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Invité de la mi-journée
Israël pilonne Gaza: «C'est du terrorisme d'État qu'on subit»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later May 19, 2025 9:42


Israël a annoncé ce lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où au moins 52 Palestiniens ont été tués dans les bombardements incessants de son armée sur le territoire dévasté par la guerre selon les secours. Comment vit-on et comment survit-on à Gaza ? Entretien avec le journaliste Rami Abou Jamous, témoin de l'enfer de Gaza, triple lauréat du prix des correspondants de guerre de Bayeux. RFI : Vous et votre famille, comme la quasi-totalité des habitants de Gaza, vous avez dû fuir à plusieurs reprises. Aujourd'hui, où vivez-vous et dans quelles conditions ? Rami Abou Jamous : Aujourd'hui, on est de retour au nord, on est dans notre appart, dans Gaza-ville, et on vit comme les 2,3 millions de Palestiniens qui vivent un massacre et des boucheries tous les jours. Surtout la semaine dernière ou depuis cinq jours à peu près, exactement quand Trump a commencé à faire sa visite dans les pays du Golfe, et Netanyahu apparemment voulait montrer au monde entier que ce n'est pas Trump qui décide surtout après la libération du prisonnier israélo-américain Edan Alexander, et c'est une guerre sans pitié. Du coup, ils ont intensifié les bombardements. Tous les jours, il y a plus de 100 morts, chaque jour, et surtout la nuit. L'intensification des bombardements, c'est au nord de la bande de Gaza, dans le quartier de Beit Lahya, et aussi à l'est de la ville de Khan Younès. Là, on va voir qu'ils ont demandé l'évacuation de toute la ville de Khan Younès. Les habitants de Khan Younès, ils sont à peu près 500 000, avec des déplacés de la ville de Rafah, qui sont obligés de quitter la ville parce que ça a été occupé totalement par les Israéliens. Et donc, on parle à peu près entre 600 et 700 000 personnes qui doivent évacuer. Et justement, c'est cette situation qui créé la panique, la peur chez les gens.Et surtout maintenant, les déclarations sont bien claires. Avant, le vrai but de la guerre était d'éradiquer le Hamas, libérer les prisonniers. Aujourd'hui, on le voit clairement, c'est déplacer 2,3 millions de personnes pour les faire virer de Gaza à l'étranger. Même Smotrich, ce matin, le ministre des Finances du gouvernement d'extrême droite israélien, le dit et le répète, il faut que toute la population de Gaza parte. Et pour aboutir à ce but-là, c'est la famine et c'est le bombardement 24 sur 7, et surtout l'incursion terrestre avec la nouvelle opération des « chariots de Gédéon ». Et malheureusement que des massacres et que de la terreur, c'est vraiment du terrorisme d'État qu'on est en train de subir avec une armée qui ne fait pas de distinction. À l'heure où je vous parle, il y a une école qui a été bombardée, on parle de sept morts. Et malheureusement aussi, il y a une maison de la famille Al Koukh qui a été bombardée, il y a cinq minutes, au centre-ville de Gaza et on parle jusqu'à présent de sept personnes qui ont été tuées suite à cette frappe. Et encore, il y en a encore beaucoup qui sont toujours sous les décombres parce qu'il n'y a pas les moyens de les faire sortir.  À lire aussi«On ne voit pas la finalité politique de ce massacre, si ce n'est de vider la bande de Gaza», selon Agnès LevalloisIl n'y a plus de secouristes, il n'y a plus d'hôpitaux ? Des secouristes existent, mais malheureusement, il n'y a pas de matériel parce que le matériel a été bombardé. Tout ce qui est bulldozer et matériel lourd a été bombardé par l'armée israélienne. Et donc maintenant, ce qu'ils font pour faire sortir les gens de sous les décombres, c'est avec les mains et les pieds, avec les marteaux, avec des haches, et vraiment de façon manuelle, parce qu'il n'y a pas le matériel pour le faire. Et malheureusement, il y a des centaines de personnes qui sont toujours sous les décombres depuis le premier jour de la guerre jusqu'à présent, faute de moyens et faute qu'ils sont toujours dans des zones qui sont occupées par l'armée israélienne dont on ne peut pas avoir accès, malheureusement ils sont toujours sous les décombres, et avec des conditions de vie très dures, la famine s'est presque implantée, on est dans la malnutrition. Aujourd'hui, le chef de l'OMS dit que deux millions de personnes sont affamées à Gaza. Vous le notez dans l'un des articles que vous publiez pour le média Orient 21. Vous, vous l'avez observé, la famine s'installe déjà ? Oui. Ce n'est pas que je l'ai observée, on la vit. Nous, on est un peu dans la malnutrition parce que moi, j'ai quelques moyens pour acheter un peu de farine. La dernière fois, j'ai acheté le sac de farine de 25 kilos à 1 000 €. Mais la majorité de la population de Gaza n'a pas cette possibilité-là. Toute la population de Gaza dépend d'aides humanitaires et, malheureusement, cette aide humanitaire n'entre pas depuis plus de 70 jours. La population de Gaza dépend aussi de ce qu'on appelle des cuisines communautaires, les takiyas. Et ces quelques takiyas qui restent à fonctionner, elles ont été bombardées plusieurs fois par l'armée d'occupation. Malgré ça, on voit tous les jours les gens, les enfants, des femmes, qui font la queue juste pour avoir au meilleur des cas un plat de lentilles parce qu'à part les boîtes de conserves et les lentilles, il n'y a rien à manger.Moi, personnellement, en ayant les moyens, on a droit juste à deux plats, une pita de pain, un le matin et un le soir pour moi et ma femme, on laisse un peu pour les enfants parce qu'il n'y a pas suffisamment de farine. Là, aujourd'hui, on a pu acheter, mais après on ne peut pas savoir si on peut acheter ou pas, et surtout un seul plat. Et nous, on a de la chance de ne pas passer par les takiyas. Donc, un seul plat, on fait des boîtes de conserve, mais la majorité de la population, ils sont dans la famine. Surtout les enfants, ils sont les plus vulnérables, ils n'arrivent pas à avoir à manger. Les gens, ils sont sur-épuisés, que ce soit physiquement ou moralement ou psychologiquement, à cause de la famine, à cause des bombardements 24 sur 7, à cause des déplacements à chaque fois. Là, vous avez mentionné qu'il y a deux heures, trois heures, ils ont fait un appel d'évacuation de toute la ville de Khan Younès, mais malheureusement, ces gens-là, ils sont dans la panique, ils ne savent pas quoi faire. Il y en a beaucoup qui ont pris la décision de rester parce qu'ils savent qu'il n'y a pas un endroit sûr et que surtout dans la carte qui a été diffusée pour l'évacuation, ils demandent aux gens d'aller à al-Mawasi. Al-Mawasi avant, l'armée d'occupation utilisait le mot humanitaire, aujourd'hui, il ne l'utilise plus parce que justement, c'est plus humanitaire, c'est bombardé 24 sur 7. La semaine dernière, tous les bombardements, tous les raids, toutes les frappes israéliennes, ils étaient sur cette zone-là, sur les tentes des déplacés. À lire aussiGuerre à Gaza: l'isolement diplomatique d'Israël est «très grave» selon Denis CharbitLes gens reçoivent des messages d'évacuation, mais pour aller où ? Justement, il n'y a pas un endroit. Déjà, il n'y a pas un endroit pour s'abriter parce que toutes les zones plus au nord considérées sûres ont été bombardées. Au début, les gens, ils allaient dans les hôpitaux en croyant que c'est un endroit sûr et qu'ils avaient la protection du droit international humanitaire, qu'ils ne vont pas viser les hôpitaux, ça a été bombardé, ça a été attaqué. Les écoles de l'Unrwa en considérant que les Nations unies, c'est un peu cher, donc on ne peut pas y aller, ou bien viser les établissements de l'Unrwa, agence onusienne, et malheureusement ça a été bombardé, ça a été attaqué. La zone humanitaire où les Israéliens prétendent que l'on peut s'installer en sécurité, malheureusement, ce n'est pas le cas, c'est bombardé 24 sur 7. Et surtout, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de place. Les écoles sont pleines, les hôpitaux pareils. Les gens, ils sont dans la rue. Et quand je dis dans la rue, c'est vraiment dans la rue. Il y a eu ceux qui ont de la chance, ils ont une tente qu'ils ont amenée avec eux parce qu'ils se sont déplacés plusieurs fois. Il y en a d'autres qui mettent des bâches, il y en a d'autres qui mettent quelques draps, il y en a d'autres qui passent la nuit dans des voitures. Donc, des conditions de vie « Gazastrophiques », c'est une catastrophe, du jamais vu qu'à Gaza. Et tout ça, sous des bombes 24 sur 7. Est-ce que vous, vous avez déjà envisagé de partir ? Non, non. Nous, on a reçu un ordre d'évacuation il y a trois jours pour notre quartier, le quartier de Al Iman Sud. On était plusieurs, on était sur les réseaux sociaux, il y avait la carte publiée par l'armée d'évacuation de ce quartier, et moi, j'ai pris cette décision de rester, mais je ne suis pas le seul, il y a la quasi-totalité de nos voisins, ils ont pris la même décision. Déjà parce qu'on ne sait pas où aller. Deuxièmement, on a vécu l'expérience de ces déplacements, c'est de la pure humiliation et surtout que maintenant, même si on veut aller au sud, ce sud-là, il est la cible de frappes israéliennes depuis presque 20 jours et c'est 24 heures sur 7. Donc, on s'est dit, on va rester, on assume, et là, on est resté. On va affronter notre sort avec un peu de courage parce qu'il n'y a pas un endroit où partir. Pour le moment, tant qu'il n'y a pas de soldats sur le sol autour de nous, on a pris cette décision, mais le jour où on va être encerclé comme ça s'est passé avec nous au mois de novembre 2023, on était obligé de partir, parce que sinon ça allait être un suicide, mais là pour le moment, on a pris une décision de rester. 

Nostalgie - La Liste de Sandy
Les choses qu'on ne sait jamais où ranger

Nostalgie - La Liste de Sandy

Play Episode Listen Later May 13, 2025 1:10


On a tous tendance à accumuler des tonnes de choses dans nos placards. Parfois même, on ne sait même pas où les mettre. Justement, la liste des choses qu'on ne sait jamais où ranger !

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy
La Liste de Sandy - Les choses qu'on ne sait jamais où ranger

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy

Play Episode Listen Later May 13, 2025 1:10


On a tous tendance à accumuler des tonnes de choses dans nos placards. Parfois même, on ne sait même pas où les mettre. Justement, la liste des choses qu'on ne sait jamais où ranger !

Le Podcast du Marketing
[Best Episode] Changer de nom avec Fabienne Le Scornet de Floa Bank - Episode 128

Le Podcast du Marketing

Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 42:12


Rediffusion d'un des épisodes les plus écoutés du Podcast du Marketing.C'est l'une des premières choses que l'on fait quand on lance son activité, ou même juste quand on lance un nouveau produit. C'est l'une des premières choses, et le faire donne vraiment corps à notre projet. Une fois qu'on l'a, c'est tout un univers qui s'offre à nous. C'est concret. C'est là. C'est parti. On a sauté dans le grand bain. Cette chose que l'on fait et qui change tout, c'est choisir son nom. C'est une étape fondamentale. C'est le début de l'histoire. Sauf que c'est pas si simple de choisir un nom. Justement parce que c'est tellement important. Et si je me trompais ? Et si les gens n'aimaient pas ce nom ? Et si personne ne le comprenait ? Et si on ne l'écrivait pas bien ? Et si ça voulait dire un truc horrible dans une autre langue ? Et si je n'avais pas le droit de l'utiliser ? Et si je devais changer de nom ? Et si, et si… Vous me voyez venir, aujourd'hui j'ai envie de parler du nom de marque. Comment est-ce qu'on fait pour le choisir, quelles sont les étapes indispensables à ne pas manquer, et comment fait-on pour l'annoncer. Et pour nous parler de tout ça, j'ai choisi d'accueillir quelqu'un qui en plus à eu la lourde tâche non pas de choisir un nom pour un nouveau produit, mais de changer le nom d'une marque déjà bien établie et avec plusieurs millions de clients. Je vous laisse imaginer les enjeux. Cette personne c'est Fabienne Le Scornet qui est la directrice marketing et communication de Floa le nouveau nom de Banque Casino. Dans cet épisode Fabienne me raconte toute l'histoire : pourquoi il fallait changer de nom, comment savoir que c'était le bon moment, comment elle fait pour choisir Floa, et toute la stratégie de lancement qu'elle a mis en place. Et ce qui est particulièrement étonnant, c'est que tout ça ça vaut tout autant pour une grosse structure qu'une toute petite. Alors tendez l'oreille et installez vous confortablement, je vous emmène dans les coulisses d'une banque qui change de nom. -------------------

Invité Afrique
Mali: «Le Jnim a multiplié par sept ses actions violentes dans la région de Kayes entre 2021 et 2024»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 10:02


Après le nord et le centre du Mali, c'est l'ouest de ce pays qui est à présent sous la menace des jihadistes du Jnim. Et plus précisément la zone des trois frontières du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. C'est le constat que fait le Timbuktu Institute, dans un rapport qu'il publie ce lundi 28 avril. Dans son enquête, l'institut de recherches révèle aussi que ces jihadistes essaient de s'infiltrer dans l'est du Sénégal. Par quelles méthodes ? Bakary Sambe est le directeur régional du Timbuktu Institute. En ligne de Dakar, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous que les jihadistes du Jnim sont dans une stratégie d'encerclement de Bamako ? Bakary Sambe : Oui, on le voit parce que le Jnim est dans une logique d'augmentation exponentielle des attaques violentes dans la région de Kayes, qui n'est pas n'importe quelle région, qui est la région qui relie Bamako au Sénégal avec les routes d'approvisionnement reliant le Mali au port de Dakar, qui est crucial dans l'économie et dans l'approvisionnement de Bamako et du Mali de manière générale. Et le Jnim a multiplié par sept ses actions violentes entre 2021 et 2024 dans la région de Kayes, en ciblant les forces de sécurité, en s'attaquant aux convois sur les axes routiers vers Bamako et aussi aujourd'hui avec des attaques qui se multiplient aux environs de Bamako. Sans oublier ce qui s'est passé en 2022 avec l'attaque spectaculaire dans le camp de Kati.Et bien sûr en septembre 2024, l'attaque sur l'aéroport de Bamako... Y a-t-il eu depuis le début de l'année des attaques ou des embuscades meurtrières contre l'armée malienne dans la région de Kayes, dans l'ouest du Mali ? Il y a eu beaucoup d'escarmouches çà et là, mais l'une des attaques les plus remarquées a été celle de Melgué, qui est à 35 kilomètres de la frontière sénégalaise et de la ville de Bakel, le 8 février dernier, avec trois morts. Ce qui montre que le Jnim s'installe de plus en plus. Et en plus du contrôle des axes routiers, le Jnim essaye de désorganiser l'approvisionnement de Bamako, notamment dans des localités qui mènent sur cet axe de Kayes, et dans la forêt de Baoulé. Et le Jnim a revendiqué, comme vous le savez récemment, l'enlèvement du calife Thierno Hady Tall en décembre 2024 à Nioro du Sahel, ce qui montre une volonté d'imposer aujourd'hui son autorité idéologique et de délégitimer non seulement les autorités politiques, mais aussi les chefs traditionnels.Dans votre rapport, vous vous intéressez aussi aux tentatives d'infiltration des jihadistes du Jnim dans l'est du Sénégal, notamment autour de Bakel. Mais là, ils s'opposent aux chefs religieux et à leurs puissantes confréries. Est-ce que les jihadistes ne se heurtent pas dans ce cas à un mur religieux infranchissable ? Justement, dans cette région de l'est du Sénégal, le principal élément de résilience idéologique, à savoir la présence des confréries soufies, est moindre. La spécificité socio-religieuse de l'est du Sénégal est que les confréries soufies, comme la Tijaniyya et la Mouridiyya, qui sont considérées comme le principal élément de résilience idéologique par rapport à l'extrémisme, ne sont pas assez présentes dans cette zone. Cette zone est dominée par la présence d'un islam salafiste de plus en plus renforcé par les réseaux de la migration, avec des populations qui sont parties en Europe et qui ont eu des contacts avec les milieux salafistes et qui construisent justement des mosquées salafistes pour contrecarrer l'islam traditionnel et délégitimer les chefs religieux locaux, par rapport justement à leur position peu claire sur l'esclavage par ascendance dans la région de Bakel précisément.Et est-ce qu'au Sénégal les jihadistes du Jnim essayent de jouer les castes dites inférieures contre les castes dites supérieures ? Il est clair que le Jnim, à travers cette révolte de certaines castes dites inférieures, il est clair que les éléments du Jnim pourraient s'appuyer sur ce clivage pour se présenter comme des protecteurs des communautés, mais aussi comme une forme de théologie de libération basée sur le salafisme. Contrairement à l'islam traditionnel qui n'a pas été assez incisif dans sa condamnation du système de castes et de l'esclavage par ascendance.Alors vous rappelez cette petite phrase du Premier ministre Ousmane Sonko, c'était lors de la campagne des législatives, en novembre 2024. Il disait « Vous connaissez la situation dans la sous-région. Aujourd'hui, la priorité, c'est l'est du Sénégal ». Quelle est à vos yeux la stratégie que doit adopter l'État sénégalais pour faire face à la menace jihadiste ? Je pense que l'État sénégalais devrait renforcer davantage la présence des forces de sécurité dans les régions frontalières en construisant davantage de bases autour de la rivière de Falémé.La rivière qui fait frontière entre le Mali et le Sénégal…La rivière qui fait frontière. Mais aussi en parlant aux populations, parce qu'on se rend compte que les populations ne sont pas conscientes de la présence de la menace. Il faudrait aussi naturellement renforcer la coopération transfrontalière avec le Mali et la Mauritanie, ce qui est entamé avec les visites récentes des élites militaires sénégalaises en terre malienne. Mais aussi, je crois que le gouvernement ne doit pas oublier les campagnes de sensibilisation auprès des chefs communautaires. Parce que justement, cette jeunesse sénégalaise, qui développe une forme de résilience par rapport aux groupes extrémistes, est toujours dans cette double quête. Il y a la quête de sens que pourrait remplir les confréries soufies. Et il y a la quête de chance qui pourraient être des opportunités économiques, le développement de l'entrepreneuriat et le développement des politiques favorisant l'emploi des jeunes.

Le Grand Atelier
Christine Angot : "Une idée courante sur l'art est que son intérêt repose sur l'illusion. Alors que non, justement."

Le Grand Atelier

Play Episode Listen Later Apr 27, 2025 55:13


durée : 00:55:13 - Le grand atelier - par : Vincent Josse - Dans "Une nuit sur commande", paru chez Stock, Christine livre un témoignage sans compromis de son expérience de visiteuse nocturne de la Bourse du Commerce à Paris. Elle invite le comédien et humoriste Vincent Dedienne. - invités : Christine Angot, Vincent DEDIENNE - Christine Angot : Ecrivain, dramaturge, Vincent Dedienne : Comédien et humoriste français - réalisé par : Lucie Lemarchand

Revue de presse internationale
À la Une: quelle direction pour l'Église catholique après le décès du pape François?

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 4:01


Après la disparition du pape François, le débat est lancé. Qui pour lui succéder ? Et dans quel esprit : ouverture ou bien repli sur la tradition ? On est à un point de bascule, souligne Le Monde à Paris : « apôtre de la bienveillance, plus attentif au sort des pauvres qu'aux normes morales, préférant l'ouverture sur le monde et l'écoute des autres au repli sur soi, le pape François disparaît précisément au moment où les forces qui s'opposaient à ses choix se renforcent, voire s'imposent dans plusieurs régions du monde, à commencer par les États-Unis. Ironiquement, pointe encore Le Monde, le souverain pontife a rendu son dernier souffle peu de temps après avoir reçu brièvement le vice-président américain, J.D. Vance, figure de proue de la réaction catholique aux États-Unis. Seul le temps long dira si, au-delà du pontificat de François, l'Église romaine sera capable de rejeter durablement l'impasse identitaire et la tentation conservatrice présentes sur tous les continents et si clairement combattues par le chef qu'elle vient de perdre. »Conservatisme ou progressisme ?Alors qui pour succéder à François et dans quelle direction ? Le Soir à Bruxelles débroussaille le chemin : « Parmi les cardinaux les plus traditionalistes, épinglons deux opposants notoires au pape François, relève le quotidien belge : l'Américain Raymond Leo Burke et le Guinéen Robert Sarah, tous deux tenants de positions très conservatrices notamment sur les femmes, les divorcés ou les homosexuels. Le continent africain, qui entend faire peser son nombre de fidèles dans la balance, peut aussi compter sur le Ghanéen Peter Turkson, très influent, souvent présenté comme favori pour devenir le premier pape noir. Ou encore le Congolais Fridolin Ambongo, voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, qui pourrait rassembler sur son nom des votes de cardinaux jugés conservateurs. À l'inverse, note encore Le Soir, deux candidats plus progressistes et plus proches du pape François semblent aussi dans la course : Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et Anders Arborelius, évêque de Stockholm, tous deux très engagés pour la défense des migrants. »Un « défit délicat »« En choisissant un nouveau pape, le Collège des cardinaux est confronté à un choix capital, pointe le Washington Post. Choisira-t-il un successeur qui poursuivra la vision réformiste de François ? Ou optera-t-il pour un correcteur – quelqu'un qui pourrait guérir les failles que François a révélées et, parfois, exacerbées ? En réalité, poursuit le quotidien américain, François a lui-même remodelé le collège, en nommant des cardinaux qui partagent largement ses sensibilités. Pourtant, l'histoire nous apprend que les conclaves papaux oscillent souvent entre des visions contrastées, à la recherche d'un équilibre après des périodes de changements spectaculaires. Le conclave est confronté au défi délicat de trouver une figure capable de maintenir la chaleur pastorale de François tout en apaisant les inquiétudes doctrinales. »Alors, estime le Washington Post, « peut-être quelqu'un d'Afrique ou d'Asie, où le catholicisme continue de s'épanouir sans les préoccupations particulières du progressisme occidental ».Un pape africain ?Justement, « un pape noir donnerait à l'Afrique la voix qu'elle mérite », estime pour sa part le Times à Londres. « Selon le Vatican, le continent africain compte 176 millions de catholiques, mais il ne s'agit pas seulement d'une question de chiffres : un pape africain pourrait user de son influence pour ancrer plus fermement le continent dans la géopolitique actuelle. La guerre féroce et généralisée au Soudan a été largement oubliée par les Nations unies. Des millions de personnes meurent de faim dans les combats entre l'armée soudanaise et les milices des Forces de soutien rapide ; le choléra fait rage ; les frontières s'effondrent. (…) Il y a (aussi) des guerres pour des ressources rares, poursuit le Times, comme celle entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ; il y a des guerres pour l'eau (…). C'est l'un des arguments en faveur d'un pontife africain, quelqu'un capable d'utiliser une grande tribune pour défendre les victimes d'une guerre oubliée, quelqu'un capable de faire honte et de convaincre les politiciens traditionnels pour qu'enfin, ils agissent. »

Invité Afrique
Gulain Amani: «Il faut réinventer la ville de Kinshasa»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 10, 2025 8:39


« Arrêtons de jouer aux sapeurs-pompiers, il faut réinventer la ville de Kinshasa », déclare l'urbaniste congolais Gulain Amani, après les inondations du week-end dernier qui, selon un dernier bilan officiel, ont causé la mort de 43 personnes dans la capitale de la République démocratique du Congo. Mais lorsque les gens construisent dans le lit d'une rivière, comment leur expliquer qu'il faut démolir leur maison si on ne peut pas les reloger ? Le professeur Gulain Amani enseigne à l'Institut d'Architecture et d'Urbanisme de Kinshasa.  RFI : En 2022, des pluies torrentielles avaient déjà provoqué 120 morts à la suite d'inondations et de glissements de terrain. Qu'a-t-on fait depuis trois ans ?Gulain Amani : Le problème, il faut le dire, c'est qu'en matière de gouvernance urbaine à Kinshasa, on joue trop souvent les sapeurs-pompiers. À chaque catastrophe, lorsqu'il y a des pertes en vies humaines, on se souvient tout à coup qu'on ne peut pas construire d'abord et réfléchir ensuite. On agit toujours dans l'urgence, après coup, et c'est ça qui est irresponsable. Tout ce qu'on fait, ce sont des mesures de saupoudrage, pour sauver la face. Mais ces actions sont souvent dérisoires, et elles ne permettent pas de répondre durablement au problème.Vous dites que l'un des principaux problèmes, c'est que les voies d'évacuation des eaux sont bouchées par des constructions anarchiques. Mais dans une ville de 17 millions d'habitants, les gens doivent bien se loger quelque part. Comment les empêcher de construire là où il reste encore un peu de place ?Justement, on ne peut pas blâmer les habitants. Il faut comprendre qu'on doit leur offrir des options sûres et abordables, ce qui n'est pas le cas actuellement à Kinshasa. L'absence de planification, de maîtrise et de contrôle du développement urbain ne peut que mener à ce genre de situation. Les habitants doivent se loger, c'est un besoin fondamental, et faute d'alternative, ils s'installent là où ils peuvent. Il faut le reconnaître : acquérir une parcelle à Kinshasa, ce n'est pas donné à tout le monde. Le pouvoir public ne s'occupe pas suffisamment de cette problématique. C'est pourquoi les habitants se débrouillent à leur manière pour répondre à leurs besoins élémentaires.Quand le président Tshisekedi est allé voir les sinistrés au stade Tata Raphaël, lundi dernier, il a été chahuté, puis il a promis la tenue prochaine d'une réunion de crise qu'il présidera. Qu'attendez-vous de cette réunion ?C'est déjà une bonne approche, parce que lorsqu'on est malade, il faut d'abord reconnaître la maladie. Ensuite, il faut poser un vrai diagnostic. Et ce diagnostic ne peut pas s'improviser. C'est une question plus technique que politique. Il faut que les décideurs s'appuient sur les techniciens : les urbanistes, les architectes, les ingénieurs… tous les experts nécessaires pour identifier les causes profondes de ces catastrophes récurrentes. Il ne faut pas que Kinshasa devienne la ville la plus vulnérable du continent, où à chaque pluie, on compte des morts. Après avoir analysé ces causes, il faudra proposer des solutions appropriées, de long terme. Il faut rendre Kinshasa résiliente, capable de s'adapter à la nature et d'anticiper les crises. Nous pouvons réinventer Kinshasa, mais pour ça il faut du courage, de la volonté, une vraie coordination. Et cela ne se fera pas sans les citoyens. Il faut les impliquer, car certaines solutions passent par la sensibilisation, par l'éducation à la gestion des déchets, à l'aménagement de la ville.Vous parlez de participation citoyenne, c'est-à-dire convaincre les gens de ne pas jeter leurs poubelles partout, etc. Mais pour les gens qui habitent dans des constructions anarchiques, dans le lit des rivières, comment leur expliquer qu'on va démolir leur maison si on n'arrive pas à les reloger ?Sans alternative, on ne pourra pas trouver de solutions pérennes. Je reste convaincu qu'une opération « à la Haussmannienne » n'est pas une évidence aujourd'hui.La destruction de certains quartiers de Paris il y a près de 200 ans ! Voilà. Mais certains quartiers doivent être interdits à la construction, car ils présentent un risque élevé : les lits de rivières, les ravins très actifs, les bas-fonds... Ce sont des questions de sécurité publique. Et face à la vie humaine, il faut mettre les moyens nécessaires. Cela implique un accompagnement social, des relocalisations dans la dignité et des alternatives viables pour tous les habitants. Il faut du courage. On est aujourd'hui dans des démocraties où les citoyens ont leur place. On ne peut rien faire sans eux. Toutes ces mesures doivent donc être prises en proposant une vraie alternative.

LES ONDES DE L'IMMO
“La copropriété, ce sont les copropriétaires !” - Sylvain Grataloup, UNPI

LES ONDES DE L'IMMO

Play Episode Listen Later Apr 9, 2025 11:19


Spécial Colloque « 1965-2025 : les 60 ans de la copropriété, entre héritage et renouveau ».D'ici quelques mois, la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis aura 60 ans. C'est l'occasion pour les Ondes de l'Immo de vous proposer une série de podcasts de réflexion sur ce texte mais aussi sur les professionnels qui gèrent les copropriétés ou encore sur ceux qui font la copropriété au quotidien : j'ai nommé les copropriétaires. Justement  avec nous au micro aujourd'hui pour évoquer ces propriétaires copropriétaires, Sylvain Grataloup, Président de l'UNPI.“ J'invite tous les copropriétaires à réinvestir la copropriété, la réinvestir, c'est à dire qu'ils prennent conscience qu'une partie commune, c'est un morceau de leur lot.”Sylvain Grataloup, Président de l'UNPIUne émission animée par Anne-Sandrine Di Girolamo.

Nota Bene
ACTU - Des frises du Parthénon au British Museum ?

Nota Bene

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 31:26


Mes chers camarades, bien le bonjour !Visiter le Quai Branly pour découvrir les nombreuses œuvres d'art de nombreuses cultures, aller au Louvre pour voir des statues gréco-romaines et des sarcophages égyptiens, on ne dit jamais non ! Et pourtant, c'est souvent le résultat d'une histoire compliquée avec des épisodes d'injustice et de pillage qui laissent un goût amer. Justement cette histoire, elle revient souvent dans les discussions autour des collections des musées, comme au British Museum où sont exposées depuis 2 siècles les fameuses frises du Parthénon, que la Grèce voudrait récupérer. Cette négociation houleuse entre Athènes et Londres anime les débats depuis de nombreuses années, et je vous propose de faire un point là-dessus !Bonne écoute !➤ Un grand merci à Vincent Michel d'avoir accepté de répondre à mes questions ! Pour en savoir plus sur le sujet : ➜ Découvrez les activités de son laboratoire, le CelTrac : https://herma.labo.univ-poitiers.fr/programmes-sur-contrat/laboratoire-des-trafics-celtrac/➜ Découvrez son article "Le trafic illicite des biens culturels dans les pays en conflit" : https://www.academia.edu/44753001/Le_trafic_illicite_des_biens_culturels_dans_les_pays_en_conflit_de_l_identification_des_objets_%C3%A0_la_judiciarisation_des_affaires➤ Merci beaucoup également à Noémie Nguyen Van Sang pour sa relecture ! Découvrez ASTRES, l'Association pour le Soutien aux Travaux de Recherches Engagés sur les Spoliations : https://astres.info/

Revue de presse internationale
À la Une: 25 heures de discours anti-Donald Trump

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 4:04


Alors que la planète entière vit depuis trois mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump, le sénateur démocrate Cory Booker a réussi à capter l'attention des médias avec ce tour de force oratoire : un discours-fleuve de 25 heures et 5 minutes devant le Sénat. « De 19 heures lundi jusqu'à 20 heures le lendemain, rapporte le Washington Post, le sénateur du New Jersey a énuméré les innombrables abus de pouvoir, méfaits et décisions politiques catastrophiques de l'administration Trump. C'est le plus long discours de l'histoire du Sénat américain. (…) Un acte de protestation symbolique, mais puissant. »Pour Cory Booker, premier Afro-Américain à siéger au Sénat américain pour le New Jersey, il y avait une revanche à prendre sur l'histoire, explique le New York Times. Il était en effet depuis longtemps « contrarié par le fait que Storm Thurmond, un ségrégationniste de Caroline du Sud, détienne le record de prise de parole au Sénat » – 24 heures et 18 minutes – c'était en 1957, à l'occasion d'un discours contre les droits civiques.« Alors que les heures s'égrenaient et que Corie Booker continuait à parler, relate le New York Times, des dizaines de milliers de personnes suivaient son discours sur des flux vidéo en direct, curieuses de voir jusqu'où il pourrait aller. (…) Il gesticulait et rugissait. Il lui arrivait de s'accrocher à son pupitre. Sa voix devint rauque, mais elle resta forte. »Le porte-voix des démocrates ?Et si, « au travers de ce coup d'éclat, Cory Booker prévoyait de se présenter à la présidentielle de 2028, cela ne nous dérangerait pas, s'exclame le Washington Post. Ce discours pourrait être un tremplin. »Déjà, rappelle le journal, deux figures de l'opposition, « Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez ont entamé une série de meetings sur le thème “combattre l'oligarchie“, qui attire des foules massives et qui alimente les spéculations sur une future candidature à la présidence de la députée de New York. Le terme “fascisme“ pourrait également être approprié, pointe le Washington Post. Et pourquoi pas, veut encore croire le journal, une tournée nationale de “lutte contre le fascisme“ menée par un démocrate de centre-gauche éminent et charismatique. À savoir Cory Booker. »Justement, « Corie Booker peut-il unifier la résistance anti-Trump ? », s'interroge le Boston Globe. Pourquoi pas ? « Alors que les démocrates, frustrés par les vieux routiers au sommet, sont à la recherche d'une nouvelle génération de dirigeants, le discours de Booker pourrait consolider son statut de figure de proue du parti. »Ce « discours marathon intervient à un moment où de nombreux démocrates progressistes se sentent déçus par les récents compromis avec les républicains, renchérit le Time Magazine, notamment l'accord budgétaire soutenu par Trump, auquel dix sénateurs démocrates ont adhéré le mois dernier. (…) D'après un récent sondage, poursuit le journal, près des trois quarts des électeurs démocrates estiment que leurs représentants au Congrès n'en font pas assez pour s'opposer à Trump. Le discours de Booker pourrait (donc) constituer une réponse directe à ces frustrations (…) et enhardir les démocrates, qui se sentent de plus en plus marginalisés dans un Sénat contrôlé par les républicains (…) Et aussi, pourquoi pas, élever son statut au sein du parti et le positionner comme une figure de proue de l'opposition à Trump. »Trump : l'arme des droits de douaneOn n'en est pas encore là. Et Donald Trump occupe à nouveau la scène médiatique. Ce mercredi, pointe le Wall Street Journal, « tous les regards sont tournés vers les annonces de tarifs douaniers du président Trump, qui considère ce 2 avril comme le “jour de la libération“ de la politique commerciale des États-Unis. Les investisseurs sont sur le qui-vive. »« Trump érige un mur tarifaire contre le monde », s'exclame El Pais à Madrid. « Le président américain va déclarer symboliquement la guerre commerciale à ses partenaires ce mercredi. »« “Jour de la libération“ : Donald Trump veut frapper fort en imposant des droits de douane au reste du monde », lance le Figaro à Paris. Avec beaucoup de questions en suspens, note le journal : « optera-t-il pour une taxe universelle allant jusqu'à 20 % sur toutes les importations des partenaires commerciaux des États-Unis ? Où choisira-t-il d'appliquer des droits réciproques ? Et quels pays seraient ciblés en priorité ? » Réponse dans les prochaines heures.

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy
La Liste de Sandy - Quand on lit une histoire à un enfant

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 1:16


Mercredi, jour des enfants, et ça tombe bien, c'est aussi la journée mondiale du livre pour enfants… Justement, qu'est ce qu'on vit quand on lit une histoire à un enfant, Sandy… ?

Nostalgie - La Liste de Sandy
Quand on lit une histoire à un enfant

Nostalgie - La Liste de Sandy

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 1:16


Mercredi, jour des enfants, et ça tombe bien, c'est aussi la journée mondiale du livre pour enfants… Justement, qu'est ce qu'on vit quand on lit une histoire à un enfant, Sandy… ?

Invité de la mi-journée
Séisme en Birmanie: face à ce type de catastrophes, «le pays a déjà été confronté à des difficultés de coordination»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Mar 30, 2025 5:18


Le 28 mars, un séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie. Ce tremblement de terre, le plus puissant dans le pays depuis plus d'un siècle, a causé l'effondrement de nombreux bâtiments à Mandalay et Naypyidaw, ainsi que des dégâts importants en Thaïlande et en Chine. Le dernier bilan officiel fait état d'au moins 1 700 morts. Où en est la situation sur place ? Christian Lechervy, ancien ambassadeur de France en Birmanie, aujourd'hui envoyé spécial de la France pour la Birmanie en appui des efforts internationaux, répond aux questions de RFI. RFI : Vous étiez en poste jusqu'en 2023. Quelles sont les dernières informations dont vous disposez concernant la situation ce dimanche 30 mars sur place ?Christian Lechervy : On est dans une phase d'arrivée des premiers secours apportés par l'Inde, la Chine, Hong Kong, la Thaïlande, Singapour. Les premiers sauveteurs sont sur le terrain. Ils ont heureusement déjà pu sortir quelques victimes.En parallèle, il y a une évolution sur le terrain sécuritaire. Le gouvernement parallèle a appelé à un cessez-le-feu de ses forces pour les quinze jours qui viennent. Et dans cette logique-là, un certain nombre d'acteurs internationaux, à commencer par les pays de l'Asean, viennent eux aussi de s'engager sur ce type d'appel pour faciliter l'acheminement des secours.La troisième phase, c'est qu'il faut évaluer de manière extrêmement précise l'ampleur des dommages, à la fois sur les biens et les personnes, mais aussi sur les infrastructures de transport qui devront être mobilisées.À lire aussiSéisme en Birmanie: les secours continuent de rechercher des survivants, un bilan très incertainLa junte a appelé à une aide internationale, ce qui n'est pas courant du tout. Mais dans le même temps, on s'aperçoit que les secours, pour des questions administratives, de visas notamment, ont du mal à arriver dans le pays. Comment l'explique-t-on ?Il y a toujours un temps de latence, malheureusement, dans ce genre de situation. Il y a une nécessité de grande coordination. Un certain nombre d'infrastructures aéroportuaires ont subi des dommages très importants, c'est le cas de l'aéroport de la capitale. C'est le cas [aussi] de l'aéroport de Mandalay, qui est vraiment au plus près de l'épicentre. C'est la ville qui a été la plus dévastée.Il y a aussi le peu d'expérience des fonctionnaires de la capitale. Le pays a déjà connu ces dernières années, et j'allais dire ces dernières décennies, des catastrophes de grande ampleur. Il avait déjà été confronté à des difficultés de coordination.Et puis enfin, il peut y avoir aussi des réticences politiques et administratives. On voit malheureusement que, alors que le séisme fait de nombreux dégâts, de nombreuses victimes, les forces armées du régime militaire poursuivent leur offensive sur un certain nombre de terrains et bombardent, y compris des cantons qui ont été malmenés par la croûte terrestre.Justement, cette abondance de soutiens pourrait poser aussi des problèmes dans les zones de conflit ?En tout cas, il y a la nécessité que l'aide parvienne à tous ceux qui en ont besoin. Et ça, c'est une question d'heures. Il y a la nécessité d'avoir une approche réellement humanitaire, et j'allais dire humaniste, de la situation. Et il faut le faire vite parce que dans une catastrophe de ce type, il faut dégager les victimes [des décombres] dans les 72 heures. Au-delà, la survie est quand même très incertaine.Vous en avez parlé, la situation en Birmanie est, depuis des années, compliquée. Ce séisme intervient dans un pays où un conflit dure depuis le coup d'État de 2021. Comment se positionnent sur le terrain le régime militaire, l'opposition insurgée, voire les pays étrangers maintenant ?Le régime militaire met en scène évidemment ses actions, l'opposition également. Il y a une forme de confrontation de communication où chacun cherche à faire valoir ses efforts et les matérialise sur le terrain, avec des dons, avec la mobilisation de ses ressources.Il faut prendre en considération que l'aide humanitaire doit arriver par l'ensemble des territoires, ceux qui sont maîtrisés par le conseil d'administration de l'État et ceux qui sont maîtrisés par des groupes ethniques ou par l'opposition qui a émergé après le coup d'État.La communauté internationale, elle, doit tenir compte aussi de cette réalité, que ce soit au travers des agences des Nations unies, que ce soit au travers des opérations non-gouvernementales, que ce soit au travers des instruments des organisations régionales.

Revue de presse internationale
À la Une: Poutine et Trump vont-ils officialiser un «deal» sur l'Ukraine?

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Mar 18, 2025 3:14


« Le Kremlin confirme que Vladimir Poutine et Donald Trump vont se parler ce mardi, pointe Le Monde à Paris. Le président américain a affirmé ces dernières heures que “beaucoup de choses avaient déjà été discutées avec les deux parties, l'Ukraine et la Russie“ après des réunions séparées entre responsables américains, russes et ukrainiens en Arabie saoudite et à Moscou. Le président américain a évoqué des “partages de certains avoirs“ dont des “terres“ et des “usines de production d'énergie“. “Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord de paix“, a déclaré hier en fin de journée, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, qui n'a cependant pas écarté la possibilité de sanctions américaines contre la Russie si les discussions ne se passent pas comme espéré ».« Quelque chose va changer… »Trump et Poutine vont donc se parler directement au téléphone aujourd'hui. « Ce qui constitue sans doute, estime le Times à Londres, la conversation la plus importante de Trump avec un dirigeant étranger depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Et il semble que quelque chose va changer », affirme le quotidien britannique. Dans les colonnes du journal, Sergey Radchenko, expert en politique étrangère russe à l'École des relations internationales Johns Hopkins, affirme que Poutine profitera de cet échange direct pour « flatter Trump : il va lui faire miroiter, dit-il, la vision d'une grande relation russo-américaine et des accords économiques. Et il poursuivra ses efforts pour affaiblir Zelensky, espérant que Trump lui offrira sa tête sur un plateau d'argent. Je ne pense pas qu'il renoncera à ses objectifs politiques fondamentaux en Ukraine, affirme encore Sergey Radchenko. Donc, à mon avis, conclut-il, la question clé n'est pas de savoir si Poutine sacrifiera une meilleure relation avec Trump pour l'Ukraine, mais si Trump sacrifiera l'Ukraine pour une meilleure relation avec Poutine (…) ».D'ailleurs, pointe El Pais à Madrid, « les déclarations de Trump montrent de plus en plus clairement que pour parvenir à la paix, l'Ukraine devra abandonner une partie de son territoire, malgré l'insistance de Kiev à maintenir l'intégrité de son sol ».Le « deal » est-il déjà conclu ?Et si « la partition était écrite à l'avance entre Moscou et Washington ? », s'interroge pour sa part Le Figaro à Paris. « Et si le sort de l'Ukraine, comme le contenu d'un futur accord de paix, avait déjà été décidé en amont entre Trump et Poutine ? Et si un accord de cessez-le-feu basé sur le gel des lignes de front, la levée des sanctions et un “deal“ sur les minerais, avait déjà fait l'objet de discussions approfondies entre Moscou et Washington et que tout le reste, les déclarations et les réunions diplomatiques, n'étaient que du théâtre, une comédie, de la poudre aux yeux ? »Pour Le Figaro, ce scénario est plus que probable… « Les négociations de paix avancent dans l'ombre, entre les deux capitales, au détriment des Ukrainiens, affirme le journal. “Washington et Moscou partagent une même priorité : relancer la relation bilatérale, c'est-à-dire procéder à un "reset", explique l'ancien diplomate Michel Duclos. Ce “redémarrage des relations“ doit permettre, selon lui, à Moscou de “rejoindre le club des superpuissances qui gèrent les affaires du monde“ et à Washington de retrouver une “relation de travail avec Moscou pour traiter les dossiers régionaux“. (…) Michel Duclos voit deux scénarios, pointe encore Le Figaro. Dans le premier, “Vladimir Poutine atteint l'essentiel de ce qu'il veut, tant Donald Trump est avide d'obtenir un "succès". Dans le second, “un minimum d'amour-propre conduit le président américain à une résistance : dans ce cas, c'est sur des demi-mesures que s'accordent les deux parties“. Mais, affirme encore l'ancien diplomate, les deux scénarios appellent à “un sursaut stratégique européen“ ».Et l'Europe ?Justement, « l'Europe se réveille », se félicite Libération. « Il faut reconnaître une vertu à Trump : sans lui, l'Europe en serait toujours à peser le pour et le contre de l'indépendance stratégique… Grâce à la politique de gribouille de Washington, l'Union européenne prend le large. On se souvient d'Emmanuel Macron parlant de l'Otan en état de mort cérébrale. Maintenant, c'est fait. Entretemps, constate encore Libération, le Royaume-Uni est de nouveau là, avec l'Allemagne, la Pologne, la Turquie, mais aussi le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande. Tous ces pays qui faisaient confiance aux États-Unis ne comptent plus sur Donald Trump pour sauver l'Ukraine. L'Europe et sa coalition veulent s'armer, veulent leur industrie d'armement. La piste ouverte par Emmanuel Macron est la bonne. Mais, prévient Libération, il n'y a pas de temps à perdre ».

Nostalgie - La Liste de Sandy
Quand on est écolo

Nostalgie - La Liste de Sandy

Play Episode Listen Later Mar 18, 2025 1:10


Mardi 18 mars. Journée mondiale du recyclage ! Chaque jour, près de 60% des français adoptent ce geste écolo… Justement, qu'est ce qu'on vit quand on est écolo ?

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy
La liste de Sandy - Quand on est écolo

Nostalgie - L'intégrale de Philippe et Sandy

Play Episode Listen Later Mar 18, 2025 1:10


Mardi 18 mars. Journée mondiale du recyclage ! Chaque jour, près de 60% des français adoptent ce geste écolo… Justement, qu'est ce qu'on vit quand on est écolo ?

Revue de presse internationale
À la Une: Poutine sous pression…

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Mar 13, 2025 3:20


« La Russie joue la montre, gênée aux entournures, constate Libération à Paris. La proposition de trêve américano-ukrainienne lancée avant-hier à Djeddah comporte en effet des risques majeurs pour le Kremlin : un gel du conflit sur les lignes actuelles sans qu'aucun de ses objectifs soit achevé, l'impossibilité de s'emparer de trois centres régionaux des territoires officiellement annexés, Zaporijia, Kherson et Kramatorsk, et un exécutif à Kiev reboosté et renforcé. »Bref, résume Libération, « le résultat de Djeddah, c'est avant tout un succès diplomatique pour l'Ukraine et un dilemme difficile pour Poutine. »Campé sur ses positions ?La Russie n'a donc toujours pas répondu à la proposition de trêve. Pourquoi ? Réponse du Guardian à Londres : « la réalité est que malgré les lourdes pertes, les dommages causés à son économie et son isolement diplomatique, la Russie croit qu'elle est en train de gagner la guerre. Et elle considère qu'un cessez-le-feu sera bénéfique pour l'Ukraine (uniquement…). (…) Les exigences à long terme de Poutine n'ont pas changé, relève encore le quotidien britannique : la démilitarisation de l'Ukraine, l'engagement de l'Ukraine à ne pas adhérer à l'OTAN à l'avenir et la conservation des territoires annexés, notamment la péninsule de Crimée. »Un « oui mais » ?Résultat : « Poutine essaie de gagner du temps », pointe Le Soir à Bruxelles. « Le Kremlin dose ses effets et ses déclarations et n'a jamais officiellement indiqué quelles concessions il pourrait bien faire en échange d'une cessation des combats. A cette proposition d'arrêt de 30 jours, il pourrait surtout répondre par un “oui, mais“. Demander, par exemple, comme garanties que l'armée ukrainienne recule de la ligne de front d'une poignée de kilomètres, ou bien, hypothèse qui circulait beaucoup à Moscou hier, l'arrêt de tout soutien militaire occidental à Kiev pendant cette période. »« On s'est fait encore enfler ! »Justement, à Moscou, rapporte Le Temps à Genève, « la communauté des ultra-patriotes et partisans de l'invasion de l'Ukraine – ceux qu'on appelle les “Z-patriotes“ crient leur indignation sur les réseaux sociaux. “On s'est fait encore enfler !“, peste l'un d'entre eux qui estime avec ses pairs que cette “initiative de paix“ n'est rien d'autre qu'une manœuvre de l'adversaire destinée à gagner un répit précieux pour fourbir de nouveau ses armes et regrouper ses forces. Certains ont qualifié de “trahison“ la volte-face de la nouvelle administration américaine ; d'autres ont même critiqué la “naïveté“ de ceux qui ont cru en sa bienveillance à l'égard de Moscou. Tous ont appelé le Kremlin à ignorer la proposition formulée mardi à Djeddah. (…) »Dans les médias officiels russes, le ton est sensiblement différent, relève encore Le Temps. La plupart essaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en soulignant que rien n'a encore été joué et que ce sont les Ukrainiens qui ont plié le genou devant Washington. » Mais « tous savent pertinemment que la proposition qui est aujourd'hui sur la table est l'exact contraire de ce que Vladimir Poutine n'a de cesse de répéter, à savoir que la Russie n'est pas intéressée par une trêve mais par une capitulation de l'Ukraine (…). »Un ballet diplomatique « presque irréel… »Enfin, Le Figaro à Paris résume la situation : « Poutine doit trancher un dilemme : camper sur ses exigences de toujours – la conservation des territoires annexés, la démilitarisation de l'Ukraine, le recul de l'OTAN… –, au risque d'assumer le mauvais rôle et de se priver de la bienveillance de Trump ; ou bien céder au jeu des apparences en misant sur la négociation de fond qui devra s'ouvrir durant la trêve. (…) Dans ce ballet diplomatique presque irréel, les alliances s'annoncent éphémères et fluctuantes, pointe Le Figaro. Trump peut changer de partenaire de tango à tout instant… Les Européens, eux, font tapisserie, “planifiant“ le moment où on les invitera à nettoyer la salle. »

Revue de presse Afrique
À la Une: Félix Tshisekedi joue l'ouverture…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 4:31


« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »

L'entrepreneuriat, c'est du sport !
[RUSH] : Richard ORLINSKI - L'art n'est pas ce que tu crois... et c'est justement ça qui est beau

L'entrepreneuriat, c'est du sport !

Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 4:36


Richard ORLINSKI, l'artiste français le plus vendu au monde, nous explique sa vision de l'art.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Revue de presse Afrique
À la Une: Félix Tshisekedi joue l'ouverture…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 4:31


« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »

Revue de presse Afrique
À la Une: pas de surprise au Gabon

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 4, 2025 3:59


« 18 mois après le coup d'État qui a mis fin au règne d'Ali Bongo Ondimba, le chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions franchit un cap décisif, s'exclame L'Union à Libreville. Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition du Gabon, se lance dans la course à la présidence. Mettant ainsi fin au suspense qui planait sur sa possible candidature. Brandissant un bilan élogieux de son action à la tête du pays, il a déclaré : « en réponse à vos nombreux appels, j'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle du 12 avril prochain. »En fait, le suspense n'était pas très marquant… Depuis sa prise de pouvoir, le général n'a jamais donné l'impression qu'il allait le lâcher. « Pas de surprise », donc, commente le site d'information Gabon Review. D'autant que « l'information avait insidieusement “fuité” sur les réseaux sociaux ces derniers jours, en rapport avec le fait qu'il souhaitait marquer le coup en annonçant officiellement sa candidature à la présidentielle le jour de son anniversaire. »Qui plus est, souligne encore Gabon Review, « certains de ses proches assurent que sa décision était prise depuis quelques mois, voire peu après l'arrivée de la transition à la tête de l'État. Ces derniers jours d'ailleurs, le président de la transition avait multiplié les promesses et les petites phrases sans équivoque, sollicitant plus ou moins explicitement les suffrages de ses concitoyens. »Lui seul…« Faux suspense et non-évènement ! », s'exclame le quotidien Aujourd'hui au Burkina. « L'homme-du-30-août annonce à coups de raffut qu'il est frappé d'amnésie par rapport à son discours d'investiture du 4 septembre 2023 où il avait prôné haut et fort de remettre le pouvoir aux civils. À l'évidence, le civil, c'est lui. Bas les masques ! Enfin, pas exactement, car il est rarissime de faire un coup d'État, rester au pouvoir quelques mois et accepter de partir. »Son principal argument de campagne, relève Jeune Afrique : lui seul est à même de sauver le Gabon, « État en déliquescence ».D'ailleurs, souligne le site panafricain, « l'ancien aide de camp d'Omar Bongo Ondimba et ex-patron de la Garde républicaine répond à ses détracteurs, qui lui reprochent son goût trop prononcé pour le pouvoir, toujours par une litanie de noms d'anciens militaires parvenus au pouvoir. Charles de Gaulle, Jerry Rawlings, George Washington, Thomas Jefferson… certains changent selon l'occasion, mais l'argument reste le même : pourquoi un militaire ne pourrait-il pas légitimement occuper la magistrature suprême, et œuvrer pour le bien de son pays ? »Justement, pointe Ledjely en Guinée, plutôt que de gloser sur le faux-suspense, « le débat devrait se concentrer sur ce que l'on peut attendre d'un homme qui, même s'il s'efforce de se présenter comme nouveau, reste un authentique produit du système façonné par les Bongo. »Un moindre mal…Un homme qui a su rester discret et mesuré… En effet, précise Ledjely, « le général s'est distancié des envolées souverainistes et des discours à connotations nationalistes de ses homologues du Sahel. Pas un mot de trop contre le néocolonialisme et l'impérialisme occidental. Du coup, il est passé incognito sans se faire remarquer. Au grand dam de ses opposants, dont aucune des revendications n'a trouvé d'écho favorable chez les partenaires du Gabon. Dans un contexte où tout le monde semble avoir oublié le principe de l'Union africaine qui défend à un militaire auteur d'un coup d'État de se présenter à l'élection présidentielle qui parachève la Transition, le président Nguema était vu comme un moindre mal. D'autant que les opposants gabonais qui s'agitent sont tout autant responsables du parcours peu enviable de ce pays. »Scrutin test…En tout cas, relève Afrik.com, « l'élection du 12 avril prochain s'annonce comme un test décisif pour la démocratie gabonaise. Plusieurs candidats ont déjà manifesté leur intention de concourir, dont Michel Ongoundou Loundah, le leader du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction. Ce dernier plaide pour une véritable rupture avec l'ancien système et une reconstruction démocratique du pays. Si certains voient en Oligui Nguema une figure de stabilisation, d'autres redoutent que son accession au pouvoir par les urnes ne soit qu'une légitimation du statu quo. Tout semble mis en place, conclut Afrik.com, pour permettre la continuité de la présidence de Brice Oligui Nguema sous un vernis, cette fois, démocratique. »

Revue de presse Afrique
À la Une: pas de surprise au Gabon

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 4, 2025 3:59


« 18 mois après le coup d'État qui a mis fin au règne d'Ali Bongo Ondimba, le chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions franchit un cap décisif, s'exclame L'Union à Libreville. Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition du Gabon, se lance dans la course à la présidence. Mettant ainsi fin au suspense qui planait sur sa possible candidature. Brandissant un bilan élogieux de son action à la tête du pays, il a déclaré : « en réponse à vos nombreux appels, j'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle du 12 avril prochain. »En fait, le suspense n'était pas très marquant… Depuis sa prise de pouvoir, le général n'a jamais donné l'impression qu'il allait le lâcher. « Pas de surprise », donc, commente le site d'information Gabon Review. D'autant que « l'information avait insidieusement “fuité” sur les réseaux sociaux ces derniers jours, en rapport avec le fait qu'il souhaitait marquer le coup en annonçant officiellement sa candidature à la présidentielle le jour de son anniversaire. »Qui plus est, souligne encore Gabon Review, « certains de ses proches assurent que sa décision était prise depuis quelques mois, voire peu après l'arrivée de la transition à la tête de l'État. Ces derniers jours d'ailleurs, le président de la transition avait multiplié les promesses et les petites phrases sans équivoque, sollicitant plus ou moins explicitement les suffrages de ses concitoyens. »Lui seul…« Faux suspense et non-évènement ! », s'exclame le quotidien Aujourd'hui au Burkina. « L'homme-du-30-août annonce à coups de raffut qu'il est frappé d'amnésie par rapport à son discours d'investiture du 4 septembre 2023 où il avait prôné haut et fort de remettre le pouvoir aux civils. À l'évidence, le civil, c'est lui. Bas les masques ! Enfin, pas exactement, car il est rarissime de faire un coup d'État, rester au pouvoir quelques mois et accepter de partir. »Son principal argument de campagne, relève Jeune Afrique : lui seul est à même de sauver le Gabon, « État en déliquescence ».D'ailleurs, souligne le site panafricain, « l'ancien aide de camp d'Omar Bongo Ondimba et ex-patron de la Garde républicaine répond à ses détracteurs, qui lui reprochent son goût trop prononcé pour le pouvoir, toujours par une litanie de noms d'anciens militaires parvenus au pouvoir. Charles de Gaulle, Jerry Rawlings, George Washington, Thomas Jefferson… certains changent selon l'occasion, mais l'argument reste le même : pourquoi un militaire ne pourrait-il pas légitimement occuper la magistrature suprême, et œuvrer pour le bien de son pays ? »Justement, pointe Ledjely en Guinée, plutôt que de gloser sur le faux-suspense, « le débat devrait se concentrer sur ce que l'on peut attendre d'un homme qui, même s'il s'efforce de se présenter comme nouveau, reste un authentique produit du système façonné par les Bongo. »Un moindre mal…Un homme qui a su rester discret et mesuré… En effet, précise Ledjely, « le général s'est distancié des envolées souverainistes et des discours à connotations nationalistes de ses homologues du Sahel. Pas un mot de trop contre le néocolonialisme et l'impérialisme occidental. Du coup, il est passé incognito sans se faire remarquer. Au grand dam de ses opposants, dont aucune des revendications n'a trouvé d'écho favorable chez les partenaires du Gabon. Dans un contexte où tout le monde semble avoir oublié le principe de l'Union africaine qui défend à un militaire auteur d'un coup d'État de se présenter à l'élection présidentielle qui parachève la Transition, le président Nguema était vu comme un moindre mal. D'autant que les opposants gabonais qui s'agitent sont tout autant responsables du parcours peu enviable de ce pays. »Scrutin test…En tout cas, relève Afrik.com, « l'élection du 12 avril prochain s'annonce comme un test décisif pour la démocratie gabonaise. Plusieurs candidats ont déjà manifesté leur intention de concourir, dont Michel Ongoundou Loundah, le leader du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction. Ce dernier plaide pour une véritable rupture avec l'ancien système et une reconstruction démocratique du pays. Si certains voient en Oligui Nguema une figure de stabilisation, d'autres redoutent que son accession au pouvoir par les urnes ne soit qu'une légitimation du statu quo. Tout semble mis en place, conclut Afrik.com, pour permettre la continuité de la présidence de Brice Oligui Nguema sous un vernis, cette fois, démocratique. »

TOPFM MAURITIUS
Crimes Financiers : Un tribunal spécialisé à l'étude au niveau du State Law Office

TOPFM MAURITIUS

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 1:47


La question des crimes financiers à Maurice demeure préoccupante à mesure que le pays se développe économiquement. Ces dernières années, plusieurs scandales financiers et soupçons de blanchiment d'argent ont émergé. Justement, il y a récemment eu l'affaire de blanchiment d'argent alléguée, impliquant l'ex-Premier ministre Pravind Jugnauth. Faut-il introduire un tribunal spécial pour les crimes financiers à Maurice ?

Amarok
AMAROK

Amarok

Play Episode Listen Later Feb 27, 2025 59:55


YES, he can ! "He" c'est Steven Wilson, qu'on retrouve ici derrière la console pour une version remixée d'un extrait de "Close To The Edge", album mythique de ses ainés et dont un luxueux coffret en version vinyle, 5 CD et blu-ray 5.1 dolby atmos est attendu ce 7 mars...Mais pourquoi Noël ne se fête-t-il donc pas au printemps ?

Revue de presse Afrique
À la Une: un calme précaire dans l'est de la RDC

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Feb 10, 2025 3:57


Les armes se sont tues hier dimanche dans le Sud-Kivu après l'appel au cessez-le-feu lancé la veille lors du sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'est et la Communauté de développement de l'Afrique australe.Un sommet qui a abouti à un « service minimum » estime Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. Il y a comme une impression de « déjà-vu » : « La résolution principale appelle à un “cessez-le-feu immédiat et inconditionnel“ et à la fin des hostilités. Le texte prévoit également la “sécurisation de la ville de Goma“ et la réouverture de l'aéroport et des voies d'approvisionnement de la capitale du Nord-Kivu. Des mesures prises devant l'urgence humanitaire de la situation à Goma ».Dos au mur…En fait, analyse Afrikarabia, « les résolutions de Dar es Salam posent plus de questions qu'elles n'apportent de réponses. Aucun élément n'est donné sur la manière dont le cessez-le-feu peut être imposé sachant qu'aucun d'entre eux n'a été respecté jusque-là. Personne n'explique qui sécurisera la ville de Goma, aujourd'hui entièrement occupée par le M23 et l'armée rwandaise : la Monusco, qui a brillé par son absence lors de la prise de Goma ? La SADC que le Rwanda considère désormais comme une force belligérante ? ».En tout cas, estime encore Afrikarabia, « Félix Tshisekedi est désormais dos au mur. (…) La question n'est plus de savoir si le président congolais va négocier avec le M23, il n'a plus le choix. La difficulté est de savoir ce qu'il peut encore négocier et avec qui ? Car pour mettre fin au conflit, il faudra, à la fois trouver un terrain d'entente avec Kigali, mais aussi avec le M23 et l'AFC, qui, même téléguidés par le voisin rwandais, possèdent une certaine autonomie d'action ».« Il en faudra plus pour faire taire les armes… »« RDC : Gesticulation et paralysie », renchérit La Libre Afrique, le site du quotidien belge La Libre Belgique consacré à l'actualité africaine.« Deux semaines après la chute de Goma, la grande ville de la province du Nord-Kivu, les sanctions se font attendre. Et les rebelles congolais continuent leur progression avec, cette fois, en ligne de mire, la ville de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu ».Dubitatif également, WakatSéra au Burkina Faso : « ce sommet extraordinaire conjoint SADC-EAC, n'a été qu'une rencontre supplémentaire, car il en faudra plus pour faire taire les armes, et le cas échéant, obtenir le retrait du M23 qui tient des positions solides ».Attention, prévient également Le Pays, « si les engagements pris à Dar es Salam, ne sont pas respectés, il faudra craindre pour la suite des évènements. Car, l'appétit venant en mangeant, le M23, fort de sa victoire militaire sur le terrain, promet, après la prise de Goma, de continuer sa progression vers Kinshasa. Quant au président Paul Kagamé, il ferait mieux d'arrêter de jouer les pyromanes au prétexte que son pays, en s'engageant aux côtés du M23, cherche à se défendre ». Nord-Mali : attaque meurtrièreÀ la Une également, cette attaque vendredi dans le Nord-Mali d'un convoi civil escorté par des militaires.« Le drame s'est déroulé près du village de Kobe, relate Afrik.com, à une trentaine de kilomètres de Gao. Le convoi, imposant, (qui se rendait sur un site d'orpaillage) rassemblait 22 minibus, 6 gros bus et 8 camions. Il bénéficiait d'une escorte militaire composée d'une dizaine de véhicules des FAMa, les Forces armées maliennes, et de membres du groupe Wagner. Mais cela n'a pas suffi à dissuader les attaquants qui ont surgi des deux côtés de la route et ouvert le feu sans sommation sur les civils et les militaires ».Le bilan reste incertain, souligne Afrik.com : « l'armée malienne évoque 25 morts, “terroristes“ et civils confondus, ainsi que 13 blessés, principalement des orpailleurs étrangers. Un responsable local contredit ces chiffres, attestant du transport d'au moins 56 corps à l'hôpital de Gao ».Commentaire du site panafricain :« un bilan, contesté donc entre l'armée et les sources hospitalières, un bilan qui illustre la fragilité sécuritaire persistante dans le nord du Mali et l'importance de la communication pour le gouvernement malien ».Justement la presse malienne, notamment le site Sahel Tribune, rapporte le communiqué victorieux de l'armée qui fait état d'une « riposte immédiate des FAMa. (…) Les opérations de ratissage toujours en cours ont permis de retrouver 19 corps de terroristes et 4 blessés et de récupérer plusieurs armes et matériels de guerre ».

Invité Afrique
Paulin Melatagia: «L'Afrique a son rôle à jouer dans le développement de l'intelligence artificielle»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 10, 2025 4:25


L'intelligence artificielle est une révolution technologique dont on parle beaucoup en ce moment. Un sommet mondial lui est consacré à Paris ce lundi 10 et le mardi 11 février. Avec pas moins d'une centaine de pays annoncés et notamment la présence du vice-président américain J.D. Vance, du vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, ou encore de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les discussions ont déjà débuté, mais à partir de ce lundi, place aux échanges diplomatiques. Échanges qui devraient aboutir à « une déclaration de volonté de progrès partagé ». Où en est l'Afrique au sujet de l'intelligence artificielle ? Quels sont les pays les plus en pointe ? Et quels messages le continent doit-il faire entendre lors de ce sommet ? Paulin Melatagia est enseignant-chercheur camerounais à l'université de Yaoundé I, responsable de l'équipe de recherche « Intelligence artificielle et sciences des données ». RFI : Dans de nombreux domaines, l'intelligence artificielle va profondément modifier nos sociétés. Le continent a-t-il commencé sa mue selon vous ? Paulin Melatagia : De mon point de vue, oui. Le continent a déjà commencé sa mue. On a énormément d'initiatives sur le continent, on a énormément de startups, énormément d'organisations aussi publiques qui commencent à investir dans le développement d'applications sur l'intelligence artificielle. Et on a notamment des applications dans le domaine de la santé, le transport ou l'agriculture qui sont proposés quasiment tous les mois, dans le cadre de compétitions, dans le cadre de hackathon, pour adresser des problèmes spécifiques à l'Afrique.Vous diriez que les dirigeants africains ont pris la mesure de ce qui est en train de se passer ? On va dire que de manière générale, au niveau de l'Union africaine, il y a déjà un ensemble de mesures. Il y a déjà un ensemble de documents qui définissent une stratégie à l'échelle du continent pour tout ce qui devrait rentrer dans le développement de l'intelligence artificielle au niveau du continent. On voit également dans les différents pays un ensemble de mesures du point de vue institutionnel qui sont prises, notamment la création d'autorités en charge de la protection des données privées, la mise en place d'autorités.On voit également des pays qui mettent en place des infrastructures comme les centres de calcul qui permettent de créer ou de manipuler les données pour générer des intelligences artificielles. Donc oui, dans la plupart des pays, les gouvernements sont conscients des enjeux et des opportunités de l'intelligence artificielle, bien que cela reste assez disparate d'un pays à l'autre.Justement, quels sont les pays les plus en pointe aujourd'hui sur le continent ? Selon le classement Oxford Insights, les pays les plus en pointe aujourd'hui en Afrique en termes de préparation et de mise en œuvre de l'IA sont notamment l'Égypte, la Tunisie et le Maroc, pour l'Afrique du Nord. Et au niveau de l'Afrique subsaharienne, on peut citer la Mauritanie, l'Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal et le Bénin.Est-ce que l'accès à Internet n'est tout de même pas un frein au développement de l'intelligence artificielle sur le continent ? Oui, effectivement, vous avez raison, on a quelques problèmes. On a notamment le problème de la connectivité parce qu'il est important, notamment pour les startups, de pouvoir accéder à la donnée. Et pour que cela se fasse de manière assez fluide, il faut que la qualité internet soit très bonne. Un autre problème que l'on peut avoir ou que l'on observe, c'est celui du manque d'infrastructures de calcul. Pour faire des IA, on a besoin de puissance de calcul. Et malheureusement en Afrique aujourd'hui, on a très peu de déploiements de supercalculateurs qui permettent notamment de mouliner l'ensemble des données pour générer les IA.Mais un autre frein qui n'est pas des moindres, c'est celui de la donnée. Pour créer des IA, notamment des IA qui résolvent des problèmes pour l'Afrique, on a besoin de données africaines. Or, malheureusement, lorsqu'on regarde les chiffres, on a très peu de données qui sont collectées sur l'Afrique. C'est pour cela d'ailleurs que lorsqu'on observe les intelligences artificielles les plus connues comme ChatGPT et DeepSeek, on se rend compte que par rapport aux réalités africaines, ces IA-là ont énormément de biais. Et ces biais sont la conséquence du faible volume de données sur le contexte africain moulinées par ces modèles.Y a-t-il des projets d'intelligence artificielle 100 % africaine ? On a déjà des propositions d'intelligence artificielle 100 % africaine, mais cela reste très faible, cela reste très peu. Et je vais vous prendre le cas des langues africaines. Aujourd'hui, la présence des langues africaines dans le domaine du numérique, dans le domaine des solutions d'IA, est très faible. Et pourtant, on sait qu'il y en a une grande population rurale qui parle ces langues qui sont, on va dire, analphabètes du point de vue des langues coloniales. C'est à peu près 26 % de la totalité des adultes qui sont analphabètes, qui vivent en Afrique. Et donc imaginer des solutions d'intelligence artificielle, qui manipulent, qui parlent ou qui comprennent les langues africaines, ce serait très important pour ces populations-là. Malheureusement, les langues africaines sont dites sous dotées, il n'y a pas suffisamment de données numérisées qui permettent donc de créer des IA pour l'Afrique.Quel message l'Afrique doit-elle faire entendre lors d'un sommet comme celui qui s'ouvre ce lundi à Paris ? Pour ma part, le message fondamental est que l'Afrique a son rôle à jouer dans le développement de l'intelligence artificielle pour la résolution des problèmes sociétaux africains. Mais également de contribuer à développer des nouveaux concepts, à développer des nouvelles connaissances pour que l'IA, du point de vue global, puisse avancer.

Invité Afrique
Kalidou Sy: «Avec mon documentaire, j'espère que cet engouement va rester pour Yambo Ouologuem»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 1, 2025 7:01


Le film Yambo Ouologuem, la blessure, du journaliste Kalidou Sy, est sélectionné dans deux catégories de la 29e édition du Fespaco, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, au Burkina Faso (du 22 février au 1er mars prochain). Ce documentaire d'une heure et quart, tourné en France, au Mali, aux États-Unis et au Canada, revient sur la vie du Malien Yambo Ouologuem, premier auteur africain à recevoir le prestigieux prix littéraire Renaudot en 1968. Trois ans plus tard, il est accusé d'avoir plagié de grands auteurs occidentaux, une affaire jamais résolue car il n'y a jamais eu de procès. Mais la polémique entraîne la chute de Yambo Ouologuem, qui passe alors en quelques mois de star de la littérature francophone à l'anonymat le plus complet. Kalidou Sy s'est rendu sur ses traces l'an dernier, dans le centre du Mali. Il est l'invité de Kaourou Magassa. RFI : Vous êtes d'origine sénégalaise, vous avez été correspondant au Sahel pour la chaine d'information France 24 basé au Burkina Faso. Qu'est-ce qui vous a amené, vous, jeune journaliste à vous intéresser à l'auteur malien Yambo Ouologuel né en 1940 et décédé en 2017 ?Kalidou Sy : Tout est parti de l'écriture d'un ouvrage collectif sur la Françafrique intitulé « La Françafrique, l'Empire qui ne veut pas mourir », aux éditions du Seuil. C'était en 2020. C'est un ouvrage collectif et moi j'étais chargé, avec ma consœur Fanny Pigeaud, du chapitre intellectuel et africain contre la Françafrique et dans mes recherches, j'ai découvert des auteurs africains que je connaissais déjà comme Amadou Hampaté Ba, Ahmadou Kourouma, Med Hondo, Ousmane Sembène et il y avait un nom, Yambo Ouologuem, dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai fait des recherches, j'ai vu un destin incroyable, une histoire incroyable et je me suis dit à la fin de l'écriture de ce chapitre que je ne pouvais pas en rester là et qu'il fallait absolument en faire un documentaire, car j'avais remarqué que de nombreuses personnes ne connaissaient pas Yambo Ouologuem et son œuvre.Yambo Ouologuem est le premier africain à recevoir le Prix Renaudot en 1968. Auteur du Devoir de violence, il reçoit les éloges du Tout-Paris littéraire. Pourtant son livre est très mal reçu en Afrique. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?Il faut se replacer dans le contexte. On revient en 1960 où il y a une vingtaine de pays africains qui se libèrent d'une domination et de la colonisation européenne. Et à cette époque, la tendance était plutôt de magnifier et valoriser l'Afrique et Yambo Ouologuem arrive avec le Devoir de violence, qui est un véritable brûlot à l'époque, parce que dans son livre, il dit que bien avant la colonisation européenne en Afrique, il existait de l'esclavage interafricain des guerres interafricaines, de l'esclavage arabo-africain et à cette époque ça a été très mal perçu en 1968. Il faut savoir aussi que des écrivains par exemple, le président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, qui était aussi un poète ont violemment critiqué Yambo Ouologuem. Léopold Sédar Senghor parlait selon l'un des témoignages de votre film de trahison : les mots sont très durs à l'encontre de l'écrivain malien….Oui, les mots sont très durs. Il a qualifié le livre d'affligeant et il a accusé Yambo Ouologuem de nier ses ancêtres. Il faut savoir qu'il y a eu une passe d'armes entre Yambo Ouologuem et Senghor, une passe d'armes qui ne dit pas ses mots. Je peux vous citer un épisode où Yambo Ouologuem lors d'une interview à la télévision française a eu cette phrase où il disait, « la négraille a profité du colonialisme pour s'abreuver de culture blanche et pour mieux s'élever parmi les Noirs ». Quand il parle de « négraille », il parle surtout de négritude. Je pense que Senghor l'a pris pour lui-même et c'est pour ça qu'il a une virulence dans ses propos envers Yambo Ouologuem. Il faut savoir aussi qu'à l'époque, il n'y a pas beaucoup d'auteurs africains qui ont salué l'œuvre de Yambo Ouologuem.L'année 1972 est un point de bascule pour Yambo Ouologuem. Il est accusé de plagiat, il est vilipendé, conspué sans que sa défense ne soit entendue. Il retourne au Mali dans la ville de Sévaré. Vous y êtes allé l'an dernier en quête des témoignages de sa famille. Racontez-nous ce que vous avez découvert sur lui ? Et comment a-t-il vécu ?Tout d'abord, j'ai décidé d'aller à Sévaré parce que dans mes recherches, il n'y avait pas beaucoup de traces de Yambo Ouologuem du Mali. On connaissait beaucoup le Yambo Ouologuem français, l'écrivain provocateur, mais lorsqu'il est rentré au Mali, on a perdu sa trace. Il y avait Christopher Wise, un universitaire américain, qui est parti le voir en 1997, qui a écrit un livre À la recherche de Yambo Ouologuem, mais on n'avait pas trop trace de Yambo Ouologuem au Mali. Donc je suis parti à Sévaré. Alors ce que j'ai découvert, c'est qu'en 1974, il fait un premier retour au Mali et les gens l'ont décrit comme une personne malade. Il était enflé d'après leurs dires et même certains disaient empoisonnés, mais ça reste à prouver. En 1976 Yambo Ouologuem tente de revenir en France pour, « faire la paix » avec son éditeur le Seuil afin de repartir sur un nouveau pied, mais le Seuil n'a pas voulu, donc il est rentré définitivement au Mali. Et au Mali, Yambo Ouologuem s'est retiré et a vécu reclus, il passait ses journées, d'après les témoignages de ses proches, à la mosquée, il est devenu très croyant. Il jeûnait de nombreux jours dans l'année et sa relation avec ses enfants, c'était une relation aimante, mais il ne voulait pas que ses enfants découvrent son passé français. Son fils, Ambibé, m'a témoigné que, par exemple, Yambo Ouologuem leur interdisait d'aller à l'école française, il préférait qu'il aille dans une école arabophone. Donc Il passait son temps à la mosquée, il changeait souvent de mosquée, il n'avait pas beaucoup d'amis. Il voulait vivre seul et très certainement que la blessure était tellement forte qu'il voulait oublier ce qui s'était passé en Europe et en France. Justement, ce retour au Mali était pour Yambo Ouologuem une blessure, vous l'avez rappelé, et c'est d'ailleurs le titre de votre documentaire. Pensez-vous qu'il aurait été autant honni s'il n'avait pas été africain ?Jean-Pierre Cordier, qui était son camarade au lycée Chaptal à Paris, il a vécu ça comme du racisme. Il dit qu'il y a beaucoup d'auteurs qui ont été accusés de plagiat qui ont eu un procès et qui ont pu réécrire. Jean-Pierre Orban, qui a fait une longue recherche sur le cas Yambo Ouologuem, lui aussi dit dans le documentaire que très certainement, il y avait du racisme. À l'époque lorsque Yambo Ouologuem a été accusé de plagiat, beaucoup de journalistes français remettaient en cause tout d'un coup le fait qu'un Africain ait pu écrire une telle œuvre, d'une telle qualité. Les mêmes qui l'avaient encensé lorsqu'il a eu le prix Renaudot l'ont lâché. Donc très certainement qu'il y a eu une part de racisme…Par ses soutiens et ses admirateurs Yambo Ouologuem est considéré comme un génie littéraire. L'auteur Mohamed Mbougar Sarr lui a consacré en 2021 un roman victorieux du prix Goncourt. Vous réalisez, vous, un documentaire sur sa vie. Selon vous, assiste-t-on à une forme de réhabilitation posthume de l'auteur malien ?La réhabilitation n'a pas commencé avec mon documentaire. En 2002, l'éditeur Pierre Astier a décidé de rééditer Le devoir de violence aux éditions Serpent à Plumes avec l'accord de sa famille en France. Ensuite, en 2015, Jean-Pierre Orban et Sami Tchak ont décidé de rééditer Les mille et une bibles du sexe, l'un des livres de Yambo Ouologuem. C'est un livre qui ne parle pas du tout d'Afrique, c'est un livre érotique à la limite de la pornographie qui se moque de la sexualité de la bourgeoisie parisienne et de province. C'est ça tout le génie de Yambo Ouologuem. Il peut écrire un livre sur un empire africain, et aussi un livre sur la sexualité blanche ; un livre à la manière d'un Sade ! Et puis arrive Mohamed Mbougar Sarr en 2021 avec son roman La plus secrète mémoire des hommes qui obtient, clin d'œil du destin, le prix Goncourt. Donc c'est vrai qu'il y a une certaine réhabilitation du Yambo Ouologuem mais malheureusement, à chaque fois qu'il y a un engouement, c'est retombé. Avec mon documentaire, j'espère que cet engouement va rester pour Yambo Ouologuem et j'espère que Yambo Ouloguem restera dans le débat parce qu'il mérite d'être dans le débat et qu'il s'installe sur la table des plus grands auteurs africains. 

Invité Afrique
Gabon: «Il ne fait aucun doute que le général Oligui Nguema briguera la magistrature suprême»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 24, 2025 10:34


Au Gabon, on l'a appris ce mercredi 22 janvier, c'est dans moins de trois mois, le 12 avril 2025, que se tiendra la présidentielle qui amorcera le retour à un régime civil, près de deux ans après le coup d'État militaire du 30 août 2023. L'auteur de ce putsch, le général Oligui Nguema, sera-t-il candidat à ce scrutin ? Et si oui, y aura-t-il en face de lui des poids lourds de l'opposition ? Rien n'est moins sûr. Bergès Mietté est enseignant chercheur à l'université internationale de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 8 janvier dernier, quatre figures de l'opposition, le professeur Albert Ondo Ossa, l'ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et l'ancien ministre Ali Akbar Onanga Y'Obegue, ont exigé une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, de se porter candidat aux prochaines élections. Mais est-ce que le code électoral ne prend pas le contrepied de cette demande ?  Bergès Mietté : Oui, tout à fait, puisque le nouveau code électoral dit que désormais, les militaires, comme tous les autres citoyens de la République, peuvent prétendre à des fonctions politiques électives. Donc, lorsque les principaux leaders de l'opposition, que vous citez, ont appelé les militaires, en réalité ont appelé Brice Clotaire Oligui Nguema à ne pas se porter candidat à l'élection présidentielle à venir, c'était simplement un appel pour que le président tienne les engagements qu'il a pris à l'égard du peuple gabonais au moment du coup d'Etat, puisque, officiellement lui-même, il avait déclaré qu'il devrait, à l'issue de la transition, rendre le pouvoir aux civils. Je pense que c'est surtout sur cet aspect-là que ces leaders-là se sont prononcés. Donc, au terme du nouveau code électoral, le général Oligui Nguema, s'il le décide, va pouvoir se présenter le 12 avril prochain. Comment va réagir l'opinion publique gabonaise par rapport à la promesse qu'il avait faite le 30 août 2023 ? Je pense qu'il ne fait aucun doute que le général briguera la magistrature suprême. Ce que l'opinion gabonaise attend davantage, c'est la capacité du président de moderniser le pays. Est-ce que Brice Clotaire Oligui Nguema est capable, mieux que le régime précédent, de transformer le pays, de répartir équitablement les ressources du pays de manière à ce que tous les Gabonais puissent en profiter ? Je pense que la vraie question, c'est à ce niveau-là. Maintenant, si les leaders de l'opposition estiment qu'ils ont la capacité de porter et de réaliser ce projet-là, je pense qu'ils ont tout à gagner à se porter candidat à l'élection présidentielle, de sorte que le meilleur l'emporte.Mais si l'opposition fait campagne contre le fait qu'un militaire soit candidat, vous pensez que ça n'aura pas beaucoup d'écho dans la population gabonaise ? C'est vrai que, depuis quelque temps, l'euphorie qui accompagnait « le coup de libération » de 2023 s'est plus ou moins estompée. Certains Gabonais deviennent de plus en plus critiques à l'égard des nouvelles autorités. Qu'à cela ne tienne, Brice Clotaire Oligui Nguema a encore des soutiens au niveau national et, globalement, je pense que beaucoup parmi les Gabonais ne verraient aucun obstacle à ce qu'il puisse se porter candidat à l'élection présidentielle.Alors pour cette élection du 12 avril, les conditions d'éligibilité sont très restrictives. Est-ce qu'il restera des leaders de l'opposition qui seront éligibles ? Oui. Les nouvelles autorités se sont employées plutôt avec maestria à neutraliser l'opposition traditionnelle. Si bien qu'aujourd'hui, si la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema ne fait plus de doute, la vraie question, me semble-t-il, est de savoir face à qui il sera opposé le 12 avril prochain.Justement, qui sont les leaders actuels de la classe politique gabonaise qui ne seront ni trop vieux, ni binationaux, ni enfants de parents pas gabonais, ni marié à un conjoint ou une conjointe pas gabonaise… Qui pourra se présenter ?Je pense que c'est le vrai enjeu, effectivement. Ce scrutin sera-t-il réellement compétitif ? Ou alors il sera question d'un match amical sans doute entre le général et un opposant de circonstance ou quelqu'un sans réelle envergure.Et parmi les opposants éligibles, faut-il envisager que certains décident de boycotter ce scrutin ? Oui, sans doute. C'est possible, puisque c'est un phénomène qui est quelquefois récurrent au Gabon.À quelles conditions cette élection sera-t-elle transparente le 12 avril ? On se souvient que la transition intervient à l'issue des élections générales du 26 août 2023, dont les résultats ont été jugés frauduleux par les militaires. Donc, ils ont pris le pouvoir pour restaurer la dignité des Gabonais et les institutions de la République qui ont été mises à mal par l'ancien régime. Et je pense que ce scrutin-là, c'est un test.Alors, vous évoquez le problème de la transparence des élections. Si elles restent organisées par le ministère gabonais de l'Intérieur, est-ce que cela ne va pas jeter la suspicion sur leurs résultats ? Désormais, au Gabon, le ministère de l'Intérieur est le principal organisme de gestion des élections. Certains doutent de la capacité du ministère de l'Intérieur d'organiser de manière démocratique des élections à venir, mais je pense qu'il est trop tôt pour faire ce procès-là. On attend de voir comment est-ce que, de manière pratique, les élections à venir seront organisées.À lire aussiGabon: le premier tour de l'élection présidentielle fixé au 12 avril 

Nostalgie - Le Top 5
De vos tubes porte bonheur

Nostalgie - Le Top 5

Play Episode Listen Later Jan 22, 2025 3:01


En ce moment, connectez vous sur l'appli NOSTALGIE ou NOSTALGIE.FR et votez pour vos tubes portes bonheur pour 2025 qui vont "balayer les tracas du quotidien". Justement c'est quoi, vous, vos tubes porte bonheur…

Reportage International
Mexique: à Ciudad Juárez, ville frontalière, l'inquiétude à la veille de l'investiture de D. Trump

Reportage International

Play Episode Listen Later Jan 19, 2025 2:47


Donald Trump menace de fermer la frontière avec le Mexique à son arrivée à la Maison Blanche et Kristi Noem, la prochaine secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, a déjà annoncé devant le Sénat l'intention du gouvernement de supprimer l'application CBP One, lancée par l'administration Biden pour obtenir un rendez-vous pour faire une demande d'asile aux États-Unis. Dans la ville frontalière de Ciudad Juárez, en face d'El Paso, si la frontière n'est pas saturée de monde comme elle a pu l'être par le passé, les incertitudes et les craintes liées aux premières mesures de Donald Trump inquiètent les personnes souhaitant migrer. De notre envoyée spéciale à Ciudad Juárez,  Le pont international de Ciudad Juárez est l'un des principaux points d'entrée vers les États-Unis. Au milieu du pont, au côté des voitures, s'est formée une file de plus d'une centaine de personnes. Avec leurs bagages et leurs papiers à la main, ce sont des personnes migrantes qui ont obtenu un rendez-vous cet après-midi pour déposer une demande d'asile.Adriana Flores est Salvadorienne. Cette infirmière a tout quitté pour tenter sa chance du côté des États-Unis. Elle descend tout juste de l'avion depuis la capitale mexicaine où elle a attendu quatre mois avant de décrocher un rendez-vous. « J'ai mon passeport, la confirmation du rendez-vous et le mail qu'on m'a envoyé, explique-t-elle. J'ai été très heureuse, quand c'est arrivé. Car avec le nouveau président qu'il va y avoir, j'avais peur que le rendez-vous n'arrive jamais. Je doutais, mais grâce à dieu, j'arrive à temps. Aujourd'hui, je suis là. »À ses côtés, des Vénézuéliens, des Haïtiens, des Mexicains... Ils pourraient être parmi les derniers à passer aux États-Unis via la procédure de CBP One.À la moitié du pont, deux agents de l'immigration états-unienne vérifient les identités de ceux qui ont un rendez-vous avant de les laisser continuer d'avancer. Alicia Gonzalez, son mari et sa fille viennent de l'État du Michoacán, au Mexique. Cela fait un an qu'ils attendent de partir, pour fuir l'insécurité. « Je suis très nerveuse, car je ne sais pas ce qui nous attend, confie-t-elle. Justement, le mandat de Donald Trump va commencer et qui sait comment ça va se passer pour nous là-bas ? »Comme tous ceux qui veulent aller aux États-Unis, elle est inquiète des menaces du président des États-Unis qui a promis de lancer un plan d'expulsions massives.À écouter dans Grand reportageTrump, le retour: le Texas se prépare à l'expulsion massive de migrantsDe fausses informations renforcent l'inquiétude des personnes souhaitant migrerDans le centre-ville de Juarez, les migrants sont peu nombreux. L'endroit a mauvaise réputation et beaucoup de migrants craignent les enlèvements contre rançon. Mais assise à un kiosque, Emilie Diaz attend encore une chance de faire une demande d'asile - elle a essayé aussi à Tijuana, sans succès pour l'instant.Arrivée dans le nord depuis 20 jours, elle se plaint de douleurs, accentuées par le froid qui avoisine les zéro degré en ville. Cette Vénézuélienne emmène avec elle une amie et quatre enfants. Elle vend des bonbons dans la rue pour payer quotidiennement sa chambre d'hôtel. Emilie raconte être confuse par toutes les fausses informations. « Comme l'investiture est le 20, on nous a dit que le 19, ils vont ouvrir la porte. C'est une rumeur. » Elle hésite à essayer de passer. « Je préfère attendre le rendez-vous, mais si ça ne donne rien ?! Certains disent qu'ils se livrent aux autorités… Je ne sais pas quoi faire. »À écouter dans Grand reportageTrump, le retour : au Mexique sur les rails de la crise migratoire

Revue de presse Afrique
À la Une: les tensions entre Ouagadougou et Paris

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jan 15, 2025 4:05


Les récents propos d'Emmanuel Macron sur « l'ingratitude » de certains dirigeants africains envers la France, passent décidément mal sur le continent…« Après le gouvernement tchadien et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, c'est au tour du Burkina Faso de réagir, pointe Jeune Afrique. Lundi, le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir à Ouagadougou, a, lui aussi, exprimé sa colère et affirmé que le président français avait “insulté tous les Africains. Voilà comment ce monsieur voit l'Afrique, voit les Africains, a-t-il poursuivi. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux“. Cette réaction du président putschiste intervient dans un contexte tendu entre la France et les pays de l'Alliance des États du Sahel, Mali, Niger et Burkina Faso, relève encore le site panafricain. Les militaires à leurs têtes, aux discours souverainistes et nationalistes, ont réclamé le départ de l'armée française de leurs territoires respectifs ».Réaction « au quart de tour »Le quotidien Aujourd'hui à Ouaga approuve la sortie du capitaine Ibrahim Traoré : « celui qui, depuis 2 ans, essaie de tracer un autre chemin pour le Burkina, en compagnonnage avec le Mali et le Niger, deux pays animés par la même dynamique et dirigés également par des militaires, IB a donc réagi au quart de tour à ce verbatim du président français. Explications à l'appui ! La France doit son existence aux ancêtres africains. Haro également, souligne Aujourd'hui, sur les conseillers militaires tapis dans les enclaves diplomatiques et plus dangereux que les militaires dans les camps et haro sur ces fermetures de bases militaires, sans dénonciation des Accords de défense. Foi de IB ! Et il appelle à un réveil conséquent des peuples africains. Si ce n'est pas du Lumumbisme ou du sankarisme, ça y ressemble ! »Comment quatre agents des services secrets français, détenus un an au Burkina Faso, ont été libérés…Justement, à propos de ces « conseillers militaires tapis dans les enclaves diplomatiques » évoqués par Aujourd'hui, Le Monde Afrique revient avec force détails sur la récente libération de quatre agents des services secrets français qui étaient détenus depuis un an au Burkina Faso.Le Monde Afrique qui nous rappelle le contexte : « comme son homologue malien, le général Assimi Goïta, le capitaine Ibrahim Traoré a rompu les liens avec la France, après un coup d'État. Entre Ouagadougou et Paris, les relations sont alors devenues exécrables : renvoi de l'ambassadeur et des forces spéciales françaises basées dans le pays depuis plus d'une décennie, déclarations au vitriol contre l'ex-puissance coloniale… En coulisse, pourtant, la coopération opérationnelle se poursuit entre l'agence nationale de renseignement burkinabée et la DGSE. C'est dans ce cadre que les quatre hommes se rendent à Ouagadougou, en novembre 2023. Membres de la direction technique qui gère les systèmes informatiques et de télécommunications, ces techniciens y sont présents pour une opération ponctuelle de quelques jours. Quarante-huit heures plus tard, ils sont interpellés à leur hôtel par des agents de la direction de la sûreté de l'État. Les faits reprochés sont graves : espionnage et “velléités déstabilisatrices“. La faute à des erreurs qui auraient pourtant pu être évitées, relève Le Monde Afrique : absence de visa diplomatique en bonne et due forme et, surtout, détention de téléphones de service non “nettoyés“ – c'est-à-dire purgés des informations sensibles – comme le prévoit la procédure de la DGSE. Dans ces appareils, des photos de sites d'intérêt de la capitale burkinabé et des contacts dans des régions sous tension sécuritaire ».L'action déterminante du Maroc…Les autorités françaises, qui soupçonnent les Russes d'être à la manœuvre, tentent d'abord une médiation togolaise, sans résultat, puis par l'intermédiaire des Émirats arabes unis, sans résultat.Les mois passent et l'affaire est dans l'impasse. Le Maroc entre alors en scène. « En juillet dernier, poursuit Le Monde Afrique, Emmanuel Macron adresse une lettre au souverain chérifien, dans laquelle il écrit que “le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine“. Pour Paris et Rabat, c'est la fin de plusieurs années de brouille, et le début de la réconciliation. Entre les "services", un frein est levé, la coopération s'accélère ».Et finalement, les quatre agents français sont libérés le 18 décembre dernier. Et Le Monde Afrique de s'interroger : « Quelles contreparties le capitaine Traoré a-t-il obtenues en échange de la libération des Français ? “Le Maroc a payé 60 millions d'euros et donné du matériel aux Burkinabés“, affirme une source proche de la DGED, les services marocains. Une information formellement démentie par la DGSE ».

C dans l'air
Sécurité, trafics: darmanin et Retailleau peuvent-ils réussir?

C dans l'air

Play Episode Listen Later Jan 4, 2025 66:54


C dans l'air du 4 janvier 2025 - Darmanin et Retailleau face au narcotraficDarmanin durcit le ton face aux narcotrafiquants. En déplacement à Marseille, le ministre de la Justice a dévoilé une série de propositions pour intensifier la lutte. Il souhaite notamment isoler les principaux dealers en prison en s'inspirant des conditions de détention appliquées aux condamnés pour terrorisme. Gérald Darmanin veut aussi améliorer la coopération judiciaire internationale, notamment à Dubaï, où se cachent toujours des barons de la drogue.Le nouveau gouvernement poursuit donc son offensive autoritaire. La nomination de Darmanin à la Justice permet de s'aligner à la politique répressive de son homologue à l'Intérieur, Bruno Retailleau. « Les problèmes de la police, ce sont les moyens de la justice », a déclaré Darmanin. Parmi leurs cibles : la DZ mafia, organisation criminelle marseillaise structurée, entreprenante, devenue un label arrivant à transformer en quelques heures des très jeunes en tueurs.Ce ne sont pas que les métropoles qui sont gangrenées par ces trafics. Certaines villes moyennes de province souffrent de l'activité et de la rivalité de certains gangs dans leurs quartiers. Anne Vignot, maire écologiste de Besançon, en appelle à l'Etat pour « un travail à mener de manière systémique ». L'édile souhaite plus de sévèrité avec les consommateurs, tout en posant la question de la dépénalisation de certaines drogues.Justement, depuis le 1er avril dernier, l'usage récréatif du cannabis est autorisé en Allemagne. Cette légalisation reste toutefois encadrée et continue de diviser la société allemande. Aux Pays-bas, l'usage et la revente de cannabis sont quant à eux réglementés mais non légalisés. Le marché noir reste donc la principale source d'approvisionnement du pays. Une législation encore loin de celle du Portugal qui, en 2001, est devenu le premier pays au monde a décriminaliser l'usage de toutes les drogues.Alors, les mesures annoncées par Gérald Darmanin seront-elles efficaces ? Comment les villes moyennes de province peuvent-elles lutter contre le narcotrafic ? Où en est-on de la dépénalisation des drogues en Europe ?Les experts : Audrey GOUTARD - Grand reporter à France Télévisions, spécialiste des faits de sociétéClotilde CHAMPEYRACHE – Économiste-criminologue, Maîtresse de conférences - CNAMLou FRITEL - Journaliste politique à Paris MatchJérôme FOURQUET - Directeur département Opinion - Institut de sondages IFOPPRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/

Invité Afrique
Sénégal: «Les futurs procès seront les procès de cette culture de violence policière»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 3, 2025 5:13


C'est l'une des grandes annonces de la déclaration de politique générale d'Ousmane Sonko : la semaine dernière, le Premier ministre sénégalais s'est engagé à mettre prochainement sur la table des députés, un projet pour abroger la loi d'amnistie. Le texte, adopté en mars 2024 par l'ancienne majorité, couvre les faits relatifs aux trois années de violences politiques que le pays a connu entre 2021 et 2024, et qui avait fait des dizaines de morts. Le gouvernement a également annoncé que cinq milliards de francs CFA (7,6 millions d'euros) sont destinés à l'indemnisation des victimes. Durant cette période, la société civile sénégalaise s'est organisée pour recenser les morts dans les manifestations. Notamment le média associatif La Maison des Reporters, qui n'a pas attendu le gouvernement pour collecter et publier sur ses réseaux sociaux des dizaines de récits de victimes. Moussa Ngom est le fondateur de la Maison des Reporters. Il est l'invité de Sidy Yansané. RFI : Comment accueillez-vous cette annonce d'un projet d'abrogation de la loi d'amnistie par le Premier ministre Ousmane Sonko ?Moussa Ngom : Il faut comprendre que pour les régimes précédents, il y a toujours eu une préoccupation sociale et politique majeure dans les premiers mois au pouvoir. Donc, c'était un impératif pour ce régime-ci de s'occuper de la reddition des comptes mais aussi de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé entre 2021 et 2024. Et je pense que l'intention est déjà claire parce qu'on parle d'une abrogation partielle, c'est-à-dire qu'elle ne reviendra pas sur tout, mais on cible notamment les crimes de sang, les meurtres et les tortures qui ont été infligées durant cette période. Mais il y aura encore un grand chantier pour la suite, avec toutes les procédures judiciaires à enclencher.Justement, votre média La Maison des Reporters a largement documenté et relayé les témoignages des victimes des violences pré-électorales. Malgré cette amnistie qui a permis, il faut le dire, un apaisement certes tardif entre Ousmane Sonko et l'ancien président Macky Sall, il était important de mettre des noms et des visages sur les victimes ?Tout à fait. Et on l'a fait en deux temps. Il y a d'abord eu l'initiative Cartogra Free Sénégal, dont j'ai été l'initiateur, qui a rassemblé d'autres journalistes et des personnes d'autres horizons qui se sont joints à nous pour recenser des gens, fournir un bilan beaucoup plus exhaustif des victimes de cette répression des manifestations pour les personnes décédées. Mais c'est également un travail de documentation qu'on a voulu faire sur les cas de torture. On parle beaucoup de la responsabilité des donneurs d'ordres, mais il ne faut pas oublier que les futurs procès qui auront lieu seront le procès de cette culture de la violence policière qui existe depuis l'époque coloniale au Sénégal et qui a persisté à travers les régimes. Ce sera aussi le moment de faire en sorte que les exécutants, les éléments des forces de l'ordre qui ont agi dans la continuité des abus qu'on a toujours connus, puissent répondre de leurs actes. Donc, c'était important pour nous d'effectuer ce travail.La société civile sénégalaise s'est fortement mobilisée durant ces violences et ces tensions électorales. Et pour cette campagne d'identification des victimes, vous avez fait référence à l'initiative Cartogra Free Sénégal. Détaillez-nous ce qui vous a poussé à lancer cette initiative ?Il y avait déjà une opacité autour du chiffre exact du nombre de morts, on entendait des bilans qui étaient contradictoires ou sous-estimés. Il était nécessaire pour nous, en tant que journalistes, de ne pas nous limiter à uniquement reprendre la parole officielle, mais aussi de faire en sorte que les Sénégalais puissent connaître quelle était leur histoire, qu'ils puissent se dire qu'en réalité, « ça aurait pu être moi, ça aurait pu être mon frère, ça aurait pu être ma sœur ». Et aussi faire en sorte que ce soit en 2050, en 2060, en 2070, qu'on n'oublie pas qu'il s'est passé des choses d'une telle gravité au Sénégal. C'était ça l'idée de Cartogra Free Sénégal. Et c'est pour cela qu'on a rassemblé plus de 40 journalistes et des ingénieurs de données, des statisticiens qui nous ont aidés également à analyser les données obtenues, les résultats sur les certificats de décès, les témoignages, par rapport aux circonstances de la mort, ce qui a permis de révéler, entre autres, que la majorité avait été tuée par balle, par exemple. Et ça, c'était un travail d'histoire, un travail de mémoire, un premier pas pour leur rendre justice.Cela vous a permis de recueillir les histoires de certaines de ces victimes. Et certaines de ces histoires font froid dans le dos. Lesquelles, selon vous, illustrent le mieux le niveau de ces violences électorales ?Il y a les tortures suivies de mort de la victime. Il y a aussi des personnes qui sont les plus jeunes parmi les décomptes que nous avons eu à faire. Une lycéenne qui voulait juste aller voir ce qu'il se passait dans le cadre de ces manifestations, qui a été touchée par une balle. Il y a également des cas qui ont été vraiment très tristes, d'autres qui ont traumatisé des familles entières. Et ça, je pense aussi, c'est important. On parle beaucoup de dédommagement financier, mais les victimes sont marquées sur le plan émotionnel avec les personnes qui ont été touchées par balle, qui ont perdu un membre ou en tout cas qui ont perdu leur travail, qui ont été marquées d'une telle manière que ça les handicape dans le cadre de leur vie. Il y a aussi tout ce qui est l'aspect émotionnel par rapport aux tortures, aux sévices qui ont été subis, qui ne sont pas oubliés. Et on s'en rend compte à chaque fois qu'on rencontre des victimes. Elles n'arrivent pas à surmonter et je ne pense pas qu'elles savent qu'il est impératif pour elles de se tourner vers des spécialistes. Il faut aussi que l'État fasse en sorte de les orienter, que ce choc émotionnel-là puisse être surmonté. Il y a la justice qui pourra faire l'affaire, mais il faut aussi des mesures d'accompagnement assez réfléchies.

Aujourd'hui l'économie
Le jouet «Made in China», la plus grosse manufacture du monde

Aujourd'hui l'économie

Play Episode Listen Later Dec 23, 2024 2:31


Cette semaine, place à notre Série de Noël autour des jouets et de ce qu'ils disent de notre époque... La Chine est le principal contributeur sur le marché mondial des jouets. Plus de 79% de la production mondiale de jouets y est réalisée. Problème : vendus à prix cassés via les sites chinois de commerce en ligne, ces articles présentent dans de nombreux cas un réel danger pour la sécurité des enfants selon la Fédération européenne des industries du jouet, Toy Industries of Europe, ainsi que la Fédération française des industries jouet-puériculture. Reportage dans le sud-est de la Chine de Cléa BroadhurstDans l'immense centre d'export d'Yiwu se trouvent des milliers de petits magasins de jouets où l'on trouve aisément des peluches, des jouets en bois, des cerfs-volants, de quoi faire des heureux sous le sapin de Noël. Seulement les jouets chinois ont parfois mauvaise réputation. Et pour cause, certains revendeurs - anonymes - confient qu'ils ne font pas toujours attention aux réglementations imposées par l'UE lorsqu'il s'agit de leurs produits. « Le sigle CE n'a pas d'importance », nous indique cette vendeuse. « Si vous avez besoin du CE, nous pouvons imprimer une étiquette pour vous si c'est nécessaire. À Yiwu, ce sont tous des faux. Où pourriez-vous trouver des étiquettes authentiques ? Si vous avez des exigences spécifiques, nous pouvons les imprimer très facilement et fabriquer les étiquettes pour vous ».À lire aussiL'ours en peluche à travers l'histoireCertains produits ne requièrent pas de certification particulière, comme nous l'explique Li, dans son petit magasin recouvert de cerfs-volants chinois. « Par exemple, les cerfs-volants n'en ont pas besoin car ils sont simplement fabriqués en nylon. Les pistolets à eau, en revanche, peuvent nécessiter des certifications dans certaines régions, mais nous disposons des certificats nécessaires ».Le marché européen demeure primordial pour ces commerçants. « J'ai tous les certificats, EN71 et CE, je les ai tous », nous confie Wu, qui représente une usine locale de jouets. Pas question de déroger aux réglementations pour elle. « Mes produits sont locaux, j'ai les certificats et ils sont tous approuvés. Justement parce que j'exporte principalement en Europe. L'Europe représente une part importante du marché, de l'ordre de 70 à 80 % »La question demeure : ces jouets présentent-ils un danger pour les enfants ?  « Ce n'est pas du tout le cas », nous dit Yue, qui balaye l'hypothèse d'un revers de la main. « Le marché est tellement grand et tout est axé sur le commerce extérieur que tout le monde fait attention à l'impact. Mais nous vous le diront clairement : si une certification est nécessaire, vous devez vous en charger vous-même. Nous ne nous occupons pas de ces processus. Nous produisons des jouets depuis de nombreuses années et nous n'avons jamais rencontré de tels problèmes. Tout est conforme aux normes de sécurité ». Son voisin, attentif, s'immisce dans la conversation. « Il est impossible que les jouets soient toxiques. On les offre aussi aux enfants chinois, ce n'est pas seulement pour l'Europe ». Dans la chaîne d'approvisionnement, chaque acteur, du fabricant au détaillant, joue un rôle dans le respect des règles de sécurité. Mais, selon les commerçants d'Yiwu, c'est le fabricant qui porte la responsabilité principale, en veillant à la conception, à la production et aux contrôles pour garantir la conformité. Si les produits quittent l'usine en toute sécurité, cela augmente les chances que les consommateurs européens soient protégés tout au long de la chaîne.À lire aussi14 décembre 2023 - La course aux jouets

Invité Afrique
Augustin Kabuya (RDC): «Est-ce interdit à un peuple de réfléchir sur sa propre Constitution?»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 26, 2024 13:39


Pour ou contre une nouvelle Constitution en République démocratique du Congo ? S'exprimait, hier, le 25 novembre 2024, pour l'opposition, Olivier Kamitatu, le porte-parole de Moïse Katumbi, qui est résolument contre. Voici ce matin le point de vue de la majorité, par la voix du député national Augustin Kabuya, qui est le secrétaire général du parti au pouvoir Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le vice-président de l'Internationale socialiste pour la zone Afrique. Que répond-il à ceux qui soupçonnent le président Félix Tshisekedi de vouloir briguer un troisième mandat en 2028 ? En ligne de Kinshasa, le patron de l'UDPS dévoile sa stratégie. RFI : Augustin Kabuya, pourquoi dites-vous que la Constitution de 2006 n'est plus adaptée aux réalités congolaises d'aujourd'hui ?Augustin Kabuya : Je me pose beaucoup de questions. Pourquoi quand, nous Congolais, nous voulons réfléchir sur notre propre loi fondamentale, ça suscite le débat ?  Le Gabon a récemment changé sa Constitution, ça n'a pas suscité des réactions comme nous les vivons dans notre pays. Est-ce que c'est interdit à un peuple de réfléchir sur sa propre Constitution ? D'ailleurs, la Constitution dont nous discutons aujourd'hui n'est pas la même Constitution que celle votée au référendum de 2005. La Constitution de 2005 avait deux tours pour les élections présidentielles, mais aujourd'hui, nous sommes arrivés à l'élection à un seul tour. C'est pour vous dire qu'il y a eu des retouches sur cette Constitution. C'est pour cela que nous disons vouloir revisiter cette Constitution. Nous devons même la changer, puisqu'il y a beaucoup d'anomalies qui ne facilitent pas la tâche au bon fonctionnement des institutions.L'un des articles les plus en vue de la Constitution actuelle, c'est bien sûr l'article 220 qui dit que le président est élu pour cinq ans et qu'il ne peut faire que deux mandats maximum. Souhaitez-vous une révision de cet article ?Nous n'en sommes pas encore là. Ça, ce n'est que le procès d'intention que les « opposants » sont en train de prêter au président de la République et qu'on ne voit nulle part dans ses interventions. Jamais, il n'a fait allusion à la modification de l'article 220.Pour réformer la loi fondamentale, il y a deux options : soit réviser la Constitution actuelle, soit changer de Constitution. Quelle est votre préférence ?Je m'inscris dans la logique du chef de l'État, exprimée le 23 octobre dernier, il avait parlé soit de révision, soit de changement.Justement, le 23 octobre 2024 à Kisangani, le président a annoncé qu'il allait désigner une commission nationale « chargée d'élaborer une Constitution adaptée à nos réalités congolaises ». Ne serait-ce pas le signe que vous allez changer de Constitution ?Nous n'en sommes pas encore arrivés à ce stade. Ne cherchez pas à faire dire au chef de l'État ce qu'il n'a pas dit ou bien de lui prêter des intentions qu'il n'a pas.Pour réformer la Constitution, il faut passer soit par un référendum, soit par un vote favorable des 3/5e du Parlement. Quelle est pour vous la meilleure option ?Je préfère que le peuple règle cette affaire.Donc, par référendum ?C'est prévu par l'article 218 de notre Constitution.Alors, depuis la semaine dernière, l'opposition se mobilise contre votre projet et elle affirme que vous préparez un coup d'État constitutionnel...Bon, c'est un procès d'intention. La démarche de l'opposition est purement démocratique et constitutionnelle. Nous sommes tout à fait d'accord avec leur démarche. Mais là où je ne partage pas leur point de vue, c'est quand ils utilisent les mensonges pour faire passer leur point de vue.Alors l'opposition précise que, pour elle, votre principal objectif, c'est de permettre au président Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat en 2028.En 2011, Joseph Kabila avait modifié la Constitution, où nous avions quitté l'élection présidentielle des deux tours pour aller à un seul tour. Est-ce qu'aujourd'hui Joseph Kabila est au pouvoir ? La réponse est non. Ce ne sont que des mensonges montés de toutes pièces.Mais si vous changez de Constitution, les compteurs seront remis automatiquement à zéro et le président sortant pourra à nouveau se présenter en 2028...Mais si la population décide, qui suis-je pour m'opposer à la volonté populaire ? Laissons le peuple nous départager sur cette question. La démarche de l'opposition est de dire qu'ils vont mobiliser la population. Mais nous aussi, nous le disons, nous allons mobiliser cette même population pour nous départager.Dans l'Union sacrée, il y a aujourd'hui au moins trois acteurs politiques : Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Jean-Pierre Bemba, qui espèrent que le chef de l'État se retirera en 2028 et qu'ils pourront avoir à ce moment-là leur chance pour accéder à la magistrature suprême. Ne craignez-vous pas que ces trois leaders ne quittent votre coalition si demain l'horizon devient bouché pour eux ?Écoutez, depuis que nous avons commencé, vous insistez toujours sur le troisième mandat. Est-ce que vous étiez avec le président de la République ? Non. Est-ce qu'il s'est confié à vous ou à tous ceux qui parlent qu'il a l'intention de briguer un troisième mandat ? Non. Tout ça, ce sont des procès d'intention puisqu'avant de parler sur un sujet, il faut entrer en contact avec la personne concernée, pour qu'il vous dise si réellement il a ces intentions. Je fréquente le président de la République, il ne nous a jamais dit qu'il allait briguer un troisième mandat. Mais pourquoi tous ces débats ?À lire aussiOlivier Kamitatu (RDC): «Félix Tshisekedi veut du prêt-à-porter pour sa dérive dictatoriale»

Maintenant, vous savez
Quels sont les 3 conseils pour se réchauffer en extérieur ?

Maintenant, vous savez

Play Episode Listen Later Nov 22, 2024 4:21


"Maintenant Vous Savez" c'est également deux autres podcasts qui décryptent la culture avec "Maintenant Vous Savez - Culture" et la santé avec "Maintenant Vous Savez - Santé". Quatre fois par semaine, nous vous proposons de découvrir les meilleurs épisodes. En hiver, la peur du froid peut nous décourager de mettre le nez dehors. C'est dommage car il existe des solutions pour ne pas trop souffrir quand le mercure descend sous la barre de zéro !  On te l'a sûrement répété quand tu étais petite mais il n'y a pas de secret pour bien résister au froid, faut bien se couvrir. C'est le conseil numéro 1 pour résister à la morsure du froid, adopte la technique dite de l'oignon. Justement, que faut-il faire pour tenir jusqu'au printemps ? Est-ce que les boissons chaudes, comme le thé avant de sortir, aident aussi ? Écoutez la suite de cet épisode de "Maintenant vous savez". Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Thomas Deseur. Date de première diffusion : 7 février 2023 À écouter aussi : Que signifient les rêves érotiques ? Pourquoi le cerveau des végétariens fonctionne-t-il différemment ? Sex blues : pourquoi est-on déprimé après l'amour ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

Invité Afrique
Sénégal: «Le Pastef est sur la bonne voie pour gagner une majorité qualifiée»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 19, 2024 8:01


Au Sénégal, c'est sans doute ce mardi 19 novembre 2024 que l'on saura si le Pastef est en mesure de franchir la barre des trois cinquièmes des députés dans la future Assemblée nationale. La question est importante, car, dans ce cas, le parti du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko pourra changer la Constitution, et faire poursuivre en justice certains dignitaires de l'ancien régime. Pape Fara Diallo est maître de conférences en sciences politiques à l'université Gaston-Berger. En ligne de Saint-Louis du Sénégal, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Est-ce que le Pastef est en mesure d'avoir une majorité qualifiée dans cette Assemblée et de pouvoir faire les réformes qu'il souhaite ? Pape Fara Diallo : D'après les résultats que nous voyons, au-delà d'une majorité absolue, le Pastef est sur la bonne voie pour gagner une majorité qualifiée de 99 députés au moins. Pour le moment, rien que pour le vote majoritaire, le Pastef dépasserait les 100 députés. Donc, de ce point de vue, le Pastef aura les coudées franches pour pouvoir voter des lois constitutionnelles et des lois organiques, qui lui permettraient de modifier la Constitution et d'initier les réformes majeures. Parmi ces réformes, il y a d'abord la volonté du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, de réduire les pouvoirs du président qui sont clairement exorbitants selon notre Constitution. Entre autres réformes aussi, il y a la volonté d'installer très rapidement la Haute Cour de justice qui permettrait de juger les autorités qui avaient un privilège de juridiction, notamment les [anciens] ministres et l'ancien président de la République, parce qu'on a agité le dossier de la reddition des comptes. Pour que ce dossier puisse aboutir, il faut avoir installé la Haute Cour de justice et ça fait partie des premières mesures que cette nouvelle Assemblée prendra.Alors, à quelles conditions la future Assemblée nationale peut-elle instaurer une Haute Cour de justice ? La Haute Cour de justice est prévue dans la Constitution, mais c'est une institution qui ne peut être installée que par une majorité qualifiée de 3/5 et cela équivaut à 99 députés sur les 165.Et ça, c'est évidemment l'un des enjeux des jours qui viennent. Est-ce que le Pastef aura cette majorité pour pouvoir installer une Cour qui pourra juger les dignitaires de l'ancien régime, c'est ça ? Vu les résultats provisoires, effectivement, le Pastef est bien parti pour avoir un peu plus d'une centaine de députés et la majorité qualifiée pour pouvoir installer la Haute Cour de justice. D'autant plus que la Haute Cour de justice est la seule juridiction habilitée à juger les ministres et les anciens présidents. Et puisque le Pastef a battu campagne sur la nécessaire reddition des comptes et la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance, l'installation de la Haute Cour de justice constitue une urgence, si on entend bien les propos du Premier ministre Ousmane Sonko durant la campagne.Alors avant son départ du pouvoir, Macky Sall a fait voter une loi qui amnistie les auteurs de violences depuis 2020 au Sénégal. Est-ce que cette loi ne protège pas tous ces dignitaires ? Oui, mais ce qu'une loi a fait, une autre loi peut le défaire. C'est le parallélisme des formes en droit. Et le Premier ministre Ousmane Sonko l'a clairement annoncé durant la campagne, ça faisait partie d'ailleurs du programme de législature de Pastef, c'est qu'une fois la nouvelle Assemblée installée et qu'ils auraient une majorité qualifiée à l'Assemblée nationale, ils allaient revenir sur la loi d'amnistie.Depuis six mois, les Français essaient de savoir si le Pastef au pouvoir va maintenir ou fermer leur base militaire à Dakar. De ce point de vue, qu'est-ce que ce résultat des législatives peut changer ? Alors moi, je pense que l'État du Sénégal n'est plus dans la logique clairement affichée de vouloir fermer les bases militaires. L'État du Sénégal est dans la logique de rediscuter avec l'État français pour que les relations soient plus équilibrées. Donc, de ce point de vue, les deux visites du président Bassirou Diomaye Faye à Paris ont semblé révéler une nouvelle volonté des autorités sénégalaises de revoir leurs relations avec la France pour que cela soit des relations beaucoup plus équilibrées. Le mot « respect » est revenu plusieurs fois dans le discours du président Diomaye Faye sur le respect mutuel quand il était à Paris. Donc, je pense que l'enjeu, ce n'est pas pour le moment de fermer les bases militaires, mais de voter une loi sur le patriotisme économique et de faire en sorte que les entreprises sénégalaises puissent avoir plus de parts de marché dans la commande publique et que les entreprises étrangères, françaises principalement, ne soient pas les seules entreprises qui gagnent les plus grandes parts de marché. Mais je crois que la fermeture des bases militaires n'est plus, à mon avis, une priorité pour le gouvernement du Sénégal.Depuis six mois, Jean-Marie Bockel, l'envoyé personnel du président français, essaie de pouvoir venir à Dakar pour savoir quel sera l'avenir de la base militaire française sur place. Et depuis six mois, les Sénégalais lui répondent « attendez la fin des législatives ». On voit bien que c'est une façon pour le Pastef au pouvoir de gagner du temps. Comment les choses vont elles se passer dans les semaines qui viennent, à votre avis ? Justement, cette volonté du parti au pouvoir de gagner du temps, moi, je l'interprète comme une façon pour eux de revoir leurs priorités. En termes de résultats concrets et immédiats, qu'est-ce que l'État du Sénégal gagnerait à fermer les bases militaires françaises ? Comparé à tout ce que l'État du Sénégal peut gagner en renégociant les contrats ou bien en votant très rapidement une loi sur le patriotisme économique ? C'est une question diplomatique. La question de la fermeture des bases militaires avait été agitée dans le programme du parti Pastef avant l'élection présidentielle. Mais on n'a pas entendu une seule fois le Premier ministre Ousmane Sonko, durant la campagne pour les élections législatives, se prononcer sur la question de la fermeture ou non des bases militaires françaises.

Invité Afrique
Togo: «Le peuple n'accepte pas ce coup d'État constitutionnel»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 18, 2024 6:58


Le Togo est entré dans la Ve République depuis la promulgation - début mai 2024 - d'une nouvelle Constitution. Le pays est passé d'un régime présidentiel à un régime parlementaire qui supprime l'élection présidentielle au suffrage universel direct. Le texte n'a pas été soumis à référendum, mais adopté par des députés après la fin de leur mandat, et en pleine campagne pour les élections législatives du 29 avril.  Six mois plus tard, alors que toutes les nouvelles institutions ne sont pas encore en place, le texte continue de susciter la colère d'une partie de l'opposition et de la société civile, qui y voient un moyen pour le président Faure Gnassingbé (au pouvoir depuis la mort de son père en 2005) de continuer à diriger le pays sans limitation de mandat. Parmi les voix critiques, Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la DMP (dynamique pour la majorité du peuple) et à la tête de la CDPA (Convention démocratique des peuples africains). De passage à Paris, l'opposante répond aux questions de Magali Lagrange.RFI : Vous avez été élue députée il y a six mois. Dans cette Assemblée, 108 sièges sur 113 sont occupés par des membres du parti Unir, le parti au pouvoir. Vous avez dénoncé ces résultats, mais vous avez décidé quand même de siéger. Pourquoi ? Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson : Parce que, voyez-vous, on est engagés dans un combat. J'y suis pour continuer à leur dire : « Le peuple n'est pas d'accord avec ce que vous faites. Le peuple n'accepte pas ce coup d'État constitutionnel par lequel vous avez installé la Ve République » et je ne ferai rien pour aider à mettre en place les institutions de cette Ve République.Mais donc, une fois que les institutions seront en place, vous ne jouerez pas le jeu de ces nouvelles institutions ? Je ne contribuerai pas à la mise en place de ces institutions. Je dénoncerai, au contraire. D'ailleurs, vous imaginez que le prochain président de la République, qui est totalement dépouillé de tout pouvoir, ne sera pas élu par le peuple au suffrage universel direct. Mais il y a pire. Celui qui va détenir désormais tous les leviers du pouvoir ne sera pas un élu non plus. Il sera tout simplement désigné par le parti dit majoritaire.Justement, vous qui dénoncez le pouvoir du président actuellement ou en tout cas dans le régime présidentiel précédent, est-ce que ce n'est pas bon de donner plus de pouvoir au Parlement ?Plus de pouvoir au Parlement, mais pas à un Parlement monocolore. Et encore faut-il que le peuple souverain ait fait ce choix-là. Or, vous interrogez les Togolais aujourd'hui, ils vous diront : « pour nous, notre problème aujourd'hui, ce n'est pas de changer de régime politique, mais c'est de faire en sorte que notre pays soit gouverné démocratiquement ».Cette fois, on n'a pas vu de mobilisation des Togolais dans la rue pour dire non à ce changement de Constitution. Comment vous l'expliquez ? Vous avez raison, je l'explique tout simplement par le fait que les Togolais ne veulent pas, ils savent très bien qu'en voulant manifester, ils vont se faire massacrer. Ils savent très bien que le régime exploite l'actuelle loi sur la liberté de manifester pour empêcher toute manifestation. Et vous pouvez voir l'exemple de ce qui se passerait si les Togolais descendaient à nouveau dans les rues avec ce qui s'est passé le 29 septembre.Donc, le 29 septembre, vous aviez organisé une réunion au siège de votre parti, en présence du député sénégalais Guy Marius Sagna, qui est aussi député de la Cédéao. Et la réunion a été interrompue par des violences. Plusieurs personnes ont été blessées. Est-ce que vous savez où en est l'enquête, un mois et demi après ? Ce que nous savons, c'est que l'enquête a démarré. On nous a demandé de collaborer, donc nous avons fourni une liste de personnes qui ont été auditionnées. Aujourd'hui, on attend. Mais nous demandons plutôt que ce soit des enquêtes internationales qui soient menées. Nous voulons savoir ce qui s'est passé. Il est temps que l'impunité s'arrête au Togo.Si je reviens sur votre décision de siéger à l'Assemblée nationale, il y a d'autres partis d'opposition qui ont fait un autre choix, l'ANC de Jean-Pierre Fabre par exemple. Est-ce qu'il y a eu entre les partis d'opposition élus à l'Assemblée une concertation ? Est-ce que vous avez essayé de vous mettre d'accord sur une ligne à suivre ? Oui, il y a eu une concertation. Mais bon, ces collègues ont décidé d'utiliser plutôt cette stratégie pour dénoncer ce qui s'est passé. Et je pense que l'essentiel, c'est que nos stratégies convergent à obtenir le changement que nous souhaitons.Le pouvoir togolais dit souvent, quand il parle de l'opposition, que l'une de ses faiblesses, c'est de ne pas savoir s'entendre. Est-ce que ces divisions ou en tout cas ces postures un peu différentes, ça ne leur donne pas raison ? Pas du tout. Parce que si cette division de l'opposition l'affaiblissait vraiment, le pouvoir ne déploierait plus aucun effort pour biaiser les résultats des élections. La division interne à l'opposition est l'affaire de l'opposition. Nous y travaillons. Ça ne peut jamais être l'affaire de notre adversaire.

Revue de presse Afrique
À la Une: au Soudan, la guerre oubliée…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Nov 14, 2024 4:06


« C'est sans doute le conflit le plus dévastateur du moment, mais il passe largement sous les radars de la diplomatie, des médias et des protestations populaires », relève Le Monde Afrique. Il s'agit de la guerre civile au Soudan. Une guerre qui a « probablement causé la mort de plus de 150 000 civils du fait des bombardements et des massacres, de la famine et des épidémies qui s'ensuivent. Elle a obligé 13 millions de personnes, soit près d'un habitant sur quatre, à fuir de chez elles. (…) Depuis dix-huit mois, les FSA, les forces armées du Soudan, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les FSR, les milices paramilitaires des Forces de soutien rapide, menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemetti", ont entraîné le pays de 49 millions d'habitants dans une spirale de violence dont personne n'entrevoit le dénouement. »« Cela doit cesser ! »Et Le Monde Afrique de hausser le ton : ce « long cauchemar des Soudanais, ponctué de bombardements aériens, de massacres, de viols, d'épidémies, de deuils, sur fond de crise humanitaire, doit cesser. Cela suppose de bloquer le flux continu d'armes qui alimente les protagonistes et de reprendre le chemin de la médiation, abandonné en octobre. Mais les pressions internationales qui, seules, peuvent ramener le Soudan sur la voie de la paix exigent elles-mêmes que les opinions publiques cessent d'accepter que ce pays soit abandonné à son sort. Il est courant de citer l'Ukraine et le Proche-Orient comme les deux guerres en cours les plus préoccupantes. La moindre des choses serait de ne pas oublier celle qui ravage le Soudan. »L'ONU impuissante ?Justement, pour la première fois depuis le début de la guerre au Soudan il y a plus d'un an et demi, un groupe d'experts du Conseil de sécurité des Nations unies est à Port-Soudan. Une visite de trois jours qui « vise à examiner la situation sur le terrain. » Ça n'est pas trop tôt !, s'exclame Le Pays au Burkina Faso. « Plus de dix-huit mois ! C'est le temps qu'il aura fallu aux Nations unies pour envoyer une délégation d'experts au Soudan où la guerre fait rage (…). » Qui plus est, pointe le quotidien ouagalais, « rien ne garantit que cette visite des experts onusiens (…) permettra de faire bouger les lignes dans le sens de la désescalade tant espérée. Autant dire que c'est une mission pour se donner bonne conscience. Car, en trois jours, on ne voit pas ce que ces experts peuvent poser comme actes concrets sur le terrain pour changer la donne. On est d'autant plus poussé au pessimisme, soupire encore Le Pays, que l'objectif de cette mission est de rencontrer les instances nationales chargées de l'application d'une vieille décision de l'ONU, en l'occurrence la décision 1591 de 2005 portant embargo sur les armes à l'encontre de personnes ou d'entités non-étatiques au Darfour, comme les Janjawid. Une situation qui en dit long sur le fonctionnement de l'organisation mondiale qui fonde pourtant les espoirs des plus faibles. C'est pourquoi, conclut le quotidien burkinabé, au-delà de cette mission, on attend de voir comment l'ONU pourra se sortir du bourbier soudanais. »Un consensus ?Certes, constate le site Afrik.com, « la délégation onusienne entend examiner de près les défis actuels à l'application de cette résolution. »Mais« non sans dialoguer avec les responsables de la sécurité soudanaise et les organisations locales. En incitant les acteurs locaux à trouver un consensus, l'ONU espère promouvoir une désescalade des tensions et la mise en place de mesures de stabilisation. Le Conseil de sécurité envisage de présenter un rapport détaillé à l'issue de cette mission de terrain, qui servira de base pour de futures décisions. Selon plusieurs sources diplomatiques, relève encore Afrik.com, ce rapport pourrait recommander des ajustements à la résolution 1591, notamment en matière de sanctions ciblées et d'embargos sur les armes, pour mieux répondre aux nouvelles réalités du conflit. »« La résolution doit venir des Africains ! »Enfin, on revient au Monde Afrique qui publie, outre son éditorial, toute une série de reportages consacrés à cette guerre civile dévastatrice. Et cet entretien avec Mo Ibrahim. Le milliardaire anglo-soudanais estime que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait s'impliquer davantage dans la guerre civile au Soudan. « L'Afrique, dit-il, doit demander aux Nations unies l'envoi d'une force internationale pour protéger les Soudanais. Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution très claire, qui doit permettre d'assécher les sources d'approvisionnement en armes et en financement des deux camps, à travers par exemple un nouvel embargo sur les armes. Une résolution qui permette aussi d'établir des zones protégées. (…) Le Conseil de sécurité est polarisé entre l'Occident et la Russie, et parfois la Chine, constate Mo Ibrahim. La solution doit donc venir des membres africains du Conseil. Si l'idée d'une résolution vient du continent, ni les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie n'opposeront leur veto. »

Invité Afrique
Tiken Jah Fakoly: «Le terrorisme, c'est une gangrène, même les pays les plus développés ont eu du mal à s'en remettre»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 13, 2024 14:10


Journée spéciale sur RFI avec le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly que vous retrouverez tout au long de la journée sur notre antenne. À l'occasion de son Acoustic Tour, Tiken Jah Fakoly est en concert ce mercredi soir à la salle Pleyel de Paris, concert que vous pourrez entendre en direct sur notre antenne. Cette figure majeure du reggae est réputée pour dénoncer les maux de l'Afrique et les travers de certains de ses dirigeants. Militant du panafricanisme, le natif d'Odienné qui vit au Mali revient à notre micro sur le dérèglement climatique qui touche le continent, la souveraineté africaine et la situation politique et sécuritaire au sein de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Il répond aux questions de Frédéric Garat. RFI : Vous êtes de nationalité ivoirienne, mais il est de notoriété publique que vous vivez au Mali depuis presque  20 ans maintenant où vous avez trouvé refuge. Comment va le Mali de 2024 ? Tiken Jah Fakoly : Je pense que le Mali va « à la malienne » parce que chaque peuple mérite son dirigeant. Et donc, je pense que ce qui se passe au Mali aujourd'hui, c'est parce que cela convient aux Maliens. Ce que je peux vous dire, c'est que le Mali va à la malienne. Depuis 30 ans que vous prônez l'Union des pays africains, la scission de l'AES ( l'Alliance des États du Sahel), qui sort entre autres de la Cédéao, est-ce que c'est clairement une désunion ? Et ça va faire mal à qui ? Disons que, moi, j'ai salué la solidarité entre ces trois pays qui sont en guerre contre le terrorisme. Se mettre ensemble pour chercher les solutions, c'est une bonne idée. Voilà, mais moi je prône l'unité africaine, les États-Unis d'Afrique, donc 54 pays. Donc, moi, je ne fais pas la fête quand il y en a trois qui se mettent ensemble. C'est une belle solidarité, mais qui n'est pas sans conséquence puisque dans ces pays-là, il y a des gens qui sont considérés comme des bons patriotes, et puis d'autres qui sont considérés comme des ennemis de la nation parce qu'ils ne sont pas d'accord avec les idées de ceux qui sont en place. Et……il y a des voix dissonantes….Oui. C'est ce que je déplore dans cette situation. J'aurais voulu que tout le monde soit associé.Pour que tout le monde soit associé, encore faudrait-il qu'on écoute les autres, même si ce sont des voix dissonantes ou des voix qui ne font pas plaisir. Et on a l'impression qu'en ce moment, tout le monde n'a pas le droit à la parole.Je pense que, je parle de liberté d'expression avalée par la révolution. J'aurais voulu que tout le monde s'exprime. Parce que vous voyez, si une personne ne peut pas dire ce qu'elle pense, elle va l'avaler, elle va gronder à l'intérieur. Elle peut même aller jusqu'à composer avec l'ennemi, elle peut souhaiter tous les jours après ses prières que ce qui en marche ne fonctionne pas. Et donc voilà, c'est ce qui est déplorable dans la situation. Mais le fait que des Africains décident aujourd'hui de prendre leur destin en main, moi, c'est quelque chose que je salue.On connaît les principes de la démocratie. Vous avez chanté et vous continuez à chanter la Mangercratie. Est-ce que, en ce moment, on n'arrive pas à une sorte de résurgence de la « militarocratie » ? Écoutez, c'est ça qui est un peu déplorable, parce que je pense qu'après les combats pour la démocratie, le combat contre le multipartisme, etc, et qu'il y a eu des morts au Mali, des morts en Côte d'Ivoire... pour la démocratie. Même si elle n'est pas top, la démocratie, même si elle a des failles, mais je pense qu'on n'a pas encore mieux...Elle est perfectible…Voila ! Et je pense que le fait que le peuple s'exprime, pour moi, c'est ça qui est intéressant. Que ce soient des bonnes élections ou pas, mais le fait que les gens se mobilisent pour aller voter, pour avoir leur mot à dire, je pense que c'est ce qui est intéressant. Donc moi, ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui, au lieu d'être là tout le temps sous tension ou sous pression des coups d'États, etc, je pense qu'il faut tout faire pour être légitime. Il faut organiser des élections, quitte à se présenter.Je pense qu'on ne peut pas dire : « Non, c'est des militaires, ils n'ont pas le droit ». Il y a des militaires qui ont été le père de la démocratie dans leur pays : Jerry Rawlings, c'est pour le Ghana, Mathieu Kérékou pour le Bénin. On pourrait même dire ATT [Amadou Toumani Touré] pour le Mali. Donc, c'est possible, mais je pense qu'au lieu de rester dans un truc où on est toujours soucieux de « est-ce qu'il va avoir un coup d'État encore ? Est-ce qu'on va nous laisser ? »,  je pense que le mieux, c'est de se légitimer et puis en passant par les élections. Comme ça le peuple…Mais quand ? Quand ces élections ? Les militaires, on a l'impression, jouent un peu la montre quand même.Bon, tout ça dépendra du peuple malien, du peuple burkinabè, du peuple du Niger. Je pense que c'est à eux de fixer les objectifs aux dirigeants. Pas en restant derrière les écrans, parce qu'aujourd'hui malheureusement la lutte se passe derrière les écrans maintenant. Il n'y a plus de pratique. T'es pas d'accord ?  Tu prends [ton téléphone], tu dis « bon, c'est comme ça, c'est comme ça », il n'y a plus de « retrouvons-nous sur la place ». Et donc je pense que tout ça dépend des peuples de ces pays-là.Il y a un titre et un clip qui ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers temps. C'est Actualités brûlantes qui est un titre du chanteur togolais Amen Jah Cissé. Chacun en prend un peu pour son grade... Le Togo, le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire aussi. Qu'est-ce que vous reprochez, dans ce titre, à l'Alliance des Etats du Sahel (AES) ? Écoutez, il y a eu 26 secondes dans cette chanson consacrées à l'AES et qui ont fait un tollé. Voilà, je pense que les gars de l'AES pensaient que j'allais être le griot de l'AES, c'est-à-dire que j'allais chanter Assimi Goïta, capitaine Traoré et Tiani. Je pense que c'est à cela qu'ils s'attendaient. Mais moi, je suis Tiken Jah Fakoly, je fais du reggae, mon rôle, c'est de tenir compte un peu de tout le monde, d'être impartial. Donc, je ne pouvais pas...C'est le propre du reggae.Voilà ! Moi, je fais du reggae. Je fais du reggae et c'est ce que j'ai toujours fait. Donc, venir m'attaquer parce que j'ai dit que la liberté d'expression a été avalée par la révolution. Moi, j'ai été surpris de la réaction de mes fans, mais en même temps, on s'est...  Une réaction violente, c'était quel genre de réaction ?Ouais, c'était assez violent quand même. Assez violent, on m'a traité de tout. On m'a dit que la France m'a payé. Et on m'a dit que...C'est-à-dire que vous avez le droit de critiquer Faure Gnassingbé pour sa révision de la Constitution ou un quatrième mandat éventuel pour Ouattara en Côte d'Ivoire, mais vous n'avez pas le droit de vous attaquer à l'AES, c'est ça ? Non, je n'ai pas le droit ! Je n'ai pas le droit de m'attaquer à l'AES. C'est parce que je pense que dans l'esprit du soutien de l'AES, c'était Tiken Jah, c'est notre voix, voilà ! Mais moi, je suis aussi la voix des sans-voix, c'est ça qu'ils ont oublié. C'est que moi, je n'ai jamais chanté pour un pouvoir en place.Donc, chaque critique voit midi à sa porte en ce qui vous concerne.Exactement.Mais le Burkina Faso, c'est quand même un pays où, en ce moment, on voit quelqu'un que vous devez bien connaître : Guy-Hervé Kam, qui est l'un des fondateurs du Balai citoyen, qui est actuellement en prison. On voit des journalistes qui sont arrêtés, on voit des syndicalistes qui sont obligés de fuir sinon on va les envoyer au front. Il y a même des vieux pères comme un ex-ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, 70 ans, qu'on a envoyé à Kaya. Ça, vous en avez parlé avec Traoré ? Vous en pensez quoi, vous, qui suivez aussi l'actualité au Burkina Faso ?J'ai même fait une interview à la télé burkinabè pour parler de liberté d'expression quand j'étais en concert là-bas. Seulement, les manipulateurs n'étaient pas rentrés dans le jeu. Parce que ce qui s'est passé, c'est que quand Actualités Brulantes sort, alors, les gens, ils prennent la partie AES, ils balancent sur le net, et puis ils disent que je demandais 83 millions aux dirigeants de l'AES et comme ils ont refusé de me donner……vous avez critiqué…Que j'ai critiqué. Donc, je pense que, non, si on empêche les gens de s'exprimer, eh bien, ils vont rentrer dans le complot parce que, voilà, s'ils ne peuvent pas dire ce qu'ils pensent, ils vont l'avaler, mais ils vont l'exprimer autrement. Malheureusement, moi, c'est ce que je craignais. Bon, aujourd'hui, on a parlé d'union des trois pays, mais je le dis franchement, le Burkina n'a jamais été aussi divisé à ma connaissance. Le Mali n'a jamais été aussi divisé. Puisqu'il y a des « bons Burkinabè » aujourd'hui et des « mauvais Burkinabè ». Et les mauvais Burkinabè, ceux qui sont accusés d'être des mauvais Burkinabè aujourd'hui, vont se battre pour être des bons Burkinabè, parce que ça y va de leur survie, et puis leurs descendants, etc., il faut qu'ils soient Burkinabè. Donc, malheureusement, on parle d'unité, mais moi, je pense qu'on n'a jamais été, malheureusement, aussi divisé.Moi, je souhaite – comme je l'ai toujours fait –, durant toute ma carrière, je souhaite qu'on laisse les gens s'exprimer, que ceux qui soutiennent les militaires s'expriment, mais ceux qui ne sont pas d'accord avec les militaires aussi s'expriment. Et tout ce que je peux souhaiter, c'est que l'armée burkinabè, que je salue ici, l'armée malienne et nigérienne arrivent au bout de cette tâche qui n'est pas facile. Surtout que faire la révolution avec les terroristes aux fesses, ça ne doit pas être facile. Je pense que Thomas Sankara n'avait pas les terroristes aux fesses. Je veux dire, le terrorisme, c'est une gangrène, c'est des gars invisibles. C'est une guerre pas facile, même les pays les plus développés ont eu du mal à s'en remettre.Mais est-ce qu'on peut tout faire au nom de cette lutte contre le terrorisme ? On ne peut pas tout faire, il faut tenir compte des Droits de l'Homme. Il ne faut pas tuer n'importe comment. Enfin, je veux dire, il faut tenir compte de l'humanité quand même. Je pense que... Mais bon, malheureusement, toutes les guerres sont sales. Il y a eu des guerres, ici, en Europe, c'était très sale. Malheureusement, toutes les guerres sont sales. Malheureusement...Justement, à une heure où l'on parle beaucoup du conflit en Israël ou du conflit en Ukraine, où toute la communauté internationale semble focalisée par ces conflits-là, vous avez l'impression qu'on oublie un peu ce qui se passe au Sahel, par exemple ?Oui, nous, on a toujours été oubliés. Je pense que des pays comme le Congo-Kinshasa sont en guerre tout le temps, parce que c'est des pays riches. Donc, pour les manipuler, il faut créer des situations pour que pendant que ça se tue, ça s'entretue, on puisse piller les richesses. Je n'accuse pas directement, mais je dis qu'à chaque fois qu'il y a des problèmes en Afrique, c'est minimisé. Mais c'est à nous de nous faire respecter. Je pense qu'il faut se rapprocher, il faut être unis pour représenter un gros bloc, pour que quand il y a des problèmes, les gens en tiennent compte aussi.La perspective d'avoir l'Union africaine ou un pays africain au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, comme il en est question en ce moment, c'est une bonne chose d'après vous ? Ah oui ! Oui, il faut que l'Afrique ait une voix. Vous savez, nous sommes dans une chaîne mondiale, le monde ne peut pas fonctionner totalement sans l'apport de l'Afrique. Les matières premières de l'Afrique représentent beaucoup dans le fonctionnement du monde. Donc, si on apporte, il faut qu'on nous donne aussi la parole. Le fait de nous donner la parole, ça permettra de nous mettre au même niveau que les autres.Tiken Jah Fakoly, vous qui avez créé des écoles au Mali, en Guinée, en Côte d'Ivoire, la rentrée scolaire malienne, cette année, a été retardée à cause des intempéries et des inondations. À une heure où l'on a une COP29 à Bakou en Azerbaïdjan, est-ce que vous avez le sentiment que, une fois de plus, l'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique ? Ah oui ! L'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique alors qu'elle contribue moins au réchauffement climatique. Mais c'est la lutte commune qui va changer tout cela. Il faut qu'on se mette ensemble, faire un bloc, et puis dire « voilà, on ne peut plus accepter, on ne peut plus accepter que les choses se passent comme ça ». Il faut qu'on se mette ensemble pour représenter ce gros bloc avec une seule voix qui dira aux pays occidentaux : « C'est à vous d'arrêter vos usines et nous donner la possibilité de rattraper un peu ». Puis, je pense que dans cette affaire de climat, il y a une grande hypocrisie.Laquelle ?Personne ne veut s'attaquer à la Chine, alors que c'est l'un des plus gros pollueurs. Personne ne veut faire des reproches à l'Inde, parce qu'ils sont puissants. Et, malheureusement, tant qu'on ne dira pas les choses comme il faut, tant que chacun ne se rendra pas compte de sa responsabilité et ne changera pas de comportement, je pense que les choses iront toujours mal dans notre maison commune qui est la planète.Le fait qu'il y ait un climato-sceptique qui soit réélu à la présidence américaine ces jours-ci, Donald Trump, ça vous inquiète, vous, pour l'Afrique ?Au niveau du climat, ça m'inquiète. Je pense qu'il faut être fou pour ne pas voir ça, pour ne pas prendre des mesures. Mais bon, c'est la course à l'argent. L'argent, l'argent, l'argent, l'argent... Donc, je pense que c'est ce qui rend les gens fous. Moi, je pense qu'il est temps d'écouter la planète.L'un des autres arguments de campagne de Donald Trump, c'était la politique migratoire. On assiste aussi en Europe à un durcissement de cette politique, en France. Là aussi, c'est un motif d'inquiétude pour vous ? Un motif d'inquiétude pour tous mes compatriotes qui sont aux États-Unis. Je respecte, je veux qu'il y ait la liberté de mouvement, mais franchement, je ne fais pas partie des Africains qui veulent encourager les gens à partir. Je dis « tout le monde a le droit, mais notre place, c'est en Afrique ».Et vous respectez d'autres pays, d'accord, mais le respect, c'est une réciprocité aussi. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'il y ait peut-être une réciprocité aussi ? Mais bien sûr, bien sûr, c'est ce que j'ai dit dans mes chansons, comme quand je chante Ouvrez les frontières, ce n'est pas pour encourager, mais c'est pour défendre un droit. Parce que les Occidentaux, ils viennent en Afrique où ils veulent, quand ils veulent, faire ce qu'ils veulent, prendre ce qu'ils veulent et rester s'ils veulent. Donc, je pense qu'il serait important qu'on nous laisse aussi ce droit-là d'aller où on veut, quand on veut, faire ce qu'on veut.Mais pour que le message passe, est-ce qu'il ne faudrait pas faire, comme le Sénégal a fait une époque, du temps d'Abdoulaye Wade, où justement des visas avaient été imposés aux étrangers, notamment aux Européens qui voulaient vivre au Sénégal.Mais je pense que c'est ce qu'il faut faire. De toute façon, tôt ou tard, ça viendra. Je pense que nous, c'est nous qui allons demander un jour à ce que les choses soient limitées de notre côté. Parce que l'Afrique, c'est le continent - une fois qu'il y aura la stabilité totale dans les pays africains - l'Afrique sera le pays le plus sollicité. Et, je pense que, l'avenir nous le dira, je pense que c'est nous qui allons choisir quel Français va venir en Afrique ou bien quel Américain va venir. Je pense que c'est important qu'il y ait cette réciprocité, c'est ça qui va nous permettre de nous respecter les uns et les autres.À lire aussiTiken Jah Fakoly en live sur RFI

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Dialogue en Côte d'Ivoire? Le ministre de la Communication invite l'opposition à s'adresser à la CEI

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 4, 2024 8:44


En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas. 

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Minni Minnawi, gouverneur du Darfour: «Il n'y a pas de solution militaire à la crise au Soudan»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 23, 2024 9:58


Le gouverneur du Darfour et chef du mouvement de libération du Soudan, faction Minni Arcou Minnawi (ALS-MM) était à Paris où il a échangé des points de vue sur la guerre au Soudan avec des responsables français. Son mouvement a rejoint en mars dernier le camp de l'armée soudanaise qui combat les Forces de soutien rapide (FSR)... RFI l'a rencontré à l'occasion de son passage à Paris. Il évoque au micro de Houda Ibrahim les derniers développements de 18 mois de guerre au Soudan. RFI : Lors de la visite que vous effectuez actuellement en France, vous avez rencontré des responsables au ministère français des Affaires étrangères qui s'occupent du dossier soudanais, quelle discussion avez-vous eue ?Minni Arcou Minnawi : La France, s'intéresse beaucoup, en réalité, aux conséquences de la guerre et aux questions humanitaires au Soudan. Durant nos rencontres nous avons évoqué ces points ainsi que celui des pays voisins du Soudan. Nous avons discuté ensemble des possibilités de mettre fin définitivement à la guerre et des possibilités de travailler ensemble pour faire parvenir les aides humanitaires à tous les Soudanais et surtout dans la ville d'al-Facher encerclée par les forces de soutien rapide. Il y a eu la proposition de larguer de l'aide humanitaire au-dessus de la ville…En réalité, nous avons demandé aux Français d'intervenir pour combler le fossé entre le gouvernement soudanais et le gouvernement tchadien, et surtout pour enrayer le rôle du gouvernement tchadien dans le transit à travers son territoire des aides non-humanitaires - des matériaux militaires - vers les zones sous contrôle des FSR au Soudan.Le pouvoir soudanais a à plusieurs reprises accusé le Tchad de faciliter le transfert d'armes aux FSR, ce que confirment les rapports des experts des Nations unies, mais que Ndjamena a toujours nié. Quelles sont vos informations sur cette question ?Il y a toujours, de très importantes quantités de matériels militaires qui traversent le Tchad vers le Soudan. Jusqu'à il y a cinq mois cela se faisait via l'aéroport d'Amdjarass. Actuellement, d'autres aéroports à l'intérieur du pays sont utilisés. Mais nous savons ce qui se passe et nous savons aussi que des armes sont également transportées à travers l'Atlantique vers le port de Douala, puis elles passent à travers la république du Cameroun pour arriver à Ndjamena avant d'emprunter le passage d'Adré, ce chemin que le gouvernement soudanais a rouvert pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. Mais actuellement ils profitent de la situation et il y a davantage d'aide militaire que d'aide humanitaire acheminée par ce point de passage.Les Émirats arabes unis ont été accusé à de multiples reprises d'ingérence dans les affaires soudanaises, y-a-t-il un nouvel appel que vous souhaitez adresser à ce pays aujourd'hui en ce qui concerne son appui militaire et financier aux FSR ?Nous l'avons rappelé à plusieurs reprises et nous le referons maintenant. Nous appelons les Émirats arabes unis à cesser de soutenir une telle milice, cette machine de tuerie et de destruction, de génocide et d'épuration raciale… Cette milice raciste n'est pas le groupe qui pourrait bâtir l'État, elle peut, au contraire, détruire l'État, les infrastructures, elle peut piller et produire tout ce qu'une catastrophe naturelle pourrait produire. C'est comme un tremblement de terre ou un volcan destructeur… Elle ne construit pas. C'est pour cela que nous disons aux Émirats qu'il faut soutenir le peuple soudanais pour pouvoir reprendre les bonnes relations qui prévalaient entre les deux peuples.Les deux généraux qui s'opposent, al-Burhan et Hemedti ne semblent pas résolus à vouloir résoudre la crise pacifiquement, pourtant la communauté internationale ne cesse de rappeler qu'il n'y a pas une solution militaire possible à cette guerre, qu'en pensez-vous ?Nous sommes tous entièrement convaincus qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise au Soudan y compris Hemedti lui-même, comme il l'a précisé dans son discours d'il y a une semaine où il a considéré que des pays étrangers ont mis le feu au Soudan. Mais il est lui-même, en ce moment, aux mains de ces forces étrangères. En arrachant les soudanais, aux mains des forces étrangères, ces agents qui sont payés, qui sont employés par ces forces étrangères, si on arrive à réaliser cela, à ce moment-là, la solution pacifique sera la meilleure sortie de crise.L'armée soudanaise est également accusée d'acquérir des armes et des drones auprès de l'Iran et de la Turquie…Il n'est pas possible de comparer l'armée soudanaise à un groupe dirigé par Hemedti, un groupe tribal qui a été créé sur une base raciale, qui a commis un génocide en 2003, puis qui a continué à commettre des crimes sous le nom de Janjawid, puis sous le nom de gardiens des frontières puis en tant que Forces de soutien rapide…Tous ces noms ne sont qu'une tentative de cacher les crimes de cette milice et de redorer son blason. Jusqu'à maintenant Hemedti ne fait que conduire une milice tribale et familiale. Son frère est son vice-président, leur autre frère est le responsable financier, leur troisième frère est le responsable médiatique et ainsi de suite… L'armée est une institution nationale, et c'est le ministère de la Défense qui conclue tout naturellement des contrats avec d'autres pays pour acheter des armes. C'est une institution nationale, le ministère, qui achète des armes. C'est officiel et ce ne sont pas des armes qui sont acheminées clandestinement pour une milice familiale soutenue par les Émirats.Quand est-ce que cette guerre pourrait s'arrêter alors ?Quand les interventions étrangères cesseront, et quand on cessera d'utiliser des Soudanais payés par des capitaux étrangers pour désintégrer le Soudan… et tuer les Soudanais avec de l'argent étranger comme le font actuellement certains pays. Quand les ingérences s'arrêteront, la guerre s'arrêtera.Pensez-vous que les avancées réalisées par l'armée ces dernières semaines permettront de revenir aux négociations pour un cessez-le-feu ? Est-ce qu'il y a actuellement des contacts dans les coulisses pour retourner à la table des discussions ?Bien sûr, mais les négociations seront différentes. La forme est dépassée par les développements qui ont eu lieu en mai 2023. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts… Il y a eu la résistance populaire, les forces communes… La population soudanaise s'est reconstruite pour défendre ses communautés, ses biens, son honneur et son argent… Les prochains pourparlers de paix seront donc un peu différents et nécessitent une grande préparation. Mais nous disons toujours que toutes les discussions sur le Soudan devraient être basées sur la déclaration de Djeddah.Minni Arko Minnawi, vous vous êtes pourtant vous-même rendu au Tchad, plus d'une fois avant de rallier l'armée soudanaise !A l'époque, nous cherchions la paix. Nous cherchions à garder une bonne relation entre le Tchad et le Soudan. La dernière visite date du juin 2023. J'y ai rencontré, par hasard, Abderrahim Daglo, le frère de Hemedti. Nous sommes restés à discuter durant trois jours. Il voulait mon accord pour séparer le Darfour du Soudan, et pour l'arracher aux mains de l'armée. J'avais posé des questions sur le pourquoi, sur le but d'une telle manœuvre. Je n'ai jamais réussi à obtenir de réponses claires.Le tchadien Ousman Dillo est au Soudan. Depuis la mort de son frère, l'opposant Yaya Dillo. Il est accusé par le pouvoir tchadien de vouloir s'opposer à lui depuis le Darfour, votre réaction ?Ousman est avec nous. Il est de la même tribu et du même groupe social. Quand il est arrivé pour protéger les gens du Darfour, son frère était encore vivant. Il a annoncé sa volonté de nous rejoindre depuis le Tchad. Tous les cercles du pouvoir tchadien savaient qu'il allait au Darfour pour soutenir ses gens, compte tenu qu'il s'agit de la même communauté qui s'étend au Tchad comme au Darfour. Après l'assassinat de son frère, ils ont commencé à l'accuser d'être un opposant. Comment peut-il être un opposant ? Ils ont tué son frère et il est jusqu'à maintenant avec nous sans qu'il soit un opposant. Il est avec moi. Il fait partie de mes hommes. Il n'est pas de l'opposition tchadienne mais c'est l'un de ces volontaires venus protéger les habitants du Darfour. Il est à al-Facher. Il est arrivé au Soudan cinq mois avant la mort de son frère. Et cela est connu par le président Mahamat Kaka et par la sécurité tchadienne. D'ailleurs, Ousman n'est pas le seul, ils sont nombreux les tchadiens avec nous, certains rentrent puis reviennent. C'est comme ça…. Maintenant, parce qu'ils ont tué son frère et parce qu'ils ont peur qu'il se venge, ils disent qu'il est opposant. Jusqu'à maintenant il ne s'oppose pas au gouvernement mais à ceux qui ont tué son frère.Justement, on dit qu'Ousman Dillo est en train de préparer des forces au Soudan pour se venger de ceux qui ont tué son frère ?Ousman n'est pas seul. Il n'est pas seul à avoir ce ressentiment actuellement. Il y a beaucoup de gens qui sont déçus de l'attitude officielle tchadienne qui soutient les Janjawid et qui tuent leurs familles. Actuellement, il y a beaucoup d'enfants de réfugiés soudanais qui travaillent au Tchad. Ils sont en bon nombre dans l'armée tchadienne et au palais présidentiel. Ils ont aussi une position.Que voulez-vous dire par cela ?Il y a beaucoup d'enfants de réfugiés soudanais qui sont entrés au Tchad en 2003, qui sont dans l'armée tchadienne et dans la garde républicaine. Ils sont des officiers de l'armée tchadienne. Il y a plus de 20 tribus communes qui s'étendent au Tchad comme au Soudan. La géographie ne t'empêche pas d'avoir de la compassion pour tes frères. La position officielle en ce qui concerne le Soudan est refusée par un grand nombre d'officiers tchadiens.

Ah ouais ?
PAS SI BÊTE - D'où vient la minute de silence et depuis quand existe-t-elle ?

Ah ouais ?

Play Episode Listen Later Oct 14, 2024 1:37


Ce lundi, une minute de silence à la mémoire des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard est observée dans tous les collèges et lycées de France. Justement question pas si bête: depuis quand on observe une minute de silence ? Cette saison dans "RTL Matin", Florian Gazan répond aux questions pas si bêtes qui nous passent par la tête.

First Print - Podcast comics de référence
Retour à Grandville, avec Bryan Talbot [SuperFriends VO]

First Print - Podcast comics de référence

Play Episode Listen Later Oct 1, 2024 26:52


Bryan Talbot aime venir passer des journées en France, et c'est une belle occasion à chaque fois pour l'éditeur Delirium, qui peut l'amener en tournée alors que sortent régulièrement les albums de la série Grandville. Justement : il y a un an, nous avions déjà accueillis Talbot dans le podcast pour évoquer les premiers albums de la série. A l'occasion de son retour sous nos latitudes, et de la conclusion de Grandville avec le 5e tome, Force Majeure, nous nous sommes remis à table, pour continuer de discuter bande dessinée.Bryan Talbot de retour sur First PrintUne belle discussion pour évoquer plusieurs points qui manquaient - à notre sens - lors de notre précédent échange, et qui permet aussi de parler de la prochaine histoire que Talbot va faire, qui ne sera autre qu'une préquelle de Grandville, se concentrant sur le personnage de Stamford Hawksmoor. On imagine qu'on se retrouvera d'ici l'an prochain pour parler de cette future sortie !Si vous préférez l'écrit ou êtes allergiques à l'anglais et aux podcasts, cette interview sera aussi disponible rapidement à l'écrit via Comicsblog.fr. Nos remerciements vont à Marie Fabbri et Laurent Lerner de Delirium.Commandez Grandville : Force Majeure à ce lien !Soutenez First Print - Podcast Comics de Référence sur TipeeeHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Revue de presse Afrique
À la Une: Mamadi Doumbouya sera-t-il candidat à la présidentielle?

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 23, 2024 3:45


La question est sur toutes les lèvres en Guinée. La date des élections n'a pas encore été fixée mais on sait qu'elles pourraient arriver plus vite que prévu… Sans doute dès l'année prochaine.D'après le site d'information Africa Guinée, « le chronogramme de la transition censé aboutir au retour à l'ordre constitutionnel pourrait connaitre un chamboulement majeur. Si jusque-là les autorités de la transition défendaient l'idée d'organiser les élections de la base au sommet, tout porte à croire que ce plan va changer. Le gouvernement envisage désormais de commencer par la Présidentielle (qui interviendrait donc avant les élections locales et avant les législatives). Cette éventualité est de plus en plus probable. “Les guinéens ont aujourd'hui soif de voir le visage de leur futur président“, a déclaré Amara Camara, porte-parole de la présidence. Avant lui, précise encore Africa Guinée, le chef de la diplomatie guinéenne avait évoqué la même hypothèse. Celle-ci vient d'être renforcée par le ministre Secrétaire Général de la Présidence ».Colère de l'opposition…Justement, le site Guinée 7 relaye les propos d'Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement : « pourquoi pas une candidature de Mamadi Doumbouya ? Il n'y a aucune interdiction pour lui de se prêter à la candidature pour gouverner le pays. Non seulement en termes de droit, il en a la possibilité, mais il en a aujourd'hui pleinement la qualité ».Résultat : colère de l'opposition… « Lors de leur assemblée générale samedi, les membres du RPG Arc-en-ciel ont exprimé leur indignation face à ce qu'ils considèrent comme une décision unilatérale »,pointe le site A Conakry. « L'ancien ministre Marc Yombouno a posé une question cruciale : “d'où vient cette décision ? (…) La charte stipule que les décisions politiques doivent associer le CNRD, le gouvernement et les Forces vives de Guinée. On ne fixe pas, a-t-il poursuivi, les dates des élections de manière unilatérale“ ».Silence de l'intéressé…« Le général franchira-t-il le Rubicon ? », s'interroge Le Pays à Ouagadougou. « Si la Charte de la transition interdit aux membres de la transition guinéenne de briguer la magistrature suprême, des cadres de la junte et du gouvernement n'excluent pas cette possibilité ». Conséquence : « l'opposition guinéenne est en colère. Et l'on pourrait dire que cette poussée d'adrénaline est légitime, ce d'autant qu'après trois ans de transition, celle-ci manque toujours de lisibilité, notamment un calendrier devant signer le retour à l'ordre constitutionnel. Et pendant que l'opposition demande au général Doumbouya de clarifier sa position, l'homme préfère se murer dans un silence assourdissant, pointe encore Le Pays. Preuve, s'il en est, que l'homme fort de Conakry ne semble pas prêt à remettre le pouvoir aux civils à qui il l'avait pourtant promis ».Main de fer…Pour WakatSéra, c'est certain : « Doumbouya sera candidat ! (…) En Guinée, tout se passe selon la volonté du président de la transition. Le maître de Conakry a besoin de se faire une virginité par les urnes ». Et il n'a que faire de « la charte de transition qui interdit cette candidature au chef de la transition et qui devrait donc servir de ligne Maginot à celui qui gouverne d'une main de fer la Guinée depuis son coup d'État du 5 septembre 2021. Et qui se permet tout, poursuit le site burkinabé, avec la complicité d'une certaine communauté internationale qui réagit à géométrie variable, face aux putschs militaires ! Même les répressions des marches dans le sang ne sont que des faits divers devant les soutiens du général ! Même les disparitions inexpliquées de citoyens, comme celles de Mamadou Billo Bah et de Foniké Menguè ne sont que peccadilles. Et que dire de la persécution des véritables leaders politiques (…) ? »Et WakatSéra de conclure, ironique : « oui, tout va bien en Guinée, même si les populations, en plus de la cherté de la vie qui les oblige à se serrer la ceinture jusqu'au dernier cran, n'ont plus la possibilité de s'exprimer ou de s'informer convenablement, la presse nationale et internationale, ou du moins ce qui en reste, étant sous contrôle ! »

Revue de presse Afrique
À la Une : fin de cavale pour Claude Pivi

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 19, 2024 4:08


C'était « l'homme le plus recherché de Guinée », s'exclame Le Monde Afrique. Après dix mois de cavale, le colonel Claude Pivi a été interpellé auLiberia. Claude Pivi était l'une des figures de la junte qui a dirigé laGuinée entre 2008 et 2010 aux côtés du capitaineMoussa Dadis Camara. Il avait été condamné par contumace à la perpétuité en juillet dernier lors du procès du massacre du 28 septembre 2009.« L'arrestation s'est produite dans un village frontalier de la Guinée, précise Le Monde Afrique, et les premières images de lui circulant sur les réseaux sociaux, le montrent en claquettes jaunes et pantacourt à l'arrière d'un pick-up puis sur un canapé de la police. Des images qui affaiblissent la légende du soldat qui, du temps de sa toute-puissance, apparaissait en public bardé de fétiches et terrifiait tout Conakry. »En effet, constate également le site d'information A Conakry, « Claude Pivi, en cavale depuis plusieurs mois, a été appréhendé en état de grande simplicité, vêtu d'un bermuda et d'un polo rayé, apparaissant visiblement amaigri. (…) Son fils, Verny Pivi, qui avait dirigé le commando responsable de son évasion en novembre dernier, est quant à lui introuvable. »Exfiltré ou pas ?Toutefois, d'autres médias affirment que le fils a été appréhendé en même temps que le père… C'est le cas du quotidien Le Pays au Burkina Faso : « Il n'y a plus aucun doute, affirme le journal, Claude Pivi et son fils Verny ont été, après dix mois de traque, arrêtés au Liberia voisin, et des tractations seraient déjà en cours entre les autorités guinéennes et libériennes en vue de leur extradition à Conakry. L'information a été, du reste, confirmée hier après-midi par l'avocat de Claude Pivi, Me Abdourahmane Dabo, mais rien n'a encore filtré sur les circonstances exactes de cette arrestation (…). Certaines sources affirment qu'ils auraient été alpagués dans un village du Comté de Nimba, au Nord du Liberia, qui jouxte la Guinée forestière, d'où les fugitifs sont originaires. D'autres par contre, disent qu'ils ont été appréhendés suite à un banal contrôle routier à Monrovia. »Cette arrestation, affirme encore Le Pays, « a été sans doute facilitée soit par la collaboration des populations locales, soit par l'appât du gain qui a dû l'emporter sur l'allégeance tribale ou familiale, la tête du colonel Pivi ayant été mise à prix à hauteur de 500 millions de francs guinéens. »D'après le site Africa Guinée, Claude Pivi aurait déjà été extradé vers la Guinée et ramené à la prison centrale de Conakry. « L'information a été confirmée tard dans la nuit par le ministère de la Justice et des Droits de l'homme », pointe le site guinéen. « L'ancien ministre de la Sécurité présidentielle du CNDD purgera (donc) sa peine aux côtés des autres condamnés comme Moussa Dadis Camara, Tomba Diakité, Thieboro Camara et autres. »Grandeur et déchéanceC'est donc « la fin du mythe du Coplan de Conakry », souligne L'Observateur Paalga. Coplan : c'est ainsi qu'il était surnommé à Conakry, du nom d'un personnage de romans d'espionnage. Son « évasion spectaculaire, pointe le quotidien ouagalais, avait fait quatre morts et marqué le début d'une véritable chasse à l'homme pour retrouver celui à qui on attribue de nombreux pouvoirs mystiques comme le don de disparaître. (…) La grandeur et la déchéance de cet homme si redouté, dont la légende tient plus de sa brutalité et de ses prétendues forces occultes que d'autre chose (…), devraient constituer une leçon d'humilité pour tous ceux qui sont aux affaires », affirme encore L'Observateur Paalga.On revient au Monde Afrique qui insiste aussi sur l'aura de Claude Pivi, son influence au sein de l'armée guinéenne. « Il a eu suffisamment de leviers au sein de l'armée pour organiser son évasion, souligne le chercheur Vincent Foucher. Il a fait partie de ces officiers qui ont eu des clientèles importantes au sein de l'armée guinéenne. Il a fait rentrer un grand nombre de “petits“. » Justement, poursuit Le Monde Afrique, « l'un de ces “petits“, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, se souvient de la période où Coplan dirigeait le ministère de la Sécurité présidentielle sous Moussa Dadis Camara, puis conseillait le président Alpha Condé. “Cet homme avait une aura extraordinaire. Ce champion de karaté, qui avait combattu pendant les guerres de Sierra Leone et du Liberia, était encore très respecté. S'il est extradé à Conakry, je redoute qu'il meurt en prison“, dit-il, en référence, précise Le Monde Afrique, à l'ex-chef d'état-major, Sadiba Coulibaly, ancien très proche de Mamadi Doumbouya, et dont les conditions de la mort en détention restent inexpliquées. »

Reportage International
Ukraine: le théâtre et la scène comme catharsis pour les soldats de retour à la vie civile

Reportage International

Play Episode Listen Later Sep 17, 2024 2:34


En Ukraine, l'un des grands défis à relever ces prochaines années est et sera celui de la réinsertion des soldats dans la vie civile. Dès avant la fin de la guerre, ils sont déjà des milliers à avoir quitté le champ de bataille après des blessures ou être revenus de captivité. À Kyiv, parmi les nombreuses initiatives soutenues par le gouvernement, le retour à la vie civile de ces soldats passe aussi par le théâtre, avec une nouvelle troupe de vétérans qui prépare des représentations aussi cathartiques pour les artistes que pour leur public. Le service de communication de l'armée ukrainienne en fait grand cas, à raison. Le théâtre des anciens combattants, qui a été créé cet été, met en avant l'important travail de réinsertion mis en place par l'Ukraine et son gouvernement à destination des milliers de soldats rentrés de la ligne de front.Malgré la guerre qui est dans tous les esprits, Maksym Kurochkin, cofondateur et directeur artistique du théâtre, présente le projet dans une atmosphère détendue et festive. « Écoutez, ça y est, nous sommes ouverts, se réjouit-il. On garantit au moins une performance, voire deux. L'une d'entre elles mettra davantage l'accent sur des textes documentaires, car nous travaillerons selon la méthode verbatim. Et l'autre sera constitué de textes artistiques. »Après le directeur artistique, c'est au tour des soldats de prendre la parole. « Je m'appelle Oleksandr Zhuhan, nom de code Raton Laveur, se présente l'un d'entre eux. Je suis toujours en service, mais avant cela, je travaillais dans un théâtre. Nous avions des projets avec des auteurs, mais ils n'ont pas pu être menés à bien. Je veux que ce soit enfin le cas, développer quelque chose ici. Il me semble que c'est exactement le genre d'endroit qui convient pour partager directement notre expérience de soldat. On voit ce fossé entre les civils, les groupes ethniques, les Ukrainiens et les non-ukrainiens. On dit que les Occidentaux ne peuvent pas nous comprendre. Justement, le théâtre est le lieu et la manière de partager notre vécu avec ces gens », analyse-t-il.Oleksandr Zhuhan n'est pas inconnu des Ukrainiens. Comédien avant l'invasion russe à grande échelle, il fut aussi l'un des premiers soldats à oser afficher ouvertement son homosexualité et à militer pour la reconnaissance et l'acceptation de la communauté LGBTQ+ au sein des forces armées.Parmi ceux qui vont aider les vétérans à trouver leur voie, il y a aussi des civils et des professionnelles, telle l'actrice Kateryna Vyshneva, dont le mari est engagé dans l'armée. « Ce n'est pas seulement une question d'héroïsme, la guerre remplit aussi les pages les plus noires de notre histoire, explique l'actrice ayant à cœur de mettre en lumière l'impact de la guerre au sein des foyers. Ce sont les femmes qui survivent à l'occupation, qui sont violées, qui doivent cacher leur mari et expliquer à leurs enfants pourquoi c'est comme cela et tous les jours répondre à la question "Où est Papa ?" »C'est aussi pour retrouver le désir de vivre que ce théâtre a vu le jour. Et le théâtre des vétérans fait partie de dizaines d'initiatives visant à faciliter ce retour à la vie d'avant.Un reportage international à retrouver en intégralité dans l'émission Accents d'Europe.À écouter aussiEn Ukraine, l'importance des témoignages pour écrire l'histoire de la guerre