L'Atelier des médias, c’est à la fois une émission de radio et un réseau social à l’écoute de l’innovation, de la société numérique et des r/évolutions dans le monde des médias. Chaque semaine, par des entretiens et des reportages, nous explorons un monde en perpétuelle mutation. *** Diffusé le same…
Gaspard G, 27 ans, est un créateur de contenus d'information. Sur YouTube, 1,3 million de personnes sont abonnées à ses vidéos. Au micro de L'atelier des médias, durant le Festival international du journalisme de Carleton-sur-Mer, au Québec, Gaspard G a raconté son parcours, présenté son approche et discuté de son rôle dans l'écosystème informationnel. Gaspard G est un créateur de contenu français connu pour ses vidéos postées sur YouTube. Dans cet entretien de 40 minutes, il raconte son parcours, de ses débuts précoces sur YouTube à ses études en école de commerce qui ont influencé son approche du financement médiatique.Il se définit comme "créateur de contenus d'information", ne se revendiquant pas comme "journaliste" ni "influenceur", bien qu'il respecte les règles d'éthique journalistique et travaille avec des journalistes traditionnels.La conversation aborde également ses formats vidéo populaires, le modèle économique de sa chaîne basé sur la publicité et les partenariats, le profil de son audience, et son rôle perçu dans la lutte contre la désinformation.Enfin, Gaspard G partage ses réflexions sur l'évolution du paysage médiatique, le rôle des plateformes numériques, son expérience en tant que chroniqueur sur France Inter, et encourage la diversité des voix dans la création de contenus en ligne.
Depuis bientôt vingt ans, Richard Latendresse est le correspondant à Washington du réseau de télévision canadien TVA. Au micro de L'atelier des médias, ce journaliste québécois raconte comment les médias travaillent à la Maison Blanche et discute de la relation que Donald Trump et ses équipes entretient avec les professionnels de l'information accrédités à la présidence des États-Unis. Richard Latendresse, journaliste québécois établi à Washington depuis 2006, couvre la Maison Blanche pour le groupe canadien TVA. Ayant couvert les présidences de George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden, il a un regard privilégié sur l'évolution des relations entre la présidence des États-Unis et les médias.Invité au 3e Festival international du journalisme de Carleton-sur-Mer (FIJC), au Québec, Richard Latendresse a accordé un entretien à L'atelier des médias de RFI, abordant les coulisses de son métier et soulignant les défis posés par l'ère TrumpImprévisibilité et manipulationLe premier mandat de Donald Trump fut marqué par l'imprévisibilité et une gestion pleine d'« approximations » ; le début du second mandat est « tout aussi fatiguant », bien que Trump sache désormais « beaucoup mieux où il s'en va », explique Richard Latendresse qui note que la couverture de l'actualité de la Maison Blanche en 2025 reste dictée par « les états d'âme et les coups de gueule de Donald Trump ». Cette approche contraste fortement avec les administrations précédentes, comme celle de Barack Obama, jugée « bien organisée, structurée avec des annonces qui étaient déjà prévues, des projets fouillés ».Richard Latendresse exprime également un regret quant à la couverture de la santé du président Joe Biden durant son mandat, déclarant : « On a raté de ne pas avoir suffisamment contesté, questionné l'équipe de presse sous Biden sur la santé du président. » Le journaliste estime que les médias ont été « beaucoup trop indulgents » avec lui, comparé à l'acharnement dont Trump ferait l'objet dans une situation similaire. Il considère qu'il est « honteux à quel point l'équipe de Biden s'est arrangée pour manipuler les médias » sur cet aspect.Paradoxalement, Donald Trump, qui en 2017 qualifiait la presse d'« ennemi du peuple », se montre plus accessible que Joe Biden. « Il aime qu'on le questionne, il aime être à la une », invitant les journalistes dans le bureau Ovale et saisissant toutes les occasions de s'exprimer. Si Trump « dit tout et son contraire », « il le dit au moins », ce qui contraste avec les brèves réponses parfois inaudibles de Joe Biden.L'équipe de Donald Trump souhaite en outre que « ce que le président dit soit repris mot à mot par les journalistes », comme l'illustre le refus d'accès au bureau Ovale à un journaliste d'Associated Press pour ne pas avoir utilisé l'expression « golf d'Amérique », préférée par Trump à pour nommer le golf du Mexique. Correspondants à la Maison Blanche et salle de presseRichard Latendresse fait partie des quelque centaines de journalistes accrédités à la Maison Blanche, un statut nécessitant une enquête poussée. Il est aussi cofondateur de l'Association des correspondants étrangers à la Maison Blanche (créée en 2009), un groupe qui s'est fait une place au milieu des grands médias américains. Cette association, forte d'une trentaine de membres, a obtenu un siège au 3e rang de la salle de presse, « le meilleur spot » selon Richard Latendresse, et surtout, une place précieuse au sein du « pool » de journalistes ayant accès direct au président lors d'événements restreints, y compris les rencontres avec des dirigeants étrangers.La porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, 27 ans, figure de la nouvelle génération trumpiste, joue un rôle de « porte propagande », explique Richard Latendresse, en transmettant les messages présidentiels. Ses relations avec la presse sont parfois « tendues ». Toujours « sur la défensive », elle retourne fréquemment les questions contre les journalistes pour « dénigrer le messager ».Une autre évolution notable est l'arrivée dans la salle de presse de petits médias pro Trump, d'influenceurs et de podcasters de la sphère MAGA, qui posent des questions visant à « renforcer le message du président » et « dénigrer les adversaires ». Karoline Leavitt leur donne souvent la parole au début des conférences de presse, dans une « volonté claire de miner la crédibilité des des médias traditionnels ».L'importance de la contexualisationEn tant que Canadien à la Maison Blanche, Richard Latendresse ne se sent pas particulièrement visé malgré les commentaires de Trump qui veut faire du Canada le 51e État des État-Unis. Il y voit une « provocation », typique du « modus operandi » de Trump.La couverture de la Maison Blanche, et notamment sous Donald Trump, engendre une certaine fatigue chez Richard Latendresse, qui se trouve dans un effort constant pour « mettre de la cohésion dans l'incohérence » du discours présidentiel.Face à un déluge d'informations souvent contradictoires, Richard Latendresse s'épanouit dans la présentation de l'émission Contextes. Son objectif : « mettre en perspective » et « trouver un sens » dans l'actualité, estimant que le public est souvent « pantoi, perdu ». Après deux décennies à Washington, Richard Latendresse envisage revenir s'installer au Québec, sentant la nécessité de prendre « un peu de recul » pour revoir ce monde sous un nouvel angle et gagner en clarté. Il conclut en encourageant les citoyens à « rester curieux, à rester à l'affût et à s'impliquer »
Dans les médias, le traitement éditorial de l'information passe trop souvent par le prisme de l'émotion au détriment de la raison. C'est ce qu'explique Anne-Cécile Robert, journaliste au Monde diplomatique et professeure à l'Iris, dans son livre La stratégie de l'émotion, qui vient de reparaître. Au micro de L'atelier des médias, Anne-Cécile Robert discute de l'utilisation de l'émotion dans le journalisme, notant qu'il est courant et parfois utile d'utiliser le prisme émotionnel pour capter l'attention du public, surtout pour aborder des sujets complexes.Cependant, la journaliste souligne un problème croissant lorsque les médias se contentent de rester dans le registre émotionnel, se focalisant sur la description des souffrances sans expliquer les causes ou le déroulement des événements, en particulier dans les faits divers.Elle observe que les journaux et programmes télévisés accordent de plus en plus de place à l'émotion pure, même quand l'actualité ne s'y prête pas nécessairement, ce qui a pour conséquence d'occuper la place d'informations plus approfondies.
Dans L'atelier des médias, Steven Jambot reçoit Michaël Lainé, maître de conférence en économie à l'université Paris 8. Il publie L'ère de la post-vérité, aux éditions La Découverte, un livre dans lequel il explique comment les algorithmes altèrent notre perception du monde et favorisent la polarisation et l'essor de l'extrême droite. Michaël Lainé commence par définir le phénomène protéiforme de post-vérité : « Ça désigne une situation où la vérité est dévaluée. Où elle est assujettie à l'image de soi et du monde. J'insiste sur le fait que c'est protéiforme, c'est-à-dire que non seulement les gens valorisent moins la vérité, mais ils ont plus de mal à discerner le vrai du faux. Ils prennent plus leurs peurs, leurs fantasmes, leurs désirs pour des réalités... jusqu'à vivre dans des réalités parallèles pour certains et même il y a beaucoup de discours aujourd'hui qui sont presque dominants qui reposent sur l'inversion quasi systématique de la réalité. »Il rappelle que son livre est le fruit de trois ans de travail scientifique pluridisciplinaire, mobilisant de nombreuses études empiriques. Selon lui, « les preuves s'accumulent sur ce que les algorithmes font à nos croyances, ce qu'ils font à nos raisonnements, à nos émotions : quelque chose de très profond qui ne concerne pas que les États-Unis, qui ne se réduit pas aux infox et au complotisme ».« Je pense qu'il faut faire un diagnostic lucide et le diagnostic est grave. Je pense que jusqu'à présent nous avons tendu à minimiser ce qui se déroulait sous nos yeux et qui nous déroute et je pense que là maintenant il faut ouvrir les yeux et cet ouvrage est là pour ça, pour susciter le débat public car ce qui se passe a des conséquences très importantes. »
Reporterre.net est un site d'information français en accès libre, sans abonnement, sans actionnaire, sans publicité. Il a été créé il y a 12 ans par Hervé Kempf, qui vient d'en transmettre la direction éditoriale à Amélie Mougey. Tous deux sont les invités de L'atelier des médias pour détailler cette transition, parler de leur modèle économique basé sur le don, de l'importance du journalisme indépendant et des projets de leur rédaction. Avec le départ à la retraite de son directeur de la rédaction historique, Hervé Kempf, et l'arrivée d'Amélie Mougey pour prendre sa suite, Reporterre lance un nouveau chapitre de son histoire que tous deux sont venus raconter sur RFI.Ils reviennent sur cette offre d'emploi publiée en septembre 2024 par la rédaction de Reporterre. Hervé Kempf explique cette démarche inhabituelle pour un poste de directeur de rédaction ; Amélie Mougey, précédemment rédactrice en chef de La revue dessinée pendant 8 ans, a vu l'offre d'emploi circuler, envoyée par des amis et collègues. En poste depuis avril, Amélie Mougey décrit Reporterre.net comme « le meilleur endroit pour les personnes qui ne sont pas satisfaites d'être dans le déni » face à la crise écologique, mais qui souhaitent aussi « préserver leur moral et leur santé mentale ». Elle explique que le site réussit à proposer un « décryptage lucide des enjeux, des mécanismes de destruction à l'œuvre » tout en montrant « ce qui frémit, ce qui bouillonne du côté de celles et ceux qui cherchent des solutions ».Un fonctionnement collaboratif et une culture du consensusAvec une équipe d'une trentaine de salariés dont 24 journalistes, Reporterre.net se distingue par son fonctionnement collaboratif. Hervé Kempf explique que l'équipe s'est constituée progressivement par « cooptation », basée sur le « feeling » et la « passion du journalisme ». Il souligne l'importance de l'intelligence collective dans les recrutements récents, effectués à plusieurs pour « croiser les expertises ». L'objectif est de conserver la culture de bienveillance et d'entente qui caractérise la rédaction.Amélie Mougey aborde avec humour sa position de « cheffe dans un média qui n'aime pas les chefs ». Elle voit son rôle comme « un poste de coordination et de facilitation » alors qu'il y a par ailleurs une rédaction en chef tournante.Le modèle économique basé sur le don, garant de l'indépendanceSans abonnement et sans publicité, Reporterre.net est en accès libre. Son fonctionnement repose presque exclusivement sur les dons de ses lecteurs. Hervé Kempf explique que ce choix, adopté rapidement après le lancement, visait l'indépendance : « La colonne vertébrale du journalisme, c'est l'indépendance. On ne peut pas faire du bon journalisme si on n'est pas indépendant. »Ce système, basé sur le don libre, est perçu par Amélie Mougey comme un « principe de solidarité qui est très beau et qui est très fort », rappelant le concept de « prix libre ». Elle apprécie le caractère « solidaire et équitable » du don, permettant à des personnes de différents moyens de contribuer. Hervé Kempf ajoute que donner à Reporterre.net, c'est aussi donner « pour que d'autres personnes qui n'ont pas les moyens de donner puissent aller voir » le contenu gratuit.Géré par l'association La Pile (L'Association pour une presse indépendante, libre et écologique), Reporterre.net a vu ses recettes issues des dons atteindre 3,5 millions d'euros en 2024, représentant 97 % de ses revenus. « L'écologie n'est pas une rubrique »Amélie Mougey insiste sur l'importance de « peser dans la bataille culturelle », notamment face au retour du climatoscepticisme dans certains médias. Il s'agit de « continuer à documenter ce qui a du sens », de « raconter le monde tel qu'il est et aussi tel qu'on aimerait qu'il soit ». C'est aussi une « bataille des imaginaires », une lutte « contre le fascisme, le racisme, contre ces idées rances qui reviennent, qui montent et qui sont terrifiantes » pour le vivant et la capacité humaine à vivre ensemble.L'écologie à Reporterre.net n'est pas traitée comme une rubrique isolée, mais connectée aux « enjeux sociaux, sociétaux, économiques ». Amélie Mougey prend l'exemple des migrations, directement liées aux conditions de vie dégradées par la crise écologique. Avoir signé ces derniers jours la Charte de Marseille sur l'information et les migrations témoigne de cette volonté de réfléchir à la manière de traiter ces sujets, d'éviter les stéréotypes et de montrer l'interconnexion des enjeux.Défendre la presse indépendante Hervé Kempf et Amélie Mougey mettent en avant l'importance de la collaboration entre médias indépendants. Reporterre, aux côtés d'autres titres comme Vert, Socialter, Climax, Silence, La Décroissance, L'âge de faire, StreetPress, Mediapart, Basta!, montre qu'« une presse indépendante, c'est possible ». L'objectif n'est pas de dominer, mais de contribuer à un « jardin vivant, vivace », où la diversité fait la richesse. Ces alliances permettent de « fonctionner peut-être pas toujours en symbiose mais au moins en collaboration, en coopération », de se renforcer mutuellement et de « construire des récits, des discours qui sont vrais, qui sont importants » et qui ont une « fonction politique » face aux discours de prédation ou d'exclusion.
L'atelier des médias reçoit une journaliste du quotidien français Libération, qui organise le Climat Libé Tour, sorte de tour de France des enjeux de biodiversité et de climat. Maud Benakcha partage son approche inspirante, celle d'une journaliste qui fait de l'événementiel. « Tu fais du journalisme ou de l'événementiel ? » C'est une question que l'on pose souvent « avec un poil de mépris » à Maud Benakcha, écrit cette dernière sur le réseau social professionnel LinkedIn. Journaliste au quotidien français Libération, Maud Benakcha coordonne l'organisation d'événements, dont le Climat Libé Tour, un festival écologique itinérant, un genre de tour de France d'événements consacrés aux enjeux climatiques et de biodiversité.Au micro de L'atelier des médias, Maud Benakcha présente cette initiative lancée en 2023 qui, entre autres objectifs, vise à recréer du lien avec un public en décrochage de l'information.Elle note que les jeunes répondent présent et elle détaille l'organisation du Parlement génération transition – développé avec l'ONG Oxfam France –, qui consiste à réunir 100 jeunes pendant une journée avec l'idée qu'ils proposent des initiatives concrètes à restituer aux élus locaux.
Dix ans après avoir créé le magazine généraliste Society, le groupe français So Press a lancé Society+, une plateforme de vidéo à la demande qui propose des films documentaires à ses abonnés payants. Franck Annese, patron de So Press, est l'invité de L'atelier des médias pour expliquer ses ambitions. « On sait qu'il y a Netflix, on sait qu'il y a Amazon, on sait qu'il y a Disney+, on sait qu'il y a ces plateformes toutes plus qualitatives les unes que les autres, mais on s'est dit qu'il y avait de la place pour nous quand même », lance Franck Annese au micro de L'atelier des médias de RFI.Pendant une vingtaine de minutes, le patron du groupe français So Press a présenté Societyplus.fr, lancé le 6 mars 2025, un site de vidéo à la demande (SVOD) entièrement consacré au genre documentaire. « Depuis le début qu'on fait Society, nos histoires donnent régulièrement des documentaires [...] mais il y a aussi sans doute plein de documentaires qui existent, qui pourraient être le reflet d'histoires qu'on a écrites ou pas. Et on se met à chercher des documentaires existants et qu'on ne voit pas ailleurs, et à regarder ce qui se fait dans le monde du documentaire, et on s'aperçoit qu'il y a énormément de matières documentaires qui existent, qui sont pas ou peu diffusées en France, et qui sont des pépites en fait », Society+ accueille déjà plus de 200 documentaires. Quelques productions de So Press mais principalement des acquisitions. Toutes les fiches accueillent un « avis de la rédac ». Le prix de l'abonnement s'élève à 4,90 euros et Franck Annese a pour objectif 30 000 abonnés en fin d'année 2025, 50 000 en 2027. « On sait qu'il va falloir aller chercher un peu les abonnés avec les dents », dit-il. « Si on n'arrive pas à l'équilibre, on arrêtera. [...] Pour l'instant, vu le démarrage, je suis assez optimiste », assure celui qui, il y a dix ans, avait déjà fait le pari de lancer un magazine papier, Society.
En 2021, la France s'est dotée d'un service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères : Viginum. Pour le présenter, discuter de ses missions et de son impact, L'atelier des médias reçoit sa directrice adjointe, Anne-Sophie Dhiver. Créé le 13 juillet 2021, Viginum a pour mission d'analyser les potentielles opérations numériques coordonnées ciblant les intérêts de la nation sur le territoire français. Ce service est rattaché au secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), un organisme interministériel placé sous l'autorité du Premier ministre.Au micro de L'atelier des médias de RFI, sa cheffe de service adjointe, Anne-Sophie Dhiver, commence par expliquer le contexte dans lequel Viginum a été créé. Ensuite, elle qualifie les ingérences numériques étrangères.Anne-Sophie Dhiver rappelle les 4 critères d'analyse de ces ingérences : 1/ un contenu faux ou inexact ; 2/ une diffusion massive ; 3/ la présence d'un acteur étranger ; 4/ une menace pour l'intérêt fondamental de la nation.Elle explicite en quoi « Viginum n'est pas un ministère de la vérité » et précise que sa vocation est purement défensive. Elle donne quelques exemples de modes opératoires : le typosquatting, l'astroturfing, le recours à des influenceurs, la génération de contenus grâce à l'IA, la décontextualisation de vidéos.Anne-Sophie Dhiver mentionne aussi plusieurs initiatives de Viginum : - Viginum partage du code sur Github pour équiper la société civile- une fiche Educ' Arte et Viginum pour accompagner les enseignants- le podcast Le débrief de Clara et Raphaël conçu avec le Clémi et produit par Wave.audio
Mi-mars 2025, aux Assises internationales du journalisme, Steven Jambot a animé une grande table ronde dont l'intitulé était « Plateformes : comment résister à la manipulation de l'information ? ». L'atelier des médias vous propose d'en écouter quelques extraits portant sur les solutions pour passer à l'action, parmi lesquelles une meilleure régulation, la création d'un réseau social d'intérêt général européen ou encore l'éducation aux médias et à l'information (EMI). Les échanges ont duré 2h30 à Tours, L'atelier des médias diffuse des extraits choisis, qui font entendre les trois grands témoins de cette Agora : Thibaut Bruttin (secrétaire général de RSF), David Colon (historien et chercheur à Sciences Po Paris) et Sophie Taillé-Polian (députée Génération•s). Mais aussi François-Xavier Lefranc (directeur la publication de Ouest-France), Pablo Aiquel (SNJ-CGT), Leïla de Comarmond (SDJ des Échos), Peter Limbourg (DG de la Deutsche Welle), Damien Leloup (élu CFDT, journaliste au Monde), Sébastien Montaigu (DGMIC du ministère français de la Culture), Chloé Woitier (Le Figaro), Lucile Berland (Fake Off) et Jérôme Morin (SNJ et journaliste au Progrès).Quelques phrases : Thibaut Bruttin (RSF) : « Le droit à l'information fiable des citoyens, c'est quelque chose pour lequel on se bat bec et ongles. On l'a fait inscrire dans le droit européen et on continuera jusqu'au bout, parce que c'est ça qui compte et qui permettra de réconcilier les journalistes et les citoyens. » François-Xavier Lefranc (Ouest-France) : « Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui, il faut investir dans le journalisme. (...) Il faut être le plus puissant possible pour être le moins dépendant des grandes plateformes numériques. »Pablo Aiquel (SNJ-CGT) : « Musk s'est lancé en bataille contre le journalisme. Et nous, il nous faut absolument quitter cette plateforme [X, NDLR] dans laquelle on va être inondé de merde, comme le disait Steve Bannon. On ne parle pas aux citoyens quand on reste dans une plateforme où l'algorithme est totalement biaisé. »Peter Limbourg (DW) : « Il faut aussi rester là où ça fait mal. Si on quitte les plateformes, on les laisse aux idiots et à ceux qui ont des mauvaises intentions. » Sophie Taillé-Polian (députée Génération•s) : « On parle beaucoup actuellement de réarmement. On parle beaucoup de changements géopolitiques majeurs – et on a raison d'en parler. Mais une stratégie de défense, ce n'est pas que des canons et des obus. Une stratégie de défense profonde d'une société démocratique, c'est une presse libre, indépendante, plurielle. »François-Xavier Lefranc (Ouest-France) : « Il faut mener une bataille farouche, féroce et voire cruelle pour le respect du droit. Et pour que les plateformes respectent le droit, il faut leur faire des procès. »Damien Leloup (CFDT, journaliste au Monde) : « C'est pas des gens ou des plateformes qui sont invulnérables, impossibles à encadrer, impossible à gérer. Quand on établit un rapport de force et qu'on montre concrètement qu'il y aura des conséquences au fait de ne pas respecter la loi dans les pays où elles sont présentes, ces plateformes de manière quasi systématique. » David Colon (historien) : « Si vous n'avez pas compris qu'aux prochaines élections, on va se prendre d'un côté les manipulations de TikTok et de l'autre X-Twitter et Meta, et que les ingérences vont être massives, c'est à désespérer. » Peter Limbourg (DW) : « La solution, c'est d'être très dur en matière de régulation. N'ayons pas peur. Si on ne démarre pas le combat, eh bien il est perdu d'avance. »Sébastien Montaigu (DGMIC) : « Ce qu'on attend et ce qu'on ce qu'on soutient, c'est une Europe forte qui tire les conséquences de ses actions et qui applique les textes. Parce que pour nous, il ya des infractions qui sont manifestes (...). On comprend que les dossiers sont complexes et qu'en face on a des armées de juristes. (...) On souhaite une prise en main des textes ambitieuse, mais il y a un équilibre à trouver pour ne pas perdre la face. »Chloé Woitier (Le Figaro) : « Je pense qu'au niveau des rédactions, il faut faire attention aussi au type de sujet sur lequel on va bondir sans forcément prendre le temps de la réflexion. »Lucile Berland (Fake Off) : « L'EMI existe. Elle n'est pas encore assez systématique. Ça devrait être quasiment une matière à part entière (...) il faut ce temps, c'est essentiel. On ne peut pas laisser les 1-18 ans face à des écrans sans outils pour parler de ce qu'ils regardent. »Jérôme Morin (SNJ) : « On est à un moment de bascule où nos élections peuvent être déterminées par des ingérences qui sont à la fois étrangères et domestiques et où tout se mélange avec un nivellement par le bas du débat. Donc il faut vraiment qu'on arme tout le monde [en matière d'EMI] et pas que les jeunes. »
L'administration Trump a entamé le démantèlement des médias publics américains opérant à l'étranger en gelant les budgets de l'agence supervisant Voice of America, Radio Free Europe ou encore Radio Free Asia. Pour comprendre ce que sont ces médias et ce qu'ils représentent, L'atelier des médias reçoit Maud Quessard, directrice de recherche à l'Irsem. Vendredi 14 mars, Donald Trump a signé un décret classant l'Agence des États-Unis pour les médias publics américains diffusant à l'international (USAGM) parmi les « activités inutiles de la bureaucratie ».Derrière ce sigle se trouvent des médias ayant pour nom Voice of America (VOA), Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), Radio Free Asia (RFA), Radio y Televisión Martí (Cuba) encore Middle East Broadcasting Networks (MBN).Depuis une semaine, les budgets de l'USAGM sont gelés, et les activités de ses médias, souvent menées dans des zones de tension à travers le monde, sont réduites au strict minimum ou purement et simplement arrêtées.Que représentent les médias supervisés par l'USAGM ? Quel symbole revêt la suspension de leurs activités pour le soft power médiatique américain ? Quels peuvent être les impacts de leur éventuelle disparition pour la liberté de la presse dans le monde ? Ce sont des questions que L'atelier des médias a posé à Maud Quessard, directrice du domaine « Europe, espace transatlantique, Russie » à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem), à Paris, spécialiste de la diplomatie publique des États-Unis.Extrait choisi : « Je pense qu'on est effectivement dans une disruption. Je parle peut-être plus même de schisme idéologique dans la mesure où ces attaques qui sont faites sur ces bastions médiatiques du monde libre créent un renversement des valeurs. Exactement comme on a pu avoir un renversement des valeurs avec le discours porté par JD Vance en Europe à Munich. Et ce renversement des valeurs, ce n'est plus finalement le fait que les États-Unis soient un espace informationnel libre et démocratique comme on a pu le connaître, mais un espace qui se ferme sur un modèle qui s'approche de plus en plus d'un modèle autoritaire, et c'est ce qui est particulièrement inquiétant. »Maud Quessard est l'autrice de Stratégies d'influence et guerres de l'information – Propagande et diplomatie publique des États-Unis depuis la guerre froide (Presses universitaires de Rennes, 2019) ou encore de l'ouvrage collectif Les guerres de l'information à l'ère numérique (PUF, 2021), codirigé avec Céline Marangé.À écouter aussiSuppression de Voice of America: «L'Amérique va devenir inaudible» (Invité Afrique)
Depuis 2017, Matthieu Stefani reçoit des chefs d'entreprises, des sportifs, des artistes. Son podcast Génération Do It Yourself est un projet rentable qui cumule un million d'écoutes chaque mois. Au micro de L'atelier des médias, Matthieu Stefani partage sa conception du podcast et détaille son approche, notamment en matière de modèle économique. Du 15 au 21 mars se tient la 3e édition du Podcasthon, un événement à but non lucratif dont l'idée est la suivante : les podcasteuses et podcasteurs participants consacrent un épisode à une association pour mettre en lumière ses actions et ses besoins. L'édition 2025 de cet événement est parrainée par Matthieu Stefani, un chef d'entreprise et podcasteur français dont le podcast a pour nom Génération Do It Yourself. Il promet de « décortiquer le succès des personnes qui ont fait le grand saut ».À son micro ont défilé ces dernières années plus de 400 chefs d'entreprise, sportifs, artistes. Parmi les derniers : l'auteur Joël Dicker, le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman, le skipper vainqueur du Vendée Globe Charlie Dalin ou encore le metteur en scène Thomas Jolly à qui l'on doit les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Paris. Mi-2024, le président Emmanuel Macron avait aussi accepté de répondre à son invitation : tout un symbole.Dans L'atelier des médias, Matthieu Stefani raconte sa conception du podcast et explique comment il parvient à dégager des revenus avec cette activité de créateur.Cet entretien s'est notamment appuyé sur une interview de Matthieu Stefani publiée par Mind Media. Chapitres :(00:00:00) Introduction(00:01:25) Aude Favre parle des projets de Citizen Facts(00:03:15) Matthieu Stefani parle de son rapport au média radio(00:04:48) Sa découverte du podcast(00:08:44) L'expérience Citizenside(00:11:36) Les débuts du podcast Génération Do It Yourself(00:16:17) Le cadre bienveillant de GDIY et son explication(00:19:06) De longs entretiens, sans montage(00:25:13) L'équipe derrière GDIY(00:29:49) L'intelligence artificielle dans la fabrique du podcast(00:34:17) Questions courtes, réponses courtes(00:36:04) L'interview d'Emmanuel Macron,(00:43:31) Les auditeurices de GDIY(00:48:50) Le modèle économique basé sur le sponsoring(00:55:52) Les projets de Matthieu Stefani pour les créateurs(00:58:44) La monétisation sur YouTube(01:00:28) Les archives de GDIY bientôt sur la TNT ?(01:02:10) Les propos conclusifs inspirants de Matthieu Stefani
En écho à la Journée internationale des droits des femmes, L'atelier des médias reçoit la journaliste Mathilde Saliou, spécialisée dans les enjeux sociétaux du numérique. Avec l'accélération du développement des intelligences artificielles génératives, elle livre son analyse sur la place des femmes et des minorités dans la génération de contenus par les IA. En mars 2023, Mathilde Saliou était venue présenter son livre Technoféminisme dans L'atelier des médias. Elle expliquait comment le numérique aggrave les inégalités. Cétait il y a deux ans : le grand public n'avait alors pour ainsi dire jamais entendu parler d'intelligences artificielles génératives ; les bots conversationnels boostés à l'IA comme ChatGPT n'avaient pas encore déferlé sur le monde.De retour à notre micro en 2025, Mathilde Saliou explique : « L'intelligence artificielle a été mise dans les mains de tout le monde pour des usages assez spécifiques de production de textes, d'images, etc. Et très vite, on s'est rendu compte que ces productions de contenus reproduisaient toutes sortes de biais qu'on connaissait qui existaient ailleurs dans la société, mais de manière très forte et pas forcément très conscientisée par les constructeurs puisque au moment où ils ont lancé des ChatGPT et Stable Diffusion, ils n'ont pas tellement mis de garde-fous pour éviter ça. »Ses premiers constats furent sans appel : « Assez vite, si on demandait par exemple à des modèles de génération d'images de fabriquer des images de PDG d'entreprise, ça allait être que des hommes, que des Blancs. Si on demandait de produire des images de personnel de ménage, ça n'allait être que femmes, que des Noirs. Et en fait ces clichés qui existent dans le monde occidental étaient produits en masse [...] Et donc assez vite, toutes les personnes spécialisées dans ces thématiques ont souligné le problème et demandé des améliorations. Cela a ensuite provoqué toutes sortes de débats parce que certains considèrent que demander une représentation plus proche de la réalité du monde, ça peut être une forme de censure pour des technologies de ce type. »Quelques liens : - L'extractivisme technologique, nouvelle force néocoloniale ? (Synthmedia.fr)- la newsletter Technoculture de Mathilde Saliou- Algorithmique, le podcast de Next
Fin janvier 2025, une poignée de managers de grands médias européens ont participé à un voyage d'étude à San Francisco et dans la Silicon Valley entièrement consacré à l'intelligence artificielle. Aurélien Viers, journaliste et consultant, en était. Il partage ses observations au micro de L'atelier des médias. Ce voyage, organisé par la WAN-IFRA, une association mondiale d'éditeurs, a emmené ses participants dans des médias et des start-up plus ou moins grandes qui ont en commun d'utiliser ou de développer des outils d'intelligence artificielle générative. Car quoi de mieux que de visiter l'un des centres nerveux mondiaux de l'IA pour en prendre la tension ?Aurélien Viers a été journaliste reporter d'image pendant plusieurs années à LCI puis pour TF1 au Japon. Il a ensuite acquis une solide expérience de rédacteur en chef numérique à CitizenSide, puis à L'Obs et au Parisien. Enfin, jusqu'en octobre 2024, il était le directeur de la rédaction du quotidien La Provence. Il est maintenant journaliste et consultant, notamment sur les formats visuels.Dans L'atelier des médias, Aurélien Viers partage 10 infos à retenir de son voyage dans la Silicon Valley – des infos déjà présentées début février lors des Rencontres de l'innovation éditoriale de Samsa.fr.Chapitres :(00:00) Introduction(01:53) 1. Le vertige d'une nouvelle ère pour les médias(07:17) 2. Investir dans le journalisme augmenté à l'IA(10:14) 3. 2025, l'année de l'IA et de la vidéo(12:51) 4. Des agrégateurs d'infos boostés à l'IA(16:41) 5. Les robots font exploser le trafic web(19:11) 6. Les médias bloquent les robots de manière inefficace(21:57) 7. Bataille du copyright : ces start-up qui défendent les ayants-droit(23:24) 8. Les bots paywall : proposer des abonnements aux robots(25:21) 9. UX : faut-il s'inspirer des interfaces IA ?(28:18) 10. Sommes-nous en 2025 ou… en 1995 ?
Pour L'atelier des médias, Arnaud Contreras a suivi un voyage de presse en Ukraine organisé par le Lviv Media Forum pour des journalistes français. L'occasion de réfléchir à cette pratique, trois ans après le début de l'invasion à grande échelle du pays par l'armée russe. Au mois de janvier 2025, Arnaud Contreras était en Ukraine pour L'atelier des médias de RFI. Avec 7 autres journalistes, producteurs et réalisateurs français, il s'est rendu à Lviv, Kiev, Irpin ou encore Boutcha.Les conditions de cette mission étaient un peu particulières : c'était ce que l'on appelle un voyage de presse. Le programme avait été pensé pour ces huit participants ; les frais de déplacement, d'hébergement et les repas étaient pris en charge par les organisateurs ukrainiens du Lviv Media Forum, une organisation de soutien aux médias et de développement des médias basée en Ukraine.Ce reportage est diffusé trois ans après le début de l'invasion à grande échelle du territoire ukrainien par l'armée de la Russie de Vladimir Poutine.Alors que la guerre russo-ukrainienne est déjà largement couverte par les médias, pourquoi l'Ukraine organise-t-elle des voyages de presse à destination des journalistes ? Et plus largement, qu'y a-t-il derrière cette pratique des voyages de presse ?Avec Olga Myrovych, directrice du Lviv Media Forum ; Ilya Adyadek, responsable de programme ; Alexandre Lévy, journaliste indépendant ; Patrice Moyon, grand reporter à Ouest-France.Réalisation : Simon Decreuze.
Le déferlement des discours et idées d'extrême droite a commencé sur internet avant de se frayer un chemin dans les médias, notamment ceux détenus par le milliardaire français Vincent Bolloré. C'est ce que racontent les journalistes Pierre Plottu et Maxime Macé dans le livre Pop fascisme (Divergences, 2024). Tous deux sont les invités de L'atelier des médias. Maxime Macé et Pierre Plottu travaillent depuis de nombreuses années sur la mouvance d'extrême droite en France, des groupuscules les plus radicaux au Rassemblement national. Ces deux journalistes du quotidien français Libération ont publié en septembre 2024 Pop fascisme – Comment l'extrême droite a gagné la bataille culturelle sur internet, aux éditions Divergences.Pop fascisme, un titre en forme de clin d'œil au post-fascisme, l'étiquette utilisée en Italie pour définir le positionnement de Giorgia Meloni, écartelé entre ses origines radicales et son approche conservatrice. Dans leur livre et dans cet entretien de près d'une heure dans L'atelier des médias de RFI, Maxime Macé et Pierre Plottu expliquent aussi comment cette « fachosphère » est née et s'est structurée en ligne à partir du milieu des années 2000, réussissant ainsi à désintermédier ses messages. Il est question de Fdesouche, Novopress, d'E&R d'Alain Soral mais aussi du Forum Blabla 18-25. De figures comme Papacito ou encore Thaïs d'Escufon.Le rôle des plateformes comme YouTube, Facebook, X (anciennement Twitter) ou encore TikTok et de leurs algorithmes, qui favorisent les contenus clivants, est évoqué. Des craintes de démonétisation ou déplateformisation qui ont entraîné le développement de contenus lifestyle sur les chaînes des réseaux d'extrême droite.Enfin, Pierre Plottu et Maxime Macé expliquent que les mots et idées d'extrême droite – comme la théorie complotiste du grand remplacement – trouvent des débouchés dans les médias traditionnels. Ils citent notamment l'empire médiatique du milliardaire breton Vincent Bolloré, constitué de presse écrite (le JDD, Paris Match), de radios comme Europe 1 et de télévisions (Canal+, C8 et CNEWS). Un véritable « écosystème », expliquent-ils, avec ses figures de proue comme Cyril Hanouna et Pascal Praud, mais aussi la montée en puissance d'influenceurs venus du web.
À l'occasion du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, L'atelier des médias reçoit Antoine Bayet, directeur éditorial de l'INA, pour présenter une inédite Cartographie des enjeux et usages de l'IA pour le journalisme. Puis Olivier Martinez, expert en IA, explique concrètement comment les médias s'emparent de l'intelligence artificielle en 2025. Une inédite cartographie des enjeux et usages de l'IA pour le journalisme a été publiée en ligne jeudi 6 février. Elle est portée par 5 groupes audiovisuels publics : France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, TV5MONDE et l'Institut national de l'audiovisuel, qui a piloté le projet. Pour la présenter, L'atelier des médias a reçu le directeur éditorial de l'INA, Antoine Bayet.Cette cartographie est le fruit d'une initiative conjointe des groupes de l'audiovisuel français, appelée Alliance for facts, avec l'appui de l'EBU (ou UER, Union européenne de radiotélévision). Elle prend en compte les outils utilisés durant l'ensemble de la chaîne de production de l'information, classée en 4 territoires : la collecte, la production, la vérification et la diffusion. Une grille d'évaluation des outils est proposée, avec des critères et des curseurs à placer. Ne sont pas non plus oubliés les enjeux transverses propres aux entreprises de médias : chartes et cadre d'usage, acculturation et formation, gouvernance et organisation, sécurité des systèmes d'information, utilisation des contenus par les systèmes d'IA.En deuxième partie d'émission, nous recevons Olivier Martinez, créateur de la newsletter IA-Pulse.news et fondateur de la société 255hex.ai, qui accompagne des entreprises dans l'intégration des outils d'IA générative. Il est aussi professeur affilié à Sciences Po Executive Paris où il donnes des clés de compréhension de ces technologies aux dirigeants et managers du privé et du public.Il est question des tendances actuelles des modèles d'intelligence artificielle, de l'accessibilité des outils et de leur pertinence dans l'écosystème informationnel.Programmation musicale : Maré Vai Subir par Joao Selva issu de l'album Onda (2025).
Alors que le festival Longueur d'ondes, dédié à la radio et à l'écoute, se tient à Brest, en Bretagne, L'atelier des médias reçoit Christophe Deleu, fin connaisseur de « belle radio », pour parler de documentaire sonore et de fiction radiophonique à l'ère du podcast. Le désir de belle radio aujourd'hui, c'est le titre d'un livre collectif publié en France en décembre 2024 par les Presses universitaires de Rennes. Plus de 450 pages qui portent sur la radio dite de création : la fiction radiophonique et le documentaire sonore. Christophe Deleu, qui a codirigé avec Eliane Beaufils et Pierre-Marie Héron la rédaction cet ouvrage, est l'invité de L'atelier des médias. Ce professeur en sciences de l'information et de la communication au Cuej (Centre universitaire d'enseignement du journalisme) est aussi auteur de documentaires et de fictions sonores depuis 1997. Ces deux genres de « belle radio » sont à l'honneur chaque année au festival Longueur d'ondes. Voici les liens pour écouter les productions mentionnées dans l'épisode : Serial, spin-off de la série radiophonique This American Life, a été diffusé pour la première fois en octobre 2014. les podcasts de fiction de France Culture (Radio France) Shame on you (Marine Pradel et Anne-Cécile Genre, StudioFact) Master: the allegations against Neil Gaiman (Tortoise media Irène Omélianenko, une vie de documentariste radio (L'atelier des médias, RFI) Arte Radio, pionnière du podcast, fête 20 ans d'écriture sonore (L'atelier des médias, RFI) La Séparation, de Sophie Simonot (Les pieds sur terre, France Culture) En vie, d'Élise Andrieu (Arte Radio) Ou peut-être une nuit (Injstices, saison 2), de Louie Media Cerno, l'anti-anquête, par Julien Cernobori Styx, de Volodia Serre (Audible) Le nuage, d'Emmanuelle Devos (Nouvelles écoutes) Fragments hackés d'un futur qui résiste, par Alain Damasio (Phaune radio) The Truth, de Jonathan Mitchell Par ouï-dire, émission de Pascale Tison (RTBF) L'amour sans (Canal plus) Sauce algérienne (Spotify)En fin d'émission, nous diffusons un extrait d'Une si belle histoire, série fictionnelle de Chritophe Deleu en 9 épisodes de 25 minutes, à paraître en mars 2025. Elle raconte le mensonge d'un témoin dans les médias. Avec Camille Dagen et Clémence Bucher.
Au nom de la liberté d'expression, d'intérêts économiques – mais pas seulement –, plusieurs milliardaires de la tech comme Elon Musk, Jeff Bezos ou encore Mark Zuckerberg, ont apporté leur soutien à Donald Trump ou se sont rangés derrière lui. Pour comprendre cette alliance, L'atelier des médias reçoit Olivier Alexandre, sociologue spécialiste de la Silicon Valley. Olivier Alexandre est chargé de recherche au CNRS, membre du Centre internet et société. Nous l'avions déjà reçu dans L'atelier des médias en juin 2023 pour la parution de son livre La tech – Quand la Silicon Valley refait le monde (Seuil).
Journaliste et formatrice auprès des professionnels des médias, Nina Fasciaux plaide pour que les journalistes mettent l'écoute au cœur de leur métier. Entretien. Nina Fasciaux travaille pour le Solutions Journalism Network, une organisation américaine qui propose notamment aux journalistes des formations intégrant des techniques de médiation des conflits dans la couverture des sujets qui polarisent le débat public.Cette professionnelle des médias publie Mal entendus (Payot, 2025), un livre dans lequel elle explique que les journalistes doivent « apprendre à écouter » et « changer de posture » s'ils veulent réduire la défiance que portent nombre de leurs concitoyens envers les médias.Au micro de L'atelier des médias, durant ces 30 minutes d'entretien, il est question de la formation Complicating the Narratives, de Destin commun, d'« écoute insincère », de « journalisme transactionnel », de la technique du looping, de complexité et de curiosité.Extrait choisi : « On accompagne les journalistes à poser les bonnes questions, à parler dans un micro, à enquêter mais pas à accueillir la parole de l'autre avec vraiment pour objectif de réceptionner ce qui est dit et de le comprendre profondément. (...) Ensuite, évidemment, quand le journaliste décide ou pas de donner la parole, décide ou pas de couper ensuite après l'enregistrement, décide ou pas de ne garder qu'une infime partie de ce qui a été dit, il a un pouvoir. Et les gens qui sont interviewés en sont bien conscients. Donc, il y a un rapport de domination qu'il est important de reconnaître. Et je pense, un travail assez simple – on va dire, énoncé comme ça, même si ça demande un peu d'introspection – [serait de] vraiment adopter une posture d'humilité quand on accueille la parole de l'autre – et notamment quand on est journaliste – qui, je trouve, manque cruellement dans le métier. »
Lundi 6 janvier 2025, les 44 stations locales du groupe Radio France ont changé de nom. Elles s'appelaient France Bleu et sont devenues « ici ». Céline Pigalle, directrice du réseau de ces radios, est l'invitée de L'atelier des médias pour expliquer les enjeux derrière ce renommage, notamment la promesse d'une proximité renforcée. Durant ces 30 minutes d'entretien, Céline Pigalle explique que les radios du réseau « ici » s'appuient sur « deux choses fondamentales : le local et la proximité », qui étaient déjà l'ADN de France Bleu.« Le local, c'est dire à ceux qui nous écoutent ce qui se passe là où ils sont et ce dont ils n'ont pas forcément connaissance sur les antennes nationales », précise celle qui est la directrice du réseau « ici » mais aussi directrice éditoriale déléguée en charge de l'information et de la proximité. « Et puis il y a toutes les logiques de proximité et la proximité, c'est plutôt quelque chose d'affectif et c'est plutôt quelque chose de quotidien. C'est qu'on prend en charge les enjeux de la vie de tous, pas forcément les grands enjeux de l'avenir du monde, mais toutes les choses dont vous avez besoin, que vous devez savoir pour vivre bien et éventuellement pour vivre mieux. »Il est aussi question des audiences de France Bleu (qui rassemble près de 2,7 millions d'auditeurs quotidiens, selon les derniers chiffres de Médiamétrie, publiés le 9 janvier), des synergies avec France 3 et notamment les matinales communes, et de l'importance de l'offre d'information du service public de l'audiovisuel.
Au Canada, il y a plus de 600 communautés autochtones qui constituent 50 nations. Pour raconter les réalités et les défis de ces communautés, le média public Radio-Canada dispose d'un site internet nommé Espaces autochtones. Pour le présenter, L'atelier des médias reçoit l'un de ses journalistes : Jérôme Gill-Couture, qui est d'une communauté innu. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 15 juin 2024.« Bonjour, au nom du Festival international du journalisme de Carleton-sur-mer, dans cette journée d'ouverture et de collaboration, nous tenons à reconnaître que nous vivons sur le territoire non cédé des Micmacs. » C'est ainsi qu'a débuté une des tables rondes de la deuxième édition de ce festival auquel RFI s'est associé, en mai 2024.Durant cet événement, Jérôme Gill-Couture, reporter spécialisé pour le site Espaces autochtones de Radio-Canada, a pendant trente minutes répondu aux questions de L'atelier des médias.« Je crois que l'importance en fait d'avoir Espaces autochtones, c'est d'avoir des gens qui vont au fond des choses, qui créent des contacts avec les communautés (...) Comme plusieurs peuples colonisés à travers le monde, il n'y a pas eu nécessairement une couverture positive des communautés autochtones. Les seules fois où ils étaient mentionnés dans les médias, c'était pour dire qu'il y avait des gens qui se suicidaient ou qu'il y avait une montée de l'alcoolisme... des gros clichés alors que ce sont des sociétés complexes comme les autres et qui font face à de nombreux défis (...) Cette couverture historique là a fait en sorte que ça a créé une méfiance avec les communautés. Une équipe spécialisée comme Espaces autochtones doit avoir en fait le temps de recréer ces liens là », explique Jérôme Gill-Couture.« L'importance d'Espaces autochtones, c'est d'amener les questions autochtones dans le débat public. »Chapitres :(00:00) Introduction(01:28) Reporter spécialisé en questions autochtones(02:14) Innu de Mashteuiatsh qui a fait des études autochtones(04:43) La raison d'être du site Espaces autochtones(08:45) Un bon sujet pour Espaces autochtones(11:58) La cible d'Espaces autochtones(15:28) La perception du site et l'importance du terrain(18:53) Le rôle des médias pour trouver la voie de la réconciliation(22:52) La représentation de la diversité dans les rédactions(26:08) Ce que pense la famille de Jérôme Gill-Couture
L'atelier des médias reçoit la journaliste Matilde Meslin, qui est spécialisée dans l'écoute et la chronique de podcasts. En cette fin 2024, retour sur quelques productions marquantes de l'année écoulées, toutes en lien avec l'international. Elles ont été diffusées par la RTS, Radio-Canada, France inter ou encore le studio Sonique. • Fifty States, un podcast de Guillaume Hennette produit par Quotidien (Bangumi). • Outside Kaboul, par Caroline Gillet, réalisation Anna Buy, un podcast France inter.• Dans l'intimité des dictateurs, par Michèle Ouimet, un podcast de Radio-Canada Ohdio• Carnets d'Ukraine, par Maurine Mercier, un podcast de la RTS (Suisse)• Adieu la France, par David Commeillas, un podcast Sonique• Code Noir, les révoltés du Gaoulet, par Vincent Hazard, un podcast d'Initial Studio pour Outre-mer La 1ère (France Télévisions).→ Voir aussi la sélection "Nos dix podcasts préférés de 2024", par Matilde Meslin sur Slate.fr.
France 24 vient de repenser son site et son application. Objectif : mettre en avant le direct et proposer une navigation plus adaptée pour les utilisateurs. Deux des artisans de cette refonte numérique de la chaîne française internationale de service public en racontent les coulisses et l'ambition. Anne de Kinkelin, directrice adjointe des environnements numériques de France Médias Monde, et Stéphane Bernstein, directeur adjoint de France 24 en charge du numérique, sont les invités de L'atelier des médias. Durant une trentaine de minutes, ils présentent le nouveau visage du site et de l'application (Android et iOS) de France 24 : une page d'accueil repensée, une grand place donnée au direct (liveblog et vidéo), un bloc « L'essentiel », ... Il est question d'éditorialisation, de notoriété de marque, de publicité ou encore d'intelligence artificielle (IA). En fin d'émission, l'édition 2025 du Challenge App Afrique est annoncée.
L'atelier des médias reçoit le directeur général de la société éditrice du quotidien sénégalais Le Soleil, dont l'actionnaire majoritaire est l'État du Sénégal. Lamine Niang explique la mission qui est la sienne, ses projets de numérisation du titre et ses idées pour assainir les finances de l'entreprise. Le secteur des médias bouge au Sénégal. L'élection fin mars 2024 de Bassirou Diomaye Faye à la Présidence de la république, puis la large victoire de son parti, le Pastef, aux législatives mi-novembre, ont rebattu certaines cartes. Nommé en mai 2024 à la tête de la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP) par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Lamine Niang nourrit de grands projets pour le titre phare de son groupe : le quotidien Le Soleil. Ces derniers mois, il a multiplié les visites dans les médias à travers le monde pour trouver des recettes qui marchent. Après être allé à La Presse, à Montréal, à la BBC et au Times à Londres en octobre, il était de passage à Paris cette semaine. Il a visité Le Monde, Le Figaro mais aussi France 24 et RFI.Durant ces 35 minutes d'entretien à L'atelier des médias, Lamine Niang détaille les nombreux chantiers en cours au Soleil, qu'il présente comme un média ayant un « rôle de service public » en soutien à la politique gouvernementale, qui s'inscrit dans le « jub, jubal, jubanti ».En particulier la « digitalisation » du journal, alors qu'une nouvelle version de son site internet vient tout juste d'être mise en ligne. L'offre numérique du média a pour objectif d'augmenter ses abonnements (notamment dans la diaspora) et s'inscrit dans la volonté de refonte du modèle économique. Au micro de RFI, Lamine Niang, membre du parti présidentiel Pastef, défend la démarche des autorités sénégalaises d'établir une liste des médias autorisés à diffuser dans le pays. Pour lui, « c'est un processus tout à fait normal » car « aujourd'hui, on a besoin d'assainir le paysage médiatique ».Il est également question de l'importance du papier et de l'imprimé pour Le Soleil, mais aussi de l'ADP, l'agence de ditribution de la presse, qui appartient à la SSPP, et enfin du GEPPEAO, le groupement des éditeurs de presse publique d'Afrique de l'Ouest, dont Lamine Niang est depuis peu l'un des vice-présidents.
Jean-Philippe Louis, responsable des partenariats contenus et créateurs au sein du bureau parisien de Snap, est l'invité de L'atelier des médias. Il explique les liens noués par l'application avec les médias et autres créateurs de contenus. Lancé en 2011 aux États-Unis, Snapchat a fait fureur en imposant les vidéos verticales et le format Stories éphémère, largement copié par d'autres applications. Aujourd'hui, Snap revendique 850 millions d'utilisateurs actifs chaque mois dans le monde. L'atelier des médias de RFI reçoit Jean-Philippe Louis. Journaliste de formation, il a travaillé pour les magazines GQ, Neon et Vanity Fair puis passé plusieurs années au quotidien français Les Echos. En octobre 2020, il a rejoint Snap Inc où il occupe actuellement la fonction de Responsable des partenariats contenus et créateurs.Durant quarante minutes d'entretien, il est question des relations liées entre Snapchat et les médias depuis une décennie maintenant, notamment via la fonctionnalité Discover. La présence de créateurs est en augmentation constante sur cette plateforme qui permet aux partenaires de monétiser leurs contenus.
Fin mai 2024, la Géorgie a adopté une loi d'inspiration russe qui oblige les ONG ou les médias dont plus de 20 % des financements proviennent de l'étranger à s'enregistrer comme « agents de l'étranger ». À Tbilissi, pour L'atelier des médias de RFI, Arnaud Contreras a tendu son micro à plusieurs figures des médias indépendants qui refusent de se faire étiqueter. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 13 juillet 2024.Fin mai 2024, la Géorgie a adopté une loi sur l'« influence étrangère », définitivement promulguée le 3 juin. Cette ex-république soviétique du Caucase a des frontières communes avec l'Azerbaïdjan à l'est, l'Arménie et la Turquie au sud, et surtout avec la Russie, au nord. Cette loi sur les « agents de l'étranger » est qualifiée de « loi russe » par ses opposants pour deux raisons : parce qu'elle est fortement inspirée d'une loi liberticide russe de 2012 et parce qu'elle signifie pour beaucoup de Géorgiens un retour dans l'orbite de la Russie. En 2023, le gouvernement géorgien avait déjà tenté de faire passer une loi sur les « agents de l'étranger » mais il l'avait retirée à la suite de manifestations qui rassemblaient beaucoup de jeunes de la Gen Z, génération Z, âgés de 13 à 20 ans. En avril et mai 2024, le gouvernement a relancé le projet. La capitale Tbilissi a accueilli des manifestations quotidiennes, parfois massives, pour demander le retrait de cette loi. En vain. La déception fut immense, alors même qu'une majorité des 3,7 millions de Géorgiens, disent vouloir que leur pays rejoigne l'Union européenne.Concrètement, cette loi d'inspiration russe impose à toute organisation dont plus de 20 % du budget provient de l'étranger de s'enregistrer comme « poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère ». Dans le viseur, on trouve pêle-mêle nombre d'organisations de la société civile, des ONG et des médias indépendants. Les collaborateurs de ces médias, et tout particulièrement les journalistes ont été et sont encore l'objet de pressions et d'intimidations.Arnaud Contreras était à Tbilissi au mois de mai 2024. Pour L'atelier des médias, il est allé à la rencontre de plusieurs figures des principaux médias indépendants de Géorgie :• Nata Koridze, rédactrice en chef de Civil Georgia (civil.ge)• Zaza Abashidze, fondateur de RealPolitika (realpolitika.ge)• Giorgi Gogua, cofondateur du Project 64 (Facebook / Instagram / TikTok / YouTube)• Buta Orjonikidze, reporter pour Netgazeti.ge.
TikTok s'est imposé dans les téléphones des adolescents et jeunes adultes en France et dans le monde. Pour L'atelier des médias, Emma Garboud-Lorenzoni a enquêté sur la place prise par cette application chinoise dans les apprentissages. Lancée en 2017, l'application TikTok a été développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois. En Chine, elle porte le nom de Douyin et se conforme à la surveillance, à la censure et à toutes les exigences du gouvernement de Pékin. Depuis plusieurs années, TikTok est sous le feu des critiques dans certains pays, États-Unis et Union européenne en tête. Il lui est reproché entre autres choses d'aspirer nos données personnelles, de laisser circuler de la désinformation, ou encore d'être particulièrement addictive pour ses usagers, notamment les plus jeunes.Et pourtant, rien qu'en France, des millions de lycéens et étudiants se servent au moins une fois par mois de TikTok pour s'informer, se divertir, mais aussi pour leurs études.L'atelier des médias vous propose plus d'une demie heure d'une enquête pour que nous nous fassions une meilleure idée des enjeux autour de l'une des applications les plus puissantes de sa génération.Avec :- des lycéens et des professeures d'un établissement public de Roissy-en-Brie- Marlène Masure, directrice des opérations de TikTok France- Océane Herrero, journaliste à Politico, autrice de Le système TikTok : Comment la plateforme chinoise modèle nos vies (éditions du Rocher, 2023)- Monsieur Prof, professeur d'anglais et créateur de contenus sur TikTok- Nawal Abboub, docteure en sciences cognitives, directrice scientifique de la plateforme Rising Up- Michel Cymes, médecin français et créateur de contenus sur TikTok- Adrien Joly, fondateur et CEO de l'agence MojoyDans ce grand reportage, il est question du hashtag et du prix #ApprendresurTikTok, du fil d'actualité Pour toi de TikTok, de l'agence Webedia, du Clémi, de la plateforme éducative de l'audiovisuel public français Lumni.
Les médias sont de plus en plus nombreux à parler d'environnement. Certains sont même spécialisés sur les enjeux écologiques, comme UnPointCinq, qui a reçu début octobre un prix francophone de l'innovation dans les médias. Clémence Lallox, sa cofondatrice, est l'invitée de L'atelier des médias. UnPointCinq a été lancé en 2011 au Québec en partant du constat que les médias parlaient d'écologie principalement sous l'angle des catastrophes. Le nom de ce média fait référence à +1,5 °C, objectif le plus ambitieux de hausse de la température d'ici à la fin du siècle évoqué lors de l'accord de Paris, scellé en 2015. Début octobre 2023, UnPointCinq est arrivé en 2e position (sur 3) du Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Reporters sans frontières (RSF) et France Médias Monde, maison-mère de RFI.Au micro de L'atelier des médias, la cofondatrice d'UnPointCinq Clémence Lalloz précise le positionnement éditorial de son média, la façon dont il s'est structuré, comment il se finance, et quels sont ses défis.
Alors que la campagne présidentielle est sur le point de s'achever aux États-Unis, L'atelier des médias reçoit un spécialiste de l'écosystème des médias conservateurs américains. Sébastien Mort publie Ondes de choc, un livre qui permet de mieux comprendre l'ascension de Donald Trump et l'atout que ces médias représentent dans sa campagne de reconquête du pouvoir. Mardi 5 novembre sera le dernier jour pour les citoyens américains qui souhaitent voter pour choisir qui sera leur président pour les quatre prochaines années. En pleine dernière ligne droite entre la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, le débat politique est extrêmement polarisé dans le pays, et l'ordre du jour est donné par les meetings politiques et les sorties médiatiques des candidats. Mais aussi par la façon dont les médias s'emparent de sujets pour les mettre à la une. Sébastien Mort est maître de conférences en sociétés et cultures des États-Unis à l'université de Lorraine et membre du CREM, le centre de recherche sur les médiations. Il vient de publier Ondes de choc – Histoire médiatique et politique de la radio conservatrice aux États-Unis, aux éditions de l'Université de Bruxelles.Dans cette émission, il est question spécifiquement des médias conservateurs américains. De la façon dont les talk-shows radiophoniques – dont celui de l'animateur Rush Limbaugh – se sont installés dans le débat public et de leur rôle dans l'ascension de Donald Trump… et dans sa tentative de retour à la présidence des États-Unis d'Amérique – avec l'appui de télévisions comme FOX News, One America News Network (OANN) et Newsmax.Vous pouvez aussi, sur le site The Conversation, lire l'article publié par Sébastien Mort.
Le média sénégalais InfoElles a été récompensé début octobre 2024 du 3e Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'OIF, RSF et France Médias Monde. La journaliste Alice Djiba, fondatrice et directrice exécutive d'InfoElles, présente au micro de L'atelier des médias son initiative qui œuvre pour une meilleure représentation et représentativité des femmes. Au Sénégal, un média promeut les droits des femmes et les actions menées par les femmes. InfoElles agit pour une meilleure représentation et une meilleure représentativité des femmes dans l'espace médiatique sénégalais. Ça lui a valu d'être l'un des lauréats 2024 du Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Reporters sans frontières (RSF) et France Médias Monde, maison-mère de RFILa fondatrice d'InfoElles, Alice Djiba, journaliste et entrepreneure, explique dans L'atelier des médias : « Il faut savoir que l'environnement entrepreneurial, au Sénégal, notamment dans les médias, n'est pas assez développé parce que, il faut le reconnaître, les médias sénégalais sont en partie créés par des hommes d'affaires. Pour être journaliste et créer un média, c'est très très difficile si l'on sait que les moyens déjà ne sont pas là et il n'y a pas l'accompagnement derrière pour que des journalistes puissent mettre en place des médias qui pourront être viables, mais également qui pourront faire des productions journalistiquement vraiment pures et dures. Que ça ne soit pas seulement le gain derrière. Mais qu'on puisse également impacter de manière positive la société. »
La revue trimestrielle française Usbek & Rica change de formule mais aussi de nom pour s'appeler Futur. Sa ligne éditoriale reste axée sur la prospective. Et son modèle économique, qui s'appuie sur un studio qui réalise des activités pour des marques ou institutions, lui permet de poursuivre son aventure éditoriale. En septembre 2010, Blaise Mao était venu présenter Usbek & Rica dans L'atelier des médias. Quatorze ans plus tard, le magazine dont il est le rédacteur en chef change de nom et devient FUTU&R. Propriété depuis 2022 du groupe d'édition CMI France, ce média multiplateforme poursuit sa mue et son regard de prospective.De retour au micro de L'atelier des médias, Blaise Mao explique : « Le nom Usbek & Rica reste intriguant pour beaucoup de gens. Même si ça fait 15 ans qu'on est là, même si on a eu le temps d'installer la marque, on est toujours obligé de rappeler l'histoire d'Usbek & Rica[...] ces deux petits personnages des Lettres persanes de Montesquieu, un livre sur l'étonnement philosophique. Nous, on aimait l'idée de faire de l'étonnement philosophique une démarche journalistique et on s'est dit, en fait, c'est plus simple : Usbek & Rica, le magazine qui explore le futur devient Futur, le magazine d'Usbek & Rica. »« Et puis il y a aussi la volonté de d'outiller nos lecteurs, de construire ce futur ensemble, en leur donnant des prises, des pistes pour le faire. Nouveau nom, nouvelle formule, nouvelle baseline aussi, “prenez-le en main”, qui est évidemment un jeu de mots sur l'objet papier auquel on croit toujours [...]. Et évidemment, “prenez-le en main” parce qu'il faut que ce magazine soit utile. [...] On va vous aider à esquisser des chemins possibles, on va faire des propositions, on va montrer des futurs incarnés, montrer des futurs un peu plus vivants. Il y a toujours des idées nouvelles dans Usbek & Rica, ça fait partie de notre promesse, de notre héritage, mais il y a aussi des pistes pour inventer ensemble, construire ensemble, aider nos lecteurs à construire eux-mêmes aussi, de leur côté, un futur qui soit un peu plus désirable que notre présent. »Plus d'information sur le site d'Usbek & Rica.
Depuis septembre 2024, le site d'information français Mediapart dispose d'une responsable éditoriale aux questions raciales. Sabrina Kassa, journaliste et éditrice à Mediapart, explique au micro de L'atelier des médias pourquoi sa rédaction a fait ce choix et détaille les contours de son poste. Mediapart avait déjà, une journaliste responsable éditoriale aux questions de genre – nous l'avions reçue en 2020. Cette rédaction a maintenant, en la personne de Sabrina Kassa, une responsable éditoriale aux questions raciales. Dans L'atelier des médias de RFI, elle explique pourquoi la notion de race – sans fondement scientifique pour l'homme – est dans l'intitulé de son rôle éditorial : « Parce que on considère que la race va bien au-delà de la question ethnique. La question ethnique est liée aux identités, ce sont des caractéristiques auxquelles les gens s'identifient et qui sont liées à leur histoire, à leur langue, à toutes sortes de productions culturelles. La race, c'est quelque chose qui est imposé, qui est assigné aux autres et qui est dévalorisante. C'est à dire que c'est une assignation sociale ou symbolique et qui vise en fait à positionner des personnes dans l'échelle sociale donc ça ne raconte pas la même chose. La race s'applique aussi d'une façon beaucoup plus diffuse dans la société. C'est une façon de répartir les responsabilités. Par exemple où les personnes blanches vont être plus validées, et les personnes noires ou ou arabes ou perçues comme autres vont être considérées un peu moins aptes, moins légitimes pour assumer ce genre de poste. C'est ça en fait la race. »Sabrina Kassa a déjà annoncé travailler sur deux chantiers. Le premier, c'est l'utilisation des mots, car ils peuvent parfois être l'objet de batailles idéologiques. Un glossaire et un guide des bonnes pratiques sur ces questions sont donc en cours de rédaction à Mediapart. Deuxième chantier, l'évaluation des biais dans leur traitement éditorial pour avoir une vigilance et donc s'interroger sur les angles choisis, les personnes interviewées et leur rôle en lien avec le sujet.En début d'émission, nous diffusons quelques paroles de journalistes recueillies début octobre à Marseille durant le festival de l'Association des journalistes antiracistes et racisés (Ajar).
Lancé en 2022 en République démocratique du Congo (RDC), Balobaki Check s'est illustré dans la vérification des faits en utilisant WhatsApp, notamment en période électorale. Cette initiative vient de remporter le Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'OIF, RSF et France Médias Monde. L'atelier des médias reçoit la journaliste Ange Kasongo, fondatrice et éditrice en chef de Balobaki Check. Jeudi 3 octobre, L'atelier des médias s'est installé à la Gaîté lyrique, à Paris, pour enregistrer une émission durant le festival de la Francophonie.C'était l'occasion de recevoir Ange Kasongo, fondatrice de Balobaki Check, qui a remporté le 1er prix de la 8e édition du Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Reporters sans frontières (RSF) et France Médias Monde, maison-mère de RFI.À l'occasion du processus électoral de 2023 en RDC, Balobaki Check a diffusé des lettres d'informations faisant la chasse aux infox à partir des principaux foyers de désinformation que sont les réseaux sociaux et les boucles fermées comme WhatsApp.Dans cette émission, Ange Kasongo revient sur son parcours et raconte l'aventure de Balobaki Check, qu'elle a fondé après avoir constaté les besoins de vérification d'informations en RDC.
Adossé au groupe Les Échos-Le Parisien, 2050NOW se présente comme un média d'information et de formation sur la transition écologique qui met en avant des solutions. Son offre éditoriale prend la forme de vidéos sur Instagram, TikTok et YouTube mais aussi des newsletters. Aude Baron, co-fondatrice et rédactrice en chef de 2050NOW, le présente dans L'atelier des médias. « Notre enjeu, c'est qu'en fait on aide les gens à comprendre, on partage des solutions et on met en avant des personnes qui font, c'est-à-dire qu'on se veut très concrets. Notre positionnement, c'est d'être complémentaires par rapport à de très nombreux médias qui existent et qui eux sont sur la dénonciation – qui est nécessaire. Mais une fois qu'on a dénoncé, une fois qu'on a pu avoir cet électrochoc, on ne sait pas forcément comment, quoi faire. Et c'est là où nous on arrive pour exposer des solutions (...), proposer des inspirations pour mettre chacun et chacune en mouvement », explique Aude Baron, rédactrice en chef de 2050NOW, créé sous les auspices du groupe Les Échos-Le Parisien, propriété de LVMH.Plus d'informations sur 2050now.com.
Les États généraux de l'information ont publié, il y a quelques jours en France, leurs propositions et recommandations. C'est dans ce cadre que l'Institut national de l'audiovisuel a rédigé un rapport de prospective sur le monde de l'information en 2050. L'atelier des médias a reçu la directrice générale déléguée de l'INA, Agnès Chauveau, pour en discuter. Le rapport final des États généraux de l'information – réunis à la demande du président français Emmanuel Macron – a été rendu public le 12 septembre, après plus de 9 mois de travaux. Le texte contient pas moins de 350 pages. 15 propositions et 2 recommandations pour améliorer la qualité de l'information.Dans le cadre de ces EGI, l'Institut national de l'audiovisuel a produit un rapport de prospective sur le monde de l'information en 2050, en partant du postulat que cinq chocs décisifs — technologique, économique, politique, sociétal et écologique — façonneront le monde de l'information dans vingt-cinq ans.Au micro de L'atelier des médias de RFI, la directrice générale déléguée de l'INA Agnès Chauveau présente les trois scénarios imaginés : un âge d'or de l'information (le plus optimiste), la mort de l'information (le plus pessimiste) et une information éclatée (scénario médian).Durant cet entretien qui dure plus de 35 minutes, il est aussi question de la mue de l'INA en producteur de contenus. "L'INA est devenu un média patrimonial parce que toutes ces archives qui sont conservées permettent d'éclairer l'actualité", explique Agnès Chauveau. "On pense qu'effectivement, la profondeur historique manque souvent dans la contextualisation de l'actualité. C'est le petit plus que nous apportons au quotidien", ajoute-t-elle.L'INA réalise d'excellentes audiences sur le numérique. Cela s'est tout particulièrement vu durant les Jeux olympiques de Paris 2024 sur Instagram et TikTok. "Ça nous a permis de conquérir des publics très jeunes. Le fait d'aller sur les réseaux sociaux, en fait, nous permet de conquérir ce public et je crois que c'est très important de donner un peu de contexte et un peu d'histoire et à ces publics beaucoup plus jeunes. C'est pour ça qu'on a voulu se détacher absolument de cette fibre de la nostalgie qui nous collait un petit peu à la peau et qu'on s'est dit non, le en fait, ces vidéos d'archives, cette histoire, ce n'est pas simplement de la nostalgie, ça nous permet de comprendre le passé et mieux comprendre le passé nous permet d'analyser le présent", analyse la directrice déléguée de l'INA.
La directrice éditoriale de Reporters sans frontières Anne Bocandé et le rédacteur en chef de Society Thomas Pitrel présentent un numéro exceptionnel du magazine, coproduit par les deux organisations, qui est entièrement consacré à la liberté de la presse dans le monde. Ils s'appellent Jimmy Lai à Hong Kong, Maryna Zolatava en Biélorussie, Narges Mohammadi en Iran, Amadou Vamoulké au Cameroun, José Ruben Zamora au Guatemala, Irfan Mehraj en Inde, Dawit Isaak en Érythrée et Mohamed Oxygen en Égypte. Ils font partie des plus de 550 journalistes qui, quelque part dans le monde, vivent en prison.Puisqu'ils sont réduits au silence, RSF et Society ont choisi de leur redonner une voix avec ce numéro spécial paru jeudi 12 septembre. Pour en discuter, L'atelier des médias a reçu en studio à RFI la directrice éditoriale de RSF Anne Bocandé et l'un des rédacteurs en chef de Society, Thomas Pitrel.
Alors que les Jeux paralympiques de Paris 2024 s'achèvent, la médiatisation du parasport, en France, a-t-elle passé un cap ? L'atelier des médias en discute avec Laurence Pécaut-Rivolier, membre du collège de l'Arcom. Au sein de l'autorité de régulation de l'audiovisuel français, Laurence Pécaut-Rivolier préside le groupe de travail "Protection des publics et diversité de la société française". Au micro de L'atelier des médias, elle dresse un premier bilan de la médiatisation des Jeux paralympiques de Paris 2024. Elle raconte aussi le travail mené en amont, avec les médias, afin qu'ils fassent le nécessaire pour « mettre en avant tout ce qui est diversité et représentation d'une France complète » durant l'événement.Sous-titrage, oralisation (ou vocalisation), langue des signes : Laurence Pécaut-Rivolier explique aussi la nécessaire valorisation des initiatives en matière d'accessibilité. « Puisque nous n'avons pas de pouvoir de sanction, nous ne pouvons pas agir sur l'éditorialisation. Donc tout ce que nous pouvions faire, c'est leur dire : "On est derrière vous et tout ce que vous ferez, on le valorisera avec vous". »
Après 16 ans à la présidence de Mediapart, Edwy Plenel a passé la main, mi-mars 2024, à Carine Fouteau à la tête du site d'information français reconnu pour ses enquêtes. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 16 mars 2024.« Transmettre, c'est probablement le défi le plus délicat dans toutes sortes de structures et notamment dans le monde politique. Celles et ceux qui nous écoutent sur tous les continents le savent. Beaucoup de gens qui ont mon âge – j'ai 71 ans – s'accrochent au pouvoir. [...] Pour moi, il était essentiel de réussir une transmission en bon ordre », dit celui qui continuera d'écrire sur Mediapart et qui animera à partir de l'automne prochain une émission vidéo.Edwy Plenel revient sur l'aventure du site d'information qu'il a lancé en 2008. « Mediapart est un journal numérique sans papier ni frontières » qui a l'investigation dans son ADN, explique-t-il. Il revient sur l'affaire qu'il qualifie de « mère des batailles » : celle du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par la Libye de Mouammar Kadhafi.L'ancien président de Mediapart explique pourquoi feuilletonner l'information fait sens, il rappelle l'importance du collectif dans le journalisme, il se félicite que son média soit rentable, alors qu'il s'est développé sans publicité ni subventions publiques, ne comptant que sur les abonnements payants de ses lecteurs. Il est aussi question du Fonds pour une presse libre (FPL).
Durant près de 40 ans, Irène Omélianenko a fait du documentaire sonore pour France Culture, radio française de service public. Au micro de L'atelier des médias, elle raconte son parcours et partage son approche du son pour raconter le réel. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 10 février 2024.L'atelier des médias a fait le choix de recevoir une productrice et documentariste radio de renom : Irène Omélianenko.Née en 1952, Irène Omélianenko a effectué la quasi-intégralité de sa vie professionnelle au sein du groupe Radio France, à France Culture. Elle est aussi cofondatrice de l'Addor, l'association pour le développement du documentaire radiophonique.Durant une heure d'entretien, cette grande dame de radio raconte son parcours et commente des archives sonores sélectionnées avec soin. Archives INA : Radiotopsie : 1ère partie : Marie Vanaret et le mouvement punk - Nuits magnétiques - France Culture - 12/10/1981 Un commerçant en tournée - Voyages itinérances - France Culture - 01/08/1983 Fanzine radiophonique - Nuits magnétiques - France Culture - 08/06/1984 Ocora encore ? encore Ocora ? - Clair de nuit - France Culture - 28/12/1986 Concours z'oreilles, Rémanences - Clair de nuit - France Culture - lundi 11/05/1987 Sans papières : la mécanique de l'absurde - Le vif du sujet - France Culture - 30/10/2001 Souvenons nous du Joola - Sur les docks - France Culture - 09/10/2012
Direction Cotonou, où pour L'atelier des médias Raphaëlle Constant est allée pousser la porte de BloLab, un espace d'innovation et de formation aux outils du numérique. Son fondateur Médard Agbayazon lui a expliqué son objectif : trouver des solutions pour répondre aux défis du Bénin d'aujourd'hui. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 24 février 2024.Plus d'informations sur blolab.org.
Avec 600 000 exemplaires vendus chaque jour, le journal français Ouest-France est le premier quotidien francophone. Chose intéressante : il est dirigé par une association à but non lucratif. Pour discuter de l'ancrage local de Ouest-France, de ses ambitions nationales et de sa transition numérique, L'atelier des médias reçoit son directeur de la publication, François-Xavier Lefranc. Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 27 avril 2024.Depuis le 29 mars 2024, Ouest-France affiche une particularité à sa une, par unephrase : « Une publication de l'Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste. » Le directeur de la publication de Ouest-France, François-Xavier Lefranc, explique au micro de L'atelier des médias de RFI pourquoi son journal a fait ce choix.Dans cet entretien qui dure une quarantaine de minutes, celui qui est aussi président du directoire du groupe Sipa Ouest-France raconte la genèse de l'ancrage local du premier quotidien français. Il renvient sur une des missions qui a été confiée à son directoire : « travailler au renforcement du rayonnement national de "Ouest-France" ». Et précise les ambitions nationales du titre qui s'est aussi positionné ces dernières années sur le traitement de l'outre-mer française.Il est aussi question de chartes rédigées au sein de Ouest-France : la charte des faits divers et de la justice (qui date de 1990 et vient d'être révisée) et la charte pour un journalisme au niveau de l'enjeu écologique (dévoilée en février 2023).François-Xavier Lefranc explique comment Ouest-France effectue sa mue numérique dans un contexte économique compliqué pour la presse en raison notamment du poids des plateformes. Il parle d'IA (intelligence artificielle), des thématiques passions que le journal développe.
Pour vous aider à choisir des programmes à écouter dans l'océan des podcasts, L'atelier des médias reçoit une journaliste dont le métier est d'écouter et chroniquer des séries audio : Matilde Meslin, de Slate. Matilde Meslin est la responsable éditoriale de Slate Audio, site qui a pour raison d'être de guider les auditeurices dans leur découverte de podcasts et d'aider les créateurices à gagner en visibilité. Pour cela, elle écoute plusieurs dizaines d'heures de podcast chaque mois. Elle produit aussi le podcast Sans algo, diffusé toutes les deux semaines, et met en valeur des podcasts. C'est aussi le nom de sa newsletter podcast et culture, avec la même régularité. Voici les podcasts recommandés en lien avec la fabrique de l'information :• La Story (Pierrick Faye, Les Échos)• Ça dit quoi (Léo Tescher, France info) – qui s'est notamment inspiré de l'excellent Le Short, de Davy Bailly-Basin (RTS)• Mécaniques du journalisme (France Culture)• Shame on you (Anne-Cécile Genre et Marine Pradel, StudioFact Audio)• Carnets de correspondante (Marine Vlahovic, Arte Radio)• Ondes africaines (Anne Roger, RFI)Sont aussi mentionnés :• Gouinistan and co (Aurélie Cutat et Christine Gonzales, RTS)• La chute de Lapinville (Arte Radio)On aurait aussi pu parler de : Ligne de fuite (Arte Radio) Hors ligne (RTBF) Programme B (Binge audio) Les archives du crime (INA) L'heure du Monde (Le Monde) Code source (Le Parisien)
Fin mai 2024, la Géorgie a adopté une loi d'inspiration russe qui oblige les ONG ou les médias dont plus de 20 % des financements proviennent de l'étranger, à s'enregistrer comme « agents de l'étranger ». À Tbilissi, pour L'atelier des médias de RFI, Arnaud Contreras a tendu son micro à plusieurs figures des médias indépendants qui refusent de se faire étiqueter. Avec Nata Koridze, rédactrice en chef de civil.ge ; Zaza Abashidze, fondateur de RealPolitica ; Giorgi Gugua, cofondateur de Project64 ; Buta Orjonikidze, reporter pour Netgazeti.ge.
En Louisiane, dans le sud des États-Unis, la langue française reprend de la vigueur. Des médias accompagnent et encouragent ce renouveau, à l'image de Télé-Louisiane qui depuis 2018 diffuse des vidéos en ligne et s'est fait une place sur l'antenne de la télévision publique. Au micro de L'atelier des médias de RFI, Will McGrew, cofondateur de Télé-Louisiane, raconte l'aventure et les défis de ce média francophone. Télé-Louisiane a été lancée en 2018 dans la ville de la Nouvelle-Orléans. Son slogan, c'est : « Icitte. Asteur. Ensemble. » Icitte parce que c'est en Louisiane que ça se passe; Asteur, qui veut dire maintenant ; et Ensemble parce que l'union fait la force entre les communautés créoles, cajuns, amérindiennes et autres qui peuplent la Louisiane. Will McGrew, l'un des cofondateurs de Télé-Louisiane, était de passage à Paris. Âgé de 29 ans, il est né à la Nouvelle-Orléans. Au micro, il explique son aventure entrepreneuriale et médiatique… qui relève le défi de raconter la Louisiane d'aujourd'hui en français louisianais.Voir aussi la chaîne YouTube de Télé-Louisiane.
Julian Assange a retrouvé la liberté cette semaine à la suite d'un accord passé avec la justice américaine. Avec le journaliste Olivier Tesquet, L'atelier des médias propose de revenir sur l'histoire de WikiLeaks et la figure de son fondateur, et discute de leur impact sur le droit à l'information et le journalisme dans son ensemble. Sécurité nationale, diplomatie, liberté de la presse : l'affaire Julian Assange a soulevé de nombreuses questions. Le fondateur de WikiLeaks, âgé maintenant de 52 ans – il en aura 53 mercredi 3 juillet – a retrouvé la liberté à la suite d'un accord de plaider coupable passé avec la justice américaine. Journaliste à la cellule enquêtes du magazine français Télérama, Olivier Tesquet est l'un des meilleurs connaisseurs français de WikiLeaks et Assange. En 2011, il publiait Comprendre WikiLeaks aussi disponible sous le titre La véritable histoire de WikiLeaks. En 2020, il cosignait aussi avec Guillaume Ledit Dans la tête de Julian Assange, aux éditions Actes Sud.Au micro de L'atelier des médias, Olivier Tesquet dit avoir été « assez surpris » par l'annonce de cette libération qui, il le rappelle, est assortie d'une condamnation de Julian Assange par la justice américaine. À lire aussiWikiLeaks: l'affaire Julian Assange en dix dates clésChapitres :(00:00) Introduction(01:18) La surprise de la libération d'Assange(03:06) Les débuts médiatiques de WikiLeaks(05:09) Une boîte aux lettres sécurisée pour documents confidentiels(06:04) Julian Assange, hacker australien féru de mathématiques(09:35) Chelsea Manning, une source(10:38) De l'ambassade d'Equateur à Londres...(14:54) à la case prison (16:02) Hommage à Christophe Deloire (RSF)(17:43) Assange peut-il encore être poursuivi ?(19:39) Que devient WikiLeaks ?(21:52) Le legs de WikiLeaks(23:41) Owni.fr, média partenaire de WikiLeaks en France(28:03) Les morts de WikiLeaks(29:55) Assange va-t-il reprendre du service ?(31:14) Assange pourrait-il s'installer en France ?(32:44) Parallèle avec Edward SnowdenÀ lire aussiWikiLeaks et Julian Assange, ou la révolution de l'information transparente
Pour entraîner les outils d'intelligence artificielle qui sont déployés dans de nombreux secteurs, il faut faire travailler des humains. Pour la langue française, c'est notamment à Madagascar que cela se passe. L'atelier des médias diffuse le témoignage d'une de ces petites mains malgaches de l'IA à Antananarivo puis reçoit le sociologue Antonio Casilli. Quand on parle d'intelligence artificielle en langue française, il est un pays du monde francophone auquel pas grand monde pense mais qui est pourtant fondamental : Madagascar. À AnAntananarivo, pour L'atelier des médias, Raphaëlle Constant s'est entretenu avec un de ces travailleurs du clic. Eric a 22 ans et travaille depuis 2021 chez SmartOne, une société d'origine malgache spécialisée dans le traitement de la donnée pour l'intelligence artificielle. Cette société est également présente aux Etats-Unis, en France, au Royaume-Uni et au Japon. SmartOne accompagne notamment les géants de la tech de la Silicon Valley dans la mise en œuvre de solutions d'IA et dans tous les projets liés à la création et à l'exploitation de la donnée.Eric explique son parcours, présente le travail qu'il accomplit quotidiennement. Il parle de ses conditions de travail, de sa rémunération et de l'absence d'évolution professionnelle. Puis le sociologue Antonio Casilli, professeur à l'institut Polytechnique de Paris, vient discuter du rôle des micro-travailleurs du web dans le développement des intelligences artificielles. Il présente les conclusions du travail mené avec Clément Le Ludec et Maxime Cornet sur la sous-traitance malgache de l'entraînement des IA.
Au Canada, il y a plus de 600 communautés autochtones qui constituent 50 nations. Pour raconter les réalités et les défis de ces communautés, le média public Radio-Canada dispose d'un site internet nommé Espaces autochtones. Pour le présenter, L'atelier des médias reçoit l'un de ses journalistes : Jérôme Gill-Couture, qui est d'une communauté innu. « Bonjour, au nom du Festival international du journalisme de Carleton-sur-mer, dans cette journée d'ouverture et de collaboration, nous tenons à reconnaître que nous vivons sur le territoire non cédé des Micmacs. » C'est ainsi qu'a débuté une des tables rondes de la deuxième édition de ce festival auquel RFI s'est associé. Durant cet événement, Jérôme Gill-Couture, reporter spécialisé pour le site Espaces autochtones de Radio-Canada, a pendant trente minutes répondu aux questions de L'atelier des médias. « Je crois que l'importance en fait d'avoir Espaces autochtones, c'est d'avoir des gens qui vont au fond des choses, qui créent des contacts avec les communautés (...) Comme plusieurs peuples colonisés à travers le monde, il n'y a pas eu nécessairement une couverture positive des communautés autochtones. Les seules fois où ils étaient mentionnés dans les médias, c'était pour dire qu'il y avait des gens qui se suicidaient ou qu'il y avait une montée de l'alcoolisme... des gros clichés alors que ce sont des sociétés complexes comme les autres et qui font face à de nombreux défis (...) Cette couverture historique là a fait en sorte que ça a créé une méfiance avec les communautés. Une équipe spécialisée comme Espaces autochtones doit avoir en fait le temps de recréer ces liens là », explique Jérôme Gill-Couture.« L'importance d'Espaces autochtones, c'est d'amener les questions autochtones dans le débat public. »Chapitres :(00:00) Introduction(01:28) Reporter spécialisé en questions autochtones(02:14) Innu de Mashteuiatsh qui a fait des études autochtones(04:43) La raison d'être du site Espaces autochtones(08:45) Un bon sujet pour Espaces autochtones(11:58) La cible d'Espaces autochtones(15:28) La perception du site et l'importance du terrain(18:53) Le rôle des médias pour trouver la voie de la réconciliation(22:52) La représentation de la diversité dans les rédactions(26:08) Ce que pense la famille de Jérôme Gill-Couture
Comment la guerre en Ukraine a-t-elle transformé les médias et l'internet russes ? Quelles sont les dynamiques actuelles de la stratégie d'influence de la Russie, notamment en matière d'information ? Pour discuter de ces questions, L'atelier des médias reçoit deux spécialistes de l'influence russe : Maxime Audinet et Kevin Limonier. Maxime Audinet est chercheur à l'Irsem. Il est l'auteur de « Un média d'influence d'Etat. Enquête sur la chaîne russe RT » (INA éditions), version actualisée et augmentée d'un précédent livre sur la chaîne d'État RT (ex-Russia Today). Kevin Limonier est maître de conférence à l'Institut français de géopolitique (Université Paris-VIII) et directeur adjoint du centre Géode (Géopolitique de la datasphère).La conversation, qui dure 45 minutes, aborde de nombreux aspects de l'influence russe. Il est tout d'abord question du paysage médiatique russe intérieur, alors que les médias indépendants ont été mis au pas par une loi de censure, et donc pour certains forcés de fermer ou de se poursuivre depuis l'extérieur de la Russie (Novaïa Gazeta, Meduza ou encore Dojd). Des plateformes de réseaux sociaux, notamment les services de Meta, ont été bloqués, et plus globalement l'internet est hypercontrôlé, via un vaste réseau d'appareils de lutte contre les menaces (TSPU). Il est aussi question des « Kremlin Leaks ».Les médias d'État transnationaux que sont RT et Sputnik, interdits dans l'Union européenne depuis mars 2022, ont dû muter et se réorientent notamment sur l'Afrique subsaharienne. En fin d'émission, Kevin Limonier et Maxime Audinet expliquent la raison d'être et les objectifs du Coruscant (Collectif de recherche sur la Russie contemporaine pour l'analyse de ses nouvelles trajectoires), qu'ils ont contribué à cofonder en 2023.
L'atelier des médias diffuse deux entretiens enregistrés mi-mai au Festival international de journalisme de Carleton-sur-Mer, au Québec. Le juge en chef du Canada, Richard Wagner, raconte son positionnement face à la désinformation. Le journaliste et auteur québécois Alain Saulnier explique le bras de fer entre Meta et l'État canadien, qui fait que depuis presqu'un an, au Canada, les contenus des médias d'information ne s'affichent plus sur Facebook et Instagram. xxx
Pour L'atelier des médias de RFI, la journaliste française Sarah-Lou Lepers a réalisé un reportage à Kiev en février 2024. Elle propose une mise en perspective sur la manière dont les journalistes ukrainiens couvrent la guerre depuis 2022. Ce reportage revient aussi plus largement sur le traitement médiatique du conflit. Le reportage donne à entendre plusieurs journalistes ukrainiens, parmi lesquels Julia Kochetova, photoreporter récemment distinguée par le prestigieux World Press Photo : « Je fais ce que je sais faire de mieux : prendre des photos sur le front pour documenter le réel et lutter contre la propagande russe. »Danylo Mokryk, journaliste d'investigation et réalisateur de documentaires pour The Kyiv Independent, critique la réticence des journalistes étrangers à “nommer les choses”, soulignant l'importance de qualifier les crimes de guerre et les actes de génocide. Iryna Slavinska et Olesia Tytarenko, journalistes du groupe audiovisuel public Suspline, racontent le télémarathon, programme d'information unifié, qui est de plus en plus critiqué. Olga Rudenko, cofondatrice de The Kyiv Independent dénonce, elle, la fragilité de la liberté de la presse en Ukraine, malgré le courage de nombreux journalistes d'investigations qui n'hésitent pas à enquêter sur la corruption d'État, à l'instar de Denys Bihus et son média Bihus.info.Quant au journaliste français Stéphane Siohan, qui vit en Ukraine depuis 10 ans et travaille notamment pour RFI et le quotidien français Libération, il explique pourquoi ses consœurs et confrères ukrainiens ont cessé d'accorder de la crédibilité aux sources russes, qu'elles soient politiques ou médiatiques.La traduction de l'ukrainien vers le français a été assurée par Mariia Khomkovych.
Peu de titres de presse peuvent se vanter d'avoir 70 ans. C'est le cas du mensuel français Jazz Magazine. Pour discuter de cet anniversaire et des défis actuels de la presse musicale en France, L'atelier des médias reçoit Edouard Rencker, directeur de la publication, et Fred Goaty, rédacteur en chef de Jazz Magazine. Durant 45 minutes d'entretien, il est question des débuts de Jazz Magazine, lancé par Nicole Barclay en décembre 1954, et dont s'est très vite occupé « un vrai génie des médias : Daniel Filipacchi », explique Edouard Rencker, directeur de la publication du magazine depuis 2012. Dès ses débuts, il est le « terrain d'une créativité formidable » : couvertures sans titre, formats de photos, typographies nouvelles ou encore jeux de mots. « Pour bien vivre au temps présent, il ne faut surtout pas perdre la mémoire », explique Fred Goaty, directeur de la rédaction et rédacteur en chef. « Nous sommes tous à notre manière des passeurs dans Jazz Magazine et ça c'est passionnant. »Il est aussi question du modèle économique de Jazz Magazine, dont les lecteurs sont attachés au papier. Edouard Rencker, qui est aussi président du CEPM, collectif des éditeurs de la presse musicale, dresse quelques constats et explique son combat pour la création d'un label définissant la presse musicale et culturelle.