice en chef de Questions internationales, Professeure de relations internationales au CNAM et chercheuse associée à Paris Cité Henri Laurens, historien, professeur au Collège de France où il occupe la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe. Auteur de nombreux ouvrages dont La question de la Palestine en cinq volumes chez Fayard Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président de l'IREMMO, Institut de recherche et d'études méditerranée Moyen-Orient.Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « Les Palestiniens. Une nation en quête d'État ».

Géopolitique, le débat
L'intimidation dans les relations internationales

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later May 10, 2025 48:29


Discours et actes violents transforment la scène internationale : invasion de l'Ukraine et menaces nucléaires par la Russie, manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan, attaque contre Israël le 7 octobre 2023 suivie de la destruction de Gaza par l'État hébreu. Les efforts de paix et de dialogue semblent impuissants face à la brutalité du monde. Une violence qui paraît bien porter la marque d'une nouvelle ère, celle des hommes forts qui le pari du fait accompli plutôt que de la concertation. Convaincus de la faiblesse des démocraties libérales, leur stratégie est celle de l'intimidation.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la liste des États et des peuples offensés, intimidés ou stigmatisés par le président et son équipe ne cesse de s'allonger. Ukraine – encore elle – Canada, Groenland, Danemark, Royaume-Uni, Union européenne dénoncée par Trump comme un projet commercial antiaméricain, Égypte et Jordanie sommées d'accueillir deux millions de Palestiniens. Donald Trump est insatiable. Mais il n'est pas le seul.Sur un autre registre, les efforts de Pékin pour contrôler sa diaspora ne datent pas d'hier, mais ont tendance à se renforcer. Les exemples d'intimidation sont légion du Proche-Orient à l'Asie, du retour de Donald Trump aux provocations nord-coréennes. Le panorama est inquiétant à l'image des dynamiques internationales. Invité : Frédéric Charillon, professeur des universités, co-directeur du centre Géopolitique, défense et leadership à l'Essec. Auteur de Géopolitique de l'intimidation. Seuls face à la guerre, éd. Odile Jacob.

Reportage International
Apprendre l'hébreu à Ramallah: ces Palestiniens qui suivent des études israéliennes pour mieux «combattre» l'occupation

Reportage International

Play Episode Listen Later May 4, 2025 2:39


Alors que la paix entre Palestiniens et Israéliens n'a jamais semblé aussi lointaine, une grappe d'étudiants palestiniens a fait le choix de suivre un cursus d'« études israéliennes ». Au programme : cours d'hébreu, études de grands textes du judaïsme et de la littérature israélienne, histoire et sociologie d'Israël. La prestigieuse université de Birzeit, en bordure de Ramallah, affiche clairement ses objectifs : « Mieux connaître l'occupant » pour mieux le combattre sur le terrain des idées. De notre correspondante à Ramallah,C'est un cours d'hébreu... à la palestinienne. Il démarre par une distribution de baklawas. Grand sourire, une étudiante annonce ses fiançailles tout en promenant un plateau de pâtisseries. Gourmand, Esmat Mansour, le professeur, se sert tout en ne perdant pas de vue ses objectifs pédagogiques : « Mazel tov ! Mazel Tov ! » Les yeux rieurs encadrés de lunettes, il confie à voix basse : « L'hébreu rappelle de mauvais souvenirs aux étudiants. Pour eux, c'est la langue des checkpoints. Alors, j'essaie autant que je le peux de détendre l'atmosphère pendant le cours. Moi, j'adore l'hébreu et mon rôle, c'est de faire aimer cette langue à mes étudiants. Je leur dis souvent qu'en maîtrisant l'hébreu, ils vont gagner en force et en confiance en eux. Si tu ne sais pas t'exprimer en hébreu, les Israéliens te mépriseront. »L'hébreu, le quinquagénaire a eu tout le loisir de l'apprendre en prison où il a passé vingt années de sa vie pour participation au meurtre d'un Israélien établi dans une colonie. Il avait pour camarade de cellule un certain Yahya Sinwar, ancien numéro un du Hamas et instigateur des attaques du 7-Octobre qui ont fait basculer la région dans un chaos dont on ne voit plus la fin.Mais sur ce lourd passé, l'homme préfère se faire discret : « Mes étudiants sont curieux et veulent en savoir plus sur l'expérience de la prison, mais l'université n'est pas le lieu pour le faire. Ici, je ne parle que des bons aspects de la prison. Avoir pu apprendre l'hébreu est l'une de ces bonnes choses. »« C'est normal de vouloir en savoir plus sur les Israéliens »Lui qui dit croire désormais en une « solution politique » au conflit, prodigue la matière phare du cursus : l'hébreu à raison de neuf heures par semaine. Révisions du vocabulaire de base et apprentissage de quelques adages en hébreu, le cours se déroule dans une ambiance bon enfant teintée de salves d'humour noir. Après la lecture d'un texte évoquant la protection de la nature et des animaux, un étudiant lance, cynique : « Ils sont fantastiques, les Israéliens ! Ils font attention à tout, la nature, les animaux ! Sauf à nous ! Nous non, on ne compte pas ! Pourquoi ? Aucune idée ! ». Les rires fusent. « Les plus tragiques des désastres sont ceux qui provoquent des rires », soutient le poète palestinien Mohammed El-Kurd dans son recueil « Rifqa ». Ici, on rit beaucoup. Tout en rondeurs et sourires lui aussi, Rabih Bader, 27 ans, dit vouloir entamer un travail de recherche consacré à ce qu'il appelle la « judaïsation de l'histoire palestinienne » par les Israéliens. Impossible donc de faire l'impasse sur l'hébreu : « C'est normal de vouloir en savoir plus sur les Israéliens. Eux savent tout de nous. Ils ont de très bons départements d'études palestiniennes dans leurs universités. Ils étudient non seulement l'arabe, mais même les différents dialectes palestiniens. Ils sont super spécialisés, à nous d'en faire de même. » Oreilles dressées pour écouter les cours, plusieurs étudiants gardent un œil en permanence sur leurs smartphones. Les dernières informations sont égrenées à haute voix : arrestations, incursions de l'armée israélienne ou rumeurs de fuites de documents au sein du Shin Bet, l'appareil de renseignements israéliens, la salle de classe a aussi des airs de rédaction. On commente, on se perd en conjectures et souvent, on ironise, encore et encore, sur la situation. Un programme lancé il y a dix ansPour accéder à cette rieuse salle de classe, il en aura fallu de la patience. Ici comme dans beaucoup d'endroits de Cisjordanie occupée, la méfiance règne. Avant de nous autoriser à nous mêler à leurs étudiants, les responsables de l'université de Birzeit annoncent avoir fait « leur enquête » sur nous. Un mois et demi d'échanges d'e-mails, de messages WhatsApp, de smileys, de vœux pour l'Aïd, de rencontres et de tractations plus tard, les portes de ce programme académique inédit s'ouvrent enfin à notre micro.Sous un portrait de Shireen Abou Aqleh – ancienne étudiante et professeur à Birzeit, mais surtout journaliste star d'Al Jazeera abattue en plein reportage à Jénine par l'armée israélienne – Najat Abdulhaq, sémillante responsable du département de la communication de l'université explique sa prudence. Smartphone en main, elle montre des photos des différents raids de l'armée israélienne sur le campus. Les dizaines d'étudiants arrêtés, les salles de classes retournées et les drapeaux arrachés l'incitent à la prudence désormais. Dans ce contexte hautement explosif, comment étudier sereinement la société israélienne ? Quand ce programme a été lancé il y a dix ans, un dilemme s'est posé d'emblée : peut-on étudier la société israélienne tout en évitant la « normalisation » ? La solution est vite trouvée. Les seuls Israéliens autorisés à donner cours ici sont des Palestiniens, citoyens d'Israël, comme Areen Hawari, directrice d'un centre de recherches à Haïfa, en Israël. Petite, coupe au carré, elle confie que cette escapade académique hebdomadaire en Cisjordanie occupée est paradoxalement une bouffée d'air pour elle : « Je suis heureuse d'enseigner ici à Birzeit. Je suis palestinienne et cela fait partie de notre projet de libération. Oui, cela fait partie de notre projet de libération de pouvoir produire des études qui soient critiques du colonialisme d'un point de vue académique. Je suis très enthousiaste. » Composant 20% de la population israélienne, les Palestiniens d'Israël sont minoritaires. Présentés comme une cinquième colonne qui menace la sécurité de l'État hébreu, ces professeurs – malgré les checkpoints qu'ils doivent franchir pour venir enseigner en Cisjordanie occupée – trouvent ici paradoxalement un répit de quelques heures dans le climat de suspicion généralisée qui prédomine en Israël. « J'ai un passeport israélien, mais je me sens palestinienne et je porte le poids de la douleur des Palestiniens moi aussi. Notre souhait, c'est qu'Israël ne soit pas un État que pour les juifs, mais pour tous les citoyens. On veut un État démocratique », poursuit Areen Hawari. Combattre la colonisation par les armes du savoirUn département d'études israéliennes peut-il se concevoir sans professeurs israéliens juifs ? Pour Asma, étudiante aussi appliquée qu'impliquée, la question ne se pose pas : « On n'a pas de professeur juif effectivement, mais le problème ce n'est pas la confession en soi. On ne veut pas avoir de profs sionistes. Mais ça n'empêche pas qu'on les lise. On ne peut pas comprendre les Israéliens si on ne lit pas Theodor Herzl et d'autres penseurs du sionisme ». Le sionisme. Le terme revient beaucoup en cours. « Plus de terre, moins d'Arabes », lance une étudiante pour le définir. Une question survient alors : « Peut-on étudier un domaine que l'on n'aime pas ? » Sans circonvolutions, Asma répond avec l'aplomb des punchlines propres à sa génération : « On est un peu comme les médecins qui étudient le cancer. Les médecins n'aiment pas le cancer, mais ils l'étudient pour pouvoir le combattre. » Tous, ici, professeurs comme étudiants, ont l'impression de combattre la colonisation par les armes du savoir. Fondée à l'aube du XXe siècle, l'Université de Birzeit a une longue tradition d'engagement pour la cause palestinienne. Les Français l'ont découverte à la (dé)faveur du déplacement de Lionel Jospin sur le campus le 26 février 2000. Pris à partie par des étudiants scandalisés par ses propos sur le Hezbollah qu'il a qualifié de « terroriste », le Premier ministre français essuie jets de tracts et de pierres. La scène donne des sueurs froides à son personnel de sécurité et vient rappeler combien chaque mot est miné dans cette région du monde. Un programme financé par le Centre arabe de recherche et de sciences politiques de DohaUn quart de siècle plus tard, rien n'a changé. L'Orient reste plus que jamais « compliqué » et suscite l'intérêt redoublé de programmes de recherches du monde entier. À commencer par celui des riches pétromonarchies du Golfe désormais convaincues de la nécessité d'investir dans le savoir en plus de la pierre et des clubs de football européens. La petite trentaine d'étudiants qui suit le programme bénéficient ainsi d'une bourse financée par le Centre arabe de recherche et de sciences politiques de Doha. Un institut dirigé par l'intellectuel palestinien Azmi Bishara également citoyen d'Israël où il fut député. Recherche, journalisme, diplomatie, les secteurs en mesure d'accueillir ces rares étudiants palestiniens connaisseurs en profondeur de la société israélienne sont nombreux et stratégiques.Casquette vissée sur la tête, main qui caresse tantôt un chapelet tantôt une cigarette, Mohanad, le regard clair – lui aussi ancien prisonnier comme 40% des hommes palestiniens et dont le nom sera tu pour des raisons de sécurité – confie pourtant avoir du mal à savoir ce qu'il fera de son diplôme. « Tu sais, nous en Palestine, on ne sait plus se projeter. Là, je suis avec toi, mais demain qui sait où je serai ? J'ai été emprisonné deux fois. Je peux être emprisonné à nouveau à tout moment. Depuis le 7-Octobre, on parle même de nous faire partir d'ici de façon massive. C'est difficile de pouvoir réfléchir à l'avenir ».  « L'impossible futur ; comment la colonisation israélienne sape les rêves d'avenir de la jeunesse palestinienne ». Un thème de recherche académique en soi…