Mondes Sociaux est un magazine numérique francophone en libre accès, créé et géré par des chercheurs. Il entend contribuer au partage et à la circulation des connaissances en mettant en visibilité auprès de larges publics des travaux de recherche de Sciences humaines et sociales déjà publiés dans de…
« Grins de thé », et non ce n'est pas une faute de frappe, ici on parle bien de grin et non de grain. Le terme ne vous dit rien ? C'est normal, les grins de thé sont des sortes de rassemblements de discussion des jeunes originaires du Burkina Faso. Mais à quoi servent-ils et quels sont les enjeux de ce type de regroupements ?Dans ce nouvel épisode, Félix Lefebvre nous raconte sa propre expérience de ces espaces de rencontres et de discussions spontanés organisés à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Peut-on reconnaitre le genre d'un compositeur ou d'une compositrice en écoutant un morceau de jazz ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Si ce n'est pas le cas, des chercheurs l'ont fait pour vous !Dans ce nouvel épisode, le chercheur Ludovic Florin nous raconte comment il a mené l'enquête auprès d'étudiant·e·s en jazz pour découvrir si les clichés de genre ont un impact sur leur jugement en matière de musique.
Devenues populaires et trèsmédiatisées, les techniques procréatives comme la fécondation in vitro ou lediagnostic préimplantatoire sont souvent sur le devant de la scène. Solution miracle pour certains etproblème éthique pour d'autres, ces méthodes font débat mais que sait-on réellementsur ces techniques et sur ce que vivent les personnes qui y ont recours ?Dans ce nouvel épisode, l'anthropologueAnne-Sophie Giraud nous emmène à la découverte des techniques procréatives etde la réalité parfois difficile pour les personnes qui suivent ces parcours.
Connaissez-vous les ego-histoires ? Le travail d'écriture de mémoires n'est pas réservé aux personnalités publiques et historiques.À partir des années 80, certains historiens et historiennes ont eux aussi voulu retracer leurs propres parcours et se sont prêtés à l'exercice…Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, Isabelle Lacoue-Labarthe nous raconte ses recherches sur les mémoires étonnantes d'une autre historienne : Annie Kriegel. Plongez au cœur de son travail et découvrez en quoi consiste l'écriture de ces mémoires particuliers ?
Connaissez-vous les ego-histoires ? Le travail d'écriture de mémoires n'est pas réservé aux personnalités publiques et historiques.À partir des années 80, certains historiens et historiennes ont eux aussi voulu retracer leurs propres parcour set se sont prêtés à l'exercice… Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, Isabelle Lacoue-Labarthe nous raconte ses recherches sur les mémoires étonnantes d'une autre historienne : Annie Kriegel. Plongez au cœur de son travail et découvrez en quoi consiste l'écriture de ces mémoires particuliers ?
Parcoursup, Onisep, sites des établissements, proches… Tellement de ressources sont disponibles pour aider les lycéens à s'orienter de nos jours. Mais quelles sont celles qui sont réellement utilisées par les élèves pour trouver leur voie ? Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, Marianne Blanchard nous explique comment les lycéens se renseignent pour leur orientation. Le genre ou encore l'origine sociale influencent-ils la manière dont ils s'informent ? Quelle place occupe les réseaux sociaux dans cette étape importante pour les jeunes ?
Depuis une dizaine d'années, le fitness connait un regain d'intérêt en France et a participé entre autres à la production de nouvelles normes de genre. Aujourd'hui en plein essor, la diffusion et le développement de ces pratiques sont principalement portés par des professionnell·es indépendant·es. Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, Marie Galy nous invite à plonger dans cet univers pour découvrir les différents types de masculinités exprimés par les professionnels du fitness.
Familles nucléaires, monoparentales, recomposées, homoparentales... Il suffit d'un simple regard sur notre entourage pour constater que la structure familiale ne se limite pas à un modèle unique. Dans ce nouveau podcast, Jérôme Courduriès et Agnès Martial nous invitent à faire un pas de côté pour observer les différentes formes d'organisations familiales. Ensemble, ils reviennent sur 4 grandes thématiques qui influencent et façonnent nos relations : Le mariage Le divorce La procréation assistée L'homoparentalité Quelles sont les différentes manières de “faire famille” ? Comment la structure familiale a-t-elle évoluée au fil du temps et dans la société ?
Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, Franck Bousquet, professeur des universités en sciences de l'information et de la communication, nous replonge dans la campagne présidentielle française de 2017. Il explore en détail l'utilisation de la Presse Quotidienne Régionale (PQR) française sur les réseaux sociaux durant cette période cruciale. Découvrez comment les communautés politiques affiliées aux principaux partis de l'époque - le Front national, La République En Marche, La France Insoumise, le Parti socialiste et Les Républicains - ont mobilisé la Presse Quotidienne Régionale (PQR) sur leurs pages Facebook. Quelles stratégies ont-ils adopté pour s'adresser aux électeurs ? Leurs approches étaient-elles similaires ? Comment les faits-divers ont été plus précisément utilisés par le FN ?
Pendant des années, la peine de mort a fait l'objet de nombreux débats avant son abolition en 1981. Les controverses, ainsi que les émotions suscitées ont retenu l'attention de Guillaume Debat, docteur en Histoire de la France moderne et de la Révolution française. Dans ce nouvel épisode de Mondes Sociaux « le podcast », l'auteur vous emmène au cœur des discussions qui ont entouré la peine capitale près de deux siècles avant son abolition. Quelle histoire se cache derrière la guillotine ? Quelles sont les émotions exprimées par les différentes parties ?
Au travers de divers témoignages issus de procès criminels de la fin du Moyen Age, Claire Judde de Larivière, professeure d'histoire du Moyen Age à l'Université Toulouse Jean Jaurès, nous emmène découvrir le quotidien des habitants de la ville de Venise. Dans ce nouvel épisode de Mondes Sociaux : le podcast, l'historienne analyse les différents documents retrouvés dans les archives vénitiennes pour retracer l'histoire des habitants ordinaires de la cité aux XVe et XVIe siècles. Comment s'organisaient la ville et les groupes sociaux dans cette cité si particulière ?
Nous sommes tous amenés à créer des liens et échanger avec d'autres personnes, que cela soit dans les contextes familiaux, professionnels, amicaux, associatifs etc. Ces formes de sociabilités ont intrigué la sociologue Béatrice Milard qui en a fait l'objet de son ouvrage « Les nouvelles sociabilités » qui vient de paraître aux éditions Armand Colin. Dans ce nouvel épisode de Mondes Sociaux : le podcast, elle revient sur les résultats d'un ensemble de recherches qui ont été menées par les sociologues ces trente dernières années. Quels sont les contextes sociaux qui favorisent la formation des relations sociales ? Est-ce que ces liens sont toujours une expérience positive ? Les sociabilités d'aujourd'hui sont-elles les mêmes que celles d'hier ? Que disent-elles de la cohésion sociale, du « vivre ensemble » ?
On rattache souvent le terme de ménopause au vieillissement et aux symptômes qui l'accompagnent. Cette vision médicale, omniprésente dans les médias, n'influencerait-elle pas notre perception de cette période de la vie ? Dans ce nouveau podcast, Cécile Charlap nous propose de découvrir ce phénomène naturel sous un angle nouveau. Elle revient sur une enquête qu'elle a menée auprès de 30 femmes ménopausées pour nous permettre d'aborder ce phénomène du point de vue de la sociologie. Comment est vécue la ménopause ? Est-elle perçue de la même manière que l'on soit d'un côté ou de l'autre du globe ?
Connaissez-vous l'archéologie du genre ? Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, l'historienne Sandra Péré-Noguès, revient sur cette discipline encore peu médiatisée en France. Elle a menée des recherches sur la place occupée par les femmes dans l'archéologie et sur les stéréotypes de genre qui entourent les découvertes archéologiques. Qu'est-ce que l'archéologie du genre ? Les stéréotypes de genre actuels peuvent-ils biaiser les interprétations données aux traces laissées par les sociétés anciennes ?
Pour ce 11ème podcast de Mondes Sociaux, on vous emmène à Djibouti à la découverte des premières sociétés de production aux côtés de Jessie Cauliez, archéologue et chargée de recherche au CNRS au laboratoire TRACES (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés). Elle nous parle de ses fouilles archéologiques à travers un article intitulé « Monumentalisme funéraire et premières sociétés de productions dans la Corne de l'Afrique. Le monument à double couronne d'Antakari 3 en République de Djibouti » publié dans sidestonespress. Jessie Cauliez nous explique comment la fouille d'une nécropole permet de percer les mystères qui entourent le mode de vie et les interactions entre les individus qui peuplaient ce site au IIIe millénaire.
Pour ce nouveau podcast, Mondes Sociaux vous propose de vous plonger dans l'histoire de Sapiens aux côtés de François Bon, professeur de Préhistoire à l'Université Toulouse Jean Jaurès, directeur de l'UFR d'Histoire, Art et Archéologie et membre du laboratoire TRACES. François Bon nous explique qui est Sapiens et pourquoi est-il le seul hominidé à avoir survécu jusqu'à aujourd'hui dans son ouvrage « Sapiens », un livre publié par CNRS Éditions dans la collection « À l'œil nu ». Dans Sapiens à l'œil nu, François Bon nous présente l'histoire de Sapiens en répondant aux questions que l'on se pose sur notre histoire. Quand est-il apparu ? Comment vivait-il ? Quelles ont été ses interactions avec les autres formes humaines… Fiche Technique : Date d'enregistrement : 14 novembre 2023 Durée : 14 minutes 39 Producteurs : Maison de l'Image et du Numérique Animatrice : Clémentine Souchaud Chercheur invité : François Bon Télécharger la retranscription du podcast
Mondes Sociaux : le Podcast présente un nouvel épisode, cette fois aux côtés de Sébastien Rozeaux, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à l'Université Toulouse JeanJaurès et membre du laboratoire FRAMESPA. Il revient sur Letras Pátrias : Les écrivains et la création d'une culture nationale au Brésil (1822-1889), sa dernière publication aux Presses Universitaires du Septentrion datant de novembre 2022. Mais que sont exactement ces « Letras Pàtrias » ? Sébastien Rozeaux s'est penché sur l'histoire de la littérature brésilienne au xixe siècle et le projet nationaliste qu'elle portait en son sein. Néanmoins, de quelle nation parle-t-on réellement dans un « empire » alors partagé entre colons blancs, natifs amérindiens et esclaves déplacés noirs ?
Dans ce nouvel épisode de Mondes Sociaux : le Podcast, Florian Gallon nous emmène dans le passé à la découverte d'une bataille méconnue. En effet, le maître de conférences en histoire médiévale à l'Université Toulouse – Jean Jaurès et membre du laboratoire FRAMESPA, a travaillé sur la bataille de Toulouse en l'an 721. Florian Gallon nous explique ainsi ce qu'il en est vraiment de cet évènement historique dans « 721 : Les Sarrasins aux portes de la ville »», un livre paru aux Éditions Midi-Pyrénéennes dans la collection « Cette année-là à Toulouse » en octobre 2022. Florian Gallon revient sur la bataille de Toulouse, plus souvent oubliée au profit d'une autre bataille bien connue, celle dite « de Poitiers ». Qu'est-ce qui justifie cependant que l'une soit plus connue que l'autre de nos jours ? Comment l'historien·ne écrit l'histoire et comment des événements peuvent servir des discours politiques haineux ? Autant de questions qui traversent cet épisode de notre podcast co-produit aux côtés de la Maison de l'Image et du Numérique…
Dans ce nouvel épisode, Adeline Grand-Clément revient sur un concept atypique : les arbres parlants. En effet, la professeure d'Histoire grecque à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès et membre de l'équipe ERASME du laboratoire PLH et du laboratoire ANHIMA à Paris a étudié plus particulièrement un arbre et la réception de ses oracles dans « Quand les feuilles du chêne de Dodone se mirent à bruire » pour la revue ANABASES. Adeline Grand-Clément a travaillé avec Sarah Rey pour étudier la perception de la nature dans l'Antiquité à l'occasion d'un hommage aux travaux de Pascal Payen, fondateur de la revue ANABASES de l'équipe de recherche ERASME à l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès. En effet, si les cultes autour des arbres sont aux racines de nombreuses religions, quel regard portons-nous dessus de nos jours ? Finalement, est-ce que les Grecs de l'Antiquité entendaient les mêmes choses que nous quand le vent souffle dans les feuilles des chênes ?
Dans le cadre de Mondes Sociaux : le podcast, Philippe Foro, maître de conférences en Histoire contemporaine à l'Université Toulouse Jean-Jaurès, revient sur son travail présenté à l'Institut d'Études Politiques de Paris, et portant sur Aldo Moro, un catholique en politique : Promoteur, acteur et martyr de la République italienne. Mais qui était Aldo Moro et quel rôle a-t-il joué dans la vie politique italienne dans les années 1960 et 1970 ? Quarante-cinq ans après les faits, Philippe Foro nous explique le parcours militant d'Aldo Moro, homme politique italien, victime d'un assassinat politique par les Brigades Rouges en 1978. Dans le contexte des « années de plombs », quel était le paysage politique italien au moment de cet enlèvement ? En quoi la mort d'Aldo Moro a-t-elle représenté un symbole pour la population italienne ?
Pour Mondes Sociaux : le podcast, Sylvie Chaperon, professeure d'histoire contemporaine du genre à l'Université de Toulouse Jean -Jaurès, présente son dernier livre co-écrit avec Odile Fillod sur les idées reçues sur le clitoris. La domination masculine cis-hétéro dans le domaine de la recherche a-t-elle favorisé l'apparition et le maintien d'idées reçues sur le clitoris ? Ce podcast revient sur deux des chapitres de l'ouvrage de Sylvie Chaperon, en questionnant l'ignorance du clitoris par les chercheurs dans la science, mais aussi les conditions du plaisir dans les rapports sexuels cis-hétéros.
Les podcasts originaux de Mondes Sociaux sont de retour. Pour cet épisode, nous accueillons Mylène Costes, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université Toulouse Jean-Jaurès. Elle présente une recherche sur les dispositifs de médiation en ligne proposés dans les bibliothèques. Mais comment les bibliothécaires réagissent-ils aux incitations à utiliser le numérique et les nouveaux médias dans leurs pratiques professionnelles ? Avec la numérisation des œuvres, les sites web ou encore l'utilisation des réseaux sociaux numériques, les bibliothécaires ne manquent pas de dispositifs pour mettre leurs collections patrimoniales en valeurs. Mais alors que ce personnel n'est généralement pas formé à l'utilisation des nouveaux médias, il doit souvent redoubler d'imagination pour attirer un public varié.
Pour Mondes Sociaux le podcast, Muriel Lefebvre, enseignante chercheuse en Sciences de l'information et de la communication à l'université Toulouse Jean-Jaurès, présente une enquête collective sur les expériences de visite au musée de jeunes enfants accompagnés. Mais comment se déroulent ces visites et surtout comment étudier ce public particulier ? À travers une méthodologie mêlant entretiens, observations directes et observations par lunettes caméras, cette recherche illustre les moyens mis en œuvre par les musées pour proposer une offre pertinente à des enfants en bas âges. L'exposition analysée ici portant sur les bébés animaux. Au-delà des appropriations dont font l'objet les dispositifs spécifiques proposés par les musées, ce podcast aborde également les difficultés pour les chercheurs à enquêter sur le public spécifique des jeunes enfants. Fiche Technique : Date : 22 juin 2022 Durée : 13:26 minutes Producteurs : Maison de l'Image et du Numérique Animateur : Hugo Raynaud
Ce nouveau podcast de Mondes Sociaux présente le travail d'Émilie Salaméro, sociologue, maîtresse de conférences à l'université Paul Sabatier de Toulouse et membre du laboratoire CRESCO. Elle présente une enquête collective réalisée sur le travail des artistes du cirque contemporain et leurs conditions d'entraînement pendant la pandémie de la Covid 19. Comment cette crise sanitaire a-t-elle changé la manière dont les artistes voient et vivent l'entraînement ? Les temps d'entraînement des artistes de cirque en France sont souvent menés de manière solitaire, et cette activité est moins valorisée que celle dédiée à la création. Ce travail corporel se déroule dans des conditions très disparates selon les artistes. En mettant en lumière les difficultés à mener l'entraînement et les grandes différences autour de ce temps de travail, les chercheurs ont montré comment les conditions créées par la pandémie de la Covid 19 ont permis d'interroger collectivement les conditions d'entraînement des artistes de ce secteur du spectacle vivant. Fiche Technique : Date : 7 juin 2022 Durée : 19:22 minutes Producteurs : Maison de l'Image et du Numérique Animateur : Hugo Raynaud
Mondes Sociaux revient avec un deuxième podcast original en compagnie de Gaël Plumecocq, chargé de recherche à l'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) situé à Castanet-Tolosan. Il présente un article collectif écrit sur les différents modèles de l'agriculture durable en Occident, leurs valeurs et leurs fonctionnements. Mais comment les identifier et qu'est-ce qui peut pousser un agriculteur à effectuer cette transition ? Cette recherche met en évidence l'existence de six modèles identifiables d'agriculture durable aux valeurs et aux méthodes parfois très éloignées les uns et des autres mais qui ont toujours comme objectif commun de quitter l'agriculture intensive, considérée comme polluante et destructrice. Ce travail revient également sur ce qui peut motiver les agriculteurs à franchir le pas d'une transition vers des modèles plus respectueux de l'environnement et de la nature mais aussi vers ce qui peut les en détourner, comme les risques financiers par exemple. Les podcasts de Mondes Sociaux constituent une autre façon de découvrir la recherche en sciences humaines et sociales. Sous forme de dialogue avec son auteur ou autrice, ces podcasts discutent d'un article scientifique publié récemment. En quelques minutes, sont présentés les principaux résultats de la recherche, la démarche ainsi que les enjeux soulevés par ce travail. Dans l'esprit de Mondes Sociaux, le but de cette collection est de rendre accessibles au plus grand nombre des recherches récentes en sciences humaines et sociales. Fiche Technique : Date : 22 juin 2022 Durée : 20:31 minutes Producteurs : Maison de l'Image et du Numérique Animateur : Hugo Raynaud
Les sociétés démocratiques se sont toujours structurées autour de la notion d'égalité entre les citoyens. Paradoxalement, depuis plusieurs dizaines d'années, les inégalités semblent subsister voire s'accroitre. Et la « passion de l'égalité » parait être reléguée au second plan. Selon Florent Guénard, nous prenons très souvent pour acquis certains privilèges associés à l'égalité. Ces acquis ont pourtant été obtenus suite à des mouvements collectifs suscités par une véritable passion pour l'égalité. Aujourd'hui, les volontés d'égalité sont essentiellement perçues comme de la jalousie et de l'envie bien plus que comme une passion collective. Florent Guénard intervient dans ce podcast produit par Ombres Blanches afin de présenter son dernier ouvrage « La passion de l'égalité » aux éditions du Seuil. Il est Maître de conférences à l'École normale supérieure de Paris. Il est également rédacteur en chef du site La Vie des idées, revue en ligne rattachée à l'institut du monde contemporain du Collège de France. Il a notamment publié « Le Ressentiment, passion sociale » aux Presses Universitaires de Rennes en 2012 co-écrit avec Antoine Grandjean et « La Démocratie universelle. Philosophie d'un modèle politique » aux éditions du Seuil en 2016. Guénard F., 2022, La passion de l'égalité , Seuil La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches. Fiche Technique : Date : 15 février 2022 Durée : 75:09 minutes Producteurs : Ombres Blanches
L'année 1981 marque l'avènement de la gauche au pouvoir avec l'élection de François Mitterrand comme président de la République et une victoire aux élections législatives quelques mois plus tard. Cet évènement constitue la première défaite de la droite lors d'une élection nationale depuis la mise en place de la Ve République. Dans son nouvel ouvrage, La Fin de règne – Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981), Pierre-Frédéric Charpentier revient sur cette défaite historique. Ce podcast, produit par la librairie Ombres Blanches, se concentre principalement sur la rivalité entre deux hommes politiques : Valéry Giscard d'Estaing, candidat du centre-droit, président de la République à l'époque, et son premier ministre Jacques Chirac, candidat du parti gaulliste. Leurs ambitions et oppositions, alors qu'ils font partie de la même famille politique, vont contribuer à la défaite de la droite et à l'impopularité croissante de Valéry Giscard d'Estaing… Pierre-Frédéric Charpentier est historien, enseignant au lycée Berthelot de Toulouse et chargé de cours à l'IEP Toulouse. Ses recherches portent sur la vie politique et culturelle au XXe siècle. Il a écrit : La drôle de guerre des intellectuels français : 1939-1940 aux éditions Lavauzelle et Une guerre civile par procuration : les intellectuels français et la guerre d'Espagne » (1936-1939) publié chez Felin. Charpentier F., 2021, La Fin de règne – Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981), Félin Fiche Technique : Date : 12 février 2022 Durée : 86:29 minutes Producteurs : Ombres Blanches Animateur : Jacques Cantier
Pour ce premier podcast de Mondes Sociaux, nous avons invité Michel Grossetti, sociologue et directeur de recherche au CNRS, membre du LISST. Il rend compte d'une enquête collective réalisée sur les différents profils des fondateurs de start-up, dites « innovantes », en France. Qui sont ces entrepreneurs et pourquoi s'engagent-ils dans cette aventure ? Il existe deux grands types de fondateurs de start-up en France : le premier, plus ancien, est constitué de créateurs aux profils techniques et aux parcours professionnels variés ; le second, plus récent, est composé de jeunes diplômés issus de formations de commerce ou de gestion. Comme le montre cette recherche, le mythe du génie fondateur se révèle finalement bien loin de la réalité. Par ailleurs, cette étude souligne le fait que les créateurs d'entreprises s'exposent de manière inégale à des risques multiples en s'embarquant dans cette aventure difficile. Barthe J.-F., Chauvac N., Grossetti M., 2016, Entrepreneurs de circonstance : une enquête sociologique sur les fondateurs de start-up en France, Revue de l'Entrepreneuriat, N°3-4, vol. 15, p. 163-180 Les podcasts de Mondes Sociaux constituent une autre façon de découvrir la recherche en sciences humaines et sociales. Sous forme de dialogue avec son auteur ou autrice, ces podcasts discutent d'un article scientifique publié récemment. En quelques minutes, sont présentés les principaux résultats de la recherche, la démarche ainsi que les enjeux soulevés par ce travail. Dans l'esprit de Mondes Sociaux, le but de cette collection est de rendre accessibles au plus grand nombre des recherches récentes en sciences humaines et sociales. Fiche Technique : Date : 14 mars 2022 Durée : 14:17 minutes Producteurs : Maison de l'Image et du Numérique Animateur : Hugo Raynaud
Le baiser est une marque d'affection courante et commune. Il a cependant une histoire millénaire et complexe. Ce podcast présente l'ouvrage « Ce qu'embrasser veut dire » écrit par Jean-Claude Kaufmann. Il explore le passé méconnu de cette pratique et son rôle dans nos vies quotidiennes. L'étude du baiser permet en effet d'éclairer l'organisation, les relations hiérarchiques des sociétés et leurs évolutions. Jean-Claude Kaufmann ne s'arrête pas à l'étude du baiser d'affection, que l'on connaît tous, mais se concentre également sur ce qu'il appelle les baisers « religieux » et « politiques » en détaillant diverses pratiques ayant eu cours à différentes époques et lieux. Après avoir présenté la dimension universelle du baiser, il développe l'idée que le baiser peut également renvoyer à un dispositif de domination,le subordonné embrassant le dos de la main du maître par exemple. Le baiser peut également être un acte d'insoumission et de révolte face à l'ordre social. Jean-Claude Kaufmann est un sociologue français né en 1948. Pionnier de la « microsociologie », il a orienté ses recherches vers les aspects les plus inattendus et parfois ordinaires de la vie quotidienne et notamment de la vie de couple. Il a par exemple écrit les ouvrages suivants : « Sociologie du couple » et « Premier matin ». Jean-Claude Kaufmann est un directeur de recherche émérite au CNRS à l'université Paris-Descartes. Kaufmann J.-C., 2021, Ce qu'embrasser veut dire, Payot La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches. Fiche Technique : Date : 26 novembre 2021 Durée : 67:39 minutes Producteurs : Ombres Blanches
Trois siècles après les grandes épidémies de peste qui ont ravagé l'Europe toute entière, cette grave maladie a continué à apparaître de manière sporadique. Ainsi, en 1628, elle fit son retour à Toulouse après 20 ans d'absence, générant une des plus grandes épidémies de l'histoire de la ville. Ce podcast s'appuie sur l'ouvrage 1628 – La peste ou la mort aux trousses, traitant du retour de l'épidémie de peste dans la Ville Rose. Cet ouvrage précise comment les autorités locales, sous l'autorité des Capitouls, ont organisé la lutte contre la maladie. Il explicite également, la façon dont la population a réagi mais aussi comment les médecins ont essayé de lutter contre ce fléau, mal compris et mal soigné. Entre paranoïa, superstitions et fosses communes, il ne faisait pas bon vivre à Toulouse en 1628 ! Dans ce podcast réalisé par Ombres Blanches, l'autrice Sylvie Mouysset présente son ouvrage, qui mélange à la fois des passages romancés et la description des faits historiques se rapportant à l'épidémie de peste de 1628. Sylvie Mouysset est professeure d'histoire moderne à l'université Toulouse-Jean Jaurès, membre du laboratoire Framespa et vice-présidente de la Société des Lettres de l'Aveyron. La rencontre est animée par Didier Foucault, professeur agrégé d'Histoire et spécialiste de l'histoire de la médecine. Mouysset S., 2021, 1628 – La peste ou la mort aux trousses, Éditions Midi-Pyrénnées Fiche Technique : Date : 27 novembre 2021 Durée : 79:00 minutes Producteurs : Ombres Blanches Animateur : Didier Fouault
La vie carcérale, et plus particulièrement celle des femmes en prison, est un sujet peu connu du grand public. La sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz a rendu visite à des détenues pendant 18 mois afin de découvrir leurs quotidiens, et leurs perceptions du rôle de la prison sur leurs vies en société. Un ouvrage intitulé « Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité » découle de cette recherche. A travers ce podcast, réalisé le 14 juin 2021 et organisé par la librairie Ombres Blanches, Natacha Chetcuti-Osorovitz développe l'idée que les rapports de dominations de genre, et notamment l'appropriation du corps des femmes, lient et affectent toutes les femmes détenues, que ce soit dans leur quotidien en prison, ou dans leur parcours de vie. Cette hypothèse fait suite aux nombreux entretiens réalisés par Natacha Chetcuti-Osorovitz avec des détenues, explicitant les violences de genre régulièrement subies par ces femmes en prison, et perpétrées dans l'immense majorité par des hommes. Ce podcast met finalement en lumière en quoi les conditions de détention des femmes peuvent être révélatrices des conditions de vie de l'ensemble de la population féminine dans notre société. Cet échange, animé par Sandrine Teixido, présente le travail de Natacha Chetcuti-Osorovitz, spécialiste de l'épistémologie féministe, des violences de genre, de la sociologie carcérale et du lesbianisme. Natacha Chetcuti-Osorovitz est maîtresse de conférences HDR à Centrale Supélec et chercheure permanente au laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société, à l'ENS Paris-Saclay. Chetcuti-Osorovitz N., 2021, Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité, La Dispute, coll. « Le genre du monde ». Fiche Technique : Date : 14 juin 2021 Durée : 85:03 minutes Producteurs : Ombres Blanches Animatrice : Sandrine Teixido
Homme politique de premier plan dans l'entre-deux-guerres, membre du Front Populaire et ministre de l'Education Nationale sous Albert Lebrun, Jean Zay a marqué l'Histoire française par ses nombreuses réformes, mais également par les dernières années de sa vie. Condamné en 1940 lors d'un procès militaire pour désertion, il fut incarcéré durant 4 ans, avant d'être assassiné par la Milice française. De nombreux historiens considèrent ce procès comme un jalon dans l'instauration du Régime de Vichy. Très attaché à la diffusion de la culture auprès du plus grand nombre, Jean Zay mit en place de nombreuses réformes éducatives. En tant que ministre, il a contribué à la création du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) avant de s'engager dans l'armée française peu après la déclaration de guerre. L'échange enregistré en octobre 2020 à la librairie Ombres Blanches se concentre principalement sur le procès du 4 octobre 1940, ayant conduit à la condamnation de Jean Zay à la dégradation militaire, à la déportation et aux travaux forcés en Guyane. Cette peine, faisant écho à celle d'Alfred Dreyfus pour son caractère antisémite, fut rendue par un tribunal militaire dont le verdict à la teneur politique marque la mise en place d'un régime dictatorial. Ce podcast fait intervenir Olivier Loubes, biographe de Jean Zay et historien rattaché à Framespa, spécialiste de l'imaginaire politique, de la nation et de l'enseignement en France. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à cette figure de la politique française. L'entretien est mené par Natacha Laurent, historienne à l'université de Toulouse Jean-Jaurès. Ses travaux portent sur l'histoire de la Russie et de l'Union soviétique, sur l'histoire du cinéma et du patrimoine cinématographique. Loubes O., 2021, Jean Zay – La République au Panthéon, Dunod Loubes O., 2016, Cannes 1939, le festival qui n'a pas eu lieu, Armand Colin Loubes O., 2015, Réarmer la République ! Jean Zay au Panthéon. Essai d'histoire tonique, Demopolis La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches et le festival L'Histoire à venir. Fiche Technique : Date : 12 octobre 2020 Durée : 75:27 minutes Producteurs : L'histoire à venir & Ombres Blanches Animatrice : Natacha Laurent
La Seconde Guerre mondiale constitue une des périodes les plus étudiées par les sciences humaines et sociales. Malgré cela, des pans entiers de cette histoire restent dans l'ombre. C'est notamment le cas des travailleuses françaises, parties exercées en Allemagne entre 1940 et 1945, dont le destin est tombé dans l'oubli dès la Libération. Mêlant histoire du travail, du genre et de la mémoire, cet ouvrage, tiré d'un travail de thèse, met en lumière les trajectoires méconnues d'une population longtemps invisibilisée. Plus de 80 000 femmes auraient franchi la frontière pour aller travailler en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Mais quelles étaient les motivations de ces femmes ? Majoritairement issues des classes populaires de la société française, la plupart des travailleuses expatriées en Allemagne nationale-socialiste n'ont pas fait ce choix par convictions politiques. Camille Fauroux distingue en effet deux profils principaux : l'un cherchant à rompre avec des conditions économiques initiales jugées défavorables, tandis que l'autre s'insère dans un processus de reconstruction d'une situation sociale, familiale ou professionnelle marquée par la défaite française. Ce podcast a été enregistré à l'occasion d'une rencontre avec Camille Fauroux autour de la parution de son ouvrage « Produire la Guerre, produire le genre - Des Françaises au travail dans l'Allemagne nationale-socialiste (1940-1945) », paru aux éditions EHESS. Camille Fauroux est historienne, maîtresse de conférences à l'université Toulouse 2 Jean-Jaurès. Fauroux C., 2020, Produire la guerre, produire le genre. Des Françaises au travail dans l'Allemagne nationale-socialiste (1940-1945), Paris, EHESS, coll. « En temps et lieux » --- La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
La prostitution a déchainé les passions durant le Moyen Âge, jusqu'à son interdiction en 1561, suite à l'ordonnance d'Orléans. Au centre de nombreux débats publics, l'analyse de cette activité révèle de nombreux aspects de la société française du XIIIe au XVIe siècle. Mais les femmes identifiées comme « femmes de mauvaise vie » étaient-elles toutes des prostituées ? Agathe Roby analyse les faits marquants de la fin de la période médiévale dans le sud du royaume de France, que ce soit l'implantation d'un « bordel » public dans l'enceinte de Toulouse, la répartition des responsabilités concernant l'exercice de la prostitution ou encore les procès entre prostituées et décideurs politiques. Ce faisant, l'autrice révèle les fortes intrications existantes entre les décideurs politiques, les représentants religieux et les différents acteurs de la prostitution. Ce podcast présente une rencontre organisée avec Agathe Roby autour de la parution de son ouvrage « La prostitution au Moyen Âge - Le commerce charnel en Midi toulousain du XIIIe au XVIe siècle », paru aux éditions Loubatières. Agathe Roby est docteure en histoire médiévale et chercheure associée au laboratoire Framespa de l'Université de Toulouse Jean-Jaurès. Spécialisée dans l'histoire du genre et l'histoire sociale et urbaine, elle a notamment coordonné le numéro Prostitution urbaine, XIVe - XIXe siècle paru en 2017 de la revue Histoire urbaine. Roby A.,2021, La prostitution au Moyen Âge - Le commerce charnel en Midi toulousain du XIIIe au XVIe siècle, Editions Loubatières --- La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches
L'ouvrage « Ne nous libérez pas, on s'en charge » est né d'une rencontre, celle de trois historiennes qui, depuis 2013, ont animé un séminaire à l'EHESS sur la sociohistoire des féminismes. Trois regards, trois générations, trois parcours différents… Néanmoins, les trois autrices ont la volonté commune d'offrir un récit renouvelé de l'histoire des féminismes en France. Partant de préoccupations contemporaines, les autrices retracent la généalogie de différents mouvements féministes plus hétérogènes qu'il n'y paraît. Lors d'une rencontre organisée par la librairie Ombres Blanches, Michelle Zancarini-Fournel - professeure émérite d'histoire contemporaine à l'université Lyon 1 - et Bibia Pavard - maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris 2 Panthéon-Assas - ont présenté leur ouvrage « Ne nous libérez pas, on s'en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours » retraçant l'histoire des féminismes de la Révolution française à nos jours. L'ouvrage met en lumière différents types de dominations, en lien avec des univers aussi variés que la politique, la religion, le syndicalisme, la culture, l'édition. Ces univers représentent autant de sujets et de terrains investigués par les autrices. Durant une heure, Michelle Zancarini-Fournel et Bibia Pavard développent ainsi leurs réflexions sur les origines des mouvements féministes et sur la diversité des luttes soutenues, avant de répondre aux interrogations des spectateurs présents à la librairie Ombres Blanches lors de cette rencontre. Pavard B., Rochefort F., Zancarini-Fournel M., 2020, Ne nous libérez pas, on s'en charge : Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours. Paris, La Découverte. --- La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches
Dans le désordre des archives, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d'écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d'une centaine d'enfants survivants. Par leurs mots, par le cruel réalisme des scènes décrites, par la puissance des affects exprimés, se livre à l'historien une source vivante, une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes tout comme elle permet, aussi, d'investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l'enfance. Lors d'une rencontre organisée par le festival L'histoire à venir, à la librairie toulousaine Ombres Blanches, l'historienne Hélène Dumas a présenté son dernier ouvrage, consacré aux témoignages de jeunes orphelins du génocide Tutsi. Spécialiste du massacre perpétré au Rwanda, la chercheuse décrit le déroulement de sa recherche en lien avec les associations et les institutions de ce pays. Ce travail d'archives se base sur un corpus de plus d'une centaine de cahiers d'écoliers dans lesquels sont retranscrits les souvenirs, les émotions, les traumatismes de femmes et d'hommes qui étaient enfants en 1994, lors de l'extermination de plus d'un million de Tutsi au Rwanda. Cet important travail de retranscription est mené de façon à guider le lecteur·ices dans l'Histoire d'un événement tragique, encore mal connu par les lecteurs français. Durant près d'une heure, dans le cadre des rencontres Venir à l'histoire, Hélène Dumas a donc exposé ses recherches à l'occasion d'un échange avec Natacha Laurent, historienne à l'Université Toulouse – Jean Jaurès. Dumas H., 2020, Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006), La Découverte --- La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches et le festival L'histoire à venir.
Les robots vont-ils remplacer les humains au travail ? Les « intelligences artificielles » sont-elles réellement intelligentes ? Ces questions ne sont pas les seules que pose le digital labor, ou travail du clic. Derrière nos instruments techniques – téléphones, assistants virtuels – s’articule un travail humain invisible. Antonio Casilli propose d’étudier les réseaux globalisés de ce digital labor afin d’expliquer comment ce travail se structure. Depuis au moins vingt ans, de nombreux outils contiennent des « intelligences artificielles », c’est par exemple le cas des assistants virtuels comme Siri, Cortana, Alexa ou encore Google Home. Cependant, pour fonctionner, ces instruments demandent une masse importante de « travail vivant ». Des petites mains du digital travaillent sans relâche pour faire fonctionner ces instruments. Elles modèrent, traquent les contenus violents, récoltent et traitent les données engrangées par les plateformes. Cette étude sociologique montre alors que nos outils techniques, prétendus autonomes, dépendent en fait d’une multitude de travailleurs. Ce travail, rendu invisible par la notion même d’intelligence artificielle, emploie une foule de « tâcherons du clic » précaires, répartis sur plusieurs continents. Souvent installés dans des pays tiers comme par exemple, Madagascar pour la France. Ces employés sont recrutés sur des bases opaques et sans logique de qualification. Il s’agit d’activités précaires qui concernent 260 000 personnes en France et qui ne sont pas sans occasionner de la souffrance. Toutefois, certains travailleurs s’organisent et arrivent à faire valoir leurs droits. Cette étude propose enfin différentes pistes de réflexions relatives aux alternatives à mettre en place pour solutionner l’invisibilisation et à la précarité du digital labor. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Au Pérou, on habite dans des maisons flottantes qu’il faut reconstruire chaque année. À Hanoï, les gens logent dans des maisons-tubes et en Amazonie, dans des maisons que l’on construit soi-même au sommet d’un arbre de plusieurs mètres de haut… Visiblement, tout le monde n’habite pas partout de la même manière. Et d’ailleurs, que veut vraiment dire « habiter » ? Avoir un abri dans un lieu donné ? Pas vraiment : l’habiter est aussi une manière d’être au monde, de façonner ce qui nous entoure et de s’adapter à l’environnement. Depuis plusieurs années, la notion d’habiter intéresse de plus en plus les chercheurs. Elle pose en effet des questions philosophiques : habiter implique t-il la raison ou l’émotion ? Est-ce inné ou acquis ? Qu’est-ce qu’habiter le monde ? Mais elle est aussi liée à des problématiques très concrètes : comment loger 9 milliards d’individus ? La mondialisation va t-elle imposer une unique façon d’habiter ? Face aux changements environnementaux, comment continuer à habiter des terres menacées par la fonte des glaces et la montée des eaux ? Et comment éviter que le logement continue de représenter 25% des émissions de CO2 et 40% de la consommation d'énergie française ? Ces interrogations entraînent des réponses nombreuses, comme l’habitat écologique, les tiny house ou les maisons bulles. Mais sont-elles de vraies solutions ? Embarquement immédiat pour un voyage dans le temps et l’espace, afin de découvrir les modes d’habiter d’ici et d’ailleurs et ce que « habiter » signifie vraiment. Promis, vous ne verrez plus votre logement de la même manière ! --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec Trensistor, la webradio des étudiant.es de l’ENS de Lyon
Peut-on qualifier Internet d’utopie déchue ? Alors que le projet était à l’origine vecteur de progrès et porteur d’une volonté émancipatrice, il est aujourd’hui au service d’un contrôle social toujours plus poussé. À travers une histoire de l’État et des luttes politiques associées aux moyens de communication, Félix Tréguer explique comment ce projet émancipateur associé à Internet a été mis en échec. Pour y parvenir, le sociologue replace cette technologie dans la longue histoire des sciences. Ce faisant, il replace Internet dans la longue liste des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés. Au XVe siècle, l’invention de l’imprimerie permet le développement massif de la production et de la circulation des écrits. Très vite, elle devient comme un instrument de contestation politique et autorise la propagation des ouvrages critiques et des pamphlets. En réaction, les stratégies étatiques s’adaptent et domestiquent progressivement ce qui semblait les contester : c’est l’apparition et la légitimation de la raison d’État. Après la Révolution française, la raison d’État cède la place à la « sûreté de l’État » puis à la « sécurité d’État ». Si la formule diffère, la philosophie fondée sur le secret, la surveillance, la censure et le contrôle des intermédiaires techniques reste identique. Ni la loi sur la liberté de la presse de 1881, ni le phénomène des radios libres ou le développement de l’informatique ne permettent de s’émanciper définitivement. : l’État reprend la main à l’issue de chaque innovation. Avec Internet, l’État accroît son emprise sous des formes encore inédites. Grâce à cette histoire longue, Félix Tréguer analyse ainsi avec perspicacité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la capacité de l’État à façonner la technologie dans un but de contrôle social. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
De la démocratie antique tant vantée, nous oublions souvent qu’elle a été inventée dans une société fondée sur l’esclavage. Quelle est alors la nature du lien qui unit la démocratie à l’esclavage ? Pour y répondre, l'historien Paul Ismar revient dans ce podcast sur la manière dont est défini à Athènes « l'homme-marchandise » qu'est l'esclave, étudiant le statut de sa parole dans l'espace judiciaire et son travail au quotidien. L’historien propose ainsi une analyse inédite du droit athénien de l'esclavage en relatant la façon dont la cité des hommes libres est elle-même modelée par l'institution esclavagiste. En étudiant la démocratie par ce biais, il montre comment l’imaginaire politique athénien, « auquel nous associons l’expérience de l’autonomie politique, est en effet le produit de l’expérience esclavagiste ». Ce faisant, il éclaire d’un jour nouveau un certain rapport au corps, à l’écriture ou à la notion de représentation. Surtout, Paulin Ismar interroge les relations entre l’esclavage antique et notre époque et pose une question redoutable : dans quelle mesure l’esclavage a-t-il contribué à écrire une part de notre histoire, encore aujourd’hui ? En explorant le droit du travail, la cybernétique ou les formes modernes de la représentation politique, il apporte des éléments de réponse et démontre par là-même combien la configuration athénienne est encore présente dans notre société. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
De par la multiplicité de ses aspects, le populisme est particulièrement difficile à penser ou interpréter. En conséquence, les chercheurs qui l’étudient préfèrent souvent caractériser sociologiquement les électeurs populistes ou bien discuter ce dont il est le symptôme. Pierre Rosanvallon propose pour sa part de le comprendre comme une idéologie cohérente « qui offre une vision puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l’économie ». À une époque où la pensée de gauche n’offre aucune perspective, adhérer aux discours populistes permet d’exprimer une colère et un ressentiment. Le populisme apparaît donc comme la solution aux désordres du présent, faisant de lui l’idéologie ascendante du XXIe siècle. Dans ce podcast, Pierre Rosanvallon dessine une approche à la fois historique, théorique et critique du phénomène, dont il est très difficile de parler au singulier. Ayant isolé la dynamique propre au populisme et l’ayant situé dans l’histoire des formes démocratiques, Rosanvallon propose in fine quelques pistes d’action, notamment de revenir à l’idée de la démocratie – par nature toujours en mouvement. Celle-ci demeure le meilleur instrument pour permettre aux sociétés d’apprendre à vivre dans un monde en changement perpétuel. Il faut pour cela développer sa capacité de représentation de la réalité des vies et en donnant aux individus davantage de prise sur leur destin, au-delà du seul exercice électoral. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
« Des révolutions sociales qui embrasent le monde », « Les conséquences de la révolution des gilets jaunes », « Le retour des idéaux de la Révolution de 1789 ». Dans les discours, le terme « révolution » est omniprésent. Mais est-il réellement pertinent pour décrire les situations actuelles ? N’est-il pas inapproprié de l’employer pour caractériser les mouvements sociaux contemporains ? La question a été posée à Ludivine Bantigny, historienne, spécialiste de l'histoire des luttes contemporaines et des conséquences de mai 68, et auteur de Révolution. L’historienne et chercheuse aborde d’abord des questions d’actualité française, notamment celles liées aux gilets jaunes. S’agit-il d’une « révolution anthropologique » ? Peut-on parler d’une filiation entre ce mouvement et les évènements de la Révolution française ou de Mai 68 ? Comment une historienne des insurrections réagit-elle face aux gilets jaunes : neutralité prudente ou engagement assumé ? Son analyse questionne aussi le rapport au passé et son instrumentalisation. Ludivine Bantigny jongle également avec ses autres domaines d’études comme le genre ou la notion de génération. Ce podcast est un entretien où l’on parle pouvoir, rapports de force, inégalités et place de d’historien, entre étude du passé et accompagnement du présent, mené par Nathan Vieira, étudiant en économie à l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon. Il a été réalisé en marge de la conférence Nouveaux visages de la lutte des classes organisée par la Villa Gillet lors du festival (Re)faire société : mode d’emploi . ---- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec Trensistor, la webradio des étudiant.es de l’ENS de Lyon
« L’archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne et les « Récits de la Kolyma » de Chalamov ont contribué à faire connaître l’un des systèmes répressifs les plus meurtriers du XXe siècle. De 1920 à 1950, le Goulag, ou Direction Centrale des Camps, compta 20 millions de prisonniers, 6 millions de déportés, 4 millions de morts. Quand Joseph Staline proclamait que « la vie était devenue meilleure », un système concentrationnaire d’environ 400 camps voyait le jour sur le territoire soviétique. Hors norme, à la fois gigantesque et sans égal, il y emprisonna un soviétique sur six. Ces prisonniers – les zeks – étaient contraints de travailler jusqu'à l'épuisement dans le froid et le dénuement le plus total. Ils étaient condamnés à l'isolement, la peur et la faim au ventre. Au nom d’une volonté de développement économique, l’humiliation était permanente et leur existence en a longtemps été occultée à l'Est, et niée à l'Ouest. À travers différents exemples, Nicolas Werth rappelle les grands chantiers que furent le Canal Mer Blanche-Mer Baltique, la Voie morte. Il évoque les camps des îles Solovki, la Kolyma, Vorkouta et esquisse rapidement les portraits des bourreaux du Goulag que furent Dzerjinski, Iagoda, Iejov, Béria. Il rend hommage aux grands témoins persécutés tels que Soljenitsyne, Chalamov, Guinzbourg, Margolin, Rossi, Buber-Neumann et il n’oublie pas cependant toutes les victimes anonymes. Tout au long de cette rencontre l’auteur relate les motifs des arrestations et l’implacable machine à broyer les individus. Il fait une description concrète de la vie, du travail, de la violence des camps, s’appuyant sur des documents d’époque, notamment des photographies, des croquis de déportés, des documents administratifs. Une large partie de ces sources sont inédits et issus de l'ONG russe Memorial. Nicolas Werth questionne ainsi la participation du goulag au développement économique de l'URSS et le coût humain qui en a résulté. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Pierre Vidal-Naquet, est né en 1930 et mort en 2006. En mai 1944, à l’âge de quatorze ans, il voit disparaître à jamais ses parents, déportés par la Gestapo vers Auschwitz. Dans son ouvrage « Pierre Vidal-Naquet, une vie » François Dosse considère cet épisode comme l’évènement fondateur de sa vie. Il revient sur les multiples facettes de la vie de cet homme d’exception, historien qui a renouvelé le regard sur la Grèce antique tout autant que référence morale de toute une génération. Entré en histoire pendant la guerre d’Algérie, son premier engagement d’historien le voit en 1957 dénoncer la torture et les disparitions forcées à travers le cas de Maurice Audin. Il n’a cessé ensuite d’être vigilant, transformant le traumatisme de la mort de ses parents en pulsion d’engagement. Animé d’un souci constant de défense de la justice et de la vérité contre les mensonges d’État, il fut sans doute le dernier grand intellectuel « dreyfusard » du XXe siècle. Mais il fut tout autant un grand savant, s’affirmant comme l’un des piliers de l’école d’anthropologie historique, avec Jean-Pierre Vernant et Marcel Detienne notamment. C’est ce parcours hors norme qu’évoque François Dosse. Au fil de cette traversée du second XXe siècle, il dévoile les multiples facettes d’un « intellectuel attachant, quelquefois lunaire, toujours très passionné », combattant le négationnisme et les « assassins de la mémoire ». En questionnant son identité d’intellectuel français et juif, « soucieux à la fois de l’existence d’Israël et condamnant sa politique au nom d’une conscience diasporique, il a vécu sa judéité comme un conflit intérieur. » Ce podcast permet de retracer les moments importants de son parcours, en observant une juste distance, sans une particulière sympathie pour l’homme. Elle est utile et nécessaire afin d’éviter de tomber dans l’hagiographie. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Durant trois siècles, l’Amérique du Nord est sillonnée par des aventuriers de langue française. Coureurs de bois, trappeurs, interprètes, ces hommes, en quête de fourrures se sont constamment mêlés aux Amérindiens. Des tribus iroquoises ont ainsi adopté un jeune français, des pirogues chargées de peaux de castor ou de bison ont descendu la rivière Missouri… Gilles Havard ressuscite ces hommes qui ont sillonné l’Amérique de 1550 à 1850, à partir du Canada, de Trois-Rivières, vers l’ouest, jusqu’aux montagnes Rocheuses et vers le sud, jusqu’en Floride. Il s’agit bien souvent d’« aventuriers déraisonnables et ensauvagés » qui ne cultivent pas la terre et n’érigent pas de clôtures sur des territoires qui ne leur appartiennent pas. Ils sont inaptes au peuplement, à la colonisation et parlement « majoritairement la langue de Molière. » De quoi contredire le schéma américain des colons audacieux qui ne pouvaient qu’être qu’anglophone. Gilles Havard révèle une Amérique insoupçonnée, engloutie dans la grande Histoire et dans le puissant imaginaire des westerns. Il nous incite à prendre en compte l’expertise reconnue de ces hommes qui ont une capacité singulière à jouer un rôle d’intermédiaire entre la société coloniale et le monde autochtone. Ses travaux présentent ainsi une autre approche des mondes coloniaux, une approche façonnés par la mobilité et parfois l’éphémère. Il permet aussi de mesurer la place importante de la langue française en Amérique. Cette histoire est marquée par la fin de la souveraineté des Indiens et l’oubli, en France, de cette Amérique du Nord française. L’auteur ouvre de nouvelles perspectives, notamment sur les “confins sociaux” et ses zones grises, sur la difficulté de distinguer la culture des élites et la culture populaire à partir de vies dont on a parfois des difficultés à retrouver toutes les traces. De même, le métissage se dilue en de multiples méandres et nous oblige à repenser la question des vies et du sang mêlé. Enfin, l’héritage français des États-Unis, oublié des deux côtés de l’Atlantique, corrige et élargit le thème du premier grand film américain du XXe siècle, « La naissance d’une Natio ». Des récits qui nous entraînent dans un monde sauvage, où les repères conventionnels se diluent et où l’aventure l’emporte sur tout autre considération. Gilles Havard est historien, directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire des relations entre Européens et Amérindiens en Amérique du Nord (16e-19e siècle). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Histoire de l’Amérique française (Flammarion, 2003, Grand prix de la SGDL), et Histoire des coureurs de bois (Les Indes Savantes, 2016, Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2016). --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Qu’ont en commun Silvio Berlusconi, Donald Trump et Emmanuel Macron ? Antipolitiques en politique, ces hommes d’affaires issus de la télévision, de l’immobilier et de la finance sont tous des hommes d’affaires devenus présidents. En étudiant ces personnalités publiques, Pierre Musso analyse le fonctionnement actuel des politiques dans son ouvrage Le temps de l’État-Entreprise, Berlusconi, Trump, Macron. Il met en évidence une nouvelle manière d’exercer la politique et, au-delà, la pénétration de la sphère de l’Entreprise dans celle d’État. Pour mener à bien son étude, l’auteur déroule le fil des événements historiques ayant participé à l’évolution de la conception du politique en Occident depuis la réforme grégorienne. Pierre Musso appelle cela la « sédimentation historique » : les différentes conceptions et idées du politique se mêlent jusqu’à former le socle de notre acception actuelle. Les apports de ces différents moments ont construit l’idée actuelle de la politique qui, si elle est séparée du religieux, peine à conserver un sens auquel le peuple puisse s’identifier. En effet, la politique pourrait être définie comme l’intermédiaire entre une communauté et une idée. Pour remplir son rôle, elle doit donc incarner cette idée. Cependant, les politiques traditionnelles sont aujourd’hui vidées de leur substance car les hommes qui la pratiquent n’arrivent plus à personnifier une valeur ou une représentation du monde. L’État s’en trouve affaibli, de même que son système de représentation. L’homme politique actuel doit donc offrir une représentation en miroir du peuple, être le corps identifiable du chef, puisqu’il est dans l’impossibilité d’incarner une idée. L’homme d’affaire déjà identifié comme chef d’entreprise incarne aisément cette figure forte. Il l’entretient d’ailleurs en se présentant comme un chef, en homme d’action. Il amène avec lui tout un imaginaire issu du monde des affaires et une conception du monde qui lui est propre. C’est finalement cette bascule du « tout politique » au « tout technologique » à l’œuvre que détaille Pierre Musso. --- Pierre Musso, 2019, Le temps de l’État-Entreprise, Paris : Fayard. --- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Qui est Homo sapiens ? Pourquoi et comment ce contemporain de Neandertal a-t-il survécu jusqu'à aujourd'hui ? François Bon tente d’y répondre en reconstituant le parcours de Sapiens, de son apparition en Afrique il y a environ 300 000 ans aux différentes vagues de migration qui l'ont amené à peupler l'ensemble du globe. Il aborde la question de la rencontre entre Sapiens et Neandertal en s’appuyant sur la récente découverte de gènes néandertaliens chez certaines populations européennes. Descendant d'Homo Erectus, né en Afrique, Homo sapiens a migré vers le Proche-Orient il y a plus de 100 000 ans puis essaimé vers l'Europe et l'Asie, jusqu'à atteindre l'Australie vers - 50 000 ans. Plongée en ces temps préhistoriques pour mieux saisir la spécificité de l'espèce Sapiens au sein de la lignée des hominidés ainsi que les raisons de son succès. Pour y parvenir, François Bon recourt à un genre oral proche du conte, peu courant en archéologie préhistorique. Il insiste sur le rapport à la mort, qui est une des caractéristiques principales de l'Homo sapiens et, paradoxalement, a peut-être constitué l’un de ses critères de survie. Pour l'auteur, celui-ci témoigne d'un phénomène d'extériorisation de l'action et de la pensée, qui conduit à l'apparition du symbolisme comme base communicationnelle. On assiste en même temps à l'émergence de la représentation symbolique et à la production de l'art comme langage. Quel avenir pour l'Homo Sapiens ? Où allons-nous, en tant qu'espèce ? S'arrêtera-t-on jamais d'explorer les espaces infinis ? En tant que préhistorien, François Bon estime que "nous sommes déjà en train de nourrir l'idéologie comme de préparer les formes de sociabilité nécessaires à cette mise en orbite". Alors, plutôt que de penser à ce que nous réserve l'avenir, revenons un court instant sur le long chemin que nous avons parcouru. Et écoutons-le. ---- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches. ----
Évènements climatiques extrêmes, incendies monstrueux, pollution hors de tout contrôle : l’avènement de l’Homme comme principale force géologique sur Terre a entraîné la naissance d’une nouvelle ère, l’Anthropocène. Dans celle-ci, l’Humanité s’interroge sur ces évènements climatiques d’un genre nouveau, sur leur incidence sur la pérennité de l’espèce humaine et sur les idéologies qui en découlent. L’entrée dans l’Anthropocène remet en effet en cause les promesses de la modernité élaborées aux XIXe et XXe siècles. Alors qu’il s’agissait de construire une société détachée des déterminismes naturels, force est de reconnaître que les décisions d’aujourd’hui influencent directement nos conditions de vie futures et réduisent la marge de manœuvre des générations à venir. La fin de ce mythe doit nous faire ré-envisager nos liens aux non-humains et aux processus bio-géo-chimiques de la terre. En conséquence, le terme même d’Anthropocène ne suffit pas forcément à élaborer des réponses. C’est pour cela qu’on lui substitut parfois le terme de « capitalocène », à savoir la responsabilité du capitalisme dans cette nouvelle ère. Dans cette perspective, la société industrielle et son rapport utilitariste à la nature sont principalement responsables. Or, la société industrielle et son utilitarisme ne sont pas propres au capitalisme : ils existaient aussi dans les expériences socialistes et productivistes. De sorte que pour les tenants du « capitalocène », l’idée n’est pas tant de sortir du capitalisme que d’arrêter de fabriquer pour protéger l’environnement dans lequel nous vivons. Penser l’Anthropocène et ses enjeux. Pourquoi une collection sur les questions socio-écologiques globales ? est une conférence introductive sur l’Anthropocène, ses enjeux politiques et intellectuels permettant de faire un tableau des questions ouvertes et à ouvrir par la collection « Anthropocène ». ---- La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches. ----
D’où viennent et par où sont passés les Hominidés, ces ancêtres de l’Homme, et plus précisément de l’Homo Sapiens ? L’ouvrage collectif Pré-histoires, la conquête des territoires, retrace leur parcours, depuis Sahelanthropus jusqu’à Homo sapiens, à travers les voyages, migrations, adaptations et innovations techniques qui leur ont permis de coloniser des territoires aussi divers que le littoral, la montagne ou les îles. Il se penche aussi sur l’art et les rituels adoptés tout au long de la préhistoire : peintures et gravures rupestres, arrangements stalagmitiques de Bruniquel, sépultures de grottes ou de dolmens. Les auteurs suivent les pas de l'homme préhistorique à travers la grande diversité des milieux qu'il a traversés, qu'il a progressivement modelés et au sein desquels il a laissé de surprenantes empreintes de ses conquêtes. Celles-ci ont abouti à l’adaptation des humains à de multiples environnements qui ont façonné leurs sociétés. Au plus proche de nos ancêtres, il entraîne dans une grande enquête à la croisée de savoirs scientifiques multiples. Car archéologues, géologues, anthropologues, généticiens, géographes, climatologues, écologues, zoologues, chimistes et physiciens unissent désormais leurs compétences pour décrypter ce qui a fait l’homme hier et expliquer ce que nous sommes aujourd’hui devenus. Un long cheminement… D’une archéologie des littoraux ou du monde souterrain à celle des plaines, des montagnes ou des milieux insulaires, il présente les avancées les plus récentes des connaissances sur la préhistoire. Il incite aussi à réfléchir sur les fondements de l’humanité et à notre empreinte laissée sur les milieux. Des « pré-histoires », parfois étonnantes, sur la conquête du monde…
Comment fait-on de l’histoire ? Cette question simple impose une pluralité de réponses. L’histoire intéresse fortement le public mais celui-ci n’est pas nécessairement au fait des divers courants et des différentes manières de pratiquer cette discipline. L‘égo-histoire ou encore la microhistoire sont autant de notions propres à cette science que Jacques Revel explique aux lecteurs. Jacques Revel est historien membre de l’école française de Rome, directeur de la revue des Annales puis président de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Pratiquant dans un premier temps une histoire économique et sociale dans la lignée d’Ernest Labrousse, il s’intéresse suite à son séjour en Italie à la microhistoire. De plus, l’historien entreprend en parallèle une réflexion sur le devenir de sa discipline. Alimenté par ses expériences, Un moment, des histoires est une réflexion sur la manière de pratiquer la recherche en Histoire. Un grand nombre d’histoires peuvent en effet être déroulées à partir d’une même liasse d’archives. Ce sont les questionnements et l’angle adopté par le chercheur qui conditionnent le type d’histoire qui va en être extrait. En conséquence le rapport aux sources et la manière dont elles sont envisagées sont au cœur du travail historique. Dans ce recueil d’entretiens réalisés par Emmanuel Laurentin, Jacques Revel s’interroge également sur les modalités d’apprentissage de la recherche et ses limites en histoire. Ainsi, il questionne aussi les évolutions de cette discipline depuis qu’il la pratique. Le passage d’une époque optimiste à une époque davantage empreinte d’incertitudes transforme la pratique de cette science, passant ainsi d’une histoire triomphaliste à une histoire réflexive. Il s’agit dès lors de voir en quoi les différentes pratiques de l’histoire peuvent être complémentaires pour être le plus objectif possible.
Tout cela a débuté il y a bien longtemps. D’abord sur des murs de grottes, puis sur des supports mobiles. Ensuite, l’homme a décidé de déléguer cette activité à des machines ; il a inventé l’imprimerie, le phonographe et a rendu la mémoire virtuelle, numérique, sous forme d’une succession de 0 et de 1. Ce tsunami numérique a de plus en plus réduit la mémoire au temps présent, au point de se demander : qu’est-ce que la mémoire et qu’est-ce qui fait mémoire aujourd’hui ? Pérenniser la mémoire et essayer de ne pas la perdre est certainement l’une des plus grandes aventures d’Homo sapiens. En complément de l’évolution biologique fort lente des capacités cérébrales il lui faut inventer. D’abord dessiner et peindre, puis construire des écritures, avec des symboles et des règles. Sur des tablettes d’argile, de bois, de feuilles, de papyrus, de soie, de parchemin, de papier… Puis, l’aventure se précipite : la machine mesure, des automates enregistrent, mieux et bien plus vite que la main ne peut écrire. Ensuite vient la machine, qui convertit toute information en nombres. Aujourd’hui, un être humain peut disposer du savoir de l’humanité dans la paume de sa main. Une telle accélération de la croissance des techniques nous promet des transformations radicales. Depuis le génome, registre de notre personne et de notre espèce, jusqu’aux promesses et aux risques des Big Data. Cependant, la mémoire a ses pièges, ses maladies, ses fantasmes. La maladie d’Alzheimer, les faux souvenirs, l’impact des nouvelles technologies sur l’éducation, ou encore les liens sommeil-mémoire nous interrogent. Mémoire collective ou olfactive, où en est-on aujourd’hui ? « De la grotte au cloud : comment l’homme enregistre sa mémoire ? » Voilà ce dont nous entretient Michel Laguës, directeur de recherche CNRS, spécialiste des supraconducteurs, il a co-écrit avec Denis Baudouin et Georges Chapouthier aux éditions du CNRS « L’invention de la mémoire, écrire, enregistrer, numériser » aux éditions du CNRS. Entretien enregistrée lors de la 3e édition de la Semaine de la mémoire, qui s'est déroulée du 17 au 21 septembre 2018.