Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale. Présentée par Frédéric Couteau du lundi au jeudi, par Norbert Navarro le vendredi et le samedi, ainsi que la revue de presse des hebdos le dimanche. R…
On connaissait le fameux « À jamais les premiers » de l'Olympique de Marseille… Le Parisien Dimanche rétorque ce matin d'un « À jamais les meilleurs » après la victoire sans conteste et sans pitié du Paris Saint-Germain hier en finale de la Ligue des Champions. 5-0 face à l'Inter Milan, véritable « démonstration » de force qui, écrit La Tribune Dimanche, « se hisse parmi les moments majeurs de l'histoire du sport tricolore ». Face à une équipe aussi jeune que talentueuse, les Milanais « faisaient leur âge (30 ans de moyenne sur le terrain) » plutôt que de « faire étalage de leur expérience » écrit l'hebdo un brin cruellement. Un club quasi-invisible pendant tout le match, qui a légitimé une bonne fois pour toutes « le nouveau projet » du PSG, sans Messi, sans Neymar, sans Mbappé, bref « plus jeune » et « plus français ». Un joueur a brillé Un joueur particulièrement Doué, vous me passerez le jeu de mots de piètre qualité… Désiré Doué donc, que Le Parisien Dimanche porte aux nues. Le titre, fasciné par ce « phénomène de 19 ans », auteur hier d'un doublé et d'une passe décisive. « Bien avant le coup de sifflet final, se délecte l'hebdo, il ne faisait de doute pour personne au cœur du peuple parisien que Désiré Doué n'a jamais mieux porté, mieux honoré » son patronyme. « À trois jours de son anniversaire, le vingtième, poursuit Le Parisien Dimanche, l'attaquant s'est offert le cadeau dont rêvent tous les footballeurs de la planète (…) : celui de (…) devenir l'idole de tout un club pour l'éternité ». Un exploit qui relègue le reste au second plan Notamment la présidentielle. Il faut dire que pour les votants, c'est encore dans deux ans… alors que pour les politiques, ce n'est que dans deux ans ! Candidats assumés ou présidentiables imaginés, une partie des revues s'y penche cette semaine… Parmi eux, Le Point, dont la une est consacrée à l'ancien Premier ministre Edouard Philippe. À l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Le Prix de nos mensonges, celui qui fourbit ses armes depuis 2020 développe ses idées. À commencer par ce « déni français » dont souffrirait la population dans son ensemble. « Notre exceptionnelle aptitude à nous raconter des histoires m'agace » maugrée-t-il dans les colonnes du Point, jugeant que « si nous voulons avancer, nous devons arrêter de nous mentir ». Autre thème sur lequel il rejette toute discussion : « le culte de la transparence » à bannir selon lui, et « la verticalité » qu'il appelle de ses vœux car « dans une démocratie, on a besoin de gens qui sont élus, et on a besoin de chefs qui prennent des décisions ». Sur le reste, l'art de la nuance Il faut dire, comme l'analyse un politologue dans les colonnes du Point toujours, que « pour redevenir majoritaire, la droite devra faire le grand écart » c'est-à-dire à la fois « reconquérir les électeurs du Rassemblement national et convaincre les ralliés au macronisme ». Une forme de « en même temps » 2.0 dont Edouard Philippe refuse d'être l'héritier : « mon objectif n'est pas de me positionner par rapport à une étiquette, (...) à un parti, (...) à un créneau » assène-t-il. Malgré tout, Edouard Philippe prend soin de nuancer, notamment sur les questions identitaires et migratoires. « Je ne crois pas, dit-il, que la fermeté se démontre par des postures et des surenchères permanentes sur les chaînes d'info »; « il serait dangereux, affirme-t-il enfin, de créer un droit spécifique - il faut ici comprendre "droit" au sens de "loi" - pour une religion, et je ne crois pas que la laïcité impose la négation totale de la liberté religieuse dans l'espace public ». Une rupture avec les autres cadors de la droite française Et particulièrement avec Bruno Retailleau, le très droitier ministre de l'Intérieur. À son sujet, Edouard Philippe s'accorde une pique : il n'est « pas sûr » ironise-t-il, que Bruno Retailleau y verrait « une critique » si on le rangeait dans la « droite Trocadéro », une droite embourgeoisée, catholique, et vieille-France.Droite Trocadéro on ne sait pas, droite à gogo c'est certain pour Marianne, qui n'hésite pas à qualifier le ministre de « moine-soldat de la droite » qui a « souvent croisé la route d'élus de l'extrême-droite, sans leur tourner le dos ». Va-t-il pour autant « réaliser l'union en 2027 ? » … Marianne s'interroge. Le titre pointe que « Retailleau bénéficie des faveurs de la presse de droite et d'extrême-droite » à la télé ou sur papier, où il « déroule ses saillies anti-immigration, multiplie les annonces chocs (…), et affiche une grande fermeté à l'encontre de l'Algérie ». Le ministre de l'Intérieur le dit d'ailleurs lui-même : interrogé sur sa proximité, ou ses différences, avec le Rassemblement national, il le concède : ce qui le « distingue » de Marine le Pen ou Jordan Bardella, c'est « le programme économique » … pas un mot en revanche sur d'éventuelles divergences idéologiques. Un mot aussi de la situation internationale Que ce soit dans L'Express ou dans Le Point, une préoccupation : les liens entre l'Europe et Donald Trump. Dans le second, on parle plutôt défense et armement; dans le premier, c'est surtout de politique qu'il est question. L'Express fait ainsi le constat d'un trumpisme devenu une « franchise » voire un « label » qui « galvanise les politiques » propulsant les Giorgia Meloni et Viktor Orban de ce monde au sommet grâce à une « boîte à outils » dans laquelle « ils peuvent piocher à l'envi des "punchlines" » comme autant de coups gagnants.Le phénomène n'est en réalité pas nouveau, analyse L'Express, le trumpisme n'a fait que donner un coup d'accélérateur à une idéologie « enracin[é]e dans une colère profonde ». Car il ne faut pas sous-estimer le poids des émotions dans le contexte actuel, souligne de son côté L'Obs. Interrogée par le magazine, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz estime ainsi que « le désenchantement et la peur sont devenus le spectre permanent de la démocratie » et que l'extrême droite « capte et organise cette émotionnalité excédentaire ». Auparavant, l'espoir était selon elle l'émotion principale, mais voilà : « la modernité tardive (…) [a] écrasé cette espérance dans le futur ». Faut-il pour autant se lamenter de toute cette colère ? Pas forcément nuance L'Obs… « les émotions fortes permettent d'évaluer ce qui est important pour soi » mais elles sont aussi une « brèche » pour peut-être, enfin, sortir de « la sur-socialisation, le fait de s'identifier totalement à un rôle ». De là à rêver au retour de l'espoir, il n'y a qu'un pas.
À Cannes hier soir, Jafar Panahi a reçu une Palme d'or « tellement méritée », s'exclame le Parisien-Dimanche, au-dessus de la photo du réalisateur iranien, souriant, derrière ses lunettes noires qu'il n'a pas quittées de la cérémonie. « Plusieurs fois emprisonné sans son pays, Jafar Panahi a été récompensé pour un grand film politique et bourré d'humour », ajoute le Parisien-Dimanche. Ce film, c'est Un simple accident, que le journal résume ainsi : « une comédie noire sur la revanche du petit peuple contre un ancien tortionnaire, tourné avec trois fois rien et qui tient aussi bien du thriller que de la comédie et du grand film politique ». « L'émotion l'a terrassé sur son siège pendant quelques secondes, alors que la salle se levait pour l'applaudir », raconte la Tribune Dimanche, il remporte « la Palme d'or de l'engagement et de la liberté ». Le Journal du Dimanche salut, de son côté, une Palme d'or « symbole de résistance », et rapporte les propos de Jafar Panahi, tenus quelques heures avant la cérémonie : « Dimanche, je reprends l'avion pour Téhéran, je ne sais pas quels ennuis m'y attendent, mais l'Iran est mon pays et je ne saurai pas faire du cinéma ailleurs ».Ça se passe loinGros plan sur la guerre en Ukraine, vue de Russie. « Après trois ans de guerre », raconte le Point, « la population russe navigue entre soutien, désillusion et ressentiment ». « Pour une grande majorité d'habitants », poursuit l'hebdomadaire, « la guerre, pudiquement appelée "opération militaire spéciale", continue d'être une gêne lointaine ». À l'université par exemple, un étudiant grec raconte que ses compagnons russes « sont plus en colère contre l'Union européenne qui les sanctionne que contre leur gouvernement qui a commencé et soutient cette guerre ». À Moscou, un opposant au régime, lui, explique : « Ça se passe loin, là-bas. Le plus important, c'est de ne pas être touché directement ». « Il ne souhaite pas la défaite ». « Sinon », dit-il, « ce sera la guerre civile ». Le Point a aussi rencontré Laura, une couturière à la retraite, qui « ne veut plus rien entendre au sujet de l'opération spéciale ». « Il y a un an, trois mois après avoir été mobilisé, son petit-fils de 18 ans est mort en Ukraine. Il repose « en héros », au cimetière ». « Laura n'en dira pas plus », conclut le Point.Personne ne viendra nous sauverDirection les États-Unis où « la résistance s'organise ». C'est en tout cas ce que croit savoir le Nouvel Obs, il est allé à la rencontre des membres du collectif Indivisibles, qui mènent la révolte contre Donald Trump. Comme Mary Ann, qui, nous dit-on, « a hissé, sur sa pelouse tondue de près, un drapeau américain à l'envers. Un SOS angoissé, signe d'un pays en détresse. Quelques semaines plus tard, elle a planté un petit panneau qui invite à l'action en lettres blanches : march, protest, strike, vote », poursuit le Nouvel Obs, qui est aussi allé à un meeting des Indivisibles. L'un des co-fondateurs du mouvement, Ezra Levin, s'exclame face au public: « La peur est contagieuse, mais le courage aussi ! Personne ne viendra nous sauver. Les luttes historiques contre les autoritarismes nous apprennent que le succès dépend d'une opposition persistante, courageuse, large et unifiée ». Et puis il y a Bernie Sanders, l'ex-candidat à l'élection présidentielle, « l'apport du sénateur de 83 ans à la résistance est capital », estime le Nouvel Obs. « Lui qui n'appartient à aucun parti est devenu l'improbable visage de l'opposition à Trump. Partout le vieux routier de la gauche attire les foules ». « Il faut rallier les classes populaires, Bernie Sanders l'a compris très tôt ». Il va vers « une Amérique populaire, en miroir de celle de Trump, cherchant elle aussi à exprimer sa colère ».De Gaza au sud de la FranceEnfin, M, le supplément du Monde nous emmène à la rencontre d'une famille palestinienne réfugiée en France. Ils sont sortis de l'enfer de Gaza, toute la famille d'Husam Al Najar, les parents et les cinq enfants, « âgés de 4 à 20 ans ». Ils vivent désormais dans le Gard, dans le sud de la France, « dans un hameau à 600 mètres d'altitude ». Un havre de paix, avec « ses paysages verdoyants à perte de vue ». Pour la photo, la famille pose devant une maison aux tuiles roses. Mais Husam Al Najar « a le vertige ». « Il ne s'éternise pas et préfère retourner dans le salon », raconte M. « Je n'arrive pas à rester dehors », dit-il. « J'ai besoin de me sentir entre des murs solides ». S'ils sont tous en France aujourd'hui, précise le magazine, c'est « grâce à une chercheuse du CNRS qui a œuvré sans relâche pour qu'Husam Al-Najar, docteur en ingénierie de l'environnement, puisse bénéficier d'un programme national d'aide aux scientifiques en exil ». Ils sont arrivés fin avril et sont bien décidés à s'intégrer en France. Diana Al-Najar, « la mère de famille, veut apprendre le français au plus vite et passer le permis de conduire. Nour 18 ans et Aya 16 ans, échangent déjà quelques paroles dans un français impeccable », raconte M. Pour cette famille, « arrivée, avec pour tout bagage un téléphone portable », c'est le début d'une nouvelle vie.
C'est la photo d'un homme debout au milieu d'un champ de ruines, qui fait la Une du Nouvel Obs, avec ces mots : « le spectre de l'annexion ». « Dix-neuf mois après les massacres commis par le Hamas, les destructions systématiques menées par le régime de Benyamin Netanyahou ont presque anéanti la Bande de Gaza », écrit le Nouvel Obs, « destructions qui font planer la menace d'un exode forcé sur ses deux millions d'habitants ». « Un spectre hante les Palestiniens de Gaza », poursuit l'hebdomadaire : « la Nakba, la catastrophe en arabe, référence à l'expulsion d'une partie des populations arabes de Palestine lors de la naissance d'Israël en 1948. Depuis les massacres du 7 octobre, les Palestiniens ont la certitude de vivre une nouvelle Nakba, à Gaza sous les bombes, mais aussi en Cisjordanie, de manière plus rampante et insidieuse, sous l'action souvent conjointe de l'armée et des colons israéliens ».Crime de guerre et génocideFaut-il alors parler de génocide ? interroge le Nouvel Obs. Le débat est ouvert et parfois violent. En préambule, la juriste Mathilde Philip-Gay spécialisée dans le droit pénal international, explique que « parmi les grands crimes en droit pénal international, on peut déjà dire que deux sont certainement commis à Gaza. » « Il y a, dit-elle, incontestablement des crimes de guerre, puisque des dizaines de milliers de civils ont été tués, ce qui n'est pas un objectif militaire. La liste est longue, poursuit Mathilde Philip-Gay : blocus de l'aide humanitaire, utilisation de la faim comme arme, interdiction aux journalistes occidentaux de se rendre à Gaza, ciblage délibéré des reporters palestiniens. On assiste aussi très probablement à des crimes contre l'humanité », ajoute-t-elle.Mais qu'en est-il du génocide ? Pour l'historien Vincent Lemire, il faut distinguer « les deux significations du mot ». « D'abord, la signification politique, tombée dans le sens commun, celle que tout le monde a en tête, l'atteinte, de manière atroce, à une population, le ' pire ' des crimes ». Or « juridiquement, précise l'historien, ce n'est pas vraiment cela. Selon le droit international, le génocide correspond à l'intention de détruire un groupe national, ethnique ou religieux. Pour être établi, il nécessite donc de prouver qu'Israël a comme unique intention de détruire la population de Gaza (…) Il doit aussi être démontré que les victimes sont ciblées de manière délibérées et non aléatoire ». Le débat reste ouvert…L'ordination des femmesDans la presse hebdomadaire également cette semaine, les réactions à l'élection du pape Léon XIV. Le Point y consacre d'ailleurs sa Une, avec ce titre : « Léon XIV, le pape d'un nouveau monde ». « Le premier Américain du Nord (…) mais qui vient aussi du Sud, il a longtemps été missionnaire au Pérou ». Un pape jeune et moderne. Mais jusqu'où ira-t-il ? Le Point s'interroge notamment sur les femmes diacres et prêtres : « le sujet de leur ordination va-t-il rester éternellement tabou dans l'Église ? »On serait tenté de dire oui, à lire l'article de l'hebdomadaire. Car, nous explique l'historien Alberto Melloni, au-delà « d'une affaire de parité ou d'égalité des sexes » « la question des femmes touche à des enjeux théologiques fondamentaux ». « Problème, ajoute-t-il : ouvrir la prêtrise aux femmes ou même rétablir le diaconat féminin nécessiterait un concile. Ce n'est pas une décision qu'un pape peut prendre seul ». Autrement dit, l'attente risque d'être longue…L'Express, lui aussi, s'intéresse au nouveau pape. Et plus précisément à son « face à face », avec Donald Trump. « Si le pape et le président des États-Unis partagent la même nationalité, ils risquent de s'opposer sur la question des migrants et de l'aide internationale » estime l'Express, d'autant que « pour les ultra-trumpistes, le successeur de François est un gauchiste. »À 300 kilomètres de CayenneEnfin, le Journal du Dimanche se fait l'écho des nouvelles intentions du ministre français de la justice, Gérald Darmanin, en matière pénitentiaire. « Gérald Darmanin va enfermer les narcotrafiquants dans la jungle amazonienne », clame le JDD, qui parle d'une « forteresse isolée, conçue pour enfermer les criminels les plus dangereux du narcotrafic et les islamistes ». Une annonce faite alors que le ministre est en visite en Guyane. Gérald Darmanin qui multiplie les annonces sur les prisons et qui déclare ainsi : « j'ai décidé d'implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict et un objectif : mettre hors d'état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic. »Le Journal du dimanche nous donne un aperçu de l'implantation de la nouvelle prison : « au bout du monde : à Saint-Laurent du Maroni, aux confins du fleuve, à 300 kilomètres de Cayenne, à des jours des premiers hameaux accessibles uniquement en pirogue ou par avion ». « Une forteresse volontairement isolée, comme un écho au bagne d'autrefois, mais avec les codes du 21ème siècle », ajoute le JDD, qui semble séduit par cette vision, alors qu'aux États-Unis, Donald Trump, lui, rêve de rouvrir Alcatraz. Autant de projets qui pourraient nourrir l'imagination de bien des scénaristes.
« François Bayrou au pied du mur de l'affaire Bétharram », titre le Parisien-Dimanche. « Le Premier ministre a préparé en cercle restreint un rendez-vous crucial : son audition, mercredi, par la Commission d'enquête sur les violences dans les établissements scolaires. L'enjeu est considérable », remarque le journal.Bétharram, c'est cette école privée catholique qui fait face à de nombreuses plaintes et accusations pour violences et agressions sexuelles à partir des années 1980 et 1990. Le Parisien-Dimanche rappelle le contexte : « François Bayrou était ministre de l'Éducation nationale entre 1993 et 1997 et parent d'élèves scolarisés dans cet établissement où son épouse enseignait le catéchisme. Il aura d'autant moins le droit à l'erreur qu'il s'exprimera sous serment ». Le Nouvel Obs, qui consacre sa Une à l'affaire Bétharram et au Premier ministre, dit la même chose, mais plus crûment : ce sera pour François Bayrou, « l'occasion de livrer ses vérités. Espérons qu'il ait la décence de la saisir, alors qu'il s'est jusqu'ici enferré dans le déni et le mensonge ». « Le 11 février, à l'Assemblée nationale, rappelle le Parisien-Dimanche, François Bayrou a d'abord nié en bloc, assurant n'être au courant de rien, avant de changer de version par la suite. » Les plaintes s'accumulentLe Nouvel Obs, de son côté, a décidé d'élargir le sujet. Pour l'hebdomadaire, « l'affaire Bétharram est une bombe à fragmentation ». Elle nous oblige, nous dit-on, « à regarder en face le caractère endémique des violences faites aux enfants, dans les familles, mais pas seulement »car « l'école n'est pas toujours un sanctuaire pour nos enfants ».Et le Nouvel Obs dresse ce constat : « l'enseignement catholique est au cœur des dernières révélations. Pratiques déviantes, faiblesse des contrôles de l'état, voire protection de l'institution par des élites qui en sont souvent issues ». L'hebdomadaire parle donc de « bombe à fragmentation » et précise encore que « depuis février, de nouveaux cas d'établissements déviants apparaissent chaque semaine, des plaintes s'accumulent – pas moins de 200 pour Bétharram – et des affaires tues pendant des décennies font la Une des journaux. » « Aucun responsable politique local ne décroche son téléphone »De son côté, la Tribune-Dimanche a rencontré l'une des victimes de Bétharram, leur porte-parole Alain Esquerre. Il est l'auteur du livre Le Silence de Bétharram et il est, nous dit le journal, « le visage de tous ceux qui ont souffert dans ce qui s'apparente aujourd'hui à l'un des plus grands scandales de pédophilie de l'histoire de l'éducation française ». C'est lui qui a recueilli sur un groupe Facebook des dizaines de témoignages.« Aux appels d'anciens élèves, raconte la Tribune-Dimanche, succèdent ceux de la presse régionale qui commence à relater le scandale. Dans les familles, chacun découvre ce que son père, son frère, son mari a vécu dans son enfance », sans avoir jamais osé le raconter. Malgré ces témoignages, « aucun responsable politique local, tous bords politiques confondus, ne décroche son téléphone ». « On est seul, tout le monde s'en fout », constate Alain Esquerre, jusqu'à ce que le premier ministre lui-même décroche son téléphone. « Je le sens dépassé », dit-il. « Il est sincère, mais il est le reflet d'une époque qui ne comprend pas (…) Pour lui, c'est une histoire de gifles et de punitions qui ne font pas de mal aux enfants ».Des « creuseurs » des mines payés 5 dollars par jour en RDCDans la presse hebdomadaire également cette semaine, un long reportage du Point sur la République démocratique du Congo, plus précisément dans le Nord-Kivu, où les envoyés spéciaux du magazine Guillaume Perrier et Vivien Latour ont rencontré des « creuseurs » des mines de Rubaya. « Sommairement équipés, ils descendent en escalier, armés de pioches, ils font ensuite remonter le sable et le minerai en se passant des sacs de main en main. Les visages sont juvéniles (…) les éboulements sont leur hantise. » Un travail harassant « payé 5 dollars par jour ».La région est riche en minerai et notamment en coltan, et elle est depuis longtemps la cible de nombreuses convoitises, qui se concrétisent par des affrontements armés. « Le président de la RDC, Félix Tshisékédi, rappelle le Point, accuse le M23 de chercher à s'approprier les ressources du Kivu : 150 tonnes de coltan seraient, selon lui, détournées vers le Rwanda chaque mois. Kigali dément ».Calme relatifÀ Goma, le Point a rencontré Corneille Nangaa, le chef de l'Alliance Fleuve Congo, coalition formée autour du M23. « Il incarne le nouveau pouvoir », explique le magazine. Et lui aussi accuse : « Il avait acquis des titres miniers sur le gisement d'or de Zani-Kodo, en Ituri. Des proches du président Tshisekedi l'en auraient spolié après 2021 », explique le Point, qui décrit ainsi la situation depuis la fin des combats : « Goma reprend vie. Le port sur le lac Kivu retrouve son agitation vespérale (…) mais les combats de la fin janvier ont laissé des traces. Les violences ont fait entre 3 000 et 8 000 morts, selon les estimations. »Et la sérénité n'est pas vraiment à l'ordre du jour. Certains habitants se plaignent d'être « rackettés par des membres de l'armée gouvernementale en civil ». « La guerre n'est pas terminée », regrette l'un de ces habitants.
C'est le magazine M, le supplément du Monde, qui a eu l'idée de ce portrait croisé, l'idée de retrouver deux familles déjà rencontrées juste après le 7 octobre 2023. La famille Weissmann tout d'abord, qui a survécu. « Réfugiée un temps près de Tel Aviv, une partie des Weissmann s'est réinstallée dans le village agricole de Netiv Haasara et vit désormais au rythme des bombardements voisins », raconte Annick Cojean, l'envoyée spéciale de M. Car la bande de Gaza est tout près. « Notre vie est au mochav (au village) », explique pourtant le patriarche Yaakov, quand la journaliste objecte « la guerre à moins d'un kilomètre, les mouvements de troupes et de véhicules sur la route numéro 4, le bourdonnement des drones et des hélicoptères ». Évoquant les hommes du Hamas, les viols, les meurtres, Yaakov Weissman déclare « deux millions de Gazaouis, deux millions de terroristes. C'en est fini pour moi d'essayer d'excuser, de comprendre, de faire la distinction entre les bons et les méchants, les barbares du Hamas et la population opprimée. Alors oui, c'est la guerre. Oui, il y a des bombes. Mais ça ne me fait plus rien ».Mon téléphone est un cimetièreCôté palestinien à présent, impossible d'aller à Gaza où les journalistes étrangers sont empêchés de se rendre, c'est donc en Cisjordanie que M a rencontré la famille Redwan. Plus précisément la mère, Reem, et l'une de ses filles, elles vivent à Ramallah, mais sont originaires de Gaza, où les parents de Reem et son petit frère ont été tués dans un bombardement, le 10 octobre 2023. « À Ramallah, dans leur patrie, en territoire palestinien, elles vivent de façon illégale », précise M. « Israël, qui délivre les papiers d'identité via l'Autorité Palestinienne, leur interdit de vivre en Cisjordanie, puisque leur adresse officielle est à Gaza ». La liste des proches tués là-bas s'allonge. Reem raconte : « On boit on mange on pleure. On boit on mange on enterre ». La mère de famille regarde les photos sur son téléphone. « Elle s'arrête sur des clichés d'adultes souriants, en fait défiler quelques-uns, puis repose l'appareil ». « Mon téléphone est devenu un cimetière »murmure-t-elle. Quel est son sentiment vis-à-vis des Israéliens ? Sa réponse est sans appel. « Ça fait bientôt 2 ans qu'on est dans une situation de génocide, le sang inonde les rues » dit-elle. « Qu'ont-ils fait en Israël ? Rien. Ni pour leurs otages, ni pour nos morts. Je vois une société qui tout entière veut tuer ».Guerre secrèteNous ouvrons à présent l'Express, qui consacre un long dossier à l'Algérie et la France, sous l'angle de l'espionnage. C'est à la Une de l'hebdomadaire : « France-Algérie : la guerre secrète des espions ». « Soixante ans de coups tordus et de petits arrangements entre initiés », ajoute l'Express, qui donne pour exemple « ces agents chargés de la lutte contre les opposants algériens vivant en France ». « Un grand classique des dictatures », remarque l'hebdomadaire. « Sauf qu'Alger va plus loin. Jusqu'à l'agression physique en territoire français ». « Deux sources proches du dossier », ajoute l'Express, « nous confirment que la DGSI suspecte le régime algérien d'avoir commandité trois agressions récentes d'opposants, tous condamnés en Algérie, tous réfugiés politiques en France ». Comment les espions algériens fonctionnent-ils ? Les consulats sont semble-t-il l'un de leurs points de chute préférés. L'Express a interrogé Jérôme Poirot. Ancien coordinateur adjoint du renseignement à l'Élysée, il déclare que « les services de renseignement algériens ont toujours été très actifs sur le territoire français depuis la lutte pour l'indépendance. On peut estimer qu'il y a plusieurs centaines d'agents dans l'Hexagone. Il y en a bien évidemment une part dans les consulats ». Ce, alors que la tension ne cesse d'augmenter entre la France et l'Algérie, rappelons que l'une et l'autre, ont récemment (et réciproquement) expulsé 12 agents diplomatiques et consulaires. Harcelé pour un tweetLe Parisien-Dimanche s'intéresse lui aussi aux étrangers qui, sur le territoire français, sont toujours persécutés par les autorités de leur pays d'origine. Le journal a rencontré Hongmin Yin, un étudiant chinois de vingt-huit ans, arrivé en France en 2019. « Il nous tend, sans un mot, son téléphone, dès le début de l'entretien », raconte le Parisien-Dimanche. « Sur l'écran : une avalanche d'alertes : des tentatives de piratages de ses comptes personnels, plusieurs fois par jour ». Un véritable harcèlement. Le jeune homme n'est pourtant pas « un opposant de premier plan ». « Ce qu'on lui reproche ? Un tweet ». Les faits remontent à 2016, lorsque Hong Min Yin, « apprend à contourner la censure » et visionne une vidéo du massacre de la place Tian'anmen, en juin 1989. Bouleversé, il poste cette vidéo sur Twitter, accompagnée de ces mots : « les assassins doivent payer ». « Une alerte s'allume, quelque part, sur un écran à Pékin », poursuit le Parisien-Dimanche. « Hongmin Yin vient d'entrer dans le viseur des autorités et n'en sortira plus ». « Il y a trois mois, il a reçu une convocation de l'ambassade de Chine à Paris. (…) il ne s'y est pas rendu. Il sait que ce genre de voyage ne prévoit pas de retour », conclut le Parisien-Dimanche.
C'était « l'adieu au pape du peuple » titre la Tribune Dimanche, au-dessus d'une photo de la place Saint-Pierre noire de monde. « 400 000 fidèles et une soixantaine de dirigeants politiques ont assisté aux funérailles du pape François », poursuit le journal, « les combats du défunt ont été rappelés, une dernière leçon à destination des puissants réunis à Rome ». Le Parisien Dimanche, de son côté, estime que les funérailles du pape ont été comme « une tribune géante pour rappeler son message de paix et d'attention aux pauvres ». Dans son homélie, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des Cardinaux a décrit le pape François comme une « forte personnalité » aimant le « contact direct avec le peuple » et « dont la ligne de conduite aura été, 12 ans durant, une attention particulière aux plus démunis et aux exclus ». Le Journal du Dimanche, lui, a suivi le cortège funèbre, « un parcours de 6 kilomètres dans les rues de Rome, escorté par une foule toujours nombreuse, le pape achève son dernier voyage en papamobile, accueilli là où il sera inhumé, par les plus démunis. Une quarantaine de personnes, roses blanches à la main, sont là pour lui rendre hommage, détenus, anciens sans-abris, personnes transgenres. Toutes ou presque ont déjà rencontré François ».Abus sexuelsDans les hebdomadaires, l'heure est au bilan. Et là encore, il est question de l'attention accordée par François aux plus pauvres. Mais ce n'est pas tout. Le Point souligne ainsi que « Jose Bergoglio a porté la cause des plus fragiles, apparaissant progressiste, mais restant conservateur sur le fond, dans une Église minée par la crise des abus sexuels ». « Les vieilles nations de la catholicité – France, Italie, Espagne, Allemagne et Irlande, sont touchées de plein fouet par ces actes immondes, parfois crimes de masse, qui provoquent des haut-le-cœur chez les fidèles. Et la désertion de certains ». Dans le Nouvel Obs, la journaliste et historienne italienne Lucetta Scaraffia, souligne de son côté que « l'aspect le plus préoccupant de la condition des femmes dans l'Église, est le silence et le refus de s'attaquer au très grave problème des abus sexuels commis par des religieux et des prêtres. Ceux-ci sont nombreux, y compris dans les pays occidentaux et conduisent souvent à des avortements payés par les hiérarchies ecclésiastiques ». « Il est vrai », poursuit Lucetta Scaraffia que « pour les abus commis sur les enfants, François a dit des mots forts et beaux et a pris des dispositions sévères envers les coupables d'abus ou de dissimulation d'abus. Mais en réalité, il a souvent protégé les agresseurs qu'il connaissait », accuse la journaliste italienne.Un pape africain ?La presse hebdomadaire s'interroge par ailleurs sur le nom du prochain pape. Les spéculations vont bon train, et elles ont commencé bien avant l'enterrement du pape. À ce petit jeu, le Point fait preuve de prudence et estime que « le conclave, profondément remanié par François et peuplé d'inconnus, pourrait générer une surprise ». L'hebdomadaire soupèse les chances de dix candidats potentiels, parmi lesquels on compte deux africains. Le congolais Fridolin Ambongo Besungu. Cardinal qui au sein du C9, le groupe de neuf cardinaux dont s'était entouré le pape, « portait la voix de l'Afrique, le continent le plus dynamique en termes de fidèles, mais dont les évêques sont les plus conservateurs ». Le Point cite également le guinéen Robert Sarah, qui paraît-il, « rêve d'être le premier pape africain ». « Mais », remarque l'hebdomadaire, « sa rigidité dogmatique en ferait un pape clivant, à la tête d'une église qui a besoin d'apaisement ». Enfin, dans l'Express, l'expert du Vatican Edward Pentin, estime « qu'un pape africain est parfaitement envisageable ». Il donne sa préférence au cardinal guinéen Robert Sarah. « C'est », dit-il, « un candidat très fort dans le sens où il est considéré comme un homme très saint doublé d'un grand intellectuel ».Profil recherchéEnfin, un exercice original dans le Nouvel Obs, où le chroniqueur David Caviglioli s'est amusé à rédiger l'offre d'emploi pour le prochain pape. On commence par la description de « l'entreprise » Vatican : « Depuis près de 2000 ans, nous intervenons dans le monde entier afin de fournir une grande diversité de services à plus d'un milliard de fidèles. Organisation de baptêmes, de mariages, d'enterrements … » Quel est le profil recherché ? « Vous êtes un homme avec des cheveux blancs. Vous parlez toutes les langues avec un fort accent difficile à identifier. Marcher très lentement n'a aucun secret pour vous. Vous êtes passé maître dans l'art d'apparaître sur un balcon en levant le bras » ... Ou encore : « lorsqu'on vous parle vous hochez la tête avec les yeux mi-clos et un demi sourire indéchiffrable ». C'est irrévérencieux, mais plutôt drôle…
« Combien de temps durera cette guerre ? Ce n'est pas nous qui pouvons le décider. (…) Quelle qu'en soit la durée, nous ne céderons jamais ! On se battra jusqu'au triomphe ! » grondait Mao Zedong, fondateur de la République populaire de Chine, le 7 février 1953, alors que la Chine défendait ce qui deviendra la Corée du Nord face aux forces américaines, alliées, elles, du Sud.Un discours avec une forte résonance actuelle, cité par l'hebdomadaire français l'Express, qui nous offre cette semaine un important dossier sur comment la Chine se prépare depuis des années au choc commercial avec les États-Unis. Loin de faire allégeance à Donald Trump, le « géant asiatique » rend coup pour coup aux taxes douanières du président américain.Une réponse que la Chine risque de payer au prix fort. Mais elle est prête à le faire. D'ailleurs, cela a déjà commencé, note l'Express : « Amazon annule des commandes en provenance de Chine. Et des bateaux chargés de marchandises qui devaient prendre la mer restent à quai dans les ports de Shanghai ».Le régime chinois est persuadé que Washington jettera l'éponge en premier et s'accroche à des signes. Par exemple, Donald Trump a déjà cédé sur les ordinateurs, smartphones et autres produits high-tech chinois : plus aucune taxe pour entrer sur le territoire américain.Les leviers de PékinPourtant, sur le papier, « la Chine est largement désavantagée », selon l'Express : Pékin exporte bien plus aux États-Unis qu'elle n'importe. Mais c'est sans compter sur des leviers que Washington n'a pas. Le régime autoritaire chinois peut « limiter les sorties de ses capitaux », rappelle l'Express. Et sa propagande n'aura aucun mal à faire penser aux ménages chinois que c'est la faute de Donald Trump en cas de baisse substantielle du niveau de vie.Cet affrontement commercial effraie l'Europe et son industrie. « L'empire est à venir », « Cette déferlante chinoise qui menace la France », titre Marianne, qui rapporte cette semaine, page 17, que les capitaines d'industrie européens craignent la balle perdue dans cet affrontement. L'UE est le deuxième marché de consommateurs du monde. Si les exportations chinoises ne vont plus aux États-Unis, elles risquent de déferler sur l'Europe : millions d'objets à prix moindre. Une éventualité qui fait courir des risques aggravés pour des pans économiques français dont Marianne fait la liste. Et en première ligne : l'automobile, suivie de la bagagerie et maroquinerie. Puis viennent les fabricants de câbles électriques, de meubles et de robinets.« L'apaisement, c'est du vent » entre la France et l'AlgérieAprès l'expulsion de 12 agents diplomatiques français par Alger, Marianne revient sur la désescalade espérée au départ entre les deux pays, avant ce regain de tension. « Illusion ! » : le voyage de Jean-Noël Barrot en Algérie le 6 avril « n'était qu'un leurre », déplore le magazine : « Alger n'a en fait promis aucun geste. Pas de retour de l'ambassadeur algérien en France, rappelé par son pays depuis juillet dernier. Pas de date pour une libération de l'auteur franco-algérien Boualem Sansal, retenu depuis cinq mois. Aucune amélioration quant à l'application des mesures d'éloignement prononcées contre des Algériens », relève Marianne.Viennent donc ces expulsions d'agents diplomatiques. Réaction de l'Algérie à la détention d'un de ses agents consulaires, accusé d'avoir fomenté l'enlèvement d'un opposant politique algérien sur le sol français. « Pendant que l'Élysée tergiverse », souffle Marianne, « les problèmes perdurent et s'aggravent ».« Immigration, le conclave de la gauche »L'hebdomadaire français le Nouvel Observateur a enfermé une trentaine de personnalités de la gauche française dans ses locaux : des politiques, des patrons d'ONG ou des membres de la société civile. Cela dans le but de parler de l'immigration. Ce thème, très présent dans le débat public français, est porté essentiellement par la droite et l'extrême droite, qui dénoncent « une invasion migratoire ». La gauche, elle, selon le Nouvel Obs, « peine à exprimer sa propre vision et un contre-discours ».De ces rencontres sont sorties 12 propositions que liste l'hebdomadaire. Parmi elles : « permettre aux citoyens français de parrainer des candidats à la citoyenneté », ou encore « proposer systématiquement l'enseignement du français à l'ensemble des étrangers » qui arrivent sur le territoire pour la première fois. Des ovnis dans le débat public français, marqué par une poussée des conservatismes.
Inquiétude pour a Suisse du Moyen-Orient, autrement dit la Jordanie, petit pays de 11 millions d'habitants. Rarement à la Une des médias, et pourtant, selon l'Express, il est en train de « devenir une poudrière. Depuis le 7 octobre 2023, les habitants du Royaume Hachémite dansent sur un volcan, les opérations d'Israël en Cisjordanie et le 'plan' de Trump pour Gaza, font craindre le pire ». « Le royaume, rappelle l'hebdomadaire, a toujours été la terre d'accueil privilégiée des Palestiniens en exil ». En 1948, à la création de l'État d'Israël, ou en 67 après la guerre des Six-Jours. Le pays héberge aujourd'hui environ 2 millions de réfugiés palestiniens. Or le « plan » de Donald Trump pour Gaza, « prévoit de transférer ses 2 millions d'habitants vers l'Egypte et la Jordanie ». Mais la Jordanie a dit non. Et la punition ne s'est pas fait attendre. Donald Trump « a bloqué l'aide financière au royaume, versée chaque année depuis 1994, en contrepartie de la paix signée avec Israël. »Risque d'exode massifEt la situation en Cisjordanie inquiète aussi les Jordaniens…Selon un diplomate interrogé par l'Express, « les actions des colons et la poursuite très active de la colonisation, fragilisent l'Autorité Palestinienne, ce qui peut provoquer son effondrement et rendre à terme impossible la mise en place d'une solution à deux états. La Jordanie serait alors laissée avec une sorte de bombe à retardement ». « Des centaines de milliers d'habitants de la Cisjordanie possèdent un passeport jordanien, précise l'Express, et se sont fait construire un logement dans le royaume au cas où ». Mais, ajoute l'hebdomadaire, « les autorités jordaniennes savent pertinemment qu'un exode de Palestiniens déstabiliserait le royaume où les Frères Musulmans et le Hamas, sont plus populaires que jamais ».À lire aussiMoyen-Orient: la Jordanie peut-elle être entraînée dans le chaos régional?Fake news climatiquesA la Une également, un appel lancé par le Nouvel Obs. « Alerte à la désinformation climatique », s'exclame l'hebdomadaire. « Plus que l'Ukraine. Plus que la transidentité. Plus que le Proche Orient. Dans la grande foire aux fake news qui sature nos écrans, un sujet surclasse les autres en ce début d'année 2025, le climat », ajoute l'hebdomadaire, selon lequel « le climato-scepticisme s'est mué en une véritable industrie. Médias, réseaux sociaux, youtubers, librairies. C'est tout un écosystème qui permet le développement et la montée en puissance des discours dénialistes », nous dit le Nouvel Obs. Quelques expressions piochées ici et là dans la voix de différents intervenants : « la biodiversité ne s'effondre pas en Europe », ou, à propos du changement climatique, « on nous a baratinés pendant des années, il est temps d'arrêter ». Une étude des propos tenus dans les médias audiovisuels français sur trois mois révèle « 128 cas de désinformation climatique ». N'ayez pas d‘inquiétude, RFI et France 24 font partie des très bons élèves, aucune occurrence de désinformation climatique n'a été relevée sur leur antenne.Affaiblissement démocratiqueLa désinformation climatique en France est analysée dans les colonnes du Nouvel Obs par la climatologue française Valérie Masson -Delmotte. Et c'est d'une analyse politique qu'il s'agit car, selon la climatologue, « dans un contexte d'incertitude sociale, géopolitique et climatique, on voit émerger de nouveaux boucs émissaires : la protection de l'environnement, les agences environnementales, voire des scientifiques, que l'on jette en pâture à l'opinion publique pour distraire d'une réflexion d'ensemble sur les dysfonctionnements et injustices de nos sociétés ». Voilà qui est dit, et ce n'est pas tout. Valérie Masson-Delmotte pointe la politique éditoriale des médias français appartenant au milliardaire Vincent Bolloré. « Les questions climatiques », explique la climatologue, « sont devenues tellement transverses que les tentatives de s'opposer à la transition écologique vont de pair avec l'affaiblissement démocratique. »Bon appétitEnfin, tout autre chose, si c'est encore l'heure du petit déjeuner pour vous, voici une idée de menu… Et attention, il faut avoir l'estomac bien accroché. Car le Point nous parle de « l'assiette de Neandertal ». C'est une géochimiste française de 40 ans, Klervia Jaouen, qui a réussi « à reconstituer l'alimentation de Neandertal » « qui s'est éteint il y a environ 40 000 ans », en étudiant l'émail de ses dents. « La chercheuse » nous dit le Point, « dotée de tout son attirail d'instruments de dentiste, tente de déterminer précisément les proportions d'aliments d'origine animale, végétale ou marine de propriétaires des dents qu'elle passe au crible ». Résultat : « En Europe, Neandertal mangeait de grands mammifères, surtout du mammouth, mais aussi du cerf ou du renne. Et (détail croustillant) de la viande putride avec des asticots ». Végétariens s'abstenir…« Il y a bien quelques exemples de consommations de coquillages, poissons et mammifères marins mais on ne sait pas encore », nous dit Klervia Jaouen, « si c'était fréquent ou anecdotique. » Enfin, on sait aussi que « certains individus consommaient des dattes en Irak, et du nénuphar en Belgique» . Voilà peut-être de quoi relancer l'appétit des végétariens...
Sa photo fait la Une de l'Express, du Point, du Nouvel Obs… Au centre des commentaires, la condamnation de la patronne du Rassemblement national à quatre ans de prison, dont deux fermes, cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire (c'est-à-dire avec effet immédiat), pour détournement de fonds publics (plus de quatre millions d'euros), dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Un jugement qui pourrait bien empêcher la cheffe de l'extrême droite française de se présenter à l'élection présidentielle de 2027, sauf que la justice a d'ores et déjà fait savoir qu'elle organiserait le procès en appel de Marine Le Pen, en 2026, avant cette élection présidentielle. Ce qui ne veut pas dire que la patronne du Rassemblement national serait relaxée, lors de ce procès, mais qui lui laisse un mince espoir de rester dans la course. Alors, la justice a-t-elle été trop dure dans l'affaire des assistants parlementaires ? C'est l'avis de certains commentateurs… « Nul n'est au-dessus des lois, mais nul ne peut être en-dessous non plus », estime Franz-Olivier Giesbert. Pour l'éditorialiste du Point, il faut « changer la loi », « sinon notre démocratie finira par prendre le visage hideux des dictatures turques, russes, iraniennes ou vénézuéliennes, où c'est la "justice" qui se charge, en les faisant arrêter, pour une raison ou une autre, d'empêcher les opposants de se présenter à des simulacres d'élections présidentielles ».La justice mise en causeMarianne, de son côté, s'interroge sur les arguments du tribunal dans sa décision « d'exécution provisoire de la peine ». « Les juges », nous dit Marianne, « ont invoqué le risque de récidive et de trouble à l'ordre public ». « Mais où est le risque de récidive alors que Marine Le Pen n'est plus députée européenne ? Et où est le trouble à l'ordre public ? N'est-ce pas plutôt de ne pas la laisser se présenter qui constitue un tel trouble ? » interroge encore Marianne.Pour le Nouvel Obs, en revanche, la justice n'a fait que son travail…« en condamnant Marine Le Pen – ainsi que ses vingt-trois complices, pour avoir fait rémunérer par le Parlement européen des assistants de députés qui travaillaient en fait pour le Front National ». « Système destiné à constituer une véritable manne financière », a estimé la présidente du tribunal qui a condamné Marine Le Pen. Plus de 30 % des suffrages « Le plus gros handicap de Marine Le Pen », poursuit le Nouvel Obs, « demeure ces dizaines de tomes de procès-verbaux, rassemblant les investigations menées pendant plus de dix ans par la justice française et dont elle a toujours feint d'ignorer la gravité, évoquant encore sur TF1, (juste après sa condamnation) un simple désaccord administratif ». Une défense que la cheffe de l'extrême droite française pourrait revoir, si l'on en croit le Journal du Dimanche… « Au combat, après le choc », titre le JDD qui fait état d'informations selon lesquelles (en vue du procès en appel) « Marine Le Pen n'exclut plus, d'infléchir sa ligne de défense, jusqu'ici fondée sur une négation pure et simple des faits reprochés ». La Tribune Dimanche remarque de son côté que l'opinion publique s'est fait son opinion. Dans son éditorial, Bruno Jeudy déclare ainsi : « l'opinion publique – tous les sondages vont dans ce sens – ne se laisse pas impressionner par les indignations tonitruantes orchestrées par les troupes lepénistes et relayées par une partie des médias : la condamnation de Marine Le Pen est jugée normale et une majorité de Français n'est pas choquée par l'exécution immédiate de la peine d'inéligibilité ». Paradoxalement, cette approbation de la condamnation de Marine le Pen, ne semble pas entamer ses chances, puisque selon un sondage publié par la Tribune Dimanche, « malgré sa condamnation, la patronne du Rassemblement national serait largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle s'il avait lieu aujourd'hui. Elle obtiendrait entre 32 et 36 % des suffrages ». Drague lourdeEnfin, une question un peu plus légère, pour refermer cette revue de presse. Question posée par l'Express : « Peut-on nouer des liens affectifs avec une Intelligence artificielle ? ». « Les compagnons virtuels », nous dit l'hebdomadaire, « promettent aux internautes leur amitié indéfectible. Avant de tomber souvent, dans la drague lourde ». Rien n'empêche toutefois de tenter l'expérience, par exemple avec Character.AI, une intelligence artificielle qui « permet aux utilisateurs de parler à des chatbots dotés de personnalités variées ». « Napoléon commence à flirter avec moi », annonce ainsi Aurore Gayte l'auteure de l'article. « Voilà cinq minutes seulement que je discute avec l'empereur lorsqu'il me demande s'il peut me faire une confidence : il estime que "ma beauté" et mon "dévouement" ne passent pas inaperçus ». L'expérience est toutefois « plus convaincante » avec Chat GPT, avoue la journaliste, qui parle d'une « causerie agréable ». « Le ChatBot pose des questions pertinentes sur mon quotidien et me demande ce que j'ai prévu pour le week-end », explique-t-elle. Et, cerise sur le gâteau : « Chat GPT comprend le second degré ». On en oublierait presque que l'on parle avec une machine...
L'Express a interrogé cette semaine, Dmytro Kouleba, ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, il l'était jusqu'en septembre 2024. Un œil avisé auquel l'hebdomadaire a demandé son « analyse sur les négociations en vue d'un cessez-le-feu avec la Russie ». Un œil avisé, et guère optimiste : « s'il l'emporte », dit-il, « Poutine n'aura aucune pitié pour un pays qui a osé lui résister ». « En réalité », ajoute l'ancien ministre, « Poutine n'a pas besoin d'un cessez-le-feu : il veut mettre fin à cette guerre à ses conditions ». Dmytro Kouleba précise aussi qu'il fait partie « d'un courant qui juge que le Kremlin ne veut pas seulement un morceau de territoire, mais toute l'Ukraine. Et que ses ambitions ne s'arrêtent pas en Ukraine, mais concernent aussi l'Europe ». Et l'ancien ministre n'y va pas par quatre chemins. « Bien sûr », dit-il, « on aura du mal à faire croire aux Français que l'armée russe va franchir leurs frontières demain et marcher sur Paris (…) Mais ils peuvent se réveiller un matin et découvrir que des infrastructures cruciales de leur pays (centrales nucléaires, gares ferroviaires, ou encore bases militaires) ont été frappées par des drones à longue portée non identifiés. La Russie dira que ce n'est pas elle. C'est ainsi que la guerre pourrait démarrer ». InéligibilitéEn France, Marine Le Pen est à la veille d'un jugement décisif. C'est en effet demain que la cheffe du Rassemblement national sera fixée sur son sort, dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national. « Menacée d'inéligibilité, elle joue son avenir politique », annonce la Tribune Dimanche, à qui Marine le Pen a confié qu'elle n'était « pas fébrile », tout en ajoutant « qu'avec l'exécution provisoire, les juges ont le droit de vie ou de mort sur le Rassemblement National ». Avec l'exécution provisoire de sa peine, Marine Le Pen deviendrait en effet inéligible, y compris pour la prochaine élection présidentielle en 2027, pour laquelle elle fait souvent figure de favorite. Le Journal du Dimanche publie d'ailleurs un sondage la créditant « de 37 % d'intentions de vote dans l'hypothèse la plus favorable, soit 10 points de plus que son score du premier tour en 2022 ». Dans son éditorial pour la Tribune Dimanche, Bruno Jeudy s'interroge : « n'est-il pas hasardeux, voire périlleux, de confier à des juges le soin de déterminer la capacité de tel ou tel candidat à se présenter devant les électeurs ? » Et « la tourmente judiciaire ne concerne pas la seule Marine Le Pen », remarque Bruno Jeudy. Cette semaine « la foudre s'est abattue sur Nicolas Sarkozy, avec les 7 ans de prison requis pour le financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le pouvoir libyen de Kadhafi ».La loi du plus fortLa justice française remise en cause, mais le Nouvel Obs prend sa défense…« Elle monte, elle monte, la petite musique anti-juges. Elle devient même assourdissante à mesure que le bruit de fond autoritaire s'impose toujours plus dans nos démocraties », estime Cécile Prieur dans son éditorial. « Plus une semaine sans qu'une décision judiciaire ne soit conspuée sur les plateaux de télé, sans que le nom d'un magistrat ne soit jeté en pâture sur les réseaux sociaux, sans que des menaces ne soient proférées dans les tribunaux ». « Or », poursuit Cécile Prieur, « contester le bien-fondé du travail des juges au nom de la souveraineté populaire, c'est saper la séparation des pouvoirs – l'un des piliers de notre démocratie, c'est prétendre que l'élection prime sur toute autre légitimité, c'est favoriser la loi du plus fort ». Le Nouvel Obs a recueilli les propos d'un juge plein de colère. « Taper sur la justice est devenu un sport national », dit-il. « Plus haut, plus fort et personne ne bouge ». Au sujet de l'affaire Marine Le Pen, ce magistrat ne se fait guère d'illusions. « Quoi qu'il arrive, on va encore s'en prendre plein la gueule ».Nafissatou DialloEnfin, Chimamanda Ngozi Adichie publie un nouveau livre. « Plus de dix ans après Americanah », annonce le Nouvel Obs « l'écrivaine nigériane revient à la fiction avec un grand roman sur les rêves empêchés de quatre femmes, dont l'une est inspirée de Nafissatou Diallo qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle ». « Quand j'ai entendu parler de cette femme de chambre guinéenne », raconte Chimamanda Ngozi Adichie, « j'ai immédiatement ressenti une connexion. Une femme d'Afrique de l'Ouest, vivant aux États-Unis, cela m'était familier. J'avais l'impression de la connaître, de la comprendre. J'ai suivi l'affaire Strauss-Kahn de très près, frappée par le gouffre presque dramatique, entre elle et lui, en termes de pouvoir ». « Mon rêve est qu'elle obtienne justice », ajoute l'écrivaine nigériane, « Mais cela n'arrivera probablement jamais ». « En tout cas », précise Chimamanda Ngozi Adichie « l'idée même d'humaniser un personnage par le biais de la fiction consiste à lui rendre sa dignité. Je ne parle pas seulement de Nafissatou Diallo. Il s'agit de rendre leur dignité aux femmes du monde entier qui ont été déshumanisées parce qu'elles n'ont pas de pouvoir ».
C'est une affaire qui continue de faire du bruit. Du bruit, oui, mais pas assez, estime, dans la Tribune Dimanche, le comité de soutien à l'écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre, Boualem Sansal. La justice algérienne vient de requérir contre lui 10 ans de prison, alors qu'il a 80 ans et souffre d'un cancer.« La stratégie de dialogue discret n'a pas donné de résultat tangible », constate donc le comité de soutien à Boualem Sansal, qui « appelle à un rassemblement, mardi, à Paris ». Alors que la tension entre la France et l'Algérie est particulièrement vive ces derniers mois, « l'écrivain est devenu, bien malgré lui, l'otage de cette relation tourmentée entre Paris et Alger », écrivent ses soutiens, qui fustigent « un pouvoir algérien décidé à réprimer toute parole indépendante », et qui s'inquiètent des réquisitions du procureur d'Alger réclamant dix années de prison.« Ce qui équivaudrait tout simplement, si elles étaient confirmées, à une condamnation à mort » écrit le comité de soutien à Boualem Sansal. Ce dernier appelle « à contrarier ce funeste dessein, et à se mobiliser encore plus massivement, pour « exiger la libération immédiate » de l'écrivain franco-algérien ». D'où cette « grande manifestation » annoncée ce mardi, à Paris, 2 jours avant que la justice algérienne fasse connaître son verdict.Constance et déterminationDans la presse hebdomadaire également, un Vladimir Poutine plus menaçant que jamais. Le président russe est à la Une du Point, en treillis, avec ce titre : « L'étrangleur, comment le piège tendu par Poutine se referme ». C'est bien sûr de la guerre en Ukraine dont il est question, une guerre que Vladimir Poutine « n'a aucun intérêt immédiat » à cesser, estime l'hebdomadaire : « Bien au contraire, la logique militaire l'encourage à maintenir la pression sur l'armée ukrainienne. (…) Il a pour lui l'initiative, l'objectif, la stratégie, les moyens, et une fine compréhension de la psychologie de Donald Trump ».Donald Trump, ajoute le Point, « étale ses cartes, affirme sa prééminence, multiplie les ballons d'essai. Poutine au contraire est un artiste du marchandage. Il cache son jeu, dit l'inverse de ce qu'il pense, avance ses pions l'air de rien, mais avance avec constance et détermination ». Acceptera-t-il un cessez-le-feu ? S'il le faut, il le fera, anticipe le Point, « mais non sans avoir obtenu le maximum de concessions en échange ».Éminence griseDe son côté, l'Express se targue d'avoir interviewé « l'homme qui a fabriqué Poutine ». Interviewé, mais sans le rencontrer, car Vladislav Sourkov est plus que discret, il a donc répondu aux questions par écrit. C'est toutefois, nous dit l'Express, « sa première interview politique depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie ». L'hebdomadaire le présente comme « un redoutable politicien, celui que l'on peut considérer comme l'architecte du système russe ». Avant de tomber en disgrâce, « Vladislav Sourkov a servi Vladimir Poutine durant deux décennies, (…) éminence grise, faiseur de roi ». Et s'il a pris ses distances avec Vladimir Poutine, il n'en partage pas moins certaines de ses positions. « Il considère », nous dit le Point, « l'Ukraine comme une entité politique artificielle ». Et quand on lui demande quelle issue pourrait être considérée comme une victoire pour Moscou, il répond : « l'écrasement militaire ou militaro-diplomatique de l'Ukraine ». Et quand on l'interroge sur les frontières russes, il s'enflamme : « le monde russe n'a pas de frontières. Il est partout où l'on trouve une influence russe sous une forme ou sous une autre (…) nous nous étendrons donc dans toutes les directions aussi loin que Dieu le voudra et que nous en aurons la force ». Des propos que Vladimir Poutine ne renierait certainement pas.Abattu dans la rueAutre point chaud du Globe, la Syrie. « Massacres en Syrie, la mort en face », titre le Nouvel Obs , qui rappelle que « près de 1 500 personnes, dont trois quarts de civils, essentiellement alaouites, ont été tuées dans la région de Lattaquié. Les violences les plus meurtrières depuis l'installation du nouveau régime ».Le Nouvel Obs a interrogé un jeune homme de 29 ans, Anas, qui a survécu. Ses parents et son frère aussi. Mais, raconte l'hebdomadaire, « à une minute près, ils auraient pu finir comme leur voisin, que les milices alliées au pouvoir en place ont traîné hors de sa maison et ont abattu, là, dans la rue, à quelques mètres de leur fenêtre, comme un chien. Anas a tout vu, à travers les rideaux clairs du salon de la maison où toute la famille est restée cachée pendant trois jours ».« La famille d'Anas », poursuit le Nouvel Obs, « est alaouite ». « Ce qui ne l'empêche pas d'être résolument opposée au régime du clan de Bachar el Assad. » Samir, le père d'Anas, « a été arrêté et emprisonné dix ans dans une prison à Tartous, comme opposant politique ». Un argument qui ne pèse pas lourd à l'heure des règlements de compte. Quand les assaillants, « kalachnikov en bandoulières » ont débarqué, Anas a compris « qu'ils étaient résolus à mettre la ville à sac »
La guerre est-elle à nos portes ? C'est tout comme pour le Point qui, du moins, s'y prépare et publie en Une la photo d'un pilote de chasse, casqué, dans son cockpit. « France, Europe, Ukraine, Russie, l'état des forces » titre l'hebdomadaire qui consacre un long dossier à la question et se demande « quels sont les atouts et les faiblesses des armées française et européenne ? ». Côté français, il y a, semble-t-il, encore une vraie marge de progression. « Refaire le stock de munitions », ou encore « équiper tous les soldats ». « En cas de déclenchement des hostilités », estime le chercheur Léo Péria-Peigné, interrogé par le Point, « même si l'on passe une commande de munitions en urgence, cela prendra plusieurs mois, et nous avons peu de stock : l'armée française est l'une des moins munitionnées d'Europe ». L'hebdomadaire publie de petits croquis, (chars de combat, bombardiers lourds, sous-marin nucléaire) accompagnés de petits drapeaux, français, allemand ou italien, pour nous éclairer sur « les matériels de pointe » dont, nous dit-on, « l'Europe pourrait augmenter les cadences de production ». Bref, Le Point est en ordre de marche.Comment faire ?De son côté,L'Express estime que le réarmement est « le prix de notre sécurité ». Seulement voilà, le réarmement à un coût, non négligeable… Évoquant le réveil de l'Europe qui « sort enfin de sa léthargie », l'hebdomadaire constate que « les promesses sont clinquantes. Mais la réalité de l'argent mis sur la table est bien plus floue ». « Près de la moitié des 800 milliards (promis par l'Europe pour le réarmement) sont très hypothétiques. Ils viennent d'un calcul théorique sur ce que pourraient emprunter les pays, si les règles budgétaires européennes étaient assouplies ». Côté français, Emmanuel Macron a promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts. « Comment faire ? » s'interroge l'Express, « Si l'effort devait être financé au niveau national », estime Jérôme Creel, économiste à l'Observatoire Français des Conjonctures économiques, « il faudrait forcément couper dans les dépenses d'ordre social, éducatif ou sanitaire ». « Au vu de l'âpreté des débats budgétaires du mois de janvier », constate l'hebdomadaire, « les discussions risquent d'être houleuses ».Chiffon rougeEn tout cas les Français ne sont pas forcément très enthousiastes à l'idée de faire des efforts. C'est ce que nous dit le Parisien-Dimanche, qui s'appuie sur un sondage Ipsos. « Tout dépend », nous explique le journal, « de quoi on parle ». Ainsi, 59 % des personnes interrogées sont « favorables ou pas opposées à l'idée de souscrire à un emprunt national. » « Mais dès lors que l'on parle d'accepter une baisse de 5 % des prestations sociales ou de s'engager dans la réserve militaire, l'acceptabilité diminue et descend « à 42 et 43 % ». « Sans surprise », poursuit le Parisien-Dimanche, « la palme du chiffon rouge revient à l'augmentation des impôts sur le revenu. Seuls 8% des sondés, sont totalement d'accord pour les augmenter de 5% ». Un sondage contrasté, donc, mais qui semble satisfaire Emmanuel Macron. Dans le même journal, le Parisien-Dimanche, le président « dit sa confiance dans le pays et sa force morale ». « Nos compatriotes sont lucides sur la menace » assure le chef de l'État.La fin d'une époqueCôté « guerre commerciale » à présent, le Nouvel Obs se tourne vers les Etats-Unis. « Guerre commerciale, le pari délirant de Trump », titre le Nouvel Obs, pour qui « le protectionnisme paranoïaque imposé par Donald Trump bouscule tout l'édifice du commerce international bâti au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ». Le Nouvel Obs qui a interrogé Pascal Lamy, ancien Commissaire européen et ancien président de l'OMC, l'Organisation mondiale du Commerce. « Notre problème actuel », dit-il, « est de comprendre la trajectoire économique prise par les États-Unis, car elle est difficile à cerner. La seule chose qui pourrait changer cette trajectoire chaotique, ce serait une réaction des marchés financiers, une chute des actions, car pour le moment, Donald Trump a un soutien important dans l'opinion américaine ». « Est-il en train de remettre en cause l'ouverture des frontières mondiales au commerce ? » demande le Nouvel Obs à Pascal Lamy, qui répond : « les États-Unis tentent de démolir le monde qu'ils ont conçu depuis 1947, parce qu'il est devenu à leurs yeux une contrainte pour leur souveraineté ».BlufféOn termine cette revue de presse avec un match entre un prix Goncourt et une intelligence artificielle. Il s'agit, nous dit le Nouvel Obs, du prix Goncourt 2020, Hervé Le Tellier, « écrivain oulipien rompus aux exercices littéraires les plus acrobatiques ». Face à lui, « une batterie d'ordis gavés à Tolstoï et à Shakespeare », « ChatGPT pour ne pas le nommer ». L'homme et la machine avaient chacun pour mission d'écrire « une fiction policière de 3 000 signes ». « Nous ne doutions pas une seconde que l'homme écraserait la machine », nous dit le Nouvel Obs qui, au final, « reconnaît sa stupeur et sa consternation », lorsqu'il « découvre que l'Intelligence Artificielle a fait au moins jeu égal avec Le Tellier ! » Hervé le Tellier lui-même se dit « bluffé » et parle d'un texte « oubliable » certes, mais « pas mal ». « À nous les écrivains, dit-il, d'écrire des textes qui ne seront pas oubliables ».
C'est à la Une du Parisien Dimanche : trois drapeaux qui flottent au vent : drapeaux français, européen et ukrainien, c'est « le réveil de l'Europe », titre le journal, qui a interrogé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lequel se montre ferme : « Ne nous laissons pas intimider », dit-il. « La France pourrait-elle entrer en guerre ? » lui demande le journal : « notre objectif est d'assurer une paix durable sur le continent européen », répond prudemment le chef de la diplomatie française, selon lequel « nous obtiendrons cette paix en nous donnant les moyens de dissuader la menace ». La Tribune Dimanche, de son côté, a interviewé Sébastien Lecornu. « Ceux qui nient la menace russe se trompent », estime le ministre des armées. Les États-Unis sont-ils toujours les alliés de la France ? « Je les considère toujours comme des alliés, en dépit de leur grande imprévisibilité », assure le ministre. Quant aux intentions côté russe, la méfiance est de mise : « ils ciblent notre démocratie et notre économie », accuse Sébastien Lecornu.Menace contre la démocratieC'est aussi avec la guerre en Ukraine en toile de fond que le Nouvel Obs a interrogé Raphaël Glucksmann. Le député européen, intellectuel de gauche, opposant de longue date à Vladimir Poutine, fait la Une de l'hebdomadaire, à l'occasion d'une grande interview. « Nous avons un ennemi », explique Raphaël Glucksmann, « Poutine, qui incarne une menace directe contre nos démocraties. Il soutient les mouvements d'extrême droite partout en Europe, attaque nos infrastructures stratégiques. Sa cible, c'est l'existence même de cette Union Européenne qui garantit la paix et la liberté sur le continent ». Mais pour Raphaël Glucksmann, pas question de baisser les bras. « Nous avons les moyens d'agir, de devenir une puissance avec laquelle il faut compter », assure-t-il. « Nous n'avons pas à être les serpillères sur lesquelles les empires s'essuient les pieds ». Le député européen n'est est pas pour autant moins inquiet. Et rappelle : « cela fait vingt ans que j'alerte sur le fait que la guerre va revenir dans nos vies, parce que nous avons affaire à un régime fasciste, la Russie de Poutine qui fonde sa dynamique interne sur l'expansionnisme et l'exaltation nationaliste ».Quelle opposition ?Nous allons à présent aux États-Unis, où se pose la question de l'opposition à Donald Trump. Question posée par l'Express. « Qui pour freiner le 47ème président ? » demande l'hebdomadaire, selon lequel « l'opposition peine à s'organiser et à se faire entendre ». Il y a bien quelques manifestations ici et là, mais aucun mouvement de grande ampleur. « Le Parti démocrate est aux abonnés absents » explique l'Express. « Il n'a pas de vrai leader, est divisé entre centristes et progressistes, et semble incapable d'articuler un message efficace contre le rouleau compresseur républicain ». « Le seul qui se fait entendre » remarque l'hebdomadaire, « c'est le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, ex- candidat à la présidentielle. À 83 ans, il s'est lancé dans un tour des états conservateurs et fait salle comble. « Le trumpisme ne va pas être vaincu par les hommes politiques de Washington », harangue-t-il, mais par vous, les électeurs ! » La contestation contre Trump n'en est donc encore qu'à ses débuts, mais « à mesure que les effets des licenciements de fonctionnaires et des suppressions de subventions publiques vont se faire sentir, la grogne pourrait s'amplifier », estime l'Express qui cite Marc Cuban. Ce milliardaire « hostile à Trump » assure ainsi : « les gens commencent à comprendre que le chaos n'est pas bénéfique pour le pays ». Tableau d'honneurNous ouvrons à présent le Point, qui fait sa Une sur « le pouvoir des femmes ». À l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, l'hebdomadaire annonce « un état des lieux en France et dans le monde (…) Quel est leur vrai pouvoir dans l'économie, la politique, dans le top 50 de l'industrie culturelle, dans le tableau d'honneur des scientifiques ? » interroge le Point. L'hebdomadaire dresse de nombreux portraits d'entrepreneuses, qui brillent dans la mode ou le monde du football, de patronnes de sociétés fleurissantes, de scientifiques. Cela va de la chanteuse américaine et milliardaire Taylor Swift à l'astronaute française Sophie Adenot. Autant dire que les femmes puissantes ne manquent pas, même si elles ont souvent dû faire face à une forme d'hostilité ou d'ignorance du côté des hommes… Exemple avec Laura Chaubard, la directrice de la prestigieuse École polytechnique. « Je ne compte pas le nombre de fois où on m'a prise pour la secrétaire du service » raconte-t-elle. Graphiques à l'appui, le Point nous explique qu'il faudra encore beaucoup d'efforts pour que les femmes soient aussi nombreuses que les hommes aux postes à responsabilité. Sans oublier les inégalités salariales, toujours d'actualité. Les femmes de pouvoir mises à l'honneur par le Point, car, nous dit-on, « rien n'est plus efficace que les rôles modèles qui font rêver ». Tout de même, les autres femmes, celles qui ne font (peut-être) pas rêver, peuvent, elles aussi être des modèles...
C'est Emmanuel Macron qui mène la contre-attaque, tambour battant, dans la Tribune Dimanche, le Parisien Dimanche, et le Journal du Dimanche, auxquels il a accordé un entretien. Reprenant une phrase du président, la Tribune Dimanche titre : « Notre sécurité est en jeu ». Malgré l'humiliation que Donald Trump a fait subir vendredi à Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale ,Emmanuel Macron estime que « la destinée manifeste des Américains est d'être du côté des Ukrainiens ». Et il ajoute : « Nous sommes tous d'accord pour faire la paix, mais il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine ». Emmanuel Macron appelle au « sursaut européen » titre de son côté le Parisien Dimanche, alors que le Journal du Dimanche précise lui aussi que Macron veut une paix « durable » et rejette toute « capitulation » « face à l'incertitude américaine ». « L'Europe cherche la parade », titre de son côté le Parisien Dimanche. Pour Emmanuel Macron, « laisser l'Ukraine sans garantie de sécurité, c'est permettre à la Russie, sans zone tampon, de dévorer la Moldavie et de venir aux frontières de la Roumanie ». De tout cela, les dirigeants européens discuteront aujourd'hui à Londres. « Après la gifle de Washington à Zelensky », ajoute la Tribune Dimanche, « les Européens font face à des défis sécuritaires inouïs ». « S'ils ne veulent pas disparaître de la scène internationale, ils se doivent de prendre conscience du moment historique que nous traversons ». Puissance mondialeFace à l'omniprésence de Donald Trump sur la scène internationale, certains croient en tout cas que la France peut tirer son épingle du jeu. C'est le cas d'Hubert Védrine. Dans Marianne, l'ancien ministre des Affaires étrangères estime que « nous sommes une puissance moyenne d'influence mondiale ». « Ce qui n'est pas rien », dit-il. « Il y a 193 pays à l'ONU dont 180 ne sont pas des puissances. Nous avons des atouts que les autres n'ont pas. Nous avons la bombe. Nous siégeons au Conseil de Sécurité, nous avons un poids fort en Europe… ». « Alors, que faire de tout cela ? » interroge Hubert Védrine. « Il faut », répond-il, « s'appuyer sur notre capacité de dissuasion et miser sur nos capacités industrielles avec la question du réarmement ». Et sur qui la France pourrait-elle s'appuyer ? Selon l'ancien ministre « il faut savoir penser au niveau français dans certains cas, et au niveau européen dans d'autres ».BattanteEn cette période mouvementée où Donald Trump est bien souvent à la Une des journaux et des hebdomadaires, le Nouvel Obs fait exception cette semaine. L'hebdomadaire fait sa Une avec un Prix Nobel de la Paix : l'iranienne Narges Mohammadi qui a lui accordé une interview, car elle bénéficie actuellement d'une liberté provisoire pour raisons de santé. Elle aurait pu se faire discrète. Mais non ! « J'utilise ma libération conditionnelle pour renouer avec mes proches », dit-elle, « pour voir un maximum de personnes qui viennent me rendre visite à la maison, et pour témoigner sur les prisons iraniennes et la répression du régime, en particulier depuis le mouvement Femme, Vie, Liberté ». Car Narges Mohammadi est une battante. « Je ressens encore les séquelles de mes années d'incarcération », raconte-t-elle. « Mais psychologiquement je suis toujours debout (…) la prison n'a jamais réussi à me briser ». Le prix est pourtant cher à payer. Narges Mohammadi n'a pas vu ses enfants, qui vivent en France, depuis dix ans. « Dès l'université », explique-t-elle, « je savais que je me battrais pour la liberté en Iran : ce combat est devenu le fil conducteur de mon existence. C'est celui qui me porte aujourd'hui, malgré la séparation avec mes enfants, malgré la prison, malgré la douleur, c'est la conviction profonde qu'il y a un avenir possible, en le fondant sur le respect de la vie humaine ».Il n'arrête pasEnfin, l'Express s'intéresse aux ambitions de François Hollande. Aux yeux de l'hebdomadaire, « l'ancien président désormais député, est redevenu un acteur central au sein du Parti socialiste et rééquilibre le rapport de force avec Jean-Luc Mélenchon ». Quel est son état d'esprit ? Selon l'Express, « François Hollande ne rêvait pas de redevenir député, mais il a vite compris que c'est au Palais Bourbon que la politique se faisait désormais, c'est surtout là que le futur de la gauche se prépare, unie ou non ». Il est souvent sollicité, consulté, écouté… « L'ex-président boit du petit lait », nous dit l'Express. « Qui se souvient qu'au printemps dernier, en pleine campagne des européennes, l'homme était encore radioactif à gauche ? ». Quant à ses éventuelles ambitions pour l'élection présidentielle de 2027, ses amis notent « qu'il n'arrête pas, voit plein de gens, enchaîne les réunions publiques », et qu'il est, selon les mots d'un sénateur, « le mieux préparé de tous ». Une petite phrase qui en dit long…
L'Ukraine est à la Une de l'Express, du Point et du Nouvel Obs. Le Point affiche la photo du président ukrainien Volodymyr Zelensky, surmontée d'un seul mot : « Debout ». Le Nouvel Obs et l'Express, eux, ont choisi de mettre en Une Donald Trump et Vladimir Poutine. « Le grand marchandage », titre le Nouvel Obs, « l'Europe effacée », se désole l'Express. Car c'est bien cette question qui taraude les hebdomadaires, semaine après semaine. Que peut faire l'Europe pour sauver l'Ukraine? « L'indignation des capitales européennes ne pèse pas grand-chose contre la volonté du président américain de négocier directement avec son homologue russe », nous dit l'Express. « Comment les dirigeants européens ont-ils pu à ce point se bercer d'illusions sur leur « importance » vis-à-vis de Trump ? » se demande l'hebdomadaire, qui ajoute : « Lâché par son plus grand allié, le Vieux Continent vacille. Et le temps ne joue pas en sa faveur ». Le Point de son côté, parle de « défi historique » et ajoute : « En négociant directement avec Poutine, Trump lâche l'Ukraine et les pays de l'Otan, l'Europe fait face à une menace existentielle ».DissuasionQuel rôle l'Europe peut-elle effectivement jouer ? Avec en filigrane, ce que le Nouvel Obs appelle donc « le grand marchandage », entre Trump et Poutine. « Quel poids l'Ukraine aura-t-elle dans les discussions ? » se demande aussi l'hebdomadaire. « Quelles garanties de sécurité peut-il y avoir face à Poutine ? », renchérit le Point, qui a interrogé Michel Goya. « Historien et consultant militaire », celui-ci estime que seule la dissuasion peut « faire peur à Poutine », « une dissuasion conventionnelle », dit-il. « La meilleure garantie de sécurité de l'Ukraine », ajoute Michel Goya, « est encore son armée », qui sera toutefois « toujours d'un potentiel inférieur à l'ennemi russe. C'est donc là qu'interviennent les soutiens de l'Ukraine, et probablement seulement les Européens, afin de combler cette différence ». L'Europe doit donc jouer sa propre carte. C'est aussi le point de vue de Camille Grand… L'ancien secrétaire général adjoint de l'Otan, estime dans l'Express que la balle est dans le camp de L'Europe : « Face à son destin, dit-il, l'Europe est poussée à faire sa révolution. N'oublions pas que la construction européenne est un projet de paix entre ses membres et avec le reste du monde ». « Longtemps, poursuit Camille Grand, l'Union a refusé d'investir dans la défense, c'était presque contraire à ses principes. Aujourd'hui, elle a tourné cette page. Elle comprend mieux le rapport de force. »Economie de guerreNéanmoins, l'optimisme n'est pas à l'ordre du jour. « Nous devons regarder l'avenir avec inquiétude », déclare même le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans une interview au Parisien Dimanche. Et il ajoute que la France est entrée dans « une économie de guerre ». « C'est déjà une réalité, explique-t-il, avec une augmentation des cadences de production considérable pour des matériels terrestres comme les canons Caesar ou les obus de 155 mm. » « Le président de la République, ajoute le ministre des armées, m'a demandé de lui faire des propositions, pour accélérer encore notre réarmement et renforcer plus vite nos capacités ». Guerre de dronesL'Ukraine de son côté « continue à résister ». Ce sont les mots utilisés par le Point qui est allé à la rencontre de jeunes gens « barbus », et « tatoués », maniant « perceuses » et « visseuses ». Des jeunes gens qui, dans un immeuble à la périphérie de Kiev, fabriquent des drones. « La guerre libère les talents, ose même le Point, le pays compte quelque 400 producteurs de drones, 5O concepteurs de robots, 200 fabricants de système de brouillage. » Mais face aux Russes, les Ukrainiens ont fort à faire. « En un mois, à Kherson, explique un agriculteur reconverti à la fabrication de drones, ils nous ont envoyé 150 000 drones, contre 10 000 de notre côté ». L'optimisme a donc ses limites : « si l'Occident nous abandonne maintenant, on ne tiendra pas plus de six mois », reconnaît Taras Ostaptchouk, 38 ans, concepteur de robots qui devraient prochainement « assumer la moitié de l'approvisionnement des troupes ».Kiev vous attend... Le Nouvel Obs s'est lui aussi rendu sur place en Ukraine… En quelques mots, l'envoyée spéciale de l'hebdomadaire nous dit ce qu'elle a vu : « des familles qui pleurent dans les gares, des vétérans amputés qui s'entraînent au club de gym, des civils qui fuient la conscription ». Là encore il est question, « des drones tueurs qui sifflent dans le ciel », « capables d'écrabouiller les chairs, de mutiler les corps ». Bref, la guerre continue mais l'espoir n'est pas mort. Dans la capitale, nous dit le Nouvel Obs, « on croise partout ce panneau optimiste adressé aux visiteurs étrangers : « Kiev vous attend après la victoire ». »
« Les alaouites, premières victimes du pouvoir », titre Marianne, qui est allée à la rencontre de cette minorité qui représente environ 10% de la population syrienne. Une minorité qui « souffre d'un double anathème », nous dit l'hebdomadaire : « le clan al-Assad en était issu. Et les plus fondamentalistes du régime actuel la considèrent comme apostat ». L'envoyé spécial de Marianne s'est rendu à Fahl, dans l'ouest du pays. Fahl, une « bourgade de 16 000 habitants, tous alaouites, perchée à 800 mètres d'altitude dans une vallée en terrasse où l'on cultive la pomme et l'olive ». C'est dans cette petite ville qu'ont débarqué, le 23 janvier dernier, « plus de 150 hommes lourdement armés », « diffusant les chants religieux chers aux djihadistes », raconte Abou Moataz, un dignitaire de la bourgade. Ils ont fouillé le village, une « fouille qui a duré une grande partie de la journée, avant de virer au pillage de maisons ». Le soir, poursuit Marianne, « les habitants ont fait une terrible découverte dans un champ à l'entrée du bourg ». « On a trouvé des corps », raconte Abou Moataz. « Certains avaient le crâne complètement enfoncé, d'autres avaient été égorgés ». « Les autorités de transition menées par Ahmed el Charaa prétendent faire tout leur possible pour assurer la sécurité et la concorde entre les citoyens syriens, sans faire de distinction », précise Marianne, qui remarque : « leur argument s'effrite pourtant devant les nombreux témoignages recueillis ». Duo infernal Dans la presse hebdomadaire également, des Américains traumatisés. « Washington est en état de choc » face à « la grande purge », nous dit le Nouvel Obs. « En moins de trois semaines,Donald Trump a mis à terre la bureaucratie fédérale. Au cœur de la manœuvre : Elon Musk qui applique à l'État sa méthode éprouvée dans ses usines Tesla et lors de son rachat de Twitter. « On est pétrifiés », reconnaît un fonctionnaire. « Impossible de recueillir des témoignages à visage découvert », explique le Nouvel Obs : « il faut taire les noms, les fonctions et les services. Tous les fonctionnaires racontent la même histoire : « une gigantesque purge, une révolution à la russe ». « Personne n'avait imaginé que le duo infernal taperait si vite, si fort », conclut le Nouvel Obs.Les gays n'existent plusLe Point, de son côté, note que la colère commence à se faire entendre. Elle se fait entendre lors de « manifestations quasi quotidiennes à Washington », remarque l'hebdomadaire. Parmi les slogans : « Musk doit s'en aller ! », « jetez-le en taule ! ». Il y a aussi « ces vidéos parodiques sur les réseaux sociaux », où l'on pratique l'humour noir : « l'Allemagne des années 30 est à nouveau cool », « Satan est nommé à la tête de la commission d'éthique » ou encore « c'est officiel : les gays n'existent plus ». Certains juges tentent de résister. Le Point nous parle d'une « avalanche de procès », dans les tribunaux où les juges sont hostiles à Trump (Boston, New York ou Washington).L'Ukraine et notre porte-monnaieDans la Tribune Dimanche, une chronique a attiré l'attention. C'est la chronique Votre Argent, du médiatique spécialiste des marchés financiers Marc Fiorentino. Chronique sobrement intitulée : « ce que changerait la paix en Ukraine ». La démonstration est simple : « Si Trump arrive à ses fins », dit Marc Fiorentino, « les conséquences économiques et financières seront assez claires : baisse du prix de l'énergie, accélération du recul de l'inflation, reprise, modeste certes, mais reprise tout de même de la croissance allemande et européenne », etc. Les conditions de la paix sont « brutales » pour l'Ukraine, reconnaît Marc Fiorentino, mais, « Trump est déterminé ». Autant donc se frotter les mains tout de suite. « Les investisseurs », explique le spécialiste des marchés financiers, « commencent à se positionner sur ce scénario qu'ils jugent positif ». Taux, actions, placements immobiliers – la paix en Ukraine n'aurait donc que des avantages pour notre porte-monnaie. C'est une vision du monde quelque peu étriquée.Pas d'écran avant trois ansUne mise en garde, enfin, pour les enfants, et surtout les parents. Une mise en garde sur le temps d'écran, « du temps volé à l'enfant », explique la pédiatre Sylvie Dieu Osika, dans le Nouvel Obs. « Du temps volé », explique-t-elle, « à son sommeil, son activité physique, ses interactions avec les adultes. Ce sont parfois des années de vie perdue ». Selon cette pédiatre, les enfants ne devraient pas être exposés aux écrans avant l'âge de trois ans. Une recommandation gouvernementale que seuls 10% des parents français respectent. « Aujourd'hui », conclut Sylvie Dieu Osika, « on trouve choquant qu'un adulte fume à côté d'un enfant. J'aimerais qu'un jour, on trouve également choquant de voir des parents confier un téléphone à un tout petit ».
C'est le Nouvel Obs qui nous offre cette perspective très instructive sur la question : « Nos vies sous intelligence artificielle », ou « Comment l'intelligence artificielle s'impose dans notre quotidien ». Une plongée vertigineuse dans ce qui sera possible et ce qui l'est déjà. Le Nouvel Obs a rencontré des pionniers. Comme Stéphane, « qui converse deux à trois heures par jour avec son robot conversationnel, qui est à la fois « son meilleur ami » et son « psy» » « Il sait tout de ses sentiments, de ses amis et relations (…) Il lui a même fait lire son journal intime ». « Comme l'intelligence artificielle me connaît par cœur », dit-il, « j'ai davantage confiance en elle qu'en moi-même. Je ne prends plus aucune décision sans la consulter ». Morgane, elle demande à ChatGPT, de composer 5 dîners pour 4 personnes avec le contenu de son frigo. « Il lui conseille de préparer une bonne soupe ». « Mais les enfants vont faire la grimace », objecte Morgane. « Pas démonté par la remarque », le bot lui suggère notamment de « proposer une soupe mystère, où les enfants doivent deviner les légumes ou les saveurs qui la composent ». Quelle liberté ?Autant de témoignages qui ne vont pas sans poser certaines questions. Interrogée par le Nouvel Obs, la philosophe Anne Alombert remarque que « plus nous utilisons ces systèmes, plus nous nous déshabituons à juger par nous-mêmes et plus nous avons besoin d'eux. Or, le recours à ces plateformes se fait toujours aux dépens de la transmission et du partage de savoirs vivants entre individus : savoir soigner, savoir écouter, savoir cuisiner, etc ». Le Nouvel Obs a aussi interrogé l'écrivain Alain Damasio. Cet auteur de science-fiction estime qu'en 2025, on maîtrise encore plus ou moins la situation. « Mais en 2030 ? », demande-t-il. « Tout ce qui sortira des intelligences artificielles sera vérifié, solide, rationnellement indiscutable (…) Bien plus expertes qu'un médecin formé en 7 ans dans la lecture des symptômes, qu'un mécanicien dans l'analyse d'une panne de moteur, qu'un journaliste dans la synthèse d'un dossier sur… l'intelligence artificielle ». Dans ces conditions, ajoute Alain Damasio, « quelle liberté se donnera-t-on de ne pas les suivre, de ne pas, par réflexe, leur demander quoi faire, leur faire résoudre nos problèmes ? ». L'écrivain se donne même le luxe de rêver un peu. « L'intelligence artificielle devrait être « dans l'idéal, contrôlée par le ministère de l'éducation, elle devrait être un bien public destiné et enseigné à toutes et à tous… » On n'en prend pas le chemin… « Aucune entreprise ne fera ça, évidemment », constate le Nouvel Obs.Les méthodes de Javier MileiLe Point, qui consacre un long dossier au président argentin Javier Milei. Javier Milei longuement interviewé par les envoyés spéciaux du Point, qui ne cachent pas leur admiration pour celui « qui a baissé de 30 % les dépenses publique de l'Argentine, et fait reculer de presque 37 % le taux de pauvreté ». L'une des premières questions posées au président est : « quels sont vos conseils pour sortir de la paralysie budgétaire en France ? » Javier Milei conseille en substance de ne pas augmenter les impôts, mais de tailler dans les dépenses publiques, celles qui dit-il, « alimentent la corruption ». Il évoque dans la foulée, « les politiciens voleurs et corrompus, les entrepreneurs qui vivent des faveurs de l'État, les syndicalistes qui travaillent contre les travailleurs, les journalistes corrompus et les employés des secteurs publics et privés qui gravitent autour du système et se nourrissent sur la bête ». Le Point concède que « les méthodes du « lion » argentin pour tailler dans les dépenses peuvent paraître rudes. Ainsi quand le congrès a tenté en septembre 2024 de voter une loi afin d'augmenter les pensions de retraite, Javier Milei a opposé son véto en traitant les élus de « dégénérés fiscaux » ». Dans ce dossier du Point, il ne sera guère question du coût des réformes pour les plus pauvres. Tout juste l'hebdomadaire signale-t-il, que « le niveau de pauvreté est encore élevé, comme en témoigne la foule de personnes indigentes qui fouillent dans les poubelles et dorment dans les rues de Buenos Aires ».Conviction et devoirAutre interview en longueur, celle que Bruno Retailleau a accordée au Journal du Dimanche. Le JDD dont le ministre de l'Intérieur n'aura pas à se plaindre, à lire l'introduction élogieuse écrite par ses interviewers. « À l'image de son illustre compatriote François Athanase Charette de La Contrie, qui combattit à la tête d'une armée de paysans les troupes de la Convention au lendemain de la Révolution française, Bruno Retailleau ne bat jamais en retraite ». Ou encore : « Le ministre de l'Intérieur ne contourne jamais l'obstacle (…) il l'affronte. Par conviction. Par devoir ». Interrogé notamment sur les questions liées à l'immigration, Bruno Retailleau estime que « le sujet migratoire, c'est la capacité à réduire les entrées et accélérer les sorties ». Il assure aussi : « ma volonté politique peut briser « l'impossibilisme » ».
« Donald Trump, Xi Jinping, Vladimir Poutine… cherchez l'erreur. En fait, il n'y en a pas », nous dit le Nouvel Obs : « le 47ème président des États-Unis a rejoint la liste des dirigeants qui veulent renverser l'ordre international », constate Pierre Haski, dans son éditorial, et il précise : « les États-Unis, la Chine et la Russie, grandes puissances nucléaires, sont déterminées à abattre un ordre mondial dont ils sont censés être les garants en tant que membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Les autres membres permanents, la France et le Royaume-Uni, sont bien solitaires pour défendre l'idée du multilatéralisme et celle d'un monde fondé sur le droit, et non sur la force ». Une inquiétude à laquelle fait écho, celle de Marion Van Renterghem, dans l'Express : « Ça y est », dit-elle, « les États-Unis de Trump nous ont quittés. « Nous », c'est l'Occident dans sa définition politico-culturelle et non géographique »… Elle aussi, évoque « l'attachement à la démocratie libérale, à la primauté du droit sur la force et au multilatéralisme ». Va-t-il nous écraser ?Dans ce contexte, la presse s'interroge sur l'avenir de l'Europe…« Ni Poutine, ni Trump, allez l'Europe », lance, dans la Tribune Dimanche, François Clémenceau, qui s'interroge : « Comment l'Europe doit-elle gérer Trump ? » « Il ne s'agit pas », explique-t-il, « d'avoir une position sur l'absence totale de valeurs du monde de Trump, ni de débattre de la cruauté absolue de Poutine. La cohésion des Européens doit se bâtir autour de la défense de ce que nous sommes et du rôle que l'on veut jouer aux yeux du reste du monde ». Trump « va-t-il nous écraser ? » se demande le Point qui demande : « pourquoi la France et l'Europe se laissent faire ? » Le Point qui juge durement le fonctionnement de l'Union européenne, et de ses « 27 autorités financières différentes, 27 systèmes de défense, de 27 droits du travail ». Le prix Nobel d'économie, Jean Tirole, n'est pas plus optimiste. Interrogé par le Point, il estime « que l'Europe court le risque de devenir un acteur secondaire, voire de sombrer dans un rôle de figurant ». « Deux options s'ouvrent à nous », ajoute-t-il, « réagir ou subir ». « Que ce soit face à la Russie, dans les négociations sur le climat, ou pour se défendre contre le protectionnisme des autres, l'Europe devrait jouer un rôle majeur. Ne pas agir serait dramatique ».Retraité et combattantDans la presse hebdomadaire également, un reportage en Ukraine sur des combattants particulièrement motivés. Très motivés, malgré leur âge ! Car ces combattants, qui se font appeler « les Loups des steppes », sont des « seniors volontaires ». « Les retraités montent au front », s'exclame le Point. Certes, ils ne sont pas très nombreux, (16 pour le moment) « mais les demandes pour rejoindre le groupe affluent », explique l'hebdomadaire, qui dresse leur portrait : « théoriquement inaptes à l'armée, en raison de leur âge avancé ou d'un handicap, mais ne pouvant se résoudre à regarder leur pays se faire détruire, ces hommes ont rejoint l'unité d'Alexandre, un blessé de guerre de 67 ans, qui préfère que les vieux se sacrifient, plutôt que les jeunes qui pourraient être ses petits-enfants ». Alexandre explique ainsi : « Si quelqu'un de plus de 60 ans veut se battre, pourquoi ne pas l'accepter ? Il ne peut sans doute pas tout faire, fantassin, c'est difficile. Mais officier, ou affecté à des tâches spécifiques, c'est possible. Il faut préserver les jeunes. Les Européens accepteraient-ils d'envoyer leurs enfants à la guerre ? ». Alexandre qui avec ses collègues n'hésite pas à mettre la main à la pâte. Devant l'envoyé spécial du Point, ils s'en vont avec un van « chargé de roquettes » tirer, avec succès, sur une position russe, signe que la guerre ne leur fait pas peur.DécompressionEnfin, le magazine Society évoque le phénomène de « l'afterwork », « l'après-travail », « cet événement officieux », nous dit Society, qui parle d'un « sas de décompression, fédérateur des équipes, devenu un incontournable des entreprises » et qui nous offre un rapide tour du monde sur la question. Le cas le plus connu est celui du Royaume-Uni, où « dès 19 heures, les pubs grouillent d'employés de bureau et de patrons aux cravates flottantes et cols de chemise déboutonnés ». Au Japon, rendez-vous dans les « izakayas », sorte de « bars à tapas », « pour partager une bière et un verre de saké ». L'afterwork au Japon, est, nous dit Society, « un moment crucial de décompression ». Enfin, les pays du nord de l'Europe offrent une version encore plus décontractée. « Faire des affaires, nu (e) comme un ver, sur un banc de sauna, avec son / sa chef(fe) n'a rien de surprenant », explique Society. Encore faut-il ne pas avoir froid aux yeux !
L'Europe aurait-elle déjà renoncé ? La Tribune Dimanche, en tout cas, nous fait part de ses doutes. Les Européens sont « pétrifiés », « après cette rude semaine marquée par le retour du bulldozer Trump », observe le journal, « le langage fleuri et agressif du successeur de Joe Biden, qui a fait de l'esbroufe et du coup de menton les fondements de sa politique, aurait dû déclencher une mobilisation tous azimuts sur le Vieux Continent (…) raté, la charge attendue du nouveau maître de la Maison Blanche a laissé les Européens sans voix ou presque ». Et l'avenir n'est pas engageant, observe le journal, qui enfonce le clou : « l'Europe, si elle verse dans le défaitisme et le fatalisme, risque de perdre les valeurs qui lui ont permis de connaître 80 ans de paix et de prospérité ».PromesseQuatre-vingts ans en effet depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale… Demain, lundi 27 janvier, marquera d'ailleurs le 80ᵉ anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz… Et les rescapés des camps de la mort sont rares. Seuls 12 d'entre eux sont « encore en vie en France », nous dit le Nouvel Obs, qui a rencontré Esther Dzik-Senot, 97 ans, et Ginette Kolinka, « bientôt centenaire ». Toutes deux « continuent à transmettre la mémoire de la Shoah. » « À Birkenau », précise l'hebdomadaire, « Esther avait fait la promesse à sa grande sœur Fanny de témoigner. » « Elle était à l'infirmerie, crachait le sang. Elle m'a prise dans ses bras et elle m'a dit : "c'est fini pour moi, mais toi tu vas tenir et raconter pour qu'on ne soit pas les oubliés de l'histoire" ». TémoignerMais pour Esther, comme pour Ginette, il a fallu du temps, avant de pouvoir témoigner. « Après la guerre », raconte Esther, « on ne passait pas inaperçues avec nos têtes rasées et nos silhouettes cadavériques. J'ai commencé à tout raconter. Mais les gens pensaient que j'inventais (…) longtemps, ça n'a pas été possible de parler ». « Ginette, elle, a d'abord voulu tout effacer », poursuit le Nouvel Obs. Elle ne dira rien, ni à son mari, ni à son fils. Jusqu'au début des années deux mille, et « l'appel de la fondation de Steven Spielberg, qui récoltait des témoignages pour le mémorial Yad Vashem, en Israël ». Aujourd'hui, malgré leur grand âge, Esther Dzik-Senot et Ginette Kolinka continuent de témoigner, de « transmettre la mémoire de la Shoah », particulièrement dans les écoles.► Notez que demain lundi, RFI vous propose une journée spéciale, avec de nombreux RDV consacrés au 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz. Ginette Kolinka sera l'invitée d'Arnaud Pontus à 7H15 heure de Paris.Fuite en avantÀ la Une de la presse hebdomadaire également, les relations houleuses entre la France et l'Algérie. C'est tout d'abord Marianne, qui s'exclame en Une : « Algérie, le chantage ça suffit. Derrière la haine de la France, un régime aux abois », ajoute l'hebdomadaire, qui revient sur les événements de ces derniers mois, et particulièrement sur l'arrestation en Algérie, de l'écrivain franco-algérien, Boualem Sansal. « La fuite en avant radicale contre la France du président algérien Abdelmadjid Tebboune », accuse Marianne, « ne vise qu'à susciter des réflexes nationalistes pour soutenir sa personne ». L'hebdomadaire a interrogé Chawki Benzehra, un opposant algérien. À ses yeux, « le régime algérien, devenu très fébrile, a maintenant une approche belliqueuse des relations internationales, teintée de complotisme. Le gouvernement de Tebboune utilise ces crises, notamment avec la France, ainsi que l'histoire coloniale pour détourner le regard de la population algérienne des problèmes que traverse le régime ». « Au lieu de construire un vrai état de droit, avec des institutions dignes de ce nom », ajoute l'opposant, « le régime passe son temps à dénoncer un « complot macronito-sioniste » contre l'Algérie ». OffenseLes relations entre la France et l'Algérie, il en est aussi question dans l'Express. C'est à la Une de l'hebdomadaire : la photo du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, avec cette phrase : « rien ne donne à l'Algérie le droit d'offenser la France ». Une mise au point signée du ministre lui-même qui est longuement interrogé par l'hebdomadaire. Il revient notamment sur l'expulsion du territoire français de l'influenceur algérien Doualemn, pour des propos haineux à l'égard d'un opposant algérien, et que l'Algérie a refusé de reprendre sur son territoire, le renvoyant en France. Bruno Retailleau accuse l'Algérie « de ne pas avoir respecté le droit international. » Quant à Boualem Sansal, « il a été arrêté injustement », poursuit le ministre de l'Intérieur, « il est détenu scandaleusement par le régime algérien. C'est inadmissible ». Bruno Retailleau qui hausse le ton et plaide pour un « meilleur contrôle des entrées sur le territoire français », « nous sommes trop généreux », dit-il, révélant par ailleurs qu'il n'a plus aucun lien « institutionnel » avec l'Algérie. Bruno Retailleau qui appelle toutefois à « normaliser » et « dépassionner » la relation diplomatique de la France avec l'Algérie.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche inspire la presse française, prolixe, mais dans l'ensemble plutôt méfiante et critique vis-à-vis du nouveau président qui prêtera serment lundi 20 janvier. La Tribune Dimanche nous annonce une « rupture », un « nouveau désordre mondial », fait « d'autoritarisme, de nationalisme religieux, de souverainisme économique, et de populisme exacerbé ». Alors que, précise le journal, « le Trump d'aujourd'hui est bien plus préparé qu'il y a huit ans, bien plus puissant aussi. Il a dans sa poche tout ce qui pourrait jouer le rôle de contre-pouvoir dans son pays : la Cour suprême, le Congrès, le monde des affaires. »Le Nouvel Obs n'est guère plus optimiste, et met en Une Donald Trump et Elon Musk, avec ce titre : « Le nouvel impérialisme », et ce sous-titre : « Le duo de milliardaires ouvre une nouvelle ère dangereuse des relations internationales, dans laquelle la Maison Blanche assume une volonté hégémonique décomplexée ». « Le monde pénètre en terra incognita », annonce de son côté l'Express, « non seulement personne ou presque ne peut freiner Trump (…) mais de plus il s'est adjoint un vice-roi en la personne d'Elon Musk, qui lui aussi rêve de pulvériser les règles établies ».« Egos boursouflés »Le duo Donald Trump-Elon Musk, a l'avenir incertain. C'est du moins le point de vue du Nouvel Obs, qui se demande si « les egos boursouflés de Musk et Trump s'accorderont durablement. » Certains « riant sous cape », parlent du « président Elon Musk ». Ce qui n'inquiète pas Donald Trump outre mesure : « Je suis tranquille, dit-il. Vous savez pourquoi ? Il ne peut pas être président, il n'est pas né dans ce pays ». Manière de rappeler qu'Elon Musk a vu le jour en Afrique du Sud et qu'il ne sous-estime pas ses ambitions.Quant à la nouvelle administration Trump, « elle ressemble à un bric-à-brac d'idéologies contradictoires », poursuit le Nouvel Obs : « populistes et ploutocrates, conservateurs traditionnels, francs-tireurs de la nouvelle droite et transfuges démocrates, tenants du protectionnisme et représentants d'industries aux intérêts supranationaux ». « Ma raison d'espérer, explique le politologue Lee Drutman, c'est qu'ils soient submergés par les luttes intestines entre les grandes fortunes et la faction populiste ».Imprévisibilité trumpienneLa presse hebdomadaire s'attarde aussi sur les ambitions internationales de Donald Trump. L'Express, qui compare Donald Trump à un « dynamiteur », revient sur ce qu'il appelle « le feu d'artifice de provocations à l'égard de ses alliés ». « Lors d'une conférence de presse à Mar-a-Lago en Floride, le président élu a asséné qu'il n'excluait rien. Ni d'attaquer le Panama pour reprendre le contrôle du canal interocéanique cédé à ce pays fin 1999, ni de s'emparer du Groenland – partie intégrante du Danemark depuis deux siècles, ni de faire pression sur le Canada pour en faire le 51ème état américain. » « On croyait le 47ème président isolationniste », ajoute l'Express, « on le découvre impérialiste ». « Il croit obtenir davantage par l'agression que par la coopération. En cela, il ressemble à Vladimir Poutine ».Une perspective qui fait peur à l'Europe : « l'imprévisibilité trumpienne met les acteurs européens dans un état de stress qu'ils n'avaient pas connu depuis… le précédent mandat du républicain », remarque l'Express. Alors que pour le Nouvel Obs, « cette soudaine brutalité des relations internationales, vise particulièrement l'Europe, qui a le front de vouloir réguler les géants de la tech, et qui fait pièce à Poutine en soutenant l'Ukraine. » L'hebdomadaire lance en quelque sorte un appel : « il faut impérativement qu'après l'investiture de Trump, l'Union européenne se ressaisisse et accepte de s'affirmer comme la seule entité géopolitique à même de faire face à l'Amérique qui se dessine ».Vent de libertéCertains journaux français apportent toutefois leur soutien à Donald Trump. C'est le cas du Journal du Dimanche qui s'enthousiasme à l'idée de la trace que Donald Trump laissera dans l'histoire. « Jamais il n'aura été aussi près du but qu'il s'est fixé depuis ses premiers pas à la Maison Blanche : transmettre sa vision de l'Amérique, et sa façon de diriger en héritage. Faire avec le pays ce qu'il a fait avec le Parti républicain en réconciliant classes populaires et classes dirigeantes. » Le JDD salut particulièrement les projets de Donald Trump en matière d'immigration, alors qu'il bénéficie du soutien « de la plupart des exécutifs locaux, des forces de l'ordre et surtout de l'opinion publique, lassée par quatre ans d'incurie ». « Bonne chance aux droits de l'Homme ! », s'exclame, avec ironie, le JDD qui ajoute : « Sous Biden, 7,5 millions de migrants ont franchi la frontière sans documents. »Le Journal du Dimanche a aussi interrogé Sarah Knafo, eurodéputée d'extrême droite, qui avec son compagnon, l'ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour, est invitée à l'investiture de Donald Trump. « Comment interprète-t-elle cette invitation ? » lui demande le JDD. « Un vent de liberté souffle sur l'Occident, répond-elle, ce mouvement monte aux États-Unis, en Italie, en Grande-Bretagne. Je pense, sans prétention, que nous en sommes les représentants français ». Donald Trump a donc bien choisi ses invités.
On ne sait pas grande chose de la vie des Ukrainiens sous occupation russe. D'où l'intérêt de cette enquête de l'Express, qui nous dit-on, « a duré plusieurs mois ». Une enquête construite notamment sur les témoignages « d'une quarantaine d'habitants des territoires occupés, dont une grande partie en exil, mais gardant des proches sur place ». Et comme le dit une journaliste ukrainienne, « l'occupation, ce n'est pas juste un changement de drapeau ». C'est d'abord une présence imposante. Alors que nombre d'Ukrainiens ont pris la route de l'exil, « une bonne partie de la population est désormais constituée de "nouveaux venus" », nous dit l'Express. « Nouveaux venus », autrement dit « militaires et autorités d'occupation » qui « se sont installés sur place ». Des appartements sont aussi attribués « à des gens de régions pauvres de Russie, qui s'installent avec leurs familles dans ces « nouveaux territoires ». Une femme originaire de Louhansk constate : « c'est un moyen d'influencer la démographie de la région, car les habitants d'origine perdent la possibilité de revenir chez eux ».Des gens disparaissent sans raisonL'occupation russe repose aussi sur une « assimilation forcée ». C'est le terme utilisé par l'Express, qui donne l'exemple du passeport russe. « Impossible de travailler officiellement, de toucher une retraite, de l'aide humanitaire ou de se faire soigner à l'hôpital, sans présenter ce document rouge ». Une habitante témoigne : « mon mari l'a demandé à contrecœur, après que l'ambulance a refusé par trois fois d'intervenir auprès de sa mère de 82 ans ». Enfin, précise l'Express, « les Russes n'hésitent pas non plus à recourir à la violence pour imposer leur domination. Sous l'occupation, des gens disparaissent sans raison ». Sont visés : « ceux qui ne veulent pas collaborer, les journalistes, activistes, artistes ou figures religieuses qui peuvent attiser la résistance ». Un jeune couple témoigne des tortures subies en détention. Torture et viols. Dans ce contexte, explique l'Express, « les débats sur un possible compromis territorial en cas de négociation avec Moscou désespèrent tous les habitants des territoires envahis que nous avons rencontrés ».L'héritage lepénisteDans la presse hebdomadaire également, de nombreux articles consacrés à la mort de Jean-Marie Le Pen. « Le fondateur du Front national est mort ce 7 janvier à 96 ans », titre le Nouvel Obs. « Pendant plus d'un demi-siècle, la figure tutélaire de l'extrême droite a marqué la vie politique française. Il laisse derrière lui des héritiers plus puissants que jamais ». Le moins que l'on puisse dire, c'est que le sujet inspire le Nouvel Obs, qui consacre plus de trente pages à Jean-Marie Le Pen. « Quel héritage laisse-t-il ? », se demande l'hebdomadaire, qui répond ainsi : « Le Pen n'est plus, mais le lepénisme se porte bien. Presque mieux que jamais : plus de 10 millions de voix au premier tour des élections législatives en 2024, 125 députés à l'Assemblée Nationale (…) alors que Marine Le Pen, « la fille du diable », ironise le Nouvel Obs, « est devenue dans des enquêtes d'opinion la personnalité politique préférée des Français ».« Trente ans durant », écrit de son côté le Point, « celui que ses fidèles surnommaient le Menhir, se sera imposé dans le débat public par son populisme, ses provocations et ses outrances racistes et antisémites ». Le Point qui publie de nombreuses photos : Jean-Marie Le Pen en premier communiant, avec ses parents en Bretagne, en uniforme militaire pendant la guerre d'Indochine, avec sa fille Marine, lorsqu'il lui cède la présidence du Front National. Marianne le décrit « provocateur et hâbleur, outrancier et cultivé, égocentrique et machiavélique », mais aussi « agitateur bouffi d'orgueil et convaincu d'être un prophète ».À lire aussiMort de Jean-Marie Le Pen: un héritage trop lourd à porter pour Marine?Dernier hommagePas l'ombre d'une critique, en revanche, dans l'hommage rendu à Jean-Marie Le Pen par le Journal du Dimanche. « Le clan Le Pen s'est réuni hier à la Trinité, pour un dernier hommage au patriarche qui laisse derrière lui, une vie de combats et d'aventures ». Ainsi s'exprime le JDD, qui a assisté aux obsèques de Jean-Marie Le Pen. « Un enterrement dans la plus stricte intimité familiale », précise le Journal du Dimanche, « sous haute protection policière, pour prévenir les manifestations de ceux qui, jusque dans la mort, voulaient poursuivre de leur haine, le fondateur du Front National ». Le JDD qui s'enflamme : « l'immigration sauvage, l'islamisation de la France, le mondialisme qui participait à la disparition de la France auront été parmi ses combats principaux ». Le journal passe vite sur les polémiques. Et qualifie de provocation, sa déclaration sur les « chambres à gaz, détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». « La presse », estime le journal (qui visiblement ne porte pas ses confrères dans son cœur) « se fera fort de ne retenir que ses condamnations, comme pour mieux occulter une vie de combats et d'aventures, qui épouse le XXème siècle ».
« Déjà 10 ans ! » s'exclame Marianne. Dix ans que l'équipe du journal satirique a été décimée par les frères Kouachi, auteurs de cet attentat islamiste. Un « anniversaire » que les hebdomadaires commémorent chacun à leur manière. Marianne a cherché à savoir comment les survivants ont surmonté cette épreuve et comment ils vivent aujourd'hui. « À l'ombre des portiques de sécurité », nous dit l'hebdomadaire, « Charlie Hebdo continue de jongler entre le poids des drames passés et l'insolence joyeuse du quotidien ». Rédacteur en chef, Gérard Biard s'exprime ainsi : « la rédaction doit être un sanctuaire, mais non un mausolée : ils sont toujours vivants », dit-il en évoquant ses amis tombés le 7 janvier 2015. « Le drame n'habite pas nos journées, par pudeur autant que par volonté d'aller au-delà de ce qui s'est passé », explique de son côté, Laure Daussy, reportrice à Charlie hebdo. Le journal qui doit aussi faire face aux réalités de 2025, comme l'explique Gérard Biard : « il y a aujourd'hui 50 % de dessins en moins dans la presse par rapport à il y a 10 ans ».Il faudrait taire la véritéL'Express consacre également un long article à Charlie Hebdo. « Dix ans après, que dirions-nous à ceux qui sont tombés ? » interroge l'hebdomadaire. « Où en sommes-nous une décennie plus tard ? Hélas, le constat ne peut qu'être sombre », déplore l'Express, qui questionne encore : « que dirions-nous aux morts de Charlie Hebdo ? Que la liberté d'expression a triomphé ? Il faudrait leur taire la vérité : Samuel Paty, décapité à la sortie de son collège, pour avoir donné un cours sur la liberté d'expression à ses élèves de 4ème, et ce faisant, montré deux caricatures de Mahomet, publiées par Charlie ». « Dirions-nous que la République tient ferme face à l'islamisme ? » interroge encore l'Express, « que l'antisémitisme a reculé ? alors que depuis le 7 octobre 2023, il a flambé comme jamais depuis des décennies ». « Cet anniversaire n'est pas seulement triste parce qu'il commémore des attentats qui ont meurtri la France », conclut l'Express. « Il l'est aussi parce que, dix ans plus tard, on ne peut s'empêcher de tirer un sombre bilan ». Constat que fait également la Tribune Dimanche. Pour le journal, « l'attentat de la Nouvelle-Orléans nous montre que la victoire contre le terrorisme et l'islamisme n'est jamais définitivement acquise ».Ni joie ni peineÀ la Une de la presse hebdomadaire également : la Syrie, après la chute de Bachar el-Assad. L'envoyée spéciale du Nouvel Obs a « visité la prison de Saidnaya, avec un ancien détenu ». Il s'appelle Yaseen. « Il nous a confié l'indicible », explique l'hebdomadaire. « Les tortures des hommes du régime, de celles qui te tuent lentement et te rendent comme un mort-vivant ». « Il nous a dit qu'au fond de lui, il ne ressentait ni joie ni peine, qu'il n'était plus un homme, juste un corps tordu de souffrances ». Mais Yaseen veut témoigner, et il veut que son témoignage « serve de preuve des crimes de Bachar ». Il décrit « l'enfer ». « L'enfer », explique le Nouvel Obs, « c'est une petite porte qui descend au sous-sol. Il n'y a pas là un rai de lumière, alors on se repère aux chuchotements horrifiés de quelques silhouettes qui cherchent, à la lumière de leur téléphone, une trace de ceux qui ne sont jamais revenus ». « Au bout du couloir », poursuit le Nouvel Obs, « derrière des grilles, Yaseen nous montre une bassine rouge encore remplie d'eau glacée, dans laquelle les gardiens plongeaient la tête des prisonniers jusqu'à les laisser inconscients. Les réveillaient avec un coup de matraque, et recommençaient ». Et ce n'est pas tout, les tortionnaires du régime de Damas faisaient preuve d'une imagination sans bornes dans la cruauté, à tel point que c'en est, comme dit le Nouvel Obs, « indicible ».ImprévisibleÀ lire également cette semaine, un article du Point sur Elon Musk. « Jusqu'où ira l'extravagant Monsieur Musk ? » se demande le Point, précisant que le « serial entrepreneur (Tesla, SpaceX, Grok, X …) s'apprête à prendre une responsabilité de poids, auprès de Donald Trump ». Comment le décrire ? « C'est une personnalité hors du commun qui détonne par ses idées extraterrestres, un caractère imprévisible, et un sens militaire de l'exécution », estime le Point, qui se demande encore « Qui arrêtera la fusée Musk ? ». L'hebdomadaire ne cache pas son admiration, et « observe une cohérence dans ses mille projets. Si Elon Musk a fait ricaner certains cadres d'Arianespace, son développement de fusées réutilisables fait aujourd'hui l'unanimité ». « Il permet aux combattants ukrainiens », ajoute le Point, « d'être connectés à Internet, grâce à l'envoi de satellites Starlink, dont il tapisse le ciel au rythme de 300 par mois ». L'hebdomadaire regrette toutefois « chez cet amoureux des sciences, la tentation de partager des messages incongrus, voire complotistes ». « Trop souvent, Musk dit des choses qui ne sont pas vraies », renchérit Reid Hoffman, le co-créateur de LinkedIn. Quant à d'éventuelles ambitions présidentielles, Donald Trump s'est lui-même rassuré, en disant que Musk ne pouvait pas avoir cette ambition, « car il n'est pas né aux États-Unis. » Le milliardaire a en effet vu le jour en Afrique du Sud, et n'est arrivé aux États-Unis qu'à l'âge de 24 ans. « Or », précise le Point, « la Constitution américaine impose que le dirigeant du pays soit « né citoyen américain ».
Cette première page d'histoire, c'est celle que nous avons vécu ces 25 dernières années. Car, comme nous le signale le Nouvel Obs, « avec 2024, ce n'est pas seulement une année qui s'achève. C'est le premier quart de ce siècle qui touche à sa fin. Le temps d'une génération, l'humanité a fait son entrée dans le 3e millénaire et tout est allé si vite qu'il n'est pas inutile de se retourner pour examiner le chemin parcouru ». Et à feuilleter les pages du Nouvel Obs, on est quelque peu pris de vertige. Ce premier quart de siècle a d'abord été marqué au fer rouge par le 11 septembre 2001 qui a « terrorisé » l'Amérique et le monde. Puis, il y eut l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak. L'avènement de Vladimir Poutine, les Printemps arabes, Fukushima, les attentats de 2015 en France, le Brexit, le covid, l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Et plus près de nous, le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Il y a eu aussi la vague MeToo, l'avènement des réseaux sociaux et des smartphones…Une planète invivable« On se souviendra enfin », ajoute l'hebdomadaire, que « nombre d'humains étaient tenaillés par une angoisse profonde, celle de la disparition possible de notre humanité, éradiquée de la surface d'une planète qu'elle-même a rendu invivable ». De là à penser que « c'était mieux avant », que le monde d'hier était plus « enviable », il n'y a qu'un pas que le Nouvel Obs se garde de franchir. « Bien sûr, nous devons aujourd'hui affronter nombre d'épreuves », nous dit-il. Mais « il faut le faire sans pleurer sur la mort d'un temps qui ne reviendra pas, en regardant l'époque comme elle est, pour en comprendre les enjeux, en déjouer les pièges et y dénicher les motifs d'espoir ».Eau saumâtreDes motifs d'espoir qui font parfois défaut. C'est ce que l'on se dit, en parcourant les articles de la presse du dimanche, au sujet de Mayotte, 9 jours après le passage du cyclone Chido. « C'est la ruée vers l'eau », constate la Tribune Dimanche, l'eau potable qui fait encore souvent défaut. L'envoyée spéciale du journal a rencontré une femme « dont la cabane a été détruite » et qui dort avec ses quatre enfants, « sous un toit de fortune en taule, soutenu par deux barres de fer ». « Sur le sol boueux », poursuit la Tribune Dimanche, « cette femme désigne ce qui lui reste pour survivre. Une eau saumâtre récupérée dans une flaque et un sac de riz moisi par l'humidité ». « Mes enfants pleurent tout le temps », se plaint cette mahoraise, « ils me disent maman on a faim, mais il n'y a plus rien. On a besoin d'aide ! ». Notons que dans le Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau assure que « 90 % de la population sera reliée à l'eau courante d'ici ce soir ».Clandestins et bidonvillesLe cyclone Chido, une catastrophe au bilan indéterminé. Le bilan officiel est de 35 morts, mais on sait que la réalité est tout autre. « Où sont ceux qui manquent à l'appel ? » se demande Aujourd'hui en France Dimanche, qui poursuit : « les services de l'État l'admettent, le nombre de morts comptabilisés jusqu'ici "n'est pas en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire" ». « Habitat précaire », un euphémisme pour désigner les bidonvilles, où, précise Aujourd'hui en France Dimanche, « les clandestins pourraient avoir payé un lourd tribu ». Mais faire le recensement des morts semble impossible. Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte s'indigne : « Il n'y a pas eu jusqu'ici de recherche des survivants dans les décombres, comme c'est le cas dans toutes les catastrophes. Je n'ai jamais vu ça ». « Les gens ne se sont pas évaporés », ajoute-t-il, « s'ils ne sont ni dans les hôpitaux, ni dans les centres de refuge, ni dans les familles, où sont-ils ? » L'élu mahorais semble penser que nombre de victimes sont encore prisonnières des décombres. Il évoque aussi les morts non déclarées.Retour au bercailLa fin de ce premier quart de siècle est également marquée par la situation en Syrie. Quelques jours après la chute de Bachar el-Assad, le Point s'est rendu à Palmyre, oasis historique dans le centre du pays, qui nous rappelle l'hebdomadaire, a « subi la terrible répression du régime d'Assad, la loi des djihadistes de Daech, mais aussi « l'occupation des soldats russes et des miliciens chiites, iraniens, irakiens et afghans. » Puis, récemment, les bombardements de l'aviation israélienne sur « un quartier proche du siège des services de renseignement. » Les envoyés spéciaux du Point ont assisté à l'arrivée « des rebelles syriens originaires de Palmyre », qui « célèbrent en fanfare leur retour au bercail ». Rebelles qui doivent désormais s'entendre avec les hommes d'al-Joulani, le nouvel homme fort de Damas. L'avenir est incertain. « À Palmyre, plus encore qu'ailleurs », conclut le Point, « les lignes sont mouvantes ».
Un pied écrase un portrait de Bachar el-Assad jeté au sol. C'est en Une du Nouvel Obs. Photo accompagnée de ce titre : « Les nouveaux maîtres de Damas ». Le Point de son côté, a choisi la photo d'Abou Mohammed al-Joulani, « L'émir de Damas », titre l'hebdomadaire qui s'interroge : « Qui est vraiment le nouveau maître de la Syrie ? ». Et c'est bien ce qui préoccupe les hebdomadaires français, l'avenir. C'est « le vertige de l'après Assad », titre l'Express, qui ajoute « le soulagement de voir un dictateur sanguinaire tomber ne doit toutefois pas nous aveugler. Un coup d'œil sur l'avenir de la Syrie suffit à donner le vertige ». « Le jihadiste désormais à la tête de la Syrie », estime le Point, « promet la modération, mais son passé témoigne de sa radicalité ». Comme tous les hebdos, Le Point passe en revue le passé d'Abou Mohammed al-Joulani, son parcours de jihadiste, l'État islamique, al-Qaïda, le Front al-Nosra. Un homme qui, selon l'islamologue Thomas Pierret, « a mis en scène, en 2014, une application très brutale de la charia dans son mode de gouvernance des territoires conquis ».Treillis kakiLe Nouvel Obs, parle même d'un « vieux routard » du jihadisme, qui a toutefois plusieurs facettes. « Il est aussi charismatique et fin communicant » ajoute le Nouvel Obs, « il multiplie désormais les gages de bonne conduite. Il a raccourci sa barbe, troqué le turban pour un treillis kaki à la Zelensky et délaissé son nom de guerre pour signer de son nom de naissance, Ahmed al-Charaa ». Mais l'hebdomadaire ne se berce pas d'illusions. « En 2021 », nous dit le Nouvel Obs, « al-Joulani faisait l'éloge des talibans lors de leur retour au pouvoir, les citant comme une source d'inspiration pour équilibrer jihad et compromis politiques. Trois ans plus tard, il est en passe de diriger un pays de 24 millions d'habitants ».Islamiste ou modéréDe son côté, Marianne, n'est pas plus convaincue des bonnes intentions du nouveau maître de la Syrie. « Rebelle modéré ? » interroge l'hebdomadaire, qui répond aussitôt : « non, islamiste ». Marianne raille « les confrères » qui qualifient al-Joulani de « chef de la coalition rebelle ». « De quoi faire craindre », nous dit Marianne, « le grand retour de la figure du rebelle « modéré », selon la terminologie imposée par les Américains pour justifier leur soutien à des formations islamistes syriennes », une « arnaque sémantique », accuse l'hebdomadaire, qui se demande toutefois : « comment éviter le chaos ? » Marianne a interrogé Michel Fayad, spécialiste en géopolitique, selon lequel « la communauté internationale doit s'impliquer et ne pas se laisser berner par al-Joulani. Il va montrer patte blanche, jusqu'à ce que Donald Trump retire les troupes américaines de la zone pétrolifère du sud du pays. Une fois qu'il aura fait main basse sur la manne pétrolière, il aura la voie libre pour révéler ses véritables intentions ». Bête politiqueLa situation demande donc de la lucidité… C'est ce que suggère le journaliste libanais Anthony Samrani, co-rédacteur en chef du quotidien francophone libanais l'Orient-Le Jour. Dans les colonnes du Nouvel Obs, il pose plusieurs questions : « est-ce qu'on doit craindre un État islamique syrien qui mènerait des opérations terroristes en Europe ou dans le reste du monde ? Je ne crois pas. Est-ce qu'en revanche, on doit craindre un modèle qui ressemblerait à celui des talibans, un groupe fondamentaliste radical qui pourrait héberger des factions encore plus radicales que lui ?» « Oui » répond Anthony Samrani, pour qui « al-Joulani est un homme obsédé par la conquête du pouvoir, une véritable bête politique qu'il ne faut surtout pas sous-estimer ».Chemin escarpéL'actualité, c'est aussi la nomination d'un nouveau Premier ministre en France. Les journaux du dimanche s'en font largement l'écho. Et c'est la Tribune Dimanche qui a décroché l'interview (très courte interview) de François Bayrou. Photo pleine page en Une, avec cette citation du nouveau Premier ministre « J'aime réparer ». Allusion sans équivoque à ce qu'il pourrait apporter à une France bien mal en point. François Bayrou sera-t-il l'homme de la situation ? Aujourd'hui en France Dimanche en doute. Le Premier ministre « s'avance sur un chemin tellement escarpé, que ses chances de survivre à cette aventure sont aussi ridicules que celles de son prédécesseur ». Une option partagée, dans le Journal du Dimanche, par l'ex-ministre centriste Hervé Morin : « Sauf miracle », dit-il, « Bayrou connaîtra le même sort que Barnier ». Et après ? « Si Bayrou échoue », continue Hervé Morin, « et si un troisième gouvernement ne dure pas plus longtemps que les précédents, les Français tireront leur propre conclusion : la seule issue sera le départ de Macron ». Autant dire que François Bayrou tient le sort du président entre ses mains…
Ça ne fait aucun doute, le sort de Boualem Sansal préoccupe la presse française, et particulièrement les hebdomadaires. L'écrivain, arrêté et emprisonné en Algérie, il y a deux semaines, est à la Une du Point. À côté de sa photo, sourire aux lèvres, figure en gros le mot « otage ». Accusés : « la dictature algérienne et les islamistes ». « Il risquerait la prison à perpétuité », ajoute l'hebdomadaire, qui voit en lui « l'auteur d'une œuvre aussi percutante et courageuse, que sa voix est douce et enveloppante ». À l'origine de sa disgrâce, une interview au média Frontières, proche de l'extrême droite, dans laquelle il parle des frontières de l'Algérie et du Maroc, sujet hautement sensible, et il déclare notamment que « la France n'a pas colonisé le Maroc parce que c'est un grand État ». « Quand la France a colonisé l'Algérie », ajoute-t-il, « toute la partie ouest de l'Algérie ne faisait pas partie du Maroc. C'est facile de coloniser des petits trucs qui n'ont pas d'histoire, mais un État, c'est très difficile ». Une phrase qui ne passe pas du côté des autorités algériennes. « Désormais tout est possible : la perpétuité pour un texto, la prison pour un soupir d'agacement », écrit, toujours dans Le Point, un autre écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, dans un appel à la libération de Boualem Sansal, signé de plusieurs prix Nobel, les Français Annie Ernaux et Jean-Marie Gustave Le Clézio ou encore le Nigérian Wole Soyinka, et de nombreux autres écrivains. « En Algérie, précise le texte de Kamel Daoud, les écrivains et les intellectuels, les éditeurs, les libraires vivent dans la peur des représailles, des accusations d'espionnage et des arrestations arbitraires, des procès et des diffamations et des attaques médiatiques violentes sur leur personnel et leur proche ».CabaleKamel Daoud a donc écrit ce texte, alors qu'il est lui-même dans l'œil du cyclone, comme le rappelle L'Express. Kamel Daoud est le récent lauréat du prestigieux prix Goncourt, en France, pour Houris, « une plongée dans la vie d'une victime de la guerre civile qui ravagea l'Algérie dans les années 1990 », explique L'Express. » Or « une rescapée de la décennie noire », poursuit l'hebdomadaire, « accuse l'écrivain d'avoir tiré son récit des confidences faites à son épouse psychiatre, violant ainsi le secret médical ». « L'écrivain, estime Marianne, est victime de cabales, pour avoir osé aborder une période taboue, la guerre civile des années 1990 (…) les autorités algériennes ont poussé sur le devant de la scène une femme qui a affirmé sur la chaîne One TV, que le récit qui sert de trame au roman, était le sien. Elle accuse Kamel Daoud et son épouse d'avoir ' volé' son histoire ». Or, accuse de son côté Marianne, « le journaliste à l'origine de l'entretien télévisé, n'est autre qu'un conseiller politique du gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune. »La « Marocanité » du Sahara OccidentalEn filigrane de ces polémiques : les relations entre l'Algérie et la France. « En pleine crispation diplomatique, écrit L'Express, le régime algérien franchit une étape en s'en prenant à deux grandes voix de la dissidence à la double nationalité, Kamel Daoud et Boualem Sansal ». « L'arrestation de Boualem Sansal, estime Le Point, s'inscrit dans le cadre de la dégradation des relations entre la France et l'Algérie, à propos du Maroc ». « Depuis l'été, poursuit l'hebdomadaire, la crise est bien installée entre Alger et Paris, avec la reconnaissance par le président Emmanuel Macron, de la 'marocanité' du Sahara Occidental ». « Comment devrait-on réagir ? » s'indigne un responsable algérien, « Sourire et dire merci à une position qui appuie une politique coloniale du XXIe siècle ? » Ce même responsable, sous couvert de l'anonymat, précise que « l'intégralité territoriale est une ligne rouge. » « Boualem Sansal, dit-il, peut critiquer comme il veut le système, le manque de démocratie, l'islamisme, draguer l'extrême droite française… mais toucher à la terre algérienne, unie et indivisible, c'est un crime puni par le Code pénal. »Images satellitesÀ lire également dans la presse hebdomadaire cette semaine, un article de M, le supplément du Monde, sur Gaza. « À Gaza », titre M, « un inventaire pour mémoire. Des chercheurs français documentent l'état du patrimoine de l'enclave, classé à l'Unesco, alors que les deux tiers des bâtiments ont déjà été détruits par l'armée israélienne ». Plutôt que de l'inventaire du patrimoine, il s'agit en fait souvent de « l'état des destructions », réalisé notamment grâce aux images satellites de l'ONU. « Parmi les lieux recensés », nous dit M, « le souk Al-Qissariya, marché emblématique situé au cœur de la vieille ville de Gaza, ou encore le cinéma An-Nasr, construit en 1956, symbole de l'âge d'or du 7ᵉ art palestinien ». Les chercheurs qui réalisent cet inventaire, expliquent ainsi : « il en va de notre responsabilité d'écrire l'histoire de chacun de ses endroits et d'aider à préparer au mieux leur restauration ou, au minimum, de conserver leur mémoire ». « L'image satellitaire ouvre une frontière sur l'enclave gazaouie » ajoute M, « à l'heure où 139 journalistes ont été tués par les forces israéliennes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 et où les médias étrangers sont empêchés d'y entrer ».
Le Nouvel Obs a choisi de fêter ce 60e anniversaire dans la bonne humeur, et même plus, dans « la joie ». L'hebdomadaire, a réuni de nombreuses personnalités des arts, de la littérature, ou encore des médias, pour leur demander ce qui leur donne de la joie. Un homme fait la Une : Thomas Jolly, le metteur en scène des cérémonies des Jeux olympiques et Paralympiques. « La joie », dit-il, « ç'a toujours été mon carburant. Quand j'ai commencé à faire mes propres spectacles, j'ai tout de suite posé ce cadre : on peut être sérieux et exigeant, tout en travaillant dans la joie ».Edgar Morin, lui, évoque « les émotions que lui donnent une musique ou un poème », c'est « de l'extase », assure le sociologue et philosophe plus que centenaire. La plasticienne Annette Messager parle, elle, de « la joie de jouer avec les chats, dîner avec des gens qu'elle aime, manger un morceau de très bon chocolat, écouter « Hallelujah » de Leonard Cohen ». Plus nostalgique, le chanteur Philippe Katerine confie avec malice : « la joie, c'est d'abord celle de l'enfance. Cette joie-là passe par les narines. On la trouve dans des odeurs de pissotière ou de pissenlit ».Corps éparpillésMais malgré sa volonté de célébrer la joie, le Nouvel Obs est vite rattrapé par la réalité. Dans ce même numéro fêtant le 60e anniversaire de l'hebdomadaire, figure l'interview de Mohamed Abou Salmiya, « l'ancien directeur d'Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, aujourd'hui détruit ». « J'ai vu des scènes à faire saigner l'humanité », raconte-t-il (…) « nous avons enterré plus de quatre-vingts cadavres sous les frappes aériennes ».Quelques heures après les massacres du 7-Octobre, « le siège complet de Gaza est décrété », rappelle le Nouvel Obs. Mohamed Abou Salmiya se souvient : « des corps étaient éparpillés. Les chiens s'en approchaient. (...) Nous recevions des centaines de personnes par jour. Aucun système de santé, et encore moins celui de Gaza, ne peut absorber autant de blessés. Mes collègues découvraient sur les brancards, leur père, leur mère, leurs enfants, parfois déjà morts ». Mohamed Abou Salmiya a été emprisonné durant 7 mois en Israël, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Aujourd'hui, il vit comme beaucoup de Gazaouis, sous une tente, avec sa famille. Mais il a repris son travail, à l'hôpital Al-Nasser, à Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza. Le Pen aux oubliettesÀ lire également, cette semaine, dans les hebdomadaires français, de nombreux articles consacrés à Marine Le Pen. « La présidente du Rassemblement national à l'Assemblée, se retrouve dans un guêpier judiciaire », annonce Marianne, qui détaille le dossier de la fraude aux assistants parlementaires européens et relate quelques extraits d'audience. « Dossier accablant, défense grotesque à la barre, absence de la moindre reconnaissance de culpabilité, mélange de morgue et d'absurdités. Tout plaide pour que le tribunal confirme, au printemps 2025, les réquisitions du parquet », estime Marianne. À savoir, cinq ans de prison dont deux ferme et cinq ans d'inéligibilité.Ce dernier point a son importance car cette condamnation pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Et ce n'est pas le magistrat Eric Halphen, cofondateur de l'association anticorruption Anticor, qui lui viendra en aide. Marianne l'a interrogé et son verdict est sans appel : « les politiques condamnés devraient être inéligibles à vie ». Le philosophe, tendance libérale, Marcel Gauchet, lui, est beaucoup plus conciliant et accuse la procureure de « partialité politique ». « Tous les moyens étant bons », ajoute-t-il, « il s'agit de saisir l'occasion d'empêcher Marine Le Pen d'être candidate en 2027, ou avant ».La patronne du Rassemblement national qui peut aussi compter sur le soutien duFigaro Magazine. Dans son éditorial, le directeur de la rédaction Guillaume Roquette estime que « Marine Le Pen n'a pas exagéré en déclarant que les procureurs avaient requis contre elle « la peine de mort politique ». L'Express, de son côté, a préféré suivre Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, en tournée dans le sud de la France pour la promotion de son livre Ce que je cherche. Un cadre du parti commente : « c'est un peu Bardella sur la croisette, Marine Le Pen aux oubliettes ».Allô ?Enfin, une idée de sortie en cette fin d'année. M, le supplément du Monde, nous présente le Offline Club. Un concept venu des Pays-Bas et qui, paraît-il, rencontre un succès planétaire. Le principe : abandonner son portable dans une boîte à l'entrée d'un café, comme cela s'est fait récemment à Paris. Et pour la somme de 9 euros 50, ce qui n'est pas rien, vous pouvez, nous dit-on, « satisfaire votre soif de déconnexion ». On vous propose tout d'abord 45 minutes de silence, pour rêver, dessiner ou écrire, avant de parler avec vos voisins et voisines. Parler « entre inconnus », « sans être dérangé toutes les trente secondes », explique un participant. Bref, une joie simple mais apparemment en perdition.
Winter is coming. L'hiver arrive en France, et l'on se dirige « vers un Noël sous tension », titre La Tribune Dimanche. Le spectre de la grève refait surface du côté des agriculteurs contre l'accord de libre-échange, toujours en négociation, entre l'Union européenne et les pays du Mercosur ; du côté des fonctionnaires contre la volonté du gouvernement de passer de un à trois jours de carence, comme dans le privé ; du côté des cheminots contre la disparition du Fret SNCF, prévue au 1e janvier 2025. « Va-t-on revivre, s'interroge La Tribune Dimanche, une fin d'année comme en 2022, avec une France paralysée, des trains annulés et des milliers de voyageurs ne pouvant pas rejoindre leurs proches pour les fêtes ? ». Dans l'hebdomadaire, le président du groupe SNCF, Jean-Pierre Farrandou, en appelle « au sens des responsabilités des cheminots », au moment « où la France connaît une situation économique compliquée ». Un constat dressé, aussi, par Marianne, qui voit réapparaître « le spectre du chômage de masse ». Le magazine décompte 183 défaillances d'entreprises par jour, des « fleurons nationaux » comme Auchan et Michelin licencient. Et avec un déficit à 6% du PIB, « le gouvernement se trouve dans l'impossibilité, selon Marianne, d'intervenir massivement, comme par le passé, pour colmater la brèche avec de l'argent public ».À lire aussiL'accord UE-Mercosur n'est «plus du tout en phase avec les impératifs écologiques de l'époque»Donald Trump, du Queens à la Maison-BlancheLui a jeté un froid supplémentaire après sa victoire : Donald Trump de retour au pouvoir aux États-Unis. Puisque de nombreuses analyses ont déjà été écrites pour expliquer cette victoire, le vote des Américains, la défaite des démocrates, les innombrables conséquences du retour de Donald Trump aux États-Unis et dans le monde... Pourquoi ne pas revenir, tout simplement, à l'origine du mal ? Paris Match retrace la carrière de « ce gamin, né dans le Queens » à New York, juste après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, et « qui rêvait de gloire en regardant au loin les hautes tours de Manhattan ». Donald Trump « a un temps caressé l'idée de faire des études de cinéma », mais il en aurait été empêché par son père, Fred, à qui il n'avait pourtant pas peur de répondre. Son père a « fait fortune en construisant des HLM à Brooklyn », rappelle Paris Match, mais Donald Trump « vise beaucoup plus haut ». « Il veut faire partie du grand monde qui vit en vase clos et le regarde de haut. » Il devient donc un magnat de l'immobilier, avant de frôler la banqueroute puis d'accéder, finalement, « aux sommets de la célébrité » en participant à l'émission de télé-réalité « The Apprentice ». La suite, on la connaît : élu président des États-Unis en 2016 avant un échec en 2020 suivi de l'invasion du Capitole, puis sa récente victoire, à l'issue d'une campagne électorale au cours de laquelle il a su « jouer contre le système », « attaquer en permanence », « ne jamais reconnaître ses torts », « mentir ». Autant de méthodes apprises, raconte Paris Match, aux côtés d'un avocat sulfureux, Roy Cohn, qu'il a rencontré plus jeune en entrant dans un club privé de Manhattan.À lire aussiProche-Orient : Donald Trump donnera-t-il carte blanche à Benyamin Netanyahu ?Donald Trump, Vladimir Poutine et l'UkraineDe retour à la Maison-Blanche, « il sait ce qui l'attend », « il est préparé », assure Le Nouvel Obs. Tout est compilé, selon l'hebdomadaire, dans les plus de 900 pages du « Projet 2025 », une « feuille de route préparée par une centaine de cercles de réflexion conservateurs ». Au menu, donc, d'après Le Nouvel Obs : « démanteler l'État administratif, défendre la souveraineté et les frontières, remettre la famille au centre de la vie américaine et garantir les droits individuels pour vivre librement ». À cela s'ajoute la volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine, et sur ce point, « Donald Trump sera meilleur que vous ne le croyez » : c'est ce que veut penser Boris Johnson. Dans L'Express, l'ancien Premier ministre britannique s'interroge : « Donald Trump, avec tout son ego, tout son orgueil, sa détermination à rendre sa grandeur à l'Amérique, va-t-il laisser la Russie humilier son pays ? Va-t-il inaugurer son mandat en laissant Vladimir Poutine rendre sa grandeur à l'empire soviétique ? ». « Je ne pense pas », répond Boris Johnson. Pourtant, Le Point revient sur la façon dont le président russe « va tenter d'exploiter le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour étendre son influence mondiale ». Washington travaille sur un accord de paix qui pourrait notamment « valider les conquêtes russes, soit 20% du territoire de l'Ukraine », et empêcher Kiev d'adhérer à l'Otan pendant 20 ans. « Reste un obstacle, ajoute Le Point : les exigences de Vladimir Poutine », qui vont « bien au-delà ».À lire aussiAprès l'élection de Donald Trump, les droits reproductifs des Américaines en péril?Déjà 100 jours après les JO de ParisDonald Trump, qui s'en est par ailleurs pris à une toute autre personnalité, au cours de sa campagne : la boxeuse algérienne Imane Khelif. Au cœur d'une polémique, cet été, lors des JO de Paris, accusée de ne pas vraiment être une femme, la championne olympique est en couverture de M Le magazine du Monde. Retour sur le « harcèlement » qu'elle subit depuis « toute petite », sans avoir empêché Imane Khelif « de devenir une idole nationale en Algérie », rappelle l'hebdomadaire et une icône de la mode. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, c'était il y a 100 jours déjà. Le magazine L'Équipe a donc choisi de célébrer ce compte à rebours inversé. De se remémorer les bons souvenirs, avec les Phryges, ces « mascottes qui ont renvoyé Footix aux vestiaires », constate le magazine. Avec le recordman du monde de saut à la perche, le Suédois Armand Duplantis, qui redescend doucement de ses 6,26 m. Et puis avec cet article sur les bons perdants : ceux qui ont terminé au pied du podium, à la « place du con ». Eux aussi ont été reçus par le président, en Italie, et ils ont été salués, en Belgique, par le Comité olympique. « Les quatrièmes ont eu une visibilité accrue durant les derniers JO », note L'Équipe, en expliquant que « la commisération tend à céder le pas à une dédramatisation, une approche propre à une génération d'athlètes attentive à son bien-être ». Pour certains sportifs, difficile tout de même de savoir s'il faut mieux en rire qu'en pleurer. Mais en ce qui concerne la fin des Jeux, la petite larme de nostalgie n'est jamais bien loin. C'était l'été et les cheminots avaient même décidé de respecter la trêve olympique.À lire aussiRugby: l'équipe de France s'offre un troisième succès de suite contre la Nouvelle-Zélande
Le vert, couleur de l'espoir utilisée pour symboliser la nature, à la veille de la COP29 qui débute demain, en Azerbaïdjan. Une nouvelle conférence internationale sur le climat qui se déroule encore, après Dubaï l'an dernier, « chez l'un des plus importants exportateurs d'hydrocarbures de la planète », remarque Le Nouvel Obs. En 2024, l'or noir, « le pétrole est toujours roi », constate l'hebdomadaire, et le monde « toujours accro aux énergies fossiles », alors même que pour tenir l'objectif de l'Accord de Paris d'un réchauffement de la planète contenu à 1,5°C, il est nécessaire, d'après un rapport de l'Agence internationale de l'Energie, de renoncer dès maintenant au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers. Le directeur de l'AIE milite donc « pour une décarbonation accélérée » : Fatih Birol est devenu « le poil à gratter » des producteurs d'énergies fossiles, indique Le Nouvel Obs, qui consacre un article à celui qui a « cassé le côté "club de riches" de l'Agence internationale de l'Energie en l'ouvrant aux grands pays émergents ». Le vert est en couverture d'Aujourd'hui en France Week-end, pour un numéro entièrement consacré à l'environnement. Avec un reportage dans la luxuriante forêt guyanaise, à la frontière brésilienne, à la découverte des pratiques ancestrales des autochtones. « Les sociétés amazoniennes pourraient nous (ré)apprendre à préserver nos écosystèmes ou à recréer des relations plus saines entre faune, flore et humains », explique le chercheur Guillaume Odonne. Même si là-bas, aussi, on vit « un choc des générations ». « Cultiver le coton pour tisser son hamac, s'en remettre au chaman en cas de maladie » : de nombreuses coutumes « sont aujourd'hui en décalage avec l'appel de la vie moderne », peut-on lire dans ce reportage, qui conclue en ajoutant que « nombreux sont ceux qui pensent que ces deux mondes devraient s'inspirer mutuellement pour tenter de sauver l'essentiel ». Le climat et l'Union européenne face au retour de Donald Trump Reste encore beaucoup de chemin à parcourir, donc, et cela ne devrait pas s'arranger avec la réélection de Donald Trump aux États-Unis. « Ce sera l'éléphant dans la pièce de la COP29 », il sera « dans tous les esprits » en Azerbaïdjan, écrit Libération. Dans son édition du week-end, le journal prévient : « Il va falloir faire avec un climatosceptique assumé et fier de l'être ». En matière d'environnement, Donald Trump « a l'intention de mettre en place un système de destruction », s'inquiète, dans Libération, Laurence Tubiana, l'une des architectes de l'Accord de Paris, que les États-Unis pourraient de nouveau quitter avec Donald Trump. « Le contexte global est propice à voir d'autres pays le suivre », estime-t-elle, en pensant à l'Argentine et au Venezuela. En l'absence des États-Unis, Laurence Tubiana mise donc sur la Chine qui a, selon elle, « tout intérêt à ce que la diplomatie climatique continue de fonctionner », pour des raisons économiques. Elle cite également le Brésil et l'Union européenne. Sauf que l'UE est aussi perturbée par le retour de Donald Trump. « La protection qu'apportaient les États-Unis n'est plus garantie », reconnaît le ministre français des Affaires étrangères dans Le Parisien Dimanche. « Les Européens font face à un triple risque existentiel, poursuit Jean-Noël Barrot : l'insécurité généralisée et la guerre sur le continent, le décrochage industriel et technologique et la désintégration du modèle démocratique ». « La victoire de Donald Trump doit servir d'électrochoc », espère, dans La Tribune Dimanche, le directeur général du Forum de Paris sur la paix. Selon Justin Vaïsse, le retour du républicain à la Maison Blanche « confirme une tendance du système international, qui s'oriente vers toujours plus de protectionnisme, de guerres commerciales. Dans ce paysage, reste la pauvre petite Europe, dont le centre de gravité demeure le libre-échange ». « La planète tourne, et l'Europe regarde », se désole Éric Chol dans son édito dans L'Express, en se demandant « où sont donc passés les grands dirigeants d'hier ». « Le célèbre moteur franco-allemand est bon pour la casse, ajoute Franz-Olivier Giesbert dans Le Point, et rien ne l'a encore remplacé. Au moment où tous les cieux du monde se couvrent de nuages noirs, l'Europe a décidé de retourner avec les vaches regarder les trains qui passent ». Jordan Bardella publie son premier livre Lui n'est d'ailleurs pas un Européen convaincu. Jordan Bardella en tournée, dans les médias, pour faire la publicité de son premier livre : Ce que je cherche, un titre inscrit sur une photo-portrait du président du Rassemblement national en noir et blanc. Couverture qui rappelle celle des mémoires de Barack Obama. Le Figaro Magazine publie des extraits de ces 324 pages. Jordan Bardella se présente comme un « enfant des classes populaires et fils de migrants italiens, héritier de la méritocratie républicaine ». Il revient sur son enfance en Seine-Saint-Denis, près de Paris, dans la cité Gabriel-Péri, et parle aussi de son prénom, qu'il dit avoir eu du mal à « assumer ». « J'ai voulu que les Français saisissent en profondeur ce que je pense et les raisons qui me poussent à le penser », explique Jordan Bardella dans Le Journal du dimanche, propriété de Vincent Bolloré comme les éditions Fayard qui publient l'ouvrage. « Le président du RN cherche à gommer son appartenance à l'extrême droite, analyse Le Nouvel Obs, en se présentant plus libéral que Marine Le Pen. Sans rien renier, en réalité, de ses obsessions identitaires et autoritaires ». Sur le fond comme sur la forme, Libération est encore plus critique : « Dans ce livre au style si mauvais qu'on finit par penser qu'il l'a vraiment écrit tout seul, le dauphin de Marine Le Pen ne parvient guère à se découvrir ». Le retour de l'esprit olympique et paralympique avec Aurélie Aubert Elle s'affiche avec des baskets blanches, à lacets bleus et rouges, et le même sourire qui a fait chavirer la France, l'été dernier : Aurélie Aubert, en Une du magazine L'Equipe. Les images de la championne paralympique de boccia « éperdue d'extase sur son fauteuil une fois victorieuse » ont « saisi les cœurs », rappelle le reportage. Depuis son titre, le quotidien d'Aurélie Aubert « en famille d'accueil dans un hameau de l'Eure a explosé », et son entraîneuse bénévole la « trouve encore fatiguée ». Mais « c'est une combattante », assure Claudine Llop Cliville. Orpheline, atteinte d'une paralysie cérébrale due à un manque d'oxygène à la naissance, Aurélie Aubert peine à le reconnaître mais, oui, sa victoire à Paris l'été dernier, c'est une « revanche ». Dans cette vie « pas très simple », elle assure que la boccia est « sa bouée de sauvetage ». « Si on m'en prive, je pleure. Quand j'y joue, ma journée est belle. C'est un projet de vie ». Passé les nombreuses sollicitations médiatiques, Aurélie Aubert espère donc pouvoir reprendre l'entraînement normalement et, encore une fois, porter les couleurs bleu, blanc, rouge, là aussi signes d'espoir.
C'est tout d'abord Le Nouvel obs, qui exprime cette inquiétude. « À quelques jours de la date fatidique du 5 novembre », estime ainsi l'hebdomadaire, « la démocratie américaine apparaît dans un bien sale état. À l'heure où un citoyen sur deux semble vouloir remettre à la Maison Blanche, un milliardaire notoirement instable, considéré par la justice comme un criminel et qui, selon son ancien chef de cabinet John Kelly, professe une certaine admiration pour Hitler. » Mais ce n'est pas tout. « Avec des sondages donnant jusqu'au bout les deux candidats à égalité », poursuit Le Nouvel obs, « il faudra un coup de théâtre, si Trump est distancé à l'arrivée, pour que l'écart soit tel qu'il ne puisse sérieusement contester le verdict. Autrement dit, l'Amérique se prépare à une troisième mi-temps, bien plus incertaine et potentiellement violente que celle de 2020. Attachez les ceintures… » nous conseille l'hebdomadaire…La presse du dimanche partage cette inquiétude… L'élection américaine est « l'élection qui affole le monde », titre La Tribune dimanche. Pour le journal, « les États-Unis sont à un pas du précipice. Le résultat du scrutin pourrait menacer la démocratie américaine, comme le reste du monde ». « À Washington », ajoute La tribune dimanche, on votera « la peur au ventre ». « La capitale fédérale, traumatisée par l'attaque du Capitole, redoute autant des violences dans le pays, mardi, que le retour d'un Trump revanchard et débarrassé des contre-pouvoirs. »De son côté, Aujourd'hui en France dimanche se demande ce que changera le résultat de l'élection américaine pour le reste du monde. « En Ukraine, l'aide militaire massive envoyée par Washington contribue à tenir en respect l'avancée des chars russes. Pour combien de temps ? » interroge le journal qui poursuit : « Au Proche-Orient, les Américains sont les seuls acteurs à pouvoir éviter l'embrasement général en contenant l'ardeur de leur allié israélien. Que feront-ils ? »« Quasi mystique »Une inquiétude que ne partage visiblement pas Le journal du dimanche. Le JDD réécrit même un peu l'histoire, en assurant que c'est Trump qui est victime de « mensonges et désinformations ». « La possible élection de Donald Trump rend fous les journalistes français pour qui le candidat républicain est le nouvel Hitler », affirme le JDD, qui s'indigne que le mot « fascisme », soit associé au candidat Trump et qui ne cache pas son admiration pour celui qui a « su déjouer deux attentats, faisant de lui un miraculé, lui conférant une dimension quasi mystique ».« La bête est fatiguée »En France, à présent, Le point s'intéresse à ce qu'il appelle « l'étrange fin de règne ». « Étrange fin de règne » que celui d'Emmanuel Macron… « Le chef de l'État étrenne, non sans mal, ses habits neufs de président sans pouvoir », raconte Le Point qui ne manque pas d'anecdotes sur l'ambiance à l'Élysée. « Même s'il dit que tout va bien, c'est très difficile », explique-t-on dans l'entourage du président. « C'est sûr que tu sens un peu plus que la bête est fatiguée », dit un « visiteur régulier ». Alors que l'intéressé lui-même aurait déclaré « en petit comité » : « Si j'étais sentimental, je me serais déjà suicidé ». Toutefois, selon Le point, Emmanuel Macron n'a pas dit son dernier mot : « Ceux qui connaissent intimement l'ancien banquier d'affaires, sont persuadés qu'il n'aura qu'un objectif, une fois qu'il aura quitté la scène : celui de revenir… en 2032 ». Il voudra réussir, là où Sarkozy et Hollande ont échoué. « Il n'écrit pas l'Histoire de France », persifle un ancien « confident », « il écrit sa propre histoire ».Harry et Meghan en Une de Paris Match« Harry et Meghan, pourquoi leur couple va si mal » … annonce l'hebdomadaire, qui s'appuie sur des informations parues dans la presse britannique… « Où est passée Meghan ? » s'interrogeait ainsi en octobre le Daily Telegraph, alors que Harry prolongeait une absence de quinze jours, en Afrique australe. « Toujours sans femme ni enfants », remarquait le quotidien britannique. « Harry », assure Paris Match, « aimerait renouer avec son passé princier, qu'il commence à regretter. Il a enfin admis que l'herbe n'était pas plus verte sous le soleil de la Californie. Le crachin anglais a aussi ses charmes ». Quant à son épouse Meghan, « elle aurait tourné la page », nous dit l'hebdomadaire qui la décrit comme une femme sans scrupules, « capable de tout envoyer valser du jour au lendemain. » Et qui en veut pour preuve une robe « rouge » et « sexy » portée par l'actrice lors d'un gala de charité début octobre. Ne serait-ce pas là une « revenge dress », la robe de la vengeance, se demande Paris Match, qui ne semble pas porter dans son cœur celle qui, dit-il, « n'a jamais saisi les impénétrables codes de l'Angleterre »où « elle ne veut plus remettre les pieds ».
C'est la Tribune Dimanche qui consacre sa Une à la visite de trois jours que le président français Emmanuel Macron entame lundi 28 octobre à Rabat. « France-Maroc : la grande réconciliation », titre le journal. Il s'agit, nous dit-on, « d'enterrer une brouille de six ans. En cause : une succession de couacs, la perte de marchés économiques et un désaccord profond sur la question migratoire. »Mais ce n'est pas tout. Ce voyage devrait aussi être celui « des gros contrats », explique la Tribune Dimanche, qui voit encore plus loin, évoquant la « dimension africaine de la relation franco-marocaine ». « Avec un marché ouest-africain en pleine expansion, assure le journal, Rabat et Paris ont tout intérêt à mettre en place une offre commune pour répondre aux besoins de la région », « alors que le Maroc est le deuxième investisseur sur le continent ».+ 972M, le supplément du Monde, consacre un long article au média numérique + 972, composé de Palestiniens et d'Israéliens. Un nom qui fait allusion à « l'indicatif téléphonique partagé entre Israël et la Palestine », précise le magazine. « Depuis les massacres du 7 octobre et la riposte de l'État-hébreu », explique M, les reporters de ce média en ligne gratuit « font partie des rares journalistes encore présents à Gaza. Leurs enquêtes, sous les bombes, dérangent un état-major israélien de plus en plus enclin à la censure ».Il faut dire qu'Israël interdit l'accès de la bande de Gaza à la presse internationale, alors qu'on estime à « 130 », le nombre de journalistes, pour la plupart palestiniens, tués dans l'enclave palestinienne. « Grâce à notre travail, estime Ruwaida Amer, ancienne enseignante de 30 ans, devenue journaliste, personne ne peut ignorer ce qui se passe dans la bande de Gaza. » Elle-même vit à Khan Younès et, poursuit M, « enchaîne les interviews de blessés et de familles de victimes, malgré les crises de larmes et les moments de découragement qui la traversent ».Trump et les femmes« La dernière trouvaille de Donald Trump : se présenter en sauveur des femmes ». Dans l'Express, l'historienne Françoise Coste détaille sa méthode. « L'ancien président, dit-elle, met en œuvre deux stratégies. La première, peu glorieuse, consiste à éluder le sujet de l'avortement. La seconde est contre-intuitive. Elle consiste à présenter Trump comme le champion des Américaines. » Françoise Coste prend pour exemple la convention de Milwaukee, lors de laquelle « beaucoup de femmes se sont succédé à la tribune : des élues républicaines, des collaboratrices de Trump à la Maison Blanche, des dirigeantes du secteur privé ou encore des membres de la famille ».« Dans le même temps », ajoute l'historienne, l'ancien président « martèle deux sujets de campagne principaux : l'immigration et l'addiction aux opioïdes. Et pour évoquer ces questions complexes, il s'appuie presqu'exclusivement sur des figures féminines, qu'elles soient épouses, mères ou proies sexuelles ». « Il faut croire, conclut Françoise Coste, que cette posture de "protecteur des femmes" est payante, car le candidat y recourt de plus en plus, en jouant à 100 % sur l'émotion, sans se soucier de défendre un projet ».Le JDD et Kamala HarrisDonald Trump a-t-il trouvé dans le Journal du Dimanche un ardent défenseur ? Disons plutôt que le JDD a décidé de descendre en flèche sa rivale Kamala Harris. « En attaquant Trump, estime le journal, la candidate démocrate est surtout en train de flinguer sa propre campagne ». Le Journal du Dimanche appelle cela les « bévues » de la candidate. Prenant exemple d'une interview sur Fox News, « où elle s'est montrée peu convaincante sur l'immigration ». « Sur les questions difficiles », ajoute le JDD, « Kamala Harris se perd toujours dans les explications. Embêtant pour une ancienne procureure. Ses opposants – mais pas seulement eux – parlent de "salade de mots", une sorte de digression sous forme de cadavre exquis, pour éviter les sujets sensibles ».Le Journal du Dimanche fait mine de s'étonner, estimant que « jusqu'ici, la démocrate s'était habilement débarrassée des clichés débités depuis maintenant huit ans par son parti au sujet de son adversaire. Non parce qu'elle avait davantage de respect pour lui que n'en avait Hilary Clinton. Mais pour ne pas injurier des américains qui ont déjà voté pour lui par deux fois ». Deux fois, vraiment ? Le JDD semble oublier, que la deuxième fois, Donald Trump a bel et bien perdu l'élection présidentielle.Intuition et créativitéEnfin, une nouvelle rassurante pour celles et ceux que l'intelligence artificielle effraie. C'est dans le Point, l'interview de Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale… Un professeur qui nous explique que « notre cerveau est plus fort que l'intelligence artificielle ». « Pas question d'avoir des complexes, résume le Point. L'intelligence artificielle n'est pas près de rivaliser d'intuition, de créativité et de sens de l'à-propos, avec notre cerveau ».« Croyez-en vous-même » s'exclame Stanislas Dehaene, « croyez en votre cerveau, apprenez à mieux le connaître, car avec un peu d'effort quotidien, son potentiel d'apprentissage est tout simplement extraordinaire ».
Le Premier ministre est en Une de la Tribune Dimanche, du Journal du Dimanche, et du Point qui suggère que « l'on arrête les carabistouilles ». Au cœur du débat : le budget de la France et le meilleur moyen de faire des économies. Le JDD a interrogé le Premier Ministre : trois pages d'interview, alors que la Commission des Finances a rejeté hier la partie recettes du budget 2025. « Avec l'adoption des amendements du Nouveau Front Populaire, le texte était devenu insoutenable », assure Michel Barnier qui ajoute : « Des dizaines de milliards d'impôts supplémentaires conduiraient à fragiliser nos entreprises et le pouvoir d'achat de nos concitoyens ». Alors, quelles sont les solutions ? « Monsieur le Premier Ministre, si vous osiez » : le Point interpelle directement Michel Barnier, en lui disant : « nos voisins européens ont réussi à se réformer, pourquoi pas nous ? ». L'hebdomadaire suggère de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour faire un sort aux « faiblesses structurelles de notre économie : déficit de travail, système de retraite à bout de souffle, inefficience et complexité de l'administration territoriale, fonction publique en surpoids, fiscalité du travail écrasante etc ». En un mot, le Point suggère, selon une phrase devenue célèbre, de « dégraisser le mammouth ». Taxation des hauts revenusEn attendant, Michel Barnier a choisi d'augmenter les impôts. « Qui Barnier va-t-il faire casquer ? », s'interroge Marianne qui dresse une liste non exhaustive : « les PDG de grosses boîtes, les patrons de belles sociétés familiales mais aussi les super-cadres, les héritiers bien dotés, les sportifs de haut niveau ou les artistes prisés. Environ 24 300 ménages vont débourser 6 milliards d'euros sur trois ans ». Car le Premier ministre l'a expliqué en ces termes : « le redressement des finances publiques exige une contribution exceptionnelle des Français les plus fortunés ». « Un frisson a sans doute parcouru les concernés », s'amuse le Nouvel Obs, qui ajoute : « dans le club fermé des grandes fortunes, on n'est pas habitué à voir une ancienne figure du RPR s'approprier ce vocabulaire marqué à gauche ». Dans Marianne, un patron qui préfère garder l'anonymat, persifle : « Pour l'exécutif », dit-il, « il est politiquement plus payant et techniquement plus facile de taxer les hauts revenus, que de réduire le coût des administrations ».À écouter aussiProjet de budget 2025: «Cela va toucher la vie de millions de Français parmi les plus défavorisés»Deux visions antagonistesÀ la Une également, l'élection présidentielle américaine, l'échéance se rapproche... Dans un peu plus de deux semaines, les électeurs américains devront choisir entre Donald Trump et Kamala Harris. Leurs deux visages sont en Une d'Aujourd'hui en France Dimanche. Les électeurs sont « souvent désabusés », remarque le journal, « ils ont le choix entre un candidat républicain en roue libre, aussi excessif qu'inquiétant, et une candidate démocrate imposée cet été par l'élite du parti, lestée par le bilan d'une inflation galopante sous le mandat de Joe Biden et son échec en matière d'immigration, dossier dont elle avait la charge ». C'est « le choc des deux Amérique », annonce en Une le Nouvel Obs, affichant les profils des deux candidats, l'une en bleu, l'autre en rouge. « Rarement dans l'histoire des États-Unis, pourtant riche en conflits internes », estime l'hebdomadaire « le pays n'a paru à un tel tournant, fracturé qu'il est par des forces contraires, écartelé entre deux visions antagonistes de ce que doit devenir la démocratie américaine ». Le Nouvel Obs, qui publie un long dossier sur la présidentielle américaine, a également interviewé Ruth Ben-Ghiat, spécialiste de l'autoritarisme, qui compare Trump à Mussolini. « L'autoritarisme », dit-elle, « repose sur une personnalisation excessive du pouvoir exécutif au détriment de la justice et des autres institutions. Trump s'inscrit dans cette lignée mussolinienne ». Numéro spécialEnfin, l'Express publie un numéro exceptionnel. 170 pages, sur papier glacé, avec de belles photos, pour illustrer « Les défis de l'Occident ». L'Express dit avoir interviewé « 15 témoins indispensables pour comprendre le monde ». Cela va de Bill Gates, « entrepreneur et philanthrope » à Tony Estanguet, patron des Jeux Olympiques de Paris. Surtout des hommes. Même Patrick Pouyanné, le patron de Total Energies, souvent décrié par les écologistes, a droit à son heure de gloire. « Croire au grand soir en arrêtant les fossiles alors que la demande en énergie est en hausse parce que la population mondiale croît et aspire à un meilleur niveau de vie est », assure-t-il, « illusoire et dangereux ». En y regardant de plus près, on ne compte guère que deux femmes parmi les témoins (tous blancs) de l'Express. Une scientifique italienne, et la joueuse d'échecs d'origine iranienne Mitra Héjazipour, que l'on découvre sur la longueur. Elle est « celle qui tient la République Islamique en échec » titre l'Express. « Elle a porté les couleurs de l'Iran... jusqu'au jour où elle a refusé de se couvrir les cheveux du voile islamique ». Un geste lourd de conséquences : « cela voulait dire ne plus pouvoir retourner en Iran, ne plus voir ses parents, sa sœur, ses amis, sa ville ». Un courage qui méritait d'être salué.
Premier portrait : celui du nouveau ministre de l'intérieur Bruno Retailleau. Il est en Une du Point qui nous promet une « enquête sur le ministre le plus puissant du gouvernement ». « Mais qui est-il vraiment ? » se demande l'hebdomadaire, qui dresse un portrait plutôt flatteur. « Le Vendéen, bientôt 64 ans, n'est », nous dit-on, « pas là pour ménager son destin ni sa santé ». « Je suis un homme de mission », assure-t-il. Selon le Point, « les ors du pouvoir le laissent parfaitement indifférent, lui, le terrien, l'enraciné, n'est jamais si heureux qu'au milieu de ses poules, ses moutons et ses chevaux », dans sa ferme en Vendée. Un homme dont les premières déclarations ont fait polémique, notamment lorsqu'il affirme le 29 septembre sur la chaîne LCI : « comme des millions de Français, je pense que l'immigration n'est pas une chance ». Rappelé à l'ordre par Emmanuel Macron, Bruno Retailleau a plus ou moins rétropédalé, affirmant que « les Français avaient compris ce qu'il voulait dire. "Je parlais de l'immigration telle qu'on la connaît, celle qui a échappé à notre contrôle" ». « Et si c'était lui, la véritable arme anti-Le Pen et Bardella ? » s'interroge le Point. « Comme Nicolas Sarkozy qui en son temps, se targuait d'avoir "tué" le FN en syphonant ses idées, il entend priver Marine Le Pen d'oxygène ». Bruno Retailleau, à peine arrivé au gouvernement pour une mission périlleuse et qui ne durera peut-être pas très longtemps... Ce qui n'empêche pas le Point de l'interroger sur une éventuelle ambition présidentielle, qu'il écarte aussitôt, mais l'un de ses proches l'affirme : « bien sûr qu'il va vouloir être candidat à la présidentielle ».AK 47Lui aussi est un homme de pouvoir : Alexis Kohler, « l'éminence noire de l'Elysée », annonce en Une Marianne. « Depuis 2017», poursuit l'hebdomadaire,« le puissant secrétaire général de l'Élysée, véritable homme lige du président, fourre son nez dans tous les dossiers. Rien ne lui échappe. Mais la nouvelle donne politique et l'avènement de Michel Barnier devraient le faire descendre de sa tour de contrôle ». Quand elle évoque sa relation avec le président Emmanuel Macron, Marianne parle d'un « couple », « un couple avec ses hauts et ses bas », « il est aussi souvent décrit comme le jumeau ou comme le prolongement du chef de l'État », ajoute l'hebdomadaire qui précise : « plus qu'une tour de contrôle, Kohler filtre ministres et conseillers, qui peinent à s'entretenir directement avec le président. Certains prennent leur courage à deux mains, lors de déplacements, afin de contourner le gardien du temple resté au Château ». Alexis Kohler, souvent assimilé à ses initiales « AK », voir « AK 47 » (allusion à la kalachnikov) , tant il inspire « la crainte ». Quid de son avenir ? Selon Marianne, « Macron n'osera jamais le faire partir ». « Le vice-président renoncera-t-il de lui-même ? », s'interroge l'hebdomadaire. La question reste en suspens.La guerre du MossadDans la presse hebdomadaire également, la guerre au Proche-Orient. Une guerre vue par le prisme du Mossad, les services secrets israéliens. « Services secrets de faillite en réussite », annonce l'Express, qui se propose de « revenir sur une année tourmentée » pour les « gardiens de l'État hébreu », « du désastre du 7 octobre à la décapitation du Hezbollah ». Le 7 octobre tout d'abord : « Comme en 1973 (lors de la guerre du Kippour) le renseignement de l'État hébreu a été aveuglé par son ennemi »(...) estime l'Express, qui ajoute : « Les chefs du Mossad pensaient Israël à l'abri de la menace du Hamas, derrière l'imposante barrière bourrée de technologie qui les séparait de la Bande de Gaza. Ils croyaient surtout, que l'organisation terroriste avait trop à perdre en s'attaquant à l'État hébreu ». Depuis, le Mossad s'est repris. « Le 31 juillet », rappelle l'Express, « les services israéliens ont réussi à éliminer le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, au coeur même de Téhéran (...) avec des complicités indispensables au sein du régime iranien ». Le 27 septembre, ils ont aussi tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, « sans trop se soucier des effets adjacents », constate le Point. « Si la cible est de haute valeur », précise un expert, « les Israéliens acceptent que les dégâts collatéraux, donc sur des civils, soient relativement importants. Pour atteindre Nasrallah », remarque-t-il, « ils ont visiblement tué beaucoup de monde ». « Une chance pour la France »Enfin, le Nouvel Obs nous faire découvrir Abou Sangare. « Ce sans-papiers guinéen de 23 ans a été récompensé à Cannes pour son interprétation d'un livreur à vélo, clandestin, dans l'Histoire de Souleymane », le film dont Abou Sangare est le héros. « Abou Sangare, une chance pour la France », précise bien le Nouvel Obs, allusion sans équivoque à la phrase de Bruno Retailleau dont nous parlions tout à l'heure, « l'immigration n'est pas une chance ». Abou Sangare, lui, est passionné de mécanique, et il dispose « d'une promesse d'embauche dans un garage ». Son rêve n'est pas de briller sous les projecteurs, mais « d'ouvrir sa propre affaire », en France, où il est arrivé il y a déjà 7 ans.
«C'était il y a un an, c'était il y a un siècle » remarque le Nouvel Obs. « Un an après le massacre commis sur le sol israélien par les commandos du Hamas, la terrible riposte de l'Etat hébreu contre la bande de Gaza et désormais contre le Hezbollah au Liban, a pris l'allure d'une fuite en avant militaire, sourde à tous les appels au cessez le feu », résume l'hebdomadaire. « Un an plus tard, chacun réalise à quel point cet événement a un impact profond, dont on n'a pas fini de mesurer l'étendue ». D'abord, le 7 octobre. Ce jour-là, raconte le Nouvel Obs, Abigaël était au festival Nova. Cette jeune femme a survécu cachée dans une voiture, sous les corps de deux amis, morts. « J'aurais dû mourir au moins trois fois », dit-elle, « mais je suis toujours là. La question c'est : pourquoi ? » se demande celle qui se dit aussi « morte à l'intérieur ». Les Israéliens sont traumatisés. « Alors qu'une centaine d'otages sont toujours aux mains du Hamas » explique Le Point, « le pays tente de se reconstruire psychologiquement ». « Notre pronostic vital est engagé », s'emporte l'écrivaine israélienne Zeruya Shalev. « Aujourd'hui, alors que presqu'une année s'est écoulée, me voilà, avec autant de douleur que de rage, à mettre des mots sur des choses que jamais je n'aurais pu imaginer. Jamais je n'aurais pu imaginer que cette incurie criminelle durerait encore. Qu'au bout d'un an il y aurait encore des otages à Gaza. Que cette guerre se poursuivrait encore, sans qu'aucun horizon politique se dessine, dans le Sud et dans le Nord ».« Il s'en fiche »Dans ces propos, on entend bien sûr la dénonciation de la politique menée par Benyamin Netanyahu. Dénonciation que reprend à son compte Yaïr Golan, général de réserve et chef de la gauche israélienne. « Netanyahou n'a pas de stratégie », explique-t-il au Point. A la question : « Le Premier ministre peut-il sacrifier la vie d'Israéliens, de soldats, dans le seul but de rester au pouvoir ? », il répond : « sans équivoque. Il s'en fiche. S'ils meurent, ils meurent. Et les otages ? j'affirme qu'il y a eu au moins trois possibilités d'obtenir un accord sur la libération des otages, en janvier, en mai et en juillet. Qui les a empêchées ? Netanyahou. Il ne veut pas mettre fin aux combats. Cette situation lui convient ». Yaïr Golan qui appelle au sursaut : « nous devons manifester tous les jours, toute la journée. Nous devons assiéger la Knesset avec un demi-million de personnes. Nous devons expliquer à ce gouvernement que nous ne coopérerons pas avec lui ».Le cauchemar des GazaouisLes hebdomadaires consacrent aussi cette semaine de nombreux articles à la situation à Gaza. « L'interminable calvaire des civils », titre Le Point. « Un million neuf cent mille Gazaouis habitent désormais des abris de fortune. Plus de 41 500 ont été tués », selon le ministère de la Santé à Gaza. Selon l'ONG Airwars, composée de journalistes et de chercheurs, « 67 % des victimes qu'elle a identifiées sont des femmes et des enfants. Pourquoi la bataille de Gaza a-t-elle été si meurtrière ? » interroge Le Point. Parce que « les militaires font peser le fardeau de la guerre sur les civils palestiniens », estime le sociologue Yagil Levy, de l'Université ouverte d'Israël, qui s'explique : « c'est un transfert de risque par les bombardements aériens, pour épargner nos troupes ». Les civils paient donc le prix fort : le Nouvel Obs « a suivi l'évacuation d'une quarantaine d'enfants de l'enclave palestinienne » vers les Émirats Arabes Unis. Les photos parlent d'elles mêmes : celle d'un bébé « malnutri », « c'est le cas de presque tous les enfants présents sur ce vol humanitaire », nous dit-on. On voit aussi Hicham, 6 ans, dont le corps est « criblé d'éclats d'obus », ou encore Sarah, « piégée dans une maison en feu et n'ayant survécu que par miracle ». La petite fille a le visage marqué de larges cicatrices.Regain de l'antisémitismeEn France, enfin, un an après le 7 octobre, les juifs font part de leur douleur et de leurs blessures. « Douleur » parce que « les victimes françaises du Hamas ont été invisibilisées », dénonce Rachel Binhas, journaliste à Marianne. Elle vient d'écrire un livre sur le sujet. « Aujourd'hui encore, dit-elle, qui sait que 43 Français sont morts à la suite des massacres et que l'on compte encore deux otages français que l'on espère vivants aux mains du Hamas ? » « Cet événement tragique, ajoute-t-elle, aura surtout ouvert un débat un peu triste avec pour thématique : ces juifs partis en Israël sont-ils des nôtres ? ». De son côté l'Express, fait sa Une sur la « flambée antisémite » en France. « Depuis un an, les attaques contre les Français juifs ont plus que doublé et atteint un niveau inédit », annonce l'hebdomadaire, qui décrit « ces petits gestes auxquels les membres de la communauté juive se résignent ». « Kippa cachée sous une casquette », « pseudo pour passer une commande livrée à domicile ». « Plus que jamais, ajoute l'Express, on prend l'habitude de ne pas s'attarder à la synagogue après l'office, pour ne pas se rendre vulnérable ».
Aujourd'hui en France - Dimanche a compté les jours, « soixante-sept » précisément après la démission du gouvernement Attal, « Barnier rend enfin sa copie » et elle « demeure très marquée à tribord » affirme Le Parisien.Premier enseignement pour Le Journal du Dimanche, « un air de 'déjà-vu', avec la reconduction de sept ministres du gouvernement sortant », une équipe qui selon le JDD « ressemble furieusement à ce qu'elle aurait pu incarner en 2022 », elle qui respecte « une cohérence politique d'un macronisme davantage appuyé sur sa jambe droite ».Sur son site internet, Libération décrit un « attelage macronie-LR qui tire très à droite », « À droite toute » martèle L'Humanité quand Le Monde analyse « une équipe, loin de l'union nationale promise par Emmanuel Macron ».À lire aussiFrance: le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier enfin dévoiléLa course à la Maison BlancheÀ un peu plus d'un mois de la présidentielle américaine, L'Express égrène les atouts de Kamala Harris pour battre Donald Trump, « les conseils d'Obama, la popularité de son colistier, l'appui de la droite anti-Trump, celui de Taylor Swift », sans oublier son « arme secrète », à savoir, « elle-même ».« Joviale mais sérieuse, jeune », oui, « mais expérimentée » relève l'hebdomadaire quand dans Le Point, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique, assure que la vice-présidente actuelle « n'a pas de politique étrangère », en tout cas « pas encore » précise-t-il, sur ce thème, Le Point s'interroge, les deux candidats ne sont-ils pas « bonnet blanc et blanc bonnet ? »Autre interrogation soulevée par L'Express, « la nouvelle tentative d'assassinat est-elle une aubaine pour Donald Trump ? », peut-être, « à l'heure où les derniers sondages le voient marquer le pas face à sa rivale démocrate ».Le procès des viols de Mazan à la Une égalementEt Marianne qui se demande, « les violeurs sont-ils des hommes ordinaires ? », dans un dossier consacré à l'affaire, le magazine dissèque le profil des 50 accusés qui comparaissent aux côtés de Dominique Pélicot... « âge moyen... 47 ans... retraités, plombiers, électriciens, boulangers, correspondant de presse, infirmier, barman... » la liste est longue et « sorte de preuve », s'il en fallait une, souligne Marianne « que les violeurs peuvent être n'importe qui : nos amis, voisins, collègues, amants, nos frères ou nos pères ». Dans « Les 50 » comme on les identifie désormais, il y a selon l'hebdomadaire « ceux qui avouent et ceux qui nient », « des enfances violentées et des enfances heureuses », « les intégrés et les délinquants », difficile de dresser un profil type du violeur, c'est plutôt un « sordide portrait de groupe composé de monsieur Tout-le-Monde », et c'est à lire cette semaine dans Marianne.À écouter aussiAffaire Mazan: «On assiste aujourd'hui au procès de la culture du viol»Le magazine l'Équipe titre ce samedi sur « Le choc Cheptegei »Dans son édito, Géraldine Catalano n'hésite d'ailleurs pas à établir selon elle « un parallèle qui pique les yeux », « d'un côté, Gisèle Pélicot, une septuagénaire héroïne, érigée en symbole de courage, de l'autre, Rebecca Cheptegei, une athlète ougandaise dont l'assassinat au Kenya a horrifié le monde ». « On s'en doute » poursuit la rédactrice en chef, « la déferlante MeToo a des effets contrastés selon que l'on réside dans telle ou telle partie du globe ».À lire aussiDécès de l'athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, brûlée par son compagnon au KenyaL'Équipe s'est ainsi rendu en OugandaLà où « l'indignation monte contre les violences faites aux femmes, un fléau qui touche particulièrement les athlètes dans cette région du monde ». À la rencontre de proches Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son compagnon, mais aussi de femmes et d'hommes venus exprimer leur colère. En trois ans, trois coureuses de fond ont été la cible de féminicides. « Les athlètes femmes vont à l'encontre de la norme sociale selon laquelle les hommes sont propriétaires » lance Joan Chelimo, fondatrice d'une association créée au lendemain du meurtre d'une prometteuse coureuse de fond, « mais en 2024, les femmes sont fatiguées, il faut que les hommes les laissent être des femmes ». « Les hommes » renchérit-elle, « sont effrayés par le ‘girl power' que nous représentons ».L'affaire a été d'autant plus retentissante que Rebecca Cheptegei a participé au marathon des Jeux de Paris cet été« ENFIN, le monde est choqué ! » s'emporte une avocate qui dénonce l'impunité en Ouganda, sur les deux dernières années, « 14 681 cas de violences domestiques ont été recensés, seules 823 condamnations ont été prononcées ! » source-t-elle, avant de lâcher « Rebecca ne doit pas être morte pour rien, il faut transformer ce choc en action ».À écouter aussiMeurtre de Rebecca Cheptegei: «Les femmes subissent les frustrations que les compagnons déversent sur elles»Et puis on vous en parlait cette semaine sur RFI, Akissi est arrivée à ParisEt avec elle, « la haine d'une armée de trolls » raconte M, le magazine du Monde. Akissi, c'est le nom de cette héroïne imaginée par la scénariste franco-ivoirienne Marguerite Abouet, elle est certes moins célèbre que sa grande sœur Aya de Yopougon mais les aventures d'Akissi ont déjà connu dix tomes dans les quartiers d'Abidjan, et pour le onzième, la jeune fille débarque dans la capitale française.Un périple mis en avant cet été par Gallimard jeunesse sur sa page FacebookEt quelle ne fut pas la surprise de l'éditeur et de l'autrice à la découverte de « centaines de commentaires racistes postés en réponse à la publication ». « Un déferlement révélateur du climat anti-immigration en France » peut-on lire dans le supplément du Monde. Mais pas de quoi décourager Marguerite Abouet qui dans ces quelques lignes rappelle un dicton transmis par sa mère et qu'on a également beaucoup entendu sur nos antennes en début d'année à l'occasion de la CAN : « découragement n'est pas ivoirien ».
Pas de surprise, c'est à la quasi unanimité que les hebdomadaires font leur Une avec une photo du nouveau Premier ministre. Le Point le surnomme « le régent », et se demande « s'il peut nous sortir de là ». « Comment tenir trois ans ? » s'interroge de son côté l'Express, à côté d'une caricature de Michel Barnier portant Emmanuel Macron sur ses épaules. « La droite est de retour », claironne le Figaro Magazine, qui se demande tout de même si Michel Barnier « peut réussir ». Quant à l'hebdomadaire Marianne, il divise sa Une en deux. Moitié pour Michel Barnier, « en intérim » nous dit-on, moitié pour Emmanuel Macron, « en sursis ». « Pour nommer Michel Barnier », ajoute Marianne, « le chef de l'État a bien dû dealer avec Marine Le Pen. Le voilà pieds et poings liés, au Rassemblement National, premier en nombre de députés, mais aussi aux Républicains, qui représentent moins de 5% des électeurs et qui s'imaginent tous au gouvernement ».Cohabitation inéditePour mesurer la popularité de Michel Barnier, la Tribune Dimanche publie un sondage, selon lequel le nouveau Premier ministre entame sa mission avec « 34 % d'opinions favorables ». « Alors qu'Emmanuel Macron regagne deux points ». Que va donner cette cohabitation inédite ? Le Nouvel Obs est loin d'être enthousiaste : « les deux hommes pourront bien jouer la comédie de la vraie-fausse cohabitation, cela n'aura des incidences que sur la forme, pas sur le fond. Michel Barnier ne devrait proposer que la prolongation du jeu macronien, tout en étant sommé de donner des gages au Rassemblement National ». C'est aussi le sentiment du Point, selon lequel « la droite approuve et vante son sens du consensus ». « Malgré son penchant rigide, voire austère (...) cet ancien du Quai d'Orsay, ne serait pas du genre à aller au bras de fer ». C'est en tout cas ce que l'entourage du président aurait assuré à Emmanuel Macron. Enfin, Marianne, sans enthousiasme, trouve tout de même quelques qualités au nouveau Premier ministre : « il n'y a aucune raison de penser », nous dit l'hebdomadaire, « qu'il ne tentera pas sincèrement d'affronter une situation que beaucoup d'autres ont fuie, pour ne pas compromettre leurs chances à la présidentielle ». À lire aussiBarnier, et si ses jours n'étaient pas comptés? « Voitures de sang »À la Une également, le calvaire des Soudanais. De nouveau confrontés à la guerre depuis un an et demi. Confrontés à la guerre et à la famine... L'ONU et les organisations humanitaires ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, mais rien ne semble pouvoir tirer les soudanais de ce cauchemar. Témoin cet article paru dans le XXI, intitulé « Voiture de sang du Soudan, symptôme d'une hécatombe ». De quoi s'agit-il ? Il s'agit de voitures venues du Soudan, « neuves et sans plaque d'immatriculation », « des voitures volées, qui apparaissent au Tchad, depuis un an et demi sur les marchés, au bord d'une route », « ou roulant à tombeau ouvert dans le désert », raconte l'envoyé spécial de XXI. « Elles disparaissent une fois qu'une nouvelle vie leur a été inventée, une plaque d'un pays tiers rivetée, une carte grise falsifiée, ou la vie de leurs anciens propriétaires effacée ». Certains de ces véhicules ont été « pillés à l'état soudanais », d'autres à des « particuliers », ou encore « rachetés à des réfugiés qui vendent tous leurs biens pour se payer à manger ». Pire encore... « des hommes d'affaires se bousculent pour acheter ces "voitures de sang" dont certains des propriétaires ont été tués ». Comme ce gros 4X4, dans lequel « on aurait retrouvé des passeports tachés de sang, de trois enfants et de leur mère ». Les FSR, les Forces de soutien rapide, des paramilitaires opposés à l'armée régulière, seraient particulièrement actives dans ce trafic, selon un témoin. Il dit les « voir passer chaque jour dans son village avec des dizaines de voitures, qui vont toutes au Tchad »... Le courage et l'exilEnfin M, le supplément du Monde, a rencontré trois jeunes iraniennes confrontées à l'exil. Trois jeunes actrices qui ont « secrètement joué » dans « Les graines du figuier sauvage », du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, qui a obtenu à Cannes le Prix Spécial du Jury. « Elles ont dû fuir précipitamment l'Iran, laissant leurs familles derrière elles. Elles vivent aujourd'hui à Berlin », précise M. Avant de jouer dans ce film, « elles ne s'étaient jamais rencontrées ». Mais après la mort de Mahsa Amini, il y a tout juste deux ans, « les trois actrices avaient décidé de ne plus accepter de compromis avec le pouvoir ». « Si j'avais accepté de porter le foulard sur scène ou devant la caméra », explique l'une d'entre elles, « cela serait revenu à normaliser ce qui, depuis des années, est l'outil de répression des femmes ». Leur courage leur a coûté cher, elles ont dû quitter l'Iran sans dire au revoir à personne, pour prendre la route de l'exil. Tout comme le réalisateur, Mohammad Rasoulov, dont le film « Les graines du figuier sauvage » sort mercredi en France.
La photo de Michel Barnier est en Une de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche. Costume sombre, se tenant droit, il déclare à la Tribune Dimanche « J'ai une grande liberté », ce que semble aussitôt démentir Marine Le Pen dans le même journal. « Ce gouvernement sera sous surveillance », annonce la patronne du Rassemblement national dans une longue interview. « Nous avons posé nos exigences », ajoute-t-elle, « et nous ne les changerons pas ».Le Journal du Dimanche, de son côté, a obtenu quelques déclarations de Michel Barnier, dans les heures qui ont suivi sa nomination. « Chaque citoyen est important », dit-il. Son slogan : « respecter les Français, faire respecter la France ». Rien de surprenant donc de la part de celui qui dit aborder sa mission « avec le calme des vieilles troupes », et qui assure « qu'il écoutera tout le monde ».Le nouveau Premier ministre fait la Une de l'actualité en France, mais pas pour Aujourd'hui en France Dimanche qui lui préfère Tony Estanguet, le président du comité d'organisation de Paris 2024, sacré « homme de l'été ». « Il va clore ce soir, au Stade de France, les plus folles semaines de sport que la France ait jamais connues et durant lesquelles tout lui a réussi ». Pour un peu, Aujourd'hui en France Dimanche lui prédirait un avenir politique. « Ceux qui l'ont côtoyé », nous dit-on, « sont unanimes : ils le voient capable de faire tout, ou presque ».Charnier et famineMais pendant les folles semaines olympiques que la France a traversé, le monde a continué de tourner. Et il tourne plutôt mal, si l'on en croit la presse hebdomadaire. « Inondations, famine, épidémie de rougeole, pénurie de médicaments », énumère le Nouvel Obs, pour lequel « la pire crise humanitaire du monde ne sévit pas au Moyen-Orient ou en Ukraine, mais au Soudan ». « Khartoum la capitale a été rasée par la guerre, près de 15 000 soudanais ont été massacrés, et les charniers sont visibles sur les images satellites », précise Sara Daniel, grand reporter, qui ajoute : « plus de 10 millions de Soudanais ont fui leur foyer, la famine pourrait être plus meurtrière que celle qu'a connue l'Éthiopie dans les années 1980 ». Mais « malgré ce tableau apocalyptique, il y a peu de chances que la situation préoccupe à temps l'opinion publique internationale et ses diplomates », conclut le Nouvel Obs.Un mur de 50 kilomètresLe monde tourne mal et les exemples ne manquent pas. Paris Match s'est rendu à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. « Scellée à sa voisine par la géographie, la République dominicaine rêve de larguer les amarres », explique l'hebdomadaire. « Se couper du pays le plus pauvre des Amériques, elle qui est la première destination touristique des Caraïbes. À l'ouest, la misère et la noirceur des gangs. À l'est, la croissance et la blancheur des plages ? », interroge Paris Match qui nous parle de ces « 170 kilomètres » de frontière que les autorités dominicaines rêvent de rendre « étanches ». Cela en construisant un mur, fait de béton et de grillage, et qui compte déjà « une cinquantaine de kilomètres ».Mais comme partout dans le monde, un mur ne suffit pas à décourager ceux qui fuient la misère ou la guerre. Beaucoup d'Haïtiens tentent et parviennent à le franchir. Et ce n'est pas la seule épreuve qu'ils affrontent. Auparavant, ils doivent traverser une rivière, une étape dangereuse pour ces Haïtiens qui, pour la plupart, « ne savent pas nager », nous explique Paris Match. L'hebdomadaire publie la photo d'une famille qui sort de l'eau, un homme, deux femmes dont l'une est enceinte, et deux jeunes enfants dont un bébé. « Expulsée le matin même », précise l'hebdomadaire, cette famille tente de revenir en République dominicaine où elle a vécu trois ans ». « Les femmes vont sauver l'Iran »Dernière étape pour cette revue de presse : l'Iran. « Les femmes vont sauver l'Iran », affirment, d'une même voix, l'actrice Zar Amir et l'écrivaine Azar Nafisi, dans le Nouvel Obs. Deux iraniennes qui vivent en exil. La première en France, la seconde aux États-Unis. Deux femmes qui expriment leurs espoirs, « deux ans après la mort de Mahsa Amini, et le mouvement Femmes, vie, liberté ». Pour Azar Nafisi, « les femmes iraniennes ont découvert leur pouvoir. Elles descendent dans la rue sans savoir si elles rentreront vivantes et couvrent le son des balles avec leurs chansons. Elles incarnent une autre forme de révolution, non violente. Si une seule mèche de cheveux peut leur valoir une centaine de coups de fouet, la torture ou une balle entre les yeux, c'est le signe même de leur puissance. Le régime les craint, il voit dans leurs corps un danger », assure Azar Nafisi.« Quel futur imaginez-vous pour l'Iran ? » demande le Nouvel Obs à Zar Amir. « Je suis très enthousiaste », répond-elle. « Une page s'est tournée et on ne reviendra pas en arrière, même si on doit le payer cher. Les femmes vont sauver l'Iran ».
À l'heure de la rentrée, il va falloir sortir les calculatrices et réviser les soustractions, puisque « pour 2025, il faudra au moins 20 milliards d'euros d'économies » : c'est la première leçon donnée, dans les colonnes d'Aujourd'hui en France Dimanche, par le ministre démissionnaire des Comptes publics. « Aucun gouvernement ne pourra, selon Thomas Cazenave, s'exonérer de la poursuite des efforts pour réduire le déficit. » Il va donc falloir calculer vite, puisque le projet de budget pour l'an prochain doit être présenté au Parlement dans un mois pile, et qu'aucun nouveau gouvernement n'est pour l'instant installé. Celui qui doit bientôt partir a donc proposé, en attendant, un budget identique à cette année, qui pourra être modifié par la future équipe gouvernementale.Mais « rien ne dit que la France accouchera d'une loi de finances en bonne et due forme », prévient L'Express, qui rappelle que le texte devra être adopté par les parlementaires. C'est « un 110 mètres haies qui s'annonce, d'après le magazine, avec vent de face, sans échauffement, et dans un stade globalement hostile, quel que soit le dossard de celui ou de celle qui portera le texte ». Dans ses pages, L'Express schématise les différents scénarii institutionnels envisageables, en fonction d'un vote favorable ou non. « Le rejet du budget aurait l'effet équivalent à celui du vote d'une motion de censure », concluent deux professeurs de droit public cités par l'hebdomadaire.« Budget : la France ingérable » en Une de L'Express, « La bombe à fragmentation » titre Le Nouvel Obs, « La France sur un volcan » en couverture du PointPour éviter, comme le redoute L'Express, un « chaos fiscal doublé d'une crise institutionnelle », Le Nouvel Obs réfléchit donc aux mesures sur lesquelles des « pourparlers » pourraient s'engager. Des économies seraient notamment possibles avec les « rentes indues » : la taxe sur les superprofits de l'électricité, qui a été « mal conçue », selon le magazine, ou l'impôt sur les revenus du capital qui « pourrait augmenter de quelques points » au-delà de 30%. Des mesures qui pourraient rapporter, d'après Le Nouvel Obs, « entre 5 et 10 milliards d'euros ».Le problème, pour Le Point, c'est que « la pression fiscale » en France est déjà « la plus élevée d'Europe ». L'hebdomadaire reconnaît pourtant qu'il faut faire des économies, « parce que sans cela, l'Etat n'aura plus beaucoup de marge de manœuvre », entre la « charge des intérêts de la dette » en hausse et le risque, pointé par un économiste cité par Le Point, d'une nouvelle dégradation de la note de la France par les agences. « Gare au crash », prévient donc Le Point, qui mentionne aussi l'inquiétude des patrons. « Depuis la dissolution, 60% des entreprises de taille intermédiaire ont choisi, précise le magazine, de suspendre tout ou partie de leurs investissements en attendant d'y voir plus clair. » L'autre mise en garde, rappelée dans tous les articles, concerne aussi la Commission européenne, qui attend, d'ici le 20 septembre, le plan budgétaire des Etats membres pour les prochaines années. La France porte déjà un bonnet d'âne, puisqu'elle est visée par une procédure de déficit excessif lancée par le Conseil européen, fin juillet.Bernard Cazeneuve, encore Premier ministre ?Bref, la classe est désordonnée, et pourtant... Le directeur de l'établissement, Emmanuel Macron, n'a pas encore désigné de nouveaux professeurs. Tous les médias s'impatientent : le président devait annoncer le nom du ou de la nouvelle cheffe du gouvernement en début de semaine... Puis peut-être d'ici vendredi... Ce sera désormais après la rentrée, « au plus tard mercredi », d'après Le Journal du Dimanche, qui remarque l'allure « détendue » d'Emmanuel Macron depuis son déplacement en Serbie ; signe, selon certains, qu'il a déjà fait son choix. Mais lequel ? « On a le sentiment que personne ne veut se mouiller », constate l'ancien ministre Clément Beaune, dans Le Point.Un nom revient pourtant avec insistance : Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre de François Hollande. L'hypothèse « divise » le Parti socialiste, titre Le Monde, et elle n'est pas validée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui continue de soutenir la candidature de Lucie Castets, choisie par le Nouveau Front populaire. « Pour que son arrivée à Matignon soit perçue comme une bonne nouvelle, écrit Le Monde, encore faudra-t-il que Bernard Cazeneuve puisse proposer l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation du smic ou la restauration de l'impôt de solidarité sur la fortune. » Autant de « lignes rouges » listées par des opposants. « C'est un homme de qualité », reconnaît tout de même Nicolas Sarkozy, dans Le Figaro. Mais l'ancien président dit vouloir un « Premier ministre de droite ».D'autres bons élèves sont cités, comme Karim Bouamrane, « le "Barack Obama" de Saint-Ouen », titre Le Nouvel Obs, qui estime que « l'ambitieux maire socialiste, nouvelle coqueluche de la gauche anti-Mélenchon, a vu sa cote grimper en flèche » depuis les Jeux olympiques. Certains articles mentionnent aussi Didier Migaud, le président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique : hypothèse écartée par l'une des sources du JDD. « Le président a-t-il envie d'un Premier ministre ? », se questionne finalement Laureline Dupont, dans L'Express.S'inspirer des Jeux olympiques et paralympiquesOn en vient à se demander s'il ne faudrait pas adopter, avec la classe politique, la méthode de Caroline Goldman : Le Nouvel Obs consacre sa Une à cette psychologue pour enfants et adolescents qui prône, selon le magazine, « un retour à l'autorité », et qui s'oppose à « l'éducation positive ». Une psychologue de plus en plus médiatisée mais aussi controversée, explique Le Nouvel Obs, notamment lorsqu'elle relativise l'existence des troubles neurodéveloppementaux de l'enfant (par exemple, le trouble du spectre autistique ou le trouble de l'attention).La rentrée est bien là, et seuls quelques articles et éditos nous rappellent encore que la France est portée, cet été, par la magie des Jeux olympiques et paralympiques. « Les Français souhaitent que les hommes politiques s'inspirent du respect des règles, du respect des adversaires et adoptent l'esprit d'équipe », écrit Ruth Elkrief dans Aujourd'hui en France Dimanche. « En renonçant à l'esprit partisan, les dirigeants politiques permettront aux Français de penser que la magie des JO n'aura pas été que le songe d'une nuit d'été », ajoute Bruno Jeudy dans La Tribune Dimanche. Reste à savoir s'il n'est pas trop tard pour éviter le 0 pointé.
La nostalgie des hebdos s'incarne, à travers une gueule, un regard, et aussi un ego immortalisé par les Guignols de l'Info :Ces louanges qu'Alain Delon n'aura pas lues, elles tapissent les Unes et les pages intérieures des principaux hebdos - nos confrères de l'Obs, du Point, du Figaro Magazine, de L'Express, de La Croix Hebdo retracent quasiment tous la carrière et la vie privée de l'interprète du Samouraï enterré le 24 août... de ses relations compliquées avec les femmes et ses enfants, parfois son amitié trouble avec l'homme politique d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.Des dossiers spéciaux qui sont surtout l'occasion de ressortir une icône du passé : Alain Delon torse nu, trempé de sueur et d'eau salée, les muscles bandés à la barre du voilier où se jouera le drame de Plein Soleil. L'acteur prête son charme et son regard ténébreux à Tom Ripley, l'antihéros du film de René Clément tourné en Italie il y a 65 ans déjà.L'Humanité Magazine revient de son côté trois décennies en arrièreAvec l'interview d'un rappeur devenu rare.MC Solaar fera son énième retour à la fête de l'Humanité, 32 ans après sa dernière apparition au festival... Et dans cet entretien, le rappeur nostalgique aux accents bucoliques déplore la montée de l'extrême droite en France : « Plus les régimes sont autoritaires, moins la culture a le droit de parler », dit-il... MC Solaar qui veut laisser de la place aux « questions écologiques » dans ses textes. Il sera sur scène dans trois semaines au festival du journal de gauche.La gauche française fascinée par les dictateurs selon L'ExpressL'hebdo libéral affiche à sa Une Staline, Mao, Fidel Castro, Pol Pot... « les anticapitalistes s'entichent de régimes socialistes souvent sanguinaires »... l'occasion pour L'Express d'étriller « le socialisme du XXIe siècle promu par Hugo Chavez au Venezuela, [qui] s'est achevé comme les expériences du XXe siècle : en dictature ».Et le magazine de tirer le « bilan désastreux » de Fidel Castro, Nicolas Maduro, et Evo Morales accusés d'avoir « provoqué misère et chaos » en Amérique Latine... L'Express s'inquiète d'une potentielle arrivée de « Jean-Luc Mélenchon et de sa clique » au pouvoir, en tirant un trait d'union entre les dirigeants socialistes latino-américains et les Insoumis qualifiés de « danger pour [la France] ».Il faudrait d'ailleurs « tourner la page Macron et Mélenchon, délaisser Jupiter et Robespierre » : les propos sont de Raphaël Glucksmann dans une interview au Point. L'eurodéputé, qualifié de « nouveau chantre de la social-démocratie », « somme la gauche de rompre enfin avec La France Insoumise » selon l'hebdo conservateur. Raphaël Glucksmann qui voit le Nouveau Front Populaire comme une « unité d'action électorale contre l'extrême droite ».Dans la foulée de cet entretien avec Raphaël Glucksmann, autre interview, autres tacles dans Le Point, ceux de Sophia Aram. L'humoriste dénigre la « secte mélenchonniste » et « la soumission des sociaux-démocrates ». Sophia Aram qui conspue « une extrême gauche totalitaire et stupide » qui s'autorise « les mêmes violences que l'extrême droite », selon elle.Lucie Castets tente d'exister pour MatignonLong format dans L'Obs et dans L'Express sur la haute fonctionnaire de 37 ans, propulsée candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre. La défenseure des services publics qui débat avec les partis du NFP et se débat face à leurs divisions. L'Obs révèle que Lucie Castets « travaille d'arrache-pied » : « groupes de travail » qui « planchent sur des plans d'actions en matière de Pouvoir d'achat, éducation, santé, transition écologique ». L'économiste Lucas Chancel fait partie de « cette équipe Castets » qui a pour objectif d'aboutir « à des mesures concrètes pouvant être mises sur la table dès la nomination de Lucie » dit-il. Un autre des proches de Lucie Castets confie : « nous préparons un scénario où elle serait appelée dans quelques mois, après la chute d'un gouvernement de droite ».La nomination du nouveau Premier Ministre qui pourrait arriver après les Jeux Paralympiques...La trêve sportive qui pourrait se prolonger... dans un beau reportage photo de Louis Canadas, M, le magazine du Monde, retrace les images des Jeux Olympiques, « un moment suspendu » qui a « transfiguré la capitale en cité idéale ». Le photoreporter a sillonné Paris pendant toute la quinzaine et capturé la ferveur et la fête populaire des JO, comme lors de la course cycliste suivie par des milliers de spectateurs qui ont transformé la Butte Montmartre en Alpe-d'Huez le temps d'une journée.Pas de nostalgie en revanche dans L'Equipe Mag. Le supplément du journal des sports est déjà en mode Paralympique. Portraits du triathlète malvoyant Thibaut Rigaudeau et de son guide Cyril Viennot... leurs épreuves : 750 mètres de natation dans la Seine attachés par un élastique, 20 kilomètres de vélo tandem, et 5 kilomètres de course à pied attaché par la taille. Top départ le 2 septembre du pont Alexandre-III. Pour gagner il faut donc beaucoup de complicité comme le confirment les Français Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot. Parfois même un peu trop : sur Instagram, Cyril Viennot ancien champion du monde chez les valides en rigole : « quand on est guide d'un athlète malvoyant il faut aimer transmettre. J'ai brillamment réussi [en refilant] ma gastro à Thibaut la semaine dernière ».La Croix L'Hebdo se met aussi « dans les roues de nos champions » à l'occasion d'un reportage en immersion avec L'équipe de France de tennis-fauteuil. Trois mois de préparation avec le capitaine Yannick Noah et ces joueurs qui veulent être de la sélection paralympique. Parmi eux, Stéphane Houdet, 53 ans, triple champion paralympique du double. Le vétéran ne veut pas passer le relais à la jeune génération, dans un monde où le sport et la performance prennent le pas sur le handicap.Mais ce sont parfois les infrastructures qui mettent au pas les personnes handicapées : L'Express revient sur ces transports parisiens toujours inaccessibles aux personnes dites à mobilité réduite, des hommes et des femmes en fauteuil roulant ou à moitié paralysée qui se confrontent au métro, aux centaines de marches d'escaliers, aux escalators en panne et à l'absence d'ascenseurs... 22 millions d'euros ont été investis pour adapter près de 1800 arrêts de bus. Une déception pour ces usagers alors que seules 29 stations de métro sur les 320 que comptent le réseau francilien sont entièrement accessibles. L'association APF France Handicap s'énerve : « Pourquoi la France n'en est pas capable ? » en comparant Paris à Londres, qui a réussi à rendre son métro accessible à hauteur de 18% (pour 272 stations), malgré un réseau plus ancien et enfoui plus profondément que celui de Paris.Dans Le Guépard, Alain Delon sous les traits de Tancrède disait : « il faut que tout change pour que rien ne change ».En matière de transports et d'accessibilité à Paris, on peut le dire : rien ne change pour que rien ne change.
« Alain Delon, étoile du cinéma français est mort », annonce le Monde, au dessus d'une photo en noir et blanc de l'acteur. « Personnage tout autant qu'artiste », « il aura vécu son art avec une intensité sans égale ». « Alain Delon, monstre sacré du cinéma, est mort à 88 ans », titre de son côté le Parisien, qui a également choisi une photo de l'acteur en noir et blanc et qui lui rend hommage, estimant « qu'il laisse derrière lui une carrière exceptionnelle, mais aussi une vie extrêmement romanesque ». « Il n'appellera pas aujourd'hui », poursuit le Parisien. « C'était un rituel : lorsqu'on publiait un article sur lui, Alain Delon décrochait son téléphone pour remercier. Numéro masqué, mais voix inimitable, grave, incandescente, magnétique ». « Il prend le large », annonce de son côté Libération, avec là encore une photo en noir et blanc, sans doute plus adaptée que la couleur, pour rendre hommage à l'acteur dont Libération nous parle ainsi : « Figure tutélaire du cinéma, symbole d'une masculinité ombrageuse, l'acteur au charisme fou a enchaîné les chefs-d'oeuvre, de "Plein Soleil" au "Guépard" en passant par le Samouraï ou "Rocco et ses frères". On avait fini par le croire immortel, poursuit le quotidien. « Il nous avait pourtant prévenu : "Un héros doit toujours savoir mourir" ».À lire aussiAlain Delon, légende du cinéma français, est mortArticle 68« Mélenchon-Macron, le chantage de la destitution », titre la Tribune Dimanche, avec en Une la photo du président français et du leader de La France insoumise, qui affichent tous deux un air préoccupé. Il y a de quoi, puisque depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin, la France navigue à vue, faute de gouvernement. Et certains, visiblement, trouvent le temps long. C'est le cas des Insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon, qui signent une tribune, dans la Tribune Dimanche, intitulée « Démettre le président plutôt que nous soumettre ». « Emmanuel Macron serait sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat des dernières élections législatives qu'il a perdues »... déplorent les Insoumis. Pour rappel, c'est la coalition de gauche, le Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête du scrutin... mais il semble bien qu'Emmanuel Macron ne choisira pas comme Première ministre Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire. La France insoumise parle d'ores et déjà de « coup de force institutionnel contre la démocratie ». Et juge « que la cause de cet abus de pouvoir doit être sanctionnée, c'est-à-dire le président de la République lui-même ».... Comment le sanctionner ? « Grâce à l'article 68 de la Constitution » répond la tribune de La France insoumise. « Cet article défini les conditions de la destitution du chef de l'État, en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat ». Ceci étant, la procédure de destitution n'est « pas si simple » nous explique la Tribune Dimanche. Pour avoir une chance d'aboutir, « la proposition doit être adoptée par les deux assemblées, puis être votée à la majorité des deux tiers par les parlementaires réunis en Haute Cour ». Et il faudrait aussi attendre « le début de la session parlementaire début octobre ». À lire aussiQuelle stratégie pour Emmanuel Macron avant la réunion des partis à l'Élysée?Barbarie d'ÉtatEn Afghanistan, cela fait désormais trois ans que les talibans ont repris le pouvoir. C'est le sujet de l'éditorial du Point, qui parle de l'Afghanistan, comme du « pays qui détestait les femmes ». « Voilà plus de mille jours », nous dit-on, « que les talibans ont interdit aux filles de plus de 12 ans de fréquenter les écoles en Afghanistan, mille jours qu'ils ont réintroduit la barbarie d'État dans ce grand pays d'Asie centrale, transformée en un "émirat islamique" ». « Quelle naïveté des dirigeants occidentaux », déplore le Point, « qui croyaient dur comme fer que la nouvelle génération islamiste serait plus "modérée" que la précédente ! Impatients de se retirer du pays, les Américains ont fermé les yeux sur le drame qui se préparait. Si incroyable que cela paraisse, l'accord conclu le 29 février 2020 au Qatar, par les émissaires du président Donald Trump avec les talibans, ne faisait aucune mention du droit des femmes ».À lire aussiTrois ans de régime taliban: «L'Afghanistan est le pire endroit pour les femmes»Emmurées vivantesParis-Match de son côté s'est rendu sur place... L'envoyée spéciale de l'hebdomadaire a notamment rencontré Zeinab, « une adolescente de 13 ans qui a perdu le sourire depuis qu'elle ne peut plus aller à l'école ». « Elle est prostrée dans la pièce unique où vit sa famille, dans un quartier pauvre de l'ouest de Kaboul ». « Dans l'espoir de la consoler », poursuit Paris Match, « sa mère lui répète sans y croire, que les talibans seront un jour chassés, luttant contre le sentiment d'abandon qui a envahi des millions d'Afghanes. Depuis qu'elle ne peut plus étudier, Zeinab se lève chaque matin à 4 heures, pour travailler dans une fabrique de tapis. Douze heures par jour (...) pour à peine plus d'un euro, précise l'hebdomadaire qui se désole : Sans avenir, exploitée, coupée de ses amis, la fillette a sombré dans la dépression, ce mal mystérieux devenu l'ultime prison dans laquelle les talibans ont précipité les femmes, après les avoir emmurées vivantes ».
« Paris c'était magique », s'exclame la Tribune Dimanche, qui espère que la France saura « garder la flamme », « cette parenthèse enchantée aura » nous dit-on, « fait du bien à tout le monde ». Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation, est tout sourire. « Acteurs publics, privés, monde sportif, tout le monde a vraiment joué le jeu », affirme-t-il. « Mais le petit supplément d'âme c'est beau, et ça, on ne le maîtrisait pas, donc merci les Français ! »Pour Le Journal du Dimanche, la France est allée « jusqu'au bout du rêve », alors qu'Aujourd'hui en France Dimanche salue le « bouquet final » : « le sacre historique des volleyeurs et d'Althéa Laurin, en taekwondo, qui permet à la France de battre son record du nombre de médailles d'or ». « Ce dimanche matin, c'est un mélancolique chant de départ qui flotte dans l'air », ajoute Aujourd'hui en France, après avoir rappelé que le tube de Johnny Hallyday « Que je t'aime » « est entonné après chaque victoire tricolore ». « Paris », ajoute le journal, s'apprête à baisser le rideau sur des Jeux qui ont transformé la ville en une immense chorale. Des stades aux bassins, des podiums aux gradins, rarement la France n'avait autant chanté d'une même voix ». Moment de grâceLes hebdomadaires ne sont pas en reste. Le Point fait sa Une avec Léon Marchand, jeune homme blond au sourire tranquille, 22 ans, et déjà quatre médailles d'or olympique autour du cou. Le Point qui s'émerveille face à cette France « qui croit en elle ». « Une capitale resplendissante, des spectateurs enthousiastes, des performances exceptionnelles... Les Français auraient-ils retrouvé la joie de vivre ? » s'interroge l'hebdomadaire qui a ouvert ses colonnes à quatre écrivains, dont Pascal Bruckner, qui lui aussi s'émerveille : « la France connaît un moment de grâce inattendu », dit-il, « alors que beaucoup prédisaient le pire, ergotant sur les problèmes logistiques et s'agaçant des perturbations dans les transports. Or, nous avions tout prévu, tout anticipé. Tout, sauf le succès. »Pour Daniel Rondeau, écrivain lui aussi et « adepte de la boxe », nous dit-on, « ce sont les rêveurs qui ont gagné ». « Un grain de folie leur disait qu'il fallait transformer la ville en terrain de jeu des champions, ils l'ont fait. Montmartre, Versailles, les Invalides, la Seine et la tour Eiffel sont devenus le décor naturel d'un incroyable parc Olympique. »Bulle olympiqueEt pourtant le contexte ne semblait pas favorable. Gouvernement démissionnaire, impasse politique... avant les Jeux, la France allait plutôt mal.Le Nouvel Obs le rappelle et se réjouit de cette « ferveur retrouvée quelques semaines après s'être déchiré lors de la dissolution de l'Assemblée nationale ». L'hebdomadaire se réjouit aussi de cette « nation qui retrouve le goût de l'autre, et accueille le monde à bras ouverts, après avoir failli porter l'extrême droite au pouvoir ». L'historien Pascal Blanchard, parle, lui, d'une « parenthèse enchantée », « qui s'est manifestée ces derniers jours par le selfie des pongistes sud et nord coréens. Tout peut arriver dans les Jeux », dit-il. « Mais qu'on ne se fasse pas d'illusion, cette bulle olympique ne dure que quinze jours. »L'Express nous explique d'ailleurs « pourquoi les JO ne changeront pas les Français ». « Hélas », se désole l'hebdomadaire, « les Jeux Olympiques ne sont bien souvent qu'une trêve dans l'histoire du pays organisateur. Pronostiquons donc qu'après cette parenthèse enchantée, la France retournera vite à ses turpitudes politiques, à son allergie des têtes qui dépassent comme à ses penchants pessimistes. »« Ne boudons pas cette communion populaire, qui aura fait oublier les déboires du quotidien » ajoute toutefois Marianne, mais « ce n'est pas la victoire de Teddy Riner qui va redonner du lustre au parcours d'Emmanuel Macron, quand bien même ce dernier en a fait des tonnes pour être sur la photo. La dernière médaille remise, il lui faudra redescendre sur terre et assumer les lendemains d'une double bérézina électorale, dont il est le premier acteur et la première victime », conclut Marianne.Été 1998Le chef de l'État n'aurait-il donc rien à espérer des JO ? Le Nouvel Obs ironise sur la question. « Rien d'étonnant », dit-il, « à ce qu'Emmanuel Macron se soit lancé, non pas dans une course aux médailles mais aux médaillés, pour récupérer un peu de la lumière projetée sur eux ». « Forcément », ajoute l'hebdomadaire, « le chef de l'État a en tête le souvenir de l'été 1998 et de la victoire à la Coupe du Monde de Football. Cet été-là, les cotes de popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin avaient explosé de 10 points. »« Alors, même histoire en 2024 ? » interroge le Nouvel Obs. « Ce serait oublier », répond-il, « que cet "effet Coupe du Monde" s'était vite étiolé, que l'image d'une France "black-blanc-beur" pacifiée s'était rapidement effondré » et que quatre ans plus tard, le leader de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen arrivait au « second tour de l'élection présidentielle ».À lire aussiLes Jeux, et après ? À quoi ressembleront les JO de demain ?
C'est une « parenthèse enchantée », que saluent les journaux ce dimanche 4 aout 2024, et particulièrement la Tribune Dimanche. « Un souffle de légèreté et d'insouciance caresse et grise les têtes de nos compatriotes », nous dit la Tribune. « Les 'Marseillaises' spontanément entonnées dans les enceintes sportives trouvent un écho dans les cafés, les campings ou les cercles familiaux et amicaux ». « Sale temps pour les grincheux » constate le Journal du Dimanche. « Dès le lendemain de la cérémonie d'ouverture, la France entière a basculé dans une frénésie collective, et en quelques jours, les Jeux sont devenus une source de bonheur partagée, mais aussi le révélateur d'une fierté patriotique inattendue ». « Les Jeux ont fait chavirer le cœur des Français », s'exclame, de son côté, Aujourd'hui en France Dimanche. « Chaque jour est une fête populaire. Comme si nous vivions le remake du film culte "Un jour sans fin", bloqué sur le 14 juillet. Paris s'est transformé en parc d'attraction olympique, où même les policiers font la ola ».Autant dire que ceux qui ont fui la capitale en cette période, pour éviter les JO, ne sont pas à la fête. Aujourd'hui en France Dimanche en a interrogé quelques-uns. « J'ai l'impression de rater un moment historique », raconte ainsi Valentine. « C'est comme si j'avais été invitée à une fête et que j'avais refusé ». Quant à Philippe, il se désole : « c'est regrettable de ne pas être là pendant cette période exceptionnelle qu'on n'aura pas l'occasion de revivre ».À lire aussiJO 2024 : résultats et décryptage du samedi 3 aoûtLa vie ailleursC'est donc une « parenthèse enchantée » que les hebdomadaires mettent à profit pour prendre du recul sur une actualité souvent anxiogène. Le Nouvel Obs se propose ainsi de « lever les yeux pour explorer les nouveaux mystères de l'Univers », grâce à l'astrophysicien David Elbaz, selon lequel « on a découvert la face cachée de l'univers ». « Aujourd'hui » dit-il, « on sait que, dans notre seule Galaxie, il y a des centaines de milliards de planètes. Il y a donc dans l'univers des dizaines de milliers de milliards de terres, des planètes rocheuses pouvant accueillir de l'eau liquide et de ce fait potentiellement habitables ». Une découverte qui nous plonge dans des abîmes de réflexion.« Plusieurs mystères m'empêchent de dormir », avoue l'astrophysicien. « Celui que je trouve le plus fascinant, c'est l'existence de la vie ailleurs dans l'Univers. Certains me disent : "Mais bon, qu'est-ce que ça change ?" Ça change tout », explique David Elbaz. « Surtout si on peut entrer en contact avec d'autres êtres vivants. C'est mon rêve d'enfant », avoue-t-il. Conclusion du Nouvel Obs : « ces avancées majeures "confirment "que nous ne sommes pas grand-chose, quasiment rien à l'échelle de l'Univers. Surtout, que l'infini du cosmos devrait nous inviter à l'humilité, à la conscience de la chance de notre vie terrestre et à la volonté partagée de la préservation de notre planète comme de notre espèce ».À lire aussiCannibalisme en temps de guerre, de quoi parle-t-on?Vieillir en restant jeuneUne espèce dont certains scientifiques veulent prolonger la longévité. « Bientôt tous centenaires », s'exclame le Point, avec en Une la photo de Clint Eatswood, 94 ans, qui continue de tourner des films et n'a visiblement pas l'intention de prendre sa retraite. Le Point a aussi rencontré le sociologue Edgar Morin, 104 ans, toujours tenaillé par la « curiosité ». « Je ne sais pas pourquoi j'existe », dit-il, « pourquoi je suis dans cette pièce, en train de parler avec vous. J'ai toujours l'étonnement ». Certes, les centenaires en pleine forme ne sont pas légion, mais « il faut avoir en tête que nous allons vivre, en moyenne, 30 % de notre vie, après 60 ans », estime le gériatre Bruno Vellas, qui ajoute : « nos sociétés n'ont jamais et confrontées à une telle situation ».Et les scientifiques nous réservent encore de bien belles surprises... Comme la « reprogrammation cellulaire », qui « rend leur jeunesse aux cellules vieillissantes en réinitialisant leur programme épigénétique », nous explique le Point. Certains « milliardaires américains » (qui n'hésitent pas à financer la recherche) comptent sur les scientifiques, « pour mettre au point rapidement une thérapie anti-vieillissement qu'ils pourront appliquer à eux-mêmes ou à leurs enfants. » Autant dire que nous ne serons pas tous égaux dans la course à la « reprogrammation cellulaire ».À lire aussiSexualité: comment fonctionne une pilule contraceptive?CountryEt si l'on vit de plus en plus vieux, il faudra s'occuper, pourquoi pas en jouant au cow-boy... Pas comme Clint Eatswood, mais comme ces milliers de Français passionnés par « la culture western » qui, nous dit le Point, « gagne du terrain ». Les photos nous les montrent (souvent jeunes retraités) en jean, chemise à carreaux, santiags et bien sûr chapeau de cow-boy, parfois montés sur des chevaux, ou encore dansant sur des airs de country. Ils se retrouvent entre eux, à l'occasion de rassemblements de festivals, « Ici, on vient pour danser, sourire aux gens, se faire des amis, en retrouver d'autres », explique Roger. « Avant », ajoute le sociologue Jérôme Fourquet, « il y avait l'église, le parti et le syndicat. La country remplace le bal populaire, en version saloon ». Jouer au cowboy ou comment se fabriquer une petite « parenthèse enchantée », si on a raté les JO ! À lire aussi«Becoming Karl Lagerfeld», un projet tout à la gloire du «Kaiser» de la couture
L'heure est déjà au cocorico, avec les premières médailles françaises, dont la première médaille d'or, décrochée par l'équipe de France de Rugby à 7, une équipe qui fait la Une de tous les journaux ce dimanche. « Dupont première star », titre Aujourd'hui en France Dimanche, « le demi de mêlée des Bleus a survolé la finale de Rugby à 7, hier soir à Saint-Denis, en balayant les Fidjiens ». « La France l'adore », surenchérit l'Équipe, alors que la Tribune Dimanche salut « la France qui brille », et le Journal du Dimanche, « une moisson de médailles », car grâce au rugby, au judo et à l'escrime, les Français ont déjà 4 médailles autour du cou.Démonstration d'humanitéDes JO dont l'ambition ne s'arrête pas aux performances sportives. « Le sport est un précieux outil de soft power », affirme ainsi l'Express, qui a interviewé l'Ambassadeur pour le Sport au ministère des Affaires étrangères, Samuel Ducroquet. À ses yeux, « le sport est un outil extrêmement précieux pour rapprocher les peuples, à commencer par les plus jeunes générations. C'est le cas en Afrique », ajoute-t-il, évoquant par exemple, « un partage d'expertise entre la France et le Sénégal autour de l'organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse à Dakar, en 2026 ».L'Express a aussi interrogé Sebastian Coe, ancien champion de 1 500 mètres, organisateur des JO de Londres en 2012, auxquels « ceux de Paris sont », nous dit-on, « souvent comparés ». Qu'observe-t-il ? Que « le mouvement olympique est l'une des plus grandes démonstrations d'humanité, qui incarne par essence la condition humaine, la nature compétitive des individus et même des nations ». Pour Sebastian Coe, il faut « comprendre que les Jeux sont bien plus vastes que toutes les questions d'organisation ou même que les résultats. L'ambition globale doit être de créer des Jeux qui engagent, enthousiasment et même rassemblent le pays ».L'espoir des DémocratesÀ la Une des hebdomadaires également cette semaine : une femme, Kamala Harris. Kamala Harris ou « l'espoir anti-Trump », s'exclame le Nouvel Obs. La vice-présidente et désormais candidate à la Maison Blanche, « a démarré sur les chapeaux de roue, avec une énergie qui place soudain le vétéran Donald Trump dans le rôle du candidat âgé, rassis et grincheux ». « Le fait de voir les Républicains paniquer nous dit tout ce qu'on a besoin de savoir », ironise un député démocrate.De son côté le Point, nous propose le portrait d'une vice-présidente qu'il juge « effacée », mais à laquelle il s'intéresse de près, album photos à l'appui. On y voit, en noir et blanc, la petite Kamala Harris manger une glace en 1966, l'étudiante souriante en 1986, ou encore la femme de pouvoir, à son bureau de procureure générale de la Californie en 2012. « À quoi ressemblera la guerre éclair de la candidate ? » interroge le Nouvel Obs, qui répond ainsi : « À une offensive tous azimuts contre Trump ». Kamala Harris affiche, nous dit l'hebdomadaire, « un parcours de vie impressionnant. Elle racontera comment la fille d'une chercheuse indienne en cancérologie et d'un économiste jamaïcain est devenue procureure, puis procureure générale, sénatrice et enfin vice-présidente ». Et peut-être, dans quatre mois, présidente des États-Unis...CompromisLa France, elle, se cherche toujours un Premier ministre. Marianne a choisi de résumer la situation dans un dessin. Un dessin de Jiho qui nous montre des hommes et des femmes se battre, bras et jambes entremêlés, avec au-dessus de ce croquis, une question : « Un futur Premier ministre se cache dans cette image. Sauras-tu le retrouver ? ».Trêve de plaisanterie, il faut tout de même dire que le Nouveau Front populaire a fini par se mettre d'accord sur un nom, après de longues semaines de tractations. Son choix s'est porté sur Lucie Castets, une haute fonctionnaire, que la Tribune Dimanche a interrogée chez elle à Paris. Elle se présente comme « une femme de gauche, avec des convictions féministes et écologistes ». Mais elle affirme « n'appartenir à aucun courant ».Toutefois, il y a pour le moment un obstacle de taille à sa nomination, la Tribune Dimanche le lui rappelle : « Emmanuel Macron considère que vous n'avez pas la capacité de gouverner, faute de majorité suffisamment solide ». Ce à quoi Lucie Castets répond : « Le président doit prendre au sérieux le résultat des élections législatives et mettre au gouvernement la formation politique qui est arrivée en tête, le Nouveau Front populaire ». Un rien langue de bois, Lucie Castets est plus claire lorsqu'il s'agit de parvenir à une majorité, elle se dit « prête à chercher des compromis avec les autres groupes, à l'exception du Rassemblement national ».
« JO- 5 » titre la Tribune Dimanche pour qui « les Jeux sont faits ». Le journal s'attarde sur la cérémonie d'ouverture « la plus ambitieuse de l'histoire », espérant visiblement que les Français, jusqu'ici modérément enthousiastes, vont enfin se passionner pour les Jeux de Paris, malgré la crise politique que traverse le pays. « Votons la confiance pour les JO », nous dit la Tribune Dimanche, « espérons que nous verrons venir ou revenir la flamme de l'insouciance et de l'enthousiasme chez nos compatriotes pour la cérémonie d'ouverture ».De son côté, le Journal du Dimanche met côte à côte le judoka multi-médaillé Teddy Riner, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, tous deux sourient devant les anneaux olympiques, et Gérald Darmanin assure « nous sommes prêts ». « Dans cinq jours », précise le JDD, « Paris accueillera 160 chefs d'État et de gouvernement pour la cérémonie d'ouverture, observée par quatre milliards de téléspectateurs. Sous la protection de 45 000 policiers et gendarmes. Du jamais vu ». Enfin, Aujourd'hui en France Dimanche fait également sa Une sur les Jeux olympiques et y va aussi de sa petite pique aux « grincheux, aigris, pessimistes, pisse-froid », « les Jeux sont là à Paris, et le monde continue de tourner. Ils s'installent dans nos rues, s'imposent dans nos esprits (...) l'enthousiasme se renforce jour après jour : plus de six millions de Français ont déjà suivi le parcours de la flamme olympique », s'exclame Aujourd'hui en France.« Van Gogh de pacotille »À la Une également, Donald Trump « le survivant » Et même le « miraculé », nous dit le Point. En Une, on voit l'ancien président américain sourire, en regardant semble-t-il vers le ciel, un gros pansement blanc sur l'oreille droite, témoin de la tentative d'assassinat dont il a été l'objet il y a une semaine.Le Point raconte son premier meeting après cette tentative d'assassinat. « La foule se dresse, en adoration, tandis qu'il joint les mains et formule un "thank you" muet. Puis il se rassied. Il n'a même pas eu besoin de parler ». « La comparaison avec un homme qui semble en pleine possession de ses moyens est cruelle pour Joe Biden, qui, à 81 ans, a la démarche chancelante et paraît parfois absent. Trump est pourtant à peine moins âgé : il a fêté son 78ème anniversaire le mois dernier ». Le Point donne aussi la parole à l'écrivain irlandais Colum McCann (qui vit aux États-Unis) et qui n'a pas de mots assez durs pour les deux candidats à la Maison Blanche, qualifiant l'un de « Van Gogh de pacotille », et moquant « le pas traînant » de l'autre. « Cela fait longtemps qu'en matière de politique américaine, la métaphore incontournable est celle du combat de boxe - mais un combat entre vieux », ajoute cruellement Colum McCann.« Autopilotage »Le président français Emmanuel Macron figure également en bonne place dans la presse hebdomadaire. Emmanuel Macron, le « marcheur immobile » ironise l'Express. « Pour la première fois depuis l'élection de 2017, le maître de la Macronie ne s'appelle plus Emmanuel Macron. Le chef de l'État voulait à tout prix retarder l'échéance de sa succession. Il l'a accélérée ». « Un marcheur immobile », donc, ou plutôt un « incendiaire », selon les mots de Marianne.« Depuis la dissolution surprise du 9 juin, Emmanuel Macron évolue sur un champ de ruines ». Et sa responsabilité est incontestable aux yeux de l'hebdomadaire : « Trahissant le Parti socialiste, avant de le dépecer, puis rééditant la besogne avec les Républicains, il n'a jamais souhaité construire un parti fort ». Les témoignages de son entourage sont sans appel... « Le niveau de solitude et d'autopilotage est inédit », accuse un ancien conseiller. Alors qu'Alain Minc, « increvable consultant » nous dit Marianne, « assure lui-même que le président méprise 75 % des gens et jalouse les 25 % restants ». Chasse au bonheurEnfin, en ce 21 juillet, n'oublions pas que, pour beaucoup, l'heure est aux vacances. Le Nouvel Obs nous invite à « changer d'air ».« Il ne s'agit pas », nous dit l'hebdomadaire, « de déserter, mais de respirer. Peut-être même de retrouver le sourire ; car face à un raz de marée de crises, les motifs de réjouissance se cachent, comme s'ils avaient peur d'être soudain assommés par une nouvelle catastrophe ». « Oui, si on a le privilège de partir à la chasse au bonheur cet été, il faut le faire », poursuit le Nouvel Obs. « Pour en revenir plus solide, plus intelligent, plus attentif au monde et aux autres ».L'hebdomadaire propose « 50 idées pour savourer l'été ». L'une des plus tentantes peut-être : randonner avec Soulages dans l'Aveyron, « quatre jours de marche, de Rodez où naquit le peintre de l'outrenoir (mot inventé par l'artiste signifiant "au-delà du noir", NDLR) jusqu'à Conques, où il conçut les vitraux de la splendide église abbatiale ». Un peu plus de 60 kilomètres au total, 60 km de bonheur.
La quasi-totalité des hebdomadaires font leur Une sur le Rassemblement National, et son président Jordan Bardella, potentiel futur Premier ministre, si l'extrême droite remporte les prochaines élections. Photo de Jordan Bardella en gros plan pour l'Express, avec ce titre : « le mystificateur ». Le Nouvel Obs clame : « la République assiégée », avec une photo en noir et blanc de Jordan Bardella et Marine Le Pen face à face. Le Point, de son côté, annonce « le choc qui vient », avec une photo (également en noir et blanc), de la famille Le Pen, le père, la fille et la nièce, avec Jordan Bardella. Même choix du côté de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche, qui font leur Une sur Jordan Bardella (et sur les autres premiers ministrables pour la Tribune Dimanche) et qui publient tous deux un sondage donnant le Rassemblement National assez largement gagnant. Interviewé par le JDD, Jordan Bardella assure « vouloir réconcilier les Français et être le Premier ministre de tous les Français, sans aucune distinction ». Dans la Tribune Dimanche, plusieurs centaines d'élus locaux, dont l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, appellent à « un sursaut républicain ». AutodestructionIl faut dire que le camp présidentiel semble à bout de souffle. L'heure n'est pas à la rigolade, ni à l'indulgence pour Emmanuel Macron. « C'est l'histoire d'un camp qui assiste, impuissant, à son autodestruction accélérée », écrit le Point, pour qui « le camp présidentiel menacé d'asphyxie par le RN et ses alliés de droite et par le Nouveau Front Populaire à gauche, en appelle au réflexe républicain ». Emmanuel Macron ? « Se peut-il qu'il ait déclenché une dissolution surprise, sans même l'avoir préparée ? » interroge le Point qui affirme : « les explications et le récit de son entourage portent à le croire ». Toujours dans le Point,le RN se frotte les mains, sans craindre les excès. L'eurodéputé Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, assure que « le bloc central s'effondre sur lui-même. Ne reste en face qu'un bloc de gauche qui va de quasi-terroristes jusqu'à François Hollande, nous laissant toute la place du gaullisme ». « Un comble », remarque le Point, « pour un parti né de l'antigaullisme ». ObsessionsLe Nouvel Obs, lui, se pose de nombreuses questions. « À quoi ressemblerait l'exercice du pouvoir par l'extrême droite ? » s'interroge l'hebdomadaire. « Cinquante-deux ans après sa création, derrière la façade présentable, le parti fondé par Jean-Marie le Pen demeure obsédé par la lutte contre l'immigration et la mise en place d'un État sécuritaire » estime le Nouvel Obs qui s'interroge encore : « Quelles parties de son programme à la présidentielle Jordan Bardella pourrait-il appliquer depuis Matignon ? Avec quelle dose de radicalité, de préférence nationale ? Faudrait-il s'attendre à des protestations de rue massives, à la libération de la parole raciste, à des poussées de fièvre dans les quartiers ? » « La police », questionne encore le Nouvel Obs, « sera-t-elle le bras armé du RN ?» lequel, ajoute l'hebdomadaire, « a toujours défendu des mesures liberticides, souvent réclamées par les policiers. Parmi elles, la présomption de légitime défense, vieille antienne de l'extrême droite dénoncée par la gauche comme "un permis de tirer" ». Autre interrogation, posée cette fois-ci par Marianne : que feront les élites ? Marianne, nous parle d'une « incroyable ruée qui pousse des dizaines de politiques, hauts fonctionnaires, diplomates, patrons et financiers à proposer leurs services au parti nationaliste dont l'arrivée au pouvoir semble inexorable ». Mais la démonstration tourne court... Il est question de « préfets qui, pour la première fois, réfléchissent à quitter la fonction publique », et « de financiers qui », nous dit-on, « ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc ». L'Express de son côté, affirme que « des préfets rendront leur casquette ». L'un d'entre eux assure : « il est inimaginable que je salue Jordan Bardella en uniforme ». Un ancien préfet ajoute : « personne n'a envie de servir un exécutif à la main du Rassemblement national. Mais les gens se demandent évidemment ce qu'ils pourront faire ensuite. Beaucoup ont des enfants et un prêt à rembourser ». SacrificeEnfin, à une semaine du premier tour des législatives, M, le supplément du Monde, apporte quelques notes d'humour... M a recueilli le témoignage des « champions de la procuration », celles et ceux qui veulent absolument voter, mais qui ne peuvent matériellement pas le faire. Entre les lignes, on comprend qu'il s'agit d'électeurs penchant plutôt à gauche... Et qui se débrouillent comme ils le peuvent pour trouver la personne qui votera à leur place. « Je viens de contacter mon ex pour une procuration, on ne peut pas dire que je ne me sacrifie pas pour la cause », s'exclame ainsi l'un de ces « champions de la procuration ».
Marianne mitraille « Le Dr Folamour à l'Élysée » – Plutôt qu'un duel « projet contre projet » avec l'extrême-droite, « Emmanuel Macron a préféré la déflagration » – « face à la défaite, il a choisi de brutaliser le pays, de priver les électeurs de débats nécessaires... le tout au risque d'une instabilité dangereuse » tempête le magazine souverainiste.Le Point refait le portrait du « Président-Narcisse » – « qu'il soit si fier de son bilan laisse perplexe sur sa lucidité » – reste à savoir si après « avoir cassé le miroir », Macron-Narcisse s'attaquera « aux vrais problèmes du pays » – comme le rétablissement des finances publiques pour le magazine conservateur. Cela suppose qu'il « dispose d'une majorité, ce qui paraît incertain ».L'accusation de narcissisme revient dans l'Obs, dans l'Express, dans Alter Eco... et aussi dans ce dessin de Marianne : le président français caricaturé assis à son bureau, visage collé contre un miroir… « Non mais quel génie ! » s'extasie-t-il devant son reflet – autour de lui, les colonnes de la République et de l'Assemblée nationale sont ravagées par les flammes bleu blanc rouge du Rassemblement national.« Incendiaire » : le mot barre le visage d'Emmanuel Macron, en couverture de L'Humanité Magazine – le journal de gauche grince : « En bon banquier, Emmanuel Macron importe la spéculation dans le monde politique avec tous les dangers que cela comprend. »Il y a donc peu d'indulgence envers le chef de l'ÉtatL'Express évoque le goût du risque d'Emmanuel Macron à sa Une – avec cette illustration : une bombe à retardement affichant J-20, compte-à-rebours entre la dissolution de l'Assemblée et le premier tour des législatives anticipées.L'hebdo de centre-droit s'interroge : « en vingt jours, les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique ? le spectacle relève plus de la tambouille politicienne (...) que de l'émergence d'un esprit de résistance citoyenne ».Emmanuel Macron en prend pour son grade : « Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n'avaient autant fait grandir le Front National – aucun n'avait autant joué avec le feu ». Et L'Express de redouter « un sombre dimanche le 7 juillet »... pour l'empêcher « Emmanuel Macron doit comprendre que les dés de la France ne sont pas tous entre ses mains. »De son côté M rembobine l'allocution télévisée du président dimanche dernier :« Que voyez-vous ? » demande le magazine du Monde...« Un président suicidaire, un pyromane, un fin stratège ? (...) tout ça à la fois ? (...) Une seule chose ne se discute pas : Emmanuel Macron était en noir à l'heure du drame ».Ce drame s'est joué en coulissesLe Point, L'Obs, et M déroulent « l'histoire secrète d'une décision historique »… M raconte ainsi « Les Apprentis-Sorciers de la dissolution » – cet entourage discret du président qui a écrit le scénario, interprété la semaine dernière.Une figure en ressort : Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire de l'Elysée, qui entend ratisser sur le terrain de la droite la + dure. M relève que « BRP, comme on l'appelle, se paye le luxe de sous-entendre que la dissolution c'est son choix ».« Une dissolution kamikaze » vitupère l'Obs qui tend son micro aux membres de la majorité sortante – certains ne sont pas tendres envers leur champion : « Il est complètement dingue » lâche un élu parisien.Emmanuel Macron explique lui que « cette décision s'imposait » dans un entretien au Figaro Magazine. « Je dis aux Français : n'ayez pas peur, allez voter (...) L'heure est à la clarification » assure celui qui avoue aussi n'avoir « jamais cru aux sondages ».En vue des législatives, les autres camps se préparentLe Rassemblement national active son Plan Matignon détaille Le Point, c'est à dire les investitures express de députés potentiels en + des 88 sortants de l'Assemblée.L'hebdo conservateur sonde la résistance de l'appareil d'Etat : pour ce préfet « la machine ne fera pas obstruction » en cas de victoire de l'extrême droite. Un connaisseur tempère : « il n'y aura pas plus de 200 députés RN, cela forcera les autres à s'entendre ».L'entente c'est le défi de la gauche et du nouveau Front Populaire avance l'Obs. Mais il y a un problème : Jean-Luc Mélenchon... décrit comme « un allié encombrant » des socialistes, et que le RN et le camp présidentiel « camperont en épouvantail ».Ce spectre de la discorde suscite le « cauchemar démocratique » de l'Obs :« Jordan Bardella montant quatre à quatre les marches de l'hôtel de Matignon » signe de « l'arrivée au pouvoir du premier gouvernement d'extrême-droite de la Ve République ».
C'est l'Express qui nous parle cette semaine de ce qu'il appelle une « drôle de guerre ». « De plus en plus d'États mènent sur le Vieux Continent un conflit qui ne dit pas son nom », explique l'hebdomadaire. « La Russie notamment multiplie désinformation et actes de sabotage ». Et les exemples ne manquent pas : « Des milliers de fausses alertes à la bombe sèment la panique dans les écoles lituaniennes », « un mystérieux incendie dévaste l'un des plus grands centres commerciaux de Pologne » (...) « tandis qu'à Paris, trois individus déposent en plein jour, des faux cercueils au pied de la Tour Eiffel, couverts d'une banderole « Soldats français de l'Ukraine »... « Bienvenue en Europe, cible de toutes les ingérences étrangères », ajoute l'Express, qui au titre des coupables présumés, cite « la Russie, la Chine, l'Iran, le Qatar, la Turquie ou encore l'Azerbaïdjan ». « Derrière ces attaques », poursuit l'hebdomadaire, « le même dessein : affaiblir l'Europe démocratique que ces États autoritaires abhorrent et cherchent, par tous les moyens, à déstabiliser ».Le Point s'intéresse lui aussi aux ingérences étrangères... Une photo de Vladimir Poutine souriant est en Une de l'hebdomadaire. Avec ce sous-titre : « Son programme pour l'Europe : guerre, ingérence déstabilisation ». Bien placée pour en parler : la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, que le Point a interviewée. Car « en février, elle a été placée sur la liste noire du Kremlin ». C'est à dire qu'elle est officiellement recherchée par la police russe. Quelle a été sa réaction ? « Je n'ai pas été surprise », dit-elle, « je connais les méthodes russes d'intimidation. C'est une manière pour Poutine de dire qu'il ne reconnaît pas l'Estonie comme un pays libre ». « À ce moment-là », ajoute la Première ministre estonienne, « mon nom circulait pour prendre la direction de l'OTAN, ou un haut poste à l'Union Européenne. Certains leaders occidentaux ont-ils refusé de me soutenir, car ils redoutaient que cela soit perçu comme une provocation envers Poutine ? Poutine a-t-il tué ma candidature à l'OTAN en me mettant sur cette liste noire ? J'espère que ce n'est pas le cas », répond Kaja Kallas, « car si ça l'est, cela prouve qu'il a encore beaucoup trop de pouvoir sur nos institutions et sur la façon dont nous désignons nos chefs ».Correspondance originale dans le Nouvel ObsL'hebdomadaire a eu l'idée de faire dialoguer, par écrit, Tala et Michelle. « Elles ne se sont jamais rencontrées », pourtant ces deux étudiantes « ne vivaient qu'à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre », la première à Gaza, la seconde en Israël. Après le 7 octobre, elles ont dû quitter leur domicile « Tala habitait Gaza City avant de fuir à Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave pour échapper aux bombardements ». « Lors de l'attaque du 7 octobre, Michelle habitait Sdérot, la ville la plus proche de la frontière avec Gaza ». Que se disent-elles ? Tala explique : « Michelle, ici on est élevées pour vous haïr. Vous n'êtes que des voleurs de maisons, des auteurs de massacres.(...). Ecrire cette lettre me demande un effort colossal. Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ? » Et Michelle lui répond : « J'habite à quelques kilomètres de Gaza, mais je n'ai jamais parlé avec quelqu'un de là-bas (...) Lors de l'attaque du 7 octobre, enfermés avec mon petit ami dans notre abri antimissiles, nous entendions des coups de feu et des roquettes, sans comprendre ce qui arrivait. Quand je suis sortie, j'ai vu des corps sur le sol. As-tu entendu entendu parler de ce qui s'est passé en Israël ce jour-là ? ». Dans sa réponse, Tala explique qu'elle « a eu de la peine pour les innocents tués le 7 octobre. Ni notre religion ni nos coutumes ne nous autorise à maltraiter les civils », dit-elle. Mais elle ajoute : « cela fait dix-huit ans que nous subissons un siège à Gaza. Et ces agressions inhumaines qui tuent des milliers de femmes et d'enfants, sans l'ombre d'un remord. Comment leur reprocher d'avoir commis en retour des crimes contre tes concitoyens ? ». AzahriahM, le supplément du Monde dresse le portrait d'un musicien hongrois de 22 ans, devenu une star...« Un musicien qui inquiète le pouvoir », nous dit M. « Il est devenu plus populaire que le premier ministre Viktor Orban. Elevé dans un quartier populaire, il a appris à composer seul sur Internet et incarne une jeunesse lasse d'être gouvernée depuis quatorze ans par les mêmes dirigeants nationalistes ». Azahriah vient de remplir « trois soirs de suite », le stade Puskas, à Budapest, 130 000 spectateurs sont venus l'écouter. « Azahriah », précise M, « est devenu suffisamment célèbre pour se permettre de dire ce qu'il veut, sans craindre les pressions du pouvoir ». Au point de « faire paniquer la Fidesz, le parti d'Orban, inquiet qu'il plaise tant à ses propres électeurs, à la manière du phénomène Taylor Swift avec l'électorat trumpiste aux Etats-Unis ».
« Rafah, l'horreur de trop », titre L'Express. Pour l'hebdomadaire, « les frappes sur un camp de réfugiés, le 26 mai, illustrent le cynisme et la cruauté du gouvernement de Netanyahu ». Netanyahu, poursuit l'Express, qui « entraîne neuf millions d'Israéliens dans sa chute. Il sait bien que les massacres commis par le Hamas le 7 octobre et les dizaines d'otages toujours captifs dans la bande de Gaza ont rendu une partie d'Israël aveugle à la violence infligée aux civils palestiniens et sourde aux critiques de ses alliés. Les conséquences seront écrasantes ». « Israël face au monde », titre de son côté le Nouvel Obs. Le journaliste et éditorialiste Pierre Haski s'interroge : « Les Israéliens réalisent-ils l'étendue du désastre ? Ils ont perdu la bataille des opinions publiques mondiales, alors que le 7 octobre, la planète partageait leur choc face à l'ampleur et la barbarie de l'attaque du Hamas sur des civils et leur émotion face aux images des jeunes filles et des personnes âgées emmenées en otage à Gaza. Près de huit mois plus tard, poursuit Pierre Haski, l'État hébreu accuse le coup, face à des décisions humiliantes de la justice internationale, à la clameur hostile des mouvements étudiants aux États-Unis et en Europe... Le premier réflexe (...) est de blâmer un monde par nature hostile, un antisémitisme renaissant. Mais cette attitude, ajoute Pierre Haski, s'accompagne d'un refus de voir la raison, sans doute dominante de cette hostilité croissante : la révulsion que suscitent les images sorties de Rafah, les témoignages des rares humanitaires qui s'y sont rendus, l'ampleur de la catastrophe tout simplement humaine qui s'y déroule. »Une catastrophe dont Paris-Match se fait l'écho en publiant des images sorties de Gaza. Des corps ensanglantés, une mère qui fuit en criant les bombardements, serrant dans ses bras une petite fille apeurée, ou encore une famille qui prend son repas, assise au milieu des ruines. Des photos prises par le photographe palestinien Ali Jadallah. « Deux jours avant de perdre une partie de sa famille », explique Paris-Match, il déclarait : « Pendant des années, j'ai documenté la douleur de mon peuple. Aujourd'hui, c'est ma propre histoire, de tragédie et de peine, que je dois raconter. »Fin des élections en IndeDes élections dans le pays le plus peuplé du monde, et dont le Premier ministre Narendra Modi va, sans surprise, sortir gagnant, à l'issue « d'une campagne étrange, souligne le Nouvel Obs, une campagne étrange où tout semble joué, les sondeurs annonçant depuis des mois, la victoire de Modi pour son troisième mandat ». Il faut dire que tout est fait pour assurer la popularité du Premier ministre, jusqu'à la création d'un musée qui lui est en grande partie consacré. « Il doit être le seul dirigeant au monde à avoir, en plein exercice, érigé un musée qui contribue à sa propre gloire. » L'Inde qui présente deux visages, dont l'hebdomadaire dessine le profil. « D'un côté, l'Inde de demain qui a fait atterrir une sonde sur la Lune en 2023, ne jure que par le libéralisme effréné et la vie téléguidée par appli sur smartphone (...). Et de l'autre, l'Inde millénaire des castes qui s'emploie à réécrire l'Histoire à l'aune d'un mythique "âge d'or hindou", et veut effacer l'apport culturel des musulmans, cette minorité qui représente 15 % de la population. » Une minorité discriminée, pourchassée, qui est, nous dit-on, « le bouc émissaire », « le seul ennemi impur ».Une femme présidente au MexiqueM, le supplément du Monde, dresse le portrait de la grande favorite à l'élection présidentielle au Mexique, Claudia Sheinbaum, « la féministe en chef du Mexique. À 61 ans, l'ex-maire de gauche de Mexico est portée par ses actions en faveur du droit des femmes, dans un pays où le nombre de féminicides bat des records. Ma position a toujours été celle de notre mouvement "Pour le bien de tous, les pauvres d'abord." Mais je suis consciente que nous avons une dette envers les femmes de ce pays et que nous devons entendre les revendications. » La présidente du Parquet de Mexico témoigne : « Avant Claudia Sheinbaum à la tête de Mexico, toute une série de meurtres de femmes avaient été classés comme des suicides, alors qu'il s'agissait de féminicides. J'ai obtenu un soutien total, financier et politique, de sa part, afin de créer un véritable bureau d'investigation. »« Éternel »« Les intouchables », titre l'Équipe, pour saluer la victoire du Real Madrid en Ligue des champions face à Dortmund. Une nouvelle victoire, une quinzième, avec un scénario toujours identique, résumé par le journal : « C'est un film de série, toujours le même, avec le générique "We are the Champions", un virage qui chante Campeones, et une coupe aux grandes oreilles qui rentre à la maison. » Pour l'Équipe, le Real Madrid est « éternel ».
« C'est l'histoire d'une cocotte minute qui siffle, qui siffle et qui finit par exploser », annonce L'Express. Pourtant, les signaux d'alerte ne manquaient pas. « Fin avril, une odeur d'insurrection flotte à Nouméa », alors qu'un député loyaliste est « nommé comme rapporteur du projet de loi sur la modification du corps électoral », ce qui est perçu « comme une nouvelle provocation pour les indépendantistes. On croyait les armes enterrées depuis plus de trente ans, elles parlent à nouveau sur ce Caillou du bout du monde, écrit le Nouvel Obs, elles parlent et réveillent les sombres souvenirs de la quasi-guerre civile des années 1980, entre indépendantistes – le plus souvent kanaks – et loyalistes – le plus souvent "caldoches" comme on appelait les descendants d'Européens ».De son côté, Aujourd'hui en France Dimanche, a interrogé Emmanuel Macron, dans l'avion qui le ramenait de Nouméa à Paris. Le président français espère toujours « un accord global », alors que les indépendantistes du FLNKS « continuent de poser comme "préalable à la sortie de crise" le retrait de la réforme électorale dont ils jugent qu'elle risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak" ». Aujourd'hui en France Dimanche précise qu'Emmanuel Macron n'écarte pas l'idée d'un « référendum, au terme du processus parlementaire » sur cette réforme électorale contestée.L'ingérence d'une ancienne république soviétique« Le maléfique soutien de l'Azerbaïdjan », titre l'Express, qui ajoute : « Bakou, dont les relations avec Paris se sont détériorées, attise la révolte sur le territoire français d'Océanie. (...) Depuis des mois, l'Azerbaïdjan ne cesse d'appuyer les groupes indépendantistes de l'archipel du Pacifique. Certains manifestants kanaks arborent des tee-shirts avec le logo du groupe d'Initiative de Bakou, une ONG azerbaïdjanaise qui s'est fait championne de la "lutte contre la décolonisation", avec la France en ligne de mire. » Qui plus est, l'Azerbaïdjan, allié de la Russie, et suspecté de vouloir faire payer à la France son soutien à l'Arménie, ne manœuvre pas seulement en Nouvelle-Calédonie. « Ainsi en Polynésie française, un groupe indépendantiste a signé début mai, un mémorandum de coopération avec des officiels azerbaïdjanais. Même en Corse, précise l'Express, lors de la visite d'Emmanuel Macron en février, des journalistes azerbaïdjanais couvrant les manifestations du mouvement indépendantiste Nazione, ont livré un portrait de l'île de Beauté au bord de l'explosion. »En Une du Point, la photo d'un homme en treillis avec ce sous-titre : « Ilham Aliev, le dictateur qui en veut à la France. [...] L'autocrate d'Azerbaïdjan multiplie les opérations de déstabilisation de la France en Nouvelle-Calédonie et ailleurs. » Pour preuve, Viginum, la cellule de détection des ingérences numériques en France, a identifié une « opération de diffusion de contenus trompeurs sur les réseaux sociaux. Un montage de photos montrant d'un côté, un homme armé, et de l'autre un manifestant kanak tué avec, en commentaire, "la police française est meurtrière, les meurtres des Algériens continuent". La crédibilité du discours n'est pas l'objectif de Bakou dans cette manœuvre, poursuit le Point. Sa campagne de désinformation vise à occuper le terrain, à faire du bruit. La dénonciation du colonialisme français est une stratégie de déstabilisation déjà utilisée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Afrique. »Appel à la justiceLe Nouvel Obs publie un appel à la justice « pour l'environnement ». Il est signé de plus de 70 personnalités, avec en tête le magistrat François Molins et la militante écologiste Camille Etienne. « Ces personnalités réclament davantage de juges et la création d'un service de police judiciaire environnementale, pour lutter contre les atteintes à la nature. » Car, explique le Nouvel Obs, « alors que notre maison brûle chaque jour un peu plus, la justice, elle, semble de moins en moins efficace ». Exemple : « En 2023, Lactalis, la multinationale du lait, n'a eu à payer qu'une amende de 100 000 euros, pour avoir gravement pollué un cours d'eau dans le Doubs. Pas de quoi dissuader les contrevenants », estime l'hebdomadaire et rien à voir avec les « centaines de millions d'euros d'amendes » infligées à des sociétés comme Airbus ou McDonald's « dans des affaires économiques et financières ».Les « nettoyeurs du Toit du monde »C'est Aujourd'hui en France Dimanche, qui s'est intéressé à ces nettoyeurs, car « les pentes de l'Everest sont souillées par le tourisme (emballages, équipements, piles, excréments). Une petite expédition est partie nettoyer les routes qui mènent au plus haut sommet de la planète », explique le journal. Des routes très fréquentées. « L'an dernier, 480 personnes ont tenté l'ascension du toit du monde. Et les tentes, les bouteilles, etc. sont abandonnées en cours de route. Personne ne veut redescendre les poubelles. » Résultat : les « nettoyeurs du Toit du monde », ont ramassé au total, « 50 kilos de plastique ». Et eux n'ont pas oublié de les redescendre pour qu'ils soient recyclés.
Qui a promis l'énergie nucléaire à l'Afrique ? Un homme dont les ambitions semblent sans limite : un certain Vladimir Poutine. « Moscou s'active pour vendre au continent africain son rêve atomique. Au prix de décennies de dépendance pour ses États clients », titre L'Express, qui ajoute « c'est la promesse d'un avenir radieux pour un continent encore largement privé d'électricité ». En Égypte, la construction d'une centrale nucléaire a déjà commencé... Le coût : « 25 milliards de dollars, qui doivent être remboursés sur trente-cinq ans », une somme « qui sera financée à 85 % par un prêt d'État russe », précise L'Express, qui conclut : « En clair, Le Caire est pieds et poings liés à la Russie pour les trente-cinq prochaines années ». Qu'en est-il en Afrique de l'Ouest ? L'hebdomadaire prend l'exemple du Mali, où un accord a été signé fin 2023. Le Mali où les « Russes comptent se rémunérer en minerais », explique un expert. Alors qu'au Burkina Faso, un accord a été passé avec la Russie en octobre dernier, malgré « l'instabilité chronique du pays, dont 40 % du territoire échappe au contrôle de l'armée, sous la menace des groupes djihadistes », ajoute l'Express. Pourtant, la construction d'une centrale nucléaire nécessite une certaine stabilité. L'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, estime ainsi que « le lancement d'un programme d'énergie nucléaire est une entreprise majeure qui nécessite une planification minutieuse, impliquant dix à quinze ans de travaux préparatoires et un engagement pour une centaine d'années ».Et toujours l'ombre de Vladimir Poutine...Cette fois-ci, il s'agit de la guerre en Ukraine. Le Point publie un reportage de son envoyé spécial qui, nous dit-on, « était aux premières loges quand Vladimir Poutine a lancé ses troupes en direction de Kharkiv, ouvrant un nouveau front dans sa croisade contre l'Occident ». Ce reportage commence par une scène poignante. « Une babouchka », (une grand-mère) qui « attend de monter dans un véhicule pour être évacuée ». La vieille dame « a toutes ses affaires à ses pieds, dans des sacs en plastique soigneusement noués et des paquets entourés de ficelle », raconte Le Point. « Elle garde dans ses mains les deux cartons les plus précieux : des poussins dans le premier, des chatons dans le deuxième. Elle a décidé, bon gré mal gré d'abandonner sa maison, ses chiens et les porcelets, à cause des combats qui se rapprochent de son petit village... ». L'envoyé spécial de l'hebdomadaire raconte aussi la « tactique de la guerre brûlée », utilisée par les Russes. Un militaire ukrainien explique : « Nous avons intercepté des communications radio. Leur chef donnait l'ordre d'avancer sans ramasser ni les morts ni les blessés. Quand on repousse une vague d'assaillants, une autre suit, comme des zombies ». Un reportage qui se termine avec la photo d'une autre vieille dame, Liudmila 88 ans, évacuée elle aussi. Elle porte encore son tablier, s'appuie sur sa canne, soutenue par des secouristes. « Son mari, précise Le Point, a été tué dans leur maison par une frappe aérienne russe ».... La Russie en filigraneLa Tribune Dimanche donne la parole à Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, qui lance un appel à Emmanuel Macron et aux Européens. « Qu'ils viennent ici, dit celle qui est en rupture avec un gouvernement en pleine dérive autoritaire ». « Depuis plus de quarante jours, rappelle La Tribune Dimanche, des milliers de Géorgiens manifestent dans la capitale Tbilissi et d'autres villes de l'ancienne république soviétique, contre la loi sur l'influence étrangère, adoptée le 14 mai. Jugée incompatible avec les valeurs européennes, cette loi risque de compromettre le processus d'intégration à l'Union européenne de ce petit pays du Caucase, de 3,7 millions d'habitants ». Salomé Zourabichvili, dont le rôle est essentiellement honorifique, en appelle donc à l'Europe et notamment à Emmanuel Macron qui, dit-elle, « m'a promis pratiquement depuis mon élection en 2018, qu'il viendrait »... Et elle ajoute : « Ce n'est pas seulement de la Géorgie dont il est question, il s'agit de sortir définitivement le Caucase des mentalités du joug soviétique et de l'influence russe ».RésilienceAujourd'hui en France Dimanche, publie un reportage sur les enfants blessés de Gaza. En Une du journal, la photo d'une petite fille souriante, sur une balançoire, souriante même si elle n'a plus qu'une jambe. C'est un reportage « exclusif », précise Aujourd'hui en France Dimanche. « Nous avons rencontré des familles palestiniennes évacuées et soignées depuis fin 2023 dans les hôpitaux de Doha, au Qatar ». La petite fille palestinienne a cinq ans, elle s'appelle Fatma. Elle a été blessée lorsque trois roquettes ont atteint l'immeuble où elle vivait avec sa famille. « Dès qu'elle rentre de l'école, elle joue dehors toute la journée », explique sa mère, qui admire : « les enfants sont si résilients ». Une autre mère palestinienne, endeuillée, explique « qu'elle pense malgré tout aux jeunes victimes du 7 octobre. Le peuple palestinien souffre depuis des années, dit-elle, Mais un enfant est un enfant. Israélien ou Palestinien, il ne devrait pas souffrir ».
C'est à Sciences-Po Paris que la mobilisation pro-palestinienne s'est le plus manifestement exprimée... même si les forces de l'ordre sont intervenues à plusieurs reprises. « Sciences-Po : la dérive antisioniste », titre Le Point, sans que l'article qui suit étaye véritablement cette affirmation. Même si l'on comprend entre les lignes, que la France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, sont accusés d'avoir infiltré Sciences Po et d'avoir opté pour une ligne antisioniste, voire antisémite.Autre angle d'attaque pour Le Journal du Dimanche, qui nous annonce que « les Frères Musulmans sont à l'assaut »de Sciences Po. Dans le viseur cette fois-ci, une association pro-palestinienne qui serait proche des Frères Musulmans, et « qui aurait », nous dit-on, « joué un rôle majeur dans le déroulé des manifestations ». Le JDD publie aussi une tribune de Marek Halter, écrivain français, juif d'origine polonaise, une tribune intitulée : « A ceux qui occupent les universités en soutien au Hamas », accuse-t-il. Marek Halter dit craindre que « demain ou d'ici un mois, des synagogues et des écoles juives flambent en France », « au cri de Allah Akbar ».De son côté, l'hebdomadaire Marianne, a tenté de savoir ce que les jeunes pensent de la guerre à Gaza. Tout d'abord en province, à Rennes, dans l'ouest de la France, où certaines voix s'élèvent contre les accusations d'antisémitisme. « Des accusations malhonnêtes », estime une étudiante en histoire de l'art : « Nous on se soulève pour la Palestine, pour dénoncer la colonisation israélienne et le massacre qui se déroule là-bas. Il n'y a pas de haine. On ne fait pas de lien direct entre Israël et les juifs, on ne mélange pas tout ». Marianne s'est aussi rendu dans une banlieue dite « sensible », à Sarcelles, en région parisienne. « Pas de slogan antisémite ou antisioniste sur les murs de la ville », raconte l'hebdomadaire, « pas d'autocollant appelant au boycott d'Israël. Ici, le Palestinien n'est pas une icône musulmane ». Dans cette banlieue surnommée « la petite Jérusalem », « du fait de son importante communauté Juive », poursuit Marianne, « les habitants sont surtout soucieux de joindre les deux bouts ».Mission impossibleC'est en Argentine que l'hebdomadaire Le Point a envoyé le journaliste et écrivain Olivier Guez, dans l'espoir d'une rencontre avec l'ultra libéral et fantasque président argentin, Javier Milei. Un envoyé spécial bien à la peine... Étant passé, en vain, par le service de presse du président, il arrive tout de même à se faire inviter chez « un richissime homme d'affaires », qui lui « conseille d'écrire au président sur les réseaux sociaux. Karina (la soeur et collaboratrice du président), te répondra peut-être, elle et son frère y passent une partie de leur journée », lui conseille-t-il. « Autant jeter une bouteille à la mer dans l'Atlantique Sud », remarque l'envoyé spécial du Point, dont la quête sert de prétexte à la découverte de l'Argentine, qui nous dit-on, « affronte un de ces psychodrames dont elle raffole : elle est au bord du précipice, comme tous les dix à vingt ans ». On apprendra aussi de Javier Milei qu'il a fait cloner son chien Conan, que sa soeur Karina, est une « ancienne vendeuse de gâteaux sur Instagram », et qu'elle « fait régulièrement le ménage dans l'entourage du président ». Président que le journaliste du Point, vous l'aurez deviné, ne rencontrera jamais.Président TGVParis Match est allé à la rencontre d'Andry Rajoelina, le président malgache, visiblement beaucoup plus accessible que son homologue argentin. Andry Rajoelina que l'hebdomadaire, visiblement conquis, surnomme « Le président TGV ». « J'ai toujours eu un esprit de leader », affirme le président malgache. « À 20 ans, j'ai créé ma société d'évènementiel ». « À 34 ans, poursuit Paris Match, il devenait le plus jeune chef d'État africain ». Aujourd'hui, Andry Rajoelina tire un bilan élogieux de son premier mandat, assurant avoir construit « 30 centres hospitaliers universitaires en cinq ans », « bâti plus de 4 000 salles de classe, et goudronné plus de 500 kilomètres de routes ». Interrogé sur l'extrême pauvreté à Madagascar, il répond : « On peut toujours critiquer, mais dans d'autres pays, ce type de projet pourrait prendre une dizaine d'années ». « Quelles sont ses relations avec la France ? Très bonnes », répond Andry Rajoelina. « Je suis fréquemment en contact avec le président Macron ». « Mais selon moi, la France ne s'engage pas suffisamment avec Madagascar ». Les adieux à Killian Mbappé.Killian Mbappé est à la Une d'Aujourd'hui en France Dimanche, avec ce titre : « Le Parc perd son prince, la star du PSG joue ce dimanche, son dernier match sur la pelouse du stade parisien. Les supporters (...), regrettent déjà le meilleur buteur de l'histoire du club ». « Il va laisser un grand vide », déplore le journal, qui égrène les regrets. « Mbappé a tout donné, mais ce n'était pas assez aux yeux de certains (...) Ce dimanche, le PSG reçoit son trophée de champion de France, et rien n'est prévu pour la star qui va tirer sa révérence sans hommage particulier. C'est triste. Même s'il est brouillé avec son président, il mérite mieux qu'un adieu sans larmes », conclut Aujourd'hui en France-Dimanche.
Disons le d'emblée, le mouvement pro-palestinien ne trouve aucun soutien dans les hebdomadaires français. Il n'est même souvent jamais nommé. Ainsi, l'Express, parle « d'activisme anti-Israël », sous la photo d'étudiants de la Sorbonne à Paris, brandissant une banderole sur laquelle on peut lire : « Sionistes, hors de nos facs. » Depuis le 7 octobre 2023, poursuit l'hebdomadaire, « l'activisme virulent et perturbateur prend une place grandissante, même s'il émane d'une infime minorité d'étudiants ». La charge est plus lourde dans le Point, dont l'éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, estime que« ce sont des fascistes de gauche qui ont pris le pouvoir des deux côtés de l'Atlantique ». Et il s'en prend aux étudiants, « antisémites et ignares », qui, dit-il, « considèrent sans doute que la lecture d'un livre d'histoire est au-dessus de leurs forces. Sinon, ils sauraient que la politique suicidaire du Hamas est pour beaucoup dans l'actuelle tragédie palestinienne, et qu'Israël a toujours été une terre juive, bien avant la naissance de Mahomet ». Dans le Point encore, un article sur « l'honneur perdu de Sciences-Po Paris », dont la direction a accepté de dialoguer avec les étudiants, « plein de bons sentiments », ironise l'hebdomadaire, « et qu'on n'entend pas, bien sûr, réclamer la libération des otages, encore moins condamner ou regretter le pogrom du 7 octobre ». Dans un éditorial intitulé « La Fabrique des crétins étudiants », la directrice de la rédaction de Marianne, Natacha Polony, fustige « le simplisme de jeunes gens obsédés par la "domination", au point de glisser d'une défense légitime des droits des Palestiniens à une dénonciation plus que douteuse d'un supposé privilège d'Israël et, par un glissement plus douteux encore, une dénonciation des Juifs en général. Cela a, dit-elle quelque chose de consternant et, plus encore, d'effrayant ». Dans le Figaro Magazine, Guillaume Roquette, éditorialiste lui aussi, s'en prend également à Sciences Po, qui serait « infiltrée par les islamistes » et il fustige « une minorité d'étudiants pro-palestiniens fanatisés ».Apologie du terrorismeDe son côté, le Nouvel Obs a choisi de dialoguer avec un juriste du droit des libertés. Non pas pour parler du mouvement étudiant, mais des convocations devant la police de Mathilde Panot, députée de La France insoumise, et Rima Hassan, candidate insoumise aux élections européennes, et par ailleurs d'origine palestinienne. Toutes deux sont accusées « d'apologie du terrorisme », pour des propos jugés par certains trop cléments vis-à-vis du Hamas. Le Nouvel Obs a donc interviewé un juriste, Nicolas Hervieu, qui ne se prononce pas sur le cas particulier de Mathilde Panot et Rima Hassan, mais dégage une ligne générale. « Ce qui pose question, dit-il, c'est la définition et l'identification des propos "d'apologie du terrorisme". Elle doit être appréciée et analysée dans chaque affaire particulière, par un examen des mots proférés et du contexte dans lequel ils ont été prononcés. La véritable difficulté, ajoute-t-il, vient du fait que cet exercice de qualification doit se conjuguer avec le principe de la liberté d'expression. »BanalisationAujourd'hui en France Dimanche publie les résultats d'un sondage sur l'antisémitisme.« L'antisémitisme : une haine banalisée », titre le journal, pour qui « les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre et la riposte à Gaza, ont libéré une hostilité anti-juive nourrie de celle contre Israël. Ce fléau se répand dans les discours et les actes ». Que dit le sondage publié par Aujourd'hui en France Dimanche ? « Que 92% des juifs français ont le sentiment que l'antisémitisme est un "phénomène répandu", 94 % estiment qu'il est "en augmentation" ». Pour le journal, « l'antisémitisme se banalise et se camoufle derrière la haine d'Israël. Or, poursuit-il, "s'il est légitime d'interroger et de critiquer la politique israélienne, de dénoncer la tragédie vécue par la population civile de Gaza, il est insupportable de voir l'antisémitisme infuser les esprits. Les intellectuels et les étudiants en sciences politiques devraient comprendre qu'on ne joue pas avec le feu, quand les plus radicaux se réjouissent ».Enfin, la Tribune Dimanche publie une longue interview d'Emmanuel Macron, dans laquelle il est notamment question du Proche-Orient. Le journal a demandé au président, « s'il condamne le blocage d'établissements d'enseignement supérieur par des étudiants défendant la cause palestinienne ». Emmanuel Macron répond, qu'il le condamne, « avec la plus grande fermeté. Je suis pour qu'il y ait des débats, dit-il. C'est tout à fait légitime et même sain et rassurant que notre jeunesse puisse dire que l'actualité internationale la touche et qu'elle en débatte, mais intimer l'ordre à un établissement d'avoir telle ou telle politique par la force et le blocage, empêcher d'autres étudiants d'accéder à un amphithéâtre sous prétexte qu'ils sont juifs, ce n'est pas la République ». La Tribune Dimanche a aussi demandé à Emmanuel Macron si, de son point de vue, « ces étudiants étaient manipulés ». Réponse du président : « Ils sont politisés. Certaines formations comme la France insoumise ont considéré que c'était une manière pertinente de mener le combat. Il est simplement contreproductif et inacceptable qu'au nom de leurs combats, ils empêchent le débat », conclut Emmanuel Macron.