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Le 12 octobre prochain, les Camerounais sont appelés aux urnes pour l'élection présidentielle dans un climat toujours marqué par une insécurité persistante et les incertitudes entourant la succession du président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Dans ce contexte, l'International Crisis Group (ICG) vient de publier un rapport qui alerte sur les risques de violences avant et après le vote. Enrica Picco, la directrice Afrique centrale du centre de recherche international et qui anime le podcast Afrique 360° pour ICG, est l'invitée de Liza Fabbian. RFI : Comment qualifier l'élection qui aura lieu le 12 octobre prochain au Cameroun ? Enrica Picco : L'élection présidentielle d'octobre sera sans doute un scrutin historique pour deux raisons principales : l'exclusion du candidat de l'opposition Maurice Kamto, par décision du Conseil constitutionnel au début du mois d'août. Mais aussi les appels à ce que le président Paul Biya passe finalement la main après 42 ans au pouvoir et avec son âge déjà très avancé. Pour la première fois, ces appels ne viennent pas seulement de l'opposition ou de la société civile, mais viennent aussi de personnalités très importantes du parti au pouvoir, le RDPC, et aussi d'une partie de l'Église catholique. Donc, ça, ce sont les deux éléments qui nous font parler d'une élection différente du scrutin de 2018. Il y a un certain tabou autour de la succession de Paul Biya. Pourquoi est-ce problématique ? Le président Paul Biya n'a jamais voulu toucher au sujet de sa succession. Il y a eu l'hypothèse que son fils Franck Biya puisse le remplacer, hypothèse qui a été mise de côté. Le président a toujours, avec un système de répression ou de cooptation, calmé toutes les velléités d'autres membres du parti au pouvoir de prendre sa place. Donc, le sujet, évidemment, est resté très important, surtout parce que durant les derniers mandats, il a délégué de plus en plus à son cercle restreint au gouvernement et à la présidence. Donc, ça a aussi créé des tensions très fortes qui créent des luttes de pouvoir en interne, qui, finalement, empêchent la gestion des affaires de l'État et, en général, le développement économique, les réformes dont le pays aurait besoin. Vous évoquez aussi dans votre rapport les nombreux remaniements au sein de l'armée camerounaise ces derniers temps. Dans quel objectif cela a été fait, selon l'International Crisis Group ? Le coup d'État au Gabon en août 2023 était sans doute un signal que le président Biya a pris en considération de manière très évidente parce que tout de suite après, il a commencé à faire des remaniements au sein de l'armée pour casser tout type de réseaux de connexions qui pourraient mettre des officiers, des hauts gradés de l'armée, dans des conditions d'organiser quelque forme de résistance au pouvoir. Et ça montre que le président Biya est bien déterminé à empêcher que tout type de mécontentement au sein de l'armée puisse se transformer en quelque chose de plus dangereux pour le pays. Concernant les élections à venir elles-mêmes et l'organisation du scrutin, quelles sont les principales failles, les principaux risques identifiés par l'ICG ? Le premier point, c'est sans doute l'indépendance des institutions électorales : je me réfère surtout à Elecam, Elections Cameroon, mais aussi au Conseil constitutionnel, dont les membres sont, dans la plupart des cas, nommés par le président et sont ou ont été membres du parti présidentiel ou très proches de l'entourage présidentiel. L'autre sujet, c'est le bulletin électoral. Maintenant, chaque candidat a un bulletin séparé et une réforme vers un bulletin unique où tous les candidats sont listés sur le même papier, n'a pas été mise en place depuis les scrutins de 2018. Cela aurait évité des fraudes et aurait aussi évité les problèmes de ne pas trouver le bulletin du candidat qu'on cherche dans les centres de vote le jour des élections. Après, il y a aussi évidemment les problèmes de dépouillements qui donnent également lieu a tout type de recours dans un temps très, très limité : 72 heures, ce temps, n'est pas suffisant pour vérifier la situation et pour récolter des preuves sur le dépouillement des votes en province et dans les autres régions du pays. Le scrutin a lieu dans seulement deux mois au Cameroun. Quelle est la priorité ? Évidemment, le temps d'ici au scrutin n'est plus suffisant pour réformer le système électoral. Mais il y a encore assez de temps pour des gestes politiques qui pourraient montrer une volonté de transparence et de crédibilité. Une mesure, ce serait la libération des prisonniers politiques de l'opposition qui sont en prison à Yaoundé depuis le scrutin de 2018 et l'adoption d'un code de bonne conduite pour essayer de mettre un frein aux discours haineux et ne pas faire monter des tensions autour des élections qui pourraient amener à des protestations violentes et des manifestations avant ou après les scrutins. Les séparatistes anglophones ont annoncé déjà qu'ils feront des opérations de ville-morte qui feront tout ce qui est dans leur pouvoir pour empêcher les votes dans les zones qu'ils contrôlent. Donc, pour nous, la priorité, c'est vraiment la protection des civils : empêcher que la population anglophone, mais aussi les fonctionnaires qui travaillent pour les institutions électorales dans ces zones, ne soient pas exposés aux violences d'un côté ou de l'autre. Dans ces régions, pour la cessation des hostilités, c'est la seule manière de protéger les civils et de leur permettre d'aller voter s'ils veulent, mais surtout de ne pas avoir de victimes civiles pendant la semaine électorale.
Au Cameroun, Maurice Kamto ne pourra pas être candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain. En effet, le Conseil constitutionnel a rejeté, mardi 5 août, la candidature de l'opposant, qui avait pourtant été déclaré deuxième au précédent scrutin. Quelles sont les premières réactions ? Et quelles sont les conséquences pour l'élection d'octobre ? Philippe Nanga est le coordinateur de l'ONG camerounaise Un Monde avenir, spécialisée sur les questions de démocratie et de droits de l'homme. En ligne de Douala, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Maurice Kamto interdit de candidature. Qu'est-ce que vous en pensez ? Philippe Nanga : Je pense à un étranglement de la démocratie dans notre pays tout simplement. Je pense au déni du droit de participer à la vie politique, au regard de ce rejet de la candidature de Monsieur Kamto. Alors, ce lundi, devant le Conseil constitutionnel, Maurice Kamto a longuement expliqué, en compagnie de ses avocats, qu'il avait respecté toutes les règles légales pour être investi par le Manidem. Mais cela n'a pas suffi, pourquoi ? Ça n'a pas suffi parce que j'adhère à la thèse de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une décision plus politique qu'une décision de droit. Il y avait quand même beaucoup d'évidences qui donnaient à Monsieur Kamto le droit de participer avec le dossier fourni au conseil électoral Elecam. Il avait pris soin, n'est-ce pas, d'éviter tout obstacle possible à sa participation à l'élection, parce qu'il y avait beaucoup de débats autour de sa candidature. Il avait plusieurs possibilités, mais il avait choisi la possibilité la plus sûre en allant vers un parti politique qui disposait de tous les moyens légaux pour présenter une candidature. Et donc j'avoue que c'est une grosse déception pour les acteurs qui suivent les questions de démocratie dans notre pays, comme nous, de constater qu'il y a une sorte d'acharnement sur un individu qui s'emploie à animer la vie politique dans notre pays, à construire la démocratie et à amener les Camerounais à s'approprier le droit de prendre part à la vie politique du pays. Personnellement, je connais le parti politique Manidem qui a porté sa candidature. C'est un parti que je suis. Je connais le président de ce parti dont on dénie aujourd'hui la qualité, avec qui nous avons régulièrement pris part aux rencontres officielles. Moi, en tant que coordinateur de l'ONG « Un monde avenir » et lui, en tant que président de son parti, c'est-à-dire le Manidem, je suis étonné que, au dernier moment, on ne lui reconnaisse plus cette qualité de président qu'il a pourtant régulièrement affichée partout où nous nous sommes retrouvés aux réunions officielles. Alors visiblement, comme le conseil électoral Elecam en première instance, le Conseil constitutionnel a pris en considération la candidature d'une autre personne, Dieudonné Yegba, sous la bannière du Manidem, et a donc estimé qu'il ne pouvait pas y avoir deux investitures pour une même formation politique. Est-ce que l'argument vous paraît recevable ou pas ? Pas du tout de mon point de vue. Parce qu'on ne peut pas prétendre qu'on ignorait qui était à la tête du Manidem. Monsieur Ekane, je le dis pour avoir été plusieurs fois à des rencontres officielles avec lui, étant à ces rencontres au titre de président du parti, et donc il y a toutes les évidences qui montrent que Monsieur Ekane est reconnu par le conseil électoral comme étant le président du parti. C'est ça qui est écœurant et choquant pour nous autres, parce que c'est extraordinaire de voir qu'il a suffi que le Manidem présente Monsieur Kamto comme candidat pour qu'on dénie à Monsieur Ekane Anicet, président de ce parti-là, cette qualité qui était pourtant reconnue jusqu'ici par toutes les instances, y compris le conseil électoral. J'ai envie de dire, c'est une sorte de séance de sorcellerie, comme on dit chez nous, que je viens de vivre, parce que je suis sûr que si le Manidem n'avait pas présenté Monsieur Kamto à la prochaine élection présidentielle, personne ne serait aujourd'hui en train de dénier la qualité de président à Monsieur Ekane. Avec la disqualification de Maurice Kamto, c'est le principal opposant à Paul Biya qui est exclu de la présidentielle du mois d'octobre. Est-ce à dire qu'à vos yeux, l'opposition n'a plus aucune chance de gagner ? Tout va dépendre de la posture de Monsieur Kamto. Parce qu'il faut dire que c'est une très très forte personnalité, très influente sur le plan politique. Et donc tout va dépendre de sa position, est-ce qu'il va se rallier à un candidat ? Mais s'il décide de se retirer de ce processus, il y a de fortes chances qu'il y ait une forte abstention. C'est pour ça que je dis que c'est la personne qui, pour l'instant, continue de tenir les cartes en main. Et parmi les principaux candidats de l'opposition qui sont validés aujourd'hui, quel est celui dont Maurice Kamto se sent le plus proche ? Je sais que plusieurs rencontres ont eu lieu entre les cadres de son ancien parti, notamment le MRC, et certains candidats à la présidence, notamment les candidats du Nord, Monsieur Bello et Monsieur Tchiroma. Ça, je le sais. Et je sais aussi qu'il n'est pas très éloigné des personnes comme Monsieur Akere Muna. Donc ça ne serait pas étonnant de le voir prendre une décision d'alliance avec un leader. Et j'ai vu quand même qu'il y avait des démarches avec certains leaders des autres partis, ceux qui viennent de faire défection dans le gouvernement, notamment l'ancien Premier ministre Bello Bouba et l'ancien ministre Issa Tchiroma. À écouter aussiPrésidentielle au Cameroun: la candidature de Maurice Kamto «fait peur» au régime, dit Claude Assira
« Le secteur informel est une composante essentielle de la plupart des économies subsahariennes », décrit le FMI. S'il contribue de 25 à 65% du PIB des pays, une partie des bénéfices de ces activités économiques échappent cependant aux caisses des États. Afrique économie vous emmène cette semaine dans une plongée de l'informel sur le continent. Au Cameroun, le secteur de l'informel représente plus de 85 % des emplois, selon les chiffres du ministère des Petites et Moyennes Entreprises. Dans le Septentrion, le chômage y est important, les commerçants profitent de leur proximité avec le Nigeria pour s'approvisionner en carburant, denrées alimentaires ou encore médicaments de l'autre côté de la frontière. On les surnomme les « zoua-zoua ». Les vendeurs de carburant à la sauvette bordent les routes du centre-ville de Garoua, une ville située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière nigériane. Dans la région septentrionale du Cameroun, zone enclavée et touchée par le chômage, le commerce informel joue un rôle très important. Derrière les bouteilles en plastique et les panneaux en carton qui annoncent les prix, Paul (le prénom a été modifié) organise son petit commerce. Pour se ravitailler, il « loue une voiture 5 000 francs [environ 7,5 euros, NDLR] » et traverse la frontière nigériane. Là-bas, chaque litre lui coûte « 600 ou 650 francs [environ 1 euro, NDLR] ». Paul le revend 800 francs CFA (1,2 euro) dans les rues de Garoua, quand d'autres montent jusqu'à 850 francs (1,3 euro). « Il n'y a pas de prix fixe », reconnaît le vendeur. Pour passer la douane, un billet permet d'éviter les contrôles de marchandises. « La police ne nous dérange pas », raconte Paul, « quand on passe, parfois, on paye 10 000, parfois 5 000 francs [de 7,5 à 15 euros environ, NDLR] ». Comme beaucoup de Camerounais, le commerce de rue permet à Paul de gagner « un peu » sa vie. « C'est mieux que pas de travail », met-il en avant. « Nous, les gens du quartier, c'est avec ça, avec le carburant, qu'on se débrouille. » Grâce à la revente informelle, Paul a construit sa petite maison. Son commerce fait également travailler régulièrement deux à cinq jeunes du voisinage. À lire aussiCameroun: les autorités interdisent l'accès aux vendeurs ambulants dans 15 lieux de Yaoundé « On n'a pas le choix. On n'a que ça à faire. Il n'y a pas de travail » Un peu plus loin, au marché, deux jeunes hommes sont affalés sur leurs étals. Eux vendent des médicaments, également importés sans déclaration du Nigeria. « Il y a tous genres de médicaments : mal de tête, mal d'estomac… Même pour le palu, il y en a », présentent fièrement les deux commerçants d'une vingtaine d'années. « Je viens avec la voiture et je traverse comme ça. On est habitués », raconte l'un d'eux. « Parfois, la police dérange (…) ils prennent la marchandise », ajoute-t-il. « Plusieurs fois », les jeunes ont été visés par des saisies des forces de l'ordre. Des opérations qui les « ruinent », se plaignent-ils. Mais pas de quoi décourager les deux vendeurs ambulants. « On n'a pas le choix. On n'a que ça à faire. Il n'y a pas de travail », regrettent-ils, car le Cameroun est un pays où il est « très dur » de trouver un emploi salarié. Accoudé à son stand de médicaments, l'un des jeunes renchérit : « Les gens ont fait l'école. Il y a les diplômes, les diplômes professionnels comme académiques, mais on ne trouve pas de travail. Le gouvernement n'est pas bon. On souffre. Les gens souffrent au Cameroun, surtout les jeunes », dit-il. Matériaux de construction ou encore produits alimentaires sont également importés du Nigeria pour être revendus à Garoua. À lire aussiHausse du prix du carburant au Cameroun: les transporteurs se disent «asphyxiés»
Dans sa stratégie nationale de développement pour la décennie 2020-2030, le Cameroun se donne pour ambition de devenir « le nourricier de l'Afrique centrale et du Nigéria ». Parmi sept plans présentés comme prioritaires dans l'agro-industrie : le sucre. Avec un objectif de production de 500 000 tonnes annuelles pour répondre à la demande intérieure et exporter du sucre camerounais. Aujourd'hui, pourtant, les Camerounais consomment principalement du sucre brésilien ou chinois. L'objectif que s'est fixé le Cameroun est loin d'être atteint. Selon ses propres chiffres, la Sosucam, en 2024, n'a produit que 86 000 tonnes de sucre. La Société sucrière du Cameroun exploite 25 000 hectares de plantations à Mbandjock, Nkoteng et Lembe-Yezoum dans le département de la Haute-Sanaga. Elle est en situation de quasi-monopole sur le marché intérieur, mais ses objectifs affichés ne sont pas les mêmes que ceux de l'État camerounais. L'entreprise sexagénaire créée en 1965 est détenue majoritairement par le groupe français Somdia, groupe de la famille Vilgrain appartenant lui-même à la multinationale Castel. En 2023, Somdia annonçait un plan de restructuration « intégral » destiné à atteindre une capacité de production de 130 000 tonnes de sucre à l'horizon 2027. Soit seulement un quart du volume annoncé par l'État camerounais dans sa stratégie nationale Pour produire plus, selon les experts, il faudrait investir : moderniser l'outil de production, exploiter plus de terres et, pourquoi pas, faire entrer des capitaux étrangers. Ce ne sont ni la disponibilité des terres ni le coût de la main d'œuvre, très faible, qui posent problème. Mais rien n'incite à l'heure actuelle la Sosucam à prendre plus de risques en injectant davantage de ressources. Sa position de quasi-monopole, notamment, ne l'y encourage pas. Aujourd'hui, la demande nationale tourne autour de 300 000 tonnes annuelles, englobant la consommation des ménages, celles des petites structures alimentaires et celle de l'industrie brassicole. Sans réponse locale suffisante, le Cameroun importe, comme pour tous les autres produits de consommation que le pays pourrait produire sur son territoire et sa balance commerciale est déficitaire. Selon l'Institut national de la statistique, en 2023, ce déficit a franchi le seuil symbolique et historique des 2000 milliards de FCFA. En plus de ses difficultés structurelles, la Sosucam – au chiffre d'affaires 2024 de 54 milliards de francs CFA – a été confrontée au moins de février à un mouvement de protestation de quelque 5 000 travailleurs saisonniers, dénonçant leurs conditions de travail et de rémunération. À lire aussiAu Cameroun, une raffinerie pour limiter la dépendance aux importations
Plusieurs jours après l'annonce de sa candidature pour un huitième mandat, le président de 92 ans tient toujours la Une de plusieurs journaux… pour sa longévité, déjà : « Projet de société de Paul Biya : mourir au pouvoir » titre ainsi Le Pays ; pour lui demander de tirer sa révérence, parfois, comme dans cette lettre ouverte publiée par le Journal du Cameroun ; pour s'interroger sur l'état de santé du chef d'État sortant, aussi, comme le fait Jeune Afrique, qui questionne « l'implication réelle de Paul Biya dans la campagne ». Pourtant, après plus de quatre décennies au pouvoir, cette nouvelle candidature du chef d'État n'est pas vraiment une surprise… Le Pays l'admet : « on savait que sauf cataclysme, Paul Biya serait candidat à sa propre succession », même si « il avait choisi d'entretenir le flou et de laisser durer le suspense, pour sonder », sans doute, ses proches et plus largement l'électorat. Et Jeune Afrique enfonce le clou : l'annonce était en réalité « attendue depuis la convocation du corps électoral ». Des inquiétudes sur son état de santé Une santé que le Pays qualifie de « chancelante », le journal burkinabè se faisant le relais de ces Camerounais, nombreux selon le site, à « se demander encore si leur président est lucide ». Et Jeune Afrique abonde : « en retrait des préparatifs autour de sa propre candidature, Paul Biya alimente les doutes sur sa capacité à faire campagne et à gouverner ». En témoignent les propos de cette musicienne qui, dans les colonnes du Journal du Cameroun, martèle son « intuition » : « je doute fort, écrit-elle, que ce soit le président qui ait déposé sa candidature ». En réalité, croit savoir JA, c'est plutôt l'entourage du président, animé d'un véritable « activisme », qui est en charge des opérations : « Samuel Mvondo Ayolo [le directeur de cabinet de la présidence] et Ferdinand Ngoh Ngoh [le secrétaire général de la présidence] sont à l'heure actuelle aux avant-postes de la nouvelle candidature de Paul Biya », croit ainsi savoir le titre spécialisé. C'est le même Ferdinand Ngoh Ngoh, continue le journal, qui « poursuit la mobilisation au sein du camp présidentiel » : « après les parlementaires et ministres des différentes régions, l'influent secrétaire général de la présidence reçoit désormais les partis de la majorité ». Au point, d'ailleurs, d'éclipser le parti de la majorité, le RDPC. Mais, quelle que soit l'origine de cette candidature, cela ne change pas le constat : en l'état actuel des choses, pointe Cameroon Online, « ce scrutin pourrait maintenir [Paul Biya] au pouvoir jusqu'à presque 100 ans. » D'où cette question du Pays : après plus de 40 ans de règne, 50 s'il est réélu, « que deviendra le Cameroun après Biya ? » La fève de cacao dans le conflit dans l'est de la RDC C'est une enquête très complète publiée ce matin par Afrique XXI : le cacao, « premier produit agricole d'exportation de la RDC », rappelle le journal, financerait « le chaos ». Car dans le pays, c'est surtout à l'est, autour de la région de Béni, qu'est produite la précieuse fève… qui « attire plus que jamais les convoitises » entre, affirme le site, « les groupes armés (…) et des exportateurs prêts à tout pour augmenter leurs bénéfices ». Et ce en corrompant les agents de l'État notamment : Afrique XXI dénonce ainsi un trafic qui « se chiffre à plusieurs millions d'euros par an, et dont les premières victimes sont les petits producteurs et le fisc congolais », pointe le site. La marchandise circulerait notamment par la rivière Lubiriha, à la frontière avec l'Ouganda. Là-bas, assure l'enquête, la zone est sillonnée par les forces armées congolaises et ougandaises… pour « contrôler » la traversée, certes, mais aussi pour « faciliter » celle de « centaines de personnes et de marchandises qui échappent ainsi aux contrôles douaniers ». Ainsi, selon Afrique XXI, les propriétaires de cacao « négocient des deals » avec les autorités, pendant que « la cargaison reste dans des entrepôts illégaux, dans des maisons d'habitation, sur des chantiers en construction » voire « dans des entrepôts officiellement reconnus ». Puis, de jeunes gens passent la rivière en portant la marchandise sur leur tête, pour quelques centimes d'euros. Selon les informations du journal, les militaires de chaque côté de la frontière, eux, ferment les yeux, moyennant 2 000 francs congolais, ou 1 000 shillings. Les agents sur le terrain deviennent ainsi rien de moins que « les premiers artisans de la contrebande », accuse Afrique XXI. Et l'un des interlocuteurs du journal enfonce le clou : « Pensez-vous vraiment qu'une grande cargaison de cacao (…) peut-être frauduleusement exportée sans qu'aucun service de l'État ne soit au courant ? ».
Plusieurs jours après l'annonce de sa candidature pour un huitième mandat, le président de 92 ans tient toujours la Une de plusieurs journaux… pour sa longévité, déjà : « Projet de société de Paul Biya : mourir au pouvoir » titre ainsi Le Pays ; pour lui demander de tirer sa révérence, parfois, comme dans cette lettre ouverte publiée par le Journal du Cameroun ; pour s'interroger sur l'état de santé du chef d'État sortant, aussi, comme le fait Jeune Afrique, qui questionne « l'implication réelle de Paul Biya dans la campagne ». Pourtant, après plus de quatre décennies au pouvoir, cette nouvelle candidature du chef d'État n'est pas vraiment une surprise… Le Pays l'admet : « on savait que sauf cataclysme, Paul Biya serait candidat à sa propre succession », même si « il avait choisi d'entretenir le flou et de laisser durer le suspense, pour sonder », sans doute, ses proches et plus largement l'électorat. Et Jeune Afrique enfonce le clou : l'annonce était en réalité « attendue depuis la convocation du corps électoral ». Des inquiétudes sur son état de santé Une santé que le Pays qualifie de « chancelante », le journal burkinabè se faisant le relais de ces Camerounais, nombreux selon le site, à « se demander encore si leur président est lucide ». Et Jeune Afrique abonde : « en retrait des préparatifs autour de sa propre candidature, Paul Biya alimente les doutes sur sa capacité à faire campagne et à gouverner ». En témoignent les propos de cette musicienne qui, dans les colonnes du Journal du Cameroun, martèle son « intuition » : « je doute fort, écrit-elle, que ce soit le président qui ait déposé sa candidature ». En réalité, croit savoir JA, c'est plutôt l'entourage du président, animé d'un véritable « activisme », qui est en charge des opérations : « Samuel Mvondo Ayolo [le directeur de cabinet de la présidence] et Ferdinand Ngoh Ngoh [le secrétaire général de la présidence] sont à l'heure actuelle aux avant-postes de la nouvelle candidature de Paul Biya », croit ainsi savoir le titre spécialisé. C'est le même Ferdinand Ngoh Ngoh, continue le journal, qui « poursuit la mobilisation au sein du camp présidentiel » : « après les parlementaires et ministres des différentes régions, l'influent secrétaire général de la présidence reçoit désormais les partis de la majorité ». Au point, d'ailleurs, d'éclipser le parti de la majorité, le RDPC. Mais, quelle que soit l'origine de cette candidature, cela ne change pas le constat : en l'état actuel des choses, pointe Cameroon Online, « ce scrutin pourrait maintenir [Paul Biya] au pouvoir jusqu'à presque 100 ans. » D'où cette question du Pays : après plus de 40 ans de règne, 50 s'il est réélu, « que deviendra le Cameroun après Biya ? » La fève de cacao dans le conflit dans l'est de la RDC C'est une enquête très complète publiée ce matin par Afrique XXI : le cacao, « premier produit agricole d'exportation de la RDC », rappelle le journal, financerait « le chaos ». Car dans le pays, c'est surtout à l'est, autour de la région de Béni, qu'est produite la précieuse fève… qui « attire plus que jamais les convoitises » entre, affirme le site, « les groupes armés (…) et des exportateurs prêts à tout pour augmenter leurs bénéfices ». Et ce en corrompant les agents de l'État notamment : Afrique XXI dénonce ainsi un trafic qui « se chiffre à plusieurs millions d'euros par an, et dont les premières victimes sont les petits producteurs et le fisc congolais », pointe le site. La marchandise circulerait notamment par la rivière Lubiriha, à la frontière avec l'Ouganda. Là-bas, assure l'enquête, la zone est sillonnée par les forces armées congolaises et ougandaises… pour « contrôler » la traversée, certes, mais aussi pour « faciliter » celle de « centaines de personnes et de marchandises qui échappent ainsi aux contrôles douaniers ». Ainsi, selon Afrique XXI, les propriétaires de cacao « négocient des deals » avec les autorités, pendant que « la cargaison reste dans des entrepôts illégaux, dans des maisons d'habitation, sur des chantiers en construction » voire « dans des entrepôts officiellement reconnus ». Puis, de jeunes gens passent la rivière en portant la marchandise sur leur tête, pour quelques centimes d'euros. Selon les informations du journal, les militaires de chaque côté de la frontière, eux, ferment les yeux, moyennant 2 000 francs congolais, ou 1 000 shillings. Les agents sur le terrain deviennent ainsi rien de moins que « les premiers artisans de la contrebande », accuse Afrique XXI. Et l'un des interlocuteurs du journal enfonce le clou : « Pensez-vous vraiment qu'une grande cargaison de cacao (…) peut-être frauduleusement exportée sans qu'aucun service de l'État ne soit au courant ? ».
Candidat ou pas ? Au Cameroun, l'avenir du président Biya provoque de multiples débats depuis que le porte-parole du gouvernement et celui du parti au pouvoir ont affiché publiquement leur désaccord. C'était au début de la semaine sur RFI. Ce vendredi, voici la réaction de Christopher Fomunyoh. Mais comme le grand essayiste camerounais est aussi le directeur Afrique du National Democratic Institute, un think tank américain proche du Parti démocrate, il s'exprime d'abord sur le sommet organisé mercredi par Donald Trump. En ligne de Washington, Christopher Fomunyoh répond à C. Boisbouvier. RFI : « Plus de commerce, moins d'aide », a dit en substance Donald Trump aux cinq chefs d'État africains qu'il a reçus ce mercredi à la Maison Blanche. Qu'est-ce que vous pensez de cette nouvelle approche des États-Unis avec l'Afrique ? Christopher Fomunyoh : Effectivement, je pense que peut-être, compte tenu des richesses naturelles existant sur le continent, ça va ouvrir de nouvelles perspectives. Et nous l'avons ressenti parce que, mercredi, les cinq chefs d'États à tour de rôle, chacun parlait des richesses naturelles de son pays. Et il est envisagé un autre sommet, peut-être au mois de septembre à New York, et peut-être que ça va changer le paradigme. Les contrats miniers, c'est l'un des arguments que les États-Unis mettent à présent sur la table. Est-ce qu'après 25 ans d'échec dans les Grands Lacs, cette stratégie pourrait réussir ? Peut-être que les deux États du Congo et du Rwanda, voyant un intérêt commun dans la possibilité de nouvelles richesses dans l'exploitation des minerais, pourront s'entendre à régler leurs conflits par des voies de négociations. Donc c'est à encourager si ça peut calmer les choses et éviter la perte en vies humaines qu'a connu le Congo à l'est de son territoire, c'est vraiment à saluer. Alors à propos de ces matières premières, pour l'instant, c'est la Chine qui exploite le plus de terres rares en Afrique. Est-ce que les États-Unis ont raison ou pas de vouloir entrer en compétition avec la Chine sur le terrain africain ? Effectivement, la compétition avec la Chine, je ne serais pas surpris si cela était entré dans le calcul par rapport même à l'invitation des cinq pays dont les chefs d'États se trouvent à Washington en ce moment. Donc, a priori, Washington a pris soin d'inviter cinq chefs d'États qui résistent à la force d'attraction de la Chine ? Je ne sais pas si c'est cela, l'indicateur qui a motivé le choix de ces cinq pays, mais c'est quand même des pays qui, à divers degrés, contiennent des ressources qui peuvent attirer le secteur privé américain. Sur RFI et France 24, au mois de mars dernier, le nouveau président du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, a révélé que les Chinois avaient souhaité installer une base militaire sur les côtes gabonaises, mais que le Gabon avait décliné la proposition. Est-ce que vous pensez que c'est l'une des raisons pour lesquelles ce président était invité à la Maison Blanche ce mercredi ? Effectivement, ça se voit que, depuis la transition au Gabon, le Gabon essaie de peser aussi dans les conversations diplomatiques avec Washington. On l'a ressenti aussi mercredi lorsque le nouveau président gabonais a fait étalage de son ouverture. Vous êtes Camerounais et vous suivez avec beaucoup d'attention le début de la campagne pour la présidentielle d'octobre prochain. Cette semaine, on a entendu le porte-parole du gouvernement nous dire que la candidature de Paul Biya à un huitième mandat n'était sûre qu'à 50%. Puis le porte-parole du parti au pouvoir RDPC nous dire que cette candidature était sûre à 100%. Comment vous réagissez ? Cela ne me surprend pas du tout. Tout au contraire, ça démontre ce que nous avons toujours décrié avec le régime en place, parce que nous avons vu le ministre René Sadi, par exemple, qui semble prendre la mesure de l'angoisse dans laquelle vivent les populations camerounaises quant à l'effectivité de la gouvernance et de la gestion du pouvoir par le président Paul Biya. Il a essayé d'être rationnel et même de rassurer dans une certaine mesure ces populations-là. Mais quelques heures après, nous avons été très surpris que le ministre Fame Ndongo sorte en se lançant dans un sophisme exacerbé, qui prête à confusion non seulement pour les Camerounais, mais aussi pour tous les Africains qui regardent avec curiosité ce qui se passe au Cameroun. Si Paul Biya vous demandait conseil aujourd'hui, qu'est-ce que vous lui diriez ? Je lui dirais clairement d'aller se reposer parce que, si je voulais être cynique, je dirais comme certains que la candidature de Paul Biya serait un cadeau. Le plus beau cadeau que le parti au pouvoir pourrait rendre à l'opposition. Parce que ce serait très facile de le battre dans une campagne où il ne pourra pas battre campagne, où il ne pourra pas faire des tournées dans les dix régions du pays, où il ne pourra pas interagir avec les journalistes et les populations. Mais je ne suis pas cynique à ce point. Je suis optimiste de nature et je lui dirais carrément : « en tant que grand-père, en tant qu'arrière-grand-père, c'est le moment de prendre votre retraite et d'être respecté par les Camerounais et par les Africains et par le monde entier ».
Le chef de l'État camerounais, Paul Biya, sera-t-il candidat à sa succession lors de la présidentielle du mois d'octobre prochain ? « C'est du 50/50 », répond ce lundi sur RFI le ministre camerounais de la Communication, René-Emmanuel Sadi. Dans cette interview, le porte-parole du gouvernement camerounais réagit également à la démission récente de ses deux collègues, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, et à l'annonce de leur candidature à la présidentielle à venir. « Au parti RDPC au pouvoir, les rangs sont en train de se resserrer », déclare-t-il. En ligne de Yaoundé, le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Les départs annoncés des ministres Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary de votre gouvernement, est-ce que ce n'est pas un coup dur à trois mois de l'élection présidentielle ? René-Emmanuel Sadi : Des alliés qui partent et non des moindres, effectivement, on peut forcément le regretter. Pour autant, nous ne croyons pas qu'il faille faire tout un drame de ces démissions de quelques membres du gouvernement, en l'occurrence des ministres appartenant au FSNC et à l'UNDP. Je le dis parce que le Cameroun est un pays de liberté et de démocratie et ceci est un acquis irréversible que nous devons incontestablement à l'engagement du président Paul Biya. Le RDPC, quant à lui, en prend forcément acte et le RDPC, fort de ses nombreux atouts et de son maillage territorial, reste debout et serein. C'est vrai que la concurrence sera sans doute un peu plus forte puisque nous avons perdu des alliés, mais le RDPC va s'organiser, les rangs sont en train de se resserrer et il est quasiment certain, de mon point de vue, que nous allons préserver cette position dominante que nous avons non seulement sur l'ensemble du pays, mais particulièrement dans la zone du septentrion. Enfin, pour ce qui est de la prétendue absence au sommet de l'État, il n'en est rien. Le président de la République conduit bel et bien les affaires de la République dans un style qui lui est propre, fait de discrétion et d'efficacité, sans tapage. Alors en effet, c'est Issa Tchiroma Bakary qui a parlé de l'absence de Paul Biya en tant que président de la République. Il a expliqué que, lors des réunions, le président ne s'exprimait plus, qu'il était absent et qu'il ne gouvernait plus. Qu'est-ce que vous répondez à cela ? Je pense que cette absence est une absence apparente. Cette absence apparente n'enlève rien à l'efficacité de l'homme et n'enlève rien à sa connaissance parfaite des dossiers. Il suit au quotidien tout ce qui se passe. Il est certainement l'homme le plus informé. Mais quand on a 92 ans, est-ce qu'il n'est pas normal qu'on ait quelquefois quelques absences ? Justement, à 92 ans, c'est un énorme mérite que de continuer à gouverner son pays. C'est un énorme mérite que de s'intéresser aux affaires de l'État, de suivre les dossiers. Je pense que la chance qu'on a, c'est que le président, à cet âge, a une mémoire phénoménale. C'est vrai, l'âge est là, il est important. Mais évidemment, quand on peut, malgré cet âge, continuer à suivre ses dossiers, c'est aussi un grand mérite qu'il faut saluer. Est-ce que le Secrétaire général de la Présidence Ferdinand Ngoh Ngoh n'est pas quelquefois le vrai patron du pays, quand le président n'est pas en mesure de gouverner à chaque heure de la journée ? Non, non, je ne dirai pas la même chose. Le Secrétaire général de la Présidence peut donc, en tant que collaborateur le plus proche du président de la République, le connaissant, il peut anticiper. Je peux vous dire qu'il est tenu de rendre compte et, s'il a anticipé que la décision qu'il a eu à prendre n'est pas celle qui convenait, le chef de l'État est en mesure d'apporter les corrections nécessaires et, évidemment, il s'exécute dans ce sens-là. Alors, à trois mois de la présidentielle, tous les grands partis ont investi leur candidat, ou du moins ont annoncé qui sera leur candidat. Tous sauf le RDPC au pouvoir. Pourquoi ? Tout simplement parce que le RDPC connaît les dispositions de la loi. Nous avons encore suffisamment de temps pour que le RDPC se prononce et donc nous attendons dans les meilleurs délais possibles sous la conduite de son président national, le président Paul Biya. Nous entendons nous décider dans ce sens-là. Le chef de l'État lui-même a laissé entendre que, le moment venu, il dirait à ses militants s'il est candidat ou non. Quand Paul Biya s'exprimera, est-ce que vous êtes certain qu'il dira : « Oui, je suis candidat ? » ou est-ce qu'il y a une hypothèse où il pourrait dire : « Eh bien, non, je ne serai pas candidat, ce sera quelqu'un d'autre » ? Je ne suis pas un devin, pour vous dire. Il se prononcera en son âme et conscience. Et c'est un homme d'une très grande clairvoyance, d'une très grande sagesse. Il saura dire à ses compatriotes la position qui sera la sienne. Mais pour dire les choses familièrement, à votre avis, c'est du 50/50, ou il y a plus de chances qu'il dise oui ou qu'il dise non ? C'est du 50/50. Forcément, puisqu'il l'a dit, qu'il se prononcera le moment venu. Forcément, c'est du 50/50. Donc le jeu est ouvert ! Écoutez, c'est lui qui nous a dit qu'il va se prononcer le moment venu. Ses militants, beaucoup ont fait des appels au président et c'est à lui qu'il appartient de répondre à ses militants. Et il peut y avoir une surprise ? Bon, peut-être que ça peut être une surprise dans un sens comme dans l'autre. À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: dans le sud-ouest anglophone, les élites du RDPC derrière Paul Biya
Créateur de contenu, ce nouveau métier permet aujourd'hui à de jeunes Camerounais de générer des revenus conséquents et de gravir les échelons dans la société. Leurs contenus sur les réseaux sociaux, Facebook, YouTube, TikTok influencent leur entourage. Les marques les sollicitent et grâce à des contrats de plus en plus juteux, certains réussissent à créer des entreprises. « Bonjour… vous avez fini avec les photos ? ». Depuis avril dernier, la créatrice de contenu Frida Choco Bronze passe ses journées ici au quartier Ndogbong de Douala, dans un appartement de trois pièces transformé en maison de production. « Nous sommes installés ici depuis trois mois. On fait des photos… La création de contenus a changé ma vie. » Monique production, en hommage à sa maman décédée, est l'aboutissement d'un rêve pour Frida. Après six ans passés sur les réseaux sociaux, elle cumule plus d'un million d'abonnés. Une popularité qu'elle a capitalisée. Désormais, elle est à la tête de sa propre société. « Aujourd'hui, nous gagnons entre 800 et un million [de francs CFA] par mois », estime son collègue Matip, qui gère l'entreprise. Les créateurs de contenus camerounais s'exportent Plusieurs créateurs de contenus sont ciblés par les marques qui en font des ambassadeurs. « Le créateur de contenus doit avant tout travailler sa crédibilité, souligne Leroufa Ndam, qui possède un catalogue riche d'une dizaine de créateurs. Le plus gros contrat que j'ai négocié est de plus 15 millions [de francs CFA]. » Aujourd'hui, les créateurs de contenus camerounais exportent leurs talents. Ils nouent des collaborations avec des Ivoiriens, Gabonais ou encore Congolais. Une démarche internationale qui fait grimper leur valeur. À lire aussiTunisie: les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux en quête de statut
Les années Biya, c'est le titre du livre qui vient de paraître aux Éditions du Schabel. Dans cette enquête de 700 pages, bâtie sur des confidences et des archives inédites, l'essayiste camerounais Haman Mana raconte en détail les 42 années et demie du président Paul Biya à la tête du Cameroun. Les succès comme les échecs. Tour à tour journaliste à Cameroon Tribune, puis directeur de publication au journal Mutations, puis patron du journal Le Jour, Haman Mana a été le témoin de beaucoup d'évènements sous la présidence de Paul Biya. À quatre mois de la présidentielle, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Haman Mana, l'un des temps forts de votre livre, c'est la présidentielle d'octobre 1992. Paul Biya a dû accorder le multipartisme. Dans le pays d'à côté, le Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso vient d'être battu par Pascal Lissouba. C'est le vent du changement. Et pourtant, Paul Biya est officiellement réélu, mais avec seulement quatre points d'avance sur John Fru Ndi, un score très serré. Est-ce à dire que le parti au pouvoir RDPC était moins aguerri, moins fort qu'aujourd'hui ? Haman Mana : Le parti RDPC était moins sophistiqué dans sa capacité à manipuler les chiffres. À l'époque, je pense qu'il y a une grande mobilisation autour du Social Democratic Front. De John Fru Ndi ? De John Fru Ndi et il y a ce raz-de-marée vers les urnes qui fait que tout le monde est d'accord là-dessus aujourd'hui. C'est John Fru Ndi qui a remporté ces élections, mais ce n'est qu'en dernière minute, à la Commission nationale de recensement des votes, avec un afflux de votes venant tardivement de l'Extrême Nord, qu'on a dû corriger les résultats. J'en parle parce que je suis un témoin oculaire. J'étais jeune journaliste à Cameroun Tribune et c'est moi qui ai couvert non-stop. On a appelé ça la Commission nationale de recensement des votes. Non, je pense que le pouvoir n'était pas encore aguerri dans ces techniques de modification des résultats de vote. Voilà. Vous rappelez aussi qu'en octobre 1992, le Nordiste Bello Bouba Maigari arrive troisième avec 19 % des voix. Est-ce que l'opposition aurait gagné si Fru Ndi et Bello n'avaient pas été divisés ? Si l'opposition avait été unie, peut-être que John Fru Ndi aurait gagné. Mais maintenant, c'est sans compter avec la volonté absolue, la volonté claire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais et de Paul Biya de rester au pouvoir. Alors John Fru Ndi est décédé, mais Paul Biya et Bello Bouba Maigari sont toujours là. Est-ce que vous pensez qu'on va les revoir tous les deux comme candidats en octobre prochain ? Ecoutez, ça dépend de l'arithmétique. À l'heure actuelle, on sait que Bello Bouba, politiquement peut-être, n'est plus ce qu'il était à cette époque-là. Donc cela fera partie des calculs. Maintenant, il y a l'inconnue Maurice Kamto. Est ce qu'on acceptera sa candidature ? À ce qu'il me semble, peut-être que Bello Bouba Maigari n'est pas un protagoniste décisif dans l'élection de 2025, sauf s'il adoube Maurice Kamto. Autre temps fort dans votre livre, la querelle territoriale entre le Cameroun et le Nigeria sur la presqu'île de Bakassi. On est en 1994 et vous dites que là, c'est une réussite pour le régime de Paul Biya ? Oui, bien sûr. Mon livre est là pour rendre compte de ce qui s'est passé. Mon livre n'est pas là pour peindre en noir un régime. Non. Et ce qui me semble, tout le monde est d'accord là-dessus, Paul Biya a bien joué. C'est une carte qu'il a bien jouée par une forme de pondération, par une forme d'utilisation de ses relais internationaux et également par l'expertise juridique locale. C'est là où on retrouve Maurice Kamto. On savait déjà que Maurice Kamto n'était pas forcément quelqu'un de favorable au régime en place, mais compte tenu de son expertise, il était l'une des figures de proue de l'équipe et, après avoir remporté sur le plan juridique, Paul Biya a engagé une négociation politique pour pouvoir obtenir ce qu'il avait gagné juridiquement. Là, c'était bien joué. Pendant ces 43 années de présidence de Paul Biya, il y a dans votre livre plusieurs fils conducteurs, la corruption, la répression. Vous parlez notamment des plus de 100 jeunes émeutiers de la faim qui sont tués à Douala en février 2008. Pourquoi avez-vous tenu à faire le portrait de l'ancien Secrétaire général de la présidence, Marafa Hamidou Yaya, qui est en prison depuis 2012 ? Oui, c'est pour dire l'absurdité qui entoure la question de la succession de Monsieur Biya et ceci depuis le début des années 2000. C'est-à-dire qu'il est question de couper en réalité toutes les têtes qui dépassent. Voilà ! Oui, vous citez l'ambassadeur des États-Unis à Yaoundé qui dit que « Marafa est en prison parce qu'il a pensé au pouvoir ». Exactement. Ça, ce sont les fuites de Wikileaks qui ont mis cela dehors. Et voilà ce qu'il est advenu. Et puis, dans votre livre, vous dites : « Je raconte le long chemin sur lequel Paul Biya a mené le Cameroun au bord de l'abîme, non sans la complicité de ce peuple qui, paresseusement, s'est laissé choir. » Oui, je pense que c'est trop facile de dire que Paul Biya a fait ci, Paul Biya a fait ça. La société civile camerounaise, le peuple camerounais, se lie lui-même les mains dans un pacte de paresse, de corruption. Non, en réalité, chez moi, il est plus question de piquer l'orgueil des uns et des autres afin qu'ils se ressaisissent. En réalité, c'est un appel à la réappropriation du Cameroun par les Camerounais. À lire aussiCameroun: à 92 ans, Paul Biya investit les réseaux sociaux à cinq mois de la présidentielle
Ligue des nations, et de deux pour le Portugal ! Après 2019, la Seleção das Quinas soulève le trophée une nouvelle fois, après avoir écarté l'Espagne à Munich. Menés à deux reprises, les Rouge et Vert sont revenus, et ont remporté la séance des tirs au but. Cristiano Ronaldo, 221 sélections et 138 buts, décisif, toujours utile au collectif ?Impact des remplaçants portugais et profondeur de banc : Leão, Neves, Nuno Mendes tous frais vainqueurs de la C1. Les ajustements tactiques et les changements ont-ils fait la différence face aux vainqueurs de l'Euro ? La Roja a eu la possession, a tiré 15 fois au but, mais n'a cadré que six fois. Lamine Yamal bien contenu par la défense adverse.À lire aussiLigue des nations : le Portugal fait chuter l'Espagne aux tirs au but et décroche le sacreLes Bleus sauvent l'honneur à Stuttgart !Après la déroute défensive face aux Espagnols, l'équipe de France a montré deux visages. Maignan s'est illustré, la VAR aussi. La bande à Deschamps a ployé sans rompre, pris l'avantage avant la pause. Mbappé en réussite. 50e but et 31e passe décisive en fin de rencontre (pour Michael Olise). Le capitaine n'avait plus marqué dans le jeu depuis un an. Attaque efficace, « bon état d'esprit », souligne Deschamps. Profondeur d'effectif, gestion des moments-clés, le 11 tricolore doit cependant gagner en maîtrise tactique, au milieu et en défense.À lire aussiLigue des nations : la France termine à la troisième place en s'imposant face à l'AllemagneMatches amicaux, la RDC reçue 2 sur 2Un premier succès (1-0) sur les Aigles maliens jeudi, un succès net 3-1, toujours à Orléans, aux dépens des Malgaches. Marc Brys toujours invaincu, les Camerounais ont dompté l'Ouganda vendredi soir à Marrakech. Les Ivoiriens battus par la Nouvelle-Zélande à Toronto samedi. Émerse Faé avait fait tourner, les Éléphants devront se reprendre face aux Canadiens de Jonathan David.En compagnie d'Hugo Moissonnier : Marco Martins, Naïm Moniolle, Dominique Sévérac et Hervé Penot – Technique/réalisation : Laurent Salerno – Pierre Guérin.
Ligue des nations, et de deux pour le Portugal ! Après 2019, la Seleção das Quinas soulève le trophée une nouvelle fois, après avoir écarté l'Espagne à Munich. Menés à deux reprises, les Rouge et Vert sont revenus, et ont remporté la séance des tirs au but. Cristiano Ronaldo, 221 sélections et 138 buts, décisif, toujours utile au collectif ?Impact des remplaçants portugais et profondeur de banc : Leão, Neves, Nuno Mendes tous frais vainqueurs de la C1. Les ajustements tactiques et les changements ont-ils fait la différence face aux vainqueurs de l'Euro ? La Roja a eu la possession, a tiré 15 fois au but, mais n'a cadré que six fois. Lamine Yamal bien contenu par la défense adverse.À lire aussiLigue des nations : le Portugal fait chuter l'Espagne aux tirs au but et décroche le sacreLes Bleus sauvent l'honneur à Stuttgart !Après la déroute défensive face aux Espagnols, l'équipe de France a montré deux visages. Maignan s'est illustré, la VAR aussi. La bande à Deschamps a ployé sans rompre, pris l'avantage avant la pause. Mbappé en réussite. 50e but et 31e passe décisive en fin de rencontre (pour Michael Olise). Le capitaine n'avait plus marqué dans le jeu depuis un an. Attaque efficace, « bon état d'esprit », souligne Deschamps. Profondeur d'effectif, gestion des moments-clés, le 11 tricolore doit cependant gagner en maîtrise tactique, au milieu et en défense.À lire aussiLigue des nations : la France termine à la troisième place en s'imposant face à l'AllemagneMatches amicaux, la RDC reçue 2 sur 2Un premier succès (1-0) sur les Aigles maliens jeudi, un succès net 3-1, toujours à Orléans, aux dépens des Malgaches. Marc Brys toujours invaincu, les Camerounais ont dompté l'Ouganda vendredi soir à Marrakech. Les Ivoiriens battus par la Nouvelle-Zélande à Toronto samedi. Émerse Faé avait fait tourner, les Éléphants devront se reprendre face aux Canadiens de Jonathan David.En compagnie d'Hugo Moissonnier : Marco Martins, Naïm Moniolle, Dominique Sévérac et Hervé Penot – Technique/réalisation : Laurent Salerno – Pierre Guérin.
Comme chaque dimanche sur RFI, c'est l'heure de découvrir les Têtes d'affiches de Denise Epoté, cette semaine avec Nicolas Brousse. Sur la manchette, le Camerounais Bienvenue Atchinale Adama, concepteur d'« Ecovirtuosahel », un processus de collecte de déchets numériques visant à lutter contre la pollution numérique. Ainsi que, la Togolaise Amadine Eza Adjo, fondatrice de « Nourrimoi », une solution visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.
On en parle comme d'un nouvel humoriste, pourtant Docta Kevin écume les scènes du pays depuis plus de dix ans. Le récent lauréat du prix RFI Talents du Rire a présenté son nouveau spectacle My Life au public de Douala et de Yaoundé. Docteur Kevin ne manque pas de charisme. Il se raconte avec autodérision dans un français limpide, un humour de famille sans grossièreté. « C'est éviter d'être vulgaire, dire des choses sans dire. On n'est pas obligé de prononcer des obscénités pour faire comprendre certaines choses aux gens. On peut parler de sexe sans prononcer le mot sexe. On peut parler de politique sans dire le mot politique. On peut parler de beaucoup de choses. Je pense que c'est un humour de valeur », estime le jeune humoriste.Ce soir à l'Institut français de Yaoundé, au Cameroun, son public est venu lui témoigner sa sympathie. Anita et Claudelle, qui ont vu les deux premières représentations de son spectacle, sont conquises : « Beaucoup de rires, beaucoup de joie et on se sentait vraiment impliqués. Le fait qu'il faisait participer le public, on se sentait réellement impliqué. Ce n'était pas un monologue. » « Pour moi, c'est un talent brut, pur et je pense que le meilleur reste à venir. Que du bonheur, vraiment du bonheur », témoigne cet autre spectateur admiratif.Pourtant, de l'aveu du lauréat RFI Talents du rire 2024, rien ne le prédestinait à faire carrière dans l'humour. Une aventure qu'il a cependant démarrée en 2012. Ce parcours, il le raconte aussi dans son spectacle My Life. « C'est vrai que c'est assez long à résumer, en une heure, ce n'est pas possible. C'est juste prendre quelques petites séquences marquantes de ma vie. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à raconter, mais "My Life", c'est un peu mon tout petit parcours dans le milieu de l'humour », estime-t-il.Dans le milieu de l'humour, le talent de Kevin est reconnu. Pour l'humoriste Ulrich Takam, au-delà d'être drôle, c'est aussi un artiste entreprenant : « Je le trouve super intéressant comme artiste parce qu'il y a une grosse volonté de donner aux autres. Avec sa petite troupe du Gospel Comedy Club, je trouve qu'il a commencé à entreprendre bien avant la célébrité, ce qui est déjà une très bonne chose. Au-delà d'être drôle, c'est un bel artiste. » Outre l'humour, Docta Kevin travaille également dans le secteur de la communication. Il a prêté sa voix à plusieurs entreprises pour des spots publicitaires. À 40 ans, le fondateur du Gospel Comedy Club aimerait désormais vivre de son art.À écouter aussiLa relève du rire: Première demi-finale à Cotonou, Bénin
Des hommes, des femmes, nus, humiliés, battus, lynchés par une foule qui filme. Cela se passe au Cameroun. « De l'enfer à l'exil », c'est un reportage de la journaliste Sophie Golstein et du monteur Rodolphe Clémendot, de TV5 Monde. Ils ont enquêté pendant trois ans sur le sort réservé aux personnes homosexuelles et trans dans ce pays qui pénalise toujours l'homosexualité. Sophie Golstein est ce matin la Grande invitée Afrique d'Alexandra Brangeon. RFI : Vous êtes l'auteure d'un reportage sur les violences contre la communauté LGBTQIA+ au Cameroun, intitulé « De l'enfer à l'exil ». D'où vous est venue l'idée de ce reportage ?Sophie Golstein : On peut dire que l'idée s'est imposée, puisqu'un membre de la communauté LGBTQIA+ au Cameroun nous a fait parvenir trois vidéos d'une violence insoutenable, quasi irregardable. Le jour même, nous avons fait un sujet montrant une des personnes que nous avons suivies ensuite, se faire lyncher par un certain nombre de personnes. Ils étaient une dizaine et ce sont les agresseurs qui ont filmé. À partir des témoins qui n'ont rien fait pour empêcher ce lynchage - c'était en novembre 2021 - nous avons décidé de suivre cette personne et de comprendre comment il était possible que de telles violences se déroulent. Qu'advenait-il de la personne agressée, des agresseurs ? Qu'avaient à dire les témoins ? Et qu'avaient à dire les autorités et l'ONG qui a porté plainte au nom de Bijoux, la personne agressée ?Est-ce que cela a été compliqué de faire ce reportage ? Est-ce que vous avez pu communiquer avec les autorités ? Est-ce qu'elles vous ont laissé faire votre travail ?Absolument pas. Nous avons déposé une demande de visa qui a été refusée illico presto. Nous n'avons pas eu de visa et nous avions commencé à faire travailler un collaborateur camerounais. Il a filmé pour nous la personne agressée, Bijoux, jusqu'au moment où elle est arrivée en Belgique. Là-bas, nous avons pu la rencontrer, ainsi qu'une autre personne que nous avons suivie également, Shakiro. Cette dernière est très connue sur les réseaux sociaux au Cameroun, puisque c'est une activiste LGBTQIA+ qui a obtenu, comme Bijoux, un visa humanitaire de la Belgique.Et quel est leur parcours ?Bijoux, c'est une jeune personne intersexe, donc avec des attributs féminins et masculins. Elle a connu un nombre de lynchages incroyable, plus d'une quinzaine en quatre ans. Elle travaillait, mais à partir du moment où elle a été agressée, et où les agresseurs ont mis en ligne des vidéos qu'ils avaient filmées, elle a arrêté. Si on la reconnaissait, c'était extrêmement risqué pour elle. Ces personnes-là peuvent tomber dans de véritables pièges. Du chantage est exercé à leur encontre, on leur demande de payer pour les laisser partir.On le voit dans ce reportage, les gens appartenant à cette minorité sexuelle ou de genre, sont persécutés, battus, lynchés, exclus de la société. Et le droit est du côté des agresseurs.D'une certaine façon, parce qu'il y a dans ce code pénal cette clause 347-1 qui rend les relations entre personnes de même sexe illégales. Oui, vous êtes passible d'une amende, mais vous êtes aussi passible d'une peine d'emprisonnement qui peut aller jusqu'à cinq ans. C'est ce qui est arrivé à Shakiro. Elle s'est retrouvée en prison. Son avocate a réussi à la faire sortir. Mais sitôt sortie, elle se retrouve en terrasse d'un restaurant avec une compagne et elle se fait lyncher à nouveau. Une fois qu'elles sont affichées, c'est terminé pour elles. Les agresseurs se sentent totalement désinhibés. Même si elles n'ont eu aucun mot compatissant pour la victime, les autorités ont quand même réagi trois semaines plus tard pour dire qu'il ne revenait pas aux Camerounais de rendre justice à la place de la justice.Est-ce que les victimes de ces violences portent plainte ?Rarement, parce que souvent ce sont des personnes qui sont livrées à elles-mêmes. La chance de Bijoux, si on peut dire, c'est d'avoir subi des violences avant ce lynchage-là. Elle était déjà suivie par une ONG camerounaise. C'est l'ONG qui a porté plainte pour coups et blessures, traitements inhumains et dégradants. Pas sûr que Bijoux aurait eu les moyens de porter plainte elle-même.Est-ce qu'il y a eu des cas où ces victimes ont obtenu justice et où les agresseurs ont été punis ?Tout à fait. Dans le cas de Bijoux, on arrive à suivre les trois ans d'enquête. Elle va au tribunal, l'audience est renvoyée. Finalement, la seule personne identifiée par la police comme ayant été l'un des agresseurs est condamnée à six mois de prison. Mais il n'a jamais effectué sa peine. C'est une situation complètement incroyable. La victime se retrouve en prison, dans son propre pays, à devoir se cacher pour ne pas subir de nouvelles violences. L'agresseur, lui, n'effectue pas la peine parce que la police ne va pas le chercher.
Les festivités des vingts ans de l'Association des producteurs de coton africain se sont tenues la semaine dernière à Garoua dans le nord du Cameroun, le bassin cotonnier du pays. Le lieu de la célébration n'a pas été choisi au hasard, car le Cameroun est le pays qui présente les meilleurs rendements du continent. Le rendement du coton camerounais se situe autour de 1 500 kg par hectare, alors qu'il est de moins de 850 kg par hectares au Burkina Faso ou au Togo, par exemple. Selon les acteurs sur place, ces bons résultats s'expliquent par le suivi des itinéraires techniques, c'est-à-dire le respect d'un cahier des charges rigoureux : la bonne préparation du sol, le respect des dates de semis, l'usage des bonnes quantités d'engrais, les doses d'insecticides recommandées ou encore leur ordre d'utilisation. La qualité des semences est aussi mise en avant.Pour en arriver là, il a fallu former les cotonculteurs et les accompagner. Autre spécificité au Cameroun : la sélection des producteurs. Un cultivateur qui ne parvient pas à un minimum de production est exclu du système. La dernière campagne s'annonce décevanteLa campagne 2023-2024 a permis au Cameroun de se hisser au troisième rang des producteurs du continent avec près de 400 000 tonnes de coton graine récolté. La dernière campagne est en train de se terminer et les prévisions mettent en avant une baisse significative de la production. Elle devrait péniblement atteindre les 290 000 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cette production plus faible que la normale : des phénomènes météo extrêmes avec une partie des récoltes inondées, et sur d'autres parties du territoire, une saison sèche qui s'est prolongée. Les attaques de jassides, des insectes ravageurs déjà connus en Afrique de l'Ouest, sont une autre problématique majeure. À cela s'ajoute des délais importants pour l'obtention des agréments des produits phytosanitaires adaptés, ce qui a retardé le traitement du coton. À lire aussiLes producteurs africains de coton subissent les cours mondiaux et le changement climatiqueLes petits producteurs s'endettent Autre spécificité, le Cameroun est le seul pays du continent à ne pas subventionner les engrais. À première vue, il s'agit d'un point positif qui tend à laisser penser que la filière a su être suffisamment efficace et rentable pour ne pas avoir besoin de soutien. Cependant, la réalité est un peu plus complexe. Un fond de roulement permet d'avancer les engrais aux cotonculteurs, un coût soustrait aux producteurs lors de la vente du coton après récolte.En réalité, beaucoup de petits producteurs vivent donc à crédit et cultivent pour rembourser les engrais. Ces dettes sont d'autant plus importantes que les prix des intrants ont grimpé en flèche depuis le début de la guerre en Ukraine. À Garoua, l'ensemble des acteurs de la filière espèrent un geste de la part des autorités. Ces dernières, le recul attendu cette année, mises à l'horizon 2030 sur une production de 600 000 tonnes.À lire aussiL'association des producteurs de coton africains élaborent leur feuille de route à Garoua
durée : 00:06:21 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Après d'immenses pertes russes l'an dernier dans la guerre en Ukraine, le président Vladimir Poutine veut recruter 160 000 personnes : des Russes mais aussi des Camerounais, Centrafricains, Ivoiriens, Nigérians se portent volontaires, sur la promesse de salaires élevés, ou sont enrôlés de force.
Les Lionceaux Indomptables n'ont pu faire mieux qu'un nul 0-0 face à l'Afrique du Sud lors de la deuxième journée de phase de groupes de la CAN U17. Un point qui ne suffit pas aux Camerounais, qui n'auront pas leur destin en main lors de la dernière journée.
Pour le Norwegian Refugee Council, c'est une des crises les plus négligées au monde. Pourtant, au Cameroun, dans les deux régions à majorité anglophone du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début d'une lutte armée entre groupes séparatistes réclamant l'indépendance d'un Cameroun anglophone et forces gouvernementales de Yaoundé. Cependant, la nature de la crise a beaucoup changé. Les mouvements se sont fragmentés. Il n'y a plus de front, mais des zones d'insécurité et les civils sont les premières victimes. Plusieurs acteurs de la société civile dénoncent la pratique du « calé calé » : où des citoyens sont arrêtés en masse par les forces de l'ordre avant d'être relâchés contre de l'argent. De notre envoyée spéciale de retour de Buea,Sylvia est une déplacée, installée dans la banlieue de Buéa, ville du sud-ouest du Cameroun. Régulièrement, tôt le matin, elle doit prend ses cinq enfants pour courir se cacher en forêt : « Quand ils veulent nous prendre, quand on entend qu'ils arrivent, on court. On va dans la forêt... Puis, certains vont vérifier, et si ça se calme, alors on rentre. » La dernière fois que Sylvia a dû se cacher, c'était un lundi. « Lundi, c'était "calé calé" », dit-elle.L'activiste Sally Ndape a les traits tirés après ces nuits passées à travailler sur les dossiers qu'elle défend. Fondatrice de l'ONG Community Initiative for Developmental Action (CIDA), Initiative communautaire pour l'action en faveur du développement, elle a recensé plus de 800 civils raflés par les forces de l'ordre ces derniers mois :« Chaque fois qu'ils arrêtent les gens, ils leur prennent de l'argent. Calculez 50 000 francs CFA multiplié par 50 personnes, ou 50 000 francs CFA multiplié par 300 personnes... C'est un business, c'est une façon d'extorquer de l'argent à une population qui souffre déjà du conflit. S'il s'agissait de lutter contre les groupes armés, de réduire la violence, ils procèderaient aux arrestations, interrogeraient les gens puis les laisseraient simplement partir. Mais ce n'est pas ce qu'il se passe. »« Ces extorsions par l'armée et la police doivent cesser »Dans son cabinet, l'avocat Edward Lyonga montre les différents prix reçus pour son travail en faveur des droits humains. « Quand vous êtes arrêté, vous pouvez être gardé au commissariat ou en cellule pendant 15 jours renouvelables. En septembre, plus de 80 civils ont été arrêtés dans un village appelé Bonakanda. Ils ont finalement libéré un bon nombre d'entre eux, mais 25 ont été emmenés au tribunal militaire, détaille l'avocat. J'y suis allé. Je me suis battu jusqu'à ce que tous soient libérés. Ça fait partie des cas de violations des droits humains engendrées par cette crise. »Pour Félix Agbor Balla, directeur du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique (CHRDA) figure de la société civile, ces pratiques sont délétères et sapent le retour à la normale : « J'ai rencontré beaucoup de gens impliqués dans la crise, pas pour l'indépendance ou le fédéralisme, mais pour se venger d'un gouvernement qui a violé leurs droits et les a opprimés. Ces détentions illégales, ces extorsions par l'armée et la police doivent cesser, parce que cela incite des Camerounais à haïr l'État. C'est très grave, pour un jeune homme, de haïr son pays. »Contacté, le ministère de la Défense du Cameroun assure que des actions de sensibilisation sont menées et que « les comportements déviants de certains militaires ne doivent pas être considérés comme un comportement d'ensemble ».À lire aussiCameroun anglophone: à Missellele, d'ex-«ambaboys» se reconstruisent dans un centre DDR [1/4]À lire aussiCameroun: près de Buea, un centre de rééducation prend en charge des blessures de guerre [2/4]
De passage à Paris, ville où il a découvert le MMA il y a plus de dix ans, Francis Ngannou a accordé un entretien exclusif à RMC Sport. Quelques mois après son retour victorieux en MMA, un KO au premier round sur Renan Ferreira pour remporter la ceinture PFL Super Fights, le Camerounais se confie sur son avenir dans le combat entre boxe (où il a plusieurs noms dans le viseur) et MMA. Le "Predator" revient aussi sur le combat de rêve contre Jon Jones et l'arrivée de la maison-mère de l'UFC (TKO) dans le noble art pour monter une ligue fermée avec l'Arabie saoudite. Interview avec l'ancien roi des lourds de l'UFC, immense champion qui ne manie pas la langue de bois.
Pour Samuel Eto'o, c'est la « remontada ». Après une année 2024 très éprouvante, l'ancienne star du football camerounais revient en force cette année. Hier, mercredi 12 mars, au Caire, il a été élu au comité exécutif de la CAF, la Confédération africaine de football. Il devient donc l'un des 21 patrons du football africain. Comment a-t-il réussi ? Jusqu'où peut-il aller ? Le journaliste sénégalais Abdoulaye Thiam, qui travaille à Sud Quotidien, préside la section Afrique de l'Association internationale de la presse sportive. En ligne du siège de la CAF, au Caire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : L'élection de Samuel Eto'o au comité exécutif de la CAF, c'était loin d'être gagné il y a encore une semaine, comment a-t-il réussi finalement ? Abdoulaye Thiam : Écoutez, vous avez parfaitement raison. C'est une très belle « remontada » comme d'ailleurs a l'habitude de faire son ancien club, le FC Barcelone. La vie de Samuel Eto'o fils, comme vous le savez aussi, a été parsemée d'embûches, mais il a toujours su tirer son épingle du jeu. Ce n'était pas facile. Il menait une bataille d'abord contre l'ancien président du comité de normalisation de son pays, Seidou Mbombo Njoya, mais aussi contre le ministre des Sports, mais également contre la Confédération africaine de football qui l'avait déclaré inéligible. Mais Samuel Eto'o étant Samuel Eto'o, il a poursuivi l'affaire jusqu'au TASS qui lui a donné finalement raisonLe TASS, qui lui a donné raison, c'est donc le Tribunal arbitral des sports. Mais en janvier dernier, comme vous l'avez dit, la CAF avait refusé qu'il soit candidat en prétextant « qu'il avait gravement violé les principes d'éthique, d'intégrité et d'esprit sportif en acceptant de devenir l'ambassadeur d'une société de paris sportifs ». Comment a-t-il réussi cette remontada finalement ? C'est tout à fait simple parce qu'il a saisi le TASS, il a amené tous ses dossiers, il a pris de bons avocats, il a défendu son dossier. Le TASS lui a donné raison. Il appartenait à la CAF de prendre une seule mesure, c'est-à-dire d'aller saisir ce qu'on appelle la Cour fédérale suisse. Mais la CAF était obligée, compte tenu de cette situation de fait qui s'imposait à elle, d'accepter cette candidature-là. Et Samuel Eto'o a fini par être élu. Il fallait le voir ici, au Caire, tout souriant, parce qu'il n'avait aucune pression. Il était sûr de passer. Il est passé comme une lettre à la poste.Et il a été élu par acclamation, c'est ça ?Absolument. Il a été élu par acclamation, comme plusieurs autres membres aussi de différentes zones. Et quand ils ont projeté la photo de Samuel Eto'o, effectivement, il y a eu quand même beaucoup plus de salves d'applaudissements comparé aux autres candidats. Donc, il reste toujours populaire, plus populaire même que le président de la Confédération africaine de football. Donc c'est de bonne guerre qu'il y ait une salve d'applaudissements quand on a cité le nom de Samuel Eto'o et surtout quand on a projeté son image au niveau de l'écran géant.Alors, vous l'avez dit, derrière la décision anti Samuel Eto'o du mois de janvier dernier, beaucoup, à tort ou à raison, ont vu la main du ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi et du Camerounais qui siégeait jusqu'ici au comité exécutif de la CAF, Seidou Mbombo Njoya. Mais est ce que le président de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepe lui-même, ne manœuvrait pas lui aussi en coulisse contre Samuel Eto'o ? Je n'irai pas jusque-là. D'autant plus que les organes qui s'occupent de l'éligibilité des candidats sont des organes indépendants. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'au niveau de ces organes, tous, ont déclaré Samuel Eto'o fils inéligible. Toutefois, il a poursuivi donc son combat jusqu'au niveau du Tribunal arbitral des sports. Il a obtenu gain de cause. Aujourd'hui, il est là. Reste à savoir maintenant si dans les quatre prochaines années, il envisagera de briguer la présidence de la Confédération africaine de football et pourquoi pas devenir président, par exemple, là où Michel Platini a échoué à l'Euro ?Oui. Vous dites qu'il peut viser dans quatre ans la succession de Patrice Motsepe ? Pourquoi pas ? Parce que c'est quelqu'un qui a beaucoup d'ambition. Quelqu'un qui est courageux. Beaucoup de gens le pensent ici, dans les coulisses. Samuel Eto'o pourrait être candidat. Pourquoi pas en 2029.Hier, au Caire, ont été élus également les six nouveaux représentants de la CAF au Conseil permanent de la FIFA. Et là, il y a de sacrées surprises, Abdoulaye Thiam ? Absolument. Il y a de sacrées surprises. D'abord, c'est le fait de voir Amaju Melvin Pinnick du Nigeria qui n'a pas été reconduit. Mais la plus grosse surprise, c'est Me Augustin Senghor, premier vice-président de la Confédération africaine de football, qui termine sixième sur six. Sur 53 voix, il n'a pu obtenir que treize. Là quand même, il y avait une grosse surprise, d'autant plus que partout en Afrique, on entend de lui que c'est quelqu'un qui est doté d'une probité intellectuelle et morale sans commune mesure.Est-ce à dire que pour être élu, il faut non seulement avoir un bon programme, mais manœuvrer en coulisse, avec peut-être des méthodes pas toujours orthodoxes ?De toute façon, ce sont des lobbys qui se saisissent de la CAF, de la FIFA, du CIO. Un peu partout, on constate qu'il y a des lobbys. Quand on regardait le dépouillement, on se rendait compte qu'on avait donné une liste à l'avance pour qui voter. Donc il y a trop d'arrangements dans les votes. Mais ça aussi, ce n'est pas l'apanage de la CAF. Je le dis et je le répète, que ça soit à la FIFA, que ça soit au CIO. Et c'est vraiment dommage, parce que la conséquence immédiate c'est qu'Augustin Senghor a remis sa démission à Patrice Motsepe, il ne va plus être premier vice-président de la Confédération africaine de football parce qu'il ne bénéficie plus de la confiance de ses pairs.À lire aussiPatrice Motsepe réélu président de la CAF, Eto'o au comex, Yahya à la Fifa
Au Cameroun, le parti d'opposition SDF, Social Democratic Front, qui s'est réuni en congrès extraordinaire, vient de désigner Joshua Osih comme son candidat à la présidentielle du mois d'octobre prochain. Le SDF a été longtemps la principale force d'opposition dans le pays. Depuis la dernière élection de 2018, il est moins en vue, mais cette année, il croit de nouveau en ses chances. En ligne de Yaoundé, le député Joshua Osih dévoile sa stratégie, qui pourrait bien s'inspirer de celle de Félix Tshisekedi en RDC. RFI : Dans votre programme, vous dîtes vouloir mettre fin aux violences dans les provinces du Nord-ouest et du Sud-ouest en seulement 100 jours. Comment vous allez vous y prendre ?Joshua Osih : Je pense qu'aucun autre parti politique ne connaît mieux le Nord-ouest et le Sud-ouest que nous. Nous savons ce qui se passe. Nous avons largement consulté sur la question. Nous avons parlé à toutes les parties en conflit et nous sommes sereins qu'en trois mois ou un peu plus, nous pouvons faire cesser la violence. Cela ne veut pas dire que la crise politique va s'arrêter. C'est pour cela que nous proposons en même temps de lancer un grand chantier qui devra aboutir au bout de trois ans sur un référendum constitutionnel. Cela va nous permettre de rétablir les équilibres politiques dans ce pays pour éviter des crises futures.Le président Biya, qui vient de fêter ses 92 ans, laisse entendre qu'il sera candidat à sa réélection en octobre prochain. Est-ce que vous pensez que son âge pourrait être un paramètre à prendre en compte dans la campagne ?Nous pensons que certainement l'âge du président de la République serait un handicap pour le pays si jamais il est élu. Vous savez, un président de la République à 100 ans, cela veut tout simplement dire que, si monsieur Biya devenait président de la République pour un autre mandat, le pays allait s'arrêter pour attendre la fin de son mandat. Sept années encore dans le noir, c'est quelque chose que la jeunesse camerounaise ne va pas accepter. C'est quelque chose que tous les Camerounais ne vont pas accepter. Nous sommes confiants que, qu'il soit candidat ou pas, son parti est dans l'impossibilité de gagner les élections de 2025.Dans vos discours, Joshua Osih, vous êtes moins véhément que Maurice Kamto. Est-ce à dire que face au RDPC au pouvoir, le SDF est dans une stratégie moins frontale que le MRC ?Ce n'est pas une question d'être moins véhément ou moins dans une stratégie frontale. C'est tout simplement parce que moi, j'ai appris à faire la politique auprès d'un très grand homme, John Fru Ndi et j'ai compris que, dans la politique, aucun adversaire n'est permanent. C'est déjà le premier point. Deuxièmement, il faut pouvoir se parler, même quand on est en désaccord. Donc, quand on fait la politique par les injures, et là je ne vise aucun parti politique, il y a malheureusement trop de personnes qui pensent qu'il faut passer la journée à insulter les uns et les autres. Nous sommes des adversaires politiques. La première des choses, c'est que nous devons nous respecter. Donc, je respecte le MRC, je respecte le RDPC, je respecte le PCRN, je respecte tous les partis politiques sur la place en attendant aussi d'eux un respect réciproque.En 2018, face à Joseph Kabila, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi avaient deux stratégies différentes et à la fin, c'est Félix Tshisekedi qui est devenu président. Est-ce que vous avez ce scénario congolais dans la tête pour octobre prochain ?Bien sûr et je pense que nous sommes très proches de l'UDPS. Nous avons accompagné l'UDPS lors de ces élections-là. Et donc nous sommes plutôt dans cette logique-là que dans celle de Martin Fayulu. En 1992, nous avons gagné l'élection présidentielle. Tous nous donnent raison que nous avons gagné cette élection. Mais nous avions oublié qu'il faut gagner l'élection et aussi pouvoir prendre le pouvoir. Ce sont deux choses complètement différentes et nous n'avons pas réussi à prendre le pouvoir en 1992. Plus jamais nous n'allons faire cette erreur. Quand on est en politique, il faut avoir la capacité de construire des ponts et de parler avec ceux qui ont perdu le pouvoir pour qu'ensemble, on arrive à construire ce pays. Il ne s'agit pas pour le SDF d'arriver au pouvoir et de mettre tout le monde du RDPC en prison, de les jeter en pâture etc. Non, il s'agit de démontrer que, quand je vais gagner, il n'y aura pas de chasse aux sorcières parce qu'on aura besoin des 30 millions de Camerounais pour rattraper les 43 années que nous avons perdues.Face au candidat du pouvoir, vous serez beaucoup d'opposants. Maurice Kamto, Cabral Libii , Akere Muna, Madame Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya et vous-même. Est-ce que par vos divisions, vous n'ouvrez pas un boulevard au candidat du RDPC au pouvoir ?Mutualiser nos forces dans les bureaux de vote, c'est une voie que nous pensons très importante. Que ceux qui sont dans les bureaux de vote où nous sommes absents nous représentent mutuellement. Et si tous ces autres partis que vous avez cités peuvent être présents dans les 30 000 bureaux de vote avec nous, cela fera que dans les bureaux de vote, il y aura une majorité de représentants de l'opposition par rapport au parti au pouvoir. Et dans ce cas-là, il n'y aurait aucune chance pour que le parti au pouvoir essaie de truquer les résultats. Nous sommes confiants que nous aurons les résultats que nous attendons. 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La saison de Philadelphie ne décolle toujours pas et l'avenir de la franchise est inquiétant : Joel Embiid pourrait de nouveau être opéré au genou et le Camerounais, prolongé en début de saison, va coûter très cher aux finances des 76ers dans les années à venir. Une question se pose donc : faut-il échanger le MVP 2023 ?Avant le All-Star Game, on en profite aussi pour se projeter sur la fin de la saison régulière. Spurs, Nuggets, Lakers, Bucks, Knicks, Celtics et Cavaliers : on fait le point sur les ambitions de chacune de ces équipes.Avec Chris Singleton et Nicolas Sarnak.Jacques Monclar, Rémi Reverchon, Mary Patrux, Xavier Vaution, Fred Weis et Chris Singleton décryptent l'actualité de la NBA dans le Podcast NBA Extra. En complément de l'émission lancée en 2012, beIN SPORTS a créé, avec ce podcast, un nouveau format pour revenir en profondeur sur la ligue nord-américaine de basketball. Chaque semaine, les membres de l'émission débattent autour de trois thèmes majeurs, qui font l'actualité de la NBA.
Au Cameroun, le marché des parfums, eaux de toilette et autres produits de beauté représente plus de 30 milliards de francs CFA. Face aux nombreuses importations, des entreprises locales se lancent dans la fabrication des parfums, pour essayer de gagner des parts de marché. De notre correspondant à Yaoundé,Dans sa petite unité de fabrication à Douala, Duplex Mbeleck parle de parfum avec passion. Pourtant, cet entrepreneur de 35 ans, qui a toujours détesté les mauvaises odeurs, arrive dans le domaine un peu par hasard. « J'ai lu que le Cameroun dépense plusieurs milliards pour importer les parfums et ça m'a révolté. Ça veut dire qu'il y a un très grand marché et on est en train de perdre de l'argent en important le parfum », explique-t-il.Les effluves agréables de mandarine, citron, cannelle, ou encore vanille embaument cette petite cuisine transformée en laboratoire, dans laquelle il crée ces senteurs.Poivre et jujubes en flaconSur l'évier, sont disposées des écorces de hiomi, un arbre cher au peuple bassa du Cameroun, et des épices de l'ouest du pays, comme le poivre et les jujubes. « On essaye d'extraire ces molécules pour avoir un parfum qui nous est familier, confie-t-il. J'ai acheté ces écorces sur les marchés locaux, mais il y a des produits que nous sommes parfois obligés d'importer, comme les huiles essentielles. Avec ça, j'ai fabriqué trois gammes de parfums pour les femmes et les hommes ».Aujourd'hui, son entreprise, basée au quartier Makepe, à Douala, qui emploie directement et indirectement près de 40 personnes, fait son chiffre d'affaires grâce à une collaboration avec une trentaine de distributeurs, comme Marianne, une étudiante de 20 ans qui distribue ces parfums pour financer ses études : « Je prends les produits ici à 8 000 et je les revends à 10 000 francs CFA. Ça me fait une marge assez conséquente ».À lire aussiCameroun: une fiscalité 2025 faite pour encourager le «zéro déforestation»« Avec 3 000 francs, j'ai un bon parfum »Grâce à des prix plus accessibles que les parfums importés, la marque camerounaise se fait progressivement un nom. Loïc Djob fait partie des fidèles de la maison : « On trouve tout type de senteurs, boisées, fruitées… Avec 3 000 francs CFA, j'ai un parfum qui est de bonne qualité, c'est un prix gérable pour le Camerounais moyen ».Après un an de présence sur le marché, la PME revendique un chiffre d'affaires de 10 millions de FCFA. Un chiffre qui devrait tripler, selon les prévisions de l'entreprise, qui annonce la création de 500 emplois indirects au cours de l'année 2025.À écouter dans 8 milliards de voisinsAux sources des parfums du monde
À la fin des années 1950, la France a mené au Cameroun une « guerre » marquée par des « violences extrêmes », affirme un rapport d'historiens français et camerounais, qui a été remis le mardi 28 janvier 2025 à Yaoundé au président camerounais Paul Biya. Y a-t-il eu des avancées sur les circonstances de la mort de l'indépendantiste Ruben Um Nyobé et sur les commanditaires de l'empoisonnement de son camarade Félix Moumié ? Quelles suites attendre de ce rapport ? Karine Ramondy est l'une des 14 autrices et auteurs de ce document de plus de 1 000 pages. Elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous que la France a mené une «guerre totale » au Cameroun ? Karine Ramondy : Déjà, on commence par dire que la France a mené une « guerre » au Cameroun. Une guerre de décolonisation. C'est déjà poser quelque chose qui ne va pas de soi, surtout en France où cette page d'histoire est relativement méconnue, même s'il y a eu déjà des ouvrages fondateurs sur cette question. Pourquoi une « guerre totale » ? Parce qu'on part évidemment du constat qu'il y a eu véritablement des violences répressives qui ont été exercées par les autorités coloniales et l'armée française, avant et après l'indépendance, et que ces violences se sont peu à peu inscrites dans ce qu'on appelle la doctrine de la guerre révolutionnaire, qui pratique donc un certain nombre de violences physiques, psychologiques, des violences collectives, des déplacements forcés de populations.Pourquoi déplace-t-on les populations ? Parce qu'une population regroupée, c'est une population qui est coupée de ses bases familiales, claniques. Et ça permet aussi, quand on regroupe les populations, de mieux les contrôler et d'avoir une véritable action psychologique sur ces personnes.Le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobé est abattu dans le maquis. Ses carnets personnels sont alors saisis par l'armée française, mais depuis, ils sont introuvables. Est-ce que vous avez pu en savoir plus ? Alors, écoutez, oui, parce qu'évidemment, on savait qu'il y avait une très forte attente sur ces carnets. Nous avons vraiment retourné toutes les archives [militaires] de Vincennes pour retrouver ces carnets. Nous n'avons malheureusement pas pu retrouver ces carnets. Par contre, là où nous avons fait une véritable avancée, me semble-t-il, c'est que ces fameux carnets, qui ont été retranscrits par Georges Chaffard dans son ouvrage Les Carnets de la décolonisation.Le journaliste Georges ChaffardTout à fait. Et nous avons découvert qu'il y a eu très clairement une correspondance entre Lamberton, le lieutenant-colonel Lamberton,Donc l'un des chefs de la répression françaiseTout à fait, entre Lamberton et Georges Chaffard, à qui Lamberton aurait donc fourni une recopie de ces carnets. Ce qui signifie donc, en fait, qu'on a progressé sur la traçabilité de ces carnets.À partir de 1958, vous dites que, côté français, la répression au Cameroun est également supervisée à Paris par Jacques Foccart, le conseiller spécial du général De Gaulle. Qui a donné l'ordre de tuer par empoisonnement Félix Moumié, ce sera le 3 novembre 1960 à Genève ?Là encore, les ordres ne sont jamais écrits, ou très rarement. Donc on a pu retracer une chaîne de commandement hypothétique, mais qui est réelle, dans le sens où, en fait, on voit très bien comment cette chaîne de commandement a pu se mettre en place, tout simplement parce que nous avons eu aussi accès à des archives, qui étaient jusqu'alors classifiées, sur William Bechtel, qui était l'agent du SDECE [Service de documentation extérieure et de contre-espionnage - NDLR], qui a donc empoisonné Félix Moumié à Genève quelques jours avant son décès, le 3 novembre, comme vous l'évoquiez.C'est assez intéressant parce que ces archives nous ont permis de creuser sur le portrait de cet agent qui apparaissait comme un simple honorable correspondant au départ. Mais là, on s'aperçoit que c'est vraiment un cador du renseignement et quelqu'un d'extrêmement introduit, protégé, qui a même pu peut-être laisser beaucoup de preuves derrière lui car il savait qu'il ne serait absolument pas inquiété.Alors, vous écrivez qu'il s'agit d'un assassinat politique impliquant la responsabilité du gouvernement français. Est-ce que Foccart est dans le coup ? [Rires] Oui.À l'origine de ce rapport, que vous avez rédigé avec vos 13 collègues camerounais et français, il y a une initiative du président français Emmanuel Macron. Aujourd'hui, qu'attendez-vous de lui ? Des suites. Nous lui avons formulé un certain nombre de recommandations. C'est une reconnaissance effective de certains faits par des discours, par une lettre. Il y a aussi une très forte demande pour inscrire cette page d'histoire totalement méconnue, ou très peu connue, dans les programmes scolaires. C'est une évidence.Alors du côté du Manidem d'Anicet Ekane, qui est l'un des partis qui se revendiquent de l'héritage de l'UPC de Ruben Um Nyobe, on dit que « les Camerounais ne peuvent pas demander au bourreau de faire le bilan de son œuvre » et que l'initiative mémorielle d'Emmanuel Macron vise en fait à disculper la France de ses responsabilités.Je dirais que les historiens n'ont pas de nation. Ils travaillent en objectivité sur des archives et, pour la plupart d'entre nous, nous ne nous sommes pas illustrés pour avoir réalisé des travaux qui étaient à l'éloge « des bourreaux », pour reprendre vos termes. Donc, je pense que, si on veut considérer qu'aujourd'hui, en France, des historiens français ne peuvent pas écrire cette histoire avec objectivité, c'est faire injure à notre expertise.
Célestin Tawamba, président du GECAM (Groupement des entreprises du Cameroun), le patronat désormais unifié, est notre grand invité de l'économie. Interrogé par Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cet entrepreneur chevronné s'exprime sans détour sur les grands enjeux économiques en Afrique centrale et sur l'ensemble du continent : le contexte de crise dans la zone CEMAC, la réforme du Franc CFA, les questions de souveraineté, la nécessaire évolution de la gouvernance. L'émission est à regarder en vidéo via ce lien.Également fondateur du groupe Cadyst Invest présent notamment dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, Célestin Tawamba revient sur l'évolution de ses entreprises, mais aussi sur les problématiques économiques nationales : la sécurité alimentaire, l'inflation, la fiscalité et les attentes du secteur privé en vue de l'élection présidentielle programmée à la fin de l'année 2025.
Célestin Tawamba, président du GECAM (Groupement des entreprises du Cameroun), le patronat désormais unifié, est notre grand invité de l'économie. Interrogé par Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cet entrepreneur chevronné s'exprime sans détour sur les grands enjeux économiques en Afrique centrale et sur l'ensemble du continent : le contexte de crise dans la zone CEMAC, la réforme du Franc CFA, les questions de souveraineté, la nécessaire évolution de la gouvernance. L'émission est à regarder en vidéo via ce lien.Également fondateur du groupe Cadyst Invest présent notamment dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, Célestin Tawamba revient sur l'évolution de ses entreprises, mais aussi sur les problématiques économiques nationales : la sécurité alimentaire, l'inflation, la fiscalité et les attentes du secteur privé en vue de l'élection présidentielle programmée à la fin de l'année 2025.
Les suites du témoignage que vous avez pu entendre mercredi sur notre antenne : celui d'un ressortissant camerounais combattant malgré lui comme supplétif de l'armée russe dans l'Est de l'Ukraine. Il dit avoir été dupé après avoir pensé se rendre en Russie sur la promesse d'un emploi de concierge dans un camp militaire. C'est aussi ce qui est arrivé à un autre ressortissant camerounais, dont l'épouse est sans nouvelles depuis fin juillet 2024. Un homme parti pour la Russie dans la promesse de gagner la Pologne. Faute d'argent, il a signé un contrat pour une formation militaire, envoyé en mission après seulement quelques semaines, à son corps défendant. Aujourd'hui, Linda, un prénom d'emprunt, souhaite alerter sur cette situation et dénoncer des intermédiaires douteux. Elle raconte son histoire. RFI : Pourquoi votre mari a-t-il décidé de partir pour la Russie, quelles étaient ses intentions ? Linda : Déjà, il ne partait pas en Russie, il partait en Pologne. Mais le service d'immigration par lequel il avait fait la procédure lui a dit qu'il va d'abord s'arrêter en Russie, le temps pour eux de le relancer pour la Pologne. Bon, ils lui ont dit que quand il va arriver en Russie là-bas, il va travailler quelques mois. Ils ont dit qu'ils vont le loger, puis lui faire des papiers pour aller en Pologne. C'était une agence camerounaise. Il n'était pas trop entré dans les détails et ne m'avait pas tout expliqué. Il m'avait juste dit qu'il allait vivre chez un monsieur, le temps pour eux de lui trouver du travail là-bas en Russie. On lui a demandé d'avoir une somme d'argent : 1 million de FCFA. Qu'il lui fallait 1 million de FCFA, qu'ils vont convertir en roubles pour qu'il puisse s'en sortir les premiers temps là-bas en Russie. Bon, vu qu'il n'avait pas les 1 million, qu'il avait déjà payé le billet d'avion, ils lui ont proposé l'armée. La veille, ils lui ont fait miroiter le bon côté, les avantages de l'armée. [ils lui ont dit que ] c'est juste une formation, qu'il n'y avait aucun danger, et qu'il ne devrait pas avoir peur. Le 5 juin, il doit quitter Douala et le 4 juin, alors qu'il n'a pas le million qu'on lui demande pour son arrivée, on lui dit, tu viens quand même. Et si tu n'as pas les moyens c'est pas grave, tu peux aller faire une formation militaire pendant quelques mois, c'est ça qu'on lui a dit ? C'est ça en fait, c'est ça. Et à aucun moment on lui a dit qu'il irait combattre ? On ne lui a jamais dit ça. Il n'avait pas l'air inquiet ? Non, parce que le monsieur l'a mis en confiance. Bon, vu qu'il a compris qu'on va lui payer plus de 2 millions, je ne sais pas, ça lui a mis des étincelles dans ses yeux et il a fait le choix de l'armée. On est au mois de juin, il arrive à Moscou et donc il est envoyé dans un camp militaire. Qu'est-ce qu'il vous raconte ? Ils sont d'abord allés à Pskov. Ils étaient trois. Avec deux autres Camerounais Oui, deux autres Camerounais qu'il a rattrapé à l'aéroport. Là-bas, ils n'ont même pas fait 2 semaines. La situation était déplorable là-bas. Il me dit que vraiment c'est compliqué. Il n'y a pas moyen de dormir. Ce qu'on leur sert à manger n'est pas différent de la nourriture du chien. Bon, ils n'ont pas fait 2 semaines, ils sont ensuite allés à Donetsk. C'était quand même un peu mieux parce qu'ils avaient une chambre là-bas, ils avaient un lit et dans leur cuisine, ils avaient un frigo. Le frigo était rempli. Les conditions matérielles étaient meilleures. Le problème, c'est que Donetsk c'est juste à côté du front ? Voilà ! Moi, je ne savais pas. Lui-même ne savait pas, parce qu'il m'avait dit que d'après ses recherches, Donetsk est une des villes de l'Ukraine que la Russie a prises. Mais il me disait quand même qu'ils entendaient souvent les coups de feu. Et à quel moment il a compris qu'il allait devoir à son tour aller au combat ? Il m'avait appelé un soir, il m'avait dit que durant le rassemblement, les commandants, les supérieurs l'ont pointé du doigt et ils lui ont dit qu'ils vont bientôt aller en mission. Il avait fait 2 semaines de formation en tout et pour tout et on l'envoyait déjà ? On l'a envoyé déjà. Moi, j'avais tellement peur. Je lui ai dit que ça, c'est déjà de l'arnaque. Ce qu'il me disait, c'était de prier, parce qu'il me connaît comme une femme pieuse. Il a demandé de beaucoup prier pour lui. Donc, le 26 juillet à 17 h 00, il apprend qu'il part en mission ? Oui. Vers 20 h 30, vous discutez, il vous dit de prier pour lui, qu'il partait en mission pour 7 à 10 jours ?Oui. Et c'est votre dernier contact ? C'est notre dernière conversation jusqu'à ce jour. Tout cela, il l'a fait pour venir en aide à sa famille, à votre famille ?Ses parents sont tellement pauvres, c'était lui qui était le pilier de sa famille. Il est l'aîné d'une famille de 4 enfants. C'est lui qui payait la scolarité de ses petits frères, c'est lui qui envoyait l'argent à sa mère chaque semaine pour que sa mère puisse préparer à manger. Son père ne travaille plus parce qu'il a des soucis de santé. Il m'a laissé avec un bébé. À son départ, l'enfant avait à peine 2 mois. Qu'est-ce que vous demandez aux autorités de votre pays ? C'est de nous aider à le retrouver, même s'il est mort, et que si on le retrouve, même s'il est vivant, qu'on le rapatrie au pays. Ses parents souffrent vraiment depuis qu'il n'est plus là. Ses parents ne dorment pas. Sa mère m'appelle, chaque jour, elle pleure. Pareil pour son père. Tout le monde est dépassé, nous sommes tous inquiets. Vraiment, nous supplions l'autorité camerounaise à faire quelque chose pour nous. Parce que nous ne sommes pas les seuls. Il y a plusieurs familles aussi dans cette situation et que s'il y a moyen d'arrêter même les services d'immigration là, toutes ces personnes qui amènent leurs frères à la mort, si on peut même mettre la main sur ces gens pour les empêcher de continuer à faire du mal. À lire aussiUkraine: «Les Africains en première ligne, les Russes restent au camp», confie un Camerounais envoyé au front
Présenté par ses pairs comme l'un des meilleurs danseurs camerounais, Arsène Etaba écume les rues et salles de danse du Cameroun, d'Afrique et du monde pour des battles ou des festivals depuis bientôt 10 ans. Le directeur artistique de la compagnie The Perfomers, Arsène Etaba, présente ce week-end, au laboratoire Othni de Yaoundé, son premier solo, intitulé « Les dieux dansent mal ». Une performance dans laquelle il interroge la gouvernance des dirigeants. De notre correspondant à Yaoundé,Le corps sculpté d'Arsène Etaba transpire la danse. Son sens inné du rythme, la grâce de ses mouvements et son énergie explosive font trembler le plancher du laboratoire Othni, où il se prépare devant quelques admirateurs.« Je pense que c'est la danse qui m'a choisi. Dans la danse, j'ai trouvé beaucoup d'autres facilitations. J'ai trouvé beaucoup d'autres ouvertures. J'ai été lauréat du prix Goethe-Découverte en 2022, rappelle-t-il. Mais avant ça, j'avais déjà eu la grâce de rencontrer Zora Snake, chorégraphe performeur, une légende de la danse également au Cameroun, qui m'a fait connaître l'Europe pour la première fois avec sa pièce Shadow survivors. Et c'est de là en fait qu'un autre chorégraphe, Serge Aimé Coulibaly du Faso Danse Théâtre, m'a récupéré. » « Il nous était interdit à une certaine période de danser dans nos propres rues »La danse, sa passion, l'a accompagné jusque dans son cursus académique. L'année dernière, à l'université de Douala, il en a fait le sujet de sa thèse en pharmacie sur le thème « La danse comme thérapie ». Quand Arsène Etaba danse, c'est aussi pour passer un message. Pour cela, il a créé un style hybride, la Djeum.« La djeum est une danse afro urbaine qui est née à la suite d'événements fâcheux, je dirais, parce qu'il nous était interdit à une certaine période de danser dans nos propres rues, déplore le danseur. Alors moi, en tant que citoyen camerounais, jeune camerounais, entrepreneur, passionné d'art et de culture, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il m'était interdit de danser chez moi. Surtout que mes semblables, mes proches aimaient bien ce que je faisais. Donc, c'est parti d'une frustration. »Une source d'inspiration pour les jeunes danseursHuit ans après ses débuts dans le ballet universitaire et sa participation à plusieurs festivals en Afrique et dans le monde avec les compagnies Mugnal du Cameroun et surtout Faso Danse du Burkina Faso, Arsène est devenu une source d'inspiration pour d'autres jeunes. Rose Gweha, récente lauréate du prix Goethe-Découverte en performance scénique, le suit à la trace : « Pour moi, c'est la référence comme danseur avec les compétitions, la danse de création, j'ai fait tout ce qu'il fait, donc j'espère pouvoir être comme lui plus tard. » Arsène Etaba est sur scène avec son premier spectacle solo « Les dieux dansent mal », qu'il joue ce week-end du 17 janvier à Yaoundé. Ensuite, direction l'Autriche, première étape d'une nouvelle tournée mondiale.À écouter dans le Grand invité AfriqueAngel Kaba: «Jamais je n'aurais imaginé créer un spectacle qui touche le cœur des gens comme ça»
Ce sont les « malgré nous » de Poutine, ces combattants étrangers intégrés, par la ruse, à l'armée russe, aux côtés de leurs compatriotes volontaires pour aller combattre sur le front ukrainien. Des milliers de Sri-lankais, d'Indiens, de Népalais et beaucoup d'Africains venus du Bénin du Cameroun ou bien encore de Centrafrique, tous attirés en Russie par des offres d'emplois trompeuses, assorties de salaires mirobolants. Ils pensaient être chauffeur ou mécanicien, les voilà désormais en première ligne perdus dans le Donbass. Véritable « chair à canon » étrangère pour l'armée russe. Comment les recruteurs de Moscou usent-ils de tous leurs leviers pour enrôler ces hommes ? La stratégie du Kremlin pour renouveler ses troupes passe-t-elle par un véritable « trafic d'êtres humains » ?Avec : - Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors - François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. À lire aussiUkraine: «Les Africains en première ligne, les Russes restent au camp», confie un Camerounais envoyé au front
Du Maroc partent des habits traditionnels, des produits cosmétiques… Du Sénégal, de Guinée, de Côte d'Ivoire sont exportés souvent des produits alimentaires. À l'origine de ce petit commerce entre le royaume chérifien et les pays d'Afrique subsaharienne, il y a des marchands dont le business dépend des difficultés à franchir les frontières. De notre correspondant au Maroc,Il parle en darija, le dialecte marocain, ponctué de quelques mots de français, le tout avec l'accent sénégalais. « Je commence à maîtriser un peu les prix en darija. Ça permet d'attirer le client ! Je m'appelle Khadim Gningue, je suis sénégalais, je suis au Maroc depuis trois ans. »Et depuis trois mois, Khadim, 28 ans, est vendeur au Habous, un quartier réputé pour ses boutiques d'artisanat : « Il y a beaucoup de francophones qui viennent acheter, des Sénégalais surtout, des Ivoiriens, des Camerounais. Ils achètent beaucoup de produits, ceux à base d'argan notamment. Il y a des grossistes, il y a des petits revendeurs, mais aussi des gens qui viennent pour prendre des souvenirs. »Des valises de marchandisesParmi les best-sellers, il y a aussi « les caftans, très demandés pour les cérémonies, les mariages... Ça marche bien. Les Sénégalais par exemple aiment beaucoup la mode marocaine ». Et pour transporter ces marchandises, une solution s'est mise en place ces dernières années. Des transitaires informels font la navette par avion et proposent de louer leurs valises : « Ils collectent les marchandises pour remplir deux ou trois valises de 23 kilos. Ceux qui veulent faire transporter des objets les payent au kilo. Il y a aussi le transport terrestre, mais c'est beaucoup plus long, une à deux semaines. »Les transitaires ne repartent pas les mains vides de leur pays d'origine. Miel, beurre de karité... Certains produits sont très prisés au Maroc. Le royaume compte par ailleurs une importante diaspora venue d'Afrique subsaharienne.À lire aussiÀ Casablanca, les Ivoiriens peu convaincus par la réinstauration des visas pour entrer au Maroc« Avec ce visa, qu'est-ce qu'on va devenir ? »Dans la médina de Casablanca, Sita Diakité propose sur son étal de l'alloco, de l'attiéké qu'elle ramène de Côte d'Ivoire. « Je fais des allers-retours. J'achète la marchandise à Abidjan, une fois de retour au Maroc, je prends des djellabas, des caftans que je vais ramener à Abidjan… Mais avec ce visa, qu'est-ce qu'on va devenir ? » Depuis le 1ᵉʳ septembre, à la demande de la Côte d'Ivoire, le Maroc a réintroduit le visa pour les Ivoiriens. Le commerce de Sita est menacé : « On fait comment maintenant ? On est foutus ? Ils demandent trop de papiers ! »Dans une région du monde encore trop peu intégrée économiquement, le petit commerce entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne dépend aujourd'hui de la capacité des transporteurs à traverser les frontières.À lire aussiLe Maroc propose au Mali, Burkina et Niger une alliance économique et géopolitique
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur la trêve entre le Hezbollah et Israël et une manœuvre militaire américaine autour de Taïwan. Massacre de Thiaroye : vers l'ouverture d'une enquête en France ? À quelques jours des commémorations des 80 ans du massacre de tirailleurs sénégalais par les forces coloniales françaises dans la banlieue de Dakar, des députés français ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire la lumière sur ce drame ? Alors que les témoins de cette répression sont décédés, comment l'enquête pourrait-elle se dérouler ? Qui pourrait être entendu ? Avec Florence Morice, journaliste au service Afrique de RFI. Guerre au Liban : malgré la trêve, Israël continue à bombarder Après deux mois de guerre ouverte, l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi. La trêve prévoit notamment le retrait des forces du mouvement chiite et de l'armée israélienne du sud du Liban. Pourquoi Benyamin Netanyahu a-t-il accepté cet accord maintenant ?Avec Pierre Olivier, journaliste au service France de RFI. Taïwan : bras de fer États-Unis-Chine Dénoncé par Pékin puis confirmé par Washington, un avion de chasse américain a survolé le sensible détroit de Taïwan. Comment expliquer cette manœuvre militaire ? Quelle a été la réaction de la Chine ? Avec Cléa Broadhurst, envoyée spéciale de RFI à Pékin. Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taïeb. Aujourd'hui, elle revient sur un sujet qui ne manque pas de faire réagir les Camerounais. Le combattant de MMA Francis Ngannou a posté sur ses réseaux sociaux une photo de lui portant un maillot des Lions indomptables... floqué Vinicius Jr. ! Le joueur brésilien serait-il prêt à intégrer l'équipe nationale du Cameroun ? Un test ADN prouve que ses ancêtres sont issus d'une tribu de l'ouest du pays...
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Vé Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan• Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Positive Vodoun - BIM : Bénin International Musical► Cheat On Me - Burna Boy.
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Drafté en 21ème position de la dernière draft par New Orleans, Yves Missi a répondu aux questions de Rémi Reverchon dans le dernier SNL. Dans une équipe des Pelicans au plus mal dans la Conférence Ouest, le pivot camerounais essaye se se faire une place, après avoir démarré le basketball sur le tard en Belgique puis de partir aux Etats-Unis pour tenter sa chance en NCAA, du côté de Baylor.Par Rémi Reverchon.Jacques Monclar, Rémi Reverchon, Mary Patrux, Xavier Vaution et Chris Singleton décryptent l'actualité de la NBA dans le Podcast NBA Extra. En complément de l'émission lancée en 2012, beIN SPORTS a créé, avec ce podcast, un nouveau format pour revenir en profondeur sur la ligue nord-américaine de basketball. Chaque semaine, les membres de l'émission débattent autour de trois thèmes majeurs, qui font l'actualité de la NBA.
Au sommaire du «Café des Sports» (RFI et France 24). Diffusion : 16h10 TU et 21h10 TU. (Disponible sur RFI, France 24, Facebook Live RFI et YouTube Live RFI). - CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée ! ; - Vinícius, le Camerounais ? ; - Ligue des Nations 2025 : des chocs au programme ; - Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ? CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée !Les 24 équipes qualifiées sont connues. Quels enseignements tirer de cette phase ?Vinícius, le Camerounais ?La star brésilienne aurait des ancêtres au pays des Lions indomptables. Retour sur une quête insolite menée par la fédération brésilienne de football.Ligue des Nations 2025 : des chocs au programmeLe tableau des quarts de finale est dévoilé avec notamment France vs. Croatie et Italie vs. Allemagne, focus !Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ?Le technicien catalan prolonge son contrat avec Manchester City jusqu'en 2027. Et pour conclure :Les cartons vidéo de la semaine, choisis par nos auditeurs et téléspectateurs, ainsi que les coups de cœur et les coups de griffes de nos consultants. Pour en débattre :Autour d'Annie Gasnier : Frédéric Suteau, Rémy Ngono, Benjamin Moukandjo et Ludovic Duchesne.Chef d'édition : David Fintzel.TCR et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Kheidir et Yann Bourdelas.
Au sommaire du «Café des Sports» (RFI et France 24). Diffusion : 16h10 TU et 21h10 TU. (Disponible sur RFI, France 24, Facebook Live RFI et YouTube Live RFI). - CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée ! ; - Vinícius, le Camerounais ? ; - Ligue des Nations 2025 : des chocs au programme ; - Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ? CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée !Les 24 équipes qualifiées sont connues. Quels enseignements tirer de cette phase ?Vinícius, le Camerounais ?La star brésilienne aurait des ancêtres au pays des Lions indomptables. Retour sur une quête insolite menée par la fédération brésilienne de football.Ligue des Nations 2025 : des chocs au programmeLe tableau des quarts de finale est dévoilé avec notamment France vs. Croatie et Italie vs. Allemagne, focus !Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ?Le technicien catalan prolonge son contrat avec Manchester City jusqu'en 2027. Et pour conclure :Les cartons vidéo de la semaine, choisis par nos auditeurs et téléspectateurs, ainsi que les coups de cœur et les coups de griffes de nos consultants. Pour en débattre :Autour d'Annie Gasnier : Frédéric Suteau, Rémy Ngono, Benjamin Moukandjo et Ludovic Duchesne.Chef d'édition : David Fintzel.TCR et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Kheidir et Yann Bourdelas.
Dans cette édition :Un suspect d'un meurtre et de plusieurs tentatives de meurtre de SDF a été arrêté dans un train à Toulon, il se présente comme un Camerounais visé par une OQTF.Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs appellent à de nouvelles mobilisations dès lundi pour dénoncer les traités de libre-échange, les contraintes imposées à la profession et la faiblesse des revenus.Le programme de la réouverture de Notre-Dame de Paris a été dévoilé, avec une cérémonie d'inauguration le 7 décembre suivie d'une messe le 8 décembre.Le parquet a requis 5 ans de prison dont 2 fermes et 5 ans d'inéligibilité contre Marine Le Pen dans le procès des assistants parlementaires du RN.Le président américain Joe Biden a reçu son successeur Donald Trump à la Maison Blanche pour une passation de pouvoir apaisée.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
durée : 02:30:02 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Avec Brice Molo, sociologue et historien / Alexandre Siné, ancien inspecteur des Finances / Gabrielle Bouleau, socio-politiste et Françoise Vimeux, climatologue. - réalisation : Félicie Faugère
durée : 00:10:53 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Où est passé Paul Biya ? C'est la question que tout le monde se pose au Cameroun, mais sans pour autant pouvoir en parler… - réalisation : Félicie Faugère - invités : Brice Molo sociologue et historien, docteur à l'EHESS et à l'Université de Yaoundé I au Cameroun
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste-tatoueuse à Rennes et Paris Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste tatoueuse à Rennes et Paris. Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage. Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema.
Le XIXe sommet de la Francophonie, c'est vendredi à Villers-Cotterêts, près de Paris. Grosse affluence en perspective : une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement y sont attendus. Mais la francophonie, ce n'est pas qu'un rendez-vous biennal entre les grands de ce monde. C'est aussi un espace de rencontres entre jeunes talents. Grâce à la plateforme France Volontaires, la jeune Congolaise Triphène Tamba a fait neuf mois d'études en France il y a trois ans. En ligne de Brazzaville, où elle est étudiante en économie du développement durable, elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : La francophonie, ça représente quoi pour vous ?Triphène Tamba : Pour moi, la francophonie, c'est d'abord des femmes et des hommes qui partagent une langue commune : le français. Une langue mondiale qui n'est peut-être pas parlée plus que l'anglais, mais qui favorise la diversité culturelle.Alors, grâce à l'Université Senghor d'Alexandrie, vous avez été l'une des 30 volontaires de l'OIF qui ont participé l'an dernier aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Est-ce que cette mission a été utile ?Très utile en fait. Par exemple sur l'égalité femmes-hommes, aujourd'hui, on parle de la question de genre, parfois, il y a des hommes qui infériorisent les femmes, mais il y a un dialogue qui peut se faire entre les femmes et les hommes pour essayer de trouver un terrain d'entente. Aussi, ça m'a permis de développer des compétences dans le leadership, le travail en équipe, l'autonomie, la capacité de gérer le stress surtout, parce que je suis une personne qui stresse parfois, mais ça, ça a été vraiment cadré grâce à nos différentes formations. Donc pour moi, vraiment, à la francophonie et à l'université Senghor, ils ont joué un grand rôle dans mon développement professionnel.Alors, il y a trois ans, dans le cadre de la saison Africa 2020, vous avez étudié pendant neuf mois à l'Ecole Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne, en France, à l'invitation de la plateforme France Volontaires et de l'Institut Français. Et je crois comprendre que vous avez appris beaucoup de choses pendant ces neuf mois, bien au-delà de l'art et du design ?Exactement. C'était super bien. En fait, j'ai été affecté à la Cité du Design. Moi, en tant que médiatrice culturelle, le but était d'essayer d'orienter le public, partager ma culture en fait avec les Français, faire tomber les clichés qui existent entre les Français et les Africains, donc ce que les Français pensent de l'Afrique et ce que les Africains pensent de la France.À Brazzaville, vous étudiez l'économie du développement durable à l'université Marien Ngouabi. Qu'est-ce que la Francophonie vous apporte dans cet apprentissage ?Alors, par exemple, aujourd'hui, on a un projet avec l'AFD (Agence Française de Développement) sur la question de l'eau. L'eau est indispensable à notre santé. Dans les objectifs du développement durable, il y a l'eau propre, l'assainissement et tout et tout. Et moi, en tant qu'étudiante en économie du développement, je participe à ce projet en tant que chargée de communication. Pour moi, la francophonie est au cœur du développement durable.La lutte pour protéger la forêt est un grand enjeu dans votre pays, le Congo. Est-ce que la francophonie est l'un de vos outils dans cette bataille pour l'environnement ?Oui, je l'affirme, parce que je veux prendre l'exemple de la CIAR. La CIAR, c'est la Conférence Internationale sur la Forestation et le Reboisement, qui a été organisée du 2 au 5 juillet 2024, ici à Brazzaville, où on a retrouvé des jeunes venus de partout et des experts de partout aussi. Donc, il y avait ceux du Gabon et il y avait d'autres qui s'exprimaient en anglais. Mais la langue qui dominait, c'était la langue française. Et on voit que la francophonie, c'est faire en sorte que les hommes et les femmes qui partagent la même langue, la langue française, soient regroupés. On a parlé sur les questions de la protection de la forêt. On a même insisté pour que chaque jeune puisse planter au moins un arbre. Et moi, je me dis que la francophonie a son rôle.Alors, vous vous êtes posé la question « qu'est-ce que les Africains pensent de la France ? ». Pour un certain nombre de jeunes Africains, la francophonie, c'est suspect parce que c'est à leurs yeux un instrument de la France, l'ancienne puissance coloniale. Qu'est-ce que vous en pensez ?Pour moi, c'est la francophonie. On ne peut pas essayer de noircir son image. Donc, nous, en tant que jeunes, si on voit que la francophonie n'est pas bonne, moi, je pense que c'est faux. Pour moi, tant que ça booste les carrières des jeunes, c'est déjà bien en fait. Il y a des formations que l'OIF organise par exemple sur Internet en lien avec l'Université Senghor et d'autres plateformes. Si on participe à ça, ça nous permet d'avoir des certificats qui vont booster nos carrières, ça nous permet aussi de développer des compétences.Donc pour vous, ce n'est pas un instrument post-colonial ?Non, pour moi, je ne pense pas ça. On va juste prendre le mauvais côté. Pour moi, il faut positiver la chose. On peut dire qu'on ne peut pas former le présent sans le passé. Mais aussi, si dans le passé il y a les côtés sombres, s'il y a le noir, on ne va pas ramener le noir parce qu'on veut qu'il y ait de la lumière. Donc la francophonie actuelle, elle apporte la lumière, elle permet aux jeunes de se réunir. Regardez-nous, on était 30 jeunes.Aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, c'est ça ?Exactement. Trente jeunes venus d'Afrique centrale. Il y avait onze Camerounais, un équato-guinéen. On s'est inséré là, les Gabonais et tout, on a formé un seul homme. On a travaillé, l'union fait la force. Je pense qu'actuellement, on doit positiver les choses, se dire : en tant que jeunes, qu'est-ce qu'on propose ? Parce que je pense que la francophonie encourage aussi des formations, permet aussi à des jeunes d'aller étudier ailleurs par des bourses. Pourquoi pas ? On voit que la francophonie arrive à financer même des femmes qui veulent aller de l'avant, qui ont des entreprises, à les booster aussi, c'est déjà bien en fait.
En Corée du Sud, un demandeur d'asile Camerounais devient la figure de proue de l'équipe de football sud-coréenne lors de la Coupe du monde des sans-abri. Cette semaine à Séoul se tient la première édition asiatique de ce championnat international réservé aux réfugiés, sans domicile fixe et demandeurs d'asile. De notre correspondant à Séoul,Sur les gradins, les supporters coréens n'ont d'yeux que pour lui. Fossi Wandji est le joueur phare de l'équipe sud-coréenne de football lors de cette Coupe du monde des sans-abri et il est rapidement devenu une petite célébrité. Un destin auquel il ne s'attendait pas il y a deux ans, lorsqu'il quittait le Cameroun pour fuir les violences. « Je m'appelle Fossi Wandji, je suis originaire du Cameroun. J'ai quitté le Cameroun à cause de la guerre et je suis allé au Gabon, mais ce n'est pas grand, témoigne le joueur de foot, tu marches sur la route, il y a des policiers qui t'interpellent pour tes papiers, des trucs comme ça. Après quelqu'un m'a aidé pour quitter le Gabon et aller en Corée, c'est là que j'ai demandé l'asile. Au début, ça a été rejeté et puis j'ai patienté un an à l'aéroport. Et puis, après, Dieu a fait grâce et ça a été. »Errant dans les couloirs du terminal 2 de l'aéroport international d'Incheon, Fossi Wandji a longuement attendu aux côtés d'autres demandeurs d'asile, notamment des Russes, fuyant le conflit avec l'Ukraine. La Corée du Sud est l'un des pays les plus difficiles en matière de demande d'asile. Sur les 30 dernières années, le pays n'a accepté qu'un peu plus de 1 000 demandes sur les 100 000 reçues.À lire aussiCorée du Sud: Séoul doit faire appel aux étrangers pour augmenter sa populationJouer au foot et espérer obtenir l'asileAvant cette Coupe du monde, Fossi Wandji ne jouait pas au foot, il y jouait un peu enfant, petit. Comment s'est-il retrouvé à porter les couleurs de la Corée du Sud alors ? Il l'explique simplement : « Une fois rentré dans le pays, j'ai connu une organisation qui reçoit les sans-abris. Quand je les ai rencontrés, c'est là où ils m'ont fait part de cet événement, alors, j'ai dit ok, je peux me débrouiller au foot, donc, j'accepte de participer. »Fin du match, même si la Corée du Sud s'incline face à la France 5 buts à 4, Fossi Wandji porte fièrement le drapeau coréen devant un public déchaîné. « Je suis très fier de représenter la Corée, honnêtement très, très fier. Je me sens chez moi en fait, je suis à l'aise, mon entourage, ils sont bien, se réjouit-il. C'est chez moi en fait, c'est une famille, ce sont des frères. Avec eux, il n'y a pas de soucis, ils sont très bien. J'ai même été un peu surpris, ils sont très bien, ce sont mes frères, c'est ma famille. »Pour l'instant, Fossi Wandji ne détient qu'un titre de séjour, ce qui lui a permis de sortir de l'aéroport, mais il espère que ses prouesses dans l'équipe coréenne lui permettront d'obtenir l'asile en Corée du Sud. Pour en savoir plus sur la Corée du Sud, à écouter dans 8 milliards de voisinsCorée-Japon : étude, mariage, enfant... Une jeunesse sous pression
Comment l'intelligence artificielle, IA, peut-elle contribuer au développement de l'Afrique ? C'est l'une des questions-clé que se posent depuis hier (dimanche), à Dakar, les quelque 700 spécialistes qui participent au « Deep Learning Indaba » 2024, le forum annuel des développeurs africains de cette technologie révolutionnaire. Dans l'agriculture, l'éducation et la santé, l'intelligence artificielle peut permettre de grandes avancées sur le continent. Mais à certaines conditions. Le chercheur camerounais Paulin Melatagia enseigne à la faculté des sciences de l'université de Yaoundé 1. RFI : en quoi l'intelligence artificielle peut-elle permettre une agriculture de précision ?Paulin Melatagia : L'intelligence artificielle, avec tout l'ensemble des outils aujourd'hui qu'elle arrive à mobiliser, est très utilisée dans l'agriculture, notamment pour tout ce qui est prédiction des invasions, par exemple la prédiction des invasions des criquets à partir d'images satellitaires. On peut également utiliser l'intelligence artificielle pour la détection des maladies des plantes. Il suffit aujourd'hui, avec certaines applications qui sont déployées sur des téléphones portables, scanner des feuilles, et à partir de ces images-là, de détecter un certain nombre de maladies sur les plantes. On peut également, grâce à l'intelligence artificielle, prédire des inondations à partir d'images satellitaires ou même d'images qui sont connectées avec des drones. Je pourrais également ajouter, comme autre exemple, l'arrosage intelligent grâce à l'internet des objets qui permet de mesurer l'humidité, la température et la luminosité dans un champ et ensuite de déclencher, voilà, le système d'arrosage.Dans le domaine de la santé maintenant, en quoi l'intelligence artificielle peut-elle aider le médecin à détecter des maladies ?Oui, l'intelligence artificielle peut être utilisée, notamment à partir de tout ce qui est imagerie médicale, pour identifier ou prédire des pathologies. À ce moment, il s'agit d'une aide au médecin ou une aide à la décision du médecin qui, à partir des IRM et des images de radiographie ou d'échographie, va les passer à une intelligence artificielle et obtiendra des résultats qu'il pourra ou non confirmer grâce à son expertise. Dans le même temps, on peut avoir des intelligences artificielles qui sont utilisées par des patients, qui vont pouvoir faire des pré diagnostics sur la base d'une collecte d'informations personnelles, par exemple la température, une image de la peau, une image des yeux, du nez, et cetera, et donc obtenir un diagnostic, un pré diagnostic pardon qui va être confirmé plus tard par un médecin expérimenté.Dans le domaine de l'éducation, pour les apprenants et les élèves qui ne parlent ni français ni anglais, qui ne parlent que leur langue locale, qu'est-ce que l'intelligence artificielle apporte de nouveau ?Ce que l'intelligence artificielle apporte de nouveau, c'est que, aujourd'hui, nous avons beaucoup de langues qui sont dites peu dotées, notamment en Afrique, peu dotées parce qu'il n'y a pas suffisamment de matière. On n'a pas suffisamment de données numériques pour pouvoir générer des intelligences artificielles du même niveau que les IA que l'on a en français et en anglais. Et donc les intelligences artificielles qui sont développées sur les langues africaines, notamment, permettent ce qu'on appelle la reconnaissance de la parole. On a donc des apprenants qui peuvent s'exprimer dans leur langue maternelle et les IA sont capables de faire de la traduction automatique ou même de comprendre ce qu'a dit l'apprenant. Un exemple, un élève dans une salle de classe peut poser une question dans sa langue maternelle sur un sujet, l'IA va traduire, ou alors va comprendre ce qui a été dit, et aller chercher une réponse, ramener la réponse à l'apprenant, qui va donc améliorer sa compréhension sur le sujet.Alors pour développer l'intelligence artificielle en Afrique, il faut des centres de données, est-ce qu'il y a beaucoup de pays africains équipés de tels centres ?Non, les centres de données pour le moment, on en retrouve très peu en Afrique malheureusement, avec des moteurs de calcul qui sont basés en Afrique. Pour le moment, la grande majorité des intelligences artificielles qui sont conçues par les Africains ou même qui sont conçues sur les données africaines le sont dans des centres de données qui sont hébergés en dehors de l'Afrique.Et quels sont les pays où commence à se développer des centres de données sur le continent ?On a par exemple le Sénégal qui a des centres de données, mais qui en plus a acquis un supercalculateur il y a quelques années. En Afrique du Sud, au Kenya, au Maroc, on retrouve également de grands centres de données qui ont déjà été mis en place. Dans les pays comme le Cameroun, on a quelques centres de données qui appartiennent à des entreprises privées, aussi on a un centre de données qui appartient à une société d'État. Mais ces centres de données-là ne sont pas encore exploités pour produire de l'intelligence artificielle.Alors l'intelligence artificielle, ça ne marche évidemment que si on est équipé d'un téléphone mobile et que si on a accès à Internet, est ce qu'il n'y a pas blocage de ce côté-là ?Oui, effectivement, il y a des blocages. Si on s'en tient au dernier rapport de l'association interprofessionnelle GSMA sur l'Afrique, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est de l'ordre de quatre-vingt-dix-sept pour 100, soit quasiment un téléphone par personne. Cependant, on a que 70% des téléphones qui sont des smartphones et on sait bien que, pour accéder à des solutions d'intelligence artificielle, le smartphone est l'outil le plus adapté. En tout cas, sur le continent africain, on a également la problématique de la connexion internet. Le même rapport indique que l'on est aujourd'hui à 30% de la population africaine qui utilise Internet. Ces chiffres-là sont très faibles, mais ils ont doublé en 10 ans, ce qui permet de penser que, dans les années à venir, ce nombre-là va encore augmenter considérablement.À lire aussiIntelligence artificielle en Afrique: l'IA change la donne chez les communicants [2/3]
En ce début du mois d'août, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie, venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez l'échange avec Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive d'Ai Movement, le centre International d'Intelligence Artificielle du Maroc. Au sein de l'Université Mohammed VI Polytechnique, il regroupe des chercheurs et autres spécialistes avec la volonté de partager ses connaissances et ses ressources sur l'ensemble du continent africain.L'entretien en vidéo ici.Dans la seconde partie de l'émission, revivez notre entretien avec William Elong. Tout juste trentenaire, ce Camerounais a déjà créé plusieurs sociétés dans la conception de drones, dans la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil en intelligence économique. À la tête de Faraday, le plus jeune diplômé de l'histoire de l'École de Guerre Économique à Paris est le grand invité de l'économie RFI-Jeune Afrique. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il livre des analyses tranchées sur les grands enjeux de l'économie africaine : souveraineté numérique, cyberattaques, sortie du franc CFA, relations avec la France et les autres pays occidentaux, immigration...
En ce mois de juillet, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez d'abord l'échange avec Philippe Simo, fondateur d'Investir au Pays qui donne des conseils aux membres des diasporas africaines pour développer une activité en Afrique dans leur pays d'origine. Avec plus d'un million d'abonnés sur sa chaîne YouTube, cet influenceur Camerounais né à Douala, conférencier, motivateur, mentor professionnel, développe de nombreux business dans son pays mais aussi désormais en Côte d'Ivoire, en attendant la réalisation de ses projets au Sénégal.Dans la seconde partie de l'émission, retrouvez Matina Razafimahefa, cofondatrice et directrice de Sayna, startup spécialisée dans la formation aux métiers du digital et de l'apprentissage du code. Cette Franco-Malgache mène de nombreux combats pour développer le numérique sur le continent.Retrouvez l'entretien en vidéo iciAu micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cette jeune femme de 25 ans décrit le développement de Sayna à Madagascar et sur le reste du continent (notamment au Sénégal et en Côte d'Ivoire), ses partenariats notamment avec Orange et Axian, le déficit d'infrastructures, la formation de la main-d'oeuvre.
Le Journal en français facile du lundi 01 juillet 2024, 18h00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : https://rfi.my/AkAe.A