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durée : 00:14:54 - Journal de 18h - Les Européens au chevet de l'Ukraine. Plusieurs dirigeants du Vieux Continent se rendront demain à Washington en compagnie de Volodymyr Zelensky. - réalisation : Martin Desclozeaux
Le Journal en français facile du mercredi 13 août 2025, 18 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BvB7.A
C dans l'air du 5 août 2025 : Droits de douanes américains, Chine...l'Europe prise en étauÉmission présentée par Saliah BrakhliaLes nouveaux droits de douane de 15% entre les Etats-Unis et l'Europe entreront en vigueur jeudi. Mais déjà, plusieurs voix s'élèvent pour critiquer l'accord obtenu entre la Commission européenne et la Maison Blanche. Ancien ministre de l'Économie, Thierry Breton considère que cet accord est "déséquilibré", et qu'il a été imposé par Washington, alors même que l'Europe est le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Ce week-end, l'ancien Premier ministre Michel Barnier a vivement critiqué Ursula Von Der Leyen, qualifiant la négociation d'"immense défaite". Parmi les secteurs les plus touchés, les produits pharmaceutiques (120 milliards d'euros d'exportation en 2024), et les vins et spiritueux (8 milliards) s'inquiètent de leur avenir. Le secteur du luxe devrait s'en sortir un peu mieux, en répercutant la hausse des droits de douane sur les prix. Quant à l'industrie aéronautique, elle a bénéficié d'une exemption de droits de douane.Autre victime de la guerre commerciale, l'industrie automobile est en berne : fin juillet, le groupe franco-italien Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler…) a annoncé une perte de 2,3 milliards d'euros sur le premier semestre, notamment en raison d'une baisse des ventes de véhicules en Europe et aux Etats-Unis. En Allemagne, l'automobile est aussi en crise. Mercedes a annoncé fin juillet une chute de 69% de son bénéfice au deuxième trimestre, et Porsche de 91% par rapport à la même période en 2024. Le marché du véhicule haut de gamme allemand, qui se tournait avant tout vers la Chine, est confronté à un repli des consommateurs sur leur propre marché : ces derniers privilégient désormais les marques chinoises plus abordables et connectées, à l'image de la berline Xiaomi SU7, trois fois moins chère qu'une Porsche Taycan.Et les Chinois ne se contentent pas d'envahir le marché de l'automobile européen. Ils investissent également dans les autres secteurs clés. Fin mai, le groupe chinois Wanrun a ainsi repris Safra, le seul constructeur français d'autobus à hydrogène, qui avait été placé en redressement judiciaire depuis février. Le consortium chinois a repris pour 7 millions d'euros l'ensemble des activités du groupe ainsi que 120 salariés (sur 169). Ce rachat n'avait pas plu à tout le monde : "Au moment où le gouvernement en appelle à la souveraineté industrielle et veut renforcer les territoires d'industrie, (…) une nouvelle erreur se profile à Albi si le tribunal de commerce faisait le choix du groupe asiatique", avait pointé Jean-Louis Chauzy, le Président du Conseil Economique et social de Midi-Pyrénées. D'autant que l'offensive chinoise ne se limite pas à Safra : ces derniers mois, Vencorex, l'un des fleurons français de la chimie, et l'équipementier automobile GMD ont subi le même sort.L'Union européenne peut-elle espérer de nouvelles négociations sur les 15% de droits de douane imposés par les Etats-Unis ? Quels secteurs économiques vont être les plus touchés ? Comment expliquer les difficultés de l'industrie automobile européenne ? Et faut-il craindre les rachats d'entreprises françaises par les Chinois ?LES EXPERTS :- Éric ALBERT - Journaliste en charge des questions économiques et européennes - Le Monde- Sylvie MATELLY - Économiste, directrice de l'Institut Jacques Delors, auteure de "Géopolitique de l'économie"- Marc VIGNAUD - Journaliste économique - L'Opinion- François GEEROLF - Économiste - OFCE
C dans l'air du 5 août 2025 : Droits de douanes américains, Chine...l'Europe prise en étauÉmission présentée par Saliah BrakhliaLES EXPERTS :- Éric ALBERT - Journaliste en charge des questions économiques et européennes - Le Monde- Sylvie MATELLY - Économiste, directrice de l'Institut Jacques Delors, auteure de "Géopolitique de l'économie"- Marc VIGNAUD - Journaliste économique - L'Opinion- François GEEROLF - Économiste - OFCE
durée : 00:14:03 - La Question du jour - par : Julie Gacon - Après des mois de suspense sur les tarifs américains imposés aux marchandises européennes, les deux partenaires commerciaux se sont finalement entendus pour fixer ces droits de douane à 15%. L'UE avait-elle le choix que d'accepter ou non les conditions posées par les Etats Unis ? - réalisation : Sam Baquiast - invités : Sébastien Jean Professeur d'économie au Conservatoire National des Arts et Métiers et directeur associé de l'initiative Géoéconomie-géofinance de l'Ifri (Institut français des relations internationales)
Dans cette édition :Des couvre-feux sont instaurés dans plusieurs communes françaises pour lutter contre la délinquance et les incivilités, notamment à Triel-sur-Seine où les mineurs de moins de 16 ans n'ont pas le droit de sortir entre 23h et 5h.La pétition contre la "loi Duplomb", qui vise à autoriser l'utilisation temporaire d'un pesticide interdit, a franchi la barre du million et demi de signatures, malgré les inquiétudes des militants écologistes.Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau souhaite durcir le ton face à l'Algérie concernant la détention du militant Boualem Sansal et envisage des mesures de rétorsion.Les Européens tentent de négocier un accord avec les États-Unis pour limiter les dommages des taxes douanières, mais les conditions posées par Washington semblent difficilement acceptables.Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine se poursuivent à Istanbul dans l'espoir de mettre fin au conflit, tandis que la France continue d'accroître la pression sur Vladimir Poutine.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine se tient à Rome jeudi et vendredi. Elle intervient alors que la nuit dernière la Russie a lancé sa plus grande attaque de drones et de missiles depuis le début de l'invasion en février 2022. Tout cela dans un contexte de flou diplomatique : le Président américain Donald Trump a en effet annoncé en début de semaine la reprise de la livraison de certaines armes neuf jours après avoir décidé une pause. Que faut-il attendre de la position américaine ? Les Européens peuvent-ils soutenir l'Ukraine jusqu'à la fin de la guerre ? Pour en débattre : - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, autrice du livre Géopolitique de l'ingérence russe : la stratégie du chaos, Éditions PUF, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE à l'Observatoire de l'Intelligence Artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de Influence et manipulations : des conflits armés modernes aux guerres économiques, VA Éditions. - Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, ancien directeur des départements d'Europe et d'Asie au Quai d'Orsay. Auteur du livre Fragments d'un parcours aventureux, aux éditions Temporis - Cyrille Bret, géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale à l'Institut Jacques Delors.
Une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine se tient à Rome jeudi et vendredi. Elle intervient alors que la nuit dernière la Russie a lancé sa plus grande attaque de drones et de missiles depuis le début de l'invasion en février 2022. Tout cela dans un contexte de flou diplomatique : le Président américain Donald Trump a en effet annoncé en début de semaine la reprise de la livraison de certaines armes neuf jours après avoir décidé une pause. Que faut-il attendre de la position américaine ? Les Européens peuvent-ils soutenir l'Ukraine jusqu'à la fin de la guerre ? Pour en débattre : - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, autrice du livre Géopolitique de l'ingérence russe : la stratégie du chaos, Éditions PUF, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE à l'Observatoire de l'Intelligence Artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de Influence et manipulations : des conflits armés modernes aux guerres économiques, VA Éditions. - Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, ancien directeur des départements d'Europe et d'Asie au Quai d'Orsay. Auteur du livre Fragments d'un parcours aventureux, aux éditions Temporis - Cyrille Bret, géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale à l'Institut Jacques Delors.
Chaque jour, retrouvez le journal de 19h de la rédaction d'Europe 1 pour faire le tour de l'actu.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Bonus track avec un super VC cette semaine !Martin Mignot, Partner chez Index Ventures, le fonds qui a accompagné dès leurs débuts certains des plus beaux succès de la tech comme Facebook, Revolut ou Slack. Ils viennent de publier un guide de 123 pages pour aider les fondateurs européens à conquérir l'Amérique – en s'appuyant sur l'analyse de plus de 500 startups, des enquêtes terrain, et des interviews de fondateurs. Fait marquant : ¾ d'entre eux citent les clients – pas le capital – comme moteur principal de leur expansion. Martin est au cœur de cette transformation, alors on va parler de cette nouvelle géographie de l'ambition tech, du rôle des VCs, et de sa vision pour l'écosystème européen. Épisodes cités :
C'est un paradoxe étonnant : en Europe, d'après l'OMS, la proportion de médecins par habitant a augmenté de 20% en 10 ans… pourtant, la pénurie de personnel soignant est une réalité connue et bien ancrée à travers le continent. Manque de médecins, manque d'infirmiers, aucun pays européen n'est épargné En France, le secteur de la santé mentale est particulièrement touché, cette dernière a été décrétée grande cause nationale de l'année 2025 par le gouvernement. Depuis la pandémie de Covid, la santé psychologique des jeunes en particulier s'est dégradée et leur accès aux soins est difficile. Alors les territoires innovent : au nord dans le bassin minier de la région de Lens, une association a recruté une psychologue de rue pour aller au plus près de jeunes, dont beaucoup s'étaient renfermés sur eux-mêmes. Reportage, Lise Verbeke. En Angleterre aussi, le système de santé est à la peine et les délais pour consulter dans le service public sont tels qu'ils peuvent représenter un risque pour la santé des patients ; la tendance n'est pas nouvelle, mais elle s'aggrave. Ces dernières années, le NHS, le service public de santé, réorganise les compétences et crée de nouveaux métiers. Les explications de Marie Billon. La chronique musique de Vincent Théval : Lotus, le dernier album de la rappeuse Little Simz (Angleterre). À Ankara, les éboueurs ont monté une bibliothèque Dans la capitale turque, un endroit hors du commun s'emploie depuis plusieurs années à protéger et à transmettre l'amour de la lecture. Cet endroit, c'est une bibliothèque - jusqu'ici rien de surprenant - mais c'est une bibliothèque qui a été créée par les éboueurs de la ville, à partir des ouvrages trouvés dans les poubelles. Elle reçoit désormais des milliers de dons de livres et elle leur offre une seconde vie. Cela se passe dans l'arrondissement de Çankaya. Reportage, Anne Andlauer.
C'est un paradoxe étonnant : en Europe, d'après l'OMS, la proportion de médecins par habitant a augmenté de 20% en 10 ans… pourtant, la pénurie de personnel soignant est une réalité connue et bien ancrée à travers le continent. Manque de médecins, manque d'infirmiers, aucun pays européen n'est épargné En France, le secteur de la santé mentale est particulièrement touché, cette dernière a été décrétée grande cause nationale de l'année 2025 par le gouvernement. Depuis la pandémie de Covid, la santé psychologique des jeunes en particulier s'est dégradée et leur accès aux soins est difficile. Alors les territoires innovent : au nord dans le bassin minier de la région de Lens, une association a recruté une psychologue de rue pour aller au plus près de jeunes, dont beaucoup s'étaient renfermés sur eux-mêmes. Reportage, Lise Verbeke. En Angleterre aussi, le système de santé est à la peine et les délais pour consulter dans le service public sont tels qu'ils peuvent représenter un risque pour la santé des patients ; la tendance n'est pas nouvelle, mais elle s'aggrave. Ces dernières années, le NHS, le service public de santé, réorganise les compétences et crée de nouveaux métiers. Les explications de Marie Billon. La chronique musique de Vincent Théval : Lotus, le dernier album de la rappeuse Little Simz (Angleterre). À Ankara, les éboueurs ont monté une bibliothèque Dans la capitale turque, un endroit hors du commun s'emploie depuis plusieurs années à protéger et à transmettre l'amour de la lecture. Cet endroit, c'est une bibliothèque - jusqu'ici rien de surprenant - mais c'est une bibliothèque qui a été créée par les éboueurs de la ville, à partir des ouvrages trouvés dans les poubelles. Elle reçoit désormais des milliers de dons de livres et elle leur offre une seconde vie. Cela se passe dans l'arrondissement de Çankaya. Reportage, Anne Andlauer.
Quel bilan tirer de ce premier semestre 2025 sur les marchés? Les six premiers mois de l'année s'achèvent, chahutés par les droits de douane américains ainsi que par de fortes tensions géopolitiques. Les Européens parviendront-ils à négocier avec les États-Unis dans la guerre commerciale qui les oppose? Les discussions s'intensifient alors que les tarifs douaniers sont censés reprendre le 9 juillet prochain. Pour en parler, Ondine Werres reçoit dans Le Brief Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. Dans cet épisode, ils évoquent aussi la hausse historique des dépenses militaires, les tensions entre le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell et Donald Trump, et la venue du petit nouveau à la Bourse de Bruxelles: EnergyVision. Présentation: Ondine Werres Le Brief, le podcast matinal de L'Echo Ce que vous devez savoir avant de démarrer la journée, on vous le sert au creux de l’oreille, chaque matin, en 7 infos, dès 7h. Le Brief, un podcast éclairant, avec l’essentiel de l’info business, entreprendre, investir et politique. Signé L’Echo. Abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute favorite Apple Podcast | Spotify | Podcast Addict l Castbox | Deezer | Google PodcastsSee omnystudio.com/listener for privacy information.
C dans l'air du 25 juin 2025 - Comment Trump a fait plier l'Otan? - Arrivé aux Pays-Bas pour un sommet crucial de l'OTAN réunissant les 32 dirigeants de l'Alliance, Donald Trump s'est félicité, ce mercredi, d'un engagement inédit des alliés : investir massivement dans leur défense. Les Européens et le Canada devraient "très bientôt" dépenser autant que les États-Unis. "Je leur demande de passer à 5 % depuis des années, et ils passent à 5 %. C'est énorme (...). L'OTAN va devenir très forte avec nous", a lancé, triomphant, le président américain.Derrière cette "grande victoire" clamée par Donald Trump, nombre d'experts y voient pourtant un accord de façade, destiné à apaiser le président des Etats-Unis, qui ne cesse de dénoncer les "mauvais payeurs" européens. Car les fameux 5 % du PIB promis d'ici la fin de la décennie sont en réalité divisés : 3,5 % pour la défense militaire stricte, et 1,5 % pour la sécurité au sens large (police, justice, cybersécurité, etc.), avec des modalités et un calendrier qui restent flous.Ce sommet, soigneusement chorégraphié, vise surtout à éviter un nouvel esclandre. On se souvient du coup d'éclat du président américain lors du G7 en juin dernier, qu'il a quitté prématurément. Donald Trump, depuis son retour à la Maison-Blanche, n'a cessé de réclamer des alliés européens et du Canada qu'ils dépensent beaucoup plus pour leur sécurité, faute de quoi il menace de ne plus les défendre.Pris en étau entre la menace russe et l'unilatéralisme assumé de Washington, les Européens multiplient les gestes de bonne volonté. Mais une question demeure : l'Amérique est-elle encore un allié fiable ? Hier, à bord d'Air Force One, Donald Trump a de nouveau déconcerté ses alliés, en restant évasif sur l'attitude des Etats-Unis en cas d'attaque d'un des membres de l'Otan. L'article 5 du traité de l'Alliance Atlantique peut "se définir de plusieurs façons", a-t-il lâché à propos de la pierre angulaire de l'Otan qui pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.Autre moment scruté de la journée : la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, en marge du sommet. Le président ukrainien espère arracher de nouvelles sanctions contre Moscou, et surtout des armes. Leurs relations sont compliquées, on se souvient de leur échange dans le Bureau ovale, il y a quatre mois. Les paroles de Donald Trump vont être une nouvelle fois scrutées… Tout comme les premiers pas du nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, qui a rompu avec l'orthodoxie budgétaire de son pays et se verrait bien assumer le leadership en Europe.LES EXPERTS :- James ANDRE - Grand reporter - France 24- Général Olivier DE BAVINCHOVE - Ancien chef d'état-major de la force internationale de l'OTAN - Marion VAN RENTERGHEM - Grand reporter, chroniqueuse - L'Express - Vincent HUGEUX - Journaliste spécialiste des enjeux internationaux, enseignant à Sciences Po- Camille GRAND ( en duplex du sommet de l'OTAN de La Haye) - Ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN
Pour vous abonner et écouter l'émission en une fois, sans publicité :https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Cette émission - comme la précédente - est dédiée à Boualem Sansal, toujours emprisonné par un état barbare et inculte. Timeline, à son petit niveau, luttera toujours contre la bêtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... L'Europe industrielle débarque à Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. Derrière les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dès les premières heures, la conquête se mue en guerre totale, en répression massive, en anéantissement systématique des résistances, à commencer par celle d'Abdelkader. Ce n'est pas une colonie qui naît, c'est une société fracturée, hiérarchisée, dominée.De 1830 à 1870, la violence fonde le droit. L'Algérie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons défrichent, les tribus sont déplacées, affamées, regroupées. Les textes se succèdent, les Républiques changent, Napoléon III parle d'un « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. Derrière les mots de progrès, une tempête démographique, un pillage organisé, une résistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la dernière grande insurrection kabyle est matée. Le décret Crémieux octroie la citoyenneté aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle d'« Algérie française », mais il s'agit d'une colonie peuplée de citoyens et de sujets. Les Européens contrôlent les terres, les banques, les tribunaux. Les Algériens sont les indigènes d'un territoire dont ils ne possèdent rien. On leur apprend Molière, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient l'expression ultime du mépris : on visite les « indigènes » comme des curiosités exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers d'Algériens meurent pour une République qui ne les reconnaît pas. En 1919, une idée nationale commence à germer. Avec Messali Hadj, l'Association des Oulémas ou l'Étoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laïc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont écrasés par le mépris, les promesses trahies, les réformes refusées. Les années 1930 sont celles de l'impasse : une société cloisonnée, racialisée, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algérien s'enflamme. En 1954, la guerre éclate. La Toussaint sanglante ouvre une décennie de violence, d'aveuglement, d'horreur partagée. Attentats, torture, regroupements, exécutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la République française s'effondre, minée par ses contradictions. En 1962, l'indépendance est proclamée, mais rien n'est résolu.Le chaos commence. D'un rêve d'unité surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant n'a pas de programme, les accords d'Évian divisent, les harkis sont abandonnés, les Pieds-noirs fuient, les coopérants arrivent. Le peuple algérien, épuisé par 132 ans de domination, doit se réinventer dans l'urgence. L'autogestion, le socialisme, l'islam, la francophonie, l'arabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups d'État militaires, les espoirs révolutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, l'Algérie indépendante cherche encore son visage.C'est cette période, de la dépossession à l'indépendance, que nous allons décrypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichéisme.Il s'agira de revenir sur les différentes complexités si souvent caricaturées. C'est un demi-siècle de convulsions, de rêves brisés et d'horizons ouverts que nous allons explorer ensemble. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C dans l'air l'invitée du 23 juin 2025 avec Agnès Levallois, présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO).Au lendemain des frappes américaines sur trois sites nucléaires en Iran, elle analysera les conséquences géopolitiques de cette opération "marteau de minuit". Si Donald Trump dit avoir agi pour "arrêter la guerre", la tension monte entre les protagonistes. Ce matin, Israël a visé le site de Fordo et la prison d'Evin. Les Européens redoutent l'escalade et espèrent une issue diplomatique. Le régime iranien apparaît affaibli mais peut compter sur le soutien de la Chine et de la Russie et la condamnation de ces frappes par les pays arabes. Isolé dans un bunker, l'ayatollah Khamenei semble toutefois plus que jamais en danger, le président américain n'ayant pas exclu pas un changement de régime. Une reconfiguration du Moyen-Orient pourrait être à l'œuvre.Agnès Levallois, présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) et auteure de "Le Livre noir de Gaza" aux éditions du Seuil, nous aidera à décrypter les enjeux des frappes américaines sur les sites nucléaires en Iran, et l'évolution des rapports de force au Moyen-Orient.
Pour ce sommet de l'Otan en tous points historique, Accents d'Europe se penche sur les différentes initiatives prises sur le continent pour répondre à la nouvelle demande de Donald Trump : dépenser plus dans la défense. L'objectif à atteindre est chiffré : 5% du PIB. Le maintien du parapluie américain est à ce prix... La Bundeswehr essaie de recruter des soldats L'Allemagne a pour sa part opéré une véritable révolution, son fameux Zeitenwende, son changement d'époque. Des sommes colossales sont désormais dédiées à la défense. Un fonds de 100 milliards d'euros a été créé... Mais ce n'est pas tout. L'armée n'est plus un tabou et l'on assiste à un véritable changement de mentalité avec la Bundeswehr qui vient faire sa promotion auprès du public... car si l'argent est bien là, il manque beaucoup d'hommes et de femmes dans les rangs de l'armée. Il faut trouver de nouvelles recrues. Reportage à Berlin signé Delphine Nerbollier. L'Espagne refuse de dépenser autant pour la défense Et la situation est bien différente en Espagne qui se démarque en refusant de consacrer 5% de son produit intérieur brut à la défense. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a envoyé un courrier la semaine dernière au secrétaire général de l'Alliance atlantique Mark Rutte pour lui faire part de cette décision, que celui-ci ne le voit pas d'un bon œil... À Madrid, Diane Cambon. Les femmes dans des groupes de défense dans les pays baltes Des soldats prêts à défendre les frontières mais aussi les valeurs européennes, avec en arrière-plan la menace russe... C'est exactement la situation dans les pays baltes, qui ont rejoint l'alliance il y a un peu plus de 20 ans au moment où ils rejoignaient aussi l'Union européenne. On parle de soldats mais aussi beaucoup de soldates... car le concept de défense est en Lituanie et en Estonie très imbriqué dans la société civiles, avec des groupes de défense liés à l'armée où les femmes tiennent des rôles-clé. C'est le reportage de notre correspondante dans la région Marielle Vitureau. Russie et Chine: une même détestation de l'Otan Et cet élargissement de l'Otan aux pays de l'ancien bloc soviétique est régulièrement vilipendé par le président russe Vladimir Poutine qui dénonce un encerclement. Dans son narratif, l'invasion de l'Ukraine est d'ailleurs brandie comme la réponse à une possible adhésion de l'Ukraine à l'Otan qui n'a toujours pas eu lieu. Aujourd'hui, le Kremlin a dénoncé «une militarisation effrénée de l'OTAN». Sylvie Bermann a été diplomate à Moscou et Pékin, et publie aux éditions Tallandier : L'ours et le dragon Russie Chine, histoire d'une amitié sans limites ? Dans ce nouvel ordre mondial, bien loin des organisations multilatérales qui sont nées après la Seconde Guerre mondiale, peut-on dire que Pékin et Moscou partagent cette même détestation des instances que sont l'Onu et l'Otan ?
Pour ce sommet de l'Otan en tous points historique, Accents d'Europe se penche sur les différentes initiatives prises sur le continent pour répondre à la nouvelle demande de Donald Trump : dépenser plus dans la défense. L'objectif à atteindre est chiffré : 5% du PIB. Le maintien du parapluie américain est à ce prix... La Bundeswehr essaie de recruter des soldats L'Allemagne a pour sa part opéré une véritable révolution, son fameux Zeitenwende, son changement d'époque. Des sommes colossales sont désormais dédiées à la défense. Un fonds de 100 milliards d'euros a été créé... Mais ce n'est pas tout. L'armée n'est plus un tabou et l'on assiste à un véritable changement de mentalité avec la Bundeswehr qui vient faire sa promotion auprès du public... car si l'argent est bien là, il manque beaucoup d'hommes et de femmes dans les rangs de l'armée. Il faut trouver de nouvelles recrues. Reportage à Berlin signé Delphine Nerbollier. L'Espagne refuse de dépenser autant pour la défense Et la situation est bien différente en Espagne qui se démarque en refusant de consacrer 5% de son produit intérieur brut à la défense. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a envoyé un courrier la semaine dernière au secrétaire général de l'Alliance atlantique Mark Rutte pour lui faire part de cette décision, que celui-ci ne le voit pas d'un bon œil... À Madrid, Diane Cambon. Les femmes dans des groupes de défense dans les pays baltes Des soldats prêts à défendre les frontières mais aussi les valeurs européennes, avec en arrière-plan la menace russe... C'est exactement la situation dans les pays baltes, qui ont rejoint l'alliance il y a un peu plus de 20 ans au moment où ils rejoignaient aussi l'Union européenne. On parle de soldats mais aussi beaucoup de soldates... car le concept de défense est en Lituanie et en Estonie très imbriqué dans la société civiles, avec des groupes de défense liés à l'armée où les femmes tiennent des rôles-clé. C'est le reportage de notre correspondante dans la région Marielle Vitureau. Russie et Chine: une même détestation de l'Otan Et cet élargissement de l'Otan aux pays de l'ancien bloc soviétique est régulièrement vilipendé par le président russe Vladimir Poutine qui dénonce un encerclement. Dans son narratif, l'invasion de l'Ukraine est d'ailleurs brandie comme la réponse à une possible adhésion de l'Ukraine à l'Otan qui n'a toujours pas eu lieu. Aujourd'hui, le Kremlin a dénoncé «une militarisation effrénée de l'OTAN». Sylvie Bermann a été diplomate à Moscou et Pékin, et publie aux éditions Tallandier : L'ours et le dragon Russie Chine, histoire d'une amitié sans limites ? Dans ce nouvel ordre mondial, bien loin des organisations multilatérales qui sont nées après la Seconde Guerre mondiale, peut-on dire que Pékin et Moscou partagent cette même détestation des instances que sont l'Onu et l'Otan ?
Pour vous abonner et écouter l'émission en une fois, sans publicité :https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Cette émission - comme la précédente - est dédiée à Boualem Sansal, toujours emprisonné par un état barbare et inculte. Timeline, à son petit niveau, luttera toujours contre la bêtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... L'Europe industrielle débarque à Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. Derrière les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dès les premières heures, la conquête se mue en guerre totale, en répression massive, en anéantissement systématique des résistances, à commencer par celle d'Abdelkader. Ce n'est pas une colonie qui naît, c'est une société fracturée, hiérarchisée, dominée.De 1830 à 1870, la violence fonde le droit. L'Algérie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons défrichent, les tribus sont déplacées, affamées, regroupées. Les textes se succèdent, les Républiques changent, Napoléon III parle d'un « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. Derrière les mots de progrès, une tempête démographique, un pillage organisé, une résistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la dernière grande insurrection kabyle est matée. Le décret Crémieux octroie la citoyenneté aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle d'« Algérie française », mais il s'agit d'une colonie peuplée de citoyens et de sujets. Les Européens contrôlent les terres, les banques, les tribunaux. Les Algériens sont les indigènes d'un territoire dont ils ne possèdent rien. On leur apprend Molière, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient l'expression ultime du mépris : on visite les « indigènes » comme des curiosités exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers d'Algériens meurent pour une République qui ne les reconnaît pas. En 1919, une idée nationale commence à germer. Avec Messali Hadj, l'Association des Oulémas ou l'Étoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laïc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont écrasés par le mépris, les promesses trahies, les réformes refusées. Les années 1930 sont celles de l'impasse : une société cloisonnée, racialisée, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algérien s'enflamme. En 1954, la guerre éclate. La Toussaint sanglante ouvre une décennie de violence, d'aveuglement, d'horreur partagée. Attentats, torture, regroupements, exécutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la République française s'effondre, minée par ses contradictions. En 1962, l'indépendance est proclamée, mais rien n'est résolu.Le chaos commence. D'un rêve d'unité surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant n'a pas de programme, les accords d'Évian divisent, les harkis sont abandonnés, les Pieds-noirs fuient, les coopérants arrivent. Le peuple algérien, épuisé par 132 ans de domination, doit se réinventer dans l'urgence. L'autogestion, le socialisme, l'islam, la francophonie, l'arabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups d'État militaires, les espoirs révolutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, l'Algérie indépendante cherche encore son visage.C'est cette période, de la dépossession à l'indépendance, que nous allons décrypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichéisme.Il s'agira de revenir sur les différentes complexités si souvent caricaturées. C'est un demi-siècle de convulsions, de rêves brisés et d'horizons ouverts que nous allons explorer ensemble. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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durée : 00:10:47 - Réchauffement climatique, comment les européens en tiennent compte ?
durée : 00:16:10 - 8h30 franceinfo - Le député de la 4e circonscription des Français de l'étranger et président de la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, était l'invité du "8h30 francenfo", samedi 21 juin 2025. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
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durée : 00:19:33 - Journal de 18h - La France, l'Allemagne et le Royaume Uni dont les ministres des affaires étrangères sont réunis à Genève autour de leur homologue iranien tentent redonner une chance à la diplomatie en proposant une offre de négociation portant sur notamment sur le nucléaire.
durée : 00:19:33 - Journal de 18h - La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, dont les ministres des Affaires étrangères sont réunis à Genève autour de leur homologue iranien, tentent redonner une chance à la diplomatie en proposant une offre de négociation portant sur notamment sur le nucléaire.
durée : 00:25:59 - Conflit Israël-Iran : profondément divisés, les Européens devenus inaudibles ?
durée : 00:03:11 - Géopolitique - par : Pierre Haski - A la suite de son appel avec Vladimir Poutine lundi, Donald Trump a donné le sentiment de se laver les mains de la suite, renvoyant Russes et Ukrainiens à une négociation sans les États-Unis. Les Européens restent au côté de l'Ukraine et ont décidé d'un 17ème paquet de sanctions contre la Russie.
durée : 00:03:11 - Géopolitique - par : Pierre Haski - A la suite de son appel avec Vladimir Poutine lundi, Donald Trump a donné le sentiment de se laver les mains de la suite, renvoyant Russes et Ukrainiens à une négociation sans les États-Unis. Les Européens restent au côté de l'Ukraine et ont décidé d'un 17ème paquet de sanctions contre la Russie.
C dans l'air l'invité du 16 mai 2025 avec Patricia Allémonière, grand reporter, auteure de "Au coeur du chaos", publié aux éditions Arthaud.Les délégations ukrainienne et russe, sous médiation turque, ont entamé vendredi à Istanbul leurs premières négociations directes depuis le printemps 2022 pour trouver une issue à la guerre. Mais en l'absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d'envahir l'Ukraine le 24 février 2022 et n'a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels sont jugés minces. La délégation russe est emmenée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, qualifié la veille par le président Zelensky de "pure façade". Les Européens et Kiev avaient réclamé un cessez-le-feu préalable avant toute discussion entre Kiev et Moscou. Une demande rejetée par M. Poutine. "Il est d'une importance cruciale qu'un cessez-le-feu soit mis en œuvre dès que possible", a insisté vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan. La Russie "ne veut pas la paix", a déploré le même jour la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.Patricia Allémonière, grand reporter, reviendra avec nous sur ce rendez-vous manqué entre les présidents russe et ukrainien, et sur les espoirs de paix en Ukraine. Des négociations directes pourraient-elles avoir lieu ? A quoi joue Vladimir Poutine ? Des avancées pourraient-elle sortir des discussions entre les délégations ?
durée : 00:10:27 - Journal de 18h - Les Européens et Américains sont d'accord pour un cessez le feu sans conditions de 30 jours en Ukraine. La Russie n'a pas encore répondu. Si c'est non, elle risque de nouvelles sanctions "massives" promettent les Occidentaux.
durée : 00:10:27 - Journal de 18h - Les Européens et Américains sont d'accord pour un cessez le feu sans conditions de 30 jours en Ukraine. La Russie n'a pas encore répondu. Si c'est non, elle risque de nouvelles sanctions "massives" promettent les Occidentaux.
durée : 01:18:28 - Les Nuits de France Culture - par : Antoine Dhulster - En 1994, pour "Les Nuits magnétiques", Simon Guibert demandait à des Européens ce que l'Europe représentait pour eux. - réalisation : Virginie Mourthé
L'Italienne Giorgia Meloni est à Washington, au moment où les Européens tentent de trouver une réponse coordonnées face à Trump sur les droits de douane et sur l'Ukraine. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est également à Washington pour rencontrer son homologue Pete Hegseth. Au même moment, Marco Rubio le secrétaire d'Etat américain est à Paris avec son émissaire sur le Proche-Orient, Steve Witkoff, où ils ont rencontré Jean-Noël Barrot et Emmanuel Macron. Steve Witkoff se rendra aussi à Rome ce samedi pour parler de l'Iran. Enfin, du côté de Moscou, l'émissaire de Vladimir Poutine accuse "de nombreux pays" de tenter de "perturber" le dialogue entre la Russie et les États-Unis.
Comme toujours, nous commencerons notre émission par un tour d'horizon de l'actualité. Nous aborderons tout d'abord la récente condamnation de Marine Le Pen qui a déclenché des attaques contre l'autorité judiciaire par des leaders de droite et populistes en France, dans toute l'Europe et aux États-Unis. Nous poursuivrons en commentant l'annonce de la Hongrie de son retrait de la Cour pénale internationale (CPI). Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a critiqué la CPI en la qualifiant de « tribunal politique » partial, notamment à cause du mandat délivré à l'encontre de M. Nétanyahou. Notre section scientifique sera consacrée à une étude qui a récemment révélé que même les Européens les plus pauvres vivent en moyenne plus longtemps que les Américains riches. Et pour conclure la première partie de l'émission, nous parlerons du record que le sénateur Cory Booker a battu en prononçant le plus long discours de l'histoire devant le Sénat. Dans les sections grammaire et expressions de l'émission, nous aurons des dialogues autour de la culture française. Le point de grammaire qui sera abordé dans le premier dialogue est le futur proche (The Near Future). Et notre dernière conversation illustrera l'utilisation de l'expression française « faire des pieds et des mains ». - L'extrême droite est révoltée par la condamnation de Marine Le Pen, même si ses conséquences pourraient être minimes - La Hongrie annonce son retrait de la Cour pénale internationale - Les Européens les plus pauvres vivent aussi longtemps que les Américains les plus riches - Le discours de 25 heures du sénateur américain Cory Booker bat un record établi il y a 68 ans - La ville de Paris dépose plainte contre X pour pollution de son réseau d'eau potable - Le chemin parcouru par les Françaises pour trouver leur place dans l'enseignement supérieur
durée : 00:02:27 - Le vrai ou faux - Le président américain Donald Trump a encore augmenté mercredi les droits de douanes imposés à la Chine pour les porter à 125%. Nombre de consommateurs européens s'inquiètent : cela peut-il avoir un impact sur le prix des produits américains fabriqués en Chine et que l'on s'achète en France et en Europe ?
La guerre commerciale n'aura finalement pas lieu… En tout cas, pas tout de suite ! Donald Trump a finalement décrété une pause sur les taxes de 90 jours, sauf pour la Chine. Mais les Européens se sont déjà préparés à cette déflagration dans les échanges mondiaux. C'est la revue de presse de la semaine de Franceline Beretti. Les Italiens pacifistesL'Europe qui se prépare aussi au risque de guerre avec un plan de réarmement ambitieux de 800 milliards d'euros annoncé par Bruxelles. Ce qui n'est pas du gout de tout le monde. En Italie, c'est le courant pacifiste qui s'exprime haut et fort. Le week-end dernier, ils se sont rassemblés dans le centre de Rome pour dire leur opposition à ces dépenses dans la défense. C'est le reportage d'Olivier Bonnel.Les Européens craignent en majorité un retour de la guerre sur leur solC'est un des grands enseignements d'une vaste enquête d'opinion réalisée par l'institut Cluster 17. Jean-Yves Dormagen signe dans le média en ligne Le Grand Continent cette étude qui souligne que si les Européens sont en faveur d'une Europe de la défense, c'est pour mieux se prévenir contre le risque de guerre.« L'esprit » des manifestations turquesManifestations, répression et parfois libération… Le cycle de protestation ne faiblit pas en Turquie depuis l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal opposant du président Recep Tayyip Erdogan. En cette fin de semaine, un tribunal d'Istanbul a remis en liberté 102 personnes – pour la plupart des étudiants. Des jeunes fers de lance du mouvement, qui impriment leur créativité et leur humour, à l'image des manifestations de Gezi qui avaient marqué la Turquie il y a 12 ans... À Ankara, Anne Andlauer.À lire aussiTurquie: l'opposant Ekrem Imamoğlu désigné candidat de son parti à la présidentielle malgré son arrestation
Ce vendredi 4 avril, les mesures de riposte adaptées, pertinentes et judicieuses que les pays européens doivent mettre en place dans un élan coordonné pour faire face au protectionnisme américain, ont été abordées par Augustin Landier, professeur à HEC, Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l'OFCE, et Philippe Aghion, économiste, professeur au Collège de France, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Mercredi soir, Donald Trump a annoncé plusieurs hausses des droits de douane pour les produits entrant aux États-Unis, avec notamment une augmentation de 20% pour l'Union européenne. Mais alors, à quelques jours de l'entrée en vigueur de ces nouvelles mesures, comment peuvent riposter les Européens ?Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'image classique d'un Européen à la peau claire, aux yeux bleus et aux cheveux blonds ne correspond en réalité qu'à une évolution récente dans l'histoire humaine. Une nouvelle étude menée par Silvia Ghirotto et son équipe de généticiens de l'université de Ferrare, en Italie, bouleverse nos certitudes. En analysant 348 génomes anciens d'individus ayant vécu en Eurasie au cours des 45 000 dernières années, les chercheurs montrent que les traits clairs ne se sont généralisés qu'il y a environ 3 000 ans.Jusqu'à l'âge du fer, donc jusque vers 1000 av. J.-C., la majorité des Européens avaient encore la peau, les cheveux et les yeux foncés. Les premiers Homo sapiens arrivés en Europe, il y a environ 50 000 à 60 000 ans, étaient encore très proches génétiquement de leurs ancêtres africains, dont ils avaient hérité des traits pigmentaires foncés, dus à des centaines de gènes interconnectés.L'étude, publiée sur la plateforme scientifique BioRxiv.org, repose sur l'usage du système HIrisPlex-S, un outil utilisé en médecine légale pour prédire la couleur des yeux, de la peau et des cheveux à partir d'échantillons d'ADN même partiels. Grâce à une méthode appelée « inférence phénotypique probabiliste », les chercheurs ont pu reconstruire l'évolution des caractéristiques pigmentaires de nos ancêtres.Les premiers indices de peau claire apparaissent au Mésolithique, il y a environ 12 000 ans, avec un individu découvert en Suède, identifié comme le premier à posséder à la fois les yeux, la peau et les cheveux clairs. Toutefois, ce type physique restait alors très rare.C'est avec la diffusion des populations agricoles néolithiques, venues du Proche-Orient, que la fréquence des traits clairs commence à augmenter. Les mélanges génétiques, la migration et les sélections locales ont ensuite favorisé leur diffusion, notamment en Europe de l'Ouest.Mais pourquoi cette évolution ? Selon Ghirotto, la peau claire offrait un avantage évolutif : elle permettait une meilleure synthèse de la vitamine D dans les régions au faible ensoleillement, comme le nord de l'Europe. En revanche, la couleur claire des yeux, elle, n'aurait pas présenté de bénéfice biologique évident, et serait plutôt liée à la sélection sexuelle… ou au hasard.Ainsi, les Européens n'ont pas toujours eu la peau claire. Ce trait, emblématique aujourd'hui, est en fait le fruit d'une lente évolution, influencée par le climat, la migration et la génétique, bien plus tardive qu'on ne le pensait. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le territoire de 15 000 mètres carrés frontalier de la Pologne, de la Lituanie et de la Biélorussie et relié à la Russie à travers les 70 kilomètres du corridor de Suwalki, est à la fois une forteresse ultra-militarisée au bord de la mer Baltique et un territoire qui entretenait avant la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales des liens étroits avec l'Europe. Reportage dans ce territoire « baromètre » des relations UE-Russie. De notre envoyée spéciale à Kaliningrad,Kaliningrad, fin de journée, un stade dans la ville. Une partie de football dans la lumière claire du printemps malgré le froid, des coureurs sur la piste et deux adolescents de 17 ans qui déboulent, sourire aux lèvres, mais visage sérieux. Pavel et Eugène sont venus s'entraîner pour leurs futurs concours d'écoles supérieures. Membres d'un des clubs militaro-patriotiques de la ville, ils visent des établissements d'études militaires supérieures prestigieux en Russie.Pavel postule à l'École navale de Saint-Pétersbourg, « parce que je considère qu'être militaire dans notre pays est un honneur » dit-il ; Eugène à l'École supérieure d'artillerie de Moscou. Ce dernier se définit comme « un patriote qui veut défendre son pays jusqu'à la dernière goutte de son sang ». Eugène se dit aussi « convaincu que les Iskander sont des armes de haute technologie capables d'accomplir n'importe quelle mission et fier que nos scientifiques puissent réaliser de telles performances avec cette arme ».Les Iskander sont déployés à Kaliningrad depuis 2018. Ces missiles sont capables d'envoyer des charges conventionnelles ou nucléaires à 500 kilomètres et peuvent donc atteindre rapidement plusieurs pays voisins directs de cette enclave. Cette fierté de les héberger sur le territoire de Kaliningrad, également siège de la flotte russe de la mer Baltique, est évidemment partagée par le dirigeant de leur club qui a demandé à être présenté sous le pseudonyme sous lequel il dit être connu sur les réseaux sociaux et dans la région, celui de Maxim Maximosvky, 37 ans, fonctionnaire dans le civil, volontaire bénévole pour ce club.« Les Iskander, c'est bien que tout le monde y pense et les craigne », avance-t-il. « C'est même très bien. C'est notre totem de protection. Bien sûr, nous sommes un os dans la gorge de l'Europe. » Reste que Maxim Maximosvky se présente comme très proche de la ligne de l'État russe en affirmant : « On ne peut pas dire que Kaliningrad est entourée par des pays ennemis. Pour moi, ils sont, comme Vladimir Poutine les a désignés, des pays "inamicaux". Il n'y a pas si longtemps, la population locale voyageait librement et souvent juste pour la journée en Pologne, en Lituanie, en Allemagne, par bus. La région était très tournée vers l'Europe, et ses habitants largement perçus dans le reste de la Russie comme presque Européens, tout en étant des citoyens russes. Mais quand les frontières ont fermé, ils sont devenus indésirables en Europe. Les citoyens de Kaliningrad se sont donc rappelés qui ils étaient et ont réorienté leur vie. »La nouvelle donne post-2022En juin 2022, la tension est montée en flèche entre Kaliningrad et ses voisins. Appliquant les sanctions européennes contre la Russie, la Lituanie a bloqué le transit par voie ferrée de certaines marchandises vers ce territoire. Moscou a dénoncé un « blocus ». Jusque-là, tous les mois, une centaine de trains de passagers et de marchandises non militaires reliaient Kaliningrad à la Russie continentale, en passant par la Biélorussie, alliée de Moscou, et la Lituanie, membre de l'Union européenne (UE) et de l'Otan depuis 2004. La mise en place de ce transit était l'une des conditions imposées à la Lituanie lors de son adhésion à l'UE.Après une énorme exposition médiatique, les tensions officielles sont retombées. Mais aujourd'hui, Kaliningrad est surtout reliée pour le trafic des biens à la Russie par des ferrys venus de Saint-Pétersbourg, et si personne ne se plaint tout haut de ruptures d'approvisionnement, on soulève des problèmes de transit. Sous couvert d'anonymat, une cadre d'une usine de viandes a ainsi affirmé à RFI que ses camions vers la Russie continentale pouvaient être bloqués des jours entiers pour de longs contrôles douaniers organisés par la Lituanie, handicapant ainsi ses exportations, très dépendantes de dates limites de consommation. En 2023, des médias d'investigation comme Siena ont eux révélé que des engrais biélorusses sous le coup de sanctions européennes continuaient de transiter par le pays balte. Le ministère des Transports avait, dans la foulée, annoncé un renforcement des contrôles à toutes ses frontières.L'inflation, elle, déjà très élevée en Russie, bat des records à Kaliningrad : + de 10 % rien qu'en décembre, selon les chiffres officiels de l'institut national russe Rosstat.Fondateur il y a plusieurs dizaines d'années d'une entreprise de transport par camion, Serguey Gos affirme, lui, avoir réussi à gérer la nouvelle donne économique sans dommages durables. « Avant 2022, nous travaillions avec presque tous les pays européens, Italie, Autriche, Allemagne, France. De notre pays, nous amenions de la tourbe, du bois, beaucoup de matières premières, et nous importions certains composants. » Aujourd'hui, ce chef d'entreprise affirme avoir réorienté en quelques mois ses activités via les pays classés comme amicaux par la Russie : Turquie, Kazakhstan, Chine. Sa flotte de camions reste très européenne, mais pour ses nouveaux semi-remorques, il dit se fournir désormais auprès d'une usine locale.Si Serguey Gos dit avoir parfaitement encaissé économiquement le choc de 2022 émotionnellement, c'est à ses yeux une autre affaire. « La manière dont les choses se sont passées entre nos collègues occidentaux et nous a été très laide. Et malheureusement, on s'en souvient encore. On attendait une commande d'équipement, elle était payée, et tout d'un coup, l'argent nous a simplement été renvoyé et on nous a dit qu'on ne recevrait rien. On devrait toujours se souvenir, avant de claquer la porte, qu'on pourrait devoir la rouvrir un jour. » Un discours qui résonne avec celui du Kremlin. Celui-ci milite pour la levée des sanctions, mais affirme toujours que ce n'est pas par nécessité économique, mais pour des raisons de principe.À Kaliningrad, peu s'attendent à du changement en la matière. Serguey Gos résume l'état d'esprit général par cette formule : « les sanctions n'ont pas été imposées pour ensuite être annulées rapidement ». Les Européens ont eux réaffirmé leur position la semaine dernière : pas de levée de sanctions avant un retrait « inconditionnel » des forces russes d'Ukraine. Les tensions, elles, continuent à s'accumuler. Un représentant réputé de la communauté d'affaires de Kaliningrad a ainsi annulé une interview prévue avec RFI « en raison du dernier discours d'Emmanuel Macron ». Le président français avait, quelques heures, auparavant, dans une allocution télévisée, fustigé « l'agressivité » de Moscou « qui viole nos frontières » et face à laquelle « rester spectateur serait une folie ». Devant 15 millions de téléspectateurs, Emmanuel Macron avait aussi affirmé que la Russie était « devenue une menace pour la France et pour l'Europe », une Russie qu'il accusait de « tester nos limites dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières ».La Pologne ainsi que les pays baltes sont aujourd'hui engagés dans de coûteux travaux de fortification de leurs frontières avec la Russie. Poussés par l'inquiétude d'un conflit dans quelques années avec Moscou, ces dernières semaines la Lituanie annoncé quitter la Convention d'Oslo interdisant les bombes à sous-munitions, tandis que la Pologne et les trois pays baltes ont eux déclaré vouloir se retirer de celle bannissant les mines antipersonnel.À lire aussiSites énergétiques visés: Kiev et Moscou font état de «violations» et se tournent vers Washington
Ce jeudi 3 avril, l'offensive commerciale de Donald Trump, qui prévoit de signer un décret instituant 20% de droits de douane sur les produits en provenance d'Europe entrant aux États-Unis, le coup dur que cela va porter à l'économie française, et les représailles de l'Europe pour contre-attaquer Trump, en cas d'échec de négociations diplomatiques, ont été abordés par Jean-Pierre Petit, président des Cahiers Verts de l'économie, Gaël Sliman, président d'Odoxa, et Kevin Genna, économiste à la Chaire TDTE, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Ecoutez L'angle éco de François Lenglet du 31 mars 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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L'Europe fait face à une situation géopolitique inédite, marquée par l'incertitude entourant la politique américaine et l'agressivité russe. La guerre en Ukraine a poussé les Européens à renforcer leurs capacités de défense, mais des interrogations demeurent sur leur capacité à structurer une stratégie commune. Les Européens ont compris que les États-Unis ne sont plus un allié fiable pour assurer la défense de l'Europe. Une diplomatie de la force se met en place avec des menaces économiques réelles via des taxes sur les produits que les Européens exportent vers les États-Unis. Un double basculement est intervenu, idéologique et économique. La guerre n'est plus un objet lointain. Elle devient un possible. L'inquiétude prédomine désormais en Europe. Inquiétude, mais aussi indignation d'une certaine manière. Indignation et également colère. L'attitude du président américain constitue un tournant. La géopolitique mondiale est en pleine recomposition.Invité : Thierry de Montbrial, fondateur et président de l'IFRI. « L'ère des affrontements. Les grands tournants géopolitiques. Comment en est-on arrivé là ? » éditions Dunod.
Qui aurait pu prédire qu'en 2025, le vieil adage « Si tu veux la paix, prépare la guerre » deviendrait d'une actualité brûlante ? Il n'aura fallu que quelques semaines à Donald Trump pour provoquer un basculement de l'ordre mondial : guerre commerciale tous azimuts, fin annoncée du parapluie américain qui protégeait l'Europe depuis 1945, humiliation sidérante de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et alignement de Trump sur le discours du Kremlin… Un séisme pour les Européens qui prennent brutalement conscience de leur vulnérabilité face à la menace russe. Depuis, les 27 travaillent à la mise sur pied d'une Europe de la défense et planchent sur l'envoi de forces en Ukraine pour garantir la paix et la sécurité... Tandis que les pourparlers de Donald Trump avec Kiev et Moscou pour obtenir un cessez-le-feu s'éternisent, Vladimir Poutine préférant jouer la montre…La Russie représente-t-elle vraiment une menace existentielle pour les pays européens ? Les États-Unis sont-ils désormais nos adversaires ? L'OTAN est-elle condamnée à disparaître ? Comment répondre à la volonté d'hégémonie américaine proclamée par Donald Trump ? Quelle place pour la diplomatie quand la loi du plus fort, de l'Ukraine à Gaza l'emporte sur le droit international et le respect des droits humains ? Avec- Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, professeur émérite à Sciences Po Paris et enseignant-chercheur associé au CERI, le Centre d'études et de recherches internationales, a publié en 2024 « L'art de la paix » chez Flammarion - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, auteure de «Géopolitique de l'ingérence russe : la stratégie du chaos», aux Éditions PUF (2025)- Pierre Servent, docteur en Histoire, spécialiste des questions de défense et de géopolitique, a publié «Le monde de demain. Comprendre les conséquences planétaires de l'onde de choc ukrainienne», chez Robert Laffont (2022).
durée : 00:03:18 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Un sondage réalisé dans neuf pays européens montre un fort rejet de Donald Trump et de sa politique, et la crainte d'un conflit sur le sol européen, provoquant un soutien largement majoritaire à la défense exclusivement européenne, y compris dans des pays traditionnellement atlantistes. Un tournant.
durée : 00:03:26 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Les nouveaux droits de douane américains sur la Chine ont provoqué une réponse cinglante de Pékin. Les deux pays sont persuadés que la guerre entre eux est inévitable un jour, et s'y préparent. Les Européens regardent du côté de la Russie, mais les Américains sont obsédés par l'émergence chinoise.
Le Journal en français facile du jeudi 6 mars 2025, 17 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BTL9.A
durée : 00:03:10 - Géopolitique - Les Européens réalisent que les États-Unis ne sont plus le protecteur sur lequel repose la sécurité du continent, mais pourraient être carrément devenus leur adversaire. Le vote américain à l'ONU sur l'Ukraine, avec la Russie, mais contre les pays de l'UE, en est le symbole le plus criant.