Podcast appearances and mentions of Catherine Mavrikakis

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Catherine Mavrikakis

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Latest podcast episodes about Catherine Mavrikakis

Mission encre noire
Émission du 8 novembre 2022

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 9, 2022


Mission encre noire Tome 36, Chapitre 394. Niagara par Catherine Mavrikakis paru en 2022 aux éditions Héliotrope. Ici nous sommes en présence de la voix de la narratrice au pied des célèbres chutes, l'eau et ses remous se déchaînent. Elle guette encore au bord du parapet l'apparition improbable de la silhouette fantomatique de sa mère, morte depuis belle lurette, dérivant au long des rives des grands fleuves du continent américain. Car voilà, ce deuil, éveille en elle, un rêve insensé, que ce soit à partir des photos de son enfance, lors d'une première visite à Niagara en 1964, ou bien à la suite d'une citation de marguerite Duras, la narratrice voit encore et encore, le corps aimant disparaître sous les écumes et rejoindre les berges du Mississippi. Marquée par le séisme provoqué par cette perte, elle y puise une inspiration inédite, qui, sur le modèle de François-René de Châteaubriant, ou est-ce peut-être Flaubert, Mallarmé ou même Jeff Buckley et bien d'autres, lui permet d'élaborer de véritables Mémoires d'outre-tombe. Se dessine, alors, sous la plume espiègle et badine de l'autrice, un portrait tout aussi jouissif que douloureux, de ce qui fonde, il faut bien se l'avouer, un héritage littéraire. Plouf, donc, sillonnant le territoire nord américain des songes, Catherine Mavrikakis s'amuse à dégringoler ces chutes, car c'est à Niagara qu'elle contracté la maladie de la mort. De quoi s'agit-il au juste? J'accueille, ce soir, à Mission encre noire, Catherine Mavrikakis. Extrait:« Nous vivions à l'époque où les chutes pleuraient pour la planète, elles éclaboussaient de leurs larmes les berges. Elles aspergeaient les terres autochtones de leur propre douleur. Les chutes sanglotaient et plus personne n'allait les voir. On disait qu'elles rendaient malades. Leur beauté inquiète provoquaient un syndrome, celui de Niagara, qui fait l'objet de ce récit. Ceux et celles qui étaient contaminés par la magnificence du lieu prenaient conscience de la violence du temps qui passe. Pour ce virus, on n'a toujours pas mis au point de vaccin. Certaines créatures, sans que l'on comprenne pourquoi, le chopent à répétition. Les scientifiques s'interrogent. On chute, on chute...et on fait des rechutes...Je ne le sais que trop. C'est à Niagara que j'ai contracté à trois ans la maladie de la mort et je ne m'en suis jamais remise.» La scoliose des pommiers par Anthony Lacroix paru en 2022 aux éditions de la maison en feu. «Si vous ne comprenez rien à ce livre/oubliez-le/dans la salle d'attente d'une forêt». C'est un avertissement donné en en-tête du recueil de poésie qui interpelle, alors que le poète ajoute également en quatrième de couverture «je ne sais pas être poli autrement qu'avec les animaux sauvages». La scoliose des pommiers est un premier recueil de poésie écrit sur deux ans entre une période de pandémie et une autre de convalescence. On y parle d'angoisse, de mélancolie, de baseball, de botanique, de mauvaises herbes, de la fébrilité des os ou d'hôpital. Dans cette ville froide, où les culs-de-sac aboutissent à une usine, le corps est en lutte contre la maladie, l'assignation à résidence, l'ordinaire de la vie. Le poète attends l'étincelle qui le fera tomber amoureux d'une fleur qui ne soit pas issue de ses veines. Si Mission encre noire prend des allures de terrain de baseball, ce soir, prenons une marche jusqu'au stade, j'accueille un sérieux candidat au pitch, Anthony Lacroix est mon invité. Extrait:« encore cette nuit/deux triangles prenaient ma carotide en orage/pour ne pas te réveiller/j'ai prononcé mes doléances à voix basse/mais la sueur de mon dos/en a gardé les marques. Si je pouvais/j'abreuverais mes plantes trois fois/par jour/mais je n'ai aucun talent/quand il s'agit de confiner l'électricité statique/et ce qui pousse sur mes bras/ne ressemble en rien/aux réponses que tu cherches.»

La Librairie francophone
La Librairie francophone - Karim Kattan, Zep, Daniel Pennac et Catherine Mavrikakis

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Apr 3, 2022 44:16


Invités: Karim Kattan, Zep, Daniel Pennac et Catherine Mavrikakis - Karim Kattan, Prix Des 5 Continents de la Francophonie 2021 pour « Le Palais des deux Collines » aux éditions Elyzad - Zep pour « Ce que nous sommes » aux éditions Rue de Sèvres - Séquence livre de poche avec Daniel Pennac pour « La Loi du rêveur » aux éditions Folio - Catherine Mavrikakis pour « Impromptu » aux éditions Héliotrope Présentation : Emmanuel KHERAD

La Librairie francophone
Karim Kattan, Zep, Daniel Pennac et Catherine Mavrikakis

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Apr 2, 2022 57:59


durée : 00:57:59 - La librairie francophone - par : Emmanuel Kherad - Nous serons avec Karim Kattan, Prix des 5 Continents de la Francophonie, et avec Jean-Marie Gustave Le Clézio, membre du jury. Vous entendrez la québécoise Catherine Mavrikakis qui aborde l'impérialisme culturel européen, Zep pour une BD futuriste et Daniel Pennac dans la séquence livres de poche. - invités : Daniel Pennac, Catherine MAVRIKAKIS - Zep : Dessinateur, auteur de bande dessinée, Daniel Pennac : Ecrivain, Catherine Mavrikakis : Ecrivaine et essayiste québécoise

Plus on est de fous, plus on lit!
Catherine Mavrikakis, et les nouveaux penseurs

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Feb 2, 2022 105:13


Catherine Mavrikakis présente sa nouvelle parution, Impromptu, qui traite de notre fascination pour l'Europe et sa culture; Riyoa Chung, Jade Almeida et Luc-Alain Giraldeau présentent une liste de penseurs qu'il faut lire; Claudia Larochelle présente l'auteure turque Elif Shafak; le comédien Nicolas Michon parle de sa carrière jusqu'ici; le professeur Roromme Chantal suggère la lecture de trois biographies de politiciens inspirants; Caroline Morin présente des livres portant sur l'ego.

Mission encre noire
Émission du 1 février 2022

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Feb 2, 2022


Mission encre noire Tome 33 Chapitre 373. Les ombres filantes de Christian Guay-Poliquin paru en 2021 aux éditions La Peuplade. Je vous souhaite mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2022. Et pour entamer nos cycles de rencontres d'écrivaines et d'écrivains d'ici et d'ailleurs, commençons par une panne d'électricité géante, celle qui paralyse le pays depuis les trois premiers romans de Christian Guay-Poliquin. Le protagoniste de ce troisième volet avance seul, sac au dos, blessé à un genou, à travers une forêt hostile en direction du camp de chasse où sa famille à trouver refuge. Il se sait menacé. L'homme va faire la rencontre d'Olio, un orphelin d'une douzaine d'année, auquel il va finir par s'attacher comme à un fils. Loin du monde, ils vont unir leur force pour déjouer les obstacles qui ne manqueront pas de surgir. Fort du succès populaire et critique du Fil du kilomètre paru en 2014 et de celui aussi prestigieux du Poids de la neige paru en 2016 aux éditions La Peuplade, un roman couronné par les Prix du Gouverneur Général, le Prix littéraire des collégiens et traduit dans une dizaine de langues, Les ombres filantes annonce une fortune tout aussi équivalente. Je vous propose de remonter les temps anciens et de tomber sous le règne de la forêt, ce soir, à Mission encre noire en compagnie de Christian Guay-Poliquin. Extrait:« Je regarde mes mains noircies par l'huile. Elles me rappellent une vie passée, enfouie, comme le pétrole sous la terre et le temps des dinosaures. Avec la panne, je pensais que mon métier allait s'éteindre en même temps que la lumière des raffineries et des stations-services. Rien de tel finalement. Le vieux monde est tenace et, partout où j'irai, j'ai bien peur qu'il y ait toujours des moteurs à réparer. Je me ressaisis et m'attarde à la génératrice. Même problème avec le carburateur. J'évalue les scies à chaîne, pareil. Je réfléchis. C'est probablement à cause de l'essence qui s'évente. Malgré tout le stabilisateur qu'ils ont mis dans les jerricans, c'est inévitable. Pour l'instant, ça peut encore aller, mais dans quelques mois, toutes ces belles réserves de carburant ne serviront plus à rien, sinon à étrangler les moteurs.» Impromptu de Catherine Mavrikakis paru en 2022 aux éditions Héliotrope. Europe, je t'aime, moi non plus. Dans un court roman, Catherine Mavrikakis entreprend de décrire les liens affectifs qui nous rattachent au Vieux Continent et à sa «grande culture». Distillé d'une bonne dose d'humour et d'une pincée d'ironie, ce texte nous narre la rencontre surprenante entre une jeune étudiante spécialisée en littérature allemande et son professeur Mueller-Stahl, au détour d'un distributeur de billet de banque. Bien emprunté sur la manière d'utiliser le dit guichet automatique, le vieux professeur lui emprunte quelques billets. De façon assez étonnante, les tribulations nées de cette rencontre hasardeuse vont se révéler cruciales pour Caroline Akerman-Marchand . Catherine Mavrikakis en profite pour tourner en dérision ce quelque chose de la condescendance européenne qui perdure encore aujourd'hui, dans les rapports qui se tissent entre l'Europe et les autres continents, en particulier ici, au Québec. Cette satire, qui n'épargne ni les uns/unes ni les autres, permet également de se moquer de l'admiration béate des intellectuels québécois et nord américains. C'est un point de vue qui n'est pas sans rappeler le long soliloque rageur du troisième roman de l'autrice, Fleurs de crachat, dont les premières lignes vibraient de défi. Pour en savoir plus, je reçois Catherine Mavrikakis, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« C'est donc avec un immense espoir, celui d'une vie meilleure, que je me rendis à son bureau, le lendemain de ma rencontre fortuite à la banque avec le professeur Mueller-Stahl. J'avais tant à lui dire et à lui demander...Mais il avait vraisemblablement oublié notre rendez-vous et mes 50 dollars. Je revins le vendredi et me présentai à nouveau le lundi. Ce jour-là, une secrétaire bien aimable et surtout très présente, malgré les remarques de Mueller-Stahl sur l'université et son personnel, me dit que le professeur ne reviendrait qu'en septembre, qu'il était parti en Europe faire de la recherche. Je ne revis mon professeur qu'à la rentrée. Il accepta de diriger mon mémoire à condition que je cite Schlegel. Je continuais de travailler mon allemand, nous conversions dans la langue de Goethe, et ici l'expression est bien littérale, puisque je m'adonnais au Hochdeutsch sorti tout droit des textes du XIXe siècle, du romantisme et du préromantisme. Néanmoins, je n'eus jamais le courage de demander à Karlheinz Mueller-Stahl mes 50 dollars. C'était une somme importante pour moi qui n'avais pas un sou. Mais comment demander au spécialiste de la littérature romantique de penser à ma situation financière? À mes 50 dollars, il ne songea bien sûr jamais.»

Büchermarkt - Deutschlandfunk
Catherine Mavrikakis: "Der Himmel über Bay City"

Büchermarkt - Deutschlandfunk

Play Episode Listen Later Nov 23, 2021 5:57


Wüllenkemper, Corneliuswww.deutschlandfunk.de, BüchermarktDirekter Link zur Audiodatei

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Buchkritik - Deutschlandfunk Kultur
Catherine Mavrikakis: "Der Himmel über Bay City" - Eine Wahrheit, die Bestand haben wird

Buchkritik - Deutschlandfunk Kultur

Play Episode Listen Later Oct 16, 2021 4:58


Amy ist in den USA geboren. Trotzdem wird sie von der Vergangenheit ihrer Großmutter verfolgt, die in Auschwitz ermordet wurde. Catherine Mavrikakis erzählt von generationsübergreifenden Traumata und sucht nach der Wahrheit in Erinnerungen. Von Sonja Hartl www.deutschlandfunkkultur.de, Buchkritik Hören bis: 19.01.2038 04:14 Direkter Link zur Audiodatei

Radio Cité Genève
Culture - Genève en scène - 13/09/2021

Radio Cité Genève

Play Episode Listen Later Sep 13, 2021 7:15


Au théâtre du Galpon, à partir du 14 septembre et jusqu'au 28 novembre, Les olympiades théâtrales. 6 pièces proposées avec : « Clytemnestre » de Catherine Mavrikakis,  « Cassandre Hallucinée » de Justine Ruchat, « Moins de marbre que de béton » d'après Kae Tempest, « Tu n'Obéiras point ! » d'après Antigone, »Une nuit de Folie Ordinaire » d'après les Bacchantes, »Horrendous Banquet » de Catherine Mavrikakis. Nathalie Tacchella, co-fondatrice du Galpon nous éclaire sur ce projet  

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Plus on est de fous, plus on lit!
Sorj Chalandon, et Pierre-Yves McSween

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Aug 25, 2021 105:28


Claudia Larochelle discute de l'ouvrage féministe Filles corsaires, de Camille Toffoli; Sorj Chalandon parle de son nouveau livre, Enfant de salaud; Pierre-Yves McSween explique pourquoi il a investi dans une maison d'édition; Robert Lalonde et Catherine Mavrikakis se demandent si les écrivains et écrivaines ont plus d'une chose à dire; Emmanuelle Steels rend compte de l'actualité culturelle à Mexico; et Francis Gingras traite d'un personnage central de la littérature médiévale, Arthur.

Plus on est de fous, plus on lit!
Littérature africaine et maternité

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later May 12, 2021 105:29


On se penche sur la littérature africaine avec Blaise Ndala; Nous avons demandé à Claudia Larochelle et à Catherine Mavrikakis de se prononcer sur le roman d'Ashley Audrian, Entre toutes les mères, qui aborde les tabous liés à la maternité.

Le Salon dans tes oreilles
Confidences d'écrivain·e·s: Catherine Mavrikakis et Mathieu Leroux

Le Salon dans tes oreilles

Play Episode Listen Later May 5, 2021 29:34 Transcription Available


S1E21 - Confidences d'écrivain·e·s: Catherine Mavrikakis et Mathieu LerouxDans leurs livres publiés cet automne, Catherine Mavrikakis et Mathieu Leroux parlent d'un·e parent disparu·e, mais aussi de l'absence. Venez écouter leurs confidences.Avec:Catherine Mavrikakis, autriceMathieu Leroux, auteurBilly Robinson, animateurLivres:L'absente de tous bouquets,  Catherine Mavrikakis, ÉDITIONS HÉLIOTROPE https://www.salondulivredemontreal.com/livres/l-absente-de-tous-bouquetsAvec un poignard, Mathieu Leroux,  ÉDITIONS HÉLIOTROPEhttps://www.salondulivredemontreal.com/livres/avec-un-poignard

Aujourd'hui l'histoire
Hubert Aquin, écrivain plus grand que nature

Aujourd'hui l'histoire

Play Episode Listen Later Apr 23, 2021 23:01


Auteur de quatre romans, dont Prochain épisode, d’une douzaine de films et d’une trentaine de dramatiques, il était aussi un militant enflammé pour l’indépendance du Québec. Sorte d’anti-Michel Tremblay, opposé au joual, il a cultivé un personnage de dandy révolté à coups de gestes d’éclat qui ont culminé avec son emprisonnement, son internement psychiatrique, puis son inévitable suicide. L’écrivaine Catherine Mavrikakis raconte à Jacques Beauchamp comment Hubert Aquin a laissé présager sa triste fin.

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Plus on est de fous, plus on lit!
Méditation, théâtre et littérature

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Feb 9, 2021 105:15


Thomas Hellman recommande La biographie du silence, un petit ouvrage qui est, selon lui, le parfait outil pour découvrir la méditation; Manal Drissi signe une lettre d'amour au théâtre; Le corps étudiant a-t-il un droit de regard sur les œuvres enseignées? Peut-il critiquer, exclure ou choisir les ouvrages à étudier? Catherine Mavrikakis, Stéphane Martelly et Alain Farah répondent à ces questions éthiques.

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Le 21e
Michel Lacombe s'entretient avec l'écrivaine Catherine Mavrikakis

Le 21e

Play Episode Listen Later Nov 16, 2020 53:59


«Je pense que j'ai une vocation pour l'enseignement beaucoup plus que pour l'écriture», affirme Catherine Mavrikakis, écrivaine et professeure au Département des littératures de langue française à Université de Montréal. L'écrivaine se penche sur son amour pour le métier d'enseignante et se trouve chanceuse d'avoir l'occasion de transformer le monde de manière immédiate, en se trouvant devant une classe.

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Mission encre noire
Émission du 3 novembre 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 4, 2020


Mission encre noire Tome 29 Chapitre 340. L'absente de tous bouquets de Catherine Mavrikakis paru en 2020 aux éditions Héliotrope. « Parle à ta mère, il faut continuer à parler à ta mère.» Suivant les conseils de Rodney Saint-Éloi, Catherine Mavrikakis décide de prendre le deuil de sa mère à bras le corps. Elle, cette mère, Denise, qui n'apprécie les fleurs que taillées et dressées dans un vase. Elle, qui devient, malgré tout, l'objet précieux de ce livre un après sa mort. D'elle, l'autrice cherche encore la voix, la chaleur d'une main, les éclats de rire. Dans cette partie de sa vie, sa fille, puisqu'elle est morte, ose tout lui dire, même de l'appeler maman. Denise conservera longtemps la nostalgie, comme une plaie ouverte, d'une France qui n'existe déjà presque plus, son pays natal. Catherine Mavrikakis se laisse traverser par les éclats des souvenirs, dans ce livre. Elle nous raconte sa mère, en rose cruelle, en divin laurier des âmes exilées, dans la blancheur sanglotante du lys, des gerbes chères à Mallarmé. Intime comme jamais, prête à nous faire goûter de ces bouquets de fleurs d'hiver qui arrivent à pousser malgré tout, l'autrice gifle et épouse sa douleur comme on dompte l'absence soudaine d'un amour disparu. C'est magnifique et bouleversant. Catherine Mavrikakis est invitée, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Maman a vécu loin de la rumeur du présent. Elle refusait de se laisser porter par les malheurs de son temps. Elle n'acceptait pas que je lui parle de mon souci du monde. Il faut vivre sans penser à tout cela, autrement, tu me le disais, «on n'en finirait pas». C'est vrai qu'on n'en finit pas de veiller sur la douleur des autres, on peut passer sa vie dans cet état d'attention là. La littérature est anachronique. Elle n'a rien du journal, du quotidien livré en pâture à ceux qui s'en repaissent. Je ne sais pas si je dois aux conseils de Maman mon écart face au monde, qui m'a permis de me noyer dans la lecture. Enfants, nous ne fréquentions personne et nous vivions dans leurs passés, à elle et à Papa. Néanmoins, dans ce retrait où ton existence s'était installée, toi qui t'étais pris l'Histoire et la Grande guerre en pleine gueule de seize à vingt ans, tu m'as donné de quoi cultiver ma solitude. Je t'en sais infiniment gré.» Un peu en marge: Houellebecq poète par Olivier Parenteau paru en 2020 aux éditions Nota Bene collection Miniatures. Olivier Parenteau a buté par hasard sur un vers de Michel Houellebecq au détour des rayons d'une bouquinerie: « D'abord j'ai trébuché dans un congélateur». Séduit par la banalité et l'humour qui se dégage du texte, il décide de lire la suite. L'auteur propose, ici, dans un texte condensé, argumenté et illustré, d'aborder les poèmes plutôt méconnus de l'écrivain français, dont les romans font en général, systématiquement la une des médias. Si Michel Houellebecq met en valeur des lieux et des sentiments du français moyen, qui, autrement ne figurent pas ou peu en poésie, il y a un thème qui surnage par dessus tout: l'amour.  Un mot que l'auteur ne prend pas à la légère, comme nous allons le constater, puisque Olivier Parenteau est invité, à Mission encre noire. Extrait: « Après dix ans de fréquentation assidue, le charme des poèmes de Houellebecq opère toujours. Il y a des raisons intellectuelles à cela: les avoir souvent analysés dans le détail et les avoir fréquemment enseignés a achevé de me convaincre de leur densité sémantique et de l'originalité du regard qu'ils portent sur un monde patiemment dépecé, vers après vers, sans aucune trace de complaisance. Mais les poèmes de Houellebecq battent en brèche l'herméneute soucieux de produire des analyses académiquement recevables qu'il m'arrive d'être. Ils finissent toujours par me rappeler que si je les aime tant, c'est pour des raisons plus directement affectives. En fait, si ces poèmes me touchent, c'est parce qu'ils sont tout simplement renversants de sincérité.»  

Mission encre noire
Émission du 3 novembre 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 4, 2020


Mission encre noire Tome 29 Chapitre 340. L'absente de tous bouquets de Catherine Mavrikakis paru en 2020 aux éditions Héliotrope. « Parle à ta mère, il faut continuer à parler à ta mère.» Suivant les conseils de Rodney Saint-Éloi, Catherine Mavrikakis décide de prendre le deuil de sa mère à bras le corps. Elle, cette mère, Denise, qui n'apprécie les fleurs que taillées et dressées dans un vase. Elle, qui devient, malgré tout, l'objet précieux de ce livre un après sa mort. D'elle, l'autrice cherche encore la voix, la chaleur d'une main, les éclats de rire. Dans cette partie de sa vie, sa fille, puisqu'elle est morte, ose tout lui dire, même de l'appeler maman. Denise conservera longtemps la nostalgie, comme une plaie ouverte, d'une France qui n'existe déjà presque plus, son pays natal. Catherine Mavrikakis se laisse traverser par les éclats des souvenirs, dans ce livre. Elle nous raconte sa mère, en rose cruelle, en divin laurier des âmes exilées, dans la blancheur sanglotante du lys, des gerbes chères à Mallarmé. Intime comme jamais, prête à nous faire goûter de ces bouquets de fleurs d'hiver qui arrivent à pousser malgré tout, l'autrice gifle et épouse sa douleur comme on dompte l'absence soudaine d'un amour disparu. C'est magnifique et bouleversant. Catherine Mavrikakis est invitée, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Maman a vécu loin de la rumeur du présent. Elle refusait de se laisser porter par les malheurs de son temps. Elle n'acceptait pas que je lui parle de mon souci du monde. Il faut vivre sans penser à tout cela, autrement, tu me le disais, «on n'en finirait pas». C'est vrai qu'on n'en finit pas de veiller sur la douleur des autres, on peut passer sa vie dans cet état d'attention là. La littérature est anachronique. Elle n'a rien du journal, du quotidien livré en pâture à ceux qui s'en repaissent. Je ne sais pas si je dois aux conseils de Maman mon écart face au monde, qui m'a permis de me noyer dans la lecture. Enfants, nous ne fréquentions personne et nous vivions dans leurs passés, à elle et à Papa. Néanmoins, dans ce retrait où ton existence s'était installée, toi qui t'étais pris l'Histoire et la Grande guerre en pleine gueule de seize à vingt ans, tu m'as donné de quoi cultiver ma solitude. Je t'en sais infiniment gré.» Un peu en marge: Houellebecq poète par Olivier Parenteau paru en 2020 aux éditions Nota Bene collection Miniatures. Olivier Parenteau a buté par hasard sur un vers de Michel Houellebecq au détour des rayons d'une bouquinerie: « D'abord j'ai trébuché dans un congélateur». Séduit par la banalité et l'humour qui se dégage du texte, il décide de lire la suite. L'auteur propose, ici, dans un texte condensé, argumenté et illustré, d'aborder les poèmes plutôt méconnus de l'écrivain français, dont les romans font en général, systématiquement la une des médias. Si Michel Houellebecq met en valeur des lieux et des sentiments du français moyen, qui, autrement ne figurent pas ou peu en poésie, il y a un thème qui surnage par dessus tout: l'amour.  Un mot que l'auteur ne prend pas à la légère, comme nous allons le constater, puisque Olivier Parenteau est invité, à Mission encre noire. Extrait: « Après dix ans de fréquentation assidue, le charme des poèmes de Houellebecq opère toujours. Il y a des raisons intellectuelles à cela: les avoir souvent analysés dans le détail et les avoir fréquemment enseignés a achevé de me convaincre de leur densité sémantique et de l'originalité du regard qu'ils portent sur un monde patiemment dépecé, vers après vers, sans aucune trace de complaisance. Mais les poèmes de Houellebecq battent en brèche l'herméneute soucieux de produire des analyses académiquement recevables qu'il m'arrive d'être. Ils finissent toujours par me rappeler que si je les aime tant, c'est pour des raisons plus directement affectives. En fait, si ces poèmes me touchent, c'est parce qu'ils sont tout simplement renversants de sincérité.»  

Plus on est de fous, plus on lit!
la mutation dans l'enseignement et Alessandro Baricco

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Aug 25, 2020 105:27


À l'aube de la rentrée scolaire qui promet d'être mouvementée, nous avons invité les professeures d'université Yolande Cohen et Catherine Mavrikakis pour discuter des différentes mutations que subit leur métier; Thomas Hellman recommande fortement de plonger tête première dans Novecento, pianiste, d'Alessandro Baricco.

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Les livres
« L’annexe » de Catherine Mavrikakis paru aux éditions Sabine Wespieser

Les livres

Play Episode Listen Later Apr 6, 2020


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Plus on est de fous, plus on lit!
Fabien Cloutier en confinement et les lectures du Dr Chicoine

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Apr 1, 2020 105:58


Fabien Cloutier présente sa dernière chronique pour les temps de confinement; le Dr Jean-François Chicoine présente sa liste de lecture; Francis Ducharme lit un extrait d’un texte de Dany Laferrière; Catherine Mavrikakis et Bryan Perro parlent de L’aveuglement, de José Saramago; Claudia Larochelle commente le livre Verified Strangers; Marie Villeneuve relate l’actualité culturelle à Vancouver.

Littérature sans frontières
Littérature sans frontières - Catherine Mavrikakis, sur les traces d'Anne Frank

Littérature sans frontières

Play Episode Listen Later Mar 12, 2020 29:00


Catherine Mavrikakis est née à Chicago, d'une mère française et d’un père grec qui a grandi en Algérie. Universitaire à Montréal, essayiste, dramaturge, elle est aussi l'auteure de plusieurs fictions. Son nouveau roman «L'Annexe», un hommage très littéraire au journal d'Anne Frank, est publié en France par Sabine Wespieser éditeur. "Quand elle n’est pas en mission, Anna retourne à Amsterdam, dans l’annexe où Anne Frank s’est cachée avec sa famille, avant d’être déportée, en 1944. Lors d'une de ses visites, l’espionne comprend qu’elle est suivie. Sans tarder, son organisation l’exfiltre dans une maison de protection, dont elle est supposée ignorer l’emplacement. Mais une allusion au smoked-meat de chez Schwartz’s la convainc qu’elle va atterrir à Montréal, la ville de ses grands-parents. Celle dont le métier exige maîtrise des émotions et oubli de soi se laisse envahir par les souvenirs de ses vacances d’enfant.Dès son arrivée dans cette nouvelle annexe, un autre pan occulté de son passé se rappelle à elle : Celestino, chargé de veiller sur les neuf membres de leur insolite communauté, est un fou de littérature. Dans l’appartement couvert de bibliothèques, Anna s’abandonne aux réminiscences de ses études et à son goût exclusif pour la lecture, qu’elle avait sacrifié en changeant de vie.Avec le fantasque majordome prétendument cubain, qui la surnomme Albertine, l’espionne rebaptise ses compagnons de réclusion du nom des auteurs ou des personnages qu’ils lui évoquent : un vieux couple slave devient les Tourgueniev ; un agent d’apparence banale, certainement capable du pire, Meursault ; le chat, Moortje, comme celui d’Anne Frank." (Présentation de SW éditeur) En mars 2020, paraît également chez SW éditeur "Deuils cannibales et mélancoliques", le premier roman de Catherine Mavrikakis publié en 2000 au Québec.

Radio AlterNantes FM
Voyage au bout du livre : Des auteurs, des livres…(mars 2020)

Radio AlterNantes FM

Play Episode Listen Later Mar 7, 2020 58:05


Vu sur Voyage au bout du livre : Des auteurs, des livres…(mars 2020) Pour  cette émission de mars,  arrivée dans l’équipe de Voyage, de Lucile, nouvelle animatrice en remplacement de Gwen. Lucile présente Nuits Appalaches de Chris Offut (Gallmeister),  Rambo de David Morrell (Gallmeister) et Chemins de tables de Maylis de Kerangal (Folio). Amandine présente deux livres de Catherine Mavrikakis, L’Annexe et Deuils cannibales et mélancoliques (éditions Sabine […] Cet article provient de Radio AlterNantes FM

Culture en direct
Catherine Mavrikakis : "Apprendre à lire, c'est aussi apprendre à vivre"

Culture en direct

Play Episode Listen Later Mar 2, 2020 61:21


durée : 01:01:21 - Par les temps qui courent - par : Marie Richeux - Nous recevons l'autrice québécoise à l'occasion de la double parution en France de "L’Annexe", son nouveau roman, et de "Deuils cannibales et mélancoliques" aux éditions Sabine Wespieser. Elle nous parle de l'importance de la littérature et du récit pour ce construire. - réalisation : Lise-Marie Barré, Charlotte Roux - invités : Catherine Mavrikakis écrivaine

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Par les temps qui courent
Catherine Mavrikakis : "Apprendre à lire, c'est aussi apprendre à vivre"

Par les temps qui courent

Play Episode Listen Later Mar 2, 2020 61:21


durée : 01:01:21 - Par les temps qui courent - par : Marie Richeux - Nous recevons l'autrice québécoise à l'occasion de la double parution en France de "L’Annexe", son nouveau roman, et de "Deuils cannibales et mélancoliques" aux éditions Sabine Wespieser. Elle nous parle de l'importance de la littérature et du récit pour ce construire. - réalisation : Lise-Marie Barré, Charlotte Roux - invités : Catherine Mavrikakis écrivaine

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Mission encre noire
Émission du 18 février 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Feb 19, 2020


Mission encre noire Tome 28 Chapitre 329 Tireur embusqué de Jean-Pierre Gorkynian paru en 2020 aux éditions Mémoire d'encrier. Il y a des sons familiers qui peuvent devenir obsession. Dans ce cri étouffé, ce corps qui chute dans la neige, c'est le souvenir des bombes, des balles traçantes, du sol brûlant d'Alep qui resurgit. Shams vit son premier hiver à Montréal. Il s'est lié d'amitié avec Kevin, un poké, qui fait des runs pour un dealer quand celui-ci est trop pété. Adolescent rescapé de la guerre en Syrie, Shams arrive péniblement à contenir ce monstre qui le broie de l'intérieur. Pris à parti dans une violente bagarre à l'école, il consent à suivre une psychothérapie. Le divan de Sylvain Ménard prend des allures de scènes de guerre, de zone sinistrée, Alep, la guerre civile, la mort qui rôde, les derniers éclats du souvenir de Zeina qui blesse encore...Lorsque Shams se remémore ses derniers mois syriens, il se demande s'il a vraiment quitté le pays pour de bon. Assurément la guerre civile a profondément influé sur la genèse de ce très convaincant second roman. Les portraits percutants de figures de guerre nous ramènent à une réalité qui nous échappe trop souvent. Le passé violent ne s'efface pas si facilement. Né à Montréal et originaire de Syrie, l'auteur a signé deux articles dans Le devoir relatant ses deux voyages de recherche au pays. Dans l'évocation de l'odeur âcre des éclats d'obus et de la poussière des rues dévastée, le Tireur embusqué dans les rues enneigées de Montréal n'est peut-être pas celui qu'on croit. Jean-Pierre Gorkynian est notre invité, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« J'ai pris une grande inspiration. Je m'apprêtais à plonger en apnée, dans l'âme fracturée d'un désert aride. Je ne me rappelle plus du tout ce que je lui ai dit, ni dans quel ordre. Ménard se gardait bien de m'interrompre. Il voulait me donner du temps, et je l'ai pris. Et sans m'en rendre compte, les murs de cette prison se sont affaissés et la neige s'est transformée en sable. À défaut de mourir, le temps s'est suspendu. L'été était brûlant. La terre cuisait sous un soleil impitoyable. Le pays traversait sa pire sécheresse. Année après année, des récoltes toujours plus désastreuses. Partout, du Maghreb jusqu'au Levant, l'esprit de révolte qui avait su renverser des régimes de terreur quasi immémoriaux soufflait désormais sur notre pays. Comme un vent de fraîcheur, apportant avec lui son lot de rêves et d'espoirs. Le peuple exigeait plus de liberté et de dignité. Ne tolérait plus de se laisser humilier. Mais notre gouvernement ne l'entendait pas ainsi.» Chairs sous la direction de Marie-Ève Blais et Olivia Tapiero paru en 2019 aux éditions Triptyque dans la collection Encrages. Avec des textes inédits de Mykalle Bielinski, Marie-Ève Blais, Laurence Bourdon, Philippe Dumaine, Erin Hill, Lorrie Jean-Louis, Catherine Mavrikakis, Nathanaël, Charlie Prince, Olivia Tapiero, Sarah Walou et Ouanessa Younsi ce recueil engage une réflexion passionnante à douze voix autour de la notion de chairs. Chaque texte engage sa plume, son stylet, sa pointe acérée dans le brut du corps, dans l'épaisseur de sa résistance, dans l'abandon et la mollesse parfois douloureuse d'une chair vaincue ou triomphante. Les autrices et auteurs invité.e.s viennent d'origines diverses, la danse, l'écriture, le théâtre, la chorégraphie, la musique, donnant ainsi plusieurs correspondances et un regard neuf sur un sujet  méconnu. De quel espace parle-t-on lorsque l'on évoque les chairs? (dedans/dehors) Où se terre notre mémoire, nos héritages dans ses méandres sinueux? Préfère-t-on les oublier ? Quel rapport y-a-t-il entre le temps et nos chairs? Où se glissent nos désirs sur cet étal carné frémissant? Je reçois Olivia Tapiero, ce soir, à Mission encre noire. (extrait lu à l'antenne: Marquer le temps: ce que le souvenir raconte de la chair Marie-Ève Blais Chairs Triptyque (2020).) Extrait: « La ville de Lisbonne est aujourd'hui tatouée par des milliers de graffitis, alors que chaque guide touristique me convie à visiter le Musée de l'azulejo, qui rappelle un passé où les murs n'étaient pas dénudés non plus. Ils se montraient recouverts de mosaïque colorées et tarabiscotées. Les murs de la ville à l'époque moderne ne sont pas plus gris qu'ils ne l'étaient par le passé. On les voit peints de mots, de crocodiles, de lézards, de phallus tronqués, de seins énormes, d'injures et de signatures. J'aime cette pudeur de la ville qui se refuse à se montrer sans fard. J'aime ces dessins qui se chevauchent, s'appellent. Si Lisbonne a une chair, cette chair est couverte. À Lisbonne, même les plantes et les arbres sont tatoués: j'ai vu, sur des agaves, des figuiers géants et des cactus, que Pedro aimait Maria, que Nene aimait Nana. On parle de plantes à messages dans les livres. Les humains ont-ils vraiment besoin d'incarner dans la chair des plantes les détails de leurs petites vies insignifiantes? » Viande à penser Catherine Mavrikakis Chairs Triptyque (2020).

Mission encre noire
Émission du 18 février 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Feb 19, 2020


Mission encre noire Tome 28 Chapitre 329 Tireur embusqué de Jean-Pierre Gorkynian paru en 2020 aux éditions Mémoire d'encrier. Il y a des sons familiers qui peuvent devenir obsession. Dans ce cri étouffé, ce corps qui chute dans la neige, c'est le souvenir des bombes, des balles traçantes, du sol brûlant d'Alep qui resurgit. Shams vit son premier hiver à Montréal. Il s'est lié d'amitié avec Kevin, un poké, qui fait des runs pour un dealer quand celui-ci est trop pété. Adolescent rescapé de la guerre en Syrie, Shams arrive péniblement à contenir ce monstre qui le broie de l'intérieur. Pris à parti dans une violente bagarre à l'école, il consent à suivre une psychothérapie. Le divan de Sylvain Ménard prend des allures de scènes de guerre, de zone sinistrée, Alep, la guerre civile, la mort qui rôde, les derniers éclats du souvenir de Zeina qui blesse encore...Lorsque Shams se remémore ses derniers mois syriens, il se demande s'il a vraiment quitté le pays pour de bon. Assurément la guerre civile a profondément influé sur la genèse de ce très convaincant second roman. Les portraits percutants de figures de guerre nous ramènent à une réalité qui nous échappe trop souvent. Le passé violent ne s'efface pas si facilement. Né à Montréal et originaire de Syrie, l'auteur a signé deux articles dans Le devoir relatant ses deux voyages de recherche au pays. Dans l'évocation de l'odeur âcre des éclats d'obus et de la poussière des rues dévastée, le Tireur embusqué dans les rues enneigées de Montréal n'est peut-être pas celui qu'on croit. Jean-Pierre Gorkynian est notre invité, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« J'ai pris une grande inspiration. Je m'apprêtais à plonger en apnée, dans l'âme fracturée d'un désert aride. Je ne me rappelle plus du tout ce que je lui ai dit, ni dans quel ordre. Ménard se gardait bien de m'interrompre. Il voulait me donner du temps, et je l'ai pris. Et sans m'en rendre compte, les murs de cette prison se sont affaissés et la neige s'est transformée en sable. À défaut de mourir, le temps s'est suspendu. L'été était brûlant. La terre cuisait sous un soleil impitoyable. Le pays traversait sa pire sécheresse. Année après année, des récoltes toujours plus désastreuses. Partout, du Maghreb jusqu'au Levant, l'esprit de révolte qui avait su renverser des régimes de terreur quasi immémoriaux soufflait désormais sur notre pays. Comme un vent de fraîcheur, apportant avec lui son lot de rêves et d'espoirs. Le peuple exigeait plus de liberté et de dignité. Ne tolérait plus de se laisser humilier. Mais notre gouvernement ne l'entendait pas ainsi.» Chairs sous la direction de Marie-Ève Blais et Olivia Tapiero paru en 2019 aux éditions Triptyque dans la collection Encrages. Avec des textes inédits de Mykalle Bielinski, Marie-Ève Blais, Laurence Bourdon, Philippe Dumaine, Erin Hill, Lorrie Jean-Louis, Catherine Mavrikakis, Nathanaël, Charlie Prince, Olivia Tapiero, Sarah Walou et Ouanessa Younsi ce recueil engage une réflexion passionnante à douze voix autour de la notion de chairs. Chaque texte engage sa plume, son stylet, sa pointe acérée dans le brut du corps, dans l'épaisseur de sa résistance, dans l'abandon et la mollesse parfois douloureuse d'une chair vaincue ou triomphante. Les autrices et auteurs invité.e.s viennent d'origines diverses, la danse, l'écriture, le théâtre, la chorégraphie, la musique, donnant ainsi plusieurs correspondances et un regard neuf sur un sujet  méconnu. De quel espace parle-t-on lorsque l'on évoque les chairs? (dedans/dehors) Où se terre notre mémoire, nos héritages dans ses méandres sinueux? Préfère-t-on les oublier ? Quel rapport y-a-t-il entre le temps et nos chairs? Où se glissent nos désirs sur cet étal carné frémissant? Je reçois Olivia Tapiero, ce soir, à Mission encre noire. (extrait lu à l'antenne: Marquer le temps: ce que le souvenir raconte de la chair Marie-Ève Blais Chairs Triptyque (2020).) Extrait: « La ville de Lisbonne est aujourd'hui tatouée par des milliers de graffitis, alors que chaque guide touristique me convie à visiter le Musée de l'azulejo, qui rappelle un passé où les murs n'étaient pas dénudés non plus. Ils se montraient recouverts de mosaïque colorées et tarabiscotées. Les murs de la ville à l'époque moderne ne sont pas plus gris qu'ils ne l'étaient par le passé. On les voit peints de mots, de crocodiles, de lézards, de phallus tronqués, de seins énormes, d'injures et de signatures. J'aime cette pudeur de la ville qui se refuse à se montrer sans fard. J'aime ces dessins qui se chevauchent, s'appellent. Si Lisbonne a une chair, cette chair est couverte. À Lisbonne, même les plantes et les arbres sont tatoués: j'ai vu, sur des agaves, des figuiers géants et des cactus, que Pedro aimait Maria, que Nene aimait Nana. On parle de plantes à messages dans les livres. Les humains ont-ils vraiment besoin d'incarner dans la chair des plantes les détails de leurs petites vies insignifiantes? » Viande à penser Catherine Mavrikakis Chairs Triptyque (2020).

Plus on est de fous, plus on lit!
Consentement, corps humain et littérature jeunesse

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Feb 5, 2020 105:35


« Le consentement » de Vanessa Sringora lu par Claudia Larochelle et Pascale Navarro; Catherine Mavrikakis et Jean-François Chassay sur « Automne d'Ali Smith »; Marie-Hélène Poitras et Maxime Catellier sur les plus récents albums de Brigitte Fontaine et de Danny Placard; l'actualité culturelle à Vancouver avec Marie Villeneuve; l'essai « The Body » critiqué par Raphaëlle Derome et Jean-François Chicoine; et suggestions de livres jeunesse par Catherine Trudeau et Monique Polak.

C'est fou...
La folie, 2e partie

C'est fou...

Play Episode Listen Later Nov 24, 2019 53:15


- Serge et Jean-Philippe réfléchissent à la folie en évoquant notamment la célèbre "querelle de la folie" entre Michel Foucault et Jacques Derrida - Entrevue avec l'autrice Catherine Mavrikakis : la folie comme moteur de création - Chronique d'Elsa Pépin : une petite histoire littéraire de la folie - En circuit fermé avec Serge Bouchard : La folie et autres maladies mentales

Mission encre noire
Émission du 17 septembre 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Sep 17, 2019


Mission encre noire Tome 27 Chapitre 317. L'actualité de Catherine Lemieux est chargée en cette rentrée littéraire. Nous profitons de la parution simultanée de La consumation paru en 2019 aux éditions Nota Bene et de Super-héroïnes de Barbi Markovic paru aux éditions Triptyque en 2019, traduit de l'allemand par l'autrice, pour revenir sur Une affection rare, son premier roman paru en 2018 aux éditions Triptyque.  La consumation est une essai captivant qui vous invite à célébrer l'exubérance, l'esprit de dépense en littérature. Catherine Lemieux se dit contaminée par ce feu de l'esprit qui s'écoule, déborde, dont le retour de flamme serait dévastateur. L'étude de ce phénomène à travers des textes chez Bachmann, Plath et Duras va vous exhorter à « apprendre à pousser plus loin, pour contracter un appétit inavouable et passablement cruel, pour révéler le manque, le gargouillement des tripes à la source de l'aventure de la connaissance.» Super-héroïnes de Barbi Markovic est un roman piquant, grinçant. Trois adeptes de la sorcellerie sont en révolte contre les abus de leur société d'accueil. Elles se réunissent dans un café malfamé de Vienne pour pratiquer la foudre et l'extermination. Les trois héroïnes immigrantes, non content de vouloir faire le bien, se sentent rejetées, et doivent composer avec les aléas de la vie quotidienne. Superhéroïnes est un roman drôle, une fiction urbaine, voire dystopique qui se délecte à jeter des sorts à cette damnée société de consommation. Une affection rare paru plus tôt dans l'année, est une histoire d"amitié hors norme, la rencontre d'Anna et Sarah, à Québec, début des années 2000. La musique de Joy Division, des Smiths, des Cure leur sert de bannière pour affronter lutter contre les discours conformistes et l'hypocrisie de l'époque. La première souffre d'une rare affection aux poumons ; la seconde, est une trapéziste qui aimerait avoir le courage de se laisser tomber. Laissez-vous porter par une histoire où l'amitié est une ivresse contagieuse qui flirte avec le sentiment amoureux et la passion. De passage au Québec, Catherine Lemieux est notre invité à Mission encre noire. Extrait: « Un court instant je crois entendre mes algues couiner. Mais non, silence. Sarah ne me regarde plus entre deux pirouettes. Mission accomplie. Elle existe comme si je n'existais pas. Je la regarde avec un peu plus d'attention. Un jour, peut-être, je ne la reconnaîtrai plus. Elle sera d'un autre sang. Ne me rappellera plus rien ni personne. Je serai au plus près de sa nuit. Mon coeur en battra plus fort. Comme au bord de la mer. Je ne veux pas savoir ce que pense Sarah. Je veux écouter le bruit des vagues dans sa carcasse qui grince.» Zodiaque / Collectif paru en 2019 aux éditions La Mèche. Voici un recueil de nouvelles signé par douze autrices, douze signes astrologiques, douze fictions plus une: Mélopée B. Montminy (Gémeaux), Marjolaine Beauchamp (Cancer), Zéa Beaulieu-April (Bélier), Pascale Bérubé (Lion), MP boivert (Vierge), Clara Dupuis-Morency (Verseau), Nadia Essadiqui aka La Bronze (Scorpion), Catherine Mavrikakis (Capricorne), Anne Martine Parent (Poissons), Chloé Savoie-Bernard (Taureau) et Maude Veilleux (Sagittaire) et Ariane Lessard (Balance) sont les signatures qui guident nos futurs voyages astraux. Le collectif vous propose de vous emparer d'un langage qui parfois attire ou révulse. Condamné à vie pour quétainerie, la pseudo science, malgré ses connotations commerciales, ésotérique, voire ringarde, parle de nous, de vous, de toi. Il s'établit une relation intime aux signes, à la trajectoire changeante, qui néanmoins donne naissance à un récit. Comme par magie, il est fort probable, qu'au bout de votre lecture, chacun.e, trouve chaussure à son pied, dans ce formidable jeu de constellations. Ce projet est né de la boule de cristal de Sébastien Dulude et d'Ariane Lessard, deux voix qui nous viennent du clan des Balance, quelque part entre 180 degré et 210 degré compté sur le cercle des signes du zodiaque. Dotée d'humour, d'espièglerie et, qui sait, de magie, Ariane Lessard est notre invité, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Au début de ma vingtaine, j'étais insouciante et téméraire. Ma voiture ressemblait à un dépotoir. Je roulais un pied sorti par la fenetre. Je dormais dans le coffre entre mes cours. Je me maquillais à quatre-vingts kilomètres à l'heure. Sagittaire ascendant Lion. Cheveux dans le vent. Je n'ai jamais trouvé le bonheur en dehors d'une voiture.» Maude Veilleux (Sagittaire), Véhicule cheveux longs.    

Mission encre noire
Émission du 10 septembre 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Sep 11, 2019


Mission encre noire Tome 27 Chapitre 316. L'annexe de Catherine Mavrikakis paru en 2019 aux éditions Héliotrope. Pour inaugurer cette nouvelle saison qui s'annonce riche et stimulante, je vous emmène à la rencontre d'Anna, espionne pour l'Agathos, une organisation qui lui a enseigné les diverses méthodes de surveillance et de fuite. Toujours sur le qui-vive, elle opère un temps à Londres, à Tripoli ou encore à Tel-Aviv. Néanmoins, s'il existe un lieu plus accueillant, entre tous, pour cette éternelle nomade, c'est bien le 263 Prinsengracht à Amsterdam. Précisément, il s'agit de l'annexe où la famille d'Anne Franck a tenté d'échapper à l'horreur nazie. Forcée de l'exfiltrer, l'organisation lui envoie des directives pour l'expédier vers une maison de protection alors qu'elle se sait suivi. Anna se retrouve dans une résidence des plus étrange. Elle y fait la rencontre de Celestino, son geôlier, un passionné de littérature. L'annexe devient matière à un délicieux ballet d'excès littéraires. Les protagonistes incarnent les atours des figures les plus illustres de la littérature, pour nous gratifier d'un formidable jeu de dupe. Laissez-vous glisser vers le pays des merveilles, sous la plume esthète, érudite et gourmande de Catherine Mavrikakis. L'autrice nous ouvre les portes de sa bibliothèque personnelle, elle est notre invitée à Mission encre noire. Extrait: « Celestino n'allait pas apprécier ce sobriquet et il m'en voudrait de mes références à Tourgueniev, ce vieil hétéro. Il allait m'interdire de penser à des auteurs amoureux des femmes ou de leur corps, même si lui ne devait pas s'être privé de ce plaisir-là avec la Saturna de Benito Galdos. Oui, il me sermonnerait. À moins qu'il n'arrivât à me sortir une histoire abracadabrante sur l'homosexualité cachée de Tourgueniev. Après tout, l'écrivain russe avait été l'ami de Flaubert, devenu dans les années 1980 une idole homosexuelle avec ses aventures de sodomite dans le placard. Des lettres prouvaient que Flaubert n'était pas celui que L'on pensait. Pourquoi ne pas imaginer que Tourgueniev et lui aient vécu quelque amourette ou encore aient conçu leur relation sur le modèle grec ? J'avais en fait assez hâte de revoir Celestino et d'observer comment il accueillerait le nom de baptême des Tourgueniev. Il m'expliquerait aussi pour Saturna.» Chienne de Marie-Pier Lafontaine paru en 2019 aux éditions Héliotrope. « Parmi toutes les lois du père, il y en avait une d'ordre capital: ne pas raconter.» Uppercut: Geste de percussion réalisé de bas en haut, et délivré le plus souvent à mi-distance avec le bras semi-fléchi. Chienne est de cet ordre là, un roman qui vous tient dans les cordes, qui va vous travailler au corps. Un texte qui fracasse les discours modérateurs autour de la violence faîtes aux femmes et aux filles. Cette histoire fait mal, car elle touche au plus creux de notre être. Dès les premiers mots, Marie-Pier Lafontaine fulmine les dents serrées. Chienne est une autofiction, une histoire de violence familiale. Le père l'ogre paternel impose une terreur quotidienne qui use et ronge comme un acide l'enfance écorchée vive. Le livre se nourrit à même la matière noire d'un rituel violent et impitoyable. Ne vous y trompez pas, il s'agit là de l'une des voix forte de cette rentrée littéraire, une voix qui fascine déjà. Au plus près de la déchirure du monde, une autrice est née, Marie-Pier Lafontaine est invitée à Mission encre noire. Extrait: « À quoi bon écrire chaque épisode, chaque violence, chaque soumission. Jamais personne ne pourra comprendre ce que c'était que de grandir sous le même toit que cet animal. Et même si j'avais des photos à montrer et des renseignements vidéo et d'autres photos encore, il faut l'avoir vécu dans son corps pour comprendre. Je fais partie des éclopées. De ces gens qui ont expérimenté au plus près du coeur la déchirure du monde. Je ne crois en rien si ce n'est en la capacité des hommes à détruire.»  

Mission encre noire
Émission du 10 septembre 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Sep 10, 2019


Mission encre noire Tome 27 Chapitre 316. L'annexe de Catherine Mavrikakis paru en 2019 aux éditions Héliotrope. Pour inaugurer cette nouvelle saison qui s'annonce riche et stimulante, je vous emmène à la rencontre d'Anna, espionne pour l'Agathos, une organisation qui lui a enseigné les diverses méthodes de surveillance et de fuite. Toujours sur le qui-vive, elle opère un temps à Londres, à Tripoli ou encore à Tel-Aviv. Néanmoins, s'il existe un lieu plus accueillant, entre tous, pour cette éternelle nomade, c'est bien le 263 Prinsengracht à Amsterdam. Précisément, il s'agit de l'annexe où la famille d'Anne Franck a tenté d'échapper à l'horreur nazie. Forcée de l'exfiltrer, l'organisation lui envoie des directives pour l'expédier vers une maison de protection alors qu'elle se sait suivi. Anna se retrouve dans une résidence des plus étrange. Elle y fait la rencontre de Celestino, son geôlier, un passionné de littérature. L'annexe devient matière à un délicieux ballet d'excès littéraires. Les protagonistes incarnent les atours des figures les plus illustres de la littérature, pour nous gratifier d'un formidable jeu de dupe. Laissez-vous glisser vers le pays des merveilles, sous la plume esthète, érudite et gourmande de Catherine Mavrikakis. L'autrice nous ouvre les portes de sa bibliothèque personnelle, elle est notre invitée à Mission encre noire. Extrait: « Celestino n'allait pas apprécier ce sobriquet et il m'en voudrait de mes références à Tourgueniev, ce vieil hétéro. Il allait m'interdire de penser à des auteurs amoureux des femmes ou de leur corps, même si lui ne devait pas s'être privé de ce plaisir-là avec la Saturna de Benito Galdos. Oui, il me sermonnerait. À moins qu'il n'arrivât à me sortir une histoire abracadabrante sur l'homosexualité cachée de Tourgueniev. Après tout, l'écrivain russe avait été l'ami de Flaubert, devenu dans les années 1980 une idole homosexuelle avec ses aventures de sodomite dans le placard. Des lettres prouvaient que Flaubert n'était pas celui que L'on pensait. Pourquoi ne pas imaginer que Tourgueniev et lui aient vécu quelque amourette ou encore aient conçu leur relation sur le modèle grec ? J'avais en fait assez hâte de revoir Celestino et d'observer comment il accueillerait le nom de baptême des Tourgueniev. Il m'expliquerait aussi pour Saturna.» Chienne de Marie-Pier Lafontaine paru en 2019 aux éditions Héliotrope. « Parmi toutes les lois du père, il y en avait une d'ordre capital: ne pas raconter.» Uppercut: Geste de percussion réalisé de bas en haut, et délivré le plus souvent à mi-distance avec le bras semi-fléchi. Chienne est de cet ordre là, un roman qui vous tient dans les cordes, qui va vous travailler au corps. Un texte qui fracasse les discours modérateurs autour de la violence faîtes aux femmes et aux filles. Cette histoire fait mal, car elle touche au plus creux de notre être. Dès les premiers mots, Marie-Pier Lafontaine fulmine les dents serrées. Chienne est une autofiction, une histoire de violence familiale. Le père l'ogre paternel impose une terreur quotidienne qui use et ronge comme un acide l'enfance écorchée vive. Le livre se nourrit à même la matière noire d'un rituel violent et impitoyable. Ne vous y trompez pas, il s'agit là de l'une des voix forte de cette rentrée littéraire, une voix qui fascine déjà. Au plus près de la déchirure du monde, une autrice est née, Marie-Pier Lafontaine est invitée à Mission encre noire. Extrait: « À quoi bon écrire chaque épisode, chaque violence, chaque soumission. Jamais personne ne pourra comprendre ce que c'était que de grandir sous le même toit que cet animal. Et même si j'avais des photos à montrer et des renseignements vidéo et d'autres photos encore, il faut l'avoir vécu dans son corps pour comprendre. Je fais partie des éclopées. De ces gens qui ont expérimenté au plus près du coeur la déchirure du monde. Je ne crois en rien si ce n'est en la capacité des hommes à détruire.»  

Plus on est de fous, plus on lit!
Jeudi 29 août 2019 Plus on est de fous, plus on lit!

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Aug 29, 2019 105:35


Le texte de la semaine avec Nicolas Tittley et Francine Pelletier. On parle avec la journaliste du quotidien La voix de l’Est, Marie-Ève Martel. Cinq livres à lire selon l’écrivain Joël Dicker, auteur de La vérité sur l’affaire Harry Quebert. Une entrevue avec Catherine Mavrikakis pour son roman L’annexe. Pop culture avec Marc Coiteux et Nicolas Tittley ont lu la biographie Crosby, Stills, Nash & Young: The Wild, Definitive Saga of Rock's Greatest Supergroup, de Peter Doggett. Le monde vu par Rodney St-Éloi

pop cinq jeudi stills martel dicker fous harry quebert francine pelletier catherine mavrikakis peter doggett nicolas tittley
Plus on est de fous, plus on lit!
Jeudi 30 mai 2019 Plus on est de fous, plus on lit!

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later May 30, 2019 105:19


Le texte de la semaine avec Aurélie Lanctôt et Kéven Breton. L’actualité culturelle à Berlin avec Nathalie Versieux. Le morceau choisi de Laurence Veilleux pour son recueil Elle des chambres. Entrevue avec Rosette Pipar, rédactrice en chef francophone chez Cartes Hallmark. Entrevue avec Marie-Claire Blais; son essai À l’intérieur de la menace, PUM, son roman Une réunion près de la mer, Boréal et pour l’adaptation théâtrale Soifs Matériaux, présentée dans le cadre du 13e Festival TransAmérique. L’écriture comme thérapie; une discussion en compagnie de Catherine Mavrikakis, Robert Lalonde et Ogden Ridjanovic

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Plus on est de fous, plus on lit!
Mercredi 01 mai 2019 Plus on est de fous, plus on lit!

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later May 1, 2019 105:35


Ça nous intéresse avec Thomas Leblanc: Savannah Knoop, la personne qui incarnait JT Leroy. Entrevue avec le romancier Colin Niel, de passage au Metropolis Bleu. Catherine Mavrikakis et Mélikah Abdelmoumen ont lu Blanc, de Bret Easton Ellis. L'actualité culturelle à Londres avec Gaëlle Legroux. Noémie Désilets-Couteau et Manal Drissi pour le collectif 11 essais pour l'égalité des sexes. Morceau choisi de Corrine Larochelle avec Coeurs appauvris. Daphné B. et Pierre Flynn ont lu Sounds Like Titanic: A Memoir, de Jessica Chiccehitto Hindman.

Mission encre noire
Émission du 26 mars 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Mar 27, 2019


Mission encre noire Tome 25 Chapitre 306. Le pourboire de Philippe Chagnon paru en 2019 aux éditions Triptyque Collection Encrages. Au moment où l'hiver semble ne plus vouloir se terminer, un narrateur, sa blonde et ses parents prennent un avion pour le Mexique. Alors qu'il goûte à l'accueil de l'hôtel Fiesta Americana Condesa, un «tout compris» sur le bord de l'eau, aux allures de complexe central du Parc Jurassique, une angoisse terrible le saisit: il a omis de laisser le pourboire de bienvenue. Au-delà du sentiment de culpabilité qui grandit en lui, c'est l'ensemble du séjour qui va brusquement changer de registre. Voici un petit bijou de roman, même si la banalité du propos peut interpeller, à priori, l'écriture sinueuse et limpide de l'auteur va transcender ce banal voyage en une succession de fausses pistes, toutes bonnes à prendre. L'écriture minimaliste ne vous épargnera aucun des détails du lieu, jusqu'à l'écoeurement. Et pourtant, Philippe Chagnon va vous faire goûter le sentiment de joie pure d'être en adéquation avec un monde si familier, si loin, si proche, qui vous fera, peut être frémir de plaisir ou de nausée. Il est notre invité à Mission encre noire. Extrait: «Environ trente minutes plus tard, on appelle enfin notre numéro de vol au micro. Nous prenons nos sacs et nous nous dirigeons vers la porte où il faut encore une fois présenter notre passeport et nos billets. La file est longue et nous avançons lentement. Je remarque que la majorité des gens qui étaient assis dans notre section sont maintenant debout, devant ou derrière nous. Après avoir présenté nos documents à un préposé, nous avançons dans un long corridor en accordéon qui rapetisse en largeur au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'avion. Lorsque c'est à mon tour d'entrer, je dois encre présenter - eh oui ! - mon billet pour qu'on puisse m'indiquer que mon siège est quelque part vers la droite. Mes parents se dirigent du même côté que nous et nous nous souhaitons un bon voyage lorsqu'ils trouvent leurs sièges et qu'ils y prennent place. Sophie et moi continuons à descendre l'allée avant de nous arrêter environ huit rangées plus loin. Assis côte à côte, nous sommes heureux de constater qu'il n'y a personne d'attitré au siège libre qui donne sur l'allée.» Moebius 160 «Déposer ma langue sur un crochet, crier enfin: «je suis rentrée à la maison!». C'est la phrase thème de ce magnifique numéro 160 du magazine Moebius. La couverture cartonnée et colorée est l'oeuvre de Julie Delporte, qui, souvenez-vous, a publié sa lettre à Pattie O'Green dans le numéro 158 de la revue. Elle est l'artiste en résidence. Ce nouveau numéro est piloté par Jeannot Clair et Karianne Trudeau Beaunoyer. Pour celles et ceux qui n'ont pas eu la chance de découvrir Lucille de Pesloüan avec ses premiers textes parus dans le fanzine miniature Shushanna Bikini London, Cherry Bomb vous propose une collection de vignettes souvenirs dans un style très proche. Elle est l'autrice en résidence. Stéphane Martelly nous parle d'écriture, Catherine Mavrikakis s'adresse à Philippe Forest et rêve de ne pas pleurer en lui parlant. Vous découvrirez d'autres pépites inédites de Marise Belletête, Mahité Breton, Martina Chumova, Laurence Gagné, Martin Hervé, Louis-Philippe Labelle, Anthony Lacroix, Guylaine Massoutre, Francis Paradis, Diane-Ischa Ross, Kaliane Ung et Mathieu Villeneuve. Le numéro 160 est d'ors et déjà disponible en kiosque. Extrait: «J'ai essayé de m'entraîner à garder le silence. À ne plus me laisser aller en bavardages flasques et inutiles. À imposer une tenue digne à ma parole. Une belle colonne vertébrale bien droite. Du logique. Du lumineux, celui des ampoules halogènes éblouissantes. Du nettoyé de toute scories niaise. De la crête de montagne bien dessinée, proprement découpée par la bise du nord, avec un grand philosophe posté sur l'éperon le plus haut ; non pas de ces crêtes biscornues chiquées de lichens qu'on rencontre dans nos contrées sans hauteur. Oui, j'ai essayé de m'entraîner rigoureusement. Vous aurez déjà pu le constater: j'ai échoué.» Cadillac de Biz paru en 2018 aux éditions Leméac.Tout est histoire de filiation ici. La mort de son grand-père Théodule et la naissance à venir de son fils perturbe Derek. Lui qui aurait dû patiner sur la glace en LNH pour le compte des Red-Wings de Détroit, coule une vie paisible à vendre des caddies dans le West Island. Il décide de quitter ses chums de l'aréna Mont-Royal, sa blonde enceinte et sa concession Cadillac pour une escapade sur les traces de ses ancêtres pour se refaire une santé. Il décroche le dernier chandail du fond de sa garde robe, celui des Red Wings avec Lamothe dans le dos et file vers le Paris du Midwest: Détroit. Ce court roman d'à peine cent pages vous donnera certainement l'envie de prolonger le travail de l'auteur. Pour Biz, les québécois.e.s d'aujourd'hui portent en eux/elles, les victoires et les défaites de leurs ascendant.e.s, une identité façonnée par de multiples vécus. Extrait: «Derek quitte l'île de Montréal dès 6 heures le jeudi matin. À l'inverse du trafic, la circulation est fluide sur la 40 ouest. Go West, young man. Direction le Pays-d'En-haut. Sur une carte, façonné par les lacs Huron et Michigan, l'État du Michigan ressemble à une mitaine gauche, Détroit étant situé sur la partie extérieure de son pouce. À part l'Alaska, C'est le seul endroit où le Canada est au sud des États-Unis. Le bassin des Grands Lacs, c'est littéralement le coeur de l'Amérique. Un réseau artériel irriguant la moitié d'un continent. Avec 18% des réserves mondiales, c'est la plus grande source d'eau douce au monde. De mémoire de Lamothe, la grande-route l'a toujours apaisé. Pendant son hockey junior, il a sillonné tout le Québec en autobus. Il aimait particulièrement les voyages contre les Foreurs de Val-d'or et les Huskies de Rouyn-Noranda. Des nuits entières à traverser l'interminable parc de La Vérendrye.» 

Plus on est de fous, plus on lit!
Mercredi 27 février 2019 Plus on est de fous, plus on lit!

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Feb 27, 2019 105:35


Ça nous intéresse avec Thomas Leblanc; Le succès de Greta Podleski. L’actualité culturelle à New Delhi avec Emmanuel Derville. Écrivains sur le terrain avec Sarah Berthiaume et Alain Farah; un conseil d'arrondissement. Catherine Mavrikakis et son palmarès des chicanes de fratrie dans la fiction. Le club polar avec Isabelle Richer et Norbert Spehner; Terminal Grand Nord, d’Isabelle Lafortune. Georges Leroux; La faiblesse du vrai. Ce que la post-vérité fait à notre monde commun. de Myriam Revault d'Allonnes. Christopher Goscha et Dominic Caouette ont lu Future is Asian, de Parag Khanna.

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Plus on est de fous, plus on lit!
Jeudi 17 mai 2018 Plus on est de fous, plus on lit!

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later May 17, 2018 105:38


Le texte de la semaine avec Aurélie Lanctôt et Guillaume Lavallée. Morceau choisi de Danny Plourde avec son roman Le peuple du décor. J'avoue que j'ai vécu avec Joséphine Bacon. L'actualité culturelle à Berlin avec Nathalie Versieux. Chantal Maillé et Rachel Chagnon ont lu pour nous Ces hommes qui m’expliquent la vie, de Rebecca Solnit. Faits divers avec Steve Gagnon; pique-niquer dans des chars. Bertrand Gervais et Catherine Mavrikakis ont lu pour nous The Largesse of the Sea Maiden, des nouvelles de Denis Johnson.

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Mission encre noire
Émission du 15 mai 2018

Mission encre noire

Play Episode Listen Later May 16, 2018


Mission encre noire Tome 23 Chapitre 283. La porte entrouverte de Jean Bello paru en 2018 aux éditions Sémaphore. Méfiez-vous de La Luna Rossa, elle change l'humeur des gens, elle excite les animaux et puisque exceptionnellement, elle tombe un lundi, en ce 9 septembre 1957, elle prête aux confidences. Amalia voit bien les correspondances qui se jouent autour des événements de la dernière année. Le départ de la Baronessa, la disparition de Caperina, le silence du Muet sont autant de bouts éparses d'elle-même à raccommoder. Ce qui lui en coûtera une neuvaine. Qu'est-ce qui peut bien justifier une pénitence aussi longue dans ce village de l'arrière pays napolitain, où, sous le ciel bleu javellisé, on ne plaisante pas avec les jours saints au calendrier? Jean Bello prends possession du réel en cette année 1957. Il nous invite à parcourir une Italie mal connue, repliée sur elle-même, qui vit des heures d'après guerre difficiles face à l'exil des hommes vers l'Amérique. L'auteur met en place une autre dimension qui s'inscrit au coeur du quotidien de cette famille italienne, à majorité féminine, tressée serrée. Dans ce décor magnifiquement rendu, il faut croire que le cadeau d'une simple petite chèvre blanche puisse entraîner une amitié et tout un village dans l'aventure. Cette porte entrouverte s'incarne, quant à elle, dans un miroir florentin, véritable objet d'accélération des désirs. Il se pourrait bien que les Belles croisent la Bête ! Il aurait été délicieux de rencontrer Jean Bello autour d'un café ajusté de grappa et de sambuca, sous un ciel empereur, l'auteur est, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: «J'ai accompagné Mattia chez le Muet à Castello le samedi de la Présentation. Je m'en souviens très bien, j'avais noté la coïncidence. J'allais chez lui sans y être invitée, sans m'annoncer et sans savoir à quel accueil j'aurai droit. Nous nous connaissions si peu. Peu nombreux sont ceux qui doivent en savoir beaucoup plus que moi sur son compte. Même les rares personnes qui le fréquentent ne semblent pas en connaître tellement plus sur lui que les généralités qui circulent. Certains prétendent qu'il est Croate ou Albanais. Les mauvaises langues disent qu'il ferait ses petites affaires avec des brebis, mais ces ragots en bas de la ceinture ne font oublier à personne qu'il a un don de guérisseur, dont même ces colporteurs de cancans ont pu tirer avantage. Ce qui est avéré, c'est qu'il est arrivé avec une bande de gitans. Après la guerre, des groupes d'ouvriers nomades débarquaient au village pour les fenaisons et repartaient Dieu seul sait où aussitôt les moissons finies. Le Muet est resté à cause de don'Usebia.» Je suivrai tes yeux noirs de Martyne Rondeau paru en 2018 aux éditions Triptyque. Est-ce l'imagination d'olivine, barmaid, au comptoir d'un bar JetLite d'un aéroport?Puisqu'elle a parfois imaginé sa présence. Bien avant. Cheveux noirs. ce regard. Il parlerait britannique. Delko est bien là. Il prend tout l'espace. Olivine serait-elle en quête personnelle, maladroite, d'un amant d'un soir ? Ce serait trop simple. Martyne Rondeau prend le beau risque d'écrire sur la violence du désir, c'est cru, sans fard. Audacieusement ses personnages s'engagent dans un duel au sommet, sous forme de partie de tennis virtuelle, qui mettra leur chair et leur âme au supplice et les bouleversera. Marguerite Duras, Claude Gauvreau, Georges Bataille, Catherine Mavrikakis, cité-e-s dans le livre, permettent une rencontre fraternelle autour de l'envoûtante relation entre violence et désir. Ne serait-ce que pour mieux vous ensorceler davantage, l'autrice accompagne son texte de multiples références pop, telles PJ Harvey, The National ou Jesuslesfilles. Osez risquer d'être dérouté, Osez la brutalité du désir, Osez franchir les frontières. C'est très fort. Il y a la vie, le désir sexuel, la mort possible et puis l'écriture. Martyne Rondeau est invitée à Mission encre noire. Extrait: «Angoisse dans la gorge mais elle est sûre qu'il n'est pas un personnage de roman. Sa présence, son corps n'est pas en papier, ses doigts sur le comptoir, plaque d'ardoise ocre, et ses yeux sont ses entrailles. Il est en muscles et en peau ; n'a pas de tache d,encre au visage. Il boit vite et ne soupire pas. S'il n'était jamais venu en fait? Si elle avait imaginé cette rencontre? Elle vacillerait, car ces yeux-là lui proposent quelque chose. Cherchent en aveugle la sortie de secours. La barmaid a vu ça. Elle porte ses mains à ses joues. Son visage maigre son souffle écorché ses lèvres tremblotantes: il y a urgence. Elle ne peut pas se tromper. Elle sait trop l'urgence. Comme le sexe. le sexe ça remplit. Ça remplace l'amour, ça devient passion. Ça empêche de penser. Ça ravive les feux la braise de la blessure affective. Ça sauve de l'insomnie.»

Mission encre noire
Émission du 15 mai 2018

Mission encre noire

Play Episode Listen Later May 15, 2018


Mission encre noire Tome 23 Chapitre 283. La porte entrouverte de Jean Bello paru en 2018 aux éditions Sémaphore. Méfiez-vous de La Luna Rossa, elle change l'humeur des gens, elle excite les animaux et puisque exceptionnellement, elle tombe un lundi, en ce 9 septembre 1957, elle prête aux confidences. Amalia voit bien les correspondances qui se jouent autour des événements de la dernière année. Le départ de la Baronessa, la disparition de Caperina, le silence du Muet sont autant de bouts éparses d'elle-même à raccommoder. Ce qui lui en coûtera une neuvaine. Qu'est-ce qui peut bien justifier une pénitence aussi longue dans ce village de l'arrière pays napolitain, où, sous le ciel bleu javellisé, on ne plaisante pas avec les jours saints au calendrier? Jean Bello prends possession du réel en cette année 1957. Il nous invite à parcourir une Italie mal connue, repliée sur elle-même, qui vit des heures d'après guerre difficiles face à l'exil des hommes vers l'Amérique. L'auteur met en place une autre dimension qui s'inscrit au coeur du quotidien de cette famille italienne, à majorité féminine, tressée serrée. Dans ce décor magnifiquement rendu, il faut croire que le cadeau d'une simple petite chèvre blanche puisse entraîner une amitié et tout un village dans l'aventure. Cette porte entrouverte s'incarne, quant à elle, dans un miroir florentin, véritable objet d'accélération des désirs. Il se pourrait bien que les Belles croisent la Bête ! Il aurait été délicieux de rencontrer Jean Bello autour d'un café ajusté de grappa et de sambuca, sous un ciel empereur, l'auteur est, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: «J'ai accompagné Mattia chez le Muet à Castello le samedi de la Présentation. Je m'en souviens très bien, j'avais noté la coïncidence. J'allais chez lui sans y être invitée, sans m'annoncer et sans savoir à quel accueil j'aurai droit. Nous nous connaissions si peu. Peu nombreux sont ceux qui doivent en savoir beaucoup plus que moi sur son compte. Même les rares personnes qui le fréquentent ne semblent pas en connaître tellement plus sur lui que les généralités qui circulent. Certains prétendent qu'il est Croate ou Albanais. Les mauvaises langues disent qu'il ferait ses petites affaires avec des brebis, mais ces ragots en bas de la ceinture ne font oublier à personne qu'il a un don de guérisseur, dont même ces colporteurs de cancans ont pu tirer avantage. Ce qui est avéré, c'est qu'il est arrivé avec une bande de gitans. Après la guerre, des groupes d'ouvriers nomades débarquaient au village pour les fenaisons et repartaient Dieu seul sait où aussitôt les moissons finies. Le Muet est resté à cause de don'Usebia.» Je suivrai tes yeux noirs de Martyne Rondeau paru en 2018 aux éditions Triptyque. Est-ce l'imagination d'olivine, barmaid, au comptoir d'un bar JetLite d'un aéroport?Puisqu'elle a parfois imaginé sa présence. Bien avant. Cheveux noirs. ce regard. Il parlerait britannique. Delko est bien là. Il prend tout l'espace. Olivine serait-elle en quête personnelle, maladroite, d'un amant d'un soir ? Ce serait trop simple. Martyne Rondeau prend le beau risque d'écrire sur la violence du désir, c'est cru, sans fard. Audacieusement ses personnages s'engagent dans un duel au sommet, sous forme de partie de tennis virtuelle, qui mettra leur chair et leur âme au supplice et les bouleversera. Marguerite Duras, Claude Gauvreau, Georges Bataille, Catherine Mavrikakis, cité-e-s dans le livre, permettent une rencontre fraternelle autour de l'envoûtante relation entre violence et désir. Ne serait-ce que pour mieux vous ensorceler davantage, l'autrice accompagne son texte de multiples références pop, telles PJ Harvey, The National ou Jesuslesfilles. Osez risquer d'être dérouté, Osez la brutalité du désir, Osez franchir les frontières. C'est très fort. Il y a la vie, le désir sexuel, la mort possible et puis l'écriture. Martyne Rondeau est invitée à Mission encre noire. Extrait: «Angoisse dans la gorge mais elle est sûre qu'il n'est pas un personnage de roman. Sa présence, son corps n'est pas en papier, ses doigts sur le comptoir, plaque d'ardoise ocre, et ses yeux sont ses entrailles. Il est en muscles et en peau ; n'a pas de tache d,encre au visage. Il boit vite et ne soupire pas. S'il n'était jamais venu en fait? Si elle avait imaginé cette rencontre? Elle vacillerait, car ces yeux-là lui proposent quelque chose. Cherchent en aveugle la sortie de secours. La barmaid a vu ça. Elle porte ses mains à ses joues. Son visage maigre son souffle écorché ses lèvres tremblotantes: il y a urgence. Elle ne peut pas se tromper. Elle sait trop l'urgence. Comme le sexe. le sexe ça remplit. Ça remplace l'amour, ça devient passion. Ça empêche de penser. Ça ravive les feux la braise de la blessure affective. Ça sauve de l'insomnie.»

Désautels le dimanche
Desautels le dimanche 2017.11.19

Désautels le dimanche

Play Episode Listen Later Nov 19, 2017 106:33


1ère heure: Le combat par la plume - Table ronde animée par Michel Désautels, avec le député de Québec Solidaire Gabriel Nadeau-Dubois et Simon Tremblay-Pepin, professeur à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul à Ottawa et chercheur-associé à l’IRIS ; La librairie L’Insoumise - Reportage de Frank Desoer ; Suggestions de lecture de Janic Tremblay ; L’Afrique, ce continent-monde - Entrevue de Michel Désautels avec l’écrivain et économiste sénégalais Felwine Sarr, invité d’honneur du Salon du livre de Montréal ; Dalila Boumghar-Ameurlaïne, une auteure jeunesse au Salon du livre d’Alger - Reportage d’Akli Aït Abdallah ; Suggestions de lecture de Michel Labrecque. 2è heure : Quand réel et fiction s’entremêlent - Entrevue de Michel Désautels avec la romancière Catherine Mavrikakis ; L’Euguélionne, librairie féministe - Reportage de Michel Labrecque ; Suggestions de lecture de Marie-France Abastado et Akli Aït Abdallah ; Athlète et lectrice assidue - Reportage de Janic Trem

Chez l’Éditeur
Danielle Laurin

Chez l’Éditeur

Play Episode Listen Later Nov 16, 2017 27:28


Danielle Laurin est une journaliste littéraire bien connue des fidèles du journal Le Devoir et des magazines Elle Québec et L’actualité. Elle est aussi l’auteure du récit «Duras, l’Impossible» et de la biographie «Le Roman de Renée Martel» parue en 2014. Mais c’est en tant que directrice de la collection III qu’elle a rencontré Martine Podesto pour présenter les deux premières oeuvres de cette nouvelle collection chez Québec Amérique : «Ce qui restera» de Catherine Mavrikakis et «Les repentirs» de Marc Séguin. Lors de cet entretien, Danielle discute également de son admiration pour la plume d’Andrée A. Michaud et se prête à l’exercice de la mise en lecture avec un extrait de «Bondrée».

Mission encre noire
Émission du 12 septembre 2017

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Sep 13, 2017


Mission encre noire Tome 21 Chapitre 259 C'est la rentrée pour Mission encre noire, nous sommes très heureux de vous retrouver pour une nouvelle saison de découvertes littéraires ! Au coeur du mois d'août dernier le festival Orientalys accueillait la troisième édition du Salon du livre de la diaspora arabe et berbère. Salah Beddiari, fort du succès accompli, décide d'organiser une levée de fonds via les internets pour péreniser le projet. Nous saisissons l'occasion d'inviter, ce mardi, Salah el Khalfa Beddiari, en tant qu'organisateur et écrivain, et un autre membre du collectif organisateur, la poétesse d'origine syrienne, Soheir Fouzat. Vous serez étonné de découvrir l'urgence de faire de ce salon un rendez-vous prospère et annuel. https://www.generosity.com/fundraising/salon-du-livre-de-la-diaspora-montreal-quebec   Moebius 154 est arrivé dans les kiosques ! «Mais l'ennui nous prend parfois par surprise, comme une mélancolie, le retour de cet antique amour du réel», ce thème est tiré d'une phrase du livre Ce que dit l'écorce de Nicolas Lesvesque et Catherine Mavrikakis paru en 2014 chez Nota Bene. Subversion, inventivité, savoir faire et bien d'autres qualités vous attendent dans ce nouveau numéro. Sous la direction de Jean-Philippe Michaud et Chloé Savoie-Bernard, de jeunes auteur-e-s et d'autres plus confirmé-e-s relèvent le défi proposé. Moebius un magazine qui vous décapsule dès la première page ! Vous en doutez? Essayez-le ! Moebius, le magazine pour celles et ceux qui n'ont pas peur d'avoir froid aux yeux !

Mission encre noire
Émission du 12 septembre 2017

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Sep 12, 2017


Mission encre noire Tome 21 Chapitre 259 C'est la rentrée pour Mission encre noire, nous sommes très heureux de vous retrouver pour une nouvelle saison de découvertes littéraires ! Au coeur du mois d'août dernier le festival Orientalys accueillait la troisième édition du Salon du livre de la diaspora arabe et berbère. Salah Beddiari, fort du succès accompli, décide d'organiser une levée de fonds via les internets pour péreniser le projet. Nous saisissons l'occasion d'inviter, ce mardi, Salah el Khalfa Beddiari, en tant qu'organisateur et écrivain, et un autre membre du collectif organisateur, la poétesse d'origine syrienne, Soheir Fouzat. Vous serez étonné de découvrir l'urgence de faire de ce salon un rendez-vous prospère et annuel. https://www.generosity.com/fundraising/salon-du-livre-de-la-diaspora-montreal-quebec   Moebius 154 est arrivé dans les kiosques ! «Mais l'ennui nous prend parfois par surprise, comme une mélancolie, le retour de cet antique amour du réel», ce thème est tiré d'une phrase du livre Ce que dit l'écorce de Nicolas Lesvesque et Catherine Mavrikakis paru en 2014 chez Nota Bene. Subversion, inventivité, savoir faire et bien d'autres qualités vous attendent dans ce nouveau numéro. Sous la direction de Jean-Philippe Michaud et Chloé Savoie-Bernard, de jeunes auteur-e-s et d'autres plus confirmé-e-s relèvent le défi proposé. Moebius un magazine qui vous décapsule dès la première page ! Vous en doutez? Essayez-le ! Moebius, le magazine pour celles et ceux qui n'ont pas peur d'avoir froid aux yeux !

the Poetry Project Podcast
Paolo Javier & Nathanaël - May 13th, 2015

the Poetry Project Podcast

Play Episode Listen Later Aug 5, 2016 50:43


Wednesday Reading Series Paolo Javier is the author of six chapbooks and four full-length collections of poetry, including Court of the Dragon (Nightboat Books, 2015). The former Queens Poet Laureate, he publishes 2ndavepoetry.com, and curates Queens Poet Lore, a roving series set across the borough. The (self-)translating author of more than twenty books, Nathanaël writes in English and French. Her recent works include an essay on untranslatability, Sotto l'immagine (2014), the bilingual score, Sisyphus, Outdone. Theatres of the Catastrophal (2012) and the book of polylingual talks, Asclepias: The Milkweeds (2015). The essay of correspondence, Absence Where As (Claude Cahun and the Unopened Book) (2009) was first published in French as L'absence au lieu (2006). Nathanaël's work has been translated into Basque, Greek, Slovene, Spanish (Mexico), with book-length publications in Bulgarian and Portuguese (Brazil), including the imminent Cadernos do meio, after a cycle of French carnets, following their English-language iteration, The Middle Notebookes (2015). Nathanaël's extrinsic translations include works by Édouard Glissant, Catherine Mavrikakis, Danielle Collobert, Hervé Guibert and Hilda Hilst (the latter in collaboration with Rachel Gontijo Araújo). She has also translated a number of poets from the Americas into French, including Trish Salah, John Keene and Rachel Gontijo Araújo. The recipient of the Prix Alain- Grandbois, for …s'arrête? Je, Nathanaël's translation of Murder by Danielle Collobert was a finalist for a Best Translated Book Award. Her translation of The Mausoleum of Lovers by Hervé Guibert was recognized by fellowships from the PEN American Center and the Centre National du Livre de France. Having permanently relinquished her prior names (Nathalie and Stephens), Nathanaël lives in Chicago.

Mission encre noire
Émission du 11 février 2014

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Feb 12, 2014


Livre vedette: Ça va aller de Catherine Mavrikakis paru aux éditions Léméac en 2002 et à la bibliothèque Québécoise en 2013 pour l'édition présente en format de poche. Mission encre noire Tome 10 chapitre 136, ce soir, un livre contagieux, Ça va aller de Catherine Mavrikakis, un brûlot fulgurant, qui fleurte entre le roman, l'essai et le pamphlet. Une oeuvre qui se lit un peu comme un journal personnel, celui de Sappho Didon Anastasia, le personnage principal de ce livre, qui désire, plus que tout, de donner naissance au plus grand écrivain québécois. En s'attaquant à plusieurs tabous, Catherine Mavrikakis nous plonge au coeur de la psyché québécoise dans un roman contestataire des plus revigorant. Je remercie la revue Liberté de me permettre de diffuser des extraits que j'ai enregistré lors de la rencontre entre Catherine Mavrikakis et Julien Lefort-Favreau, organisée le 1 er février à la Maison des écrivains à Montréal dans le cadre de la série Dans la bibliothèque des écrivains. Je vous fais partager cette très belle initiative en deuxième partie d'émission. C'est aussi l'occasion de garnir votre propre bibliothèque de références en commun avec Catherine Mavrikakis, pourquoi pas ? C'est ce soir à Mission encre noire. Catherine Mavrikakis Deuils cannibales et mélancoliques éditions Héliotrope 1999, éditions Trois 2000 Ça va aller éditions Léméac 2002, éditions Bibliothèque québécoise 2013 Ventriloquies éditions Léméac 2003 Fleurs de crachat éditions Léméac 2005 Omaha Beach éditions Héliotrope 2008 Le Ciel de Bay City Héliotrope 2008 Les derniers jours de Smokey Nelson éditions Héliotrope 2011 La revue Liberté numéro 302 disponible en kiosque actuellement : Rétro, les classes sociales ?

Mission encre noire
Émission du 11 février 2014

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Feb 12, 2014


Livre vedette: Ça va aller de Catherine Mavrikakis paru aux éditions Léméac en 2002 et à la bibliothèque Québécoise en 2013 pour l'édition présente en format de poche. Mission encre noire Tome 10 chapitre 136, ce soir, un livre contagieux, Ça va aller de Catherine Mavrikakis, un brûlot fulgurant, qui fleurte entre le roman, l'essai et le pamphlet. Une oeuvre qui se lit un peu comme un journal personnel, celui de Sappho Didon Anastasia, le personnage principal de ce livre, qui désire, plus que tout, de donner naissance au plus grand écrivain québécois. En s'attaquant à plusieurs tabous, Catherine Mavrikakis nous plonge au coeur de la psyché québécoise dans un roman contestataire des plus revigorant. Je remercie la revue Liberté de me permettre de diffuser des extraits que j'ai enregistré lors de la rencontre entre Catherine Mavrikakis et Julien Lefort-Favreau, organisée le 1 er février à la Maison des écrivains à Montréal dans le cadre de la série Dans la bibliothèque des écrivains. Je vous fais partager cette très belle initiative en deuxième partie d'émission. C'est aussi l'occasion de garnir votre propre bibliothèque de références en commun avec Catherine Mavrikakis, pourquoi pas ? C'est ce soir à Mission encre noire. Catherine Mavrikakis Deuils cannibales et mélancoliques éditions Héliotrope 1999, éditions Trois 2000 Ça va aller éditions Léméac 2002, éditions Bibliothèque québécoise 2013 Ventriloquies éditions Léméac 2003 Fleurs de crachat éditions Léméac 2005 Omaha Beach éditions Héliotrope 2008 Le Ciel de Bay City Héliotrope 2008 Les derniers jours de Smokey Nelson éditions Héliotrope 2011 La revue Liberté numéro 302 disponible en kiosque actuellement : Rétro, les classes sociales ?

Mission encre noire
Émission du 30 novembre 2010

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Dec 1, 2010


Tome 1 Chapitre 9   Pour la deuxième partie de ce triptyque "retour du salon", nous partagerons nos rencontres avec l'auteure Catherine Mavrikakis et ses confrères Louis Hamelin et Laurent Chabin.

mission tome chapitre catherine mavrikakis
Mission encre noire
Émission du 30 novembre 2010

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 30, 2010


Tome 1 Chapitre 9   Pour la deuxième partie de ce triptyque "retour du salon", nous partagerons nos rencontres avec l'auteure Catherine Mavrikakis et ses confrères Louis Hamelin et Laurent Chabin.

mission tome chapitre catherine mavrikakis