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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'a…

Rfi - Norbert Navarro


    • Oct 31, 2025 LATEST EPISODE
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    À la Une: la situation en Tanzanie, «un chaos post-électoral et un silence d'État»

    Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 4:26


    En Tanzanie, des heurts en marge des élections législatives et présidentielle, dont l'opposition a été évincée, ont débuté mercredi. Alors que la population était appelée à respecter un couvre-feu jeudi, de nouvelles manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Une situation commentée par la presse africaine. Si la coupure du réseau internet rend l'accès aux informations compliqué, le média Afrik.com souligne « un chaos post-électoral et un silence d'État ». « Rendez-nous notre pays ! » scandent d'un côté les manifestants, de l'autre, on constate une absence de communication de la part du gouvernement, dirigé par la présidente Samia Suluhu Hassan, « tandis que les mesures de sécurité sont renforcées et que les craintes de victimes augmentent », peut-on lire. Selon Afrik.com « L'absence de communication gouvernementale est d'autant plus inquiétante que le scrutin a été précédé d'une vague de répression sévère. L'organisation Amnesty International a dénoncé une véritable "vague de terreur" marquée par des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des actes de torture ». Le média précise : « Le principal parti d'opposition, le Chadema, dont le chef Tundu Lissu est jugé pour trahison, a été disqualifié pour avoir refusé de signer un code électoral jugé insuffisant ». Pas d'observateurs crédibles Au Kenya, The Daily Nation scrute également de près la situation chez son voisin Tanzanien. Le journal rappelle que des militants, depuis le Kenya, ont dénoncé « une mascarade », juste « après que les autorités ont interdit à deux des principaux partis d'opposition de présenter des candidats ». Par ailleurs, le KHRC « la Commission kenyane des droits de l'homme (une ONG) a tiré la sonnette d'alarme face à l'absence de groupes d'observation électorale crédibles lors des élections. "Aucune mission d'observation crédible n'est présente en Tanzanie. La Belgique, la Suède, l'Allemagne et l'Irlande se sont retirées des élections. Les États-Unis surveillent, mais sans y déployer d'observateurs officiels" explique notamment un membre du KHRC ». Cependant, rappelle The Daily Nation « l'Union Africaine, la Communauté de développement de l'Afrique Australe, la Communauté d'Afrique de l'Est et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ont déployé des missions d'observation, ce qui a suscité des critiques pour avoir légitimé un processus défectueux ».   Au Burkina Faso, WakatSéra commente aussi la situation en Tanzanie, dans ces colonnes édito : « Après les élections, la tension ! (...) c'est le condensé en peu de mots, de la situation volcanique que vit le pays », peut-on lire. « La présidente sortante en quête d'un deuxième mandat, (...) n'a pas résisté à la tentation d'organiser des scrutins interdits à l'opposition, la vraie ». Ainsi, les manifestants « n'ont que leurs voix pour crier leur ras-le-bol d'un régime incapable de répondre aux attentes d'un peuple trop longtemps muselé ». En Algérie, des réactions et des commentaires sur la politique française Jeudi, le parti d'extrême droite français, le Rassemblement national, a obtenu une « victoire » à l'Assemblée nationale, en faisant adopter à une voix près une résolution qui vise à « dénoncer » l'accord franco-algérien de 1968, qui crée un régime d'immigration favorable pour les Algériens. « La France vote contre elle-même », c'est le titre d'un édito dans Algerie patriotique. « Derrière les apparences d'un débat diplomatique, c'est une fracture politique, morale et historique qui s'ouvre : celle qui annonce l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir en 2027. (…) Le fameux accord de 68, que les nostalgiques de l'Algérie française décrivent à tort comme un privilège offert aux ressortissants algériens, n'est en réalité qu'une coquille vide ». Et pour Algérie Patriotique, « le vrai scandale n'est pas dans le vote, mais dans la complaisance du pouvoir en place », car « l'exécutif a préféré jouer la partition du populisme. En reprenant à son compte les thèmes de l'extrême droite, il espérait la contenir, mais il n'a fait que la légitimer. C'est ainsi que, sous couvert de "fermeté", la France se déshonore et prépare son propre suicide politique ». Algérie 360, rappelle que l'idée de mettre en cause l'accord de 1968 n'est pas nouvelle. « Déjà en février, un rapport du Sénat suggérait d'envisager sa dénonciation. De plus, l'ancien ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait exprimé à plusieurs reprises son souhait de remettre en question cet accord, notamment lors d'une période de crise diplomatique ». Par ailleurs, le média observalgérie souligne que les accords de 1968 « ne sont pas liés aux obligations de quitter le territoire français non exécutées, argument souvent évoqué par le Rassemblement national ». Ces accords encadrent uniquement les droits de résidence et d'établissement des ressortissants algériens en France. Enfin, le texte voté ne modifie en rien ces dispositions... Puisqu'une résolution parlementaire ne peut pas imposer d'action à l'exécutif. Elle exprime seulement la position de l'Assemblée nationale.

    À la Une: une présidentielle sans véritable opposition au Bénin

    Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 4:27


    Les mises à l'écart des opposants, menaces potentielles pour les hommes ou les partis au pouvoir, sont devenues monnaie courante sur le continent… Qu'elles soient le fait du prince ou qu'elles engagent le vernis de la légalité, ces mises à l'écart interrogent sur la bonne santé de la démocratie en Afrique. Dernier exemple en date, le Bénin : « Renaud Agbodjo, comme un feu de paille ! », s'exclame le site béninois Afrique sur 7. « À peine apparu, l'opposant s'efface sans traces de la scène politique. Ce retrait illustre la désillusion que révèle la confrontation avec la rigidité d'un système politique bien ficelé ». En effet, tout est allé très vite : il y a 15 jours, Renaud Agbodjo, avocat de 43 ans, est désigné par son parti comme candidat à l'élection présidentielle d'avril prochain ; mercredi dernier, la Commission électorale invalide sa candidature, faute d'un nombre de parrainages suffisant ; son parti, Les Démocrates, saisit alors la Cour constitutionnelle ; lundi, celle-ci se déclare incompétente et valide la liste provisoire des candidats ; et hier mercredi, l'opposant annonce qu'il jette l'éponge, qu'il arrête la course à la présidence. Divisions « Bis repetita pour Les Démocrates, constate Jeune Afrique. Comme en 2021, la principale formation d'opposition au Bénin ne sera pas sur la ligne de départ pour la présidentielle d'avril 2026. Cette décision douche définitivement les espoirs présidentiels des Démocrates, parti dirigé depuis 2023 par l'ancien chef de l'État, Thomas Boni Yayi. Elle a également rencontré fin au feuilleton politico-judiciaire entamé le 14 octobre, avec la désignation de Renaud Agbodjo ». Un feuilleton qui met en lumière les divisions au sein des Démocrates. En effet, précise Jeune Afrique, « le fait que le choix se soit porté sur Renaud Agbodjo, l'avocat personnel de l'ex-président, à l'issue d'une primaire, au détriment d'Éric Houndété qui faisait figure de favori, avait très vite été contesté par Michel Sodjinou, député de la ville de Porto-Novo. Ce dernier avait alors refusé de parrainer le candidat officiel ». Et comme pour être qualifié, il fallait 28 parrainages d'élus et que Les Démocrates en comptent exactement 28, cette défection leur a été fatale… Un «  plan de déstabilisation et de débauchage  » ? L'ancien président Thomas Boni Yayi, à la tête des Démocrates, a donc bien tenté de convaincre le président Talon de faire participer son parti aux élections générales de l'année prochaine, incluant les législatives, les communales et la présidentielle. Peine perdue… C'est ce que souligne La Nouvelle Tribune à Cotonou. « Boni Yayi a déclaré percevoir (chez son interlocuteur) une tendance à la concentration du pouvoir, pointe le journal. Il a évoqué l'existence d'un "plan de déstabilisation et de débauchage" visant certains responsables du parti Les Démocrates, par le biais de pressions et, à l'en croire, de promesses d'avantages matériels ». Conséquence, pointe Le Monde Afrique, en l'absence du principal parti d'opposition, « une voie royale s'ouvre donc pour la majorité au pouvoir, représentée par le ministre des Finances, Romuald Wadagni. Patrice Talon, président depuis 2016, arrivant au terme de son deuxième mandat, le maximum autorisé par la Constitution ». Un jeu de verrouillage électoral « Pour un pays, le Bénin qui, depuis la Conférence nationale de 1990, s'enorgueillit d'un pluralisme politique exemplaire, la situation s'interroge profondément, soupire Afrik.com. Comment parler de démocratie lorsque le jeu électoral semble verrouillé au point d'exclure des forces politiques d'envergure ? (…) Le Bénin d'aujourd'hui donne le sentiment d'un pluralisme sous tutelle, déplore encore le site panafricain. Les voix dissidentes, souvent muselées, peinent à trouver un espace d'expression libre. Les manifestations sont encadrées, les dirigeants politiques critiques font face aux poursuites judiciaires, et les médias indépendants doivent composer avec un environnement de plus en plus hostile. Tout cela contribue à instaurer un climat de peur et de résignation, incompatible avec la vitalité démocratique qui avait jadis fait la fierté du pays ». Certes, pointe encore Afrik.com, « les défenseurs du pouvoir en place invoquent souvent l'argument de la légalité : "les règles sont les mêmes pour tous". Mais la démocratie ne se réduit pas à une stricte conformité juridique, affirme le site. Elle repose avant tout sur l'esprit du jeu démocratique, sur la compétition équitable, sur la possibilité pour chaque sensibilité politique de se faire entendre et de se mesurer aux urnes ».

    À la Une: la poursuite du bras de fer post-électoral au Cameroun

    Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 3:55


    Plus 48 heures après la réélection de Paul Biya, la tension est toujours palpable dans le pays. La colère de la rue semble s'être calmée, mais le clivage politique est toujours bien présent, pointe Le Journal du Cameroun, entre ceux qui « reconnaissent les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, et ceux qui continuent de réclamer la vérité des urnes ou de dénoncer la fraude électorale ». Dans une nouvelle déclaration mardi, relève le site Actu Cameroun, l'opposant Issa Tchiroma Bakary, officiellement arrivé en deuxième position « maintient qu'il a gagné l'élection avec une large majorité : "la vérité des urnes est claire, affirme-t-il. Les procès-verbaux, compilés et sécurisés par nos représentants à travers le pays, démontrent sans ambiguïté que nous avons remporté cette élection avec une large majorité" ». La machine à frauder… Il est vrai que le faible score de Paul Biya, 53,66%, interroge. Le Monde Afrique cite les propos il y a quelques jours de ce proche du Premier ministre, Joseph Dion Ngute : « Nous savons que Paul Biya a perdu, il faut maintenant habiller les résultats pour le faire gagner ». « Mais, poursuit le journal, même la machine à frauder serait grippée ». Et de citer cette autre source : « il est de plus en plus difficile de mobiliser les acteurs de cet habillage au niveau des préfectures ou sous-préfectures. L'argent, carburant de cette machine, ne circule plus comme avant, et de plus en plus d'activistes du RDPC se demandent ce qu'ils ont à gagner alors que le parti n'offre plus d'avenir ». D'ailleurs, en contestant les résultats du scrutin, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre, au cœur du pouvoir, sait de quoi il parle, relève encore Le Monde Afrique : « métamorphosé en quelques semaines en parangon de vertu et fer de lance de la rupture avec un régime à bout de souffle, il a participé à ce système clientéliste et corrompu. Il répète qu'il a connu de l'intérieur la machine à frauder du pouvoir en place. Une machine animée par un parti hégémonique – le RDPC –, un système administratif aux ordres, une justice sous influence et un appareil sécuritaire efficacement répressif ». De quel côté le vent va-t-il souffler ? En tout cas, « le bras de fer promet de s'installer dans la durée, et chacun fait le compte de ses alliés », pointe Jeune Afrique. Et pour l'instant, avantage à Paul Biya… En effet, peu d'opposants se sont rangés derrière Issa Tchiroma Bakary, constate le site panafricain. Certains ayant même « préféré reconnaître la victoire du président sortant ». « Et à l'international ? », s'interroge Jeune Afrique. « Issa Tchiroma Bakary le sait, aucune chancellerie ne s'aventurera à le soutenir de but en blanc. "Elles attendent de voir de quel côté souffle le vent avant de se prononcer", résume un analyste. L'opposant compte néanmoins sur leur réticence à féliciter trop rapidement un Paul Biya dont la victoire a été entachée de soupçons d'irrégularités. La proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel s'est d'ailleurs faite devant une assistance clairsemée, note encore Jeune Afrique, en l'absence des représentants de l'UE, de la France, des États-Unis, du Canada ou de la Grande-Bretagne ». Issa Tchiroma Bakary fragilisé ? Le Pays à Ouagadougou s'interroge : « jusqu'où donc ira la contestation électorale au Cameroun ? Ou encore jusqu'où ira le bras de fer entre Issa Tchiroma et son ancien mentor ? Autant de questions que les uns et les autres se posent, sans réponse. Certes, le candidat malheureux qu'est Issa Tchiroma, n'entend pas s'en laisser conter. “Le moment est venu, dit-il, de libérer le Cameroun“. Et si l'on en juge par la forte mobilisation de ses militants et sympathisants, on peut dire que Tchiroma trouble le sommeil du locataire du palais d'Etoudi. Toutefois, tempère Le Pays, l'ex-ministre devenu opposant ne bénéficie pas du soutien des autres opposants et encore moins d'acteurs de la société civile. Toute chose qui pourrait le fragiliser dans le combat qu'il mène contre Paul Biya. Ce qui fait dire à certains observateurs qu'Issa Tchiroma risque de subir le même sort que Maurice Kamto qui, après avoir revendiqué la victoire à la présidentielle de 2018, avait été conduit derrière les barreaux pour incitation à la violence ».

    À la Une: le verrouillage électoral au Cameroun et en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 4:25


    Et de quatre pour l'un et de huit pour l'autre… Quatrième mandat pour Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire et huitième pour Paul Biya au Cameroun. L'un a 83 ans, l'autre 92, et dans les deux cas, le scrutin présidentiel était quasiment joué d'avance. On commence par la Côte d'Ivoire. En effet, relève Le Monde Afrique, « jamais Alassane Ouattara n'aura traversé une élection avec aussi peu d'obstacles ; jamais, il n'a soulevé aussi peu d'enthousiasme. Durant la journée de vote, les bureaux étaient vides dans de nombreuses localités, tant le match semblait plié d'avance. Le taux de participation atteint à peine les 50%. Un chiffre qui, selon l'opposition, interroge sur la "légitimité" du président. Car, une fois encore, souligne Le Monde Afrique, seuls des "petits" candidats, sans réel poids politique, faisaient face à la puissante et riche machine du parti au pouvoir, le RHDP. Aucun de ses principaux adversaires n'avait été autorisé à se présenter au scrutin présidentiel. Tidjane Thiam, le patron du PDCI, et surtout Laurent Gbagbo, le chef du PPA-CI, rival historique, ont vu leurs candidatures invalidées ». Au Cameroun, Paul Biya, n'a été élu qu'avec un peu plus de 53 % des suffrages. Son principal rival, « Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front du changement démocratique, conteste fermement les résultats officiels, relève Afrik.com. Selon lui, son équipe aurait compilé des procès-verbaux démontrant une victoire nette de l'opposition avec près de 55% des voix. Il dénonce un système électoral "entièrement verrouillé par le régime", évoquant des bourrages d'urnes, des intimidations d'électeurs et des coupures d'Internet dans certaines zones rurales ». Où est la démocratie ? Commentaire de Ledjely en Guinée : « ces deux scrutins rappellent que la démocratie, lorsqu'elle se réduit à une simple mécanique électorale, perd tout son sens. Ni la liberté de choix, ni l'alternance, ni la redevabilité ne sont garanties. L'Afrique continue de donner l'image d'un continent où l'élection sert davantage à perpétuer le pouvoir qu'à le légitimer. Cameroun et Côte d'Ivoire offrent ainsi l'illustration parfaite de cette illusion démocratique, pointe encore le site d'information guinéen : des urnes bien surveillées, des chiffres bien alignés, et un peuple tenu à distance du vrai pouvoir. En somme, deux États qui, sous couvert de démocratie, perpétuent un système verrouillé : celui d'une "légitimité électorale" sans véritable consentement populaire ». Pour Aujourd'hui au Burkina Faso, ces ceux scrutins représentent les derniers spasmes d'un système révolu : « en Côte d'Ivoire comme au Cameroun, se joue en vérité la gestation forcée d'un changement générationnel. Le quinquennat de Ouattara et le septennat de Biya sont la der des der pour ne pas dire les mandats de trop ». WakatSéra, toujours au Burkina, s'interroge : « que feront Alassane Ouattara et Paul Biya de leurs victoires, alors que les attentes de justice sociale ne font qu'enfler, tant en Côte d'Ivoire et au Cameroun ? Il n'y a visiblement qu'un seul choix pour les deux : écouter leurs peuples respectifs ». Le mandat de trop… Le site Tunisie numérique ne mâche pas ses mots : au Cameroun, « un régime sclérosé et inefficient, face à des populations qui brûlent de tourner la page pour se forger un autre destin. Biya repart alors que tout le monde le sait malade, même si le bâton de la loi interdit de l'évoquer publiquement. (…) En Côte d'Ivoire, on n'est pas loin du même désenchantement démocratique, poursuit le site tunisien, avec un président qui s'est finalement laissé tenter par un 4e mandat, à 83 ans. (…) Le mandat de trop, c'est un funeste piège que les dirigeants africains, même les plus brillants, évitent rarement, hélas, (…) alors que la jeunesse, comme partout dans le monde, aspire à autre chose. C'est un mal endémique en Afrique, soupire encore Tunisie Numérique. Entre les présidences à vie et les coups de forces des militaires, le continent et sa jeunesse tentent de cheminer. Ne cherchez pas les raisons profondes de notre sous-développement chronique, elles sont là, sous nos yeux ». Les aspirations de la jeunesse Enfin, Jeune Afrique constate justement que la jeunesse africaine, la génération Z, pourrait bien « révolutionner la   politique » : « Antananarivo, Rabat, Dakar, Nairobi, Lagos, Kampala… La génération des 15-25 ans descend dans la rue et bouleverse les codes, pointe le site panafricain. Ultra-connectée, désabusée, sans peur et particulièrement impatiente, cette jeunesse, qui représente 60% de la population du continent, refuse ses conditions de vie, rejette l'ensemble des partis et exige des comptes. Cette génération ira-t-elle plus loin que celles qui l'ont précédée ? ».

    À la Une: le Mali paralysé en raison du blocus imposé par les jihadistes

    Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 4:09


    « Sous un soleil de plomb, les files d'attente s'étirent devant les stations-service, relate Mali Tribune. Des centaines de véhicules, moteurs éteints, attendent des heures, parfois des jours, dans l'espoir d'avoir un peu d'or noir. La crise du carburant, loin de s'essouffler, s'enracine dans le quotidien des Maliens, paralysant les moteurs et les métiers. Ces derniers jours, la situation a franchi un seuil critique, soupire le site d'information malien. Ce n'est plus une simple pénurie, mais une asphyxie. (…) Dans les ateliers, les chantiers, les imprimeries, les conséquences sont immédiates. Des milliers de Maliens se retrouvent en chômage technique. » Alors, « face à la colère grandissante, poursuit Mali Tribune, le gouvernement tente de rassurer. Par la voix du Premier ministre Abdoulaye Maïga, il promet une mobilisation de tous les moyens possibles. (…) Un plan d'action est en cours : sécurisation des convois, construction de nouveaux dépôts, coordination entre les acteurs du secteur. Mais sur le terrain, l'attente reste longue et la tension, palpable. » Le blocus des djihadistes La presse malienne ne s'étend pas sur les raisons de cette asphyxie : à savoir le blocus imposé par les jihadistes qui attaquent, confisquent et parfois détruisent les convois de carburant. En effet, précise Le Monde Afrique, « depuis septembre, le Groupe de soutien de l'islam et des musulmans [Jnim], qui contrôle déjà une bonne partie du pays, cherche à asphyxier la capitale et à s'enrichir, en s'attaquant aux camions-citernes de carburant venant du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, par lesquels transite l'essentiel des biens importés par le Mali. La pénurie de carburant menace non seulement l'approvisionnement des 3 millions d'habitants de Bamako, mais aussi l'alimentation électrique. » « Face à cette catastrophe annoncée, la junte du colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis août 2020 et autoproclamé général en 2024, semble aux abois, pointe encore Le Monde Afrique. (…) Une immense impression de gâchis domine. Si les erreurs d'analyse, les maladresses et une certaine condescendance de la France expliquent l'échec de sa lutte contre les djihadistes et sa mise à l'écart, reconnait le journal, la responsabilité des militaires maliens (…) est désormais entière. Plus occupés à conserver leur pouvoir qu'à s'attaquer à l'insécurité et à la pauvreté, (…) Assimi Goïta et ses lieutenants risquent de précipiter la transformation du Mali, État vivant et ouvert, en une sorte d'Afghanistan africain, prévient Le Monde Afrique. Les conséquences en seraient incalculables pour toute la région sahélienne, pour ses voisins sénégalais et ivoiriens, mais d'abord pour les 25 millions d'habitants du Mali. » Un « calvaire collectif » Le site panafricain Afrik.com renchérit avec cette tribune signée par un certain Lambda le Malien. « Mon pays va mal, s'exclame-t-il : le rêve malien devenu calvaire, le cri d'un peuple trahi ! (…) Ce qui devait être une ère de renouveau, née de la volonté populaire et de la promesse du changement, s'est transformé en un calvaire collectif. Le rêve malien s'effrite jour après jour, étouffé par la déviation des objectifs initiaux et par une gouvernance enfermée dans une logique exclusivement militaire. La reconstruction du Mali ne viendra ni des armes seules, ni des discours de propagande, affirme encore l'auteur de cette tribune. Elle viendra d'un retour à une gouvernance claire, transparente et humaine. Il faut un dialogue national inclusif, la restauration du pluralisme politique, et surtout, une vision économique et sociale qui place le citoyen au centre des objectifs du gouvernement. » Un pays « en mutation » ? Enfin, la presse officielle à Bamako tient un tout autre discours. Pour Sahel Tribune, « le Mali s'avance aujourd'hui sur le chemin de la refondation concrète. L'État assume son destin, renforce son outil d'innovation, restructure son économie et fait de la sécurité nationale un levier de développement. Les fractures sociales et territoriales demeurent, certes, mais elles ne sont plus vécues comme des fatalités. Elles deviennent les lignes de force d'un pays en mutation, où la diversité se mue en richesse et la difficulté, en école de résilience. Un pays debout, conclut Sahel Tribune, fidèle à sa mémoire, porté par sa jeunesse et soutenu par son armée. »

    À la Une: la Cour constitutionnelle du Bénin se déclare incompétente au sujet de l'opposition

    Play Episode Listen Later Oct 24, 2025 3:51


    C'est le titre affiché à la Une de la Nouvelle Tribune, qui précise que la Cour constitutionnelle avait été saisie « par le député Abdel Kamel Ouassagari et plusieurs autres élus du parti Les Démocrates, contre l'ordonnance du tribunal de première instance de Cotonou, ayant annulé le parrainage de Michel Sodjinou. ». Les Démocrates, principal parti d'opposition, se voit ainsi privé, dans l'état actuel des choses, de participation à l'élection présidentielle, qui aura lieu l'année prochaine. « La Cour constitutionnelle, précise le journal béninois la Nation, a considéré que le litige en cause, ne relevait pas de la Constitution, mais du droit commun. » Ce qui, nous explique la Nouvelle Tribune, constitue « un précédent : désormais, tous les différends internes liés aux parrainages ne relèvent pas nécessairement du contentieux électoral ». C'est jeudi, également, « que la Céna, la commission électorale, a publié la liste provisoire des candidats », relate de son côté Banouto. « Sur les cinq duos de candidats ayant déposé leur dossier de candidature, explique le site d'information béninois, seuls deux duos sont provisoirement validés. » Soit celui de la majorité présidentielle et celui du parti d'opposition FCBE. L'attente au Cameroun Le Cameroun attend toujours les résultats de l'élection présidentielle du 12 octobre, qui devraient être connus lundi prochain. Et la tension est palpable sur le terrain. Le Journal du Cameroun explique ainsi que les habitants de la population de l'Adamaoua, « ont pris le relais des manifestations qui secouent les deux autres régions septentrionales du pays depuis quelques jours ». « À moto comme à pied, précise le Journal du Cameroun, des groupes de personnes se déplacent en scandant le nom d'Issa Tchiroma Bakari », soit le candidat de l'opposition qui s'était déclaré vainqueur, prenant tout le monde de court. « Certains parents ont retenu les enfants à la maison, tandis que d'autres ont encouragé les leurs à aller à l'école, relate encore le Journal du Cameroun. Les responsables d'établissements scolaires n'avaient pas suspendu les cours, en raison du fait que rien ne présageait des tensions ». Issa Tchiroma serait lui-même inquiet, selon Actu Cameroun : « Je reçois des informations qu'un assaut musclé se prépare contre moi, a-t-il déclaré. Tout ça pour Tchiroma ? Allez-vous lancer un assaut contre tout le peuple camerounais ? », a-t-il demandé sur les réseaux sociaux. Disparition inquiétante Enfin, Afrik.com s'interroge sur un probable nouveau naufrage en Méditerranée. « La disparition en mer de 44 migrants partis de Dakhla : l'inquiétude grandit face au silence des autorités, annonce Afrik.com. Quarante-quatre personnes, dont des femmes et des enfants, sont portées disparues depuis près d'un mois, ils avaient quitté la côte sud du Maroc, dans l'espoir de rejoindre les îles Canaries », ajoute le site d'information panafricain. « Les familles, désespérées, interpellent les autorités marocaines et espagnoles. Elles appellent à lancer une opération de recherche urgente ». Dans la pirogue, se trouvaient 27 marocains, dont trois femmes et deux enfants. Il y avait également « 17 ressortissants d'Afrique subsaharienne ».   Plusieurs associations de défense des migrants sollicitent « l'intervention du Conseil National des Droits de l'homme, du Croissant Rouge marocain et de la Croix-Rouge internationale. » Et Afrik.com d'ajouter : «  Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OMI), la route des Canaries est un couloir mortel vers l'Europe », plus de 2 000 personnes ont disparu sur cette route depuis 2020.

    À la Une: une présidentielle très attendue en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 4:09


    « Alors qu'Abidjan vibre au rythme de la campagne, l'arrière-pays bruisse d'amertume, constate Le Point Afrique : entre électeurs désabusés et opposition marginalisée, une colère sourde monte à deux jours maintenant de la présidentielle. » Le Point Afrique qui nous emmène en pays baoulé à 200 kilomètres au nord d'Abidjan : « Son plus éminent représentant n'est autre que Félix Houphouët-Boigny, [qui fut] président de la Côte d'Ivoire 33 ans durant et père de l'indépendance. Son parti longtemps demeuré unique, le PDCI-RDA, jouit depuis toujours d'un ancrage solide au sein des provinces baoulés. Mais, depuis l'invalidation de la candidature du financier Tidjane Thiam par le Conseil constitutionnel, cet électorat ô combien important hésite sur la marche à suivre pour le scrutin du 25 octobre. » Autre opposant écarté : Laurent Gbagbo. « Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, la frustration des partisans de l'ancien président », titre Jeune Afrique. À Gagnoa, « la ville natale de Laurent Gbagbo, ses proches et les militants de son parti, le PPA-CI, considèrent son absence à la présidentielle du 25 octobre comme une injustice. Certains ont tenté de manifester et ont érigé des barrages, à quelques jours du scrutin ». Laurent Gbagbo dénonce « un coup d'État civil » L'ancien président est sorti de son silence mercredi. Ses propos sont rapportés notamment par le site Ivoire Matin : « “ce qui va se passer le 25 octobre est un coup d'État civil, un braquage électoral“, affirme-t-il. Laurent Gbagbo estime que les conditions d'un vote libre et transparent ne sont pas réunies. Il accuse le pouvoir en place d'écarter volontairement ses adversaires politiques. L'ex-président est aussi revenu sur sa condamnation dans l'affaire du braquage de la BCEAO, prononcée en 2018, alors qu'il était encore détenu à la CPI. Pour lui, cette décision n'était qu'un moyen de l'empêcher de participer à la vie politique : “c'est pour des raisons électoralistes que je suis le seul à ne pas avoir été amnistié“, dénonce-t-il. Laurent Gbagbo a également critiqué l'exclusion de plusieurs figures majeures de l'opposition, notamment Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, et Pascal Affi N'Guessan, président du FPI. » Agitation et… « Cette prise de position intervient dans un climat politique tendu, relève L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. Un climat politique marqué par la contestation persistante du quatrième mandat du président Ouattara. Les appels à une élection “inclusive et transparente“ formulés par la société civile et plusieurs organisations internationales n'ont, pour l'heure, pas été suivis d'effets. À moins de trois jours du scrutin, les manifestations anti-quatrième mandat continuent gagner les villes de l'intérieur du pays et ont déjà fait au moins quatre morts, dont un gendarme. Les principaux partis d'opposition, ainsi que plusieurs organisations de la société civile, dénoncent l'interdiction et la répression des manifestations à travers le pays. » Pour sa part, poursuit L'Infodrome, « le gouvernement a maintenu sa mesure d'interdiction des manifestations publiques, évoquant des questions sécuritaires et de risques de trouble à l'ordre public ». … arrestations Mardi 21 octobre, 32 manifestants ont été condamnés à trois ans de prison ferme, précise Afrik.com. « Ce verdict s'ajoute à une série de condamnations similaires, pointe le site panafricain : la semaine précédente, une cinquantaine d'autres personnes avaient écopé de la même peine. Au total, selon le ministère ivoirien de l'Intérieur, plus de 700 individus ont été interpellés ces derniers jours dans tout le pays. (…) Pour les partis d'opposition, cette vague d'arrestations traduit la volonté du pouvoir d'étouffer toute contestation. » « La stabilité plutôt que sur la casse » Enfin, Le Pays à Ouagadougou, note que « si les partisans de Laurent Gbagbo, de Tidjane Thiam et de Guillaume Soro continuent de battre le pavé de la colère, d'autres opposants ont choisi la carte du réalisme et la voie des urnes. » À savoir, Simone Ehivet, ex-épouse Gbagbo, candidate à la présidentielle, et son allié Charles Blé Goudé : « Ils misent sur la stabilité plutôt que sur la casse, affirme le quotidien burkinabé. Même s'ils ne se font guère d'illusions sur le fait que le résultat du scrutin sera largement favorable à Alassane Ouattara, ils estiment sans doute qu'à défaut d'empêcher le train du pouvoir de rouler, il vaut mieux y trouver une place assise. »

    À la Une: la guerre des chiffres au Cameroun

    Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 4:22


    Qui a remporté l'élection présidentielle du 12 octobre dernier au Cameroun ? Le sortant Paul Biya ou bien l'opposant Issa Tchiroma Bakary ? Les résultats définitifs devraient être connus dimanche ou peut-être même avant. En attendant, chacun donne les siens… En effet, rapporte le site Actu Cameroun, « après la publication des résultats de la Commission nationale de recensement des votes donnant Paul Biya vainqueur de l'élection présidentielle avec plus de 55% des voix, Issa Tchiroma Bakary réplique. L'opposant (…) assure, sur la base de la compilation des résultats de 18 départements représentant 80% de l'électorat, avoir gagné à plus de 54% ». Des Sages inféodés ? Qui a raison ? Qui a tort ? Tous « les yeux sont rivés vers un Conseil constitutionnel qui peine à gagner la confiance », relève Le Journal du Cameroun. Ce mercredi, en effet, la Haute cour va entrer en action. « Le sage Clément Atangana et les dix membres du conseil examineront la dizaine de requêtes introduites au lendemain de la clôture du vote, par des candidats ou des partis politiques. Lesquels requièrent entre autres l'annulation totale du scrutin en raison de multiples irrégularités qualifiées de graves ». Ce sera ensuite « l'étape de la proclamation des résultats du scrutin ». Toutefois, relève Le Journal du Cameroun, « depuis son entrée en matière en février 2018, la juridiction électorale a marqué l'opinion en prenant des décisions pour la plupart défavorables à l'opposition ». Et pour cause, les onze juges du Conseil sont issus « des sphères judiciaires, politiques ou universitaires qui ont, pour la plupart, un lien historique parfois étroit avec le RDPC », le parti au pouvoir. « Cependant, pointe encore le site camerounais, le Conseil constitutionnel reste incontournable, bien malgré tout. Depuis quelques jours, de nombreux appels vont en direction de cette instance, seule compétente, pour qu'elle dise la vérité telle que sortie des urnes ». Petits arrangements ? En attendant, des tractations ont eu lieu en coulisses… C'est ce que dévoile Jeune Afrique. Jeune Afrique qui croit savoir que « de discrètes négociations ont été entamées entre l'ancien ministre et le chef de l'État sortant, via des intermédiaires. C'est notamment par l'entremise du gouverneur de la région du Nord, Jean Abaté Edi'i, que le président Biya a approché Tchiroma Bakary avec une proposition audacieuse : un poste de Premier ministre. La rencontre a eu lieu à Garoua, au domicile de l'ancien ministre, en fin de semaine dernière. En échange de la primature et de la promotion de certains de ses proches dans le gouvernement et l'administration, l'opposant devait accepter de freiner sa contestation électorale. Les émissaires du pouvoir, affirme encore Jeune Afrique, auraient mis dans la balance, en échange d'une reconnaissance par l'opposant de la victoire de son adversaire, une réforme expresse du code électoral, laquelle interviendrait avant les prochaines législatives, prévues en 2026. La proposition a été appuyée par plusieurs diplomates étrangers, favorables à ce que Tchiroma Bakary saisisse cette main tendue et favorise une sortie de la crise électorale qui s'annonce ». Un « plan d'action » ? Toutefois, l'intéressé aurait refusé. « Selon les mots d'un de ses lieutenants, contacté par Jeune Afrique, Tchiroma Bakary considère cette proposition comme une tentative de “neutralisation politique“ de la part de Paul Biya. “Tout ce qu'Issa Tchiroma Bakary exige, c'est la reconnaissance de la vérité des urnes“, affirme encore ce lieutenant ». Bref, « sur le terrain, la tension reste palpable », pointe Jeune Afrique qui affirme que « le camp Tchiroma Bakary prépare un plan d'actions pour “défendre la victoire populaire“ dès la publication du verdict final par le Conseil constitutionnel, qui doit intervenir au plus tard dimanche. Des manifestations de grande ampleur pourraient être déclenchées, malgré l'interdiction de tout rassemblement public par les autorités locales ». Une vraie-fausse rupture ? WakatSéra au Burkina Faso résume la situation avec cette formule : « deux vainqueurs en attendant le Conseil constitutionnel ! » WakatSéra qui émet des doutes sur la véracité de l'opposant. Le site ouagalais rappelle en effet que « Tchiroma Bakary qui se présente aujourd'hui comme adversaire du président Biya, a été, pendant longtemps, son ministre des Transports, ensuite de la Communication et enfin, de l'Emploi et de la formation professionnelle. Sa route ne s'est séparée d'avec celui du pouvoir que quelques mois avant la présidentielle, en juin dernier. Toute chose conclut WakatSéra, qui n'a pas manqué de susciter bien des interrogations et des doutes autour de cette rupture inattendue ! »

    À la Une: un nouveau Premier ministre à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 4:20


    « Un Premier ministre issu du secteur privé », pointe L'Express en première page. Herintsalama Rajaonarivelo a donc été nommé hier à la tête du gouvernement par le Président de la Refondation, Michael Randrianirina. « Son nom est connu dans les milieux économiques, précise le quotidien malgache. Il a présidé à plusieurs reprises le Groupement du patronat malgache. Jusqu'à sa nomination, il dirigeait le conseil d'administration de la BNI Madagascar, l'une des principales institutions financières du pays. (…) Sa nomination répond en partie aux revendications du mouvement GenZ, relève encore L'Express, qui réclamait un Premier ministre technocrate et sans appartenance partisane. Herintsalama Rajaonarivelo n'est affilié à aucun parti politique. Le secteur privé accueille également ce choix avec intérêt. Ses représentants espèrent un retour de la confiance entre l'État et les entreprises, ainsi qu'une relance de l'économie. Les difficultés liées à l'eau et à l'électricité sont parmi les dossiers jugés prioritaires, rappelle le quotidien malgache. (…) Le Parlement ouvre aujourd'hui sa deuxième session ordinaire, consacrée à l'examen du projet de loi de finances initiale. Le nouveau Premier ministre est donc confronté à un calendrier serré et à des attentes immédiates ». Objectif : restaurer la confiance « C'est un tournant important dans la vie politique malgache », commente Afrik.com. « En désignant un profil technocrate comme Herintsalama Rajaonarivelo, le régime semble vouloir calmer les tensions et envoyer un signal fort : celui d'une volonté d'ouverture et d'apaisement. Il s'agit également d'une tentative de restaurer la confiance entre les institutions et la jeunesse malgache, particulièrement active et mobilisée sur les enjeux de gouvernance, de transparence et d'efficacité ». Toutefois, tempère Afrik.com, « le climat politique reste tendu, malgré les signaux d'ouverture. Les mouvements citoyens, portés par une jeunesse de plus en plus vigilante et exigeante, continueront de scruter les actions du gouvernement. La transparence, l'éthique et l'efficacité seront les critères majeurs sur lesquels Rajaonarivelo  sera jugé. De nombreux défis l'attendent : redresser l'économie, améliorer les services publics, lutter contre la corruption, réformer l'administration et relancer la confiance des investisseurs, nationaux comme internationaux ». Maroc : les budgets de l'Éducation et de la Santé en hausse Au Maroc, confronté également à une forte pression de la part de la jeunesse, pas de changement au gouvernement mais des mesures budgétaires… « L'Exécutif a mis le paquet dans les secteurs sociaux, relève L'Opinion à Rabat, en mobilisant 140 milliards de dirhams, (soit 13 milliards d'euros) à l'éducation et la Santé, soit un quart de plus qu'en 2025. 27 344 postes budgétaires sont prévus afin de renforcer les ressources humaines dans les deux secteurs, soit 4500 postes supplémentaires. Le budget de la Santé augmente à lui seul de 30% pour atteindre un peu plus de 42 milliards de dirhams (4 milliards d'euros), un niveau historique jamais atteint ».  Rappelons que la génération Z marocaine, le mouvement de la jeunesse contestataire, réclamait plus de moyens justement dans ces domaines de l'éducation et de la santé. Ouverture au monde politique… Par ailleurs, dans le cadre de la réforme électorale, « le gouvernement ouvre la voie aux jeunes candidats indépendants », note Medias24. Le nouveau projet de loi, précise le site marocain, prévoit « une aide directe couvrant 75% des frais de campagne pour encourager les jeunes de moins de 35 ans à se présenter aux prochaines élections, y compris sans l'aval d'un parti politique ». Commentaire de Media24 : « c'est un tournant dans la relation entre la jeunesse et la politique. Depuis des années, les jeunes entendent les appels à s'impliquer sans que ces appels soient suivis d'effets concrets pour les séduire. (…) En autorisant les jeunes à se présenter indépendamment des partis, la réforme leur offre un nouveau canal d'expression. Mais elle pourrait aussi pousser les partis à revoir leur approche : se rapprocher de cette jeunesse, la comprendre, et lui offrir une place réelle au sein de leurs structures.». En attendant, pointe Le Monde Afrique, si le mouvement de contestation s'essouffle dans les rues, « l'expression du mal-être de la jeunesse (marocaine) n'a pas disparu. Il infuse dans les discussions en ligne, tandis que des visages commencent à se détacher dans un mouvement qui revendique ne pas avoir de leader ».

    À la Une: qui a gagné la présidentielle au Cameroun?

    Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 4:24


    Encore quatre jours de suspense : « l'audience de la proclamation des résultats aura lieu jeudi, pointe le site Actu Cameroun. Ce sera à 10 h 30 à la Salle d'Audience du Conseil constitutionnel au Palais des Congrès de Yaoundé. » En attendant, jamais un scrutin présidentiel au Cameroun n'aura été aussi incertain… « Et si Issa Tchiroma Bakary était bien le prochain président du Cameroun ? », s'interroge Afrik.com. Et si l'ancien ministre et porte-parole du gouvernement, qui revendique d'ores et déjà la victoire, mettait fin au règne de Paul Biya ? « Le gouvernement avait pourtant averti, relève le site panafricain : toute proclamation anticipée des résultats serait punie de sanctions sévères. Or, malgré l'annonce publique de Tchiroma Bakary affirmant sa probable victoire, aucune mesure coercitive n'a été prise », tandis que « le candidat affichait avec force sa confiance dans les opérations de dépouillement en cours. (…) Au regard de cette posture sereine, affirme Afrik.com, le silence du parti de Paul Biya, loin d'être anodin, trahit la fragilité d'un pouvoir conscient d'avoir perdu la bataille politique. Les forces de sécurité, fidèles au président sortant, n'ont pas bougé — preuve que le régime hésite à provoquer un embrasement populaire dans un contexte déjà explosif. » Et Afrik.com de conclure : « le Cameroun est prêt à écrire une nouvelle page de son histoire et Issa Tchiroma Bakary pourrait bien en être l'incarnation. » « Le coup de hache fatal » ? Pour Le Monde Afrique, « quelle que soit l'issue du scrutin présidentiel au Cameroun, Issa Tchiroma Bakary est entré dans l'histoire de son pays. À l'instar de l'iconique John Fru Ndi en 1992, l'opposant sera parvenu à déstabiliser Paul Biya. Celui-ci, président “éternel“ depuis 43 ans à force d'élections truquées, est devenu à 92 ans, affirme le journal, la caricature de son système gérontocratique en phase d'agonie. Le “biyayisme“ – un mélange de clientélisme tribal, corrompu et répressif – se meurt depuis des années. Mais personne n'avait imaginé, il y a encore deux mois, s'exclame Le Monde Afrique, qu'un de ses anciens et durables ministres, Issa Tchiroma, un homme du système pendant si longtemps, pourrait être sur le point de donner le coup de hache fatal jetant au sol un régime déjà vermoulu lors du scrutin du 12 octobre. » À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: Issa Tchiroma Bakary accentue la pression sur les institutions en charge du processus électoral « Guerre larvée » ? Alors, constate Jeune Afrique, « pour l'heure, et alors que la compilation officielle des voix se poursuit à Yaoundé, le camp de Paul Biya semble miser sur la temporisation, pariant peut-être sur un confinement discret de l'opposant après la publication des résultats de la présidentielle et un essoufflement progressif de la contestation populaire à Garoua. La réussite d'un tel plan est toutefois tout sauf assurée, estime le site panafricain. Un diplomate à Yaoundé confiait il y a quelques jours que sa principale crainte était l'installation d'une forme de guerre larvée dans le septentrion, à l'image de ce qui se passe depuis plusieurs années dans les régions anglophones du Cameroun. » « Vigilance ! », titre pour sa part le quotidien Cameroon Tribune, proche du pouvoir. « Le gouvernement, la classe politique, la société civile et les citoyens ordinaires multiplient les appels à la préservation de la paix, face à ce qui s'apparente à un vaste projet de manipulation, voire de déstabilisation. » Mali : les militaires dépassés par le blocus imposé par les djihadistes Enfin, autre sujet, autre article à lire ce matin : cette charge du site guinéen Ledjely en direction des autorités maliennes… « Mali : la Transition à genoux devant le JNIM », titre Ledjely. Ledjely qui affirme que « les autorités de la Transition ont totalement perdu le contrôle de la situation, même si elles sont trop imbues d'elles-mêmes pour le reconnaître. Sur le terrain, précise le site guinéen, la stratégie du ciblage des camions-citernes ravitailleurs en carburant par les djihadistes s'est révélée d'une nuisance telle que les populations, faisant fi de la propagande officielle, préfèrent désormais miser sur l'autorité de fait des terroristes. Ces derniers, de plus en plus conscients de l'ascendant qu'ils exercent sur le pays, en viennent à édicter des règles qu'ils imposent aux Maliens, à l'insu du pouvoir. C'est dire que le compagnonnage avec Moscou ne donne pas les résultats escomptés, affirme encore Ledjely. Face à cette réalité, Bamako serait même engagée dans des discussions discrètes avec les djihadistes. » À lire aussiMali: les jihadistes du Jnim veulent imposer leurs règles à tous les voyageurs sur les routes

    À la Une: prestation de serment à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 17, 2025 3:55


    C'est ce matin que le colonel Randjianirina a été investi président de la Refondation de la République de Madagascar à Antananarivo. Sous l'œil critique de la presse malgache, qui ne cache pas ses interrogations, si ce n'est son pessimisme. « À l'allure où vont les choses, estime l'Express de Madagascar, le courage et la volonté de la GenZ (…) risquent d'être vains (...) outre les revendications sur l'eau et l'électricité, la GenZ voulait changer tout le système politique et la gestion du pays. Or, il est clair qu'elle ne dirige plus la manœuvre et est en train de se faire doubler par les politiciens et les syndicats. La GenZ doit être le leader des décisions et des négociations avec les membres de la Refondation de la République de Madagascar. Toutefois, c'est loin d'être le cas. » Mais rien n'est perdu. C'est en tout cas le point de vue de Madagascar Tribune, selon laquelle « il n'est pas trop tard ». « La Gen Z, forte de ses dernières orientations, doit arriver à parler d'une voix forte et cohérente sur les exigences de sa feuille de route et agir en « garde-fous », car ce n'est pas ce qui manque dans le contexte actuel », ironise Madagascar Tribune. Le journal estime ainsi « que la Gen Z doit agir comme une balise permanente et un lanceur d'alerte s'il n'y a pas de véritable amélioration des pratiques politiques, ou bien encore en cas de dérives et dérapages ». Quelle légitimité ? « La marge de manœuvre de la Refondation de la République de Madagascar, estime ainsi l'Express, semble limitée, entre le désir de tenir les promesses et les revendications sociales des manifestants et les contraintes politiques de toutes parts ». Le journal craint que « l'on retombe fatalement dans les erreurs de 2009 », année lors de laquelle Andry Rajoelina prit le pouvoir. Madagascar Tribune s'interroge, de son côté, expliquant que « l'une des pages Facebook les plus suivies à Madagascar s'est longtemps appelé Tout Sauf Andry Rajoelina ». « Cette posture était légitime en raison des abus du clan politico-mafieux au pouvoir. La question qui se pose maintenant est de réfléchir sur ce "tout" : cela veut-il dire n'importe qui en termes de personnalités, et n'importe quoi en termes de processus ? », précise le journal.  Livre Blanc « C'est hier, que le président Bassirou Dimaye Faye a reçu au Palais de la République le livre blanc sur le massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944 » relate Sénégo. Pour rappel, des tirailleurs africains qui réclamaient leurs soldes de démobilisation ont été massacrés par l'armée française le 1er décembre 1944. Et pour Bassirou Diomaye Faye, précise Dakar Matin, « le Livre Blanc est une étape décisive dans la réhabilitation de la vérité historique ». Toutefois, le président sénégalais a fait part « d'une certaine amertume concernant la coopération attendue de la République française dont la mise à disposition des archives n'a pas toujours été à la hauteur de nos espérances ». Il a par ailleurs « validé la poursuite d'une fouille archéologique sur tous les sites susceptibles d'abriter une fosse commune », précise le Soleil. Il faut dire que 81 ans plus tard, il n'y a pas de consensus entre la France et le Sénégal sur le nombre de victimes de ces massacres. Le Sénégal estime les victimes beaucoup plus nombreuses que ce que reconnaît la France. 

    À la Une: l'heure des questions à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 4:18


    Un président en fuite qui crie au coup d'État, un colonel propulsé chef de l'État à la tête d'un Conseil de défense nationale de transition (le CNDT), la Constitution suspendue, ainsi que plusieurs institutions clés. Seule l'Assemblée nationale a été maintenue. « Ce changement brutal suscite autant d'inquiétudes que d'espoirs, constate Midi Madagascar. Une nouvelle page de l'histoire politique de Madagascar s'ouvre. L'avenir dira si elle mènera enfin à la stabilité tant attendue. » En effet, pour l'instant, on est en plein « embrouillamini », pour reprendre le terme utilisé par Aujourd'hui au Burkina Faso. Et « pas évident que la solution réside dans un pouvoir kaki », pointe le quotidien burkinabé qui sait de quoi il parle. La GenZ dépossédée de son combat ? On en est donc au stade des questions. Madagascar Tribune s'interroge : « Comme d'habitude, cette nouvelle transition ne va-t-elle pas servir de gigantesque machine à laver pour procéder au blanchiment de casseroles et de parcours peu reluisants ? Quels sont les points communs avec les coups d'État militaires du Sahel ? Faut-il mettre sur le compte du hasard que quelques drapeaux russes soient apparus lors des manifestations de mercredi dernier ? « Il semble que la GenZ ait juste servi de marchepied, soupire Madagascar Tribune, et se soit fait déposséder de son combat. Pas nécessairement au niveau de la distribution de chaises, car elle n'en a jamais fait un objectif, mais plutôt dans les valeurs pour lesquelles elle a combattu. Il n'est pas évident, poursuit Madagascar Tribune, que la nouvelle nomenklatura (…) ait le profil parfait pour répondre aux aspirations des jeunes à la démocratie, à la bonne gouvernance, au respect de l'État de Droit et à la lutte contre la corruption. Certes, il faut les voir à l'œuvre avant de les juger. Mais sans vouloir citer de noms, beaucoup de ceux qui s'activent actuellement sur les podiums ou en coulisses (…) sont entièrement solidaires du parcours calamiteux de notre pays (…). » Petits arrangements ? L'Express, autre quotidien malgache, déplore en effet l'attitude de certains parlementaires : « Les politiciens sont en train de saborder la transition, affirme le journal, alors qu'il n'y a que le Capsat et la GenZ qui peuvent revendiquer la victoire. Des députés se sont “arrangés“ avec les militaires pour mettre en place un nouveau bureau permanent, des vice-présidents et exiger des avantages faramineux pour voter le budget à la prochaine session. Autrement dit, on reprend les mêmes et on recommence, s'exclame L'Express. Des mesures de précaution auraient dû être prises par le pouvoir de transition. (…) Alors qu'aucune structure politique n'est en place, qu'on ignore qui fait quoi, il y a des individus qui se croient influents et se permettent des prérogatives accordées nulle part. Si le CNDT n'arrive pas à neutraliser ces personnages, sa tâche sera ardue. » Deux ans de transition et après ? La situation politique à Madagascar est donc compliquée, voire confuse. Jeune Afrique s'interroge : « Combien de temps la transition va-t-elle durer ? Quand l'ordre constitutionnel sera-t-il rétabli ? Quelle sera la date des élections qui permettront aux Malgaches de voter pour leur président ? Devant le palais d'État, le colonel Randrianirina a annoncé une transition de “deux ans maximum“ sans que, pour l'heure, rien ne soit inscrit dans le marbre. Selon nos informations, une charte de la transition est en cours de rédaction et devrait être rendue publique dans les prochains jours, poursuit le site panafricain. Elle devrait contenir la durée de la transition avant de prochaines élections, la composition exacte du CNDT et la répartition des portefeuilles ministériels du futur gouvernement. » Quid des financements internationaux ? Et puis, autre point essentiel, souligne Jeune Afrique : « le nouveau pouvoir va également devoir convaincre les institutions internationales, de la Banque mondiale au FMI, de ne pas suspendre les financements indispensables au bon fonctionnement du pays. (…) C'est là une des principales urgences pour le colonel Randrianirina et ses hommes. Une suspension des financements serait une catastrophe pour l'État et pour les populations dont la survie en dépend largement, pointe le site panafricain. Selon plusieurs observateurs de la scène politique et entrepreneurs malgaches, si cette manne se tarissait brutalement, ce serait la porte ouverte aux mafias, qui pourraient proposer de soulager financièrement l'État en échange d'avantages exorbitants. C'est ce qui s'était passé en 2009 pour Rajoelina. »

    À la Une: les colonels au pouvoir à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 15, 2025 4:02


    Ils sont cinq, alignés comme à la parade, en première page du quotidien L'Express à Antananarivo. Cinq colonels en treillis camouflage, bérets rouges vissés sur la tête, à l'exception de celui qui est au centre et qui porte une casquette. Il s'agit du colonel Michael Randrianirina, « le seul à être facilement identifiable, rapporte Le Monde Afrique, depuis qu'il a prononcé samedi dernier, depuis le camp militaire de son unité, le Capsat, au sud de la capitale, un discours qui a accéléré les événements à Madagascar. Ce discours appelait l'ensemble des militaires à cesser de s'opposer aux manifestants du mouvement de la GenZ depuis le 25 septembre, dont les revendications étaient passées de slogans sur la dégradation des conditions de vie à Madagascar à une demande de changement à la tête de l'État. » Point de bascule Le colonel Michael Randrianirina a donc annoncé que l'armée prenait le pouvoir. Avec « un acte intitulé “Charte de transition de la République de Madagascar“ qui circule depuis mardi soir, précise L'Express. Personne ne confirme ni n'infirme son authenticité. Dans cet acte, il est indiqué que "la durée de la Transition est fixée à 24 mois maximum, renouvelable une seule fois pour 12 mois si la situation nationale l'exige". » L'Express rapporte aussi que « l'architecture de la gouvernance étatique devrait se préciser dans les prochains jours. Il est probable, cependant, que les nouveaux dirigeants auront à faire face aux réactions internationales, note le quotidien malgache. L'annonce de la prise du pouvoir faite par les militaires, hier, sortant du cadre constitutionnel. » Commentaire du Monde Afrique : « le point de bascule a donc été atteint. Il était attendu depuis le début du week-end », depuis le ralliement des militaires aux manifestants de la GenZ. Et « en quittant secrètement Madagascar avec l'aide de la France, dimanche, Andry Rajoelina avait au fond signifié qu'il avait compris le risque d'être renversé ». Interrogations Alors désormais, bien des questions se posent. WakatSéra au Burkina en fait la liste : « Y aura-t-il une phase de transition, vu que les nouveaux maîtres de la Grande île, même s'ils nient avoir fait un coup d'État, ne sont pas issus des urnes ? Les militaires confieront-ils le pouvoir à un civil, comme ils l'avaient fait en son temps pour Andry Rajoelina, avant l'organisation d'une élection présidentielle ? (…) La GenZ, l'euphorie du moment évaporée, ne criera-t-elle pas, à la longue, à la confiscation de sa révolution qui a commencé par une dénonciation de la corruption et des coupures trop récurrentes d'eau et d'électricité, et pour finir par la demande de démission d'Andry Rajoelina ? » Rien d'inédit En tout cas, commente Afrik.com, « une nouvelle page de l'histoire malgache s'ouvre. Madagascar vit aujourd'hui un moment charnière : entre révolte citoyenne et transition politique, le peuple a prouvé qu'il peut redevenir acteur de son destin. Mais cette victoire populaire s'accompagne d'incertitudes : dans bien des pays, le pouvoir militaire a souvent débouché sur des périodes d'instabilité ou de guerre civile. L'espoir devra donc s'accompagner de vigilance et d'un projet politique clair. » Enfin, pour Ledjely en Guinée, finalement, « rien de nouveau sous le soleil. À l'échelle de l'actualité politique du continent africain de ces dernières années, ce qui se passe à Madagascar n'a rien de véritablement inédit. Un président en rupture avec son peuple, contraint d'abandonner le pouvoir, mais tentant encore de s'y accrocher contre toute évidence ; des militaires qui, profitant d'une lutte de longue haleine, s'improvisent en sauveurs de la nation : ces images-là, nous ne les connaissons que trop bien. Et, franchement, elles ne nous laissent pas toujours de bons souvenirs. (…) La crise malgache n'est donc qu'un épisode de plus dans la série des convulsions africaines, pointe encore Ledjely. Parce qu'elle est le symptôme d'une pathologie profonde, à savoir celle d'États fragiles, minés par la personnalisation du pouvoir et l'érosion de la légitimité institutionnelle. Si Madagascar veut rompre ce cycle, elle devra réapprendre à bâtir des institutions fortes, crédibles et véritablement au service du peuple. Et cette prescription est en réalité destinée à bien d'autres États africains. »

    À la Une: la fuite des dirigeants à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 14, 2025 4:21


    « C'est confirmé, s'exclame Midi Madagascar. Le président Andry Rajoelina n'est plus au pays et se trouve désormais dans un lieu sûr et sécurisé. Il a lui-même annoncé cette information hier soir lors d'une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux. (…) Les propos du président n'ont pas été diffusés sur la télévision et la radio nationales. Et pour cause, les militaires du CAPSAT l'ont interdit. (…) Andry Rajoelina n'a pas confirmé ni infirmé l'information selon laquelle il avait été exfiltré par un avion de l'armée française, pointe encore Midi Madagascar. Il a toutefois indiqué avoir choisi de partir pour éviter un affrontement entre Malgaches et particulièrement entre militaires. (…) Le chef de l'État a confirmé l'existence d'un projet de coup d'État assorti d'une prise du palais présidentiel qui devait avoir lieu vendredi dernier, ainsi que d'une tentative d'assassinat à son encontre. » Rajoelina à Dubaï ? Rappelons que plusieurs sources, dont RFI, affirment qu'Andry Rajoelina a quitté Antananarivo dimanche 12 octobre. Le président malgache est parti en hélicoptère pour Sainte-Marie, une île située sur la côte orientale de Madagascar, avant de monter à bord d'un avion militaire français à destination de la Réunion. « Cette opération, bien que discrète, aurait été rendue possible grâce à un accord bilatéral entre les Présidents Macron et Rajoelina, affirme Afrik.com. Malgré cette implication logistique, les autorités françaises insistent : il ne s'agit pas d'une intervention militaire ou politique. Paris se veut ferme sur un point : il n'est pas question de s'immiscer dans les affaires internes malgaches, ni de soutenir un changement de régime. » Andry Rajoelina n'est pas le seul à avoir fui. « Une bonne partie des hauts responsables du pays semblent avoir plié bagages », affirme Madagascar Tribune. Le quotidien malgache cite un ancien Premier ministre, des députés, des sénateurs, des gouverneurs et des hommes d'affaires. Dont certains auraient d'ores et déjà demandé l'asile politique à la France. Le vide au sommet de l'État En tout cas, la « situation est embarrassante et inquiétante, s'alarme l'Express, autre quotidien malgache. Le président est parti ailleurs pour sauver sa peau, mais n'a pas démissionné. Au contraire, il affirme tenir la barque et détenir le commandement. (…) Mais sur le terrain, les militaires maîtrisent la situation. À preuve, son discours n'a pas pu passer sur la chaîne nationale. (…) Néanmoins, poursuit L'Express, les militaires n'ont pas en réalité pris le pouvoir, sachant pertinemment qu'un coup d'État militaire est sans issue. Mais il est clair qu'ils le poussent à la démission ou, à la rigueur, à accepter un compromis politique. Dans ce cas, le président resterait à sa place avec un pouvoir réduit et un Premier ministre civil qui ferait l'unanimité. La question est de savoir s'il en existe un. » En attendant, constate encore l'Express, « la situation reste totalement floue (…). Il y a un vide au sommet de l'État. Le Premier ministre ne peut pas réellement gouverner avec trois ministres. La solution doit être politique sinon la situation risque d'empirer. C'est bien d'avoir une volonté de tout changer, de mettre un terme aux injustices et à la corruption, aux mauvaises conditions de vie, mais c'est mieux de préparer au préalable des alternatives. Sinon la victoire ressemble à un cadeau empoisonné. » Vers une « sortie de crise honorable » ? Alors, justement, relève le Monde Afrique, « des discussions se sont engagées entre les militaires du CAPSAT, le nouveau chef d'état-major des armées et un groupe de députés pour explorer ce que pourrait être une “sortie de crise honorable“. Plusieurs options sont sur la table, allant du constat de vacance du pouvoir par l'Assemblée nationale si Andry Rajoelina, sous la pression, se résolvait à démissionner, au vote d'une motion d'empêchement du chef de l'État, ce qui suppose de réunir une majorité qui aujourd'hui n'est pas acquise. “Dans tous les cas, il s'agit de parvenir à la nomination d'un gouvernement qui fasse consensus, affirme un acteur de l'ombre cité par le journal, pour accompagner un dialogue national sous l'égide du FFKM (le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes) et conduire une transition jusqu'à la tenue d'élections dans des conditions acceptées par tous. Certaines voies peuvent paraître tirées par les cheveux sur le plan du droit, mais elles sont défendables. Et toutes valent mieux qu'un coup d'État“, affirme encore cette source pour qui “la priorité doit être d'éviter à Madagascar un nouveau saut dans le vide“. »

    À la Une: des soldats contre le président Rajoelina à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 13, 2025 3:55


    La présidence malgache dénonce une « tentative de prise de pouvoir illégale et par la force ». Réaction alors que des soldats de l'unité militaire Capsat se sont rangés, ce week-end, du côté des manifestants antigouvernementaux. « Ceci n'est pas un coup d'État », assure le colonel à la tête de cette mutinerie, dont les propos sont rapportés notamment par Jeune Afrique. Le pouvoir « est fragilisé mais toujours en place », précise Afrik.com, en indiquant que « le chef de l'État n'avait (selon la présidence) pas quitté le pays, contrairement aux rumeurs, et qu'il continuait de gérer les affaires nationales ». « Vit-il ses dernières heures au pouvoir ? », s'interroge Le Pays. « Tout laisse croire, estime le journal burkinabé, que les carottes sont presque cuites pour le président Rajoelina ». « La nomination d'un général au poste de Premier ministre et les assurances données par ce dernier n'ont pas produit les résultats escomptés », observe Le Pays, qui rappelle, comme d'autres médias, qu'avec « l'entrée en jeu des militaires, tout porte à croire qu'on s'achemine vers le scénario de 2009 », « lorsque des soldats du Capsat, raconte aussi Afrik.com, s'étaient déjà insurgés contre le régime de Marc Ravalomanana, ouvrant la voie à l'arrivée au pouvoir d'un jeune Andry Rajoelina, alors maire de la capitale. Seize ans plus tard, c'est désormais le même corps d'armée qui se dresse contre son ancien leader, illustrant la fragilité chronique du pouvoir civil à Madagascar ». Un mouvement récupéré par les militaires ? « La Gen Z risque fort de perdre la main, redoute Madagascar Tribune, et de payer cher la façon dont elle a mené le mouvement, sans leader visible et crédible. La rapidité avec laquelle des officiers militaires et des politiciens "de carrière" sont apparus sur la place du 13 mai montre que la récupération du mouvement est en marche », pointe le site internet malgache, qui désigne des « opportunistes ». « Si l'on refuse de prendre les leçons de l'Histoire, on risque de refaire les mêmes erreurs qu'en 2009, conclue Madagascar Tribune, aussi bien au niveau des acteurs que des procédures ». « Pas certain que les militaires puissent satisfaire les revendications des manifestants concernant les pénuries d'eau et d'électricité, confirme Aujourd'hui au Faso. Il n'est pas certain, résume le quotidien burkinabé, « que la solution réside dans un pouvoir kaki ». « Espoir fragile d'alternance » au Cameroun « Alors qu'à Madagascar, la jeunesse a choisi la rue pour exprimer son ras-le-bol, les Camerounais, eux, ont-ils fait du scrutin d'hier le moyen de se défaire de leur indéboulonnable président ? », se demande Ledjely, alors que près de 8 millions d'électeurs étaient appelés, dimanche 12 octobre, à choisir leur prochain président, et peut-être à reconduire Paul Biya, 92 ans, pour un 8e mandat. Le site internet guinéen fait partie des rares à percevoir, malgré tout, « l'espoir fragile d'une alternance », « porté par plusieurs signaux encourageants ». « D'abord, l'affluence exceptionnelle constatée devant de nombreux bureaux de vote. Cette mobilisation pourrait davantage, d'après Ledjely, traduire un sursaut collectif d'électeurs décidés à dire "stop" à un pouvoir devenu synonyme d'immobilisme ». « Autre fait marquant, souligne le site internet : la vigilance citoyenne ». « Dans plusieurs villes, des électeurs sont retournés dans leurs bureaux de vote après la fermeture pour assister au dépouillement. Cette veille civique, inédite à cette échelle, témoigne de la méfiance généralisée vis-à-vis de la crédibilité du processus électoral ». « En attendant la proclamation officielle des chiffres, une chose est sûre, conclue Ledjely : pour la première fois depuis longtemps, une partie des Camerounais semble y croire encore ». « On voit mal comment l'engouement de jeunes pourrait terrasser le dinosaure », tempère L'Observateur Paalga... qui se concentre donc sur un autre enjeu : avec quel score Paul Biya va-t-il l'emporter ? « Continuera-t-il à afficher plus de 70% de voix en sa faveur ? » « L'autre incertitude, indique aussi le quotidien burkinabé, c'est la capacité du quasi centenaire à tenir fermement la barre du navire camerounais pendant encore 7 ans », lui qui n'est apparu qu'une seule fois en public, lors d'un meeting à Maroua.

    À la Une: un pouvoir militarisé à Madagascar

    Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 4:24


    Face au mouvement de contestation de la Gen Z, le président Andry Rajoelina entend jouer l'apaisement et le retour à la sécurité. Notamment avec la nomination lundi d'un nouveau Premier ministre, en l'occurrence… un militaire. Le général Fortunat Ruphin Zafisambo aura fort à faire… « Outre le rétablissement de l'ordre public, pointe L'Express à Antananarivo, les axes de priorité du général sont de résoudre rapidement les problèmes d'eau et d'électricité, de redresser l'économie, d'améliorer les conditions de vie des jeunes, notamment dans les universités ». Le tout avec « un accent particulier sur "une lutte rigoureuse contre la corruption sous toutes ses formes, l'assainissement de l'administration publique et la mise en place d'une gestion transparente des affaires publiques" ». Commentaire du journal : « le général Zafisambo devra surtout convaincre l'opinion publique, notamment ceux qui descendent quotidiennement dans la rue depuis le 25 septembre. Convaincre qu'il incarne vraiment la rupture avec des pratiques jugées désuètes et inefficaces ». Rétablir la confiance ? Sitôt arrivé à la primature, le nouveau Premier ministre « s'est engagé dans une véritable manœuvre de consolidation de son pouvoir, relève pour sa part Madagascar Tribune, autre quotidien malgache. Moins de 24 heures après sa désignation, trois figures issues des corps militaires et policiers ont été nommées à des postes clés. Une stratégie claire, affirme le journal : placer la sécurité au centre de l'action politique, dans un contexte où les tensions sociales et les manifestations continuent d'ébranler la capitale et le pays. (…) Le chef de l'État veut reprendre la main sur une situation critique et tenter de redresser la barre, poursuit Madagascar Tribune. Il a fixé comme priorité de lever le couvre-feu, actuellement en vigueur de 20 heures à 4 heures du matin dans la capitale, une mesure qu'il estime préjudiciable à l'économie nationale, notamment au secteur du tourisme. L'objectif officiel : rétablir la confiance, permettre à chacun de travailler et circuler librement, et donner un signal d'apaisement. (…) Reste à savoir si cette stratégie de fermeté ramènera la stabilité… ou renforcera la défiance. » La Gen Z toujours aussi déterminée… Pas sûr que l'arrivée de militaires à la tête et au sein du gouvernement soit un signal positif en direction de la jeunesse contestataire… C'est ce que souligne Afrik.com : « depuis plusieurs semaines, la jeunesse malgache, menée par le collectif Gen Z, réclame des réponses concrètes : eau potable, accès à l'électricité, fin de la corruption et surtout, respect du droit de manifester. En retour, elle reçoit des gaz lacrymogènes, des arrestations, et désormais, un général aux commandes. (…) Ce que veut la Gen Z, c'est du respect, pas des matraques, affirme encore Afrik.com. (…) Opposer un général à une génération, c'est faire le choix de la confrontation plutôt que de la réforme. C'est risquer l'escalade, alors que la tension est déjà maximale dans plusieurs villes du pays ». D'ailleurs, le mouvement Gen Z a appelé à la grève générale et à manifester ce jeudi. Hier, il a boycotté une rencontre avec le chef de l'État et réclame toujours sa démission… Aujourd'hui à Ouagadougou s'interroge : « sous quel jour vont se réveiller les Malgaches ce matin ? La grève générale sera-t-elle suivie ? L'étau de la Gen Z se resserre autour du président. Quelle manœuvre emploiera-t-il pour sauver son fauteuil ? Et quelle sera la posture de l'armée, laquelle jusqu'à présent ne s'en est pas mêlée ? » L'économie malgache en berne… En attendant, l'économie malgache tourne au ralenti… C'est ce que constate Le Monde Afrique : « les commerçants et la myriade de marchands ambulants qui, chaque jour, sillonnent les rues pour gagner quelques milliers d'ariary ne sont pas les seuls à subir le ralentissement de l'activité provoquée par la crise qui secoue la Grande Ile. Le couvre-feu instauré à 20 heures à Antananarivo et dans d'autres villes de province, le spectacle de la répression des manifestants et des rues enfumées par les tirs de gaz lacrymogène a provoqué d'importantes annulations dans le secteur touristique, dont le pays tire l'une de ses principales sources de devises étrangères ». Et Le Monde Afrique de citer cette remarque désabusée de la présidente de la Chambre de commerce et d'industrie France- Madagascar : « depuis la crise du Covid-19, un travail important avait été mené pour relancer l'attractivité de Madagascar. Pour des secteurs comme le tourisme, tout s'est effondré d'un seul coup, affirme-t-elle, et il va falloir recommencer ».

    À la Une: «le meilleur reste à venir» au Cameroun

    Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 4:09


    Ce sont les mots du président camerounais Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 43 ans, et candidat à un 8e mandat. Une petite phrase prononcée hier lors de son seul et unique meeting de campagne à Maroua, à quatre jours maintenant de l'élection présidentielle. « Paul Biya était très attendu, relève Jeune Afrique. Le RDPC, au pouvoir, et les autorités locales avaient été priés d'apprêter Maroua aux couleurs du candidat sortant. (…) Les caméras étaient, comme c'est la règle depuis quelques années, invitées à ne pas filmer trop longuement le chef de l'État en déplacement. “Je connais vos difficultés et je peux vous assurer qu'elles ne sont pas insurmontables. Je ne me reposerai pas tant que des projets importants ne seront pas réalisés“, a lancé le chef de l'État, de sa voix reconnaissable et éraillée. Paul Biya a (donc) surtout promis, pointe Jeune Afrique, dans un discours très semblable à celui tenu en 2018, déjà à Maroua, que “le meilleur reste à venir“, assurant que “le sort des enfants et des femmes sera au cœur de [son] prochain septennat“. » Biya, président à vie du Cameroun ? « Ce scrutin ne devrait être qu'une formalité pour Paul Biya », pointe pour sa part WakatSéra au Burkina Faso. En effet, « l'opposition camerounaise part, une fois de plus, en rang dispersé. Du reste, l'opposant le plus craint par le pouvoir, Maurice Kamto écarté, tout suspense a été tué d'entrée de jeu ! Tout est donc mis en œuvre pour garder intactes les chances de Paul Biya de se succéder à lui-même, et demeurer le président à vie du Cameroun. » Alors, s'interroge WakatSéra, « Paul Biya avait-il vraiment besoin de descendre sur le terrain alors que le match semble être déjà plié ? » Oui, répond le quotidien ouagalais, car « si tant est que c'est lui qui gouverne véritablement encore le Cameroun, il doit tout de même penser aux aspirations légitimes de son peuple qui subit de plein fouet la cherté de la vie. Les attentes sont bien nombreuses en matière de justice sociale et de lutte contre le chômage des jeunes, ceux qui ne croient plus, depuis bien longtemps, aux promesses électorales. » Maroc : en attendant le discours du roi… « Le meilleur reste à venir ? » La jeunesse marocaine pourrait se poser cette question à deux jours maintenant d'un discours très attendu : celui que le roi Mohammed VI prononcera vendredi à l'occasion de l'ouverture du Parlement. « Les partis de la majorité comme de l'opposition, les parlementaires et toutes les élites politiques retiennent leur souffle, constate L'Economiste à Rabat. Ils attendent avec impatience le discours royal (…). Cet évènement s'inscrit dans un contexte marqué par des protestations sociales. La prochaine session connaîtra également l'examen d'une série de textes stratégiques, dont le projet de loi de finances 2026, ainsi que les lois électorales. » Les « protestations sociales », dont parle pudiquement L'Economiste, ce sont celles exprimées par le mouvement GenZ 212. Un mouvement qui rassemble une grande partie de la jeunesse marocaine et qui exprime sa colère dans les rues depuis plus de 10 jours… « Chômage endémique des jeunes (près de 37%), hôpitaux délabrés, écoles surpeuplées… les symptômes d'un modèle à bout de souffle se multiplient, constate Afrik.com. Mais au-delà des chiffres, ce qui frappe aujourd'hui, c'est le changement de ton. GenZ 212 ne demande pas une simple réforme cosmétique. Elle interpelle directement le roi, s'exclame le site panafricain. Et demande un geste fort : que Mohammed VI engage sa fortune personnelle au service du peuple. Le roi du Maroc est (en effet) considéré comme l'un des monarques les plus riches au monde. À travers la holding Al Mada, il détient des parts dans de nombreux secteurs vitaux : banques, mines, télécoms, énergie, immobilier… Selon certaines estimations, sa fortune se compte en milliards de dollars. » Dissoudre le gouvernement et réformer ? Alors, poursuit Afrik.com, « le collectif ne réclame pas une aumône ni un geste ponctuel. Il propose un fonds de solidarité durable, financé en partie par le patrimoine royal, pour moderniser l'éducation, sauver les hôpitaux et créer des opportunités d'avenir. (…) Mohammed VI a (donc) l'occasion de reprendre la main, pointe le site panafricain. Il peut s'en tenir à des généralités – appel au calme, dialogue avec les institutions, promesses de réformes. Ou il peut choquer le système, dans le bon sens du terme. Dissoudre un gouvernement discrédité. Lancer une grande réforme de redistribution. Et oui, pourquoi pas : proposer un mécanisme transparent de contribution royale au développement social, s'exclame Afrik.com. Ce ne serait ni une faiblesse, ni un précédent dangereux. Ce serait un acte d'autorité morale, un geste politique fort — et peut-être la seule façon de restaurer le lien de confiance entre le trône et une jeunesse en perte d'espoir. »

    À la Une: la crise politique en France vue d'Afrique

    Play Episode Listen Later Oct 7, 2025 4:19


    « La France se “gondwanatise“-t-elle ? » s'interroge Le Pays au Burkina Faso. Référence bien sûr au célèbre Gondwana, ce pays africain imaginaire et désormais célèbre, créé par l'humoriste Mamane, et dirigé par le non moins fameux président-fondateur… « Ce qui semblait être propre à l'Afrique aux yeux des Occidentaux est en train de se dérouler sur leur propre sol, s'exclame le quotidien ouagalais. Preuve, s'il en est, que la mal gouvernance est loin d'être l'apanage du continent noir. (…) La France ne devrait plus se prévaloir du droit de maître à penser ou s'ériger en donneuse de leçons aux Africains. Ce d'autant qu'Emmanuel Macron donne là, la preuve de son incapacité à mettre fin à une crise qui ébranle les fondements de l'État français. » Isolement politique « 14 h et 26 minutes de règne fantôme : Lecornu, le Premier ministre éclair qui s'effondre plus vite qu'un château de cartes », ironise Le Journal du Niger. « Derrière l'aspect burlesque de cette séquence, c'est aussi la fragilité du système institutionnel français qui se trouve brutalement exposée. (…) Cette République française, marquée par un exécutif fort, mais incapable de composer avec un corps législatif fragmenté, donne le sentiment d'atteindre ses limites, relève encore Le Journal du Niger. Macron, le “réformateur“ autoproclamé récolte les fruits de son isolement politique : une Assemblée hostile, une droite revancharde et une opposition radicalisée. Le mandat de 14 heures et 26 minutes de M. Lecornu n'est pas une simple anecdote ; il est le symptôme manifeste d'un système qui se fissure. » « Pauvre France ! » « Le gouvernement Lecornu n'aura tenu que 14 heures : séisme politique en France », constate également El Moudjahid à Alger. « Un sombre et loquace record, pointe le quotidien algérien proche du pouvoir, très emblématique du tragi-comique de la situation politique. La France replonge tête la première dans la crise, au bout de plusieurs semaines d'agitation sociale et de rendez-vous ratés avec le consensus autour de la politique budgétaire, au moment où l'urgence ne cesse de s'aggraver pour les finances publiques. » Et El Moudjahid de viser le président français : « Emmanuel Macron, qui semble, depuis des mois, déserter la politique nationale française, pour un volontarisme d'équilibre à l'international, a consommé trois gouvernements en un peu plus d'une année, et sans doute ses dernières cartouches. » « Pauvre France ! », renchérit le site Algérie Patriotique. « La classe politique française est aujourd'hui l'incarnation même de l'échec et de la déchéance. (…) Le peuple français, fatigué, désabusé, se retrouve prisonnier de ce système verrouillé, otage d'une caste arrogante. La colère gronde, la défiance s'installe, et c'est toute la démocratie qui est menacée. » L'Élysée : un « bunker assiégé » Sahel Tribune à Bamako, proche du pouvoir militaire, insiste : « France – Un pouvoir à bout de souffle : Matignon en crise, l'Élysée en sursis. » Là encore, Emmanuel Macron en prend pour son grade…  « À force de mépriser les corps intermédiaires, d'ignorer les alertes et de gouverner en solitaire, le président s'est piégé lui-même, affirme Sahel Tribune. La démission express de Sébastien Lecornu, dernier fusible d'un système à l'agonie, signe l'échec d'un pouvoir centré sur une verticalité autoritaire et creuse. L'Élysée, jadis centre de gravité politique, n'est plus qu'un bunker assiégé. L'arrogance présidentielle, érigée en méthode de gouvernement, n'a engendré que paralysie, défiance et chaos. Le régime vacille, et Macron se retrouve seul face aux ruines de son propre règne. » Jusqu'à quand ? WakatSéra au Burkina pointe du doigt également le président français : « si ce énième coup de tonnerre dans le ciel politique français pourrait être celui de trop, il faut reconnaître que la foudre n'a pas encore atteint sa véritable cible qui n'est autre qu'Emmanuel Macron. Ce dernier, dont le mandat arrive à terme en 2027, est contraint, sous le feu des critiques, des menaces de motion de destitution, et appels à démission de la rue, d'utiliser et d'abuser des nomination et démission des Premiers ministres pour prolonger son séjour à l'Elysée, jusqu'à la fin de son second quinquennat. » Et WakatSéra de s'interroger : « a-t-il encore des fusibles à faire sauter, selon son bon vouloir ? Jusqu'à quand Emmanuel Macron résistera-t-il aux tirs nourris venus de toutes parts et déclenchés par l'opposition, qu'elle soit de Gauche, des Insoumis et de l'Extrême droite ? »

    À la Une: Mahamat Idriss Déby Itno sur les traces de son père

    Play Episode Listen Later Oct 6, 2025 4:29


    Sur les photos officielles, il arbore fièrement son uniforme rutilant et ses 7 étoiles qui indiquent son rang de maréchal, à l'instar de son défunt père. Et le maréchal-président tchadien a encore assis son pouvoir vendredi. En effet, pointe Jeune Afrique, « le vote sur la révision constitutionnelle était initialement prévu lundi prochain 13 octobre. Avec dix jours d'avance, c'est donc vendredi que la majorité écrasante des parlementaires a approuvé le texte présenté par le Mouvement patriotique du salut, le parti de Mahamat Idriss Déby Itno, lui conférant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limites. Ce texte lève aussi l'incompatibilité des fonctions de chef de l'État avec des activités au sein d'un parti politique et restaure l'immunité des ministres. » Commentaire de Jeune Afrique : « l'histoire ne se répète pas, mais elle peut parfois sérieusement bégayer. (…) Il y a vingt ans, Idriss Déby Itno, père et prédécesseur de l'actuel chef de l'État, avait, lui aussi, fait “sauter“ le verrou de la limitation des mandats, en faisant modifier la Constitution de 1996, pourtant adoptée après une période de concertation nationale. » Vers un pouvoir quasi-absolu En effet, concrètement, analyse Afrik.com, « instituée par les députés, relayée dans les médias, validée par les sénateurs, et promulguée par le Président, cette réforme scelle le nouveau socle d'un pouvoir quasi-absolu. Cette mutation institutionnelle ne saurait se limiter à un simple jeu de chaises législatives, pointe le site panafricain. Elle dessine un scénario politique à long terme, dans lequel l'alternance démocratique devient improbable. (…) Ça n'est pas seulement une révision constitutionnelle : c'est l'officialisation d'un tournant vers la présidentialisation à vie, s'exclame encore Afrik.com. En adoptant formellement une durée de mandat allongée et une absence de limite, le régime Déby verrouille les conditions de perpétuation de sa domination. Le fils succède au père, non pas par un héritage dynastique légal, mais par un enchaînement institutionnel soigneusement orchestré. » Alors, relève encore le site panafricain, « face à cette mutation, la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, les acteurs politiques africains auront à observer, critiquer, voire exercer des pressions pour rappeler que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert. Le temps dira si le Tchad, sous Mahamat Déby, rompt avec l'ère Déby père, ou bien en érige une version encore plus rigide. » Sur la vague du souverainisme… « Cette évolution politique intervient dans un contexte international qui favorise les régimes peu portés à la démocratie, note pour sa part Ledjely en Guinée. Les rivalités géostratégiques entre la Russie et les pays occidentaux offrent aux dirigeants du continent de nouvelles marges de manœuvre. La confédération de l'AES (Mali, Burkina Faso, Niger) incarne ce vent de souverainisme dont une des manifestations, est aussi le départ des soldats français de plusieurs pays, dont le Tchad. Dans ce nouveau rapport de force, Mahamat Idriss Déby sait qu'il dispose d'une plus grande liberté pour remodeler les institutions à sa guise, sans craindre de réelles représailles extérieures. Ainsi, conclut Ledjely, loin d'incarner un renouveau politique, Mahamat Idriss Déby semble perpétuer un cycle qui confisque l'alternance et bloque l'émergence d'une gouvernance réellement démocratique. Une dynamique qui semble relever d'une tendance plutôt lourde sur le continent africain. » Réinventer la démocratie sur le continent Enfin, en parallèle, à lire cet éditorial du Monde sur l'émergence des régimes forts en Afrique : « prétendre (comme le font certains militaires au pouvoir) que “l'Afrique n'est pas faite pour la démocratie“ est une ineptie, affirme le journal. Il suffit de rencontrer des Africains, illettrés ou éduqués, se pressant dans des bureaux de vote, pour comprendre le sens évident qu'ils donnent à ce droit fondamental : choisir et renvoyer ses dirigeants sur une base égalitaire. (…) Prétendre, par ailleurs, poursuit Le Monde, que seul un régime fort peut assurer le développement contredit la réalité : aucun autocrate africain ne peut se vanter d'une telle performance. » Et le journal de conclure : « combat par définition inachevé, la démocratie est à réinventer, dans les différents États africains comme dans les pays riches. Avec, sans doute, un point commun : au centre de la réflexion devrait figurer le lien entre démocratie et bien-être des populations. »

    À la Une: qui se cache derrière la colère de la Gen Z?

    Play Episode Listen Later Oct 3, 2025 4:00


    Ce « mouvement aussi viral qu'insaisissable », résume Jeune Afrique, en rappelant que la « vague » de contestations a atteint, ces derniers jours, Madagascar puis le Maroc... et menace peut-être l'Algérie, où « un compte Gen Z 213 vient d'être créé, et a lancé un appel à manifester ce vendredi ». Au Maroc, le collectif Gen Z 212 réclame désormais la démission du gouvernement. Avec ses « revendications sociales et économiques », le mouvement est né, rappelle le journal algérien El Watan, « sur Discord, une plateforme de messagerie privilégiée par les gamers ». « Personne ne sait vraiment qui sont ces jeunes, indique un sociologue interrogé par El Watan. Ce qui est sûr, c'est que ce mouvement est né de manière spontanée sur les réseaux sociaux, porté par des personnes qui n'étaient pas forcément militantes ». Cela interroge, d'ailleurs, Le Matin, le quotidien marocain qui se demande pourquoi ces jeunes choisissent « de porter leurs revendications directement dans la rue et sur les réseaux sociaux, plutôt que de s'appuyer sur la société civile, censée être un relais naturel de leurs préoccupations ». Le président du Centre marocain pour la citoyenneté apporte une première réponse : « La Génération Z évolue dans un univers façonné par l'instantanéité et de nouveaux codes d'expression. La majorité des associations, restées ancrées dans des démarches classiques, n'ont pas su adapter leurs méthodes d'intervention à cette réalité. Résultat, un fossé s'est creusé ». Un ras-le-bol au-delà du Maroc et de Madagascar « Des rues de Katmandou (au Népal), aux avenues de Lima (au Pérou), un même souffle de colère semble traverser les jeunesses des pays du Sud », observe Jeune Afrique. « Les situations locales diffèrent, les mots d'ordre ne sont pas identiques » mais « il est impossible de parler d'une simple coïncidence », estime le magazine, qui fait donc la liste des points communs de ce mouvement. L'âge et les réseaux sociaux, certes, mais aussi l'utilisation de « symboles puisés dans la pop culture », comme le drapeau pirate du manga One Piece qui « flotte en tête de cortège » ou bien le salut à trois doigts de la saga Hunger Games qui s'était imposé, en Thaïlande et en Birmanie, comme geste de ralliement et de résistance. Autre point commun relevé par Jeune Afrique : « l'absence de leaders ou de structures politiques visibles ». « Une horizontalité revendiquée au nom de la volonté de tourner la page des "anciens modèles", qui rend ces mouvements difficiles à cerner par les autorités, qui peinent à les comprendre et à les canaliser. La répression s'en fait souvent plus brutale encore ». Le magazine note, d'ailleurs, que « si les manifestations sont au départ le plus souvent pacifistes, elles prennent un tour de plus en plus violent à mesure que la répression s'abat et que les mouvements se radicalisent ». Un constat, cependant, conclut Jeune Afrique : « en quelques mois, la Gen Z a fait tomber plusieurs gouvernements. Qui sera le prochain ? » Voir au-delà des manifestations « Partout en Afrique et au-delà, les soulèvements de jeunes forcent les dirigeants à reculer », confirme le Daily Nation, à Nairobi. Mais « au-delà des manifestations, la génération Z doit se préparer à diriger », prévient le journal kényan. « L'histoire nous rappelle que si renverser le pouvoir peut se faire en quelques jours, construire quelque chose de meilleur exige des années de préparation et de patience ». La révolution égyptienne « a cédé la place au régime militaire, rappelle le Daily Nation, et les militants de Hong Kong ont été contraints à l'exil ou à la prison ». Ces mouvements doivent donc « évoluer s'ils veulent façonner ce qui adviendra après ». « Madagascar illustre, selon le quotidien, la fragilité de la situation actuelle. Le gouvernement a été dissous, mais le président est toujours là. Si les manifestants ne parviennent pas à maintenir la pression en s'organisant et en proposant des alternatives politiques, le risque est de voir le statu quo resurgir. À moins que l'énergie actuelle ne se consolide en institutions civiques et politiques durables, les victoires risquent d'être symboliques plutôt que structurelles ».

    À la Une: la jeunesse marocaine ne décolère pas

    Play Episode Listen Later Oct 2, 2025 4:11


    « Le constat établi par la banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, est implacable, s'exclame le site marocain Medias24. L'année dernière, malgré une croissance de 3,8% tirée par les secteurs non-agricoles, notre marché du travail reste incapable d'absorber la jeunesse. Le chômage atteint 13,3%. Depuis 2019, un million d'emplois agricoles ont disparu, non compensés par les autres secteurs. Chaque année, 275 000 jeunes arrivent en âge de travailler mais ne trouvent pas leur place. La Banque centrale nous met face à une évidence, pointe encore Medias24 : le Maroc ne peut plus différer la bataille pour l'emploi des jeunes. (…) La décennie 2025-2035 doit être celle de l'emploi, ou elle sera celle du décrochage ». Fossé grandissant Le chômage : c'est l'une des raisons de la colère des jeunes marocains, rassemblés sous la bannière du collectif GenZ-212, qui ont poursuivi leur mouvement hier dans plusieurs villes du pays. Mais il n'y a pas que ça… Il y a surtout le fossé grandissant entre les projets étatiques et les aspirations de la jeunesse. L'hebdomadaire Tel Quel résume le problème, sur le ton de l'humour, avec cet exemple, pour le moins parlant : « nos jeunes ont du mal à comprendre, les bougres, qu'on se mette à construire une salle de hockey sur glace à Rabat sans leur expliquer pourquoi. Attention, on ne parle pas de les consulter, juste de leur expliquer la démarche qui consiste à se mettre, soudain, à investir dans un sport dont personne ne connaît les règles ici. Avec cette initiative, nous naviguons entre la blague, la provocation et le ridicule, soupire Tel Quel. Et ne venez pas imaginer une vocation olympique à Rabat, s'il vous plaît, puisque le hockey fait partie des JO d'hiver ». Tel Quel précise : en fait, « les jeunes se plaignent de la privatisation de leur pays. Ils constatent qu'un gouvernement privé privatise la santé, l'éducation, et malgré les dizaines de plans de redressement, les projets de réforme, malgré les commissions et les feuilles de route, rien ne semble indiquer une remontada dans ces secteurs sinistrés ». L'urgence d'un assainissement L'Opinion, autre journal marocain, élargit encore le débat : « les revendications autour de la Santé et de l'Éducation, objets des sit-in récents, ne sont que la partie émergée de l'iceberg, dont la masse invisible cache de véritables fractures dans l'emploi, la transparence et surtout l'équité et la moralisation de la vie publique qui sont aujourd'hui comme depuis longtemps, le point nodal des revendications des diverses vagues de protestations qu'a connu le Royaume depuis son indépendance. (…) Cette moralisation, poursuit L'Opinion, devrait se traduire par un assainissement urgent de la sphère politique mais également économique, doublée d'une reddition des comptes sans complaisance, et d'une gestion enfin efficiente des secteurs sociaux, tout en s'attaquant à la corruption, la gabegie, le clientélisme et le réseautage sauvage et décomplexé qui sévit à toutes les strates de la vie publique ». De plus en plus d'ampleur… Hier, le mouvement s'est encore durci… Au 5e jour des manifestations, deux personnes sont mortes, dans la soirée, alors qu'elles tentaient « de prendre d'assaut », avec d'autres un poste de gendarmerie. Près de 200 personnes ont été arrêtées. « Pour l'instant, constate Afrik.com, la réponse des autorités marocaines s'est principalement traduite par une approche sécuritaire : interdictions de rassemblements, arrestations, encadrement policier massif. Mais cette stratégie semble inefficace face à une génération qui ne craint plus la répression et qui s'organise hors des circuits classiques. Des voix s'élèvent, constate le site panafricain, au sein des partis, dans le monde sportif, et aussi au Parlement, pour réclamer des mesures concrètes : renforcement du personnel hospitalier, rénovation des infrastructures scolaires, transparence budgétaire, calendrier d'embauches. (…) Ce mouvement, porté par des jeunes ultra-connectés, exige une nouvelle forme de gouvernance : participative, basée sur les preuves, centrée sur la dignité et l'accès équitable aux services publics. (…) Le malaise social dépasse les cercles militants. Il reste à savoir si l'exécutif marocain saura en saisir la portée. Mais une chose est certaine, conclut Afrik.com : GenZ-212 a changé la donne. Et les prochains week-ends pourraient en être la confirmation ».

    À la Une: Joseph Kabila condamné à mort

    Play Episode Listen Later Oct 1, 2025 4:13


    « La sentence est tombée, lourde comme un couperet dans le silence feutré de la Haute cour militaire, constate Le Journal de Kinshasa. Ce mardi, l'ombre de Joseph Kabila a été officiellement condamnée à la peine de mort. Pour "trahison" et "participation à un mouvement insurrectionnel", la justice militaire a tranché. Aucune circonstance atténuante n'a été retenue. Le principal concerné, qui vit en exil, n'était qu'un fantôme. Le réquisitoire, impitoyable, dressait le portrait d'un homme non plus en chef d'État, mais en chef de guerre. La Cour a épousé ces allégations, peignant une réalité sombre. Elle affirme que, dans l'ombre, l'ancien président tenait à Goma et Bukavu de "véritables réunions d'état-major". Il inspectait des centres d'instruction de rebelles et se comportait en "chef incontesté de tous les mouvements rebelles" (…). Le jugement est sans appel : Joseph Kabila est désormais qualifié de "chef de la coalition AFC/M23" ». Pas de réaction pour l'instant de l'intéressé. Juste un communiqué de son parti, le FCC, le Front commun pour le Congo, publié sur le site congolais 7 sur 7 : « le FCC dénonce "la restauration de la dictature" et l'instrumentalisation "croissante, tant de la justice que de la puissance publique à des fins politiques". Le FCC, qui se positionne comme une force politique "considérable" de l'opposition, promet de combattre cette condamnation qu'elle juge "inacceptable" ». Séisme politique… Ce « verdict est une première depuis l'indépendance du Congo, en 1960 », constate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia : « avec une peine très lourde, des dommages et intérêts pour les victimes de l'AFC/M23 stratosphériques de plus de 30 milliards de dollars (soit deux fois le budget de l'État congolais), et désormais un ancien président en cavale et recherché par la justice congolaise. (…) Cette condamnation à mort de Kabila représente un petit séisme politique en RDC, pointe encore Afrikarabia. Ce verdict résonne d'abord comme un message d'avertissement et "préventif" à l'attention de toutes les personnes qui souhaiteraient rejoindre les rangs rebelles. (…) Et elle brise une possible coalition anti-Tshisekedi, avec à sa tête Joseph Kabila associé à une myriade d'opposants. Elle disqualifie enfin l'ex-président, aux yeux de Kinshasa, comme interlocuteur à un potentiel dialogue national ». Un « goût d'inachevé » ? Pour Le Monde Afrique, « en l'absence de l'accusé et sans avocat pour le défendre à l'issue d'une instruction bâclée, ce procès expéditif laisse un goût d'inachevé ». Avec « des charges qui reposent implicitement sur l'autorité, directe mais supposée, qu'exercerait Joseph Kabila sur la rébellion du M23. (…) D'un naturel taiseux, naviguant entre le Zimbabwe – où, selon une source, il se trouverait actuellement –, l'Afrique du Sud et la Zambie, l'ancien président avait finalement brisé le silence le 18 mars dernier, depuis Johannesburg, rappelle Le Monde Afrique, pour nier tout lien avec le M23. La plupart des observateurs jugent toutefois que Corneille Nangaa (l'un de ses fidèles lorsqu'il était au pouvoir) ne serait pas entré dans la rébellion armée sans, au minimum, l'onction de Joseph Kabila ». Et « beaucoup ont cru discerner l'ambition de ce dernier de revenir aux affaires lorsque Corneille Nangaa a exprimé son intention de renverser le pouvoir par les armes ». « Attiser le feu » ? La presse ouest-africaine s'interroge : « à quoi servira cette condamnation de Joseph Kabila ? » se demande WakatSéra à Ouagadougou. « N'est-ce pas plutôt le meilleur moyen de raidir les positions et d'attiser le feu dans l'est de la RD Congo ? (…) En tout cas, les populations civiles continuent, elles, de vivre l'enfer, alors que la convoitise des acteurs et commanditaires de la guerre, pour les richesses minières de la RD Congo, ne fait que croître ». Enfin pour Ledjely en Guinée, ce « verdict pourrait être perçu par l'opposition politique congolaise comme une manœuvre d'intimidation à l'encontre de toutes les voix dissidentes, en prévision du troisième mandat que Félix Tshisekedi caresse en secret l'ambition de briguer. C'est dire, conclut le site guinéen, que la condamnation prononcée contre Kabila pourrait contribuer à dégrader davantage les rapports de confiance entre les acteurs de la scène politique congolaise. Une méfiance qui ne pourra que galvaniser ceux dont les intérêts prospèrent dans l'insécurité chronique qui sévit en RDC depuis une trentaine d'années ».

    À la Une: le pouvoir lâche du lest à Madagascar

    Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 4:10


    « Rajoelina répond à la Gen Z » : c'est le grand titre du quotidien L'Express à Antananarivo. Après les manifestations de ces derniers jours, le président malgache a limogé ses ministres. « La démission du gouvernement "dans les 72 heures" figurait parmi les revendications de la Gen Z. Visiblement, le Chef de l'État a pris les devants, pointe L'Express. Dans son allocution, Andry Rajoelina a également présenté ses "excuses" face à "l'incapacité de certains membres du gouvernement à accomplir les tâches attendues par la population". Il a aussi annoncé la création "d'un espace de concertation" afin que les citoyens, notamment les jeunes, puissent participer à l'élaboration de solutions pour les affaires nationales. Andry Rajoelina a par ailleurs promis un changement de cap dans la conduite des affaires publiques, citant la transparence dans les dossiers sensibles qui touchent directement à la population, comme celui de l'énergie ». Et puis, note encore L'Express, pour lui, pas question de démissionner. Autre point important, souligne Jeune Afrique : « Andry Rajoelina a annoncé qu'un nouveau Premier ministre serait nommé dans les trois jours, et un nouveau gouvernement dans la semaine. Une façon pour le chef de l'État de tenter de reprendre la main, commente le site panafricain, alors qu'une session parlementaire extraordinaire serait en préparation avec, selon certains députés, la possibilité d'une motion d'empêchement qui pourrait bien sceller le sort du président si jamais la majorité des deux tiers devait être atteinte ». La fronde va-t-elle se calmer ? En attendant, la dissolution du gouvernement et les propositions du président suffiront-ils à calmer le mouvement de protestation issu de la jeunesse ? Pas sûr, répond Madagascar Tribune : « le mouvement Gen Z pourrait prendre de l'ampleur avec un engagement accru des politiciens et des syndicats, et ce malgré la réticence des jeunes. Cette alliance de circonstance pourrait savonner la planche sur laquelle marche le régime, avec les effets que l'on a vus à plusieurs reprises dans les crises depuis 1972 ». En effet, rebondit Afrik.com, « le limogeage du gouvernement est une chose, mais elle reste loin de satisfaire la rue. La rue qui réclame désormais le départ pur et simple du chef de l'État. Entre volonté affichée de dialogue et pression d'un mouvement citoyen inédit, Andry Rajoelina se retrouve face à un dilemme, constate le site panafricain : réformer en profondeur pour calmer la colère, ou bien risquer de voir l'histoire se répéter avec une nouvelle transition imposée par la rue ». Et Afrik.com de rappeler que « Madagascar n'en est pas à sa première crise politique majeure. Depuis son indépendance en 1960, le pays a régulièrement été secoué par des révoltes populaires. L'ascension d'Andry Rajoelina lui-même, d'abord comme maire d'Antananarivo, avait été rendue possible par le soulèvement de 2009 qui avait conduit au départ de Marc Ravalomanana. Son retour au pouvoir par les urnes en 2018 puis en 2023, lors d'un scrutin contesté, n'a pas apaisé les divisions profondes d'une société marquée par la pauvreté et la défiance envers ses dirigeants ». Aller plus loin ? L'histoire se répète donc, constate Aujourd'hui à Ouagadougou : « le dégagisme pousse des cris de colère à Madagascar. Le mouvement social qui se tient à équidistance des lobbies politiques, se veut une matrice pour un changement radical, en tout cas, pour acter l'avènement d'une nouvelle race de dirigeants, que n'a pas su incarner, l'ancien DJ, qui a pourtant accédé au pouvoir jeune. Quel avenir pour cette lutte pour la survie sur la Grande île ? Que peut faire Andry Rajoelina pour se dépêtrer de ce mauvais pas ? Le congédiement de son premier ministre et tout le gouvernement pourra-t-il sauver les meubles ? » « Madagascar : le limogeage du gouvernement suffira-t-il à calmer la fronde ? », s'interroge également Ledjely en Guinée. « La véritable question est de savoir si Andry Rajoelina est prêt à aller plus loin : ouvrir un dialogue sincère avec la jeunesse et l'opposition, poser les bases d'une gouvernance plus transparente et redistributive, et, surtout, redonner confiance à une génération en quête d'avenir. Sans quoi, prévient Ledjely, le mouvement Génération Z pourrait bien devenir le catalyseur d'un basculement politique inédit dans l'histoire récente de Madagascar ».

    À la Une : les revendications de la génération Z

    Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 4:28


    La jeunesse donne de la voix sur le continent : la génération Z, qui regroupe ceux qui sont nés entre 1997 et 2012, est majoritaire dans nombre de pays d'Afrique et elle veut se faire entendre, exprimer ses revendications et participer au débat politique. C'est le cas à Madagascar… Après une première journée de mobilisation jeudi dernier, constate Le Monde Afrique, « des centaines de jeunes sont à nouveau descendus samedi dans les rues de la capitale, Antananarivo, à l'appel du collectif Gen Z Madagascar pour réclamer l'accès à l'eau, à l'électricité et le respect de la liberté d'expression. (…) Le cortège a rapidement été stoppé par les forces de police et de gendarmerie, lourdement armées. Des grenades lacrymogènes ont été tirées et plusieurs blessés seraient à déplorer. » Et la semaine qui débute sera « déterminante », s'exclame L'Express de Madagascar. Avec de nouveaux appels à manifester de la part de Gen Z. En effet, malgré les appels au calme et l'intervention du président Andry Rajoelina qui a dit avoir entendu les revendications des jeunes, « la Génération Z a publié hier un communiqué ignorant ostensiblement ces annonces, constate le quotidien malgache. Le mouvement est train de franchir un nouveau cap : de sociales, les revendications prennent une tournure politique. La Génération Z réclame la démission du gouvernement et celle du préfet d'Antananarivo. (…) Le mouvement risque ainsi de s'amplifier, conclut L'Express. (…) Tout laisse donc présager une semaine à haut risque. » La stratégie de la passivité ? « Le courage et la fierté des manifestants avant-hier ont été salués par tout le monde, pointe pour sa part Midi Madagascar. Le message qu'ils ont délivré a été entendu bien au-delà des frontières de la Grande île, mais les événements malheureux qui ont eu lieu par la suite ont quelque peu occulté sa portée, déplore le journal. L'arrivée d'individus malintentionnés et les dégradations matérielles qu'ils ont accomplies ont scandalisé la population. Ils n'avaient absolument rien à voir avec le mouvement de revendication légitime des manifestants. » Et « face à la passivité apparente des forces de l'ordre », relève Midi Madagascar, on peut se demander « s'il ne s'agit pas d'une stratégie délibérée pour occulter totalement le message véhiculé par les manifestants sincères. » « Des dérapages incontrôlés ou téléguidés ? », s'interroge en écho Madagascar Tribune. « On sait depuis la deuxième République de Ratsiraka que l'utilisation de casseurs et de voyous pour discréditer les mouvements de protestation est une pratique des dirigeants malgaches. » Arrogance ? En tout cas, s'agace Madagascar Tribune, « en se comportant avec arrogance depuis des décennies, les dirigeants actuels portent une grande responsabilité dans la colère de la population, en accumulant fraudes électorales, gaspillant les deniers publics dans des projets inutiles, affichant une totale impunité dans la corruption, et n'hésitant jamais à des mensonges cousus de fil blanc et vite rattrapés par la réalité. (…) C'est dans ce contexte, poursuit le journal, qu'à l'inspiration de l'exemple népalais, la Gen Z malgache est apparue. Elle se caractérise par une maitrise des réseaux sociaux pour l'efficacité de la communication et de la mobilisation, et par une absence de véritables leaders pour personnaliser le mouvement et le politiser. Cela lui donne une crédibilité et une légitimité que la classe politique n'a pas. » Au Maroc aussi Et il n'y a pas qu'à Madagascar que la jeunesse donne de la voix… « Au Maroc, la Génération Z descend dans la rue, constate Afrik.com : santé, école, dignité et débat sur les priorités budgétaires. » Ces derniers jours, pointe le site panafricain, « des collectifs de jeunes Marocains qui se sont coordonnés en ligne ont tenté d'organiser des marches dans plusieurs villes pour dénoncer la dégradation des services publics — surtout la santé et l'école. Entre interdictions, dispersions et interpellations, cette séquence met à nu le fossé entre une génération connectée, exigeant dignité et emploi, et des autorités focalisées sur la stabilité. Elle ouvre un bras de fer durable autour des priorités budgétaires et d'un nouveau contrat social. » Et « une réponse essentiellement sécuritaire ne changera pas les revendications, prévient Afrik.com. La fenêtre d'apaisement passe par des gestes tangibles et vérifiables sur la santé et l'éducation, plutôt que par la seule communication gouvernementale. (…) Les prochains week-ends diront si la “Génération Z“ transforme l'essai de la rue en agenda de réformes mesurables. »

    À la Une: manifestations, pillages et répression à Madagascar

    Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 4:17


    C'est l'Express de Madagascar qui nous raconte la journée de jeudi 25 septembre : « De la contestation aux pillages », titre le journal qui précise : « La manifestation anti-délestage a dégénéré dans la capitale, laissant place à des affrontements, des pillages et des incendies. Face au chaos, le préfet d'Analamanga a instauré un couvre-feu de 19h à 5h du matin. » « Antananarivo s'est embrasée hier », poursuit l'Express de Madagascar, qui détaille les moments forts de la journée : « Vers 10h45, les premiers heurts éclatent du côté de Mandrosoa lorsque les forces de l'ordre repoussent les manifestants à coups de gaz lacrymogène. En riposte, des jets de pierre pleuvent ». La journée est très tendue et à la tombée de la nuit, rapporte l'Express de Madagascar, « la situation échappe totalement au contrôle. Les protestations laissent place à une succession de pillages éclairs (…) Les infrastructures ne sont pas épargnées. À Anosibe, le chantier de la future gare du train urbain est incendié, tout comme une banque voisine ». « Sur le terrain, ajoute le journal, l'organisation des forces de sécurité paraît vacillante. Plusieurs arrestations sont néanmoins recensées ». Journée très tendue donc, qui se termine par l'instauration d'un couvre-feu. « L'objectif, précise l'Express de Madagascar, est de limiter les attroupements et de prévenir de nouveaux débordements après la vague de violences et de pillages qui a secoué la ville. » Vengeance post-mortem Dans la presse africaine également ce matin, des commentaires sur la condamnation à cinq ans de prison de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Notamment dans les quotidiens burkinabés, toujours inspirés lorsqu'il s'agit d'interpréter l'actualité internationale. « Entre jubilation, abus de la République des juges et vengeance post-mortem de [Mouammar] Kadhafi » titre Aujourd'hui au Faso qui interroge : « Qu'en pensent les Africains, notamment dans les ex-post-colonies » ? « On évoque mezza-voce, une sorte de vengeance post mortem de Kadhafi, car sous nos cieux, si c'est le même Sarkozy qui était copain-copain avec l'auteur du Livre Vert, qui lui a permis d'implanter sa tente à Paris lors de sa visite le 10 décembre 2007 (…) si c'est ce même [Nicolas] Sarkozy qui a aussi aiguillonné la révolution onusienne et ameuté d'autres pays occidentaux pour chasser Kadhafi, qui a trouvé la mort, alors pour certains Africains, c'est ni plus ni moins qu'un retour de la manivelle outre-tombe, genre malédiction de celui qu'on a tué le 20 octobre 2011 et dont nul ne sait où se trouve exactement la sépulture ». Trahison impardonnable En Guinée, Ledjely ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de l'ancien président français.  « Pour les Africains, Nicolas Sarkozy représente la duplicité et la trahison (…) de Conakry à Djibouti, et de Rabat au Cap, tout le monde croit que de l'argent a circulé entre les hommes de Kadhafi et l'équipe de campagne de l'ancien président français (…) l'idée que le séjour XXL de l'ancien guide libyen en France, en 2007, était la contrepartie des transferts de fonds entre Tripoli et Paris est très largement partagée au sein de l'opinion publique africaine. » Et Ledjely aboutit à la même conclusion qu'Aujourd'hui au Faso, le journal guinéen nous dit : « Dès lors, la volte-face de Nicolas Sarkozy qui avait consisté à prendre la tête de la coalition internationale ayant fini par tuer Kadhafi en février 2011, passe pour une trahison impardonnable. Moins que la corruption en tant que telle, c'est cette façon de se retourner de manière aussi inique contre son bienfaiteur d'hier, que les Africains abhorrent chez l'ancien président français. » Conclusion du journal guinéen : « Il ne faut guère s'attendre à ce qu'en Afrique, on s'apitoie sur le sort de l'ancien président. Tout au contraire, ce qui lui arrive aujourd'hui devrait servir de leçon à ceux qui seraient tentés de suivre son exemple. »

    À la Une: les pays du Sahel claquent la porte de la Cour pénale internationale

    Play Episode Listen Later Sep 25, 2025 4:11


    Les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont annoncé lundi leur retrait immédiat du traité de la Cour pénale internationale (CPI). Une décision radicale, justifiée par la dénonciation d'une « justice sélective » et d'un « instrument de répression néocoloniale. » « Ce retrait s'inscrit dans la stratégie souverainiste des trois pays sahéliens et leur rupture assumée avec les institutions occidentales, relève Afrik.com. Ces derniers mois, le Burkina, le Mali et le Niger se sont rapprochés de partenaires alternatifs, en particulier la Russie, dont le président Vladimir Poutine fait lui-même l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI, depuis le début du conflit en Ukraine. » Qui plus est, souligne encore Afrik.com, « l'annonce de ce retrait a lieu à un moment où les armées de l'AES sont accusées, par des ONG internationales, de graves violations des droits humains dans leur lutte contre les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. » Dans l'ombre de Moscou L'influence de la Russie est manifeste, pointe Le Monde Afrique : « l'initiative des trois pays sahéliens a trouvé un écho sous la plume d'Oleg Nesterenko, décrit par Reporters sans frontières comme un “entrepreneur de l'influence russe à l'international“. Peu après l'annonce du retrait des trois pays de la CPI, il saluait la décision sur un site malien en ligne. “L'ère des puissances occidentales, autrefois campées en suzeraines vis-à-vis d'États africains réduits au statut de vassaux, est révolue et ne doit en aucun cas se reproduire“, écrivait-il. » « Fin avril, rappelle Le Monde Afrique, le vice-président du conseil de sécurité de Russie Dmitri Medvedev, envisageait la création d'un “organe juridique alternatif à la CPI“, qui serait établi par exemple dans le cadre des BRICS, disait-il, après avoir critiqué le mandat d'arrêt pour crimes de guerre émis en mars 2023 par la CPI contre Vladimir Poutine et cinq autres responsables russes de la guerre en Ukraine. » Une Cour pénale sahélienne des droits de l'Homme ? En attendant, poursuit Le Monde Afrique, « les trois États (de l'AES) ont annoncé la création d'une Cour pénale sahélienne des droits de l'homme pour y juger les crimes de masse, le terrorisme et le crime organisé, et la construction d'une prison de haute sécurité ». « Une Cour pénale sahélienne ! Pourquoi pas ? », s'exclame le quotidien Aujourd'hui au Burkina Faso. « L'idée fait son bonhomme de chemin. Elle pourrait d'ailleurs s'inspirer des Cours africaines de Dakar qui ont jugé Hissène Habré ou de la version des Gacaca du Rwanda ; en tout cas une justice endogène qui tiendrait compte des us et coutumes et des réalités sahéliennes. Loin des salles froides et aseptisées de la CPI, pourrait se substituer une justice rendue d'abord par les Africains sur le sol africain », martèle Aujourd'hui. En effet, pointe encore le quotidien burkinabé, « la CPI n'a jamais pu se défaire de cette image qui lui colle à la peau : celle d'une justice internationale pour juger les Africains. Jamais un Occidental n'a été devant les juges de La Haye à fortiori dans les 9 m² d'une cellule de Scheveningen. Ça fait tout de même bizarre ! », clame-t-il erronément. Désamorcer toute enquête gênante ? Reste, tempère Le Monde Afrique, que « la CPI n'enquête ni au Niger, ni au Burkina Faso, mais seulement au Mali. C'est Bamako qui l'avait saisi en juillet 2012, lors de l'occupation de Tombouctou et du nord du pays par les groupes jihadistes. Depuis, deux ex-cadres de la police du groupe Ansar Eddine ont été jugés et condamnés pour des crimes commis après la prise de Tombouctou en 2012. Et un mandat d'arrêt a été émis en 2017 contre Iyad Ag Ghali, l'émir du GSIM, l'un des plus puissants groupes jihadistes sahéliens. » « Mais les soupçons ne concernent pas seulement les groupes jihadistes, relève pour sa part Le Point Afrique : ONG et experts de l'ONU accusent aussi les forces armées burkinabè et maliennes d'exécutions sommaires de civils. Et pour WakatSéra, à Ouagadougou, cette rupture avec La Haye apparaît ainsi comme une façon de “désamorcer toute enquête gênante“ visant les armées locales. Human Rights Watch a, en effet, documenté plusieurs massacres imputés à ces forces, que la CPI aurait pu être amenée à examiner. »

    À la Une: une nouvelle Constitution pour la Guinée

    Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 4:20


    « Le Oui pulvérise le Non à 89,38 % contre 10,62 % » : c'est le grand titre du site d'information Ledjely à Conakry. Un résultat encore « provisoire, précise le site, qui sera transmis à la Cour suprême, l'institution compétente pour en assurer l'examen, traiter d'éventuels contentieux, valider les résultats et proclamer les résultats définitifs ». « Les résultats montrent un taux de participation de 86,42 %, pointe pour sa part le site Guinée 360. Un chiffre qui témoigne d'une adhésion considérable des Guinéens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, au projet de nouvelle Constitution. Désormais, (donc) tous les regards sont tournés vers la Cour suprême ». Ce taux de participation « divise les acteurs politiques », relève de son côté Media Guinée. Pour le Congrès Africain pour la Démocratie et le Renouveau, il y a eu « une très grande mobilisation : le taux de participation annoncé reflète la réalité ».  Non, rétorque l'opposition. Pour le Parti pour le progrès et le changement, « le peuple de Guinée n'a pas répondu à l'appel de la junte au pouvoir pour participer à cette élection. Il y a eu un taux d'abstention très élevé. (…) En Guinée, quand le pouvoir organise un scrutin, rien ne peut l'effrayer. Ce que le pouvoir veut, c'est ce qui va être dicté et c'est ce qui va être fait ». Chape de plomb En fait, tout était joué d'avance, constate Le Monde Afrique : « la campagne pour le Oui au référendum a été ostentatoire à travers le pays et largement incarnée par Mamadi Doumbouya, à grand renfort d'affiches à son effigie, rassemblements et fanfares. Celle du Non a été, elle, quasi inaudible ». Il faut dire, poursuit le journal, « qu'une chape de plomb s'est abattue en Guinée sur les voix dissidentes depuis l'arrivée des militaires au pouvoir. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations – interdites depuis 2022 – sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l'opposition ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l'exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés ». En effet, renchérit WakatSéra au Burkina Faso, « le boycott prôné par les opposants de l'UFDG et du RPG, l'ancien parti chassé du pouvoir par le coup d'État du 5 septembre 2021, n'a pas été massivement suivi. Rien de plus normal, la campagne qui a précédé le scrutin étant allée dans un sens unique, celui des partisans du Oui. Il n'y avait de place pour aucune voix dissonante, que ce soit dans la rue où par le biais des médias qui n'avaient la possibilité que de relayer les échos des partisans du Oui. Et le gendarme de la Haute autorité de la communication veillait au grain. Qui plus est, poursuit WakatSéra, l'épée de Damoclès de la suspension plane en permanence sur les organes de presse qui ont encore la chance d'exister et qui oseraient aller contre la volonté du censeur. » Ce qui explique la prudence des médias guinéens qui se contentent de donner les résultats du référendum et de relayer les communiqués officiels. Un boulevard pour Doumbouya En tout cas, relève Afrik.com, « ce référendum constitutionnel, longtemps attendu, ouvre une séquence électorale cruciale. Les autorités ont déjà annoncé l'organisation d'élections présidentielle et législatives avant la fin de l'année, afin de rétablir l'ordre constitutionnel et de répondre aux pressions de la communauté internationale. Pour une partie de la population, précise le site panafricain, l'adoption d'une nouvelle Constitution marque l'espoir d'un retour à la stabilité et au pouvoir civil. Pour d'autres, ce vote ouvre surtout la voie à une candidature du chef de la junte, Mamadi Doumbouya, désormais juridiquement en position de briguer la magistrature suprême ». Ce qui fait dire à L'Observateur Paalga que « l'adoption de cette nouvelle Constitution vaut déjà plébiscite pour le général Doumbouya ». En effet, insiste Aujourd'hui, toujours à Ouagadougou, cette « nouvelle loi fondamentale lui permet de quitter sa tenue bariolée de camouflage pour se couler dans le boubou du président élu ». Désormais, « l'ex-légionnaire a tous les leviers pour basculer dans l'État de droit avec lui comme président élu. Et peut-être que le peuple guinéen lui saura gré de passer de la baïonnette à l'urne ». Et Aujourd'hui de s'interroger : « quelle Guinée sous Doumbouya II en gestation ? Quel avenir pour les partis politiques ? Le général-président va-t-il acter le changement générationnel en Guinée ? »

    À la Une: la reconnaissance officielle de l'État de Palestine par certains pays occidentaux

    Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 3:57


    De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».

    À la Une: la déchéance de nationalité dans les pays du Sahel

    Play Episode Listen Later Sep 19, 2025 4:16


    C'est un article de Mali Actu qui parle de la déchéance de nationalité, comme « d'une arme politique en pleine transition militaire ». Le journal en ligne en veut pour preuve, le cas de « trois activistes tchadiens installés en France qui viennent d'être déchus de leur nationalité, accusés d'intelligence avec des puissances étrangères ».  Pour Mali Actu, il s'agit là d'une « pratique étatique de plus en plus utilisée comme un outil politique dans plusieurs états du Sahel ». « Depuis l'arrivée au pouvoir de transitions militaires, des décisions similaires ont été prises contre des opposants et des personnalités publiques. Des voix indépendantes sont ainsi neutralisées », poursuit Mali Actu qui prend pour exemple le cas du Niger. Depuis le coup d'État de 2023, « plusieurs proches de l'ancien président Mohamed Bazoum ont été provisoirement déchus de leur nationalité. Pour les défenseurs des droits humains, remarque le journal, la mesure est surtout symbolique et vise à intimider les opposants ». Mais les conséquences sont lourdes pour les personnes qui se voient imposer cette déchéance, explique encore Mali Actu : « dans certains cas, la mesure peut rendre une personne apatride et la priver d'une protection internationale ». Disparitions et réquisitions La presse africaine revient également ce matin sur la libération, au Burkina Faso, de deux journalistes disparus depuis plus d'un an. Les disparitions forcées, c'est une autre des méthodes utilisées pour faire taire les voix discordantes. Mais pour Adama Bayala et Alain Traoré, alias Alain Alain, une page se tourne : « ils respirent l'air de la liberté recouvrée au Burkina », annonce Aujourd8.net qui se réjouit sans réserve. « Avec ces libérations, nous dit-il, la liste des hommes de médias libérés après quelque temps passé loin de leurs familles s'allonge et on ne peut que se féliciter que nos confrères retrouvent la possibilité d'aller et venir. » Afrik.com de son côté, note que la disparition d'Adama Bayala et Alain Traoré avaient eu lieu « dans un contexte marqué par les réquisitions arbitraires de la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Officiellement, les autorités justifient des réquisitions par le décret de mobilisation générale contre les groupes armés djihadistes. Mais de plus en plus de Burkinabè y voient un instrument pour faire taire les voix critiques ». Il reste encore un journaliste « vraisemblablement réquisitionné », rappelle Jeune Afrique, il s'agit d'Atiana Serge Oulon, « enlevé à son domicile le 24 juin 2024 ». Problème politique Le Maroc est dans le viseur d'Afrik.com, et plus précisément son roi Mohamed VI. Dans un article au vitriol d'Afrik.com intitulé « Mohamed VI et les voitures de l'État : une monarchie en roue libre », le journaliste Malik Hamid s'exclame ainsi : « Au Maroc, la pauvreté gronde, les inégalités se creusent et la jeunesse désespère. Mais pendant ce temps, les moteurs vrombissent sous les ors d'un régime qui semble davantage préoccupé par le confort de ses élites que par les conditions de vie de ses citoyens ». C'est la ministre de l'Économie et des finances, Nadia Fettah, qui selon Afrik.com, « a révélé les dépenses faramineuses consacrées au parc automobile de l'État. (…) plus de trois milliards de dirhams par an, sont affectés à l'entretien, au carburant et au renouvellement des voitures de fonction de l'administration publique marocaine ». « Alors même que le pays se débat avec une inflation galopante, un chômage endémique et une crise sociale profonde, poursuit Afrik.com, l'État consacre des milliards à l'entretien d'un luxe bureaucratique. » Et ce n'est pas tout : « Le cœur du scandale, ajoute le site d'information, c'est que ces voitures ne servent pas seulement à des missions officielles, mais bien souvent à des trajets personnels, à des déplacements de confort, voire à des abus flagrants d'autorité ».

    À la Une: quelle participation au référendum de dimanche en Guinée?

    Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 4:34


    La campagne pour le référendum constitutionnel en Guinée s'achève jeudi 18 septembre, à 23h59. « À partir de cette date, relève Ledjely à Conakry, toute activité de propagande est strictement interdite sur l'ensemble du territoire national : meetings, caravanes, affichages, communications audiovisuelles ou numériques, ainsi que tout signe extérieur de soutien ou d'opposition au projet de Constitution. (…) La Direction générale des élections (DGE), réaffirme son engagement à organiser un scrutin "transparent, inclusif et crédible", et appelle l'ensemble des acteurs et citoyens guinéens à contribuer à la réussite de ce rendez-vous électoral historique. » Appel au boycott Le principal opposant Cellou Dalein Diallo, dit « non » : « Depuis son exil, rapporte Afrik.com, l'ancien Premier ministre estime que ce scrutin n'est rien d'autre qu'un "paravent constitutionnel" destiné à prolonger le règne du général Mamadi Doumbouya. (…) Le leader de l'Union des Forces démocratiques de Guinée demande donc à ses militants et sympathisants de rester chez eux dimanche. "Même si vous votez non, votre vote sera compté comme un oui", martèle-t-il, dénonçant une "mascarade" et un "parjure" politique. Son mot d'ordre : ne pas cautionner par la participation un scrutin qu'il juge illégitime. » Pour sa part, rapporte encore Afrik.com, « face aux critiques, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, assure que le référendum ouvre la voie au retour à la normalité constitutionnelle. À ses yeux, l'opposant n'apporte aucune alternative crédible au peuple guinéen. Le bras de fer reste donc entier, pointe le site panafricain. Entre un pouvoir déterminé à valider sa nouvelle constitution et un opposant qui mise sur le boycott pour délégitimer le scrutin, les électeurs guinéens devront trancher dimanche… en choisissant d'aller voter ou de rester chez eux. » « Désert démocratique » Alors quel impact aura cet appel au boycott ? Quelle participation dimanche à ce référendum constitutionnel ? Aujourd'hui, au Burkina Faso voisin, s'interroge : « la voix de l'opposant qui retentit dans le silence ambiant des anti-nouvelle constitution, a le mérite d'être constante, déterminée, mais sera-t-elle entendue et surtout efficace ? Ne revient-on pas au même résultat, sauf peut-être à épargner aux uns et aux autres de se fatiguer pour se rendre dans les bureaux de vote ? (…) Si le "oui" l'emporte, ce qui devrait être le cas quoi qu'on dise, ce sera déjà le premier marchepied vers une élection du général-président Mamadi Doumbouya dont la candidature, à moins d'un cataclysme politique, ne fait plus de doute. » « Quand Cellou Dalein Diallo pêche dans un désert démocratique », s'exclame L'Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou. En effet, « une chose est sûre, pointe le journal, quel que soit le taux de participation au scrutin à venir, la nouvelle Constitution passera comme une lettre à la poste, ouvrant ainsi un boulevard au "colosse de Conakry", pour légitimer plus tard son pouvoir. » D'autant, insiste L'Observateur Paalga, « quand on connaît la chape de plomb à laquelle sont confrontés les Guinéens actuellement : musellement des médias, enlèvement d'activistes de la société civile, répression d'opposants et suppression de partis politiques. C'est dans ce climat de terreur que se déroule la campagne où les partisans du oui sont les seuls visibles sur le terrain. » Une image écornée à l'international Sur place, en Guinée, les médias marchent sur des œufs. Pas de commentaires défavorables au projet de nouvelle constitution. À noter cependant cet article à lire sur le site Guinée 360, plutôt critique envers le pouvoir en place. Son titre : « trafic, corruption, cybercriminalité, libertés en recul : l'image de la Guinée écornée à l'international » : « alors que les autorités de transition se félicitent des performances économiques et d'un "retour de la confiance", plusieurs rapports publiés en cette année 2025 dressent un tableau beaucoup moins flatteur de la Guinée sur la scène internationale (…). Le pays figure parmi les moins bien classés dans la plupart des évaluations. » Et Guinée 360 de citer, à chaque fois avec des sources précises, les libertés publiques en recul, le problème du trafic de cocaïne, la cybercriminalité, l'opacité de la dette, la corruption persistante ou encore la mauvaise régulation du secteur de l'électricité. « Une exception positive », toutefois, pointe Guinée 360 : « le rapport Africa's Pulse de la Banque mondiale prévoit pour la Guinée une croissance exceptionnelle de 11,3 % cette année, l'une des plus fortes d'Afrique subsaharienne. Le pays devrait maintenir cette dynamique à moyen terme, soutenue par l'exploitation minière et la relative stabilité budgétaire. »

    À la Une: la menace d'un éventuel blocus sur Bamako

    Play Episode Listen Later Sep 16, 2025 4:11


    C'est la nouvelle stratégie au Mali des terroristes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) : asphyxier économiquement Bamako et contraindre les forces armées à se disperser. Depuis début septembre, pointe Jeune Afrique, « le groupe jihadiste a imposé un blocus sur les routes qui relient le Mali à ses voisins. Une opération inédite et révélatrice de sa nouvelle stratégie. (…) Les attaques se sont multipliées sur les principaux axes qui entourent Bamako, semant la terreur dans les corridors qui relient la capitale aux ports de Dakar, de Conakry et d'Abidjan. Destruction de camions-citerne, prise d'un poste militaire, instauration de check-points sauvages, fouille des voyageurs, racket des passagers, incendie ou mitraillage de véhicules… Six camionneurs sénégalais ont même été pris en otage, puis relâchés vingt-quatre heures plus tard. Jamais, constate encore Jeune Afrique, le Jnim n'avait semé pareil chaos dans ces régions habituellement préservées en raison de leur éloignement de la zone d'influence traditionnelle des groupes jihadistes, à près de 1 000 km de là. Après avoir harcelé, pendant plus de dix ans, les Forces armées maliennes, la filiale sahélienne d'Al-Qaïda a modifié sa stratégie, résume le site panafricain. Elle a décidé de frapper au porte-monnaie, et d'ouvrir un nouveau front. Bref, de mener une guerre économique. » Dernière action en date, relate Maliweb à Bamako : l'attaque d'un convoi de camions-citerne dimanche dernier, près du village de Ségala, à une soixantaine de kilomètres de Kayes : « les assaillants ont tendu une embuscade avec, pour seul objectif, de faire le maximum de victimes civiles au sein du convoi, rapporte Maliweb. Une manœuvre qui complique la tâche de l'armée, contrainte de neutraliser l'ennemi tout en protégeant les civils, piégés entre deux feux, au milieu de produits hautement inflammables. » L'armée minimise L'armée malienne qui tente de calmer le jeu, avec des communiqués victorieux : « de Kayes à Kidal : les Fama (les Forces armées maliennes, NDLR) imposent leur tempo et rassurent les populations, affirme Malijet, reprenant un communiqué de l'armée. À Kayes, les routes nationales 1 et 3 ont été ciblées par des attaques coordonnées visant à paralyser les flux économiques et à semer la peur. La riposte fut immédiate. Le 9 septembre, une frappe aérienne chirurgicale a détruit une base logistique à Mousafa, dans le cercle de Diéma. Plusieurs dizaines de combattants ont été neutralisés, permettant la reprise sécurisée des convois commerciaux sous escorte militaire. » Vers une spirale d'insécurité ? Pour Ledjely en Guinée, la menace est bien réelle. « En s'attaquant à des convois de camions-citerne circulant sur l'axe vital Dakar-Bamako, malgré la présence d'escortes militaires, les groupes armés islamistes ont envoyé un signal clair : ils disposent d'une capacité d'action capable de contourner, voire de défier, la protection de l'armée. (…) Malgré les efforts des Fama et l'appui de ses partenaires, notamment russes, la menace terroriste reste capable de frapper au cœur même de la stabilité nationale. » Et Ledjely de prévenir : « si cette dynamique n'est pas rapidement contenue, le pays pourrait replonger dans une spirale d'insécurité durable qui pourrait s'avérer très préjudiciable pour les autorités. » Protéger et écouter le peuple Comment contrer la menace djihadiste ? Pour L'Inter à Bamako, les moyens militaires ne suffisent pas. « La véritable force réside dans le renseignement, estime le quotidien bamakois. Savoir où se trouvent les camps, connaître les plans des chefs, identifier les réseaux de financement : c'est là que se gagne la guerre. Pour ce faire, il faut une collaboration étroite avec les populations locales. Ce n'est pas par la force que l'on obtient la confiance des habitants, mais par la protection et l'écoute, pointe le journal. Les groupes terroristes excellent dans la communication. Ils utilisent les réseaux sociaux, les radios clandestines et le bouche-à-oreille pour recruter, semer la terreur et diffuser leur propagande. Ils se présentent souvent comme les défenseurs des communautés locales contre un État jugé corrompu ou absent. L'État malien doit riposter sur ce même terrain, s'exclame L'Inter. Il s'agit de prouver par des actes que le gouvernement est le protecteur légitime de son peuple. Construire des écoles, des dispensaires, et assurer un accès à la justice dans les zones reculées, c'est là que la vraie communication s'opère. C'est en améliorant le quotidien des gens, conclut L'Inter, que l'on coupera l'herbe sous le pied des terroristes. »

    À la Une: en Côte d'Ivoire, l'opposition tente de faire face

    Play Episode Listen Later Sep 12, 2025 3:54


    Après le rejet de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, « Laurent Gbagbo reçoit plusieurs opposants », titre Afrik.com. « L'ancien président ivoirien a multiplié les rencontres avec d'autres figures de l'opposition ». « Des échanges » qui, selon le site d'information panafricain, « traduisent une volonté de rapprochement face au quatrième mandat envisagé par le chef de l'État sortant, Alassane Ouattara ». Laurent Gbagbo a notamment reçu Pascal Afi N'Guessan, le président du FPI, le Front Populaire ivoirien. Il s'est aussi entretenu avec une délégation du PDCI-RDA, ainsi qu'un représentant du mouvement Générations et Peuples Solidaires, de Guillaume Soro. Pour Afrik.com, pas de doute : « ces rencontres pourraient être le début d'une nouvelle dynamique d'unité au sein de l'opposition ivoirienne, longtemps divisée, à l'approche d'un scrutin décisif pour l'avenir politique du pays ». « La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume » Même analyse du côté de Ouagadougou, d'où l'Observateur Paalga, regarde avec attention la situation politique en Côte d'Ivoire. « La résistance des bannis s'organise », titre le journal burkinabé, qui se fait aussi l'écho des rencontres organisées par Laurent Gbagbo. « Si ce n'est pas encore le conseil de guerre, c'est tout le moins les prémices dans l'organisation de la résistance des bannis du scrutin présidentiel », ajoute l'Observateur Paalga. « On en voudrait pour preuve les déclarations de plusieurs de ces opposants qui vont du ton prudent, modéré à offensif, du genre :  La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume, non à la confiscation du pouvoir… nous allons continuer la lutte politique contre un quatrième mandat… nous communiquerons sur la conduite à tenir dans les jours à venir » . « Arme d'élimination massive »  Et parmi ces opposants qui ont été reçus par Laurent Gbagbo et qui font part de leur mécontentement, il y a donc Pascal Afi N'guessan. Il est à la Une de 7 info Côte d'Ivoire. Et déclare : « le parrainage est une arme d'élimination massive des candidats ». « L'ancien Premier ministre », ajoute 7 info Côte d'Ivoire, « a rejeté les motifs évoqués par le Conseil Constitutionnel pour rejeter son dossier de candidature et assuré qu'il se battrait jusqu'au bout pour rétablir la vérité ». « J'ai été ministre, Premier ministre, président d'institution, député », a ainsi déclaré Pascal Afi N'Guessan. « On ne peut pas me faire croire qu'à ce stade de ma carrière, je serais incapable de rassembler 1% des électeurs de chaque région ». Revirement  C'est dans ce contexte, qu'une femme, s'affiche à la Une de nombreux journaux ivoiriens. Il s'agit de Linda Diplo. « Ex-militante du PDCI, elle rejoint le RHDP et s'engage pour la victoire d'Alassane Ouattara », titre Abidjan.net . « C'est en pleine conscience que j'ai pris la décision de démissionner », précise-t-elle, non sans avoir vigoureusement « salué » le bilan du président Ouattara, bilan qu'elle juge « remarquable ». L'infodrome titre de son côté : « Linda Diplo claque la porte du PDCI et rejoint le RHDP ». « Suite à la disparition du président Henri Konan Bédié », explique-t-elle, « l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête du PDCI nous a fait espérer un renforcement des valeurs que nous avons toujours défendues. Mais très vite j'ai constaté que la gouvernance, l'orientation et la ligne actuelle du parti, ne correspondaient plus à mes convictions » . « Ce revirement politique a lieu à six semaines de l'élection présidentielle », remarque l'Agence de Presse Africaine, et « trois jours après le rejet de la candidature de Tidjane Tiane,  le président du PDCI ». Autant dire le moment opportun pour quelqu'un qui préfère être du côté du favori de l'élection présidentielle, plutôt que de celui qui en est exclu. 

    À la Une: pas facile d'être un opposant politique en Afrique

    Play Episode Listen Later Sep 11, 2025 4:03


        WakatSéra au Burkina Faso a fait les comptes… « Au Gabon, après avoir été mis hors course pour la présidentielle d'avril dernier, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, vient d'être écarté de la course aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre. En Guinée, les leaders politiques les plus en vue sont contraints à l'exil et leurs partis politiques suspendus, pendant que les cadres de la société civile disparaissent sans laisser de trace, dès qu'ils osent contredire le prince. Au Tchad, Mahamat Idriss Deby, après avoir utilisé avec succès, Succès Masra, son opposant le plus virulent, pour apporter une onction démocratique à son élection, s'en est débarrassé, par justice interposée. Au Cameroun, Me Maurice Kamto, a subi le même sort des opposants éternels, évincé de la route de l'inamovible président de la République, Paul Biya, 92 ans, dont presque 43 passés aux affaires ». Enfin, affirme encore WakatSéra, « en Côte d'Ivoire, le modus operandi est le même ». Côte d'Ivoire : de 60 à… 5 candidats La Côte d'Ivoire où sur 60 prétendants à la candidature à la présidentielle, le Conseil constitutionnel n'en a retenu que 5… Et parmi les 5, le sortant, Alassane Ouattara. Et Jeune Afrique de s'exclamer : « qui peut encore arrêter le rouleau compresseur RHDP (le parti présidentiel) ? » Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à un quatrième mandat, reste le « grand favori ». « Alassane Ouattara en position de force après l'exclusion définitive de ses principaux rivaux », renchérit Le Monde Afrique. « À un mois et demi de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, le scrutin semble joué d'avance. Les candidatures de ses deux principaux opposants, l'ancien chef de l'État Laurent Gbagbo, et l'ex-directeur général du Credit suisse, Tidjane Thiam, du PDCI, réunis depuis juin dans un "front commun" pour demander une alternance politique, ont été rejetées. Quatre autres opposants pourront bien se lancer dans la campagne électorale, mais leur poids et leur capacité à rassembler sont moindres ». Commentaire du politologue béninois Gilles Yabi, cité par Le Monde Afrique : « tous quatre représentent des tendances politiques différentes et il serait étonnant de les voir présenter d'emblée un front uni. (…) On peut penser que le pouvoir en place fait tout pour l'emporter dès le premier tour ». Un tout autre visage… Le site panafricain Afrik.com hausse le ton : « en 2020, Alassane Ouattara avait annoncé avec emphase son intention de passer la main à une nouvelle génération. Cet engagement, salué à l'époque comme un signe d'apaisement et de maturité politique, avait laissé espérer l'émergence d'un nouveau souffle démocratique, loin des figures historiques aux parcours controversés. Cinq ans plus tard, à l'approche de la présidentielle du 25 octobre, le paysage politique ivoirien nous renvoie un tout autre visage, soupire Afrik.com : celui d'un pouvoir verrouillé, d'une démocratie confisquée, et d'un Président sortant prêt à braver toutes les limites pour s'accrocher à son fauteuil ». Démocratie de façade ? Enfin, Ledjely en Guinée ne mâche pas ses mots également : « dans l'opinion publique africaine, cette quatrième candidature d'Alassane Ouattara et l'exclusion de ses principaux adversaires passent mal. On y voit l'illustration de ces "démocraties de façade" qui pullulent sur le continent, dénonce Ledjely : des régimes où les scrutins ne servent qu'à donner un vernis légal à des pouvoirs déjà verrouillés. La négation du pluralisme politique, l'inféodation des institutions, l'instrumentalisation de la justice, la confiscation du suffrage et la privatisation des ressources publiques sont pourtant autant de facteurs qui ont déjà conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans l'abîme. On aurait pu croire que la Côte d'Ivoire, marquée par de douloureuses crises, s'en inspirerait pour tracer une autre voie. Mais visiblement, Alassane Ouattara préfère miser sur le court terme plutôt que sur un héritage politique durable ». Voilà, on aura noté que Ledjely, site d'information guinéen, se garde bien de commenter directement le verrouillage politique que subit également la Guinée…

    À la Une: le verrouillage médiatique en Guinée

    Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 4:14


    Le champ médiatique se réduit comme une peau de chagrin en Guinée. Déjà confrontés à d'importantes difficultés économiques, les quotidiens, les périodiques et les sites d'information doivent subir le joug des autorités militaires. Dernier exemple en date, la suspension jusqu'à nouvel ordre, par la HAC, la Haute Autorité de la Communication, du site d'informations Guinée Matin et l'interdiction de Guinée Matin TV. « La HAC justifie cette suspension, précise le site Aminata, par un non-respect des principes d'impartialité, d'égalité, de neutralité et d'équilibre de l'actualité en période de campagne référendaire et pour violation de la réglementation en vigueur. » Pas plus de précisions. Aminata rappelle qu'un autre site d'information a récemment subi lui aussi les foudres de la HAC : le site Guinée360. « Face à ce coup de massue, l'administrateur général de Guinée Matin, Nouhou Baldé, se dit abasourdi, rapporte Ledjely. Il dit son incompréhension : "je n'ai aucune idée du pourquoi de cette suspension de Guinée Matin par la HAC, affirme-t-il. Nous n'avons reçu aucun appel, aucun message, aucune notification pour expliquer ce que nous avons commis comme faute pour justifier cette lourde sanction". » Restrictions tous azimuts La Haute Autorité de la Communication s'en était prise également début septembre à l'AFP, l'Agence France Presse, rappelle pour sa part le site AfricaGuinée : « L'incident a eu lieu le lundi 1er septembre, rapporte le site, lorsque trois envoyés spéciaux de l'AFP se sont présentés à la HAC pour obtenir leurs accréditations. Ces journalistes étaient en Guinée pour une série de reportages qui, selon les informations fournies, n'incluait pas le sujet du référendum constitutionnel. Après vérification de leurs documents, la HAC a délivré les accréditations nécessaires. C'est lors de cette rencontre que la controverse a éclaté. La HAC a affirmé que la journaliste accréditée de l'AFP a prêté à son président des déclarations qu'il n'a jamais faites. Pour la HAC, l'AFP a "faussement" affirmé avoir interrogé le président de l'institution. La HAC qui a demandé à l'auteure de l'article de rectifier "sans délai" ces informations jugées inexactes. » Jeune Afrique rappelle pour sa part que « la junte au pouvoir (en Guinée) est (régulièrement) accusée de restreindre la liberté des médias, en les bloquant ou en les suspendant. Elle a, selon les professionnels, fait arrêter puis libérer plusieurs journalistes. L'un d'eux, Habib Marouane Camara, qui dirige le site Lerevelateur224, est porté disparu depuis décembre. En réaction à la décision du régulateur, le Forum des forces sociales de Guinée – un mouvement citoyen opposé à la tenue du référendum – a dénoncé hier des "mesures répressives". » Tour de vis politique Ce verrouillage médiatique se double d'un verrouillage politique en cette période pré-électorale. « La campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'est ouverte hier sans opposition, rapporte Le Monde Afrique : les médias du pays ont reçu l'interdiction de donner la parole aux principaux partis politiques qui ont été suspendus ou dissous. (…) Le président du parti Bloc libéral, Faya Millimouno, l'une des rares voix à oser encore critiquer la junte, a dénoncé une mesure "très grave" devant la presse vendredi. La HAC, a-t-il dit, doit "observer une minute de silence à la mémoire de la liberté de presse qu'elle a contribué à tuer". » Jeudi dernier, rapporte encore Le Monde Afrique, « la justice guinéenne a maintenu l'interdiction du congrès du parti de l'ancien premier ministre, et opposant, Cellou Dalein Diallo. L'UFDG fait partie des trois formations suspendues fin août par le gouvernement pour avoir, officiellement, manqué à leurs obligations. Elle avait annoncé un recours en justice distinct contre cette décision, "illégale", selon elle. L'opposition et la société civile, rappelle Le Monde Afrique, ont appelé à des manifestations pour dénoncer ce qu'elles estiment être une volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de confisquer le pouvoir par le biais du référendum constitutionnel du 21 septembre. Ce projet de Constitution, rendu public à la fin de juin, doit ouvrir la voie à un retour à l'ordre constitutionnel promis par les militaires. Le texte ne dit pas de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine présidentielle. »

    À la Une: les lenteurs du processus de paix en RDC

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 4:00


    C'est à la Une d'APAnews : « La deuxième réunion du Comité conjoint de suivi du traité de paix dans l'est de la RDC, signée le 27 juin dernier, s'est tenue mercredi à Washington ». Y participaient : la RDC, le Rwanda, les États-Unis, le Qatar, le Togo et l'Union africaine. Autant de participants qui ont reconnu « des lenteurs dans la mise en œuvre de certains volets de l'accord ». « Les discussions », poursuit l'Agence de Presse Africaine, « ont porté sur la violence récente dans l'est de la RDC et sur les mesures concrètes à prendre, pour assurer le respect des dispositions de l'accord ». Afrik.com, de son côté, cite le Département d'état américain, qui parle de « retards significatifs », alors que « des violences continuent d'ensanglanter l'est congolais, où les rebelles de l'AFC/M23 continuent de régner en maître dans les deux Kivu », précise le site d'information. « À ce stade », conclut Afrik.com, « l'Accord de Washington semble illustrer plus une dynamique diplomatique qu'une transformation concrète de la crise sécuritaire. Reste à savoir si la volonté politique des signataires pourra se traduire en actes tangibles dans les prochains mois, condition indispensable pour espérer une paix durable dans l'est congolais ». Matériel de fabrication russe Autre pays en proie à la violence : le Mali, où l'armée reçoit du nouveau matériel. « Le Mali se modernise » titre Bamada.net. « L'armée malienne reçoit du matériel militaire de pointe ». « Blindés, chars et camions ont été aperçus, provenant du port de Conakry. Ces matériels, de fabrication russe sont destinés à renforcer les capacités opérationnelles des FAMA (les forces armées maliennes) et à lutter efficacement contre toute menace pesant sur la paix et la stabilité du Mali », ajoute Bamada.net. Pas de chiffres sur ces livraisons d'armes, effectuées, précise l'Agence de Presse Africaine, « dans un contexte de multiplication des attaques jihadistes, notamment par engins explosifs improvisés, causant de lourdes pertes parmi les militaires et les civils ». Premier octobre Le Mali où, par ailleurs la rentrée scolaire se prépare. Rentrée fixée au premier octobre, « malgré les défis », remarque le Journal du Mali, qui s'inquiète : « Entre les pluies encore présentes, les milliers d'écoles fermées, et la suspension des subventions aux établissements catholiques, l'année scolaire s'annonce fragile ». D'autant que, rappelle le Journal du Mali, « la saison des pluies n'est pas encore terminée. Si les précipitations s'intensifient, la question d'un report (comme l'année dernière) pourrait à nouveau se poser, même si aucune décision officielle n'a encore été envisagée dans ce sens ». Pour le Journal du Mali, la situation de l'éducation reste préoccupante, « plus de 2 000 écoles sont fermées, fermetures liées à l'insécurité, aux catastrophes naturelles et aux faiblesses structurelles du système éducatif ». Gratitude Enfin, la tragédie du funiculaire de Lisbonne : un Marocain figure parmi les rescapés. Un Marocain qui a aidé une Française à s'extirper des débris du funiculaire, juste après la catastrophe. Afrik.com nous raconte la fin de la course folle du funiculaire, « la vitesse qui augmente, les freins qui ne répondent plus, le wagon qui sort de ses rails et fonce droit vers la façade d'un immeuble ». « Le Marocain », poursuit le site d'information, « légèrement blessé au bras a été projeté contre une barre métallique. Autour de lui, des corps, des sanglots, des appels à l'aide », et donc cette Française, « qui pendant quelques instants a perdu connaissance et qui est coincée sous un siège renversé, il va la dégager, aidé par un autre passager ». Le Marocain et la Française, précise Afrik.com, « ont accepté de témoigner anonymement dans un média local. Tous deux expriment une même gratitude : être en vie. »

    À la Une: l'afflux de réfugiés burkinabè au Mali

    Play Episode Listen Later Sep 4, 2025 4:05


    La presse malienne s'alarme : de plus en plus de burkinabè quittent leurs villages pour se mettre à l'abri au Mali voisin. Les populations fuient l'insécurité et les violences provoqués par les combats entre l'armée burkinabè et les groupes armés. Ainsi, relate Le Journal du Mali, « dans la région de Bandiagara, la ville de Koro fait face depuis plusieurs semaines à un afflux continu de réfugiés burkinabè. La proportion des déplacés par rapport à la population locale illustre l'ampleur d'une urgence humanitaire qui dépasse les capacités d'accueil. Au 30 juin dernier, le HCR estimait à plus de 121 000 le nombre de réfugiés burkinabè et nigériens installés au Mali, dont environ 85 000 Burkinabè encore en attente d'enregistrement officiel. (…) La tendance s'est brutalement accélérée en août, où on a compté une moyenne de plus de 1 500 arrivées par jour ». Qui plus est, constate encore Le Journal du Mali, « les réfugiés arrivent souvent sans ressources, contraints d'abandonner leurs biens et leurs champs. Leur survie dépend largement de la solidarité des familles hôtes, elles-mêmes confrontées à une pression inédite sur leurs moyens de subsistance. Les besoins prioritaires sont nombreux : abris, vivres, eau potable, articles d'hygiène, biens ménagers essentiels et accompagnement psychosocial. Le HCR, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et ses partenaires tentent d'apporter une réponse, mais les moyens restent très en deçà de la demande ». Au bord de la catastrophe humanitaire ? Et attention, prévient encore le média malien : « à Koro, la population locale fait preuve d'une solidarité exemplaire, mais l'équilibre reste précaire. Les autorités multiplient les appels pour éviter une détérioration rapide de la situation. Sans un appui renforcé, des milliers de vies risquent de basculer dans une détresse encore plus profonde, au détriment à la fois des réfugiés et des communautés qui les accueillent ». D'autant que « cet afflux intervient dans une zone déjà éprouvée par les violences des groupes armés affiliés à al-Qaïda et à l'État islamique, relève pour sa part le site Afrik.com. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des régimes militaires, font face à une même menace jihadiste et ont constitué l'Alliance des États du Sahel pour renforcer leur coopération militaire, rappelle le site. Mais sur le plan humanitaire, la situation est aggravée par une crise budgétaire sans précédent qui touche la plupart des ONG, réduisant leurs capacités opérationnelles. Pour les réfugiés comme pour les communautés hôtes, l'urgence est désormais d'obtenir une aide alimentaire, sanitaire et logistique afin d'éviter une catastrophe humanitaire au cœur du Sahel ». Burkina Faso : un Français accusé d'espionnage Toujours à propos du Burkina Faso, un humanitaire français en poste sur place est en prison depuis un mois. Il est accusé d'espionnage. C'est Le Monde Afrique qui l'a révélé hier. RFI avait l'information mais avait préféré ne pas la rendre publique pour ne pas entraver les discussions pour sa libération. Ce Français dirige l'ONG INSO. Une ONG qui, précise Le Monde Afrique, « fournit des données, des analyses et des conseils sécuritaires pour aider les autres ONG à agir sur des terrains considérés comme à risque, tel le Burkina Faso, dont de larges pans de territoire sont contrôlés par des groupes jihadistes. Or, pointe encore le journal, pour la junte du capitaine Ibrahim Traoré, la collecte d'informations sécuritaires, même si elle est destinée à des ONG, peut être assimilée à de l'espionnage ». Aucun commentaire dans la presse burkinabé. Il faut aller au Bénin voisin où La Nouvelle Tribune publie un article sur le sujet, avec ce titre : « Burkina : un français mis aux arrêts pour espionnage ». La Nouvelle Tribune qui rappelle que « depuis le coup d'État d'octobre 2022, le Burkina Faso cultive un climat de défiance envers la France, son gouvernement et ses ressortissants. Les autorités burkinabè multiplient les accusations d'ingérence contre les puissances occidentales, y compris les acteurs humanitaires, perçus comme des relais d'influence étrangère. Cette méfiance systématique alimente une crise diplomatique persistante et isole davantage le pays sur la scène internationale ».

    À la Une: trois ans de travaux forcés pour l'ancien ministre de la Justice en RDC

    Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 4:14


    L'information fait les gros titres de la presse congolaise. « La Cour de cassation a condamné hier, relate le site Actualités CD, l'ancien ministre de la Justice Constant Mutamba à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. Le dossier portait sur 19 millions de dollars destinés à la construction d'une prison à Kisangani. Outre la peine principale, la haute juridiction a prononcé à son encontre une interdiction de cinq ans d'accéder à toute fonction publique ». « Un verdict qui secoue Kinshasa », s'exclame Le Journal de Kinshasa. Dans la nuit de lundi à mardi, « la police est intervenue pour disperser des dizaines de partisans de l'ancien Garde des sceaux qui veillaient devant sa résidence à Ngaliema, manifestant leur soutien. Au petit matin, le périmètre autour de sa maison était quadrillé par les forces de l'ordre, prêtes à toute éventualité ». Un choc dans l'opinion Alors, sur le fond, certes, pointe Le Journal de Kinshasa, cette peine de 3 ans de travaux forcés est « bien en deçà des dix ans requis par le ministère public, mais elle crée un choc dans l'opinion entre ceux qui y voient une clémence calculée et d'autres, une justice qui passe. (…) Pour les partisans de Mutamba, qui dénonçaient un "procès politique", ce verdict pourrait être perçu comme une demi-victoire. Pour les observateurs, il marque peut-être la fin d'un long feuilleton judiciaire, mais ouvre un nouveau chapitre, celui de l'exécution de la peine et de la restitution des fonds. (…) Alors que Constant Mutamba a été immédiatement placé sous mandat de dépôt, une question persiste : cette sentence, ferme dans son principe mais clémente dans sa durée, apaisera-t-elle la rue ou attisera-t-elle davantage la colère ? » Instrumentalisation ? Scoop CD, autre site congolais, rappelle que l'ancien ministre de la Justice s'était fait le chantre de la lutte anti-corruption. Et que pour certains, le doute plane sur la véracité des accusations qui sont portées contre lui. « L'éviction politique de Mutamba lance un signal ambigu, écrit Scoop CD. Les réseaux mafieux qu'il dénonçait restent actifs ; les institutions judiciaires sont fragilisées ; l'impunité va s'accroitre davantage et l'État congolais est incapable de garantir la continuité de cette lutte. Le procès de Constant Mutamba dépasse largement le cadre d'un simple détournement de fonds, poursuit Scoop CD. Il cristallise les tensions profondes qui traversent la RDC : une justice en quête de crédibilité, un pouvoir politique miné par les soupçons d'impunité ».  Il est vrai, analyse Afrik.com, que « ce procès, très médiatisé, revêt une portée symbolique forte dans un pays régulièrement secoué par des scandales de corruption. Ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba incarnait, aux yeux de nombreux Congolais, une contradiction flagrante : celui qui devait garantir l'intégrité du système judiciaire est désormais condamné pour l'avoir trahi. Pour ses partisans, il s'agit toutefois d'une justice instrumentalisée à des fins politiques. Le camp présidentiel, lui, présente ce verdict comme une preuve de la détermination de l'État à lutter contre l'impunité et à assainir la gestion publique ». Quel avenir ? La presse ouest-africaine met son grain de sel… Ledjely en Guinée, s'interroge : « si Mutamba est bien coupable des faits reprochés, certains de ses ennemis n'ont-ils pas profité de ses faux pas pour précipiter sa chute ? En tout cas, en RDC, ce n'est pas tous les jours qu'une sentence aussi sévère est prononcée pour une tentative de détournement qui n'a finalement pas abouti ». Et puis ce commentaire d'Aujourd'hui à Ouagadougou : « c'est la chute d'un jeune loup aux dents longues, qu'on promettait à un avenir enviable. Déjà, il était un candidat malheureux à la dernière présidentielle avec 0,2% des voix. A-t- il été victime de ses rapports difficiles avec la Première ministre Judith Suminwa Tuluka ? Quel avenir pour lui à 37 ans ? Il a encore le temps de voir venir, à condition de savoir nager dans les eaux troubles du fleuve Congo ». Kabila sort de son silence Enfin, toujours à propos de la RDC, cette déclaration de Joseph Kabila, la première depuis mai dernier. Déclaration à lire dans Jeune Afrique. Rappelons que l'ancien président congolais est jugé par contumace pour haute trahison. La peine de mort a été requise à son encontre. Kabila dénonce « des accusations mensongères » et un pouvoir « incapable d'assumer la responsabilité de ses échecs. (…) Aucun élément de preuve n'a été apporté pour soutenir ces accusations », affirme-t-il. Selon lui, ce procès s'inscrit dans une « stratégie pour faire taire l'opposition dans son ensemble ».

    À la Une: la presse marocaine en colère

    Play Episode Listen Later Sep 2, 2025 4:37


    Depuis ces derniers jours, tribunes, éditoriaux et autres chroniques au vitriol se succèdent dans les colonnes des journaux au Maroc, avec comme cible une série d'articles publiés récemment par le quotidien français Le Monde. Au total, 6 articles, 6 pleines pages sur le souverain chérifien. Une série intitulée « l'énigme Mohammed VI », avec 6 épisodes donc. On peut citer quelques titres : « au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI » ; « Mohammed VI, le monarque des réformes inachevées » ; « Mohammed VI, roi des grandes manœuvres diplomatiques », ou encore, « Mohammed VI, le makhzen et l'art des secrets de palais ». Le Monde présente ainsi sa série : « Vingt-six ans après son arrivée au pouvoir, le souverain marocain demeure un personnage complexe, dont le rapport au pouvoir ne cesse d'interroger. Alors que la question de sa succession commence à se poser, nous retraçons son parcours ». « Ignominie journalistique… » La presse marocaine a donc très vite réagi. Dès le lendemain de la parution du premier article du Monde, le quotidien L'Opinion faisait grincer sa plume : « la vilénie qui sous-tend la trame malicieusement tissée de cet article mensonger est d'une bassesse inégalée et franchement étonnante de par sa médiocrité. Si le méfait était l'œuvre d'un vulgaire tabloïd […], on ne s'en serait guère étonné et même pas offusqué. Mais que cette ignominie journalistique émane d'un journal aussi expérimenté et prestigieux que Le Monde ne peut que décevoir ». Quelques jours plus tard, le site d'information Hespress, l'un des plus lus dans le royaume, dégaine à son tour : « les Marocains n'avaient pas besoin d'une nouvelle preuve que Le Monde a perdu ce qui lui restait de crédibilité, s'exclame-t-il. Autrefois respecté et considéré comme un média d'élite, le mythe du journalisme français est tombé très bas, devenu une machine à salir, un papier de basse besogne désolant. Ces articles consacrés au Maroc et à son roi sont publiés sous forme d'une pseudo "enquête journalistique" comme s'il s'agissait d'une découverte scientifique, alors qu'en réalité ce n'est rien d'autre qu'un pamphlet médiocre, réalisé dans un esprit de rancune et de règlement de comptes ». Un « deal médiatico-politique » ? le360, autre site d'information marocain, enfonce le clou, avec ce titre : « Le Monde à l'envers. […] Au lieu d'éclairer, dénonce-t-il, le journal cabotine. L'enquête prend la forme d'un miroir convexe où défilent clichés orientalistes et colportage de cancans. La fécondité créatrice de la fiction se mue en stérilité journalistique, incapable de produire autre chose que des reflets biaisés orientés vers le sensationnel. Le journal ne décrit pas le Royaume : il monte son propre spectacle ». Et le360 de dénoncer « un choix éditorial qui ressemble fort à un deal médiatico-politique. Certaines voix, à Paris comme à Alger, chercheraient-elles à renouer le fil ? Le quotidien ajuste sa focale et joue sa partition. […] Lorsqu'un organe de presse travestit sa mission et se met au service d'influences étrangères, peut-on encore parler de média indépendant ? ». Et puis le monde politique marocain a également réagi… à l'unisson. Même l'opposition a exprimé son indignation. Exemple, cité par le site Yabiladi : « le journal Bayane Al Yaoum du PPS, le Parti du progrès et du socialisme, a estimé que la série d'articles du Monde "ne relevait pas du cadre de la pratique journalistique professionnelle ou des différences légitimes d'approche, mais plutôt d'une campagne systématique visant le Maroc, s'appuyant sur des rumeurs et de la désinformation" ». L'énigme Mohammed VI… Levée de boucliers donc de la presse et du monde politique. En revanche, aucune réaction officielle. C'est ce que souligne Afrik.com : « fait remarquable, le palais royal maintient un silence total. Aucun communiqué, aucune réaction formelle émanant directement de l'institution monarchique. Cette stratégie du mutisme contraste avec l'agitation médiatique orchestrée en sous-main ». Au final, analyse Afrik.com, « Mohammed VI reste effectivement une "énigme", mais peut-être pas celle que décrit Le Monde. L'énigme n'est pas tant dans sa santé fragile ou ses absences répétées que dans sa capacité à maintenir un système monarchique absolutiste au XXIe siècle, à quelques kilomètres de l'Europe démocratique ». Et Afrik.com de s'interroger : « Comment concilier l'image d'un roi moderne, amateur de jet-ski et de sports mécaniques, avec celle du Commandeur des croyants, héritier d'une tradition séculaire ? Comment gérer la transition vers son fils dans un contexte régional instable ? Comment maintenir l'équilibre entre ouverture économique et fermeture politique ? Comment gérer une alliance avec Israël, premier fournisseur d'armement du Royaume, alors que la population soutient massivement Gaza ? ».

    À la Une: la Guinée, avec le lancement de la campagne pour le référendum constitutionnel

    Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 4:21


    Dans trois semaines, le 21 septembre, très exactement 6 millions 768 mille 458 électeurs, incluant les résidents à l'étranger, seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Ce chiffre définitif du fichier électoral biométrique permanent a été donné par la Direction générale des Élections, précise le site Guinée 7, « après les opérations de vérification et de correction des listes électorales. » Hier, rapporte le site Guinée News, pour marquer le lancement de la campagne, une marche a été organisée dans les rues de Kaloum (l'une des communes de Conakry), « en soutien total au CNRD » au pouvoir, le Comité National du Rassemblement et du Développement. « Des milliers de participants, vêtus de blanc, se sont rassemblés sur l'esplanade du Palais du Peuple avant de défiler calmement en direction du boulevard Telly Diallo. Cette marche blanche symbolise, pointe Guinée News, la volonté de promouvoir la paix, l'unité, et le développement, en s'inscrivant dans la vision et les réformes engagées par le CNRD. Le choix de la couleur blanche n'est pas anodin ; il représente la pureté des intentions et l'espoir d'un avenir radieux pour la nation guinéenne, loin des clivages politiques du passé. » Parallèlement, certains poids-lourds du gouvernement ont commencé à donner de la voix : « les Ministres Djami Diallo et Bouna Sylla ont appelé à voter largement en faveur du oui », rapporte AfricaGuinée. L'opposition muselée… Reste que « cette campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'ouvre dans un climat tendu. » C'est ce que souligne Afrik.com. « La suspension des principaux partis réduit le pluralisme et renforce les soupçons d'un passage en force du général Doumbouya. L'opposition et la société civile appellent à manifester, malgré les risques de violences. Sous pression, les médias dénoncent des restrictions qui limitent le débat public. » C'est le cas du site d'information guinéen Ledjely : « l'UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG d'Alpha Condé, suspendus depuis le 22 août, (…) annoncent des manifestations à partir de vendredi prochain (5 septembre, date symbolique, puisque ce sera le 4e anniversaire de la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya). Mais il ne faut guère se faire d'illusions, soupire Ledjely : en l'absence de leurs leaders respectifs, contraints à l'exil depuis des années, il est peu probable que les militants répondent massivement à l'appel. D'autant plus que le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation a mis en garde contre toute tentative de semer le trouble, et que les partis suspendus se sont vu interdire toute activité. » Quelle participation ? Alors, « dans les faits, constate Ledjely, les partisans du oui règneront donc en maîtres sur le terrain durant les deux prochaines semaines. Mais, prévient le site guinéen, cela pourrait se traduire par un faible engouement populaire, notamment de la part de ceux dont les opinions n'auront pas eu d'espace pour s'exprimer. (…) Le texte adopté pourrait (donc) symboliquement porter la marque de la fracture qui traverse le pays. (…) Et se traduire par un faible taux de participation au référendum du 21 septembre. (…) Et ce serait une tare congénitale, s'exclame Ledjely, que certains pourraient toujours lui reprocher. Il faut rappeler qu'en la matière, le référendum fondateur de septembre 1958 avait enregistré un taux de participation de plus de 85 %, tandis que celui de décembre 1990 — comparable à celui attendu le 21 septembre prochain — avait mobilisé un peu plus de 97 % des électeurs inscrits. » Doumbouya : « une forme d'exercice solitaire du pouvoir » Jeune Afrique, pour sa part, fait le point sur la garde rapprochée de Mamadi Doumbouya. Jeune Afrique répertorie les proches du général, militaires ou civils, officiels ou dans l'ombre, « politiciens dévoués et conseillers du soir. » Ils sont moins d'une vingtaine. Principalement rassemblés au sein d'une nouvelle institution. En effet, précise le site panafricain, « pour “sécuriser“ le vote référendaire et “répondre avec efficacité à tous les défis sécuritaires“, Mamadi Doumbouya s'est doté d'un Conseil supérieur de défense et de sécurité nationale. Tous ses membres ont posé, le 18 août dernier, pour la photo de famille à l'issue de sa première réunion. En première ligne, quelques figures civiles bien connues devant un parterre d'hommes en tenue, parmi lesquels les indéboulonnables du CNRD. Qu'ils soient ministres ou militaires, plusieurs de ces hommes sont au cœur du dispositif du général pour se maintenir au pouvoir après l'avoir conquis par la force. Mais Mamadi Doumbouya semble plus méfiant que jamais, relève encore Jeune Afrique. “Il est difficile de s'y retrouver, tant le président s'enferme de plus en plus dans une forme d'exercice solitaire du pouvoir“, remarque un observateur à Conakry. “Doumbouya, glisse un ancien ministre, souffre de la complotite aiguë guinéenne, qui explique aussi qu'il s'est refermé sur lui-même. »

    À la Une: l'arrivée au Rwanda de migrants expulsés des Etats-Unis

    Play Episode Listen Later Aug 29, 2025 4:07


    « Arrivée de la première vague de migrants en provenance des États-Unis » titre Walf.net, au Sénégal. Même si l'on ne peut guère parler de « vague » puisqu'il ne s'agit en tout et pour tout que de sept personnes, dont l'identité et la nationalité n'ont pas été révélées. « Le Rwanda », précise Africanews, « est l'un des quatre pays africains à avoir signé des accords d'expulsion avec Washington, les autres étant l'Ouganda, le Swaziland et le Soudan du Sud ». Que vont devenir ces migrants arrivés au Rwanda ? Selon Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, « trois de ces personnes ont exprimé le souhait de retourner dans leur pays d'origine, tandis que quatre souhaitent rester au Rwanda et y construire leur vie ». Ces personnes qui seront autorisées à rester au Rwanda, « bénéficieront d'un logement, d'une formation professionnelle et des services de santé » a également assuré la porte-parole du gouvernement rwandais. Reste que ces expulsions attirent la curiosité, car, comme le rappelle Walf.net, « la gestion Trump est particulièrement scrutée en raison des arrangements secrets qu'elle a noués avec des nations africaines pour recevoir des individus expulsés ». Avant le Rwanda, rappelle encore Africanews, les États-Unis avaient expulsé, début juillet, vers le Soudan du Sud « huit hommes originaires du Soudan du Sud, mais aussi de Cuba, du Laos, du Mexique, de Birmanie et du Vietnam. » Fichier électoral A la Une également, le référendum constitutionnel en Guinée. Référendum prévu le 21 septembre prochain. La presse guinéenne se fait l'écho ce matin des statistiques officielles du fichier électoral dévoilées hier par le ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation. « Plus de 6,7 millions d'inscrits » titre Ledjely selon lequel les statistiques, « révèlent une forte participation féminine et une implication notable de la diaspora ». « Plus de 6 millions d'électeurs attendus aux urnes », titre de son côté Guinée 7, qui précise que « la publication de ces chiffres marque la fin du processus de révision et de correction des listes électorales ». Aminata relève par ailleurs que « la campagne référendaire débutera ce dimanche à minuit, et qu'elle s'achèvera le 18 septembre ». Un référendum qui se déroulera, alors que les principaux partis d'opposition viennent d'être suspendus. « Une décision, estime Jeune Afrique, qui accentue l'étau politique et soulève la question de la capacité de mobilisation de l'opposition, qui a néanmoins appelé à des manifestations ». Maîtrise de soi Enfin, au Maroc, on se prépare à participer à la flottille internationale qui doit prendre, dimanche, la direction de Gaza. Le magazine marocain Telquel nous explique « qu'un navire marocain participera à une nouvelle flottille pour dénoncer le blocus de Gaza. » Quarante-quatre pays y participeront. « Baptisée 'flottille mondiale de la résilience', l'initiative vise à acheminer une aide symbolique aux Palestiniens et à alerter l'opinion internationale sur la situation humanitaire dans l'enclave » ajoute Telquel. « Selon les organisateurs, l'engouement a été fort : un grand nombre de citoyens marocains ont exprimé leur volonté de s'impliquer ». « Les participants ont été retenus après un processus de sélection basé, nous dit l'hebdomadaire marocain, sur la sérénité, la maîtrise de soi, la capacité à réagir sous pression, l'endurance psychologique, ainsi que la valeur symbolique et médiatique que chacun peut apporter ». « La délégation marocaine sera répartie en deux équipes », précise encore Telquel. « La première embarquera sur les navires avec un équipage national ainsi que des médecins, des infirmiers, des enseignants chercheurs, des journalistes, des influenceurs, des ingénieurs et des coordinateurs. La seconde se chargera de la logistique, de la communication et du soutien permanent depuis le terrain ».

    À la Une: plus de 50 prétendants au fauteuil présidentiel en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Aug 28, 2025 4:25


    « La Commission électorale indépendante, la CEI, a annoncé hier avoir reçu 53 dossiers pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain, rapporte le site ivoirien L'Infodrome, confirmant une compétition électorale d'une intensité inédite. (…) Le Conseil constitutionnel rendra publique la liste définitive des candidats au plus tard le 10 septembre, ouvrant la voie à une campagne officielle prévue du 5 au 23 octobre. » Commentaire de L'Infodrome : « dans un contexte de fortes attentes sociales, de jeunesse en quête d'alternance et de polarisation politique accumulée, cette présidentielle s'annonce comme l'une des plus imprévisibles et disputées depuis deux décennies. » Radiations et exclusions… Il faut dire que « ces dernières semaines, le climat politique s'est tendu, relève Jeune Afrique. Plusieurs leaders de l'opposition critiquent la candidature à un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, et dénoncent leur exclusion de la liste électorale. Ils pointent également du doigt l'organisateur du scrutin, la CEI, jugée trop peu impartiale, et demandent la révision de la liste électorale. Cela n'a pas empêché plusieurs ténors de déposer leur dossier pour pouvoir participer à la course. » Parmi eux, Laurent Gbagbo, pourtant radié en raison d'une condamnation de la justice ivoirienne. « Laurent Gbagbo qui a d'ores et déjà face à lui un autre prétendant du PPA-CI, précise Jeune Afrique. En effet, « Ahoua Don Mello, qui se propose comme une alternative en cas de rejet de la candidature de l'ancien président, a aussi déposé son dossier. Ses équipes étaient accompagnées de Charles Blé Goudé – inéligible et qui a affirmé soutenir toutes les candidatures de la gauche. Il était aux côtés de l'ancienne première dame et leader du MGC, Simone Ehivet Gbagbo. Une autre figure de la gauche, Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, a déposé sa candidature malgré la fronde interne à laquelle il fait face. L'autre ténor de l'opposition absent de la liste électorale est le président du PDCI, Tidjane Thiam. La justice ivoirienne avait demandé son retrait de la liste, estimant qu'il était toujours français au moment de son inscription. » Sélection restreinte… Alors « si l'annonce d'une cinquantaine de candidatures peut sembler refléter une ouverture démocratique, tous ne franchiront pas le cap du Conseil constitutionnel. » C'est ce que souligne Afrik.com. Les Sages devront « examiner scrupuleusement les dossiers, en vérifiant notamment les critères de moralité, d'éligibilité et les conditions financières imposées. C'est donc une sélection plus restreinte qui sera officiellement validée d'ici au 10 septembre. » En tout cas, poursuit Afrik.com, « le rendez-vous électoral du 25 octobre cristallise les attentions. Outre la question de la participation effective des grandes figures politiques, ce scrutin est observé de près par les acteurs internationaux, compte tenu du rôle central de la Côte d'Ivoire dans la stabilité régionale. Pour les électeurs, il s'agira de choisir entre la continuité avec le président sortant, Alassane Ouattara, et les différentes visions de l'opposition, dans un contexte marqué par les débats sur la gouvernance, la réconciliation nationale et le développement économique. » Mali : l'assainissement, parent pauvre des politiques publiques Tout autre chose avec cette enquête à lire sur le site malien Sahel Tribune… Enquête sur le manque de toilettes publiques au Mali. « Toilettes publiques, un luxe à ciel ouvert », titre le site bamakois. « Dans ce pays où seulement 45 % de la population dispose d'un service d'assainissement de base, plus d'un million de Maliens continuent à déféquer à l'air libre, dénonce Sahel Tribune. La statistique dit tout : l'infrastructure n'existe pas, ou si peu, et quand elle existe, elle se dégrade, faute d'entretien, de financement et de volonté politique. » En effet, déplore encore le site malien, « l'assainissement reste le parent pauvre des politiques publiques (…) Construire un bloc de trois latrines publiques coûte un peu plus d'un million de francs CFA. Une somme importante pour une mairie, certes, mais ridicule au regard du coût social et sanitaire des diarrhées, de la malnutrition et des infections que provoque l'absence de toilettes. » Enfin, Sahel Tribune élargit le débat, avec ce chiffre récemment publié par l'OMS et l'UNICEF : dans le monde, 354 millions de personnes n'ont pas accès à des toilettes… « L'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2030, promesse des Nations unies, s'éloigne inexorablement », soupire le site malien. Et « c'est là le symbole extrême des inégalités mondiales. L'humanité avance, mais laisse derrière elle des centaines de millions d'hommes et de femmes dans la poussière, l'eau souillée et l'humiliation. »

    À la Une: le verrouillage politique en Guinée

    Play Episode Listen Later Aug 27, 2025 4:17


    Coup de tonnerre dans le ciel politique guinéen vendredi dernier : les autorités de transition suspendent pour trois mois trois des principaux partis d'opposition. À savoir, précise AfricaNews, « le RPG de l'ex-président Alpha Condé, l'UFDG de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, et le PRP de Rafiou Sow. Le ministère de l'Administration du territoire justifie cette décision par un non-respect des règles prévues par la Charte des partis politiques. Ces formations ne se seraient pas conformées aux exigences administratives en vigueur. Mais pour l'opposition, cette suspension est avant tout politique. Elle intervient alors qu'elle prévoyait de manifester dès le 5 septembre contre la tenue du référendum » sur le projet de nouvelle constitution qui doit avoir lieu le 21 septembre. Colère de l'opposition Depuis, les protestations s'enchaînent… L'UFDG, l'un des partis écartés, exprime toute sa colère sur le site d'information guinéen Aminata : « la junte est déterminée à éliminer à l'avance toutes les forces politiques et sociales opposées à sa volonté de confisquer le pouvoir en octroyant une présidence à vie à Mamadi Doumbouya. (…) Désormais, l'objectif de la junte est clair, poursuit l'UFDG : il s'agit de faire taire toutes les voix dissonantes en instituant un climat de terreur caractérisé notamment par les assassinats ciblés, les disparitions forcées, les enlèvements suivis de sévices corporels, les poursuites et détentions arbitraires, à l'effet de confisquer définitivement le pouvoir au mépris des règles et principes de la démocratie et de l'État de droit ». Pour sa part, le RPG Arc-en-ciel, sur Ledjely, « dénonce une mesure arbitraire et accuse la junte de poursuivre une stratégie d'exclusion politique. (…) La junte ne respecte pas ses engagements dans le processus de restitution du pouvoir aux civils. C'est l'invention, tous les jours, de slogans vides et de mouvements de propagande inutiles pendant que le pays est à terre ». Radicalisation ? Et on revient à Aminata, l'un des rares sites d'information guinéen à commenter cette exclusion : « une suspension de partis politiques qui interroge, s'exclame-t-il. Certains observateurs estiment qu'il s'agit d'une “très mauvaise décision publique“, susceptible d'avoir l'effet inverse de celui recherché. Pour eux, suspendre des partis d'opposition majeurs risque moins de les affaiblir que de renforcer la détermination de leurs militants. L'histoire récente de l'Afrique, pointe Aminata, offre des exemples où des mesures de ce type ont poussé des forces politiques à se radicaliser ou à s'organiser dans la clandestinité. La remarque est d'autant plus pertinente que l'UFDG et le RPG-Arc-en-Ciel représentent une part importante de l'échiquier politique guinéen. Leur mise à l'écart, même temporaire, réduit l'espace du débat démocratique à un moment où la transition peine déjà à convaincre sur son inclusivité ». Doumbouya président ? Pour Le Monde Afrique, Mamadi Doumbouya, ancien sous-officier de la Légion étrangère française devenu chef tout-puissant de la junte militaire, veut avoir le champ libre… « La junte vide le champ politique avant le référendum sur la nouvelle Constitution », constate Le Monde Afrique. « Mamadi Doumbouya semble vouloir revenir sur sa promesse pour, finalement, se présenter à une future présidentielle. L'adoption de la nouvelle Constitution nourrirait ce dessein ». Pour sa part, « l'opposition ne croit pas en la mue démocratique d'une junte aujourd'hui toute-puissante qui respecterait soudainement les engagements démocratiques contenus dans un projet de Constitution somme toute acceptable. Elle est également persuadée que l'ancien chef des forces spéciales se portera candidat à l'élection présidentielle une fois passé le vote du 21 septembre ». Alors l'opposition guinéenne, bâillonnée, aura-t-elle « l'audace de défier la junte ? », s'interroge Le Monde Afrique. « Dans une récente déclaration, elle déplorait “la répression sanglante et systématique de toute contestation“. Plusieurs activistes de la société civile et des acteurs politiques ont en effet disparu ces derniers mois après avoir été arrêtés nuitamment, dont Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, figures de proue de l'ex-FNDC, ainsi que le journaliste Habib Marouane Camara. Des officiers supérieurs sont morts en détention dans des conditions suspectes et plusieurs avocats renommés ont fait l'objet de menaces de mort et de torture ».

    À la Une: Abass Fall conquiert la mairie de Dakar

    Play Episode Listen Later Aug 26, 2025 4:15


    « Coup KO de Pastef », titre WalfQuotidien. Le candidat du parti présidentiel à la mairie de Dakar n'a pas fait dans le détail en effet hier. Abass Fall a été élu maire avec 49 voix sur 88 votants. « Au football, on aurait parlé de remontada, s'exclame le journal, pour expliquer la victoire d'Abass Fall à Dakar. Car le nombre de conseillers de Pastef ne suffisait pas à lui donner une victoire éclatante au premier tour. En effet, sur les 100 conseillers municipaux, Pastef, le parti au pouvoir, n'en disposait que 18. (…) Au Sénégal, la politique a des secrets qui échappent à toute rationalité politique ». En fait, Abass Fall a bénéficié des divisions de l'opposition. Et pour sa part, le maire sortant, Barthélémy Dias a subi un « double revers », notre encore WalfQuotidien : la perte de la mairie, donc, et le rejet de sa requête par la Cour suprême. Barthélemy Dias avait en effet « saisi la haute juridiction aux fins de suspension de l'élection et de la décision du préfet de Dakar le révoquant en sa qualité de maire en décembre 2024 ». Il avait été destitué suite à sa condamnation pour homicide involontaire dans une affaire remontant à 2011. Trois écharpes… Toujours est-il que c'est un carton plein pour Abass Fall… « Député, ministre, maire : Abass Fall, trois titres en moins d'une année », constate Le Soleil. « C'est inédit ! Le coordonnateur départemental de Pastef à Dakar ne manque pas d'écharpes. En moins d'un an, il a occupé plusieurs fonctions prestigieuses au sein de l'État. Tête de liste victorieuse du Pastef pour le département de Dakar lors des législatives du 17 novembre 2024 (…). Ensuite, promu à la tête du ministère du Travail. (…) Et maintenant l'acte III » avec la mairie. Le site Seneweb revient sur « le parcours du "boy Dakar" devenu « borom Dakar“ », c'est-à-dire, « patron » de la ville. En effet, « "j'ai été journalier au Port, raconte-t-il. Je gagnais 5900 FCFA par semaine". Cette confidence est symptomatique du parcours sinueux d'Abass Fall, relève Seneweb. Fraîchement élu maire de Dakar, la voie qui l'a mené aujourd'hui aux fonctions les plus élevées de l'administration sénégalaise n'aura pas été des plus rectilignes » : fils d'imam, mais une éducation laïque : bac, maîtrise d'anglais, master en gestion des ressources humaines, master en sciences politiques, avant de faire des petits boulots, journalier au port, donc, guide touristique, puis enseignant avant de tomber dans la politique il y a seulement 3 ans. De nombreux défis… Désormais, analyse Afrik.com, « l'arrivée d'Abass Fall à la mairie pourrait marquer un changement de gouvernance à Dakar. Figure loyale du Pastef, ministre du Travail dans le gouvernement en place, il incarne une génération politique issue des cercles militants du parti et se veut le porte-voix d'une gestion éthique, sobre et axée sur le service public. (…) Abass Fall prend les rênes d'une capitale confrontée à de nombreux défis, poursuit le site panafricain : urbanisation galopante, insécurité, congestion du trafic, gestion des déchets, entre autres. Il devra convaincre au-delà de son camp politique, dans une ville où les clivages restent forts ». En effet, complète WakatSéra au Burkina Faso, le désormais « premier citoyen de Dakar a fait la promesse d'aller à l'assaut de la montagne. Il s'est aussitôt ceint de son écharpe, après son élection, pour aller au-devant de ses tâches qui ne seront pas que garder la capitale propre et belle, mais essayer de rapiécer le tissu social en lambeaux, du fait des politiciens prêts à tout pour atteindre des objectifs égoïstes et très personnels. Il faut donc qu'Abass Fall aille au-delà des discours, pointe encore WakatSéra, afin de concrétiser dans les faits, ses premiers mots qui lui ont fait dire qu'il sera le maire de tous les Dakarois et de toutes les Dakaroises. » Enfin on revient à Afrik.com qui relève qu'au-delà, sur le plan national, « avec cette victoire à Dakar, le Pastef consolide sa mainmise sur les centres névralgiques du pouvoir sénégalais. Déjà installé au sommet de l'État, le parti du président Ousmane Sonko s'assure désormais un contrôle stratégique sur la capitale. Une première dans l'histoire récente de la ville, longtemps bastion de l'opposition ».

    À la Une: Joseph Kabila le paria

    Play Episode Listen Later Aug 25, 2025 4:27


    La peine de mort a été requise par la justice militaire, vendredi, à Kinshasa contre l'ancien président de la RDC. Joseph Kabila, qui vit en exil depuis deux ans était jugé par contumace pour complicité avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Le verdict de la Haute Cour militaire est attendu dans les prochains jours. Depuis, les réactions se multiplient. « Les proches de Kabila montent au créneau, rapporte Le Journal de Kinshasa. Plusieurs membres de son entourage ont réagi. Néhémie Mwilanya, son dernier directeur de cabinet, dénonce un procès politique qu'il qualifie de “crime d'État”. José Makila, ancien ministre des Transports, estime que cette affaire sacrifie l'État de droit ». Pour sa part, pointe encore Le Journal de Kinshasa, « l'opposition dénonce une dérive dictatoriale. Ensemble pour la République, le parti de Moïse Katumbi, dénonce une “instrumentalisation de la justice” par le régime Tshisekedi. Selon lui, la justice s'est transformée en “arme de répression massive” contre les opposants. Le parti avertit : “un tel procès peut semer la peur et diviser le peuple“ ». La tête pensante du M23 ? Qu'est-ce qui est précisément reproché à Joseph Kabila ? « Selon l'accusation, rapporte le site Afrik.com, « l'ex-Président, au pouvoir de 2001 à 2019, serait “l'auteur intellectuel“ (soit l'inspirateur) des exactions commises par les rebelles du M23/AFC dans l'est du pays : meurtres de civils, viols, exécutions sommaires, déportations forcées et destructions d'infrastructures. “C'est lui le boss [du M23/AFC]“, a martelé le procureur général. (…) Parmi les éléments à charge, l'accusation cite notamment : la présence de Kabila à Goma en mai dernier, via un passage par le Rwanda, alors que la ville était sous occupation rebelle ; ses déclarations qualifiant le M23 de mouvement porteur “des aspirations du peuple congolais“ ; ou encore des témoignages, dont celui d'Éric Nkuba, déjà condamné à mort, qui évoque un soutien logistique et politique de l'ex-Président à la rébellion ». L'essentiel de l'accusation repose en effet sur les déclarations d'Eric Nkuba, précise Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. Eric Nkuba, ce « membre de l'AFC/M23, interpellé en Tanzanie et condamné à mort. Selon ses aveux, Joseph Kabila était en “contact soutenu“ par téléphone avec Corneille Nangaa (le chef politique du mouvement rebelle). Au cours d'une conversation, il aurait même conseillé à l'ancien président de la Commission électorale de chasser Félix Tshisekedi du pouvoir par un coup d'État plutôt qu'en l'assassinant et en faire un héros national ». Stratégie risquée pour Tshisekedi En tout cas, analyse Afrikarabia, « politiquement, le bannissement de Joseph Kabila de la vie politique congolaise, permet à Kinshasa de couper l'herbe sous le pied à l'opposition qui réfléchit à une grande alliance qui pourrait aller de Moïse Katumbi à Matata Ponyo, en passant par Delly Sessanga, Franck Diongo… jusqu'à Joseph Kabila ». Mais cette « stratégie de diabolisation de Joseph Kabila n'est pas sans risques pour Félix Tshisekedi, tempère Afrikarabia. Personne n'est dupe du caractère éminemment politique du procès Kabila. Sa condamnation à mort peut transformer l'ancien président en victime de Félix Tshisekedi, et le remettre en selle politiquement. Elle risque également de polariser davantage une société congolaise au bord de l'implosion. Ce procès constitue enfin un mauvais signal alors que la RDC et l'AFC/M23 sont à la recherche d'un consensus pour finaliser un accord de paix au point mort ». Apaisement ou embrasement ? Ledjely en Guinée s'interroge également : « justice nécessaire ou bombe à retardement ? Que gagnera réellement la RDC dans une telle issue ? Le verdict attendu incarnera-t-il enfin la rupture que les Congolais appellent de leurs vœux pour responsabiliser leur classe politique ? Ou, au contraire, viendra-t-il attiser des braises encore fumantes dans un pays habitué à l'instabilité et aux affrontements aux relents à la fois communautaires, politiques et économiques ? Les deux scénarios restent plausibles ». Enfin, Aujourd'hui à Ouagadougou est tout aussi dubitatif : « est-il opportun de requérir la peine de mort contre Kabila à l'heure où l'on cherche un armistice et un consensus entre la rébellion et Kinshasa ? Des rebelles qui au demeurant sont présentés comme ses hommes ! Ce réquisitoire inhibe les trésors de diplomatie déployés actuellement (…). L'effet escompté pourrait être au contraire un raidissement de Kabila et de l'AFC-M23, si tant est que son véritable maitre soit Kabila ».

    À la Une: le non-lieu pour Agathe Habyarimana

    Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 3:54


    C'est à la Une d'Afrik.com : « Agathe Habyarimana et le génocide des Tutsis, la justice française ordonne un non-lieu controversé », estimant qu'il n'y a pas de charges suffisantes contre Agathe Habyarimana. « Accusée d'avoir joué un rôle central dans la préparation du génocide, la veuve de l'ancien président Juvénal Habyarimana, échappe ainsi à une mise en examen pour « entente en vue de la commission du génocide » », poursuit le site d'information, qui ajoute : « cette décision, loin de clore le débat, soulève de nombreuses réactions », alors que « les associations de victimes, des chercheurs et plusieurs magistrats » la soupçonnent « d'avoir contribué à la planification du génocide de 1994 ». Au Rwanda particulièrement, explique Afrik.com, « cette décision suscite la colère et l'incompréhension de nombreuses associations de survivants et de victimes du génocide ». Africanews, de son côté, titre : « la France abandonne les poursuites contre Agathe Habyarimana ». Il rappelle que l'ancienne première dame, aujourd'hui âgée de 82 ans, « avait été évacuée vers l'Europe avec sa famille le 9 avril 1994, à la demande du président François Mitterrand, proche collaborateur de son mari ». Accord États-Unis-Ouganda Dans l'actualité africaine également, un accord sur l'accueil des migrants en Ouganda. Un accord conclu avec les États-Unis, pour accueillir les ressortissants de pays tiers, « qui pourraient ne pas obtenir l'asile aux États-Unis », c'est donc le dernier épisode, de la campagne menée par l'administration de Donald Trump, « pour envoyer des migrants présents sur son sol vers d'autres pays. » Alors que, rappelle Jeune Afrique, « l'Ouganda compte 1,7 million de réfugiés sur son sol », soit « la plus grande population de réfugiés en Afrique », selon l'ONU. Il s'agirait donc d'un accord concernant des personnes ne pouvant obtenir l'asile aux États-Unis, mais « qui pourraient avoir des inquiétudes quant à un retour dans leur pays d'origine ». Il y a toutefois des conditions : que les personnes en question aient un casier judiciaire vierge, et ne soient pas mineurs non accompagnés. Quel est, dans cette affaire, l'intérêt de l'Ouganda, dirigé par le président Yoweri Museveni depuis près de 40 ans ? Selon Afrik.com, Kampala espère ainsi « renforcer les liens bilatéraux avec Washington et attirer de nouveaux soutiens diplomatiques ». Avec néanmoins un risque : « continuer d'apparaître comme une terre d'asile ou donner l'image d'un partenaire qui sert de relai à la politique d'expulsion américaine ». Inhumations Au Bénin, le bilan continue de s'alourdir après l'accident de car survenu le week-end dernier. « Le bilan final s'élève à 43 morts », selon APA News, 43 morts et 9 rescapés, un bilan particulièrement lourd. L'agence de presse africaine rappelle que le bus STM Niger, « a heurté la rambarde d'un pont, avant de tomber dans le fleuve Ouémé, à Thio ». La plupart des passagers étaient nigériens. Mais nombre d'entre eux ont été inhumés en milieu de semaine au Bénin, au cimetière de Savè, selon le site d'information béninois Banouto, qui publie la photo de l'inhumation, montrant une rangée d'hommes se recueillant devant les dépouilles des victimes, déposées à même le sol. Où en est l'enquête aujourd'hui ? Selon APA News, « les causes exactes de l'accident restent à déterminer et l'enquête se poursuit ».  De son côté, le gouvernement béninois a demandé « aux compagnies de transport et aux conducteurs de respecter scrupuleusement le code de la route, afin d'éviter de tels drames ».

    À la Une: les dernières révélations sur la purge au sein de l'armée au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 21, 2025 7:11


    Plusieurs dizaines de militaires arrêtés, dont deux généraux, pour tentative de déstabilisation : parmi les personnes appréhendées, un Français, un officier en poste à l'ambassade de France, accusé par les autorités maliennes d'appartenir à la DGSE, les services secrets extérieurs français. Jeune Afrique confirme. Il s'agit bien d'un officier traitant de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). « Deuxième secrétaire de l'ambassade de France, il est en poste au Mali depuis un an, précise le site panafricain. Ce lieutenant-colonel, décoré de l'ordre national du Mérite, présente près de 30 ans d'états de service dans l'armée de l'air, selon des données publiques. » Toutefois, tempère Jeune Afrique, « son profil n'est pas celui d'un agent "sous légende" (sous couverture). Il est bien accrédité auprès des autorités maliennes en tant qu'agent de la DGSE. Il est d'ailleurs l'un des référents qui échange régulièrement avec ses homologues du renseignement malien dans le cadre de la coopération sécuritaire entre les deux États. » Aucune preuve contre l'officier français En effet, précise le site panafricain, « malgré les tensions diplomatiques successives aux deux putschs de 2020 et de 2021, puis à l'expulsion de l'ambassadeur de France à Bamako Joël Meyer, début 2022, la France et le Mali ont conservé une étroite coopération dans le domaine de la sécurité, du renseignement et en particulier du contre-terrorisme. Le poste occupé par cet agent au sein de l'ambassade est au cœur de ce dispositif. (…) Quant aux accusations de conspiration et de tentative de déstabilisation portées à son encontre, poursuit Jeune Afrique, Paris les dément formellement et les juge "sans fondement". Pour l'heure, aucune preuve de sa participation à un complot militaire n'a été présentée au public ni aux autorités françaises. » Précision encore du site panafricain : l'officier français n'a pas été autorisé « à recevoir la visite d'un avocat ni celle d'un représentant de l'ambassade, empêchant la vérification de son état de santé, tandis que certaines informations font état d'actes de torture perpétrés sur les officiers maliens arrêtés. La France table sur le fait que son agent soit libéré rapidement afin que l'affaire n'envenime pas ses relations bilatérales avec Bamako. » À lire aussiMali : le Français arrêté par les autorités est l'objet d'« accusations sans fondement », affirme Paris La sale guerre de la France au Cameroun À lire également, cet éditorial du Monde à Paris qui revient sur les activités troubles de la France au Cameroun entre 1955 et 1970. Durant cette période, relate le journal, « Paris a mené au Cameroun une guerre contre les mouvements indépendantistes, puis d'opposition, qui a causé la mort de dizaine de milliers de personnes et aidé à l'implantation d'un régime autoritaire dévoué à la France. Le silence qui enveloppait cette "sale guerre" constituait à la fois une insulte aux victimes, une faille historique et un énorme non-dit dans les relations entre les deux pays. C'est pourquoi il convient de saluer, affirme Le Monde, la démarche d'Emmanuel Macron qui, dans une lettre adressée au président camerounais, Paul Biya, rendue publique le 12 août, a reconnu qu'une "guerre" avait été menée alors au Cameroun par “les autorités coloniales et l'armée française“ et déclaré qu'il "assum[ait] le rôle et la responsabilité de la France". Il a ainsi fallu de longues années pour que la réalité de cette terrible “pacification“ opérée à huis clos, largement documentée depuis longtemps par des écrivains, des journalistes et des historiens, fasse l'objet d'une reconnaissance officielle. » Et Le Monde de conclure ainsi : « à l'approche de la fin du règne de Paul Biya, qui, en dépit de ses 92 ans, va briguer un huitième mandat présidentiel en octobre, à l'heure où le besoin de vérité historique agite toute l'Afrique francophone, il est temps d'en finir avec les non-dits franco-camerounais. » Une reconnaissance tardive et incomplète ? Reste que le travail de mémoire et de réparation n'est pas encore achevé, tempère Afrik.com : « si l'Élysée promet de mettre sur pied un comité franco-camerounais pour assurer la continuité de la recherche historique sur la période coloniale, il faut noter que, bien que symboliquement forte, cette reconnaissance arrive tard et reste incomplète. Elle évoque les exactions sans détailler les responsabilités et n'ouvre pas encore, pour le moment, une voie vers des réparations concrètes. » À lire aussiAppels sur l'actualité : Macron reconnaît officiellement la guerre française au Cameroun

    À la Une: Choguel Maïga, de la primature malienne à la prison

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 4:08


    « Après une semaine passée en garde à vue, l'ancien chef du gouvernement, Choguel Maïga a été présenté, hier, au parquet général de la Cour suprême, relate MaliActu. Au terme de son audition, un mandat de dépôt a été émis à son encontre pour des accusations d'atteinte aux biens publics. Cette incarcération fait suite aux conclusions d'un audit de sa gestion, diligenté par les services de l'État après son départ de la Primature en novembre 2024. » Pour rappel, poursuit MaliActu, « Choguel Maïga s'était d'abord fait connaître en tant que figure de proue d'un mouvement d'opposition qui a lutté contre la mauvaise gouvernance du régime précédent. Son engagement avait abouti à sa nomination au poste de Premier ministre, qu'il a occupé pendant près de trois ans et demi. Son mandat avait été marqué par une brève interruption pour raison de santé, avant sa destitution, amorçant une série d'investigations qui ont mis en lumière des dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques. » Manœuvre politique ? Qu'est-ce que la justice malienne lui reproche exactement ? « “Atteinte aux biens publics, faux et usage de faux“, relève Afrik.com. Les accusations portées contre l'ancien Premier ministre sont très pesantes et pourraient lui valoir une peine conséquemment lourde. Il est question de gestion de biens publics et de faits présumés de falsification de documents officiels. Mais, aucune précision n'a pour l'instant été donnée sur les affaires concrètes concernées. (…) Pour ses partisans, poursuit Afrik.com, il s'agit d'une manœuvre politique visant à museler une voix devenue dérangeante pour la junte. Des membres du M5-RFP, mouvement politique qui avait porté Choguel Maïga à la primature, dénoncent une “instrumentalisation de la justice“ et alertent sur une dérive autoritaire des militaires. Du côté des autorités, le discours est tout autre, relève encore le site panafricain. Des proches du pouvoir assurent que “nul n'est au-dessus de la loi“ et que la lutte contre la corruption et les malversations financières doit concerner “toutes les personnalités, quel que soit leur rang passé“. » L'arroseur arrosé ? En tout cas, pour une bonne partie de la presse malienne, le sort en est jeté. « Du verbe haut aux barreaux froids », titre Sahel Tribune à Bamako. En effet, relate le site bamakois, « l'homme qui se rêvait en incorruptible héraut du souverainisme malien vient de tomber dans les filets d'une justice qu'il appelait autrefois de ses vœux. Choguel Maïga aimait se présenter comme l'homme des principes, le tribun inflexible qui dénonçait tour à tour les dérives des régimes passés, l'ingérence occidentale et les compromissions de ses adversaires. Mais voilà que son nom se retrouve associé aux mêmes maux qu'il prétendait combattre : gestion douteuse des deniers publics, favoritisme, manque de transparence. Ceux qui l'érigeaient en modèle découvrent aujourd'hui un paradoxe cruel, relève encore Sahel Tribune : l'apôtre de la souveraineté nationale éclaboussé par des soupçons de prédation. L'ironie n'échappera à personne. Chef du M5-RFP, Choguel avait incarné la contestation acharnée contre (le président) Ibrahim Boubacar Keïta avant d'embrasser, avec un zèle soudain, la Transition militaire […]. Premier ministre improvisé, il s'était mué en porte-parole d'un souverainisme enflammé, n'hésitant pas à vitupérer contre la France, la Cédéao ou les "ennemis de l'intérieur". Ses discours martiaux faisaient vibrer les foules, mais, pointe encore Sahel Tribune, sa pratique du pouvoir ressemblait trop à celle qu'il dénonçait : exclusion des contradicteurs, gestion opaque et culte de la personnalité. » Espérer que l'histoire ne se répète pas « Choguel Maïga : une chute qui devrait servir de leçon », lance Ledjely en Guinée. « L'histoire de Choguel Maïga démontre que l'on ne triomphe pas en foulant aux pieds les principes, tonne le site conakryka, et que même en politique, abuser de la ruse et de la duplicité peut finir par se retourner contre soi. Cette leçon vaut avant tout pour la jeunesse des pays de l'AES (Mali, Niger, Burkina Faso) aujourd'hui soudée aux juntes de leurs pays respectifs, comme l'était, il y a une soixantaine d'années, la jeunesse africaine mobilisée derrière les leaders indépendantistes. Avec la même passion, la même insouciance. Mais beaucoup de ces jeunes d'hier se sont retrouvés, hélas, victimes des régimes qui avaient remplacé les colons après les indépendances. Il faut espérer que l'histoire ne se répète pas, conclut Ledjely. Mais pour cela, il faut qu'elle guide les choix présents et futurs. »

    À la Une: le bruit des armes toujours dans l'est de la RDC

    Play Episode Listen Later Aug 19, 2025 4:15


    « Depuis le début de la semaine, la tension monte entre les FARDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo, et la rébellion [du groupe] l'AFC/M23, l'Alliance Fleuve Congo. Les deux parties s'accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas » : constat établi par le site congolais Actualité CD. En effet, précise-t-il, d'un côté, « l'armée congolaise a dénoncé "l'attitude belliciste" de la coalition M23/AFC, accusée de mener de "multiples attaques" contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, assorties de "massacres ciblés" de civils. » Et de l'autre, « l'AFC/M23 affirme que Kinshasa poursuit "ses manœuvres militaires offensives" en vue d'"un conflit à grande échelle", et ce malgré la signature de la Déclaration de principes du 19 juillet dernier à Doha. (…) Ces échanges de communiqués interviennent dans un contexte d'impasse diplomatique, relève encore Actualité CD. Les discussions directes prévues il y a 10 jours à Doha entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23 n'ont pas eu lieu. Selon la médiation qatarienne, les deux parties "continuent de travailler" à la mise en œuvre de la déclaration de principes, notamment sur la création d'un mécanisme, avec la participation de la Croix-Rouge internationale, pour l'échange de prisonniers. Ce point, qui devait être réglé avant le 29 juillet, bloque la suite du processus. » Négociations au point mort Le Monde Afrique s'interroge : « Le Qatar parviendra-t-il à ramener la RDC et les rebelles de l'AFC-M23 à la table des négociations ? Alors que les parties devaient conclure un "accord de paix global" censé mettre fin aux violences qui déchirent l'est congolais au plus tard hier, 18 août, rien n'a été signé et les négociations semblent au point mort. » Et « les combats ont repris au Sud-Kivu, constate également Le Monde Afrique, notamment où le M23 est en train de conquérir des espaces dans le territoire de Walungu, au sud-ouest de la capitale régionale, Bukavu. "La seule certitude pour le moment, c'est qu'on est dans un enlisement diplomatique complet", résume Onesphore Sematumba, spécialiste de la RDC pour International Crisis Group. » Parmi les points de tension, note encore le journal, outre la question de la libération des prisonniers, il y a celle du « rétablissement de l'autorité de l'État congolais (…) : pour Kinshasa, cela signifie que le M23 doit quitter Goma et Bukavu au plus vite. Mais le mouvement rebelle s'efforce au contraire de reconstruire ce qu'il appelle un "État" dans les "territoires libérés". » À lire aussiPaix en RDC : entre restauration de l'État et projet fédéral, le bras de fer entre Kinshasa et l'AFC/M23 Coup de pression de Washington ? Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, résume ainsi la situation : « à Doha, Kinshasa et l'AFC/M23 n'ont pas avancé d'un iota et l'impasse des discussions se paie « cash » sur le terrain. (…) Pour débloquer la situation, deux options sont sur la table, estime Afrikarabia : un énième coup de pression de Washington, qui hésite pour l'instant à endosser le rôle du gendarme, ou bien une reprise des affrontements directs entre l'armée congolaise, qui s'est considérablement renforcée, et l'AFC/M23, qui a énormément recruté et maîtrise encore le terrain dans les zones qu'elle contrôle. Mais le temps presse. L'impasse à Doha retarde l'ensemble du processus de paix globale et la mise en œuvre de l'accord de Washington. Un blocage qui fait craindre un nouvel embrasement de l'est congolais. » Le Kenya jette un pavé dans la mare D'autant, complète Le Pays au Burkina, que « dans cette guerre sans fin qui ne dit pas encore son nom, certains pays donnent l'impression de pêcher en eaux troubles pour mieux tirer leurs marrons du brasier congolais. » En effet, relève le quotidien ouagalais, « dans ce contexte particulièrement explosif, la nomination par le Kenya d'un consul à Goma, occupée par le M23/AFC, ne passe pas aux yeux des autorités de Kinshasa qui y voient une forme de légitimation de l'occupation de la ville par les rebelles. Une situation qui pourrait exacerber les tensions avec Kinshasa qui a toujours accusé Nairobi de parti pris pour Kigali, connue pour son soutien au M23. C'est donc le lieu d'appeler la médiation internationale à redoubler d'efforts, s'exclame Le Pays, en pesant de tout son poids pour que les uns et les autres reviennent à de meilleurs sentiments et tiennent leurs engagements, pour donner une chance à la paix, afin de ne pas prolonger inutilement les souffrances des populations. »  À lire aussiPaix en RDC : l'AFC-M23 et le gouvernement congolais vont-ils reprendre le dialogue ?

    À la Une: Bamako hausse le ton contre Paris

    Play Episode Listen Later Aug 18, 2025 3:55


    Les photos de plusieurs conjurés présumés, militaires et civils, apparaissent ce lundi dans les médias maliens, dont le journal L'Aube. Photos visibles sur le site Maliweb. On y voit les deux généraux accusés de tentative de coup d'État, Abass Dembélé et Nema Sagara, plusieurs officiers supérieurs, des sous-officiers et… un ressortissant français. Un officier en poste à l'ambassade de France, soupçonné par les autorités maliennes de travailler pour le compte des services de renseignements français. « Les signaux sont clairs, s'exclame L'Aube : la France officielle, par ses relais diplomatiques et ses leviers médiatiques, tente de réactiver ses réseaux, de semer le doute, de diviser les forces patriotiques. Elle veut reconquérir les territoires perdus, non pas sentimentalement, mais politiquement. Mais la France d'Emmanuel Macron se heurte à une réalité nouvelle, lance encore le quotidien malien : les populations ne veulent plus de tutelle. Elles veulent des partenaires, pas des maîtres supranationaux téléguidant des roitelets locaux ». « L'aide d'États étrangers » Les autorités maliennes sont sorties de leur silence en fin de semaine dernière. Elle se sont exprimées sur les dizaines d'arrestations de militaires de ces derniers jours, accusés de vouloir renverser le pouvoir. « Dans son communiqué, note Jeune Afrique, la junte a annoncé “l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes“, qui cherchait selon elle à “déstabiliser les institutions de la République. Ces militaires et des civils“ auraient obtenu “l'aide d'États étrangers“, accuse le gouvernement malien ». Dont la France, donc… La France qui a réagi en dénonçant des « accusations sans fondement » et qui affirme qu'un « dialogue est en cours avec Bamako afin de dissiper tout malentendu » et obtenir la « libération sans délai » de l'officier arrêté. Des relations au plus bas… Commentaire d'Afrik.com : « cette nouvelle crise diplomatique s'inscrit dans un contexte de défiance croissante entre Bamako et Paris. Depuis la rupture de la coopération militaire avec la France et le rapprochement du Mali avec de nouveaux partenaires comme la Russie, les relations bilatérales sont au plus bas. L'arrestation de cet officier français pourrait bien marquer un nouveau tournant dans ce bras de fer, à la fois diplomatique et idéologique ». Par ailleurs, poursuit Afrik.com, « jusqu'à présent, le gouvernement malien n'a donné que peu de détails sur les arrestations en cours. Si les autorités ont reconnu l'implication de civils et de militaires dans ce supposé complot, elles n'ont pas encore présenté de preuves convaincantes pour étayer leurs affirmations. (…) Le flou persiste donc autour de la nature exacte de cette affaire ». Et le site panafricain de s'interroger : « s'agit-il d'un réel complot contre l'État malien ou d'une opération de communication interne pour resserrer les rangs autour du pouvoir militaire ? En l'absence de preuves publiques, la communauté internationale reste prudente, tandis que Paris insiste sur le respect des règles diplomatiques ». Prudence… En tout cas, insiste le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou, « l'arrestation des conjurés au sein desquels il y a un Français, qui plus est un militaire, remet au goût du jour les relations exécrables entre l'ex-Soudan français et l'ancienne Métropole. Depuis le départ forcé de Barkhane, tout est coupé entre la France et le Mali, sur le plan politique et sécuritaire », pointe le quotidien burkinabé. « Quête de vraie souveraineté, rupture avec les rebuts du néocolonialisme et toutes les scories de l'increvable Françafrique, accusations contre Paris de ne pas jouer franc jeu dans la coopération surtout sécuritaire avec le Mali : tout ce qui a trait à un geste ou à une action des autorités françaises sent le soufre. Le ressort de la confiance s'est cassé entre la France et le Mali, et plus généralement le Sahel. Alors, quand le nom d'un Français est cité dans ce genre d'affaire d'État, tout devient sensible. La France l'a bien compris et joue la prudence (…) ». Et Aujourd'hui de s'interroger : « le Mali va-t-il libérer l'officier français, ou bien y aura-t-il un procès, vu que la justice s'est saisie du dossier ? Quelle sera en somme la réponse du Mali à la requête des autorités françaises ? »

    À la Une: au Mali, le régime désigne des coupables

    Play Episode Listen Later Aug 15, 2025 3:59


    C'est à la Une de nombreux sites d'information maliens ce matin. Onze photographies un peu floues, dont celle d'un homme blanc, photos dont on peut penser qu'elles ont été prises après l'arrestation de ce petit groupe accusé de conspiration. « Tentative de déstabilisation : des noms révélés à la télévision nationale », titre Sahel Tribune, qui ajoute : « Bamako brise le silence : des officiers, des civils et un ressortissant français sont arrêtés pour tentative de fragilisation de la Transition. Un coup de filet qui en dit autant sur la fermeté du pouvoir que sur le climat de défiance ambiant ». « Parmi les personnes arrêtées », précise Bamada.net, figure « un ressortissant français présenté comme agissant pour le compte d'un service de renseignement français. Il est accusé d'avoir mobilisé des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires, dont les généraux de brigade Abass Dembélé et Nema Sagara ». Notons d'ailleurs que Nema Sagara est la seule femme figurant sur les photographies publiées hier. Quant au gouvernement, précise le Journal du Mali, « il affirme que la situation est maîtrisée et que l'enquête se poursuit pour identifier d'éventuels complices ». Animaux brûlés vifs Dans l'actualité africaine également : des incendies monstres dans le nord du Maroc. « Un vaste incendie ravage actuellement la forêt d'Amelay, située dans la province de Chefchaouen », annonce Africanews. « De puissantes colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de la région, tandis que les flammes dévorent des hectares de végétation, attisées par des vents violents et des températures caniculaires (…) les autorités ont ordonné l'évacuation des habitations les plus proches, par mesure de sécurité. Les habitants ont décrit des scènes de panique et des flammes d'une intensité sans précédent ». Des habitants dont l'hebdomadaire marocain Tel Quel publie des témoignages. Mohamed Darraz, un agriculteur de 32 ans raconte : « Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté (…) Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c'était presqu'impossible ». Hier soir, le feu était circonscrit selon les autorités marocaines. Mais la prudence reste de mise. Tel Quel rappelle que « le Maroc est frappé par une sécheresse persistante depuis 2018, et subit actuellement une intense vague de chaleur accompagnée par le chergui, vent chaud et sec venu du Sahara, qui complique les opérations de secours ».  Nous nous sommes retrouvés à l'eau À la Une également, un nouveau naufrage de migrants au large de l'île de Lampedusa, en Italie. « 27 morts, des dizaines de disparus » titre Africanews qui raconte : « Le bateau, parti de Libye, a chaviré à environ 20 kilomètres, au sud-ouest de l'île sicilienne. Parmi les soixante survivants, figurent des mineurs originaires du Pakistan, d'Egypte, de Somalie et du Soudan ». « Les recherches se poursuivaient hier » ajoute Média 24. Le journal marocain cite le témoignage d'une Somalienne, « qui a perdu son fils et son mari ». Elle a expliqué au journal italien Il Corriere della Sera « qu'elle avait son fils dans ses bras et son mari à ses côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont emportés tous les deux ».   Selon l'OIM, l'Organisation Internationale pour les Migrations, ce sont au total deux bateaux qui étaient parti de Tripoli, à l'aube, avec environ 95 personnes répartie sur deux embarcations. « Mais après que l'un des deux bateaux a pris l'eau, les passagers ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la surcharge », explique l'OIM. Selon le HCR, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, « plus de 700 personnes ont déjà perdu la vie cette année »,  en tentant de traverser la Méditerranée. 

    À la Une: dans les coulisses de la purge au sein de l'armée au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 14, 2025 4:09


    C'est une enquête de Jeune Afrique sur la vague d'arrestations de ces derniers jours qui a frappé plusieurs hauts-gradés. Une cinquantaine d'officiers, dont au moins deux généraux, ont été mis aux arrêts pour tentative de déstabilisation. Les autorités militaires du pays n'ont donné aucune explication. Silence radio total. Alors, s'interroge le site panafricain : « que se passe-t-il dans les rangs des Forces armées maliennes ? Une division interne secoue-t-elle l'équilibre des cinq colonels putschistes ? Ceux-là mêmes qui se sont toujours affichés soudés depuis le putsch du 18 août 2020 ? » En fait, affirme Jeune Afrique, tout serait parti d'une « réunion dans la nuit du 25 au 26 juillet au camp militaire de Kati entre une dizaine de hauts-gradés et le chef de la junte ». Contestations et récriminations… Réunion au cours de laquelle, « la générale de brigade Nema Sagara ainsi que le général Abass Dembélé, le colonel Famouké Camara, et d'autres officiers auraient contesté certains choix stratégiques pris par la junte. Ils se seraient plaints auprès d'Assimi Goïta du manque de reconnaissance envers les soldats tombés sur le champ de bataille qui ne reçoivent pas les honneurs nationaux, et dont la mort est passée sous silence. S'ils sont d'accord avec la guerre de communication menée par Bamako, précise encore Jeune Afrique, de plus en plus d'officiers estimeraient que les mensonges autour des pertes réelles de l'armée portent atteinte au moral des troupes, qui ont le sentiment de se sacrifier pour rien ». Le site panafricain poursuit : « après cette réunion, percevant un risque de mutinerie, le patron des renseignements, le général Modibo Koné, aurait suggéré au président Goïta d'étouffer dans l'œuf toute velléité contestataire, afin de ne pas laisser place à l'organisation d'un coup d'État. Le président, conscient du risque, aurait déclenché quelques jours plus tard une purge préventive dans les rangs des officiers critiques. En concentrant ses efforts sur l'entourage des généraux Nema Sagara et Abass Dembélé ». Lignes de fractures… Il faut dire aussi, rajoute Jeune Afrique, que « depuis plusieurs mois déjà, une certaine fébrilité parcourt les rangs de l'armée malienne. Promu président de la République par une loi qu'il a lui-même promulguée le 10 juillet, lui conférant un mandat de cinq ans renouvelable “autant de fois que nécessaire“ et sans élection, le chef de la junte malienne s'est offert un règne sans partage. De quoi échauder une partie de ses soutiens au sein des forces armées, qui voient dans cette décision une dérive autoritaire éloignant la transition de ses promesses ». Et « une ligne de fracture se dessine au sein de l'armée, pointe encore le site panafricain, entre les soutiens du chef de la junte, Assimi Goïta, et ceux du ministre de la Défense, Sadio Camara. Ces derniers mois, le fossé s'est considérablement creusé entre les deux hommes au point qu'ils ne se consultent presque plus. Alors que certains le surnommaient “le président bis“ ou bien “le cerveau de la transition“, le pouvoir de Sadio Camara s'est réduit à mesure que la transition avançait ». Eswatini : un règne sans partage… À lire également, cette fois dans Le Point Afrique, cette enquête sur le dernier monarque absolu du continent… Le roi Mswati III qui règne sans partage sur l'Eswatini, l'ex-Swaziland, petit pays enclavé en Afrique du Sud. « Les sujets ont pour ordre de vénérer leur roi, assimilé à un dieu vivant, écrit Le Point Afrique, et d'oublier leurs malheurs, pourtant accablants. 60 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, autrement dit avec moins de 2 dollars par jour. Le chômage des jeunes dépasse les 45 %, l'un des taux les plus élevés d'Afrique australe. Le sida frappe 27 % des adultes, le taux le plus élevé au monde ». Et pendant ce temps, le roi Mswati III mène grand train : « en poursuivant à sa guise la spoliation du pays, constate Le Point Afrique. La holding royale baptisée Tibiyo, indépendante du budget, contrôlerait 60 % de l'économie, dont l'essentiel des revenus issus de la production de cannes à sucre. Soit des centaines de millions de dollars destinés à financer le train de vie fastueux du monarque, propriétaire de 19 Rolls-Royce et de 120 BMW, ainsi que celui de ses 16 femmes et de ses 36 enfants ».

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