Territory claimed by the State of Palestine
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La colonisation en cours sur les territoires palestiniens occupés, soit dans sa phase coloniale de peuplement en Cisjordanie (assassinats, usurpations de terres agricoles, destruction des Oliviers, vol des habitats, apartheid urbain, régime militarisé), soit dans sa phase exterminatrice à Gaza (ethnocide, génocide, urbicide) a produit, sous nos contrées, un ensemble de dispositifs idéologiques qui, à nos yeux, ont une fonction principalement policière. Catherine Hass, dont nous ne raconterons pas, par pudeur, méthode et amitié, son rapport intime et personnel, tragique, à la question, vient de faire paraître aux éditions NOUS l'un des livres les plus juste et les plus intelligent, les plus innervé dans le témoignage des personnes réelles, pour comprendre les logiques de pensée morbides chez nous, relativement à ces « Terres enchaînées » que sont Palestine-Israël, chez eux, et qui enferment la pensée du possible, c'est-à-dire la politique.Si le livre est la réunion de textes consacrés à la Palestine, d'une réflexion sur le paradigme de guerre antiterroriste à partir de Derrida, à des témoignages directs de Palestiniens interviewés par l'autrice et ses collègues, en passant par la magnifique lettre aux juifs italiens écrite par Franco Fortini en 1940, l'interview de l'historien de l'armée d'Hitler Omer Bartov, c'est une cohérence profonde qui se dessine au fil des pages et produit un effet singulier : nous passons, de chapitre en chapitre, de l'idéologie générale de l'époque, y compris de l'usage de l'accusation absolument délirante d'antisémitisme et de son « opération de police » spécifique, à, peu à peu, plus de réel et plus de possible en retrouvant les paroles mêmes des Palestiniens. Une chose étonnante apparaît alors : pour les Palestiniens, beaucoup de ce que l'on prête comme vision du problème, n'existe pas. Le « juif » n'est jamais le problème, ce qu'il l'est c'est l'occupant, le colon, le bourreau. Quant à la solution politique, d'un État ou de deux selon quelles conditions imposées depuis l'extérieur, certains préfèrent se dégager de la contrainte et vont jusqu'à dire qu'ils envisagent, le plus sérieusement du monde, une hypothèse pacifiste, sans aucun État.En choisissant de penser Palestine-Israël depuis la politique, et donc, selon sa définition, depuis le possible, Catherine Hass propose donc de penser la situation selon deux modalités 1) à partir du réel palestinien, c'est-à-dire à partir de témoignages, de propos rapportés, de l'enquête, et non à partir de l'image fantasmée que l'on peut - parfois à raison - s'en faire. Et, 2) à partir du fait qu'Israël n'importe pas tellement du point de vue de sa « judéité » mais davantage de son « étaticité », c'est-à-dire que le problème d'Israël repose bien plus sur le fait qu'il s'agit d'un État, qui, en tant qu'État colonial sur le modèle européen avec le soutien américain, fait une guerre, guerre « antiterroriste » qui s'inscrit dans le paradigme global et les apories annihilatrices que posent ce type de guerre. Pour ce geste hyper courageux, celui de tenir un fil étroit, celui du possible, nous nous sommes fait une joie de l'inviter ce soir.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d'existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C'est par ici.
Nous commençons par une plongée au coeur de la Cisjordanie, la Cisjordanie occupée et menacée d'annexion pure et simple par Israël alors que vient d'être célébrée la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien des Nations unies. Nicolas Rocca a passé 2 jours sur place. En seconde partie d'émission, nous partirons pour l'Afrique du Sud, dans l'un de ces secteurs de non droit sous la coupe des gangs. Valentin Hugues a ainsi séjourné dans la banlieue du Cap. À Hébron, la colonisation rue par rue Dans 2 jours, sera célébrée comme chaque année la Journée Internationale de Solidarité avec le Peuple Palestinien, instaurée par l'ONU. Les Nations unies qui approuvaient, il y a 78 ans, le plan de partage de la Palestine. La résolution 181. 78 ans… et quel partage ? Après plus de deux ans de guerre à Gaza, et une intensification sans précédent par Israël de la colonisation de la Cisjordanie occupée, ce plan n'a plus aucune réalité sur le terrain. Menace d'annexion, légalisation dans le droit israélien de colonies tout à fait illégales, selon le droit international, attaques lancées par les colons, hausse sans précédent de construction, d'avant-postes, destruction de villages palestiniens : Israël avance sur tous les fronts. Ce projet politique, qui achève tout espoir d'une solution à deux Etats, s'exprime avec toute sa violence, dans la plus grande métropole de Cisjordanie : Hébron. Nous y avons passé deux jours entre colons israéliens et habitants palestiniens. Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Jacques Allix. Dans la banlieue du Cap, une vie au milieu des gangs Afrique du Sud. Banlieue du Cap. Dans l'extrême Sud. La violence des gangs y a fait près de 500 morts en 6 mois. Un bilan glaçant qui illustre une violence de plus en plus débridée. À l'instar des situations de chaos dans des quartiers du Soudan du Sud, des villes mexicaines ou de Haïti. Les gangs y font la loi. En Afrique du Sud, le président Ramaphosa dit vouloir «s'attaquer» à ces zones de guerre. Mais les trop rares policiers bien armés sont souvent dépassés le soir, moment de tous les dangers. Notre correspondant a passé trois jours dans ces zones dangereuses, pour comprendre les guerres de territoires, les affrontements meurtriers, et la peur des habitants. Un Grand reportage de Valentin Hugues qui s'entretient avec Jacques Allix.
Le Journal en français facile du vendredi 28 novembre 2025, 17 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/CDyk.A
L'ONU tire la sonnette d'alarme sur les violences des colons en Cisjordanie : plus de 1.000 palestiniens ont été tués depuis deux ans. Les violences n'ont pas cessé malgré la trêve en vigueur depuis le 10 octobre dernier.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'information est à la Une de la presse américaine : l'une des deux soldats de la Garde nationale grièvement blessée par un Afghan, est décédée des suites de ses blessures. Mais c'est au tueur que s'intéresse particulièrement le New York Times : « Rahmanullah Lakanwal faisait partie des Afghans arrivés aux États-Unis, après la prise de pouvoir des Talibans en Afghanistan ». « Il avait 5 ans, lorsque l'armée américaine a envahi l'Afghanistan, après les attentats du 11 septembre 2001. Jeune homme il s'est ensuite engagé dans "une unité zéro", une force paramilitaire afghane qui travaillait avec les Américains », raconte le New York Times, selon lequel ces unités étaient « spécialisées dans les raids nocturnes et les missions clandestines. Les responsables talibans et les ONG de défense des droits humains, les appelaient les "escadrons de la mort" ». Selon Human Rights Watch, ces unités étaient « responsables d'exécutions extra-judiciaires, de disparitions forcées ou encore de frappes aériennes aveugles ». Ce qui, selon l'un de ses amis d'enfance, aurait conduit Rahmanullah Lakanwal, à souffrir « de problèmes de santé mentale ». Engagée dans la Garde nationale Le Washington Post, de son côté, s'attarde sur le destin de la jeune Sarah Beckstrom, la jeune femme de la Garde nationale, décédée à la suite de ses blessures.« Elle avait 20 ans et s'était engagée dans l'armée juste après le lycée », écrit le quotidien américain qui poursuit : « Il y a deux ans, la vie de Sarah Beckstrom commençait à peine. Elle vendait des billets à prix réduit pour le bal de fin d'année (…) l'adolescente s'était engagée dans la Garde nationale en juin 2023 (…) À la mi-août, la jeune fille avait rejoint la Garde nationale à Washington, dans le cadre du plan du président Donald Trump, pour lutter contre la criminalité dans la ville ». Donald Trump qui entouré des parents de Sarah Beckstrom, a parlé « d'une personne incroyable, exceptionnelle à tous points de vue ». Deux Palestiniens tués Au Proche-Orient, la vidéo de deux Palestiniens tués par des militaires israéliens, pose question. « Les forces israéliennes ont filmé l'exécution par balle de deux palestiniens qui s'étaient rendus dans la ville de Jenine, en Cisjordanie », titre Haaretz. Vidéo que l'on peut voir sur le site du journal israélien, qui reprend les images diffusées dans un premier temps par la chaîne d'information égyptienne Al-Ghad. « On voit les deux palestiniens quitter un immeuble du quartier de Jabal Abu Dahia, les mains levées », poursuit Haaretz. « Après les avoir maîtrisés, les policiers leur ordonnent de s'allonger à l'entrée du bâtiment, puis les abattent à bout portant ». Selon des témoins oculaires interrogés par Haaretz, « l'un d'eux qui était au sol, a tenté de se relever et fait un mouvement suspect. C'est alors que les militaires ont tiré ». Le Times of Israël, affirme, lui, que les deux hommes décédés (…) « étaient recherchés pour leur implication présumée dans des attentats à la bombe et des attaques contre des soldats israéliens ». Privilégier la prévention Enfin, à Hong Kong, les experts s'interrogent après l'incendie meurtrier qui a ravagé un complexe résidentiel. « Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier qu'ait connu Hong Kong ces dernière décennies », rappelle le South China Morning Post. « Le constat est dramatique », ajoute le journal basé à Hong Kong : « Il n'existe aucune technique au monde capable de lutter contre les incendies dans les immeubles de grande hauteur » explique un expert qui ajoute : « Les capacités humaines sont dépassées (...) Il serait plus judicieux de se concentrer sur les causes de l'incendie, et se demander pourquoi il s'est propagé si rapidement ».
Le 29 novembre est célébrée comme chaque année la Journée Internationale de Solidarité avec le Peuple Palestinien, instaurée par l'ONU. Les Nations unies qui approuvaient, il y a 78 ans, le plan de partage de la Palestine. La résolution 181. 78 ans… et quel partage ? Après plus de deux ans de guerre à Gaza, et une intensification sans précédent par Israël de la colonisation de la Cisjordanie occupée, ce plan n'a plus aucune réalité sur le terrain. Menace d'annexion, légalisation dans le droit israélien de colonies tout à fait illégales, selon le droit international, attaques lancées par les colons, hausse sans précédent de construction, d'avant-postes, destruction de villages palestiniens : Israël avance sur tous les fronts. Ce projet politique, qui achève tout espoir d'une solution à deux Etats, s'exprime avec toute sa violence, dans la plus grande métropole de Cisjordanie : Hébron. Nous y avons passé deux jours entre colons israéliens et habitants palestiniens. «À Hébron, la colonisation rue par rue», un Grand reportage de Nicolas Rocca.
En Cisjordanie occupée, les enfants sont sur-représentés parmi les victimes de l'occupation militaire israélienne. Cinquante mineurs palestiniens ont été tués depuis le début de l'année 2025, la plupart par l'armée. Plus de 2 000 enfants et adolescents ont été arrêtés depuis les attaques du 7-Octobre, pour des séjours plus ou moins prolongés dans les prisons israéliennes, où ils subiraient des sévices dénoncés par les principales ONG de défense des droits humains. RFI est allé à la rencontre de Bassam : il a 17 ans et a été libéré dimanche 23 novembre, après six mois de détention dans la prison israélienne d'Ofer. De notre correspondant à Ramallah, Sous le regard de sa mère, Bassam soulève son t-shirt sous lequel les marques, sur son corps amaigri, racontent la prison israélienne. « J'ai encore les traces des coups, les marques des menottes. Pendant trois mois, je ne pouvais pas sentir mes mains. C'est le résultat de la maladie qu'on attrape en prison, la gale », témoigne-t-il. Le jeune homme de 17 ans a été arrêté pour avoir jeté des pierres sur une jeep de l'armée, puis condamné après des aveux contraints : « Ils m'ont interrogé pendant trois jours pour m'arracher des aveux. Ils menaçaient ma mère. Toute cette pression, surtout quand il parlait de ma mère, cela m'a détruit. J'ai eu peur pour elle, alors j'ai fini par avouer. Pour qu'ils ne lui fassent rien. » Prison ou pas, Bassam est un adolescent. Comme de nombreux jeunes de son âge, il vit et rêve football. « J'ai fourré un bout de drap dans une chaussette et j'ai serré autour avec un bout de tissu. Je l'ai cousue et j'ai commencé à jouer avec, comme un petit ballon. Un truc pour m'entraîner et jouer au foot dans la cellule », détaille-t-il. Des rêves qui n'ont pas leur place dans les cellules de la prison. « Le gardien m'a dit : "Toi, tu n'es pas au Camp Nou, tu n'es pas au Bernabeu", et il a commencé à me frapper en répétant : "Ici, ce n'est pas un terrain de jeu, ce n'est pas dans un stade." Moi, je me disais : avec tout ce que j'invente juste pour réussir à vivre un peu, ils me frappent quand même », se souvient-il. Pour avoir, lui aussi, jeté des pierres sur une jeep de l'armée israélienne, le frère de Bassam a été tué d'une balle dans la tête, en 2018. Il avait 16 ans. Son sourire juvénile est encadré sur les murs du salon. Sami, 15 ans, fan de football... abattu par un sniper À Kufr Aqab, près de Ramallah, un autre rêveur de ballon rond a été fauché par un tir de sniper, vendredi 21 novembre. Il s'appelait Sami et il avait 15 ans. « Il jouait sur sa trottinette électrique avec ses amis et son cousin, ils faisaient le tour du quartier, ils étaient contents. Ils ont entendu qu'il y avait une incursion de l'armée, alors comme n'importe quel jeune, par curiosité, ils sont allés voir. Le sniper a tiré et la balle l'a frappé dans le dos », raconte sa mère avec douleur. Celle-ci nous ouvre la chambre du garçon. Sur son lit, soigneusement pliée, sa tenue complète de l'équipe palestinienne de football. « Ils l'ont aussi arraché à ses frères et sœurs. Chaque matin, en se réveillant, ils respirent son odeur sur ses vêtements restés à la maison, et cela leur rappelle sa présence. C'est la seule chose qui nous aide à supporter son absence », confie-t-elle. Comme tous les vendredis, Sami aurait dû se rendre à l'entrainement. « Comme n'importe quelle mère palestinienne, je vivais dans la crainte : est-ce que mon fils va rentrer à la maison ou non ? Chaque fois qu'il quittait la maison, je le confiais à Dieu », se lamente-t-elle. Secouée de sanglots, la mère serre contre son cœur, les chaussures imbibées de sang que son fils portait, ce jour-là. À lire aussiL'armée israélienne lance une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie
En Cisjordanie occupée, les enfants sont sur-représentés parmi les victimes de l'occupation militaire israélienne. Cinquante mineurs palestiniens ont été tués depuis le début de l'année 2025, la plupart par l'armée. Plus de 2 000 enfants et adolescents ont été arrêtés depuis les attaques du 7-Octobre, pour des séjours plus ou moins prolongés dans les prisons israéliennes, où ils subiraient des sévices dénoncés par les principales ONG de défense des droits humains. RFI est allé à la rencontre de Bassam : il a 17 ans et a été libéré dimanche 23 novembre, après six mois de détention dans la prison israélienne d'Ofer. De notre correspondant à Ramallah, Sous le regard de sa mère, Bassam soulève son t-shirt sous lequel les marques, sur son corps amaigri, racontent la prison israélienne. « J'ai encore les traces des coups, les marques des menottes. Pendant trois mois, je ne pouvais pas sentir mes mains. C'est le résultat de la maladie qu'on attrape en prison, la gale », témoigne-t-il. Le jeune homme de 17 ans a été arrêté pour avoir jeté des pierres sur une jeep de l'armée, puis condamné après des aveux contraints : « Ils m'ont interrogé pendant trois jours pour m'arracher des aveux. Ils menaçaient ma mère. Toute cette pression, surtout quand il parlait de ma mère, cela m'a détruit. J'ai eu peur pour elle, alors j'ai fini par avouer. Pour qu'ils ne lui fassent rien. » Prison ou pas, Bassam est un adolescent. Comme de nombreux jeunes de son âge, il vit et rêve football. « J'ai fourré un bout de drap dans une chaussette et j'ai serré autour avec un bout de tissu. Je l'ai cousue et j'ai commencé à jouer avec, comme un petit ballon. Un truc pour m'entraîner et jouer au foot dans la cellule », détaille-t-il. Des rêves qui n'ont pas leur place dans les cellules de la prison. « Le gardien m'a dit : "Toi, tu n'es pas au Camp Nou, tu n'es pas au Bernabeu", et il a commencé à me frapper en répétant : "Ici, ce n'est pas un terrain de jeu, ce n'est pas dans un stade." Moi, je me disais : avec tout ce que j'invente juste pour réussir à vivre un peu, ils me frappent quand même », se souvient-il. Pour avoir, lui aussi, jeté des pierres sur une jeep de l'armée israélienne, le frère de Bassam a été tué d'une balle dans la tête, en 2018. Il avait 16 ans. Son sourire juvénile est encadré sur les murs du salon. Sami, 15 ans, fan de football... abattu par un sniper À Kufr Aqab, près de Ramallah, un autre rêveur de ballon rond a été fauché par un tir de sniper, vendredi 21 novembre. Il s'appelait Sami et il avait 15 ans. « Il jouait sur sa trottinette électrique avec ses amis et son cousin, ils faisaient le tour du quartier, ils étaient contents. Ils ont entendu qu'il y avait une incursion de l'armée, alors comme n'importe quel jeune, par curiosité, ils sont allés voir. Le sniper a tiré et la balle l'a frappé dans le dos », raconte sa mère avec douleur. Celle-ci nous ouvre la chambre du garçon. Sur son lit, soigneusement pliée, sa tenue complète de l'équipe palestinienne de football. « Ils l'ont aussi arraché à ses frères et sœurs. Chaque matin, en se réveillant, ils respirent son odeur sur ses vêtements restés à la maison, et cela leur rappelle sa présence. C'est la seule chose qui nous aide à supporter son absence », confie-t-elle. Comme tous les vendredis, Sami aurait dû se rendre à l'entrainement. « Comme n'importe quelle mère palestinienne, je vivais dans la crainte : est-ce que mon fils va rentrer à la maison ou non ? Chaque fois qu'il quittait la maison, je le confiais à Dieu », se lamente-t-elle. Secouée de sanglots, la mère serre contre son cœur, les chaussures imbibées de sang que son fils portait, ce jour-là. À lire aussiL'armée israélienne lance une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie
Les forces israéliennes ont mené mercredi une vaste opération militaire dans le gouvernorat de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, arrêtant 32 Palestiniens après des interrogatoires menés dans des habitations préalablement évacuées. Dix personnes ont été grièvement blessées, selon le Croissant-Rouge palestinien, qui accuse l'armée d'avoir entravé l'évacuation de dizaines de patients, notamment des malades nécessitant une dialyse.
durée : 00:05:15 - Le Reportage de la rédaction - De jeunes colons ultra-radicaux, surnommés "barbares des collines", multiplient les violences en Cisjordanie occupée. Entre 100 et 400 individus mènent jusqu'à 8 attaques quotidiennes, visant Palestiniens, mais aussi soldats et colons israéliens.
durée : 00:02:11 - France Inter sur le terrain - Ils sont entre 100 et 400, souvent des hommes très jeunes, désocialisés, et depuis le début de la récolte des olives, ils multiplient les attaques au nom du suprémacisme juif. Premières victimes : les Palestiniens. Mais ces jeunes colons s'attaquent aussi à des soldats et à d'autres occupants juifs. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
durée : 00:05:15 - Le Reportage de la rédaction - De jeunes colons ultra-radicaux, surnommés "barbares des collines", multiplient les violences en Cisjordanie occupée. Entre 100 et 400 individus mènent jusqu'à 8 attaques quotidiennes, visant Palestiniens, mais aussi soldats et colons israéliens.
On les appelle les jeunes des collines. Un nom délicat pour décrire les extrémistes très violents qui s'en prennent aux Palestiniens en Cisjordanie. Agressions physiques, incendies de véhicules, de biens et même d'une mosquée en début de semaine, les Nations unies comptent 264 attaques au mois d'octobre 2025. Du jamais vu depuis qu'elles sont recensées. Les condamnations de l'armée israélienne sont timides. Le gouvernement minimise l'importance de ces raids. Le monde regarde vers Gaza, pendant ce temps, l'escalade se poursuit. Avec : - Agnès Levallois, présidente de l'iReMMO (Institut de recherche d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), chargée de cours à Sciences Po, autrice de Le Livre noir de Gaza (Seuil) - Frédérique Misslin, envoyée spéciale permanente de RFI à Jérusalem. À lire aussiCisjordanie occupée: des jeunes colons multiplient les violences contre des Palestiniens
Ramzi Aburedwan participait au Grand débat « Guerre et paix », le 31 août 2025 au festival Les Inattendues à Tournai. Merci pour votre écoute Dans quel Monde on vit, c'est également en direct tous les samedi de 10h à 11h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Dans quel Monde on vit sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/8524 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les attaques de colons israéliens sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes dans les territoires palestiniens, selon l'ONU. Une recrudescence qui pèse sur la récolte des olives en Cisjordanie occupée, où une mosquée a été vandalisée par des colons qui sont « souvent accompagnés ou protégés par des soldats israéliens ». Deux adolescents palestiniens de 15 ans ont été tués par l'armée israélienne qui les présente comme des « terroristes en passe de perpétrer une attaque ». Ce nouvel incident intervient alors que de plus en plus de voix dénoncent les violences qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies. Entretien avec Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président d'honneur de l'IReMMO et co-auteur du livre Atlas du Moyen-Orient, éditions Autrement. RFI : Comment expliquer cette recrudescence des violences en Cisjordanie occupée ces dernières semaines ? Est-ce qu'il y a un lien avec le cessez-le-feu, qui est fragile, mais qui tient parallèlement à Gaza ? Jean-Paul Chagnollaud : Je crois qu'il faut d'abord rappeler le contexte. C'est vrai que maintenant, depuis plus de deux ans, les Nations unies montrent à quel point, dans leurs statistiques, le nombre d'attaques a très sensiblement augmenté. Il y a vraiment des violences terribles, et en particulier par des milices de jeunes colons, souvent religieux, ou en tout cas liés à des organisations ou des associations religieuses, et qui sont particulièrement dans une violence débridée. Je crois que votre hypothèse du lien avec le cessez-le-feu a sans doute du sens, c'est difficile à vérifier. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a le sentiment que tout pourrait aller mieux à Gaza, ce qui est évidemment une illusion absolue. Le cessez-le-feu est fragile et l'avenir est pour le moins incertain. Mais en tout cas, on oublie complètement la Cisjordanie, dont je rappelle d'ailleurs que la Cisjordanie n'est pas mentionnée dans le plan Trump. Comme si, au fond, la colonisation qui y est établie pourrait se poursuivre. Donc, les plus déterminés parmi les colons violents ont une espèce d'espace assez libre pour agir comme ils le souhaitent. Ils savent qu'ils ont le soutien du gouvernement et de l'armée. Justement, ils sont de plus en plus jeunes, c'est ce que dit l'ONU. Il y a cette stratégie du fait accompli. Mais très peu d'auteurs finalement de ces attaques ont été poursuivis par les autorités israéliennes. Ils sont effectivement protégés ? C'est extrêmement clair. On ne peut même pas parler de deux poids, deux mesures, entre ce que subissent les Palestiniens comme punition quand ils s'engagent dans la violence, et les Israéliens et les colons israéliens quand ils le font. Les colons israéliens ont toujours été dans l'impunité la plus totale. De temps en temps, il y a une vague commission d'enquête qui n'aboutit jamais à aucun résultat. C'est extrêmement clair. Alors que, en ce qui concerne les Palestiniens, la moindre intervention peut leur coûter très cher, y compris d'ailleurs la mort. Je rappelle qu'en deux ans, il y a eu pratiquement 1 000 victimes. Ce sont encore les chiffres des Nations unies, 1 000 Palestiniens qui ont été tués soit par l'armée, soit par les colons. Donc, on voit bien la différence. Il y a un projet de loi qui est en discussion à la Knesset, qui est dans une première lecture sur le rétablissement de la peine de mort contre les terroristes. En fait, c'est une peine de mort, non pas en soi, mais uniquement contre les Palestiniens. Donc, c'est à suivre de très près et ça rentre malheureusement dans ce schéma d'une radicalisation constante du gouvernement israélien et d'une partie, malheureusement, de la société israélienne. Ce qu'on évoque là, c'est bien la société israélienne elle-même. Vous dénoncez l'impunité, mais comment est-ce que vous interprétez la déclaration du chef de l'armée israélienne ? Il a affirmé mercredi 12 novembre vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée. L'armée est accusée par les Palestiniens de plutôt fermer les yeux, voire d'encourager ces colons israéliens. Comment vous avez perçu cette déclaration ? Je crois qu'il y a deux interprétations possibles. La première, c'est qu'il estime effectivement qu'il faudrait arrêter ces violences. Mais ça, malheureusement, ça n'a pas beaucoup de sens parce que c'est une politique d'État qui est derrière, ce n'est pas seulement quelques colons. Ou bien, il le fait pour des raisons purement tactiques, en faisant semblant de penser qu'il puisse y avoir une impunité, que ces personnages puissent être, disons, freinés, voire punis. Donc, c'est un geste dont l'interprétation est ambivalente, parce que si vraiment on voulait y mettre un terme, c'est toute une politique qu'il faudrait remettre en question, et c'est exactement l'inverse qui se passe. Ces colons violents ne sont que la pointe avancée d'une colonisation systématique et extrêmement dense. Je rappelle juste un élément important : c'est le gouvernement qui a décidé de lancer ce fameux projet E1, qui est une colonisation qui se trouve entre Ma'aleh Adumim et Jérusalem et qui aboutirait à couper en deux la Cisjordanie. Et ça, ce ne sont pas les colons violents, c'est le gouvernement qui l'a décidé. C'est un projet qui date des années 1990 et qui a toujours été empêché par la communauté internationale et les États-Unis en particulier. Et là, c'est l'inverse, l'administration Trump a donné son feu vert. Quand le président israélien Isaac Herzog, lui aussi, condamne une descente particulièrement violente de colons, ces derniers jours, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Est-ce que ça peut avoir un effet, selon vous ? Je ne crois pas, malheureusement. Parce qu'une fois encore, si vraiment il allait au bout de son discours, il faudrait dire : "On remet en question la colonisation", ce qui est absolument exclu puisque c'est une politique d'État depuis très longtemps. Donc, ce sont des paroles qui tendent à montrer, du point de vue de la communauté internationale, qu'on est en désaccord avec ces violences. Mais en réalité, c'est un cadre plus global de la politique israélienne de colonisation qui permet ces violences-là. Je crois que c'est ça la réalité, malheureusement. Une manifestation d'associations israéliennes a été empêchée ce matin, avec des organisations comme Peace Now (« La Paix maintenant »). Ce sont des voix, il faut le dire, minoritaires dans la société israélienne. Mais cette mobilisation, le fait que ces associations aient tenté de se mobiliser, c'est déjà important pour vous ? Le camp de la paix tel qu'il existait, disons à l'époque d'Oslo, ça nous ramène à il y a très longtemps, a presque disparu. Mais il y a encore des gens courageux qui essaient de reprendre ce flambeau. Peace Now et quelques autres. Et c'est vrai qu'il y a une fraction de la société israélienne qui se rend bien compte des impasses où conduit cette politique de colonisation. Et malheureusement, ils sont, comme vous le dites, assez minoritaires, et donc, eux aussi, subissent une répression de la part des autorités israéliennes. C'est ça le schéma qui perdure. À lire aussiDes habitants de villages palestiniens voient leur statut de résidence modifié par Israël
Des colons israéliens ont été arrêtés mardi après des affrontements violents près de Tulkarem, en Cisjordanie. Selon l'armée israélienne, plusieurs civils israéliens masqués ont attaqué des Palestiniens et incendié des propriétés. Les forces de sécurité ont été déployées sur place pour disperser les affrontements.
durée : 00:18:02 - Journal de 8 h - Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas ce mardi. Les négociations sur la prochaine autorité qui administrera Gaza sont loin d'être simples. Nous irons également en Cisjordanie occupée avec notre correspondant, où les violences des colons israéliens sont toujours plus fortes.
durée : 00:18:02 - Journal de 8 h - Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas ce mardi. Les négociations sur la prochaine autorité qui administrera Gaza sont loin d'être simples. Nous irons également en Cisjordanie occupée avec notre correspondant, où les violences des colons israéliens sont toujours plus fortes.
durée : 00:18:02 - Journal de 8 h - Emmanuel Macron reçoit Mahmoud Abbas ce mardi. Les négociations sur la prochaine autorité qui administrera Gaza sont loin d'être simples. Nous irons également en Cisjordanie occupée avec notre correspondant, où les violences des colons israéliens sont toujours plus fortes.
En 2025, près de 20 000 oliviers ont été arrachés ou brûlés par des colons israéliens en Cisjordanie. Lourd symbole si l'on considère que l'olivier était jadis un symbole de paix.Ces crimes me rappellent les bisons que les colons étatsuniens et leurs sbires ont exterminés pour voler les terres des Amérindiens... et les exterminer aussi. Bien sûr, comparaison n'est pas raison.Mais l'histoire avec un très petit h se répète.Les attaques de colons israéliens contre des agriculteurs palestiniens se multiplient, au moins 150 depuis début octobre. Pendant ce temps, la Knesset (le parlement israélien) étudie une extension de la souveraineté israélienne dans ces territoires occupés. Washington est en colère, ainsi que tous les doux rêveurs qui recherchent la paix et la solution à deux États.___
Dans son livre L'Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher nous livre une histoire personnelle, celle de la relation avec sa mère. Il en fait aussi un objet d'études pour brosser le portrait d'une génération d'immigrés algériens. Dans ce livre intime qui prend des allures d'enquête sociologique, l'auteur explore la distance qui s'est créée entre sa mère, arrivée d'Algérie au début des années 1950, mais qui n'a jamais vraiment quitté ce pays et ses traditions, et lui, élevé en France. Smaïn Laacher était l'invité de Nathalie Amar. L'Algérie, ma mère et moi est disponible aux éditions Grasset. ► Chronique Les pionnières de la culture Marjorie Bertin s'intéresse à la poétesse et documentariste iranienne Forough Farrokhzad. ► Reportage Amira Souilem est allé à Ramallah en Cisjordanie occupée visiter une galerie de la ville qui consacre une exposition à un artiste gazaoui. ► Playlist du jour - Rachid Taha - Écoute-moi Camarade - Samira Brahmia - Dzeoudji ou Quilini - Zeyne - Hilwa.
Dans son livre L'Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher nous livre une histoire personnelle, celle de la relation avec sa mère. Il en fait aussi un objet d'études pour brosser le portrait d'une génération d'immigrés algériens. Dans ce livre intime qui prend des allures d'enquête sociologique, l'auteur explore la distance qui s'est créée entre sa mère, arrivée d'Algérie au début des années 1950, mais qui n'a jamais vraiment quitté ce pays et ses traditions, et lui, élevé en France. Smaïn Laacher était l'invité de Nathalie Amar. L'Algérie, ma mère et moi est disponible aux éditions Grasset. ► Chronique Les pionnières de la culture Marjorie Bertin s'intéresse à la poétesse et documentariste iranienne Forough Farrokhzad. ► Reportage Amira Souilem est allé à Ramallah en Cisjordanie occupée visiter une galerie de la ville qui consacre une exposition à un artiste gazaoui. ► Playlist du jour - Rachid Taha - Écoute-moi Camarade - Samira Brahmia - Dzeoudji ou Quilini - Zeyne - Hilwa.
Petit point rapide sur la plainte contre Airbnb concernant leurs locations en Cisjordanie. A quick update on the complaint against Airbnb concerning their rentals in the West Bank.Alors, de quoi il s'agit? So, what is it about?D'une action en justice lancée à Paris contre ces géants de la réservation en ligne. It's a lawsuit launched in Paris against these online booking giants.Le truc, c'est qu'ils proposent des logements dans des colonies israéliennes, en Cisjordanie, donc. The thing is, they offer accommodation in Israeli settlements, in the West Bank, therefore.Et ça, bah c'est considéré comme illégal par le droit international. And that, well, is considered illegal under international law.La Ligue des droits de l'homme et d'autres associations disent : ces plateformes listent des biens dans les territoires palestiniens occupés sans dire clairement ce qu'il en est. The Human Rights League and other associations say: these platforms list properties in the occupied Palestinian territories without clearly stating what they are.Du coup, ça pourrait non seulement tromper les voyageurs, mais aussi banaliser la situation illégale de ces colonies. As a result, it could not only mislead travelers but also normalize the illegal status of these settlements.Les plaignants espèrent créer un précédent juridique ici en France. The plaintiffs hope to set a legal precedent here in France.Une sorte de rappel, quoi. A kind of reminder, you know.Les entreprises, même les plateformes, doivent respecter le droit international humanitaire. Companies, even platforms, must respect international humanitarian law.Et ça relance tout le débat éthique. And that relaunches the whole ethical debate.Est-ce qu'une plateforme peut vraiment rester neutre si elle tire profit économiquement de zones d'occupation ou de conflit ? Can a platform truly remain neutral if it profits economically from areas of occupation or conflict? Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:04:36 - Le Reportage de la rédaction - Quel avenir pour les 20 000 déplacés du camp de Jénine ? En février, l'armée israélienne a vidé ce camp, créé pour les réfugiés de la Nakba. Plus de 500 familles vivent aujourd'hui dans les dortoirs d'une université, menacées d'en être expulsées.
durée : 00:04:36 - Le Reportage de la rédaction - Quel avenir pour les 20 000 déplacés du camp de Jénine ? En février, l'armée israélienne a vidé ce camp, créé pour les réfugiés de la Nakba. Plus de 500 familles vivent aujourd'hui dans les dortoirs d'une université, menacées d'en être expulsées.
durée : 00:04:17 - Le Reportage de la rédaction - Quel avenir pour les 20 000 déplacés du camp de Jénine ? En février, l'armée israélienne a vidé ce camp, créé pour les réfugiés de la Nakba. Plus de 500 familles vivent aujourd'hui dans les dortoirs d'une université, menacées d'en être expulsées.
durée : 00:04:17 - Le Reportage de la rédaction - Quel avenir pour les 20 000 déplacés du camp de Jénine ? En février, l'armée israélienne a vidé ce camp, créé pour les réfugiés de la Nakba. Plus de 500 familles vivent aujourd'hui dans les dortoirs d'une université, menacées d'en être expulsées.
durée : 00:03:19 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Au Liban, la question n'est pas de savoir si une nouvelle guerre avec Israël est possible mais quand elle aura lieu ; même impasse à Gaza où le Hamas a repris le contrôle, et en Cisjordanie où la violence des colons redouble. L'absence de solution politique alimente le risque de nouvelles violences. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les nouvelles discussions entre le Rwanda et la RDC à Washington, l'augmentation des traversées illégales dans la Manche et le débat autour de l'annexion de la Cisjordanie en Israël. Mali : retour sur les changements à la tête de l'armée. Au Mali, trois hauts gradés de l'armée ont été limogés. Que leur reproche-t-on exactement ? Ces changements peuvent-ils réellement apaiser les tensions internes dans l'armée ? Peut-on s'attendre à d'autres remaniements dans les prochains jours ? Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI sur le Sahel. RDC-Rwanda : quel bilan de nouvelles discussions à Washington ? Les délégations congolaises et rwandaises étaient à Washington à l'occasion de la troisième rencontre du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, le JSCM. Que retenir de ces discussions ? Pourquoi une autre rencontre était prévue en parallèle au Qatar ? Avec Adolphe Agenonga Chober, professeur à l'Université de Kisangani, spécialiste des mouvements armés dans l'est de la RDC. Royaume-Uni : augmentation des traversées illégales de la Manche Le nombre des traversées illégales de la Manche ont déjà dépassé celui de l'année 2024. Comment expliquer cette situation malgré l'accord migratoire signé entre la France et le Royaume-Uni ? Avec Aurélien Antoine, professeur de droit public à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne et fondateur de l'Observatoire du Brexit. Israël : vers une annexion de la Cisjordanie ? Le Parlement israélien a approuvé en lecture préliminaire des projets de loi pour annexer la Cisjordanie. Le vice-président américain dit ne pas approuver cette décision. Peut-on parler d'un début de tension entre Washington et Jérusalem ? Avec la condamnation de Washington et des pays arabes voisins, est-ce qu'une annexion de la Cisjordanie a vraiment des chances d'aboutir ? Avec Lyna Ouandjeli, chercheuse à l'Institut européen d'études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Eismena).
durée : 00:03:19 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Au Liban, la question n'est pas de savoir si une nouvelle guerre avec Israël est possible mais quand elle aura lieu ; même impasse à Gaza où le Hamas a repris le contrôle, et en Cisjordanie où la violence des colons redouble. L'absence de solution politique alimente le risque de nouvelles violences. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
La paix à Gaza, toujours très fragile, avec ce projet de loi en Israël visant à étendre sa souveraineté en Cisjordanie occupées. Une zone dans laquelle les violences se sont intensifiées depuis le cessez-le-feu. Écoutez RTL autour du monde du 24 octobre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En Cisjordanie occupée, plus de 40 000 personnes ont été déplacées de force depuis le début de l'année. Expulsions, arrestations, check-points, tout cela concourt à mettre les Palestiniens sous haute pression. L'impact psychologique, l'une des faces invisibles de la colonisation, touche enfants comme adultes et inquiète les praticiens sur place. De notre correspondante de retour de Bethléem, Lever aux aurores pour Razzan Quran. Elle est psychologue itinérante. Ce matin, elle est attendue à Bethléem, à seulement 30 kilomètres de chez elle, à Ramallah. Elle est sortie près de trois heures avant son rendez-vous. « Chaque jour, chaque heure, ils ouvrent ou ferment un nouveau check-point, se plaint-elle. Personnellement, je ne peux jamais prévoir avec certitude à quel moment je vais arriver. Votre boussole interne est littéralement déréglée. Être dans un véhicule avec d'autres Palestiniens me procure un sentiment de protection et de confiance. » Si elle se sent protégée dans l'habitacle de ce taxi collectif, Razzan évoque le stress que représente le moindre trajet sur les routes de Cisjordanie occupée. Check-points, murs, barbelés, drapeaux israéliens, tours de contrôle, colonies… Tout sur le chemin rappelle l'occupation : « Un État colonial a besoin de s'imposer avec ce type de symboles. De grands drapeaux israéliens, c'est pour dire : "Je suis là !", "C'est à moi !". Ce besoin frénétique de dire "c'est à moi" raconte qu'en fait tu sais que ce n'est pas à toi… » Les blessures invisibles de l'occupation Parce qu'elle est psychologue, Razzan a les moyens de mettre à distance cette pression. Mais tous les Palestiniens n'ont pas cette chance. Dans cette cellule d'écoute psychologique à Bethléem, elle et ses confrères peinent parfois à apaiser la douleur de leurs patients. L'assistante sociale souhaite attirer aujourd'hui l'attention de Razzan sur le cas d'une petite fille de 10 ans qui s'est renfermée sur elle-même depuis peu. « Elle était dans le champ avec sa famille en train de travailler la terre, raconte l'assistante sociale. L'armée israélienne a débarqué. Les soldats ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes et la petite fille a eu peur. Depuis, elle n'accepte de sortir qu'après avoir demandé exactement où va sa famille. Si elle estime qu'ils peuvent tomber sur l'armée, elle ne sort pas, elle reste à la maison. » « L'aspect psychologique est un tribut invisible pour le monde extérieur, ajoute-t-elle. Mais quelqu'un comme notre assistante sociale qui est en poste ici depuis 23 ans est bien placée pour voir à quel point ce phénomène augmente. » Face à ce futur toujours plus angoissant, Razzan Quran applique à elle-même le conseil qu'elle donne à ses patients : tenter autant que possible de se concentrer sur l'instant présent. Une forme de « résistance », dit-elle.
Dans le cadre de l'échange des 250 prisonniers palestiniens condamnés à des peines de prison à vie contre les derniers otages détenus par le Hamas ce lundi 13 octobre 2025, de nombreuses familles palestiniennes espéraient retrouver leurs proches avant de découvrir qu'ils avaient été envoyés en Égypte. C'est le cas de cette femme rencontrée à Naplouse, en Cisjordanie, et dont le frère avait été incarcéré en 2006 pour avoir préparé un attentat contre Israël. De notre correspondant de retour de Naplouse, D'abord, la désillusion… Nour a attendu que le dernier des 88 prisonniers libérés ce lundi à Ramallah descende du bus pour comprendre que son frère n'en était pas : « On est restés jusque dans l'après-midi. Tous ceux qui étaient dans les bus sont partis, on est restés encore un peu puis on a abandonné pour rentrer à Naplouse. » Ensuite le soulagement, il serait en route pour l'Égypte, exilé, mais libre : « L'un des prisonniers a appelé sa famille avec le téléphone du chauffeur de leur bus, j'ai appris que mon frère était parmi eux, c'est là que la peur a disparu. » Dans un coin de la pièce, le sac de voyage est prêt. S'il ne peut pas revenir en Palestine, alors elle ira le voir en Égypte. D'ici là, il faut l'appeler comme pour se rassurer à nouveau, rien d'évident après plus de vingt-ans en prison : « Mon fils est resté en ligne avec lui jusqu'à trois heures du matin, pour essayer de lui créer des comptes Facebook et WhatsApp. Le lendemain, on a pu lui parler en appel vidéo. Et hier soir, depuis le dîner jusqu'à deux heures du matin, on était encore avec lui, mon fils, mes enfants qui sont à l'étranger, mon mari et moi. C'était vraiment une belle conversation, chacun parlait un peu à son tour. » À lire aussiGaza: faim, entrave, torture... les otages du Hamas racontent leurs terribles conditions de détention « C'était un déchaînement de violence » Dans une chambre d'hôtel du Caire, c'est un visage émacié, drapeau de la Palestine sur les épaules, qui s'affiche sur l'écran et déroule le récit de sa sortie de prison : « Nous avons été humiliés, c'était un déchaînement de violence, les services de renseignements israéliens nous ont interrogés. Ils nous ont menacés, ils expliquaient qu'ils allaient nous tuer pour tout un tas de raisons incroyables, ou qu'ils nous re-arrêteraient. » Les prisonniers sont finalement embarqués pour un long périple. Par les fenêtres, ils découvrent les destructions de Gaza au moment de passer la frontière avec l'Égypte. C'est seulement là, au point de passage de Rafah, qu'on le libèrera des liens qui ont laissé des plaies à vif sur ses poignets : « Le pays de mon cœur, c'est la Palestine, et c'est là-bas que j'espérais être libéré, et j'aimerais pouvoir y revenir un jour pour y retrouver ma famille. Mais l'exil reste 10 000 fois plus enviable que la prison. » Plus enviable que la prison, et peut-être moins dangereux qu'un retour en Cisjordanie occupée, voudrait croire Nour : « Nos prisonniers, même libres, restent menacés. Au lendemain des libérations, ils ont fait irruption dans les maisons de certains détenus libérés et ont tout cassé. Mon frère était menacé avant même sa libération, ils lui ont dit que s'il s'écartait des clous, ils allaient le retrouver et qu'ils savaient tout de ses moindres faits et gestes. » Ce harcèlement des anciens prisonniers par les forces israéliennes sont documentées par plusieurs ONG investies dans le soutien juridique des détenus palestiniens dont la plupart, refusent de s'exprimer par peur de représailles. À lire aussiPrisonniers palestiniens : Israël « commet des disparitions forcées contre des détenus originaires de Gaza »
En cette journée qualifiée d'historique, les 20 derniers otages israéliens vivants détenus à Gaza par le Hamas ont été libérés ce lundi matin et ont retrouvé leurs familles en Israël. Cette libération a été négociée contre celle de près de 2000 prisonniers palestiniens arrivés à Gaza ou en Cisjordanie. À Charm el-Cheikh en Égypte, une vingtaine de pays se sont réunis en présence de Donald Trump : les pays arabes mais aussi la Turquie et plusieurs pays européens dont la France et le Royaume-Uni. Benjamin Netanyahu a quant à lui décliné l'invitation du président américain, qui s'est exprimé devant la Knesset plus tôt dans la journée en évoquant un "nouvel âge d'or au Moyen-Orient". La phase I du plan Trump est-elle achevée ? Est-ce la fin d'une "ère de terreur" à Gaza ?
C'est l'événement majeur de la journée : les vingt derniers otages israéliens encore en vie, retenus par le Hamas, ont été libérés et sont désormais de retour en Israël. Une libération obtenue dans le cadre d'un échange sans précédent : près de 2 000 prisonniers palestiniens ont été relâchés, envoyés pour certains en Cisjordanie ou à Gaza, et pour beaucoup, expulsés vers des pays tiers de la région. Cet accord spectaculaire marque la première phase du plan américain pour Gaza, porté par Donald Trump. Invité exceptionnel au Parlement israélien, le président américain a été accueilli par de longues ovations. Lors de son discours, il s'est félicité du succès de cette opération, qualifiée par les autorités israéliennes de « moment historique », et l'a présentée comme le fruit d'un engagement diplomatique de longue haleine. Donald Trump capitalise sur cet événement à fort impact émotionnel. Mais comment cette initiative est-elle perçue de l'autre côté de l'Atlantique ? Pourquoi un tel revirement ? « Israël a commencé à aller beaucoup trop loin en bombardant le Qatar » Pendant des mois et des mois, les États-Unis ont apporté un soutien inconditionnel à Israël notamment les Républicains et Donald Trump. D'après Romuald Sciora, directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Iris, plusieurs choses ont changé. D'abord, l'opinion américaine, a été affectée - bien que deux ans après - par les images de la famine à Gaza. « Il y a eu effectivement à ce moment-là une inflexion au sein de l'opinion », estime le chercheur. Ensuite, Donald Trump. « Tout est spectacle et Donald Trump n'a pas réussi à obtenir ce qu'il souhaitait en Ukraine. Il lui fallait un triomphe, essentiellement en vue du Nobel, ou pour montrer qu'il n'avait pas besoin d'un Nobel pour être un grand architecte de la paix », précise le chercheur. Enfin, et c'est sans doute la raison principale, Israël a commencé à aller beaucoup trop loin en bombardant le Qatar. Dans le même temps, depuis déjà, une bonne quinzaine d'années, il y a une distanciation de la nouvelle génération vis-à-vis de la politique israélienne. Pour Romuald Sciora : « Il y a eu des manifestations massives, dans la rue et dans les universités. Même si la répression du gouvernement américain à l'encontre des universités et de ses manifestants n'aura fait qu'accentuer la chose, Trump sait au fond que l'isolement israélien pouvait mener à un isolement américain. » En revanche, avec cet accord, « nous assistons aujourd'hui à un cessez-le-feu, mais nous revenons à la situation qui était celle d'avant le 7 octobre » poursuit-t-il. Surtout, « il n'y a aucun plan d'ensemble pour le conflit israélo-palestinien, et à l'heure qu'il est, Netanyahu a encore les mains libres pour le reste de ses projets ». « Ce plan est l'acceptation tacite de la colonisation et du statu quo politique israélien » « Surtout, il n'y a pas de paix possible sous le poids d'un génocide. » C'est le titre d'un éditorial à lire dans la Jornada, quotidien mexicain de gauche. Le journaliste ne mâche pas ses mots et pour lui, la « paix » n'existera qu'entre guillemets. Ce plan est surtout « l'acceptation tacite de la perpétuation de la colonisation et du statu quo politique israélien » Et à l'auteur de mettre en garde : « personne dans le monde n'est à l'abri de ces guerres d'extermination » estime-t-il, élargissant la situation aux Zapatistes au Mexique, aux réfugiés climatiques, aux demandeurs d'asile « tous les invisibles en tant que sujets politiques qui deviennent de plus en plus vulnérable dans ce système ». Vulnérables, comme par exemple, les participants à la flottille pour Gaza. Dans El Pais, vous pourrez lire les chroniques d'une arrestation : celle d'un documentariste mexicain qui avait embarqué et explique comment l'armée israélienne les a séquestrés en mer après 32 jours de navigation en direction de Gaza. C'est un récit à la première personne, détaillé, vivant, collectif, illustrant dans le même temps les questionnements internes des participants. « Pourquoi, ne serait-ce qu'un instant, avons-nous pensé que nous pouvions y arriver ? » écrit Carlos Pérez Osorio. Il revient surtout sur cet épisode : lorsqu'il est dans un camion en train d'être expulsé vers la Jordanie avec, à ses cotés, Mandla Mandela, le petit- fils de Nelson Mandela. Ce dernier s'adresse aux gardes israéliens et leur dit : « Souvenez-vous de mon visage car je reviendrai. » L'un d'eux se moque, répond qu'il perd son temps. « Pour cela j'ai tout le temps du monde » rétorque le petit-fils de Mandela. « C'est à ce moment que j'ai compris que cette phrase ne parlait pas seulement de lui, écrit l'auteur, mais aussi des Palestiniens, qui ont mené ce combat bien avant notre naissance. Car la Palestine n'a jamais cessé de revenir : dans la mémoire, dans les rues, dans chaque tentative de reconstruire ce que d'autres détruisent ». « À Gaza, ce sont 90% des habitations qui ont été détruites », rappelle un éditorialiste de Sin Embargo. Alors au moment où Donald Trump se réjouit devant la Knesset, le parlement israélien, avec la mise en œuvre de l'accord de paix, le journaliste insiste sur la complicité des États-Unis. Car « sans leur soutien militaire, financier et diplomatique, Israël ne pourrait continuer à occuper la Palestine et à maintenir sa suprématie militaire ». Aux États-Unis, la répression de Donald Trump s'intensifie à Chicago C'est le New York Times qui explique comment tout s'est accéléré en à peine quelques semaines à Chicago. Les journalistes ont analysé une centaine de vidéos tournées le mois dernier, examinant l'action de la Garde nationale. « Les arrestations se sont intensifiées, un clandestin a été abattu, des agents de la police des frontières ont patrouillé dans le centre-ville de Chicago » lit-on, « toute la ville est sur le qui-vive ». Alors que dans le même temps, 56 % des habitants de Chicago estiment que ce recours à l'armée américaine et à la Garde nationale pour aider la police locale est inacceptable - c'est le résultat d'un sondage publié dans The Chicago Sun Times. En Haïti, un basculement silencieux dans l'économie politique avec les gangs Dans un dossier du Nouvelliste, dans leur édition du week-end, on apprend que les gangs haïtiens ne se contentent pas de la violence ou de la simple prise de territoires mais qu'ils ont créé dans le même temps une nouvelle monnaie d'échange que l'auteur appelle « l'attention ». Visibilité, peur, présence médiatique, rumeurs, contrôle social, et ainsi plus d'extorsions. Plusieurs éléments clés expliquent ce changement : d'abord, nous apprend l'article, il y a eu la fusion de deux gangs majeurs, consolidant alors leur emprise sur 90% du territoire haïtien. Ensuite, car ces gangs distribuent des services et imposent alors des taxes, offrant une forme de « gouvernance » là où l'État a déserté. « Les pertes pour l'économie nationale sont immenses », écrit le journaliste. Le problème, c'est que la population finit par s'adapter. Pire, « par tolérer ». Impossible de savoir, en revanche, si c'est par peur ou par nécessité.
Deux ans jour pour jour après les attaques du Hamas, leur rôle s'est accru considérablement : les colons harcèlent les Palestiniens vivant dans les villages voisins de Cisjordanie occupée et multiplient les exactions. Avec la complicité des autorités israéliennes qui y voient là un rempart contre la création d'un État palestinien. Jusqu'où le pouvoir des colons israéliens peut-il aller ? Que répond de la communauté internationale ? Pour en débattre : - Sylvaine Bulle, sociologue, chercheuse à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, autrice du livre à paraître Israël après le 7 octobre une société fragmentée, éditions Presses universitaires de France - Shlomo Sand, historien, auteur du livre « Deux peuples pour un État ? », aux éditions du Seuil.
Deux ans jour pour jour après les attaques du Hamas, leur rôle s'est accru considérablement : les colons harcèlent les Palestiniens vivant dans les villages voisins de Cisjordanie occupée et multiplient les exactions. Avec la complicité des autorités israéliennes qui y voient là un rempart contre la création d'un État palestinien. Jusqu'où le pouvoir des colons israéliens peut-il aller ? Que répond de la communauté internationale ? Pour en débattre : - Sylvaine Bulle, sociologue, chercheuse à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, autrice du livre à paraître Israël après le 7 octobre une société fragmentée, éditions Presses universitaires de France - Shlomo Sand, historien, auteur du livre « Deux peuples pour un État ? », aux éditions du Seuil.
Donald Trump reçoit, lundi 29 septembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche. Le président américain a promis un "accord" pour Gaza et a exclu toute annexion de la Cisjordanie, tandis que Benjamin Netanyahu maintient un discours très offensif.
Voilà près de deux ans que Gaza est sous le feu de l'armée israélienne. La guerre continue. La vie aussi. À Ramallah, ville de Cisjordanie occupée, connue pour ses lieux de sorties, ses cafés design et ses belles voitures, les Palestiniens semblent partagés entre l'envie de vivre malgré tout et la conscience que « Gaza brûle », pour reprendre l'expression du ministre de la Défense israélien Israël Katz. Gaza n'est effectivement qu'à quelques dizaines de kilomètres de là et omniprésente dans les esprits. Alors comment continuer à danser, chanter, rire et vivre dans ces conditions ? C'est la question qu'a posé notre correspondante à des Palestiniens de Ramallah. De notre correspondante en Cisjordanie, Un anniversaire à Ramallah. Dans le jardin d'un restaurant très en vue, un grand-père danse et chante avec ses enfants et petits-enfants. Plats très soignés, décoration moderne et serveurs aux petits soins, ce restaurant, très instagrammable, a ouvert ses portes cet été. Le propriétaire préfère rester anonyme. Il dit recevoir des commentaires interloqués d'internautes choqués par cette ambiance festive alors que Gaza est sous les bombes : « Certaines personnes sont gênées de voir qu'on fait des publications pour mettre en valeur les plats. Elles laissent des messages pour dire qu'il y a la famine à Gaza et tout ça. C'est blessant. J'aimerais beaucoup demander à ces personnes ce qu'elles aimeraient que je fasse. Est-ce qu'il faut que je ferme mon restaurant et que je prive 70 personnes de revenus ? Personnellement, je trouve qu'être là, c'est une preuve d'espoir. Je pourrais très bien m'asseoir et juste regarder les infos toute la journée et tomber en dépression. Mais moi, je trouve qu'avoir un objectif, ça donne de l'espoir. » Alors, peut-on continuer à vivre normalement à Ramallah, alors que « Gaza brûle » ? Cette question torture Moatassem Abu Hasan, metteur en scène. Ce soir se joue à Ramallah, l'une de ses pièces. Elle raconte les rêves d'une jeune diplômée palestinienne sous l'occupation. Une œuvre engagée. Et pourtant, cela ne suffit pas à atténuer le malaise de Moatassem à l'idée de se préoccuper de théâtre alors que son peuple meurt à Gaza : « C'est compliqué. On vit avec ce combat intérieur tous les jours. Littéralement, tous les jours. On essaye d'être joyeux, mais c'est impossible. » Ressent-il un sentiment de culpabilité ? « Mais oui, bien sûr, et ce sentiment ne peut se dissoudre. Là, au moment même où je te parle, je culpabilise de pouvoir avoir accès à la presse. C'est un privilège. À Gaza, personne ne les écoute, eux », répond Moatassem Abu Hasan. Gaza sous les bombes. Et la Cisjordanie occupée secouée par les exactions des soldats et des colons israéliens au quotidien. Dans ce contexte, les Palestiniens éprouvent une incapacité à se projeter. Un phénomène qui interroge en même temps qu'il fascine Razzan Quran, psychologue : « Le fait que les Palestiniens soient capables de s'ancrer dans le présent est une posture très très importante. C'est une façon de vouloir habiter et savourer le présent. Mais il ne faut pas romantiser cette posture parce qu'elle a un coût. C'est très douloureux. Moi et mon mari par exemple, on essaye de fonder une famille, mais on se demande toujours, qu'est-ce qui garantit que notre maison ne sera pas détruite ? Qu'est-ce qui garantit qu'on ne fera pas de mal à notre fils ? Il n'y a aucune garantie, mais malgré ça, je choisis de vivre. » À lire aussiEn Cisjordanie occupée, la colonie de Sa-Nur enterre un peu plus l'idée d'un État palestinien
durée : 00:05:38 - Le Journal de l'éco - par : Anne-Laure Chouin - Le fonds souverain de Norvège a annoncé avoir décidé d'exclure de son portefeuille six entreprises liées à Israël en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, à la suite d'un examen de ses investissements en Israël.
Y aura-t-il des représailles des israéliennes après la reconnaissance de la Palestine ? C'est toute la crainte de la population palestinienne en Cisjordanie. Une crainte toute particulière dans le village de Sinjil, au nord de Ramallah, où la population vit aujourd'hui au rythme des affrontements entre Palestiniens et Israéliens.Ecoutez RTL autour du monde du 24 septembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ces derniers jours ont été marqués par des reconnaissances en cascade d'un État palestinien. La France, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, le Portugal notamment ont franchi le cap, comme 150 autres pays. Point d'orgue de cette séquence : le discours du président français Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU. Pendant ce temps-là, Israël poursuit une guerre sanglante à Gaza ainsi que la colonisation en Cisjordanie. La reconnaissance d'un État de Palestine est-elle d'abord un rejet de la politique israélienne ? Quelles conséquences ? Les opinions sont-elles en adéquation avec les dirigeants ? Qu'est-ce qui pourrait infléchir Israël ? Pour en débattre - Sylvaine Bulle, sociologue, chercheuse à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, autrice du livre à paraitre Israël après le 7 octobre une société fragmentée, éditions Presses universitaires de France - Rina Bassist, correspondante de la radio israélienne à Paris et rédactrice au journal Al-Monitor - Alain Dieckhoff, sociologue, directeur recherche au Centre de recherches Internationales de Sciences Po, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? éditions Armand Colin.
durée : 00:03:25 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Le Premier ministre israélien menace d'annexer tout ou partie de la Cisjordanie occupée en représailles à la reconnaissance de l'État de Palestine par la France et d'autres pays ; mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et Netanyahou demande le feu vert de… Donald Trump. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Le discours d'Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU, lundi 22 septembre 2025, a largement été suivi dans un bar de Ramallah, en Cisjordanie. Le président de la République a reconnu au nom de la France l'État de Palestine. Écoutez RTL autour du monde du 23 septembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:03:25 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Le Premier ministre israélien menace d'annexer tout ou partie de la Cisjordanie occupée en représailles à la reconnaissance de l'État de Palestine par la France et d'autres pays ; mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et Netanyahou demande le feu vert de… Donald Trump. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
durée : 00:03:26 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Pour certains ça ne va pas assez loin, pour d'autres c'est un cadeau au Hamas : la reconnaissance de la Palestine par la France et une dizaine de pays aujourd'hui est d'abord une manière de dire « non » à l'éradication des Palestiniens de leurs terres, à Gaza comme en Cisjordanie. Explications. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
C dans l'air du 22 septembre 2025 - Etat palestinien: Macron dit oui... Trump dit nonQuelques mots du président de la République ce soir à la tribune des Nations unies, à New York, suffiront pour que la reconnaissance d'un État palestinien par la France soit effective. Ce lundi 22 septembre, Paris et Riyad vont coprésider le sommet en faveur de la mise en œuvre de la solution à deux États à l'Assemblée générale de l'ONU, où la France va officiellement reconnaître l'État de Palestine, en pleine guerre entre Israël et le Hamas.Il s'agit d'une promesse vieille de quarante ans, réitérée par tous les présidents depuis François Mitterrand. Mais c'est finalement Emmanuel Macron qui devrait franchir le pas à 21 heures (heure de Paris), au terme d'un processus accéléré ces derniers mois, embarquant avec lui plusieurs autres pays, dont le Royaume-Uni et le Canada.Cette reconnaissance a une portée très symbolique, mais les effets concrets, comme l'ouverture d'une ambassade, n'auront lieu qu'après la libération des otages à Gaza, et uniquement à cette condition, a indiqué Emmanuel Macron lors d'une interview sur la chaîne américaine CBS. Dans cet entretien, le chef de l'État a expliqué que les Palestiniens « veulent une nation, ils veulent un État, et nous ne devons pas les pousser vers le Hamas. Si nous ne leur offrons pas de perspective politique et une telle reconnaissance (...), ils seront coincés avec le Hamas comme unique solution. (…) Si nous voulons isoler le Hamas, le processus de reconnaissance et le plan de paix qui l'accompagne sont une précondition », a-t-il ajouté.Moteur de ce nouvel élan, Paris a déjà réussi à faire approuver, par une très large majorité (142 voix pour, 10 contre et 12 abstentions), la « déclaration de New York ». Il s'agit d'un texte préalable à la reconnaissance de la Palestine, élaboré par la France et l'Arabie saoudite, pour une solution à deux États excluant sans équivoque le Hamas de l'équation, et appelant à la libération des otages.Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit s'exprimer au sommet par vidéo, car privé de visa par les États-Unis, a salué les nouvelles reconnaissances comme « un pas important et nécessaire vers la concrétisation d'une paix juste et durable ».Benyamin Netanyahou, de son côté, a réaffirmé dimanche 21 septembre qu'il n'y aura pas d'État palestinien, dans une vidéo adressée aux dirigeants occidentaux ayant reconnu cet État. Le Premier ministre israélien a par ailleurs affirmé qu'Israël allait étendre encore la colonisation en Cisjordanie occupée. Les États-Unis, principal allié d'Israël, se sont clairement opposés à ce processus de reconnaissance, ne jugeant pas l'Autorité palestinienne comme un partenaire crédible pour la paix. « Nous continuons à privilégier une diplomatie sérieuse plutôt que des mouvements pour la galerie. Nos priorités sont claires : la libération des otages, la sécurité d'Israël, ainsi que la paix et la prospérité pour toute la région, qui ne peuvent être garanties qu'en l'absence du Hamas », aurait déclaré un porte-parole du département d'État, sous couvert d'anonymat.Dans ce contexte, le discours de Donald Trump à la tribune de l'ONU ce mardi est très attendu.LES EXPERTS :- ANTHONY BELLANGER - Éditorialiste - Franceinfo TV, spécialiste des questions internationales- NICOLE BACHARAN - Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste - Ouest France - PATRICIA ALLÉMONIÈRE - Grand reporter, spécialiste des questions internationales - JAMES ANDRÉ - Grand reporter - France 24
durée : 00:20:20 - Journal de 18h - Un moment historique et polémique à l'ONU : Emmanuel Macron va reconnaître l'Etat de Palestine. En représailles, Israël n'exclut pas d'annexer la Cisjordanie. Le président français durcit le ton avec l'Etat hébreu alors qu'il avait proposé une coalition militaire internationale contre le Hamas.
La France s'apprête à reconnaître l'État de Palestine lundi 22 septembre dans l'enceinte des Nations unies à New York. Un geste diplomatique salué par les Palestiniens, qui s'empressent souvent de dire qu'il devrait être accompagné de mesures fortes contre la colonisation. Celle-ci grignote, en effet, de plus en plus le territoire de la Cisjordanie occupée. Illustration de ce phénomène aux abords de la future colonie de Sa-Nur, dans le nord de ce territoire palestinien. Reportage de notre envoyée spéciale à Tarsala, future colonie de Sa-Nur, C'est une visite qui est encore sur toutes les lèvres : Bezalel Smotrich, ministre des Finances suprémaciste d'Israël, débarquant en personne dans le nord de la Cisjordanie occupée. Un peu plus d'un mois plus tard, les riverains palestiniens restent marqués par cette visite qui a drainé un déploiement massif de soldats dans leur localité. Ceux qui acceptent d'en parler veulent rester anonymes. « On a peur. On a peur d'être arrêté. » « Tant que l'armée est dans le coin, on a l'interdiction de parler ou de prendre des photos. Ils ont posé des caméras en haut. Ils voient ce qu'il se passe ici. » À lire aussiDix pays, dont la France, décidés à reconnaître l'État palestinien à l'ONU En haut : Sa-Nur, une ancienne colonie israélienne évacuée en 2005 et que Bezalel Smotrich entend désormais faire renaître de ses cendres. Une revanche sur l'histoire, 20 ans plus tard. Mais aussi un message clair passé à la France, qui s'apprête à reconnaître l'État de Palestine. Bezalel Smotrich : « Quiconque dans le monde tentera de reconnaître un État palestinien recevra une réponse de notre part, sur le terrain. Cette réalité finira par enterrer l'idée d'un État palestinien. Tout simplement parce qu'il n'y a rien à reconnaître et personne à reconnaître. » Ces déclarations tonitruantes du ministre d'extrême droite israélien commencent à lasser sur le terrain. Depuis son bureau, Ghassan Qararya, le maire de Sa-Nur – appelée Tarsala par les Palestiniens – a une vue plongeante sur la future colonie : « On voit tout d'ici. On voit l'armée. On voit l'avancée des travaux préliminaires. Il n'y a pas longtemps, il y avait des bulldozers. Ils sont en train de nettoyer le site. Ils disent qu'ils veulent construire 126 logements. Mais que je sache, la mère de ce Smotrich, elle n'a pas accouché de lui ici. Il faudrait que moi, je parte d'ici pour laisser cette terre à des gens qui débarquent d'Irlande, d'Ukraine, d'Allemagne, d'Éthiopie ou de je ne sais où ? On ne se laissera pas faire, ce pays est notre pays. Où voulez-vous qu'on aille ? Vous nous accepteriez en France, vous ? » Une seule issue, insiste le maire : la solution à deux États prônée et acceptée par l'Autorité palestinienne dont il dépend, mais qui semble de moins en moins crédible sur le terrain. À lire aussiIsraël annonce la création de 22 nouvelles colonies illégales en Cisjordanie occupée
durée : 00:15:05 - Journal de 8 h - "Il n'y aura pas d'État palestinien, cet endroit nous appartient", a déclaré Benjamin Netanyahu jeudi lors d'une cérémonie de signature d'un important projet de colonisation en Cisjordanie occupée.