Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 13h24, heure de Paris.
« La rue interpelle Lecornu », titre Libération, pour qui « la participation massive à la grève, ce jeudi, démontre le pouvoir d'organisation des syndicats ». « La mobilisation est réussie, elle est importante et populaire, poursuit le quotidien français, le principal message est clair, il exprime une forte volonté de justice et d'égalité ». Le Parisien, de son côté, remarque que l'intersyndicale « a réussi à mobiliser beaucoup plus de monde que le mouvement "Bloquons Tout", la semaine dernière ». « Mais après la chute du gouvernement Bayrou, avec des revendications éparses et dans l'attente du projet de budget, les syndicats tâtonnent. Ils devraient annoncer ce vendredi une nouvelle date de mobilisation », ajoute le quotidien. Le Figaro, de son côté, estime que « la mobilisation a été moins forte qu'attendu par le ministère de l'Intérieur qui avait déployé 80 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire ». Le Monde, lui, a rencontré des « manifestants entre colère et désillusion ». À l'étranger, la journée de mobilisation en France ne fait pas les gros titres, mais en Allemagne, die Welt a retenu que « les manifestants avaient envahi la cour du ministère de l'Économie » et « qu'ils voulaient faire pression sur le premier ministre Sébastien Lecornu ». Ère de censure À la une également, la suspension de l'émission de Jimmy Kimmel, aux États-Unis. Le sujet intéresse la presse américaine, mais aussi la presse européenne. L'animateur de fin de soirée, a été sanctionné pour avoir tenu des propos ironiques sur la réaction de Donald Trump, après l'assassinat de l'influenceur et militant d'extrême droite Charlie Kirk, la semaine dernière. L'émission de Jimmy Kimmel a été suspendue par la chaîne qui la diffusait : ABC, « dont la maison mère est Disney » rappelle le Wall Street Journal, qui fait part de son inquiétude : « les propriétaires des médias sont confrontés à une dynamique politique et commerciale complexe sous l'administration Trump », explique le quotidien américain, qui prend pour exemple « la somme de 15 millions de dollars qu' ABC a accepté de payer l'année dernière, pour régler un procès en diffamation intenté par Trump contre la chaîne ». De son côté, le Washington Post titre sans ambiguïté : « La suspension de Jimmy Kimmel fait craindre une nouvelle ère de censure ». À Bruxelles, le Soir voit dans l'éviction de Jimmy Kimmel, « un nouvel exemple de la pression exercée par Donald Trump sur les voix critiques ». Enfin, à Madrid, El País estime que la décision de suspendre Jimmy Kimmel, s'ajoute à une « politique visant à faire taire les critiques de la presse, cibler les journalistes, et persécuter les organisations de gauche. » Faire appel à l'armée Donald Trump, qui par ailleurs, était reçu hier à Londres, en grande pompe, ce qui ne l'a pas empêché de critiquer sévèrement la politique des Britanniques en matière d'immigration. Et comme souvent, Donald Trump n'a pas été avare de conseils, suggérant au Premier ministre Keir Starmer de « faire appel à l'armée pour contrôler ses frontières ». Et même si la situation des États-Unis et celle du Royaume-Uni n'ont pas grand-chose à voir, le président américain n'a pas hésité à les comparer, rapporte le Guardian, Donald Trump « estimant que leur situation était très proche » : « des gens arrivent, et j'ai dit au Premier ministre que j'arrêterais ça, peu importe si on doit faire appel à l'armée ». « L'immigration détruit les pays de l'intérieur », a même ajouté Donald Trump. Après son départ, ajoute le Times, Trump aurait déclaré aux journalistes à bord d'Air Force One, « qu'il avait demandé à ce que Sadiq Khan, le maire de Londres, ne soit invité, à aucun évènement lors de sa visite d'État au Royaume-Uni ». Parce que c'est, selon lui, « l'un des plus mauvais maires du monde » et que « la criminalité est très élevée à Londres ». Le Times rappelle toutefois que le président américain et le maire de la capitale britannique « se sont à plusieurs reprises opposés publiquement, et cela, dès le premier mandat de Donald Trump ».
« Gaza, l'effroyable offensive » : c'est le titre de l'éditorial de La Croix à Paris. « À l'approche de l'anniversaire de l'attaque terroriste du 7-Octobre, jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale, le pouvoir israélien a provoqué une spirale infernale, dénonce le quotidien catholique, visant les terroristes du Hamas, mais acceptant de frapper de plein fouet une population sacrifiée. » « Nétanyahou vers sa guerre totale », renchérit Libération en première page. « En annonçant hier mardi une énième "phase décisive" de sa guerre à Gaza, Benyamin Netanyahu a précipité son pays un peu plus loin dans un isolement total du monde civilisé. (…) Bombardant le Qatar puis le Yémen, menaçant presque ouvertement l'Égypte, rompant avec tous ses alliés, Netanyahu s'acharne sur Gaza que personne, dans le monde arabe ou à la Maison-Blanche, ne semble vouloir sauver. (…) lundi, le Premier ministre israélien avait appelé ses concitoyens à faire de l'État une "super Sparte" pour tenir bon face aux pressions internationales qui montent de toute part. » Sparte, référence à cette cité guerrière de l'Antiquité grecque qui vivait en quasi-autarcie. Vers un « État paria » ? Le problème, c'est que les israéliens sont plutôt sceptiques, relève le Guardian à Londres : « l'avenir que Benyamin Netanyahu a tracé pour Israël, celui d'une société plus militarisée, d'une autarcie partielle – ou d'un pays économiquement autosuffisant – avec des options commerciales limitées et s'appuyant de plus en plus sur la production locale, cet avenir a suscité une réaction négative parmi les Israéliens, de plus en plus inquiets à l'idée de le suivre sur la voie d'un État paria. » « Netanyahu entraîne Israël dans l'abîme », fulmine Haaretz à Tel Aviv. « Derrière ce discours sur Sparte se cache une exigence simple : permettre à Netanyahu de gouverner seul et sans entraves, au nom de la guerre éternelle. (…) Israël ne survivra pas s'il instaure une économie autarcique. L'économie israélienne est une économie d'exportation, et elle s'effondrera si le monde se retourne contre nous », prévient encore Haaretz qui conclut ainsi : « ce discours sur Sparte était celui d'un homme hanté et vaincu. La campagne de destruction (à Gaza) doit être stoppée au plus vite, et le peuple (israélien) doit avoir son mot à dire : il faut des élections générales anticipées. » Le feu vert implicite de Trump Si le Premier ministre israélien, imperturbable, trace son sillon, c'est qu'il sait qu'il a l'aval implicite de Donald Trump. C'est ce que constate le New York Times : « la position de laisser-faire de Trump donne carte blanche à Netanyahu pour l'escalade à Gaza. Alors qu'Israël a entamé une offensive majeure à Gaza, le président Trump n'a ni appelé à la retenue ni approuvé cette action, que le dirigeant israélien a interprétée comme un feu vert implicite pour procéder. » Mais, relève encore le New York Times, « la position pour le moins laxiste de Donald Trump envers Israël pourrait bientôt être mise à l'épreuve. L'Assemblée générale des Nations Unies tient sa réunion annuelle la semaine prochaine à New York, et plusieurs alliés proches des États-Unis – dont la France, l'Australie, le Canada et la Grande-Bretagne – affirment qu'ils reconnaîtront un État palestinien. » Pressions internationales accrues Qui plus est, mardi 16 septembre, une commission d'enquête indépendante nommée par les Nations unies a accusé pour la première fois Israël de génocide à Gaza. C'est une pression supplémentaire, relève El Pais à Madrid. El Pais qui constate « qu'un consensus international se développe pour punir l'État d'Israël. (…) Ensemble, arrêtons les massacres », s'exclame le quotidien espagnol. « Netanyahu se prépare à occuper militairement un territoire qui n'est, pour ainsi dire, qu'une plage sur laquelle un million de personnes sont entassées dans des conditions misérables. Il le fait, de plus, avec le soutien implicite des États-Unis, désormais dépourvus de toute autorité morale. Dans ce contexte, poursuit El Pais, toute action pacifique et légale visant à empêcher Netanyahu de mener ses actions exterminatrices est absolument nécessaire. Nul ne doit confondre la reconnaissance de la Palestine, les dénonciations internationales, les rapports de l'ONU, la suspension de tous les approvisionnements en armes et en munitions, ou les sanctions commerciales et sportives contre Israël, avec le soutien au terrorisme du Hamas. »
C'est un témoignage glaçant que publie Libération à Paris mardi 16 septembre : celui de Rémi, 48 ans, qui a passé deux ans et quatre mois dans les prisons chinoises. « Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour trafic de drogue à l'issue d'un simulacre de procès, ce commerçant qui vivait et travaillait en Chine depuis 2006 a finalement été acquitté avant d'être sommé de quitter le pays, dépouillé de tous ses biens. » Et « la première fois que Rémi débarque à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, en mars 2022, relate le journal, le médecin des urgences constate ses multiples traumatismes corporels et psychologiques. (…) Son corps tout entier porte encore les stigmates de nombreuses blessures non soignées » : fractures diverses, au poignet, à la mâchoire, douleurs articulaires et lombaires, troubles digestifs et ophtalmologiques. Et surtout un très lourd stress post-traumatique. « Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature » « Ce récit inédit dans l'enfer des geôles chinoises offre une plongée glaçante au cœur du système carcéral de la deuxième puissance économique mondiale », pointe Libération. Un témoignage d'autant plus accablant qu'il met aussi gravement en cause les autorités diplomatiques françaises, pourtant tenues à la protection de leurs ressortissants. « Or, relève le journal, si Rémi a bien reçu plusieurs visites consulaires au cours de sa détention, il n'a jamais bénéficié du moindre soutien juridique ou matériel. "J'ai été torturé par la Chine et abandonné par la France, résume-t-il. Aujourd'hui, je veux que les gens sachent tout ce que j'ai vécu". » Commentaire de Libération : « la Chine est devenue un pays dangereux pour les étrangers. On sait depuis un moment que le régime de Xi vire de plus en plus autoritaire. (…) On sait désormais que toute personne présente sur le territoire chinois peut être l'objet de mauvais traitements et la population locale, elle, ne peut bénéficier d'aucune aide extérieure. (…) Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature (…) et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger tous ceux qui peuvent l'être. » Poutine tout-puissant À la Une également, « les jeux de guerre de Vladimir Poutine » : c'est le titre de l'éditorial du Figaro. « À quoi joue Vladimir Poutine ? », s'interroge le journal. « Trop de drones “s'égarent“ ces temps-ci dans l'espace aérien polonais ou roumain pour que la Russie puisse se dissimuler derrière des “ accidents“ ou des “allégations infondées“. Il ne fait aucun doute que, ragaillardi par le traitement “tapis rouge“ reçu de Donald Trump à Anchorage, puis de Xi Jinping à Tianjin et Pékin, le chef du Kremlin a décidé de tester l'Otan. (…) Pour l'instant, les incursions russes ont apporté deux enseignements précieux au Kremlin, relève Le Figaro. Le premier confirme le désengagement américain à bas bruit : Trump se montre de plus en plus enclin à regarder ailleurs, trouvant une excuse à chaque nouvelle provocation de Moscou. Le second tient à la vulnérabilité des Européens face à un usage massif de drones, produits à la chaîne par l'économie de guerre russe. » Sanctions ? Justement, côté américain, « il est temps que le Congrès agisse en faveur de l'Ukraine », s'exclame le Wall Street Journal. « Le projet de loi sur les sanctions contre la Russie est en suspens depuis des mois, soi-disant pour permettre à Donald Trump de mener sa politique internationale personnelle. Le président de la Chambre des représentants Mike Johnson et le chef du Parti républicain John Thune se sont inclinés par loyauté partisane. Mais le Congrès est doté de prérogatives et de responsabilités propres pour protéger les intérêts du pays et la sécurité nationale. S'il continue à refuser le vote des sanctions contre Moscou, il se rendra complice du sort qui attend l'Ukraine. » Action militaire ? Et pour en revenir à l'Europe, il ne faut pas faire l'autruche : « l'Europe est en guerre ! », selon ce qu'affirme Garry Kasparov dans une tribune publiée par Die Welt en Allemagne. Pour l'ancien champion du monde d'échecs, « aucun observateur raisonnable de la géopolitique ne peut nier que l'Europe est actuellement en guerre contre le régime de Poutine. Mais les dirigeants européens, déplore-t-il, n'ont jusqu'à présent pas réussi à mobiliser la volonté politique nécessaire pour s'exprimer et déclarer ouvertement cette réalité. » Et Gary Kasparov d'appeler à une action militaire européenne : « tous les futurs pourparlers de paix dépendent d'une démonstration de force immédiate, affirme-t-il. Il est temps d'affronter les adversaires du monde libre sur le champ de bataille. La seule issue acceptable à la guerre menée par Poutine et à la lutte contre la tyrannie dont elle fait partie est une victoire totale. »
« Jusqu'où l'AfD ira-t-elle en Allemagne de l'Ouest ? », s'interroge Die Welt à Berlin. En effet, le parti d'extrême droite a réalisé une percée hier lors du premier tour des municipales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne (22 % de la population du pays). L'AfD a triplé son score par rapport aux élections municipales de 2020, passant de 5 % à environ 15 % des voix. « Un énorme succès », s'est immédiatement félicitée la coprésidente de l'AfD, Alice Weidel. « De fait, constate Die Welt, la progression de l'AfD est spectaculaire, même si la CDU, l'Union chrétienne-démocrate, demeure le premier parti du Land, où elle s'est tenue en tête avec environ 34 % des voix, un résultat très proche de celui de 2020.(…) Avec environ 15 % donc, l'AfD est désormais le troisième parti, derrière le SPD avec 22 % (en baisse de 2,2 points), mais devant les Verts pour la première fois, qui n'ont obtenu que 13 % (en baisse de 6 points et demi) ». Alors, « pour éviter que l'AfD n'amplifie sa percée lors du second tour des élections dans deux semaines, la CDU et le SPD ont décidé de s'allier, pointe encore le quotidien allemand : lorsque l'un de leurs candidats se présentera contre un candidat de l'AfD, ils uniront leurs voix ». Objectif : gouverner… Cette progression de l'AfD est scrutée à la loupe dans la presse européenne… « L'extrême droite confirme son enracinement à l'ouest de l'Allemagne », constate Le Soir à Bruxelles. « Les élections communales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie étaient le premier grand test électoral pour le nouveau chancelier, Friedrich Merz, depuis son élection en mai. Tandis que l'AfD triple son score par rapport à 2020, la CDU ne progresse pas, malgré le durcissement de sa politique migratoire. (…) L'AfD démontre que sa politique de dédiabolisation, façon RN français, fonctionne. Les dirigeants du parti visent une participation au prochain gouvernement fédéral en 2029, voire à la chancellerie ». En effet, renchérit le Guardian à Londres, « ce vote indique que l'AfD est en bonne voie pour réitérer les gains importants réalisés dans les Länder de l'Est, anciennement communistes, où elle a le mieux su exploiter le mécontentement des électeurs. Son objectif est d'entrer au gouvernement fédéral dans les prochaines années. Elle est actuellement le principal parti d'opposition au Parlement ». Manif nationaliste à Londres : coup de semonce pour les partis traditionnels… Le Guardian qui commente également la grande manifestation nationaliste qui a eu lieu samedi à Londres… Plus de 110 000 personnes qui ont manifesté contre l'immigration, à l'appel de Tommy Robinson, figure de l'extrême droite. « La leçon est claire, affirme le Guardian : les mouvements populistes réussissent non seulement grâce à ce qu'ils offrent, mais aussi grâce à ce que leurs adversaires ne parviennent pas à leur offrir. Les États-Unis semblent désormais prisonniers d'un écosystème médiatique et politique qui profite de la division et de la haine. Rien de bon n'attend la Grande-Bretagne qui s'engage sur cette voie de la colère et du désespoir – un terrain fertile pour l'exploitation politique par des politiciens sans scrupules. Les élus doivent combler les divisions, et non les élargir ». Pour le Times, « l'écrasante majorité de la foule agitant drapeaux et croix n'étaient pas là, samedi, pour en découdre. Mais pour défendre une cause : stopper l'immigration, défendre la liberté d'expression, raviver le christianisme. C'est une trinité convaincante pour un pays en colère et désemparé ». Et attention, prévient le quotidien conservateur britannique : « ce qui a rassemblé les manifestants, c'est leur aversion pour les politiciens qui font des promesses qu'ils ne respectent jamais et qui réclament ensuite plus d'impôts pour compenser leurs échecs. Pourtant, rien n'indique que les dirigeants du Parti travailliste ou du Parti conservateur, dont les sondages totalisent désormais moins de 40 % des intentions de vote, soient conscients du danger qu'ils courent ». Objectif du RN en France : Matignon puis l'Élysée… Enfin, en France, militants et dirigeants du Rassemblement national étaient réunis à Bordeaux ce week-end. « Au RN, les regards rivés vers des élections législatives anticipées », constate La Croix à Paris. La Croix qui relève que les deux dirigeants du parti d'extrême droite « Marine Le Pen et Jordan Bardella n'ont eu de cesser de réclamer une dissolution assortie de législatives anticipées, convaincus que Matignon est à leur portée ». « Marine Le Pen n'a voulu laisser aucun doute sur ses intentions, ni ses ambitions, relève pour sa part Le Figaro, malgré son procès en appel qui doit commencer le 13 janvier prochain : « ce que nous commençons dès demain à Matignon, a-t-elle dit, nous l'amplifierons après-demain à l'Élysée ».
La chasse à l'homme est terminée. Et elle s'est conclue par l'arrestation de Tyler Robinson, 22 ans, accusé d'avoir assassiné l'influenceur et militant d'extrême droite, « il pourrait être condamné à la peine de mort, s'il est reconnu coupable », annonce le New York Times, qui résume son existence en quelques phrases : une vie tranquille dans l'Utah, un jeune homme au brillant parcours scolaire, amateur de jeux vidéo, on n'en sait guère plus pour le moment. Mais son geste a d'ores et déjà d'importantes répercussions sur la société américaine. Selon le New York Times, « des militants d'extrême droite exhortent leurs partisans à dénoncer ceux qui célèbrent, en ligne, le meurtre de Kirk ». Le quotidien américain parle « d'une campagne de dénonciation généralisée, ayant déjà entraîné d'innombrables licenciements, des suspensions professionnelles, et des enquêtes internes ». « Plusieurs personnalités présentes sur les réseaux sociaux, dont certaines sont extrêmement populaires, appellent presqu'à l'unisson « à la guerre », contre les militants de gauche qu'ils assimilent à des ennemis », explique encore le New York Times, qui prend pour exemple « le cas d'enseignants du Texas et de l'Iowa, licenciés ou mis en congé d'office », précise le quotidien américain. La gauche radicale dans le viseur de Trump Il faut dire que Donald Trump lui-même souffle sur les braises… Le président américain a promis de répondre au meurtre de Charlie Kirk en « tabassant les fous de la gauche radicale », titre le quotidien espagnol El Païs, qui remarque que Donald Trump fait de la mort de l'influenceur et militant d'extrême droite « une affaire personnelle ». De son côté, le journal allemand die Welt s'interroge : « Pardon ou vengeance, quelles leçons Trump et les autres républicains peuvent-ils tirer de ce meurtre ? ». Pour le président américain, visiblement, il n'est pas question de pardon. Dans une émission sur Fox News, Donald Trump s'est lancé dans un long discours contre la gauche radicale… L'accusant notamment « de vouloir la transsexualité pour tous et des frontières ouvertes ». Déclarations tempérées par celles de Spencer Cox, le gouverneur républicain de l'Utah, où Charlie Kirk a été tué. Spencer Cox a estimé que « si les gens cessent de dialoguer la violence s'installe. « Le faible ne peut jamais pardonner », a-t-il ajouté, « le pardon est la qualité du plus fort ». « Je crois », a conclu le gouverneur républicain, « qu'il y a plus de bien que de mal parmi nous et que nous avons une chance de changer le cours de l'histoire ». Sanction symbolique et instabilité politique Enfin, un mauvais point pour la France. L'agence américaine de notation Fitch vient en effet d'abaisser la note de crédit de la France qui passe de double A- à A+. « Fitch pointe ainsi des finances publiques dégradées », juge le Parisien, qui parle d'un « séisme en termes d'image » qui toutefois ne devrait avoir que « des conséquences limitées sur les marchés ». De son côté, le Monde estime que « cette sanction symbolique pourrait alourdir le coût de la dette pour l'État ». « Le temps de l'indulgence est révolu », constate le quotidien français, « face au déficit public persistant, à la dette « élevée et en hausse » et, surtout à l'instabilité politique, qui complique tout plan de redressement vigoureux ». Pour Le Monde, cette sanction n'a toutefois « rien d'anecdotique. Symboliquement d'abord, elle confirme le déclin français ». Et ensuite « elle matérialise les déboires politico-financiers du pays, qui, ces dernières années, s'est enfoncé dans les difficultés budgétaires sans réagir de façon forte, ni tenir les promesses de rétablissement faites par les gouvernements successifs ». « Une lettre de moins », annonce de son côté Libération. Le quotidien français remarque que Fitch « n'a pas attendu de savoir si le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, parviendrait à nouer un accord de non-censure, pour faire passer le budget 2026 ».
Alors que la chasse à l'homme se poursuit, aux États-Unis, pour retrouver celui qui a tué l'influenceur et militant d'extrême droite, deux photos s'affichent en Une de la presse américaine. Celle du suspect, portant jean et t-shirt noir, casquette et lunettes de soleil, et celle de Charlie Kirk, en t-shirt blanc, un micro à la main, devant les étudiants de l'université de l'Utah Valley, quelques minutes avant d'être abattu. Le Washington Post a recueilli la réaction de quelques témoins, encore traumatisés, comme Ryder Overton, 17 ans « qui se trouvait à trois mètres de Charlie Kirk lorsque le coup de feu mortel a retenti et que la balle a traversé son cou ». Ryder « s'est jeté au sol, avec son père ». Père, qui toutefois, ne s'avoue pas vaincu. « Ça ne nous affaiblira pas » dit-il, « Ça nous rend plus fort ». « De nombreux admirateurs de Kirk, à travers le pays ont exprimé le même sentiment », explique le Washington Post. Le Wall Street Journal, est lui aussi retourné sur le campus de l'Université de l'Utah. Le quotidien américain a rencontré Quincy Hale, un étudiant de 25 ans, qui se dit « vraiment nerveux », et envisage « de porter une arme sur le campus ». Un proche de Donald Trump Le New York Times, de son côté, s'intéresse à la réaction de Donald Trump. Le président américain a parlé de son « chagrin et de sa colère », « depuis le bureau ovale, quelques heures seulement après l'assassinat de Charlie Kirk », explique le quotidien américain qui précise : « Charlie Kirk était particulièrement proche de Donald Trump », « un ami proche, dont le charisme et les compétences en affaires et en matière de collecte de fonds », avaient impressionné le président ». « Une proximité qui s'est accrue après la défaite de Donald Trump en 2020 », poursuit le quotidien américain, « Charlie Kirk est devenu l'une des voix affirmant, sans fondement, que la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle lui avait été volée ». En France, le Parisien constate : « La mort de cette figure de la société américaine, très populaire parmi les jeunes générations en raison de sa forte présence sur les réseaux sociaux et de ses tournées à succès sur les campus, a ravivé les plaies d'un pays qui n'en finit pas de pleurer ses morts par armes à feu ». Le quotidien français cite aussi Ezra Klein « un éditorialiste progressiste américain » qui assure : « La violence politique est contagieuse, cela devrait tous nous terrifier ». Bolsonaro condamné Autre grand titre de l'actualité, la condamnation de Jair Bolsonaro au Brésil. C'est l'information qui retient l'attention de la presse européenne ce matin. « Bolsonaro condamné à 27 ans de prison pour avoir fomenté un coup d'État militaire au Brésil », titre le Guardian. L'ancien président d'extrême droite était accusé « d'avoir cherché à anéantir la démocratie dans le pays ». Pour die Welt, c'est « un verdict qui consolide le pouvoir de Lula ». « On connaît donc depuis hier, poursuit le quotidien allemand, la peine imposée à « l'ennemi juré de Lula, et, si l'on en croit les sondages, au candidat le plus prometteur des prochaines élections présidentielles ». En effet, explique die Welt, « cette peine de 27 ans de prison affaiblit l'opposition de droite avant les élections de l'année prochaine, écarte Bolsonaro du scrutin et assure le Parti des Travailleurs de Lula de rester au pouvoir dans les années à venir ». À Bruxelles, le Soir ajoute que « la défense de Bolsonaro va déposer des recours, « y compris au niveau international. Elle considère que la peine prononcée est incroyablement excessive et disproportionnée. » Le Monde, de son côté, parle d'un « jugement historique ». Une décision « qui réjouit le Brésil progressiste » alors que, remarque le quotidien français, « certains partisans de l'ex-chef d'État d'extrême droite n'hésitent pas à en appeler aux États-Unis de Donald Trump ». « En ligne, précise le quotidien français, l'extrême droite crie à la suprême persécution. Elle mise sur de nouvelle sanctions américaines, commerciales, et pourquoi pas militaires ».
« Nous y sommes, s'exclame Le Figaro à Paris. L'Otan vit son premier grand test historique de l'après-guerre froide, face à Moscou. Depuis des mois, les chancelleries occidentales envoyaient des signaux d'alarme concernant l'épreuve de vérité à laquelle la Russie pourrait soumettre l'Alliance, alors que Poutine est lancé dans une escalade guerrière (…). Plusieurs services de renseignements européens, notamment britanniques, baltes et allemands, ne cessaient d'alerter sur le risque d'une attaque russe visant à "nous tester". La plupart des experts redoutaient plutôt un coup de force dans les pays Baltes, ex-républiques soviétiques à la géographie vulnérable et fragilisées par la présence de minorités russes. Mais c'est (donc) vers la Pologne, constate Le Figaro, pilier oriental clé de l'Alliance qui joue depuis 2022 un rôle central dans l'aide à l'Ukraine, que dix-neuf drones russes ont été tirés dans la nuit de mardi à mercredi ». Provocation… Et pour nombre d'analystes, il ne s'agit certainement pas d'une erreur de tir, comme l'affirme Moscou… « La salve comptait (donc) dix-neuf drones et avait au moins trois points de départ distincts, dont deux situés en Biélorussie, précise une source militaire hexagonale citée par Le Monde. Il peut toujours y avoir des erreurs de programmation au moment d'entrer des coordonnées GPS, surtout lors d'un lancement d'une grosse salve. Le brouillage peut aussi entraîner un changement de trajectoire, mais avec les centrales inertielles embarquées, ce type d'appareils peut se recaler automatiquement. Donc dans le cas présent, les probabilités d'erreurs sont faibles ». « Il ne s'agit pas d'une simple violation de l'espace aérien polonais, s'exclame pour sa part Die Welt à Berlin ; c'est au mieux une provocation russe massive. Au pire, une attaque contre un pays de l'Otan. La Russie est en train de tester jusqu'où elle peut aller avec les Européens. Si les décideurs moscovites vont de plus en plus loin, c'est parce qu'ils ont déjà pu tester les limites de ce que les Européens ont pu tolérer par le passé, pratiquement sans réagir : sabotages, espionnage, campagnes de désinformation, menaces de guerre, brouillage GPS. La liste est longue ». Que faire ? « Les Européens, répond Die Welt, doivent enfin se doter d'une boîte à outils contre les ennemis extérieurs et ne pas hésiter à l'utiliser. Sinon, on peut s'attendre à ce que la Russie poursuive l'escalade ». Consultations… « Seule une attitude unie face à la violation de l'espace aérien polonais peut dissuader Moscou d'étendre son agression », renchérit El Pais à Madrid. Mais on n'en est pas là… Les responsables des pays-membres de l'Otan vont se consulter… Et hier, souligne Le Soir à Bruxelles, « le président ukrainien Zelensky, qui s'est entretenu au téléphone avec Donald Tusk, le Premier ministre britannique Keir Starmer, leur homologue italienne Giorgia Meloni et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, a regretté le "manque d'action" des dirigeants occidentaux (…). » En attendant, ces intrusions de drones en Pologne « sont un avertissement effrayant pour nous tous », s'alarme La Repubblica à Rome. « Ignorer la gravité de cette attaque, que les chaînes de télévision grotesques de Moscou imputent aux Ukrainiens, serait une erreur dangereuse et peut-être irréparable. (…) Et il faut mesurer, souligne le quotidien italien, l'angoisse des Polonais et des Baltes. En 1939, le monde les avait abandonnés face à Staline et Hitler : et maintenant ? » La violence politique encore et toujours aux États-Unis À la Une également, l'assassinat aux États-Unis de l'influenceur d'extrême-droite Charlie Kirk… Assassiné par balle alors qu'il tenait un meeting à l'Université de l'Utah. Le meurtrier court toujours. « La violence politique progresse à une fréquence inquiétante aux États-Unis », déplore le Washington Post. « Cet assassinat s'inscrit dans une terrible vague de violence politique aux États-Unis », pointe également le New York Times. « Nous, Américains, poursuit le journal, avons perdu une partie de notre grâce et de notre empathie ces dernières années. (…) Nous déshumanisons ceux qui ne pensent pas comme nous. (…) C'est le moment de baisser le ton et de réfléchir à notre culture politique ». Enfin, le Wall Street Journal souligne que « les auteurs de ces attaques présentent des degrés divers de troubles mentaux et de délires, mais, poursuit le journal, en raison notamment de la rhétorique de plus en plus violente du débat politique, notre société a progressivement démantelé les barrières sociales qui empêchaient autrefois ces esprits troublés de s'écarter des normes civilisées ».
Blocages et perturbations sont annoncés dans tous les secteurs ce mercredi en France : transports, écoles, entreprises. Et ce ne sont pas les syndicats ou les partis politiques qui ont lancé le mouvement, ce sont des milliers et des milliers d'anonymes en colère qui se sont fédérés sur les réseaux sociaux au cours des dernières semaines. Et « c'est la grande incertitude, s'exclame Le Parisien. Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester et bloquer massivement la France résonnent de plus en plus fort. Les premiers sympathisants du mouvement “Bloquons tout“ ont incontestablement fait des émules, grâce également aux propositions budgétaires impopulaires du gouvernement de François Bayrou. Pour autant, si la grogne sociale existe, impossible de mesurer précisément quelle sera l'ampleur des actions menées ce mercredi. » « Niveau inégalités le plus élevé depuis 30 ans » Le Monde nous explique les raisons de cette colère : c'est le ras-le-bol de « la France ric-rac », des « fins de mois difficiles » ; « nombreux sont ceux à dénoncer le budget de l'ex-Premier ministre François Bayrou, qui demandait beaucoup à ceux qui ont peu, prônant une austérité douloureuse. Nombreux sont ceux à décrier les salaires qui ne bougent pas, les budgets de plus en plus difficiles à tenir, les arbitrages impossibles au moment de remplir les chariots de courses, si éloignés des préoccupations du gouvernement. » Si l'on regarde les chiffres, poursuit Le Monde, « la baisse du chômage, aujourd'hui stabilisé à 7,5 % environ de la population active, n'a pas empêché une hausse du taux de pauvreté et du surendettement. La faute notamment à une précarisation croissante de l'emploi. (…) Au contraire des revenus salariaux, les revenus financiers, eux, ont augmenté de 7 % en moyenne, poussés par la hausse des taux d'intérêt. Et cela a profité aux ménages les plus aisés, ceux qui possèdent un patrimoine financier. » Résultat, constate le journal : « le niveau d'inégalités atteint en France est ainsi le plus élevé depuis trente ans. » Lecornu Premier ministre : « la droite comblée, la gauche exaspérée » C'est dans ce contexte tendu que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu prend ses fonctions aujourd'hui. L'ex-ministre de la Défense est un très proche d'Emmanuel Macron. « On ne change pas une équipe qui perd », soupire Libération. « La droite comblée, la gauche exaspérée. (…) L'arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon révèle qu'Emmanuel Macron manque décidément d'oxygène, s'exclame le quotidien de gauche. Face à la crise, il se recroqueville dans un espace politique qui, chaque jour, ressemble de plus en plus à une cabine téléphonique. Il a pourtant besoin d'espace. De se redonner des marges de manœuvre. Mais non. En nommant Sébastien Lecornu, le chef de l'État confirme qu'il lui est impossible de retirer l'énorme œillère qui l'empêche de regarder vers sa gauche. Peu importe ce qui se passe autour de lui. » Ligne claire ? À contrario, Le Figaro acquiesce. « À la veille d'une journée vampirisée par l'extrême gauche, la France a un premier ministre qui vient de la droite. Ministre depuis huit ans, il est, pour le grand public, neuf, intact. (…) Bien qu'à la tête d'une minorité de gouvernement, Sébastien Lecornu doit se faire le porte-voix de la majorité oubliée, invisible, abandonnée. Pression fiscale et normative désespérante, dépenses délirantes, immigration incontrôlée, insécurité galopante. Les inquiétudes qui réunissent plus de deux Français sur trois sont connues, affirme encore le quotidien de droite. (…) C'est cette ligne claire qu'il faut dessiner. (…) Le succès n'est pas garanti, mais l'autre choix, celui de la tambouille, mènerait à l'échec et au déshonneur. » L'extrême-droite en embuscade En tout cas, sur le plan politique, économique et social, la France va mal et pourrait bien finir par se jeter dans les bras de l'extrême-droite. Un vrai danger pour l'avenir de l'Europe et de ses valeurs, s'exclame La Repubblica à Rome : « nous sommes dangereusement proches du point de non-retour, affirme le quotidien italien. En Allemagne, les néonazis pro-Poutine de l'AfD, soutenus par Trump, aspirent à devenir le premier parti. En Grande-Bretagne, la droite anti-européenne de Farage nourrit les mêmes ambitions. En Italie, l'extrême droite est déjà au pouvoir. (…) Le seul espoir qui nous reste, estime La Repubblica, est que les électeurs et les responsables politiques français comprennent que le jeu dont ils sont les arbitres, au nom de 450 millions d'Européens, ne se résume pas à la suppression d'un ou deux jours de vacances ou au recul d'un an de l'âge de la retraite, mais à la survie même de l'Occident et de ses valeurs. »
« Cette question est sur toutes les lèvres en France, s'exclame le New York Times, après que le gouvernement a perdu hier la confiance à l'Assemblée nationale, forçant le Premier ministre, François Bayrou, et son équipe, à démissionner. » Nommer bientôt un nouveau Premier ministre comme il l'a annoncé, mais qui ? Et avec quelle majorité à l'Assemblée ? Convoquer de nouvelles élections ? Emmanuel Macron l'a d'ores et déjà exclu. Une démission du président ? Niet, a aussi répondu l'intéressé. « Quoi qu'il en soit, soupire le New York Times, la route à venir s'annonce semée d'embûches. » Le nécessaire compromis Pour Le Temps à Genève, le président français n'a pas le choix : « dos au mur, Emmanuel Macron va devoir faire ce qu'il exige des autres. » À savoir : « renoncer à des points centraux de son programme pour faire avancer un compromis avec des forces opposées. Ce n'est qu'ensemble que ces partis centraux pourront sortir la France de son ornière. » En effet, renchérit Le Soir à Bruxelles, « s'entendre n'est plus une option. C'est un devoir. S'entendre, non pas forcément pour former un improbable gouvernement d'union nationale, mais s'entendre à tout le moins sur l'indispensable : l'adoption d'un budget pour faire tourner le pays en 2026. La France a décidément un problème avec le compromis. Il ne s'agit pas de couper une poire au milieu. Mais de sortir de ses dogmes pour faire du chemin vers les autres. » Pour Le Figaro à Paris, la balance doit pencher à droite. « Emmanuel Macron doit affronter un mélange de déception, d'impatience, d'exaspération qui prend des proportions préoccupantes. Il ne peut plus se permettre de procrastiner, ni de rejouer la même partie en dérivant un peu plus à gauche. Tout - l'opinion, les marchés, son intérêt - l'oblige à trancher dans le vif. Nomination éclair sur sa droite, s'exclame Le Figaro, pour repousser de quelques mois le coup de tonnerre d'une nouvelle dissolution : c'est la prévision la moins défavorable. » Un « homme de passerelles » En tout cas, affirme La Croix, « quelle que soit la personnalité retenue, il lui faudra trouver une méthode nouvelle. Peut-on imaginer un gouvernement de coalition qui irait d'une partie de la droite à la gauche ? » Pas sûr, répond le journal. « Une perspective d'autant plus incertaine que l'extrême droite et l'extrême gauche attendent des actes beaucoup plus radicaux. » Démission, dissolution avec le risque de l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir ? « Emmanuel Macron doit trouver le bon candidat pour éviter un tel scénario, estime La Croix. Un homme de passerelles comme Xavier Bertrand ou l'ex-socialiste Éric Lombard, à Bercy dans le gouvernement sortant, ou bien un technicien comme Jean Castex. Mais, prévient le journal, si un nouveau Premier ministre sitôt nommé était rejeté, pour la troisième fois en un an, l'impasse politique pourrait déboucher sur une crise de régime. » Justement, rebondit le Washington Post, « il est de plus en plus difficile de savoir si la Ve République pourra perdurer sans réformes majeures ». Du beurre et des armes Le Washington Post qui élargit le débat en affirmant que cette impasse politique en France est aussi une « mauvaise nouvelle pour l'Ukraine ». En effet, pointe le quotidien américain, dans les conditions actuelles, « atteindre pour l'Europe l'autonomie stratégique (en matière de défense), comme le souhaite Emmanuel Macron, ne sera pas facile. (…) La France consacre 2,1 % de son PIB à la défense, et Macron s'est engagé à doubler ce montant pour atteindre 75 milliards de dollars d'ici 2027. Mais le déficit budgétaire national atteint déjà environ 6 % du PIB et la dette publique s'élève à 114 % du PIB. » Bref, conclut le Washington Post, « on ne voit pas bien comment le président français pourrait offrir à ses concitoyens à la fois du beurre et des armes sans creuser encore le déficit ».
« Le gouvernement français est au bord du gouffre », s'exclame le Guardian à Londres. « Le Premier ministre, François Bayrou, a peut-être pensé qu'il était pertinent de convoquer un vote de confiance parlementaire envers son gouvernement minoritaire, avant une journée de protestation nationale prévue après-demain et le début d'une saison budgétaire parlementaire chargée. (…) Mais en fait, François Bayrou semble avoir choisi le hara-kiri politique, affirme le quotidien britannique. Son éviction quasi certaine par un Parlement sans majorité, ce lundi, risque de transformer une impasse politique latente en une crise de régime fulgurante. » Et attention, prévient le Guardian, « une crise politique prolongée ne fera qu'accroître le soutien de l'opinion à la droite nationaliste et anti-immigrés et discréditer davantage les partis traditionnels. Face aux résonances toxiques des réseaux sociaux et à la montée d'une extrême droite à l'américaine qui fustige la criminalité, l'immigration et l'islam, Marine Le Pen et son jeune protégé Jordan Bardella semblent de plus en plus proches de la conquête du pouvoir. » Le danger à droite… ou à gauche ? En effet, renchérit Le Monde à Paris, « de la colère qui sourd dans le pays, le Rassemblement national en apparaît aujourd'hui comme le principal bénéficiaire. Ni les ennuis judiciaires de Marine Le Pen, ni la juvénilité de Jordan Bardella, ni les virages à 180 degrés du parti qui oscille entre radicalité et quête de respectabilité, ni sa versatilité et son amateurisme sur les questions budgétaires n'entament la dynamique. Le moteur est ailleurs : il suffit à ses dirigeants d'exploiter les faiblesses et les renoncements de ceux qui prétendaient le combattre pour prospérer. » À contrario, pour Le Figaro, le danger est à gauche… Qui pour succéder à Bayrou ? « Un Premier ministre socialiste, ce serait plonger le pays dans un nouveau cauchemar, estime le quotidien de droite. D'autant plus que les Insoumis rôderaient alentour. La France est payée pour le savoir depuis François Mitterrand et la retraite à 60 ans, Lionel Jospin et les 35 heures, François Hollande et la "chasse aux riches". Elle ne s'est jamais vraiment remise de toutes ces politiques dépensières et inconséquentes. Un Premier ministre socialiste, ce ne serait certainement pas une façon de rebondir dans la crise que traverse notre pays. Ce serait plutôt l'assurance d'un enlisement, d'un effondrement garanti. » Rome regarde du haut de ses 20 ans de dépenses La Repubblica à Rome revient sur l'aspect économique. Comment la France en est-elle arrivée là ? « Nous, Italiens, avons une certaine expérience, ironise le journal. Nous avons vécu pendant des décennies avec des gouvernements instables et une dette publique dépassant 100 % du PIB, et nous sommes malheureusement habitués à dépenser des dizaines de milliards par an en intérêts sur cette dette. Mais pour la France, une dette de 115 % avec un coût d'intérêt annuel de plus de 60 milliards d'euros, c'est la découverte d'un nouveau monde. Un monde qui s'est construit au cours des 15 à 20 dernières années, sachant qu'il n'y a pas si longtemps, la dette publique française équivalait à celle de l'Allemagne : toutes deux atteignaient un peu moins de 60 % du PIB. » Quel a été le point de bascule ? : Réponse de La Repubblica : « les dépenses publiques, 57 % du PIB de la France, sont les plus élevées des économies avancées du monde et ont évidemment contribué à la hausse de la dette. Et cette hausse a été constante, inexorable, jamais stoppée par les excédents budgétaires primaires des vingt dernières années, alimentée par la longue période de taux d'intérêt proches de zéro, et accélérée par le Covid et les mesures ultérieures visant à protéger les consommateurs des pics d'inflation. La conjoncture politique a ensuite fait le reste, freinant l'élan réformateur de Macron et rendant difficile tout changement de cap. » Macron, premier responsable ? En tout cas, conclut Libération à Paris, « la France va s'enfoncer un peu plus ce lundi dans un épais brouillard. Et cela n'a rien de réjouissant. Les plus fragiles sont les premières victimes d'un pays à l'arrêt. Ils le seront davantage si la crise politique mute en crise de régime. Ce jour, tous les regards seront tournés vers François Bayrou. Normal, et à la fois injuste. Le premier responsable de la situation s'appelle Emmanuel Macron. Sa dissolution fut une faute. Son départ, en plus de rajouter de la crise à la crise, créerait un dangereux précédent. Le Président n'a pas toutes les clés en main pour dessiner les mois qui nous séparent de la prochaine présidentielle. Mais il en détient une, pointe Libération : répondre au sentiment profond d'injustice qui plombe le pays. »
C'est le Guardian à Londres, qui nous raconte son histoire et qui nous montre la dernière photo de Jana, petite fille de Gaza, souffrant de malnutrition sévère et d'acidose, une affection qui serait due à la malnutrition. « Sur les photos récentes, explique le Guardian, Jana Ayyad est recroquevillée en boule, le visage couvert de ses mains. Parfois cette fillette émaciée de 8 ans sanglote, réclamant son père, bloqué hors de Gaza depuis le début de la guerre, il y a 23 mois. Jana risque de mourir, poursuit le quotidien britannique. Son seul espoir est une évacuation médicale de Gaza pour pouvoir être soignée à l'étranger. » La mère de Jana, qui a perdu il y a deux mois son autre fille, témoigne : « Le médecin m'a dit sans détour : « Votre fille est dans un état critique. Vous pouvez la perdre à tout moment ». » Seulement voilà, « Israël contrôle les entrées et les sorties de Gaza ». « Les cas les plus critiques sont orientés vers l'étranger, poursuit le Guardian, mais les médecins et les autorités médicales affirment que la plupart des demandes sont retardées indéfiniment. » La mère de l'enfant, elle, supplie et interroge : « Pourquoi le cas de Jana est-il si compliqué ? Pourquoi personne au monde ne peut la faire sortir de Gaza ? » Retour à la case départ À la Une également, des dizaines de Russes victimes de la politique d'expulsions menée par Donald Trump. « Plusieurs dizaines de dissidents russes ont été expulsés des États-Unis et renvoyés de force en Russie », annonce le Times, qui a pu interroger « Vadim et Yuliya, un jeune couple qui pensait être enfin en sécurité, loin du régime répressif du président Vladimir Poutine. Mais qui aujourd'hui s'interroge (..) ils vivent dans la peur qu'on vienne frapper à leur porte, à Brooklyn. » Les autorités russes leur reprochent « d'avoir documenté la réalité de la guerre en Ukraine, sur une chaîne Telegram pacifiste ». Toutefois, ce n'est pas le FSB qui pourrait venir frapper à leur porte, mais bien les agents de l'immigration américains. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à des dizaines d'autres russes (dont des déserteurs), qui ont été expulsés des États-Unis, le 27 août dernier, « moins de deux semaines après le sommet entre le président Trump et Poutine, en Alaska », précise le Times. Un sommet qui a fortement déçu Vadim, le jeune dissident. « J'espérais en partie que [Vladimir] Poutine serait arrêté à son arrivée en Alaska, car c'est un criminel de guerre, dit-il, et pourtant Trump l'a accueilli comme un ami. » Les socialistes s'y voient déjà Enfin, en France, la classe politique est sur le pont, avant le vote de confiance, prévu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. « Face au spectre de la gauche à Matignon, la droite en ébullition », titre le Figaro, qui a interrogé le Numéro 2 des Républicains (LR) François-Xavier Bellamy, selon lequel « un gouvernement PS serait immédiatement censuré par sa famille politique ». « Alors que le vote de confiance, lundi, devrait précipiter la chute de François Bayrou », estime encore le quotidien français, « les socialistes s'y voient déjà, espérant placer leur premier secrétaire, Olivier Faure, à Matignon ». Situation qui fait grincer des dents le Figaro. « Reconnaissons-le, nous dit le quotidien conservateur, il fallait une bonne dose d'imagination, il y a quelques jours encore, pour envisager la nomination d'un socialiste à Matignon. Dans une France résolument de droite, au bord du gouffre, réclamant rigueur et autorité, c'est peu dire qu'Olivier Faure et ses amis ne présentent pas le meilleur profil pour succéder à François Bayrou ». Plus cruel encore, le journal compare le Parti socialiste à une grenouille : « Profitant de la confusion générale, la grenouille socialiste, se prenant soudainement pour un bœuf, se prépare à gouverner ». Le Figaro ne cache pas son agacement : « Envoyer un socialiste à Matignon serait le pire signe qui soit ».
« Sur le sol, en mer ou dans les airs : plusieurs nations européennes se disent prêtes à envoyer des troupes en Ukraine dans le cadre d'un futur cessez-le-feu », titre le quotidien français Libération, qui précise aussitôt que « le soutien américain, n'est lui, toujours pas finalisé ». Libération qui cite Emmanuel Macron, lequel recevait hier à l'Élysée ses collègues européens : « L'Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d'engagement et d'intensité », a dit le président français. « Jusqu'où l'Europe est-elle prête à aller pour soutenir l'Ukraine ? », se demande de son côté die Welt, qui promet de nous révéler, la « véritable stratégie européenne » sur la question. Comme souvent, le quotidien allemand a la dent dure : « Si la situation en Ukraine n'était pas si grave et si la guerre d'agression russe ne faisait pas des victimes chaque jour on pourrait considérer la soi-disant Coalition des Volontaires comme une série sur Netflix, avec son rebondissement dans chaque épisode pour maintenir l'intérêt et garder les téléspectateurs devant leur écran ». « Le cessez-le-feu n'est pas en vue, malgré l'ultimatum lancé par Donald Trump à son homologue Vladimir Poutine », poursuit die Welt. « Les Européens tentent néanmoins de démontrer leur détermination et de faire pression sur les américains au sujet des garanties de sécurité ». Campagne sur Internet Dans la presse internationale également ce matin : Londres qui tente de dissuader les migrants venant de France d'atteindre le Royaume-Uni. C'est le Times qui nous l'apprend : le ministère britannique de l'intérieur, a lancé sur internet, (Youtube ou Facebook) « une campagne qui cible les personnes en fonction de leur localisation, de leur sexe et de leur nationalité ». Cette publicité « avertit les migrants » « qu'ils risquent d'être renvoyés en France, s'ils traversent la Manche sur de petites embarcations », dans le cadre du nouvel accord conclu en juillet entre Londres et Paris. « Le message », poursuit le Times, « est diffusé sur fond d'images de migrants arrivés à Douvres et retenus dans des centres de rétention, et se termine par le décollage d'un avion ». Il est lu dans les langues généralement parlées par les migrants : comme le français, le farsi ou encore l'arabe. L'accord entre Londres et Paris, rappelle le Times, prévoit que pour chaque demandeur d'asile arrivé sur un bateau et qui sera renvoyé en France, un autre pourra entrer légalement sur le territoire britannique.. Depuis le 6 août, plus de 100 migrants ont ainsi été détenus, selon Le Times. Alors « qu'au cours de la même période, 3567 migrants sont arrivés au Royaume-Uni.» L'un des bâtisseurs de la mode Enfin, la presse internationale revient sur la disparition et la vie de Giorgio Armani. « Une vie de génie et de discipline », salut le Corriere della Serra. « Il inventa le mot « styliste ». « Je ne suis ni couturier ni tailleur » disait-il, « je suis un créateur de style ». « Avec lui, c'est la mode qui meurt », s'exclame de son côté la Republica, qui ajoute : « Il a représenté l'Italie non pas telle qu'elle est, mais telle que nous la rêvons ». En France, le Monde estime que « l'un des bâtisseurs de la mode moderne est mort ». « Créateur, designer, styliste » poursuit le journal, « Giorgio Armani a donné au costume et au tailleur une valeur statutaire. Il a régné pendant quarante ans sur un véritable empire présent dans le monde entier. Il avait 91 ans ». « Des roses blanches » ont été livrées au siège de l'empire Armani, à Milan. « Les drapeaux du quartier sont en berne. Un silence inhabituel s'est installé remplaçant l'effervescence habituelle des rues de la haute couture. Moins d'une heure s'est écoulée depuis l'annonce », poursuit la Republica, « qu'un lent cortège de badauds et de vieilles connaissances du créateur a commencé à défiler au coeur de Milan ».
Donald Trump passe à la vitesse supérieure dans la guerre qu'il entend mener contre les cartels de la drogue qui inondent le territoire américain. Depuis la mi-août, rapporte Le Monde à Paris, la marine américaine renforce sa présence aux abords des eaux territoriales vénézuéliennes de la mer des Caraïbes. Au total, « huit bâtiments, dont un sous-marin à propulsion nucléaire, et quelque 4500 marines » seraient sur place. Et avant-hier, le président américain « a annoncé que les forces américaines avaient mené un bombardement contre une petite embarcation se trouvant "dans les eaux internationales" et "transportant des stupéfiants illégaux à destination des États-Unis", tuant onze "narcoterroristes" ». Directive secrète… Cette « attaque directe avant-hier, dans la mer des Caraïbes, relève le New York Times, marque une rupture nette avec l'approche, en vigueur depuis des décennies, qui consistait (simplement) à arraisonner les navires suspectés de transporter de la drogue et à saisir leur cargaison ». La légalité internationale de cette attaque est très discutable, pointe le quotidien américain qui révèle que « le président Trump a signé le mois dernier une directive encore secrète ordonnant au Pentagone d'utiliser la force militaire contre certains cartels de la drogue latino-américains que son administration qualifie d'organisations "terroristes" ». Particulièrement visé, le Venezuela, donc, et son président, Nicolas Maduro, accusé d'être à la tête d'un cartel de la drogue. Maduro chef de cartel ? Alors vrai ou faux ? Le New York Times tente d'y voir plus clair : « déjà en 2020, rappelle le journal, le ministère de la Justice avait accusé Nicolas Maduro et 14 complices d'avoir conspiré avec des groupes armés colombiens pour expédier de la cocaïne aux États-Unis, affirmant qu'il avait personnellement négocié des expéditions et fourni des armes aux trafiquants. Le président vénézuélien n'a pas été jugé et de nombreuses accusations restent non prouvées. Cependant, selon les analystes, affirme le New York Times, Nicolas Maduro profiterait de revenus illicites pour se maintenir au pouvoir : des revenus issus de contrats corrompus, du trafic de drogue, de l'exploitation minière illégale d'or ou encore du détournement de fonds destinés à des programmes publics ». Ce qui est sûr, remarque encore le New York Times, c'est que « le Venezuela n'est pas un grand producteur de cocaïne, mais il sert de plaque tournante. Sa longue frontière poreuse avec la Colombie – premier producteur mondial – et son long littoral permettent aux trafiquants d'accéder aux marchés mondiaux ». Le Wall Street Journal pour sa part se félicite de ce qu'il appelle « la guerre de Trump contre la drogue ». Le Wall Street Journal qui ne s'embarrasse pas de précautions oratoires envers le président vénézuélien : « les cartels vénézuéliens et leur chef de file, Maduro, ont reçu le message 5 sur 5. (…) Ce durcissement de la lutte américaine contre le trafic de drogue est susceptible de tarir, du moins à court terme, les revenus en dollars de la dictature de Maduro, issus du trafic, sur lesquels elle compte pour se maintenir au pouvoir, plus encore que sur le pétrole ». Hier, pointe encore le quotidien américain, « le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a qualifié Maduro de "chef de file d'un narco-État, pas vraiment élu". Interrogé sur l'objectif d'un changement de régime, il a ajouté : "nous sommes prêts, avec tous les moyens dont dispose l'armée américaine" ». Passer par la légalité ? Enfin, El Pais à Madrid, a un autre point de vue… « L'intervention militaire constitue une dangereuse escalade, affirme le quotidien espagnol. Aucune solution durable ne surgit de la violence : chaque opération armée accroît le risque de déclencher un conflit aux conséquences imprévisibles. (…) Le défi, poursuit El Pais, consiste à trouver une voie qui évite le cynisme agressif de Trump ou la victimisation égoïste de Maduro. Cette voie passe par la légalité internationale. Les instruments existent : des sanctions ciblées visant à faire pression sur les élites sans punir davantage la population ; un travail diplomatique constant avec le soutien des organisations régionales et multilatérales ; et un engagement sincère des pays influents – dans la région et au-delà – à exercer une pression conjointe ».
Une belle brochette d'une quarantaine de dirigeants, tous alignés sur un tapis rouge, pour assister au grand défilé militaire organisé hier par les autorités chinoises sur la place Tiananmen à Pékin. La Repubblica à Rome zoome sur la photo officielle : « Xi Jinping au centre, Poutine à sa droite, Kim Jong-un à sa gauche ; autour d'eux : vingt-cinq autres présidents et chefs de gouvernement, dont l'Iranien Pezeshkian et le Biélorusse Loukachenko (…). Ce groupe de chefs d'États au centre de la tribune était autrefois appelé "l'Axe du Mal", rappelle le quotidien italien ; aujourd'hui, les analystes préfèrent le nommer "l'Alliance du Désordre" ou, soulignant le rôle de Téhéran, le "Quatuor du Chaos". Cette coalition cherche à construire un ordre mondial alternatif, pointe encore La Repubblica, qui place l'Asie en son centre et attire de nombreux groupes "non-alignés" ». Les Occidentaux trop divisés… Et de fait, l'Occident semble bien loin… « Il faut dire, pointe Le Figaro, que les divisions et les incohérences du camp occidental ont été du pain bénit pour le groupe des autocrates, qui ont comblé les vides, les silences, les hésitations et les changements de cap des États-Unis et de l'Europe. Les divisions de l'UE sur tous les sujets, de la guerre en Ukraine à la politique vis-à-vis de la Chine en passant par l'utilisation de la force, ont neutralisé sa voix sur la scène internationale. Ses reculs, comme les promesses militaires non tenues vis-à-vis de l'Ukraine, ont révélé ses faiblesses, quand certains pays de l'axe de la contestation, comme la Corée du Nord, ont, eux, joint le geste à la parole en envoyant des armes ou des troupes combattre aux côtés des Russes. » Pour les Européens, en effet, analyse le Times à Londres, cette démonstration de force « dissipe tout espoir de voir l'alliance sino-russe s'effriter, plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine. Pour les voisins est-asiatiques de la Chine, a contrario, elle témoigne d'une puissance écrasante, qu'ils sont obligés de suivre. Par exemple en acceptant les manœuvres expansionnistes illégales de Pékin en mer de Chine méridionale ». Prêts à en découdre face aux États-Unis… Toutefois, poursuit le Times, « le principal destinataire des images des nouveaux missiles hypersoniques, des chasseurs furtifs et des drones est Washington. La plupart des armes exposées hier sont destinées à empêcher l'armée américaine d'utiliser les siennes autour de Taïwan, si l'administration Trump ou son successeur envisageait de contester une invasion chinoise. Si Taïwan et ses 23 millions d'habitants tombent dans les mains de Xi Jinping comme des fruits mûrs uniquement par la coercition économique et politique, tant mieux. Mais sinon, comme le montre le défilé, l'Armée populaire de libération est prête ». Réponse immédiate de la Maison-Blanche. Donald Trump a dégainé son portable pour envoyer ce message sur son réseau social, message rapporté notamment par Die Welt à Berlin : « veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong-un pendant que vous conspirez contre les États-Unis d'Amérique ». La Belgique va reconnaître l'État de Palestine Enfin à la Une de la presse belge : la reconnaissance par Bruxelles de l'État palestinien. La Belgique qui emboîte ainsi le pas à la France, à l'Australie ou encore au Royaume-Uni. Ce sera le 22 septembre en marge de l'assemblée générale des Nations unies. Pour Le Soir, « la Belgique retrouve enfin le chemin du droit international. (…) Alors, oui, soupire le journal, tout cela représente si peu au regard de la montagne à renverser. Alors, oui, tout cela est très tardif et obtenu après des mois de débats de fond autant que de pinaillages indécents. (…) Mais l'obstination de notre ministre des Affaires étrangères a payé. À New York, conclut Le Soir, on retiendra que la Belgique était du côté de ceux qui affichent la volonté de reconnaître un Etat de Palestine. Le reste ne sera plus que de la gesticulation politicienne, inutile et contreproductive, à l'heure où la seule urgence demeure la fin du massacre à Gaza. Ou de ce qu'il en restera ».
La photo est en bonne place sur le site du New York Times : on y voit Vladimir Poutine, Xi Jinping et Narendra Modi tout sourire. Le sommet de Tianjin, près de Pékin, organisé par le président chinois, vient de s'achever, avec sur la photo officielle 26 chefs d'État ou de gouvernements. « À l'origine, une rencontre des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un forum régional d'Asie centrale, jamais ce sommet n'avait accueilli autant d'États observateurs, de l'Égypte à la Malaisie, note Le Monde à Paris. Xi Jinping en a fait la plateforme d'un message bien plus vaste sur la nécessité de se départir des normes et des valeurs longtemps portées par les États-Unis et les Européens. Il entend faire de la Chine un pôle de stabilité dans un contexte devenu incertain. » Une Chine, poursuit le quotidien français, dont « la vision du monde est bien moins moraliste que celle portée par les Occidentaux. Chaque régime est acceptable, sans saints ni parias. Le contexte actuel renforce ce discours : avec l'affaiblissement des institutions aux États-Unis, les images de la souffrance infligée par l'armée israélienne à la population de la bande de Gaza, avec un soutien diplomatique et un armement américains continus, qui pourrait se prévaloir d'un quelconque ascendant moral ? » Trump ouvre un boulevard pour Pékin Désormais, « c'est à Tianjin, et non à Washington, que le tournant de l'histoire semble se jouer », s'exclame le Guardian à Londres. « En géopolitique, les apparences comptent. Voir Messieurs Modi, Xi et Poutine sourire et plaisanter, c'est voir l'influence de Washington s'estomper ». La faute à qui ? La faute à Trump. « Xi profite des erreurs de Trump », pointe El Pais à Madrid. « Le président chinois a réussi à résumer en une seule photographie le plus spectaculaire de tous les changements géopolitiques depuis le début du siècle : celui qui a réuni plus de 20 pays représentant plus de 40% de la population mondiale et 20% du PIB autour de l'idée de supplanter les États-Unis comme leader mondial ». En fait, précise le quotidien espagnol, « Trump a ouvert un boulevard à la Chine. Il a démantelé le puissant soft power de son pays, ainsi que sa diplomatie et ses agences de coopération. Il a puni les pays amis et voisins par des menaces d'annexion et des droits de douane arbitraires. Ce faisant, il a détruit les institutions multilatérales qui servaient l'hégémonie de Washington, laissant un vide géopolitique que Pékin comble désormais ». Ce qui fait dire au Times à Londres que « la diplomatie insensée de Donald Trump est [finalement] un cadeau pour Xi Jinping. […] Jamais une grande puissance n'aura offert à son principal rival autant d'opportunités ». Poutine : retour en fanfare sur la scène internationale Et pour ce qui est de Poutine, « finie l'ostracisation, place au tapis rouge », s'exclame Libération à Paris. À Tianjin, « le président russe s'est délecté de mettre en scène la fin de son isolement sur la scène internationale. […] Alors que les drones et missiles russes continuent de tomber par centaines, nuit et jour sur l'Ukraine, Vladimir Poutine n'a pas hésité, relève le quotidien français, à vanter les efforts collectifs de ses "partenaires stratégiques pour aider à résoudre la crise ukrainienne". Poutine est reconnaissant, s'exclame encore Libération. Au président turc, Recep Tayyip Erdogan, pour une "contribution significative aux efforts politiques et diplomatiques" et l'accueil de trois sessions de pourparlers directs entre Moscou et Kiev ; à Modi pour ne pas avoir renoncé à acheter du pétrole russe malgré les récentes sanctions commerciales américaines contre l'Inde. Et au leader chinois, surtout, qui, en le recevant en grande pompe, le réintègre dans un concert (alternatif) de nations. Et avec lequel il a un adversaire commun, l'Occident dominé par les États-Unis […]. » Finalement, conclut le Wall Street Journal, « les efforts de Trump pour creuser un fossé entre la Russie et la Chine ont échoué. Poutine résiste à la médiation de Trump sur l'Ukraine et sa présence à Tianjin réaffirme son choix stratégique de s'aligner sur l'Est pour combattre l'Ouest. Trump n'a pas renoncé, mais la Chine semble pour l'instant surenchérir sur Washington. Le rôle très médiatisé de Vladimir Poutine à Tianjin (et sa présence attendue au défilé militaire organisé demain à Pékin pour célébrer le 80e anniversaire de la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale) démontre au monde entier l'échec diplomatique de Donald Trump avec Moscou ».
Great… super en anglais… C'est l'un des mots préférés de Donald Trump et c'est aussi l'acronyme de son projet de reconstruction pour Gaza. GREAT, pour Gaza Reconstruction Economic Acceleration and Transformation… Ce plan, présenté sous forme d'un prospectus de 38 pages, circule depuis ces derniers mois au sein de l'administration Trump et a été publié hier par le Washington Post. Que prévoit-il ? « Gaza, précise le journal, passerait sous tutelle américaine pendant au moins 10 ans, le temps de transformer le territoire en une station touristique huppée et en centre de production de haute technologie. Ce plan envisagerait également la relocalisation temporaire des plus de 2 millions d'habitants de Gaza, soit par ce qu'il appelle des départs “volontaires“ vers un autre pays, soit dans des zones restreintes et sécurisées à l'intérieur de l'enclave pendant la reconstruction. Les propriétaires fonciers se verraient offrir un jeton numérique en échange du droit de réaménager leur propriété, qui servirait à financer une nouvelle vie ailleurs ou, à terme, à acquérir un appartement dans l'une des six à huit nouvelles “villes intelligentes alimentées par l'IA“ qui seront construites à Gaza. Chaque Palestinien choisissant de partir recevrait 5.000 dollars en espèces et des subventions pour couvrir quatre années de loyer ailleurs, ainsi qu'un an de nourriture. » Déjà en préparation ? « Trente-huit pages aux plans futuristes bien léchés, s'exclame Libération à Paris. La mer, le ciel bleu, des bateaux, des immeubles futuristes et des espaces verts à gogo, parcs et, évidemment, terrains de golf, des plans financiers précisément chiffrés : le plan trumpien de reconstruction de Gaza pour la transformer en zone touristique de premier choix et centre d'excellence pour l'industrie de la tech n'a pas disparu, bien au contraire. Le document publié hier par le Washington Post, rendu public en février et violemment critiqué alors, semble toujours d'actualité. Au moins dans l'esprit du président américain et de ses alliés et acolytes. (…) » Et Libération de rappeler que « mercredi dernier, Donald Trump a présidé une réunion sur Gaza, officiellement pour discuter des moyens de mettre fin à la guerre. Parmi les participants, le secrétaire d'Etat, Marco Rubio, l'émissaire de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, mais aussi l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Selon la presse britannique, la fondation de ce dernier, le Tony Blair Institute, serait particulièrement intéressée par le projet de Riviera du Moyen-Orient. Autre participant à cette réunion, le gendre du Président, Jared Kushner, aux intérêts commerciaux bien connus dans la région. Rien n'a filtré des discussions, mais, la veille, Witkoff avait évoqué un “plan très complet“ de l'administration américaine pour Gaza. » Il pourrait donc s'agir du plan dévoilé par le Washington Post… Violation du droit international… Haaretz, quotidien israélien de gauche, s'insurge… « Ce plan, tel que révélé par le Washington Post, ne fait que confirmer les soupçons selon lesquels l'administration américaine se concentre uniquement sur des initiatives économiques illusoires, sans se soucier du bien-être des Palestiniens ou de la réalité sur le terrain, que ce soit à Gaza, en Israël, en Cisjordanie ou au Moyen-Orient au sens large. Ce plan envisage ce qu'il décrit comme une relocalisation temporaire de l'ensemble des deux millions d'habitants de Gaza, soit par des départs “volontaires“ vers d'autres pays, soit dans des zones sécurisées et restreintes de la bande de Gaza. Mais, ce projet fait fi de la réalité, s'exclame encore Haaretz : les transferts forcés de population violent le droit international, et aucun des pays proposés – Indonésie, Soudan du Sud, Somaliland, Libye, Éthiopie ou autres – n'a accepté d'y participer. » Journalistes réduits au silence… Et pendant ce temps, la guerre se poursuit à Gaza… « Jour après jour, déplore le Guardian à Londres, le bilan des morts s'alourdit, les crimes de guerre se multiplient et l'indignation grandit. » Le Guardian qui s'insurge plus particulièrement dans son éditorial sur le sort réservé aux journalistes gazaoui. « Il s'agit de la guerre la plus meurtrière que les médias aient connue ces derniers temps, dénonce le quotidien britannique. Une génération entière de journalistes est en voie d'extinction. (…) Israël pourrait mettre fin à la condamnation internationale en mettant un terme à sa campagne d'anéantissement. Au lieu de cela, soupire le Guardian, Israël tente de nous empêcher d'en entendre parler, en réduisant au silence ceux qui témoignent. »
C'est le journal Le Devoir, au Canada, qui nous rappelle qu'en 2015, le monde a découvert « la photo d'un bambin syrien de trois ans, vêtu d'un bermuda bleu et d'un t-shirt rouge, mort noyé, qui gît face contre terre sur le sable balayé par la mer ». « Une photo qui crève le cœur, tant elle est insoutenable », soupire le Devoir, selon lequel cette photo « a changé des millions de vies ». Le journal a interrogé Paul Clark, qui à l'époque était à la tête de l'organisation Action Réfugiés Montréal. Il est « catégorique ». Il y a eu « un avant » et « un après » la mort du petit garçon. Avant, « la moitié de la population ne savait pas ce qu'était un réfugié, et l'autre moitié était partagée entre ceux qui désiraient les accueillir et ceux qui n'en voulaient pas. » Mais, le 3 septembre 2015, explique Paul Clark, « il y a eu un changement total de perception ». « Les médias voulaient savoir, le public voulait faire sa part (…) On recevait des appels de partout (…) Tout le monde voulait parrainer une famille syrienne ». Qu'en est-il dix ans plus tard ? A Montréal, le responsable du HCR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés reconnaît que « cet élan de solidarité s'est étiolé », il parle de « fatigue compassionnelle ». Les gens « sont empathiques », mais « ne passent pas à l'action ». Paul Clark, ancien responsable d'Action réfugiés Montréal constate, de son côté, que « les crises mondiales empirent. Et nous, on met encore plus de murs. Ça serait bon que ça change, sans qu'on ait besoin d'une autre photo ». Interdiction d'aller à New York À la Une également, pas de visa pour les dirigeants de l'Autorité Palestinienne à l'ONU. Le Times Of Israël titre ce matin : « Les États-Unis annoncent qu'ils interdiront à Abbas de l'Autorité Palestinienne et à 80 autres responsables de participer à l'Assemblée Générale de Nations Unies » qui aura lieu en septembre à New York. Pourtant, remarque le quotidien israélien, « les États-Unis sont en principe tenus d'autoriser l'accès des diplomates étrangers au siège de l'ONU à New York » mais le département d'État américain accuse l'OLP et l'Autorité Palestinienne, d'être responsables (...) de la dégradation des perspectives de paix ». Il y a un précédent, rappelle de son côté le Jerusalem Post : « En 1988, les États-Unis avaient refusé de délivrer un visa au chef de l'OLP Yasser Arafat. Cette année-là, l'assemblée générale des Nations Unies s'était réunie cette année-là à Genève, au lieu de New York, afin qu'il puisse s'exprimer ». A Londres, le Guardian estime « que cette mesure aligne davantage l'administration de Donald Trump sur le gouvernement de droite israélien, qui rejette catégoriquement la création d'un État palestinien », que plusieurs pays, dont la France, ont prévu de reconnaître à New York. Mauvaise publicité Enfin, en France, une information de Mediapart, pourrait mettre François Bayrou en difficulté. En effet, selon le journal en ligne, le premier ministre « a engagé pendant l'été des travaux de rénovation pour son bureau à Pau (ville dont il est le maire NDLR). Montant de la facture : 40 000 euros », selon les informations de Mediapart qui parle « d'une dépense politiquement inflammable en plein plan d'austérité et dans une commune où la dette a explosé, depuis qu'elle est dirigée par François Bayrou ». « Cette opération n'a fait l'objet d'aucune communication officielle », ajoute Mediapart, selon lequel « les travaux décidés par la mairie de Pau, auraient pour objet 'de redonner la splendeur' d'origine au bureau de François Bayrou », pour « la bagatelle », donc, de 40 000 euros. Une bien mauvaise publicité pour le Premier ministre qui, le 15 juillet dernier, estimait que « l'État et les collectivités locales » devaient « montrer l'exemple en réduisant leur train de vie », rappelle Mediapart.
Deux enfants ont été tués et 14 autres blessés, mercredi dans l'attaque d'une église attenante à une école catholique, par un homme de 23 ans se disant « obsédé » par l'idée de « tuer des enfants ». La presse américaine est allée sur place, à Minneapolis, rencontrer les témoins et les proches des familles. Notamment le père de Fletcher Merkel, un enfant de huit ans, tué mercredi, père dont on trouve les propos dans le Washington Post et qui évoque ainsi son fils : « Nous ne pourrons plus jamais le tenir dans nos bras, lui parler et le voir grandir et être le merveilleux jeune homme qu'il était en passe de devenir ». « Derrière lui, précise le quotidien américain, trône un ours en peluche géant, dans une pile d'animaux en peluche et un mot manuscrit 'je t'aime pour toujours' signé maman ». Le Washington Post a également recueilli les propos d'Angela Ferrel Zabala, responsable d'une association de mères s'opposant aux armes à feu, qui s'est interrogée : « Quand est-ce que ce sera suffisant ? Nous continuerons à poser cette question jusqu'à ce que les législateurs décident enfin que la vie des enfants vaut plus que les profits des fabricants d'armes ». Attaque meurtrière À la Une, des enfants encore, victimes, cette fois-ci, de la guerre. C'est à la Une du Guardian à Londres. Une femme embrasse un bébé qu'elle serre dans ses bras. Elle s'appelle Ioulia Maystruck. Le quotidien britannique l'a rencontrée sur les lieux de l'attaque russe sur Kiev, dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle raconte « qu'elle connaît une femme qui s'était réfugiée au sous-sol de son immeuble avec son fils de 14 ans. La mère a survécu, mais elle a été blessée. « Quant à son fils, 'il est mort à l'hôpital', dit-elle, les larmes aux yeux. » À Rome, La Repubblica commente cette nouvelle attaque, estimant « que Vladimir Poutine a décidé d'ignorer la prudence dictée par les négociations avec Donald Trump et de se lancer dans une démonstration de force massive et brutale ». Le Kiev Post, de son côté, ajoute que cette attaque, « l'une des plus meurtrières » qui ait visé la capitale ukrainienne, « a creusé un cratère sur cinq étages, dans un immeuble d'appartements ». Le Kiev Post fait aussi la liste de tous les dirigeants européens qui ont condamné l'attaque, Emmanuel Macron, Keir Starmer, Ursula von der Leyen, Friedrich Merz. Réaction aussi bien sûr de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a estimé « que les Russes avaient choisi de ne pas mettre fin à la guerre, ils ont choisi de frapper à nouveau. » La ligne Trump / Netanyahou Enfin Le Temps s'intéresse aux Israéliens qui contestent la politique de Benyamin Netanyahu. À la Une du quotidien suisse, cette question : « Pourquoi mon gouvernement ne fait-il pas son devoir ? Les mouvements de protestation se multiplient en Israël en faveur de l'arrêt des combats à Gaza et du retour des otages ». Pour La Tribune, c'est un appel « vain » mais « bruyant ». « Trump apparaît comme l'unique espoir ». Haaretz estime lui que « Netanyahou a vendu à Trump l'illusion d'une victoire rapide, alors que les négociations sur les otages sont au point mort ». « Le seul canal qui compte », estime toutefois le quotidien israélien d'opposition, « est la ligne entre Benyamin Netanyahou et Donald Trump (...) le président américain qui croit aux explications du Premier ministre israélien selon lequel le Hamas peut être vaincu par une offensive militaire pour conquérir la ville de Gaza ».
« Donald Trump tire à balles réelles sur la Banque centrale américaine », s'exclame Le Soir à Bruxelles. « Dans son “duel“ avec le patron de la Réserve fédérale, Donald Trump a dégainé et tiré, limogeant l'une des membres du conseil des gouverneurs de l'institution. » En effet, relève Le Monde à Paris, « depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a entrepris de se débarrasser méthodiquement de tous ceux qui menacent de se mettre en travers de sa route, quelles que soient leur fonction ou leur rang. Adversaires politiques, soutiens déchus, juges, universitaires, médias, avocats, fonctionnaires fédéraux en ont fait les frais. » Le risque d'une augmentation de la dette Dernière victime en date, donc : Lisa Cook, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, la Réserve fédérale des États-Unis, la banque centrale américaine chargé de décider de la politique monétaire de la première puissance économique du monde. Derrière ce limogeage, pointe Le Monde, « il y a la volonté évidente de modifier les équilibres au sein de l'institution monétaire pour orienter ses décisions en fonction des desiderata de la Maison Blanche. Depuis des mois, Donald Trump multiplie les insultes et les pressions à l'égard de Jerome Powell, le président de l'institution. Il l'a menacé à plusieurs reprises de le remplacer, parce qu'il ne baissait pas les taux d'intérêt assez rapidement à son goût. Organe collégial et indépendant du pouvoir exécutif depuis 1951, le conseil des gouverneurs s'y est jusqu'ici refusé, principalement en raison de la guerre commerciale que le président américain a lui-même déclenchée et qui menace de relancer l'inflation. » Et attention, prévient Le Monde, « fragiliser la Fed par une ingérence politique directe sur ses décisions aurait des conséquences en cascade. Outre une baisse du dollar, la perte de confiance dans la fiabilité de la politique monétaire américaine entraînerait une augmentation de la prime de risque sur la dette à long terme des États-Unis et rendrait problématique son refinancement. » Le risque inflationniste Le Wall Street Journal ironise : « et si Trump dirigeait la Réserve fédérale ? Le limogeage de Lisa Cook montre qu'il veut placer la politique monétaire sous son contrôle personnel. Il y parviendra peut-être, mais le pays le regrettera. » En effet, précise le quotidien financier, « l'histoire nous apprend ce qu'il advient des banques centrales qui deviennent les bras armés des hommes politiques. Il n'y a qu'à voir l'inflation en Turquie sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan ou encore en Argentine depuis des décennies. (…) Trump n'envisage que des tactiques à court terme et aux avantages politiques personnels qu'il peut en retirer. L'intégrité institutionnelle l'ennuie. Mais s'il réussit à prendre le contrôle de la Fed, lui et les Républicains seront comptables de toute l'inflation qui en découlera. » Le New York Times pour sa part s'interroge : « la Cour suprême va-t-elle imposer de véritables limites à ce président ? » Et dans le cas d'espèce, s'opposer au limogeage de Lisa Cook ? Sans doute pas… Car, « la Cour suprême, rappelle le journal, s'est gravement écartée de son chemin au cours des sept derniers mois (depuis le début du mandat de Trump) — elle a autorisé des actions présidentielles qui menacent le fondement même d'un système de séparation des pouvoirs. » Mainmise aussi sur la santé publique… Enfin qu'il n'y a pas que la Fed dans le collimateur de Trump… Il y a aussi le CDC, le Centre des contrôles et de prévention des maladies, la principale agence sanitaire américaine. Sa directrice, Susan Monarez a été limogée hier, sur fond de désaccords avec le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr. « Kennedy et ses alliés reprochent depuis longtemps au CDC, rapporte le Washington Post, de faire preuve d'une trop grande complaisance à l'égard de l'industrie pharmaceutique et des fabricants de vaccins. » A contrario, pointe Le Monde à Paris, « depuis son entrée en fonctions, Robert Kennedy Jr a enclenché une refonte de la politique vaccinale, limogeant des experts réputés, restreignant l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou coupant des fonds au développement de nouveaux vaccins. Des mesures prises souvent à l'encontre du consensus scientifique et fustigées par des experts extérieurs. » Résultat : le CDC est désormais en « plein chaos », soupire le Guardian à Londres. Et de nombreux experts en matière de santé publique, cités par le quotidien britannique, qualifient l'implosion du CDC de « désastre total. »
De retour hier du fort de Brégançon, sa résidence de vacances varoise, Emmanuel Macron doit retrouver, ce mercredi, François Bayrou et son gouvernement pour un Conseil des ministres de rentrée. Libération à Paris, s'interroge : « le Président s'efforcera-t-il de regonfler le moral des troupes ? Se gardera-t-il d'évoquer l'issue a priori fatale du vote de confiance du 8 septembre ? Tristes mines de condamnés autour de la table. Depuis que les oppositions ont unanimement claqué, lundi, la porte au nez du Premier ministre qui compte engager la responsabilité du gouvernement sur le principe d'un effort de 44 milliards d'euros pour 2026, "on a fait nos calculs, soupire un conseiller ministériel. C'est plié, il n'y a aucun suspense. On se retrouve encore dans la machine à laver, à se demander ce que nous réserve la suite" ». Chaos ? La presse étrangère ne peut que constater les dégâts… « Et la France replongea dans le chaos », soupire Le Soir à Bruxelles. « Les mots tenus par François Bayrou durant sa conférence de presse lundi ne peuvent que bousculer. Oui, creuser sans cesse la dette hypothéquera l'avenir des générations futures. Mais la gravité du moment n'appelait-elle donc pas justement à débattre, à tenter d'arracher à tout prix un compromis, s'exclame le quotidien belge, même si cet accord semblait quasiment introuvable ? Une partie du Parti socialiste, sa frange la plus modérée, incarnée par l'ancien président François Hollande, était encore prête à discuter. Tant que le gong de l'échec n'avait pas retenti, il était encore possible d'espérer conjurer le chaos. François Bayrou a choisi une autre voie, pointe encore Le Soir. Il a préféré une sortie théâtrale, désormais plus que probable. Partir avant d'être chassé ». Incompréhension… Le Temps à Genève exprime son incompréhension… « On notera l'utilisation répétée par le Premier ministre du mot "clarification" pour expliquer sa démarche. C'est le terme exact qu'avait utilisé Emmanuel Macron en 2024 pour justifier sa dissolution (complètement ratée) de l'Assemblée nationale, celle-là même qui a enfoncé la France dans cette crise, avec des élections législatives anticipées qui ont parachevé l'explosion du paysage politique français et laissé le pays sans la moindre majorité sur laquelle s'appuyer. Emmanuel Macron avait fini par reconnaître l'échec de ce premier coup de poker et il validerait désormais le pari fou de son Premier ministre ? », s'exclame Le Temps. « Soit le président ne retient aucune leçon, soit il a autre chose derrière la tête. Autre chose de nécessairement très risqué. Qui a dit que chat échaudé craint l'eau froide ? » Courage ? Pour le Times à Londres, François Bayrou a fait preuve de courage… « Le Premier ministre français risque sa tête pour rétablir des finances publiques désastreuses. Il faut féliciter François Bayrou pour avoir appelé à un vote de confiance afin de sortir ses compatriotes de leur état de rêve ». Et le Times de détailler par le menu l'état catastrophique des finances publiques françaises… Et de signaler au passage que si une majorité de français refusent la suppression de deux de leurs onze jours fériés, l'Angleterre, elle, n'en compte que huit… Coup de froid… « Adieu l'été », soupire pour sa part le Wall Street Journal à New York : « coup de froid à Paris pour le début de la saison budgétaire française. Les investisseurs sont transis à l'idée que le gouvernement pourrait bientôt tomber comme une feuille morte à l'automne, car après toutes ces années, Paris n'arrive toujours pas à maîtriser son budget et son économie. (…) On aurait pu penser, déplore le quotidien financier américain, que la situation budgétaire française désastreuse susciterait une explosion de créativité en matière de politique. Au lieu de cela, la plupart des politiciens français s'accordent à dire qu'ils préfèrent augmenter les impôts plutôt que de réduire les dépenses ou de réformer les droits sociaux. (…) Il n'y a aucune discussion sur la croissance économique, qui est le seul moyen pour la France d'échapper à un marasme fiscal, constate encore le Wall Street Journal. Les premiers succès d'Emmanuel Macron en matière de réformes ont montré que le changement était possible, mais son style impérieux n'a pas réussi à rallier les électeurs ».
Surprise hier : le Premier ministre français annonce qu'il va engager la responsabilité de son gouvernement sur son plan d'économies budgétaires. Ce sera le 8 septembre devant l'Assemblée nationale réunie en session extraordinaire. Seulement voilà, l'opposition est vent debout contre ce projet et elle votera la censure… Résultat, pointe Libération, « Bayrou s'auto-dissout : vu le niveau de sa cote de popularité et l'ampleur des mouvements sociaux qui se préparent, foutu pour foutu, François Bayrou a donc choisi de faire tapis en sollicitant ce vote de confiance. Suicidaire ou courageux, il y a sans doute un peu des deux dans cette annonce qui, après un bref moment de sidération, a été prise au mot par tous les partis d'opposition qui ont assuré qu'ils ne voteraient pas la confiance. » « François Bayrou seul contre tous », renchérit Le Figaro. « Il pariait sur un quitte ou double. Vainqueur, il serait sorti plus fort de cet épisode. On sait déjà que le plus probable semble devoir être la chute de son gouvernement ». Et pourtant, soupire Le Figaro, « son constat était sombre, mais lucide. Sa leçon était sévère, mais juste. En rappelant qu'il était le seul à se battre contre la dette depuis vingt ans, François Bayrou s'est bien sûr donné le beau rôle, mais, dans l'instant présent, son initiative - courageuse - mettait en jeu sa survie à Matignon. Il restera donc seul contre tous ». « Lui ou le chaos… » « Durant tout l'été, rappelle Le Soir à Bruxelles, François Bayrou avait prêché dans le désert pour convaincre les Français de soutenir son projet de budget pour 2026. Son plan, esquissé mi-juillet, prévoit 44 milliards d'euros d'économies, notamment via une “année blanche“ (le gel des dépenses sociales au niveau de 2025), une réforme de l'assurance-chômage et de la Sécurité sociale, mais surtout la suppression de deux jours fériés. Un chiffon rouge, pour 84 % des Français, selon l'institut de sondages Odoxa. (…) C'est donc lui ou le chaos, s'exclame Le Soir. Lui ou la dette. Et ce sera à chaque parlementaire, de chaque parti, d'en décider en son âme et conscience. Un pari qu'il n'a, à vrai dire, quasiment aucune chance de gagner sauf énorme coup de théâtre ». Et après ? Alors si l'Assemblée vote la censure, que peut-il se passer ? Réponse du Guardian à Londres : « les dirigeants de l'opposition ont déclaré qu'en cas de chute du gouvernement, ils exigeraient la dissolution du Parlement et de nouvelles élections. Néanmoins, Emmanuel Macron, dont la décision surprise de dissoudre le Parlement en juin 2024 a produit une assemblée divisée en trois groupes opposés, Emmanuel Macron ne semble pas vouloir répéter l'expérience. Les analystes estiment qu'il tentera d'éviter de nouvelles élections anticipées, pointe encore le quotidien britannique, en cherchant plutôt à nommer un nouveau Premier ministre - bien que l'on puisse se demander qui pourrait être ce Premier ministre et comment il pourrait être plus efficace ». Gaza : encore un « crime de guerre » À la Une également, l'indignation après la nouvelle frappe israélienne hier à Gaza. Frappe sur l'hôpital Nasser de Khan Younès qui a fait plus de 20 morts dont 5 journalistes palestiniens. « Une caméra de Reuters a tout filmé, rapporte Le Monde. Face à la violence des images, l'armée israélienne a rapidement annoncé une enquête. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, est aussi intervenu dans la soirée en exprimant ses regrets. “Israël accorde de la valeur au travail des journalistes, du personnel médical et de tous les civils“, a écrit le chef du gouvernement alors même, fulmine Le Monde, que tous les actes de l'État hébreu depuis vingt-deux mois témoignent du contraire – à commencer par l'interdiction faite aux reporters internationaux de se rendre dans l'enclave palestinienne de manière indépendante ». Enfin, Haaretz, quotidien israélien d'opposition, ne cache sa colère : « nous avons été témoins d'un crime de guerre retransmis en direct. Comment justifier des attaques répétées contre un hôpital, surtout lorsque le système de santé de Gaza est pratiquement paralysé, au milieu d'une crise humanitaire et d'une famine sans précédent dont le monde entier parle ? Comment expliquer le nombre de journalistes tués (245 depuis le début de la guerre) ? (…) Cette guerre doit cesser immédiatement, s'exclame encore Haaretz. Israël doit prendre conscience de la réalité, renoncer à son projet scandaleux d'occuper la ville de Gaza et signer un accord prévoyant la libération des otages et le retrait de ses troupes de la bande de Gaza ».
« Un samedi comme un autre à Tel-Aviv, relève Libération à Paris. Des manifestations qui s'enchaînent et plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue. Courant août, le mouvement social contre la guerre dans la bande de Gaza qui agite la capitale d'Israël depuis des mois a encore gagné du terrain, nourri par la nouvelle opération militaire dans la ville de Gaza annoncée par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, qui menace d'aggraver encore le désastre humanitaire dans l'enclave palestinienne. Dimanche 17 août, rappelle le journal, une manifestation gigantesque avait rassemblé jusqu'à 500 000 personnes au niveau de la place des Otages, selon les organisateurs. Samedi, ils étaient encore près de 100 000 au même endroit. Et des milliers d'autres ailleurs ». Certes, pointe encore Libération, « ce mouvement social n'est pas unifié. Il est composé de plusieurs groupes avec leurs propres revendications ». Mais, « familles d'otages, réservistes, pacifistes de gauche dessinent la diversité, la multitude et parfois les contradictions d'un mouvement social qui ne cesse de prendre de l'ampleur ». Reste, constate le quotidien français, que « ce mouvement est minoritaire au sein de la société israélienne, en dépit de son expansion. Il peine toujours à mobiliser au-delà des classes moyennes et des classes moyennes supérieures, quand les classes populaires, dans l'ensemble, restent fidèles au gouvernement. Il y a 8 jours, la grève générale convoquée par le Forum des familles d'otages n'a eu un qu'un effet limité. Trop peu pour faire flancher Benyamin Netanyahu qui les balaye du revers de la main, pour le moment ». Israël ébranlé par le rapport de l'ONU sur la famine à Gaza Netanyahu qui contre-attaque après le rapport de l'ONU confirmant l'état de famine avancé à Gaza. Son argumentaire est repris par le Jerusalem Post : « c'est le Hamas qui est responsable du manque de nourriture, affirme le quotidien proche du pouvoir. Le Hamas qui pille l'aide pour la revendre à des prix exorbitants et qui manipule la couverture médiatique ». Faux, rétorque Haaretz. « Israël s'est empressé de discréditer le rapport de l'ONU établissant que Gaza souffrait d'une famine sans précédent. Mais les mensonges et les victimisations ne changent rien à un fait fondamental, affirme le quotidien de gauche israélien : Israël a affamé les Gazaouis jusqu'à l'intervention de la communauté internationale. (…) Depuis des mois, des camions chargés de nourriture attendent en Égypte, en Jordanie, en Cisjordanie et en Israël, prêts à entrer à Gaza pour nourrir la population. Le gouvernement israélien, mus par la vengeance et la survie politique, a sciemment créé cette catastrophe. La faim à Gaza est une réalité, conclut Haaretz. Et c'est de notre faute. » Dans une tribune publiée par Le Monde à Paris, les juristes Julia Grignon et Alexandre Miliani affirment que « la déclaration de famine de l'ONU à Gaza constitue une injonction à agir pour tous les États du monde. Parce qu'ils ont tous signé les conventions de Genève de 1949, les pays ont l'obligation de faire respecter le droit international humanitaire. (…) S'indigner est indispensable, mais, affirment encore les deux auteurs, c'est uniquement en prenant des mesures concrètes que des vies humaines pourront être sauvées ». Seule la chute de Netanyahu… Justement, au-delà d'éventuelles sanctions internationales, pour le Times à Londres, « il n'y a aucun espoir pour Gaza tant que Netanyahu est au pouvoir. Israël est une démocratie. Seul son électorat peut renverser son gouvernement. Par conséquent, avec ou sans le soutien des États-Unis, nous devons dire aux Israéliens ce que nous savons être vrai, s'exclame le Times : leur gouvernement salit la réputation de leur nation ; Israël est en train de devenir un État paria. (…) Nous devons parler franchement au peuple israélien. Il doit comprendre que nous ne sommes pas ses ennemis et que nous voulons contribuer à le défendre contre les mouvements terroristes meurtriers (…). Mais pas avant qu'il n'ait débarrassé son pays de la coalition gouvernementale actuelle ». Alors peut-être un début de solution avec la proposition formulée avant-hier par l'un des principaux opposants à Benyamin Netanyahu, Benny Gantz : la formation d'un gouvernement temporaire permettant de libérer tous les otages à Gaza, un gouvernement de centre-droit qui écarterait l'extrême droite du pouvoir. Et on revient à Libération pour qui cela pourrait être « un tournant politique majeur en Israël ». Mais pour l'instant, aucune réaction des dirigeants israéliens.
Dans la presse internationale, de nouveau, ces photos d'enfants et d'adultes qui tendent désespérément des bassines en fer, espérant recevoir de la nourriture. C'est à la Une du quotidien espagnol El Païs, qui titre : « La ville de Gaza officiellement en état de famine, à la veille de l'invasion israélienne ». Une famine « entièrement provoquée par l'homme », accuse le Guardian, citant les experts qui ont défini les critères sur lesquels l'ONU s'appuie pour décréter l'état de famine. « Une famine », précisent encore les experts, « qui est entièrement d'origine humaine et qui pourrait être stoppée ». La presse israélienne, elle, s'appuie sur les déclarations du premier ministre Benyamin Netanyahu, qui parle de « mensonge » et de « diffamation », comme le rappelle en une le Times of Israël, selon lequel « le département d'État américain rejette en grande partie le rapport de l'ONU ». Le Jerusalem Post, lui, préfère titrer sur les dernières déclarations de Donald Trump selon lequel « il reste probablement moins de 20 otages en vie à Gaza ». Quant au quotidien d'opposition Haaretz, il n'évoque pas la famine en Une, mais révèle que sur ordre du Shin Bet – les services de renseignement israéliens –, deux médecins étrangers bénévoles (une américaine et une française) se sont vu refuser « l'accès à la bande de Gaza ». Peine de mort requise contre Joseph Kabila Également dans la presse internationale, les réquisitions dans le procès de Joseph Kabila, en RDC. « Au Congo, le ministère public a requis la peine de mort pour l'ancien chef de l'État Joseph Kabila, accusé d'être l'instigateur du mouvement rebelle AFC/M23 », titre Le Soir. Une réquisition chaleureusement accueillie par l'assistance. « Pluie d'applaudissements dans la salle d'audience, aucunement surprise par la sévérité des réquisitions, au vu de la gravité des charges qui pèsent sur Joseph Kabila », poursuit le quotidien belge. L'ancien chef de l'État est notamment accusé « de participation à un mouvement insurrectionnel, trahison ou encore apologie de la rébellion ». Joseph Kabila n'assiste pas à son procès. L'un des avocats de l'accusation, rappelle Le Soir, ironise : « Monsieur Kabila, aujourd'hui, est gardé par les forces spéciales rwandaises. Quand il veut venir à Goma, il passe par le Rwanda ». Joseph Kabila est même accusé d'être, en fait, « un Rwandais du nom d'Hippolyte Kanambé », « ce qui met en doute son lien filial avec son prédécesseur Laurent-Désiré Kabila ». Du côté de la défense, poursuit Le Soir, on parle de « manipulation d'identité d'un héros national », alors que le parti politique de Joseph Kabila, le PPRD, évoque un « procès bidon ». « Qu'importe les critiques et les polémiques », conclut Le Soir, « le verdict de la Haute Cour militaire est attendu très prochainement dans la capitale kinoise ». Business de la maltraitance en ligne Enfin, en France, la presse continue de s'interroger sur la mort en direct d'un streamer, qui se faisait appeler Jean Pormanove. Il était le souffre-douleur de deux autres hommes, scènes diffusées en direct sur la plateforme vidéo australienne Kick. Mediapart décrit ainsi les jours qui ont précédé la mort du streamer qui était consentant, du moins au début des violences subies : « douze jours de sévices physiques et psychologiques, au cours desquels le streamer est frappé à plusieurs reprises au visage. Il est également étranglé, sorti brutalement du sommeil, rabaissé, moqué, insulté ». Mais selon l'autopsie, ce ne seraient pas les coups reçus qui ont provoqué la mort de Jean Pormanove. Il n'empêche, Mediapart parle d'un « véritable business de la maltraitance en ligne, encouragé par des fans prêts à payer pour ce sordide spectacle ». Des scènes diffusées donc par la plateforme australienne Kick, pas du tout effrayée par les réactions indignées, puisqu'elle « a remis en ligne, jeudi, les vidéos des sévices subis par le streamer avant sa mort », révèle Mediapart. Images qui sont restées accessibles jusqu'à vendredi dans l'après-midi. Preuve que la régulation de telles vidéos est loin d'être acquise. À lire aussiBande de Gaza: «Il s'agit d'une politique qui consiste à affamer une population bloquée»
« Révélations », titre le Guardian. « 83 % des victimes à Gaza sont des civils, selon les propres chiffres de l'armée israélienne ». Le quotidien britannique avance ainsi que « la base de données classifiée de Tsahal, a répertorié 8 900 morts parmi les combattants, alors que le bilan global est de 53 000 morts ». Des chiffres qui remontent au mois de mai, et qui selon le Guardian, « font état d'un ratio de victimes civiles extrêmement élevé pour une guerre moderne, même comparé aux conflits où les massacres aveugles sont légion, telles que les guerres civiles en Syrie et au Soudan ». Envoyer l'infanterie Aucun apaisement ne semble toutefois à l'ordre du jour, et Benyamin Netanyahou prépare l'invasion de la ville de Gaza, dont le Jerusalem Post se fait l'écho. Les débats, estime le quotidien israélien conservateur, portent sur le nombre de réservistes qui pourraient être mobilisés pour cette invasion. « Mais ce n'est pas le problème principal, estime le journal. Ce qui compte vraiment, c'est de savoir si l'armée israélienne pourra empêcher les forces de Hamas de fuir la ville de Gaza, en même temps qu'un million de civils ». Et pour cela, il faudrait « envoyer l'infanterie dans certaines parties de Gaza, sans commencer par des bombardements massifs ou des tirs d'artillerie, pour tenter de prendre les combattants du Hamas au dépourvu ». Le Jerusalem Post, évoque aussi une autre piste : « l'encerclement de Gaza » et l'évacuation de civils par petits groupes, « pour éviter que les combattants du Hamas puissent fuir au milieu de la foule ». Mais le Jerusalem Post exprime sa défiance face au gouvernement de Benyamin Netanyahou, estimant « qu'il fera la même erreur que lors de ses précédentes incursions : laisser le Hamas s'échapper ». Échec diplomatique Autre conflit, cette fois-ci entre la Russie et l'Ukraine. Le Wall Street Journal fait part aujourd'hui de ses doutes après les récents efforts diplomatiques de Donald Trump. « L'optimisme s'est estompé », estime le quotidien américain, « Trump cherche de nouvelles réponses », car « ses espoirs d'organiser un sommet avec les présidents russe et ukrainien pour conclure un accord de paix ne s'est pas concrétisé ». « Son plan de secours », une rencontre en tête-à-tête entre Poutine et Zelensky « pour discuter de la fin de la guerre, n'a pas non plus fonctionné ». Une question essentielle se pose, aux yeux du Wall Street Journal. Cette question, c'est : « dans quelle mesure Donald Trump est-il prêt à faire pression sur Poutine et jusqu'où est-il prêt à aller pour soutenir Zelensky ? » Insuffisance cardiaque Côté russe, le Moskovski Komsomolets s'emploie à accuser l'Ukraine de minimiser ses pertes militaires. En effet, selon le journal russe, « l'insuffisance cardiaque est souvent citée comme cause de décès chez les soldats des forces armées ukrainiennes ». L'information provient d'un groupe de hackers, Killnet, annonce le journal qui semble lui faire confiance et rappelle « que la partie russe a déjà affirmé à plusieurs reprises que le régime de Kiev sous-estime systématiquement les pertes militaires ». Le Moskovski Komsomolet affirme également, en citant une fois encore les hackers de Killnet, que « parmi les soldats morts en Ukraine, nombreux sont ceux qui n'ont pas atteint l'âge de la mobilisation ». Camions d'herbe Enfin, en Espagne, les incendies laissent derrière eux un paysage de désolation. C'est à la Une du quotidien espagnol El País, la photo d'un petit troupeau de vaches, allongées sur un champ complètement noir et calciné. « Le secteur agricole et l'élevage sont en train de mourir sous la violence des flammes », annonce le journal. « Plus de 350 000 hectares ont été touchés », selon le système de surveillance par satellite Copernicus. « Des régions entières ont été réduites en cendres », affirme l'un des représentants des agriculteurs et des éleveurs. Pour beaucoup, dit-il, « ce sera très difficile de reprendre les activités dans les zones où tout a brûlé ». Angela, une éleveuse de 29 ans, explique qu'elle n'a plus de nourriture pour ses vaches. Elle doit acheter des camions d'herbe pour son troupeau. Mais elle ne baisse pas les bras. « On travaille sans relâche », a-t-elle expliqué à El País.
Le New York Times résume ainsi les dernières annonces du gouvernement de Benyamin Netanyahu : « Israël a approuvé » mercredi « l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie et a annoncé poursuivre son projet de reprise de la ville de Gaza, faisant fi des critiques internationales et défiant le soutien croissant à la création d'un État palestinien indépendant ». À l'instar du Figaro à Paris, la presse internationale publie les premières images de l'offensive israélienne en périphérie de la ville de Gaza. Objectif : « s'emparer de cette ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, considérés comme les derniers bastions du Hamas, prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages qui y sont toujours retenus », rapporte le journal. Fuite en avant. Non, s'exclame le Guardian à Londres, cette offensive n'est qu'une fuite en avant. « Netanyahu est aux abois. Il estime qu'une guerre sans fin pourrait le maintenir au pouvoir et lui éviter le procès pour corruption qui doit reprendre prochainement. (…) Israël doit mettre fin aux massacres, s'exclame le quotidien britannique. S'emparer de la ville de Gaza et l'occuper ne feraient qu'accentuer l'horreur. (…) Un cessez-le-feu est donc plus urgent que jamais. Donald Trump pourrait mettre un terme à cette extermination et mettre fin à l'impunité d'Israël. Au lieu de cela, hier, déplore le Guardian, les États-Unis ont sanctionné plusieurs responsables de la Cour pénale internationale dans le cadre de l'affaire contre le Premier ministre israélien. Mais, pointe encore le journal, si Donald Trump espère toujours un accord plus large au Moyen-Orient, celui-ci ne peut être construit sur les ruines de Gaza. D'autres États devraient aller au-delà de l'étape importante, mais symbolique, de la reconnaissance d'un État palestinien. » Le Haaretz, quotidien de gauche israélien, s'emporte contre la volte-face du chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Eyal Zamir, au départ opposé à cette offensive et qui a finalement plié. « Nous avons un gouvernement insensé, s'exclame Haaretz. Refuser d'obéir à ses ordres est non seulement permis, mais c'est un devoir. Les généraux qui planifient et exécutent une telle folie sont pleinement complices de ce crime. Un crime contre ce que signifie être israélien, un crime contre l'humanité, un crime contre l'État. » À lire aussi«La politique israélienne favorise l'antisémitisme», dit l'ex-ministre palestinien Anwar Abu Eisheh « Guerre, annexion, colonisation » Autre offensive menée par Netanyahu, mais diplomatique : le Premier ministre israélien s'en prend à la France et à l'Australie qui ont promis de reconnaître l'État de Palestine en septembre. « La perspective de ces reconnaissances est vécue comme une attaque par Israël, pointe Le Soir à Bruxelles. Reste que « depuis le début de la guerre, Benyamin Netanyahu n'a pas présenté de vision politique claire pour mettre fin au conflit ». Et le quotidien belge de citer Ofer Bronchtein, Franco-Israélien qui conseille Emmanuel Macron sur les affaires israélo-palestiniennes : « Netanyahu ne veut pas de l'État palestinien, affirme-t-il. Le seul plan concret, c'est celui de l'extrême droite israélienne : guerre, annexion, colonisation… Tout cela cause un préjudice énorme à la population. C'est en refusant d'arrêter sa guerre contre le Hamas, qui n'est désormais plus une menace militaire, que le gouvernement israélien nourrit l'antisémitisme. » Se ressaisir ? La colonisation qui s'intensifie justement. Mercredi 20 août, un plan controversé pour la création d'une nouvelle, à l'est de Jérusalem, a été validé, ouvrant la voie à la séparation physique entre le nord et le sud de la Cisjordanie occupée. Un plan qui « met ainsi fin au rêve d'un État palestinien », constate la Repubblica à Rome. Pour le Jerusalem Post, quotidien israélien pourtant proche du pouvoir, « Israël doit se ressaisir sur le plan diplomatique. (…) Nous devons enfin présenter un plan crédible pour le "jour d'après" que les autres capitales pourront soutenir, affirme le journal. Les grandes lignes ne sont pas un mystère : la libération de tous les otages comme point de départ de tout cessez-le-feu durable ; une Autorité palestinienne restructurée, réformée et démilitarisée qui puisse gouverner Gaza et la Cisjordanie avec un contrôle extérieur – ou un organisme international qui gouvernerait Gaza jusqu'à ce que les forces locales soient en mesure de le faire. (…) Il faut être lucide, s'exclame encore le Jerusalem Post. (…) Le mois de septembre approche. (…) Israël a besoin d'arriver avec un programme de reconnaissance de la Palestine. » À lire aussiIsraël: le ministre de la Défense rappelle 60 000 réservistes après l'approbation du plan de conquête de Gaza-ville
Près de 48 heures après la rencontre entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, la presse continue de décortiquer les résultats des discussions, de scruter à la loupe la moindre déclaration et de gloser sur d'hypothétiques sorties de crise. Le Soir, à Bruxelles, résume le sentiment dominant : « À Washington, on a évité le pire, mais pas éliminé le pire. Loin de là ! (…) En se rendant en délégation à la Maison Blanche, les Européens et l'Otan ont fait office de bouclier pour le président ukrainien, en présentant un front occidental uni au président américain. Macron, Merz, von der Leyen, Rutte et les autres sont en effet rentrés pour la première fois dans les fondements de la discussion sur les conditions d'un accord de paix : à Washington, il a été question au premier plan des garanties de sécurité pour l'Ukraine et pour l'Europe, et d'une possible rencontre entre Poutine et Zelensky. » Toutefois, tout peut basculer, pointe encore Le Soir : « "on est très loin de crier victoire", a reconnu Emmanuel Macron lui-même à la sortie de cette séquence décidément inédite. Le président français est même très en dessous de la vérité : il n'y a plus de cessez-le-feu sur la table, les garanties données par Trump sur la sécurisation par les Américains de l'Ukraine et de l'Europe sont très vagues et l'"échange" de territoires reste une exigence de base de Poutine. » Un apaisement, mais pas la paix En fait, soupire Le Temps à Genève, « les Européens ont ramené de la politesse de Washington, mais pas beaucoup plus. De l'apaisement plutôt qu'un plan de paix à proprement parler. La présence des Européens à Washington aura peut-être au moins permis de pousser Donald Trump à rester poli. Sinon, il faut bien avouer que les lignes ont peu changé. » « Une rencontre indispensable, mais peu fructueuse », renchérit Le Monde à Paris. « Après le fiasco de l'Alaska, le pire a été évité : le front transatlantique, que le président Poutine rêve de voir s'effondrer, est préservé, au moins dans les apparences. Mais un énorme travail reste à faire pour transformer la "convergence" évoquée par Emmanuel Macron en une action conjointe pour sauver l'Ukraine. » Trump maître du jeu Ce qui est sûr, c'est que Trump a les cartes en main. C'est ce qu'affirme Le Figaro : « Les visiteurs de la Maison-Blanche ont échoué à rétablir l'exigence initiale d'un cessez-le-feu. Et Zelensky ne s'est pas appesanti sur les questions territoriales, de crainte de braquer son hôte par un refus catégorique. C'est la preuve que toutes les voies en Ukraine passent par Trump. De toute évidence, les alliés estiment que l'alternative, où le président américain se détournerait du dossier, serait pire que les contorsions et les flatteries qu'impose son maintien dans le jeu. Inversement, Poutine mise sur la complexité de l'affaire pour garantir la lassitude du pacificateur de Washington. Qui va remporter son pari ? Les Européens, sans illusions sur le Russe et sans grands espoirs envers l'Américain, ont une bonne motivation pour monter en puissance, en rêvant du jour où ils pourront tenir tête à l'un et se passer de l'autre. » Poutine, maître de guerre « Quelle est la prochaine étape des pourparlers de paix en Ukraine ? », s'interroge pour sa part le New York Times. Côté américain, on affirme que Poutine est prêt à rencontrer Zelensky, mais côté russe, rien n'est confirmé. Et le quotidien américain de souligner que « le président russe a la réputation de gérer les crises au ralenti, en espérant que les circonstances lui soient plus favorables ». Et Poutine pourrait ainsi encore gagner du temps. Enfin, le Washington Post ne se fait aucune illusion : « Qu'est-ce qui a été réalisé après toutes ces réunions ? Pas grand-chose. Même si Zelensky et Poutine se rencontrent, il n'y a aucune raison de s'attendre à une avancée. (…) Si vous voulez juger des intentions de Poutine, ignorez ses paroles trompeuses et regardez ses actions brutales, s'exclame le Post. Quelques heures avant l'arrivée de Zelensky à la Maison Blanche, des attaques russes ont tué 14 civils en Ukraine. Et quelques heures après, les Russes ont lancé leur plus grande attaque de missiles et de drones de ces quatre dernières semaines. En écartant, du moins pour l'instant, la menace de sanctions américaines plus importantes, l'offensive diplomatique de Poutine ne fait que donner un répit à ses troupes pour qu'elles poursuivent leur guerre d'agression. Ainsi, les derniers pourparlers de paix, loin de mettre fin à la tuerie, n'ont fait que la perpétuer. »
« L'accélération diplomatique est indéniable, relève Le Monde à Paris, mais le risque d'une sortie de route, élevé. Washington a été le théâtre, hier, d'une réunion peu commune, improvisée en un week-end, entre les principaux dirigeants européens, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et Donald Trump. L'unité affichée à la Maison Blanche, les amabilités échangées devant les caméras pour combler l'hôte vaniteux et imprévisible, qui se rêve en faiseur de paix en Ukraine comme ailleurs, ont conduit à une promesse de prolongation de cet effort. » Alors quelle est la prochaine étape ? Une rencontre Vladimir Poutine-Volodymyr Zelensky ? Donald Trump en a fait l'annonce lundi. Toutefois, tempère Die Welt à Berlin, il reste beaucoup d'inconnues. Où se tiendrait cette réunion ? « Budapest et Genève ont été évoquées dans les cercles diplomatiques. Mais surtout, aucune date n'a été fixée, pointe le quotidien allemand. Le chancelier Merz a bien indiqué que la rencontre aurait lieu dans les deux prochaines semaines, mais aucune confirmation n'a été fournie dans l'immédiat. » À lire aussiSommet de Washington : une rencontre Poutine-Zelensky pour la paix en Ukraine « dans les prochains jours » Des concessions territoriales ? Qu'en est-il de la question des territoires ? La réunion de lundi n'a pas permis de « désamorcer l'obstacle qui pourrait tout faire capoter, relève La Repubblica à Rome : le désaccord sur les territoires occupés, qui resteront aux mains de la Russie. (…) Les discussions peuvent s'effondrer comme un château de cartes à tout moment. La raison en est la demande provocatrice de [Vladimir] Poutine d'obtenir de [Volodymyr] Zelensky le contrôle non seulement des 20 % des territoires ukrainiens occupés, mais aussi du reste de la province de Donetsk, toujours aux mains de Kiev. Si [Volodymyr] Zelensky acceptait, ce serait une capitulation humiliante. » Reste que les Russes sont en position de force sur le plan militaire. Interrogé par Le Devoir à Montréal, Dmitry Gorenburg, chercheur à l'Université de Harvard, rappelle que « la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014. Elle contrôle 88 % de la région du Donbass et les trois quarts des oblasts de Kherson et de Zaporijjia. En vertu de la situation actuelle sur le champ de bataille, je pense qu'il est impossible d'obtenir un cessez-le-feu sans que l'Ukraine cède les territoires contrôlés par la Russie », affirme le chercheur. Et c'est ce que sous-entend le Washington Post avec cette phrase : « Les détails d'un accord difficile avec l'Ukraine se précisent. Il ne s'agirait pas d'une paix juste, affirme le quotidien américain. Elle refléterait simplement les réalités du champ de bataille. » Quelles garanties de sécurité ? Un point positif à l'issue de cette réunion, note pour sa part le Wall Street Journal : « Trump s'est montré réaliste sur la sécurité (future) de l'Ukraine. Pour la première fois, il a affirmé que les États-Unis aideraient l'Europe en lui fournissant des garanties de sécurité. » « La formule avait été proposée par l'Italie il y a plusieurs mois, précise Le Figaro à Paris. Dans les milieux militaires, on ignore encore à quoi elle pourrait ressembler concrètement. Mais l'idée était considérée comme inenvisageable par Washington il y a (encore) quelque temps. Les Européens vont prendre leur part du fardeau, s'est tout de même félicité Donald Trump. » Concrètement, pointe le Wall Street Journal, « pour qu'une telle promesse de sécurité soit crédible, les États-Unis devront s'impliquer de manière plus que symbolique. Il s'agirait au minimum d'un échange de renseignements, peut-être d'un plus grand nombre d'avions déployés dans la région, et d'une aide au réarmement de l'Ukraine et à la construction de l'armée de Kiev. » Finalement, « Zelensky peut-il faire confiance à Trump, s'interroge le New York Times. Le destin de l'Ukraine en dépend. Le président Trump n'a offert que de vagues garanties de sécurité à l'Ukraine dans le cas où celle-ci accepterait de conclure un accord avec la Russie. » Et on connait le tempérament de Trump, pointe encore le New York Times, ses voltefaces permanentes sur l'Ukraine, mais aussi sur d'autres crises : « dans un éclair de lucidité hier, il a toutefois reconnu que la guerre en Ukraine – qu'il avait promis de régler en 24 heures - était plus difficile et complexe à résoudre qu'il ne l'avait prévu ». À lire aussiUkraine : le sommet de Washington s'achève sur la perspective d'une rencontre Poutine-Zelensky
Ce lundi se jouera peut-être l'avenir de l'Ukraine. Une demi-douzaine de dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, Friedrich Merz et Keir Starmer, accompagnent Volodymyr Zelensky à Washington, où il doit être reçu par Donald Trump. « Qu'espèrent-ils obtenir, s'interroge Le Figaro à Paris, alors que les négociations se jouent désormais entre Moscou et la Maison Blanche, et semblent s'éloigner de plus en plus des positions initiales de l'Europe ? Relégués au rang de “soutiens“ plus ou moins indéfectibles, mais qui assurent désormais la majorité de l'aide militaire à l'Ukraine, les pays européens marchent sur une corde raide. Ils sont partagés entre la volonté de maintenir la pression sur Moscou – l'UE annonce travailler à un 19e paquet de sanctions contre le régime, prévu pour septembre – et le souci de ne pas froisser Donald Trump en paraissant s'opposer trop ouvertement à ses efforts de paix, sans faire trop de concessions à Vladimir Poutine ». Trump sait-il lui-même ce qu'il fait ? « Quelle paix pour l'Ukraine ? », s'interroge pour sa part le Wall Street Journal. « Le président Trump mène sa politique étrangère en fonction de son instinct propre et de ses impulsions tactiques. Et son brusque revirement de vendredi sur la Russie et l'Ukraine en est une illustration classique. Il est impossible de savoir s'il s'agit du début d'un chemin vers la paix ou vers l'apaisement. Nous ne sommes pas sûrs, s'exclame le Wall Street Journal, que Donald Trump le sache lui-même ». Un détail qui a son importance, relève Le Monde à Paris : « le président américain donne du “Vladimir“ à Vladimir Poutine, mais il n'appelle jamais son homologue ukrainien “Volodymyr“ ; il dit “le président Zelensky“. Par interview interposée, il conseille à ce dernier d'accepter le “deal“ que serait prêt à lui proposer Poutine car, ajoute-t-il, “la Russie est une grande puissance“, ce que l'Ukraine “n'est pas“. Dans ce raccourci, tout est dit, constate Le Monde. Dans le monde trumpien, les petits doivent s'incliner devant les grands. Et lorsqu'un grand agresse un petit, c'est la faute du petit : Donald Trump continue, contre toute évidence, d'accuser l'Ukraine d'avoir commencé la guerre avec la Russie ». Fracturer l'axe naissant Washington-Moscou… La partie s'annonce donc très serrée, soupire Le Soir à Bruxelles… « Volodymyr Zelensky et ses alliés européens ne seront pas de trop, ce lundi, pour tenter de fracturer l'axe Washington-Moscou naissant. Leur espoir sera de tabler sur la malléabilité proverbiale du président des États-Unis, qui change souvent d'avis, parfois au cours de la même journée. Leur humilité ne fait aucun doute : ils savent combien Donald Trump les méprise autant qu'il admire l'homme fort de Moscou, et ne se font aucune illusion sur sa profonde hostilité envers Zelensky. Ils savent également qu'aucun parallèle historique, aussi évident soit-il, entre Vladimir Poutine et Adolf Hitler ne saurait infléchir Donald Trump, qui ne respecte ni morale ni droit international ». Pour l'instant, les positions des uns et des autres sont totalement opposées… « À Anchorage, rappelle Libération, Poutine aurait proposé que l'Ukraine lui cède l'entièreté du Donbass (les régions administratives de Louhansk et de Donetsk, que l'armée russe occupe déjà en grande partie) en échange d'un “gel“ du front dans les régions de Zaporijia et Kherson, plus au sud. “Trump est enclin à soutenir cela“, indique “une source ayant connaissance du sujet“. Une offre inacceptable pour Zelensky, pointe Libération, qui a répété qu'il était hors de question d'offrir un morceau du territoire ukrainien à l'agresseur. D'autant que sans cessez-le-feu préalable, cet arrangement territorial – qui verrait l'armée ukrainienne abandonner ses positions et se retirer du Donbass — reposerait uniquement sur la bonne foi du Kremlin. Impensable, étant donné le pedigree de Poutine ». Tout n'est pas perdu ? Enfin, le Guardian à Londres veut garder espoir : « en route vers la Maison Blanche, Zelensky et ses soutiens européens peuvent se préparer à l'idée que tout n'est pas perdu. Leur plus grande crainte était que Trump conclue un accord avec Poutine en Alaska, présenté comme un fait accompli à Kiev. Cela ne s'est pas produit ». Reste maintenant à convaincre Trump, pointe le quotidien britannique, en jouant, pourquoi pas, sur « son obsession de remporter le prix Nobel de la paix ». Et en lui faisant comprendre que « l'histoire lui sera clémente s'il parvient à instaurer une paix équitable en Ukraine ; et qu'elle le sera moins s'il pousse à la capitulation ».
Vladimir Poutine apparaît plus que jamais comme le grand vainqueur de sa rencontre avec Trump en Alaska. Ses exigences sont claires, selon le journal le Monde, « le président russe serait prêt à geler une grande partie du front, en échange de la région du Donbass », dans l'est de l'Ukraine. Le Washington Post précise : « Trump abandonne sa demande de cessez-le-feu et annonce à ses alliés que Poutine veut des territoires », « il veut la partie orientale du Donbass, en échange de l'arrêt de la guerre », complète le quotidien américain. Pour le New York Times, les jeux sont faits : « Trump a cédé à l'approche de Poutine sur l'Ukraine (…) qui consiste à négocier un accord de paix plus large, exigeant de l'Ukraine qu'elle cède des territoires ». Analyse partagée par le Guardian, à Londres : « Donald Trump soutient la cession de territoires ukrainiens à la Russie ». Informations obtenues après que les détails « de l'appel de Trump aux dirigeants européens ont fuité », précise le quotidien britannique, qui conclut : « Le soutien des États-Unis à la cession du Donbass à la Russie représente une rupture avec l'Ukraine et ses alliés européens, qui s'opposent à un tel accord ». Le piège de Trump Le coup est dur pour Volodymyr Zelensky et pour ses alliés européens. Le président ukrainien est attendu demain à Washington, où il doit rencontrer Donald Trump. Mais il ne part pas battu. Il a d'ores et déjà fait savoir qu'il maintenait ses exigences : « Une paix réelle et durable » et des « garanties de sécurité solides avec la participation de l'Europe et des États-Unis ». C'est ce que précise le quotidien suisse le Temps. Car Volodymyr Zelensky espère toujours que les États-Unis resteront à ses côtés. Comme le remarque El Pais, « le président ukrainien et son ministre des Affaires étrangères ont tous deux souligné les efforts de la Maison Blanche pour mettre fin à la guerre (…) ». Mais la marge de manœuvre du président ukrainien est étroite, il se retrouve pris « dans le piège de Trump », estime la Tribune Dimanche. Le journal a interrogé le ministre français chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, qui ne cache pas son inquiétude : « La Russie est (dit-il) une menace durable pour l'Ukraine et l'Europe ». Visite très utile La presse russe, elle aussi, commente la rencontre Trump Poutine… Le journal Kommersant affirme notamment que Trump a déclaré aux dirigeants de l'Union européenne et de Kiev, « qu'il souhaitait organiser un sommet tripartite avec la Russie et l'Ukraine, dès le 22 août », c'est-à-dire vendredi prochain. Le quotidien Komsomolskaïa Pravda, lui, se fait l'écho des déclarations de Vladimir Poutine, au Kremlin, à son retour à Moscou, après sa rencontre avec Trump, « une visite opportune et très utile », a assuré le président russe. Craintes et espoirs Côté ukrainien, le Kiev Post tente de rester positif et compte sur le soutien des alliés européens de l'Ukraine, qui doivent se concerter aujourd'hui. « Les dirigeants de l'Union européenne (explique le Kyiv Post) soutiennent la proposition de Trump d'organiser un sommet tripartite, tout en soulignant la nécessité de garanties de sécurité et d'empêcher tout veto russe sur l'avenir de l'Ukraine ». Le Kyiv Independant, de son côté, a sondé le moral des Ukrainiens. « Dans la matinée de samedi », raconte-t-il, « nombreux sont ceux qui dès le réveil se sont précipités pour suivre avec anxiété l'issue du sommet en Alaska ». « Et pour beaucoup d'Ukrainiens », poursuit le journal, « Trump a fait preuve de faiblesse en offrant à Poutine une victoire sur la scène internationale, sans pour autant contribuer à mettre un terme à la guerre menée par la Russie ». « La situation s'annonce donc mal » conclut le Kyiv Independant. « Trump et Poutine s'uniront pour forcer Zelensky à accepter cet accord de paix qui est totalement inacceptable pour nous (...). Et si nous refusons, Trump s'en servira comme prétexte pour s'éloigner et renouer les relations avec la Russie ».
Personne ne parle ouvertement d'échec ce matin dans la presse internationale. Excepté le journal le Monde, qui s'exclame : « Donald Trump échoue à arracher à Vladimir Poutine un cessez-le-feu en Ukraine (…) Incapable de contraindre son homologue russe, le président américain met la pression sur les Ukrainiens et les Européens dans le règlement du conflit ». Analyse partagée par le quotidien allemand die Welt : « Pas de cessez-le-feu après le sommet, Trump considère désormais Zelensky comme « responsable » de la conclusion d'un accord ». Un constat qui ne rassure pas vraiment le Kyiv Post. Le journal ukrainien parle « d'un fragile espoir de paix » après « des discussions extrêmement productives », selon les termes de Donald Trump. « Bien que le ton de la Maison-Blanche ait été largement positif », poursuit le Kyiv Post, « l'absence d'accord final laisse la porte ouverte à une incertitude persistante, et la communauté internationale observera de près si « les très bonnes chances d'y parvenir », comme l'a dit Trump, « se traduisent par une résolution concrète dans les prochains jours ». CCCP La presse internationale souligne par ailleurs que la rencontre Trump-Poutine n'a pas manqué de symboles. Le journal le Parisien parle même « d'une guerre des symboles ». « Derrière ce sommet », nous dit le quotidien français, « s'est joué une bataille d'images et de récits : celle d'une Amérique qui veut réaffirmer sa suprématie militaire et d'une Russie qui refuse l'humiliation ». Le Parisien évoque notamment le sweat-shirt porté par le ministre russe des Affaires Etrangères Sergueï Lavrov avec l'inscription CCCP, autrement dit URSS. Un symbole qui en dit long sur l'état d'esprit du côté de la délégation russe. À l'arrivée de Vladimir Poutine sur le tarmac de l'aéroport, le Parisien a également remarqué le « sourire conquérant de Trump », et celui « plus mesuré » de Poutine. « Les Russes », estime le Parisien, « veulent éviter toute image d'humiliation ». Le Wall Street Journal, de son côté, s'amuse de la démarche du président américain : « Trump a accueilli son homologue russe avec l'extravagance caractéristique de l'ancien showman : un tapis rouge, un survol militaire et une promenade dans la limousine présidentielle. Mais il est rentré à Washington sans grand résultat, malgré tout ce faste ». Avantage Poutine Et de l'avis général, Poutine apparaît comme le vainqueur de cette rencontre avec Donald Trump. C'est notamment le point de vue du journal espagnol El Païs. « Poutine a obtenu ce qu'il attendait avant tout de cette rencontre : une photo avec le président américain, sur le sol américain, avec des avions et des soldats américains lui rendant hommage. Une démonstration faite au monde que le statut de paria international qu'il avait depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, a disparu. Tout cela sans avoir à faire la moindre concession », analyse El Païs. L'agence de presse russe Ria Novosti, elle, ne cache pas sa satisfaction. Elle a choisi d'illustrer la rencontre Trump-Poutine avec l'image de 4 soldats portant le drapeau russe, se dirigeant vers un horizon où se lève le soleil. Avec ce titre éloquent : « Les négociations ont eu lieu, le résultat est en notre faveur, Kiev se dirige avec vers une capitulation ». Voyou autocrate Le Moskovski Komsomolets souligne, lui, que Poutine a parlé avant Trump, lors de la conférence de presse, contrairement à l'usage qui veut que l'hôte américain s'exprime en premier. Le journal russe a également remarqué que lors de cette conférence de presse, Vladimir Poutine s'est exprimé nettement plus longtemps que son homologue Donald Trump, d'habitude très bavard. Côté américain, certains élus font la grimace. Le quotidien suisse le Temps cite ainsi les propos du démocrate Chuck Schumer. Le chef du groupe démocrate au Sénat reproche à Donald Trump « d'avoir déroulé le tapis rouge à un voyou autocrate ». « Au lieu de se tenir aux côtés de nos alliés » ajoute-t-il, « Trump a préféré rencontrer celui qui terrorise les Ukrainiens et le reste du monde depuis des années. Notre président a donné de la légitimité au président russe et n'a rien obtenu en retour ». À lire aussiPas de cessez-le-feu ni d'accord en Alaska, Poutine est-il le grand gagnant du sommet?
Quelques heures avant ce sommet d'ores et déjà annoncé comme « historique », les spéculations vont bon train. « Trump et Poutine en route pour un sommet aux enjeux élevés, mais avec des objectifs contradictoires », titre le Wall Street Journal. « Le président américain », explique le quotidien, « espère forger en personne, ce qu'il n'a pas pu accomplir par téléphone : un partenariat avec le chef du Kremlin pour mettre fin à la guerre en Ukraine ». Mais, poursuit le Wall Street Journal, « Poutine se rend en Alaska, avec un objectif très différent : rester dans les bonnes grâces de Trump, tout en poursuivant son ambition à plus long terme, à savoir réaffirmer la domination de Moscou sur Kiev ». En Allemagne, die Welt va plus loin, affirmant : « Poutine veut que Trump force les ukrainiens à capituler. » Le quotidien allemand a interviewé Kurt Volker, qui était l'envoyé spécial des États-Unis en Ukraine, de 2017 à 2019 (sous le premier mandat présidentiel de Trump). À la question : « quel est l'objectif de Vladimir Poutine, qui a salué les "efforts vigoureux et sincères de Donald Trump" pour ramener la paix ? », Kurt Volker répond : « Cette déclaration est incroyablement cynique. C'est Poutine qui mène cette guerre. S'il avait vraiment essayé d'y mettre fin, ce serait fait depuis longtemps. Il rejette donc la responsabilité de la fin du conflit sur Trump ». Imprévisible La presse russe ne voit pas les choses de cette manière. Pour le Moskovski Komsomolets, « un piège est tendu à Poutine en Alaska ». Le journal affiche son scepticisme et affirme que la rencontre d'Anchorage sera ni plus ni moins un « préambule ». Trump, nous dit-on, « entend s'informer directement de la position russe auprès de Vladimir Poutine, et en deux minutes seulement, évaluer la sincérité et le sérieux du président russe, auquel il entend lancer un ultimatum sévère, Il veut aussi infliger de lourdes sanctions à la Russie, si Moscou ne salut pas immédiatement sa décision ». Quoi qu'il en soit, le Moskovski Komsomolets estime que « l'issue du sommet en Alaska et ses conséquences à long terme sont hautement imprévisibles ». De son côté, l'agence Ria Novosti se contente d'annoncer que « le thème central de la rencontre sera le règlement de la crise ukrainienne » et « qu'aucun accord ne sera réglé lors de cette réunion ». Côté ukrainien, le Kiev Post fait sa Une sur les dernières frappes ukrainiennes contre la Russie. Un peu plus bas, évoquant le sommet Trump-Poutine, il titre : « l'Europe craint un résultat "désastreux" alors que Poutine cherche à creuser un fossé entre ses alliés » . Le Kiev Post qui s'interroge : « que se passerait-il si Trump concluait un mauvais accord, que l'Ukraine le rejetait et que les États-Unis s'en lavaient les mains, comme le président américain a suggéré qu'il pourrait le faire ? ». Rester ou partir Le journal le Monde, de son côté, a choisi de donner la parole à des habitants de Sloviansk et Kramatorsk. Sloviansk et Kramatorsk, « les derniers bastions ukrainiens du Donbass », précise le quotidien français, qui ajoute : « À la veille du sommet Trump-Poutine, une seule question occupe les esprits : rester ou partir ». Ainsi, Nikita, 21 ans, « n'a qu'une idée en tête : partir (…) il se dit persuadé qu'il n'y a pas d'avenir » à Sloviansk. Il veut « fuir les hommes en armes, il n'y aura pas de paix ici (dit-il) et de toute façon, quel après-guerre attend l'Ukraine, avec tous ces vétérans qui sont psychologiquement abîmés ? Vivre entouré de dingues armés ? très peu pour moi », conclut le jeune homme, qui aimerait se rendre en Slovaquie. À Kramatorsk, le Monde a rencontré Oksana 59 ans, et lui a demandé ce qu'elle espérait du sommet Trump-Poutine. Elle explique « qu'elle ne fait aucune confiance à Trump pour régler la situation », mais elle « espère quand même que « quelque chose bouge ». « Pas en faveur des russes cependant », précise le quotidien français. Oksana ajoute : « Mon fils combat sur le front (...) Mon mari est mort et moi je souffre d'un cancer ».
Encore une fois, les commentateurs ont les yeux rivés sur l'Alaska, où se tiendra demain vendredi la rencontre Trump-Poutine. Une rencontre décisive pour l'avenir de l'Ukraine, pour l'Europe tout entière et peut-être même pour le monde entier… « Et pourtant, soupire Le Soir à Bruxelles, Volodymyr Zelensky est exclu de ces discussions. Il subit le même mépris flagrant et insupportable que les Européens. Tous ont dû se contenter des miettes : une discussion avec Trump et Vance hier. À l'aube de la rencontre d'Anchorage, les dirigeants américain et russe n'inspirent que la méfiance. Car on le sait, ils tenteront de tordre le bras à l'Ukraine pour céder des terres ». Et attention, prévient le quotidien belge : « Si à Anchorage, Trump légitime la guerre d'agression illégale menée par le Kremlin, il donnera des ailes à tous les autres : au Rwandais Paul Kagame qui se joue des frontières orientales du Congo ; à Benyamin Netanyahu, le dirigeant israélien qui broie les Palestiniens et leurs territoires ; à Xi Jinping, qui regarde Taïwan avec un air menaçant, après avoir fait main basse sur Hong Kong… » La Russie en position de force… Pour sa part, Poutine est sûr de lui. Son armée grignote petit à petit le territoire ukrainien. Avec toujours cette même tactique du rouleau compresseur… Malgré des pertes considérables, pointe le Guardian à Londres, plus de 500 soldats tués chaque jour, la Russie poursuit son offensive et « tant qu'il n'y aura pas de résistance intérieure dans le pays, il est probable que Poutine se sentira en mesure de prolonger les négociations avec Trump, malgré les menaces ». En effet, rebondit El Pais à Madrid, « malgré la précipitation de Trump, Vladimir Poutine est celui qui est le moins intéressé par un cessez-le-feu immédiat. Alors que le front progresse à un rythme jamais vu depuis des mois, Moscou ne voit aucune raison d'abandonner sa principale exigence, immuable : imposer ses propres conditions à l'avenir de l'Ukraine ». Et « la crainte des Européens, poursuit El Pais, est de voir Trump se laisser séduire par Poutine, diviser le monde, et faire subir à l'Europe l'indignation d'un fait accompli. C'est le scénario dont rêve le président russe depuis trois ans et demi ». L'Europe a des cartes à jouer… Alors « que peut faire l'Europe face à l'axe russo-américain ? », s'interroge dans Le Monde à Paris, l'historienne François Thom, spécialiste de la Russie. « L'Europe devra se dissocier clairement de la trahison américaine, affirme-t-elle. Il faut exiger des garanties de sécurité pour Kiev, insister sur le déploiement de forces européennes en Ukraine, ne pas laisser le pays seul face à la Russie. Il faut que l'Europe prenne conscience qu'elle a des cartes à jouer. L'Amérique de Trump ne suffira pas à remettre à flot l'économie de la Russie, affirme encore Françoise Thom. (…) En conséquence, les Européens doivent faire savoir dès aujourd'hui que les affaires (achat du gaz compris) ne reprendront avec la Russie que lorsqu'elle aura évacué les territoires occupés. L'administration Trump est en train de réaliser le sauvetage du régime de Poutine dont elle a besoin pour racketter l'Europe. L'intérêt de l'Europe est au contraire que la Russie se débarrasse de l'autocratie ». Et l'historienne de conclure : « ne donnons pas au régime russe les moyens de soudoyer sa population, d'entretenir un gigantesque appareil militaire et policier dirigé contre nous ». « De fait, l'Europe n'est pas impotente, souligne pour sa part Libération. Elle est devenue de loin le principal soutien militaire de l'Ukraine depuis le début de l'année, en compensant la suspension de l'aide américaine. C'est également elle qui a la main sur les deux tiers des 300 milliards de dollars d'avoirs russes gelés, qui seront un point de négociation dans l'élaboration d'une paix ». Pour Cyrille Bret, chercheur associé à l'Institut Montaigne, interrogé par le journal, « prisonnier de sa logique court-termiste, Trump pourra au mieux décrocher un cessez-le-feu. Mais aucune paix durable ne pourra être envisagée sans le concours européen. » Trump trop pressé ? Toutefois, pointe Le Figaro, si « Poutine sait bien qu'il n'obtiendra pas si aisément autour d'une table la reddition de l'Ukraine, il peut convaincre Trump que Kiev et les Européens sont les véritables obstacles à son prix Nobel. Trump est pressé - et il ne voit rien d'anormal à récompenser l'agresseur. Va-t-il permettre à Poutine de triompher sur tous les fronts ? Des deux, on saura bientôt qui est le roi du deal ». En tout cas, commente le Washington Post, « Trump a raison de dire qu'il est temps de mettre fin à cette guerre. Les deux parties ont subi des pertes considérables. (Mais) quand il entrera demain dans la salle de réunion avec Poutine, Trump devra se rappeler qu'un mauvais accord - un accord qui neutralise l'Ukraine - ne fonctionnera pas. Comme pour chaque guerre, le seul accord de paix durable est un accord juste ».
Inquiétudes sur le plan militaire tout d'abord. Ces derniers jours, relève le Wall Street Journal, « l'armée russe a fait une avancée surprise sur plusieurs kilomètres de profondeur, notamment près de la ville de Dobropillya, dans la région de Donetsk, encore sous contrôle ukrainien. (…) La question est maintenant de savoir, poursuit le quotidien américain, si la Russie peut poursuivre son avancée en élargissant la brèche et en pénétrant plus loin dans des territoires dont les défenses sont moins bien préparées. (…) Cette offensive russe pourrait renforcer la position de Poutine alors qu'il se prépare pour les pourparlers en Alaska après-demain. Le Kremlin revendique notamment Donetsk comme faisant partie de la Russie et fera pression sur les États-Unis pour qu'ils reconnaissent le contrôle russe dans cette région et dans d'autres ». Le Monde à Paris relève pour sa part que cette « percée crée une atmosphère d'anxiété en Ukraine, bien qu'elle n'ait pas pour l'instant produit d'effet stratégique ni créé un “effondrement“ du front. Il n'est pas exclu que l'allongement des lignes russes permette une contre-attaque des Ukrainiens, si ceux-ci parviennent à déployer rapidement des réserves ». La crainte d'un accord bradé… Inquiétudes diplomatiques également… Les Européens ont été mis de côté. Ils ne seront pas présents en Alaska. Alors de loin, pointe Le Monde, « s'ils saluent “les efforts de Donald Trump pour mettre fin à la guerre d'agression russe“, ils énumèrent leurs priorités essentielles à la sauvegarde de la sécurité européenne et de la souveraineté ukrainienne. Selon eux, de véritables négociations de paix ne peuvent se dérouler “que dans un contexte de cessez-le-feu ou de réduction des hostilités. Les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force“, ajoutent-ils. (…) Depuis l'annonce de la tenue du sommet, les Européens disent croire en l'intention des États-Unis d'aligner, au moins partiellement, leurs positions sur les leurs. Mais ils manifestent aussi de la fébrilité depuis que Donald Trump a fait sienne l'idée “d'échanges de territoires“ et ils craignent un accord bradé, aux dépens de l'Ukraine. » À lire aussiUkraine: l'Europe s'efforce d'influencer la position américaine avant la rencontre Trump-Poutine Moyens de pression… C'est vrai, renchérit le New York Times, « ce sommet pourrait mal tourner à bien des égards, avec notamment un vague “échange de territoires“ entre la Russie et l'Ukraine ». Mais Trump peut peser sur la négociation. Il a des moyens de pression, pointe le quotidien américain : en effet « Trump peut collaborer avec l'Europe pour saisir les quelque 300 milliards de dollars d'avoirs gelés du gouvernement russe afin de financer les achats d'armes occidentales par l'Ukraine ; il peut décider d'augmenter les droits de douanes sur tous les biens et services en provenance de pays qui achètent de l'uranium ou du pétrole russe ; et il peut élargir encore l'aide militaire américaine à l'Ukraine ». Reste à savoir si le président américain est prêt à utiliser ces moyens de pression. Voie étroite… Le Figaro à Paris n'y croit guère : « il faut être réaliste. Le sommet d'Anchorage a peu de chances d'amorcer un véritable processus de paix, estime le quotidien français, tant sont importants les défis d'un deal durable Trump-Poutine sur l'Ukraine. Aucun des deux belligérants n'est dans une configuration de grande faiblesse qui l'amènerait à faire les concessions exigées par l'autre partie. Poutine considère qu'il n'a pas intérêt à flancher, alors que ses généraux lui promettent des avancées stratégiques. Le président russe a déjà tant investi dans ce conflit, en termes humains, diplomatique et économique, qu'il estime devoir présenter au peuple russe une victoire indiscutable. Quant aux Ukrainiens, poursuit Le Figaro, ils estiment que ce n'est pas le moment de céder et d'abandonner leur souveraineté, après tant de sacrifices consentis. Ils pensent que céder par traité des territoires à la Russie ne servirait à rien, car ils n'accordent aucun crédit à la parole de Poutine. Ils considèrent que cela aiguiserait au contraire son appétit. » Et Le Figaro de conclure : « Aucune confiance mutuelle, et même détermination des deux côtés à ne pas céder sur ses revendications : la voie est décidément étroite pour un armistice, sans même parler d'un traité de paix ». Enfin, cette remarque, plutôt désabusée, du Guardian à Londres : « Le fait que Trump avale les mensonges de Poutine représente une menace plus grande pour l'Ukraine que les bombes russes ». À lire aussiGuerre en Ukraine: la Russie maintient ses exigences comme préalable à un sommet Poutine-Zelensky
À On est en été, il fait chaud, c'est normal, diront certains… mais là, en l'occurrence, non ! s'exclame Libération à Paris : « 40 degrés en été, une chaleur de plus en plus fréquente, certes, mais qui n'a rien de normal », pointe le journal. « Pour toucher du doigt la “normalité“, il suffit de se rapporter… aux normales de saison, précise Libération. Entre 1991 et 2020, période de référence déjà influencée par le réchauffement climatique, la température maximale moyenne en août à Toulouse était de 28,5 degrés. À Bordeaux, de 27,6, à Agen, 28,3 et à Angoulême de 27,2. Or, hier lundi, toutes ces villes ont franchi le seuil fatidique des 40 degrés. (…) En cause, pointe le journal, le changement climatique. Par rapport à l'ère préindustrielle, la France s'est déjà réchauffée de 1,7 degrés, ce qui pousse les températures à la hausse. (…) Avant 1980 et l'accélération du réchauffement climatique, ce seuil symbolique des 40 degrés était franchi en France métropolitaine une fois tous les six ans. Depuis les années 2000, cela arrive en moyenne seize fois par an. » Et le phénomène va continuer et s'amplifier, prévient Libération : « dans un rapport publié en mars dernier, les experts de Météo France avancent que, dans une France en train de se réchauffer, les 47 degrés pourraient être atteints dès 2030 ; 48 à horizon 2050, date à laquelle “le seuil des 50 degrés devient possible“. En 2100, dans une France à + 4 degrés, hypothèse sur laquelle travaille le gouvernement, les 50 degrés ne relèveront plus de la fiction. Seule une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre permettrait d'éviter ce scénario catastrophe ». À lire aussiCanicule en France: comment vivre sous des températures suffocantes? Cocktail explosif ! Et ce n'est pas seulement la France qui connait ce coup de chaud, mais tout le sud de l'Europe. « L'Europe du Sud suffoque sous une vague de chaleur mortelle alors que les températures dépassent les 40 degrés », titre le Guardian à Londres. Le Guardian qui alerte sur ce « cocktail molotov », chaleur et sécheresse, qui favorise la propagation des incendies. C'est le cas notamment en Espagne qui connait en ce moment plusieurs incendies importants. El Pais à Madrid détaille également les ingrédients de ce cocktail molotov : chaleur extrême, dessèchement de la végétation qui a abondamment poussé au printemps et vents violents qui favorisent le départ et la propagation des incendies… « Et il suffit d'une étincelle pour tout compliquer, pointe le journal, qu'il s'agisse d'une négligence, d'un accident, ou encore d'une décharge électrique causée par la foudre ». À lire aussiClimat: la vague de chaleur extrême en Europe Sommet sur l'Ukraine : l'Europe en coulisses… A la Une également, « la fébrilité grandit en Ukraine et en Europe depuis l'annonce d'un sommet Trump-Poutine vendredi en Alaska. Tout le monde redoute un accord au détriment du pays envahi par les troupes russes en février 2022 », pointe La Croix à Paris. Pour Le Monde, « il reste trois jours aux européens pour convaincre Washington que seule la ligne de la fermeté et de la pression accrue peut amener Vladimir Poutine à une vraie négociation. Le moment est crucial, si l'on veut transformer le piège de l'Alaska en opportunité. » Le Soir à Bruxelles ne se fait guère d'illusions… « Encore un camouflet pour l'Union européenne, affirme le quotidien belge. L'Europe n'est pas conviée en Alaska. Tout au plus, se bat-elle, afin d'y arracher un strapontin pour le président ukrainien, et une conversation téléphonique préalable avec Donald Trump, pour (tenter de) peser dans son bras de fer avec Vladimir Poutine. Un nouveau revers pour les Européens, quelques semaines après le mauvais deal commercial. » À lire aussiUkraine: l'Europe s'efforce d'influencer la position américaine avant la rencontre Trump-Poutine Donald Trump, le nouveau shériff de Washington… « Donald Trump, commissaire de police de Washington D.C. », s'exclame le Wall Street Journal. « Le président Trump a pris le contrôle fédéral du département de la police métropolitaine de Washington hier, s'engageant à “sauver la capitale de notre nation de la criminalité, des effusions de sang, de l'agitation et de la misère — et pire encore“. Il a également fait appel à 800 soldats de la garde nationale pour l'aider. Les habitants et les visiteurs de Washington peuvent maintenant juger le commissaire Trump en fonction des résultats qu'il va obtenir », ironise le journal. Sérieusement… Trump nous « fait encore un show, tout un spectacle », à sa manière, s'exclame le Washington Post. « La loi l'autorise à prendre le contrôle de la police pour une durée de 30 jours uniquement, à moins d'une autorisation de prolongation de la part du Congrès. » Qui plus est, « les troupes de la Garde nationale ne sont pas formées pour assurer le maintien de l'ordre en milieu urbain ». Non, « ce dont Washington a besoin, pointe le journal, c'est tout simplement d'un plus grand nombre de policiers ». Il n'y a que 3.350 agents et il en faudrait au moins 4.000. En fait, affirme le New York Times, Donald Trump veut « lancer une intervention fédérale potentielle dans plusieurs villes dirigées par des démocrates – Washington donc, mais aussi Chicago, Baltimore, ou encore Oakland. Illustrant ainsi son obsession de longue date d'exercer un contrôle sur les bastions démocrates du pays. » À lire aussiÉtats-Unis: Donald Trump place le maintien de l'ordre à Washington sous contrôle fédéral
L'un veut la paix entre la Russie et l'Ukraine, même au prix d'un accord favorable envers Moscou. L'autre veut prendre le contrôle total de Gaza, malgré une levée de bouclier nationale et internationale. On commence par Trump qui ouvre donc un boulevard à Poutine… Le Figaro à Paris peine à y croire… « En annonçant sans conditions une rencontre au sommet pour décider du sort de l'Ukraine, le président américain donne à son homologue russe la possibilité de sécuriser ses gains territoriaux dans une guerre qu'il a lui-même déclenchée. » En fait, résume le journal, « Donald Trump prend le risque d'offrir à Vladimir Poutine une victoire diplomatique inespérée ». À lire aussiRencontre Trump-Poutine sur l'Ukraine: la Russie se prépare, Zelensky rejette tout compromis territorial Le sommet en Alaska : « un pari risqué pour la paix… » Pour Le Monde, toujours à Paris, « le président russe ne renoncera pas à ses ambitions maximalistes, formulées dans le mémorandum d'Istanbul en juin dernier. Soit la reconnaissance par Kiev de la souveraineté russe sur cinq régions occupées : Crimée, Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia ; l'interdiction pour l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN ; la démilitarisation du pays ; l'arrêt des livraisons d'armes étrangères et un retour à une forte influence de Moscou dans le pays ». Interrogé par le quotidien français, l'ancien diplomate ukrainien Oleksandr Khara affirme : « les Russes n'ont pas bougé d'un iota. Ils ne seraient prêts à un cessez-le-feu que dans le cas où Poutine prendrait conscience des énormes problèmes structurels auxquels son économie fait face, ou aurait besoin d'une pause pour reconstituer des forces militaires. Je ne vois aucune autre raison pour laquelle Poutine renoncerait à ses ambitions impérialistes de conquérir l'Ukraine ». Et Oleksandr Khara de déplorer que « toute l'idée du sommet repose en réalité sur l'incompétence de [l'émissaire du président américain, Steve] Witkoff, qui a mal compris Vladimir Poutine en laissant penser que les Russes étaient prêts à un retrait partiel de leurs troupes ». Pour le Washington Post, cette rencontre Trump-Poutine en Alaska « est un pari risqué pour la paix. Le moment est venu de discuter des concessions territoriales, estime le quotidien américain, mais l'Ukraine a également besoin de garanties de sécurité ». Et « Trump serait mal avisé de ne pas tenir compte de Zelensky. Naturellement, Poutine ne veut traiter qu'avec Trump. Toutefois, pour qu'un accord tienne la route, il faut que les Ukrainiens y adhèrent. Idéalement, bien que cela semble peu probable, Zelensky peut encore obtenir une invitation au sommet de l'Alaska ». À lire aussiRencontre Trump-Poutine sur l'Ukraine: quels moyens de pression ont les États-Unis sur Moscou? « Emporté par sa folie guerrière » Netanyahu à présent… Le Premier ministre israélien veut en finir avec le Hamas et pour ce faire, il veut prendre le contrôle de Gaza. Levée de bouclier international et levée de boucliers dans les médias… « Cette prise de contrôle de Gaza par Israël serait un acte destructeur et futile, dénonce le Guardian à Londres. Elle ne résoudrait absolument rien. Elle ne ferait qu'ajouter de nouveaux problèmes militaires, humanitaires et politiques à ceux déjà créés par le conflit. Elle aggraverait la souffrance humaine, au lieu de l'améliorer. Les gouvernements du monde entier doivent faire tout ce qu'ils peuvent – les États-Unis en premier lieu – pour y mettre un terme ». « Emporté par sa folie guerrière et son obsession de rester au pouvoir, renchérit Libération à Paris, Netanyahu n'a, dans sa propre logique, plus d'autre choix que celui de s'obstiner et de poursuivre sa fuite en avant, c'est là le drame. Ses ministres d'extrême droite, qui souhaiteraient recoloniser Gaza et trouvent son plan trop léger, l'accusent de s'être “rendu aux faibles“ et le chef de l'opposition lui reproche de “démanteler le pays de l'intérieur“. À force de jouer avec le feu, conclut Libération, le Premier ministre israélien va finir par s'y brûler ». Enfin, même le Jerusalem Post à Tel Aviv, plutôt favorable à la ligne gouvernementale, exprime ses doutes… « Le plan de Netanyahu menace de déchirer Israël, affirme le journal. Il ne satisfait pleinement aucun camp, en renforçant la méfiance entre les dirigeants et les citoyens. (…) La nation est divisée sur la stratégie, les objectifs et les implications morales de ce plan. En l'absence d'une vision unificatrice portant à la fois sur la sécurité et la conscience, le plan Gaza de Netanyahu, prévient encore le Jerusalem Post, risque de devenir non pas une voie d'avenir, mais plutôt une ligne de faille aggravant les crises internes et externes d'Israël ». À lire aussiIsraël: vivement critiqué, Benyamin Netanyahu défend son nouveau plan pour Gaza
Faute de pouvoir d'ores et déjà réunir Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky autour d'une même table, le président américain annonce qu'il rencontrera le président russe, dans moins d'une semaine, le 15 août, en Alaska. « Donald Trump a déclaré "qu'un accord entre la Russie et l'Ukraine inclurait un échange de territoires", pour le bien des deux pays », précise le Washington Post qui, toutefois, s'interroge : « Ce que le président américain entend par échange de territoires n'est pas clair », estime le quotidien américain. « L'Ukraine ne contrôle qu'environ 10 kilomètres carrés de territoire russe dans la région occidentale de Koursk, alors que la Russie contrôle environ un cinquième du territoire de l'Ukraine. » D'ailleurs, remarque le journal espagnol El País, « la perspective d'un échange de territoires paraît complexe, d'un point de vue juridique et militaire, et constitue un tabou absolu pour la population ukrainienne. La majorité des Ukrainiens sont favorables à un accord de paix, mais aussi opposés à la cession de territoire au pays qui les a attaqués ». Enfin, ajoute le Monde, il y a « un second sujet, tout aussi décisif, à savoir les garanties de sécurité de la part de l'Europe, des États-Unis ou de l'Otan, que pourrait obtenir l'Ukraine, pour empêcher la Russie d'interrompre, puis de reprendre, une guerre visant à s'emparer du reste du pays ». Mais « ce sujet semble être le parent pauvre des discussions russo-américaines », regrette le quotidien français. À lire aussiDonald Trump annonce une rencontre avec Vladimir Poutine le 15 août en Alaska Opération en deux temps Autre sujet tout aussi brûlant dans la presse internationale : la perspective d'une nouvelle offensive israélienne sur Gaza. C'est le journal l'Orient le Jour, qui se penche sur « le plan de prise de contrôle de la ville de Gaza, annoncé par le Cabinet de sécurité israélien, dans la nuit de jeudi à vendredi ». Selon le quotidien francophone libanais, « l'opération serait programmée en deux temps : une première phase qui devrait être achevée le 7 octobre prochain, et comprenant une invasion de la ville, simultanément à une évacuation de près de deux millions de civils vers des zones alternatives. La seconde phase serait consacrée à la prise de contrôle militaire de Gaza, débarrassée du Hamas ». Toutefois, ce projet rencontre des réticences, au sein de l'armée israélienne, mais aussi au sein de la communauté internationale. Le Temps souligne que le chancelier allemand, Friedrich Merz « a suspendu l'exportation des équipements militaires qui pourraient être utilisés par Israël dans sa nouvelle offensive à Gaza ». Le quotidien suisse ajoute qu'il y a « une exception », « au sein de ce concert de désapprobation » : « les États-Unis, indéfectible allié d'Israël, seul à même d'actionner le frein, n'ont pipé mot ». À lire aussiL'armée israélienne va «prendre le contrôle» de la ville de Gaza annonce le cabinet de sécurité israélien Incendie hors norme Enfin, en France, à l'approche d'un nouvel épisode de canicule, l'inquiétude reste de mise dans le sud du pays, frappé par un incendie historique. « L'incendie, qui s'est déclaré mardi après-midi dans le massif des Corbières, n'est pas encore totalement éteint », nous dit le Parisien. « Le feu a parcouru 17 000 hectares », précise la Croix, qui s'intéresse au « travail de fourmi des pompiers. Ils traquent flammes, braise et fumerolles ». « Il est encore trop tôt pour dire quand l'incendie sera déclaré « maîtrisé », explique le colonel Magny, qui dirige les opérations. « C'est un incendie hors norme, on a 90 kilomètres de lisière, c'est très conséquent ». Le Parisien, de son côté, met l'accent sur ce qui a permis la progression du feu : « l'arrachage des vignes et les mises en jachère de terres agricoles pour des raisons économiques, ont favorisé la propagation des flammes dans le massif des Corbières », explique le journal. « L'avantage des vignes », précise un pompier, « c'est qu'elles restent vertes, car ce sont des matières humidifiées, naturellement moins inflammables ». « Sans les vignes », ajoute un responsable de l'assistance feu de forêt pour Météo France, « il y a des herbacées qui créent une vraie continuité d'un massif à l'autre, ce qui facilite l'avancée des flammes ». Autant dire que l'inquiétude reste à l'ordre du jour, alors qu'aujourd'hui, le département de l'Aude est placé en vigilance orange à la canicule. À lire aussiIncendie dans l'Aude: la France face à un nouveau «méga-feu», mais de quoi s'agit-il?
C'est à la Une de la presse américaine, européenne, israélienne… « Netanyahu affirme qu'Israël prendra le contrôle de toute la bande de Gaza » titre le Wall Street Journal, qui parle « d'un pari qui défie la pression internationale pour mettre fin à la guerre, et qui manque d'un large soutien national ». Le Washington Post, de son côté, cite « des analystes selon lesquels la réoccupation de Gaza nécessiterait des semaines, voire des mois de combats ». Ces analystes pensent également « que ce plan pourrait aussi être un stratagème de Netanyahu, pour persuader le Hamas de revenir à la table des négociations. » Une initiative qui ne fait pas l'unanimité. « Conquérir Gaza est une mauvaise idée, sur le plan moral, et sur le plan économique », estime ainsi Yair Lapid, le chef de l'opposition parlementaire », rapporte le New York Times, alors « que les familles des otages craignent que l'extension du contrôle israélien conduise l'armée à tuer leurs proches par inadvertance, ou pousse le Hamas à les exécuter ». Au Liban, le journal francophone L'orient-le-Jour, cite d'ailleurs la réaction du Hamas, selon lequel « les plans de Netanyahu confirment sans l'ombre d'un doute, son désir de se débarrasser des otages ». Possible invasion terrestre La presse israélienne réagit aussi à la dernière annonce de Benyamin Netanyahu. « Malgré les avertissements de Tsahal, le cabinet de sécurité approuve le plan de Netanyahu visant à conquérir la ville de Gaza », titre le Times of Israel, qui souligne aussi, l'ambiguïté des déclarations de Netanyahu, qui avait d'abord parlé de « prise de contrôle totale de la bande de Gaza » ( et non pas seulement de la ville de Gaza), avant la réunion du cabinet de sécurité. Le quotidien Haaretz, lui, précise que « des images satellites montrent un renforcement des effectifs de l'armée israélienne, avant une possible invasion terrestre de Gaza ». « Le Jerusalem Post, de son côté, cite le chef d'état-major de l'armée israélienne qui a exprimé son opposition au plan de Netanyahu, estimant « qu'il n'y avait aucune réponse humanitaire pour le million de personnes qui devraient être transférées. Tout sera complexe (dit-il) ajoutant : je suggère que le retour des otages soit exclu des objectifs militaires ». Malnutrition À lire également, dans la presse israélienne, un article dénonçant la situation humanitaire à Gaza. C'est le quotidien d'opposition Haaretz qui cite les chiffres de l'ONU, estimant « que 12 000 enfants souffrent de malnutrition (…) alors que l'ordre public s'effondre ». À l'appui, une photo montrant des enfants et des adultes, tendre désespérément des bassines, lors d'une distribution d'aide alimentaire. Haaretz pointe du doigt l'armée israélienne, « qui retarde toujours aux points de contrôle, près de la moitié des convois d'aide et des livraisons humanitaires dans la bande de Gaza, y compris les entrées et les sorties des équipes médicales et les livraisons de carburant ». Compassion Enfin, en Espagne, el Païs publie un texte coup de point de la romancière Gioconda Belli. Une tribune intitulée « Gaza et la cruauté ». Alors que la romancière pose cette question : « comment est-il possible que des personnes qui portent un holocauste dans leur mémoire, aient perdu la compassion d'une manière aussi monstrueuse ? ». « En tant que témoins de cette horreur à Gaza, en voyant les photos d'enfants qui étaient, sinon morts, du moins affamés, et en entendant le bilan quotidien des morts, nous nous sentons impuissants et incrédules », poursuit Gioconda Belli. Et elle conclut : « Il s'agit d'un conflit humain, mais surtout d'un conflit éthique et moral que ceux qui ont le pouvoir de le faire doivent mettre fin maintenant ».
Au début de son mandat, le président américain avait promis, on s'en souvient, de régler le problème entre la Russie et l'Ukraine en 24 heures… Six mois plus tard, on en est au même point. Et visiblement, Donald Trump veut accélérer… Les discussions d'hier à Moscou entre son émissaire Steve Witkoff et Vladimir Poutine n'ayant rien donné de concret, le président américain a affirmé hier, relève le New York Times, qu'il avait « l'intention de rencontrer en personne le président russe dès la semaine prochaine, et qu'il prévoyait d'organiser dans la foulée une réunion avec Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Interrogé plus tard dans la journée pour savoir si la Russie et l'Ukraine avaient accepté le sommet, Trump a répondu aux journalistes : "il y a de très bonnes chances qu'elles le fassent" ». Arlésienne ? Toutefois, la prudence reste de mise… C'est ce que souligne notamment La Repubblica à Rome : « Volodymyr Zelensky n'a pas évoqué hier la possibilité d'un sommet. Sur les réseaux sociaux, il s'est contenté de répéter que "la position commune avec nos partenaires était absolument claire : la guerre doit cesser". Et lors d'un discours hier soir, il a ajouté que la Russie semblait désormais "plus encline à un cessez-le-feu. La pression exercée sur eux porte ses fruits, a-t-il poursuivi. Mais l'essentiel est qu'elle ne nous trompe pas" ». Même « parmi les observateurs russes, la prudence prévaut », relève encore La Repubblica qui cite le politologue en exil Vladimir Frolov, selon lequel « la Russie tente d'avancer sur un sommet avec Trump uniquement pour le convaincre de forcer l'Ukraine à accepter son mémorandum d'Istanbul du 2 juin dernier comme base d'un accord final en échange d'un cessez-le-feu complet ». Un mémorandum, qui, rappelons-le, entérine l'annexion par la Russie des territoires ukrainiens qu'elle a conquis. Poutine joue la montre… Le Soir à Bruxelles ne se fait aucune illusion : « l'horizon d'une paix "juste et durable" en Ukraine paraît encore lointain. (…) Le président russe peut continuer à tromper le monde en affirmant sa disposition à négocier. Voire présenter ses revendications initiales comme "raisonnables" : obtenir la cession des quatre oblasts de l'Est, occupés en bonne partie par son armée mais pas totalement, outre la Crimée. Des revendications que l'Ukraine ne saurait accepter sans obtenir, a minima, un parapluie de sécurité extrêmement robuste de la part de ses alliés – ce que Moscou refuse totalement. Dans ces conditions, pointe Le Soir, on voit bien que le maître du Kremlin continue de jouer la montre, persuadé qu'il finira par emporter cette cruelle guerre d'usure. Vladimir Poutine est désormais enfermé dans sa logique guerrière, au point de ne plus pouvoir reculer. À moins de perdre sa stature, donc le pouvoir : on pense, par comparaison, à l'obstination d'un Netanyahu ». Méga-feu dans le sud de la France À la Une également, le gigantesque incendie qui ravage le département de l'Aude, dans le sud de la France. 16 000 hectares partis en fumée en l'espace de 24 heures. Et les moyens de lutte sont insuffisants. « Les nouveaux Canadair promis par Macron en 2022 ne sont pas encore opérationnels », déplore Le Figaro. Cette année-là, « Emmanuel Macron avait annoncé un "plan de réarmement aérien d'urgence" de lutte contre les incendies, quelques semaines après un été marqué par ce qui a été qualifié "d'incendie du siècle" dans le département de la Gironde. Trois ans plus tard, les nouveaux avions ne sont toujours pas là. La France doit faire avec douze Canadair vieillissants - 30 ans de moyenne d'âge -, huit avions Dash-8, qui sont surtout employés pour larguer des solutions retardantes, dix hélicoptères bombardiers d'eau et six petits avions spécialisés ». Les Canadairs commandés ne seront livrés au mieux que dans deux ou trois ans… Mobilisation ! Pour autant, il n'y a pas de fatalité, « les feux peuvent être évités, contenus ou combattus, encore faut-il y mettre les moyens humains et financiers », relève Libération. Il faut un « sursaut de l'État pour renforcer les moyens de lutte et notamment les équipes qui manquent de bras, l'été, au plus fort de la saison des feux. Les habitants, eux, peuvent éviter qu'un incendie se répande : en débroussaillant. La méthode a prouvé son efficacité et pourtant moins d'un tiers des propriétaires en zone à risque y ont recours, les municipalités ont un rôle plus coercitif à jouer. Idem pour les matériaux utilisés pour les constructions ou leurs abords, ils doivent pouvoir résister au feu tout comme les espèces d'arbres plantées, cela paraît presque élémentaire ». Et Libération de prévenir : « si rien n'est fait, des incendies monstres comme celui de l'Aude risquent de se produire chaque année avec le dérèglement climatique. Si l'on s'y prépare maintenant, on peut les éviter, ou au moins limiter leurs dégâts ».
Le Premier ministre israélien durcit le ton. « Dimanche, rapporte Haaretz à Tel Aviv, Netanyahu annonce une extension de la guerre contre le Hamas. Puis, dans une vidéo publiée le lendemain, il affirme qu'il est déterminé à poursuivre la guerre, à éliminer le Hamas à Gaza et, dit-il, à "libérer nos fils otages". Enfin hier soir, un autre message radical arrive : Netanyahu, par l'intermédiaire d'un haut responsable de son équipe, annonce sa décision de conquérir l'ensemble du territoire de Gaza ». Autant d'annonces radicales, donc, et ce, pointe encore Haaretz, « malgré l'opposition du chef d'État-major de Tsahal, le général Eyal Zamir, malgré l'épuisement des unités combattantes et malgré les réserves croissantes de l'opinion publique israélienne ». Et le quotidien israélien d'opposition de s'interroger : « pourquoi la pression militaire, qui n'a pas donné de résultats depuis des mois, devrait-elle maintenant permettre la libération des otages ? Comment les récupérer intacts des tunnels ? Qu'est-ce qui assure Netanyahu que confier cette mission aux forces terrestres épuisées réussira cette fois-ci ? Qui remplacera le chef d'État-major, le général Zamir, s'il est effectivement remplacé ? (…) On a coutume de dire qu'il est difficile en Israël de mener une guerre sans consensus public, et sans l'approbation du chef d'État-major des armées. Or, dans le cas présent, Netanyahu affiche sa détermination à poursuivre la guerre sans l'un et sans l'autre ». Jusqu'au-boutiste… « En Israël, le coup de pression de Benyamin Netanyahu pour une opération visant à contrôler l'ensemble de Gaza », titre Libération à Paris. « Selon la presse israélienne, le Premier ministre souhaiterait que l'armée prenne le contrôle de l'ensemble du territoire palestinien. Mais le chef d'État-major a mis en garde le chef du gouvernement sur les risques que feraient peser une telle stratégie sur la vie des derniers otages israéliens retenus à Gaza ». Et Libération de s'interroger : « est-ce le signe d'un désaccord entre le pouvoir politique et l'armée israélienne ? » En tout cas, pointe encore le quotidien français, « ce nouveau coup de pression du Premier ministre israélien semble une nouvelle fois privilégier une position jusqu'au-boutiste, en dépit des réticences de l'institution militaire et des services de sécurité ». Quel horizon ? Comment sortir de ce conflit ? Pour Le Monde à Paris, « une seule issue, la mobilisation internationale. La démarche (hier) des anciens hauts responsables de la sécurité de l'État hébreu qui appellent Donald Trump à faire pression sur Benyamin Netanyahu confirme qu'il ne faut rien attendre de la coalition au pouvoir en Israël et que la pression internationale est le seul moyen de faire plier le Premier ministre israélien. Lorsque ces personnalités évoquent la mise en place d'une "coalition régionale-internationale qui aide l'Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas", ils appuient à leur manière l'initiative lancée conjointement par la France et l'Arabie saoudite pour tirer de l'oubli la solution des deux États. Personne ne peut plus se contenter, en effet, conclut Le Monde, d'un cessez-le-feu privé d'horizon diplomatique. L'internationalisation du conflit israélo-palestinien par la mobilisation d'une coalition de bonnes volontés est aujourd'hui une nécessité ». Isoler le Hamas « Quelle est la prochaine étape pour Gaza ? », s'interroge en écho le New York Times. « Certainement pas tenter d'occuper Gaza à long terme, comme l'envisage Netanyahu. Ce serait une erreur colossale. (…) Tout d'abord, et c'est le plus évident : le gouvernement israélien doit acheminer, en abondance et avec un effet immédiat et indéniable, de la nourriture et des médicaments aux endroits de Gaza qui en ont désespérément besoin ». Ensuite, le New York Times fait sienne la proposition de l'ancien Premier ministre Naftali Bennett, à savoir : « encercler et isoler le champ de bataille, en permettant l'entrée de nourriture et de médicaments, mais bloquer les choses dont le Hamas a besoin pour maintenir sa machine de guerre, en particulier le carburant pour les générateurs dans les tunnels et le béton pour les construire. (…) Il est temps, s'exclame le quotidien américain, que le Hamas subisse le poids de la pression, surtout de la part des habitants de Gaza, pour les ruines qu'il a créées ».
« Vous êtes contaminés », s'exclame le New York Times. Le plastique est partout et même en nous… « Lorsque les scientifiques testent la neige de l'Antarctique ou les glaces du l'Everest, les plastiques sont là. En 2019, lorsqu'un explorateur a atteint les plus grandes profondeurs de l'océan, dans la fosse des Mariannes, il a constaté que les plastiques l'avaient battu là aussi, à des kilomètres au-delà de la portée de la lumière naturelle. Le plastique est désormais présent dans la chair des poissons, où il interfère avec la reproduction ; dans les tiges des plantes, où il interfère avec la photosynthèse ; et dans bien d'autres choses que nous plaçons dans nos assiettes. Il y a peut-être du plastique dans votre salive, pointe encore le New York Times, et presque certainement dans votre sang. On a trouvé du plastique dans les cœurs et les reins de l'homme et dans d'autres organes, mais aussi dans le lait maternel. Et comme du plastique a été trouvé aussi dans le fluide folliculaire ovarien et dans le tissu testiculaire, ainsi que dans la majorité des échantillons de sperme humain, il est déjà présent non seulement chez les enfants à naître, mais aussi chez ceux qui n'ont pas encore été conçus ». Fantastique, mais… C'est dire, soupire Le Soir à Bruxelles, si « la pression est maximale sur les délégués de près de 180 pays réunis à partir de ce mardi à Genève pour tenter de conclure un traité international pour ralentir la pollution plastique qui étouffe notre planète et… nos organismes ». C'est vrai, poursuit le quotidien belge, « le plastique, c'est fantastique : il a été le support d'un nombre incalculable de progrès, en médecine, en ingénierie, en électronique… À l'image du pétrole et du gaz, dont il est un dérivé, il a rendu et rend encore notre vie plus confortable, plus facile. Mais ce progrès a un prix. Un prix terrible, s'exclame Le Soir. Selon un rapport publié hier par la revue médicale britannique The Lancet, trois des substances les plus utilisées – le bisphénol A, les polybromodiphényléthers et les phtalates – auraient des conséquences sur la santé qui se chiffreraient à… 1 500 milliards de dollars par an ! » « C'est pourquoi, insiste le quotidien suisse Le Temps, les États réunis à Genève jusqu'au 14 août doivent réussir à s'accorder sur un traité, afin de ralentir ce fléau qui rend malades la planète et les humains ». La réunion de la dernière chance ? Reste que les discussions s'annoncent difficiles, prévient pour sa part Le Monde à Paris. « Organisée dans un contexte géopolitique tendu, cette réunion de Genève apparaît comme la réunion de la dernière chance pour parvenir à un accord entre deux blocs dont les positions n'ont jamais paru aussi éloignées : d'un côté une centaine de pays, dont ceux de l'Union européenne, poussent pour un traité ambitieux qui s'attaque au problème à la source en fermant le robinet d'une production de plastiques aujourd'hui hors de contrôle ; de l'autre, pointe Le Monde, un petit groupe de pays producteurs de pétrole et de gaz emmenés par l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie et soutenus par la Chine et les États-Unis s'y oppose fermement et veut cantonner le périmètre du traité à la question de la gestion des déchets et du recyclage ». Quelques conseils… Enfin, en attendant, Le Figaro donne des « conseils pour limiter son exposition quotidienne aux microplastiques : bien que nous n'ayons pas encore assez de distance et de résultats concrets pour attester des effets nocifs, ou non, de la présence impromptue de ces plastiques, beaucoup de chercheurs appellent au principe de précaution », pointe le journal. Alors, « un des premiers gestes simples à adopter est d'arrêter de boire de l'eau contenue dans des bouteilles en plastique car leur emballage tout comme leur bouchon peuvent libérer des particules dans l'eau (…) ; il faut éviter de faire chauffer au micro-ondes des aliments dans des contenants en plastique ;il faut surveiller sa consommation de poisson et de fruits de mer - exemple : un plat de moules peut ainsi contenir jusqu'à 90 particules de plastique ; ou encore pour les vêtements, il faut choisir des matériaux naturels et éviter les produits synthétiques ».
« L'onde de choc », s'exclame Libération à Paris, après cette « vidéo glaçante montrant deux otages, toujours détenus par le Hamas depuis l'attaque terroriste du 7 octobre 2023 ». Rom Braslavski et Evyatar David, deux jeunes hommes enlevés au festival Nova : ils ont la peau sur les os et « leurs proches redoutent qu'une course contre-la-montre ne soit désormais engagée pour leur survie ». « Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, précise le journal, 49 otages israéliens sont encore retenus à Gaza par le Hamas, mais 27 d'entre eux ont été déclarés morts par l'armée israélienne. C'est la première fois que des images montrant ces deux jeunes hommes ont été ainsi divulguées par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, jeudi et samedi, après près de 22 mois de captivité. » Des images terribles donc, qui « ont ravivé le débat sur la nécessité d'un accord de cessez-le-feu pour libérer les otages ». Reste que « les négociations sont dans une impasse, soupire Libération. Entamées au Qatar depuis des mois, et aujourd'hui bloquées, elles sont affaiblies par un millefeuille d'intervenants aux intérêts et aux positions parfois divergentes. Elles achoppent en raison des exigences du Hamas qui entend conditionner des discussions à une réelle et massive distribution de l'aide humanitaire aux populations gazaouies. Elles sont également compliquées par le rejet par Israël d'une initiative diplomatique portée par la France et l'Arabie Saoudite, et défendue par le Royaume-Uni, le Canada, le Portugal, visant à la reconnaissance d'un État palestinien. » À lire aussiVidéos d'otages israéliens à Gaza: Netanyahu demande l'aide du CICR, le Hamas pose ses conditions « Échec retentissant… » Pourtant, s'insurge Haaretz à Tel Aviv, le Premier ministre Benyamin « Netanyahu avait accepté en janvier dernier de signer un accord de fin de guerre prévoyant la libération de tous les otages restants. Si certains détails restaient à négocier, les divergences étaient clairement surmontables. Mais Netanyahu, pour des raisons politiques, a choisi de faire capoter l'accord, de relancer la guerre et de nous amener là où nous en sommes aujourd'hui : nos otages sont affamés et torturés, nos soldats meurent, et le monde entier se retourne contre nous en raison de la catastrophe humanitaire à Gaza, s'agace encore le quotidien de gauche israélien. Ces vidéos ne nous apprennent rien de plus que ce que nous savions déjà sur le Hamas – une organisation terroriste cruelle, malfaisante et inhumaine. En revanche, s'exclame Haaretz, elles nous montrent, avec une clarté douloureuse, que la stratégie de Netanyahu au cours des cinq derniers mois – rompre les termes du précédent cessez-le-feu, bloquer l'aide humanitaire à Gaza et tenter d'imposer un nouveau mécanisme douteux de distribution de l'aide, sous le contrôle de prestataires américains – est un échec retentissant. Au lieu d'assurer la libération des otages, elle a exacerbé leurs souffrances et celles de leurs familles. » Partialité ? Pour sa part, le Jerusalem Post, quotidien israélien proche du pouvoir cette fois, accuse la presse internationale de gauche de partialité : le Jerusalem Post s'en prend notamment au New York Times. « Il n'y avait pas de photo de David ou de Braslavski en première page de ce journal, dénonce-t-il. Non, il y avait une photo de l'aide parachutée à Gaza par la Jordanie, suivant ainsi la ligne narrative que le New York Times et de nombreux Occidentaux ont construite et qui se concentre uniquement sur la souffrance des Palestiniens. (…) Le militantisme en faveur des droits de l'homme peut être une chose merveilleuse, écrit encore le quotidien israélien. Mais lorsqu'il est sélectif, il ne vaut pas le mégaphone dans lequel les slogans sont criés. » À lire aussiLe Hamas publie une vidéo d'un otage israélien retenu à Gaza Pression Justement, le New York Times, par la voix de l'un de ses éditorialistes, accentue la pression sur le gouvernement israélien : « il est allé trop loin, écrit-il. Il a provoqué une crise humanitaire qui est à la fois une atrocité morale et une menace à long terme pour Israël lui-même. Les pertes civiles étaient inévitables lorsqu'Israël a répondu au Hamas, mais la souffrance des civils palestiniens dépasse de loin les limites de la nécessité militaire. La population de Gaza, déjà endeuillée par la perte de milliers d'enfants, est désormais confrontée à la famine - et ce sont les enfants qui, une fois de plus, porteront le poids de la douleur, affirme encore le New York Times. Les amis d'Israël doivent parler d'une seule voix : mettre fin à la famine à Gaza, abandonner toute idée d'annexion, protéger la population civile. Pour vaincre le Hamas, il n'est pas nécessaire d'affamer un seul enfant. » À lire aussiGaza: pour les réfugiés du camp d'Al-Mawasi, l'impossible accès à l'aide alimentaire
C'est à la Une de la presse américaine et européenne. Le New York Times l'annonce ainsi : « Donald Trump a ordonné le repositionnement de deux sous-marins nucléaires après les menaces d'un ancien dirigeant russe ». Il s'agit en l'occurrence de Dmitri Medvedev, ancien président et ancien Premier ministre russe, qui s'exprimait « au sujet de l'ultimatum posé par Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine », explique le journal allemand die Welt. Dmitri Medvedev a qualifié cet ultimatum de « pas vers la guerre », non « pas entre l'Ukraine et la Russie », a-t-il dit, « mais avec son propre pays », comprendre les États-Unis. L'échange entre les deux hommes ne s'est pas arrêté là, puisqu'après la réponse de Trump, ironisant sur « Medvedev l'ancien président russe raté », explique le quotidien italien la Repubblica, Medvedev a glissé une allusion sur les capacités nucléaires de Moscou. En Russie, le Moskovski Komsomolets ironise, de son côté, sur le président américain, « qui se contente de vendre des armes à l'Europe pour l'Ukraine, tout en assurant qu'il ne participe pas à la guerre ». « Bien sûr, il est malhonnête, comme d'habitude, assène le quotidien russe. Sans Starlink, les renseignements américains, le guidage des drones et des missiles, l'Ukraine se serait très probablement effondrée ». À lire aussiTrump ordonne le déploiement de deux sous-marins nucléaires après des déclarations russes «provocatrices» Le mot « génocide » fait débat dans la Repubblica C'est dans les colonnes du quotidien italien que le célèbre écrivain israélien David Grossman se désolait, vendredi 1er août, de la situation à Gaza, et parlait de « génocide » : « Je m'exprime », disait-il, « en tant que personne qui a tout fait pour éviter de qualifier Israël d'État génocidaire. Et aujourd'hui, c'est avec une immense douleur et le cœur brisé que je vois cela se produire sous mes yeux ». Ce samedi, la Repubblica publie la réponse de la sénatrice à vie Liliana Segre, italienne rescapée de la Shoah. « Lorsqu'on affame une population », estime-t-elle, « le risque d'atteindre l'indicible existe. Et il est vraiment déchirant pour moi de voir Israël plongé dans une telle abomination. Mais l'utilisation du mot génocide relève de la complaisance. L'imposer à tous, et en premier lieu aux Juifs, est morbide (…) et découle de sentiments antisémites, peut-être inconscients ». David Grossman, lui, a franchi le pas. « Pendant des années, j'ai refusé d'utiliser ce mot, a-t-il expliqué à la Repubblica. Mais après ce que j'ai vu et entendu des personnes qui sont sur place, je ne peux m'empêcher de l'utiliser. » À lire aussiGaza: deux ONG israéliennes dénoncent un «génocide» dans l'enclave palestinienne Le nouveau complexe balnéaire de Kim Jong-un Un article dans le Wall Street Journal sur le nouveau complexe balnéaire de Kim Jong-un, qui dirige l'un des pays les plus fermés au monde : la Corée du Nord. Fermé au point que l'article du quotidien américain repose visiblement sur des interviews à distance et des publications sur les réseaux sociaux. Il n'en contient pas moins de nombreux détails. « Les premiers visiteurs ont été accueillis avec des promenades en jet-ski gratuites et une abondance de nourriture ». « Bienvenue au complexe côtier de Wonsan Kalma, un immense complexe touristique construit par le régime pour présenter le pays comme prospère et moderne, poursuit le Wall Street Journal. Il ouvre ses portes aux étrangers pour la première fois ». Mais, précise le journal, « les vacanciers étrangers sont exclusivement russes ». Il est vrai que la Corée du Nord entretient avec la Russie des liens d'amitié. C'est ainsi qu'Anastasia Samsonova, « une moscovite de 35 ans, qui cherchait une expérience insolite pour ses vacances d'été (…) a opté pour un voyage en groupe qui passerait plusieurs jours à Pyongyang avant d'arriver à Wonsan ». Et elle en garde un bon souvenir. « Toute la plage était déserte », raconte-t-elle, avec douze autres russes, « nous semblions être les seuls clients de tout le complexe ». « Le service était excellent. Quand nous avons demandé du porridge et des brioches, le personnel les a aussitôt préparés ». Des vacances de rêve, et des images que les Nord-coréens, plus habitués aux pénuries alimentaires qu'aux petits déjeuners copieux, ne verront sans doute pas. À lire aussiEn Corée du Nord, une station balnéaire touristique ouvre ses portes à Kalma