Travelling, un déplacement de caméra pour tout connaître de l'histoire du cinéma! Une émission de Catherine Fattebert. Fichiers audio disponibles durant 30 jour(s) après diffusion.
Philadelphia, de Jonathan Demme, sorti en 1993 est un film important. Car il traite de problématiques tragiques : le Sida, lʹhomophobie et lʹexclusion. On lʹa un peu oublié aujourdʹhui, mais dans les années 80 et 90, la communauté homosexuelle masculine, principalement, est atteinte dʹun mal mortifère qui emporte dans la tombe des centaines de jeunes gens. Mais lʹépidémie de Sida va sʹétendre et toucher dʹautres populations par le biais des transfusions sanguines. Il nʹen faut pas plus pour que la panique gagne tout le monde et que le virus progresse rapidement. Ce mal, on en parle tous les jours, à la radio, à la télévision, dans les journaux. Il faut du temps pour que lʹon comprenne comment le virus du Sida fonctionne et quʹon mette en place des campagnes dʹinformation, de prévention, tandis que la science progresse et propose des thérapies. Et cʹest dans ce climat délétère de peur, que Jonathan Demme, réalisateur multi oscarisé pour le Silence des Agneaux, tourne un film de procès qui traite, en sous-main du Sida, mais plus frontalement dʹexclusion. Philadelphia cʹest le premier film grand public qui traite de cette question. Et il va faire date. Certainement grâce aux performances de ses acteurs principaux, Tom Hanks et Denzel Washington, mais principalement grâce à un scénario, inspiré dʹune histoire vraie, un scénario bien ficelé signé Ron Nyswaner. Le film est bien accueilli par le public et la critique. Tom Hanks remporte son premier Oscar du meilleur acteur pour son rôle d'Andrew Beckett, Aujourdʹhui, dans Travelling, cʹest Philadelphia que nous regardons ensemble. Ne tardons pas trop, car le personnage joué par Tom Hanks se lance dans un contre-la-montre contre lʹinjustice dont il est victime. Il en sortira vainqueur avant dʹêtre emporté par la maladie. REFERENCES Philadelphia, un film de Jonathan Demme, notes de productions du film, Tristar, 1993 CBS This Morning interviews Bruce about his Grammy wins for "Philadelphia" on March 2, 1995. Interesting comments about the E Street Band. https://www.youtube.com/watch?v=W5OExj0BakE Duplex Tom Hanks : F2 Le Journal 20H - 04.09.1994 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab94081912/duplex-tom-hanks Jonathan Demme talks about the cultural context and ambitions of his 1993 film "Philadelphia" June 7th, 2006 https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=OJvEt5nb--8 Les chiffres du Sida en 2002, ONU Sida https://www.unaids.org/fr/resources/fact-sheet
"La cage aux folles" c'est 3 films, une pièce de théâtre, une comédie musicale. Catherine Fattebert nous parle du premier film tourné en 1978 par Edouard Molinaro. Ce film est à voir sur RTS 2, ce dimanche 22 mars 2015 à 21h40 (sauf si un Suisse est qualifié pour la finale de tennis d'Indian Wells).
Aujourdʹhui jʹarrête de fumer, jʹarrête de boire, je fais du sport, je fais un régime, jʹarrête mon régime et surtout jʹarrête de faire des listes et je relis le Journal de Bridget Jones. Bridget Jonesʹs Diary, le Journal de Bridget Jones, est une comédie britannique réalisée par Sharon Maguire, sortie en 2001. Cʹest lʹadaptation cinématographique réussie du bestseller, le roman du même nom dʹHelen Fielding, publié lui en 1996. A lʹécran, Hugh Grant, utilisé à contre-emploi dans le rôle dʹun salaud séducteur et infidèle, Colin Firth en anglais morose et discret et surtout Renée Zellweger en Bridget Jones. Oui, une Américaine, une Texane qui plus est, qui incarne lʹAnglaise la plus pulpeuse du moment, voilà de quoi créer un mini scandale Outre-Manche. Mais la comédienne américaine se donne à fond, prend du poids, apprend à se comporter comme une anglaise, et ça marche. Crédible, elle rallie tous les suffrages et fait de cette comédie romantique un classique. Classique, le mot nʹest pas trop fort, car en 2001, chacune et chacun peut se retrouver dans ce personnage un peu pataud, qui rêve de grand amour comme une midinette tout en assumant un côté femme forte. Surtout, elle navigue courageusement dans sa trentaine entre désillusions amoureuses, régimes, boulot, parents envahissants et amitiés débordantes. Saura-t-elle maitriser le chaos de sa vie affective, et celui quʹelle provoque systématiquement, cʹest là tout lʹenjeu du livre et du film. Véritable phénomène de société, le Journal de Bridget Jones est un coup de maitre, le passage réussi dʹun livre à lʹécran. Entre 2001 et 2002, le films est sélectionné 40 fois dans divers festivals et remportera 8 récompenses trouvant ainsi sa place dans lʹhistoire du cinéma. Ne reste plus quʹà nous plonger dans le quotidien hilarant et déprimant de Bridget en comptant les mégots, les calories, les verres dʹalcool et les amants. REFERENCES Interview de lʹéquipe en 2001 https://www.youtube.com/watch?v=c1OwssmRRBY Le Journal de Bridget Jones, Universal Pictures, octobre 2001, Notes de production du film. Adaptation du journal de Bridget Jones https://www.dailymotion.com/video/xfed57
Classique du film noir, du film de détective, "Le Grand sommeil", est un film dʹHoward Hawks, sorti en 1946. Une histoire policière alambiquée, l'adaptation du best-seller de Raymond Chandler, et dans laquelle on ne sait jamais vraiment qui a tué qui. Mais cʹest aussi: Humphrey Bogart endossant le costume du détective Philip Marlowe, Lauren Bacall en manipulatrice, des averses photogéniques, des brouillards décadents, un vieux général qui hait les orchidées. Cʹest un chef-dʹœuvre parmi les plus insolite de lʹhistoire du cinéma.
Tout sur ma mère, Todo sobre mi Madre, est un film du réalisateur espagnol sorti en 1999. Cʹest un film qui parle des mères, des pères, de lʹenfantement, des origines, de transplantations, de cœur, de familles élargies. 13e film de Pedro Almodovar, à la maturité sereine, Tout sur ma mère raconte lʹhistoire de Manuela. Celle-ci travaille dans un service de greffes. Elle un fils de 17 ans, Estéban, quʹelle a eu avec Lola, un travesti disparu à la naissance de lʹenfant. Manuela allait parler à Estéban de son père quand une voiture le tue à la sortie dʹune représentation théâtrale dʹun Tramway nommé Désir. Atterrée, elle accompagne le cœur de son fils qui sauvera une autre vie et renoue avec Lola. Mélodrame au féminin, Tout sur ma mère prend en charge des destins émouvants dans foisonnement de personnages. Ça rit, ça pleure, ça hurle. Les actrices, surtout, portent lʹunivers dʹAlmodovar à bout de larmes. Au Festival de Cannes en 1999, alors quʹil est le grand favori et quʹon lui promet la Palme dʹor, Tout sur ma mère reçoit le Prix de la mise en scène. Il est aussi couronné de lʹOscar et du César du Meilleur film étranger et 7 Goya. La critique aime ce film de la maturité, loin des explosions de folie de Femmes au bord de la crise de nerf. Et le public, principalement féminin, est conquis. Aujourdʹhui dans Travelling, cʹest dans lʹunivers de Pedro Almodovar que nous pénétrons, son univers colorés, ses obsessions. Nous allons parler de ce réalisateur, de la Movida, ce mouvement artistique qui a secoué Madrid, de la maman de Pedro Almodovar, de ses actrices. Ne tardons plus, il ne nous reste plus quʹà compiler tout ça et à suivre un réalisateur espagnol qui a su imprimer sa marque dans le cinéma contemporain. REFERENCES Pedro Almodovar, Lʹinsolent de la Mancha, https://www.rts.ch/play/tv/doc-portrait/video/pedro-almodovar-linsolent-de-la-mancha?urn=urn:rts:video:14028313 Lalanne, Jean-Marc, La nouvelle Eve, Cahiers du cinéma no 535 Almodovar en deux ou trois choses https://www.arte.tv/fr/videos/060738-257-A/pedro-almodovar-et-deux-ou-trois-autres-choses-blow-up/ Almodovar en 6 minutes https://www.arte.tv/fr/videos/065424-045-A/blow-up-pedro-almodovar-en-6-minutes/ Almodovar à Barcelone https://www.arte.tv/fr/videos/111198-001-A/pedro-almodovar-tout-sur-barcelone/ Un doc sur Almodovar : Lʹinsolent de la Mancha https://www.rts.ch/play/tv/doc-portrait/video/pedro-almodovar-linsolent-de-la-mancha?urn=urn:rts:video:14028313
C'est un film de Noël qui parle à l'âme et au cœur des enfants des années 80, qui le montrent à leurs propres enfants. Les aventures de sept jeunes héros aux prises avec un trésor de pirate, des méchants promoteurs, des bandits, de l'amour et de l'amitié. Derrière ce projet, un producteur, scénariste et réalisateur bien connu: Steven Spielberg.
Dans Travelling, un film de science-fiction, une comédie musclée, signée Luc Besson sortie en 1997 : The 5th Element, le 5e élément. Dans ce film, le Bien est confronté au Mal absolu, qui revient tous les 5000 ans et se propose à chaque fois de détruire toute forme de vie. En 2263, le Mal est repoussé par une équipe de Justes et de justiciers groupés autour des 4 éléments fondamentaux et dʹun cinquième, incarné en un être parfait, en lʹoccurrence une jeune fille aux cheveux orange prénommée Leeloo. Luc Besson, auréolé du succès de Nikita puis de Léon, donne enfin corps à un projet qui lui tient à cœur depuis son adolescence. Le 5e élément est tiré de son livre écrit 16 ans. Il lui faut 20 ans et de nombreux millions de dollars pour en tirer un film. Le 5e élément est une véritable superproduction. Lorgnant du côté de Star Wars et dʹIndiana Jones, mâtiné de bande dessinée européenne, le cinéaste associe à son projet les dessinateurs Moebius, et Jean-Claude Mézières pour les décors, la création de lʹunivers et les créatures du futur. Pour les effets spéciaux, cʹest la société de James Cameron et la musique est signée Eric Serra, complice de toujours de Luc Besson. Du côté des acteurs de ce Space opéra, Bruce Willis, star ultime des années 90, est le héros avec une débutante, Milla Jovovich. On trouve également Gary Oldman, Ian Holm et Chris Tucker. Gigantesque fresque sur la paix, sur lʹamour, le film est un véritable succès en France, et à lʹInternational malgré des critiques mitigées qui lui reprochent une impression de déjà-vu et de naïveté du propos. Mais le public adore et à force de diffusions et de rediffusions, le 5e éléments obtient un statut de film culte. Nommé aux César et aux Oscars, le film obtient trois César dont celui du meilleur réalisateur. Mais nous allons vous raconter tout ça. Direction, le 23e siècle, dans le taxi volant de Korben Dallas, dans lequel vient dʹatterrir avec fracas, Leeloo. REFERENCES GIRALDI, Massimo, Luc Besson, Edition Gremese, Rome, 2004 Milla Jovovich et Bruce Willis, à Cannes sur le plateau de Nulle Part ailleurs https://www.youtube.com/watch?v=5XN4swBpF9U Le making of du 5e Elément https://www.youtube.com/watch?v=9UkfFpM9r8k Maïwenn, la Diva https://www.youtube.com/watch?v=ip1ddWc4SAM Behind the scenes https://www.youtube.com/watch?v=RhT0-C4QL_w
Cʹest un film avec des plantes, des morts, des œillets, une boutique de fleuriste et Audrey II, ou Audrey Junior, une plante carnivore particulièrement retorse et vorace. Cʹest La Petite Boutique des horreurs (The Little Shop of Horrors), une comédie horrifique et satirique écrite, produite et réalisée par Roger Corman sortie en 1960. Lʹhistoire de Seymour, jeune homme effacé, amoureux dʹAudrey sa collègue de travail, qui bosse dans la boutique dʹun minable fleuriste Gravis Mushnik. Seymour, par greffons, et peut-être par la magie des pouces verts, parvient à bouturer une plante extraordinaire qui devient vite lʹattraction de la boutique. Le problème cʹest quʹAudrey II est une plante carnivore qui a besoin, non pas dʹair pur et dʹeau fraiche, mais de sang et de chair humaine pour survivre. A Seymour de lui fournir sa pitance avec toutes les conséquences désastreuses que lʹon peut imaginer. Roger Corman, pape des films de série B, réalisateur prolifique de 54 films en tous genres confondus et producteur américain encore plus prolifique avec 400 films, signe ce bijou dʹhumour noir en seulement deux jours et une nuit. La petite boutique des horreurs devient ensuite une comédie musicale off-Broadway en 1982, puis un autre film est adapté de la comédie musicale par Frank Oz en 1986 avec Rick Moranis dans le rôle-titre. Cʹest cette version qui est présent la plus connue. Raison de plus pour revenir aux basiques et entrer ensemble dans La Petite Boutique des horreurs avec son créateur, Roger Corman et toute son équipe. REFERENCES Comment jʹai fait 100 films sans jamais perdre un centime, Capricci, 2018 Master of Cinema - Roger Corman – Film School Archive https://www.youtube.com/watch?v=pyfdh8KScH0 le Temps, un article sur Roger Corman https://www.letemps.ch/culture/roger-corman-petit-boutiquier-horreurs-livre-recettes Little Shop of Horrors Making of https://www.youtube.com/watch?v=LRjidaTIej4
"Mystery Train", cʹest le 4e film de Jim Jarmusch, sorti en 1989. Cʹest le troisième volet dʹune trilogie du désenchantement dont "Stranger in Paradise" et "Down by Law" constituent les deux autres. Une histoire en errance, à la musicalité persistante, avec des personnages en marge, atypiques. Dans "Mystery Train", tout se passe à Memphis, la ville du King, dans une Amérique à la fois mythique et miteuse, celle qui fait rêver les uns et cauchemarder les autres. Lʹhommage à Elvis Presley se raconte en une nuit, un train, et trois histoires rythmées par les entrées et sorties de ce train.
Tourné deux ans après "Charles mort ou vif", première fiction du cinéaste romand, Léopard dʹor à Locarno, "La Salamandre" est un chef-dʹœuvre qui appartient au mouvement du Nouveau Cinéma Suisse, celui du Groupe 5 qui incarne un renouveau dʹécriture cinématographique à lʹaube des années 1970. Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau et Jacques Denis y composent un trio étonnant, surfant sur les promesses de mai 68, sur la liberté, touchant du doigt le désenchantement postrévolutionnaire des années 1970. Film en couleur noir et blanc est-il annoncé dans le générique, tourné en 16 mm, gonflé en 35 mm, "La Salamandre" compose avec ses tous petits moyens de production pour nous offrir un regard sur la Suisse de 1971. Cʹest un regard presque documentaire, drôle, tendre, acéré aussi, nostalgique, que nous propose le cinéaste. Le film rencontre un succès considérable en Suisse et à lʹétranger, en France comme aux Etats-Unis. Il est temps dʹaller à la rencontre des protagonistes de cette histoire: Rosemonde, Pierre et Paul, et de refaire… un peu… le monde à la manière de Tanner. REFERENCES Histoire du cinéma suisse 1966-2000, sous la direction dʹHervé Dumont et de Maria Tortajada, Tome 1, Edition Cinémathèque suisse et Gilles Attinger Alain Tanner, Ciné-Mélanges, Seuil, 2007
Point Break, Extrême Limite, de Kathryn Bigelow, sort en 1991. Cʹest un film dʹaction, avec des surfeurs, des braquages, des vagues, des sauts en chute libre, une relation gourou disciple qui tourne court. Mais ce nʹest pas que ça. Certes lʹaction y est soutenue. Certes, cʹest du polar somme toute assez classique. Mais ce qui fait que le film passe les époques et les modes, cʹest quʹil propose lʹhistoire éternelle dʹun dépassement de soi, lʹhistoire dʹun jeune homme qui découvre le monde, se fait chahuter, inverse ses croyances et grandit. Kathryn Bigelow pose un regard social sur ses personnages, et enchaîne les actions, au plus près, ne lâche pas sa caméra, plonge dans les vagues, filme au corps à corps ses acteurs, Patrick Swayze et Keanu Reeves. Le film plaît. Beaucoup. Même si la thématique est une resucée des films dʹaction traditionnels. Ce qui change, cʹest la poigne avec laquelle la réalisatrice joue des codes machistes, sʹimmisce dans lʹintimité des surfeurs. Aujourdʹhui dans Travelling, vous allez rêver dʹabsolu et de la vague parfaite. Nous allons vous parler de Patrick Swayze, lʹhomme le plus sexy du monde à ce moment-là, ce sont les magazines américains qui le disent, de Keanu Reeves au début de sa carrière, et surtout de la réalisatrice Kathryn Bigelow, première femme réalisatrice oscarisée de lʹhistoire du cinéma. Nous ne pouvions pas passer à côté. Pour vous raconter tout ça, comme dʹhabitude, nous avons des archives, des anecdotes, des interviews, des extraits et la musique du film. Ne tardons pas, lʹhistoire de Bodhi et de Johnny Utah commence sur une plage Californienne, surf à la main, cheveux au vent. Il y aura comme un air de vacances je pense. REFERENCES Critique Jérôme d'Estais, Kathryn Bigelow, passage de frontières, Editions Rouge profond, 2020 Itʹs Make of Break, Point Break, Making of part 1 Point Break, Making of part 2
Voici une comédie romantique phare des années 80 et du début des années 90, une comédie qui montre à lʹécran les errances sentimentales et amicales de Harry et de Sally. Réalisé par Rob Reiner, sur un scénario de Nora Ephron, When Harry met Sally, sort en 1989. Impertinent, ouvertement sexuel, sans vulgarité, le film est surtout connu pour ses répliques bien ficelées et pour la scène dʹextase et dʹorgasme de Meg Ryan dans un diners new-yorkais, face à un Billy Crystal embarrassé par cette jouissance impromptue, improvisée et bruyante. Campé sur des personnages touchants et attachants, par ailleurs, très inspirés de la vie du réalisateur Rob Reiner et des histoires personnelles de la scénariste, le film rencontre un succès considérable et lance la carrière de Meg Ryan qui devient la nouvelle coqueluche dʹHollywood tandis que tous les journaux et les magazines sʹinterrogent : Les hommes peuvent-ils être amis avec les femmes, sans arrière-pensée dʹordre sexuel ? Et quʹen est-il de lʹorgasme féminin ? Ca fait les gros titres et la matière des pages psychologie des magazines. Dans Travelling cʹest lʹhistoire dʹHarry et de Sally que nous vous racontons grâce à des anecdotes, des archives, des extraits.
En 1959, un cinéaste remuant de 29 ans, Jean-Luc Godard, frais émoulu du journalisme, réalise avec un budget ridicule une œuvre dans lʹair du temps dont le retentissement sera considérable. A bout de souffle, sorti en 1960, est un film révolutionnaire, dʹune audace esthétique incroyable, basé sur un schéma de cinéma classique de film policier, véritable manifeste dʹune génération, qui propulse Jean-Luc Godard sur le devant de la scène de la Nouvelle Vague.
Road-movie pathétique et absurde, violent et dérangeant, "Sailor et Lula" (Wild at Heart), est un film de David Lynch, sorti en 1990. Réalisé 4 ans après son "Blue Velvet", et en plein pendant sa série télévisée "Twin Peaks", "Sailor et Lula" poursuit les interrogations artistiques du réalisateur américain: lʹerrance et lʹamour, mais aussi la haine, le bizarre et la confusion.
Conan le Barbare est un film fantastique de John Milius, sorti en 1982. Film de Sword and Sorcery, Conan le Barbare est une épopée fantastique où le merveilleux héroïque rencontre lʹaventure avec un grand A. Lʹhistoire raconte celle dʹun jeune héros barbare, incarné par Arnold Schwarzenegger, arraché à lʹaffection des siens, réduit en esclavage, et qui, devenu un adulte doté dʹune force phénoménale et dʹune volonté à toute épreuve, cherche à venger la mort de ses parents. Ne tardons pas, il est temps de partir aux confins du monde connu, à la recherche des secrets de lʹacier barbare et dʹune floppée dʹesclaves.
Cʹest certainement le plus grand thriller des années 90. Un polar dépressif, sombre, entêtant, des crimes atrocement mis en scène, une esthétique particulière, noyée de pluie, un vieux flic à 7 jours de la retraite et un jeune détective aux dents longues. Voilà pour Seven, de David Fincher sorti en 1995, deuxième film de ce jeune réalisateur américain après Alien 3. David Fincher vient du clip et de la publicité. A sa sortie, le film est unanimement considéré comme un grand film avec une esthétique propre, aussi macabre que sinistre, une œuvre qui nʹa rien à voir avec le polar hollywoodien. Lʹhistoire expose le mode opératoire dʹun tueur en série retors, qui base ses crimes sur les 7 péchés capitaux. 7 jours, 7 péchés, 7 meurtres tous plus vicieux les uns que les autres. Dans les rôles principaux on trouve Brad Pitt et Morgan Freeman. On y croise aussi Gwyneth Paltrow, R. Lee Ermey et Kevin Spacey. Kevin Spacey nʹest pas mentionné au générique, on vous expliquera pourquoi. Ce qui frappe dans Seven, cʹest son esthétique on vous lʹa dit qui, littéralement, révolutionne le genre. Il y aura un avant et un après Seven. De même, on peut souligner un générique extraordinaire signé Kyle Cooper sur une musique remixée de Nine Inch Nails. Là aussi, il y aura un avant et un après Seven. Malgré son parti pris violent, le film séduit à la fois la critique et le public. Les crimes à fort relent de morale chrétienne, cette chappe de plomb qui semble assommer toute la ville et les personnages, le fait que lʹespoir nʹest jamais permis font de ce thriller bien ficelé un classique du cinéma. REFERENCES DJOUMI, Rafik, Seven, Production by design, in David Fincher, néo-noir, Editions Rockyrama, 2021 Darius Khondji masterclass Cannes 2022 Parrain de la promotion 2021, Darius KHONDJI a donné une Masterclass au Cinéum de Cannes. https://www.youtube.com/watch?v=Ev8v-gwNV1U GOFFART, Juliette, David Fincher, Lʹobsession du mal, Marest Editeur, Paris, 2021 Le making-of https://www.youtube.com/watch?v=vk8QNBz_BDI
Un conte gothique, horrifique, enchanteur, cʹest Sleepy Hollow, la Légende du Cavalier sans tête, un film de Tim Burton sorti en 1999. Huitième film du réalisateur américain, celui-ci offre un univers fantastique digne de rivaliser avec les productions anglaises de la Hammer. Adaptation dʹun classique de la littérature américaine signé Washington Irving, Sleepy Hollow, le film, réunit les amis de Tim Burton à commencer par Danny Elfman qui signe la bande originale et Johnny Depp, véritable alter ego du réalisateur, son double à lʹécran. Lʹhistoire est connue de toutes et tous. Elle se passe en 1799. Johnny Depp y incarne Ichabod Crane, inspecteur de police new-yorkais chargé de résoudre une série de meurtres commis dans le village de Sleepy Hollow. Des notables sont retrouvés décapités et une légende court, effrayant tout le monde : les meurtres seraient le fait dʹun cavalier sans tête. Pas question pour Ichabod Crane de laisser les superstitions prendre le pas sur la science. Ainsi, dans le film, deux mondes sʹaffrontent. Celui des contes et légendes ancrées dans le terroir américain et celui dʹun siècle qui sʹannonce, plus scientifique et industriel. La fin de lʹimaginaire, le début de lʹère moderne. Tim Burton sʹamuse beaucoup en réalisant ce film où le gore et lʹhorreur côtoient aussi bien le fantastique que lʹhumour noir. Johnny Depp y est parfait en dandy urbain perdu dans les brumes forestières, ses convictions mises à mal. Christopher Walken, Christina Ricci, Michael Gambon, Casper Van Dien, complètent la distribution de ce film qui enchante public et critique. Le film reçoit de nombreuses récompenses et sʹinscrit dans la filmographie de Tim Burton comme un projet intimement personnel, soulevant un des grands thèmes du cinéma américain : le mystère des origines, primitives, sanglantes et parfois même inavouables. REFERENCES DE BAECQUE, Antoine, Tim Burton, Cahiers du cinéma, 2005 NATHAN, Ian, Tim Burton ; Itinéraire dʹun enfant particulier, Huginn & Muninn, 2019 BURTON, Tim et SALISBURY, Mark, Tim Burton par Tim Burton, Le Cinéphage, 2000 LE MAKING OF https://www.youtube.com/watch?v=Vo7pRrk4sJ0 Tim Burton chez Charlie Rose en 1999 https://www.youtube.com/watch?v=-J4Ml2pN_ZA
Des petits dinosaures, des gros, des féroces et des véloces, des herbivores et des carnivores. Des sauriens sous toutes leurs formes, dans un parc dʹattraction, sur une île perdue au milieu de lʹocéan: le projet fou dʹun milliardaire excentrique qui recrée les dinosaures grâce à du sang fossilisé. Ce parc se nomme Jurassic Park. Cʹest aussi le titre du film de Steven Spielberg sorti en 1993. Un film événement pour ses effets spéciaux, pour son marketing forcé, pour le rêve quʹil procure et la dinomania qui va suivre.
Cʹest un film étrange, dérangeant, verbeux, que la Maman et la Putain, de Jean Eustache, sorti dans une aura de scandale en 1973. Il glane, sous les huées, le prix spécial du jury à Cannes. Pourtant, ce film improbable sʹest classé depuis 2e " meilleur film français " de tous les temps par un jury de professionnels du cinéma. Pourquoi ? Difficile à dire. Peut-être parce la Maman et la Putain, avec Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Françoise Lebrun, comme en 1973, a le pouvoir de déranger. Cʹest en noir et blanc, avec un vocabulaire germanopratin, post-soixante-huit. Ça cause, ça cause, ça cause. Ça nʹarrête pas de causer. Cʹest un film qui dure 220 minutes, 3h40, où presque toutes les images sont fixes, aucun panoramique, aucun travelling. Les personnages ne sont pas des gens intéressants. Alexandre, dont on nous raconte lʹhistoire, passe sa vie à ne rien faire, vit chez une maîtresse, se laisse aimer par une autre fille. Tous passent leur temps à traîner leur spleen, à coucher et à boire, à faire la navette entre le lit, le téléphone et les cafés. La longueur des plans, le ton sérieux général, tout ça donne lʹimpression de tourner en rond. Et pourtant ce film est fascinant et la fascination quʹil exerce est difficilement analysable. Même plus 50 ans après. Premier long métrage dʹun cinéaste désabusé, le film porte un regard authentique sur les désillusions de 68 et Jean Eustache signe un monument du cinéma, un film ovni qui mérite toute notre attention. REFERENCES Autour de "La maman et la putain", Pour le cinéma - 08.06.1973 http://www.ina.fr/video/I04093654/autour-de-video.html Jean Eustache, La Maman et la Putain : Scénario, Cahiers du cinéma, coll. " Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma ", 1998 Alain Philippon, Jean Eustache, Paris, Cahiers du cinéma, coll. " Auteurs ", 2005
Gosford Park de Robert Altman sort en 2001. Cʹest la quintessence du film à énigme dans le style Agatha Christie mais à la sauce altmanienne, cʹest-à-dire dans un manoir anglais, en 1932, avec une multitude de personnages qui se croisent et bien sûr, un meurtre. Ça vous fait penser à la série Downton Abbey, cʹest normal, cʹest le même scénariste, Julian Fellowes. Lʹhistoire de Gosford Park est surtout celle dʹun milieu, une société anglaise bipartite entre les domestiques et leurs maîtres. Ils se croisent tous les jours, mais les classes ne se mélangent pas. Et si les secrets des domestiques sont partagés uniquement entre eux, les secrets des maîtres sont connus de toutes et de tous. Car qui connaît mieux son maître que son valet ? Robert Altman, réalisateur américain, choisit la Grande Bretagne et ses châteaux, pour planter le décor de ce film, une énigme policière à lʹanglaise, un " Whodunit ", un genre qui lʹa toujours passionné mais quʹil nʹavait jamais osé traité. Et il se lance enfin à 76 ans avec son producteur Bob Balaban. Cʹest dʹailleurs sur une idée de Bob Balaban et de Robert Altman que le scénariste britannique, Jullian Fellowes développe une intrigue à tiroirs dont lʹintérêt tient principalement au fait que toute lʹhistoire est montrée du point de vue des domestiques. Le casting de ce film est aussi royal que la demeure qui habite lʹintrigue : Maggie Smith, Michael Gambon, Kristin Scott Thomas, Camilla Rutherford, Tom Hollander, Stephen Fry, Clive Oven, Emily Watson, Helen Mirren, Eileen Atkins, Alan Bates. A sa sortie, le film est unanimement célébré par la presse et plébiscité par le public. Il obtient 7 nominations aux Oscars et remporte celui du meilleur scénario. Quant à Robert Altman il repart avec un Bafta et le Golden Globe du meilleur réalisateur. REFERENCES NIEMI, Robert, The Cinema of Robert Altman: Hollywood Maverick (Directors' Cuts) 2016 Robert Altman and Julian Fellowes interview (2002) chez Charlie Rose https://charlierose.com/videos/9799 Robert Altman on The Medium Of Film | The Dick Cavett Show https://www.youtube.com/watch?v=Cd9FQ6zKz5k Stephen Fry On Gosford Park & Robert Altman https://www.youtube.com/watch?v=WkTMw4_oiA8 Robert Altman chapiter 4 https://www.dga.org/VideoHTMLNew.ashx?id=%7B61E2E31E-F5A5-4D83-A24C-17B10E8B2765%7D&db=web Un sujet après la mort de Maggie Smith sur CBS https://www.cbs.com/shows/video/G8B5k8F1h_8MnUb9BDKUWX2NFGfRIhF_/ Maggie Smith chez Charlie Rose le 03.01.2002 https://charlierose.com/videos/18267 In conversation with Maggie Smith: "I led a perfectly normal life until Downton Abbey" | BFI https://www.youtube.com/watch?v=detAlTL9sbM La sortie du film en France, émission du 17 mars 2002 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/1973877001/20-heures-le-journal-emission-du-17-mars-2002
Cʹest un film catastrophe, absolument spectaculaire qui a fait un triomphe à sa sortie en 1996. Et triomphe, le mot est faible. Le film bouleverse les codes du cinéma, ouvre la voie à la renaissance de genre particulier. Ce film, cʹest Independence Day ; le jour de la riposte, Independence Day ou ID4 en anglais, de Roland Emmerich. Lʹhistoire part dʹun postulat très simple : Et si nous nʹétions pas seuls dans lʹunivers ? Et que faire, quand notre Terre est attaquée par des êtres venus de lʹespace ? Tout commence un jour dʹété tout à fait ordinaire, quand tout à coup des ombres gigantesques recouvrent la Terre. Lʹavenir de la planète et la survie de lʹhumanité sont désormais en jeu. Mais nʹayons aucune crainte, trois hommes - un pilote, un scientifique et le président des Etats-Unis -vont nous sauver. La bataille de la Dernière chance aura lieu le jour de la Fête nationale américaine, le 4 juillet. Simple, voir simpliste, la trame de ce film de Roland Emmerich va pourtant titiller autre chose : le grand spectacle. Sur lʹécran : des explosions, New York, Los Angeles, Paris, Moscou rayés de la carte, des héros, et de lʹhumour. Le réalisateur renoue, juste avant lʹan 2000, avec lʹApocalypse version destruction totale, réinvente les films catastrophe, jouant de la surenchère, se calquant sur les films de guerre des années 60, sur les films catastrophe des années 50, et sur tout un univers de films de science-fiction qui ont bercé son enfance, avec des invasions interminables dʹaliens plus méchants les uns que les autres. Epinglé par la critique, détesté, moqué, Independence Day rencontre son public qui se presse en masse pour le voir. Ça secoue dans tous les sens, on sʹen prend plein la vue, et Roland Emmerich en sort la tête haute. REFERENCES DELORME, Gérard, Jour J, Indépendance Day, in Première, 08.1996 Independence Day, Le jour de la riposte, notes de production du film, Twentieth Century Fox.
Vous allez chanter, chanter, danser en mettant vos baskets, siffler là-haut sur la colline en attendant avec un petit bouquet dʹéglantine. Tout ça, ça devient le blues, vous le chantez autant que vous aimez et vous le chanterez toujours. Cette introduction vous semble peut-être une resucée de sonorités que vous connaissez déjà, cʹest normal, ce sont des paroles…paroles…paroles…de chansons françaises que vous connaissez toutes et tous. Des chansons qui popent dans nos têtes au moment les plus incongrus, quand une phrase nous échappe, quand une association dʹidée survient. Les chansons disent parfois plus que les mots, les grands discours, les dialogues vains. Partant de ce principe, Alain Resnais en fait un film couronné de nombreux Césars : On connaît la chanson, une comédie dramatique sortie en 1997. 4 ans après Smoking /No Smoking, le réalisateur fait souffler un vent de fraîcheur sur le cinéma hexagonal. Sur un scénario de Jean-Pierre Bacri et dʹAgnès Jaoui dʹune audace folle, Alain Resnais se pique de comédie musicale revisitée. Le résultat est un petit bijou dʹingéniosité. Le principe est simple, il consiste en quelque sorte à communiquer au spectateur les pensées plus ou moins conscientes des personnages du film à travers des chansons populaires allant de Joséphine Baker à Johnny Hallyday, en passant par Julien Clerc et Sylvie Vartan. Dans ce film sur le mal de vivre et sur les apparences, on croise 36 bouts de chansons, en playback qui remplacent les mots. Comme le dit Jean-Pierre Bacri : On cherchait de préférence des chansons très connues qui aient des refrains auxquels tout le monde puisse s'identifier, de vraies rengaines. On connaît la chanson séduit le public et la critique. Les acteurs sont excellents : Sabine Azéma, Pierre Arditi, Jean-Pierre Bacri, Lambert Wilson, Agnès Jaoui, André Dussolier pour les rôles principaux. Ne tardons pas, On connaît la chanson, c'était le temps, le temps béni de la rengaine C'était le temps où les chanteurs avaient d'la voix. Tous les charmeurs chantaient la Tosca ou Carmen On savait faire de la musique en ce temps-là! Et Resnais faisait son cinéma. REFERENCES Gérard Lefort, " " On connaît la chanson " : Resnais, le cinéma en chantant ", Libération, 12 novembre 1997 (lire en ligne [archive]) INA : le cercle du cinéma, 1997 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00010749/jean-pierre-bacri-et-agnes-jaoui-parlent-du-film-on-connait-la-chanson INA : andré Dussolier sur France 3 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cac97137807/andre-dussollier-pour-le-film-on-connait-la-chanson On Connaît la chanson, les Césars https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab98008970/la-23eme-ceremonie-des-cesars
Edward aux mains dʹargent, Edward Scissorhands, est un film de Tim Burton sorti en 1990. Cette comédie dramatique mêle la science-fiction, la romance, lʹhumour, le drame social, le fantastique, bref, tout lʹunivers de Tim Burton. Cʹest un conte pour des enfants qui ne veulent pas grandir, un univers onirique à la Frankenstein version fin de siècle, les ciseaux en plus, et qui entre dans la légende du cinéma. Critique à vif de la vie quotidienne dans la banlieue américaine, de la bassesse humaine, des opportunistes, des foules sentimentales, des ragots, et de lʹostracisation, critique également des dangers de la créativité non encadrée, Edward aux mains dʹargent raconte lʹhistoire dʹun jeune homme, Edward, créé par un inventeur génial, mais resté inachevé et qui a des ciseaux à la place des mains. Un jour, une représentante en cosmétique le découvre cloîtré dans son manoir et lʹemmène avec elle dans sa famille et sa banlieue trop proprette. Tous les habitants accueillent lʹétranger dʹabord chaleureusement avant de crier au monstre et de se retourner contre lui. Tim Burton retrouve, pour ce film, Winona Ryder, quʹil avait dirigée dans Beetlejuice, et offre à un jeune comédien, Johnny Depp, un rôle à la mesure de son talent. Cʹest la première collaboration entre le comédien et le metteur en scène, ils ne se quitteront quasiment plus. Dianne Wiest, Alan Arkin, Kathy Baker et Vincent Price complètent la distribution. Film personnel, enchanteur, mélangeant noirceur et comédie, Edward aux mains dʹargent, affirme le profil dʹauteur du réalisateur américain. Le film est un succès critique et public. Ne tardons pas…un inventeur a créé un robot échevelé avec des ciseaux à la place des mains et un cœur en biscuit. Partons à sa rencontre. Les monstres sont souvent plus humains que nous. REFERENCES La sortie du film Edward aux mains dʹargent https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab91017098/cinema-edward-aux-mains-d-argent La première du film à Hollywood https://www.youtube.com/watch?v=NeK-t9_RhRQ Caroline Thompson, scénariste https://www.youtube.com/watch?v=Ba8_dUdM_X4
Cʹest une trilogie métaphysique et cyberpunk sortie entre 1999, à lʹaube du 21e siècle, et 2003. Trois films : Matrix, Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, qui constituent la base dʹune saga qui va révolutionner lʹhistoire du cinéma. Cʹest un mythe originel créé par deux frères alors, les Wachowski, devenus, depuis, des sœurs, Lilly et Lana Et nous, nous allons nous balader dans leur monde, celui de la Matrice, en parlant plus spécifiquement de Matrix, le premier film. Car celui-ci impose un avant et un après. Il marque une transition dans le monde du cinéma par lʹutilisation de ses effets spéciaux, de sa violence, et de sa philosophie qui emprunte de références bibliques et mythologiques. Mais ce qui frappe au-delà du syncrétisme religieux assumé, cʹest que Matrix est avant tout un film dʹaction et cʹest sans doute dans ce registre quʹil se singularise le plus. Avec des scènes de combats parfaitement chorégraphiés, mêlant arts martiaux à des techniques de tournage ultrasophistiqués et à des effets spéciaux encore peu vus au cinéma, avec un montage au cordeau, très physique, et des acteurs en costumes noirs, près du corps, ainsi quʹune musique omniprésente, tout cela fait lʹeffet dʹune bombe à sa sortie. En 2003, les deux autres volets de la trilogie terminent ce premier cycle, qui trouvera un pendant avec un quatrième volet en 2021 et un cinquième en préparation et ancrent Matrix dans le 21e siècle faisant de Néo, Morpheus et Trinity des héros dʹun genre nouveau. Dès lors, préparez-vous. Il ne nous reste plus quʹà tomber dans le terrier avec Alice. Pilule rouge ou pilule bleue, choisissez-bien. REFERENCES 1999 Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss and The Wachowskis/ The Matrix / Interview https://www.youtube.com/watch?v=ZwsFJRiuwbA Making The Matrix https://www.youtube.com/watch?v=dgm-CFOSRH8 "De Matrix à Sense8, la révolution Wachowski" diffusé en 2024 https://www.dailymotion.com/video/x8zogry Matrix Reloaded behind scenes https://www.youtube.com/watch?v=7pxYn5_zV2g
Cʹest parti pour un voyage en arrière, direction les sixties. Plus précisément 1962. Car cʹest en 1962 que George Lucas ancre son film American Graffiti sorti en 1973. Mais quʹest-ce que cʹest American Graffiti ? Cʹest un portrait attachant de teen-agers, des jeunes gens tout frais tout neufs, qui ont terminé leur College, donc leur lycée, en 1962 et vont sʹen aller dans une High School. Tout se passe au cours dʹune nuit dans une cité californienne, à travers une série de saynètes. Filles et garçons circulent en voitures, se côtoient, se draguent, et font des courses de voitures comme dans La Fureur de vivre. Ils se retrouvent à une boum pour danser le rock nʹroll, ils sourient, ils sʹaiment, sʹennuient ou se perdent. Cette nuit, faite de frasques et de tristesses, est de celle qui marque une vie. Car elle est le point de bascule entre lʹenfance et lʹâge adulte. Le point nodal. On quitte ce que lʹon connaît, ses amis, sa famille, sa matu en poche pour, à lʹaube, devenir un homme ou une femme, partir vers son futur : la fac, les affaires ou le service militaire. Rien de tapageur dans ce film mais des annotations discrètes, des graffitis émotionnels, basés sur les souvenirs de George Lucas et de ses co-scénaristes. Film sur le passage à lʹâge adulte, il est le deuxième film de George Lucas après THX 1138. Produit par Francis Ford Coppola, le film fait la part belle à de nombreux jeunes actrices et acteurs, peu connus voir inconnus : Richard Dreyfuss, Ron Howard, Paul Le Mat, Candy Clark, Cindy Williams, Bo Hopkins et Harrison Ford. Et surtout laisse une place de choix à la musique, cette musique des fifties et du début des années 60 que le réalisateur écoutait en boucle adolescent. Dès lors, ne tardons plus, embarquons pour la Californie du Sud avec un groupe de jeunes, des voitures, de la drague et du rock nʹroll. REFERENCES Marcus Hearn, Le Cinéma de George Lucas, La Martinière, 2005 American Graffiti - Making Of Special Ron Howard,• George Lucy's • Richard Dreyfus • Harrison Ford https://www.dailymotion.com/video/x8ma7yc Harrison Ford est l'invité de Christian Defaye à l'occasion de la sortie de Star Wars : https://www.rts.ch/archives/tv/divers/archives/3468494-harrison-ford.html George Lucas on American Film Institute https://www.youtube.com/watch?v=WvmFpj2Bgyc
Cʹest une comédie des Robins des Bois, un film dʹAlain Chabat sorti en 2004 : RRRrrr !!!! Quʹest-ce que cʹest que RRRrrr !!!! Un film avec plein de points dʹexclamation. RRRrrr !!! Un film avec des mammouths, des poulemouths, des canardsmouths, des chienmouths et surtout le premier meurtre de lʹhistoire de lʹhumanité. RRRrrr !!!! se passe à lʹâge de pierre il y 35'000 ans. Deux tribus vivent en paix, la tribus des cheveux propres et celle des cheveux sales. Celles des cheveux propres connaît la formule secrète du shampoing que le chef des cheveux sales veut connaître. Mais quel en sera le prix ? Car la tribu des cheveux propres va voir son écosystème bouleversé par un crime. Cette histoire loufoque, en costume avec des poils, est le fait dʹune troupe de comédiennes et comédiens, des comiques, les Robins des Bois, à savoir Pierre-François Martin-Laval dit Pef, Marina Foïs, Maurice Barthélémy, Élise Larnicol, Pascal Vincent et Jean-Paul Rouve. Une bande de jeunes à eux tout seuls qui officient sur Canal+ pendant quelques années avant de se lancer dans lʹaventure dʹun long-métrage avec Alain Chabat. Le résultat cʹest RRRrrr !!!, un flop commercial à sa sortie en 2004, qui assomme un peu les Robins des Bois mais qui ne les empêche pas de faire chacune, chacun, de jolies carrières individuelles. Bref, on va vous raconter lʹépopée des Robins des Bois et de ce film qui mérite dʹêtre revu. Son humour absurde et pince-sans-rire, son côté complètement con font quʹil est devenu culte vingt ans plus tard. REFERENCES Alain Chabat et Jean-Paul Rouve https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i08352676/interview-alain-chabat-et-jean-paul-rouve Jean-Paul Rouve sur Pop-Corn https://www.youtube.com/watch?v=x0_f4yH2Zgs Dadoo et Joey Starr "Rrrr..." | Archive INA https://www.youtube.com/watch?v=LhOoquakpm8
Sʹil est un film emblématique du 7e art, cʹest celui-ci ! Shining, de Stanley Kubrick sorti en 1980. Particulier, il inscrit lʹhorreur au rang dʹart. Cʹest un film qui fait trembler des générations de spectateurs et de spectatrices et craindre à jamais les séjours en montagne. Shining, cʹest tout simplement culte ! Le film éclaire non seulement lʹœuvre du romancier Stephen King…oui on dit Steven King et pas Stephen King… et ajoute un chef-dʹœuvre de plus au réalisateur Stanley Kubrick, tout en propulsant Jack Nicholson dans le royaume des superstars. Son cri à glacer le sang, une hache à la main, Hereʹs Johnny, est un des moments les plus mémorables de lʹhistoire du cinéma. A lʹécran, on vous lʹa dit, Jack Nicholson, mais aussi Shelley Duvall et Danny Lloyd pour incarner les personnages de ce thriller pour le moins malaisant dans cet hôtel accroché aux nuages, qui sʹappelle lʹOverlook. Comme à son habitude, Stanley Kubrick travaille sur des thèmes qui lui sont chers : lʹenfermement, la folie, la désintégration de la famille. A travers de nombreuses métaphores stylistiques, il sʹempare dʹun récit de fantômes et livre, grâce à lʹadaptation de la romancière Diane Johnson, un récit si touffu quʹil alimente tous les fantasmes possibles. Quant à lʹauteur du roman, Stephen King, il nʹest pas très content de voir ce quʹa fait Kubrick de son histoire. Mais on vous racontera tout ça. Quand le film sort, il est plutôt mal reçu par le public qui le boude, mais cʹest pour mieux sʹinscrire dans la légende du cinéma. Shining est aujourdʹhui considéré comme un classique que toutes et tous devraient avoir vu. REFERENCES Making The Shining, documentaire de Vivian Kubrick http://www.dailymotion.com/video/x5cohe_making-the-shining-part-1_webcam http://www.dailymotion.com/video/x5cp0w_making-the-shining-part-2_webcam SAADA Nicolas, Stanley Kubrick, The Shining, une histoire de famille : entretien avec Diane Johnson, scénariste, Cahiers du cinéma no 534 CIMENT Michel, Kubrick, Calmann-Lévy, Paris, 2004 KING Stephen, Sur lʹécriture, Mémoires dʹun métier GIULIANI Pierre, Stanley Kubrick, Rivages/Cinéma, 1990 FORESTIER, François, LʹOdyssée Kubrick, in Le Nouveau Cinéma N1, Octobre 1999 CIMENT, Michel, Kubrick, Calmann-Lévy, 1980 KAGAN, Norman, Le Cinéma selon Stanley Kubrick, Ramsay Poche Cinéma, 1987 LORRAIN François-Guillaume, Le Seigneur du château, in Le Point, 10 septembre 1999 MOLINA FOIX Vincente, Entretien avec Stanley Kubrick, Cahiers du Cinéma, janvier 1981, no 319 Stephen King's Honest Opinion About "The Shining" Film | Letterman, 18.08.1980 https://www.youtube.com/watch?v=U8wxjIecmD4
Will Hunting, Good Will Hunting en anglais, est un film américain de Gus Van Sant sorti en 1997. Lʹhistoire dʹun jeune balayeur qui travaille au MIT et qui sʹappelle Will Hunting. Orphelin, agressif, passant ses soirées à boire des bières et à assister à des matchs de baseball avec ses copains, il se révèle être en fait un surdoué, un véritable génie des mathématiques. Quand son talent est découvert, cʹest aussi le moment où il se fait arrêter pour voies de fait sur un policier. Il obtient sa libération à deux conditions : il devra suivre des cours particuliers avec le professeur de mathématiques qui se porte garant et suivre une psychothérapie. Cʹest en travaillant avec un psy issu des mêmes quartiers populaires que lui, que le jeune homme va trouver sa voie, sa vie et développer une formidable amitié pour son psy. Véritable film de rédemption, un voyage intérieur au cœur des mathématique, de la marginalité, de la construction de soi, de la raison et de la déraison, ce parcours initiatique met en scène Matt Damon et Ben Affleck qui en ont écrit le scénario. Une sorte de pari réussi sur lʹavenir pour les deux acteurs qui se sont dit un jour que sʹils voulaient des rôles intéressants, ils devaient les écrire eux-mêmes. Le scénario intéresse pas mal de maisons de productions, mais il faut du temps pour quʹil atterrisse entre les mains du réalisateur de My Private Idaho, Gus Van Sant, qui sʹentoure dʹun casting grandiose, Stellan Skarsgård, Minnie Driver et Robin Williams, pour mener le projet à bien. Film mélodramatique complètement assumé, le film est plus intéressant quʹil nʹy paraît. Gus Van Sant vient du cinéma indépendant. Il glisse à travers ses cadrages le portrait des gens en marge, des laissés pour compte, et propose un film qui a de véritables qualités de cœur. Et le public ne sʹy trompe pas. A sa sortie, Will Hunting plait beaucoup. Il est nommé 9 fois aux Oscars en 1998 et remporte celui du meilleur scénario pour Ben Affleck et Matt Damon et celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Robin Williams. Il fait des deux jeunes acteurs, les nouvelles coqueluches dʹHollywood. Plongeons dans cette histoire de génie rebelle à la gueule dʹange, véritable conte de fée cinématographique, en un peu plus subtil. REFERENCES Gun Van Sant, RTS 23.10.2017 https://www.rts.ch/info/culture/cinema/9022288-gus-van-sant-certaines-des-oeuvres-exposees-viennent-de-mon-salon.html Filmmaker Gus Van Sant and composer Danny Elfman talk of their collaborations https://youtube.com/watch?v=_UE8tZilSIA Jérôme Cottanceau, Les maths font leur cinéma : de Will Hunting à Imitation Game, Dunod, 2021 Stéphane Bouquet et Jean-Marc Lalanne, Gus Van Sant, Cahiers du cinéma, 2009
Impitoyable, Unforgiven en anglais, un film de Clint Eastwood sorti en 1992 est un western crépusculaire et violent. Lʹhistoire dʹun ancien tueur, retraité, veuf et père de famille, sans le sou, qui sʹassocie à un jeune cow-boy inexpérimenté et complètement miro et à son ancien comparse, esclave affranchi, pour aller toucher une prime de 1000 dollars en vengeant une prostituée défigurée par un client humilié. La recherche du criminel, la figure du shérif, également tueur pas si repenti, les questions des droits de prostituées, des femmes en général dans le Far-West, les droits des anciens esclaves, la loi par les armes, et la légende de lʹOuest qui se construit, tout cela dresse un portrait violent et sans concession dʹune époque, celle des années 1880, quand la conquête est terminée et que les colons, installés, sʹéchinent à créer la société de demain. Clint Eastwood, cowboy décati, partage lʹaffiche avec Gene Hackman, Morgan Freeman, Richard Harris, Jaimz Woolvett, Francis Fisher et Saul Rubinek. Le casting est brillant, la direction dʹacteur également. Clint Eastwood revient au genre de prédilection qui lʹa fait connaître. Il est à la fois devant et derrière la caméra, réalisateur et producteur, sʹentourant dʹune équipe de fidèles pour mener à bien ce projet qui marque les esprits, en renouvelant littéralement un genre quʹon disait moribond, voire carrément décédé, le western. Le film enthousiasme le public et la critique, par le jeu des comédiennes et des comédiens, par la beauté de la photographie, par ce côté sombre et désabusé, par cette narration différente du mythe de lʹOuest. Il rapporte 160 millions de dollars. Il en a coûté 14,4 millions. Et il remporte 4 Oscars dont celui du meilleur film et meilleur réalisateur pour Clint Eastwood en 1993. Ne tardons plus, le Kid de Schofield apprenti tueur est venu chercher William Munny pour emporter une prime aussi sanglante que vengeresse. Lʹargent est tentant et ramène Munny au cœur de la violence. REFERENCES LʹOscar du meilleur film https://www.youtube.com/watch?v=JEsc6GGrRFw Clint Eastwood dans Spécial Cinéma https://www.youtube.com/watch?v=u3fMxuOOS5w Unforgiven, un Turning Point sur CBS News https://www.youtube.com/watch?v=NLPNb8tGaXM Behind The Scene https://www.youtube.com/watch?v=qAQytZbV5bA Impitoyable, un film de Clint Eastwood, Livret de production du film, Warner Bros.
Cʹest un film humaniste, interrogeant la place et la pertinence des médias face à la terrifiante complexité du réel, le voyeurisme de télévision, et la répression policière. Un film en marge qui parle dʹêtres en bordure, des freaks comme les appelle le cinéaste. Dans Un après-midi de Chien, Dog Day Afternoon, sorti en 1976, le réalisateur américain réussit le pari dʹun huis-clos haletant en partant dʹun fait divers réel qui a eu lieu à Brooklyn en août 1972. Le scénario est écrit au cordeau par Frank Pierson. Un homosexuel, amoureux, pour payer la transformation de son mari en femme, ne va rien trouver de mieux que de braquer une banque avec lʹaide dʹun complice tout aussi branquignole que lui. Une idée folle évidemment, et qui tourne court. Le récit échappe très vite au film de braquage. Les voyous multiplient les imprudences, les poisses, la banque est rapidement encerclée par la police et par les médias. Les cambrioleurs, coincés, se transforment en preneurs dʹotage et se joue alors une histoire presque surréaliste où la foule prend parti pour les braqueurs. Le drame devient une tragicomédie, où tout est pathétique. La situation de Sonny, joué avec maestria par Al Pacino, sa femme, transsexuelle, sa mère, le drame joué devant les caméras, et puis John Cazale, qui lʹaccompagne, loser également, font de ce film un spectacle étonnant, un classique du cinéma. Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons plonger dans lʹunivers de ce cinéaste réaliste, issu de la télévision, fort dʹune filmographie de 43 longs-métrages dont les plus connus sont sans doute 12 hommes en colère et Serpico. Sidney Lumet est donc au cœur de lʹémission du jour, avec ce film incroyable quʹil faut avoir vu une fois dans sa vie. Ne tardons pas…direction Brooklyn, un après-midi de canicule, quelques instants avant la fermeture dʹune banque, au moment où tout va déraper. REFERENCES Lumet on Lumet https://www.youtube.com/watch?v=LxCIHvuC83c Behind the scene Dog Day https://www.youtube.com/watch?v=70fEgg9E9Y0 Jim Whaley Interviews Sidney Lumet About "Dog Day Afternoon" For Cinema Showcase - 1975 https://www.youtube.com/watch?v=d4rYdKTgCnw lʹhistoire derrière lʹhistoire https://ew.com/article/2014/07/31/the-dog-documentary-dog-day-afternoon/ Un documentaire sur le braqueur John Wojtowicz : The Dog (also known as Storyville: The Great Sex Addict Heist), Allison Berg
Vous prendrez un bout dʹaile ? ou un bout de cuisse ? A moins que vous ne préfériez les deux, brillamment servis par Louis de Funès et Coluche. Aujourdʹhui dans Travelling, nous évoquons lʹAile ou la Cuisse, un film de Claude Zidi sorti en 1976, un des plus gros succès en France de cette année-là. Coluche y est brillant dans son deuxième rôle au cinéma, face à un Louis De Funès au jeu plus modéré. Et pour cause, lʹacteur est affaibli par un double infarctus. Les assurances imposent des conditions drastiques pour que le Fufu national, lʹacteur préféré des Françaises et des Français, puisse tourner. Une ambulance et un médecin sont à lʹaffut de la moindre défaillance cardiaque de lʹacteur et le réalisateur Claude Zidi ne sera payé par la production quʹà la condition quʹil ne tue pas, littéralement, son acteur à la tâche. Mais tout se passe à merveille. Tout le monde sʹentend bien. Le film relatant les aventures truculentes de Charles Duchemin, de son fils, de leur guide culinaire face au pape de la malbouffe, Jacques Tricatel, fait un carton à sa sortie. Cʹest bien simple, on se marre. Les acteurs, les actrices, sont excellents, Louis de Funès, son éternelle épouse de cinéma, Claude Gensac, Coluche et Julien Guiomar qui joue Jacques Tricatel. Le méchant de lʹhistoire qui devient célèbre, à tel point que Tricatel devient un terme référence de la malbouffe. Mais je mʹarrête ici…lʹheure nʹest plus au blabala, mais au miam miam…laissons les protagonistes de lʹhistoire manger un morceau pendant que nous nous régalons de leurs aventures. REFERENCES Interview de Louis de Funès pour lʹAile ou la Cuisse http://www.youtube.com/watch?v=LZkSDn61T08 interview de Christian Fechner dans le DVD de " LʹAile ou la cuisse " (Studio Canal, 2002) Stéphane BONNOTTE, Louis de Funès ; Jusquʹau bout du rire, Michel Lafont, 2002 Bertrand DICALE, Louis de Funès de A à Z, Tana Editions, 2012 Vincent CHAPEAU, Claude Zidi, en toute discrétion, Hors Collection, 2019
Salò ou les 120 Journées de Sodome (Salò o le centoventi giornate di Sodoma), le dernier film de Pier Paolo Pasolini sort en 1975, juste après lʹassassinat du réalisateur. Ce film scandaleux est lʹadaptation libre des écrits du Marquis de Sade transposés dans lʹItalie fasciste, filmé avec un réalisme cru, presque outrancier. Cʹest un film qui dénonce le pouvoir avec une violence quasi insoutenable. On y parle de lʹobsession du pouvoir, et de ses corolaires : la manipulation, la torture mentale et physique, lʹasservissement total des autres jusquʹà leur enlever toute humanité. Maintenant vous pouvez légitimement vous demander pourquoi on parle de ce film : Parce quʹil est indispensable à la connaissance du cinéma mondial, adulé par de très nombreux réalisateurs et réalisatrices. Parce que cʹest lʹœuvre testament de Pier Paolo Pasolini, assassiné avant dʹavoir complètement fini le montage. Parce que cʹest un film qui parle de pouvoir, de prise de pouvoir et lʹon sait que quand le pouvoir est absolu, toutes les dérives sont possibles. Pasolini y critique les horreurs de la société bourgeoise, dénonce la sexualité vue comme une marchandise, sʹélève contre le capitalisme et notre asservissement. Cʹest une œuvre critique dʹune force exceptionnelle. Le film, construit comme lʹœuvre de Sade, prend le nom des cercles infernaux et nous entraîne dans une descente vertigineuse de la perversité humaine. Salò ou les 120 journées de Sodome entre dans lʹhistoire du cinéma comme lʹun des films les plus violents jamais réalisé. Aujourdʹhui dans Travelling, nous vous emmenons à la découverte de ce film. Nous nʹirons pas dans les détails du tournage, car il était en grande partie secret, mais nous évoquerons le cinéaste, Pasolini, sa vie, son œuvre, et nous parlerons du scandale, des scandales, suscités par Salò. REFERENCES Conflit entre cinéphiles et autorités zurichoises autour de "Salo ou les 120 journées de Sodome" de Pasolini du 13.02.2007 https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/conflit-entre-cinephiles-et-autorites-zurichoises-autour-de-salo-ou-les-120-journees-de-sodome-de-pasolini?urn=urn:rts:video:1590190 Hervé Joubert-Laurencin, Salò ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, Les Editions de la Transparence, Cinéphilie, 2012 Alain Bergala analyse Salò https://www.youtube.com/watch?v=XBKIhXSCUNY Pasolini, lʹanticonformiste https://www.youtube.com/watch?v=tCio7gU-aic François Chalais, sa critique https://www.youtube.com/watch?v=Rbt423oC88s
Cʹest un film de genre. Enfin de plusieurs genres mêlés, imbriqués, intriqués. Six en tout nous dit le réalisateur Quentin Tarantino, QT pour les intimes, qui nous propose en 2003 et 2004 deux films, Kill Bill Volume 1 et Kill Bill Volume 2. Un dytique racontant la revanche dʹune blonde incarnée par Uma Thurman créditée comme co-scénariste. Une mariée qui était en jaune et qui va dézinguer ses anciens copains, toutes et tous des tueurs et des tueuses à gage, redoutables, et surtout leur chef, son ancien amant, le père de lʹenfant quʹelle porte : Bill. Car lʹorganisation, le Détachement International des Vipères Assassines, dont la mariée faisait partie, ne peut pas laisser une de ses membres prendre la tangente. Laissée pour morte le jour de son mariage, elle sombre dans le coma et en sort 4 ans plus tard bien déterminée à éliminer tout le monde. Véritable Revenge Movie, film de vengeance, une catégorie de films bien particulière des rape and revenge, Kill Bill se veut être un tour de force esthétique, superposant les narrations, les styles, en différents chapitres en une véritable déclaration dʹamour du réalisateur aux films qui ont baigné son enfance et son adolescence. Kill Bill est un patchwork de références aux films de Kung Fu chinois, aux films hong-kongais dʹarts martiaux, aux chanbara japonais, les films de sabre, aux westerns spaghetti, aux mangas, aux polars, à Hitchcock, et un hommage à tous les acteurs que Quentin Tarantino a aimé à lʹécran et quʹil invite dans son film : David Carradine Sonny Chiba, et Gordon Liu en tête. Kill Bill sort en deux volumes, lʹun en 2003, lʹautre en 2004. La critique nʹest pas tendre, parle de compilation énervée des fixettes de cinéaste junk-food gavé depuis des lustres de tous les produits possibles et imaginables de la sous-culture planétaire. Mais Kill Bill trouve son public et petit à petit devient iconique et sʹinscrit dans la filmographie dʹun réalisateur au style très particulier. Cʹest parti : Il ne nous reste plus quʹà nous rendre à El Paso, Texas, dans une chapelle où la robe de la mariée va passer de blanc à rouge. REFERENCES Kill Bill, livret dʹaccompagnement du film, volume 1 et volume 2, 2003 The Making of Kill Bill, vol. 1 https://www.youtube.com/watch?v=Wpgqiwy1ndQ Kill Bill Vol 1 Behind the Scene https://www.youtube.com/watch?v=Cq9AWXsaI5Y Kill Bill Vol.2. Making-of https://www.youtube.com/watch?v=BxdJ3VnZyxY
"Marche à l'ombre" est le premier film réalisé par un jeune comédien de café-théâtre, issu de lʹéquipe du Splendid, plus connu pour son rôle de Jean-Claude Dusse, looser se prenant vent sur vent en draguant les filles. Et pourtant Michel Blanc est beaucoup plus profond que Jean-Claude Dusse. Il a des choses à dire et sa comédie douce-amère sortie en 1984 rencontre un très grand succès. Ses répliques font mouche. Marche à lʹombre, est, depuis, devenu un classique du cinéma français, un road-movie au ralenti entre métro, sorties de cinéma, salle de danse, et immeuble délabré rempli dʹAfricains. Suivant deux artistes marginaux, des bourlingueurs qui font de la musique ici et là, le film aborde des thèmes centraux comme la débrouille, lʹamitié, les voyages, et dresse une peinture sociale sans concession des laissés pour compte des années 80. Marche à lʹombre, cʹest le conseil populaire de tous les marginaux qui sʹefforcent de ne pas se faire remarquer. Michel Blanc est Denis, un hypocondriaque aussi agaçant quʹattachant. Gérard Lanvin est François, musicien, beau gosse, qui traine de galères en galères. Les deux vivent une bohème un peu dèche, montent à Paris pour tenter de réussir. Mais voilà, tout ne se passe pas vraiment comme prévu. Ils se retrouvent dans un squat. Et les emmerdes sʹaccumulent. Sauf la rencontre amoureuse de François avec Mathilde. Pour parler du film, nous avons beaucoup dʹarchives, des interviews, des extraits. Nous avons les confessions de Michel Blanc dans ce livre dʹAlexandre Raveleau, intitulé : Sur un malentendu. Dès lors, ne tardons plus. Allons faire la manche pour nous payer un sandwich et chambre dʹhôtel tout en effectuant un plongeons dans la misère urbaine des années 80. REFERENCES Tournage du film Marche à lʹombre https://www.youtube.com/watch?v=iEk9uBNR8ek Michel Blanc, journal intime, Café Picouly, 15.01.2010 https://www.youtube.com/watch?v=buaD0V1cJkY Jean-Michel Frodon, L'âge moderne du cinéma français, Flammarion, 1995, p. 465 RAVELEAU, Alexandre, Michel Blanc, Sur un malentendu, Editions Hors Collection, 2017 Le making-of du film : toute la lumière sur Marche à lʹombre. Michel Blanc, la revanche dʹun timide, Hep Taxi https://www.youtube.com/watch?v=0UlcFgHXCMY
Les 400 coups, de François Truffaut, sort en 1959. 400 coups, ou peut-être un seul, porté par cet auteur, alors jeune critique des cahiers du cinéma qui, dʹune plume acide, assassine régulièrement les réalisations de ses contemporains. Mais François Truffaut, en se lançant dans cette aventure cinématographique, va révolutionner les codes du 7e art par sa modernité, son réalisme et par la douceur du ton. Nous en sommes en 1959 avec Charles De Gaulle au pouvoir, avec une jeunesse qui frémit, avec les reconstructions de lʹaprès-guerre, avec des envies dʹen découdre avec lʹestablishment. Le cinéma de papa, on nʹen veut plus. Et voici François Truffaut avec ses comédiens à Cannes pour présenter son premier long métrage. Lui à qui lʹentrée même du festival avait été refusée lʹannée précédente à cause de ses critiques. Mais le film est aimé, apprécié, tant par le public que par la critique. Et voici François Truffaut, le critique de cinéma, qui devient François Truffaut, le réalisateur et le porte-drapeau dʹune Nouvelle Vague cinématographique. REFERENCES Antoine de Baecque, Serge Toubiana, François Truffaut, Folio, Gallimard, Paris, 1996 Truffaut sur la Nouvelle vague http://www.youtube.com/watch?v=5lER-MpHgjY Truffaut en 1981 http://www.youtube.com/watch?v=0KTRtyx0nLs&feature=related François Truffaut, les 400 coups, 1975, archives RTS https://www.youtube.com/watch?v=MDWNKfyO89M Les Bouts dʹessais des 400 coups http://www.youtube.com/watch?v=JL7-Sk0DGIk François Truffaut tout simplement à Cannes au micro de François Chalais, Extrait de " Reflets de Cannes et Cinépanorama https://www.youtube.com/watch?v=aFO30LSKF38
La Leçon de piano, The Piano, un film de Jane Campion sorti en 1993, est une histoire romantique, mais dure, qui se passe au 19e siècle, entre une femme exilée en Nouvelle Zélande, son nouveau mari et son amant. Ada, mère dʹune petite fille, est muette et exprime toutes ses émotions à travers son instrument. Sauf que son piano est abandonné sur la plage par son nouveau mari, récupéré par le voisin, qui lui propose un étrange marché : récupérer petit à petit son piano, touche par touche, en se soumettant à un jeu sensuel. Le piano devient ainsi lʹenjeu dʹune conquête érotique entre cet homme simple et cette femme sophistiquée. Pari gagné car Ada sʹouvre petit à petit à la sexualité et à lʹamour. Dans cette fable victorienne, Jane Campion laisse la part belle à une sensualité tout en suggestion, le corps parcouru de frissons quand les doigts effleurent les touches dʹivoire. Holly Hunter promène son visage lunaire et expressif, interprétant elle-même les morceaux au piano. Anna Paquin est la petite fille, Harvey Keitel, Baines, le voisin, et Sam Neill, Stewart, le mari. Le film écrit par une femme, réalisé par une femme, reçoit la Palme dʹor à Cannes en 1993, et trois oscars : Meilleure actrice pour Holly Hunter, Meilleur second rôle féminin pour Anna Paquin et Meilleur scénario original pour Jane Campion. Le tout est assez rare pour être signalé : Jane Campion a été la première femme à recevoir une Palme dʹor. Ne tardons plus, Ada et Flora viennent de débarquer sur une plage de néo-zélandaise. Des Maoris les attendent pour porter tous leurs biens jusquʹà leur nouvelle maison. Sauf le piano qui deviendra lʹenjeu du film. REFERENCES La Leçon de piano, Livret dʹaccompagnement du film, Notes de production, 1993 Michel Ciment, Jane Campion par Jane Campion, Cahiers du cinéma, Making of du film, Miro Bilbrough, Part 1, 1993 https://www.youtube.com/watch?v=DopuUIYBX-g Making of du film, Miro Bilbrough, Part 2, 1993 https://www.youtube.com/watch?v=2Vdv_Efu49I Archives INA : Bouillon de culture 23.04.1993 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i14013645/jane-campion-sur-son-film-la-lecon-de-piano
Cette nuit jʹai rêvé que je retournais à Manderley. Cette phrase en voix off ouvre la première œuvre américaine dʹAlfred Hitchcock. Ce film, cʹest Rebecca, sorti en 1940, lʹadaptation de Daphné du Maurier. Le roman, énorme succès de librairie, sort en 1938. Tout de suite, cette histoire qui raconte lʹemprise dʹune morte, Rebecca, sur son entourage et sur son mari, fascine. Car celui-ci, veuf peu éploré, se remarie un an après sa mort. Mais la nouvelle épouse, en tous points différentes, a fort à faire pour effacer le souvenir de la défunte dans la demeure sinistre de Manderley, dans la tête du mari et surtout dans le cœur de la gouvernante, Madame Sanders, une horrible bonne femme qui adulait Rebecca. Alors que la guerre débute en Europe, Alfred Hitchcock et sa famille arrivent à Hollywood, dans le sérail du très puissant producteur David O Selznick. David O Selznick est en train de terminer la superproduction dʹAutant en Emporte le vent et cherche à réitérer le même succès, du moins le même engouement avec un nouveau film. Cʹest pourquoi il va chercher pour lʹadaptation dʹun roman anglais un réalisateur anglais talentueux. Mais la manière de travailler dʹHitchcock et celle de Selznick sont aux antipodes. Les relations entre les deux hommes ne seront pas tout repos. Et puis, la guerre inquiète beaucoup Hitchcock à qui lʹon reproche dʹavoir quitté lʹAngleterre. Mais le film se fait quand même avec Joan Fontaine et Laurence Olivier et plait beaucoup au public. Il gagne lʹOscar du meilleur film en 1940 qui va dans la poche, non pas de Hitchcock mais de Selznick. Pour vous raconter tout ça, nous avons à disposition les merveilleux entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut, nous avons le livre référence de Donald Spoto, la Face cachée dʹun génie, et plein dʹautres choses. Dès lors plongeons dans lʹunivers de Rebecca, un classique de lʹhistoire du cinéma. REFERENCES En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans ce neuvième entretien, on verra ce que les films d'Hitchcock empruntent aux contes de fées. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/hitchcock-truffaut-9-25-9347365 Donald SPOTO, La face cachée dʹun génie : la vraie vie dʹAlfred Hitchcock, Albin Michel Joan Fontaine on Alfred Hitchcock, Audio Interview https://www.youtube.com/watch?v=vcTgOJnWWqA
Rain Man, de Barry Levinson, sort en 1988. Cʹest le premier film hollywoodien à parler dʹautisme, et même dʹune forme particulière dʹautisme, celle du syndrome du savant. En effet, le personnage principal du film, Raymond Babbitt, joué par Dustin Hoffman, est atteint de ce trouble particulier qui combine de sévères difficultés sociales à des capacités intellectuelles hors norme, et à une mémoire exceptionnelle. Racontant la rencontre de deux mondes, de deux frères dont le plus jeune, Charlie Babbitt, Tom Cruise, ignorait lʹexistence du premier, le film est un road-movie existentialiste. Barry Levinson jette sur les routes américaines deux frères que tout oppose et qui vont devoir apprendre à se connaître. Et ce nʹest pas simple. Confronté à lʹautisme de son frère, Tom Cruise voit toutes ses convictions et idées sʹeffriter les unes après les autres. Car la communication avec Raymond est toujours compliquée. Celui-ci a besoin de rites immuables et nʹarrive pas à créer un contact visuel avec les autres. Pour travailler son personnage, Dustin Hoffman a côtoyé des personnes souffrant du trouble du spectre de lʹautisme. Comédien engagé, il a su faire de Raymond un personnage auquel on croit, salué par toutes les associations de parents dʹenfants atteints par ces syndromes. Sa performance est également unanimement saluée par la critique et couronnée par lʹoscar du meilleur acteur en 1989. Rain Man dʹailleurs reçoit 4 Oscars, dont celui de meilleur réalisateur et de meilleur scénario, ainsi que des Golden Globes et lʹOurs dʹOr de Berlin. Il faut dire quʹen ce sujet troublant des troubles du spectre de lʹautisme, Barry Levinson fait fort. Tout fonctionne dans ce film où le réalisateur réussi à se concentrer sur les personnages, avec un vrai propos qui va toucher le public. REFERENCES Dustin Hoffman for "Rain Man" 1988 - Bobbie Wygant Archive https://www.youtube.com/watch?v=nzuK22BydDI Barry Levinson sur Rain Man https://www.youtube.com/watch?v=B8lzINEoUP0 Barry Levinson sur Rain Man https://www.youtube.com/watch?v=2lKwT7lE9T4 Starfix, No 70, - 3/1989, A Propos de Rain Man, Orage sur un tournage.
Aujourdʹhui en écoutant Travelling, cʹest certain, vous allez chanter et danser, vous ne pourrez pas vous en empêcher. Car cʹest Abba que nous vous proposons : leur vie, leur œuvre, leurs chansons, et un film : Mamma Mia ! de Phyllida Lloyd sorti en 2008. Film à succès au box-office, boudé néanmoins par la critique, récoltant plus de 615 millions de dollars à travers le monde, cette comédie musicale romantique est un véritable phénomène de société. Cʹest bien simple, une fois quʹon y a goûté, on y revient, et on le regarde en famille, entre amis et amies, et on se le repasse quand on a un petit coup de mou. Des plus vieux au plus jeunes, le rythme, les chorégraphies, et la musique dʹAbba emportent joyeusement tout le monde. Et ce nʹest pas grave si cʹest kitch ou si lʹintrigue est vraiment téléphonée. Porté par Meryl Streep principalement, une actrice qui a toujours su chanter et danser, lʹhistoire reprend la trame de la comédie musicale de Catherine Johnson, mise en scène au théâtre par Phyllida Lloyd. Tout se passe sur une île grecque idyllique, où vivent Donna Sheridan et sa fille Sophie. Cette dernière va se marier et a secrètement invité trois hommes dont elle soupçonne que lʹun dʹeux est son père. Imbroglio, révélation de secrets, histoires dʹamour à tiroir, amitié, décor de rêve, et chansons dʹAbba, tout est réuni pour que ça cartonne. Le casting est royal : Meryl Streep on vous lʹa dit, Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin Firth, Stellan Skarsgård et jʹen passe. Il y a même Benny Andersson et Björn Ulvaeus, les deux messieurs dʹAbba, qui font une apparition. Mais je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Nous avons pour parler de Mamma Mia ! des documentaires, des archives, des interviews, des extraits et bien entendu la musique, celle dʹAbba, chantée par le groupe, mais également la musique du film chantée par les actrices et les acteurs. Préparez-vous : Donna vient de se rendre compte que ses trois anciens amants sont cachés dans lʹétable qui jouxte son hôtel. Mamma Mia ! Les retrouvailles et les explications qui vont avec vont être au cœur du film. REFERENCES ABBA, les coulisses derrière la légende https://www.rts.ch/play/tv/doc-a-la-une/video/abba-les-coulisses-derriere-la-legende?urn=urn:rts:video:14881268 Behind the Scenes https://www.youtube.com/watch?v=F3qnTPlDgsE BBC 1: Mamma Mia Interview with Pierce Brosnan & Amanda Seyfried (2008) https://www.youtube.com/watch?v=3t-RnqGXDrM Le casting sʹexerce au chant https://www.youtube.com/watch?v=6bE-FazgJk8 Bjorn Ulvaeus of ABBA - Interview about Mamma Mia! Here We Go Again https://www.youtube.com/watch?v=kjN3OMG0AU4
Cʹest un film qui célèbre lʹappréciation du présent, qui sʹamuse et nous amuse, qui montre que dʹoser est une vertu cardinale, que dʹaider ses amis en est une autre, et quʹil nʹy a aucun mal à profiter, de temps en temps, dʹun jour de congé car la vie est courte. Et ça, Ferris Bueller lʹa bien compris, lui qui sʹoffre une folle journée dans le film de John Hughes sorti en 1986. La Folle Journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller's Day Off) est une comédie américain absolument culte, citée, depuis sa sortie, dans des dizaines de films, évoquée dans des séries télé, dans des comics, et jʹen passe. Le film est inscrit au national film Registry pour son intérêt culturel. Mais que raconte donc ce film pour quʹil soit si populaire ? Simplement lʹhistoire dʹun adolescent charmeur, cancre invétéré, qui décide de prendre une journée de congé embarquant dans une virée à Chicago son amoureuse et son meilleur ami. Il se fait passer pour malade et fâche au passage sa sœur ainsi que le directeur de lʹécole bien déterminé à prouver que Ferris Bueller a séché les cours. Le synopsis est tout simple. Mais la fraîcheur des propos, lʹesprit de liberté qui souffle sur le film, lʹélan, la drôlerie, le charme indéniable de Ferris Bueller qui brise le 4e mur et sʹadresse directement au spectateur, lui donnent toutes ses couleurs. Cʹest un Teenmovie avec un propos social, plus profond quʹil nʹy paraît et surtout sans jugement moral. Matthew Broderick est parfait, charmant, espiègle, Alan Ruck incarne parfaitement lʹhypocondriaque mal dans sa peau. Mia Sara, Jeffrey Jones, et Jennifer Grey complètent la distribution. Ne tardons pas. Ferris, emmailloté dans son lit, joue la comédie à ses parents qui lʹembrassent en lui souhaitant un prompt rétablissement. Dès quʹils seront partis au travail, la folle journée commencera. REFERENCES The Lost Tape Ferris Bueller's Day Off (1986) The Lost Tapes, Behind the scenes (2) Le making of Ferris Bueller's Day Off The Making Of John Hughes/Matthew Broderick/Jennifer Grey- Interview (Ferris Bueller) 1986 [RITY Archive]
L'Homme qui tua Liberty Valance, The Man Who Shot Liberty Valance, de John Ford sort en 1962. Ce film est presque un testament, lʹantithèse des westerns auxquels il nous avait habitués, tourné en noir et blanc, en studio. Il est dʹun classicisme absolu, et détonne par rapport à son époque, les années 60 et leur renouveau esthétique. Lʹhistoire est simple, voir simpliste. Un sénateur et sa femme, les Stoddard, arrivent à la gare de Shinbone. Ils sont venus assister à lʹenterrement dʹun vieil ami, Tom Doniphon. Ransom Stoddard, pressé par les journalistes, se décide à leur raconter lʹhistoire de cet homme, de leur jeunesse, du bandit Liberty Valance, du duel qui les opposa et de ses idéaux ; la lutte contre lʹinjustice, la défense des opprimé, lʹexaltation du courage. Ford suit le récit de son intrigue, tranquillement, opposant le bien et le mal. Un homme a tué Liberty Valance. Mais qui est cet homme ? Ransom Stoddard ou Tom Doniphon ? Quelle est la vérité et quelle est la légende ? Rien nʹest jamais comme on le pense. " On est dans l'Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende. " affirmera un journaliste à la mort de Liberty Valance. Pour incarner ses personnage, John Ford convoque ses amis, John Wayne et James Stewart face à Lee Marvin. Vera Miles complète la distribution. Du grand art. Maîtrisé de bout en bout par un réalisateur qui parvient à prouver quʹil existe et quʹil peut offre au monde du cinéma une nostalgie de vieil homme. Avec ce film, disparaît toute une époque, celle du mythe de lʹOuest en tant quʹidéal du cinéma américain. Disparaît également John Ford, dont cʹest lʹavant-dernier western. Le film est très mal accueilli à sa sortie. La critique le traite de désuet, avant que lʹhistoire du cinéma ne sʹen empare et quʹil devienne un classique à voir une fois dans sa vie. REFERENCES Autour de John Ford Jean-Baptiste Thoret, 2017 TCM CINEMA James Stewart sur le tournage de Liberty Valance John Ford, le cinéma dans la peau, documentaire, 1994 LEUTRAT, Jean-Louis, Lʹhomme qui tua Liberty Valance, John Ford, étude critique, collection Synopsis, Editions Nathan, 1995 Directed by John Ford/Peter Bogdanovich/Film USA 2006 VOST (108 min)