Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 13h24, heure de Paris.
C'est le cri de dépit lancé par Le Soir à Bruxelles après l'élection dimanche à la présidence polonaise du candidat nationaliste Karol Nawrocki, incarnant le parti Droit et Justice (le PiS). « À peine, en Europe, a-t-on eu le temps de pousser un "ouf" de soulagement qu'on se retrouve à nouveau hors d'haleine, soupire le quotidien belge, étouffés par la vague populiste et extrémiste qui continue de “remporter" nombre de démocraties. Après la victoire du centriste Nicusor Dan en Roumanie, on s'était repris à croire à la force des mobilisations citoyennes et à la puissance des électeurs déterminés à ne pas laisser leurs gouvernements passer fatalement dans le camp de l'extrême droite et de ses multiples déclinaisons. Mais, depuis ce dimanche et la victoire à la présidence de la Pologne du candidat national populiste Karol Nawrocki, le sursaut roumain ne pèse plus lourd au regard du coup de massue venu de Varsovie ».« Un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk »« Pologne : un coup de tonnerre dans le ciel européen », renchérit Le Monde à Paris. C'est « un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk, au pouvoir depuis les élections législatives d'octobre 2023 et dont l'agenda progressiste de rétablissement de l'État de droit était freiné par l'obstruction du président sortant conservateur, Andrzej Duda. En cohabitation avec Nawrocki, le pro-européen Tusk va devoir composer avec un président qui maniera son droit de veto avec beaucoup plus d'activisme que son prédécesseur et tentera de le pousser à organiser des élections anticipées. (…) L'élection de Nawrocki est aussi lourde de conséquences pour l'Union européenne, pointe encore Le Monde. Le nouveau président ne remet pas en cause l'appartenance de son pays à l'UE, ni celle à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, mais il appuiera les forces souverainistes au sein de l'Union et il est opposé à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ».Enfin, relève Le Monde, « cette victoire du camp nationaliste en Pologne illustre la poussée de la dynamique d'extrême droite en Europe appuyée par les ingérences américaines. Karol Nawrocki était, de fait, le candidat de Donald Trump ». L'ombre de Trump…En effet, « Trump triomphe en Pologne », insiste Die Welt à Berlin. « Le leitmotiv est toujours le même – celui qui a sous-tendu le discours du vice-président de Trump, J.D. Vance, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février : l'Europe est dépeinte comme un continent où la liberté d'expression est mise à mal par la gauche – et où l'immigration massive incontrôlée menace la perte de la culture et des traditions conservatrices. Selon cette représentation, la seule issue réside dans les mouvements et partis nationalistes d'extrême droite européens. Eux seuls peuvent rendre à l'Europe sa grandeur et la ramener à un prétendu âge d'or ».Alors, soupire Die Welt, « “la Pologne d'abord", “l'Allemagne d'abord", « la Roumanie d'abord". C'est le rêve d'une Europe des patries souveraines ».Et le quotidien allemand de s'interroger :« le continent est-il réellement en route vers un avenir politique meilleur si tous les pays se comportent de manière égoïste et nationaliste, à l'image de l'Amérique de Trump ? Difficile à imaginer ».Deux visions sociétales aux antipodesEn tout cas, résume Le Temps à Genève, « avec Karol Nawrocki président, la Pologne reste un pays extrêmement divisé, où se font face deux visions sociétales aux antipodes. Des blocages pourraient survenir concernant l'avortement, les droits LGBT+, la migration ou encore l'aide aux réfugiés ukrainiens. Les liens avec Bruxelles risquent de se tendre. Notamment sur les questions liées à l'Etat de droit. Le premier ministre Donald Tusk, à la tête de la présidence tournante de l'UE jusqu'à fin juin, a bien sûr déjà dû composer avec un président conservateur. Mais le voilà, s'exclame encore le quotidien suisse, avec une nouvelle muselière bien tenace, lui qui espérait avoir les coudées franches ».Enfin, ce commentaire du Times à Londres : « la cohabitation est un mot odieux (…). “On dort dans le même lit, mais on rêve de choses différentes", dit un proverbe chinois. (…) Si le libéral Trzaskowski avait gagné, Tusk se réjouirait d'un partenariat de gouvernement dynamique. Au lieu de cela, il doit traîner un boulet jusqu'aux prochaines élections législatives, prévues pour 2027, entravé par un président déterminé à saper son action à chaque occasion (…) ».
Paoutina qui veut dire en ukrainien « toile d'araignée » : ce qu'ont réalisé hier dimanche les services secrets ukrainiens est « une opération militaire unique dans l'histoire, s'exclame Le Soir à Bruxelles, stupéfiante à bien des égards ».À savoir, le « bombardement de quatre des principaux aérodromes militaires russes, abritant la flotte de bombardiers stratégiques, au moyen de simples petits drones dissimulés dans des camions. En l'espace de deux heures, 41 appareils porteurs de missiles de croisière ont été détruits, soit un tiers de la flotte aérienne stratégique russe ! Les forces ukrainiennes ont souvent fait preuve d'audace, relève Le Soir, mais elles ont encore repoussé leurs limites avec cette opération “Paoutina", semble-t-il planifiée depuis un an et demi ».Le « Pearl Harbor russe »C'est « une humiliation pour l'armée et les services secrets russes »,s'exclame La Croix à Paris. La Croix qui cite cette réaction du blogueur militaire russe Roman Alekhine : « c'est le Pearl Harbor russe ».Le Washington Post fait le rapprochement également avec Pearl Harbor… « Les Ukrainiens ont à nouveau réécrit les règles de la guerre hier, affirme le journal. Le haut commandement russe a dû être aussi abasourdi que les Américains en 1941 (lors de l'attaque japonaise), lorsque les Ukrainiens ont mené hier cette attaque surprise contre cinq bases aériennes russes situées loin du front - dont deux à des milliers de kilomètres dans le Grand Nord et en Sibérie. (…) L'analogie avec Pearl Harbor est pertinente, poursuit le Washington Post, dans la mesure où les deux attaques signent l'obsolescence de systèmes de frappes autrefois dominants : à savoir en 1941, les cuirassés, et aujourd'hui, les avions pilotés ».Vulnérabilité…En effet, « des essaims de drones ukrainiens, dont la construction a probablement seulement coûté quelques dizaines de milliers de dollars, ont pu détruire les aéronefs russes les plus sophistiqués, provoquant plus de 2 milliards de dollars de dégâts ». Et « ce faisant, relève encore le Washington Post, les Ukrainiens ont révélé une vulnérabilité qui devrait donner des insomnies à tous les généraux du monde. (…) Les armées qui pensaient avoir sécurisé leurs bases aériennes avec des clôtures électrifiées et des postes de garde devront désormais compter avec la menace aérienne que représentent les drones bon marché, omniprésents et facilement modifiables à des fins militaires ».Commentaire du Devoir à Québec :« en quelques années, les Ukrainiens, tragiquement forcés par les événements, ont bâti de remarquables capacités militaires. Ce dernier épisode — avec “zéro aide occidentale“ — le démontre encore une fois : peu à peu, l'Ukraine s'autonomise face à ses donateurs et à ses soutiens et s'affirme comme nation ».Paris en liesse…A la Une également, Paris qui n'en finit plus de fêter son sacre en ligue des Champions…« Jour de liesse », lance Le Parisien en première page. « De la plus célèbre avenue du monde au Parc des Princes, en passant par l'Elysée, Paris a honoré les joueurs de Luis Enrique (…). Une douce folie ».« Paris vaut bien une liesse », ironise Libération, travestissant ainsi la fameuse formule d'Henri IV.« Les scènes de joie qui ont suivi le match de samedi sont la preuve d'un élan collectif toujours vivace pour les grands-messes sportives, poursuit le journal, quelques mois après la vague d'enthousiasme pour les Jeux olympiques, qui avaient redonné du peps à une France affectée par une dissolution ratée. Et rien de mieux pour faire société, relève Libé, quand émerge en plus la figure d'un jeune héros. Tel Kylian Mbappé en 2018, c'est aujourd'hui un jeune nommé Désiré qui suscite la passion de tout un peuple. Avant cette finale, une question agitait le microcosme des journalistes sportifs, celle de la “nationalité" du PSG, localisé à Paris mais puissant instrument de soft power qatari. Pourtant, pointe Libération, avec ses pépites de joueurs tricolores comme Désiré Doué, Ousmane Dembélé ou Bradley Barcola, et sa réussite portée par son sens du jeu collectif, ce PSG-là a su se faire aimer des Français, au-delà de la capitale ».L'Equipe, enfin, s'interroge : quid de l'avenir ? « Le club parisien peut envisager d'autres conquêtes, à l'horizon », affirme le quotidien sportif. Contrairement à d'autres clubs, « le PSG a les moyens (financiers) de sécuriser tous ses jeunes joueurs et d'être inattaquable par les grandes familles du foot européen. La théorie du début d'une domination est aléatoire, mais séduisante. Tout dépendra de la capacité du PSG à continuer de grandir et à digérer cet accomplissement, et de la manière dont ses adversaires vont réagir ».
Après 19 mois de guerre quasi-ininterrompue, certains journaux s'autorisent à y penser, après qu'Israël a accepté une proposition américaine de cessez-le-feu. Plusieurs d'entre eux – à commencer par Haaretz et le Jerusalem Post – rapportent les propos du président Donald Trump selon qui « Israël et le Hamas sont proches de signer un accord. » Reste à voir ce qu'en dit le groupe armé palestinien, qui à ce stade, analyse Haaretz, « demeure hésitant, (…) à cause du manque de garanties sur la fin effective de la guerre. » Surtout, écrit le journal israélien, qui a pu consulter la proposition de cessez-le-feu, le Hamas « n'a pas confiance en la volonté de Donald Trump d'intervenir si les discussions coincent. » Et le Jerusalem Post va plus loin : d'après le quotidien, « le Hamas se sent trahi par l'administration américaine, et pense s'être ‘fait avoir' avec une proposition pro-israélienne. » Les États-Unis, toujours fervents soutiens d'IsraëlMalgré une séquence qui a « souligné la volonté grandissante de l'Europe de faire pression sur le gouvernement Netanyahu », retrace le Washington Post, les positions européennes restent « en conflit avec le soutien vocal et continu des États-Unis ». Les européens, eux, font part d'une « insatisfaction grandissante », rappelle le titre. Ils « ont perdu patience avec Benyamin Netanyahu, ont tenu compte de l'opinion publique et ont assisté à un nouveau tournant sombre de la guerre », lorsque les autorités israéliennes ont bloqué pendant près de trois mois l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Même maintenant que le blocus a pris fin, décrit Haaretz, le pays « ne laisse entrer l'aide qu'au compte-gouttes » – pour le journal israélien, l'enclave palestinienne est même devenue « le lieu le plus affamé de la planète ». La faim, la dévastation, le désespoir, sont presque trop grands pour être mesurés. Il le faut pourtant, et le New York Times s'y attelle : « La famine à Gaza peut être calculée au nombre de côtes saillantes d'une fillette de six ans, (…) aux kilos qu'elle et ses proches ont perdu. Aux deux tomates, aux deux poivrons, et à l'unique concombre qu'un enfant peut acheter pour nourrir toute sa famille ce jour-là. »La situation est dramatique et pourtant, rien, ou si peu, ne bouge. C'est comme si, écrit un penseur de confession juive dans les colonnes du Monde, « les Palestiniens n'exist[aient] plus, de manière générale, dans l'esprit des Israéliens ». Cet auteur, qui a passé de longues années au Rwanda, sans comparer deux situations qui « ne sont guère comparables », rappelle qu'en 1993, « on évoquait un risque de génocide, mais on ajoutait toujours que cela n'arriverait pas. À Gaza, c'est la même chose ». Avec un risque, selon lui : « une inflexion du destin » de l'enclave, mais aussi d'Israël, dont l'attitude « est un renoncement à ce qu'il a été ». N'en déplaise à Donald Trump. Pour ce même auteur, le président américain, avec son idée de station balnéaire à Gaza, « veut couvrir la zone de peinture blanche, y construire (…) un endroit joyeux. C'est une manière absurde d'effacer l'histoire ». D'autres préoccupations pour le président américainEt principalement, encore et toujours, ses droits de douane. Malgré un revers en justice, le président américain ne désarme pas : « Il a annoncé [hier], rapporte Le Devoir au Canada, que la surtaxe sur l'acier et l'aluminium passerait mercredi prochain à 50 %. » Une nouvelle escalade dans sa politique douanière, que le South China Morning Post décrit sans aménité : « L'ignorance, l'arrogance, (…) et la peur de 'l'autre' ont convergé, en une démonstration de la grossièreté américaine sous stéroïdes. » Des justifications économiquesC'est en tout cas l'opinion du Wall Street Journal, puisque « le prix mondial de l'acier a chuté ces derniers mois », le quotidien juge qu'il est « plus facile pour les acheteurs de payer les taxes actuelles sur les imports, tout en acquérant de l'acier à un prix réduit par rapport aux tarifs nationaux ». Ces nouvelles surtaxes devraient donc régler le problème, tout en « donnant aux producteurs locaux plus de pouvoir pour augmenter leurs prix ».Une analyse que ne partage pas le South China Morning Post : en réalité, juge le titre, « le déficit commercial américain, souvent cité comme justification, n'est que le symptôme d'un malaise plus profond ». Celui d'une Amérique « qui cherche désespérément à montrer sa force », une Amérique dont l'image « a été soutenue pendant des décennies par une hégémonie économique » à présent « en déclin ». Finalement, assène le quotidien, cette séquence révèle « la vacuité du soi-disant rêve américain (…), un tigre de papier ».
C'est le rythme auquel avance la lutte entre les tribunaux américains et le président Donald Trump en ce moment. La justice a suspendu ses droits de douane ? Pas de problème, l'administration réplique et obtient « une "suspension d'urgence" de la décision » raconte le Guardian.C'est là surtout un moyen de gagner du temps, pour que, raconte le Wall Street Journal « les responsables américains évaluent leurs options, au cas où elles doivent trouver une nouvelle autorité légale pour imposer les droits de douane » présidentiels. Car c'est bien là le problème : les tribunaux ont suspendu ces mesures au motif que le président, lui, n'avait pas l'autorité pour les imposer.La question de la stratégieSelon le Wall Street Journal toujours, « l'équipe du président examine une réponse en deux temps. » D'abord, se tourner vers « une disposition jamais utilisée de la loi sur le commerce de 1974, » pour « imposer des droits de douane provisoires sur des pans entiers de l'économie mondiale pendant 150 jours. » Pendant ce temps-là, il pourrait, en vertu de la même loi, « concevoir des droits de douane individualisés pour chaque grand partenaire commercial. »À moins que, pointe le Washington Post, l'administration ne décide d' « ignorer cette décision de justice, de continuer de récolter les droits de douane et de défier quiconque de l'arrêter. » Ce ne serait pas la première fois que l'équipe Trump adopte cette attitude, souligne le New York Times même si, admet le Post, cette option « nucléaire » « déclencherait immédiatement une crise constitutionnelle ».L'exécutif retient son souffle, l'économie aussiLes entreprises américaines sont bien obligées, grimace le New York Times, « de digérer rapidement ce dernier rebondissement dans [une] guerre douanière aux airs de montagnes russes », qui, une fois de plus, « rend impossible toute planification au-delà de quelques semaines. » Une plaie pour les commerces et plus largement pour l'image des États-Unis. Un entrepreneur interrogé par le quotidien martèle que le pays « a besoin d'être connu à travers le monde comme un partenaire fiable »or, c'est pour l'instant tout l'inverse qui se produit.Un autre entrepreneur fait la moue Et pas n'importe lequel : Elon Musk lui-même ! « Un petit tour et puis s'en va, » ironise Le Figaro. On a appris cette semaine le départ du milliardaire américain du Doge, ce département d'État créé pour sabrer dans les dépenses administratives du pays avec un bilan « plus que mitigé » juge le quotidien, puisque si Elon Musk « promettait plus de 1 000 milliards de dollars d'économies sur le budget fédéral », il n'a finalement réussi à en obtenir que 150 malgré ses « licenciements spectaculaires » et autres coups de tronçonneuse. Sa méthode – « celle du chaos, de l'outrance et de la précipitation, (…) la marque de fabrique du trumpisme », tance le Figaro – a échoué : retour aux affaires donc, X, Tesla, et surtout SpaceX, puisque rappelle une autre journaliste du quotidien, « selon lui, l'avenir sera extra-planétaire ou ne sera pas. » La Terre en piteux état En témoigne l'effondrement de ce glacier, jeudi à Blatten, petit village suisse quasi intégralement englouti, « dévoré » dit le Bild allemand, par 3 millions de mètres cubes de roche et d'eaux boueuses. Finie, « la vue autrefois magnifique sur les Alpes » : là où se dressait avant la montagne, trône à présent « un grand trou béant. » Après cet éboulement, restent, raconte Le Temps, « les chants des oiseaux et les pales des hélicoptères » seuls désormais à troubler « le calme d'une vallée qui semble presque déserte. » Dans une vallée défigurée, « les vaches s'affalent dans les prés, le soleil rayonne : ils rappellent que la nature continue de vivre à son rythme, sans en demander la permission. »Pour autant, on est loin du « jour d'après », alerte Bild : « la prochaine catastrophe se profile, » puisque « le lit de la rivière » toute proche est bloqué par les décombres et « il a commencé à pleuvoir, ce qui augmente les risques d'inondation. » Le Temps signale quant à lui que « le site est si dangereux que personne ne peut intervenir sur les lieux. » Et au-delà de Blatten, cet événement, aussi rare soit-il, « jette une lumière crue sur la mauvaise santé des glaciers ». D'autant qu'une nouvelle étude, rapportée par le New York Times, est formelle : en dépit « des stratégies de limitation de la casse climatique », « certains glaciers disparaîtront quoi qu'il arrive. »
Trois hommes, trois dirigeants influents, trois personnalités pour le moins controversées encore et toujours au centre des commentaires de la presse. Et particulièrement ce matin. D'abord ce triste constat, établi par L'Orient-Le Jour à Beyrouth : « infiniment meurtrière est la déraison dont font montre les hommes qui mènent le monde. On peut se demander si notre ronde planète n'a pas perdu la boule dans cet enchevêtrement de guerres, de chantages à l'apocalypse nucléaire et de batailles commerciales qui font désormais l'actualité internationale. Cela peut paraître absurde, poursuit le quotidien libanais, mais nul mieux que ce fantasque Trump ne pouvait en témoigner. Le chef de la Maison-Blanche n'a jamais caché en effet son admiration pour Vladimir Poutine ; mais voilà soudain qu'à ses yeux, le Russe est devenu complètement fou, pour avoir trop forcé sur les drones contre l'Ukraine. »Et L'Orient-Le Jour de s'interroger : « à partir de quel bilan en vies humaines l'œuvre de mort, accomplie avec la plus grande diligence, revêt-elle donc un caractère clinique ? Et quels nouveaux massacres dans son utopique Riviera de Gaza le président américain attend-il pour désigner du doigt cet autre fou furieux de Netanyahu, qui a largement dépassé son ancien score de 50 000 morts ? »« Bibi et Vlad : les hommes les plus recherchés au monde »Le Guardian à Londres n'hésite pas à mettre Poutine et Netanyahou dans le même sac. « Les dirigeants israélien et russe ont beaucoup en commun. Tous deux affirment toujours combattre héroïquement les nazis, respectivement à Gaza et en Ukraine. Cette fiction est utilisée pour justifier le massacre de civils, la spirale des pertes militaires et les énormes coûts économiques. Peut-être cela les aide-t-il à dormir la nuit. Bibi et Vlad : les hommes les plus recherchés au monde – et probablement les plus méprisés, s'exclame encore le Guardian. Superviser le meurtre, la mutilation et le traumatisme injustifiés de milliers d'enfants est l'un de leurs nombreux comportements communs. Ces deux “hommes forts“ autoritaires ont chacun fait de leurs pays des parias sur la scène internationale. Le conflit les maintient au pouvoir. Ils exploitent le sentiment patriotique pour intimider leurs opposants nationaux et vilipendent les critiques de l'étranger, les qualifiant d'antisémites, de sympathisants du terrorisme ou encore de russophobes. Ils font la guerre par peur de la paix. »Trump : « s'enrichir »Et Donald Trump en prend également pour son grade dans le New York Times. « Il est étrange d'observer comment Trump et Netanyahu utilisent un cahier des charges similaire pour saper leurs démocraties respectives (…), toutes les institutions qui défendent l'État de droit. Dans le cas de Trump, pointe le New York Times, il s'agit de s'enrichir personnellement et de déplacer la richesse du pays des moins privilégiés vers les plus privilégiés. Dans le cas de Netanyahu, il s'agit d'échapper aux nombreuses accusations de corruption qui pèsent sur lui et de déplacer le pouvoir et l'argent du centre démocratique et modéré d'Israël vers les colons et les ultra-orthodoxes. (…) L'année prochaine, relève encore le quotidien américain, Netanyahu devra organiser des élections nationales et Trump devra affronter les élections de mi-mandat. Les partisans de la démocratie et de la décence en Israël et aux États-Unis n'auront qu'une seule tâche à accomplir d'ici là : s'organiser, s'organiser et s'organiser pour conquérir le pouvoir. »Floué ou complice ?Trump ciblé aussi par Le Figaro à Paris. Cette fois pour son attitude ambiguë vis-à-vis du président russe. « Face à Poutine, Trump le floué consentant », c'est le titre de l'éditorial du Figaro.« N'ayant produit que des mirages, le “shérif“ de Washington menace maintenant de prendre ses cliques et ses claques et de laisser les protagonistes se débrouiller entre eux. C'est exactement ce que veut Poutine : réduire l'engagement de l'Amérique sur le Vieux Continent, abandonner les Européens à leurs lacunes sécuritaires et isoler l'Ukraine comme une proie à sa merci. On se demande, s'interroge Le Figaro, si le novice de la Maison-Blanche a été floué par le vieux briscard du Kremlin ou si une connivence entre eux s'exerce sur le dos de l'Europe, dont ils partagent la détestation. (…) Ce que le président des États-Unis ne semble pas voir, pointe encore Le Figaro, c'est que le mépris du Russe s'étend à son pays et à sa personne. De Moscou à Pékin, Trump est vu comme un accélérateur du déclin américain, ce qui en fait un homme paradoxalement ménagé par ceux qui ne lui veulent aucun bien. »
Donald Trump est à bout de patience avec Vladimir Poutine. « Hier, pointe le New York Times, il accusait le président russe de “jouer avec le feu“. La veille, il affirmait qu'il envisageait d'imposer des sanctions supplémentaires à la Russie en raison de la poursuite de ses bombardements sur des cibles civiles dans les villes ukrainiennes. » Toutefois, poursuit le journal, « après quatre mois de vaines menaces à l'encontre de Vladimir Poutine, reste à savoir si les derniers commentaires acerbes de Donald Trump indiquent une nouvelle phase agressive à l'encontre de la Russie ou alors s'ils se limitent à un nouveau coup d'épée dans l'eau. »Des paroles aux actes ?Pour le Washington Post, le président doit se montrer ferme et passer à l'acte. « Après quatre mois passés à se faire rouler dans la farine par Vladimir Poutine, Donald Trump semble enfin ouvrir les yeux sur l'infamie du dictateur russe. Chaque fois qu'il a tenté de mettre fin à la guerre qui dure depuis trois ans en Ukraine, notamment en appelant à un cessez-le-feu immédiat, Poutine a dit niet. »En fait, analyse le Washington Post, « tant que Poutine pensera pouvoir l'emporter militairement, il ne conclura pas d'accord pour mettre fin à la guerre. Lorsque Trump critique le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, cela encourage Poutine à penser qu'il peut creuser un fossé entre les États-Unis et l'Ukraine. Et lorsque le vice-président JD Vance déclare : “nous sommes plus qu'ouverts à l'idée de nous retirer“ si un accord n'est pas conclu, il encourage lui aussi les Russes à traîner des pieds. »Alors, conclut le Post, « les États-Unis ne doivent pas s'incliner devant les atermoiements de la Russie et abandonner les pourparlers de paix. Le conflit en Ukraine est la guerre par procuration de notre époque entre le monde libre et les régimes autocratiques qui méprisent l'Amérique et l'Europe. Poutine est plus susceptible de répondre à la force qu'aux subtilités. Trump devrait le comprendre. »France : le droit à l'aide à mourirÀ la Une également, en France, le vote en première lecture à l'Assemblée de la loi sur le droit à l'aide à mourir et les soins palliatifs. Le Monde s'en félicite : « en votant hier deux textes sur le sujet aussi intime qu'universel qu'est la mort, les députés montrent qu'il est possible de passer outre l'instrumentalisation politique et les clivages partisans pour faire progresser la société française. (…) Les avancées que rendent possibles ces propositions de loi répondent à des préoccupations fondamentales de chacun – la peur de la souffrance et de la solitude au moment de la mort, la liberté de choisir sa fin de vie –, tout en cherchant à préserver un impératif collectif, la protection des plus vulnérables. »Le quotidien catholique La Croix, à l'instar de la Conférence des évêques de France, n'est pas d'accord : « légiférer sur la fin de vie n'est pas affaire que de liberté personnelle. Ce “droit à l'aide à mourir“ nécessitera l'action d'autrui. Il engage donc un projet de société, il a des répercussions sur ce qui nous lie. Beaucoup de soignants s'opposent ainsi à une mise en cause du pacte de soin. Et des associations de personnes handicapées craignent que la loi induise l'idée que les vies marquées par le handicap ou la maladie ne méritent plus d'être vécues. »Pour Ouest-France, certes, « dans les sondages, une majorité de Français y apparaît favorable (…). Mais le débat mérite d'être poursuivi. La loi ne peut pas tout, et notamment prévoir l'ensemble des situations, tant chaque vie est singulière. »Enfin le Guardian à Londres se fait l'écho également de ce débat en France sur la fin de vie. Le Guardian qui relève qu'une loi sur le même sujet est aussi en discussion depuis novembre dernier devant le Parlement britannique. Et que plusieurs pays européens ont franchi le pas avec des variantes : Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Autriche, Espagne. Enfin, la Suisse est le premier pays où l'aide médicale à mourir a été légalisée.
Et surprise, c'est le chancelier allemand Friedrich Merz qui est à la manœuvre. C'est ce que constate Le Figaro à Paris : « Les alliés occidentaux ne fixent plus de “limitations“ à la portée des armes qu'ils envoient à l'Ukraine : par cette déclaration, le chancelier Friedrich Merz ouvre un nouveau chapitre du soutien militaire européen à Kiev, et ceci au moment où la position de Washington à l'égard du conflit reste des plus nébuleuses et où la Russie intensifie ses attaques nocturnes sur le territoire de son voisin. “Cela signifie que l'Ukraine peut désormais se défendre, par exemple, en attaquant des positions militaires en Russie (...) ce qu'elle ne faisait pas, il y a quelque temps, à quelques exceptions près. Elle peut le faire maintenant“, a déclaré hier le dirigeant allemand. »Commentaire de Die Welt à Berlin : « soudainement, l'Allemagne apparaît comme un pays qui veut montrer la voie en matière de politique de sécurité en Europe et qui, si nécessaire, prendra de nouvelles décisions concernant le soutien à l'Ukraine en alliance avec la Grande-Bretagne, la Pologne et la France. L'Allemagne, décrite il y a peu comme faible et en crise, par le chef de l'opposition Friedrich Merz, est maintenant perçue par le même Friedrich Merz, désormais chancelier, comme un pays pilier de la sécurité européenne. »DiscrétionL'Ukraine pourrait donc utiliser des armes fournies par ses alliés européens pour frapper la Russie en profondeur. Le conditionnel reste de rigueur pour Le Monde à Paris. « Aucun des pays concernés n'a pour l'instant confirmé cette évolution de la doctrine militaire, qui aurait des conséquences potentielles importantes pour la suite du conflit. Friedrich Merz n'a pas spécifié si ses propos auraient une incidence sur les armes livrées à l'avenir par Berlin à l'Ukraine, en particulier concernant les missiles de longue portée Taurus. (…) Avant son entrée en fonction début mai, rappelle Le Monde, il s'était dit favorable à la livraison de ces missiles d'une portée de plus de 500 kilomètres, permettant d'atteindre le territoire russe en profondeur. Mais depuis, il s'est montré plus ambigu, soulignant qu'il ne détaillerait plus les armes qu'il enverrait à l'Ukraine, pour des raisons stratégiques, afin de ne pas en informer Moscou. »Renforcer les sanctions !En attendant une éventuelle fourniture à l'Ukraine de ces missiles longue portée, il faut accentuer la pression sur la Russie sur le plan économique. C'est ce que préconise le Times à Londres. « Puisque Vladimir Poutine ne semble voir aucun avantage à mettre fin aux combats, la seule façon envisageable de l'amener à la table des négociations est d'exercer une pression croissante et ciblée sur Moscou. (…) Si Donald Trump croit encore en sa mission de médiation, il doit à la fois élargir et renforcer les sanctions financières et les interdictions de voyager contre les responsables du Kremlin, les dirigeants du secteur bancaire et du secteur de l'énergie. Surtout, il doit les affiner de manière à ce que l'économie russe souffre plutôt qu'elle ne profite de la poursuite de la guerre. »Déjà un premier pas, note le Times : « le Sénat américain doit examiner cette semaine un projet de loi sur les sanctions secondaires élaboré par le sénateur Lindsey Graham pour punir les pays achetant du pétrole et du gaz russes. Au cours des trois dernières années, des flottes fantômes, échappant aux sanctions, ont contribué à générer les fonds nécessaires au maintien de l'armée russe sur le terrain et dans les airs. Ces profiteurs pourraient bientôt être touchés, perdant leurs marchés aux États-Unis et dans une grande partie du reste du monde. »Gaza : au-delà de l'horreur, un « génocide »À la Une également, la situation humanitaire catastrophique à Gaza. « Gaza, injustifiable ! », titre Libération en première page. Libération qui publie une tribune signée par 300 écrivains, parmi lesquels plusieurs prix Goncourt et un prix Nobel. « Nous ne pouvons plus nous contenter du mot “horreur”, il faut aujourd'hui nommer le “génocide” à Gaza », affirment-ils.Enfin, à lire cette autre tribune dans le quotidien israélien Haaretz, signée Ehoud Olmert, ancien Premier ministre et prédécesseur de Benyamin Netanyahu. « Ce que nous menons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation, écrit-il. Oui, Israël commet des crimes de guerre. (…) Le gouvernement Netanyahu est désormais un ennemi de l'intérieur. Il a déclaré la guerre à l'État et à ses habitants. (…) Il est temps d'arrêter, s'exclame encore Ehoud Olmert, avant que nous soyons tous bannis de la famille des nations et convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. Ça suffit. »
Hôpitaux, écoles, camps de réfugiés, simples habitations : les bombes pleuvent sur Gaza depuis la reprise de l'offensive israélienne sur l'enclave le 17 mai. Rien qu'hier, les frappes aériennes ont fait 22 morts.Le Guardian à Londres relate la tragédie qui a frappé vendredi la famille d'un couple de médecins : « aux premières heures, comme chaque jour, le docteur Alaa al-Najjar, mère de 10 enfants leur dit au revoir avant de quitter la maison. Le plus jeune, Sayden, six mois, dort encore. Et comme chaque jour, alors que la guerre fait rage à Gaza et que les frappes israéliennes s'abattent à quelques mètres de son quartier de Khan Younis, elle s'inquiète de les laisser à la maison sans elle. Mais elle n'a guère le choix, pointe le Guardian. Pédiatre respectée au complexe médical Nasser, elle fait partie des derniers médecins présents à Gaza. Elle doit aller travailler pour soigner les bébés blessés qui ont survécu aux attaques israéliennes. Elle n'imagine pas que cet adieu à sa famille sera le dernier. Quelques heures plus tard, les corps calcinés de sept de ses enfants, tués dans un raid aérien israélien sur Khan Younis, arrivent à son hôpital. Deux autres corps, dont celui de Sayden, restent sous les décombres. De ses dix enfants, un seul a survécu, ainsi que leur père, Hamdi al-Najjar, 40 ans, également médecin. Tous deux sont actuellement hospitalisés ».Le Guardian précise que « selon le ministère de la Santé de Gaza, les frappes israéliennes ont fait au total près de 54 000 morts, dont plus de 16 000 enfants ».« Rien ne me préparait à ce que j'ai vu et vécu à Gaza »À lire dans Le Monde à Paris, les bonnes feuilles du livre de l'historien et spécialiste du Proche-Orient, Jean-Pierre Filiu. Un livre intitulé Un historien à Gaza, qui paraît après-demain mercredi. Jean-Pierre Filiu évoque son voyage de trente-deux jours, du 19 décembre au 21 janvier, au sein du territoire palestinien. « Un témoignage rare », souligne Le Monde. « "Rien ne me préparait à ce que j'ai vu et vécu à Gaza. Rien de rien. De rien" : ainsi débute l'ouvrage de l'historien, relate le journal, récit des semaines passées dans la bande de Gaza au sein d'une équipe de Médecins sans frontières, en partie cantonnée à la "zone humanitaire" dans le centre et le sud de l'enclave. Ce spécialiste du Proche-Orient se rend régulièrement à Gaza depuis les années 80. En complément de son témoignage direct des ravages et des souffrances causés par la guerre déclenchée après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, il propose, précise Le Monde, une mise en perspective historique du conflit entre Israël et ce territoire occupé ou sous blocus depuis sa conquête en 1967.Un récit d'autant plus nécessaire que les autorités israéliennes interdisent à la presse étrangère l'accès à l'enclave. Qu'il s'achève sur les images de liesse lors de la trêve déclarée le 19 janvier rend plus déchirants les espoirs de paix, rompus par le blocus humanitaire décidé par l'État hébreu début mars et la reprise des bombardements israéliens ».« L'opinion publique doit se réveiller »Ce matin, en Israël, le quotidien d'opposition Haaretz hausse le ton : « il est impossible d'expliquer, et encore moins de justifier, ce qu'Israël fait dans la bande de Gaza. C'est une campagne de vengeance qui a totalement échappé à tout contrôle. Elle se poursuit pour des raisons politiques. Elle n'a aucun objectif militaire ou diplomatique et ne bénéficie d'aucun soutien international. Et elle est menée au prix de la vie des otages. (…) L'opinion publique doit se réveiller, poursuit Haaretz. Elle doit crier haut et fort et exiger la fin de la guerre. Elle doit exiger la fin de ce massacre inconcevable de civils, y compris d'enfants, que ce soit par la famine délibérée ou par les bombardements aériens ».Urgence…Enfin, le Jerusalem Post, plutôt favorable au pouvoir en place, estime que le temps presse… « Plus la guerre durera et plus les victimes civiles s'accumuleront, plus cela portera atteinte à la réputation internationale d'Israël et renforcera le défi auquel sont confrontés les défenseurs de l'État juif dans le monde entier pour faire valoir la légitimité d'Israël dans sa juste bataille contre le Hamas. L'urgence est flagrante en ce qui concerne nos réservistes (…). Mais surtout, l'urgence est ressentie chaque jour et chaque heure par les otages de Gaza et leurs familles qui vivent un enfer (…). Israël doit donc prendre une décision, affirme encore le Jerusalem Post. Va-t-il continuer à faire un pas en avant puis un autre en arrière dans son double effort pour vaincre le Hamas et ramener les otages à la maison ? »
« Donald Trump affirme ne plus chercher d'accord avec l'Union européenne et menace d'appliquer des droits de douane de 50 % sur les produits européens à partir du 1er juin » titre le journal le Temps. « L'annonce a très vite fait dégringoler les bourses européennes et plombé l'ouverture de Wall Street », ajoute le quotidien suisse. « Droits de douane : Donald Trump exige la capitulation en rase campagne de l'Union européenne. Cela s'appelle un ultimatum », annonce de son côté le Soir. Le journal belge précise que « pour l'Union européenne, le réveil est brutal… Les négociations, visiblement, n'avancent pas assez vite au goût du président… Plus exactement : l'Union résiste encore à une bonne partie des exigences américaines ». « Pourquoi Trump s'en prend à l'Europe ? » interroge de son côté le Wall Street Journal, qui parle « d'une frustration croissante au sein de l'équipe économique de Trump ». « Ses conseillers », nous dit-on, « ont exprimé leur irritation face au ralentissement des négociations liées aux divergences de priorités commerciales entre les pays membres de l'UE ». Mais on s'agace aussi côté européen. Selon le Washington Post, « des responsables européens ont estimé ces dernières semaines, que l'équipe de Donald Trump exigeait des concessions unilatérales sans offrir grand-chose en retour ». TorpeurDans la presse internationale également, la guerre à Gaza et le martyre des Palestiniens. « Gaza : le réveil tardif des Européens n'absout pas l'Occident », titre l'Orient-Le Jour, qui déplore : « il a fallu deux mois d'un horrible siège israélien sur Gaza, depuis la rupture du cessez-le-feu en mars dernier – le refus de nourriture, d'eau et de médicaments, et le bombardement d'hôpitaux – pour sortir quelques États occidentaux de leur torpeur. Trois pays, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont menacé Israël de "sanctions ciblées" et "promis des actions concrètes s'il n'arrêtait pas son offensive à Gaza et ne levait pas les restrictions sur l'aide humanitaire" ».« Même en reconnaissant ce changement significatif », estime le quotidien francophone libanais, « il n'est pas surprenant qu'Israël ait été en mesure de perpétrer ce que plusieurs universitaires et chroniqueurs israéliens et internationaux considèrent comme un génocide ». Et l'Orient-le-Jour interroge : « comment se fait-il que les Ukrainiens aient pu bénéficier de la sympathie de l'Occident et être accueillis à bras ouverts, après l'invasion russe en 2022, (..) alors que maintenant plus de 2 millions de Gazaouis ne peuvent partager une telle faveur ? »Géant du noir et blancEnfin la mort d'un artiste mondialement connu : le photographe franco-brésilien Sébastiao Salgado, s'est éteint hier à l'âge de 81 ans. Sa photo est en Une du quotidien brésilien El Globo, qui rend hommage à celui « qui a documenté les injustices sociales à travers le monde, avec des images alliant réflexion, émotion et lyrisme (…) et toujours avec la maîtrise de la lumière naturelle, ainsi que le contraste saisissant du noir et blanc ». Mais « Sébastiao était bien plus que l'un des plus grands photographes de notre temps », estime l'Institut Terra, une ONG dédiée aux écosystèmes, fondée par le photographe et son épouse. « Ils ont semé l'espoir là où la dévastation régnait et fait germer l'idée que la sauvegarde de l'environnement était aussi un profond geste d'amour pour l'humanité », ajoute l'Institut Terra qui, rappelle El Globo, « a planté plus de 2 millions d'arbres dans la forêt, côté atlantique, et rétabli environ 2500 sources ».En France, Libération rend aussi hommage à Sebastiao Salgado, « géant du noir et blanc, Brésilien globe-trotter qui aura documenté sans relâche la condition des déclassés et des exilés, donnant des visages aux damnés d'une Terre ravagée par l'homme ». Le quotidien français estime ainsi : « Nul ne pourra contester la puissance évocatrice de ses reportages, comme dans cette mine d'or à ciel ouvert de Serra Pelada, en 1986, que des grappes d'hommes, le corps maculé de sueur, de boue et de poussière arpentent inlassablement...»
Donald Trump a décidé d'interdire à la prestigieuse université d'accueillir des étudiants étrangers. Une décision qui provoque un émoi certain, aux États-Unis, mais aussi en Europe. Aux États-Unis, tout d'abord, le New York Times rapporte que « la peur et la confusion ont rapidement gagné hier les étudiants étrangers de Harvard, qui représentent plus d'un quart des inscriptions ». « Les diplômes et l'avenir de milliers d'étudiants – une part essentielle de l'identité et de la culture de l'université – sont plongés dans une profonde incertitude », explique le quotidien new-yorkais, qui a interrogé Karl, un étudiant autrichien. « Tellement d'étudiants viennent à Havard (…) pour changer en mieux l'Amérique et leur pays d'origine. Tout risque de s'effondrer, ça me brise le cœur », témoigne le jeune homme.Dehors les étrangersEn Europe, dont sont originaires une partie de ces étudiants étrangers, la colère gronde…Le journal allemand die Welt rappelle le contexte : « Trump a qualifié Harvard « d'institution d'extrême gauche » et qui plus est « antisémite ». Il lui a reproché « d'accepter les manifestations propalestiniennes sur ses campus ». « C'est pourquoi », poursuit die Welt, « l'administration américaine a déjà réduit de plusieurs milliards de dollars les subventions accordées à Harvard ». En Suisse, le Temps remarque que « cette décision, sur fond de chantage, a de quoi effrayer toutes les autres universités ». « Dehors les étrangers », s'exclame la Republica, en Italie, qui évoque aussi le « préjudice économique » de cette décision, les frais de scolarité payés par les étudiants étrangers sont plus élevés que ceux des étudiants américains ». « C'est en attirant les jeunes les plus qualifiés du monde entier qu'Harvard a bâti en quatre siècles sa réputation de meilleure université de la planète », remarque encore la Republica…Jeunes et amoureuxDans la presse internationale également ce matin, la photo du jeune couple juif, travaillant à l'ambassade d'Israël et abattu hier à Washington. Photo dans le Wall Street Journal notamment, lui souriant, tenant un verre à la main. Elle, toute de rose vêtue, parlant devant un micro. « Ils étaient jeunes et amoureux », « selon leurs proches, ils consacraient tous leurs efforts à la paix », raconte le quotidien américain. « La veille de son assassinat », poursuit le Wall Street Journal, « Yaron Lischinsky cherchait anxieusement une alternative à un vol annulé vers Israël (…) il emmenait sa petite amie rencontrer ses parents pour la première fois à Jérusalem, il comptait la demander en mariage pendant le voyage ».Le quotidien américain a par ailleurs interrogé Ayelet Razin, experte israélienne en droits de l'homme, également amie de la jeune femme tuée Sarah Milgrim. « Elle était jeune et pleine de vie », dit-elle, « cet antisémitisme qu'elle s'était donné pour mission de combattre lui a tragiquement couté la vie ». « Lorsqu'ils ont été tué mercredi soir », précise le journal, « les deux jeunes gens venaient d'assister à une réunion de jeunes diplomates, « pour promouvoir « la collaboration israélo-palestinienne et régionale » et « répondre à la crise humanitaire à Gaza ». Expulser les étudiants militantsEn Israël, le Jerusalem Post évoque également le drame, et le lie, d'une certaine manière, à l'Université d'Harvard, dont nous parlions tout à l'heure…Le Jerusalem Post se demande « si Trump va sévir contre les militants anti-israéliens », alors que, dit-il, le président américain, « a mené ces derniers mois une offensive contre l'activisme propalestinien ». Et le Jerusalem Post prend les étudiants pour exemple, indiquant que « l'administration américaine a cherché à expulser les étudiants militants, gelant des milliards de financement universitaires, exigeant des réformes dans leur lutte contre l'antisémitisme ». Le quotidien israélien ajoute qu'à ce titre, « l'administration américaine a retiré hier à l'université d'Harvard, son autorisation d'accueillir des étudiants étrangers ». Enfin, le journal Haaretz, quotidien d'opposition israélien, publie une tribune, intitulée : « L'antisémitisme meurtrier n'empêchera pas les Juifs de Washington de parler à voix haute ».
L'information est tombée tard cette nuit mais elle fait la Une des sites internet des grands quotidiens, notamment américains. « Deux membres du personnel de l'ambassade d'Israël tués près du musée juif à Washington », s'exclame le Washington Post. Le meurtrier présumé, arrêté peu après les faits, « un homme de 30 ans, originaire de Chicago, précise le New York Times, s'est écrié “Palestine libre, libre“ ».Un acte de violence supplémentaire donc dans l'orbite du conflit israélo-palestinien qui déchire et divise le monde.Hier, pointe Libération à Paris, « Israël a poursuivi son offensive visant à annexer la bande de Gaza. Ses attaques ont tué au moins 82 personnes, dont 14 membres d'une même famille à Khan Younes, dans le sud, selon le ministère de la Santé et des sources hospitalières. (…)Les pressions et la colère de plusieurs pays occidentaux n'y ont (donc) rien changé, soupire Libération. La veille, rappelle le journal, une majorité de 17 Etats européens sur 27 avaient affiché leur exaspération. Lundi, la France, le Canada et le Royaume-Uni avaient déclaré qu'ils “ne resteraient pas les bras croisés [face aux] actions scandaleuses“ du gouvernement de Benyamin Netanyahu à Gaza et au “niveau de souffrance intolérable“ des civils. Dans la foulée, Londres avait annoncé suspendre son traité de libre-échange avec Tel-Aviv ».Mettre fin à l'impunitéCe matin, le ton monte… Pour Le Monde à Paris, « le gouvernement israélien ne doit plus bénéficier de la moindre impunité » : « Les autorités israéliennes, Premier ministre en tête, ont fait le choix d'une dérive qui les place en dehors des nations respectueuses des droits humains. (…) Dire clairement que ce qui est en cours à Gaza est inacceptable, une “honte", selon Emmanuel Macron, est nécessaire, s'exclame Le Monde. Mais cette étape n'a de sens que si elle s'accompagne du constat que de nombreux alliés d'Israël n'ont plus rien en commun avec la coalition de Benyamin Netanyahu, et que cette dernière ne peut donc plus bénéficier de la moindre impunité. La menace de “mesures concrètes“ évoquée le 19 mai par le Canada, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun est un premier pas ».Et Le Monde de conclure : « la question de sanctions doit être enfin posée, comme celle de la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne ».Des actes concrets…Concrètement, « comment stopper Benjamin Netanyahu ? », lance Le Devoir à Québec. « Face à l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza et à sa stratégie de la faim à l'encontre des populations civiles, la pression s'intensifie sur l'État hébreu et son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, constate le quotidien canadien. Des menaces de sanctions sont désormais brandies par des alliés traditionnellement indéfectibles d'Israël, dont le Canada ».Alors quelles mesures ? Tout d'abord, l'arme diplomatique, répond le journal, avec « le rappel des ambassadeurs » ; ensuite, « se tourner vers le Conseil de sécurité des Nations unies » ; « appuyer les enquêtes de la Cour pénale internationale » ; « cibler des membres du gouvernement Netanyahou », avec des gels d'avoirs ; « imposer de lourdes sanctions économiques » à Israël ; et enfin « reconnaître l'État de la Palestine », la France, le Canada et le Royaume-Uni ont affirmé lundi être déterminés à s'engager dans cette voie.« Les Palestiniens ont besoin d'actes, pas de paroles », renchérit le Guardian à Londres. « La suspension des négociations commerciales n'est qu'un début. Il en va de même pour les sanctions contre les colons activistes colons (…). Le Royaume-Uni devrait suivre l'exemple de la France, qui s'est déclarée “déterminée“ à reconnaître un État palestinien. Surtout, il devrait veiller à ce qu'aucune arme (britannique) ne soit fournie à Israël. Tant qu'il ne le fera pas, il sera complice de ces crimes. Les États-Unis, poursuit le Guardian, ont la capacité de mettre fin au massacre et d'obtenir un cessez-le-feu indispensable. Mais la pression d'autres alliés peut faire la différence. S'ils se soucient de sauver des vies – et pas seulement de leur propre image –, il est temps d'agir avec détermination ».Le respect du droit internationalEnfin, Le Temps en Suisse, rappelait récemment que « les Conventions de Genève avaient été ratifiées en 1949 par 196 États pour protéger les civils, les blessés et les humanitaires. L'existence de ces textes est viscéralement liée à la nature et à l'ampleur des crimes de la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l'Holocauste et la mort de 6 millions de juifs, un des chapitres les plus sombres de l'Histoire. Le sentiment de culpabilité d'une part de l'Occident reste profond. Mais, estime Le Temps, il ne justifie pas d'accepter les violations du droit international humanitaire commises par le gouvernement israélien. À quel moment les États ayant ratifié les Conventions de Genève le mettront-ils face à ses responsabilités ? ».
« La colère, la gêne, la nausée, sont autant de sentiments qui montent dans l'Union avec la nouvelle offensive, "Chariots de Gédéon", lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu dans la bande de Gaza » : ce sont les propos d'un diplomate de haut niveau juste avant le Conseil des ministres, des ministres des Affaires étrangères le 20 mai à Bruxelles. Des propos rapportés par Libération à Paris.Mais, pointe le journal,« ce diplomate ne s'attendait pas à un tel ras-le-bol des capitales européennes vis-à-vis d'Israël : une majorité de 17 États membres (sur 27), dont la France, a demandé à la Commission d'examiner si Tel-Aviv respectait les droits de l'Homme à Gaza, première étape vers une éventuelle suspension de l'accord d'association liant Israël à l'Union. Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a donc annoncé qu'elle allait se "lancer dans cet exercice". C'est la première fois, pointe Libération, qu'autant de capitales européennes tapent du poing sur la table contre un pays qui a toujours été ménagé par l'Union. »Coup d'épée dans l'eau ?Toutefois, il ne faut pas être naïf, tempère le journal : « En réalité, seule l'interruption de l'aide militaire américaine pourrait faire reculer Netanyahu. L'Europe n'a donc en réalité aucun moyen de pression efficace, ce que le gouvernement israélien sait parfaitement. »Qui plus est, précise Le Monde, les Européens restent divisés… « Malgré ces déclarations fortes, un soutien à une révision complète de l'accord d'association avec Israël parait encore inatteignable tant les 27 États peinent à s'entendre quand il s'agit du Proche-Orient. D'un côté, Israël peut compter sur des soutiens inconditionnels – comme l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, la République tchèque ou la Hongrie – pour bloquer toute initiative négative à son encontre et contrer les pays plus sensibles au sort de la population palestinienne – comme l'Irlande, l'Espagne ou la Slovénie. »Le Royaume-Uni et le Canada haussent le tonReste que la vague de protestation enfle chaque jour davantage… En dehors de l'Union européenne, le Canada a donné de la voix, de même que le Royaume-Uni. « Quelque chose est en train de changer, s'exclame le Guardian à Londres. Une vérité se dessine : ce qui se passe à Gaza restera dans les mémoires comme l'un des plus grands crimes de l'histoire. […] Pourtant, Israël agit en toute impunité. » Et certains s'en vantent, souligne le Guardian, comme ce député israélien d'extrême droite cité par le journal : « Tout le monde s'est habitué à l'idée qu'on peut tuer 100 Gazaouis en une nuit, affirme-t-il. Et tout le monde s'en fiche. »Alors hier mardi, pointe le Times, « le Royaume-Uni s'est dit prêt à sanctionner des dirigeants israéliens pour leur offensive "intolérable" à Gaza. Les négociations commerciales avec le gouvernement de Benyamin Netanyahu ont été suspendues. »Le Times qui affirme dans son éditorial que « les amis d'Israël ne peuvent pas rester aveugles face aux souffrances en Palestine. […] La véhémence de la déclaration publiée par les gouvernements britannique, français et canadien, qui ont appelé à la fin de l'action militaire à Gaza, a été un choc ». Et « d'autres événements pourraient survenir, prévient le quotidien britannique : le président Trump pourrait perdre patience envers Benyamin Netanyahu ».Le poids des États-UnisEn effet, pointe le New York Times, certes, « les États-Unis, le plus puissant soutien d'Israël, n'ont pas critiqué publiquement la nouvelle offensive israélienne. Mais le président Trump prend de plus en plus de distance avec Netanyahu, en ayant conclu un accord séparé avec le Hamas pour libérer le dernier otage américain encore en vie et en évitant l'étape israélienne lors de son voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. Vendredi, Donald Trump avait déclaré que "beaucoup de gens mourraient de faim" à Gaza en raison du blocus israélien et que "les États-Unis voulaient contribuer à alléger les souffrances". » De quelle manière ?Haaretz à Tel-Aviv a sa petite idée : « Ces derniers jours, les États-Unis ont exercé d'intenses pressions sur Benyamin Netanyahu pour qu'il accepte l'accord proposé par l'envoyé américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff. Cet accord prévoirait la libération d'environ la moitié des otages israéliens encore en vie détenus par le Hamas et un cessez-le-feu temporaire à Gaza. » Mais on attend toujours la réponse du Premier ministre israélien.À lire aussiBande de Gaza: l'enfer de 1,1 million d'enfants pris au piège entre guerre et malnutrition
Question posée hier par Donald Trump à Vladimir Poutine. Question à la Une du site du Süddeutsche Zeitung à Munich. Question sans réponse nette…« Tout ça pour ça », soupire Libération à Paris. « C'était le troisième entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, depuis le retour du républicain à la Maison Blanche. Objectif annoncé : “Mettre fin au bain de sang“ en Ukraine. Résultat : plus de deux heures d'une conversation jugée satisfaisante par les deux présidents. Une annonce tonitruante – et attendue – de négociations imminentes. Mais en réalité, déplore Libération, beaucoup de bruit pour rien, une fois de plus. »Certes, pointe Le Figaro, « Vladimir Poutine s'est dit prêt à travailler sur un mémorandum avec l'Ukraine. Une façon d'apaiser son homologue américain et de gagner du temps. Car le chef du Kremlin s'arc-boute toujours sur ses positions maximalistes. »En effet, souligne le Washington Post, « le problème le plus important est que Poutine n'a pas montré qu'il souhaitait la paix. Il veut toujours la victoire, en utilisant une fois de plus l'expression “éliminer les causes profondes de la crise“. Ce qui signifie que pour lui l'Ukraine ne peut pas être un pays européen, comme elle le souhaite, mais qu'elle doit rester sous l'hégémonie russe. »En fait, soupire Le Temps à Genève, « le premier (Trump) est pressé d'en finir et de passer à autre chose. Le second (Poutine) reste persuadé que le temps travaille pour lui. » La balle dans le camp des Européens ?Résultat, analyse Die Welt à Berlin : « Poutine peut considérer cette journée comme une victoire – et maintenant, c'est aux Européens de jouer. La pression s'accroît désormais sur eux. L'unité transatlantique récemment annoncée se termine plus vite qu'elle n'a commencé. Néanmoins, la menace européenne de durcir les sanctions demeure, même si elle aurait dû être mise à exécution lorsque Poutine a laissé expirer l'ultimatum pour un cessez-le-feu inconditionnel. Ce mardi, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent à Bruxelles et doivent tenir leurs engagements. Mais sans pouvoir compter sur Donald Trump. »« Anxieuse, polarisée et terriblement imprévisible… »L'Europe justement, confrontée à la montée des nationalismes… Certes, relève le Guardian à Londres, on a assisté dimanche en Roumanie, « à un retournement de situation spectaculaire : Nicușor Dan, le maire centriste de Bucarest, a bénéficié du taux de participation le plus élevé depuis 30 ans pour remporter une large victoire à la présidentielle, face au candidat d'extrême-droite. » Certes, poursuit le quotidien britannique, « le centre a également tenu bon en Pologne, où le maire libéral de Varsovie, Rafał Trzaskowski, a remporté de justesse le premier tour d'une autre élection présidentielle cruciale, devant l'historien nationaliste Karol Nawrocki. »Mais, pointe le Guardian, « dans un contexte de crise persistante du coût de la vie et alors que les principaux partis se font l'écho des programmes d'extrême droite sur l'immigration, la politique européenne reste anxieuse, polarisée et terriblement imprévisible. »La montée des extrêmes…Et l'extrême-droite reste en embuscade… Exemple, au Portugal, où « le populisme progresse », s'alarme El Pais à Madrid. L'extrême droite, Chega, a en effet franchi un cap en dépassant dimanche la barre des 20% aux élections législatives, et se retrouve désormais en position de diriger l'opposition au gouvernement de droite modérée de Luis Montenegro, reconduit sans majorité stable après une année au pouvoir. « André Ventura, le leader de Chega, prendrait ainsi pour la première fois ce rôle au leader du Parti socialiste, relève le quotidien espagnol. (…) Il appartient désormais aux progressistes, poursuit El Pais, de s'engager dans une autocritique et d'analyser les raisons pour lesquelles le discours d'extrême droite a pénétré si profondément, et en si peu de temps, dans un pays, le Portugal, qui a mis fin à une dictature il y a un demi-siècle. »La France submergée par le « tsunami blanc »Enfin, c'est une enquête à lire dans La Croix : une grande enquête, en cinq volets, sur le trafic de drogue en France. « Les chiffres donnent le tournis, s'exclame le journal. En 2023, plus d'un million de personnes en France, toujours plus jeunes, avaient consommé de la cocaïne au moins une fois. Le double, comparé à 2022. Quant aux autorités, elles ont saisi 23 tonnes de cette poudre blanche, 15 fois plus que les chiffres constatés dans les années 1990. La drogue est devenue, au fil du temps, un problème majeur de la société française : le “tsunami blanc“, l'appellent désormais les spécialistes. »Premier volet donc de cette enquête à lire dans La Croix qui nous emmène « de la Colombie à Dubaï, pour savoir qui sont ceux qui produisent, consomment, pâtissent et profitent de la vente de la drogue. »
Une forme de « en même temps » :« Gaza : Israël passe à l'offensive… et poursuit les négociations », constate La Croix à Paris.« Israël lance une vaste opération militaire à Gaza, au milieu de pourparlers de très incertains », renchérit L'Orient-Le Jour à Beyrouth.En effet, précise le quotidien libanais, « l'État hébreu annonce le début d'une offensive d'ampleur "Les chars de Gédéon", peu avant la tenue à Doha d'un nouveau cycle de négociations indirectes. »En fait, pointe le journal, « Israël poursuit la même stratégie depuis plus d'un an et demi : affamer Gaza et utiliser aux frappes militaires pour obtenir du Hamas un cessez-le-feu provisoire et libérer davantage d'otages, sans mettre fin à la guerre, et mener une réoccupation plus vaste de l'enclave. »Libération à Paris a fait les comptes : l'armée israélienne a lancé « 670 frappes dans l'espace d'une semaine. » Bilan : « au moins 462 Palestiniens tués, selon les autorités de l'enclave, dont 344 ces trois derniers jours. »Au même moment, constate notamment Le Soir à Bruxelles, alors qu'aucune aide humanitaire n'est entrée dans l'enclave depuis le 2 mars, « Israël va autoriser l'entrée d'une « quantité de base de nourriture ». L'État hébreu veut "éviter le développement de la famine dans l'enclave", explique le premier ministre Benyamin Netanyahou. »Il faut dire, complète le New York Times, que « certains militaires israéliens ont conclu, en privé, que les Palestiniens de Gaza risquaient de souffrir d'une famine généralisée si les livraisons d'aide n'étaient pas rétablies dans les semaines à venir. »Violations et pas de sanctions…Le Temps à Genève énumère les violations du droit international humanitaire dont l'État hébreu se rend coupable dans l'enclave palestinienne : absence d'approvisionnement (article 55 de la Convention de Genève), blocage de l'aide humanitaire (article 59), destruction de biens civils (article 53), attaques disproportionnées (article 57), déplacements forcés et transferts de population (article 49), interdiction de visite des puissances protectrices du Comité international de la Croix-Rouge (article 143).Pour autant, si certains pays donnent de la voix, pas de condamnation unanime et encore moins de sanctions… « Guerre à Gaza : les alliés d'Israël face au risque de la complicité », prévient Le Monde à Paris. « Face à l'horreur des événements dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, les organisations humanitaires, les défenseurs des droits humains, avocats, professeurs, intellectuels, artistes, et responsables des Nations unies, demandent aux États d'agir et de ne pas se rendre complices des crimes en cours. (…) La répugnance des États occidentaux à prendre des mesures concrètes contre l'État hébreu les expose à des poursuites pour manquement à leurs obligations internationales. »Dans la presse internationale, les commentaires se multiplient ces derniers jours. A l'instar de cette supplique lancée hier par un chroniqueur du Sunday Times hier à Londres : « j'ai pleuré les victimes du 7-Octobre, écrit-il. Mais qui parmi nous ne pleure pas aussi les victimes de Gaza ? Critiquer le gouvernement israélien n'est pas antisémite ; c'est le service le plus pro-israélien qu'un ami de cette nation rendre puisse. C'est pourquoi je dis aux Israéliens, après des centaines de morts supplémentaires la dernière semaine et alors que des enfants désespérés cherchant les déclins à la recherche de restes de nourriture, arrêtez. Pour leur bien comme pour le vôtre, arrêtez, s'il vous plaît. »« La preuve que tout le monde ne nous déteste pas »En Israël, l'opinion est partagée… à l'image de ce qu'on peut lire dans la presse. Pour Haaretz, quotidien d'opposition, « la seule voie vers l'avenir d'Israël est d'arrêter la destruction de Gaza – maintenant ! » Il faut parvenir « à un accord global visant à rapatrier les otages, à mettre fin à la guerre, à retirer les troupes de Gaza, à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, à engager la reconstruction et à lancer un effort diplomatique international pour apporter des changements profonds dans la région, y compris sur la question palestinienne. »A contrario, le Jerusalem Post consacre son éditorial à Yuval Raphael… Cette chanteuse de 24 ans, rescapée des massacres du 7-Octobre, arrivée 2e au concours de l'Eurovision samedi soir. « Yuval Raphael symbole de l'étonnante résilience d'Israël », s'exclame le Jerusalem Post . Elle « est arrivée en tête des votes du public. Preuve que la position mondiale d'Israël, décrite souvent comme étant en chute libre, n'est pas aussi désastreuse que nous l'imaginons. (…) C'est la preuve, poursuit le Jerusalem Post, qu'en dépit des résolutions de l'ONU, des appels au boycott et des condamnations réflexes de nombreux hommes politiques européens (Emmanuel Macron, nous vous regardons), c'est la preuve que tout le monde ne nous déteste pas. »
L'offensive israélienne pourrait être déclenchée dans les heures qui viennent… « Gaza dans l'inconnu » titre L'Orient-le-Jour. « Des renforts israéliens se préparent à la frontière de Gaza, à ce qui devrait être une invasion brutale, ressemblant à un massacre », avertit sur X le journaliste palestinien Younis Tirawi, cité par le quotidien francophone libanais. Le journal d'opposition israélien Haaretz annonce de son côté « une opération élargie », alors que « les frappes israéliennes ont fait hier plus de 100 morts ». En Suisse, Le Temps tape du poing sur la table. Dans son éditorial, Madeleine von Holzen, s'indigne « que le droit humanitaire international soit piétiné par le gouvernement israélien à Gaza où la population meurt sous les bombardements et par la faim ». « Cette situation », nous dit-elle, « est intolérable ». En France, Mediapart fait aussi part de sa colère : « Génocide à Gaza, que fait le monde ? » interroge le site d'information, qui reprend les propos de Tom Fletcher, secrétaire général adjoint des Nations unies, il y a quelques jours : « que dirons-nous aux générations futures ? Que nous avons fait tout ce que nous pouvions ? Ce sont des mots vides de sens », a lancé Tom Fletcher.La cohabitation : stop ou encore A la Une de l'actualité également, le premier tour de l'élection présidentielle demain en Pologne. « Le camp libéral résistera-t-il aux conservateurs du Pis ? » interroge Courrier international qui a lu la presse polonaise… « Elle souligne, nous dit-il, l'enjeu de l'élection présidentielle (…) mettre fin à la cohabitation entre le camp national conservateur à la présidence et le gouvernement pro-européen du premier ministre Donald Tusk – ou la prolonger ». « Stop ou encore à la cohabitation », annonce ainsi l'hebdomadaire Polityka, qui cite le sociologue Andrzej Rychard, selon lequel « cette élection sera extrêmement importante pour la Pologne, aussi importante que celle de 1989 et 2023 ». Et le sociologue va plus loin : « Si le candidat de la coalition gouvernementale Rafal Trzaskowski l'emporte », assure-t-il, « nous avons une chance (…) de finaliser (…) la reconstruction de la démocratie libérale et le renforcement de la Pologne en Europe ».De son côté, Gazeta Wyborcza, estime que si le candidat de la coalition gouvernementale perd, « nous serons confrontés, jusqu'aux élections législatives, à deux années de divisions violentes (…) et à une cohabitation pleine de tensions ». Il y a aussi une inconnue : le score que fera le parti d'extrême droite Konfederacja. « Il pourrait bien s'imposer comme la troisième force politique du pays », estime Courrier international.Deux candidats pour un fauteuilLa presse française s'intéresse au duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, qui vont se disputer ce week-end la tête de LR, Les Républicains. « Qui va expulser l'autre ? » titre ironiquement Libération, faisant implicitement allusion à l'un des sujets préférés des deux hommes : l'immigration. « Les adhérents LR votent ce week-end pour désigner leur président », explique le quotidien français. « Face à face, le ministre de l'Intérieur et le patron du groupe à l'Assemblée. Un avant-goût de la bataille interne pour 2027 ». Autrement dit, pour la prochaine élection présidentielle. Et à ce petit jeu, les deux hommes présentent quasiment le même programme, si l'on en croit Le Figaro. Pour le journal conservateur, « rarement deux rivaux auront été plus proches sur le fond (…) tous deux prônent une droite qui n'a pas peur de son ombre et qui, pour cela, entend tourner clairement la page du macronisme et érige La France Insoumise en menace absolue ».Libération présente la situation de manière plus caustique, estimant notamment que Laurent Wauquiez « a tenté de compenser de mauvais choix politiques, par des saillies plus navrantes les unes que les autres ». Cette élection à la tête de LR, intéresse aussi nos voisins belges, le quotidien le Soir s'amuse de cette « droite française », qui est « en quête d'un chef pour revenir au pouvoir ». « Cela fait près de 20 ans qu'elle n'a plus conquis l'Elysée », rappelle le journal belge.
« L'absence de Poutine aux négociations d'Istanbul anéantit les espoirs d'avancée en Ukraine », titre le Times qui ajoute : « Volodymyr Zelensky accuse le dirigeant russe de ne pas vouloir parvenir à un accord avec l'Ukraine ». Les propos du président ukrainien sont repris tel quels : « nous ne pouvons pas courir le monde à la recherche de Poutine. C'est un manque de respect de la part de la Russie. Pas de rendez-vous, pas d'ordre du jour, pas de délégation de haut niveau. C'est un manque de respect ». À Bruxelles, le Soir constate également que « les pourparlers de paix n'ont toujours pas commencé » et que « Vladimir Poutine n'a pas daigné se rendre en Turquie et s'abaisser à rencontrer Volodymyr Zelensky. » El Païs, de son côté, met Poutine et Trump dans le même panier, et les accuse tous deux de « torpiller les négociations à Istanbul ». « Le paradoxe », remarque le quotidien espagnol, « est que c'est le président russe qui a proposé la réunion d'Istanbul, (…) mais l'autocrate a fini par compromettre le retour à la table des négociations, en envoyant des représentants de second ordre ». Aux États-Unis, l'optimisme n'est pas non plus de mise. Le New York Times regrette que « les négociations de paix aient dégénéré en fanfaronnades et en confusion, hier ». Le président Trump a classé l'affaire, ajoute le journal, en déclarant : « rien ne se passera tant que Poutine et moi ne nous seront pas rencontrés ».Au mauvais endroit, au mauvais momentEn France, le journal Libération fait sa Une sur Boualem Sansal. « Six mois de détention, les coulisses du scandale Sansal » titre le quotidien. « Coupé du monde depuis son arrestation le 16 novembre, et condamné à cinq ans de prison à l'issue d'un simulacre de procès, l'écrivain franco-algérien est pris au piège de la guerre diplomatique entre Paris et Alger », précise le quotidien français, selon lequel, « l'écrivain naturalisé français, malade du cancer et soumis à l'isolement, a failli être libéré début avril, avant de subir à nouveau l'intense crise entre Paris et Alger ». C'est ce que Libération appelle « un piège mortifère. Boualem Sansal est l'otage d'un inextricable jeu de pouvoir entre Paris et Alger, pris dans la relation complexe entre les présidents Tebboune et Macron, l'interminable conflit franco-algérien qui s'embrase aujourd'hui à un degré inouï ». « Le drame de Boualem Sansal », estime Alexandra Schwarzbrod dans son éditorial, « c'est qu'il s'est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment ». L'espoir est mince. « Comment faire pour qu'aucun des deux présidents ne perde la face ? » interroge Alexandra Schwarzbrod. « Tout doit être entrepris à tous les niveaux, pour libérer cet homme qui déclarait n'avoir jamais cessé d'aimer son pays ».Thérapie génique personnaliséeEnfin, cette très bonne nouvelle, venue des États-Unis, mais c'est le quotidien suisse Le Temps qui s'en fait l'écho. Il s'agit d'une découverte scientifique pleine de promesses, incarnée par un bébé de six mois, qui s'appelle KJ Muldoon, dont les parents Nicole et Kyle vivent en Pennsylvanie. Or, leur enfant, qui est « atteint d'une maladie génétique rare affectant l'élimination de l'ammoniac », a reçu la « première thérapie génique personnalisée au monde » et il affiche aujourd'hui une forme qui fait plaisir à voir, sur la photo publiée par le Temps. « Certes l'enfant n'est pas considéré comme guéri », explique le journal, il devra être suivi sur le long terme, il faudra vérifier que « le changement escompté a bien eu lieu dans son ADN », mais il semble bien que « les chercheurs américains aient réussi à corriger une mutation délétère chez le nourrisson ». « Cette innovation médicale majeure », ajoute le Temps, « offre l'espoir d'un traitement pour les 30 millions d'Américains atteints de maladies génétiques rares ». Et on l'espère, pour les autres malades qui vivent ailleurs dans le monde...
Tribune de Marci Shore, Timothy Snyder et Jason Stanley dans le New York Times. Tous sont professeurs dans la célèbre université de Yale, membre de l'Ivy League, les plus prestigieuses facs américaines et tous démissionnent pour rejoindre l'Université de Toronto au Canada. Pour l'un, il s'agit de protester contre les atteintes aux libertés de l'administration Trump. Marci Shore, elle, dénonce une « régression brutale de la démocratie américaine » en prenant un exemple très parlant : « Nous sommes comme les passagers du Titanic qui affirment que notre navire ne peut pas couler », « Or, en tant qu'historien, vous savez qu'il n'existe pas de navire indestructible ».Enfin, son époux, Timothy Snyder, lui, estime qu'à Toronto, il pourra enseigner dans une université qui peut « accueillir des discussions sur la liberté ».En bref, nous rapporte le New York Times, si les motivations des trois universitaires diffèrent, tous sont d'accord sur un point : « ignorer ou minimiser les attaques contre l'État de droit est un danger pour la démocratie ». Netflix peut-il avoir un impact sur les décisions de justice ?Question que pose un éditorial, ce matin, dans le Guardian qui s'intéresse au cas des frères Menendez. Erik et Lyle, condamnés pour avoir tué leurs parents en 1989 et qui ont fait l'objet d'une série à succès sur la plateforme de streaming l'année dernière. Les spectateurs se sont pris d'affection pour les deux hommes. Si bien qu'après 35 ans passés derrière les barreaux, et une condamnation à la prison à vie, un juge a réduit, mardi, leur peine, les rendant éligibles à une libération conditionnelle estimant qu'ils « ont suffisamment fait ces 35 dernières années » pour mériter leur chance de liberté.Pour le Guardian, « il faut une humilité astronomique à la justice pour reconsidérer ses verdicts sur la base de ce qui est, par essence, du divertissement ».En parlant d'écrans, Vogue s'intéresse au Festival de Cannes…Non pas aux films qui y sont présentés, mais aux nouvelles règles vestimentaires imposées aux stars sur le tapis rouge. Le code a changé, lundi, à la veille de l'ouverture du Festival : finie la nudité, les robes aux traines imposantes…Le problème, c'est que les stylistes travaillaient depuis des mois sur les tenues qu'allaient porter les acteurs, les réalisateurs et ont été pris de court : « beaucoup sont vraiment paniqués » confie un critique culturel.D'autres regrettent ce choix : « Cannes est l'un des tapis rouges les plus glamour et les plus excitants, et j'ai toujours adoré voir les robes extravagantes et les pièces haute couture qui ornent les marches du Palais ». Un acteur du monde de la mode, lui s'interroge : « Il faudrait des mesures pour déterminer ce qui est trop long ou trop volumineux dans une robe. Et concernant la nudité, est-ce à la discrétion de chaque invité sur le tapis rouge ? Y aura-t-il des règles précises ? » pour l'instant, tout cela reste flou !On reste dans l'univers artistique avec l'Eurovision…« La géopolitique sous une pluie de paillettes », c'est comme ça que Libération définit le concours de chant. Le journal français s'entretient avec Thomas Duseaux, créateur d'un podcast sur l'Eurovision qui selon lui, se « déringardise » depuis plusieurs années et estime que le concours « est un succès parce qu'il rend les gens heureux ».Le producteur donne aussi la recette pour le remporter : quand « on est devant sa télé et qu'on voit défiler pendant une heure du boum boum, si une chanson calme apporte une respiration, c'est souvent l'émotion qui déclenche les votes » mais « quand de nombreux candidats se disent que c'est l'intimiste qui marche, le public zappe et c'est une proposition pétaradante qui va emporter le morceau ».Alors chanson en piano-voix ou effets spéciaux bluffants cette année ? Quel pays remportera la 69e édition de l'Eurovision ? Réponse samedi soir.
Le président russe se rendra-t-il en personne, jeudi 15 mai, à Istanbul pour négocier la paix avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ? Pour l'instant pas de réponse claire du Kremlin… Et en attendant, le président ukrainien accentue la pression. Dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens européens, dont le Guardian à Londres et Libération à Paris, Volodymyr Zelensky revient sur ses discussions avec ses alliés occidentaux et son espoir d'un cessez-le-feu prochain.« Je suis prêt à aller à Istanbul, affirme-t-il. Mais, je ne crois pas que Poutine soit capable de venir, il aura peur ». Toutefois, « si Trump se déplace, cela incitera Poutine à faire de même », estime Volodymyr Zelensky. « Trump peut donc être d'une grande aide, s'il venait. Dans ce cas, si Poutine ne venait pas, cela ressemblerait à une défaite totale pour lui. (…) Il faut que Trump comprenne que Poutine ment, poursuit le président ukrainien. Et nous, de notre côté, nous devons être intelligents, montrer que nous ne sommes pas ceux qui ralentissent les processus, même quand il s'agit de compromis, parfois inconfortables ».Commentaire de Libération : « en proposant à Vladimir Poutine une rencontre en Turquie demain, Volodymyr Zelensky a réussi à le mettre dos au mur, (…) à le désarçonner. Poutine depuis, ne pipe mot. (…) Un énième tour de force qui pourrait amadouer les États-Unis et peser lourd dans le bras de fer diplomatique. (…) Il est peu probable, estime encore Libération, que cette semaine marque la fin de la guerre en Ukraine mais, si Zelensky parvient à se prévaloir du soutien des Européens et de Donald Trump (qui a annoncé que Marco Rubio serait en Turquie demain) et à mettre Poutine dans l'embarras, alors elle marquera assurément un tournant ».L'improbable cessez-le-feu…En effet, relève aussi le Guardian, « un cessez-le-feu durable ne semble malheureusement pas imminent. La Russie pourrait accepter une trêve à court terme, mais il est peu probable qu'elle cesse définitivement les combats dans les mois à venir. Les alliés de l'Ukraine doivent donc être prêts à la soutenir tout au long de la guerre. Cela implique d'accroître le soutien militaire européen. (…) La sécurité européenne passe par Kiev. En comprenant cela, les dirigeants de la coalition des pays volontaires continueront de soutenir l'Ukraine. Ils savent que la Russie représente la plus grande menace pour l'Europe. »En tout cas, renchérit Le Temps à Genève, « le cessez-le-feu exigé par les Européens a peu de chances d'entrer en vigueur lundi ou un jour prochain. Et la perspective d'un sommet Poutine-Zelensky n'est pas beaucoup plus probable étant donné la défiance accumulée entre Kiev et Moscou après plus de trois ans de guerre ».Le Temps qui cite cette remarque de Volodymyr Fesenko, analyste ukrainien, directeur du centre d'études politiques Penta, à Kiev : « aujourd'hui, dit-il, les deux belligérants se détestent, ne se font pas confiance et leurs positions de négociation, notamment sur le statut des territoires ukrainiens occupés, se contredisent radicalement et ne sont pas compatibles pour parvenir à un compromis ».Macron à la télé : fatigue démocratique ?À la Une également, l'interview d'Emmanuel Macron hier soir à la télévision… Plus de trois heures de débat… mais les journaux restent sur leur faim…« Emmanuel Macron, président touche-à-tout confronté à son impossibilité à agir », s'exclame Le Monde. « Dans une émission au format inédit, destinée à lui permettre de reprendre la main, le chef de l'État s'est exprimé sur tous les sujets, de la sécurité à l'Ukraine. Attendu sur une proposition de référendum, il a préféré ne pas s'engager “trop précisément“, ni sur les sujets qui pourraient donner lieu à une consultation, ni sur la date ».« Nous espérions des annonces, il a fallu se contenter d'analyses, soupire pour sa part Le Figaro. On nous avait promis une projection vers l'avenir, ce fut un retour perpétuel vers le passé. On croyait retrouver le débatteur brillant et fantasque, nous avons assisté au calvaire d'un homme désarmé qui peinait à dissimuler son impatience. Au terme de cet exercice médiatique censé clore le désordre provoqué par la dissolution, le résultat est inverse, constate encore Le Figaro : la fatigue démocratique paraît plus profonde que jamais. Un chef de l'État que l'on croit omnipotent a exposé publiquement son impuissance. Un pays en proie à des tourments existentiels a vu le président de la République répéter sur chacun des sujets “qu'il n'a pas tout bien fait“ mais que “depuis huit ans“ il n'a pas à rougir de son bilan ».
C'est du moins l'expression utilisée par Le Temps à Genève. « Les trois États du Golfe qui accueilleront Donald Trump pour sa première tournée présidentielle, à partir d'aujourd'hui, vont faire office de Rois mages. Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis attendent le président américain les bras chargés de cadeaux. 600 milliards de dollars pour l'Arabie saoudite, pratiquement autant pour le Qatar, et plus du double promis par les Émirats arabes unis : en guise de signe de bénédiction de son deuxième mandat, le président Trump entend revenir aux États-Unis auréolé des largesses provenant des fonds souverains de ces pays, parmi les plus riches de la planète comparativement au nombre d'habitants ».« Un deal est un deal »« Faire des affaires, pas la guerre, relève Le Monde à Paris. L'ambition de Donald Trump peut se résumer ainsi, à l'heure de sa première tournée à l'étranger depuis son investiture, en janvier ».« Trump cherche avant tout des deals », insiste Le Soir à Bruxelles. « Quitte à confondre voyage diplomatique et business trip dans le Golfe. Sachant qu'il n'obtiendra probablement rien à court terme, ni de la Russie, ni d'Israël sur une paix, ni de l'Arabie saoudite, ni de l'Iran sur les dossiers de la normalisation avec Israël et du nucléaire, Trump pourrait détourner l'attention avec des contrats affichant un nombre de zéros à n'en plus finir. Car dans la vision du monde transactionnelle du président américain, peu importe s'il s'agit de paix ou de pétrodollars : un deal est un deal ».Le Figaro à Paris précise : « des investissements massifs aux États-Unis, des contrats d'armement ou aéronautiques, ou des accords sur l'intelligence artificielle, les cryptomonnaies ou les métaux rares pourraient être proclamés, permettant à Trump d'afficher des succès commerciaux. La Maison-Blanche dit espérer obtenir mille milliards de dollars de contrats et d'investissements ».Israël en berne…« Un pays suivra d'un mauvais œil cette visite, relève pour sa part La Croix : Israël. Contrairement à 2017, l'État hébreu n'est pas sur la feuille de voyage de Trump (…). Galvanisé initialement par ses annonces sur la “Riviera“ et le “déplacement“ des Gazaouis, Benyamin Netanyahu redoute désormais les déclarations de son imprévisible partenaire. Ce dernier pourrait-il soutenir le plan arabe pour Gaza, porté par l'Égypte, la Jordanie et la France ? Ou bien lâcher le Premier ministre israélien et imposer un règlement politique pour l'enclave ? Les supputations vont bon train dans les médias arabes et israéliens. Mais la séquence contrarie déjà l'État hébreu, remarque encore La Croix : non seulement Donald Trump va être pressé par ses alliés du Golfe de conclure un accord avec l'Iran sur le nucléaire, mais il devrait aussi rencontrer lors de sa tournée trois des ennemis jurés d'Israël : le président palestinien Mahmoud Abbas, le Syrien Ahmed Al Charaa et le Libanais Joseph Aoun ».Un cadeau somptueux…Mais le sujet qui accapare l'attention de la presse américaine c'est l'avion d'une valeur de 400 millions de dollars que le Qatar a l'intention de mettre à disposition de Donald Trump…« Ce don potentiel soulève de grandes inquiétudes, pointe le Washington Post, non seulement en matière de sécurité, mais aussi de corruption et d'abus de confiance. On a là un président qui, au cours de la première année de son mandat de quatre ans, accepte un cadeau historique et extraordinairement coûteux de la part d'un gouvernement étranger qui a de nombreux intérêts dans les actions de son administration ».Qui plus est, poursuit le Washington Post, « cet avion pourrait apparemment être affecté ultérieurement à l'usage personnel de Donald Trump, bien que ce dernier ait déclaré hier qu'il ne l'utiliserait pas. Certains experts affirment que cela violerait clairement la clause “émoluments“ de la Constitution ».Des contrats juteux pour la famille Trump…Dans le même temps, le New York Times soulève un autre lièvre… Des contrats mirifiques pour la famille Trump… « Les deux fils aînés du président se sont en effet lancés récemment dans une série de contrats juteux en capitalisant sur le nom et le pouvoir de leur père, chacun essayant apparemment de surpasser l'autre. On parle là de milliards de dollars », s'exclame le New York Times qui précise : « un hôtel de luxe à Dubaï. Une deuxième tour résidentielle haut de gamme à Djeddah, en Arabie saoudite. Deux entreprises de cryptomonnaies basées aux États-Unis. Un nouveau parcours de golf et un complexe de villas au Qatar. Et un nouveau club privé à Washington. Dans bien des cas, pointe le journal, ces nouvelles transactions promues la semaine dernière bénéficieront non seulement à Eric et Donald Jr., mais aussi au président Trump lui-même ».
Le président ukrainien l'a dit sur les réseaux sociaux: il attend Vladimir Poutine lui-même, jeudi en Turquie. Et pour comprendre comment on en est arrivés à cette hypothèse « longtemps taboue », et désormais « sur la table », selon les mots du Monde, il faut remonter au début de ce week-end.C'est là que s'est jouée une séquence cruciale pour les européens : revêtant leurs costumes de 4 Fantastiques, « les dirigeants français Macron, britannique Starmer, polonais Tusk et allemand Merz » se sont rendus à Kiev, d'où « ils ont adressé un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel"», raconte Le Soir en Belgique.En « fin joueur d'échecs » qu'il est, analyse Le Figaro, « Poutine a vite vu qu'il n'y avait pas de bonne réponse » à cette offre : « soit il refusait le cessez-le-feu censé démarrer ce lundi et s'affichait dans le mauvais rôle, soit il renonçait à ses conditions (...) et paraissait céder au diktat de ses ennemis ». Par un habile tour de passe-passe, le président russe a donc « déplacé le curseur » et a proposé des négociations directes… tout en reprenant les frappes contre l'Ukraine.Volodymyr Zelensky contre-attaqueSa proposition est donc une façon habile, pour Volodymyr Zelensky, de « renvoyer la balle à son homologue russe », juge Le Soir. Puisqu'à présent, le président ukrainien « passe doublement pour celui étant le plus disposé à œuvrer à la paix », en se déplaçant en Turquie. Alors même que « la Russie ne respecte pas le cessez-le-feu de 30 jours à nouveau mis sur la table ce week-end ». Et, renchérit le Guardian, cette proposition « remet la pression sur le dirigeant russe, pour qu'il soit présent, ou bien qu'il fasse marche arrière ». Pour autant, Le Soir ne se berce pas d'illusions : « il ne faut pas s'attendre à un résultat ». Des négociations directes, il y en a déjà eu à Istanbul en 2022, et, commente sobrement le titre, « force est de constater qu'elles n'ont pas abouti ». Et si pour l'instant rien de concret ne bouge. Cette séquence diplomatique fait quand même un perdant et un gagnant. Carton plein pour le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Cette séquence lui offre l'opportunité, note El Pais en Espagne, « d'agir comme un leader central pour parvenir à un accord ». Pour Le Monde, c'est simple : c'est « un moment que le dirigeant turc attendait depuis près de trois ans », lui qui a « cherché à jouer un rôle de médiateur entre Kiev et Moscou avant même le début du conflit ». En revanche, Donald Trump, lui, ressort affaibli de cet épisode. Alors même qu'il soutenait la demande européenne pour un cessez-le-feu de 30 jours, il s'est finalement « rangé avec la contre-proposition russe », retrace le Washington Post, dans une tentative de « saper les européens ». Sans même pouvoir se targuer des avancées côté Kremlin, puisque, dans les colonnes du Soir, une experte juge que ce sont plutôt « les discussions que Vladimir Poutine a eues avec [le président chinois] Xi Jinping qui ont porté leurs fruits ». Et tant pis pour la « grande ambition stratégique » de l'administration Trump, note Le Figaro, à savoir « arracher la Russie des bras de la Chine ». Donald Trump éclipséC'est le verdict sans appel du New York Times : « Trump n'est plus l'Américain le plus important ». Et cette fois, le quotidien ne fait pas référence à la situation en Ukraine, mais à l'élection du pape Léon XIV, devenu jeudi le premier pontife américain de l'histoire. Dans un pays où l'évangélisme est de plus en plus répandu, il est temps, juge l'auteur, d'apprendre du catholicisme. « Trop d'Américains évangéliques sont déconnectés » de l'histoire de la chrétienté, assène le journal, et appartiennent à des églises « qui mesurent leur existence en mois ou en années, et pas en siècles ou en millénaires ». Conclusion : un « manque de perspective » qui « exagère l'importance des politiques ». Or, prévient le titre, « quand on croit que le succès de sa religion dépend du succès de tel ou tel politicien, ce n'est qu'une question de temps avant que la politique ne devienne religion ». D'où ces questions qui ont pullulé tout le weekend sur les réseaux sociaux américains : « le nouveau pape est-il proche du mouvement MAGA [Make America Great Again, ou rendre sa grandeur à l'Amérique - NDLR] ? Où est-il woke ? Où se situe-t-il dans la guerre culturelle américaine ? ». Autant d'interrogations vaines, se réjouit le New York Times : « Si tout va bien, Léon XIV occupera la scène mondiale bien après que Donald Trump ait disparu de la vie publique ». Une perspective qui, conclut le journal, « ressemble presque à de l'espoir ».
C'est une photo, publiée par le journal le Monde, celle d'une femme en pleurs qui porte un petit garçon dans ses bras. « Elle a été évacuée », nous dit le quotidien français, « à la suite d'une montée des tensions frontalières, dans le village de Havelian, au Pakistan, près d'un poste-frontière indo-pakistanais ».Pour le Monde, c'est un fait : « l'escalade s'intensifie entre l'Inde et le Pakistan, et laisse penser que les deux ennemis sont entrés dans leur quatrième guerre. » En Inde, ajoute le journal, « la population commence à paniquer, notamment en raison de rumeurs et de fausses nouvelles propagées sur les réseaux sociaux, laissant croire à des pénuries de produits indispensables. Le ministre de l'alimentation et de la consommation a dû intervenir pour assurer que le pays dispose de stocks suffisants (…) »« Les deux belligérants », s'inquiète par ailleurs le quotidien français, « sont sourds aux appels de la communauté internationale. Ils sont, depuis le 7 mai, engagés dans une escalade militaire de plus en plus périlleuse. » Inquiétude partagée par le New York Times, notamment, qui s'alarme de cette « forte escalade entre les deux voisins dotés de l'arme nucléaire ».Sens du sacrificeAutre conflit : la guerre en Ukraine. Alors que le Britannique Keir Starmer, le Français Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, sont arrivés ce matin à Kiev pour rencontrer et soutenir le président Volodymyr Zelensky, le journal le Temps publie un long reportage sur ce qu'il appelle « la fantastique résilience du réseau électrique ukrainien ». L'Ukraine, nous dit le quotidien suisse, « a passé l'hiver en maintenant l'approvisionnement du courant, malgré les nombreuses attaques russes sur ses infrastructures civiles ».Comment expliquer cette prouesse ? Elle est due à « une combinaison de facteurs » explique le Temps, qui en fait la liste : « le courage des ouvriers, les systèmes de défense anti-aériens, la multiplication des transformateurs et leur décentralisation, ainsi que l'interconnexion de l'Ukraine avec le réseau européen ». « La campagne du Kremlin, visant à briser la volonté de combat des Ukrainiens en transformant l'hiver en arme de guerre, a échoué » poursuit le Temps, qui met en avant « les sacrifices des ouvriers qui travaillent parfois au péril de leur vie, pour réparer le réseau ».« Nous avons acquis une solide expérience », se réjouit Volodymyr Zelensky. Au point que l'Ukraine a proposé son aide à l'Espagne, le 28 avril dernier, « alors que la péninsule Ibérique », rappelle le Temps, « était frappée par un black-out sans précédent ». Les pouvoirs du papeUn peu plus de 24 heures après l'élection du nouveau pape, de nombreux journaux s'attardent encore sur la personnalité de Léon XIV, mais aussi sur ses pouvoirs. « Quels sont les vrais pouvoirs du pape ? » interroge la Croix, au-dessus d'une photo montrant Léon XIV, sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, souriant, les yeux levés vers le ciel. « Est-il un monarque absolu ? », interroge encore le quotidien français. Pas vraiment. « Pour l'Église catholique, la primauté du pape doit s'articuler avec la collégialité épiscopale, les évêques, successeurs des Apôtres, et le pape, leur chef ».« Le pape peut-il changer le dogme ? » interroge aussi la Croix, selon laquelle « le pape ne peut pas tout faire. Et notamment changer le dogme ». Car, nous explique le journal catholique, « le concile Vatican I précise que le Saint-Esprit n'a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître (…) une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance, ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres ».Image et paroleEnfin, à la question de savoir « si les catholiques peuvent contester la parole du pape », cela dépend de quoi l'on parle. Ainsi, précise la Croix, « il faut examiner le statut de la parole : entre l'encyclique et la conférence de presse dans l'avion, la parole pontificale n'a pas la même force ». Elle est toutefois de la plus haute importance, puisque « "l'arme principale du pape est la parole", entend-on souvent dans les couloirs du Vatican », raconte la Croix.L'image a aussi son importance. Le journal nous rappelle ainsi celle de « François, quelques mois après son élection, jetant une couronne mortuaire au large de l'île de Lampedusa », en mémoire des nombreux migrants ayant péri en traversant la Méditerranée.
C'est incontestablement l'homme du jour. Le nouveau pape est américain et la presse américaine en fait ses gros titres. Photo en Une du Washington Post, Léon XIV souriant et les mains jointes, le regard tourné vers la foule qui l'acclame place Saint-Pierre. « Léon XIV appelle l'Église à construire des ponts », titre le journal. Il est, nous dit-on, « connu à Rome comme le « Yankee latin », « depuis les années où il a travaillé au Pérou, s'occupant des plus démunis et des marginaux ». « Son ascension, en tant qu'américain polyglotte doté d'une expérience internationale, marque une tentative de l'Église catholique de trouver un terrain d'entente à une époque de profondes divisions internes », ajoute le Washington Post.Un membre de la familleLe New York Times de son côté, a rencontré des amis du nouveau pape. L'un d'eux, le père Hagan, raconte que, pour ses amis, Robert Prevost est tout simplement « Bob ». « Lorsqu'il est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre, c'était comme un membre de la famille », ajoute-t-il, précisant que « Bob se soucie beaucoup des gens, en particulier des laissés pour compte ». Plus enclin à l'analyse, le Wall Street Journal estime qu'en choisissant Robert Prevost, « le conclave semble parier sur son identité mixte, un pape à la fois d'Amérique et du monde, à l'heure où l'Église traverse une période de trouble et de transition ».Un homme simpleLe nouveau pape est donc américain, mais il a aussi passé plus de vingt ans au Pérou, d'abord comme missionnaire puis comme archevêque. Et au Pérou, l'élection du nouveau pape a été saluée avec enthousiasme. Courrier international a réuni les réactions de la presse péruvienne. Comme celle d'Expreso, qui « donne la parole à une religieuse qui a travaillé à ses côtés dans le diocèse de ChiClayo, au nord du Pérou. Sœur Margarita Flores se souvient du nouveau pontife comme d'un homme simple et proche du peuple ». Fumée trop blancheQu'en est-il en Afrique ? Le continent espérait l'avènement d'un pape africain, plusieurs noms avaient même été avancés. « Un pape Noir ? » interroge Ledjely. « Il faudra revenir » ! « II y a donc une petite déception en Afrique », reconnaît le journal guinéen. Mais il ajoute aussitôt : « personne ne veut trop s'y attarder. Avec l'élection de Léon XIV, on préfère voir le verre à moitié plein. Certes, le fait qu'il soit américain, comme Donald Trump, a d'abord suscité quelques appréhensions. Mais celles-ci ont vite été balayées, par d'autres éléments de son parcours. En particulier son long séjour de missionnaire au Pérou a rassuré de nombreux observateurs africains. Cela en fait un pape qui connaît les contrées reculées que l'on qualifie de périphériques ».Quant à Wakatsera, il pose malicieusement une autre question. « La fumée était-elle trop blanche, pour que le pape soit noir ? », se demande le journal burkinabé, qui souligne « qu'en tout cas, pour le moment, les églises catholiques en Afrique, continuent de faire le plein, contrairement aux occidentales ».Favori et battuDans le camp des déçus, on trouve aussi les Italiens. « Les Italiens sont à nouveau battus », déplore la Repubblica. Selon le quotidien Italien, c'est bel et bien le cardinal Pietro Parolin « qui partait favori ». Car « tout le monde le connaît, tout le monde apprécie ses talents de diplomate, particulièrement précieux, vu la situation géopolitique actuelle ».Seulement voilà : « c'est un homme du consensus qui a été élu », s'incline la Repubblica, « les vrais bergogliens (les partisans du pape François) jugeaient Parolin trop prudent, par rapport aux élans réformistes de François ». En France, le journal Libération souligne également que le nouveau pape a été élu dans la continuité de François. « Avec Léon XIV », titre le quotidien, « le Vatican change de pape, pas de cap ». Enfin, le journal catholique la Croix estime « qu'en choisissant Léon XIV, les cardinaux confirment le choix d'une Église ouverte, multiculturelle et missionnaire ».
« Libérés ! », jubile L'Equipe en première page. « Dans une ambiance de feu, le PSG s'est qualifié pour la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire en battant à nouveau Arsenal, pointe le quotidien sportif. Les Parisiens défieront l'Inter Milan le 31 mai à Munich, tout au bout d'une saison renversante et rare. (…) Le club parisien s'est délivré des anciens fantômes et il a droit au bonheur, lui aussi, quand la route s'élève et qu'il ne reste que deux grands d'Europe au pied d'un trophée aux grandes oreilles. »« Paris en finale, Paris en fusion ! », s'esbaudit Le Parisien. Reste que « la vue du soleil d'une finale a failli éblouir le PSG, soupire le journal. Paris est sorti encore debout de vingt premières minutes où il s'est fait rouler dessus par un Arsenal enfin au niveau d'une demi-finale de la Ligue des champions. Le pressing anglais, les centres, les touches longues ont amené un danger considérable, avec des parades dantesques de Donnarumma ou le rappel que les Gunners évoluent sans vrai buteur, ce qui a fini par se voir. »Bref, constate encore Le Parisien, « c'est une formation qui aime un peu se faire peur mais qui procure un infini plaisir. Le PSG ? On l'aime comme il est. » En effet, « bousculé mais qualifié », relève Le Figaro. « Ce n'était pas une balade de santé, loin s'en faut. Qu'importe. » Libération ironise : « le PSG en finale après avoir bu la pression des demies. »Et un goût amer pour Le Guardian à Londres : « Arsenal a tout donné, se battant jusqu'au bout, même lorsque la victoire semblait perdue. (…) Mais le conte de fées ne s'est pas réalisé, soupire le quotidien britannique, pas assez de moments magiques, juste un chagrin d'amour, un récit familier d'échecs de peu, même si la fierté était présente et justifiée. »Et puis cette remarque de Die Welt à Berlin : « le Paris Saint-Germain est en finale de la Ligue des champions. Sans Lionel Messi, sans Kylian Mbappé, sans Neymar. La star, c'est désormais l'équipe et l'entraîneur Luis Enrique. »Inde-Pakistan : et la suite ?A la Une également, l'affrontement meurtrier entre l'Inde et le Pakistan. Bombardement indien en territoire pakistanais, réplique d'Islamabad... « La question, maintenant, est de savoir, pointe le New York Times, si le Pakistan décidera de répondre à l'attaque indienne en frappant à son tour le territoire indien. » En tout cas, répond le journal, « analystes et diplomates expriment l'espoir que les déclarations d'hier pourront offrir aux deux parties une voie de sortie qui leur permettrait d'éviter une spirale vers une guerre totale. »En effet, renchérit Le Monde à Paris, « l'enjeu, à ce stade, pour l'Inde, est surtout d'éviter l'escalade avec le Pakistan, un pays doté, comme elle, de l'arme nucléaire. (…) Les heures et les jours qui viennent risquent d'être décisifs. (…) L'affrontement entre les deux puissances est déjà considéré comme le plus sérieux depuis 1971. La communauté internationale observe avec inquiétude l'évolution de la situation entre les deux pays. »Israël, un « silence honteux »À lire dans Le Soir à Bruxelles, cette charge contre Israël : « À Gaza, l'impunité totale d'Israël doit cesser », lance le quotidien belge. « Le gouvernement israélien se moque bien du droit international, des droits de l'homme et autres “futilités“. Car les responsables israéliens se savent protégés par une totale impunité que lui assurent les meilleurs alliés d'Israël en Occident, les États-Unis et les Européens. Cela doit cesser », donc, affirme Le Soir. « Les massacres quotidiens, que des organismes crédibles comme Amnesty International et Human Rights Watch qualifient de “génocide“, doivent prendre fin sans délai. »Et Le Soir de citer cet éditorial récent du Financial Times à Londres : « Il est difficile, écrit le quotidien britannique, de ne pas soupçonner que l'objectif ultime de la coalition d'extrême droite de Benyamin Netanyahu est de rendre Gaza inhabitable et de chasser les Palestiniens de leur terre. (…) Pourtant, les États-Unis et les pays européens qui présentent Israël comme un allié partageant leurs valeurs ont à peine prononcé un mot de condamnation. Ils devraient avoir honte de leur silence et cesser de permettre à Netanyahou d'agir en toute impunité. »Le Soir conclut ainsi : « sans sanctions, Israël continuera à se croire intouchable. Les déclarations indignées ne suffisent pas. Il faut des actes. (…) L'UE osera-t-elle enfin bouger ? C'est une question d'humanité, et à Gaza le temps presse. »
Entre l'Inde et le Pakistan après la mort de 26 touristes dans le Cachemire Indien le 22 avril. Dans un éditorial, The Nation dénonce « une tempête de haine singulière et dévorante des musulmans ». Le journal pakistanais prend l'exemple de Narwal, veuve d'un officier indien, présentée dans un 1er temps comme un symbole du deuil national et de force et devenue aujourd'hui une pestiférée après avoir déclaré qu'elle ne voulait pas que l'attaque serve à attiser la haine. Aujourd'hui nous raconte le journal, « une veuve en deuil est devenue suspecte, non pas à cause de ses actes, mais parce qu'elle a osé défier la politique de la haine ».De l'autre côté de la frontière, le Times of India accuse le Pakistan d'attiser les tensions. Dans un autre article, il dénonce l'establishment pakistanais qui a « brisé sa société et mené son économie au bord du gouffre » avant d'ajouter : « les discours bellicistes d'Islamabad sont en réalité des cris de désespoir. Le Pakistan, pour le dire crûment, n'est guère plus qu'un cas désespéré et bancal, redevable tantôt à l'Amérique, tantôt à Pékin ».Le Monde, lui, semble lassé : « l'histoire se répète depuis 8 décennies dans l'indifférence relative de la communauté internationale » au sujet de la région du Cachemire, « chacun cherchant à obtenir la pleine souveraineté du territoire ». « Un choc de deux nationalismes incontrôlés ».À lire aussi[EN DIRECT] L'Inde frappe le Pakistan, qui riposte, au moins 34 mortsOn part en AllemagneLes journaux se délectent ce matin de la séquence offerte hier au Bundestag. Pour la 1ère fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, le nouveau chancelier a dû se soumettre deux fois au vote ! « Friedrich Merz arrive en boitant » ironise le Wall Street Journal pour qui « la situation politique est devenue si instable que même l'Allemagne, pourtant si calme, continue de réserver des surprises ».El Pais en Espagne se montre plus optimiste : « Merz n'est pas forcément condamné à être un canard boiteux », mais doit s'engager « en faveur de la souveraineté européenne et du réarmement ».La presse internationale nous emmène également à RomePour l'élection du pape avec cette question notamment : comment faire pour que les cardinaux élisent un nouveau souverain pontife rapidement ? Et bien cela passe notamment par la nourriture explique ce matin Le Corriere della Serra. « Pendant le conclave, tout a un but précis, même l'alimentation » décrypte une historienne et cela remonte au XIIIème siècle, après un conclave de 1006 jours.Au Moyen Âge, la faim était une arme de pression : après 3 jours, on ne servait plus qu'un repas par jour aux cardinaux, après 5 jours, seulement du pain et du vin. Heureusement, aujourd'hui, les règles se sont assouplies.Au menu, il y aura donc les célèbres « Pasta del Conclave » qui ne sont autre que des pâtes avec du beurre et du parmesan. Pas question de manger de dessert, « les cardinaux ont besoin d'un esprit clair et d'un corps pas trop fatigué par la digestion » explique l'historienne. Dernier aliment banni des repas, sans explication claire : les asperges !Un menu assez frugal et simple. « Pas étonnant » nous dit le quotidien « que certains pourprés se soient accordé un dernier plaisir culinaire dans les bars et restaurants autour du Vatican ».Cela veut-il dire pour autant que l'élection du pape prendra beaucoup de temps ? Suspens…Une chose est sûre, le pape ne sera pas une papesse« Que dirait-on d'une association, d'une entreprise, d'un parti politique qui stipulerait dans ses statuts que tous les postes d'encadrement sont réservés aux hommes ? » s'interroge Libération qui souligne que n'importe quel homme, baptisé, membre du clergé ou simple laïc peut être élu pape selon le droit canonique, pourvu que ce ne soit pas une femme. Le quotidien français pointe les religions, « formatées par la domination masculine » allant de « l'enfer islamiste en Afghanistan au simple et classique conservatisme catholique » avant de conclure que « seule une structure très verticale et centralisée comme l'est l'Eglise catholique pourrait, paradoxalement, faire bouger les lignes ».
Un appel lancé, ce matin, par le Jerusalem Post alors que des milliers de réservistes de l'armée ont été appelés pour mettre en œuvre le plan de conquête de Gaza. Le journal affirme que nombre d'entre eux « se sentent frustrés ». Au lendemain du 7 octobre, des centaines de milliers avaient pris leur service sans même être appelés après les massacres commis par le Hamas.« 19 mois plus tard, le paysage a changé » rappelle le Jérusalem Post : « l'objectif principal de la guerre devrait être la libération des otages » mais pour eux cette opération « pourrait non pas faire avancer cet objectif, mais au contraire le compromettre », avant d'ajouter « si l'objectif est d'éliminer le Hamas, puis de se retirer lorsqu'une nouvelle autorité prendra sa place, il faut le dire clairement ».À Madrid, on évoque un retournement de situation !Dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump. El Pais décrypte le bras de fer engagé par Washington que Pékin est en train de gagner avec une seule mesure : l'interdiction de l'exportation de terres rares, utilisées dans les batteries, l'électronique ou encore les téléphones portables.Un effet boomerang : « L'attaque américaine n'a fait que réaffirmer le patriotisme d'un peuple chinois fier et le rallier derrière son dirigeant » écrit le journal tandis que la cote de popularité de Donald Trump, elle, ne cesse de s'étioler.« Comment se terminera la guerre commerciale de Trump ? Il suivra très probablement le conseil qui aurait été donné en 1966 par le sénateur du Vermont, concernant la guerre du Vietnam : « déclarer victoire et se retirer » conclut le quotidien.Il risque 40 ans de prison au BrésilLe Washington Post a pu s'entretenir avec Jair Bolsonaro, l'ancien Président accusé de projet de coup d'État.« Un homme qui s'interroge sur sa propre chute, qui essaie de comprendre comment il est passé du statut d'homme politique à celui d'accusé criminel » écrit le journal qui précise que l'ex chef d'État reste tout de même fidèle à lui-même : « physiquement imposant, irrévérencieux, charismatique, paranoïaque. Rapide à rire. Rapide à se mettre en colère ».Il ne croit pas gagner au tribunal lors de son procès mais compte bien sur le soutien de la rue : « nous avons le cœur de la population » déclare-t-il tout en esquissant une stratégie : demander une amnistie légale, contester son inéligibilité pour pouvoir se présenter à nouveau en octobre 2026.La Croix, elle, se penche sur l'élection du chancelier allemand…« Une occasion à saisir » pour la France écrit le journal catholique alors que Friedrich Merz doit être officiellement investi aujourd'hui dans un pays qui traverse « une longue période de stagnation économique », « une crise identitaire alimentée par la question migratoire » et des « tensions internationales ».La Croix insiste donc sur la nécessité pour l'Allemagne de se réinventer. « Les Européens doivent construire les politiques, les coopérations et les financements qui leur permettront de devenir plus puissants, ensemble. Heureusement, le nouveau chancelier semble en être convaincu », se félicite le quotidien.Une 3ème guerre mondiale d'ici 5 à 10 ans…C'est ce à quoi s'attendent de nombreux américains et européens selon un sondage publié ce matin par le Guardian, à 2 jours du 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.« Les tensions avec la Russie étant considérées comme la cause la plus probable », mais dans le même temps, une majorité des européens considèrent les tensions avec les États-Unis comme une menace pour la paix. Ainsi, 55% des français estiment qu'une 3ème Guerre Mondiale pourrait éclater d'ici une décennie, 50% des espagnols ou encore 45% des américains.Beaucoup pensent aussi qu'elle ferait plus de mort qu'entre 1939 et 1945, c'est-à-dire plus de 40 millions, puisque le conflit impliquerait, selon eux, des armes nucléaires.
À Gaza, cela fait maintenant plus de deux mois que l'aide internationale est bloquée par les israéliens… Rita Baroud, journaliste indépendante, qui vit sur place, témoigne dans les colonnes de La Repubblica à Rome : « À Gaza, rien ne ressemble à la vie, affirme-t-elle. Ici, la faim n'est pas une sensation temporaire, mais un état permanent. La soif n'est pas un inconfort passager, mais une douleur enracinée dans la gorge et dans l'âme. Une soif réelle et profonde qui vide le corps et consume l'esprit. (…) Gaza aujourd'hui n'est pas seulement une ville assiégée, poursuit la journaliste gazaouie : c'est ce qui reste d'une ville sous les cendres, respirant difficilement, sous un ciel contaminé par la mort. Plus de deux millions de personnes sont entassées sur une petite bande de terre sans nourriture, sans eau, sans carburant, sans médicaments et sans aucun sentiment de sécurité. (…) Ce qui se passe actuellement n'est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une tache sur la conscience de l'humanité », s'exclame encore Rita Baroud. Et « le silence international tue plus que les bombes. Gaza survit… elle ne mange pas, elle ne boit pas, mais elle ne meurt pas. Aujourd'hui, Gaza n'est pas seulement sans nourriture ni eau, mais sans espoir. Elle meurt lentement sous les yeux d'un monde qui la regarde… et qui se tait ».« Rien ne peut justifier… »Des voix s'élèvent pourtant dans la presse. À la Une du site du quotidien israélien d'opposition Haaretz, cette photo d'un enfant de Gaza au corps décharné par la faim. Et ce titre en forme de constat : « deux mois après le début du blocus israélien, les habitants de Gaza n'ont presque plus rien à manger. »« Alors que le blocus se poursuit, les enfants de Gaza souffrent de la faim et les malades meurent », constate également le New York Times.Le Monde à Paris s'insurge : « rien ne peut justifier deux mois de blocus d'une aide humanitaire indispensable à une population en détresse. Jamais. L'arme de la faim et des produits médicaux de première nécessité discrédite celui qui en use. Qu'il faille rappeler aujourd'hui cette évidence concernant les Palestiniens de Gaza témoigne d'un affaissement moral sidérant. Les cris d'alarme venant d'experts des situations de crise ne manquent pourtant pas, même si Israël maintient un autre blocus à Gaza, celui de l'information, indigne d'une démocratie ».Le Guardian à Londres s'indigne également : « alors qu'Israël et les États-Unis attaquent les tribunaux internationaux, les autres nations, dont le Royaume-Uni, doivent tout mettre en œuvre pour défendre et soutenir le droit international. Elles doivent également insister davantage pour la reprise immédiate de l'aide. (…) Ce qui est honteux, s'exclame le quotidien britannique, c'est que près de la moitié des enfants de Gaza disent vouloir mourir. Ce qui est honteux, c'est que tant de civils aient été tués et tant d'autres poussés à la famine. Ce qui est honteux, c'est qu'on ait laissé faire cela ».Redessiner les cartes…L'Orient-Le Jour à Beyrouth s'emporte aussi contre Israël, mais cette fois à propos de la Syrie : « Que veut Israël en Syrie ? », s'interroge le quotidien libanais. « Deux options. La première consiste à négocier un accord de paix avec le nouveau régime syrien qui a ouvert la porte à cette possibilité. La seconde est de participer au nom d'une soi-disant “alliance des minorités“ à la fragmentation de son voisin dans le double objectif de le rendre inoffensif et de faire de la région une juxtaposition de micro-États ethno-communautaires parmi lesquels Israël serait de loin le plus puissant. (…) Tout porte à croire que l'État hébreu a opté pour la seconde option. Pourquoi ? Parce qu'il craint comme la peste qu'un pouvoir islamiste – qui plus est soutenu par la Turquie – ne s'enracine à sa frontière ? Ou bien parce qu'il veut profiter de ce moment pour redessiner la région ? À ce stade, les deux lectures sont défendables, mais la seconde prend chaque jour un peu plus d'épaisseur ».Alors, conclut L'Orient-Le Jour, « il est temps que tous ceux qui ne souhaitent pas que ce scénario advienne se réveillent et participent au renforcement du pouvoir d'Ahmad el-Chareh tout en exigeant de l'ex-jihadiste des résultats tangibles en termes de respect des minorités. Car quoi que l'on pense de ses intentions et de sa mue, conclut le quotidien libanais, le président intérimaire incarne paradoxalement le seul espoir que la Syrie n'implose pas. Et Netanyahu son plus grand fossoyeur. »
« Gaza, bombardée et affamée par le siège israélien » titre le Monde. « La population impuissante supporte l'insupportable », ajoute le quotidien français, citant un Gazaoui désespéré. « Depuis le 2 mars, c'est-à-dire depuis 2 mois », précise le Monde « aucun camion commercial ou humanitaire n'est entré dans l'enclave palestinienne (…) plus rien n'entre dans le territoire supplicié : ni nourriture, ni médicament, ni carburant ». « Après deux mois de siège total par Israël, Gaza est bord du gouffre », renchérit le Temps. « Les soupes populaires », sur lesquelles comptent de nombreux habitants de Gaza pour s'alimenter, « sont à court de nourriture », explique le quotidien suisse, « alors que 90 % de la population dépend exclusivement de l'aide alimentaire », et que le PAM, le Programme Alimentaire Mondial, « a fait savoir il y a une semaine qu'il avait effectué sa dernière livraison ».Et puis « rode ce sentiment terrible d'abandon », ajoute le Monde. Interrogé par téléphone, un pharmacien se plaint que « le monde ne semble pas dérangé qu'il y ait 50 morts par jour dans les bombardements ». « On ne voit aucune véritable pression pour mettre fin au blocus de Gaza », regrette Ziad, un professeur de français. « Ni des Nations unies, ni des pays occidentaux, ni de voisins comme l'Égypte et la Jordanie ».Option juridiqueÀ la Une également, en ce 3 mai, la Journée Mondiale de la liberté de la presse. Journée choisie par le Washington Post, pour parler « des médias publics américains, prêts à lutter contre l'ordre de Donald Trump visant à couper les fonds de PBS et NPR », autrement dit la télé et la radio publiques, que le président américain accuse d'assurer une couverture médiatique, « biaisée et partisane ». D'où l'ordre de couper les fonds des médias publics. « Une mesure manifestement illégale », estime Paula Kerger, présidente-directrice générale de PBS, qui déclare « étudier toutes les options ». Parmi elles, l'option juridique.Selon des juristes cités par le Washington Post, Donald Trump a peut-être « outrepassé ses pouvoirs » et « violé le premier amendement » (qui garantit notamment la liberté de la presse). Le président américain n'en est pas à son coup d'essai « puisqu'il est déjà empêtré », rappelle le Washington Post, « dans une bataille judiciaire visant à interdire l'accès de la Maison Blanche à l'Associated Press ». Sans oublier que la justice américaine a ordonné à Donald Trump, le rétablissement de Voice of America, la radio-télévision de l'Amérique à l'étranger, dont il a également décidé de couper les fonds.RassembleurEn France, le journal La Croix dresse le portrait du futur pape. Le journal catholique a rencontré 15 cardinaux, qui, nous dit-on, « dévoilent le portrait-robot du futur pape », lequel, estime un cardinal italien, devra d'abord être « un pasteur », « cette semaine l'en a persuadé, la baisse progressive du nombre de catholique ne sera bientôt plus l'affaire de l'Occident seul, dit-il ». « Le Collège des cardinaux », ajoute la Croix « semble aujourd'hui chercher quelqu'un de peu jargonneux, théologiquement solide, mais surtout à même d'aller au contact du terrain ».« Le futur pape », précisent de leur côté certains cardinaux, « ne devrait pas être trop jeune ». « Est-ce que l'on veut vraiment repartir pour un pontificat de 25 ans, comme au temps de Jean-Paul II », interroge l'un d'entre eux. « Il lui faudra la santé physique quand même », insiste un autre. « La tâche est écrasante ». Enfin, d'où viendra le successeur de François ? Le cardinal autrichien Christoph Schönborn estime que « L'Asie et l'Afrique influenceront l'avenir de l'Eglise, ce n'est pas une idée, mais un fait » ajoute-t-il. Les cardinaux souhaitent aussi « un rassembleur », « une figure de compromis », « quelqu'un qui sache écouter tout le monde », « un homme fort, mais doux ». La mission s'annonce difficile. Le conclave pour désigner le successeur de François commencera jeudi prochain. Et il durera jusqu'à ce qu'une fumée blanche annonce l'élection d'un nouveau pape.
« Trump remplace Waltz par Rubio », titre le Washington Post. « Le conseiller à la Sécurité nationale est évincé », ajoute le quotidien américain, « il sera remplacé par le secrétaire d'État Marco Rubio, qui assurera l'intérim. Pour Trump, c'est le plus important remaniement de son administration ».Michael Waltz paie, notamment, une erreur qui a fait du bruit. « Dans une discussion de groupe sur les opérations militaires au Yémen, il avait inscrit, par inadvertance, les coordonnées d'un journaliste ». Mais ce n'est pas tout, précise le Washington Post : « La décision de Trump reflète aussi une frustration plus large après la nomination par Waltz de personnes considérées comme déloyales envers le président américain ». Ceci étant, Trump a tout de même nommé Michael Waltz ambassadeur à l'ONU, « un poste qui nécessite l'approbation du Sénat ». Dans ce contexte, estime le Washington Post, « les démocrates pourront interroger Waltz sur les premiers mois de la présidence Trump, et ils pourront l'obliger à témoigner sous serment sur des questions sensibles ». Ce qui n'est pas sans intérêt…Région assiégéeÀ la Une également, les attaques meurtrières contre la communauté druze en Syrie. « Des attaques meurtrières qui font partie d'un combat plus vaste » estime le Wall Street Journal. « Les tensions » nous dit le quotidien américain, « sont alimentées par des inquiétudes persistantes au sein de la population druze locale », selon laquelle « on ne peut pas faire confiance au gouvernement syrien [...] composé d'anciens djihadistes ». Les druzes, victimes de représailles, « deux jours de combats ont été déclenchés par un enregistrement montrant un druze critiquant le prophète Mahomet, combats qui se sont rapidement intensifiés » faisant de nombreux morts dont des civils. « C'est terrifiant » témoigne un habitant de 44 ans, de la région de Sahnaya, dans le sud de la Syrie. « On entend les obus de mortier tomber juste à côté de nous. Les gens font leurs valises, mais ils ne savent pas où aller. La région est complètement assiégée ». Une attente qui s'éterniseAu Canada, la triste histoire d'un réfugié séparé de ses enfants depuis six ans. C'est le Devoir qui nous raconte l'histoire de Rodney, un ex-policier de Port-au-Prince, qui a fui son pays « en raison de menaces de mort ». Au Canada, il a obtenu il y a trois ans le statut de réfugié. Lorsqu'il a quitté Haïti, précise le journal, « l'un de ses enfants était encore un bébé, un autre était à l'aube de l'adolescence, son plus grand, lui, s'élançait dans sa vie d'adulte. Plutôt que de les avoir auprès de lui, ce père de famille haïtien les aura vu grandir à travers l'écran de son téléphone. Et l'attente pour les revoir s'éternise, en raison des délais d'obtention de la résidence permanente qui ne cessent de croître ».En effet, explique le Devoir, « ils sont aujourd'hui d'un minimum de 45 mois », un délai largement dépassé en ce qui concerne Rodney. « Le père de famille dit avoir frappé à toutes les portes, y compris celle de son député, ce qui n'a rien donné jusqu'ici », poursuit le quotidien canadien. « Je ne sais plus à quel saint me vouer. J'ai de la misère à m'intégrer pleinement ici. Parce qu'il me manque une partie de moi », explique Rodney. Le Devoir a également interviewé son avocat, Stéphane Valois, qui interroge : « Qui peut penser qu'au Canada, ça peut prendre cinq ans ou même plus avant que tu ne revoies tes enfants ? Qui accepterait d'être séparé de ses enfants aussi longtemps ? » Et l'optimisme n'est pas de rigueur, car« la semaine dernière, la demande de permis de séjour temporaire qui permettrait à la femme et aux trois enfants de rejoindre leur père au Canada a été refusée. » « Ça nous a coupé l'espoir », explique Rodney, « on ne sait pas combien de temps ça va durer ». « Le plus dur, pour lui, c'est de ne pas savoir », conclut le Devoir.
Après des semaines de négociations difficiles, l'accord sur les minerais a été finalement signé mercredi entre les États-Unis et l'Ukraine. Un accord qui donne aux États-Unis l'accès prioritaire aux ressources minérales ukrainiennes, et notamment aux terres rares utilisées dans la haute technologie et qui prévoit la création d'un fonds de reconstruction et d'investissement destiné à leur exploitation.Alors la question qui vient immédiatement est de savoir si cet accord va peser sur un règlement du conflit entre l'Ukraine et la Russie ? Pour l'instant, on est dans le flou. Le Washington Post croit savoir que « la dernière version de l'accord ne fournit pas de garanties de sécurité concrètes à l'Ukraine, mais elle indique que Kiev et Washington sont d'accord pour affirmer un “alignement stratégique à long terme“ entre les deux pays et le “soutien des États-Unis à la sécurité, à la prospérité, à la reconstruction et à l'intégration de l'Ukraine dans les cadres économiques mondiaux“. Ce langage à lui seul marque une victoire pour Kiev, relève le Washington Post, qui cherchait un soutien actif de la part des États-Unis depuis que les relations entre les deux pays étaient devenues difficiles sous la présidence de Trump. Au travers de cet accord commercial, l'Ukraine va chercher à obtenir des garanties de sécurité beaucoup plus tangibles dans le cadre d'un futur accord de paix. »Vers des livraisons supplémentaires d'armes américaines ?Reste que pour l'instant, pointe le New York Times, « la portée de cet accord commercial sur l'avenir du soutien militaire américain à l'Ukraine n'est pas clair. Une source proche des négociations affirme que l'accord final ne comprend pas de garanties explicites quant à une assistance future des États-Unis en matière de sécurité. Une autre source déclare que les États-Unis ont rejeté cette idée au début du processus. Malgré cette annonce en fanfare, ce partenariat sera caduc, estime encore le New York Times, si les combats entre l'Ukraine et la Russie se poursuivent. »En fait, précise La Repubblica à Rome, « une partie des recettes — chiffrée à 150% dans le projet — devrait être affectée à un fonds conjoint américano-ukrainien, pour financer des livraisons supplémentaires d'aide militaire : une formule qui prolongerait dans le futur l'engagement militaire américain aux côtés de l'Ukraine. Il ne s'agit donc pas, à proprement parler, d'une garantie militaire de protection, mais cet accord commercial créerait un lien économique fort entre les deux pays et offrirait à Kiev des ressources pour financer la reconstruction et renforcer sa défense. » D'ailleurs, remarque encore La Repubblica, « lors de la signature, les Ukrainiens ont explicitement parlé d'une “nouvelle assistance, par exemple, dans les systèmes antiaériens“. »Trump intensifie la pression sur PoutinePour Le Figaro, « l'Ukraine obtient (ainsi) un partenariat économique qui intéresse directement Washington sur sa sécurité. Le Figaro qui cite cette remarque du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent : « "cet accord signale clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée dans un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère à long terme“ ».Le Figaro apporte aussi cette précision importante : « les terres rares, dont l'Ukraine détiendrait environ 5% des ressources mondiales, sont des ressources convoitées (et entrent donc dans le cadre de l'accord signé entre Washington et Kiev), mais une partie des gisements sont situés dans l'est du pays, notamment le Donbass, occupé par la Russie. »Au travers de cet accord, donc, « Trump augmente massivement la pression sur Vladimir Poutine, estime Die Welt à Berlin. Les dirigeants russes retardent depuis des semaines toute discussion sérieuse sur la paix. Moscou continue de rejeter la demande des États-Unis et de Kiev d'un cessez-le-feu inconditionnel. Plus récemment, Vladimir Poutine n'a proposé qu'un cessez-le-feu unilatéral de trois jours, du 8 au 10 mai. Et ces derniers jours, Trump avait clairement exprimé que sa patience envers Moscou avait des limites. » On attend donc maintenant la réaction de Vladimir Poutine après la signature de cet accord sur les minerais entre Washington et Kiev.
« Nous ne faisons que commencer » ; « vous n'avez encore rien vu ! » ; « tout va bien se passer… » Voici les petites phrases prononcées par Donald Trump ces dernières heures devant les caméras ou devant ses supporters. Des petites phrases reprises dans nombre de quotidiens ce matin. Le cap des 100 jours a donc été franchi. Et le président américain se veut rassurant… Il faut dire que son action à la tête de la Maison Blanche depuis le 20 janvier soulève interrogations, critiques, craintes… Et ce matin, l'immense majorité des commentaires ne lui sont guère favorables…Le New York Times propose pas moins de 15 éditoriaux sur les trois mois au pouvoir de Trump avec ce titre global sans équivoque : « chaque jour depuis le 20 janvier a été ressenti comme un chaos total ».En effet, rebondit Le Soir à Bruxelles, « cela fait 100 jours que Donald Trump est redevenu le président des États-Unis. Et cela fait 100 jours que les Américains, et le monde, prennent claque sur claque. Quand on fait la liste de ce qui s'est produit depuis le 20 janvier, il y a de quoi être interloqué. »Un « sillage de ruines »Le Temps à Genève tente de résumer cette liste en quelques lignes : « durant ces 100 premiers jours, Donald Trump a verrouillé les frontières de son pays, lâché Elon Musk sur l'administration publique, sabré dans l'aide internationale et dans les contributions aux organisations multilatérales, il est parti en croisade contre la diversité et l'inclusion, confortant l'Amérique blanche et hétérosexuelle. Sur la scène internationale, poursuit le quotidien suisse, Donald Trump a lancé des processus de paix en Ukraine et avec l'Iran, tout en encourageant Israël à écraser Gaza. Il a menacé d'annexer le Groenland, le Panama ou le Canada. En parallèle, il a lancé une guerre commerciale indiscriminée contre le reste du monde, avant de la rediriger contre la Chine, mais s'aliénant ainsi ses alliés maltraités et désorientés. »Commentaire désabusé du Guardian à Londres : « le 47e président des États-Unis laisse derrière lui un sillage de ruines. Le chaos est sa marque de fabrique. Personne ne sait si, quand et comment le carnage prendra fin. (…) Le 4 juillet 2026, les États-Unis fêteront leur 250e anniversaire. À cette date, Trump sera au pouvoir depuis près de 18 mois. Imaginez tout ce qu'il aura accompli. Et détruit. »L'arme de la vengeance…Libération à Paris analyse un autre aspect de la politique de Trump : l'attaque permanente contre tous ceux qui s'opposent à lui…« 100 jours de vengeance tous azimuts pour Donald Trump », titre le quotidien français. En effet, constate-t-il, « aussitôt investi, le dirigeant d'extrême droite s'est lancé publiquement, à coups de décrets, dans une entreprise de vengeance contre ceux qu'il considère comme ses ennemis politiques. Dans son viseur figurent notamment son prédécesseur, Joe Biden, et son adversaire lors de l'élection de l'année dernière, Kamala Harris, tous les deux privés fin mars de leur habilitation secret-défense. Mais le spectre des attaques trumpistes est beaucoup plus large, relève encore Libération. Elles visent des opposants politiques, figures du camp démocrate, et des institutions jugées trop “woke“ ou trop “marxistes“ par le Président, comme les prestigieuses universités du nord-est du pays ou le centre culturel Kennedy, à Washington. Elles frappent aussi d'anciens alliés, avec lesquels il a gouverné lors de son premier mandat. » Des sondages en berneLe Monde, toujours à Paris, met l'accent lui sur l'impopularité croissante de Donald Trump… Cette « impopularité ne vaut pas seulement sur les sujets qui avaient été les moteurs de sa victoire, l'immigration et l'économie. Elle est alimentée également par le rejet d'une pratique agressive du pouvoir, adoptée depuis le 20 janvier. Le jugement des personnes interrogées par le Washington Post est, à ce titre, sans appel, relève Le Monde. Pour 64 % d'entre elles, selon un sondage publié dimanche, le républicain “va trop loin“ dans sa volonté d'“étendre le pouvoir de la présidence“. »Le Figaro tempère… « En réalité, son taux d'approbation égale, voire surpasse légèrement celui de son premier mandat à la même échéance. » En fait, poursuit le journal, « cette chute observée les 100 premiers jours représente une tendance assez classique dans l'histoire politique américaine récente. » Et, surtout, insiste Le Figaro, « Trump conserve le soutien de l'électorat républicain et l'approbation d'un gros tiers des électeurs indépendants. »
« On a crié comme des fous, mais personne ne nous entendait » : Ana María et son mari, relate El Pais à Madrid, sont restés coincés dans l'ascenseur de leur immeuble dans le quartier madrilène de Palomeras Bajas pendant près d'une heure hier. Heureusement, ils ont été entendus. Et ils ont été parmi les premiers à être secourus…Comme eux, des centaines de personnes sont restées bloquées dans des ascenseurs, parfois pendant des heures hier. Conséquence de la plus grande panne d'électricité qu'a connu la péninsule ibérique.« 12 h 33 hier : d'un coup, s'exclame El País, 60 millions de personnes se sont retrouvées sans électricité, sans internet ni téléphone portable pendant plusieurs heures. (…) Il y a eu une “très forte fluctuation sur les flux de puissance“, selon l'explication initiale fournie par Red Eléctrica, qui a provoqué un effondrement de tout le réseau péninsulaire, affectant également le Portugal. Les services ferroviaires ont été perturbés, les feux de circulation éteints, provoquant des embouteillages monstres dans de nombreuses villes, et de nombreuses entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes. (…) Le courant a commencé à revenir progressivement en début d'après-midi et cette nuit, Red Eléctrica signalait que plus de 90 % l'alimentation avait été rétablie. »Une crise de plus…Commentaire du quotidien madrilène : « la confusion vécue hier par tous les citoyens sans exception et la perturbation de leur vie quotidienne sont sans précédent depuis la pandémie de covid-19 il y a 5 ans. Cette crise énergétique s'ajoute à la succession de crises aiguës de ce siècle, poursuit El Pais. Une bonne partie de la population s'est endormie hier soir en se sentant extrêmement vulnérable face à la perte soudaine et mystérieuse de choses que nous tenons pour acquises dans la vie quotidienne : les téléphones portables, Internet, l'électricité, la possibilité de faire le plein d'essence de notre véhicule. Bref, tout a été mis en suspens durant quelques heures. Cette crise de l'électricité ajoute une dose inquiétante et dérangeante de malaise à l'incertitude radicale de la période actuelle. »Canada : le sursis pour les libéraux de Mark CarneyÀ la Une également, les élections fédérales au Canada…« Sous le leadership de Mark Carney, le Parti libéral du Canada est parvenu à accomplir ce qui paraissait impossible il y a quatre mois à peine, constate Le Devoir à Québec : la population lui a donné un nouveau mandat. » En effet, en décembre, tous les sondages donnaient les conservateurs de Pierre Poilievre en tête… mais c'était « avant que la rhétorique belliqueuse et les menaces d'annexion du Canada ne s'invitent dans le discours du président des États-Unis, Donald Trump », relève le quotidien québécois. Alors « aujourd'hui, poursuit Le Devoir, Mark Carney amorce un marathon sous les yeux d'une population impatiente de retrouver un semblant de stabilité économique et de prévisibilité de la part d'un allié perturbateur. La lassitude qu'inspiraient les libéraux de Justin Trudeau, au terme d'une décennie de pouvoir, pourrait vite revenir dans la conversation nationale si les résultats ne sont pas au rendez-vous. »Syrie : comment réparer le pays ?Enfin à lire dans Libération à Paris ce dossier « comment réparer la Syrie » : « vengeances communautaires, tensions régionales, économie exsangue, […] près de cinq mois après la chute de Bachar al-Assad, la Syrie tente toujours de surmonter quatorze ans de guerre civile et cinq décennies d'incurie et de corruption […]. Et ce n'est pas facile, pointe Libération. Le nouvel homme fort du pays, le salafiste Ahmed al-Charaa, a d'abord dû montrer qu'il avait réellement rompu avec les groupes djihadistes dont il était issu. Changeant d'allure et même de nom. Pour être accepté des Occidentaux et obtenir ainsi la levée de leurs sanctions, il a dû se montrer un minimum “inclusif“ dans la composition de son gouvernement, y incluant notamment une femme chrétienne, démocrate et féministe ainsi que divers représentants kurde ou alaouite. Cela suffira-t-il pour maintenir l'unité du pays ? Rien n'est sûr, soupire Libération. (…) Des premiers pas ont été faits, mais ils ne sont pas suffisants. Pris en étau entre les Israéliens, au sud, qui profitent de la situation pour grignoter du territoire, et les Turcs au nord qui entendent bien se voir récompenser pour l'aide apportée lors de sa prise de pouvoir, Ahmed al-Charaa n'a pas droit à l'erreur. »
Le cliché a fait le tour du monde en quelques minutes samedi et il est encore à la Une de nombreux journaux ce lundi… « Donald Trump et Volodymyr Zelensky assis seuls dans le fastueux décor de la basilique Saint-Pierre et faisant (peut-être) avancer le sort de la paix (en Ukraine). Instant de grâce momentané ou bien réel début d'influence sur le cours des choses ?, s'interroge Le Temps à Genève. L'avenir le dira ».« L'enterrement du pape François s'est posé soudain en lieu de la politique internationale, constate Le Soir à Bruxelles, faute d'instances à même désormais de jouer pleinement leur rôle dans le chaos provoqué par le président américain et ses acolytes. Privés des traditionnels déclarations et communiqués officiels communs pour décoder le cours des événements, on en était réduit ce week-end à comptabiliser les échanges et poignées de main réalisés sur le sol romain, presque soulagés de constater que, oui, durant l'office religieux, Trump et Macron avaient exécuté le “geste de paix“ prévu par la liturgie catholique. On se contente désormais de très peu, soupire Le Soir. Un geste de paix ? Difficile pourtant de tirer cette conclusion de la rencontre dans la basilique Saint-Pierre entre les présidents américain et ukrainien ».Trump influencé ?Quoi que les deux hommes se soient dits, pour le Times à Londres, « il est essentiel que tout accord de paix sur l'Ukraine (…) préserve la souveraineté ukrainienne plutôt que de la restreindre et punisse l'agression russe plutôt que de la récompenser. Trump semble avoir été influencé par cette brève discussion avec le président Zelensky (…). Zelensky a ensuite déclaré qu'il s'agissait d'une “rencontre hautement symbolique et potentiellement historique“. Le test sera de savoir, pointe encore le Times, s'il parviendra à convaincre Donald Trump que toute paix négociée ne fera que reporter, au lieu de résoudre, le conflit, si elle ne parvient pas à réduire les acquis territoriaux russes, notamment l'annexion illégale de la Crimée ».Vœu pieux ?Le problème, c'est qu'on avait l'image mais pas le son, pointe Libération à Paris. « Ce face-à-face au Vatican, dans l'impressionnante démesure de marbre d'une basilique parachevée par Michel-Ange, (…) réinstalle, sans qu'il soit possible d'en mesurer la portée superficielle ou profonde, une atmosphère de secret et de pénombre dans le jeu de poker menteur des tractations interétatiques. Il s'agissait de montrer du dialogue tout en coupant le son ».Et attention, prévient Libération, « il faut craindre qu'il ne s'agisse ici que d'une bien tardive image pieuse, la scénographie de la franchise et de la réciprocité à l'heure des fourbes et avant que les coups bas et le dépeçage de toutes les valeurs ne reprennent de plus belle, sitôt franchi le portail de l'église. Amen ».Poutine dans les cordes ?Et en effet, un coup pour rien… À en croire les dernières déclarations de Trump qui font notamment la Une du site du Guardian à Londres, on est loin d'un alignement des positions de Trump et de Zelensky… Il y a quelques heures, répondant à la question d'un journaliste « Zelensky est-il prêt à abandonner la Crimée ? », le président américain a répondu : « oh je pense que oui… » Et dans le même temps, le président américain a affirmé que le face-à-face au Vatican avait amélioré ses relations avec le président ukrainien…Seul point positif, note La Repubblica à Rome, les déclarations de Trump sur Poutine : « la Russie m'a surpris et déçu, a-t-il dit, car elle a commencé à bombarder après avoir discuté de la paix ». Commentaire du quotidien italien : « peut-être pour la première fois depuis le début de son nouveau mandat, Trump met Poutine dans les cordes. Trump semble en effet s'être convaincu que l'obstacle à la paix pour le moment est le chef du Kremlin, à qui il a proposé (pourtant) un accord très favorable, qui comprend apparemment le transfert éventuel de la Crimée (…). Si Poutine ne l'accepte pas, la faute lui en incombera, et à ce moment-là, la réaction du chef de la Maison Blanche pourrait devenir imprévisible ».
« Les funérailles du pape François transforment Rome en centre du monde », titre le journal le Monde, qui parle de « grand-messe diplomatique ». Au total, nous dit-on, « 160 délégations étrangères sont attendues sur la place Saint-Pierre, reflet de l'influence du Vatican sur la scène internationale et des engagements du défunt pape argentin ». « Pour une journée au moins », poursuit le quotidien français, « celle qui voit un pape porté en terre, la cité du Vatican, plus petit État de la planète, prend des allures de nombril du monde ».Plus intéressé par les questions religieuses, le journal la Croix a, de son côté, interrogé sur la place Saint-Pierre des fidèles, venus, tôt ce matin, pour assister aux funérailles du pape. C'est le cas de Maria, 25 ans, « qui a fait le voyage depuis le Portugal avec ses parents ». « François a été élu pape lorsque j'étais encore petite » raconte-t-elle. « Il m'a aidé à construire ma foi, à confirmer des intuitions que j'avais en tant que jeune catholique ».Ne jamais oublier les pauvresMais les invités à ces funérailles, n'ont pas tous le profil du catholique lambda. Le Guardian rappelle qu'outre les nombreuses délégations officielles, « des réfugiés, des prisonniers, des personnes transgenres et des sans abri », font partie des invités... Deux organisations de soutien aux réfugiés qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée, ont aussi été invitées aux funérailles du pape, précise le quotidien britannique.Le fondateur de l'une de ces ONG, Mediterranea Saving Humans, témoigne : « François nous encourageait toujours à sauver des personnes en mer, à les aider à fuir la Lybie ou la Tunisie et à les accueillir. Il était un vrai disciple de Jésus. Il parlait à tout le monde ». Le New York Times, de son côté, cite le communiqué du Vatican rappelant que « le pape avait choisi le nom de François pour ne jamais oublier les pauvres. Saint François d'Assise ayant renoncé à sa fortune pour vivre dans la pauvreté ». « Près de chez lui », rappelle d'ailleurs le New York Times, « François avait insisté pour que le bureau de poste du Vatican soit transformé en une clinique gratuite pour les sans-abri et les migrants ». Qui sera le prochain pape ?La presse internationale se demande par ailleurs ce matin qui remplacera le pape François. C'est à la Une d'El Païs. Le quotidien espagnol nous explique que « deux grands courants émergent : l'un est en faveur de la continuité et chercher à faire avancer les réformes entreprises par le pape. Et l'autre, inquiet, veut corriger le tir et rétablir l'ordre ». « Le secrétaire d'État du Vatican, Pietro Parolin, « diplomate chevronné et considéré comme une figure à mi-chemin entre François et ses adversaires, est cité comme l'un des favoris, car il lui a été fidèle, est progressiste, mais a gardé ses distances sur certaines questions », explique El Païs. Mais quoi qu'il advienne, « le désir d'unité prévaudra : un schisme est la plus grande peur de la hiérarchie ecclésiastique », assure le quotidien espagnol.ConclaveEnfin, le Wall Street Journal fait entendre sa différence. Moins respectueux que la plupart des autres titres de la presse internationale, le quotidien américain parle du « Super Bowl du catholicisme ». À ses yeux, « tout le monde est devenu un expert de la papauté. Catholiques et non-catholiques se mobilisent autour de leurs candidats favoris pour le poste religieux le plus en vue au monde (…) Ils font la promotion de leurs prétendants sur les réseaux sociaux et dans les paris sportifs, comparant les qualifications des cardinaux comme des juges d'American Idol et évaluant leurs chances comme des experts sportifs ».Un enthousiasme semble-t-il encouragé par le livre et le film « Conclave », sorti l'année dernière, une histoire de machinations politiques au sein du Vatican, après le décès inattendu et mystérieux du pape. Noa, une américaine de 33 ans interrogée par le Wall Street Journal, a lu le livre et vu le film. Avec son père rabbin, raconte-t-elle, « elle suit les réflexions et les dernières nouvelles des cardinaux, comme s'il s'agissait d'une élection présidentielle ». À lire aussi[Direct] Obsèques du pape François: des milliers de fidèles affluent vers la place Saint-Pierre
« Le Vatican effectuera ce vendredi les derniers préparatifs pour les funérailles du pape François, demain », annonce le Guardian. Le quotidien britannique précise que « 50 chefs d'État et 10 monarques seront présents demain sur la place Saint-Pierre, parmi lesquels le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ». « La zone autour de la Place Saint-Pierre sera placée sous haute sécurité », ajoute le Guardian, avec « des drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller ». Le Soir, de son côté, parle de « solide défi sécuritaire », alors que plusieurs « centaines de milliers de fidèles et de pèlerins sont attendus demain ». « La capitale italienne », ajoute le quotidien belge, « est déjà en état de siège ». Interrogé le préfet de Rome se veut plutôt rassurant. Il estime toutefois que « la menace la plus grave pourrait être celle de « groupuscule isolé et fasciné par un certain extrémisme religieux » ou encore celle « d'un loup solitaire, dont les agissements échappent par nature, aux services de renseignements ». Enfin, en Suisse, le Temps évoque Rome « ville sainte et blindée » pour les obsèques du pape François et parle d'un « dispositif de sécurité exceptionnel, à la hauteur d'un évènement à la fois religieux, diplomatique et symbolique ».Seuls au mondeC'est la Une de Libération ce vendredi : « À Gaza, les bombes, la terreur, la faim », titre le quotidien français, qui a interrogé des habitants dans le nord de l'enclave palestinienne. Riad Rashwan, 35 ans, raconte que « la nuit, les enfants sursautent au moindre bruit. Ma fille de huit ans ne dort plus vraiment », explique-t-il. « Elle se réveille en pleurant, en me demandant : est-ce qu'on va mourir cette nuit ? » La faim est aussi omniprésente. « On ne fait plus qu'un repas par jour, au lieu de trois auparavant », explique un enseignant.« L'eau est également difficile d'accès, surtout l'eau potable », ajoute Libération. « Faute de gaz, les Palestiniens de Gaza cuisinent le plus souvent au feu de bois, dans des conditions souvent insalubres ». Aseel Joudat, une psychologue de 29 ans, précise que le bois est devenu rare. Alors, dit-elle, « nous brûlons tout ce que nous pouvons trouver. Des chaussures des vêtements usés, des papiers, du plastique… des branches ». Dans son éditorial, Alexandra Schwartzbrod estime que « les Palestiniens sont seuls au monde ». Ni les États-Unis, ni l'Europe, ni les dirigeants arabes ne leur viennent en aide. « Personne ne veut d'eux », ajoute Alexandra Schwarzbrod, « et la plupart des palestiniens préfèrent mourir plutôt que de quitter le sol sur lequel ils sont nés ». Attentat au Cachemire IndienEnfin, la presse indienne étudie les conséquences de l'attaque meurtrière survenue cette semaine dans le Cachemire Indien, et qui a coûté la vie à 26 civils. C'est tout d'abord le Times of India qui annonce « que les maisons de deux terroristes impliqués dans l'attaque terroriste de Pahalgam ont été détruites par une explosion ». « Selon des responsables, ce sont des explosifs entreposés dans ces maisons, qui ont explosé », ajoute le journal. Quant aux circonstances de l'attaque, le Times of India cite « des témoins oculaires, selon lesquels six terroristes étrangers, portant des uniformes militaires, ont ciblé leurs victimes en fonction de leur appartenance religieuse ».« Les assaillants » poursuit le Times Of India, « ont forcé leurs victimes à révéler leur identité et à réciter des versets du Coran, avant de les exécuter à bout portant ». De son côté, le Hindustan Times, annonce que « le chef de l'armée indienne, est arrivé ce vendredi à Srinagar, la capitale du Cachemire indien. Le général Dwivedi, doit se rendre sur les lieux de l'attaque et évaluer les mesures de sécurité ». Le Hindustan Times précise par ailleurs que « la Chambre de Commerce et de l'Industrie « appelle à une manifestation ce vendredi à New Delhi, pour protester contre l'attaque terroriste de Pahalgam. Plus de 100 marchés devraient rester fermés aujourd'hui ».
Comment mettre un terme à cette guerre meurtrière qui dure depuis plus de trois ans ? Pour l'instant, c'est l'impasse… Avec des canaux diplomatiques bien distincts qui n'aboutissent à rien et des positions bien tranchées qui semblent irréconciliables.Sur le plan diplomatique, d'un côté, pointe Le Monde à Paris, les discussions hier à Londres « entre Ukrainiens, Européens et Américains. Mais sans les deux principaux émissaires de Donald Trump. Et sans ministres européens des Affaires étrangères. »Et de l'autre, « Donald Trump qui continue de pousser pour obtenir une issue rapide au conflit. Dimanche dernier, il a dit espérer un accord “dans la semaine“. En manque de résultats spectaculaires, il aurait toujours en vue un sommet avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à Riyad ». Sommet qui pourrait avoir lieu à la mi-mai.La Crimée : principal point de désaccord…En attendant, c'est toujours le dialogue de sourds… « Sur la table ? (côté américain), pointe Le Temps à Genève : la reconnaissance de l'annexion russe de la Crimée, l'abandon des ambitions ukrainiennes de rejoindre l'Otan ou encore la définition d'un territoire “neutre“ autour de la centrale nucléaire de Zaporijia qui passerait en mains américaines ». Pour sa part, le Financial Times à Londres, croit savoir que « Vladimir Poutine aurait proposé aux États-Unis d'arrêter son invasion de l'Ukraine et de geler la ligne de front actuelle. Cela supposerait, pour la Russie, renoncer à sa revendication de prendre le contrôle de la totalité des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, dont elle occupe déjà de vastes secteurs. Le président russe serait prêt à cette concession si les États-Unis accèdent à ses revendications majeures, comme la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la péninsule de Crimée, annexée en 2014, et la non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan ».Non, répond Volodymyr Zelensky, pas question de reconnaître l'annexion russe de la Crimée.Non, s'exclament également les Européens… « Dans ce cas de figure, explique l'Estonienne Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, citée par Le Temps, la Russie obtiendrait clairement ce qu'elle veut. L'Union européenne ne reconnaîtra jamais la péninsule comme russe, affirme-t-elle encore. La Crimée, c'est l'Ukraine ».Une « imposture »Die Welt à Berlin s'insurge… « Le “plan de paix“ de Trump est une imposture, s'exclame le quotidien allemand. Parce que cela créerait un précédent et encouragerait de nouvelles guerres impérialistes de la part de Moscou. Car en reconnaissant la Crimée comme russe, les Américains prendraient acte de la modification violente des frontières sur le continent européen. Selon cette logique, poursuit Die Welt, les Russes n'auraient qu'à occuper de plus en plus de régions d'Europe de l'est pour obtenir progressivement une reconnaissance internationale pour leurs conquêtes illégales. Il ne s'agit donc pas d'une solution de paix durable, comme le prétend l'administration Trump, mais plutôt d'une incitation pour Moscou à poursuivre sa politique expansionniste colonialiste ».« Contraire au droit international… »Le Guardian à Londres est sur la même ligne mais en termes plus feutrés : « la décision de Washington de reconnaître la Crimée comme russe marquerait un tournant dans la politique américaine d'après-guerre, la Maison Blanche approuvant de fait une tentative russe de redessiner par la force les frontières de l'Europe. »Dans le Kiyv Post, quotidien ukrainien, Maksym Vishchyk, professeur de droit à l'Université de Kiev résume la position de son pays : « le droit international est clair, dit-il : les concessions territoriales faites sous agression sont non seulement illégitimes, mais nulles. Tout accord valable ne doit intervenir qu'après que l'Ukraine ne soit plus soumise à aucune forme de menace limitant sa capacité à choisir librement. (…) Nous ne pourrons nous en sortir que lorsque l'Ukraine pourra exprimer une volonté sincère et libre, et pour cela, l'attaque (russe) doit cesser ».Hier, colère de Trump… « Le président américain accuse Volodymyr Zelensky de nuire aux négociations en refusant d'accepter la souveraineté russe sur la Crimée », pointe le Times à Londres.Pendant ce temps, les bombardements se poursuivent…Enfin, « les perspectives d'un cessez-le-feu semblent d'autant plus lointaines, soupire le Washington Post, que la Russie a lancé ces dernières heures une attaque aérienne de grande envergure sur Kiev. Les sirènes d'alerte aérienne ont été déclenchées cette nuit, puis des tirs et des explosions ont retenti dans tout le centre-ville, tandis que la défense anti-aérienne tentait d'abattre des missiles et des drones ».« Le massacre alors qu'on parle de trêve », s'indigne La Repubblica à Rome. La Repubblica qui fait état d'un bilan provisoire de 9 morts et plus de 60 blessés dans la capitale ukrainienne.
Après la disparition du pape François, le débat est lancé. Qui pour lui succéder ? Et dans quel esprit : ouverture ou bien repli sur la tradition ? On est à un point de bascule, souligne Le Monde à Paris : « apôtre de la bienveillance, plus attentif au sort des pauvres qu'aux normes morales, préférant l'ouverture sur le monde et l'écoute des autres au repli sur soi, le pape François disparaît précisément au moment où les forces qui s'opposaient à ses choix se renforcent, voire s'imposent dans plusieurs régions du monde, à commencer par les États-Unis. Ironiquement, pointe encore Le Monde, le souverain pontife a rendu son dernier souffle peu de temps après avoir reçu brièvement le vice-président américain, J.D. Vance, figure de proue de la réaction catholique aux États-Unis. Seul le temps long dira si, au-delà du pontificat de François, l'Église romaine sera capable de rejeter durablement l'impasse identitaire et la tentation conservatrice présentes sur tous les continents et si clairement combattues par le chef qu'elle vient de perdre. »Conservatisme ou progressisme ?Alors qui pour succéder à François et dans quelle direction ? Le Soir à Bruxelles débroussaille le chemin : « Parmi les cardinaux les plus traditionalistes, épinglons deux opposants notoires au pape François, relève le quotidien belge : l'Américain Raymond Leo Burke et le Guinéen Robert Sarah, tous deux tenants de positions très conservatrices notamment sur les femmes, les divorcés ou les homosexuels. Le continent africain, qui entend faire peser son nombre de fidèles dans la balance, peut aussi compter sur le Ghanéen Peter Turkson, très influent, souvent présenté comme favori pour devenir le premier pape noir. Ou encore le Congolais Fridolin Ambongo, voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, qui pourrait rassembler sur son nom des votes de cardinaux jugés conservateurs. À l'inverse, note encore Le Soir, deux candidats plus progressistes et plus proches du pape François semblent aussi dans la course : Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et Anders Arborelius, évêque de Stockholm, tous deux très engagés pour la défense des migrants. »Un « défit délicat »« En choisissant un nouveau pape, le Collège des cardinaux est confronté à un choix capital, pointe le Washington Post. Choisira-t-il un successeur qui poursuivra la vision réformiste de François ? Ou optera-t-il pour un correcteur – quelqu'un qui pourrait guérir les failles que François a révélées et, parfois, exacerbées ? En réalité, poursuit le quotidien américain, François a lui-même remodelé le collège, en nommant des cardinaux qui partagent largement ses sensibilités. Pourtant, l'histoire nous apprend que les conclaves papaux oscillent souvent entre des visions contrastées, à la recherche d'un équilibre après des périodes de changements spectaculaires. Le conclave est confronté au défi délicat de trouver une figure capable de maintenir la chaleur pastorale de François tout en apaisant les inquiétudes doctrinales. »Alors, estime le Washington Post, « peut-être quelqu'un d'Afrique ou d'Asie, où le catholicisme continue de s'épanouir sans les préoccupations particulières du progressisme occidental ».Un pape africain ?Justement, « un pape noir donnerait à l'Afrique la voix qu'elle mérite », estime pour sa part le Times à Londres. « Selon le Vatican, le continent africain compte 176 millions de catholiques, mais il ne s'agit pas seulement d'une question de chiffres : un pape africain pourrait user de son influence pour ancrer plus fermement le continent dans la géopolitique actuelle. La guerre féroce et généralisée au Soudan a été largement oubliée par les Nations unies. Des millions de personnes meurent de faim dans les combats entre l'armée soudanaise et les milices des Forces de soutien rapide ; le choléra fait rage ; les frontières s'effondrent. (…) Il y a (aussi) des guerres pour des ressources rares, poursuit le Times, comme celle entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ; il y a des guerres pour l'eau (…). C'est l'un des arguments en faveur d'un pontife africain, quelqu'un capable d'utiliser une grande tribune pour défendre les victimes d'une guerre oubliée, quelqu'un capable de faire honte et de convaincre les politiciens traditionnels pour qu'enfin, ils agissent. »
La disparition du souverain pontife fait bien sûr la Une des journaux du monde entier. « Adieu au pape du bout du monde », soupire la Nacion à Buenos Aires, ville natale de François. « Les catholiques pleurent la voix éteinte des dépossédés », clame le Washington Post. « Le pape des pauvres est parti », renchérit L'Orient-Le Jour à Beyrouth. « Adieu, Saint humaniste », lance Le Soleil à Dakar. La Repubblica à Rome fait on ne peut plus sobre avec cette simple épitaphe : « Jorge Mario Bergoglio 1936-2025 ».Conservateur sur certains aspects…Enfin, Libération à Paris se démarque avec ce « Perdimus papam ». Libération qui pointe un « bilan en demi-teinte » : « avec la mort de François s'éteint une des rares voix capables de fissurer le carcan qui enserre l'Église depuis des siècles. Fissurer seulement, car, estime le journal, malgré tous les espoirs placés par certains dans ce pape désireux de dédier son pontificat aux pauvres et aux périphéries, l'Église n'aura pas opéré de réelle révolution sous son règne. » Le Soir à Bruxelles est tout aussi partagé. « Un vent de fraîcheur, mais aussi une cassure dans le pouvoir opaque du Vatican : dès le début, le pape des pauvres frappe les imaginations en marquant l'ouverture d'une ère nouvelle. Mais au final, l'habit ne fait pas le changement, affirme le quotidien belge. La place des femmes dans l'Église, plus importantes en nombre et aux postes à responsabilité, n'a pas évolué dans la doctrine, pas davantage que celle des homosexuels. Sur les thèmes éthiques – euthanasie, avortement, procréation assistée –, c'est le conservatisme qui reste de rigueur. »… réformiste sur d'autres !Reste que François a été « un pape audacieux dans sa défense des immigrants et de l'environnement », tempère El Pais à Madrid. « À une époque marquée par la montée du populisme, qui a fait de la xénophobie son étendard, François a inlassablement appelé à la solidarité avec les immigrés, rappelle le quotidien espagnol. (…) Il a constamment appelé les dirigeants mondiaux à adopter des politiques d'immigration humaines, tout en critiquant la criminalisation des demandeurs d'asile. »Le Guardian à Londres est sur la même ligne : « Alors que les mouvements nationalistes repliés sur eux-mêmes tiraient progressivement la boussole politique occidentale vers la droite, François est devenu un contrepoids de plus en plus essentiel sur des questions interconnectées telles que les migrations, le réchauffement climatique et le sort des pays du Sud. Laudato Si, son encyclique passionnée consacrée au défi de l'urgence climatique, fut un tour de force moral et philosophique. »Qui plus est, pointe La Croix à Paris, « François fut le premier pape à prendre acte du grand basculement de l'Église catholique en dehors de l'Occident, identifiant clairement l'Asie, l'Amérique latine et l'Afrique comme synonymes de son avenir ».Alors, « François est-il parvenu à “réparer“ l'Église, s'interroge Le Figaro. Du moins cet homme à la voix prophétique s'est-il efforcé de secouer énergiquement une maison qu'il jugeait assoupie : une situation à laquelle l'infatigable veilleur de Dieu, même affaibli, ne s'était jamais résigné. »Après lui ?Qui pour lui succéder ? Les journaux s'interrogent déjà aux quatre coins du monde. Et certains avancent des noms, à l'instar du Washington Post qui cite Anders Arborelius, évêque de Stockholm, Charles Maung Bo, évêque de Rangoun en Birmanie, François-Xavier Bustillo, évêque d'Ajaccio en France, Fridolin Ambongo Besungu, évêque de Kinshasa en RDC, ainsi que plusieurs prélats italiens, Pietro Parolin, Matteo Maria Zuppi, Mario Grech, ou encore le Philippin Luis Tagle et le Hongrois Peter Erdo.« Succession du Pape François : quelle chance pour l'Afrique, s'interroge Ledjely en Guinée. Les prétendants ne manquent pas, relève le site conakryien : le Guinéen Robert Sarah, 79 ans, le Congolais Fridolin Ambongo Besungu, 65 ans, le Ghanéen Peter Turkson, 76 ans. (…) Si l'Église catholique venait à miser sur l'un d'entre eux, cela parachèverait une ouverture amorcée avec le choix du pape François, et prolongée par les idées progressistes qu'il a portées. Reste à savoir, affirme encore Ledjely, si l'Église catholique est prête à franchir un tel cap : celui de se choisir un pape noir et africain, issu du sud du Sahara. Ce serait alors un symbole fort, et une forme de justice à l'égard d'un continent dont l'expansion démographique exceptionnelle pourrait de plus en plus peser dans la vitalité de l'Église catholique. »
Déjà mis en cause le mois dernier dans une faille de sécurité, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, est encore pointé du doigt dans une autre affaire. C'est ce que rapporte le New York Times. On savait déjà que Pete Hegseth avait partagé des plans d'attaques américains ultrasecrets sur un groupe de discussion Signal qui incluait par erreur le rédacteur en chef du site d'information The Atlantic. Et on apprend maintenant qu'il a partagé ces mêmes informations sensibles sur un autre groupe de discussion Signal qui comprenait cette fois, son épouse, son frère et son avocat. « Aucune de ces personnes n'avait de raison apparente d'être informé des détails opérationnels d'une opération militaire en cours », relève le New York Times. Cette nouvelle affaire, poursuit le journal, « ne manquera pas de soulever d'autres questions quant à son respect des protocoles de sécurité. »Le Pentagone : « un enfer »Et les langues se délient, révèle pour sa part le Wall Street Journal. Certains fonctionnaires du ministère de la Défense, récemment renvoyés ou qui ont démissionné, affirment que « le Pentagone est en plein désarroi et dans un état de chaos total. » Certains appelant même à la démission de Pete Hegseth.En effet, précise le New York Post, « l'ancien porte-parole en chef du Pentagone, John Ullyot, qui a démissionné la semaine dernière, a décrit les dernières semaines tumultueuses au sein du département de la Défense comme étant “un enfer“ et a déclaré que le président Trump méritait un meilleur dirigeant à la tête de ce ministère. »Du côté de l'opposition démocrate, pointe Le Monde à Paris, on accuse « l'administration Trump de faire preuve de trop de désinvolture et de risquer la vie d'Américains. “Des détails ne cessent d'être révélés. Nous continuons à apprendre comment Pete Hegseth a mis des vies en danger. Mais Trump est encore trop faible pour le renvoyer“, a écrit Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat, sur X, avant d'ajouter : “Pete Hegseth doit être limogé“. »NégligencesAutre affaire de fuite. Cette fois révélée par le Washington Post. « Des documents sensibles, dont des plans de la Maison Blanche, ont été partagés à tort avec des milliers de personnes », titre le journal. Des employés des services généraux du gouvernement ont en effet mis en ligne par inadvertance un dossier Google drive contenant des informations potentiellement classifiées. En fait, la mise en ligne de ce dossier remonte à plusieurs années, précise le Washington Post. Et la situation a perduré sans que personne ne s'en émeuve. Une négligence imputable à l'administration Trump mais aussi, donc, à l'administration Biden.Macron en tournée dans l'océan IndienÀ la Une également, Emmanuel Macron à Mayotte ce lundi. Mayotte est la première étape d'une tournée de cinq jours dans l'océan Indien pour le président français, qui se rendra également à La Réunion, puis à Madagascar et Maurice.Mayotte, donc première étape, relève Le Parisien : « le président revient sur l'archipel meurtri par le cyclone Chido en décembre. Il est attendu de pied ferme par les habitants et les élus qui espèrent que sa visite permettra de faire avancer des chantiers qui patinent. » Et « Emmanuel Macron, poursuit le journal, risque de se heurter au même climat d'impatience et de colère qu'il y a quatre mois. Car malgré la loi d'urgence en février, le rétablissement des réseaux d'eau, d'électricité et de télécommunications, le quotidien ici demeure une lutte. (…) “Les gens sont fatigués, ils ont tout perdu, alerte Kadafi Attoumani, directeur territorial de la Croix-Rouge à Mayotte : leurs maisons, leurs voitures, leurs vêtements. Ils attendent beaucoup du président. Ils veulent voir de l'action, que leur quotidien change“. »Mayotte « toujours plus dans la misère » ?Commentaire du Figaro : « exposé à toutes les calamités climatiques et sanitaires, Mayotte souffre de lourds retards économiques, de profondes tensions ethniques et désormais du narcotrafic. Quatre mois après le cyclone Chido, qui a fait quarante morts, l'archipel ne pourra surmonter ses problèmes que s'il parvient à stopper l'infernal flux migratoire venant des Comores et du continent africain. Trop timide, la réforme du droit du sol qui s'applique localement ne devrait pas changer grand-chose. Emmanuel Macron le reconnaîtra- t-il ? Il est à craindre, conclut Le Figaro, que le 101e département s'enfonce toujours plus dans la misère. Son voisin réunionnais, frappé par une violente épidémie de chikungunya, redoute d'en faire les frais. Bon an mal an, près de 30 milliards d'euros sont octroyés aux territoires ultramarins. Certes, mais la France du large a surtout besoin d'un cap. »
Les fêtes de l'Aïd avaient ramené le calme, mais cette contestation inédite depuis dix ans a repris dans les universités d'Istanbul, d'Ankara et ailleurs. Le correspondant du Washington Post dresse le bilan de ces dernières semaines. « Maintenant, la question pour l'opposition est de savoir comment transformer l'élan dans ces rues en un capital politique suffisant pour mobiliser des électeurs », prévient le journal. La prochaine élection présidentielle en Turquie en mai 2028 n'est pas tout de suite, mais les adversaires de Recep Tayyip Erdoğan ont du boulot. « Leurs rangs sont divisés entre factions pro-kurdes, centristes, de gauche et nationalistes, qui s'opposent depuis longtemps », indique le Washington Post.Le parti du maire d'Istanbul devant celui d'Erdoğan dans les sondages« Le parti du maire d'Istanbul, centriste et laïque, veut construire une alliance durable », remarque le Washington Post. Un récent sondage l'enorgueillit de 37 %, devant le parti islamiste d'Erdoğan, qui a chuté à 30 %. La question clé, selon le journal américain, « est de savoir ce que fera le parti pro-kurde. L'arrestation du maire d'Istanbul le mois dernier est intervenue trois semaines seulement après qu'Abdullah Öcalan, chef embastillé du PKK, a demandé à son mouvement de déposer les armes après une insurrection de plusieurs décennies ».« Le parti pro-kurde est désormais confronté à un dilemme », remarque le Washington Post. Car « s'il soutient fermement le reste de l'opposition, il risque de faire dérailler le processus de paix ». Le tout alors que les bombardements se poursuivent sur les bases du PKK retranchées en Irak et que les Kurdes de Syrie affiliés au PKK maintiennent une paix fragile avec le nouveau pouvoir de Damas.Covid-19, Chine et Maison BlancheAux États-Unis, la Maison Blanche remplace son site web consacré au Covid-19 par une démonstration complotiste accusant la Chine d'être responsable de la pandémie. Le site gouvernemental Covid.gov, qui fournit habituellement des informations sur le virus et qui permet aux gens de commander des tests, redirige désormais vers une page web appelée « lab leak » (soit « fuite de laboratoire ») : deux mots avec une figurine Trump au milieu.Le New York Times décrit « la nouvelle page est illustrée par une image satellite de Wuhan, en Chine, ville où le Covid-19 a commencé à se répandre. (...). Mis en exergue : l'Institut de virologie de Wuhan, laboratoire spécialisé dans les coronavirus qui a participé à des projets de recherche que certains scientifiques considéraient comme dangereux ».« Mais la page web ne tient pas compte des lacunes de cette théorie »décriée de toutes parts - par la Chine, par la communauté scientifique, et par la CIA. « Le virus s'est plutôt propagé des animaux aux humains sur un marché illégal, rappelle le New York Times. La purge de cet ancien site web Covid reflète une pratique plus large de l'administration Trump, consistant à mettre au placard les sites web sur la santé qui ne s'alignent pas sur la vision de la Maison Blanche. Y compris ceux liés au changement climatique et aux personnes LGBT. »Les derniers hommes du présidentLe journal français Libération tire le portrait des derniers proches du chef d'État français, décrit comme « isolé ». Autour de lui resterait « moins d'une vingtaine » de collaborateurs « engagés le plus souvent à sa communication, à sa protection. ». « Eux ne sont pas de ces nombreux déçus, essorés, perdus dans l'usure du pouvoir, décrit Libé. Ils sont restés par conviction, parfois par calcul, par obligation. »De la dissolution ratée de l'an dernier à l'élection de Donald Trump, l'article décrit l'intimité des dernières années de pouvoir d'Emmanuel Macron.
« En Haïti, Macron fait un petit pas, mais un pas important » réaction de l'un des principaux journaux du pays Le Nouvelliste. L'Élysée a publié une déclaration ce jeudi. Annonçant la création d'une commission franco-haïtienne d'historien pour étudier l'impact de la très lourde indemnité financière imposée par la France à son ancienne colonie en échange de son indépendance.Emmanuel Macron pour le moment ne fait aucune mention d'une éventuelle réparation financière. Mais « les choses n'ont jamais été dites aussi clairement par un officiel français, même si toutes les précautions sont prises pour qu'un mot ne dépasse pas l'autre », réagit Le Nouvelliste. « Ce n'est pas une invitation avec force de loi, mais elle ouvre une fenêtre plus grande que la “dette morale” reconnue par le président François Hollande en 2015 », ajoute le journal. Le titre haïtien prévient enfin : « Attention, une commission par-ci, un comité par-là, une commission mixte, l'addition des structures, la multiplication des initiatives, tout cela peut cacher la pauvreté des avancées. Il n'y a pas meilleur moyen de noyer un poisson, un gros poisson, que de créer une commission emmaillotée de bonnes intentions ».Pour le président Libanais, 100 premiers jours « rassembleurs »Quel bilan pour les 100 premiers jours du président Libanais ? La nomination de Joseph Aoun a été le signe d'un espoir de renaissance après des mois d'incursions, de bombardements israéliens et des années de crise politique et économique. L'Orient-le-Jour titre « un président rassembleur » citant un commentateur. « Pour une bonne tranche de la population et selon plusieurs observateurs, Joseph Aoun donne le sentiment d'édifier un État libanais digne de ce nom. L'impression donnée est que l'État peut agir », commente le rédacteur en chef du blog Diwan, Michael Young.Un seul point d'interrogation selon L'Orient-le-jour : la passivité de Joseph Aoun face aux tensions frontalières. Aussi bien face à la Syrie qu'avec Israël. Préférant les contacts diplomatiques aux affrontements inutiles avec Damas. Concernant les bombardements « quotidiens au Liban-Sud et le non-retrait complet des troupes israéliennes du territoire, en violation de l'accord de cessez-le-feu, le président libanais dit multiplier les contacts diplomatiques pour garantir la souveraineté » indique L'Orient-le-Jour. Sans que cela n'ait pour le moment le moindre effet.Envoyé par erreur au SalvadorÀ la Une de la presse américaine, l'histoire d'un homme envoyé par erreur dans une prison salvadorienne par d'administration Trump. Il s'appelle Kilmar Abrego Garcia. Il est bien né au Salvador mais cela fait 10 ans qu'il vit aux États-Unis. Accusé d'être membre d'un gang, il a été envoyé avant que son jugement ne soit terminé dans une prison salvadorienne. Où il a été placé avec de nombreux criminels. Finalement, sa femme a gagné son procès et la Cour puprême américaine a fait annuler son expulsion. Mais trop tard : les autorités salvadoriennes alliées de Donald Trump pour le moment, refusent tout rapatriement. Son cas est devenu symbole chez les démocrates américains. Un sénateur du Maryland s'est rendu au Salvador pour lui rendre visite. La photo de la rencontre est en Une des sites internet du Washington Post et du New York Times.
Que se passe-t-il autour de certaines prisons en France ? « Au moins six établissements pénitentiaires ont été visés ces derniers jours par des attaques, en région Île-de-France, mais aussi ailleurs sur le territoire national, à Toulon, à Nanterre, à Villepinte et à Valence. Soit des véhicules des agents pénitentiaires ont été brûlés, soit des domiciles supposés d'agents pénitentiaires ont été menacés, soit il y a eu, comme à Toulon, des tirs à la kalachnikov en pleine nuit ».Un bilan inquiétant, dressé par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, un bilan que rapporte notamment Le Figaro.Le Figaro qui précise que « l'inscription “DDPF“, “Droit des prisonniers français“, a été tagué sur plusieurs véhicules appartenant à des surveillants pénitentiaires. (…) Plusieurs sources évoquent une attaque “coordonnée“ : les forces de l'ordre tenteraient actuellement de comprendre qui se cache derrière ce mouvement des “droits des prisonniers français“. L'ultragauche ? (…) Une ingérence étrangère ? (…) Les narcotrafiquants ? (…) Une chose est sûre, pointe Le Figaro : c'est l'État qui est défié et que les uns comme les autres veulent déstabiliser pour imposer leur loi, créer un État dans l'État. La “ mexicanisation“ de la France et d'une partie de l'Europe n'est pas seulement une formule… »L'ombre des narcos…Pour Le Parisien, le doute n'est pas permis… « DDPF : quatre initiales pour un leurre. Derrière ce mystérieux groupuscule “Droit des prisonniers français“, se cachent sans doute des narcotrafiquants français. C'est en tout cas la conviction des enquêteurs, assure le journal. Né sur une chaîne de l'application Telegram, ce DDPF au discours sommairement politique n'a semble-t-il pas résisté aux premiers éléments d'investigation : d'après plusieurs sources, des “petites mains“ seraient bien téléguidées par des caïds pour aller mener ces actions punitives et que la justice qualifie désormais de terroristes. Le mot terreur n'est d'ailleurs pas exagéré puisque ce ne sont pas seulement des voitures de surveillants qui sont visées, mais bien les surveillants eux-mêmes jusqu'à leurs propres domiciles ».Et Le Parisien d'utiliser également ce terme de « mexicanisation » : « Aujourd'hui, la pression est mise sur les prisons françaises car les narcotrafiquants supporteraient mal le renforcement des mesures spécifiques pour les plus gros délinquants du narcobusiness. Si elle est avérée, cette sombre hypothèse montrerait qu'il n'est plus temps de s'alarmer d'une “mexicanisation“ de la France. Le modèle européen qui s'est mis en place sous nos fenêtres au fil du temps est préoccupant. Il répond à ses propres lois qu'il faut combattre ».Le Monde, pour sa part, reste prudent : « les actions ayant visé des centres pénitentiaires ou leurs agents, depuis trois nuits, laissent apparaître des modes opératoires très différents. Des actions de natures très diverses qui sèment le doute sur les motivations de leurs auteurs ».Trump : la culture et l'éducation mises au pasÀ la Une également le feuilleton Trump qui continue d'alimenter éditos et commentaires dans la presse du monde entier.Exemple : Le Devoir à Québec qui dénonce les politiques de restrictions culturelles et éducatives décidées par le président américain et son équipe. Le Devoir qui ne mâche pas ses mots : « la liste des mots à proscrire, des livres à mettre à l'index, des établissements d'enseignement à étrangler financièrement s'allonge tous les jours. Nous assistons au sud de notre territoire à l'installation d'un régime autoritaire qui condamne, punit, enferme, interdit, expulse à qui mieux, nimbé de sa relation directe avec Dieu, infaillible dans ses jugements, méprisant, menaçant et tapant sur tout ce qui ose mettre en doute la légitimité de ses décisions ».Le China Daily s'insurge également : « fermer ses portes aux étudiants étrangers ne rendra pas l'Amérique à nouveau grande », affirme le quotidien proche du pouvoir de Pékin.Le China Daily qui se fait le chantre de la liberté d'expression : « ce qui faisait vraiment la grandeur des États-Unis, c'est l'ouverture qu'ils offraient autrefois aux rêveurs, aux faiseurs et aux penseurs du monde. Abandonner cette ouverture aujourd'hui ne reviendrait pas seulement à trahir leur propre héritage, mais aussi à accélérer leur déclin ».Une vie extra-terrestre ?Enfin, nous prenons un peu d'altitude avec cette découverte des scientifiques de Cambridge. Une découverte rapportée notamment par La Repubblica à Rome : des traces d'une possible vie extra-terrestre sur la planète K2-18b. Grâce au télescope spatial James Webb, les scientifiques ont pu détecter sur cette planète la présence de deux gaz qui, sur Terre, sont produits exclusivement par des organismes vivants. Il se pourrait donc que sur cette planète existent des algues marines et autres micro-organismes. Il sera difficile d'aller vérifier sur place, car K2-18b se trouve à 124 années-lumière de la Terre…
D'un côté, constate le Boston Globe, « le gouvernement de la plus grande démocratie du monde ». De l'autre « l'institution d'enseignement la plus prestigieuse de la nation. » À savoir, Harvard, l'université la plus ancienne des États-Unis, fondée en 1636 près de Boston.« L'affrontement est titanesque entre l'université de Harvard et l'administration Trump », pointe le quotidien américain. « Le gouvernement fédéral a exigé qu'Harvard accepte une longue liste de demandes radicales, y compris de renoncer à tout engagement en faveur de la diversité ou de l'équité sous quelque forme que ce soit. L'université a dit non. Et en véritable mafieux, fulmine le Boston Globe, Trump et ses sbires ont réagi en “gelant“ 2,2 milliards de dollars de fonds destinés à l'université. Parce que personne ne dit non à Trump ».« Cette guerre, précise le journal, est menée sous le prétexte que Harvard, et d'autres universités, seraient des foyers d'antisémitisme. Mais ça n'est pas le cas. (…) En fait, Donald Trump veut mobiliser le pouvoir du gouvernement fédéral pour redéfinir des pans entiers de la vie américaine. Mais le président n'est pas le gouvernement, s'exclame le Boston Globe. Et il n'est pas le pays. Le pays, c'est nous tous. C'est le principe que défend Harvard ».Révolution culturelle ?Le Washington Post est tout aussi catégorique : « l'université de Harvard vient de nous donner une leçon sur la façon de répondre à un tyran par un mot puissant : “non“. L'administration Trump a tenté d'intimider Harvard - comme elle l'a fait pour tant d'agences gouvernementales, de dirigeants d'entreprises, de cabinets d'avocats et d'autres universités - en menaçant de lui couper les vivres. (…) Harvard a refusé de capituler. “L'université ne renoncera pas à son indépendance ni à ses droits constitutionnels“, a écrit son président, Alan Garber. “Aucun gouvernement, a-t-il poursuivi, - quel que soit le parti au pouvoir - ne devrait dicter ce que les universités privées peuvent enseigner, qui elles peuvent embaucher, et quels domaines d'étude et de recherche elles peuvent poursuivre“ ».Récemment, pointe encore le Washington Post, un éditorialiste du Financial Times, « affirmait que Donald Trump, à l'instar de Mao Zedong en Chine il y a plus de 50 ans, s'était lancé dans une “révolution culturelle“ visant à “renverser les élites bureaucratiques et culturelles“ ancrées dans les grandes universités du pays. Les professeurs libéraux ne sont pas encore contraints de porter des bonnets d'âne ou de travailler dans des “camps de rééducation“ dans des fermes et des usines. Mais c'est peut-être la prochaine étape ».Des « relents maccarthystes »Attention, prévient La Croix à Paris, « sans surprise, Donald Trump, sorte de catcheur populiste adepte de la post-vérité, s'illustre comme un adversaire de la science et du partage des savoirs. En laissant prospérer cette chasse aux sorcières aux relents maccarthystes, les Américains continuent de se battre contre eux-mêmes et leur démocratie. Dans cette guerre culturelle, notamment par le jeu des échanges et des collaborations universitaires, c'est aussi l'intelligence collective qui est fragilisée. Moins directe et moins spectaculaire que les récents coups de force économiques, la menace n'en est pas moins dangereuse, prévient encore La Croix. Ne nous pensons pas à l'abri ».Le PSG sur le fil…À la Une également, le football, avec la qualification in extremis du PSG mardi soir en demi-finale de la Ligue des champions…« Happy end » titre L'Équipe à Paris. Mais quelles « sueurs froides », s'exclame le quotidien sportif. Les anglais d'Aston Villa l'ont emporté 3 buts à 2. Mais les parisiens l'avaient emporté 3 à 1 au match aller.Le PSG « bousculé, pétrifié, mais qualifié ! », lance Le Parisien.Aston Villa : « un retour épique qui a échoué de peu », soupire le Guardian à Londres. Le Times se console : « Aston Villa est éliminé de la compétition européenne, mais a refusé de se laisser abattre sans se battre, prouvant ainsi qu'il a sa place dans cette Ligue des champions. »Enfin, on revient à L'Équipe qui attend la suite avec impatience. En demi-finale, les parisiens affronteront Arsenal ou le Real Madrid : « le PSG pourra tranquillement regarder la télé, ce soir, pour savoir s'il retrouvera (dans 15 jours) Arsenal, son vainqueur d'octobre, ou bien s'il retrouvera le Real avec un certain… Kylian Mbappé ».