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C'était déjà l'intitulé de la revue de presse du 29 avril dernier, au lendemain de l'annonce par la junte militaire de la suspension des partis politiques. Un intitulé qui se confirme puisque la mesure est désormais officielle…« Il y avait eu la suspension. Il y a désormais la dissolution, pointe Sahel Tribune. Le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, enterre définitivement son multipartisme dans sa forme actuelle. L'annonce est tombée hier soir sur les antennes de la télévision nationale : le décret présidentiel abroge non seulement la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, mais interdit également toute activité à caractère politique menée par les structures dissoutes. (…) Le président de la transition, Assimi Goïta, scelle (ainsi), poursuit le site d'information malien, la fin d'une ère politique ouverte depuis le renouveau démocratique de 1991. Une décision historique qui, selon Bamako, répond à une exigence du peuple souverain et s'inscrit dans la dynamique de refondation nationale engagée depuis 2021 ».Et Sahel Tribune de s'interroger : « faut-il s'en étonner ? ». Non, répond en filigrane le site malien : « le sujet était sur la table depuis 5 ans. La classe politique malienne, jugée inefficace, corrompue et déconnectée des réalités du peuple, avait été désignée comme l'un des obstacles majeurs à la refondation du Mali ».Sahel Tribune qui prend clairement position : « les autorités de la transition ouvrent une nouvelle page. (…) Il s'agit d'une purge salutaire face à l'impasse d'un multipartisme qui, depuis des décennies, servait plus les ambitions personnelles que l'intérêt général ».Recul démocratique…Arc en ciel, autre publication malienne, apporte la contradiction…« Dissoudre les partis politiques, c'est porter atteinte à l'une des pierres angulaires de notre contrat social. C'est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un État de droit et à une démocratie pluraliste. Certains justifient cette mesure par le besoin de refondation, de moralisation de la vie politique ou de paix sociale. Ces objectifs sont légitimes, pointe Arc en ciel, mais ils ne peuvent être atteints au prix d'un recul démocratique. On ne construit pas la paix en imposant le silence. On ne renforce pas la cohésion en muselant les voix discordantes ».« Le Mali se meurt, renchérit L'Alternance, car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements. (…) La démocratie a été totalement mise sous les boisseaux pour ne pas dire caporalisée. Les droits des citoyens sont bafoués pour ne laisser place qu'à l'arbitraire, à une justice sélective, bref, les libertés chèrement acquises sont mises entre parenthèses ».Un climat de peurEn effet, précise Afrik.com, « la tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d'enlèvements de figures de l'opposition se multiplient. Le dernier en date : Abdoul Karim Traoré, jeune responsable du parti Codem, introuvable depuis dimanche ». L'interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d'électricité et les taxes téléphoniques. (…) Dans ce contexte de peur, nombreux sont les militants qui préfèrent se cacher ou fuir la capitale. Certains opposants comparent désormais le climat actuel à celui de régimes totalitaires ».« Des bonds en arrière incessants… »Ledjely en Guinée hausse encore le ton : « on reprochait à feu Ibrahim Boubacar Keïta (le président renversé par les militaires) de mépriser la voix des Maliens, de nier la crise politique, de fermer les yeux sur une corruption généralisée. Ces reproches n'étaient pas infondés. Mais aujourd'hui, où en est-on ?, s'exclame le site guinéen. Que dire d'un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d'un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? N'est-ce pas le même déni, sous le pouvoir kaki ? Ce qui se passe actuellement au Mali, soupire Ledjely, n'est, hélas, qu'un nouvel épisode d'une tragédie qui continue de hanter le continent africain : des bonds en arrière incessants, des pseudo-héros toujours appelés à décevoir, des lendemains qui déchantent, aussitôt les espoirs exprimés. Le plus affligeant et comique à la fois, c'est que ceux d'aujourd'hui, imbus d'eux-mêmes et sans doute convaincus de leur exception, croient réinventer la roue. Que nenni ! ».
C'était déjà l'intitulé de la revue de presse du 29 avril dernier, au lendemain de l'annonce par la junte militaire de la suspension des partis politiques. Un intitulé qui se confirme puisque la mesure est désormais officielle…« Il y avait eu la suspension. Il y a désormais la dissolution, pointe Sahel Tribune. Le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, enterre définitivement son multipartisme dans sa forme actuelle. L'annonce est tombée hier soir sur les antennes de la télévision nationale : le décret présidentiel abroge non seulement la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, mais interdit également toute activité à caractère politique menée par les structures dissoutes. (…) Le président de la transition, Assimi Goïta, scelle (ainsi), poursuit le site d'information malien, la fin d'une ère politique ouverte depuis le renouveau démocratique de 1991. Une décision historique qui, selon Bamako, répond à une exigence du peuple souverain et s'inscrit dans la dynamique de refondation nationale engagée depuis 2021 ».Et Sahel Tribune de s'interroger : « faut-il s'en étonner ? ». Non, répond en filigrane le site malien : « le sujet était sur la table depuis 5 ans. La classe politique malienne, jugée inefficace, corrompue et déconnectée des réalités du peuple, avait été désignée comme l'un des obstacles majeurs à la refondation du Mali ».Sahel Tribune qui prend clairement position : « les autorités de la transition ouvrent une nouvelle page. (…) Il s'agit d'une purge salutaire face à l'impasse d'un multipartisme qui, depuis des décennies, servait plus les ambitions personnelles que l'intérêt général ».Recul démocratique…Arc en ciel, autre publication malienne, apporte la contradiction…« Dissoudre les partis politiques, c'est porter atteinte à l'une des pierres angulaires de notre contrat social. C'est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un État de droit et à une démocratie pluraliste. Certains justifient cette mesure par le besoin de refondation, de moralisation de la vie politique ou de paix sociale. Ces objectifs sont légitimes, pointe Arc en ciel, mais ils ne peuvent être atteints au prix d'un recul démocratique. On ne construit pas la paix en imposant le silence. On ne renforce pas la cohésion en muselant les voix discordantes ».« Le Mali se meurt, renchérit L'Alternance, car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements. (…) La démocratie a été totalement mise sous les boisseaux pour ne pas dire caporalisée. Les droits des citoyens sont bafoués pour ne laisser place qu'à l'arbitraire, à une justice sélective, bref, les libertés chèrement acquises sont mises entre parenthèses ».Un climat de peurEn effet, précise Afrik.com, « la tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d'enlèvements de figures de l'opposition se multiplient. Le dernier en date : Abdoul Karim Traoré, jeune responsable du parti Codem, introuvable depuis dimanche ». L'interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d'électricité et les taxes téléphoniques. (…) Dans ce contexte de peur, nombreux sont les militants qui préfèrent se cacher ou fuir la capitale. Certains opposants comparent désormais le climat actuel à celui de régimes totalitaires ».« Des bonds en arrière incessants… »Ledjely en Guinée hausse encore le ton : « on reprochait à feu Ibrahim Boubacar Keïta (le président renversé par les militaires) de mépriser la voix des Maliens, de nier la crise politique, de fermer les yeux sur une corruption généralisée. Ces reproches n'étaient pas infondés. Mais aujourd'hui, où en est-on ?, s'exclame le site guinéen. Que dire d'un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d'un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? N'est-ce pas le même déni, sous le pouvoir kaki ? Ce qui se passe actuellement au Mali, soupire Ledjely, n'est, hélas, qu'un nouvel épisode d'une tragédie qui continue de hanter le continent africain : des bonds en arrière incessants, des pseudo-héros toujours appelés à décevoir, des lendemains qui déchantent, aussitôt les espoirs exprimés. Le plus affligeant et comique à la fois, c'est que ceux d'aujourd'hui, imbus d'eux-mêmes et sans doute convaincus de leur exception, croient réinventer la roue. Que nenni ! ».
« 25 lettres au Président Mohamed Bazoum », c'est le titre de l'ouvrage qui paraît ce lundi aux éditions Karthala, avec une préface de Jean-Pierre Olivier de Sardan. Ce livre rassemble donc les lettres que 25 personnalités adressent à l'ancien président du Niger, qui est maintenu prisonnier avec son épouse à Niamey depuis le 26 juillet 2023, c'est-à-dire depuis plus de 16 mois. L'initiative a été coordonnée par la conseillère en communication Geneviève Goëtzinger et par l'avocat malien Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été aussi le ministre de la Justice du président Ibrahim Boubacar Keïta. Maître Konaté ne cache pas à RFI qu'il craint que Mohamed Bazoum soit abandonné de tous. Pourquoi ces « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » ?D'abord pour rappeler à la face du monde que le président Bazoum est illégalement détenu pour avoir été chef de l'État du Niger, renversé par une junte militaire qui, non contente d'avoir accompli le crime le plus abominable, a décidé de séquestrer le président Mohamed Bazoum et son épouse, depuis plus d'un an. Ces « 25 lettres » lui sont adressées, pour lui rappeler que des gens pensent à lui. Pour rappeler à la face du monde que cette attitude des militaires nigériens est une attitude qui viole le droit, qui est contraire à la loi et qui est inadmissible, d'un point de vue humain.Donc ces « lettres » sont assez personnelles. Elles s'adressent au camarade Bazoum, à l'ami Bazoum. Parmi les auteurs, on trouve plusieurs anciens Premiers ministres, le Centrafricain Martin Ziguélé, l'Ivoirien Pascal Affi Nguessan, le Malien Moussa Mara. Il y a d'autres Maliens comme Tiéman Coulibaly ou Oumar Mariko,et vous-même, bien sûr. Il y a l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le grand écrivain guinéen Tierno Monenembo, votre consœur mauritanienne Fatimata Mbaye, votre consœur camerounaise Alice Nkom. Dans l'avant-propos, Maître Konaté, vous dites vouloir lutter contre le risque de l'oubli qui est, précisez-vous, l'autre nom de l'abandon. Est-ce que vous sentez que Bazoum est abandonné ?Quasiment, parce que quand vous voyez aujourd'hui l'engouement qui a été celui de la communauté internationale, de l'ensemble des Chefs d'État, surtout des citoyens épris de paix, qui ont pris des positions très fortes le lendemain du 26 juillet 2023, jour de son renversement, et quand vous voyez aujourd'hui comment très peu de monde se mobilise aujourd'hui, visiblement, on rentre dans un contexte où on banalise un coup d'État militaire. Où on banalise l'arrestation dans des conditions illégales d'un homme qui a eu le malheur d'avoir été chef d'État et on banalise la séquestration. Imaginez vous le contexte dans lequel vit le président Mohamed Bazoum aujourd'hui et son épouse, dans un réduit et souvent à même le sol dans des conditions insupportables. Personne parmi tous ceux qui ont subi des coups d'État ne sont en situation de détention. Ce n'est pas le cas en Guinée Conakry, ce n'est pas le cas au Mali, ce n'est pas le cas au Burkina Faso. Il n'y a que le Niger aujourd'hui qui est à ce niveau d'incompréhension pour des gens qui ont violé le droit, pour des gens qui ont pris le pouvoir par la force et qui aujourd'hui s'asseyent sur tout ce qui est élémentairement humain.Contre Mohamed Bazoum il n'y a, à l'heure actuelle, aucun motif d'inculpation officiel. Mais en juin dernier, il a perdu son immunité présidentielle. Craignez-vous un procès devant un tribunal militaire ?Le procès est le pire qui puisse arriver à ces militaires aujourd'hui. Parce que vous savez, la vertu d'un procès, c'est qu'il est public. Imaginez un personnage comme Mohamed Bazoum, mis en cause dans des conditions inacceptables en face de juges, dans une salle audience avec le public, je peux vous dire que ces militaires en entendront parler.Donc, vous espérez toujours la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse. Le 8 janvier dernier, l'un des fils du couple, Salem Bazoum, qui vivait séquestré avec ses parents, a été libéré à la suite d'une médiation du Togo. Est-ce que le président Faure Gnassingbé peut aider aujourd'hui à trouver une solution ?S'il se sent une âme de « droit de l'hommiste », s'il se sent une âme de véritable adepte de l'État de droit et de la démocratie, bien évidemment, il connaît le chemin de Niamey.Est-ce que la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse peut s'inscrire dans un processus politique ?C'est un préalable absolu. Bien évidemment, ce processus ne peut être que politique. Il ne peut pas être militaire. Les fils et les filles du Niger, comme ceux du Burkina Faso, comme ceux de Guinée Conakry, comme ceux du Mali, doivent impérativement remonter en surface les acteurs politiques qui ont été honnis un temps. On a compris les raisons pour lesquelles ils ont été honnis un temps. Il faut aujourd'hui que les militaires fassent de l'espace. Parce que leur vocation première, ce n'est pas d'être au sommet de l'État, c'est aujourd'hui d'accompagner la loi et les autorités légitimes pour exercer la plénitude des pouvoirs. De ce point de vue-là, aujourd'hui, le débat doit revenir au Niger. Les hommes politiques doivent remonter en surface. Trop c'est trop. Ce qui se passe à Niamey n'est pas supportable, tout comme ce qui se passe à Ouagadougou, à Bamako ou à Conakry, ou même dans des États dans lesquels sont établis des non-militaires, mais qui sont pires que les militaires.À lire aussiNiger: une tribune pour appeler à la libération de l'ancien président Mohamed Bazoum► Couverture du livre de Me Konaté : « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » publié aux Éditions Karthala.
Pour les militaires au pouvoir depuis le coup d'Etat du mois d'août 2020 contre le président élu Ibrahim Boubacar Keïta, ce qui a ouvert la voie à un autre coup d'Etat, en mai 2021, c'est une véritable humiliation. Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par des militaires. Après une courte période de transition dirigée par des civils, les militaires ont pris le contrôle de tout le pouvoir en portant à la tête du pays le colonel Assimi Goïta. Quatre après, comment se porte le Mali ? C'est la problématique du débat sous l'Arbre à palabres cette semaine.
Le dossier du Sahara occidental connaît quelques remous. Il faut dire que le torchon brûle entre le Mali et l'Algérie depuis que l'Algérie a reçu, il y a dix jours, des rebelles touaregs du Nord-Mali. Le Mali a rappelé son ambassadeur en poste à Alger. L'Algérie a fait de même. En ligne de Nouakchott, Ahmedou Ould Abdallah, l'ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, préside une société de conseil, le Centre 4S (Stratégie, Sécurité, Sahel, Sahara). Il livre son analyse. RFI : À l'origine de ce coup de colère des Maliens, il y a l'invitation des rebelles touaregs et de l'imam Mahmoud Dicko à Alger. Mahmoud Dicko a même été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune en personne. Pourquoi ce double geste de la part des Algériens ?Ahmedou Ould Abdallah : Il me semble qu'Alger peut-être pensait qu'ayant contribué aux négociations des accords de paix, les tout derniers, il était nécessaire de faire un sondage auprès des principales parties prenantes au conflit. Naturellement, l'usage est de consulter le gouvernement officiel du pays. Je pense que cela a été fait. Si ce n'est pas le cas, ce sont les Maliens qui le savent.Depuis quelques mois, les autorités maliennes mettent dans le même sac les rebelles touaregs du Cadre stratégique permanent (CSP) et les jihadistes du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim) d' Iyad Ag Ghaly. Ce n'est pas le cas des autorités algériennes, la preuve cette invitation du CSP à Alger. Est-ce que ce n'est pas cela qui fâche le plus les autorités maliennes ?Les autorités maliennes sont fâchées, mais le Mali a connu beaucoup de crises internes. Tous les accords, qu'ils soient de Tamanrasset dans les années 1990 [6 janvier 1991] ou avant, ont été réalisés par l'intermédiaire de la diplomatie et de l'influence algérienne. Mais ceci étant, cela n'exclut pas le rôle du Maroc. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l'ancien président, me disait que, dès la montée violente du terrorisme, le Maroc a créé un institut pour former les imams, pour encourager l'islam pacifique et modéré, ce que beaucoup de Maliens, et pas seulement des Maliens, mais des gens de la région, ont apprécié, pensant que le terrorisme venait au contraire d'autres parties du Maghreb en passant par le Sahara, qui effectivement est difficile à contrôler.Cette brouille entre Bamako et Alger est tombée la semaine dernière, au moment où le ministre malien des Affaires étrangères se rendait à Marrakech pour participer à une conférence régionale entre le Maroc et 4 pays sahéliens -le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad-, en vue de resserrer les liens économiques entre le Maroc et le Sahel. Est-ce que le Mali pourrait retirer sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique et basculer dans le camp du Maroc ?Ce que je sais, c'est que, sous le général Moussa Traoré [1969-1991], le Mali a reconnu la RASD, le République arabe sahraouie démocratique. Le président IBK m'a toujours dit son souci de vouloir reconnaître la marocanité, comme on dit, du Sahara, mais il ne voulait pas gêner un partenaire algérien qui est très important dans la lutte contre le terrorisme. Beaucoup de Maliens pensent la même chose. Ils ont une frontière commune avec l'Algérie. Donc, il y a ce poids. Mais d'un autre côté, le poids de l'histoire des relations humaines fait qu'il y a une grande sympathie pour les positions du Maroc, que les Maliens ont toujours connu à travers les caravanes qui partaient du Maroc vers le Mali, en particulier Gao, Tombouctou, bien avant la présence européenne, la colonisation, et les échanges non seulement d'or, de sel, et les routes des pèlerinages, tout passait par le Maroc à travers le Sahara.Donc, d'un côté, il y a le poids de l'histoire qui rapproche le Mali du Maroc, mais de l'autre, il y a le poids de la géographie qui rapproche le Mali de l'Algérie, car il y a une frontière commune entre le Mali et l'Algérie. Ce qui n'est pas le cas entre le Mali et le Maroc…Oui. Je me souviens parfaitement de IBK me disant, après son élection [en 2013], son désir de reconnaître la marocanité du Sahara, mais qu'il ne voulait pas, en période de tensions, offenser ou se mettre à dos Alger. Je sais que, pour des tas de raisons, de nombreux Maliens, exceptées quelques populations du Nord qui sont liées par le commerce ou des problèmes humains à l'Algérie, et la plupart des officiels maliens que je connais souhaitent que ce dossier du Sahara soit clos avec une reconnaissance, sinon de la marocanité du Sahara, du moins pas d'activités qui la met en cause. Donc, oui, je pense que cette reconnaissance de la marocanité du Sahara n'est pas à exclure.À lire aussiSahara occidental: les Nations unies appellent le Maroc à libérer des prisonniers sahraouis
Rediffusion du 19 octobre 2021 Invitée : Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network (ASSN) 4:30 Les origines de l'instabilité sahélienne 16:00 L'opération Serval et ses suites 25:30 La galaxie jihadiste au Sahel et les ressorts de leur progression 38:00 Ibrahim Boubacar Keïta, son renversement par des militaires, et les maux de l'armée malienne 45:00 Le G5 Sahel, ses difficultés et les échecs de la coopération militaire 1:00:30 Les tensions actuelles avec le pouvoir malien 1:12:00 Difficultés diplomatiques et arrivée de la Russie dans le jeu malien 1:21:00 Les pistes politiques de sortie de l'impasse Extraits audio : Songhoy Blues - "Mali Nord" feat. Elf Kid sur l'album "Resistance", 2017. The O'Jays — "For the Love of Money" sur l'album "Ship ahoy", 1973 Allocution d'Emmanuel Macron du 10 juin 2021.
La Cour d'appel de renvoi de Kinshasa a, sans surprise, suivi l'arrêt de la Cour de cassation congolaise. Et l'ex-directeur de cabinet du président de la République Félix Tshisekedi a été intégralement rétabli dans ses droits. « Kamerhe, homme libre », lance Le Potentiel. « Dans l'aboutissement de ce procès très médiatisé qui a tenu toute une nation en haleine, c'est le peuple congolais qui a été tourné en bourrique, déplore ce quotidien congolais. On ne saura jamais avec exactitude où sont partis des milliers de dollars du contribuable congolais, ni celui qui les a réellement détournés », soupire Le Potentiel. « C'était attendu, la justice congolaise l'a fait ! », formule La Libre Afrique, en se demandant ce que « va devenir Vital Kamerhe ». Comme le souligne ce journal, « l'homme a un vrai parti politique et un état-major politique qui lui est largement demeuré fidèle. Il dispose d'une base électorale dans le Kivu (…) mais surtout d'un savoir-faire politique dont aucun proche du président ne peut se prévaloir. S'il revient aujourd'hui, nul doute qu'il devra jouer un rôle dans la course à la réélection de son ancien meilleur allié », prédit La Libre Afrique. Gabon et Togo, so british… Au Rwanda, un sommet du Commonwealth se tient aujourd'hui à Kigali, le premier sommet depuis 4 ans. Et en France, le magazine Le Point Afrique s'interroge. « Mais qu'est-ce qui fait courir des pays francophones vers le Commonwealth ? La question mérite d'être posée alors que le Gabon et le Togo, deux anciennes colonies françaises, intègrent officiellement la communauté anglophone dès » aujourd'hui. Et pour répondre à cette question, Le Point Afrique met en avant « le principal avantage » pour le Gabon et le Togo, et qui est « à voir du côté économique, même si adhérer au Commonwealth ne donne droit à aucun avantage commercial direct, le Gabon et le Togo peuvent espérer de potentielles retombées économiques, car adhérer à l'organisation intergouvernementale c'est accéder à un marché de 2 milliards de consommateurs, et la possibilité de nouer des accords bilatéraux avec d'autres membres de la communauté ». Les oubliettes de la Côte d'Ivoire En Côte d'Ivoire, deuxième rencontre, hier, de la Tribune du PPA-CI. Le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo y a une fois encore demandé la libération des prisonniers politiques. Répondant au ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, dit KKB, selon qui « il n'y a pas de prisonniers politiques en Côte d'Ivoire », l'ex-ministre, vice-président et porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, a précisé qu'à ce jour, « 104 prisonniers politiques dont 14 personnes jugées et condamnées et 90 prévenus (non encore jugés) » sont encore détenus dans « les geôles de la République », rapporte le quotidien Le Temps. Apportez-moi la tête de de Birama Touré Lui est en liberté en Côte d'Ivoire. Lui, c'est Karim Keïta, fils de l'ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Son nom avait été cité dans la disparition, en 2016, du journaliste Birama Touré, de l'hebdomadaire Le Sphinx. Aujourd'hui, de nouveaux éléments sont mis au jour. Selon le quotidien français Le Monde, « une douzaine de témoins, entendus dans le cadre de l'enquête judiciaire relancée en avril 2021, auraient confirmé au juge la présence de Birama Touré au sein (des) prisons (de la sécurité malienne). Un ancien détenu aurait même indiqué y avoir porté son cadavre dans ses bras. Le matin suivant le décès présumé, deux hommes auraient été aperçus par plusieurs prisonniers dans les couloirs de la DGSE : Karim Keïta et le patron des services, le général Moussa Diawara », énonce Le Monde. Lequel journal ajoute que, « juste avant d'être dessaisi, le tribunal de la commune IV (qui enquêtait sur cette affaire) avait élucidé les circonstances de l'assassinat et commençait à se pencher sur le mobile, et donc, sur le volet le plus sensible : les circuits financiers ». Et Le Monde souligne que « l'écrasante majorité des contrats d'équipements des FAMa et de fourniture du ministère ont été attribués à des hommes d'affaires décrits par diverses sources comme liés à Karim Keïta ».
Les têtes d'affiches ce dimanche sont la Camerounaise Minette Lontsie, entrepreneuse tech au service de la promotion musicale et l'ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, inhumé à Bamako, ce vendredi 21 janvier 2022.
La fourchette est assez large. C'est la recommandation issue des Assises nationales de la refondation. Le document final circule évidemment sur les sites maliens, Maliweb ou Bamada notamment. Bamada qui rappelle que ces Assises ont été « présentées comme la phase finale des consultations préalables à des élections et à un retour des civils au pouvoir au Mali ». Malijet et L'Essor reviennent pour leur part sur la clôture des travaux ouverts lundi dernier. « Plus de 1 600 délégués venus de diverses localités du pays ont été répartis en quatre thématiques au cours de ces journées d'échanges », rappelle le site internet. Jeudi 30 décembre, nous dit encore Maliweb, l'élaboration d'une nouvelle Constitution a été recommandée « unanimement ». Par contre, « les avis ont divergé sur la durée de la transition. Les délais avancés varient [donc] entre six mois et cinq ans. Argument mis en avant par de nombreux participants », souligne Maliweb : « Il faut accorder le temps nécessaire aux autorités pour réaliser les réformes institutionnelles structurantes permettant des élections crédibles, équitables et transparentes ». Aucun calendrier électoral Du temps certes, mais pour autant pas de calendrier précis. Et c'est visiblement ce qui dérange certains voisins du Mali. « Assises nationales de la refondation ou assises nationales pour la prolongation ? », s'interroge Le Pays au Burkina Faso. Pour le journal burkinabè, la junte au pouvoir à Bamako depuis plus d'un an, cherche « à tout prix […] à prolonger son séjour à la tête de l'État », et elle a finalement« tombé le masque » [...] Cela fait dire à plus d'un, poursuit Le Pays, qu'après « avoir renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et déposé Bah N'Daw, le colonel Assimi Goïta vient de perpétrer son troisième coup de force », son troisième « coup d'État ». La question qui se pose désormais pour Le Pays est : « La pilule passera-t-elle ? » Au sein de la classe politique malienne d'abord, et surtout auprès de la Cédéao, car « à l'évidence les exigences de cette dernière n'ont pas été respectées ». Or, « dans ce bras de fer, elle joue sa crédibilité, conclut le journal, sachant que l'exemple malien pourrait constituer un précédent, notamment pour la Guinée voisine ». La Guinée, où l'on attend également un calendrier électoral, souligne par ailleurs Wakat Sera, tout comme au Tchad. Pour le site burkinabè, au Mali c'est clair en tout cas : « Les militaires derrière tout le micmac des assises, et autres intrigues, ne visent qu'un but, garder ce pouvoir qu'ils n'ont jamais voulu laisser ». Les déplacés de Boko Haram invités à rentrer Le sort incertain des déplacés de Boko Haram, au Nigeria, retient aussi l'attention avec un reportage à lire dans les colonnes du Monde Afrique. Comment les autorités nigérianes vident les camps de la région de Maiduguri, berceau du groupe terroriste. À l'image du camp de Bakassi, où il ne reste plus qu'un « silence de plomb ». Ouvert depuis sept ans maintenant, il y a quelques semaines encore, ce camp abritait plus de 40 000 déplacés. Mais voilà, l'État nigérian entend renvoyer les déplacés du Borno chez eux, explique Le Monde. Sans leur donner pour autant les moyens suffisants de subsistance à moyen et long terme, déplorent les humanitaires présents sur place. Des humanitaires qui n'ont d'ailleurs plus le droit de procéder à des distributions alimentaires, ils sont accusés de « rendre les populations dépendantes » et de « profiter de la crise ». Quatre camps ont déjà fermé, rapporte encore Le Monde. Beaucoup de déplacés se retrouvent ainsi livrés à eux-mêmes. Dans un Borno où plus de 2 millions de personnes sont déjà menacées par la faim selon les Nations unies. En Afrique du Sud, la mémoire de Desmond Tutu Des hommages, « par la grâce de l'adieu », c'est à lire notamment dans Libération en France : une double page sur les cérémonies qui se sont multipliées dans tout le pays pour « saluer la mémoire de l'archevêque, figure de l'apartheid et Nobel de la paix ». C'est à voir également dans la presse sud-africaine, évidemment. Le Mail and Guardian nous explique que la ville du Cap se prépare pour les funérailles nationales qui se tiendront demain, samedi 1er janvier 2022. Cérémonie prévue à la cathédrale Saint-Georges du Cap, son ancienne paroisse d'où Desmond Tutu « avait mené des manifestations illégales contre l'apartheid », se rappelle l'un de ses conseillers et assistants, toujours auprès du Mail and Guardian. La dépouille de l'archevêque est déjà arrivée sur place jeudi 30 décembre. Reportage photo à voir notamment sur le site de City Press. Des funérailles qui devraient respecter les restrictions liées au Covid-19, lit-on, les Sud-Africains sont donc invités à suivre cela à la télévision. ► À lire aussi : Mort de Desmond Tutu: la «nation arc-en-ciel» perd une icône de la lutte contre l'apartheid
C'est la ministre française des Armées qui le dit ce matin dans Le Journal du Dimanche : « la population malienne fait face à des autorités issues de deux coups d'Etat. Il s'agit d'autorités de transition qui doivent rétrocéder le pouvoir à des autorités civiles élues selon un calendrier qui est connu de tous », dit Florence Parly au JDD. Et en effet, la ministre des Armées en appelle « au respect pur et simple de cet engagement d'organiser des élections en février 2022 ». Florence Parly qui déclare par ailleurs ceci au Journal du Dimanche : « prétendre que la France quitte le Sahel n'est pas exact ». Ces déclarations interviennent au surlendemain de l'annulation (officiellement pour raisons sanitaires) de la visite d'Emmanuel Macron au Mali. Initialement prévue demain, cette visite annulée avant-hier par Paris se serait déroulée dans une région où « le sentiment antifrançais ne cesse d'enfler », énonce Le Journal du Dimanche. Pour en prendre la mesure, et bien avant cet incident, l'hebdomadaire Marianne s'était rendu sur place afin d'illustrer « la soif de changement, le besoin d'oxygène et d'avenir (qui) soufflent fort de Dakar à Ouagadougou », la France en faisant « les frais », notait déjà ce magazine. Évoquant aussi bien le président de la transition malienne Assimi Goïta que son homologue guinéen Mamadi Doumbouya, Marianne constate que « des gens d'origines très diverses disent vouloir tenter le pari de l'alternance avec ces hommes en treillis qu'ils ne qualifient pas (uniquement) de factieux, mais (aussi) de patriotes ». Étant rappelé que les militaires maliens ont jusqu'au 27 décembre 2021 pour annoncer la date des élections devant mettre fin à la transition, un ancien cadre du M5-RFP dit à Marianne que « presque personne ne veut de cette élection dans les mois à venir alors que les problèmes de sécurité et tout simplement de survie restent cruciaux. Et, d'abord, avec quels électeurs ? », interroge dans Marianne cet ex-dirigeant du mouvement de contestation à l'origine de la chute de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. La situation en Ukraine et l'Otan qui dit « non » à la Russie Dans un entretien au Journal du Dimanche, le secrétaire général de l'Alliance atlantique explique pourquoi l'Otan refuse de neutraliser l'Ukraine. Laquelle « a le droit de demander de l'aide » pour se défendre, dit Jens Stoltenberg au JDD, « et je ne vois pas en quoi cela menace la Russie, qui est l'agresseur dans ce conflit (…) Si donc la Russie, une nouvelle fois, décide d'utiliser la force militaire contre l'Ukraine, elle aura à en payer le prix et il sera élevé », ajoute-t-il encore. Littérature: une collection sans précédent de prix littéraires récoltée cette année par des écrivains africains Ce fut en effet une première en Europe, souligne L'Express. « Quelle moisson ! », lance cet hebdomadaire, en en dressant l'inventaire : le prix Nobel de littérature au Tanzanien Abdulrazak Gurnah ; le Goncourt au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes ; le Booker Prize au Sud-Africain Damon Galgut pour The Promise ; l'International Booker Prize au Sénégalais David Diop pour la version anglaise de Frère d'âme ; le prix Camões, plus importante distinction littéraire du monde lusophone, décerné à l'unanimité à la Mozambicaine Paulina Chiziane, et le Neustadt International Prize for Literature au Sénégalais Boubacar Boris Diop. Pour L'Express, « cela témoigne enfin de la part des jurys du Vieux Continent d'une ouverture aux imaginaires africains dans toute leur variété et d'une reconnaissance de ce que cette littérature a d'universel ». Et ce magazine espère que « l'onde de choc de l'exceptionnelle récolte africaine de 2021 » poussera les responsables de salons du livre et de festivals littéraires en France à considérer « enfin » les écrivains africains francophones pour ce qu'ils sont : « des romanciers de langue française ».
Invitée : Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network (ASSN) 4:30 Les origines de l'instabilité sahélienne 16:00 L'opération Serval et ses suites 25:30 La galaxie jihadiste au Sahel et les ressorts de leur progression 38:00 Ibrahim Boubacar Keïta, son renversement par des militaires, et les maux de l'armée malienne 45:00 Le G5 Sahel, ses difficultés et les échecs de la coopération militaire 1:00:30 Les tensions actuelles avec le pouvoir malien 1:12:00 Difficultés diplomatiques et arrivée de la Russie dans le jeu malien 1:21:00 Les pistes politiques de sortie de l'impasse Extraits audio : Songhoy Blues - "Mali Nord" feat. Elf Kid sur l'album "Resistance", 2017. The O'Jays — "For the Love of Money" sur l'album "Ship ahoy", 1973 Allocution d'Emmanuel Macron du 10 juin 2021.
L'ancien député malien, fils aîné de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, fait depuis lundi l'objet d'un mandat d'arrêt international dans le cadre d'une enquête sur la disparition d'un journaliste en 2016. Karim Keïta vit en exil à Abidjan depuis le coup d'État d'août dernier. Il est donc soupçonné d'être mêlé à la disparition d'un journaliste d'investigation âgé d'une cinquantaine d'années, Birama Touré, qui travaillait pour un hebdomadaire de Bamako, Le Sphinx. Celui-ci enquêtait sur un dossier compromettant pour le fils du président. La fin de l'impunité ? Pour le quotidien en ligne Malikilé, cela ne fait aucun doute, Karim Keita est bien lié à cette affaire : « Il était l'incarnation même des dérives et abus du régime de son président de père. Impliqué dans la gestion des affaires de l'État à un niveau insoupçonné, il apparaissait comme le président-bis, affirme Malikilé. Rien ne se faisait sans l'aval de Karim qui nommait et dégommait les ministres comme bon lui plaisait. Karim, c'était aussi la captation de l'État et sa mise au service d'intérêts privés, voire mafieux. Les marchés publics les plus juteux étaient tout naturellement pour ses sociétés écrans ou ses amis. (…) Or, poursuit Malikilé, voilà qu'un journaliste, Birama Touré s'était mis en tête de divulguer des secrets hautement préjudiciables aux intérêts du père, du fils et du clan. Il fallait par tous les moyens empêcher la publication des informations que détenait le journaliste. Par tous les moyens ? En tout cas, Birama Touré tombe dans un traquenard le 29 janvier 2016 et se fait enlever sans plus jamais réapparaitre. » Plus de cinq ans après, donc, « voilà que la justice reprend son cours », pointe Malikilé qui s'interroge : « La Côte d'Ivoire extradera-t-elle son hôte devenu encombrant ? Est -ce là le début de la fin de l'impunité au Mali ? » La fin des prédateurs ? Pour L'Inter de Bamako, le problème de la corruption d'État est toujours bien présent. L'Inter qui s'interroge : « Qui va libérer le Mali des démocrates prédateurs ? (…) Les électeurs maliens vont choisir un nouveau président à l'issue des élections prévues à la fin de la transition l'année prochaine. Des élections qui doivent consacrer un nouveau souffle pour le peuple malien en tournant la page des prédateurs qui ne se soucient que de leurs poches. Mais, soupire L'Inter, cela ne sera pas une réalité tant que nos compatriotes courent derrière l'argent, (…) tant que les acteurs du changement ne se mettent pas ensemble pour débarrasser le Mali d'une poignée d'hommes qui ont bafoué l'intérêt général. » Mahamat Idriss Déby adoubé par Emmanuel Macron ? À la Une également : la discrète visite de Mahamat Idriss Déby lundi à l'Élysée : « Première visite officielle de travail à Paris pour le président du Conseil militaire de transition du Tchad, pointe le site d'information tchadien Al Wihda. Le président français Emmanuel Macron a réitéré son soutien à la transition au Tchad et a annoncé la mise en œuvre, à échéance rapprochée, d'une nouvelle aide budgétaire, dont le montant n'a pas été précisé. » En tout cas, relève Le Pays au Burkina, cette visite avait les « allures d'un adoubement du jeune chef de la transition tchadienne par le patron de l'Élysée, au moment où la Transition des généraux tchadiens fait l'objet de crispations aussi bien à l'intérieur du pays, avec une opposition qui continue de ruer dans les brancards, qu'à l'extérieur, avec les récentes tensions avec l'Union africaine. » En effet, pointe WakatSéra, toujours à Ouagadougou, « Paris ne peut pas se permettre de laisser sauter le verrou tchadien après que la France de Nicolas Sarkozy a explosé la Libye, transformant ce pays en zone de non-droit. (…) Le général Mahamat Déby Itno, sauf tsunami, bénéficiera encore pour longtemps du parapluie bleu-blanc-rouge. La France veillera sur le Tchad comme du lait sur le feu et prendra soin de son président, tant que la lutte contre le terrorisme appellera l'union de toutes les forces. Les intérêts économiques et géostratégiques eux sont les plus importants dans ce jeu, mais sont rarement mis en avant ! »
Interpol a émis lundi un mandat d'arrêt international à l'encontre de Karim Keïta, l'un des fils de l'ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dans le cadre d'une enquête sur la disparition d'un journaliste d'investigation en 2016. Les détails dans ce journal.
« C'est en présence de quelques représentants des ambassadeurs accrédités au Mali, des chefs des institutions, des membres de la Cour suprême que le nouveau Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a prêté serment hier, relate Maliweb. Habillé en tenue de cérémonie d'officier, le nouvel homme fort du pays, sous forte escorte, s'est rendu au Centre international de conférence de Bamako. Sur place, il a eu droit à tous les honneurs d'un chef d'État. » Dans son discours d'investiture, le désormais président Assimi Goïta « a tenu un message d'union, poursuit Maliweb. "Chaque fois que notre peuple a su se dresser comme un seul homme, il a pu vaincre toutes les adversités. Nous sommes forts lorsque nous sommes unis, divisés, nous devenons extrêmement vulnérables", a-t-il prévenu. Assimi Goïta a promis d'imprimer une nouvelle dynamique à la gestion des affaires publiques en annonçant l'organisation d'élections transparentes, justes, et crédibles, ainsi que la réduction du train de vie de l'État. » « Pragmatique, complète L'Essor, Assimi Goïta a joint l'acte à la parole en annonçant que les deux tiers du fonds de souveraineté de la Présidence iraient au financement d'infrastructures de base. » « Soit, précise Sahel Tribune, 1 milliard 800 millions de FCFA annuels aux œuvres sociales et sanitaires notamment, pour faciliter l'accès à l'eau potable et aux soins de santé primaire dans les zones difficiles de notre pays. » Choguel Maïga sur la corde raide Alors, « inconnu il y a un an, relève Le Point Afrique, chef aujourd'hui d'un État dans la tourmente, le colonel Assimi Goïta, reconnaissable par son uniforme kaki et son béret vert, prend la tête d'un pays au milieu du gué. Apparu sur les écrans dans la nuit du 18 au 19 août dernier, après avoir renversé l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, le taiseux colonel a fini par s'imposer. » --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Le colonel Assimi Goïta, tout juste investi président pour la période de transition censée ramener les civils au pouvoir au Mali, a nommé lundi Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique nationale, selon un décret lu à la télévision publique. Le colonel Goïta a ainsi choisi l'un des chefs de file du collectif qui a mené en 2020 la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, avant d'être marginalisé par les colonels au pouvoir.
Entretien avec Boubou Cissé, ex-Premier ministre du Mali. Lors du coup d'État du 18 août 2020, il est arrêté avec le président Ibrahim Boubacar Keïta, puis libéré par la junte le 8 octobre. Une information judiciaire est ouverte contre lui pour tentative de renversement du gouvernement de transition. Dix mois plus tard, le président et le Premier ministre de la transition sont eux aussi démis de leurs fonctions. Le Mali est-il dans l'impasse ? Présentation : Denise Époté. www.tv5monde.com/etsi
Une jeune femme de 22 ans a été tuée par son compagnon dans la rue à Hayange en Moselle dans la nuit de samedi à dimanche. Le suspect, un Serbe de 23 ans, avec lequel elle avait eu une petite fille de 4 ans, a été interpellé au lendemain des faits. Pour Jean-Michel Apathie, ce drame est le symbole d'un échec. Les intermittents du spectacle ont occupé 24h sur 24 la façade du théâtre de l'Odéon depuis le 4 mars. Soutenus par la CGT, ils réclament une deuxième année blanche en raison de la crise sanitaire et le retrait de la réforme de l'assurance chômage qui entre en vigueur en juillet. Ils ont migré peu de temps après vers la salle parisienne du 104, qui est également un centre de vaccination. Pour François Lenglet, c'est la surenchère des intermittents. Le 18 août 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, est renversé par un putsch après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales. Neuf mois après, le nouveau gouvernement intérimaire n'aura tenu que quelques heures. Le jour même de son annonce lundi, le président de la transition Bah N'Daw et son Premier ministre Moctar Ouane sont arrêtés par des militaires. C'est le quatrième coup d'état depuis l'indépendance du Mali. Le deuxième en moins de neuf mois. Selon Abnousse Shalmani, coup d'état après coup d'état, ça va au-delà de l'impuissance, c'est dramatique. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.
Le Premier ministre malien de la transition, Moctar Ouane, a accordé un entretien exclusif à RFI et France 24. Il a répondu aux questions de David Baché et Marc Perelman. C'était juste avant l'annonce, ce jeudi 3 décembre, de la composition du Conseil national de transition. Le chef du gouvernement malien s'exprime sur la longueur des négociations avec les groupes jihadistes, les conflits intercommunautaires dans le Centre ou encore sur le sort du président déchu Ibrahim Boubacar Keita et de son fils, Karim Keita. Marc Perelman : Monsieur le Premier ministre, deux mois et demi après le coup d’État du 18 août, globalement salué par la population, l’installation du dernier organe de la transition se fait toujours attendre : le Conseil national de transition fait polémique, la plupart des partis refusent d’y siéger et dénoncent l’accaparement de la transition par les militaires. Il y a aussi le front social, avec des grèves qui se multiplient. Pourquoi le Conseil de transition n’est toujours pas installé, et est-ce que vous pouvez nous dire quand il le sera ? Moctar Ouane : Nous aurons bientôt les résultats des consultations qui auront permis de trouver les compromis nécessaires pour concilier les points de vue afin d’aboutir à la mise en place très rapidement du Conseil national de transition. Cela ne devrait plus tarder. M.P.: Est-ce que vous pouvez être plus précis, est-ce que c’est une question de jours ou de semaines ? Soyons patients. Je pense que c’est une question qui interviendra très rapidement. David Baché : L’essentiel des sujets régaliens, à commencer par le CNT, sont gérés par le président Bah N’Daw et surtout par le vice-président, le colonel Assimi Goïta, qui a dirigé le coup d’État du 18 août. Est-ce que vous-même, monsieur le Premier ministre, vous ne la subissez pas cette militarisation des institutions, est-ce que vous n’êtes pas l’alibi, la caution civile des militaires ? Non, les rôles sont bien répartis. Chacun joue sa partition. Nous avons tous à cœur de nous hisser à la hauteur de la mission qui nous a été confiée. D.B. : Ceux qui ont le sentiment que les militaires prennent trop de place, est-ce que vous entendez leurs inquiétudes ? Je vous l’ai dit tout à l’heure, nous sommes tous conscients de ce que nous avons à cœur de mener à bien, la mission qui nous a été confiée, puisque les rôles sont très clairement définis, chacun joue sa partition. Il n’y a pas de difficultés particulières à signaler de ce point de vue. M.P. : Début octobre, le Mali a négocié avec Aqmi la libération de trois otages occidentaux, dont la Française Sophie Pétronin, et du chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé. Le Mali a-t-il négocié seul, ou est-ce que d’autres pays ont eu leur mot à dire sur les contreparties ? L’essentiel pour nous est que nous ayons pu aboutir à la libération de ceux que vous avez mentionnés. C’est à la suite d’efforts conjugués des uns et des autres que cela a été rendu possible. D.B. : Est-il vrai que la France a fait pression pour que Soumaïla Cissé ne soit pas libéré seul, avant Sophie Pétronin, ce qui aurait pu retarder le processus ? Je parle pour le compte du Mali. D.B. : Justement, est-ce que la France s’est adressée au Mali en ce sens ? Est-ce que c’est vrai, est-ce que c’est faux ? Nous ne pensons pas que de ce point de vue-là il y ait eu une intrusion quelconque de la France dans le processus. En tout cas, pas à mon niveau. M.P. : Lors de sa visite à Bamako, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a rappelé le refus de la France d’ouvrir des négociations de paix avec les groupes terroristes comme Aqmi ou le groupe État islamique. Vous lui avez personnellement, monsieur le Premier ministre, rappelé que le Mali était favorable à « de vastes discussions », conformément aux conclusions du dialogue national. La France et le Mali ne sont donc pas sur la même ligne ? Il n’y a pas de déphasage entre le Mali et la France sur cette question. Nous comprenons les décisions et les positions de la France, basées sur ses réalités. Mais la volonté de dialogue dont je me suis fait l’écho découle d’une préoccupation, d’une volonté qui a été exprimée déjà en 2017 par notre pays, par notre peuple, dans le cadre de la Conférence d’entente nationale. Puis cette volonté a été renouvelée en 2019 à la suite du Dialogue national inclusif. Il s’agit donc pour nous d’être en phase avec la volonté des Maliens et aussi tenir compte des réalités nationales. Les groupes auxquels vous faites allusion détruisent, alors que le rôle du gouvernement est de construire. Nous devons donc les empêcher de détruire soit par les armes, ou par le truchement du dialogue. Et nous avons choisi cette deuxième option, de manière à ce que ce dialogue soit considéré comme une opportunité permettant précisément d’apporter un élément complémentaire, un prolongement des réponses qui ont précédemment été apportées à travers l’action militaire, à travers la gouvernance ou encore le développement. Je précise aussi que le dialogue que nous voulons doit être appréhendé comme une opportunité d’engager des discussions vastes avec les communautés, de manière à redéfinir les contours de la gouvernance dans les localités où ces groupes ont pu s’implanter. D.B. : Mais Barkhane a multiplié, ces dernières semaines, les actions d’envergure, notamment contre le groupe d’Iyad Ag Ghali. Ce n’est pas une manière de saborder les tentatives maliennes de dialogue ? Les options ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Le dialogue que nous poursuivons ne doit pas être considéré comme une panacée. Je vous le dis, il constitue le prolongement d’efforts d’actions à d’autres niveaux. Donc l’action militaire n’est pas exclusive du dialogue ou inversement. Les deux actions se complètent, se prolongent, dans le cadre d’une dynamique d’ensemble qui devrait permettre précisément de rétablir la sécurité sur l’ensemble du pays. M.P : Est-ce que de telles discussions ont lieu, en ce moment, avec Iyad Ag Ghali, avec Amadou Kouffa ? Il ne s’agit pas pour nous d’individualiser l’action en direction de telle ou telle personne. Ce que nous recherchons, c’est d’engager une dynamique d’ensemble à travers le dialogue qui, comme je vous le dis, doit être appréhendée dans cette double dimensions que je viens d’indiquer, à savoir le dialogue saisi comme une opportunité d’échanges avec les communautés, mais aussi un dialogue permettant précisément de déboucher sur…. M.P. : Mais vous ne les excluez pas vous, le dialogue avec eux est une piste qui est poursuivie en ce moment même ? Les recommandations du Dialogue national inclusif comme de la Conférence d’entente nationale sont claires à cet égard. Il s’agit d’engager le dialogue avec tous les enfants du Mali. D.B. : Et ce dialogue est déjà en cours, ou pas encore ? C’est une dynamique qui est en cours et à la suite de la Conférence nationale, et ce que nous avons voulu dans le prolongement du Dialogue national inclusif, c’est d’aboutir à cela. Et à ce stade, ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons à cela et nous n’excluons pas justement de parvenir à nouer ce dialogue-là. Encore une fois, ce n’est pas avec telle ou telle individualité, mais de manière précisément à permettre la prise en compte des préoccupations de toutes les communautés où ces groupes terroristes [sévissent, ndlr, interruption]. D.B. : Les attaques terroristes, sur fond de conflits entre communauté peule et chasseurs traditionnels dozos, connaissent une flambée en ce moment dans le Centre : à Farabougou et dans tout le cercle de Niono, mais aussi dans la région de Mopti. Le gouvernement a organisé un forum pour la réconciliation, le mois dernier. Depuis, les engagements pris par l’État n’ont pas été appliqués, la situation continue de se dégrader, l’armée malienne semble impuissante. Que comptez-vous faire, à présent ? Le gouvernement s’emploie fortement à ramener la paix sur l’ensemble du territoire, y compris dans la zone de Farabougou. Les actions qui ont été engagées de ce point de vue doivent impliquées à la fois les communautés locales à travers donc le dialogue intercommunautaire, mais aussi à travers les actions, les initiatives de l’État. C’est ce que nous avons fait récemment par l’envoi d’une délégation de haut niveau qui s’est rendue sur place… M. P. : Mais apparemment, cela ne fonctionne pas ? Oui, mais c’est une dynamique qui est en cours. On ne peut pas préjuger des résultats de cette action, elle se met en place, elle nécessitera une compréhension des uns et des autres, et un engagement des uns et des autres plus exactement. Et c’est à cela que nous travaillons. M.P. : L’armée malienne est accusée d’exactions à Libbé, un village peul incendié fin octobre, une vingtaine de villageois ont été tués. L’armée a réfuté ces accusations, mais tout de même promis des enquêtes. Elles ont été menées ? Conformément à l’engagement qu’il a pris, le gouvernement conduira ces enquêtes-là et lorsque les résultats seront connus, ils seront mis à disposition de tous. D.B. : L’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est actuellement en résidence surveillée chez lui. Pourquoi ? Des poursuites ont été engagées à son encontre ? Le président Ibrahim Boubacar Keita est à sa résidence. Il est là avec sa famille et il n’est pas en résidence surveillée. M.P. : Il est libre ? Il est à sa résidence avec sa famille. M.P. : Cela veut dire en résidence surveillée ? Il n’est pas en résidence surveillée, parce que la résidence surveillée suppose donc qu’il ait été soit sous le coup d’une inculpation ou qu’il soit poursuivi ou qu’on lui reproche quoi que ce soit, ce qui n’est pas le cas à ce stade. M.P. : Mais il n’a pas le droit d’en sortir… Il est revenu de soins chez lui et il est à sa résidence avec sa famille. M.P. : Sans avoir le droit d’en sortir ? Mais ça, je ne saurais vous le dire. M.P.: Son fils, Karim Keïta, a fui Bamako. On le dit en Côte d’ivoire. Est-ce que vous avez demandé à Abidjan de vous le remettre ? Il a quitté le pays, il est à l’étranger et vis-à-vis duquel également, il n’y a pas de commentaires particuliers que je puisse faire à ce stade. D.B. : Donc, le gouvernement malien ne le recherche pas particulièrement, ne cherche pas à le faire revenir au Mali ? Il a quitté le pays de son plein gré. À ce stade, je ne suis pas en mesure de vous indiquer quoi que ce soit, puisque c’est l’affaire de la justice, lorsque le cas échéant, cela se saurait. Mais pour l’instant, je ne peux vous en dire davantage que cela. D.B. : Pas de discussions avec Abidjan à son sujet donc ? Non. À ce stade, je ne peux pas vous dire qu’il y a des discussions quelconques ou non. Aucune action de ce point de vue n’a été engagée à ce jour encore.
Um dia depois de o Mali anunciar a composição do Governo de transição, a CEDEAO decidiu levantar as sanções impostas a Bamaco após o golpe de Estado de 18 de Agosto que depôs o presidente Ibrahim Boubacar Keïta. A Comunidade Económica dos Estados de África Ocidental "toma nota" dos "notáveis avanços rumo a uma normalização constitucional" e, numa declaração assinada pelo presidente do Gana Nana Akufo-Addo, lembra igualmente que as novas autoridades de transição devem "aplicar rapidamente" as outras decisões do acordo, como "a libertação dos oficiais e civis detidos" no golpe de 18 de Agosto, além da "dissolução" do conselho Nacional de Salvação do Povo (CNSP). Para Régio Conrado, investigador doutorando no Instituto de Estudos Políticos da Universidade de Bordéus, "o processo de transição no Mali ainda tem muitos aspectos complexos a serem resolvidos", o levantamento das sanções significa que a exigência da CEDEAO foi respeitada. Todavia o elenco governativo mostra que os militares não confiam nos civis. Do elenco governativo ontem anunciado, constituído por 25 membros, a Junta Militar ficou com quatro pastas estratégicas : Defesa, Segurança, Reconciliação Nacional e Administração do Território. Ao conservar estes Ministérios os militares "entendem que têm a legitimidade, mais do que provada, para poder levar a cabo a transição e a pacificação do país" e querem dizer também à CEDEAO que "mesmo tendo cedido a parte das exigências, eles [os militares] continuam no comando do país", reforçou Régio Conrado.
Invité : Cheick Oumar Sissoko, cinéaste, ancien ministre malien de la Culture. Cheick Oumar Sissoko est une des voix du M5RFP, à l'origine de la contestation ayant conduit à la chute du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Entretien. Présentation : Denise Époté. www.tv5monde.com/etsi
Podcast Journal, l'information internationale diffusée en podcast
Le coup d'Etat militaire au Mali a ponctué une agitation populaire inspirée par un imam intégriste, Mahmoud Dicko. La France, présente militairement au Mali, va avoir bien du mal à soutenir l'expression démocratique du peuple malien tout en luttant contre l'influence islamiste. Le 18 août, un coup d'Etat militaire a déposé le président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce coup de force a été le point d'orgue d'une contestation du président malien qui s'est d'abord exprimée dans les rue...
Au Mali, le colonel-major Bah N'Daw ex-ministre de la Défense du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, a été désigné en début de semaine pour conduire la transition devant ramener les civils au pouvoir. Malgré la crise politique, l’état-major français assure que le tempo des opérations militaires ne faiblit pas face aux groupes armés terroristes. Néanmoins, l’instabilité politique à Bamako pourrait contraindre Paris à faire des choix stratégiques dans les tout prochains mois.
Au Mali, voilà six mois, jour pour jour, que Soumaïla Cissé, le chef de l'opposition à l'ancien président Ibrahim Boubakar Keïta, a été kidnappé par un groupe armé. Quelles sont les dernières nouvelles de lui ? Où en sont les négociations pour sa libération ? Souleymane Koné a été ambassadeur du Mali à Nouakchott. Aujourd'hui, il est au comité stratégique du M5 et à la cellule de crise du parti URD - Union pour la République et la Démocratie - pour la libération du célèbre otage. En ligne de Bamako et au micro de Christophe Boisbouvier, il lance un appel à la junte au pouvoir et au président Bah N'Daw, qui doit prêter serment ce vendredi 25 septembre. RFI : Souleymane Koné, voilà six mois que Soumaïla Cissé est retenu en otage. Que vous inspire cet anniversaire ? Souleymane Koné : Six mois de douleur, six mois d’inquiétude, six mois d’absence… C’est très douloureux pour tout le monde au Mali et je voudrais lancer un message de compassion à Soumaïla Cissé lui-même, sa femme - ma sœur, Astan Cissé Traoré -, ses enfants, sa famille, ses camarades politiques, ses amis très nombreux, dont je suis honoré d’en faire partie. Vous savez, Soumaïla Cissé est un homme très positif, qui, malgré l’insécurité, a voulu faire un acte de foi à son pays, en se lançant dans la campagne électorale des législatives, au cours de laquelle il a été enlevé. En tant que chef de file de l’opposition, il a voulu donner une certaine crédibilité à la parole politique et à ces élections. Elles devaient être sécurisées. En tout cas, c’est ce qui avait été dit à tous les Maliens, que tout est fait pour sécuriser l’ensemble du territoire, d’où la responsabilité première, aujourd’hui, de l’État du Mali. Parce que Soumaïla a été enlevé dans le cadre d’une activité publique, organisée par l’État du Mali. Six mois après, la libération de Soumaïla Cissé, c’est sauver aussi l’honneur du Mali. Quant Soumaïla Cissé a été capturé, il faisait campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafounké, au centre du Mali. Est-ce que l’on sait qui sont ses ravisseurs ? A ce jour, nous ne connaissons pas ses ravisseurs. On attend… On ne connaît pas les ravisseurs. Mais les regards se sont tout de même tournés vers la Katiba Macina du prédicateur Amadou Koufa… Oui… Vous savez, cette katiba est dans la zone, mais il y a, en plus de cette katiba, beaucoup de groupuscules dans la zone, qui vont du banditisme pur et simple à d’autres revendications, peut-être jihadistes. Pourrait-il être passé aux mains du GSIM d’Iyad Ag Ghali ? Nous n’avons pas ces informations, à savoir quel est le groupe qui le détient. Quelle est la dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé ? La dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé est la lettre que la Croix Rouge a pu faire parvenir à sa femme. C’était le 21 août… Voilà… Et que dit-il dans cette lettre ? Cette lettre est une lettre privée, nous n’avons pas accès au contenu de la lettre, mais on suppose que la lettre était suffisante pour rassurer sa femme que Soumaïla est en vie et qu’il est bien traité. Soumaïla Cissé est âgé de 70 ans. Il a été grièvement blessé lors du putsch du capitaine Sanogo en 2012. Est-ce que l’on a des nouvelles de sa santé ? Le pouvoir qui était là et qui certainement était au courant de toutes ses activités, avait dit que Soumaïla recevait régulièrement ses médicaments. D’habitude, dans votre pays, les groupes armés capturent des étrangers. Pourquoi s’en sont-ils pris cette fois à un Malien ? C’est la première fois qu’ils s’en prennent à une personnalité politique de grande envergure. Sinon, par le passé, ils s’en sont pris à des gendarmes, des gardes forestiers ou d’autres, tous ceux qui représentent l’administration. C’est pour cela, justement, qu’il y a cette grande mobilisation à travers le Mali et même à travers le monde. Partout en Afrique, il y a des intellectuels qui se sont levés. Vous avez la Francophonie qui travaille pour cela, aussi. Les sénateurs français, les députés, ministre des Affaires étrangères de la France… Toutes ces grandes voix - la Cédéao et même le Conseil de sécurité -, toutes ces grandes voix se sont levées pour demander la libération de Soumaïla Cissé. Soumaïla Cissé a présidé la Commission de l’UEMOA. Il a été deux fois deuxième dans une présidentielle malienne… Est-ce que ce n’est pas aussi cette notoriété, qui fait qu’aujourd’hui il est retenu en otage ? On peut supposer que ceux qui l’ont enlevé savent ce que représente Soumaïla Cissé - et pour le Mali et pour l’Afrique -, et que cela peut faire monter les enchères, quelque part, oui. Mais qu’à cela ne tienne, c’est au Mali de remplir toutes les conditions pour la libération de Soumaïla Cissé, avec l’aide bien sûr, de tous nos amis et de tous les partenaires du Mali. L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta s’est mobilisé pour faire libérer son ancien adversaire Soumaïla Cissé. Mais aujourd’hui, est-ce que le changement de régime ne risque pas de compliquer les négociations avec les ravisseurs ? Je ne sais pas si l’ancien président s’est mobilisé pour libérer Soumaïla Cissé. Il a fait des annonces, mais nous n’avons pas eu ce sentiment que la libération de Soumaïla Cissé était vraiment une priorité chez lui. J’en veux pour preuve : il a fait un discours juste après l’enlèvement de Soumaïla Cissé et il n’en a pas pipé mot. Il a fallu la grande vague populaire du M5-RFP contre lui-même, pour qu’il intervienne, pour faire de la libération de Soumaïla quelque chose pour apaiser le mouvement. Je pense qu’il y avait plus de manœuvre dans sa démarche, que de réelle volonté d’aller vers la libération de Soumaïla Cissé. Je suis d’accord avec vous, le nouveau pouvoir doit s’engager résolument, avec plus de force, avec plus de transparence, pour montrer la volonté nationale qu’il y a, aujourd’hui, à libérer Soumaïla Cissé. Vous pensez que le CNSP du colonel Assimi Goïta peut faire plus ? Il doit faire plus. Le CNSP, le nouveau président qui est investi, l’ensemble des forces qui vont accompagner la Transition, doivent s’engager résolument, plus que jamais, pour la libération de Soumaïla Cissé. Il parait que le CNSP a dit à votre compagnon du M5, Choguel Maïga, qu’il travaillait sur ce dossier, même s’il ne pouvait pas donner de détails. S’ils l’ont dit à Choguel Maïga, c’est très bien. Je crois savoir que le colonel Goïta a rencontré un des fils de Soumaïla Cissé et c’est une très bonne chose. C’est une volonté exprimée. C’est très bien ! Est-ce que, dans le M5, le très influent Imam Mahmoud Dicko peut aider à la libération de Soumaïla Cissé ? Absolument. Cela, je peux le dire, dès les premiers jours de l’enlèvement de Soumaïla Cissé, nous avons été de ceux qui sont allés voir l’imam Dicko pour demander son implication. Et depuis ce jour à aujourd’hui, l’imam Dicko est fortement impliqué dans la recherche pour la libération de Soumaïla Cissé. Je peux personnellement l’attester. Et s’il vous écoute ce vendredi, que voulez-vous dire à Soumaïla Cissé ? Je lui dirai, avec émotion, de tenir bon, que sa famille et le Mali pensent à lui, que nous sommes mobilisés - avec toutes nos forces intellectuelles, morales, nos prières -, pour sa libération, que le Mali découvre chaque jour que Soumaïla Cissé est un grand facteur de stabilité dans notre pays, qu’il nous manque, qu’il faut qu’il tienne.
Mali's new president will be sworn into office on Friday, five weeks after the overthrow of Ibrahim Boubacar Keïta. Bah Ndaw, a former defence minister, was picked by the coup leader, Colonel Assimi Goita, to head a transitional government until elections are held. Col Goita will be his vice-president. --- This episode is sponsored by · Afrolit Podcast: Hosted by Ekua PM, Afrolit shares the stories of multi-faceted Africans one episode at a time. https://open.spotify.com/show/2nJxiiYRyfMQlDEXXpzlZS?si=mmgODX3NQ-yfQvR0JRH-WA Support this podcast: https://anchor.fm/newscast-africa/support
Mali's new president, Former Defence Minister Bah Ndaw has been sworn into office, five weeks after the overthrow of Ibrahim Boubacar Keïta. We hear from Sierra Leone President Julius Maada Bio, he talks about corruption in the country following an investigation into the administration of former president Ernest Bai Koroma. Plus Zimbabwean dance hall and reggae musician Winky D about his latest album called "Njema".
West African leaders have indicated they might lift the sanctions they have imposed on Mali following last month's coup. Their envoy, the former Nigerian President, Goodluck Jonathan, disclosed this on arrival in Mali, adding that the military officers who overthrew President Ibrahim Boubacar Keïta were acceding to international calls for a transition to civilian rule. His comments suggest the West African regional body, Ecowas, could accept the appointment of a former defence minister, Bah Ndaw, as interim president, with the coup leader, Colonel Assimi Goita, as vice-president. Imports to land-locked Mali have slumped since the imposition of a trade embargo. --- Support this podcast: https://anchor.fm/newscast-africa/support
« Le choix a pris de court tous les observateurs de la scène politique, s’exclame Maliweb. Le Colonel-major de l’armée à la retraite Bah N’Daw est désormais le nouveau président de la transition. L’information a été donnée, hier soir lundi, sur l’ORTM par le Colonel Assimi Goïta [le chef de la junte] qui devient Vice-président de la transition. Bah N’Daw avait succédé à Soumeylou Boubèye Maïga, au ministère de la Défense et des anciens combattants, en mai 2014, rappelle le site d’information malien. C’était au lendemain des affrontements de Kidal. Son passage à la tête de ce département a été de courte durée, car en janvier 2015, le gouvernement Moussa Mara rendait sa démission. L’homme y a laissé une réputation d’homme intègre. […] Aujourd’hui, une ultime mission attend le colonel-major à la retraite Bah N’Daw, pointe encore Maliweb. Celle de mener les réformes politiques juridiques et institutionnelles pour un Mali nouveau. » « Le CNSP s’est enfin décidé, lance pour sa part Arc en ciel. Après plusieurs jours d’hésitations, le Conseil national pour le Salut du Peuple a finalement accepté qu’un civil dirige la transition. » Un militaire à la retraite reste-t-il un militaire ? Toutefois, « un militaire à la retraite est-il un civil ? » : question posée par L’Observateur Paalga au Burkina. Réponse : pas vraiment… « Les nouveaux hommes forts de Bamako espèrent à travers cette solution satisfaire la Cédéao qui, dès le putsch, avait pris une batterie de sanctions et multiplié les pressions tous azimuts pour faire rendre gorge à la soldatesque. La Cédéao sera-t-elle vaincue par cette stratégie du camouflage ? On attend de voir », répond le quotidien ouagalais. En tout cas, poursuit L’Observateur Paalga, « il faut espérer pour Bah N’Daw et ses compatriotes qu’il saura mener le bateau battant pavillon Mali à bon port sans être un président potiche, juste là pour inaugurer les chrysanthèmes, pendant que le vrai pouvoir est ailleurs, entre les mains des putschistes. Et on peut le craindre, pointe le journal, lorsqu’on voit qu’il a été flanqué d’Assimi Goïta, le chef de la junte, désigné vice-président. » Un président qui fait pschitt ? Pour Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, pastichant une publicité pour une célèbre boisson gazeuse, il est clair que le nouveau président a la couleur de l’alcool, mais ça n’est pas de l’alcool… « Le président civil tant réclamé par la Cédéao n’est pas là, s’exclame le journal. Voici venus les jours d’un colonel-major à la retraite ! C’est un militaire qui n’est pas d’active qui sera aux manettes. On attend la réaction de la Cédéao qui ne peut que se satisfaire des délais respectés, le second ultimatum expirait ce 22 septembre, mais pour la qualité de civil, il faudra repasser. C’est bien un militaire en "réserve de la République" qui a été choisi. Bien sûr, le nouveau président par intérim ne porte plus la tenue, mais un militaire reste un militaire et il y a toujours cet esprit de corps qui le lie à ses frères d’armes […]. » Le Point Afrique pour sa part parle de « compromis » : « Les militaires de Bamako, qui avaient promis dès leur arrivée de rendre à terme les commandes aux civils, voulaient conserver la mainmise sur la transition. La nomination d’un ancien militaire semble donc une manière de compromis. […] Cette piste d’un militaire à la retraite se dessinait depuis plusieurs jours. » Vers une levée des sanctions ? Autre question posée cette fois par Le Pays, au Burkina, « à présent que l’on sait qui présidera momentanément aux destinées du Mali, la Cédéao va-t-elle illico presto lever les sanctions ? » On attend sa réaction. « En tout cas, il faut souhaiter que l’organisation sous-régionale aille dans ce sens, estime le journal, d’autant que l’économie malienne est au bord de l’asphyxie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Assimi Goïta et ses frères d’armes ont pris une sage décision car il ne servait à rien de continuer à jouer avec les nerfs des chefs d’État de la Cédéao, au risque de plonger davantage le pays dans le gouffre. Cela dit, les hommes en treillis avaient-ils vraiment le choix ? La réponse est non. Les tombeurs d’Ibrahim Boubacar Keïta avaient l’intention de déposer leurs pénates au palais de Koulouba qu’ils disaient être venus balayer, mais l’étau qui se resserrait autour d’eux ne leur offrait pas d’autre choix que de satisfaire aux exigences de la Cédéao. »
Après le coup d’État au Mali, avant des élections présidentielles prévues le mois prochain en Côte d’Ivoire et en Guinée, comment se porte la démocratie en Afrique de l’Ouest ? Le rapport annuel du think tank « Afrikajom Center », basé à Dakar passe au crible 16 pays et analyse « les nouvelles pathologies de la démocratie » dans la région. Ses auteurs recommandent à ces États de « rompre avec la démocratie d’imposture ». Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom répond à Charlotte Idrac. RFI : Vous écrivez dans votre rapport aujourd’hui, ce ne sont plus les coups d’État militaires qui font des morts, mais les troisièmes mandats. C’est cette question d’actualité, aujourd’hui, en Côte d’Ivoire notamment et en Guinée, qui vous inquiète le plus ? Alioune Tine : Absolument. Le coup d’État réparateur au Niger en 2009-2010 n’a fait aucun mort. Au Mali, le coup d’État a fait quatre morts, mais quand le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire dit qu’il va participer à l’élection présidentielle pour un troisième mandat, il y a eu immédiatement des manifestations, des violences qui ont fait 26 morts, beaucoup de blessés, et avec beaucoup d’opposants et d’activistes des droits humains qui sont aujourd’hui en prison. Cela rappelle les vieux démons de la Côte d’Ivoire en 2010. Le risque de rechute, il est réel. Nous pensons qu’en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il faut absolument reporter l’élection présidentielle et discuter, débattre du processus électoral qui est contesté. Donc, il me semble qu’aujourd’hui, il faut que les chefs d’État examinent la question du troisième mandat avec, par exemple, Alpha Condé en Guinée Conakry. Depuis le début, quand on a planifié le referendum et les élections législatives et les manifestations, ça a fait plus de 50 morts, des dizaines de personnes qui sont en prison. Je pense que c’est extrêmement grave pour que la Cédéao et la communauté internationale commence à opiner là-dessus, pour créer les conditions d’une sanction pour des présidents qui sont des présidents qui sont des présidents dé-régulateurs. Justement, vous plaidez pour qu’il y ait un sommet de la Cédéao qui soit dédié à la limitation des mandats présidentiels. Il y avait un sommet en 2015 pour que la limitation du mandat soit inscrite dans le protocole additionnel sur la gouvernance et la démocratie. Il y a deux pays qui était contre, c’était la Gambie et le Togo. Maintenant, je pense qu’il faudra aujourd’hui réinscrire dans l’agenda du sommet de la Cédéao la question de la limitation du mandat et la régler pour de bon. Et moi, j’ai été extrêmement satisfait d’avoir entendu le président Buhari interpeller ces collègues chefs d’État pour dire: que nous autres, leaders des États membres de l’Afrique de l’Ouest, nous devions respecter notre Constitution. Ça c’est un bon début. Sur cette question du troisième mandat, un mot sur le Sénégal où ce débat agite également la classe politique, le débat sur un éventuel troisième mandat du président Macky Sall en 2024. Le président n’a pas dit oui, mais il n’a pas dit non. Je peux comprendre le président avec son gouvernement et les ambitions qu’il y a au sein de son parti pour dire « écoutez, on travaille et que les gens qui ont envie de faire campagne n’ont qu’à quitter mon gouvernement pour y aller ». Cela dit, tous les présidents du Sénégal ont enlevé la limitation des mandats. Senghor l’a enlevé, Diouf en 1999 l’a enlevé, mais il a été battu par Wade en 2000. Wade l’a enlevé, il a été battu aussi en 2012. Donc, le président Macky Sall n’a pas le droit à l’erreur. Et également son rôle historique, aujourd’hui, c’est de respecter la limitation du mandat et se l’appliquer à lui-même. « Les coup d’État sont plus sophistiqués en Afrique de l’Ouest », c’est ce que vous écrivez dans le rapport, il s’agit désormais de coups d’État électoraux ou constitutionnels. Pourtant, il y a ce coup d’État militaire au Mali, le mois dernier, sachant que votre rapport a été rédigé avant cet évènement. Pourquoi selon vous, le régime d’IBK, d’Ibrahim Boubacar Keïta, s’est effondré si rapidement ? Quand même, dans les manifestations, qu’on le veuille ou non, l’imam Dicko a énuméré les problèmes : la mal-gouvernance, la corruption, vous avez, comme je le dis, la crise du suffrage universel, les élections législatives, la manière dont cela s’est déroulé et a été contesté ont été un phénomène déclencheur. Le Mali, c’est un cas, pour effectivement tirer les leçons de ce qui se passe quand effectivement vous n’avez pas le respect de l’État de droit. Les gens ont perçu le coup d’État comme un coup d’État réparateur. Quand les gens vont dire : « tiens, nous avons besoin d’un régime militaire », quand vous avez les gens qui font confiance en un imam et non plus aux politiques, ça devrait amener les politiques, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, à repenser la politique en Afrique. Comment est-ce que vous voyez la suite des évènements ? Quelle peut être l’issue de la crise selon vous ? L’issue de la crise, c’est qu’il faut que la junte militaire cède le pouvoir dans les meilleurs délais. La solution, c’est la transition civile. Alors le tableau que vous dressez dans ce rapport est assez sombre, pourtant vous restez optimiste avec « de nouvelles formes de résistance et l’émergence de nouveaux acteurs ». C’est la société civile, c’est ça, qui fait maintenant office de contre-pouvoir à la place des Parlements ? Je pense que l’Afrique bouge avec sa jeunesse, extrêmement dynamique, et souvent inspirée, ça c’est très important, qui arrive quand même à battre des dictateurs et des tyrans. On l’a vu en Gambie, #Gambiadecided, on l’a vu ici avec le mouvement du 23 juin. Le Hirak a eu raison en Algérie du long règne de Bouteflika. Donc, il y a aujourd’hui une nouvelle culture politique, c’est avec ces mouvements-là qu’il faut compter pour voir comment on peut changer positivement.
durée : 00:04:43 - Le Reportage de la rédaction - C’est aujourd’hui que s’ouvrent au Mali les journées de concertation nationale sous l’égide des militaires qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Qui conduira la transition et combien de temps durera celle-ci ?
« L’Afrique de l’Ouest sous les eaux ! », s’exclame le site d’information WakatSéra. « Du Bénin au Sénégal, en passant par le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, pour ne citer que ces pays, les eaux en furie n’épargnent rien sur leur passage, endeuillant de nombreuses familles et détruisant habitations et infrastructures publiques. Des inondations meurtrières qui jettent également dans la rue, des sans-abri qui n’ont eu nulle part pour dormir hier, et ignorent où trouver gîte et couvert, aujourd’hui et demain. Plus inquiétant, pointe encore WakatSéra, que ce soit à Ouagadougou, à Niamey ou à Dakar, la générosité du ciel qui a ouvert ses vannes trop en abondance ne faiblit pas. Les experts en météorologie prévoient encore de fortes précipitations dans les jours à venir. » Alors, « à quand la fin de ces inondations répétées et annuelles ?, s’interroge WakatSéra. Pourtant, elles peuvent bien trouver solution dans la construction de caniveaux non encombrés par les déchets humains, le retour au civisme des populations, l’interdiction rigoureuse de s’installer dans les zones à risque, et surtout la fermeté des autorités, débarrassées de ces mille et un calculs politiciens qui conduisent, chaque année, à l’irréparable. Et on criera encore à l’aide internationale, après soixante ans d’indépendance, pour nous sauver des eaux de pluie ! » Des « mafias du pompage » ? Dans certains pays frappés par ce déluge, la polémique gronde… Exemple au Sénégal. « Les fonds annoncés en 2012 ont-ils été investis dans la lutte contre les inondations ?, s’interroge le quotidien Enquête. C’est la question à 750 milliards de francs CFA. Le retour en force des inondations, durant le weekend, conséquences de pluies exceptionnelles, a amené plusieurs Sénégalais à douter de l’effectivité de l’utilisation de cet argent, tant les dégâts orchestrés par les eaux ont été importants à travers le pays. » En effet, complète 24 Heures, autre quotidien sénégalais, « les inondations causées par les fortes pluies continuent d’alimenter les débats dans le landerneau politique sénégalais. Et c’est Ousmane Sonko, le leader du parti d’opposition Pastef, et sa coalition qui montent au créneau pour faire un diagnostic sans complaisance de la situation et étalent leurs inquiétudes face au plan Orsec. "Nous exigeons, dit-il, la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une mafia du pompage qui profite de la situation pour s’enrichir impunément. Le caractère urgent et catastrophique des situations d’inondation ne doit plus être un alibi aux pratiques de corruption", met encore en garde Ousmane Sonko. » Ça coince entre la Cédéao et le Mali… À la Une également, le Mali, avec l’ultimatum de la Cédéao. L’organisation ouest-africaine donne jusqu’au 15 septembre à la junte pour désigner un président et un Premier ministre de transition civils. Et la transition ne devra pas dépasser 12 mois. Certains quotidiens maliens s’insurgent, à l’instar de Malikilé : « Certes l’exigence d’une transition civile au Mali est parfaitement dans l’ordre des choses. Mais, s’interroge le quotidien bamakois, la Cédéao ne fait-elle pas preuve de dogmatisme en imposant aux Maliens une transition de douze mois maximum. La Cédéao ignore-t-elle encore que l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta a plongé son pays dans un gouffre tel que tout est à reconstruire au Mali dont les deux tiers du territoire échappent au contrôle de ce qui reste d’un État failli. N’en déplaise aux dogmatiques de la Cédéao, la camisole de force d’une transition d’une année au Mali ne ferait que déplacer et masquer les problèmes du pays qui resurgiront inéluctablement dans quelques années. » « Sortie de crise au Mali : la Cédéao ne bouge pas d’un iota », déplore également Le Pays, toujours à Bamako. Le site Maliweb, lui, s’interroge : « Comment le colonel Assimi Goïta, qui est en passe de diriger la transition, pourra-t-il convaincre la Cédéao sur ce schéma ? De quels moyens disposent les militaires tombeurs de Kati pour extirper rapidement le pays de la nasse de sanctions dans laquelle leur coup de force l’a plongé ? » Des questions toujours sans réponse.
Selon notre journaliste Thomas Dietrich, le lent pourrissement de la situation sécuritaire au Sahel signe la fin de l'Empire français. En effet, quand on regarde la carte des zones d'insécurité au Sahel confectionnée par le Quai d'Orsay, on se rend compte que la moitié des pays de la zone franc sont, en tout ou partie, en zone rouge. Cette catastrophe sécuritaire est une humiliation géostratégique pour la France. Thomas Dietrich est justement au Mali, pays qui se trouve de nouveau au coeur de l'agenda international ces derniers jours. Et pour cause : des militaires ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Ce que Thomas Dietrich nous explique, c'est que ce coup de force s'inscrit dans le cadre d'une longue insurrection civique contre un pouvoir, certes allié de la France et de la “communauté internationale”, mais complètement discrédité en interne. Entretien avec Théophile Kouamouo. ▶ Soutenez Le Média :
Trois semaines après le putsch qui a conduit à la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta, la junte au pouvoir a lancé des consultations sur la transition censée ramener les civils à la tête du Mali. La durée de cette transition interroge, sa forme également. L’armée malienne est affaiblie et peine à faire face aux menaces sécuritaires. Même si la junte jouit d’une bonne image auprès de la population, sera-t-elle capable de changer profondément le système comme elle entend le faire ? Quels parallèles avec de précédentes situations dans ce pays qui a déjà connu plus de trois décennies avec à sa tête un chef de l’État issu de l’armée ? Nos invités :- Anne Savey, ancienne directrice des opérations de Promediation, spécialisée dans l’analyse, la prévention et la résolution des conflits. - Mamadou Samaké, professeur de droit public et de sciences politique à la faculté des sciences administratives et politiques de Bamako.
Buurlanden van Mali bespreken maandag de staatsgreep in het Afrikaanse land van een maand geleden. Inmiddels zijn de coupplegers druk bezig met de onderhandelingen voor een nieuwe regering en heeft de vorige president Ibrahim Boubacar Keïta het land verlaten. Waarom was volgens een groep militairen een staatsgreep nodig? Dat vragen wij aan Mirjam de Bruijn, hoogleraar Afrikanistiek aan de Universiteit Leiden.
Les concertations nationales organisées par la junte militaire qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, débutent ce samedi matin 5 septembre au Mali. Partis politiques, syndicats, société civile, groupes armés signataires de l’accord de paix, tous sont conviés. D’ici huit jours, ils doivent se mettre d’accord sur les modalités de la transition à venir : sa durée, la nature civile ou militaire des dirigeants sont au cœur des débats. Soumeylou Boubèye Maïga est un poids lourd de la scène politique malienne, ancien ministre, ancien Premier ministre. Il dirige le parti Asma, ancien allié du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta. De ses relations avec les militaires de la junte ou avec l’imam Dicko, à sa vision de l’avenir politique du Mali et des relations à avoir avec la Cédéao, il est l’Invité d’Afrique matin. Au micro de notre envoyé spécial à Bamako, David Baché. RFI : Depuis le coup d’État militaire du 18 août, votre personne fait l’objet de beaucoup de rumeurs. Vous avez été chef des services maliens de renseignement, ministre de la Défense. Certains affirment que vous êtes une éminence grise du CNSP et que, fort de vos réseaux dans les services de sécurité, vous avez participé en coulisse à la préparation de ce coup d’État. Est-ce que c’est le cas ? Soumeylou Boubèye Maïga : Comme vous le dîtes, ce sont des rumeurs. Il faut laisser aux jeunes officiers qui ont fait leur action la paternité de leur action, depuis l’étape probablement de la décision jusqu’à l’exécution. C’est d’abord un réflexe de citoyens de leur part, et de patriotes. Et donc franchement, je ne participe pas aux tentatives, assez vaines d’ailleurs, de récupération. Vous n’aviez aucun lien avant le 18 août dernier avec les militaires qui ont pris le pouvoir ? La plupart, je les ai connus, je les ai commandés directement ou indirectement. Je connais, vous savez, des milliers de militaires, mais ça ne fait pas de moi quelqu’un qui aurait participé ou préparé un coup d’État. Mon rôle, c’est d’être dans une attitude de soutien, d’accompagnement. Je n’ai jamais rencontré le CNSP. Je ne suis jamais allé à Kati, contrairement à ce qui se dit. En revanche, vous avez émis des propositions, des suggestions pour la transition politique à venir. Qu’est-ce que vous conseillez à la junte actuellement au pouvoir ? D’être d’abord dans un dialogue intelligent avec la communauté internationale, à commencer par la Cédéao. Parce que, à l’évidence, l’action qui a été menée est différente de celle de 2012. Le coup d’État d’Amadou Haya Sanogo à l’époque... Elle bénéficie d’un accompagnement général. Tout le monde est prêt à participer à la période de la transition. Dirigée par un civil ? Par un militaire ? Une période courte, une période longue ? Il y a des points qui, à ma connaissance, ne posent plus de problèmes : le fait qu’il y ait un président civil, un Premier ministre civil. Ça ne pose pas de problème au CNSP ? Aux militaires qui ont pris le pouvoir ? Je pense que ça ne leur pose pas de problème. Maintenant, nous devons réfléchir à leur positionnement dans l’architecture institutionnelle. C’est pourquoi nous avons proposé un exécutif où il y aurait un président civil et un vice-président militaire. Maintenant, il faudrait nécessairement un organe qui aurait la compétence législative sous la forme d’un conseil national de transition au sein duquel il y aurait des civils, des militaires, enfin toutes les forces vives du pays. Les militaires peuvent aussi se retrouver à ce niveau-là. L’important, c’est qu’ils aient une présence qui corresponde à leur rôle. Non seulement en tant qu’initiateurs de ce qui est arrivé, mais aussi en tant que garants de la stabilité de la situation qui s’ouvre. Parce que si nous sommes dans une situation qui donnerait à penser qu’ils sont congédiés, nous pouvons ouvrir la voie à des situations relativement difficiles à contrôler. On comprend votre volonté de faire en sorte que les militaires soient impliqués dans la transition à venir, néanmoins vous vous alignez globalement sur les exigences de la Cédéao : transition courte, dirigée par des civils. Beaucoup de Maliens jugent que ces exigences relèvent de l’ingérence. Mais le Mali est membre de la Cédéao. Actuellement suspendu... Oui d’accord, mais je veux dire que nous sommes un pays membre de la Cédéao et, au titre des protocoles de la Cédéao, nous-mêmes en tant que pays, nous avons eu à intervenir dans l’ECOMOG, au Liberia, en Sierra Leone. De part et d’autre, on doit peut-être faire preuve d’ouverture et de flexibilité. Et le plus important, c’est qu’au niveau interne, nous ayons un consensus assez fort pour soutenir les propositions qui vont être faites. Et que, de la part de la Cédéao, il y ait plus une logique d’accompagnement et de soutien dès lors que le principe de revenir à des normes constitutionnelles n’est pas remis en cause. Votre nom fait partie de ceux qui circulent pour un poste de Premier ministre de la transition. Est-ce que vous êtes intéressé ? Franchement, moi, j’agis pour mon pays sans demander quoi que ce soit. Vous n’êtes pas candidat à la présidence ou au poste de chef de gouvernement de la transition ? Toutes ces questions ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est que nous puissions nous entendre sur l’architecture de la transition, sur sa durée, sur sa feuille de route. C’est à partir de là que l’on nous pourrions voir qui peut le mieux servir par rapport à ces différents paramètres. Le CNSP souhaite que le président IBK et d’autres anciens responsables, douze sont toujours d’ailleurs en résidence surveillée, soient jugés pour des affaires de corruption ou de détournement. Est-ce aussi ce que vous souhaitez ? À chaque jour suffit sa peine. Le plus important c’est que nous puissions d’abord trouver une base sur laquelle le pays peut se remettre en marche. À partir de là, le pays a des institutions, notamment judiciaires, qui devraient faire leur travail de manière normale. Cette exigence de justice qui émane de la population malienne, est-ce que ça ne peut pas être une base justement de la transition ? Mais la justice fait son travail quotidien, et à ma connaissance, elle n’est pas contrariée dans ce travail-là. Donc ça ne peut pas être un objectif politique, de circonstances… Lorsque vous étiez Premier ministre, l’imam Mahmoud Dicko avait mené le combat, parmi d’autres, pour obtenir votre démission. Il est aujourd’hui une figure du mouvement de contestation M5-RFP. Quelle relation entretenez-vous actuellement avec lui et avec le M5 ? Je n’ai pas de relations particulières… Dicko, je le connais depuis 1991. Nous nous sommes connus à l’occasion de la conférence nationale souveraine de l’époque et nous entretenons des relations normales, de courtoisie. Maintenant, nous avons des désaccords assumés. Pour moi, ce n’est pas un problème insurmontable. Vous lui avez fait des propositions récemment dans le cadre, justement, de la transition à venir ? Non, ça, ce n’est pas vrai. Cela relève de la rubrique des rumeurs.
Cet été, de nouveaux bouleversements sont venus secouer le Mali : un coup d’état qui a vu l’installation au pouvoir d’une junte militaire, et le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Depuis janvier 2013, la France y est engagée militairement, pour faire « face à l’agression terroriste qui menace toute l’Afrique de l’Ouest ». Depuis, une quarantaine de soldats français sont morts sur place. Pourquoi le pays est-il encore engagé ? Qu’est-ce qui a motivé François Hollande à décider l’engagement au Mali ?Thomas Rozec raconte.[Cet épisode a initialement été diffusé en Janvier 2020]CRÉDITSProgramme B est un podcast de Binge Audio présenté par Thomas Rozec. Cet épisode a été produit en septembre 2020. Réalisation: Mathieu Thévenon et Adel Ittel El Madani. Production et édition: Lorraine Besse. Générique: François Clos et Thibault Lefranc. Identité sonore Binge Audio: Jean-Benoît Dunckel (musique) et Bonnie El Bokeili (voix). Identité graphique: Sébastien Brothier et Thomas Steffen (Upian). Direction des programmes: Joël Ronez. Direction de la rédaction: David Carzon. Direction générale: Gabrielle Boeri-Charles. See acast.com/privacy for privacy and opt-out information.
Suite à la démission forcée du président Ibrahim Boubacar Keïta, quel avenir pour le Mali ? Que peut-on attendre de la transition et peut-on faire confiance à la junte ? Quid de l’opposition malienne à l’origine de la révolution et quelles conséquences pour les pays voisins ? Avec nos invités : - Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti malien Yéléma - Dr Bocar Tréta, président du bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM) - Dr Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network (ASSN) - Mossadeck Bally, fondateur et président du groupe Azalaï.
Au Mali, cela fait presque deux semaines que les militaires ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Et pourtant, aujourd'hui encore l'avenir de la transition qui se profile reste entouré d'incertitudes. Plus que jamai, les militaires semblent sous pression. Le décryptage de Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, auteur du livre « Le grand livre de l’Afrique » (Eyrolles, 2018)
La ministre des Armées Florence Parly a appelé dimanche sur Europe 1 à une transition politique "rapide au Mali", après la démission sous la contrainte militaire de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle a souhaité que le règlement de la situation soit "une affaire de mois", au risque que "cela profite d'abord aux terroristes".
La rentrée des classes avec, d’abord, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui annonce, dans Le Journal du Dimanche, « d’ici octobre », l’ouverture de discussions avec « les professeurs » sur leur rémunération l’an prochain ; avec, ensuite, ce collectif de médecins signataires d’une tribune dans Le Parisien Dimanche, pour durcir le protocole sanitaire prévu par l'Éducation nationale dans les écoles ; lequel protocole, selon ces médecins, « ne protège ni les personnels ni les élèves et leurs familles ». Dans cette tribune, est aussi évoqué le risque de « fermer des classes par dizaines ». Dans Le Parisien Dimanche, ces praticiens proposent de recommander le port du masque en lieu clos pour « tous les élèves de plus de six ans ». La rentrée de l’économie ensuite, avec le plan de relance, qui sera dévoilé jeudi 3 septembre par le gouvernement, et cette autre tribune signée dans Le Journal du Dimanche par quinze députés ex-macronistes, qui demandent que le plan de relance attendu soit « durable et solidaire ». Réunis au sein du groupe Écologie, Démocratie, Solidarité autour de leur coprésident Matthieu Orphelin, ces quinze députés parmi lesquels Cédric Villani et Aurélien Taché, critiquent sans attendre ce plan dans lequel, selon eux, rien n’est prévu pour « lutter contre les discriminations et les inégalités territoriales ». Dans leur tribune, ces ex-marcheurs, qui se veulent « indépendants », demandent que les aides versées aux entreprises soient « assorties d'objectifs précis de recrutement dans (les) quartiers » pauvres et refusent d’allouer des aides à l'investissement « qui seront immédiatement détournées pour alimenter le versement financiarisé de dividendes aux actionnaires », écrivent-ils dans Le JDD. Zizanie en perspective dans les rangs de l’Assemblée nationale : C’est ce que, tout à la fois, constate et déplore L’Obs. « Désormais tout le monde s’engueule, se navre cet hebdomadaire. Les 60 millions d’épidémiologistes et virologues que compte aujourd’hui notre pays ont chacun leur avis sur les mutations du virus, les chances d’un vaccin, ou la taille des microgouttelettes flottant dans l’air. ». C’est ainsi, déplore L’Obs, « les esprits s’échauffent (et) il n’y a pas que sur le front social que la rentrée promet d’être tendue pour le gouvernement ». Ce qui inquiète L’Obs, c’est la gestion de la crise, qui reste encore « très centralisée et bureaucratique ». Cette gestion bien parisienne produit des mesures que « les citoyens ont souvent du mal à comprendre, donc à accepter ». Le scandale Valeurs Actuelles à présent. Cet hebdomadaire a publié un dessin dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave : C’est un dessin noir sur blanc. Il représente la députée de Paris Danièle Obono, collier de fer au cou, et ce magazine l’a placé en illustration d’un récit de sept pages que Valeurs Actuelles présente comme une « fiction », un « roman de l’été ». Tollé unanime en France. De l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par de nombreux parlementaires et ministres et jusqu’au président Macron, c’est une vague d’indignation qui s’est soulevée contre ce qui est qualifié de représentation « abjecte et inacceptable » et vivement dénoncé comme une « apologie du racisme ». Au Mali, le coup d’État militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta sonne conne un échec pour Paris, où l’on rend IBK grandement responsable dudit échec : Dans L’Express, un « fin connaisseur » du dossier malien le confesse : « Les milieux militaires et diplomatiques ont très vite su qu'IBK n'était pas l'homme de la situation, et que, en pur produit du système, il profiterait de sa position pour favoriser sa famille et ses proches ». Pour cet hebdomadaire, la France est « en échec » au Mali où le sentiment antifrançais « grandit » alors que l’opération militaire française Barkhane est « enlisée », énonce ce magazine. La France est « prise au piège, rehausse L’Express. (…) Dans ce pays terrassé par la pauvreté (…) la population, exaspérée par la crise, attend beaucoup des putschistes, qui ont proposé au départ une transition de trois ans dirigée par des militaires ». De son côté, Le Point remarque que « la guerre du Sahel a déjà duré autant que celle d'Algérie. Mais au-delà du seul Mali, Le Point estime que « dans l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest francophone, la relative démocratisation des années 1990 a laissé la place à la confiscation des appareils d'État au service d'intérêts claniques ou familiaux et au contournement des dispositions constitutionnelles, comme récemment en Guinée et en Côte d'Ivoire ». Avis non partagé par le porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Mamadou Touré, c’est son nom, dit que s’il est élu à la prochaine présidentielle, Alassane Ouattara en sera à son « premier mandat dans cette IIIème République ».
C’est Malijet, qui annonce « la libération de (ces) deux poids lourds de l’ancien régime. Arrêtés au cours des évènements du 18 août passé par la junte militaire, les ex- Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Boubou Cissé et Moussa Timbine ont été libérés, affirme Malijet. Ils étaient détenus à Kati ». Une libération qui intervient une dizaine de jours à peine après que la junte militaire soit allée cueillir à son domicile l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, dont on a également appris la libération hier. Toujours selon Malijet, IBK a été conduit « à son domicile de Sebenikoro à Bamako. Il a été ramené par des éléments des forces spéciales maliennes. Sa maison est sous surveillance », souligne ce site malien. La CEDEAO face au défi malien Ouverture ce vendredi d’un nouveau sommet des chefs d’État de la Cédéao sur le Mali. En amont de ce deuxième sommet de l'organisation régionale sur le Mali (deuxième depuis le coup d’État militaire du 18 août), le numéro deux de la junte au pouvoir à Bamako, le colonel Malick Diaw, s’est rendu hier à Niamey mais aussi à Ouagadougou, où il a rencontré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Justement. Au Burkina Faso, le quotidien Wakat Sera le souligne, les mutins de Bamako « sont loin des diablotins enragés, inhumains et sans culture politique, que la CEDEAO voulait jeter en pâture au monde. Les dirigeants de la sous-région, plus précisément l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Guinéen Alpha Condé, la ligne dure de la CEDEAO qui voulaient faire passer au bûcher les militaires de Kati, sont certainement confus, après cette belle leçon d’humilité et surtout d’humanisme que viennent de leur infliger leurs «fistons» », subodore ce quotidien ougalais. Lequel journal burkinabè encourage le CNSP à continuer « sur la lancée des décisions judicieuses, dans l’intérêt du peuple » et Wakat Sera souhaite que les dirigeants africains qui se réunissent une fois de plus sur le cas malien, ce 28 août, « fassent preuve du même tact et de la même souplesse que les militaires, afin que la transition politique inévitable qui attend le Mali, soit le fruit de négociations bien pensées, que ce soit dans sa durée que des hommes, militaires ou civils, qui vont la porter ». Car cette transition est « très déterminante » pour le retour du Mali « dans le train de la démocratie et du développement. Il faut aider le Mali au lieu de le couler ! », enjoint Wakat Sera. Bédié sur le ring pour réconcilier les Ivoiriens En Côte d’Ivoire, les dépôts de candidatures pour l’élection présidentielle se poursuivent, et notamment, hier, celui de l’ex-président Henri Konan Bedié. Et ce matin, le quotidien Le Nouveau réveil pavoise. « Bédié accompagné par une marée humaine à la CEI », la Commission électorale ivoirienne, lance ce journal proche du PDCI, le parti fondé par le père de la nation Félix Houphouët-Boigny. « Cette candidature, je la confie au peuple, a dit Henri Konan Bédié, elle nous permettra de reconstruire une Côte d’Ivoire réconciliée », pointe Le Nouveau Réveil. Journal qui signale aussi en Une que « le dossier de candidature de Gbagbo (sera) déposé ce matin à la CEI ». De son côté, le site Connection Ivoirienne relève qu’en cas de victoire, Bédié promet de former « un gouvernement d’ouverture comprenant toutes les principales sensibilités politiques » du pays. Connection Ivoirienne qui fait également état de nouvelles manifestions hier jeudi à Yopougon, agglomération d’Abidjan, contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara, et qui signale notamment la présence dans lesdites manifs d’individus « aux allures bizarres », et qui ont été « aperçus avec d’impressionnants cailloux et bois pour en découdre avec d’autres manifestants ».
Plus d’une semaine après le coup d’État qui a conduit à la démission du président IBK, les militaires du CNSP au pouvoir et le comité stratégique du mouvement de contestation M5-RFP se sont finalement rencontrés hier mercredi à Kati pour une prise de contact. « Cette visite de courtoisie, comme la qualifie le quotidien L’Indépendant, calme pour le moment la suspicion éventuelle autour d’un désaccord entre le CNSP et le Mouvement du 5-Juin. (…) Les deux mouvements ont acté qu’ils étaient les deux principaux acteurs de la transition et du changement attendu par le peuple malien. Les deux ont comme objectif commun de reconstruire le Mali en installant un véritable régime démocratique prenant en compte les questions fondamentales de la Nation. » Le M5-RFP a par ailleurs révélé, pointe encore L’Indépendant, qu’il « disposait déjà d’un document de refondation du Mali. Lequel document sera dans les jours à venir soumis à l’appréciation du CNSP. Le comité stratégique du mouvement de contestation affirme enfin avoir attiré l’attention du CNSP sur la nécessité d’être vigilant face à la confusion et à la pression internationale. » Même vision ? « Le CNSP et le M5-RFP condamnés à évoluer ensemble ! », titre pour sa part Le Pays, autre quotidien malien. Le Pays qui cite l’un des responsables du M5-RFP, Choguel Kokalla Maïga : « l’important, dit-il, est que nous ayons la même vision de ce que doit être la transition, des objectifs de la transition, de la finalité de la transition pour que le Mali rentre dans une heure de stabilité, de bonne gouvernance et de démocratie. » Par ailleurs, relève Le Pays, « la question de la libération du chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, enlevé il y a plus de cinq mois dans le cercle de Niafounké, a été également évoquée au cours de cette rencontre. Les militaires ont donné l’assurance que la libération de Soumaïla Cissé faisait partie aujourd’hui de leurs priorités. » Le Pays qui précise enfin qu’« une autre rencontre M5-RFP-CNSP est prévue pour ce samedi. » « Câlinothérapie » « Calculs et câlins politiques », lance de son côté le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Séance de câlinothérapie hier au casernement militaire de Kati, une douce entrée en matière pour esquisser la future équipe ministérielle. Et on devine que les mêmes caïmans (de l’opposition) figureront dans le pouvoir transitoire comme les Omar Mariko, Mountaga Tall, et autre Choguel Kokalla Maïga… Même clin d’œil de la part de la Cédéao, pointe encore Aujourd’hui, qui a assoupli les sanctions : reprise des transactions nationales avec l’ouverture de la BCEAO Mali et des banques primaires et échanges économiques nationaux, alors que les mouvements bancaires internationaux restent bloqués. La Cédéao lâche donc du lest, tout en maintenant une certaine pression face aux prétoriens de Bamako. » La France ne regrettera pas IBK… Et la France dans tout cela ? « Pèsera-t-elle dans la balance ? », s’interroge Ledjely en Guinée. Certainement, répond le site d’information guinéen. « Car il faut bien l’admettre. En dépit des gesticulations de certains dirigeants, la position que la France adoptera au sujet de la crise qui prévaut aujourd’hui au Mali sera particulièrement déterminante. Un statut que la France ne doit pas qu’à son passé colonial (…). Cette influence tient aussi et surtout au rôle particulièrement stratégique que le pays de Macron joue dans la lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme islamique en particulier, dans le Sahel. » D’après Ledjely, « Emmanuel Macron ne partage pas nécessairement la ligne dure défendue par certains lors du dernier sommet extraordinaire de la Cédéao consacré à cette crise malienne. Lui se veut manifestement plus pragmatique. Si le coup d’Etat est bien regrettable, ce n’est pas pour autant qu’il faille regretter le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’aura jamais été le partenaire que la France attendait dans la lutte contre l’insécurité. » Une position confirmée par une note diplomatique française publiée par Jeune Afrique. Une note qui affirme qu’un retour d’IBK serait « irréaliste au regard de l’état d’esprit de la population et des forces politiques et sociales maliennes. » La transition, précise encore cette note, « devra être conduite par des civils » et « a vocation à être supervisée par la région et à déboucher rapidement sur des élections en vue du rétablissement d’institutions démocratiques ». Cette transition, peut-on encore lire, devra « permettre la continuité des opérations internationales en soutien à la sécurité du peuple malien à et la lutte contre le terrorisme ».
Mali's coup leaders say that ousted President Ibrahim Boubacar Keïta has been released from detention, and is now at his home. As fighting continues between government and rebel forces in South Sudan's Equitoria State, we hear from the government. Plus Kenyan artist Brian Nadra talks about the meaning behind his music.
This is the web version of Foreign Exchanges, but did you know you can get it delivered right to your inbox? Sign up today:FX’s regular analyst on all things related to the Sahel, Alex Thurston, joins me to discuss the August 18 coup in Mali, the ouster of former President Ibrahim Boubacar Keïta, and what may be on the horizon for Mali and the rest of the region.Keïta voting in Mali’s 2018 presidential election (Voice of America via Wikimedia Commons)As always, Alex’s blog is a great resource for those interested in the political ups and downs of the Sahel region. He also mentioned a recent Jacobin piece by historian Gregory Mann that is available here. This is a public episode. Get access to private episodes at fx.substack.com/subscribe
Quel avenir proche ? Que va-t-il se passer après le coup d’État de la semaine dernière ? Qui va diriger la transition ? Les discussions entre les militaires et la délégation de la Cédéao dirigée par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan se poursuivent. « Plus de huit heures de négociations mais toujours pas de décision finale, note le site d’information Malijet, entre les militaires qui ont renversé le président IBK et la mission de la Cédéao qui est au Mali depuis samedi. Mais Goodluck Jonathan reste optimiste. (…) Les échanges semblent être fructueux, selon les déclarations du chef de la délégation de la Cédéao. L’ancien président nigérian a affirmé hier que les deux parties avaient pu trouver un accord sur plusieurs points, sans plus de détails. Une nouvelle rencontre est prévue ce lundi. » En tout cas, relève le quotidien L’Indépendant, « c’est l’après-IBK qui semble s’imposer comme une évidence aux émissaires de la Cédéao (…). Au cours des rencontres, à huis clos (de ce week-end), il a surtout été question de la remise en marche de l’État sans le retour du président aux affaires. Cela, contrairement à la position ferme affichée par l’Organisation sous-régionale, lors de son sommet virtuel sur la situation au Mali. » Un militaire à la tête de la transition ? Selon les dernières infos recueillis par RFI, « la Cédéao et les putschistes au pouvoir à Bamako seraient d’accord pour tourner la page IBK. Mais les discussions doivent se poursuivre sur une période de transition de trois ans proposée par les putschistes. » Une transition qui serait dirigée par un militaire. D’ores et déjà, c’est non !, s’exclame le quotidien Le 22 Septembre : « Aucun militaire ne doit prétendre diriger la transition, affirme-t-il. Une transition militaire est inacceptable dans un pays habitué à la démocratie. Ce qui est souhaitable, c’est qu’un consensus puisse prévaloir entre acteurs politiques pour une transition civile. Sans militaire. Avec (à sa tête) le président de la Cour Constitutionnelle, le président de la Cour Suprême, ou encore le Médiateur de la République, entre autres. Tout sauf un militaire pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ! » La Cédéao « pragmatique » ? Quoi qu’il en soit, la presse de la sous-région note avec satisfaction la position plutôt souple de la Cédéao… « Enfin, la Cédéao revient à la raison », lance Ledjely en Guinée. « Elle s’était quelque peu égarée et avait conséquemment décidé de sanctions inappropriées et fait des exigences irréalistes à l’endroit du Mali et des militaires qui ont déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais on semble désormais loin de cette posture qui n’était dictée que par la crainte que les derniers développements chez le voisin du nord inspirent au Guinéen Alpha Condé et à l’Ivoirien Alassane Ouattara, tous deux en proie à une forte contestation dans leurs pays respectifs. La Cédéao envisage désormais les choses avec un brin de pragmatisme, note encore Ledjely. La mission de l’organisation sur place a fini par admettre la réalité selon laquelle IBK relève du passé et qu’il fallait bien accepter de dialoguer avec les nouvelles autorités du pays pour essayer de construire le futur. » Revoir sa copie ? En effet, complète Le Pays au Burkina Faso, « la Cédéao risquait de s’aliéner la sympathie du peuple malien si elle s’obstinait à exiger le rétablissement d’IBK dans ses fonctions. » Une chose est sûre, poursuit le quotidien ouagalais, « tant que les pays de l’Afrique de l’Ouest ne rompront pas avec leurs tares - tricherie électorale, corruption, passe-droits et gestion clanique du pouvoir, la Cédéao ne pourra jamais tourner la page des putschs. Elle a donc intérêt à revoir sa copie de sorte à prévenir plutôt qu’à s’évertuer à guérir. Aujourd’hui, par exemple, pointe Le Pays, tout le monde, sauf bien sûr les présidents des pays de la Cédéao, voit se profiler en Guinée le scénario d’un chaos lié à l’entêtement d’Alpha Condé à s’accrocher à son trône. Malheureusement, il n’y a personne parmi ses pairs qui ose lui dire la vérité. » En tout cas, conclut Wakat Séra toujours au Burkina, « il importe maintenant que la junte malienne continue de faire preuve d’ouverture en organisant la transition politique qui devrait déboucher sur la remise du pouvoir aux civils, comme l’exige le jeu démocratique. Et c’est le challenge auquel doit s’atteler la Cédéao, qui doit également chercher à redorer son blason. »
I ukas episode har Bjørnar fått med seg kollega Jonas Bergan Dræge som vikar for Nik. Det har vært en svært innholdsrik uke, og roundupen vår starter naturligvis i Hviterussland, før vi beveger oss innom noen urovekkende utviklinger i Colombia. Derfra bærer turen til Midtøsten, hvor vi har oppdateringer fra Syria, Irak, Israel, samt en ny - og kanskje dødfødt - våpenhvile i Libya. Dessuten gjør Jonas oss bedre kjent med Erdogans innenrikspolitiske aktiviteter i Tyrkia. Indisk etterretning hevder på sin side at Kina støtter indiske separatister i Assam-provinsen, mens amerikansk etterretning påstår at også Iran har tilbudt Taliban dusører for å drepe amerikanske soldater. Og i Russland har Putins sterkeste kritiker Alexei Navalny blitt forgiftet.Ukas tema er kuppet i Mali, hvor president Ibrahim Boubacar Keïta ble avsatt sist tirsdag. Hva har skjedd, og hva kan fremtiden bringe? Dette og mer kan du høre om i ukas episode av Hva skjer med verden.
durée : 00:10:57 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - La junte qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier avait promis une « transition politique civile ». Les discussions avec la Cédéao évoquent désormais une transition militaire. Entretien avec Michel Galy, spécialiste de l'Afrique subsaharienne. - réalisation : Vivien Demeyère - invités : Michel Galy professeur de géopolitique, spécialiste de l'Afrique subsaharienne
Entenda a crise política que derrubou o presidente Ibrahim Boubacar Keïta!
Dans le flash de la semaine, Un autre angle revient sur l'actu de la semaine, en 4 minutes ! Au programme du flash de la semaine du 17 août : - France : nouvelles mesures sanitaires pour la rentrée - France : rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel au fort de Brégançon - États-Unis : tenue de la convention d'investiture du parti démocrate - États-Unis : accord de Donald Trump sur l'exploitation pétrolière en Alaska - Russie : empoisonnement soupçonné de l'opposant politique Alexeï Navalny - Biélorussie : poursuite de la contestation contre le président Loukachenko - Mali : coup d'État contre le président Ibrahim Boubacar Keïta - Libye : cessez-le-feu entre le GNA et le Parlement - Liban : reconfinement et couvre-feu pour soulager les hôpitaux Bonne écoute et à la semaine prochaine sur Un autre angle !
Die Themen: Belarus: Freiheit für Vitali Shkliarov fordert der Schriftsteller Wladimir Kaminer // 10. Todestag: Einblicke in das Schaffen des Ausnahmekünstlers Christoph Schlingensief // Parteitag der US-Demokraten: Alle gegen Trump // Hitze in Deutschland: Braucht es ein Regelkonzept für den Wasserverbrauch? // Kommt bald die Gassi-Pflicht? Strengere Regeln für glückliche Hunde // Mali im Umbruch: Nach dem Rücktritt von Präsident Ibrahim Boubacar Keïta.
Libya's internationally-recognised authorities, the Government of National Accord (GNA), have announced a ceasefire with the renegade general Khalifa Haftar. Thousands have taken to the streets of Mali's capital to celebrate the coup against Ibrahim Boubacar Keïta. South Africa’s gyms have reopened after four months of closure because of the coronavirus pandemic.
Langsam gesprochene Nachrichten | Deutsch lernen | Deutsche Welle
Trainiere dein Hörverstehen mit den Nachrichten der Deutschen Welle von Freitag – als Text und als verständlich gesprochene Audio-Datei.Sprecherin: Nawalny darf Russland nicht verlassen Der Gesundheitszustand des lebensgefährlich erkrankten russischen Regierungskritikers Alexej Nawalny ist nach Angaben seiner Ärzte zu instabil, um nach Deutschland gebracht zu werden. Das teilte Nawalnys Sprecherin im Onlinedienst Twitter mit. Zugleich kritisierte sie, die Entscheidung der Ärzte sei eine Bedrohung für sein Leben. Der 44-Jährige war nach einer mutmaßlichen Vergiftung ins Krankenhaus in der sibirischen Stadt Omsk eingeliefert worden und sollte zur Behandlung in die Berliner Charité geflogen werden. Ein Rettungsflugzeug war dazu in der Nacht von Deutschland aus gestartet. Abschluss des demokratischen Parteitages Der demokratische Präsidentschaftskandidat Joe Biden hat in seiner Nominierungsrede versprochen, die derzeitige "Spaltung" des Landes zu überwinden. Unter US-Präsident Donald Trump gebe es zu viel Wut, zu viel Angst, zu viel Spaltung, sagte Biden in seiner Parteitags-Ansprache. Er werde ein Verbündeter des Lichts, nicht der Dunkelheit, sagte der frühere Vizepräsident. Der 77-Jährige kündigte unter anderem an, bei einem Wahlsieg eine nationale Strategie im Kampf gegen die Corona-Pandemie umzusetzen. Biden hielt seine Rede zum Abschluss des wegen der Corona-Krise überwiegend virtuell ausgetragenen Nominierungsparteitags seiner Demokraten. Trump beschwört die Apokalypse bei einem Wahlsieg Bidens US-Präsident Donald Trump hat seinen Wahl-Gegner Joe Biden wenige Stunden vor dessen Nominierungsrede massiv attackiert. Der demokratische Herausforderer wäre als Präsident ein "Albtraum", sagte der Amtsinhaber bei einem Wahlkampfauftritt nahe Bidens Geburtsort im Bundesstaat Pennsylvania. Trump zeichnete ein apokalyptisches Bild für den Fall eines Wahlsiegs Bidens und bezeichnete die Demokraten als "komplett wahnsinnig". Deshalb gehe es bei der Wahl am 3. November "um das Überleben der Nation". Berlin, Paris und London weisen US-Vorgehen im Iran-Streit zurück Im Streit um den Umgang mit dem Iran wachsen die Spannungen zwischen den USA und den europäischen Verbündeten Deutschland, Frankreich und Großbritannien. US-Außenminister Mike Pompeo beantragte beim UN-Sicherheitsrat, einen umstrittenen Mechanismus zur Wiedereinsetzung von UN-Sanktionen gegen den Iran zu aktivieren. Berlin, Paris und London erklärten umgehend, die USA seien dazu nicht befugt. Pompeo warf den europäischen Staaten daraufhin vor, sich "auf die Seite der Ayatollahs" gestellt zu haben. Es ist völlig offen, wie der Sicherheitsrat mit dem US-Antrag umgehen wird. Militärjunta will nach Putsch in Mali Übergangspräsidenten einsetzen Die Putschisten in Mali wollen einen Übergangspräsidenten an die Spitze des westafrikanischen Staates setzen. Dies könne entweder ein Militärangehöriger oder ein Zivilist sein, kündigte ein Sprecher der meuternden Soldaten an. Die Militärjunta ist außenpolitisch weitgehend isoliert. Die Vereinten Nationen, die Europäische Union und die USA haben den Militärputsch einhellig verurteilt. Die Afrikanische Union hat Mali vorerst ausgeschlossen und auch das westafrikanische Regionalbündnis Ecowas fordert die Wiedereinsetzung von Präsident Ibrahim Boubacar Keïta. Ex-Trump-Berater Bannon erklärt sich für nicht schuldig Der frühere Chefstratege von US-Präsident Donald Trump, Steve Bannon, hat sich nach seiner Festnahme wegen Betrugsverdachts für nicht schuldig erklärt. Der Haftrichter in New York legte eine Kaution in Höhe von fünf Millionen Dollar fest, weswegen der 66-Jährige nicht in Untersuchungshaft muss. Die New Yorker Staatsanwaltschaft wirft ihm und drei weiteren Beschuldigten vor, Geld aus einer Online-Spendenaktion für den Bau einer Mauer an der Grenze zu Mexiko abgezweigt zu haben. Trump distanzierte sich öffentlich von dem Mann, der früher zu seinen engsten Vertrauten zählte.
Președintele din Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, și-a dat demisia marți, după ce a fost reținut de către membrii armatei. Situația riscă să destabilizeze și mai mult țara dar și regiunea,... citiţi mai departe
Quelques heures après le coup d’État militaire, les officiers mutins ont précisé leurs intentions en direct à la télévision. C’était hier matin. « Les auteurs du coup d’État appellent à une transition politique civile qui doit conduite à des élections dans un délai raisonnable, pointe le quotidien L’Essor et annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple, le CNSP. » Des intentions plutôt rassurantes, estime Le Pays autre quotidien bamakois. « Mais les choses ne sont pas aussi simples, relève le journal. Qui dirigera la prochaine transition ? Comment la nouvelle équipe trouvera une réponse à la grogne sociale ? Quel sera le rôle des mutins dans cette histoire et quelle sera la durée de la transition ? Autant de questions qui restent à élucider. » En tout cas, poursuit Le Pays, « le vin étant tiré, il faut désormais le boire. Et pour y arriver, les tenants du pouvoir doivent impérativement éviter les erreurs de 2012, en mettant à l’écart tous les religieux pour éviter que dans l’avenir un conflit inter-religieux ne puisse être la source d’une crise entre les Maliens. Après les religieux, préconise encore Le Pays, il faut mettre à la retraite tous les vétérans de la vie politique malienne bien entendu, et ceux du M5-RFP également. A défaut, ce sera l’éternel recommencement. Personne n’y gagnera. » Alors va-t-on vers un grand coup de balai ? Pour l’instant, on n’en sait rien. Une démocratie moribonde En tout cas, pour le site d’information Benbéré le salut du Mali ne viendra pas des militaires… « Malgré la gravité de la situation, que traduisait la grogne anti-IBK qui s’exprimait à travers la contestation menée par le M5-RFP ces derniers mois, nous avions cru avoir été débarrassés du manteau corrodant de ce que certains ont appelé la "malédiction des coups d’État", qui fait que depuis plusieurs décennies des populations en liesse (ou en détresse) acclament les coups de force orchestrés par des militaires sans que, nulle part, ne se pose la question d’une réflexion prospective sur les enjeux. Or, pointe Benbéré, les problèmes du Mali vont au-delà des querelles de pouvoir (…). Notre démocratie était déjà malade, même très malade, soupire le site d’information malien, et les récents évènements dont le coup de force militaire n’est que l’aboutissement, portent un coup de grâce à ce qui en reste. » Un scénario à la soudanaise ? « Après le coup de force, on fait quoi maintenant ? », s’interroge en écho la presse de la sous-région. Pour Aujourd’hui à Ouagadougou, « on est un peu dans le scénario soudanais : une transition cornaquée par des civils, avec un zeste de militaires qui tiennent la réalité du pouvoir. Qu’importe, il faudra que les griefs pour lesquels IBK a été basculé de la colline de Koulouba trouvent solutions. À commencer par le premier : l’insécurité au Nord, et au centre du Mali. Que fera le CNSP pour réveiller le comateux accord d’Alger ? Comment mettre fin à la mal gouvernance, à la corruption ? ». Bref, « on fait maintenant quoi du Mali multicrisé ? Il faudra avant d’organiser les élections, estime Aujourd’hui, quelle que soit la longueur de l’intérim, que ces militaires balisent, déblayent le terrain. Surtout, il faut espérer que les chefs du CNSP ne soient pas gagnés par les mêmes velléités que certains de leurs devanciers qui ont échoué ou qui ont pu se faire absoudre par la loi des isoloirs. » Pour Wakat Séra toujours au Burkina Faso, « il urge désormais pour les officiers putschistes de remettre sur les rails la machine démocratique, en remettant le pouvoir aux civils, comme ils l’ont promis. » Le mouvement de contestation stoppé net ? Pas si sûr, estime l’anthropologue Jean-Loup Amselle, interrogé par Le Monde Afrique : « Le coup d’État militaire qui vient de se produire au Mali laisse planer le doute sur la poursuite du fort mouvement de contestation populaire qui avait pris, ces dernières semaines, l’allure d’une véritable révolution. En dépit des déclarations du Comité national pour le salut du peuple, on peut craindre en effet, comme dans d’autres précédents africains, que ces militaires ne prennent goût au pouvoir et "oublient" de le rendre aux civils. L’avenir dira, conclut Jean-Loup Amselle, si cette révolution pourra se poursuivre et produire les changements tant attendus par une population qui, semble-t-il, a accompagné avec ferveur la prise de pouvoir par les militaires et la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta qui en est la conséquence immédiate. »
« Nous condamnons et appelons à des sanctions », c'est ainsi que l'Union africaine réagit au coup d'État militaire qui vient d'avoir lieu au Mali. Surtout, l'Union africaine lance un appel pressant pour la libération du président déchu Ibrahim Boubacar Keita et des membres de son gouvernement. L'Algérien Smaïl Chergui est le commissaire Paix et Sécurité de l'UA. En toute urgence, il vient de réunir le Conseil Paix et Sécurité de l'organisation panafricaine. RFI : Quelle est votre réaction au coup d’État de Bamako de ce mardi 18 août ? Smaïl Chergui : Évidemment, ma réaction, c’est celle du président de la Commission [de l’Union africaine], mais surtout celle du Conseil de paix et sécurité [de l’Union africaine], donc une condamnation claire et nette et une imposition de sanctions contre le Mali conformément à la doctrine de l’Union africaine en la matière. ►À lire aussi : Mali : la communauté internationale demande le retour à l'ordre constitutionnel Les auteurs du coup d’État affirment qu’ils ont été obligés de prendre leurs responsabilités devant le peuple, car le Mali sombrait de jour en jour dans « le chaos, l’anarchie et l’insécurité »... Oui. Évidemment, on peut avancer tout argument ou toute argutie qu’on veut. L’essentiel, c’est que la situation a été difficile, qu’il y avait des glissements dangereux. Mais je pense que le dialogue n’a jamais été rompu entre ceux qui sont descendus dans la rue et le gouvernement. Et je pense qu’avec un peu de patience et de responsabilité, on aurait pu trouver une issue pacifique dans le respect des institutions et de la Constitution du pays. Donc, les coups d’État doivent être bannis de l’Afrique. Mais au vu des manifestations pro-putschistes depuis ce mardi dans Bamako, le coup d’État semble être populaire… Oui. Évidemment, on peut faire des lectures différentes. Mais pour nous, ce qui importe, c’est toujours agir dans le cadre de l’ordre constitutionnel. Il y avait un certain nombre d’actions qui avaient été déjà prises ces derniers temps, que ce soit la nomination de nouveaux membres du Conseil constitutionnel, l’offre qui était faite de former un gouvernement d’union nationale. Je crois que c’était quand même des pistes sur lesquelles on pouvait construire. On pouvait faire un peu plus. Mais vous voyez bien que, si dans n’importe quel pays demain, quand les voies du dialogue se trouvent momentanément bloquées, les gens de l’armée descendent et prennent le pouvoir, où va-t-on arriver comme ça ? Plus encore, le Conseil de paix et de sécurité [de l’Union africaine] a exigé que le président Ibrahim Boubacar Keïta et les membres du gouvernement arrêtés soient libérés dans les plus brefs délais, entre autres parce que, évidemment, il y a des conditions de santé. Et les conditions dans lesquelles ils sont retenus, d’après le rapport que nous avons obtenu, ne sont pas acceptables. Avez-vous le sentiment de revivre le scénario du putsch de 2012 et ce bras de fer pendant plusieurs mois entre les putschistes, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine, ou pensez-vous que cela peut être un peu différent aujourd’hui ? Dans le déroulement des faits, malheureusement, c’est vraiment une répétition de ce qui s’est passé en 2012. Que ce soit là où a commencé le mouvement des militaires… Le camp militaire de Kati… Absolument. Ensuite, l’emprisonnement du président dans ce même camp et le fait que, avant même qu’il ne parte, on lui demande aussi de dissoudre l’Assemblée, ce qui évidemment ne laisse aucune possibilité de continuer dans l’ordre constitutionnel. C’est pour créer une même situation de vide pour forcer une transition. Le colonel-major Ismaël Wagué, le porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), c’est-à-dire des militaires actuellement au pouvoir, annonce une « transition politique civile » qui conduira à des « élections générales crédibles »… C’est tout cela qu’il faudra dérouler dans les prochains jours pour voir comment. Mais moi, je pense que le premier geste, c’est de libérer le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement et d’engager le dialogue en association avec la Cédéao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest] et nous-mêmes, et évidemment les Nations unies qui ont aussi une forte présence là-bas, et les partenaires internationaux importants du Mali, et trouver une voie pour que ce pays revienne rapidement à l’ordre constitutionnel, et j’espère que ce message soit entendu et qu’effectivement, s’il y a une transition, il faut qu’elle soit évidemment inclusive pour éviter que ça se répète, et cette fois-ci, nous tous l’Union africaine, la Cédéao, les Nations unies et tous les partenaires , il y a une fatigue certaine de la répétition de ce genre de développement. Donc, il y a peut-être une chance pour que, les jours à venir, cela ne tourne pas au bras de fer comme en 2012, mais qu’il y ait un dialogue avec les autorités de fait de Bamako ? S’ils commencent déjà à écouter l’appel du Conseil de paix et de sécurité [de l’Union africaine], de la Cédéao et des Nations unies, qu’ils libèrent ces personnalités qui sont aux arrêts et qu’ils font preuve de respect des droits de l’homme et qu’on puisse réellement enclencher la discussion et le débat pour voir comment gérer les effets de cette crise. Des élections générales et crédibles avant la fin de l’année, cela serait une des solutions de sortie de crise ? Absolument. Si évidemment, les conditions sont préparées. J’ai parlé d’inclusivité, mais il faut aussi réellement faire en sorte que ce qui s’est passé lors des dernières élections législatives, qui sont un des points qui a amené ce mouvement dans la rue, ne se répète plus. Il faut des élections libres, transparentes, acceptables par tout le monde, et c’est comme ça que nous pouvons faire de la prévention.
C’est le grand titre de La Croix. Après le coup d’État perpétré avant-hier à Bamako par plusieurs officiers supérieurs, « quels sont les scénarios envisageables pour la suite ? », s’interroge le quotidien catholique. « Désormais, le plus difficile sera de "relégitimer l’État et d’instaurer son autorité" face à une population malienne qui vit des crises politiques systémiques, explique Boubacar Traoré, directeur du cabinet de conseil sécuritaire Afriglob. Les militaires responsables du putsch ont déjà annoncé une série de mesures hier, pointe La Croix. Ils ont notamment affirmé vouloir mettre en place une "transition politique civile" devant conduire à des "élections générales crédibles pour l’exercice démocratique". Le choix de la personne qui mènera la transition est crucial, souligne Aly Tounkara, le directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel, car, précise-t-il, "il faut un acteur neutre, capable de rassembler, quelqu’un d’éthique et de légitime". » La communauté internationale a failli En tout cas, relève pour sa part Libération, « ce renversement signe aussi l’échec de la communauté internationale à stabiliser le pays. Sept ans pour arriver à un tel résultat, soupire le journal : le coup d’État militaire qui s’est déroulé mardi à Bamako résonne comme un échec tonitruant, auquel feraient bien de réfléchir les institutions régionales et internationales qui s’étaient penchées sur le sort du Mali en 2012. Cette année-là, déjà, un putsch militaire avait balayé le régime du président Amadou Toumani Touré, précipitant la chute du nord du pays aux mains des groupes islamistes armés. (…) Sept ans plus tard, Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien installé à l’époque au pouvoir, puis réélu à l’été 2018, vient à son tour d’être évincé. » Vers une transition civile ? Alors désormais, poursuit Libération, « pour rassurer ses partenaires, la junte devra tenir sa promesse de transférer rapidement le pouvoir aux civils. "L’identité et le grade élevé des putschistes incitent à être confiants. Ils ont une bonne compréhension des enjeux et des dynamiques", veut croire Ibrahim Maïga, chercheur sur le Sahel à l’Institut d’études de sécurité, basé à Bamako. Leur plus grand défi sera de parvenir à fédérer les différents courants dans un contexte de défiance généralisée des citoyens à l’égard des acteurs politiques. (…) Si les spéculations sur un éventuel futur Premier ministre du gouvernement de transition vont bon train, seul le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, est capable de rassembler les Maliens, estime Baba Dakono, chercheur à l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité à Bamako. Plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, le septuagénaire est aux mains des djihadistes depuis cinq mois et sa libération semble encore loin d’être acquise. » La France va-t-elle changer son fusil d’épaule ? Pour sa part, « la France, prise à revers, va être contrainte de réexaminer sa stratégie » au Mali. C’est du moins ce qu’estime Le Figaro. « Paris ne cachait plus sa déception depuis longtemps, affirme le journal. (…) Au terme de l’opération Serval, qui avait stoppé l’avancée des djihadistes en 2013, la France avait choisi de maintenir une grande partie du personnel politique malien. Paris avait fait le choix d’IBK. Dès 2018, les doutes étaient manifestes et la France s’était peu impliquée dans sa réélection. IBK "n’a pas été l’homme politique espéré", note Élie Tenenbaum, chercheur à l’Ifri et spécialiste du Sahel. À 75 ans, il n’a pas su restaurer l’autorité de l’État ni lutter contre la corruption latente. » Qui plus est, pointe encore Le Figaro, « l’échec politique malien menace aussi l’engagement militaire international. Depuis plusieurs mois, la France tente d’obtenir le soutien croissant de ses partenaires européens avec la mise sur pied de la task force Takuba, composée de forces spéciales européennes. Un premier contingent estonien est arrivé en juillet. Il devrait être suivi par des forces tchèques puis suédoises. L’inconnue politique à Bamako risque de refroidir d’éventuels soutiens supplémentaires. » Et Le Figaro de conclure : « Il a fallu beaucoup de temps à Macron pour convaincre ses interlocuteurs de s’engager au Sahel. Leur désistement pourrait être plus rapide si l’avenir du Mali semble sans solution à moyen terme. » Merkel et Macron au chevet de l’Europe On reste avec Le Figaro, avec ce grand titre de Une : « Merkel et Macron au chevet d’une Europe sous pression » Les dirigeants français et allemand se retrouvent au Fort de Brégançon aujourd’hui. « Outre la mise en œuvre du plan de relance européen, la chancelière et le président doivent se coordonner sur la Biélorussie, la Turquie, le Brexit, le Mali et beaucoup d’autres dossiers. » Commentaire du Figaro : « L’Europe se doit de monter en puissance et en cohésion sur la scène internationale, donc de renforcer les mécanismes d’une diplomatie commune et de prendre en main sa sécurité collective. La France, mise en échec au Mali, ne se plaindrait pas de l’appui de cette "Europe géopolitique" qu’une Allemagne moins timide aiderait à émerger. » Ce sera donc le Bayern… Enfin, « retour sur terre », lance L’Equipe, après la défaite hier soir de Lyon face au Bayern, en demi-finale de la Ligue des champions. « L’OL a manqué trop d’occasions énormes pour inquiéter le grand favori. À défaut d’être française, la finale sera royale, dimanche, entre le Bayern Munich et le PSG. » « Le Bayern, un géant sur la route du PSG », titre Le Parisien. « Paris voudra décrocher sa première étoile au moment même où les siennes s’alignent pour caresser tous les espoirs les plus fous. La bonne nouvelle, c’est que ce Bayern reste abordable, estime Le Parisien. Sa charnière centrale se bouge à l’image d’un Jérôme Boateng parfois raide et, dans le dos des latéraux, il y a des espaces pour Kylian Mbappé et Angel Di Maria. Après, il faut battre Manuel Neuer, l'un des meilleurs gardiens du monde, et c’est évidemment une autre histoire. »
Le président malien a été renversé mardi soir par un coup d’État porté par une partie de l’armée. Les militaires ont affirmé vouloir mettre en place une « transition politique civile » devant conduire à des élections générales dans un « délai raisonnable ». Ibrahim Boubacar Keïta, après avoir été contesté dans la rue durant des semaines, est devenu le symbole de l'impuissance de l'État dans un pays déchiré par les attaques jihadistes et les violences communautaires. La Cédéao appelle les parties à « privilégier le dialogue pour résoudre la crise ». L'analyse de Gilles Yabi, analyste politique et fondateur du think tank Wathi, basé à Dakar.
Belarusian President Alexander Lukashenko says he has given orders to end the unrest in the capital Minsk. Also in the programme: The military in Mali promises elections after ousting President Ibrahim Boubacar Keïta; and a new documentary tells the untold story of how MI6 helped to bring down Iranian democracy in 1953. (Photo: Belarusian President-elect Alexander Lukashenko chairs the Security Council meeting in Minsk, Belarus, 19 August 2020. Credit: EPA).
Un groupe d’officiers de l’armée malienne a renversé, mardi 18 août, le président Ibrahim Boubacar Keïta. Ils promettent une transition politique et des élections générales sous peu.
- Chủ tịch Quốc hội Nguyễn Thị Kim Ngân dự Lễ kỷ niệm 75 năm Quốc dân Đại hội Tân Trào, 75 năm Ngày Cách mạng Tháng Tám và Quốc khánh 2 tháng 9. - Khai trương Hệ thống Thông tin báo cáo quốc gia, Trung tâm thông tin, chỉ đạo, điều hành của Chính phủ, Thủ tướng Chính phủ và công bố dịch vụ công trực tuyến thứ 1.000 trên Cổng Dịch vụ công quốc gia. - Mưa lớn những ngày qua gây nhiều thiệt hại cho các địa phương miền núi phía Bắc. Theo dự báo mới nhất, từ hôm nay đến ngày 22-8, Bắc Bộ, Tây Nguyên và Nam Bộ sẽ có mưa to đến rất to về chiều tối. - Quân đội Mali nổi dậy bắt giữ Tổng thống, Thủ tướng và nhiều thành viên chính phủ. Tổng thống nước này, Ibrahim Boubacar Keïta buộc phải tuyên bố từ chức. - Đại hội toàn quốc của đảng Dân chủ chính thức chọn cựu Phó Tổng thống Joe Biden làm ứng cử viên tham gia tranh cử Tổng thống Mỹ năm nay. --- Support this podcast: https://anchor.fm/vov1thoisu/support
In this segment of By Any Means Necessary, hosts Sean Blackmon and Jacquie Luqman are joined by Nii Akuetteh, democracy activist, US-Africa relations analyst and professor at George Washington University, to talk about the military coup which last night forced the resignation of the President of Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, how both local and international forces are reacting to the developments, the "central role" of French imperialism in exacerbating the conditions for the seizure of power by unelected military forces.
Au Mali, après avoir arrêté le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les militaires mutins ont annoncé la création d'un Comité national pour le salut du peuple et appelé à une transition civile. Que craignez-vous et qu’espérez-vous de cette situation ? - Mohamed Amara, enseignant-chercheur au Centre Max Weber de l’Université Lyon 2 et à l’Université de Lettres et Sciences humaines de Bamako, auteur notamment de « Marchands d'Angoisse, le Mali tel qu'il est, tel qu'il pourrait être » (Éd. Grandvaux, 2019) - Ibrahim Maïga, chercheur à l'Institut d'études de sécurité à Bamako. Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
Au Mali, après avoir arrêté le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les militaires mutins ont annoncé la création d'un Comité national pour le salut du peuple et appelé à une transition civile. Que craignez-vous et qu’espérez-vous de cette situation ? - Mohamed Amara, enseignant-chercheur au Centre Max Weber de l’Université Lyon 2 et à l’Université de Lettres et Sciences humaines de Bamako, auteur notamment de « Marchands d'Angoisse, le Mali tel qu'il est, tel qu'il pourrait être » (Éd. Grandvaux, 2019) - Ibrahim Maïga, chercheur à l'Institut d'études de sécurité à Bamako. Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
Au Mali, l'imam Mahmoud Dicko entend jouer un rôle politique dans son pays. Depuis la fin des élections législatives, le mouvement de contestation qu'il dirige, le M5, vise le régime en place, entraînant parfois plusieurs dizaines de milliers de Maliens dans les rues. Après la trêve de la Tabaski, le M5 tente de trouver un nouveau souffle. Cette semaine, plusieurs évènements sont organisés. RFI : Imam Dicko, vous êtes depuis plusieurs mois le leader de la contestation qui réclame la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Près de trois mois après la première manifestation du Mouvement du 5 juin, est-ce que vous demandez toujours le départ du président ? Imam Dicko : Vous savez, je n’ai jamais parlé de son départ ou de son maintien, mais d’autres personnes, d’autres voix, se sont levées pour demander son départ. Pour le reste, s’il s’en va… Le problème du Mali, aujourd’hui, est un problème de gouvernance qui doit avoir une réponse meilleure que ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Vous avez, en revanche, demandé le départ du Premier ministre Boubou Cissé… Absolument. Il n’a aucune légitimité qui lui permette aujourd’hui de gérer cette crise de la bonne manière et de trouver des réponses adéquates. Il y a des dissensions en interne au sein du M5. Certains souhaitent même votre départ. Quel avenir pour le Mouvement de contestation, aujourd’hui ? Nous sommes un groupe où il y a des idées et nous avons besoin d’un temps pour tout harmoniser. Un groupe où les gens sont libres de donner leur point de vue par rapport à telle ou telle question, cela ne peut pas paraître comme une dissension. Demander mon départ ? Je ne sais pas… Mon départ pour aller où ? Je n’en sais rien. Aujourd’hui, vous respectez l’autorité morale du M5 ? Absolument. La semaine dernière, les hommes politiques du pouvoir ou de l’opposition ont rendu visite au Chérif de Nioro, une autorité religieuse malienne… Vous y êtes allé aussi. C’est lui qui vous a appelé ou c’est vous qui avez besoin de lui ? Nous avons, lui et moi, des relations très particulières. Chaque fois que de besoin, je me lève pour aller le voir et pour le consulter pour qu’on échange. C’est moi qui y suis allé. Selon nos informations, Goodluck Jonathan, qui est donc le médiateur de la Cédéao, souhaiterait que le Chérif de Nioro remplisse le rôle de médiateur de la crise. Est-ce que vous avez accepté cette proposition ? Pas du tout. Le chérif et moi n’avons pas abordé cette question. On sent l’influence du chérif de Nioro dans le gouvernement restreint formé par IBK et le premier ministre Boubou Cissé. On ne sent pas votre influence, ni celle du M5. C’est vous qui dites que vous sentez son influence. Pour moi, tout reste à faire. Abdoulaye Daffé, qui est le nouveau ministre des Finances, est un proche du Chérif de Nioro… Mais est-ce que le fait qu’il soit proche du chérif de Nioro suffit pour dire qu’il est son influence ? C’est un cadre émérite de ce pays, un banquier de renommée internationale. Qu’il ait l’influence du chérif ou pas, il peut être ministre. Est-ce que vous travaillez à trouver un dauphin politique pour vous représenter dans cette arène politique ? Je n’ai pas de dauphin, puisque je ne suis pas au pouvoir. Mais je travaille à accompagner cette jeunesse, cette jeunesse qui aujourd’hui est devenue une proie facile pour des vendeurs d’illusions. Qu’est-ce qu’on fait ? Mais on n’y pense même pas ! On n’y réfléchit même pas ! On n’a pas de politique dans ce sens, on fait semblant… On fait croire aux autres qu’on fait… L’essentiel, ce sont les actes que l’on pose ! Mais ce n’est pas l’imam Dicko qui doit poser ces actes. Avant la manifestation du 11 août, vous avez accusé la France d’interférer dans la politique malienne. Qu’est-ce que vous reprochez précisément aux dirigeants de ce pays ? Je n’ai accusé personne. Je dis tout simplement que nous sommes un peuple souverain qui doit être respecté, comme nous respectons aussi les autres. Il y a des mauvaises langues qui essaient de dire que Dicko c’est quelqu’un qui veut faire un truc bureaucratique… Il veut instaurer la Charia, il veut bafouer le rôle des femmes… C’est parce que je suis musulman ou que je parle arabe, que j’interprète le Coran, que cela suffit pour faire de moi un rigoriste, un anti-Français, un anti je ne sais quoi ? Écoutez, cela ne tient pas debout ! Pourtant, certains de vos partisans ont un discours accusateur. Ils accusent la France d’être en partie responsable des problèmes que connaît le Mali, aujourd’hui. On n’a pas consulté la France pour choisir IBK ! Nous l’avons choisi, nous, ici, souverainement. En tout cas, si la France l’impose autrement, je n’en sais rien. La France n’est pas venue dans nos mosquées pour nous parler d’IBK, c’est nous qui avons fait campagne ! La corruption qui sévit dans notre pays, ce n’est pas la France, c’est nous ! Cette mauvaise gouvernance, c’est nous ! Le fait d’opposer les communautés qui s’entretuent, c’est nous ! Nous avons un problème au Mali. C’est un problème de gouvernance réelle. Nous devons faire face à cela, au lieu de faire les faux-fuyants en essayant d’accuser les gens de tous les maux d’Israël. Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui vous accusent d’avoir un double discours, celui pour vos partisans et celui pour les Occidentaux ? Vous voulez que, ce que je dis dans la mosquée, je dise la même chose dans la rue ? Ce n’est pas cohérent ! La mosquée, c’est la mosquée. Quand je suis dehors, je suis un citoyen qui défend ses idées, qui parle du pays… Écoutez, ce n’est pas parce que je suis religieux qu’il m’est interdit de faire cela. Le pape, c’est un chef de l’État ! Ce n’est pas politique, cela ? Imam Dicko, candidat en 2023, cela ne se produira pas ? Ce n’est pas vraiment par malice que je le dis : je suis un imam, c’est ce que je sais faire de mieux. Inch'Allah ! Je resterai imam. Je ne serai candidat de rien !
There are reports from Mali that both the president and the Prime Minister have been arrested by the military. It appears the coup is being led by a Colonel and comes hours after a mutiny as senior military personnel were detained by disgruntled junior officers. Ethiopian Prime Minister Abiy Ahmed has reshuffled his cabinet dropping a former close ally, Defence Minister Lemma Megersa. Plus we meet Ghanaian Traditional ruler, Nana Obaatan who juggles his chieftancy duties with being a singer and successful tech entrepreneur.
« Ce ne sont pas les nouvelles couleurs nationales du Burkina Faso, du Niger ou du Mali, mais celles dont le Quai d’Orsay peint, désormais, ces trois pays du Sahel, déploreWakatSéra, ces trois pays où les terroristes ont fait leur nid, endeuillant au quotidien les armées nationales, la Force française Barkhane, la Mission des Nations unies au Mali et les populations civiles, sans distinction de religion, de sexe, ou d’appartenance sociale. Ni de nationalité ! Au Burkina, rappelle le site ouagalais, alors que le grand imam de Djibo, Souaïbou Cissé, 73 ans, enlevé le 11 août dernier, a été retrouvé mort, avant-hier, au Niger, ce sont 8 civils, soit 6 touristes français et leurs guide et chauffeur nigériens qui ont été tués par ces mêmes individus sans foi, ni loi. Du coup, soupire encore WakatSéra, le Sahel, où les terroristes se sont sanctuarisés en particulier dans la zone dite des trois frontières où se rejoignent sans délimitation précise le Burkina, le Niger et le Mali, le Sahel est devenu infréquentable. L’environnement sécuritaire est d’autant plus dégradé dans ces parties de l’Afrique de l’ouest que malgré les coups que leur assènent par moment Barkhane et les armées nationales africaines, les djihadistes ont multiplié leurs opérations meurtrières. Le Sahel connaît donc un regain d’activité de l’hydre terroriste. » L’État existe-t-il encore au Sahel ? « En coloriant le Burkina de couleur pourpre, pointe le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, la France signifie qu’au Sahel, en dépit de la hardiesse de Barkhane, avec ses 5.100 hommes dont la Task Force est en branle mais attend toujours la rescousse de 11 pays européens, depuis le sommet de Pau, malgré la poussive Force G5-Sahel plombée par des questions de trésorerie, malgré l’aguerrissement des forces de défense de ces pays concernés, malgré les embellies engrangées, les forces du mal obscurantistes prennent de l’ascendance sur le terrain. » En fait, pointe encore Aujourd’hui, « le sommet de Pau et ses prolongements n’ont véritablement pas apporté les répliques idoines. En lieu et place des centaines de soldats européens des Forces spéciales attendus, la France n’a enregistré qu’une trentaine d’Estoniens, venus en personnel d’appui logistique à Barkhane. » Et « le moins que l’on puisse dire, enchaîne Le Pays, c’est que les populations souffrent aujourd’hui le martyre. En tout cas, elles croient de moins en moins aux discours des autorités. Car, ceux-ci sont rarement suivis d’actions. Et on peut se permettre, poursuit Le Pays, de se poser la question de savoir si l’Etat existe encore au Sahel. » Des dirigeants contestés Dans Le Point Afrique, Yvan Guichaoua, enseignant-chercheur à la Brussels School of International Studies, nous explique pourquoi selon lui, la situation se dégrade : « en raison d’une erreur centrale, affirme-t-il. Les soutiens internationaux s’appuient sur des régimes politiques qui sont bien souvent la cause des problèmes. À des degrés variables, les dirigeants sont contestés. C’est évident au Mali, pays en ébullition contre Ibrahim Boubacar Keïta. Au Niger, le régime de Mahamadou Issoufou est lui aussi contesté, certes dans de moindres proportions, mais après avoir été élu contre un opposant qui n’avait pas le droit de faire campagne ! Au Burkina, Roch Marc Christian Kaboré ne maîtrise pas la situation sécuritaire, des milices rackettent des régions entières du pays. Et pourtant, ce sont ces dirigeants d’États en miettes sur lesquels la communauté internationale s’appuie. » Mieux prendre en compte le fait religieux ? Alors, quelles seraient les autres voies possibles ? Réponse d’Yvan Guichaoua, toujours dans Le Point Afrique : « d’abord, il faudrait du temps pour reconstruire une légitimité des États. Or celle-ci est exclusivement envisagée sur des élections, toutes marquées par des irrégularités majeures, dont la communauté internationale se contente en dépensant en vain des fortunes. Pour prendre l’exemple du Mali, on voit que l’imam Mahmoud Dicko joue un rôle politique croissant. Pourquoi ne pas reconnaître que les sociétés sahéliennes sont largement structurées autour de principes religieux islamiques ? Ne serait-ce pas un moyen de réconcilier une société divisée ? Les solutions seraient sans doute différentes au Burkina, qui comprend une population chrétienne significative, ou au Niger, mais pourquoi ne pas chercher dans ce sens ? »
Nous ouvrons Le Potentiel qui consacre sa Une au « Yoyo du franc congolais sur le marché ». « La bonne nouvelle, si rarissime en cette période de crise sanitaire mondiale, était attendue avec impatience dans tous les milieux », nous dit le journal et « pas uniquement le milieu des affaires ou des gagnes petits. Hier lundi, un dollar américain s'échangeait jusqu'à 1 700 francs congolais, alors que la semaine passée, le taux s'était envolé jusqu'à 2 030 francs congolais ». « C'est la loi de l'offre et de la demande », explique le directeur de la Banque centrale du Congo, interrogé par Le Potentiel, qui s'est également tourné vers un expert, Noël K. Tshiani, spécialiste financier à la Banque Mondiale. Selon lui, « on ne peut pas avoir une monnaie nationale crédible, qui conserve sa valeur s’il n’existe pas de vision qui permette à la Banque centrale de devenir une institution qui fonctionne normalement ». Il suggère donc de « repenser le système bancaire congolais qui, selon lui, "ne répond pas au besoin de développement du pays". Et il explique la crise des derniers mois ainsi : "S'il y a une offre beaucoup plus importante de la monnaie nationale que l'économie ne peut supporter, elle se déprécie." » Au Sénégal, la pandémie de coronavirus Walf Quotidien selon lequel « le ministère de la Santé est sans stratégie ». « Ceux qui pensaient que le ministère de la Santé et de l’Action sociale allait mettre en place un plan spécifique pour faire face à d’éventuels risques de contamination des vagues de retour des populations à Dakar après la Tabaski peuvent déchanter », nous dit-on. Walf Quotidien s'appuie sur les propos du docteur Ousmane Gueye, directeur du service national de l'éducation et de l'information pour la promotion de la Santé, selon lequel « il n'y a pas de stratégie pour faire face aux vagues de retour à Dakar », des personnes qui se sont déplacées pour célébrer la fête en famille. Le docteur Gueye assure toutefois, que « le ministère de la Santé a mis en place un plan global ciblant certaines zones chaudes telles que Dakar, Thiès et Diourbel ». Il s'agit d'un plan de sensibilisation portant notamment sur les gestes barrières. L'intervention de la diaspora dans la crise politique malienne « Les responsables du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne viennent de se réunir à Bamako pour faire des propositions de sortie de crise », nous dit Le Républicain, dans un article publié par Maliweb. Pour le président du conseil, Chérif Mohamed Haïdara, « la meilleure solution est de dissoudre l'Assemblée nationale » et d'organiser de nouvelles élections. Et il ajoute : « Nous ne sommes pas pour le départ du Président Ibrahim Boubacar Keïta », dit-il, « parce que c’est la première institution du Mali. La solution aux problèmes du Mali n’est pas ailleurs mais elle est entre les mains d’Ibrahim Boubacar Keïta, Président démocratiquement élu de tous les Maliens. Le problème est interne et politique donc la solution ne peut pas être externe », estime Cherif Mohamed Haïdara qui poursuit : « On a une constitution que tout le monde doit respecter. C’est le président seul aujourd’hui qui peut ramener toutes les filles et fils du Mali autour de la table en posant un acte fort ». En Algérie, le procès du journaliste Khaled Drareni. C'était hier à Alger, « agé de 40 ans », nous dit Slate Afrique, « Khaled Drareni dirige le site d'information en ligne Casbah Tribune et travaille comme correspondant en Algérie de la chaîne de télévision française TV5 Monde et de l'ONG Reporters sans frontières. Il est emprisonné depuis le 29 mars, et il était jugé hier pour "incitation à un attroupement non armé et atteinte à l'intégrité du territoire national" après avoir couvert début mars à Alger une manifestation du "Hirak", le soulèvement populaire qui secoue l'Algérie ». Accusations rejetées par Khaled Drareni, qui « assure n'avoir fait que son travail, en tant que journaliste indépendant ». Une peine de 4 ans de prison a été requise contre lui. « Reporter sans frontière, précise Slate Afrique, demande sa libération et l'abandon de toutes les charges pesant contre le journaliste ».
In der weissrussischen Hauptstadt Minsk stürmte die Polizei ein Sanatorium und verhaftete drei Dutzend russische Staatsbürger. Die Behörden werfen ihnen vor, Söldner zu sein, die Weissrussland destabilisieren wollten. Osteuropa-Korrespondent David Nauer liefert eine Einordnung der Ereignisse. Weitere Themen: * In Mali kommt es immer wieder zu blutigen Auseinandersetzungen zwischen Demonstrantinnen und Demonstranten und der Polizei. Seit bald zwei Monaten protestiert ein Oppositionsbündnis gegen den amtierenden Präsidenten Ibrahim Boubacar Keïta. * China erlebt derzeit die höchste Zahl an Neuinfektionen seit dem Ausbruch des Coronavirus vor drei Monaten. Die Gesundheitskommission meldete gestern 105 Fälle. * "La forêt du Flon", der Flon-Wald mitten in der Stadt Lausanne, hätte einer Tramlinie weichen sollen.
Webexklusive Reportage. Ranghohe afrikanische Unterhändler geben sich seit Wochen in Malis Hauptstadt Bamako die Klinke in die Hand – vergeblich. Die politische Krise im Land droht zu eskalieren. Bei Demonstrationen gegen die Regierung und den Präsidenten Ibrahim Boubacar Keïta kamen mindestens 14 Menschen ums Leben. Brisant: Die malische Anti-Terror-Einheit FORSAT soll daran beteiligt gewesen sein. Die Abteilung ist maßgeblich von der EU ausgebildet worden – für den Einsatz gegen islamistische Terroristen, nicht gegen oppositionelle Demonstranten. Nicht das einzige Problem der EU: Sollte die bestehende Regierung durch den charismatischen Imam Mahmoud Dicko ersetzt werden, stünde die Internationale Gemeinschaft womöglich vor einem großen Problem. +++ Norbert Hahn mit Einblicken und Stimmen aus dem Land.
At least 11 people have been killed and more than 150 injured during protests in Mali’s capital Bamako, the government acknowledged on Facebook on Monday. The latest round of anti-government protests began on Friday, led by M5-RFP (July 5 Movement-Rally of Patriotic Forces), a coalition of opposition politicians, religious leaders and activists calling for civil disobedience. Related: Amid global protests, Jamaicans confront their own problems with police brutality But demonstrations have taken place on and off in the capital since June, with many calling for the resignation of President Ibrahim Boubacar Keïta. Related: Libyans are caught between coronavirus and conflict“[Protesters are] against the background of general dissatisfaction related to the deterioration of the security situation in the country, and also the rough management of the health crisis." Nadia Adam, researcher, Institute for Security Studies, Bamako, Mali“They’re against the background of general dissatisfaction related to the deterioration of the security situation in the country, and also the rough management of the health crisis,” said Nadia Adam, a Bamako-based researcher at the Institute for Security Studies.Renowned Malian Afropop singer Salif Keïta also decried the suffering of Malians in a video posted on social media.Le Mali va mal. Notre peuple soufffre. Écoutez mon message, le Mali avant tout. @SalifKeita pic.twitter.com/FpmiTuFEKj— Salif Keita (@SalifKeita) July 9, 2020In recent years, Mali has experienced a combination of security challenges — namely, growing violence by armed militias and terrorist groups that has displaced more than a million people in the Sahel region and killed thousands, including Malian and foreign troops.While the Malian government, along with international and regional partners, has intensified counterterrorism campaigns in the Sahel, the problem has only become more complex, now threatening to spill over to other West African states.The continued violence has frustrated Malians, who have also been subject to human rights abuses by government forces. On June 10, Amnesty International said Mali’s military had unlawfully arrested and executed civilians during counterterrorism operations earlier this year.President Keïta called for an end to the days of civil unrest, which has seen protesters briefly occupy Mali’s state media building and damage other government buildings.The African Union, United Nations, and other bodies have also criticized police’s use of lethal force in the latest protests, which have also seen social media and messaging apps partially blocked according to Netblocks. Opposition leaders were reportedly arrested as well.In a televised statement over the weekend, President Keïta offered some new political concessions in a bid to quell the civil discontent.“I have decided to repeal the licenses of the remaining members of the constitutional courts,” he promised. The constitutional courts have been controversial since it tossed out provisional results of legislative elections that took place in March.“This decision will enable the organization of partial legislative elections in the districts where the results were invalidated by the constitutional courts,” explained Adam.The elections, which had low turnout, were strained by the coronavirus pandemic, continued militia attacks, and the abduction of Mali’s main opposition leader Soumaïla Cisse by a suspected al-Qaeda linked militia.The government also made other promises.Related: In Senegal, COVID-19 safety measures conflict with cultural traditions“The president has proposed a political agreement and the formation of a government of national unity,” Adam said.That might not be enough for demonstrators calling for President Keïta’s resignation. Adam said demonstrations continued on Monday, and she could hear gunshots from her home.Correction: The radio version of this story misstated the date when Amnesty accused Mali’s military of killing civilians. They released the report on June 10, not July 10.
Au sortir d'un week-end insurrectionnel à Bamako, des coups de feu ont retenti à nouveau ce lundi à Badalabougou. Ce quartier de la capitale malienne est le fief de l'imam Mahmoud Dicko, devenu en quelques semaines la figure de l'opposition, un leader spirituel capable de réunir des milliers de personnes dans les rues pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Le Mali est-il en proie au chaos ? Y a-t-il un risque de voir ce pays charnière dans lutte contre les mouvements jihadistes au Sahel devenir un état failli, avec toutes les menaces que cela suppose ?
In Mali was het dit hele weekend erg onrustig, en de onrust houdt aan. Duizenden Malinezen zijn de straat opgegaan om hun onvrede te uiten over de president: Ibrahim Boubacar Keïta. De directe aanleiding voor de protesten zijn verkiezingen in maart, waar lijkt te zijn gesjoemeld. Maar onderhuids is er al veel langer onvrede in het land. Correspondent Saskia Houttuin duidt de ontwikkelingen in het land.
Rencontres tous azimuts ce week-end pour tenter de dénouer la crise politique qui secoue le Mali depuis ces dernières semaines. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a reçu l’Imam Mahmoud Dicko et des membres de son mouvement, le M5-RFP, la majorité présidentielle ainsi que les familles fondatrices de Bamako. Mais rien de vraiment concret n’est sorti de ces discussions. « Lors de cette rencontre, le chef de l’État a pris connaissance des doléances du M5-RFP à travers le mémorandum transmis par l’intermédiaire de l’imam Dicko, sans pourtant donner une réponse favorable à ces propositions, relève Maliweb. "Je respecte les positions exprimées par vous, a indiqué IBK, et là-dessus, je vous invite à continuer et approfondir les échanges avec la majorité présidentielle". » Parmi ces doléances : un gouvernement d’union nationale et la nomination d’un Premier ministre qui aurait plus de pouvoir que le président de la République et qui serait non révocable par celui-ci. « Le M5 veut réduire le chef de l’État à un rôle honorifique pour les deux ans et sept mois qui lui reste au pouvoir, pointe Maliweb. Une pilule probablement très amère qu’IBK, très jaloux de son pouvoir, n’accepte pas d’avaler. » Des graines pour une nouvelle démocratie ? Pour le quotidien L’Aube, ce transfert de pouvoir est pourtant la seule solution pour sortir de la crise… « À la lecture de l’offre politique de sortie de crise du Mouvement du 5 Juin, il pourrait se trouver des Maliens pour s’émouvoir de son caractère maximaliste. Mais quand on fait l’effort de se départir du sentimentalisme et de la compassion que chacun de nous peut éprouver pour un vieux président fatigué, l’esprit hagard, le regard perdu, nous trouvons dans les propositions du M5 de bonnes bouées pour IBK, affirme L’Aube, et les ferments pour une reconstruction des bases d’une nouvelle démocratie (…). » Démission en cascades au sein de la majorité En tout cas, le M5-RFP maintient plus que jamais son appel à manifester vendredi prochain. Les discussions de ce week-end n’ont pas entamé la détermination du mouvement, d’autant, souligne le site d’information Inf@sept, que « certains barons ont déjà quitté le navire et d’autres ont suspendu leur participation au prochain gouvernement. En effet, précise Inf@sept, voyant un vent violent souffler en direction du régime, le bateau de la majorité se vide avant le quai final, tandis que celui du M5-RFP commence à faire le plein, au point de refuser certains à son bord. Cette confusion et ce sauve-qui-peut au sein de la majorité, aujourd’hui hétéroclite s’explique par le choc des intérêts de ses membres. D’un côté, il y a ceux qui veulent préserver leurs acquis et qui sont prêts à toutes les compromissions pour y parvenir, et de l’autre côté, les blasés du régime qui cherchent à revenir et à se faire une place au soleil, mais qui doutent aujourd’hui de la capacité du chef de l’État à redresser la barre presque cassée. » Et Inf@sept de s’interroger : « Ces signes n’annoncent-ils pas le déclin du régime ? IBK pourra-t-il sauver la face en minimisant les dégâts ? » Des chrysanthèmes pour IBK ? La presse burkinabé pour sa part s’interroge… À l’instar du quotidien Aujourd’hui : « IBK acceptera-t-il d’inaugurer les chrysanthèmes, les presque trois ans qui lui restent comme bail ? Qu’en sera-t-il de sa majorité présidentielle ? Qui sera ce rare animal politique pour incarner ce Premier ministre aux pouvoirs exceptionnels ? Ce gouvernement d’union nationale pourra-t-il résoudre les crises dans lesquelles est empêtré le Mali et qu'IBK n’a pas pu résoudre ? On le constate, le chemin dessiné par le Mouvement du 5-Juin est peut-être une partie de la solution, mais à l’évidence pas la totalité. » Enfin, pointe L’Observateur Paalga, « en acceptant un gouvernement d’union nationale, IBK pourrait avoir mis le doigt dans un engrenage de mise à mort de la Troisième République ou, tout le moins, qui ferait de lui un roi nu, bon pour inaugurer les chrysanthèmes. Il n’aura pas démissionné, mais s’il venait à être dépourvu des pouvoirs d’activer les leviers de l’appareil d’État, ce serait tout comme. Ira-t-il jusqu’à abandonner ses prérogatives présidentielles pour sauver le pays de la chienlit ? On attend de voir. »
Quelle solution pour sortir de la crise politique au Mali ? Après trois semaines de mobilisation contre le régime, l'opposition refuse les propositions du président Ibrahim Boubacar Keïta et des médiateurs de la Cédéao. Sous l'impulsion de l'imam Mahmoud Dicko, les manifestants essaient même d'élargir leur base. Peut-il y avoir dérive islamiste ? Quelle est l'attitude de l'armée ? Le sociologue Bréma Ely Dicko est enseignant-chercheur à l'Université des Lettres et Sciences humaines de Bamako. En ligne de la capitale malienne, il répond aux questions de RFI. RFI : le président de l’Assemblée nationale, affirme : « La logique de ces manifestations, c’est d’ébranler toutes les institutions. Tout le Mali va être occupé par les jihadistes et beaucoup de ceux qui marchent sont avec les jihadistes ». Bréma Ely Dicko : En fait, c’est de bonne guerre. Mais en réalité, ce genre de propos, de la bouche d’un président de la deuxième institution du Mali, sont des propos regrettables. Pour moi, c’est une grosse erreur de communication. C’est aussi une façon pour lui de sauver sa propre tête, parce qu’il sait que l’imam Mahmoud Dicko et tout le mouvement M5 réclament le départ du régime d’IBK [Ibrahim Boubacar Keïta ndlr]. Donc si le régime devait partir, il perdrait son mandat. À lire aussi : Imam Mahmoud Dicko à RFI: « Je veux que le président écoute le peuple malien » Mais en réalité, c’est aussi insulter un peu l’intelligence des Maliens, parce que, depuis cette année, l’école est devenue finalement, une fabrique de chômeurs, les enseignants sont toujours en grève… La corruption a atteint des niveaux jamais inégalés. Les différents rapports du vérificateur général attestent cela. Il y a beaucoup d’affaires qui traînent au niveau de la justice. Je prends, par exemple, l’affaire de l’avion présidentiel, la surfacturation du matériel et de l’équipement de l’armée, les avions qui sont cloués au sol… Donc lorsque les populations descendent dans la rue à Bamako, à Sikasso, à Kayes, à Tombouctou, à Ségou et ensuite en France et aux Etats-Unis, pour moi, c’est vraiment insulter une grande partie des Maliens. Et cela, c’est indigne d’un président de l’Assemblée nationale. Mais comment expliquez-vous que ce mouvement soit dirigé par un chef religieux ? En fait, il y a la faillite de la classe politique. Au moment des élections législatives, les Maliens avaient estimé que les partis d’opposition allaient, par exemple, former une liste électorale à part et que les partis de la majorité allaient en faire de même. Et finalement, les élections législatives ont été l’occasion d’alliances invraisemblables entre l’opposition et la majorité. Donc les Maliens ont fini par se résoudre à l’idée que finalement, ils sont tous les mêmes. Et l’imam, dans ce contexte-là, a su, depuis 2009 et à travers le Code des personnes et de la famille, mobiliser autour des questions sociales, mais aussi des questions politiques, en tant qu’acteur qui, pour le moment, n’a pas d’ambition présidentielle, pour dénoncer l’État que les politiques n’ont pas su défendre. Donc si les politiques ont failli, des acteurs comme l’imam deviennent crédibles et arrivent à cristalliser autour d’eux différentes frustrations. Avec le risque d’une dérive islamiste ? Je ne le pense pas. Parce que vous savez, le Mali est un pays où 95 % se déclarent de confession musulmane, mais pourtant l’islam malékite est l’islam dominant, donc c’est un islam tolérant, syncrétique, qui s’accommode avec les traditions sociales. Le président IBK propose un gouvernement d’Union nationale, mais les manifestants n’en veulent pas, les médiateurs de la Cédéao proposent des législatives partielles, mais les manifestants n’en veulent pas… Quelle est la solution, à vos yeux ? Une des solutions, aujourd’hui, c’est de dissoudre l’Assemblée nationale et de mettre en place une constituante composée de toutes les catégories socioprofessionnelles, c’est aussi de dissoudre la Cour constitutionnelle qui cristallise aussi la tension. Et ensuite, c’est qu’IBK lui-même sorte de la délégation de pouvoir chaque fois qu’il y a un problème, qu’il arrête de nommer un haut représentant pour ceci ou pour cela, qu’il accepte de discuter directement avec le M5 et qu’ils aillent vers une sorte de transition politique, avec lui éventuellement à sa tête, mais avec un gouvernement qui n’est pas forcément désigné par lui et ses proches, mais qui serait un gouvernement de consensus. On pourrait mettre en place un gouvernement, par exemple, avec un Premier ministre de plein pouvoir, et le président IBK pourrait, par exemple, assurer une fonction honorifique jusqu’à la fin de son mandat en 2023. Visiblement, le M5 est dans une stratégie de longue haleine avec des manifestations à répétition tous les vendredis. Est-ce que cela peut finir par payer ? Pour moi, cela finira par payer. Parce que, si vous regardez et comparez les chiffres des manifestations du 5 et du 19 juin, le nombre a augmenté et la base s’est élargie. Parce que le 5, par exemple, c’était seulement à Bamako et à Sikasso. Le 19, on avait Tombouctou, Kayes et Ségou. Donc la base commence à s’élargir. Cela peut permettre à la rue de gagner son pari et d’éviter toute récupération par l’armée ou d’autres acteurs politiques. Vous parliez de l’armée… Est-ce que l’exaspération qui s’exprime dans la rue existe aussi dans les casernes ? Oui, elle s’exprime dans les casernes, parce qu’il y a beaucoup de militaires qui, à travers des médias sur des réseaux sociaux, font part de leur frustration. Si on prend l’exemple de la police, un des représentants du Syndicat de la police avait rejoint le M5 entre le 5 et le 19 juin. Donc entre-temps, il a été suspendu de ses fonctions temporairement, mais on a vu beaucoup de vidéos de militaires de l’armée malienne qui dénoncent leurs conditions de vie, leurs conditions de travail… Et aussi, les proches des militaires ont fait beaucoup de manifestations. On se rappelle celle des femmes de militaires, qui avaient barricadé les voies pour empêcher le président IBK de passer. On a vu, comme cela, différentes actions des militaires et de leurs proches, qui montraient leur frustration. Même si l’armée est la grande muette, on sait que beaucoup d’entre eux sont solidaires de toutes les actions qui se passent, même s’ils n’osent pas le dire.
Dans le flash de la semaine, Un autre angle revient sur l'actu de la semaine, en 4 minutes chaque samedi soir ! Au programme du flash de la semaine du 15 juin : COVID-19 : point sur la progression de l'épidémie France : retour sur l'intervention d'Emmanuel Macron France : manifestations des soignants mardi Environnement : les premières propositions de la Convention citoyenne pour le climat Histoire : commémoration du 18 juin au Mont Valérien et à Londres pour Emmanuel Macron Etats-Unis : début de la réforme de la police Corée du Nord : destruction du bureau de liaison avec la Corée du Sud Mali : mobilisation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta Biélorussie : arrestation du principal opposant politique au président Loukachenko Bonne écoute et à la semaine prochaine !
Une grande manifestation s'est tenue dans la capitale malienne, vendredi 19 juin, pour demander le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. C'était la deuxième depuis le début du mois, après celle du 5 juin. Cette contestation a désormais un nom, « Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques », et un leader, l'imam Mahmoud Dicko, appuyé par des figures de l'opposition et de la société civile. Après deux démonstrations de force, le chef de l'État est-il affaibli ? Pourrait-il céder à la pression de la rue ? Pour décrypter cette nouvelle démonstration de force des opposants au président malien, RFI reçoit Baba Dakono, chercheur à l'Institut d'études de sécurité (ISS) au Mali.
En Côte d’Ivoire, un glissement de terrain a provoqué hier la mort d’au moins treize personnes, dont des enfants. Bilan provisoire et qui pourrait s’aggraver. Saison des pluies, poids de l’eau, talus de la voie ferrée qui cède, elles ont été ensevelies sous une avalanche de boue, ces habitations situées en contrebas de la voie ferrée dans le quartier de « Derrière rails » à Anyama, agglomération d’Abidjan. Sur les images de désolation publiées à la Une de la presse ivoirienne, on devine les rescapés sondant les décombres, à la recherche de disparus, hommes, femmes, enfants, pour sauver ce qui peut encore l’être. « Des morts et des morts, hier », s’accable la Une du quotidien indépendant Soir Info, anticipant, justement, un bilan qui risque d’être plus lourd que les « 13 morts » annoncées en Une par Fraternité Matin. Sous « la manchette » du quotidien gouvernemental ivoirien, le ministre d’État, ministre de la Défense Hamed Bakayoko « traduit la compassion du gouvernement aux familles endeuillées ». Masque sur le visage, regard grave, Hamed Bakayoko, qui exerce toujours l’intérim du Premier ministre, fait de même à la Une du quotidien Le Patriote. La compassion du gouvernement ? Justement. « On demande au gouvernement de nous aider, dit un rescapé au quotidien L’Intelligent d’Abidjan. Nous n’avons jamais reçu d’avertissement pour quitter ici. » De son côté, le quotidien d’opposition Aujourd’hui s’indigne plus nettement encore. « Alassane Ouattara avait promis un toit pour chaque Ivoirien en assurant que c’était possible. Mais, comme l’émergence, cette histoire-ci fut (…) vite oubliée, le temps que les hagiographes ne jettent leur dévolu sur les ponts et les routes construits par ce gouvernement », énonce Aujourd’hui. Cette note mise à part, les autres Unes de la presse ivoirienne rapportent avec sobriété la tragédie d’Anyama. À noter tout de même cette formule du président du Parti social-démocrate ivoirien Henri Niava, qui, en prélude à un « conclave » de l’opposition aujourd’hui et demain à Abidjan, déclare à la Une du journal L’Héritage : « Nous n’avons pas le droit de laisser ce pays s’enfoncer ». Formule involontaire, probablement… IBK, le vendredi de tous les dangers Au Mali, c’est un vendredi à haut-risque pour le pouvoir. Comme le pointe le journal Le Pays, l’Imam Dicko appelle à une mobilisation « historique » aujourd’hui à Bamako. Mais la convergence des Forces républicaines « déterminée à défendre le régime IBK jusqu'au sacrifice ultime », prévient Maliweb. À la Une du journal malien L’Indépendant, l’ancien ministre des Maliens de l'Extérieur et de l'Intégration Africaine Amadou Koïta lance cette menace : « Toute personne qui se dirigera vers la résidence d’IBK nous trouvera sur son chemin ». IBK, c’est bien sûr le président Ibrahim Boubacar Keïta. Et s’il est un homme qui le fait trembler en ce moment, c’est l’Imam Mahmoud Dicko. À tel point qu’IBK propose rien moins que la formation d’un gouvernement d’ouverture nationale et la dissolution de la nouvelle assemblée nationale pour tenter de calmer la rue. Une solution que rejette L’Indépendant. « La pression politico-sociale doit se resserrer autour du président de la République, enjoint ce journal, en lui faisant notamment mesurer l'étroitesse de sa marge de manœuvre et ne lui laisser pour seule alternative que de composer avec les forces du changement (…) ou de se démettre. » Se soumettre ou se démettre ? C’est « le jour de tous les dangers » pour IBK, prévient, à Ouagadougou, le journal Wakat Sera. Selon ce quotidien ouagalais, si le président malien a toujours « le sceptre de la légalité, il semble visiblement avoir perdu le manteau de la légitimité ».
durée : 00:02:27 - Un monde d'avance - Au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta doit faire face à la colère grandissante de la population, menée par un imam respecté dans le pays.
Confronté à une grave crise de confiance, le président IBK tente de désamorcer le mouvement de grogne politique et social qui s'est exacerbé depuis la grande manifestation du 5 juin dernier. Hier, le chef de l'État est à nouveau intervenu, avec plusieurs annonces pour décrisper le climat social et politique : « Ces annonces, précise le site d'information Maliweb, vont de l’application de l’article 39 permettant de mettre fin à la grève des enseignants, à la concertation avec toutes les parties prenantes pour résoudre la crise née dans les entrailles des législatives de cette année, à la réforme de la Cour Constitutionnelle, en passant par la formation d’un gouvernement d’union nationale, jusqu’aux explications sur les preuves de vie du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, toujours retenu en otage, et sur la gestion des crises sécuritaire et sanitaire. » Crise de confiance Il n'empêche, le compte n'y est pas, estime L'Indépendant. Pour le quotidien bamakois, IBK n'est pas allé jusqu'au bout, comme le préconisait sa propre majorité. À savoir, il n'a pas annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle. D'où le grand titre de L'Indépendant : « IBK prend sa majorité à contre-pied. » Commentaire du journal : « Peu de nos concitoyens croient encore en la gouvernance d'IBK, tant les chantiers inachevés et les effets d'annonces sont nombreux et sans lendemain. Même les amis du président commencent à s'inquiéter ouvertement et refusent de cautionner les prises de position extrêmes du camp présidentiel. » « Le Mali sombre dans une crise de confiance », soupire de son côté Le Pays à Bamako. Cette « triste réalité se vit dans presque tous les milieux dans le district et les capitales régionales. Politiques, société civile, leaders religieux, activistes, notables… c’est même pipe, même tabac ! Les gens ont pour priorités leurs propres intérêts plutôt que ceux la Nation. Raison pour laquelle, nous crevons (…). Voyez-vous-même, le folklore qu’IBK et ses adversaires livrent aujourd’hui aux Maliens !, s'exclame encore Le Pays. C’est une honte nationale. Sept ans de cacophonie au moment où le sacrifice devait être le leitmotiv de tout digne fils du Mali. » Dialoguite aiguë ! La presse de la sous-région a toujours les yeux braqués sur le Mali et pointe l'absence de dialogue... En effet, souligne L'Observateur Paalga au Burkina, on assite à une « crise de "dialoguite" aiguë ! (…) "Ma porte est toujours ouverte, ma main reste tendue", avait notamment lancé IBK dimanche, mais il faut craindre que son organe de préhension reste suspendu en l’air (…). Ses adversaires, qui ont d’ailleurs maintenu leur manifestation de vendredi prochain, ont ainsi pratiqué la politique de la chaise vide hier au Centre des congrès de Bamako, où le locataire du palais de Koulouba avait convié les forces vives de la Nation à une concertation pour sortir de la crise. Sauf revirement spectaculaire dont les politiciens ont le secret, il y a de ce fait peu de chance, estime L'Observateur Paalga, que sa proposition de former un gouvernement d’union nationale trouve un écho favorable même s’il se trouvera toujours des opposants pour aller à la soupe. » Le nouvel homme fort : l'imam Dicko Et pour Ledjely en Guinée, IBK devra absolument composer avec le chef spirituel du M5, du Mouvement du 5 juin, à savoir l'imam Dicko... « Incontestablement, le nouvel homme fort qui se dresse face à Ibrahim Boubacar Keïta se nomme Mahmoud Dicko. Il n’est pas statutairement le chef de file de l’opposition, mais dans les faits, il pourrait bien obtenir des autorités maliennes des concessions que Soumaïla Cissé n’aurait pas pu leur arracher. Mais pour cela, lui-même doit sortir des nuages, estime Ledjely. Quant à son mouvement, il doit mieux se structurer avant d’aller à la rencontre du camp fidèle à IBK. Car lui et son entourage doivent le savoir, il n’y a pas d’alternative au dialogue. L’exigence de la démission du président malien est une posture louable. Mais ce n’est pas là une revendication réaliste, pointe le site guinéen, quand on sait qu’IBK n’en est qu’à la deuxième année de son second et ultime mandat. La lucidité requiert du Mouvement du 5 juin qu’il ne fasse pas dans la surenchère, conclut Ledjely, au risque de vendanger les opportunités qu’il a su se créer et d’émousser par la même occasion l’espoir qu’il suscite auprès des Maliens. »
« 24 heures de braise au Mali » : c'est l'expression utilisée par WakatSéra pour décrire la journée de vendredi dernier au Mali. Une journée où l'info s'est bousculée : la tuerie de Binedama dans le cercle de Koro où 29 civils ont été abattus par des hommes en treillis ; la mutinerie de la prison de Bamako qui a fait 4 morts ; mais aussi et surtout cette immense manifestation contre le régime du président IBK et l'annonce par les autorités françaises de la mort du chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdal, abattu par les forces spéciales dans le nord du pays. Marée humaine à Bamako La presse malienne s'attarde ce lundi matin sur cette foule de manifestants qui a donc déferlé sur Bamako. « Le vent de la contestation souffle fort… », s'exclame le quotidien L'Aube. « Vendredi, une marée humaine a répondu à l'appel de la CMAS (la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko), du FSD (le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie) et de EMK (Espoir Mali-Koura), pour dénoncer la mauvaise gouvernance, les tentatives de partition du pays, les dérives antidémocratiques au plan électoral et socio-politique. Occasion pour ces trois organisations d’exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. L’imam Mahmoud Dicko a dénoncé les scandales de corruption, les arrestations arbitraires, le non-respect des textes, l’enlisement de l’insécurité au Nord et au Centre, et l’incapacité du régime de construire une armée républicaine capable d’aller reconquérir l’Azawad. "Cette mobilisation n’est qu’un début contre le régime IBK. Elle va continuer, a prévenu l'imam Dicko. Je jure que si ce rassemblement ne lui sert pas de leçon, l’histoire racontera la manière dont son pouvoir prendra fin". » Pour Mali Actu, le chef religieux a « évité le pire », en préférant « jouer à l'apaisement en appelant les manifestants à ne rien casser et à rester dans la légalité ». Le leader d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, abattu par Barkhane L'autre grande info de ce vendredi de braise au Mali, c'est donc la mort d’Abdelmalek Droukdel, le chef d’al-Qaida au Maghreb islamique. Une disparition qui fait couler beaucoup d'encre dans la presse de la sous-région... « Coïncidence ou événement dans l’événement, pointe L'Observateur Paalga au Burkina, c’est le jour où la capitale malienne était transformée en chaudron social que la ministre française de la Défense, Florence Parly, annonçait la neutralisation d’Abdelmalek Droukdel. Pour une grande nouvelle, c’en est une. C’est connu, la question sécuritaire est la principale préoccupation des pays du G5 Sahel et le tristement célèbre Abdelmalek Droukdel était avec Mokhtar Belmokhtar, Abou Walid Sahraoui et Amadou Koufa, une des têtes pensantes de l’hydre terroriste qui donnent depuis 2012 des insomnies aux populations, aux décideurs et à leurs partenaires, dont la France. » Bonne nouvelle pour Paris et pour Koulouba... « Du coup, relève Le Pays, toujours à Ouaga, les Français prêtent des arguments à leur allié IBK pour justifier davantage la présence de Barkhane au Mali. D’ailleurs, certaines langues laissent entendre que l’opération que vient de mener Barkhane participe de la volonté de l’Hexagone de renforcer le pouvoir de Bamako, à un moment où l’opposition et des organisations de la société civile demandent à IBK de débarrasser le plancher. » Et « on peut être inquiet de voir l’Imam Dicko prendre la tête de ce mouvement, souligne encore Le Pays. Car, ce monsieur est en train de faire des amalgames qui pourraient un jour se retourner contre certaines valeurs de la République. En rappel, cet Imam défend bec et ongle l’idée d’un dialogue avec les terroristes. Et rien ne dit que pour cela, il n’est pas disposé à marchander certaines valeurs de la démocratie et de la République, à commencer par la laïcité. » En tout cas, relève Ledjely en Guinée, « la liste des reproches faits au président malien est très longue. Bien sûr, sur le front sécuritaire, il peut espérer tirer profit de la mort d’Abdelmalek Droukdel. Mais ce facteur-là n’agira certainement pas seul. (…) En interne, les autorités maliennes devront descendre de leur piédestal pour se montrer à l’écoute de la population qu’elles devront par ailleurs rassurer. Il ne sert à rien en particulier pour le président malien de s’emmurer dans la tour du palais de Koulouba, conclut Ledjely, et de feindre ne pas savoir que la colère gronde tout autour. Cette politique de l’autruche ne suffira pas à sauver le président malien, même s’il est encore à trois ans de la fin théorique de son second mandat. »
Dans un entretien accordé à RFI et France 24, lundi 10 février 2020, le chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta a confirmé l’existence d’un dialogue avec les principaux chefs djihadistes de son pays. Ce changement de stratégie pourrait être un tournant majeur dans la guerre menée au Sahel depuis huit années qui, malgré l’intervention militaire française, semble sans issue. Comment expliquer que les forces armées ne soient pas parvenues à endiguer l’insécurité ? Comment répondre aux inquiétudes et à l’impatience d’une partie du peuple malien ? Doit-on parler avec les jihadistes tout en luttant contre le terrorisme ? Avec :- Me Baber Gano, ministre de l'Intégration africaine, secrétaire général du Rassemblement pour le Mali- Moussa Mara, président du parti Yelema, ancien Premier ministre, candidat à la prochaine élection législative en commune IV du district de Bamako- Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique malien. A lancé le 7 septembre dernier la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS)- Mariam Diallo, étudiante à la faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG) de Bamako- Abdel Kader Maiga, président de la Coalition contre la partition du Mali, IGDAH Mali Té Tila- Dr Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network (ASSN)
Au sommaire : - Les 25 ans des Rencontres de Bamako, biennale africaine de la photographie - La musique, pouls de la société malienne - L'édition en Afrique : la maison Princes du Sahel édite Djarabi (amour en bambara), première collection de romans sentimentaux Invité : Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali. Présentation : Yves Bigot (TV5MONDE), Denise Époté (TV5MONDE). Avec la participation de Nicolas Ouellet (Radio-Canada), Michel Cerutti (RTS), Sylvestre Defontaine (RTBF), Nianian Aliou Traoré (ORTM). Depuis le Musée national du Mali à Bamako.
Louis Gautier vous êtes conseiller maître à la Cour des comptes, professeur en Science politique à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, directeur de la Chaire "Grands enjeux stratégiques contemporains" et ancien Secrétaire général de la Défense nationale. Nous vous recevons aujourd’hui pour éclaircir la situation du Sahel, région marquée par un récent regain de violence. Le Sahel méridional, celui qui se situe au sud du Sahara, est une immense bande de terre aride s’étendant de l’océan Atlantique à la mer Rouge, qui traverse peu ou prou la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Soudan et l’Érythrée. C’est une des régions les plus pauvres du monde, peuplée par une mosaïque d’ethnies.Au Mali, les massacres à caractère communautaire se multiplient dans un contexte de déflagration territoriale. Les groupes armés profitent du vide laissé par l’État et de l’incapacité du président Ibrahim Boubacar Keïta réélu en 2018 à rétablir la sécurité et le développement dans son pays. Par sa résolution 2423, le Conseil de sécurité de l’ONU avait jugé nécessaire, en 2018, de renouveler le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le Mali n’est pas le seul pays du Sahel en proie à la violence. Vingt-huit soldats nigériens ont été tués en mai dernier dans une embuscade tendue par des terroristes. Face à cela, la Mauritanie le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad se sont rassemblés en 2014 dans un G5S et s’efforcent de lier étroitement développement économique et sécurité tout en impliquant les autres États du Sahel directement menacés par les différentes organisations djihadistes de la région car les groupes islamistes du Sahel migrent vers le sud, noyautant de plus en plus le Burkina Faso et les États côtiers pour ouvrir de nouveaux fronts. L'enlèvement le 1er mai 2019 d'un couple de Français dans une réserve animalière au nord du Bénin avait ainsi servi d'alarme. La France, avec l’opération « Barkhane » combat les djihadistes au Sahel. Depuis bientôt cinq ans, les soldats français traquent les groupes terroristes affiliés à l’organisation État islamique (EI) dans le Grand Sahara (EIGS) et à Al‐ Qaida au Maghreb islamique (AQMI), sur un territoire sahélien vaste comme l’Europe où, malgré leurs efforts, les djihadistes continuent de prospérer. Au cours des trois opérations menées dans la région, 28 militaires français ont perdu la vie. Louis Gautier, nous aimerions voir avec vous si le ou les conflit(s) dans le(s)quel(s) notre pays est engagé risque l’enlisement, si les pays du G5S ont les moyens de leurs ambitions affichées ou encore ce que l’on peut attendre des autres pays occidentaux dans cette région explosive…
Alex Thurston (@sahelblog on Twitter) joins me again to try to make some sense of the dizzying array of extremist groups in Mali and to talk about the aftermath of the Malian presidential election last month, which saw Ibrahim Boubacar Keïta (pictured) reelected albeit with very low turnout. Be sure to check out Alex's Sahel Blog and his books:Salafism in Nigeria from Columbia University PressBoko Haram: The History of an African Jihadist Movement from Princeton University PressEnjoy! This is a public episode. Get access to private episodes at fx.substack.com/subscribe
Vous avez zappé les infos ? 20 Minutes vous a concocté un récap' audio. « Minute Papillon ! », c’est deux minutes à écouter sur les supports de 20 Minutes (desktop, site et application mobile) et les réseaux sociaux. Vous pouvez aussi l’écouter sur iTunes, Deezer, Pippa, Soundcloud et sur les applications de podcast, iOS et Android, sur l’application Google Podcasts (pour Android) ou encore sur l’enceinte connectée Alexa.Au programme ce soir :- Le pape François a adressé aujourd’hui une lettre à la communauté catholique mondiale pour dénoncer les différents scandales de pédophilie qui agitent l’Église ces derniers mois.- La rentrée approche et elle va coûter cher aux étudiants. D’après une étude annuelle de l’Unef, ils devront débourser 1,3 % de plus qu’en 2017.- François Hollande ne sera pas à La Rochelle pour l’université d’été du PS à la fin du mois d’août.- Ibrahim Boubacar Keïta a été réélu pour cinq ans à la tête du Mali. - « L’Amour est dans le pré » revient ce soir. C’est l’heure de la treizième saison. Laure GamauryCrédits sons : Longing - Joakim Karud/Musique libre de droits -Vibe With Me Joakim Karud/Audio Library - Density & Time/Audio Library- Rock Angel Joakim Karud/Cuisine - Nctrnm freearchivemusic.org Pour plus d'informations sur la confidentialité de vos données, visitez Acast.com/privacy See acast.com/privacy for privacy and opt-out information.