Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin que soient expliqués et mis en lumière les différents mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement. Les invités de Géopolitique confrontent leurs regards sur un sujet d’actualité internationale. Une émission présentée par Marie-France Chatin. Réalisation et technique : Nathalie Laporte. Avec la collaboration de Cécile Lavolot.
La France a défini une ambition maritime au tournant des années 2010, dans le contexte de l'élaboration de la politique maritime intégrée de l'Union européenne et à la suite du Grenelle de la mer de 2009. En 2017, la France s'est dotée d'une stratégie nationale pour la mer et le littoral, (SNML), elle qui possède le deuxième plus grand domaine maritime au monde avec seulement la 42è place en termes de superficie terrestre. Ses délimitations sont évaluées autour de 11 millions de km2 derrière celles des USA. La France partage 22.680 kms de frontières maritimes avec près de 30 États. Cette présence sur les cinq continents constitue, bien sûr, un atout en même temps qu'elle suscite de nombreuses remises en question et même de menaces. Regard. Invités : Olivier Poivre d'Arvor, envoyé spécial du Président français sur la Conférence des Nations unies pour l'océan. Ambassadeur pour l'océan et les pôles. « Voyage en mers françaises », éditions Place des Victoires Amiral Thierry Duchesne, commissaire général de la Marine. Directeur du département maritime de la FMES, la Fondation Méditerranéenne d'Études Stratégiques, basée à Toulon. Spécialiste de l'action de l'État français en mer Cyrille Coutansais, directeur du Pôle Recherches du Centre d'Études Stratégiques de la Marine. « L'Empire des mers. Atlas historique de la France maritime » éditions du CNRS Philippe Folliot, sénateur du Tarn, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Défense et des Forces armées et de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Membre du Conseil Consultatif des Terres Australes et Antarctiques Françaises. « France-sur-Mer un incroyable gâchis », éditions La Biblioteca.
Le 8 juin est Journée mondiale de l'océan. L'occasion de souligner son rôle crucial dans notre subsistance et la nécessité de le protéger. Et comme de géopolitique il est question ici, évaluer combien l'espace marin est devenu l'enjeu d'une compétition internationale accrue. Moins bien connu que la surface de la Lune ou de Mars, cet écosystème a un intérêt scientifique et économique de première importance : réserves halieutiques, biologiques, minérales et énergétiques. L'étroite synergie entre mondialisation et milieu marin est bien connue. La globalisation des échanges économiques repose essentiellement sur les flux maritimes, lesquels participent pour près de 90% aux échanges commerciaux mondiaux. De même les flux numériques d'informations ne peuvent exister sans les câbles sous-marins indispensables eux aussi à l'économie mondiale. Très importante sur le plan stratégique, la mer a vu ses usages se multiplier et diversifier au cours des dernières décennies. Triple dimension, stratégique, économique et environnementale. Et cette prise de conscience que l'on ne peut séparer la mer de la terre. Glaciers, fleuves, lacs, mers et océans font partie de ce que l'on appelle l'hydrosphère... Elle représente 80% de la surface du globe… et est en danger. Mers et océans sont un enjeu géopolitique majeur. Regard sur les acteurs et les défis liés à la mer en ce XXIè siècle. Invités : Olivier Poivre d'Arvor, envoyé spécial du Président français sur la Conférence des Nations unies pour l'océan. Ambassadeur pour l'océan et les pôles. « Voyage en mers françaises », éditions Place des Victoires Amiral Thierry Duchesne, commissaire général de la Marine. Directeur du département maritime de la FMES, la Fondation Méditerranéenne d'Études Stratégiques, basée à Toulon. Spécialiste de l'action de l'État français en mer Cyrille Coutansais, directeur du Pôle Recherches du Centre d'Études Stratégiques de la Marine. « L'Empire des mers. Atlas historique de la France maritime » éditions du CNRS Philippe Folliot, sénateur du Tarn, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Défense et des Forces armées et de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Membre du Conseil Consultatif des Terres Australes et Antarctiques Françaises. « France-sur-Mer un incroyable gâchis », éditions La Biblioteca.
Il y a quelques jours, se tenait le premier sommet entre le président chinois et ses homologues des cinq Républiques d'Asie Centrale. Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizstan et Tadjikistan sont autant d'anciennes Républiques soviétiques -aujourd'hui arrière-cour de la Russie- qui constituent une région stratégique aux yeux de Pékin qui cherche à avancer ses pions sur son flanc occidental, concurrençant ainsi la mainmise ancienne du grand frère russe. Cette rencontre sans la Russie intervient dix ans après le discours fondateur prononcé en 2013 au Kazakhstan par le président chinois qui lançait, il y a une décennie, sa grande vision géostratégique cherchant à replacer la Chine au cœur du monde en créant des réseaux d'infrastructure alternative à l'Occident, les fameuses routes de la soie. S'étendant de la mer Caspienne à l'ouest à la Mongolie à l'Est, et de la Russie au Nord à l'Iran et l'Afghanistan au Sud, l'Asie Centrale est un point de convergence de multiples influences. L'heure de l'Asie Centrale est-elle arrivée? Invités : - Catherine Poujol, professeure des Universités, spécialiste d'histoire et de civilisation de l'Asie Centrale à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)- Michael Levystone, chercheur associé au Centre Russie/Eurasie de l'IFRI. « La guerre en Ukraine vue d'Asie Centrale » « Le Kazakhstan à l'épreuve des crises », Études de l'IFRI - Didier Chaudet, chercheur associé à l'Institut Français d'Études sur l'Asie Centrale.
Au cours de la dernière décennie, les évolutions géostratégiques dans l'Indo-Pacifique et, en particulier, les avancées de Pékin en mer de Chine méridionale, avec la prise de contrôle et la militarisation de plusieurs îlots revendiqués par d'autres pays riverains, et les risques que l'expansion maritime chinoise fait peser sur la liberté de navigation et le déploiement depuis 2013 des routes de la soie ont encouragé la mise en place de nouvelles approches des puissances de la planète. Y compris chinoise, bien sûr, avec l'ouverture d'une base à Djibouti. Quels défis et quelles opportunités pour l'Indo-Pacifique ? Le concept fait débat. Est-il durable ? Invités : Delphine Allès, professeure de Science Politique, vice-présidente de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales Marianne Peron Doise, chercheuse associée à l'IRIS, directrice de l'Observatoire géopolitique de l'Indo-Pacifique Christian Lechervy, ambassadeur de France en Birmanie Barthélémy Courmont, professeur à l'Université Catholique de Lille et directeur de recherche à l'IRIS, en charge du programme Asie-Pacifique. Émission en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique « Les défis de l'Indo-Pacifique ».
L'Indo-Pacifique s'est imposé, au cours de la dernière décennie, comme un enjeu majeur des relations internationales, et a placé bon nombre de pays devant la nécessité d'élaborer une stratégie de l'Indo-Pacifique. Japon, Australie, Inde ont ouvert le bal, suivis par les États-Unis en 2017, plus tard par la France et plusieurs pays européens, ainsi que l'Union européenne et d'autres nations comme la Corée du Sud, et plus récemment le Canada. Témoin du déplacement du centre de gravité de la géopolitique et de l'économie mondiale vers l'Est avec la montée en puissance de la Chine, l'Indo-Pacifique représente à la fois d'énormes opportunités économiques et des défis en matière de sécurité. La vaste région qui s'étend des côtes orientales de l'Afrique à l'Océanie, et couvre l'océan Indien et la partie occidentale de l'océan Pacifique, est identifiée comme une zone stratégique à plusieurs titres. Aujourd'hui moteur économique du monde, elle est aussi le lieu où les normes internationales sont de plus en plus remises en question, notamment sur le plan maritime, et enfin l'arène du futur ordre mondial façonné par la rivalité sino-américaine. Invités : Delphine Allès, professeure de Science Politique, vice-présidente de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales Marianne Peron Doise, chercheuse associée à l'IRIS, directrice de l'Observatoire géopolitique de l'Indo-Pacifique Christian Lechervy, ambassadeur de France en Birmanie Barthélémy Courmont, professeur à l'Université Catholique de Lille et directeur de recherche à l'IRIS, en charge du programme Asie-Pacifique. Émission en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique « Les défis de l'Indo-Pacifique ».
La Tunisie a fait, pendant 10 ans, figure d'exception, seul pays à avoir mis sur pied une démocratie dans la foulée du Printemps arabe, après avoir chassé en janvier 2011 son président autocrate Ben Ali. Une démocratie fragile, perfectible mais une démocratie. Jusqu'au coup de tonnerre du 25 juillet 2021 : le président élu 2 ans plus tôt, Kaïs Saïed décide de s'arroger tous les pouvoirs pour, affirme-t-il, sauver l'État. Il limoge le Premier ministre, dissout l'Assemblée nationale et suspend la Constitution. L'opposition dénonce un coup d'État institutionnel. Les chancelleries occidentales sont embarrassées. Une nouvelle Constitution sera adoptée par référendum, elle consacre une super présidence.En février 2023, Kaïs Saïed taxe les migrants subsahariens de tous les maux et réclame des mesures urgentes pour les expulser. Il les accuse de comploter pour modifier la démographie de la Tunisie majoritairement arabe et musulmane. Cette fois, les condamnations internationales pleuvent.Le 17 avril 2023, le président tunisien provoque à nouveau la sidération : il fait arrêter le chef du parti d'opposition Ennahda, Rached Ghannouchi, 81 ans, accusé de complot contre la sécurité de l'État. Rached Ghannouchi qui rejoint une vingtaine de figures politiques et de personnalités incarcérées depuis février 2023 pour divers motifs.Jusqu'où ira la dérive autoritaire de Kaïs Saïed ? Que reste-t-il des espoirs de démocratie nés en 2011 ? La Révolution tunisienne a-t-elle été confisquée ? Invités : - Vincent Geisser, sociologue, chercheur au CNRS et à l'IREMAM. A co-dirigé avec Amin Allal « Tunisie, une démocratie au-dessus de tout soupçon ? », paru aux CNRS éditions et aux éditions tunisiennes Nirvana en 2018- Kmar Bendana, historienne à l'Université de la Manouba à Tunis- Hatem Nafti, essayiste, membre de l'Observatoire tunisien du populisme et auteur de « Tunisie : vers un populisme autoritaire ? » paru chez Riveneuve et aux éditions tunisiennes Nirvana en 2022.
Depuis le 11 septembre 2001, près de 150 attentats islamistes ont été commis en Europe, de Madrid à Paris, de Londres à Berlin, en passant par Bruxelles ou Stockholm. Bilan : quelque 800 morts, près de 5 000 blessés... Depuis l'effondrement de Daech et la perte de son califat auto-proclamé, le cycle de la violence semble s'être déplacé en Afrique subsaharienne... Mais le jihadisme ne se réduit pas aux attentats, c'est aussi une idéologie que des militants, des prédicateurs ont réussi depuis 30 ans à implanter dans certaines zones, certaines villes de plusieurs pays européens. Avec, pour effet, le départ en Syrie dans les années 2010, de 6 000 ressortissants du Vieux Continent, déterminés à rejoindre une organisation jihadiste. D'où vient la doctrine salafo-jihadiste qui a su séduire ces jeunes Européens issus d'horizons divers ? Comment le jihadisme s'est-il exporté hors du Moyen-Orient pour essaimer en Europe ? De quelle manière les démocraties peuvent-elles affronter la menace islamiste tout en restant fidèles à leur valeurs, aux principes de l'état de droit honnis des jihadistes ? Est-il possible de sortir de la polarisation que le sujet provoque dans les sociétés occidentales ? Quelle politique adopter envers les « revenants », les repentis ou les djihadistes libérés après avoir purgé leur peine ? Le jihadisme est-il désormais un phénomène enraciné en Europe ?Invité : Hugo Micheron, docteur en Sciences politiques, maître de conférences à Sciences Po, chercheur rattaché au CERI, auteur de « La colère et l'oubli. Les démocraties face au jihadisme européen » chez Gallimard.
Le positionnement géostratégique de la Turquie a profondément évolué ces dix dernières années. D'allié loyal des USA, la Turquie apparaît désormais comme un électron libre doté d'une importante capacité à perturber le jeu des grandes puissances. Une évolution qui apparaît fortement liée à la personnalité de Recep Erdogan, à son parti, l'AKP, Parti de la justice et du développement et à l'ambition du président sortant de hisser son pays parmi les dix plus grandes puissances du monde. Regard sur les tendances lourdes caractérisant la politique extérieure de la Turquie depuis deux décennies et les évolutions possibles en cas de défaite d'Erdogan. Invités : Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI. « La Turquie en 100 questions. La puissance opportuniste », éd. Tallandier Ahmet Insel, économiste, éditeur, journaliste et politologue turc. Professeur émérite à l'Université de Galatasaray. « National-Capitalisme Autoritaire, une menace pour la démocratie » Bayram Balci, chercheur au CERI SCIENCES PO. Ancien directeur de l'Institut Français d'Études Anatoliennes à Istanbul Nicolas Monceau, maître de conférences en Science politique à l'Université de Bordeaux et chercheur associé à l'Institut Français d'Études Anatoliennes d'Istanbul. « Turquie : un dilemme européen ? », éd. de l'Aube et Fondation Jean Jaurès.
Regard sur les élections présidentielles et législatives du 14 mai 2023 en Turquie. Des scrutins qui se déroulent en pleine crise économique dans un pays, par ailleurs, traumatisé par le tremblement de terre du mois de février 2023. Âgé de 69 ans, Recep Erdogan est candidat à la présidentielle pour un 3è mandat au milieu de spéculations sur son état de santé. Le président sortant peut-il perdre ? Quelle Turquie laisserait-il en héritage ? Qui est Kémal Kiliçdaroglu, son principal concurrent ? Quel est son programme politique ? Que veulent les principaux partis d'opposition réunis derrière le chef du CHP, le Parti Républicain du peuple ? Invités : Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI. « La Turquie en 100 questions. La puissance opportuniste », éd. Tallandier Ahmet Insel, économiste, éditeur, journaliste et politologue turc. Professeur émérite à l'Université de Galatasaray. « National-Capitalisme Autoritaire, une menace pour la démocratie » Bayram Balci, chercheur au CERI SCIENCES PO. Ancien directeur de l'Institut Français d'Études Anatoliennes à Istanbul Nicolas Monceau, maître de conférences en Science politique à l'Université de Bordeaux et chercheur associé à l'Institut Français d'Études Anatoliennes d'Istanbul. « Turquie : un dilemme européen ? », éd. de l'Aube et Fondation Jean Jaurès.
On ne cesse de s'interroger sur la relation qu'entretiennent la Chine et la Russie… particulièrement depuis le début de la guerre d'Ukraine. Les déclarations récentes de l'ambassadeur de Chine en France ont ajouté au trouble, alors que Lu Shaye contestait devant nos confrères de LCI la légitimité et l'existence des pays issus de l'effondrement de l'Union Soviétique, dont l'Ukraine. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés certains pays européens pour déclarer qu'on ne pouvait faire confiance à la Chine pour négocier la paix en Ukraine. Depuis le 22 février 2022, la coopération entre Pékin et Moscou, organisée autour d'une « amitié sans limites » n'a fait que se renforcer à tous les niveaux : énergétique, économique, militaire et idéologique. Pékin et Moscou contestent, ensemble, la vision occidentale du commerce mondial, des systèmes politiques, des relations internationales et de la sécurité globale et régionale. La Russie est le plus proche partenaire stratégique de la Chine. Les deux pays partagent une frontière de 4 300 km. Leur rapprochement, à l'œuvre depuis longtemps, est aujourd'hui sans précédent, supérieur aux alliances politiques et militaires de la guerre froide. Jusqu'à mettre en doute la neutralité de Pékin sur le dossier ukrainien. La guerre d'Ukraine le plus grand défi de la relation sino-russe ? Invités : - Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du Centre Russie/EURASIE de l'Ifri. « La Russie de Poutine en 100 questions », aux éditions Tallandier - Pierre Grosser, membre du Centre d'Histoire de Sciences Po. « L'histoire du monde se fait en Asie » et « L'autre guerre froide ? La confrontation États-Unis / Chine », aux éditions du CNRS.
Une journée consacrée à la non-violence éducative est célébrée en France, depuis 2004, le 30 avril. Une journée qui s'est d'abord appelée « journée contre la fessée ». Une manifestation américaine à l'origine. Cette année est la 20è édition de la journée de la non-violence en France qui s'inscrit, bien sûr, dans un contexte plus large de mobilisation mondiale autour de la place de l'enfant dans nos sociétés. Invités : - Céline Quélen, présidente fondatrice de StopVEO, Violence Éducative Ordinaire. Enfance sans violences. - Gilles Lazimi, médecin généraliste et coordinateur de la campagne de prévention « Stop aux Violences Éducatives Ordinaires » - Olivier Maurel, professeur émérite. Fondateur de l'Observatoire de la Violence éducative ordinaire. « De l'enfant protégé à l'enfant corrigé. Ou comment l'humanité est devenue maltraitante », aux éditions L'Harmattan.
Commencés en octobre 2022, les États généraux de la Diplomatie française se sont achevés le mois dernier (mars 2023), avec la remise d'un rapport de l'ambassadeur Jérôme Bonnafont. Lequel rapport intitulé « Pour un plan de réarmement de la diplomatie française » dresse notamment le constat -préoccupant- d'une perte de sens et du découragement des diplomates face à ce qu'ils perçoivent comme une remise en question profonde de la diplomatie professionnelle. Un tiers des agents du Quai d'Orsay a envisagé ou envisage de quitter définitivement le ministère dont les équipes sont particulièrement sous tension après la perte de 2.200 emplois en 20 ans. L'augmentation annoncée par Emmanuel Macron des moyens humains et financiers qui se traduira par la création de 700 emplois, lors des quatre prochaines années -sur 13.600 à ce jour- suffira-t-elle à éteindre l'incendie alors que le malaise semble assez profond avec la réforme de la haute fonction publique dans sa forme actuelle qui prévoit un encadrement supérieur interministériel et généraliste au sommet, faisant disparaitre au passage deux corps historiques du Quai d'Orsay que sont les conseillers des Affaires étrangères et les ministres plénipotentiaires et mettant fin à la mobilité ascendante et selon certains à la diplomatie professionnelle tout court ? Regard sur le mal-être de la diplomatie française. Invités : Alain Rouquié, directeur de recherche émérite à la Fondation Nationale des Sciences Politiques. Ancien ambassadeur de France au Salvador, Mexique, Éthiopie et Brésil. Ancien directeur des Amériques au Ministère des Affaires Étrangères. « La fin des diplomates », éditions Rue de Seine dans la collection Le monde comme il va. Yves Saint-Geours, ancien ambassadeur de France en Bulgarie, Brésil et Espagne et ancien directeur général de l'administration au Quai d'Orsay. Jean-Pierre Lafosse, ancien ambassadeur de France au Paraguay et au Nicaragua. Également en poste au Vietnam et en Hongrie.
Loin de la guerre d'Ukraine, la situation au Soudan remet sous les feux de la rampe les oppositions entre puissances. Des combats meurtriers mettent face à face, depuis plusieurs jours, deux clans militaires soudanais engagés dans une lutte pour le pouvoir. Les combats ont été déclenchés par les Forces de soutien rapide, une milice dirigée par le général Mohamed Hamdan Dogolo, plus connu sous le surnom de Hemetti. Hemetti est aussi lié à la société de mercenaires russes Wagner, avec laquelle il a des liens d'affaires. En face d'Hemetti, un autre général Abdel Fattah Al-Bourhane, le chef de l'armée régulière, d'abord installé au pouvoir lors de la mise à l'écart d'Omar Al-Bachir en 2019. Puis en 2021 avec le feu vert de l'Égypte de son ami le maréchal Al-Sissi. Le Général Al-Bourhane qui est, par ailleurs, soutenu par les États-Unis. Une situation d'opposition entre clans qui n'est pas sans rappeler entre autres situations ce que connaît la Libye. Le groupe WAGNER et l'Afrique. Regard avec nos invités : Thierry Vircoulon, coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique Centrale et Orientale de l'IFRI. Co-auteur d'un rapport intitulé « La Zone grise ? L'engagement militaire, mercenaire et criminel de la Russie en Afrique » du Global Initiative Against Transnational Organized Crime, février 2022. Mathieu Olivier, journaliste politique et d'investigation à Jeune Afrique. Auteur d'une enquête sur les affaires de Wagner en RCA et au Cameroun.
Sept mois de contestation en Iran sur fond de violente répression qui a poussé les Iraniens à renoncer aux grandes manifestations sans pour autant abandonner la lutte. Les actes de défiance sont là au quotidien pour témoigner de la persistance du mouvement. Ici des graffitis anti-régime, là des chorégraphies sans foulard, des rassemblements spontanés ou encore des slogans improvisés dans les amphis des universités. Dans les coulisses un début d'organisation semble émerger. À l'étranger la diaspora iranienne donne de la voix par l'intermédiaire d'une coalition hétéroclite rassemblant le Prince Reza Pahlavi, fils du shah d'Iran déchu en 1979 et quelques autres personnalités. Ils ont annoncé à Washington la naissance d'une alliance destinée à préparer la transition vers un régime pluraliste avec des élections libres. À l'intérieur du pays une vingtaine d'organisations indépendantes en prise directe avec les attentes de la société ont pour leur part mis au point une charte publiée le 21 février dernier appelant à un avenir démocratique « sans dictature ni oppression ». En attendant la guerre d'Ukraine semble bien bénéficier au régime de Téhéran. Le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite permet à Téhéran de sortir de son isolement dans un contexte bloqué sur l'accord nucléaire. Invités : - Azadeh Kian, sociologue, professeure à l'Université de Paris. Directrice du Centre d'Enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes. « Femmes et pouvoir en Islam » Michalon 2020. - Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes. - Pierre Razoux, directeur académique et de la recherche à la Fondation Méditerranéenne d'Etudes Stratégiques, FMES.
Des avancées en demi-teinte à la Conférence Mondiale sur l'eau…c'est ce que retient la presse française de la rencontre de New York, la première depuis près de 50 ans qui s'est tenue sous l'égide de l'ONU le mois dernier. Plus de 170 États et 10 000 personnes y ont participé. Un poste d'envoyé spécial de l'ONU pour l'eau douce n'a toujours pas été confirmé alors que contrairement à d'autres sujets qui préoccupent l'humanité, l'eau n'a pas au sein de l'ONU d'agence spéciale ni de fonds directement affectés. L'eau à l'échelle planétaire est sous financée et généralement mal connue. Sa présence, ses stocks, ses flux n'ont jamais fait l'objet d'un grand livre mondial de la connaissance. La crise de l'eau une crise si difficile à résoudre ? Invités : - Gérard Payen, vice-Président du Partenariat français pour l'eau, association qui rassemble les principaux acteurs privés et publics de l'eau. - Patrice Fonlladosa, président du Thinktank (Re)sources. Ancien président Afrique du Médef. - Julien Ancele, directeur général de l'ONG 1001Fontaines dont la mission est de bâtir et déployer des solutions pérennes d'eau potable. - Alain Boinet, Fondateur de l'ONG « Solidarités international » et fondateur du site internet Défis Humanitaires.
Le Vatican est le plus petit état du monde mais il dispose du deuxième plus grand réseau d'ambassadeurs de la planète. Son rôle de médiateur a permis, entre autres choses, de rapprocher les États-Unis et Cuba, ou d'essayer de faciliter le dialogue au Soudan du Sud. Depuis 2022, il a dû se prononcer, lui aussi, sur la guerre en Ukraine, apportant d'abord une réponse timide puis plus affirmée contre Moscou. En choisissant de se déplacer en République Démocratique du Congo, début 2023, le Pape François témoigne aussi de sa volonté de placer au centre des préoccupations de l'Église le continent africain, dénonçant le « colonialisme économique » des puissances qui pillent ses ressources. Comment s'organise la diplomatie du Vatican ? Quel poids géopolitique représente-t-il et quel rôle pourra-t-il jouer dans les futures crises du monde contemporain ? Invités : - Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits, et auteur de « François, le diplomate », aux éditions Salvatore, 2019. - Yvonnick Denoël, historien et auteur de « Les Espions du Vatican », réédité aux éditions Nouveau monde le 12 avril 2023.
Prévue fin mars, la visite en France du Roi d'Angleterre a finalement été déplacé, laissant croire aux citoyens engagés contre la réforme des retraites que la mobilisation avait réussi à bousculer l'agenda international. Dans la presse étrangère, les poubelles qui s'amoncellent et les stratégies violentes du maintien de l'ordre en manifestations renvoient l'image d'un pays qui brûle et réprime les contestations. Une situation qui offre des arguments aux puissances autoritaires pour décrédibiliser les régimes démocratiques. Quel visage de la France ce mouvement social dessine-t-il à l'étranger ? Quel impact ces luttes ont-elles sur les relations internationales du pays ? Quels liens entre politique intérieure et politique extérieure ? Invités : - Guillaume Devin, professeur des universités en science politique à Sciences Po et auteur de « Sociologie des Relations Internationales », aux éditions la Découverte, 2023. - Thomas Friang, fondateur de l'institut Open Diplomacy et ambassadeur du Forum mondial Normandie pour la Paix
Les États-Unis ont ouvert les portes de l'Irak à l'Iran qui a développé une stratégie d'influence et d'ingérences dans tout le Proche-Orient. L'Iran a aussi accéléré sa quête du nucléaire, garant de non-invasion par un pays hostile. La Turquie, mue par son obsession kurde et par son ambition de leadership sunnite s'est, elle aussi, immiscée dans les affaires irakiennes. Quant à la Chine, elle contrôle une part significative de la production pétrolière irakienne. Le système politique irakien n'est aujourd'hui pas suffisamment stabilisé pour être en mesure de repousser les ingérences extérieures qui mettent à mal sa souveraineté. Invités : Loulouwa Al Rachid, chercheuse et consultante. « L'Irak après l'État Islamique : une victoire qui change tout ? » (Ifri 2017) Myriam Benraad, politologue et professeure en relations internationales à l'Université internationale Schiller à Paris. « L'Irak par-delà toutes les guerres. Idées reçues sur un État en transition », éd. Le Cavalier Bleu Philip Golub, professeur de Sciences Politiques à l'Université Américaine de Paris. « Une autre histoire de la puissance américaine », éd. Seuil Adel Bakawan, directeur du Centre Français de Recherche sur l'Irak (CFRI). « Irak, un siècle de faillite », éd. Tallandier, 2021.
En 2003, les États-Unis envahissaient l'Irak et renversaient la dictature de Saddam Hussein. Après une rapide victoire militaire, cette expédition a en quelques mois tourné à la catastrophe stratégique, dont les Américains ont mis des années à s'extraire. Regard sur l'Irak vingt ans après, sur les conséquences de ce conflit, nationales, régionales et internationales. Le bilan de cette politique américaine de « changement de régime » est celui d'une immense erreur stratégique. Une guerre injustifiée, illégitime, qui aurait pu être évitée et dont le monde paie cher les répercussions. Les Irakiens, les premiers. Invités : Loulouwa Al Rachid, chercheuse et consultante. « L'Irak après l'État Islamique : une victoire qui change tout ? » (Ifri 2017) Myriam Benraad, politologue et professeure en relations internationales à l'Université internationale Schiller à Paris. « L'Irak par-delà toutes les guerres. Idées reçues sur un État en transition », éd. Le Cavalier Bleu Philip Golub, professeur de Sciences Politiques à l'Université Américaine de Paris. « Une autre histoire de la puissance américaine », éd. Seuil Adel Bakawan, directeur du Centre Français de Recherche sur l'Irak (CFRI). « Irak, un siècle de faillite », éd. Tallandier, 2021
En 2022, plus de 850 millions de personnes souffraient d'insécurité alimentaire à travers le monde, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO. Sécheresses, inondations, changement climatique sont généralement pointés du doigt, mais l'action des hommes, entre violence et guerres, est aussi responsable. La guerre d'Ukraine a de fortes conséquences pour l'économie du pays, mais pas seulement. C'est toute la stabilité des marchés internationaux de matières premières qui est impactée. Et au-delà semble se profiler une mutation pour ne pas dire bouleversement dans la hiérarchie des nations productrices et exportatrices de biens agricoles et alimentaires au point que l'on évoque un risque de « désoccidentalisation » des marchés agricoles. L'agriculture comme levier de puissance. La Russie en position de domination ? Invités : Thierry Blandinières, directeur général du groupe Invivo, premier opérateur sur la collecte et le commerce de grains en Europe Sébastien Abis, directeur du Club DEMETER et chercheur associé à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Directeur du Rapport DEMETER, édition 2023 « Agriculture et Alimentation la durabilité à l'épreuve des faits ». Et « Géopolitique du Blé », aux éditions Armand Colin Thierry Pouch, chef économiste aux Chambres d'Agriculture France, chercheur associé au Laboratoire Regards de l'Université de Reims Champagne-Ardenne et membre de l'Académie d'Agriculture de France.
Les matières premières énergétiques sont au cœur des enjeux géopolitiques depuis fort longtemps, et la guerre d'Ukraine est venue souligner combien une trop grande dépendance à l'encontre d'un pays tiers constituait un énorme risque en matière de sécurité. Non moins importantes que les énergies, les ressources minérales dont la disponibilité est en questionnement à l'heure de la transition énergétique, et alors que la Chine enregistre une forte montée en puissance dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. L'Europe saura-t-elle ne pas passer d'une dépendance à une autre ? Invités : Sabine Jansen, professeur des Universités au Conservatoire national des Arts et Métiers. Chercheuse au LIRSA et à UNICITÉS. Co-rédactrice en chef de la revue Questions internationales « Géopolitique des matières premières ». Yves Jégourel, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire « Économie des matières premières et transitions durables », co-directeur du Cercle Cyclope. Cédric Tellenne, professeur d'Économie et de Géopolitique en classes préparatoires aux grandes écoles. Auteur d'une « Géopolitique des énergies », éditions La Découverte. Co-éditeur dans la collection REPÊRES, éd. La Découverte.
« Il faudra encore attendre 300 ans pour atteindre l'égalité entre hommes et femmes », a affirmé le secrétaire général de l'ONU dans un discours sur les droits des femmes dans le monde, prononcé juste avant la journée internationale du droit des femmes le 8 mars. Et cet objectif d'égalité entre les sexes s'éloigne de plus en plus, a ajouté Antonio Guteres, citant l'exemple de l'Afghanistan où les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique par les Talibans. Où en sont les luttes féministes face au système patriarcal ou à l'obscurantisme ? Comment s'organisent les femmes aux 4 coins de la planète pour dénoncer la violence, les inégalités, les discriminations dont elles sont victimes dans tous les domaines : la politique, le travail, l'éducation, le sport, la recherche, mais aussi l'art, le cinéma, la musique, la littérature... Le mouvement MeToo a-t-il changé la donne ? Les hommes sont-ils plus réceptifs au combat des femmes ou font-ils de la résistance ? Avec : - Marie-Cécile Naves, directrice de l'Observatoire Genre et Géopolitique à l'IRIS, l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques, vient de publier « Géopolitique des féminismes », aux Éditions Eyrolles et « Calmez-vous Madame, ça va bien se passer » chez Calmann Levy - Fabienne Brugère, philosophe, spécialisée en Études de philosophie anglo-américaine et théorie féministe, a co-écrit avec Guillaume le Blanc, « Le peuple des femmes, un tour du monde féministe » chez Flammarion (2022) et publié « On ne nait pas femme, on le devient », aux Éditions Stock (2019) - Éric Fassin,sociologue, professeur à l'Université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis et membre de l'Institut Universitaire de France.
Depuis plusieurs semaines, les motifs de tensions se multiplient entre Pékin et Washington. Qu'il s'agisse des potentielles livraisons d'armes chinoises à la Russie pour mener sa guerre en Ukraine, de l'épisode des ballons espions dans le ciel américain, de l'application TikTok que Pékin utiliserait comme cheval de Troie pour collecter des données, du plan de paix chinois en 12 points pour l'Ukraine, de la réconciliation entre l'Iran et l'Arabie saoudite parrainée par Pékin au grand dam des Américains et des Israéliens, ou encore du programme militaire de l'alliance Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis) dans la zone indo-pacifique... Projet dénoncé par la Chine qui y voit une tentative d'encerclement. Oublié donc l'engagement pris en novembre à Bali par Joe Biden et Xi Jinping d'apprendre à gérer leurs désaccords. Lors de sa 1ère conférence de presse, le 7 mars, le nouveau chef de la diplomatie chinoise Qin Gang a épinglé, je cite, le néo-maccarthysme hystérique américain et mis en garde contre le risque de conflit et de confrontation. Pourquoi cette radicalisation du discours chinois ? Jusqu'où peuvent aller les tensions sino-américaines ? La Chine laissera-t-elle ses choix idéologiques l'emporter sur ses intérêts commerciaux ? Est-elle prête à envahir Taiwan au risque d'une confrontation militaire avec les États-Unis ? Avec : - Alice Ekman, analyste responsable de l'Asie à l'European Union Institute for Security Studies l'EUISS), autrice de « Dernier vol pour Pékin », aux éditions de l'Observatoire (2022) - Pierre Haski, journaliste, président de Reporters sans frontières, assure la chronique quotidienne « Géopolitique » sur France Inter.
Il n'y avait pas eu de sommet mondial sur l'eau douce depuis 1977, c'est-à-dire 46 ans !!! Et les conférences sur le climat qui se succèdent régulièrement depuis plusieurs années en faisaient à peine état. Le changement climatique et ses manifestations diverses contribuent à la prise de conscience de l'importance de l'eau —question vitale pour l'humanité– alors même que des pays, comme ceux de l'hémisphère nord, généralement gâtés en pluie se retrouvent, cet hiver, avec des rivières totalement asséchées. Un jamais vu qui fait toucher du doigt le rapprochement des questions liées au climat de notre quotidien à tous, universellement. Le sommet mondial de l'eau se tiendra du 22 au 24 mars 2023 à New York. En 2015, les Nations unies avaient fixé un objectif de développement durable pour assurer, en 2030, l'accès universel à l'eau potable et aux services d'assainissement. 2030, c'est pratiquement demain. À ce jour, deux milliards de personnes n'ont pas un accès correct à l'eau potable. Et près de la moitié de la population mondiale ne bénéficie toujours pas d'un service d'assainissement satisfaisant. Les progrès sont trop lents. Le sommet de mars 2023 sera-t-il le bon ? Invités : Gérard Payen, vice-président du Partenariat français pour l'eau, association qui rassemble les principaux acteurs privés et publics de l'eau Patrice Fonlladosa, président du Thinktank (Re)sources. Ancien président Afrique du Médef Julien Ancele, directeur général de l'ONG 1001Fontaines dont la mission est de bâtir et déployer des solutions pérennes d'eau potable. 1 million de bénéficiaires Alain Boinet, fondateur de l'ONG « Solidarités international » et fondateur du site internet Défis Humanitaires.
Deux ans que la Birmanie et ses 53 millions d'habitants sont placés sous les pleins pouvoirs de l'Armée. Le coup de force de février 2021 a renversé Aung San Suu Kyi mettant brutalement un terme à une décennie de progrès sur la voie de la démocratisation. Depuis, la Birmanie fait face à une terrible répression. Des milliers d'arrestations. Des raids aériens sur les zones rebelles. Au moins un million et demi de déplacés, 17 millions de personnes en fort besoin d'aide humanitaire. Une situation de crise inégalée pour la Birmanie et une absence d'initiatives fortes des puissances petites ou grandes, et des pays voisins par crainte sans doute d'attiser un conflit aux portes de la Chine. Regard. Invités : Christian Lechervy, ambassadeur de France en Birmanie Sophie Boisseau du Rocher, chercheure associée au Centre Asie de l'IFRI. Spécialiste de l'Asie du Sud-Est David Camroux, chercheur et professeur associé au CERI-SCIENCES PO.
Le 8 mars est Journée mondiale des femmes et il va surtout être question des enfants, dont le sort est intimement lié à elles dans un continuum de sociétés très patriarcales. La violence domestique nous concerne tous en tant que société et la responsabilité des parents dans la protection des enfants ne relève pas d'une prise de conscience évidente. Récemment en France, la Fondation pour l'Enfance s'inquiétait du manque de connaissance des parents sur le développement cognitif et émotionnel des enfants. Les enfants, victimes oubliées des violences conjugales, dans une humanité qui dans son comportement éducatif est passée de la protection à la correction des enfants. Aucun continent n'est épargné. Invités : Olivier Maurel, professeur émérite. Fondateur de l'Observatoire de la Violence éducative ordinaire. « De l'enfant protégé à l'enfant corrigé. Ou comment l'humanité est devenue maltraitante », éditions l'Harmattan. Gilles Lazimi, médecin généraliste et coordinateur de la campagne de prévention « Stop aux violences éducatives ordinaires ». Militant contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
Plusieurs centaines de milliers de tués et de blessés, des villes détruites, des dizaines d'avions de combat abattus, des navires de guerre coulés… et des menaces d'emploi de l'arme nucléaire. L'an deux de la guerre d'Ukraine a commencé et le constat est celui d'une intensification des combats dans le Donbass. Résistance ukrainienne contre rouleau compresseur russe, soutenu par les combattants de la milice privée Wagner. Côté diplomatique, la récente tournée en Europe et à Moscou du chef de la Diplomatie chinoise, Wang Yi, continue d'interroger sur l'intérêt de Pékin à s'investir pour faire la paix en Ukraine. Invités : Pierre Lellouche, ancien ministre. Ancien Président de l'Assemblée Parlementaire de l'OTAN. (Article dans Le Monde : « En Ukraine, n'est-il pas temps de s'interroger sur une sortie de cette guerre ? ») Michel Duclos, ancien ambassadeur. Conseiller spécial de l'Institut Montaigne. « Guerre en Ukraine et nouvel ordre du monde. 22 regards internationaux après l'agression russe », coédition Institut Montaigne et les Éditions de l'Observatoire Jean Radvanyi, professeur émérite à l'INALCO, spécialiste de la Russie et de l'espace postsoviétique. « Russie un vertige de puissance », éditions La Découverte.
Le séisme de magnitude 7,8 qui a touché la Syrie et la Turquie, le 6 février 2023, a causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes. L'ensemble de la communauté internationale a aussitôt proposé son aide aux deux pays. Derrière cette initiative, c'est toute une géopolitique de l'aide humanitaire qui est à l'œuvre. Pays amis, pays ennemis, chacun a intérêt à aider. Fait intéressant, Ankara et Damas reçoivent autant l'aide de leurs amis comme la Russie et la Chine, que des États avec qui ils ont des relations tendues. Quels sont les intérêts des uns et des autres ? Des liens écornés peuvent-ils être rétablis avec une aide ponctuelle ? Au-delà, les crises de haute intensité comme celles que connaissent la Syrie et la Turquie ne doivent pas cacher un phénomène croissant d'humanitaires décrétés persona non grata en raison de l'origine de leurs financements. Et ce dans un contexte général où les besoins humanitaires ne cessent de croître. Invités : - Stéphane Romatet, directeur du centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères - Alain Boinet, fondateur de l'ONG « Solidarités International » et fondateur du site internet Défis Humanitaires - Pierre Micheletti, président de Action contre la faim-France.
Le 6 février 2023, un tremblement de terre ébranlait le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Deux semaines plus tard, il y a quelques jours, de nouvelles secousses et répliques sismiques se faisaient à nouveau sentir. Le bilan humain ne cesse de progresser. Des milliers de personnes restent coincées sous les décombres avec désormais peu de chances de survie. Et des millions de personnes se trouvent dans une situation d'urgence extrême… sans toit, sans chauffage, sans eau potable et sans services vitaux, dans un contexte climatique particulièrement difficile avec des températures négatives en cette période hivernale. Le bilan humain est très différent selon que l'on se trouve en Syrie ou en Turquie, la région syrienne touchée étant assez peu peuplée. Quelles conséquences politiques et géopolitiques ce séisme aura-t-il ? La question se pose alors que Bachar al-Assad se cherche une légitimité tandis que Recep Erdogan et son gouvernement sont pointés du doigt en raison de leur immense responsabilité dans l'ampleur des pertes humaines et matérielles, résultat de 20 années de gouvernance de l'AKP. Invités : - Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI. « La Turquie en 100 questions » à paraitre en avril 2023 - Ziad Majed, politologue, professeur à l'Université Américaine de Paris. « Syrie, la révolution orpheline », Actes sud 2014.
Bientôt un an que dure la guerre d'Ukraine. Le retour d'un conflit de haute intensité sur le sol européen constitue un tournant stratégique majeur dans l'histoire de notre continent. La France, comme ses partenaires européens, doit réapprendre la grammaire d'une politique de défense. Les conflits de haute intensité sont de retour en même temps que s'installe une nouvelle compétition stratégique. La guerre russe en Ukraine a modifié, à certains égards, sensiblement les équilibres internationaux en Eurasie, en Europe et dans l'espace transatlantique. Elle a également montré à l'échelle mondiale des divergences dans l'appréciation de la crise et dans la réaction et l'adaptation à ses effets. Quelles sont les perspectives d'avenir pour l'Ukraine, pour la Russie, pour l'UE dans un contexte régional considérablement remanié ? Quelles seront, à moyen et long termes, les conséquences politiques, économiques et stratégiques internationales du conflit ? Thierry de Montbrial est notre invité. Membre de l'Académie des Sciences morales et politiques. Fondateur et Président de l'Institut Français des Relations Internationales. Fondateur et Président de la World Policy Conference.
Les sujets relatifs à l'évolution des modes de consommation, au rapport de l'humain à la technologie ou à la modération des usages sont longtemps restés du ressort des experts ou des chercheurs, jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, le 24 février 2022. C'est alors qu'a surgi tout un ensemble d'interrogations sur la dépendance énergétique, et ont été portées sur le devant de la scène les questions relatives à la sobriété énergétique. En avril 2022, le GIEC mettait en exergue la nécessaire sobriété à venir dans la lutte contre le changement climatique. La sobriété fait progressivement son apparition dans nos sociétés, dans les agendas politiques des gouvernements, en réaction aux désordres qui surgissent davantage peut-être qu'en prévention. La sobriété comme vecteur de puissance ? Invités : Noémie Rebière, chargée de mission au sein de la division Énergie opérationnelle à l'État major des armées. Maxence Cordiez, ingénieur au Commissariat à l'Énergie atomique et aux énergies alternatives du CEA. « Énergies », éditions Tana. Emmanuel Hache, directeur de Recherche à l'IRIS et directeur du numéro de la Revue Internationale et Stratégique intitulé Géopolitique de la sobriété.
L'importance de l'innovation dans un monde de plus en plus complexe et insaisissable n'est plus à démontrer. L'innovation comme atout indispensable au maintien d'une supériorité sur les adversaires et garantie de la sécurité. La technologie plus que jamais enjeu de compétition entre puissances. La bataille fait rage dans la dynamique mondiale entre les États-Unis et la Chine ou la Russie, l'essor des pays d'Asie de l'Est, notamment Japon, Corée du Sud ou Taiwan, sur fond d'enjeux stratégiques et de défense. Quels en sont les risques ? Invités : Benoît Rademacher, directeur du domaine « Armement et économie de Défense » à l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire, l'IRSEM. Co-directeur du numéro de Diplomatie « Géopolitique et technologies » Nicolas Mazzucchi, directeur de Recherche au Centre d'études stratégiques de la Marine Thierry Berthier, chercheur associé au Centre de Recherches des Écoles de Coetiquidan. Armée de terre.
On a beaucoup parlé de l'Argentine, en 2022, en particulier sur le plan sportif. L'Argentine, championne du monde de football. 2023 marque, pour Buenos Aires, le quarantième anniversaire du retour à la démocratie après l'échec des militaires dans la gestion du pays et l'aventure catastrophique des Malouines face à l'Angleterre de Margaret Thatcher. Quarante ans ininterrompus de gouvernements démocratiques pour un pays qui, durant presque tout le XXè siècle, s'est habitué à l'instabilité politique chronique, c'est un accomplissement ! 2023, année électorale aussi. Dans quelques mois, l'actuel président, Alberto Fernandez devra se soumettre au verdict des urnes. Récemment en plein sommet de la CELAC, la Communauté d'États latino-américains et Caribéens, le pape François semait la stupeur au sein du gouvernement argentin déplorant le taux de pauvreté à 52% et dénonçant la mauvaise administration et les mauvaises politiques. Invités : - Florence Pinot de Villechenon, professeure émérite. Directrice Amérique Latine et du CERALE, Centre d'Étude et Recherche Amérique Latine Europe à l'ESCP Business School de Paris. Membre du réseau franco-argentin Marianne et d'Alfa, la toute nouvelle Chambre Argentine en France - Célia Himelfarb, économiste. Professeur invité à l'IHEAL et membre du Conseil d'Orientation Stratégique de l'Institut des Hautes Études d'Amérique Latine. - Denis Merklen, professeur de Sociologie à La Sorbonne. Directeur de l'Institut des Hautes Études d'Amérique Latine. « La diagonale des conflits. Expériences de la démocratie en Argentine et en France », éditions IHEAL.
Le 15 août 2022, poussés dehors par la junte au pouvoir à Bamako, les derniers soldats de l'opération Barkhane quittaient le territoire malien. Un départ en catimini après 9 ans sur place à combattre les groupes armés jihadistes. Nouvel affront pour Paris : le 24 janvier 2023, la junte burkinabè demandait le retrait sous un mois des forces spéciales françaises de l'opération Sabre stationnées au Burkina Faso... Mali, Burkina : deux pays dont une large partie du territoire est désormais aux mains de la mouvance jihadiste, deux pays dirigés par des putschistes, deux pays déchirés par les conflits communautaires, deux pays où Moscou avance ses pions via les mercenaires de Wagner. Quelles sont les leçons à tirer de cette guerre «anti-terroriste» menée par Barkhane au Sahel pendant 9 ans ? Pourquoi cette montée du sentiment anti-français dans la région ? Est-ce un épiphénomène ou le signe qu'une page se tourne, que l'Afrique veut désormais être maîtresse de son destin et de ses alliances, même si elles déplaisent aux Occidentaux. Dans ce contexte, quelle stratégie à présent pour la France au Sahel et y a-t-elle encore un rôle à jouer ? Trois invités - Rémi Carayol, journaliste indépendant, auteur de «Le mirage sahélien», aux éditions La Découverte - Oswald Padonou, professeur à l'École Nationale Supérieure des Armées, au Bénin - Elie Tenenbaum, directeur du Centre des Études de sécurité de l'IFRI, l'Institut Français de Relations Internationales. Co-auteur avec Marc Hecker de «La guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIème siècle», paru chez Robert Laffont en 2021, sorti en poche en 2022 augmenté d'une préface actualisée.
Géopolitique en partenariat avec Questions internationales autour de son numéro «La Chine et les Chinois dans le monde». Les différentes diasporas chinoises sont-elles considérées par Pékin comme des instruments de puissance, des relais stratégiques dans sa quête d'hégémonie régionale d'abord, mondiale ensuite ? Quel rôle joue l'Afrique dans le dessein chinois de changer l'ordre mondial ? Comment le gouvernement chinois contrôle-t-il ses ressortissants vivant à l'étranger ou ses opposants en exil ? La réunification avec l'autre Chine, Taiwan, reste-t-elle la priorité du président Xi Jinping ? 2 invités : - Françoise Nicolas, directrice du Centre Asie de l'IFRI, l'Institut Français de Relations Internationales - Jean-Pierre Cabestan, chercheur associé à Asia Centre, basé à Hong-Kong, auteur de «Demain la Chine : guerre ou paix ?», aux éditions Gallimard.
C'est un mouvement de contestation historique qui secoue l'Iran, depuis le 16 septembre 2022, et la mort en prison de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée pour avoir mal porté son voile... Au slogan «Femmes, vie, liberté», s'est vite ajouté le slogan «Mort au dictateur» pour dire la colère de millions de femmes, d'hommes, de jeunes surtout, privés de droits, d'avenir, de liberté par un régime théocratique incarné par Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique désormais conspué dans la rue... Un régime qui, depuis 4 mois, n'arrive pas à étouffer la révolte malgré une répression féroce : au moins 481 manifestants tués dont 64 enfants, 20 contestataires condamnés à mort dont 4 ont été pendus, tandis que plus d'une centaine d'autres risquent de se voir infliger la peine capitale pour «corruption sur terre» ou «inimitié avec Dieu». Bilan établi par l'ONG norvégienne Iran Human Rights. Où en est aujourd'hui la contestation ? Jusqu'où ira la répression ? Existe-t-il des fissures au sein du pouvoir ? Que cherche la République islamique en renouant avec sa «diplomatie», entre guillemets, des otages (des dizaines d'Occidentaux dont 7 ressortissants français sont détenus arbitrairement en Iran) ? Trois invités : - Chowra Makaremi, anthropologue, chercheuse au CNRS, réalisatrice du documentaire «Hitch, une histoire iranienne» (2019) disponible en vidéo à la demande - Bernard Hourcade, géographe, chercheur émérite au CNRS et ancien directeur de l'Institut français de recherche en Iran de 1978 à 1993. Auteur d' «Iran, paradoxes d'une nation» chez CNRS Éditions (2021) - Jean-Pierre Perrin, journaliste et écrivain, spécialiste du Moyen-Orient, auteur de «Kaboul, l'humiliante défaite», paru aux Équateurs (2022).
Alors que le cap des 11 mois de guerre a été franchi (mardi 24 janvier 2023) en Ukraine sans qu'on ne voie l'esquisse d'une issue au conflit, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enfin obtenu mercredi (25 janvier) ce qu'il réclamait depuis des mois : la livraison de chars lourds. Après des semaines d'atermoiement, de pressions de l'extérieur, (et même du parti Vert au sein même de la coalition gouvernementale), le chancelier Olaf Scholz a fini par donner son feu vert : 14 chars Leopard 2 seront envoyés en Ukraine. Berlin prendra également en charge les munitions, la logistique et la maintenance et autorise ses alliés à en faire autant. Quelques heures plus tard, le président américain Joe Biden annonçait à son tour le transfert à l'Ukraine de 31 chars lourds Abrams, les plus performants dont disposent les États-Unis... Des dizaines d'autres chars vont également être envoyés en Ukraine par la Pologne, la Finlande, la Norvège ou encore l'Espagne. L'ambassadeur de Russie en Allemagne a réagi en parlant de décision extrêmement dangereuse. Volodymyr Zelensky, lui, a salué une étape importante pour la victoire finale. L'envoi de ces chars marque-t-il un tournant de la guerre ? Puissants rapides, modernes, ces chars peuvent-ils changer la donne sur le terrain ? Comment le Kremlin peut-il répliquer ? Jusqu'où ira l'engagement militaire des Occidentaux aux côtés de l'Ukraine alors que Kiev réclame désormais des missiles longue portée et des avions de chasse ? On en débat avec nos invités. Trois invités : - Nicolas Tenzer, analyste des questions internationales et de sécurité, directeur de publication du site «Desk Russie», a publié le 14 janvier 2023 : «En Ukraine, le droit international nous oblige» - Guillaume Ancel, ancien officier, écrivain, a publié aux Belles Lettres, dans la collection Mémoires de guerre : «Un casque bleu chez les Khmers rouges». - David Teurtrie, maître de conférences à l'Institut Catholique d'Études Supérieures et auteur de «Russie : le retour de la puissance», aux éditions Armand Colin. Émission enregistrée le 26 janvier 2023.
Organisation internationale rassemblant près de 2,4 milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, le Commonwealth connaît un profond questionnement après la mort d'Elizabeth II et l'accession au trône du Roi Charles III. Entre aspirations républicaines et demandes de réparations post-coloniales, l'organisation héritage direct mais, maintes fois transformé de l'Empire britannique s'interroge sur son avenir. Quel ciment va maintenir ensemble ces États ? En devenant une République, en novembre 2021, la Barbade a revigoré les mouvements antimonarchistes, en particulier dans les Caraïbes, mais aussi en Australie ou au Canada. Et nombreux sont ceux qui questionnent en coulisse l'utilité de cette structure et sa finalité. La tâche pour Charles III s'annonce délicate. Invités : Virginie Roiron, maître de conférences en Civilisation britannique et du Commonwealth à l'Institut d'Études Politiques de Strasbourg. Laurence Dubois, maître de conférences en Études anglophones. Spécialiste d'Histoire britannique à l'Université Paris X Nanterre. « L'asile de Hanwell, un modèle utopique dans l'histoire de la psychiatrie anglaise ? », éd. Presses Sorbonne Nouvelle. Marc Chevrier, professeur à la Faculté de Science politique et de droit à l'Université du Québec à Montréal. « L'Empire en marche. Des peuples sans qualités, de Vienne à Ottawa », Presses de l'Université Laval, Hermann. (Rediffusion du 27 novembre 2022)
La rentrée, le 3 janvier 2023, du nouveau Congrès américain, issu des Midterms de novembre 2022, restera sans doute dans les annales de l'histoire politique des États-Unis : il a fallu, en effet, 4 jours de débats houleux, 3 nuits de tractations laborieuses et 15 tours de scrutin pour que la Chambre des Représentants, désormais à majorité républicaine, réussisse à désigner son speaker, c'est-à-dire son président : Kevin Mc Carthy, 57 ans. Le représentant de Californie a été humilié par une vingtaine d'élus du mouvement MAGA (Make Americain great again), minoritaires au sein du parti Républicain. Et il a dû leur faire d'énormes concessions en échange de leurs votes. Comment le parti républicain a-t-il pu offrir un tel spectacle de divisions ? (certains élus ont failli en venir aux mains...). S'agit-il d'une claque pour Donald Trump qui avait apporté son soutien à Kevin Mc Carthy ? Quel était le but recherché par les extrémistes du mouvement MAGA ? Le speaker républicain risque-t-il à présent de se retrouver otage de ces frondeurs ? Comment va se passer la cohabitation entre la Chambre républicaine et le Sénat démocrate ? Faut-il s'attendre, pendant 2 ans, à des batailles homériques au Congrès sur des sujets sensibles comme les dépenses publiques, voire sur le soutien à l'Ukraine ? Comment Joe Biden compte-t-il composer avec les Républicains ? Invités : - Maya Kandel, historienne, spécialiste de la Politique étrangère américaine, et chercheuse associée à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 - Hugo Bouvard, maître de conférences en Histoire et Sociologie des États-Unis à l'Université Paris Cité - Simon Grivet, maître de conférences en Histoire et Civilisation des États-Unis à l'Université de Lille.
Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite, vainqueur des législatives du 1er novembre 2022, Benyamin Netanyahou, 73 ans, a retrouvé son poste de Premier ministre et dirige, depuis le 29 décembre 2022, le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël... Il aura fallu au chef du Likoud presque 2 mois de négociations pour former une coalition pour le moins radicale avec partis ultra-orthodoxes et formations d'extrême-droite. «Force juive» d'Itamar Ben Gvir et «Sionisme religieux» de Bezalel Smotrich prônent, par exemple, le renforcement des colonies israéliennes, voire l'annexion par Israël d'une partie de la Cisjordanie et le transfert vers les pays voisins d'une partie des Arabes israéliens. Autre projet de la coalition qui fait couler beaucoup d'encre : une réforme judiciaire qui permettrait aux députés de contourner les décisions de la Cour suprême... Comment expliquer ce glissement vers l'extrême droite de la société israélienne ? Pourquoi la gauche et le camp de la paix ont-ils disparu du paysage politique ? Ce nouveau gouvernement se prépare-t-il à ignorer purement et simplement l'état de droit ? Avec quelles conséquences pour les Palestiniens qui dénoncent , par la bouche de Mahmoud Abbas, un gouvernement sous le sceau de l'extrémisme et de l'apartheid ? Faut-il redouter une nouvelle Intifada ? La démocratie israélienne est-elle menacée de disparition ? 3 invités : - Dominique Vidal, journaliste, écrivain, auteur de « Israël : naissance d'un État (1896-1949) », paru en 2022 chez L'Harmattan - Alain Dieckhoff, sociologue, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la politique et de la société contemporaine israéliennes, auteur de « Israël Palestine : une guerre sans fin ? », paru en 2022 aux éditions Armand Colin - Thomas Vescovi, chercheur indépendant en Histoire contemporaine, a publié en 2021 « L'échec d'une utopie : une histoire des gauches en Israël », aux Éditions La Découverte.
Le président brésilien de gauche Lula sort-il affaibli ou renforcé de la tentative d'insurrection qui s'est déroulée dimanche dernier (8 janvier 2023) au cœur même du pouvoir à Brasilia ? Son prédécesseur Jaïr Bolsonaro, réfugié en Floride, a-t-il attisé, à distance la rage des plus extrémistes de ses partisans d'extrême-droite ? Président élu d'une courte tête, Lula a-t-il les capacités d'unifier un pays plus polarisé que jamais ? La démocratie brésilienne est-elle menacée ? 3 invités : - Anaïs Flechet, historienne, maîtresse de conférence à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, auteure de « Histoire culturelle du Brésil contemporain », éditions de l'IHEAL (l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine) - Christophe Ventura, directeur de recherche à l'IRIS, auteur de « Géopolitique de l'Amérique latine », publié chez Eyrolles - Hervé Théry, géographe, directeur de recherche émérite au CNRS et professeur à l'Université de Sao Paulo, auteur de « Brésil, pays émergé », paru en 2016 chez Armand Colin.
Les bouleversements de 2022 nous accompagnent encore en 2023. La guerre en Ukraine qui sévit depuis le 24 février de l'année passée se poursuit…et avec elle, son lot d'interrogations concernant l'Europe. Et parmi celles-ci, la relation franco-allemande, véritable pilier de l'Union Européenne que le Brexit, sortie de la GB de l'UE a rendu encore davantage incontournable. Entre Berlin et Paris les sources de discorde -qui ont toujours existé- se sont particulièrement multipliées ces derniers mois alors que les initiatives franco-allemandes ont longtemps permis à cette Union européenne d'avancer. Au point que l'on s'interroge désormais sur le leadership franco-allemand, volontiers contesté par les pays Baltes et la Pologne, que la guerre en Ukraine a placé sous les projecteurs. Regard sur la relation franco-allemande à quelques jours du soixantième anniversaire du traité franco-allemand dit aussi traité de l'Elysée, signé le 22 janvier 1963 par le Général de Gaulle, Président de la République Française et par Konrad Adenauer, chancelier de la République fédérale d'Allemagne. Edition en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique «(RE)PENSER LA RELATION FRANCO-ALLEMANDE» Invités : Hélène Miard-Delacroix, Professeure d'histoire et de civilisation de l'Allemagne contemporaine à Sorbonne Université. Présidente du Centre Interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches sur l'Allemagne (CIERA). Jacques-Pierre Gougeon, Historien et germaniste, ancien conseiller culturel à Berlin et à Vienne. Directeur de Recherche à l'IRIS. Gaspard Schnitzler, chercheur à l'IRIS et co-directeur de l'observatoire de l'Allemagne.