Le décryptage du fait d’actualité du jour avec un à trois spécialistes invités pour contextualiser, expliquer et commenter. Émission présentée par Marie Casadebaig et préparée par Éléonore Krainik. *** À partir du 1er avril 2019 : diffusions du lundi au jeudi à 16h10 TU vers le monde et Paris (donc…
Pour la deuxième fois en quelques mois, le gouvernement français est tombé. François Bayrou est déjà le quatrième Premier ministre du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Le pays est-il devenu ingouvernable ? La Constitution de 1958, cousue sur mesure pour ramener de la stabilité est-elle encore adaptée à un pays, dans lequel, il n'y a plus deux, mais trois grands blocs politiques, antagonistes, sans majorité ?Comment réussir à voter le budget avant la fin de l'année pour éviter une crise financière alors que se profile une nouvelle crise sociale ? La France est-elle en crise politique ou en crise de régime ? Avec : - Michaël Koskas, maître de conférences en droit public à l'Université Paris Nanterre, auteur de l'article « Faut-il tout mettre dans la Constitution », publié dans le revue Pouvoirs - Denis Baranger, professeur de droit public à l'Université Panthéon-Assas, auteur de l'ouvrage Le droit constitutionnel (collection Que sais-je – Presses Universitaire de France).
Donald Trump ne veut plus de wokisme dans les universités, d'une vision triste de l'histoire du pays dans les musées ou de transgenre dans les films de Hollywood. Le président des États-Unis mène une guerre culturelle dans le pays depuis son arrivée au pouvoir. Avec Romuald Sciora, directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Iris. Auteur de L'Amérique éclatée, plongée au cœur d'une nation en déliquescence (Armand Colin). À lire aussi«D'ici 2 ans, les États-Unis ressembleront plus à la Hongrie d'Orban qu'à l'Amérique de Kennedy» À lire aussiSeconde présidence de Donald Trump : quel avenir pour la culture aux États-Unis ?
L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont déclenché le « snapback » contre contre l'Iran le 28 août. « Le snapback », c'est le nom de cet outil diplomatique qui ouvre la possibilité de rétablir des sanctions onusiennes. Celles-là mêmes qui avaient été levées par l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Pourquoi brandir cette menace maintenant ? Que va-t-il se passer ? Des négociations sont-elles encore possibles ? Quelles peuvent être les conséquences pour l'Iran ? Avec : Héloïse Fayet, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et chercheuse associée à l'Institut français de géopolitique (IFG) spécialiste des questions nucléaires Kevan Gafaïti, enseignant à Sciences Po Paris, chercheur au centre Thucydide de l'Université Panthéon-Assas, auteur de La crise du détroit d'Ormuz de 2018 : une victoire iranienne sur les États-Unis (Harmattan) À lire aussiRafael Mariano Grossi, AIEA : « L'important pour nous c'est de recommencer notre travail d'inspection » en Iran
Le Japon commémore mardi 2 septembre une date essentielle de son histoire. Il y a 80 ans, le 2 septembre 1945, la capitulation japonaise fut officiellement signée. La Seconde Guerre mondiale était officiellement terminée et le Japon refermait une période marquée par un militarisme forcené. Retour sur cet épisode et sur les conséquences nombreuses qu'il a eues pour le Japon et pour une grande partie de l'Asie. Avec Jean-Louis Margolin, historien de l'Asie orientale moderne et contemporaine, auteur de L'autre Seconde Guerre mondiale 1937-1945. Asie Pacifique de Nankin à Hiroshima (Perrin)
Il y a 20 ans, la Nouvelle-Orléans plongeait dans le chaos. L'ouragan Katrina s'abattait sur les côtes du sud-est des États-Unis. Après la rupture de plusieurs digues et barrages, plus de 80% de la capitale de l'État de Louisiane a été inondée. Certains endroits de la ville se sont retrouvés noyés sous plus de sept mètres d'eau. La catastrophe a fait près de 1 800 morts, des milliers de déplacés et des dégâts estimés à 130 milliards d'euros. Aujourd'hui, la ville a été reconstruite, mais son visage a bien changé. La Nouvelle-Orléans s'est gentrifiée, elle est devenue une ville plus riche, mais aussi plus blanche. Avec nos invités : Magali Reghezza, géographe spécialiste des questions de résilience Samuel Bordreuil, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS à la MMSH (Maison méditerranéenne des sciences de l'homme)
Elle est l'ancêtre la plus célèbre de l'humanité. Lucy, l'australopithèque, est exposée depuis le début de la semaine au musée national de Prague, en République tchèque. C'est la première fois que ces ossements sont présentés en Europe. Sa découverte en 1974 avait révolutionné la recherche scientifique, mais les hypothèses autour de la vie de nos ancêtres ont évolué au gré de découvertes plus récentes. Avec notre invitée Anna Echassoux, directrice générale de l'Institut de paléontologie humaine. À lire aussiLucy, la «tante» de l'humanité, exceptionnellement exposée à Prague
Donald Trump n'était jamais allé aussi loin dans ses attaques contre la Fed, la Réserve fédérale américaine. Lundi 25 août, il a annoncé le limogeage d'une des gouverneurs de l'institution, Lisa Cook, pour fraude présumée. « Un putsch » selon le Financial Times, qui « constitue l'un des plus graves défis lancés à la Fed depuis qu'elle est devenue indépendante », il y a plus de 70 ans. Dernier épisode du bras de fer qui oppose le président américain à l'institution qu'il souhaite contrôler. Avec notre invité Pierre Gervais, professeur de civilisation américaine à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, auteur du livre Histoire des États-Unis de 1860 à nos jours. Éditions Hachette éducation.
On l'a souvent présentée comme « l'armée la plus morale du monde ». Tsahal, ce mythe fondateur d'Israël, forgé autour de l'idée de la « pureté des armes » : combattre, mais pas n'importe comment, pas contre n'importe qui. Pendant longtemps, cette image a servi de bouclier moral, autant pour la société israélienne que pour ses dirigeants. Mais depuis octobre 2023 et la guerre déclenchée à Gaza, ce slogan vacille. Les bombardements massifs, les milliers de morts civils, les destructions à grande échelle brouillent cette frontière que l'État d'Israël revendiquait entre brutalité et retenue. Du côté israélien aussi, les plaies sont béantes : plus de deux mille morts, des dizaines de milliers de blessés, dix mille volontaires supplémentaires, mais des réservistes épuisés, un suivi psychologique débordé, et surtout des familles de soldats en première ligne, partagées entre fierté, peur et colère. Dans ce climat, l'opinion publique pèse plus que jamais : elle exige protection, elle réclame parfois vengeance, et elle pousse l'armée à frapper fort. Israël se retrouve face à un dilemme : peut-on encore parler d'une armée morale quand la rage et la peur semblent emporter tout le reste ? Avec notre invité Samy Cohen, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po, auteur de Tuer ou laisser vivre. Israël et la morale de la guerre, publié aux éditions Flammarion.
Violences devant un hôtel de migrants, un ministre britannique qui parle « d'invasion », des slogans haineux dans la rue... Il y a quelques jours encore, à Epping, près de Londres, des manifestants d'extrême droite affrontaient la police devant un centre hébergeant des demandeurs d'asile. Scène quasi inimaginable il y a 10 ans en Grande-Bretagne. Le pays de la devise « Keep Calm and Carry On » semblerait avoir perdu son flegme légendaire dès qu'il est question d'immigration. Depuis le Brexit en 2016, le débat s'est enflammé. Des figures comme Nigel Farage alimentent l'idée d'une invasion migratoire. Le gouvernement lui-même, qu'il soit conservateur hier ou travailliste aujourd'hui, durcit les lois pour tenter de « reprendre le contrôle » des frontières, au point de flirter avec les limites du droit international. Résultat : les traversées clandestines de la Manche continuent et la tension monte entre communautés. Alors, que se passe-t-il vraiment au Royaume-Uni ? Quelle part revient aux réseaux sociaux dans ce climat ? Comment l'histoire du Brexit a-t-elle radicalisé le discours public ? Et surtout, comment la société britannique réagit-elle : assiste-t-on à une libération de la parole raciste ? Ou bien le pays reste-t-il majoritairement attaché à sa tradition multiculturelle ? Avec nos invités : Aurélien Antoine, professeur à l'Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, directeur de l'Observatoire du Brexit Amélie Cracco, docteure en droit, autrice de la thèse « Les conséquences du Brexit sur la liberté de circulation des personnes »
Si la physique quantique peut sembler être un sujet ardu, difficile de passer à côté tant il constitue, cent ans après avoir été théorisé, un enjeu central de la recherche mais aussi de notre vie quotidienne. Un grand nombre d'inventions comme le GPS ou le laser n'auraient pas été possibles sans une approche quantique de la matière. Le quantique, c'est quoi ? Quels en sont les enjeux ? Pour en parler : Charles Antoine, enseignant-chercheur à Sorbonne-Université, ambassadeur scientifique du CNRS pour le quantique et co-auteur d'un livre et d'un spectacle intitulé ÉquiQuanto.
Il y a une semaine, dans le sud de la Syrie, la région de Soueïda s'est enflammée. Des affrontements entre Druzes et Bédouins ont fait plus de 1 200 morts. Si le calme est pour l'instant revenu, cette poussée de fièvre pose des questions sur les capacités du pouvoir syrien à garantir l'intégrité de son territoire. Cette crise pourrait aussi avoir des conséquences pour les autres minorités du pays. Invité : Arthur Quesnay, chercheur sur la Syrie affilié à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Co-auteur du livre Syrie Anatomie d'une guerre civile.
Un accord «historique» ! Le mot revient largement chez les personnalités politiques impliquées la semaine dernière dans la signature en région parisienne de l'accord sur la Nouvelle-Calédonie. Le texte de 13 pages intitulé «Le pari de la confiance» est censé poser les bases d'un règlement des crises qui secouent régulièrement l'archipel français. Le texte est-il réellement historique ? Que dit-il ? Quels problèmes est-il censé régler ? Avec nos invités : - René Dosière, ancien député socialiste et ancien rapporteur de la mission d'information sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie - Ferdinand Mélin-Soucramanien, professeur de droit public à l'Université de Bordeaux, constitutionnaliste, co-auteur en 2013 du rapport public Réflexions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
C'est sans aucun doute l'un des livres les plus sulfureux qui soient. Il y a 100 ans paraissait Mein Kampf, le manifeste politique d'Adolf Hitler. 800 pages rédigées en prison, 8 ans avant que Hitler n'arrive au pouvoir. Un siècle plus tard, que nous dit Mein Kampf de ce qui se préparait à l'époque ? Quelles leçons tirer de la rhétorique utilisée par celui qui allait devenir le plus grand criminel de l'histoire ? Avec : - Olivier Mannoni, traducteur, essayiste, directeur de l'École de Traduction Littéraire, auteur du livre Traduire Hitler (Éditions Héloïse d'Ormesson, 2022) et Coulée brune. Comment le fascisme inonde notre langue (Éditions Héloïse d'Ormesson, 2024) - Nicolas Lebourg, historien, spécialiste des extrêmes droites, chercheur au Centre d'études politiques et sociales (CEPEL), rattaché au CNRS et à l'Université de Montpellier, auteur avec Olivier Schmitt du livre Paris-Moscou: Un siècle d'extrême droite (Éditions du Seuil, 2024).
Alors que la France vient de traverser un nouvel épisode de canicule, la question de notre adaptation aux chaleurs extrêmes se pose. Les villes occidentales et les logements n'ont pas été imaginés et conçus pour affronter des températures hautes. Quelles sont les solutions pour continuer de respirer dans les zones urbaines ? Avec : - Maud Lelièvre, spécialiste des questions de transition écologique des territoires, déléguée générale de l'Association nationale des maires et des élus pour l'environnement et le développement durable, auteure du livre Faire face à la canicule : adapter les villes aux enjeux climatiques (Éditions Desclée de Brouwer, mai 2024) et co-auteure du rapport L'habitat et le logement face aux défis sociaux, territoriaux et écologiques - Philippe Rahm, architecte, co-commissaire de la Biennale d'architecture d'Ile-de-France, enseignant à l'École nationale d'architecture et professeur à Columbia University, auteur de Climatic Architecture (Actar Publishers).
Ce lundi 14 juillet 2025, plus de 450 militaires indonésiens ont défilé sur les Champs-Élysées à Paris à l'occasion de la fête nationale française. L'Indonésie était invitée d'honneur et son président Prabowo Subianto était installé à la tribune aux côtés de son homologue Emmanuel Macron. Quel sens donner à cette invitation ? Quelles sont les relations entre Paris et Jakarta ? Pourquoi la France tient-elle tout particulièrement à entretenir de bonnes relations avec l'Indonésie ? Avec : Coline Laroche, analyste à l'Iris au sein du programme Asie-Pacifique, où elle travaille sur les enjeux stratégiques liés à l'Indonésie et à son environnement géopolitique, autrice de l'article de L'Indonésie, un partenaire stratégique pour la France en Indo-Pacifique ? Delphine Allès, professeure de Science politique, chercheuse au Centre sur l'Asie du Sud-Est et vice-présidente de l'Inalco, autrice de l'ouvrage L'Indo Pacifique (Presses de Sciences Po).
Il y a 40 ans, le 10 juillet 1985, le Rainbow Warrior coulait dans la baie d'Auckland, victime des bombes des services secrets français. Le navire affrété par Greenpeace s'apprêtait à partir perturber les essais nucléaires menés par Paris dans les attols polynésiens. Une opération secrète, devenue une affaire d'État grâce au travail des journalistes de l'époque. Avec : - Edwy Plenel, journaliste, cofondateur de Mediapart, auteur de La Troisième Équipe. Souvenirs de l'affaire Greenpeace (Points-Seuil) - Jean Guisnel, journaliste, a suivi l'affaire Greenpeace pour le quotidien Libération, éditorialiste à Pyrénées Presse, co-auteur des mémoires d'Alain Mafart, Carnets secrets d'un nageur de combat : Du Rainbow Warrior aux glaces de l'Arctique (Albin Michel).
C'est l'épée de Damoclès qui continue de peser sur les têtes des partenaires commerciaux des États-Unis. Les droits de douane au cœur du second mandat de Donald Trump, qui peine à les faire entrer en vigueur. Le 7 juillet, le président américain a une nouvelle fois repoussé leur mise en place au 1er août. Objectif : donner le temps aux négociations d'aboutir. Peut-on croire à des accords entre Washington et ses partenaires ? Quelles réussites et échecs de la guerre commerciale lancée au printemps par la Maison Blanche ? Avec : - Rémi Bourgeot, ingénieur, économiste, chercheur associé à l'IRIS - Benjamin Bürbaumer, maître de conférences en Sciences économiques au Centre Emile Durkheim/Sciences Po Bordeaux, auteur du livre Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation (La Découverte).
Des massacres, des enfants arrachés à leurs familles, une culture combattue à des fins d'assimilation : selon une commission d'enquête de l'État de Victoria, les Aborigènes australiens ont bien subi un génocide perpétré par les colons européens dès la fin du XVIIIè siècle. Pourquoi ces accusations ? Comment sont-elles perçues en Australie ? Qu'en est-il de la réalité des peuples autochtones en 2025 ? Avec : - Martin Préaud, anthropologue, docteur en Anthropologie sociale et culturelle, auteur des articles « Peuples autochtones en Australie : un génocide structurel ? » dans Mémoires en jeu n°12 (2020) et un « Un référendum qui laisse sans Voix – l'Australie refuse d'écouter ses peuples autochtones » dans Journal de la Société des Océanistes 2023/2 (n°157), p.273-284 - Delphine Durand, docteure en Histoire de l'art et des religions, écrivaine, membre du comité de rédaction de la revue Apulée aux éditions Zulma. Elle a coordonné le dossier « Mondes aborigènes d'Australie. Le sang des rêves ». Une émission présentée par Matthieu Vendrely.
C'est un énième record battu, et qui le sera encore très certainement prochainement : 84 447 détenus dans les prisons françaises au 1er juin, pour seulement un peu plus de 60 000 places opérationnelles, soit une densité carcérale globale de 135%. Ce sont les dernières données communiquées par le ministère de la Justice, et qui confirment une fois de plus l'aggravation de la surpopulation carcérale en France. En un an, les prisons ont dû accueillir 6 500 détenus de plus, dans des conditions dégradées, dénoncées par les différents acteurs du secteur et même par la justice européenne. Alors que faire ? Quelles sont les solutions envisageables et efficaces pour soulager des prisons pleines à craquer ?
Au lendemain de la diffusion, sur la chaîne Arte, en France, du documentaire Les Gardiens de la Révolution : maîtres de l'Iran et après la guerre de 12 jours qui a éclaté entre l'Iran et Israël, posons-nous cette question : qui contrôle l'Iran ? D'où viennent les Gardiens de la Révolution et qui sont-ils ? Avec : - Julie Lerat, journaliste, réalisatrice et co-autrice du documentaire, Gardiens de la Révolution. Les maîtres de l'Iran, disponible sur arte.tv - Armin Arefi, grand reporter au Point, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, co-auteur du documentaire, Gardiens de la Révolution. Les maîtres de l'Iran, disponible sur arte.tv.
Plus de trois ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, qui a fait plus d'un million de morts selon le Wall Street Journal, le Conseil de l'Europe a validé avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, la création d'un tribunal spécial afin de juger les responsables du crime d'agression contre l'Ukraine. Alors peut-on s'attendre à voir Vladimir Poutine derrière les barreaux ? Avec : - Céline Bardet, juriste et enquêtrice internationale, spécialisée dans les crimes de guerre, fondatrice de l'ONG, We are not weapons of war, elle travaille comme experte justice/sécurité pour l'Union européenne et l'ONU - Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative, auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives? (Éditions du Cygne).
On parle souvent des transports, des voyages, du plastique ou encore de l'alimentation lorsqu'on parle écologie. Mais rarement d'événements qui regroupent tous ces éléments : les festivals. S'amuser, danser et chanter avec nos artistes préférés veut-il dire renoncer à son engagement pour le climat ? Avec : - Samuel Valensi, auteur et metteur en scène, fondateur de la compagnie La poursuite du bleu, porte-parole culture à the Shift Project, enseignant à Sciences Po, co-auteur de l'ouvrage Décarboner la culture (Éditions Pug) - Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS et au Centre d'études politiques et sociales à l'Université de Montpellier, co-auteur avec Julien Audemard et Aurélien Djakouane de Création et devenir des festivals en France (Presses de Sciences Po).
Fordo, Natanz, Ispahan. Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin, trois noms sont entrés dans l'actualité mondiale. Trois sites nucléaires iraniens visés par une série de frappes américaines, appuyées par Israël. Trois cibles symboliques du bras de fer nucléaire qui agite à nouveau le Moyen-Orient… et au-delà. Selon Donald Trump, le programme nucléaire iranien a été, je cite, « totalement détruit ». Mais un rapport du Pentagone, classifié puis fuité, parle lui d'un simple retard de quelques mois. Pourtant, depuis les années 1970, un accord est censé empêcher ces conflits : le Traité de non-prolifération nucléaire ? Il repose sur trois piliers : empêcher la prolifération des armes nucléaires, favoriser l'usage pacifique du nucléaire civil, et tendre un jour vers le désarmement. Alors, est-ce la fin d'un ordre nucléaire ? Le TNP est-il en train de mourir à petit feu ? Ou reste-t-il, malgré tout, un cadre indispensable, un garde-fou imparfait mais vital ? Avec : - Benjamin Hautecouverture, maître de recherche pour la Fondation pour la recherche stratégique - Emmanuelle Maître, maître de recherche pour la fondation pour la recherche stratégique.
Au onzième jour de la guerre entre Israël et l'Iran et au lendemain des frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens, le régime des mollahs est-il sur le point de tomber ? Avec : - Chowra Makaremi, anthropologue, chargée de recherche au CNRS et au Laboratoire d'anthropologie politique à Paris, spécialiste de l'Iran, de la violence et des femmes. Autrice de Femme ! Vie ! Liberté ! Échos d'un soulèvement révolutionnaire en Iran (La Découverte - prix de l'essai France culture, Arte 2023) - Azadeh Kian, professeure de sociologie, directrice du Centre d'Enseignement, de Documentation et de Recherches pour les Études Féministes (CEDREF), Université Paris Cité, autrice de Repenser le genre, l'ethnicité et la religion en Iran (Bloomsbury).
Septième jour d'affrontements entre l'Iran et Israël, et toujours aucun signe de désescalade en vue. L'État hébreu peut compter sur le soutien de son allié américain, mais l'Iran de son côté semble bien isolé. Peut-être pas un isolement diplomatique. De nombreux pays ont condamné les frappes d'Israël, qui bombardent l'Iran, en dehors du cadre du droit international. Mais l'isolement stratégique de la République islamique est bien réel après les coups durs portés à ses proxys. Pour l'heure, l'Iran mène seul sa réponse militaire face Israël. Alors y a-t-il encore des pays sur lesquels peut compter la République islamique ? - Kevan Gafaïti, enseignant à Sciences po Paris, chercheur au centre Thucydide de l'Université Panthéon-Assas, auteur de La crise du détroit d'Ormuz de 2018 : une victoire iranienne sur les États-Unis (Harmattan) - Quentin Müller, journaliste indépendant, spécialiste du golfe arabo-persique, auteur de L'arbre et la tempête. Socotra, l'île oubliée (Marchialy).
Dans la série télévisée Téhéran, une espionne israélienne est envoyée en Iran où elle doit coordonner une attaque contre une centrale nucléaire. Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, la réalité a dépassé la fiction. Des agents du Mossad se sont infiltrés sur le territoire iranien sans être repérés. Drones suicides, roquettes contre les systèmes de défense aérienne, attaques contre des cibles nucléaires et des caciques du régime. Une opération d'envergure menée par l'armée israélienne et le célèbre service de renseignement. Alors, comment expliquer la redoutable efficacité du Mossad ? Avec : Yvonnick Denoël, historien, éditeur, spécialiste du renseignement, auteur de Les guerres secrètes du Mossad, paru chez Nouveau monde éditions Vincent Nouzille, journaliste d'investigation et spécialiste du renseignement. À lire aussi[En direct] Missiles iraniens en route vers Israël, la population sommée de se mettre à l'abri
Benjamin Netanyahou veut redessiner la carte du Moyen-Orient. Le Premier ministre israélien se vante de mener une guerre sur sept fronts : la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, l'Irak, le Yémen mais surtout Gaza et l'Iran. Après l'offensive israélienne contre Téhéran, comment réagissent les pays arabes aux premières loges de ce conflit, qui menace de déstabiliser toute la région ? Les pays arabes qui, depuis un an et demi, demeurent par ailleurs assez timorés face au drame qui se joue à Gaza, à la différence de leurs opinions publiques. Avec : - Adlene Mohammedi, chercheur en Géopolitique, enseignant à Paris III et à l'IRIS - Guilhem Delteil, journaliste au service international de RFI.
10h. C'est le temps qu'a duré une panne planétaire de ChatGPT, mardi (10 juin 2025). Dix heures durant lesquelles l'intelligence artificielle est devenue... bête. Réponses absurdes. Messages d'erreur. Incapacité soudaine à reconnaître des visages, à lire une image. Dix heures durant lesquelles ChatGPT était mort. Sur les réseaux, la peine s'est exprimée, parfois avec humour, parfois avec vertige : «Plus moyen de coder une ligne sans halluciner. J'ai oublié comment on fait une boucle.» «J'allais corriger 42 copies avec l'IA. Résultat : semaine foutue.» Cette panne, c'est l'occasion d'interroger notre lien à l'intelligence artificielle. Les générateurs de texte sont-ils devenus des organes vitaux ? ChatGPT nous accompagne-t-il comme un collègue ? Un complice ? Un double ? Et si la panne durait un jour, une semaine, un mois… serions-nous vraiment démunis ? On en parle avec : - Dr Laurent Alexandre, médecin et auteur de «La guerre des intelligences», éditions J.-C. Lattès - Bertrand Hassani, docteur en mathématiques appliquées, directeur général du groupe Quant AI Lab.
Le 10 juin 2025, deux événements dramatiques ont ravivé une angoisse sourde : celle d'une école qui vacille. À Nogent, en Haute-Marne, une surveillante est poignardée par un élève de 13 ans à la porte du collège. Le même jour, à Graz, en Autriche, un adolescent ouvre le feu dans son établissement, tuant dix personnes, dont un jeune Français. Deux drames, deux contextes, une même sidération : celle de voir l'école frappée en son cœur, là où l'on pensait encore pouvoir préserver un semblant de paix. La violence à l'école ne se résume pas aux coups et aux cris. Elle prend mille visages : elle peut être frontale ou silencieuse, physique ou psychologique, ponctuelle ou chronique. Parfois spectaculaire, parfois imperceptible, elle s'installe, s'infiltre, use. Quelques chiffres pour prendre la mesure du phénomène : En 2022-2023, on recensait 13,7 incidents graves pour 1 000 élèves dans les collèges et lycées, contre environ 11 pour 1 000 au début des années 2010 – une hausse modérée, mais constante. Dans le second degré, 77% des incidents graves sont des atteintes aux personnes : insultes, menaces, harcèlement, violences physiques. Tous niveaux confondus, plus de 600 000 enfants seraient harcelés chaque année. Alors on se questionne : quelles réponses face à la violence à l'école ? On en parle avec nos invités : - Claude Lelièvre, historien de l'éducation - Elian Potier, co-président de l'association «Faire face».
Hier, à Puget-sur-Argens, dans le Var, deux mille personnes ont marché en silence. Elles rendaient hommage à Hichem Miraoui, 45 ans, tué devant son salon de coiffure par son voisin. Un homme fiché, connu pour ses idées racistes et conspirationnistes. Le parquet national antiterroriste a pris le dossier. C'est la première fois en France qu'un crime à caractère raciste est explicitement qualifié d'attentat terroriste. Une bascule. Un mot qu'on réservait, jusqu'ici, à d'autres violences. Demain, à Paris, seize militants d'ultradroite seront jugés. Ils auraient monté une cellule clandestine, avec armes, entraînements et cibles désignées : des musulmans, des élus, des journalistes. Le procès s'ouvre au tribunal correctionnel. En France, depuis 2017, près de vingt projets d'attentats liés à l'ultradroite ont été déjoués. Et depuis quelques mois, les passages à l'acte se rapprochent. Les discours se durcissent. Les frontières entre parole haineuse et violence réelle se brouillent. Dans l'espace public, sur les réseaux, dans certaines marches. La violence raciste s'est-elle décomplexée ? L'extrême droite violente est-elle sortie de la clandestinité ? Et la République, est-elle prête à la regarder en face ?On en parle avec nos invités : Paul Conge, journaliste police-justice à Marianne, auteur de Les tueurs d'extrême droite. Enquête sur une menace française, édition du Rocher Tristan Boursier, politiste, spécialiste des extrêmes droites en contexte numérique et chercheur associé au Cevipof Sciences Po.
C'est désormais l'un des plus gros succès sur Netflix : Adolescence, la mini-série britannique qui filme l'arrestation d'un enfant de 13 ans, accusé d'avoir tué l'une de ses camarades. Comment un jeune garçon mal dans sa peau en arrive-t-il à détester le genre féminin ? C'est l'une des questions soulevées, en creux, par cette fiction qui aborde donc, entre autres, le délicat sujet du masculinisme. Un mouvement de plus en plus médiatisé, très présent sur les réseaux sociaux. Alors de quoi parle-t-on précisément ? Jusqu'à quel point est-ce un réel danger ? Faut-il craindre une guerre des sexes ? On en parle avec nos invitées : - Laura Verquere, chercheuse en Sciences de l'information et de la communication, Sorbonne Université - Stéphanie Lamy, chercheuse, chargée d'enseignement à Sciences Po Toulouse et autrice de «La terreur masculiniste», éditions du Détour.
Quasiment deux mois, jour pour jour après la destitution de Yoon Suk-Yeol, président qui a tenté ; en vain d'imposer la loi martiale, les Sud-Coréens sont appelés aux urnes pour désigner son successeur dans un scrutin à un tour, ce mardi 3 juin 2025. Dans un contexte de crise politique inédite, la bataille se joue entre deux principaux candidats : le conservateur Kim Moon-Soo et le démocrate Lee Jae-Myung. Alors quelle sera l'issue de cette présidentielle aux enjeux multiples ? Un candidat pourra-t-il sortir le pays de l'impasse ? On en parle avec nos invitées :- Marie-Orange Rivé-Lasan, maitresse de conférence à l'Université Paris Cité, membre du Laboratoire Chine Corée Japon CNRS-EHESS- Marianne Peron-Doise, chercheure sur l'Asie à l'IRIS.
En France, on rappelle souvent que les Marseillais sont à jamais les premiers. Mais seront-ils suivis, ce samedi 31 mai, par les Parisiens ? Le PSG va tenter de décrocher une seconde victoire française en Ligue des champions. La finale opposera, à Munich, le Paris Saint-Germain à l'Inter Milan. Au-delà de l'exploit historique, ce serait aussi une belle parenthèse pour le football français, en plein marasme économique. Entre le fiasco des droits télé et les dépenses excessives, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 en sont à plus d'un milliard d'euros de déficit, cette saison, avant les transferts de joueurs. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans le football français ? Comment sortir de cette situation ? En en parle avec notre invité Louis-Marie Valin, membre de l'Observatoire du sport Business.
Le Vietnam, l'Indonésie puis Singapour : le président français est en Asie du Sud-Est, cette semaine. Trois visites d'Etat et une tournée qui a pour objectif, d'après l'Elysée, de consolider la “stratégie indo-pacifique” de la France. Alors quelle est cette stratégie, établie par Emmanuel Macron ? Est-elle efficace, face aux Etats-Unis et à la Chine ? Que peuvent s'apporter mutuellement la France et les pays de la région ? On en parle avec nos invités : Jean-François Di Meglio, président de l'institut de recherche Asia Centre David Camroux, chercheur honoraire et professeur adjoint au CERI Sciences Po
C'est un rapport qui agite la classe politique française. Un peu plus de 70 pages sur les Frères musulmans et l'islamisme, rédigées par un ancien ambassadeur et un préfet. Ils pointent notamment le « danger d'un islamisme municipal » en France, et une « menace pour la cohésion nationale ». Leurs conclusions ont été évoquées lors d'un Conseil de défense, la semaine dernière, à l'Élysée. Certains dénoncent toutefois une instrumentalisation politique, d'autres assurent que ce travail n'apporte pas de nouvelles connaissances, et qu'il est déjà dépassé. C'est en tout cas l'occasion de revenir sur un autre volet de ce rapport, qui tente aussi d'analyser l'implantation des Frères musulmans en Europe, et dans certains pays en particulier. Lesquels sont concernés, précisément ? Quelle est aujourd'hui l'influence des Frères musulmans sur le continent européen ? Pourquoi et comment s'y sont-ils installés ? Faut-il craindre d'autres mouvances ? On en parle avec notre invité : Hakim El Karoui, chercheur à l'Institut Montaigne, président du club XXIe siècle, chercheur associé à Terra Nova et auteur de l'ouvrage L'islam, une religion française, aux éditions Gallimard.
La Pologne aux Polonais, la Roumanie aux Roumains et au Portugal, on dégage les élites. Dans ces trois pays, en la seule journée de dimanche dernier, ces messages ont connu un succès foudroyant : et l'extrême droite a connu une percée historique. Des petits partis qui n'existaient parfois même pas il y a 10 ans, sont devenus des faiseurs de rois, comme en Pologne, où l'on vote pour un second tour dans 10 jours, où ils se transforment en principal parti d'opposition, comme au Portugal. Rejet de l'immigration, peur de la guerre en Ukraine, ou contrecoup de la crise économique ; les causes de cette poussée de l'extrême droite sont multiples, mais une chose est sûre : l'Europe, plus que jamais, se renferme sur elle-même. Avec notre invité : Patrick Martin Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ?» (éditions Studyrama).
Il n'a jamais accepté sa défaite électorale, et prévoyait de garder le pouvoir par la force : l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro est jugé depuis lundi pour une tentative de coup d'État. C'était en décembre 2022, il aurait prévu d'assassiner son opposant et vainqueur de l'élection, Lula Ignacio de Silva, ainsi qu'un juge de la Cour suprême. Quatre anciens ministres, un ex-commandant de la Marine et le chef des renseignements sont jugés avec lui. Un procès déjà historique, jamais un ancien chef d'État n'avait eu à répondre de faits aussi graves. Jair Bolsonaro encourt plus de 40 ans de prison. Alors un tel procès prouve-t-il la vigueur de la démocratie brésilienne, qui sait punir de tels excès ? À la différence des États-Unis de Donald Trump, par exemple, ou n'est qu'un signe d'un délitement des institutions face au populisme d'extrême droite ? Avec notre invité : Sébastien Velut, professeur à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (IHEAL).
Cannabis, cocaïne, ecstasy ou méthamphétamines, la liste des drogues qui circule illégalement en France ne cesse de s'allonger et en dehors des effets sur la santé des consommateurs, ce trafic tue de plus en plus, 250 assassinats liés au crime organisé ces deux dernières années, soit une augmentation de 30% en deux ans, sans parler des nombreux blessés, qui sont parfois de simples passants. Rennes, Grenoble, les coups de kalashnikov résonnent maintenant aussi dans les petites villes. Certains politiciens parlent d'une mexicanisation de la France. Alors pour y répondre, les parlementaires viennent d'adopter une nouvelle loi contre le narcotrafic, qui s'inspire de la lutte contre le terrorisme. Déjà, des dizaines de détenus sont envoyés à l'isolement strict. Alors, ces mesures seront elles suffisantes ? À l'heure des messageries cryptées et des réseaux multinationaux, comment les États peuvent-ils lutter efficacement contre le crime organisé ? On en parle avec nos invités : - Christophe Korell, ancien enquêteur à la police judiciaire, analyste criminel pour le ministère de la Justice, auteur du livre Le crime organisé en France : Le comprendre pour mieux le combattre (Denoël) - Michel Gandilhon, expert associé au pôle Sécurité Défense du Cnam, auteur de Géopolitique du crime organisé (Eyrolles).
Il y a un an, le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie s'embrasait. Ce territoire français d'Outre-mer a été secoué, des semaines durant, par des violences liées à une réforme électorale contestée qui ont fait 14 morts, des centaines de blessés et deux milliards d'euros de dégâts. Aujourd'hui, si la situation est calme, en apparence, « les braises sont encore brûlantes et le feu pourrait repartir à la moindre étincelle », comme l'écrit Benoît Trépied dans son livre Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie (éditions Anacharsis). Aucune solution politique n'a été trouvée. Un an après, où en est cette crise politique et sociale sur le territoire ? Pourquoi le dialogue n'avance pas ? Avec : - Mikaa Blugeon-Mered, chargé d'enseignement en géopolitique des Outre-mer à Sciences Po Paris- Benoit Trépied, anthropologue au CNRS, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, auteur de l'ouvrage Décoloniser la Kanaky-Nouvelle Calédonie (Anacharsis).
Il avait promis une annonce très importante, à l'occasion de sa tournée dans les pays du Golfe. Donald Trump a surpris, en effet, en levant les sanctions américaines contre la Syrie, avant de rencontrer le président syrien ce mercredi 14 mai 2025. Cette tournée est surtout consacrée à la signature de contrats économiques, mais de nombreux sujets diplomatiques s'y invitent : la transition syrienne, la guerre à Gaza, le nucléaire iranien. Comment le Golfe peut-il profiter des bouleversements diplomatiques provoqués par Trump ? Les monarchies de la péninsule peuvent-elles devenir le centre de l'économie et de la diplomatie mondiale ? Avec : - Adlene Mohammedi, chercheur en Géopolitique, enseignant à Paris III et à l'IRIS.
En plus des bombardements quotidiens sur Gaza, l'armée israélienne poursuit ses raids en Cisjordanie occupée. Frappes de drones, incursions, des camps entiers de réfugiés vidés (Jenine, Nour Shams, Tulkarem), la violence des colons israéliens se déchaîne. Ces derniers sont galvanisés par le gouvernement le plus à droite de l'Histoire, mais aussi par la nouvelle administration américaine. Si l'on parle bien de guerre à Gaza, qu'en est-il de la situation en Cisjordanie ? Le gouvernement israélien va-t-il finir par annexer la totalité de ce territoire, en violation du droit international ? Avec : - Insaf Rezagui, docteure en Droit international, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo), cofondatrice du collectif de chercheurs Yaani - François Ceccaldi, politiste, chercheur au Collège de France, enseignant à Sciences Po Paris, co-auteur de Pouvoir(s) en Palestine (Harmattan).
C'est l'autre grand-messe de la semaine, et elle se déroule a Moscou. Ce 9 mai, on célébrera les 80 ans de la victoire contre le nazisme dans les rues de la capitale russe. Grand défilé militaire pour ce qu'on appelle en Russie le jour de la Victoire, victoire lors de la « guerre patriotique ». Et ce, alors que la guerre en Ukraine se poursuit et qu'en Europe, c'est ce 8 mai qu'on commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors quelle mémoire de ce conflit 39-45 entretient le pouvoir russe ? Comment ce souvenir est-il mobilisé dans le contexte de la guerre en Ukraine ? Et se dirige-t-on vers un nouveau rideau de fer mémoriel entre est et ouest ?Avec : Françoise Daucé, directrice d'études à l'EHESS, autrice de La Russie post-soviétique (La Découverte) Anna Colin Lebedev, maitresse de conférences en à l'Université Paris Nanterre. Autrice de Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique (Seuil)Une émission présentée par Pierre Boudias.À lire aussiPour Poutine et Zelensky, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale continue d'être une arme politique
C'est le troisième dirigeant allemand avec lequel Emmanuel Macron va travailler : Friedrich Merz sera officiellement élu chancelier, ce mardi 6 mai, par les députés du Bundestag. Dès le lendemain, comme le veut la tradition, il effectuera son premier voyage à l'étranger à Paris. Une première étape pour ce nouveau couple franco-allemand, qui aspire à redevenir un véritable moteur pour l'Union européenne, face aux hostilités américaines de Donald Trump et après plus de trois ans d'invasion russe en Ukraine. Alors quelle relation Emmanuel Macron et Friedrich Merz vont-ils entretenir ? Quelles avancées les Européens peuvent-ils espérer ? Et quelles limites les deux dirigeants rencontreront-ils dans leurs ambitions ? Avec : - Paul Maurice, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri.
C'est une nouvelle guerre qui menace d'éclater. Un nouvel affrontement entre l'Inde et le Pakistan, deux ennemis jurés qui s'opposent, depuis presque 80 ans, sur le contrôle de la région du Cachemire. Dans la partie indienne, des hommes armés ont tué 26 touristes, mardi 22 avril. New Delhi accuse Islamabad d'être derrière cette attaque. Un énième incident dans l'histoire des deux pays, qui a rapidement fait monter les tensions et qui fait craindre le pire entre ces deux puissances nucléaires, dans un contexte régional et mondial déjà très compliqué. Comment expliquer une situation aussi inflammable ? Jusqu'où cette nouvelle escalade va-t-elle aller ? Quel rôle peut jouer la communauté internationale ? Avec notre invité Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
La tendance varie, certes, d'un jour à l'autre : une déclaration suffit pour faire basculer un espoir de paix vers un durcissement des combats sur le front. Malgré tout, le chef de la diplomatie américaine a dit s'attendre à une semaine «cruciale» concernant un éventuel cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie. Les États-Unis, en tout cas, mettent la pression pour y parvenir : ce mercredi 30 avril, encore, ils appellent «les deux parties à faire des propositions concrètes pour mettre fin au conflit», en menaçant de quitter les négociations en l'absence de progrès. Alors cet ultimatum peut-il faire avancer les discussions ? Donald Trump sera-t-il l'artisan de cette trêve, 100 jours après son retour à la Maison Blanche ? Et si oui, à quel prix pour Kiev, alors que Washington envisage pour l'instant un plan de paix bien plus favorable à Moscou ? Avec notre invité : Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative, auteur de «La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ?», aux Éditions du Cygne.
Un petit peu plus de 3 500 dollars, plus de 3 000 euros pour une trentaine de grammes. Le prix de l'once d'or a battu un nouveau record, en ce mois d'avril 2025. Dans un contexte géopolitique et économique inquiétant et incertain, le métal précieux fait plus que jamais office de «valeur refuge». Le cours de l'or ne fait qu'augmenter : il a plus que doublé en cinq ans. Quelles sont donc précisément les raisons de cette ruée vers l'or et jusqu'où peut-elle aller ? Quel poids l'or a-t-il aujourd'hui dans le système économique mondial ? Avec notre invité :Anthony Busco, responsable commerciale chez AuCOFFRE, leader en France de l'achat et de la vente d'or.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international se réunissent toute la semaine à Washington pour leurs sessions de printemps, l'occasion de parler du financement de la transition énergétique. La pollution de notre environnement entraîne sécheresses et cyclones, elle a donc un coût, il s'agirait donc de faire payer les pollueurs : le transport maritime ou l'aviation, par exemple, sont les premiers visés. Facile à dire, plus difficile à appliquer. C'est pour y arriver qu'un groupe de travail a été créé, il y a deux ans. Alors, faire payer les pollueurs, mission impossible ou solution réaliste ? Avec nos invités : - Anna Creti, professeure d'Économie à l'Université Paris Dauphine, directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat- Pascal Saint-Amans, associé chez Brunswick Group et professeur de Politique fiscale à HEC. Expert dans le groupe de travail sur les prélèvements solidaires mondiaux (Global Solidarity Levies Task Force).
Vendre son corps pour s'en sortir, voici ce que doivent faire plus de 40 000 femmes aujourd'hui en France. La prostitution demeure une affaire de grande violence. Et plus grave : environ la moitié de ces femmes ont moins de 18 ans. Au moins 20 000 enfants, donc, se prostituent dans l'Hexagone, et ce chiffre, déjà effarant, est en forte croissance: le nombre de mineures prostituées a doublé en trois ans, selon les chiffres de l'Observatoire national des violences faites aux femmes, publiés il y a quelques jours. Certaines ont à peine 12 ans. Précarité sociale et familiale, influence des réseaux sociaux, lien avec la criminalité organisée. Comment expliquer cette descente aux enfers de tant de jeunes filles ? Avec nos invitées : - Nadège Hubert, journaliste indépendante, réalisatrice de documentaires et co-autrice avec Claude Ardid de « À cœurs perdus », aux éditions Mareuil- Ernestine Ronai, responsable de l'Observatoire des violences envers les femmes du Conseil général de Seine-Saint-Denis et autrice de « En finir avec les féminicides », aux éditions Dunod.
Le pape François est décédé ce matin, jour de deuil dans le monde catholique, et particulièrement en Afrique, où il avait marqué les esprits. Il est allé en Centrafrique, déchirée par le conflit, a eu des paroles historiques en République démocratique du Congo. Ce pape était différent de ses prédécesseurs. Il était Argentin, d'abord, le seul de l'histoire de l'Église romaine à venir des Amériques, le premier non-Européen en près de 12 siècles, il est peu de dire que François a apporté une vision du monde moins centrée sur l'Europe et l'Occident. Et il savait le dire, avec un certain franc-parler. Alors comment François a marqué la diplomatie du Vatican ? Comment cela a résonné dans les pays du Sud ? Était-il tout seulement un diplomate ? Avec notre invité Bernard Lecomte, journaliste, spécialiste de la papauté, auteur de France-Vatican. Deux siècles de guerre secrète (Perrin).
Il y a 50 ans, l'armée des khmers rouges entre dans Phnom Penh, et s'empare du pouvoir au Cambodge. Ils sont accueillis avec ferveur par la population exténuée par des années de guerre. Le conflit au Vietnam déborde sur ce territoire voisin depuis des années. Mais le tournant est effroyable ; ce 17 avril 1975, les khmers rouges et leur organisation communiste de l'Angkar lancent une nouvelle guerre interne contre ce qu'ils appellent le peuple ancien, ces intellectuels que l'on doit éliminer pour laisser émerger le peuple dit « nouveau », khmer, rural, censé être plus pur. C'est une épuration sociale qui commence, un génocide, comme le reconnaitra en 2018 le tribunal international spécial. En moins de 4 ans, plus de 1,7 millions de Cambodgiens seront affamés, torturés, massacrés. Soit 1/4 de la population.50 ans après, ces crimes continuent à hanter les Cambodgiens, surtout que seulement trois dirigeants ont été condamnés. Des milliers de petits chefs locaux, ceux qui ont terrorisé la population, n'ont pas été inquiétés. Et continuent, parfois, à vivre auprès de leurs victimes. Alors, comment juger un génocide ? Peut-on y arriver, et jusqu'où aller pour éviter que cela se reproduise ? et par-delà la justice, comment guérir ses traumatismes ? C'est ce que nous allons voir, ce soir dans le décryptage.► Avec : Arnaud Vaulerin, journaliste à Libé, a coordonné le dossier sur le Cambodge. Anne Yvonne Guillou, Anthropologue, Directrice de recherche, CNRS, laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (CNRS-Université Paris Nanterre).
Ce week-end, deux ennemis historiques se sont retrouvés : les États-Unis et l'Iran, qui n'ont aucune relation diplomatique depuis près de 50 ans, ont entamé des discussions dans le sultanat d'Oman. L'objectif, pour Washington, est de contenir le développement du programme nucléaire iranien, et de l'empêcher de développer la bombe atomique. Pour Téhéran, il s'agit de faire baisser le risque d'une confrontation militaire, et de réduire les sanctions économiques qui pèsent sur le régime. Mais la route sera longue et sinueuse : surtout que c'est Donald Trump qui avait mis fin en 2018 à l'accord international sur le nucléaire iranien. Alors, que cherche aujourd'hui le président américain ? Au moment où Téhéran est affaibli, Donald Trump a-t-il les moyens de faire fléchir ce régime, et de signer un deal sur le nucléaire iranien ? C'est ce que nous verrons ce soir, dans Décryptage. Avec : Benjamin Hautecouverture, maître de recherche pour la fondation pour la recherche stratégique