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durée : 00:06:21 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Après d'immenses pertes russes l'an dernier dans la guerre en Ukraine, le président Vladimir Poutine veut recruter 160 000 personnes : des Russes mais aussi des Camerounais, Centrafricains, Ivoiriens, Nigérians se portent volontaires, sur la promesse de salaires élevés, ou sont enrôlés de force.
Les Lionceaux Indomptables n'ont pu faire mieux qu'un nul 0-0 face à l'Afrique du Sud lors de la deuxième journée de phase de groupes de la CAN U17. Un point qui ne suffit pas aux Camerounais, qui n'auront pas leur destin en main lors de la dernière journée.
Pour le Norwegian Refugee Council, c'est une des crises les plus négligées au monde. Pourtant, au Cameroun, dans les deux régions à majorité anglophone du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début d'une lutte armée entre groupes séparatistes réclamant l'indépendance d'un Cameroun anglophone et forces gouvernementales de Yaoundé. Cependant, la nature de la crise a beaucoup changé. Les mouvements se sont fragmentés. Il n'y a plus de front, mais des zones d'insécurité et les civils sont les premières victimes. Plusieurs acteurs de la société civile dénoncent la pratique du « calé calé » : où des citoyens sont arrêtés en masse par les forces de l'ordre avant d'être relâchés contre de l'argent. De notre envoyée spéciale de retour de Buea,Sylvia est une déplacée, installée dans la banlieue de Buéa, ville du sud-ouest du Cameroun. Régulièrement, tôt le matin, elle doit prend ses cinq enfants pour courir se cacher en forêt : « Quand ils veulent nous prendre, quand on entend qu'ils arrivent, on court. On va dans la forêt... Puis, certains vont vérifier, et si ça se calme, alors on rentre. » La dernière fois que Sylvia a dû se cacher, c'était un lundi. « Lundi, c'était "calé calé" », dit-elle.L'activiste Sally Ndape a les traits tirés après ces nuits passées à travailler sur les dossiers qu'elle défend. Fondatrice de l'ONG Community Initiative for Developmental Action (CIDA), Initiative communautaire pour l'action en faveur du développement, elle a recensé plus de 800 civils raflés par les forces de l'ordre ces derniers mois :« Chaque fois qu'ils arrêtent les gens, ils leur prennent de l'argent. Calculez 50 000 francs CFA multiplié par 50 personnes, ou 50 000 francs CFA multiplié par 300 personnes... C'est un business, c'est une façon d'extorquer de l'argent à une population qui souffre déjà du conflit. S'il s'agissait de lutter contre les groupes armés, de réduire la violence, ils procèderaient aux arrestations, interrogeraient les gens puis les laisseraient simplement partir. Mais ce n'est pas ce qu'il se passe. »« Ces extorsions par l'armée et la police doivent cesser »Dans son cabinet, l'avocat Edward Lyonga montre les différents prix reçus pour son travail en faveur des droits humains. « Quand vous êtes arrêté, vous pouvez être gardé au commissariat ou en cellule pendant 15 jours renouvelables. En septembre, plus de 80 civils ont été arrêtés dans un village appelé Bonakanda. Ils ont finalement libéré un bon nombre d'entre eux, mais 25 ont été emmenés au tribunal militaire, détaille l'avocat. J'y suis allé. Je me suis battu jusqu'à ce que tous soient libérés. Ça fait partie des cas de violations des droits humains engendrées par cette crise. »Pour Félix Agbor Balla, directeur du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique (CHRDA) figure de la société civile, ces pratiques sont délétères et sapent le retour à la normale : « J'ai rencontré beaucoup de gens impliqués dans la crise, pas pour l'indépendance ou le fédéralisme, mais pour se venger d'un gouvernement qui a violé leurs droits et les a opprimés. Ces détentions illégales, ces extorsions par l'armée et la police doivent cesser, parce que cela incite des Camerounais à haïr l'État. C'est très grave, pour un jeune homme, de haïr son pays. »Contacté, le ministère de la Défense du Cameroun assure que des actions de sensibilisation sont menées et que « les comportements déviants de certains militaires ne doivent pas être considérés comme un comportement d'ensemble ».À lire aussiCameroun anglophone: à Missellele, d'ex-«ambaboys» se reconstruisent dans un centre DDR [1/4]À lire aussiCameroun: près de Buea, un centre de rééducation prend en charge des blessures de guerre [2/4]
De passage à Paris, ville où il a découvert le MMA il y a plus de dix ans, Francis Ngannou a accordé un entretien exclusif à RMC Sport. Quelques mois après son retour victorieux en MMA, un KO au premier round sur Renan Ferreira pour remporter la ceinture PFL Super Fights, le Camerounais se confie sur son avenir dans le combat entre boxe (où il a plusieurs noms dans le viseur) et MMA. Le "Predator" revient aussi sur le combat de rêve contre Jon Jones et l'arrivée de la maison-mère de l'UFC (TKO) dans le noble art pour monter une ligue fermée avec l'Arabie saoudite. Interview avec l'ancien roi des lourds de l'UFC, immense champion qui ne manie pas la langue de bois.
Pour Samuel Eto'o, c'est la « remontada ». Après une année 2024 très éprouvante, l'ancienne star du football camerounais revient en force cette année. Hier, mercredi 12 mars, au Caire, il a été élu au comité exécutif de la CAF, la Confédération africaine de football. Il devient donc l'un des 21 patrons du football africain. Comment a-t-il réussi ? Jusqu'où peut-il aller ? Le journaliste sénégalais Abdoulaye Thiam, qui travaille à Sud Quotidien, préside la section Afrique de l'Association internationale de la presse sportive. En ligne du siège de la CAF, au Caire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : L'élection de Samuel Eto'o au comité exécutif de la CAF, c'était loin d'être gagné il y a encore une semaine, comment a-t-il réussi finalement ? Abdoulaye Thiam : Écoutez, vous avez parfaitement raison. C'est une très belle « remontada » comme d'ailleurs a l'habitude de faire son ancien club, le FC Barcelone. La vie de Samuel Eto'o fils, comme vous le savez aussi, a été parsemée d'embûches, mais il a toujours su tirer son épingle du jeu. Ce n'était pas facile. Il menait une bataille d'abord contre l'ancien président du comité de normalisation de son pays, Seidou Mbombo Njoya, mais aussi contre le ministre des Sports, mais également contre la Confédération africaine de football qui l'avait déclaré inéligible. Mais Samuel Eto'o étant Samuel Eto'o, il a poursuivi l'affaire jusqu'au TASS qui lui a donné finalement raisonLe TASS, qui lui a donné raison, c'est donc le Tribunal arbitral des sports. Mais en janvier dernier, comme vous l'avez dit, la CAF avait refusé qu'il soit candidat en prétextant « qu'il avait gravement violé les principes d'éthique, d'intégrité et d'esprit sportif en acceptant de devenir l'ambassadeur d'une société de paris sportifs ». Comment a-t-il réussi cette remontada finalement ? C'est tout à fait simple parce qu'il a saisi le TASS, il a amené tous ses dossiers, il a pris de bons avocats, il a défendu son dossier. Le TASS lui a donné raison. Il appartenait à la CAF de prendre une seule mesure, c'est-à-dire d'aller saisir ce qu'on appelle la Cour fédérale suisse. Mais la CAF était obligée, compte tenu de cette situation de fait qui s'imposait à elle, d'accepter cette candidature-là. Et Samuel Eto'o a fini par être élu. Il fallait le voir ici, au Caire, tout souriant, parce qu'il n'avait aucune pression. Il était sûr de passer. Il est passé comme une lettre à la poste.Et il a été élu par acclamation, c'est ça ?Absolument. Il a été élu par acclamation, comme plusieurs autres membres aussi de différentes zones. Et quand ils ont projeté la photo de Samuel Eto'o, effectivement, il y a eu quand même beaucoup plus de salves d'applaudissements comparé aux autres candidats. Donc, il reste toujours populaire, plus populaire même que le président de la Confédération africaine de football. Donc c'est de bonne guerre qu'il y ait une salve d'applaudissements quand on a cité le nom de Samuel Eto'o et surtout quand on a projeté son image au niveau de l'écran géant.Alors, vous l'avez dit, derrière la décision anti Samuel Eto'o du mois de janvier dernier, beaucoup, à tort ou à raison, ont vu la main du ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi et du Camerounais qui siégeait jusqu'ici au comité exécutif de la CAF, Seidou Mbombo Njoya. Mais est ce que le président de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepe lui-même, ne manœuvrait pas lui aussi en coulisse contre Samuel Eto'o ? Je n'irai pas jusque-là. D'autant plus que les organes qui s'occupent de l'éligibilité des candidats sont des organes indépendants. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'au niveau de ces organes, tous, ont déclaré Samuel Eto'o fils inéligible. Toutefois, il a poursuivi donc son combat jusqu'au niveau du Tribunal arbitral des sports. Il a obtenu gain de cause. Aujourd'hui, il est là. Reste à savoir maintenant si dans les quatre prochaines années, il envisagera de briguer la présidence de la Confédération africaine de football et pourquoi pas devenir président, par exemple, là où Michel Platini a échoué à l'Euro ?Oui. Vous dites qu'il peut viser dans quatre ans la succession de Patrice Motsepe ? Pourquoi pas ? Parce que c'est quelqu'un qui a beaucoup d'ambition. Quelqu'un qui est courageux. Beaucoup de gens le pensent ici, dans les coulisses. Samuel Eto'o pourrait être candidat. Pourquoi pas en 2029.Hier, au Caire, ont été élus également les six nouveaux représentants de la CAF au Conseil permanent de la FIFA. Et là, il y a de sacrées surprises, Abdoulaye Thiam ? Absolument. Il y a de sacrées surprises. D'abord, c'est le fait de voir Amaju Melvin Pinnick du Nigeria qui n'a pas été reconduit. Mais la plus grosse surprise, c'est Me Augustin Senghor, premier vice-président de la Confédération africaine de football, qui termine sixième sur six. Sur 53 voix, il n'a pu obtenir que treize. Là quand même, il y avait une grosse surprise, d'autant plus que partout en Afrique, on entend de lui que c'est quelqu'un qui est doté d'une probité intellectuelle et morale sans commune mesure.Est-ce à dire que pour être élu, il faut non seulement avoir un bon programme, mais manœuvrer en coulisse, avec peut-être des méthodes pas toujours orthodoxes ?De toute façon, ce sont des lobbys qui se saisissent de la CAF, de la FIFA, du CIO. Un peu partout, on constate qu'il y a des lobbys. Quand on regardait le dépouillement, on se rendait compte qu'on avait donné une liste à l'avance pour qui voter. Donc il y a trop d'arrangements dans les votes. Mais ça aussi, ce n'est pas l'apanage de la CAF. Je le dis et je le répète, que ça soit à la FIFA, que ça soit au CIO. Et c'est vraiment dommage, parce que la conséquence immédiate c'est qu'Augustin Senghor a remis sa démission à Patrice Motsepe, il ne va plus être premier vice-président de la Confédération africaine de football parce qu'il ne bénéficie plus de la confiance de ses pairs.À lire aussiPatrice Motsepe réélu président de la CAF, Eto'o au comex, Yahya à la Fifa
Au Cameroun, le parti d'opposition SDF, Social Democratic Front, qui s'est réuni en congrès extraordinaire, vient de désigner Joshua Osih comme son candidat à la présidentielle du mois d'octobre prochain. Le SDF a été longtemps la principale force d'opposition dans le pays. Depuis la dernière élection de 2018, il est moins en vue, mais cette année, il croit de nouveau en ses chances. En ligne de Yaoundé, le député Joshua Osih dévoile sa stratégie, qui pourrait bien s'inspirer de celle de Félix Tshisekedi en RDC. RFI : Dans votre programme, vous dîtes vouloir mettre fin aux violences dans les provinces du Nord-ouest et du Sud-ouest en seulement 100 jours. Comment vous allez vous y prendre ?Joshua Osih : Je pense qu'aucun autre parti politique ne connaît mieux le Nord-ouest et le Sud-ouest que nous. Nous savons ce qui se passe. Nous avons largement consulté sur la question. Nous avons parlé à toutes les parties en conflit et nous sommes sereins qu'en trois mois ou un peu plus, nous pouvons faire cesser la violence. Cela ne veut pas dire que la crise politique va s'arrêter. C'est pour cela que nous proposons en même temps de lancer un grand chantier qui devra aboutir au bout de trois ans sur un référendum constitutionnel. Cela va nous permettre de rétablir les équilibres politiques dans ce pays pour éviter des crises futures.Le président Biya, qui vient de fêter ses 92 ans, laisse entendre qu'il sera candidat à sa réélection en octobre prochain. Est-ce que vous pensez que son âge pourrait être un paramètre à prendre en compte dans la campagne ?Nous pensons que certainement l'âge du président de la République serait un handicap pour le pays si jamais il est élu. Vous savez, un président de la République à 100 ans, cela veut tout simplement dire que, si monsieur Biya devenait président de la République pour un autre mandat, le pays allait s'arrêter pour attendre la fin de son mandat. Sept années encore dans le noir, c'est quelque chose que la jeunesse camerounaise ne va pas accepter. C'est quelque chose que tous les Camerounais ne vont pas accepter. Nous sommes confiants que, qu'il soit candidat ou pas, son parti est dans l'impossibilité de gagner les élections de 2025.Dans vos discours, Joshua Osih, vous êtes moins véhément que Maurice Kamto. Est-ce à dire que face au RDPC au pouvoir, le SDF est dans une stratégie moins frontale que le MRC ?Ce n'est pas une question d'être moins véhément ou moins dans une stratégie frontale. C'est tout simplement parce que moi, j'ai appris à faire la politique auprès d'un très grand homme, John Fru Ndi et j'ai compris que, dans la politique, aucun adversaire n'est permanent. C'est déjà le premier point. Deuxièmement, il faut pouvoir se parler, même quand on est en désaccord. Donc, quand on fait la politique par les injures, et là je ne vise aucun parti politique, il y a malheureusement trop de personnes qui pensent qu'il faut passer la journée à insulter les uns et les autres. Nous sommes des adversaires politiques. La première des choses, c'est que nous devons nous respecter. Donc, je respecte le MRC, je respecte le RDPC, je respecte le PCRN, je respecte tous les partis politiques sur la place en attendant aussi d'eux un respect réciproque.En 2018, face à Joseph Kabila, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi avaient deux stratégies différentes et à la fin, c'est Félix Tshisekedi qui est devenu président. Est-ce que vous avez ce scénario congolais dans la tête pour octobre prochain ?Bien sûr et je pense que nous sommes très proches de l'UDPS. Nous avons accompagné l'UDPS lors de ces élections-là. Et donc nous sommes plutôt dans cette logique-là que dans celle de Martin Fayulu. En 1992, nous avons gagné l'élection présidentielle. Tous nous donnent raison que nous avons gagné cette élection. Mais nous avions oublié qu'il faut gagner l'élection et aussi pouvoir prendre le pouvoir. Ce sont deux choses complètement différentes et nous n'avons pas réussi à prendre le pouvoir en 1992. Plus jamais nous n'allons faire cette erreur. Quand on est en politique, il faut avoir la capacité de construire des ponts et de parler avec ceux qui ont perdu le pouvoir pour qu'ensemble, on arrive à construire ce pays. Il ne s'agit pas pour le SDF d'arriver au pouvoir et de mettre tout le monde du RDPC en prison, de les jeter en pâture etc. Non, il s'agit de démontrer que, quand je vais gagner, il n'y aura pas de chasse aux sorcières parce qu'on aura besoin des 30 millions de Camerounais pour rattraper les 43 années que nous avons perdues.Face au candidat du pouvoir, vous serez beaucoup d'opposants. Maurice Kamto, Cabral Libii , Akere Muna, Madame Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya et vous-même. Est-ce que par vos divisions, vous n'ouvrez pas un boulevard au candidat du RDPC au pouvoir ?Mutualiser nos forces dans les bureaux de vote, c'est une voie que nous pensons très importante. Que ceux qui sont dans les bureaux de vote où nous sommes absents nous représentent mutuellement. Et si tous ces autres partis que vous avez cités peuvent être présents dans les 30 000 bureaux de vote avec nous, cela fera que dans les bureaux de vote, il y aura une majorité de représentants de l'opposition par rapport au parti au pouvoir. Et dans ce cas-là, il n'y aurait aucune chance pour que le parti au pouvoir essaie de truquer les résultats. Nous sommes confiants que nous aurons les résultats que nous attendons. À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: les prises de position contre une candidature de Paul Biya divisent des fidèles catholiquesÀ lire aussiPrésidentielle au Cameroun: les chefs traditionnels apportent leur «soutien» au président Paul Biya
La saison de Philadelphie ne décolle toujours pas et l'avenir de la franchise est inquiétant : Joel Embiid pourrait de nouveau être opéré au genou et le Camerounais, prolongé en début de saison, va coûter très cher aux finances des 76ers dans les années à venir. Une question se pose donc : faut-il échanger le MVP 2023 ?Avant le All-Star Game, on en profite aussi pour se projeter sur la fin de la saison régulière. Spurs, Nuggets, Lakers, Bucks, Knicks, Celtics et Cavaliers : on fait le point sur les ambitions de chacune de ces équipes.Avec Chris Singleton et Nicolas Sarnak.Jacques Monclar, Rémi Reverchon, Mary Patrux, Xavier Vaution, Fred Weis et Chris Singleton décryptent l'actualité de la NBA dans le Podcast NBA Extra. En complément de l'émission lancée en 2012, beIN SPORTS a créé, avec ce podcast, un nouveau format pour revenir en profondeur sur la ligue nord-américaine de basketball. Chaque semaine, les membres de l'émission débattent autour de trois thèmes majeurs, qui font l'actualité de la NBA.
Au Cameroun, le marché des parfums, eaux de toilette et autres produits de beauté représente plus de 30 milliards de francs CFA. Face aux nombreuses importations, des entreprises locales se lancent dans la fabrication des parfums, pour essayer de gagner des parts de marché. De notre correspondant à Yaoundé,Dans sa petite unité de fabrication à Douala, Duplex Mbeleck parle de parfum avec passion. Pourtant, cet entrepreneur de 35 ans, qui a toujours détesté les mauvaises odeurs, arrive dans le domaine un peu par hasard. « J'ai lu que le Cameroun dépense plusieurs milliards pour importer les parfums et ça m'a révolté. Ça veut dire qu'il y a un très grand marché et on est en train de perdre de l'argent en important le parfum », explique-t-il.Les effluves agréables de mandarine, citron, cannelle, ou encore vanille embaument cette petite cuisine transformée en laboratoire, dans laquelle il crée ces senteurs.Poivre et jujubes en flaconSur l'évier, sont disposées des écorces de hiomi, un arbre cher au peuple bassa du Cameroun, et des épices de l'ouest du pays, comme le poivre et les jujubes. « On essaye d'extraire ces molécules pour avoir un parfum qui nous est familier, confie-t-il. J'ai acheté ces écorces sur les marchés locaux, mais il y a des produits que nous sommes parfois obligés d'importer, comme les huiles essentielles. Avec ça, j'ai fabriqué trois gammes de parfums pour les femmes et les hommes ».Aujourd'hui, son entreprise, basée au quartier Makepe, à Douala, qui emploie directement et indirectement près de 40 personnes, fait son chiffre d'affaires grâce à une collaboration avec une trentaine de distributeurs, comme Marianne, une étudiante de 20 ans qui distribue ces parfums pour financer ses études : « Je prends les produits ici à 8 000 et je les revends à 10 000 francs CFA. Ça me fait une marge assez conséquente ».À lire aussiCameroun: une fiscalité 2025 faite pour encourager le «zéro déforestation»« Avec 3 000 francs, j'ai un bon parfum »Grâce à des prix plus accessibles que les parfums importés, la marque camerounaise se fait progressivement un nom. Loïc Djob fait partie des fidèles de la maison : « On trouve tout type de senteurs, boisées, fruitées… Avec 3 000 francs CFA, j'ai un parfum qui est de bonne qualité, c'est un prix gérable pour le Camerounais moyen ».Après un an de présence sur le marché, la PME revendique un chiffre d'affaires de 10 millions de FCFA. Un chiffre qui devrait tripler, selon les prévisions de l'entreprise, qui annonce la création de 500 emplois indirects au cours de l'année 2025.À écouter dans 8 milliards de voisinsAux sources des parfums du monde
À la fin des années 1950, la France a mené au Cameroun une « guerre » marquée par des « violences extrêmes », affirme un rapport d'historiens français et camerounais, qui a été remis le mardi 28 janvier 2025 à Yaoundé au président camerounais Paul Biya. Y a-t-il eu des avancées sur les circonstances de la mort de l'indépendantiste Ruben Um Nyobé et sur les commanditaires de l'empoisonnement de son camarade Félix Moumié ? Quelles suites attendre de ce rapport ? Karine Ramondy est l'une des 14 autrices et auteurs de ce document de plus de 1 000 pages. Elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous que la France a mené une «guerre totale » au Cameroun ? Karine Ramondy : Déjà, on commence par dire que la France a mené une « guerre » au Cameroun. Une guerre de décolonisation. C'est déjà poser quelque chose qui ne va pas de soi, surtout en France où cette page d'histoire est relativement méconnue, même s'il y a eu déjà des ouvrages fondateurs sur cette question. Pourquoi une « guerre totale » ? Parce qu'on part évidemment du constat qu'il y a eu véritablement des violences répressives qui ont été exercées par les autorités coloniales et l'armée française, avant et après l'indépendance, et que ces violences se sont peu à peu inscrites dans ce qu'on appelle la doctrine de la guerre révolutionnaire, qui pratique donc un certain nombre de violences physiques, psychologiques, des violences collectives, des déplacements forcés de populations.Pourquoi déplace-t-on les populations ? Parce qu'une population regroupée, c'est une population qui est coupée de ses bases familiales, claniques. Et ça permet aussi, quand on regroupe les populations, de mieux les contrôler et d'avoir une véritable action psychologique sur ces personnes.Le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobé est abattu dans le maquis. Ses carnets personnels sont alors saisis par l'armée française, mais depuis, ils sont introuvables. Est-ce que vous avez pu en savoir plus ? Alors, écoutez, oui, parce qu'évidemment, on savait qu'il y avait une très forte attente sur ces carnets. Nous avons vraiment retourné toutes les archives [militaires] de Vincennes pour retrouver ces carnets. Nous n'avons malheureusement pas pu retrouver ces carnets. Par contre, là où nous avons fait une véritable avancée, me semble-t-il, c'est que ces fameux carnets, qui ont été retranscrits par Georges Chaffard dans son ouvrage Les Carnets de la décolonisation.Le journaliste Georges ChaffardTout à fait. Et nous avons découvert qu'il y a eu très clairement une correspondance entre Lamberton, le lieutenant-colonel Lamberton,Donc l'un des chefs de la répression françaiseTout à fait, entre Lamberton et Georges Chaffard, à qui Lamberton aurait donc fourni une recopie de ces carnets. Ce qui signifie donc, en fait, qu'on a progressé sur la traçabilité de ces carnets.À partir de 1958, vous dites que, côté français, la répression au Cameroun est également supervisée à Paris par Jacques Foccart, le conseiller spécial du général De Gaulle. Qui a donné l'ordre de tuer par empoisonnement Félix Moumié, ce sera le 3 novembre 1960 à Genève ?Là encore, les ordres ne sont jamais écrits, ou très rarement. Donc on a pu retracer une chaîne de commandement hypothétique, mais qui est réelle, dans le sens où, en fait, on voit très bien comment cette chaîne de commandement a pu se mettre en place, tout simplement parce que nous avons eu aussi accès à des archives, qui étaient jusqu'alors classifiées, sur William Bechtel, qui était l'agent du SDECE [Service de documentation extérieure et de contre-espionnage - NDLR], qui a donc empoisonné Félix Moumié à Genève quelques jours avant son décès, le 3 novembre, comme vous l'évoquiez.C'est assez intéressant parce que ces archives nous ont permis de creuser sur le portrait de cet agent qui apparaissait comme un simple honorable correspondant au départ. Mais là, on s'aperçoit que c'est vraiment un cador du renseignement et quelqu'un d'extrêmement introduit, protégé, qui a même pu peut-être laisser beaucoup de preuves derrière lui car il savait qu'il ne serait absolument pas inquiété.Alors, vous écrivez qu'il s'agit d'un assassinat politique impliquant la responsabilité du gouvernement français. Est-ce que Foccart est dans le coup ? [Rires] Oui.À l'origine de ce rapport, que vous avez rédigé avec vos 13 collègues camerounais et français, il y a une initiative du président français Emmanuel Macron. Aujourd'hui, qu'attendez-vous de lui ? Des suites. Nous lui avons formulé un certain nombre de recommandations. C'est une reconnaissance effective de certains faits par des discours, par une lettre. Il y a aussi une très forte demande pour inscrire cette page d'histoire totalement méconnue, ou très peu connue, dans les programmes scolaires. C'est une évidence.Alors du côté du Manidem d'Anicet Ekane, qui est l'un des partis qui se revendiquent de l'héritage de l'UPC de Ruben Um Nyobe, on dit que « les Camerounais ne peuvent pas demander au bourreau de faire le bilan de son œuvre » et que l'initiative mémorielle d'Emmanuel Macron vise en fait à disculper la France de ses responsabilités.Je dirais que les historiens n'ont pas de nation. Ils travaillent en objectivité sur des archives et, pour la plupart d'entre nous, nous ne nous sommes pas illustrés pour avoir réalisé des travaux qui étaient à l'éloge « des bourreaux », pour reprendre vos termes. Donc, je pense que, si on veut considérer qu'aujourd'hui, en France, des historiens français ne peuvent pas écrire cette histoire avec objectivité, c'est faire injure à notre expertise.
La NBA refait le show ce samedi à Paris-Bercy, avec la revanche du match de jeudi entre les Spurs de San Antonio et les Indiana Pacers. La franchise texane de Victor Wembanyama a remporté le premier duel 140 à 110. Réponse attendue de la part des coéquipiers de Pascal Siakam, le Camerounais des Pacers, figure respectée de la grande ligue nord-américaine.
Célestin Tawamba, président du GECAM (Groupement des entreprises du Cameroun), le patronat désormais unifié, est notre grand invité de l'économie. Interrogé par Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cet entrepreneur chevronné s'exprime sans détour sur les grands enjeux économiques en Afrique centrale et sur l'ensemble du continent : le contexte de crise dans la zone CEMAC, la réforme du Franc CFA, les questions de souveraineté, la nécessaire évolution de la gouvernance. L'émission est à regarder en vidéo via ce lien.Également fondateur du groupe Cadyst Invest présent notamment dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, Célestin Tawamba revient sur l'évolution de ses entreprises, mais aussi sur les problématiques économiques nationales : la sécurité alimentaire, l'inflation, la fiscalité et les attentes du secteur privé en vue de l'élection présidentielle programmée à la fin de l'année 2025.
Célestin Tawamba, président du GECAM (Groupement des entreprises du Cameroun), le patronat désormais unifié, est notre grand invité de l'économie. Interrogé par Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cet entrepreneur chevronné s'exprime sans détour sur les grands enjeux économiques en Afrique centrale et sur l'ensemble du continent : le contexte de crise dans la zone CEMAC, la réforme du Franc CFA, les questions de souveraineté, la nécessaire évolution de la gouvernance. L'émission est à regarder en vidéo via ce lien.Également fondateur du groupe Cadyst Invest présent notamment dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, Célestin Tawamba revient sur l'évolution de ses entreprises, mais aussi sur les problématiques économiques nationales : la sécurité alimentaire, l'inflation, la fiscalité et les attentes du secteur privé en vue de l'élection présidentielle programmée à la fin de l'année 2025.
Les suites du témoignage que vous avez pu entendre mercredi sur notre antenne : celui d'un ressortissant camerounais combattant malgré lui comme supplétif de l'armée russe dans l'Est de l'Ukraine. Il dit avoir été dupé après avoir pensé se rendre en Russie sur la promesse d'un emploi de concierge dans un camp militaire. C'est aussi ce qui est arrivé à un autre ressortissant camerounais, dont l'épouse est sans nouvelles depuis fin juillet 2024. Un homme parti pour la Russie dans la promesse de gagner la Pologne. Faute d'argent, il a signé un contrat pour une formation militaire, envoyé en mission après seulement quelques semaines, à son corps défendant. Aujourd'hui, Linda, un prénom d'emprunt, souhaite alerter sur cette situation et dénoncer des intermédiaires douteux. Elle raconte son histoire. RFI : Pourquoi votre mari a-t-il décidé de partir pour la Russie, quelles étaient ses intentions ? Linda : Déjà, il ne partait pas en Russie, il partait en Pologne. Mais le service d'immigration par lequel il avait fait la procédure lui a dit qu'il va d'abord s'arrêter en Russie, le temps pour eux de le relancer pour la Pologne. Bon, ils lui ont dit que quand il va arriver en Russie là-bas, il va travailler quelques mois. Ils ont dit qu'ils vont le loger, puis lui faire des papiers pour aller en Pologne. C'était une agence camerounaise. Il n'était pas trop entré dans les détails et ne m'avait pas tout expliqué. Il m'avait juste dit qu'il allait vivre chez un monsieur, le temps pour eux de lui trouver du travail là-bas en Russie. On lui a demandé d'avoir une somme d'argent : 1 million de FCFA. Qu'il lui fallait 1 million de FCFA, qu'ils vont convertir en roubles pour qu'il puisse s'en sortir les premiers temps là-bas en Russie. Bon, vu qu'il n'avait pas les 1 million, qu'il avait déjà payé le billet d'avion, ils lui ont proposé l'armée. La veille, ils lui ont fait miroiter le bon côté, les avantages de l'armée. [ils lui ont dit que ] c'est juste une formation, qu'il n'y avait aucun danger, et qu'il ne devrait pas avoir peur. Le 5 juin, il doit quitter Douala et le 4 juin, alors qu'il n'a pas le million qu'on lui demande pour son arrivée, on lui dit, tu viens quand même. Et si tu n'as pas les moyens c'est pas grave, tu peux aller faire une formation militaire pendant quelques mois, c'est ça qu'on lui a dit ? C'est ça en fait, c'est ça. Et à aucun moment on lui a dit qu'il irait combattre ? On ne lui a jamais dit ça. Il n'avait pas l'air inquiet ? Non, parce que le monsieur l'a mis en confiance. Bon, vu qu'il a compris qu'on va lui payer plus de 2 millions, je ne sais pas, ça lui a mis des étincelles dans ses yeux et il a fait le choix de l'armée. On est au mois de juin, il arrive à Moscou et donc il est envoyé dans un camp militaire. Qu'est-ce qu'il vous raconte ? Ils sont d'abord allés à Pskov. Ils étaient trois. Avec deux autres Camerounais Oui, deux autres Camerounais qu'il a rattrapé à l'aéroport. Là-bas, ils n'ont même pas fait 2 semaines. La situation était déplorable là-bas. Il me dit que vraiment c'est compliqué. Il n'y a pas moyen de dormir. Ce qu'on leur sert à manger n'est pas différent de la nourriture du chien. Bon, ils n'ont pas fait 2 semaines, ils sont ensuite allés à Donetsk. C'était quand même un peu mieux parce qu'ils avaient une chambre là-bas, ils avaient un lit et dans leur cuisine, ils avaient un frigo. Le frigo était rempli. Les conditions matérielles étaient meilleures. Le problème, c'est que Donetsk c'est juste à côté du front ? Voilà ! Moi, je ne savais pas. Lui-même ne savait pas, parce qu'il m'avait dit que d'après ses recherches, Donetsk est une des villes de l'Ukraine que la Russie a prises. Mais il me disait quand même qu'ils entendaient souvent les coups de feu. Et à quel moment il a compris qu'il allait devoir à son tour aller au combat ? Il m'avait appelé un soir, il m'avait dit que durant le rassemblement, les commandants, les supérieurs l'ont pointé du doigt et ils lui ont dit qu'ils vont bientôt aller en mission. Il avait fait 2 semaines de formation en tout et pour tout et on l'envoyait déjà ? On l'a envoyé déjà. Moi, j'avais tellement peur. Je lui ai dit que ça, c'est déjà de l'arnaque. Ce qu'il me disait, c'était de prier, parce qu'il me connaît comme une femme pieuse. Il a demandé de beaucoup prier pour lui. Donc, le 26 juillet à 17 h 00, il apprend qu'il part en mission ? Oui. Vers 20 h 30, vous discutez, il vous dit de prier pour lui, qu'il partait en mission pour 7 à 10 jours ?Oui. Et c'est votre dernier contact ? C'est notre dernière conversation jusqu'à ce jour. Tout cela, il l'a fait pour venir en aide à sa famille, à votre famille ?Ses parents sont tellement pauvres, c'était lui qui était le pilier de sa famille. Il est l'aîné d'une famille de 4 enfants. C'est lui qui payait la scolarité de ses petits frères, c'est lui qui envoyait l'argent à sa mère chaque semaine pour que sa mère puisse préparer à manger. Son père ne travaille plus parce qu'il a des soucis de santé. Il m'a laissé avec un bébé. À son départ, l'enfant avait à peine 2 mois. Qu'est-ce que vous demandez aux autorités de votre pays ? C'est de nous aider à le retrouver, même s'il est mort, et que si on le retrouve, même s'il est vivant, qu'on le rapatrie au pays. Ses parents souffrent vraiment depuis qu'il n'est plus là. Ses parents ne dorment pas. Sa mère m'appelle, chaque jour, elle pleure. Pareil pour son père. Tout le monde est dépassé, nous sommes tous inquiets. Vraiment, nous supplions l'autorité camerounaise à faire quelque chose pour nous. Parce que nous ne sommes pas les seuls. Il y a plusieurs familles aussi dans cette situation et que s'il y a moyen d'arrêter même les services d'immigration là, toutes ces personnes qui amènent leurs frères à la mort, si on peut même mettre la main sur ces gens pour les empêcher de continuer à faire du mal. À lire aussiUkraine: «Les Africains en première ligne, les Russes restent au camp», confie un Camerounais envoyé au front
Présenté par ses pairs comme l'un des meilleurs danseurs camerounais, Arsène Etaba écume les rues et salles de danse du Cameroun, d'Afrique et du monde pour des battles ou des festivals depuis bientôt 10 ans. Le directeur artistique de la compagnie The Perfomers, Arsène Etaba, présente ce week-end, au laboratoire Othni de Yaoundé, son premier solo, intitulé « Les dieux dansent mal ». Une performance dans laquelle il interroge la gouvernance des dirigeants. De notre correspondant à Yaoundé,Le corps sculpté d'Arsène Etaba transpire la danse. Son sens inné du rythme, la grâce de ses mouvements et son énergie explosive font trembler le plancher du laboratoire Othni, où il se prépare devant quelques admirateurs.« Je pense que c'est la danse qui m'a choisi. Dans la danse, j'ai trouvé beaucoup d'autres facilitations. J'ai trouvé beaucoup d'autres ouvertures. J'ai été lauréat du prix Goethe-Découverte en 2022, rappelle-t-il. Mais avant ça, j'avais déjà eu la grâce de rencontrer Zora Snake, chorégraphe performeur, une légende de la danse également au Cameroun, qui m'a fait connaître l'Europe pour la première fois avec sa pièce Shadow survivors. Et c'est de là en fait qu'un autre chorégraphe, Serge Aimé Coulibaly du Faso Danse Théâtre, m'a récupéré. » « Il nous était interdit à une certaine période de danser dans nos propres rues »La danse, sa passion, l'a accompagné jusque dans son cursus académique. L'année dernière, à l'université de Douala, il en a fait le sujet de sa thèse en pharmacie sur le thème « La danse comme thérapie ». Quand Arsène Etaba danse, c'est aussi pour passer un message. Pour cela, il a créé un style hybride, la Djeum.« La djeum est une danse afro urbaine qui est née à la suite d'événements fâcheux, je dirais, parce qu'il nous était interdit à une certaine période de danser dans nos propres rues, déplore le danseur. Alors moi, en tant que citoyen camerounais, jeune camerounais, entrepreneur, passionné d'art et de culture, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il m'était interdit de danser chez moi. Surtout que mes semblables, mes proches aimaient bien ce que je faisais. Donc, c'est parti d'une frustration. »Une source d'inspiration pour les jeunes danseursHuit ans après ses débuts dans le ballet universitaire et sa participation à plusieurs festivals en Afrique et dans le monde avec les compagnies Mugnal du Cameroun et surtout Faso Danse du Burkina Faso, Arsène est devenu une source d'inspiration pour d'autres jeunes. Rose Gweha, récente lauréate du prix Goethe-Découverte en performance scénique, le suit à la trace : « Pour moi, c'est la référence comme danseur avec les compétitions, la danse de création, j'ai fait tout ce qu'il fait, donc j'espère pouvoir être comme lui plus tard. » Arsène Etaba est sur scène avec son premier spectacle solo « Les dieux dansent mal », qu'il joue ce week-end du 17 janvier à Yaoundé. Ensuite, direction l'Autriche, première étape d'une nouvelle tournée mondiale.À écouter dans le Grand invité AfriqueAngel Kaba: «Jamais je n'aurais imaginé créer un spectacle qui touche le cœur des gens comme ça»
Ce sont les « malgré nous » de Poutine, ces combattants étrangers intégrés, par la ruse, à l'armée russe, aux côtés de leurs compatriotes volontaires pour aller combattre sur le front ukrainien. Des milliers de Sri-lankais, d'Indiens, de Népalais et beaucoup d'Africains venus du Bénin du Cameroun ou bien encore de Centrafrique, tous attirés en Russie par des offres d'emplois trompeuses, assorties de salaires mirobolants. Ils pensaient être chauffeur ou mécanicien, les voilà désormais en première ligne perdus dans le Donbass. Véritable « chair à canon » étrangère pour l'armée russe. Comment les recruteurs de Moscou usent-ils de tous leurs leviers pour enrôler ces hommes ? La stratégie du Kremlin pour renouveler ses troupes passe-t-elle par un véritable « trafic d'êtres humains » ?Avec : - Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors - François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. À lire aussiUkraine: «Les Africains en première ligne, les Russes restent au camp», confie un Camerounais envoyé au front
Du Maroc partent des habits traditionnels, des produits cosmétiques… Du Sénégal, de Guinée, de Côte d'Ivoire sont exportés souvent des produits alimentaires. À l'origine de ce petit commerce entre le royaume chérifien et les pays d'Afrique subsaharienne, il y a des marchands dont le business dépend des difficultés à franchir les frontières. De notre correspondant au Maroc,Il parle en darija, le dialecte marocain, ponctué de quelques mots de français, le tout avec l'accent sénégalais. « Je commence à maîtriser un peu les prix en darija. Ça permet d'attirer le client ! Je m'appelle Khadim Gningue, je suis sénégalais, je suis au Maroc depuis trois ans. »Et depuis trois mois, Khadim, 28 ans, est vendeur au Habous, un quartier réputé pour ses boutiques d'artisanat : « Il y a beaucoup de francophones qui viennent acheter, des Sénégalais surtout, des Ivoiriens, des Camerounais. Ils achètent beaucoup de produits, ceux à base d'argan notamment. Il y a des grossistes, il y a des petits revendeurs, mais aussi des gens qui viennent pour prendre des souvenirs. »Des valises de marchandisesParmi les best-sellers, il y a aussi « les caftans, très demandés pour les cérémonies, les mariages... Ça marche bien. Les Sénégalais par exemple aiment beaucoup la mode marocaine ». Et pour transporter ces marchandises, une solution s'est mise en place ces dernières années. Des transitaires informels font la navette par avion et proposent de louer leurs valises : « Ils collectent les marchandises pour remplir deux ou trois valises de 23 kilos. Ceux qui veulent faire transporter des objets les payent au kilo. Il y a aussi le transport terrestre, mais c'est beaucoup plus long, une à deux semaines. »Les transitaires ne repartent pas les mains vides de leur pays d'origine. Miel, beurre de karité... Certains produits sont très prisés au Maroc. Le royaume compte par ailleurs une importante diaspora venue d'Afrique subsaharienne.À lire aussiÀ Casablanca, les Ivoiriens peu convaincus par la réinstauration des visas pour entrer au Maroc« Avec ce visa, qu'est-ce qu'on va devenir ? »Dans la médina de Casablanca, Sita Diakité propose sur son étal de l'alloco, de l'attiéké qu'elle ramène de Côte d'Ivoire. « Je fais des allers-retours. J'achète la marchandise à Abidjan, une fois de retour au Maroc, je prends des djellabas, des caftans que je vais ramener à Abidjan… Mais avec ce visa, qu'est-ce qu'on va devenir ? » Depuis le 1ᵉʳ septembre, à la demande de la Côte d'Ivoire, le Maroc a réintroduit le visa pour les Ivoiriens. Le commerce de Sita est menacé : « On fait comment maintenant ? On est foutus ? Ils demandent trop de papiers ! »Dans une région du monde encore trop peu intégrée économiquement, le petit commerce entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne dépend aujourd'hui de la capacité des transporteurs à traverser les frontières.À lire aussiLe Maroc propose au Mali, Burkina et Niger une alliance économique et géopolitique
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur la trêve entre le Hezbollah et Israël et une manœuvre militaire américaine autour de Taïwan. Massacre de Thiaroye : vers l'ouverture d'une enquête en France ? À quelques jours des commémorations des 80 ans du massacre de tirailleurs sénégalais par les forces coloniales françaises dans la banlieue de Dakar, des députés français ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire la lumière sur ce drame ? Alors que les témoins de cette répression sont décédés, comment l'enquête pourrait-elle se dérouler ? Qui pourrait être entendu ? Avec Florence Morice, journaliste au service Afrique de RFI. Guerre au Liban : malgré la trêve, Israël continue à bombarder Après deux mois de guerre ouverte, l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi. La trêve prévoit notamment le retrait des forces du mouvement chiite et de l'armée israélienne du sud du Liban. Pourquoi Benyamin Netanyahu a-t-il accepté cet accord maintenant ?Avec Pierre Olivier, journaliste au service France de RFI. Taïwan : bras de fer États-Unis-Chine Dénoncé par Pékin puis confirmé par Washington, un avion de chasse américain a survolé le sensible détroit de Taïwan. Comment expliquer cette manœuvre militaire ? Quelle a été la réaction de la Chine ? Avec Cléa Broadhurst, envoyée spéciale de RFI à Pékin. Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taïeb. Aujourd'hui, elle revient sur un sujet qui ne manque pas de faire réagir les Camerounais. Le combattant de MMA Francis Ngannou a posté sur ses réseaux sociaux une photo de lui portant un maillot des Lions indomptables... floqué Vinicius Jr. ! Le joueur brésilien serait-il prêt à intégrer l'équipe nationale du Cameroun ? Un test ADN prouve que ses ancêtres sont issus d'une tribu de l'ouest du pays...
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Vé Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan• Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Positive Vodoun - BIM : Bénin International Musical► Cheat On Me - Burna Boy.
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Drafté en 21ème position de la dernière draft par New Orleans, Yves Missi a répondu aux questions de Rémi Reverchon dans le dernier SNL. Dans une équipe des Pelicans au plus mal dans la Conférence Ouest, le pivot camerounais essaye se se faire une place, après avoir démarré le basketball sur le tard en Belgique puis de partir aux Etats-Unis pour tenter sa chance en NCAA, du côté de Baylor.Par Rémi Reverchon.Jacques Monclar, Rémi Reverchon, Mary Patrux, Xavier Vaution et Chris Singleton décryptent l'actualité de la NBA dans le Podcast NBA Extra. En complément de l'émission lancée en 2012, beIN SPORTS a créé, avec ce podcast, un nouveau format pour revenir en profondeur sur la ligue nord-américaine de basketball. Chaque semaine, les membres de l'émission débattent autour de trois thèmes majeurs, qui font l'actualité de la NBA.
Au sommaire du «Café des Sports» (RFI et France 24). Diffusion : 16h10 TU et 21h10 TU. (Disponible sur RFI, France 24, Facebook Live RFI et YouTube Live RFI). - CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée ! ; - Vinícius, le Camerounais ? ; - Ligue des Nations 2025 : des chocs au programme ; - Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ? CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée !Les 24 équipes qualifiées sont connues. Quels enseignements tirer de cette phase ?Vinícius, le Camerounais ?La star brésilienne aurait des ancêtres au pays des Lions indomptables. Retour sur une quête insolite menée par la fédération brésilienne de football.Ligue des Nations 2025 : des chocs au programmeLe tableau des quarts de finale est dévoilé avec notamment France vs. Croatie et Italie vs. Allemagne, focus !Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ?Le technicien catalan prolonge son contrat avec Manchester City jusqu'en 2027. Et pour conclure :Les cartons vidéo de la semaine, choisis par nos auditeurs et téléspectateurs, ainsi que les coups de cœur et les coups de griffes de nos consultants. Pour en débattre :Autour d'Annie Gasnier : Frédéric Suteau, Rémy Ngono, Benjamin Moukandjo et Ludovic Duchesne.Chef d'édition : David Fintzel.TCR et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Kheidir et Yann Bourdelas.
Au sommaire du «Café des Sports» (RFI et France 24). Diffusion : 16h10 TU et 21h10 TU. (Disponible sur RFI, France 24, Facebook Live RFI et YouTube Live RFI). - CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée ! ; - Vinícius, le Camerounais ? ; - Ligue des Nations 2025 : des chocs au programme ; - Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ? CAN 2025 au Maroc : la phase de qualification terminée !Les 24 équipes qualifiées sont connues. Quels enseignements tirer de cette phase ?Vinícius, le Camerounais ?La star brésilienne aurait des ancêtres au pays des Lions indomptables. Retour sur une quête insolite menée par la fédération brésilienne de football.Ligue des Nations 2025 : des chocs au programmeLe tableau des quarts de finale est dévoilé avec notamment France vs. Croatie et Italie vs. Allemagne, focus !Pep Guardiola, un «Citizen» for ever ?Le technicien catalan prolonge son contrat avec Manchester City jusqu'en 2027. Et pour conclure :Les cartons vidéo de la semaine, choisis par nos auditeurs et téléspectateurs, ainsi que les coups de cœur et les coups de griffes de nos consultants. Pour en débattre :Autour d'Annie Gasnier : Frédéric Suteau, Rémy Ngono, Benjamin Moukandjo et Ludovic Duchesne.Chef d'édition : David Fintzel.TCR et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Kheidir et Yann Bourdelas.
Dans cette édition :Un suspect d'un meurtre et de plusieurs tentatives de meurtre de SDF a été arrêté dans un train à Toulon, il se présente comme un Camerounais visé par une OQTF.Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs appellent à de nouvelles mobilisations dès lundi pour dénoncer les traités de libre-échange, les contraintes imposées à la profession et la faiblesse des revenus.Le programme de la réouverture de Notre-Dame de Paris a été dévoilé, avec une cérémonie d'inauguration le 7 décembre suivie d'une messe le 8 décembre.Le parquet a requis 5 ans de prison dont 2 fermes et 5 ans d'inéligibilité contre Marine Le Pen dans le procès des assistants parlementaires du RN.Le président américain Joe Biden a reçu son successeur Donald Trump à la Maison Blanche pour une passation de pouvoir apaisée.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Dans cette édition :Un suspect d'un meurtre et de plusieurs tentatives de meurtre de SDF a été arrêté dans un train à Toulon, il se présente comme un Camerounais visé par une OQTF.Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs appellent à de nouvelles mobilisations dès lundi pour dénoncer les traités de libre-échange, les contraintes imposées à la profession et la faiblesse des revenus.Le programme de la réouverture de Notre-Dame de Paris a été dévoilé, avec une cérémonie d'inauguration le 7 décembre suivie d'une messe le 8 décembre.Le parquet a requis 5 ans de prison dont 2 fermes et 5 ans d'inéligibilité contre Marine Le Pen dans le procès des assistants parlementaires du RN.Le président américain Joe Biden a reçu son successeur Donald Trump à la Maison Blanche pour une passation de pouvoir apaisée.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
durée : 02:30:02 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Avec Brice Molo, sociologue et historien / Alexandre Siné, ancien inspecteur des Finances / Gabrielle Bouleau, socio-politiste et Françoise Vimeux, climatologue. - réalisation : Félicie Faugère
durée : 00:10:53 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Où est passé Paul Biya ? C'est la question que tout le monde se pose au Cameroun, mais sans pour autant pouvoir en parler… - réalisation : Félicie Faugère - invités : Brice Molo sociologue et historien, docteur à l'EHESS et à l'Université de Yaoundé I au Cameroun
Les initiatives en matière d'intelligence artificielle et de robotisation se multiplient en Afrique. La fondation Glappy a été créé aux États-Unis par deux Camerounais. Leur objectif : faire du Cameroun un des pays en pointe en termes de robotisation. Pour se faire, ils forment les enfants. Lors de leur présentation, un robot humanoïde qui ressemble à un enfant se met à bouger et à communiquer. « Ça a des mains, un torse, la tête, il y a des caméras dans les yeux pour pouvoir naviguer », explique Christian Ntienou, qui fait partie de Glappy. Cette fondation est à l'origine de ce prototype dont les parties plastiques ont été imprimées en 3D aux États-Unis. « On entend régulièrement qu'un enfant dans un village, qui n'a rien, a créé tout un écosystème électrique. Donc s'il y a des gens comme ça dans une zone rurale, pourquoi ne pas donner la chance au reste du village de soutenir ce jeune ? »Former les leaders technologiques de demainL'objectif est que, dans le futur, tout soit fabriqué au Cameroun avec du plastique recyclé. Pour y parvenir, Glappy forme la nouvelle génération aux langages informatiques dans des villages ruraux.« On a plus de 10 000 élèves, on leur fournit le matériel, on leur apprend le scratch, un langage de code, et on veut qu'ils apprennent joss, qui est le code pour les robots », précise Christian Ntienou. Depuis début octobre, la fondation Glappy a ouvert une université à Yaoundé, où elle enseigne la robotique, les technologies de l'intelligence artificielle et du drone. Elle souhaite ouvrir un campus partenaire aux États-Unis avec l'aide d'investisseurs de la diaspora et du Cameroun.Langage robotique en swahili et haoussaRussell Avre, l'entrepreneur à l'origine de Glappy, explique : « On se concentre sur les jeunes entre 8 et 13-14 ans. On stimule leur intérêt pour l'IA et la robotique grâce à la gamification ; ils jouent et ils apprennent. Ce sont des livres scolaires pour leur apprendre les éléments de la robotique. On est en train de traduire le langage robotique en swahili, en haoussa, pour que les gens puissent lire et comprendre les concepts de la robotique dans leur dialecte. »Pour Jacques Eone, le président de la Cameroon Robotics Association, basé à Douala, il y a bien une effervescence de la robotique dans le pays : « Sur le domaine de l'infrastructure, la robotique du Cameroun est dans le top 10. En termes d'ambition, on peut atteindre le top 5. » Aujourd'hui, le leader de la robotique sur le continent reste l'Afrique du Sud, suivie du Nigeria, devant des pays d'Afrique du Nord comme l'Égypte et le Maroc.À lire aussiLes initiatives africaines de l'IA se déploient entre l'Afrique et l'Europe
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste-tatoueuse à Rennes et Paris Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste tatoueuse à Rennes et Paris. Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage. Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema.
Le XIXe sommet de la Francophonie, c'est vendredi à Villers-Cotterêts, près de Paris. Grosse affluence en perspective : une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement y sont attendus. Mais la francophonie, ce n'est pas qu'un rendez-vous biennal entre les grands de ce monde. C'est aussi un espace de rencontres entre jeunes talents. Grâce à la plateforme France Volontaires, la jeune Congolaise Triphène Tamba a fait neuf mois d'études en France il y a trois ans. En ligne de Brazzaville, où elle est étudiante en économie du développement durable, elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : La francophonie, ça représente quoi pour vous ?Triphène Tamba : Pour moi, la francophonie, c'est d'abord des femmes et des hommes qui partagent une langue commune : le français. Une langue mondiale qui n'est peut-être pas parlée plus que l'anglais, mais qui favorise la diversité culturelle.Alors, grâce à l'Université Senghor d'Alexandrie, vous avez été l'une des 30 volontaires de l'OIF qui ont participé l'an dernier aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Est-ce que cette mission a été utile ?Très utile en fait. Par exemple sur l'égalité femmes-hommes, aujourd'hui, on parle de la question de genre, parfois, il y a des hommes qui infériorisent les femmes, mais il y a un dialogue qui peut se faire entre les femmes et les hommes pour essayer de trouver un terrain d'entente. Aussi, ça m'a permis de développer des compétences dans le leadership, le travail en équipe, l'autonomie, la capacité de gérer le stress surtout, parce que je suis une personne qui stresse parfois, mais ça, ça a été vraiment cadré grâce à nos différentes formations. Donc pour moi, vraiment, à la francophonie et à l'université Senghor, ils ont joué un grand rôle dans mon développement professionnel.Alors, il y a trois ans, dans le cadre de la saison Africa 2020, vous avez étudié pendant neuf mois à l'Ecole Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne, en France, à l'invitation de la plateforme France Volontaires et de l'Institut Français. Et je crois comprendre que vous avez appris beaucoup de choses pendant ces neuf mois, bien au-delà de l'art et du design ?Exactement. C'était super bien. En fait, j'ai été affecté à la Cité du Design. Moi, en tant que médiatrice culturelle, le but était d'essayer d'orienter le public, partager ma culture en fait avec les Français, faire tomber les clichés qui existent entre les Français et les Africains, donc ce que les Français pensent de l'Afrique et ce que les Africains pensent de la France.À Brazzaville, vous étudiez l'économie du développement durable à l'université Marien Ngouabi. Qu'est-ce que la Francophonie vous apporte dans cet apprentissage ?Alors, par exemple, aujourd'hui, on a un projet avec l'AFD (Agence Française de Développement) sur la question de l'eau. L'eau est indispensable à notre santé. Dans les objectifs du développement durable, il y a l'eau propre, l'assainissement et tout et tout. Et moi, en tant qu'étudiante en économie du développement, je participe à ce projet en tant que chargée de communication. Pour moi, la francophonie est au cœur du développement durable.La lutte pour protéger la forêt est un grand enjeu dans votre pays, le Congo. Est-ce que la francophonie est l'un de vos outils dans cette bataille pour l'environnement ?Oui, je l'affirme, parce que je veux prendre l'exemple de la CIAR. La CIAR, c'est la Conférence Internationale sur la Forestation et le Reboisement, qui a été organisée du 2 au 5 juillet 2024, ici à Brazzaville, où on a retrouvé des jeunes venus de partout et des experts de partout aussi. Donc, il y avait ceux du Gabon et il y avait d'autres qui s'exprimaient en anglais. Mais la langue qui dominait, c'était la langue française. Et on voit que la francophonie, c'est faire en sorte que les hommes et les femmes qui partagent la même langue, la langue française, soient regroupés. On a parlé sur les questions de la protection de la forêt. On a même insisté pour que chaque jeune puisse planter au moins un arbre. Et moi, je me dis que la francophonie a son rôle.Alors, vous vous êtes posé la question « qu'est-ce que les Africains pensent de la France ? ». Pour un certain nombre de jeunes Africains, la francophonie, c'est suspect parce que c'est à leurs yeux un instrument de la France, l'ancienne puissance coloniale. Qu'est-ce que vous en pensez ?Pour moi, c'est la francophonie. On ne peut pas essayer de noircir son image. Donc, nous, en tant que jeunes, si on voit que la francophonie n'est pas bonne, moi, je pense que c'est faux. Pour moi, tant que ça booste les carrières des jeunes, c'est déjà bien en fait. Il y a des formations que l'OIF organise par exemple sur Internet en lien avec l'Université Senghor et d'autres plateformes. Si on participe à ça, ça nous permet d'avoir des certificats qui vont booster nos carrières, ça nous permet aussi de développer des compétences.Donc pour vous, ce n'est pas un instrument post-colonial ?Non, pour moi, je ne pense pas ça. On va juste prendre le mauvais côté. Pour moi, il faut positiver la chose. On peut dire qu'on ne peut pas former le présent sans le passé. Mais aussi, si dans le passé il y a les côtés sombres, s'il y a le noir, on ne va pas ramener le noir parce qu'on veut qu'il y ait de la lumière. Donc la francophonie actuelle, elle apporte la lumière, elle permet aux jeunes de se réunir. Regardez-nous, on était 30 jeunes.Aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, c'est ça ?Exactement. Trente jeunes venus d'Afrique centrale. Il y avait onze Camerounais, un équato-guinéen. On s'est inséré là, les Gabonais et tout, on a formé un seul homme. On a travaillé, l'union fait la force. Je pense qu'actuellement, on doit positiver les choses, se dire : en tant que jeunes, qu'est-ce qu'on propose ? Parce que je pense que la francophonie encourage aussi des formations, permet aussi à des jeunes d'aller étudier ailleurs par des bourses. Pourquoi pas ? On voit que la francophonie arrive à financer même des femmes qui veulent aller de l'avant, qui ont des entreprises, à les booster aussi, c'est déjà bien en fait.
En Corée du Sud, un demandeur d'asile Camerounais devient la figure de proue de l'équipe de football sud-coréenne lors de la Coupe du monde des sans-abri. Cette semaine à Séoul se tient la première édition asiatique de ce championnat international réservé aux réfugiés, sans domicile fixe et demandeurs d'asile. De notre correspondant à Séoul,Sur les gradins, les supporters coréens n'ont d'yeux que pour lui. Fossi Wandji est le joueur phare de l'équipe sud-coréenne de football lors de cette Coupe du monde des sans-abri et il est rapidement devenu une petite célébrité. Un destin auquel il ne s'attendait pas il y a deux ans, lorsqu'il quittait le Cameroun pour fuir les violences. « Je m'appelle Fossi Wandji, je suis originaire du Cameroun. J'ai quitté le Cameroun à cause de la guerre et je suis allé au Gabon, mais ce n'est pas grand, témoigne le joueur de foot, tu marches sur la route, il y a des policiers qui t'interpellent pour tes papiers, des trucs comme ça. Après quelqu'un m'a aidé pour quitter le Gabon et aller en Corée, c'est là que j'ai demandé l'asile. Au début, ça a été rejeté et puis j'ai patienté un an à l'aéroport. Et puis, après, Dieu a fait grâce et ça a été. »Errant dans les couloirs du terminal 2 de l'aéroport international d'Incheon, Fossi Wandji a longuement attendu aux côtés d'autres demandeurs d'asile, notamment des Russes, fuyant le conflit avec l'Ukraine. La Corée du Sud est l'un des pays les plus difficiles en matière de demande d'asile. Sur les 30 dernières années, le pays n'a accepté qu'un peu plus de 1 000 demandes sur les 100 000 reçues.À lire aussiCorée du Sud: Séoul doit faire appel aux étrangers pour augmenter sa populationJouer au foot et espérer obtenir l'asileAvant cette Coupe du monde, Fossi Wandji ne jouait pas au foot, il y jouait un peu enfant, petit. Comment s'est-il retrouvé à porter les couleurs de la Corée du Sud alors ? Il l'explique simplement : « Une fois rentré dans le pays, j'ai connu une organisation qui reçoit les sans-abris. Quand je les ai rencontrés, c'est là où ils m'ont fait part de cet événement, alors, j'ai dit ok, je peux me débrouiller au foot, donc, j'accepte de participer. »Fin du match, même si la Corée du Sud s'incline face à la France 5 buts à 4, Fossi Wandji porte fièrement le drapeau coréen devant un public déchaîné. « Je suis très fier de représenter la Corée, honnêtement très, très fier. Je me sens chez moi en fait, je suis à l'aise, mon entourage, ils sont bien, se réjouit-il. C'est chez moi en fait, c'est une famille, ce sont des frères. Avec eux, il n'y a pas de soucis, ils sont très bien. J'ai même été un peu surpris, ils sont très bien, ce sont mes frères, c'est ma famille. »Pour l'instant, Fossi Wandji ne détient qu'un titre de séjour, ce qui lui a permis de sortir de l'aéroport, mais il espère que ses prouesses dans l'équipe coréenne lui permettront d'obtenir l'asile en Corée du Sud. Pour en savoir plus sur la Corée du Sud, à écouter dans 8 milliards de voisinsCorée-Japon : étude, mariage, enfant... Une jeunesse sous pression
Comment l'intelligence artificielle, IA, peut-elle contribuer au développement de l'Afrique ? C'est l'une des questions-clé que se posent depuis hier (dimanche), à Dakar, les quelque 700 spécialistes qui participent au « Deep Learning Indaba » 2024, le forum annuel des développeurs africains de cette technologie révolutionnaire. Dans l'agriculture, l'éducation et la santé, l'intelligence artificielle peut permettre de grandes avancées sur le continent. Mais à certaines conditions. Le chercheur camerounais Paulin Melatagia enseigne à la faculté des sciences de l'université de Yaoundé 1. RFI : en quoi l'intelligence artificielle peut-elle permettre une agriculture de précision ?Paulin Melatagia : L'intelligence artificielle, avec tout l'ensemble des outils aujourd'hui qu'elle arrive à mobiliser, est très utilisée dans l'agriculture, notamment pour tout ce qui est prédiction des invasions, par exemple la prédiction des invasions des criquets à partir d'images satellitaires. On peut également utiliser l'intelligence artificielle pour la détection des maladies des plantes. Il suffit aujourd'hui, avec certaines applications qui sont déployées sur des téléphones portables, scanner des feuilles, et à partir de ces images-là, de détecter un certain nombre de maladies sur les plantes. On peut également, grâce à l'intelligence artificielle, prédire des inondations à partir d'images satellitaires ou même d'images qui sont connectées avec des drones. Je pourrais également ajouter, comme autre exemple, l'arrosage intelligent grâce à l'internet des objets qui permet de mesurer l'humidité, la température et la luminosité dans un champ et ensuite de déclencher, voilà, le système d'arrosage.Dans le domaine de la santé maintenant, en quoi l'intelligence artificielle peut-elle aider le médecin à détecter des maladies ?Oui, l'intelligence artificielle peut être utilisée, notamment à partir de tout ce qui est imagerie médicale, pour identifier ou prédire des pathologies. À ce moment, il s'agit d'une aide au médecin ou une aide à la décision du médecin qui, à partir des IRM et des images de radiographie ou d'échographie, va les passer à une intelligence artificielle et obtiendra des résultats qu'il pourra ou non confirmer grâce à son expertise. Dans le même temps, on peut avoir des intelligences artificielles qui sont utilisées par des patients, qui vont pouvoir faire des pré diagnostics sur la base d'une collecte d'informations personnelles, par exemple la température, une image de la peau, une image des yeux, du nez, et cetera, et donc obtenir un diagnostic, un pré diagnostic pardon qui va être confirmé plus tard par un médecin expérimenté.Dans le domaine de l'éducation, pour les apprenants et les élèves qui ne parlent ni français ni anglais, qui ne parlent que leur langue locale, qu'est-ce que l'intelligence artificielle apporte de nouveau ?Ce que l'intelligence artificielle apporte de nouveau, c'est que, aujourd'hui, nous avons beaucoup de langues qui sont dites peu dotées, notamment en Afrique, peu dotées parce qu'il n'y a pas suffisamment de matière. On n'a pas suffisamment de données numériques pour pouvoir générer des intelligences artificielles du même niveau que les IA que l'on a en français et en anglais. Et donc les intelligences artificielles qui sont développées sur les langues africaines, notamment, permettent ce qu'on appelle la reconnaissance de la parole. On a donc des apprenants qui peuvent s'exprimer dans leur langue maternelle et les IA sont capables de faire de la traduction automatique ou même de comprendre ce qu'a dit l'apprenant. Un exemple, un élève dans une salle de classe peut poser une question dans sa langue maternelle sur un sujet, l'IA va traduire, ou alors va comprendre ce qui a été dit, et aller chercher une réponse, ramener la réponse à l'apprenant, qui va donc améliorer sa compréhension sur le sujet.Alors pour développer l'intelligence artificielle en Afrique, il faut des centres de données, est-ce qu'il y a beaucoup de pays africains équipés de tels centres ?Non, les centres de données pour le moment, on en retrouve très peu en Afrique malheureusement, avec des moteurs de calcul qui sont basés en Afrique. Pour le moment, la grande majorité des intelligences artificielles qui sont conçues par les Africains ou même qui sont conçues sur les données africaines le sont dans des centres de données qui sont hébergés en dehors de l'Afrique.Et quels sont les pays où commence à se développer des centres de données sur le continent ?On a par exemple le Sénégal qui a des centres de données, mais qui en plus a acquis un supercalculateur il y a quelques années. En Afrique du Sud, au Kenya, au Maroc, on retrouve également de grands centres de données qui ont déjà été mis en place. Dans les pays comme le Cameroun, on a quelques centres de données qui appartiennent à des entreprises privées, aussi on a un centre de données qui appartient à une société d'État. Mais ces centres de données-là ne sont pas encore exploités pour produire de l'intelligence artificielle.Alors l'intelligence artificielle, ça ne marche évidemment que si on est équipé d'un téléphone mobile et que si on a accès à Internet, est ce qu'il n'y a pas blocage de ce côté-là ?Oui, effectivement, il y a des blocages. Si on s'en tient au dernier rapport de l'association interprofessionnelle GSMA sur l'Afrique, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est de l'ordre de quatre-vingt-dix-sept pour 100, soit quasiment un téléphone par personne. Cependant, on a que 70% des téléphones qui sont des smartphones et on sait bien que, pour accéder à des solutions d'intelligence artificielle, le smartphone est l'outil le plus adapté. En tout cas, sur le continent africain, on a également la problématique de la connexion internet. Le même rapport indique que l'on est aujourd'hui à 30% de la population africaine qui utilise Internet. Ces chiffres-là sont très faibles, mais ils ont doublé en 10 ans, ce qui permet de penser que, dans les années à venir, ce nombre-là va encore augmenter considérablement.À lire aussiIntelligence artificielle en Afrique: l'IA change la donne chez les communicants [2/3]
Faciliter les affaires entre les entreprises francophones, qu'elles soient africaines, françaises ou canadiennes, c'est le but de l'Alliance des patronats francophones, qui était représentée à la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), à Paris, les 26 et 27 août. Cette alliance, qui regroupe les patronats de 35 pays, propose plusieurs pistes pour intensifier les échanges économiques au sein de la zone francophone. Les échanges de biens entre pays francophones ont atteint 390 milliards de dollars l'an dernier, un chiffre comparable à celui du Commonwealth, mais qui pourrait être bien supérieur, selon le directeur général de l'Alliance des patronats francophones, si les rencontres d'affaires n'étaient pas contrariées par les difficultés à obtenir des visas. « On s'est aperçu que ce qui posait problème, notamment dans les échanges du Sud vers le Nord, c'était que beaucoup de femmes et d'hommes d'affaires reconnus dans leurs pays respectifs avaient du mal à obtenir des visas dans les délais et donc rataient des forums économiques, des opportunités d'affaires, souligne Alexandre Planelles. Et donc nous sommes très actifs, avec l'espoir que ça se réalise, sur un visa d'affaires francophone. On pense notamment, et on est assez avancé, à un système de fast track, de facilités dans l'obtention des visas. »Visa d'affaires francophoneAutre plaidoyer des patronats francophones : une harmonisation des formations pour une plus grande mobilité de la main-d'œuvre. « Demain, un Camerounais qui a suivi un cursus professionnel dans la logistique pourrait aller travailler au Bénin dans la logistique ou à Madagascar dans la logistique ou en France à terme, poursuit le représentant des patrons francophones. C'est ce qu'on vise : que les formations soient cohérentes et répondent aux besoins du secteur privé. »Créée il y a deux ans et demi, l'Alliance des patronats francophones met en relation les entreprises des cinq continents, avec bientôt une base de données par secteur. Mais connaître la santé financière d'un futur partenaire est crucial. Dieudonné Mpouki, président d'Infogreffe, le registre français du commerce et des sociétés, se réjouit de voir d'autres pays francophones adopter le même indicateur de performance, développé grâce à l'intelligence artificielle. « Cet outil, c'est un indicateur qui permet de dire à une entreprise quel est le niveau de risque de solvabilité, de se mettre en défaillance, explique-t-il. Nos homologues tunisiens sont en train de développer la même chose. On a au moins 17 États, dont le Sénégal, le Congo, le Bénin, où on a les mêmes réglementations en matière de droit des entreprises, le même registre du commerce, on parle la même langue. L'idée, c'est de partager les expériences, de partager les informations, de donner de la visibilité aussi aux entreprises de l'espace francophone. »Un partage d'informations juridiques entre les tribunaux de commerce des pays francophones qui sera très utile également pour lutter contre la fraude.
En ce début du mois d'août, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie, venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez l'échange avec Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive d'Ai Movement, le centre International d'Intelligence Artificielle du Maroc. Au sein de l'Université Mohammed VI Polytechnique, il regroupe des chercheurs et autres spécialistes avec la volonté de partager ses connaissances et ses ressources sur l'ensemble du continent africain.L'entretien en vidéo ici.Dans la seconde partie de l'émission, revivez notre entretien avec William Elong. Tout juste trentenaire, ce Camerounais a déjà créé plusieurs sociétés dans la conception de drones, dans la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil en intelligence économique. À la tête de Faraday, le plus jeune diplômé de l'histoire de l'École de Guerre Économique à Paris est le grand invité de l'économie RFI-Jeune Afrique. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il livre des analyses tranchées sur les grands enjeux de l'économie africaine : souveraineté numérique, cyberattaques, sortie du franc CFA, relations avec la France et les autres pays occidentaux, immigration...
En ce début du mois d'août, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie, venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez l'échange avec Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive d'Ai Movement, le centre International d'Intelligence Artificielle du Maroc. Au sein de l'Université Mohammed VI Polytechnique, il regroupe des chercheurs et autres spécialistes avec la volonté de partager ses connaissances et ses ressources sur l'ensemble du continent africain.L'entretien en vidéo ici.Dans la seconde partie de l'émission, revivez notre entretien avec William Elong. Tout juste trentenaire, ce Camerounais a déjà créé plusieurs sociétés dans la conception de drones, dans la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil en intelligence économique. À la tête de Faraday, le plus jeune diplômé de l'histoire de l'École de Guerre Économique à Paris est le grand invité de l'économie RFI-Jeune Afrique. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il livre des analyses tranchées sur les grands enjeux de l'économie africaine : souveraineté numérique, cyberattaques, sortie du franc CFA, relations avec la France et les autres pays occidentaux, immigration...
En ce mois de juillet, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez d'abord l'échange avec Philippe Simo, fondateur d'Investir au Pays qui donne des conseils aux membres des diasporas africaines pour développer une activité en Afrique dans leur pays d'origine. Avec plus d'un million d'abonnés sur sa chaîne YouTube, cet influenceur Camerounais né à Douala, conférencier, motivateur, mentor professionnel, développe de nombreux business dans son pays mais aussi désormais en Côte d'Ivoire, en attendant la réalisation de ses projets au Sénégal.Dans la seconde partie de l'émission, retrouvez Matina Razafimahefa, cofondatrice et directrice de Sayna, startup spécialisée dans la formation aux métiers du digital et de l'apprentissage du code. Cette Franco-Malgache mène de nombreux combats pour développer le numérique sur le continent.Retrouvez l'entretien en vidéo iciAu micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cette jeune femme de 25 ans décrit le développement de Sayna à Madagascar et sur le reste du continent (notamment au Sénégal et en Côte d'Ivoire), ses partenariats notamment avec Orange et Axian, le déficit d'infrastructures, la formation de la main-d'oeuvre.
En ce mois de juillet, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez d'abord l'échange avec Philippe Simo, fondateur d'Investir au Pays qui donne des conseils aux membres des diasporas africaines pour développer une activité en Afrique dans leur pays d'origine. Avec plus d'un million d'abonnés sur sa chaîne YouTube, cet influenceur Camerounais né à Douala, conférencier, motivateur, mentor professionnel, développe de nombreux business dans son pays mais aussi désormais en Côte d'Ivoire, en attendant la réalisation de ses projets au Sénégal.Dans la seconde partie de l'émission, retrouvez Matina Razafimahefa, cofondatrice et directrice de Sayna, startup spécialisée dans la formation aux métiers du digital et de l'apprentissage du code. Cette Franco-Malgache mène de nombreux combats pour développer le numérique sur le continent.Retrouvez l'entretien en vidéo iciAu micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), cette jeune femme de 25 ans décrit le développement de Sayna à Madagascar et sur le reste du continent (notamment au Sénégal et en Côte d'Ivoire), ses partenariats notamment avec Orange et Axian, le déficit d'infrastructures, la formation de la main-d'oeuvre.
Pour cette douzième édition de lectures de ces « écritures fraiches », focus sur le Cameroun avec deux pièces qui traitent de sujets sociétaux très actuels. Dans À cœur ouvert, le Camerounais Éric Delphin Kwegoué écrit un véritable plaidoyer à la liberté de la presse. Quant à la metteuse en scène originaire de Maroua, Nadale Fidine, elle aborde dans Wilé ! le sujet grave des disparitions d'enfants au Cameroun.Invités : Éric Delphin Kwegoué, lauréat du Prix RFI Théâtre pour À cœur ouvert Nadale Fidine, dramaturge, poétesse, originaire du nord du Cameroun, autrice de la pièce Wilé !. Ces pièces ont été lues à Avignon du 16 au 21 juillet.À retrouver prochainement le cycle de lecture :Ça va, ça va le Monde
« La trêve qui devait prendre fin ce vendredi a été prolongé de 15 jours, jusqu'au 3 août », annonce le département d'État américain, titre AfricaNews, alors que le site congolais ObjectifInfo.cd, précise que la prolongation de la trêve intervient « tandis que sur le terrain, les autorités congolaises dénoncent des violations de la trêve par les rebelles rwandais. Selon Kinshasa, une dizaine de civils ont été tués par ces rebelles depuis lundi, sur le sol congolais ». Pour Afrik.com, « malgré les efforts internationaux et notamment ceux des États-Unis, la situation humanitaire demeure alarmante. Les affrontements ont déplacé des milliers de civils et provoqué une crise humanitaire aiguë. Les besoins sont criants en termes de nourriture, d'eau, de soins médicaux, et de sécurité ». AfricaNews reprend aussi les propos de Human Rights Watch, ONG selon laquelle, « les violences concentrées dans la province orientale du Nord-Kivu ont donné lieu non seulement à des exécutions arbitraires et à des arrestations, mais aussi à des abus sexuels, les femmes et les enfants étant les plus touchés ». Une autre ONG, Action contre la faim, fait savoir de son côté que « la situation dans la région se dégrade rapidement, et atteint des niveaux jamais vus ». Mur de glaceÀ la Une également, un nouveau différend entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. C'est à la Une d'Aujourd'hui au Faso : « 173 burkinabè ont été refoulés de la Côte d'Ivoire ». « D'ici quelques jours, on saura les tenants et les aboutissants du phénomène, mais en attendant, on ne peut s'empêcher de lire cette question de femmes et d'enfants refoulés à la lumière, des relations, exécrables entre les pouvoirs burkinabè et ivoirien », estime le site d'information burkinabè, selon lequel « un tel incident gravissime et survenu dans un contexte de tension entre les deux pays, suite à la ruade du capitaine Ibrahim Traoré, accusant, les autorités ivoiriennes de materner les déstabilisateurs de son régime, ne peut qu'inquiéter ». « Ce refoulement de Burkinabè vient souligner qu'entre les deux pays, il y a désormais un mur de glace », ajoute Aujourd'hui au Faso.L'Infodrome rappelle de son côté que « ces expulsions interviennent dans un contexte de tensions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Le capitaine Traoré a récemment accusé la Côte d'Ivoire d'abriter "un centre d'opérations pour déstabiliser" son pays (...). « Les relations entre les deux nations se sont également détériorées suite à l'arrestation de deux membres des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes, qui auraient accidentellement franchi la frontière en poursuivant des orpailleurs clandestins, en septembre 2023 ».Liberté d'expressionEnfin, au Cameroun, les autorités haussent le ton. C'est le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, « qui a fait une sortie pour recadrer les leaders d'opinion », nous dit le le Journal du Cameroun. « Il met des limites à ce que l'opinion publique appelle la liberté d'expression ». Cela tient en quelques phrases : « les Camerounais peuvent s'exprimer sans aucune contrainte, approuver ou désapprouver l'action des pouvoirs publics, faire connaître leurs points de vue sur l'ensemble des questions ayant trait à la vie de la nation. Cependant, il est inacceptable que des compatriotes, fussent-ils des leaders de partis politiques ou d'opinion, usent de propos irrévérencieux, injurieux, voire offensants à l'égard de celui qui préside légitiment et avec bonheur aux destinées du Cameroun ». À l'origine de cette mise en garde, précise Le bled parle « les propos de l'opposant Cabral Libii, le leader du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale, qui avait récemment remis en question l'autorité du préfet du Mfoundi, au sujet de l'interdiction de séjour temporaire dans le département, concernant toute personne appelant au soulèvement contre la République ou qui se serait rendu coupable d'outrage envers celle-ci ou ceux qui l'incarnent ». Une mise en garde lancée, alors que se profile l'élection présidentielle de l'année prochaine.
Le Journal en français facile du lundi 01 juillet 2024, 18h00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : https://rfi.my/AkAe.A
À trois jours du match de football entre le Cameroun et le Cap-Vert (ce 8 juin), qui va compter pour la qualification à la prochaine Coupe du monde, la tension ne baisse pas entre le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, et le président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto'o. Si le match a bien lieu samedi à Yaoundé, comment vont jouer les Lions indomptables ? C'est la question que se posent beaucoup de Camerounais, pour qui le président Paul Biya est le seul homme qui peut dénouer cette crise. Le professeur camerounais Thomas Atenga enseigne la communication à l'université de Douala. Il livre son analyse à Christophe Boisbouvier. RFI : Ce qui frappe dans ce conflit, c'est que chacun se réclame du président Paul Biya. Il semble qu'après la contre-performance des Lions indomptables à la CAN en Côte d'Ivoire en janvier dernier, le président Paul Biya ait quand même donné son feu vert à son ministre des Sports, pour imposer un nouveau sélectionneur à Samuel Eto'o ?Thomas Atenga : Imposer un sélectionneur, ce n'est pas ce que nous avons compris puisque nous avons quand même suivi et lu son discours du 10 février. Il a affirmé avoir donné des instructions au ministre pour regarder de plus près comment la fédération est gérée et encadrée, mais de ce que nous avons entendu le 10 février, il n'était pas question, me semble-t-il, d'une ingérence qui fragilise le président de la Fécafoot.Voulez-vous dire que, dans son discours du 10 février, Paul Biya ne voulait pas aller jusqu'à humilier Samuel Eto'o, mais que le ministre des Sports en a peut-être profité ?Absolument. Je pense que l'occasion lui est offerte en ce moment, à la fois de régler des vieux comptes personnels, de régler probablement des vieux comptes politiques aussi, et puis de tenter de restreindre, on va dire, les pouvoirs du président de la Fédération. Donc, c'est vraiment une bataille entre deux hommes qui ne se pardonnent rien.Au Cameroun, beaucoup se disent que ce conflit ne pourrait pas perdurer depuis plus de deux mois maintenant, si chacun des deux adversaires n'avait pas un ou plusieurs soutiens au sommet de l'État. Quels sont les soutiens de l'un et de l'autre ?Alors, le pouvoir camerounais est très compartimenté, de ce qui se dit, de ce que la rue perçoit. Monsieur Eto'o aurait le soutien, dit-on, du cabinet civil, de son adjoint et certainement la Première dame, dit-on. Tandis que le ministre aurait le soutien du secrétaire général et du Secrétariat général. En tout cas, c'est la perception que le public en a.Est-on en train d'assister indirectement à un nouvel épisode du bras de fer entre le Secrétariat général de la présidence et le cabinet civil de la présidence ?Évidemment, pour beaucoup de Camerounais, c'est une énième manifestation de ce qu'on a qualifié ici de lutte de clans dans ce contexte de fin de règne, parce qu'en 2025 s'annoncent les élections.Est-ce qu'il y a dans le premier cercle, autour de Paul Biya, des gens qui ont peur de la popularité de Samuel Eto'o et de son éventuelle candidature à une présidentielle à venir ?Monsieur Eto'o l'a dit dans son interview chez votre confrère France 24 : à savoir que beaucoup de problèmes qu'il rencontre dans sa gestion de la Fédération, c'est parce qu'on lui prête, n'est-ce pas, des intentions politiques. Donc, s'il le dit, c'est qu'il a certainement des renseignements, c'est quelqu'un de très adulé, qui sait aussi comment s'informer, souvent au cœur de ce qui se passe dans le système.Voulez-vous dire que certains voient en lui un futur George Weah ?Dans les rues camerounaises, je pense que beaucoup le perçoivent ainsi. Et se disent que, s'il venait à sauter le pas, beaucoup le suivraient, y compris même dans les milieux universitaires comme celui que je connais un peu : il y a des gens qui sont prêts à le suivre, partant du principe qu'il a tout pour être un bon président. Avec son dynamisme, son caractère un peu vibrionnant, et que le pays mérite d'être secoué après les 4 décennies qu'on vient de passer.Depuis le violent accrochage verbal du 28 mai entre Samuel Eto'o d'un côté, le sélectionneur belge, Marc Brys, et le conseiller du ministre des Sports de l'autre côté, la vidéo de ce clash fait le tour du monde. Est-ce que l'image de Samuel Eto'o n'en a pas été ternie ?Certainement. C'est une star planétaire, c'est un sportif de haut niveau qui normalement connaît le fair-play, la retenue. Il est ambassadeur UEFA et FIFA du fair-play et la lutte contre le racisme… Je pense qu'il en a pris conscience et c'est pour ça que le lendemain, il a fait amende honorable. Mais quand on regarde les agissements depuis cette séquence, on n'a pas l'impression que le pouvoir soit prêt à reculer ou à être un peu plus accommodant avec la Fédération.Voulez-vous dire que le pouvoir penche nettement maintenant du côté du ministre des Sports contre Samuel Eto'o ?Jusqu'à ce que la FIFA intervienne peut-être. On va dire que ce moment, avantage au ministre, il a les moyens de l'État, il a ensuite les finances dans un contexte où la Fédération camerounaise du football tire un peu le diable par la queue. Mais je voudrais surtout dire qu'au-delà du football, c'est l'ensemble du mouvement sportif camerounais qui est dans un état de délabrement, né du fait qu'il y a une rupture de confiance entre les acteurs du sport camerounais et le ministre de tutelle, et qu'il y a peut-être lieu d'organiser -je ne sais pas comment on va baptiser ça- peut-être un symposium pour le sport camerounais ou alors des États généraux du sport camerounais. Je pense qu'il faut aller vers quelque chose comme ça qui permet de ressouder un peu le lien du mouvement sportif camerounais avec l'État représenté par le ministère.Parce que la Fécafoot n'est pas la seule fédération en crise ?Ce n'est pas la seule fédération en crise. Le volleyball, le handball, pratiquement toutes les fédérations sont sous tension au niveau relationnel avec le ministère, ce qui est quand même signifiant de quelque chose qui ne va pas.Journal des sports AfriqueFootball: énième épisode dans le bras de fer autour de la sélection camerounaise
J'aime l'odeur de l'encre au petit matin sur le papier, C'est le titre d'un ouvrage qui vient de sortir aux Éditions du Schabel. C'est un hommage à la presse écrite, où son auteur, le journaliste camerounais Haman Mana, raconte ses 35 années de combat pour la liberté d'expression. Sa solidarité avec le prisonnier Amadou Vamoulké, sa dernière rencontre avec le journaliste supplicié Martinez Zogo. En ligne des États-Unis, où il vit actuellement, et à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Haman Mana témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : C'est pendant les années de braise [crise politique camerounaise de 1990-1992] que vous débutez dans le journalisme. Pour le journal pro-gouvernemental Cameroon Tribune, vous couvrez la présidentielle de 1992 où, officiellement, Paul Biya arrive premier de justesse devant John Fru Ndi. Comme reporter, vous êtes aux premières loges à la commission nationale de recensement des votes et, aujourd'hui, vous écrivez : « J'ai assisté en direct au fonctionnement de cette moulinette qui se met en marche, à chaque fois, pour reconduire les mêmes aux commandes du Cameroun ».Haman Mana : Oui, bien sûr. Cette présidentielle a lieu en octobre 1992. Mais, il y a avant, au mois de mars ou avril 1992, des législatives où, clairement, l'opposition les a remportées. L'opposition a gagné parce que le code électoral permettait que, dans chaque circonscription, on fasse immédiatement le décompte et la promulgation des résultats sur place. C'étaient les présidents des tribunaux locaux qui étaient les présidents des commissions électorales. Après avoir perdu les législatives de 1992, le gouvernement s'est donc juré de ne plus jamais rien perdre. Et c'est comme ça que, lors de la présidentielle, le scénario a été mis en place pour ne pas perdre l'élection, où tout le monde est aujourd'hui d'accord pour dire que John Fru Ndi avait gagné.Cinq ans plus tard, en 1997, nouvelles législatives, avec ce que vous appelez « la mise en place d'une machine de fraude électorale sans précédent ». À ce moment-là - vous venez de prendre la direction du journal Mutations -, vous décidez de prendre la plume ?Oui, j'avais écrit à l'époque un éditorial qui avait pour titre Ballot or Bullet, ce qui veut dire : « le bulletin de vote ou les balles ». C'est-à-dire que, si on ne peut pas s'exprimer par le bulletin de vote, finalement, c'est une affaire qui va s'achever dans le sang. Bon, en anglais, il y'a la belle allitération Ballot or Bullet. En français, ce n'est pas possible, mais c'est comme ça que je le disais déjà en 1997. D'ailleurs, ça nous a valu l'interdiction du journal Mutations pendant quelque temps, mais à l'époque, c'était déjà cela.Je relis aujourd'hui votre article de 1997, vous écrivez : « L'alternance est-elle possible au Cameroun par la voix des urnes ? La réponse est - hélas - non. »Oui, il y a 25 ans. Aujourd'hui, je le réitère. Depuis ces années-là, le contrôle sur les votants, sur les votes et sur les résultats est constant et permanent. C'est pour ne pas avoir de surprise à la fin.Parmi les personnalités qui sont toujours en prison à l'heure actuelle dans votre pays, il y a votre confrère Amadou Vamoulké. Dans votre livre, vous montrez la Une d'un journal où vous l'interviewez sous le titre Mes vérités à propos de la CRTV - la radiotélévision publique camerounaise, qu'Amadou Vamoulké avait justement dirigée à l'époque. Pensez-vous qu'il est vraiment en prison, comme le dit officiellement la justice, pour « détournement de biens publics » ?Non, ce n'est pas possible. Si Monsieur Amadou Vamoulké devait être en prison, ça ne serait pas pour détournement de biens publics. Non, ce n'est pas possible. S'il était en prison pour détournement de deniers publics, pourquoi, aujourd'hui, nous en sommes à quelque 80 renvois juridiques ? C'est unique dans les annales de la justice dans le monde. On tourne à la centaine de renvois... Vous imaginez, une centaine de renvois ? Pour un procès en pénal ? C'est intenable pour cet homme qui, d'ailleurs, vient de perdre son frère cadet. Monsieur Amadou Vamoulké a perdu son frère cadet hier et c'est le quatrième frère qu'il perd depuis qu'il est en prison... Ce n'est pas possible !En janvier 2023, c'est l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, à Yaoundé. Vous révélez que, quatre jours avant son enlèvement, il vous a rendu visite au siège de votre journal Le jour à Yaoundé et vous a confié que des gens de l'entourage de l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga le menaçaient de plus en plus. Et il a eu cette phrase, en parlant de ces gens : « Ils sont devenus fous, ils se croient tout puissants. En tout cas, je ne vais pas les lâcher ».Exactement. Monsieur Martinez Zogo est venu à mon bureau et il m'a dit : « Écoute, tout le monde a peur de Jean-Pierre Amougou Belinga dans ce pays. J'ai l'impression qu'il n'y a que toi et moi, peut-être, qui avons le courage et le toupet de dire autre chose par rapport à Amougou Belinga ». Je lui ai dit que je n'avais pas de soucis, et c'est là qu'il a commencé à me parler, à me dire qu'il était visé et que je l'étais également. Ce n'était pas une pratique courante au Cameroun, ça n'était jamais arrivé, le fait qu'on enlève un journaliste, qu'on aille l'exécuter quelque part après l'avoir menacé... Et Martinez Zogo, on voyait qu'il avait peur. C'était un garçon courageux, mais on sentait quand même qu'il avait peur, puisqu'au moment où je suis sorti pour le raccompagner, j'ai vu qu'il avait loué un taxi, qu'il l'avait garé très, très loin. Il était absolument sur ses gardes, donc il était déjà traqué. Plusieurs jours avant, il se sentait traqué. Il fonctionnait déjà avec un taxi en location, il était déjà traqué.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur les tensions à Ouesso dans le nord du Congo et sur les relations entre la France et la Centrafrique. Bénin : des bavures policières en hausse ? Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre plusieurs policiers violenter un conducteur de moto. Ces derniers ont été arrêtés ainsi que l'auteur de la vidéo. Comment expliquer que cette personne est inquiétée par la justice ? Avec Jean-Luc Aplogan, correspondant de RFI au Bénin. Congo-B : retour sur les tensions à OuessoDes pillages ont eu lieu à Ouesso dans le nord du Congo contre des boutiques tenues par des Camerounais. Pourquoi les habitants s'en sont-ils pris aux Camerounais ? Les tensions entre Camerounais et Congolais existent-elles depuis longtemps dans cette ville frontalière ? Avec Loïcia Martial, correspondant de RFI en République du Congo. France - Centrafrique : vers un réchauffement des relations ? Le président Emmanuel Macron a reçu son homologue centrafricain Faustin Archange Touadera. C'est leur deuxième rencontre en six mois. Comment expliquer cet apaisement ? Avec Charles Bouëssel, analyste pour International Crisis Group.
Au Cameroun, la présidentielle de 2025 se profile. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, sera-t-il candidat à un huitième mandat ? « Au terme de son mandat, les Camerounais seront informés de sa décision, le moment venu : se représenter ou se retirer », répond le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi, qui précise que l'âge du chef de l'État - 91 ans - n'est pas un problème. Entretien. RFI : Dix ans après sa libération, le professeur Titus Edzoa plaide pour une transition politique au Cameroun, et se dit prêt à la diriger, quelle est votre réaction ?René Emmanuel Sadi : Il n'y a aucune raison d'en appeler en ce moment à une transition politique au Cameroun. Les institutions fonctionnent, le président de la République exerce pleinement ses fonctions. La question ne peut pas se poser, elle est absolument inopportune de notre point de vue.Titus Edzoa précise que certaines personnes du premier cercle du pouvoir l'ont contacté pour qu'il dirige cette future transition, qu'est-ce que vous en pensez ?Ecoutez, personnellement, j'en doute. C'est une déclaration qui n'engage que monsieur Titus Edzoa, et ceux probablement qui disent l'avoir contacté.Alors, transition ou alternance, monsieur Edzoa n'est pas le seul acteur politique camerounais à demander un changement au sommet de l'Etat… Est-ce qu'après 41 ans de présidence de Paul Biya, vous pouvez entendre ce besoin de changement ?C'est le peuple camerounais qui en décide. Et les élections s'annoncent en 2025, on verra bien si les Camerounais souhaitent changer dans un sens ou dans un autre.Quand monsieur Edzoa affirme que, depuis 2018, rien de ce qui a été promis n'a été fait, comment vous réagissez ?Il y a là encore l'expression d'une contrevérité. Au plan politique, le président de la République a organisé un grand dialogue national et, ça vous le savez, qui aura abouti à la création d'un statut spécial dans les deux régions du nord-ouest et du sud-ouest. Au plan économique, des grands chantiers ont été engagés, notamment des barrages, des ponts, des routes, pour ne citer que cela. Enfin, au plan socio-culturel, et sportif, comme vous le savez, notre pays a organisé en 2022 une des Coupes d'Afrique des nations les mieux organisées de l'histoire. Prétendre que rien n'a été fait depuis 2018, selon le professeur Titus Edzoa, me semble relever de la mauvaise foi.Le professeur Edzoa estime qu'en 2025, le peuple camerounais n'attend ni une nouvelle candidature du président Biya, ni une candidature de son fils Franck. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Ecoutez, le président de la République s'est prononcé publiquement, et ceci à plusieurs reprises, sur la question de son éventuelle candidature au terme du mandat en cours. Et il a toujours dit qu'au terme de ce mandat, les Camerounais et la Communauté internationale seront informés de la décision qu'il prendra : celle de se représenter, ou celle de se retirer. Le président de la République se déterminera en accord avec les militants de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le RDPC. Quant à son fils, Franck Biya, s'il remplit les conditions de son éligibilité, il prendra sa décision en toute responsabilité.Est-ce que l'âge du capitaine est un paramètre dans les discussions à venir au sein du parti RDPC ?Je pense qu'il faut relativiser un peu cette question qui revient tout le temps, l'âge, l'âge, l'âge… L'expérience aussi ça compte, et l'expérience elle vient avec l'âge.Le professeur Titus Edzoa demande la libération des personnalités politiques actuellement en prison. Il cite notamment d'anciens Secrétaires généraux de la présidence, comme Marafa Hamidou Yaya et Jean-Marie Atangana Mebara, mais aussi Gilles Roger Belinga et notre confrère Amadou Vamoulké, sans compter bien sûr les 41 membres du parti d'opposition MRC actuellement en prison. Quelle est votre réaction ?Alors nous n'avons pas coutume de nous ingérer dans les questions qui ont trait à la justice. Et ces compatriotes, vous le savez, ont été traduits devant les tribunaux, ils ont été jugés de façon transparente, dans un cadre accessible au public, pour des délits que nous connaissons, ce sont des délits de droit commun et non des délits d'ordre politique, il n'y a pas de prisonniers politiques au Cameroun, ça il faut le dire, il faut le souligner. Et c'est donc la justice qui décidera de les relaxer ou de continuer de les maintenir en prison. Si jamais une action était envisagée ou souhaitée, je pense notamment peut-être à une grâce éventuelle, présidentielle, à ce moment-là, oui, bien sûr, ceci est conforme aux lois et au règlement.Le prisonnier Marafa Hamidou Yaya est gravement malade, il a perdu la vision d'un œil. Est-ce qu'un geste peut être envisagé ?Ecoutez, je crois que tout peut être envisagé. Je ne peux pas me substituer à qui de droit pour vous dire si une grâce peut être accordée ou non.À lire aussiTitus Edzoa: «Je ne conçois pas qu'on soit privé de sa liberté parce qu'on a une opinion différente»
Au Cameroun, les grandes manœuvres commencent en vue de la présidentielle, prévue en octobre 2025. Du côté du pouvoir, on ne sait pas encore si Paul Biya, qui gouverne depuis plus de 41 ans, sera candidat à un nouveau mandat. Mais le professeur Titus Edzoa plaide pour une transition et se dit prêt à la diriger. Ancien médecin personnel de Paul Biya et ancien secrétaire général de la présidence, Titus Edzoa a payé cher sa volonté d'être candidat en 1997. Il a fait dix-sept ans de prison et vient de fêter les dix ans de sa libération. RFI : Vous qui avez connu 17 années dans un cachot de 8m², est-ce que vous avez toujours des relations avec les personnalités politiques qui sont toujours en prison ?Titus Edzoa : Oui, j'ai de leurs nouvelles et je ne cesse de les encourager parce que je sais ce que cela veut dire, et surtout beaucoup sont en prison pour leurs opinions. Donc pour le Cameroun, après tant d'années, c'est une honte. Parce que je ne conçois pas qu'on puisse être privé de sa liberté, tout simplement parce qu'on a une opinion différente de ceux qui sont au pouvoir.Vous pensez à qui en particulier ?Ils sont nombreux. Je vais donner quelques noms : Marafa [Marafa Hamidou Yaya], Mebara [Jean-Marie Atangana Mebara], Gilles Belinga [Gilles Roger Belinga], Vamoulké [Amadou Vamoulké], et bien d'autres.Et les 41 militants du parti d'opposition MRC ?Oui, ça va dans la même logique, parce que ce sont des comportements absolument abjects et on risque de les oublier, il faut qu'ils tiennent bon.Parce que, quand vous étiez en prison, vous aviez peur d'être oublié ?Non seulement peur, mais j'avais été oublié. Vous savez, 17 ans, dans des conditions terribles, c'est ça qui vous taraude, vous n'existez plus, et puis vous avez le temps aussi de penser à vous-même, mais aussi pour les autres. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai continué à faire de la politique, parce que pour moi la politique, c'est un instrument de service et non pas de jouissance, comme on le voit aujourd'hui dans notre pays.Lors de la présidentielle de l'an prochain, le président Biya aura 92 ans, et pourtant ses partisans l'invitent à se représenter, qu'est-ce que vous en pensez ?Oh, c'est toujours les mêmes farces, c'est-à-dire que je crois que, si ça se passe encore comme cela, c'est une mascarade de plus, puisqu'on a déjà vécu ça la fois passée.Vous pensez à 2018 ?Tout à fait. Vous savez, 2018, tout ce qui a été promis, rien n'a été fait. Les institutions sont bloquées, vous avez la guerre du nord-ouest et du sud-ouest, rien n'a été fait, bien au contraire. Sur cette guerre-là, on a plutôt privatisé la guerre et puis la mort se passe dans des conditions dramatiques, des deux côtés. Donc tout est en statu quo, et le pays se meurt.Alors dans les cercles du pouvoir, certains poussent Paul Biya à se représenter une énième fois, mais d'autres l'incitent à préparer son fils, Franck, pour lui succéder, quel est à votre avis le scénario le plus probable ?Je ne suis pas un devin. Je peux dire tout simplement que ni l'une, ni l'autre proposition n'est pas ce qu'attend vraiment le peuple Camerounais. Son fils, je lui avais donné un conseil, d'une façon publique, de se retirer de ces joutes, parce que, si jamais il acceptait, et s'il devenait candidat, ce serait pour lui quelque chose de très nocif, et ce serait pour le Cameroun un autre échec qu'on ajouterait aux échecs précédents.Alors quelle est la solution pour vous ?Alors, j'ai proposé une solution, celle de la transition. C'est-à-dire que les forces vives de notre pays se retrouvent et créent ce que j'appelle une période de transition. Et cette transition aura comme mission principale, fondamentalement, de remettre les institutions républicaines en place pour une refondation profonde. Ensuite, procéder à un audit, comptable et non comptable, de tous les secteurs du pays, et bien d'autres propositions qui feront l'objet de cette transition.Et réformer le code électoral j'imagine ?Tout à fait. C'est comme si on remettait tout à plat, c'est une période qui n'est pas une option, mais qui est devenue un passage obligatoire.Une transition de combien de temps ?Oh, trois, quatre ans… ça dépend. Mais ce serait une période vraiment très intense pour que le pays puisse se retrouver et pour repartir à zéro.Et une transition dirigée par qui ?Alors, pas nécessairement par les partis politiques. Bon, j'ai été touché pour diriger cette transition, je leur ai dit : « s'il en est ainsi, j'en prendrai la responsabilité, mais une fois terminé, je peux dire le « job », je quitterai la scène politique. »Vous avez été contacté par des personnes qui sont actuellement dans le premier cercle du pouvoir ?Par certains du premier cercle du pouvoir, dont je ne peux pas révéler les noms, et dans la société civile, et beaucoup de partis aussi y adhèrent, c'est une idée qui fait son chemin pour sortir notre pays de l'impasse.Donc aujourd'hui vous dites que vous êtes disponible pour diriger une éventuelle transition ?Tout à fait.
Cameroun : l'assassinat de Martinez Zogo, un an aprèsIl y a un an, le 22 janvier 2023, au matin, les Camerounais apprennent la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo, de son vrai nom, Arsène Salomon Mbani Zogo, animateur d'une émission de radio très populaire à Yaoundé. Il avait 51 ans, une femme, des enfants...Tous les matins, en semaine, dans son émission « Embouteillages », il invectivait, dénonçait, vitupérait contre les maux de la société camerounaise et contre les puissants, à l'exception du président, Paul Biya, qu'il encensait.Un Grand reportage d'Amélie Tulet qui s'entretient avec Patrick Adam. Donald Trump, l'insubmersibleAprès sa défaite électorale face à Joe Biden en 2020 et l'attaque du Capitole de Washington, certains prédisaient la fin politique de Donald Trump. Trois ans plus tard, l'ancien président, cerné par les affaires, semble plus populaire que jamais. Trump fait même l'objet d'une adoration quasi-religieuse de ses partisans. Deux-tiers des militants républicains pensent encore que la victoire lui a été volée, au lieu de freiner sa campagne pour sa réélection, les poursuites judiciaires l'ont en fait renforcé au sein de la droite. Dans la primaire républicaine, Donald Trump écrase toute opposition et personne ne semble en mesure de l'arrêter.Un Grand reportage de David Thomson qui s'entretient avec Patrick Adam.
CAN 2024 : deux premiers qualifiés pour les 8ès de finale. Le duel des Lions a tourné à l'avantage de ceux de la Teranga. Le trident offensif (Sarr, Diallo, Mané) des champions d'Afrique a frappé, les Camerounais ont réagi trop tard ! - Le 11 de Rigobert Song sans percussion ni efficacité. Les Lions indomptables se retrouvent 3ès et en position délicate. - Les Requins Bleus du Cap-Vert toujours aussi mordants ! Les coéquipiers de Ryan Mendes comptent eux aussi 2 victoires. Qui voudra se frotter aux « Crioulos » au tour suivant ? - Le point avec nos envoyés spéciaux. Un groupe B ou l'Égypte a encore perdu 2 points, mais aussi son maître à jouer ! - Salah, Guirassy, Haller, buteurs attendus mais sur la touche ! Cadors à l'infirmerie, comment expliquer l'avalanche de blessures ? - Adel Amrouche viré en plein tournoi ! Le coach de la Tanzanie sanctionné après des accusations contre la Fédération