Town in Dakar Region, Senegal
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Quand on voyage au Sénégal, on est frappé par l'omniprésence française. Pour téléphoner, il faut passer par Orange. Pour faire le plein, par Total. Pour retirer de l'argent, on reçoit des francs. Comment expliquer cette familiarité troublante ? L'histoire entre la France et le Sénégal est longue et douloureuse : traite négrière, colonisation, tirailleurs sénégalais, massacre de Thiaroye. L'île de Gorée et sa Maison des Esclaves témoignent de la réalité brutale de cette histoire. Aujourd'hui, la présence française persiste : bases militaires, franc CFA, entreprises françaises dans tous les secteurs stratégiques. Dans cet épisode, Ingrid explore ce lien complexe entre attachement sincère et domination économique. Retrouvez la transcription de cet épisode sur www.innerfrench.com Retrouvez nos cours pour améliorer votre français sur www.courses.innerfrench.com
Au début des années 2000, l'organisation État islamique n'en est encore qu'à ses prémices. L'idéologie salafo-djihadiste qui endeuillera la France 15 ans plus tard avec les attentats contre le journal Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre en plein Paris, n'est pas encore connue du grand public. Elle commence pourtant à infuser au sein des familles françaises notamment au cœur du 19ème arrondissement de Paris. (Rediffusion) Des dizaines de jeunes se radicalisent, s'entraînent, se forment au maniement des armes et finissent par rejoindre l'Irak ou la Syrie pour mener le djihad. Ces futurs combattants de Daech, sont aussi des maris, des fils ou des frères et entraîneront parfois avec eux toute leur famille. Que se passe-t-il réellement dans l'intimité de ces foyers gangrenés par l'idéologie djihadiste ? Quelle place et quel rôle pour les femmes, sœurs ou mères de djihadistes ? Avec : • Magalie Serre, journaliste, réalisatrice de documentaires d'enquêtes. Co-autrice avec Fatma du livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025) • Fatma, survivante, sœur de Boubaker El Hakim considéré comme un «émir français» de Daech. Elle raconte son histoire dans le livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025), co-écrit avec Magalie Serre. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Inès Emprin. Le blogueur burundais Ferdinand Mbonihankuye est parti à la rencontre des communautés burundaises revigorées par l'exploitation des eaux souterraines. Lalatiana Rafidison enquête sur l'accès aux cantines scolaires dans son pays, Madagascar, et se demande comment améliorer cette situation. Le blogueur camerounais Séraphin Ebodé s'interroge sur le traitement réservé par la France à ses crimes coloniaux comme le massacre de Thiaroye. Cette émission est une rediffusion du 16 janvier 2025. Programmation musicale : ► Revolution - Helly Luv ► Tazidert – Bombino.
Au début des années 2000, l'organisation État islamique n'en est encore qu'à ses prémices. L'idéologie salafo-djihadiste qui endeuillera la France 15 ans plus tard avec les attentats contre le journal Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre en plein Paris, n'est pas encore connue du grand public. Elle commence pourtant à infuser au sein des familles françaises notamment au cœur du 19ème arrondissement de Paris. (Rediffusion) Des dizaines de jeunes se radicalisent, s'entraînent, se forment au maniement des armes et finissent par rejoindre l'Irak ou la Syrie pour mener le djihad. Ces futurs combattants de Daech, sont aussi des maris, des fils ou des frères et entraîneront parfois avec eux toute leur famille. Que se passe-t-il réellement dans l'intimité de ces foyers gangrenés par l'idéologie djihadiste ? Quelle place et quel rôle pour les femmes, sœurs ou mères de djihadistes ? Avec : • Magalie Serre, journaliste, réalisatrice de documentaires d'enquêtes. Co-autrice avec Fatma du livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025) • Fatma, survivante, sœur de Boubaker El Hakim considéré comme un «émir français» de Daech. Elle raconte son histoire dans le livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025), co-écrit avec Magalie Serre. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Inès Emprin. Le blogueur burundais Ferdinand Mbonihankuye est parti à la rencontre des communautés burundaises revigorées par l'exploitation des eaux souterraines. Lalatiana Rafidison enquête sur l'accès aux cantines scolaires dans son pays, Madagascar, et se demande comment améliorer cette situation. Le blogueur camerounais Séraphin Ebodé s'interroge sur le traitement réservé par la France à ses crimes coloniaux comme le massacre de Thiaroye. Cette émission est une rediffusion du 16 janvier 2025. Programmation musicale : ► Revolution - Helly Luv ► Tazidert – Bombino.
Le 28 mai 2025, le peuple Namibien célèbre pour la première fois la commémoration du génocide des Herero et des Nama. En Namibie sous occupation allemande, ce massacre avait à l'époque tué 80% et 50 % de la population respective de ces deux peuples, entre 1904 et 1908. Pour s'emparer de leurs terres en 1904, le Kaiser Wilhelm II envoie 14 000 soldats. Ils sont dirigés par le Général Von Trotha, qui adressa une lettre au peuple Herero dans laquelle on pouvait lire “Tout Herero, avec ou sans armes sera exécuté” Quel est le contexte de ce génocide ? L'allemagne reconnaît-elle ce génocide ? Comment vivent les Hereros et les Namas aujourd'hui ? Écoutez la suite de cet épisode de Maintenant vous savez ! Un podcast Bababam Originals écrit et réalisé par Hugo de l'Estrac. À écouter ensuite : Qu'est-ce que le massacre de Thiaroye ? Mines, armes chimiques… : quelles sont les armes interdites en guerre ? Qu'est-ce que le projet Périclès, pour donner le pouvoir à l'extrême droite ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Première diffusion le 04/06/2025 Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la rétrogradation de l'Olympique Lyonnais en Ligue 2 et les stocks d'uranium de l'Iran. Massacre de Thiaroye : le fils d'un tirailleur sénégalais porte plainte en France Près de 81 ans après le massacre de Thiaroye au Sénégal, Biram Senghor, fils d'un tirailleur sénégalais exécuté par l'armée coloniale française, a déposé plainte contre la France devant le tribunal judiciaire de Paris pour « recel de cadavres ». À quelles formes de réparation peut-il prétendre ? Quel rôle joue le gouvernement sénégalais pour récupérer toutes les archives sur ce massacre ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante permanente de RFI à Dakar. Football : l'Olympique Lyonnais envoyé en Ligue 2 Sept fois champion de France, l'OL a été rétrogradé en Ligue 2 par la Direction nationale du contrôle de gestion, le gendarme financier du football. Pourquoi la gestion financière du club est-elle mise en cause ? Quelles sont les chances que l'Olympique Lyonnais obtienne gain de cause en faisant appel à cette sanction ? Avec Antoine Grognet, journaliste au service des sports de RFI. Iran : où est passé le stock d'uranium enrichi ? Selon Téhéran, les 400 kg d'uranium enrichi à 60% ont été déplacés avant les frappes américaines et israéliennes. Ce matériau est-il facilement transportable ? Où cet uranium pourrait-il être stocké ? Avec Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en sciences et technologies nucléaires au Cnam. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, les réactions des internautes à une musique critique du pouvoir congolais.
Toute cette semaine, la ville de Nice dans le sud de la France accueille la troisième conférence des Nations unies sur l'océan. L'océan, qui occupe 70 % de notre planète, est sous pression du changement climatique et malmené par l'activité humaine. Au point, parfois, de ne plus offrir aux populations des littoraux les ressources nécessaires. C'est le cas en Afrique de l'Ouest, où les communautés de pêcheurs ont été très fragilisées ces dernières années. Plusieurs reporters de RFI sont allés à leur rencontre en Guinée, en Sierra Leone, au Ghana et au Sénégal. La lourde embarcation, poussée, tirée, glisse sur cette plage. Les cris des pêcheurs en plein effort percent le grondement des vagues. Les pirogues qui partent et reviennent ont cousu ensemble, au fil des siècles, l'histoire de la communauté Lébou et l'océan. L'océan est tellement au cœur de la vie Lébou qu'une confrérie soufie, tournée vers les flots, est née ici : les Layènes.Yoff. Une commune de Dakar, Sénégal. Le vendredi, un haut-parleur diffuse dans les rues, à 100 mètres de la plage, la prière du vendredi. Face à l'océan, Seydina Diop, un érudit layène, évoque l'histoire du fondateur de la confrérie, Seydina Limamou Laye (1843-1909). Et son lien avec la mer. « C'est, explique-t-il, comme si l'océan avait signé un pacte avec Seydina Limamou Laye et sa famille. Tôt après la prière du matin, il s'est dirigé vers la mer en compagnie de ceux qui priaient derrière lui. Arrivé à la mer, il lui intime l'ordre de reculer. Et la mer recule comme une natte sur plusieurs dizaines de mètres. Il a dit, "j'espère que ça suffit ici pour installer ma maison ici". Et s'adressant à ses compagnons : "Vous, vous ne me connaissez pas, mais la mer me connaît, connaît ma dimension et respectera mes ordres". » Depuis l'époque du fondateur, les vagues ont épargné le sanctuaire Layène. Mais Seydina Diop en convient, ailleurs dans le pays, l'océan n'est plus tout à fait le même. « C'est comme si effectivement la mer était en colère. Cette côte va passer par le village de Kayar, une zone poissonneuse, et les gens sont très inquiets. Vous continuez à Thiaroye c'est la même situation, vous continuez à Mbao c'est la même situation. Donc pourquoi ? »De plus en plus loin pour trouver du poissonKayar, aux eaux réputées poissonneuses… Le quai de pêche est bondé de monde, mais la localité, située à une soixantaine de kilomètres de Dakar, se nourrit de plus en plus difficilement de l'océan. Les sécheuses de poisson se plaignent d'attendre de plus en plus longtemps l'arrivée de la matière première : « Comme vous le voyez, nous sommes assises ici à discuter, explique l'une d'elles, Khoudia Touré, installée sous un parasol. Cela veut dire qu'il n'y a pas de poissons ; il arrive parfois que nous passons des journées entières sans aucune activité parce qu'il n'y a pas de poisson, alors que c'est notre matière première et qu'on a des commandes à honorer. Quand les pêcheurs partent en mer, ils restent plusieurs jours d'affilée, car il n'y plus rien. »À lire aussiDix choses à savoir sur la surpêche, fléau des océans au fil des sièclesLes conséquences se font également sentir au Ghana, à Tema, le plus gros marché de pêche artisanale du pays. Une femme, vendeuse depuis 28 ans, regrette les bacs de poisson qu'elle vendait par le passé : « Quand j'ai commencé à travailler, dit-elle, les revenus étaient bons, mais aujourd'hui ce n'est plus le cas. On ne reçoit plus beaucoup de poissons. Quand on recevait beaucoup de poissons, nous avions de l'argent pour mettre nos enfants à l'école. Maintenant, vu que les pêcheurs n'en ramènent plus, nous n'avons plus grand-chose à vendre. Nous n'avons plus d'argent, nous sommes fatigués. »Même chose en Sierra Leone. Tombo, à une cinquantaine de la capitale, Freetown, était autrefois un port de pêche prospère. La ville est aujourd'hui en déclin. Les pêcheurs y sont de plus en plus nombreux, les poissons de plus en plus rares, et les conditions de travail de plus en plus difficiles. « Nous avons beaucoup de soucis aujourd'hui, confie Chernor Bah, le capitaine du port de Tombo. Mais surtout, il n'y a plus de poisson et nous avons du mal à survivre. Maintenant, pour trouver du poisson, on est obligé de brûler beaucoup d'essence. On part tôt le matin, mais ce n'est pas avant 10 heures ou 11 heures qu'on arrive à trouver un endroit avec du poisson... Autrefois, on dépensait peut-être 20 litres, 30 litres d'essence pour aller attraper du poisson... C'était possible de faire des affaires. Mais aujourd'hui, il faut peut-être utiliser 100 litres... 150 litres de carburant pour arriver au même résultat. » La raréfaction du poisson menace, selon certaines études, la sécurité alimentaire de la Sierra Leone. Les produits de la mer représentent en effet 80 % des apports en protéines dans le pays.Toute la région est concernée par l'épuisement de la ressource. Boulbinet est l'un des principaux ports de pêche artisanale de Conakry, la capitale guinéenne. Les prises sont versées à même le sol, sur des bâches tendues sur la digue. Les pêcheurs guinéens doivent, eux aussi, aller de plus en plus loin. Prendre de plus en plus de risques pour trouver le poisson. « Vous savez que cette pêche-là, ça représente un danger, indique Abdoulaye Camara, membre de l'Union des pêcheurs artisanaux, parce que, vous savez, la mer a sa façon de faire. Même le temps où il n'y a pas de pluie, la mer peut s'agiter elle-même. Au fur et à mesure que l'embarcation va très loin, c'est là qu'elle se retrouve en danger. Parce que la mer, c'est la mer. Cette méthode d'aller pêcher loin, c'est pas parce qu'ils veulent aller loin, mais le poisson est un peu éloigné maintenant. »Soumah Seny, alias « Tozo », a une cinquantaine d'années. Il est responsable de l'association des doradiers de Boulbinet. Avec la chute des prises, il explique que de nombreux pêcheurs connaissent une situation financière difficile : « Si vous sortez faire quatre à cinq, six jours, sixième jour vous rentrez. Si vous enlevez la dépense, tu peux te retrouver avec 50 000 dans ta main. Ça permet difficilement de pourvoir aux dépenses de la maison ! Les pêcheurs ne gagnent pas beaucoup d'argent. On peut faire un an sans acheter de viande, parce qu'on n'a pas d'argent pour en acheter. Le prix d'un sac de riz, quand tu reviens de la mer, des fois, tu ne peux même pas gagner ça. » À lire aussiConférence de l'ONU sur l'océan 2025 : l'Afrique particulièrement concernée par ses enjeuxEffondrement de la ressourceCette raréfaction de la ressource, constatée en mer par les pêcheurs, a été documentée par des recherches de l'IRD, l'Institut de recherche pour le développement. « On a étudié un peu les quantités débarquées dans chaque pays au fil des années, explique Timothée Brochiet, chercheur à l'IRD. On s'est rendus compte que pour le Sénégal, les quantités maximales qui ont été débarquées étaient tombées en 2011. Et on s'est rendus compte qu'à partir de 2019, on tombe en dessous de 10 % de cette quantité-là. Et selon une définition qui a été donnée en halieutique, on peut parler d'un stock "écroulé" quand, après quatre années d'affilée, les quantités débarquées sont inférieures à 10 % du maximum. » La situation est à ce point alarmante qu'une mobilisation se met en place pour propager la voix des communautés menacées.Ce jour-là, à Ngor au Sénégal, il s'agit de faire entendre le cœur de l'océan aux jeunes générations, grâce à un enregistrement sous-marin, réalisé avec un hydrophone. Fabrice Monteiro, photographe engagé, participe ce jour-là à l'animation. « Ça m'évoque le pouls de la planète, qu'on partage tous un monde commun et que même sous l'eau, il y a toute une vie, il y a des échanges, il y a des tas de choses auxquelles on pense pas parce qu'on nous a expliqué qu'on pouvait disposer de tout et que finalement la vie comptait pour très peu si ce n'est la nôtre. » Pour cet artiste, l'humanité doit « changer de logiciel ». Et le photographe dit vouloir utiliser ses images pour participer à cette conversation.Comment expliquer ces difficultés croissantes à trouver du poisson ? Les pêcheurs artisanaux mettent régulièrement en cause la pêche industrielle. Une critique partagée par le chercheur sierra-léonais Salieu Kabba Sankho : « Quand nous avons commencé la lutte contre la pêche illégale, de nombreux navires sont venus s'enregistrer. Mais cela a fait augmenter de manière conséquente le nombre de bateaux de pêche industriels. Ces navires achètent un permis qui correspond à la taille du bateau, pas au nombre de poissons qu'ils pêchent. Cela va peut-être couter 15 ou 20 000 euros par an, pour un permis qui permet de pêcher 365 jours sur une année et autant de poissons que vous pouvez en attraper. C'est comme un chèque en blanc pour les industriels. Il y a un gros risque de surpêche et d'effondrement des réserves de poissons. »À lire aussiConférence sur l'Océan : « L'Afrique s'attend à » avoir « plus de poids dans la discussion », dit Foga AgbetossouTrop de bateaux de pêche ?Mais le problème semble aller au-delà de la pêche industrielle : trop de bateaux cherchent désormais à puiser les ressources de l'océan. Cette surexploitation a conduit à une véritable bataille du poisson entre pêcheurs industriels et artisanaux, mais aussi entre pêcheurs artisanaux de nationalités différentes. « Les pêcheurs industriels, comme les pêcheurs artisanaux, sont coresponsables de la baisse des réserves de poissons, indique Thomas Turay, le président d'un syndicat de pêcheurs sierra-léonais qui essaie de promouvoir des pratiques plus respectueuses de l'océan. Il y a vingt ans, ici même, dans ce bureau, on avait 75 000 pêcheurs enregistrés et maintenant, on compte 150 000 personnes qui dépendent de la pêche... Il y a beaucoup de chômage, donc les gens viennent ici pour devenir pêcheurs. La fermeture des mines a aussi joué un rôle. Avant, on voyait des "mango fish", c'est-à-dire des espèces de poissons qui apparaissaient au début de la saison des mangues, qui précède la saison des pluies. Mais aujourd'hui, on ne voit plus ça. C'est quand il pleut seulement qu'on comprend que c'est le début de la saison des pluies. »Dans ce contexte de compétition, les règles sont de moins en moins respectées. « Il y a le problème des chalutiers, poursuit Thomas Turay, qui viennent pêcher jusque dans la Zone d'exclusion côtière, qui nous est réservée, plutôt que d'aller au large, dans la Zone économique exclusive où ils sont autorisés à pêcher. Et puis, il y a des braconniers ! Et notre marine n'est pas équipée pour surveiller la mer pendant toute une journée. Donc, dès que la marine s'en va, les braconniers viennent depuis la Guinée ou le Sénégal. À cela s'ajoute la corruption. Des étrangers viennent et enregistrent leurs bateaux comme s'ils étaient des Sierra-Léonais. Ils paient une commission, c'est tout. »À cette compétition pour la ressource s'ajoute le dérèglement climatique, qui provoque le réchauffement des océans. Ces changements de températures provoquent la migration de certaines espèces vers des eaux plus froides. Le chercheur ghanéen John Kusimi, professeur associé de géographie physique au département de géographie et développement des ressources à l'Université du Ghana, a travaillé sur le phénomène. « Au cours des dernières décennies, indique-t-il, la température à la surface de la mer dans le golfe de Guinée a augmenté de 0,2 à 0,4 degré Celsius. Cette augmentation de la température a poussé les petits poissons pélagiques, ceux que pêchent les pêcheurs artisanaux, à migrer des eaux tropicales vers des mers plus tempérées, où l'eau est plus froide. Cela a également eu pour effet de pousser ces poissons, qui ont le sang-froid, à plonger dans les profondeurs des mers tropicales pour réguler leur chaleur corporelle, les rendant souvent inaccessibles aux pêcheurs traditionnels. Donc tout cela, en ajoutant d'autres facteurs humains, a provoqué un déclin de 60 à 80 % de la population de poissons pélagiques depuis les années 90 jusqu'à aujourd'hui. »Un phénomène chimique menace également la biodiversité de l'océan : son acidification, le fait que sa composition chimique devienne de plus en plus acide. Les premières mesures ont été faites au large des côtes californiennes, mais le professeur Malick Diouf, de biologie animale à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, craint que le phénomène n'en vienne à se répandre : « S'il y a acidité, ça veut dire que tous ceux qui ont une coquille calcaire ont leur vie qui va être hypothéquée, parce que le calcaire est attaqué par l'acide. Et si on regarde les animaux qui ont un test calcaire, aussi bien unicellulaires que pluricellulaires, il y en a des masses. On va vers une perte drastique de la biodiversité. »À écouter aussiSommet des océans à Nice : l'acidification de l'eau menace la biodiversité marineMieux contrôler qui pêche quoiQue faire face à l'effondrement en cours et aux menaces futures ? Depuis ses bureaux de Dakar, l'ONG Greenpeace appelle les autorités à mieux contrôler qui pêche quoi… Le Dr Aliou Ba est responsable de la campagne « Océans » pour Greenpeace Afrique. « La majeure partie de nos pêcheries sont en situation d'accès libre. L'accès libre conduit à la surpêche, à la surexploitation des ressources. Donc, pour parer à cela, il faudrait que l'on contrôle la capacité de pêche dans ces pêcheries, mais aussi accentuer la surveillance pour baisser vraiment ce qu'on appelle la pêche INLA. » Greenpeace essaie aussi d'obtenir une régulation des usines de farine de poisson qui sont à terre et qui sont en concurrence avec le marché local.Reprendre le contrôle ? Les gouvernements de la région disent qu'ils ne cherchent pas autre chose. Le ministère des Ressources maritimes et de la Pêche sierra-léonais est installé au Youyi building, le grand immeuble gouvernemental de la capitale, Freetown. Sheku Sei reçoit à la sortie d'un entretien avec la ministre. Il est responsable de l'aquaculture et de la pêche artisanale au ministère : « Nous avons en tant que pays commencé à mettre en place un système de "saison fermée", durant laquelle les pêcheurs artisanaux ne peuvent plus aller en mer – et au mois d'avril, nous faisons la même chose pour la pêche industrielle. L'idée, c'est qu'il y ait une période de repos biologique pour que les poissons puissent grossir et que la population cesse de décliner, comme ça, on aura plus de poissons dans nos eaux et on pourra produire plus de nourriture. Car un des objectifs, c'est de garantir la sécurité alimentaire et la nutrition. Donc, la fermeture saisonnière de la pêche, les aires marines protégées, mais aussi, nous aimerions avoir plus de fonds pour opérer des patrouilles de surveillance de nos côtes. Donc, nous allons prendre des contacts pendant la conférence de Nice. Nous allons aussi voir si l'on peut améliorer notre système de surveillance à distance, le moderniser, pour pouvoir suivre les opérations des navires en mer, sans avoir à nous déplacer. »À écouter aussiPourquoi les forêts de mangrove sont importantes pour la biodiversité ? Certaines solutions dorment également aux portes de l'océan, dans ces zones charnière que constituent les mangroves. Malmenées par les exploitants miniers, surexploitées par les communautés locales, elles sont pourtant essentielles. En Guinée, des associations s'activent pour les défendre, comme Guinée écologie. Aboubacar Soumah, l'un de ses cadres, guide le visiteur sur un débarcadère de Dubreka. Ici, les communautés pratiquent la pêche artisanale, mais également la riziculture, et elles mènent des activités de reboisement de la mangrove.Aboubacar Soumah longe la digue d'une aire de riziculture abandonnée. À gauche, des terres en friche. À droite, les terres en cours de restauration. Les jeunes pousses de mangrove pointent déjà vers le ciel et le militant écologiste espère que, d'ici à quelques années, cet espace redeviendra propice pour la reproduction des poissons. À marée basse, l'eau s'engouffre dans un petit chenal. Quand la marée monte, l'océan inonde la mangrove et emmène avec lui les poissons, qui y trouvent un milieu favorable pour se reproduire. « Restaurer la mangrove, dit Aboubacar Soumah, ça a beaucoup d'avantages. C'est un espace vital pour les poissons juvéniles. C'est dans ces milieux, dans les zones de mangrove, les zones ombragées, que les gros poissons viennent pondre les œufs. C'est dans cet espace aussi que les juvéniles grandissent jusqu'à atteindre un certain stade de maturité avant de migrer en mer. »Les mangroves grouillent encore de vie, de crabes et d'insectes, dans des sols riches de nutriments et de minéraux charriés depuis l'amont, un écosystème fixé par les racines des palétuviers. Les mangroves sont de véritables incubateurs de vie marine. Leur restauration, explique Aboubacar Soumah, est indispensable pour protéger l'avenir des communautés de pêcheurs.À écouter aussiEn Gambie, des pêcheurs dans une mauvaise passe
Le 28 mai 2025, le peuple Namibien célèbre pour la première fois la commémoration du génocide des Herero et des Nama. En Namibie sous occupation allemande, ce massacre avait à l'époque tué 80% et 50 % de la population respective de ces deux peuples, entre 1904 et 1908. Pour s'emparer de leurs terres en 1904, le Kaiser Wilhelm II envoie 14 000 soldats. Ils sont dirigés par le Général Von Trotha, qui adressa une lettre au peuple Herero dans laquelle on pouvait lire “Tout Herero, avec ou sans armes sera exécuté” Quel est le contexte de ce génocide ? L'allemagne reconnaît-elle ce génocide ? Comment vivent les Hereros et les Namas aujourd'hui ? Écoutez la suite de cet épisode de Maintenant vous savez ! Un podcast Bababam Originals écrit et réalisé par Hugo de l'Estrac. À écouter ensuite : Qu'est-ce que le massacre de Thiaroye ? Mines, armes chimiques… : quelles sont les armes interdites en guerre ? Qu'est-ce que le projet Périclès, pour donner le pouvoir à l'extrême droite ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Environ 200 000 Africains issus des colonies subsahariennes ont combattu pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale et ont contribué à la libération de l'Europe. Comment est enseignée la mobilisation coloniale de grès ou de force dès 1939? De Brazzaville, capitale de la France libre, au débarquement sur les plages de Provence pour libérer le pays, sans oublier le massacre de Thiarroye, quelle transmission de cette mémoire dans les programmes scolaires d'histoire et par les enseignants du continent ? Émission à l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec : Martin Mourre, historien, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (Imaf) et auteur de Thiaroye 1944 : histoire et mémoire d'un massacre colonial (éditions PUR, 2017) Mamadou Yero Balde, historien, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation (Fastef) de l'Université Cheikh Anta Diop, membre de la Commission nationale d'histoire et de la citoyenneté du Sénégal et président de la Commission didactique et pédagogique de l'association des historiens du Sénégal Maxime Baudoin Semboung, enseignant d'histoire au lycée d'Akoéman, au sud de Yaoundé, CamerounEn ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation en Espagne avec Elise Gazengel, correspondante de RFI en Espagne où la période franquiste est peu enseignée dans les collèges bien qu'inscrite aux programmes de de 6ème. En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de JoëlProgrammation musicale :► Nou Tout Ensemb – Sika Rlion & Oeson ► Nouveau karaté – Youssoupha
Environ 200 000 Africains issus des colonies subsahariennes ont combattu pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale et ont contribué à la libération de l'Europe. Comment est enseignée la mobilisation coloniale de grès ou de force dès 1939? De Brazzaville, capitale de la France libre, au débarquement sur les plages de Provence pour libérer le pays, sans oublier le massacre de Thiarroye, quelle transmission de cette mémoire dans les programmes scolaires d'histoire et par les enseignants du continent ? Émission à l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec : Martin Mourre, historien, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (Imaf) et auteur de Thiaroye 1944 : histoire et mémoire d'un massacre colonial (éditions PUR, 2017) Mamadou Yero Balde, historien, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation (Fastef) de l'Université Cheikh Anta Diop, membre de la Commission nationale d'histoire et de la citoyenneté du Sénégal et président de la Commission didactique et pédagogique de l'association des historiens du Sénégal Maxime Baudoin Semboung, enseignant d'histoire au lycée d'Akoéman, au sud de Yaoundé, CamerounEn ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation en Espagne avec Elise Gazengel, correspondante de RFI en Espagne où la période franquiste est peu enseignée dans les collèges bien qu'inscrite aux programmes de de 6ème. En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de JoëlProgrammation musicale :► Nou Tout Ensemb – Sika Rlion & Oeson ► Nouveau karaté – Youssoupha
Un médecin spécialisé nous parle de l'impact des écrans sur les enfants.(Rediffusion) Est-ce que les enfants peuvent présenter des signes de surexpositions aux écrans ? Quels sont les signes qui poussent les familles à consulter ? Dr Ndeye Awa Dieye, Pédopsychiatre, Chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital psychiatrique de Thiaroye au Sénégal et enseignante chercheuse à l'Université de Dakar. Retrouvez l'émission dans son intégralité iciQuestions de femmes: enfants et écrans
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de l'impact des écrans sur les enfants. Dans un monde où les écrans sont partout, comment faire pour que les enfants n'y soient pas exposés au quotidien ? Quelles sont les limites à leur fixer ? Dr Ndeye Awa Dieye, pédopsychiatre, chef du service de Pédopsychiatrie de l'Hôpital psychiatrique de Thiaroye au Sénégal et Maitre de conférences assimilée à l'Université de Dakar La palabre au féminin par Raphaëlle Constant Programmation musicale :► Fally Ipupa – Lipouta► Jaron Marshall ; Jadanaë – A win is a win
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de l'impact des écrans sur les enfants. Dans un monde où les écrans sont partout, comment faire pour que les enfants n'y soient pas exposés au quotidien ? Quelles sont les limites à leur fixer ? Dr Ndeye Awa Dieye, pédopsychiatre, chef du service de Pédopsychiatrie de l'Hôpital psychiatrique de Thiaroye au Sénégal et maître de conférences assimilée à l'Université de Dakar La palabre au féminin par Raphaëlle Constant. Programmation musicale :► Fally Ipupa – Lipouta► Jaron Marshall ; Jadanaë – A win is a win.
Au début des années 2000, l'organisation État islamique n'en est encore qu'à ses prémices. L'idéologie salafo-djihadiste qui endeuillera la France 15 ans plus tard avec les attentats contre le journal Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre en plein Paris, n'est pas encore connue du grand public. Elle commence pourtant à infuser au sein des familles françaises notamment au cœur du 19ème arrondissement de Paris. Des dizaines de jeunes se radicalisent, s'entraînent, se forment au maniement des armes et finissent par rejoindre l'Irak ou la Syrie pour mener le djihad. Ces futurs combattants de Daech, sont aussi des maris, des fils ou des frères et entraîneront parfois avec eux toute leur famille. Que se passe-t-il réellement dans l'intimité de ces foyers gangrenés par l'idéologie djihadiste ? Quelle place et quel rôle pour les femmes, sœurs ou mères de djihadistes ? Avec :• Magalie Serre, journaliste, réalisatrice de documentaires d'enquêtes. Co-autrice avec Fatma du livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025)• Fatma, survivante, sœur de Boubaker El Hakim considéré comme un «émir français» de Daech. Elle raconte son histoire dans le livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025), co-écrit avec Magalie Serre. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Inès Emprin.Le blogueur burundais Ferdinand Mbonihankuye est parti à la rencontre des communautés burundaises revigorées par l'exploitation des eaux souterraines. Lalatiana Rafidison enquête sur l'accès aux cantines scolaires dans son pays, Madagascar, et se demande comment améliorer cette situation.Le blogueur camerounais Séraphin Ebodé s'interroge sur le traitement réservé par la France à ses crimes coloniaux comme le massacre de Thiaroye. Programmation musicale : ► Revolution - Helly Luv► Tazidert – Bombino.
Au début des années 2000, l'organisation État islamique n'en est encore qu'à ses prémices. L'idéologie salafo-djihadiste qui endeuillera la France 15 ans plus tard avec les attentats contre le journal Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre en plein Paris, n'est pas encore connue du grand public. Elle commence pourtant à infuser au sein des familles françaises notamment au cœur du 19ème arrondissement de Paris. Des dizaines de jeunes se radicalisent, s'entraînent, se forment au maniement des armes et finissent par rejoindre l'Irak ou la Syrie pour mener le djihad. Ces futurs combattants de Daech, sont aussi des maris, des fils ou des frères et entraîneront parfois avec eux toute leur famille. Que se passe-t-il réellement dans l'intimité de ces foyers gangrenés par l'idéologie djihadiste ? Quelle place et quel rôle pour les femmes, sœurs ou mères de djihadistes ? Avec :• Magalie Serre, journaliste, réalisatrice de documentaires d'enquêtes. Co-autrice avec Fatma du livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025)• Fatma, survivante, sœur de Boubaker El Hakim considéré comme un «émir français» de Daech. Elle raconte son histoire dans le livre Mon frère, le Djihad, Daech et moi (Seuil, 2025), co-écrit avec Magalie Serre. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Inès Emprin.Le blogueur burundais Ferdinand Mbonihankuye est parti à la rencontre des communautés burundaises revigorées par l'exploitation des eaux souterraines. Lalatiana Rafidison enquête sur l'accès aux cantines scolaires dans son pays, Madagascar, et se demande comment améliorer cette situation.Le blogueur camerounais Séraphin Ebodé s'interroge sur le traitement réservé par la France à ses crimes coloniaux comme le massacre de Thiaroye. Programmation musicale : ► Revolution - Helly Luv► Tazidert – Bombino.
Marcus, Dorothea www.deutschlandfunk.de, Kultur heute
Keim, Stefan www.deutschlandfunkkultur.de, Fazit
Les tirailleurs sénégalais sont-ils « des traîtres qui se sont battus contre leurs frères », comme dit le ministre sénégalais Cheikh Oumar Diagne ? Depuis une semaine, cette déclaration fait scandale. « Cette sortie est très malheureuse », dit l'un de ses collègues, le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Njekk Sarré. Christian Eboulé, journaliste à TV5 Monde, est un spécialiste de l'histoire des tirailleurs sénégalais. Aux éditions Les lettres mouchetées, il vient de publier « Le testament de Charles », un livre consacré au capitaine franco-gabonais Charles N'tchoréré, abattu par les Allemands en 1940. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. À lire aussiSénégal: le ministre conseiller Oumar Diagne qualifie les tirailleurs de Thiaroye de «traîtres» et crée la polémiqueÀ lire aussiSénégal: une plainte déposée contre le ministre qui a qualifié les tirailleurs de «traîtres»
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko prononcera ce vendredi 27 décembre 2024 devant les députés son discours de politique générale (DPG), qui fixera le cap pour les mois, les années à venir. « Une DPG sans risque pour Ousmane Sonko », titre Le Soleil, puisqu'il n'est pas tenu de demander ensuite la confiance des députés. Le Soleil détaille une première annonce, faite lors de ce discours à venir : le Premier ministre « va proposer un vote sans débat » pour faire adopter le LFI, « le projet de loi de finances initiale ». Sans débat, pour permettre une adoption rapide. Le vote aura lieu samedi 28 décembre 2024. « En parallèle » de ce vote, rappelle Senego, « les députés installeront officiellement la Haute Cour de justice, une juridiction d'exception destinée à juger les plus hautes autorités de l'État », dont le président, le Premier ministre et les ministres. « Les huit juges titulaires et huit suppléants, élus par l'Assemblée, prêteront serment avant de prendre leurs fonctions », détaille Senego.La polémique enfle toujours sur les tirailleurs de ThiaroyeLe conseiller ministre Cheikh Oumar Diagne est sous le feu des critiques après avoir traité les tirailleurs de Thiaroye de « traîtres, qui se sont battus contre leurs frères, dans leur pays, pour de l'argent ». Ces affirmations sont « une offense à la mémoire de ces tirailleurs », écrit Seneplus dans un édito « mais aussi à toutes les générations d'Africains qui se sont engagés dans la lutte contre l'oubli du massacre de Thiaroye ».Le Soleil reprend les propos du porte-parole du gouvernement, Moutsapha Ndiekk Sarré, qui « considère que monsieur Diagne s'est lourdement trompé » et qu'il s'agit d'une « sortie malheureuse ». Dakar Actu partage l'indignation du musée d'Histoire du Djolof, qui condamne aussi les propos de Cheikh Oumar Diagne. « Les tirailleurs sénégalais sont un patrimoine commun, représentant un symbole de résistance, de loyauté et de sacrifice non seulement pour le Sénégal, mais également pour l'Afrique entière », s'émeut ce musée d'Histoire. La presse burkinabé s'en mêle aussi : « Un ministre ne devrait pas dire ça ! », titre Aujourd8 au Burkina Faso. Le journal, dans un édito, estime qu'il « contredit l'acte majeur et mémoriel posé par son patron, [le président Diomaye Faye, et] souille la mémoire de ceux qui ont versé leur sang, le sang africain ». La Fédération des descendants de tirailleurs a décidé de déposer plainte contre Cheikh Oumar Diagne. Tchad : l'armée française se retire de la base de Faya-Largeau« L'armée française cède sa base à l'armée tchadienne », titre Tachad qui rappelle que ce transfert « s'inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques, après la suspension inattendue, il y a moins d'un mois, de l'accord militaire qui liait Paris à Ndjamena ». « La machine est lancée », écrit de son côté le burkinabè Le Pays. « Avec le départ de ses troupes du Tchad, poursuit l'édito, la France aura perdu totalement le contrôle du Sahel, où jadis, elle faisait la pluie et le beau temps ». Ce retrait dans le nord s'effectue juste avant les élections législatives, provinciales et communales au Tchad. Elles auront lieu le dimanche 29 décembre 2024. Tchadinfos précise d'ailleurs que la CNDH, « la Commission nationale des droits de l'homme, déploie ses observateurs dans 10 provinces ». « Le manque de moyens matériels et financiers a empêché la couverture des 23 provinces », pointe le média en ligne.Au Kenya, une vague d'enlèvements sans précédentUn groupe de défense des droits de l'Homme déplore au Kenya 82 disparitions forcées depuis le mois de juin 2024. Ce même groupe affirme qu'elles seraient perpétrées par des membres des forces de l'ordre. Des « enlèvements de jeunes par des hommes masqués, généralement à bord de véhicules banalisés, détaille Nation. La pression s'accentue sur le président William Ruto », poursuit le journal kényan. « Les personnes ciblées, explique The Standard, sont très actives sur les réseaux sociaux et critiquent le gouvernement kényan ». Le média donne l'exemple de Kavuli, « étudiant en journalisme », « arrêté dimanche soir dans une station-service par quatre hommes armés qui l'ont poussé dans un véhicule et pris la fuite ». Kavuli avait critiqué le pouvoir dans des commentaires postés sur X.L'IPOA, la police des polices, dans un communiqué publié cette semaine, a lancé une investigation, tandis que la police continue de nier toute implication.
Confusion dans la presse malgache. La candidate du pouvoir avait été annoncée confortablement en tête du scrutin dans la capitale de l'île vendredi 20 décembre. Mais samedi 21, un document issu de la Commission électorale nationale Indépendante (Céni) est venu tout bouleverser. Le document massivement relayé donne en tête l'opposant avec plus de 42 pourcents des voix contre 37 pour sa concurrente, un document publié sur internet, puis supprimé en moins d'une heure.La Céni dénonce alors un piratage informatique de son serveur pour « manipuler le choix du peuple ».Mais « comment » s'étonne le Madagascar Tribune : « Comment le site internet de la Céni pourrait-il être exposé et aussi vulnérable à des actes de piratage informatique alors qu'il devrait être une plateforme sensible et donc bien sécurisée ? »« Surprise et indignation se sont mêlées » l'Express de Madagascar décrit l'état des deux camps politiques. Le journal oppose que, s'il y a un problème informatique, les serveurs ne sont pas les seuls fautifs : « Plus la publication des résultats traîne, plus les rumeurs enflent et moins les résultats sont crédibles ». Et l'Express de Madagascar rappelle : « Lors des élections présidentielles de 1982, 1989, 1992, 1996, des résultats complets provisoires des six arrondissements de la capitale étaient publiés avant minuit. À l'époque, (...) le fait est qu'il y avait moins de contestation et de suspicions. Les choses se compliquent depuis l'arrivée de la Céni et le traitement informatique des résultats. On a du mal à comprendre pourquoi les résultats venant des contrées du bout du monde, où les routes sont impraticables, arrivent plus tôt à la Céni que ceux de la capitale ».Au Sénégal, des questions après les propos du chargé des moyens généraux de la présidence« Le Cheikh Oumar Diagne suscite de vives réactions en traitant les tirailleurs de traites », titre le journal Senego qui détaille ces propos : « ceux qui commémorent la mémoire des tirailleurs ne les connaissent pas en réalité. (…) Ils sont des héros pour la France, mais pas pour nous ». Des propos que le Cheikh Oumar Diagne a tenus sur Fafa TV : « Les tirailleurs sont des traites qui se sont battues contre leurs frères pour des miettes. Ils étaient préoccupés par l'argent qui était à l'origine du massacre de Thiaroye ».« Déclaration qui risque de faire couler beaucoup d'encre et de salive », prévoit Senego, alors que le chef d'État sénégalais Bassirou Diomaye Faye a commémoré au début du mois les 80 ans du massacre de Thiaroye.Le titre en ligne Seneweb, cite le journaliste Ayoba : « Du coup, le président a honoré les traiîres, le 1er décembre ? (...) À partir de quel moment quelqu'un va lui dire STOP ? », s'interroge le journal, citant le journaliste.Réactions de la presse Sahélienne après le rejet de l'AES du moratoire de la CédéaoLe Mali, le Burkina Faso, et le Niger rejettent la période de transition de six mois proposée par la Cédéao. Ce moratoire, « l'AES n'en a cure ! », se félicite le journal Burkinabais Aujourd'hui au Faso. « L'approche de la Cédéao semble trop tardive. » Regrette de son côté Sahel Tribune qui écrit : « La rigidité dont elle a fait preuve par le passé, notamment à travers des sanctions économiques et financières sévères, a contribué à creuser un fossé profond avec l'Alliance des États du Sahel ». Décision irréversible : « une page déchirée dans le livre de l'intégration régionale » titre le journal en ligne.
Utiliser l'intelligence artificielle pour mieux faire connaître certains épisodes trop méconnus de l'histoire. C'est notamment le cas du clip "Jambaar" ("guerrier" en wolof) de Dip Doundou Guiss, une des figures du hip hop sénégalais, qui reconstitue l'épisode tragique du massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye en 1944. Il a notamment été créé par Hussein Dembel Sow et Oumar Diagne en utilisant une dizaine d'outils, notamment Runway et Kling IA.
In December 1944, Senegalese troops who fought for France in World War II were killed for demanding the pay and dignity they were promised. The Thiaroye Massacre, long shrouded in silence, is now officially acknowledged by France, shedding light on a dark chapter of colonial history and its lasting impact on Senegal and beyond. BBC Africa Daily's Alan Kasujja spoke to Mamadou Faye, based in BBC's Dakar bureau, about the massacre, the historical context behind the killings and the lasting impact this tragic event has had on Senegal.
Le 1er décembre 1944 a eu lieu le massacre de Thiaroye. 80 ans plus tard, Emmanuel Macron admet la responsabilité de la France dans cette tuerie dans une lettre au Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. C'est l'histoire de soldats issus des colonies françaises qui réclamaient leur paye après avoir combattu pour la France. Ils refusent de quitter le camp militaire tant qu'ils ne sont pas payés. Le général Dagnan organise une répression avec l'aval de sa hiérarchie qui se solde par le massacre de ces soldats. Qui sont les victimes du massacre de Thiaroye ? Quels événements ont mené à ce massacre ? Quel est le bilan humain de ce massacre ? Écoutez la suite de cet épisode de Maintenant vous savez ! Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Hugo de l'Estrac. À écouter ensuite : Qu'est-ce que le massacre de la place Tiananmen ? Qu'est-ce que la loi du mort-kilomètre ? A quoi servent les drones dans une guerre ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
durée : 02:30:12 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Avec Sylvie Thenaut, Historienne, directrice au CNRS / Martin Mourre, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (IMAF-EHESS) / Arthur Quesnay, docteur en science politique affilié à l'Université Paris 1 et Fabrice Balanche, maître de conférences en géographie à l'université Lyon-II - réalisation : Félicie Faugère
durée : 00:08:25 - La Question du jour - par : Marguerite Catton - Hier, le 1ᵉʳ décembre 2024, se tenait la commémoration du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, évènement tragique datant de 1944 lors duquel des nombreux tirailleurs ont été exécutés par l'armée française. Comment expliquer le faible niveau de connaissance sur cet épisode historique ? - réalisation : Félicie Faugère - invités : Martin Mourre Docteur en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et en anthropologie de l'Université de Montréal (UDM), sa thèse intitulée « De Thiaroye on aperçoit l'île de Gorée. Histoire, anthropologie et mémoire d'un massacre colonial au
À la veille du 80è anniversaire de l'exécution de dizaines de tirailleurs sénégalais par l'armée coloniale à Thiaroye, Emmanuel Macron a écrit à Bassirou Diomaye Faye. Dans cette missive, le président français évoque «un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre». Il mentionne aussi la «quête de vérité historique». Que vous inspire cette reconnaissance ? D'autres épisodes sanglants de l'Histoire coloniale mériteraient-ils d'être reconnus par la France ? Faut-il exiger de Paris des réparations ?
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end est consacré en première partie à l'hommage qui a été rendu à Morlaix (France) aux tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye en 1944 par l'armée française. En deuxième partie, direction l'île de Pâques, ou Rapa Nui, l'île connue pour ses statues mythiques, est envahie par les déchets plastiques provenant des bateaux de pêche et du tourisme. Massacre de Thiaroye 1944 : l'hommage de Morlaix aux tirailleurs sénégalais1944-2024. Il y a 80 ans, le 1er décembre, le drame de Thiaroye au Sénégal marquait l'histoire. Dans le camp militaire de la ville, des tirailleurs, tout juste rentrés de France, demandent le versement de leurs soldes et primes de guerre. Ils sont tués dans la matinée sur la Place d'Armes par l'armée française ; elle les accuse de rébellion. Cette histoire tragique a débuté à Morlaix, en France. C'est de cette ville, située dans le nord de la Bretagne, que sont partis en bateau les tirailleurs pour rejoindre Dakar. Pour la 1ère fois cette année (2024), début novembre, cette commune a organisé une cérémonie pour ces combattants africains.Un Grand reportage de Guillaume Thibault qui s'entretient avec Jacques Allix. À l'île de Pâques, des statues mythiques aux tourbillons de déchets plastiquesPerdue au milieu de l'océan Pacifique, l'île de Pâques, aussi appelée Rapa Nui, est aujourd'hui assaillie par le plastique : des résidus de bidons, des bouées, des cordes, des bouchons en plastique, mais surtout des millions de microparticules de plastique fragmentées par le brassage en mer. Situé en plein dans le gyre du Pacifique Sud, un puissant courant tourbillonnant, ce petit territoire chilien voit s'échouer sur ses côtes 500 déchets par heure.Ils viennent du continent, mais aussi des bateaux qui pêchent en grandes quantités dans la zone.Également connue pour ses moai, Rapa Nui accueille chaque année des milliers de touristes qui génèrent eux aussi des tonnes de déchets.Un Grand reportage de Naila Derroisné qui s'entretient avec Jacques Allix.
Le 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, au Sénégal, l'armée française coloniale massacre des tirailleurs sénégalais venus réclamer leur solde. Pourquoi cet épisode longtemps occulté demeure-t-il une blessure dans les relations franco-africaines. Combien étaient-ils ? Où sont les corps ? Quelle suite après la reconnaissance du massacre par le président Macron ?
On December 1, Senegal marks the 80th anniversary of the Thiaroye massacre. On that day in 1944, at least 35 Tirailleurs – members of a colonial infantry unit from Senegal who served in the French army – were gunned down by French forces for demanding their pay after returning from World War II. For decades, the French army justified the killings, claiming the carnage was in response to a "mutiny". It was only in 2012 that then-president François Hollande referred to a "bloody crackdown." On November 28, President Emmanuel Macron finally acknowledged in a letter to Senegalese authorities that the horrific event that unfolded in Thiaroye in 1944 was indeed a massacre.
Dans une lettre adressée au président du Sénégal le 28 novembre 2024, Emmanuel Macron affirme que « la France se doit de reconnaître » qu'il y a eu un « massacre » dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1ᵉʳ décembre 1944. Une reconnaissance officielle pour laquelle l'historienne Armelle Mabon se bat inlassablement depuis dix ans. Combat qu'elle raconte dans son livre Le massacre de Thiaroye, 1er décembre 1944, Histoire d'un mensonge d'état. Cette reconnaissance du massacre de Thiaroye par la France suscite un immense espoir pour les familles des tirailleurs qui attendent réparation depuis de longues années.Si l'historien Martin Mourre avait déjà publié sur le massacre du 1er décembre 1944 dans son livre Thiaroye 44, histoire et mémoire d'un massacre colonial, ce sont les artistes africains qui se sont emparés les premiers de ce que la chercheuse Armelle Mabon qualifie de mensonge d'État. D'abord Senghor, dès 1944, dans son poème TYAROYE : «Prisonniers noirs je dis bien prisonniers français, est-ce donc vrai que la France n'est plus la France ?» Puis Sembène Ousmane dans son magistral Camp de Thiaroye, film interdit pendant 10 ans sur les écrans français, à propos duquel le réalisateur évoquait le chiffre de 380 morts, dix fois plus que les 35 officiels. Alors que des députés français ont déposé une résolution nommée «Sembène Ousmane» pour demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ce qui s'est passé à Thiaroye, l'État sénégalais a tout son rôle à jouer pour éclaircir de nombreuses zones d'ombre, notamment sur le nombre de corps enfouis dans des fosses communes, puisqu'il peut prendre la décision d'ordonner des fouilles à Thiaroye.Chemins d'écritureAvec «Tyaroye», Senghor fut le premier à s'emparer littérairement du massacre des tirailleurs sénégalais À écouter aussiEnquêtes africaines (en 5 épisodes) – Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés« Thiaroye 44, le massacre des tirailleurs africains » est un épisode documentaire de La marche du monde signé Valérie Nivelon, Lina Le Bourgeois et Sophie Janin avec Adrien Landivier. Avec nos remerciements à Maylis Bouffartigue et à toute l'équipe du Festival Histoire(s) de se rencontrer, du Mas d'Azil, dans l'Ariège.Avec par ordre d'apparition :- Armelle Mabon, historienne - Colette Capdevieille, députée- Karfa Sira Diallo, co-fondateur de l'Association Mémoires et partages- François Hollande, député, ancien Président de la République française- Me Hervé Banbanaste, avocat au Barreau de Paris- Me Pinatel, avocat Pinatel, avocat de Biram Senghor dont le père a été massacré à Thiaroye- Martin Mourre, historien- Sidiki Bakaba, comédien dans le film de Sembène Ousmane «Camp de Thiaroye»- Aïcha Euzet, dramaturge, autrice d'un triptyque autour de l'histoire des tirailleurs africains de la fin du XIXème siècle aux indépendances.
Il y a 80 ans, le 1ᵉʳ décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, 35 tirailleurs sénégalais, selon le bilan officiel, dix fois plus selon les historiens, étaient exécutés. Un massacre commandité par les autorités coloniales françaises contre des soldats tout juste rentrés de France, où ils avaient combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, parce qu'ils réclamaient le paiement de leur solde. Une chape de plomb entretenue par la France a longtemps couvert ces évènements, mais les choses évoluent. De notre correspondant à Dakar,Biram Senghor, aujourd'hui âgé de 86 ans, est le seul descendant vivant connu de victime de ce massacre. Et 80 ans après, un mélange de colère et d'incompréhension l'anime toujours. Aujourd'hui, Biram Senghor est pratiquement aveugle et marche avec une canne. Son père, M'Bap Senghor, était parmi les tirailleurs tués à Thiaroye, juste après son retour au pays.« Cette histoire-là de la France, vraiment, quand on y réfléchit bien, les gens qui ont fait ça sont des ingrats, s'exclame Biram Senghor. Les militaires sont partis aider [la France], ils reviennent, au lieu de leur payer tous leurs droits, le gouverneur a préféré, lui, les massacrer, pour faire asseoir l'autorité française sur les Africains. Et ça, c'est inhumain, c'est lâche. »Une lâcheté qui depuis s'accompagne d'un silence assourdissant. Des autorités coloniales d'abord, puisque si sa mère et son oncle, qu'il accompagne, sont convoqués à deux reprises, en 1948 et 1953, on ne leur dit rien… Puis de la France et du Sénégal.Mais Biram Senghor ne s'est jamais résigné. En 1972, il se refuse à ce que la France « classe » cette histoire : « J'ai écrit au président de la République, Monsieur le Président Senghor, pour lui demander que la France paye. Mais Senghor ne m'a pas répondu, se rappelle-t-il. J'ai laissé comme ça jusqu'en 1982. J'ai écrit au président François Mitterrand qui m'a répondu en me disant : "Écoutez votre lettre, là, on l'a envoyée au ministère de la Défense", et le ministère de la Défense, effectivement, m'a répondu aussi : "On est en train de faire des recherches." Et depuis lors, il n'a pas donné de suite pour cette lettre. » À lire aussiMassacre de Thiaroye: le témoignage de Biram Senghor, fils d'un des six tirailleurs exécutés en 1944 « La France ne peut pas être une nation qui est au-dessus des autres et qui fait ce qu'elle veut »Il y a parfois des avancées, comme en 2014, avec la remise d'archives sur l'évènement au Sénégal, la mention « morts pour la France » attribuée à six tirailleurs exécutés à Thiaroye, dont M'Bap Senghor, en juillet, ou la reconnaissance pour la première fois d'un « massacre » par Emmanuel Macron jeudi 28 novembre.Mais selon Biram Senghor, l'État français doit aller plus loin : « La France, sait bien qu'elle doit se repentir. Elle a fait du mauvais, elle n'a qu'à demander des excuses aux pays africains. »Présenter des excuses, mais aussi verser des indemnisations : « Je demande au président Macron de me payer la vie de mon père que la France a ôté et de payer les Africains, la dette de sang que la France doit aux Africains, s'indigne l'octogénaire. La France ne peut pas être une nation qui est au-dessus des autres et qui fait ce qu'elle veut. »Biram Senghor a fait le voyage jusqu'à Dakar depuis Diaraho, où il est né, a grandi et vit toujours afin d'assister aux commémorations du 80ᵉ anniversaire du massacre. Pour rendre hommage aux tirailleurs assassinés, mais aussi pour faire comprendre à la France qu'ici, personne n'a oublié ce qu'elle a fait ce 1ᵉʳ décembre 1944.À écouter, notre podcast sur le massacre de Thiaroye1/5 Massacre ou répression ? – Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés À lire aussiMassacre de Thiaroye: le comité de commémoration réclame «la vérité et toute la vérité»
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur la trêve entre le Hezbollah et Israël et une manœuvre militaire américaine autour de Taïwan. Massacre de Thiaroye : vers l'ouverture d'une enquête en France ? À quelques jours des commémorations des 80 ans du massacre de tirailleurs sénégalais par les forces coloniales françaises dans la banlieue de Dakar, des députés français ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire la lumière sur ce drame ? Alors que les témoins de cette répression sont décédés, comment l'enquête pourrait-elle se dérouler ? Qui pourrait être entendu ? Avec Florence Morice, journaliste au service Afrique de RFI. Guerre au Liban : malgré la trêve, Israël continue à bombarder Après deux mois de guerre ouverte, l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi. La trêve prévoit notamment le retrait des forces du mouvement chiite et de l'armée israélienne du sud du Liban. Pourquoi Benyamin Netanyahu a-t-il accepté cet accord maintenant ?Avec Pierre Olivier, journaliste au service France de RFI. Taïwan : bras de fer États-Unis-Chine Dénoncé par Pékin puis confirmé par Washington, un avion de chasse américain a survolé le sensible détroit de Taïwan. Comment expliquer cette manœuvre militaire ? Quelle a été la réaction de la Chine ? Avec Cléa Broadhurst, envoyée spéciale de RFI à Pékin. Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taïeb. Aujourd'hui, elle revient sur un sujet qui ne manque pas de faire réagir les Camerounais. Le combattant de MMA Francis Ngannou a posté sur ses réseaux sociaux une photo de lui portant un maillot des Lions indomptables... floqué Vinicius Jr. ! Le joueur brésilien serait-il prêt à intégrer l'équipe nationale du Cameroun ? Un test ADN prouve que ses ancêtres sont issus d'une tribu de l'ouest du pays...
C'est écrit en rouge et en majuscule à la Une de Sénéplus : « Paris avoue enfin le massacre de Thiaroye ». « Dans une lettre à Diomaye », poursuit Sénéplus, « Macron qualifie pour la première fois de « massacre » la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944 ». Le président sénégalais espère désormais « un engagement total » de la France « dans la recherche de la vérité ». L'annonce est saluée par le site d'information, « cette reconnaissance officielle marque », nous dit-on, « un tournant décisif dans l'histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits ». De son côté, Sénégo retranscrit une partie de l'interview accordée hier soir à France 2 par Bassirou Diomaye Faye. À la question, « pensez-vous que 80 ans après, la France cache toujours délibérément une partie de la vérité ? » le président sénégalais répond : « on a régulièrement cherché à poser une chape de plomb sur cette histoire, et nous pensons que cette fois, l'engagement de la France sera total, qu'il sera franc, collaboratif et entier ». Le bilan du massacre de Thiaroye, notamment, reste à établir. Il est officiellement de 35 morts, rappelle Sénéplus qui cite toutefois l'historienne Armelle Mabon, qui elle estime à « 300 ou 400 », le nombre de victimes du massacre.Présence militaire françaiseLors de l'interview qu'il a accordé à France 2 hier soir, Bassirou Diomaye Faye a également fait part de ses intentions à l'égard des troupes françaises basées au Sénégal. « Départ des bases militaires françaises : la grosse annonce de Bassirou Diomaye Faye », titre Sénéweb, qui reprend la réponse du président sénégalais au journaliste qui l'interroge au sujet de la présence militaire française. Réponse en forme de question : « Est-ce qu'en tant que Français, vous envisageriez de nous voir dans votre pays avec des chars, des véhicules militaires, des militaires portant des tenues sénégalaises ? Car sur le plan historique, la France a pris des esclaves, a colonisé et est restée ». Bassirou Diomaye Faye qui ajoute : « si la France doit partir, ce sera annoncé aux autorités françaises. Elles auront la primeur de l'annonce et du calendrier établi ».Annonce inattendueComme en écho, le Tchad a annoncé hier soir la fin des accords de coopération et de sécurité avec la France. Tchadinfos précise que « la résiliation respecte les dispositions prévues par l'accord, notamment un délai de préavis, et que le Tchad s'engage à collaborer avec les autorités françaises, pour assurer une transition harmonieuse ». L'annonce a été faite quelques heures seulement après une visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Ndjamena. Une annonce « inattendue », remarque Tchadvision, qui fait part de ses doutes. « Sans l'appui de la France », nous dit-il, « la capacité du Tchad à lutter de manière efficace contre le terrorisme dans le Sahel, pourrait être compromise. Les groupes jihadistes, déjà actifs dans la région, bénéficient souvent de l'instabilité politique et de la faiblesse des forces armées locales. La fin des accords avec la France pourrait rendre le Tchad plus vulnérable à de telles menaces ».PrièreTchadvision se pose, dans la foulée, la question des autres alliances que le Tchad pourrait contracter et souligne que « l'engagement croissant de pays comme la Russie, la Chine, et même certains états du Golfe pourrait offrir au Tchad des opportunités pour diversifier ses sources de soutien militaire et économique ». Néanmoins, le site d'information tchadien reste prudent, estimant que « bien que la fin de l'accord puisse être interprété comme un pas vers la souveraineté, il est crucial d'évaluer cette décision de manière critique. L'autonomie sans stratégie pourrait conduire à un isolement accru et à des conséquences désavantageuses pour la sécurité et la prospérité du Tchad ». Ajoute Tchadvision qui conclut, en forme de prière : « Que chaque acteur, tant national qu'international, prenne conscience de sa contribution à un avenir meilleur pour le Tchad et ses voisins ».
durée : 00:14:06 - Journal de 7 h - Les excuses manuscrites d'Emmanuel Macron au président sénégalais. Dans une lettre, le président français qualifie de "massacre" l'exécution en 1944 par l'armée française de tirailleurs à Thiaroye. Les Sénégalais, eux, attendent plus.
durée : 00:14:06 - Journal de 7 h - Les excuses manuscrites d'Emmanuel Macron au président sénégalais. Dans une lettre, le président français qualifie de "massacre" l'exécution en 1944 par l'armée française de tirailleurs à Thiaroye. Les Sénégalais, eux, attendent plus.
1944-2024. Il y a 80 ans, le 1er décembre, le drame de Thiaroye au Sénégal marquait l'histoire. Dans le camp militaire de la ville, des tirailleurs, tout juste rentrés de France, demandent le versement de leurs soldes et primes de guerre. Ils sont tués dans la matinée sur la Place d'Armes par l'armée française ; elle les accuse de rébellion. Cette histoire tragique a débuté à Morlaix, en France. C'est de cette ville, située dans le nord de la Bretagne, que sont partis en bateau les tirailleurs pour rejoindre Dakar. Pour la 1ère fois cette année, début novembre, cette commune a organisé une cérémonie pour ces combattants africains.«Massacre de Thiaroye 1944 : l'hommage de Morlaix aux tirailleurs sénégalais», un Grand reportage de Guillaume Thibault.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé que son homologue français Emmanuel Macron avait reconnu dans une lettre que les forces coloniales françaises avaient commis un "massacre" à Thiaroye, près de Dakar, le 1er décembre 1944. M. Faye a salué "un grand pas" fait par le dirigeant français qui, selon lui, "s'excuse" dans cette lettre de ne pouvoir participer, pour des contraintes d'agenda, aux commémorations de 80e anniversaire prévues dimanche à Thiaroye.
À une semaine des commémorations du massacre de Thiaroye au Sénégal, l'historienne française Armelle Mabon publie un livre dans lequel elle raconte son combat pour faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé, le 1ᵉʳ décembre 1944, lorsque des tirailleurs tout juste rentrés de France où ils avaient combattu, ont été exécutés sur ordre des autorités françaises, alors qu'ils réclamaient le paiement de leur solde de guerre. « Le massacre de Thiaroye : 1ᵉʳ décembre 1944 ; Histoire d'un mensonge d'Etat », c'est titre du livre. Armelle Mabon répond à Florence Morice. À lire aussiMassacre de Thiaroye: six tirailleurs africains reconnus «Morts pour la France »À lire aussiMassacre de Thiaroye: le témoignage de Biram Senghor, fils d'un des six tirailleurs exécutés en 1944
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de l'impact des écrans sur les enfants. Quel impact les écrans ont-ils sur le cerveau de l'enfant ? Dans un monde où les écrans sont partout, comment faire pour que les enfants n'y soient pas exposés au quotidien ? Quelles sont les limites à leur fixer ? Une spécialiste répond aux questions des auditrices. Dr Ndeye Awa Dieye, pédopsychiatre, chef du service de Pédopsychiatrie de l'Hôpital psychiatrique de Thiaroye au Sénégal et enseignante chercheuse à l'Université de Dakar. La palabre au féminin de Charlie Dupiot.Programmation musicale :► Tam Sir - Coup du marteau ► Wilf Enighma – Le meilleur.(Rediffusion)
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de l'impact des écrans sur les enfants. Quel impact les écrans ont-ils sur le cerveau de l'enfant ? Dans un monde où les écrans sont partout, comment faire pour que les enfants n'y soient pas exposés au quotidien ? Quelles sont les limites à leur fixer ? Une spécialiste répond aux questions des auditrices. Dr Ndeye Awa Dieye, pédopsychiatre, chef du service de Pédopsychiatrie de l'Hôpital psychiatrique de Thiaroye au Sénégal et enseignante chercheuse à l'Université de Dakar. La palabre au féminin de Charlie Dupiot.Programmation musicale :► Tam Sir - Coup du marteau ► Wilf Enighma – Le meilleur.(Rediffusion)
Le Sénégal en partage avec 2 groupes emmenés par des artistes sénégalais, Lass et Amadou Diagne dans la #SessionLive « Passeport » vs « Plastic Man ». (Rediffusion) Il y a des albums qui restent comme des pierres d'angle, des étapes essentielles dans la discographie d'un artiste. Passeport marquera sans doute celle de Lass d'une façon indélébile. Sur ce second disque, le formidable chanteur sénégalais déculpe les qualités appréciées sur son premier album (Bumayé en juin 2022) ayant alors fait de lui un « ambassadeur prometteur » de la musique africaine moderne selon le journal Le Monde à l'époque. Ce nouveau disque est d'abord le signe d'une solide expérience acquise par le live, avec plus de 120 dates en Europe, dont certains des plus grands festivals (Montreux Jazz, Vieilles Charrues, Sziget), et des invitations prestigieuses comme celles de Fatoumata Diawara, Roberto Fonseca à la Salle Pleyel de Paris, Guts au Jazz Café de Londres, ou Jovanotti en Italie (Venise et Naples). Ce nouveau disque est surtout le fruit d'un enregistrement avec le talentueux producteur Jordan Kouby (Hindi Zahra, Keziah Jones, Ayo, Fakear, etc). Ce dernier a présenté à Lass de nouveaux complices en studio, dont les cuivres en or du collectif Cotonete, et le fougueux Florian Pellissier aux claviers... Tous ont complété avec un enthousiasme contagieux les nouvelles compositions originales des musiciens de Lass : Etienne Kermarc, Nico Taïte, Erwan Loeffel et le guitariste sénégalais Magaye Gueye qui marque ce disque de ses cordes magiques sur presque tous les morceaux.Bien sûr, le cœur de cet album reste les mélodies et la voix époustouflante de Lass, un talent qu'il affine depuis sa tendre enfance au Sénégal, lorsqu'il entrainait sa voix face à l'océan à Thiaroye-sur-Mer, la banlieue de sable où il est né. On connait désormais son histoire, des premières parties de Daara J à Dakar jusque dans les soirées du Voilaaa Sound System après son arrivée en France, sans oublier les tragédies et les combats sur la route : les amis disparus dans les pirogues en mer, la difficulté pour traverser les frontières et rejoindre la mère française de ses enfants, le chômage, les premiers « concerts » sauvages au chapeau dans les gares... Mais Lass a fait son chemin, embarquant au passage ceux qui croient en lui. Bruno Patchworks du Voilaaa Sound System est à ses côtés depuis le début, et le compositeur signe encore ici « Massamba », le premier single... Après un premier album l'ayant installé en France comme nouvelle révélation africaine, Passeport prend le relais.Pour le clip du single Massamba, Lass souhaitait travailler avec la nouvelle vague de vidéastes sénégalais qui rivalisent désormais avec les meilleures productions audiovisuelles internationales. Le réalisateur Sélémane Dieye est le plus en vue de cette jeune génération qui signe déjà des clips de rap et des images pour Netflix. Il a tourné ce clip de Lass en slalomant dans les rues embouteillées de la médina, à la poursuite d'un casting de skateurs aventureux. Ces « cool kids » aux cheveux oranges trainent (trop) sur les trottoirs de la capitale, bousculent les structures familiales traditionnelles, et nous emmènent dans un Dakar urbain et moderne qui déjoue les vieux clichés de la « world music ». Titres interprétés au grand studio- Massamba Live RFI voir le clip - Sory Feat. Roberto Fonseca, extrait de l'album audio - Passeport Live RFI voir le clip.Line Up : Lass, chant, Pape «Magaye» Gueye, guitare.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Massamba (Chapter Two/ Wagram 2024).Lire sur RFI Musique - YouTube - Instagram - TikTok. Puis nous recevons Touki, qui signifie « Voyage » en wolof Touki est un collectif composé par l'Anglo-Sénégalais Amadou Diagne (kora, percussions, chant) et le Franco-Américain Cory Seznec (guitare, chant). Le duo, devenu trio avec l'ajour d'un violoncelle, sort son 2ème album Plastic Man enregistré aux studios Real World. Cet album se concentre sur les thèmes du changement climatique, de l'activisme environnemental ou des sujets plus spirituels. Le visuel de la pochette représente le désert de Libye, photographié par le journaliste italien Giulio Piscitelli, un désert qui est le théâtre de la tragédie humaine avec ses populations déplacées. Plastic Man est aussi le nom d'un activiste sénégalais qui se bat contre la pollution… Du plastique.Titres interprétés au grand studio- Harit Live RFI- Fula Cowboy, extrait de l'album- God Among Men Live RFI. Line Up : Amadou Diagne, kora, percus, Cory Seznec, guitare, banjo et Marius Pibarot, violon, violoncelle.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Plastic Man (Captain Pouch Rd 2024).Facebook - Bandcamp - Instagram - YouTube.
Le Sénégal en partage avec 2 groupes emmenés par des artistes sénégalais, Lass et Amadou Diagne dans la #SessionLive « Passeport » vs « Plastic Man ». (Rediffusion) Il y a des albums qui restent comme des pierres d'angle, des étapes essentielles dans la discographie d'un artiste. Passeport marquera sans doute celle de Lass d'une façon indélébile. Sur ce second disque, le formidable chanteur sénégalais déculpe les qualités appréciées sur son premier album (Bumayé en juin 2022) ayant alors fait de lui un « ambassadeur prometteur » de la musique africaine moderne selon le journal Le Monde à l'époque. Ce nouveau disque est d'abord le signe d'une solide expérience acquise par le live, avec plus de 120 dates en Europe, dont certains des plus grands festivals (Montreux Jazz, Vieilles Charrues, Sziget), et des invitations prestigieuses comme celles de Fatoumata Diawara, Roberto Fonseca à la Salle Pleyel de Paris, Guts au Jazz Café de Londres, ou Jovanotti en Italie (Venise et Naples). Ce nouveau disque est surtout le fruit d'un enregistrement avec le talentueux producteur Jordan Kouby (Hindi Zahra, Keziah Jones, Ayo, Fakear, etc). Ce dernier a présenté à Lass de nouveaux complices en studio, dont les cuivres en or du collectif Cotonete, et le fougueux Florian Pellissier aux claviers... Tous ont complété avec un enthousiasme contagieux les nouvelles compositions originales des musiciens de Lass : Etienne Kermarc, Nico Taïte, Erwan Loeffel et le guitariste sénégalais Magaye Gueye qui marque ce disque de ses cordes magiques sur presque tous les morceaux.Bien sûr, le cœur de cet album reste les mélodies et la voix époustouflante de Lass, un talent qu'il affine depuis sa tendre enfance au Sénégal, lorsqu'il entrainait sa voix face à l'océan à Thiaroye-sur-Mer, la banlieue de sable où il est né. On connait désormais son histoire, des premières parties de Daara J à Dakar jusque dans les soirées du Voilaaa Sound System après son arrivée en France, sans oublier les tragédies et les combats sur la route : les amis disparus dans les pirogues en mer, la difficulté pour traverser les frontières et rejoindre la mère française de ses enfants, le chômage, les premiers « concerts » sauvages au chapeau dans les gares... Mais Lass a fait son chemin, embarquant au passage ceux qui croient en lui. Bruno Patchworks du Voilaaa Sound System est à ses côtés depuis le début, et le compositeur signe encore ici « Massamba », le premier single... Après un premier album l'ayant installé en France comme nouvelle révélation africaine, Passeport prend le relais.Pour le clip du single Massamba, Lass souhaitait travailler avec la nouvelle vague de vidéastes sénégalais qui rivalisent désormais avec les meilleures productions audiovisuelles internationales. Le réalisateur Sélémane Dieye est le plus en vue de cette jeune génération qui signe déjà des clips de rap et des images pour Netflix. Il a tourné ce clip de Lass en slalomant dans les rues embouteillées de la médina, à la poursuite d'un casting de skateurs aventureux. Ces « cool kids » aux cheveux oranges trainent (trop) sur les trottoirs de la capitale, bousculent les structures familiales traditionnelles, et nous emmènent dans un Dakar urbain et moderne qui déjoue les vieux clichés de la « world music ». Titres interprétés au grand studio- Massamba Live RFI voir le clip - Sory Feat. Roberto Fonseca, extrait de l'album audio - Passeport Live RFI voir le clip.Line Up : Lass, chant, Pape «Magaye» Gueye, guitare.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Massamba (Chapter Two/ Wagram 2024).Lire sur RFI Musique - YouTube - Instagram - TikTok. Puis nous recevons Touki, qui signifie « Voyage » en wolof Touki est un collectif composé par l'Anglo-Sénégalais Amadou Diagne (kora, percussions, chant) et le Franco-Américain Cory Seznec (guitare, chant). Le duo, devenu trio avec l'ajour d'un violoncelle, sort son 2ème album Plastic Man enregistré aux studios Real World. Cet album se concentre sur les thèmes du changement climatique, de l'activisme environnemental ou des sujets plus spirituels. Le visuel de la pochette représente le désert de Libye, photographié par le journaliste italien Giulio Piscitelli, un désert qui est le théâtre de la tragédie humaine avec ses populations déplacées. Plastic Man est aussi le nom d'un activiste sénégalais qui se bat contre la pollution… Du plastique.Titres interprétés au grand studio- Harit Live RFI- Fula Cowboy, extrait de l'album- God Among Men Live RFI. Line Up : Amadou Diagne, kora, percus, Cory Seznec, guitare, banjo et Marius Pibarot, violon, violoncelle.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Plastic Man (Captain Pouch Rd 2024).Facebook - Bandcamp - Instagram - YouTube.
La 17e édition des Jeux paralympiques débute ce mercredi : 43 pays africains sont présents avec pas moins de 305 athlètes. Et parmi eux le sénégalais Edmond Sanka. WalfQuotidien nous raconte son histoire.« Edmond Sanka a été victime d'un terrible accident alors qu'il était au service militaire. "J'étais de garde au portail du Camp militaire de Thiaroye, raconte-t-il. Un camion a heurté la grosse plaque au-dessus de l'entrée. Et un des deux gros poteaux qui tenait le panneau est tombé sur mon pied droit. J'ai eu une fracture. Par la suite, les médecins ont été obligés de m'amputer" ».Edmond Sanka pratiquait la boxe, mais il décide de se lancer dans un tout autre sport : le para-canoë qu'il commence à pratiquer en 2012. Par la suite, il s'entraine en France.« En mai dernier, à Szeged en Hongrie, le para-céiste décroche sa qualification aux Olympiades relate WalfQuotidien. Le défi est certes grand, mais Sanka est prêt à se jeter à l'eau. "Physiquement et mentalement, je suis prêt, affirme-t-il, même s'il a fallu se débrouiller quasiment tout seul avec les moyens du bord pour en arriver là". (…) Vendredi 6 septembre, le Sénégalais va effectuer ses débuts pour les préliminaires de l'épreuve K1 para-canoë sur 200 m. En cas de qualification, il enchainera le lendemain avec les demi-finales. (…) "Je suis là pour gagner et non pour une participation honorable, affirme encore Edmond Sanka. Je veux donner une médaille à mon pays et je suis déterminé à atteindre cet objectif". »Ce serait alors la première médaille paralympique pour le Sénégal…La surreprésentation du MaghrebJustement, Jeune Afrique a fait les comptes… « En 2021 à Tokyo, 63 breloques avaient été remportées par des Africains. Avec en tête la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Alors, comme à Tokyo, les principales chances de médailles sont à chercher du côté de ces pays. Ainsi, la Tunisienne Raoua Tlili, double médaille d'or à Tokyo au lancer de poids et de disque sera une des favorites de ces deux disciplines. Son compatriote Walid Ktila, lui aussi médaillé d'or à Tokyo (sur 100 m et 800 m) tentera, à 38 ans, de récidiver.Il faudra aussi suivre de près, pointe encore Jeune Afrique, les performances algériennes, et particulièrement celles de Safia Djelal (au disque), d'Asmahan Boudjadar (au poids) et de Skander Athami (au 400 m). Les Marocains miseront sur Zakariae Derhem (au poids) et Abdeslam Hili (sur 400 m), champions paralympiques en titre, mais aussi sur leur équipe de football handisport, championne d'Afrique. Les autres espoirs de médailles sont incarnés par le Nigeria, et notamment l'haltérophile Latifat Tijani, laquelle s'était brillamment imposée au Japon en 2021 dans la catégorie des moins de 45 kilos. Enfin, le Sud-africain Ntando Mahlangu pourrait être l'une des grandes attractions de ces Jeux paralympiques, comme ce fût le cas à Tokyo. À seulement 19 ans, cet athlète, amputé des deux jambes lors de son enfance, avait remporté l'or au saut en longueur et au 200 m ».L'Afrique de l'Ouest en berne…Pour sa part, Le Pays au Burkina Faso déplore le peu de représentants ouest-africains à ces Jeux paralympiques, exception faite du Nigeria… En effet, pointe le quotidien ouagalais, il n'y a « aucune politique sportive lisible, aucun plan de carrière pour nos athlètes en exercice et qui, une fois hors du circuit pour cause de blessure ou de retraite, sont condamnés à la mendicité. (…) Si fait que souvent, c'est la mort dans l'âme que l'on voit des Africains, ayant opté pour des nationalités étrangères, surtout occidentales, glaner des médailles dans les compétitions internationales ».Et, soupire encore Le Pays, « ils ont certainement raison d'opter pour des nationalités étrangères face au manque de volonté politique de nos États d'accorder des moyens au handisport, préférant faire la part belle au football. Ils sont pourtant prompts ces mêmes dirigeants à fêter les rares médailles que les athlètes africains glanent, rien que pour en tirer des dividendes politiques. Tant qu'il en sera ainsi, conclut le quotidien burkinabé, il ne faudra pas s'attendre à des miracles ».► Tous nos articles sur les Jeux paralympiques sont à retrouver ici.► Le programme et le calendrier des Jeux paralympiques est à consulter ici.
Le Sénégal en partage avec 2 groupes emmenés par des artistes sénégalais, Lass et Amadou Diagne dans la #SessionLive « Passeport » vs « Plastic Man ». Il y a des albums qui restent comme des pierres d'angle, des étapes essentielles dans la discographie d'un artiste. Passeport marquera sans doute celle de Lass d'une façon indélébile. Sur ce second disque, le formidable chanteur sénégalais déculpe les qualités appréciées sur son premier album (Bumayé en juin 2022) ayant alors fait de lui un « ambassadeur prometteur » de la musique africaine moderne selon le journal Le Monde à l'époque. Ce nouveau disque est d'abord le signe d'une solide expérience acquise par le live, avec plus de 120 dates en Europe, dont certains des plus grands festivals (Montreux Jazz, Vieilles Charrues, Sziget), et des invitations prestigieuses comme celles de Fatoumata Diawara, Roberto Fonseca à la Salle Pleyel de Paris, Guts au Jazz Café de Londres, ou Jovanotti en Italie (Venise et Naples). Ce nouveau disque est surtout le fruit d'un enregistrement avec le talentueux producteur Jordan Kouby (Hindi Zahra, Keziah Jones, Ayo, Fakear, etc). Ce dernier a présenté à Lass de nouveaux complices en studio, dont les cuivres en or du collectif Cotonete, et le fougueux Florian Pellissier aux claviers... Tous ont complété avec un enthousiasme contagieux les nouvelles compositions originales des musiciens de Lass : Etienne Kermarc, Nico Taïte, Erwan Loeffel et le guitariste sénégalais Magaye Gueye qui marque ce disque de ses cordes magiques sur presque tous les morceaux.Bien sûr, le cœur de cet album reste les mélodies et la voix époustouflante de Lass, un talent qu'il affine depuis sa tendre enfance au Sénégal, lorsqu'il entrainait sa voix face à l'océan à Thiaroye-sur-Mer, la banlieue de sable où il est né. On connait désormais son histoire, des premières parties de Daara J à Dakar jusque dans les soirées du Voilaaa Sound System après son arrivée en France, sans oublier les tragédies et les combats sur la route : les amis disparus dans les pirogues en mer, la difficulté pour traverser les frontières et rejoindre la mère française de ses enfants, le chômage, les premiers « concerts » sauvages au chapeau dans les gares... Mais Lass a fait son chemin, embarquant au passage ceux qui croient en lui. Bruno Patchworks du Voilaaa Sound System est à ses côtés depuis le début, et le compositeur signe encore ici « Massamba », le premier single... Après un premier album l'ayant installé en France comme nouvelle révélation africaine, Passeport prend le relais.Pour le clip du single Massamba, Lass souhaitait travailler avec la nouvelle vague de vidéastes sénégalais qui rivalisent désormais avec les meilleures productions audiovisuelles internationales. Le réalisateur Sélémane Dieye est le plus en vue de cette jeune génération qui signe déjà des clips de rap et des images pour Netflix. Il a tourné ce clip de Lass en slalomant dans les rues embouteillées de la médina, à la poursuite d'un casting de skateurs aventureux. Ces « cool kids » aux cheveux oranges trainent (trop) sur les trottoirs de la capitale, bousculent les structures familiales traditionnelles, et nous emmènent dans un Dakar urbain et moderne qui déjoue les vieux clichés de la « world music ». Titres interprétés au grand studio- Massamba Live RFI voir le clip - Sory Feat. Roberto Fonseca, extrait de l'album audio - Passeport Live RFI voir le clip.Line Up : Lass, chant, Pape «Magaye» Gueye, guitare.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Massamba (Chapter Two/ Wagram 2024).Lire sur RFI Musique - YouTube - Instagram - TikTok. Puis nous recevons Touki, qui signifie « Voyage » en wolof Touki est un collectif composé par l'Anglo-Sénégalais Amadou Diagne (kora, percussions, chant) et le Franco-Américain Cory Seznec (guitare, chant). Le duo, devenu trio avec l'ajour d'un violoncelle, sort son 2ème album Plastic Man enregistré aux studios Real World. Cet album se concentre sur les thèmes du changement climatique, de l'activisme environnemental ou des sujets plus spirituels. Le visuel de la pochette représente le désert de Libye, photographié par le journaliste italien Giulio Piscitelli, un désert qui est le théâtre de la tragédie humaine avec ses populations déplacées. Plastic Man est aussi le nom d'un activiste sénégalais qui se bat contre la pollution… Du plastique.Titres interprétés au grand studio- Harit Live RFI- Fula Cowboy, extrait de l'album- God Among Men Live RFI. Line Up : Amadou Diagne, kora, percus, Cory Seznec, guitare, banjo et Marius Pibarot, violon, violoncelle.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Plastic Man (Captain Pouch Rd 2024).Facebook - Bandcamp - Instagram - YouTube.
Il n'est pas impossible que le président français Emmanuel Macron soit invité par son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye à la cérémonie des 80 ans du massacre de Thiaroye, prévue le 1er décembre 2024. Et il n'est pas impossible que le président français accepte l'invitation. C'est du moins ce qu'espère Aïssata Seck, qui préside en France l'Association pour la mémoire et l'histoire des tirailleurs sénégalais. Hier, elle assistait dans le sud de la France à la cérémonie des 80 ans du débarquement de Provence. Elle témoigne à Christophe Boisbouvier. RFI : « Il n'y aurait pas eu de victoire alliée sans la contribution des autres peuples et des tirailleurs », a déclaré le président camerounais Paul Biya jeudi 15 août à Boulouris. Est-ce que vous partagez ce point de vue ? Aïssata Seck : Évidemment, je partage ce point de vue, parce que ce sont des faits historiques. Donc évidemment que sans la présence des soldats issus des anciennes colonies, il n'y aurait pas eu de victoire des Alliés.Dans cet hommage du 15 août, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la part d'Afrique en France est aussi l'héritage de ces tirailleurs. Que représentent les tirailleurs dans la mémoire des Français d'origine africaine aujourd'hui ?Elle a une part extrêmement importante parce que, comme l'a dit le président de la République, cela fait partie de cet héritage. On a déjà la présence d'afro-descendants en France, liés directement à l'histoire de la colonisation. Je suis moi-même petite fille de tirailleur sénégalais, donc directement liée à cette histoire. Donc cela fait partie bien évidemment des héritages de l'histoire de France.Et malheureusement, on y trouve peu de place dans les programmes scolaires. C'est mentionné dans le programme de quatrième et de troisième, où on mentionne l'apport des troupes coloniales pendant les différents conflits mondiaux. Mais aujourd'hui, on a une jeunesse afro-descendante, mais pas que : on a une jeunesse française qui a besoin de mieux connaître cette histoire. Et pour mieux la connaître, il est extrêmement important et nécessaire de pouvoir continuer à perpétuer ce travail de mémoire.Dans l'histoire des tirailleurs, il y a un événement tragique, c'est le massacre de Thiaroye. Emmanuel Macron y a fait une brève allusion ce jeudi en saluant les lycéens de cette commune proche de Dakar. Thiaroye, c'est ce camp militaire où des soldats africains réclamaient le paiement de leur solde, et le 1er décembre 1944, la répression a été épouvantable. Entre 35 et 400 morts selon les versions. Est-ce que ce drame n'a pas été occulté par la France depuis 80 ans ? Il y a forcément une part très, très sombre autour du massacre de Thiaroye. On commémore le 80ème anniversaire du débarquement de Provence, donc forcément, on est obligé de penser à Thiaroye. Le 1er décembre prochain aura lieu le 80ème anniversaire du massacre de Thiaroye et le président de la République Emmanuel Macron a annoncé au ministre [sénégalais] des Forces armées sa présence à Dakar le 1er décembre.Et je pense que, à ce moment-là, il aura très certainement des choses à dire ou peut-être des annonces à faire. En tout cas, le nouveau gouvernement sénégalais a décidé de prendre à bras-le-corps le sujet, avec la création d'un comité qui va être lancé dès demain avec des chercheurs, des historiens et un comité interministériel auquel j'ai été convié à participer. Et je pense que le 1er décembre, le moment sera venu d'annoncer ou de dire un certain nombre de choses. Des deux côtés.Il y a deux mois, la France a fait un geste mémoriel en déclarant « morts pour la France » six de ces tirailleurs fusillés à Thiaroye. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a aussitôt répliqué que ce n'était pas à la France de fixer unilatéralement le nombre d'Africains assassinés, ni la portée de la reconnaissance qu'ils méritent. Alors de fait, est-ce que l'hommage aux victimes de Thiaroye ne doit pas résulter d'un travail commun entre Dakar et Paris ? Évidemment, il doit résulter d'un travail commun. Et pour que ce travail commun se fasse, il est nécessaire dans un premier temps que le gouvernement sénégalais donne sa ligne de conduite autour du massacre de Thiaroye. Le comité, justement, va être mis en place pour travailler à ces questions-là. Il aura deux dimensions, une dimension commémorative et une dimension vérité et justice. C'est à ce comité-là qu'on se référera pour ensuite réfléchir à ce qui se fera après. Mais le travail commun sera, je pense, entamé entre la France et le Sénégal.Il y a dix ans, le président François Hollande a promis que toutes les archives sur le massacre de Thiaroye seraient communiquées au Sénégal. Mais aujourd'hui, beaucoup d'historiens disent que les archives les plus sensibles restent secret-défense et que c'est la raison pour laquelle on ne connaît toujours pas le nombre de victimes. Est-ce que vous confirmez ? Alors, je ne peux pas confirmer, parce que je ne suis ni historienne, ni scientifique. Néanmoins, je pense qu'il serait important de procéder à des fouilles archéologiques. Et notamment dans les fosses communes où il semblerait que les tirailleurs qui ont été massacrés à Thiaroye semblent se trouver.Vous serez présente à la cérémonie à Thiaroye le 1er décembre prochain ?Oui, je serai présente à Thiaroye le 1er décembre prochain.Et vous dites donc que le président Macron a été invité par son homologue Bassirou Diomaye Faye à la cérémonie du 1er décembre prochain à Thiaroye ?Tout à fait. Il vient de confirmer sa présence au ministre des Forces armées sénégalaises, qui était présent ce jeudi à Boulouris.Donc le président français vient de dire au ministre sénégalais de la Défense qu'il répondait à l'invitation des Sénégalais pour venir à Thiaroye le 1er décembre prochain ?Exactement.
durée : 00:49:30 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd'hui, dans Affaires Sensibles, nous partons au Sénégal où, le 1er décembre 1944, au camp de Thiaroye, des soldats français ont tué des dizaines – et peut être des centaines – d'autres soldats français qui réclamaient qu'on leur verse leur solde. - réalisé par : Helene Bizieau
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur la position ferme de Kamala Harris face à Benyamin Netanyahu, sur la réaction de l'opposition après la réélection de Nicolas Maduro au Venezuela et sur la loi controversée d'offense à chef d'État au Sénégal. Massacre de Thiaroye : la France fait un pas vers la reconnaissancePour la première fois, la France a reconnu que six tirailleurs africains tués lors du massacre de Thiaroye, en 1944, étaient « morts pour la France ». Pourquoi cette reconnaissance est-elle effectuée que maintenant ? Est-ce le signe d'un apaisement entre la France et l'Afrique de l'Ouest, 80 ans après le massacre ? Avec Martin Mourre, historien, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (IMAF). Auteur de Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d'un massacre colonial (éditions Presses universitaires de Rennes, 2022). États-Unis : Kamala Harris durcit le ton vis-à-vis d'Israël Lors d'une rencontre à Washington avec Benyamin Netanyahu, la démocrate américaine Kamala Harris s'est montrée très critique publiquement à l'égard de la guerre menée par Israël à Gaza. Comment expliquer ce positionnement ferme très différent de celui de Joe Biden ? Ces récentes déclarations pourraient-elles dégrader davantage les relations entre Israël et les États-Unis ? Avec Jérémy Ghez, professeur en Affaires internationales à HEC Paris, spécialiste des États-Unis. Venezuela : la réélection de Nicolas Maduro visée par des accusations de fraudes Après la réélection du président Nicolas Maduro pour un troisième mandat, l'opposition a dénoncé de multiples disfonctionnements et irrégularités. Sur quelles preuves l'opposition se base-t-elle pour accuser le pouvoir de fraudes ? Le pays se dirige-t-il vers une crise post-électorale ? Avec Thomas Posado, maître de conférences en civilisation latino-américaine contemporaine à l'Université de Rouen. Auteur de Venezuela : de la Révolution à l'effondrement (éditions Presses Universitaires du Midi, 2023). Sénégal : nouvelle arrestation pour offense à chef d'État L'opposant Amath Suzanne Camara a été arrêté pour offense au chef de l'État après ses propos critiques à l'égard du président sénégalais, Bassirou Diomaye, relançant le débat sur ce délit. Pourquoi cette loi est-elle si controversée dans le pays ? Pourrait-elle être abrogée comme l'ont recommandé les assises nationales de la justice ? Avec Gwendal Lavina, correspondant de RFI à Dakar.
Dans le cadre des commémorations du massacre de Thiaroye de 1944, l'exécution sur ordre de l'armée française de tirailleurs réclamant des arriérés de solde, six anciens combattants ouest-africains viennent d'être reconnus « morts pour la France ». Mais le Premier ministre sénégalais prévient que la France « ne pourra plus conter seule ce bout d'histoire tragique ». D'autant que selon plusieurs historiens, le nombre de victimes est beaucoup plus élevé que celui annoncé par la France. Cette reconnaissance est-elle un premier pas ? Qu'attendez-vous de la France ?
Le Journal en français facile du lundi 29 juillet 2024, 18h00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : https://rfi.my/ApFJ.A
Six tirailleurs africains dont quatre Sénégalais, un Ivoirien et un soldat issu de la Haute-Volta (devenu Burkina Faso) viennent officiellement d'être reconnus "morts pour la France à titre posthume". Tous ont été exécutés sur ordre d'officiers de l'armée française au camp de Thiaroye, au Sénégal en la nuit du 1er décembre 1944. Dimanche soir le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagit.
Thiaroye, dans la banlieue de Dakar : le 1er décembre 1944, alors qu'ils arrivent de France et qu'ils viennent d'être libérés des camps de prisonniers allemands, des dizaines de tirailleurs africains sont exécutés. Ils sont 35 selon les autorités militaires françaises, dix fois plus selon plusieurs historiens. Leur tort : avoir manifesté pour toucher leur solde. 80 ans plus tard, l'État français entame son mea culpa.« "Mort pour la France" : ces quatre mots lourds de sens, pointe Le Monde Afrique, Biram Senghor les attend depuis 80 ans pour son père, exécuté (…) sur ordre de l'armée française. Après des décennies de combat pour leur mémoire, l'homme de 86 ans vient d'apprendre que cette mention honorifique a été octroyée à six d'entre eux, dont M'Bap Senghor, son père. Cette attribution a été délivrée en toute discrétion le 18 juin dernier par l'Office national des combattants et des victimes de guerre (un organisme rattaché au ministère français des Armées), soit deux jours avant la première rencontre entre le nouveau chef de l'État sénégalais Bassirou Diomaye Faye et Emmanuel Macron à Paris. (…) Cette reconnaissance est un geste inédit dans un dossier mémoriel douloureux entre la France et ses anciennes colonies ».Ouvrir les archivesToujours dans Le Monde Afrique, ce commentaire de l'historienne Armelle Mabon, qui consacre depuis dix ans ses travaux au massacre de Thiaroye : « En reconnaissant que ces hommes n'étaient pas des mutins et qu'ils ont été assassinés par l'armée, le ministère des Armées démontre qu'il possède des archives le prouvant. Mais ces documents, ainsi que d'autres localisant les fosses communes, ne sont toujours pas consultables. L'État français doit par ailleurs étendre cette mention de reconnaissance à toutes les victimes de Thiaroye ».En effet, relève le site d'information Afrik.com, « la reconnaissance officielle des six tirailleurs est un pas en avant important, mais elle ne suffit pas. Il reste encore beaucoup à faire pour que la vérité soit entièrement révélée et que justice soit rendue aux victimes. Les historiens estiment que le nombre de victimes est bien supérieur au chiffre officiel de 35. La question des réparations est également au cœur des débats ».« Ce n'est pas à la France… »Sur place au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement réagi. « Ousmane Sonko "fusille" Macron », titre le quotidien 24 Heures. En effet, précise le quotidien dakarois, « Ousmane Sonko n'a pas tardé à exprimer son mécontentement face à ce geste, le qualifiant de “subite prise de conscience“ en prélude à la célébration du 80ème anniversaire de cet événement tragique. Le Premier ministre a rappelé que ce souvenir douloureux ne devait plus être traité de manière unilatérale par la France. "Nous demandons au gouvernement français de revoir ses méthodes, car les temps ont changé !" a déclaré Ousmane Sonko. "Ce n'est pas à la France, a-t-il ajouté, de fixer unilatéralement le nombre d'Africains trahis et assassinés après avoir contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu'ils méritent. Thiaroye 44, comme tout le reste, sera remémoré autrement désormais" ».Première étapePour sa part, Le Pays au Burkina Faso, estime que cette reconnaissance est une première étape. « S'il est vrai que le geste est symbolique, la portée, quant à elle, n'en demeure pas moins grande ; tant elle contribuera à apaiser la douleur des familles et ayants droit. Reste maintenant à espérer qu'après les six tirailleurs sénégalais qui viennent d'être “réhabilités“, le devoir de mémoire des autorités françaises se poursuive afin que soient reconnus les efforts de tous les autres Africains qui ont trouvé la mort en voulant défendre la France. C'est à ce prix, affirme encore Le Pays, que la France et ses ex-colonies pourront "regarder leur histoire en face", comme le souhaite le président Macron, afin de mieux envisager l'avenir. Car leur histoire commune et douloureuse pèse énormément sur leurs rapports d'aujourd'hui au point d'alimenter dans certains pays du Sahel, ce sentiment anti-français avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. »WakatSéra est sur la même ligne : « les temps du paternalisme français sont révolus, et Paris ferait preuve d'une myopie suicidaire si elle ne changeait pas de logiciel en ce qui concerne ses relations avec l'Afrique. La France est consciente que plus aucune erreur ne lui sera concédée sur ce plan. Il faut donc saluer, à sa juste mesure, cette reconnaissance (…). Et il faut que les réparations financières suivent dans la lancée de ce mea culpa. »