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Incroyable aventure que celle de ces seize Estoniens, embarqués sur un voilier, l'Erma, pour fuir l'Union Soviétique de Staline, en 1945 ! Leur cap : l'Amérique, leur crainte : l'océan… Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est sans doute dans cette partie de l'Union européenne que la menace russe est vécue avec le plus de violence et de complexité. Tout au nord de l'Europe, Narva, troisième ville d'Estonie, juste à la frontière avec la Russie, est peuplée à 90% de russophones, héritage de la période soviétique. Des habitants qui sont désormais Estoniens et donc citoyens européens. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la frontière avec la Russie n'est ouverte qu'aux seuls piétons... C'est un des nombreux changements qui bouleverse ce territoire. Et qui oblige les citoyens à se positionner. Reportage à Narva de Marielle Vitureau. Recomposition de tout l'ordre mondial hérité de la Seconde Guerre mondiale, redéfinition du rôle de l'Otan et de ses deux piliers, américain et européen, sursaut de défense européen et débat sur une autonomie stratégique, sans parler de dissuasion nucléaire à l'échelle européenne... L'analyse de Gesine Weber, spécialiste des questions de défense et de sécurité au German Marshall Fund à Paris. La revue de presse sonore de Franceline BerettiEn Italie, la présidente du Conseil Giorgia Meloni n'est plus sûre de vouloir confier ses communications sécurisées, donc y compris militaires, au réseau de satellite américain Starlink. Propriété d'Elon Musk. On en parle beaucoup dans la presse italienne... Giorgia Meloni s'interroge... Tempête sur le sexisme dans les cuisines des grands restaurants britanniquesUn chef cuisinier renommé a déclaré au Times qu'il n'avait jamais vu de sexisme en cuisine. Immédiatement, 70 femmes travaillant dans la restauration ont tenu à partager leurs expériences de misogynie et de harcèlement... À Londres, Marie Billon est allée recueillir leurs témoignages.
C'est sans doute dans cette partie de l'Union européenne que la menace russe est vécue avec le plus de violence et de complexité. Tout au nord de l'Europe, Narva, troisième ville d'Estonie, juste à la frontière avec la Russie, est peuplée à 90% de russophones, héritage de la période soviétique. Des habitants qui sont désormais Estoniens et donc citoyens européens. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la frontière avec la Russie n'est ouverte qu'aux seuls piétons... C'est un des nombreux changements qui bouleverse ce territoire. Et qui oblige les citoyens à se positionner. Reportage à Narva de Marielle Vitureau. Recomposition de tout l'ordre mondial hérité de la Seconde Guerre mondiale, redéfinition du rôle de l'Otan et de ses deux piliers, américain et européen, sursaut de défense européen et débat sur une autonomie stratégique, sans parler de dissuasion nucléaire à l'échelle européenne... L'analyse de Gesine Weber, spécialiste des questions de défense et de sécurité au German Marshall Fund à Paris. La revue de presse sonore de Franceline BerettiEn Italie, la présidente du Conseil Giorgia Meloni n'est plus sûre de vouloir confier ses communications sécurisées, donc y compris militaires, au réseau de satellite américain Starlink. Propriété d'Elon Musk. On en parle beaucoup dans la presse italienne... Giorgia Meloni s'interroge... Tempête sur le sexisme dans les cuisines des grands restaurants britanniquesUn chef cuisinier renommé a déclaré au Times qu'il n'avait jamais vu de sexisme en cuisine. Immédiatement, 70 femmes travaillant dans la restauration ont tenu à partager leurs expériences de misogynie et de harcèlement... À Londres, Marie Billon est allée recueillir leurs témoignages.
Des pays de l'Union européenne ayant une frontière avec la Russie, il est l'un des plus vulnérables. L'Estonie compte 1,3 millions d'habitants, en première ligne face à la menace du Kremlin, avec qui le passif est grand : le pays a été occupé de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la dissolution de l'URSS, en 1991. Aujourd'hui, les Estoniens comptent sur leur détermination à se défendre et leurs alliés de l'Otan, pour ne pas subir l'impérialisme russe. Pour ce cinquième épisode de l'Etat-Major, Clément Daniez reçoit l'ambassadeur d'Estonie en France, Lembit Uibo. Il explique pourquoi l'avenir de son pays, au coeur des problématiques géopolitiques continentales, est aussi le nôtre. Retrouvez tous les détails de l'épisode ici et inscrivez-vous à notre newsletter. L'équipe : Écriture et présentation : Clément Daniez Réalisation : Jules Krot Production : Thibauld Mathieu et Charlotte Baris Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent Logo : Jérémy Cambour Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À deux mois des élections européennes de 2024, nous vous proposons d'écouter ou de réécouter cet épisode du 8 décembre sur le double langage du Rassemblement National. Bonne écoute.---------------------Dimanche 3 décembre, une partie de l'extrême droite européenne s'est retrouvée à Florence, en Italie, à l'invitation du patron de la Ligue Matteo Salvini.Français du RN, Allemands de l'AFD, Néerlandais du PVV, Belges du Vlaams Belang, Estoniens d'EKRE et autres, les membres du groupe ID, Identité et Démocratie, du parlement européen ont tenu un meeting commun en vue des prochaines élections en juin 2024. Sur scène furent dénoncés l'immigration massive, le grand remplacement, l'influence de George Soros, celle des technocrates européens francs-maçons: un discours classique de l'extrême droite, certes, mais bien loin des efforts de normalisation entrepris par la patronne du Rassemblement National Marine Le Pen.Absente de la réunion, elle a envoyé le président du parti, Jordan Bardella, qui fut à l'unisson de ses alliés les plus radicaux du Parlement Européen où coexistent deux groupes réunissant la droite de la droite: ID et CRE, pour Conservateurs et Réformistes Européens, abritant entre autre les élus du mouvement de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, et ceux du parti ultra-conservateur polonais PIS.Ce meeting intervient quelques jours après la victoire de Wilders aux élections législatives néerlandaises, et alors qu'en France, c'est pour l'instant le parti de Marine Le Pen qui domine les sondages pour les européennes.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Direction et production éditoriale: Christophe CarronPrise de son, montage et réalisation: Aurélie RodriguesPrésentation: Christophe CarronMusique: «Sinister», Anno Domini BeatsSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram.
Dimanche 3 décembre, une partie de l'extrême droite européenne s'est retrouvée à Florence, en Italie, à l'invitation du patron de la Ligue Matteo Salvini.Français du RN, Allemands de l'AFD, Néerlandais du PVV, Belges du Vlaams Belang, Estoniens d'EKRE et autres, les membres du groupe ID, Identité et Démocratie, du parlement européen ont tenu un meeting commun en vue des prochaines élections en juin 2024. Sur scène furent dénoncés l'immigration massive, le grand remplacement, l'influence de George Soros, celle des technocrates européens francs-maçons: un discours classique de l'extrême droite, certes, mais bien loin des efforts de normalisation entrepris par la patronne du Rassemblement National Marine Le Pen.Absente de la réunion, elle a envoyé le président du parti, Jordan Bardella, qui fut à l'unisson de ses alliés les plus radicaux du Parlement Européen où coexistent deux groupes réunissant la droite de la droite: ID et CRE, pour Conservateurs et Réformistes Européens, abritant entre autre les élus du mouvement de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, et ceux du parti ultra-conservateur polonais PIS.Ce meeting intervient quelques jours après la victoire de Wilders aux élections législatives néerlandaises, et alors qu'en France, c'est pour l'instant le parti de Marine Le Pen qui domine les sondages pour les européennes.Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.Direction et production éditoriale: Christophe CarronPrise de son, montage et réalisation: Aurélie RodriguesPrésentation: Christophe CarronMusique: «Sinister», Anno Domini BeatsSi vous aimez Le monde devant soi, pensez à l'exprimer en nous donnant la note maximale sur votre plateforme de podcast préférée, en en parlant autour de vous et en laissant vos commentaires sur les réseaux sociaux.Suivez Slate Podcasts sur Facebook et Instagram.
L'Ukraine n'a pas bougé sur la carte et pourtant la guerre semble plus lointaine qu'il y a vingt mois, quand elle a éclaté. En Belgique, la vague de solidarité des premières heures s'est faite plus discrète et d'autres conflits occupent maintenant la une des infos. Pourquoi? Et est-ce pareil ailleurs en Europe? Cet épisode de "Zoomer ! La génération Z au micro" est une création collective réalisée par une poignée de journalistes de radios publiques d'États européens. Chacun dans notre pays, nous avons interviewé de jeunes adultes sur leurs regards sur la guerre, après vingt mois de combats. Ils ont entre 20 et 27 ans, ils savent que ceux qui se battent ont souvent leur âge. Ils parlent des débats dont ils sont témoins dans leurs pays respectifs et de leurs propres dilemmes, de leur fatigue des infos aussi, qui se répand un peu partout y compris en Ukraine. Et ce podcast raconte comment les jeunes Estoniens ont fait des réserves de conserves, "pour le cas où". Comment des jeunes de la minorité russe de Lituanie vivent tiraillés entre leurs parents et leur environnement. Comment de jeunes autrichiens remettent en question la neutralité de leur pays : ne rien faire contre la guerre, n'est-ce pas laisser faire ? Fournir des armes, est-ce nourrir le feu? Un épisode pour faire une pause dans une actu toujours agitée. "ZOOMER ! La Génération Z au micro" est un podcast qui écoute les jeunes Européens de la Génération Z, ceux que la presse anglophone surnomme "Zoomers". Un surnom inspiré de "Boomers" avec le Z de 'Zoom', allusion à l'agilité digitale de ceux qui sont nés entre 1997 et 2010, avec les réseaux sociaux. Ce podcast La Première/Euranet Plus est à écouter sur Auvio et sur vos plateformes de podcast habituelles. Avec des étudiants de l'ULB à Bruxelles, de la Wien Universität à Vienne avec l'éclairage de Vianey Lorin, les témoignages recueillis collégialement en Bulgarie, Estonie, Lituanie via le réseau européen des radios publiques EuranetPlus. Suivez toute l'actualité européenne avec EuranetPlus, le premier réseau d'information européenne. Merci pour votre écoute Retrouvez tous les contenus de la RTBF sur notre plateforme Auvio.be Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Ces derniers mois, les pays baltes restreignent les droits des citoyens russes sur leur territoire. Les mesures divergent dans les trois pays, mais il s'agit pour eux d'une question de sécurité nationale. Ils sont limitrophes de la Russie et ils craignent pour leur intégrité depuis que la Russie a lancé la guerre contre l'Ukraine il y a plus d'un an. Les mesures divergent dans les trois pays. De notre correspondante dans la région,Valentina est l'une des milliers de citoyens russes qui habite à Daugavpils. Même si elle a vécu toute sa vie dans la deuxième ville de Lettonie, située tout à l'est du pays, elle a un passeport russe. « J'ai donc pris la citoyenneté russe et la retraite russe. La Russie et la Lettonie sont convenues à l'époque que la Russie prendrait en charge l'ancienneté, qu'elle paierait les retraités pour leur ancienneté de travail pendant la période soviétique », explique Valentina.Elle attend devant le centre de formation continue de Daugavpils. Maintenant, pour pouvoir rester en Lettonie, elle doit passer un examen de langue lettonne. Ils sont 25 000 dans son cas. Si elle échoue, elle devra quitter le pays au plus tard le 2 décembre prochain.Valentina se sent Lettonne, mais elle habite dans une région uniquement russophone et, à 65 ans, elle ne comprend pas l'intérêt de cet examen. « Le letton, ça ne va me servir qu'à parler à mes casseroles et mes râteaux », ironise-t-elle. Mais pour la Lettonie, il s'agit d'une question de sécurité. Maîtriser la langue est une preuve de loyauté.► À écouter aussi : Comment les sanctions affectent-elles la Russie ?Déclaration de soutien à l'Ukraine à signerEn Estonie voisine, le sort de Dimar Nouriev, un étudiant arrivé en 2019 pour étudier, est en suspens. Il termine ses études dans quelques mois et pour l'instant, il ne peut pas demander de permis de travail. « L'Estonie est l'un des soutiens fervents de l'Ukraine, de nouvelles lois ont été adoptées il y a un an pour limiter la possibilité pour les ressortissants russes de rester en Estonie. Ce sont des sanctions à l'égard des Russes », dit l'étudiant.Le gouvernement devrait s'emparer de cette question prochainement pour faire une exception pour les étudiants. Le jeune Russe sait que les Estoniens y mettront des conditions. « L'une d'entre elles sera de signer une déclaration affirmant que l'on soutient l'Ukraine, que l'on est contre le régime de Poutine et son invasion et que la Crimée est un territoire ukrainien », liste Dimar Nouriev.► À écouter aussi : Désinformation sur l'impact des sanctions contre la Russie« La sécurité devient la priorité suprême »Dovile Jakniunaite est professeur à l'institut de relations internationales à Vilnius. La Lituanie a aussi adopté des mesures restrictives à l'égard des Russes ayant un visa longue durée.« La sécurité devient la priorité suprême. On a l'impression que toutes ces restrictions vont créer un environnement plus sûr. Et c'est lié à la peur qu'il soit impossible de tester tous les Russes qui viennent et que des personnes déloyales et peu fiables arrivent. »En Estonie, Lettonie et Lituanie, ces trois pays limitrophes de la Russie, Moscou est considéré comme une menace existentielle. Il faut donc minimiser tous les risques possibles.
Les Estoniens votent en fin de semaine pour renouveler leur Parlement. Durant cette campagne, la sécurité et la défense ont été des thématiques centrales, même si un consensus émerge entre les partis. Moins débattues, les questions économiques et sociales préoccupent aussi les Estoniens qui ont vu leur situation se dégrader ces derniers temps. ► À lire aussi : Kaja Kallas, la «dame de fer» des pays baltes contre la Russie
Triin a 39 ans, elle est née à Tallinn, capitale de l'Estonie, en 1984, alors encore sous occupation soviétique comme elle préfère le présenter. L'Estonie est ce petit pays de quelques 1,3 millions d'habitants, le plus au Nord-Est des pays baltes, situé après la Lituanie et la Lettonie, partageant une large frontière avec la Russie. L'Estonie a obtenu son indépendance à la chute de l'Union soviétique en décembre 1991. Mais lorsque j'évoque cette date, Triin me rétorque que l'Estonie est un pays indépendant depuis plus de 104 ans, soit depuis le 24 février 1918. Même si cette indépendance a été de courte durée, 36 heures, avant une nouvelle occupation allemande, revendiquée à nouveau l'année suivante le 24 février 1919 à la sortie de la 1ère guerre mondiale, avant d'être à nouveau retiré 20 ans plus tard par l'Union soviétique. Mais c'est cette date de 1918 que les Estoniens ont souhaité garder pour célébrer leur fête nationale. Écouter le portrait de Triin et de son enfance, c'est comprendre l'importance de l'influence russe et de ce passé soviétique dans la société estonienne aujourd'hui. C'est interroger la place de cette histoire, la place de la langue et donc celle de l'identité. Malgré 104 ans d'indépendance, l'histoire de Triin nous rappelle que l'identité culturelle de son pays est encore jeune. Un siècle, qu'est-ce que cela représente ? A peine quelques générations ? Et évidemment pour une grande partie de la population estonienne, le passé et l'héritage soviétique sont encore largement ancrés et inscrits dans leur identité. Au-delà de deux générations qui s'affrontent, c'est peut-être l'histoire de deux cultures et de deux peuples, l'un Estonien et l'autre russe qui aujourd'hui cohabitent ensemble sur ce petit territoire d'une centaine de kilomètres. Cette 2e saison d'Europe et Sentiment interroge celles et ceux qui vivent à la frontière de l'Europe et de la Russie, et dont l'identité a été nourrie de l'histoire de l'Union Soviétique, de la chute du mur de Berlin, de l'OTAN et de l'intégration à l'Union Européenne. Vous écoutez le portrait de Triin, première partie : D'une enfance estonienne soviétique à l'entrée dans l'union européenne. Pour écouter la partie 2 de cette série consacrée à Triin, minorité russophone et affirmation de l'identité estonienne, cliquez ici. Pour écouter la partie 3 de cette série consacrée à Triin : Affirmer son identité contre la propagande russe, cliquez ici. Pour aller plus loin, je vous recommande le reportage paru sur Ereb. : La communauté russe en Lettonie coincée entre deux mondes qui apporte un regard similaire de celui porté par Triin sur cette minorité russophone dans les pays baltes. Cet épisode a été écrit, monté et réalisé par Laetitia Chabannes. Musique : Arnaud Paszkiewicz / Doublage : Pashu Christensen Identité graphique : Aristote Truffaut (Oiseaux rares). Pour l'écouter, c'est par ici si vous utilisez Spotify, ici sur Podcast Addict ou encore ici si vous utilisez Apple Podcasts. Vous pouvez aussi suivre la sortie des prochains épisodes en suivant la page Facebook et LinkedIn.
Le 27 avril 2007, les Estoniens se réveillent avec le sentiment étrange de revivre une histoire qu'ils pensaient révolue. Toute la nuit, le centre-ville de Tallinn, la capitale de l'Estonie, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des jeunes gens de la minorité russophone. Pour comprendre cet événement, il faut avoir en tête deux éléments importants : D'abord que près d'un quart de la population estonienne est russophone. Sur un total d'1,3 millions d'habitants, ça représente près de 250.000 personnes. Et que sur ces 250.000 personnes, près de la moitié sont apatrides, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas reconnus comme citoyen estonien. A la chute de l'Union soviétique en 1991, le nouveau gouvernement fait passer une loi imposant à toutes les personnes résidant en Estonie depuis l'annexion soviétique de passer un test de langue et un examen de connaissance de l'histoire et la constitution de l'Estonie. Près de 125.000 personnes échouent ou refusent de le passer, les laissant apatrides et titulaires de ce qu'on appelle un “passeport gris”. Ensuite, il faut remonter en novembre 2006 et la signature d'une loi qui vise à retirer de l'espace public tous les symboles, je cite, "glorifiant les armées et les États ayant occupé l'Estonie". Et évidemment l'armée rouge en fait partie. C'est ce qui déclenche en avril 2007 ce qu'on appelle l'affaire du soldat de bronze. Cette statue est celle d'un soldat en uniforme soviétique qui faisait office de monument à la mémoire des soldats soviétiques de la Seconde Guerre mondiale sur la colline de Tõnismäe dans le centre de Tallinn en Estonie depuis 1947. Pour beaucoup d'Estoniens, comme Triin, elle est le symbole de l'occupation soviétique et de cette indépendance perdue. Mais pour la minorité russophone, elle est la mémoire de la victoire de l'Armée rouge face au fascisme nazi. Cette 2e saison d'Europe et Sentiment interroge celles et ceux qui vivent à la frontière de l'Europe et de la Russie, et dont l'identité a été nourrie de l'histoire de l'Union Soviétique, de la chute du mur de Berlin, de l'OTAN et de l'intégration à l'Union Européenne. Vous écoutez le portrait de Triin, partie 2 : minorité russophone et affirmation de l'identité estonienne. Pour écouter la partie 1 de cette série consacrée à Triin, D'une enfance estonienne soviétique à l'entrée dans l'union européenne, cliquez ici. Pour écouter la partie 3 de cette série consacrée à Triin : Affirmer son identité contre la propagande russe, cliquez ici. Cet épisode a été écrit, monté et réalisé par Laetitia Chabannes. Musique : Arnaud Paszkiewicz / Doublage : Pashu Christensen Identité graphique : Aristote Truffaut (Oiseaux rares). Pour l'écouter, c'est par ici si vous utilisez Spotify, ici sur Podcast Addict ou encore ici si vous utilisez Apple Podcasts. Vous pouvez aussi suivre la sortie des prochains épisodes en suivant la page Facebook et LinkedIn.
La guerre en Ukraine a mis des mots, des images, mais aussi du concret sur une crainte bien plus ancienne. Celle d'un voisin décrit ici comme menaçant. Pays limitrophe au géant russe, l'Estonie s'arme et se prépare à la guerre en organisant des exercices d'alerte militaires et civils en cas d'invasion imminente. Pour Immersions, Julien Fautrat, grand reporter à RTL, a sillonné le pays pour rencontrer les Estoniens et comprendre comment ils s'organisent face à un voisin si menaçant. Et comment, dans ce contexte, travaillent les forces de l'OTAN sur place pour tenter de contenir ce voisin si belliqueux. "Immersions" est le podcast des meilleurs reportages de RTL. Ceux qui font la richesse de notre antenne, qu'ils soient tournés au bout du monde ou au coin de la rue.
La guerre en Ukraine a mis des mots, des images, mais aussi du concret sur une crainte bien plus ancienne. Celle d'un voisin décrit ici comme menaçant. Pays limitrophe au géant russe, l'Estonie s'arme et se prépare à la guerre en organisant des exercices d'alerte militaires et civils en cas d'invasion imminente. Pour Immersions, Julien Fautrat, grand reporter à RTL, a sillonné le pays pour rencontrer les Estoniens et comprendre comment ils s'organisent face à un voisin si menaçant. Et comment, dans ce contexte, travaillent les forces de l'OTAN sur place pour tenter de contenir ce voisin si belliqueux. "Immersions" est le podcast des meilleurs reportages de RTL. Ceux qui font la richesse de notre antenne, qu'ils soient tournés au bout du monde ou au coin de la rue.
Ecoutez RTL autour du monde avec Correspondants RTL à l'étranger du 13 décembre 2022
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Sur la base aérienne d'Ämari en Estonie, c'est l'heure des au revoir. Les avions de chasse français qui ont assuré pendant plus de quatre mois la mission de police de l'Otan dans le ciel balte rentrent à la maison. Ils seront remplacés par une patrouille allemande. Cette mission existe depuis 2004, date d'adhésion des trois pays baltes à l'Otan. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, elle a pris encore plus d'importance. De notre correspondante régionale, Pour l'une des dernières fois, l'alarme retentit. Le pilote grimpe dans le cockpit, son mécanicien l'aide à s'installer. Dix minutes plus tard, le moteur rugit et le pilote dirige son avion vers la piste de décollage. Ils étaient six à piloter les quatre Mirage 2000 sous le commandement de Loïs, le chef du détachement français. « L'activité ici lors de ses quatre mois a été constituée de 15 décollages sur alerte qui nous ont amenés à intercepter des avions russes de tout type, que ce soit des avions de transport, des avions de chasse, mais également des avions de guerre électronique, des avions d'écoute, précise-t-il. Nous sommes déclenchés en alerte sur ces appareils-là, car ils n'ont pas de transpondeurs, qui permet au contrôleur de connaître leur position, ils n'ont pas de plan de vol, ils n'ont pas de contact radio. » La guerre en Ukraine a changé la donne. Les avions de la police du ciel ont désormais une nouvelle mission. « Dans le contexte de tensions Russie Ukraine, on peut également faire des vols qu'on appelle de "close air-patrol", pour juste faire de la présence à la frontière et montrer qu'on est là », indique le capitaine Julien. Sécuriser l'espace aérien Les avions de l'Otan stationnés en Estonie, mais aussi en Lituanie, ont décollé 170 fois sur alerte de janvier à juillet. Cette mission rassure, comme l'explique Tuuli Duneton, directrice politique au ministère estonien de la Défense : « C'est dissuasif, je pense que pour les citoyens estoniens, il est très important de savoir que les avions de chasse français sont ici, dans notre ciel, compte tenu du fait que l'Estonie elle-même ne dispose pas de forces aériennes. » Quand les avions de l'Otan décollent sur alerte, ils ne savent jamais à quoi s'attendre, rappelle le commandant Loïs : « Le risque quand on décolle sur un appareil non identifié, c'est effectivement que l'on ne sache pas ses intentions. Donc on est là dans une posture dissuasive, mais aussi défensive. On est là pour s'assurer que l'espace aérien est sécurisé et qu'il n'y a pas de menaces qui viennent menacer les pays baltes. » En cas de besoin, cette mission de temps de paix pourrait se transformer. Les avions français peuvent transporter jusqu'à six missiles air-air pour le combat. L'Estonie a aussi lancé un grand programme d'acquisition et négocie, selon la presse, avec les États-Unis pour l'achat du lance-roquette Himars. Mais pour les Estoniens, le vrombissement des avions de chasse demeure la mélodie de la liberté par excellence.
Depuis le 15 avril, les Lituaniens, les Lettons et les Estoniens peuvent se rendre en Biélorussie sans visa. Et depuis le 1er juillet, ce sont les Polonais. Le nombre de passages augmente considérablement ces dernières semaines, souvent pour des raisons vraiment terre à terre. Mais cela met de plus en plus la Lituanie, grande critique d'Alexandre Loukachenko, dans l'embarras. Reportage de notre correspondante à l'un des postes-frontières près de Vilnius À 11h00, samedi matin, dix voitures attendent au poste de Sumskas pour passer la frontière. Le feu vert s'allume, la barrière se lève, les moteurs démarrent. Quelques voitures passent. À nouveau l'attente. La première ville biélorusse est à tout juste 16 kilomètres de là. Lilija attend pour aller faire le plein de sa voiture de l'autre côté : « C'est vraiment moins cher de l'autre côté. Ici, le litre coûte 1,86 euro, là-bas à peine un euro. Je fais le plein pour 135 roubles, environ 55 euros et je roule pendant deux semaines. » Derrière elle, deux hommes patientent : « Nous avons, comme on dit en lituanien, un bien immobilier, une maison. On doit y aller, c'est tout près d'ici, à Astrava. On a de la famille, alors on y va. » Une femme arrive à vélo de Biélorussie. Un gros cabas accroché au guidon. Elle reste muette. Un taxi l'attend, elle débarque sa cargaison d'alcool dans le coffre. Elle attache son vélo à un arbre et repart en voiture. Tous ces produits biélorusses se retrouvent souvent sur le marché de Rudamina, à quelques kilomètres de là. En Lituanie, de très nombreuses personnes ont encore des biens et de la famille de l'autre côté, un héritage de l'occupation soviétique. Grâce à la suppression des visas, plus de 96 000 Lituaniens ont fait l'aller-retour avec la Biélorussie au mois de mai. Mais la Biélorussie n'est pas un voisin comme les autres. Alors, comme le rappelle Rokas Pukinskas, porte-parole des garde-frontières, les agents font de la prévention : « Si la personne n'est pas recherchée, après la vérification, le garde-frontière peut dire : "Cher voyageur, vous devez être conscient du risque, vous pouvez faire l'objet d'une tentative d'enrôlement des services de renseignement ou d'une provocation". » Maksimas Milta est analyste associé au centre de recherches sur l'Europe de l'Est de Vilnius. En supprimant les visas, Alexandre Loukachenko cherche à se légitimer aux yeux des populations voisines en montrant que tout va bien dans le pays. Mais ceux qui partent devraient se poser des questions : « Est-ce que l'on souhaite vraiment, en dépensant son argent, soutenir un régime qui tient toujours en otage plus de 1 200 prisonniers politiques ? Chaque euro dépensé en Biélorussie se transforme en impôt et ces impôts financent le régime répressif. » Les Biélorusses continuent à fuir leur pays pour échapper à la répression et ne pas combattre contre les Ukrainiens. Ils sont 10 000 à avoir obtenu un permis de séjour en Lituanie durant la première moitié de l'année.
À 34 ans, Gilles Kounou est déjà un vieux routier de la tech au Bénin. Fondateur de Open SI, une société de services du numérique, il s'est imposé dans le secteur des paiements digitaux, travaillant à la fois pour le public et le privé. En huit ans, son entreprise s'est hissée dans le peloton de tête des FinTech ouest-africaines et commence à s'implanter dans les pays voisins. Le jeune homme qui a commencé dans l'avionique militaire au Maroc, veut à l'avenir imprimer une marque sociale à son action, à travers notamment les micro-financements. RFI l'a interviewé (son portrait est à retrouver à l'écoute). RFI : Quels sont les produits proposés par Open SI ? Gilles Kounou : Nous développons et exploitons plusieurs plateformes digitales. Les plus connues sont KKIAPAY et Go Médical. Notre métier consiste à collecter des sommes pour compte de tiers, en fournissant à des organisations marchandes - privées comme publiques - des solutions d'encaissement en ligne qui permettent à ces organisations de se faire payer des biens ou des services à partir de portefeuilles de type mobile money, de carte bancaire ou encore de compte bancaire. Est-ce que vous développez vous-même toutes vos solutions ? Oui, nous avons la particularité d'être historiquement une SSII (société de services informatiques, NDLR) avec bon nombre de jeunes professionnels, dans les métiers du numérique. Vous trouverez dans nos équipes aussi bien des développeurs « front end », « back end », des développeurs d'applications mobiles et des développeurs de sites web. Nous avons une division dédiée au design. Et de plus en plus, nous recevons des gens travaillant dans des domaines comme l'intelligence artificielle ou la blockchain. Vous avez étudié l'avionique, c'est-à-dire les systèmes informatiques embarqués dans les avions. Comment passe-t-on de l'avionique aux plateformes de paiement en ligne ? Je suis diplômé de l'école de l'air de Marrakech, licencié en avionique militaire. Mes études me conduisaient à développer, réparer et programmer des systèmes embarqués à bord d'avions de chasse ou de transports. Ensuite, j'ai fait une deuxième formation en génie logiciel et systèmes d'information au Centre d'excellence locale de la Banque mondiale au Bénin. Puis, j'ai travaillé dans tout ce qui est système d'information, architecture de plateforme avec un fort accent sur le développement de solutions logicielles. Je pense que ces deux formations rejoignent ma passion qui est celle de l'informatique. Je suis tombé dedans très tôt. À l'âge de 6 ans, j'ai eu mon premier ordinateur. Puis à 9 ans, je connaissais déjà toute la suite bureautique de Microsoft. Mais je me suis aperçu que le domaine de l'avionique m'amenait à travailler soit pour un gouvernement, soit pour une compagnie, or, j'avais en moi un fort besoin d'exprimer ma créativité, et aussi d'entreprendre en créant ma propre société. Vous associez la création de logiciels et la création d'entreprise, mais ce sont deux métiers différents. Arrivez-vous à les concilier ? Aujourd'hui, je m'occupe plus de fonctions managériales et de fonctions stratégiques, mais s'il y a une chose sur laquelle j'ai irrémédiablement gardé la main, c'est la partie architecture. Toutes les grosses solutions que nous avons produites depuis huit ans, j'en ai construit personnellement l'architecture, même s'il y a derrière des équipes qui supervisent les développements, la mise en production et l'exploitation opérationnelle. C'est chez moi une passion que de pouvoir accompagner toute cette partie architecturale. Donc, en moins d'une décennie, vous avez réussi à concrétiser ce projet. Vous avez créé un groupe qui emploie près de 70 personnes, qui est devenu l'un des leaders des FinTech béninoises et probablement l'un des leaders du secteur. Avec mes collaborateurs et mes collègues, nous avons déployé notre entreprise en moins de huit ans. Et les premières solutions logicielles ont été mises sur le marché en quatre ans. Nous nous sommes ensuite spécialisés dans le domaine de la tech financière, avec les systèmes de paiement. Donc oui, en dehors des opérateurs mobile money et des banques, nous sommes devenus l'un des leaders du marché du paiement digital. ► À lire aussi : Bénin: Richard Odjrado, le «serial entrepreneur» féru de nouvelles technologies On est ouvert sur trois pays donc le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Togo, on embraye actuellement sur le Sénégal et le Cameroun qui sont nos prochaines destinations. Avez-vous dû lever des fonds ? Non, jamais. C'est vrai que c'est quelque chose qui est dans un coin de ma tête et à laquelle je pense constamment. Mais je me dis que je dois d'abord affûter mes armes. Grâce à la façon dont nous travaillons, nous avons toujours pu être à l'équilibre et en mesure de pouvoir honorer nos engagements financiers et humains. Donc la levée de fonds n'est pas une nécessité pour l'instant. Mais si vous voulez continuer à investir, à grandir, à conquérir de nouveaux marchés à l'étranger, est-ce qu'il ne va pas falloir trouver un partenaire pour aller plus vite ? Aujourd'hui, ça fait partie des sujets qui sont clairement sur la table avec mes associés. L'investissement peut se faire soit par du prêt, pour pouvoir garder une capacité d'action et continuer à déterminer nous-même le sens dans lequel nous voulons que notre entreprise aille, ou cela peut se faire par une levée de fonds. Et à ce titre, nous ferons peut-être venir de nouvelles organisations dans l'entreprise, comme les fonds d'investissement par exemple. Mais rien n'est décidé. Est-ce que les fonds d'investissement vous font peur ? Il y a toujours une appréhension à faire venir de nouvelles personnes dans la direction d'une entreprise. Aujourd'hui, les choix que nous faisons sont les nôtres, et nous les faisons rapidement car nous sommes deux ou trois à décider des grandes orientations stratégiques. Donc il peut y avoir une réticence, une peur que les nouveaux entrants n'aient pas la même vision stratégique que nous, qu'ils n'aient pas les mêmes modus operandi, ainsi de suite… Mais c'est quelque chose qui s'apprend. Je suppose que les organisations qui sont passées par là, avant nous, ont appris. Au final, ce n'est pas quelque chose qui nous stresse et nous empêche de dormir. Mais nous sommes conscients qu'il y a là un apprentissage commun, un vivre ensemble à développer avec les nouveaux arrivants. Quand vous vous projetez dans dix ans, que sera devenue Open SI ? Notre volonté est d'avoir plus d'impact - un impact social - tout en continuant par développer les solutions que nous mettons sur le marché. La première chose, c'est d'avoir cet impact sur une population plus grande que celle du Bénin. Ce que nous visons, c'est l'échelle de la sous-région francophone, les huit pays qui ont le franc CFA en partage. Et en termes d'impact, notre ambition, c'est clairement de ne plus nous nous limiter aux questions de paiement, pour aller davantage sur les problématiques qui ont une influence probante sur la vie de nos concitoyens. Notamment les questions d'inclusion financière, de crédit et d'épargne, qui permettent d'avoir plus d'impact sur la vie des gens, et ça, c'est ce que nous recherchons. Vous vous verriez donc travailler avec des institutions de financement sur des solutions de crédit, de micro-crédit, d'épargne, d'assurance. C'est quelque chose sur lequel on a déjà commencé à travailler. L'un des plus grands assureurs du Bénin nous a confié le développement de sa plateforme de paiement à distance. Mais demain, nous aimerions pouvoir entrer dans ces métiers de l'assurance afin de modifier structurellement les produits que ces institutions fournissent. Grâce au numérique, nous pourrions fournir des produits de crédit, d'épargne, de micro-investissement, de micro-financement plus adaptés au marché, plus adaptés à la vie des gens, et qui permettraient de mieux les inclure financièrement, voire peut-être, un jour, à les sortir de la pauvreté. Vous ambitionnez de devenir une société de financement où d'assurance ? Non, nous n'envisageons pas cela. Les métiers que nous maîtrisons sont ceux de la tech. Et les changements passeront toujours par des partenariats. Il faudra identifier des partenaires solides et de long terme qui ont envie de profiter de notre savoir-faire. Quand vous regardez le secteur de la tech au Bénin, est-ce que vous diriez que c'est une terre favorable à l'émergence d'un écosystème de sociétés travaillant dans le numérique ? S'il y a une chose dont je suis convaincu, c'est qu'il peut y avoir un développement inouï de talents au Bénin. Je suis même sidéré par la capacité des jeunes Béninois à apprendre vite et bien. Et ce n'est pas seulement en informatique, mais aussi dans tous les autres métiers. Quand vous allez dans les rencontres internationales, vous trouverez toujours un Béninois très brillant. Donc je pense que le Bénin peut, si les conditions sont remplies, être un vivier inextinguible de talents. ► À lire et écouter aussi : Innovation: la tech en Afrique fait sa révolution Mais pour transformer les talents en un écosystème d'entrepreneurs, il faut évidemment d'autres choses. Il faut des organisations pérennes comme des entreprises. Il faut une politique publique qui accompagne le développement de ces entreprises. Il faut bien évidemment des infrastructures dans le numérique. J'ai toujours été contre la vieille maxime qui dit que pour développer une entreprise de services numériques il suffit d'un ordinateur et d'une connexion internet. Non, il faut une infrastructure solide, résiliente et compétitive parce que le monde est globalisé. De même, il faut aussi une régulation qui équilibre la compétition entre les acteurs et qui protège les entreprises béninoises dans ce monde globalisé. Est-ce que ces conditions sont réunies aujourd'hui ? De manière systémique, je dirais que non. De manière sectorielle, quelques-unes commencent à être réunis. Par exemple, l'État a pris conscience de la nécessité de mettre en place un système pour financer les jeunes entreprises innovantes. L'État est aussi clairement conscient que nous avons besoin d'infrastructures, même si c'est une problématique de gros investissements, mais la prise de conscience est là. L'État cherche lui-même des modus operandi plus efficaces. Quand vous regardez la dernière refonte de différentes agences publiques, on voit que les autorités cherchent à être plus efficace et à mettre davantage de services à la disposition du citoyen. Oui, il y a une prise de conscience des différents besoins et des différentes briques qu'il faut mettre en place. Mais c'est quelque chose qui va prendre du temps parce que quand on parle de transformation, on parle de moyens. On parle aussi d'avoir une politique qui puisse accélérer la demande de services numériques. Parce que l'écosystème des entreprises qui va se développer devra d'abord fournir ses services pour des Béninois qui en ont besoin qui en font la demande et qui les consomment. Aujourd'hui, ce n'est pas encore une matérialité, mais il faut dire que la prise de conscience et là. Il y a plusieurs philosophies autour de la table. Nous, notre ambition, c'est que ces philosophies fassent émerger une voix unique qui contribue à faire de cette volonté de bâtir un écosystème, une réalité. Vous avez parlé de la nécessité de protéger les entreprises béninoises par rapport à une concurrence mondialisée qui peut être très performante, très rapide et à bas coût. Quand on voit que Patrice Talon signe des accords avec les Estoniens, est-ce que justement ça ne risque pas de nuire à l'écosystème naissant que de faire venir des partenaires étrangers ? Ma philosophie en la matière a toujours été très simple. S'il y a de grands acteurs qui savent faire le travail, il faut choisir les meilleurs du secteur, pour et éviter de réinventer la roue. Par contre, sur des sujets qui sont locaux, il faut travailler les acteurs locaux qui mettront en place des dispositifs permettant de faire de la recherche et du développement afin de créer les technologies de demain adaptées à notre contexte. Et parfois, il faut faire collaborer les deux écosystèmes. Les grands et les petits pour relocaliser et « endogénéiser » les plateformes techniques, et les adosser à des usages. Parce qu'à la fin, c'est la question des usages qui comptent. Donc, ce n'est pas un problème de travailler avec les Estoniens. Les Estoniens apportent une plateforme d'interopérabilité et services publics qui a fait sa preuve et qui est mature. Nous avons travaillé avec eux pour bâtir une plateforme locale de service public, ce qui met en valeur notre savoir-faire. C'est la combinaison de certaines expertises qui peut faire gagner du temps. Mais, il ne faut pas que cette volonté de gagner du temps tue dans l'œuf toute volonté d'innovation et de développement de compétences techniques profondes. Il faut que le système garde à l'esprit qu'un jour, les sociétés locales doivent être capables de développer des modules d'interopérabilité très évolués techniquement, comme ce que les Estoniens ont mis en place. Malgré tout là commandes publiques, les contrats passés avec l'État sont nécessaires pour le développement des entreprises béninoises. Et la survie de cet écosystème. Comme dans toutes les industries, comme dans l'industrie de bâtiments, travaux publics, les gros chantiers vont aux grosses entreprises internationales qui ont l'expérience, les chantiers plus petits vont à des entreprises locales qui commencent par se professionnaliser. Et donc la commande publique représente une opportunité pour prendre en main certains sujets et commencer par maîtriser certaines technologies et bâtir cette expertise pour devenir des gros plus tard. Donc oui, la commande publique fait clairement partie de l'équation et on ne peut pas soustraire les jeunes entreprises locales à cela. Ça fait même partie des outils que l'État utilise pour développer les compétences localement. Est-ce qu'une entreprise comme la vôtre se sent attirée par l'immense marché nigérian ? Je ne pense pas à court terme. Parce qu'il faut être lucide et reconnaître qu'il y a des barrières qui sont celles de la langue, celles de la connaissance, celle de la loi, celle de la culture, ainsi de suite. Peut-être qu'il vaut mieux regarder l'espace sous-régional autour de nous. Nous avons la chance d'être un ensemble de sept ou huit pays qui ont la même monnaie en partage, la même loi des affaires, de grands groupes bancaires présents à la fois dans tous ces pays, et la même culture francophone. Donc, c'est peut-être cet espace qui représente le marché à conquérir. Et ce marché possède une taille à peu près équivalente à celle du Nigeria. Donc, c'est peut-être vers ce marché francophone qu'il faut se diriger. Il faut savoir que les grosses réussites nigérianes tiennent au fait que c'est un marché unique, sans barrière, homogène, cohérent. Quand vous lancez une solution au Nigeria, vous la lancez pour deux-cents millions d'habitants. Quand vous lancez une solution au Bénin, vous la lancez pour douze millions d'habitants. Donc, c'est peut-être pour la sous-région de l'UEMOA qu'il faudrait lancer un produit. Et pour avoir des réussites en termes de FinTech comme on en a au Nigeria, il faut travailler à abolir les barrières. Les barrières commerciales, les barrières entrepreneuriales, les barrières pour la commercialisation des services, la circulation des biens et des personnes, etc. Normalement, ces barrières sont déjà en grande partie abolies… Théoriquement oui, mais dans les faits ce n'est pas encore une réalité. Petit exemple, quand vous avez de l'argent dans votre portefeuille mobile money au Bénin, vous ne pouvez pas l'utiliser en Côte d'Ivoire. Nous avons la même monnaie mais le consommateur a l'impression d'avoir des monnaies différentes. Pour la douane, il n'y a toujours pas moyen d'envoyer un colis à travers l'espace commun simplement et facilement. Pour jeune homme, ça prend plus de temps d'aller de Cotonou à Accra en avion que d'y aller par la route. Donc nous n'avons toujours pas d'espace intégré économiquement. Et si vous voulez remporter un contrat en Côte d'Ivoire par exemple, vous êtes obligé d'avoir une filiale ivoirienne. Ce sont autant de barrières qui font que le marché des huit pays de la sous-région n'est pas comparable au marché nigérian. Quand vous comparez les solutions que vous développez à celles qui le sont par exemple aux États-Unis, en Chine, en Europe, est-ce que vous pensez que vos solutions sont compétitives ? Je pense que nos handicaps sont ceux de notre environnement, à commencer par le défaut d'infrastructures. Par exemple, quand vous construisez une solution au Bénin, l'héberger au Bénin n'est pas très intelligent pour l'instant car il n'y a pas de datacenter local. Donc les facteurs limitants qui font que l'on n'arrive pas à reproduire les mêmes performances que les sociétés qui sont aux États-Unis, en Chine, sont des facteurs d'environnement. La loi, l'infrastructure, etc. Ce ne sont pas des problèmes de compétence. Les ingénieurs béninois sont tout aussi performants que les autres. Nous utilisons tous les mêmes technologies, les mêmes langages, les mêmes ordinateurs.
À 34 ans, Gilles Kounou est déjà un vieux routier de la tech au Bénin. Fondateur de Open SI, une société de services du numérique, il s'est imposé dans le secteur des paiements digitaux, travaillant à la fois pour le public et le privé. En huit ans, son entreprise s'est hissée dans le peloton de tête des FinTech ouest-africaines et commence à s'implanter dans les pays voisins. Le jeune homme qui a commencé dans l'avionique militaire au Maroc, veut à l'avenir imprimer une marque sociale à son action, à travers notamment les micro-financements. RFI l'a interviewé (son portrait est à retrouver à l'écoute). RFI : Quels sont les produits proposés par Open SI ? Gilles Kounou : Nous développons et exploitons plusieurs plateformes digitales. Les plus connues sont KKIAPAY et Go Médical. Notre métier consiste à collecter des sommes pour compte de tiers, en fournissant à des organisations marchandes - privées comme publiques - des solutions d'encaissement en ligne qui permettent à ces organisations de se faire payer des biens ou des services à partir de portefeuilles de type mobile money, de carte bancaire ou encore de compte bancaire. Est-ce que vous développez vous-même toutes vos solutions ? Oui, nous avons la particularité d'être historiquement une SSII (société de services informatiques, NDLR) avec bon nombre de jeunes professionnels, dans les métiers du numérique. Vous trouverez dans nos équipes aussi bien des développeurs « front end », « back end », des développeurs d'applications mobiles et des développeurs de sites web. Nous avons une division dédiée au design. Et de plus en plus, nous recevons des gens travaillant dans des domaines comme l'intelligence artificielle ou la blockchain. Vous avez étudié l'avionique, c'est-à-dire les systèmes informatiques embarqués dans les avions. Comment passe-t-on de l'avionique aux plateformes de paiement en ligne ? Je suis diplômé de l'école de l'air de Marrakech, licencié en avionique militaire. Mes études me conduisaient à développer, réparer et programmer des systèmes embarqués à bord d'avions de chasse ou de transports. Ensuite, j'ai fait une deuxième formation en génie logiciel et systèmes d'information au Centre d'excellence locale de la Banque mondiale au Bénin. Puis, j'ai travaillé dans tout ce qui est système d'information, architecture de plateforme avec un fort accent sur le développement de solutions logicielles. Je pense que ces deux formations rejoignent ma passion qui est celle de l'informatique. Je suis tombé dedans très tôt. À l'âge de 6 ans, j'ai eu mon premier ordinateur. Puis à 9 ans, je connaissais déjà toute la suite bureautique de Microsoft. Mais je me suis aperçu que le domaine de l'avionique m'amenait à travailler soit pour un gouvernement, soit pour une compagnie, or, j'avais en moi un fort besoin d'exprimer ma créativité, et aussi d'entreprendre en créant ma propre société. Vous associez la création de logiciels et la création d'entreprise, mais ce sont deux métiers différents. Arrivez-vous à les concilier ? Aujourd'hui, je m'occupe plus de fonctions managériales et de fonctions stratégiques, mais s'il y a une chose sur laquelle j'ai irrémédiablement gardé la main, c'est la partie architecture. Toutes les grosses solutions que nous avons produites depuis huit ans, j'en ai construit personnellement l'architecture, même s'il y a derrière des équipes qui supervisent les développements, la mise en production et l'exploitation opérationnelle. C'est chez moi une passion que de pouvoir accompagner toute cette partie architecturale. Donc, en moins d'une décennie, vous avez réussi à concrétiser ce projet. Vous avez créé un groupe qui emploie près de 70 personnes, qui est devenu l'un des leaders des FinTech béninoises et probablement l'un des leaders du secteur. Avec mes collaborateurs et mes collègues, nous avons déployé notre entreprise en moins de huit ans. Et les premières solutions logicielles ont été mises sur le marché en quatre ans. Nous nous sommes ensuite spécialisés dans le domaine de la tech financière, avec les systèmes de paiement. Donc oui, en dehors des opérateurs mobile money et des banques, nous sommes devenus l'un des leaders du marché du paiement digital. ► À lire aussi : Bénin: Richard Odjrado, le «serial entrepreneur» féru de nouvelles technologies On est ouvert sur trois pays donc le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Togo, on embraye actuellement sur le Sénégal et le Cameroun qui sont nos prochaines destinations. Avez-vous dû lever des fonds ? Non, jamais. C'est vrai que c'est quelque chose qui est dans un coin de ma tête et à laquelle je pense constamment. Mais je me dis que je dois d'abord affûter mes armes. Grâce à la façon dont nous travaillons, nous avons toujours pu être à l'équilibre et en mesure de pouvoir honorer nos engagements financiers et humains. Donc la levée de fonds n'est pas une nécessité pour l'instant. Mais si vous voulez continuer à investir, à grandir, à conquérir de nouveaux marchés à l'étranger, est-ce qu'il ne va pas falloir trouver un partenaire pour aller plus vite ? Aujourd'hui, ça fait partie des sujets qui sont clairement sur la table avec mes associés. L'investissement peut se faire soit par du prêt, pour pouvoir garder une capacité d'action et continuer à déterminer nous-même le sens dans lequel nous voulons que notre entreprise aille, ou cela peut se faire par une levée de fonds. Et à ce titre, nous ferons peut-être venir de nouvelles organisations dans l'entreprise, comme les fonds d'investissement par exemple. Mais rien n'est décidé. Est-ce que les fonds d'investissement vous font peur ? Il y a toujours une appréhension à faire venir de nouvelles personnes dans la direction d'une entreprise. Aujourd'hui, les choix que nous faisons sont les nôtres, et nous les faisons rapidement car nous sommes deux ou trois à décider des grandes orientations stratégiques. Donc il peut y avoir une réticence, une peur que les nouveaux entrants n'aient pas la même vision stratégique que nous, qu'ils n'aient pas les mêmes modus operandi, ainsi de suite… Mais c'est quelque chose qui s'apprend. Je suppose que les organisations qui sont passées par là, avant nous, ont appris. Au final, ce n'est pas quelque chose qui nous stresse et nous empêche de dormir. Mais nous sommes conscients qu'il y a là un apprentissage commun, un vivre ensemble à développer avec les nouveaux arrivants. Quand vous vous projetez dans dix ans, que sera devenue Open SI ? Notre volonté est d'avoir plus d'impact - un impact social - tout en continuant par développer les solutions que nous mettons sur le marché. La première chose, c'est d'avoir cet impact sur une population plus grande que celle du Bénin. Ce que nous visons, c'est l'échelle de la sous-région francophone, les huit pays qui ont le franc CFA en partage. Et en termes d'impact, notre ambition, c'est clairement de ne plus nous nous limiter aux questions de paiement, pour aller davantage sur les problématiques qui ont une influence probante sur la vie de nos concitoyens. Notamment les questions d'inclusion financière, de crédit et d'épargne, qui permettent d'avoir plus d'impact sur la vie des gens, et ça, c'est ce que nous recherchons. Vous vous verriez donc travailler avec des institutions de financement sur des solutions de crédit, de micro-crédit, d'épargne, d'assurance. C'est quelque chose sur lequel on a déjà commencé à travailler. L'un des plus grands assureurs du Bénin nous a confié le développement de sa plateforme de paiement à distance. Mais demain, nous aimerions pouvoir entrer dans ces métiers de l'assurance afin de modifier structurellement les produits que ces institutions fournissent. Grâce au numérique, nous pourrions fournir des produits de crédit, d'épargne, de micro-investissement, de micro-financement plus adaptés au marché, plus adaptés à la vie des gens, et qui permettraient de mieux les inclure financièrement, voire peut-être, un jour, à les sortir de la pauvreté. Vous ambitionnez de devenir une société de financement où d'assurance ? Non, nous n'envisageons pas cela. Les métiers que nous maîtrisons sont ceux de la tech. Et les changements passeront toujours par des partenariats. Il faudra identifier des partenaires solides et de long terme qui ont envie de profiter de notre savoir-faire. Quand vous regardez le secteur de la tech au Bénin, est-ce que vous diriez que c'est une terre favorable à l'émergence d'un écosystème de sociétés travaillant dans le numérique ? S'il y a une chose dont je suis convaincu, c'est qu'il peut y avoir un développement inouï de talents au Bénin. Je suis même sidéré par la capacité des jeunes Béninois à apprendre vite et bien. Et ce n'est pas seulement en informatique, mais aussi dans tous les autres métiers. Quand vous allez dans les rencontres internationales, vous trouverez toujours un Béninois très brillant. Donc je pense que le Bénin peut, si les conditions sont remplies, être un vivier inextinguible de talents. ► À lire et écouter aussi : Innovation: la tech en Afrique fait sa révolution Mais pour transformer les talents en un écosystème d'entrepreneurs, il faut évidemment d'autres choses. Il faut des organisations pérennes comme des entreprises. Il faut une politique publique qui accompagne le développement de ces entreprises. Il faut bien évidemment des infrastructures dans le numérique. J'ai toujours été contre la vieille maxime qui dit que pour développer une entreprise de services numériques il suffit d'un ordinateur et d'une connexion internet. Non, il faut une infrastructure solide, résiliente et compétitive parce que le monde est globalisé. De même, il faut aussi une régulation qui équilibre la compétition entre les acteurs et qui protège les entreprises béninoises dans ce monde globalisé. Est-ce que ces conditions sont réunies aujourd'hui ? De manière systémique, je dirais que non. De manière sectorielle, quelques-unes commencent à être réunis. Par exemple, l'État a pris conscience de la nécessité de mettre en place un système pour financer les jeunes entreprises innovantes. L'État est aussi clairement conscient que nous avons besoin d'infrastructures, même si c'est une problématique de gros investissements, mais la prise de conscience est là. L'État cherche lui-même des modus operandi plus efficaces. Quand vous regardez la dernière refonte de différentes agences publiques, on voit que les autorités cherchent à être plus efficace et à mettre davantage de services à la disposition du citoyen. Oui, il y a une prise de conscience des différents besoins et des différentes briques qu'il faut mettre en place. Mais c'est quelque chose qui va prendre du temps parce que quand on parle de transformation, on parle de moyens. On parle aussi d'avoir une politique qui puisse accélérer la demande de services numériques. Parce que l'écosystème des entreprises qui va se développer devra d'abord fournir ses services pour des Béninois qui en ont besoin qui en font la demande et qui les consomment. Aujourd'hui, ce n'est pas encore une matérialité, mais il faut dire que la prise de conscience et là. Il y a plusieurs philosophies autour de la table. Nous, notre ambition, c'est que ces philosophies fassent émerger une voix unique qui contribue à faire de cette volonté de bâtir un écosystème, une réalité. Vous avez parlé de la nécessité de protéger les entreprises béninoises par rapport à une concurrence mondialisée qui peut être très performante, très rapide et à bas coût. Quand on voit que Patrice Talon signe des accords avec les Estoniens, est-ce que justement ça ne risque pas de nuire à l'écosystème naissant que de faire venir des partenaires étrangers ? Ma philosophie en la matière a toujours été très simple. S'il y a de grands acteurs qui savent faire le travail, il faut choisir les meilleurs du secteur, pour et éviter de réinventer la roue. Par contre, sur des sujets qui sont locaux, il faut travailler les acteurs locaux qui mettront en place des dispositifs permettant de faire de la recherche et du développement afin de créer les technologies de demain adaptées à notre contexte. Et parfois, il faut faire collaborer les deux écosystèmes. Les grands et les petits pour relocaliser et « endogénéiser » les plateformes techniques, et les adosser à des usages. Parce qu'à la fin, c'est la question des usages qui comptent. Donc, ce n'est pas un problème de travailler avec les Estoniens. Les Estoniens apportent une plateforme d'interopérabilité et services publics qui a fait sa preuve et qui est mature. Nous avons travaillé avec eux pour bâtir une plateforme locale de service public, ce qui met en valeur notre savoir-faire. C'est la combinaison de certaines expertises qui peut faire gagner du temps. Mais, il ne faut pas que cette volonté de gagner du temps tue dans l'œuf toute volonté d'innovation et de développement de compétences techniques profondes. Il faut que le système garde à l'esprit qu'un jour, les sociétés locales doivent être capables de développer des modules d'interopérabilité très évolués techniquement, comme ce que les Estoniens ont mis en place. Malgré tout là commandes publiques, les contrats passés avec l'État sont nécessaires pour le développement des entreprises béninoises. Et la survie de cet écosystème. Comme dans toutes les industries, comme dans l'industrie de bâtiments, travaux publics, les gros chantiers vont aux grosses entreprises internationales qui ont l'expérience, les chantiers plus petits vont à des entreprises locales qui commencent par se professionnaliser. Et donc la commande publique représente une opportunité pour prendre en main certains sujets et commencer par maîtriser certaines technologies et bâtir cette expertise pour devenir des gros plus tard. Donc oui, la commande publique fait clairement partie de l'équation et on ne peut pas soustraire les jeunes entreprises locales à cela. Ça fait même partie des outils que l'État utilise pour développer les compétences localement. Est-ce qu'une entreprise comme la vôtre se sent attirée par l'immense marché nigérian ? Je ne pense pas à court terme. Parce qu'il faut être lucide et reconnaître qu'il y a des barrières qui sont celles de la langue, celles de la connaissance, celle de la loi, celle de la culture, ainsi de suite. Peut-être qu'il vaut mieux regarder l'espace sous-régional autour de nous. Nous avons la chance d'être un ensemble de sept ou huit pays qui ont la même monnaie en partage, la même loi des affaires, de grands groupes bancaires présents à la fois dans tous ces pays, et la même culture francophone. Donc, c'est peut-être cet espace qui représente le marché à conquérir. Et ce marché possède une taille à peu près équivalente à celle du Nigeria. Donc, c'est peut-être vers ce marché francophone qu'il faut se diriger. Il faut savoir que les grosses réussites nigérianes tiennent au fait que c'est un marché unique, sans barrière, homogène, cohérent. Quand vous lancez une solution au Nigeria, vous la lancez pour deux-cents millions d'habitants. Quand vous lancez une solution au Bénin, vous la lancez pour douze millions d'habitants. Donc, c'est peut-être pour la sous-région de l'UEMOA qu'il faudrait lancer un produit. Et pour avoir des réussites en termes de FinTech comme on en a au Nigeria, il faut travailler à abolir les barrières. Les barrières commerciales, les barrières entrepreneuriales, les barrières pour la commercialisation des services, la circulation des biens et des personnes, etc. Normalement, ces barrières sont déjà en grande partie abolies… Théoriquement oui, mais dans les faits ce n'est pas encore une réalité. Petit exemple, quand vous avez de l'argent dans votre portefeuille mobile money au Bénin, vous ne pouvez pas l'utiliser en Côte d'Ivoire. Nous avons la même monnaie mais le consommateur a l'impression d'avoir des monnaies différentes. Pour la douane, il n'y a toujours pas moyen d'envoyer un colis à travers l'espace commun simplement et facilement. Pour jeune homme, ça prend plus de temps d'aller de Cotonou à Accra en avion que d'y aller par la route. Donc nous n'avons toujours pas d'espace intégré économiquement. Et si vous voulez remporter un contrat en Côte d'Ivoire par exemple, vous êtes obligé d'avoir une filiale ivoirienne. Ce sont autant de barrières qui font que le marché des huit pays de la sous-région n'est pas comparable au marché nigérian. Quand vous comparez les solutions que vous développez à celles qui le sont par exemple aux États-Unis, en Chine, en Europe, est-ce que vous pensez que vos solutions sont compétitives ? Je pense que nos handicaps sont ceux de notre environnement, à commencer par le défaut d'infrastructures. Par exemple, quand vous construisez une solution au Bénin, l'héberger au Bénin n'est pas très intelligent pour l'instant car il n'y a pas de datacenter local. Donc les facteurs limitants qui font que l'on n'arrive pas à reproduire les mêmes performances que les sociétés qui sont aux États-Unis, en Chine, sont des facteurs d'environnement. La loi, l'infrastructure, etc. Ce ne sont pas des problèmes de compétence. Les ingénieurs béninois sont tout aussi performants que les autres. Nous utilisons tous les mêmes technologies, les mêmes langages, les mêmes ordinateurs.
Première femme à diriger l'Estonie, cette femme politique de 44 ans s'est imposée depuis le début de la guerre en Ukraine comme la voix de la fermeté des pays baltes contre la Russie et pour un soutien total à Kiev. Une position qu'elle défendra à nouveau lors du prochain sommet de l'Otan. Alors que la tension est montée ces derniers jours autour de l'enclave russe de Kaliningrad, à la frontière lituanienne, la question de la sécurité aux limites est de l'Otan sera plus que jamais au programme du prochain sommet de l'Alliance Atlantique, prévu à Madrid les 29 et le 30 juin prochains. L'Estonie de Kaja Kallas, qui est membre de l'Union européenne et de l'Otan, compte bien peser pour un renforcement de la présence militaire occidentale aux frontières des pays baltes. Si l'Otan garde la même stratégie militaire concernant les pays baltes, « Tallinn et des siècles d'histoire et de culture » en Estonie, mais aussi « nos habitants, notre nation » seraient « rayés de la carte » en quelques jours en cas d'invasion russe, prévenait encore jeudi 23 juin Kaja Kallas, lors d'un entretien donné à la presse internationale. Elle souhaite que l'Otan triple ses effectifs militaires dans les pays baltes, en y installant une division complète, soit 20 000 à 25 000 hommes environ. Kaja Kallas est en effet persuadée que l'Estonie et ses voisins sont les prochains sur la liste de Moscou. « Quand mon père [ancien Premier ministre estonien] menait les négociations pour que l'Estonie adhère à l'Otan, dans les années 2000, on lui demandait souvent, “pourquoi ?” et on lui disait que la Russie n'était plus une menace, expliquait-elle le 9 mars devant le Parlement européen. Mais nous connaissons bien notre voisin, aujourd'hui comme hier. » Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février, Kaja Kallas multiplie les interviews dans les médias internationaux. Avec toujours derrière elle le drapeau estonien, le drapeau européen et le drapeau de l'Otan, elle défend un soutien inconditionnel à Kiev. Une famille déportée en Sibérie L'ancien ministre et ex-eurodéputé centriste Jean Arthuis (qui a rejoint ensuite le parti d'Emmanuel Macron), a siégé avec Kaja Kallas au Parlement européen jusqu'en 2019, dans l'Alliance des démocrates et libéraux (ADLE), une coalition de centre droit. « Elle était très impliquée et très active, se souvient-il, et j'avais conscience qu'elle ne se contenterait pas de sa mission d'eurodéputée. Il est vrai que sa famille l'a bercée dans la politique », dit aussi celui qui a côtoyé Siim Kallas, le père de Kaja Kallas, lorsque ce dernier était Commissaire européen. Côté maternel, la Première ministre estonienne rappelle souvent que sa famille a souffert de la répression quand l'Estonie a été annexée après la Seconde Guerre mondiale. « Je viens d'une famille déportée en Sibérie par Staline sous l'Union soviétique », témoignait-elle le 9 mars devant le Parlement européen, dans un tailleur aux couleurs de l'Ukraine. « Ma mère n'avait que six mois quand elle a été envoyée de force avec sa mère et sa grand-mère dans un wagon à bestiaux vers ce que les Estoniens appellent “la terre froide”. » Et quand elle est interviewée par une chaîne de télévision américaine, elle n'hésite pas à reprendre le présentateur. « Merci, mais je suis obligée de vous corriger : nous ne faisions pas partie de l'Union soviétique, nous étions occupés par l'URSS », a-t-elle répondu - poliment, mais fermement - à Fox news, le 15 juin dernier. L'Estonie directement impactée par le conflit en Ukraine L'Estonie est - proportionnellement à son PIB - le premier soutien financier de l'Ukraine. Alors que les négociations entre Moscou et Kiev sont au point mort, Kaja Kallas n'hésite pas à critiquer ceux qui parmi les dirigeants occidentaux peuvent être tentés de pousser l'Ukraine à abandonner une partie de son territoire pour mettre fin à la guerre. Elle ne partage pas non plus les déclarations du président Emmanuel Macron, qui appelait à « ne pas humilier » la Russie. ► À lire aussi : Estonie: les libéraux du Parti de la réforme remportent les législatives « Elle dit qu'il ne faut pas arriver à tout prix à une paix rapidement, mais arriver à une victoire de l'Ukraine, ce qui est assez différent », souligne Céline Bayou, chercheure associée au Centre de recherche Europe-Eurasie de l'Inalco et rédactrice en chef de la revue Regard sur l'est. « Pour Kaja Kallas, si on essaie d'aller plus vite et de négocier trop vite avec la Russie, on risque de laisser le champ libre à Moscou pour recommencer [une guerre dans l'un des pays voisins] et donc on ne résoudra rien », résume-t-elle. Kaja Kallas a gagné en popularité depuis le début de la guerre en Ukraine, mais elle vient de perdre sa majorité au Parlement après des désaccords avec le Parti centriste. Cette formation politique, qui compte dans son électorat une partie de la minorité russophone du pays (environ 30% des Estoniens parlent russe), défendait une hausse des allocations familiales, « parce que l'Estonie a en ce moment l'un des taux d'inflation les plus élevés en Europe, explique Céline Bayou. Les prix de l'énergie ont explosé, car l'Estonie applique les sanctions européennes à l'égard de la Russie, mais aussi, car elle vient de décider qu'elle n'importerait plus ni pétrole ni gaz russes. » La guerre pèse donc sur la situation interne du pays, au point de mener à une crise politique : Kaja Kallas est en ce moment en pleine négociations pour former une nouvelle coalition et tenter de retrouver une majorité au Parlement, quelques mois seulement avant les prochaines élections législatives, prévues en mars 2023.
Les habitants de l'espace balte actuel avaient quitté depuis longtemps le stade de la prédation lorsque les Européens de l'Ouest, les Scandinaves ou les Rus' les rencontrèrent, du IXe au XIIIe siècle. Ce peuple dépourvu d'écritures se laisse appréhender par l'archéologie et les récits de ses voisins. Dans une approche fine et novatrice, Sylvain Gouguenheim s'emploie ici à reconstituer leurs mythes, leurs croyances et leur histoire fascinante et méconnue. Il s'intéresse à la christianisation des Prusses, Lives, Estoniens et Lituaniens, ainsi qu'au rôle central des chevaliers teutoniques et à leurs luttes souvent violentes. Jusqu'à la création d'un puissant Etat païen en Lituanie, dominant une population majoritairement orthodoxe entre la Baltique et la mer Noire. Enfin, l'auteur revient sur le lent effacement des dieux et la survie du paganisme dans la culture populaire. Sylvain Gouguenheim répond aux questions d'Etienne Gros. L'invité : Agrégé d'histoire et professeur à l'ENS (LSH) de Lyon, Sylvain Gouguenheim est l'auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité. Fin connaisseur de l'espace germanique au Moyen âge, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les chevaliers Teutoniques. Nous l'avons reçu à plusieurs reprises, notamment pour son livre Ce que l'Europe doit à la Grèce et à Byzance et Frédéric II la Stupeur du monde. Il vient de publier Les derniers païens : les Baltes face aux Chrétiens (XIIIe-XVIIIe siècles) chez Passés / Composés (448 pages, 24€).
Incroyable aventure que celle de ces seize Estoniens, embarqués sur un voilier, l’Erma, pour fuir l’Union Soviétique de Staline, en 1945 ! Leur cap : l’Amérique, leur crainte : l’océan… Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
« Ce ne sont pas les nouvelles couleurs nationales du Burkina Faso, du Niger ou du Mali, mais celles dont le Quai d’Orsay peint, désormais, ces trois pays du Sahel, déploreWakatSéra, ces trois pays où les terroristes ont fait leur nid, endeuillant au quotidien les armées nationales, la Force française Barkhane, la Mission des Nations unies au Mali et les populations civiles, sans distinction de religion, de sexe, ou d’appartenance sociale. Ni de nationalité ! Au Burkina, rappelle le site ouagalais, alors que le grand imam de Djibo, Souaïbou Cissé, 73 ans, enlevé le 11 août dernier, a été retrouvé mort, avant-hier, au Niger, ce sont 8 civils, soit 6 touristes français et leurs guide et chauffeur nigériens qui ont été tués par ces mêmes individus sans foi, ni loi. Du coup, soupire encore WakatSéra, le Sahel, où les terroristes se sont sanctuarisés en particulier dans la zone dite des trois frontières où se rejoignent sans délimitation précise le Burkina, le Niger et le Mali, le Sahel est devenu infréquentable. L’environnement sécuritaire est d’autant plus dégradé dans ces parties de l’Afrique de l’ouest que malgré les coups que leur assènent par moment Barkhane et les armées nationales africaines, les djihadistes ont multiplié leurs opérations meurtrières. Le Sahel connaît donc un regain d’activité de l’hydre terroriste. » L’État existe-t-il encore au Sahel ? « En coloriant le Burkina de couleur pourpre, pointe le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, la France signifie qu’au Sahel, en dépit de la hardiesse de Barkhane, avec ses 5.100 hommes dont la Task Force est en branle mais attend toujours la rescousse de 11 pays européens, depuis le sommet de Pau, malgré la poussive Force G5-Sahel plombée par des questions de trésorerie, malgré l’aguerrissement des forces de défense de ces pays concernés, malgré les embellies engrangées, les forces du mal obscurantistes prennent de l’ascendance sur le terrain. » En fait, pointe encore Aujourd’hui, « le sommet de Pau et ses prolongements n’ont véritablement pas apporté les répliques idoines. En lieu et place des centaines de soldats européens des Forces spéciales attendus, la France n’a enregistré qu’une trentaine d’Estoniens, venus en personnel d’appui logistique à Barkhane. » Et « le moins que l’on puisse dire, enchaîne Le Pays, c’est que les populations souffrent aujourd’hui le martyre. En tout cas, elles croient de moins en moins aux discours des autorités. Car, ceux-ci sont rarement suivis d’actions. Et on peut se permettre, poursuit Le Pays, de se poser la question de savoir si l’Etat existe encore au Sahel. » Des dirigeants contestés Dans Le Point Afrique, Yvan Guichaoua, enseignant-chercheur à la Brussels School of International Studies, nous explique pourquoi selon lui, la situation se dégrade : « en raison d’une erreur centrale, affirme-t-il. Les soutiens internationaux s’appuient sur des régimes politiques qui sont bien souvent la cause des problèmes. À des degrés variables, les dirigeants sont contestés. C’est évident au Mali, pays en ébullition contre Ibrahim Boubacar Keïta. Au Niger, le régime de Mahamadou Issoufou est lui aussi contesté, certes dans de moindres proportions, mais après avoir été élu contre un opposant qui n’avait pas le droit de faire campagne ! Au Burkina, Roch Marc Christian Kaboré ne maîtrise pas la situation sécuritaire, des milices rackettent des régions entières du pays. Et pourtant, ce sont ces dirigeants d’États en miettes sur lesquels la communauté internationale s’appuie. » Mieux prendre en compte le fait religieux ? Alors, quelles seraient les autres voies possibles ? Réponse d’Yvan Guichaoua, toujours dans Le Point Afrique : « d’abord, il faudrait du temps pour reconstruire une légitimité des États. Or celle-ci est exclusivement envisagée sur des élections, toutes marquées par des irrégularités majeures, dont la communauté internationale se contente en dépensant en vain des fortunes. Pour prendre l’exemple du Mali, on voit que l’imam Mahmoud Dicko joue un rôle politique croissant. Pourquoi ne pas reconnaître que les sociétés sahéliennes sont largement structurées autour de principes religieux islamiques ? Ne serait-ce pas un moyen de réconcilier une société divisée ? Les solutions seraient sans doute différentes au Burkina, qui comprend une population chrétienne significative, ou au Niger, mais pourquoi ne pas chercher dans ce sens ? »
TOP 3 pour PLACER son ARGENT à l’ÉTRANGER ? Ecouter le PODCAST « Madame, Monsieur, mon nom est Maxence RIGOTTIER, je suis un riche entrepreneur de Saône-et-Loire ». Ça, je valide, c’est excellent. « J’ai besoin de votre aide pour défiscaliser ». Bon, bah, ça, c’est parfait. « Accepteriez-vous d’héberger pour moi, quelques centaines de milliers d’euros sur votre compte ? » Top. « Cela me permettra d’éviter les taxes françaises. Bien amicalement. Maxence ». Voilà, j’envoie ça à toute ma liste de contacts à l’étranger et ça devrait marcher. [Musique] Bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Aujourd’hui, on va voir ensemble le top 3 des placements à l’étranger. Juste avant de voir tout ça en détail dans cette vidéo, cliquez sur le bouton « S’abonner » juste en dessous, pour rejoindre plusieurs dizaines de milliers d’entrepreneurs à succès abonnés à la chaîne YouTube. Si je vous dis cela, c’est tout simplement parce que j’ai été expatrié à Malte de fin 2012 à début 2018. Et depuis avril 2018, je suis expatrié à Tallinn en Estonie. Du coup, ça fait déjà un petit moment que j’ai quitté la France. Et par la même occasion, j’ai voyagé au cours des dernières années dans des dizaines et des dizaines de destinations sur quatre des cinq continents au monde. Alors, je vais vous donner, moi, ce que j’ai mis en place, qu’est-ce que je recommande également et pourquoi je vous dis ça. La première chose, c’est tout simplement si vous allez sur le site dettepublique.fr, la France s’endette de 2 665 € par seconde. Vous pouvez taper dans Google dettepublique.fr, et vous allez voir le compteur, on ne peut plus le lire tellement il est assez impressionnant. Et chaque seconde : -2 665, 2 665, 2 665, 2 665, c’est assez impressionnant. Donc je vais vous donner trois choses que je réalise, et en même temps la diversification qui vous permettra de pouvoir le mettre en place : immobilier, Bourse ou encore, investissement dans l’or. Première chose : l’investissement dans l’immobilier. Je sais que si vous visionnez cette vidéo, c’est certainement une thématique qui vous intéresse. Donc moi, ce que je réalise, c’est l’achat de studios directement à Tallinn en Estonie. Si vous ne connaissez pas Tallinn, c’est la capitale de l’Estonie, c’est juste à côté de la Russie. Et en gros, les trois choses que j’apprécie par rapport à l’Estonie : Numéro 1 : vous avez 7 % de rentabilité nette sur des logements neufs, meublés en location fixe. C’est la location longue durée. Moi, personnellement j’ai investi 311 000 € et je reçois tous les mois 1 855 €, donc 22 260 € par an, divisé par 311 000 € égalent 7,15 % de rentabilité. Et à terme, mon objectif c’est d’avoir un million d’euros de parc immobilier à Tallinn. Autre point positif de l’Estonie, si vous vous intéressez à ce pays, c’est qu’il va avoir un tunnel Tallinn-Helsinki d’ici 2030. Du coup, si vous investissez avant cette date-là, les prix vont flamber après le tunnel, pourquoi ? Parce que ça m’a fait penser à France-Suisse. Donc les Estoniens qui ont le côté high-tech, et c’est trois fois moins cher le coût de la vie par rapport à la Finlande, ils vont aller migrer en Finlande pour pouvoir chercher du travail. La même chose : les Français vont en Suisse pour avoir de meilleurs salaires, ça sera idem par rapport aux Estoniens. Et a contrario, les Suisses vont en France pour avoir une résidence secondaire ; les Finlandais viendront en Estonie pour avoir, là aussi, une résidence secondaire, comme ça coûte trois fois moins cher. Et le troisième atout de l’Estonie par rapport à l’immobilier après la rentabilité et le tunnel Tallinn-Helsinki qui va être créé d’ici 2030, c’est la canicule. Si vous habitez dans un pays ou alors, une région où il fait très chaud l’été avec le réchauffement climatique, vous avez des climats qui sont… des températures qui sont de plus en plus hautes, et l’été ça devient de moins en moins supportable, on est obligé d’avoir une climatisation ou alors,
Only Once et Transparence : voilà deux promesses simples, à l’origine de l’état digital construit par le gouvernement estonien. Résultat : un état très économe, avec un niveau de service de premier rang dans tous les secteurs, et dans lequel les Estoniens ont confiance (taux d’adoption de 91% pour les 2500 services en ligne). Un podcast de 14 minutes, présenté par Michèle Flasaquier.
Construit progressivement depuis 2002, et dans un climat de confiance, 95% des Estoniens ont tout leur parcours Santé dans le Cloud. Grâce à une gouvernance fine, les données sont à la fois diffusées uniquement à ceux qui en ont besoin, tout en étant partagées pour faire progresser la science. Un podcast de 8 minutes, présenté par Bertrand Petit, Président d’InnoCherche.
Retrouvant leur autonomie en 1992, les Estoniens (1,3 millions d’habitants) ont construit depuis zéro et à moindre coût un Smart Gouvernement autour d’une seule et même plateforme numérique...d’où ils peuvent payer leurs impôts, récupérer leurs médicaments en pharmacie, ou encore suivre les résultats de leurs enfants à l’école. Dans ce podcast de 15 minutes, présenté par Blandine Mouren, découvrez la genèse de cet état digital.
L'Estonie est un petit pays surprenant à bien d'un titre, en particulier sur la façon dont ils gèrent leurs services en ligne et la dématérialisation de leur administration. Je vous propose de démarrer avec moi l'aventure de la découverte de cet univers un peu à l'avant garde...
L'Estonie est un petit pays surprenant à bien d'un titre, en particulier sur la façon dont ils gèrent leurs services en ligne et la dématérialisation de leur administration. Je vous propose de démarrer avec moi l'aventure de la découverte de cet univers un peu à l'avant garde...
Pour cette deuxième émission automnale, on s'intéresse aux terres rares – métaux présents dans tous nos appareils électroniques –, on parle des relations assez tendues entres les Russophones et les Estoniens et nous décortiquons la couverture médiatique de la bataille de Mossoul, en Irak. Pour finir, on s'intéresse à un Tribunal citoyen qui jugeait le géant de l'agro-alimentaire Monsanto à La Haye, aux Pays-Bas. En musique cette semaine : Philosophe de Ngange (Congo) Meeting Unknow de UMA (Estonie)
Pour cette deuxième émission automnale, on s’intéresse aux terres rares – métaux présents dans tous nos appareils électroniques –, on parle des relations assez tendues entres les Russophones et les Estoniens et nous décortiquons la couverture médiatique de la bataille de Mossoul, en Irak. Pour finir, on s’intéresse à un Tribunal citoyen qui jugeait le géant de l’agro-alimentaire Monsanto à La Haye, aux Pays-Bas. En musique cette semaine : Philosophe de Ngange (Congo) Meeting Unknow de UMA (Estonie)