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L'information est tombée tard cette nuit mais elle fait la Une des sites internet des grands quotidiens, notamment américains. « Deux membres du personnel de l'ambassade d'Israël tués près du musée juif à Washington », s'exclame le Washington Post. Le meurtrier présumé, arrêté peu après les faits, « un homme de 30 ans, originaire de Chicago, précise le New York Times, s'est écrié “Palestine libre, libre“ ».Un acte de violence supplémentaire donc dans l'orbite du conflit israélo-palestinien qui déchire et divise le monde.Hier, pointe Libération à Paris, « Israël a poursuivi son offensive visant à annexer la bande de Gaza. Ses attaques ont tué au moins 82 personnes, dont 14 membres d'une même famille à Khan Younes, dans le sud, selon le ministère de la Santé et des sources hospitalières. (…)Les pressions et la colère de plusieurs pays occidentaux n'y ont (donc) rien changé, soupire Libération. La veille, rappelle le journal, une majorité de 17 Etats européens sur 27 avaient affiché leur exaspération. Lundi, la France, le Canada et le Royaume-Uni avaient déclaré qu'ils “ne resteraient pas les bras croisés [face aux] actions scandaleuses“ du gouvernement de Benyamin Netanyahu à Gaza et au “niveau de souffrance intolérable“ des civils. Dans la foulée, Londres avait annoncé suspendre son traité de libre-échange avec Tel-Aviv ».Mettre fin à l'impunitéCe matin, le ton monte… Pour Le Monde à Paris, « le gouvernement israélien ne doit plus bénéficier de la moindre impunité » : « Les autorités israéliennes, Premier ministre en tête, ont fait le choix d'une dérive qui les place en dehors des nations respectueuses des droits humains. (…) Dire clairement que ce qui est en cours à Gaza est inacceptable, une “honte", selon Emmanuel Macron, est nécessaire, s'exclame Le Monde. Mais cette étape n'a de sens que si elle s'accompagne du constat que de nombreux alliés d'Israël n'ont plus rien en commun avec la coalition de Benyamin Netanyahu, et que cette dernière ne peut donc plus bénéficier de la moindre impunité. La menace de “mesures concrètes“ évoquée le 19 mai par le Canada, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun est un premier pas ».Et Le Monde de conclure : « la question de sanctions doit être enfin posée, comme celle de la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne ».Des actes concrets…Concrètement, « comment stopper Benjamin Netanyahu ? », lance Le Devoir à Québec. « Face à l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza et à sa stratégie de la faim à l'encontre des populations civiles, la pression s'intensifie sur l'État hébreu et son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, constate le quotidien canadien. Des menaces de sanctions sont désormais brandies par des alliés traditionnellement indéfectibles d'Israël, dont le Canada ».Alors quelles mesures ? Tout d'abord, l'arme diplomatique, répond le journal, avec « le rappel des ambassadeurs » ; ensuite, « se tourner vers le Conseil de sécurité des Nations unies » ; « appuyer les enquêtes de la Cour pénale internationale » ; « cibler des membres du gouvernement Netanyahou », avec des gels d'avoirs ; « imposer de lourdes sanctions économiques » à Israël ; et enfin « reconnaître l'État de la Palestine », la France, le Canada et le Royaume-Uni ont affirmé lundi être déterminés à s'engager dans cette voie.« Les Palestiniens ont besoin d'actes, pas de paroles », renchérit le Guardian à Londres. « La suspension des négociations commerciales n'est qu'un début. Il en va de même pour les sanctions contre les colons activistes colons (…). Le Royaume-Uni devrait suivre l'exemple de la France, qui s'est déclarée “déterminée“ à reconnaître un État palestinien. Surtout, il devrait veiller à ce qu'aucune arme (britannique) ne soit fournie à Israël. Tant qu'il ne le fera pas, il sera complice de ces crimes. Les États-Unis, poursuit le Guardian, ont la capacité de mettre fin au massacre et d'obtenir un cessez-le-feu indispensable. Mais la pression d'autres alliés peut faire la différence. S'ils se soucient de sauver des vies – et pas seulement de leur propre image –, il est temps d'agir avec détermination ».Le respect du droit internationalEnfin, Le Temps en Suisse, rappelait récemment que « les Conventions de Genève avaient été ratifiées en 1949 par 196 États pour protéger les civils, les blessés et les humanitaires. L'existence de ces textes est viscéralement liée à la nature et à l'ampleur des crimes de la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l'Holocauste et la mort de 6 millions de juifs, un des chapitres les plus sombres de l'Histoire. Le sentiment de culpabilité d'une part de l'Occident reste profond. Mais, estime Le Temps, il ne justifie pas d'accepter les violations du droit international humanitaire commises par le gouvernement israélien. À quel moment les États ayant ratifié les Conventions de Genève le mettront-ils face à ses responsabilités ? ».
C'est la photo d'un homme debout au milieu d'un champ de ruines, qui fait la Une du Nouvel Obs, avec ces mots : « le spectre de l'annexion ». « Dix-neuf mois après les massacres commis par le Hamas, les destructions systématiques menées par le régime de Benyamin Netanyahou ont presque anéanti la Bande de Gaza », écrit le Nouvel Obs, « destructions qui font planer la menace d'un exode forcé sur ses deux millions d'habitants ». « Un spectre hante les Palestiniens de Gaza », poursuit l'hebdomadaire : « la Nakba, la catastrophe en arabe, référence à l'expulsion d'une partie des populations arabes de Palestine lors de la naissance d'Israël en 1948. Depuis les massacres du 7 octobre, les Palestiniens ont la certitude de vivre une nouvelle Nakba, à Gaza sous les bombes, mais aussi en Cisjordanie, de manière plus rampante et insidieuse, sous l'action souvent conjointe de l'armée et des colons israéliens ».Crime de guerre et génocideFaut-il alors parler de génocide ? interroge le Nouvel Obs. Le débat est ouvert et parfois violent. En préambule, la juriste Mathilde Philip-Gay spécialisée dans le droit pénal international, explique que « parmi les grands crimes en droit pénal international, on peut déjà dire que deux sont certainement commis à Gaza. » « Il y a, dit-elle, incontestablement des crimes de guerre, puisque des dizaines de milliers de civils ont été tués, ce qui n'est pas un objectif militaire. La liste est longue, poursuit Mathilde Philip-Gay : blocus de l'aide humanitaire, utilisation de la faim comme arme, interdiction aux journalistes occidentaux de se rendre à Gaza, ciblage délibéré des reporters palestiniens. On assiste aussi très probablement à des crimes contre l'humanité », ajoute-t-elle.Mais qu'en est-il du génocide ? Pour l'historien Vincent Lemire, il faut distinguer « les deux significations du mot ». « D'abord, la signification politique, tombée dans le sens commun, celle que tout le monde a en tête, l'atteinte, de manière atroce, à une population, le ' pire ' des crimes ». Or « juridiquement, précise l'historien, ce n'est pas vraiment cela. Selon le droit international, le génocide correspond à l'intention de détruire un groupe national, ethnique ou religieux. Pour être établi, il nécessite donc de prouver qu'Israël a comme unique intention de détruire la population de Gaza (…) Il doit aussi être démontré que les victimes sont ciblées de manière délibérées et non aléatoire ». Le débat reste ouvert…L'ordination des femmesDans la presse hebdomadaire également cette semaine, les réactions à l'élection du pape Léon XIV. Le Point y consacre d'ailleurs sa Une, avec ce titre : « Léon XIV, le pape d'un nouveau monde ». « Le premier Américain du Nord (…) mais qui vient aussi du Sud, il a longtemps été missionnaire au Pérou ». Un pape jeune et moderne. Mais jusqu'où ira-t-il ? Le Point s'interroge notamment sur les femmes diacres et prêtres : « le sujet de leur ordination va-t-il rester éternellement tabou dans l'Église ? »On serait tenté de dire oui, à lire l'article de l'hebdomadaire. Car, nous explique l'historien Alberto Melloni, au-delà « d'une affaire de parité ou d'égalité des sexes » « la question des femmes touche à des enjeux théologiques fondamentaux ». « Problème, ajoute-t-il : ouvrir la prêtrise aux femmes ou même rétablir le diaconat féminin nécessiterait un concile. Ce n'est pas une décision qu'un pape peut prendre seul ». Autrement dit, l'attente risque d'être longue…L'Express, lui aussi, s'intéresse au nouveau pape. Et plus précisément à son « face à face », avec Donald Trump. « Si le pape et le président des États-Unis partagent la même nationalité, ils risquent de s'opposer sur la question des migrants et de l'aide internationale » estime l'Express, d'autant que « pour les ultra-trumpistes, le successeur de François est un gauchiste. »À 300 kilomètres de CayenneEnfin, le Journal du Dimanche se fait l'écho des nouvelles intentions du ministre français de la justice, Gérald Darmanin, en matière pénitentiaire. « Gérald Darmanin va enfermer les narcotrafiquants dans la jungle amazonienne », clame le JDD, qui parle d'une « forteresse isolée, conçue pour enfermer les criminels les plus dangereux du narcotrafic et les islamistes ». Une annonce faite alors que le ministre est en visite en Guyane. Gérald Darmanin qui multiplie les annonces sur les prisons et qui déclare ainsi : « j'ai décidé d'implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict et un objectif : mettre hors d'état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic. »Le Journal du dimanche nous donne un aperçu de l'implantation de la nouvelle prison : « au bout du monde : à Saint-Laurent du Maroni, aux confins du fleuve, à 300 kilomètres de Cayenne, à des jours des premiers hameaux accessibles uniquement en pirogue ou par avion ». « Une forteresse volontairement isolée, comme un écho au bagne d'autrefois, mais avec les codes du 21ème siècle », ajoute le JDD, qui semble séduit par cette vision, alors qu'aux États-Unis, Donald Trump, lui, rêve de rouvrir Alcatraz. Autant de projets qui pourraient nourrir l'imagination de bien des scénaristes.
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Depuis 59 jours, Israël empêche l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, et l'ONU prévient que les stocks s'épuisent. La Cour de justice internationale de La Haye siège depuis hier sur la question de l'aide, le droit international interdisant l'usage de l'arme de la faim.
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Depuis 59 jours, Israël empêche l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, et l'ONU prévient que les stocks s'épuisent. La Cour de justice internationale de La Haye siège depuis hier sur la question de l'aide, le droit international interdisant l'usage de l'arme de la faim.
Pour en débattre Thomas Herrmann,maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du club des juristes et auteur Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), membre du club des juristes
Pour en débattre Thomas Herrmann,maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du club des juristes et auteur Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), membre du club des juristes
durée : 02:29:58 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - . - réalisation : Félicie Faugère - invités : Agnès Callamard Secrétaire générale d'Amnesty International; Gabriel Le Bomin Scénariste et réalisateur; Antoine de Meaux; Adélaïde Zulfikarpasic Experte associée à la fondation Jean Jaurès et directrice de l'institut de sondage BVA ; Emmanuel Laurentin Historien, journaliste; Béatrice Leca productrice de La Série Documentaire “Auschwitz-Birkenau, le lieu témoin - De la mémoire polonaise à l'histoire européenne”; Yaël Mandelbaum Réalisatrice à Radio France
durée : 00:13:13 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Dans son livre "Une enquêtrice à l'ONU", Agnès Callamard revient sur son expérience en tant que rapporteuse générale des Nations Unies, sur les exécutions extrajudiciaires, entre 2016 et 2021. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Agnès Callamard Secrétaire générale d'Amnesty International
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les taxes douanières annoncées par Donald Trump et le retrait de la Hongrie de la CPI. RDC : trois ressortissants américains échappent à la peine de mortCondamnés à mort pour leur implication dans la tentative de coup d'État de mai 2024 à Kinshasa, les trois Américains ont vu leur peine commuée en prison à perpétuité. Comment expliquer cette grâce accordée par le président Felix Tshisekedi ? Quel avait été de leur rôle lors de ce putsch raté ?Avec Paulina Zidi, correspondante permanente de RFI à KinshasaÉtats-Unis : comment Donald Trump a-t-il calculé les droits de douane ?Le monde entier est concerné par les nouveaux droits de douane sur les produits importés aux États-Unis. 20% pour l'Union européenne, 34% pour la Chine et même 50% pour le Lesotho. Sur quels critères Donald Trump s'est-il basé pour fixer ces taxes en fonction des pays ?Droits de douane américains : pourquoi certains pays sont épargnés ?Alors que la plupart des États sont frappés par les nouvelles taxes américaines, certains pays comme le Canada, la Russie et le Mexique ne sont pas concernés par les dernières annonces de Donald Trump. Pourquoi sont-ils exemptés de ces augmentations ?Droits de douane américains : quelles conséquences pour l'Afrique ?51 pays africains sont frappés de plein fouet par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump. Allant de 10% pour le Bénin et la Guinée jusqu'à 50% pour le Lesotho, quel sera l'impact sur les économies du continent ? Quel avenir pour l'Agoa (African Growth and Opportunity Act) qui permet à l'Afrique d'exporter des milliers de produits vers les États-Unis sans être taxés ?Avec Léo Charles, maître de conférences en sciences économiques à l'Université de Rennes 2CPI : la Hongrie claque la porteVisé par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale, Benyamin Netanyahu a pourtant été reçu en grande pompe en Hongrie. Son hôte, Viktor Orban en a profité pour annoncer le retrait de son pays de la CPI. Comment expliquer cette décision ? A-t-elle un lien avec la visite du Premier ministre israélien ?Avec Florence La Bruyère, correspondante de RFI à Budapest
À Kinshasa, la Cour pénale internationale (CPI) est prête à soutenir la création d'un Tribunal spécial pour juger tous les crimes commis au Congo depuis trente ans. C'est ce qu'a annoncé la semaine dernière Karim Khan, le procureur de la CPI, lors d'un déplacement sur place. Voilà près de dix ans que le docteur Mukwege, le prix Nobel de la Paix 2018, réclame un tribunal international qui serait en mesure de poursuivre tous les criminels présumés, qu'ils soient Congolais, Ougandais ou Rwandais. Mais si ce tribunal voit le jour cette année, comme semble le souhaiter le président Tshisekedi, ne risque-t-il pas d'être instrumentalisé ? Il y a trois ans, le cinéaste belge Thierry Michel a réalisé le film-choc L'Empire du silence. Aujourd'hui, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « La justice internationale n'a pas permis d'arrêter trois décennies d'atrocités au Congo », a reconnu le procureur de la CPI, c'était la semaine dernière à Kinshasa. Pourquoi cet aveu ?Thierry Michel : Est-ce qu'il a essayé ? À part quelques petits poissons qui ont été jugés devant la CPI, ils sont trois dans les années 2010-2020, je ne vois pas beaucoup de poursuites qui ont été engagées et jamais sur les hautes personnalités des commandements militaires ou politiques, que ce soit du Congo, de l'Ouganda ou du Rwanda. Donc, je pense extrêmement important aujourd'hui de remettre sur la table cette question de la justice transitionnelle pour laquelle se bat le docteur Mukwege, le prix Nobel de la paix 2018, depuis déjà pas mal d'années de par le monde.La nouveauté, la semaine dernière, c'est que lors de ce déplacement à Kinshasa, Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, a soutenu l'idée d'un tribunal spécial pour les crimes commis au Congo…Oui, ce qui est important, c'est qu'il a dit qu'aucune partie du conflit n'a un chèque en blanc pour les crimes les plus graves relevant du statut de Rome. Aucune partie du conflit, cela veut bien dire que ce ne sera pas une justice de Congolais envers les Congolais, mais que cela va toucher évidemment tous les acteurs des crimes commis depuis 30 ans dont évidemment les pays voisins et les responsables des pays voisins. La question est évidemment de voir si on va remonter les chaînes de commandement politiques et militaires. Mais que je sache, le procureur de la CPI, Karim Khan, n'a pas froid aux yeux puisqu'il a osé s'en prendre à monsieur Poutine en Russie et monsieur Netanyahu en Israël. Donc peut-être qu'il n'aura pas de scrupules à s'en prendre aussi à ceux qui ont été responsables des guerres en RDC.Et pour ce futur tribunal spécial, Karim Khan dit qu'il faut « une approche globale qui nécessite un mandat avec plus de moyens, s'occupant de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité »…Cela me semble dans le principe très bien. On a déjà des bases de travail, le premier rapport Mapping, mais évidemment, il se termine en 2002. Il ne couvre que dix ans. Il faut évidemment compléter par un deuxième rapport Mapping, me semble-t-il, qui devrait couvrir au moins une vingtaine d'années. Mais ce qui est rassurant, c'est que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va envoyer une commission d'enquête internationale qui devra fixer les responsabilités. Mais il faut aujourd'hui évidemment veiller à sécuriser les témoins. Sécuriser aussi, je pense, les fosses communes, parce qu'il y aura là un travail aussi important, comme cela a été fait dans d'autres pays, d'exhumation des corps pour identification. Comment ont-ils été assassinés et par qui et à quel moment ? Et avec le risque évidemment, si ce n'est que congolais, même avec des experts étrangers, mais si cela ne reste qu'au niveau congolais, il y a évidemment le risque d'instrumentalisation politique ou bien d'éviter certaines responsabilités de certains acteurs de ces crimes qui sont toujours aujourd'hui quand même dans des postes de pouvoir militaire ou politique.Grâce à ce rapport Mapping de 2010, on sait ce qui s'est passé, mais on ne connaît pas l'identité des criminels. Pourquoi ?Mais quand même, on ne les connaît pas, on ne veut pas les connaître puisque….Officiellement, en tout cas.Ce sont ceux dont le docteur Mukwege a dit avec beaucoup de pertinence lors de son discours à Oslo, quand il a reçu le prix Nobel en 2018 : « Ces personnes dont on n'ose et on ne veut pas dire le nom ». N'empêche, ils sont quand même cités dans plusieurs rapports des Nations unies. Et je vous rappelle que dans le film L'Empire du Silence que j'ai réalisé sur 25 années de tragédies congolaises en allant dans toutes les régions où se sont passés ces crimes contre l'humanité et ces crimes de guerre et ces massacres abominables, on a quand même pu, par les témoignages que j'ai récoltés, établir que certains étaient des présumés coupables, vraiment extrêmement sérieux, qui auraient dû être poursuivis. En tout cas, ils n'ont pas été inquiétés le moins du monde.Dans votre film L'Empire du Silence qui est sorti il y a trois ans, vous identifiez notamment deux présumés coupables qui sont des officiers congolais, le général « Tango Four » et le général Ruhorimbere. Qu'est-ce qu'ils sont devenus ?Que je sache, ils n'ont pas été vraiment inquiétés. Ils sont aussi dans ce cycle d'impunité parce que d'un côté, il y a l'empire du silence qui commence à être brisé. Et cela, c'est au crédit de monsieur Khan de briser cet empire du silence. Mais il y a aussi l'empire de l'impunité. Et cela, c'est un iceberg invraisemblable, une montagne à gravir, parce que c'est la culture dominante depuis tellement longtemps, depuis plusieurs décennies politiques.Dans votre film, vous mettez en cause également le général rwandais James Kabarebe. Or, il se trouve que le 20 février dernier, les États-Unis ont annoncé des sanctions financières contre lui, car il s'agit, selon Washington, d'une « personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits au Congo ces trois dernières décennies »…Voilà ce qui confirme les témoignages que j'ai pu récolter sur le terrain et dont on n'avait jusqu'ici pas vraiment tenu compte. Donc c'est une avancée. Enfin, on brise ce cycle du silence et des noms commencent à être mis en exergue comme présumés criminels.En avril, dans un mois donc, devrait être organisée à Kinshasa, par le président Tshisekedi, une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice, où pourrait être discutée la création de ce tribunal spécial pour le Congo. Est-ce pour vous l'aboutissement d'un combat que vous menez depuis longtemps ?Quelque part, oui. Cela a été en tout cas une des revendications du docteur Mukwege. Maintenant, il faut voir jusqu'où on pourra aller et si ce ne sera pas instrumentalisé. Il ne faut pas que ce soit seulement un outil politique contre le Rwanda, même si évidemment, il faut dénoncer les crimes commis par le Rwanda et l'occupation actuelle en RDC sans tergiversation. Mais voilà, il y a des responsabilités internes au Congo, il faudra évidemment qu'elles soient mises en exergue.
Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la CPI, qu'il accuse d'avoir « engagé des actions illégales et sans fondement » contre l'Amérique et contre Israël. Des sanctions qui menacent l'indépendance de la Cour pénale internationale, selon le président du Conseil européen, tandis que le ministre israélien des Affaires étrangères « félicite » le président américain. Quelles sont les conséquences de cette décision pour la juridiction, créée en 2002 pour juger les crimes les plus graves commis dans le monde ? Entretien avec Jeanne Sulzer, avocate au barreau de Paris et responsable de la commission justice internationale d'Amnesty International France.
Il est partout, de tous les débats : le budget, les visas pour les travailleurs qualifiés, les élections en Allemagne ou la politique britannique… Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, est devenu cette année l'une des voix qui comptent le plus aux États-Unis. Pour se tenir au plus près de Donald Trump, Elon Musk est devenu son locataire, explique leNew York Times : il loue un des chalets – à 2 000 dollars la nuit – de sa propriété de Mar-a-Lago, à une centaine de mètres du bâtiment principal. Ce qui lui permet d'avoir un accès facile au président élu, et apparaître lors de ses dîners – comme lorsque Donald Trump a reçu le patron d'Amazon Jeff Bezos. Mais aussi de participer à des réunions, être présent lors de coups de fil à des dirigeants étrangers, et plus largement passer des heures dans le bureau de Donald Trump.Si Elon Musk « secoue » la politique américaine, il pourrait bien faire de même ailleurs dans le monde, explique la correspondante de RFI aux États-Unis Loubna Anaki : le multimilliardaire n'hésite pas à donner son avis sur les gouvernements ou les élections d'autres États. Une influence qui ne plaît pas forcément dans le camp Trump : exemple ces derniers jours, lorsque le patron de Tesla s'est mis à dos les trumpistes les plus conservateurs en défendant le programme de visa destiné aux travailleurs qualifiés. Un programme que Donald Trump avait largement limité lors de son premier mandat, mais qu'il semble désormais défendre…Un juge argentin ordonne l'arrestation du président du NicaraguaEn Argentine, un juge demande l'arrestation du président du Nicaragua Daniel Ortega et de son épouse Rosario Murillo pour « violation systématique des droits humains », rapporte le quotidien argentin El Dia, et ce « selon le principe de juridiction universelle qui permet aux différents pays de traiter de crimes contre l'humanité indépendamment du lieu où ils ont été commis ». « Un peu de lumière parmi tant d'obscurité ! », s'est félicité sur X l'avocat Dario Richarte, repris par le quotidien nicaraguayenConfidencial – cet avocat et professeur de droits international à l'Université de Buenos Aires avait déposé la plainte en 2022.La presse nicaraguayenne se félicite : « Grâce au procès argentin, les preuves contre Ortega et ses hommes de main ne disparaîtront pas », écrit La Prensa, car il « jette les bases de futurs procès devant des tribunaux internationaux ou au Nicaragua, une fois la démocratie rétablie ». Dans 100% Noticias, un avocat nicaraguayen explique ainsi que, même si le Nicaragua ne se conformera probablement pas à l'ordonnance, Daniel Ortega courra de plus grands risques lorsqu'il voyagera…L'Argentine, refuge pour les Bolsonaristes ?Depuis l'élection du président argentin Javier Milei, des centaines de Brésiliens qui avaient participé à la tentative de coup d'État de janvier 2023 ont traversé la frontière pour échapper à la justice de leur pays. Ils sont au moins 140 selon la justice brésilienne, et jusqu'à 600 selon les collectifs qui défendent leurs intérêts.Mi-novembre, souligne le correspondant de RFI à Buenos Aires Théo Conscience, la justice argentine a émis des mandats d'arrêts contre 61 ressortissants brésiliens qui font l'objet de demandes d'extradition de la part de la justice brésilienne. Tous ont reçu des condamnations définitives à des peines de prison fermes, et quatre d'entre eux ont été appréhendés par les autorités argentines. Cependant, leur sort n'est pas fixé, car la plupart de ces fugitifs ont demandé l'asile politique en Argentine. Selon Claudio Luis Caivano, l'avocat brésilien de plusieurs d'entre eux, ses clients ont participé à une manifestation, pas à une tentative de coup d'État, ils sont donc injustement poursuivis.Le Canal du Panama fête ses 25 années de gestion panaméenneEn 1999, il y a 25 ans, les États-Unis transféraient leur gestion du canal au Panama. Un transfert dont on parle beaucoup ces derniers temps : déjà parce que le président américain Jimmy Carter, décédé ce dimanche 29 décembre 2024, avait signé en 1977 les traités permettant ce transfert. Et parce que le président élu Donald Trump a récemment menacé de reprendre le contrôle du canal si les prix des péages pour les navires américains n'étaient pas réduits.Dans The Hill, l'ancien ambassadeur américain au Panama John Feeley affirme que reprendre le canal est impossible à moins de déclencher une guerre. Et sur le site de la chaîne ABC, le président de la Commission des Relations extérieures du Sénat estime que la menace agitée par Donald Trump pourrait jeter les alliés des États-Unis dans les bras de la Russie et de la Chine.Côté panaméen, La Estrella de Panama titre sur un canal qui en 2024 a rapporté plus qu'en 87 années de contrôle par les États-Unis. Un canal dans lequel La Prensa voit aussi « un patrimoine de l'humanité », revenant sur la nationalité de tous ceux qui ont travaillé à sa construction : des Français, des Espagnols, des Chinois, des Antillais et des Américains – entre autres.La cassave au patrimoine culturel immatériel de l'UnescoDans une année extrêmement dure pour Haïti, l'inscription de la cassave sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco a été une raison de se réjouir. La cassave, cette galette croquante à base de farine de manioc, se retrouve sur les tables haïtiennes, et dans plusieurs pays latino-américains.Ronel Paul et Love Marckendy Paul se sont rendus dans un atelier de production de cassave situé à quelques kilomètres de la ville du Cap-Haïtien, dans le nord du pays. On y découvre le mode de fabrication de la cassave - à partir de manioc. Une cassave qui peut être sucrée ou salée, et dont la production, qui se transmet de génération en génération, reste très artisanale en Haïti.À noter que c'est la deuxième fois qu'un produit consommé en Haïti est inscrit sur cette liste mondiale. En 2021, c'était la soupe joumou ou soupe de l'indépendance, consommée généralement le premier jour de l'année. Le journal de la PremièreEn Martinique, le leader du « R-Prak » fêtera le réveillon du Nouvel An en prison.
Presque quatre ans après le coup d'État militaire qui a renversé le gouvernement élu, ce grand pays d'Asie orientale sombre dans la guerre civile, le chaos social et l'une des pires crises humanitaires de son histoire. Pourtant, les insurrections armées progressent. Cyril Payen, peut-on, d'ores-et-déjà, parler d'un tournant ? Ce qui est certain, c'est que la longue marche vers la victoire contre la dictature militaire a commencé avec, pour horizon, l'année 2025. Organisée et structurée, l'opposition pro-démocratique civile et armée opère une montée en puissance qui semble de plus en plus implacable, et ce aux quatre coins de cet immense territoire, carrefour entre l'Asie du Sud-Est et l'Inde.Le pouvoir central perd du terrainSelon le gouvernement parallèle, né clandestinement après le coup d'État de février 2021, près des deux tiers du pays ne sont plus contrôlés par le pouvoir central, alors que régions et garnisons militaires tombent une à une, du lointain état d'Arakan à la frontière, du Bangladesh aux sanctuaires de la guérilla kachin aux confins du Triangle d'Or, sans oublier les traditionnels bastions karens, plein est, sur la frontière thaïlandaise où, symbole parmi les symboles, l'ancien quartier général de Manerplaw, tombé en 1994, a été repris cette semaine.Signe des temps : un an après être officiellement passé d'une tactique de guérilla à une offensive conventionnelle tous azimuts, une grande partie des responsables du NUG, le Gouvernement d'union nationale, a annoncé sortir de la clandestinité pour rejoindre la Birmanie dès janvier 2025.À lire aussiBirmanie: la junte militaire au pouvoir continue de subir les revers des groupes rebellesUne grande fébrilité dans la junte militaire et chez ses alliésDu côté de la Tatmadaw, l'armée birmane, il y a bien entendu les pertes, de plus en plus importantes, qui permettent aux rebelles de se constituer d'impressionnants arsenaux, mais il y a aussi les défections. Sentant le vent tourner ou écœurés par les méthodes d'une armée souvent accusée d'être en guerre contre sa propre population, des milliers de soldats sont passés dans le camp des rebelles, et de vastes purges ont eu lieu au sein d'un état-major que l'on sait infiltré par les insurgés.Plus isolés que jamais, les chefs de la junte birmane ne survivent que grâce à leurs parrains chinois, russes ou nord-coréens, pour ne citer que les plus visibles, l'indifférence coupable de la communauté internationale faisant le reste. Mais là aussi, la nervosité du gouvernement chinois face à l'instabilité chez le voisin birman, ou les déboires de Moscou au Proche-Orient, pourraient faire changer les orientations de cette guerre par procuration asiatique.À lire aussiBirmanie: l'impossible démocratieLe chef de l'armée putschiste dans le collimateur de la CPILes soucis, c'est bien connu, volant souvent en escadrille, le karma politique du chef de la junte militaire s'est encore un peu plus assombri le 27 novembre 2024, à des milliers de kilomètres de son bunker de Naypidaw, à La Haye où siège la Cour pénale internationale.Premier mandat d'arrêt requis par le procureur : le vieux dossier du massacre de la minorité musulmane des rohingyas est exhumé. Le général Min Aung Hlaing y est accusé de crimes, de déportation et de persécutions, des actes qualifiés de crimes contre l'humanité. Les premières audiences pourraient avoir lieu en 2025. Une année donc décisive pour le destin pro-démocratique de la Birmanie.À lire aussiBirmanie, le rêve d'une union fédérale gagne du terrain
La justice pénale internationale connaît un essor sans précédent depuis une vingtaine d'années. Son objectif : lutter contre les auteurs présumés des crimes les plus graves. Pourquoi a-t-on l'impression que les États peuvent continuer leurs exactions ? Avec : - Aurélia Devos, magistrate, première vice-présidente adjointe de la cinquième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Lille, ancienne procureure senior dans le cadre des jugements en lien avec le génocide du Rwanda - André Brigot, ancien enseignant chercheur à l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr - Christophe Chabrot, maître de conférence HDR de droit public à la faculté de Droit de l'Université Lumière Lyon 2, expert pour la France du World Justice Project
Des milliers de prisonniers ont été libérés en Syrie suite à l'offensive des rebelles menés par les islamistes du groupe Hay'at Tahrir el-Cham. Une offensive qui a permis la fin de plus de 50 ans de répression brutale de toute voix dissidente. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des scènes chaotiques à l'intérieur de la prison de Saydnaya, la pire du régime Assad, où des tueries de masse ont été perpétrées durant la dictature. Najah Albukai, dessinateur et réfugié politique en France, a été arrêté plusieurs fois entre 2012 et 2015. Il raconte sur RFI les actes de tortures qu'il subissait avec ses compagnons de cellules. Il a publié ses dessins de prison dans « Tous témoins », chez Actes Sud.
Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale émettait des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de trois personnalités politiques mises en cause dans la guerre à Gaza. Parmi elles, Benyamin Netanyahu. Depuis, la France a fait l'objet de critiques après avoir annoncé qu'elle n'arrêterait pas le Premier ministre israélien si celui-ci foulait le sol français, évoquant son immunité diplomatique. Benyamin Netanyahu doit-il être jugé ? Un dirigeant dans l'exercice de ses fonctions est-il voué à ne pas rendre de comptes ? Comment parfaire la justice internationale ? Pour en débattre :- Rina Bassist, correspondante israélienne à Paris, rédactrice pour le journal américain Al-Monitor, ancienne diplomate- Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)- Yann Jurovics, maître de conférences en Droit international à l'Université Paris Saclay, ancien juriste auprès des tribunaux internationaux.
Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale émettait des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de trois personnalités politiques mises en cause dans la guerre à Gaza. Parmi elles, Benyamin Netanyahu. Depuis, la France a fait l'objet de critiques après avoir annoncé qu'elle n'arrêterait pas le Premier ministre israélien si celui-ci foulait le sol français, évoquant son immunité diplomatique. Benyamin Netanyahu doit-il être jugé ? Un dirigeant dans l'exercice de ses fonctions est-il voué à ne pas rendre de comptes ? Comment parfaire la justice internationale ? Pour en débattre :- Rina Bassist, correspondante israélienne à Paris, rédactrice pour le journal américain Al-Monitor, ancienne diplomate- Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)- Yann Jurovics, maître de conférences en Droit international à l'Université Paris Saclay, ancien juriste auprès des tribunaux internationaux.
Depuis sa création, en 1998, la Cour pénale internationale (CPI) ne s'est que très rarement opposée aux intérêts occidentaux. Jeudi 21 novembre, en émettant des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, l'institution de La Haye a engagé un tournant historique.Les deux hommes sont poursuivis pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, dans le contexte de la guerre à Gaza. Le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, est poursuivi pour les mêmes crimes, dans le cadre de son implication dans les attaques du 7 octobre 2023, mais il est présumé mort.La France, signataire du traité fondateur de la CPI, a estimé, mercredi 27 novembre, que Benyamin Nétanyahou bénéficiait d'une « immunité », Israël n'étant pas partie au statut de Rome qui fonde la juridiction internationale. Cette déclaration a scandalisé les défenseurs des droits de l'homme.Qu'est-il reproché précisément à Benyamin Nétanyahou et à Yoav Gallant ? Risquent-ils d'être arrêtés ? Et comment analyser les réactions des pays occidentaux, qui sapent l'autorité de la CPI, en remettant en cause l'application de ces mandats d'arrêt ?Dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », Stéphanie Maupas, la correspondante du Monde à La Haye et spécialiste de la justice internationale, analyse les ressorts de cette décision.Un épisode de Claire Leys. Réalisation et musiques originales : Amandine Robillard. Rédaction en chef et présentation : Adèle Ponticelli. Dans cet épisode : extrait de la conférence de presse du procureur de la CPI, Karim Khan, le 20 mai 2024 ; d'une prise de parole du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 21 novembre 2024 ; d'une prise de parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, le 21 novembre 2024.Cet épisode a été publié le 2 décembre 2024.---Abonnez-vous à la chaîne Whatsapp du "Monde" : https://lemde.fr/4eMPTJd Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
Après plus d'un an de conflit à Gaza, la Cour pénale internationale a provoqué la fureur d'Israël en émettant des mandats d'arrêt sans précédent contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 États membres de la Cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire. Entretien avec Muriel Ubéda-Saillard, professeure agrégée de droit public à l'Université de Lille. Co-autrice de « La justice pénale internationale au service de la paix mondiale », éditions Lefebvre Dalloz.
Le Journal en français facile du jeudi 21 novembre 2024, 17 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/B9eX.A
27 septembre 2024 - Clémence Bectarte, avocate au Barreau de Paris, Robert Petit, chef Mécanisme international, impartial et indépendant pour la Syrie (IIIM). Modération: Leïla Bourguïba, conseillère juridique en justice pénale internationale et droit international humanitaire Retrouvez la vidéo: https://youtu.be/b_vIesSeHL4 Suivez nos évènements sur les réseaux sociaux YouTube : @upiremmo Facebook : @institutiremmo X-Twitter : @IiReMMO Instagram : @institutiremmo LinkedIn : @Institut iReMMO Soutenez notre chaîne Lilo : @iremmo HelloAsso : @iremmo
Une grande victoire pour les citoyens européens, voilà comment la Commission européenne salue les décisions de justice contre Apple et Google. Le premier devrait rembourser 13 milliards d'arriérés fiscaux à l'Irlande pour avoir bénéficié d'avantages fiscaux indus, assimilés à une aide d'État illégale et Google de son côté va devoir payer près de deux milliards et demi d'euros pour pratiques anti-concurrentielles. Le groupe est aussi dans le collimateur des autorités de régulation aux États-Unis et au Royaume-Uni. Est-ce le début d'un vrai changement dans les rapports de force entre États et les fameux GAFAM ? Entretien avec Joëlle Toledano, professeure émérite en économie, associée à la Chaire « Gouvernance et Régulation » de l'Université Paris-Dauphine. Auteure de GAFA : reprenons le pouvoir ! À écouter aussiUn Monde de Tech - États-Unis: l'empire publicitaire de Google menacé de démantèlement lors d'un procès historique
durée : 00:03:13 - Géopolitique - La Mongolie est signataire du traité de la Cour pénale internationale et aurait dû arrêter Vladimir Poutine à son arrivée hier. Elle ne l'a évidemment pas fait, personne n'y croyait. La longue marche de la justice internationale a connu un revers, elle devra attendre des jours meilleurs.
durée : 00:03:13 - Géopolitique - La Mongolie est signataire du traité de la Cour pénale internationale et aurait dû arrêter Vladimir Poutine à son arrivée hier. Elle ne l'a évidemment pas fait, personne n'y croyait. La longue marche de la justice internationale a connu un revers, elle devra attendre des jours meilleurs.
Les gouvernements congolais et rwandais se sont accordés pour un cessez-le-feu dans l'est de la RDC. C'est ce qu'a annoncé mardi la présidence angolaise, médiatrice dans ce dossier, après une rencontre à Luanda entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC. Ce cessez-le-feu doit débuter ce dimanche 4 aout à minuit. Il interviendra à l'expiration de la trêve humanitaire obtenue par les États-Unis. Son application sera contrôlée par un mécanisme ad hoc qui existe déjà, mais qui doit être renforcé. Alors, ce cessez-le-feu peut-il être respecté ? Question posée à Onesphore Sematumba, analyste grands lacs à l'International Crisis Group. RFI : Onesphore Sematumba, dans le conflit qui oppose l'armée congolaise à la rébellion du M23, un cessez-le-feu doit prendre effet ce dimanche 4 aout à minuit. Selon vous, peut-il être respecté ? Le passé ne pousse pas forcément à l'optimisme...Onesphore Sematumba : En effet, le passé ne pousse pas vraiment à l'optimisme. D'abord parce que ce n'est pas le premier cessez-le-feu qui est négocié. Pour la petite histoire, le cessez-le-feu va commencer le 4 août 2024, c'est-à-dire le lendemain de la fin d'une trêve qui a été négociée par les États-Unis et qui n'a pas été respectée non plus, donc je ne pense pas que cette fois-ci soit la bonne.Pour quelles autres raisons doutez-vous du respect de ce cessez-le-feu ?J'ai plusieurs doutes. D'abord en voyant le compte-rendu, je pense qu'il laisse des brèches pour l'éventuelle violation de ce cessez-le-feu, j'ai parcouru le communiqué. Par exemple, nulle part il n'est fait mention du M23, et donc le communiqué reste assez évasif. On parle de parties du conflit qui doivent cesser les combats, mais on ne nomme pas les entités qui sont, de fait, sur le terrain militaire. Cela fait qu'il y a un risque, par exemple, que le M23 refuse de s'intégrer dans un cessez-le-feu, dont il ne fait pas partie. Et de l'autre côté, on sait aussi que plusieurs fois, du côté du gouvernement de Kinshasa, il y a eu violation du cessez-le-feu, mais que l'armée a communiqué en disant que c'étaient les patriotes Wazalendo, ces jeunes des groupes armés, qui guerroyaient contre M23 et non pas l'armée. Donc, de part et d'autre, on a des sortes de brèches qui pourraient faire que le cessez-le-feu soit violé, tout en ayant l'air d'être respecté.Qu'est-ce qui va différencier, concrètement, ce cessez-le-feu de la trêve humanitaire actuellement en cours ?J'aimerais bien le savoir, parce que cette trêve - négociée par les Américains et qui va se terminer ce samedi 3 aout 2024 - était essentiellement humanitaire. La particularité de ce cessez-le-feu, c'est qu'il n'est pas limité dans le temps, et donc il est supposé être le point de départ d'un processus plus long de désescalade, comme ils disent... Mais encore une fois, ça, c'est à voir.L'annonce de ce cessez-le-feu est tout de même une avancée. À quoi est-elle due, selon vous ? À la pression internationale, voire à l'arrivée de deux nouveaux ministres des Affaires étrangères à Kinshasa et à Kigali ?Plutôt la première option. Je pense que les États-Unis ont vraiment poussé l'Angola et les différents États - notamment la RDC et le Rwanda - à s'engager vers cette solution à long terme pour une solution durable, parce que tout le monde est conscient que la solution durable ne sera que politique. C'est plutôt cela qui, je pense, a fait bouger les lignes. Je ne pense pas que les ministres eux-mêmes puissent influer sur ce genre de politique. Ça se décide un cran plus haut.Est-ce que chacune des parties a intérêt à un cessez-le-feu ?Ça dépend des parties dont nous parlons. Est-ce que le M23 a intérêt, aujourd'hui, à s'inscrire dans une logique de cessez-le-feu, quand son leadership est en train d'être condamné à mort à Kinshasa ? C'est quelque chose qui me semble invraisemblable. Tout comme Kinshasa, qui voit que la guerre a traversé le sud de la province du Nord-Kivu et s'achemine vers Butembo. Aussi, Kinshasa sait que les Congolais rêvent de leur première victoire militaire, de renverser le rapport de force militairement, avant de s'engager dans toutes les négociations. Donc, Kinshasa non plus ne devrait pas être confortable d'y aller en position de faiblesse. Mais évidemment, la réalité politique, la réalité diplomatique est que les deux belligérants principaux - je veux dire les deux capitales - doivent avoir réalisé qu'il n'y aura pas de victoire militaire. Finalement, le plus tôt ils se seront rendus à la table des négociations, en passant par un cessez-le-feu sincère, le mieux ce sera. À lire aussiM23 en RDC: la présidence angolaise annonce un accord de cessez-le-feu entre Kinshasa et le Rwanda
Le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009 était très attendu. La justice guinéenne a tranché hier, le 31 juillet 2024. Elle a condamné Moussa Dadis Camara, l'ancien chef de la junte, à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité. Au total, 8 des 12 accusés ont écopé de peines de prison allant jusqu'à la perpétuité. Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade à Conakry. Au moins 109 femmes avaient été violées. Qu'inspire ce verdict aux avocats des parties civiles ? Écoutez maître Halimatou Camara, avocate des parties civiles, au micro de RFI. RFI : Maître Halimatou Camara, que vous inspire le verdict de ce procès qui a été donc rendu ?Maître Halimatou Camara : C'est un soulagement, en tout cas pour nos clients et nos clientes. Et c'est un moment aussi qui est historique dans notre pays où, pour une fois, des personnes ayant occupé un certain nombre de responsabilités répondent devant un tribunal et sont condamnées. Le tribunal a décidé de requalifier les faits en « crimes contre l'humanité ». Qu'est-ce que ça change concrètement ?Ce que ça va changer concrètement, c'est plutôt dans le symbole. Parce que les crimes contre l'humanité, on peut reformuler : ce sont des crimes contre les droits fondamentaux, les atteintes aux droits à la vie, les atteintes aux droits à l'intégrité physique, les disparitions forcées, les viols, l'esclavage sexuel... C'est toute une panoplie d'infractions qui se retrouvent dans les crimes contre l'humanité.Huit des douze accusés ont été condamnés à des peines de prison. Moussa Dadis Camara a écopé lui de vingt ans pour crimes contre l'humanité. Comment accueillez-vous cette condamnation ?C'est la première fois, depuis l'accession de notre pays à l'indépendance, qu'un ancien chef d'État répond de crimes de masse devant une juridiction. Et quand vous regardez le fonctionnement de notre pays depuis notre accession à l'indépendance, il est clair qu'il y a eu beaucoup de crimes de masse qui ont été commis dans ce pays. Donc c'est vraiment une première et c'est quelque chose d'historique.Claude Pivi, l'ancien ministre chargé de la sécurité présidentielle et qui est actuellement en fuite, est le seul à avoir été condamné à la prison à perpétuité…Oui, je crois qu'il a été condamné à la perpétuité parce que déjà, il est condamné pour crimes contre l'humanité sur la base d'éléments factuels qui sont déterminants dans le dossier, mais aussi sur le fait qu'il a organisé son évasion. Donc, je pense que c'est ce qui a aggravé son sort et c'est pour cette raison que le tribunal a retenu la perpétuité en le condamnant à 25 années de période de sûreté et en décernant un mandat d'arrêt à son encontre.Au-delà de ce verdict, quel bilan tirez-vous de ces 22 mois d'audience ?Le bilan que l'on en tire, c'est que pour une fois dans notre pays, on a eu le sentiment que les crimes étaient reconnus et que les victimes n'étaient pas considérées comme des coupables. Et les victimes ont eu accès à la salle d'audience. Elles ont eu le droit de parler et je ne pense pas qu'il existe des précédents comme ce procès dans notre pays. Donc ça, ça a délié la parole des victimes. Ça a quand même permis de donner une place primordiale aux victimes. Il y a également cette place primordiale qui a été donnée aux femmes dans ce procès. Les femmes ont eu le droit de parler, alors qu'elles étaient quasiment considérées comme coupables durant les quatorze dernières années. Et je pense que cela va certainement impacter le regard de notre société sur ce type de crime. Je considère aussi que la parole s'est déliée, au point qu'aujourd'hui, ça va certainement avoir un impact sur ce que le Guinéen pensera dans le futur des victimes de violences sexuelles. Et ça, c'est quelque chose d'extrêmement important. On espère que ça aura un impact sur notre inconscient et notre conscient collectif.La justice guinéenne a jugé ces événements qui datent de de 2009, donc 15 ans après les faits. Aujourd'hui encore, on voit que la violence règne dans la société guinéenne. Les opposants Foninké Menguè et Billo Bah ont été enlevés. Nous sommes sans nouvelles d'eux depuis le 9 juillet dernier. Ne craignez-vous pas que la Guinée ait du mal à sortir de ces cycles de violence politique ?Oui, il est clair qu'aujourd'hui cette décision est rendue et que nous n'avons aucune raison de croire que nous sommes dans un contexte où les garanties de non-répétition seraient respectées. Aujourd'hui, nous sommes dans un contexte où les manifestations sont interdites, où des militants prodémocratie sont détenus au secret ou en tout cas ont disparu. Et c'est extrêmement inquiétant. Ça laisse quand même un arrière-goût à cette décision. Il est clair qu'aujourd'hui, nous sommes dans un contexte inquiétant et que le procès du 28 septembre ne peut nullement être brandi par les autorités en place comme étant une espèce de trophée de guerre. Nous n'avons aucun gage de garantie de non-répétition. À lire aussiProcès du massacre de 2009 en Guinée: Moussa Dadis Camara condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité
C'est une première en matière de droit d'asile. La Cour nationale du droit d'asile (CNDA) a jugé jeudi 11 juillet que l'ensemble des femmes afghanes qui refusent de subir les mesures prises à leur encontre par les talibans sont désormais susceptibles d'« obtenir le statut de réfugiées » en France du fait de « leur appartenance au groupe social des femmes afghanes ». Après la décision historique, la CNDA souligne que la question pourra ultérieurement être posée pour d'autres pays. Entretien avec Hélène Soupios-David, directrice du plaidoyer à l'association France terre d'asile.
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène aux Philippines à propos de la répression violente du trafic de stupéfiants qui a été menée par l'ex-président Rodrigo Duterte. Un bilan de dizaines de milliers de morts, dont les familles réclament justice. Deuxième partie : Chypre est divisée en deux depuis 1974, écartelée entre la Grèce et la Turquie, une situation qui soulève des traumatismes au sein des minorités. Philippines : la quête de justice des victimes de la guerre contre la drogueEntre 20.000 et 30.000 morts. C'est le bilan estimé par les organisations des droits de l'homme de la guerre contre la drogue aux Philippines. Menée par l'ex-président Rodrigo Duterte, cette répression violente du trafic de stupéfiants a profondément traumatisé l'archipel. D'abord dans la ville de Davao, puis sur tout le territoire, à partir de juin 2016, des groupes armés abattent dans les rues des trafiquants ou consommateurs présumés hors de tout cadre légal.L'actuel chef de l'État Ferdinand Marcos Jr n'a pas totalement mis fin aux exactions extrajudiciaires et protège encore son prédécesseur malgré des désaccords politiques. Les familles des victimes placent leur espoir dans la Cour Pénale Internationale qui a ouvert un dossier pour crimes contre l'humanité contre l'ancien président.Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec François Ballarin.Chypre coupée en deux, les 50 ans d'un écartèlement1960 : les colons britanniques plient bagage et l'île de Chypre devient officiellement indépendante. Vite, la situation devient instable, des heurts communautaires opposent alors les habitants d'origine grecque, majoritaires, à la minorité d'origine turque. En juillet 1974, un coup d'État téléguidé par Athènes -pour réunir Chypre à la Grèce- entraîne l'invasion des troupes turques, au motif officiel de protéger la minorité turcophone. Depuis lors, l'île est divisée en deux. Une plaie qui, du côté des Chypriotes grecs, ne s'est jamais refermée.Un Grand reportage de Joël Bronner qui s'entretient avec François Ballarin.
Deux institutions judiciaires internationales ont désormais dans leur viseur Israël et la guerre que l'Etat hébreu mène à Gaza contre le Hamas.D'un côté, la Cour internationale de justice (CIJ) qui, à la suite d'une plainte de l'Afrique du Sud, fait pression sur le gouvernement israélien en lui demandant d'adopter des mesures urgentes pour éviter « un risque accru » de génocide des Palestiniens de Gaza. La plus haute cour des Nations Unies a ainsi sommé Israël d'« arrêter immédiatement son offensive militaire » à Rafah, estimant qu'il existe « un risque réel et imminent » que la situation soit irréparable.De l'autre côté, la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur Karim Khan a demandé aux juges d'émettre des mandats d'arrêts à l'encontre de cinq personnalités qui prennent part au conflit à Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Yoav Gallant, ainsi que trois responsables du Hamas : Yahya Sinouar, le chef militaire, Mohammed Deif, l'instigateur de l'attaque terroriste du 7 octobre, et Ismaïl Haniyeh, le chef politique de l'organisation islamiste, réfugié au Qatar.Que peut la justice internationale face au conflit en cours à Gaza ? Comment fonctionnent ces deux institutions à La Haye ? Et comment travaillent-elles dans un contexte aussi sensible ? Réponses dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde » avec la correspondante du Monde à La Haye, Stéphanie Maupas.Un épisode de Garance Muñoz. Musiques et réalisation : Amandine Robillard. Présentation et rédaction en chef : Jean-Guillaume Santi.---Pour soutenir "L'Heure du Monde" et notre rédaction, abonnez-vous sur abopodcast.lemonde.fr
Les expatriés français injustement détenus à l'étranger ne seront plus livrés à eux-mêmes. Depuis novembre 2021, la loi dite « Atangana » crée les conditions qui permettent à l'État français de leur venir en aide, sans s'ingérer dans les affaires du pays d'accueil.
Les condamnations se multiplient après les frappes israéliennes qui ont touché un camp de déplacés à Rafah, dans la nuit de dimanche à lundi. Les victimes se comptent par dizaines. Le chef de la Diplomatie européenne Josep Borrell se dit « horrifié » tandis que le président français Emmanuel Macron fait part de son « indignation ». Ce drame intervient après plusieurs décisions mettant en cause Benyamin Netanyahu et l'action d'Israël à Gaza, et alors que le soutien américain semble s'effriter. Le Premier ministre israélien est-il menacé ? Comment la guerre à Gaza peut-elle évoluer ? Pour en débattre :- Laetitia Bucaille, professeure de Sociologie politique à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et chercheuse au Centre d'études en Sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA)- Insaf Rezagui, doctorante en Droit international à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem, membre du Comité de rédaction su site Yaani- David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord & du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
Les condamnations se multiplient après les frappes israéliennes qui ont touché un camp de déplacés à Rafah, dans la nuit de dimanche à lundi. Les victimes se comptent par dizaines. Le chef de la Diplomatie européenne Josep Borrell se dit « horrifié » tandis que le président français Emmanuel Macron fait part de son « indignation ». Ce drame intervient après plusieurs décisions mettant en cause Benyamin Netanyahu et l'action d'Israël à Gaza, et alors que le soutien américain semble s'effriter. Le Premier ministre israélien est-il menacé ? Comment la guerre à Gaza peut-elle évoluer ? Pour en débattre :- Laetitia Bucaille, professeure de Sociologie politique à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et chercheuse au Centre d'études en Sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA)- Insaf Rezagui, doctorante en Droit international à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem, membre du Comité de rédaction su site Yaani- David Khalfa, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord & du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.
durée : 00:58:36 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent - Le procureur de la Cour Pénale Internationale a requis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité des mandats d'arrêt à l'encontre du premier ministre israélien et de son ministre de la défense d'un côté, et contre trois responsables du Hamas de l'autre. Quelle est la portée de ces requêtes ? - invités : Mathilde Philip-Gay Professeure de droit public à l'université Lyon 3, déléguée générale de la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux ; Florence Hartmann Ancienne porte-parole de la procureuse du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et correspondante du journal Le Monde pendant le conflit des Balkans; Insaf Rezagui Doctorante en droit international (public) à l'Université Paris Cité, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Jérusalem; Elie Barnavi Historien, diplomate et ancien ambassadeur d'Israël en France
Débat entre Nicolas Walder (Verts/GE), Mauro Poggia, conseiller aux Etats, membre de la commission des affaires juridiques et membre du Mouvement citoyen genevois et Philippe Nantermod (PLR/VS).
durée : 00:03:28 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L'annonce par le procureur de la Cour pénale internationale qu'il demandait l'émission de mandats d'arrêt contre le premier ministre et le ministre de la Défense israéiiens, et contre les principaux dirigeants du Hamas, a fait l'effet d'une bombe. Benyamin Netanyahou dénonce un acte "antisémite".
durée : 00:03:28 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L'annonce par le procureur de la Cour pénale internationale qu'il demandait l'émission de mandats d'arrêt contre le premier ministre et le ministre de la Défense israéiiens, et contre les principaux dirigeants du Hamas, a fait l'effet d'une bombe. Benyamin Netanyahou dénonce un acte "antisémite".
La décision de la CPI, la Cour pénale internationale, n'est pas en soi une surprise mais elle fait l'effet d'un coup de tonnerre : « le procureur général de la CPI Karim Khan est entré hier dans l'histoire, relate Libération à Paris. Flanqué de deux de ses collègues, le très expérimenté juriste britannique a expliqué avec solennité avoir requis de la Cour cinq mandats d'arrêts dans la guerre en cours en Israël et à Gaza. Les chefs du Hamas, Yahya Sinwar, Mohammed Deïf et Ismaël Haniyeh, sont poursuivis pour les crimes “d'extermination“ du 7 octobre, ainsi notamment que les prises d'otages, viols et actes de tortures. Et puis, Karim Khan a déclaré son intention de lancer des poursuites contre Benyamin Nétanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et contre l'humanité dans la guerre menée contre le Hamas à Gaza, notamment par l'utilisation de la famine comme arme de guerre. »Les réactions sont vives dans la presse internationale… et pour le moins tranchées.Perversion ? Calomnie ?Pour le Jerusalem Post, c'est « un jour sombre pour Israël (…) : la décision de la CPI aura un impact négatif sur Israël sur le plan diplomatique et économique, et restera comme une tache sur le nom d'Israël dans le monde démocratique et civilisé. »Le Times à Londres hausse le ton. Le Times qui qualifie la décision de la CPI de « démarche particulièrement perverse : le mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien subvertit la justice et, affirme-t-il, détruit finalement la réputation de la CPI. »Le quotidien britannique poursuit : « Il ne peut y avoir d'équivalence entre une tentative d'extermination génocidaire et la défense d'un pays contre cette tentative. Les accusations portées contre le trio du Hamas reposent sur des preuves factuelles. Ceux contre les Israéliens sont totalement dénués de fondement. »Analyse similaire pour le Wall Street Journal : « D'un côté, les dirigeants démocratiques d'Israël, qui mènent une guerre pour récupérer les otages et éradiquer les terroristes à Gaza. De l'autre, le Hamas, qui a précipité la guerre en commettant des massacres, des viols et des enlèvements le 7 octobre, et dont les responsables s'engagent à recommencer “encore et encore“. Les mettre dans le même sac est une calomnie (…). Imaginez, s'exclame encore le Wall Street Journal, qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, un organisme international ait poursuivi Hitler et Churchill. »Israël vulnérable aux accusations ?A contrario, pour le quotidien d'opposition israélien Haaretz, « Netanyahu ne peut s'en prendre qu'à lui-même. »Haaretz qui relève que la CPI pointe tout particulièrement la politique d'Israël en matière d'aide humanitaire à Gaza. Et en effet, estime le journal, « la stratégie de combat d'Israël à Gaza ne comportait pas de plans détaillés pour approvisionner la population civile en produits de première nécessité (…). Même s'il n'y a pas eu de politique de famine intentionnelle, l'absence de préparation sérieuse pour prévenir une telle éventualité, associée au discours belliqueux des hommes politiques israéliens, a rendu Israël vulnérable à ces accusations. Le gouvernement (de Netanyahu) ne peut (donc) s'en prendre qu'à lui-même. »En tout cas, « les enjeux s'annoncent immenses pour la Cour pénale internationale, relève Le Temps à Genève. Si elle décide de donner suite à la demande du procureur, les hommes visés pourront être arrêtés dès leur entrée sur le territoire d'un des 124 États adhérant à la CPI, qui repose sur la bonne volonté de ses membres. »« Laissons la justice suivre son cours », estime enfin le New York Times : « la CPI doit faire son travail en démontrant la promesse d'une justice mondiale et d'une responsabilité individuelle pour la reconnaissance des victimes des deux côtés. Elle peut montrer aux manifestants du monde entier que les institutions internationales peuvent encore fonctionner et contribuer à rendre la justice. Les Israéliens et les Palestiniens ont droit à cette justice. »
Un procès historique s'est ouvert ce mardi 21 mai à Paris, c'est le premier en France sur les crimes du régime de Bachar al-Assad. Trois hauts responsables syriens sont jugés en leur absence pour complicité de crimes contre l'humanité. Ils sont aussi accusés de complicité de délit de guerre et visés par des mandats d'arrêt internationaux. Entretien avec Clémence Bectarte, avocate de la famille proche de deux Franco-Syriens morts sous la torture et coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH.
Un ancien ministre de Yahya Jammeh condamné par la justice suisse pour crimes contre l'humanité, en vertu de la compétence universelle.
durée : 00:35:38 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner - Peut-on parler de conflits génocidaires et de crimes contre l'humanité en cours dans le monde ? Plusieurs plaintes déposées auprès des juridictions internationales l'affirment et alimentent les débats déjà furieux. Comment prévenir et condamner de tels actes ? Sur quels principes ? - invités : Philippe Sands Avocat et écrivain
durée : 02:30:14 - Les Matins - par : Guillaume Erner - .
Des retraités qui obtiennent gain de cause à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour inaction de la Suisse face au changement climatique, cette action historique et inédite s'est passée mardi 9 avril à Strasbourg. Pour en parler, Anne Mahrer, co-présidente de l'association des « Aînées pour le climat », constituée exclusivement de retraitées suisses et membre du parti des Verts suisses, est notre invitée internationale de la mi-journée.
durée : 00:36:32 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner - La Cour européenne des droits de l'homme a condamné mardi, pour la première fois, un Etat pour son inaction face au réchauffement climatique. Pourquoi une telle décision et quels conséquences en attendre ? - invités : Arnaud Gossement Avocat, juriste spécialisé dans le droit de l'environnement; Marie Bellan Journaliste aux Echos
Comment la justice internationale a-t-elle été pensée après le génocide des Tutsi en 1994 ? Dans quel contexte le TPIR a-t-il été créé par les Nations Unies ? Merci pour votre écoute Transversales, c'est également en direct tous les samedis de 12h à 13h00 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Transversales sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/492 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Qu'a permis la justice internationale, le Tribunal pénal international pour le Rwanda, mis en place par les Nations Unies fin 1994 ? Qu'a permis ce mécanisme, et quelles en sont ses limites ? Merci pour votre écoute Transversales, c'est également en direct tous les samedis de 12h à 13h00 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Transversales sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/492 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Après avoir travaillé sur la Shoah, l'artiste et réalisatrice Natacha Nisic prépare une pièce sonore, trente ans après le génocide des tutsi du Rwanda. Elle a longuement travaillé sur la question des violences extrêmes notamment avec l'historienne Annette Becker. En 2018, elle a couvert le procès à Paris de deux génocidaires, déclarés coupables d'un massacre dans le village de Kabarondo, le 13 avril 1994 : Tito Barahira et Octavien Ngenzi, condamnés en appel à perpétuité, pour « crimes contre l'Humanité » et « génocide ». Il y aurait eu 2 000 morts à Kabarondo, selon l'ONU. Ses notes et ses croquis du procès, à l'état brut, sont devenus un livre : « Les fumées ». Bientôt adapté en projet sonore, avec des extraits du procès lus par deux jeunes femmes originaires du Rwanda, Lorie Rutagengwa Sugira et Cynthia Isaro.Daphné Gastaldi les a rencontrées dans le studio de la Friche de la Belle de Mai à Marseille, lors de la résidence de Natacha Nisic avec Alphabetville (Colette Tron) qui a permis l'enregistrement au Studio Euphonia. Au son de son reportage, l'historienne Annette Becker nous aide à penser le génocide.► À lire : - Natacha Nisic, artiste et réalisatrice : Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018. Hélène Dumas (texte) Extraits du livre.Le projet de Natacha Nisic « Les fumées » a le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah et du Centre national des Arts plastiques. - Bibliographie sélective d'Annette Becker. Officier de la Légion d'Honneur. Professeur Émérite d'histoire contemporaine, Université Paris Nanterre - Le choc. Rwanda 1994 : le génocide de tutsi, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber, éditions Gallimard- Des Juifs trahis par leur France, 1939-1944, éditions Gallimard Collection témoins, 2024- Messagers du désastre : Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides, Fayard, 2018- L'Immontrable ? Des guerres et des violences extrêmes dans l'art et la littérature. Recueil d'articles avec une préface inédite. « Rendre visibles les extrêmes de la violence. De la Grande Guerre au génocide des Tutsi du Rwanda et aux terrorismes contemporains. », Créaphis, 2020.► À découvrir :- Association Ndiho « Je me souviens ».► Pour aller plus loin :- La marche du monde - Rwanda: face au génocide, dans les archives d'IbukaNous sommes à Kigali, au début de l'année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association…- La marche du monde - Les récits des enfants tutsiIls sont une centaine de jeunes tutsi à avoir raconté leur expérience de vie et de survie, avant, pendant et après l'extermination de leur famille. Rédigés sur des cahiers d'écoliers, la lecture de leurs…- La marche du monde - Rwanda : quand la parole répare les vivants25 ans après le génocide des Tutsis, nous vous proposons de découvrir l'itinéraire d'une rescapée, Émilienne Mukansoro, l'une des initiatrices des premiers groupes de parole dédiés aux femmes victimes…
Il y a 30 ans, selon les Nations unies, près d'un million de personnes – en majorité des Tutsis, mais également des Hutus et d'autres opposants au génocide – ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. Dans certaines régions, les rescapés attendent encore de voir certains génocidaires présumés arrêtés, comme à Gishyita, dans la province de l'ouest du pays, d'où sont originaires les deux derniers fugitifs génocidaires présumés et recherchés par le Mécanisme chargé des derniers dossiers du Tribunal pénal international pour le Rwanda. De notre envoyée spéciale à Gishyita,Responsable local de l'association de rescapés Ibuka, Adrien Harorimana avance vers un bâtiment administratif sur les hauteurs de son village natal de Gishyita. « Ici, c'est le bureau de l'ancienne commune de Gishyita. Sikubwabo Charles, le bourgmestre pendant le génocide contre les Tutsis, travaillait ici », indique-t-il.Face à lui, s'étend à l'horizon la colline de Bisesero, où le survivant s'est réfugié pendant le génocide. L'une des collines où l'ancien bourgmestre Charles Sikubwabo et le commerçant Riyandikayo, les deux derniers fugitifs recherchés par le Mécanisme, sont suspectés d'avoir mené des attaques.« Ce serait très important qu'ils soient traduits en justice. S'ils sont déjà morts, ce serait très triste pour les rescapés. Pour nous, on voudrait les voir jugés et condamnés de leur vivant », espère Adrien Harorimana.Long format RFIJustice internationale, dans les rouages de la lutte contre l'impunitéTraque contre-la-montreDans l'ancienne commune de Gishyita, la vie a repris son cours. Des enfants jouent au ballon devant l'église catholique de Mubuga, où les fugitifs sont accusés d'avoir participé au massacre de plusieurs milliers de Tutsis. À côté du mémorial construit trois ans plus tôt, Vincent Usabyimfura, rescapé, espère encore obtenir justice pour ses proches disparus :« Je voudrais lui dire, à Sikubwabo, que ce n'est pas quelqu'un de bien. Il aurait dû être un exemple, en tant que dirigeant, mais malheureusement, il a participé au massacre. Mais je lui dirais aussi qu'il n'a pas réussi à tous nous tuer. »À écouter aussi«Tu as tué ma sœur ?»: 30 ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, rescapés et ex-génocidaires cohabitentQuelques dizaines de mètres avant l'église, d'anciens génocidaires montrent du doigt le croisement en face de l'école du village, point de rencontre, selon eux, des autorités qui organisaient les massacres. « Il y avait des réunions. Ce sont les autorités qui nous ont donné l'ordre d'attaquer, dont Sikubwabo », se souvient Shumi Elamu, libéré après plus de sept ans de prison. « Je voudrais le revoir et qu'ici, on puisse l'accuser directement de ce qu'il nous à pousser à faire, car il nous a appelé à faire du mal. »En cas d'arrestation, les deux fugitifs doivent être extradés et jugés au Rwanda. Trente ans après, c'est une traque contre-la-montre : s'ils sont toujours en vie, Riyandikayo et Charles Sikubwabo sont aujourd'hui âgés de plus de 60 et 80 ans.
durée : 00:38:59 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Avec l'invasion russe en Ukraine et la guerre Israël-Hamas, la Cour internationale de Justice a été saisie à plusieurs reprises. Qu'est-ce que peut et ne peut pas la justice internationale face aux conflits ? - invités : Reed Brody Avocat, ancien procureur américain spécialisé dans les crimes de guerre; Mathilde Philip-Gay Professeure de droit public à l'université Lyon 3, déléguée générale de la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux ; Michel Duclos Conseiller spécial géopolitique et diplomatie à l'Institut Montaigne, ancien ambassadeur de France auprès de Nations Unies
durée : 00:38:59 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Avec l'invasion russe en Ukraine et la guerre Israël-Hamas, la Cour internationale de Justice a été saisie à plusieurs reprises. Qu'est-ce que peut et ne peut pas la justice internationale face aux conflits ? - invités : Reed Brody Avocat, ancien procureur américain spécialisé dans les crimes de guerre; Mathilde Philip-Gay Professeure de droit public à l'université Lyon 3, déléguée générale de la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux ; Michel Duclos Conseiller spécial géopolitique et diplomatie à l'Institut Montaigne, ancien ambassadeur de France auprès de Nations Unies
À propos de Gaza dont il ne faut surtout pas arrêter de parler, de la plaidoirie de l'Afrique du Sud et de la honte. On entendait déjà trop peu ce mot les premières fois qu'il fut posé pour décrire ce qui se passe à Gaza. Je le cherche sur les plateaux de télé et dans les mots de la radio aujourd'hui, alors que même la Cour de Justice Internationale a bien été obligée de reconnaître son ombre qui plane sur les Palestinien·nes pris au piège. Génocide. Celui-ci devra-t-il se passer sous nos yeux et que tant ne cillent pas? Charlotte revient sur les dernières avancées concernant la situation des Gazaoui·es, dans sa chronique du mois, notamment en se penchant sur la plaidoirie historique de l'Afrique du Sud pour nommer correctement – c'est la moindre des choses, le drame. __ Nous soutenir : https://www.helloasso.com/associations/motus-et-langue-pendue/adhesions/adhesion-motus-2023-2024 Un podcast produit par Motus & Langue Pendue, animé par Charlotte Giorgi et Marius Uhl. Rejoignez Motus : https://motusetlanguependue.fr & sur Instagram @motuslemedia & sur LinkedIn Motus le média Recevoir notre newsletter Pour nous contacter: vacarmedesjours@gmail.com
La « désespérance » des agriculteurs, c'est ainsi que le président du principal syndicat agricole français qualifie le malais paysan, en ce début de semaine où il doit rencontrer le Premier ministre Gabriel Attal. Trop de charges financières, trop de normes environnementales et en toile de fond la concurrence ukrainienne. Ces dernières semaines, ces derniers mois, ce malaise s'est exprimé en Europe, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Pologne et en Allemagne. C'est l'Œil européen de Franceline Beretti. L'Europe réfléchit à une mission en mer Rouge pour protéger la flotte commerciale des attaques Houthis. Depuis la guerre à Gaza, la milice chiite multiplie ses offensives depuis le Yémen contre les navires de pays liés selon elle à Israël. Mais cette menace sur une route commerciale stratégique inquiète les Européens, et au plus haut point l'Italie. L'enjeu est de taille 40 % de l'import-export maritime du pays passe habituellement par le canal de Suez. À Rome, les explications de Blandine Hugonnet. Longtemps à part, les prix immobiliers à Berlin rattrapent ceux des grands villes européennes. En dix ans, les prix ont été multipliés par trois. Pourquoi ? Parce qu'il y a trop peu de nouvelles constructions et une pression démographique accrue avec, notamment, l'accueil des réfugiés ukrainiens. Une évolution qui touche aussi les structures sociales de la capitale. Comme le jardin d'enfants franco-allemand « Kitaquarium » contraint de fermer ses portes pour laisser la place à des appartements vendus à la découpe. Reportage à Berlin de Julien Mechaussie. Qui sont ces Russes invisibles qui ne soutiennent pas la guerre en Ukraine ? C'est tout l'objet du livre « On regardait ailleurs », chroniques sur les Russes ordinaires opposés au conflit, qui paraît aux éditions Les belles lettres. La chronique d'Étienne Bouche.Une avocate irlandaise dénonce un génocide à GazaC'est un nom qui compte désormais sur la scène internationale. L'avocate irlandaise Blinne Ní Ghrálaigh a attiré l'attention du grand public avec sa plaidoirie de clôture à la Cour internationale de justice. Elle intervenait au nom du gouvernement sud-africain, et elle a qualifié les bombardements, des forces israéliennes à Gaza de génocide… Son portrait signé, depuis Dublin, Clémence Pénard.
Après avoir travaillé sur la Shoah, l'artiste et réalisatrice Natacha Nisic prépare une pièce sonore, trente ans après le génocide des tutsi du Rwanda. Elle a longuement travaillé sur la question des violences extrêmes notamment avec l'historienne Annette Becker.En 2018, elle a couvert le procès à Paris de deux génocidaires, déclarés coupables d'un massacre dans le village de Kabarondo, le 13 avril 1994 : Tito Barahira et Octavien Ngenzi, condamnés en appel à perpétuité, pour « crimes contre l'Humanité » et « génocide ». Il y aurait eu 2 000 morts à Kabarondo, selon l'ONU. Ses notes et ses croquis du procès, à l'état brut, sont devenus un livre : « Les fumées ». Bientôt adapté en projet sonore, avec des extraits du procès lus par deux jeunes femmes originaires du Rwanda, Lorie Rutagengwa Sugira et Cynthia Isaro.Daphné Gastaldi les a rencontrées dans le studio de la Friche de la Belle de Mai à Marseille, lors de la résidence de Natacha Nisic avec Alphabetville (Colette Tron) qui a permis l'enregistrement au Studio Euphonia. Au son de son reportage, l'historienne Annette Becker nous aide à penser le génocide.► À lire : - Natacha Nisic, artiste et réalisatrice : Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018. Hélène Dumas (texte) Extraits du livre.Le projet de Natacha Nisic « Les fumées » a le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah et du Centre national des Arts plastiques. - Bibliographie sélective d'Annette Becker. Officier de la Légion d'Honneur. Professeur Émérite d'histoire contemporaine, Université Paris NanterreLe choc. Rwanda 1994 : le génocide de tutsi, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber, éditions Gallimard- Des Juifs trahis par leur France, 1939-1944, éditions Gallimard Collection témoins, 2024- Messagers du désastre : Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides, Fayard, 2018- L'Immontrable ? Des guerres et des violences extrêmes dans l'art et la littérature. Recueil d'articles avec une préface inédite. « Rendre visibles les extrêmes de la violence. De la Grande Guerre au génocide des Tutsi du Rwanda et aux terrorismes contemporains. », Créaphis, 2020.► À découvrir :- Association Ndiho « je me souviens ». ► Pour aller plus loin :- La marche du monde - Rwanda: face au génocide, dans les archives d'IbukaNous sommes à Kigali, au début de l'année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association…- La marche du monde - Les récits des enfants tutsiIls sont une centaine de jeunes tutsi à avoir raconté leur expérience de vie et de survie, avant, pendant et après l'extermination de leur famille. Rédigés sur des cahiers d'écoliers, la lecture de leurs…- La marche du monde - Rwanda : quand la parole répare les vivants25 ans après le génocide des Tutsis, nous vous proposons de découvrir l'itinéraire d'une rescapée, Émilienne Mukansoro, l'une des initiatrices des premiers groupes de parole dédiés aux femmes victimes…
L'ancien dictateur gambien Yahya Jammeh, qui a dirigé son pays avec férocité pendant 22 ans, doit suivre de très près le procès qui s'est ouvert ce lundi en Suisse de la Guinée équatoriale où il est réfugié. C'est son ancien ministre de l'Intérieur, Ousman Sonko, qui est jugé pour crimes contre l'humanité au nom de la justice universelle. Et pour sa défense, l'ancien ministre se défausse de plus en plus sur lui. Yahya Jammeh répondra-t-il un jour de ses crimes ? Benoît Meystre, conseiller juridique pour l'ONG Trial International qui est à l'origine du procès actuel en Suisse, est notre invité. RFI : Pour sa défense, l'ancien ministre de l'Intérieur de Yahya Jammeh affirme qu'il n'avait aucun pouvoir opérationnel et que son rôle était purement politique, qu'est-ce que vous en pensez ? Benoit Meystre : C'est effectivement ce qu'il exprime durant ces premiers jours d'audition. Nous pensons que le dossier, qui est dans les mains du ministère public de la Confédération helvétique et du tribunal, dit autre chose. Il y a quand même des pièces au dossier, il y a des actes de violences sexuelles qui se seraient déroulés au début des années 2000, ensuite des actes de torture qui se seraient déroulés en 2006 et puis d'autres actes de torture en 2016. Chaque plaignant est là pour présenter des faits dont ils ont été chacun et chacune victimes.Pour sa défense, Ousman Sonko affirme notamment que les juges suisses n'ont pas le droit d'examiner les crimes commis en Gambie avant 2011, car ce n'est qu'en 2011 que la Suisse s'est reconnue une compétence universelle…Alors c'est effectivement un point très important, qui a été discuté dès le premier jour du procès lundi. Les juges ont répondu à cette contestation en expliquant qu'a priori leur compétence était donnée, y compris pour les faits qui se sont déroulés avant 2011. Il est précisé aussi que la jurisprudence suisse reconnait déjà cette compétence, donc d'un point de vue juridique, pas de problème.Ce procès d'Ousman Sonko doit durer un mois, le verdict doit être connu au mois de mars, mais, au-delà de cet ancien ministre gambien de l'Intérieur, est-ce que la responsabilité criminelle de l'ancien président Yahya Jammeh lui-même ne va pas être évoquée lors de ce procès ? Ce n'est effectivement pas Yahya Jammeh qui est actuellement jugé, c'est Ousman Sonko, l'ancien ministre de l'Intérieur. Cela dit, on écoute avec intérêt le témoignage d'Ousman Sonko. Lorsque la parole lui est donnée, il renvoie assez régulièrement la responsabilité également à Yahya Jammeh, ce qui est effectivement très important pour, nous l'espérons, une future poursuite de l'ancien président.Oui, c'est-à-dire que l'accusé a tendance à se défausser sur l'ancien président ?Voilà, il explique notamment que la National intelligence agency – donc les services de renseignements gambiens, là où se déroulaient la plupart des actes de torture – n'était pas sous sa propre responsabilité, mais tombait sous la responsabilité du président. C'est effectivement un argument pour se défausser, qui est contredit, encore une fois, par les éléments du dossier qui montrent que, tant le président qu'Ousman Sonko, que d'autres hauts responsables, collaboraient, discutaient ensemble des attaques à mener sur la population civile.Et ce procès va peut-être permettre de prendre connaissance de nouveaux éléments à charge contre l'ancien président Yahya Jammeh ? Exactement. Tout ce qui est dit dans le cadre de ce procès en Suisse, bien sûr, fait l'objet de procès-verbaux qui pourront être utilisés dans le cadre d'autres poursuites, que ce soit contre l'ancien président ou d'autres personnes suspectées d'avoir commis des crimes en bande.Alors depuis 2017, Yahya Jammeh est réfugié en Guinée équatoriale et, depuis cette date, plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human rights watch et la vôtre, Trial international, multiplient les démarches auprès du président Obiang Nguema pour qu'il livre l'ancien président gambien à la justice, mais ça ne marche pas. Est-ce que vous n'êtes pas découragé ? Je pense que la réponse est assez simple : jamais personne ne sera découragé. La société civile gambienne mène un combat acharné, effectivement, que l'on soutient depuis de nombreuses années. On garde tout espoir que Yahya Jammeh puisse un jour être extradé. Tout cela prendra du temps, c'est sûr, mais l'espoir est tout à fait intact.L'actuel président gambien, Adama Barrow, évoque la possibilité de la mise en place à Banjul d'un tribunal hybride, qu'en est-il ? Oui, c'est vrai et c'est ce qu'on attend de pied ferme, c'est une annonce qui a été faite depuis un certain temps déjà par le président gambien actuel et par les autorités gambiennes. Là encore, tout ça prend beaucoup de temps à se mettre en place, ça demande des moyens financiers importants, mais on encourage les autorités gambiennes à aller au plus vite de l'avant dans la création d'un tel tribunal, effectivement.Un tribunal mixte, à la fois gambien et international ? Oui, absolument, ça permettrait justement la poursuite de l'ancien président pour des crimes internationaux qui n'étaient pas compris dans le droit gambien jusque-là.Mais le problème, Benoit Meystre, c'est qu'il n'y a aucun accord d'extradition entre la Gambie et la Guinée équatoriale… C'est une bonne question. Ce qu'il est intéressant de voir, c'est que et la Gambie et la Guinée équatoriale ont ratifié des textes internationaux importants, telle que la Convention contre la torture, laquelle oblige soit à poursuivre la personne, soit à l'extrader. Donc, en ce sens, les autorités équato-guinéennes ont l'obligation de soit procéder à la poursuite, soit extrader Yahya Jammeh en Gambie. Donc la justice est en route et nous sommes très contents pour les victimes qui se battent pour obtenir justice.
La justice internationale est-elle au niveau ? Depuis hier, lundi (8 janvier 2024), se tient en Suisse le procès de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko pour crimes contre l'humanité. Ce type d‘accusation se multiplie dans le cadre des deux grandes guerres actuelles : à Gaza et en Ukraine. Sur quoi peuvent déboucher les procédures en cours ? Comment faire progresser la justice internationale et prévenir ainsi d'éventuels futurs conflits ? Pour en débattre :- Clara Gérard-Rodriguez, avocate, ancienne juriste à la Cour Pénale Internationale (CPI)- Serge Sur, professeur émérite de Droit public à l'Université Panthéon-Assas, rédacteur en chef de la revue « Questions internationales »- Patrick Baudoin, avocat, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH).
La justice internationale est-elle au niveau ? Depuis hier, lundi (8 janvier 2024), se tient en Suisse le procès de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko pour crimes contre l'humanité. Ce type d‘accusation se multiplie dans le cadre des deux grandes guerres actuelles : à Gaza et en Ukraine. Sur quoi peuvent déboucher les procédures en cours ? Comment faire progresser la justice internationale et prévenir ainsi d'éventuels futurs conflits ? Pour en débattre :- Clara Gérard-Rodriguez, avocate, ancienne juriste à la Cour Pénale Internationale (CPI)- Serge Sur, professeur émérite de Droit public à l'Université Panthéon-Assas, rédacteur en chef de la revue « Questions internationales »- Patrick Baudoin, avocat, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH).
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur un accès à l'Atlantique pour les pays sahéliens, sur les relations entre l'Afrique du Sud et Israël et sur l'assassinat du numéro 2 du Hamas. Élections en RDC : les résultats contestés devant la Cour constitutionnelle Alors que l'opposition conteste la réélection de Félix Tshisekedi, seuls deux candidats candidats, Théodore Ngoy et David Eche Mpala, ont déposé des recours devant la Cour constitutionnelle. Comment va se dérouler la procédure ? Avec Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Maroc : l'accès à l'Atlantique, bientôt ouvert aux pays du Sahel ? Le Maroc a réuni les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad afin de faciliter l'accès de leurs pays à l'océan Atlantique. Comment expliquer la main tendue du royaume marocain à ces quatre États du Sahel ? Ce projet nécessitera beaucoup d'infrastructures. Qui les financera ? Avec Victor Mauriat, correspondant de RFI au Maroc. Gaza : l'Afrique du Sud saisit la Cour internationale de justicePretoria a de nouveau saisi la justice internationale contre l'invasion israélienne de la bande de Gaza. Comment expliquer le grand soutien de l'Afrique du Sud à la cause palestinienne ? Quelles sont les chances que cette procédure aboutisse ? Israël a-t-il réagi à ses accusations ? Avec Alexandra Brangeon, journaliste au service Afrique de RFI. Liban : le Hezbollah va-t-il déclarer la guerre à Israël ? Une frappe aérienne attribuée à Israël par le Hamas a tué Saleh Al-Arouri, le numéro deux de l'organisation à Beyrouth. Pourquoi Israël n'a toujours pas revendiqué cette attaque ? Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah pourrait-il déclarer la guerre à Israël dans le discours qu'il doit prononcer ce vendredi sachant qu'il a déjà mis en garde l'État hébreu ? Avec Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS et directeur du CERI, auteur de Israël-Palestine, une guerre sans fin ? publié en 2022 aux éditions Armand Colin.
Cette semaine, La chronique des médias parle du lourd bilan des journalistes tués depuis le début de la guerre Israël-Hamas, le 7 octobre dernier. On sait déjà que 2023 est une année où le nombre de journalistes tués sera hors-norme, en très grande partie en raison du conflit israélo-palestinien. Alors qu'il y a eu au total 67 journalistes ou professionnels des médias tués dans le monde l'an dernier, on en est à déjà 63 rien que pour cette guerre, selon le Comité pour la protection des journalistes basé à New York. 56 ont été tués à Gaza et, bien sûr, ces 56 sont tous Palestiniens. Ils ont été tués par des frappes israéliennes, dont 14 dans l'exercice de leurs fonctions.La responsabilité de l'État d'Israël engagéeAlors officiellement, l'armée israélienne dit que les journalistes ne sont pas délibérément pris pour cible mais qu'elle ne peut pas garantir leur sécurité. Ce serait d'ailleurs pour cela que l'accès à Gaza serait fermé aux journalistes occidentaux. Les témoignages sur place évoquent pourtant des cas de bombardements ciblés sur des appartements de journalistes ou encore des tirs de chars vers des photojournalistes et caméramans en train de filmer malgré un dossard « Press ».C'est aussi ce qu'il ressort de l'enquête de l'AFP sur ce qu'il s'est passé au sud du Liban, le 13 octobre. Il est aujourd'hui prouvé que c'est un obus israélien qui a tué un journaliste de Reuters, Issam Abdallah, et blessé grièvement une photographe de l'AFP, Christina Assi, qui a dû être amputée d'une jambe. Or, il est désormais avéré que ce sont deux tirs successifs qui ont blessé, voire tué ce groupe de six journalistes internationaux, qu'il n'y avait pas d'activité militaire à proximité, que les reporters étaient bien visibles et que l'armée israélienne disposait d'un drone et d'un hélicoptère pour les identifier.La Cour pénale internationale saisie par Reporters sans frontièresReporters sans frontières a saisi la Cour pour « des crimes de guerre contre les journalistes en Palestine et en Israël », sachant que quatre journalistes israéliens ont aussi été tués. Mais l'ONG, qui appelle à une enquête prioritaire du procureur de la CPI, est claire. Elle a titré fin novembre sur son site : « Israël éradique le journalisme à Gaza ». Ce qui apparaît, c'est que l'État en guerre a tenté d'étouffer les informations sur les conséquences de sa stratégie de riposte disproportionnée à Gaza et qu'il n'a pas pu y arriver grâce à ce millier de reporters palestiniens, pour la plupart freelance, qui ont continué d'envoyer des images. Avec l'intelligence artificielle, on sait qu'Israël a la possibilité d'opérer des frappes en masse et ciblées 24h sur 24. Son armée n'a pas plus prévu d'épargner la vie des journalistes que celle des civils.
Entretien avec Pierre Hazan, spécialiste de la justice transitionnelle, sur les façons de rétablir la paix sociale après des violences dans un pays.
durée : 00:38:00 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Mandat d'arrêt international contre le président Bachar El Assad, compétence universelle, montée en puissance de la Cour pénale internationale, la justice internationale peut-elle devenir un levier significatif dans les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ? - invités : Catherine Marchi-Uhel Magistrate française, chef du « Mécanisme international, impartial et indépendant » pour la Syrie mis en place par l'ONU.; Clémence Bectarte Avocate, coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH et co-présidente de la coalition française pour la CPI; Reed Brody Procureur américain, spécialisé dans les crimes de guerre, membre de la Commission internationale de juristes
durée : 00:38:00 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Mandat d'arrêt international contre le président Bachar El Assad, compétence universelle, montée en puissance de la Cour pénale internationale, la justice internationale peut-elle devenir un levier significatif dans les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ? - invités : Catherine Marchi-Uhel Magistrate française, chef du « Mécanisme international, impartial et indépendant » pour la Syrie mis en place par l'ONU.; Clémence Bectarte Avocate, coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH et co-présidente de la coalition française pour la CPI; Reed Brody Procureur américain, spécialisé dans les crimes de guerre, membre de la Commission internationale de juristes
L'armée israélienne a effectué des opérations militaires contre les hôpitaux à Gaza. L'hôpital al-Chifa, le plus important de l'enclave palestinienne est aujourd'hui une « zone de mort », selon l'OMS. Le ciblage des hôpitaux en particulier a suscité de vives inquiétudes et critiques à l'international sur le sort de milliers de patients et de civils pris au piège, évoquant parfois des « crimes de guerre ». L'hôpital indonésien est toujours assiégé ce mardi par les chars israéliens et « 50 morts gisent sur le parvis de l'établissement » selon le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas. Mais que dit le droit international ? Entretien avec Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris, spécialiste en droit pénal international et avocat de trois ONG de défense des droits humains palestiniennes.
La justice française a émis ce mardi 14 novembre un mandat d'arrêt international contre le président syrien Bachar al-Assad. Il est accusé de crime contre l'humanité pour les attaques à l'arme chimiques survenues en 2013.Plusieurs ONG, dont le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM), Open Society Justice Initiative (OSJI) et Syrian Archive, se sont portées partie civile. Entretien avec Clémence Bectarte, avocate spécialiste en droit international et coordinatrice la FIDH.
En Ukraine, loin de la ligne de front, la guerre se décline aussi dans la façon dont on s'en rappellera dans les livres d'histoire, mais c'est justement cette histoire en cours d'écriture qu'il s'agit de sauvegarder. Les Ukrainiens l'ont bien compris et pour ce faire, institutions et historiens se réunissent pour créer des espaces de réflexion et de coopération pour documenter les événements sous toutes les formes, y compris via des archives orales. Reportage d'Emmanuelle Chaze. La Cour Pénale Internationale à pied d'oeuvre en Ukraine Et pour documenter les crimes de guerre en Ukraine, et poursuivre ses auteurs, la Cour pénale internationale enquête depuis bien avant la guerre, depuis les manifestations de Maïdan de l'automne 2013. On retrouve à La Haye, où est basée la CPI, Stéphanie Maupas.L'Europe du net de Laura TaouchanovÀ la recherche des prochains champions européens de l'IALe sommet mondial sur l'Intelligence artificielle à Betchley Park, au Royaume-Uni, pour l'instant les dirigeants mondiaux et les géants de la tech se sont surtout exprimé sur dérives et les garde-fous qu'implique cette nouvelle technologie... Pour l'Europe, il s'agit aussi de ne pas rater le train en marche... qui seront les champions de l'IA, et les financements sont-ils à la hauteur ? En attendant, le prochain sommet mondial sur l'IA se tiendra l'année prochaine (2024) à Paris.Derry, terre des ancêtres d'HalloweenLe festival Derry Halloween s'est terminé hier (1er novembre 2023). 5 jours de festivités pour la deuxième ville d'Irlande du Nord. Derry ou Londonderry pour les anglais, cette ville marquée au fer rouge par 30 années de guerre civile, se veut aujourd'hui le berceau des fêtes d'Halloween...Et si l'origine de ces festivités désormais mondiales se trouvaient là, derrière ses remparts centenaires. C'est le pari touristique et économique de la municipalité. Reportage signé Clémence Pénard.
Justice sera-t-elle un jour rendue pour les crimes de guerre imputés à l'Armée de libération du Kosovo ? Le procès de l'ancien Président Hashim Thaçi et de trois de ses lieutenants s'est ouvert en avril dernier à La Haye devant les Chambres spécialisées. Mais cette justice, bien tardive, semble poser plus de questions, que d'apporter de réponses. De notre correspondant à Pristina,Comme chaque été, la diaspora, nombreuse, est de retour au Kosovo pour voir la famille restée au pays et marier ses enfants. Cette année, la nouveauté pour celles et ceux qui reviennent, ce sont les grandes affiches à la gloire de l'UÇK, qui proclament « la liberté à un nom » : celui d'Hashim Thaçi, ancien chef politique de la guérilla albanaise, longtemps l'homme fort du petit pays. Son procès, comme ceux des autres anciens commandants, beaucoup le rejettent, explique Visar Ymeri, qui dirige le think tank social-démocrate Musine Kokalari.« Les gens au Kosovo regardent d'un mauvais œil les procès qui se tiennent à La Haye devant les Chambres spécialisées. Ils ne les acceptent pas parce qu'ils ont le sentiment que l'on juge la guerre de libération qu'a menée l'UÇK pour le Kosovo. Or, pour les gens, juger cette guerre revient à juger le désir des Kosovars de se libérer de la Serbie et d'obtenir l'indépendance. Je crois que si ces accusés étaient jugés pour les crimes qu'ils ont commis en tant qu'élus, pour leur corruption par exemple, les réactions seraient bien différentes. »« Aucune guerre n'est propre »De nombreux Albanais du Kosovo ont l'impression qu'on juge les victimes de la guerre de 1999 face à la Serbie, plutôt que les agresseurs.Juste avant que le procès d'Hashim Thaçi et de ses lieutenants ne commence au printemps dernier, une grande manifestation de soutien a d'ailleurs réuni des dizaines de milliers de personnes à Pristina. L'activiste Rron Gjinovci a été l'un des rares à oser publiquement s'y opposer. Cela lui a valu de vives critiques et des accusations de traitrise. Ce trentenaire appartient à la nouvelle génération, plus critique vis-à-vis des anciens de l'UÇK et notamment du mythe de sa guerre propre.« Aucune guerre n'est propre, c'est certain. Le fait que cette guerre n'a pas été propre a d'ailleurs été confirmé par les avocats des inculpés. Faire la lumière sur certaines affaires, qui ont coûté des vies humaines, est primordial pour toute société, y compris pour le Kosovo. »Il faut dire que les avocats d'Hashim Thaçi et de ses co-accusés plaident le fait que leurs clients n'étaient pas au courant des exactions commises par leurs troupes. Autrement dit, qu'ils ne commandaient donc pas vraiment l'UÇK, une guérilla à la hiérarchie mal établie, assurent-ils aujourd'hui. Voilà un discours qui agace profondément Rron Gjinovci.« C'est choquant pour le public au Kosovo parce que ces personnes ont été pendant longtemps au pouvoir, en surfant sur l'héroïsation de la guerre qu'ils ont menée. Entendre leurs avocats dire qu'ils n'ont rien fait est donc scandaleux. Beaucoup de gens se sentent trahis, ils se disent qu'on leur a menti : ces accusés ne seraient donc pas les héros qu'ils prétendaient être puisqu'ils le renient eux-mêmes aujourd'hui. »Un procès mal acceptéMême si leur légende commence à s'effriter, les anciens commandants de l'UÇK aujourd'hui jugés devant les Chambres spécialisées de La Haye conservent une solide base de fidèles en tant que « héros de guerre ». Beaucoup regrettent que ce procès ne soit qu'un nouveau coup d'épée dans l'eau : jusqu'à présent, la justice n'a pas permis de faire la lumière sur les crimes de guerre, préalable nécessaire pour favoriser la réconciliation au Kosovo. C'est ce que constate Bekim Blakaj, du Centre pour le droit humanitaire, une ONG serbo-kosovare.« On espérait que ce tribunal nous donnerait des réponses très importantes à nous tous, en tant que société. On pensait par exemple qu'on pourrait peut-être enfin savoir s'il y avait eu ou non du trafic d'organes. Or, ce crime ne figure dans aucun des actes d'accusation émis. Voilà entre autres pourquoi nous ne sommes plus optimistes, comme nous l'étions au moment de son ouverture. »Les Chambres spécialisées ont en effet été créées, sous pression occidentale, après la publication d'un rapport du Conseil de l'Europe suspectant un trafic d'organes prélevés sur des prisonniers de l'UÇK, surtout les Serbes. La principale difficulté de cette Cour, c'est d'établir des preuves de culpabilité alors qu'il n'existe presque aucune trace écrite des ordres de la guérilla. L'accusation repose donc presque entièrement sur la parole des témoins, anonymisés et très protégés pour éviter les pressions. Sauf que toutes ces précautions alimentent les théories complotistes et limitent la confiance dans l'impartialité de cette justice, déjà mal acceptée. Chaque camp, Albanais comme Serbe, pourra donc exploiter ces failles pour nier les verdicts et camper sur ses positions antagonistes.À lire aussiEclairage : Le procès de l'ex-président du Kosovo Hashim Thaçi s'ouvre à La Haye
Procureur de la Cour pénale internationale depuis février 2021, Karim Khan a fait les grands titres de la presse internationale en décidant de lancer un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre Vladimir Poutine. À 52 ans, il est un juriste réputé pour son efficacité et son inflexibilité. Ancien avocat, il s'est illustré dans la défense des victimes de crimes contre l'humanité, mais aussi de ceux qui en furent accusés, comme Charles Taylor ou Saïd Kadhafi. (Rediffusion du 26 mars 2023)C'est une annonce qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Nous sommes le vendredi 17 mars, et Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), lance un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la déportation illégale d'enfants ukrainiens vers la Russie. Une politique décidée et validée officiellement par Vladimir Poutine et qui constitue un crime de guerre aux yeux du procureur de la CPI. C'est la première fois que le dirigeant d'un pays membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU est inculpé par la justice internationale. Conséquence immédiate : le président russe est susceptible d'être arrêté par l'un des 123 pays membres du Statut de Rome, qui a fondé la CPI.Né en Écosse, fils d'un dermatologue pakistanais et d'une infirmière britannique, Karim Khan a voué toute sa carrière à la justice internationale. Il a d'abord travaillé pour le procureur du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie, puis pour celui du Rwanda. Mais il a également été avocat – toujours devant les cours internationales. Un avocat pugnace, travailleur, et diablement efficace, comme nous l'a confié de Kiev l'un de ses confrères, Me Johann Soufi.« Je me souviens du procès en 2015 de Karma Khayat, une journaliste alors défendue par Karim Khan devant le Tribunal international pour le Liban », raconte l'avocat, membre de l'organisation GRC qui soutient le ministère public ukrainien dans ses enquêtes pour crimes de guerre. « Elle était accusée d'avoir révélé l'identité de témoins protégés dans l'affaire contre des membres du Hezbollah. C'était un dossier difficile parce qu'il y avait eu une émission de télévision, et donc la preuve était là, tangible… Et il a obtenu un acquittement grâce à ses talents d'avocat et de stratège. Le contre-interrogatoire qu'il a mené du témoin expert du procureur, honnêtement, c'était peut-être le meilleur que j'ai vu de toute ma carrière. »De sulfureux clientsCes qualités d'avocat, Karim Khan les a mises au service des victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité – mais aussi parfois de ceux qui en furent accusés. Parmi les plus sulfureux de ses clients : l'ancien président du Liberia Charles Taylor, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur libyen ou encore William Ruto, le vice-président kényan accusé pour les violences post-électorales de 2007, et pour lequel il obtient un non-lieu en 2016. Depuis, ses détracteurs lui reprochent d'avoir « défendu l'indéfendable », tandis que d'autres saluent, au contraire, ce parcours atypique.« Il est évidemment très important d'avoir les meilleurs avocats possibles dans ce domaine », pointe ainsi l'avocat suisse Alain Werner, qui a travaillé au Cambodge aux côtés de Karim Khan. « C'est uniquement comme ça qu'il peut y avoir de la crédibilité dans ces procès de justice internationale - et j'ai beaucoup de respect pour les avocats de la défense qui font leur travail avec éthique, et qui défendent ces gens qui doivent être défendus… Car tout le monde doit être défendu ! »Pour Alain Werner, comme pour tous ceux qui ont soutenu la candidature de Karim Khan lorsqu'il a été choisi pour devenir procureur de la CPI en 2021, cette expérience acquise des deux côtés « du bien et du mal » peut même être considérée comme un atout. « Moi, je trouve ça plutôt intéressant d'avoir des gens au plus haut niveau qui comprennent, parce qu'ils ont été de ce côté-là, les dangers qu'une preuve peut avoir et toutes les complexités que les avocats utilisent et qui peuvent amener à des acquittements. À mes yeux, c'est plutôt un avantage ! » Une stratégie audacieuse… et risquéeDevenu procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan fait face désormais aux crimes perpétrés en Ukraine. Et il a fait le choix d'une stratégie audacieuse, avec ce mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. Pour autant, certains y voient une manière très politique de contrer l'idée d'un Tribunal spécial pour l'Ukraine, qui permettrait de juger du « crime d'agression » perpétré par la Russie. Ce que réclament, par exemple, les autorités ukrainiennes.« Le crime d'agression est pour moi l'aspect le plus important, car sans la guerre, il n'y aura pas de crime de guerre, il n'y aura pas de crime contre l'humanité », relève l'avocat et écrivain Philippe Sands, qui a été le professeur de Karim Khan au King's College de Londres. « Je pense qu'on a besoin d'un tribunal spécial qui pourrait d'ailleurs fonctionner en collaboration avec la CPI. Or, je crois que Karim Khan s'est prononcé contre cette idée non pas par principe, mais plutôt pour protéger le rôle de la Cour pénale internationale, ce qui est pour moi problématique. »Autre critique formulée à l'encontre du procureur de la CPI : la probabilité quasi nulle d'obtenir l'arrestation de Vladimir Poutine. Du moins, tant que le président russe est au pouvoir et qu'il n'y a pas de changement de régime dans son pays. D'un naturel pragmatique, mais aussi résolument optimiste, Karim Khan souligne toutefois que le mandat d'arrêt lancé contre le président russe n'a pas de date d'expiration. Et le procureur de la CPI ne manque pas de rappeler que, par le passé, plusieurs dirigeants qui se pensaient à l'abri de la justice internationale se sont finalement retrouvés devant les tribunaux.À l'instar de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic ou encore de l'un de ses anciens clients, Charles Taylor, finalement condamné en 2012 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. « S'il y a quelque chose que j'ai appris durant mes 17 années de carrière dans la justice pénale internationale, c'est qu'il ne faut jamais dire "jamais", opine l'avocat Johann Soufi. Le temps de la justice est un temps long et l'on ne sait pas ce qui va se passer d'ici à cinq, dix ou quinze ans… Aujourd'hui, il y a un dossier, il y a des preuves, et peut-être qu'à court terme il y a peu de chances que tout cela aboutisse… Mais sur le long terme, qui sait ? »
Le Programme alimentaire mondial alerte sur l'ampleur des besoins en Haïti, cinq millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire et alimentaire. Cela représente la moitié de la population, mais aujourd'hui les financements ne sont pas à la hauteur, explique le directeur du PAM en Haïti. Seulement 11% du budget de l'aide internationale est actuellement financée par les pays membres de l'ONU. Le pays ne manque pas de production, mais dans l'Artibonite considéré comme le grenier d'Haïti, « les mangues pourrissent par terre, rapporte le directeur du PAM Jean Martin Bauer, parce qu'il y a trop d'insécurité ». Non seulement les producteurs ont des difficultés à cultiver et désertent parfois leurs parcelles, « des milliers d'hectares de cultures », précise Jean Martin Bauer, mais en plus « les commerçants censés récupérer la production et l'apporter sur les grands marchés se font parfois rançonner, kidnapper et sont donc terrés chez eux à cause de la crise sécuritaire. »Le Nicaragua exige des dédommagements des États-UnisLes États-Unis avaient été condamnés, il y a 37 ans, par la Cour de justice internationale pour leurs activités militaires et paramilitaires au Nicaragua, pour leur soutien aux contre-révolutionnaires Contras contre les marxistes au pouvoir depuis 1979. Depuis, Washington n'a jamais versé le moindre dollar et Daniel Ortega s'en remet aux Nations unies, il a déposé plainte auprès de l'ONU contre les États-Unis et estime la dette à 12 milliards de dollars. Plusieurs observateurs y voient une manœuvre politique, alors que son régime est sanctionné pour des violations systématiques des droits humains.Le journal de la 1èreLe ministre délégué aux Outre-mer en visite en Guadeloupe et en Martinique pour parler des conséquences de l'utilisation du Chlordécone.
C'est une première en France : un procès va avoir lieu contre trois hauts responsables syriens. Ils sont accusés de « complicité de crimes contre l'humanité » pour leur rôle dans la disparition de deux Franco-Syriens, Mazen Dabbagh et son fils Patrick, arrêtés en 2013 puis déclarés morts quelques années plus tard. Mais avant d'en arriver à un procès, il a fallu collecter des éléments, prouver l'implication de responsables syriens. C'est le travail de l'ombre que mènent une dizaine d'ONG syriennes en Europe.
durée : 00:04:29 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - La ministre des affaires étrangères Catherine Colonna s'est prononcée pour un procès de Bachar al Assad. Une façon pour Paris d'afficher son camp alors que le président syrien fait son grand retour sur la scène internationale.
durée : 00:04:29 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - La ministre des affaires étrangères Catherine Colonna s'est prononcée pour un procès de Bachar al Assad. Une façon pour Paris d'afficher son camp alors que le président syrien fait son grand retour sur la scène internationale.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'inquiétude de l'Égypte quant à la crise soudanaise, sur le retour éventuel de Messi au FC Barcelone et sur l'entretien téléphonique entre les présidents ukrainien et chinois. CPI : l'Afrique du Sud va-t-elle arrêter Poutine ? Après avoir annoncé le retrait de son pays de la Cour pénale internationale, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est finalement rétracté. La présidence invoquant dans un communiqué une « erreur » de communication. Comment expliquer ce revirement ? Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, doit se rendre en Afrique du Sud pour un sommet des BRICS en août. Les autorités sud-africaines se sont-elles exprimées sur la visite du président russe ? Avec Romain Chanson, correspondant de RFI à Johannesburg. Soudan : pourquoi l'Égypte soutient Al-Burhan ? Le Caire s'est dit prêt à jouer un rôle de médiation dans le conflit au Soudan malgré le soutien qu'elle apporte au général Al-Burhan. Pourquoi l'Égypte est-elle proche de l'armée régulière soudanaise ? Compte tenu de cette proximité, le pays peut-il jouer un rôle de médiateur ? Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI. FC Barcelone : un retour de Messi est-il possible ? Javier Tebas, le président de la Liga s'est déclaré pessimiste pour une signature de Lionel Messi au FC Barcelone. Pourquoi un retour de la star argentine dans son ancien club semble compromis ? Le joueur pourrait-il rester au Paris-Saint-Germain ? Avec Victor Missistrano, journaliste au service des sports de RFI. Guerre en Ukraine : une délégation chinoise bientôt à Kiev Le président chinois Xi Jinping, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, se sont entretenus par téléphone pour la première fois depuis l'invasion de la Russie. Pourquoi la Chine accepte-t-elle de parler avec les Ukrainiens après de nombreux refus ? Que peut-on attendre de la délégation chinoise qui doit se rendre à Kiev ? Avec Emmanuel Lincot, sinologue, professeur à l'Institut catholique de Paris, chercheur associé à l'IRIS, l'Institut des Relations internationales et stratégiques.
Depuis un an, plus de 30 000 dossiers pour crimes de guerre ont été ouverts en Ukraine et la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Tribunal spécial versus Cour Pénale Internationale, quel résultat peut-on espérer pour les victimes ? La justice peut-elle vraiment se mettre en marche alors que la guerre gronde encore ? Avec :- Jeanne Sulzer, avocate et responsable de la Commission Justice Internationale pour Amnesty International France- Nadia Volkhova, avocate et fondatrice de ULAG pour Ukrainien legal advisory group, une organisation ukrainienne qui assiste les victimes de crimes de guerre- Johan Soufi, avocat et procureur international qui assiste les autorités judiciaires ukrainiennes sur les crimes internationaux commis dans ce pays.
Procureur de la Cour pénale internationale depuis février 2021, Karim Khan a fait les grands titres de la presse internationale en décidant de lancer un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre Vladimir Poutine. À 52 ans, il est un juriste réputé pour son efficacité et son inflexibilité. Ancien avocat, il s'est illustré dans la défense des victimes de crimes contre l'humanité, mais aussi de ceux qui en furent accusés, comme Charles Taylor ou Saïd Kadhafi. C'est une annonce qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre. Nous sommes le vendredi 17 mars, et Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), lance un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la déportation illégale d'enfants ukrainiens vers la Russie. Une politique décidée et validée officiellement par Vladimir Poutine et qui constitue un crime de guerre aux yeux du procureur de la CPI. C'est la première fois que le dirigeant d'un pays membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU est inculpé par la justice internationale. Conséquence immédiate : le président russe est susceptible d'être arrêté par l'un des 123 pays membres du Statut de Rome, qui a fondé la CPI. Né en Écosse, fils d'un dermatologue pakistanais et d'une infirmière britannique, Karim Khan a voué toute sa carrière à la justice internationale. Il a d'abord travaillé pour le procureur du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie, puis pour celui du Rwanda…. Mais il a également été avocat – toujours devant les cours internationales. Un avocat pugnace, travailleur, et diablement efficace, comme nous l'a confié de Kiev l'un de ses confrères, Me Johann Soufi.« Je me souviens du procès en 2015 de Karma Khayat, une journaliste alors défendue par Karim Khan devant le Tribunal international pour le Liban », raconte l'avocat, membre de l'organisation GRC qui soutient le ministère public ukrainien dans ses enquêtes pour crimes de guerre. « Elle était accusée d'avoir révélé l'identité de témoins protégés dans l'affaire contre des membres du Hezbollah. C'était un dossier difficile parce qu'il y avait eu une émission de télévision, et donc la preuve était là, tangible…. Et il a obtenu un acquittement grâce à ses talents d'avocat et de stratège. Le contre-interrogatoire qu'il a mené du témoin expert du procureur, honnêtement, c'était peut-être le meilleur que j'ai vu de toute ma carrière. »De sulfureux clients Ces qualités d'avocat, Karim Khan les a mises au service des victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité – mais aussi parfois de ceux qui en furent accusés. Parmi les plus sulfureux de ses clients : l'ancien président du Liberia Charles Taylor, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur libyen ou encore William Ruto, le vice-président kényan accusé pour les violences post-électorales de 2007, et pour lequel il obtient un non-lieu en 2016. Depuis, ses détracteurs lui reprochent d'avoir « défendu l'indéfendable », tandis que d'autres saluent, au contraire, ce parcours atypique.« Il est évidemment très important d'avoir les meilleurs avocats possibles dans ce domaine », pointe ainsi l'avocat suisse Alain Werner, qui a travaillé au Cambodge aux côtés de Karim Khan. « C'est uniquement comme ça qu'il peut y avoir de la crédibilité dans ces procès de justice internationale - et j'ai beaucoup de respect pour les avocats de la défense qui font leur travail avec éthique, et qui défendent ces gens qui doivent être défendus… Car tout le monde doit être défendu ! »Pour Alain Werner, comme pour tous ceux qui ont soutenu la candidature de Karim Khan lorsqu'il a été choisi pour devenir procureur de la CPI en 2021, cette expérience acquise des deux côtés « du bien et du mal » peut même être considérée comme un atout. « Moi, je trouve ça plutôt intéressant d'avoir des gens au plus haut niveau qui comprennent, parce qu'ils ont été de ce côté-là, les dangers qu'une preuve peut avoir et toutes les complexités que les avocats utilisent et qui peuvent amener à des acquittements. À mes yeux, c'est plutôt un avantage ! » Une stratégie audacieuse… et risquéeDevenu procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan fait face désormais aux crimes perpétrés en Ukraine. Et il a fait le choix d'une stratégie audacieuse, avec ce mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. Pour autant, certains y voient une manière très politique de contrer l'idée d'un Tribunal spécial pour l'Ukraine, qui permettrait de juger du « crime d'agression » perpétré par la Russie. Ce que réclament, par exemple, les autorités ukrainiennes.« Le crime d'agression est pour moi l'aspect le plus important, car sans la guerre, il n'y aura pas de crime de guerre, il n'y aura pas de crime contre l'humanité », relève l'avocat et écrivain Philippe Sands, qui a été le professeur de Karim Khan au King's College de Londres. « Je pense qu'on a besoin d'un tribunal spécial qui pourrait d'ailleurs fonctionner en collaboration avec la CPI. Or, je crois que Karim Khan s'est prononcé contre cette idée non pas par principe, mais plutôt pour protéger le rôle de la Cour pénale internationale, ce qui est pour moi problématique. »Autre critique formulée à l'encontre du procureur de la CPI : la probabilité quasi nulle d'obtenir l'arrestation de Vladimir Poutine. Du moins, tant que le président russe est au pouvoir et qu'il n'y a pas de changement de régime dans son pays. D'un naturel pragmatique, mais aussi résolument optimiste, Karim Khan souligne toutefois que le mandat d'arrêt lancé contre le président russe n'a pas de date d'expiration. Et le procureur de la CPI ne manque pas de rappeler que, par le passé, plusieurs dirigeants qui se pensaient à l'abri de la justice internationale se sont finalement retrouvés devant les tribunaux.À l'instar de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic ou encore de l'un de ses anciens clients, Charles Taylor, finalement condamné en 2012 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. « S'il y a quelque chose que j'ai appris durant mes 17 années de carrière dans la justice pénale internationale, c'est qu'il ne faut jamais dire “jamais”, opine l'avocat Johann Soufi. “Le temps de la justice est un temps long et l'on ne sait pas ce qui va se passer d'ici à cinq, dix ou quinze ans… Aujourd'hui, il y a un dossier, il y a des preuves, et peut-être qu'à court terme il y a peu de chances que tout cela aboutisse… Mais sur le long terme, qui sait ?”
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Sénégal : Macky Sall n'exclut pas d'être candidat à la présidentielle. Par Charlotte Idrac, envoyée spéciale permanente à Dakar. GIEC : que faut-il retenir du nouveau rapport ? Par Simon Rozé, journaliste au service sciences de RFI. Burkina Faso : pourquoi un soutien militaire de la Côte d'Ivoire à Ouagadougou maintenant ? Par Bineta Diagne, envoyée spéciale permanente à Abidjan. CPI : que risque le président russe ? Par Patryk Labuda, chercheur à l'Université de Zurich, spécialiste des questions de justice pénale internationale. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : France : motions de censure rejetées, et après ? Par Julien Chavanne, chef adjoint au service politique en France. CPI : Vladimir Poutine visé par un mandat d'arrêt international. Par Stéphanie Maupas, correspondante de RFI à La Haye. Guerre en Ukraine : désaccord sur la durée de l'accord céréalier. Par Marine Raffray, agroéconomiste à Chambre d'agriculture de France. RDC : retard dans l'enrôlement des électeurs. Par Christian Moleka, analyste politique, coordonnateur national de la Dypol, la dynamique des politologues de la République démocratique du Congo. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
durée : 00:03:14 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Au lendemain du mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine, le numéro un chinois Xi Jinping arrive à Moscou pour une visite de trois jours. Un soutien politique, mais jusqu'où est-il prêt à aller concrètement ?
durée : 00:03:14 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Au lendemain du mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine, le numéro un chinois Xi Jinping arrive à Moscou pour une visite de trois jours. Un soutien politique, mais jusqu'où est-il prêt à aller concrètement ?
Tous les samedis et dimanches soir de 19h30 à 20h, Pierre de Vilno reçoit ses invités dans Panorama, votre rendez-vous société sur vos habitudes, vos craintes et vos envies.
Les avocats africains sont-ils moins bons, moins efficaces que leurs homologues occidentaux ? Comment expliquer que la plupart des États du sud du Sahara préfèrent confier l'essentiel de leurs dossiers aux cabinets internationaux ? Problème de compétences ? De structures ? De confiance ? Pourquoi le concept du « local content » consistant à engager de la main-d'œuvre locale, ne s'applique-t-il pas davantage aux cabinets d'affaires ? Avec la participation de :Me Michel Brizoua-Bi, co-fondateur du cabinet d'avocats Bile-Aka, Brizoua-Bi et associésMe Olivier Pognon, administrateur et directeur général de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF)Me Fatoumata Sidibé Diarra, avocate au Barreau de Paris et du MaliMe Daouda Samna, ancien bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Niger, ancien président de la Conférence des Barreaux de l'espace OHADA (Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires) et gérant associé du cabinet SCPA Mandela.
Boutcha... Kharkiv... Marioupol pour ne citer que ces quelques villes martyres, depuis le 24 février 2022 et le début de l'invasion russe en Ukraine, les témoignages de crimes de guerre, viols, tortures et violences sur les civils se font de plus en plus nombreux. Alors que la guerre est toujours en cours, que peut faire la justice internationale ? Quelles sont les chances pour que ces enquêtes aboutissent à des condamnations ? Comment l'Europe peut-elle contribuer à ce que des crimes de guerre soient jugés ? (Rediffusion) Avec : - Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la Fédération internationale pour les droits humains. - Alain Werner, avocat, fondateur de Civitas Maxima, un réseau international d'avocats et d'enquêteurs qui, depuis 2012, traque les criminels de guerre et représente les victimes de crimes internationaux.
Dans les épisodes précédents, nous avons beaucoup parlé d'entrepreneurs à mission qui réinventent leur filière et de fondateurs d'ONG qui effectuent un travail particulièrement admirable
durée : 00:13:10 - Superfail - par : Guillaume Erner - Les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) devaient juger les anciens responsables du régime khmer rouge au Cambodge. Mais après 15 ans d'activité, le bilan est extrêmement maigre : seulement cinq anciens responsables ont été jugés. - invités : Jean Reynaud Avocat au barreau de Bordeaux
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Ouganda : quel avenir politique pour le fils du président Museveni ? Par Pauline Le Troquier, journaliste au service Afrique de RFI. Charte sur le traité de l'énergie : la France se retire. Par Pierre Bénazet, correspondant de RFI à Bruxelles. États-Unis : les déboires judiciaires du cimentier français Lafarge. Par Cannelle Lavite, directrice du Département Entreprises et Droits humains de Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
A la fin de seconde guerre mondiale en Europe, les alliés décident d'organiser un procès international pour juger les criminels de guerre nazis. Il a lieu à Nuremberg, sur près d'un an entre novembre 1945 et octobre 1946 Ce procès constitue une véritable ébauche de justice internationale et un événement majeur du XXe siècle. #3ème #Terminale ✉️ Contact: tasquienhistoire@gmail.com *** Sur les réseaux sociaux *** Facebook : https://www.facebook.com/TasQuiEnHistoire Twitter : @AsHistoire Instagram : @tasquienhistoire *** Credits Son @Patrik Pietschmann Schindler's List - Main Theme (Piano Version) https://www.youtube.com/watch?v=sFSWlfZ4CXM Citation documentaire « Après Hitler » de David Korn-Brzoza (2015) @INA Madame Vaillant Couturier dépose au procès à Nuremberg https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85001328/madame-vaillant-couturier-depose-au-proces-a-nuremberg Le verdict du plus grand procès de l'histoire / Journal « Les Actualités Françaises », 10.10.1946 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85001694/le-verdict-du-plus-grand-proces-de-l-histoire @VIVEK ABHISHEK Polish dance [No Copyright Music] Poland Folk Music | Royalty Free Music | Vivek Abhishek https://www.youtube.com/watch?v=zLByBt4wYTQ
Boutcha... Kharkiv... Marioupol pour ne citer que ces quelques villes martyres, depuis le 24 février 2022 et le début de l'invasion russe en Ukraine, les témoignages de crimes de guerre, viols, tortures et violences sur les civils se font de plus en plus nombreux. Alors que la guerre est toujours en cours, que peut faire la justice internationale ? Quelles sont les chances pour que ces enquêtes aboutissent à des condamnations ? Comment l'Europe peut-elle contribuer à ce que des crimes de guerre soient jugés ? Avec : - Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la Fédération internationale pour les droits humains. - Alain Werner, avocat, fondateur de Civitas Maxima, un réseau international d'avocats et d'enquêteurs qui, depuis 2012, traque les criminels de guerre et représente les victimes de crimes internationaux.
En avril 2017, le Sénégal condamnait à perpétuité l'ancien président tchadien Hissène Habré pour crimes de guerre, après avoir organisé le premier procès tenu en Afrique en application du principe de compétence universelle. Cinq ans plus tard, après six mois d'audience, la justice burkinabè condamne entre autres l'ancien président Blaise Compaoré à la prison à perpétuité dans l'affaire de l'assassinat de Thomas Sankara. La justice africaine est-elle outillée pour juger ses criminels et dirigeants indélicats ? Peut-elle vraiment se passer des juridictions internationales ? Avec la participation de : - Jacqueline Moudeïna, avocate au Barreau du Tchad et ancienne présidente de l'association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'homme (ATPDH) - Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat au Barreau du Burkina Faso - Josette Kadji, avocate au Barreau du Cameroun.
durée : 00:42:06 - Un jour dans le monde - Slobodan Milosevic, ex-président de la Serbie, a été inculpé de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie en 2001, pour les exactions de la guerre civile yougoslave. Aujourd'hui, certains le comparent à Vladimir Poutine, et à sa guerre contre l'Ukraine.
durée : 00:42:06 - Un jour dans le monde - Slobodan Milosevic, ex-président de la Serbie, a été inculpé de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie en 2001, pour les exactions de la guerre civile yougoslave. Aujourd'hui, certains le comparent à Vladimir Poutine, et à sa guerre contre l'Ukraine.
durée : 00:59:06 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent
Dès le début de la guerre, les autorités ukrainiennes ont multiplié les actions sur le front judiciaire. La Cour internationale de justice a ordonné la suspension des opérations militaires. Une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité a été ouverte, en un temps record, par la Cour pénale internationale grâce au soutien inédit de 41 pays. Des juridictions nationales sont aussi saisies au nom du principe de compétence universelle, et certains appellent à la création d'un tribunal spécial. Sur le terrain, les Ukrainiens, aidés par plusieurs organisations internationales, collectent les preuves potentielles de futurs procès. Mais, le temps de la justice n'est pas celui de la guerre et il faudra sans doute de longues années avant que ces démarches aboutissent à de possibles condamnations. Que peut accomplir la justice internationale face à un Vladimir Poutine qui se fiche de ses injonctions ? Le cas de l'Ukraine va-t-il marquer un tournant dans l'histoire de la justice pénale internationale ? Avec : Anne-Laure Chaumette, maître de conférences HDR à l'Université Paris Nanterre, membre du CEDIN (Centre de droit international de Nanterre), spécialiste de droit international pénal, co-auteure avec Olivier de Frouville du manuel Droit international pénal (éditions Pedone) et auteure de la note Crimes de guerre en Ukraine : que peut la justice ?
durée : 00:03:39 - Le monde d'après - par : Claude Guibal - La cour internationale de Justice ordonne hier à la Russie d'arrêter sa guerre en Ukraine. Joe Biden traite Vladimir Poutine de criminel de guerre. La cour pénale internationale enquête. Dans l'enfer de la guerre, à quoi sert d'en appeler à la justice internationale?
durée : 00:03:39 - Le monde d'après - par : Claude Guibal - La cour internationale de Justice ordonne hier à la Russie d'arrêter sa guerre en Ukraine. Joe Biden traite Vladimir Poutine de criminel de guerre. La cour pénale internationale enquête. Dans l'enfer de la guerre, à quoi sert d'en appeler à la justice internationale?
Simone Gbabgo n'est plus poursuivie par la justice internationale: le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre l'ex-Première dame ivoirienne, accusée de crimes contre l'humanité lors de la crise de 2010-2011 a été levé. "La Chambre considère qu'il est approprié de décider que le mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo cesse d'être effectif", écrit la CPI, répondant à une demande du procureur. Nous serons à Abidjan dans ce journal avec notre correspondante Hannane Ferdjani.