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Le sujet : Et si on arrêtait de se focaliser sur la réforme des retraites ? Une des solutions pour préparer ses vieux jours sans dépendre des réformes, c'est d'investir le plus tôt possible dans les bons placements. Justement, le gouvernement a créé un outil à cet effet : le PER (Plan Epargne Retraite). Alors, est-ce un placement indispensable pour les Français qui veulent anticiper ? L'invité du jour : Amandine Chaigne connaît le sujet de l'épargne retraite sur le bout des doigts. Avec sa société Ade-ci, elle accompagne au quotidien ses clients dans la construction de leur patrimoine. Au micro de Matthieu Stefani, cofondateur de CosaVostra, Amandine nous explique le fonctionnement et les avantages du PER : Qu'est-ce que le PER ? Quels sont les 3 types de PER ? Quels placements peut-on ajouter dans un PER ? Quels sont les avantages fiscaux et les coûts d'un PER ? Vous souhaitez prendre en main votre retraite ? Alors, écoutez cet épisode. Vous pouvez suivre Amandine Chaigne sur LinkedIn. Avantages : Bonne nouvelle ! Amandine offre une réduction de 10% sur ses honoraires pour les auditeurs de La Martingale, valable jusqu'en avril 2024. Il vous suffira de mentionner que vous venez de la part de La Martingale lors de votre premier échange avec Amandine. Ils citent les références suivantes : Le contrat dit “loi Madelin” pour les TNS Le logiciel MustCompliance Le vin familial Villa des Anges disponible chez les cavistes et plateformes en ligne Ainsi que d'anciens épisodes de La Martingale : #158 - Frédéric Puzin - Chasser les frais ou payer la performance : comment choisir ? On vous souhaite une très bonne écoute ! C'est par ici si vous préférez Apple Podcasts, ici si vous préférez Google Podcast ou encore ici si vous préférez Spotify. Et pour recevoir toutes les actus et des recommandations exclusives, abonnez-vous à la newsletter, c'est par ici. La Martingale est un podcast produit par CosaVostra, du label Orso Media. Merci à notre partenaire Nalo de soutenir le podcast. Rendez-vous sur nalo.fr pour découvrir leur assurance-vie et plan d'épargne retraite et bénéficiez de 3 mois de frais de gestion offerts.
Avez-vous déjà entendu parler de l'Ikigaï ? “L'iki quoi ?!”. Ok, pour la faire courte, l'Ikigaï est une philosophie japonaise qui a pris naissance sur l'île d'Okinawa. Île sur laquelle vivent le plus de centenaires au monde, heureux et en bonne santé. C'est là que vous vous demandez : “Quel est le secret de cette philosophie ? Moi aussi je veux fêter mes 100 ans et péter la forme !”. Justement, l'Ikigaï a dépassé les frontières du Japon et quelques coachs, comme notre invité Marylise Trécourt, en ont fait leur domaine d'expertise. Pour la suite, nous préférons garder le suspense entier en vous laissant découvrir cet épisode, qui nous l'espérons, vous permettra d'identifier ces ingrédients essentiels à votre succès ! Bonne écouteBisettes !Isadora & Marisa RETROUVEZ NOUS SUR :
Au rayon produits de beauté des supermarchés et parapharmacies, vous lisez « sans sulfates », « sans silicones », « sans parabènes », ou encore « sans sels d'aluminium » ? Vous vous dites que c'est une bonne chose, mais ne savez pas forcément le pourquoi du comment ? Si vous avez écouté la saison 2 de « Matières Premières » dédiée au skincare, vous devriez être plutôt calé, mais on vous propose tout de même un Live Twitch spécial pour aller encore plus loin, désormais disponible en replay podcast.Avec le skinfluenceur @secretdepeau, l'ingénieure cosmétique @pibou_beauty, et Xavier Ormancey, directeur de la Recherche & Développement du groupe Pierre Fabre, on vous a donné rendez-vous le mardi 21 mars 2023, de 19h à 21h, sur la chaîne Twitch de Madmoizelle, pour faire l'état des lieux du marché beauté en France, analyser comment le marketing de la peur profite du désir du grand public pour une beauté plus green, et enfin pour se projeter sur les perspectives du secteur côté informations, pédagogie, labellisation et régulation.Justement, le groupe Pierre Fabre a lancé à ce sujet le Green Impact Index : un outil qui évalue l'impact socio-environnemental des produits de soin que vous sélectionnez. Pour que les produits de votre salle de bain n'aient plus aucun secret pour vous, le Green Impact Index s'accompagne également d'une plateforme, Behind The Index. Ce média aide à décrypter et à évaluer les produits présents dans la salle de bain, pour aller encore plus loin. On en a parlé durant le live Twitch dont vous pouvez maintenant écouter le replay en podcast. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:49:59 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - En vacances en Normandie, Marion, Pierre, Henri et Pauline dissertent sur l'amour. Tel est le point de départ de "Pauline à la plage", dixième film d'Eric Rohmer. En 1983, quelques jours après sa sortie, le cinéaste confiait à Claude-Jean Philippe ses sources d'inspiration pour cette histoire. Qui trop parole, il se méfait. Chrétien de Troyes, Perceval C'est sur cette citation que s'ouvre Pauline à la plage d'Eric Rohmer (1983), troisième opus d'un cycle intitulé Comédies et proverbes. Justement, bavards, les personnages du film qui se retrouvent en Normandie par une belle fin d'été le sont tous. Chacun donne, dans l'une des toutes premières scènes du film, sa vision de l'amour : la belle Marion - Arielle Dombasle - rêve de vivre une passion dévorante, Pierre - Pascal Grégory - croit lui à l'âme sour. Quant à Henri - Fédor Atkine - il chérit sa liberté plus que tout. Seule Pauline l'adolescente, la jeune cousine de Marion, se refuse à trop en dire... Elle est la plus jeune mais se révélera bientôt être la plus sage de tous. Quelques jours après la sortie du film, Eric Rohmer racontait à Claude-Jean Philippe les sources de cette histoire. Le cinéma des cinéastes, par Claude-Jean Philippe Avec Eric Rohmer, Caroline Champetier et Pierre Donnadieu Le cinéma des cinéastes - Eric Rohmer pour "Pauline à la plage" (1ère diffusion : 27/03/1983) Edition Web : Documentation de Radio France Archive Ina-Radio France
Qui n'a jamais pensé à changer de vie ? Tout plaquer pour partir au bout du monde ? Se lancer dans une reconversion professionnelle pour donner du sens à sa vie ? Ou tout simplement quitter son job pour aller élever un troupeau de chèvres dans le Cantal ? Ces changements qui nous traversent l'esprit sont souvent difficiles à mettre en œuvre. La peur et la raison nous rattrapent et ces idées ne restent que des fantasmes ou des envies qui nous semblent inaccessibles et que nous laissons de côté.Justement, dans ce nouvel épisode nous partageons l'état d'esprit mais aussi les épreuves qui peuvent entraîner LE déclic qui nous poussent à changer de trajectoire. Le tout en compagnie de notre chère amie Claudie, qui a connu une vie mouvementée et riche en rebondissements d'un point de vue personnel et professionnel. Alors, le changement c'est maintenant ? Bonne écouteBisettes !Isadora & Marisa RETROUVEZ NOUS SUR :
C'est le mot qui est sur toutes les lèvres en ce début d'année, l'inflation inquiète et impacte nos finances au quotidien. Une augmentation des prix qui touche de plein fouet le secteur de l'alimentation et qui nous oblige à revoir notre consommation et trouver des alternatives pour faire face à cette crise. Justement, dans ce nouvel épisode en compagnie de Tiffany, notre diététicienne préférée (à égalité avec notre sœur bien sûr), nous vous donnons quelques astuces pour continuer à cuisiner sainement sans trop impacter votre porte-monnaie. Comment manger local et bio mais pas trop cher ? Comment faire pour manger sainement et protéiné sans trop plomber son budget ? Quelles sont les recettes que l'on peut faire avec un petit budget ? Voici quelques questions auxquelles nous avons tenté de répondre pour soulager vos finances.Et en plus c'est gratuit
Boris Cyrulnik est neuro psychiatre, auteur de nombreux ouvrages à succès dont la psychothérapie de Dieu sorti aux éditions Odile Jacob. J'ai l'habitude de parler avec des personnes brillantes mais ce qui m'a le plus marqué chez Boris, c'est sa profonde gentillesse. C'est tout à fait sidérant surtout quand on connait son âge et sa notoriété. Justement en parlant de son age, 85 ans, je crois que c'est un bon moment pour regarder en arrière et parler du sens dans la vie. J'ai adoré lire son ouvrage sur les croyances, la magie, la spiritualité pour comprendre nos rapports à nos imaginaires collectifs, à nos peurs mais aussi à nos espoirs et nos angoisses. Quel sujet peut être plus important que celui du sens lorsque les besoins primaires sont couverts? Vous remarquerez que je dis une bêtise à Boris car il n'a pas été dans les camps de concentration puisqu'il a réussi à s'échapper d'une manière rocambolesque (à écouter chez Louise Aubery que je remercie pour le contact au passage) et gardé par des justes comme il y fait référence dans l'épisode. Avec Boris nous traitons de multiples questions : Pensez vous que la crise de sens que nous traversons est liée au fait que l'on a "tué Dieu"? Pensez vous que la guerre puisse donner du sens? Pourriez vous nous parler de Viktor Frankl et de sa théorie autour du sens? Est-ce que nous manquons de rituels dans notre société? Avons nous déshumanisé la mort avec la technique? Quelle est votre rapport avec la mort? Comment avez vous trouvez du sens dans votre vie? Pourquoi avons nous besoin de magie? Le fait de croire a-t-il des effets sur le cerveau? Est-ce que croire peut augmenter l'espérance de vie? Quel regard portez vous sur la société moderne? Qu'est-ce que la résilience? La résilience est-elle une réponse à cette angoisse de la vie moderne? Comment faire pour déclencher l'extase? Pourquoi un grand bonheur peut devenir douloureux? Pourquoi considérons nous la douleur comme un passage obligé? Pourquoi la punition peut être porteuse d'espoir? Pourriez vous nous parler du rapport à l'inceste chez les Egyptiens à l'époque des pharaons? Quel est le pouvoir de l'imaginaire? Quelle est la puissance de l'invisible? Quelle est votre lecture de la montée de l'extrémisme dans le monde? Comment trouver du sens à sa vie aujourd'hui? Que pensez vous de la montée de l'individualisme? Que pensez vous du passage de la société de biens à la société de liens? Suggestion d'autres épisodes à écouter : #237 Sans le soin, que sommes nous réellement? avec Xavier Emmanuelli (https://audmns.com/vRGtinC) #140 Comprendre le retour du magique, du sensible et de l'invisible avec Michel Maffesoli (https://audmns.com/vQszdIy) Vlan #38 Social Calling - redonner du sens à son travail avec Emilie Vidaud (https://audmns.com/qkbcbkW)
Sans surprise, Les Républicains devraient voler au secours de la majorité relative d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale pour voter la réforme des retraites, en France. Selon leurs conditions. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le président du parti de droite Les Républicains déclare souhaiter « pouvoir voter une réforme juste qui sauve (le) système de retraite par répartition » en France. Éric Ciotti veut que « les petites retraites soient considérablement revalorisées » et pose d'autres conditions au gouvernement, sur les « carrières longues » notamment. Selon le journal l'Opinion, l'âge légal de départ à la retraite sera porté à 64 ans « au rythme de trois mois par génération » afin d'y arriver « pour les personnes nées à partir de 1968 ». Et Le Parisien Dimanche précise que le texte sera présenté dans le cadre d'un « projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative ». La messe est-elle dite ? Pas sûr… Dans ce-même journal, le secrétaire général du syndicat de salariés CFDT met en garde Élisabeth Borne. « Attention, Madame la Première ministre, prévient Laurent Berger (…) même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposé à la réforme avec une mesure d'âge. Il n'y aura pas de deal avec la CFDT », martèle encore Laurent Berger dans Le Parisien Dimanche. Après Serval puis Barkhane, la France dans les sables du Sahel 11 janvier 2013, c'était il y a dix ans, la France déclenchait l'opération militaire Serval. Dix ans après, la France « se cherche au Sahel ». C'est en résumé l'avis du Journal du Dimanche. Lequel hebdomadaire, d'une formule des plus hardies sous ces caniculaires latitudes, qualifie de « polaire » le climat actuel entre la France et le Burkina Faso ! À tel point qu'en écho à la revue Afrique Intelligence, Le JDD évoque à son tour le possible « départ » de « la force Sabre à Ouagadougou ». Justement, faut-il fermer les bases militaires françaises en Afrique ? Pour l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, il n'en est pas question. « Courage fuyons, fulmine ce magazine ! Invoquant l'échec malien, des voix au sein de l'exécutif plaident pour la fermeture de nos bases africaines ». Alors, Valeurs Actuelles met en garde. « En abandonnant son rôle historique de pourvoyeur de sécurité, plutôt que de chercher à le réinventer, la France perdrait le dernier plan intact de son influence sur le continent au moment où ses compétiteurs s'y bousculent ». Effervescence à l'arsenal Et aussi au moment où, sous l'effet de la guerre en Ukraine, l'heure est au réarmement mondial. Russie, États-Unis, Chine, Inde, Europe, cette guerre « a remis les armées et l'industrie militaire de la planète au centre du jeu », s'alarme Marianne. « Simple poussée de fièvre ou branle-bas de combat avant la catastrophe », se demande cet hebdomadaire ? Évoquant un éventuel nouveau conflit, Marianne se demande ce que les Européens feraient « si la Turquie attaquait la Grèce ? (…) Que se passerait-il si le "Reis" décidait de prendre un bout d'îlot ? Erdogan pourrait jouer de sa position centrale aujourd'hui : outre son poids diplomatique dans la guerre russo-ukrainienne, n'oublions pas que celui dont le pays pourvoit l'Ukraine en drones possède aujourd'hui la deuxième armée de l'Otan. Un petit coup de canif chez nos amis hellènes administré par Erdogan susciterait sans doute, chez les Européens, quelques déclarations martiales, mais cela n'irait pas beaucoup plus loin... jusqu'au prochain îlot », conjecture Marianne. La grande lessive Un anniversaire pour conclure, le soixantième d'une création connue dans le monde entier, une création made in France : les pictogrammes des vêtements et du linge de maison qui fournissent les conseils de lavage… 1963-2023, cela fait bien soixante ans que le très français Groupement international d'étiquetage pour l'entretien des textiles, basé à Paris, a créé ces cinq symboles, « un cuvier pour le lavage à la main, un triangle pour le blanchiment, un carré pour le séchage en machine, un fer pour le repassage et un cercle pour le nettoyage professionnel », signale Les Échos Week-End. Certains pays, comme les États-Unis ou l'Australie, font, certes, de la résistance, mais « les cinq symboles ont depuis conquis la planète », souligne cet hebdomadaire économique. Selon un sondage Ipsos de 2021 cité par ce magazine, si 14% seulement des Français savent ce que signifie le pictogramme « cercle », 9 Français sur 10 « reconnaissent le "picto" cuvier » rapporte en orfèvre Les Échos Week-End. Qu'on le lave ou non en famille, le linge sale a ses symboles, et ils sont français. Cocorico !
Quel souvenir laisse Benoît XVI en Afrique, à la fois chez les chrétiens et les musulmans ? Pourquoi a-t-il abdiqué il y a 10 ans ? En ce jour des obsèques de Benoît XVI, entretien avec le religieux burkinabè Jean-Paul Sagadou, père assomptionniste et journaliste au groupe de presse catholique Bayard Afrique, à Abidjan et à Ouagadougou. RFI : Quel bilan faites-vous du pontificat de Benoît XVI ? Père Jean-Paul Sagadou : Alors c'est difficile de faire le bilan d'un pape et il a eu une décision audacieuse, surprenante même, de faire ce qu'aucun pape n'avait jamais osé faire depuis des siècles, renoncer à sa charge. S'il y avait trois choses à dire sur ce qui a marqué son pontificat, je dirais la foi, l'espérance et la charité. Alors, vous dites qu'il a stupéfait le monde entier le jour de février 2013, où il a renoncé à sa charge. À l'époque, il disait que c'était pour des raisons de santé, mais il a survécu 10 ans à son abdication. Était-ce seulement pour cela ? Alors, c'est difficile à dire. J'estime personnellement que les choses se sont passées au plus profond de sa conscience. Il a compris qu'il avait peut-être atteint un âge qui ne lui permettait plus de continuer à assumer correctement sa mission. Après, évidemment, les observateurs de ce qui peut se passer au Vatican peuvent épiloguer, comme quoi c'était difficile, qu'il y avait peut-être des mésententes à l'intérieur [du Vatican, NDLR]. Personnellement, je considère qu'il a pris une décision audacieuse, que moi je considère aujourd'hui comme quelque chose d'assez positif. Je pense que ça a été un homme défenseur de la doctrine de la foi qui n'a pas voulu se mêler à des enjeux de pouvoir, parce que, pour lui, qui dit pouvoir dit forcément, nécessairement, service. L'un de ses grands combats, c'était la lutte contre l'esprit de mai 68 et contre le relativisme moral, n'est-ce pas l'une des raisons de son abdication de 2013 et peut-être, au contraire de ce que vous appelez l'espérance, une forme de désespoir ? Je pense que c'est difficile de percevoir les choses de cette manière. C'est vrai, en 2005 – je crois, lors d'une homélie – il a déclaré : « Nous mettons en place une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et dont les standards ultimes sont simplement l'ego et les désirs de chacun ». De ce point de vue, on peut dire qu'il s'est retrouvé en face d'un monde qui vit en contradiction avec la perception qu'il a de l'Évangile. Est-ce que cela l'a bousculé, troublé ? Est-ce que son message ne passait pas et cela l'a poussé à partir ? Moi, je ne mettrais pas forcément cette hypothèse en avant, voilà. Alors, comme son compagnon de toujours, Jean-Paul II, Benoît XVI laisse le souvenir d'un théologien conservateur qui était intransigeant sur la question des mœurs : il défendait le célibat des prêtres, il ne voulait pas entendre parler de l'ordination des femmes. Est-ce qu'aujourd'hui, il n'apparaît pas comme un pape qui n'est plus de son temps ? Oui, je crois que Benoît XVI se situait dans la droite ligne de la tradition de l'Église. Justement, sur l'ordination des femmes, c'est assez subtil ce qu'il disait : « Nous ne disons pas que nous ne voulons pas, mais que nous ne pouvons pas. » Et il ajoutait que le Seigneur a donné à l'Église une forme avec les 12 apôtres, puis avec les évêques et les prêtres, donc ce n'est pas nous qui avons donné cette forme à l'Église. Alors, on peut considérer que cette position-là, d'un point de vue théologique, peut rester une forme de débat à l'intérieur de l'Église, mais en tout cas, telle a été sa position. Mais sur le célibat des prêtres, n'y a-t-il pas une grande hypocrisie, notamment en Afrique ? Hypocrisie, je ne sais pas. Et pourquoi l'Afrique ? Par contre, on constate, avec toutes les questions que nous connaissons actuellement des abus dans l'Église, qu'il y a quand même un certain nombre de questions qui se posent, qui méritent qu'au sein de l'Église, on regarde avec beaucoup plus de clairvoyance, de vérité. L'enjeu étant vraiment le service de l'Église. ►À lire aussi : Le pape François rend un dernier hommage à son prédécesseur lors des obsèques de Benoît XVI N'y aurait-il pas moins d'abus sexuels dans l'Église catholique si les prêtres avaient le droit de se marier ? C'est une bonne question, mais je ne sais pas qui serait capable de répondre à cette question, est-ce qu'il y aurait moins de difficultés ? Ou plus, ou moins… Je n'en sais rien (sourire). Benoît XVI est le premier pape à s'être engagé au sein de l'Église catholique dans la lutte contre les abus sexuels et la pédocriminalité. Mais n'a-t-il pas été trop timide dans ce combat ? C'est le reproche qu'on lui fait, en effet, mais je pense qu'il faut insister sur le fait qu'il a été le premier à s'engager auprès des victimes de violences sexuelles commises par les clercs. Il est le premier souverain pontife à consacrer un document à cette crise-là, avec la publication en 2010 d'une lettre aux catholiques d'Irlande après des révélations sur des milliers de cas. D'ailleurs, un texte au ton vif, dans lequel il dit partager leur consternation et leur sentiment de trahison. Donc, moi, je pense que c'est un homme humble qui a d'ailleurs accepté les critiques qui étaient adressées à l'Église et qui finalement contribuaient à mettre en place de nouvelles normes pour qu'on puisse quand même – disons le mot, et je pense que lui-même l'a utilisé – nettoyer l'Église. On sait qu'en son temps, il y a eu quelque 400 prêtres qui ont quand même été renvoyés. Et puis, le pape François a poursuivi le travail. Benoît XVI n'aimait pas voyager, mais en novembre 2011, il est allé au Bénin, notamment à Ouidah, où il a signé l'exhortation Africae Munus, l'engagement pour l'Afrique, une sorte de feuille de route de l'Église catholique pour l'Afrique. Qu'en retenez-vous ? Alors ce n'était pas seulement au Bénin, mais il a fait aussi le Cameroun et puis l'Angola et je pense qu'au Bénin, de fait, c'était une étape importante parce qu'il y avait eu le second synode des évêques pour l'Afrique – c'était peut-être en octobre 2009 – et donc là, en arrivant au Bénin en 2011, c'est à cette occasion que le pape a remis l'exhortation synodale Africae Munus, donc l'engagement des évêques pour l'Afrique. Et puis on peut voir dans ce texte comme une sorte de charte pour la réconciliation, la justice et la paix en Afrique. En 2009, on avait aussi la mémoire de tout ce qui s'était passé, avec le génocide au Rwanda, toutes les problématiques d'ethnies, de tribus… Donc ce qui a été au cœur de ce voyage du pape, c'est quand même cette question de la réconciliation, de la justice et de la paix. Et puis il a interpellé tout le monde, à la fois les responsables d'Église, mais aussi les hommes politiques, puisqu'il a parlé de la bonne gouvernance. Moi, je retiens deux choses : il a parlé de l'Église d'Afrique comme d'un poumon spirituel pour l'humanité, donc il y a quelque chose à en tirer, il y a de la richesse. Il a aussi appelé les gouvernants à ne pas priver les populations d'avenir, d'espérance et donc à travailler à une bonne gouvernance pour qu'enfin, ce continent-là, qui est si riche, puisse quand même apporter sa contribution au reste du monde, mais à condition qu'il y ait la paix, la fraternité, la solidarité. Et puis il y a la grande question des rapports entre chrétiens et musulmans. L'un des moments les plus marquants du pontificat de Benoît XVI reste son discours de Ratisbonne en septembre 2006, où il a cité un empereur byzantin qui disait que la violence était intrinsèque à l'islam. Il a eu raison ou il a eu tort ? Alors en fait, je crois qu'il a été très mal compris, mais on sait aussi qu'assez rapidement, il a été accueilli en Turquie par le président Erdogan, et il a redit son souhait de voir musulmans et chrétiens marcher côte à côte sur les chemins d'une compréhension réciproque. Donc, je pense qu'à Ratisbonne, il y a eu quiproquo, il y a eu incompréhension et peut-être que le contexte global aussi de l'époque pouvait favoriser cela et ça a créé des dégâts. Et je pense que le pape en a beaucoup souffert lui-même, parce qu'il a eu plusieurs occasions de dire que ce n'est pas ce qu'il voulait dire et qu'il a même beaucoup d'estime pour le Coran, pour lequel il éprouve le respect qui convient, pour le Livre Saint d'une grande religion comme l'islam. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de violence au nom de l'islam dans l'histoire, mais n'y a-t-il pas eu aussi beaucoup de violence au nom du christianisme dans l'histoire ? Ah, c'est évident, c'est évident. Parce que ce discours a beaucoup choqué, notamment à la mosquée Al-Azhar du Caire, à la Grande Mosquée de Paris. Est-ce que le pape a ensuite trouvé les voies du dialogue avec ces grands docteurs de la foi musulmane ? Oui, justement, je me rappelle, j'étais au Togo à l'époque. Là, vous évoquez un peu des grands lieux d'islam où les conséquences ont été dramatiques, mais en fait, jusque dans les petits villages, même d'Afrique, il y a eu quand même une sorte de rayonnement de ce discours qui a provoqué une sorte d'effervescence irrationnelle. Y compris dans les communautés musulmanes d'Afrique de l'Ouest, comme au Togo ? Oui, oui, évidemment. Moi – je me rappelle donc – moi je vivais dans une ville où il y avait 70% de musulmans. On s'est retrouvé avec des jeunes qui ne comprenaient pas forcément ce qui avait été dit. Le discours, c'est : « On a insulté l'islam, on a insulté le prophète. » Donc, ça suffisait pour sortir et crier. C'est pour ça que je trouve qu'il y a eu quiproquo. Probablement que l'intellectuel, le grand théologien que Mgr Ratzinger, devenu pape Benoît XVI, a eu un discours qui n'est pas facilement accessible pour la plupart d'entre nous et qui peut provoquer ce type d'incompréhension. Mais la question, c'est : comment s'est-il comporté par la suite ? On sait qu'il y a eu plusieurs approches. Le fait qu'il y ait eu cette rencontre en Turquie, mais je pense qu'il y a eu d'autres occasions où le pape Benoît XVI a essayé de rendre compte de ce qu'il voulait dire, et que ce n'était pas une attaque contre l'islam. Et je pense que Benoît XVI – et bien avant lui, même Jean-Paul II – ils ont toujours, quand même, intégré la question de la raison, de la réflexion. On ne croit pas n'importe comment et sinon, on verse dans l'intolérance. Et puis, dans tout ce qu'on connaît aujourd'hui, comme fondamentalisme et tout ça… La foi doit être forcément éclairée, et je crois que c'est ça qui peut nous faire avancer ensemble. Pour conclure, peut-on dire que Benoît XVI a été un pape incompris ? Peut-être. J'ai eu le sentiment, depuis son décès, avec tout ce que j'ai pu lire et entendre, que de fait, les gens se disent « on pense qu'on l'avait un peu mal compris, mais on pense qu'on le comprend, peut être maintenant », et c'est souvent après la mort de certaines personnes qu'on découvre vraiment leur visage et qu'on reconnait quels ont été le poids, la force de leurs paroles, de leurs discours. ► À écouter aussi : Cardinal Fridolin Ambongo (RDC): le pape Benoît XVI reste «notre plus grand théologien»
Les politiques de lutte contre le blanchiment d'argent largement vantées lors des sommets ont-elles permis de faire reculer le phénomène ? Rien n'est moins sûr, selon l'ancien juge Renaud Van Ruymbeke qui a été pendant deux décennies l'un des magistrats du pôle financier du tribunal de Paris. Dans un livre intitulé Offshore qu'il vient de publier, Renaud Van Ruymbeke décrit comment les techniques de fraude se sont affinées et comment les circuits de circulation de l'argent se reconfigurent sans cesse, au profit de multinationales, de chefs d'État ou de dirigeants mafieux. Il est notre invité. On a le sentiment à vous lire que les circuits de détournement d'argent sont en ce début de XXIe siècle toujours plus actifs et de plus en plus élaborés ? Renaud van Ruymbeke : Oui. Et très prospères, c'est-à-dire qu'il y a énormément d'argent qui circule effectivement dans les paradis fiscaux. Ça atteint un niveau de sophistication très élaboré. Il y a des législations anti-blanchiment, des échanges d'informations, etc., qui auraient normalement dû freiner le mouvement, mais qui malheureusement n'ont rien empêché du tout. C'est-à-dire que les techniques sont devenues sophistiquées, elles se sont adaptées aux nouvelles mesures et c'est toujours aussi compliqué d'identifier cet argent sale. On parle quand même de plus de 8 000 milliards de dollars. Ce système fonctionne grâce à un ensemble d'acteurs que vous nous décrivez dans votre ouvrage, les sociétés fiduciaires suisses ou luxembourgeoises, les cabinets panaméens spécialisés dans la vente de sociétés écrans. Les banques elles-mêmes qui ferment les yeux d'une manière qui apparaît assez hypocrite face à des circuits de transferts suspects. Il y a finalement un secteur assez florissant en matière de prise en charge et de dissimulation de l'argent sale actuellement dans le monde ? Oui. Justement parce que cela devient de plus en plus compliqué. Donc, il faut des gens de plus en plus pointus en quelque sorte. Il y a des cabinets spécialisés qui font gagner énormément d'argent à ceux qui pratiquent l'évasion fiscale, la fraude fiscale, à ceux qui cachent leur argent parce qu'ils ont peur de se retrouver un jour en prison parce que ce sont des trafiquants de drogue ou des grands corrompus. Il y a un certain nombre de dictateurs sur cette planète et leurs proches... Ils assurent l'impunité. On a des pays aussi qui laissent les professionnels de l'argent sale travailler parce qu'ils y trouvent leur intérêt… Absolument. Les paradis fiscaux vivent pour partie de cet argent, c'est une manne. Vous prenez Bahamas, vous prenez les îles Caïman. Aux Bahamas, il y a du tourisme, mais il y a aussi des banques qui vivent de tout ce système offshore. En Suisse, au Luxembourg, vous avez des cabinets spécialisés. Alors ils ne gèrent pas que de l'argent sale, bien entendu, ils ont une compétence financière. Mais dans la masse d'argent qu'ils gèrent, il y a aussi l'argent sale et malheureusement, ils n'ont pas fait le ménage ou ils ne l'ont fait qu'à moitié. Vous dénoncez notamment dans votre ouvrage l'incapacité de la justice britannique à recouvrer des fonds qui avaient été détournés, et détournés par l'ancien chef d'État nigérian, Sani Abacha… Absolument. Dans les plaintes de son successeur, il a été fait état de milliards de dollars qui avaient pris pour une part le chemin de la Suisse, la Suisse a fait son travail et l'argent récupéré. Par contre, à Londres, on a tout laissé filer. Et comment expliquez-vous ce peu d'empressement de la Grande-Bretagne ? Parce que la Grande-Bretagne a toujours eu une tradition de protection du secret bancaire. N'oubliez pas qu'en Grande-Bretagne, vous avez la City au cœur de Londres, que c'est une part importante du PIB britannique. Et donc, la fortune de la City, au début, elle est construite là-dessus, sur le secret bancaire. Comme toutes les places financières, il y a une législation qui n'est pas du tout adaptée et il n'y a pas de juge, de procureur anticorruption digne de ce nom en Grande-Bretagne. Dans votre ouvrage, vous nous parlez d'un autre type de comportement étatique qui pose question, celui des gouvernements de certains États victimes. De la fin des années 1990 à la fin des années 2000 par exemple, l'attitude des gouvernements du Congo-Kinshasa a fortement limité les rapatriements de capitaux pillés par le régime Mobutu… Oui. Des sommes importantes ont été saisies. Et il faut aussi qu'ils obtiennent la coopération de l'État d'origine pour établir que l'argent vient de la corruption ou il vient de détournements de fonds publics. Or, dans l'exemple que vous citez, la Suisse n'a pas eu le concours du Congo. Plus d'argent aurait pu revenir au Congo si l'État congolais s'était plus mobilisé dans ce dossier des restitutions des biens pillés par la famille Mobutu ? Bien sûr. C'est ce que disent les autorités judiciaires suisses. Dans cette reconfiguration des flux financiers illicites mondiaux, vous expliquez que Dubaï est devenu l'épicentre de l'argent sale, parce que Dubaï est pratique : non seulement on peut y mettre des fonds à l'abri, mais aussi on peut soi-même en vivant à Dubaï essayer d'échapper à la justice. Et vous citez notamment dans votre livre l'exemple des frères Gupta, des acteurs essentiels des circuits de corruption dans le système Zuma en Afrique du Sud… Oui. C'est vrai qu'à Dubaï, votre argent m'intéresse. Je ne vous poserai pas de questions sur l'origine des fonds et si vous avez un mandat d'arrêt, on ne l'exécutera pas. Cela a été constaté. C'est véritablement un pays qui ne coopère pas et qui présente toutes les caractéristiques d'un paradis fiscal. S'il fallait identifier une ou deux urgences pour que la lutte contre ces flux illicites de capitaux puisse avancer, que retiendriez-vous ? Tant qu'on n'aura pas une démarche internationale et une volonté politique forte, on n'y arrivera pas. Donc il faut que ces volontés se manifestent. Pourquoi les États ne réagissent-ils pas ? Ils devraient réagir, prendre des initiatives, justement pour mettre au pas les pays comme les îles Caïman, Gibraltar, Chypre, Malte. Ce n'est quand même pas si compliqué que cela. ► Offshore. Dans les coulisses édifiantes des paradis fiscaux, aux éditions Les liens qui libèrent, Paris, 2022.
« Cette fois-ci, plus question de tergiverser, s'exclame Le Figaro. Le gouvernement entame 2023 en s'attelant aux derniers préparatifs de sa réforme des retraites. Chantier majeur du quinquennat, les arbitrages seront rendus publics le 10 janvier prochain par la Première ministre, Élisabeth Borne. En attendant, elle recevra - accompagnée de son ministre du Travail, Olivier Dussopt - les partenaires sociaux ce mardi et demain mercredi pour 'poursuivre le dialogue'. » Reste que les syndicats restent vent debout contre cette réforme. De même que les Français… « 'La bataille va être très rude pour le gouvernement', a prévenu hier Frédéric Dabi, le directeur général Opinion de l'IFOP. Seuls 22 % des Français soutiennent un âge de départ légal à la retraite fixé à 65 ans, le cap initial fixé par Emmanuel Macron. Ce qui n'est pas sans rappeler que les plus gros mouvements sociaux qui ont paralysé le pays ont souvent été liés aux retraites, de 1995 à 2019 en passant par 2010. (…) Les intentions du gouvernement sont d'autant plus périlleuses, pointe encore Le Figaro, qu'elles s'inscrivent dans un contexte économique difficile. Le pic d'inflation est attendu au premier semestre 2023 par la Banque de France. Augmentation du gaz le 1er janvier, augmentation de l'électricité le 1er février prochain… Si les prix de gros baissent actuellement, les ménages n'en verront pas tout de suite la couleur. Accentuant le risque d'une colère sociale bien que le bouclier tarifaire plafonne les hausses à 15 %. 'Il ne manque qu'une étincelle', s'alarme Frédéric Dabi. » Il suffira d'une étincelle ? Justement, « la peur de l'étincelle », lance Le Parisien. « On les avait un peu oubliés, mais ils aimeraient refaire parler d'eux. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour samedi prochain sous la bannière des Gilets jaunes. La colère des organisateurs tient en cinq mots 'Retraites – 49.3 – Inflation – Énergie – Carburant' et, comme précédemment, ils s'activent sur les réseaux sociaux pour mobiliser. Pour l'instant, le nombre de personnes s'affichant intéressées par cette journée d'action est très faible par rapport aux grandes heures du mouvement. Et les derniers appels du même type avaient fait un flop, les Gilets jaunes se réduisant à une poignée. Mais la période est électrique, comme l'ont fait remarquer récemment certains instituts de sondage. » Et « au-delà de ce qui pourrait se passer sur la réforme des retraites, le gouvernement se montre attentif à tous les signes de tension, quel que soit le secteur. Pour éviter que le feu qui couve ne se réveille. » Et d'après Les Echos, « une partie de l'entourage d'Emmanuel Macron est inquiète. Non parce qu'elle croit au grand soir syndical. Mais parce qu'elle craint la petite mèche allumée dans un coin, qui catalyse soudain et entraîne, en parlant aux tripes d'un grand nombre. Sur la retraite, un mot maladroit, une situation personnelle qui fait écho… par définition, le coup partira d'où on ne l'attendait pas. Ces derniers jours, une actualité nouvelle a vu le jour. Celle des entreprises qui baissent le rideau face aux prix de l'énergie, comme William Saurin. Ou comme ce boulanger de l'Oise qui appelle à la mobilisation après le bond de 12.000 euros de sa facture d'électricité. Un homme qui émeut, dans une activité qui parle à tous : 'C'est d'un cri d'alarme comme celui-là que tout peut partir', prévient un conseiller. » Chine : une gestion désastreuse de la pandémie de Covid A la Une de La Croix : « l'échec de Pékin » ; le quotidien catholique revient sur la flambée de Covid qui embrase la Chine et souligne que « l'échec du régime chinois sur la gestion de la pandémie est d'autant plus patent qu'il a eu recours à des moyens extrêmes. La stratégie 'zéro Covid' fut surtout une politique de libertés zéro, mêlant répression, hyper-surveillance et désinformation. Enfermer les malades – jusqu'à parfois les emmurer ! – n'a fait que retarder la diffusion du virus. Trois ans après l'apparition de ce dernier, la Chine n'a pas su développer un vaccin efficace. Tout cela contredit la propagande d'un régime qui a longtemps présenté les démocraties comme incapables de répondre efficacement au défi du Covid. » Algérie : la fuite en avant répressive du pouvoir Et puis ce coup de gueule du Monde à propos de la situation en Algérie… « La calamiteuse surenchère autoritaire du régime » : c'est le titre de l'éditorial du quotidien du soir. « La récente arrestation du journaliste Ihsane El Kadi, directeur et fondateur de Radio M et du magazine 'Maghreb Emergent', illustre une fuite en avant répressive du pouvoir, désastreuse pour l'image de l'Algérie, estime Le Monde. L'admiration qu'avait inspirée le spectacle de foules pacifiques et joyeuses du Hirak, qui avait radicalement renouvelé le regard porté sur l'Algérie, n'est plus qu'un souvenir en charpie. L'heure est à la sidération, soupire encore Le Monde, face à la fuite en avant répressive d'un régime en pleine revanche après avoir craint pour sa survie. »
La mort du roi Pelé a ému toute la planète football, mais pas que. Qu'on soit amateur ou non, le nom du Brésilien, décédé le 29 décembre à l'âge de 82 ans à São Paulo, résonnait forcément. Et particulièrement pour certains acteurs du foot africain, proches de l'icône. C'est le cas d'Abedi Pelé. Né Abedi Ayew, mais surnommé tout petit « Pelé » quand il jouait au foot dans les faubourgs d'Accra, l'ancien international ghanéen, qui a remporté la Ligue des champions avec l'Olympique de Marseille en 1993, avait rencontré Pelé lors du tirage au sort de la Coupe du monde 1994 aux États-Unis. On vient d'apprendre la disparition du « Roi » Pelé. Le Brésilien qui est mort le soir du jeudi 29 décembre 2022 à Sao Paulo, au Brésil. Quelle est votre réaction, vous qui portez son nom en surnom ? Moi, personnellement, ça m'a bouleversé, parce que c'est quelqu'un que je connais très bien. Le « Roi » Pelé, je le connais, on s'est rencontré à New York, Madison Square Garden, puisqu'on a fait les tirages au sort ensemble. En 1994, la Coupe du monde est en Amérique. Puis, on s'est rencontré à la FIFA plusieurs fois. Il était dans beaucoup de commissions de la FIFA. Je le connais très, très bien. On a quelqu'un qui est le « Roi », quelqu'un que je respecte beaucoup, parce que j'ai son nom. Je regardais quelques vidéos à l'époque de lui, même si c'était en noir et blanc. J'ai gardé une certaine image de lui. Ça m'a vraiment touché. Justement, votre surnom, vous l'avez acquis dans les rues d'Accra, quand vous jouiez petit au ballon, il me semble. Voilà, c'était un symbole, une référence mondiale, déjà, Pelé. Quand on jouait bien au foot dans n'importe quelle capitale africaine, on se faisait surnommer « Pelé », c'est ça ? (Rires) Eh bien, c'est ça, exactement ! J'étais peut-être entre 7 et 10 ans. Je jouais dans le petit coin, à l'époque, déjà quand joue quelqu'un m'appelle… Surtout les gens plus vieux, qui connaissent le nom Pelé ! Ce sont eux qui m'appellent Pelé. Et même mes coéquipiers m'appelaient Pelé, sans savoir qui est Pelé ! Et nous tous, on ne savait pas… Après, un jour, il y a un grand Monsieur qui nous dit : « Vous, vous dites le nom de Pelé, mais vous ne le connaissez pas… ». On lui a dit : « Nous, on ne le connaît pas… Mais c'est le plus grand joueur du monde ! » Et après, en grandissant, on a commencé à apprendre beaucoup sur lui. Et puis, un cadeau, l'année 94, où on s'est rencontré en Amérique, où on a beaucoup, beaucoup parlé de football. Il me dit qu'il me regarde beaucoup, sur les chaînes françaises, et tout ça… Il sait qui je suis. Alors ça m'a vraiment, vraiment fait plaisir Vous disiez que vous l'aviez rencontré à plusieurs reprises. Des rencontres forcément très, très marquantes. C'était un homme chaleureux, c'était un homme qui mettait à l'aise ? Ah non, mais c'est vraiment quelqu'un qui est respectueux. Et puis, tous, on errait dans la salle de la FIFA où on faisait des réunions, comme ça. Et puis il rentre à la fin, et nous tous, on reste debout, pour saluer le plus grand. Et ça, ça ne disparaît pas dans ma tête. C'est comme une petite photo devant moi. C'était un homme qui était aussi assez lié au continent africain. Il était déjà venu notamment jouer des matchs au Congo-Brazzaville, au Gabon. Vous, au Ghana, on vous appelle les Brésiliens de l'Afrique… Donc forcément, il y a des liens avec Pelé ? Oui ! Il y a un peu de lien, mais à l'époque je crois que je ne suis peut-être pas né, ou je suis très petit, on m'a dit qu'il était venu au Ghana, avec son équipe de Santos. Le Brésil, ils sont venus au Ghana, ils ont fait un match amical. À l'époque, le Ghana s'appelle le Gold Coast (Côte-de-l'Or). Et vous disiez en début d'interview qu'avec vos amis, quand vous étiez petits à Accra, vous vous surnommiez Pelé sans même l'avoir vu jouer, sans même savoir qui c'était. Mais même quand on ne le connaissait pas, tout le monde connaissait Pelé sur le continent africain ? Bien sûr ! Mais c'est le « Roi ». Tu n'as pas besoin de connaître, tu as juste besoin d'entendre le nom, et puis tu sais qui c'est ! C'est ça la force qui l'a amené dans le football mondial. C'est celui qui a fait que le football est devenu ce qu'il est aujourd'hui. Et pour terminer, pour rendre un dernier hommage au « Roi » Pelé, si vous deviez garder une image, un souvenir, que ça soit en tant que joueur, ou dans vos rencontres aujourd'hui, qu'est-ce que ça serait ? Vraiment, c'était une grande chose pour moi de l'avoir devant moi. Et puis surtout, il y a une photo que j'avais de France Football, je crois que si vous voulez chercher, il m'a retenu dans son bras, comme son enfant. Vraiment, ça je n'oublie pas ! Le jour où il m'a fait ça…. C'était en 94 hein ! On était allé faire les tirages en Amérique. ► À lire aussi : Pelé et le football africain, un mélange de respect et d'admiration
À l'occasion des élections législatives du 8 janvier 2023 au Bénin, entretien avec Paul Hounkpè, secrétaire exécutif du parti d'opposition Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE). En mai 2021, il est devenu chef de file de l'opposition. Un statut qui lui coûte des procès en légitimité par les autres partis qui l'accusent de faire valoir. RFI : Monsieur Paul Hounkpè, bonjour. Vous êtes le secrétaire exécutif du parti d'opposition FCBE. Les élections législatives se tiennent le 8 janvier prochain. Comment se déroule la campagne et quel niveau de mobilisation vous constatez sur le terrain ? Paul Hounkpè : La population en général est partagée entre les fêtes de fin d'année et les débats politiques. Ça n'a pas été un bon choix de placer la campagne en fin d'année où il y a deux fêtes majeures et l'engouement est partiel et donc la population se trouve un peu dispersée. Qu'est-ce que vous voulez changer et qu'est-ce que vous reprochez au Parlement sortant ? Depuis 2016, il y a une soumission des institutions et nous avons constaté que le Parlement qui a été mis en place n'a pas du tout joué son rôle en se faisant passer pour une suite du pouvoir exécutif. Et donc notre intention, c'est de restaurer notre démocratie en assurant la séparation des pouvoirs. Qu'est-ce que les populations vous réclament et vous demandent ? Il y a plusieurs lois à polémiques. Il y en a véritablement qui dérangent, telle que la restriction des libertés et surtout le droit de grève. Il ne s'agira pas de dire une remise en cause systématique. Mais c'est de relire, d'assouplir, de revoir et de recadrer. Avez-vous, lors de cette campagne, une pensée pour Joël Aïvo et Reckya Madougou, est-ce que vous demandez leur libération ? Nous voulons véritablement que ces personnes soient libérées au plus tôt. Si le peuple nous accordait la majorité des députés, c'est d'aller à une loi d'amnistie et de pouvoir les libérer. Je crois que ce sont des choses qui sont possibles. Sur la participation du parti Les Démocrates à ces élections. Vous dites : vive le retour de la démocratie ? Pour nous, c'est assez positif et d'ailleurs ça fait qu'aujourd'hui, les campagnes se déroulent dans l'ambiance et la paix. C'est une grande satisfaction que de ne pas voir les engins de guerre circuler au cours donc de cette période. C'est une avancée notable, et nous ne pouvons que souhaiter ça. En mai 2021, vous avez été fait chef de file de l'opposition. Beaucoup de partis d'opposition vous font un procès en légitimité. En clair, ces partis, ne vous reconnaissent pas comme tel. Qu'est-ce que vous répondez ? Nous, nous avons participé à une élection et nous avons eu des résultats. C'est au vu des résultats que le chef de file de l'opposition a été désigné. Et conformément à la loi, c'est FCBE la principale force de l'opposition. Qu'est-ce qui vous permet de dire ça ? Justement parce que nous sommes représentés partout, nous avons des élus, nous avons des maires. Vous étiez seuls ? Nous étions seuls, mais nous n'avons empêché personne. On ne peut que juger, et ce, sur ce qui est factuel. Vous ne pouvez pas faire des extrapolations et penser que quelqu'un qui n'a jamais participé à une élection peut se permettre de dire qu'il est la principale force, ce n'est pas possible. Tout ne suffit pas d'être un ancien président pour se prévaloir d'être une force politique importante du pays. Est-ce que vous redoutez que les Démocrates fassent mieux que vous à ces élections ? Ceux qui ont été obligés d'avoir des accointances avec le pouvoir - avant de sortir, d'émerger de l'eau – eh bien ils ne peuvent pas se dire véritablement autonomes, capables donc de surgir sans un coup de pouce du pouvoir. Nous n'avons peur d'aucune force. Vous accusez les Démocrates d'avoir négocié avec le pouvoir, c'est ce que vous dites ? Je n'accuse pas, mais je constate. Et pourtant c'est vous qu'on accuse de faire-valoir du pouvoir. Vous êtes faire-valoir du président Talon, oui ou non ? La question fait mal, quand j'explique, vous revenez chaque fois là-dessus ! Nous n'avons aucune relation avec le pouvoir. Est-ce que vous serez candidat en 2026 à l'élection présidentielle ? Personne ne peut penser aux élections de 2026 sans d'abord réussir les élections de 2023. Avez-vous un doute sur le départ du chef de l'État ? Il a répété plusieurs fois qu'il ne se présenterait plus. Non, mais s'il y a une qualité que je reconnais au chef de l'État, c'est d'être direct. Si jusqu'ici il n'a fait aucune autre déclaration que celle qu'il partirait en 2026, il n'y a pas de raison d'avoir de doute. Vous êtes prêt à l'union sacrée pour la lutte contre l'insécurité et contre le terrorisme dans le nord du Bénin ? Lorsqu'il s'agit, n'est-ce pas, de notre pays, aucun sacrifice ne sera de trop et nous devons nous mettre ensemble pour combattre ces forces extérieures. Ça, là-dessus, il n'y a pas opposition. Monsieur Paul Hounkpè, merci. Merci beaucoup. ► À écouter aussi : Saliou Akadiri (LD): au Bénin, «le peuple se reconnait dans notre parti comme celui de l'opposition» Abdoulaye Bio Tchané (BR): «Notre objectif est de sortir des élections en tant que premier parti du Bénin» Orden Alladatin (UPR): au Bénin, «les électeurs nous demandent d'être leur meilleur porte-parole»
La libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali est « actée », nous indique notre correspondant, Serge Daniel. C'est en présence de la médiation togolaise que les deux parties ont signé un mémorandum afin de convenir de la libération des 46 militaires ivoiriens, mais aussi du renforcement des relations entre les deux pays. Et cette annonce a fait couler beaucoup d'encre dans les journaux à Bamako, Abidjan ou Ouagadougou. Dans la capitale malienne, le journal Malikilé se réjouit de ce qu'il appelle « le triomphe de la Raison ! », écrit-il en Une avec un « R » majuscule au mot « raison ». « Il fallait trouver une porte de sortie, aller vers une paix des braves que (Malikilé) n'a cessé d'évoquer dans ses colonnes dès l'éclatement de cette triste affaire, s'autosatisfait ce quotidien. Enfin voilà que nous y sommes », se réjouit encore ce journal bamakois, en rendant hommage au président togolais Faure Gnassingbé, « médiateur discret mais efficace qui vient de réussir la prouesse de résoudre une équation extrêmement complexe ». Avec une formule simple : « que chacun mette un peu d'eau dans son Gnamacoudji » ! » Balle à terre pour les 46 Ivoiriens détenus au Mali À Abidjan aussi, ce vendredi, l'affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali a été hissée en Une par plusieurs quotidiens. Sur celle de Le Jour Plus, il est indiqué que le ministre Téné Birahima Ouattara, que les Ivoiriens appellent « photocopie » tant il ressemble physiquement à son président de frère Alassane Ouattara, et Assimi Goïta « ont signé un protocole d'accord à Bamako ». « Assimi Goïta signent un accord », énonce de façon plus concise la Une du journal L'Expression. Protocole d'accord ou accord tout court, pour le quotidien Le Nouveau Réveil, qu'importe, l'essentielle se résume en une phrase. « Abidjan renoue le dialogue avec Bamako », lance la Une de ce journal proche du PDCI-RDA de l'ex-président Henri Konan Bédié. Tandis que, prudemment sans doute, celle du quotidien Le Patriote, proche du président Ouattara, se garde bien de la moindre allusion à l'affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali. « Des émissaires de Ouattara chez Goïta », lance plus évasivement « la manchette » du quotidien indépendant L'Inter, tandis que la Une de son confrère Soir Info (qui appartient au même groupe de presse que L'Inter), signale que la journée de jeudi a été « chargée » pour le frère du président Ouattara (qui est, rappelons-le, en charge des affaires de Défense à la tête du ministère du même nom, en Côte d'Ivoire). Soir Info, lui, souligne que « cette visite a surtout permis aux officiels ivoiriens et maliens de se parler directement pour faire avancer le dossier. C'est ce qui a manqué, reconnaît un haut fonctionnaire de Bamako », complète ce quotidien. Lequel, dans la foulée, élargit sa focale pour évoquer plus globalement la « situation politico-diplomatique » actuelle entre la Côte d'Ivoire et le Mali, pour signaler que « des Maliens souhaitent recevoir, à Bamako, Laurent Gbagbo, l'ancien chef de l'État ivoirien ». Vœu émis samedi dernier, 17 décembre, à Bamako, lors d'une conférence de presse, « par Youssouf Diakité, président du Mouvement patriotique et panafricain du Mali et du Dr Sidi Modibo Diarra, président du Ppa-Mali », rapporte donc ce vendredi le journal abidjanais Soir Info. Justement, ce quotidien proche de Laurent Gbagbo qu'est le journal Le Temps se garde bien de faire écho à ces appels panafricanistes et se borne à rappeler ce vendredi que, dans l'affaire dite des « 46 Ivoiriens » détenus au Mali, « les négociations et autres interpellations en passant par des menaces de sanctions sous-régionales et internationales n'ont pas réussi à faire fléchir le pouvoir malien », rappelle ainsi Le Temps. 46 Ivoiriens dans la hotte du Père Noël Que va-t-il se passer à présent ? C'est du côté du Burkina Faso voisin que la question est posée. Le quotidien Wakat Sera se demande en effet si la « fin d'année va (ou non) rimer avec fin de détention » pour les 46 militaires ivoiriens. « Tout concorde à le croire, le vent sec d'harmattan ayant charrié avec la poussière qui le caractérise de bonnes infos venant des bords du Djoliba », formule, dans son habituel style fleuri, Wakat Sera. Lequel journal souligne l'ambiance « fraternelle » dans laquelle ont baigné les échanges à Bamako. « Noël et Saint-Sylvestre auprès des leurs, ce sera le plus beau cadeau offert à ces hommes dont l'absence commence à peser dans leurs familles respectives », soupire Wakat Sera, en concluant « Ça suffit comme ça ! ».
« Objectif finale ! », c'est le grand titre du Parisien. « L'histoire est à leur porte : il n'y a qu'un rêve dans cette Coupe du Monde. Qui de la France ou du Maroc aura le droit de le vivre, à l'issue d'une demi-finale incertaine, entre une sélection tricolore qui connait tout de cette altitude et celle du Maroc qui semble inarrêtable au Qatar ? » « Trois étoiles plein les yeux », lance L'Equipe en Une. En effet, l'étoile verte du royaume chérifien et les deux étoiles dorées sur le maillot des Bleus, ça fait trois… « Les Bleus vont être face à une mer rouge et assourdissante », poursuit L'Equipe. « Ils seront confrontés ce soir à l'extraordinaire élan populaire qui porte le Maroc et à une organisation défensive qui a donné la migraine à tous les favoris. (…) Cette demi-finale sera portée, au stade Al-Khor, par un grand souffle arabe et africain, et au-delà, parce que cet automne bouleversé aime ces héros improbables, et que tant de Français ont deux amours, comme Joséphine Baker. » DD déterminé ! Alors face à cette défense de fer, les Bleus vont « être à l'attaque », s'exclame Le Figaro. « Car Didier Deschamps ne pense qu'à une chose : éliminer le Maroc, ce mercredi soir, lors de la septième demi-finale (1958, 1982, 1986, 1998, 2006, 2018) disputée par l'équipe de France dans une Coupe du monde et glaner un troisième trophée planétaire. Capitaine de l'épopée de 1998, puis sélectionneur des héros de 2018, "DD" n'est pas rassasié, affirme Le Figaro. Jamais. Au contraire, avec un groupe composé d'un savant mélange de vieux grognards charmés par une ultime danse et de jeunes héritiers assoiffés de succès, le patron des Bleus reste guidé par cet appétit féroce de marquer l'histoire de son sport. Et de son pays. À deux matchs de conserver le titre planétaire, un authentique exploit réalisé seulement à deux reprises, par l'Italie (1934-1938) et le Brésil (1958-1962), l'occasion est trop belle pour la rater. Et se contenter d'une place dans le dernier carré ne fait pas partie du vocabulaire de cette équipe de France dont l'ambition n'a cessé de croître depuis son arrivée au Qatar, le 16 novembre dernier. » Si proches, si loins… Libération, pour sa part, nous rappelle l'arrière-plan politique de ce match : avec « les nombreuses divergences qui empoisonnent ces dernières années les relations entre Paris et Rabat : restrictions dans la délivrance des visas français, visite bienveillante d'Emmanuel Macron chez le voisin algérien, affaire Pegasus… La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est attendue demain jeudi dans le royaume pour désamorcer ces tensions, et le moins qu'on puisse dire est que le timing est excellent, pointe Libération : la sélection marocaine défie donc ce soir les champions du monde français pour une place en finale, et ce match a éveillé des émotions très vives dans les deux pays. Pour les Marocains francophiles, encore très influents dans le royaume, il s'agit d'une reconnaissance tardive d'une égalité face à l'ancienne puissance coloniale, sinon une certaine supériorité : après tout, remarque Libé, le monde arabe tout entier ne vibre-t-il pas pour les Lions de l'Atlas, le Petit Poucet qui menace les plus grands ? Pour les Français aux racines marocaines, l'affiche de ce match est aussi le reflet de leur double culture, source de leur force et créativité, et elle apaise nombre de questionnements superflus. » Alors, « en fin de course, conclut Libération, chacun comprend qu'il n'y aura qu'un seul gagnant. Allez, restons sur la formule neutre et bienveillante : et que le meilleur gagne. » « La tristesse des perdants… » Justement, on revient au Parisien qui a demandé à l'acteur Omar Sy quel était son pronostic… « J'ai deux favoris, répond-il. C'est le gagnant de cette demi-finale qui nous intéresse. Le vainqueur de France-Maroc sera mon favori. (…) A la fin de ce match, on sera tous contents et un peu déçus. Quelle que soit l'issue. Certains seront contents pour le Maroc, et un peu déçus pour la France, ou l'inverse, affirme Omar Sy. Je connais déjà mon état d'après match. Je serai dans ce double sentiment. On sera partagés. Je penserai aux joueurs. Et dans les deux cas, nous serons beaucoup à ressentir particulièrement la tristesse des perdants. »
Le sommet États-Unis/Afrique s'est ouvert hier, mardi 13 décembre, à Washington, avec 49 pays invités, en plus de l'Union africaine. De nombreux chefs d'État ont fait le déplacement pour répondre à l'invitation de leur homologue Joe Biden, dont le président des Comores. Azali Assoumani évoque sa candidature à la présidence de l'Union africaine, des questions de politique intérieure, et la relation des Comores avec la France. Vous êtes candidat à la présidence de l'Union africaine. Le président sera choisi en février prochain. Vous avez un adversaire qui est le Kényan William Ruto. Est-ce que les choses, ici à Washington, peuvent vous départager ? Azali Assoumani : Oui, j'espère bien. J'en ai discuté avec lui quand on était en Égypte. On n'a pas eu le temps d'approfondir. Mais j'avais pris contact avec le président de la Commission africaine et on s'est dit qu'on va en discuter ici. Et j'ose espérer qu'on va trouver un compromis favorable. Donc, il y a des négociations qui ont lieu en marge de ce sommet, ici à Washington ? On va discuter. J'en ai parlé avec le président de l'Union africaine, Macky Sall. Le poste de président de l'Union africaine l'année prochaine revient à l'Afrique de l'Est. Donc, c'est à nous de trouver un consensus. Vous êtes un petit pays, les Comores. Vous êtes face à un pays plus grand, plus riche aussi. Qu'est-ce que vous allez dire à vos pairs pour les convaincre que ce sont les Comores qui doivent présider l'Union africaine ? Vous savez, l'Afrique est un continent, avec des pays souverains. Et on a l'obligation de respecter la souveraineté de tout pays. On fait partie de l'Union africaine, comme on fait partie du monde. Aux Nations unies, il n'y a pas une voix pour les petits ou pour les grands. Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, parce que c'est un petit pays, il n'aurait pas le droit d'assumer des responsabilités. Mais aux Comores, l'opposition vous accuse parfois de dérives dictatoriales. Est-ce que ce ne sont pas des arguments qui peuvent jouer en votre défaveur ? « Dictatoriales », ce sont les réseaux sociaux. Mais, venez aux Comores, vous allez voir (rires). Donc, ils peuvent nous accuser. En tout cas, il y avait un deal en 2016, en 2019. On a un deal en 2024, qu'ils se préparent. Mais je peux vous dire sans prétention aucune, comparativement à d'autres pays, pas seulement africains, à d'autres pays, on doit s'estimer heureux aux Comores. Vous avez évoqué les échéances électorales. Justement, en 2019, vous avez été réélu après avoir modifié la Constitution et la loi électorale qui a abrogé ce système de présidence tournante entre les trois îles. L'opposition à ce moment-là a dénoncé votre réélection, vous a contesté. Trois ans après, que comptez-vous faire pour relancer un dialogue politique qui semble aujourd'hui un peu dans l'impasse ? D'abord, il n'y a pas d'impasse. Je répète : la Constitution, ce n'est pas moi qui l'ai changée. C'est l'opposition elle-même. Je n'étais même pas au pouvoir. Ce n'est pas moi qui ai clamé qu'il faut qu'on change cette Constitution. Donc, quand j'ai été président, je l'ai appliquée. Mais est-ce que le dialogue politique existe ? Voilà. Tout à fait. On l'a tenu. Dernièrement, on a tenu un dialogue politique pour essayer d'apaiser les tensions. Beaucoup d'opposants sont venus parce que, dans le cas des élections prochaines, il est temps que chacun donne son avis sur le mécanisme électoral pour que demain, il n'y ait pas de contestation. Malheureusement, il y en a qui ne sont pas venus. Donc, vous dites qu'il y a un dialogue avec l'opposition, mais le mois dernier, l'un de vos principaux opposants, l'ex-président Ahmed Abdallah Sambi a été condamné à la prison à vie pour l'affaire dite de la « citoyenneté économique », soit le détournement allégué d'importantes sommes d'argents de la vente de passeports comoriens à des étrangers. Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction entre cette condamnation et vos tentatives de dialogue avec l'opposition ? Que dieu vous pardonne ! (rires) Quelqu'un qui a fait un acte anti-loi, on ne va pas le juger parce que c'est un ancien président, parce qu'il est opposant ? Ses partisans dénoncent un procès politique… Ils disent tout ce qu'ils veulent. Je l'ai déjà entendu. Moi, ça ne m'empêche pas de dormir. Mais ce qui a été fait, c'est au vu et au su de tout le monde. Parce qu'on est en train de voir un détournement d'argent. Donc, le président Sambi n'est pas au-dessus de la loi. D'ailleurs, il n'est pas le seul président à être jugé : en Afrique, en Asie, en Amérique, en Europe. Il a fait un acte ignoble. Moi, je ne voudrais pas que ce soit un exemple pour les autres. Enfin moi… la justice. Donc, c'est quelqu'un qui a violé la loi, qui a trahi le pays. Donc, il a été jugé et là, on prend le poste d'opposant ? Mais c'est aussi un opposant. Est-ce que pour apaiser les relations avec l'opposition, est-ce que dans le cadre de ce dialogue que vous voulez mener avec l'opposition, vous pourriez envisager une mesure de grâce ou d'amnistie pour l'ex-président Sambi ? Un opposant qui travaille avec moi, qui comprend. Mais l'opposant extrémiste n'a pas un effet de chantage. Il doit rentrer dans le dialogue. Et puis, effectivement, j'ai des prérogatives de grâce, je peux le faire. Mais, je ne veux pas le faire par chantage. Vos relations avec Paris ne sont pas vraiment au beau fixe. Il y a toujours ce problème de l'île de Mayotte. Comment qualifieriez-vous vos relations avec la France et avec Emmanuel Macron ? Elles sont au beau fixe. Même en famille, on se tire, ce n'est pas un problème, parce que, effectivement, il ne va plus dans l'émergence, donc ça veut dire qu'il y a un compromis. On s'est dit que, effectivement, voilà ce qui nous différencie, on le laisse de côté. On voit ce qui nous rassemble. La France et les Comores sont des partenaires. Sur ces problèmes-là, j'espère qu'on va trouver un consensus pour l'intérêt des deux pays.
Maroc-Espagne, ce mardi après-midi, pour un 8e de finale historique. Tous les pays du continent auront les yeux braqués sur les Lions de l'Atlas, dernier représentant africain en lice. Le quotidien L'Opinion à Rabat se réjouit d'avance : « quels que soient son résultat, son score et les circonstances de son déroulement, le choc maroco-espagnol de ces 8èmes de finale de la Coupe du Monde 2022 au Qatar est d'ores et déjà une consécration en soi pour le football national. Loin d'être une anomalie footballistique comme il en arrive souvent dans la compétition reine du football international, où périodiquement des outsiders parviennent à créer la surprise, la qualification des Lions de l'Atlas n'a jamais semblé aussi méritée et aussi logique que cette fois-ci. (…) En 1986, rappelle L'Opinion, le Maroc, avec peu de moyens mais énormément de talent, de génie et de bonne volonté, avait ouvert le bal des qualifications aux huitièmes de finale pour les nations africaines. Sa prouesse historique inspirera des générations entières de footballeurs marocains, africains et arabes, leur permettant de rêver, d'espérer, de gagner et au final de se qualifier à d'autres paliers de la compétition, comme ce fut le cas pour le Cameroun de Roger Milla avec son accession mémorable au quart de finale du Mondial de 1990. Espérons donc, conclut L'Opinion, que Walid Regragui et son équipe continuent cette œuvre utile, non seulement pour notre image et pour notre moral de Marocains, mais pour celui de l'ensemble des peuples africains et arabes. » Surprise ? Justement, le quotidien marocain Le Matin, notamment, rapporte les propos du sélectionneur Walid Regragui : « ce sera un match très difficile pour le Maroc, reconnait-il. L'Espagne est l'une des meilleures équipes au monde avec beaucoup d'ambition. Je pense que c'est l'un des favoris pour la victoire finale. Maintenant voilà, on a des choses à faire valoir. On est bien préparés. On a une journée de récupération de plus. On essaiera de créer la surprise. » La loi des chiffres ? Si l'on en croit les statistiques, les Marocains sont bien placés… C'est du moins ce qu'affirme le site Afrik foot : « sur les quatre 8e de finale disputés jusqu'à présent dans cette édition, la logique de la phase de groupes a toujours été respectée et l'équipe arrivée en tête de sa poule a pris le meilleur sur celle arrivée deuxième : les Pays-Bas contre les Etats-Unis (3-1), l'Argentine face à l'Australie (2-1), la France contre la Pologne (3-1) et les Anglais face au Sénégal (3-0). En toute logique, conclut Afrik foot, les Marocains, qui ont terminé en tête de la poule F, devraient donc disposer de l'Espagne, seulement deuxième du groupe E. » « Ô Lions de l'Atlas, ô dernier espoir ! » Reste que la logique et les statistiques ne font pas gagner un match… Mais de nombreux médias du continent veulent y croire, à l'image de WakatSéra au Burkina Faso qui lance cette supplique : « ô Lions de l'Atlas, ô dernier espoir ! (…) Pour défendre les couleurs de l'Afrique, ils étaient cinq au départ de l'aventure. Il ne reste plus que le Maroc. (…) Derniers rois de la forêt encore en vie, pour défendre la jungle africaine, les Lions marocains devront se livrer à un duel sans merci contre leur voisin espagnol », pointe le site burkinabé. « Les Lions de l'Atlas doivent juste ajouter à leur discipline de jeu une bonne dose de réalisme et une once supplémentaire d'engagement pour relever ce challenge bien lourd. (…) Il faudra aussi et surtout éviter de vendanger la plus petite des occasions de but et ne laisser aucun boulevard, pas même la plus petite brèche (…). La bonne vieille recette qui fait de la meilleure défense l'attaque, rigoureusement appliquée, devrait bien pouvoir déstabiliser la bande à Sergio Busquets. Yes we can ! Oui nous pouvons !, conclut WakatSéra. C'est le seul slogan de mise pour les Lions de l'Atlas pour continuer à donner de l'espoir et du bonheur à un continent noir qui rêve de jouer les premiers rôles dans cette grand-messe du football mondial. »
Ne partez pas trop vite ! Qui dit séries françaises ne dit pas forcément séries mauvaises. Justement, cette année, ça a été plutôt sympa. Entre Brigade Mobile, un The Office côté gendarmes, des comédies drôles, des drames chorales, on en a eu pour tous les goûts. Et on fait aussi le point sur les plateformes... L'équipe des causeurs autour de Stéphane, animateur d'un soir : Aki, Maxime et Mélanie ! Après un point général sur l'année séries côté France, voici le sommaire 10:30 TF1 15:10 Désordres, Miskina, Ultra Loin 20:50 La Fille au cœur de cochon 25:00 M6, sans ambition ? 28:30 La fin de Plus Belle La Vie 30:00 Brigade Mobile 32:00 Chair Tendre 33:50 Les Papillons Noirs 36:15 RuPaul's Drag Race France 37:20 Salto et OCS : l'avenir 43:10 Séries françaises de plateforme, séries cheap ? ------------------------------------------- Notre compte Twitter pour nous suivre ▶ Les causeurs sur Twitter
Depuis deux mois, ils sont onze accusés qui comparaissent au tribunal de Conakry pour le massacre, le 28 septembre 2009, de 157 personnes et le viol de plus de 100 femmes. Beaucoup sont dans le déni et ne se souviennent de rien. Mais un homme parle : c'est Toumba Diakité, qui était l'aide de camp du président guinéen Dadis Camara. Saura-t-on, grâce à lui, qui a donné l'ordre de cette tuerie ? Alseny Sall est le porte-parole de l'Organisation guinéenne des droits de l'homme (OGDH). En ligne de Conakry, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Plusieurs des onze accusés sont déjà passés à l'interrogatoire et notamment Toumba Diakité, l'ancien aide de camp de Dadis Camara, est-ce que son audition a permis d'avancer dans la connaissance de la vérité ? Alseny Sall: En tout cas, il fait partie de ceux qui ont fait des déclarations très fracassantes, qui ont donné des informations très claires, très précises, et le fait aussi pour lui de citer d'autres personnes qui seraient impliquées de près ou de loin dans la perpétration de ces évènements, pour nous aussi c'est une bonne chose. Donc il a donné de la matière au tribunal, par contre nous déplorons que certains accusés versent dans la négation, et refusent vraiment de donner toute la part de vérité dans cette affaire. Et peut-être, pensez-vous à l'ex-ministre Claude Pivi, à l'ex-ministre Thiégboro Camara et au neveu de l'ex-président Dadis Camara, à savoir Marcel Guilavogui ? Tout à fait, mais aussi le ministre de la Santé à l'époque des faits, le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, donc évidemment nous avons constaté quand même qu'ils allaient dans une négation systématique des faits. Mais dans tout ça, ce qui est intéressant, c'est que nous constatons qu'il y a de l'incohérence aujourd'hui au niveau de la défense, les accusés commencent à s'accuser mutuellement entre eux, donc pour nous, ce sont quand même des bonnes choses pour comprendre davantage ce qui s'est passé. Alors les contradictions que vous soulevez, n'est-ce pas justement grâce au fait que Toumba Diakité, l'ancien aide de camp, a rompu le pacte de silence entre les accusés ? Tout à fait, et le fait qu'aujourd'hui on commence aussi à arrêter d'autres personnes qui seraient impliquées de près ou de loin par rapport à ces évènements. Tout ça pour nous contribuera à la manifestation de la vérité dans cette affaire. Donc il y a beaucoup d'acteurs qui sont impliqués, qui sont encore en liberté. Et quand vous dites que certains se contredisent par rapport à leur première déclaration, à qui pensez-vous en particulier ? Mais si vous constatez par exemple, il y a un avocat qui s'est déporté la semaine dernière, le vendredi, pour la défense du colonel Claude Pivi et du capitaine Marcel Guilavogui, tout simplement parce que ces deux accusés avaient des versions différentes des évènements. Oui, ces deux accusés sont dans le déni ? Exactement, ils sont dans le déni, mais aussi aujourd'hui ils ont une ligne de défense contradictoire. Alors l'accusé Toumba Diakité a tendance à charger les autres accusés, ça c'est la grande surprise de ce début de procès, mais en revanche il a tendance à s'exonérer de toute responsabilité et à dire au contraire que c'est lui qui a sauvé les dirigeants de l'opposition qui étaient à l'intérieur du stade, est-ce que tout cela n'est pas trop beau pour être vrai ? Justement, raison de plus, vraiment, de prendre du recul par rapport aux déclarations des uns et des autres. Donc il y a aussi les victimes qui viendront plus tard pour témoigner ce qu'elles ont vécu et vu au stade, afin qu'elles obtiennent justice dans cette affaire. Alors c'est vrai qu'on attend aussi le témoignage des victimes, et notamment des dirigeants de l'opposition qui étaient à l'intérieur du stade, on pense par exemple à Cellou Dalein Diallo et à Sidya Touré, le problème c'est que ces deux grandes personnalités sont à l'étranger et qu'elles ont peur de rentrer au pays et de se retrouver en prison sous le régime actuel. Tout à fait, comme vous savez, les victimes sont nombreuses, elles sont plus de 400 constituées pour confondre les accusés qui sont à la barre pour témoigner. Mais est-ce que vous souhaitez que, s'ils ne peuvent pas rentrer à Conakry, Cellou et Sidya puissent témoigner par un système vidéo ? Ça serait bien, parce que pour nous tout ce qui pourrait concourir à la manifestation de la vérité est nécessaire dans ce procès. Dans le box des accusés, il y a l'ancien président Dadis Camara, qui n'a pas encore été interrogé, qu'est-ce que vous attendez de son interrogatoire ? Ecoutez, monsieur Camara a été le président de la République, donc commandant en chef des forces armées, il y a des accusés qui l'accusent déjà, qui le chargent dans leurs déclarations, donc on attend pour qu'il vienne donner sa part de vérité par rapport à ce qui s'est passé. Mais s'il s'enferme dans le déni, comme Claude Pivi, comme Marcel Guilavogui, comme Thiégboro Camara, est-ce que la Cour ne risque pas de manquer de preuves et d'indices matériels, 13 ans après les faits, pour pouvoir le confondre ? Mais écoutez, on n'a pas encore commencé à discuter les pièces de la procédure, je vous apprends que la phase des pièces de la procédure viendra avec des vidéos à l'appui, donc tout ça, ça viendra. Donc c'est un procès qui va prendre bien sûr du temps. Notre souhait, c'est qu'il vienne faire ses déclarations, donner sa version des faits, mais s'il s'inscrit dans la négation, je pense que le tribunal aussi en tirera toutes les conséquences.
En Côte d'Ivoire, c'est aujourd'hui que doit s'ouvrir le procès de l'attentat terroriste de Grand-Bassam, perpétré le 13 mars 2016. Ce jour-là, trois hommes armés ont ouvert le feu sur la plage de cette station balnéaire, située à une cinquantaine de kilomètres d'Abidjan. Le bilan est lourd : dix-neuf personnes sont tuées (neuf Ivoiriens, quatre Français, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée) alors que trente-trois autres sont blessées. Georges Philippe Ezalay était à l'époque le maire de Grand-Bassam. Joint par RFI, il nous raconte cette journée d'horreur telle qu'il l'a vécue. RFI: D'abord, dans quelles circonstances avez-vous pris connaissance de cette attaque terroriste de Grand-Bassam ? Georges Philippe Ezalay: J'étais en fonction ce dimanche, on avait une personnalité importante avec une délégation qui était en visite en Côte d'Ivoire donc j'ai dû, en tant que maire, demander à quelques adjoints et conseillers que l'on se retrouve à la mairie pour recevoir cette délégation. On a donc présenté la ville avec tous ses atouts, tous les projets que nous mettions en place et on devait ensuite avoir un déjeuner à ma résidence qui n'est pas loin de la mairie. Donc on s'est rendu à mon domicile en attendant un autre groupe qui était allé faire un peu de tourisme, une belle journée, et puis on a entendu ces bruits d'armes... Au départ, on a cru que c'était juste un anniversaire, des feux d'artifice ou un braquage. Et après ça devenait sérieux. En tant que premier magistrat de la ville, je suis sorti, parce que je ne suis pas loin de là. Je suis sorti avec les hommes de mon support qui étaient avec moi et on s'est rendu compte que tout le monde fuyait : "Monsieur le maire, ça tire partout, on est en train de tuer tout le monde sur la plage", c'était vraiment la panique. Et le temps de mettre mes hôtes en lieu sûr, il a fallu donc que j'aille aux informations, voir un peu ce qu'il se passait puis on s'est rendu compte que c'était sérieux. Au moment où vous prenez conscience de la gravité des évènements, que vous dites-vous ? Vous savez, c'est tout qui passe dans ma tête, ce n'est pas possible, on est tellement loin de s'imaginer qu'il pourrait y avoir une attaque terroriste en Côte d'Ivoire et en plus à Grand-Bassam, c'était inimaginable ce qui s'est passé. Et tout de suite, il faut organiser ce qu'on peut organiser, il fallait aller à l'hôpital, voir un peu les blessés, il y avait des morts, c'était indescriptible. Tout a été très vite vous savez, c'était effroyable ce qui s'est passé, parce que tirer sur des personnes innocentes qui étaient venues pour vivre, pour prendre plaisir au bord de la mer, la plage, c'est ça Bassam. C'est du tourisme. Et puis voir la vie enlevée comme ça pour rien du tout... Après, il a fallu organiser tout le reste, on a eu une grande rencontre au stade avec des milliers de personnes, avec le gouvernement, le président de la République lui-même et son épouse sont venus délivrer des messages pour rassurer les populations. Et on a même eu l'occasion, c'était historique aussi, d'avoir un conseil des ministres exceptionnel qui a été organisé à Bassam. L'attentat a fait l'objet d'un point et à cette occasion, le gouvernement avait décidé de mettre un fonds à la disposition de tous les opérateurs économiques, parce que c'est clair que Bassam a été impacté pendant des jours, voire des mois, par cette situation. Justement, six ans après, vous diriez que la ville de Grand-Bassam porte encore les stigmates de cet attentat ? Ou la vie normale a repris son cours ? Je pense honnêtement que ce qui fait un des points forts de cette ville, c'est que c'est une ville qui est ouverte sur la vie, parce qu'il y a le soleil, les plages, l'eau, des contacts... Parce que vous savez, Bassam a été la première capitale de la Côte d'Ivoire, c'est une ville qui a des contacts donc dans les six mois les choses sont rentrées dans l'ordre. Et les Bassamois ont été résilients par rapport à cette question, c'est vrai qu'une fois par an il y a ce mémorial qu'on a érigé à la descente du pont de la victoire où on a indiqué les noms de toutes ces victimes, donc une fois par an, on vient pour se souvenir de ce qui s'est passé. Mais au-delà, je pense que la vie a repris le dessus sur cette barbarie, sur la mort qui a été semée ce jour-là. Selon vous, que peut-on attendre du procès qui s'ouvre ce mercredi ? Il faut espérer que ceux qui ont été à la base de cette tragédie reconnaissent qu'ils ont fait du tort à des familles entières, ont brisé des vies, et que ça ne peut pas rester impuni.
Tic tac, tic tac, Noël approche à grands pas et il est temps de ressortir les bougies et de se mettre en mode cocooning ! D'ailleurs, pour vous c'est quoi une belle ambiance de Noël ? Justement, dans ce nouvel épisode Marisa et Isadora vous donnent toutes leurs astuces pour se créer un atmosphère festif tout en respectant son budget. Bons plans, belles trouvailles et conseils du quotidien sont au programme pour vous accompagner et vous faire vivre de douces fêtes.Alors tamisez la lumière, branchez vos écouteurs et laissez vous guider, c'est Noël avant l'heure !Bonne écoute. Un podcast réalisé en collaboration avec Bonial. RETROUVEZ NOUS SUR :
L'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution a été largement approuvée, hier jeudi, par l'Assemblée nationale. Un consensus qui a donné lieu à d'inhabituels et surprenants rapprochements. Cette inscription de l'IVG, l'interruption volontaire de grossesse, dans la Constitution était initialement proposée par le parti de gauche La France insoumise. Elle a été approuvée par les députés macronistes, mais aussi par 38 des 89 députés du Rassemblement national. Comme le remarque le journal Le Figaro, les Macronistes, « cette fois », n'ont rien trouvé à redire que Marine Le Pen et 38 députés « qu'ils qualifient d'extrême-droite (aient) contribué à cette si large majorité ». D'autant qu'aucun député du parti centriste Modem, de François Bayrou, « le dernier avatar de la démocratie chrétienne », ne s'est opposé à ce texte, remarque également ce quotidien. Lequel y voit « un signe supplémentaire de la laïcisation quasi définitive du personnel politique français ». Justement. « Quelle urgence » y avait-il à inscrire l'avortement dans la Constitution, s'indigne La Croix. « Faut-il vraiment une révision constitutionnelle pour garantir un droit nullement menacé en France ? », interroge le quotidien catholique. « Sur l'IVG, il est facile de faire des effets de manche, sachant qu'en France un large consensus se dégage pour préserver ce droit. En revanche, objecte La Croix, on attend en vain un accord politique autour de mesures sur le pouvoir d'achat, les difficultés d'approvisionnement énergétique, le système de santé ou la transition écologique. Autant de questions urgentes, qui sont en train de laisser une partie de notre population sur le bord de la route… ». L'affaire Bennacer Des femmes qui parlent contre les violences faites aux femmes… Le comédien Sofiane Bennacer est mis en examen pour « viols et violences » sur plusieurs anciennes compagnes. Après avoir enquêté auprès d'une trentaine de personnes proches de cette affaire qui secoue le cinéma français, le quotidien Libération, « en manchette », dénonce « le scandale des "Amandiers" » du nom du théâtre proche de Paris qui fait l'objet d'un film, en ce moment à l'affiche en France, de la réalisatrice Valéria Bruni-Tedeschi. Après avoir publié les récits de deux nouvelles femmes qui mettent en cause le premier rôle de ce film Sofiane Bennacer pour des « violences sexuelles et physiques », Libé relate les coulisses d'un « tournage sous omerta ». Et tout en mettant en exergue la « présomption d'innocence » du comédien incriminé par cette action judiciaire à son encontre, Libération, qui avait par le passé publié de retentissants témoignages de femmes dans « l'affaire PPDA » (du nom de l'ex-présentateur de télévision Patrick Poivre d'Arvor), assure ce matin que ces nouveaux témoignages mettant en cause Sofiane Bennacer et la direction du tournage du film « "Les Amandiers" sont trop graves pour être balayés d'un "circulez, y a rien à voir" ». Comptes et mécomptes de Macron Justice encore, avec ces deux enquêtes ouvertes sur les campagnes électorales de 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron et sur le rôle présumé joué par les cabinets de conseils lors dédites campagnes, mais aussi sur un possible financement illégal. Le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire sur les comptes de campagne 2017 et 2022 du chef de l'État. La justice se penche sur les conditions d'intervention de cabinets de conseil. « C'est sans aucun doute l'enquête judiciaire la plus sensible du moment », souligne Le Parisien. L'Europe, faisselle migratoire Réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur pour parler immigration. Dans ce domaine, les Français se braquent et réclament davantage de fermeté. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 72% des Français pensent qu'il y a « trop d'immigrés en France » (c'est neuf points de plus qu'il y a quatre ans). Et si 30% d'entre eux estiment qu'il faut continuer d'accueillir les réfugiés, « ils sont de plus en plus minoritaires », souligne ce quotidien. Sept Français sur dix ont une « mauvaise opinion » de l'action menée par la France en matière migratoire. 53% des Français estiment que le choix d'accueillir le navire « Ocean Viking » à Toulon était « une erreur », contre 46% qui pensent le contraire. Comme le remarque Le Figaro, « l'UE tient par-dessus tout à son espace de libre circulation, un avantage précieux pour ses citoyens, mais elle n'y met pas les moyens. La pression migratoire pousse les États à se replier sur leurs frontières. Au lieu d'unir ses forces, l'Europe passoire ne fait que démultiplier son impuissance ».
La Coupe du monde débute cet après-midi au Qatar. Sans Benzema. À l'inverse des alchimistes qui métamorphosaient jadis le plomb en or, L'Équipe tourne « en Une » le dernier Ballon d'Or en « ballon de plomb ». La blessure à la cuisse du buteur français ? Un « coup de poignard », un « cauchemar » qui, « peut-être… refermera l'histoire inachevée sous le maillot bleu », de Karim Benzema, se désole L'Équipe. Mais avant ce crépuscule de Benzema dans les sables du Qatar, les fans de foot se disaient fins prêts pour suivre ce Mondial. Selon un sondage Opinionway pour Le Parisien Dimanche, 87% d'entre eux assuraient vouloir en regarder des matches. À l'inverse, 54% des Français, dans leur ensemble, disaient ne pas vouloir regarder cette édition 2022, un sur quatre exprimant même un sentiment de « honte » en pensant à la Coupe du monde au Qatar. Le Qatar en crampons Le Qatar, justement. L'hebdomadaire L'Obs décrit cet émirat du golfe comme « un pays de cailloux et de poussière, où hormis quelques dunes de sable dans le sud, les seules montagnes sont les gratte-ciel de verre (…) Un bout de désert où il fait chaud à crever ». Mais au-delà du décor, ce « confetti » détient, « à l'échelle du monde, une puissance de frappe qui donne le tournis : avec 24,7 milliers de milliards de mètres cubes de gaz naturel, le Qatar se place à la troisième place des réserves mondiales, derrière la Russie et l'Iran. Avec son PIB par habitant, il s'impose comme le pays plus riche au monde ». L'hebdomadaire Le Point, note que l'enquête sur les circonstances exactes de chaque mort (pendant les travaux de construction des stades), qui était réclamée de longue date par les organisations de défense des droits de l'homme… que cette enquête, donc, n'a jamais été menée par le Qatar. Comme le souligne cet hebdomadaire, « le Qatar souhaite manifestement enterrer ce dossier encombrant, dont la réouverture pourrait entraîner des demandes de milliards d'euros de dédommagement aux familles des victimes ». Sabre au fourreau, au Burkina Faso ? Dans le Sahel, la France n'écarte pas le départ des forces spéciales françaises basées au Burkina-Faso, où des manifestations contre la présence française ont eu lieu, hier. C'est ce que dit le ministre des Armées auJournal du Dimanche. « Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », déclare Sébastien Lecornu dans un entretien au JDD. La France profil bas en Afrique ? Justement. La France ayant définitivement mis fin à l'opération militaire « Barkhane », Paris doit à présent préciser le détail de la stratégie que l'Élysée entend à présent engager en Afrique. Quelle posture militaire y adopter ? L'hebdomadaire Marianne a sa « petite idée ». Selon ce magazine, « en creux », le programme pour les troupes françaises présentes en Afrique esquissé par l'Élysée devrait consister à « rester, mais devenir quasi invisibles ». La stratégie militaire de la France devrait y consister à « aider ponctuellement, à la demande, les États africains du Sahel », résume Marianne, compte tenu de « la contestation de la politique française en Afrique, partie du Mali (et qui) gagne du terrain », énonce ce journal. Lequel se demande « comment la junte malienne décriée par Paris peut-elle être qualifiée d' "illégitime" et d' "illégale" quand la succession quasi monarchique du fils Déby au Tchad est soutenue par l'Elysée ? ». Selon Marianne, « les drapeaux russes dans les rues de Bamako, de Ouagadougou ou de Dakar disent moins l'envie de Poutine que le divorce consommé avec un vieux monde auquel la France est maintenant étroitement identifiée ». La COP château de sable À la COP 27, enfin, les pays les plus vulnérables ont obtenu la création d'un fonds destiné à compenser les dégâts climatiques qu'ils subissent. Cette Conférence des Nations-Unies sur le climat, qui vient de s'achever sur un accord, à Charm el-Cheick, en Égypte, était présentée comme la COP africaine. Illustration dans la presse magazine, cette semaine, des dégâts du dérèglement climatique en Afrique : le sable y disparaît des plages. « Avalé par la montée des eaux, pillé et revendu aux industriels du BTP, le sable disparaît à vue d'œil des plages africaines », constate L'Express. « Un désastre environnemental et humain ». Comme le souligne cet hebdomadaire, cette calamité « frappe les côtes du littoral atlantique africain, où la mer avance de 1 à 5 mètres par an en moyenne, et où le sable disparaît à vue d'œil, double victime de l'érosion et d'une extraction à grande échelle à destination de l'industrie du bâtiment ». Dans L'Express, un expert au Programme des Nations unies pour l'environnement, rappelle que « l'Afrique verra sa population doubler d'ici à 2050 » et qu'en conséquence, « inévitablement, cela va accélérer l'exode rural vers les villes et les zones côtières, et donc l'urbanisation effrénée. La demande en sable - l'un des principaux composants du béton - va donc exploser », prédit-il. Une bétonisation qui a de quoi accentuer l'érosion naturelle. « Cycle infernal aux conséquences catastrophiques », se navre L'Express.
C'est un homme qui a une parole médiatique rare. En marge du XVIIIe sommet de la Francophonie, à Djerba, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a cependant accepté d'accorder une interview conjointe à RFI et France 24. Il revient notamment sur les débats qui ont eu lieu au sein du Conseil paix et sécurité de l'UA sur une éventuelle suspension du Tchad. Il conteste que son point de vue sur le fonctionnement de la transition tchadienne soit dicté par un agenda personnel. « Les contreparties de l'attitude clémente de l'UA, explique-t-il, n'ont pas été respectées. » Marc Perelman: On va commencer par la situation dans l'est de la RDC. Les combats se poursuivent. Les pays de l'Afrique de l'Est sont en train de déployer une force régionale. Les efforts diplomatiques se multiplient. Alors une question simple, mais grave: est-ce que vous pensez qu'une solution diplomatique est encore possible ou est-ce que vous craignez un embrasement régional ? Moussa Faki Mahamat: Cette situation n'est malheureusement pas nouvelle. Depuis pratiquement plus de deux décennies, l'est du Congo est en troubles. C'est éprouvant pour le peuple congolais. C'est éprouvant pour son voisinage, c'est éprouvant pour l'ensemble du continent. Mais dans ce genre de conflit, nécessairement, il faut trouver une solution politique. Donc, le processus qui est engagé à Nairobi avec la communauté est-africaine, les efforts du président d'Angola [João Lourenço], qui a été désigné par l'Union africaine comme facilitateur, je crois que ces efforts combinés doivent nous amener à trouver une solution politique, en tout cas c'est ce qu'on préfère. Laurent Correau: Alors justement, les autorités congolaises refusent de discuter avec le M23 qu'elles considèrent comme un groupe terroriste. Est-ce que cela ne fragilise pas la recherche d'une solution négociée ? M.F.M.: À écouter l'envoyé spécial, l'ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, les discussions de Nairobi doivent continuer. C'est aux Congolais bien entendu de déterminer quels sont ceux qui vont prendre part. Mais, il est souhaitable dans le cadre de la recherche de la paix que le processus soit le plus inclusif possible. C'est notre souhait. De toutes les façons, ce sont les parties elles-mêmes qui savent de quoi il s'agit. M.P.: La situation au Tchad, les autorités ont décidé de prolonger la transition, d'ouvrir la possibilité au chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, d'être candidat aux élections à venir. Il y a eu les événements tragiques du 20 octobre où une manifestation a été réprimée dans le sang. Dans un rapport que vous avez remis au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, vous avez demandé la suspension du Tchad en affirmant que c'est nécessaire pour « sauvegarder un minimum de crédibilité et être cohérent avec les situations dans d'autres pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Soudan ». Cela pose la question: est-ce que la crédibilité de l'Union africaine a été mise à mal dans cette affaire ? M.F.M.: Je crois qu'il est nécessaire de situer les choses dans leur contexte. En avril 2021, le président de la République du Tchad, le maréchal Idriss Déby, a trouvé la mort de manière violente, paix à son âme. Et à ce moment, contrairement à la pratique de l'Union africaine qui, en cas de changement non-constitutionnel, suspend presque automatiquement l'État, l'Union africaine, notamment le Conseil paix et sécurité, a envoyé une mission sur place pour pouvoir examiner les circonstances particulières qui ont conduit à la mort du président. Et l'Union africaine, à travers son organe compétent qui est le CPS [Conseil de paix et de sécurité], a décidé de ne pas suspendre le Tchad, mais sa décision comporte pratiquement les dispositions ou les décisions qui sont généralement prises en cas de changements non-constitutionnels, notamment en insistant sur un délai de 18 mois non renouvelable et l'inéligibilité des militaires qui sont à la tête du Conseil militaire de transition. Dix-huit mois après, il y a eu le dialogue qui a été organisé. Et donc, ces deux conditions qui sont la contrepartie de l'attitude clémente de l'Union africaine n'ont pas été respectées. Et naturellement, donc en tant que président de la Commission en charge de mettre en œuvre les décisions de ces organes, j'ai présenté un rapport que certains ont trouvé accablant ou qualifié de réquisitoire, mais moi, je le trouve plutôt exigeant. Exigeant et clair, d'autant plus qu'il y a manifestement une violation des décisions et des principes [de l'Union Africaine] et de l'engagement pris par le président du Conseil militaire de transition. J'ai donc soumis ce rapport au Conseil paix et sécurité. En plus, il y a eu ces événements que vous citez, qui marquent pratiquement la fin de ces 18 mois. Ils ont été réprimés violemment. Et naturellement, tout cela, je devais le porter à l'attention de l'organe qui est en charge. Le CPS a discuté de la question, il n'a pas encore vidé le sujet. Il a suspendu ses travaux. Et je crois qu'il va les reprendre avant la fin de ce mois. M.P.: Il ne vous a pas suivi. Est-ce que ce n'est pas quand même un problème de crédibilité ? M.F.M.: De toutes les façons, la décision n'est pas encore prise. Il y a un certain nombre d'États qui ont estimé qu'il faut suspendre le Tchad, à l'exemple des autres pays. D'autres ont estimé qu'il ne faut pas le faire. Et puisque c'est une décision de fond, pour que la décision soit prise dans un sens ou dans un autre, il faut recueillir les deux tiers. C'est la raison pour laquelle je crois qu'ils ne sont pas arrivés à ça. Et la séance a été reportée pour reprendre. Quelle que soit la décision, nous allons la mettre en œuvre bien entendu. L.C.: Justement, comment expliquez-vous que, pour certains pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, l‘Union africaine parvient à rappeler les principes, à les poser alors que pour le Tchad, elle a plus de difficultés. Est-ce qu'il y a une exception tchadienne ? Est-ce qu'il y a eu des pressions à ce sujet sur le Conseil paix et sécurité ? M.F.M. : Je ne sais pas. Le Conseil paix et sécurité est composé de 15 États qui représentent l'ensemble du continent. Cet organe permanent est en charge des questions de paix et de sécurité. Et donc, c'est aux États membres de pouvoir discuter et de prendre une décision. Manifestement, dans ce cas, il y a une violation parce qu'un répit a été donné aux autorités de la transition. Mais finalement, elles n'ont pas appliqué les décisions qui ont été prises par le Conseil paix et sécurité. C'est ça la réalité. L.C. : Mais je vous repose ma question : pourquoi le Conseil paix et sécurité ne parvient-il pas à se prononcer sur le Tchad alors qu'il y est arrivé sur d'autres pays ? M.F.M. : Ce sont des États pris individuellement et qui expriment leur point de vue sur la question. M.P. : Vous avez mentionné évidemment les événements du 20 octobre. Les autorités tchadiennes affirment que ce n'était pas un mouvement de protestation, mais que c'était une insurrection qui était planifiée. Est-ce que cet argument vous convainc ? M.F.M. : De toutes les façons, quel que soit le cas de figure, dénombrer officiellement plus de 50 morts et 300 blessés pour une manifestation de civils me semble une utilisation abusive des armes. Et donc, bien entendu, il y aura, je l'espère, des enquêtes indépendantes, mais le fait lui-même d'une manifestation dans des villes et qu'il y ait autant de victimes me semble quelque chose d'extrêmement grave. L.C. : Le gouvernement tchadien vous accuse de vouloir sanctionner le Tchad coûte que coûte. Il affirme que vous faites tout cela parce que vous souhaitez être candidat à la présidentielle tchadienne à la fin de la transition. Comment réagissez-vous à ces accusations ? M.F.M. : Sur cette question de candidature ou pas… je suis un citoyen tchadien. Et tout citoyen tchadien qui remplit les conditions peut à un moment ou à un autre avoir des ambitions, ou un projet pour son pays. Je crois qu'il y a un amalgame entretenu sciemment. Au départ, on m'a accusé de vouloir faire la part belle à mon pays qui a échappé à la suspension, maintenant c'est le contraire. Donc, je crois que c'est une querelle politicienne sur laquelle on veut m'entraîner. En tout cas, je ne tomberai pas dans ce piège. Ce qui est évident, en tant que président de la Commission de l'Union africaine, c'est que je suis assermenté et que je dois vraiment situer les choses dans leur contexte. J'ai soumis un rapport et personne ne conteste aujourd'hui que les conditions qui ont été mises par le Conseil paix et sécurité ont été allègrement négligées, voire violées. C'est là la réalité. M.P.: Mais vous venez de dire que tout citoyen tchadien qualifié peut être candidat. Donc, cela pose quand même la question : est-ce que vous excluez ou pas toute candidature à la prochaine élection présidentielle ? M.F.M. : Est-ce que c'est le sujet ? M.P.: C'est le sujet d'après le gouvernement tchadien… M.F.M. : Il y a 18 ans et demi,en 2004, votre confrère Christophe Boisbouvier me posait la question quand j'étais encore Premier ministre, si j'étais le dauphin du président Déby. Donc, cette question pour moi, elle revient très souvent. Je ne sais pas si je représente le portrait-robot (rires) de ce fameux candidat, mais je ne pense pas que le problème soit à ce niveau. M.P.: Mais vous n'excluez pas une candidature quand même dans l'avenir ? M.F.M. : Je ne suis candidat à rien. Je suis président de la Commission de l'Union africaine. Il me reste encore deux ans et plus pour remplir mon mandat. Moi, je me concentre sur le travail que je fais actuellement. M.P. : Mais d'un point de vue personnel, est-ce que le fait que vous n'ayez pas été suivi par le Conseil de paix et de sécurité, cela vous a affecté ? Personnellement, est-ce que vous vous dites : à quoi bon continuer finalement, peut-être dois-je démissionner, aller faire autre chose, parce que je ne suis pas écouté ? M.F.M. : Pas du tout. J'aurais réagi de la même façon qu'il s'agisse du Tchad ou de tout autre État membre. Le travail du président de la Commission est de mettre en œuvre les décisions de ses organes. Ça, c'est ma responsabilité, j'ai prêté serment. Ça peut être le Tchad, ça peut être un tout autre pays. Je crois que je suis totalement… et je l'ai dit : si demain le Conseil paix et sécurité décide de ne pas suspendre le Tchad, j'appliquerai totalement les décisions de cet organe. M.P.: Vous n'allez pas démissionner… M.F.M. : Je n'ai pas à démissionner. Pourquoi dois-je démissionner ? J'ai été élu par l'ensemble du continent. J'ai un mandat, je fais mon travail. L.C.: Pour parler du Mali maintenant, la France s'est retirée de ce pays. Les Européens s'en vont. Les Ivoiriens également. Est-ce que vous êtes inquiets de voir une situation dans laquelle les Forces armées maliennes, les Fama, et le groupe Wagner seraient seuls face aux jihadistes ? M.F.M.: Les troupes dont vous parlez, notamment celles qui sont dans la Minusma, sont venues dans le cadre d'une mission des Nations unies. C'est vrai, la plupart des effectifs sont des effectifs africains. J'espère que cette mission pourra continuer, quand bien même nous, à l'Union africaine, dans le continent de façon générale, nous constatons que les missions de maintien de la paix n'ont pas montré une efficacité dans un contexte comme celui du Mali. Il s'agit de trouver la paix avant de la maintenir donc, avec la question des mandats, etc. Donc, j'espère que cette mission va continuer. Du reste, ce sont des accords entre les autorités maliennes et les pays comme la France. Naturellement, c'est aux Maliens de décider. L.C.: Concernant l'Éthiopie, un accord parrainé par l'Union africaine vient donc d'être signé entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré. Il prévoit le retrait de toutes les forces étrangères de la région. Or, l'armée érythréenne est toujours présente. Est-ce que le comportement de l'armée érythréenne ne va pas être essentiel à la réussite de cet accord ? M.F.M.: Ce qui est positif, c'est que les parties se soient assises autour d'une table. C'était à la fin du mois passé en Afrique du Sud. Elles ont signé cet accord important sur la cessation des hostilités. De toutes les façons, il y a des acteurs… les parties elles-mêmes savent de quoi il s'agit. Notre souci, c'est de les accompagner puisqu'ils se sont engagés. Il faut bien que ces forces-là, à un certain moment, partent parce que c'est convenu entre les parties.
Pour la sortie du 2è album « In Paris », les 7 musiciennes béninoises (12 à 19 ans) du Star Feminine Band jouent 2 titres dans la #SessionLive, puis nous recevons Grupo Compay Segundo de Cuba, dignes rejetons de Compay Segundo, voix légendaire du Buena Vista Social Club qui présente le nouvel album « Vivelo ». Star Feminine Band : un premier aller et puis le retour par Jacques Denis Produire un disque, ça peut être une aventure. Le faire avec des jeunes filles originaires du nord-ouest du Bénin, cela relève de la gageure. C'est ce premier défi qu'a relevé Born Bad, pas franchement un label dans le genre world music, en publiant à la fin 2020 le premier album du Star Feminine Band. Concert de louanges, tout le toutim, et patatras : annulée pour cause de Covid, la tournée qui aurait dû concrétiser en direct tous les espoirs placés par le groupe et son entourage. La pandémie n'aura néanmoins pas eu raison de leur doux désir de les voir sur les scènes européennes. Un an plus tard, le combo sera de nouveau sur l'affiche des Transmusicales, point d'orgue d'une première tournée malgré toutes les galères et péripéties. « Cela n'a pas été facile comme c'était la première fois pour les formalités. » Auto désigné « papa du groupe » (deux de ses filles en font partie et il en fut à l'initiative dès 2016), l'auteur-compositeur André Balaguemon décrit par ce délicat euphémisme le parcours d'obstacles qu'il a fallu franchir pour atterrir en France. « Il fallait que l'on se déplace tous de Natitingou, notre ville au Nord-Ouest, à Cotonou la capitale où l'ambassade centralise les demandes de visa. Chacune avait son dossier. » Et c'est ainsi qu'a commencé le périple, plusieurs allers, tant de retours, à chaque fois trente heures de bus pour ces gamines dont la plus jeune, la batteuse Angélique, a fêté ses douze ans en mars 2022 et l'aînée a tout juste dix-huit printemps. « Partir revenir, partir revenir… On en a fait des navettes avant que cela aboutisse. » Et ce même si JB avait fait en sorte que toutes aient des cartes d'identité et passeports en bonne et due forme et des vaccins à jour, avant même d'envisager la première tournée. « C'était la condition sine qua non pour envisager séduire un tourneur européen. Ces jeunes filles n'avaient même pas d'état civil au début de l'aventure ». Lequel ajoute a posteriori, mi-lucide, mi-acide : « Tout le monde avait envie de les faire jouer. Mais une fois le dossier envoyé, quarante-huit heures après, jaugeant le parcours administratif, tout le monde se défilait. » Tous sauf Bernard et Geneviève d'Azimuth face à l'insistance de leur booker Léo Tran qui vont adhérer au projet, avec toutes les conséquences que cela supposait. C'était un pari mais, pour eux, cela en valait la peine. Faire venir des mineures africaines, forcément cela n'est pas gagné, qui plus est en période Covid. « Il leur fallait être vaccinées, sauf qu'au Bénin, les mineurs n'avaient pas accès au vaccin. Et nous ne pouvions même pas avoir recours au motif impérieux, dont la culture ne bénéficiait pas », se souvient Morgane Bois qui sera chargée chez Azimuth de ce dossier du genre épais, à l'image de ceux qu'il lui aura fallu constituer à chaque étape, avec tout un tas d'argumentaires pour rentrer dans les clous de la législation du travail des mineurs, et puis du code du travail la nuit, celle-ci commençant à 20h selon les autorités. CQFD : tout n'était pas simple dans cette histoire. « Administrativement un peu lourd », reprend Morgane. Doux euphémisme. Et une fois avoir bénéficié de laisser-passer, puis débarquées, elles devront encore respecter une période de quarantaine à Juvisy, non loin de Massy, la salle de banlieue parisienne. Une semaine plus tard, les voilà enfin libres. Enfin presque. Elles devront quand même se soumettre à un test Covid quotidien, et être astreintes à un suivi scolaire avec leurs profs au Bénin par visioconférence, avec certificats en bonne et due forme à l'appui. On ne rigole pas avec ces choses-là, mais toujours est-il qu'une fois remplies toutes ces obligations, le Star Féminine Band était enfin prêt à monter sur scène. Une première dans cette tournée de toutes les premières fois : quitter le Bénin, prendre l'avion, découvrir Paris. « Tout les intriguait ! », renchérit JB, jamais en panne d'une anecdote fleurie. Comme celle où face aux escalators, plusieurs peinent à mettre le pied dessus. Ou quand devant un ascenseur, elles demeurent figées. Sans parler de celle du GPS : « Une voix qui indique la direction, c'était de la science-fiction pour elles. Ma bagnole, c'était l'Enterprise, alors que c'est un pov' Peugeot Partner. » Chemin faisant, elles vont donc apprendre les codes de bonne conduite à l'européenne. Assurer un sound-check, affronter la scène, ce n'est finalement pas si difficile quand vous avez essentiellement joué sous le cagnard, avec une électricité défaillante et sans retour. Comme répondre aux interviews, qui s'enchaînent face au phénomène. Les journaux nationaux comme les magazines spécialisés, des radios comme des télés, Arte et TV5, et puis aussi la BBC. « Tant d'intérêt, tant d'interviews, on ne croyait pas à une telle réception. Cela n'arrêtait pas, mais malgré la fatigue elles étaient si contentes de raconter leur histoire. », reprend André Balaguemon. « Une fois qu'elles ont joué, on a évidemment eu la sensation de la mission accomplie, que toute cette énergie déployée a servi à quelque chose ! » Morgane n'aura pas été la seule à vibrer à l'occasion de cette tournée, un mois où de Massy à Bobigny, de l'opéra de Lyon à L'Usine une salle de Genève, le Star Féminine Band aura mis tout le monde raccord. À commencer par la critique venue en rang serré aux Transmusicales jauger le phénomène sur pied. Ils en sont revenus convaincus, comme le public alpagué par leur formule live et direct. « Dès qu'elles sont montées sur le podium, c'était parti. », s'exclame « papa » André. Et ce fut tout pareil quand il s'est agi pour elles d'enregistrer en studio, encore de l'inédit, comme un ultime défi qu'elles ont relevé par le talent de la jeunesse, grâce au sens de l'écoute de Laurent de Boisgisson du studio One Two Pass It. Justement, qu'en est-il de la suite des aventures de ces nouvelles ambassadrices de l'Unicef ? Elles persistent et signent dans la même voie, une fiévreuse et énergétique bande-son où les rythmes nabo, peulh, waama sont relevés de rythmiques, épicés de sons plus « modernes », portant un message de tolérance et de bienveillance, avec leurs mots. Simples et directs, ils parlent de leur réalité, des maux de jeunes femmes qui n'ont pas toujours le choix. Souvent déscolarisées et promises à vendre des arachides, des bananes ou du gari sur le bord de la route, la plupart des jeunes filles de la région n'ont guère d'avenir. Les mariages forcés, les grossesses précoces… « Ce sont des héroïnes ces gamines ! », reprend JB, qui en les accueillant en studio leur permet d'affûter leur formule, une forme de garage band relevé de tourneries afro. Grâce au cours d'anglais que Jérémie Verdier, leur manager, prodigue aux filles par visioconférence tous les dimanches soir depuis 2 ans, les filles s'essaient même à des titres en anglais avec « We Are Star Feminine Band » et « Woman Stand Up » In Paris, donc, c'est l'histoire aboutie de ce pari. C'est aussi le début de nouvelles aventures, la promesse de lendemains qui pourraient bien dézinguer, à l'heure où s'annonce une tournée d'été éclatante: Dour, Les Eurockéennes, Roskilde ou encore Les Nuits de Fourvière. À leur retour au pays, l'accueil a été triomphal. Leurs vidéos tournaient en boucle à la télé, la radio leur a consacré des focus et la chaîne nationale béninoise ORTB a même diffusé à plusieurs reprises leur concert filmé pour Arte. Ce groupe d'inconnues est devenu une référence nationale. « Alors cette fois, pour les visas, c'est plus facile. » - Voir le clip « Le Droit de l'Enfant » Titres interprétés au grand studio - Le Mariage Forcé Live RFI - Igousouno, extrait de l'album « In Paris » - La Musique Live RFI - We Are Star Feminine Band, extrait de l'album « In Paris » Line Up : André Balaguemon – directeur musical, Anne – guitare, Julienne – basse, Grace - claviers et chant, Angélique – batterie, Sandrine - percussions et chant, Dorcas - percussions et chant, Urrice - percussions et chant. Son : Mathias Taylor et Jeremie Besset. ► Album In Paris (Born Bad Records 2022). ► Concert 9 novembre 2022 Paris, La Maroquinerie. Puis nous recevons le groupe cubain Grupo Compay Segundo pour la sortie de l'album « Vivelo ». Fondé en 2003, après le décès de Compay Segundo, par son fils Salvador Repilado, le Grupo Compay Segundo se veut un groupe qui perpétue la tradition de la musique Cubaine : le Son. Comme son nom l'indique, il a pour vocation de prolonger l'œuvre de Compay Segundo. Composé à l'origine en grande partie par les musiciens qui ont accompagné Compay Segundo au sein de « Compay Segundo y su Grupo » de 1992 à 2003 et de musiciens issus du « Buena Vista Social Club », le groupe a au fil du temps évolué en s'entourant de jeunes musiciens talentueux formés au conservatoire de la Havane. Enregistré avec la fine fleur de la musique actuelle cubaine, le quatrième album du Grupo Compay Segundo sonne avec brio le retour du Son cubain. Compay Segundo nous quitte en 2003 et ses compagnons de vie et de scène décident alors de continuer ce qu'il a toujours souhaité – « Tocar Música tradicional Cubana ! » Compay Segundo y sus Muchachos deviendra El Grupo Compay Segundo et ces infatigables compañeros vont parcourir le monde entier avec la volonté de raconter « l'histoire de leur Compay. » Sur l'album « Vivelo » et pour la première fois dans l'histoire du Grupo, 8 titres originaux seront co-signés par Salvador Repilado, le fils, contrebassiste et directeur musical historique de Compay, et l'une des étoiles montantes cubaines Maikel Dinza. Celui-ci a collaboré avec de nombreux artistes Cubains et reçu de nombreux prix musicaux dont le prestigieux premium Cubadisco (Victoire de la musique cubaine). Ce nouvel opus marque d'un tournant dans leur carrière. À la fois plus personnel, il a su garder le savoir-faire de la musique de Compay tout en inscrivant Vivelo au cœur de la musique actuelle cubaine. L'osmose entre tradition du son et modernité de la musique actuelle fonctionne à merveille et pour cela, ils vont accueillir la fine fleur de la musique cubaine, Issac Delgado, Julio Padrón, Alexander Abreu, Joya Sory Pérez et Rolando Luna. Côté reprises, ce nouvel opus dévoile une version revisitée de San Luisera, que Compay chantait déjà dans les années 40 avec Los Compadres et une incroyable adaptation en espagnol des Mains d'Or du plus cubain des artistes français, Bernard Lavilliers. À l'écoute, le choc des générations est une réussite et l'écriture des arrangements enveloppe le tout à merveille. - Voir le clip « Con La Magia de Compay » Titres interprétés au grand studio San Luisera Live RFI Les Mains d'Or (extrait Bernard Lavilliers) Manos de Oro, extrait de l'album Vivelo Sarandoga Live RFI Chan Chan Live RFI Line up : Rafael Fournier Navarro - percussions, Yoel Matos Rodriguez - guitare & chœurs, Alberto Rodriguez Piñeda - armónico & chœurs, Rafael Inciarte Rodriguez – clarinette, Hugo Garzón Bargalló – chant, Salvador Repilado Labrada – contrebasse & directeur musical , Nilso Arias Fernández – guitare & chœurs. Traduction : María Margarita Santiago Son : Mathias Taylor et Jeremie Besset. ► Album Vivelo (AnZn 2022).
Dans un message à la nation, le président congolais, hier soir, a lancé un appel à « la mobilisation générale », énonce Le Potentiel à Kinshasa, il a appelé le peuple à « la résistance » comme à « la vigilance tous azimuts pour barrer la voie aux infiltrations », tout en l'invitant à « taire les différences tribales, politiques, religieuses (et) idéologiques ». Dans une guerre, prévient Le Potentiel, il n'y a pas d'armes plus redoutables que la population ». Mobilisation générale ? Félix Tshisekedi a parlé « en bon père de famille », modère le site kinois Objectif Info, il a tout simplement prêché « l'unité » de la classe politique congolaise en ce « moment crucial » de défense du pays. Et en effet, le chef de l'État congolais a appelé la jeunesse congolaise à s'organiser en groupes de vigilance afin de « garantir l'intégrité du territoire national », complète Objectif Info. Appel présidentiel relayé sur le fil de Cas Info par le président de la ligue des jeunes du CNC, Patrick Eshiba, qui encourage la jeunesse à « intégrer l'armée pour défendre la souveraineté du pays ». Étant rappelé que le pouvoir congolais accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, ce que contestent les autorités de Kigali, pour le journal congolais Le Nouvel Observateur, pas de doute, « il est maintenant clair que les rebelles du M23 visent la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu ». Se demandant en manchette si « le silence des amis de la RDC (est) une complicité ? », ce quotidien kinois dénonce pêle-mêle la SADC, la Communauté des États de l'Afrique du Centre et de l'est, mais aussi l'Union africaine, cette dernière étant même appelée « truc » ou encore « machin » par Le Nouvel Observateur. La malédiction du troisième mandat En Guinée, Alpha Condé est de nouveau incriminé par la justice, pour corruption cette fois-ci. Et avec lui, les ex-dirigeants et sociétés de son régime. Le ministre de la Justice a ordonné l'engagement de poursuites judiciaires contre l'ex-président guinéen pour des faits présumés de « corruption, enrichissement illicite, blanchiment d'argent, faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics et complicité ». En Guinée-même, le site Conakry Infos publie la liste intégrale des 188 personnes et sociétés incriminées par la justice et signale que leurs comptes bancaires sont désormais « gelés ». Pour Alpha Condé, « la descente aux enfers ne fait que se poursuivre », formule, au Burkina Faso, le journalLe Pays. Rappelant que l'ex-président guinéen « et compagnie » sont déjà poursuivis « pour des faits d'atteintes volontaires à la vie humaine », ce quotidien ouagalais prévient. Ce qui arrive à Alpha Condé « doit servir de leçon à tous les satrapes du continent (…) S'il avait accepté, à l'issue de ses deux mandats constitutionnels, de faire valoir ses droits à la retraite, Alpha Condé serait peut-être en train de se la couler douce, subodore Le Pays (…) C'est la rançon de la boulimie du pouvoir ». De son côté, le journal Aujourd'hui se demande s'il s'agit du début « du nettoyage des écuries d'Augias ». Lesquelles écuries étaient tellement sales que, selon la légende, le puissant Hercule a dû détourner un fleuve pour les nettoyer. Justement. Une justice fleuve ces temps-ci en Guinée ? Le quotidien Wakat Sera a comme un doute, qui voit dans cette lutte « soudaine » contre la corruption l'opportunité pour la junte guinéenne de « faire diversion dans la conduite d'une transition contestée, et par de nombreux Guinéens et par la communauté internationale ».
« Le nouvel homme fort de Ouagadougou, le capitaine Ibrahim Traoré effectue, en principe, ce mercredi [2 novembre, ndlr], une visite d'amitié et de travail à Bamako », relève le site d'information burkinabè Wakat Séra. Au centre des entretiens avec le colonel Assimi Goïta, sans aucun doute, la coopération avec la Russie… et Wagner, déjà bien présent au Mali. Le capitaine Traoré a-t-il l'intention de suivre ses frères d'armes maliens et de s'adjoindre les services du groupe paramilitaire russe ? Non, d'après le quotidien Aujourd'hui : « Le capitaine Ibrahim Traoré l'a fait savoir aux diplomates américains qui ont récemment séjourné à Ouagadougou : pas question d'inviter les forces russes de Wagner à combattre les jihadistes dans le pays. "Le président par intérim Traoré a été sans équivoque", a assuré la sous-secrétaire américaine aux Affaires politiques, Victoria Nuland, affirmant que seuls les Burkinabè défendront leur pays. Ils n'ont aucune intention d'inviter Wagner. » Wagner : pas la solution… En effet, affirme Wakat Séra, « Wagner est loin de répondre aux aspirations des populations confrontées à la plaie de l'insécurité. Pire, malgré la présence de Wagner et de ses hommes sur les rives du Djoliba, les groupes armés terroristes, que ce soit l'État islamique au Grand Sahara, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans ou encore d'autres organisations du même acabit affiliées à al-Qaïda ou à Daech, n'ont jamais autant semé larmes et désolation au sein des Forces armées maliennes et des populations civiles qui ne savent plus à quel prophète protecteur se vouer. » Reste qu'une part de l'opinion burkinabè penche du côté russe… C'est ce que croit savoir Mourya La Voix du Niger : « les manifestations n'ont pas cessé à Ouagadougou, en prenant des allures inquiétantes, telle une injonction envoyée à l'exécutif burkinabè lui demandant d'accueillir la Russie en messie et d'éjecter la France. […] "Ce n'est pas à la rue de nous dire ce qu'il faut faire, entre ceci ou cela", a rétorqué le Premier ministre, maître Kyelem de Tambela, avant de renchérir : "le meilleur soutien au régime, c'est d'aller au front". Le Premier ministre burkinabè qui a brandi la décision du gouvernement d'enrôler déjà 50 000 jeunes Burkinabè, afin de renforcer la lutte contre le terrorisme. » Commentaire du quotidien nigérien : « voilà une belle opportunité pour que les patriotes burkinabè se transforment en véritables soldats libérateurs du peuple. » Le pari risqué des volontaires pour la défense de la patrie ? Justement, Jeune Afrique s'attarde sur ce recrutement massif de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Le capitaine Ibrahim Traoré mise en effet sur ces supplétifs civils des forces de défense et de sécurité. « Lorsqu'il a pris le pouvoir, relate le site panafricain, le capitaine a lourdement insisté sur l'urgence de la situation sécuritaire et a promis qu'il irait vite – se risquant même à déclarer qu'il réglerait en trois mois un problème que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n'avait pu résoudre en huit. Officier de terrain en première ligne face aux groupes jihadistes dans le Nord et l'Est ces dernières années, il a mûri une stratégie militaire assez claire. Il compte ainsi adopter une posture plus offensive en accélérant et en généralisant le déploiement des "unités de marche" lancées sous Damiba. La mission de ces unités d'infanterie mobiles est d'aller au contact des groupes jihadistes sur le terrain. Le recrutement massif de VDP est donc censé accompagner cette nouvelle stratégie militaire – tout comme celui, annoncé mi-octobre, de 3 000 soldats supplémentaires. » Reste que ces VDP font polémique, relève encore Jeune Afrique : « Pour beaucoup, ils ne font qu'aggraver les problèmes sécuritaires qui minent le Burkina Faso. Ces supplétifs civils sont en effet accusés d'attiser les conflits intercommunautaires apparus dans le sillage des premières attaques jihadistes, en 2015. Alors que les groupes d'autodéfense et les VDP recrutent majoritairement au sein de la communauté Mossi, les groupes jihadistes, eux, puisent largement dans la communauté Peule. De quoi nourrir les exactions ethniques locales et engendrer un cycle de violences et de représailles sans fin. »
C'est lundi et Yannick Marceau le confirme, c'est à BLVD qu'il poursuit sa carrière radiophonique. Mais Yannick demeure chroniqueur à TSQ pour commenter l'actualité. Justement, il nous donne son point de vue sur les augmentations de la SAQ… Encore ! Le Parti conservateur du Québec est également au cœur des discussions. Pour Marceau, pour faire... The post 31 Octobre 2022 Yannick Marceau et Bernard Boutin du Groupe Boutin (TFI) appeared first on Truck Stop Québec.
Je vous retrouve aujourd'hui pour la 2e partie de mon épisode de podcast sur le growth marketing et la rétention avec Coralie Dussart, CEO de l'agence Spaag spécialisée en stratégie de growth sur-mesure pour les entreprises ambitieuses.Si vous avez écouté l'épisode de la dernière semaine, vous vous rappelez sûrement que faire du growth, c'est aussi constituer une équipe qui pourra en charge l'acquisition de clients et la rétention des clients d'une entreprise.Justement, c'est aussi ce dont je voulais discuter avec Coralie : comment améliorer la rétention de nos clients ? Quelles sont les stratégies très concrètes qu'on peut mettre en place.Pour commencer, on est revenu avec Coralie sur un problème de plus en plus évident pour les marques.L'acquisition en ligne est de plus en plus difficile. Plus de concurrence, problèmes de tracking …Cela pousse les entreprises à se concentrer sur la rétention, un sujet moins maitrisé par celles-ci et les agences.Comment récupère-t-on la data pour comprendre la rétention de ses clients ?Comment structurer cette data pour la comprendre ?Quels sont les KPIs couramment utilisés pour suivre l'évolution de sa rétention? A-t-elle des outils à conseiller (à différencier selon le business model - ecom, saas, services) ?Quelles sont les techniques d'analyse de la rétention qu'ils utilisent au sein de Spaag ?Du point de vue pratique, comment une entreprise peut augmenter sa rétention (LTV) et taux de ré-achat ?Est-ce qu'elle peut nous partager quelques scénarios d'automation qui ont généré des résultats intéressants pour ses clients ? Et comment sont-ils structrurés ?Voilà pour le programme de cet épisode. Je vous laisse maintenant écouter la suite de ma conversation avec Coralie Dussart. C'est parti !Retrouvez Coralie Dussart sur : LinkedInRessources citées dans l'épisode :Le site web de SpaagCe n'est pas fini, j'ai aussi besoin de vous pour ... Faire connaître le podcast.Si le podcast vous plaît et vous aide dans vos réflexions marketing, le meilleur moyen de me le dire, ou de me partager un feedback constructif, c'est simplement de laisser un avis (5 étoiles de préférence) sur Apple Podcasts.Vous pouvez également partager ce podcast autour de vous. Je suis sûr que vous connaissez quelqu'un qui aimerait beaucoup écouter des conversations inspirantes sur l'entrepreneuriat et le marketing ;-)C'est grâce à vos feedbacks et vos partages que nous allons pouvoir faire connaître ce podcast et toucher de nouvelles personnes, alors n'hésitez pas !Si vous avez des questions sur le podcast ou des personnes que vous aimeriez que j'interview, vous pouvez me contacter directement sur :FacebookInstagramLinkedIn
Saleh Kebzabo a été nommé Premier ministre du Tchad ce mercredi 12 octobre. Ancien adversaire farouche d'Idriss Déby, il devient donc le chef du gouvernement de son fils. Alors que le pays entre dans une seconde phase de transition de 24 mois devant déboucher sur des élections, celui qui a beaucoup œuvré lors des derniers 18 mois explique pourquoi il a accepté cette mission. RFI: Pourquoi avez-vous accepté de devenir le Premier ministre de la transition ? Saleh Kebzabo : J'ai accepté cette lourde charge parce que je suis dans la transition, dans la pré-transition d'abord qui est en train de prendre fin, et puis dans la transition ensuite, depuis la mise en place du nouveau système. J'ai apporté ma contribution à tous les niveaux. J'ai participé à la préparation du dialogue lui-même en tant que vice-président du Codni [Comité d'organisation du dialogue national inclusif]. J'ai fait trois pays africains de l'Ouest pour le pré-dialogue et puis ensuite, j'ai participé au pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires pendant cinq mois. Et j'ai participé à tous les dialogues à Ndjamena. Je pense que tout cela est assez motivant pour accepter tout ce qui va s'en suivre. Est-ce une récompense pour les services rendus pendant les derniers 18 mois ? Le récompense, je l'ai déjà eue. Après Doha, on m'a décoré de la plus haute fonction honorifique du Tchad, je crois que c'est suffisant. Cette implication, c'est parce que vous croyez vraiment que cette transition peut changer le système tchadien ? Je ne fais jamais ce en quoi je ne crois pas et je m'implique toujours quand j'y crois. C'est ce que j'ai fait, je me suis donné corps et âme, et tous les Tchadiens le savent. Tout ce processus que je viens de décrire qui est parti depuis l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, je me suis impliqué à fond parce que j'y crois profondément. Et je pense que les Tchadiens ont là la seule opportunité de mon point de vue de se réconcilier, de faire en sorte que vraiment la page douloureuse du passé, on la tourne définitivement -et c'est possible-, et qu'on envisage l'avenir. Je crois que le dialogue nous en a offert toutes les perspectives. Nous devons saisir toutes les opportunités et faire en sorte que ça change. Et c'est possible que ça change. Vous avez passé plusieurs décennies à vous opposer à Déby père. Pourquoi aujourd'hui travailler pour Déby fils ? Est-ce qu'il est différent de son père ? Je n'ai pas de problème de patronyme. Je n'ai pas de problème de Déby-famille, Déby Itno et autres. J'avais une opposition politique farouche contre le président Déby [Idriss Déby Itno] qui est décédé, paix a son âme. Je ne veux pas transporter ce combat-là de père en fils ou de fils en père. Certains vont vous accuser d'être la caution de la transmission dynastique du pouvoir ? Mais quand on est dans la vie politique active, il faut être prêt à recevoir tous les mots, voire toutes les accusations pourvu que vous soyez quitte avec vous-même, avec votre conscience, avec votre pays, dans ce que vous faites. Et vous êtes quitte avec la possibilité de participer aux élections en ce qui concerne Mahamat Idriss Déby à la fin de la transition ? L'éligibilité, ça vous va ? Les élections sont ouvertes à tous les Tchadiens, sauf ceux qui sont frappés par la loi. Je n'en suis pas. Il y a eu des manœuvres pour m'éliminer avec la règle des 70 ans. Et finalement, on l'a fait sauter. Donc, tous les Tchadiens, qui sont en accord avec la loi, avec leur conscience, avec eux-mêmes et qui ont la capacité physique et morale, sont libres d'être candidats. Y compris le président de la transition ? Cela a déjà été dit, vous-mêmes vous en avez parlé ces derniers jours. Mais est-ce que vous ne risquez pas de vous couper de vos partenaires internationaux, notamment de l'Union africaine qui s'oppose à cette éligibilité des dirigeants de la transition ? Je pense que les premiers moments passés, je crois que les partenaires du Tchad devront sans doute revenir à de meilleurs sentiments, parce que l'année dernière, on était dans les mêmes circonstances, ils ont trouvé que le Tchad était une exception. Cela n'a pas changé, le Tchad est toujours une exception. On ne change pas en un an et demi. Et je crois qu'on va revenir sur cette question pour permettre aux Tchadiens, qui se sont réunis dans un dialogue national inclusif et souverain [de décider]. Ce sont vraiment des représentants de la nation qui ont parlé et qui ont pris une décision. Il ne faudrait pas que les organisations extérieures viennent contredire les vœux exprimés par les populations tchadiennes. Votre priorité, c'est d'organiser des élections crédibles dans 24 mois ? L'une des priorités en effet. Pour arriver à des élections crédibles dans 24 mois, il faut passer par plusieurs cases, par la case sécurité, par la case réconciliation, par la case réforme de l'armée et différentes autres cases qui sont tout aussi importantes. C'est l'ensemble de tout cela qui va nous amener à de bonnes élections. Et croyez-moi, j'en suis vraiment fier parce que je me suis battu pendant 25 ans pour avoir des élections transparentes. J'en ai l'opportunité aujourd'hui et croyez-moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et tout ce que dieu va me donner comme capacités pour faire en sorte que le Tchad ait enfin des élections transparentes et que le Tchad soit un pays exemplaire, sinon en Afrique centrale, du moins dans toute l'Afrique du point de vue de la démocratie ouverte. Justement, vous vous en êtes plaint pendant des années du fait que le Tchad n'avait jamais eu d'élections transparentes. Est-ce que vous avez obtenu des garanties pour que ce soit différent la prochaine fois ? Je crois que le dialogue a dessiné toute l'architecture qu'il faut pour aller à des élections transparentes. Nous allons nous y atteler dès maintenant. C'est donc l'ensemble des Tchadiens qui sont interpelés. Il n'y en a pas qui vont rester sur la touche ou qui vont rester aux fenêtres pour parler. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Et c'est ainsi qu'on aura des élections transparentes. C'est l'affaire de tous. C'est l'affaire de toutes les couches de population de notre pays. Ce n'est pas la faute d'une catégorie ou d'une infime minorité. Vous avez 75 ans. Est-ce qu'organiser ces bonnes élections serait votre héritage politique ? Ça peut, si vous voyez les choses de cette façon-là, c'est bien. Mais ce qui est certain, c'est que tant que Dieu m'en donnera la force, les capacités et les moyens, je donnerai tout ce que j'ai pour servir ce pays pour l'amener vraiment à sortir des ornières, pour être un pays libre et démocratique. Je le ferai, c'est ça mon souhait. Justement le président de la transition a dressé une liste de priorités, une liste étoffée. Est-ce que vous vous sentez d'attaque pour mener de front tous ces chantiers qui sont nombreux ? C'est un défi. C'est un défi commun, et ce n'est pas un défi personnel, ni pour lui ni pour moi. Il n'a fait que relever ce que le dialogue a dit. Nous sommes à l'écoute du dialogue qui a duré 45 jours pour lequel les Tchadiens se sont exprimés en toute liberté. Et ce qu'ils ont dit, il ne faut pas l'oublier. Je crois que c'est ainsi que je commence ma charge, je me remets à l'écoute du dialogue et je suis ouvert au dialogue. Hors des élections, quelles sont les priorités : c'est la lutte contre la corruption, contre les délestages, l'accès à l'eau potable, les conflits intercommunautaires ? Vous avez cité les principaux [problèmes] sur lesquels on peut axer notre action. Mais je dis, attention, un gouvernement de transition n'est pas un gouvernement normal. Nous ne sommes pas un gouvernement ordinaire qui va tout prendre en charge et qui va vouloir tout faire pour le pays. Non. Nous avons une mission spécifique qui est d'amener ce pays à des élections transparentes, libres, sincères. Et pour y arriver, il faut baliser la route par la paix -La paix d'abord est le facteur numéro 1-, par les soucis des conflits intercommunautaires qui est un problème de sécurité, par les conflits entre les éleveurs et les cultivateurs, par d'autres soucis liés à des pratiques comme celles que vous avez citées, la corruption et tout ce que ça peut entraîner comme corollaire, et aussi le nationalisme, le patriotisme, remettre les Tchadiens au travail parce que ce pays ne travaille pas. Les Tchadiens ne travaillent pas depuis près de 40 ans. Il faut qu'ils réapprennent à travailler. Il faudra construire un État de droit dans lequel il fait bon vivre, avec le respect de toutes les libertés : liberté d'association, liberté de manifestation, liberté de participation au parti de son choix, et ainsi de suite. Concernant votre gouvernement, quand aura-t-on sa composition ? Dans les jours qui viennent. Il n'y a pas de précipitation pour ça. On va le faire tranquillement avec le maximum de précautions pour ne pas se tromper. Il faut avoir un bon gouvernement qui va durer deux ans. Est-ce que vous allez proposer à des membres des Transformateurs et de Wakit Tama de vous rejoindre ? Le gouvernement sera ouvert à tous les Tchadiens. Je ferai effectivement appel à tous les Tchadiens. Là -dessus, je suis de concert avec le président, nous sommes d'accord qu'il faut faire appel à tous les Tchadiens pourvu qu'ils acceptent de venir dans ce gouvernement. Ils auront leur place. À Doha, au Qatar, en août 2022, après plusieurs mois de tractations, vous n'avez pas pu rallier tous les groupes rebelles à l'accord, pas le Fact en premier lieu. Pensez-vous pouvoir les ramener à la table des négociations ? Depuis notre départ de Doha, nous avons toujours dit que l'accord était ouvert. Nous n'allons pas les laisser comme ça, on va travailler à ce que le Fact, le CCMSR [Conseil de commandement militaire pour le salut de la République] et ainsi de suite, ceux qui sont vraiment des mouvements importants sur le terrain, tout comme ceux qui le sont moins, ou ceux qui sont encore en exil, puissent revenir avec nous dans la case commune qui est le Tchad. C'est ça le plus important. Je crois qu'il faut balayer toutes les forces dissidentes qui nous minent inutilement et qui créent des conflits qui perdurent pour rien. Je crois que chacun de ces mouvements a sa place au Tchad. On va essayer de faire en sorte que dans les discussions parallèles ou par pays interposés ou autres, pendant les jours, les semaines ou les mois qui viennent, que les Tchadiens se retrouvent vraiment dans leur intégralité. Ne craignez-vous pas que ces groupes non-signataires tentent à nouveau de déstabiliser le pays ? Ils auraient tort de le faire, parce que déstabiliser le pays voudrait dire tenter encore la rébellion armée pour s'emparer du pouvoir par les armes. Voilà quelque chose dont les Tchadiens ne veulent plus. S'il y a un point important sur lequel nous sommes tous d'accord, c'est bien celui-là. Et je crois qu'il faut qu'il y ait des discussions. Tout est à mettre sur la table. Ceux qui étaient à Doha l'ont fait. Si on pense que l'accord n'est pas suffisant, qu'il y a des points d'ombre, des zones d'ombre ou s'il y a encore des points sur lesquels il faut revenir, je pense que c'est tout à fait possible et c'est tout à fait normal. L'accord est ouvert. ► À lire aussi : Tchad: Saleh Kebzabo nommé Premier ministre
Encore bien peu connue des Français, la très discrète Première ministre, fonction oblige, se dévoile. « Élisabeth Borne, l'inconnue de Matignon », lance la Une de L'Obs. Dans cet hebdomadaire, le lecteur va apprendre que la Première ministre ne se sent plus vraiment de gauche et qu'elle était contre ce vrai totem de la gauche que furent les 35 heures, autrement dit la réduction du temps de travail. « J'étais là quand on a fait les 35 heures, mais je n'occupais pas le même bureau », dit-elle. À présent, Élisabeth Borne assure dans L'Obs que la réduction du temps de travail était « une erreur ». La Première ministre déclare dans ce magazine qu'elle n'était « pas du tout d'accord avec le partage du travail, c'est un raisonnement faux », selon elle. Du reste, bien qu'elle en soit issue, Élisabeth Borne n'est plus de gauche. « J'ai beaucoup évolué politiquement, déclare-t-elle encore dans cet hebdomadaire. Je viens de la gauche, mais je crois profondément au dépassement porté par Emmanuel Macron. » Seulement voilà ! L'Obs ne manque pas de rappeler que c'est bien auprès de dirigeants de la gauche française que la Première ministre a fait l'essentiel de sa carrière, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë, Ségolène Royal ayant été ses mentors en politique. Du reste, Olivier Schrameck, qui fut directeur de cabinet du Premier ministre socialiste, a d'elle le souvenir d'une « nette inclination à gauche » de l'alors conseillère de Lionel Jospin. Vie publique-vie privée Aveu choc, donc, mais un plan com' ne va pas non plus sans confessions plus intimes. Quitte à dévoiler des souvenirs douloureux, comme lorsque, dans L'Obs, elle évoque le suicide de son père, qui avait survécu aux camps de concentration. Mais plus loin dans la lecture, changement d'ambiance, avec le très classique témoignage d'une amie anonyme, venue nous apprendre qu'Élisabeth Borne mange peu, le fait « quand elle a le temps », ou encore qu'elle est friande de « fraises Tagada » et de « Carambar ». Qui dit plan com' dit portrait croisé. Et c'est sans surprise que l'on retrouve la Première ministre dans l'hebdomadaire Le Point. « Il (lui) a fallu poser quelques actes pour s'affirmer, souligne ce magazine. Face à un François Bayrou qui critiquait presque ouvertement une erreur de casting, ou en donnant à voir sa différence d'approche avec Bruno Le Maire concernant la taxe sur les superprofits (…). Sur les retraites, après plus de deux semaines d'atermoiements, c'est la voie de la concertation, la sienne, qui a remporté l'arbitrage. » Et, là-encore, anecdote personnelle dévoilée par ce magazine. « Juste avant la passation de pouvoirs, la deuxième femme nommée à Matignon après Édith Cresson s'aperçoit que ses collants sont filés. Elle fonce aussitôt en racheter une paire au Monoprix du coin, se dérobant à la surveillance de ses officiers de sécurité, laissant ses conseillers interdits. » Édouard Philippe soigne sa droite Lui fut Premier ministre et il est de retour ce matin dans la presse. « Lui », c'est Édouard Philippe, qui plaide pour une hardie réforme des retraites. Il faut « bouger sur les retraites, bouger beaucoup », dit, dans Le Parisien Dimanche, le premier Premier ministre d'Emmanuel Macron. Édouard Philippe y évoque un report de l'âge légal « à 65, 66 ou 67 ans ». Un entretien qui aborde aussi son état de santé. Et c'est ainsi que l'on apprend que, « très récemment », ses sourcils sont tombés à cause d'une maladie auto-immune. Là-encore, la politique et l'intime… Décidément. Prime à la sagesse Travailler plus longtemps… Justement. Le ministre du Travail envisage d'autoriser le cumul salaire-indemnisation pour les seniors. Pour favoriser le retour à l'emploi des plus de 55 ans, « une des pistes pourrait être de permettre à un senior qui accepte un emploi moins bien payé de conserver une partie de son indemnité chômage afin de compenser le manque à gagner. Nous pourrons y travailler », dit Olivier Dussopt dans Le Journal du Dimanche. Évoquant le recul de l'âge légal de départ à la retraite auquel tous les syndicats s'opposent, le ministre du Travail le dit au JDD : « Il nous faut reculer l'âge moyen de départ ». Manifestation littéraire pour une France plus juste Cet appel, enfin, à manifester, à Paris, contre la vie chère. Date prévue, le 16 octobre. Signé d'une soixantaine de personnalités de tous horizons, à commencer par la toute récente prix Nobel de littérature Annie Ernaux, cet appel, publié par Le Journal du Dimanche, a été initié par des partis et organisations de gauche. Mais on y trouve la signature d'autres écrivains tels que les prix Goncourt Éric Vuillard ou Pierre Lemaître, ou celle du prix Renaudot Laurent Binet. Autant de grandes plumes qui en appellent à « un sursaut populaire pour résister aux régressions et rouvrir un destin collectif fait de justice, de solidarité et de responsabilité écologique », lors d'une marche, dimanche prochain, à Paris.