Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'a…
Le dialogue n'est donc pas rompu entre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, et l'Alliance des États du Sahel, composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Il s'agit de « premiers échanges », nous dit APAnews. Selon l'Agence de Presse Africaine, « la situation sécuritaire dans la région, marquée par la menace persistante du terrorisme, a été au cœur des discussions ». ActuNiger parle de « premières discussions post-retrait sur fond de dialogue apaisé ». Pour mémoire, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, tous trois dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d'État, ont effectivement quitté la Cédéao en janvier dernier. Mais les désaccords semblent mis au second plan. Selon ActuNiger, « si les divergences politiques persistent, cette première prise de contact a été « qualifiée par les deux parties de 'fraternelle et responsable' ». Au Burkina Faso, Wakatsera annonce simplement « le dialogue se poursuit » et Sidwaya constate que « l'AES et la Cédéao se concertent ».Un tournant majeurEn République démocratique du Congo à présent, le Sénat a levé hier l'immunité de l'ancien président Joseph Kabila. « La commission spéciale décide de la levée des immunités de Joseph Kabila, autorisant des poursuites à son encontre », titre Actualité.cd, qui rappelle que « l'ancien chef de l'État est accusé d'avoir des liens avec la rébellion de l'AFC/M23, soutenue par le Rwanda dans l'est du pays ». Mais « depuis que les autorités congolaises ont entamé cette démarche contre Joseph Kabila, des voix ne cessent de s'élever pour mettre en garde contre une dérive institutionnelle et politique », ajoute Actualité.cd.APAnews de son côté, relève que « la levée de l'immunité de Joseph Kabila, ouvre la voie à des poursuites inédites contre l'ancien homme fort de Kinshasa, dont le statut de sénateur à vie ne le protège plus face à la Justice ». Pour l'Agence de presse Africaine, « c'est un tournant majeur dans l'histoire politique de la RDC. » Jeune Afrique évoque également un « tournant » « dans le bras de fer entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, qui 'est accusé de trahison, crime de guerre, crime contre l'humanité et participation à un mouvement insurrectionnel', par la Haute Cour militaire ». « Joseph Kabila », rappelle le magazine, « a multiplié les prises de paroles depuis la chute de Goma et de Bukavu. Mi-mars, il avait même annoncé son retour prochain en RDC (…) une promesse qui ne s'est pour l'instant pas concrétisée, en dépit de la confirmation de certains de ses proches », assure Jeune Afrique.MalentenduEnfin, les Sénégalais s'inquiètent pour l'un de leurs compatriotes arrêté aux États-Unis. Selon Pulse, il s'agit de Serigne Saliou Ndoye, un chauffeur de taxi qui aurait effrayé sa passagère, en lui disant qu'il préférait écouter le Coran plutôt que de la musique. « L'incident » poursuit Pulse « serait lié à un malentendu culturel et linguistique », qui a conduit le chauffeur de taxi en détention préventive au Texas, où il réside. « Sa passagère aurait été prise de panique et aurait exigé de descendre immédiatement, alors que le véhicule roulait sur l'autoroute. Le taximan aurait refusé, invoquant des questions de sécurité ». « Un refus », ajoute Pulse, « interprété par la passagère comme une séquestration ».Fermez-la58 000 personnes auraient signé une pétition pour soutenir Serigne Saliou Ndoye. L'affaire affole les réseaux sociaux su Sénégal. Trop, aux yeux de certains et notamment de l'avocat Patrick Kabou, dont Sénego rapporte les propos et qui « alerte contre les bavardages nuisibles autour de cette affaire délicate ». Maître Kabou, nous dit-on, « lance un message fort et sans détour à l'endroit des internautes et des commentateurs improvisés. « Vous nous rendez la tâche difficile, très difficile même ». « Vos live », ajoute-t-il, « sont exploités par la partie adverse et la plupart du temps leur permettent de mieux le connaître pour charger encore plus les compatriotes en situation difficile ». « Par politesse », conclut maître Kabou : « fermez-la s'il vous plaît ».
La photo est en couverture des journaux en Afrique du Sud : on y voit le président américain Donald Trump et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, assis sur les fauteuils jaunes du Bureau ovale de la Maison-Blanche, devant les journalistes et les caméras. Et à voir leurs mouvements de mains, la discussion est animée…Le quotidien sud-africain Cape Times relate la scène : « Ramaphosa est arrivé en disant qu'il voulait discuter du commerce et des minerais rares. La réunion a débuté de manière cordiale. Trump et lui ont commencé à discuter golf. D'ailleurs, deux champions de golf sud-africains Ernie Els et Retief Goosen étaient présents dans la délégation de Ramaphosa. Mais la réunion a rapidement tourné au vinaigre, pointe Cape Times. Trump a montré une vidéo et des documents, comme prétendues preuves de ses affirmations infondées selon lesquelles les Sud-Africains blancs seraient persécutés et leurs terres confisquées ».Des allégations déjà formulées par le président américain ces derniers mois et démenties par l'Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa s'est défendu, a démenti une nouvelle fois…Mais, constate le Mail & Guardian, autre média sud-africain, « les discussions commerciales ont été reléguées au second plan ».Et Cape Times de parler de véritable « embuscade tendue par Trump, comme celle dont avait été victime le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en février dernier ».Trop timoré ?The Star, autre quotidien sud-africain s'en prend à… Cyril Ramaphosa. « L'occasion ratée de Ramaphosa de repositionner l'Afrique du Sud comme centre d'affaires stratégique de l'Afrique », titre le journal. The Star qui dénonce « l'inertie diplomatique » du président sud-africain : « Ramaphosa a manqué une occasion en or : celle de rétablir les faits avec fermeté et audace. Il ne s'agissait pas seulement de dire la vérité sur les statistiques de la criminalité rurale ou la réforme agraire. Il s'agissait de dire au monde ce qu'est l'Afrique du Sud aujourd'hui – et, plus important encore, ce qu'elle aspire à être. L'Afrique du Sud ne s'effondre pas sous les violences raciales, s'exclame The Star. Elle abrite en réalité plus de 600 entreprises américaines prospères dans divers secteurs, de la finance à l'énergie, en passant par l'industrie manufacturière et les technologies de l'information. Elle abrite les marchés financiers les plus performants du continent africain et un système judiciaire qui, bien qu'imparfait, demeure indépendant et respecté. Pourtant, rien de tout cela n'a été exprimé sous les projecteurs du monde entier ».Il est vrai que Cyril Ramaphosa s'est défendu mollement, pointe Le Monde Afrique à Paris : « il a tenté de désamorcer la charge explosive de Trump de façon indirecte, par le sourire, par l'évocation de Nelson Mandela et de la diversité de la coalition au pouvoir. Il a évoqué la Constitution, protégeant les droits de tout propriétaire terrien. Il n'a pas nié l'ampleur de la criminalité qui ravage l'Afrique du Sud. Mais il n'a pas pris une position de principe nette, pour nier tout génocide des Afrikaners et appeler ce mensonge par son nom. Par moments, il se frottait les paumes des mains, ne sachant plus quoi faire pour défendre l'honneur national sans aggraver la situation ».Des faits travestis…Le Monde Afrique répond également aux allégations de Donald Trump qui a été jusqu'à parler, donc, de génocide : « les meurtres dans les fermes isolées sont une réalité en Afrique du Sud, reconnait le journal. Mais ils ne représentent qu'une fraction des homicides perpétrés dans le pays, l'un des plus violents au monde. Plus de 27 000 personnes ont ainsi été tuées entre mars 2023 et mars 2024. Par comparaison, en moyenne, au cours de la décennie écoulée, une cinquantaine de meurtres ont lieu chaque année dans des fermes. Parmi les victimes, des agriculteurs blancs, mais pas exclusivement. De nombreux travailleurs agricoles ou des vigiles noirs comptent également parmi les victimes ».Commentaire du Monde Afrique : « toutefois, la réalité, dans ses nuances, a peu de chances de pénétrer le monde MAGA ».Springbok vs pitbull…Enfin, L'Observateur Paalga au Burkina caricature les deux présidents avec cette formule : « le springbok et le pitbull de la Maison-Blanche ».L'Observateur qui n'est guère surpris : « les sujets qui fâchent étaient si nombreux qu'on se demande comment le président sud-africain aurait pu s'y prendre pour déminer ce terrain quand on connaît la brutalité avec laquelle Donald Trump imprime ses relations avec les autres pays. Mais comme avec le locataire de la Maison-Blanche, tout finit toujours autour du transactionnel, Ramaphosa n'aura pas d'autres choix que de lui offrir des facilités dans l'exploitation des minerais rares (diamant, manganèse, platine…) dont le pays de Mandela regorge ».
Ça n'est pas tous les jours en RDC qu'un homme politique d'un tel rang est condamné à une telle peine… Ce verdict fait la Une de la presse congolaise.« L'ancien Premier ministre Matata Ponyo est condamné à 10 ans de travaux forcés, relève Actualité CD, ses co-prévenus – un ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo et le patron Sud-africain de la société Africom - à 5 ans de travaux forcés. Les trois hommes étaient poursuivis depuis 2021 ans dans l'affaire de la débâcle du parc agro-industriel Bukanga Lonzo. Les condamnés ont été reconnus coupables d'avoir détourné plus de 285 millions de dollars liés à ce projet initié sous le régime du président Joseph Kabila. »Matata Ponyo n'était pas présent à l'audience. La Cour constitutionnelle a ordonné son arrestation immédiate et la confiscation de ses biens au prorata des sommes détournées.Irrégularités en pagaille…« C'est l'épilogue spectaculaire d'un feuilleton politico-judiciaire qui dure depuis près de quatre ans », s'exclame Afrik.com.Afrik.com qui revient longuement sur les origines de ce scandale politico-financier. « Lancé entre 2013 et 2016, Bukanga Lonzo devait symboliser la renaissance agricole de la RDC. Ce projet d'envergure nationale visait à transformer un vaste espace en centre agro-industriel moderne, créateur d'emplois, fournisseur de denrées alimentaires locales, et levier contre la pauvreté rurale. Mais les espoirs ont rapidement laissé place aux soupçons, relève Afrik.com. Dès novembre 2020, un rapport accablant de l'Inspection générale des finances, l'IGF, avait mis en lumière de graves irrégularités : choix arbitraire de partenaires, absence de mécanismes de contrôle, surfacturation, détournements massifs et abandon du chantier. L'IGF en a alors attribué la responsabilité principale à Matata Ponyo, alors Premier ministre. »Et s'en est ensuivi une longue bataille judiciaire… « Pour Matata Ponyo, le dossier est avant tout politique, pointe encore le site panafricain. Dans une vidéo publiée en mars dernier, il dénonçait une instrumentalisation du pouvoir judiciaire pour l'écarter de la scène politique. »Une justice sélective ?En tout cas, poursuit Afrik.com, « au-delà du cas Matata, ce dossier cristallise les limites de la gouvernance en RDC. Il illustre la difficulté chronique du pays à concrétiser des projets de développement malgré des ressources importantes, à cause de la corruption, du clientélisme et de l'absence de redevabilité. La condamnation d'un ancien Premier ministre pourrait être perçue comme un signal fort de la part du pouvoir en matière de lutte contre l'impunité. Mais pour beaucoup, relève encore le site, elle soulève surtout la question de la sélectivité de la justice. Pourquoi certains dignitaires de l'ancien régime ou même du régime actuel échappent-ils à toute poursuite ? Pourquoi cette affaire ressurgit-elle à des moments clés de la vie politique congolaise ? »Le site congolais L'Interview CD renchérit : « ce verdict suscite de vives réactions dans un contexte politique déjà tendu en RDC. Matata Ponyo, figure de l'opposition et ancien candidat à la présidentielle de 2023, où il s'était désisté en faveur de Moïse Katumbi, reste une personnalité influente. Ses partisans voient dans ce verdict une tentative du pouvoir en place, sous la présidence de Félix Tshisekedi, d'éliminer un adversaire potentiel en vue des prochaines échéances électorales. »Qui plus est, poursuit L'Interview CD, « cette condamnation pourrait exacerber les tensions entre le pouvoir et l'opposition, dans un pays où la justice est souvent accusée d'être instrumentalisée. »Et le site congolais de conclure : « alors que la RDC fait face à des défis sécuritaires et économiques persistants, cette condamnation risque de raviver les débats sur la transparence et la lutte contre la corruption. Pour l'heure, Matata Ponyo et ses avocats envisagent de faire appel ou de saisir des instances internationales, tandis que ses soutiens appellent à une mobilisation pour dénoncer ce qu'ils qualifient de “justice sélective“. »Au Sénégal aussi…Enfin, un autre ancien ministre sous les feux de la Justice… Cette fois au Sénégal. « Ismaïla Madior Fall, ministre de la Justice sous Macky Sall, a été inculpé, relate Walf Quotidien, puis assigné, hier, en résidence surveillée par les juges de la commission d'instruction de la Haute cour de justice pour “corruption et détournement de deniers publics“ présumés. »Ironie du sort, pointe Walf Quotidien : Ismaïla Madior Fall porte désormais à la cheville le bracelet électronique qu'il avait lui-même instauré quand il était garde des Sceaux…
L'ancien président congolais, désormais sénateur à vie, est convoqué par ses pairs ce mardi à Kinshasa dans le cadre d'une commission spéciale chargée d'examiner et de statuer sur la levée de son immunité parlementaire. Sera-t-il présent ? Rien n'est moins sûr…En tout cas, « la commission spéciale du Sénat en marche ! », s'exclame Objectif Infos. « Cette commission spéciale, qui doit examiner ce dossier d'une complexité sans précédent, doit soumettre prochainement les résultats de ses travaux aux sénateurs réunis en plénière. (…) L'opposition, qui a manifesté sa désapprobation quant à la démarche initiée, va quand même prendre part à ces travaux. Elle dénonce notamment la violation de la procédure enclenchée. (…) Joseph Kabila, qui a passé 18 ans à la tête de la République démocratique du Congo, est notamment accusé d'être proche avec la rébellion du M23. »Pour leur part, pointe 7 sur 7, autre site congolais, « les partisans de Kabila contestent les faits qui lui sont reprochés et accusent, à leur tour, le président Tshisekedi de chercher un bouc-émissaire pour justifier sa gestion. »Comment en est-on arrivé là ?Jeune Afrique reprend le fil des événements… Joseph Kabila, ces dernières années, se faisait plutôt discret depuis l'Afrique du Sud, où il vivait en exil. Ce jusqu'en février dernier. Il publie alors une tribune dans le journal sud-africain The Sunday Times, dans laquelle il critique vertement le président Tshisekedi. « Une tribune qui déplait fortement aux autorités congolaises, pointe Jeune Afrique, qui voient dans ses propos la légitimation de la rébellion de l'AFC/M23. »Arrive ensuite l'affaire du vrai-faux déplacement à Goma, ville aux mains des rebelles. Mi-avril, de nombreux médias, alimentés par l'entourage de l'ancien président congolais, annoncent que Joseph Kabila est à Goma pour rencontrer les dirigeants du M23. Finalement, fausse nouvelle… « Joseph Kabila a-t-il renoncé au dernier moment ?, s'interroge Jeune Afrique. Voulait-il vraiment aller dans la capitale du Nord-Kivu ou seulement laisser croire qu'il allait le faire pour observer les réactions du gouvernement, tel un ballon d'essai ? Quoi qu'il en soit, le gouvernement a vite saisi la perche. Dès le lendemain de la supposée arrivée de Kabila à Goma, le ministère congolais de l'Intérieur suspendait le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, formation dont il est “l'autorité morale“. »Sans doute pas là…En fait, poursuit le site panafricain, « même si Joseph Kabila ne s'est jamais rendu à Goma, c'est l'annonce de son retour qui a agacé le pouvoir. “Quand il a dit ça, tout le monde était aux aguets“, affirme un sénateur cité par Jeune Afrique, qui préfère rester anonyme. “Était-ce bien nécessaire, poursuit-il, d'annoncer qu'il rentrait par la partie du pays où il y a des problèmes ?“ »En tout cas, croit encore savoir Jeune Afrique, Kabila ne sera pas à Kinshasa aujourd'hui… « C'est en son absence que les sénateurs risquent de décider de la levée de son immunité cette semaine. La commission spéciale, composée exclusivement de membres de la majorité présidentielle, doit remettre son rapport d'ici demain mercredi et le soumettre au vote du Sénat. »Encore plus d'instabilité ?Reste que « cette affaire provoque une onde de choc dans l'opinion publique congolaise, relève Afrik.com. Des voix s'élèvent pour réclamer la transparence, à commencer par les défenseurs des droits humains. Jean-Claude Katende, président de l'Association congolaise de défense des droits de l'homme, regrette le huis clos des débats et appelle à la publication des preuves. Pour de nombreux Congolais, cette enquête pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l'impunité des anciens dirigeants. Mais elle pose aussi un risque d'instabilité, dans un pays où les équilibres politiques restent fragiles. »Enfin, WakatSéra au Burkina s'interroge : « l'entreprise de Félix Tshisekedi de vouloir mettre à l'ombre celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'argent n'est-elle pas à haut risque dans le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, en raison de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda ? Est-ce véritablement le moment propice pour le pouvoir congolais d'ouvrir un autre front ? Quelles seront les conséquences de ce harcèlement contre Joseph Kabila, alors que le facilitateur de l'Union africaine, le Togolais Faure Gnassingbé, les médiateurs de la sous-région et le Qatar sont engagés dans une course contre la montre pour essayer de ramener la paix en RDC ? »
« Khartoum dans le Noir après des frappes de drones », titre Africanews, selon laquelle « la capitale du Soudan a été la cible de nouvelles attaques de drones, dans la nuit de mercredi à jeudi, avec pour conséquence directe l'interruption de l'électricité ». « Car si les FSR ont été en grande partie chassés du centre du Soudan ces derniers mois », poursuit Africanews, « les combattants du général Hemetti semblent avoir changé de tactique. En lieu et place des assauts terrestres, apparaissent désormais les frappes de drones contre les centrales électriques, les barrages et d'autres infrastructures ». Afrik.com signale également que Khartoum a été « plongée dans l'obscurité après une nouvelle frappe de drones ». « Cette nouvelle technologie dans la guerre civile soudanaise marque une nouvelle escalade aux conséquences humanitaires désastreuses pour une capitale déjà meurtrie par deux ans de conflit », ajoute Afrik.com, qui précise également que « la coupure d'électricité n'est que la partie visible d'une crise bien plus profonde. Sans courant, l'accès à l'eau est perturbé, aggravant la situation sanitaire, dans un pays déjà miné par la famine et les épidémies ».Tshisekedi et KabilaÀ la Une également, la crise politique en République Démocratique du Congo et les questions entourant l'ancien président Joseph Kabila. « Et si Tshisekedi jouait balle à terre avec Kabila ? » interroge Wakatsera, au Burkina Faso. « En annonçant son retour à la maison, suite à son exil, officiellement pour la préparation d'une thèse, l'ancien président congolais n'ignorait pas qu'il attirerait, ainsi, sur lui, la foudre de Kinshasa ». Est-ce bien raisonnable ? Wakatsera n'est pas convaincu et s'interroge encore. « L'entreprise de Félix Tshisekedi, de vouloir mettre à l'ombre, celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'or », estime ainsi le journal, « n'est-elle pas à haut risque pour le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, à cause de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda, à la République démocratique du Congo ? ». Conclusion de Wakatsera : « Félix Tshisekedi est loin, actuellement, d'être en position de force pour s'ajouter, en plus de son opposition traditionnelle, d'autres ennemis, même s'il est dit que 'la meilleure défense c'est l'attaque' ».Diplomatie du droneÀ lire également ce matin, une interview du ministre turc des Affaires étrangères. Interview d'Hakan Fidan, au magazine Jeune Afrique, alors que la Turquie ne cache pas son intérêt et ses ambitions pour le continent africain. « Du Maghreb à l'Afrique Subsaharienne, Ankara ne cesse d'étendre son influence », précise d'ailleurs Jeune Afrique. Quant au ministre turc des Affaires étrangères, présenté comme « l'homme de confiance du président Erdogan », il est interrogé sur l'industrie militaire de la Turquie. Mène-t-elle « une diplomatie du drone » ? Hakan Fidan répond prudemment, « Ce qui était à l'origine, de l'aide au développement, s'est étendu, au fil des ans, à la sphère économique et à bien d'autres domaines… » « Ce n'est que récemment », ajoute-t-il, « que nous nous sommes rendus compte que plusieurs pays africains rencontraient de grandes difficultés dans leur lutte contre le terrorisme. Or la Turquie a acquis une vaste expertise dans ce domaine. Pourquoi ne pas la mettre à leur service ? nous sommes-nous demandé ».Le ministre cite ainsi les pays avec lesquels la Turquie collabore : Somalie, Niger, Mali, mais aussi l'Algérie, la Libye et le Tchad. Hakan Fidan est aussi interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron qui, précise Jeune Afrique, « accuse régulièrement la Turquie d'alimenter le sentiment anti-français en Afrique en attisant le ressentiment postcolonial… » Le ministre turc des Affaires étrangères, se dit « surpris » et se défend « nous ne propageons pas de telles idées, que ce soit publiquement ou en coulisses ». « Les peuples d'Afrique » déclare-t-il, « ont leur propre vécu, et ce n'est pas à nous de leur dicter la manière dont – ils doivent l'interpréter ».
C'est ce que l'on peut lire dans Le Djély pour parler de la condamnation, en appel, de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. « La descente aux enfers se poursuit » affirme le journal. Condamné en première instance à cinq ans de prison, sa peine a été alourdie hier : 15 ans pour corruption et enrichissement illégal notamment. Une sanction lourde qui nous pousse, selon le Djély qui « tire [son] chapeau aux autorités mauritaniennes », « à envisager ce verdict comme une première, susceptible d'inspirer d'autres pays ».Même constat pour le Quotidien de Nouakchott qui salue « une avancée majeure dans la lutte contre l'impunité au moment où la Mauritanie cherche à redorer son image sur la scène internationale » avant de conclure : « Reste à voir si cette décision apaisera les tensions politiques ou ravivera les clivages, dans un pays où l'équilibre entre justice et politique reste fragile ».« Une réponse immédiate, ferme et strictement proportionnée »C'est ce qu'affirme Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères qui a annoncé « le renvoi, en Algérie, de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n'auraient pas actuellement de visa ». Une nouvelle flambée de tensions qu'analyse TSA ce matin : « la crise franchit le seuil de l'inconnu » affirme le journal pour qui « les dernières lignes rouges ont peut-être été franchies ». « Les deux pays n'ont pas connu pareille escalade depuis 60 ans ».Mais pour le Matin d'Algérie, cette crise, c'est avant tout « une diversion permanente » d'Abdelmadjid Tebboune : « Plutôt que d'engager de véritables réformes structurelles, le pouvoir en place préfère agiter le spectre de l'ingérence étrangère, instrumentaliser la mémoire coloniale pour ressouder une légitimité inexistante » et pointe la situation alarmante des libertés publiques en prenant l'exemple de Boualem Sansal et des deux mandats d'arrêt émis il y a quelques jours contre Kamel Daoud, installé en France.L'écrivain, lauréat du Prix Goncourt l'année dernière, se confie par ailleurs dans Le Figaro ce matin et considère que « L'Algérie a été colonisée par la France. Mais en faire le pain quotidien, cela veut dire que nous n'arrivons pas à fabriquer du vrai pain »… Kamel Daoud qui regrette d'être vu comme un « traitre en Algérie, un "mauvais arabe" en France ».« Pourquoi la croissance de l'Afrique est synonyme d'échec pour sa population ? »Question posée ce matin par le Daily Nation qui consacre un dossier aux inégalités en Afrique subsaharienne. On y apprend qu'elles sont créées, entre autres, par le lieu de naissance, de résidence et, logiquement, que les revenus, l'accès à l'éducation et aux soins varient d'une population à l'autre.Mais pour le journal kényan, c'est bien le marché du travail qui reste « le principal facteur des inégalités ».On y apprend ainsi que sur le continent, seuls 15% des emplois sont déclarés, une proportion qui augmente ! Alors même que dans le secteur dit formel, les inégalités salariales en Afrique sont parmi les plus élevées au monde par exemple : « en Afrique du Sud, les travailleurs occupant des emplois hautement qualifiés gagnent près de cinq fois plus que ceux occupant des emplois peu qualifiés ».Une condamnation à présent…Celle de deux belges âgés de 19 ans. C'est Ivoire Matin qui revient sur cette histoire. Celle de deux jeunes hommes arrêtés le 5 avril dernier dans une maison d'hôtes de Naivasha, une ville touristique située à 90 kilomètres de Nairobi, la capitale kényane. Venus avec un visa touristique, ils auraient tenté « de faire passer en contrebande 5000 fourmis protégées » pour les vendre en Europe et en Asie. Valeur estimée du butin : 1,2 million de shillings soit environ 8100 euros.Si cela peut prêter à sourire, il s'agit, selon le Kenya Wildlife Service d'un tout nouveau business florissant : « les trafiquants délaissent les grands animaux pour des espèces plus petites mais essentielles à l'équilibre naturel », et ces deux belges ne sont pas les premiers à se faire attraper, un kényan et un vietnamien ont eux aussi été arrêtés à Nairobi avec 400 autres fourmis.
C'était déjà l'intitulé de la revue de presse du 29 avril dernier, au lendemain de l'annonce par la junte militaire de la suspension des partis politiques. Un intitulé qui se confirme puisque la mesure est désormais officielle…« Il y avait eu la suspension. Il y a désormais la dissolution, pointe Sahel Tribune. Le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, enterre définitivement son multipartisme dans sa forme actuelle. L'annonce est tombée hier soir sur les antennes de la télévision nationale : le décret présidentiel abroge non seulement la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, mais interdit également toute activité à caractère politique menée par les structures dissoutes. (…) Le président de la transition, Assimi Goïta, scelle (ainsi), poursuit le site d'information malien, la fin d'une ère politique ouverte depuis le renouveau démocratique de 1991. Une décision historique qui, selon Bamako, répond à une exigence du peuple souverain et s'inscrit dans la dynamique de refondation nationale engagée depuis 2021 ».Et Sahel Tribune de s'interroger : « faut-il s'en étonner ? ». Non, répond en filigrane le site malien : « le sujet était sur la table depuis 5 ans. La classe politique malienne, jugée inefficace, corrompue et déconnectée des réalités du peuple, avait été désignée comme l'un des obstacles majeurs à la refondation du Mali ».Sahel Tribune qui prend clairement position : « les autorités de la transition ouvrent une nouvelle page. (…) Il s'agit d'une purge salutaire face à l'impasse d'un multipartisme qui, depuis des décennies, servait plus les ambitions personnelles que l'intérêt général ».Recul démocratique…Arc en ciel, autre publication malienne, apporte la contradiction…« Dissoudre les partis politiques, c'est porter atteinte à l'une des pierres angulaires de notre contrat social. C'est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un État de droit et à une démocratie pluraliste. Certains justifient cette mesure par le besoin de refondation, de moralisation de la vie politique ou de paix sociale. Ces objectifs sont légitimes, pointe Arc en ciel, mais ils ne peuvent être atteints au prix d'un recul démocratique. On ne construit pas la paix en imposant le silence. On ne renforce pas la cohésion en muselant les voix discordantes ».« Le Mali se meurt, renchérit L'Alternance, car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements. (…) La démocratie a été totalement mise sous les boisseaux pour ne pas dire caporalisée. Les droits des citoyens sont bafoués pour ne laisser place qu'à l'arbitraire, à une justice sélective, bref, les libertés chèrement acquises sont mises entre parenthèses ».Un climat de peurEn effet, précise Afrik.com, « la tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d'enlèvements de figures de l'opposition se multiplient. Le dernier en date : Abdoul Karim Traoré, jeune responsable du parti Codem, introuvable depuis dimanche ». L'interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d'électricité et les taxes téléphoniques. (…) Dans ce contexte de peur, nombreux sont les militants qui préfèrent se cacher ou fuir la capitale. Certains opposants comparent désormais le climat actuel à celui de régimes totalitaires ».« Des bonds en arrière incessants… »Ledjely en Guinée hausse encore le ton : « on reprochait à feu Ibrahim Boubacar Keïta (le président renversé par les militaires) de mépriser la voix des Maliens, de nier la crise politique, de fermer les yeux sur une corruption généralisée. Ces reproches n'étaient pas infondés. Mais aujourd'hui, où en est-on ?, s'exclame le site guinéen. Que dire d'un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d'un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? N'est-ce pas le même déni, sous le pouvoir kaki ? Ce qui se passe actuellement au Mali, soupire Ledjely, n'est, hélas, qu'un nouvel épisode d'une tragédie qui continue de hanter le continent africain : des bonds en arrière incessants, des pseudo-héros toujours appelés à décevoir, des lendemains qui déchantent, aussitôt les espoirs exprimés. Le plus affligeant et comique à la fois, c'est que ceux d'aujourd'hui, imbus d'eux-mêmes et sans doute convaincus de leur exception, croient réinventer la roue. Que nenni ! ».
C'est par cette formule qu'on pourrait résumer la stratégie de l'opposant ivoirien. Dimanche 11 mai, à 5 mois de la présidentielle, Tidjane Thiam a donc annoncé, contre toute attente, son retrait de la présidence du PDCI-RDA, au profit de son doyen d'âge, Ernest N'Koumo Mobio.« Abandon ou tactique politique réfléchie ? », s'interroge L'Infodrome à Abidjan qui opte pour la seconde hypothèse. En effet, explique L'Infodrome, « l'annonce de l'ancien patron du Crédit Suisse intervient dans un contexte de tension politico-judiciaire dans lequel le PDCI-RDA est entraîné depuis le mois de février dernier ». Il y a la question de son inéligibilité du fait, selon ses détracteurs, de son ex-binationalité franco-ivoirienne. Et il y a aussi et surtout l'action judiciaire intentée, en interne, par Valerie Yapo, ancienne déléguée du parti à Akoupé, qui « conteste la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du parti en raison de sa double nationalité au moment de son élection à la présidence du PDCI-RDA. Cette membre du bureau politique réclame notamment la destitution de Tidjane Thiam ainsi que la mise du PDCI-RDA sous administration judiciaire. Le verdict de cette affaire est attendu jeudi 15 mai. C'est donc, en conclut L'Infodrome, dans un objectif de contournement d'une décision de justice qui pourrait lui être préjudiciable que l'ancien ministre et banquier international semble avoir pris les devants ».La stratégie de l'évitementReculer pour mieux sauter donc… WakatSéra nous résume la tactique de Tidjane Thiam : « en rendant son tablier, il évite au PDCI-RDA de tomber dans les mains d'un administrateur provisoire que la justice aurait choisi, si la cadre du parti qui a porté plainte contre lui, gagnait son procès. N'étant plus président, Tidjane Thiam devrait, ainsi, ôter, tout grain à moudre à la justice. Qui plus est, s'étant défait de son statut de citoyen français, il pourra, pour le prochain congrès extraordinaire électif du parti, fixé au pied levé, pour demain mercredi, se représenter et récupérer son fauteuil de président, demeurant le favori incontesté de son parti ». Les poids-lourds hors-jeu…Reste qu'il y a un écueil et de taille dans sa course à la présidentielle : son inéligibilité… Le 22 avril dernier, rappelle Le Monde Afrique, « la justice ivoirienne, invoquant une supposée perte de sa nationalité ivoirienne entre 1987 et 2025, l'a exclu de la liste électorale le rendant de fait inéligible ».D'ailleurs, pointe encore Le Monde Afrique, « à cinq mois de l'élection présidentielle, tous les poids lourds de l'opposition ont pour l'heure été écartés de la course au pouvoir, puisque depuis 2020, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ont également été rendus inéligibles à la suite de condamnations judiciaires ».En effet, précise Afrik.com, « écarté Laurent Gbagbo, pour un supposé braquage de la BECEAO, bien que l'institution ait nié avoir été victime ; écarté Guillaume Soro, condamné à perpétuité pour tentative de coup d'État ; écarté Charles Blé Goudé, condamné à 20 ans de prison malgré son acquittement par la Cour pénale internationale. Mais jusque-là, aucune de ces figures de proue de l'opposition ivoirienne ne s'avoue vaincu. Pas plus tard que la semaine dernière, Laurent Gbagbo a même installé un comité chargé de collecter les parrainages comme l'exigent les textes ivoiriens. Comme si de rien n'était ».Le scénario sénégalais ?Pour en revenir à Tidjane Thiam, cette question posée par L'Observateur Paalga au Burkina Faso : va-t-il s'orienter « vers la jurisprudence Pastef ? ». Référence à ce qui s'est passé au Sénégal au sein du Pastef, dont « le président, Ousmane Sonko, frappé d'inéligibilité lors de la dernière présidentielle sénégalaise, s'était éclipsé au profit de son lieutenant, Bassirou Diomaye Faye ».Tidjane Thiam va-t-il suivre cette voie ? Et si oui, avec quel acolyte ? Pas de réponse pour l'instant.Enfin, suspense aussi pour ce qui concerne le président Alassane Ouattara, 83 ans. Au pouvoir depuis 2011, il ne s'est toujours pas prononcé sur une éventuelle candidature. Il a juste affirmé qu'il était « désireux de continuer à servir son pays ».En attendant d'y voir plus clair dans cette course à la présidentielle, conclut Afrik.com, « pour la démocratie ivoirienne, ces événements relancent le débat sur l'indépendance de la justice, la transparence du processus électoral, et l'ouverture du jeu démocratique à une réelle compétition ».
Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un « médiateur » qui aurait « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ».
C'est confirmé : les partis politiques n'ont plus le droit de cité au Mali. Mercredi dernier, la junte militaire au pouvoir avait annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. Mercredi, le général Assimi Goïta a suspendu et ce « jusqu'à nouvel ordre » les partis et plusieurs associations à caractère politique, invoquant une « raison d'ordre public ».Commentaire du Monde Afrique : il s'agit là d'un « nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par des militaires depuis 2020 ».Pour leur part, les partis politiques maliens n'entendent pas se laisser faire et appellent à un nouveau rassemblement de protestation vendredi après celui de samedi dernier.Mobilisation« Une nouvelle mobilisation se prépare, pointe Info Matin à Bamako. Ce sera vendredi au Boulevard de l'indépendance. Le message des partis est clair : exprimer un rejet catégorique de ce qu'ils qualifient de « dérive autoritaire » de la transition, tout en demandant le retour à l'ordre constitutionnel d'ici à la fin de l'année. Les partis organisateurs dénoncent une volonté de confiscation du pouvoir, de faire taire les voix divergentes, contrairement aux lois de la République, notamment la nouvelle Constitution de juillet 2023. Pour eux, le régime, à la dérive, veut museler la classe politique, à travers sa dissolution en violation de la Loi fondamentale. »« Assainir le jeu politique »Sahel Tribune justifie l'action des militaires : « le pouvoir n'a pas tremblé. Hier, à 48 heures des rassemblements annoncés, les autorités de la transition ont suspendu les activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique. Un coup d'arrêt net, légal et assumé, face à ceux qui, sous couvert du pluralisme, préparaient un affrontement. Les manifestations du week-end dernier ont donné un avant-goût de ce que certains appellent un « réveil démocratique » mais qui, vu de Koulouba, s'apparente davantage à une tentative de contrecarrer une refondation nationale par des méthodes de pression et de clivage. Face à cela, le pouvoir ne pouvait rester inerte. Il fallait trancher, protéger l'essentiel : la stabilité. (…) Soyons clairs, s'exclame encore Sahel Tribune : les partis politiques maliens, pour nombre d'entre eux, ont supprimé d'être des vecteurs d'expression démocratique. Ils sont devenus des outils de blocage, des machines clientélistes, des relais d'influences étrangères parfois opaques. Dans ce contexte, les autorités de la transition ont raison de vouloir assainir le jeu politique. »Le Nouveau Réveil, toujours à Bamako, s'en prend à Mountaga Tall, l'un des fers de lance de la contestation. Le Nouveau Réveil qui affirme que l'opposant « s'est cru doté d'une mission divine pour empêcher la tenue de la consultation des forces vives de la nation. L'occasion pour lui de rebondir sur la scène politique, comme un phœnix qui renaît de ses cendres, afin de s'imposer en leader suprême d'une contestation politique pouvant aboutir à l'accession au pouvoir tant rêvé. (…) Un comportement peu surprenant, peste encore Le Nouveau Réveil. Mountaga Tall a été de tous les mouvements insurrectionnels de changement de pouvoir pendant ces trois dernières décennies. »À qui le tour ?Autre analyse pour Le Matin, toujours à Bamako. Le Matin qui fustige les militaires : « la démocratie est en train d'être remise aux calendes grecques, dénonce le journal. (…) Geler les acquis démocratiques pour conserver les rêves du pouvoir quelques années de plus ! Une rotation pourtant prévisible ! En effet, il fallait être vraiment naïf pour n'avoir pas vu l'anéantissement de la démocratie à venir. »Et Le Matin de s'interroger : « après les partis politiques, à qui le tour ? Les syndicats sont aussi dans la ligne de mire des Princes du moment. Que la presse se prépare également, car elle ne sera pas épargnée ! »Enfin, Ledjely à Conakry prévoit le pire pour les militaires au pouvoir à Bamako. Et en premier lieu pour Assimi Goïta pour qui « la chute » serait « proche », affirme le site guinéen. « Assimi Goïta n'inspire plus confiance, poursuit Ledjely. En cinq ans, lui, ses camarades et, avec eux, les mercenaires russes, n'ont pas réussi à restaurer la sécurité dans le pays. Mais au lieu de tirer les conséquences logiques de cet échec, voilà qu'ils voudraient plutôt s'en prévaloir pour confisquer le pouvoir. (…) Les manœuvres manipulatrices, conclut Ledjely, ne prospèrent plus aux yeux d'une population qui commence à réaliser qu'elle a été une nouvelle fois bernée. »
Une déclaration signée du photographe camerounais Samuel Fosso dans les colonnes du Point. Alors que 133 cardinaux venus de 70 pays vont s'enfermer aujourd'hui, dans la Chapelle Sixtine, à Rome pour désigner un nouveau Pape. « Il est plus facile d'imaginer un Africain dans l'espace ou pratiquant la téléportation qu'un pape noir » affirmaient certains en 2017, dans les rues de Bamako rapporte le magazine. Pourtant, c'est possible. La preuve, l'Afrique est aujourd'hui « le moteur le plus dynamique du catholicisme mondial » avec 20% des catholiques de la planète et plusieurs cardinaux africains sont considérés comme des « papabili ».Parmi les noms qui circulent le plus selon le Point, Dieudonné Nzapalainga, cardinal de Bangui qui se définit comme « un casque bleu du Christ ». Il y a aussi Fridolin Ambongo Besungu, cardinal de Kinshasa qui estime « que la voix d'un pape noir porterait davantage que celle de la plupart des chefs d'État africains qui ne pensent qu'à leurs intérêts personnels ». Enfin, il y a le Cardinal Robert Sarah, originaire de Guinée, figure respectée des milieux conservateurs et fervent défenseur d'une église fidèle à sa tradition.Et c'est ce dernier que le Général Mamadi Doumbouya soutientLe Djély relaie le message du Président guinéen qui salue « le parcours spirituel et l'humilité remarquable » du Cardinal Sarah qui est aussi, selon le journal catholique français La Croix « le favori des conservateurs français, qui s'est imposé comme l'une des critiques les plus virulentes du pape François, porte-voix de la composante la plus classique – voire traditionnelle – des catholiques ».Dans la presse africaine aujourd'hui aussi : un appelLancé dans le Mail and Guardian. L'hebdomadaire sud-africain appelle à « mener le combat pour une cour internationale anti-corruption » qu'il considère comme « une maladie pour notre société et notre corps politique ».Cette idée, émise par la Cour Internationale de Justice permettrait de traiter la corruption comme un crime international « au même titre que les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité ». Pour appuyer son propos, le Mail and Guardian nous dévoile des chiffres qui donnent le tournis : ces 50 dernières années, l'Afrique a perdu 1000 milliards de dollars dans des transactions illicites, c'est presque autant que l'ensemble de l'aide étrangère perçue pendant la même période !Avant de conclure : « l'Afrique peut, soit rester les bras croisés sans se soucier des priorités africaines, soit saisir cette occasion pour exiger une cour qui serve véritablement ses intérêts ». On termine cette revue de presse avec une belle histoire…Et c'est TSA qui nous la raconte.Celle d'Aissa Benaidjer, originaire de Bejaia, en Algérie, arrivé en France en 2010. Il n'a jamais renoncé à son rêve : devenir chef cuisinier. « Je suis venu en France pour la cuisine de Bernard L'Oiseau et Paul Bocuse » dit-il. Resté trois mois sans travail, neuf ans sans papiers, « je traînais dans les brasseries parisiennes » raconte le cuisinier, avant d'intégrer le prestigieux Royal Monceau, un palace à 400 mètres de l'Arc de Triomphe, c'est là qu'il fait la rencontre de Bruno Guéret et de Pierre Gagnaire, chef aux 2 étoiles Michelin qui le prendront sous leur aile.Mais Aissa Benaidjer ne s'arrête pas là : en plus de côtoyer les plus grands cuisiniers français, il devient l'un des leurs. « J'ai fait les Césars en 2023 où j'ai eu la chance de cuisiner pour Brad Pitt » mais aussi pour un « ex-Président de la République française en 2019 » qui lui a dit « bravo mon fils » raconte l'algérien, encore ému.Il y a 3 mois, Aissa a ouvert son propre restaurant, dans le 15ème arrondissent de Paris dans lequel il propose des plats gastronomiques mais une formule à moins de 25 euros : « les gens qui ne peuvent pas manger dans les Palaces, ils peuvent manger chez nous avec amour ».
Le journal Le Monde, à Paris, nous raconte l'histoire de Dosseh. Un jeune togolais de 27 ans, originaire d'un village proche d'Aného. Elève brillant, il obtient une licence d'histoire à l'université de Lomé, cherche ensuite à partir pour gagner plus de sous. Il tente sa chance au Canada, puis en France, mais aucun pays ne l'accepte.Aucun, sauf la Russie ! Il part donc étudier à l'Université d'État de Saratov, mais en février, plus de nouvelles. Sa famille s'inquiète et ce n'est qu'un mois après qu'il réapparait dans une vidéo YouTube, interviewé par un ukrainien. « Il porte une combinaison bleu marine et se contente de hocher la tête pour signifier qu'il comprend son interlocuteur », décrit le quotidien français.Il raconte les derniers mois : ces policiers qui lui font signer un contrat en russe, langue qu'il ne sait pas lire, avant d'être conduit dans un camp à Donetsk pour y suivre une formation militaire et ensuite être envoyé sur le front où il sera capturé.Le Monde n'a pas réussi à s'entretenir avec Dosseh, mais son frère Michel l'assure, il n'est pas allé faire la guerre volontairement : « Même quand il était au Togo, on lui a proposé de rejoindre l'armée et il a dit non. Dosseh n'est pas un militaire. Alors pourquoi là-bas il accepterait ? À quel prix ? ». Le prix, on le connaît pour les jeunes hommes recrutés : 200 000 roubles, soit plus de 2130 euros pour se battre pour un pays qui n'est pas le sien et risquer sa vie sur le champ de bataille.Facebook et Instagram, peut-être bientôt fermés au Nigéria…« La confrontation vient de prendre une tournure critique » écrit le Financial Afrik. Alors que Méta, la maison mère des deux réseaux sociaux s'est vue infliger une amende de près de 290 millions de dollars et menace maintenant de les fermer dans le pays. Un bras de fer qui « soulève des questions fondamentales sur la souveraineté numérique, la régulation des entreprises technologiques globales et la protection des consommateurs dans les économies émergentes », selon le journal.Le Nigéria compte 30 millions d'utilisateurs Facebook, 12 millions 600 mille pour Instagram et 51 millions pour WhatsApp ! Alors qui gagnera ce combat qui implique d'un côté, un pays qui insiste sur le respect des lois et de l'autre, un géant du web qui menace de perturber des millions de personnes et de petites entreprises ? Une chose est sûre dit le Financial Afrik : « L'issue de ce bras de fer façonnera inévitablement le paysage de la régulation numérique pour les années à venir ».À la veille du début du conclave, à Rome, pour élire un nouveau Pape, à Kigali, le New Times se félicite de la présence d'un cardinal rwandaisAntoine Kambanda, 66 ans, archevêque de Kigali. C'est la première fois que cela arrive. « Cette inclusion est plus que symbolique », affirme le journal, « elle témoigne de la diversité croissante de l'Église catholique et du rôle essentiel que joue l'Afrique dans l'avenir de la foi », ajoute-t-il, tout en plaidant pour l'élection d'un Pape réformateur, audacieux, qui s'attaquera aux abus, à la corruption et qui fera entendre la voix du Sud.Le New Times attend donc beaucoup du futur souverain pontife et conclut : « L'Église – et le monde – méritent un pape pour demain, et non pour hier ».« God Protect Ibrahim Traoré »Ce serait le nom de la dernière chanson de Beyoncé, publiée il y a peu sur internet.Problème, c'est faux ! La chanteuse, actuellement en tournée, ne l'a jamais chantée, et pour cause, c'est une intelligence artificielle qui l'a créé. C'est ce que nous rapporte Jeune Afrique : la naissance de vraies-fausses chansons à la gloire de ! « Ainsi a-t-on vu fleurir les titres "Victory" d'un avatar de Gims et même un prétendu duo entre Drake et Shakira : "Tribute to Burkina Faso & Captain Ibrahim Traoré officiel 2025" ».Ce qui effraie le plus sans doute, c'est la crédulité de certains internautes : « brave fille d'Afrique et d'Amérique » commente l'un… « Hommage bien mérité à notre capitaine » réagit un second… Mais, comme le dit Jeune Afrique : « difficile de savoir si ces posts ne sont pas eux-mêmes rédigés par des manipulateurs » avant de conclure « un outil artificiel qui profite à un camp finit par servir l'autre ».
Un président de la République et un président du Conseil… Deux titres, deux fonctions bien différentes… Samedi, l'ex-président Faure Gnassingbé a prêté serment en qualité de président du Conseil. « Faure Gnassingbé davantage au service de la gouvernance », titre le quotidien Togo Matin qui note aussi l'élection du nouveau président de la République par les députés, Jean-Lucien Savi de Tové, 86 ans, qualifié lui d'« homme qui maîtrise les rouages de la gouvernance ».« Savi de Tové a été élu pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois, précise Jeune Afrique. Il ne dispose d'aucun pouvoir exécutif ni décisionnel et se voit réduit à un rôle principalement symbolique, incarnant l'unité nationale, “le respect de la Constitution et la continuité de l'État“. Il conserve quelques prérogatives, telles que l'accréditation des ambassadeurs, la réception des diplomates étrangers et le droit de grâce à titre individuel. Mais ces actes devront être contresignés par le président du Conseil ».Un coup d'État constitutionnel ?Bref un poste purement honorifique… c'est le président du Conseil, Faure Gnassingbé, donc, qui tirera les ficelles. « Le Togo a un nouveau président, mais Faure Gnassingbé conserve le pouvoir réel », constate le site d'information IciLomé. « Suite à la récente réforme constitutionnelle qui a fait passer le pays à un système parlementaire, précise-t-il, le nouveau poste de président du Conseil des ministres a été créé. Ce poste constitue la plus haute fonction exécutive du gouvernement et, notamment, n'est assorti d'aucune limitation officielle de mandat. Les critiques ont dénoncé cette décision comme un “coup d'État constitutionnel“, pointe encore IciLomé, arguant qu'elle permet de fait à Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de prolonger indéfiniment son emprise sur le pouvoir ».« Faure Gnassingbé désormais plus fort que jamais… »Résultat, note Afrik.com, « la IVe République est définitivement enterrée et sur son tombeau s'élève désormais une Ve République dont les institutions sont taillées sur mesure pour le prince du moment, Faure Gnassingbé, désormais plus fort que jamais. (…) Sous couvert d'un changement constitutionnel habilement orchestré, poursuit Afrik.com, le Togo s'enfonce dans un autoritarisme légaliste où les formes de la démocratie servent à en nier le fond. Cette réforme de la Constitution, adoptée sans consultation populaire et entérinée par un Parlement monochrome, confère à Faure Gnassingbé une position inédite de chef d'un exécutif consolidé, sans contre-pouvoirs réels. (…) Il ne s'agit pas ici d'un simple ajustement institutionnel, mais d'un coup de force à froid, validé par les urnes sans véritable compétition et par des institutions inféodées. (…) Faure Gnassingbé consolide peut-être son trône, conclut Afrik.com ; mais il fragilise irrémédiablement l'idée même de démocratie dans son pays ».Vers une monarchie républicaine ?En fait, renchérit Le Pays à Ouagadougou, « on change de façade ; on repeint la vitrine ; mais à l'intérieur, c'est toujours la même boutique familiale. Rien de nouveau donc sous le soleil de Lomé, sinon la confirmation d'un pouvoir éternel détenu par un chef d'État sans date d'expiration (…). Car, si le décor change, le scénario lui, risque de rester tragiquement le même, puisqu'avec l'architecture institutionnelle actuelle, le peuple sera évincé du processus politique à partir du moment où le président Faure n'affrontera plus le suffrage universel direct. (…) Ce qui se dessine au Togo, résume Le Pays, est une forme de monarchie républicaine, où le pouvoir se conservera au sein d'un cercle restreint à la tête duquel trône un président autoritaire et omniprésent ».Formule magique ?Et tout cela, sans la moindre anicroche, pointe Ledjely en Guinée : « la stratégie est plutôt efficace. Samedi, Faure Gnassingbé a tranquillement inauguré le premier mandat de la Ve République. Un bail pour lequel il n'aura pas consenti de grands efforts. Aucune campagne électorale, aucun débat télévisé, pas d'évaluation du bilan, pas de présidentielle à enjeux, pas de fraude à orchestrer, pas de contestations électorales et par conséquent, de prétexte à coup d'État. Tout s'est réglé en quelques minutes à l'Assemblée nationale où les choses étaient d'autant plus faciles que l'UNIR, le parti présidentiel, détient 108 des 113 sièges. Voilà qui est pratique non ?, s'exclame encore Ledjely. Au point qu'on imagine d'autres dirigeants à travers le continent voulant se laisser inspirer par cette formule magique ».
C'est tout d'abord la Presse en Tunisie, qui nous rappelle « qu'en 1904, des travailleurs tunisiens, maltais, italiens et français réunis, descendirent dans la rue et marchèrent sur Tunis, revendiquant, pour la première fois, leur droit syndical. Leurs revendications étaient d'ordre professionnel et matériel, mais concernaient aussi l'accès à la santé et les heures de travail », explique la Presse. Des slogans qui restent d'actualité, « aux quatre coins du globe », nous dit le journal tunisien, « ceux qui voudraient gagner leur pain à la sueur de leur front, n'ont jamais eu gain de cause ». « Leurs efforts, durement consentis, ne sont pas justement récompensés », ajoute la Presse, qui évoque notamment « le fléau du chômage endémique, dans lequel s'enlisent de nombreux postulants, avec ou sans diplôme ». RegretsAu Burkina Faso, on a également célébré hier le 1er mai. « L'Unité d'Action Syndicale remet sa plateforme revendicative au ministre en charge de la Fonction publique », titre LeFaso.net qui met en avant les regrets exprimés par l'Unité d'action syndicale… elle s'est vue refuser le droit d'organiser une marche, pour la remise de sa plateforme, en raison « du contexte sécuritaire ». L'UAS n'en réitère pas moins ses principales revendications qui portent notamment sur « la libération des personnes arrêtées, l'augmentation des pensions de retraite [...] ou encore la révision de la nouvelle grille salariale des travailleurs des sociétés d'état ». PatriotismeEn République Démocratique du Congo, une fête du Travail célébrée sur fond de guerre dans l'est du pays. « Pour la journée internationale du travail », nous dit Actualité.cd, « la célébration met en avant les FARDC (les forces armées congolaises) pour leur rôle dans la situation sécuritaire dans l'Est [...] une façon de rendre hommage à ceux qui combattent notamment les rebelles de l'AFC/M23, et ceux qui sont déjà tombés sur le champ de bataille pour la cause nationale. » Actualité.cd, qui cite les propos du ministère de l'emploi, selon lequel ce premier mai « donne une occasion de sensibiliser, de mobiliser et d'aiguiser le patriotisme de la masse laborieuse sur l'impérieuse nécessité de défendre notre patrimoine commun, contre les velléités des ennemis de tout bord ». Liberté de la presseAu Sénégal, c'est sur fond de protestation des médias que s'est déroulée la fête du Travail. « Lors de la remise des cahiers de doléances, au Palais de la République, Moustapha Cissé, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication, a vivement interpellé le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye » indique Sénégo, qui rappelle que « 381 organes de presse ont reçu l'ordre du gouvernement de cesser toute diffusion ou parution. « Nous vous demandons solennellement de sursoir à cette décision qui plonge toute une corporation dans le désarroi », a déclaré Moustapha Cissé, qui ajoute : « la création d'emploi commence par la préservation de l'existant » ». Selon DakarActu, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication, a également déclaré : « une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques ». LicenciementsToujours au Sénégal, le Quotidien a décidé de son côté de donner la parole « à des personnes licenciées dans le secteur public-parapublic », tel Boubacar, dont le contrat a été rompu le 31 décembre dernier. « J'ai tout perdu », dit-il. « Selon le Rassemblement des Travailleurs du Sénégal », « plus de trente mille personnes sont concernées « par les licenciements décidés par les nouvelles autorités, dans les structures publiques et parapubliques ». Babacar, lui, se désespère. « Si j'ai la possibilité de partir », dit-il, « je quitterai le pays, peu importe la manière. Diomaye-Sonko m'a tout retiré : mon emploi et ma dignité ».
Le Mali est-il en train d'emboîter le pas au Niger et au Burkina Faso, où les partis politiques ont été dissous, sur ordre des généraux au pouvoir ? Hier, à Bamako, la phase nationale de la consultation des forces vives du pays sur la relecture de la Charte des partis politiques a été lancée. Les légitimités traditionnelles ou religieuses, notamment, ainsi que les Maliens établis à l'extérieur, sont invités à formuler des propositions pour réduire le nombre de partis politiques et encadrer leurs financements.Pour sa part, la classe politique malienne s'insurge. Elle dénonce depuis plusieurs semaines un complot, une mise en scène destinée à la faire disparaître. Et dans la presse malienne, le débat est vif…Prédateurs ?Pour certaines publications, à l'instar de L'Aube, oui, les partis n'apportent rien au pays, au contraire, ils l'ont ruiné…« Il est tout de même curieux, affirme le quotidien bamakois, de voir que ceux qui dénoncent aujourd'hui un supposé “complot“ contre les partis sont, pour la plupart, eux-mêmes impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics, encore enfouies ou en cours de traitement. Ce sont ces mêmes figures qui, pendant plus de trois décennies, pointe L'Aube, ont bénéficié de milliards de francs CFA issus du Trésor public, officiellement destinés à la formation aux valeurs républicaines (…). Or, les voilà aujourd'hui à affirmer que les Forces vives de la Nation, ce même peuple qu'ils étaient censés éduquer, ne seraient pas “assez outillées“ pour discuter de la Charte des partis politiques. Quelle ironie !, s'exclame encore L'Aube. N'est-ce pas là un aveu d'échec de leur propre mission ? Ou bien, pire encore : ont-ils simplement détourné ces fonds à d'autres fins, sans jamais réellement former la population ? »Magouilleurs ?Sahel Tribune est sur la même ligne… « Pendant plus de 30 ans, les partis politiques ont été au faîte de la gouvernance des affaires publiques. Et le peuple attendait comme résultats des retombées positives telles que promises par les pères de l'instauration de la démocratie multipartite. Hélas, déception totale, s'exclame le site malien, sur fond de mensonges, de magouilles et de connivence contre l'État. (…) C'est sous le règne de ces partis politiques au pouvoir que l'on a vu naître une nouvelle oligarchie composée de fonctionnaires milliardaires et de nouveaux opérateurs économiques sortis du néant. Face à cette déception, n'était-il pas mieux que le peuple se prononce formellement sur l'avenir des partis politiques ? Et c'est ce que les autorités ont entrepris. »La démocratie mise en sourdine ?Non, rétorque le média malien Arc-en-ciel, repris sur le site Malijet : « Depuis leur arrivée au pouvoir, les dirigeants de la Transition avaient promis de remettre le pays sur les rails, en mettant l'accent sur la refondation de l'État. Toutefois, ces derniers mois, les signaux sont préoccupants, pointe Arc-en-ciel. La mise en sourdine du débat démocratique, les restrictions des libertés d'expression, et maintenant cette menace qui pèse sur l'existence même des partis politiques, trahissent une dérive autoritaire. La question n'est pas de nier les dysfonctionnements qui ont marqué la vie politique malienne ces dernières années. Oui, certains partis ont failli à leur mission de représentation, reconnait le média malien. Oui, le système mérite d'être repensé. Mais cela ne justifie en rien une dissolution brutale et unilatérale qui risquerait de plonger le pays dans une nouvelle crise, cette fois politique et institutionnelle. »Légitimer les coups d'État ?Pour Ledjely en Guinée, « personne n'est dupe. La désertification de l'espace politique malien : c'est bien l'objectif ultime qui sous-tend cette fameuse relecture de la charte des partis politiques. En cela, les propositions phares issues des concertations organisées au niveau régional sont suffisamment illustratives. Des propositions émanant de “forces vives“ dont la composition est à la seule discrétion des autorités et la légitimité plus que douteuse. (…) Pour les autorités maliennes et la frange des forces vives dont elles se prévalent, les partis politiques sont subitement le mal incarné, pointe encore Ledjely. De fait, ce discours nous a été servi pour légitimer tous les coups d'État que la région a enregistrés depuis bientôt cinq ans. Sauf qu'il passe de moins en moins, estime le site guinéen, vu qu'avec le recul, on sait que les militaires, eux non plus, ne sont pas la solution-miracle. »
« Donald Trump bombe le torse », s'exclame le site d'information congolais Objectif Infos. « C'est une victoire sans précédent », a en effet déclaré hier le président américain, après la signature d'une déclaration de principe, vendredi à Washington, qui pose les bases d'un accord de paix entre la RDC et le Rwanda qui devrait être signé au plus tard en fin de semaine.« Dans ce document publié par le département d'État américain, précise Objectif Infos, les deux parties, congolaise et rwandaise, se sont engagées à respecter la souveraineté et les frontières établies ; à soutenir l'intégration économique régionale, notamment en renforçant la transparence dans les chaînes d'approvisionnement des minerais critiques ; et à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés internes ».Commentaire du site congolais : « on peut dire que le chef de file des Républicains a réussi en 3 mois ce que son prédécesseur, Joe Biden, n'a pas réussi à faire lors de ses deux dernières années de mandat ».La diplomatie-business« Ceux qui pensaient que les États-Unis de Donald Trump resteraient en dehors du conflit congolais en seront pour leurs frais, relève pour sa part Afrikarabia. En difficulté sur Gaza et l'Ukraine, et inaudible en Afrique de l'Ouest, le président américain a semblé chercher un succès diplomatique rapide en se penchant sur le dossier congolais, pointe le site spécialisé sur la RDC. La visite de l'envoyé spécial de Donald Trump, Massad Boulos, à Kinshasa puis à Kigali, a fini d'acter la position américaine, qui n'est pas très éloignée (finalement) de celle de Joe Biden. Premier résultat : le M23 s'est retiré de la zone de Walikale, où se trouve la mine d'Étain de Bisie, propriété d'Alphamin, une entreprise minière à forts capitaux américains ». Il faut dire, poursuit Afrikarabia, que le futur accord de paix congolo-rwandais associe autour de la table « les autorités et le secteur privé américain. Dans ce deal entre États, ce sera business contre territoires ».La question centrale des mineraisEn effet, pointe L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « la signature de cette déclaration de principe intervient alors qu'un accord, entre la RDC et les États-Unis, sur les minerais stratégiques est en cours de négociation. Un accord qui vise à permettre aux entreprises américaines d'accéder de manière privilégiée aux ressources minières de la RDC, telles que le cobalt, le coltan et le lithium, en échange d'une assistance sécuritaire pour lutter contre les groupes armés. En s'impliquant ainsi, Donald Trump se fait d'abord le VRP des sociétés américaines pour le contrôle des minerais stratégiques congolais, et dans ce deal, le Rwanda devrait aussi avoir sa dîme minière. Mais, relève L'Observateur, si c'est le prix à payer pour le Congo pour qu'on lui fiche la paix, pourquoi pas ? »Finalement, « peut-être qu'enfin, les mines congolaises vont servir à quelque chose d'utile pour tout le monde ! », renchérit Ledjely en Guinée. Les richesses minières de la RDC sont (donc) au cœur de l'accord de paix qui pourrait être conclu prochainement, entre Kinshasa et Kigali, sous l'égide des États-Unis de Donald Trump. En effet, c'est bien parce que le sous-sol congolais est riche en toutes sortes de minerais stratégiques que le président américain, plutôt porté sur la diplomatie transactionnelle, a consenti à s'intéresser enfin aux massacres et autres atrocités que les populations de l'est de la RDC endurent depuis trop longtemps. Nord et Sud-Kivu, pourraient donc renouer avec la paix et la stabilité. La diplomatie africaine en berneMalheureusement, relève encore Ledjely, l'Afrique n'y aura joué aucun rôle ou presque. (…) Aucun processus n'a réussi à s'imposer. Ni Luanda, ni Nairobi. Pourtant, entre les médiateurs et les facilitateurs, les acteurs africains n'ont pas manqué ».C'est vrai, déplore Le Pays au Burkina, « Washington semble engranger des points là où les organisations africaines sous-régionales, en l'occurrence la Sadec, le Communauté de développement d'Afrique australe, et la CEAC, la Communauté des États d'Afrique de l'Est, ont échoué. Certes, elles ont permis, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, d'arracher quelques cessez-le-feu, mais ceux-ci n'ont jamais été respectés. Preuve, s'il en est, conclut Le Pays, que l'Afrique peine toujours à trouver elle-même des solutions à ses propres problèmes ».
« Kinshasa et l'AFC/M23 veulent fumer le calumet de la paix », annonce Africanews, alors que Média Afrique News se demande si l'on va « vers une trêve »… et souligne que « la déclaration conjointe » publiée hier, est « une première, depuis le début des négociations à Doha ». Dans cette déclaration, ajoute Média Afrique News, « les deux parties annoncent avoir "convenu de travailler à la conclusion d'une trêve" ». Mais aux yeux de Jeune Afrique, il s'agit là « d'une étape symbolique, qui montre que le plus dur reste à faire ». « Si ce communiqué marque le premier engagement commun pris entre Kinshasa et le M23 », ajoute le magazine panafricain, « il n'a pour l'instant pris la forme que d'une simple déclaration d'intention ». Un diplomate confie que « le processus prendra du temps ». « Pour l'instant », dit-il, « il fallait un engagement sur la forme, quitte à remettre le vrai débat à plus tard ».Après l'attaque du 17 avrilAu Bénin, la presse met l'accent sur les réactions internationales, après l'attaque terroriste qui a fait 54 morts le 17 avril. « La Cédéao condamne un acte barbare et lâche », titre La Nation qui cite le communiqué de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, selon laquelle « cet incident tragique souligne de manière criante l'impérieuse nécessité d'une coopération renforcée entre tous les États membres, en particulier ceux qui partagent des frontières communes et sont directement confrontée à ce fléau ». Allusion, sans aucun doute, au Niger et au Burkina Faso, désormais membres de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. De son côté, La Nouvelle Tribune s'intéresse à la réaction de la France, « solidaire du Bénin ». « L'ambassade de France à Cotonou », précise le journal, « condamne fermement ces actes violents et réaffirme son soutien total au peuple béninois ». La Nouvelle Tribune revient également sur les propos du porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbedji, selon lequel « le président Patrice Talon a multiplié les échanges avec le haut commandement militaire pour analyser la situation sur le terrain, revoir les stratégies en cours et faire le point sur les équipements militaires attendus ou encore nécessaires ».Un témoignage qui interrogeY a-t-il des ressortissants sénégalais engagés dans les forces russes pour combattre l'Ukraine ? Question posée indirectement par l'Agence de Presse Africaine, qui a pu visionner une vidéo montrant un Sénégalais « présenté comme ayant combattu aux côtés des forces russes et ayant été capturé (par l'armée ukrainienne) dans l'est de l'Ukraine ». Sur cette vidéo, « le jeune homme livre un témoignage confus sur son parcours depuis la Russie et les circonstances de son engagement ». « Il affirme avoir étudié deux ans en Russie, avant d'être conduit, moyennant le versement d'argent à un intermédiaire, vers le front ». Le jeune homme évoque aussi une « promesse d'émigration vers l'Europe, en passant par l'Ukraine, qui n'aurait été qu'une "simple étape" ». Il ajoute que désormais, « il ne souhaite plus rejoindre l'Europe, mais simplement rentrer au Sénégal ». « La Russie c'est mauvais » dit-il, « elle m'a fait très mal ». L'Agence de presse Africaine, qui publie donc ce témoignage, souligne toutefois que pour le moment, « rien ne permet de vérifier si ces propos ont été tenus librement ».Premier film bouleversantAfrik.com nous fait découvrir le documentaire Liti Liti. Documentaire réalisé par Mamadou Khouma Guèye et qui, nous dit Afrik.com, « explore la mémoire vivante d'un quartier populaire de la banlieue de Dakar, menacé par les bulldozers du progrès ». Le réalisateur a interrogé sa propre mère, Sokhna Ndiaye « qui depuis quarante ans vit dans une maison qu'elle a bâtie pièce après pièce grâce à la solidarité de la tontine (…) Mais cette maison doit disparaître, le Train Express Régional doit y passer ». Afrik.com rend hommage au réalisateur Mamadou Khouma Guèye, et parle d'un « premier film bouleversant, à la fois cri d'amour pour sa mère, et acte politique contre un développement qui oublie les humains ».
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Les autorités congolaises tirent à boulets rouge sur l'ancien président.Kinshasa annonce en effet, relève le site Actualité CD, « l'ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila, accusé de “participation directe à l'agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC-M23“. Kinshasa ordonne aussi la saisie de l'ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers. Des mesures de restriction de mouvement ont été prises à l'encontre de ses collaborateurs, présumés impliqués dans ce que les autorités qualifient d'“affaire de haute trahison à l'égard de la Nation“. Enfin, le ministère de l'Intérieur a pour sa part suspendu les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (le PPRD), formation dirigée par Joseph Kabila. »Le cerveau du M23 ?« Coup de tonnerre sur la scène politique congolaise ! », s'exclame Afrik.com. Il s'agit là d'un « basculement inédit dans l'histoire récente de la RDC, poursuit le site panafricain. Joseph Kabila, président de 2001 à 2019 et aujourd'hui sénateur à vie, était jusqu'à récemment resté en retrait de la vie politique active. Mais son retour et les accusations portées contre lui pourraient bien faire voler en éclats l'équilibre fragile issu de la transition démocratique. À Kinshasa, pointe encore Afrik.com, certains hauts responsables vont plus loin encore, désignant ouvertement Kabila comme le cerveau de la résurgence du M23 sous l'étiquette AFC. Une accusation grave, lourde de conséquences, qui risque d'aggraver les tensions politiques alors que l'est du pays reste en proie à de violents affrontements et à une crise humanitaire persistante. La question maintenant est de savoir, s'interroge Afrik.com, si la RDC a besoin d'un tel scénario à ce moment précis. Les mesures que s'apprête à prendre le pouvoir contre l'ancien dirigeant ne risquent-elles pas de créer plus de problèmes que d'en résoudre ? »Quel rôle ?Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la présence de Joseph Kabila à Goma, ville occupée par le M23. D'après plusieurs sites d'informations congolais, l'ancien président est dans la capitale du Nord-Kivu depuis vendredi. D'après l'un de ses proches, interrogé par 7 sur 7, « Joseph Kabila est venu à Goma comme ambassadeur de la paix et non pour adhérer à une opposition armée. (…) C'est le début d'un marathon dans plusieurs parties du pays. »Il n'empêche, analyse Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « le retour d'exil de Joseph Kabila à Goma, après un crochet par Kigali, qui soutient les rebelles, est un pari risqué qui semble confirmer la thèse de Kinshasa qui associe l'ancien président au M23 et au Rwanda. »Afrikarabia qui s'interroge : « quel rôle peut désormais jouer Joseph Kabila ? (…) L'ancien président est-il revenu pour initier une médiation dans le conflit à l'Est ? (…) Souhaite-t-il consulter l'ensemble des forces politiques pour un dialogue interne ? Pour quelles finalités ? Peut-il rejoindre l'initiative des Églises catholiques et protestantes ? (…) Dans l'incertitude politique créée par le chaos sécuritaire à l'Est, un espace politique existe bien entre le M23 et Félix Tshisekedi. Joseph Kabila espère (peut-être) pouvoir s'y glisser, dans le rôle du rassembleur. »Reste, pointe encore Afrikarabia qu'au « sein de la société civile, on garde un bien mauvais souvenir des années Kabila : tripatouillage électoral, répression sanglante, corruption et prédation… L'ancien maître du Congo, qui a gouverné 18 ans sans partage, ferait davantage partie du problème que de la solution. »À quand l'union sacrée ?La presse ouest-africaine s'interroge également : « que compte faire Kabila au juste ?, se demande le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou. Quel est son poids réel sur le mouvement AFC-M23 ? Que prépare Félix Tshisekedi contre lui ? Va-t-il le faire inculper ou même embastiller ? » Ledjely à Conakry se demande si les mesures prises par Kinshasa contre Kabila « ne sont pas de nature à isoler davantage le pouvoir congolais qui a pourtant besoin d'un minimum de consensus pour faire face à la crise politico-sécuritaire. »« On le voit bien, conclut L'Observateur Paalga, la RDC n'a pas mal qu'à sa rébellion à l'est. Elle est aussi malade de la rupture d'alliance entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Plus généralement, les politiques congolais peinent à trouver le plus petit dénominateur commun indispensable pour une vraie union sacrée du pays afin de gérer les multiples crises qui l'assaillent et dont la guerre à l'est n'est que le mouvement le plus visible du dandinement inquiétant de ce géant aux pieds d'argile. »
« La machine judiciaire s'emballe » titre du Walf Quotidien autour de l'affaire de détournement de deniers publics provenant du fond « force Covid-19 ». Cinq anciens ministres de Macky Sall et 27 autres personnes ont été arrêtés. Le journal sénégalais a suivi hier jeudi la conférence de presse du procureur général d'appel de Dakar, Mbacké Fall. La plupart de ces 27 personnes ont consigné, c'est-à-dire payé une caution pour éviter la prison. Au total, la justice sénégalaise a perçu 200 millions de francs CFA de la part de ces accusés, selon le journal. De l'argent qui reviendra à la population si certains sont reconnus coupables. Tous sont donc interpelés pour « malversations dans l'utilisation des financements spéciaux dédiés à la riposte contre le coronavirus entre 2020 et 2021 ». Le journal cite le procureur qui prévient : « d'autres arrestations suivront ». Pour le moment, toutes les personnes interpellées n'ont pas été jugées et sont donc présumées innocentes. Une présomption d'innocence que le procureur promet de « respecter, comme les droits de la défense » relève le quotidien.Pour rappel, tout ça a démarré d'un rapport de la Cour des comptes datant de fin 2022. Elle avait relevé de nombreux cas de surfacturation dans ce fonds Covid-19. Nombreuses « fautes de gestion » de ce milliard d'euros mobilisé par les bailleurs internationaux et l'État sénégalais.La capitale du Mali paralysée par une grèveBamako paralysé entre banques fermées, stations-service prises d'assaut et citoyens inquiets. La capitale malienne fait face à une importante grève depuis ce mercredi, selon la presse locale. Protestations déclenchées par le syndicat national des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Commerces et Stations-service, le Synabef.Le journal en ligne Sahel Tribune décrit Bamako : Rideaux fermés sur toutes les « agences de toutes les grandes banques. Aucun guichet automatique opérationnel, retraits ou dépôts impossible, frustration généralisée pour les usagers (…) Dans les marchés et les petits commerces de Bamako, (...) Le blocage des opérations bancaires empêche (...) de passer des commandes, d'acheter des marchandises ou d'être payés. Le tout à la veille de pâques ». Concernant les stations-service, rapporte Sahel Tribune, certaines suivent le mouvement de grève. Comme Total Energies ou Shell. D'autres restent ouvertes et sont prises d'assaut. Enfin, de nombreuses agences d'assurances sont fermées selon le journal Bamada.Mais alors, pourquoi cette grève ? Et bien selon l'Agence France Presse, le Synabef réclame la libération de trois de ses membres arrêtés il y a un mois dans une affaire de garantie bancaire. Il exige également de meilleures conditions de travail pour ses membres. Des revendications qui ne sont pas relayées par la presse malienne.Sahel Tribune « le mouvement social, prévu pour 72 heures, devrait initialement prendre fin ce samedi 19 avril à minuit. Toutefois, le syndicat a d'ores et déjà annoncé une reconduction de 120 heures, du 22 au 26 avril, si aucune solution n'est trouvée avec les autorités ».Des déchets transformés en énergieLes déchèteries africaines pourraient-elles se transformer en mine d'or énergétique ? Le Point Gambien appelle à la reconsidération de ce problème des décharges africaines. Le journal cite une récente étude selon laquelle « dans 44 pays d'Afrique subsaharienne, que 95 % des décharges ne sont pas réglementées ». Ce qui, à terme, crée de véritables problèmes de santé publique : « En se décomposant », explique Le Point Gambien « ces décharges libèrent des gaz à effet de serre nocifs. Pourtant, l'utilisation du méthane pour produire de l'énergie, pourrait permettre au continent d'économiser des milliards de dollars. (...) Ce gaz peut être utilisé pour produire de l'électricité, alimenter des chaudières ou être transformé pour être utilisé dans des véhicules. Les décharges contrôlées sont également conçues pour empêcher les polluants de se répandre dans l'air, le sol ou les eaux souterraines ».
« Le buffle et l'hippopotame, s'exclame Libération à Paris. Ce sont les logos des sociétés minières qui exploitent respectivement l'or de Loulo et de Gounkoto, dans l'ouest du Mali. Cela pourrait aussi être le titre d'un conte retraçant le duel qui oppose le groupe Barrick Gold, géant minier canadien, et le régime militaire de Bamako. L'issue de la bataille reste incertaine mais après un an d'affrontement, la junte a fermé, avant-hier mardi, les bureaux à Bamako de Barrick Gold, deuxième producteur d'or au niveau mondial ».« C'est le dernier épisode d'un bras de fer auquel se livrent l'industriel et l'État malien, souligne Le Monde Afrique. Le géant minier et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos de ce complexe de Loulo-Gounkoto, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80 % par le groupe minier et à 20 % par le Mali. Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier et réclame des centaines de millions de dollars d'arriérés d'impôts à Barrick Gold ».L'État en veut plus« Le désaccord entre les deux parties remonte à 2023, précise pour sa part Malijet à Bamako, après l'adoption par le Mali de ce nouveau code minier qui renforce les prérogatives de l'État dans le secteur aurifère, notamment en augmentant la part de participation publique dans les projets miniers. Barrick Gold, dont le siège mondial est basé à Toronto, avait contesté certaines modalités d'application du nouveau cadre législatif. Malgré plusieurs cycles de négociations, le différend s'est accentué avec la saisie, en janvier dernier, de près de trois tonnes d'or par les autorités maliennes, représentant une valeur d'environ 245 millions de dollars, que le gouvernement estime lié à des obligations fiscales non respectées. (…) Le différend entre Barrick Gold et le Mali, précise encore Malijet, s'inscrit dans un contexte régional marqué par une volonté croissante des États de récupérer davantage de revenus issus de l'exploitation minière, dans un mouvement souvent qualifié de nationalisme des ressources ».« Restaurer la souveraineté économique »En effet, développe Afrik.com, « au-delà du différend fiscal, l'affaire cristallise une dynamique plus large : celle d'un Mali déterminé à reprendre la main sur ses ressources naturelles. Depuis les coups d'État de 2020 et 2021, la junte au pouvoir affiche une volonté affirmée de “restaurer la souveraineté économique“, notamment dans le secteur extractif. L'or représente environ un quart du budget national et constitue la première source d'exportation du pays. Dans ce contexte, ce bras de fer avec Barrick Gold illustre une stratégie plus globale de renégociation des termes de la présence étrangère dans l'industrie minière, souvent perçue comme inéquitable par les autorités maliennes ».Déjà, résultat important, souligne Malijet, conséquence de la réforme du code minier : « l'année dernière, l'État malien a enregistré environ 1,4 milliard de dollars de recettes provenant des compagnies exploitant l'or. Soit une hausse vertigineuse de plus de 50% par rapport à l'année précédente. (…) Un contraste saisissant qui souligne, pointe Malijet, l'efficacité du nouveau cadre législatif mis en place par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta ».La fin d'un cycle ?Reste que Barrick Gold n'entend pas se laisser faire, constate Sahel Tribune à Bamako. La compagnie canadienne « rappelle son rôle de “partenaire engagé“ du peuple malien. Salaires maintenus, chaîne d'approvisionnement assurée, soutien aux PME locales. L'entreprise met en avant son ancrage territorial. (…) Mais la patience a des limites. Barrick Gold prévient que si le dialogue reste stérile, l'entreprise “poursuivra la voie de l'arbitrage international“. Traduction, les juridictions économiques internationales pourraient bientôt être saisies, avec des conséquences financières et diplomatiques incalculables pour le Mali ».Alors, poursuit Sahel Tribune, « à l'heure où l'Afrique s'interroge sur sa souveraineté économique, ce conflit entre l'État malien et Barrick Gold dépasse le simple cadre d'un litige fiscal. Il questionne le modèle même du partenariat public-privé dans les pays riches en ressources naturelles. Faut-il encore croire au “win-win“ (gagnant-gagnant) entre État et multinationales ? Ou bien assiste-t-on à la fin d'un cycle, celui où les contrats miniers se signaient à huis clos, loin des projecteurs citoyens ? Barrick Gold, de son côté, exhorte les autorités à agir “dans l'intérêt du peuple malien“. À défaut, conclut Sahel Tribune, c'est tout un pan de l'économie nationale — plus de 8 % du PIB — qui pourrait s'effondrer comme un château de cartes ».
Hier, relève le site Algérie 360, « Paris a décidé d'expulser douze diplomates algériens en poste sur son territoire, en réponse à une mesure similaire prise par Alger quelques jours plus tôt. La tension monte d'un cran entre les deux capitales, mettant en péril le fragile processus de réchauffement engagé récemment. Cette réaction en chaîne, précise Algérie 360, trouve son origine dans l'arrestation, en France, d'un agent consulaire algérien. Un agent soupçonné d'être impliqué dans une affaire touchant un blogueur algérien controversé connu sous le pseudonyme d'Amir DZ, exilé dans l'Hexagone. À Alger, cette arrestation est perçue comme une violation flagrante des conventions diplomatiques (…). »Autre mesure forte prise par Paris : le rappel de son ambassadeur… « Cette décision est une première. Et cette crise est cette fois-ci partie pour durer, commente Le Matin d'Algérie. Car il y a comme une rupture de confiance entre les deux chefs d'État ».Retailleau dans le collimateurPour le quotidien gouvernemental El Moudjahid, le responsable de cette affaire, c'est le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau. « Alger et Paris, rappelle le quotidien algérien, avaient repris langue après des mois de crise, à la faveur de l'appel téléphonique du président français à son homologue Abdelmadjid Tebboune et la venue prompte de son ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Ce réchauffement a fait long feu, soupire El Moudjahid. L'enthousiasme a vite été douché par un incident jugé gravissime par Alger. L'arrestation ostentatoire d'un agent consulaire algérien en exercice en France. (…) Une arrestation bien évidemment effectuée sous les ordres de Bruno Retailleau ». Et, prévient El Moudjahid, « entre l'Algérie et la France, le rideau ne se lèvera pas tant que les barbouzeries de Bruno Retailleau ne seront pas annihilées ».Réplique économique ?Le site Algérie Patriotique s'interroge : « comment l'Algérie va répondre à l'expulsion de ses agents diplomatiques : va-t-elle rompre les livraisons de gaz et expulser (le groupe pétrolier français) Total Energie ? Jusque-là, les autorités algériennes n'ont jamais lié les questions économiques aux différends politiques et diplomatiques, sauf dans le cas marocain. Jusqu'où iront les mesures de rétorsion de part et d'autre de la Méditerranée, entre deux pays dont les relations en dents de scie n'ont jamais connu une crise aussi grave depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962 ? »D'ores et déjà, remarque le site Afrik.com, ce nouveau coup de froid « a des conséquences très lourdes pour les entreprises françaises désireuses de développer le marché algérien… Et qui vont devoir attendre un peu plus, pour profiter de la croissance de la première puissance économique d'Afrique du Nord. Le patronat français en pleurerait, tellement les conséquences des rodomontades de Messire Retailleau coûtent cher à la France ».Exemple, pointe Afrik.com, « le patron du troisième groupe mondial de transport maritime, CMA-CGM, Rodolphe Saadé, qui a vu annuler sa rencontre avec le président Tebboune, qui devait avoir lieu aujourd'hui, à Alger, et à l'issue de laquelle devait être annoncé un montant d'investissements colossaux en Algérie, de nature à faire des ports algériens une plateforme stratégique pour l'armateur français ».Toujours en décalage« Entre la France et l'Algérie, la malédiction des détentes éphémères », constate pour sa part Le Monde Afrique. « Pourquoi donc ces oscillations permanentes entre les deux capitales ? Pourquoi cette incapacité à stabiliser la relation (…) ? Un premier élément de réponse tient dans la nature multiforme de ce lien franco-algérien qui le rend comparable à nul autre. Fruit d'une imbrication entre mémoire coloniale, héritages migratoires, passerelles économiques, intérêts stratégiques et convulsions identitaires de chaque côté, la connexion entre la France et l'Algérie est par essence compliquée à réguler ».Mais, pointe encore Le Monde Afrique, « le véritable défi tient plutôt dans (…) l'absence de synchronie entre les différents agendas politiques, stratégiques et judiciaires. Quand la France est prête au dialogue, l'Algérie est absorbée par d'autres impératifs, et réciproquement. Et quand bien même les diplomates sont au diapason, les logiques partisanes de chaque pays poussent en sens contraire. Sans compter les incidents sécuritaires ou les vicissitudes judiciaires qui précipitent les embardées. »Enfin, analyse similaire pour Jeune Afrique qui constate qu' « à chaque fois qu'un chapitre semble esquisser un épilogue heureux, le caractère versatile et volatil de la relation entre la France et l'Algérie relance la machine à frictions ».
« Brice Clotaire Oligui Nguema vainqueur de la présidentielle avec 90,35 % des suffrages », constate le quotidien L'Union à Libreville.Un score « soviétique », commente le journal avec toutefois un bémol : « la participation finale de 70,4 % est loin de l'engouement attendu. (…) Un chiffre qui tranche avec les prévisions optimistes avancées la veille du scrutin. Le ministère de l'Intérieur attribue cette différence aux difficultés rencontrées par certains citoyens, notamment à l'étranger, pour exercer leur droit de vote. Des explications qui peinent à convaincre l'opposition, qui dénonce des irrégularités et un scrutin joué d'avance. Malgré ces critiques, la victoire d'Oligui Nguema ne souffre aucune contestation, affirme L'Union. Avec 575.222 voix en sa faveur, il écrase littéralement la compétition. Son principal adversaire, Alain Claude Bile by Nze, n'obtient que 3,02% des suffrages exprimés. Les autres candidats, relégués à des scores inférieurs à 1%, font office de figurants. »Reste que « Brice Clotaire Oligui Nguema entame donc son mandat avec un soutien populaire mitigé, estime L'Union. Il lui faudra regagner la confiance d'une partie des Gabonais et répondre aux défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté. La route vers la stabilité et la prospérité s'annonce longue et semée d'embûches. »Un immense défi…« C'est un raz-de-marée électoral pour Brice Clotaire Oligui Nguema », renchérit Gabonactu, qui apporte également quelques réserves : « derrière ce triomphe électoral se cachent d'immenses défis, pointe le site gabonais. Le Gabon est dans une situation économique préoccupante. La dette publique dépasse désormais 70 % du PIB, un niveau alarmant pour un pays dont l'économie repose majoritairement sur les exportations de pétrole et de minerais. Or, la volatilité des prix sur les marchés internationaux pourrait sérieusement compromettre les recettes publiques dans les années à venir. Le chômage reste endémique, notamment chez les jeunes. Les infrastructures de base — routes, hôpitaux, écoles — sont largement insuffisantes ou en délabrement. (…) Si les urnes ont donné leur verdict, les attentes de la population sont immenses, relève encore Gabonactu. La promesse d'un renouveau démocratique et économique devra rapidement se traduire en actions concrètes. Oligui Nguema qui a battu campagne sous le slogan de “Bâtisseur“ est désormais attendu au pied du mur. Transparence, justice sociale, lutte contre la corruption et relance de l'économie figurent parmi les priorités attendues. Brice Oligui Nguema a désormais les cartes en main. Reste à savoir s'il saura transformer ce plébiscite électoral en réussite politique et économique. »Gabon Review, autre site d'information gabonais pousse la critique avec cette question : « cette élection marque-t-elle un tournant démocratique ou bien n'est-elle qu'un habillage destiné à légitimer une reconduction maquillée ? Derrière la promesse de refondation, les pratiques, les réseaux et les logiques de pouvoir semblent toujours à l'œuvre. Le 12 avril 2025 devait signer la renaissance démocratique du Gabon. Mais pour beaucoup d'observateurs, le pays a peut-être simplement changé de façade, sans véritablement changer de cap. »Toujours des liens forts avec la France ?« Le positionnement sur la scène internationale de Brice Oligui Nguema est aussi très attendu. » C'est ce que relève Le Monde Afrique. « Son coup d'État (en 2023) a marqué une différence avec ceux des pays de l'Alliance des États du Sahel – Burkina Faso, Mali, Niger – dans la mesure où il n'a pas marqué de rupture avec l'ancienne classe politique, ni avec la France dans le but d'opérer un rapprochement avec Moscou. “Ses rapports avec les pays de l'AES sont bons, confirme une source (anonyme citée par Le Monde Afrique). Il a signé un important contrat avec une société burkinabé pour la construction de routes. Parallèlement, il s'est déjà rendu à quatre reprises en France, pays avec lequel il entend rester proche. Même s'il voue un culte au général de Gaulle, il attend de sa relation avec Paris qu'elle soit plus équilibrée“. »D'ailleurs, pointe Jeune Afrique, « Emmanuel Macron a appelé hier Brice Clotaire Oligui Nguema pour le féliciter. Les deux hommes avaient déjà échangé la veille, lorsque les premières tendances annonçaient déjà le président de la transition vainqueur du scrutin. Brice Clotaire Oligui Nguema en avait profité pour convier son homologue français à sa future investiture. Les deux dirigeants échangent régulièrement par téléphone. »Et Jeune Afrique de remarquer encore que « si les relations d'Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe avec certains chefs d'État du continent, le président français souhaite conserver avec le Gabon un lien fort. »
« Les enseignants décident la reprise des cours dès ce vendredi », annonce Fraternité Matin. Le quotidien ivoirien, contrôlé par l'État, ajoute que « cette décision fait suite aux échanges fructueux avec les autorités gouvernementales autour de leur principale revendication : l'octroi d'une prime d'incitation au personnel du secteur éducation-formation ». La page n'est toutefois pas totalement tournée : « les enseignants, ajoute Fratmat, ont posé des conditions pour un climat social apaisé, notamment la libération de leurs camarades interpellés et condamnés lors des mouvements de grève d'octobre 2024 ». Koaci se fait également l'écho de la suspension de ce mouvement de grève. Précisant que selon les organisations syndicales, « la mobilisation a dépassé les 80% » en début de semaine. » « La décision de suspendre le mouvement », ajoute Koaci, « fait suite à une série de rencontres parfois houleuses avec les ministères concernés ». Le journal ivoirien précise également que les négociations ne sont pas terminées, puisqu'il reste « à établir un calendrier pour l'attribution de la prime d'incitation ».ObservateursÀ la Une aussi, le Gabon à la veille de l'élection présidentielle. « Présidentielle 2025, les observateurs internationaux en grand nombre », annonce l'Agence Gabonaise de Presse, sans préciser toutefois combien ils seront. On connaît en revanche le nombre des observateurs nationaux de la société civile : 900, nous dit l'AGP, selon laquelle, « c'est la première fois, depuis une quinzaine d'années, que des organisations de la société civile pourront participer à l'organisation des élections ». Afrik.com, de son côté, est allé à la rencontre des habitants de Libreville où, nous dit-on, « l'effervescence électorale se conjugue avec vigilance diplomatique. Plusieurs missions d'observation sont déjà présentes dans le pays. Le Commonwealth, l'Union africaine, la Francophonie, mais aussi des ONG locales telles que le Redhac, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, elles entendent surveiller le déroulement du scrutin ». « Si la transition promet des élections libres et transparentes », ajoute Afrik.com, « certains restent sceptiques face à la présence persistante de figures de l'ancien régime Bongo ».Restrictions croissantesDirection le Mali, avec l'arrestation d'un journaliste qui avait « critiqué les autorités maliennes ». C'est ce qu'annonce Afrique Soir, qui précise « qu'Alfousseyni Togo, le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Canard de la Venise, a été placé en détention provisoire à Bamako (…) il est accusé d'atteinte au crédit de la justice, de trouble à l'ordre public et de diffamation ». « Ces accusations, nous dit le média en ligne ivoirien, trouvent leur origine dans un article qu'Alfousseyni Togo a publié dans son journal, intitulé : « La justice malienne ou le mal du siècle, la bourde du ministre Mamoudou Kassogué. Dans ce texte, il remettait en cause les affirmations du ministre de la Justice concernant l'indice de confiance des Maliens envers leur système judiciaire ». « Cette arrestation », remarque Afrique sur 7, « s'inscrit dans un contexte de restrictions croissantes imposées à la presse au Mali (…) depuis les coups d'État de 2020 et 2021, le pays est dirigé par une junte militaire qui a mis en place des mesures répressives ciblant les médias. Plusieurs organes de presse, notamment étrangers, ont vu leur accès ou leur diffusion suspendue. Des journalistes et d'autres voix critiques ont été réduits au silence ou emprisonnés ».AnthraxEnfin, cette information concernant les hippopotames en RDC. Média Afrique News nous apprend que « près d'une cinquantaine d'hippopotames ont été retrouvés morts ces derniers jours, dans le célèbre parc national des Virunga ». Principal suspect : l'anthrax. « Tout porte à croire », nous dit Média Afrique News, « qu'il s'agit d'une épidémie de maladie du charbon, une infection bactérienne aigüe ». Une maladie « souvent mortelle, qui touche de nombreux mammifères, y compris les espèces sauvages comme les hippopotames, mais aussi le bétail… et parfois, les humains… ».
Le retour annoncé de l'ancien président de la République démocratique du Congo est largement commenté par la presse congolaise. Joseph Kabila qui compte rentrer dans le pays par sa partie « orientale ». Il ne précise pas s'il arrivera par le Katanga ou par les zones sous contrôle du M23. C'est ce flou qui fait l'objet de nombreux commentaires.Pour Forum des As : « Que Joseph Kabila rentre au pays, dans un contexte où son successeur bat le rappel des troupes pour davantage sceller la cohésion interne et faire face à l'ennemi, personne ne s'en offusque. Seulement voilà, écrit le journal en ligne, Joseph Kabila ne précise pas clairement sa porte d'entrée. (...) la partie orientale de la RDC est vaste. Et même très vaste ». Toutefois, reconnaît le Forum des As : « dans la situation actuelle du pays, Joseph Kabila est une variable pour le retour d'une paix durable ».Accusations de complicité avec le M23Tout autre son de cloche pour Info 27, qui reprend à son compte les accusations du président Félix Tshisekedi. Joseph Kabila serait en fait un complice du M23 et préparerait une insurrection. Info 27 estime que « Le retour annoncé de l'ancien président Joseph Kabila (...) précisément par la partie orientale du pays, ne doit rien au hasard », écrit le journal. « Cette région, aujourd'hui sous occupation rwandaise (...), constitue l'épicentre des tensions et des ambitions régionales. (...) Les masques tombent, accuse Info 27, et les alliances se révèlent au grand jour ». Pour le journal en ligne, Joseph Kabila est « le véritable propriétaire de l'AFC/M23, qui s'apprête à reprendre symboliquement possession de son fief à Goma ». Joseph Kabila avait formellement démenti en mars être « complice du M23 » lors d'une conférence de presse organisée en Afrique du Sud.Cyberespace maghrébinLe Maroc a été victime de l'une des pires fuites de données de son histoire. Des milliers de documents de la Sécurité sociale et du ministère de l'Emploi ont été publiés sur internet. Les hackeurs se revendiquent Algériens, mais prudence : rien ne le prouve pour le moment. La presse marocaine, elle, semble persuadée que c'est un coup d'Alger.Défilé d'experts en cybersécurité dans tous les journaux du pays ce matin pour tenter d'expliquer comment cela a pu arriver. Les responsables marocains restent pour le moment muets sur l'affaire. Le journal Yabiladi déplore : « La rivalité entre Maroc et Algérie dépasse les querelles sur les réseaux sociaux autour du patrimoine culturel, culinaire et vestimentaire, pour s'étendre au domaine des cyberattaques. Les tensions entre les deux nations se sont propagées dans le cyberespace ».Le journal en ligne l'Opinion, lui, appelle à des investissements conséquents dans la cybersécurité dans le pays. Des efforts jugés insuffisants selon lui.« Faux experts » au Sahel« Le Sahel et les faux experts : dessous d'une campagne de propagande russe », c'est le titre d'une enquête de Jeune Afrique. Le mensuel panafricain met en lumière un réseau de médias utilisés au Sahel pour diffuser un discours favorable à la Russie et hostile à la France, encore largement répandu aujourd'hui. Des médias qui publient des articles s'appuyant sur des experts ou des journalistes spécialisés qui sont en réalité fictifs. Ces gens n'existent tout simplement pas. Jeune Afrique révèle : « ce sont des créations d'un réseau d'influence. Le plus prolifique d'entre eux, Grégoire Cyrille Dongobada, est présenté comme un observateur militaire centrafricain, chercheur en études politiques ». « Seulement », écrit Jeune Afrique, « ses traces sur internet ne remontent qu'à 2021, alors qu'il est cité dans des médias pro-russes ». Des profils comme celui-là, il en existe d'autres. L'enquête est à lire sur le site internet de Jeune Afrique.
Deux pays durement touchés : le Lesotho et Madagascar. La quatrième plus grande île du monde écope de 47% de droit de douane sur tous ses produits entrants aux États-Unis. Mais pas de panique pour l'Express de Madagascar. Qui titre « Trumpette dans un verre d'eau ». Estimant que les conséquences les plus importantes de ces décisions seront pour les consommateurs américains. Le journal loue le bloc international qui se dresse devant le président américain. L'Express de Madagascar qui cite la présidente mexicaine : « Trump tourne le dos à sept milliards de consommateurs qui n'auront aucun mal à troquer iPhone contre Samsung, Levi's contre Zara, Ford contre Toyota, Nike contre Adidas. (…) « Il ne faut pas (...) en faire un drame », rassure le journal « Même les petits pays exportateurs, à l'image de Madagascar, peuvent se tourner vers ces sept milliards de consommateurs à travers le monde. Hors ce sont les États-Unis qui risquent de vivre en autarcie avec leur politique protectionniste exacerbée ». « Faire un choix entre les plus vulnérables des plus vulnérables »Mais une autre décision de Donald Trump a bien plus de conséquences pour le continent africain : l'arrêt des aides américaines au développement. 83% de l'USAID supprimé. L'Amérique principal donateur des ONG humanitaires et autres programmes d'aides de l'ONU a coupé le robinet dès le jour de l'investiture de Donald Trump. Et les premières conséquences sont là. « Faire un choix entre les plus vulnérables des plus vulnérables » titre Le Monde Afrique. En RDC par exemple, la Guerre entre armée congolaise et M23 soutenu par le Rwanda provoque un afflux massif de réfugiés. Le programme alimentaire mondial réduit les rations alimentaires de moitié. « Sans financements supplémentaires », souffle une responsable au Monde : « nous devrons stopper toute aide alimentaire à partir de juillet ».Autre pays, le Soudan, victime d'une guerre dévastatrice entre armée régulière et forces paramilitaires. 9 millions de Soudanais déracinés ces deux dernières années. Là aussi conséquences concrètes : selon le HCR, source Le Monde « Plus de 500 000 déplacées pourraient perdre l'accès à l'eau potable, aux soins et à l'assainissement par manque de financements ».« Au Tchad » explique le journal « dans les camps autour de Farchana, non loin d'Adré, 160 000 réfugiés soudanais ne peuvent déjà plus être soignés correctement, les ONG locales ont dû cesser leur activité. (…) Quand votre budget est soudainement amputé des deux tiers, on choisit de rester dans certains pays et d'en quitter d'autres », explique au Monde Afrique une responsable d'une importante ONG sous couvert d'anonymat.Mali, Algérie, causes profondes de la criseLa crise diplomatique entre Mali et Algérie observée et commentée dans toute l'Afrique de l'Ouest. Pour rappel, le Mali accuse l'Algérie d'avoir abattu un de ses drones à sa frontière. Ce qu'Alger dément. Depuis dimanche, le dialogue semble rompu. Ambassadeurs des deux pays rappelés et espace aériens mutuellement fermés.Mais selon le site d'information guinéen Aminata, les causes de ce conflit sont bien plus profondes qu'un simple tir sur un drone. Il faut aller chercher l'accord d'Alger de 2015 pour comprendre. « Celui qui est », explique le journal en ligne « conçu comme socle d'une stabilisation durable du Mali par l'intégration politique des (séparatistes ndlr) Touaregs et qui pose comme base une gouvernance territoriale partagée ». Un accord duquel Bamako s'est retiré début 2024. Selon Aminata, ce retrait est « interprétée à Alger comme un démantèlement volontaire d'un mécanisme de sécurité régionale auquel l'Algérie avait prêté son poids politique ». Le journal guinéen analyse : « La crise actuelle préfigure peut-être d'une recomposition géopolitique durable au Sahel. Oppose deux visions : celle (...) d'acteurs étatiques souverainistes, militarisés et tournés vers de nouveaux partenaires, et celle d'une approche plus diplomatique (...) incarnée (...) par l'Algérie ».
Les images de chaos de Kinshasa sont à la Une de toute la presse congolaise ce matin. Des rues entières englouties sous une eau boueuse ocre. Des voitures emportées par des torrents et des maisons défigurés par le courant. 30 morts au moins. Un bilan toujours non définitif.Kinshasa « ville en apnée, noyée sous un ciel d'encre »décrit le journaliste Jérémie Asoko sur le Forum des As dans un reportage édifiant : « La vie s'est arrêtée net. Ce ne sont pas les klaxons ni les cris des enfants qui éveillent les rues, mais le clapotis menaçant de l'eau qui s'infiltre qui envahit, emporte tout sur son passage ».Le journal en ligne décrit la vie d'aujourd'hui, celle de ceux qui ont tout perdu, et qui s'organisent comme ils le peuvent. « Des jeunes du quartier, torse nu et pieds nus dans l'eau sale, secourent les plus vulnérables. Ils improvisent des radeaux, transportent des personnes âgées sur leurs épaules. Des femmes distribuent du pain, du thé chaud. Mais, cela ne suffit pas. L'ampleur du désastre dépasse les gestes de bonne volonté. Les appels à l'aide se multiplient, souvent sans réponse », dénonce le site d'information le Forum des As.« Papa, tu as laissé tes enfants dans la rue ! »Au-delà du désarroi c'est aussi la colère qui règne ce matin dans les médias congolais.« Papa, tu as laissé tes enfants dans la rue ! »titre MediaCongo.Net qui a suivi la visite du président de la RDC Felix Tshisekedi des rues délabrées de Kinshasa ce lundi. Le président est venu au chevet des sinistrés mais a subi les foudres des habitants selon le média en ligne : « Felix Tshisekedi a tenté de trouver des réponses devant une foule qui lui demandait où en étaient les divers projets de "travaux sur la voirie" dans la capitale ou les "problèmes de caniveaux" ». « À Kinshasa, les pluies et les inondations font régulièrement des victimes »,affirme MediaCongo « faute d'entretien et de réseau adéquat, les voies d'évacuation des eaux sont généralement bouchées par des immondices ».Tensions entre Algérie et MaliAutre titre en Afrique aujourd'hui : les tensions entre Algérie et Mali qui montent encore d'un cran. Tout cela a commencé par un drone malien abattu par l'armée algérienne. Alger affirme qu'il était entré dans son espace aérien, ce que réfute Bamako. Résultat : une crise diplomatique. Ce dimanche le Mali a rappelé son ambassadeur à Alger suivi par ses alliés du Burkina et du Niger. Et ce lundi en réponse, l'Algérie a fermé son espace aérien au Mali qui a répliqué en faisant de même. L'Algérie a également rappelé ses diplomates au Mali et au Niger.« L'implacable riposte d'Alger »Résultat ce matin : les journaux des deux pays défendent ardemment la position de leur gouvernement. « L'implacable riposte d'Alger » titre El Moudjahid qui ne mâche pas ses mots reprenant à son compte les éléments de langage du pouvoir Algérien : « Assimi Goïta, cherche vainement à faire de l'Algérie un bouc émissaire pour éviter de rendre des comptes au peuple malien sur sa gestion chaotique des affaires du pays depuis le coup d'État qu'il a perpétré en mai 2021. Ainsi, la junte n'a pas trouvé mieux que d'accuser l'Algérie d'"action hostile", parce qu'elle a su protéger ses frontières en repoussant la violation de son espace aérien par un drone d'attaque ».Côté malien le site MaliWeb dénonce « une énième provocation du régime Algérien ». Affirmant au passage qu'Alger n'a fourni aucune preuve de la présence du dit drone malien dans son ciel. En réalité les presses des deux pays donnent leurs versions des faits. Heure par heure, point GPS par point GPS, sans que personne ne puisse réellement vérifier.
« D'Égal à Égal » titre le quotidien Algérien Cresus. Photo de la poignée de main entre Jean-Noël Barrot et Abdelmadjid Tebboune en Une. Le président algérien tout sourire après huit mois de tensions... La coopération entre les deux pays reprend dans tous les secteurs. Le journal Cresus raconte : « Il a fallu un coup de fil du Président Macron le jour de l'Aïd El Fitr (...) pour mettre fin à une brouille qui tendait à se prolonger. Pourtant, au-delà des tensions, une réalité demeure : les deux pays ont besoin l'un de l'autre ». Le titre reste néanmoins prudent. Accusant la France d'une diplomatie du double langage. Rappelant ses liens resserrés dernièrement avec le Maroc. Voisin et éternel rival de l'Algérie : « Emmanuel Macron joue les funambules. Pris en tenaille entre ses propres démons politiques – un pays en crise, une extrême droite qui guette, une présidence fragile (…) il tente de ménager la chèvre algérienne et le chou marocain. (...) Face à ce jeu trouble, une seule attitude s'impose : la vigilance inflexible. Ne rien concéder. Ne pas se laisser berner par les sourires de façade ».« L'Algérie n'a jamais décliné le dialogue » El Moudjahid titre « un pas vers l'apaisement ». Le journal -le plus vieux titre francophone du pays- retrace la chronologie des derniers mois de tensions. Et raconte : « L'audience accordée par le président algérien à M. Barrot démontre bien que l'Algérie n'a jamais décliné le dialogue ». Le titre proche du pouvoir explique la position du gouvernement algérien : « Ce que l'Algérie n'admet pas ce sont les leçons moralisatrices (...) de l'extrême droite (...) françaises qui cherche à faire des Algériens, à des fins purement populistes et électoralistes, les boucs émissaires de la crise politico-économique que vit la France ». Référence aux multiples déclarations du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau. Partisan d'une ligne dure face à l'Algérie au sein du gouvernement français. Les États de l'AES rappellent leurs ambassadeurs en Algérie Le Mali, Le Burkina Faso et le Niger rappellent leurs ambassadeurs à Alger. Signe de protestation après qu'un drone malien ait été abattu à la frontière entre le Mali et l'Algérie. Zone où se cachent des cellules de groupes terroristes. Le gouvernement malien accuse directement Alger d'avoir abattu son drone. C'était il y a 7 jours. Protestation faite : pas de réponse du pouvoir Algérien. Alors le Mali a rappelé son ambassadeur, suivi du Burkina et du Niger : l'Alliances des États du Sahel. « L'Algérie se retrouve isolée de son voisinage Sahélien » note le site d'information marocain Yabiladi. Maliactu.net rappelle que cette « attaque survient dans un contexte de tensions militaires croissantes dans la région ». Et renchérie : « l'attaque a non seulement détruit un bien stratégique mais a aussi compromis une opération de sécurité majeure. En effet, le drone malien aurait permis de neutraliser un groupe terroriste en préparation d'attaques contre des cibles de l'AES, aggravant ainsi la menace pesant sur la stabilité régionale ».Funérailles d'Amadou Bagayoko à Bamako Enfin toujours au Mali, les images des funérailles d'Amadou Bagayoko. Le chanteur du duo Amadou et Mariam. Le site Sahel Tribune publie les photos de la cérémonie. Plusieurs centaines de maliens venus rendre un dernier hommage à cette figure internationale de la musique Malienne. Sahel Tribune raconte le moment à Garantiguibougou au sud de Bamako. Mariam Doumbia l'autre moitié du duo, était présente décrit le site : « Inconsolable, elle est apparue bouleversée tout au long des obsèques. Son regard perdu et ses silences parlaient plus fort que les mots ». Sahel Tribune conclu : « Amadou Bagayoko s'en est allé, mais sa musique, elle, ne mourra jamais. Le Mali et le monde garderont de lui l'image d'un homme simple, sincère, et profondément attaché à son art ».
Ce visage tuméfié n'est pas le visage d'une inconnue. C'est celui de Djelykaba Bintou. La chanteuse et compositrice guinéenne accuse son mari Azaya de l'avoir frappée. « Les images choquantes qui ont circulé sur les réseaux sociaux illustrent une atteinte intolérable aux droits humains », estime Ledjely. Le journal guinéen publie la déclaration commune de plusieurs ONG « qui dénoncent ces actes et exigent des mesures immédiates ». « Les signataires de la déclaration », ajoute Ledjely, « rappellent à l'État guinéen ses responsabilités face à la recrudescence alarmante des violences conjugales ». Ces organisations « appellent aussi à une mobilisation nationale à travers le hashtag BalanceLe ». Africaguinée s'empare également de l'affaire et titre plutôt maladroitement « Coup dur pour Azaya », le mari (également chanteur) de Djelykaba Bintou. En effet, poursuit Africaguinée, « l'ambassade France, qui l'avait reçu en prévision de son concert à Paris, en décembre prochain, a pris position ». Tout en se disant « respectueuse de la présomption d'innocence », elle a « choisi de retirer le post qu'elle avait publié à l'occasion de cette rencontre, par égard envers sa compagne et les victimes de violences conjugales qui se reconnaissent dans son témoignage ».Droits de douaneA la Une également, les droits de douanes imposés par Donald Trump à de nombreux pays. Une sorte de jeu de massacre dans lequel le Lesotho paie le prix fort. « Trump impose 50 % de taxe douanière aux importations du Lesotho », titre Africanews, « soit le prélèvement le plus élevé de tous les états figurant sur sa longue liste d'économies ciblées ». Le petit royaume d'Afrique australe dont Trump avait dit le mois dernier que « personne n'en avait jamais entendu parler », se retrouve dans l'œil du cyclone. « Le gouvernement de cette nation montagneuse d'environ 2 millions d'habitants, encerclée par l'Afrique du Sud, n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat », souligne AfricaNews.De son côté, Afrik.com souligne que les nouveaux droits de douane américains, « menacent l'équilibre des échanges commerciaux avec l'Afrique ». Quels secteurs sont les plus touchés ? « Les secteurs manufacturiers », répond Afrik.com, « en particulier le textile et l'automobile ». « Les entreprises textiles de Madagascar et du Lesotho, dépendante du marché des Etats-Unis, pourraient connaître un ralentissement majeur, menaçant des milliers d'emplois. De même l'industrie automobile sud-africaine, qui exporte pour 1 milliard 700 millions de dollars vers les États-Unis, pourrait subir des pertes considérables ». Échange terres rares contre sécuritéEt il est aussi question dans la presse africaine, de la tournée en Afrique du conseiller Afrique de Washington. « Ainsi donc, ironise le journal burkinabé le Pays, Trump convoite 'les terres rares des pays de merde', allusion à une phrase de Donald Trump, restée célèbre » . Massad Boulos, conseiller Afrique de Donald Trump, a entamé cette semaine une tournée qui l'a conduit en République démocratique du Congo. Il ira aussi au Rwanda, au Kenya et en Ouganda. L'un des objectifs de la visite du Monsieur Afrique de la Maison Blanche, ajoute le Pays, est de « promouvoir les investissements financiers du secteur privé américain dans la région ». Un accord n'est pas exclu : selon le journal, « Washington pourrait apporter son aide dans la sécurisation de l'est de la RDC, en échange d'une facilité d'accès aux minerais rares, qui font toute la richesse de ce vaste pays d'Afrique Centrale. »
« Après plus de 10 heures de débats intenses, relève le siteSenego, marqués par des tensions et une vive émotion lorsque les victimes ont été évoquées, l'Assemblée nationale a adopté hier la loi portant interprétation de la loi d'amnistie. Le texte, attendu par une grande partie des victimes, des détenus et de la majorité parlementaire, a été voté par 126 députés sur 146. »Alors, il faut resituer le contexte : « entre 2021 et 2024, rappelle Afrik.com, le Sénégal a été secoué par des manifestations politiques violentes, principalement en opposition aux décisions du gouvernement de l'époque. La répression de ces manifestations a fait au moins 65 morts et de nombreux blessés. Les forces de l'ordre, soutenues par des hommes armés en civil, ont été accusées de réprimer violemment les contestations. Celles-ci ont laissé un lourd traumatisme dans le pays. La loi d'amnistie adoptée en mars de l'année dernière, sous la présidence de Macky Sall, visait à mettre fin à ces tensions en annulant les poursuites pour les crimes et délits commis pendant cette période. Cette loi a été saluée par certains comme une mesure nécessaire pour pacifier le pays. Cependant, pointe Afrik.com, elle a rapidement suscité des critiques (…). De nombreux défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile ont dénoncé la possibilité d'une impunité totale pour les responsables des violences. »« L'ancien régime au poteau ! »Et dès son arrivée au pouvoir, rappelle pour sa part Le Monde Afrique, « le régime du président élu, Bassirou Diomaye Faye, avait promis d'abroger cette loi “pour que toute la lumière soit faite et les responsabilités établies de quelque bord qu'elles se situent“, selon les mots du premier ministre, Ousmane Sonko, en décembre devant les députés. Mais c'est finalement “une proposition de loi interprétative“ modifiant le texte » qui a été adoptée hier.Une proposition de loi, précise Dakar Matin, qui « exclut de toute amnistie, notamment les infractions criminelles ou correctionnelles telles que la torture, les actes de barbarie, les meurtres, les assassinats, les disparitions forcées et l'utilisation de nervis armés. Amadou Ba, auteur de la proposition, a souligné que “tous ceux responsables d'assassinats, de tortures ou de meurtres, quel que soit leur appartenance politique, ne bénéficieraient jamais de l'amnistie”. »« L'ancien régime au poteau », s'exclame Walf Quotidien en première page. « Le Pastef (le parti au pouvoir) fait le procès de Macky et de son régime. » De son côté, poursuit le journal, « l'opposition rue dans les brancards. »« L'opposition et de nombreuses organisations de la société civile estiment (en effet), préciseAfrik.com, que la révision de la loi d'amnistie ne répond pas aux attentes des Sénégalais. Pour eux, cette révision semble davantage protéger les militants du Pastef, qu'elle ne rend justice aux victimes. Des voix s'élèvent, comme celle du mouvement Y en a marre, pour dénoncer une politisation de la révision législative et réclamer l'abrogation totale de la loi. »Quid des émeutiers ?En effet, renchérit Le Quotidien à Dakar, « cette loi d'interprétation ne garantit pas toutes les conditions pour que justice soit faite car elle semble soustraire les émeutiers de leurs responsabilités et cibler les Forces de défense et de sécurité. »Et Le Quotidien de déplorer que « ceux qui ont brûlé des bus, ceux qui ont saccagé les grandes surfaces, ceux qui ont attaqué la Sonatel, ceux qui ont brûlé l'université Cheikh Anta Diop et pillé des commerces et banques (…), vont pouvoir se réfugier derrière une motivation politique pour se soustraire à la Justice. Et les victimes dans tout cela ?, s'indigne le quotidien dakarois. Elles n'auront que leurs yeux pour constater les dégâts et éventuellement pleurer. Le soutien de l'Etat ? Elles devront s'en passer. »Commentaire enfin de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « le hic est que si les auteurs de crimes graves peuvent être poursuivis, ceux responsables de dégâts matériels restent amnistiés. Certains redoutent que cette révision ne serve en réalité qu'à protéger les militants du parti au pouvoir. C'est comme si l'histoire se répétait donc : cette fois-ci, la contestation a changé de camp. »
« C'est simple comme un coup de fil » : un vieux slogan publicitaire remis au goût du jour par les présidents français et algérien… Emmanuel Macron a décroché son téléphone lundi pour appeler Abdelmadjid Tebboune. Un échange pour le moins fructueux, rapporté ainsi par El Moudjahid à Alger : « Emmanuel Macron a adressé au président Tebboune ainsi qu'au peuple algérien ses meilleurs vœux de succès et de prospérité à l'occasion de l'Aïd El-Fitr et ils sont convenus, lors d'un long échange franc et amical, de la reprise sans délai de la coopération sécuritaire entre les deux pays et du travail de la commission mixte des historiens. »Un coup de fil, donc, qui semble effacer des mois de brouille entre les deux pays.« Est-ce la fin de la crise entre Alger et Paris ? », s'interroge le site Algérie 360. Apparemment oui, quand on examine les décisions prises : « la reprise immédiate de la coopération sécuritaire entre les deux pays, le rétablissement “sans délai“ de la coopération en matière migratoire, la volonté de poursuivre le travail de la commission mixte des historiens essentiel à la réconciliation, la relance des échanges et des initiatives communes dans le cadre de la coopération judiciaire, avec une prochaine visite en Algérie du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin. »Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra également à Alger dès dimanche. Une rencontre est aussi prévue entre les deux présidents.Enfin, note Algérie 360, « au cours de la conversation, Emmanuel Macron a évoqué le cas de l'écrivain Boualem Sansal, récemment condamné à cinq ans de prison ferme. Il a exprimé sa confiance dans la sagesse de Tebboune et a plaidé pour un geste de clémence en raison de l'âge et de l'état de santé de l'écrivain. »Quid de la question du Sahara Occidental ?Pour TSA, autre site d'information algérien, c'est « une immense surprise : les deux chefs d'État ont acté la fin de la crise algéro-française, huit mois jour pour jour après son déclenchement le 31 juillet dernier, suite à la décision du président Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. »« Finie la brouille entre Tebboune et Macron, oublié le Sahara occidental ! », s'exclame pour sa part Le Matin d'Algérie, site d'information plutôt critique envers le pouvoir algérien. « Qu'est-ce qui a changé depuis pour arriver à ce revirement à 180 degrés ? Rien hormis que Tebboune a mangé son chapeau, affirme Le Matin d'Algérie. Cet échange téléphonique marque un pas vers l'apaisement, mais ne règle pas la question de fond, la question du Sahara Occidental, qui reste un point de désaccord majeur entre Alger et Paris. »Le site Algérie Patriotique reste méfiant, notamment sur cette question du Sahara Occidental : « que signifie, s'interroge-t-il, la formule utilisée par l'Elysée, selon laquelle les deux pays sont “attachés à la légalité internationale“ ? La France va-t-elle faire machine arrière dans le dossier sahraoui et se conformer désormais aux résolutions de l'ONU en ne reconnaissant plus unilatéralement la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental ? »« Hautement invraisemblable » Il est vrai, pointe Le Monde Afrique, que « la question du Sahara occidental, déclencheur de la crise, ne figure pas explicitement dans le communiqué conjoint. Le 30 juillet 2024, Emmanuel Macron avait reconnu que “le présent et l'avenir“ de ce territoire “s'inscrivaient dans le cadre de la souveraineté marocaine“, au grand dam des Algériens. Il est hautement invraisemblable, poursuit Le Monde Afrique, que Paris revienne sur cette reconnaissance, que le chef de l'Etat français avait réitérée lors de sa visite d'Etat à Rabat en octobre 2024. La référence à ce dossier sahraoui affleure dans le communiqué de manière très allusive à travers le rappel de la “légalité internationale“ –, au nom de laquelle Alger réclame rituellement la tenue, sur place, d'un référendum d'autodétermination. »Enfin, Le Monde Afrique relève aussi que le communiqué commun des deux présidences évoque « le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné le 27 mars à cinq ans de prison ferme, au bénéfice duquel Emmanuel Macron espère un “geste de clémence et d'humanité“ de la part d'un président Tebboune crédité de “clairvoyance“. La rumeur avait couru avec insistance ces derniers jours de l'éventualité d'une grâce de sa part, scénario qui paraît désormais plus que vraisemblable. »
En Guinée, l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara a donc été gracié vendredi pour « raison de santé » par le chef de la junte Mamadi Dombouya. En août dernier, il avait été condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Et au moins 109 femmes avaient été violées.Alors évidemment, « cette grâce divise l'opinion publique », constate Ledjely à Conakry. Et « pourrait avoir des répercussions sur la scène politique guinéenne dans les semaines à venir ».Pour le site Afrik.com, « la décision de Doumbouya s'inscrit dans un climat politique déjà sous haute tension. Alors que les manifestations contre le pouvoir militaire sont fréquemment interdites et que la presse subit des restrictions, cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un signal inquiétant. En parallèle, le gouvernement a annoncé la prise en charge des indemnisations des victimes du massacre de 2009. Mais pour certains, cette mesure ne suffit pas à compenser l'effet de la libération de Dadis Camara ».Calcul électoraliste ?Le site Guinée 7 pousse encore la réflexion et s'interroge : « Doumbouya s'est-il engagé dans un chemin de réconciliation ou, sans le vouloir, a-t-il dénoué le fil d'une histoire déjà tragique et pleine de blessures ? (…) Certains saluent cet acte comme un signe de réconciliation nationale, à l'image du modèle sud-africain, où la justice s'accompagne du pardon. Pour eux, la grâce ne constitue pas une négation de la justice, mais plutôt un moyen de tourner la page et d'ouvrir un chemin vers la paix. (…) Mais pour d'autres, pointe Guinée 7, cette décision révèle une autre facette, plus sombre, de la politique. En libérant Dadis, Doumbouya aurait-il cédé à une logique purement politique ? N'y a-t-il pas derrière ce geste un calcul visant à conquérir une part importante de l'opinion publique, notamment en Guinée Forestière, où Dadis conserve un fort soutien populaire ? En tendant la main à ses partisans, Doumbouya chercherait-il à renforcer son pouvoir et à capitaliser sur une loyauté forgée par les épreuves du passé ? »En tout cas, attention, prévient encore Guinée 7 : « les vieux démons du passé pourraient ressurgir, ravivant des tensions profondément enfouies. Doumbouya, en cherchant à apaiser les esprits, n'a-t-il pas mis à nu les contradictions de notre histoire ? La promesse de justice, un rêve nourri pendant des années par les Guinéens, est-elle en train de se dissoudre dans l'incertitude ? L'histoire de notre nation continue de se dessiner dans la douleur et les interrogations. Un lion, enfermé et blessé, a-t-il réellement été dompté ? Ou avons-nous seulement ouvert la cage d'un prédateur qu'il sera difficile de maîtriser ? »Prime à l'impunité…« Miséricorde d'Aïd-El-Fitr ou clin d'œil à un grand électeur ? », s'interroge en écho Aujourd'hui à Ouagadougou. « Pourquoi cette grâce “doumbouyayisque“ ? Un cadeau en ce mois béni de Ramadan ? » Non, répond le quotidien burkinabé, « c'est hors des clous, car la religion prône la justice, la protection de la vie humaine, la paix et le respect des femmes. Ce qui s'est passé il y a 16 ans, n'épouse aucun des aspects d'aucune religion. Cette grâce ne sera pas vue sous le prisme d'un acte de miséricorde ou de pardon, mais plutôt comme une prime à l'impunité ! »Alors, « solidarité entre frères d'armes putschistes ? Cette hypothèse peut se défendre, pointe Aujourd'hui. Car quoi qu'on dise, à 15 ans de distance, ce qui lie Doumbouya et Dadis, c'est que tous les deux sont entrés dans l'histoire de la Guinée au son de la canonnière ! La solidarité de corps existe, par-delà les années et les promotions ».De plus, se demande encore le quotidien burkinabé, « le candidat non encore déclaré à la présidentielle, le Général Mamadi Doumbouya, veut- il s'attacher les faveurs de ce grand électeur nommé Moussa Dadis Camara ? Dans cette Guinée électoralement ethnicisée, ou plutôt baronisée, ce n'est pas impossible (…). C'est dire que cette grâce présidentielle (…) est calculée, même si elle est inopportune et abjecte. (…) C'est le cou de la justice qu'on a tordu, s'exclame enfin Aujourd'hui, et on a cantonné les victimes dans un angle mort. Ainsi vont souvent les intérêts en politique ».
Cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros) une condamnation pour avoir « franchi la ligne rouge », résume Algérie 360, une « conséquence directe des prises de position de l'écrivain franco-algérien et de ses actes jugés contraires aux intérêts du pays », répète encore le site d'information, qui y voit la « fin d'un feuilleton judiciaire qui avait débuté en novembre » : Boualem est condamné, circulez, il n'y a plus rien à voir.De l'huile sur le feuAu contraire, la condamnation de l'écrivain au terme d'un procès « express » (20 minutes en tout et pour tout) il y a une semaine, est « la goutte d'eau qui pourrait faire déborder le vase », parce qu'elle vient compléter la liste des tensions entre Paris et Alger que dresse le journal burkinabé Le Pays, après entre autres : « la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental dans la bouche d'Emmanuel Macron, et la liste d'Algériens « dangereux » à expulser du territoire français » adressée par son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.Un levier pour Paris et Alger« Tout porte à croire que Boualem Sansal paye moins pour la faute qu'il aurait commise, que pour le soutien politique que lui apporte la France », analyse le média, qui va jusqu'à se demander si l'écrivain ne serait pas « le mouton de sacrifice du Ramadan ». « Ce qui laisse penser », poursuit Le Pays, « qu'un éventuel réchauffement des relations entre Paris et Alger, pourrait profiter au prisonnier Boualem », qui pourrait tout aussi bien « bénéficier d'une grâce présidentielle » de la part d'Abdelmadjid Tebboune. L'optimisme est donc permis, puisque les « deux parties sont conscientes qu'elles ont plus à perdre qu'à gagner en laissant perdurer leurs animosités ».La fin de la spirale des tensions ?La préparation d'une visite en Algérie de Jean-Nöel Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, est perçue comme « un pas vers l'apaisement après huit mois de crise », souligne Afrik.com. « Les dernières déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a appelé à un retour au dialogue avec Emmanuel Macron tranchent avec la surenchère de certains responsables français ». Balle perdue pour Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur ; « décrié pour ses "immixtions dans les dossiers diplomatiques" » pointe le site d'information et « accusé de faire de la crise algérienne un tremplin électoral avant 2027 » – date des présidentielles de l'Hexagone. « La volonté de pacification », conclut-il ; l'emporte sur les tentations de surenchère politique et pourrait signer la fin de « la spirale des tensions ».Vers une grâce présidentielle ?La grâce de l'écrivain Boualem Sansal pourrait même être un levier de « décrispation » des relations entre Paris et Alger. C'est en tout cas l'hypothèse qu'avance Le Point Afrique qui préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide. D'abord : la peine dont hérite Boualem Sansal est moitié moins lourde que ce qu'avait requis le procureur la semaine dernière. Ensuite, « la requalification des faits qui lui sont reprochés en délit plutôt qu'en crime, pourrait être une marque d'apaisement »d'aprèsle bâtonnier d'Alger Mohammed Baghdadi, dont l'hebdomadaire relaie les propos. « L'idée qui circule à Alger », rapporte un autre avocat algérois, toujours dans les pages du Point Afrique, « est de faire vite condamner Sansal pour ouvrir la voie à une grâce présidentielle », à condition que ni le parquet ni le condamné ne fassent appel. Un traitement rapide par rapport aux autres dissidentsMême analyse dans les colonnes du Matin d'Algérie : « Ce procès organisé à la va vite constitue une porte de sortie pour le pouvoir », qui « sans doute, ne s'attendait pas à une telle levée de boucliers depuis l'arrestation de cet écrivain », estime le site d'information d'opposition. « La rapidité du traitement du cas Sansal », est plutôt une bonne nouvelle, en comparaison à d'autres militants dont la détention provisoire s'éternise et qui voient leur procès sans cesse ajourner.Le quotidien rappelle d'ailleurs en Une ce vendredi les noms de « militants, journalistes et activistes » qui ont été arrêtés, « emprisonnés, voire condamnés pour des faits aussi insignifiants que l'expression de leur opinion sur les réseaux sociaux ou la participation à des manifestations pacifiques ». La colère qu'on sent jaillir de la plume de la rédaction tient en une phrase : « L'Algérie est devenue la risée du monde ». L'attention portée aux « cas de répression » de ces voix dissidentes, est « plus que jamais nécessaire ».
« À Niamey, au centre de conférences Mahatma-Gandhi, hier, 20 mois après avoir renversé Mohamed Bazoum, le général Abdourahamane Tiani s'est offert une consécration officielle, constate Le Point Afrique : il a été investi président de la République du Niger. Chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie depuis le coup d'État de juillet 2023, il endosse désormais un pouvoir absolu, renforcé par sa promotion au rang de général d'armée. La cérémonie, orchestrée à sa gloire, a été marquée par la signature de la charte de la refondation, un texte à portée constitutionnelle qui prolonge la transition pour cinq ans – sans garantie de retour à un ordre démocratique d'ici à 2030. Plus qu'un simple cadre de gouvernance, commente Le Point Afrique, cette charte scelle l'emprise militaire sur l'État, balayant les principes démocratiques en vigueur avant le putsch et redéfinissant l'architecture politique du pays selon les termes imposés par la junte ».Cerise sur le gâteau, note pour sa part Jeune Afrique : « après la cérémonie militaire de remise de ses nouveaux galons, le chef suprême a réservé une dernière surprise : la signature d'une ordonnance actant la dissolution de tous les partis politiques nigériens. Désormais, au Niger, il faudra s'adresser au chef des putschistes du 26 juillet 2023 en employant cette formule : “Président de la République du Niger, chef de l'État, chef suprême des armées, chef de l'administration, grand maître des ordres nationaux, le général d'armée Abdourahamane Tiani“ ».De nombreux défis…La presse nigérienne s'enthousiasme... « Le parcours du général Abdourahamane Tiani se passe de tout commentaire, s'exclame Tam Tam Info : c'est un homme de terrain, c'est un homme d'expérience. C'est un leader charismatique qui impose le respect. Félicitations et vœux de réussite dans sa nouvelle fonction. (…) Mais le plus difficile reste encore à venir, tempère Tam Tam Info : assurer la sécurité des Nigériens et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national, promouvoir le développement socio-économique du pays et assurer la justice pour tous. Le général d'armée Abdourahamane Tiani sera globalement jugé sur sa capacité à assurer la sécurité dans nos villes et nos campagnes et sa capacité à assurer une meilleure répartition des immenses richesses du Niger au profit de tous ».« Tiani installé Président du Niger : un nouveau chapitre pour la nation et un défi à relever pour le général », renchérit L'Evénement Niger.« Le pays est confronté à des défis sécuritaires, notamment dans la région du Sahel, ainsi qu'à des difficultés économiques et sociales. L'instabilité politique qui a marqué les derniers mois du régime précédent a exacerbé les divisions internes, créant un besoin pressant de réconciliation et de reconstruction. Le mandat du général Tiani est donc placé sous une lourde responsabilité, pointe encore L'Événement Niger. Son leadership sera scruté par les Nigériens et la communauté internationale. La réussite de la transition, la mise en place d'un véritable dialogue national et la gestion des attentes populaires seront les enjeux majeurs de son quinquennat ».Espérance et… énigme« Une aube nouvelle sous l'égide du Général Tiani : le Niger entame sa refondation », insiste Le Journal du Niger. Une refondation qui « s'inscrit dans un contexte régional mouvant, note le journal. Depuis le putsch, Niamey a tourné le dos à des partenaires historiques, comme la France, tout en tissant des liens plus étroits avec la Russie et ses voisins de l'AES. Cette réorientation, si elle galvanise les partisans d'une émancipation africaine, suscite des murmures d'inquiétude chez ceux qui y voient un pari risqué dans une zone minée par le terrorisme et les rivalités géopolitiques. (…) Le général Tiani, désormais Général d'Armée et Président, incarne une espérance pour les uns, une énigme pour les autres, pointe encore Le Journal du Niger. Car si la Charte de la Refondation promet un renouveau, son exécution reste une partition délicate à jouer ».Et Le Journal du Niger de s'interroger : « les cinq années à venir seront-elles le socle d'une nation réinventée ou bien un échiquier sur lequel s'entrelaceront ambitions, défis et incertitudes ? Dans l'ombre du Mahatma Gandhi, dont l'esprit pacifique planait sur le lieu de la cérémonie d'hier, le Niger s'élance, porté par une foi ardente, mais escorté par des questions qui, elles, demeurent sans écho ».
Le paiement numérique est de plus en plus répandu sur le continent. Paiement sans contact, paiement en ligne, transferts d'argent : « Les entreprises et les consommateurs adoptent de plus en plus ces solutions, pointe le site d'information malien Malijet. L'économie des paiements numériques en Afrique est appelée à se développer de plus en plus, selon un rapport commandé par Mastercard, qui indique que ces paiements devraient atteindre 1,5 milliard de dollars d'ici à 2030. » Autre chiffre fourni par Malijet : « Selon la Banque mondiale, l'Afrique a effectué environ 100 milliards de dollars de transferts de fonds en 2023, ce qui représente environ 6 % du PIB du continent. »Les commerçants impactés par des taxesAlors certains États ont décidé de taxer ces mouvements de fonds, dont le Mali. En effet, note Sahel Tribune, autre site malien, « le gouvernement a récemment instauré plusieurs taxes qui affectent directement les consommateurs et les acteurs du commerce digital, créant ainsi un impact considérable sur l'économie numérique. Parmi les principales mesures, on note une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques, qui réduit directement le montant crédité aux utilisateurs. Par exemple, une recharge de 1 000 francs CFA ne crédite plus que 900 FCFA, ce qui pénalise les utilisateurs réguliers de services mobiles. De plus, une taxe de 1 % sur les retraits via mobile money a été introduite, rendant les transactions financières plus coûteuses pour les commerçants et les consommateurs. »Résultat, pointe encore Sahel Tribune, « depuis l'entrée en vigueur des nouvelles taxes sur les télécommunications au Mali, de nombreux commerçants en ligne peinent à joindre les deux bouts ».Les consommateurs pénalisés égalementLes consommateurs, également, sont pénalisés. « L'introduction récente de la taxe de 10 % sur les recharges et de 1 % sur les retraits suscite une vive controverse parmi les utilisateurs, relève Mali Actu. Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de renforcer les finances publiques pour investir dans des infrastructures, de nombreux Maliens y voient une charge supplémentaire pesant sur leur pouvoir d'achat, déjà fragilisé par le contexte économique. Le débat fait rage, pointe encore le site malien : ces taxes sont-elles un mal nécessaire pour le développement, ou risquent-elles de freiner l'essor du mobile money ? »Et attention, prévient encore Mali Actu, « cette hausse des coûts pourrait inciter certains consommateurs à se tourner à nouveau vers les paiements en espèces ou les circuits informels. Si cette réaction est compréhensible, elle n'est pas sans risque, exposant les utilisateurs à des fraudes et à un manque de recours en cas de litige. L'expérience d'autres pays africains ayant instauré des taxes similaires suggère un possible repli temporaire vers l'économie informelle. »À la hussarde ?Le National, toujours à Bamako, hausse le ton : ces « taxations ont été rendues effectives à la hussarde, pour ne pas dire à la force des baïonnettes, en l'espace d'un petit mois, avec des justifications déroutantes. Il a été d'abord prétendu que ces nouvelles taxes serviraient à régler, pour de bon, le problème énervant des coupures de courant. Puis des terminologies savantes sont venues au secours pour expliquer que les produits récoltés serviront à financer des infrastructures indispensables à la souveraineté. »En tout cas, « pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer, affirme Maliweb. Elles doivent renforcer la communication sur l'utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l'économie, développement d'infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l'adhésion. »Priorité aux dépenses de défenseReste que « les militaires au pouvoir à Bamako ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une nouvelle taxe devienne un tel sujet de crispation », relève pour sa part Le Monde Afrique. « Le sujet est à la Une des journaux et dans la bouche des commentateurs, remettant en tête des préoccupations le sujet lancinant du coût de la vie. (…) Les partis politiques sont également mobilisés. » De leur côté, les militaires sont à la recherche de financements : « la défense continue de mobiliser le quart des dépenses publiques, note encore Le Monde Afrique. Et cette année, le budget de l'Agence nationale de la sécurité d'État, les services de renseignement, augmente encore ».
Difficile de faire son métier de journaliste au « pays des Hommes intègres ». « Les atteintes à la liberté d'expression se multiplient » dans le pays, constate le Monde Afrique. Et les enlèvements sont devenus monnaie courante. Deux journalistes ont été enlevés lundi 24 mars au matin à Ouagadougou. « Guezouma Sanogo et Boukary Ouoba, respectivement président et vice-président de l'Association des journalistes du Burkina, ont été emmenés vers une destination inconnue par des agents se présentant comme des policiers des services de renseignements. »C'est ce que rapporte LeFaso.net qui précise que Guezouma Sanogo avait récemment affirmé, lors du congrès de l'association, que « la Radio télévision du Burkina et l'Agence d'information du Burkina étaient devenus des outils de propagande du pouvoir actuel. Largement relayé sur les réseaux sociaux, ce point de vue avait fait l'objet de nombreux commentaires, pointe encore le site burkinabè. Certains estimant qu'en tant que journaliste de la maison, il ne devait pas tenir de tels propos. D'autres soulignant qu'il avait fait fi du contexte et que son discours était mal à propos, tout en appelant les autorités à sanctionner le journaliste. »« Insécurité et la dégradation de la liberté d'expression »Autre journaliste appréhendé lundi, relève WakatSéra, autre site d'information burkinabé : « Luc Pagbelguem a été emmené par des agents du Conseil national de Sécurité. Journaliste à la chaîne de télévision publique BF1, il venait de faire un reportage sur la clôture du congrès de l'Association des journalistes du Burkina. »Lors de ce congrès, rapporte Le Faso.net, le nouveau bureau de l'association avait promis « de poursuivre sa mission qui est de défendre les droits des journalistes vis-à-vis de leurs employeurs et des autorités, et de les former afin qu'ils diffusent des informations de qualité au profit des populations, dans un contexte marqué par l'insécurité et la dégradation de la liberté d'expression. »Compagne pour « exacerber les tensions intercommunautaires » ?Pour leur part, les autorités militaires sont vent debout contre ce qu'elles appellent une campagne de désinformation. C'est ce que souligne Afrik.com. Une campagne « qui viserait, d'après elles, à ternir l'image de l'armée et à semer la division au sein de la population. Samedi, un communiqué officiel dénonçait la diffusion de vidéos truquées présentant de supposés massacres de civils attribués aux supplétifs des FDS, les Forces de défense et de sécurité. »Toujours, selon les autorités militaires, « la propagation de ces fausses informations répond à une stratégie bien rodée. Le but est de créer un climat de suspicion et d'exacerber les tensions intercommunautaires. » Ces mêmes autorités, poursuit Afrik.com, « exhortent la population à ne pas relayer des contenus non vérifiés et à faire preuve de discernement. La sécurité du pays reste fragile. Dans ce contexte, toujours d'après le pouvoir militaire, la lutte contre la désinformation devient essentielle pour préserver cohésion sociale et souveraineté. »Pour Sidwaya, autre site d'information burkinabé, certes « le terrorisme peut se déployer sous la forme d'une désinformation et d'une manipulation, pour opposer les Burkinabè aux Burkinabè. » Toutefois, déplore Sidwaya, « dans cette guerre transposée sur les réseaux sociaux et méthodiquement menée dans certains médias, les voix du peuple burkinabè que sont les médias de service public sont prises à partie au point d'être taxées de propagandistes. »Et Sidwaya de s'interroger : « en quoi respecter sa ligne éditoriale de média public, mettre sa plume au service de la Nation pourrait être un crime ou une erreur professionnelle. Le professionnalisme du journalisme lui interdit-il de défendre sa patrie quand elle est menacée de disparition ? »Les politiques également ciblésEnfin, il n'y a pas que les journalistes à être ciblés. « L'opposition à la junte continue d'être durement réprimée au Burkina Faso, pointe Le Monde Afrique. Quatre membres du mouvement politique SENS (Servir et non se servir), qui avait récemment dénoncé des massacres de civils attribués à l'armée burkinabé et à ses supplétifs, ont été enlevés samedi dernier, comme un autre militant hier. (…) Ces enlèvements, affirme le mouvement “visent d'abord à briser notre détermination puis à museler notre voix et enfin à installer la peur et le renoncement dans toute la société“. SENS “dénonce fermement cette nouvelle vague de répression politique et appelle le gouvernement à plutôt empêcher les tueries d'innocentes populations au lieu de s'en prendre à ceux qui les dénoncent“. Le mouvement, rapporte toujours Le Monde Afrique, appelle également à “faire barrage à la dérive dictatoriale du MPSR2“, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, organe dirigeant de la junte ».
Un an de pouvoir pour le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko. « L'agenda en marche », titre Le Soleil à Dakar qui pointe « un an de gouvernance et un cap affirmé. »En effet, précise Seneweb, « en l'espace de douze mois, le cinquième président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris des décisions marquantes qui témoignent d'une rupture avec l'ancien régime. » Seneweb en détaille les principales : « la fermeture des bases militaires étrangères », en l'occurrence, les bases françaises ; « la dissolution de l'Assemblée nationale » pour asseoir une majorité présidentielle ; « la réactivation de la Haute Cour de Justice » ; « la renégociation des contrats pétroliers et gaziers » ; « la suspension des accords de pêche avec l'Union européenne » ; ou encore « la publication de tous les rapports d'enquête afin de garantir une gestion transparente des fonds publics ».Des défis qualifiés de « colossaux »Certes, relève DakarActu, « des réformes ont été engagées, certaines avancées notables ont été réalisées, mais les défis restent colossaux ». « Les défis économiques, en particulier, sont énormes. Le chômage des jeunes, la précarité, l'inflation et la dette publique sont des problèmes urgents qui nécessitent des solutions rapides et efficaces. Le gouvernement doit non seulement attirer des investissements, mais aussi favoriser un développement inclusif en renforçant les secteurs stratégiques tels que l'agriculture, l'industrie et l'innovation technologique. La question de la souveraineté économique est également cruciale, car elle conditionne la capacité du pays à se libérer de la dépendance extérieure et à bâtir un modèle de croissance durable. (…) Cependant, l'espoir est pourtant permis, veut croire DakarActu, avec une véritable politique de transparence établie par les nouvelles autorités, une justice indépendante, une nouvelle vision politique qui met le Sénégalais au cœur des priorités et une économie sur les bonnes rampes grâce à l'exploration du pétrole et du gaz. »Un souverainisme affirméLe quotidien 24 Heures met l'accent sur ce qu'il appelle en première page « le grand saut vers les souverainismes » : « porté par un “état de grâce“ et une légitimité politique et populaire, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont promis une gouvernance de rupture et de justice sociale sous le sceau du triptyque wolof (la langue la plus parlée au Sénégal - NDLR)“Jub, Jubbal, Jubbanti“ qui peut se traduire par droiture, transparence et exemplarité. » Il s'agit de sortir le pays des dépendances économiques vis-à-vis de l'extérieur. D'où la renégociation des contrats pétroliers et gaziers ou encore la dénonciation des accords de pêche avec l'Union européenne.Des finances plombéesAu cours de cette première année au pouvoir, pointe encore 24 Heures, le tandem Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko a dû faire face aussi à de graves problèmes financiers.« L'exécutif, face à l'ampleur du mal, a passé une première année de survie, histoire de serrer la ceinture pour tenter de rétablir les finances publiques et de se retrouver sur la table des financiers internationaux. » En effet, affirme 24 Heures, « la délinquance financière du régime du président Macky Sall a été le legs le plus lourd », avec la remise d'un rapport de la Cour des comptes accablant pour le pouvoir précédent : dettes et déficits bien plus importants qu'annoncés, anomalies comptables et transferts de fonds douteux.Le Pastef, trop radical ?Autre son de cloche pour le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR), emmené par l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Une plate-forme d'opposition dont on peut lire le communiqué sur le site ActuSen : « Ces 12 derniers mois ont été marqués par des licenciements, des arrestations et des intimidations, dénonce le FDR. Aucun acte concret n'a été posé, aucune décision significative n'a été prise pour résoudre les problèmes liés à l'emploi des jeunes et aux femmes. À cela s'ajoutent des licenciements à tout va au niveau de certaines structures de l'État. »Enfin, cette tribune publiée par WalfQuotidien qui dénonce le radicalisme du Pastef, le parti au pouvoir : « le Pastef a réussi la funeste prouesse d'avoir divisé ce pays en deux camps : le camp des bons et celui des “méchants“ », peut-on y lire.Autre citation : « Le mensonge peut bien permettre d'accéder au pouvoir, mais il ne peut pas garantir le maintien au pouvoir. (…) Le réveil des Sénégalais est en train d'être brutal, parce qu'ils s'aperçoivent avec amertume qu'ils se sont fait avoir. »
La photo de Kirsty Coventry, est à la Une du quotidien zimbabwéen The Herald, souriante, derrière un pupitre affichant les cinq anneaux olympiques. Elle est, précise le journal, « la première femme et la première africaine à être élue à ce poste en 131 ans d'histoire du mouvement olympique ». Kistry Coventry est également « la plus jeune à être élue à ce poste, après avoir remporté la victoire devant six autres concurrents dans un domaine des poids lourds, où tous ses rivaux étaient des hommes ». « Un moment de fierté pour le pays et le continent africain », a commenté le président zimbabwéen Mnangagwa. Kirsty Coventry, championne de natation issue de la minorité blanche, a elle-même « participé à cinq Jeux Olympiques différents », précise New Zimbabwé. « Entre ses débuts à Sydney en 2000 et sa dernière participation à Rio en 2016, elle a remporté sept médailles olympiques, dont l'or au 200 mètres dos à Athènes et à Pékin en 2008 ».EnthousiasteEt sa tâche à la tête du CIO ne s'annonce pas des plus faciles. « Elle prend le relais à une époque d'incertitude géopolitique à travers le monde », constate the Herald, à une époque d'incertitude et de « questions sur l'orientation du mouvement olympique au 21 ème siècle, alors qu'une attention plus grande que jamais est portée sur les questions de genre, et d'égalité entre autres ». Néanmoins, Kirsty Coventry était hier très enthousiaste : « je n'aurais jamais imaginé me retrouver un jour ici », a-t-elle dit. « Je dirigerai cette organisation avec une grande fierté, en incarnant les valeurs qu'elle représente ».Tension accrueDans la presse africaine également, l'Algérie… L'Algérie où la justice a requis hier 10 ans de prison contre Boualem Sansal, l'écrivain franco-algérien âgé de 80 ans, emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre et accusé notamment « d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie ». Le verdict sera rendu la semaine prochaine, le 27 mars. « Lourde peine requise », titre TSA, Tout sur l'Algérie. L'écrivain, écrit le journal, « avait tenu des propos attentatoires à l'intégrité du territoire national. Dans une interview au média français d'extrême-droite Frontières, en octobre dernier, il avait soutenu que la France coloniale avait tronqué le territoire marocain au profit de l'Algérie ». Hier, à l'audience, poursuit TSA, « Boualem Sansal n'était pas assisté d'un avocat. Il a préféré assurer lui-même sa défense », assurant « qu'il n'avait fait qu'exprimer une opinion, comme tout citoyen algérien ». « Dans la crise entre Alger et Paris qui dure depuis plus de sept mois » poursuit TSA, « l'affaire Sansal a aggravé les tensions entre les deux pays ».Elan de soutien en FranceUne affaire sur laquelle revient également Afrik.com. « Elle s'inscrit dans un contexte diplomatique fragile », renchérit le quotidien en ligne. « Les relations entre les deux pays se sont récemment détériorées, particulièrement après la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron, en juillet 2024, d'un plan d'autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, un sujet sensible pour l'Algérie...». « Depuis lors, poursuit Afrik.com, l'affaire Boualem Sansal est devenue un point de friction supplémentaire, dans cette relation déjà tendue ». Car, assure le quotidien, « l'écrivain est un proche de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur français ». El Watan de son côté, ajoute que l'affaire Boualem Sansal, « qui bénéficie d'un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Alger et Paris, dont les relations se sont brutalement dégradées en juillet 2024 ». Notons qu'Algérie Presse Service, l'APS, l'agence de presse publique algérienne, ne dit pas un mot de l'audience d'hier, lors de laquelle une peine de dix ans de prison a donc été requise contre Boualem Sansal.
« L'épreuve de force est dorénavant ouverte, radicale, lourde de conséquences toxiques entre les deux rives de la Méditerranée, relève Le Monde Afrique. La crise diplomatique entre Paris et Alger, déclenchée le 30 juillet de l'année dernière par la reconnaissance française de la “souveraineté“ marocaine sur le Sahara occidental, s'est exacerbée au fil d'une série noire d'incidents : arrestation en novembre à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, interpellations en janvier d'influenceurs algériens sur le sol français proférant des menaces de violences contre des opposants au régime algérien, attaque au couteau, le 22 février à Mulhouse perpétrée par un ressortissant algérien sous le coup d'une OQTF que l'Algérie s'était refusé d'exécuter ».Depuis, constate encore Le Monde Afrique, « le dialogue de sourd est total entre les deux capitales ».Près d'un an de bras-de-fer…Dernier incident en date, relève Afrik.com : « le ministère algérien des Affaires étrangères a rejeté fermement la demande française d'expulser environ 60 citoyens algériens. Lundi, Alger s'est catégoriquement opposé à cette requête, non sans souligner que celle-ci avait été formulée de manière inappropriée, en dehors des canaux diplomatiques habituels. La France a immédiatement réagi. Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, n'a pas tardé à faire part de son mécontentement, exprimant son regret face à la position d'Alger. Selon lui, l'Algérie fait preuve d'un “refus d'appliquer le droit international“. Dans la foulée, Retailleau a annoncé qu'une “riposte graduée“ serait mise en place ».Commentaire d'Afrik.com, « cette crise fait ressortir des divergences profondes dans les relations entre les deux nations. D'un côté, la France semble déterminée à adopter une ligne plus ferme en matière d'immigration, en particulier concernant les ressortissants étrangers ayant été condamnés pour des crimes graves. De l'autre côté, l'Algérie, fidèle à sa souveraineté, rejette toute pression extérieure et défend son droit à décider en toute indépendance des questions qui concernent ses citoyens ».Visées électoralistes pour Retailleau ?Dans la presse algérienne, le ton monte… le site TSA, Tout sur l'Algérie qualifie les récents propos de Bruno Retailleau d' « irresponsables » : « Depuis le début de la crise entre la France et l'Algérie, Bruno Retailleau n'a jamais vraiment cherché l'apaisement, affirme TSA. Bien au contraire. Toute sa démarche n'a qu'une seule finalité : empêcher toute amorce de dialogue entre Paris et Alger, à laquelle les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune puis Emmanuel Macron, ont appelé. (…) Pour le ministre français de l'Intérieur, engagé dans une campagne électorale pour diriger le parti Les Républicains, l'aboutissement de la demande adressée à l'Algérie n'était pas la priorité. Pour lui, cette liste et le refus d'Alger représentaient une nouvelle occasion de s'en prendre à l'Algérie et aux Algériens ».Détourner l'attention pour Macron ?Le Quotidien d'Oran estime que le président français a aussi sa part de responsabilité : « l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir a laissé croire un temps à une nouvelle ère dans les relations franco-algériennes. Mais très vite, l'illusion s'est dissipée, affirme le quotidien algérien. Tiraillé entre un discours de réconciliation mémorielle et une gestion politicienne à courte vue, Macron a progressivement cédé à la pression d'une extrême droite qui n'est plus une simple mouvance d'opposition, mais bien une force structurante de la politique française. Désormais, pointe encore Le Quotidien d'Oran, la crise avec l'Algérie n'est plus un simple dossier diplomatique, c'est un levier politique pour galvaniser une opinion publique en plein désarroi. Face à l'échec de sa politique intérieure, à la contestation sociale et à l'affaissement de son autorité, Macron a vu dans l'Algérie une brèche exploitable, un exutoire commode pour détourner l'attention ».Profits politiques pour Paris et Alger ?Enfin pour Le Matin d'Algérie, site plutôt critique vis-à-vis du pouvoir algérien, « cette détérioration des relations bilatérales semble servir les intérêts des cercles du pouvoir en Algérie comme en France. (…) Plutôt que d'œuvrer à l'apaisement, chaque camp semble tirer profit de cette escalade, exploitant la tension comme un levier stratégique ».D'un côté, pointe Le Matin d'Algérie, « le président Tebboune trouve dans cette crise une opportunité de redorer son image sur la scène nationale. Confronté à une perte de crédibilité, à une situation économique difficile et à une détérioration du pouvoir d'achat, il mise sur la rhétorique anti-française pour détourner l'attention des problèmes internes ».Et d'un autre côté, « en France, la crise avec l'Algérie est également exploitée à des fins électorales, notamment à l'approche de la présidentielle de 2027. La droite dure et l'extrême droite en font un cheval de bataille, attisant les discours identitaires et souverainistes ».
Le rwandais Paul Kagame et le congolais Félix Tshisekedi assis face à face… Qui l'eut cru ? Hier la photo a estomaqué la presse du continent et au-delà. On y voit donc les deux présidents et au milieu l'émir du Qatar, dans le rôle du médiateur.« Kagame et Tshisekedi s'entretiennent au Qatar », titre sobrement The New Times à Kigali.« Doha : un cessez-le-feu immédiat décidé entre la RDC et le Rwanda », annonce le site congolais Actualité CD.« Un tête-à-tête entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Qatar : toutes les solutions pour mettre définitivement un terme à l'insécurité instaurée par les rebelles du M23-AFC, dans l'est de la RDC semblent les bienvenues », commente Objectif Infos.Tout de même, pour une surprise, c'est une surprise… « Inutile de se le cacher, les présidents congolais et rwandais nous ont bien eus, s'exclame Ledjely en Guinée. (…) Alors que chacun déplorait que les pourparlers tant attendus entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 n'aient finalement pas pu avoir lieu hier dans la capitale angolaise, cette photo est apparue, en début de soirée, de nulle part et à la surprise générale (…). »Pourquoi cette rencontre ?Les deux présidents y ont été en quelque sorte contraints, affirme Ledjely. Tshisekedi étant battu militairement et Kagame étant battu diplomatiquement… Explications : « il y a deux ou trois mois, lorsque les rebelles n'occupaient que quelques petites villes et collines de l'est de la RDC, les autorités congolaises pouvaient se permettre le déni et la nonchalance ». Mais maintenant que Goma et Bukavu sont tombés et que la menace pèse sur Kinshasa, ça n'est plus la même musique pour le président congolais.Quant au Rwanda, pointe Ledjely, « plutôt intouchable jusqu'à récemment, le pays a été soumis à de nombreuses sanctions ces dernières semaines. Au point qu'il est désormais ostracisé par la communauté internationale ».Et la médiation régionale ?Reste que « c'est un camouflet pour le président angolais Joao Lourenço, médiateur du conflit à l'est de la RDC. » C'est ce que relève Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. Afrikarabia qui souligne que « les rivalités régionales ont plongé les processus de paix de Nairobi et Luanda dans l'impasse. Les deux institutions sous-régionales qui pilotaient les initiatives, l'EAC et la SADEC étaient chacune accusées de favoriser un camp plutôt que l'autre. (…) Et le président angolais s'est accroché à son fauteuil de médiateur en imposant au forceps les négociations de Luanda qui devaient avoir lieu hier entre le M23 et le gouvernement congolais, et qui se sont révélées être un fiasco ».Et le M23 dans tout cela ?En tout cas, pointe encore Afrikarabia, hier à Doha, Kagame et Tshisekedi ont réaffirmé « l'engagement de toutes les parties en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, et de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d'établir des bases solides pour une paix durable. Reste maintenant à savoir quels effets vont produire la déclaration de Doha sur le M23 ? Les promesses de cessez-le-feu ont été nombreuses depuis un an, mais elles n'ont jamais été respectées. (…) Reste à savoir aussi quelle sera la suite qui sera donnée à cette première rencontre Tshisekedi-Kagame après des mois d'invectives entre les deux hommes ? Une poursuite de la médiation qatarie ou bien un retour à la médiation africaine ? »En effet, renchérit WakatSéra à Ouaga, « le plus dur reste à faire, car la rencontre secrète de Doha ne dit pas quand la guerre prendra fin, et encore moins comment la RDC va récupérer Goma, Bukavu, et les autres localités aux mains des combattants de l'AFC-M23 que le Rwanda est accusé de soutenir ».Et WakatSéra d'implorer : « pourvu que l'éclaircie apportée depuis le Qatar dans le ciel sombre et menaçant de la RDC persiste et se transforme en paix des braves. Car, qu'elle vienne de Doha, de Luanda ou de Nairobi, la paix sera la bienvenue dans un Kivu et une RD Congo où les populations civiles, et même les militaires, ne savent plus s'ils doivent se vouer à Saint-Felix ou à Saint-Paul ».
Revirement de dernière minute… La délégation de l'AFC-M23 ne se rendra pas ce mardi dans la capitale angolaise pour parler de la paix dans l'est de la RDC.La rébellion justifie cette annulation, précise Jeune Afrique, « par l'annonce, hier, de nouvelles sanctions imposées par l'Union européenne. Ces mesures visent plusieurs membres du M23, dont le président de sa branche politique, Bertrand Bisimwa, qui avait été officiellement invité par l'Angola à participer au dialogue. Outre des officiers rwandais sanctionnés pour leur soutien aux rebelles, ces mesures ciblent aussi différents cadres du mouvement, dont le “colonel“ John Imani Nzenze, chargé du renseignement au sein du M23, ou encore John Musanga Bahati, alias “Erasto“, nommé “gouverneur“ du Nord-Kivu après la prise de Goma ». « Sabotage ! »« L'AFC-M23 évoque (donc) un sabotage du processus de paix, pointe le site congolais Actualité CD. Le groupe rebelle estime que ces décisions (notamment les sanctions européennes) renforcent la position du président Félix Tshisekedi, qu'il accuse de poursuivre une politique belliciste. L'AFC-M23 affirme également que les forces congolaises et leurs alliés poursuivent leurs offensives sur plusieurs fronts, notamment par des bombardements aériens et l'utilisation de drones de combat CH-4. Selon le mouvement, ces attaques rendent toute négociation impossible ».« Presque simultanément aux sanctions européennes, relève pour sa part Le Monde Afrique, le Rwanda a décidé de “rompre les relations diplomatiques avec effet immédiat“ avec la Belgique. Kigali accuse l'ex-puissance coloniale d'avoir “pris parti [pour Kinshasa] bien avant et pendant le conflit en cours [en RDC]“ ».Le M23 en position de force…Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC s'interroge : « le choix de l'Union européenne d'annoncer des sanctions contre le M23 et le Rwanda la veille de négociations à Luanda était-il vraiment judicieux ? Et est-ce que l'annulation de la rencontre entre le M23 et le gouvernement congolais n'arrange finalement pas tout le monde ? Sur le carambolage de calendrier entre l'annonce de l'Union européenne et les négociations de Luanda, on peut clairement dire qu'il s'agit d'une erreur, estime Afrikarabia, permettant d'offrir, sur un plateau, un prétexte idéal au M23 pour claquer la porte. D'autant que les Européens planchent sur ces sanctions depuis plusieurs semaines. On peut également se demander, pointe encore le site, si les rebelles et Kinshasa avaient vraiment envie de cette rencontre surprise, organisée dans la précipitation par João Lourenço ? Le M23 est dans une telle position de force militaire qu'il peut tout se permettre en restant maître du jeu et des horloges ».En effet, « gagner du temps est plutôt favorable aux rebelles, qui continuent d'avancer sur le terrain, notamment en progressant vers la ville de Walikale. Face à une armée congolaise qui n'est plus offensive, le M23 peut espérer s'emparer de nouveaux territoires, au Nord, à l'Ouest et au Sud, laissant ainsi Kinshasa avec des marges de manœuvre de plus en plus limitées lorsqu'il sera venu le temps de négocier. Quant au pouvoir congolais, relève encore Afrikarabia, on sait que le président Tshisekedi, qui a répété à l'envi pendant de longs mois qu'il ne négocierait jamais avec le M23, semble vouloir retarder le moment fatal où il sera bientôt obligé de s'asseoir en face de la rébellion ».Responsable…Pour Ledjely en Guinée, « le M23 porte l'entière responsabilité de cette autre occasion manquée. Si les autorités congolaises avaient réussi à surmonter leurs réticences à dialoguer directement avec les rebelles, ce sont finalement ces derniers qui ont opté pour le boycott et la chaise vide. Ce choix du M23 est d'autant plus condamnable qu'il révèle le manque d'intérêt du mouvement rebelle pour le rétablissement de la paix et de la tranquillité. En particulier, se cacher derrière les sanctions adoptées hier par l'Union européenne pour refuser de participer aux négociations relève d'un chantage malsain ».Qui sera le « bon sapeur-pompier » ?Alors « et maintenant ? », s'interroge WakatSéra au Burkina Faso. « Que vaudra la “feuille de route“ accouchée par les ministres des Affaires étrangères de la Communauté de l'Afrique de l'Est et de la Communauté de développement d'Afrique australe, au cours de leur rencontre conjointe d'Harare, hier, sur la base des recommandations des chefs d'état-major des deux régions ? Luanda reviendra-t-il encore à l'ordre du jour, avec les sanctions prises et celles en vue, et que l'AFC-M23 pointe du doigt comme un frein à la marche vers la sortie de conflit ? (…) Pour le moment, soupire WakatSéra, la RDC attend toujours le bon sapeur-pompier, alors que les ingrédients s'accumulent dans la marmite et la rendent davantage explosive ! »
Aéroport fermé, système bancaire paralysé… « L'économie de la capitale du Nord-Kivu, (dans l'est de la RDC), conquise fin janvier par le M23 et ses alliés rwandais, est au point mort. »C'est ce que constate l'envoyé spécial du Monde Afrique. « Un mois et demi après la prise de la ville (…), les affrontements ont cessé. Mais le désespoir, faute de clients, gagne les cœurs des commerçants du marché de Birere comme d'une grande partie des habitants de la capitale provinciale, suspendue dans une situation d'entre deux. Certes, ce ne sont plus les explosions de la guerre. Elle s'est déplacée plus au sud, vers les hauts plateaux d'Uvira. Mais ce n'est pas non plus la paix. »L'activité économique de Goma est paralysée. L'aéroport est toujours fermé. Impossible d'importer des marchandises, notamment les biens de première nécessité qui transitaient principalement par les airs. Le système bancaire est bloqué. Impossible de retirer de l'argent liquide.Et « parallèlement, relève encore Le Monde Afrique, il faut des talents de funambule pour traiter avec ce nouveau pouvoir aux contours incertains ». « On ne sait pas qui fait quoi au sein des nouvelles autorités ?, explique un activiste de la société civile. Qui des militaires – rwandais ou du M23 – ou des politiques de l'AFC de Corneille Nangaa décide quoi ? Il vaut mieux n'en froisser aucun et être extrêmement prudent ». « La sécurité s'est améliorée, mais la nuit, dans les quartiers, on entend le bruit des balles, témoigne un habitant. Des bandits, comme avant ? Des prisonniers évadés ? Des anciens FARDC ou miliciens Wazalendo traqués par le M23 ? Là-dessus non plus, on ne sait pas où on va“. »Des négociations mal engagées…Demain mardi, des négociations de paix doivent s'ouvrir à Luanda en Angola. Mais l'heure n'est guère à l'optimisme… Kinshasa annonce qu'elle va envoyer une délégation sur place, mais sans en préciser la composition et surtout sans s'engager à rencontrer directement la délégation du M23.De son côté, rapporte Jeune Afrique, le mouvement rebelle accuse le gouvernement congolais « d'utiliser des avions de chasse et des drones pour bombarder ces derniers jours “des zones densément peuplées. Cette escalade meurtrière […] témoigne de la volonté du régime de Kinshasa de torpiller le dialogue tant attendu“, affirme le porte-parole du M23 et de l'AFC, Lawrence Kanyuka. »Et pour sa part, pointe encore Jeune Afrique, « le président angolais João Lourenço, médiateur du conflit, a appelé samedi à un cessez-le-feu dès dimanche minuit, un appel auquel aucun des belligérants n'a répondu. »Résultat, les médias congolais restent très prudents… « À la veille des négociations, incertitudes sur le cessez-le-feu et tensions persistantes sur le terrain », titre le site Actualité CD. « La méfiance demeure entre les parties, et les affrontements se poursuivent. (…) Dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu, un affrontement entre des combattants Wazalendo et des éléments du M23 a été signalé vendredi à Cirunga. Au Nord-Kivu, la situation s'est également dégradée. Les rebelles du M23 se sont emparés, mercredi dernier, de la localité de Kashebere, dans le territoire de Walikale. »La rébellion en position de force ?Alors, « une chose est sûre, relève Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, les négociations de Luanda demain mardi, si elles ont réellement lieu, se dérouleront dans un rapport de force très déséquilibré, et très favorable au M23 et à son soutien rwandais. Même si un cessez-le-feu a été demandé par le médiateur angolais, la rébellion a (donc) poursuivi ces derniers jours son avancée vers l'Ouest, et la ville de Walikale, rencontrant toujours une résistance extrêmement faible de l'armée régulière congolaise et de ses milices supplétives. Une situation militaire qui laisse à Kinshasa une marge de manœuvre extrêmement réduite autour de la table des négociations. »En tout cas, résume Afrik.com, « la RDC se trouve à un moment charnière de son histoire. La position du Rwanda, accusé de soutenir le M23, demeure un facteur clé, tout comme la volonté des différents acteurs d'aboutir à une paix durable. Le gouvernement congolais devra jongler entre les aspirations des populations locales, les exigences diplomatiques et les contraintes militaires pour trouver une issue favorable à cette crise. Une chose est certaine, conclut Afrik.com : la stabilité et l'avenir de l'est de la RDC dépendront largement des décisions qui seront prises dans les prochains jours à Luanda. »
« La décision a été prise hier », nous dit Africanews. « Les soldats de la Communauté de développement de l'Afrique Australe vont quitter la République Démocratique du Congo, « décision prise lors d'un sommet virtuel de la SADC. » « La mission de la SADC fait ses valises », nous dit-on, « sans avoir atteint son objectif : aider au retour de la paix dans l'est du pays. Au contraire, les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda ont gagné du terrain, prenant les localités de Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu, dans le Sud-Kivu. » Sur le plan des négociations, à présent, négociations entre le gouvernement congolais et le M 23 qui doivent débuter mardi prochain, Afrique.com parle de « tournant décisif » alors que jusqu'à présent, toute négociation semblait « impossible ». « Mais, remarque Afrik.com, la détérioration de la situation sur le terrain, l'intensification des violences et l'ampleur de la crise humanitaire, ont fini par imposer un changement de cap. Le président congolais, contraint par le poids du conflit, a accepté d'ouvrir la voie à des négociations directes, sous l'égide de la médiation angolaise ».Aveu de faiblesseDes négociations entre la RDC et le M 23, dont la perspective n'est pas du goût de tout le monde. Actualité.cd donne la parole à l'ODEP, l'Observatoire de la dépense publique, une organisation de la société civile, qui dit « craindre que la participation du président congolais aux discussions de Luanda, soit perçue comme un aveu de faiblesse, compromettant davantage la position du pays sur la scène diplomatique ». « Toute initiative de dialogue », estime l'ODEP, « doit se faire dans un cadre qui préserve les intérêts fondamentaux de la RDC et garantisse sa souveraineté ». L'ODEP qui prévoit, à une date qui n'est pas encore connue, « une marche pacifique », « une mobilisation symbolique » pour, ajoute Actualité.cd, « affirmer le rejet catégorique de toute tentative de soumission ou d'asservissement du pays ».Plaintes sans suiteDans la presse africaine également, « le racket routier ». C'est un article de Bamada.net au Mali, selon lequel « les Maliens vivant dans les milieux ruraux sont exposés à des excès de tous genres de la part de certains agents de l'État ». « Racket routier », « abus d'autorité », énumère Bamada.net, selon lequel « les abus s'observent notamment sur les axes routiers stratégiques. A chaque poste de contrôle, les policiers et gendarmes arrêtent les gens pour des vérifications qui n'en finissent pas ». Et ce n'est pas tout : « il y a pire que le racket en milieu rural », ajoute Bamada.net, « ce sont des agents de sécurité qui sont soupçonnés de braquage, entre les cercles de Banamba et Kolokani ». Le racket, « un danger qui guette l'AES, l'Alliance des États du Sahel », estime le site d'information malien, qui ajoute : « on se demande comment le gouvernement malien n'arrive pas à trouver un début de solution à ces abus d'autorité », « ces pratiques qui minent les efforts d'intégration de l'AES. » « Les autorités de ces pays sont régulièrement saisies des plaintes des victimes » remarque Bamada.net, « mais celles-ci restent sans suite ».Femmes résistantesDirection le Sénégal, avec cet article de Sénéplus. Article intitulé « La clé des garçons, le trousseau des filles », signé d'une enseignante-chercheure, Fatoumata Bernadette Sonko, à l'occasion de la « Quinzaine des femmes », organisée au Sénégal. « Une période » nous dit-elle, « qui allie paillettes et reconnaissance ». Mais Fatoumata Bernadette Sonko a bien d'autres choses à dire. Regrettant que « les filles soient condamnées à s'épanouir dans le silence, au moment où les garçons sont préparés à s'approprier l'espace public, à parler pour exister, voir à brasser de l'air pour se donner de l'importance ». Qu'en est-il des filles et des femmes ? « Elles sont biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie » s'indigne Fatoumata Bernadette Sonko, « elles savent que les serrures de leurs portes sont d'une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique ». « Hors de question », ajoute toutefois l'enseignante sénégalaise, « de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est : Résistances ».
Le médiateur du conflit, l'Angola, a annoncé hier soir une date pour la rencontre entre les délégations de Kinshasa et de la rébellion du M23 : ce sera mardi prochain à Luanda. Une bonne partie de la presse congolaise reprend le communiqué officiel, à l'instar du site de Radio Okapi : « le gouvernement angolais a fixé au mardi 18 mars le début des négociations directes entre les délégations de Kinshasa et les rebelles du M23, dans la ville de Luanda, capitale de l'Angola. »Pour sa part, le site congolais Actualité CD note que les autorités congolaises posent des conditions : « Kinshasa a pris acte de cette décision, mais souligne que tout devait se dérouler conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité sur la situation dans l'est de la RDC qui exige notamment le retrait des troupes de la rébellion et celles du Rwanda des zones occupées. » Un préalable que rejettera très certainement le M23…La SADC veut clarifier sa missionEn tout, dans le même temps, autre ouverture diplomatique, relève Actualité CD : « un nouveau sommet de la SADC, la Communauté de développement de l'Afrique australe, sur la situation dans l'est de la RDC est prévu ce jeudi par visioconférence. »« Que faut-il en attendre ? », s'interroge Afrik.com. « L'un des points centraux de cette réunion sera la clarification du mandat de la Mission de la SADC en RDC. Depuis son déploiement en décembre 2023, cette force militaire, composée de troupes sud-africaines, malawites et tanzaniennes, est en stationnement à Goma, mais peine à intervenir efficacement en raison de l'absence d'un cadre d'action précis. (…) Cette question sera donc au cœur des discussions du sommet, qui devra déterminer si la mission de la SADC en RDC adoptera un rôle plus offensif ou bien si elle se limitera à des opérations de stabilisation et de soutien aux forces congolaises. Par ailleurs, relève encore Afrik.com, la SADC devra également discuter des efforts de coordination avec la Communauté d'Afrique de l'Est, qui mène ses propres actions de médiation sous la direction de l'ancien Président kényan, Uhuru Kenyatta. Cette volonté d'unir les initiatives a été renforcée par la récente décision de fusionner les processus de paix de Luanda et de Nairobi. Ces efforts seront désormais menés conjointement par les anciens dirigeants nigérian, Olusegun Obasanjo, kényan, Uhuru Kenyatta, et éthiopien, Haile Mariam Dessalegn. »Lueur d'espoir ?Pour le quotidien Le Pays au Burkina, entre les discussions qui devraient s'ouvrir mardi prochain à Luanda et le sommet de la SADC aujourd'hui, « l'espoir est permis. » En effet, affirme le quotidien ouagalais, « tous les protagonistes au conflit semblent enfin disposés à accepter le principe du dialogue direct avec le M23 qui, on se rappelle, est l'une des solutions prônées par les médiateurs, y compris ceux de la SADC, en vue d'une sortie de crise. (…) Il faut donc espérer que les chefs d'Etat de la SADC ne se contenteront pas seulement de donner un mandat plus robuste à leur mission en RDC, mais qu'ils songeront surtout à encourager le président Tshisekedi à dialoguer avec ceux qu'il qualifiait, dans un passé récent, de “terroristes“. L'espoir est permis, insiste Le Pays, d'autant plus que Fatshi semble s'être adouci. S'il accepte enfin de s'asseoir autour d'une même table que les leaders du M23, les lignes pourraient véritablement bouger. Et ce serait la meilleure décision de toute la batterie de mesures qu'il a pu prendre jusque-là et qui, pour son plus grand malheur, n'ont pas été payantes. Peut-être obtiendra-t-il finalement, par le dialogue, ce qu'il n'a pas pu obtenir avec ses multiples offensives diplomatiques. »Polémique congolo-rwandaise à propos d'un concert à ParisEnfin, toujours à propos de la RDC, « l'organisation à Paris d'un concert de soutien à Kinshasa provoque “l'indignation“ du Rwanda. » C'est ce que relève Le Monde Afrique. Explication : « ce spectacle, intitulé “Solidarité Congo“, est présenté comme “un concert caritatif d'exception au profit de l'Unicef“. Plusieurs stars de la musique urbaine telles que Gims, Youssoupha, Guy2Bezbar, Gazo ou la chanteuse béninoise Angélique Kidjo doivent monter sur la scène de l'Accor Arena de Paris pour soutenir officiellement les enfants victimes du conflit qui sévit actuellement dans l'est de la RDC. »Seulement voilà, pointe Le Monde Afrique, « ce concert est prévu le 7 avril, jour de la commémoration du génocide des Tutsis. Et les autorités rwandaises ont fait part de leur ”indignation“ auprès de la Mairie de Paris et du Quai d'Orsay. Elles ont aussi demandé un report du concert. »
Le président congolais Félix Tshisekedi s'est toujours refusé à discuter avec les rebelles du M23, qui occupent désormais une grande partie du Kivu dans l'est de la RDC. Mais cela pourrait changer très vite…En effet, hier, rapporte le site congolais Actualité CD, « Félix Tshisekedi s'est entretenu à Luanda avec son homologue angolais, João Lourenço, médiateur désigné dans le conflit. (…) Et selon la présidence angolaise, Luanda pourrait amorcer prochainement des contacts avec le M23 en vue de faciliter des négociations directes entre les deux parties. Une initiative qui marque une nouvelle étape dans la médiation angolaise, après plusieurs tentatives infructueuses de désescalade. Contacté par Actualité CD, un responsable angolais impliqué dans la médiation a confirmé que Luanda “multipliait les efforts pour rapprocher les positions” et encourager un dialogue direct entre Kinshasa et le M23 “dans les prochains jours” ».Reste que selon Objectif Infos, autre site congolais, la pilule aura du mal à passer dans l'opinion. « Cette position ne semble pas rencontrer l'assentiment des congolais qui estiment qu'accepter de négocier avec le M23 reviendrait à cracher sur la mémoire de milliers de leurs compatriotes décédés suite aux atrocités de cette guerre ».Qu'est-ce qui peut être négocié ?En tout cas, constate Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « acculé par 3 années de défaites militaires en cascade, Félix Tshisekedi pourrait bien finir par céder et franchir la fameuse ligne rouge qu'il s'était lui-même imposée : à savoir négocier directement avec le M23 ».Toutefois, pointe le site, « reste maintenant à savoir ce qui peut être négocié (…). Kinshasa a toujours annoncé qu'elle ne réintégrerait pas les rebelles dans l'armée régulière. Cette pratique du “brassage“ a été l'un des facteurs qui a considérablement affaibli les FARDC, en plus de la corruption et d'une chaîne de commandement dysfonctionnelle ».Et Afrikarabia de s'interroger :« (le chef de l'AFC, branche politique du M23) Corneille Nangaa, va-t-il s'inviter aux négociations avec ses revendications qui tournent autour de l'illégitimité du président et de sa mauvaise gouvernance. Peut-il demander une transition sans Tshisekedi ? Que demandera le M23, la branche militaire ? Et surtout, que peut espérer Kinshasa face à des rebelles qui occupent désormais une bonne partie de l'est congolais et l'administrent avec leurs propres fonctionnaires, prélevant leurs propres taxes et exploitant les riches sites miniers ? Mais l'heure n'est pas encore aux négociations, relève encore Afrikarabia. L'Angola doit d'abord se rapprocher du M23 et trouver un modus operandi avec le gouvernement congolais. Ce qui est loin d'être fait ».Tshisekedi dos au mur ?« Tshisekedi ira-t-il finalement à la même table que l'ennemi ? », s'interroge WakatSéra. « Trop tôt pour le dire, mais, pointe le site burkinabé, la République Démocratique du Congo est peut-être sur la voie de l'accalmie, à défaut de la paix des braves. Des signaux ont été lâchés par Felix Tshisekedi qui, après avoir élargi des opposants, et pas des moindres, a annoncé la mise en place d'un gouvernement d'ouverture. Il pourrait donc bien être prêt à s'asseoir à la table des négociations avec ses ennemis de l'AFC/M23 ».D'autant, précise WakatSéra, que Félix Tshisekedi est acculé sur le plan militaire et politique. Le président congolais doit en effet faire face au récent lâchage d'un chef des milices wazalendos qui soutiennent les Forces armées de la RDC : « si les Wazalendos passent à l'ennemi, alors Felix Tshisekedi sera, certainement, contraint à la capitulation, dans une guerre qui prendrait fin, faute de combattants ! »Et puis sur le plan politique, poursuit le site ouagalais, il faut compter avec « le retour progressif, selon un tempo visiblement bien calculé, de l'ancien président Joseph Kabila : un caillou de plus dans la chaussure de Felix Tshisekedi. C'est sans la moindre hésitation que, celui à qui il a succédé, et qui lui a donné le pouvoir sur un plateau d'or, le charge sans ménagement, le traitant d'être la cause de tous les maux actuels de la RDC ».Conclusion, pointe WakatSéra : « mieux vaut donc, pour l'homme fort de Kinshasa, gagner encore du temps en négociant, tout en espérant, pourquoi pas, renverser la situation à son profit ».
Bamako, Niamey, Ouagadougou… Le président ghanéen John Dramani Mahama vient de boucler une tournée dans les pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Objectif, relève Afrik.com : « renforcer les liens diplomatiques et explorer les possibilités de réintégration de ces pays au sein de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, conformément à l'appel conjoint lancé, mercredi dernier à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara et par John Dramani Mahama. Le président ghanéen a insisté sur “la nécessité d'une reconnaissance de l'Alliance des États du Sahel par la Cédéao“. Cette déclaration, estime Afrik.com, traduit une volonté manifeste de relancer le dialogue entre ces nations et l'organisation sous-régionale ».Intérêts économiques cruciaux…Sahel Tribune à Bamako s'interroge : « pourquoi Mahama tend-il aujourd'hui la main à des régimes de transition qui ont claqué la porte de la Cédéao ? Simple diplomatie ? Pas uniquement. Derrière ce rapprochement se cache une série d'intérêts économiques, stratégiques et énergétiques cruciaux pour le Ghana ».En effet, précise Sahel Tribune, « en trois jours et trois capitales, John Mahama a redéfini la posture du Ghana face aux bouleversements ouest-africains. Là où le Nigeria campe sur une ligne dure vis-à-vis de l'AES, Accra privilégie la voie du pragmatisme. Commerce, énergie, sécurité : loin des querelles institutionnelles, le président ghanéen veut ancrer son pays comme un partenaire économique et stratégique incontournable pour les trois États sahéliens. Une prise de position qui ne manquera pas de susciter des remous au sein de la Cédéao, estime encore Sahel Tribune, où le Ghana, traditionnellement proche du Nigeria, semble aujourd'hui jouer sa propre carte. Un réajustement tactique ? Un virage stratégique ? Une chose est sûre, conclut le site malien. Accra regarde désormais autant vers Bamako, Ouagadougou et Niamey que vers Abuja. Et dans cette recomposition régionale, Mahama vient de poser ses premiers jalons ».Reprendre langue…Au-delà des intérêts économiques des uns et des autres, le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou insiste sur le volet diplomatique de cette tournée. D'abord reprendre le dialogue… « Détendre un contexte constipé et créer un dégel diplomatique, marchepied vers une persuasion de retourner dans la Cédéao, telle était la mission de Dramani », pointe le quotidien burkinabè. « Une mission de contorsion, de confiance, de management des susceptibilités et de lecture pragmatique de la géopolitique sous-régionale et internationale. (…) Pour le moment, c'est un Dramani funambule sur un fil qui évolue et qui sait bien que deux de ses devanciers, le Togolais Faure et le Sénégalais Diomaye Faye ont fait chou blanc. S'il réussit à ce qu'Alassane Ouattara et Patrice Talon reprennent langue avec Goïta, Tiani et IB, ce serait déjà une petite victoire d'étape, car au-delà de la Cédéao, tous ces présidents se regardent de travers. »« Ne pas reculer d'un iota… »L'Alternance à Bamako s'interroge en écho : « John Dramani Mahama pourrait-il réussir là où les présidents sénégalais et togolais ont échoué ? Les présidents des États de l'AES vont-ils saisir cette ultime main tendue du président ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu'il ne soit trop tard ? (…) Nul ne saurait répondre par l'affirmative, affirme le quotidien bamakois, quand on sait que les trois chefs d'État de l'AES sont déterminés à aller jusqu'au bout de leurs ambitions et n'entendent pas reculer d'un iota. (…) En réalité, ils aspirent tous à rester au pouvoir aussi longtemps qu'ils le pourront hors du cadre et des normes de démocratie et de bonne gouvernance fixés par la Cédéao. Ils ne feront plus marche arrière ».Bref, conclut L'Alternance, « pour ceux qui rêvent de voir la Cédéao à 15 États et plus, plutôt que 12 risquent de voir leur rêve ne pas se réaliser, car les dirigeants des États de l'AES n'entendent pas renoncer à leurs ambitions ».Enfin, L'Essor, toujours à Bamako, prévient : « toute détente future entre la Cédéao et les pays de l'AES dépendra de ce respect mutuel qui a été demandé dès le début par les pays de la confédération et notamment le Mali. (…) La démarche ghanéenne n'altère pas le processus de retrait des trois pays déjà en marche. (…) Détente, réconciliation, coopération, l'AES s'est toujours tenue prête, ancrée qu'elle est dans le panafricanisme, mais avec une souveraineté à respecter (…) ».
D'un côté, un pouvoir militaire qui tente de se donner un vernis démocratique en annonçant des élections pour cette année…De l'autre, des journalistes et des acteurs de la société civile qui disparaissent…« Guinée : 8 mois déjà qu'ils ont disparu ! », s'exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Que sont devenus Foniké Meneguè et Mamadou Billo Bah, ces deux cadres du Front national de défense de la Constitution ? Après leur enlèvement le 9 juillet dernier, sont-ils en prison ou déportés ailleurs ? Aux mains de qui se trouvent-ils ? (…) Que fait la justice (…) ? Autant d'interrogations qui taraudent les esprits en Guinée. Tous sont inquiets, le peuple guinéen dans son ensemble, et plus particulièrement les avocats des victimes, en passant par la société civile, et surtout, les épouses et les proches des disparus inscrits sur une liste qui, malheureusement, ne fait que s'allonger depuis la prise de pouvoir par la force du général Mamadi Doumbouya ».« Une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne… »L'écrivain guinéen Tierno Monénembo, farouche opposant à la junte militaire, laisse éclater sa colère dans les colonnes du site A Conakry Live : « de nombreux Guinéens se sont bousculés au baptême de la petite Kadiza Camara mardi dernier, au quartier Lambanyi de Conakry, les uns, la rage au poing, les autres, une prière à la bouche. Et pour cause, s'exclame-t-il, étouffant sous la misère et sous la répression, ne sachant plus à quel saint se vouer, ils perçoivent ce bébé comme un miracle, un messie, un pied-de-nez que le ciel adresse à la tyrannie de Mamadi Doumbouya. Kadiza Camara est la fille d'Habib Marouane Camara, précise l'écrivain guinéen, le dernier disparu de la série, celui du 3 décembre dernier et dont personne n'a revu la trace depuis. Bonté du sort, en tombant dans les mains de ses ravisseurs, le directeur du Révélateur, le journal le plus virulent contre le putschiste qui sévit à Conakry, savait qu'il plongeait dans les ténèbres mais qu'il disposait tout de même d'un superbe lot de consolation : son épouse se trouvait en état de famille avancé (ça se dit comme ça, en Guinée !). Il savait donc qu'il laisserait une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne, soupire Tierno Monénembo. Mort peut-être, mais dieu merci, père ! C'est à cela qu'il devait penser en occupant le énième maillon de la chaîne de cadavres et de kidnappés que Mamadi Doumbouya s'évertue à forger sous les yeux indifférents des grands prêtres de la démocratie et des droits de l'Homme ».Conakry conteste…Mercredi dernier, le premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, nommé en 2024 par les militaires au pouvoir, rejetait toute accusation concernant ces disparitions.Amadou Oury Bah « a assuré, pointe Le Monde Afrique, que « les enquêtes se poursuiv[aient]. Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs ». Dans le même temps, le Premier ministre guinéen a annoncé « le retour à l'ordre constitutionnel, avec l'organisation cette année du référendum [constitutionnel] et des élections présidentielles et législatives ».Et Le Monde Afrique de préciser que « des proches du chef de la junte poussent pour que Mamadi Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si ce dernier, à de multiples reprises, a affirmé qu'il ne se présenterait pas. La Charte de transition établie par la junte peu après le coup d'État impose qu'aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. Mais l'adoption d'une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou ».Paris préoccupé…D'ailleurs, relève le site Guinée Matin, les membres fondateurs de la Coalition des Partis Politiques et Mouvements pour la Candidature de Mamadi Doumbouya, étaient réunis ce week-end.Objectif : « inciter le Président de la Transition à se présenter aux prochaines élections ».Pour sa part, pointe Guinée News, le principal parti d'opposition, l'UFDG, a décidé ce week-end, de maintenir son congrès prévu le mois prochain pour renouveler ses instances, et ce malgré la suspension judiciaire qui le frappe.Enfin, vendredi dernier, le ministère français des Affaires étrangères affirmait que « la France maintenait un dialogue exigeant avec la Guinée pour le retour rapide à l'ordre constitutionnel » tout en appelant à « des avancées concrètes ». Le Quai d'Orsay qui a aussi exprimé sa « préoccupation quant aux enlèvements et aux violences ».
La grève des avocats au Cameroun en est à son 3e et dernier jour. Afrik.com, s'en fait l'écho. « Les avocats camerounais en grève pour protester contre les violences policières », titre le site d'information, qui précise que ce mouvement se caractérise « par une suspension du port de la robe ». « Le Conseil de l'ordre des avocats », ajoute Afrik.com, « entend protester contre les abus dont souffrent les avocats de la part des forces de l'ordre », qu'ils qualifient de « violences physiques, barbarie et autres traitements humiliants ».« Deux incidents récents », dont l'un rendu public par une vidéo, sont à l'origine de ce mouvement de grève. Cette vidéo montre « des policiers infligeant des violences inacceptables à un avocat, dans une scène choquante et inhumaine », raconte Afrik.com. Le 2e incident concerne un avocat « victime d'une séquestration par des forces de sécurité, pour avoir simplement osé dénoncer les violations des droits de ses clients ». Média Afrique News relate également cette « fronde des avocats », qui « s'inscrit dans un contexte politique marqué par un durcissement du régime du président Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 42 ans ». L'ONG Human Rights Watch, rappelle Média Afrique News, a récemment alerté sur « la répression gouvernementale croissante contre l'opposition et la dissidence, à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025. »Vague de sanctions sans précédentDans la presse africaine également, la guerre dans l'est de la RDC et les sanctions contre le Rwanda. C'est le média congolais le Maximum qui revient sur les sanctions internationales imposées au Rwanda, expliquant que « plus un jour ne passe sans que de nouvelles sanctions ne soient annoncées contre Kigali pour son agression caractérisée de la RDC. » Le Maximum cite notamment l'Allemagne, qui a « annoncé la suspension de nouveaux engagements financiers envers le Rwanda », ou encore le Canada, qui a, de son côté, annoncé « la suspension de la délivrance du permis pour l'exportation au Rwanda de biens et technologies réglementés ».À ces deux pays, il faut ajouter le Royaume Uni et le Luxembourg, qui ont, eux aussi, annoncé leur intention de sévir. Le Maximum souligne que « cette vague sans précédent de sanctions qui s'abat sur Kigali », « intervient alors que le président rwandais Paul Kagamé a déjà urgemment besoin de quelque 120 millions de dollars pour combler le manque à gagner du financement du secteur de la santé après la fermeture de l'USAID par l'administration Trump ».Récifs coralliensEnfin, une fuite de gaz sur un champ de pétrole au large du Sénégal et de la Mauritanie, suscite l'inquiétude. « Exploité par BP, le champ GTA est au cœur d'une controverse après la détection d'une fuite de gaz », explique Sénéplus. « Tandis que l'entreprise minimise l'incident, Greenpeace Afrique alerte sur les risques pour l'écosystème marin. » Le groupe pétrolier BP, à propos de l'incident, évoque « un faible débit » et un « impact négligeable », alors que Greenpeace Afrique estime que « cette fuite n'est pas un simple accident, mais la conséquence logique d'une industrie qui privilégie ses profits au détriment des écosystèmes et des populations locales ». « Le champ GTA abrite l'un des plus grands récifs coralliens en eau profonde », ajoute Greenpeace, « un seul déversement peut anéantir des décennies de biodiversité, contaminer la chaîne alimentaire et bouleverser l'équilibre écologique de toute la région ».De son côté, Walfnet s'intéresse aux arguments développés par le think tank LEGS – AFRICA, qui « interpelle le ministère des hydrocarbures, Petrosen (la compagnie pétrolière sénégalaise), ainsi que l'exploitant BP », sur « l'urgence à informer les sénégalais sur les causes, l'ampleur et les impacts de cette fuite de gaz sur l'environnement marin, la sécurité et la santé des populations ainsi que les émissions sur le climat »
« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »
Après six ans de silence, Joseph Kabila revient sur la scène médiatique congolaise. Il y a eu cette tribune publiée il y a 10 jours par le Sunday Times en Afrique du Sud et hier, l'ancien président a accordé une interview à la presse namibienne, dont un extrait a été diffusé sur les réseaux sociaux. Extrait repris par le site d'information congolais 7 sur 7. Le voici : « notre intention est d'être très disponible pour servir notre pays et de continuer à servir notre peuple. »Au sujet de la guerre dans l'Est, rapporte encore 7 sur 7, « Joseph Kabila s'est montré favorable au départ de toutes les armées étrangères qui sont présentes en République démocratique du Congo. Pour lui, ça serait déjà un premier pas vers la solution. »Revenir dans le jeu politique…Pour Le Point Afrique, ce « retour médiatique n'a rien d'anodin. Selon ses proches, il s'inscrit dans une stratégie plus large : Kabila veut reprendre pied dans le jeu politique congolais et relancer son parti, le PPRD, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. Sur le terrain, les tensions avec Félix Tshisekedi n'ont cessé de s'intensifier. La coalition FCC-CACH, issue de leur accord, a volé en éclats, laissant place à une défiance mutuelle. En 2023, Kabila avait même interdit à ses partisans de briguer un mandat sous l'administration Tshisekedi, signe d'une rupture assumée. »Récemment, poursuit Le Point Afrique, « dans sa tribune publiée dans la presse sud-africaine, Kabila se pose en observateur critique du régime actuel : “l'implosion est imminente, affirme-t-il. Si le problème congolais n'est pas traité en profondeur, la crise persistera bien au-delà du conflit avec le Rwanda“. Un message qui, pour certains, ressemble moins à une analyse qu'à un avertissement. (…) Selon Ferdinand Kambere, secrétaire permanent du PPRD, toujours dans les colonnes du Point Afrique, Kabila cherche avant tout à rappeler à l'opinion nationale et internationale que la situation actuelle est le résultat de l'échec du pouvoir en place, notamment dans la gestion de l'intégrité territoriale et de la sécurité du pays. »Des critiques à peine voilées en direction de Félix Tshisekedi.Fausse route pour Tshisekedi ?Le site d'information Afrik.com, sur un autre plan, n'épargne pas non plus le président congolais.« Depuis plusieurs mois, l'Est de la RDC est en proie à une offensive militaire menée par le mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda. Cette guerre fait rage, tandis que le gouvernement de Félix Tshisekedi semble détourner son attention d'une menace grandissante pour se concentrer sur des problèmes internes qui semblent moins urgents », affirme Afrik.com. Afrik.com qui évoque la récente condamnation à mort de 55 soldats de l'armée congolaise à Butembo dans le Nord-Kivu, accusés de lâcheté devant l'ennemi. Commentaire du site panafricain : « plutôt que de renforcer ses troupes ou de rechercher des solutions diplomatiques, Tshisekedi semble préférer se concentrer sur des purges internes, punissant des soldats qui fuient la guerre plutôt que de renforcer les capacités de son armée face à une menace de plus en plus pressante. » Et « au-delà des problèmes militaires, poursuit Afrik.com, le gouvernement congolais semble mener une série de tentatives de contrôle sur des acteurs politiques et religieux, dans un contexte de tensions internes croissantes. »Poil à gratter…Référence à l'audition le week-end dernier par les autorités congolaises d'Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire général du PPRD, puis du secrétaire général de la CENCO, la Conférence épiscopale nationale du Congo, Monseigneur Donatien N'Shole.Commentaire de L'Observateur Paalga à Ouagadougou : « si l'interrogatoire de Ramazani Shadary (très proche de Kabila), peut se comprendre dans une certaine mesure, plus problématique est celle du secrétaire général de la CENCO. En réalité, Tshisekedi ne pardonne pas à la CENCO, qui a entrepris avec les pasteurs évangéliques une mission de bons offices qui les avait conduits à Goma, à Kigali et en Belgique, appelant à un dialogue entre toutes les parties, notamment entre le pouvoir congolais et la rébellion du M23, au grand dam des autorités congolaises qui ne veulent pas en entendre parler et avaient tout de suite désavoué ladite mission. »Et L'Observateur Paalga de rappeler que « l'Église catholique a toujours été le poil à gratter des dirigeants, tous régimes confondus, depuis le temps de Mobutu. Les prélats n'ayant jamais manqué la moindre occasion de mettre les hommes politiques devant leurs responsabilités. »