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C'est une première à la Cour pénale internationale. Vingt ans après le mandat d'arrêt émis contre lui en 2005, une première audience de confirmation des charges est prévue par contumace du 9 au 11 septembre dans l'affaire concernant le chef présumé de la LRA, l'Armée de résistance du Seigneur, Joseph Kony. Traqué depuis 20 ans entre l'Ouganda, la RDC, la Centrafrique et le Soudan, Joseph Kony est suspecté de 36 charges de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au cours du conflit sanglant mené par la LRA dans le nord de l'Ouganda de la fin des années 1980 au milieu des années 2000. À Gulu, principale ville du nord, les survivants du conflit attendent le début de cette première procédure. De notre correspondante à Kampala, Dans les bureaux du réseau des Victimes et enfants de la guerre à Gulu, tous les membres se préparent à suivre à la radio l'audience de la Cour pénale internationale (CPI). Parmi eux, Ochaya Bosco Ojok, resté pendant sept ans en captivité au sein de l'Armée de résistance du Seigneur, la LRA. « Après m'avoir enlevé, ils ont aussi enlevé mon frère qu'ils ont tué devant mes yeux, et c'est pour ça que je suis toujours autant en colère. Il faut qu'ils continuent la procédure, et qu'on obtienne des réparations pour toutes les années perdues en captivité », espère-t-il. En cercle, dans le jardin de l'association, les avis des survivants sont partagés. Est-il pertinent de poursuivre une procédure sans le principal intéressé ? Aucun doute pour Brenda Angom, enlevée par la LRA à l'âge de sept ans : « La procédure contre Joseph Kony est très importante, encore plus que celle contre Dominic Ongwen, car il est le chef et que Dominic Ongwen avait, lui aussi, été enlevé. C'est enfin une audience contre la bonne personne, celle responsable des atrocités en Ouganda, et même pour mon propre enlèvement, je lui en veux encore. » Deux décennies après la fin du conflit qui a ravagé le nord du pays, seuls deux commandants de la LRA ont été jugés et condamnés : Dominic Ongwen à la CPI en 2021 et Thomas Kwoyelo en Ouganda en 2024. Mais après 20 ans de traque, Stella Lanam, survivante, doute de voir un jour Joseph Kony derrière des barreaux. « Est-ce que c'est raisonnable de commencer une procédure en l'absence de Joseph Kony ? S'il ne revient pas, qu'est-ce que va faire la CPI ? On va suivre l'audience, mais ce qu'on veut en tant que victimes, c'est que les responsables rendent des comptes et que justice soit faite », estime-t-elle. Une justice que l'audience de confirmation des charges par contumace doit accélérer, espère Nobert Dacan, directeur de l'ONG Foundation for Justice and Development Initiative (FJDI), basée à Gulu : « Prenons ce qu'on peut pour l'instant. Cela fait des années qu'on cherche à arrêter Kony, mais sans succès. Est-ce que ça veut dire qu'on doit attendre ? Des victimes meurent de vieillesse tous les jours. S'il y a l'opportunité d'une procédure de ce genre, c'est déjà ça. » Une première procédure que l'activiste salue. Mais avant d'éventuelles réparations aux victimes ou condamnation, Joseph Kony, doit d'abord être arrêté et remis à la CPI. À lire aussiOuganda: des victimes d'un ex-seigneur de guerre mitigées suite aux indemnisations promises par la CPI
La Cour pénale internationale encore visée par les États-Unis. Le département d'État américain a adopté mercredi 22 août de nouvelles sanctions contre la CPI, accusant quatre juges d'avoir lancé des poursuites contre des ressortissants des États-Unis et d'Israël. Parmi lesquelles le mandat d'arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu pour la guerre contre la population de Gaza. La CPI qualifie la décision américaine d'« attaque flagrante contre l'indépendance d'une institution judiciaire impartiale ». La réaction du secrétaire général de la Fédération internationale de droits de l'Homme (FIDH) Maître Drissa Traoré, au micro de Sidy Yansané. À lire aussiWashington sanctionne de nouveau la CPI pour ses enquêtes impliquant États-Unis et Israël À lire aussiLe Sénégal demande aux États-Unis un retrait des sanctions contre quatre magistrats de la CPI
« Ce n'est pas à un responsable politique d'employer ces termes, c'est aux historiens, en temps voulu. » Questionné, sur le plateau de TF1, sur son refus de qualifier la situation à Gaza de génocide, Emmanuel Macron a botté en touche, le 13 mai. Depuis, le ton du président de la République à l'égard des responsables israéliens s'est fait plus menaçant, mais il n'a pour l'heure pas changé de vocabulaire pour caractériser la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza.Une lourde charge historique pèse sur les responsables politiques lorsqu'ils invoquent cette notion, inventée après la seconde guerre mondiale par Raphaël Lemkin, juriste polonais d'origine juive réfugié aux Etats-Unis. En créant ce mot, Lemkin voulait empêcher la reproduction « de l'innommable » : la Shoah. L'interdiction du génocide a ensuite été adoptée par l'Organisation des Nations unies comme un « principe fondamental qui s'applique en tout et sans exception à toute l'humanité ».Les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont estimé, dès le 26 janvier 2024, qu'il existait un risque « plausible » de génocide à Gaza. Alors, quels sont les critères juridiques d'un génocide ? Pourquoi une large partie de la communauté internationale refuse d'employer ce terme pour qualifier le sort des Gazaouis ? Que font les instances juridiques mondiales, telle que la CIJ, face à ce conflit ? Dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », Stéphanie Maupas, journaliste spécialiste de la justice internationale au Monde, fait la lumière sur cette notion aussi sensible que complexe.Un épisode de Marion Bothorel et Claire Leys, réalisé par Quentin Bresson. Présentation et rédaction en chef : Claire Leys. Dans cet épisode : extraits de l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 le 13 mai 2025 ; d'une intervention de Raphaël Lemkin dans l'émission « Heure du Culture française » diffusée le 21 octobre 1948 ; d'une émission de l'Université Radiophonique internationale diffusée le 20 janvier 1949 ; des prises de parole du ministre israélien Bezalel Smotrich les 5 et 6 mai 2025 ; d'une vidéo du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou postée sur ses réseaux sociaux le 19 mai 2025 ; de la déclaration devant le Conseil de sécurité du responsable des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, le 13 mai 2025 et d'un discours d'Emmanuel Macron prononcé le 30 mai 2025.Cet épisode a été initialement diffusé le 4 juin 2025. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
Plus de 20 ans après la fin de la guerre civile qui a fait 250 000 morts, le Liberia va-t-il enfin juger ses plus grands criminels de guerre ? Le président Joseph Boakai semble décidé à franchir ce pas historique. Il y a un mois, il a présenté les excuses de l'État aux innombrables victimes et un tribunal spécial pourrait voir le jour en 2027. De 1990 à 2003, le reporter-photographe Patrick Robert est allé maintes fois sur place. Il y a été grièvement blessé par balle. Aujourd'hui, il témoigne devant les tribunaux et dans un livre intitulé Chaque heure compte, la dernière tue (paru aux éditions Erick Bonnier). Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Dans votre livre, vous écrivez « Au Liberia, on tuait avec désinvolture et détachement ». En quoi cette guerre civile a-t-elle été différente des autres ? Patrick Robert : La première grosse différence, c'est que c'était une guerre totale commise avec la bonne conscience de gens qui font quelque chose avec la sensation qu'ils doivent le faire. La caractéristique d'une guerre civile, c'est que c'est une guerre d'amateurs. Ce sont des gens de la brousse qui, du jour au lendemain, se trouvent miliciens, combattants, une arme à la main. Et évidemment, les standards sont évidemment très éloignés des nôtres. Et c'était une guerre de villageois contre des citadins ? Pas que. C'était une guerre civile totale, d'ethnie contre ethnie, en fait. Vous racontez comment un milicien tue froidement un civil sous vos yeux, puis s'aperçoit que vous êtes là avec votre appareil photo et vous dit, tout sourire « Hey take my picture ! » (prends ma photo). Comment expliquez-vous une telle désinvolture ? Parce que ces gens simples avaient l'impression de faire leur travail afin d'accomplir leur mission. C'est tout le tragique de l'histoire. Moi, je ne pense pas qu'il y ait eu des crimes pour le plaisir de tuer… Oui, dans ces conditions-là, il y en a toujours. Mais je ne pense pas que l'ordre des politiciens était de le faire. Je pense que les chefs militaires, que ce soit Charles Taylor ou les autres, n'étaient pas plus émus que ça de la mort de leurs concitoyens. Mais je ne pense pas non plus qu'ils incitaient leurs miliciens à tuer aveuglément tout le monde. Je pense que c'est un pays où les gens étaient livrés à eux-mêmes avec une discipline inexistante. Il faut savoir aussi que Charles Taylor n'avait aucun moyen de communication avec ses troupes. Il avait un téléphone satellitaire que lui avait donné Félix Houphouët-Boigny, mais il n'avait pas de moyen de contacter ses soldats sur le front. Il n'y avait pas de téléphone cellulaire à l'époque et il n'avait pas de radio. Charles Taylor ne savait pas ce qui se passait sur le front. Il n'y allait pas lui-même. Il n'était pas un chef de guerre courageux. Ce n'était pas un bon chef de guerre. Son mouvement politique, le NPFL, a été bon tant qu'il avait Prince Johnson avec lui. Mais en fait, c'est Prince Johnson qui marquait les points sur le terrain. Comme Johnson a fait sécession et est parti dans son coin et a laissé tomber Taylor, Taylor n'a plus jamais avancé sérieusement sur le terrain et donc, parce que la situation a dégénéré, c'est devenu une guerre ethnique. Chaque ethnie avait son groupe armé avec son chef de guerre qui s'opposait aux autres. Alors, vous dites que chaque combattant faisait son travail, mais quand on abat une femme et ses enfants, ce n'est pas un travail comme un autre, non ? Non, je ne dis pas qu'il faisait son travail, je dis qu'il faisait ce qu'il pensait être son travail. Je pense que le milicien pensait que sa mission consistait à tuer des ennemis, quels qu'ils soient, hommes, femmes, enfants. Vous savez, dans une guerre ethnique, on est coupable de faire partie de l'ethnie adverse, quel que soit son âge ou son sexe. Les enfants, tant qu'ils peuvent porter une arme, ils sont en face de vous, donc ils sont des combattants. Les femmes, elles donnent naissance à des futurs combattants qui seront un jour en face de vos enfants. Et donc tout le monde est une cible légitime de ce point de vue de la guerre ethnique. C'est ça qui est effroyable. Comment se fait-il que, depuis 2003, il n'y ait jamais eu de procès de criminels de guerre au Liberia ? Je pense que les Libériens ont admis leur responsabilité collective. Ils ont admis que tout le monde avait perdu la tête. Et donc il n'y a pas un groupe ethnique qui a échappé au massacre commis par les leurs contre un autre groupe ethnique. Donc, il y a une sorte de nivellement par l'horreur, par le crime, qui fait que tout le monde s'est rendu coupable de choses répréhensibles devant la loi. Je pense qu'ils ont été tellement nombreux, dans tous les camps, à commettre des crimes que peut-être qu'ils n'ont pas très envie de remettre tout ça en cause et de se dire qu'il va falloir mettre les deux tiers du pays en prison. Mais je pense qu'aujourd'hui, les Libériens ont beaucoup évolué. Il y a un système démocratique qui s'est mis en place. Et en effet, je pense qu'ils ne doivent pas être très fiers de ce qu'ont fait leurs prédécesseurs pendant cette guerre civile. Et si en 2027, donc dans deux ans, un tribunal sur les crimes de la guerre civile s'ouvre à Monrovia, est-ce que vous serez prêt à venir témoigner ? Si on me le demande, oui, comme témoin de contexte pour expliquer mon expérience, c'est peut-être même un devoir puisque je l'ai vécue. Et quand vous avez témoigné au procès de Kunti Camara, c'était donc l'an dernier à Paris, est-ce que vous avez croisé son regard ? Il était très fuyant, il avait l'air totalement absent. Mais des criminels comme lui, il y en a des milliers au Liberia. La banalité de la mort ? Oui, la banalité de la mort. C'est une chose qui m'a beaucoup surpris au Liberia, comme en Sierra Leone d'ailleurs, parce qu'à cette époque-là, la mort était quelque chose de quotidien. On tuait les gens facilement sans que ça pose de problèmes éthiques, moraux. Cette banalité face à la mort, c'est peut-être un instinct de survie aussi, sinon personne ne s'en sortirait.
Un avis historique a été rendu mercredi 23 juillet par la Cour internationale de Justice, à la suite d'une plainte des étudiants de l'archipel du Vanuatu. Elle estime que les États ont l'obligation légale de réduire leurs émissions et protéger le climat et ouvre ainsi la voie aux demandes de réparation des pays insulaires. Les législateurs, avocats et juges du monde entier peuvent désormais s'en saisir pour changer les lois ou attaquer en justice les États pour leur inaction. L'analyse de Sébastien Duyck, juriste au Centre pour le droit environnemental international (Ciel). À lire aussiAvenir climatique: le grand recadrage des États par la Cour internationale de justice
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les excuses du président du Liberia et l'augmentation des taxes douanières américaines au Brésil. Allemagne : des réfugiés afghans attendent toujours leur visa La justice allemande a ordonné au gouvernement de délivrer les visas promis aux familles afghanes réfugiées au Pakistan depuis la chute de Kaboul en 2021. Sans ce document, elles risquent d'être expulsées vers leur pays. Pourquoi les autorités ne veulent-elles plus leur octroyer de visas ? Le gouvernement de Friedrich Merz va-t-il faire appel de cette décision de justice ? Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin. Liberia : un espoir de justice pour les victimes des guerres civiles ? Plus de vingt ans après la fin des deux guerres civiles qui ont ravagé le Liberia entre 1989 et 2003, le président Joseph Boakai a présenté, au nom de l'État, les excuses officielles de l'État pour les 250 000 morts. Pourquoi le faire maintenant ? Ces excuses s'accompagnent-elles de mesures judiciaires concrètes pour les personnes concernées ? Avec Christina Okello, journaliste au service Afrique de RFI. Brésil : pour soutenir Bolsonaro, Trump augmente les taxes douanières Pour dénoncer les poursuites judiciaires lancées contre l'ancien président Jair Bolsonaro, Donald Trump menace de surtaxer de 50 % les importations des produits brésiliens aux États-Unis. Quelles seraient les conséquences économiques pour le Brésil si ces droits de douane étaient appliqués ? Avec Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, retour sur la victoire écrasante des Parisiens contre le Real Madrid en demi-finale de la Coupe du monde des clubs.
Il y a trente ans, du 11 juillet au 17 juillet 1995, plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques musulmans étaient systématiquement assassinés autour de la petite ville de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie. Ce massacre a été l'un des points culminants des 3 ans et demi de guerre qui ont opposé les différents peuples de ce pays des Balkans. La justice internationale l'a qualifié de génocide, et elle a condamné à perpétuité ses principaux responsables bosno-serbes. Mais 3 décennies après, la mémoire douloureuse de la guerre et de ce massacre divise toujours Serbes et Bosniaques qui vivent dans la région, le long de la Drina… «À Srebrenica, à l'ombre du génocide, l'impossible réconciliation», un Grand reportage de Louis Seiller.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'affaire des bébés volés au Chili, le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles et le retrait du Rwanda de la CEEAC. Mali : face aux attaques jihadistes, l'armée a quitté Boulkessi Après deux attaques jihadistes meurtrières, l'armée malienne s'est retirée du camp militaire de Boulkessi, dans le centre du pays. Pourquoi a-t-elle décidé de se désengager de cette localité stratégique au lieu d'envoyer des renforts ? Ce retrait signifie-t-il que la ville est désormais sous le contrôle des jihadistes ?Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI sur le Sahel.Chili : le scandale des 20 000 enfants volés La justice chilienne a ordonné la détention provisoire de cinq personnes accusées d'avoir participé à un vaste réseau d'enfants volés pour être revendus entre 1950 et 1990. Comment un tel trafic a-t-il pu durer autant d'années sans être découvert ? Qui sont les personnes inculpées dans cette affaire ?Avec Théo Conscience, journaliste au service international de RFI.États-Unis : Trump déploie la Garde nationale à Los Angeles Alors que Los Angeles est secouée par des manifestations contre sa politique migratoire, Donald Trump a annoncé l'envoi de 4 000 soldats de la Garde nationale pour « rétablir l'ordre » malgré l'opposition des autorités locales. Le président américain respecte-t-il la Constitution américaine en agissant ainsi ? Ce déploiement ne risque-t-il pas d'empirer la situation dans la mégalopole californienne ? Avec Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en Civilisation américaine, spécialiste en rhétorique présidentielle. Rwanda : quelles conséquences après le retrait de Kigali de la CEEAC ? Le Rwanda a annoncé son départ de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale en déplorant « l'instrumentalisation de l'organisation par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres ». Quelles pourraient être les conséquences diplomatiques et économiques de l'isolement de Kigali au sein de la région ?Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur des juges de la CPI sanctionnés par les États-Unis, les tensions entre Donald Trump et Elon Musk et la baisse du prix du pétrole. États-Unis : deux chercheurs chinois accusés d'agroterrorismeDeux chercheurs chinois sont accusés par le FBI d'avoir introduit un champignon toxique susceptible de nuire gravement aux récoltes agricoles. Le gouvernement américain a-t-il des preuves tangibles ou cette affaire est-elle instrumentalisée à des fins politiques ?Avec Clea Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin.CPI : Washington sanctionne quatre jugesEn représailles aux procédures visant des soldats américains en Afghanistan et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, Washington a pris des sanctions contre quatre magistrates de la Cour pénale internationale. Comment expliquer cette mesure alors que les Américains ne reconnaissent pas l'institution ? Ces sanctions peuvent-elles nuire à la CPI ?Avec Stéphanie Maupas, correspondante de RFI à La Haye.États-Unis : la guerre est déclarée entre Donald Trump et Elon MuskLe patron de Tesla a récemment pris ses distances avec le président américain, critiquant certaines de ses orientations économiques liées au projet de loi budgétaire. Pourquoi ce texte a-t-il déclenché de telles tensions entre les deux hommes ? Elon Musk a-t-il les moyens de résister aux menaces de Donald Trump d'annuler les subventions fédérales que perçoivent ses entreprises ?Avec Pierre Gervais, professeur de Civilisation américaine à l'Université Sorbonne Nouvelle. Auteur du livre Histoire des États-Unis de 1860 à nos jours (éditions Hachette Éducation).Pétrole : pourquoi le prix du baril chute ?Le prix du pétrole est au plus bas depuis la pandémie du Covid-19 et oscille autour des 65 dollars le baril, bien en dessous des niveaux espérés par l'Opep+. Comment expliquer ce phénomène ? Quelles en sont les conséquences économiques pour les pays producteurs ? Avec Francis Perrin, directeur de recherches à l'Iris et chercheur associé au Policy Center for the New South, un centre de réflexion basé à Rabat, au Maroc.
« Ce n'est pas à un responsable politique d'employer ces termes, c'est aux historiens, en temps voulu. » Questionné, sur le plateau de TF1, sur son refus de qualifier la situation à Gaza de génocide, Emmanuel Macron a botté en touche, le 13 mai. Depuis, le ton du président de la République à l'égard des responsables israéliens s'est fait plus menaçant, mais il n'a pour l'heure pas changé de vocabulaire pour caractériser la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza.Une lourde charge historique pèse sur les responsables politiques lorsqu'ils invoquent cette notion, inventée après la seconde guerre mondiale par Raphaël Lemkin, juriste polonais d'origine juive réfugié aux Etats-Unis. En créant ce mot, Lemkin voulait empêcher la reproduction « de l'innommable » : la Shoah. L'interdiction du génocide a ensuite été adoptée par l'Organisation des Nations unies comme un « principe fondamental qui s'applique en tout et sans exception à toute l'humanité ».Les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont estimé, dès le 26 janvier 2024, qu'il existait un risque « plausible » de génocide à Gaza. Alors, quels sont les critères juridiques d'un génocide ? Pourquoi une large partie de la communauté internationale refuse d'employer ce terme pour qualifier le sort des Gazaouis ? Que font les instances juridiques mondiales, telle que la CIJ, face à ce conflit ? Dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », Stéphanie Maupas, journaliste spécialiste de la justice internationale au Monde, fait la lumière sur cette notion aussi sensible que complexe.Un épisode de Marion Bothorel et Claire Leys, réalisé par Quentin Bresson. Présentation et rédaction en chef : Claire Leys. Dans cet épisode : extraits de l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 le 13 mai 2025 ; d'une intervention de Raphaël Lemkin dans l'émission « Heure du Culture française » diffusée le 21 octobre 1948 ; d'une émission de l'Université Radiophonique internationale diffusée le 20 janvier 1949 ; des prises de parole du ministre israélien Bezalel Smotrich les 5 et 6 mai 2025 ; d'une vidéo du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou postée sur ses réseaux sociaux le 19 mai 2025 ; de la déclaration devant le Conseil de sécurité du responsable des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, le 13 mai 2025 et d'un discours d'Emmanuel Macron prononcé le 30 mai 2025.Cet épisode a été diffusé le 4 juin 2025. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
L'information est tombée tard cette nuit mais elle fait la Une des sites internet des grands quotidiens, notamment américains. « Deux membres du personnel de l'ambassade d'Israël tués près du musée juif à Washington », s'exclame le Washington Post. Le meurtrier présumé, arrêté peu après les faits, « un homme de 30 ans, originaire de Chicago, précise le New York Times, s'est écrié “Palestine libre, libre“ ».Un acte de violence supplémentaire donc dans l'orbite du conflit israélo-palestinien qui déchire et divise le monde.Hier, pointe Libération à Paris, « Israël a poursuivi son offensive visant à annexer la bande de Gaza. Ses attaques ont tué au moins 82 personnes, dont 14 membres d'une même famille à Khan Younes, dans le sud, selon le ministère de la Santé et des sources hospitalières. (…)Les pressions et la colère de plusieurs pays occidentaux n'y ont (donc) rien changé, soupire Libération. La veille, rappelle le journal, une majorité de 17 Etats européens sur 27 avaient affiché leur exaspération. Lundi, la France, le Canada et le Royaume-Uni avaient déclaré qu'ils “ne resteraient pas les bras croisés [face aux] actions scandaleuses“ du gouvernement de Benyamin Netanyahu à Gaza et au “niveau de souffrance intolérable“ des civils. Dans la foulée, Londres avait annoncé suspendre son traité de libre-échange avec Tel-Aviv ».Mettre fin à l'impunitéCe matin, le ton monte… Pour Le Monde à Paris, « le gouvernement israélien ne doit plus bénéficier de la moindre impunité » : « Les autorités israéliennes, Premier ministre en tête, ont fait le choix d'une dérive qui les place en dehors des nations respectueuses des droits humains. (…) Dire clairement que ce qui est en cours à Gaza est inacceptable, une “honte", selon Emmanuel Macron, est nécessaire, s'exclame Le Monde. Mais cette étape n'a de sens que si elle s'accompagne du constat que de nombreux alliés d'Israël n'ont plus rien en commun avec la coalition de Benyamin Netanyahu, et que cette dernière ne peut donc plus bénéficier de la moindre impunité. La menace de “mesures concrètes“ évoquée le 19 mai par le Canada, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun est un premier pas ».Et Le Monde de conclure : « la question de sanctions doit être enfin posée, comme celle de la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne ».Des actes concrets…Concrètement, « comment stopper Benjamin Netanyahu ? », lance Le Devoir à Québec. « Face à l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza et à sa stratégie de la faim à l'encontre des populations civiles, la pression s'intensifie sur l'État hébreu et son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, constate le quotidien canadien. Des menaces de sanctions sont désormais brandies par des alliés traditionnellement indéfectibles d'Israël, dont le Canada ».Alors quelles mesures ? Tout d'abord, l'arme diplomatique, répond le journal, avec « le rappel des ambassadeurs » ; ensuite, « se tourner vers le Conseil de sécurité des Nations unies » ; « appuyer les enquêtes de la Cour pénale internationale » ; « cibler des membres du gouvernement Netanyahou », avec des gels d'avoirs ; « imposer de lourdes sanctions économiques » à Israël ; et enfin « reconnaître l'État de la Palestine », la France, le Canada et le Royaume-Uni ont affirmé lundi être déterminés à s'engager dans cette voie.« Les Palestiniens ont besoin d'actes, pas de paroles », renchérit le Guardian à Londres. « La suspension des négociations commerciales n'est qu'un début. Il en va de même pour les sanctions contre les colons activistes colons (…). Le Royaume-Uni devrait suivre l'exemple de la France, qui s'est déclarée “déterminée“ à reconnaître un État palestinien. Surtout, il devrait veiller à ce qu'aucune arme (britannique) ne soit fournie à Israël. Tant qu'il ne le fera pas, il sera complice de ces crimes. Les États-Unis, poursuit le Guardian, ont la capacité de mettre fin au massacre et d'obtenir un cessez-le-feu indispensable. Mais la pression d'autres alliés peut faire la différence. S'ils se soucient de sauver des vies – et pas seulement de leur propre image –, il est temps d'agir avec détermination ».Le respect du droit internationalEnfin, Le Temps en Suisse, rappelait récemment que « les Conventions de Genève avaient été ratifiées en 1949 par 196 États pour protéger les civils, les blessés et les humanitaires. L'existence de ces textes est viscéralement liée à la nature et à l'ampleur des crimes de la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l'Holocauste et la mort de 6 millions de juifs, un des chapitres les plus sombres de l'Histoire. Le sentiment de culpabilité d'une part de l'Occident reste profond. Mais, estime Le Temps, il ne justifie pas d'accepter les violations du droit international humanitaire commises par le gouvernement israélien. À quel moment les États ayant ratifié les Conventions de Genève le mettront-ils face à ses responsabilités ? ».
C'est la photo d'un homme debout au milieu d'un champ de ruines, qui fait la Une du Nouvel Obs, avec ces mots : « le spectre de l'annexion ». « Dix-neuf mois après les massacres commis par le Hamas, les destructions systématiques menées par le régime de Benyamin Netanyahou ont presque anéanti la Bande de Gaza », écrit le Nouvel Obs, « destructions qui font planer la menace d'un exode forcé sur ses deux millions d'habitants ». « Un spectre hante les Palestiniens de Gaza », poursuit l'hebdomadaire : « la Nakba, la catastrophe en arabe, référence à l'expulsion d'une partie des populations arabes de Palestine lors de la naissance d'Israël en 1948. Depuis les massacres du 7 octobre, les Palestiniens ont la certitude de vivre une nouvelle Nakba, à Gaza sous les bombes, mais aussi en Cisjordanie, de manière plus rampante et insidieuse, sous l'action souvent conjointe de l'armée et des colons israéliens ».Crime de guerre et génocideFaut-il alors parler de génocide ? interroge le Nouvel Obs. Le débat est ouvert et parfois violent. En préambule, la juriste Mathilde Philip-Gay spécialisée dans le droit pénal international, explique que « parmi les grands crimes en droit pénal international, on peut déjà dire que deux sont certainement commis à Gaza. » « Il y a, dit-elle, incontestablement des crimes de guerre, puisque des dizaines de milliers de civils ont été tués, ce qui n'est pas un objectif militaire. La liste est longue, poursuit Mathilde Philip-Gay : blocus de l'aide humanitaire, utilisation de la faim comme arme, interdiction aux journalistes occidentaux de se rendre à Gaza, ciblage délibéré des reporters palestiniens. On assiste aussi très probablement à des crimes contre l'humanité », ajoute-t-elle.Mais qu'en est-il du génocide ? Pour l'historien Vincent Lemire, il faut distinguer « les deux significations du mot ». « D'abord, la signification politique, tombée dans le sens commun, celle que tout le monde a en tête, l'atteinte, de manière atroce, à une population, le ' pire ' des crimes ». Or « juridiquement, précise l'historien, ce n'est pas vraiment cela. Selon le droit international, le génocide correspond à l'intention de détruire un groupe national, ethnique ou religieux. Pour être établi, il nécessite donc de prouver qu'Israël a comme unique intention de détruire la population de Gaza (…) Il doit aussi être démontré que les victimes sont ciblées de manière délibérées et non aléatoire ». Le débat reste ouvert…L'ordination des femmesDans la presse hebdomadaire également cette semaine, les réactions à l'élection du pape Léon XIV. Le Point y consacre d'ailleurs sa Une, avec ce titre : « Léon XIV, le pape d'un nouveau monde ». « Le premier Américain du Nord (…) mais qui vient aussi du Sud, il a longtemps été missionnaire au Pérou ». Un pape jeune et moderne. Mais jusqu'où ira-t-il ? Le Point s'interroge notamment sur les femmes diacres et prêtres : « le sujet de leur ordination va-t-il rester éternellement tabou dans l'Église ? »On serait tenté de dire oui, à lire l'article de l'hebdomadaire. Car, nous explique l'historien Alberto Melloni, au-delà « d'une affaire de parité ou d'égalité des sexes » « la question des femmes touche à des enjeux théologiques fondamentaux ». « Problème, ajoute-t-il : ouvrir la prêtrise aux femmes ou même rétablir le diaconat féminin nécessiterait un concile. Ce n'est pas une décision qu'un pape peut prendre seul ». Autrement dit, l'attente risque d'être longue…L'Express, lui aussi, s'intéresse au nouveau pape. Et plus précisément à son « face à face », avec Donald Trump. « Si le pape et le président des États-Unis partagent la même nationalité, ils risquent de s'opposer sur la question des migrants et de l'aide internationale » estime l'Express, d'autant que « pour les ultra-trumpistes, le successeur de François est un gauchiste. »À 300 kilomètres de CayenneEnfin, le Journal du Dimanche se fait l'écho des nouvelles intentions du ministre français de la justice, Gérald Darmanin, en matière pénitentiaire. « Gérald Darmanin va enfermer les narcotrafiquants dans la jungle amazonienne », clame le JDD, qui parle d'une « forteresse isolée, conçue pour enfermer les criminels les plus dangereux du narcotrafic et les islamistes ». Une annonce faite alors que le ministre est en visite en Guyane. Gérald Darmanin qui multiplie les annonces sur les prisons et qui déclare ainsi : « j'ai décidé d'implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict et un objectif : mettre hors d'état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic. »Le Journal du dimanche nous donne un aperçu de l'implantation de la nouvelle prison : « au bout du monde : à Saint-Laurent du Maroni, aux confins du fleuve, à 300 kilomètres de Cayenne, à des jours des premiers hameaux accessibles uniquement en pirogue ou par avion ». « Une forteresse volontairement isolée, comme un écho au bagne d'autrefois, mais avec les codes du 21ème siècle », ajoute le JDD, qui semble séduit par cette vision, alors qu'aux États-Unis, Donald Trump, lui, rêve de rouvrir Alcatraz. Autant de projets qui pourraient nourrir l'imagination de bien des scénaristes.
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Depuis 59 jours, Israël empêche l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, et l'ONU prévient que les stocks s'épuisent. La Cour de justice internationale de La Haye siège depuis hier sur la question de l'aide, le droit international interdisant l'usage de l'arme de la faim.
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Depuis 59 jours, Israël empêche l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, et l'ONU prévient que les stocks s'épuisent. La Cour de justice internationale de La Haye siège depuis hier sur la question de l'aide, le droit international interdisant l'usage de l'arme de la faim.
Pour en débattre Thomas Herrmann,maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du club des juristes et auteur Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), membre du club des juristes
Pour en débattre Thomas Herrmann,maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du club des juristes et auteur Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), membre du club des juristes
durée : 02:29:58 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - . - réalisation : Félicie Faugère - invités : Agnès Callamard Secrétaire générale d'Amnesty International; Gabriel Le Bomin Scénariste et réalisateur; Antoine de Meaux; Adélaïde Zulfikarpasic Experte associée à la fondation Jean Jaurès et directrice de l'institut de sondage BVA ; Emmanuel Laurentin Historien, journaliste; Béatrice Leca productrice de La Série Documentaire “Auschwitz-Birkenau, le lieu témoin - De la mémoire polonaise à l'histoire européenne”; Yaël Mandelbaum Réalisatrice à Radio France
durée : 00:13:13 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Dans son livre "Une enquêtrice à l'ONU", Agnès Callamard revient sur son expérience en tant que rapporteuse générale des Nations Unies, sur les exécutions extrajudiciaires, entre 2016 et 2021. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Agnès Callamard Secrétaire générale d'Amnesty International
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les taxes douanières annoncées par Donald Trump et le retrait de la Hongrie de la CPI. RDC : trois ressortissants américains échappent à la peine de mortCondamnés à mort pour leur implication dans la tentative de coup d'État de mai 2024 à Kinshasa, les trois Américains ont vu leur peine commuée en prison à perpétuité. Comment expliquer cette grâce accordée par le président Felix Tshisekedi ? Quel avait été de leur rôle lors de ce putsch raté ?Avec Paulina Zidi, correspondante permanente de RFI à KinshasaÉtats-Unis : comment Donald Trump a-t-il calculé les droits de douane ?Le monde entier est concerné par les nouveaux droits de douane sur les produits importés aux États-Unis. 20% pour l'Union européenne, 34% pour la Chine et même 50% pour le Lesotho. Sur quels critères Donald Trump s'est-il basé pour fixer ces taxes en fonction des pays ?Droits de douane américains : pourquoi certains pays sont épargnés ?Alors que la plupart des États sont frappés par les nouvelles taxes américaines, certains pays comme le Canada, la Russie et le Mexique ne sont pas concernés par les dernières annonces de Donald Trump. Pourquoi sont-ils exemptés de ces augmentations ?Droits de douane américains : quelles conséquences pour l'Afrique ?51 pays africains sont frappés de plein fouet par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump. Allant de 10% pour le Bénin et la Guinée jusqu'à 50% pour le Lesotho, quel sera l'impact sur les économies du continent ? Quel avenir pour l'Agoa (African Growth and Opportunity Act) qui permet à l'Afrique d'exporter des milliers de produits vers les États-Unis sans être taxés ?Avec Léo Charles, maître de conférences en sciences économiques à l'Université de Rennes 2CPI : la Hongrie claque la porteVisé par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale, Benyamin Netanyahu a pourtant été reçu en grande pompe en Hongrie. Son hôte, Viktor Orban en a profité pour annoncer le retrait de son pays de la CPI. Comment expliquer cette décision ? A-t-elle un lien avec la visite du Premier ministre israélien ?Avec Florence La Bruyère, correspondante de RFI à Budapest
À Kinshasa, la Cour pénale internationale (CPI) est prête à soutenir la création d'un Tribunal spécial pour juger tous les crimes commis au Congo depuis trente ans. C'est ce qu'a annoncé la semaine dernière Karim Khan, le procureur de la CPI, lors d'un déplacement sur place. Voilà près de dix ans que le docteur Mukwege, le prix Nobel de la Paix 2018, réclame un tribunal international qui serait en mesure de poursuivre tous les criminels présumés, qu'ils soient Congolais, Ougandais ou Rwandais. Mais si ce tribunal voit le jour cette année, comme semble le souhaiter le président Tshisekedi, ne risque-t-il pas d'être instrumentalisé ? Il y a trois ans, le cinéaste belge Thierry Michel a réalisé le film-choc L'Empire du silence. Aujourd'hui, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « La justice internationale n'a pas permis d'arrêter trois décennies d'atrocités au Congo », a reconnu le procureur de la CPI, c'était la semaine dernière à Kinshasa. Pourquoi cet aveu ?Thierry Michel : Est-ce qu'il a essayé ? À part quelques petits poissons qui ont été jugés devant la CPI, ils sont trois dans les années 2010-2020, je ne vois pas beaucoup de poursuites qui ont été engagées et jamais sur les hautes personnalités des commandements militaires ou politiques, que ce soit du Congo, de l'Ouganda ou du Rwanda. Donc, je pense extrêmement important aujourd'hui de remettre sur la table cette question de la justice transitionnelle pour laquelle se bat le docteur Mukwege, le prix Nobel de la paix 2018, depuis déjà pas mal d'années de par le monde.La nouveauté, la semaine dernière, c'est que lors de ce déplacement à Kinshasa, Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, a soutenu l'idée d'un tribunal spécial pour les crimes commis au Congo…Oui, ce qui est important, c'est qu'il a dit qu'aucune partie du conflit n'a un chèque en blanc pour les crimes les plus graves relevant du statut de Rome. Aucune partie du conflit, cela veut bien dire que ce ne sera pas une justice de Congolais envers les Congolais, mais que cela va toucher évidemment tous les acteurs des crimes commis depuis 30 ans dont évidemment les pays voisins et les responsables des pays voisins. La question est évidemment de voir si on va remonter les chaînes de commandement politiques et militaires. Mais que je sache, le procureur de la CPI, Karim Khan, n'a pas froid aux yeux puisqu'il a osé s'en prendre à monsieur Poutine en Russie et monsieur Netanyahu en Israël. Donc peut-être qu'il n'aura pas de scrupules à s'en prendre aussi à ceux qui ont été responsables des guerres en RDC.Et pour ce futur tribunal spécial, Karim Khan dit qu'il faut « une approche globale qui nécessite un mandat avec plus de moyens, s'occupant de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité »…Cela me semble dans le principe très bien. On a déjà des bases de travail, le premier rapport Mapping, mais évidemment, il se termine en 2002. Il ne couvre que dix ans. Il faut évidemment compléter par un deuxième rapport Mapping, me semble-t-il, qui devrait couvrir au moins une vingtaine d'années. Mais ce qui est rassurant, c'est que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va envoyer une commission d'enquête internationale qui devra fixer les responsabilités. Mais il faut aujourd'hui évidemment veiller à sécuriser les témoins. Sécuriser aussi, je pense, les fosses communes, parce qu'il y aura là un travail aussi important, comme cela a été fait dans d'autres pays, d'exhumation des corps pour identification. Comment ont-ils été assassinés et par qui et à quel moment ? Et avec le risque évidemment, si ce n'est que congolais, même avec des experts étrangers, mais si cela ne reste qu'au niveau congolais, il y a évidemment le risque d'instrumentalisation politique ou bien d'éviter certaines responsabilités de certains acteurs de ces crimes qui sont toujours aujourd'hui quand même dans des postes de pouvoir militaire ou politique.Grâce à ce rapport Mapping de 2010, on sait ce qui s'est passé, mais on ne connaît pas l'identité des criminels. Pourquoi ?Mais quand même, on ne les connaît pas, on ne veut pas les connaître puisque….Officiellement, en tout cas.Ce sont ceux dont le docteur Mukwege a dit avec beaucoup de pertinence lors de son discours à Oslo, quand il a reçu le prix Nobel en 2018 : « Ces personnes dont on n'ose et on ne veut pas dire le nom ». N'empêche, ils sont quand même cités dans plusieurs rapports des Nations unies. Et je vous rappelle que dans le film L'Empire du Silence que j'ai réalisé sur 25 années de tragédies congolaises en allant dans toutes les régions où se sont passés ces crimes contre l'humanité et ces crimes de guerre et ces massacres abominables, on a quand même pu, par les témoignages que j'ai récoltés, établir que certains étaient des présumés coupables, vraiment extrêmement sérieux, qui auraient dû être poursuivis. En tout cas, ils n'ont pas été inquiétés le moins du monde.Dans votre film L'Empire du Silence qui est sorti il y a trois ans, vous identifiez notamment deux présumés coupables qui sont des officiers congolais, le général « Tango Four » et le général Ruhorimbere. Qu'est-ce qu'ils sont devenus ?Que je sache, ils n'ont pas été vraiment inquiétés. Ils sont aussi dans ce cycle d'impunité parce que d'un côté, il y a l'empire du silence qui commence à être brisé. Et cela, c'est au crédit de monsieur Khan de briser cet empire du silence. Mais il y a aussi l'empire de l'impunité. Et cela, c'est un iceberg invraisemblable, une montagne à gravir, parce que c'est la culture dominante depuis tellement longtemps, depuis plusieurs décennies politiques.Dans votre film, vous mettez en cause également le général rwandais James Kabarebe. Or, il se trouve que le 20 février dernier, les États-Unis ont annoncé des sanctions financières contre lui, car il s'agit, selon Washington, d'une « personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits au Congo ces trois dernières décennies »…Voilà ce qui confirme les témoignages que j'ai pu récolter sur le terrain et dont on n'avait jusqu'ici pas vraiment tenu compte. Donc c'est une avancée. Enfin, on brise ce cycle du silence et des noms commencent à être mis en exergue comme présumés criminels.En avril, dans un mois donc, devrait être organisée à Kinshasa, par le président Tshisekedi, une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice, où pourrait être discutée la création de ce tribunal spécial pour le Congo. Est-ce pour vous l'aboutissement d'un combat que vous menez depuis longtemps ?Quelque part, oui. Cela a été en tout cas une des revendications du docteur Mukwege. Maintenant, il faut voir jusqu'où on pourra aller et si ce ne sera pas instrumentalisé. Il ne faut pas que ce soit seulement un outil politique contre le Rwanda, même si évidemment, il faut dénoncer les crimes commis par le Rwanda et l'occupation actuelle en RDC sans tergiversation. Mais voilà, il y a des responsabilités internes au Congo, il faudra évidemment qu'elles soient mises en exergue.
Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la CPI, qu'il accuse d'avoir « engagé des actions illégales et sans fondement » contre l'Amérique et contre Israël. Des sanctions qui menacent l'indépendance de la Cour pénale internationale, selon le président du Conseil européen, tandis que le ministre israélien des Affaires étrangères « félicite » le président américain. Quelles sont les conséquences de cette décision pour la juridiction, créée en 2002 pour juger les crimes les plus graves commis dans le monde ? Entretien avec Jeanne Sulzer, avocate au barreau de Paris et responsable de la commission justice internationale d'Amnesty International France.
Il est partout, de tous les débats : le budget, les visas pour les travailleurs qualifiés, les élections en Allemagne ou la politique britannique… Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, est devenu cette année l'une des voix qui comptent le plus aux États-Unis. Pour se tenir au plus près de Donald Trump, Elon Musk est devenu son locataire, explique leNew York Times : il loue un des chalets – à 2 000 dollars la nuit – de sa propriété de Mar-a-Lago, à une centaine de mètres du bâtiment principal. Ce qui lui permet d'avoir un accès facile au président élu, et apparaître lors de ses dîners – comme lorsque Donald Trump a reçu le patron d'Amazon Jeff Bezos. Mais aussi de participer à des réunions, être présent lors de coups de fil à des dirigeants étrangers, et plus largement passer des heures dans le bureau de Donald Trump.Si Elon Musk « secoue » la politique américaine, il pourrait bien faire de même ailleurs dans le monde, explique la correspondante de RFI aux États-Unis Loubna Anaki : le multimilliardaire n'hésite pas à donner son avis sur les gouvernements ou les élections d'autres États. Une influence qui ne plaît pas forcément dans le camp Trump : exemple ces derniers jours, lorsque le patron de Tesla s'est mis à dos les trumpistes les plus conservateurs en défendant le programme de visa destiné aux travailleurs qualifiés. Un programme que Donald Trump avait largement limité lors de son premier mandat, mais qu'il semble désormais défendre…Un juge argentin ordonne l'arrestation du président du NicaraguaEn Argentine, un juge demande l'arrestation du président du Nicaragua Daniel Ortega et de son épouse Rosario Murillo pour « violation systématique des droits humains », rapporte le quotidien argentin El Dia, et ce « selon le principe de juridiction universelle qui permet aux différents pays de traiter de crimes contre l'humanité indépendamment du lieu où ils ont été commis ». « Un peu de lumière parmi tant d'obscurité ! », s'est félicité sur X l'avocat Dario Richarte, repris par le quotidien nicaraguayenConfidencial – cet avocat et professeur de droits international à l'Université de Buenos Aires avait déposé la plainte en 2022.La presse nicaraguayenne se félicite : « Grâce au procès argentin, les preuves contre Ortega et ses hommes de main ne disparaîtront pas », écrit La Prensa, car il « jette les bases de futurs procès devant des tribunaux internationaux ou au Nicaragua, une fois la démocratie rétablie ». Dans 100% Noticias, un avocat nicaraguayen explique ainsi que, même si le Nicaragua ne se conformera probablement pas à l'ordonnance, Daniel Ortega courra de plus grands risques lorsqu'il voyagera…L'Argentine, refuge pour les Bolsonaristes ?Depuis l'élection du président argentin Javier Milei, des centaines de Brésiliens qui avaient participé à la tentative de coup d'État de janvier 2023 ont traversé la frontière pour échapper à la justice de leur pays. Ils sont au moins 140 selon la justice brésilienne, et jusqu'à 600 selon les collectifs qui défendent leurs intérêts.Mi-novembre, souligne le correspondant de RFI à Buenos Aires Théo Conscience, la justice argentine a émis des mandats d'arrêts contre 61 ressortissants brésiliens qui font l'objet de demandes d'extradition de la part de la justice brésilienne. Tous ont reçu des condamnations définitives à des peines de prison fermes, et quatre d'entre eux ont été appréhendés par les autorités argentines. Cependant, leur sort n'est pas fixé, car la plupart de ces fugitifs ont demandé l'asile politique en Argentine. Selon Claudio Luis Caivano, l'avocat brésilien de plusieurs d'entre eux, ses clients ont participé à une manifestation, pas à une tentative de coup d'État, ils sont donc injustement poursuivis.Le Canal du Panama fête ses 25 années de gestion panaméenneEn 1999, il y a 25 ans, les États-Unis transféraient leur gestion du canal au Panama. Un transfert dont on parle beaucoup ces derniers temps : déjà parce que le président américain Jimmy Carter, décédé ce dimanche 29 décembre 2024, avait signé en 1977 les traités permettant ce transfert. Et parce que le président élu Donald Trump a récemment menacé de reprendre le contrôle du canal si les prix des péages pour les navires américains n'étaient pas réduits.Dans The Hill, l'ancien ambassadeur américain au Panama John Feeley affirme que reprendre le canal est impossible à moins de déclencher une guerre. Et sur le site de la chaîne ABC, le président de la Commission des Relations extérieures du Sénat estime que la menace agitée par Donald Trump pourrait jeter les alliés des États-Unis dans les bras de la Russie et de la Chine.Côté panaméen, La Estrella de Panama titre sur un canal qui en 2024 a rapporté plus qu'en 87 années de contrôle par les États-Unis. Un canal dans lequel La Prensa voit aussi « un patrimoine de l'humanité », revenant sur la nationalité de tous ceux qui ont travaillé à sa construction : des Français, des Espagnols, des Chinois, des Antillais et des Américains – entre autres.La cassave au patrimoine culturel immatériel de l'UnescoDans une année extrêmement dure pour Haïti, l'inscription de la cassave sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco a été une raison de se réjouir. La cassave, cette galette croquante à base de farine de manioc, se retrouve sur les tables haïtiennes, et dans plusieurs pays latino-américains.Ronel Paul et Love Marckendy Paul se sont rendus dans un atelier de production de cassave situé à quelques kilomètres de la ville du Cap-Haïtien, dans le nord du pays. On y découvre le mode de fabrication de la cassave - à partir de manioc. Une cassave qui peut être sucrée ou salée, et dont la production, qui se transmet de génération en génération, reste très artisanale en Haïti.À noter que c'est la deuxième fois qu'un produit consommé en Haïti est inscrit sur cette liste mondiale. En 2021, c'était la soupe joumou ou soupe de l'indépendance, consommée généralement le premier jour de l'année. Le journal de la PremièreEn Martinique, le leader du « R-Prak » fêtera le réveillon du Nouvel An en prison.
Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale émettait des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de trois personnalités politiques mises en cause dans la guerre à Gaza. Parmi elles, Benyamin Netanyahu. Depuis, la France a fait l'objet de critiques après avoir annoncé qu'elle n'arrêterait pas le Premier ministre israélien si celui-ci foulait le sol français, évoquant son immunité diplomatique. Benyamin Netanyahu doit-il être jugé ? Un dirigeant dans l'exercice de ses fonctions est-il voué à ne pas rendre de comptes ? Comment parfaire la justice internationale ? Pour en débattre :- Rina Bassist, correspondante israélienne à Paris, rédactrice pour le journal américain Al-Monitor, ancienne diplomate- Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)- Yann Jurovics, maître de conférences en Droit international à l'Université Paris Saclay, ancien juriste auprès des tribunaux internationaux.
Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale émettait des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de trois personnalités politiques mises en cause dans la guerre à Gaza. Parmi elles, Benyamin Netanyahu. Depuis, la France a fait l'objet de critiques après avoir annoncé qu'elle n'arrêterait pas le Premier ministre israélien si celui-ci foulait le sol français, évoquant son immunité diplomatique. Benyamin Netanyahu doit-il être jugé ? Un dirigeant dans l'exercice de ses fonctions est-il voué à ne pas rendre de comptes ? Comment parfaire la justice internationale ? Pour en débattre :- Rina Bassist, correspondante israélienne à Paris, rédactrice pour le journal américain Al-Monitor, ancienne diplomate- Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)- Yann Jurovics, maître de conférences en Droit international à l'Université Paris Saclay, ancien juriste auprès des tribunaux internationaux.
Depuis sa création, en 1998, la Cour pénale internationale (CPI) ne s'est que très rarement opposée aux intérêts occidentaux. Jeudi 21 novembre, en émettant des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, l'institution de La Haye a engagé un tournant historique.Les deux hommes sont poursuivis pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, dans le contexte de la guerre à Gaza. Le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, est poursuivi pour les mêmes crimes, dans le cadre de son implication dans les attaques du 7 octobre 2023, mais il est présumé mort.La France, signataire du traité fondateur de la CPI, a estimé, mercredi 27 novembre, que Benyamin Nétanyahou bénéficiait d'une « immunité », Israël n'étant pas partie au statut de Rome qui fonde la juridiction internationale. Cette déclaration a scandalisé les défenseurs des droits de l'homme.Qu'est-il reproché précisément à Benyamin Nétanyahou et à Yoav Gallant ? Risquent-ils d'être arrêtés ? Et comment analyser les réactions des pays occidentaux, qui sapent l'autorité de la CPI, en remettant en cause l'application de ces mandats d'arrêt ?Dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », Stéphanie Maupas, la correspondante du Monde à La Haye et spécialiste de la justice internationale, analyse les ressorts de cette décision.Un épisode de Claire Leys. Réalisation et musiques originales : Amandine Robillard. Rédaction en chef et présentation : Adèle Ponticelli. Dans cet épisode : extrait de la conférence de presse du procureur de la CPI, Karim Khan, le 20 mai 2024 ; d'une prise de parole du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 21 novembre 2024 ; d'une prise de parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, le 21 novembre 2024.Cet épisode a été publié le 2 décembre 2024.---Abonnez-vous à la chaîne Whatsapp du "Monde" : https://lemde.fr/4eMPTJd Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
Le Journal en français facile du jeudi 21 novembre 2024, 17 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/B9eX.A
durée : 00:03:13 - Géopolitique - La Mongolie est signataire du traité de la Cour pénale internationale et aurait dû arrêter Vladimir Poutine à son arrivée hier. Elle ne l'a évidemment pas fait, personne n'y croyait. La longue marche de la justice internationale a connu un revers, elle devra attendre des jours meilleurs.
durée : 00:03:13 - Géopolitique - La Mongolie est signataire du traité de la Cour pénale internationale et aurait dû arrêter Vladimir Poutine à son arrivée hier. Elle ne l'a évidemment pas fait, personne n'y croyait. La longue marche de la justice internationale a connu un revers, elle devra attendre des jours meilleurs.
Les gouvernements congolais et rwandais se sont accordés pour un cessez-le-feu dans l'est de la RDC. C'est ce qu'a annoncé mardi la présidence angolaise, médiatrice dans ce dossier, après une rencontre à Luanda entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC. Ce cessez-le-feu doit débuter ce dimanche 4 aout à minuit. Il interviendra à l'expiration de la trêve humanitaire obtenue par les États-Unis. Son application sera contrôlée par un mécanisme ad hoc qui existe déjà, mais qui doit être renforcé. Alors, ce cessez-le-feu peut-il être respecté ? Question posée à Onesphore Sematumba, analyste grands lacs à l'International Crisis Group. RFI : Onesphore Sematumba, dans le conflit qui oppose l'armée congolaise à la rébellion du M23, un cessez-le-feu doit prendre effet ce dimanche 4 aout à minuit. Selon vous, peut-il être respecté ? Le passé ne pousse pas forcément à l'optimisme...Onesphore Sematumba : En effet, le passé ne pousse pas vraiment à l'optimisme. D'abord parce que ce n'est pas le premier cessez-le-feu qui est négocié. Pour la petite histoire, le cessez-le-feu va commencer le 4 août 2024, c'est-à-dire le lendemain de la fin d'une trêve qui a été négociée par les États-Unis et qui n'a pas été respectée non plus, donc je ne pense pas que cette fois-ci soit la bonne.Pour quelles autres raisons doutez-vous du respect de ce cessez-le-feu ?J'ai plusieurs doutes. D'abord en voyant le compte-rendu, je pense qu'il laisse des brèches pour l'éventuelle violation de ce cessez-le-feu, j'ai parcouru le communiqué. Par exemple, nulle part il n'est fait mention du M23, et donc le communiqué reste assez évasif. On parle de parties du conflit qui doivent cesser les combats, mais on ne nomme pas les entités qui sont, de fait, sur le terrain militaire. Cela fait qu'il y a un risque, par exemple, que le M23 refuse de s'intégrer dans un cessez-le-feu, dont il ne fait pas partie. Et de l'autre côté, on sait aussi que plusieurs fois, du côté du gouvernement de Kinshasa, il y a eu violation du cessez-le-feu, mais que l'armée a communiqué en disant que c'étaient les patriotes Wazalendo, ces jeunes des groupes armés, qui guerroyaient contre M23 et non pas l'armée. Donc, de part et d'autre, on a des sortes de brèches qui pourraient faire que le cessez-le-feu soit violé, tout en ayant l'air d'être respecté.Qu'est-ce qui va différencier, concrètement, ce cessez-le-feu de la trêve humanitaire actuellement en cours ?J'aimerais bien le savoir, parce que cette trêve - négociée par les Américains et qui va se terminer ce samedi 3 aout 2024 - était essentiellement humanitaire. La particularité de ce cessez-le-feu, c'est qu'il n'est pas limité dans le temps, et donc il est supposé être le point de départ d'un processus plus long de désescalade, comme ils disent... Mais encore une fois, ça, c'est à voir.L'annonce de ce cessez-le-feu est tout de même une avancée. À quoi est-elle due, selon vous ? À la pression internationale, voire à l'arrivée de deux nouveaux ministres des Affaires étrangères à Kinshasa et à Kigali ?Plutôt la première option. Je pense que les États-Unis ont vraiment poussé l'Angola et les différents États - notamment la RDC et le Rwanda - à s'engager vers cette solution à long terme pour une solution durable, parce que tout le monde est conscient que la solution durable ne sera que politique. C'est plutôt cela qui, je pense, a fait bouger les lignes. Je ne pense pas que les ministres eux-mêmes puissent influer sur ce genre de politique. Ça se décide un cran plus haut.Est-ce que chacune des parties a intérêt à un cessez-le-feu ?Ça dépend des parties dont nous parlons. Est-ce que le M23 a intérêt, aujourd'hui, à s'inscrire dans une logique de cessez-le-feu, quand son leadership est en train d'être condamné à mort à Kinshasa ? C'est quelque chose qui me semble invraisemblable. Tout comme Kinshasa, qui voit que la guerre a traversé le sud de la province du Nord-Kivu et s'achemine vers Butembo. Aussi, Kinshasa sait que les Congolais rêvent de leur première victoire militaire, de renverser le rapport de force militairement, avant de s'engager dans toutes les négociations. Donc, Kinshasa non plus ne devrait pas être confortable d'y aller en position de faiblesse. Mais évidemment, la réalité politique, la réalité diplomatique est que les deux belligérants principaux - je veux dire les deux capitales - doivent avoir réalisé qu'il n'y aura pas de victoire militaire. Finalement, le plus tôt ils se seront rendus à la table des négociations, en passant par un cessez-le-feu sincère, le mieux ce sera. À lire aussiM23 en RDC: la présidence angolaise annonce un accord de cessez-le-feu entre Kinshasa et le Rwanda
Le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009 était très attendu. La justice guinéenne a tranché hier, le 31 juillet 2024. Elle a condamné Moussa Dadis Camara, l'ancien chef de la junte, à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité. Au total, 8 des 12 accusés ont écopé de peines de prison allant jusqu'à la perpétuité. Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade à Conakry. Au moins 109 femmes avaient été violées. Qu'inspire ce verdict aux avocats des parties civiles ? Écoutez maître Halimatou Camara, avocate des parties civiles, au micro de RFI. RFI : Maître Halimatou Camara, que vous inspire le verdict de ce procès qui a été donc rendu ?Maître Halimatou Camara : C'est un soulagement, en tout cas pour nos clients et nos clientes. Et c'est un moment aussi qui est historique dans notre pays où, pour une fois, des personnes ayant occupé un certain nombre de responsabilités répondent devant un tribunal et sont condamnées. Le tribunal a décidé de requalifier les faits en « crimes contre l'humanité ». Qu'est-ce que ça change concrètement ?Ce que ça va changer concrètement, c'est plutôt dans le symbole. Parce que les crimes contre l'humanité, on peut reformuler : ce sont des crimes contre les droits fondamentaux, les atteintes aux droits à la vie, les atteintes aux droits à l'intégrité physique, les disparitions forcées, les viols, l'esclavage sexuel... C'est toute une panoplie d'infractions qui se retrouvent dans les crimes contre l'humanité.Huit des douze accusés ont été condamnés à des peines de prison. Moussa Dadis Camara a écopé lui de vingt ans pour crimes contre l'humanité. Comment accueillez-vous cette condamnation ?C'est la première fois, depuis l'accession de notre pays à l'indépendance, qu'un ancien chef d'État répond de crimes de masse devant une juridiction. Et quand vous regardez le fonctionnement de notre pays depuis notre accession à l'indépendance, il est clair qu'il y a eu beaucoup de crimes de masse qui ont été commis dans ce pays. Donc c'est vraiment une première et c'est quelque chose d'historique.Claude Pivi, l'ancien ministre chargé de la sécurité présidentielle et qui est actuellement en fuite, est le seul à avoir été condamné à la prison à perpétuité…Oui, je crois qu'il a été condamné à la perpétuité parce que déjà, il est condamné pour crimes contre l'humanité sur la base d'éléments factuels qui sont déterminants dans le dossier, mais aussi sur le fait qu'il a organisé son évasion. Donc, je pense que c'est ce qui a aggravé son sort et c'est pour cette raison que le tribunal a retenu la perpétuité en le condamnant à 25 années de période de sûreté et en décernant un mandat d'arrêt à son encontre.Au-delà de ce verdict, quel bilan tirez-vous de ces 22 mois d'audience ?Le bilan que l'on en tire, c'est que pour une fois dans notre pays, on a eu le sentiment que les crimes étaient reconnus et que les victimes n'étaient pas considérées comme des coupables. Et les victimes ont eu accès à la salle d'audience. Elles ont eu le droit de parler et je ne pense pas qu'il existe des précédents comme ce procès dans notre pays. Donc ça, ça a délié la parole des victimes. Ça a quand même permis de donner une place primordiale aux victimes. Il y a également cette place primordiale qui a été donnée aux femmes dans ce procès. Les femmes ont eu le droit de parler, alors qu'elles étaient quasiment considérées comme coupables durant les quatorze dernières années. Et je pense que cela va certainement impacter le regard de notre société sur ce type de crime. Je considère aussi que la parole s'est déliée, au point qu'aujourd'hui, ça va certainement avoir un impact sur ce que le Guinéen pensera dans le futur des victimes de violences sexuelles. Et ça, c'est quelque chose d'extrêmement important. On espère que ça aura un impact sur notre inconscient et notre conscient collectif.La justice guinéenne a jugé ces événements qui datent de de 2009, donc 15 ans après les faits. Aujourd'hui encore, on voit que la violence règne dans la société guinéenne. Les opposants Foninké Menguè et Billo Bah ont été enlevés. Nous sommes sans nouvelles d'eux depuis le 9 juillet dernier. Ne craignez-vous pas que la Guinée ait du mal à sortir de ces cycles de violence politique ?Oui, il est clair qu'aujourd'hui cette décision est rendue et que nous n'avons aucune raison de croire que nous sommes dans un contexte où les garanties de non-répétition seraient respectées. Aujourd'hui, nous sommes dans un contexte où les manifestations sont interdites, où des militants prodémocratie sont détenus au secret ou en tout cas ont disparu. Et c'est extrêmement inquiétant. Ça laisse quand même un arrière-goût à cette décision. Il est clair qu'aujourd'hui, nous sommes dans un contexte inquiétant et que le procès du 28 septembre ne peut nullement être brandi par les autorités en place comme étant une espèce de trophée de guerre. Nous n'avons aucun gage de garantie de non-répétition. À lire aussiProcès du massacre de 2009 en Guinée: Moussa Dadis Camara condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène aux Philippines à propos de la répression violente du trafic de stupéfiants qui a été menée par l'ex-président Rodrigo Duterte. Un bilan de dizaines de milliers de morts, dont les familles réclament justice. Deuxième partie : Chypre est divisée en deux depuis 1974, écartelée entre la Grèce et la Turquie, une situation qui soulève des traumatismes au sein des minorités. Philippines : la quête de justice des victimes de la guerre contre la drogueEntre 20.000 et 30.000 morts. C'est le bilan estimé par les organisations des droits de l'homme de la guerre contre la drogue aux Philippines. Menée par l'ex-président Rodrigo Duterte, cette répression violente du trafic de stupéfiants a profondément traumatisé l'archipel. D'abord dans la ville de Davao, puis sur tout le territoire, à partir de juin 2016, des groupes armés abattent dans les rues des trafiquants ou consommateurs présumés hors de tout cadre légal.L'actuel chef de l'État Ferdinand Marcos Jr n'a pas totalement mis fin aux exactions extrajudiciaires et protège encore son prédécesseur malgré des désaccords politiques. Les familles des victimes placent leur espoir dans la Cour Pénale Internationale qui a ouvert un dossier pour crimes contre l'humanité contre l'ancien président.Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec François Ballarin.Chypre coupée en deux, les 50 ans d'un écartèlement1960 : les colons britanniques plient bagage et l'île de Chypre devient officiellement indépendante. Vite, la situation devient instable, des heurts communautaires opposent alors les habitants d'origine grecque, majoritaires, à la minorité d'origine turque. En juillet 1974, un coup d'État téléguidé par Athènes -pour réunir Chypre à la Grèce- entraîne l'invasion des troupes turques, au motif officiel de protéger la minorité turcophone. Depuis lors, l'île est divisée en deux. Une plaie qui, du côté des Chypriotes grecs, ne s'est jamais refermée.Un Grand reportage de Joël Bronner qui s'entretient avec François Ballarin.
Deux institutions judiciaires internationales ont désormais dans leur viseur Israël et la guerre que l'Etat hébreu mène à Gaza contre le Hamas.D'un côté, la Cour internationale de justice (CIJ) qui, à la suite d'une plainte de l'Afrique du Sud, fait pression sur le gouvernement israélien en lui demandant d'adopter des mesures urgentes pour éviter « un risque accru » de génocide des Palestiniens de Gaza. La plus haute cour des Nations Unies a ainsi sommé Israël d'« arrêter immédiatement son offensive militaire » à Rafah, estimant qu'il existe « un risque réel et imminent » que la situation soit irréparable.De l'autre côté, la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur Karim Khan a demandé aux juges d'émettre des mandats d'arrêts à l'encontre de cinq personnalités qui prennent part au conflit à Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Yoav Gallant, ainsi que trois responsables du Hamas : Yahya Sinouar, le chef militaire, Mohammed Deif, l'instigateur de l'attaque terroriste du 7 octobre, et Ismaïl Haniyeh, le chef politique de l'organisation islamiste, réfugié au Qatar.Que peut la justice internationale face au conflit en cours à Gaza ? Comment fonctionnent ces deux institutions à La Haye ? Et comment travaillent-elles dans un contexte aussi sensible ? Réponses dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde » avec la correspondante du Monde à La Haye, Stéphanie Maupas.Un épisode de Garance Muñoz. Musiques et réalisation : Amandine Robillard. Présentation et rédaction en chef : Jean-Guillaume Santi.---Pour soutenir "L'Heure du Monde" et notre rédaction, abonnez-vous sur abopodcast.lemonde.fr
Les condamnations se multiplient après les frappes israéliennes qui ont touché un camp de déplacés à Rafah, dans la nuit de dimanche à lundi. Les victimes se comptent par dizaines. Le chef de la Diplomatie européenne Josep Borrell se dit « horrifié » tandis que le président français Emmanuel Macron fait part de son « indignation ». Ce drame intervient après plusieurs décisions mettant en cause Benyamin Netanyahu et l'action d'Israël à Gaza, et alors que le soutien américain semble s'effriter. Le Premier ministre israélien est-il menacé ? Comment la guerre à Gaza peut-elle évoluer ? Pour en débattre :- Laetitia Bucaille, professeure de Sociologie politique à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et chercheuse au Centre d'études en Sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA)- Insaf Rezagui, doctorante en Droit international à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem, membre du Comité de rédaction su site Yaani- David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord & du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
Les condamnations se multiplient après les frappes israéliennes qui ont touché un camp de déplacés à Rafah, dans la nuit de dimanche à lundi. Les victimes se comptent par dizaines. Le chef de la Diplomatie européenne Josep Borrell se dit « horrifié » tandis que le président français Emmanuel Macron fait part de son « indignation ». Ce drame intervient après plusieurs décisions mettant en cause Benyamin Netanyahu et l'action d'Israël à Gaza, et alors que le soutien américain semble s'effriter. Le Premier ministre israélien est-il menacé ? Comment la guerre à Gaza peut-elle évoluer ? Pour en débattre :- Laetitia Bucaille, professeure de Sociologie politique à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et chercheuse au Centre d'études en Sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA)- Insaf Rezagui, doctorante en Droit international à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem, membre du Comité de rédaction su site Yaani- David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord & du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
durée : 00:58:36 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent - Le procureur de la Cour Pénale Internationale a requis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité des mandats d'arrêt à l'encontre du premier ministre israélien et de son ministre de la défense d'un côté, et contre trois responsables du Hamas de l'autre. Quelle est la portée de ces requêtes ? - invités : Mathilde Philip-Gay Professeure de droit public à l'université Lyon 3, déléguée générale de la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux ; Florence Hartmann Ancienne porte-parole de la procureuse du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et correspondante du journal Le Monde pendant le conflit des Balkans; Insaf Rezagui Doctorante en droit international (public) à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem; Elie Barnavi Historien, diplomate et ancien ambassadeur d'Israël en France
Débat entre Nicolas Walder (Verts/GE), Mauro Poggia, conseiller aux Etats, membre de la commission des affaires juridiques et membre du Mouvement citoyen genevois et Philippe Nantermod (PLR/VS).
durée : 00:03:28 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L'annonce par le procureur de la Cour pénale internationale qu'il demandait l'émission de mandats d'arrêt contre le premier ministre et le ministre de la Défense israéiiens, et contre les principaux dirigeants du Hamas, a fait l'effet d'une bombe. Benyamin Netanyahou dénonce un acte "antisémite".
durée : 00:03:28 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L'annonce par le procureur de la Cour pénale internationale qu'il demandait l'émission de mandats d'arrêt contre le premier ministre et le ministre de la Défense israéiiens, et contre les principaux dirigeants du Hamas, a fait l'effet d'une bombe. Benyamin Netanyahou dénonce un acte "antisémite".
durée : 00:35:38 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner - Peut-on parler de conflits génocidaires et de crimes contre l'humanité en cours dans le monde ? Plusieurs plaintes déposées auprès des juridictions internationales l'affirment et alimentent les débats déjà furieux. Comment prévenir et condamner de tels actes ? Sur quels principes ? - invités : Philippe Sands Avocat et écrivain
durée : 02:30:14 - Les Matins - par : Guillaume Erner - .
durée : 00:36:32 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner - La Cour européenne des droits de l'homme a condamné mardi, pour la première fois, un Etat pour son inaction face au réchauffement climatique. Pourquoi une telle décision et quels conséquences en attendre ? - invités : Arnaud Gossement Avocat, juriste spécialisé dans le droit de l'environnement; Marie Bellan Journaliste aux Echos
Après avoir travaillé sur la Shoah, l'artiste et réalisatrice Natacha Nisic prépare une pièce sonore, trente ans après le génocide des tutsi du Rwanda. Elle a longuement travaillé sur la question des violences extrêmes notamment avec l'historienne Annette Becker. En 2018, elle a couvert le procès à Paris de deux génocidaires, déclarés coupables d'un massacre dans le village de Kabarondo, le 13 avril 1994 : Tito Barahira et Octavien Ngenzi, condamnés en appel à perpétuité, pour « crimes contre l'Humanité » et « génocide ». Il y aurait eu 2 000 morts à Kabarondo, selon l'ONU. Ses notes et ses croquis du procès, à l'état brut, sont devenus un livre : « Les fumées ». Bientôt adapté en projet sonore, avec des extraits du procès lus par deux jeunes femmes originaires du Rwanda, Lorie Rutagengwa Sugira et Cynthia Isaro.Daphné Gastaldi les a rencontrées dans le studio de la Friche de la Belle de Mai à Marseille, lors de la résidence de Natacha Nisic avec Alphabetville (Colette Tron) qui a permis l'enregistrement au Studio Euphonia. Au son de son reportage, l'historienne Annette Becker nous aide à penser le génocide.► À lire : - Natacha Nisic, artiste et réalisatrice : Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018. Hélène Dumas (texte) Extraits du livre.Le projet de Natacha Nisic « Les fumées » a le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah et du Centre national des Arts plastiques. - Bibliographie sélective d'Annette Becker. Officier de la Légion d'Honneur. Professeur Émérite d'histoire contemporaine, Université Paris Nanterre - Le choc. Rwanda 1994 : le génocide de tutsi, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber, éditions Gallimard- Des Juifs trahis par leur France, 1939-1944, éditions Gallimard Collection témoins, 2024- Messagers du désastre : Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides, Fayard, 2018- L'Immontrable ? Des guerres et des violences extrêmes dans l'art et la littérature. Recueil d'articles avec une préface inédite. « Rendre visibles les extrêmes de la violence. De la Grande Guerre au génocide des Tutsi du Rwanda et aux terrorismes contemporains. », Créaphis, 2020.► À découvrir :- Association Ndiho « Je me souviens ».► Pour aller plus loin :- La marche du monde - Rwanda: face au génocide, dans les archives d'IbukaNous sommes à Kigali, au début de l'année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association…- La marche du monde - Les récits des enfants tutsiIls sont une centaine de jeunes tutsi à avoir raconté leur expérience de vie et de survie, avant, pendant et après l'extermination de leur famille. Rédigés sur des cahiers d'écoliers, la lecture de leurs…- La marche du monde - Rwanda : quand la parole répare les vivants25 ans après le génocide des Tutsis, nous vous proposons de découvrir l'itinéraire d'une rescapée, Émilienne Mukansoro, l'une des initiatrices des premiers groupes de parole dédiés aux femmes victimes…
Il y a 30 ans, selon les Nations unies, près d'un million de personnes – en majorité des Tutsis, mais également des Hutus et d'autres opposants au génocide – ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. Dans certaines régions, les rescapés attendent encore de voir certains génocidaires présumés arrêtés, comme à Gishyita, dans la province de l'ouest du pays, d'où sont originaires les deux derniers fugitifs génocidaires présumés et recherchés par le Mécanisme chargé des derniers dossiers du Tribunal pénal international pour le Rwanda. De notre envoyée spéciale à Gishyita,Responsable local de l'association de rescapés Ibuka, Adrien Harorimana avance vers un bâtiment administratif sur les hauteurs de son village natal de Gishyita. « Ici, c'est le bureau de l'ancienne commune de Gishyita. Sikubwabo Charles, le bourgmestre pendant le génocide contre les Tutsis, travaillait ici », indique-t-il.Face à lui, s'étend à l'horizon la colline de Bisesero, où le survivant s'est réfugié pendant le génocide. L'une des collines où l'ancien bourgmestre Charles Sikubwabo et le commerçant Riyandikayo, les deux derniers fugitifs recherchés par le Mécanisme, sont suspectés d'avoir mené des attaques.« Ce serait très important qu'ils soient traduits en justice. S'ils sont déjà morts, ce serait très triste pour les rescapés. Pour nous, on voudrait les voir jugés et condamnés de leur vivant », espère Adrien Harorimana.Long format RFIJustice internationale, dans les rouages de la lutte contre l'impunitéTraque contre-la-montreDans l'ancienne commune de Gishyita, la vie a repris son cours. Des enfants jouent au ballon devant l'église catholique de Mubuga, où les fugitifs sont accusés d'avoir participé au massacre de plusieurs milliers de Tutsis. À côté du mémorial construit trois ans plus tôt, Vincent Usabyimfura, rescapé, espère encore obtenir justice pour ses proches disparus :« Je voudrais lui dire, à Sikubwabo, que ce n'est pas quelqu'un de bien. Il aurait dû être un exemple, en tant que dirigeant, mais malheureusement, il a participé au massacre. Mais je lui dirais aussi qu'il n'a pas réussi à tous nous tuer. »À écouter aussi«Tu as tué ma sœur ?»: 30 ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, rescapés et ex-génocidaires cohabitentQuelques dizaines de mètres avant l'église, d'anciens génocidaires montrent du doigt le croisement en face de l'école du village, point de rencontre, selon eux, des autorités qui organisaient les massacres. « Il y avait des réunions. Ce sont les autorités qui nous ont donné l'ordre d'attaquer, dont Sikubwabo », se souvient Shumi Elamu, libéré après plus de sept ans de prison. « Je voudrais le revoir et qu'ici, on puisse l'accuser directement de ce qu'il nous à pousser à faire, car il nous a appelé à faire du mal. »En cas d'arrestation, les deux fugitifs doivent être extradés et jugés au Rwanda. Trente ans après, c'est une traque contre-la-montre : s'ils sont toujours en vie, Riyandikayo et Charles Sikubwabo sont aujourd'hui âgés de plus de 60 et 80 ans.
durée : 00:38:59 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Avec l'invasion russe en Ukraine et la guerre Israël-Hamas, la Cour internationale de Justice a été saisie à plusieurs reprises. Qu'est-ce que peut et ne peut pas la justice internationale face aux conflits ? - invités : Reed Brody Avocat, ancien procureur américain spécialisé dans les crimes de guerre; Mathilde Philip-Gay Professeure de droit public à l'université Lyon 3, déléguée générale de la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux ; Michel Duclos Conseiller spécial géopolitique et diplomatie à l'Institut Montaigne, ancien ambassadeur de France auprès de Nations Unies
Après avoir travaillé sur la Shoah, l'artiste et réalisatrice Natacha Nisic prépare une pièce sonore, trente ans après le génocide des tutsi du Rwanda. Elle a longuement travaillé sur la question des violences extrêmes notamment avec l'historienne Annette Becker.En 2018, elle a couvert le procès à Paris de deux génocidaires, déclarés coupables d'un massacre dans le village de Kabarondo, le 13 avril 1994 : Tito Barahira et Octavien Ngenzi, condamnés en appel à perpétuité, pour « crimes contre l'Humanité » et « génocide ». Il y aurait eu 2 000 morts à Kabarondo, selon l'ONU. Ses notes et ses croquis du procès, à l'état brut, sont devenus un livre : « Les fumées ». Bientôt adapté en projet sonore, avec des extraits du procès lus par deux jeunes femmes originaires du Rwanda, Lorie Rutagengwa Sugira et Cynthia Isaro.Daphné Gastaldi les a rencontrées dans le studio de la Friche de la Belle de Mai à Marseille, lors de la résidence de Natacha Nisic avec Alphabetville (Colette Tron) qui a permis l'enregistrement au Studio Euphonia. Au son de son reportage, l'historienne Annette Becker nous aide à penser le génocide.► À lire : - Natacha Nisic, artiste et réalisatrice : Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018. Hélène Dumas (texte) Extraits du livre.Le projet de Natacha Nisic « Les fumées » a le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah et du Centre national des Arts plastiques. - Bibliographie sélective d'Annette Becker. Officier de la Légion d'Honneur. Professeur Émérite d'histoire contemporaine, Université Paris NanterreLe choc. Rwanda 1994 : le génocide de tutsi, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber, éditions Gallimard- Des Juifs trahis par leur France, 1939-1944, éditions Gallimard Collection témoins, 2024- Messagers du désastre : Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides, Fayard, 2018- L'Immontrable ? Des guerres et des violences extrêmes dans l'art et la littérature. Recueil d'articles avec une préface inédite. « Rendre visibles les extrêmes de la violence. De la Grande Guerre au génocide des Tutsi du Rwanda et aux terrorismes contemporains. », Créaphis, 2020.► À découvrir :- Association Ndiho « je me souviens ». ► Pour aller plus loin :- La marche du monde - Rwanda: face au génocide, dans les archives d'IbukaNous sommes à Kigali, au début de l'année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association…- La marche du monde - Les récits des enfants tutsiIls sont une centaine de jeunes tutsi à avoir raconté leur expérience de vie et de survie, avant, pendant et après l'extermination de leur famille. Rédigés sur des cahiers d'écoliers, la lecture de leurs…- La marche du monde - Rwanda : quand la parole répare les vivants25 ans après le génocide des Tutsis, nous vous proposons de découvrir l'itinéraire d'une rescapée, Émilienne Mukansoro, l'une des initiatrices des premiers groupes de parole dédiés aux femmes victimes…
L'ancien dictateur gambien Yahya Jammeh, qui a dirigé son pays avec férocité pendant 22 ans, doit suivre de très près le procès qui s'est ouvert ce lundi en Suisse de la Guinée équatoriale où il est réfugié. C'est son ancien ministre de l'Intérieur, Ousman Sonko, qui est jugé pour crimes contre l'humanité au nom de la justice universelle. Et pour sa défense, l'ancien ministre se défausse de plus en plus sur lui. Yahya Jammeh répondra-t-il un jour de ses crimes ? Benoît Meystre, conseiller juridique pour l'ONG Trial International qui est à l'origine du procès actuel en Suisse, est notre invité. RFI : Pour sa défense, l'ancien ministre de l'Intérieur de Yahya Jammeh affirme qu'il n'avait aucun pouvoir opérationnel et que son rôle était purement politique, qu'est-ce que vous en pensez ? Benoit Meystre : C'est effectivement ce qu'il exprime durant ces premiers jours d'audition. Nous pensons que le dossier, qui est dans les mains du ministère public de la Confédération helvétique et du tribunal, dit autre chose. Il y a quand même des pièces au dossier, il y a des actes de violences sexuelles qui se seraient déroulés au début des années 2000, ensuite des actes de torture qui se seraient déroulés en 2006 et puis d'autres actes de torture en 2016. Chaque plaignant est là pour présenter des faits dont ils ont été chacun et chacune victimes.Pour sa défense, Ousman Sonko affirme notamment que les juges suisses n'ont pas le droit d'examiner les crimes commis en Gambie avant 2011, car ce n'est qu'en 2011 que la Suisse s'est reconnue une compétence universelle…Alors c'est effectivement un point très important, qui a été discuté dès le premier jour du procès lundi. Les juges ont répondu à cette contestation en expliquant qu'a priori leur compétence était donnée, y compris pour les faits qui se sont déroulés avant 2011. Il est précisé aussi que la jurisprudence suisse reconnait déjà cette compétence, donc d'un point de vue juridique, pas de problème.Ce procès d'Ousman Sonko doit durer un mois, le verdict doit être connu au mois de mars, mais, au-delà de cet ancien ministre gambien de l'Intérieur, est-ce que la responsabilité criminelle de l'ancien président Yahya Jammeh lui-même ne va pas être évoquée lors de ce procès ? Ce n'est effectivement pas Yahya Jammeh qui est actuellement jugé, c'est Ousman Sonko, l'ancien ministre de l'Intérieur. Cela dit, on écoute avec intérêt le témoignage d'Ousman Sonko. Lorsque la parole lui est donnée, il renvoie assez régulièrement la responsabilité également à Yahya Jammeh, ce qui est effectivement très important pour, nous l'espérons, une future poursuite de l'ancien président.Oui, c'est-à-dire que l'accusé a tendance à se défausser sur l'ancien président ?Voilà, il explique notamment que la National intelligence agency – donc les services de renseignements gambiens, là où se déroulaient la plupart des actes de torture – n'était pas sous sa propre responsabilité, mais tombait sous la responsabilité du président. C'est effectivement un argument pour se défausser, qui est contredit, encore une fois, par les éléments du dossier qui montrent que, tant le président qu'Ousman Sonko, que d'autres hauts responsables, collaboraient, discutaient ensemble des attaques à mener sur la population civile.Et ce procès va peut-être permettre de prendre connaissance de nouveaux éléments à charge contre l'ancien président Yahya Jammeh ? Exactement. Tout ce qui est dit dans le cadre de ce procès en Suisse, bien sûr, fait l'objet de procès-verbaux qui pourront être utilisés dans le cadre d'autres poursuites, que ce soit contre l'ancien président ou d'autres personnes suspectées d'avoir commis des crimes en bande.Alors depuis 2017, Yahya Jammeh est réfugié en Guinée équatoriale et, depuis cette date, plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human rights watch et la vôtre, Trial international, multiplient les démarches auprès du président Obiang Nguema pour qu'il livre l'ancien président gambien à la justice, mais ça ne marche pas. Est-ce que vous n'êtes pas découragé ? Je pense que la réponse est assez simple : jamais personne ne sera découragé. La société civile gambienne mène un combat acharné, effectivement, que l'on soutient depuis de nombreuses années. On garde tout espoir que Yahya Jammeh puisse un jour être extradé. Tout cela prendra du temps, c'est sûr, mais l'espoir est tout à fait intact.L'actuel président gambien, Adama Barrow, évoque la possibilité de la mise en place à Banjul d'un tribunal hybride, qu'en est-il ? Oui, c'est vrai et c'est ce qu'on attend de pied ferme, c'est une annonce qui a été faite depuis un certain temps déjà par le président gambien actuel et par les autorités gambiennes. Là encore, tout ça prend beaucoup de temps à se mettre en place, ça demande des moyens financiers importants, mais on encourage les autorités gambiennes à aller au plus vite de l'avant dans la création d'un tel tribunal, effectivement.Un tribunal mixte, à la fois gambien et international ? Oui, absolument, ça permettrait justement la poursuite de l'ancien président pour des crimes internationaux qui n'étaient pas compris dans le droit gambien jusque-là.Mais le problème, Benoit Meystre, c'est qu'il n'y a aucun accord d'extradition entre la Gambie et la Guinée équatoriale… C'est une bonne question. Ce qu'il est intéressant de voir, c'est que et la Gambie et la Guinée équatoriale ont ratifié des textes internationaux importants, telle que la Convention contre la torture, laquelle oblige soit à poursuivre la personne, soit à l'extrader. Donc, en ce sens, les autorités équato-guinéennes ont l'obligation de soit procéder à la poursuite, soit extrader Yahya Jammeh en Gambie. Donc la justice est en route et nous sommes très contents pour les victimes qui se battent pour obtenir justice.
La justice internationale est-elle au niveau ? Depuis hier, lundi (8 janvier 2024), se tient en Suisse le procès de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko pour crimes contre l'humanité. Ce type d‘accusation se multiplie dans le cadre des deux grandes guerres actuelles : à Gaza et en Ukraine. Sur quoi peuvent déboucher les procédures en cours ? Comment faire progresser la justice internationale et prévenir ainsi d'éventuels futurs conflits ? Pour en débattre :- Clara Gérard-Rodriguez, avocate, ancienne juriste à la Cour Pénale Internationale (CPI)- Serge Sur, professeur émérite de Droit public à l'Université Panthéon-Assas, rédacteur en chef de la revue « Questions internationales »- Patrick Baudoin, avocat, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH).
La justice internationale est-elle au niveau ? Depuis hier, lundi (8 janvier 2024), se tient en Suisse le procès de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko pour crimes contre l'humanité. Ce type d‘accusation se multiplie dans le cadre des deux grandes guerres actuelles : à Gaza et en Ukraine. Sur quoi peuvent déboucher les procédures en cours ? Comment faire progresser la justice internationale et prévenir ainsi d'éventuels futurs conflits ? Pour en débattre :- Clara Gérard-Rodriguez, avocate, ancienne juriste à la Cour Pénale Internationale (CPI)- Serge Sur, professeur émérite de Droit public à l'Université Panthéon-Assas, rédacteur en chef de la revue « Questions internationales »- Patrick Baudoin, avocat, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH).
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur un accès à l'Atlantique pour les pays sahéliens, sur les relations entre l'Afrique du Sud et Israël et sur l'assassinat du numéro 2 du Hamas. Élections en RDC : les résultats contestés devant la Cour constitutionnelle Alors que l'opposition conteste la réélection de Félix Tshisekedi, seuls deux candidats candidats, Théodore Ngoy et David Eche Mpala, ont déposé des recours devant la Cour constitutionnelle. Comment va se dérouler la procédure ? Avec Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Maroc : l'accès à l'Atlantique, bientôt ouvert aux pays du Sahel ? Le Maroc a réuni les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad afin de faciliter l'accès de leurs pays à l'océan Atlantique. Comment expliquer la main tendue du royaume marocain à ces quatre États du Sahel ? Ce projet nécessitera beaucoup d'infrastructures. Qui les financera ? Avec Victor Mauriat, correspondant de RFI au Maroc. Gaza : l'Afrique du Sud saisit la Cour internationale de justicePretoria a de nouveau saisi la justice internationale contre l'invasion israélienne de la bande de Gaza. Comment expliquer le grand soutien de l'Afrique du Sud à la cause palestinienne ? Quelles sont les chances que cette procédure aboutisse ? Israël a-t-il réagi à ses accusations ? Avec Alexandra Brangeon, journaliste au service Afrique de RFI. Liban : le Hezbollah va-t-il déclarer la guerre à Israël ? Une frappe aérienne attribuée à Israël par le Hamas a tué Saleh Al-Arouri, le numéro deux de l'organisation à Beyrouth. Pourquoi Israël n'a toujours pas revendiqué cette attaque ? Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah pourrait-il déclarer la guerre à Israël dans le discours qu'il doit prononcer ce vendredi sachant qu'il a déjà mis en garde l'État hébreu ? Avec Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS et directeur du CERI, auteur de Israël-Palestine, une guerre sans fin ? publié en 2022 aux éditions Armand Colin.
durée : 00:38:00 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Mandat d'arrêt international contre le président Bachar El Assad, compétence universelle, montée en puissance de la Cour pénale internationale, la justice internationale peut-elle devenir un levier significatif dans les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ? - invités : Catherine Marchi-Uhel Magistrate française, chef du « Mécanisme international, impartial et indépendant » pour la Syrie mis en place par l'ONU.; Clémence Bectarte Avocate, coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH et co-présidente de la coalition française pour la CPI; Reed Brody Procureur américain, spécialisé dans les crimes de guerre, membre de la Commission internationale de juristes