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Après l'attentat du 22 avril dernier dans le Cachemire Indien, la réponse de New Delhi est intervenue cette semaine avec un raid de représailles mené dans la nuit du 6 au 7 mai par l'Indian Air Force. Le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de combat indiens, puis peut-être un Rafale de fabrication française. Si le sort des appareils indiens est incertain, Pékin observe de très près ces tensions, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu : l'industrie chinoise fournie les forces pakistanaises. C'est un test grandeur nature pour l'industrie de défense chinoise, à même de fournir de précieux retours d'expériences. Car le Pakistan, étroitement lié à Pékin, est équipé à plus de 80 % d'équipements militaires chinois, et achète de tout : missiles, avions, drones.Islamabad affirme avoir abattu trois Rafale, un Sukhoi 30 et un Mig 29. L'utilisation possible de missiles air-air chinois PL 15 embarqués sous les ailes d'avion chinois J10C est évoquée. Un Rafale aurait possiblement été détruit, disent les experts sans certitude, mais ce serait la première fois que l'avion français est perdu en situation de combat.C'est donc l'occasion de jauger les systèmes d'armes, mais aussi la préparation opérationnelle des pilotes. Et dans le cadre de l'opération aérienne sindoor (« vermillon », en français), l'Armée de l'air indienne semble avoir été un peu légère pointe l'expert aéronautique Xavier Tytelman : « Les Indiens l'ont très clairement dit, on n'a pas attaqué et on ne s'en est pas pris aux infrastructures militaires pakistanaises. Cela veut dire que, s'il y avait par exemple de la défense sol-air pakistanaise, ils ne l'ont pas détruite. Alors que normalement; c'est un préalable quand on entre dans une situation de guerre et de bombardements. Et à partir du moment où vous êtes dans une zone dans laquelle vous êtes à portée de missile, logiquement, malgré des très bons systèmes d'auto protection, vous n'êtes pas infaillible. » À lire aussiL'Inde et le Pakistan s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu plus tôt dans la journéeLes faiblesses de l'Indian Air ForceL'Indian Air Force, forte sur le papier de 1 500 appareils, reste essentiellement dotée d'avions russes vieillissants, elle a aussi probablement péché par excès de confiance et manque de maitrise des nouveaux appareils Rafale acquis récemment par New Delhi.L'armée indienne ne semble pas au niveau, souligne Olivier da Lage chercheur associé à l'Iris : « Alors, la réponse officielle des Indiens, c'est "nous ne voulions pas entrer dans une logique d'escalade et donc nous n'avons pas visé les installations militaires pakistanaises". N'empêche que cela révèle aussi une sous-estimation des capacités militaires pakistanaises, qui est préoccupante. Mais clairement, l'armée de l'air indienne n'est pas capable de faire face à un conflit de très grande ampleur, ce qui n'est pourtant pas le cas aujourd'hui, et à fortiori si la Chine devait mobiliser sur sa frontière en immobilisant une partie des armes indiennes, que ce soit l'armée de terre bien entendu, mais aussi l'armée de l'air. »Deux puissances nucléairesDepuis 1947, l'Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire, les escalades sont fréquentes et toujours potentiellement dangereuses.Ce sont deux puissances dotées de l'arme nucléaire. Le Pakistan est doté de près de 170 armes sol-air, ainsi que d'une composante aérienne, notamment. Les risques sont donc d'autant plus élevés qu'entre les deux nations, les doctrines divergent, rappelle Olivier Da Lage : « L'Inde s'est ralliée à la doctrine quasiment universelle de l'engagement de ne pas utiliser en premier l'arme nucléaire. Ce n'est pas le cas du Pakistan, qui considère qu'une menace conventionnelle d'ampleur de la part d'un ennemi, en l'occurrence l'Inde, qui menacerait l'intégrité du pays et ses institutions, pourrait justifier le recours à la force nucléaire. » Mais le pire n'est jamais certain, d'autant que le troisième acteur régional, la Chine, n'a aucun intérêt à un affrontement à ses frontières. « Géopolitiquement, la Chine est derrière le Pakistan et elle ne peut pas laisser un affaiblissement du Pakistan se produire au-delà d'un certain niveau, indique Olivier Da Lage. Par ailleurs, la Chine a aussi des intérêts en Inde, il y a des intérêts économiques énormes. Et enfin la frontière entre la Chine et l'Inde et instable y a eu des affrontements ces dernières années. Mais depuis à peu près un an, il y a un processus de rapprochement qui est très significatif, que la Chine ne peut pas négliger au moment où se prépare une grande confrontation, peut-être avec les États-Unis. La Chine a beaucoup à perdre dans une conflagration dans son voisinage. »Attaques et ripostes, les opérations militaires se sont intensifiées jusqu'au samedi 10 mai et l'intervention ferme de la Chine. Les deux frères ennemis ont alors accepté un cessez-le-feu avec effet immédiat.
durée : 00:15:18 - Journal de 12h30 - Echanges de missiles entre l'Inde et le Pakistan, nouveau regain de tension entre les deux voisins. 11 civils tués cette nuit dans des bombardements indiens au Cachemire.
durée : 00:15:18 - Journal de 12h30 - Echanges de missiles entre l'Inde et le Pakistan, nouveau regain de tension entre les deux voisins. 11 civils tués cette nuit dans des bombardements indiens au Cachemire.
(01:00): Bør Danmark droppe sit 1,5 graders klimamål? Medvirkende: Torsten Hasforth, cheføkonom COncito. (14:00): Genantændt konflikt mellem Indien og Pakistan eskalerer. Medvirkende: Mrutyuanjai Mishra, skribent på Indiens største engelsksprogede avis, Times of India. Værter: Kasper Harboe og Mathias Wissing See omnystudio.com/listener for privacy information.
A la une ce jeudi 8 mai : une presse va-t-en-guerre, une réunion de bons voisins et une ville aux anges.
Le scénario sur le marché du riz se confirme : le retour mi-octobre des exportations indiennes, après des mois de restrictions, a fait considérablement baisser les prix. Ceux qui pariaient en début d'année sur une baisse qui allait se poursuivre, ont eu raison. La baisse n'a pas cessé depuis mi-octobre. Le marché s'est effondré un peu plus en avril, après l'annonce par New Delhi de la levée des dernières restrictions sur le riz brisé. Globalement, les prix ont chuté de 35% par rapport à leur sommet de 2024. La première explication, c'est que l'Inde est partie pour exporter autant qu'en 2022, une année record. Les dernières prévisions font état de 23 millions de tonnes qui pourraient être exportées cette année, voire 24 millions, selon le groupe Olam Agri India cité par l'agence Reuters. L'autre facteur qui explique cette baisse des prix est le niveau très élevé des stocks qui rassure les acheteurs et qui contribue à apaiser le marché. Rien qu'en Inde, les stocks de riz, y compris le riz non décortiqué, dans les entrepôts gouvernementaux s'élevaient à plus de 63 millions de tonnes au 1er avril, c'est près de cinq fois l'objectif fixé par le gouvernement indien de 13,6 millions de tonnes, selon l'agence Reuters.Relance des achats Les stocks grossissent aussi en Thaïlande et au Vietnam, deux exportateurs qui n'arrivent plus à concurrencer les prix bas de l'Inde et exportent donc moins cette année. Au niveau mondial, on a dépassé 200 millions de tonnes de stock, c'est l'équivalent d'environ 38% de la consommation annuelle.Début 2025, de nombreux importateurs hésitaient à passer commande, même après une première baisse des prix. Mais la chute qui s'est poursuivie les a convaincus de relancer leurs achats. Parmi eux, on trouve des pays africains, Sénégal, Bénin, Nigeria, Côte d'Ivoire, mais aussi les Philippines.Stabilisation des prix Ces achats ont certainement contribué à la stabilisation des prix. Ils ont arrêté de chuter depuis fin avril en Inde, au Vietnam et au Pakistan, seuls les prix thaïlandais ont augmenté de près de 5% depuis début avril, en grande partie en raison du raffermissement du bath par rapport au dollar, explique Patricio Mendez del Villar, économiste au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.Cette stabilisation est peut-être aussi due à un creux dans la saison de production asiatique et au fait que la roupie indienne s'est renforcée, ce qui soutient les prix du riz en dollar. Plusieurs acteurs du négoce estiment qu'un prix plancher a peut-être été atteint sans pour autant que l'on assiste à un véritable rebond.Offre mondiale recordCes prix bas pourraient se prolonger plusieurs mois, car fondamentalement, la production mondiale s'annonce bonne et le marché a intégré que l'Indonésie, qui avait acheté 4 millions de tonnes l'année dernière, serait beaucoup moins demandeuse cette année.Le bureau météorologique indien prévoit des pluies de mousson supérieures à la moyenne pour la deuxième année consécutive en 2025, ce qui stimulera la production de cet automne. L'offre mondiale de riz, y compris les stocks, devrait atteindre un niveau record de 543,6 millions de tonnes contre 535,4 millions de tonnes l'année précédente et dépasser de 27% la demande cette année, selon les estimations de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Les riziculteurs africains en profiteront-ils ?En raison des perspectives de production, l'Association indienne des exportateurs de riz s'attend à ce que les prix fluctuent d'ici à la fin de l'année dans une petite fourchette de 10 dollars autour de 390 dollars la tonne pour le riz brisé à 5%.C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas forcément pour les producteurs asiatiques, ni pour les riziculteurs africains, car quand le riz importé est si compétitif, ils ont plus de mal à écouler leurs volumes sur les marchés urbains, et sont moins incités à planter l'année suivante. « Les politiques d'autosuffisance volent en éclats dès que les prix mondiaux baissent », résume Patricio Mendez del Villar.À lire aussiLa baisse des cours du riz ralentit considérablement les achats
Indien har avfyrat missiler mot flera mål i Pakistan. Enligt landets militär handlar det om en hämnd efter terrorattacken i Kashmir. Nu är frågan vad attackerna kommer att innebära för den redan så upptrappade konflikten. Vad vet vi om attackerna? Vad handlar konflikten om? Och hur farligt kan det här bli? Gäst: Wolfgang Hansson, utrikespolitisk kommentator, Aftonbladet. Programledare/producent: Sally Sjöberg. Klipp från: CNN, BBC. Kontakt: podcast@aftonbladet.se.
Hornung, Peter www.deutschlandfunk.de, Informationen am Mittag
Entretien mené par Nathalie Crom « Il n'y a rien de tel que la réalité. » On pourrait dire que ce livre est un récit de voyages dans la réalité ou vers la réalité. Avec un premier voyage, il y a plus de vingt ans, où deux jeunes femmes en sac à dos, Netcha, la narratrice, et Maga, une amie espagnole, essaient de rejoindre un village du Chiapas, au Mexique, appelé précisément La Realidad. Quête autant politique qu'initiatique et intime. Si les deux amies renoncent en chemin, elles ne renoncent jamais vraiment. Et c'est bien sûr quand elles décident d'arrêter de voyager, que le vrai voyage commence vraiment. « Combien de fantômes murmurent encore dans ce livre ? » se demande, à la fin, la narratrice. Celui du mystérieux leader zapatiste, le sous-commandant Marcos, ceux des Indiens en lutte du Chiapas, celui d'Antonin Artaud qui en 1936 fit un voyage énigmatique au Mexique, mais aussi les fantômes d'une existence en quête d'un lieu autre, et le fantôme de la réalité, celui de nos blessures et de nos illusions. Ce nouveau livre de Neige Sinno, autobiographique lui aussi, confirme avec profondeur son talent d'écrivain. À lire – Neige Sinno, La Realidad, P.O.L., 2025.
Le vice-président américain JD Vance achève une visite en Inde où il y a rencontré le Premier ministre Narendra Modi, pendant laquelle les deux ont négocié au sujet des mesures tarifaires envisagées par Donald Trump. À l'ordre du jour notamment, les médicaments, car l'Inde est un géant de l'industrie pharmaceutique. C'est un euphémisme d'affirmer que les États-Unis sont extrêmement dépendants des médicaments produits en Inde : près d'un générique sur deux consommés y est fabriqué. On parle ici de traitements contre l'hypertension, les troubles de la santé mentale ou encore le diabète. Car il faut le rappeler, si l'Inde est le premier fournisseur de médicaments au monde, c'est aussi le premier fournisseur des États-Unis. L'an passé, ce sont près de 13 milliards de dollars de médicaments indiens qui ont été exportés sur le sol américain.Pourtant, avant la pause de Donald Trump et donc les négociations en cours, l'Inde était visée par les droits de douane américains, puisqu'il était question d'une surtaxe de 26%. Cela veut donc dire que tout produit fabriqué en Inde arrivant aux États-Unis pourrait être taxé à cette hauteur, y compris donc les médicaments.À lire aussiEn visite en Inde, J.D. Vance affiche son optimisme commercial et sa proximité idéologique avec Narendra ModiÉconomiquement avantageux, sanitairement dangereux Mais il ne s'agit pas de marchandises lambda : il est question de santé publique. La conséquence de l'application des mesures tarifaires de Donald Trump, c'est évidemment un risque sur la santé des Américains en raison d'une hausse des prix.Car les coûts de production en Inde sont trois à quatre fois moins élevés qu'aux États-Unis. Cela permet à Washington d'économiser des milliards de dollars en frais de santé. Rien qu'en 2022, d'après le cabinet de conseil IQVIA, les économies réalisées grâce aux génériques indiens se sont élevées à 219 milliards de dollars.Un pas vers Donald TrumpSi l'objectif de Donald Trump, c'est de relocaliser la production aux États-Unis, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Les Américains ne disposent pas forcément des principes actifs sur leur sol pour fabriquer les médicaments en tant que tels. D'autant que leur deuxième fournisseur, c'est la Chine, pays le plus touché par les mesures du président américain. Devant telle situation, plusieurs géants européens présents en Inde notamment ont annoncé des investissements massifs aux États-Unis, avec l'ambition d'anticiper les hausses des prix. Le laboratoire Roche prévoit 50 milliards de dollars pour renforcer ses capacités de production et de diagnostic sur le sol américain. Novartis de son côté parle de 23 milliards sur cinq ans. Donc pour le moment, si on ne s'en tient qu'aux annonces, le président américain obtient des résultats. Mais pour toutes les raisons que l'on vient de détailler, Washington et New Delhi n'ont pas d'autres choix que de discuter. Le bras de fer est diplomatique, mais aussi économique. On a pu le voir ces dernières heures avec la visite de JD Vance à New Delhi. Sauf que la particularité, c'est qu'à court terme, pour les Américains, il est impossible de remplacer l'approvisionnement indien. Ces produits sont vitaux, car l'Inde est un véritable pilier de la santé aux États-Unis. C'est en fait l'un des meilleurs exemples de produit à demande inélastique, à savoir des produits dont on ne peut pas se passer. La question maintenant, c'est jusqu'à quel prix ! À lire aussiComment l'Union européenne compte éviter les pénuries de médicaments?
Der schiefe Turm von Pisa, die Freiheitsstatue oder das Taj Mahal: alles aus Müll gebaut. Lena Bodewein hat den ‚Waste to Wonder Park‘ in Neu-Delhi besucht, wo die Besucher lernen sollen, wie wichtig Recycling sein kann
durée : 00:18:20 - Les Chemins de la connaissance - par : Claude Mettra, Gilles Lapouge - Dans ce deuxième épisode, diffusé en 1976, l'écrivain-voyageur Gilles Lapouge discute avec Claude Mettra d'une Amazonie menacée par l'industrialisation. Routes et fermes géantes détruisent son écosystème, déplacent les Indiens et transforment le paysage en désert. Un désastre écologique et humain. - invités : Gilles Lapouge Écrivain
Quel est ce plat qui raconte une société, sa construction, son histoire, les migrations, les apports des uns, des autres dans ce qui la compose ? A fortiori, dans une société multiculturelle, plurielle. Quel est ce plat, ce pot, cet « en commun » qui nous incarne et nous représente, dans lequel la société se reconnait, comme une évidence, sur lequel il y a un consensus total, au-delà des différences qui nous sommes ? Quel est cet « en commun », la cuisine en serait-elle la meilleure interprète ? Massalé, rougail, cari, dholl puri, ndolé, thiéboudienne, mine frit, sauce gombo, ou harissa ?« Dans les sociétés multiculturelles, dans les imaginaires, se dessine, en cuisine, en musique aussi, dans l'humour, un « en commun ». Dans la façon dont on considère qu'un plat, une préparation, une manière de faire, un ingrédient forme un consensus total. La cuisine créole réunionnaise est considérée – avec la langue- comme ce qui marque l'appartenance et l'identité commune réunionnaise, parce que chacun y a contribué : les Européens, les Africains, les Malgaches, les Indiens, les Chinois : tous ont apporté quelque chose, ont contribué et contribuent encore à construire cette cuisine. La cuisine comme la langue sont vivantes, parfois même inconsciemment ». Avec Laurence Tibère, sociologue, professeure des Universités détachée à l'IRD, Institut de recherche pour le développement actuellement à La Réunion.Dans l'émission, nous parlons de ces plats en commun, le Nasy Lemak, le Dholl puri ou encore le Thiéboudienne, un « en commun » sénégalais, inscrit patrimoine immatériel de l'humanité à l'Unesco. Le conteur sénégalais Massamba Gueye a contribué à cette inscription, il décrit et raconte ce plat emblématique.Le conteur sénégalais Massamba Gueye Cette émission a été conçue et imaginée en écho au colloque de la Chaire alimentation du monde de l'Unesco à Montpellier, cette année à propos des « alimentations africaines ». Une journée à suivre en replay« Les jardins créoles sont vraiment des lieux qui permettent de comprendre la société. Quand vous regardez un jardin, la cour, c'est un espace un peu fouillis, mais vous avez des choses pour vous nourrir, pour vous soigner, ou soigner les autres, et des choses pour vous protéger, ou pour faire peur, parce que les plantes ont cette dimension à la fois totémique, symbolique et magique. Un jardin créole, c'est magique. Quand on connait son jardin, on maitrise quelque chose du monde en fait !» En lien ou pour aller plus loin- Le projet Or-Alim- La revue Diasporas, histoire et société- IRD, Institut de recherche pour le développement - Dictionnaire des cultures alimentaires, sous la direction de Jean-Pierre Poulain, éditions PUF- La cuisine réunionnaise, de Brigitte Grondin, éditions Mango- Goûts d'Antilles, de Jérôme Bertin, éditions Mango- Easy île Maurice, de Kristel Froger, éditions Mango- Cuisine indienne vegan, de Natasha et Yasmine Tourabi, éditions Solar- L'exposition Migrations au musée de l'Homme à Paris. Programmation musicale : - Nbendia, de Arat Ilot et Mamani Keita, titre du nouvel album Danama, sortie le 7 mars 2025.- Quelques extraits de Souvnans, de Lindigo et la chanson de fin de repas de l'émission « Le goût du monde » avec le groupe
Annie Montaut est linguiste de formation et spécialiste de la civilisation indienne. Son nouvel ouvrage Trois mille ans d'écologie indienne : Penser autrement la nature est un livre érudit et passionnant sur la pensée et les pratiques de l'écologie dans la civilisation indienne depuis ses lointaines origines. Entretien. Alors que l'Inde moderne est souvent montrée du doigt comme mauvais élève écologique à cause de ses records de pollution non-maîtrisée, les penseurs indiens n'ont cessé de réfléchir depuis des temps anciens sur les liens de l'homme avec son environnement. Faisant sienne l'affirmation de l'écologiste indienne Vandana Shiva selon laquelle l'Inde est dans ses « principes civilisationnels profonds » une civilisation fondamentalement écologique dans la mesure où elle ne sépare pas l'être humain des autres êtres vivants, l'essayiste Annie Montaut revient dans son nouvel opus sur les tenants et les aboutissants de la pensée écologique indienne. Le hiatus et le prolongement entre les fondements philosophiques et les pratiques écologiques contemporaines sont le sujet de ces pages.RFI : Comment est née l'idée de ce livre ?Annie Montaut : L'idée, elle est née, il y a très longtemps. Ce n'était pas l'idée d'un livre, c'était d'abord un intérêt, qui a été suscité, je dirais, dès mon arrivée en Inde où j'ai travaillé entre 1981 et 1987 en tant qu'enseignante dans une université à New Delhi. Il se trouve qu'à l'université j'étais collègue de Maya Jani qui était la secrétaire d'une association qui s'appelle « Navdanya ». C'est l'association de Vandana Shiva, connue pour son combat contre le brevetage des semences et pour avoir placé la femme et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. J'ai donc connu très rapidement Vandana Shiva, en fait dès mon arrivée en Inde en 1981. A la suite, j'ai rencontré l'écologiste gandhien Anupam Mishra, qui, lui aussi, a beaucoup contribué à mener à bien ma réflexion sur les stratégies de protection de l'environnement en Inde. Mishra est l'homme de l'eau, de collecte, de gestion et de préservation de l'eau en milieu aride, notamment au Rajasthan. Quant à l'écologie tout court, pour ça il a fallu que j'aille puiser dans mon archéologie personnelle, familiale en particulier. Je suis d'origine rurale, à seulement deux générations. J'ai eu aussi un père qui m'a beaucoup sensibilisé aux dégradations commises dans nos campagnes françaises dès les années 1950. Ce livre est un mix de tout ça. C'est vrai qu'il y a beaucoup de militantisme dans ces pages, mais il y a aussi l'envie de faire découvrir ce qui se passait en Inde dans ce domaine à un public non-spécialisé, c'est-à-dire à d'autres que des indologistes.Annie Montaut, vous convoquez la linguistique, la littérature, la philosophie, les arts de l'Inde antique pour montrer que la conscience écologique existait en Inde depuis les débuts de la civilisation indienne. Mais vous dîtes aussi qu'en Inde il n'y avait pas de mots pour désigner autrefois l'environnement ou l'écologie. C'est plutôt paradoxal, non ?Non, non, si vous y réfléchissez, le mot « écologie » est moderne, le mot « environnement » au sens qu'il a aujourd'hui, c'est aussi un néologisme. Donc, je pense que dans aucune culture traditionnelle, qu'elle soit orientale ou occidentale, il n'y avait pas de mot jusqu'à encore très récemment pour désigner ce qu'on appelle la discipline écologique ou environnementale. Oui, maintenant, il y a des mots pour le dire ces choses-là. En Inde aussi, où on emploie beaucoup la terminologie anglaise. Le mot « environment » est couramment utilisé, « ecology » un peu moins. Il existe aussi des mots en hindi, souvent des mots savants que personne dans la rue n'emploie, mais qui sont des calques de l'« environment » anglais. On dira, par exemple, paristhiti, qui signifie la nature qui est autour, dont on est par définition extérieur, à l'écart, alors que selon la vision qui est particulièrement prégnante en Inde, l'homme n'est pas à l'extérieur de quelque chose qu'on appelle « nature » et qui nous environnerait. L'homme n'en est pas le maître, mais il en fait partie.La question fondamentale qui se pose alors : comment les Indiens pensent la nature ? C'est un sujet auquel vous avez consacré tout un chapitre de votre livre. Pourriez-vous nous en parler ?En Occident comme en Inde, avant « environment », on avait « nature » et « culture ». Chez nous, en Occident, les deux concepts s'opposent. Même linguistiquement, si les deux mots ont les mêmes suffixes, leurs racines sont différentes. En Inde, ça ne se passe pas du tout comme ça. Lexicalement déjà, dans les langues indo-aryennes, le mot pour dire « nature », c'est prakriti et sanskriti pour « culture ». Les deux mots sont formés sur une base verbale commune : kri. Ils sont construits à partir des préfixes différents, mais qui ne sont pas opposés. Le préfixe du mot signifiant la nature en langues indiennes désigne un mouvement dynamique, un développement interne, et le préfixe pour culture désigne son ordonnancement. Quant à la racine, commune aux deux termes, c'est une forme nominale du verbe « agir », un agir qui veut dire perfectionnement dans le cas de la culture et qui conçoit la nature comme un réservoir d'énergies libres. Moi, j'ai trouvé extrêmement intéressant que « nature » et « culture » soient les deux versants du même « agir ». Dans la tradition classique indienne, la nature est pensée comme l'amont de la culture, dans un même mouvement de l'énergie de création.Autrement dit, comme vous l'expliquez, nature et culture sont interconnectées dans la pensée indienne...Dans la conception indienne, les deux phénomènes se posent en partenariats. Ils sont interconnectés au sein d'un cosmos dans lequel l'homme fait partie et où les vivants acquièrent leur complétude dans leur interdépendance. Cette vision de l'interconnexion a été élaborée depuis des millénaires dans la pensée philosophique, spéculative et mystique indienne. On peut parler d'autant plus de l'interconnexion que l'ensemble du monde matériel procède des mêmes éléments fondamentaux. Il y a la terre, l'air, l'eau, le feu, le ciel, et tout est issu de ces éléments de base. L'être humain, il est formé des mêmes cinq éléments. L'être végétal, pareil. L'être animal, pareil. Tout le monde est formé de ces cinq éléments et on ne peut donc pas dissocier l'être humain, du milieu végétal, aquatique et aérien dont il fait aussi partie.Enfin, diriez-vous que cette vision plurimillénaire d'une création interconnectée continue de nourrir la pensée écologique indienne d'aujourd'hui ?C'est une question super difficile parce qu'il y a plusieurs écologies en Inde. Il y en a une qui m'a intéressée, c'est celle qui a donné lieu aux grands mouvements populaires et c'est celle qui a beaucoup contribué à faire connaître l'écologie indienne, en particulier la pensée dans ce domaine de Vandana Shiva à qui j'emprunte cette notion que la pensée indienne est fondamentalement écologique par sa philosophie de l'interconnexion généralisée. Parallèlement, vous avez ce qu'on appelle une écologie urbaine, qui n'a pas du tout les mêmes bases. Elle encourage, par exemple, la sanctuarisation de l'espace naturel sous forme de parcs naturels dont l'entrée est souvent payante, donc réservée à une élite argentée. Contrairement aux populations rurales, les défenseurs de cette écologie urbaine ne vivent pas l'idée de l'interconnexion de tous les vivants dans leur chair, tout simplement parce que quand on vit en ville, on ne voit plus la terre ! Mais comme l'Inde est encore largement rurale, la pensée de la nature et sa sauvegarde restent encore empreintes des idées traditionnelles d'interconnexion et de partenariat entre l'homme et son environnement.Peut-on dire que la rupture épistémologique en Inde dans son approche de la nature date de la période de la colonisation occidentale ?La colonisation a certes modifié en profondeur la vision indienne du monde et elle a eu des conséquences sur les pratiques écologiques comme dans d'autres domaines. Cette rupture coloniale a été largement documentée par une école qui s'appelle l'école des subalternistes. Ces derniers ont magnifiquement mis en lumière la schizophrénie entre des modes de pensée traditionnelle et des modes de pensée occidentale. La colonisation a été une entreprise de prédation avec ses exactions sur l'environnement au nom de la modernité, mais rien de commun avec ce qui s'est passé en Inde dans ce domaine après l'indépendance. La « révolution verte » des années 1970 a été le pas décisif pour modifier le rapport à la nature, avec un recours massif à l'agrochimie. En découle l'endettement des paysans qui sont obligés désormais d'acheter quantité de pesticides, d'herbicides et d'engrais chimiques. Ce changement de paradigme dans l'agriculture a entraîné dans son sillage la catastrophe de l'usine pétrochimique de Bhopal qui a endeuillé l'Inde en 1984. On a là un pays qui n'a rien à voir avec son écologie traditionnelle et ses décideurs jouent à fond le modèle développementaliste, qui est très critiqué par des écologistes indiens comme Anupam Mishra ou Vandana Shiva.Votre thèse sur la « vertuosité » de l'écologie indienne s'appuie sur les pratiques de sauvegarde de l'environnement au niveau des « grassroots », soit des populations de base. Pourriez-vous en citer quelques exemples saillants ?Ces pratiques ont la particularité d'émerger spontanément des besoins vitaux des populations marginalisées. Je pense aux habitants premiers qu'on appelle les « adivasis » qui, tout comme d'autres populations vivant dans des milieux fragiles, soit subdésertiques ou montagnards, défendent les ressources limitées dont ils dépendent pour leur survie. Elle est déterminée par l'entretien de leurs ressources, notamment en eau, en agriculture ou pour la chasse, car les « adivasis » chassent beaucoup. Les pratiques agroécologiques propres à ces communautés se caractérisent par une interaction basée sur le partenariat - et non sur la prédation - entre les acteurs et le milieu spécifique dans lequel ces derniers oeuvrent. Dans mon livre, j'ai évoqué longuement l'agropastoralisme, le respect de la forêt ou la métallurgie traditionnelle pratiquées par les communautés d'« adivasis », aux modes de vie particulièrement respectueux du vivant.Vous avez parlé aussi longuement des combats écologiques menés par les femmes indiennes, qui semblent jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. L'exemple qui vient à l'esprit et qui est connu dans le monde entier, c'est le mouvement Chipko.En effet, les femmes furent au cœur de ce mouvement né dans les années 1970 pour la conservation des forêts en Inde. « Chipko » signifie littéralement « s'enlacer ». C'est ce que ces militantes ont fait en enlaçant les troncs des arbres de leur forêt pour empêcher les bûcherons missionnés par le gouvernement d'abattre les arbres. Elles ont effectivement réussi à stopper les tronçonneuses et le massacre programmé. Pourquoi ce sont les femmes qui étaient au premier plan ? En fait, dans la région des Himalayas, dans le nord de l'Inde où ce mouvement s'est déroulé, les hommes descendent en ville pendant la mousson pour trouver du travail qu'ils ne trouvent pas localement. C'était donc aux femmes restées sur place de prendre le flambeau. Elles l'ont fait avec courage et efficacité. Il faut dire que les femmes sont les premières concernées dans ces combats écologiques menaçant les ressources en eau ou en bois, indispensables pour la subsistance. Traditionnellement, en Inde, ce sont les femmes qui s'occupent du bétail. La forêt fournit du fourrage pour le bétail, du combustible pour cuisiner, elle est aussi le réservoir de plantes médicinales et de certaines plantes vivrières aussi. N'oublions pas les corvées d'eau ? Dans les villages indiens où l'eau courante n'arrive toujours pas, ce sont toujours des femmes qui sont obligées d'aller chercher de l'eau avec un pot sur la tête. L'économie vivrière étant très largement aux mains des femmes, ces dernières sont particulièrement sensibles aux menaces sur leurs ressources. Ce sont toujours les femmes qui ont mené la révolte contre les usines Coca-Cola parce qu'elles prenaient toute l'eau et l'empoisonnaient.Derrière votre célébration des pratiques écologiques indiennes, faites de combats et d'affirmation d'un modèle vertueux d'interaction entre l'homme et la nature basé sur partenariat et non prédation, difficile de ne pas lire une véhémente critique de la pensée écologique occidentale. L'écologie traditionnelle des pauvres pratiquée dans l'Inde des villages et des « adivasis » peut-elle être le modèle pour le monde ? Elle peut évidemment, mais elle doit, si on ne veut pas, comme on le dit grossièrement, aller dans le mur. Ce ne sont certainement pas les techno-solutions qui vont permettre de reconstituer les sols abîmés dans le monde. L'écologie sera sociale ou ne sera pas comme l'a écrit l'écologiste belge Daniel Tanuro. En effet, on a besoin que se généralisent dans le monde des pratiques écologiques visant à préserver et à promouvoir une gestion holistique de la question de la protection de l'environnement, se substituant à la gestion aux visées prédatrices qui ne font que dégrader nos milieux vitaux. Cela dit, je ne voulais pas que mon livre soit une simple critique de l'occident, même si je critique un certain modèle de développement qui a bien sûr germé en Occident, mais qui n'a pas été adopté à travers tout le monde occidental. Il a été critiqué dès les années 1950 dans mon pays limousin où un chansonnier occitan, qui se faisait parfois porte-parole de la paysannerie française pour affirmer qu'« épuiser la terre jusqu'à la rendre stérile » était comme « violenter une fille non-consentante ». Pour moi, ces propos ne sont pas sans rappeler les propos apocryphes du chef indien qui dans sa lettre apocryphe envoyée au président américain à la fin du XIXe siècle en apprenant qu'il allait devoir céder les terres de son peuple aux Etats-Unis, écrivait : « La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre ». Les résonances entre les propos du chanteur de mon pays limousin et ceux du chef indien sont la preuve que l'Occident est tout sauf monolithique.Propos recueillis par Tirthankar ChandaTrois mille ans d'écologie indienne : penser autrement la nature, de Annie Montaut, aux Éditions du Seuil, 235 pages, 23,50 euros.
Quel est ce plat qui raconte une société, sa construction, son histoire, les migrations, les apports des uns, des autres dans ce qui la compose ? A fortiori, dans une société multiculturelle, plurielle. Quel est ce plat, ce pot, cet « en commun » qui nous incarne et nous représente, dans lequel la société se reconnait, comme une évidence, sur lequel il y a un consensus total, au-delà des différences qui nous sommes ? Quel est cet « en commun », la cuisine en serait-elle la meilleure interprète ? Massalé, rougail, cari, dholl puri, ndolé, thiéboudienne, mine frit, sauce gombo, ou harissa ?« Dans les sociétés multiculturelles, dans les imaginaires, se dessine, en cuisine, en musique aussi, dans l'humour, un « en commun ». Dans la façon dont on considère qu'un plat, une préparation, une manière de faire, un ingrédient forme un consensus total. La cuisine créole réunionnaise est considérée – avec la langue- comme ce qui marque l'appartenance et l'identité commune réunionnaise, parce que chacun y a contribué : les Européens, les Africains, les Malgaches, les Indiens, les Chinois : tous ont apporté quelque chose, ont contribué et contribuent encore à construire cette cuisine. La cuisine comme la langue sont vivantes, parfois même inconsciemment ». Avec Laurence Tibère, sociologue, professeure des Universités détachée à l'IRD, Institut de recherche pour le développement actuellement à La Réunion.Dans l'émission, nous parlons de ces plats en commun, le Nasy Lemak, le Dholl puri ou encore le Thiéboudienne, un « en commun » sénégalais, inscrit patrimoine immatériel de l'humanité à l'Unesco. Le conteur sénégalais Massamba Gueye a contribué à cette inscription, il décrit et raconte ce plat emblématique.Le conteur sénégalais Massamba Gueye Cette émission a été conçue et imaginée en écho au colloque de la Chaire alimentation du monde de l'Unesco à Montpellier, cette année à propos des « alimentations africaines ». Une journée à suivre en replay« Les jardins créoles sont vraiment des lieux qui permettent de comprendre la société. Quand vous regardez un jardin, la cour, c'est un espace un peu fouillis, mais vous avez des choses pour vous nourrir, pour vous soigner, ou soigner les autres, et des choses pour vous protéger, ou pour faire peur, parce que les plantes ont cette dimension à la fois totémique, symbolique et magique. Un jardin créole, c'est magique. Quand on connait son jardin, on maitrise quelque chose du monde en fait !» En lien ou pour aller plus loin- Le projet Or-Alim- La revue Diasporas, histoire et société- IRD, Institut de recherche pour le développement - Dictionnaire des cultures alimentaires, sous la direction de Jean-Pierre Poulain, éditions PUF- La cuisine réunionnaise, de Brigitte Grondin, éditions Mango- Goûts d'Antilles, de Jérôme Bertin, éditions Mango- Easy île Maurice, de Kristel Froger, éditions Mango- Cuisine indienne vegan, de Natasha et Yasmine Tourabi, éditions Solar- L'exposition Migrations au musée de l'Homme à Paris. Programmation musicale : - Nbendia, de Arat Ilot et Mamani Keita, titre du nouvel album Danama, sortie le 7 mars 2025.- Quelques extraits de Souvnans, de Lindigo et la chanson de fin de repas de l'émission « Le goût du monde » avec le groupe
Annie Montaut est linguiste de formation et spécialiste de la civilisation indienne. Son nouvel ouvrage Trois mille ans d'écologie indienne : Penser autrement la nature est un livre érudit et passionnant sur la pensée et les pratiques de l'écologie dans la civilisation indienne depuis ses lointaines origines. Entretien. Alors que l'Inde moderne est souvent montrée du doigt comme mauvais élève écologique à cause de ses records de pollution non-maîtrisée, les penseurs indiens n'ont cessé de réfléchir depuis des temps anciens sur les liens de l'homme avec son environnement. Faisant sienne l'affirmation de l'écologiste indienne Vandana Shiva selon laquelle l'Inde est dans ses « principes civilisationnels profonds » une civilisation fondamentalement écologique dans la mesure où elle ne sépare pas l'être humain des autres êtres vivants, l'essayiste Annie Montaut revient dans son nouvel opus sur les tenants et les aboutissants de la pensée écologique indienne. Le hiatus et le prolongement entre les fondements philosophiques et les pratiques écologiques contemporaines sont le sujet de ces pages.RFI : Comment est née l'idée de ce livre ?Annie Montaut : L'idée, elle est née, il y a très longtemps. Ce n'était pas l'idée d'un livre, c'était d'abord un intérêt, qui a été suscité, je dirais, dès mon arrivée en Inde où j'ai travaillé entre 1981 et 1987 en tant qu'enseignante dans une université à New Delhi. Il se trouve qu'à l'université j'étais collègue de Maya Jani qui était la secrétaire d'une association qui s'appelle « Navdanya ». C'est l'association de Vandana Shiva, connue pour son combat contre le brevetage des semences et pour avoir placé la femme et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. J'ai donc connu très rapidement Vandana Shiva, en fait dès mon arrivée en Inde en 1981. A la suite, j'ai rencontré l'écologiste gandhien Anupam Mishra, qui, lui aussi, a beaucoup contribué à mener à bien ma réflexion sur les stratégies de protection de l'environnement en Inde. Mishra est l'homme de l'eau, de collecte, de gestion et de préservation de l'eau en milieu aride, notamment au Rajasthan. Quant à l'écologie tout court, pour ça il a fallu que j'aille puiser dans mon archéologie personnelle, familiale en particulier. Je suis d'origine rurale, à seulement deux générations. J'ai eu aussi un père qui m'a beaucoup sensibilisé aux dégradations commises dans nos campagnes françaises dès les années 1950. Ce livre est un mix de tout ça. C'est vrai qu'il y a beaucoup de militantisme dans ces pages, mais il y a aussi l'envie de faire découvrir ce qui se passait en Inde dans ce domaine à un public non-spécialisé, c'est-à-dire à d'autres que des indologistes.Annie Montaut, vous convoquez la linguistique, la littérature, la philosophie, les arts de l'Inde antique pour montrer que la conscience écologique existait en Inde depuis les débuts de la civilisation indienne. Mais vous dîtes aussi qu'en Inde il n'y avait pas de mots pour désigner autrefois l'environnement ou l'écologie. C'est plutôt paradoxal, non ?Non, non, si vous y réfléchissez, le mot « écologie » est moderne, le mot « environnement » au sens qu'il a aujourd'hui, c'est aussi un néologisme. Donc, je pense que dans aucune culture traditionnelle, qu'elle soit orientale ou occidentale, il n'y avait pas de mot jusqu'à encore très récemment pour désigner ce qu'on appelle la discipline écologique ou environnementale. Oui, maintenant, il y a des mots pour le dire ces choses-là. En Inde aussi, où on emploie beaucoup la terminologie anglaise. Le mot « environment » est couramment utilisé, « ecology » un peu moins. Il existe aussi des mots en hindi, souvent des mots savants que personne dans la rue n'emploie, mais qui sont des calques de l'« environment » anglais. On dira, par exemple, paristhiti, qui signifie la nature qui est autour, dont on est par définition extérieur, à l'écart, alors que selon la vision qui est particulièrement prégnante en Inde, l'homme n'est pas à l'extérieur de quelque chose qu'on appelle « nature » et qui nous environnerait. L'homme n'en est pas le maître, mais il en fait partie.La question fondamentale qui se pose alors : comment les Indiens pensent la nature ? C'est un sujet auquel vous avez consacré tout un chapitre de votre livre. Pourriez-vous nous en parler ?En Occident comme en Inde, avant « environment », on avait « nature » et « culture ». Chez nous, en Occident, les deux concepts s'opposent. Même linguistiquement, si les deux mots ont les mêmes suffixes, leurs racines sont différentes. En Inde, ça ne se passe pas du tout comme ça. Lexicalement déjà, dans les langues indo-aryennes, le mot pour dire « nature », c'est prakriti et sanskriti pour « culture ». Les deux mots sont formés sur une base verbale commune : kri. Ils sont construits à partir des préfixes différents, mais qui ne sont pas opposés. Le préfixe du mot signifiant la nature en langues indiennes désigne un mouvement dynamique, un développement interne, et le préfixe pour culture désigne son ordonnancement. Quant à la racine, commune aux deux termes, c'est une forme nominale du verbe « agir », un agir qui veut dire perfectionnement dans le cas de la culture et qui conçoit la nature comme un réservoir d'énergies libres. Moi, j'ai trouvé extrêmement intéressant que « nature » et « culture » soient les deux versants du même « agir ». Dans la tradition classique indienne, la nature est pensée comme l'amont de la culture, dans un même mouvement de l'énergie de création.Autrement dit, comme vous l'expliquez, nature et culture sont interconnectées dans la pensée indienne...Dans la conception indienne, les deux phénomènes se posent en partenariats. Ils sont interconnectés au sein d'un cosmos dans lequel l'homme fait partie et où les vivants acquièrent leur complétude dans leur interdépendance. Cette vision de l'interconnexion a été élaborée depuis des millénaires dans la pensée philosophique, spéculative et mystique indienne. On peut parler d'autant plus de l'interconnexion que l'ensemble du monde matériel procède des mêmes éléments fondamentaux. Il y a la terre, l'air, l'eau, le feu, le ciel, et tout est issu de ces éléments de base. L'être humain, il est formé des mêmes cinq éléments. L'être végétal, pareil. L'être animal, pareil. Tout le monde est formé de ces cinq éléments et on ne peut donc pas dissocier l'être humain, du milieu végétal, aquatique et aérien dont il fait aussi partie.Enfin, diriez-vous que cette vision plurimillénaire d'une création interconnectée continue de nourrir la pensée écologique indienne d'aujourd'hui ?C'est une question super difficile parce qu'il y a plusieurs écologies en Inde. Il y en a une qui m'a intéressée, c'est celle qui a donné lieu aux grands mouvements populaires et c'est celle qui a beaucoup contribué à faire connaître l'écologie indienne, en particulier la pensée dans ce domaine de Vandana Shiva à qui j'emprunte cette notion que la pensée indienne est fondamentalement écologique par sa philosophie de l'interconnexion généralisée. Parallèlement, vous avez ce qu'on appelle une écologie urbaine, qui n'a pas du tout les mêmes bases. Elle encourage, par exemple, la sanctuarisation de l'espace naturel sous forme de parcs naturels dont l'entrée est souvent payante, donc réservée à une élite argentée. Contrairement aux populations rurales, les défenseurs de cette écologie urbaine ne vivent pas l'idée de l'interconnexion de tous les vivants dans leur chair, tout simplement parce que quand on vit en ville, on ne voit plus la terre ! Mais comme l'Inde est encore largement rurale, la pensée de la nature et sa sauvegarde restent encore empreintes des idées traditionnelles d'interconnexion et de partenariat entre l'homme et son environnement.Peut-on dire que la rupture épistémologique en Inde dans son approche de la nature date de la période de la colonisation occidentale ?La colonisation a certes modifié en profondeur la vision indienne du monde et elle a eu des conséquences sur les pratiques écologiques comme dans d'autres domaines. Cette rupture coloniale a été largement documentée par une école qui s'appelle l'école des subalternistes. Ces derniers ont magnifiquement mis en lumière la schizophrénie entre des modes de pensée traditionnelle et des modes de pensée occidentale. La colonisation a été une entreprise de prédation avec ses exactions sur l'environnement au nom de la modernité, mais rien de commun avec ce qui s'est passé en Inde dans ce domaine après l'indépendance. La « révolution verte » des années 1970 a été le pas décisif pour modifier le rapport à la nature, avec un recours massif à l'agrochimie. En découle l'endettement des paysans qui sont obligés désormais d'acheter quantité de pesticides, d'herbicides et d'engrais chimiques. Ce changement de paradigme dans l'agriculture a entraîné dans son sillage la catastrophe de l'usine pétrochimique de Bhopal qui a endeuillé l'Inde en 1984. On a là un pays qui n'a rien à voir avec son écologie traditionnelle et ses décideurs jouent à fond le modèle développementaliste, qui est très critiqué par des écologistes indiens comme Anupam Mishra ou Vandana Shiva.Votre thèse sur la « vertuosité » de l'écologie indienne s'appuie sur les pratiques de sauvegarde de l'environnement au niveau des « grassroots », soit des populations de base. Pourriez-vous en citer quelques exemples saillants ?Ces pratiques ont la particularité d'émerger spontanément des besoins vitaux des populations marginalisées. Je pense aux habitants premiers qu'on appelle les « adivasis » qui, tout comme d'autres populations vivant dans des milieux fragiles, soit subdésertiques ou montagnards, défendent les ressources limitées dont ils dépendent pour leur survie. Elle est déterminée par l'entretien de leurs ressources, notamment en eau, en agriculture ou pour la chasse, car les « adivasis » chassent beaucoup. Les pratiques agroécologiques propres à ces communautés se caractérisent par une interaction basée sur le partenariat - et non sur la prédation - entre les acteurs et le milieu spécifique dans lequel ces derniers oeuvrent. Dans mon livre, j'ai évoqué longuement l'agropastoralisme, le respect de la forêt ou la métallurgie traditionnelle pratiquées par les communautés d'« adivasis », aux modes de vie particulièrement respectueux du vivant.Vous avez parlé aussi longuement des combats écologiques menés par les femmes indiennes, qui semblent jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. L'exemple qui vient à l'esprit et qui est connu dans le monde entier, c'est le mouvement Chipko.En effet, les femmes furent au cœur de ce mouvement né dans les années 1970 pour la conservation des forêts en Inde. « Chipko » signifie littéralement « s'enlacer ». C'est ce que ces militantes ont fait en enlaçant les troncs des arbres de leur forêt pour empêcher les bûcherons missionnés par le gouvernement d'abattre les arbres. Elles ont effectivement réussi à stopper les tronçonneuses et le massacre programmé. Pourquoi ce sont les femmes qui étaient au premier plan ? En fait, dans la région des Himalayas, dans le nord de l'Inde où ce mouvement s'est déroulé, les hommes descendent en ville pendant la mousson pour trouver du travail qu'ils ne trouvent pas localement. C'était donc aux femmes restées sur place de prendre le flambeau. Elles l'ont fait avec courage et efficacité. Il faut dire que les femmes sont les premières concernées dans ces combats écologiques menaçant les ressources en eau ou en bois, indispensables pour la subsistance. Traditionnellement, en Inde, ce sont les femmes qui s'occupent du bétail. La forêt fournit du fourrage pour le bétail, du combustible pour cuisiner, elle est aussi le réservoir de plantes médicinales et de certaines plantes vivrières aussi. N'oublions pas les corvées d'eau ? Dans les villages indiens où l'eau courante n'arrive toujours pas, ce sont toujours des femmes qui sont obligées d'aller chercher de l'eau avec un pot sur la tête. L'économie vivrière étant très largement aux mains des femmes, ces dernières sont particulièrement sensibles aux menaces sur leurs ressources. Ce sont toujours les femmes qui ont mené la révolte contre les usines Coca-Cola parce qu'elles prenaient toute l'eau et l'empoisonnaient.Derrière votre célébration des pratiques écologiques indiennes, faites de combats et d'affirmation d'un modèle vertueux d'interaction entre l'homme et la nature basé sur partenariat et non prédation, difficile de ne pas lire une véhémente critique de la pensée écologique occidentale. L'écologie traditionnelle des pauvres pratiquée dans l'Inde des villages et des « adivasis » peut-elle être le modèle pour le monde ? Elle peut évidemment, mais elle doit, si on ne veut pas, comme on le dit grossièrement, aller dans le mur. Ce ne sont certainement pas les techno-solutions qui vont permettre de reconstituer les sols abîmés dans le monde. L'écologie sera sociale ou ne sera pas comme l'a écrit l'écologiste belge Daniel Tanuro. En effet, on a besoin que se généralisent dans le monde des pratiques écologiques visant à préserver et à promouvoir une gestion holistique de la question de la protection de l'environnement, se substituant à la gestion aux visées prédatrices qui ne font que dégrader nos milieux vitaux. Cela dit, je ne voulais pas que mon livre soit une simple critique de l'occident, même si je critique un certain modèle de développement qui a bien sûr germé en Occident, mais qui n'a pas été adopté à travers tout le monde occidental. Il a été critiqué dès les années 1950 dans mon pays limousin où un chansonnier occitan, qui se faisait parfois porte-parole de la paysannerie française pour affirmer qu'« épuiser la terre jusqu'à la rendre stérile » était comme « violenter une fille non-consentante ». Pour moi, ces propos ne sont pas sans rappeler les propos apocryphes du chef indien qui dans sa lettre apocryphe envoyée au président américain à la fin du XIXe siècle en apprenant qu'il allait devoir céder les terres de son peuple aux Etats-Unis, écrivait : « La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre ». Les résonances entre les propos du chanteur de mon pays limousin et ceux du chef indien sont la preuve que l'Occident est tout sauf monolithique.Propos recueillis par Tirthankar ChandaTrois mille ans d'écologie indienne : penser autrement la nature, de Annie Montaut, aux Éditions du Seuil, 235 pages, 23,50 euros.
Premier Narendra Modi will Indien zu einer führenden Wirtschaftsnation aufbauen. Dazu braucht er die Frauen und zwar unabhängig davon, welcher Religion sie angehören. Das ist ungewöhnlich für die hindu-nationale Regierung in Indien. Wohlan, Margarete www.deutschlandfunkkultur.de, Weltzeit
Amler, Franziska www.deutschlandfunk.de, Eine Welt
Amler, Franziska www.deutschlandfunk.de, Eine Welt
Han blev de oberörbaras ledare och lade grunden för Indiens konstitution. Bhimrao Ramji Ambedkar föds 1891 som oberörbar och diskrimineras och förnedras genom hela sin uppväxt i Indien. Många ansåg till och med att hans skugga var oren. Vem skulle ha kunnat ana att han en dag skulle skriva Indiens konstitution efter självständigheten? Ambedkar tilldelades postumt Indiens högsta hedersutmärkelse Bharat Ratna och i flera av Indiens delstater är hans dödsdag en allmän helgdag.
Han blev de oberörbaras ledare och lade grunden för Indiens konstitution. Bhimrao Ramji Ambedkar föds 1891 som oberörbar och diskrimineras och förnedras genom hela sin uppväxt i Indien. Många ansåg till och med att hans skugga var oren. Vem skulle ha kunnat ana att han en dag skulle skriva Indiens konstitution efter självständigheten? Ambedkar tilldelades postumt Indiens högsta hedersutmärkelse Bharat Ratna och i flera av Indiens delstater är hans dödsdag en allmän helgdag.
Syrien hat eine neue Regierung, rund vier Monate nach dem Sturz von Baschar al Assad. Sie löst eine Übergangsregierung ab, die nach Assads Sturz durch eine Rebellenallianz im Dezember die Staatsgeschäfte übernommen hatte. (00:00) Intro und Schlagzeilen (01:35) Die neue syrische Regierung steht (05:23) Nachrichtenübersicht (11:10) Myanmar: Bürgerkrieg erschwert Situation nach Beben zusätzlich (16:37) Wie viel Regulierung und Staat soll es sein? (21:38) Indiens ultraschnelle Lieferdienste: die modernen Tagelöhner
Mystische Berge, die Geheimnisse bewahren? Tempel, die das Tor zur Erleuchtung öffnen? In diesem fesselnden Video lüftet Sadhguru den Schleier um Indiens heiligste Orte. Warum wählten Yogis bestimmte Berggipfel für ihre Meditationen? Welche verborgenen Kräfte schlummern in uralten Tempeln? Erfahre von erstaunlichen energetischen Phänomenen und geheimnisvollen Ritualen. Sadhguru enthüllt: Wie ein Berg jahrtausendealtes Wissen speichern kann Die schockierende Wahrheit über den "Schädelsäge-Tempel" Warum manche Orte wie "kosmische Magneten" wirken Lass dich von Sadhgurus persönlichen Erlebnissen an diesen Kraftorten in den Bann ziehen. Tauche ein in eine Welt, wo Mystik auf Wissenschaft trifft und uralte Weisheit neu zum Leben erwacht. Dieses Video wird deine Sicht auf spirituelle Orte für immer verändern! #sadhgurudeutsch #kraftort #spirituell Originalvideo auf Englisch: • 7 Powerful Places You Must Visit | Sa... ***** Sadhguru ist ein Yogi, Mystiker, Visionär, Bestsellerautor und Dichter, der zu den 50 einflussreichsten Menschen Indiens zählt. Seine absolute Klarheit der Wahrnehmung verschafft ihm einen einzigartigen Platz, nicht nur im spirituellen Bereich, sondern auch in der Wirtschaft, im Umweltschutz und auf internationaler Ebene und öffnet eine neue Tür für alles, was er berührt. ☀️Inner Engineering ist ein kraftvolles Werkzeug, das Dich befähigt, Wohlbefinden in jeden Aspekt Deines Lebens zu bringen. Entwickelt von Sadhguru, bietet dieser Kurs bewährte Methoden, um Dich in einen freudigen, entspannten und konzentrationsfähigen Menschen zu verwandeln, der mühelos mit äußeren Gegebenheiten umgehen kann. Inner Engineering Online auf Deutsch https://sadhguru.org/IE-DE
Cliquez ici pour accéder gratuitement aux articles lus de Mediapart : https://m.audiomeans.fr/s/P-UmoTbNLs Depuis l'investiture du président des États-Unis, des avions militaires ont rapatrié brutalement en Inde des migrants en situation irrégulière. Mediapart a rencontré ces déboutés du « rêve américain », accueillis avec peu d'égards par le premier ministre Narendra Modi. Un article de Côme Bastin publié lundi 24 mars 2025 et lu par Jérémy Zylberberg. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
I Indien förs just nu en intensiv debatt kring språket hindi och dess ställning i förhållande till landets andra språk. Lyssna på alla avsnitt i Sveriges Radio Play. Den BJP-ledda regeringen arbetar aktivt för att stärka språkets ställning och vill se det som Indiens gemensamma övergripande. Men den politiken möter motstånd, inte minst i landets södra delar.
Pour l'Inde, la réélection de Donald Trump comme président des États-Unis a eu une conséquence immédiate et brutale : le renvoi de centaines de migrants illégaux. Ces dernières semaines, ils arrivent donc en Inde par avions militaires, enchaînés, comme des esclaves. L'humiliation est grande, surtout pour le Premier ministre nationaliste indien, Narendra Modi, proche de Donald Trump. Mais, plus gravement, cela révèle le désespoir de millions d'Indiens, qui ne trouvent pas de travail chez eux, et sont prêts à risquer leur vie pour entrer aux États-Unis. «Les migrants indiens expulsés par Donald Trump, symbole de la crise économique en Inde», un Grand reportage de Côme Bastin.
A l'occasion de la Journée mondiale pour sauver les Ours, le 21 février, BSG rediffuse 3 épisodes de Nomen et 6 épisodes spéciaux sur cet animal.Il ne faut pas vendre la peau de l'Ours avant de l'avoir... raconté.L'Ours est un des animaux les plus proches de l'Homme dans tous les sens du terme.La grotte du Bichon (Suisse), fut le théâtre d'un drame émouvant de la Préhistoire. On y a trouvé deux squelettes entrelacés d'un homme et d'une ourse, à la suite d'un accident de chasse.L'Humain et l'Ours vivant sur des territoires proches, les rencontres sont nombreuses, surtout autour des troupeaux. La chasse à l'Ours jusque vers 1950. Il a failli être exterminé. Les petits d'ourses tuées étaient dressés par des « montreurs d'ours » dans les foires et les fêtes.Sa réintroduction ne va pas sans problèmes... Aujourd'hui il y a moins de 100 ours en France, dans les Pyrénées.Chez les Indiens d'Amérique du Nord comme dans les Pyrénées, l'ours fut considéré comme l'ancêtre de l'homme ou encore comme un homme sauvage, parfois comme un dieu. L'ours ressemble à l'Homme, encore plus quand il se dresse...L'Église a diabolisé cet animal durant le Moyen Âge afin de combattre les cultes païens. De chasses à l'Ours en diabolisation, ce roi des animaux en Europe a cédé sa couronne au lion, animal chéri du christianisme.La Panda est un symbole mondial de choupinerie, trop kawai le gros nounours... Le Grizzly, une des 12 sous espèces d'Ours brun) porte quant à lui la terreur jusque dans son nom scientifique : Ursus arctos horribilis.Le Grizzly est commun au Nord des États-Unis (Alaska) et au Canada. Le nom grizzli est emprunté à l'anglo-américain “grizzly”, grisâtre (en anglais, grizzle est une perruque de cheveux gris). Un vieux mot anglais grisly, signifie par ailleurs “féroce”. Malgré son nom inquiétant, son poids (400 kg maximum) est assez faible comparé à celui de l'Ours kodiak (Ursus arctos middendorffi) qui peut dépasser la tonne. Le Grizzly peut courir à 66 km/h. Il est moins bon grimpeur que l'Ours noir, mais excellent nageur. Vif comme l'éclair, il chope les saumons, qui remontent pour frayer. Le Grizzly, omnivore, est non seulement un chasseur confirmé de grands animaux mais aussi un voleur de carcasses qui n'a peur de rien. Il n'hésite absolument pas à aller disputer aux loups leurs proies. Mais cette force de la nature, surnommée “frère des hommes” par les Amérindiens, sait aussi être subtil et cueillir des fleurs délicatement. Il connaît très bien les plantes et leurs vertus médicinales. Le Grizzly peut s'hybrider avec l'ours blanc. Le résultat de cette hybridation est appelé grolar ou pizzly (ours polaire se disant polar bear en anglais).Last but not least : la légende du Yéti trouve en partie son origine dans un crâne d'Ours bleu du Tibet, encore une sous-espèce d'Ours brun (Ursus arctos pruinosus)_______
durée : 01:40:15 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Par Jacques Meunier - Avec André-Marcel d'Ans (ethnologue, auteur de "Le dit des vrais hommes"), Régis Boyer (linguiste, professeur d'histoire des religions à l'Université Paris IV), Maurice Gravier (germaniste, professeur de langue et de littérature scandinaves), Paul Adam (secrétaire général de la Commission internationale d'histoire de la marine) et Michel Mollat du Jourdin (historien, universitaire) - Réalisation Marie-France Nussbaum - réalisation : Massimo Bellini
A l'occasion de la Journée mondiale pour sauver les Ours, le 21 février, BSG rediffuse 3 épisodes de Nomen et 6 épisodes spéciaux sur cet animal.L'ours est un des animaux les plus proches de l'Homme dans tous les sens du terme.La grotte du Bichon (Suisse), fut le théâtre d'un drame émouvant de la Préhistoire. On y a trouvé deux squelettes entrelacés d'un homme et d'une ourse, à la suite d'un accident de chasse.L'homme et l'ours vivant sur des territoires proches, les rencontres sont nombreuses, surtout autour des troupeaux. La chasse à l'ours a été une réalité en France jusqu'au milieu du 20e siècle, où il a failli être exterminé. Sa réintroduction ne va pas sans problèmes...Les petits d'ourses tuées étaient dressés par des « montreurs d'ours » dans les foires et les fêtes.Chez les Indiens d'Amérique du Nord comme dans les Pyrénées, l'ours fut considéré comme l'ancêtre de l'homme ou encore comme un homme sauvage ; souvent même il avait le statut d'une divinité. L'ours ressemble à l'Homme, encore plus quand il se dresse...L'Église a diabolisé cet animal durant le Moyen Âge afin de combattre les cultes païens. De chasses à l'ours en diabolisation, ce roi des animaux en Europe a cédé sa couronne au lion, animal chéri du christianisme._______
I denne uges episode ser vi nærmere på lanceringen af xAI Grok 3.0 og den seneste udvikling i AI-industrien. Vi har interview med CEO og founder af COBO Consult, Kunal Singla, der giver indsigt i Indiens marked og teknologiske udvikling. Dagens tema dykker ned i Carvanas regnskab, og vi besvarer et lytterspørgsmål om Palantir. Derudover gennemgår vi flere spændende regnskaber og meget mere! Denne episode er sponsoreret af Betterfeast. Den nemmeste måltidskasse. Hop ind på Betterfeast.dk/vare/familiekassen og brug rabatkoden: “AKTIEUNIVERSET50”, så får du 50% på din første levering. Denne episode er sponsoreret af Finobo. Få et gratis økonomitjek hos specialisterne i låneoptimering ved at bruge linket:finobo.dk/gratis-oekonomitjek-aktieuniverset/Prøv den nye omlægningsberegner på Finobo.dk/beregner-omlaegningsberegner/?utm_source=aktieuniverset Denne episode er sponsoreret af PMINDI. NewDeal Invest er blevet børsnoteret, så du kan nu investere uden minimumsbeløb. Find den på din danske handelsplatform under PMINDI eller DK0062499810. Læs mere på Newdealinvest.dk.NewDeal Invests nyhedsbrev: Newdealinvest.dk/nyhedsbrev/ Tjek os ud på:FB gruppe: facebook.com/groups/1023197861808843X: x.com/aktieuniversetIG: instagram.com/aktieuniversetpodcast
Kumbh Mela ist das größte religiöse Fest Indiens. Noch bis Ende Februar treffen sich Hunderte Millionen Menschen an den für Hindus heiligen Flüssen Ganges und Yamuna auf der Suche nach Erlösung. Eine Reportage von Franziska Amler. Von Franziska Amler.
I Sverige har debatten om hur kulturen ska finansieras blivit allt mer högljudd. Men hur funkar det i Indien? Lyssna på alla avsnitt i Sveriges Radio Play. Kulturens egenvärde och kulturens ekonomiska värde; två ingångar i en diskussion som ofta krockar. I Indien fick kulturdepartementet höjda anslag i budgeten som lades fram för några veckor sedan. En stor del av anslagen går till landets arkeologiska myndighet som har hand om närmare 3700 skyddade monument och kulturarv.I Indien har kultur och kulturutövande nära band till andlighet och religion och dess rikedom och mångfald lyfts ofta fram i offentliga sammanhang. Den privata finansieringen är också i allra högsta grad närvarande, inte minst i festivalsammanhang.Sveriges Radios Sydasienkorrespondent Naila Saleem har besökt ett sådant, Indiens och världens största litteraturfestival i Jaipur, Rajasthan.
Pendant deux jours, le président Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi ont co-présidé le Sommet sur l'Intelligence Artificielle à Paris. Une occasion pour le président français de solidifier ses relations avec l'Inde. Un pays d'ailleurs à l'origine de nombreuses inventions, dont on ignore souvent l'origine... Cette saison dans "RTL Matin", Florian Gazan répond aux questions pas si bêtes qui nous passent par la tête.
Vi åbner sæson 2025 med at se på et udvalg af de mange ting der er sket siden vores seneste episoder tilbage i december. Det handler bla. om Blue Origins opsendelse af kæmperaketten New Glenn, om truende asteroider, og om masser af missioner til Månen - og så undgår vi nok heller ikke lige at vende hvad der er sket i de hektiske dage siden Trump satte sig tilbage i det Ovale Kontor... Tina er vendt tilbage fra forlænget ferie med jetlag, og Anders er ramt af årets vinterforkølelse – men RumNyt skal launches uanset hvad. God fornøjelse
Quel est ce plat qui raconte une société, sa construction, son histoire, les migrations, les apports des uns, des autres dans ce qui la compose ? A fortiori, dans une société multiculturelle, plurielle. Quel est ce plat, ce pot, cet « en commun » qui nous incarne et nous représente, dans lequel la société se reconnait, comme une évidence, sur lequel il y a un consensus total, au-delà des différences qui nous sommes ? Quel est cet « en commun », la cuisine en serait-elle la meilleure interprète ? Massalé, rougail, cari, dholl puri, ndolé, thiéboudienne, mine frit, sauce gombo, ou harissa ?« Dans les sociétés multiculturelles, dans les imaginaires, se dessine, en cuisine, en musique aussi, dans l'humour, un « en commun ». Dans la façon dont on considère qu'un plat, une préparation, une manière de faire, un ingrédient forme un consensus total. La cuisine créole réunionnaise est considérée – avec la langue- comme ce qui marque l'appartenance et l'identité commune réunionnaise, parce que chacun y a contribué : les Européens, les Africains, les Malgaches, les Indiens, les Chinois : tous ont apporté quelque chose, ont contribué et contribuent encore à construire cette cuisine. La cuisine comme la langue sont vivantes, parfois même inconsciemment ». Avec Laurence Tibère, sociologue, professeure des Universités détachée à l'IRD, Institut de recherche pour le développement actuellement à La Réunion.Dans l'émission, nous parlons de ces plats en commun, le Nasy Lemak, le Dholl puri ou encore le Thiéboudienne, un « en commun » sénégalais, inscrit patrimoine immatériel de l'humanité à l'Unesco. Le conteur sénégalais Massamba Gueye a contribué à cette inscription, il décrit et raconte ce plat emblématique.Le conteur sénégalais Massamba GueyeCette émission a été conçue et imaginée en écho au colloque de la Chaire alimentation du monde de l'Unesco à Montpellier, cette année à propos des « alimentations africaines ». Une journée à suivre en replay« Les jardins créoles sont vraiment des lieux qui permettent de comprendre la société. Quand vous regardez un jardin, la cour, c'est un espace un peu fouillis, mais vous avez des choses pour vous nourrir, pour vous soigner, ou soigner les autres, et des choses pour vous protéger, ou pour faire peur, parce que les plantes ont cette dimension à la fois totémique, symbolique et magique. Un jardin créole, c'est magique. Quand on connait son jardin, on maitrise quelque chose du monde en fait !» En lien ou pour aller plus loin- Le projet Or-Alim- La revue Diasporas, histoire et société- IRD, Institut de recherche pour le développement - Dictionnaire des cultures alimentaires, sous la direction de Jean-Pierre Poulain, éditions PUF- La cuisine réunionnaise, de Brigitte Grondin, éditions Mango- Goûts d'Antilles, de Jérôme Bertin, éditions Mango- Easy île Maurice, de Kristel Froger, éditions Mango- Cuisine indienne vegan, de Natasha et Yasmine Tourabi, éditions Solar- L'exposition Migrations au musée de l'Homme à Paris. Programmation musicale : - Nbendia, de Arat Ilot et Mamani Keita, titre du nouvel album Danama, sortie le 7 mars 2025.- Quelques extraits de Souvnans, de Lindigo et la chanson de fin de repas de l'émission « Le goût du monde » avec le groupe
Maha Kumbh Mela er verdens største fejring. Men i det moderne Indien er en fest ikke bare en fest. Det er også et sted, hvor nationalmyter kan skabes ind- og udadtil. Vi dykker ned i Indiens kulturelle kamppladser. I det norske oscarbud "Armand" krakelere de voksne, når de skal til bunds i børnenes - måske alvorlige, måske helt uskyldige - konflikter. K-live undersøger filmens nordiske konfliktskyhed. Vært: Jesper Dein.
durée : 00:38:15 - Questions du soir : le débat - par : Quentin Lafay, Stéphanie Villeneuve - Zorro, le célèbre héros de cap et d'épée, revient sur les écrans sous les traits de Jean Dujardin. Créé par le romancier Johnston McCulley en 1919, son masque cache un combat ambivalent, polarisé entre la défense des Indiens opprimés et le soutien à la couronne espagnole, dans la Californie du XIXe - réalisation : François Richer - invités : Emmanuelle Perez Tisserant Historienne et maîtresse de conférences à l'université Toulouse 2 Jean Jaurès; Benjamin Charbit Scénariste et créateur avec Noé Debré de la série "Zorro"
durée : 00:38:15 - Questions du soir : le débat - par : Quentin Lafay, Stéphanie Villeneuve - Zorro, le célèbre héros de cap et d'épée, revient sur les écrans sous les traits de Jean Dujardin. Créé par le romancier Johnston McCulley en 1919, son masque cache un combat ambivalent, polarisé entre la défense des Indiens opprimés et le soutien à la couronne espagnole, dans la Californie du XIXe - réalisation : François Richer - invités : Emmanuelle Perez Tisserant Historienne et maîtresse de conférences à l'université Toulouse 2 Jean Jaurès; Benjamin Charbit Scénariste et créateur avec Noé Debré de la série "Zorro"
Nicodemus, Katja www.deutschlandfunk.de, Kultur heute
In der ARD-Doku „Die neuen Maharadschas — Indiens Superreiche“ geht es um Armut und Reichtum in Indien, „The World of Hans Zimmer“ in der Arte-Mediathek ist ein Mitschnitt von einem Hans Zimmer Konzert aus Krakau und Disney+ folgt der Beatlemania. Hier entlang geht's zu den Links unserer Werbepartner: https://detektor.fm/werbepartner/was-laeuft-heute >> Artikel zum Nachlesen: https://detektor.fm/kultur/was-laeuft-heute-die-neuen-maharadschas-indiens-superreiche-the-world-of-hans-zimmer-beatles64
Viola er backpacker i Indien. Mens hun er i Bombay (Mumbai) tager hun op nord på, gennem byens menneskemylder, men på tilbagevejen sker der mærkelige ting og pludselig er hun alene i verden, uden at forstå hvorfor. Fyldt med angst lærer hun at Indiens største by er lammet af 10 mænd i en gummibåd. Medvirkende: Viola Worsøe. Tilrettelæggelse og lyddesign: Torben Brandt. Kontakt: radiofortaellinger@dr.dk
durée : 00:04:28 - Le Zoom de France Inter - Les champs de bataille de la Grande Guerre continuent de "rendre des soldats" : 700.000 dépouilles de combattants ont été ensevelis. Des recherches sont menées par la Commonwealth War Graves Commission, qui se bat pour identifier des soldats Britanniques, Canadiens ou encore Indiens.
durée : 00:21:36 - Le Feuilleton - Chez Jimi, frappante est la lignée d'ascendants au sang mêlé de maîtres blancs et d'esclaves noirs qui s'étaient unis eux même avec des Indiens cherokee. Elle fait de lui une somme d'accords entre des mondes antagoniques.
Der israelische Vergeltungsschlag auf Iran ist erfolgt. Diesen hatten Beobachterinnen und Beobachter nach den Raketenangriffen Irans auf Israel von Anfang Oktober erwartet. Wie fallen die Reaktionen in Israel aus? Ausserdem: In Washington sind diese Woche Notenbanker und Finanzministerinnen, aber auch Entwicklungshelfer und Forscherinnen aus aller Welt zusammengekommen. Sie tauschten sich im Rahmen der Jahrestagung des Internationalen Währungsfonds und der Weltbank aus. Im Süden Indiens sollen Frauen mehr Kinder kriegen. Die Regierung des Bundesstaates Andrah Pradesh will per Gesetz für entsprechende Anreize sorgen. Hintergrund ist die Angst, mit schrumpfender Bevölkerung an politischem Einfluss gegenüber dem Norden Indiens zu verlieren.
durée : 01:19:59 - Les Nuits de France Culture - par : Philippe Garbit, Albane Penaranda, Mathilde Wagman - - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Michel Perrin
C'est un petit « tsunami » politique qui s'est produit, la semaine dernière, dans l'océan Indien. Le 3 octobre, la Grande-Bretagne a reconnu la souveraineté de l'île Maurice sur l'archipel des Chagos. Mais les Britanniques garderont pendant 99 ans la base militaire de Diego Garcia qu'ils partagent actuellement avec les Américains. Quelle est la portée de cet accord entre la Grande-Bretagne et Maurice ? Est-ce qu'il peut résonner jusqu'aux Comores et jusqu'à Madagascar ? À deux reprises, Jean-Claude de l'Estrac a été le ministre des Affaires étrangères de l'île Maurice. Il a également présidé le Comité parlementaire bipartisan de 1982 sur le sujet. En ligne de Port-Louis, il répond à Christophe Boisbouvier. RFI : « C'est un jour historique », a déclaré le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth, le 3 octobre dernier. Est-ce que vous êtes d'accord ? Jean-Claude de l'Estrac : Il exagère. Clairement, c'est une avancée. C'est un long combat qui a été mené depuis des décennies contre la Grande-Bretagne pour retrouver notre souveraineté. Le Premier ministre est en train d'en faire une victoire partisane. En réalité, plusieurs gouvernements depuis les années 1970, et les Chagossiens eux-mêmes, se sont mobilisés et ont participé à ce combat. Alors évidemment, retrouver notre souveraineté sur une partie de l'archipel des Chagos est une avancée. Mais il est exagéré de parler de grande victoire puisque, en définitive, sur l'île principale de l'archipel des Chagos qui est l'île de Diego Garcia, où se trouve la base anglo-américaine, nous retrouvons une souveraineté fictive et l'Angleterre va rester, va continuer à occuper l'île. Et même sa position est confortée parce que, en vérité, la Grande-Bretagne va jouir de droits souverains. C'est ce qui est prévu pendant 99 ans. Et encore, c'est une période initiale. Il est probable que ce sera renouvelé. Et contrairement à ce qui se dit là, les Chagossiens ne pourront pas être admis sur l'île de Diego Garcia.En ces temps de très graves crises internationales au Moyen-Orient, est-ce que vous êtes pour ou contre le maintien d'une base américaine à Diego Garcia ? Alors, je pense qu'effectivement les Américains peuvent rester à certaines conditions. Alors, le prétexte qui est aujourd'hui utilisé par les Américains pour maintenir la base, c'est l'arrivée des Chinois dans l'océan Indien. Alors, les Chinois sont effectivement présents aujourd'hui dans l'océan Indien et ils l'expliquent en disant « Écoutez, nous avons un commerce important par les routes de navigation de l'océan Indien et nous avons vocation à protéger nos intérêts ». Je ne crois pas que ce soit une menace véritable. Mais enfin, les Indiens, qui ont longtemps considéré que l'océan Indien était l'océan de l'Inde, considèrent l'arrivée des Chinois dans leur pré carré comme une intrusion. Donc, à partir de ce moment, effectivement, il y a maintenant le risque réel d'un affrontement entre l'Inde et la Chine. L'Inde, qui est maintenant un partenaire des Américains.Dans l'accord de la semaine dernière, les Britanniques s'engagent à vous verser de l'argent. Est-ce que vous ne pourriez pas louer au prix fort l'île de Diego Garcia aux Britanniques et aux Américains ? C'est sans doute ce qui est en train de se passer. Cela dit, je soupçonne un subterfuge américain, parce que là, je vois que dans l'accord et le traité qui est en train d'être négocié, les Américains se cachent derrière les Britanniques pour dire que ce sont les Britanniques qui vont payer ce loyer. C'est probablement un moyen pour essayer de diminuer les prétentions de compensation financière de Maurice. C'est une autre paire de manche si ce sont les Américains qui payent ou les Britanniques qui sont pratiquement en faillite. Donc je ne crois pas que ce sera une grosse manne.Après cet accord, l'Argentine demande à la Grande-Bretagne la restitution des Malouines. Il sera intéressant de voir si l'Espagne va demander la restitution de Gibraltar. Est-ce que ce n'est pas la preuve quand même que votre gouvernement a réussi un joli coup politique ? Oui, absolument. Alors tout ça repose sur une résolution de l'ONU qui a été votée dans les années 1960. C'est la résolution 1514 qui dit qu'une puissance coloniale n'a pas le droit de démembrer un territoire avant son accession à l'indépendance. Ce que nous avons obtenu finalement au bout d'un long combat, c'est le respect de cette résolution.Alors, vous citez cette résolution qui interdit le démembrement d'un territoire au moment de sa décolonisation. Est-ce que vous pensez que cet événement de la semaine dernière peut renforcer la position internationale des Comores face à la France dans le dossier de Mayotte ? Certainement, et peut-être même la position de Madagascar par rapport aux Îles Éparses. C'est le même principe qui devrait s'appliquer. Peut-être que les Comoriens devraient faire ce que Maurice a fait : internationaliser le problème. Pour l'instant, Comoriens et Français continuent à dire « bon, c'est un problème bilatéral », mais la solution est de plus en plus difficile, d'autant plus que la France aujourd'hui, par exemple, mène un combat pour faire admettre l'île excisée de Mayotte au sein de la Commission de l'Océan Indien. Ce à quoi les Comoriens objectent. Donc je pense que les Comoriens vont revenir à la charge.Et prendre exemple sur vous, sur Maurice ?Je pense, oui, devant les tribunaux internationaux, s'ils sont capables de le faire. Mais les Comores sont quand même assez dépendantes de la France.Sur le plan économique ?Sur le plan économique, oui. Ce qui n'était pas le cas de Maurice par rapport à la Grande-Bretagne.À lire aussiLe Royaume-Uni trouve un accord avec Maurice sur la souveraineté des îles Chagos et conserve sa base militaire
Faites un don et recevez un cadeau : http://don.storiavoce.com/ La mondialisation ibérique qui se met en place au cours du XVIe siècle crée des liens entre les quatre parties du monde : l'Europe, l'Asie, l'Afrique et les Amériques. Dans ce processus inédit dans l'histoire, on échange des esclaves mais aussi des objets, des denrées et des savoirs. Qui sont les acteurs de cette mondialisation et les premières "élites mondialisées" ? Est-ce qu'il existe une globalisation de la pensée ? Alors que l'Europe est intimement liée à la Renaissance, quelle est la place des savoirs antiques dans ce Nouveau Monde ? Enfin, quels sont les objets et les denrées que l'on retrouve sur ce marché "global" ? Dans cette émission, Serge Gruzinski nous révèle un monde fait de mosaïques, loin d'être uniformisé et occidentalisé. L'invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l'Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l'École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l'auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l'Amérique espagnole et portugaise. Il est notamment l'auteur de Les Quatre Parties du monde. Histoire d'une mondialisation (Seuil, 556 p., 13,95€). Il a récemment publié Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l'Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23 €). *** Facebook : https://www.facebook.com/HistoireEtCivilisationsMag Instagram : https://www.instagram.com/histoireetcivilisations/ Twitter : https://twitter.com/Storiavoce
Berlin tente de résister à l'offensive de l'italien UniCredit sur l'un des leaders de la banque allemande, Commerzbank. Dans « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités révèlent les enjeux d'un projet qui a pris les responsables politiques et financiers allemands de court.Une offre exceptionnelle rien que pour vous ! Grâce au code promo « LASTORY », profitez de deux mois offerts sur l'offre Access jusqu'au 31 octobre 2024. N'attendez plus, rendez-vous sur abonnement.lesechos.fr/la-story pour prolonger votre expérience.La Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en septembre 2024. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Olivier Tosseri (correspondant des « Echos » à Milan) et Thibaut Madelin (correspondant des « Echos » à Berlin). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d'édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Kai Pfaffenbach/Reuters. Sons : « Astérix et les Indiens » (1994), Reuters, « Kaamelott » (2005), « Un drôle de paroissien » (1963), « Peter Pan » (1953). Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Faites un don et recevez un cadeau : http://don.storiavoce.com/ Véritable fourmilière humaine avant et après la conquête, la ville de Mexico s'inscrit au cœur de la mondialisation ibérique au XVIe siècle : "Les origines et les couleurs se mêlent, mais également les langues et les activités, les croyances et les idées. Les êtres et les choses se côtoient comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant". Serge Gruzinski présente les mutations d'un monde indien qui intègre les techniques occidentales, ne reste jamais passif au vaste mouvement de la colonisation, ni à ce qui se passe en Espagne. Mexico nous révèle ainsi la coexistence, les affrontements, mais aussi les métissages entre les mondes. Fait majeur le plus souvent oublié, la ville gigantesque est aussi tournée vers l'Asie et l'Afrique. Elle se situe ainsi au cœur des réseaux marchands qui se mettent en place, et participe à l'émergence de la mondialisation. L'invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l'Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l'École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l'auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l'Amérique espagnole et portugaise. Il est notamment l'auteur de Les Quatre Parties du monde. Histoire d'une mondialisation (Seuil, 556 p., 13,95€). Il a récemment publié Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l'Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23 €). *** Facebook : https://www.facebook.com/HistoireEtCivilisationsMag Instagram : https://www.instagram.com/histoireetcivilisations/ Twitter : https://twitter.com/Storiavoce
Ces villages de l'après-Seconde Guerre mondiale constituaient des camps d'internement. L'objectif des autorités coloniales britanniques était de surveiller une partie de la population malaisienne, en particulier celle d'origine chinoise, soupçonnée de soutenir l'idéologie communiste de l'époque. Presque 80 ans plus tard, certains aimeraient inscrire ces kampungs sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, de quoi créer des réactions chez les nationalistes malais. De notre correspondante de retour de Kuala Lumpur,C'est dans un musée situé dans une petite ruelle, en plein cœur de Sungai Way, que Ding Eow Chai observe les vestiges du passé. Devant les vitrines remplies d'objets historiques, ce Malaisien issu de la communauté chinoise raconte l'histoire de son village.« Après l'occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques sont revenus ici. Le communisme était assez fort, ils ont interné tous les Chinois dans cet espace et ils les ont mis ici, dans notre village. Et ils contrôlaient par exemple votre nourriture, explique-t-il. À l'époque, il devait y avoir 650 maisons environ. C'étaient surtout des Chinois, c'étaient ceux qui soutenaient principalement le communisme malaisien. »À ses côtés, Yuri Tan, une Malaisienne descendante de Chinois résidant dans le camp de Sungai. Elle échange régulièrement avec sa grande tante pour en savoir plus sur l'histoire du kampung et de sa famille.Le devoir de mémoire« J'ai juste dit à ma tante : "Si j'ai le temps, je ferais une lettre et je la posterais sur Facebook ou ailleurs". Et ça aide beaucoup à ce qu'elle me dise tout ! J'ai beaucoup plus d'éléments sur l'histoire, plus de choses à raconter. Parce que la vraie histoire n'est pas forcément dans un livre, ce sont les anciens qui en parlent le mieux », confie Yuri Tan.Ces deux Malaisiens, attachés au devoir de mémoire, suivent régulièrement les polémiques en Malaisie autour des kampungs. Le dernier débat en date portait sur l'inscription de ce village au patrimoine mondiale de l'Unesco. Une proposition sur laquelle des nationalistes malais se sont opposés. Pour Ding Eow Chai comme Yuri Tan, la possible inscription de leur village à l'Unesco est bien accueillie.« Oui, on pense que c'est une bonne idée, explique la Malaisienne. Et pas seulement pour les Chinois, mais aussi pour le passé des Indiens, des Malais… pas seulement les Chinois venant de Chine en Malaisie. » « Les gens connaîtront notre passé. Tu ne peux pas changer l'histoire. Ça concerne toute la Malaisie, ce n'est pas une histoire de "race". Tout le monde ou chaque État peut être éligible à une reconnaissance de l'Unesco », ajoute Ding Eow Chai.Au total, pendant l'état d'urgence malais de 1948 à 1960, près de 630 camps d'internement pour les Chinois avaient été installés en Malaisie par les colonialistes britanniques.À lire aussiLa Malaisie envisage une «diplomatie de l'orang-outang», déjà décriée