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Des milliers de femmes ont quitté l'Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans. Ces derniers ont multiplié les mesures liberticides à l'encontre des femmes. Pour fuir ce régime, certaines ont trouvé refuge dans les pays voisins, comme le Pakistan, d'où elles espèrent obtenir l'asile pour l'Europe ou l'Amérique du Nord. De notre correspondante au Pakistan, Plusieurs tentes de fortunes sont dressées en plein cœur d'Islamabad, au bord de la route. C'est là que vivent une cinquantaine de familles afghanes, parmi lesquelles de nombreuses femmes seules avec leurs enfants. « Je ne me sens pas en sécurité ici, témoigne Nazifa. Heureusement que les hommes qui sont dans ce camp assurent notre sécurité à tous et qu'ils montent la garde, sinon je ne sais pas ce que nous serions devenues. Nous ne vivons pas dans des maisons, mais dans des tentes, au bord de la route, dans un lieu public, et nous avons des filles avec nous, des femmes qui sont très jeunes. » ► À écouter aussi : Pakistan: des femmes afghanes en quête de liberté paient cher le prix de l'exil Le mari de Nafiza, qui travaillait pour le ministère de l'Intérieur sous l'ancien régime, a disparu cinq jours après la prise du pouvoir par les talibans le 15 août 2021. L'école où elle enseignait a été fermée. Elle a alors fui avec ses trois filles et son jeune fils au Pakistan. Mais ici, elle n'a aucun droit, car elle est en situation illégale, comme la majorité des réfugiés afghans arrivés après la chute de Kaboul. « Tout le monde est diplômé ici. Mais aucun de nous n'a une vie décente. Tout le monde est sans-papiers ici. Nous n'avons même pas le droit d'acheter une puce locale pour nos téléphones. Personne ne nous entend, ni les ambassades, ni le gouvernement ici. » Avoir les mêmes droits que les femmes européennes Au milieu des tentes, les femmes cuisinent sur des réchauds à gaz la nourriture qui leur est donnée chaque semaine par des bénévoles. Plusieurs se sont improvisées enseignantes pour que les enfants et les adolescents continuent d'apprendre, car ils n'ont pas le droit d'être scolarisé au Pakistan. ► À écouter aussi : L'asile au Pakistan ou l'exil scolaire des jeunes Afghanes Sous une autre tente, assise près de ses trois filles et de ses trois fils, Nargis, qui était sage-femme à Kaboul. « Nous voulons être libres ! Nous voulons avoir des droits comme les autres êtres humains dans le monde, nous ne voulons pas vivre comme des esclaves comme nous le sommes en Afghanistan. Nous voulons être comme vous, les Européennes, qui choisissez votre travail, qui avez le droit de voyager, qui avez des droits, qui êtes libres. Là-bas, même le droit d'aller au marché, au restaurant, au café nous a été retiré. On doit constamment être accompagnées d'un homme. »
durée : 00:15:33 - Journal de 8 h - Parmi les signataires de la tribune publiée dans le Monde, il y a notre correspondante à Kaboul et dans la région. Elle raconte le quotidien d'Afghanes qui ont fui vers le Pakistan et qui vivent dans des camps.
Le dimanche 19 mars, Le Parisien publie un long reportage sur l'hôpital français de Kaboul, en Afghanistan. Cet établissement de pointe, fondé en 2006, suite à un élan de solidarité français, copiloté par l'ONG « La Chaîne de l'Espoir », est toujours ouvert malgré le retour au pouvoir des talibans en août 2021. Aujourd'hui, il joue sa survie.Malgré le manque de moyens, les nombreux départs de soignants vers l'étranger et le contexte politique, des milliers d'enfants continuent d'être soignés sur place chaque année. Certains d'entre eux, victimes par exemple de malformations cardiaques, font parfois plusieurs jours de voyage pour rejoindre cet hôpital, au cœur de la capitale de talibans. Pour Code source, Florence Méréo, journaliste santé au Parisien, raconte son reportage sur place.Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Ambre Rosala - Production : Raphaël Pueyo et Thibault Lambert - Réalisation et mixage : Pierre Chaffanjon - Musiques : François Clos, Audio Network - Identité graphique : Upian - Archives : France 2. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui j'ai la joie de recevoir l'actuelle ministre de l'égalité F/H, de la diversité et de l'égalité des chances Elisabeth Moreno, cet enregistrement date de juin 2020, 2 semaines avant qu'elle soit nommée ministre. La semaine prochaine je vous partage un nouvel épisode enregistré en mars 2021. Elisabeth fait partie de mes 10 premiers invités du podcast et je voulais l'avoir pour plusieurs raisons: Elle voulait être avocate mais se rend compte dès son premier stage que ce n'était pas fait pour elle (elle deviendra juge plus tard) Elle se lance dans l'entrepreneuriat à 23 ans dans un secteur dominé par les hommes (le BTP) Elle brise le plafond de verre en tant que femme issue des quartiers populaires en devenant DG de Lenovo en France et de HP Afrique Elle a un enthousiasme et une adaptabilité incroyable avec un seul mot d'ordre: l'apprentissage permanent Cet épisode est une vraie bouffée d'air frais mais je ne vous en dis pas plus et vous laisse écouter ma conversation avec Elisabeth Moreno.Références: Les cerfs volants de Kaboul, Khaled Hosseini Sapiens, Harari Film: Miracle de la cellule 7 Linkedin d'Elisabeth Son instagram Let's keep in touch 1. Vous aussi, définissez votre propre réussite! Le programme Sweet Spot est un concentré de mes apprentissages de la centaine d'interviews du podcast et de ma propre traversée du désert pour vous (re)découvrir autrement et définir pas à pas ce qui est important pour vous. C'est un condensé de valeur maximale et d'expériences pour gagner du temps grâce à l'introspection et au pouvoir du collectif. N'attendez plus, découvrez le programme Sweet Spot. 2. La News de Gatemeri 2 fois par mois, je vous partage mes astuces et conseils qui m'ont aidée à reprendre le pouvoir sur ma vie sur différents aspects: la confiance en soi, la gestion du temps, la clarification d'objectifs et j'en passe. S'inscrire à la News de Gatemeri 3. Des ressources complémentaires pour vous inspirer - Télécharger le Guide: 6 étapes pour reprendre le pouvoir sur sa carrière - Mon Tedx sur la réussite 4. Contactez-moi Si le podcast vous plait, le meilleur moyen de me le dire ou de me faire des feedbacks (ce qui m'aide le plus à le faire connaitre) c'est simplement de laisser un avis 5 étoiles ou un commentaire sur Apple Podcast. Ça m'aide énormément alors n'hésitez pas! - Mettre une note 5 étoiles sur Apple Suivez-moi également sur : - Linkedin - Instagram
durée : 00:43:21 - Un jour dans le monde - Un jour dans le monde reçoit ce soir Caroline Gillet, à l'origine d'Inside Kaboul, un documentaire animé retraçant les histoires de deux jeunes Afghanes depuis la prise de Kaboul, Raha et Marwa, également invitées.
Des milliers d'afghanes ont trouvé refuge au Pakistan depuis que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août 2021. Elles ont fait le choix de l'exil pour fuir l'Emirat islamique d'Afghanistan qui a multiplié les restrictions concernant les femmes. De notre correspondante à Islamabad, Muzghan Faraji fait défiler sur son téléphone les échanges quotidiens qu'elle entretient avec ses amies féministes restées en Afghanistan. Même si elle s'est réfugiée au Pakistan, cette journaliste reste active et a rejoint l'association des défenseurs des droits de l'homme afghans en exil. « Je continue le militantisme pour les femmes, et je suis en contact avec des militants des droits de l'homme de différents pays pour aider les femmes afghanes qui sont bloquées au Pakistan, ainsi que les Afghanes qui ont perdu leurs droits, comme le droit à l'éducation », explique Muzghan Faraji. « Nous avons prévu de manifester aujourd'hui pour demander aux puissants gouvernements des puissances internationales de mettre la pression sur les talibans pour qu'ils respectent les droits des femmes », souligne-t-elle. La trentaine, elle vit dans des conditions précaires à Islamabad, avec ses enfants et son mari, violent. La couche de fond de teint sur son visage ne parvient pas à dissimuler le large bleu qui cerne son œil droit. « Mon mari m'a battu… Le médecin que j'ai vu ici m'a dit que la marque mettrait un peu de temps à s'effacer », confie-t-elle. En quête d'une nouvelle vie où les droits seront respectés Pour passer la frontière avec ses enfants, elle n'a pas eu d'autre choix que de fuir avec son époux à ses côtés. Un homme violent qui, il y a quelques mois à Kaboul, l'a fait arrêtée par les talibans parce qu'elle refusait de lui obéir. « Les talibans m'ont demandé “pourquoi vous parlez à d'autres hommes, pourquoi vous parlez à vos anciens collègues, pourquoi vous n'obéissez pas à votre mari ?” J'ai dit que c'était faux et je leur ai montré des photos des violences que mon mari m'avait faites subir », rétorque-t-elle. « Ils ont dit “ok c'est bon pour cette fois-ci”. Mais ils m'ont dit que je n'avais pas le droit de faire quoi que ce que soit sans la permission de mon mari. Que je n'avais pas le droit de parler à d'autres hommes, de travailler ni d'aller voir mon père, car il essaye de me faire divorcer de mon époux. » Elle espère obtenir l'asile dans un pays d'Europe ou aux États-Unis pour pouvoir commencer une nouvelle vie, une vie où ses droits seront enfin respectés.
durée : 00:43:21 - Un jour dans le monde - Un jour dans le monde reçoit ce soir Caroline Gillet, à l'origine d'Inside Kaboul, un documentaire animé retraçant les histoires de deux jeunes Afghanes depuis la prise de Kaboul, Raha et Marwa, également invitées.
Les jeunes Afghanes ne reçoivent plus d'instructions. Depuis le retour des Talibans, les filles sont interdites d'école. Depuis pourtant, la radio Begum, basée à Kaboul, tente de prendre le relais pour toutes ces jeunes femmes.
C'est un mouvement de contestation historique qui secoue l'Iran, depuis le 16 septembre 2022, et la mort en prison de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée pour avoir mal porté son voile... Au slogan «Femmes, vie, liberté», s'est vite ajouté le slogan «Mort au dictateur» pour dire la colère de millions de femmes, d'hommes, de jeunes surtout, privés de droits, d'avenir, de liberté par un régime théocratique incarné par Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique désormais conspué dans la rue... Un régime qui, depuis 4 mois, n'arrive pas à étouffer la révolte malgré une répression féroce : au moins 481 manifestants tués dont 64 enfants, 20 contestataires condamnés à mort dont 4 ont été pendus, tandis que plus d'une centaine d'autres risquent de se voir infliger la peine capitale pour «corruption sur terre» ou «inimitié avec Dieu». Bilan établi par l'ONG norvégienne Iran Human Rights. Où en est aujourd'hui la contestation ? Jusqu'où ira la répression ? Existe-t-il des fissures au sein du pouvoir ? Que cherche la République islamique en renouant avec sa «diplomatie», entre guillemets, des otages (des dizaines d'Occidentaux dont 7 ressortissants français sont détenus arbitrairement en Iran) ? Trois invités : - Chowra Makaremi, anthropologue, chercheuse au CNRS, réalisatrice du documentaire «Hitch, une histoire iranienne» (2019) disponible en vidéo à la demande - Bernard Hourcade, géographe, chercheur émérite au CNRS et ancien directeur de l'Institut français de recherche en Iran de 1978 à 1993. Auteur d' «Iran, paradoxes d'une nation» chez CNRS Éditions (2021) - Jean-Pierre Perrin, journaliste et écrivain, spécialiste du Moyen-Orient, auteur de «Kaboul, l'humiliante défaite», paru aux Équateurs (2022).
En Afghanistan, les Talibans ont quasiment réduit à néant les droits des femmes. Bannies des universités, exclues de nombreux emplois publics, les Afghanes ne peuvent plus non plus travailler pour les ONG. Pour sortir, elles doivent être couvertes de la tête au pied, pour voyager, un parent masculin doit les accompagner, les parcs et les bains publics leur sont interdits. Estelle Emonet, journaliste de l'AFP dans la capitale Kaboul, nous raconte la descente aux enfers vécue par les femmes afghanes sous les Talibans. Malgré la promesse de se montrer plus souple depuis leur retour au pouvoir en août 2021, le régime est revenu, comme entre 1996 et 2001, à une interprétation ultra-rigoriste de l'islam. Sur le terrain : Abdullah Hasrat, Zahra Nabbi et Estelle Emonet Réalisation : Antoine Boyer Sur le fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Des idées de sujets ? Envie de témoigner ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com ou sur notre compte Instagram. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Nous aimons avoir de vos nouvelles. Si vous aimez Sur le fil, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme !
Fermeture temporaire des écoles pendant quelques jours, fermetures des commerces et des restaurants après 22 heures ; à Lahore, la capitale provinciale du Pakistan, des mesures ont été prises par les autorités locales en raison des niveaux alarmants de « smog », un épais nuage de pollution toxique. Dans certains quartiers, l'indice de qualité de l'air atteint 400, un seuil considéré comme une menace pour la santé publique, selon les experts. De notre correspondante à Islamabad, Les rues de Lahore sont plongées dans un épais nuage de pollution : le smog composé de gaz et de particules. Dans sa maison à Lahore, Rafay Alam, l'avocat spécialiste de l'environnement et militant écologiste nous présente un objet devenu indispensable dans son quotidien : « Il s'agit d'un appareil de mesure de la qualité de l'air. En ce moment, la qualité de l'air à l'intérieur est bonne, elle est inférieure à 50. » Mais à l'extérieur, dans son jardin, rapidement les chiffres grimpent sur l'écran de l'appareil. « On est passé de 35 à 90. C'est trois fois plus mauvais dehors en ce moment. Quand on est au-dessus de 50, c'est mauvais pour nous. », s'inquiète l'avocat. L'air est suffocant, la gorge et les yeux piquent. Une situation qui se répète tous les hivers : de Kaboul en Afghanistan à Calcutta en Inde, en passant par le Punjab entre autres, au Pakistan. La géographie de la région explique que le smog perdure de longs mois explique Rafay Alam. « C'est en partie parce que la région est encerclée par les chaînes de montagnes de l'Hindou Kouch, de l'Himalaya et de Karakoram. Donc la pollution est comme bloquée et ne peut pas s'échapper. Que peut-on faire si ce n'est attendre qu'il pleuve. » Cinq appareils pour 18 millions d'habitants Le brûlage des résidus de récolte et la pollution industrielle sont des facteurs importants, le secteur des transports, serait responsable à lui seul de plus de 40% de la pollution atmosphérique au Pakistan. Dans La province du Punjab, habitée par 18 millions de personnes, il n'y a que cinq appareils de mesure de la qualité de l'air. Les autorités locales ne prennent pas le sujet au sérieux, selon le militant écologiste. « Nous avons les exemples de Los Angeles, mais aussi Londres, Stockholm, et plus récemment Pékin. Dans toutes ces villes, il y avait une prise de conscience. Parce que régler la qualité de l'air ne se fait pas du jour au lendemain, cela prend des années, poursuit Rafay Alam. Parce que vous devez régler la qualité de vos carburants, changer vos modes de transport, comment vous pensez la ville. Et cela prend du temps. Et donc dans toutes ces villes où la qualité de l'air a été contrôlée, il y avait une vision commune qui était partagée. C'est ce qui nous fait défaut, car nous ne reconnaissons pas l'existence de ce problème », ajoute le militant. Dans la périphérie de Lahore, Les cheminées des briqueteries crachent leur fumée noire toxique dans l'air déjà pollué. Sur un chantier, Maksoud Ali dirige les autres ouvriers qui s'attellent à transposer les briques sorties des fours sous terre sur des charrettes tractées par des ânes. « Il y a beaucoup de fumée et de pollution ici. On fait attention à la direction dans laquelle va la fumée et on travaille dans un endroit qui se trouve du côté opposé au vent. Quand nous tombons malades, nous prenons des médicaments prescrits par le médecin et nous pouvons travailler quelques mois de plus. Nous ne gagnons pas assez dans les autres usines. Ici, au moins, nous sommes payés chaque semaine » assure-t-il. Comme des millions d'autres travailleurs journaliers dans le secteur industriel et agricole, il survit avec sa famille grâce aux quelques dizaines d'euros qu'il gagne chaque mois ici, même si leur santé en pâtit.
durée : 00:17:26 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Depuis le 24 décembre, les femmes ne peuvent plus exercer dans les ONG en Afghanistan. L'aide humanitaire en Afghanistan peut-elle se passer d'elles ? - invités : Hervé Nicolle Codirecteur du Centre de recherche sur les migrations Samuel Hall, basé à Kaboul et Nairobi
En Afghanistan, les autorités ont annoncé mardi 20 décembre que les universités afghanes étaient interdites aux femmes. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir, les filles sont privées d'enseignement secondaire. Les facultés publiques et privées du pays ont été informées par un courrier du ministre de l'Enseignement supérieur. Aucune explication n'a été fournie par le régime taliban pour justifier cette décision, qui entre en vigueur jusqu'à nouvel ordre. « Si nous sommes tous admis, nous entrerons. Si ce n'est pas le cas, aucun de nous ne participera aux cours. » C'est le slogan scandé par au moins une centaine d'étudiantes et d'étudiants solidaires, devant l'université de médecine de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, suite à la décision du régime. Auparavant, les universités leur étaient toujours accessibles à la condition que femmes et hommes soient séparés dans les classes et que seules des personnes âgées enseignent aux étudiantes. À Kaboul, des étudiantes qui se sont présentées aux portes de leurs facultés en ont été chassées à coup de crosse par les talibans. Un enseignant d'une faculté de médecine a accepté de se confier sous couvert d'anonymat. Mardi 20 décembre, aucune étudiante n'a été autorisée à pénétrer dans l'établissement. « La plupart de nos collègues féminines ont éclaté en sanglot, raconte-t-il. Pour être honnête, je suis aussi très triste. Je ne peux même pas expliquer ce que je ressens. Si nous continuons comme ça, je suis sûr que nous nous dirigeons vers l'obscurité. Le monde nous a abandonné au milieu de nulle part. » ► À lire aussi : Afghanistan : l'accès aux universités interdit aux femmes, « une étape supplémentaire de durcissement » « J'ai peur de l'avenir » À Kaboul, Rabia, étudiante en quatrième année de journalisme, est restée chez elle toute la journée, impuissante et désemparée. « Je n'ai pas peur des difficultés auxquelles nous sommes confrontées, mais j'ai peur de l'avenir, car je n'ai aucun contrôle là-dessus, confie-t-elle. Parce que ce sont d'autres personnes qui décident pour moi. Pourquoi : parce que je suis une fille. » Pour Leila, étudiante à Herat dans l'ouest du pays, la désillusion est à son paroxysme. « Ils mettent en place les mêmes restrictions que lors de leur précédent régime, explique-t-elle. La seule différence, c'est que cette fois-ci, ils le font de façon progressive et pas en une seule fois. Nous y avons cru, nous étions pleines d'espoir et nous étions confiantes. On pensait que les talibans avaient changé et qu'ils n'imposeraient pas de restrictions aux femmes cette fois-ci. » La jeune femme âgée de 23 ans refuse de se déclarer vaincue. Elle va poursuivre ses études à domicile, assure-t-elle, et se promet de ne jamais baisser les bras. ► À lire aussi : Afghanistan : première exécution publique officielle depuis le retour des talibans
Le consultant en recherche sur l'immigration et la francophonie canadienne Guillaume Deschênes-Thériault commente les derniers développements concernant les tensions linguistiques et les langues officielles au Nouveau-Brunswick; le journaliste Vincent Rességuier présente son reportage sur l'herbicide de plus utilisé au monde, le glyphosate; et la journaliste indépendante Élise Blanchard donne des détails sur la situation humanitaire à Kaboul, en Afghanistan, difficile en raison du froid.
En 1986, Chékéba, onze ans, traverse seule avec un passeur les montagnes qui séparent l'Afghanistan du Pakistan. L'occupation soviétique et la guérilla islamiste déstabilisent le pays. Exilée en France, elle en a tiré un récit «L'insolente de Kaboul», devenu un livre audio à double voix, la sienne et celle de sa fille Mariam. Une ode à la résistance des femmes afghanes. La famille Hachemi doit s'exiler et se retrouve en France. Dix ans plus tard, avec ses maigres moyens, sa volonté de fer et son sens de l'humour, Chékéba fonde «Afghanistan Libre», association visant l'éducation et l'autonomisation des femmes et des filles, notamment à travers la construction de plus de trois cents écoles. Invitée : Chekéba Hachemi, autrice et fondatrice et présidente de l'association «Afghanistan Libre». Son livre «L'insolente de Kaboul», publié en 2011, vient d'être édité en livre-CD, aux éditions Des femmes--Antoinette Fouque Et la chronique Ailleurs nous emmène à Kinshasa avec Étienne Russias, poète et membre du Collectif Semer en territoire, une organisation basée en Auvergne qui organise, un peu partout des ateliers d'écriture et des évènements autour des arts de la parole. Le fondateur du collectif Semer en Territoire animera un atelier d'écriture et donnera un concert unique avec Céline Banza (ancienne lauréate prix RFI découverte) et Amoureux Kimpioka (jazzman kinois)
En 1986, Chékéba, onze ans, traverse seule avec un passeur les montagnes qui séparent l'Afghanistan du Pakistan. L'occupation soviétique et la guérilla islamiste déstabilisent le pays. Exilée en France, elle en a tiré un récit «L'insolente de Kaboul», devenu un livre audio à double voix, la sienne et celle de sa fille Mariam. Une ode à la résistance des femmes afghanes. La famille Hachemi doit s'exiler et se retrouve en France. Dix ans plus tard, avec ses maigres moyens, sa volonté de fer et son sens de l'humour, Chékéba fonde «Afghanistan Libre», association visant l'éducation et l'autonomisation des femmes et des filles, notamment à travers la construction de plus de trois cents écoles. Invitée : Chekéba Hachemi, autrice et fondatrice et présidente de l'association «Afghanistan Libre». Son livre «L'insolente de Kaboul», publié en 2011, vient d'être édité en livre-CD, aux éditions Des femmes--Antoinette Fouque Et la chronique Ailleurs nous emmène à Kinshasa avec Étienne Russias, poète et membre du Collectif Semer en territoire, une organisation basée en Auvergne qui organise, un peu partout des ateliers d'écriture et des évènements autour des arts de la parole. Le fondateur du collectif Semer en Territoire animera un atelier d'écriture et donnera un concert unique avec Céline Banza (ancienne lauréate prix RFI découverte) et Amoureux Kimpioka (jazzman kinois)
durée : 00:14:20 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Les Enjeux internationaux se consacrent aujourd'hui à l'Afghanistan où la justice des talibans est autorisée à lapider, exécuter et amputer. Ce qui montre qu'en 40 ans, les maîtres de Kaboul n'ont rien changé à leur programme politique. - invités : Adam Baczko Chercheur CNRS au Ceri-Sciences Po.
durée : 00:58:20 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - Après un retour de Birmanie où la guerre fait rage, l'espoir de paix renaît plus à l'est : en Ethiopie, le gouvernement et les responsables tigréens ont conclu le 2 novembre un accord de "cessation des hostilités" après deux ans de guerre civile que l'on dit plus meurtrière que celle en Ukraine... - invités : Cyril Payen Grand reporter pour France 24 à Kaboul; Sabine Planel Chercheuse à l'IRD, spécialiste de la géographie politique et co-rédactrice en chef de la revue Politique Africaine; Mehdi Labzaé Sociologue et politiste spécialiste de l'Ethiopie
Loin des grands tours cyclistes, loin des grandes compétitions, c'est une course un peu particulière qui s'est tenue la semaine dernière en Suisse, à Aigle, au siège de l'Union cycliste internationale. Le championnat féminin d'Afghanistan, organisé pour la toute première fois depuis que les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul en août 2021... Elles étaient 50 concurrentes à enfourcher leur vélo. Des Afghanes venues du monde entier pour l'occasion : du Canada, de France, d'Italie d'Allemagne ou même de Singapour. Elles ont retrouvé le parfum du bitume et celui de la liberté. « En Suisse, les cyclistes afghanes remontent en selle », un Grand reportage de Martin Guez.
Souad Massi sort son 10ème album Sequana. Elle interprète 2 titres au Grand studio avec le guitariste Malik Kerrouche. Sequana est le dixième album de Souad Massi, chanteuse, auteure et compositrice d'origine algérienne. Habituellement reconnue pour sa musique folk et chaâbi, sa palette de couleurs sonores s'élargit vers le Sahel, les Caraïbes, le Brésil, parfois le rock. Souad a totalement renouvelé l'équipe qui l'accompagne, ouvrant ainsi un nouveau chapitre à une carrière commencée dans les années 1990 et marqué par un départ de l'Algérie pour la France. Elle s'envole ici à la recherche du soleil de son enfance, « de la lumière et de la douceur », tout en traquant la cruauté qui pousse les dictateurs à couper les mains du poète. Épaulée par Justin Adams (Rachid Taha, Tinariwen, Robert Plant…) à la production, accompagnée ici et là par Piers Faccini ou Naïssam Jalal, Souad Massi creuse son sillon de femme engagée, émancipée, une femme de son temps qui chante ses combats comme jamais. Ce qu'il convient de garder en tout état de cause, c'est le contact avec la nature, parce qu'elle est belle, mais aussi parce qu'elle sait résister, nous dit Souad Massi. Sur la pochette, la voici de face, deux pâquerettes posées sur les yeux, délicatement. « J'avais la sensation d'être fragile, vulnérable, et ne plus avoir cette vision laide et moche de la nature que l'on détruit ». Sous les fleurs, les yeux fermés, « on se reconnecte avec l'essentiel. Paradoxalement, poursuit Souad Massi, c'est une forme de dénonciation ou d'indignation face à ce que nous vivons et ce que notre regard perçoit ». Sequana est un recueil de onze chansons, dont neuf écrites et composées par Souad Massi, qui tentent de saisir le passage du temps et l'essentiel – ce que nous devons préserver et transmettre. « Mon album tourne autour des rapports humains, du mal-être des adolescents d'aujourd'hui, de la perte de repères aux dangers des régimes totalitaires qui poussent les peuples à prendre tous les risques pour quitter leurs pays ». Ici, tout est métaphore et paradoxe, tout est cocon et chrysalide, tout est pulsion, et tout est lien. En écrivant Sequana, Souad s'est penchée par exemple sur les mystères du papillon multicolore Paon-du-jour, dont la larve affectionne les orties piquantes, et qui meurt dès qu'il est privé de liens avec ses congénères. En vertu de cette loi de la transformation, Sequana affiche une diversité de styles musicaux inusitée, distillés avec délicatesse, au fil de l'inspiration, rock, folk, calypso, bossa, reggae, sons d'Orient ou du désert algérien. Suggérée par le producteur anglais Justin Adams, cette palette de couleurs a été validée, puis magnifiée par une Souad aventureuse, qui accueille sur un titre Piers Faccini, ou encore la jeune flûtiste syrienne Naïssam Jalal. Voir le clip officiel de Une Seule Étoile. Souad Massi appartient à une large et riche famille, celle du folk, dont l'ADN se définit par la guitare, le souci de l'observation et l'intelligence qu'il y a à transmuter les blessures en chansons. Née en 1972 dans le quartier populaire de Bab-el-Oued, Souad Massi a écouté du chaâbi algérois et la chanson kabyle si importante en matière de poésie. Elle a aimé les chansons à texte propres au répertoire français, puis, dit-elle, a appris à comprendre les vies singulières d'artistes populaires, tels Michel Berger ou Dalida. Et puis, elle a adoré la country mélodique de Kenny Rogers, et adoubé les abrasements sociétaux de Bob Dylan ou Joan Baez. Les nouvelles chansons de Souad Massi, chantées en arabe et en français, ont été conçues dans un mode duel, imposé par une dialectique de pandémie : comment rendre son rythme, son harmonie à un monde plongé dans un cotonneux brouillard, où le repli et la solitude tiennent lieu de mot d'ordre. « Le COVID a fait ressortir des angoisses enfouies. L'inconnu m'a toujours fait peur, dit Souad Massi. Tout ce que nous ne maîtrisons pas, les angoisses du soir, l'abandon, la solitude...Pour créer, mettre des mots sur ces troubles profonds, je dois aller chercher les forces vives, le rythme, la pulsion ». Souad Massi se glisse dans la nostalgie teintée de bossa nova sur L'Espoir, un titre conçu avec Michel Françoise. Elle s'empare de la poésie de la langue arabe pour décrire le malaise adolescent – délicate transformation de la chrysalide – à travers le mythe de la déesse Sequana, celle qui selon nos ancêtres les Gaulois, veillait sur les sources d'eau douce. C'est en groupe, en famille, que se travaille la mémoire, cet indispensable atout qui nous permet d'avancer. Intellectuellement carrée, de formation scientifique (Souad Massi est ingénieure, diplômée de l'École du génie civil), elle s'est frayé un chemin artistique entre les courants musicaux qui habitent Alger dans les années 1990. Passée par le flamenco avec le groupe Triana d'Alger, puis par le heavy metal avec Atakor, Souad Massi a étudié la musique classique occidentale. En ce sens, elle est le pur produit d'une « Alger ville ouverte », longtemps célébrée. Venue à Paris en 1999 pour chanter au Cabaret Sauvage, sa première cassette sous le bras, Souad Massi est remarquée par le label Island-Mercury. Depuis, elle a choisi de vivre en France. « L'Algérie, dit-elle, est inscrite en moi, ce sont des mondes parallèles qui me nourrissent et dans lesquels je puise mes ressources, comme une plante, en réalité ». L'exil, c'est autre chose. L'exil, ce sont « ces gens qui s'agrippent aux avions qui partent de Kaboul lors du retour des Talibans. Pour eux, j'ai écrit Dessine-moi un pays. Mais aussi, parce que je ne peux souscrire aux discours de la peur qui se développent ici, pour créer un pays où l'on serait montré du doigt dès lors qu'on a une couleur différente du blanc ». De ce monde chaotique et brisé, l'espoir n'a pourtant pas été effacé. « Une seule étoile suffit à nous inviter à penser notre propre rapport à l'autre et à aller à l'essentiel » : la vie et la résistance aux forces de destruction. Titres interprétés - Dessine-moi un pays Live RFI voir le clip de RFI Vidéos - Mirage Feat. Piers Faccini, extrait de l'album Sequana - medley Raoui, Dar djedi (« la maison de mon grand-père »), Tout reste à faire (duo avec Francis Cabrel), Paris (duo Marc Lavoine) - Une seule étoile Live RFI voir le clip de RFI Vidéos. Line up : Souad Massi, guitare voix, Malik Kerrouche, guitare. Son : Benoît Letirant & Fabien Mugneret. ► album Sequana (Backingtrack Productions 2022). Playlist de Souad Massi - Leonard Cohen « Here it is » - Ella Fitzgerald « One note samba » - Kenny Rogers « Sunshine » - Freddy Mercury « The show must go on ». Concert 3 février 2023, Salle Pleyel, Paris.
Une course un peu particulière s'est déroulée en Suisse, à Aigle, au siège de l'Union cycliste internationale, ce dimanche 23 octobre. Cinquante participantes ont pris part au championnat féminin d'Afghanistan de cyclisme. Cet événement était une première, depuis que les Talibans ont repris Kaboul en août 2021. Des Afghanes du monde entier se sont rassemblées aux pieds des montagnes helvètes. Elles ont retrouvé le parfum du bitume, et celui de la liberté.
Le conflit russo-ukrainien est venu replacer les États-Unis au centre de l'échiquier mondial, éclipsant la débâcle de Washington en Afghanistan d'août 2021. L'invasion de l'Ukraine par la Russie est en effet venue renforcer l'OTAN et à amener davantage les pays européens à se tourner vers Washington au nom de l'axe des démocraties contre l'axe des pays autoritaires, à défaut d'être venue consolider une autonomie stratégique européenne encore trop balbutiante. Mais le non-alignement des pays du Sud sur les sanctions occidentales prises à l'égard de Moscou vient contrarier la suprématie américaine. Aussi, peut-on affirmer que les États-Unis sont réellement de retour ? La guerre en Ukraine constitue-t-elle un effet d'aubaine pour les États-Unis d'un point de vue géopolitique ? Comment les États-Unis perçoivent-ils le non-alignement de la majorité des pays du Sud sur les sanctions occidentales à l'égard de Moscou ? Quid des relations franco-américaines dans ce contexte ? Tour d'horizon sur la politique étrangère américaine avec Gérard Araud, diplomate et ancien ambassadeur de France aux États-Unis, à l'occasion de la parution de son ouvrage "Histoires diplomatiques – Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui" (éditions Grasset, 2022). Pour aller plus loin :
Ce soir, Jour J reçoit Charles Villa, grand reporter pour Brut, et Hussein, qui en Afghanistan était son ''fixeur''. Aujourd'hui, Hussein est exilé en France. Mais pour y parvenir, il a fallu fuir la capitale afghane, Kaboul, reprise par les Talibans, alors que l'aéroport était submergé d'afghans souhaitant quitter le pays, et que le danger était omniprésent. Découvrez dès à présent un extrait de l'émission et rendez-vous ce soir à 20h sur RTL pour écouter la suite de ce nouveau numéro de "Jour J". Jour J, c'est l'émission des grands entretiens d'actualité internationale, culturelle, économique et politique. Chaque jour sur RTL de 20h à 21h et en podcast, Flavie Flament reçoit un acteur de l'actualité et revient avec lui sur une date fondamentale de sa vie.
Ce soir, Jour J reçoit Charles Villa, grand reporter. Pour Brut, il va là où personne n'ose aller. Toujours accompagné de celui ou celle que l'on appelle « un fixeur », sans lequel il ne pourrait pas faire son travail. Un jour, Charles a aidé Hussein à sauver sa peau et celle de sa famille, alors que les talibans reprenaient le contrôle de Kaboul. Jour J, c'est l'émission des grands entretiens d'actualité internationale, culturelle, économique et politique. Chaque jour sur RTL de 20h à 21h et en podcast, Flavie Flament reçoit un acteur de l'actualité et revient avec lui sur une date fondamentale de sa vie.
durée : 00:41:26 - Un jour dans le monde - Un jour dans le monde reçoit ce soir Mohamed Bida, commandant de police en poste à l'ambassade de France au moment de la chute de Kaboul en août 2021. Dans son livre “13 jours, 13 nuits, dans l'enfer de Kaboul”, il raconte sa participation à l'exfiltration chaotique de près de 3000 personnes.
durée : 00:41:26 - Un jour dans le monde - Un jour dans le monde reçoit ce soir Mohamed Bida, commandant de police en poste à l'ambassade de France au moment de la chute de Kaboul en août 2021. Dans son livre “13 jours, 13 nuits, dans l'enfer de Kaboul”, il raconte sa participation à l'exfiltration chaotique de près de 3000 personnes.
durée : 00:57:52 - Cultures Monde - par : Florian Delorme - L'hiver 2022 fut rude en Afghanistan, provoquant une crise humanitaire difficilement gérable pour le régime taliban. Celui-ci a donc fait appel à la communauté internationale pour l'aider, alors même qu'aucun pays ne reconnaît cette nouvelle autorité afghane et refuse de négocier avec elle. - invités : Jean-Yves Berthault Ambassadeur de France à Kaboul entre 1979 et 1981. Conseiller politique de la mission spéciale de l'ONU en Afghanistan en 1997. Chef de la mission diplomatique française à Kaboul de 1998 à 2001.; Jean-Luc Racine directeur de recherche au CNRS, chercheur senior au think tank Asia Centre; Sarah Château Responsable des opérations en Afghanistan pour Médecins sans frontières
Host Danny Kelly is joined by The Athletic's James Maw and Jack Pitt-Brooke to preview Spurs' trip to the Emirates to face Arsenal on Saturday in this season's first North London Derby... The trio reflect on news of Kulusevski's injury, the case for switching to a 3-5-2 and if Arsenal's defeat to Manchester United earlier this season might provide a blueprint for success. Plus, following Monday's plea for football managers who've been sampled in music, Danny leads us on a short journey of musical discovery with an unintended link to the derby. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Le commandant Mohamed Bida, attaché de sécurité intérieure adjoint à l'Ambassade de France en Afghanistan entre 2016 et 2021, publie "13 jours, 13 nuits" aux Éditions Denoël.
Invité : David Martinon, ambassadeur de France en Afghanistan, auteur des Quinze jours qui ont fait basculer Kaboul (Editions de l'Observatoire, 2022) 4:30 Bagage et arrivée en Afghanistan 22:00 L'Afghanistan comme terre de guérilla maoïste 27:30 Réussites et impasses de la présence militaire française en Afghanistan 36:00 Les négociations américaines à partir de 2018 41:30 Le quotidien d'un ambassadeur à Kaboul 46:45 L'originalité de la position française 56:00 Le discours taliban et la conquête 1:03:00 La chute de Kaboul et les talibans 1:19:00 Le travail d'un ambassadeur loin de son poste Générique par @yotta_music Extraits audio : - Chanson soviétique sur la guerre d'Afghanistan : Мы Уходим « Nous partons » ou « L'adieu aux montagnes » - https://www.youtube.com/watch?v=3A54d1Uec0Q - Toby Keith, « The Taliban song », sur l'album « Shock N Yall », 2003
durée : 00:14:54 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - Le 30 août 2021 prenaient fin les évacuations aériennes de réfugiés afghans fuyant l'arrivée au pouvoir des Talibans. Un an plus tard, de nombreux Afghans continuent d'emprunter les chemins risqués de l'exil, comme en témoigne un rapport publié hier par Amnesty International. - invités : Nassim Majidi co-fondatrice/directrice de Samuel Hall, un centre de recherche basé à Kaboul (organisation à but social qui forme des chercheurs afghans et qui soutient l'action humanitaire/développement dans le pays)
Presque vingt ans après qu'ils en ont été chassés, les talibans ont repris Kaboul en août 2021. Une entrée dans la capitale afghane précédée un mois plus tôt par l'annonce d'un retrait total des troupes américaines. Fuite précipitée du président afghan Ashraf Ghani, évacuation des ressortissants étrangers par les ambassades occidentales en toute hâte, c'est la panique. Une année après cette déroute, Patrick De Saint-Exupéry, journaliste français et auteur du documentaire "Sous la loi des Talibans", est retourné sur place. Il répond aux questions de Frédéric Pfyffer. Dimanche 28 août à 20h55 sur RTS Deux, vous pourrez voir le documentaire "Sous la loi des talibans", réalisé par Patrick de Saint-Exupéry et Pedro Brito da Fonseca (France, 2022). Disponible dès maintenant en cliquant sur le lien ci-contre. Résumé: le 15 août 2021, l'Afghanistan a changé de visage. En une journée qui vit la fin du retrait des forces occidentales, la débâcle du régime en place et la prise de Kaboul par les talibans, un pays entier a renoué avec une histoire tragique. Ces vingt ans d'espoirs et d'efforts sont-ils anéantis? Photo: démonstration de force des talibans lors d'une parade militaire à Kandahar, en Afghanistan, le 8 novembre 2021. Lors du retrait américain au mois d'août de la même année, des milliards de dollars d'équipements militaires - hélicoptères Black Hawk, fusils d'assaut M-16, etc. - sont tombés aux mains des talibans. (© Stringer/Keystone/EPA)
Le 31 juillet 2022, un drone américain tuait à Kaboul Ayman Al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda. Joe Biden n'a pas manqué de l'annoncer en personne, comme pour effacer l'humiliation de la déroute en Afghanistan, un an tout juste après le retrait des troupes étasuniennes et l'entrée dans Kaboul des talibans. Mais les images de cette débâcle, de cette évacuation précipitée des Occidentaux auront marqué à jamais l'histoire récente. Le traumatisme de celles et ceux qui l'ont vécu et surtout les conséquences de ce basculement sont considérables. Depuis, les Afghanes - qui ont été totalement chassées de l'espace public - en sont les principales victimes. Laurent Huguenin-Elie s'entretient avec Victoria Fontan, politologue, rectrice de l'Université américaine d'Afghanistan. Photo: des écolières afghanes à Kandahar, Afghanistan, le 18 octobre 2021. Les talibans ont ouvert les portes des écoles aux garçons dans tout le pays le 18 septembre 2021, mais ont interdit aux filles de plus de 12 ans d'assister aux cours. Depuis, pour contourner cette interdiction, des écoles secondaires clandestines pour filles ont vu le jour. (© Stringer/Keystone/EPA)
On se souvient il y a tout juste une année de l'annonce du retrait total des soldats américains d'Afghanistan, des talibans entrant dans Kaboul, des évacuations en toute hâte des Occidentaux, bref de la débâcle. Comment en est-on arrivé là? Mais surtout, pourquoi les réseaux islamistes sont-ils si présents dans ce pays? Dans cette nouvelle série d'Histoire Vivante, nous retraçons quelques moments clés de l'histoire de l'Afghanistan, ce pays victime de la guerre froide, des rivalités entre puissances mais aussi des jeux d'influence de ses voisins. Laurent Huguenin-Elie reçoit Michael Barry, spécialiste de l'Afghanistan, ex-professeur au département d'études proches-orientales à l'Université de Princeton, professeur en chef à l'Université américaine d'Afghanistan, auteur de "Le Cri afghan", paru aux éditions de l'Asiathèque. Photo: vue du complexe fortifié situé à Abbottabad (Pakistan), où Oussama ben Laden a été tué par un commando de l'US Navy le 2 mai 2011. Après l'opération, nombre de commentateurs font remarquer que le chef d'Al-Qaïda n'aurait pas pu vivre dans cette petite ville chic, à proximité des meilleures écoles militaires du pays, sans le soutien des services de renseignement pakistanais. (© Sajjad Ali Qureshi/flickr)
En août 2021, il y a tout juste une année, les talibans entraient une nouvelle fois dans Kaboul, peu après l'annonce du retrait total des troupes américaines en Afghanistan. En fuite, le président afghan reconnaissait la victoire des Talibans, des fondamentalistes islamistes qui imposent une interprétation radicale de la charia. Histoire Vivante se penche sur la situation en Afghanistan et tente d'offrir des clés de compréhension, en parcourant l'histoire de ce pays martyre, victime des rivalités des puissances. Ce premier épisode présenté par Laurent Huguenin-Elie est l'occasion de rappeler le très riche passé antique et médiéval de l'Asie centrale grâce à Michael Barry, spécialiste de l'Afghanistan, ex-professeur au département d'études proches-orientales à l'Université de Princeton, professeur en chef à l'Université américaine d'Afghanistan, auteur de "Le Cri afghan", paru aux éditions de l'Asiathèque. Dimanche 28 août à 20h55, vous pourrez voir le documentaire "Sous la loi des talibans", réalisé par Patrick de Saint-Exupéry et Pedro Brito da Fonseca (France, 2022). Disponible dès maintenant en cliquant sur le lien ci-contre. Illustration: détail d'une miniature moghole représentant la reddition de la garnison perse safavide de la ville de Kandahar - dont on aperçoit les remparts à l'arrière-plan - en 1638 devant l'armée moghole de Shah Jahan.
L'Afghanistan a l'un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, selon les données des Nations Unies. 638 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commencé en novembre dernier à soutenir 33 grands hôpitaux dans différentes régions du pays. Le personnel n'était pas payé. Le système de santé publique ne fonctionnait pratiquement plus. Reportage dans une maternité de Kaboul. De notre envoyée spéciale à Kaboul, Dans la maternité de Malalai, les couloirs ne désemplissent pas. Depuis l'année dernière, le nombre de patients a doublé, passant de 5 000 à 11 000 à l'année. « Avant, les gens avaient les moyens d'aller dans des hôpitaux privés. À présent, à cause de la situation économique, ils n'ont plus de revenus, ils viennent ici, explique Dr Raheem Faizi la cheffe de la maternité. Et puis nous distribuons gratuitement de la nourriture et des médicaments, et d'autres produits essentiels. Enfin, comme nous avons des infrastructures spécialisées, et maintenant qu'il y a davantage de sécurité dans le pays, on peut transférer des patients de différentes provinces jusqu'à nous. » ► À lire aussi : Le système de santé afghan mis à mal La maternité publique est soutenue financièrement par le CICR, ce qui permet, entre autres, de continuer à payer les salaires. Qabila est sage-femme, elle explique qu'elle peut donner les vitamines et nutriments nécessaires pour assurer un accouchement dans les meilleures conditions possibles : « À cause de la crise économique, les femmes ne mangent pas à leur faim, elles sont dans des états physiques qui font qu'elles ont des difficultés à mettre au monde leurs enfants seules. Elles n'ont tout simplement pas assez d'énergie à ce stade. » Parissa est sur le point d'accoucher. Elle a déjà six enfants qu'elle peine à nourrir à la maison. « Nous n'avons pas assez d'argent, j'ai des enfants en bas âge, dont un garçon. Mon mari a perdu son travail et j'ai cinq filles. Ils sont tous si petits, raconte-t-elle. Avant, je pouvais aller chez le médecin, qui m'a dit que ma tension était basse, car je ne mangeais pas assez. Mais je n'ai rien à manger chez moi. Pas même un œuf. » ► À lire aussi : Afghanistan: le service de nutrition infantile d'un hôpital de Kandahar en surchauffe Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche depuis l'année dernière. De nombreuses familles ne mangent pas à leur faim. Zarmina Noori est la cheffe des sages-femmes. Elle raconte que l'anxiété des femmes est palpable : « à la naissance du bébé, les mères en difficulté s'inquiètent de savoir si elles pourront avoir assez de lait pour nourrir leur enfant. Elles demandent ce qu'elles peuvent manger pour mieux nourrir le bébé. Le stress leur fait perdre le peu de lait qu'elles peuvent avoir. Mais cette pauvreté, ce n'est pas nouveau. La pauvreté, la guerre, on ne connaît pas la paix ici. Comment donc avoir la paix d'esprit ? » Si le phénomène n'est pas nouveau en Afghanistan, l'effondrement de l'économie et les sanctions internationales se font sentir dans tout le pays.
En Afghanistan, 70 % de la population ne mange pas à sa faim et se bat au jour le jour pour survivre. Le pays, dont l'économie était déjà sinistrée par 40 ans de guerre, vivait sous perfusion de l'aide internationale. Avec la prise du pouvoir par les talibans, cette aide a cessé, faisant perdre à l'Afghanistan 40 % de son PIB. Conséquence : l'Afghanistan a plongé dans l'une des pires crises humanitaires au monde. Dans les camps de déplacés de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis, dans l'est du pays, les familles vivent dans le plus grand dénuement et en viennent à prendre des mesures inimaginables. De notre correspondante en Afghanistan, Mubarak et Asif vivent sous une bâche tendue au-dessus d'un trou large de 4 m² qu'ils ont creusé eux-mêmes dans la terre sèche de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis. Mubarak, porte son fils sur son dos. Le petit garçon, renversé par une moto quelques mois plus tôt, est handicapé. La mère, montre sa fille à ses côtés : « Je veux utiliser l'argent que j'aurai en la vendant, pour mon fils. Le mari qu'on lui a trouvé est sourd. Mais on n'a pas le choix. On est obligé de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un médecin à Kaboul ou au Pakistan. » « Quel âge as-tu ? », lui demande-t-on. Elle répond : « J'ai dix ans ». La fillette, frêle, baisse la tête, se détourne… « Je n'ai pas le choix, je n'ai qu'un seul fils », regrette Mubarak. Elle espère obtenir une dot d'environ 4 500 euros. « J'aime tellement mon fils. Il est très important, insiste-t-elle. Les garçons font des études, ils vont travailler en Iran et envoient de l'argent à leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles, appartiennent à d'autres, elles partent vivre chez leur mari. » ► À lire aussi : Les Afghans n'ont plus suffisamment d'argent pour assurer leurs besoins alimentaires Dans le camp de déplacés internes, la misère est extrême. Les familles se sont endettées, et plusieurs ont marié de force l'une de leur fillette. Il y a un mois, Rabia, a aussi pris cette décision inimaginable. Elle a donné sa fille Khassagoul, âgée de 12 ans seulement, en mariage : « La personne à qui on a emprunté de l'argent, nous demandait chaque jour de la rembourser. C'est pour ça qu'on a donné notre fille a un homme qui a 40 ans. Il nous a prêté 50 000 afghanis. Il nous a dit "si vous n'avez pas d'argent pour me rembourser, donnez-moi votre fille." Personne chez moi ne travaille, mon mari est handicapé et mon fils n'a que 10 ans. » Rabia Aghamamat a quitté son village frappé par la sécheresse il y a quatre ans, fuyant aussi les combats qui opposaient alors les talibans aux forces gouvernementales de l'ex-république d'Afghanistan. La famille, démunie, a encore plus sombré dans la misère au cours des derniers mois. « Je ne suis pas contente d'avoir donné ma fille en mariage, elle n'est pas prête pour tomber en enceinte ni pour s'occuper d'une maison », déplore-t-elle. « J'ai pris cette décision parce qu'on mourrait de faim, pour mes autres enfants. Notre situation s'est dégradée. Le riz et l'huile coutent très cher. On dîne une fois tous les 10 jours, sinon on ne mange que du pain avec du thé. Parfois, on dort le ventre vide. On ne peut même pas acheter de l'eau potable. » À Badghis, où 90 % de la population ne mange pas à sa faim, de plus en plus de familles désespérées, donnent leur fillette en mariage, certaines même contre des sommes parfois dérisoires. ► À lire aussi : Afghanistan: état des lieux un an après la prise de pouvoir des talibans
Depuis que les talibans sont arrivés au pouvoir il y a un an, ils ont imposé des réglementations strictes, notamment en ce qui concerne l'éducation des jeunes filles. Elles ne peuvent désormais plus accéder à l'enseignement secondaire. Par ailleurs, l'organisation humanitaire Save the Children estime que plus de 45 % des filles ne vont pas à l'école primaire, contre 20 % des garçons. De notre envoyée spéciale, Dans une petite salle de classe à Kaboul, une dizaine d'élèves, filles et garçons de moins de dix ans, tous mélangés, sont studieux. Ils se lèvent en cœur pour saluer leur professeur des écoles. L'arrivée au pouvoir des talibans a changé le destin des jeunes filles du pays. « On ne nous laisse pas aller à l'école à partir du collège », confie Asma, âgée de huit ans, timide, mais tout de même volontaire. Son rêve ? Devenir médecin. « Il y a des chances que je ne puisse pas étudier pour devenir docteur. On est tristes et déçues de ne pas pouvoir continuer à étudier. » Adela, son institutrice, s'estime chanceuse de pouvoir continuer à enseigner dans cet établissement privé. Mais elle peine à trouver comment rassurer ses élèves sur leur avenir. « Nous sommes bien sûr déçues pour nos étudiantes, on voudrait qu'elles puissent reprendre leurs études », dit-elle. Le regard incertain, elle ajoute : « Toutes les femmes ont peur d'être interdites de travailler pour de bon, on a toutes ça en tête, car il est difficile d'avoir confiance dans cette situation. » « Astreintes à domicile » Dans la classe d'à côté, quelques garçons suivent des cours de religion. L'un d'eux, Abasseen, âgé de neuf ans, explique que ses deux grandes sœurs n'étudient désormais plus. « Ma famille ne les laisse pas aller à l'école », raconte-t-il. « Nous sommes une famille un peu conservatrice et nous, nous sommes des hommes. » Selon le jeune garçon, ses sœurs lui disent qu'elles aimeraient étudier : « Je suis triste pour elles, pourquoi devraient-elles être illettrées ? » ► À lire aussi : «Les talibans ont enterré l'espoir des jeunes Afghanes en faisant sonner la cloche de l'école» C'est la question que de nombreuses femmes se posent. Maliha était à la tête du Women's Accounting Institute de Kaboul, responsable de l'égalité des sexes et enseignante de droit. Depuis un an, elle ne fait plus rien de tout cela. « Je ne pense pas que les écoles vont rouvrir pour les femmes », dit-elle, le ton désespéré. « Il n'y a aucun réel espoir, car lorsque les talibans étaient au pouvoir il y a vingt ans, toutes les écoles ont été fermées. Il y a un an, on espérait peut-être que ça changerait, mais aujourd'hui, nous n'avons plus du tout d'espoir. Maintenant, on reste chez nous, nous n'avons pas le droit d'étudier, d'enseigner, d'aller dehors. Nous sommes astreintes à domicile. » Ce changement de gouvernement a des conséquences dangereuses sur le bien-être mental des jeunes filles. Selon des études menées par Save the Children au cours de l'année passée, 26% des filles montrent des signes de dépression, contre 16% des garçons, et 27% des filles montrent des signes d'anxiété, contre 18% des garçons. Un futur incertain Baher supervise ce complexe privé qui réunit écoles primaires, secondaires et universités. Selon lui, il faut s'adapter à la situation du mieux possible pour pouvoir continuer à offrir une éducation aux générations futures. Il se peut que cette situation ne soit que temporaire, espère-t-il. « Dans les écoles que le gouvernement dirige, il y a des problèmes, les responsables ne sont pas en mesure de payer certains salaires, il leur manque des enseignants », explique-t-il. « Des méthodes plus strictes ont été mises en place depuis l'arrivée des talibans. Ce sont des choses qui ont eu un impact négatif sur les étudiants, les enseignants. Si la situation perdure, il y aura de sérieuses conséquences. Mais il faut garder espoir. » Certains membres du mouvement taliban sont favorables au retour des filles à l'école, soit parce qu'ils n'y voient aucune objection religieuse, soit parce qu'ils souhaitent améliorer leurs relations à l'international. D'autres, en particulier les anciens des zones rurales qui constituent l'épine dorsale du mouvement, s'y opposent fermement. ► À écouter aussi : En Afghanistan, quelle résistance pour les femmes? La cloche sonne, Mohammad, un élève de 13 ans, se lève de sa chaise. Pour lui, cette interdiction est incompréhensible. « Elles ont aussi le droit d'avoir une éducation et un bel avenir devant elles », déclare le jeune homme, déterminé. « Aujourd'hui, leur futur est incertain. Les filles devraient retourner à l'école, car tous les hommes et les femmes doivent travailler ensemble pour notre pays. C'est vraiment cruel et ça va ruiner l'avenir du pays. » Des cours à la maison se multiplient, d'autres en ligne sont également accessibles. Les femmes usent de détours autrefois impensables pour tenter de s'octroyer un droit pourtant fondamental. Mais pour cela, encore faut-il avoir les moyens de le faire.
Privées d'éducation, forcées de porter le voile intégrale, bannies de la politique et des médias, les femmes disparaissent peu à peu de l'espace public en Afghanistan. Le régime taliban a mis en place une version rigoriste de la charia islamique qui ne laisse aucune place à celles qui représentent plus de la moitié de la population. Reléguées au rang de « mineure sous tutelle d'un proche masculin », les femmes ont perdu l'ensemble de leurs droits acquis au cours de la République afghane d'Afghanistan, soutenue entre 2001 et 2021 par la communauté internationale. Exclues de nombreux emplois dans la fonction publique et dans le secteur privé, la contribution économique qu'elles représentaient pour le pays a disparu, et l'ONU l'évalue même à un milliard de dollars, soit jusqu'à 5% du PIB de l'Afghanistan. « L'avenir est un immense trou noir », confient plusieurs Afghanes résignées à subir leur sort dicté par un régime qui déteste les femmes. De notre envoyée spéciale à Kaboul, Cléa Broadhurst, et notre correspondante, Sonia Ghezali Lundi 15 août 2022, dans les rues de Kaboul, des centaines de combattants et sympathisants du régime célèbrent leur victoire sur les États-Unis et leurs alliés. Drapeaux blancs et noirs de l'Émirat flottent aux fenêtres de Corolla et de Jeep. Des haut-parleurs diffusent des Nasheed, ces chants religieux musulmans. Sur le toit d'un immeuble, Zholya Parsi observe ces scènes de joie, sous la pluie. « Même le ciel pleure sur la misère du peuple afghan. Il y a un an, l'Afghanistan tombait entre les mains des talibans et tous les rêves, tous les espoirs des filles et des garçons afghans ont été anéantis », déplore-t-elle. Zholya, ancienne institutrice, milite pour les droits des femmes depuis que les talibans ont pris le pouvoir. En ce jour, elle porte une robe rouge pour défier les fondamentalistes religieux et un voile noir en signe de deuil. « Je crois qu'ils rient sur notre mort, sur la mort de notre âme. Leurs voix résonnent à mes oreilles comme une bombe atomique qui explose. Ils sont en train de fêter l'anniversaire de notre destruction. Ils célèbrent la misère du people afghan » Pour défendre ses droits, Zholya Parsi prend des risques, comme samedi 13 août, lorsqu'elle a organisé une manifestation réprimée violemment par des combattants talibans qui tiraient en l'air à balles réelles pendant de longues minutes. ► À écouter aussi : Afghanistan : une manifestation de femmes dispersée par les tirs des talibans à Kaboul Dans l'ouest du pays, à Herat, Niloufar a choisi de se battre avec sa plume. Écrivaine, elle publie des textes et des poèmes contre l'obscurantisme. Elle confie : « J'ai très très peur. Chaque jour quand je me mets mes chaussures pour sortir, je me dis que je ne rentrerai peut-être pas. C'est très difficile, mais on essaie, le gouvernement n'aime pas que les femmes travaillent. C'est pour ça qu'on doit être prudentes. » La pression est permanente pour cette militante féministe qui enseigne la littérature à l'université et dont un ami militant a été arrêté il y a un an. Elle dit être en permanence sur ses gardes. « J'évoquais en classe Syngué Sabour, le roman d'Atiq Rahimi. L'héroïne parle de ses sentiments. L'une de mes étudiantes s'est exclamée : Ah non ! Vous ne devriez pas parler de ces choses-là en classe ». Malgré les risques, Niloufar refuse de renoncer à son combat. « C'est notre responsabilité, notre responsabilité en tant qu'être humain de rester mobilisé. Je sais qu'un jour, je risque de perdre ma vie à cause de ça, mais ça n'a pas importance. », s'exclame-t-elle. Le 15 août est désormais un jour férié en Afghanistan. Pour Niloufar et de nombreuses femmes afghanes, il s'agit d'un jour noir. ► À écouter aussi : Afghanistan : les femmes au destin brisé envisagent le pire
L'EMPRISE DES TALIBANS, LA DÉTRESSE DES AFGHANES – 16/08/22 Invités AGNÈS LEVALLOIS Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique MARGAUX BENN Grand reporter Co-auteure du documentaire « Afghanistan : vivre en pays taliban » CÉLINE BARDET Juriste internationale YVES THRÉARD Éditorialiste, directeur adjoint de la rédaction – « Le Figaro » Il y a tout juste un an, le 15 août 2021, les talibans reprenaient le contrôle de Kaboul et rétablissaient l'émirat islamique d'Afghanistan, vingt ans après l'intervention militaire des Etats-Unis qui les avait écartés du pouvoir. Après le départ précipité des troupes américaines, ils prenaient possession du palais présidentiel et redevenaient maîtres du pays. Douze mois plus tard, il est au bord du gouffre, confronté notamment à une grave crise humanitaire. Selon l'Organisation des Nations Unies, près d'un Afghan sur deux, soit près de 20 millions de personnes, vit en situation d'insécurité alimentaire. Plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans souffre même de malnutrition aigüe. Face à cette situation catastrophique, les Nations unies ont appelé à lever plus de 8 milliards de dollars de fonds, un montant inégalé dans l'histoire de l'organisation. C'est que le pays est économiquement totalement asphyxié. Avant le retour des talibans au pouvoir, le budget de l'Afghanistan dépendait déjà à plus de 75 % de l'aide internationale. Depuis, cette dernière a grandement diminué. De plus, afin d'accentuer la pression sur le régime, de nombreuses sanctions ont été décidées. Le pays est donc en proie à de considérables difficultés économiques et sociales, contrairement aux annonces de jours meilleurs que faisait le régime l'an passé. Les promesses d'un régime moins strict et plus tolérant ont également fait long feu. Les libertés et droits des femmes sont réduits à portion congrue. Sur le plan international, depuis le retour au pouvoir des talibans, les relations diplomatiques ont été coupées avec le reste du monde. Aucun pays n'a encore officiellement reconnu le régime de l'émirat islamique. Le pays n'est toutefois pas totalement isolé. Si les Occidentaux ont tous quitté les lieux, Moscou a été l'une des rares capitales, avec Pékin, à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul après l'arrivée au pouvoir du mouvement fondamentaliste. La Russie et la Chine demeurent en effet deux des rares pays à vouloir, coûte que coûte, maintenir le dialogue avec le nouveau gouvernement. Une délégation talibane du ministère de l'Industrie et du commerce est d'ailleurs arrivée hier à Moscou. La Chine lorgne, elle, les ressources minières du pays, notamment les terres rares et le cuivre. Si le pays maintient des contacts avec l'extérieur, il le doit aussi à ses liens étroits avec le Qatar, intermédiaire incontournable y compris auprès des Occidentaux. Si un dialogue est bel et bien au point mort, c'est celui entre Paris et Bamako. Après neuf ans de présence militaire, la France a été poussée vers la sortie par la junte au pouvoir au Mali. Les derniers soldats français de l'opération « Barkhane » ont quitté le pays, a fait savoir hier l'état-major français. En neuf ans de présence au Sahel, l'armée française a perdu 59 militaires. En dehors du Mali, la présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici à la fin de l'année, passant à 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera également à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabée. L'objectif étant de limiter la déstabilisation de la région par les groupes terroristes islamistes. Au Mali, le gouvernement militaire ne contrôle plus grand chose. Le pays connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer. Un groupe djihadiste affirme même avoir tué quatre de ces miliciens. Quel est le bilan pour la population afghane d'un an de gouvernement taliban ? Le régime de Kaboul peut-il parvenir à sortir de l'isolement ? Le Mali risque-t-il comme l'Afghanistan de tomber aux mains de groupes islamistes ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Il y a tout juste un an, le 15 aout 2021, après près de 20 ans de guerre, le président Afghan Ashraf Ghani reconnaissait la victoire des talibans dans son pays. L'Afghanistan retombait aux mains des forces talibanes, entrainant débacle, chaos, famine.On a tous vu des images de l'aéroport de Kaboul, la capitale du pays, envahi par toutes celles et ceux qui voulaient quitter le pays à tout prix.Aujourd'hui, je vous propose de rendre hommage aux habitants de ce pays, restés ou non là bas, au travers de 2 témoignages retraçant les 20 ans d'histoire qui ont mené à la chute du gouvernement Afghan. Vous entendrez tout d'abord Nicolas Wild, auteur de bandes dessinées qui a vécu à Kaboul pendant les années 2000, puis Paul Vercoustre, qui au terme d'une traversée de l'Asie Centrale à vélo avait trouve un job plein de sens a Kaboul ou il a vécu jusqu'à son évacuation mi-août 2021 lors de la chute du régime.Tous deux restent profondément attachés à ce pays qui a changé leur vie, et je vous invite à découvrir pourquoi.Cet été, French Expat vous fait revivre les grands moments des saisons précédentes dans les épisodes du mois d'août. L'occasion de redécouvrir des épisodes qui ont marqué notre communauté !Retrouvez tous les épisodes, découvrez l'équipe et la mission du podcast, ainsi que tous les liens pour nous retrouver sur toutes les plateformes sur le site www.frenchexpatpodcast.com/Suivez les coulisses de French Expat Le Podcast sur les réseaux sociaux :
durée : 00:43:13 - Le Temps du débat d'été - par : Quentin Lafay - Un an après la reprise du pouvoir par les talibans, la situation en Afghanistan semble critique : selon Human Rights Watch, 90 % des foyers afghans ne mangent pas à leur faim. Quel avenir pour la population et pour le pays ? - invités : Nassim Majidi co-fondatrice/directrice de Samuel Hall, un centre de recherche basé à Kaboul (organisation à but social qui forme des chercheurs afghans et qui soutient l'action humanitaire/développement dans le pays); Jean-Luc Racine directeur de recherche au CNRS, chercheur senior au think tank Asia Centre; Solène Chalvon-Fioriti Journaliste indépendante
Le 15 août 2021, 20 ans après en avoir été chassés par les Américains, les Talibans reprenaient le pouvoir à Kaboul. Un an après, où en est l'Afghanistan, devenue Émirat islamique ? Comment le pays a-t-il sombré dans une crise économique et humanitaire dont les femmes sont les premières victimes ? Pourquoi les Talibans ont-ils opté pour l'interprétation la plus stricte de la charia, quitte à rester au ban des nations et à se priver de milliards de dollars gelés par Washington ? Quel avenir pour les filles, interdites de collèges et de lycées, et pour les femmes afghanes, contraintes de porter le voile intégral, privées d'emploi et cantonnées chez elles ? Quels liens subsistent entre les fondamentalistes afghans et al-Qaida dont le chef, Ayman Al Zawahiri, vient d'être tué le 31 juillet 2022, en plein Kaboul par une frappe de drone américain ? Invités : - Solène Chalvon-Fioriti, grand reporter, co-réalisatrice avec Margaux Benn du documentaire « Vivre en pays taliban », autrice de « La femme qui s'est éveillée » chez Flammarion. - Mickael Barry, politologue, professeur à l'Université américaine de Kaboul déplacée désormais à Venise, auteur de « Le cri afghan » paru en 2021 chez Asiathèque. - Romain Malejacq, professeur de Sciences politiques à l'Université de Radboud aux Pays-Bas, auteur de « Warlord Survival : The delusion of State Building in Afghanistan », aux Presses de l'Université de Cornell.
Depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a un an, la condition des femmes dans le pays n'a cessé d'empirer. Privées de travail, privées d'écoles, les femmes en Afghanistan payent le prix lourd du changement de gouvernement. L'Afghanistan est l'un des rares pays où le taux de suicide des femmes est plus élevé que celui des hommes. Depuis un an, on constate une augmentation très nette des suicides dans tout le pays. De notre envoyée spéciale à Hérat, Dans un cabinet médical à Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, Nafisa*, qui était enseignante jusqu'à l'année dernière, vient voir Ali, un psychologue, pour la quatrième fois. Elle fait partie des nombreuses femmes qui ont dû renoncer à leur travail depuis l'arrivée des talibans à la tête du pays. « Cette situation est terrible », nous confie-t-elle en crispant ses mains. « J'attends la prochaine guerre, vous savez ». Depuis le « changement de situation », comme les Afghans le disent, la jeune femme de 23 ans n'est plus la même. « J'ai peur, je transpire de tout mon corps, je suis constamment stressée. Je me sens comme une folle. J'ai toujours peur qu'on vienne me chercher pour me faire du mal. On a déménagé, j'ai jeté mes cartes SIM », confesse-t-elle. Ce qu'elle décrit, elle le vit au quotidien. « J'ai rompu tous les liens que j'avais avec mes collègues, je me sens isolée. Je pense qu'on est poussées à se suicider si on n'accepte pas cette situation. Si jamais je n'ai aucune chance de quitter le pays, ma seule option, sera la mort » ► À lire aussi : Afghanistan : une manifestation de femmes dispersée par les tirs des talibans à Kaboul Destins brisés Ces pensées suicidaires, elles sont de plus en plus nombreuses à les avoir. Fatima a 15 ans et elle a déjà tenté deux fois de mettre fin à ses jours. « Les écoles ont fermé pour les filles. Depuis, je me sens comme en prison, je me sens oppressée », nous raconte la jeune fille. « J'ai peur et je pense à des choses terribles, je m'inquiète pour ma vie, mon avenir. Faute de pouvoir partir très loin d'ici, j'ai envie de me suicider », dit-elle, la voix frêle. « Parfois, j'ai envie de me jeter sous les roues d'une voiture ». Sans pouvoir aller à l'école, elle ne voit plus ses amies, elle ne peut plus partager ce qu'elle ressent, nous raconte-t-elle. « Nous les filles, nous n'avons aucun espoir, car nous n'avons plus de rôle dans la société. Malheureusement, les femmes en Afghanistan n'ont aucune valeur ». Fatima voulait devenir juge. Mais aujourd'hui, elle n'a aucun espoir que son rêve se réalise. Fariba, sa mère âgée de 41 ans, a peur pour sa fille, d'autant qu'elle comprend très bien la situation dans laquelle elle se trouve. « Sous le régime précédent, les femmes n'avaient pas peur. Mais je me souviens du gouvernement taliban d'avant (les talibans ont été au pouvoir entre 1996 et 2001, NDLR), pendant cinq ans, je n'ai pas eu le droit de travailler, je devais rester chez moi. Ils ont gâché cinq ans de ma vie » Fariba est bénévole dans un hôpital d'Hérat. Depuis qu'elle est séparée de son mari, elle vit chez son frère, avec sa fille et ses deux garçons. Privés de télévision et de radio, aller à l'hôpital est sa seule échappatoire. Elle emmène parfois sa fille avec elle, pour qu'elle sorte un peu de la maison. « Je vois ma fille pleurer tous les jours et je sais bien pourquoi. Elle veut rester seule, elle ne veut voir personne, elle s'énerve pour un rien. Elle a fini par avaler des médicaments tellement ça n'allait pas » ► À écouter aussi : Femmes en Afghanistan : retour aux enfers sous le joug des talibans Suicides en hausse Selon le psychologue, impossible de donner des chiffres précis, car les statistiques sont erronées : il explique que les talibans ne laissent pas les médecins enregistrer les cas de suicide, car ils ne veulent pas que le monde sache que le taux de suicide monte en flèche dans le pays. Mais il l'affirme, de plus en plus de femmes viennent le voir, soit parce qu'elles y songent, soit parce qu'elles l'ont déjà tenté et leurs familles souhaitent qu'elles en parlent à un professionnel. « Le nombre de patientes avec des soucis mentaux a augmenté, particulièrement les femmes qui ont tenté de se suicider. Dans d'autres pays, quand on veut être en bonne santé, le gouvernement et la famille apportent leur soutien, les femmes ont souvent du travail et il n'y a pas de mariage forcé. En Afghanistan, les tensions sont souvent liées à la violence sexuelle dans les foyers, c'est une des raisons pour lesquelles les cas de suicide augmentent ». Ali souligne que de nombreux facteurs font tomber les femmes en dépression : ne plus pouvoir travailler, la crainte pour l'avenir de leurs filles, la violence conjugale. Il faut parfois quelques consultations pour que les femmes se confient réellement, dit-il, car lors des premières visites, les proches sont souvent présents, ne leur permettant pas de se livrer en toute discrétion. ► À lire aussi : Afghanistan, les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Choix inimaginables L'environnement dans lequel évoluent les femmes est devenu plus menaçant pour les jeunes filles. Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, de nombreuses ONG locales et internationales ont constaté une recrudescence des mariages d'enfants, des mariages précoces et des mariages forcés en Afghanistan. L'un des facteurs à l'origine de cette augmentation est la crise économique et humanitaire. Un garçon malade à charge, Mubarak, une mère de famille qui a la trentaine, veut vendre sa fille âgée de dix ans. « Je veux utiliser l'argent que j'aurai en la vendant, pour mon fils. Le mari qu'on lui a trouvé est sourd. Mais on n'a pas le choix. On est obligé de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un médecin à Kaboul ou au Pakistan », confie-t-elle. Elle n'a pas le choix, dit-elle, c'est son seul fils. « J'aime tellement mon fils. Il est très important. Les garçons font des études, ils vont travailler en Iran et envoient de l'argent à leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles appartiennent à d'autres. Elles partent vivre chez leur mari », nous dit-elle. ► À lire aussi : Afghanistan : un an après le retour des talibans, l'horizon de plus en plus sombre des femmes Elle n'est pas la seule à avoir pris cette décision inimaginable, parfois pour obtenir des sommes dérisoires. Rabia a donné sa fille de 12 ans en mariage pour rembourser les 50 000 afghanis (environ 550 euros) empruntés à un homme de 40 ans. « Je ne suis pas contente de l'avoir fait, elle n'est pas prête pour tomber en enceinte ni pour s'occuper d'une maison. J'ai pris cette décision parce qu'on mourrait de faim, pour mes autres enfants », confesse-t-elle. Perte de repères fondamentaux, pauvreté extrême, destins brisés, ce sont des facteurs qui poussent les femmes à envisager le pire. L'un des seuls espoirs que certaines d'entre elles nourrissent aujourd'hui est de pouvoir un jour quitter le pays dans lequel elles ne peuvent s'épanouir. *Tous les noms ont été modifiés pour des raisons de sécurité.
SALMAN RUSHDIE POIGNARDÉ, 33 ANS APRÈS LA FATWA – 13/08/22 Invités BERNARD ROUGIER Spécialiste du monde arabe et de l'islamisme Université Sorbonne-Nouvelle SARA DANIEL Grand reporter – « L'Obs » ÉRIC DELBECQUE - Spécialiste en sécurité intérieure Ancien responsable de la sûreté de Charlie Hebdo après les attentats de 2015 FRANÇOIS DURPAIRE Historien des États-Unis - Cergy Paris Université SONIA DRIDI - En direct des États-Unis Correspondante aux États-Unis - « France 24 » et « RTBF » 14 février 1989. L'ayatollah iranien Ruhollah Khomeyni lance une fatwa contre l'écrivain britannique Salman Rushdie. Celui-ci venait de publier ses Versets sataniques, livre considéré comme blasphématoire par les islamistes. 33 ans plus tard, ce vendredi 12 août dans l'Etat de New York, aux Etats-Unis, l'écrivain pourtant sous protection policière a été poignardé au cou et à l'abdomen alors qu'il s'apprêtait à donner une conférence. Un choc dans le monde entier, alors que l'homme de lettres de 75 ans était devenu une icône de la liberté d'expression. Depuis hier, les réactions du monde politique et littéraire ont affluées de partout. « Il exerçait un droit que nous devrions jamais cesser de défendre », a déclaré Boris Johnson. « Le combat de Salman Rushdie est le nôtre, universel », a twitté de son côté Emmanuel Macron. En France, l'opposition de gauche comme de droite s'est également émue de l'attentat. «Poignardé par la haine islamiste», a commenté le communiste Fabien Roussel. « C'est un symbole de résistance face au totalitarisme islamiste qui a été attaqué », a affirmé le président du RN, Jordan Bardella. Les nouvelles sur l'état de santé de Salman Rushdie ne sont « pas bonnes », a déclaré son agent. S'il est toujours en vie, il a été placé sous respirateur artificiel et va « probablement perdre un œil ». « Les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie ». L'agresseur, lui, a été arrêté et placé en détention. Il s'agit de Hadi Matar, 24 ans, originaire de l'Etat du New Jersey. La police n'a pas voulu donner son pays d'origine pour l'instant. Hadi Matar avait publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à l'extrémisme chiite. Cet attentat contre la liberté d'expression agit comme un rappel de la menace terroriste qui règne dans le monde. Sept ans après l'attaque contre Charlie Hebdo, deux ans après l'assassinat de Samuel Paty, la France est toujours sur le qui-vive. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vient de demander aux préfets de « renforcer significativement » la surveillance des églises ce 15 août, au vu de la « persistance du risque terroriste ». Autre signe de la lutte contre le djihadisme et l'obscurantisme religieux : la mort, début août, du chef d'al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri, touché par des frappes américaines à Kaboul. Pendant ce temps-là, à l'instar de Salman Rushdie, d'autres personnalités sont menacées de mort par les islamistes. En France, la jeune Mila est sous protection policière depuis avoir affirmé sur les réseaux sociaux sa détestation des religions, notamment de l'Islam. La présentatrice de Zone interdite, Ophélie Meunier, vit aussi sous protection policière depuis son émission sur l'islamisme à Roubaix. Tout comme les journalistes actuels de Charlie Hebdo, et ceux qui ont survécu à l'attentat de 2015. Alors, que sait-on de l'attaque contre Salman Rushdie ? Où en est la menace islamiste dans le monde ? Comment mieux protéger ces personnalités menacées de mort ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 01:11:59 - Le Magazine du week-end - par : Marguerite Catton - Incendies, sècheresses et vagues de chaleur : le glas sonne pour l'insouciance climatique. En deuxième partie nous reviendrons sur la tentative d'assassinat de Salman Rushdie - invités : Dominique Méda Professeure de sociologie à Paris-Dauphine; Claire Tutenuit Déléguée générale de l'Association française des Entreprises pour l'Environnement; Erwan Lecoeur sociologue et politiste, chercheur associé au laboratoire PACTE de l'université de Grenoble Alpes; Michael Barry Politologue et spécialiste en civilisation musulmane classique. Professeur à l'Université américaine de Kaboul.; Marc Weitzmann Ecrivain et producteur de l'émission "Signes des temps"
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L'hôpital « Afghan-Japan » de Kaboul ne reçoit plus aucun fonds depuis plusieurs semaines. Les employés travaillent de façon bénévole dans l'établissement spécialisé dans les maladies infectieuses et dans la lutte contre le Covid-19. La situation de cette institution de santé publique en Afghanistan est révélatrice des défis du secteur de la santé en Afghanistan. Un système de santé fragilisé par 40 ans de guerre et qui dépend presque entièrement des bailleurs de fonds internationaux. Avec les sanctions internationales qui pèsent sur le pays depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a presque un an, le système de santé souffre plus que jamais d'un manque de moyens et d'une couverture de soins réduite. Certains établissements de santé ont fermé leurs portes, de nombreux employés médicaux ont démissionné ou quitté le pays, ce qui laisse un nombre réduit de travailleurs qui tentent de répondre aux urgences. L'hôpital afghan-japonais à Kaboul est spécialisé dans les maladies transmissibles. Doté de machines perfectionnées, il est devenu la référence dans la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Les 20 lits de l'unité de soins intensifs sont tous occupés par des hommes et des femmes de tous âges. Le Dr. Noorali Nazarzai est le responsable : « Ces patients sont dans des états très critiques, leurs poumons se sont détériorés à 90-95%. Tout l'oxygène qui leur est donné l'est grâce à des respirateurs. S'il n'y avait pas ces machines, nous aurions perdu la plupart de ces patients. » Ce médecin ne sait pas s'il recevra son salaire à la fin du mois, car les caisses de l'hôpital sont vides. « Le contrat de six mois que nous avions avec l'Organisation mondiale de la santé s'est achevé le 14 juillet, comme l'explique le directeur Tariq Ahmad Akbari. Ce contrat n'a pas été renouvelé. Ça nous plonge dans un état de panique et ça stresse tout notre personnel médical. » L'aide internationale finance presque à 100% les hôpitaux publics du pays. Mais la coordination et la communication entre le régime taliban et les gérants de l'aide internationale sont parfois compliquées, et ont des répercussions directes sur le système de santé. « Cela fait un an que nous vivons avec ces tensions, avec le sentiment que tout peut arriver, poursuit Tariq Ahmad Akbari. Peut-être que du personnel sera licencié, ou que nos salaires seront baissés. » ► À lire aussi : Afghanistan: les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Sans les financements de la communauté internationale, le système de santé afghan s'effondrerait. De nombreux villages n'ont pas d'accès à un centre médical. Les cliniques mobiles du Croissant-Rouge afghan sont déployées dans plusieurs provinces. Nous suivons le Dr. Sultan Mohammad dans sa tournée dans le village de Shadkhana dans la province de Kaboul. Les consultations ont lieu au premier étage d'une échoppe en construction, des dizaines de femmes en burqa, sont assises à même le sol sur des nattes en plastique. Une femme : « J'ai une douleur dans mon œil. » Le médecin : « Est-ce qu'il est rouge ? » La femme : « Non, il est juste gonflé. » Le médecin : « Est-ce que je peux voir votre œil ? » La femme : « Non. » Le Dr. Sultan Mohammad explique : « Je ne suis pas autorisé à voir son visage selon la tradition locale, donc je ne peux pas voir son œil. À l'hôpital, nous pouvons examiner les femmes, mais pas ici. Je peux seulement lui donner des médicaments en fonction des symptômes qu'elle me décrit. » Près d'eux, un infirmier soigne un enfant âgé de 10 ans blessé à la jambe : « Un chien m'a mordu il y a trois jours. Il n'était pas attaché. Il s'est jeté sur moi et m'a mordu. » La clinique mobile passe trois jours tous les deux mois dans le village : « La plupart des gens n'ont pas les moyens d'aller à l'hôpital parce que c'est très loin, poursuit le Dr. Sultan Mohammad. Si notre équipe ne venait pas ici, alors ils auraient recours à certains remèdes traditionnels qui peuvent être dangereux. » Ce jour-là, 300 patients seront auscultés gratuitement à Shadkhana par les médecins du Croissant-Rouge afghan. ► À écouter : En Jordanie, la vie cachée de la communauté LGBT+
Les États-Unis sont-ils encore les gendarmes du monde ? LES INVITÉ.ES : - Anthony BELLANGER - Éditorialiste, spécialiste des questions internationales à « France Inter » - Gallagher FENWICK - Journaliste, reporter - Valérie NIQUET - Responsable du pôle Asie à la Fondation pour la Recherche Stratégique, auteure de Taiwan face à la Chine - Anne DEYSINE - Juriste et politologue, spécialiste des États-Unis Plus de 20 ans que l'Amérique attendait ça : Joe Biden a annoncé hier soir qu'une frappe aérienne américaine à Kaboul, avait tué le leader d'AlQaida, Ayman al-Zawahiri. « Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n'est plus », a déclaré le président américain. Le résultat d'un travail de renseignement acharné pour anéantir cette tête pensante de l'attentat du 11 septembre, ancien bras droit d'Oussama Ben Laden, qui avait pris la relève après son élimination en 2011. Une victoire symbolique qui vient atténuer l'humiliation des Etats-Unis lors de leur retrait d'Afghanistan l'été dernier, ouvrant la voie à la prise de pouvoir des Talibans dans le pays. Le Spar-19 de l'US Air Force, scruté de près. C'est l'avion qui transporte actuellement en Asie la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi. Fera-t-elle escale à Taïwan ? Le suspense est réel et fait monter la tension entre Pékin et Washington. La Chine assure même que les Etats-Unis « devront payer le prix de leur atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine » si une visite à Taïwan avait lieu. Pour appuyer ce message, les militaires chinois ont diffusé sur Internet une vidéo au ton martial, montrant des soldats en plein exercices militaires. Nancy Pelosi n'est en réalité pas à sa première altercation avec les autorités chinoises, elle qui critique ouvertement le régime de Pékin depuis des années. Pendant ce temps-là, la 10ème conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires se tient à New York. Pour son ouverture hier, le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit inquiet d'un risque nucléaire pesant sur le monde. Selon lui, l'humanité n'est qu'à « un malentendu » ou « une erreur de jugement » de l'« anéantissement nucléaire ». Dans une lettre adressée aux participants à la conférence, Vladimir Poutine s'est montré conciliant, estimant qu' « il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire ». Un an et demi après l'assaut du capitole, Donald Trump a fait son grand retour en politique... et à Washington. L'ancien président a livré la semaine dernière dans la capitale un discours digne d'un candidat en campagne : « on se prépare pour un retour incroyable », a-t-il affirmé, laissant peu de doute sur ses intentions pour 2024 et promettant « plus de détails à venir ». Axant son discours sur l'immigration et la criminalité, il en a évidemment profité pour taper sur son successeur : railleries sur son état de santé et critiques sur ses résultats économiques et son Inflation Reduction Act... Trump a multiplié les outrances. Al-Qaïda est-elle vouée à disparaître après la mort de son leader ? Une visite de Nancy Pelosi à Taïwan pourrait-elle mettre le feu aux poudres face à la Chine ? Donald Trump a-t-il des chances d'être réélu en 2024 ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 00:03:12 - Géopolitique - Pour les Etats-Unis - et Joe Biden - c'est une victoire qui efface presque l'humiliation de la déroute afghane d'août 2021 : un drone étasunien a tué dans la capitale talibane Aymam Al-Zawahiri, le chef d'Al Qaida.