Le décryptage du fait d’actualité du jour avec un à trois spécialistes invités pour contextualiser, expliquer et commenter. Émission présentée par Marie Casadebaig et préparée par Éléonore Krainik. *** À partir du 1er avril 2019 : diffusions du lundi au jeudi à 16h10 TU vers le monde et Paris (donc…
10h. C'est le temps qu'a duré une panne planétaire de ChatGPT, mardi (10 juin 2025). Dix heures durant lesquelles l'intelligence artificielle est devenue... bête. Réponses absurdes. Messages d'erreur. Incapacité soudaine à reconnaître des visages, à lire une image. Dix heures durant lesquelles ChatGPT était mort. Sur les réseaux, la peine s'est exprimée, parfois avec humour, parfois avec vertige : «Plus moyen de coder une ligne sans halluciner. J'ai oublié comment on fait une boucle.» «J'allais corriger 42 copies avec l'IA. Résultat : semaine foutue.» Cette panne, c'est l'occasion d'interroger notre lien à l'intelligence artificielle. Les générateurs de texte sont-ils devenus des organes vitaux ? ChatGPT nous accompagne-t-il comme un collègue ? Un complice ? Un double ? Et si la panne durait un jour, une semaine, un mois… serions-nous vraiment démunis ? On en parle avec : - Dr Laurent Alexandre, médecin et auteur de «La guerre des intelligences», éditions J.-C. Lattès - Bertrand Hassani, docteur en mathématiques appliquées, directeur général du groupe Quant AI Lab.
Le 10 juin 2025, deux événements dramatiques ont ravivé une angoisse sourde : celle d'une école qui vacille. À Nogent, en Haute-Marne, une surveillante est poignardée par un élève de 13 ans à la porte du collège. Le même jour, à Graz, en Autriche, un adolescent ouvre le feu dans son établissement, tuant dix personnes, dont un jeune Français. Deux drames, deux contextes, une même sidération : celle de voir l'école frappée en son cœur, là où l'on pensait encore pouvoir préserver un semblant de paix. La violence à l'école ne se résume pas aux coups et aux cris. Elle prend mille visages : elle peut être frontale ou silencieuse, physique ou psychologique, ponctuelle ou chronique. Parfois spectaculaire, parfois imperceptible, elle s'installe, s'infiltre, use. Quelques chiffres pour prendre la mesure du phénomène : En 2022-2023, on recensait 13,7 incidents graves pour 1 000 élèves dans les collèges et lycées, contre environ 11 pour 1 000 au début des années 2010 – une hausse modérée, mais constante. Dans le second degré, 77% des incidents graves sont des atteintes aux personnes : insultes, menaces, harcèlement, violences physiques. Tous niveaux confondus, plus de 600 000 enfants seraient harcelés chaque année. Alors on se questionne : quelles réponses face à la violence à l'école ? On en parle avec nos invités : - Claude Lelièvre, historien de l'éducation - Elian Potier, co-président de l'association «Faire face».
Hier, à Puget-sur-Argens, dans le Var, deux mille personnes ont marché en silence. Elles rendaient hommage à Hichem Miraoui, 45 ans, tué devant son salon de coiffure par son voisin. Un homme fiché, connu pour ses idées racistes et conspirationnistes. Le parquet national antiterroriste a pris le dossier. C'est la première fois en France qu'un crime à caractère raciste est explicitement qualifié d'attentat terroriste. Une bascule. Un mot qu'on réservait, jusqu'ici, à d'autres violences. Demain, à Paris, seize militants d'ultradroite seront jugés. Ils auraient monté une cellule clandestine, avec armes, entraînements et cibles désignées : des musulmans, des élus, des journalistes. Le procès s'ouvre au tribunal correctionnel. En France, depuis 2017, près de vingt projets d'attentats liés à l'ultradroite ont été déjoués. Et depuis quelques mois, les passages à l'acte se rapprochent. Les discours se durcissent. Les frontières entre parole haineuse et violence réelle se brouillent. Dans l'espace public, sur les réseaux, dans certaines marches. La violence raciste s'est-elle décomplexée ? L'extrême droite violente est-elle sortie de la clandestinité ? Et la République, est-elle prête à la regarder en face ?On en parle avec nos invités : Paul Conge, journaliste police-justice à Marianne, auteur de Les tueurs d'extrême droite. Enquête sur une menace française, édition du Rocher Tristan Boursier, politiste, spécialiste des extrêmes droites en contexte numérique et chercheur associé au Cevipof Sciences Po.
C'est désormais l'un des plus gros succès sur Netflix : Adolescence, la mini-série britannique qui filme l'arrestation d'un enfant de 13 ans, accusé d'avoir tué l'une de ses camarades. Comment un jeune garçon mal dans sa peau en arrive-t-il à détester le genre féminin ? C'est l'une des questions soulevées, en creux, par cette fiction qui aborde donc, entre autres, le délicat sujet du masculinisme. Un mouvement de plus en plus médiatisé, très présent sur les réseaux sociaux. Alors de quoi parle-t-on précisément ? Jusqu'à quel point est-ce un réel danger ? Faut-il craindre une guerre des sexes ? On en parle avec nos invitées : - Laura Verquere, chercheuse en Sciences de l'information et de la communication, Sorbonne Université - Stéphanie Lamy, chercheuse, chargée d'enseignement à Sciences Po Toulouse et autrice de «La terreur masculiniste», éditions du Détour.
Quasiment deux mois, jour pour jour après la destitution de Yoon Suk-Yeol, président qui a tenté ; en vain d'imposer la loi martiale, les Sud-Coréens sont appelés aux urnes pour désigner son successeur dans un scrutin à un tour, ce mardi 3 juin 2025. Dans un contexte de crise politique inédite, la bataille se joue entre deux principaux candidats : le conservateur Kim Moon-Soo et le démocrate Lee Jae-Myung. Alors quelle sera l'issue de cette présidentielle aux enjeux multiples ? Un candidat pourra-t-il sortir le pays de l'impasse ? On en parle avec nos invitées :- Marie-Orange Rivé-Lasan, maitresse de conférence à l'Université Paris Cité, membre du Laboratoire Chine Corée Japon CNRS-EHESS- Marianne Peron-Doise, chercheure sur l'Asie à l'IRIS.
En France, on rappelle souvent que les Marseillais sont à jamais les premiers. Mais seront-ils suivis, ce samedi 31 mai, par les Parisiens ? Le PSG va tenter de décrocher une seconde victoire française en Ligue des champions. La finale opposera, à Munich, le Paris Saint-Germain à l'Inter Milan. Au-delà de l'exploit historique, ce serait aussi une belle parenthèse pour le football français, en plein marasme économique. Entre le fiasco des droits télé et les dépenses excessives, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 en sont à plus d'un milliard d'euros de déficit, cette saison, avant les transferts de joueurs. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans le football français ? Comment sortir de cette situation ? En en parle avec notre invité Louis-Marie Valin, membre de l'Observatoire du sport Business.
Le Vietnam, l'Indonésie puis Singapour : le président français est en Asie du Sud-Est, cette semaine. Trois visites d'Etat et une tournée qui a pour objectif, d'après l'Elysée, de consolider la “stratégie indo-pacifique” de la France. Alors quelle est cette stratégie, établie par Emmanuel Macron ? Est-elle efficace, face aux Etats-Unis et à la Chine ? Que peuvent s'apporter mutuellement la France et les pays de la région ? On en parle avec nos invités : Jean-François Di Meglio, président de l'institut de recherche Asia Centre David Camroux, chercheur honoraire et professeur adjoint au CERI Sciences Po
C'est un rapport qui agite la classe politique française. Un peu plus de 70 pages sur les Frères musulmans et l'islamisme, rédigées par un ancien ambassadeur et un préfet. Ils pointent notamment le « danger d'un islamisme municipal » en France, et une « menace pour la cohésion nationale ». Leurs conclusions ont été évoquées lors d'un Conseil de défense, la semaine dernière, à l'Élysée. Certains dénoncent toutefois une instrumentalisation politique, d'autres assurent que ce travail n'apporte pas de nouvelles connaissances, et qu'il est déjà dépassé. C'est en tout cas l'occasion de revenir sur un autre volet de ce rapport, qui tente aussi d'analyser l'implantation des Frères musulmans en Europe, et dans certains pays en particulier. Lesquels sont concernés, précisément ? Quelle est aujourd'hui l'influence des Frères musulmans sur le continent européen ? Pourquoi et comment s'y sont-ils installés ? Faut-il craindre d'autres mouvances ? On en parle avec notre invité : Hakim El Karoui, chercheur à l'Institut Montaigne, président du club XXIe siècle, chercheur associé à Terra Nova et auteur de l'ouvrage L'islam, une religion française, aux éditions Gallimard.
La Pologne aux Polonais, la Roumanie aux Roumains et au Portugal, on dégage les élites. Dans ces trois pays, en la seule journée de dimanche dernier, ces messages ont connu un succès foudroyant : et l'extrême droite a connu une percée historique. Des petits partis qui n'existaient parfois même pas il y a 10 ans, sont devenus des faiseurs de rois, comme en Pologne, où l'on vote pour un second tour dans 10 jours, où ils se transforment en principal parti d'opposition, comme au Portugal. Rejet de l'immigration, peur de la guerre en Ukraine, ou contrecoup de la crise économique ; les causes de cette poussée de l'extrême droite sont multiples, mais une chose est sûre : l'Europe, plus que jamais, se renferme sur elle-même. Avec notre invité : Patrick Martin Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ?» (éditions Studyrama).
Il n'a jamais accepté sa défaite électorale, et prévoyait de garder le pouvoir par la force : l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro est jugé depuis lundi pour une tentative de coup d'État. C'était en décembre 2022, il aurait prévu d'assassiner son opposant et vainqueur de l'élection, Lula Ignacio de Silva, ainsi qu'un juge de la Cour suprême. Quatre anciens ministres, un ex-commandant de la Marine et le chef des renseignements sont jugés avec lui. Un procès déjà historique, jamais un ancien chef d'État n'avait eu à répondre de faits aussi graves. Jair Bolsonaro encourt plus de 40 ans de prison. Alors un tel procès prouve-t-il la vigueur de la démocratie brésilienne, qui sait punir de tels excès ? À la différence des États-Unis de Donald Trump, par exemple, ou n'est qu'un signe d'un délitement des institutions face au populisme d'extrême droite ? Avec notre invité : Sébastien Velut, professeur à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (IHEAL).
Cannabis, cocaïne, ecstasy ou méthamphétamines, la liste des drogues qui circule illégalement en France ne cesse de s'allonger et en dehors des effets sur la santé des consommateurs, ce trafic tue de plus en plus, 250 assassinats liés au crime organisé ces deux dernières années, soit une augmentation de 30% en deux ans, sans parler des nombreux blessés, qui sont parfois de simples passants. Rennes, Grenoble, les coups de kalashnikov résonnent maintenant aussi dans les petites villes. Certains politiciens parlent d'une mexicanisation de la France. Alors pour y répondre, les parlementaires viennent d'adopter une nouvelle loi contre le narcotrafic, qui s'inspire de la lutte contre le terrorisme. Déjà, des dizaines de détenus sont envoyés à l'isolement strict. Alors, ces mesures seront elles suffisantes ? À l'heure des messageries cryptées et des réseaux multinationaux, comment les États peuvent-ils lutter efficacement contre le crime organisé ? On en parle avec nos invités : - Christophe Korell, ancien enquêteur à la police judiciaire, analyste criminel pour le ministère de la Justice, auteur du livre Le crime organisé en France : Le comprendre pour mieux le combattre (Denoël) - Michel Gandilhon, expert associé au pôle Sécurité Défense du Cnam, auteur de Géopolitique du crime organisé (Eyrolles).
Il y a un an, le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie s'embrasait. Ce territoire français d'Outre-mer a été secoué, des semaines durant, par des violences liées à une réforme électorale contestée qui ont fait 14 morts, des centaines de blessés et deux milliards d'euros de dégâts. Aujourd'hui, si la situation est calme, en apparence, « les braises sont encore brûlantes et le feu pourrait repartir à la moindre étincelle », comme l'écrit Benoît Trépied dans son livre Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie (éditions Anacharsis). Aucune solution politique n'a été trouvée. Un an après, où en est cette crise politique et sociale sur le territoire ? Pourquoi le dialogue n'avance pas ? Avec : - Mikaa Blugeon-Mered, chargé d'enseignement en géopolitique des Outre-mer à Sciences Po Paris- Benoit Trépied, anthropologue au CNRS, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, auteur de l'ouvrage Décoloniser la Kanaky-Nouvelle Calédonie (Anacharsis).
Il avait promis une annonce très importante, à l'occasion de sa tournée dans les pays du Golfe. Donald Trump a surpris, en effet, en levant les sanctions américaines contre la Syrie, avant de rencontrer le président syrien ce mercredi 14 mai 2025. Cette tournée est surtout consacrée à la signature de contrats économiques, mais de nombreux sujets diplomatiques s'y invitent : la transition syrienne, la guerre à Gaza, le nucléaire iranien. Comment le Golfe peut-il profiter des bouleversements diplomatiques provoqués par Trump ? Les monarchies de la péninsule peuvent-elles devenir le centre de l'économie et de la diplomatie mondiale ? Avec : - Adlene Mohammedi, chercheur en Géopolitique, enseignant à Paris III et à l'IRIS.
En plus des bombardements quotidiens sur Gaza, l'armée israélienne poursuit ses raids en Cisjordanie occupée. Frappes de drones, incursions, des camps entiers de réfugiés vidés (Jenine, Nour Shams, Tulkarem), la violence des colons israéliens se déchaîne. Ces derniers sont galvanisés par le gouvernement le plus à droite de l'Histoire, mais aussi par la nouvelle administration américaine. Si l'on parle bien de guerre à Gaza, qu'en est-il de la situation en Cisjordanie ? Le gouvernement israélien va-t-il finir par annexer la totalité de ce territoire, en violation du droit international ? Avec : - Insaf Rezagui, docteure en Droit international, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo), cofondatrice du collectif de chercheurs Yaani - François Ceccaldi, politiste, chercheur au Collège de France, enseignant à Sciences Po Paris, co-auteur de Pouvoir(s) en Palestine (Harmattan).
C'est l'autre grand-messe de la semaine, et elle se déroule a Moscou. Ce 9 mai, on célébrera les 80 ans de la victoire contre le nazisme dans les rues de la capitale russe. Grand défilé militaire pour ce qu'on appelle en Russie le jour de la Victoire, victoire lors de la « guerre patriotique ». Et ce, alors que la guerre en Ukraine se poursuit et qu'en Europe, c'est ce 8 mai qu'on commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors quelle mémoire de ce conflit 39-45 entretient le pouvoir russe ? Comment ce souvenir est-il mobilisé dans le contexte de la guerre en Ukraine ? Et se dirige-t-on vers un nouveau rideau de fer mémoriel entre est et ouest ?Avec : Françoise Daucé, directrice d'études à l'EHESS, autrice de La Russie post-soviétique (La Découverte) Anna Colin Lebedev, maitresse de conférences en à l'Université Paris Nanterre. Autrice de Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique (Seuil)Une émission présentée par Pierre Boudias.À lire aussiPour Poutine et Zelensky, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale continue d'être une arme politique
C'est le troisième dirigeant allemand avec lequel Emmanuel Macron va travailler : Friedrich Merz sera officiellement élu chancelier, ce mardi 6 mai, par les députés du Bundestag. Dès le lendemain, comme le veut la tradition, il effectuera son premier voyage à l'étranger à Paris. Une première étape pour ce nouveau couple franco-allemand, qui aspire à redevenir un véritable moteur pour l'Union européenne, face aux hostilités américaines de Donald Trump et après plus de trois ans d'invasion russe en Ukraine. Alors quelle relation Emmanuel Macron et Friedrich Merz vont-ils entretenir ? Quelles avancées les Européens peuvent-ils espérer ? Et quelles limites les deux dirigeants rencontreront-ils dans leurs ambitions ? Avec : - Paul Maurice, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri.
C'est une nouvelle guerre qui menace d'éclater. Un nouvel affrontement entre l'Inde et le Pakistan, deux ennemis jurés qui s'opposent, depuis presque 80 ans, sur le contrôle de la région du Cachemire. Dans la partie indienne, des hommes armés ont tué 26 touristes, mardi 22 avril. New Delhi accuse Islamabad d'être derrière cette attaque. Un énième incident dans l'histoire des deux pays, qui a rapidement fait monter les tensions et qui fait craindre le pire entre ces deux puissances nucléaires, dans un contexte régional et mondial déjà très compliqué. Comment expliquer une situation aussi inflammable ? Jusqu'où cette nouvelle escalade va-t-elle aller ? Quel rôle peut jouer la communauté internationale ? Avec notre invité Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
La tendance varie, certes, d'un jour à l'autre : une déclaration suffit pour faire basculer un espoir de paix vers un durcissement des combats sur le front. Malgré tout, le chef de la diplomatie américaine a dit s'attendre à une semaine «cruciale» concernant un éventuel cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie. Les États-Unis, en tout cas, mettent la pression pour y parvenir : ce mercredi 30 avril, encore, ils appellent «les deux parties à faire des propositions concrètes pour mettre fin au conflit», en menaçant de quitter les négociations en l'absence de progrès. Alors cet ultimatum peut-il faire avancer les discussions ? Donald Trump sera-t-il l'artisan de cette trêve, 100 jours après son retour à la Maison Blanche ? Et si oui, à quel prix pour Kiev, alors que Washington envisage pour l'instant un plan de paix bien plus favorable à Moscou ? Avec notre invité : Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative, auteur de «La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ?», aux Éditions du Cygne.
Un petit peu plus de 3 500 dollars, plus de 3 000 euros pour une trentaine de grammes. Le prix de l'once d'or a battu un nouveau record, en ce mois d'avril 2025. Dans un contexte géopolitique et économique inquiétant et incertain, le métal précieux fait plus que jamais office de «valeur refuge». Le cours de l'or ne fait qu'augmenter : il a plus que doublé en cinq ans. Quelles sont donc précisément les raisons de cette ruée vers l'or et jusqu'où peut-elle aller ? Quel poids l'or a-t-il aujourd'hui dans le système économique mondial ? Avec notre invité :Anthony Busco, responsable commerciale chez AuCOFFRE, leader en France de l'achat et de la vente d'or.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international se réunissent toute la semaine à Washington pour leurs sessions de printemps, l'occasion de parler du financement de la transition énergétique. La pollution de notre environnement entraîne sécheresses et cyclones, elle a donc un coût, il s'agirait donc de faire payer les pollueurs : le transport maritime ou l'aviation, par exemple, sont les premiers visés. Facile à dire, plus difficile à appliquer. C'est pour y arriver qu'un groupe de travail a été créé, il y a deux ans. Alors, faire payer les pollueurs, mission impossible ou solution réaliste ? Avec nos invités : - Anna Creti, professeure d'Économie à l'Université Paris Dauphine, directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat- Pascal Saint-Amans, associé chez Brunswick Group et professeur de Politique fiscale à HEC. Expert dans le groupe de travail sur les prélèvements solidaires mondiaux (Global Solidarity Levies Task Force).
Vendre son corps pour s'en sortir, voici ce que doivent faire plus de 40 000 femmes aujourd'hui en France. La prostitution demeure une affaire de grande violence. Et plus grave : environ la moitié de ces femmes ont moins de 18 ans. Au moins 20 000 enfants, donc, se prostituent dans l'Hexagone, et ce chiffre, déjà effarant, est en forte croissance: le nombre de mineures prostituées a doublé en trois ans, selon les chiffres de l'Observatoire national des violences faites aux femmes, publiés il y a quelques jours. Certaines ont à peine 12 ans. Précarité sociale et familiale, influence des réseaux sociaux, lien avec la criminalité organisée. Comment expliquer cette descente aux enfers de tant de jeunes filles ? Avec nos invitées : - Nadège Hubert, journaliste indépendante, réalisatrice de documentaires et co-autrice avec Claude Ardid de « À cœurs perdus », aux éditions Mareuil- Ernestine Ronai, responsable de l'Observatoire des violences envers les femmes du Conseil général de Seine-Saint-Denis et autrice de « En finir avec les féminicides », aux éditions Dunod.
Le pape François est décédé ce matin, jour de deuil dans le monde catholique, et particulièrement en Afrique, où il avait marqué les esprits. Il est allé en Centrafrique, déchirée par le conflit, a eu des paroles historiques en République démocratique du Congo. Ce pape était différent de ses prédécesseurs. Il était Argentin, d'abord, le seul de l'histoire de l'Église romaine à venir des Amériques, le premier non-Européen en près de 12 siècles, il est peu de dire que François a apporté une vision du monde moins centrée sur l'Europe et l'Occident. Et il savait le dire, avec un certain franc-parler. Alors comment François a marqué la diplomatie du Vatican ? Comment cela a résonné dans les pays du Sud ? Était-il tout seulement un diplomate ? Avec notre invité Bernard Lecomte, journaliste, spécialiste de la papauté, auteur de France-Vatican. Deux siècles de guerre secrète (Perrin).
Il y a 50 ans, l'armée des khmers rouges entre dans Phnom Penh, et s'empare du pouvoir au Cambodge. Ils sont accueillis avec ferveur par la population exténuée par des années de guerre. Le conflit au Vietnam déborde sur ce territoire voisin depuis des années. Mais le tournant est effroyable ; ce 17 avril 1975, les khmers rouges et leur organisation communiste de l'Angkar lancent une nouvelle guerre interne contre ce qu'ils appellent le peuple ancien, ces intellectuels que l'on doit éliminer pour laisser émerger le peuple dit « nouveau », khmer, rural, censé être plus pur. C'est une épuration sociale qui commence, un génocide, comme le reconnaitra en 2018 le tribunal international spécial. En moins de 4 ans, plus de 1,7 millions de Cambodgiens seront affamés, torturés, massacrés. Soit 1/4 de la population.50 ans après, ces crimes continuent à hanter les Cambodgiens, surtout que seulement trois dirigeants ont été condamnés. Des milliers de petits chefs locaux, ceux qui ont terrorisé la population, n'ont pas été inquiétés. Et continuent, parfois, à vivre auprès de leurs victimes. Alors, comment juger un génocide ? Peut-on y arriver, et jusqu'où aller pour éviter que cela se reproduise ? et par-delà la justice, comment guérir ses traumatismes ? C'est ce que nous allons voir, ce soir dans le décryptage.► Avec : Arnaud Vaulerin, journaliste à Libé, a coordonné le dossier sur le Cambodge. Anne Yvonne Guillou, Anthropologue, Directrice de recherche, CNRS, laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (CNRS-Université Paris Nanterre).
Ce week-end, deux ennemis historiques se sont retrouvés : les États-Unis et l'Iran, qui n'ont aucune relation diplomatique depuis près de 50 ans, ont entamé des discussions dans le sultanat d'Oman. L'objectif, pour Washington, est de contenir le développement du programme nucléaire iranien, et de l'empêcher de développer la bombe atomique. Pour Téhéran, il s'agit de faire baisser le risque d'une confrontation militaire, et de réduire les sanctions économiques qui pèsent sur le régime. Mais la route sera longue et sinueuse : surtout que c'est Donald Trump qui avait mis fin en 2018 à l'accord international sur le nucléaire iranien. Alors, que cherche aujourd'hui le président américain ? Au moment où Téhéran est affaibli, Donald Trump a-t-il les moyens de faire fléchir ce régime, et de signer un deal sur le nucléaire iranien ? C'est ce que nous verrons ce soir, dans Décryptage. Avec : Benjamin Hautecouverture, maître de recherche pour la fondation pour la recherche stratégique
Les caméras du monde entier peuvent documenter la guerre en Ukraine : le front, enlisé depuis plusieurs mois, les espoirs d'une trêve, l'exil de millions de civils. Mais une autre bataille se joue à l'abri des regards, dans les abysses de l'Atlantique, surtout dans la Baltique. Une guerre sous-marine menée par la Russie, avec des appareils ultra perfectionnés, des capacités d'espionnage, de sabotage. Peut-on parler d'une guerre top-secrète entre Moscou et les Occidentaux ? Quelles sont les capacités des uns et des autres sous la mer ? Quel impact ont ces activités de dissuasion et de sabotage ? Avec : Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative, auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? (Éditions du Cygne) Serge Besanger, professeur à l'ESCE, spécialiste des câbles sous-marins
« J'adore les droits de douane » : Donald Trump aime à répéter cette phrase et son amour pour le terme « droit de douane ». Le président américain poursuit sa guerre commerciale, avec l'entrée en vigueur, mercredi 9 avril 2025, de nouveaux tarifs douaniers qui font flancher les marchés mondiaux. Ce protectionnisme affiché n'est pour autant pas inédit aux États-Unis ; de nombreux présidents américains ont déjà opté pour cette politique économique, parfois fermement. Cette politique de repli a parfois engendré des difficultés économiques pour les États-Unis, parfois, elle a au contraire été plutôt bénéfique pour les Américains.Avec : Nicolas Barreyre, maître de conférences à l'EHESS, historien des États-Unis (a travaillé notamment sur les politiques économiques au XIXe siècle), auteur de L'or et la liberté (éditions EHESS) Rémi Bourgeot, ingénieur, économiste, chercheur associé à l'Iris
En Syrie, la chute de Bachar el-Assad n'a pas mis fin aux massacres et aux arrestations arbitraires. Cela fait maintenant quatre mois que la dictature est tombée. La reconstruction, l'unité du pays sont mises à mal, plombées par ces massacres, en mars 2025, visant la communauté alaouite ainsi que par les tensions avec les Kurdes. Quatre mois après, où en est cette reconstruction ? Les autorités de transition en font-elles assez ? Les espoirs d'une Syrie démocratique sont-ils douchés ? Avec Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, ancien ambassadeur de France en Syrie, auteur des livres Diplomatie française (Alpha essai) et La longue nuit syrienne (paru aux éditions de L'Observatoire en 2019 et réédité dans la collection Alpha essai en 2022).
Le bilan ne fait que s'alourdir, presque une semaine après le violent séisme qui a frappé l'Asie du Sud-Est, et particulièrement la Birmanie : plus de 3 000 morts, ce jeudi 3 avril. Face à l'urgence, la junte birmane a lancé un rare appel à l'aide internationale, et a finalement déclaré un cessez-le-feu pour faciliter les opérations de secours. Mais dans un pays déjà meurtri par quatre ans de guerre civile, comment la population va-t-elle pouvoir se relever ? Quelle est la responsabilité des militaires au pouvoir ? Comment la Birmanie a-t-elle basculé dans l'enfer en quelques années seulement ? Avec : - Bénédicte Brac de la Perrière, ethnologue, spécialiste de la Birmanie, chercheuse au CNRS au CASE (Centre Asie du Sud-Est) - Guillaume Pajot, journaliste indépendant, spécialiste de la Birmanie.
C'est une décision de justice qui fait l'effet d'une bombe, dans le paysage politique français. Lundi 31 mars 2025, le Tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable Marine Le Pen de détournement de fonds publics européens, dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national. La candidate de l'extrême droite française faisait jusqu'à présent la course en tête dans les sondages, à un peu plus de deux ans de la prochaine présidentielle. Elle se dit donc « éliminée » et dénonce, après ce jugement, une violation de l'Etat de droit. Alors comment le tribunal a-t-il motivé sa décision ? Est-ce une « décision politique », comme l'affirme Marine Le Pen, ou bien une simple décision conforme à la loi ? Quel avenir juridique et électoral pour Marine Le Pen ? Avec : - Michaël Koskas, maître de conférences en Droit public à l'Université Paris Nanterre, auteur de l'article « Faut-il mettre tout dans la Constitution », publié dans le revue Pouvoirs- Olivier Rouquan, enseignant-chercheur en Sciences politiques et chercheur associé au Centre d'Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques (CERSA).
Un démantèlement de l'État fédéral, avec des milliers de licenciements d'agents et des coupes budgétaires drastiques, des expulsions massives de migrants, des attaques contre les juges et la justice, une offensive contre les politiques de diversité et d'inclusion. Le tout, à coups de déclarations chocs et de décrets signés presque frénétiquement. Plus de deux mois après son retour à la Maison Blanche, Donald Trump éprouve les institutions américaines et teste leurs limites. Au point de se demander si elles vont tenir. Jusqu'où le président des États-Unis peut-il aller ? La démocratie américaine lui résistera-t-elle ? Avec : - Maxime Chervaux, professeur agrégé à l'Institut français de géopolitique, spécialiste de la politique américaine.
La question fait froid dans le dos, comme les chiffres : c'est environ 170 journalistes ont été tués dans la bande Gaza en 18 mois depuis le 7 octobre 2023 « Une hécatombe sans précédent » selon Reporters sans frontières et qui a motivé une nouvelle enquête de Forbidden Stories, dans le cadre du « Gaza Project », le Projet Gaza qui avait déjà révélé l'an passé que certains journalistes avaient été pris cibles par l'armée israélienne. Sous la houlette de Forbidden Stories, un consortium de 12 médias internationaux dont RFI ont donc de nouveau enquêté sur ces journalistes tués ou blessés dans l'exercice de leur métier, notamment ceux qui utilisent des drones pour documenter la guerre à Gaza, des témoignages durs, et édifiants, et qui engagent la responsabilité de l'armée israélienne. Avec nos invités : - Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI - Laurent Richard, journaliste et directeur de Forbidden stories - Sami Boukhelifa, envoyé spéciale à Jérusalem.
Ce n'est pas encore le grand « cessez-le-feu » tant espéré par Donald Trump, mais après 48h de pourparlers séparés sous l'égide des États-Unis, en Arabie Saoudite, les belligérants ukrainiens et russes ont accepté un arrêt des hostilités en mer Noire. Après le moratoire annoncé la semaine passée sur les frappes visant les infrastructures énergétiques, il s'agit donc à nouveau d'une trêve limitée visant à permettre la reprise de la navigation commerciale en mer Noire et les exportations de produits agricoles ukrainiens. Un nouveau petit pas dans le bon sens, mais qui reste lui aussi très fragile, le Kremlin conditionnant l'entrée en vigueur de cette trêve à la levée de certaines sanctions occidentales. Une ligne rouge pour les Européens et le président Zelensky qui dénonce de son côté les « manipulations de la Russie ». À quoi joue donc Moscou ? Sinon à gagner du temps ? Les médiateurs américains dans ce conflit sont-ils trop clairement favorables au Kremlin ?Avec nos invités :- Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, ancien directeur des départements d'Europe et d'Asie au Quai d'Orsay - Cyrille Bret, géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale à l'Institut Jacques Delors.
La Turquie en pleine ébullition secouée, depuis 6 jours, par une vague de protestation inédite dans le pays depuis 12 ans, des centaines de milliers de personnes dans les rues pour protester contre l'arrestation et l'incarcération du très populaire maire social-démocrate d'Istanbul Ekrem Imamoglu, la bête noire et le principal opposant politique du président Recep Tayyip Erdogan. Le « raïs » turc qui, depuis plus de 2 décennies, tient d'une main de fer les destinées de son pays, et qui semble avoir choisi le scénario du pire en se débarrassant brutalement de son rival, menaçant de faire basculer la Turquie dans une véritable autocratie. Après des années de dérive autoritaire, la démocratie turque a-t-elle vécu ? Jusqu'où ira la contestation populaire face à la répression du régime ? Avec nos invités : - Adel Bakawan, directeur de l'Institut européen d'Études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (European Institute for Studies on the Middle East and North Africa), chercheur associé au programme Turquie/Moyen-Orient de l'IFRI, auteur de La décomposition du Moyen-Orient à paraître, en mai 2025, aux éditions Eyrolles - Didier Billion, directeur adjoint de l'IRIS (Institut des Relations internationales et stratégiques), spécialiste du Moyen-Orient, auteur de Désoccidentalisation. Repenser l'ordre du monde (Agone).
Depuis l'effondrement d'un auvent à la gare de Novi Sad qui a fait 15 morts en novembre dernier, la Serbie est en pleine ébullition. Déjà 4 mois de manifestations contre la corruption du régime, loin de faiblir, le mouvement de contestation lancé par les étudiants s'est répandu dans tout le pays et dans toutes les couches de la société, et la semaine passée c'est une véritable marée humaine, plus de 300 000 personnes qui ont ainsi défilé dans le rues de Belgrade pour réclamer la mise en place d'un Etat de droit dans le pays, sans doute la plus grande manifestation dans l'histoire de la Serbie. Une colère immense contre le régime du président Alexander Vucic, qui de son côté n'entend rien céder –rejetant une révolution orchestrée, dit-il de l'extérieur. Qui emportera ce bras de fer ? Le mouvement social peut-il renverser le régime ? Et quelles conséquences également pour le processus, en cours- d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne ? Avec : - François Lafond, ancien Conseiller spécial de la France en Serbie, auteur de la note, « La Serbie et les défis à l'Occident », pour l'Institut Montaigne - Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative, auteur de la note « La Serbie, la révolte oubliée », pour le site Eurocreative
Il s'était fait le chantre de la paix, et pourtant deux mois après son retour à la Maison Blanche, Donald Trump doit faire face à la dangereuse escalade des tensions à Gaza et en mer Rouge, après que son allié israélien a fait voler en éclats la trêve à Gaza avec des frappes qui ont déjà fait près d'un millier de morts lundi dans l'enclave palestinienne. Et en promettant au Hamas une pluie de bombes pour accompagner les négociations jusqu'à la libération des otages. De quoi laisser craindre que le conflit ne se propage désormais à toute la région, alors que les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran promettent de leur côté de redoubler leurs attaques en soutien au peuple palestinien. Après avoir déjà revendiqué en quelques jours trois attaques contre des navires de guerre américains, conduisant Washington à bombarder le Yémen, et à tenir désormais Téhéran comme responsable des attaques houthies. Est-ce bien l'Iran qui a allumé la mèche de la poudrière ? L'embrasement pourra-t-il être évité au Proche-Orient ? Avec : - Quentin Müller, journaliste indépendant, auteur de L'arbre et la tempête. Socotra, l'île oubliée (Marchialy) - Adlene Mohammedi, chercheur en Géopolitique, enseignant à Paris III et à l'IRIS, co-organisateur avec Laurent Bonnefoy de la journée d'étude à Sciences Po, « Yémen : dix ans de guerre (2015-2025) ».
À la veille de son nouvel entretien téléphonique avec Donald Trump, c'est Vladimir Poutine qui a désormais les cartes en main, fort des concessions que lui a déjà pré-accordées le président américain. Vladimir Poutine aborde ces négociations sur la trêve en Ukraine en position de force. Et le maître du Kremlin entend bien prendre son temps. Son « Oui mais » à la proposition de trêve américano-ukrainienne, indique clairement sa volonté de ne pas se laisser imposer des concessions. Dans cette partie de poker diplomatique, de quelles cartes dispose Donald Trump pour tenter de faire plier son homologue russe ? Combien de temps encore Vladimir Poutine pourra-t-il user de sa stratégie de manœuvres dilatoires ? Avec : - Christine Dugoin-Clément, analyste en Géopolitique, chercheure pour la chaire risque de l'IAE Paris-Sorbonne et au CREOGN (Centre de Recherche de l'École des Officiers de la Gendarmerie nationale), auteure du livre Géopolitique de l'ingérence russe : la stratégie du chaos (PUF)- Luka Aubin, directeur de recherche à l'IRIS, docteur en Études slaves, auteur de Géopolitique de la Russie (La Découverte).
Rien ne va plus entre les deux grands voisins nord-américains, en plein bras de fer depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain qui n'a de cesse de malmener son allié canadien, en l'écrasant de droits de douane, menaçant même -de doubler encore ces taxes, avant de faire marche arrière. Une brutalité commerciale qui accompagne de puissants désirs d'annexion, Donald Trump martelant vouloir faire du Canada le 51ème État américain : de quoi faire bondir toute la nation canadienne, farouchement attachée à ses frontières et à son identité -et qui comme le nouveau Premier ministre Mark Carney se dit prêt au combat, et jurant que « jamais le Canada ne fera partie des États-Unis de quelque façon que ce soit ».Ottawa entre en résistance, prêt à l'offensive-- Mark Carney, le prodige de la finance peut-il gagner la bataille commerciale contre Donald Trump ? Ce bras de fer rapprochera-t-il les Canadiens de la vieille Europe également malmenée par Washington ?Avec : - Geneviève Tellier, professeure à l'École d'études politiques d'Ottawa, autrice de l'ouvrage Les finances publiques au Canada. Le fonctionnement de l'État à la lumière du processus budgétaire (Bruylant) - Jérémy Ghez, professeur d'Économie et d'Affaires internationales à HEC, auteur du livre États-Unis : déclin improbable, rebond impossible (VA Éditions).
C'est la grande crainte de la communauté internationale, horrifiée par les massacres de ces derniers jours dans l'ouest du pays, qui ont fait près de 1 400 victimes civiles, principalement parmi la communauté alaouite, une minorité musulmane dont était issu l'ex-dictateur Bachar el-Assad. Un déchainement de violences, les pires depuis la chute de l'ancien régime en décembre 2024, qui fait réapparaître toutes les haines qui minent la fragile unité du pays. Après 13 ans de guerre civile et 54 ans de dictature brutale, la Syrie va-t-elle sombrer à nouveau dans un chaos communautaire ? Le président par intérim l'islamiste Ahmed al-Charra aura-t-il l'autorité nécessaire pour mettre fin aux tensions ? Avec : - Marc Pierini, chercheur à Carnegie Europe, ancien ambassadeur de l'Union européenne en Syrie (1998–2002) - David Rigoulet Roze, chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l'IRIS. Rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
Cela faisait longtemps qu'elle en parlait, l'Europe n'a désormais plus le choix : face au brutal désengagement américain, alors que Washington a coupé son aide à l'Ukraine et engagé son rapprochement avec Moscou, les Européens, désormais mis à l'écart, mesurent l'importance d'acquérir enfin leur autonomie stratégique. Pour pouvoir continuer à aider l'Ukraine et muscler leurs capacités en matière de défense, les 27 ont ainsi validé la semaine passée le plan de réarmement de 800 milliards d'euros de la Commission européenne. Un premier pas vers la naissance d'une « Europe de la défense », qui préfigure une véritable révolution militaire et industrielle. L'Union européenne a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Les 27 pourront-ils s'entendre face aux immenses défis qui les attendent avant de pouvoir se passer, un jour, du parapluie américain ? Avec : Sylvie Matelly, économiste et directrice de l'Institut Jacques Delors Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman.
Alors que l'Europe se met en ordre de bataille face à la menace russe, le maître du Kremlin continue quant à lui d'engranger- tranquillement les cadeaux de son nouvel ami américain sans même qu'il ait besoin de réclamer. Depuis le dégel des relations bilatérales, le mois dernier entre Washington et Moscou, Donald Trump a somme toute réhabilité Vladimir Poutine sur la scène internationale, après 3 ans d'isolement et de sanctions l'agresseur de l'Ukraine, poursuivi par la CPI pour crimes de guerre est devenu l'interlocuteur privilégié du président américain pour faire la paix en Ukraine, alors que son homologue ukrainien Zelensky est mis en permanence sous pression, humilié à la Maison Blanche et désormais privé de l'aide américaine. Extraordinaire revirement de l'histoire, Poutine en avait sans doute rêvé, Trump l'a fait. Jusqu'où ira l'alignement de Washington avec les objectifs de Moscou ? Alors que s'accélèrent les préparatifs du sommet Trump-Poutine, le maître du Kremlin aura-t-il finalement gain de cause sur l'Ukraine ? Avec nos invités :- Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Eurocreative - Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors.
Un monde déjà complètement bouleversé, 6 semaines seulement après son retour à la Maison Blanche, et avec pour promesse de donner « un nouvel âge d'or à l'Amérique ». Donald Trump a brutalement bousculé l'ordre mondial mis en place depuis 1945 et même son propre pays, avec la « purge » de l'administration fédérale américaine, tout en imposant à l'extérieur des droits de douane élevés à ses propres alliés et en suspendant par ailleurs l'aide militaire apportée à l'Ukraine après s'être rapproché de la Russie de Vladimir Poutine… Et « ce n'est que le début », a-t-il promis hier (4 mars 2025), lors de sa très longue adresse au Congrès... Jusqu'où ira Donald Trump dans sa quête -de grandeur pour l'Amérique ? La diplomatie de la force –qui est la sienne conduira-t-elle le monde au chaos ou pas ? Avec nos invités : - Pascal Boniface, directeur de l'Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS)- Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en Civilisation américaine, spécialiste de la rhétorique présidentielle et auteur du livre Les mots de Trump, éditions Dalloz.
Les alliés européens, véritablement choqués, abasourdis par la violente scène d'humiliation du président Zelensky dans le bureau ovale à la Maison Blanche vendredi (28 février 2025), dans la droite ligne du rapprochement entre Washington et Moscou. Face à ce retournement d'alliance, les Européens réunis hier (2 mars 2025) à Londres par le Premier ministre britannique Starmer, ont donc tenu à afficher leur unité, en resserrant les rangs derrière l'Ukraine et en s'engageant à se réarmer pour faire face à la Russie … aux côtés du Canada et de la Turquie, cette nouvelle coalition entend peser auprès de Donald Trump pour défendre « une solution juste et durable » en Ukraine, qui prennent en compte leurs intérêts face à Moscou. Avec nos invités : Patrick Martin Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ?» (éditions Studyrama) Sébastien Maillard, conseiller spécial à l'Institut Jacques Delors, spécialiste des institutions et politiques européennes.
Le Premier ministre François Bayrou a beau assurer qu'il ne souhaite pas « l'escalade », la menace d'une révision des accords migratoires lancée hier (26 février 2025), -5 jours après l'attentat de Mulhouse, résonne comme un coup de semonce dans le ciel algérien --sur fond de relations déjà très tendues entre les 2 pays, après la reconnaissance l'été dernier de la « marocanité » du Sahara occidental par le président Macron, et l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal en novembre à Alger. Les refus répétés de l'Algérie de reprendre ses ressortissants expulsés de France sont « inacceptables », a martelé François Bayou qui donne donc 6 semaines à Alger pour démontrer sa volonté de mieux coopérer en matière migratoire, à défaut de quoi le Premier ministre menace –tout simplement de remettre en cause les accords de 1968.Comment l'Algérie va-t-elle répondre à cet ultimatum, la relation entre les 2 pays peut-elle se dégrader jusqu'à la rupture totale, entre escalade et surenchère, le divorce franco-algérien est-il certain ?Avec nos invités : - Khadidja Mohsen-Finan, politologue, enseignante-chercheuse à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb et du monde arabe- Hasni Abidi, politologue, directeur du CERMAM, spécialiste du monde arabe.
Alors que le président américain semble s'aligner chaque jour -un peu plus- sur l'agenda de Vladimir Poutine, les Européens tentent de s'organiser, --après l'effroi et la consternation face au revirement américain, le président Macron lundi dernier -et le Premier ministre britannique Keir Starmer demain ont pris la route de la Maison Blanche pour tenter d'infléchir Donald Trump et faire en sorte que la paix en Ukraine ne se fasse pas sur le dos de Kiev, au seul profit des russes… et au mépris de la sécurité européenne… d'où l'initiative franco-britannique d'un possible déploiement de troupes européennes en Ukraine, pour « garantir la sécurité » du pays dans le cadre d'un accord de paix. Quelles pourraient être précisément les missions d'une telle force de paix ? L'Europe en a-t-elle les moyens ? Et plus largement les Européens pourront-ils à l'avenir se défendre sans les Américains ? Beaucoup de questions, beaucoup d'incertitudes.Avec nos invités : - Thibault Fouillet, directeur scientifique de l'Institut d'études de stratégies et de défense à l'Université Lyon 3. Auteur de «Géopolitique des petites puissances», aux éditions La Découverte - Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, vient de publier «Petites leçons sur la guerre», aux éditions Autrement.
Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans sa 4ème année aujourd'hui, le lâchage de Kiev par les États-Unis de Donald Trump au profit de la Russie de Poutine stupéfie le monde et fait trembler les Européens… Pourquoi le président américain courtise-t-il autant son homologue russe au point d'en adopter sa rhétorique et de traiter le président ukrainien de dictateur ? Le dégel des relations entre les 2 superpuissances américaine et russe est-il durable et menace-t-il l'avenir du continent européen, et en bouleversant également l'ordre international ? Avec nos invités : - Régis Genté, correspondant de RFI à Tbilissi, auteur de « Notre homme à Washington. Trump dans la main des Russes », éd. Grasset. - Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, ancien directeur des départements d'Europe et d'Asie au Quai d'Orsay.
Il y a un mois, jour pour jour, le nouveau président américain commençait à mettre en application son programme à grands coups de décrets exécutifs. Ses premières cibles, sur le sol américain : le fonctionnement de l'administration fédérale et des agences nationales américaines, le contrôle des frontières, le monde de la recherche et de l'éducation. Comment la politique de Donald Trump affecte-t-elle les habitants des Etats-Unis depuis son arrivée à la Maison Blanche ? Comment s'organise l'opposition politique et militante ? Avec nos invités :- Anne Deysine, professeure émérite de l'Université Paris-Nanterre. Spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis.- David Thomson, correspondant permanent RFI aux États-Unis.
Des ustensiles de nos cuisines jusqu'à nos tubes de maquillage, en passant par les emballages qui conditionnent nos aliments et les produits phytosanitaires, ces molécules de synthèse sont massivement utilisées par l'industrie pour leurs propriétés quasi indestructibles. Elles sont si résistantes que nos corps n'ont pas les capacités de s'en débarrasser, d'où leur surnom de «polluants éternels». Les pfas seraient à l'origine de cancers, malformations et autres pathologies, dangereuses pour l'ensemble du vivant puisqu'elles s'accumulent également dans nos eaux et nos sols.Un empoisonnement silencieux qui concerne la planète entière. Problème : les techniques de décontamination sont complexes et onéreuses. À l'échelle de l'Europe, la dépollution des pfas coûteraient aux autorités 100 milliards d'euros par an, soit la moitié du budget de l'UE. Pourquoi ces molécules sont-elles si dangereuses ? Pourquoi leur dépollution est-elle si difficile à mettre en place ? Avec nos invités :- Pauline Cervan, toxicologue et chargée de missions scientifiques pour l'ONG Générations futures- Olivier Andrault, chargé de mission à l'UFC-Que Choisir.
Trois nouveaux Sages s'apprêtent à faire leur entrée au Conseil constitutionnel, juridiction qui s'assure de la constitutionnalité des lois et de la régularité des élections en France. Les candidats, choisis par le président de la République, de l'Assemblée nationale et du Sénat, devront d'abord convaincre les commissions des lois des deux chambres, mercredi 19 février. Emmanuel Macron souhaite nommer l'ancien député Richard Ferrand, dont il est proche, à sa présidence. Un choix vivement critiqué par les élus de tous bords qui dénoncent une « république des copains » alors que l'État de droit, en France, est de plus en plus fragilisé. Le Conseil constitutionnel est-il réellement indépendant des trois autres pouvoirs ? Avec notre invité :- Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public à l'Université Paris Nanterre, spécialiste de droit constitutionnel, auteur du livre Les relations extérieures de l'État en droit constitutionnel français (Mare & Martin)
Le président américain, Donald Trump, a pris tout le monde de cours hier, en lançant lors d'une conversation téléphonique « des négociations immédiates » avec Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine. À la veille du 3ᵉ anniversaire de l'offensive russe en Ukraine, ce coup de fil historique entre Washington et Moscou rebat les cartes et suscite les plus grandes inquiétudes des Ukrainiens et des Européens. En effet, Bruxelles redoute d'être tenu à l'écart des négociations, tandis que Kiev est de son côté mis sous pression maximale, car les États-Unis ont déjà accédé à plusieurs exigences russes notamment concernant les frontières et sur la non-adhésion future de l'Ukraine à l'Otan. Le Kremlin jubile et les États-Unis de leur côté jurent à leurs alliés européens qu'il n'y aucune « trahison ». Que peut-on réellement attendre de la Pax americana en Ukraine ? Consacrera-t-elle la victoire de la force sur le droit international ? Et quelles conséquences pour le continent européen ?Avec nos invités :- Nicolas Tenzer, géopolitologue, spécialiste des questions géostratégiques et enseignant à Sciences Po, auteur du livre Notre guerre. Le crime et l'oubli : pour une pensée stratégique (Editions de l'Observatoire, 2014) - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, auteure du livre Géopolitique de l'ingérence russe : la stratégie du chaos (Editions PUF, 12 mars 2025)
« Amitié inébranlable », ce sont les mots utilisés par le Premier ministre indien pour qualifier les relations excellentes entre Paris et New Delhi, basées sur un long partenariat stratégique entre les deux pays, mais également sur une amitié personnelle entre les deux dirigeants, Emmanuel Macron et Narendra Modi. Une « intimité particulière » existe entre les deux pays a indiqué le président français en recevant ce lundi 10 février 2025 (pour la cinquième fois en France) le Premier ministre indien qui a, par ailleurs, co-présidé avec lui le sommet sur l'intelligence artificielle. S'en est suivi un départ des deux dirigeants hier (11 février 2025) à Marseille, avec en ligne de mire d'importants investissements indiens dans le port phocéen et la confirmation de gros contrats d'armement. Pari judicieux ou pari risqué d'établir d'importantes relations stratégiques, économiques et diplomatiques, avec un Premier ministre ultra-nationaliste hindou accusé de dérive autoritaire dans son pays ?Avec nos invités : - Bertrand Badie, politologue, professeur émérite à Sciences Po en Relations internationales- Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur senior au think tank Asia Centre.
L'extrême droite européenne rassemblée au sein du groupe « Patriotes pour l'Europe », s'est réunie à Madrid le week-end dernier, dans le cadre d'une vaste démonstration de force. Avec leur slogan « Make Europe Great Again », MEGA, inspiré de Donald Trump, le 3ème groupe du Parlement européen qui s'étend du Hongrois Viktor Orban à la Française Marine Le Pen, entend profiter de la vague provoquée par la victoire du milliardaire américain. Jusqu'où l'extrême droite européenne peut-elle suivre «la tornade Trump» ?, de quelle manière les réseaux ultra-conservateurs américains infusent-ils en Europe ?Avec nos invités : - Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l'extrême droite, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès- Serge Jaumain, professeur d'Histoire contemporaine à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), spécialiste des États-Unis et des relations entre l'Europe et l'Amérique du Nord.