Géopolitique, le débat

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Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin que soient expliqués et mis en lumière les différents mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement. Les invités de Géopolitique confrontent leurs regards sur un sujet d’actualité internationale. Une émission présentée par Marie-France Chatin. Réalisation et technique : Nathalie Laporte. Avec la collaboration de Cécile Lavolot. 

RFI


    • Oct 5, 2025 LATEST EPISODE
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    Dans quel monde vivons-nous?

    Play Episode Listen Later Oct 5, 2025 48:29


    2025 marque le 80è anniversaire des Nations unies. L'Assemblée Générale annuelle de l'Organisation qui s'est tenue en septembre avait pour thème «Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains». Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 120 conflits armés font actuellement rage dans le monde et l'ONU parait impuissante à rétablir la paix et la sécurité internationale. Les critiques ne manquent pas : une organisation politiquement bloquée, manquant de représentativité et dotée d'une faible efficacité. Une charge qui n'est pas nouvelle, mais à laquelle s'ajoute le désengagement croissant des États-Unis qui contribue à mettre à mal le multilatéralisme. Entre conflits et coopérations, nous peinons à dégager la cohérence de notre monde imprévisible. Alors que la densité des relations internationales devrait favoriser les opportunités de rapprochement, le constat est plutôt aux distinctions et aux clivages, dans un monde qui aurait plus que jamais besoin de davantage de prudence et de solidarité et d'une prise de conscience du partage des responsabilités. Invité : Guillaume Devin, professeur émérite des Universités à Sciences Po, membre associé du CERI et membre du groupe de recherche sur l'action multilatérale. «Notre système international. Une approche politique des relations internationales», éditions Le Cavalier Bleu. 

    Le sable: une ressource banale devenue stratégique

    Play Episode Listen Later Oct 4, 2025 48:28


    Il joue un rôle déterminant pour le développement des technologies de pointe. Il joue un rôle déterminant dans notre quotidien. Il est partout. Il constitue les plages, les déserts, les fonds marins, mais surtout… il est au cœur de notre économie moderne. Le sable est la ressource naturelle la plus consommée au monde après l'eau : chaque année, des dizaines de milliards de tonnes sont extraites pour fabriquer du béton, du verre, des routes, des puces électroniques. Sans sable, pas de villes, pas d'infrastructures, pas d'Internet. Mais cette ressource, qu'on croit infinie, ne l'est pas. La demande explose, tirée par l'urbanisation et la croissance démographique, au point de créer des tensions économiques, environnementales et même géopolitiques. Certains parlent déjà de «guerres du sable», où mafias, États et multinationales s'affrontent. Le sable comme enjeu stratégique mondial, aussi vital que le pétrole ou l'eau. Enjeu sous-jacent des tensions géopolitiques et producteur de pressions environnementales, il fait l'objet d'un gigantesque engouement et de démesure. Les tours de verre de New York à Dubaï poussent aussi vite que disparaissent les plages. Regard sur le paysage de l'économie mondiale du sable, au demeurant l'un des plus opaques.   Invité Julien Bueb, économiste de l'Environnement. Directeur Transition écologique à la Communauté d'agglomération du Grand Saint-Dizier. Professeur associé à l'École Normale Supérieure. «Géopolitique du sable», éditions Le Cavalier Bleu.

    L'intelligence artificielle au cœur de la guerre : une vertigineuse course aux armements

    Play Episode Listen Later Sep 28, 2025 48:29


    L'intelligence artificielle s'impose aujourd'hui comme une rupture technologique majeure. Des voitures autonomes aux assistants numériques, elle transforme nos sociétés. Mais elle révolutionne aussi la guerre. Car l'usage de l'IA aux fins de défense progresse à une cadence qui s'accélère, de l'analyse de données en masse à l'IA «embarquée» dans les systèmes d'armes, de la détection et l'identification de cibles à la gestion des ressources humaines en passant par les drones ou la cyberdéfense. Sur les champs de bataille, les conflits en Ukraine et à Gaza témoignent d'une intensification des usages. Intégrée dans les arsenaux, l'IA bouleverse la manière de concevoir, de planifier et de conduire les opérations militaires. Elle est au cœur d'une nouvelle course aux armements, qu'on qualifie parfois d'«hyperguerre», où la vitesse, l'autonomie et la dimension cognitive prennent une place centrale. Dans ce domaine, le civil et le militaire connaissent un rapprochement sans précédent, particulièrement aux USA. Les acteurs les plus puissants de l'IA sont des entreprises privées civiles et les développements de ces dernières années rebattent les cartes de l'industrie de défense. Exemple parmi d'autres, Google qui s'était engagé en 2018 à ce que ses technologies d'IA ne soient pas utilisées à des fins militaires ou de surveillance a supprimé, début 2025, cette promesse de sa charte publique. Quels enjeux stratégiques, politiques et éthiques ? Quels acteurs dominent ce champ ? Quelles régulations internationales sont possibles ? Et jusqu'où cette révolution peut-elle aller ?  Invités : Laure de Roucy-Rochegonde, chercheuse à l'IFRI où elle dirige le Centre Géopolitique des Technologies, et chercheuse associée au CERI de Sciences Po. «La guerre à l'ère de l'Intelligence Artificielle», aux Presses Universitaires de France Jean-Michel Valantin, spécialiste en études stratégiques et chercheur en géopolitique. «Hyperguerre comme l'IA révolutionne la guerre», éditions Nouveau Monde.

    La Moldavie à l'heure d'un scrutin existentiel

    Play Episode Listen Later Sep 27, 2025 48:29


    La Moldavie s'apprête à vivre une élection législative décisive ce 28 septembre 2025, dont les enjeux dépassent largement le cadre national. La Moldavie, ce sont 2,6 millions d'habitants. Un pays enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine. Une ex-république soviétique très majoritairement roumanophone qui ne bénéficie pas de la protection de l'OTAN, et est candidate à l'entrée au sein de l'Union européenne. Le Parti Action et Solidarité (PAS) de la présidente Maia Sandu affronte le Bloc électoral Patriotique (BEP) principale force pro-russe du pays. La campagne a révélé une fragmentation partisane et une montée de la défiance envers les élites. Le pays est en proie à des difficultés économiques et souffre d'une crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et d'une vulnérabilité structurelle accentuée par l'émigration. L'enjeu du scrutin dépasse largement les contours de la nation candidate à l'UE, convoitée par le Kremlin et solidaire de l'Ukraine en guerre avec laquelle elle partage 940 km de frontière. L'élection est suivie de très près par la Russie qui a intensifié, ces dernières semaines, ses ingérences via des financements occultes, de la désinformation et des pressions notamment en Transnistrie et en Gagaouzie. Le scrutin représente un test crucial pour la démocratie et l'avenir européen de la Moldavie, véritable laboratoire des rapports UE-Russie dans l'espace post-soviétique. Entre les aspirations européennes de certains, les liens historiques et politiques avec Moscou, et les défis économiques et sociaux quotidiens, ces élections pourraient bien redessiner l'équilibre politique dans la région. Invités : Céline Bayou, chargée de cours à l'INALCO. Chercheure associée au Centre de Recherches Europes-Eurasie de l'Inalco et rédactrice en chef de «Regards sur l'Est» Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF de Sciences Po, chercheur associé à HEC. «La Moldavie face à son destin. Les enjeux d'une élection législative décisive», étude IFRI.

    La reconnaissance d'un État palestinien: tournant ou symbole vide?

    Play Episode Listen Later Sep 21, 2025 48:29


    Benyamin Netanyahu poursuit son jusqu'au-boutisme au Proche-Orient. L'armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure à Gaza-ville visant à expugner le Hamas d'un de ses derniers grands bastions dans la bande de Gaza. Une offensive largement condamnée à l'étranger. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres déplore une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable». L'ONU qui, justement, se prépare à un vote crucial à New York sur la reconnaissance officielle de la Palestine, perçue comme un levier de la dernière chance pour relancer une solution diplomatique à deux États, mise à rude épreuve depuis des décennies. Au sein de l'Union Européenne, l'Espagne, l'Irlande et la Slovénie ont reconnu la Palestine en 2024. D'autres pays ont annoncé qu'ils le feraient cette semaine à l'ONU. Parmi eux, des alliés indéfectibles des États-Unis comme le Canada et l'Australie ou des États disposant du droit de véto au Conseil de Sécurité comme la France et le Royaume-Uni.  Invité : Adel Bakawan, sociologue. Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa. «La décompositions du Moyen-Orient. Trois ruptures qui fait basculer l'histoire», éd. Tallandier. 

    De la défaite de l'Atlantisme

    Play Episode Listen Later Sep 20, 2025 48:28


    Bouleversement de l'ordre international, tensions dans les relations transatlantiques, guerre russo-ukrainienne, rivalité accrue entre les puissances mondiales, aspiration de l'UE à l'autonomie stratégique… sont des facteurs-clé qui influencent les défis stratégiques contemporains. Face à la tornade Trump et ses effets sur le Vieux continent, les Européens sont en pleine réflexion : Comment assureront-ils demain leur sécurité, contre qui et avec quoi si les USA confirment leur retrait, même partiel d'Europe ? Comment concevoir une stratégie globale de sécurité, comment identifier les besoins concrets de défense ? L'Europe a-t-elle les moyens de sa défense ? Après le fiasco du sommet d'Anchorage en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Russie ne montre aucune volonté de cesser les combats. En Ukraine, Moscou pousse son avantage en multipliant les raids massifs de drones et de missiles contre le territoire, et a ces derniers jours violé les frontières de la Pologne et de la Roumanie, tous deux pays membres de l'OTAN. Invités : Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po et expert associé à la Fondation Jean Jaurès.  «L'Atlantisme est mort ? Vive l'Europe!», Éd. L'Aube/Fondation Jean Jaurès Pierre Haroche, maître de conférence en Politique européenne et internationale à l'Université Catholique de Lille. «Dans la forge du monde, comment le choc des puissances façonne l'Europe», Éd. Fayard. 

    Jusqu'où ira la dérive autoritaire de Trump ?

    Play Episode Listen Later Sep 14, 2025 48:30


    « Les garde-fous démocratiques américains vacillent », alertait début août 2025 le New York Times. Il faut dire que depuis son arrivée à la Maison Blanche, le 19 janvier 2025, Donald Trump a multiplié les décisions, décrets et déclarations choc.  La liste est longue : déploiement de la garde nationale dans les villes démocrates, contrôles au faciès pour repérer les migrants à expulser, suppression des subventions aux universités taxées de bastion wokiste ou accusées de laxisme à l'égard de l'antisémitisme, bras-de-fer avec la FED, la Banque centrale américaine, contrôle des médias, des musées, purges dans l'administration, la justice, l'armée (avec pour principales victimes des Africains-Américains et des femmes) redécoupage électoral en faveur des Républicains, etc. Donald Trump outrepasse-t-il les droits conférés au président par la Constitution ? Existe-t-il des garde-fous à la volonté de la toute puissance d'un président incontrôlable ? La Cour Suprême remplit-elle encore son rôle de contre-pouvoir ? La démocratie américaine est-elle menacée ? Jusqu'où pourrait aller la dérive autoritaire de Trump ?   3 invités : - Anne Deysine, professeure émérite de l'Université Paris-Nanterre. Spécialiste des questions de droit et de justice aux États-Unis, a publié en 2024 « Les juges contre l'Amérique, la capture de la Cour suprême par la droite radicale », aux éditions Libellus - Lauric Henneton, maître de Conférences en Civilisation américaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin, a dirigé en 2020 l'ouvrage collectif « Le rêve américain à l'épreuve de Donald Trump », publié aux éditions Vendémiaire et publiera le 16 octobre « Route 66 », suite de « Rock'n road trip » chez Hors collection - Maxime Chervaux, professeur agrégé à l'Institut français de Géopolitique (IFG - Université Paris 8), spécialiste de politique américaine, notamment de géographie électorale, auteur de « Questions contemporaines de géopolitique », publié en 2023 aux éditions Studyrama.

    Guerre en Ukraine: fort de l'accueil reçu en Alaska et en Chine, Poutine se sent-il intouchable?

    Play Episode Listen Later Sep 13, 2025 48:30


    Sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine a enchainé les tapis rouges au mois d'août 2025 : il y a d'abord eu cette rencontre en Alaska avec Donald Trump, rencontre très attendue qui finalement n'a débouché sur rien. Aucune avancée vers un cessez-le-feu en Ukraine et d'éventuelles négociations…D'autant qu'en proposant à Volodymyr Zelensky de venir le rencontrer à Moscou, Vladimir Poutine connaissait à l'avance la réponse de son homologue ukrainien Le  31 août 2025, le sommet de l'organisation de la coopération de Shangaï s'est ouvert à Tianjin, dans le nord de la Chine, avec une photo qui a fait le tour du monde : le Russe Poutine, le Chinois Xi et l'Indien Modi. 3 hommes visiblement ravis de ce pied de nez fait aux Occidentaux, États-Unis en tête. Et c'est depuis une place d'honneur en tribune que le président russe a assisté le 3 septembre au défilé militaire organisé par Xi Jinping.  Pendant ce temps, l'armée russe n'a cessé de progresser sur le front et elle intensifie ses attaques sur les villes. Dimanche dernier (8 septembre 2025), Moscou a même bombardé le siège du gouvernement à Kiev et lancé quelque 800 drones sur l'Ukraine. Dans la nuit de mardi 9 au mercredi 10 septembre 2025, nouvelle escalade avec une salve de 450 drones et missiles contre l'Ukraine mais surtout l'intrusion de 19 drones présumés russes dans l'espace aérien de la Pologne, pays membre de l'alliance atlantique. Colère de Varsovie et de ses alliés européens qui dénoncent une provocation du Kremlin. Varsovie a mobilisé ses avions et ceux de plusieurs pays de l'OTAN pour faire face à la menace. Au moins 3 des 19 drones sont abattus. Vladimir Poutine a-t-il voulu tester les capacités de réaction de l'OTAN ? Les Européens doivent-ils se préparer à d'autres provocations de Moscou ? Ont-ils les moyens d'aider l'Ukraine à se défendre contre les drones meurtriers ? L'hiver qui approche sera-t-il l'hiver de tous les dangers pour Kiev ? Vladimir Poutine, fort de son impunité, se sent-il intouchable ? 3 invités : - Alexandra Gougeon, maître de conférences à l'Université de Bourgogne , autrice  de « Ukraine : de l'indépendance à la guerre », aux éditions Le Cavalier bleu - Cyrille Bret, géopoliticien, expert à l'Institut Montaigne, spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale - Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à Sorbonne Université.

    La diplomatie des otages : stratégie de l'Iran, mais plus seulement

    Play Episode Listen Later Sep 7, 2025 48:29


    Ils sont détenus en Iran depuis plus de 1 200 jours, soit plus de trois ans : Cécile Kohler et son compagnon, Jacques Paris. Deux ressortissants français, arrêtés en mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique, et accusés d'espionnage pour le compte de l'État israélien. Détenus dans la prison d'Evin, à Téhéran, ils risquent la peine de mort. C'est sans doute, actuellement, l'un des cas les plus emblématiques de la stratégie de l'Iran : détenir des ressortissants étrangers pour faire pression sur certains gouvernements. Une diplomatie des otages pratiquée depuis des dizaines d'années par Téhéran… mais aussi, désormais, par d'autres États, comme le Venezuela. Alors comment cette stratégie s'est-elle construite ? Est-elle efficace ? Que peuvent faire les pays qui en sont victimes ? Invités :  Gilles Ferragu, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Nanterre. Auteur du livre Otages, une histoire (Gallimard) Raoul Delcorde, ambassadeur honoraire de Belgique (ancien ambassadeur de Belgique en Suède, Pologne, Canada), professeur invité à l'Université catholique de Louvain, auteur de plusieurs ouvrages sur la diplomatie Clément Therme, chargé de cours à l'université Paul-Valéry de Montpellier, auteur de Téhéran – Washington 1979-2025 (Hémisphères), et de l'ouvrage Idées reçues sur l'Iran. Un pouvoir à bout de souffle ? (Le cavalier bleu) À lire aussiVenezuela: l'inquiétude monte pour un Français détenu «sans motif» depuis près de deux mois

    Reconnaissance d'un État palestinien : quelles conséquences ?

    Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 48:30


    Jamais un membre du G7 n'a encore franchi le pas : la France a finalement annoncé, en juillet dernier, qu'elle allait reconnaître l'État de Palestine. C'est déjà fait par une très grande majorité de pays membres de l'Organisation des Nations unies… mais la récente initiative française a entraîné une dynamique, du côté des puissances occidentales : le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni ou encore la Belgique ont également annoncé, par la suite, vouloir reconnaître (sous certaines conditions) un État palestinien. Cela doit être officialisé à la fin de l'Assemblée générale de l'ONU, qui débute le 9 septembre, au moment où l'armée israélienne durcit son offensive à Gaza et accélère la colonisation de la Cisjordanie. D'un point de vue symbolique, juridique, politique, mais aussi régional, quelles conséquences cette reconnaissance d'un État palestinien par plusieurs pays occidentaux peut-elle avoir ? Invités :  Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président d'honneur de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), coauteur de l'Atlas des Palestiniens (éditions Autrement) Alain Dieckhoff, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? (éditions Dunod)

    Chine-Russie, un rapprochement surestimé ou sous-estimé ?

    Play Episode Listen Later Aug 31, 2025 48:29


    Le président chinois Xi Jinping accueille ce week-end le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi, l'Iranien Massoud Pezeshkian, le Turc Erdogan et une volée de dirigeants eurasiatiques pour un sommet où Pékin entend promouvoir une gouvernance mondiale alternative à celle des Occidentaux. La réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai qui se poursuivra demain lundi à Tianjin dans le nord de la Chine, ouvre une séquence à l'issue de laquelle la Chine fera la démonstration de sa puissance militaire, mercredi 3 septembre, à la faveur d'une spectaculaire parade commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 80 ans. Regard sur la proximité croissante entre la Chine et la Russie. Les deux puissances se retrouvent unies dans une croisade contre ce qu'elles considèrent comme l'hégémonie et les « valeurs » occidentales, dans un contexte de rivalité frontale entre Pékin et Washington. Mais derrière l'affichage d'une « amitié sans limites » proclamée en février 2022, quels sont les véritables fondements de cette relation ? Quelle est sa portée, ses fragilités, et surtout : jusqu'où peut aller cette entente, voire ce rapprochement ? Sylvie Bermann est notre invitée. Ancienne ambassadrice de France en Chine, au Royaume-Uni et en Russie. L'Ours et le Dragon. Russie-Chine : histoire d'une amitié sans limites (Éd Tallandier).

    Les guerres civiles

    Play Episode Listen Later Aug 30, 2025 48:29


    Quand on pense aux conflits armés, on imagine souvent des guerres entre États. Pourtant, les guerres les plus fréquentes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont des guerres civiles. Elles traversent l'histoire contemporaine, de l'Afghanistan au Mali, de la Syrie au Rwanda, de la République démocratique du Congo aux Balkans, sans oublier la question Kurde. Et pourtant, nous en savons finalement assez peu de choses. Elles sont souvent perçues comme des violences chaotiques, irrationnelles, ou comme des effondrements d'État, alors qu'elles obéissent à des logiques politiques, sociales et économiques précises. Qu'elles sont pratiquement un phénomène universel sur le temps long. Et que la quasi-totalité des sociétés a connu un épisode de guerre civile, provoquant la mort de dizaines de millions de personnes ainsi que l'exil ou le déplacement de centaines de millions d'autres. Enfin, loin d'être une affaire uniquement interne à un pays, les guerres civiles ne peuvent se comprendre sans prendre en compte les acteurs internationaux.  Gilles Dorronsoro est notre invité, professeur de science politique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l'Institut universitaire de France. Gilles Dorronsoro a travaillé sur les guerres civiles contemporaines en Afghanistan, au Kurdistan, en Syrie et au Mali. Auteur de Le plus grand des maux. Sociologie des guerres civiles, CNRS ÉDITIONS.  

    Vers une colonisation de la lune ?

    Play Episode Listen Later Aug 24, 2025 48:29


    La conquête de l'espace est désormais placée sur un axe qui paraît aujourd'hui irréversible. Et il se pourrait bien que nous ayons colonisé la Lune et Mars avant la fin de ce siècle, motivés par la curiosité scientifique et la volonté de sans cesse repousser les frontières. Bien sûr aussi et peut-être surtout les ambitions commerciales ne sont pas loin. Les ressources de la Lune et de Mars attirent des centaines de milliards de dollars d'investissements.   États comme entreprises privées sont engagés dans une véritable course pour s'assurer une place. Ce qui n'est pas sans risques tant l'espace ressemble à un Far West. La rivalité pour les meilleurs emplacements et l'accès exclusif à de précieuses ressources est là, d'où la nécessité d'encadrer cette compétition. Les interrogations ne manquent pas. Les acteurs revendiqueront-ils la souveraineté sur certaines parties de la Lune et de Mars ? Y aura-t-il des frontières ? Les colonies futures échapperont-elles à tout contrôle ? Ressources naturelles, positionnement stratégique, prestige technologique ? Faut-il y voir une nouvelle forme de compétition mondiale ou un pas vers une coopération internationale renouvelée ?   Invités : Emilie Desmonts, doctorante au Centre Alexandre-Koyré à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Son travail porte sur l'exploration et la logistique dans l'espace cis-lunaire. Emilie Desmonts a, par ailleurs, reçu le prix scientifique de l'IHEDN en 2021 Paul Wohrer, responsable du Programme espace de l'Institut Français des Relations Internationales Serge Sur, rédacteur en chef de la Revue Questions Internationales. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques au sein de l'Institut. Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « À la conquête de la Lune ».

    Ukraine: comment les Européens peuvent-ils garder les États-Unis à bord ?

    Play Episode Listen Later Aug 23, 2025 48:29


    L'actualité autour de l'Ukraine a pris un nouvel élan diplomatique avec les sommets d'Anchorage et de Washington, la réunion de l'OTAN. L'avenir du pays n'en reste pas moins extrêmement flou alors que Moscou et Kiev semblent toujours avoir des positions très éloignées, tandis que Donald Trump se montre pressé de parvenir à un accord.  Malgré les efforts du président américain des négociations ne pourront sans doute intervenir que lorsque les deux parties auront acquis la conviction que leurs intérêts sont mieux servis par la discussion que par la guerre. Alors que l'on s'interroge sur la capacité de Donald Trump à demeurer du côté des Européens, la destruction de Gaza se poursuit, sans que Washington n'ait levé son appui au gouvernement israélien. Donald Trump prétend avoir arrêté plusieurs guerres depuis son retour à la Maison Blanche. Invité : Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po. Auteur de L'art de la paix, chez Flammarion.

    Sommet Trump-Poutine : et après ?

    Play Episode Listen Later Aug 17, 2025 48:30


    Regard et analyse des conséquences du sommet en Alaska.  Invités :  Marie Mendras, professeure à Sciences Po, membre de la revue Esprit, auteure de La guerre permanente. L'ultime stratégie du Kremlin (éd Calmann-Lévy 2024) Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors et professeure émérite au Cnam, auteure de Choisir l'avenir. 10 réponses sur le monde qui vient, (CNRS éditions) Cyrille Bret, expert à l'Institut Montaigne À lire aussiPas de cessez-le-feu ni d'accord en Alaska, Poutine est-il le grand gagnant du sommet?      

    Quels pouvoirs pour les femmes de diplomates?

    Play Episode Listen Later Aug 16, 2025 48:29


    Elles ne figurent dans aucun organigramme officiel, ne signent aucun traité, n'occupent parfois aucune fonction publique. Et pourtant, elles influencent. Dans l'ombre ou à la marge, parfois au cœur des tractations, les épouses de diplomates ont joué — et jouent encore — un rôle subtil mais réel dans les relations internationales. Hôtesses de salons feutrés, passeuses culturelles, médiatrices discrètes ou stratèges informelles, elles ont souvent été bien plus que des accompagnatrices. Proches des cercles du pouvoir, les femmes de diplomates participent aux affaires diplomatiques et influencent les rapports internationaux. De l'Europe des cours royales à la diplomatie multilatérale contemporaine, leur place a évolué, sans jamais cesser d'être ambiguë. Certaines ont exercé une influence politique directe. D'autres ont inventé des formes d'action plus souples, informelles, mais parfois décisives dans la création de liens entre nations, dans la gestion des crises ou dans l'adoucissement d'enjeux durs. Ce pouvoir «non institutionnel», parfois sous-estimé, interroge les catégories classiques du pouvoir et de la diplomatie. Comment ces femmes participent-elles aux relations internationales ? Quels moyens ont-elles pour agir ? Quelle reconnaissance obtiennent-elles — ou non — pour leur rôle ? Et comment leur statut évolue-t-il à l'heure d'une diplomatie de plus en plus professionnalisée, féminisée, mais aussi médiatisée ? Invitée : Isabelle Dasque, maître de conférences en Histoire contemporaine à Sorbonne Université. Spécialiste de l'histoire de la diplomatie française. « Le pouvoir des femmes de diplomates. XIXè-XXIè siècles », éditions Nouveau Monde.

    Le think tank, un objet politique faiblement identifié

    Play Episode Listen Later Aug 10, 2025 48:29


    Ils sont longtemps restés dans l'angle mort des analyses de sciences politiques et de recherches universitaires. Une singularité qui tient aussi à la relative discrétion de ces structures. Ni laboratoires universitaires, ni lobbies, ni forums, ni partis politiques, ni syndicats ni ONG, les think tanks s'inscrivent dans ce continuum entre travail académique et influence. Aux États-Unis, depuis le début de son mandat, Donald Trump déroule à la lettre le Projet 2025, une bible de 922 pages rédigées par the Heritage Foundation, le think tank conservateur le plus influent de la galaxie MAGA, dont le président Kevin Roberts était en visite en France au printemps 2025. La Heritage Foundation a pour ambition d'exporter la vision du monde du tandem Trump-Vance en Europe. Que sont vraiment les think tanks ?  Quel est leur objectif ? En quoi se distinguent-ils des lobbies ? Comment sont-ils financés ?   Invité : Marc Patard, docteur de l'Institut d'études politiques de Paris. Conférencier et enseignant à la Faculté de droit d'Orléans. « Les Think Tanks » Que sais-je ? 

    La vengeance comme moteur oublié de la géopolitique au Proche et Moyen-Orient

    Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 48:29


    On parle généralement de géopolitique en termes d'intérêt, de puissance, de ressources ou encore de religion. Il est toutefois un moteur plus souterrain, plus intime, parfois tabou, qui anime les dynamiques internationales. Il s'agit de la vengeance. La vengeance pas seulement au sens d'un ressentiment individuel, mais comme une logique structurante de riposte, de mémoire blessée, de revanche historique. La vengeance est depuis longtemps un moteur des dynamiques conflictuelles au Proche et Moyen-Orient. Dans les représailles entre Israël et les groupes armés palestiniens, dans les rivalités entre puissances régionales ou encore dans la manière dont les acteurs politiques instrumentalisent des humiliations passées pour légitimer leur action présente. La vengeance est-elle un instrument archaïque ou un outil politique ? Une entrave à la paix ou un levier de cohésion identitaire ? Peut-on en finir avec une logique de loi du talion dans une région traversée par tant de traumatismes historiques ? Un Moyen-Orient délivré de la vengeance pourra-t-il jamais voir le jour ? Invités :  Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient. Directrice du numéro de la revue Confluences Méditerranée consacré à la vengeance en Méditerranée et au Moyen-Orient. «La loi du Talion. Le Proche-Orient dans le piège de la vengeance», éd. Lartilleur, à paraitre le 1/10/2025  Soraya Laribi, historienne et professeure. Autrice d'une thèse intitulée « Ni morts, ni vivants : l'angoissant mystère des disparus d'Algérie après les Accords d'Evian » Marion Duquet, doctorante en Anthropologie et Ethnologie au Centre d'étude des mouvements sociaux à l'EHESS. Spécialiste de la Crète rurale contemporaine  Barah Mikaïl, professeur associé à l'Université Saint-Louis à Madrid et directeur de Stractegia Consulting. Spécialiste des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. 

    80 ans après Hiroshima et Nagasaki, les risques nucléaires en augmentation

    Play Episode Listen Later Aug 3, 2025 48:29


    Il y a 80 ans, les bombardements américains de deux villes japonaises Hiroshima et Nagasaki faisaient des dégâts incommensurables. Humains, matériels. S'ils ont généré la reddition du Japon face aux États-Unis, le traumatisme est toujours là. À l'échelle mondiale, 80 ans après, l'arme nucléaire connait une grave crise de prolifération alors qu'après la fin de la Guerre froide, le facteur nucléaire semblait avoir perdu de son acuité. Selon l'Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm, le SIPRI, une nouvelle course aux armements nucléaires est en train d'émerger, à un moment où les régimes de contrôle des armements sont gravement affaiblis. La quasi-totalité des neuf États dotés de l'arme nucléaire – États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël, ont poursuivi ces derniers mois leurs programmes intensifs de modernisation nucléaire. On recense actuellement 12.241 ogives qui, presque toutes, appartiennent à la Russie ou aux États-Unis, mais également à la Chine. La Chine qui possèderait désormais au moins 600 ogives nucléaires et dont l'arsenal nucléaire croît plus rapidement que celui de tout autre pays. 12.241 ogives, c'est l'équivalent de 360.000 bombes d'Hiroshima. L'ère de la réduction du nombre d'armes nucléaires dans le monde, en cours depuis la fin de la Guerre froide, touche à sa fin. La tendance actuelle est à l'augmentation des arsenaux nucléaires, à l'exacerbation de la rhétorique nucléaire et à l'abandon des accords de contrôle des armements. En février 2026, expirera le Traité New START de 2010 sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armements stratégiques offensifs. Avec l'invasion de la Crimée par la Russie en 2014, l'environnement stratégique mondial s'est dégradé en même temps que s'est exacerbée la compétition stratégique entre les États-Unis et la Chine et dégradée la situation sécuritaire au Moyen-Orient. Les bombardements israéliens et américains sur l'Iran au mois de Juin sont venus confirmer que la question nucléaire était bel et bien revenue sur le devant de la scène internationale. Plus que jamais, le risque de prolifération se pose au risque de désagréger l'ordre nucléaire. La sécurité mondiale s'en trouve détériorée d'autant.   Invités : Héloïse Fayet, chercheuse à l'Institut français des Relations Internationales et chercheuse associée à l'Institut français de Géopolitique, spécialiste des questions nucléaires Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique Jean-Marie Colin, directeur d'ICAN France, campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires. Prix Nobel de la Paix 2017.

    Il y a 80 ans, Hiroshima et Nagasaki changeaient le monde

    Play Episode Listen Later Aug 2, 2025 48:29


    Les 6 et 9 Août 1945, les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki précipitaient la reddition du Japon, mettant fin à la guerre du Pacifique. Un tournant de l'histoire et de la guerre qui a changé la face du monde. La mémoire de cet évènement tragique résonne comme un rappel nécessaire alors que l'actualité nous confronte à la menace de l'arme nucléaire et de sa prolifération dans le monde. Pourquoi Hiroshima, obscure ville moyenne de l'Empire, a-t-elle été choisie pour cible du premier bombardement atomique ? Fallait-il vraiment en passer par la destruction d'une seconde cité, Nagasaki, pour que le Japon accepte de capituler ? Le président Truman voulait-il avant tout impressionner Staline ? Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mêmes questions taraudent historiens et survivants. Invités : Héloïse Fayet, chercheuse à l'Institut français des Relations Internationales et chercheuse associée à l'Institut français de Géopolitique, spécialiste des questions nucléaires Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique Jean-Marie Colin, directeur d'ICAN France, campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires. Prix Nobel de la Paix 2017.

    Démographie: influence et puissance

    Play Episode Listen Later Jul 27, 2025 48:29


    La population mondiale s'élevait en 2020 à 7,8 milliards d'habitants. En 2030, nous serons au moins 8,5 milliards. Et en 2050 ce chiffre pourrait dépasser les 10 milliards dans l'hypothèse d'une fécondité forte. La démographie est l'un des principaux éléments de la puissance d'un État, en même temps qu'elle peut aussi être un facteur de sous-développement. Ces chiffres sur la démographie mondiale recoupent des réalités extrêmement différentes. Alors que l'Europe connait un hiver démographique qui ne permet plus le renouvellement des générations, en Asie, l'Inde est devenue le pays le plus peuplé du monde avec 1,3 milliard d'habitants, devançant la Chine, dont la population vieillit inexorablement. Ce vieillissement de la population est déjà manifeste depuis des années au Japon et maintenant en Corée du Sud. En revanche la population africaine explose. Nombre de pays du continent n'ont pas achevé leur transition démographique. En 1950 l'Afrique pesait à peine pour 8,3% de la population mondiale et avait moins d'habitants que les États-Unis. En 2050 le continent africain devrait abriter un quart de la population mondiale. Quels effets ces nouvelles donnes démographiques auront-elles géopolitiquement et militairement ? Édition en partenariat avec la revue Questions Internationales « Démographie. Une inconnue décisive ». Invités : Gérard-François Dumont, professeur à Sorbonne Université. Président de la revue Population et Avenir. « Géographie des populations », Armand Colin. Jean-Pierre Guengant, démographe et économiste du Développement. Directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement. Serge Sur, professeur émérite de l'Université Panthéon Assas, rédacteur en chef de la Revue Questions internationales. Membre de l'Institut - Académie des sciences morales et politiques.

    L'Église orthodoxe dans les relations internationales

    Play Episode Listen Later Jul 26, 2025 48:29


    Un attentat contre l'église grecque orthodoxe à Damas a fait 25 morts et plus de 60 blessés au mois de juin dernier, relançant l'inquiétude au sein de la minorité chrétienne. Celle-ci est passée d'un million de personnes avant la guerre en 2011, à moins de 300 000 aujourd'hui, en raison de l'exil et des déplacements forcés. Avec 200 à 300 millions de fidèles, l'Église orthodoxe est la troisième confession chrétienne, après le catholicisme et le protestantisme. Son histoire, marquée par de longues épreuves, notamment durant la conquête mongole et la longue domination de l'Empire ottoman, reste assez largement méconnue. Au carrefour des empires disparus, byzantin, ottoman et russe, l'orthodoxie a été déchirée par la guerre froide, avant de se retrouver au cœur des conflits contemporains : génocides, guerres des Balkans et d'Ukraine, d'Irak ou encore de Syrie.  Les mondes orthodoxes sont complexes. Leurs influences et leur proximité réelle avec les pouvoirs politiques sont une grille de lecture des soubresauts du présent. Les prêches enflammés du patriarche Kirill de Moscou, que l'on a vu par ailleurs bénir les chars russes allant détruire les villes ukrainiennes, ont ravivé l'image d'une orthodoxie belliciste, ultraconservatrice et homophobe. Une orthodoxie radicalement hostile à l'Otan, à l'Union européenne et aux valeurs démocratiques. Regard sur le rôle de l'église orthodoxe dans les relations internationales. Invité :  Jean-Arnaud Dérens, historien et journaliste, fondateur du Courrier des Balkans, dont il est le co-rédacteur en Chef. Géopolitique de l'orthodoxie. De Byzance à la guerre en Ukraine, aux éditions Tallandier. 

    Vietnam, puissance en devenir?

    Play Episode Listen Later Jul 20, 2025 48:29


    Terrain d'affrontements sanglants pendant des décennies, le Viêt Nam, 100 millions d'habitants, a gagné la paix et célèbre cette année le cinquantenaire de la chute de Saïgon en 1975 qui marqua la réunification du pays et la fin de la guerre du Vietnam, presque 30 ans après les premiers coups de feu contre les Français. Feux d'artifices et spectacle de drones ont précédé le 30 avril 2025 à Hanoï une parade militaire imposante sous le regard de Tô Lâm, le secrétaire général du parti communiste, nouvel homme fort de ce pays d'Asie du Sud-Est, pris en tenaille entre la Chine et Donald Trump. Des célébrations auxquelles les diplomates américains se sont vu interdire de participer par Washington tant elles marquent la déroute historique des États-Unis. Les images des derniers hélicoptères américains quittant en urgence les toits de Saïgon ne sont pas loin… Cinq décennies plus tard, le pays s'est transformé : il est devenu un atelier du monde, un acteur discret mais stratégique d'Asie du Sud-Est, un État autoritaire en pleine croissance. Comment le Vietnam a-t-il pansé les plaies du conflit ? Quelles mémoires en garde-t-il ? Quel est son rôle dans le grand jeu indo-pacifique, entre Pékin et Washington ? Quels sont ses défis ?   Invités : François Guillemot, historien, spécialiste du Vietnam à l'Institut d'Asie Orientale à Lyon, et ingénieur de recherche au CNRS. « Histoire du Vietnam contemporain. De 1858 à nos jours », éd. La Découverte.  Laurent Gédéon, maître de conférences en Géopolitique à l'Université catholique de Lyon, chercheur à l'Institut d'Asie Orientale au sein de l'École Normale Supérieure de Lyon.

    Chine / Union européenne: un sommet tout juste symbolique?

    Play Episode Listen Later Jul 19, 2025 48:29


    Le 24 juillet 2025 est prévu, à Pékin, un sommet entre la Chine et l'Union européenne, initialement planifié pour célébrer le 50è anniversaire des relations diplomatiques entre les deux blocs. Le climat est tendu. Alors que l'agressivité commerciale de Donald Trump aurait pu encourager un rapprochement prudent entre Pékin et Bruxelles, c'est le contraire qui se passe. Les points de convergence sont quasi-inexistants, mais les litiges foisonnent. Sur le plan commercial d'abord avec une relation économique gravement déséquilibrée en faveur de Pékin et un environnement des affaires en Chine qui s'est largement politisé au fil des ans. Récemment et tandis que l'UE fait face à un déficit commercial énorme de 357 milliards de dollars avec la Chine, la présidente de la Commission européenne a accusé Pékin d'inonder le marché mondial avec une surcapacité subventionnée et d'utiliser sa position dominante sur les terres rares comme une arme. Il y a aussi les tensions géopolitiques mondiales : l'alignement de Pékin sur les vues de la Russie en Ukraine, son soutien à l'Iran au Moyen-Orient, ses claires intentions à l'égard de Taiwan, ses prédations économiques en Europe et en Afrique, son expansion maritime en mer de Chine. Que peut-on attendre de ce sommet ? Jusqu'où peut aller l'escalade commerciale ? L'Europe est-elle en mesure d'imposer une ligne commune vis-à-vis de la Chine ? Et quelles sont les marges de manœuvre dans un monde de plus en plus polarisé ? Regard avec nos invités : Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman Laurent Malvezin, chercheur associé à l'Institut Thomas More en charge de la Chine Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l'IFRI, l'Institut Français des Relations Internationales.

    Le Danemark, plus européen que jamais

    Play Episode Listen Later Jul 13, 2025 48:29


    C'est un pays d'un peu moins de six millions d'habitants, situé au nord de l'Europe. Depuis le 1er juillet 2025, le Danemark a succédé à la Pologne à la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. Copenhague dispose de six mois pour mettre en œuvre son programme, avant tout axé sur la défense européenne, alors que la Russie poursuit son offensive en Ukraine et que les États-Unis de Donald Trump semblent vouloir délaisser le vieux continent. Tout un programme pour un pays qui a, pourtant, toujours entretenu des relations glaciales avec l'Union européenne. Qu'est-ce qui pousse le Danemark à changer de comportement ? Que faut-il attendre de cette présidence tournante ?    Invités :  - Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, ancien directeur du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, spécialiste de l'Union européenne. Il a écrit «Le diplomate et les Français de l'étranger» (Les Presses de Sciences Po) - Damien Degeorges, consultant basé à Reykjavik (en Islande), spécialiste des pays nordiques. Auteur de «Terres rares : enjeu géopolitique du XXIè siècle» (L'Harmattan).

    Vers un nouvel ordre économique mondial ?

    Play Episode Listen Later Jul 12, 2025 48:28


    La croissance mondiale pourrait être, cette année, au plus bas depuis la crise financière de 2008. La Banque mondiale a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour une large partie du globe. En cause, notamment : les droits de douane envisagés par le président américain. Ils devraient définitivement entrer en vigueur au 1er août 2025, selon Donald Trump, pour les pays qui n'ont pas conclu d'accord avec Washington. Autant dire qu'il reste peu de temps pour s'adapter à une politique américaine qui rebat les cartes, et qui perturbe un système économique déjà bien fragile. Serait-ce, d'ailleurs, le dernier coup porté à l'hypermondialisation des 20 ou 30 dernières années ? L'ordre économique mondial est-il en train de se transformer sous nos yeux et, si oui, comment ? Qui pourrait en sortir gagnant ?   Invités :  - Guillaume Duval, ancien rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques, conseiller auprès de l'Institut Jacques Delors  - Vincent Vicard, économiste, responsable du programme Analyse du commerce international au CEPII (Centre d'études prospectives et d'informations internationales).

    Et si la puissance n'appartenait plus aux grandes nations?

    Play Episode Listen Later Jul 6, 2025 48:28


    Depuis des décennies, les grandes puissances façonnent l'ordre mondial : les États-Unis, la Russie, la Chine, ou encore les puissances européennes. Mais cet ordre, fondé sur des rapports de force traditionnels et des équilibres géostratégiques figés, est aujourd'hui remis en cause. Dans son dernier essai, « Fin de la politique des grandes puissances », aux éditions de l'Observatoire, Nicolas Tenzer défend l'idée que les traditionnelles grandes puissances voient leurs jours comptés. Les États-Unis de Trump ont brisé l'Alliance Atlantique ; la Chine, qui reste une puissance de prédation, s'enlise dans ses contradictions internes ; la Russie quant à elle interroge sur son propre avenir. En face d'elles, émergent des acteurs plus agiles susceptibles de réinventer les règles du jeu international. Les instruments classiques de puissance ne suffisent plus à penser ni à répondre aux crises contemporaines. Ni le droit international, ni les institutions multilatérales, ni même la dissuasion militaire ne semblent capables d'endiguer l'escalade des violences ou d'empêcher les guerres asymétriques. La guerre entre l'Iran et Israël, avec les États-Unis en arbitres ambigus confirme-t-elle l'obsolescence de cette « politique des grandes puissances ? Ou est-elle une expression brutale de plus du rapport de force nu et des sphères d'influence ? Invité : Nicolas Tenzer. Enseignant à Sciences Po, blogueur sur les questions internationales sur Tenzer Strategics. « Notre guerre » et « Fin de la politique des grandes puissances », éd. de L'Observatoire. 

    Quels nouveaux rapports de force au Proche et au Moyen-Orient?

    Play Episode Listen Later Jul 5, 2025 48:29


    Donald Trump et le Moyen-Orient concentrent l'attention diplomatique. Le cessez-le-feu proclamé par le président américain, entré en vigueur le 24 juin marque-t-il une étape vers la fin du conflit entre Israël et l'Iran après les douze jours de combat initiés par Tel Aviv et l'intervention américaine avec les avions furtifs B2 porteurs de bombes anti-bunker ? Les objectifs que poursuivait le gouvernement israélien ont-ils été atteints ? Que sait-on de l'ampleur des dommages subis par les installations nucléaires iraniennes ? Le conflit peut-il reprendre de façon ouverte ou par à-coups ? Quelles conséquences pour la population iranienne ? Le processus de normalisation des relations entre Israël et les pays de la région initié par les accords d'Abraham est-il enterré ? La Pax américana pourra-t-elle s'imposer face à la volonté d'en découdre du gouvernement israélien ? Que sait-on de la doctrine américaine aujourd'hui au Moyen-Orient. Donald Trump peut-il apporter paix et stabilité ou fait-il renaitre les cycles d'influence et de désordre ? Quels nouveaux rapports de force au Proche-Orient ? Invités :  - Agnès Levallois, présidente de l'IREMMO et chargée de cours à Sciences Po. Auteure du « Livre noir de Gaza », aux éditions du Seuil - Adel Bakawan, sociologue. Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa et chargé de cours à Sciences Po Lyon. « La décomposition du Moyen-Orient. Trois ruptures qui ont fait basculer l'histoire », éd. Tallandier - Clément Therme, historien des Relations Internationales. Chargé d'enseignement à l'Université Paul Valéry de Montpellier et à Sciences Po. « Idées reçues sur l'Iran », éd. le Cavalier Bleu et « Téhéran-Washington. 1979-2025 », éd. Hémisphères. À paraitre en août 2025.

    L'action humanitaire à l'épreuve des crises mondiales

    Play Episode Listen Later Jun 29, 2025 48:29


    Des pénuries de nourriture, de médicaments, de biens de première nécessité… et des approvisionnements en très grande partie bloqués par Israël. Depuis plusieurs mois, les Palestiniens de la bande de Gaza manquent de tout. Plus de deux millions de personnes confrontées à la faim, aux maladies, et qui risquent même leur vie face aux tirs et bombardements de l'armée israélienne, lors des rares distributions d'aide. Une situation chaotique qui souligne, une fois de plus, l'importance cruciale de l'action humanitaire, déployée aussi depuis l'invasion russe en Ukraine, la guerre civile au Soudan, indispensable pour aider les victimes de catastrophes naturelles ou d'une épidémie. De plus en plus sollicitées, les différentes organisations qui s'occupent de l'action humanitaire doivent s'adapter à des contextes violents, où le droit international humanitaire est de plus en plus fragile, et qui demandent des moyens importants malgré les baisses de financements.   Invités :  - Jean-François Corty, président de l'ONG Médecins du monde, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il vient de publier «Géopolitique de l'action humanitaire» (éditions Eyrolles) - Philippe Ryfman, politiste et juriste, professeur et chercheur associé honoraire à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur du master Coopération internationale et action humanitaire - Jean-Martin Bauer, directeur du service d'analyse de la sécurité alimentaire au Programme alimentaire mondial (PAM), lié à l'Organisation des Nations unies.

    Qui a le plus à gagner ou à perdre avec l'OTAN ?

    Play Episode Listen Later Jun 28, 2025 48:28


    Les années passent et ne se ressemblent pas forcément, pour l'OTAN. Au début de l'invasion russe en Ukraine, les regards se sont rapidement tournés vers l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, potentiellement de retour au centre du jeu alors que le président français l'avait accusée, quelques années plus tôt, d'être «en état de mort cérébrale». Depuis, les 32 membres de l'alliance se creusent les méninges pour tenter de mieux se coordonner, notamment face à Moscou. Ils se sont réunis, cette semaine, à La Haye, pour un sommet aux Pays-Bas… avec, aussi, l'objectif de séduire l'allié américain, Donald Trump, lui qui se plaint de ce que coûte l'OTAN, et qui se préoccupe davantage de ses intérêts dans une autre région, dans l'Asie-Pacifique.   Invités :  - Amélie Zima, chercheuse, responsable du programme «sécurité européenne et transatlantique» de l'Institut français des Relations internationales (Ifri) - Jean-Marc Vigilant, ancien directeur de l'École de guerre, chercheur associé à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS), président de l'association EuroDéfense-France - Steven Ekovich, professeur émérite de Sciences politiques et d'Histoire à l'Université américaine de Paris.

    L'ONU reste-t-elle indispensable?

    Play Episode Listen Later Jun 22, 2025 48:29


    « Préserver les générations futures du fléau de la guerre », « vivre en paix dans un esprit de bon voisinage », « proclamer la foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites » : voilà quelques-uns des principes énoncés dans le préambule de la Charte des Nations unies. Elle a été adoptée le 26 juin 1945, à l'issue de la conférence de San Francisco. Signée dans un premier temps par 50 États, elle entérine la création et établit les contours de l'Organisation des Nations unies, l'ONU, qui rassemble désormais 193 membres. Tous se sont donc, sur le papier, engagés à « maintenir la paix et la sécurité mondiale ». Et pourtant, 80 ans après la naissance de cette organisation, les principes énoncés par la Charte des Nations unies semblent plus que jamais négligés. Les guerres se multiplient : entre la Russie et l'Ukraine, au Moyen-Orient (dernier exemple en date entre l'Iran et Israël) ou encore au Soudan. Et rien ni personne ne semble, pour l'instant, pouvoir y mettre un terme, pas même l'ONU. Alors à quoi sert-elle encore ? Pourquoi reste-t-elle, malgré tout, incontournable ? Invités :  Chloé Maurel, historienne, spécialiste de l'ONU. Elle a écrit Les grands discours à l'ONU et Une brève histoire de l'ONU au fil de ses dirigeants (éditions du Croquant) Romuald Sciora, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Iris. Il a écrit Qui veut la mort de l'ONU ? (éditions Eyrolles) Ronald Hatto, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris, ancien casque bleu dans les forces armées canadiennes. Il a écrit Le maintien de la paix, l'ONU en action (éditions Armand Colin).  À écouter aussiEt la paix dans tout ça?

    L'espace Schengen, 40 ans de frontières européennes

    Play Episode Listen Later Jun 21, 2025 48:29


    Tout a commencé à bord du Princesse Marie-Astrid, un bateau ancré dans la Moselle, à Schengen, petite ville luxembourgeoise située à la frontière avec la France et l'Allemagne. Lieu symbolique pour la signature, le 14 juin 1985, d'un accord de libre circulation entre la France, l'Allemagne (de l'Ouest, à l'époque), la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. L'accord de Schengen introduit donc la fin des frontières intérieures et va jouer un rôle déterminant dans la construction européenne. Quarante ans plus tard, l'espace Schengen compte désormais 29 membres : 25 des 27 pays de l'Union européenne et quatre États associés (Norvège, Suisse, Islande, Liechtenstein). Plus de 400 millions de citoyens peuvent, théoriquement, circuler librement, pour le travail ou le tourisme, sans contrôle systématique aux frontières. Mais les défis sécuritaires et migratoires préoccupent de plus en plus de pays, à tel point que l'essence même d'une telle organisation est sans cesse questionnée. Invitées : Stéfanie Buzmaniuk, directrice de recherche, chargée du développement à la Fondation Robert-Schuman Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l'Université Jean-Moulin-Lyon-III, membre de l'Institut Convergences Migrations. À lire aussiAccords de Schengen : 40 ans de libre circulation des personnes en Europe

    Avec Karol Nawrocki, la Pologne entre l'Europe et Donald Trump

    Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 48:29


    Environ 370.000 voix d'écart seulement ont été décomptées, sur plus de 28 millions d'électeurs… Le second tour de la présidentielle n'a jamais été aussi serré, en Pologne. Finalement, le nationaliste Karol Nawrocki a été élu, début juin, avec 50,89% des suffrages, face au maire de Varsovie, le pro-européen Rafal Trzaskowski. Un tout petit écart qui pourrait avoir de grandes conséquences… D'abord, pour la Pologne et pour le gouvernement de Donald Tusk, qui va avoir du mal à imposer ses réformes, avec ce président conservateur… Et puis pour l'Europe, qui doit, dans un contexte de guerre en Ukraine, composer avec ce pays, l'un des plus puissants sur le plan militaire, géographiquement proche de la Russie mais présidé, désormais, par un homme fasciné par Donald Trump. Invités :  - Pierre Buhler, ancien ambassadeur français à Varsovie jusqu'en 2016 - Jacques Rupnik, directeur de recherche émérite au Centre de recherches internationales de Sciences Po, spécialiste de l'Europe centrale.

    Attaque massive d'Israël contre Téhéran: un tournant pour l'Iran et la région

    Play Episode Listen Later Jun 14, 2025 48:30


    «Rising Lion» («le lion qui se lève») : voilà comment Israël a baptisé son opération en Iran. L'État hébreu a lancé une offensive, dans la nuit du vendredi 13 juin 2025, en frappant une centaine de cibles militaires et nucléaires iraniennes. Plusieurs hauts gradés des forces iraniennes ont aussi été tués. Israël justifie cette attaque en assurant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du point de non-retour vers la bombe atomique. L'Iran dénonce une «déclaration de guerre» et promet une riposte «sans limites». La communauté internationale, elle, appelle à la désescalade. Cette offensive intervient au moment où Téhéran avait entamé avec Washington des négociations sur un accord sur le nucléaire. Mais les cartes sont désormais rebattues.  Invités : - Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie à l'Université Paris Cité - Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique - David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste du Moyen-Orient - Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI.

    Les fonds marins : une nouvelle frontière géopolitique?

    Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 48:29


    Un siècle minier s'ouvre et la question qui se pose est de savoir où trouver tous les métaux dont nous allons avoir besoin. Que ce soit pour la transition énergétique ou la transition numérique. La production mondiale actuelle est largement insuffisante. Selon la CNUCED, Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, la somme des projets miniers prévus d'ici à 2030 est au minimum dix fois moins élevée que les besoins. De plus, alors qu'une ruée sur les métaux s'amorce, le monde réalise l'emprise établie de la Chine, qui exploite des mines sur son sol et à l'étranger, importe et raffine les minerais en métal avant de fabriquer une multitude d'équipements. Selon l'Institut de Géologie des États-Unis, la Chine contrôlerait une trentaine sur la cinquantaine de métaux critiques. Et un tiers environ des réserves mondiales pour l'ensemble des métaux serait concentré en Afrique. La question des approvisionnements en métaux est au cœur des enjeux de souveraineté industrielle et les politiques des grandes puissances se multiplient pour trouver davantage de ressources minérales afin d'alimenter la transition bas-carbone d'une part, de l'autre la transition numérique. L'intérêt pour les fonds marins n'est pas récent mais il prend un sens nouveau avec la compétition entre États à laquelle on peut s'attendre à l'horizon 2050 pour sécuriser les ressources. De nombreux pays se tiennent ainsi prêts à conquérir cette nouvelle frontière pour satisfaire leur appétit. Entre impératifs de transition énergétique, préservation de la biodiversité et enjeux géopolitiques, que révèle ce nouveau front d'exploitation planétaire ? Et jusqu'où sommes-nous prêts à aller dans notre quête de ressources ? Faut-il ouvrir la boite de Pandore ? La question se pose alors que le sommet international sur les océans se tient ce mois-ci à Nice, dans le sud de la France.Invités : Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles, directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé à Economix Romane Lucq, analyste en stratégie internationale, spécialisée sur les enjeux maritimes. Chargée de mission à l'IRIS Emilie Normand, analyste en économie des matières premières stratégiques.

    Géopolitique des données maritimes

    Play Episode Listen Later Jun 7, 2025 48:29


    C'est un paradoxe qui fait réfléchir : nous connaissons mieux la surface de la Lune -voire celle de Mars- que les fonds marins de notre propre planète. Alors que des satellites ont cartographié chaque cratère lunaire avec une précision étonnante, plus de 80% de nos océans restent encore aujourd'hui largement inexplorés. L'océan, pourtant omniprésent, demeure un monde difficile d'accès alors qu'il fait partie intégrante de notre planète. Sa profondeur, son opacité, sa pression extrême rendent son exploration bien plus complexe que celle d'un corps céleste sans atmosphère. Les choses changent.De l'espace aux abysses, la donnée c'est-à-dire la connaissance, est désormais au cœur des rapports de puissance. Les océans entrent à leur tour dans l'ère du numérique. Dans ce contexte, le sommet international sur les océans qui se tient ce mois-ci à Nice dans le sud de la France, ambitionne de poser les bases d'une gouvernance renouvelée de la mer, où sciences, technologie et stratégie se croisent. Que signifie vraiment cette numérisation de l'océan dont on parle tant ? Cartographier les fonds, surveiller les flux, modéliser les écosystèmes, traquer les pollutions, anticiper les catastrophes… Derrière la collecte, le traitement et la valorisation des données maritimes, se joue une nouvelle forme de souveraineté. Des satellites aux capteurs sous-marins, des jumeaux numériques aux plateformes de données partagées, qui maitrise les outils ? Et surtout à quelles fins ? Coopérer ou dominer, explorer ou exploiter, protéger ou surveiller ? La donnée maritime devient un champ d'affrontements aussi bien technologiques que politiques. Dans un contexte marqué par la montée des conflictualités hybrides, la souveraineté maritime ne se pense plus sans souveraineté numérique. La mer est-elle un territoire numérique comme les autres ?Édition en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique et son numéro intitulé «L'Océan transparent. Géopolitique des données maritimes ».Invités : Julia Tasse, coordinatrice du numéro de la RIS. Responsable du programme Océan de l'Iris. Autrice de « Géopolitique de la mer » Guillaume Delacroix, journaliste indépendant spécialisé dans les sujets liés à l'océan et au changement climatique. Contributeur au Monde et à L'Express Charles Guenois, officier de Marine, en échange chez Orange Cyberdéfense. Expérience opérationnelle sur les bateaux de la marine et dans le numérique.

    Quand l'espace maritime se militarise

    Play Episode Listen Later Jun 1, 2025 48:29


    À la veille de la conférence de l'ONU sur l'Océan qui se tient au mois de juin 2025 à Nice sur les bords de la Méditerranée, nous nous penchons sur les questions de sûreté en mer et de militarisation de l'espace maritime. Témoin fragile de l'évolution du climat et de la biodiversité, la mer se présente chaque jour davantage comme un terrain de jeu stratégique, où se croisent intérêts économiques, ambitions politiques et rivalités militaires. La réalité démographique mondiale se traduit par l'augmentation permanente des besoins de la pêche de capture. Les fonds marins recèlent d'immenses quantités d'hydrocarbures et de ressources minérales inexploitées, notamment les terres rares, représentant des valeurs économiques considérables et convoitées. La mer est aussi un espace de transit : le transport maritime a explosé au cours de la dernière décennie. Enfin, 90 % des liaisons internet passent par environ 430 câbles sous-marins, lesquels sont aujourd'hui à 90 % aux mains des géants du ​​​​​​​numérique que sont les ​​​​​​​GAFA.Plus que jamais, la mer s'impose comme un théâtre prépondérant de la compétition mondiale. Entre infrastructures sous-marines perturbées par des actions hybrides, trafics maritimes illicites visant à contourner les sanctions, attaques de navires occidentaux par les missiles des ​​​​​​​Houthis le long des côtes de la mer Rouge, montée en puissance phénoménale de la Marine chinoise, présence accrue des sous-marins ​​​​​​​russes aux abords de l'Europe. Les espaces maritimes et océaniques sont de nouveau des territoires de conflictualité potentielle.Invités : Virginie Saliou, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, titulaire de la chaire des mers, maritimités et maritimisations du monde de Sciences Po Rennes et enseignante à l'École navale Le commissaire général Thierry Duchesne, directeur du département maritime de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques Nicolas Mazzuchi, directeur Stratégie navale et Wargaming au Centre d'étude stratégique de la marine. Auteur de plusieurs ouvrages, dont le dernier La confrontation en mer. L'avenir de la stratégie navale, Éditions du Rocher.​​​​​​​

    Le trumpisme

    Play Episode Listen Later May 31, 2025 48:28


    Le trumpisme apparaît comme le phénomène politique majeur du premier quart du XXIe siècle. Il est né de la rencontre entre un personnage hors norme, Donald Trump, héritier, entrepreneur et star de la téléréalité, quelques idées fortes et un socle électoral républicain en recomposition, particulièrement après la présidence de George W. Bush et les années de guerre en Irak et en Afghanistan. Donald Trump bouleverse les codes du Parti républicain, secoue les institutions américaines et influence bien au-delà des frontières des États-Unis. Il transforme le paysage politique américain. Entre populisme, nationalisme, rejet des élites – quoique – polarisation extrême et guerre contre les médias, le trumpisme réunit autour de lui chrétiens évangélistes, idéologues nationaux conservateurs, masculinistes et titans de la tech. Il entend détruire l'ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale. Peut-on dire avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche que le trumpisme n'est ni une parenthèse ni une anomalie et qu'il s'est imposé comme une force politique durable et dominante ?Maya Kandel est notre invitée. Chercheuse indépendante associée à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, historienne spécialiste de la politique étrangère.À lire aussiHistoire du Parti républicain, de l'abolition de l'esclavage à Donald J. Trump

    L'Amérique latine face aux crises et recompositions de l'ordre international

    Play Episode Listen Later May 25, 2025 48:29


    Longtemps marginalisée sur la scène géopolitique mondiale, l'Amérique Latine revient progressivement dans le jeu — non pas tant par une volonté collective affirmée que par les convoitises qu'elle suscite : ses ressources naturelles, ses marchés, ses terres, son positionnement stratégique. Mais elle affronte les bouleversements géopolitiques actuels dans une position de faiblesse. Les pays du sous-continent sont divisés sur le plan politique et confrontés à de persistantes dynamiques de détérioration économique. Cette situation affecte leurs capacités à parler d'une seule voix dans les affaires du monde. Pourtant la région se trouve au cœur d'enjeux globaux déterminants. Sur le plan stratégique, elle est devenue l'un des principaux terrains de la confrontation engagée entre la Chine et les États-Unis pour la suprématie mondiale et une zone où émergent de nouveaux équilibres, de nouvelles alliances, souvent à géométrie variable. Dans ce contexte tendu, certains pays latino-américains optent pour une stratégie de diversification de leurs alliances. D'autres font le choix de l'alignement avec Pékin ou Washington. Dans quelle mesure l'Amérique Latine pourra-t-elle surmonter ses divisions régionales pour peser davantage en faveur du multilatéralisme et la construction d'un monde multipolaire ? Des rapprochements sont-ils possibles, souhaitables avec l'Europe, elle aussi confrontée à des mises sous tension, en l'occurrence dans son alliance avec les États-Unis.Regard avec nos invités : Alain Rouquié, ancien ambassadeur de France au Brésil et au Mexique, qui a en préparation un livre sur la Chine et l'Amérique Latine Pascal Boniface, directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Dernier ouvrage « Permis de tuer. Gaza : génocide, négationnisme et Hasbara » qui vient de sortir chez Max Milo Christophe Ventura, directeur de Recherche à l'Iris et membre de la rédaction du Monde Diplomatique. Émission depuis la Maison de l'Amérique Latine à Paris à l'occasion des Semaines de l'Amérique Latine et des Caraïbes. 

    Amérique latine : crise du politique, crise démocratique

    Play Episode Listen Later May 24, 2025 48:29


    Trente ans après la fin de la Guerre froide, l'Amérique latine, qui avait suscité tant d'espoirs démocratiques dans les années 1990, semble aujourd'hui confrontée à une nouvelle période d'instabilité politique et institutionnelle. Les transitions démocratiques engagées à la chute des dictatures militaires ont permis des avancées notables : alternances politiques, élections relativement libres, renforcement de la société civile. Mais ces progrès sont aujourd'hui fragilisés. Dans plusieurs pays de la région, les institutions sont affaiblies, les libertés reculent, et la méfiance envers les partis et les dirigeants est généralisée.Les causes sont multiples : corruption endémique, violence, inégalités sociales persistantes, essoufflement des modèles de croissance, mais aussi montée en puissance de mouvements populistes, qu'ils soient de droite ou de gauche, qui remettent parfois en cause les principes mêmes de l'État de droit.Du Venezuela au Nicaragua, du Brésil à l'Argentine, du Pérou au Salvador, la démocratie semble vaciller, entre répression, instabilité, et autoritarisme rampant.La démocratie latino-américaine est-elle en crise ? Est-elle en train de mourir, ou de se transformer ? Quels sont les leviers de résistance ou de renouveau ?Émission co-animée avec Olivier Compagnon. Professeur d'Histoire contemporaine à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique Latine. Université Sorbonne Nouvelle. Et directeur adjoint du CREDA.Depuis la Maison de l'Amérique Latine à Paris à l'occasion des Semaines de l'Amérique Latine et des Caraïbes.  Invités :  Yoletty Bracho, maîtresse de conférences en Science politique à l'Université d'Avignon. Spécialiste du Venezuela, « Rapports ordinaires à la violence d'État au Venezuela : productions, résistances, (dé)légitimations » dans la revue Cahiers des Amériques Latines (n°103) Camille Goirand, professeure de Science politique à l'IHEAL Université Sorbonne Nouvelle et membre du CREDA. Spécialiste du Brésil et des évangéliques en politique. « Le parti des travailleurs au Brésil. Des luttes sociales aux épreuves du pouvoir. Vies militantes à Recife », éd Karthala David Copello, maître de conférences en Sociologie politique à l'Institut Catholique de Paris et chercheur au CREDA. Spécialiste de la circulation des idées politiques entre l'Europe et l'Amérique Latine. « Les droits humains armés : guérillas, dictatures et démocratie en Argentine », Presses Universitaires de Rennes Pablo Stefanoni, docteur en Histoire et journaliste. Rédacteur en chef de la revue « Nueva Sociedad ». Auteur de nombreux ouvrages dont « La rébellion est-elle passée à droite ? Dans le laboratoire mondial des contre-cultures néoréactionnaires », éd. La Découverte.

    Roumanie : un pays stratégique. Une présidentielle scrutée de près

    Play Episode Listen Later May 18, 2025 48:30


    Entre l'Est et l'Ouest, entre héritages post-communistes et ambitions européennes, la Roumanie est un pays à la croisée des chemins. Depuis son entrée dans l'Union européenne en 2007, elle a profondément transformé ses institutions, son économie, et sa diplomatie. Ancrée dans l'espace euro-atlantique, elle reste pourtant attentive aux équilibres régionaux et aux pressions géopolitiques, qu'elles viennent de Moscou, de Washington, ou plus récemment de Pékin. Comment la Roumanie s'affirme-t-elle dans un environnement régional instable, entre la guerre en Ukraine, les tensions dans les Balkans, et les recompositions du monde multipolaire ?Émission enregistrée depuis Bucarest. Invités :  Alison Mutler, directrice du site web «Universul.net» Cristian Preda, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bucarest. Ancien député européen Cristian Pirvulescu, politologue, professeur à la Faculté de Sciences politiques, École Nationale des Études Politiques et d'administration de Bucarest. Membre du Comité Économique et Social Européen à Bruxelles. 

    Pologne : une présidentielle décisive pour l'avenir du pays

    Play Episode Listen Later May 17, 2025 48:29


    La Pologne s'apprête à élire son président dans un contexte politique, social et géopolitique particulièrement chargé... Depuis plusieurs années, ce pays de 35 millions d'habitants joue un rôle-clé au sein de l'Union européenne, tant par sa position stratégique à l'est du continent que par ses choix politiques souvent clivants. La présidence sortante a été marquée par des tensions autour de l'État de droit, de l'indépendance de la justice et de la place des médias. À l'international, la guerre en Ukraine a renforcé le rôle de la Pologne comme acteur central du flanc oriental de l'OTAN, mais a aussi exacerbé certaines contradictions internes. Alors que le parti conservateur au pouvoir cherche à maintenir son influence et que l'opposition espère capitaliser sur les récentes mobilisations démocratiques, le scrutin s'annonce décisif pour l'avenir de la démocratie polonaise, son rôle en Europe et sa position sur l'échiquier mondial. L'enjeu de politique intérieure est fondamentalement lié à la trajectoire démocratique du pays, ce qui fait de ce scrutin un test crucial. Regard avec nos deux invités qui sont au téléphone depuis Varsovie. Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France en Pologne de 2012 à 2016. Enseignant de Relations Internationales à Sciences Po. Dernier ouvrage « Pologne. Histoire d'une ambition », éd. Tallandier Jacques Rupnik, politologue, directeur de Recherche au CERI de Sciences Po. Spécialiste des pays d'Europe Centrale et Orientale.

    Claim Géopolitique, le débat

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