Podcasts about territoires palestiniens

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Musiques du monde
Au Levant toutes ! Avec Yasmine Hamdan et #SessionLive Christine Zayed

Musiques du monde

Play Episode Listen Later Oct 25, 2025 48:29


La poétique du souvenir avec Yasmine Hamdan (Liban) et Christine Zayed (Palestine). Yasmine Hamdan est notre 1ère invitée pour la sortie de son 3ème album I Remember I Forget Yasmine Hamdan a d'abord surgi sur la scène musicale avec la formation indie électronique pionnière Soapkills, formée avec Zeid Hamdan dans le Beyrouth de la fin des années 90. Le répertoire entêtant et irrévérencieux du duo ainsi que ses visuels auront rayonné créativement à travers le monde arabe et au-delà, culminant avec une anthologie en 2015. Après s'être installée à Paris en 2005, la musicienne collabore avec le producteur Mirwais (ex-Taxi Girl et producteur de Madonna) pour le projet Y.A.S., à l'origine d'un album dansant et raffiné, Arabology, paru chez Universal en 2009. Depuis, elle s'est fait un nom au-delà des frontières en tant qu'autrice-compositrice et productrice solo, entrelaçant avec élégance des univers éloignés comme la poésie, la pop et la tradition panarabe, l'electronica, la soul ou encore la guitar music. Elle a collaboré avec des cinéastes de tous horizons tels que Elia Suleiman, Jim Jarmusch (chantant notamment à l'écran dans le film de 2013 Only Lovers Left Alive), Daniele Arbid ou Ghassan Salhab, et a joué au sein de projets collectifs majeurs comme Africa Express. En solo, Yasmine Hamdan a sorti un premier disque en 2013, Ya Nass, un en 2017, Al Jamilat, et à présent son troisième album I Remember I Forget, co-produit aux côtés de son collaborateur de longue date Marc Collin (Nouvelle Vague). La mémoire est une force sans pareille. I Remember I Forget [Je me souviens que j'oublie] succède à deux disques solo salués à l'international, Ya Nass (2013) et Al Jamila (2017). L'album scelle la réputation de Yasmine Hamdan en tant que conteuse talentueuse, performeuse captivante et défricheuse indépendante. L'artiste polyglotte, née à Beyrouth et installée à Paris, a toujours mêlé dans sa musique l'intime, le poétique et la politique, souvent avec un humour vif, puisant ses influences dans les dialectes et sonorités du monde pan-arabe et d'ailleurs. C'est plus que jamais le cas sur ce nouvel album, un ensemble de chants de beauté et de fureur légitime, forgé dans le tumulte de crises mondiales, notamment l'explosion en 2020 du port de Beyrouth et l'effondrement économique du Liban (désastre financier qui aura protégé l'élite aux dépens du plus grand nombre). Dans un monde moderne de plus en plus fracturé, les prises de parole de Yasmine Hamdan semblent plus vitales que jamais. «Pour cet album, je voulais m'attacher à un lieu spécifique — et il fallait que ce soit le Liban», explique Yasmine Hamdan. «Mon lien avec le Liban et ce qui lui est arrivé a constitué le terreau à partir duquel j'ai commencé à écrire et composer l'album. Cependant, au fur et à mesure du processus créatif, cet endroit est devenu un symbole, une métaphore, une catharsis pour ce qui se passe plus largement dans le monde et à travers l'expérience collective.»  «En dépit de la douleur ressentie devant ce qui est infligé à mon lieu de naissance, s'est installé peu à peu un sentiment de tendresse, de familiarité, ce qui m'a apporté de l'espoir et de l'inspiration. Beyrouth a certainement continué à être généreuse avec moi», raconte-t-elle. Yasmine Hamdan s'est ainsi attelée à l'écriture des chansons, renouant pour l'occasion avec un collaborateur de longue date, Marc Collin (Nouvelle Vague). I Remember I Forget a été produit sous la tutelle de leurs labels respectifs, Hamdanistan et Kwaidan, et paraît chez Crammed Discs / [PIAS].   Titres joués durant l'entretien : I Remember I Forget, Shmaali, Shadia et The Beautiful Losers. ► Album I Remember I Forget (Crammed Discs / [PIAS] 2025). Site Yasmine Hamdan - Bandcamp. YouTube. Actu concert 18 mars, Paris Le Trianon.   Puis la #SessionLive reçoit Christine Zayed pour l'album Kama Kuntu. Née dans une famille mélomane de Palestine, élevée entre Jérusalem et Ramallah, Christine Zayed est une chanteuse, une compositrice et une instrumentiste, virtuose du qanûn. Elle a été initiée dès son plus jeune âge à la musique arabe classique et contemporaine, ainsi qu'à la musique traditionnelle palestinienne. Son répertoire s'appuie principalement sur la musique arabe classique, basée sur le maqam (la science et la pratique de l'improvisation modale arabe), et sur la poésie arabe, en particulier la poésie palestinienne contemporaine. Ses compositions, fortement ancrées dans la tradition, sont résolument contemporaines, recherchant les chemins de la modernité dans le croisement avec d'autres univers musicaux. Elle vit et travaille en France depuis quelques années et collabore à de multiples projets, notamment au sein de l'Ensemble Chakâm ou du groupe Atine. Elle se produit en solo ou en trio avec le flûtiste Sylvain Barou et le percussionniste Habib Meftah interprétant un répertoire que l'on retrouve dans son premier album, Kama Kuntu («Ce que j'étais»). On y croise plusieurs invités, notamment Piers Faccini. Titres interprétés au grand studio : - Avant que je photographie les oiseaux, Live RFI - Animal, Feat. Piers Faccini, extrait de l'album  - Ghalimi Live RFI. Line Up : Christine Zayed (qanûn, chant), Sylvain Barou (flûtes, duduk) et Habib Meftah (percussions) Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant. ► Album Kama Kuntu (T-Rec 2024). Site - YouTube. Actu concerts : 11 décembre – Festival NoBorder, Brest // en trio + 12 décembre – Le Chenal, Porspoder // dans le cadre de NoBorder // en trio.

Musiques du monde
Au Levant toutes ! Avec Yasmine Hamdan et #SessionLive Christine Zayed

Musiques du monde

Play Episode Listen Later Oct 25, 2025 48:29


La poétique du souvenir avec Yasmine Hamdan (Liban) et Christine Zayed (Palestine). Yasmine Hamdan est notre 1ère invitée pour la sortie de son 3ème album I Remember I Forget Yasmine Hamdan a d'abord surgi sur la scène musicale avec la formation indie électronique pionnière Soapkills, formée avec Zeid Hamdan dans le Beyrouth de la fin des années 90. Le répertoire entêtant et irrévérencieux du duo ainsi que ses visuels auront rayonné créativement à travers le monde arabe et au-delà, culminant avec une anthologie en 2015. Après s'être installée à Paris en 2005, la musicienne collabore avec le producteur Mirwais (ex-Taxi Girl et producteur de Madonna) pour le projet Y.A.S., à l'origine d'un album dansant et raffiné, Arabology, paru chez Universal en 2009. Depuis, elle s'est fait un nom au-delà des frontières en tant qu'autrice-compositrice et productrice solo, entrelaçant avec élégance des univers éloignés comme la poésie, la pop et la tradition panarabe, l'electronica, la soul ou encore la guitar music. Elle a collaboré avec des cinéastes de tous horizons tels que Elia Suleiman, Jim Jarmusch (chantant notamment à l'écran dans le film de 2013 Only Lovers Left Alive), Daniele Arbid ou Ghassan Salhab, et a joué au sein de projets collectifs majeurs comme Africa Express. En solo, Yasmine Hamdan a sorti un premier disque en 2013, Ya Nass, un en 2017, Al Jamilat, et à présent son troisième album I Remember I Forget, co-produit aux côtés de son collaborateur de longue date Marc Collin (Nouvelle Vague). La mémoire est une force sans pareille. I Remember I Forget [Je me souviens que j'oublie] succède à deux disques solo salués à l'international, Ya Nass (2013) et Al Jamila (2017). L'album scelle la réputation de Yasmine Hamdan en tant que conteuse talentueuse, performeuse captivante et défricheuse indépendante. L'artiste polyglotte, née à Beyrouth et installée à Paris, a toujours mêlé dans sa musique l'intime, le poétique et la politique, souvent avec un humour vif, puisant ses influences dans les dialectes et sonorités du monde pan-arabe et d'ailleurs. C'est plus que jamais le cas sur ce nouvel album, un ensemble de chants de beauté et de fureur légitime, forgé dans le tumulte de crises mondiales, notamment l'explosion en 2020 du port de Beyrouth et l'effondrement économique du Liban (désastre financier qui aura protégé l'élite aux dépens du plus grand nombre). Dans un monde moderne de plus en plus fracturé, les prises de parole de Yasmine Hamdan semblent plus vitales que jamais. «Pour cet album, je voulais m'attacher à un lieu spécifique — et il fallait que ce soit le Liban», explique Yasmine Hamdan. «Mon lien avec le Liban et ce qui lui est arrivé a constitué le terreau à partir duquel j'ai commencé à écrire et composer l'album. Cependant, au fur et à mesure du processus créatif, cet endroit est devenu un symbole, une métaphore, une catharsis pour ce qui se passe plus largement dans le monde et à travers l'expérience collective.»  «En dépit de la douleur ressentie devant ce qui est infligé à mon lieu de naissance, s'est installé peu à peu un sentiment de tendresse, de familiarité, ce qui m'a apporté de l'espoir et de l'inspiration. Beyrouth a certainement continué à être généreuse avec moi», raconte-t-elle. Yasmine Hamdan s'est ainsi attelée à l'écriture des chansons, renouant pour l'occasion avec un collaborateur de longue date, Marc Collin (Nouvelle Vague). I Remember I Forget a été produit sous la tutelle de leurs labels respectifs, Hamdanistan et Kwaidan, et paraît chez Crammed Discs / [PIAS].   Titres joués durant l'entretien : I Remember I Forget, Shmaali, Shadia et The Beautiful Losers. ► Album I Remember I Forget (Crammed Discs / [PIAS] 2025). Site Yasmine Hamdan - Bandcamp. YouTube. Actu concert 18 mars, Paris Le Trianon.   Puis la #SessionLive reçoit Christine Zayed pour l'album Kama Kuntu. Née dans une famille mélomane de Palestine, élevée entre Jérusalem et Ramallah, Christine Zayed est une chanteuse, une compositrice et une instrumentiste, virtuose du qanûn. Elle a été initiée dès son plus jeune âge à la musique arabe classique et contemporaine, ainsi qu'à la musique traditionnelle palestinienne. Son répertoire s'appuie principalement sur la musique arabe classique, basée sur le maqam (la science et la pratique de l'improvisation modale arabe), et sur la poésie arabe, en particulier la poésie palestinienne contemporaine. Ses compositions, fortement ancrées dans la tradition, sont résolument contemporaines, recherchant les chemins de la modernité dans le croisement avec d'autres univers musicaux. Elle vit et travaille en France depuis quelques années et collabore à de multiples projets, notamment au sein de l'Ensemble Chakâm ou du groupe Atine. Elle se produit en solo ou en trio avec le flûtiste Sylvain Barou et le percussionniste Habib Meftah interprétant un répertoire que l'on retrouve dans son premier album, Kama Kuntu («Ce que j'étais»). On y croise plusieurs invités, notamment Piers Faccini. Titres interprétés au grand studio : - Avant que je photographie les oiseaux, Live RFI - Animal, Feat. Piers Faccini, extrait de l'album  - Ghalimi Live RFI. Line Up : Christine Zayed (qanûn, chant), Sylvain Barou (flûtes, duduk) et Habib Meftah (percussions) Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant. ► Album Kama Kuntu (T-Rec 2024). Site - YouTube. Actu concerts : 11 décembre – Festival NoBorder, Brest // en trio + 12 décembre – Le Chenal, Porspoder // dans le cadre de NoBorder // en trio.

Invité de la mi-journée
Pression américaine sur Israël: «Trump déjoue les sympathies et les hostilités qu'il suscitait»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 24, 2025 6:33


La pression est très forte des États-Unis sur Israël. Quatre hauts responsables en visite en quelques jours et Donald Trump qui avertit qu'Israël perdrait le soutien américain en cas d'annexion de la Cisjordanie, territoire déjà en grande partie occupé et sur lequel l'État hébreu veut étendre sa souveraineté. Les députés ont voté en ce sens cette semaine, résultat : Benyamin Netanyahu se retrouve entre une assemblée qui pousse pour la colonisation et un puissant allié qui a indiqué son opposition. Pour en parler, Denis Charbit, professeur de science politique à l'université ouverte d'Israël. Son prochain ouvrage, Yitzhak Rabin, la paix assassinée ? paraîtra le 29 octobre aux éditions JC Lattès. À lire aussiIsraël: le Parlement ouvre la voie à une annexion de la Cisjordanie

Invité de la mi-journée
À Gaza: les journalistes sont choisis par l'armée israélienne «dont les médias deviennent un instrument d'une propagande»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 6:20


Israël empêche toujours les journalistes étrangers d'entrer à Gaza. L'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exprimé ce jeudi 23 octobre sa déception après que la Cour suprême israélienne a reporté sa décision d'un mois supplémentaire, assurant que la situation sur place a changé. Depuis deux ans, les journalistes n'ont pu y entrer que sous escorte et donc sous contrôle de l'armée israélienne. La guerre a causé la mort de plus de 210 journalistes palestiniens dans le territoire dévasté. Entretien avec la journaliste à Orient XXI, Sylvain Cypel, ancien directeur de la rédaction de Courrier international et rédacteur en chef au Monde. Auteur de « L'État d'Israël contre les Juifs », La Découverte. C'est toujours non. Les journalistes étrangers ne peuvent pas entrer à Gaza, ne peuvent pas aller voir ce qui se passe et ne peuvent pas raconter au reste du monde. Ça fait plus de deux ans que ça dure, et Israël continuera de bloquer l'accès au territoire palestinien au moins pour un mois. La Cour suprême a reporté sa décision et nous en parlons avec Sylvain Cypel journaliste à Orient XXI, ancien directeur de la rédaction de Courrier international, ancien rédacteur en chef au Monde. Vous avez aussi écrit le livre l'État d'Israël contre les Juifs, publié aux éditions La Découverte. Rfi :  Bonjour Sylvain Cypel. La Cour suprême a reconnu tout à l'heure en Israël que la situation avait changé. Est-ce que ça laisse entrevoir une ouverture selon vous ou pas du tout ? Sylvain Cypel : Comment dire, un tout petit peut-être ? Voilà, un tout petit peut-être… C'est-à -dire qu'il faut voir, il faut voir le background. Il faut voir dans quelles conditions ça se passe. Ça veut dire que ça fait deux ans que ça dure. Ce n'est pas la première fois qu'il y a un dépôt de plainte devant la Cour suprême. Il y en a eu sept. Il y a eu sept reports. À chaque fois, la Cour suprême s'est délestée de son devoir et, à chaque fois, l'État a expliqué des conditions de guerre, la sécurité... qu'il est impossible de laisser les journalistes entrer. Par ailleurs, il faut savoir qu'il y a des journalistes qui rentrent très peu. Ils sont quasi systématiquement Israéliens. Ils sont choisis par l'armée. Donc, la presse, les médias deviennent un instrument d'une propagande. Si vous voulez un instrument d'un récit où on ne voit rien, on ne vous dit pas, on voit juste ce qu'on autorise de voir. Et quelques personnes qui se disent journalistes et qui sont des affidés, sont prêts à répercuter ce que l'armée leur demande de faire. Vous nous disiez qu'à plusieurs reprises la justice s'était soustraite en quelque sorte à son rôle. Est-ce qu'elle pourrait contraindre le gouvernement israélien à autoriser l'accès des journalistes étrangers à Gaza ? Oui. Mais bien entendu, si elle donne raison à l'Association de la presse étrangère, qui est représentée par un avocat israélien qui est très connu, qui s'appelle Gilad Shaer qui a été en son temps un conseiller d'un Premier ministre qui s'appelait Barak. Et donc il suffit que la Cour suprême décrète, la requête est validée. Et là, en l'occurrence, ce qu'elle a dit, c'était qu'elle accordait un mois supplémentaire aux autorités israéliennes pour qu'elles préparent un plan d'accès à Gaza. Vous nous l'avez dit, elle l'a déjà fait à plusieurs reprises. Vous y croyez, là, pour cette fois-ci, dans le contexte un peu différent auquel on assiste avec le cessez-le-feu ? Alors, je vous dis, il y a un contexte un peu différent, vous avez raison. C'est-à-dire que ce n'est pas la paix, mais il y a une forme... On ne peut même pas dire que c'est un cessez-le-feu, parce qu'en réalité, tous les jours, il y a des Palestiniens qui sont assassinés. Donc, ce n'est pas vraiment une paix, mais ça n'est plus ce que c'était avant l'accord qui a été signé entre le Hamas et le gouvernement israélien. Et malgré ça, il n'y a toujours pas de journalistes étrangers qui rentrent. On entend assez peu de réactions internationales pourtant. Pourquoi, selon vous ? Pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas sur le plan international ? Oui. D'abord, on en parle un peu. Il y a eu des papiers dans la presse américaine, il y a eu des papiers dans la presse française. Il y a eu des papiers, mais je veux dire des réactions de dirigeants, par exemple. Mais parce qu'il n'y a pas non plus de réactions de dirigeants sur la réalité de ce qui s'est passé à Gaza. C'est ça qu'il faut dire. Si vous voulez, il y a des gens qui ont commencé à bouger…. Les Européens ont commencé gentiment à dire que ça ne va pas, qu'on menace peut-être. Enfin,à ce jour, il y a 150 000 blessés, bientôt 70 000 morts et tous ceux qu'on découvrira le jour où on pourra les découvrir, si on les découvre sous les décombres. L'armée israélienne a tué à ce jour, les chiffres officiels, c'est 200 tués, dont 75% de Gazaouis et 25% de non-Gazaouis [parmi les journalistes, NDLR]. En général, ce sont des gens d'Al Jazeera, parce qu'ils étaient les seuls à être restés. Oui, c'est ça. Les derniers chiffres de Reporters sans frontières disent même plus de 210 journalistes tués. Les médias internationaux : 220. Même les médias internationaux ont beaucoup travaillé là depuis deux ans, avec des journalistes qui se trouvaient à Gaza. Mais donc beaucoup ont été tués, beaucoup sont partis. Comment est-ce qu'aujourd'hui, on peut encore couvrir ce conflit ? Ben, on ne le peut pas. On le peut en ayant des correspondants. Moi, je suis à Orient XXI. Il y a quelqu'un qui, toutes les semaines, nous fait un papier que nous publions sur ce qui se passe à Gaza. C'est extrêmement intéressant. Rami Abou Jamous, je cite son nom parce qu'on l'a entendu à plusieurs reprises sur cette antenne et il faut le lire, en effet. Mais bien entendu. Et donc je vous dis, il a commencé chez nous et aujourd'hui c'est devenu, je dirais, entre guillemets, «une petite vedette». Et donc, si on dispose de gens à l'intérieur, on peut obtenir des choses. Les journalistes israéliens de Haaretz qui travaillent sur ce qui se passe... moi, je connais très bien, par exemple, Amira Hass, qui est une journaliste de Haaretz. Elle a un carnet d'adresses très important à Gaza et donc elle peut faire. Mais elle fait de l'information sur Gaza uniquement par téléphone. Elle ne peut pas y aller, c'est impossible. Or, ça, c'est tout à fait différent de faire un papier lorsqu'on vous parle d'un endroit et lorsque vous êtes sur le terrain, mais tous les journalistes connaissent ça par cœur. Et donc, évidemment, ça nuit considérablement. À la qualité de l'information et à la véracité de l'information. À lire aussiIsraël: la Cour suprême reporte l'examen d'un recours de la presse étrangère pour un accès à Gaza À lire aussiIsraël: le Parlement ouvre la voie à une annexion de la Cisjordanie

Invité de la mi-journée
Gaza: «La question est de savoir à quel point Israël veut que l'accord de cessez-le-feu soit mené jusqu'à son terme»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 7:01


L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques pour consolider la première phase du fragile cessez-le-feu à Gaza et aborder les sujets sensibles des phases à venir, comme l'administration et la reconstruction de ce territoire ravagé par deux ans de guerre. En visite à Jérusalem, le vice-président américain J.D. Vance reconnaît qu'il sera très difficile de désarmer le Hamas et de reconstruire le territoire palestinien. Entretien avec Amélie Férey, chercheuse à l'Institut français des relations internationales, responsable du Laboratoire de recherche sur la défense et auteure du livre Les Mots, armes d'une nouvelle guerre (éditions Le Robert).

Reportage International
En Cisjordanie, le poids psychologique de la colonisation israélienne

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 19, 2025 2:29


En Cisjordanie occupée, plus de 40 000 personnes ont été déplacées de force depuis le début de l'année. Expulsions, arrestations, check-points, tout cela concourt à mettre les Palestiniens sous haute pression. L'impact psychologique, l'une des faces invisibles de la colonisation, touche enfants comme adultes et inquiète les praticiens sur place. De notre correspondante de retour de Bethléem,  Lever aux aurores pour Razzan Quran. Elle est psychologue itinérante. Ce matin, elle est attendue à Bethléem, à seulement 30 kilomètres de chez elle, à Ramallah. Elle est sortie près de trois heures avant son rendez-vous. « Chaque jour, chaque heure, ils ouvrent ou ferment un nouveau check-point, se plaint-elle. Personnellement, je ne peux jamais prévoir avec certitude à quel moment je vais arriver. Votre boussole interne est littéralement déréglée. Être dans un véhicule avec d'autres Palestiniens me procure un sentiment de protection et de confiance. » Si elle se sent protégée dans l'habitacle de ce taxi collectif, Razzan évoque le stress que représente le moindre trajet sur les routes de Cisjordanie occupée. Check-points, murs, barbelés, drapeaux israéliens, tours de contrôle, colonies… Tout sur le chemin rappelle l'occupation : « Un État colonial a besoin de s'imposer avec ce type de symboles. De grands drapeaux israéliens, c'est pour dire : "Je suis là !", "C'est à moi !". Ce besoin frénétique de dire "c'est à moi" raconte qu'en fait tu sais que ce n'est pas à toi… » Les blessures invisibles de l'occupation Parce qu'elle est psychologue, Razzan a les moyens de mettre à distance cette pression. Mais tous les Palestiniens n'ont pas cette chance. Dans cette cellule d'écoute psychologique à Bethléem, elle et ses confrères peinent parfois à apaiser la douleur de leurs patients. L'assistante sociale souhaite attirer aujourd'hui l'attention de Razzan sur le cas d'une petite fille de 10 ans qui s'est renfermée sur elle-même depuis peu. « Elle était dans le champ avec sa famille en train de travailler la terre, raconte l'assistante sociale. L'armée israélienne a débarqué. Les soldats ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes et la petite fille a eu peur. Depuis, elle n'accepte de sortir qu'après avoir demandé exactement où va sa famille. Si elle estime qu'ils peuvent tomber sur l'armée, elle ne sort pas, elle reste à la maison. » « L'aspect psychologique est un tribut invisible pour le monde extérieur, ajoute-t-elle. Mais quelqu'un comme notre assistante sociale qui est en poste ici depuis 23 ans est bien placée pour voir à quel point ce phénomène augmente. » Face à ce futur toujours plus angoissant, Razzan Quran applique à elle-même le conseil qu'elle donne à ses patients : tenter autant que possible de se concentrer sur l'instant présent. Une forme de « résistance », dit-elle.

Reportage international
En Cisjordanie, le poids psychologique de la colonisation israélienne

Reportage international

Play Episode Listen Later Oct 19, 2025 2:29


En Cisjordanie occupée, plus de 40 000 personnes ont été déplacées de force depuis le début de l'année. Expulsions, arrestations, check-points, tout cela concourt à mettre les Palestiniens sous haute pression. L'impact psychologique, l'une des faces invisibles de la colonisation, touche enfants comme adultes et inquiète les praticiens sur place. De notre correspondante de retour de Bethléem,  Lever aux aurores pour Razzan Quran. Elle est psychologue itinérante. Ce matin, elle est attendue à Bethléem, à seulement 30 kilomètres de chez elle, à Ramallah. Elle est sortie près de trois heures avant son rendez-vous. « Chaque jour, chaque heure, ils ouvrent ou ferment un nouveau check-point, se plaint-elle. Personnellement, je ne peux jamais prévoir avec certitude à quel moment je vais arriver. Votre boussole interne est littéralement déréglée. Être dans un véhicule avec d'autres Palestiniens me procure un sentiment de protection et de confiance. » Si elle se sent protégée dans l'habitacle de ce taxi collectif, Razzan évoque le stress que représente le moindre trajet sur les routes de Cisjordanie occupée. Check-points, murs, barbelés, drapeaux israéliens, tours de contrôle, colonies… Tout sur le chemin rappelle l'occupation : « Un État colonial a besoin de s'imposer avec ce type de symboles. De grands drapeaux israéliens, c'est pour dire : "Je suis là !", "C'est à moi !". Ce besoin frénétique de dire "c'est à moi" raconte qu'en fait tu sais que ce n'est pas à toi… » Les blessures invisibles de l'occupation Parce qu'elle est psychologue, Razzan a les moyens de mettre à distance cette pression. Mais tous les Palestiniens n'ont pas cette chance. Dans cette cellule d'écoute psychologique à Bethléem, elle et ses confrères peinent parfois à apaiser la douleur de leurs patients. L'assistante sociale souhaite attirer aujourd'hui l'attention de Razzan sur le cas d'une petite fille de 10 ans qui s'est renfermée sur elle-même depuis peu. « Elle était dans le champ avec sa famille en train de travailler la terre, raconte l'assistante sociale. L'armée israélienne a débarqué. Les soldats ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes et la petite fille a eu peur. Depuis, elle n'accepte de sortir qu'après avoir demandé exactement où va sa famille. Si elle estime qu'ils peuvent tomber sur l'armée, elle ne sort pas, elle reste à la maison. » « L'aspect psychologique est un tribut invisible pour le monde extérieur, ajoute-t-elle. Mais quelqu'un comme notre assistante sociale qui est en poste ici depuis 23 ans est bien placée pour voir à quel point ce phénomène augmente. » Face à ce futur toujours plus angoissant, Razzan Quran applique à elle-même le conseil qu'elle donne à ses patients : tenter autant que possible de se concentrer sur l'instant présent. Une forme de « résistance », dit-elle.

Invité de la mi-journée
Exécutions à Gaza: pour le Hamas, il s'agit «d'éviter que l'on s'achemine vers une guerre civile»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 17, 2025 6:25


Tandis que les bombardements ont nettement diminué dans la bande de Gaza, le Hamas a lancé une répression violente contre des factions rivales s'opposant à son autorité, et accusées de collaboration avec Israël. Une vidéo dans laquelle plusieurs hommes sont agenouillés en pleine rue, puis exécutés froidement par le Hamas, a circulé sur les réseaux sociaux. Donald Trump a menacé d'intervenir pour désarmer de force les combattants du mouvement. L'analyse de Sarah Daoud, chercheuse associée au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences-Po) et à l'EMAM à l'Université de Tours. À lire aussiÀ la Une: le Hamas exécute ses rivaux dans la bande de Gaza et réaffirme son pouvoir

Reportage International
Prisonniers palestiniens libérés vers l'Égypte: «L'exil reste 10000 fois plus enviable que la prison»

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 2:34


Dans le cadre de l'échange des 250 prisonniers palestiniens condamnés à des peines de prison à vie contre les derniers otages détenus par le Hamas ce lundi 13 octobre 2025, de nombreuses familles palestiniennes espéraient retrouver leurs proches avant de découvrir qu'ils avaient été envoyés en Égypte. C'est le cas de cette femme rencontrée à Naplouse, en Cisjordanie, et dont le frère avait été incarcéré en 2006 pour avoir préparé un attentat contre Israël. De notre correspondant de retour de Naplouse, D'abord, la désillusion… Nour a attendu que le dernier des 88 prisonniers libérés ce lundi à Ramallah descende du bus pour comprendre que son frère n'en était pas : « On est restés jusque dans l'après-midi. Tous ceux qui étaient dans les bus sont partis, on est restés encore un peu puis on a abandonné pour rentrer à Naplouse. » Ensuite le soulagement, il serait en route pour l'Égypte, exilé, mais libre : « L'un des prisonniers a appelé sa famille avec le téléphone du chauffeur de leur bus, j'ai appris que mon frère était parmi eux, c'est là que la peur a disparu. » Dans un coin de la pièce, le sac de voyage est prêt. S'il ne peut pas revenir en Palestine, alors elle ira le voir en Égypte. D'ici là, il faut l'appeler comme pour se rassurer à nouveau, rien d'évident après plus de vingt-ans en prison : « Mon fils est resté en ligne avec lui jusqu'à trois heures du matin, pour essayer de lui créer des comptes Facebook et WhatsApp. Le lendemain, on a pu lui parler en appel vidéo. Et hier soir, depuis le dîner jusqu'à deux heures du matin, on était encore avec lui, mon fils, mes enfants qui sont à l'étranger, mon mari et moi. C'était vraiment une belle conversation, chacun parlait un peu à son tour. » À lire aussiGaza: faim, entrave, torture... les otages du Hamas racontent leurs terribles conditions de détention « C'était un déchaînement de violence » Dans une chambre d'hôtel du Caire, c'est un visage émacié, drapeau de la Palestine sur les épaules, qui s'affiche sur l'écran et déroule le récit de sa sortie de prison : « Nous avons été humiliés, c'était un déchaînement de violence, les services de renseignements israéliens nous ont interrogés. Ils nous ont menacés, ils expliquaient qu'ils allaient nous tuer pour tout un tas de raisons incroyables, ou qu'ils nous re-arrêteraient. » Les prisonniers sont finalement embarqués pour un long périple. Par les fenêtres, ils découvrent les destructions de Gaza au moment de passer la frontière avec l'Égypte. C'est seulement là, au point de passage de Rafah, qu'on le libèrera des liens qui ont laissé des plaies à vif sur ses poignets :  « Le pays de mon cœur, c'est la Palestine, et c'est là-bas que j'espérais être libéré, et j'aimerais pouvoir y revenir un jour pour y retrouver ma famille. Mais l'exil reste 10 000 fois plus enviable que la prison. » Plus enviable que la prison, et peut-être moins dangereux qu'un retour en Cisjordanie occupée, voudrait croire Nour : « Nos prisonniers, même libres, restent menacés. Au lendemain des libérations, ils ont fait irruption dans les maisons de certains détenus libérés et ont tout cassé. Mon frère était menacé avant même sa libération, ils lui ont dit que s'il s'écartait des clous, ils allaient le retrouver et qu'ils savaient tout de ses moindres faits et gestes. » Ce harcèlement des anciens prisonniers par les forces israéliennes sont documentées par plusieurs ONG investies dans le soutien juridique des détenus palestiniens dont la plupart, refusent de s'exprimer par peur de représailles. À lire aussiPrisonniers palestiniens : Israël « commet des disparitions forcées contre des détenus originaires de Gaza »

Revue de presse internationale
À la Une: Gaza toujours sous la coupe du Hamas

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 3:55


Selon le plan de paix américain, le groupe palestinien Hamas devrait à terme « démanteler » ses armes et « ne plus jouer aucun rôle » dans la gouvernance de Gaza. On en est encore loin. « Le Hamas conserve la mainmise sur Gaza, constate Le Monde à Paris. Lundi, les hommes de la branche armée du Hamas étaient bien là. La tête cachée par une cagoule et une casquette noire, fusil pointé vers le ciel d'une main, l'autre occupée à canaliser la foule rassemblée à Khan Younès, ils ont encadré l'accueil des quelque 2 000 détenus palestiniens libérés par Israël dans la première phase du cessez-le-feu, qui doit mettre fin à 24 mois d'une offensive qui a transformé la bande de Gaza en champ de ruines. Longtemps restés invisibles, donnant l'impression d'un vide total du pouvoir à Gaza, les cadres du mouvement islamiste prouvent qu'ils sont toujours aux commandes, pointe encore Le Monde, et capables de coordonner le processus complexe d'échanges de prisonniers. » Règlements de comptes Qui plus est, souligne le Washington Post, « le Hamas a peut-être cessé de combattre Israël, mais il a lancé une nouvelle campagne violente pour reprendre le contrôle des familles et des milices locales qui avaient contesté son pouvoir durant les deux dernières années de guerre. Que ce soit en menant des raids armés à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ou en procédant à des exécutions publiques plus au nord, dans la ville de Gaza, le Hamas tente d'envoyer un message clair : après des mois passés à se cacher des tirs israéliens, le groupe militant est de retour comme la seule autorité visible dans la bande de Gaza. » Commentaire du Figaro à Paris : « alors qu'à Charm el-Cheikh, les gouvernements du monde entier tentent de dessiner un futur pour l'enclave sans le Hamas, le groupe armé donne sa réponse de la plus cruelle des manières : il règne sur Gaza. » Toujours le fracas des armes En fait, souligne La Repubblica à Rome, « les tirs à Gaza n'ont jamais vraiment cessé. Le Hamas fait usage de ses armes, les Israéliens aussi. Le groupe islamiste a (donc) engagé une confrontation sanglante avec des clans et des familles rivales, qui aurait déjà fait plus de 40 morts. Et de son côté, Tsahal cible non seulement des militants, mais aussi des civils, par des tirs d'artillerie et des frappes de drones. D'après les Nations-Unies, depuis le 10 octobre, au moins 15 Palestiniens ont été tués par balles dans des zones proches des troupes israéliennes, qui contrôlent encore plus de 50 % de la bande de Gaza. »  Des corps d'otages introuvables Et le ton monte entre les autorités israéliennes et le mouvement islamiste à propos de la restitution des corps d'otages israéliens. C'est ce que constate notamment le Guardian à Londres : « le Hamas annonce que les restes de tous les otages israéliens décédés qu'il a pu récupérer ont été restitués et qu'il aurait besoin d'équipements spécialisé pour retrouver d'autres corps dans les ruines de Gaza. Et de son côté, Israël continue d'exiger la restitution de tous les corps et menace de reprendre les combats si les termes du cessez-le-feu ne sont pas respectés. » En effet, prévient le Jerusalem Post, « le cessez-le-feu prévoyait le rapatriement intégral des corps. Si le Hamas tergiverse, fait obstruction ou s'y conforme partiellement, Israël devra définir une politique claire alliant l'insistance sur la remise intégrale des corps aux conséquences d'un retard. Il ne s'agit pas d'une formalité. Il s'agit d'une question d'honneur national, liée à la promesse que “personne ne sera laissé pour compte“, même dans la mort. » Questions Et pendant ce temps, les Gazaouis attendent. « L'après de Gaza est insoutenable, soupire L'Orient-Le Jour à Beyrouth. On ne peut pas regarder l'ampleur de ce désastre sans avoir les larmes aux yeux. Par où commencer ? Comment vivre sans ceux qui sont partis. Comment dormir quand l'horreur attend le sommeil pour ressurgir (…) Même si les pétrodollars tombent en pluie sur la langue de terre assoiffée, combien de temps faudra-t-il pour la remettre sur pied, pour qu'une vie tant soit peu normale s'y développe ? Que fera la population entre-temps ? Ressasser sa souffrance ? Attendre la becquée des aides internationales ? Comment et à quelles conditions les Gazaouis pourront-ils reconstruire leurs villes perdues ? », s'interroge encore le quotidien libanais. « Leur donnera-t-on du béton et du fer ? Seront-ils autorisés à rebâtir sur les lopins démolis ? » Autant de questions toujours sans réponse.

Reportage international
Prisonniers palestiniens libérés vers l'Égypte: «L'exil reste 10000 fois plus enviable que la prison»

Reportage international

Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 2:34


Dans le cadre de l'échange des 250 prisonniers palestiniens condamnés à des peines de prison à vie contre les derniers otages détenus par le Hamas ce lundi 13 octobre 2025, de nombreuses familles palestiniennes espéraient retrouver leurs proches avant de découvrir qu'ils avaient été envoyés en Égypte. C'est le cas de cette femme rencontrée à Naplouse, en Cisjordanie, et dont le frère avait été incarcéré en 2006 pour avoir préparé un attentat contre Israël. De notre correspondant de retour de Naplouse, D'abord, la désillusion… Nour a attendu que le dernier des 88 prisonniers libérés ce lundi à Ramallah descende du bus pour comprendre que son frère n'en était pas : « On est restés jusque dans l'après-midi. Tous ceux qui étaient dans les bus sont partis, on est restés encore un peu puis on a abandonné pour rentrer à Naplouse. » Ensuite le soulagement, il serait en route pour l'Égypte, exilé, mais libre : « L'un des prisonniers a appelé sa famille avec le téléphone du chauffeur de leur bus, j'ai appris que mon frère était parmi eux, c'est là que la peur a disparu. » Dans un coin de la pièce, le sac de voyage est prêt. S'il ne peut pas revenir en Palestine, alors elle ira le voir en Égypte. D'ici là, il faut l'appeler comme pour se rassurer à nouveau, rien d'évident après plus de vingt-ans en prison : « Mon fils est resté en ligne avec lui jusqu'à trois heures du matin, pour essayer de lui créer des comptes Facebook et WhatsApp. Le lendemain, on a pu lui parler en appel vidéo. Et hier soir, depuis le dîner jusqu'à deux heures du matin, on était encore avec lui, mon fils, mes enfants qui sont à l'étranger, mon mari et moi. C'était vraiment une belle conversation, chacun parlait un peu à son tour. » À lire aussiGaza: faim, entrave, torture... les otages du Hamas racontent leurs terribles conditions de détention « C'était un déchaînement de violence » Dans une chambre d'hôtel du Caire, c'est un visage émacié, drapeau de la Palestine sur les épaules, qui s'affiche sur l'écran et déroule le récit de sa sortie de prison : « Nous avons été humiliés, c'était un déchaînement de violence, les services de renseignements israéliens nous ont interrogés. Ils nous ont menacés, ils expliquaient qu'ils allaient nous tuer pour tout un tas de raisons incroyables, ou qu'ils nous re-arrêteraient. » Les prisonniers sont finalement embarqués pour un long périple. Par les fenêtres, ils découvrent les destructions de Gaza au moment de passer la frontière avec l'Égypte. C'est seulement là, au point de passage de Rafah, qu'on le libèrera des liens qui ont laissé des plaies à vif sur ses poignets :  « Le pays de mon cœur, c'est la Palestine, et c'est là-bas que j'espérais être libéré, et j'aimerais pouvoir y revenir un jour pour y retrouver ma famille. Mais l'exil reste 10 000 fois plus enviable que la prison. » Plus enviable que la prison, et peut-être moins dangereux qu'un retour en Cisjordanie occupée, voudrait croire Nour : « Nos prisonniers, même libres, restent menacés. Au lendemain des libérations, ils ont fait irruption dans les maisons de certains détenus libérés et ont tout cassé. Mon frère était menacé avant même sa libération, ils lui ont dit que s'il s'écartait des clous, ils allaient le retrouver et qu'ils savaient tout de ses moindres faits et gestes. » Ce harcèlement des anciens prisonniers par les forces israéliennes sont documentées par plusieurs ONG investies dans le soutien juridique des détenus palestiniens dont la plupart, refusent de s'exprimer par peur de représailles. À lire aussiPrisonniers palestiniens : Israël « commet des disparitions forcées contre des détenus originaires de Gaza »

Revue de presse internationale
À la Une: la suspension de la réforme des retraites en France

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Oct 15, 2025 4:14


Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a donc annoncé mardi 14 octobre, lors de sa déclaration de politique générale, la suspension de la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle de 2027, comme le réclamait le Parti socialiste. Il éloigne ainsi la menace d'une censure de son gouvernement. « Un compromis plus que bienvenu pour la démocratie, se félicite Libération. Si elle ne règle pas la profonde crise que traverse le pays, cette décision du Premier ministre acte la possibilité d'un tournant dans la méthode employée par l'exécutif. » Libération note aussi cette petite phrase du Premier ministre : « “Le gouvernement propose, nous débattrons, vous voterez“. Chiche, a-t-on envie de dire aux parlementaires, s'exclame le journal. Ce qu'ils sauront faire de cette opportunité, à condition évidemment que l'exécutif joue sincèrement le jeu, donnera en tout cas une indication du rebond démocratique possible. » « Grande braderie d'automne » Espoir d'un sursaut démocratique, donc, pour Libération, désespoir pour Le Figaro qui voit dans le discours de politique générale de Sébastien Lecornu « un retour au socialisme » : « le Premier ministre a parfaitement récité, à la tribune, le texte du PS, fustige Le Figaro. Tête baissée, Sébastien Lecornu a transformé sa déclaration de politique générale en grande braderie d'automne : le 49.3 au rabais ! La suspension de la réforme des retraites, c'est offert par la maison ! (…) Affligeant spectacle, poursuit le quotidien de droite, que ce suicide collectif du bloc central et des LR laissant le champ libre, pour 2027, à la gauche et au RN. Triste tableau que celui d'un Premier ministre, tellement à son aise à la tête des Armées, contraint de se livrer à une séance d'humiliation publique. » Retraites : la prolongation du déni ? Le Parisien, lui, se focalise sur le problème des retraites. Avec ce constat arithmétique : « en 1960, la France pouvait compter sur presque cinq cotisants pour payer la pension de chaque retraité. Avec l'allongement de l'espérance de vie et le papy-boom, le rapport n'a cessé de reculer, atteignant aujourd'hui 1,8. Il tombera à 1,4 dans les prochaines décennies. (…) En 2027, tous les candidats à l'Élysée devront donc bien expliquer que, sauf à se diriger vers l'effondrement du système par répartition, il faut trouver des façons acceptables de prolonger la carrière des Français (pas simple). À moins de leur faire croire que, de la prolongation du déni, naîtra une solution (magique !). » Humilité Et puis La Croix retient ce mot de Sébastien Lecornu : « humilité » : « quelle que soit la durée de vie de ce nouveau gouvernement, l'humilité semble en effet plus que jamais nécessaire à nos responsables politiques, estime le quotidien catholique. Depuis la rentrée, l'instabilité politique a encore creusé le fossé entre les Français et leurs élus. Si ces derniers veulent commencer à le combler, le temps seul ne sera pas nécessaire. Il leur faudra aussi, y compris au sommet de l'État, changer d'attitude. Et cela commence en effet par faire preuve de cette humilité brandie par le nouveau premier ministre, et qu'il reste désormais à tous les responsables politiques de notre pays à mettre en œuvre. » La paix au Moyen-Orient au stade des balbutiements À la Une également, les espoirs de paix au Moyen-Orient, avec toujours autant d'interrogations. « La pax americana est-elle vraiment en marche, chaussée de ses grosses rangers, se demande L'Orient-Le Jour à Beyrouth, ou n'a-t-on là qu'une succession de moments forts, allant du pathétique au clownesque en passant par de rares et fragiles motifs d'espérance ? (…) Le processus n'en est encore qu'à ses balbutiements, même pour le seul cas de Gaza, le cheminement est long et semé d'écueils, notamment l'incertitude que laisse planer le Hamas sur son désarmement et le refus d'Israël d'évacuer l'intégralité de ce territoire. » Pour le New York Times, « la seule solution à long terme est un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie, dont les frontières seraient négociées avec Israël. Cet État, cependant, devra être dirigé par une Autorité palestinienne réformée, avec le soutien permanent d'une force de maintien de la paix arabe et internationale qui garantirait que cet État palestinien ne menace jamais Israël, et le soutien d'un “Conseil de paix“ international qui garantirait sa réussite économique. « Mais, pointe le New York Times, la seule façon d'y parvenir est que le Hamas soit rapidement désarmé, que l'Autorité palestinienne soit rapidement réformée et intégrée à Gaza, et que Netanyahu trouve de nouveaux partenaires de gouvernement au centre ou bien qu'il quitte le pouvoir. Aucun d'entre eux, dans leurs incarnations actuelles, ne peut prétendre à être un partenaire pour une paix durable. Puissent-ils se transformer ou disparaitre rapidement. »

Invité du jour
Israël - Gaza, le jour d'après : la fin d'un cauchemar ? Avec O. Bronchtein et K. Yahiaoui

Invité du jour

Play Episode Listen Later Oct 14, 2025 45:11


Après les libérations d'otages israéliens et de détenus palestiniens, après le coup de force diplomatique de Donald Trump, après cinq jours de cessez-le-feu à Gaza... Et maintenant ? Le plus dur reste à faire pour une paix durable. Parlons-en avec Ofer Bronchtein, président et co-fondateur du Forum International pour la Paix et Karim Yahiaoui, reporter à France 24. 

Le débat
Otages libérés, cessez-le-feu à Gaza... La fin d'une "ère de terreur" ?

Le débat

Play Episode Listen Later Oct 13, 2025 42:19


En cette journée qualifiée d'historique, les 20 derniers otages israéliens vivants détenus à Gaza par le Hamas ont été libérés ce lundi matin et ont retrouvé leurs familles en Israël. Cette libération a été négociée contre celle de près de 2000 prisonniers palestiniens arrivés à Gaza ou en Cisjordanie. À Charm el-Cheikh en Égypte, une vingtaine de pays se sont réunis en présence de Donald Trump : les pays arabes mais aussi la Turquie et plusieurs pays européens dont la France et le Royaume-Uni. Benjamin Netanyahu a quant à lui décliné l'invitation du président américain, qui s'est exprimé devant la Knesset plus tôt dans la journée en évoquant un "nouvel âge d'or au Moyen-Orient". La phase I du plan Trump est-elle achevée ? Est-ce la fin d'une "ère de terreur" à Gaza ?

Invité de la mi-journée
Jacob Granger (MSF): à Gaza, «on espère le meilleur, mais on prépare le pire»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 12, 2025 7:17


Direction la bande de Gaza, à présent, avec notre invité Jacob Granger, coordinateur des programmes d'urgence de Médecins sans frontières (MSF), actuellement à Deir al-Balah, à mi-distance entre Rafah et la ville de Gaza. La population sur place traverse une crise humanitaire sans précédent, une situation terrible où les besoins sont immenses. MSF se prépare à étendre massivement ses opérations dans la bande de Gaza, comme le prévoit le plan de Donald Trump. En quoi cet accord de cessez-le-feu va-t-il changer la donne ? Entretien.   

Revue de presse internationale
À la Une: l'accord de cessez-le-feu à Gaza, et Donald Trump dans l'attente du prix Nobel de la paix

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Oct 10, 2025 3:49


L'accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages israéliens négocié par le président américain occupe une bonne partie de la presse internationale ce matin. Après 735 jours de guerre, ce n'est pas « l'histoire de deux camps qui trouveront enfin la paix », mais plutôt « l'histoire de deux peuples qui se réveilleront sous deux cieux bien différents : l'un libre de guérir, l'autre prisonnier des ruines », résume le journal israélien Hareetz, critique du gouvernement. Le cessez-le-feu, s'il est respecté, pourrait marquer la fin de la guerre la plus longue et la plus dévastatrice de l'histoire de Gaza « même si le mot "fin" sonne creux pour la plupart des Palestiniens (...) Ils ont déjà vu des cessez-le-feu s'effondrer et ont vécu les violences qui ont suivi », peut-on lire. En somme, « pour les Palestiniens, ce n'est que le début d'un autre long combat : reconstruire, se souvenir et être vus ». Donald Trump, le grand gagnant ? Pour l'instant, celui qui se présente comme le grand gagnant de ce plan de paix entre Israël et le Hamas, c'est surtout Donald Trump. « Qui a gagné, qui a perdu... », analyse L'Orient Le Jour. Pour le quotidien libanais ça ne fait pas de doute : « En parvenant à faire signer son plan aux deux belligérants, le président Trump s'impose comme le principal architecte de la paix, et décroche sa plus grande victoire en la matière ». Et pour cause : « Il est parvenu à forcer la main du Premier ministre israélien, pour ratifier les vingt points. Le président américain peut également se targuer d'avoir fait des pays arabes... ses meilleurs alliés sur cette séquence, car ils ont agi comme un rouleau compresseur sur le mouvement islamiste pour le contraindre à accepter l'accord...». Donald Trump a concédé « une ligne du plan, consacrée à "ouvrir une voie crédible à la création d'un État palestinien". Reste à savoir si l'accord marquera réellement un tournant irréversible vers la paix à Gaza ». D'autant plus que des négociations plus difficiles se profilent : « Les forces américaines prévoient d'établir un "centre de coordination civilo-militaire" en Israël pour fournir une assistance humanitaire, logistique et sécuritaire, mais ne se déploieront pas à Gaza », souligne The Washington Post. Le journal américain mentionne également les réactions de médiateurs et dirigeants mondiaux qui saluent le rôle du président Donald Trump dans la conclusion « d'un accord que son prédécesseur n'avait pas pu, ou voulu conclure »... Et surtout, à quelques heures de décerner un prix très convoité par l'occupant de la Maison Blanche. Le prix Nobel de la paix, une obsession trumpienne Donald Trump espère en effet obtenir le prix Nobel de la paix, qui sera annoncé ce vendredi 10 octobre. « Et c'est probablement bien son narcissisme et son impatience qui ont prévalu pour permettre l'accélération formidable d'un processus qui paraissait pourtant, il y a dix jours à peine, dans les limbes », commente le journal Libération, « Depuis des mois, il opère une campagne agressive pour se présenter en grand pacificateur de son temps, hurlant à qui veut bien l'entendre que si d'aventure le comité le lui refusait, ce serait par pure animosité personnelle ».  Conséquence : la Norvège se prépare à la réaction de Trump s'il ne remporte pas le prix Nobel de la paix. Dans les colonnes du journal The Guardian, un analyste estime que le président américain pourrait « imposer des droits de douane, exiger des contributions plus élevées à l'Otan ou même déclarer la Norvège ennemie ». Il rajoute : « Si Trump gagne, ce serait la plus grande surprise de l'histoire du prix Nobel de la paix ». Dans la sphère politique norvégienne, on réagit aussi : « Quand le président est aussi instable et autoritaire, il faut bien sûr se préparer à tout » a déclaré la cheffe du Parti socialiste norvégien.  Le mois dernier, à l'ONU, Trump a faussement affirmé avoir mis fin à sept « guerres interminables ». Pas de quoi convaincre la directrice de l'institut de recherche sur la paix d'Oslo, si l'on en croit ses déclarations : « il est encore trop tôt pour dire si la proposition de paix sera mise en œuvre et conduira à une paix durable ». Par ailleurs : « Le retrait de Trump des institutions internationales, son souhait de reprendre le Groenland au Danemark, et les atteintes aux droits démocratiques dans son propre pays, ne cadrent pas bien avec la volonté du Nobel ». 

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Négociations sur Gaza : vers la libération du très populaire Marwan Barghouti ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le nouveau directeur général de l'Unesco, la crise politique en France et ses conséquences économiques. Négociations sur Gaza : vers la libération du très populaire Marwan Barghouti ?  Un accord a été trouvé entre Israël et le Hamas pour libérer les otages israéliens en échange de 2 000 détenus palestiniens. Lors des négociations, le mouvement palestinien a réclamé avec insistance la libération de Marwan Barghouti, emprisonné depuis plus de vingt ans en Israël. Que représente cet homme pour le Hamas ? Benyamin Netanyahu est-il prêt à céder sur sa libération alors qu'il est considéré comme un « terroriste » ? Avec Frédérique Misslin, correspondante permanente de RFI à Jérusalem.      Unesco : un Égyptien élu à la tête de l'organisation  En recueillant 55 voix contre 2, l'Égyptien Khaled El-Enany a été élu nouveau directeur général de l'organisation des Nations unies face au candidat congolais Firmin Edouard Matoko. Comment expliquer un tel plébiscite ? Quels seront ses dossiers prioritaires ? Avec Christina Okello, journaliste au service Afrique de RFI.      France : vers un Premier ministre de gauche ?  Depuis la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, les socialistes, écologistes et communistes réclament la nomination d'un Premier ministre de gauche. À quoi pourrait ressembler cette cohabitation ? Cette option est-elle envisageable pour le président Emmanuel Macron ?  Avec Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos France.      France : les conséquences économiques de la crise politique   L'instabilité chronique de la vie politique française depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 jusqu'à la démission surprise de Sébastien Lecornu a-t-elle des conséquences sur l'économie du pays ? Avec Simon-Pierre Sengayrac, co-directeur de l'Observatoire de l'économie à la Fondation Jean-Jaurès.

Invité de la mi-journée
Accord Israël-Hamas: «La libération de tous les otages est un risque pris par le Hamas»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 6:14


Sous la pression de Donald Trump, Israël et le Hamas sont parvenus à se mettre d'accord sur les modalités d'un cessez-le-feu. Mais de nombreux points restent encore flous. Entretien avec Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen et chargé de cours à l'Université de Genève. L'accord conclu mercredi 8 octobre en Égypte prévoit, dans sa première phase, la libération de tous les otages morts ou encore vivants détenus dans la bande de Gaza et la libération de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Le texte doit être approuvé par le gouvernement israélien dans la soirée, condition sine qua non pour son entrée en vigueur, préviennent les autorités. À lire aussi[En direct] Israël annonce qu'une «version finale de la première phase» du plan Trump est signée

Aujourd'hui l'économie
L'économie israélienne de plus en plus fragilisée par son isolement international

Aujourd'hui l'économie

Play Episode Listen Later Oct 6, 2025 3:26


Longtemps présentée comme la « start-up nation », Israël traverse aujourd'hui une période de turbulences économiques. Guerre à Gaza, tensions régionales et désengagement de partenaires historiques plongent l'économie israélienne dans l'incertitude. Croissance en recul, fuite des cerveaux et isolement diplomatique redessinent les contours d'un modèle longtemps considéré comme exemplaire. Pendant des années, Israël s'est imposé comme un acteur majeur de l'innovation technologique. L'État hébreu abrite de grandes entreprises du secteur, exporte massivement des logiciels, des dispositifs médicaux et des technologies de cybersécurité. Mais depuis le début de la guerre contre le Hamas et la montée des tensions avec l'Iran, le pays est entré dans une nouvelle ère. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Au dernier trimestre, le PIB israélien s'est fortement contracté. La consommation des ménages recule, les investissements privés décrochent et l'appareil productif tourne au ralenti. Les perspectives ne sont guère encourageantes. La croissance prévue pour 2025 ne dépasserait pas 1%, après seulement 0,9% l'an passé. Un contraste saisissant avec 2022, où l'économie israélienne progressait encore de 6,5%. L'inflation s'établit autour de 3% et le déficit budgétaire explose. Pour soutenir le shekel, la Banque centrale a dû injecter plus de 30 milliards de dollars sur les marchés des changes. Sur le plan humain, près de 170 000 personnes ont quitté le pays depuis 2023, souvent des jeunes diplômés, représentant une main-d'œuvre hautement qualifiée. Cette fuite des cerveaux accentue un sentiment d'instabilité économique et financière. À lire aussiIsraël: comment le pays en guerre bat des records sur les marchés financiers Fuite des investisseurs et isolement diplomatique La fragilité économique s'accompagne d'une perte de confiance des partenaires étrangers. L'investissement direct étranger chute, les financements internationaux se figent et plusieurs grands contrats sont remis en cause. L'Union européenne, premier partenaire commercial d'Israël, envisage de réduire certaines collaborations, un signal préoccupant pour une économie dont une part importante dépend des échanges avec les 27. Le fonds souverain norvégien s'est, lui, retiré cet été de plusieurs entreprises israéliennes de défense. Du côté des États-Unis, certains géants technologiques comme Microsoft révisent leurs engagements en Israël sous la pression de l'opinion publique. Et même des pays alliés de longue date, comme la Colombie, cherchent à se passer d'équipements israéliens. Bogota vient en effet de présenter son premier fusil d'assaut produit localement, après la fin de ses commandes à Tel-Aviv. Ces désengagements successifs créent un effet domino : la perte de ces soutiens, de ces capitaux et de ces marchés affaiblit la croissance israélienne et menace sa position sur la scène internationale. Un impact direct sur le quotidien des Israéliens Au-delà des chiffres, cet isolement se ressent dans la vie quotidienne. Le coût de la vie reste élevé, et la fiscalité risque de s'alourdir pour financer les dépenses militaires et combler le déficit budgétaire. Sur le moyen et le long terme, la perte d'attractivité et de talents pourrait entraîner des fermetures d'entreprises et une montée du chômage. Pour Israël, l'enjeu est désormais clair : retrouver la confiance de ses partenaires et enrayer cette spirale d'isolement avant qu'elle ne fragilise durablement son modèle économique. L'État hébreu conserve d'indéniables atouts – un savoir-faire technologique reconnu et une économie diversifiée –, mais son avenir dépend plus que jamais des choix politiques et diplomatiques de ses dirigeants.

Reportage France
Deux ans après le 7-Octobre: le témoignage de deux Français juifs

Reportage France

Play Episode Listen Later Oct 6, 2025 3:37


Il y a deux ans, le Hamas attaquait Israël. Une attaque qui marque le début d'un conflit qui peine encore à trouver une issue. Pour de nombreux juifs à travers le monde, c'est un drame qui est venu les percuter et percuter un traumatisme. Mais aussi le début d'une vague d'antisémitisme, notamment en France avec une augmentation significative des agressions contre des personnes juives. Témoignage de deux Français juifs, pour qui le 7-Octobre a marqué un tournant dans leur vie. À lire aussiAntisémitisme en France : un fléau en nette progression

Revue de presse internationale
À la Une: la réponse et les conditions du Hamas au plan de Donald Trump pour la paix à Gaza

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Oct 4, 2025 4:09


Le président américain affirme que le mouvement islamiste est prêt à la paix et exhorte Israël à cesser de bombarder Gaza : c'est le grand titre des médias régionaux qui ont suivi en direct, sur leur site internet, l'évolution de la situation. Le Times of Israel rapporte, par exemple, que le chef d'état-major de l'armée a ordonné de se préparer à la mise en œuvre de la première étape du plan de Donald Trump pour libérer les otages. Al Jazeera, de son côté, relaie notamment les réactions des dirigeants étrangers – britannique, australien ou encore indien – qui, tous, saluent les efforts du président américain pour la paix à Gaza. L'attaque israélienne au Qatar, point de bascule Depuis les États-Unis, le New York Times revient sur l'événement qui a peut-être fait basculer la situation, début septembre, ou « comment la fureur suscitée par l'attaque israélienne contre le Qatar a poussé Netanyahu à se prononcer sur Gaza », titre le journal. Cette attaque « a incité, analyse le New York Times, un Donald Trump furieux et ses conseillers à faire pression sur M. Netanyahu pour qu'il soutienne un cadre visant à mettre fin à la guerre, après des mois durant lesquels le président semblait avoir donné carte blanche au dirigeant israélien pour poursuivre ses attaques contre le Hamas. » Le New York Times revient avec précision et témoignages sur ces 20 jours de discussions diplomatiques intenses entre les pays arabes et Washington, qui ont abouti au plan de paix proposé par Donald Trump en début de semaine. Pas de réponse du Hamas sur son désarmement « Mais la question est de savoir, tempère le New York Times, si la réponse du Hamas satisfera finalement Israël et la Maison Blanche. » « Le diable se cache (comme toujours) dans les détails », prévient The Independant à Londres, qui résume le nœud du problème : « Jusqu'à présent, ni Netanyahu ni le Hamas n'ont approuvé chaque point spécifique du plan. » « Le problème, poursuit le tabloïd britannique, est que le plan en 20 points est vague. Tellement vague, en fait, qu'il a permis à Trump, Netanyahu, le Hamas et d'autres personnalités clés de la région de diffuser et de promouvoir leurs propres interprétations. Les déclarations accompagnant chaque approbation dressent un tableau si différent qu'on se demande s'ils ont vraiment examiné le même document. » L'une des zones d'ombre concerne le désarmement du Hamas, prévu par le plan américain, mais qui n'a pas été mentionné dans la réponse du mouvement islamiste palestinien. Le Hamas lui-même « n'est pas parvenu à un consensus », d'après le Wall Street Journal. Les responsables du Hamas, situés hors de Gaza, « soutiennent l'acceptation de la proposition malgré d'importantes réserves », mais ils ont « une influence limitée sur la branche armée du groupe, toujours présente dans l'enclave ». Son chef, Izz al-Din al-Haddad, se dit prêt, selon le Wall Street Journal, « à céder des roquettes et des armes offensives ». Mais les commandants du Hamas à Gaza « craignent, selon les médiateurs, de ne pas pouvoir imposer le désarmement aux combattants s'ils acceptent un accord équivalant à une reddition ». « L'espoir d'un cessez-le-feu est dans les mains du Hamas et de son commandant "fantôme" à Gaza », titre Le Temps, qui dresse le portrait d'Izz al-Din al-Haddad, « quinquagénaire » au « visage rond », « l'un des derniers survivants de la vieille garde du Hamas », « moins connu et charismatique que Yahya Sinwar, mais réputé comme un organisateur efficace », assure un chercheur auprès du journal suisse. « La fin de la guerre à Gaza n'est pas la fin » « Certains observateurs estiment, explique le Wall Street Journal, que la déclaration du Hamas vise à gagner du temps pour apaiser les tensions persistantes entre ses ailes politique et militaire. Sur le champ de bataille, le Hamas est affaibli. La branche armée a perdu la plupart de ses hauts dirigeants et des milliers de combattants expérimentés. Nombre de ses nouvelles recrues manquent de formation, et le contrôle renforcé d'Israël sur Gaza a mis à rude épreuve la capacité du groupe à communiquer et à coordonner ses opérations. » Dans Le Temps, une politologue ne cache pas son scepticisme : « Même s'il accepte formellement le plan de Donald Trump, le Hamas n'aura pas dit son dernier mot, il pourrait se réfugier dans l'action terroriste contre les Israéliens. » Sceptique, aussi, Die Welt en Allemagne, avec ce titre : « Pourquoi la fin de la guerre à Gaza n'est pas la fin ». « Une véritable stabilité au Moyen-Orient est encore loin », tempère le journaliste allemand. Le conflit a, selon lui, « démontré l'étendue du réseau terroriste dans la région ». « Et malgré la lutte d'Israël sur plusieurs fronts, celui-ci continue d'exister, que ce soit sous le nom du Hamas ou sous un autre nom » : le Hezbollah, les Houthis au Yémen... et l'Iran « au centre de la déstabilisation », pour « maintenir Israël sous pression permanente ». Cela signifie pour l'État hébreu, selon Die Welt, « qu'une victoire militaire à Gaza ne marquera pas une fin stratégique, mais plutôt une phase de transition ».

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Stérilisation forcée: le Danemark reconnaît ses torts face aux femmes groenlandaises

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les drones suspects en Allemagne, MSF forcé de quitter Gaza-ville et le rétablissement des sanctions occidentales contre l'Iran. Stérilisation forcée : le Danemark reconnaît ses torts aux femmes groenlandaises  Plus d'un demi-siècle après la mise en place de programmes de contraception et de stérilisation forcée visant des milliers de jeunes femmes groenlandaises, la Première ministre danoise a présenté des excuses officielles au nom de son pays. Pourquoi le Danemark avait-il imposé la contraception et la stérilisation aux femmes groenlandaises ? Quelles suites les victimes attendent-elles après ces excuses officielles ? Avec Ottilia Ferey, correspondante de RFI à Stockholm.    Allemagne : Berlin riposte face à la menace des drones  Alors que plusieurs drones non identifiés ont survolé l'espace aérien de pays européens, l'Allemagne a annoncé autoriser à abattre les drones suspects. Pourquoi les autorités allemandes étaient jusque-là réticentes à prendre une telle décision ? Berlin suspecte Moscou, mais y a-t-il des preuves ?   Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin.    Gaza : MSF contraint de quitter la ville  L'ONG Médecins sans frontières a annoncé devoir quitter Gaza-ville à cause de la nouvelle offensive israélienne. Quelles sont les conséquences immédiates de cette décision pour les patients qui étaient suivis par l'ONG ? Les opérations continuent cependant dans d'autres secteurs du territoire palestinien. Comment les équipes de MSF parviennent à continuer de travailler malgré l'intensité des combats ?   Avec Jacob Granger, coordinateur d'urgence de Médecins sans frontières à Gaza.    Iran : rétablissement des sanctions européennes  Les Nations unies ont rétabli les sanctions, «faute de gages suffisants» sur son programme nucléaire. Comment Téhéran peut-il poursuivre le développement de son programme nucléaire malgré les sanctions ? Les Européens restent ouverts à des négociations, mais sous quelles conditions ?  Avec Kevan Gafaïti, enseignant à Sciences Po Paris. 

De vive(s) voix
Les Zébrures d'automne : lumière sur le théâtre algérien et palestinien

De vive(s) voix

Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 29:00


Le théâtre du Maghreb et du Moyen-Orient sont à l'honneur pour cette nouvelle édition des Zébrures d'automne.  Pour cette deuxième émission enregistrée à Limoges, lumière sur le théâtre du Maghreb avec Yacine Benyacoub, metteur en scène, comédien et auteur franco-algérien, né dans le quartier de Bab El Oued à Alger et qui vient de recevoir le prix SACD de la dramaturgie francophone pour sa pièce La décennie noire écrite en 2023, une tragédie, mais non dénuée d'humour qui parle de cette décennie meurtrière qui a frappé son pays d'origine dans les années 90.  Yacine Benyacoub a commencé à faire du théâtre en Algérie dès 2001, année de la concorde civile après la fin de la «décennie noire». Il quitte l'Algérie en 2012 pour s'installer en France où il fonde la compagnie Alter Natif. En France, il a été frappé par la méconnaissance du sujet.  On vit dans une colère permanente et diffuse, c'est épuisant. Faire ce travail d'écriture me guérit, ça permet de prendre du recul sur ce qu'on a vécu.   La décennie noire désigne la guerre civile qui a ensanglanté l'Algérie de 1992 à 2002. Elle a débuté après l'annulation des élections législatives de 1991 remportées par le Front islamique du Salut (FIS). Ce conflit a opposé les forces de sécurité de l'État à divers groupes islamistes armés tels que le GIA entraînant une vague de meurtres, kidnappings, attentats, massacres de civils ou assassinats ciblés. Bien que le bilan soit sujet à débat, on estime que 150.000 à 200.000 personnes ont perdu la vie, que 20.000 personnes auraient disparu et que 1 million de personnes auraient été contraintes de fuir. Le texte La décennie noire aux éditions Quartiers Intranquilles.    Le théâtre palestinien est également à l'honneur avec Amer Khalil qui a repris la direction du théâtre national palestinien en 2011 après le suicide de son fondateur François Gaspar dit Abou Salem. Ce théâtre situé à Jérusalem-Est, est régulièrement menacé de fermeture par les autorités israéliennes «La difficulté aujourd'hui n'est pas tant la liberté de faire ce qu'on veut, ou la censure : on se heurte plutôt aux difficultés administratives.»     Quelle époque pour être en vie !  À Limoges, Amer Khalil présente Un cœur artificiel. Une pièce de science-fiction créée pour le Théâtre national palestinien et mise en scène par Mohammad Basha, qui se penche sur la question de l'intelligence artificielle et de l'évolution des machines. Mais c'est aussi une pièce qui interroge sur la notion de vengeance sur un ton de vaudeville...sans doute pour exorciser les horreurs de la vie et de la guerre.  Le Théâtre national palestinien a été fondé par François Abou Salem (né François Gaspar) un comédien, auteur, metteur français d'origine palestinienne en 1984 à Jérusalem-Est. Né à Provins en France, d'un père poète et traducteur et d'une mère sculptrice, François Abou Salem a grandi à Jérusalem-Est. Après un passage au Théâtre du Soleil à Paris, il commence à travailler en tant que comédien et metteur en scène à Jérusalem-Est. Il a créé la compagnie théâtrale El-Hakawati en 1978 qui deviendra, quelques années plus tard, le Théâtre National palestinien. Il se suicidera en 2011, à Ramallah.  À lire : Le Théâtre palestinien et François Abou Salem, de Najla Nakhlé-Cerruti, publié chez Actes Sud.  Programmation musicale du jour : Le groupe Manaraf qu'on a pu entendre dans la pièce Kaldûn, spectacle d'ouverture des Zébrures d'automne.

De vive(s) voix
Les Zébrures d'automne : lumière sur le théâtre algérien et palestinien

De vive(s) voix

Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 29:00


Le théâtre du Maghreb et du Moyen-Orient sont à l'honneur pour cette nouvelle édition des Zébrures d'automne.  Pour cette deuxième émission enregistrée à Limoges, lumière sur le théâtre du Maghreb avec Yacine Benyacoub, metteur en scène, comédien et auteur franco-algérien, né dans le quartier de Bab El Oued à Alger et qui vient de recevoir le prix SACD de la dramaturgie francophone pour sa pièce La décennie noire écrite en 2023, une tragédie, mais non dénuée d'humour qui parle de cette décennie meurtrière qui a frappé son pays d'origine dans les années 90.  Yacine Benyacoub a commencé à faire du théâtre en Algérie dès 2001, année de la concorde civile après la fin de la «décennie noire». Il quitte l'Algérie en 2012 pour s'installer en France où il fonde la compagnie Alter Natif. En France, il a été frappé par la méconnaissance du sujet.  On vit dans une colère permanente et diffuse, c'est épuisant. Faire ce travail d'écriture me guérit, ça permet de prendre du recul sur ce qu'on a vécu.   La décennie noire désigne la guerre civile qui a ensanglanté l'Algérie de 1992 à 2002. Elle a débuté après l'annulation des élections législatives de 1991 remportées par le Front islamique du Salut (FIS). Ce conflit a opposé les forces de sécurité de l'État à divers groupes islamistes armés tels que le GIA entraînant une vague de meurtres, kidnappings, attentats, massacres de civils ou assassinats ciblés. Bien que le bilan soit sujet à débat, on estime que 150.000 à 200.000 personnes ont perdu la vie, que 20.000 personnes auraient disparu et que 1 million de personnes auraient été contraintes de fuir. Le texte La décennie noire aux éditions Quartiers Intranquilles.    Le théâtre palestinien est également à l'honneur avec Amer Khalil qui a repris la direction du théâtre national palestinien en 2011 après le suicide de son fondateur François Gaspar dit Abou Salem. Ce théâtre situé à Jérusalem-Est, est régulièrement menacé de fermeture par les autorités israéliennes «La difficulté aujourd'hui n'est pas tant la liberté de faire ce qu'on veut, ou la censure : on se heurte plutôt aux difficultés administratives.»     Quelle époque pour être en vie !  À Limoges, Amer Khalil présente Un cœur artificiel. Une pièce de science-fiction créée pour le Théâtre national palestinien et mise en scène par Mohammad Basha, qui se penche sur la question de l'intelligence artificielle et de l'évolution des machines. Mais c'est aussi une pièce qui interroge sur la notion de vengeance sur un ton de vaudeville...sans doute pour exorciser les horreurs de la vie et de la guerre.  Le Théâtre national palestinien a été fondé par François Abou Salem (né François Gaspar) un comédien, auteur, metteur français d'origine palestinienne en 1984 à Jérusalem-Est. Né à Provins en France, d'un père poète et traducteur et d'une mère sculptrice, François Abou Salem a grandi à Jérusalem-Est. Après un passage au Théâtre du Soleil à Paris, il commence à travailler en tant que comédien et metteur en scène à Jérusalem-Est. Il a créé la compagnie théâtrale El-Hakawati en 1978 qui deviendra, quelques années plus tard, le Théâtre National palestinien. Il se suicidera en 2011, à Ramallah.  À lire : Le Théâtre palestinien et François Abou Salem, de Najla Nakhlé-Cerruti, publié chez Actes Sud.  Programmation musicale du jour : Le groupe Manaraf qu'on a pu entendre dans la pièce Kaldûn, spectacle d'ouverture des Zébrures d'automne.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] France : la condamnation historique de Nicolas Sarkozy

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les manifestations à Madagascar et l'hypothèse d'une force internationale à Gaza. France : la condamnation historique de Nicolas Sarkozy  L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé pour association de malfaiteurs dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 par l'ex-dirigeant de Libye, Mouammar Kadhafi. Que signifie exactement ce verdict ? Nicolas Sarkozy : pourquoi a-t-il été relaxé des faits de corruption ?   Si l'ex-président a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, il a cependant été relaxé des chefs d'accusation de financement illégal de campagne et de corruption. Comment expliquer cette décision ? Nicolas Sarkozy condamné : quelles sont les preuves ? Alors que les juges d'instruction ne parlent que de « faisceau d'indices graves et concordants » plutôt que de preuves irréfutables, l'ancien chef d'État a pourtant été condamné à cinq ans de prison. Comment expliquer cette condamnation alors qu'il n'y a pas de preuves directes indiquant un financement étranger ? Avec Laura Martel, journaliste au service France, spécialiste des questions de justice.    Madagascar : des manifestations inédites contre le pouvoir À Madagascar, les manifestations lancées par le collectif « Gen Z Magascar » sur les réseaux sociaux en réaction aux coupures d'eau et d'électricité ont fait au moins cinq morts. Comment ces manifestations ont-elles pu autant dégénérer ? Avec Sarah Tétaud, correspondante de RFI à Antananarivo.    Gaza : vers le déploiement d'une force internationale ?  Le président indonésien a déclaré à l'ONU que son pays serait prêt à envoyer des troupes à Gaza, dans le cadre d'une force internationale. Quelles formes cette mission pourrait-elle prendre ? Quelles sont aujourd'hui les chances de voir aboutir une telle idée ?    Avec Dominique Trinquand, ancien chef de la Mission militaire française auprès des Nations unies.

Reportage International
Cisjordanie: à Ramallah, la vie malgré la douleur de Gaza et les incertitudes de l'occupation

Reportage International

Play Episode Listen Later Sep 28, 2025 2:40


Voilà près de deux ans que Gaza est sous le feu de l'armée israélienne. La guerre continue. La vie aussi. À Ramallah, ville de Cisjordanie occupée, connue pour ses lieux de sorties, ses cafés design et ses belles voitures, les Palestiniens semblent partagés entre l'envie de vivre malgré tout et la conscience que « Gaza brûle », pour reprendre l'expression du ministre de la Défense israélien Israël Katz. Gaza n'est effectivement qu'à quelques dizaines de kilomètres de là et omniprésente dans les esprits. Alors comment continuer à danser, chanter, rire et vivre dans ces conditions ? C'est la question qu'a posé notre correspondante à des Palestiniens de Ramallah.  De notre correspondante en Cisjordanie, Un anniversaire à Ramallah. Dans le jardin d'un restaurant très en vue, un grand-père danse et chante avec ses enfants et petits-enfants. Plats très soignés, décoration moderne et serveurs aux petits soins, ce restaurant, très instagrammable, a ouvert ses portes cet été.  Le propriétaire préfère rester anonyme. Il dit recevoir des commentaires interloqués d'internautes choqués par cette ambiance festive alors que Gaza est sous les bombes : « Certaines personnes sont gênées de voir qu'on fait des publications pour mettre en valeur les plats. Elles laissent des messages pour dire qu'il y a la famine à Gaza et tout ça. C'est blessant. J'aimerais beaucoup demander à ces personnes ce qu'elles aimeraient que je fasse. Est-ce qu'il faut que je ferme mon restaurant et que je prive 70 personnes de revenus ? Personnellement, je trouve qu'être là, c'est une preuve d'espoir. Je pourrais très bien m'asseoir et juste regarder les infos toute la journée et tomber en dépression. Mais moi, je trouve qu'avoir un objectif, ça donne de l'espoir. » Alors, peut-on continuer à vivre normalement à Ramallah, alors que « Gaza brûle » ? Cette question torture Moatassem Abu Hasan, metteur en scène. Ce soir se joue à Ramallah, l'une de ses pièces. Elle raconte les rêves d'une jeune diplômée palestinienne sous l'occupation. Une œuvre engagée. Et pourtant, cela ne suffit pas à atténuer le malaise de Moatassem à l'idée de se préoccuper de théâtre alors que son peuple meurt à Gaza : « C'est compliqué. On vit avec ce combat intérieur tous les jours. Littéralement, tous les jours. On essaye d'être joyeux, mais c'est impossible. » Ressent-il un sentiment de culpabilité ? « Mais oui, bien sûr, et ce sentiment ne peut se dissoudre. Là, au moment même où je te parle, je culpabilise de pouvoir avoir accès à la presse. C'est un privilège. À Gaza, personne ne les écoute, eux », répond Moatassem Abu Hasan. Gaza sous les bombes. Et la Cisjordanie occupée secouée par les exactions des soldats et des colons israéliens au quotidien. Dans ce contexte, les Palestiniens éprouvent une incapacité à se projeter. Un phénomène qui interroge en même temps qu'il fascine Razzan Quran, psychologue : « Le fait que les Palestiniens soient capables de s'ancrer dans le présent est une posture très très importante. C'est une façon de vouloir habiter et savourer le présent. Mais il ne faut pas romantiser cette posture parce qu'elle a un coût. C'est très douloureux. Moi et mon mari par exemple, on essaye de fonder une famille, mais on se demande toujours, qu'est-ce qui garantit que notre maison ne sera pas détruite ? Qu'est-ce qui garantit qu'on ne fera pas de mal à notre fils ? Il n'y a aucune garantie, mais malgré ça, je choisis de vivre. » À lire aussiEn Cisjordanie occupée, la colonie de Sa-Nur enterre un peu plus l'idée d'un État palestinien

En sol majeur
La conquête de la Palestine racontée par Rachad Antonius

En sol majeur

Play Episode Listen Later Sep 28, 2025 48:30


L'histoire qu'on vous raconte aujourd'hui commence au bord du Nil en Égypte, elle se poursuit pas loin du lac Saint-Laurent au Québec, mais elle va atterrir dans les gravats de la Palestine. Grâce à Rachad Antonius - professeur titulaire de Sociologie à l'Université du Québec à Montréal jusqu'en 2020. Allez savoir pourquoi, lui qui se destinait aux Mathématiques, s'est retrouvé de fil en aiguille sociologique à étudier la question des minorités arabes au Québec, les sociétés arabes contemporaines et les conflits du Proche-Orient. À l'heure où la Palestine, quasiment rayée de la carte est reconnue par les Occidentaux, ESM recommande La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans de notre invité, aux Éd. Écosociété.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] La Libre Antenne du 26 septembre 2025

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 20:00


Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.

Le débat africain
Référendum en Guinée, CPI et Palestine… L'actualité vue par les éditorialistes africains

Le débat africain

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 38:59


Au sommaire : Dénonçant un «instrument de répression néocolonial aux mains de l'impérialisme», les pays de l'AES (Burkina Faso, Mali et Niger) ont annoncé ce lundi (22 septembre 2025) se retirer de la Cour pénale internationale et vouloir se doter d'une Cour pénale sahélienne. Quelles conséquences ? En Guinée, le «Oui» a très largement remporté le référendum constitutionnel. Que faut-il retenir de ce scrutin ? Enfin, plusieurs pays ont reconnu la Palestine ces derniers jours, alors que l'offensive israélienne s'intensifie dans la bande de Gaza. Cette décision n'est-elle que symbolique ? Peut-elle faire progresser la « solution à deux États » ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale.  Avec la participation de :  - Wuldath Mama, journaliste béninoise spécialiste des questions internationales - Seidik Abba, journaliste et chercheur associé, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (CIRES), auteur de «Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous ?» (Impacts éditions) - Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè.

Accents du monde
France: le président Emmanuel Macron reconnaît l'État de Palestine à l'ONU

Accents du monde

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 19:30


Ce qui fait la Une de l'actualité, c'est la reconnaissance de l'État de Palestine par la France lors de l'Assemblée Générale des Nations unies. Avant le discours du président Emmanuel Macron devant les représentants des presque 200 États que compte le monde, des maires français ont défié les injonctions gouvernementales et hissé des drapeaux palestiniens sur le fronton de leur mairie... Plus de 150 pays ont franchi le pas, et parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine fait partie de ceux qui reconnaissent la Palestine. Avec - Cristina Teaca de la rédaction roumaine - Bing Kou Charlier pour la rédaction en chinois- Aziz Ahmad Fard de la rédaction persane. 

Débat du jour
Israël a-t-il perdu la bataille de l'opinion?

Débat du jour

Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 29:30


Ces derniers jours ont été marqués par des reconnaissances en cascade d'un État palestinien. La France, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, le Portugal notamment ont franchi le cap, comme 150 autres pays. Point d'orgue de cette séquence : le discours du président français Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU. Pendant ce temps-là, Israël poursuit une guerre sanglante à Gaza ainsi que la colonisation en Cisjordanie. La reconnaissance d'un État de Palestine est-elle d'abord un rejet de la politique israélienne ? Quelles conséquences ? Les opinions sont-elles en adéquation avec les dirigeants ? Qu'est-ce qui pourrait infléchir Israël ? Pour en débattre - Sylvaine Bulle, sociologue, chercheuse à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, autrice du livre à paraitre Israël après le 7 octobre une société fragmentée, éditions Presses universitaires de France - Rina Bassist, correspondante de la radio israélienne à Paris et rédactrice au journal Al-Monitor - Alain Dieckhoff, sociologue, directeur recherche au Centre de recherches Internationales de Sciences Po, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? éditions Armand Colin.

Le débat
Quel monde selon Donald Trump ?

Le débat

Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 42:04


Donald Trump a fait son grand retour à la tribune des Nations unies mardi en critiquant vivement l'Europe, mais aussi l'ONU lors de cette Assemblée générale. Un discours qui intervient au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance de la Palestine. Une "récompense" pour le Hamas, a affirmé le président américain. En marge, Donald Trump a aussi rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky afin d'évoquer la guerre en Ukraine. 

Débat du jour
Israël a-t-il perdu la bataille de l'opinion?

Débat du jour

Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 29:30


Ces derniers jours ont été marqués par des reconnaissances en cascade d'un État palestinien. La France, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, le Portugal notamment ont franchi le cap, comme 150 autres pays. Point d'orgue de cette séquence : le discours du président français Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU. Pendant ce temps-là, Israël poursuit une guerre sanglante à Gaza ainsi que la colonisation en Cisjordanie. La reconnaissance d'un État de Palestine est-elle d'abord un rejet de la politique israélienne ? Quelles conséquences ? Les opinions sont-elles en adéquation avec les dirigeants ? Qu'est-ce qui pourrait infléchir Israël ? Pour en débattre - Sylvaine Bulle, sociologue, chercheuse à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, autrice du livre à paraitre Israël après le 7 octobre une société fragmentée, éditions Presses universitaires de France - Rina Bassist, correspondante de la radio israélienne à Paris et rédactrice au journal Al-Monitor - Alain Dieckhoff, sociologue, directeur recherche au Centre de recherches Internationales de Sciences Po, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? éditions Armand Colin.

Revue de presse Afrique
À la Une: la reconnaissance officielle de l'État de Palestine par certains pays occidentaux

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 3:57


De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».

Accents d'Europe
De nouveaux soutiens européens pour la Palestine

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 19:30


Aux côtés de la France, le Royaume-Uni et le Portugal ont décidé hier (21 septembre 2025) de sauter le pas, alors que s'ouvre aujourd'hui la 80ème session de l'Assemblée Générale des Nations unies. Le sujet ne fait pas l'unanimité en Europe... où l'on compte des pionniers comme la Suède qui, dès 2014, a reconnu la Palestine, sans oublier les pays de l'ancien bloc soviétique... L'Espagne se présente aujourd'hui comme un des fers de lance de la cause palestinienne. Dès 2024, Madrid a pris position. Portée par une opinion publique très engagée qui a même fait dérailler, cette année, la dernière étape de la course cycliste de la Vuelta pour porter son message. Avec le soutien du Premier ministre.   Diane Cambon a rencontré des militants très offensifs lors des fêtes d'Oviedo au nord-ouest de l'Espagne.   Au Royaume-Uni une démarche historique Et après des années d'hésitation, le Royaume-Uni a finalement annoncé hier (21 septembre 2025) la reconnaissance de la Palestine. Une décision à la portée historique quand on sait que Londres est à l'origine de la déclaration Balfour de 1917 en faveur de la création d'Israël. À Londres, Marie Billon.    Le Kosovo, un État à majorité musulmane, proche d'Israël  Petit État au sud de la Serbie qui n'est reconnu que par 110 États dans le monde, il sait qu'il doit sa survie aux États-Unis... d'où son alignement pro-israélien. D'autant que son ennemi, la Serbie, est historiquement proche de la Palestine. Mais cet engagement est de moins en moins accepté par la population. Les explications de notre correspondant à Pristina, Louis Seiller.     La communauté turque d'Alsace au musée Donner une place dans un musée d'histoire régional, à l'histoire des populations issues de l'immigration, c'est la nouvelle direction que s'est donnée le musée alsacien de Strasbourg  en pleine rénovation. Il s'est lancé dans une vaste collecte d'objets du quotidien de la communauté turque. Très présente dans l'Est de la France... Reportage signé  Wyloën Munhoz-Boillot.

Accents d'Europe
De nouveaux soutiens européens pour la Palestine

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 19:30


Aux côtés de la France, le Royaume-Uni et le Portugal ont décidé hier (21 septembre 2025) de sauter le pas, alors que s'ouvre aujourd'hui la 80ème session de l'Assemblée Générale des Nations unies. Le sujet ne fait pas l'unanimité en Europe... où l'on compte des pionniers comme la Suède qui, dès 2014, a reconnu la Palestine, sans oublier les pays de l'ancien bloc soviétique... L'Espagne se présente aujourd'hui comme un des fers de lance de la cause palestinienne. Dès 2024, Madrid a pris position. Portée par une opinion publique très engagée qui a même fait dérailler, cette année, la dernière étape de la course cycliste de la Vuelta pour porter son message. Avec le soutien du Premier ministre.   Diane Cambon a rencontré des militants très offensifs lors des fêtes d'Oviedo au nord-ouest de l'Espagne.   Au Royaume-Uni une démarche historique Et après des années d'hésitation, le Royaume-Uni a finalement annoncé hier (21 septembre 2025) la reconnaissance de la Palestine. Une décision à la portée historique quand on sait que Londres est à l'origine de la déclaration Balfour de 1917 en faveur de la création d'Israël. À Londres, Marie Billon.    Le Kosovo, un État à majorité musulmane, proche d'Israël  Petit État au sud de la Serbie qui n'est reconnu que par 110 États dans le monde, il sait qu'il doit sa survie aux États-Unis... d'où son alignement pro-israélien. D'autant que son ennemi, la Serbie, est historiquement proche de la Palestine. Mais cet engagement est de moins en moins accepté par la population. Les explications de notre correspondant à Pristina, Louis Seiller.     La communauté turque d'Alsace au musée Donner une place dans un musée d'histoire régional, à l'histoire des populations issues de l'immigration, c'est la nouvelle direction que s'est donnée le musée alsacien de Strasbourg  en pleine rénovation. Il s'est lancé dans une vaste collecte d'objets du quotidien de la communauté turque. Très présente dans l'Est de la France... Reportage signé  Wyloën Munhoz-Boillot.

Géopolitique, le débat
La reconnaissance d'un État palestinien: tournant ou symbole vide?

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later Sep 21, 2025 48:29


Benyamin Netanyahu poursuit son jusqu'au-boutisme au Proche-Orient. L'armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure à Gaza-ville visant à expugner le Hamas d'un de ses derniers grands bastions dans la bande de Gaza. Une offensive largement condamnée à l'étranger. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres déplore une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable». L'ONU qui, justement, se prépare à un vote crucial à New York sur la reconnaissance officielle de la Palestine, perçue comme un levier de la dernière chance pour relancer une solution diplomatique à deux États, mise à rude épreuve depuis des décennies. Au sein de l'Union Européenne, l'Espagne, l'Irlande et la Slovénie ont reconnu la Palestine en 2024. D'autres pays ont annoncé qu'ils le feraient cette semaine à l'ONU. Parmi eux, des alliés indéfectibles des États-Unis comme le Canada et l'Australie ou des États disposant du droit de véto au Conseil de Sécurité comme la France et le Royaume-Uni.  Invité : Adel Bakawan, sociologue. Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa. «La décompositions du Moyen-Orient. Trois ruptures qui fait basculer l'histoire», éd. Tallandier. 

Revue de presse française
À la Une: le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Revue de presse française

Play Episode Listen Later Sep 21, 2025 5:18


Difficile actuellement de savoir ce qui se passe dans la ville de Gaza, que les Palestiniens sont sommés d'évacuer vers le sud, par l'armée israélienne. Difficile, parce qu'Israël interdit toujours à la presse internationale de se rendre dans la bande de Gaza et de témoigner de ce qui s'y passe. On dispose donc de peu d'informations, actuellement, sur la situation à Gaza. Mais les journalistes palestiniens continuent de faire leur travail, au péril de leur vie. Et parmi les rares articles parus ces derniers jours, on a trouvé celui du site égyptien Mada Masr, repris par Courrier international, qui nous explique que fuir Gaza coûte cher, et devient parfois « impossible, faute de moyens ». Un obstacle de plus. 1 000 à 1 500 dollars la tente C'est une réalité à laquelle sont confrontés les Palestiniens, raconte Thaer Abu Aoun, l'auteur de l'article. « Même une simple tente, le seul toit dont disposent des milliers de familles coûte désormais très cher, de 1 000 à 1 500 dollars, selon la taille et la qualité », explique le journaliste. « Et une fois qu'on l'a acquise », poursuit-il, « il faut encore trouver un terrain disponible pour la monter. Or, les terrains sont contrôlés par des gangs armés, qui louent chaque parcelle au prix fort ». Israël assure pourtant avoir mis à disposition des Palestiniens « des zones vides à Al Mawasi où il est possible de s'installer ». Mais selon Philippe Lazzarini, Commissaire général de l'Office de secours et de travaux de l'UNWRA, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Al Mawasi est « un immense camp en pleine expansion qui concentre des Palestiniens affamés et désespérés ». Les difficultés sont telles que certains renoncent à quitter la ville de Gaza. D'autant, explique le journaliste Thaer Abu Aoun, « que beaucoup de Gazaouis considèrent que la totalité des zones de la bande de Gaza sont soumises aux bombardements, y compris les zones prétendument "humanitaires" ».  Un geste diplomatique fort C'est dans ce contexte, que la France s'apprête à reconnaître la Palestine. « Emmanuel Macron va reconnaître demain à l'ONU l'État Palestinien » annonce en Une la Tribune Dimanche, avec ce titre : « Le défi de l'histoire ». En illustration, la photo d'Emmanuel Macron et de Benyamin Netanyahu, ensemble mais la mine sévère, elle date de leur dernière rencontre à Jérusalem le 24 octobre 2023. La reconnaissance de l'État palestinien, c'est, pour la Tribune Dimanche, « un geste diplomatique fort pour dire stop aux massacres dans la bande de Gaza et porter l'espoir d'une paix entre Israéliens et Palestiniens, en relançant la solution à deux États ».  Mais, se demande le journal, « comment mettre en œuvre une telle feuille de route, alors qu'Israël vient de se lancer dans la conquête de la ville de Gaza et qu'en Cisjordanie, l'Autorité Palestinienne est plus affaiblie que jamais ? ». « Il y a dix jours », poursuit la Tribune Dimanche, Benyamin Netanyahu l'a encore affirmé : « Il n'y aura pas d'État palestinien ». Interrogé, l'un de ses prédécesseurs, Ehud Olmert, lui, ne s'y oppose pas, mais se demande : « La reconnaissance d'un État qui n'existe pas, est-elle plus constructive qu'un effort de la communauté internationale pour forcer dirigeants israéliens et palestiniens à s'assoir autour d'une table et mener un dialogue qui contribuerait à la création d'un État palestinien dans le cadre d'une solution globale ? ». « Plaie toujours ouverte » Un autre des prédécesseurs de Benyamin Netanyahu, Ehud Barak, est lui aussi interrogé, mais cette fois-ci par l'hebdomadaire le Point. Ehud Barak qui est franchement opposé à la reconnaissance de la Palestine. « La décision de la France renforce le Hamas » assure-t-il, estimant « qu'une paix durable ne peut être imposée de l'extérieur ». Ehud Barak rappelle encore « que le 7 octobre est une plaie toujours ouverte, une déflagration qui continue de résonner dans chaque foyer israélien ». De son côté, Marianne a rencontré le militant pacifiste israélien Ofer Bronchtein, c'est lui qui aurait convaincu Emmanuel Macron de reconnaître la Palestine. « Reconnaître la Palestine c'est, dit-il, combattre les extrémismes ». « S'il y avait eu un État palestinien, poursuit-il, le 7 octobre ne se serait pas produit (…) S'il y avait une souveraineté palestinienne, la responsabilité viendrait avec : le Hamas n'est pas une organisation responsable, c'est l'ennemi des Palestiniens ».   Avant qu'il soit trop tard Enfin, comment les Israéliens accueillent-ils la reconnaissance de la Palestine par la France ? Selon le Point « l'initiative française suscite un rejet massif et transpartisan ». L'hebdomadaire cite également une « source officielle israélienne », selon laquelle « S'il n'y avait pas eu le 7-Octobre, il n'y aurait pas eu de reconnaissance de l'État palestinien ». C'est dans le Point, également, que l'on peut lire l'interview de l'ex-négociateur palestinien Ghaith al-Omari. Et rares sont les responsables palestiniens interviewés par les hebdomadaires français cette semaine. Comment Ghaith al-Omari interprète-t-il l'initiative de la France ? « Il voit dans cette décision, le signe d'une inquiétude profonde, celle de voir s'évanouir, peut-être définitivement, la perspective d'une solution à deux États ». Une décision qui, dit-il également, « repose surtout sur une conviction : si rien n'est fait, il sera bientôt peut-être trop tard ». 

Reportage International
En Cisjordanie occupée, la colonie de Sa-Nur enterre un peu plus l'idée d'un État palestinien

Reportage International

Play Episode Listen Later Sep 20, 2025 2:34


La France s'apprête à reconnaître l'État de Palestine lundi 22 septembre dans l'enceinte des Nations unies à New York. Un geste diplomatique salué par les Palestiniens, qui s'empressent souvent de dire qu'il devrait être accompagné de mesures fortes contre la colonisation. Celle-ci grignote, en effet, de plus en plus le territoire de la Cisjordanie occupée. Illustration de ce phénomène aux abords de la future colonie de Sa-Nur, dans le nord de ce territoire palestinien. Reportage de notre envoyée spéciale à Tarsala, future colonie de Sa-Nur, C'est une visite qui est encore sur toutes les lèvres : Bezalel Smotrich, ministre des Finances suprémaciste d'Israël, débarquant en personne dans le nord de la Cisjordanie occupée. Un peu plus d'un mois plus tard, les riverains palestiniens restent marqués par cette visite qui a drainé un déploiement massif de soldats dans leur localité. Ceux qui acceptent d'en parler veulent rester anonymes. « On a peur. On a peur d'être arrêté. » « Tant que l'armée est dans le coin, on a l'interdiction de parler ou de prendre des photos. Ils ont posé des caméras en haut. Ils voient ce qu'il se passe ici. » À lire aussiDix pays, dont la France, décidés à reconnaître l'État palestinien à l'ONU En haut : Sa-Nur, une ancienne colonie israélienne évacuée en 2005 et que Bezalel Smotrich entend désormais faire renaître de ses cendres. Une revanche sur l'histoire, 20 ans plus tard. Mais aussi un message clair passé à la France, qui s'apprête à reconnaître l'État de Palestine. Bezalel Smotrich : « Quiconque dans le monde tentera de reconnaître un État palestinien recevra une réponse de notre part, sur le terrain. Cette réalité finira par enterrer l'idée d'un État palestinien. Tout simplement parce qu'il n'y a rien à reconnaître et personne à reconnaître. » Ces déclarations tonitruantes du ministre d'extrême droite israélien commencent à lasser sur le terrain. Depuis son bureau, Ghassan Qararya, le maire de Sa-Nur – appelée Tarsala par les Palestiniens – a une vue plongeante sur la future colonie : « On voit tout d'ici. On voit l'armée. On voit l'avancée des travaux préliminaires. Il n'y a pas longtemps, il y avait des bulldozers. Ils sont en train de nettoyer le site. Ils disent qu'ils veulent construire 126 logements. Mais que je sache, la mère de ce Smotrich, elle n'a pas accouché de lui ici. Il faudrait que moi, je parte d'ici pour laisser cette terre à des gens qui débarquent d'Irlande, d'Ukraine, d'Allemagne, d'Éthiopie ou de je ne sais où ? On ne se laissera pas faire, ce pays est notre pays. Où voulez-vous qu'on aille ? Vous nous accepteriez en France, vous ? » Une seule issue, insiste le maire : la solution à deux États prônée et acceptée par l'Autorité palestinienne dont il dépend, mais qui semble de moins en moins crédible sur le terrain.  À lire aussiIsraël annonce la création de 22 nouvelles colonies illégales en Cisjordanie occupée

Littérature sans frontières
Rachid Benzine : «Lire c'est un acte d'insubordination aujourd'hui»

Littérature sans frontières

Play Episode Listen Later Sep 12, 2025 29:08


Rachid Benzine est enseignant et chercheur associé au Fonds Ricœur. Il est l'auteur de nombreux textes plébiscités par le public et la critique, dont «Lettres à Nour», «Ainsi parlait ma mère», «Des mille et une façons d'être juif ou musulman», dialogue avec Delphine Horvilleur, «Voyage au pays de l'enfance» et «Les Silences des pères», grand prix du roman Métis. Son nouveau roman «L'homme qui lisait des livres» se déroule à Gaza. Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple. Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. «N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois», murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie. De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie – non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions. (Présentation des éditions Julliard) ILLUSTRATION MUSICALE : Our beloved ones, de RIM BANNA.

Les matins
Gaza, Cisjordanie : l'avenir suspendu des territoires palestiniens

Les matins

Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 40:01


durée : 00:40:01 - L'Invité(e) des Matins - par : Guillaume Erner, Yoann Duval - Deux ans de guerre entre Israël et le Hamas ont redessiné la carte des territoires palestiniens. Le siège de Gaza s'intensifie tandis qu'Israël accélère l'annexion de la Cisjordanie. Alors que plusieurs pays s'apprêtent à reconnaître l'État palestinien, une solution à deux États est-elle viable ? - réalisation : Félicie Faugère - invités : Jean-Pierre Filiu Professeur des universités en histoire du Moyen-Orient à Sciences Po Paris; Sandra Mehl Photographe

Géopolitique, le débat
Reconnaissance d'un État palestinien : quelles conséquences ?

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 48:30


Jamais un membre du G7 n'a encore franchi le pas : la France a finalement annoncé, en juillet dernier, qu'elle allait reconnaître l'État de Palestine. C'est déjà fait par une très grande majorité de pays membres de l'Organisation des Nations unies… mais la récente initiative française a entraîné une dynamique, du côté des puissances occidentales : le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni ou encore la Belgique ont également annoncé, par la suite, vouloir reconnaître (sous certaines conditions) un État palestinien. Cela doit être officialisé à la fin de l'Assemblée générale de l'ONU, qui débute le 9 septembre, au moment où l'armée israélienne durcit son offensive à Gaza et accélère la colonisation de la Cisjordanie. D'un point de vue symbolique, juridique, politique, mais aussi régional, quelles conséquences cette reconnaissance d'un État palestinien par plusieurs pays occidentaux peut-elle avoir ? Invités :  Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président d'honneur de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), coauteur de l'Atlas des Palestiniens (éditions Autrement) Alain Dieckhoff, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? (éditions Dunod)

La marche du monde
Palestine, filmer pour exister

La marche du monde

Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 48:29


La marche du monde vous invite à découvrir cette semaine Palestine, filmer pour exister, un épisode documentaire signé Maxime Grember à découvrir à l'occasion de la 80e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), dont le lancement doit avoir lieu mardi 9 septembre, plusieurs pays ont annoncé vouloir reconnaître l'État de Palestine. Entre 1968 et 1982, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali et d'autres professionnels du cinéma vont réaliser des dizaines de films sous l'égide de l'Unité cinéma, une structure de production audiovisuelle liée au Fatah. Passant du fusil à la caméra, ils vont raconter en images la lutte du peuple palestinien, diffuser leurs films dans les camps de réfugiés et tenter ainsi de construire une mémoire visuelle palestinienne. Mais quelle histoire se cache derrière cette filmographie militante née dans les mois qui ont suivi la guerre des six jours de 1967 ? Qu'est-ce que ces films nous racontent du mouvement révolutionnaire palestinien et de la guerre contre l'État d'Israël ? Et enfin, que nous disent-ils du rapport que le peuple palestinien entretient avec sa propre histoire ? Le 15 juin 1969, dans une interview accordée au journal britannique The Sunday Times, Golda Meir, alors cheffe du gouvernement israélien, déclare, deux ans après la guerre des Six-Jours qui avait donné à son pays le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens : « Les Palestiniens n'ont jamais existé. Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre. » En réponse à cette provocation, le cinéaste palestinien Mustafa Abu Ali réalise en 1974 le documentaire They do not exist, pour insister sur le manque de soutien et de visibilité de la part de la communauté internationale. L'histoire du cinéma palestinien pourrait véritablement prendre sa source dans ce déni d'existence, car c'est bel et bien à partir de 1968 qu'une Unité cinéma va se créer et que des hommes et des femmes vont documenter en images les luttes, les souffrances et les multiples déplacements que le peuple palestinien connait depuis la Nakba de 1948. « Il n'y avait plus de rues, plus de magasins, plus d'écoles. Tout avait été détruit. Donc, l'idée était de construire un film à partir de cette phrase de Golda Meir "They do not exist". Alors Mustafa s'est dit : s'ils n'existent pas, ceux que vous bombardez, ce sont des fantômes ? ». Khadijeh Habashneh, cinéaste et archiviste du cinéma palestinien, s'exprime au sujet du film They do not exist que Mustafa Abu Ali réalise en 1974. En 1973, Mustafa Abu Ali réalise Scène d'occupations à Gaza, un film emblématique de l'Unité cinéma. Ne pouvant pas se rendre dans la bande de Gaza, sous contrôle israélien depuis 1967, il va réaliser son film à partir d'un reportage fait pour la télévision française et pour lequel il arrive à se procurer les images. Avec son nouveau montage, il veut attester en images de la souffrance endurée par le peuple gazaoui. « Mustafa Abu Ali va utiliser les moyens que le cinéma met à sa disposition, c'est-à-dire qu'il va transformer la bande son, ajouter une voix off, de la musique. Il va figer l'image sur le regard d'un des hommes palestiniens qui est contrôlé, et rajouter en insert une image d'une grenade sur un fond rouge. À travers cela, il essaye de signifier que ce jeune homme porte en lui toutes les marques de la lutte. » Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, s'exprime au sujet du film Scènes d'occupation à Gaza que Mustafa Abu Ali réalise en 1973. À lire aussi1974, le discours historique de Yasser Arafat à l'ONU L'ensemble de ces films seront montrés dans les camps de réfugiés palestiniens, mais aussi à l'étranger, dans des festivals ou dans des réseaux de solidarité, afin de faire connaître la cause palestinienne et aussi mettre en place des coproductions, comme ce sera le cas en 1977 avec l'Italie pour le documentaire Tall-al-Zaatar consacré aux massacres ayant eu lieu dans le camp de réfugiés palestiniens dans l'est de Beyrouth. Au total, près d'une centaine de reportages et de documentaires seront produits par l'unité cinéma du Fatah, d'abord installé à Amman jusqu'en 1970, puis à Beyrouth jusqu'en 1982, où une cinémathèque s'était constituée autour de cette collection. Mais, en 1982, lors de l'invasion israélienne au Liban, une partie du patrimoine culturel palestinien va être spolié, et les archives filmiques, un temps cachées dans Beyrouth, vont également disparaître au milieu des années 80. Depuis les années 2000, Khadijeh Habashneh, déjà à l'œuvre à Beyrouth entre 1976 et 1982 aux côtés de son mari Mustafa Abu Ali, tente de remettre la main sur des copies de ces films, et de trouver les partenariats et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent être conservés et à nouveau montrés au public. C'est finalement à la Cinémathèque de Toulouse, l'une des plus importantes de France, connue pour la richesse de ses collections venant du monde entier, qu'une partie des films palestiniens vont trouver refuge en 2023. Retour sur une production cinématographique méconnue, une histoire d'archives en exil, d'images manquantes, et d'une certaine idée du cinéma comme moyen de résistance et de représentation d'un peuple par lui-même. Palestine, filmer pour exister, un nouvel épisode documentaire de La marche du monde, signé Maxime Grember, produit par Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin, aux sons des archives filmiques palestiniennes. Avec les témoignages de : Samir Arabi, programmateur du festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie Hugo Darroman, docteur en études cinématographiques, auteur d'une thèse sur le cinéma de la révolution palestinienne Khadijeh Habashneh, archiviste, cinéaste et psychologue Franck Loiret, directeur de la Cinémathèque de Toulouse Rona Sela, chercheuse en histoire visuelle à l'Université de Tel Aviv Remerciements à : Francesca Bozzano, Nicolas Damon, Victor Jouanneau et Franck Loiret de La Cinémathèque de Toulouse ainsi que leurs partenaires dans le projet de sauvegarde et de numérisation des films palestiniens : le ministère de la Culture palestinien, le Palestinian Cultural Fund, la Fondation Art Jameel et le Consulat Général de France à Jérusalem. Samir Arabi, Hugo Darroman, Khadijeh Habashneh, Rona Sela, Guilhem Delteil et Vanadis Feuille de RFI, Tarik Hamdan de MCD, Colette Berthès et Monica Maurer. Ainsi que Nathalie Laporte, Joe Farmer et Sophie Janin pour la voice-over. Musiques : The urgent call of Palestine, Zeinab Shaat Ounadikom, Ahmad Kaabour From Gaza with love, Saint Levant Films : Scène d'occupations à Gaza, Mustafa Abu Ali, 1973 They do not exist, Mustafa Abu Ali, 1974 Tall el-Zaatar, Mustafa Abu Ali, Adriano Pino et Jean Chamoun, 1977 Documentaires : Looted and Hidden - Palestinian Archives in Israel, Rona Sela, 2017 Ouvrages : La Palestine et le cinéma, de Guy Hennebelle et Khemaïs Khayati, Édition du Centenaire, 1977 Knights of Cinema, documentary narrative book on the story of Palestine Film Unit. From its beginning 1967 till 1982, de Khadijeh Habashneh, Alahlia Publishing house, 2020 Article : Toulouse, refuge des archives palestiniennes, sur Orient XXI Table ronde : Films palestiniens, archives en exil, organisée par la Cinémathèque de Toulouse et le festival Ciné-Palestine Toulouse-Occitanie en 2024 Diaporama

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Gaza : que prévoit le plan « Riviera » de Donald Trump ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le limogeage de la présidente de la Cour suprême du Ghana et sur l'opposition manifestée par les évêques au projet de code pastoral au Tchad. Gaza : que prévoit le plan « Riviera » de Donald Trump ?   Le Washington Post a dévoilé le projet de Donald Trump pour l'« après-guerre » dans la bande de Gaza. Baptisé « GREAT Trust », il prévoit le déplacement des habitants vers d'autres pays afin de transformer l'enclave palestinienne en zone touristique et économique. Que contient exactement ce plan ?  Avec Pierre Olivier, journaliste au service international de RFI.  Ghana : pourquoi la présidente de la Cour suprême a été limogée ? Au Ghana, c'est une décision inédite dans l'histoire de la IVe République. Le président John Dramani Mahama a évincé la présidente de la Cour suprême. Que lui reproche-t-on ? Pourquoi le principal parti d'opposition dénonce-t-il un abus de pouvoir ? Avec Victor Cariou, correspondant de RFI à Accra.  Tchad : pourquoi les évêques s'opposent au projet de code pastoral ? Au Tchad, les évêques catholiques dénoncent le projet de code pastoral. Ils affirment qu'il est injuste pour les agriculteurs et favorise les éleveurs. Pourquoi ce texte fait-il polémique ? Quels amendements pourraient garantir une meilleure protection des agriculteurs ?  Avec Yamingué Bétinbaye, analyste et directeur de recherche au Centre de recherche en anthropologie et sciences humaines (CRASH) à N'Djamena. Chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb Aujourd'hui, direction le Gabon où Brice Oligui Oligui Nguema s'affiche en papa président.

Reportage International
En Grèce, l'activisme pro-palestinien gagne en visibilité

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:18


En Grèce, depuis fin juillet, les manifestations pro-palestiniennes à l'arrivée d'un bateau de croisière israélien se sont multipliés dans les ports du pays. De quoi contrarier les autorités helléniques qui ont tissé ces dernières années des liens plus étroits avec Israël en matière de défense, de sécurité et d'énergie. Sans oublier que la Grèce est aussi très dépendante du tourisme, un pilier de son économie.  De notre correspondant à Athènes, Au sommet de l'Église orthodoxe, l'horloge indique sept heures du matin. En contrebas, deux camions de police bloquent l'accès au quai E12 du Pirée. C'est ici, dans le port d'Athènes, que doit débarquer au petit jour un bateau de croisière venu d'Haïfa, en Israël, le Crown Iris. Devant les forces de l'ordre, une nuée de drapeaux palestiniens, comme celui que tient à la main Thanasis Diathisnis : « Nous n'avons rien contre les Israéliens qui aiment la Grèce et le tourisme, en revanche, nous ne voulons pas de ceux qui tuent des enfants. Si vous avez vu des images, des images d'enfants qui ont faim, elles nous rappellent d'autres époques que l'Europe a connues. Nulle part dans le monde, nous ne voulons revivre cela. » En ce matin du cœur de l'été, les manifestants sont plusieurs centaines. Parmi eux, cheveux poivre et sel, Sophia indique un simple prénom. Aux côtés d'autres militants du parti de gauche Nea Aristera, elle tient une banderole appelant à la fin du conflit à Gaza : « Ce bateau est indésirable en Grèce, indésirable au Pirée. Nous manifestons notre opposition à ce qu'il accoste ici et à ce que débarquent des touristes entre guillemets qui viennent d'un pays en train de commettre un génocide. Moi, je crois que la multiplication de petites actions comme celle d'aujourd'hui peuvent contribuer à changer les choses. » « Que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » À ses côtés, celui qui se présente comme Stratos, renchérit, en reprenant certains des clichés associés au tourisme en Grèce : « Que les touristes viennent voir l'Acropole et manger de la moussaka, ok, mais que cesse d'abord le massacre en Palestine ! » Fin juillet, à Syros, lors de la première manifestation du genre à l'arrivée de ce bateau de croisière israélien, les passagers n'ont finalement pas débarqué sur l'île. Dans la foulée, le ministre grec de la Protection des citoyens, Michalis Chrisochoidis a rappelé sur une chaîne de télévision privée que plus de 500 rassemblements ont eu lieu légalement à Athènes depuis fin 2023, mais qu'empêcher des touristes étrangers de visiter la Grèce n'était pas tolérable : « Quiconque, dorénavant, tente d'empêcher un citoyen d'un pays tiers d'entrer et de visiter légalement notre pays, sera arrêté et poursuivi pénalement au nom de la loi contre le racisme. » Politiquement, par le passé, Athènes avait coutume d'adopter une ligne plutôt pro-arabe. Une ligne qui a évolué en raison du rapprochement avec Israël depuis quelques années, dont le but est notamment de contrebalancer, en Méditerranée orientale, l'influence du voisin turc. À lire aussiGrèce: vifs échanges entre le maire d'Athènes et l'ambassadeur d'Israël sur des graffitis «antisémites»

Aujourd'hui l'économie
Les grands boycotts de l'Histoire: «B.D.S», trois lettres pour faire pression sur Israël

Aujourd'hui l'économie

Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:56


Le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les gouvernements et les entreprises les plus puissantes. Notre nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire s'arrête sur trois lettres : B.D.S. pour boycott, désinvestissements et sanctions. Un mouvement né il y a tout juste 20 ans, le 9 juillet 2005, pour inciter Israël à respecter les droits des Palestiniens et mettre fin à sa politique de colonisation. En 2005, c'est, à l'époque, du moins on l'espère, un moyen de parvenir à la paix. Cet été-là, Israël prépare son désengagement de la bande de Gaza : « Nous sommes là parce que ce retrait n'apportera aucune paix. Que ferez-vous le jour du retrait ?  - Que ferons-nous ? Attendez, vous verrez ! ». L'opposition des colons comme ici dans ce reportage sur France 2 n'y change rien : après 38 ans d'occupation, l'État hébreu se retire de l'enclave palestinienne.  Sauf que dans le même temps, les violences ne cessent pas et que la colonisation israélienne s'accélère sur un autre territoire palestinien : la Cisjordanie. Le mur construit depuis 2002 par l'État hébreu - dont le tracé est décrété illégal dans un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 juillet 2004 - déborde toujours un peu plus dans les territoires palestiniens. C'est dans ce contexte, le 9 juillet 2005, que 170 ONG et syndicats palestiniens lancent le mouvement « BDS ». Omar Barghouti, le fondateur du mouvement, énonce ses trois revendications : « Notre mouvement appelle Israël à mettre fin à l'occupation des territoires occupés depuis 1967, à se retirer des colonies et à détruire le mur de séparation. Notre deuxième exigence, c'est l'arrêt du système de discrimination racial contre les citoyens palestiniens à l'intérieur même d'Israël. Enfin, la troisième et la principale, c'est de reconnaître et de permettre le droit au retour des réfugiés palestiniens. » BDS, pour Boycott-Désinvestissements-Sanctions Le mouvement, qui se veut « non violent » et s'inspire des méthodes héritées de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, appelle à boycotter les produits fabriqués en Israël et dans les colonies. Ses partisans réclament des sanctions contre l'État hébreu. Ils mènent des campagnes pour inciter des entreprises comme Orange ou Microsoft, impliquées dans les territoires occupés, à désinvestir. Des États-Unis à la Belgique, de la France au Royaume-Uni, le mouvement gagne les universités, les syndicats et le monde de la culture. Des institutions, comme le puissant fonds de pension de Norvège, se retirent de certaines entreprises liées à l'occupation des territoires palestiniens. Mais au-delà de ces cas très médiatisés, les conséquences économiques pour Israël restent limitées, comme le raconte en 2015, le correspondant à Jérusalem de Radio France : « Certes, l'agriculture israélienne dans la vallée du Jourdain a connu une baisse de chiffre d'affaires de 14 % l'an dernier, mais l'agriculture ne représente qu'à peine 1 % du PIB de l'État hébreux. Et parallèlement, les échanges commerciaux entre l'Europe et Israël ont doublé ces dix dernières années. » D'autant que le même temps, Israël accuse les activistes de nourrir l'antisémitisme et qu'un peu partout, c'est une autre bataille se livre, cette fois-ci devant les tribunaux : en France, l'appel au boycott d'Israël est même un temps décrété illégal. La décision sera désavouée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre dévastatrice menée par Israël dans la bande de Gaza, qui vaut à l'État hébreu des accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le BDS note « une croissance sans précédent » de ses campagnes. Mais dans les faits, jamais depuis le début du mouvement il y a 20 ans, Israël n'aura semblé céder aux pressions. Le pays a même, au contraire, accentué sa politique d'occupation et d'annexion des territoires palestiniens, en violation du droit international. À lire aussiLes grands boycotts de l'Histoire: Martin Luther King et les bus de Montgomery

Reportage International
Les attaques de colons, quotidien des Palestiniens de Cisjordanie occupée

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 2:25


Alors qu'Israël poursuit le massacre à Gaza depuis le 7-Octobre 2023, la situation continue de se détériorer pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé et colonisé par Israël en violation du droit International. On observe notamment une augmentation des attaques menées par certains colons israéliens violents. Dégradations de biens appartenant à des Palestiniens, harcèlement et impunité. Reportage de notre envoyé spécial dans le village de Turmus Aya. De notre envoyé spécial à Turmus Aya,  Le 4×4 de Wadi Al Kam rebondit sur la piste caillouteuse qui serpente entre les champs d'oliviers. Paysage escarpé, autour du village palestinien de Turmus Aya. Nous voici arrivés devant la maison que l'ingénieur à la retraite a fait construire au milieu des terres de sa famille. La grille métallique que Wadi nous ouvre n'a pas suffi à protéger le bâtiment, des traces d'effraction sont bien visibles. À l'intérieur, une épaisse couche de suie recouvre le sol, les murs, le plafond, tout le mobilier : « Tout est brûlé » déplore Wadi Al Kam. Les incendiaires ont signé sur le mur extérieur de la maison, en lettres de peinture rouge, le mot hébreu « Nekama », (« Vengeance ») et la formule « Prix à payer » que l'on retrouve si souvent lors de ces attaques sur des biens appartenant à des villageois palestiniens. Sur la colline d'en face, la colonie israélienne de Shilo. Et à l'écart, on distingue aussi des tentes à flanc de collines. Wadi Al Kam les désigne du doigt : « Ils ne sont qu'à un kilomètre et demi, deux kilomètres », nous explique le villageois palestinien. « Ils », ce sont de très jeunes colons radicaux, ceux que l'on appelle les « jeunes des collines »  à l'origine du harcèlement, du vandalisme et des agressions physiques contre des Palestiniens de Cisjordanie. Comme ici à Turmus Aya où des habitants du village sont nombreux à avoir filmé des vidéos comme celle-ci où l'on voit ces jeunes colons israéliens provoquer les villageois en clamant que tout appartient aux Israéliens ici. « Vous êtes censés nous protéger » Des images qui documentent des agressions et des dégradations quotidiennes en toute impunité. « Les soldats et les policiers israéliens sont venus ici », raconte Wadi Al Kam qui nous a montré sa maison incendiée. « Et je leur ai dit : " C'est vous les occupants, n'est-ce pas ? vous êtes censés nous protéger, pourquoi vous ne le faites pas ?  Ils nous ont attaqué tant de fois, vous êtes venus et vous les avez vus ! " Les policiers israéliens savent très bien qui fait cela, mais ils ne font rien, ils les protègent. » Les attaques sont plus fréquentes depuis octobre 2023, elles ont coûté la vie à des Palestiniens, ici et dans toute la Cisjordanie, lors d'accrochages qui ont parfois aussi impliqué l'armée israélienne.« Et une vie perdue, on ne peut pas la réparer comme une maison incendiée ou la replanter comme un olivier arracher » se désole Wadi Al Kam. En 2024, l'Union européenne, les États-Unis et d'autres pays ont imposé des sanctions visant des colons israéliens radicaux. Les mesures américaines ont été levées par l'administration Trump au début de cette année. À lire aussiComment Israël élargit sa zone occupée depuis le 7-Octobre et grignote du territoire syrien

Reportage International
«Ils veulent nous faire disparaître»: les familles expulsées des camps en Cisjordanie occupée témoignent

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 19, 2025 2:39


Depuis plusieurs mois, les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée sont devenus le théâtre d'opérations militaires israéliennes d'une intensité inédite. À Tulkarem, l'un des camps les plus anciens, les bulldozers ont tout emporté : les maisons, les souvenirs, les vies ancrées dans la terre. Les familles expulsées s'entassent désormais dans des salles de classe d'une école dans des conditions difficiles avec la crainte de ne plus retourner chez eux. De notre correspondante à Tulkarem, Il n'y a plus âme qui vive dans le camp de Tulkarem éventré par les bulldozers sous la surveillance des drones israéliens. Le bourdonnement des drones résonne jusqu'à cette école, installée en périphérie de la ville, qui accueille les réfugiés expulsés du camp. Moussa Abu Shanab, employé de la municipalité, est responsable des lieux :  « C'est dur de se dire que tous les gens ici ont leurs maisons qui ont été détruites et dont les affaires sont restées là-bas ». Les 125 personnes, chassées du camp par l'armée, occupent l'école. Osman vit dans l'une des salles de classe : « Je suis ici avec ma femme et mes deux filles. Et nous attendons un enfant qui naîtra dans quelques semaines. » La température dépasse les 40 degrés.  « Il fait une chaleur étouffante, les conditions sont très difficiles. Je rêve de changer d'air, d'un peu de calme ». Son épouse, Rowan, arrive en fin de grossesse :  « Il y a 125 personnes pour quatre salles de bains mixtes. C'est très difficile, pas comme si nous étions à la maison, avec notre propre salle de bains, tranquilles dans notre maison. Nous sommes quatre dans cette pièce et, bientôt, nous serons cinq ». « Ils détruisent toutes les maisons » L'armée israélienne a récemment annoncé qu'elle occuperait les camps jusqu'à la fin de l'année. Le désespoir s'empare de la jeune femme :  « Notre tour est déjà passé, ma maison a disparu. Que reste-t-il du camp ? Le camp est désormais isolé de tout. Nous pensions y retourner et planter une tente sur le tas de terre qui est à la place de notre maison. Cela fait six mois que nous sommes hors du camp, nous ne savons pas si nous y retournerons, si nous retournerons chez nous ». À l'étage supérieur de l'école, une famille de onze personnes s'entasse dans une pièce dont le sol est jonché de matelas. Hiba redoute, elle aussi, de ne jamais pouvoir retourner dans le camp :  « Ils ne veulent plus rien qui soit lié aux camps ou aux réfugiés, ils veulent nous faire disparaître. Ce sont des menteurs, ils disent qu'ils ne détruisent que les maisons des résistants, mais ils détruisent toutes les maisons. » Après la disparition des camps du nord de la Cisjordanie, Hiba redoute que l'armée s'en prenne à tous les camps du territoire. Et avec eux, le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres. À lire aussiCisjordanie occupée: le camp de Tulkarem, cible de la violence de l'armée et des colons israéliens

Géopolitique, le débat
La vengeance comme moteur oublié de la géopolitique au Proche et Moyen-Orient

Géopolitique, le débat

Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 48:29


On parle généralement de géopolitique en termes d'intérêt, de puissance, de ressources ou encore de religion. Il est toutefois un moteur plus souterrain, plus intime, parfois tabou, qui anime les dynamiques internationales. Il s'agit de la vengeance. La vengeance pas seulement au sens d'un ressentiment individuel, mais comme une logique structurante de riposte, de mémoire blessée, de revanche historique. La vengeance est depuis longtemps un moteur des dynamiques conflictuelles au Proche et Moyen-Orient. Dans les représailles entre Israël et les groupes armés palestiniens, dans les rivalités entre puissances régionales ou encore dans la manière dont les acteurs politiques instrumentalisent des humiliations passées pour légitimer leur action présente. La vengeance est-elle un instrument archaïque ou un outil politique ? Une entrave à la paix ou un levier de cohésion identitaire ? Peut-on en finir avec une logique de loi du talion dans une région traversée par tant de traumatismes historiques ? Un Moyen-Orient délivré de la vengeance pourra-t-il jamais voir le jour ? Invités :  Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient. Directrice du numéro de la revue Confluences Méditerranée consacré à la vengeance en Méditerranée et au Moyen-Orient. «La loi du Talion. Le Proche-Orient dans le piège de la vengeance», éd. Lartilleur, à paraitre le 1/10/2025  Soraya Laribi, historienne et professeure. Autrice d'une thèse intitulée « Ni morts, ni vivants : l'angoissant mystère des disparus d'Algérie après les Accords d'Evian » Marion Duquet, doctorante en Anthropologie et Ethnologie au Centre d'étude des mouvements sociaux à l'EHESS. Spécialiste de la Crète rurale contemporaine  Barah Mikaïl, professeur associé à l'Université Saint-Louis à Madrid et directeur de Stractegia Consulting. Spécialiste des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. 

Reportage International
Israël: des femmes et des mères de soldats en colère contre une guerre sans fin à Gaza

Reportage International

Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 2:47


La guerre d'Israël à Gaza dure depuis près de deux ans. La situation humanitaire ne fait qu'empirer, avec plus de 60 000 Palestiniens tués désormais et une vingtaine d'otages vivants encore détenus par le Hamas et les groupes affiliés. Pendant ce temps, les conséquences sociales se font sentir en Israël. Les familles des soldats et des réservistes déployés perdent patience face à une guerre justifiée par les massacres du 7-Octobre, mais qui ne semble pas connaître d'issue. Les femmes et les mères en particulier se font entendre. De notre correspondante à Jérusalem, Depuis le 8 octobre 2023, le mari de Shani Nativ-Bar, un réserviste, a cumulé 300 jours déployé dans une unité du génie. « Je crois que la fatigue se lit sur mon visage, non ? », s'en amuse-t-elle. Un déploiement militaire qui s'est répercuté sur sa vie, celle de son couple et de leurs deux jeunes enfants. Âgée de 37 ans, Shani a été contrainte de quitter son poste à l'université, faute de pouvoir se rendre au bureau. « Un jour, au début de la guerre, il est rentré d'un tour de réserve. Du coup, j'ai pensé qu'il garderait les enfants et que moi, j'allais pouvoir compléter les heures que j'avais manquées. Il m'a dit "Je ne peux pas rester seul avec eux, reviens" », se souvient-elle. Impact économique, effets psychologiques... Shani, grâce au « Forum des femmes » qu'elle a cofondé, a au moins pu contribuer à ce que l'État consente à un soutien économique de 2 milliards d'euros pour les familles comme la sienne. Mais par sa durée, cette guerre, perçue d'abord comme juste, a épuisé l'adhésion de Shani et des siens. « Je ressens de la colère contre l'État. Comment est-il possible que ce soit toujours les mêmes personnes qu'on envoie depuis plus de 600 jours ? Que font les autres ? Pourquoi est-ce qu'ils n'en portent pas eux aussi la charge ? », se demande-t-elle. Alliés de Benyamin Netanyahu, les ultraorthodoxes sont exemptés de service militaire, alors qu'ils sont les plus fervents soutiens de cette guerre. Dans sa coquette maison de la région de Natania, dans le centre d'Israël, Michal Hadas-Rubin, mère d'un réserviste et d'une militaire de carrière, n'a de cesse de dénoncer un état de guerre maintenu à dessein pour des raisons tout sauf nobles, selon elle. « Ima Era », le nom de son association, veut dire « mère éveillée ». Les nuits sont courtes chez Michal, comme chez d'autres femmes inquiètes pour leur progéniture déployée à Gaza ou ailleurs. « Mon fils me le dit lui-même : ''Je sais que c'est une guerre cynique, une guerre politique, mais mes amis y vont et je ne peux pas les abandonner.'' De mon point de vue, si vous ne parlez pas du jour d'après, nos enfants continueront dans les mêmes endroits pour les reconquérir encore et encore. Il faut exiger que la guerre ne soit plus la première réponse aux problèmes. Il faut conclure un accord, car sans cela, nous n'aurons pas de futur », estime-t-elle. Le temps presse. À Gaza, le cap des 60 000 personnes tuées a été franchi. Des voix israéliennes s'élèvent désormais pour dénoncer un génocide. Les familles d'otages et de militaires israéliens battent ensemble le pavé pour dénoncer la menée d'une guerre qui tue même loin du « front ». Ce jour-là, la radio annonce la mort d'un jeune réserviste de 24 ans dans la région, le 16e suicide depuis le début de l'année. À lire aussiIsraël: Netanyahu face aux réticences de l'armée à une occupation totale de Gaza