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De la préhistoire à l'histoire, comment approcher la réalité intime et quotidienne de nos ancêtres ? Au-delà des fantasmes et des manipulations, une préhistorienne et un archéologue retissent la longue histoire métissée et entrelacée de notre humanité... Remontons le temps sur les traces de nos ancêtres Homos sapiens. Bien loin des clichés, au plus près de leur réalité. Revenons sur pas mal d'idées fausses, de fantasmes et autres manipulations, sur une France soi-disant « éternelle », à l'identité immuable. Pourquoi nous raccrochons-nous aujourd'hui à ces fantasmes, à nos ancêtres les Gaulois ? Et comment l'archéologie nous dévoile une autre préhistoire et histoire commune, bien plus métissée et entrelacée ? Comment reconstituer notre passé ? Celui d'une humanité en mouvement et en échange perpétuel... Avec Jean-Paul Demoule (archéologue et préhistorien) pour son livre La France éternelle, une enquête archéologique paru chez La Fabrique Éditions Sophie A de Beaune pour son livre Une journée au temps de la préhistoire paru chez Eyrolles. Musiques diffusées dans l'émission : Carte de séjour - Douce France Aron!, Joe la panic - Déjà vu.
De la préhistoire à l'histoire, comment approcher la réalité intime et quotidienne de nos ancêtres ? Au-delà des fantasmes et des manipulations, une préhistorienne et un archéologue retissent la longue histoire métissée et entrelacée de notre humanité... Remontons le temps sur les traces de nos ancêtres homos sapiens. Bien loin des clichés, au plus près de leur réalité. Revenons sur pas mal d'idées fausses, de fantasmes et autres manipulations, sur une France soi-disant « éternelle », à l'identité immuable. Pourquoi nous raccrochons nous aujourd'hui à ces fantasmes, à nos ancêtres les gaulois ? Et comment l'archéologie nous dévoile une autre préhistoire et histoire commune, bien plus métissée et entrelacée ? Comment reconstituer notre passé ? Celui d'une humanité en mouvement et en échange perpétuel... Avec Jean-Paul Demoule (archéologue et préhistorien) pour son livre La France éternelle, une enquête archéologique paru chez La Fabrique Éditions. Sophie A de Beaune pour son livre Une journée au temps de la préhistoire paru chez Eyrolles. Musiques diffusées dans l'émission : Carte de séjour - Douce France Aron!, Joe la panic - Déjà vu
En France, les 25-34 ans représentent 27 % des passagers aériens : c'est la classe d'âge qui prend le plus l'avion, faisant flamber son bilan carbone. La plupart assument leur envie de profiter, tout en éprouvant un certain sentiment de culpabilité. Pour eux, c'est d'abord à la société de changer. Un vrai virage, alors qu'en 2019, ils ont manifesté pour le climat, bloqué leur lycée et battu le pavé sous les slogans « On est plus chaud que le climat », « Pas de nature, pas de futur » ou encore « Quand je serai grand, je voudrais être vivant ». Cette « génération climat » donnait alors un nouveau souffle à la cause écologique, sur une planète de plus en plus en proie aux dérèglements climatiques, aux feux de forêts et aux inondations massives. À l'image de la célèbre militante suédoise Greta Thunberg, la jeunesse urbaine des capitales s'est soulevée pour faire réagir ses aînés. Mais six ans plus tard, après les traumatismes des confinements et l'inaction politique, que reste-t-il de cet élan générationnel ? Les jeunes sont ceux qui se disent les plus préoccupés par l'environnement, selon une enquête du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), mais comment concilient-ils leurs idéaux écologiques et leurs aspirations personnelles ? Reportage et décodage d'une génération ambivalente, par Charlie Dupiot auprès de jeunes de 10 à 25 ans et des sociologues Sandra Hoibian (Crédoc) et Tomas Legon (INJEP, Institution nationale de la jeunesse et de l'éducation populaire). Cette émission est une rediffusion du 29 mai 2025. Programmation musicale : ► Le caribou volant – Chanson climatique 2.0
La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, installe à un rythme record des capacités renouvelables. Mais elle continue de miser massivement sur le charbon. Un double visage qui s'impose au cœur des débats de la COP30 à Belém, au Brésil. Alors que s'ouvre ce lundi la COP30 à Belém, au Brésil, la Chine s'impose une nouvelle fois comme un acteur incontournable de la lutte contre le changement climatique. Le pays est responsable de près de 12 milliards de tonnes de CO₂ par an, soit près d'un tiers du total planétaire. Mais, paradoxalement, il est aussi le premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables, et de très loin. Pour comprendre ce double visage, il faut mesurer l'ampleur du tournant énergétique chinois. Le pays vit une véritable révolution industrielle verte. Dans le photovoltaïque, par exemple, Pékin a installé autant de panneaux solaires en cinq mois que ce que possèdent les États-Unis au total. Et 8 panneaux sur 10 vendus sur la planète sortent aujourd'hui d'usines chinoises. Même dynamique dans l'éolien, où la Chine représente 60% de la production mondiale, tout comme pour les batteries de voitures électriques. Autrement dit, Pékin domine désormais la chaîne industrielle de la transition énergétique mondiale. Mais cette stratégie dépasse de loin la simple ambition écologique. Elle répond d'abord à une logique économique et géopolitique. En devenant le fournisseur mondial de technologies propres, la Chine gagne un levier d'influence majeur tout en stimulant sa propre croissance. Le secteur vert représente désormais 10% du PIB chinois: un véritable moteur de développement pour un pays en quête de nouveaux relais de croissance. Un géant du solaire… qui continue à brûler du charbon Ce tableau impressionnant cache néanmoins une autre réalité. Car la Chine continue de miser sur le charbon, pilier historique de son système énergétique. En 2024, 93 % des nouvelles centrales à charbon construites dans le monde l'ont été sur son territoire : neuf sur dix. Un choix paradoxal, mais que Pékin justifie par trois arguments économiques et pratiques. D'abord, la sécurité énergétique. En effet, ces centrales assurent une production d'électricité « pilotable », indépendante du vent ou du soleil. Ensuite, la demande : la consommation d'électricité augmente d'environ 5% par an, portée par la croissance industrielle et urbaine. Enfin, la géographie. Les immenses champs solaires et éoliens se trouvent à l'ouest du pays, tandis que les mégapoles et les usines se concentrent sur la côte est, à plus de 2000 kilomètres. Transporter cette électricité coûte cher, construire des centrales locales au charbon reste plus rentable. Ainsi, le charbon demeure le garde-fou énergétique d'un système encore en transition. La Chine préfère « construire avant de démanteler » : maintenir les capacités existantes tant que les renouvelables ne sont pas pleinement opérationnelles. À lire aussiÉnergie verte et dépendance au charbon: le paradoxe chinois? La transition verte, un projet économique global Derrière cette apparente contradiction, la transition énergétique chinoise s'affirme avant tout comme un projet économique stratégique. Avec la crise de l'immobilier et le ralentissement des exportations, Pékin cherche de nouveaux moteurs de croissance. Et le secteur des énergies propres s'impose comme la nouvelle frontière industrielle. Selon les derniers chiffres du Global Energy Monitor, la Chine tire aujourd'hui plus de revenus de l'exportation de technologies vertes que les États-Unis n'en tirent de leurs exportations d'hydrocarbures. Une performance rendue possible par une surproduction massive, qui permet à la Chine de vendre à des prix bien inférieurs à ceux des producteurs occidentaux. Résultat : le monde dépend désormais du pays pour sa transition écologique. C'est à la fois une opportunité — les coûts mondiaux de l'énergie propre chutent grâce à la production chinoise — et une vulnérabilité stratégique, car cette dépendance énergétique se double d'une dépendance technologique. À la veille de la COP30, Pékin se présente donc à la fois comme sauveur du climat et superpuissance opportuniste. Elle « décarbone à plein régime, mais continue de carboner tout autant »: une formule qui résume parfaitement le paradoxe chinois, entre ambition écologique et pragmatisme économique. À lire aussiClimat: la transition énergétique de la Chine est désormais irréversible, révèle une étude
Avez-vous déjà entendu parler de la Sartidia perrieri ? C'est, ou plutôt, c'était une espèce d'herbe gracieuse d'une cinquantaine de centimètres qui se terminait par une jolie touffe gracile. Elle a été vue pour la dernière fois à Madagascar en 1914 à 1 900 mètres d'altitude dans une savane arborée près d'Antsirabe. Depuis, plus de nouvelles... (Rediffusion du 9 mai 2025) Les scientifiques l'ont pourtant cherchée, ils ont ratissé les collines et les montagnes malgaches, mais partout où elle aurait pu être, il y avait du bétail en train de brouter, des feux pour défricher ou des gens qui faisaient pousser du riz… La Sartidia perrieri a disparu et ne reviendra jamais. Ce n'est qu'une herbe, me direz-vous, mais il y a des centaines d'espèces végétales qui ont disparu à cause des activités humaines, or les plantes soutiennent toute la vie sur Terre. Un sanctuaire pour les espèces végétales menacées du monde entier à Brest On associe les espèces disparues au monde animal, beaucoup moins aux plantes. Pourtant, le changement climatique, les activités humaines ou l'urbanisation mettent en péril la biodiversité végétale. À Brest, dans l'ouest de la France, un conservatoire botanique s'est donné pour mission à sa création au début des années 1970 de sauvegarder les espèces menacées d'extinction. On trouve dans sa banque de graines 2 200 espèces menacées, venues de partout dans le monde, notamment des plus hauts lieux de biodiversité comme les îles Maurice, Madère, les Canaries, Juan Fernandez... Certaines plantes éteintes dans la nature ont pu être réintroduites grâce au savoir-faire pointu de l'établissement. Virginie de Rocquigny a pu visiter ce jardin unique au monde. Reportage. À lire aussiPlantes : disparition ? Action ! Les gardiens de la biodiversité en Colombie On les appelle semences traditionnelles, anciennes, créoles, natives ou locales. Les paysans ont su, au fil des siècles et des millénaires, les sélectionner pour les adapter aux maladies et aux climats locaux. En Colombie, comme dans plusieurs pays du monde, elles sont aujourd'hui menacées et n'assurent plus la souveraineté alimentaire du pays. Et c'est pour conserver la diversité exceptionnelle de ces variétés que se met en place un réseau national de semences avec l'appui de l'ONG Swissaid. L'objectif : recenser, valoriser et défendre les semences traditionnelles et les savoir-faire qui leur sont associés avec la création de 15 maisons des semences réparties dans tout le pays. Nous suivons Pierre Lefèvre qui est allé enquêter en Colombie. À lire aussiLes semences : un enjeu de souveraineté alimentaire !
Avez-vous déjà entendu parler de la Sartidia perrieri ? C'est, ou plutôt, c'était une espèce d'herbe gracieuse d'une cinquantaine de centimètres qui se terminait par une jolie touffe gracile. Elle a été vue pour la dernière fois à Madagascar en 1914 à 1 900 mètres d'altitude dans une savane arborée près d'Antsirabe. Depuis, plus de nouvelles... (Rediffusion du 9 mai 2025) Les scientifiques l'ont pourtant cherchée, ils ont ratissé les collines et les montagnes malgaches, mais partout où elle aurait pu être, il y avait du bétail en train de brouter, des feux pour défricher ou des gens qui faisaient pousser du riz… La Sartidia perrieri a disparu et ne reviendra jamais. Ce n'est qu'une herbe, me direz-vous, mais il y a des centaines d'espèces végétales qui ont disparu à cause des activités humaines, or les plantes soutiennent toute la vie sur Terre. Un sanctuaire pour les espèces végétales menacées du monde entier à Brest On associe les espèces disparues au monde animal, beaucoup moins aux plantes. Pourtant, le changement climatique, les activités humaines ou l'urbanisation mettent en péril la biodiversité végétale. À Brest, dans l'ouest de la France, un conservatoire botanique s'est donné pour mission à sa création au début des années 1970 de sauvegarder les espèces menacées d'extinction. On trouve dans sa banque de graines 2 200 espèces menacées, venues de partout dans le monde, notamment des plus hauts lieux de biodiversité comme les îles Maurice, Madère, les Canaries, Juan Fernandez... Certaines plantes éteintes dans la nature ont pu être réintroduites grâce au savoir-faire pointu de l'établissement. Virginie de Rocquigny a pu visiter ce jardin unique au monde. Reportage. À lire aussiPlantes : disparition ? Action ! Les gardiens de la biodiversité en Colombie On les appelle semences traditionnelles, anciennes, créoles, natives ou locales. Les paysans ont su, au fil des siècles et des millénaires, les sélectionner pour les adapter aux maladies et aux climats locaux. En Colombie, comme dans plusieurs pays du monde, elles sont aujourd'hui menacées et n'assurent plus la souveraineté alimentaire du pays. Et c'est pour conserver la diversité exceptionnelle de ces variétés que se met en place un réseau national de semences avec l'appui de l'ONG Swissaid. L'objectif : recenser, valoriser et défendre les semences traditionnelles et les savoir-faire qui leur sont associés avec la création de 15 maisons des semences réparties dans tout le pays. Nous suivons Pierre Lefèvre qui est allé enquêter en Colombie. À lire aussiLes semences : un enjeu de souveraineté alimentaire !
«Israéliens», c'est le nom d'un podcast en 9 épisodes mis en ligne par RFI depuis ce matin, 3 novembre 2025, dans le cadre d'une série intitulée «Carte d'identités». Sami Boukhelifa, Guilhem Delteil et Nicolas Falez, trois anciens correspondants de RFI à Jérusalem partagent leurs regards sur la société israélienne et s'interrogent : comment un pays victime de génocide en arrive à se retrouver accusé de génocide.
Dans son dernier livre, l'écrivaine voyageuse française Lucie Azéma convoque l'utopie et les ailleurs, réels ou imaginaires, pour dire le besoin que nous avons tous et toutes de rêver à demain et à ailleurs. Après avoir livré une réjouissante et salutaire analyse féministe du voyage dans son premier livre «Les femmes aussi sont du voyage», après être partie ensuite sur les multiples routes du thé dans son second ouvrage «L'usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde», Lucie Azéma a décidé de nous emmener ailleurs. «Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas» : c'est le titre de son dernier essai, érudit mais très didactique qui vient puiser, comme à chaque fois avec l'écrivaine nomade, dans la littérature de voyage et ses figures imposées pour mieux les questionner, les déconstruire, voire les réenchanter. «Réenchanter le voyage», c'est d'ailleurs le sous-titre de ce livre aux allures de manifeste pour tous les coureurs d'horizons, mangeurs de ciel, brûleurs de route, qui enfants, ont rêvé sur les cartes ou lignes de crête, pour mieux se lancer dans le vaste monde, dans des ailleurs réels ou rêvés. De l'Atlantide à l'île d'Utopie, de l'Eldorado à Katmandou, de cités idéales en paradis perdus, Lucie Azéma tisse des réflexions personnelles sur sa vie de femme voyageuse et son rapport au monde à une trame plus collective, celle des rêves de ses congénères occidentaux qui n'ont eu de cesse de projeter des ailleurs, de les chercher, de les inventer. L'autrice revient aussi longuement sur les années 60-70, quand toute une jeunesse occidentale, en quête d'idéal et de vie libre sur la route, s'est lancée sur le «Hippie Trail» ou «Route des Indes», d'Istanbul à Katmandou. Ode à l'imaginaire et au rêve, des ferments puissants à tout élan de voyage, son livre invite à partir et à ne jamais renoncer à cette promesse qu'incarne l'ailleurs, où qu'il soit : celle d'un monde différent, renouvelé et qui sait meilleur. Une émission initialement diffusée le 29/09/2024. À lire : - «Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas». Lucie Azéma. Éditions Allary. 2024 - «L'usage du thé, une histoire sensible du bout du monde». Lucie Azéma. Éditions Flammarion. 2022 - «Les femmes aussi sont du voyage, l'émancipation par le départ». Lucie Azéma. Éditions Flammarion. 2021 - «L'Utopie» de Thomas More. 1516. Éditions Gallimard Folio 2012 - «Magic bus, sur la route des hippies d'Istanbul à Katmandou». Rory MacLean. Hoëbeke Éditions. 2011 - «Les villes invisibles» Italo Calvino. Éditions Gallimard. Édition originale 1972. Réédition Folio 2013.
Dans son dernier livre, l'écrivaine voyageuse française Lucie Azéma convoque l'utopie et les ailleurs, réels ou imaginaires, pour dire le besoin que nous avons tous et toutes de rêver à demain et à ailleurs. Après avoir livré une réjouissante et salutaire analyse féministe du voyage dans son premier livre «Les femmes aussi sont du voyage», après être partie ensuite sur les multiples routes du thé dans son second ouvrage «L'usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde», Lucie Azéma a décidé de nous emmener ailleurs. «Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas» : c'est le titre de son dernier essai, érudit mais très didactique qui vient puiser, comme à chaque fois avec l'écrivaine nomade, dans la littérature de voyage et ses figures imposées pour mieux les questionner, les déconstruire, voire les réenchanter. «Réenchanter le voyage», c'est d'ailleurs le sous-titre de ce livre aux allures de manifeste pour tous les coureurs d'horizons, mangeurs de ciel, brûleurs de route, qui enfants, ont rêvé sur les cartes ou lignes de crête, pour mieux se lancer dans le vaste monde, dans des ailleurs réels ou rêvés. De l'Atlantide à l'île d'Utopie, de l'Eldorado à Katmandou, de cités idéales en paradis perdus, Lucie Azéma tisse des réflexions personnelles sur sa vie de femme voyageuse et son rapport au monde à une trame plus collective, celle des rêves de ses congénères occidentaux qui n'ont eu de cesse de projeter des ailleurs, de les chercher, de les inventer. L'autrice revient aussi longuement sur les années 60-70, quand toute une jeunesse occidentale, en quête d'idéal et de vie libre sur la route, s'est lancée sur le «Hippie Trail» ou «Route des Indes», d'Istanbul à Katmandou. Ode à l'imaginaire et au rêve, des ferments puissants à tout élan de voyage, son livre invite à partir et à ne jamais renoncer à cette promesse qu'incarne l'ailleurs, où qu'il soit : celle d'un monde différent, renouvelé et qui sait meilleur. Une émission initialement diffusée le 29/09/2024. À lire : - «Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas». Lucie Azéma. Éditions Allary. 2024 - «L'usage du thé, une histoire sensible du bout du monde». Lucie Azéma. Éditions Flammarion. 2022 - «Les femmes aussi sont du voyage, l'émancipation par le départ». Lucie Azéma. Éditions Flammarion. 2021 - «L'Utopie» de Thomas More. 1516. Éditions Gallimard Folio 2012 - «Magic bus, sur la route des hippies d'Istanbul à Katmandou». Rory MacLean. Hoëbeke Éditions. 2011 - «Les villes invisibles» Italo Calvino. Éditions Gallimard. Édition originale 1972. Réédition Folio 2013.
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de la confiance en soi. Comment faire pour la préserver ? Comment la retrouver ? Comment identifier les facteurs de déstabilisation ? Pr Papa Lamine Faye, Maître de Conférences Agrégé et directeur de l'Institut de Recherche et d'Enseignement de Psychopathologie (IREP) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal. La palabre au féminin de Charlie Dupiot Programmation musicale : ► Oumou Sangare - Seya ► Lynn – Tout pour moi
La profession de magistrat en France s'est largement féminisée ces dernières années. Elles représentent 76% des élèves magistrats de la promotion 2021. Les femmes incarcérées sont en revanche ultra-minoritaires dans les prisons : moins de 5% des détenus. Pourtant, le processus judiciaire et les jugements restent défavorables aux femmes. Les effets de ces décisions semblent refléter une culture patriarcale de la justice, notamment dans les dossiers familiaux et les violences sexuelles. L'institution reste ancrée dans des pratiques professionnelles et plus largement dans des stéréotypes au sein de la société, renforcés par le langage juridique. Comment expliquer ces distorsions et ces paradoxes ? Comment rétablir une égalité des sexes devant la justice ? Cette émission est une rediffusion du vendredi 5 septembre 2025 Avec : Magali Lafourcade, magistrate, actuellement secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH). Enseignante à Science Po Paris et autrice de Démasculiniser la justice (Éditions Les petits matin, 2025) Corine Moussa Vanie, juriste en Côte d'Ivoire et vice-présidente de l'association Akwaba Mousso qui vient en aide aux femmes vulnérables et aux enfants victimes de violences, et membre de l'association des Femmes juristes de Côte d'Ivoire Médiatisation des affaires judiciaires Avec Elise Costa, journaliste indépendante, autrice de l'ouvrage Écrire Mazan (Editions Marchiali) Écoutez le monde de Monica Fantini Aujourd'hui, elle nous propose de tendre l'oreille aux sons inouïs découverts à l'exposition Afrosonica – Paysages sonores, au musée d'éthographie de Genève, en Suisse. Écouter le podcastÉcouter le monde Programmation musicale : ► Dans 10 ans – Yamê ► What was that – Lorde
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons de la confiance en soi. Comment faire pour la préserver ? Comment la retrouver ? Comment identifier les facteurs de déstabilisation ? Pr Papa Lamine Faye, Maître de Conférences Agrégé et directeur de l'Institut de Recherche et d'Enseignement de Psychopathologie (IREP) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal. La palabre au féminin de Charlie Dupiot Programmation musicale : ► Oumou Sangare - Seya ► Lynn – Tout pour moi
Emmanuelle Hutin a publié un premier récit remarqué, La Grenade (Stock, 2021). En parallèle de l'écriture, elle est directrice artistique indépendante et enseigne le yoga au profit d'associations caritatives. Son nouveau livre Les francs-tireuses est une fiction qui s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes artistes qui ont résisté pendant la guerre avec des actions inédites dans l'Histoire. (Rediffusion) «Imagine-t-on pareille témérité ?», écrira Claude Cahun après la guerre. Comment croire qu'un couple de femmes artistes, bourgeoises, cinquantenaires, d'origine juive et à la santé fragile, s'élève seul contre les Allemands pendant les quatre années d'occupation de l'île de Jersey ? Claude Cahun est l'une des figures les plus singulières de l'avant-garde artistique parisienne. Avec Suzanne Malherbe, sa compagne de toujours, elle adhère et participe activement au mouvement surréaliste et révolutionnaire antifasciste. Mais c'est sur l'île de Jersey, où elles s'installent en 1938, que va se déployer leur activité militante. Convaincues que la liberté et l'amour fraternel sont des valeurs universelles, Claude et Suzanne mènent une contre-propagande poétique ; une résistance de papiers, de bouteilles vides et de milliers de tracts signés «Le soldat sans nom» pour créer l'impression d'une fronde au sein même des rangs allemands. Elles sont les francs-tireuses, usant de leurs armes spirituelles pour inciter les soldats à cesser de se battre. Les faits leur ont donné raison : Jersey a été libérée pacifiquement. Les Francs-tireuses s'appuie sur des textes dans lesquels Claude Cahun et Suzanne Malherbe ont raconté leurs années de guerre. Fidèle à leurs actions et à leurs tempéraments, Emmanuelle Hutin s'inspire librement de ces écrits pour rendre hommage au courage de ces résistantes invisibilisées par l'Histoire. (Présentation des éditions Anne Carrière). Illustration musicale : Gnossienne (1) d'Erik Satie. Pour aller plus loin, à découvrir également : À travers les destins croisés de cinq résistantes, Philippe Collin retrace le rôle crucial longtemps oublié des femmes dans la lutte intérieure et extérieure face au nazisme entre 1940 et 1944. Souvent réduites à une poignée de clichés romantiques, les femmes dans l'histoire de la Résistance française sont longtemps restées invisibles. Or, dans un pays vaincu, humilié et privé en partie de sa population masculine, emmenée en Allemagne en captivité dès l'été 1940, les femmes furent les premières à réagir et à initier un esprit d'insoumission. Parmi elles, deux figures illustres : Lucie Aubrac et Geneviève de Gaulle. Ainsi que trois femmes demeurées dans l'ombre : Mila Racine, Simonne Mathieu et Renée Davelly. Destins emblématiques ou méconnus, les trajectoires de ces cinq résistantes vont s'entremêler et se répondre : un récit choral et global qui redonne toute leur place aux femmes aux côtés des hommes. Cet ouvrage est l'adaptation illustrée d'archives inédites ou rares du podcast à succès sur France Inter suivi par plus de 2,5 millions d'auditeurs et plébiscitée par la critique. (Présentation des éditions Albin Michel).
La profession de magistrat en France s'est largement féminisée ces dernières années. Elles représentent 76% des élèves magistrats de la promotion 2021. Les femmes incarcérées sont en revanche ultra-minoritaires dans les prisons : moins de 5% des détenus. Pourtant, le processus judiciaire et les jugements restent défavorables aux femmes. Les effets de ces décisions semblent refléter une culture patriarcale de la justice, notamment dans les dossiers familiaux et les violences sexuelles. L'institution reste ancrée dans des pratiques professionnelles et plus largement dans des stéréotypes au sein de la société, renforcés par le langage juridique. Comment expliquer ces distorsions et ces paradoxes ? Comment rétablir une égalité des sexes devant la justice ? Cette émission est une rediffusion du vendredi 5 septembre 2025 Avec : Magali Lafourcade, magistrate, actuellement secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH). Enseignante à Science Po Paris et autrice de Démasculiniser la justice (Éditions Les petits matin, 2025) Corine Moussa Vanie, juriste en Côte d'Ivoire et vice-présidente de l'association Akwaba Mousso qui vient en aide aux femmes vulnérables et aux enfants victimes de violences, et membre de l'association des Femmes juristes de Côte d'Ivoire Médiatisation des affaires judiciaires Avec Elise Costa, journaliste indépendante, autrice de l'ouvrage Écrire Mazan (Editions Marchiali) Écoutez le monde de Monica Fantini Aujourd'hui, elle nous propose de tendre l'oreille aux sons inouïs découverts à l'exposition Afrosonica – Paysages sonores, au musée d'éthographie de Genève, en Suisse. Écouter le podcastÉcouter le monde Programmation musicale : ► Dans 10 ans – Yamê ► What was that – Lorde
Dans une école républicaine fondée sur les principes d'universalité et de neutralité, la présence croissante d'enseignants issus de l'immigration pose de nouvelles questions. Même s'ils ont les mêmes diplômes que leurs collègues, certains ne sont pas toujours perçus comme de « vrais » professeurs. Leur origine, leur couleur de peau ou leur nom peuvent provoquer des réactions de surprise, voire de méfiance, de la part des parents ou des collègues. On leur demande parfois de jouer un rôle particulier : expliquer certaines cultures, traduire, ou gérer les élèves « difficiles ». Ces attentes peuvent les mettre mal à l'aise, car elles les ramènent à leurs origines plutôt qu'à leur métier. L'école, malgré ses valeurs d'égalité, peut encore faire des différences. Alors, comment garantir que tous les enseignants soient respectés de la même manière ? L'origine d'un professeur doit-elle influencer son rôle dans l'école ? Peut-on vraiment séparer les différences personnelles de la fonction professionnelle ? Cette émission est une rediffusion du 25 juin 2025. Avec : • Aksel Kilic, sociologue, spécialiste des rapports sociaux et de la sociologie des professeurs des écoles, Université Paris-Est Créteil, autrice de l'article Stigmates, contradictions et dilemmes de statut. L'expérience des professeurs des écoles issus de l'immigration (Cahiers de la recherche sur l'éducation et le savoir), de L'école du like (PUF, 2024) et de L'école primaire vue des coulisses (PUF, 2022) • Lilia Larbi, enseignante d'anglais dans un lycée d'enseignement professionnel à Paris. Le Monde des enfants par Charlie Dupiot. C'est le moment du Monde des enfants ! Ils nous livrent leurs regards sur ce qui fait leur quotidien et leurs aspirations pour l'avenir, au micro de notre reporter Charlie Dupiot… Nous voici à Kinshasa en République Démocratique du Congo avec Evan, Julia, Raphaël, Yann, Grâce, Tehila-Cyra et Naël-Elikya, des enfants qui ont entre 9 et 12 ans. Ils nous avaient déjà parlé des punitions, à l'école et à la maison. Aujourd'hui, un tout autre sujet : la liberté ! En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question d'un auditeur. Programmation musicale : ► Mi Lado - Africa Express ► Mane - Diese Mbangue.
Dans une école républicaine fondée sur les principes d'universalité et de neutralité, la présence croissante d'enseignants issus de l'immigration pose de nouvelles questions. Même s'ils ont les mêmes diplômes que leurs collègues, certains ne sont pas toujours perçus comme de « vrais » professeurs. Leur origine, leur couleur de peau ou leur nom peuvent provoquer des réactions de surprise, voire de méfiance, de la part des parents ou des collègues. On leur demande parfois de jouer un rôle particulier : expliquer certaines cultures, traduire, ou gérer les élèves « difficiles ». Ces attentes peuvent les mettre mal à l'aise, car elles les ramènent à leurs origines plutôt qu'à leur métier. L'école, malgré ses valeurs d'égalité, peut encore faire des différences. Alors, comment garantir que tous les enseignants soient respectés de la même manière ? L'origine d'un professeur doit-elle influencer son rôle dans l'école ? Peut-on vraiment séparer les différences personnelles de la fonction professionnelle ? Cette émission est une rediffusion du 25 juin 2025. Avec : • Aksel Kilic, sociologue, spécialiste des rapports sociaux et de la sociologie des professeurs des écoles, Université Paris-Est Créteil, autrice de l'article Stigmates, contradictions et dilemmes de statut. L'expérience des professeurs des écoles issus de l'immigration (Cahiers de la recherche sur l'éducation et le savoir), de L'école du like (PUF, 2024) et de L'école primaire vue des coulisses (PUF, 2022) • Lilia Larbi, enseignante d'anglais dans un lycée d'enseignement professionnel à Paris. Le Monde des enfants par Charlie Dupiot. C'est le moment du Monde des enfants ! Ils nous livrent leurs regards sur ce qui fait leur quotidien et leurs aspirations pour l'avenir, au micro de notre reporter Charlie Dupiot… Nous voici à Kinshasa en République Démocratique du Congo avec Evan, Julia, Raphaël, Yann, Grâce, Tehila-Cyra et Naël-Elikya, des enfants qui ont entre 9 et 12 ans. Ils nous avaient déjà parlé des punitions, à l'école et à la maison. Aujourd'hui, un tout autre sujet : la liberté ! En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question d'un auditeur. Programmation musicale : ► Mi Lado - Africa Express ► Mane - Diese Mbangue.
Nous savions que le deuxième mandat de Donald Trump serait pire que le premier, il a eu 4 ans pour préparer sa revanche. Mais l'ensemble de ses décisions prises en un mois bouleverse, non seulement l'équilibre géopolitique mondial, mais aussi notre vision du monde, de la solidarité, du respect, voire de la valeur d'une vie humaine. Le business, voilà le maître mot de ce nouveau mandat ! (Rediffusion du 20/02/2025) Mais est-ce que la brutalité des décisions américaines de ce dernier mois n'est pas un concentré du pire de ce que le capitalisme peut produire ? Mettre la croissance économique en haut de l'agenda politique, les profits avant les dégâts environnementaux et sociaux, la technologie au cœur de la stratégie… Cette hiérarchie des priorités va à l'encontre des besoins de l'ensemble des Vivants de cette planète, mais peu importe tant que ça rapporte ! Si vous suivez l'actualité, vous comprenez les faits, vous sentez bien qu'il y a un malaise, mais comment chacun d'entre nous peut-il se positionner ? Quels sens donner à sa vie dans un monde bouleversé ? Avec : - Pascal Chabot, philosophe pour son ouvrage Un sens à la vie (PUF, 2024) - Céline Marty, philosophe pour son ouvrage Travailler moins pour vivre mieux (Dunod, 2021) - Timothée Parrique, chercheur en Économie écologique à HEC Lausanne, spécialiste de la décroissance et du post-capitalisme, auteur de Ralentir ou périr (Seuil, 2022). Programmation musicale : - Gonzales - Working Together - Oscar Emch - Les moyens (Playlist RFI).
Nous savions que le deuxième mandat de Donald Trump serait pire que le premier, il a eu 4 ans pour préparer sa revanche. Mais l'ensemble de ses décisions prises en un mois bouleverse, non seulement l'équilibre géopolitique mondial, mais aussi notre vision du monde, de la solidarité, du respect, voire de la valeur d'une vie humaine. Le business, voilà le maître mot de ce nouveau mandat ! (Rediffusion du 20/02/2025) Mais est-ce que la brutalité des décisions américaines de ce dernier mois n'est pas un concentré du pire de ce que le capitalisme peut produire ? Mettre la croissance économique en haut de l'agenda politique, les profits avant les dégâts environnementaux et sociaux, la technologie au cœur de la stratégie… Cette hiérarchie des priorités va à l'encontre des besoins de l'ensemble des Vivants de cette planète, mais peu importe tant que ça rapporte ! Si vous suivez l'actualité, vous comprenez les faits, vous sentez bien qu'il y a un malaise, mais comment chacun d'entre nous peut-il se positionner ? Quels sens donner à sa vie dans un monde bouleversé ? Avec : - Pascal Chabot, philosophe pour son ouvrage Un sens à la vie (PUF, 2024) - Céline Marty, philosophe pour son ouvrage Travailler moins pour vivre mieux (Dunod, 2021) - Timothée Parrique, chercheur en Économie écologique à HEC Lausanne, spécialiste de la décroissance et du post-capitalisme, auteur de Ralentir ou périr (Seuil, 2022). Programmation musicale : - Gonzales - Working Together - Oscar Emch - Les moyens (Playlist RFI).
C'est une autre espèce humaine aujourd'hui disparue, qui a été révélée non par ses fossiles, mais par son ADN, extrait d'une phalange mise au jour dans une grotte de Sibérie. Mais qui étaient les Denisoviens qui ont peuplé l'Asie du Nord au sud de l'Altaï jusqu'aux Philippines ?(Rediffusion du 13 mai 2024) Faisons connaissance avec un nouveau membre de notre famille humaine, aujourd'hui disparu et dont l'ADN nous était totalement inconnu : l'humain de Denisova. Le frère asiatique de Néandertal est la première espèce définie, non pas par ses fossiles, mais par son ADN extrait d'une unique phalange mise au jour dans une grotte de Sibérie... Mais qui était cet humain de Denisova ? D'où venait-il ? Comment vivait-il et quelle part de Denisova portons-nous ? Pourquoi ce frère asiatique de Néandertal - qui a croisé Sapiens et qui a peuplé une immense aire géographique de l'Altaï jusqu'aux Philippines- nous était-il totalement inconnu ? Comment expliquer qu'en Papouasie Nouvelle-Guinée on porte aujourd'hui jusqu'à 5% d'ADN de Denisovien ?Avec la paléoanthropologue Silvana Condemi et le journaliste scientifique François Savatier pour leur ouvrage L'énigme Denisova paru chez Albin Michel. Découvert en 2010, Denisova, espèce définie pour la première fois par ses gènes et non pas par ses fossiles, aurait peuplé une immense aire géographique de l'Altaï aux Philippines…
C'est une autre espèce humaine aujourd'hui disparue, qui a été révélée non par ses fossiles, mais par son ADN, extrait d'une phalange mise au jour dans une grotte de Sibérie. Mais qui étaient les Denisoviens qui ont peuplé l'Asie du Nord au sud de l'Altaï jusqu'aux Philippines ? (Rediffusion du 13 mai 2024) Faisons connaissance avec un nouveau membre de notre famille humaine, aujourd'hui disparu et dont l'ADN nous était totalement inconnu : l'humain de Denisova. Le frère asiatique de Néandertal est la première espèce définie, non pas par ses fossiles, mais par son ADN extrait d'une unique phalange mise au jour dans une grotte de Sibérie... Mais qui était cet humain de Denisova ? D'où venait-il ? Comment vivait-il et quelle part de Denisova portons-nous ? Pourquoi ce frère asiatique de Néandertal - qui a croisé Sapiens et qui a peuplé une immense aire géographique de l'Altaï jusqu'aux Philippines- nous était-il totalement inconnu ? Comment expliquer qu'en Papouasie Nouvelle-Guinée on porte aujourd'hui jusqu'à 5% d'ADN de Denisovien ?Avec la paléoanthropologue Silvana Condemi et le journaliste scientifique François Savatier pour leur ouvrage L'énigme Denisova paru chez Albin Michel. Découvert en 2010, Denisova, espèce définie pour la première fois par ses gènes et non pas par ses fossiles, aurait peuplé une immense aire géographique de l'Altaï aux Philippines…
C'est l'une des grandes athlètes africaines du moment ! Après l'or olympique, la gymnaste algérienne Kaylia Nemour remporte l'or mondial. Portrait à suivre ce dimanche. Simone Biles n'est pas la seule vedette de la gymnastique ! Le continent brille aussi dans cette discipline emblématique du sport mondial ! Aux Jeux de Paris, Kaylia Nemour avait déjà créé la sensation en grimpant sur la plus haute marche du podium. Un an plus tard, à 18 ans à peine, elle porte de nouveau très haut le drapeau de l'Algérie ! Celle qui a d'abord représenté la France avant de changer de nationalité sportive dans un contexte houleux vient de remporter une nouvelle médaille d'or, aux championnats du monde cette fois, et toujours dans la même discipline : les barres asymétriques. Mondial Sports revient sur cet exploit ce dimanche, avec notamment un chroniqueur bien connu des auditeurs de Radio Foot sur RFI mais également très proche de Kaylia Nemour et de ses exploits : David Lortholary ! Rendez-vous à 16h10, temps universel !
Épisode 1 : Défaire le passé. Une conférence historique pour sortir de l'impasse coloniale où intellectuels et artistes se sont retrouvés à La maison des cultures du monde pour faire face à la Conférence de Berlin de 1885, quand l'Afrique a été partagée sans le consentement des Africains. 140 ans après, comment faire face au passé ? Berlin 1885. Le chancelier allemand Otto von Bismarck convoque une conférence à Berlin afin d'organiser le partage du continent africain entre les puissances industrielles et militaires émergentes. Cette réunion, à laquelle participèrent quatorze pays européens, les États-Unis et l'Empire ottoman, visait principalement à préserver leurs intérêts extractivistes et commerciaux. Ce processus a conduit à une profonde fragmentation des structures politiques endogènes du continent africain, marquant durablement son histoire politique, économique et sociale. Pour les Africains, ce processus inaugura une ère de résistance et de lutte pour l'autodétermination. Berlin 2001. Mansour Ciss Kanakassy, plasticien berlinois d'origine africaine, imagine le Laboratoire de Deberlinization. L'artiste développe des outils symboliques afin de tracer un chemin vers l'émancipation. Ce kit d'urgence comprend un Global Pass pour faciliter la liberté de circulation le monde, ainsi que l'AFRO, une monnaie imaginaire panafricaniste, libérée des contraintes du CFA (indexation sur les garanties de change et de la tutelle des banques centrales exogènes). À la croisée de la création artistique et de la critique sociale, le laboratoire de Deberlinization invite à la réflexion sur la possibilité (individuelle ou collective) d'une refonte du lien civil au sein et en dehors de l'État postcolonial. Berlin 2025. À l'initiative du Professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, directeur de HKW, la Conférence Deberlinization s'inscrit dans la continuité de l'utopie performative imaginée par Mansour Ciss Kanakassy pour considérer les conditions possibles d'un récit alternatif sur l'ordre du monde et son avenir, une poétique transformatrice de la relation entre l'action créatrice et les formes de résistance, l'histoire, la mémoire, la prospective – bref, un champ d'expérience et un horizon d'attente. Ibou Coulibaly Diop et Franck Hermann Ekra sont les co-commissaires de Déberlinization (25 au 27 Avril 2025). Dans ce premier épisode, vous écoutez les voix de Bonaventure Soh Bejeng Ndikung (directeur et directeur artistique de Haus der Kulturen der Welt), Magueye Kassé (Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal), Mansour Ciss Kanakassy (plasticien, Prix Léopold Sédar Senghor et le Prix Zuloga), Mamadou Diouf (historien, professeur à Columbia University), Franck Hermann Ekra (Critique d'art, co-curateur et éditeur du livre Deberlinization), Hildegaard Titus (comédienne, activiste), Soeuf el Badawi (poète, dramaturge, activiste) et Tiken Jah Fakoly, (chanteur et activiste) soutien de la manifestation. Un grand merci à toute l'équipe de HKW à Berlin et particulièrement à son directeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikun. Découvrir La maison des cultures du monde et le programme Deberlinization. À paraître : - Deberlinization – Refabulating the World, A Theory of Praxis - Deberlinization - Les presses du réel (livre). À lire : Le pari acoustique de Tiken Jah Fakoly. À écouter : Le concert acoustique de Tiken Jah Fakoly enregistré par RFI Labo salle Pleyel à Paris.
5 pays africains : l'Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique et São Tomé et Principe, commémorent cette année les 50 ans de leur indépendance. Les guerres coloniales se sont arrêtées avec la chute du régime autoritaire de Salazar en 74, et la révolution démocratique du 25 avril. Les guerres civiles et les soubresauts politiques des anciennes colonies poussent toujours hommes et femmes vers l'ancien pays colonisateur. (Rediffusion) Certains sont arrivés dans les années 70, d'autres bien plus tard, et d'autres encore sont nés au Portugal. Ils y vivent entre indépendance, intégration, nostalgie et conviction. «Portugal : les déracinés des indépendances africaines», un Grand reportage de Marie-Line Darcy.
Pouvons-nous être heureux dans un monde injuste ? Faut-il être méchant pour réussir ? La vie a-t-elle un sens ? L'herbe est-elle plus verte ailleurs ? Le philosophe Charles Pépin répond en direct à (presque) toutes nos interrogations existentielles... Partageons nos questions existentielles, toutes les petites et grandes questions qui nous taraudent, qui agitent nos âmes humaines... Des plus énormes : la vie a-t-elle un sens ? Pouvons-nous être heureux dans un monde injuste ? Où trouver la force ? Quand sommes-nous vraiment libres ? Aux plus anodines : l'herbe est-elle plus verte ailleurs ? Que faire quand on s'est mal comporté ? Faut-il être méchant pour réussir ? Autant de questions auxquelles notre invité Charles Pépin, philosophe et auteur à succès d'essais de philosophie pratique s'attache à répondre avec philosophie et humanité. Charles Pépin, philosophe, pour l'ouvrage Où trouver la force et autres questions existentielles, paru chez Allary Éditions. Musiques diffusées dans l'émission Jean-Louis Murat - Sentiment nouveau (le livre de Frank Loriou préfacé par Charles Pépin, Jean-Louis Murat Photorama) Juls, Sango, DJ 2L Da Rocinha - Baile Em Chamas (Playlist RFI).
Pouvons-nous être heureux dans un monde injuste ? Faut-il être méchant pour réussir ? La vie a-t-elle un sens ? L'herbe est-elle plus verte ailleurs ? Le philosophe Charles Pépin répond en direct à (presque) toutes nos interrogations existentielles... Partageons nos questions existentielles, toutes les petites et grandes questions qui nous taraudent, qui agitent nos âmes humaines... Des plus énormes : la vie a-t-elle un sens ? Pouvons-nous être heureux dans un monde injuste ? Où trouver la force ? Quand sommes-nous vraiment libres ? Aux plus anodines : l'herbe est-elle plus verte ailleurs ? Que faire quand on s'est mal comporté ? Faut-il être méchant pour réussir ? Autant de questions auxquelles notre invité Charles Pépin, philosophe et auteur à succès d'essais de philosophie pratique s'attache à répondre avec philosophie et humanité. Charles Pépin, philosophe, pour l'ouvrage Où trouver la force et autres questions existentielles, paru chez Allary Éditions. Musiques diffusées dans l'émission Jean-Louis Murat - Sentiment nouveau (le livre de Frank Loriou préfacé par Charles Pépin, Jean-Louis Murat Photorama) Juls, Sango, DJ 2L Da Rocinha - Baile Em Chamas (Playlist RFI).
Retour sur un pan assez peu connu de l'histoire de la lutte contre l'apartheid : le combat pour développer le sport non ségrégué. Un mouvement de boycott sportif avait vu le jour, afin d'isoler Pretoria au niveau international et la faire exclure des organisations mondiales, mais à l'intérieur du pays, des clubs et des fédérations se sont aussi battus pour créer tout un écosystème sportif non racial parallèle, et un fonds tente de préserver cette histoire. De notre correspondante à Johannesburg, Les archives au sous-sol de l'université de Wits sont un vrai dédale, mais Ajit Gandabhai sait exactement où il se dirige : « Il y a une multitude de catégories, mais nous, on va vers la section sportive ». Ici se trouvent de précieuses ressources pour les historiens et les passionnés de sport. Une collection d'objets et de documents qui montrent que bien avant la fin de l'apartheid, les communautés noires, indiennes et métisses jouaient déjà au cricket, au rugby ou encore au tennis : « Là, ce sont des rapports financiers de clubs qui datent de 1973. Et ça, c'est le trophée de la compétition de cricket, seulement pour les fédérations non raciales, le vainqueur l'emportait avec lui », détaille Ajit Gandabhai. En 1964, l'Afrique du Sud est exclue des Jeux olympiques, puis six ans plus tard, de la Coupe du monde de foot. Le gouvernement prend alors des mesures cosmétiques pour présenter au monde une façade plus acceptable. Refusant toute compromission avec le régime, une organisation militante voit ainsi le jour ; la SACOS (South African Council of Sport). En plus d'orchestrer un boycott des équipes sud-africaines sur la scène internationale, des clubs et des fédérations parallèles ont été créés afin de promouvoir le sport non racial :« Le sport est devenu un terrain de choix pour combattre l'état ségrégationniste de façon non violente. Et nous avions le slogan suivant : " Pas de sport normal dans une société anormale ". C'est encore vrai aujourd'hui ». À lire aussiAfrique du Sud: Saha, des archives militantes pour comprendre la résistance quotidienne au régime d'apartheid [1/3] Ne pas oublier C'est pour que cette histoire ne s'oublie pas qu'un fonds d'archives a été créé, en 2014, par d'anciens militants et représentants d'organismes sportifs, dont Ajit Gandabhai : « Nous ne pouvons pas perdre la mémoire de ces gens qui ont sacrifié leur vie, qui ont été détenus par la police. Cette histoire doit être racontée, et pas seulement à partir de 1995 ». Comme les médias officiels, sous l'apartheid, ne couvraient pas ces compétitions, il a fallu se tourner vers des sources alternatives, des documents conservés par d'anciens joueurs ou passionnés. Et selon le secrétaire général du projet, Michael Kahn, il y a encore du travail : « Plusieurs sections ne sont pas encore bien documentées. Et en particulier en ce qui concerne le sport féminin, il y a des manques. Les femmes noires pratiquaient aussi du sport ! Dans des conditions vraiment difficiles ». Les responsables du fonds continuent leurs recherches, pour conserver ce pan d'histoire dans une société où l'accès au sport est encore loin d'être égalitaire entre les communautés. À lire aussi30 ans plus tard, l'ombre des crimes de l'apartheid continue de planer sur l'Afrique du Sud
Discrimination à l'embauche ou au logement, contrôle d'identité dans la rue, faible représentation dans les médias ou en politique... les personnes blanches rencontrent rarement ce genre de difficultés. Né dans les années 80, aux États-Unis le concept de «privilège blanc» a ressurgi dans le débat public après le meurtre de George Floyd, tué en 2020 par des policiers blancs de Minneapolis lors d'une interpellation. Une mort brutale qui avait déclenché le mouvement Black lives matter et une onde de choc mondiale. 5 ans après, la prise de conscience semble avoir été de courte durée alors que des groupes suprémacistes blancs se multiplient en particulier aux États-Unis depuis l'élection de Donald Trump. On parle de «domination blanche» ou encore de «privilège blanc» pour désigner le statut préférentiel et les avantages dont bénéficient les personnes blanches par le seul fait d'être blanches. Si l'expression fait polémique, elle permet néanmoins d'interroger le racisme dans sa forme la plus insidieuse, les petites phrases, les situations du quotidien qui sont tout sauf anodines pour les personnes racisées. Dans ce contexte de crispation identitaire exacerbée, comment s'émanciper pour les personnes racisées ? Avec : • Amandine Gay, réalisatrice, autrice et activiste. Autrice de Vivre, libre - Exister au cœur de la suprématie blanche (La découverte, 2025). Réalisatrice de la série documentaire Ballroom, danser pour exister (2025) disponible sur le site France.tv Un entretien avec Edward Maille, correspondant à RFI à Atlanta aux États-Unis. Cette ville de plus de 500 000 habitants est surnommée la «Mecque noire», en raison de son importante population noire. Alors quel est l'héritage dans cette ville du mouvement Black Lives Matter ? Et est-ce qu'une ville avec une aussi importante population noire permet d'échapper au privilège blanc ? Edward Maille nous en dit plus. En fin d'émission, un reportage de Tom Malki au cœur des salons de coiffure de Château Rouge, un quartier du 18ème arrondissement de Paris. Depuis presque un an, un arrêté de la préfecture de police Paris contraint certains commerces à fermer leurs portes à 20h. C'est le cas des salons de coiffures afros du quartier de Château Rouge, dans le nord de la capitale. Les coiffeurs dénoncent une décision qui menace, selon eux, leur chiffre d'affaires. Face à eux, des riverains qui se plaignent des nuisances sonores et rejettent la faute sur les commerces africains et caribéens. Un reportage de Tom Malki. Programmation musicale : ► Alright – Kendrick Lamar ► Ungewezaje - Dogo Paten
C'est l'un des grands débats du moment en France. Face à la crise de la dette, la taxe Zucman propose de taxer de 2% les patrimoines situés au-dessus de 100 millions d'euros. Une initiative vivement soutenue par la gauche tandis que la droite et les milieux économiques y voient un danger pour l'attractivité du pays. Pourquoi le sujet est-il aussi électrique ? La taxe Zucman peut-elle répondre à l'endettement de la France ? Comment parvenir à la justice fiscale ? Pour en débattre - Olivier Redoulès, économiste et directeur des études au sein de l'Institut d'études Rexecode - Clément Carbonnier, professeur d'Économie à l'Université Paris 1, chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne, co-directeur de l'axe Politiques socio-fiscales du LIEPP (Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques) Sciences Po.
C'est l'un des grands débats du moment en France. Face à la crise de la dette, la taxe Zucman propose de taxer de 2% les patrimoines situés au-dessus de 100 millions d'euros. Une initiative vivement soutenue par la gauche tandis que la droite et les milieux économiques y voient un danger pour l'attractivité du pays. Pourquoi le sujet est-il aussi électrique ? La taxe Zucman peut-elle répondre à l'endettement de la France ? Comment parvenir à la justice fiscale ? Pour en débattre - Olivier Redoulès, économiste et directeur des études au sein de l'Institut d'études Rexecode - Clément Carbonnier, professeur d'Économie à l'Université Paris 1, chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne, co-directeur de l'axe Politiques socio-fiscales du LIEPP (Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques) Sciences Po.
Suivons le rythme du troupeau et le calendrier des montagnes, dans les hauts plateaux bulgares, avec une écrivaine de l'expérience et du grand dehors. Il y a quatre ans déjà, à l'occasion du Prix Nicolas Bouvier que lui avait décerné, en 2020, le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo en France, on avait reçu la poétesse et écrivaine de non fiction, d'origine bulgare, installée en Ecosse: Kapka Kassabova. Autour de ses deux premiers ouvrages : «Lisières» et «L'écho du Lac», mêlant voyage et érudition, poésie et immersion, sillonnant ses terres natales à chaque fois, dans les Balkans. Et après «Elixir», son troisième opus placé dans la vallée reculée de la Mesta, voilà Kapka partie à la rencontre des derniers éleveurs nomades des Monts du Pirin, en Bulgarie, situés non loin de la Mesta… Dans «Anima», ce quatrième récit entre éloge et élégie du monde pastoral, on croise un peuple nomade millénaire «les Karakachans», Kamen, l'homme au nom de pierre, Sasho, «le berger aux yeux décolorés par la tristesse et l'alcool», Marina, la biologiste qui appelle les loups, les plus vieux moutons du monde, des chiens de garde nobles et résistants et des paysages de montagne qui vous étreignent et vous retiennent. Anima, c'est l'âme en latin. La racine du mot « animal » aussi, soit tout être qui respire, doué d'une âme, de vie. Ce qui renvoie à l'animisme bien sûr. Les nomades karakachans l'appelaient « psyché ». Elle leur apparaissait sous forme de souffle, de brume ou de vent. Et c'est ce souffle du vivant, la force du lien entre humains et non-humains, que vient capter Kapka sur près de cinq cents pages, au moyen d'un récit puissant, à l'occasion d'une estive parmi six cents moutons, en immersion ; car comme le dit Kapka «ce ne sont pas les grandes idées qui changent le monde mais l'expérience et le vécu des lieux et des gens…». Ainsi, après pas mal de temps passé là-haut, Kapka Kassabova est finalement redescendue pour se faire l'émissaire, à sa manière, de ce monde âpre et en sursis, au bord de la disparition, qui vit encore en harmonie dans ce grand cycle de la nature… Transhumance sonore et littéraire avec une grande écrivaine de la nature qui nous invite à repenser notre rapport au vivant et au monde finalement. À lire : - «Anima», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2025. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Elixir», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2024. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «L'écho du lac», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2021. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Lisières», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2020. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. Prix Nicolas Bouvier 2020.
50 ans après l'indépendance du Cap Vert, La Marche du monde est en reportage dans la ville de Praia, à la recherche de celles et ceux qui ont participé à la construction de ce petit pays chanté par Cesaria Evora, ambassadrice aux pieds nus d'un archipel situé au large du Sénégal. Un archipel du Cap Vert devenu une référence démocratique pour le continent africain. Au fil des rencontres, nous interrogeons cette culture de l'indépendance, arrachée par les armes en Guinée-Bissau par le héros national Amilcar Cabral et ses guérilléros. Cabral, co-fondateur du PAIGC, le parti africain pour l'indépendance, Cabral assassiné en 1973 avant d'avoir pu traduire par les actes sa vision d'un peuple libéré du joug colonial portugais. Cabral l'agronome, défenseur d'un système éducatif capverdien et d'une agriculture adaptée à la géographie et au climat de sa terre. Des idées relayées par son fidèle commandante Pedro Pires afin d'accompagner la transition pacifique de la lutte armée jusqu'à la République du Cap Vert. Mais, 50 ans après l'indépendance, le développement du Cap Vert est conditionné par le défi environnemental imposé par le réchauffement climatique, un enjeu fondamental pour les 500 000 habitants de l'archipel dont les investissements sont largement soutenus par la diaspora. Une île où la jeunesse revendique sa langue cap-verdienne, fière de son identité créole ! Avec : Pedro Pires, ancien président de la République de Cabo Verde entre 2001 et 2011, Premier premier ministre du Cap Vert de 1975 à 1991. Pedro Pires dirige la Fondation Amilcar Cabral ainsi que l'Institut Pedro Pires Instituto Pedro Pires for Leadership - Forming tomorrow's leaders Fundação Amílcar Cabral - Facebook Maria Fatima Fernandes, issue d'une des très nombreuses familles déportées par les Portugais pour le travail forcé, revenue au pays pour participer à son développement, vice-rectrice de l'Université Cabo Verde Amalia Lopez, présidente de l'association pour la défense de la langue cap- verdienne José Arlindo Fernandez, Recteur de l'Université du Cap Vert Arlindo Barreto AUF/Université du Cap Vert Arlindo Fortes, professeur d'Agronomie à l'École d'agronomie et d'environnement de l'UCV Uni24k/Université du Cap Vert Mario Lucio, ancien ministre de la Culture et musicien célèbre, découvrez le titre phare de son album Indépendance. Pour aller plus loin : - l'émission La marche du monde : Amilcar Cabral et Maria Helena, de l'intime au politique - le webdoc RFI : Amilcar Cabral, lettres à Maria Helena - Dans l'intimité d'une icône africaine - l'émission Musiques du monde : Mario Lucio et Cotonete, du Cap-Vert à l'exil aux îles.
5 pays africains : l'Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique et São Tomé et Principe, commémorent cette année les 50 ans de leur indépendance. Les guerres coloniales se sont arrêtées avec la chute du régime autoritaire de Salazar en 74, et la révolution démocratique du 25 avril. Les guerres civiles et les soubresauts politiques des anciennes colonies poussent toujours hommes et femmes vers l'ancien pays colonisateur. Certains sont arrivés dans les années 70, d'autres bien plus tard, et d'autres encore sont nés au Portugal. Ils y vivent entre indépendance, intégration, nostalgie et conviction. «Portugal : les déracinés des indépendances africaines», un Grand reportage de Marie-Line Darcy.
Le roman est un récit puissant pour sensibiliser aux enjeux écologiques et à l'urgence climatique. Daouda Ba, Marion Lagardère, Nathan Devers et Jean-Pierre Goux l'ont bien compris. Leurs livres font partie de cette rentrée littéraire et ils sont nos invités. « Le roman est une machine inventée par l'homme pour l'appréhension du réel dans sa complexité », aimait dire le romancier et poète Louis Aragon. Or, l'urgence climatique et la crise écologique auxquelles nous sommes confrontés sont en effet bien complexes à appréhender. Il y a, bien sûr, toutes les approches en-ique : les rapports scientifiques, les analyses sociologiques, philosophiques ou économiques… Mais pour convaincre et inciter à l'action ou au moins susciter une réaction, il faut parvenir à toucher le cœur et l'imaginaire, et cela seule la fiction peut le faire. Car «l'espèce humaine est fabulatrice», comme le décrit si bien Nancy Huston. Nous aimons que l'on nous raconte des histoires. Et la très bonne nouvelle, c'est qu'il y a de plus en plus d'écrivains qui s'emparent de ces questions... Avec - Nathan Devers pour son roman Surchauffe (Albin Michel) - Marion Lagardère pour son ouvrage La nuit des temps futurs (Librinova) - Jean-Pierre Goux, spécialiste en transition écologique pour son roman Révolution Bleue, la clé des songes (Eyrolles Éditions) - Daouda Ba en direct de Dakar pour son livre Les rêves brisés (L'Harmattan). Musiques diffusées dans l'émission The Beatles - Paperback writer Albin de la Simone - J'aime lire.
Sur tous les continents, les sélections nationales de football disputent en ce moment leurs matchs de qualification pour la Coupe du monde. En ce 4 septembre, les équipes africaines sont sur les terrains. La Coupe du monde, ce sera l'été prochain dans trois pays : le Mexique, le Canada et surtout les États-Unis, avec 11 des 16 villes retenues. Plus de 30 ans après l'expérience mitigée de 1994, le soccer, l'appellation américaine, repart donc à l'assaut d'une Amérique où le football, le sport le plus populaire de la planète, est encore étranger à toute une partie de la population. Et pourtant, dès la fin du XIXe siècle, le ballon rond débarque en banlieue de New York dans les valises des migrants britanniques. Il roule, il roule… depuis 150 ans, mais il reste encore du terrain à parcourir. « L'Amérique, un nouveau monde pour le ballon rond ? », un grand reportage de Thomas de Saint Leger, réalisé par Pauline Leduc.
Pour ce dernier épisode de notre série boycott, retour quelques mois en arrière, en mars 2025, avec des appels qui se multiplient sur les réseaux sociaux pour ne plus acheter de produits américains. Cette initiative qui prend sa source au Canada et en Europe du Nord fait partie dans un mouvement plus large de protestation envers la politique commerciale et anti-immigration de Donald Trump. Un appel au boycott du « made in USA » et qui va devenir viral sur internet. Nous sommes début 2025, un peu plus d'un mois après le retour de Donald Trump au pouvoir. Les médias se font l'écho de vidéos postées sur les réseaux sociaux mettant en scène des consommateurs dans des supermarchés ou chez eux incitant à ne plus acheter américain. « La guerre est officiellement déclarée et si vous êtes Canadien, c'est le moment ou jamais d'acheter exclusivement des produits canadiens », déclare une femme. « Montrons-leur avec notre porte-monnaie, qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec le Canada », dit une autre femme. C'est d'abord au Canada que le mouvement prend de l'ampleur dès le mois de février 2025 : le pays est alors sous le coup des droits de douanes américains, mais surtout des menaces de Donald trump, qui veut faire du Canada le 51ᵉ État américain. Les politiciens canadiens s'en mêlent, et notamment Doug Ford, le Premier ministre de l'Ontario, qui ordonne au plus grand revendeur d'alcool d'État d'arrêter de vendre des marques américaines. « À partir d'aujourd'hui, LCBO, le plus grand acheteur de vins et spiritueux au monde va commencer à enlever les produits américains de ses rayons. » À lire aussiAu Canada, un boycott des États-Unis à l'échelle individuelle « C'est un énorme coup dur pour les producteurs américains, Chaque année, la régie de la province vend pour près d'un milliard de dollars canadiens de vins, bières, cidres, pétillants et spiritueux en provenance des États-Unis. » Une décision qui ne sera pas sans conséquences, les ventes d'alcools américains s'effondrent de 80 % au Canada dans les semaines qui suivent. Quant au secteur du tourisme américain, il perd 12,5 milliards de dollars en dépenses de visiteurs. Tiktokeuse en français L'Europe n'est pas en reste. En France, des milliers de personnes appellent au boycott des produits de consommation « made in USA », tels que Nike, Coca-Cola, Starbucks ou encore le constructeur automobile Tesla qui voit ses ventes s'effondrer, avec notamment 86 % d'immatriculation en moins en Suède en juillet. Les pays scandinaves sont, eux aussi, fers de lance dans le boycott des produits américains. Au Danemark, un groupe Facebook intitulé « Boycottez les produits des États-Unis » dépasse les 94 000 membres. À lire aussiL'appel au boycott des produits américains Que reste-t-il aujourd'hui de ces appels au boycott et ont-ils été suivis d'effets ? L'influenceuse d'Urbania, Maria Kounkou tente une réponse : « Si les effets économiques pour certains secteurs ou entreprises sont bien réels, le boycott des produits américains reste surtout une arme politique ».
C'est la face cachée de la transition énergétique. Vous le savez... pour enrayer le réchauffement climatique, nous devons, n'en déplaise à Donald Trump, arrêter de brûler du charbon, du pétrole et du gaz. Actuellement, le secteur des transports est un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. (Rediffusion du 24 janvier 2025) Ces émissions pourraient atteindre un pic cette année, selon le Conseil international des transports propres, grâce aux règlementations carbone et à l'essor des véhicules électriques. Mais cet essor a un prix : une ruée d'une ampleur inédite vers de nombreux métaux, dont le cobalt. Nous vous emmenons à la découverte de cette face cachée en RDC qui abrite les deux tiers des réserves mondiales de cobalt. Reportage de Samuel Turpin et éclairage de Anaïs Tobalagba, chercheuse au RAID et autrice du rapport Dans les coulisses de la transition énergétique : Regard critique sur l'impact des mines industrielles de cobalt en RDC.
Fatou Diome, membre de l'Académie royale de Belgique, s'est fait connaître avec Le ventre de l'Atlantique en 2003, traduit en une vingtaine de langues, ce qui lui vaut une notoriété internationale. Ont suivi plusieurs romans dont Kétala, celles qui attendent, Les veilleurs de Sangomar, plusieurs essais politiques et un essai littéraire, Le verbe libre ou Le silence. Son nouveau livre est une déclaration de gratitude à son grand-père qui l'a élevée au Sénégal et qu'elle appelait « mon capitaine ». « Rien de ce qui tient dans une poche ou dans un grenier ne vaut la mémoire des aînés, disait-il. » Une rencontre avec celui à qui Fatou Diome dédicace tous ses livres, son grand-père, pécheur sur l'île de Niodior au Sénégal. Entre appel des souvenirs et invocations, force de l'émotion et saisissement de la langue, ce récit tendre et intime nous livre à mots couverts le secret d'une relation authentiquement forte et fondatrice. (Éditions Albin Michel)
RFI revient pendant l'été boréal sur les grands boycotts de l'Histoire, quand David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. De l'Irlande à Israël en passant par l'Afrique du Sud ou l'Inde, du lait en poudre au pétrole en passant par les bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les puissants. En 2019, l'acteur américain George Clooney fut à l'initiative d'un boycott qui fit reculer Bruneï sur la peine de mort en cas d'homosexualité ou d'adultère. C'est une voix que tout le monde ou presque connait : « What else ? » En 2019 George Clooney ne met pas sa notoriété qu'au service d'une célèbre marque de café. Sa voix, l'acteur américain l'utilise aussi pour défendre les droits humains. Le sultanat de Bruneï, petit État d'Asie du Sud-Est à majorité musulmane, est sur le point d'instaurer la charia. La loi islamique prévoit — entre autres — la peine de mort pour les homosexuels et les personnes coupables d'adultère. Le 28 mars, George Clooney appelle dans une tribune à boycotter les intérêts du sultan, en l'occurrence « neuf des hôtels les plus prestigieux du monde » détenus (via l'Agence d'investissement de Bruneï) en partie par le monarque. Il signe une tribune dans le magazine américain Deadline : « Cela fait des années que je pratique des régimes meurtriers, j'ai appris que vous ne pouvez pas leur faire honte. Mais vous pouvez faire honte aux banques, aux financiers et aux institutions qui font des affaires avec eux. Soyons clair, chaque fois que nous prenons une chambre ou que nous organisons une réunion que nous dînons dans l'un de ces neuf hôtels, nous mettons de l'argent directement dans la poche d'hommes qui choisissent de lapider et de fouetter à mort leurs concitoyens homosexuels ou accusés d'adultère. » À lire aussiBrunei punit l'homosexualité de lapidation, levée internationale de boucliers Ambiance La tribune est à la une des journaux télé. Du chanteur britannique Elton John à l'ex-championne de tennis Billie Jean King, les stars relaient l'appel au boycott. De la star de télé Ellen DeGeneres au patron de Virgin Richard Branson. Les États-Unis, l'Union européenne, l'Australie protestent, mais rien n'y fait : comme prévu, la loi entre vigueur le 3 avril 2019. Manifestations à Londres Dans les rues de Londres, quelques centaines de Britanniques se réunissent devant l'hôtel Dorchester lié au sultan. Aux cris de « honte à vous », ils appellent le gouvernement à rompre tout lien diplomatique avec Bruneï. Le tollé s'étend aux acteurs économiques. La Deustche Bank interdit à ses employés de séjourner dans les hôtels épinglés. Plusieurs entreprises annulent leurs événements dans les établissements liés au Sultan. Le 6 mai, l'appel est entendu du côté de Brunei À l'occasion du début du ramadan le sultan Hassanal Bolkiah s'adresse à son peuple : « Nous pratiquons depuis plus de vingt ans un moratoire de facto sur la peine de mort qui relève la loi héritée de l'empire britannique. (la common law). Ce moratoire s'appliquera également aux affaires qui relèvent de la charia ». En d'autres mots, le monarque recule sans pour autant vraiment céder puisque, si les châtiments prévus contre les homosexuels et les personnes reconnues coupables d'adultère ne seront pas appliqués, la loi islamique, elle, reste en vigueur. En juin dernier, l'un des plus fervents activistes du boycott, l'Américain Jake Duke Mason saluait ce moratoire comme « une victoire majeure ». Mais rappelait que le combat continue pour une « abrogation totale de la loi ».
Notre rendez-vous éco de l'été. Pendant quinze jours, RFI revient sur les grands boycotts de l'histoire. Quand David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. En 1974 éclate le scandale du lait en poudre Nestlé. L'entreprise basée en Suisse promeut dans les pays dits du « Tiers-monde » son lait infantile. Faute d'un accès suffisant à l'eau potable, et des conditions d'hygiène pour les biberons difficiles à remplir, le développement de sa consommation a pour conséquence de graves maladies pour les bébés. Il conduit même à des décès. La stratégie commerciale agressive de Nestlé pour inciter les femmes à utiliser le lait en poudre va conduire à un boycott dans le monde des produits Nestlé pendant plusieurs décennies. L'affaire du lait en poudre prend de l'ampleur avec les poursuites en justice intentées par la firme helvète pour diffamation contre le Groupe de travail « Tiers-monde ». Ce dernier a repris le rapport de l'ONG, War On Want, et l'a retitré : « Nestlé tue les bébés ». À l'époque, la RTS en fait le compte rendu : « Accusation encore de l'article : les firmes utilisent des moyens publicitaires contestables. Elles engagent des nurses qui sont en fait des vendeuses déguisées, elles font passer des messages à la radio qui dissuadent les mères à allaiter. » La justice tranche et le Groupe de Travail « Tiers-monde » est condamné à une amende symbolique. La bataille commence. Le 7 juillet 1977, le boycott des produits Nestlé est lancé aux États-Unis. Des brochures sont distribuées, des défilés avec des cercueils et des banderoles sont organisés et des listes de produits Nestlé à boycotter sont partagées. À la manœuvre, Infact, the Infant Feeding Action Coalition. Cette dernière rallie à sa cause Églises et syndicats. S'ouvrent alors plusieurs années de boycott économique, l'un des plus importants de l'histoire américaine. L'objectif : imposer le sujet dans le débat public et obtenir l'arrêt des campagnes de promotion de Nestlé dans les pays en développement. En 1978, le sénateur Edward Kennedy convoque une audience publique sur le sujet. Un responsable de Nestlé est alors entendu au Sénat américain. « Êtes-vous d'accord avec moi pour dire que votre produit ne doit pas être utilisé avec de l'eau non potable ? Oui ou non ? », interroge de manière pressante le sénateur Edward M. Kennedy. « Nous donnons toutes les instructions » pour en faire bon usage, tente de justifier le représentant de Nestlé. « Répondez simplement », lui oppose le sénateur. « Bien sûr que non. Mais nous ne pouvons pas gérer cela », se défend alors le représentant de l'entreprise. Un boycott qui gagne le monde entier Le boycott essaime un peu partout dans le monde. Une véritable bataille d'influence est lancée. En 1981, le Washington Post révèle une note interne de Nestlé sur la stratégie du groupe pour contrecarrer cette campagne. Nos confrères d'Antenne 2 font le point en 1986 : « C'est une des grandes batailles de la 2ᵉ moitié du 20ᵉ siècle, on pourrait même dire que c'est une guerre parce que ça a duré six ans une guerre acharnée entre la firme Nestlé d'une part, et d'autre part des organisations de défense des consommateurs soutenues par des églises qui ont boycotté pendant six ans dans différents pays du monde, notamment aux États-Unis et en Europe. Tous les produits de cette firme puisque c'est la première multinationale de l'alimentaire. Alors, selon Jean-Claude Buffle, ce boycottage qui s'est terminé en 1984, a été très dommageable. Nestlé y a laissé beaucoup de plumes. En fait quelque chose comme 3 milliards de dollars ». Un mouvement qui a poussé l'adoption par l'OMS d'un code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Le mouvement de boycott contre le lait maternel Nestlé se poursuit. Des actions sont toujours ponctuellement menées, notamment au Royaume-Uni.
Au printemps 1995, l'ONG Greenpeace lance une campagne spectaculaire contre le projet de Shell de couler une plateforme pétrolière en mer du Nord. Boycotts, mobilisation citoyenne et pression médiatique contraignent le géant pétrolier à faire marche arrière. À 200 kilomètres des côtes écossaises, la plateforme Brent Spar, une structure d'acier de 14 500 tonnes perchée à 150 mètres de haut, n'est plus exploitée depuis 1991. Shell, propriétaire néerlando-britannique, prévoit alors de la saborder et de l'immerger dans l'Atlantique. Mais Greenpeace s'y oppose fermement, jugeant la solution dangereuse pour l'environnement. Des militants parviennent même à occuper la plateforme par hélitreuillage, une action spectaculaire largement relayée par les médias internationaux. Un boycott qui coûte cher à Shell Greenpeace transforme l'affaire en campagne européenne. Le mot d'ordre est clair, « Ne faites plus le plein chez Shell ! ». Le mouvement prend rapidement de l'ampleur. En Allemagne, les ventes de carburant chutent de 20%, et certaines stations-service se vident. La filiale locale de Shell enregistre des pertes dépassant 10 millions de Deutsche Mark (DM) par jour, soit environ 6 millions de dollars de l'époque. La direction de Shell reconnaîtra plus tard avoir sous-estimé la force du mouvement. Le consommateur comme contre-pouvoir Sous la pression croissante des autorités allemandes et britanniques, et face à un boycott ravageur, Shell finit par abandonner son projet de sabordage. L'opération de démantèlement coûtera finalement 46 millions de dollars, contre 12 millions initialement prévus. L'affaire Brent Spar devient un cas d'école : en modifiant ses habitudes d'achat, le consommateur peut contraindre un géant industriel à revoir ses plans et affirmer un véritable contre-pouvoir.
Dans IDÉES ce dimanche, Pierre-Edouard Deldique vous propose en quelque sorte une traversée du désert avec son invitée, Marie Gautheron, spécialiste d'histoire de l'art. Dans son livre Désert, déserts, du Moyen-Âge au XXIè siècle (Gallimard), elle propose d'analyser le regard occidental sur le désert avec force images. Marie Gautheron s'interroge dans son livre : « Pourquoi et depuis quand les vastes pays arides fascinent-ils l'Occident ? Ce livre raconte l'histoire sensible, esthétique et politique de nos images de déserts, entre créations et stéréotypes, fantasmes et savoirs positifs. Car l'image du désert n'a pas toujours été celle de ces sables à laquelle nous l'identifions souvent aujourd'hui. Née dans l'Orient judéo-chrétien, c'est d'abord celle, paradoxale, d'une expérience intérieure, et de tout espace abandonné de Dieu et des hommes. L'Occident médiéval la réinvente dans des clôtures ou des lieux d'ascèse et d'isolement, île ou forêt. Au fil des siècles, les déserts affreux de la verte Europe se muent en beaux déserts, tandis qu'un flux croissant d'Occidentaux parcourt les déserts d'Orient. Le vaste pays aride est alors promu paysage – sublime parfois, essentialisé souvent. Dans l'imaginaire hexagonal, la « pacification » du Sahara fait de l'empire du vide un champ de bataille, et une terre où rêver d'altérité. Espaces immersifs d'expériences extrêmes, les déserts sont l'objet d'enjeux géopolitiques majeurs au XXᵉ siècle, et le lieu de mutations radicales. Mondialisées, nos images de déserts s'ouvrent à de nouveaux lieux de mémoire. Figure de déréliction et d'exaltation, icône postmoderne de nos non-lieux, souvent déceptive et plus que jamais paradoxale, l'image du désert prête aux utopies, aux dystopies, et résonne encore d'antiques rémanences. » Elle en parle avec passion dans ce nouveau numéro d'IDÉES le magazine qui interroge ceux qui pensent le monde. Programmation musicale : Maurice Jarre - Ouverture du film Lawrence d'Arabie Ahman Pejman - Ecstasy ; Sunset Félicien David (musique), Auguste Colin (paroles) - Ode-Symphonie Le désert Yazz Ahmed - La Saboteuse Vladimir Spivakov, Sergej Bezrodny - Spiegel im Spiegel (Miroir dans le miroir)Compositeur : Arvö Part
La conquête de l'espace est désormais placée sur un axe qui paraît aujourd'hui irréversible. Et il se pourrait bien que nous ayons colonisé la Lune et Mars avant la fin de ce siècle, motivés par la curiosité scientifique et la volonté de sans cesse repousser les frontières. Bien sûr aussi et peut-être surtout les ambitions commerciales ne sont pas loin. Les ressources de la Lune et de Mars attirent des centaines de milliards de dollars d'investissements. États comme entreprises privées sont engagés dans une véritable course pour s'assurer une place. Ce qui n'est pas sans risques tant l'espace ressemble à un Far West. La rivalité pour les meilleurs emplacements et l'accès exclusif à de précieuses ressources est là, d'où la nécessité d'encadrer cette compétition. Les interrogations ne manquent pas. Les acteurs revendiqueront-ils la souveraineté sur certaines parties de la Lune et de Mars ? Y aura-t-il des frontières ? Les colonies futures échapperont-elles à tout contrôle ? Ressources naturelles, positionnement stratégique, prestige technologique ? Faut-il y voir une nouvelle forme de compétition mondiale ou un pas vers une coopération internationale renouvelée ? Invités : Emilie Desmonts, doctorante au Centre Alexandre-Koyré à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Son travail porte sur l'exploration et la logistique dans l'espace cis-lunaire. Emilie Desmonts a, par ailleurs, reçu le prix scientifique de l'IHEDN en 2021 Paul Wohrer, responsable du Programme espace de l'Institut Français des Relations Internationales Serge Sur, rédacteur en chef de la Revue Questions Internationales. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques au sein de l'Institut. Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « À la conquête de la Lune ».
Le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les gouvernements et les entreprises les plus puissantes. Notre nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire s'arrête sur trois lettres : B.D.S. pour boycott, désinvestissements et sanctions. Un mouvement né il y a tout juste 20 ans, le 9 juillet 2005, pour inciter Israël à respecter les droits des Palestiniens et mettre fin à sa politique de colonisation. En 2005, c'est, à l'époque, du moins on l'espère, un moyen de parvenir à la paix. Cet été-là, Israël prépare son désengagement de la bande de Gaza : « Nous sommes là parce que ce retrait n'apportera aucune paix. Que ferez-vous le jour du retrait ? - Que ferons-nous ? Attendez, vous verrez ! ». L'opposition des colons comme ici dans ce reportage sur France 2 n'y change rien : après 38 ans d'occupation, l'État hébreu se retire de l'enclave palestinienne. Sauf que dans le même temps, les violences ne cessent pas et que la colonisation israélienne s'accélère sur un autre territoire palestinien : la Cisjordanie. Le mur construit depuis 2002 par l'État hébreu - dont le tracé est décrété illégal dans un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 juillet 2004 - déborde toujours un peu plus dans les territoires palestiniens. C'est dans ce contexte, le 9 juillet 2005, que 170 ONG et syndicats palestiniens lancent le mouvement « BDS ». Omar Barghouti, le fondateur du mouvement, énonce ses trois revendications : « Notre mouvement appelle Israël à mettre fin à l'occupation des territoires occupés depuis 1967, à se retirer des colonies et à détruire le mur de séparation. Notre deuxième exigence, c'est l'arrêt du système de discrimination racial contre les citoyens palestiniens à l'intérieur même d'Israël. Enfin, la troisième et la principale, c'est de reconnaître et de permettre le droit au retour des réfugiés palestiniens. » BDS, pour Boycott-Désinvestissements-Sanctions Le mouvement, qui se veut « non violent » et s'inspire des méthodes héritées de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, appelle à boycotter les produits fabriqués en Israël et dans les colonies. Ses partisans réclament des sanctions contre l'État hébreu. Ils mènent des campagnes pour inciter des entreprises comme Orange ou Microsoft, impliquées dans les territoires occupés, à désinvestir. Des États-Unis à la Belgique, de la France au Royaume-Uni, le mouvement gagne les universités, les syndicats et le monde de la culture. Des institutions, comme le puissant fonds de pension de Norvège, se retirent de certaines entreprises liées à l'occupation des territoires palestiniens. Mais au-delà de ces cas très médiatisés, les conséquences économiques pour Israël restent limitées, comme le raconte en 2015, le correspondant à Jérusalem de Radio France : « Certes, l'agriculture israélienne dans la vallée du Jourdain a connu une baisse de chiffre d'affaires de 14 % l'an dernier, mais l'agriculture ne représente qu'à peine 1 % du PIB de l'État hébreux. Et parallèlement, les échanges commerciaux entre l'Europe et Israël ont doublé ces dix dernières années. » D'autant que le même temps, Israël accuse les activistes de nourrir l'antisémitisme et qu'un peu partout, c'est une autre bataille se livre, cette fois-ci devant les tribunaux : en France, l'appel au boycott d'Israël est même un temps décrété illégal. La décision sera désavouée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre dévastatrice menée par Israël dans la bande de Gaza, qui vaut à l'État hébreu des accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le BDS note « une croissance sans précédent » de ses campagnes. Mais dans les faits, jamais depuis le début du mouvement il y a 20 ans, Israël n'aura semblé céder aux pressions. Le pays a même, au contraire, accentué sa politique d'occupation et d'annexion des territoires palestiniens, en violation du droit international. À lire aussiLes grands boycotts de l'Histoire: Martin Luther King et les bus de Montgomery
Dernier volet de notre série à la découverte du phénomène vinyles au Kenya. Dans les années 1970 et 1980, Nairobi, la capitale, était une plaque tournante de la musique : les artistes de la région venaient pour enregistrer et faire presser leurs disques. Aujourd'hui, plus d'usine de pressage dans le pays, mais certains musiciens ont tout de même décidé de sortir leurs albums en vinyle. Séduits par le son malgré le coût et les difficultés logistiques. De notre correspondante à Nairobi, La musique s'échappe du tourne-disque et résonne dans le studio de Blinky Bill à Nairobi. De son vrai nom, Bill Selanga, il fait partie des artistes contemporains les plus renommés au Kenya. Et a choisi de faire presser ses deux albums en vinyle. « Le son est plus chaud. Et puis, quand je travaille sur l'ordinateur, j'ai parfois l'impression que mon album n'existe que dans le vide. Avoir une copie physique entre les mains, c'est différent. Je me dis : " Waouh, j'ai travaillé dur et j'ai réussi à produire ça". J'adore. Blinky Bill collectionne les vinyles, d'artistes africains surtout. Il dit se sentir plus proche d'eux en ayant leurs disques entre les mains. Un sentiment que semblent partager ses fans : « Dès leur sortie, mes vinyles sont rapidement en rupture de stock. Je pense que c'est en partie parce que peu d'artistes en produisent. Et puis, les gens qui aiment ma musique apprécient aussi, je crois, ce format, notamment l'aspect artistique de l'album. Je pense qu'ils reconnaissent le travail qui a été accompli. » Le Kenya n'a plus d'usine de pressage de vinyles. Pour obtenir ces disques, il faut donc se tourner vers l'étranger. Blinky Bill les a fait presser en France et Maia Lekow en Australie. Sentiment d'être dans un magasin Son groupe, Maia & the Big Sky, fait ce qu'elle appelle de l'afro-fusion. C'est lors d'une tournée en Australie qu'elle a décidé de faire presser ses albums sur place. Environ 3 000 exemplaires. Un processus, elle le reconnaît, coûteux, mais une expérience que Maia ne regrette pas. « Il n'existe aujourd'hui qu'un nombre limité de copies, et je trouve ça très chouette. Ce que j'aime aussi beaucoup avec l'idée de sortir de la musique sur vinyles, c'est que ça m'évoque ce sentiment d'être dans un magasin et de fouiller parmi les vieux disques. Mes vinyles sont éparpillés un peu partout dans le monde, alors j'espère qu'un jour, dans plusieurs années, quelqu'un tombera dessus et se dira : "Oh, je ne connais pas cette artiste, je ne connais rien du Kenya" et cette personne nous découvrira. » Aussi bien Blinky Bill que Maia Lekow remarquent un intérêt croissant pour les vinyles au Kenya. Il y a des fans qui veulent faire tourner les disques sur leurs platines. Et ceux qui les collectionnent comme des objets d'art. À lire aussiLe Kenya en vinyle: les pépites de la musique kényane [2/3]
Quand David fait trembler Goliath, RFI revient sur dix boycotts restés dans l'histoire. Théorisé en Irlande à la fin du XIXe siècle, ce mode d'expression de la colère continue de faire peur même aux plus puissants. Aujourd'hui, les origines du mot « boycott » en Irlande ravagée par une crise agraire. C'est en 1880, en Irlande ravagée par une grave crise économique, que les pauvres fermiers ont réussi à faire plier l'impitoyable gestionnaire de terres. L'affaire fait les gros titres de la presse de l'époque. Le mot « boycott » entre dans le dictionnaire. Un capitaine devenu gestionnaire de terres Charles Cunningham Boycott, le héros malgré lui de cette histoire, est né en 1832 à Norfolk en Angleterre. Après une brève carrière militaire, le capitaine Boycott s'installe sur l'île d'Achill au large de l'Irlande, sur un lopin de terre qu'il vient d'acheter. Mais la terre est pauvre et la solitude le ronge. Frustré par de mauvaises récoltes, l'homme retourne finalement s'établir en Irlande comme gestionnaire de terres chez un riche propriétaire terrien, dans le comté de Mayo. Sa mission : collecter les loyers des paysans et expulser les mauvais payeurs. L'autoritarisme du capitaine provoque la colère des villageois. Trop pauvres pour être propriétaires des terres qu'ils cultivent, ces métayers, comme on les appelle, ont souvent des traites en retard. La population exsangue C'est la panique dans le village. Les mères se jettent aux pieds du capitaine, les bébés pleurent, mais l'intendant reste de marbre. Le film intitulé Capitain Boycott, réalisé en 1947 par le Britannique, Frank Launder, dépeint cette dure réalité de la fin du XIXe siècle en Irlande. De mauvaises conditions météo ont provoqué de très basses récoltes et la famine s'en est suivie. Trois familles se retrouvent dans la rue. La révolte gronde. La résistance s'organise. La puissante Irish Land League est créée en 1879 Cela fait deux ans que les travailleurs agricoles irlandais protestent contre une législation qu'ils considèrent injuste. Ils ont le soutien de la puissante Irish Land League créée en 1879. Son leader, Charles Stewart Parnell, conseille aux villageois du comté de Mayo d'isoler leur intendant. Une action collective, terrible dans son efficacité est mise en place. Les commerçants refusent de vendre des biens à l'intendant, le facteur cesse de lui livrer son courrier et les métayers désertent les champs. Ostracisé, le capitaine Boycott doit faire venir des travailleurs des autres régions pour effectuer la récolte et engager des soldats pour les protéger. Le coût de l'opération, 10 000 livres sterling de l'époque, dépasse largement le prix de la récolte, 350 livres. Une action collective, solidaire et bien organisée Solidaires et bien organisés les paysans irlandais obtiennent des avancées. La loi votée en 1881 introduit la double propriété foncière entre propriétaires et locataires. Et une commission spéciale est créée pour fixer les loyers pour 15 ans. Ruiné, Charles Cunningham Boycott quitte l'Irlande et meurt en Angleterre seize ans plus tard, en 1897. Mais son nom est resté dans l'histoire pour décrire une contestation collective dans le but d'exercer une pression économique ou politique.
Suite de notre découverte du phénomène vinyles au Kenya. Lundi 18 août, nous étions dans le plus connu des magasins de disques de la capitale. Ce mardi 19 août, plongée dans le passé, à l'écoute des artistes kényans qui ont fait vibrer les platines. De notre correspondante à Nairobi, « La pire chose quand on cherche un vinyle en particulier, c'est qu'on ne le trouve jamais au moment où on le veut », déclare Sam. Chez lui, le salon est petit, mais les étagères, du sol au plafond, débordent de vinyles. Il les collectionne depuis plus de 20 ans. Sa passion a débuté par nostalgie des sons de son enfance. Aujourd'hui, il en a fait son métier. Il est DJ sur tourne-disques. Son surnom : Sam Tha Digga. Sa collection est diverse, et inclut bien sûr les classiques kényans. « Là, c'est une chanson qui s'appelle "Kothbiro". C'est du luo, ça veut dire "la pluie qui arrive". Ce groupe, Black Savage, expérimentait avec plein de choses. C'est l'époque où, pour moi, les musiciens étaient sérieux », ajoute-t-il. Au début des années 1950, une usine de pressage de vinyles s'est installée à Nairobi. Les trois décennies qui ont suivi ont vu un essor de la production musicale dans le pays. Les maisons de disques se sont multipliées, attirant des artistes des pays voisins. Puis, les cassettes sont arrivées, et l'usine a fermé. Aujourd'hui, les vinyles de musique kényane sont devenus précieux. Sam le reconnaît, les collectionner n'est pas le plus facile : « Dans un magasin de vinyles au Kenya, on trouve beaucoup de musique occidentale, notamment des années 1980, de la musique country aussi, et bien sûr de la musique africaine mais surtout congolaise, car c'était très populaire quand j'étais jeune. La musique kényane, en revanche, est plus rare. Je pense que c'est parce que beaucoup de vinyles ont été jetés ou abîmés. La plupart des collections kényanes n'ont pas été très bien conservées. » Les collectionneurs chérissent donc leurs vieux exemplaires. Grâce à sa double platine, Sam passe d'un disque à un autre : « Là, c'est un groupe de l'ethnie Kamba, près des Kikuyu, les Ndalani 77 Brothers. » Sam a un rêve : parcourir le Kenya pour enregistrer les musiques traditionnelles des plus de 40 ethnies kényanes. À lire aussiLe Kenya en vinyle: l'emblématique magasin Real Vinyl Guru [1/3]
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction la France et plus précisément Lyon, où l'association des Béninois du Rhône-Alpes organise une après-midi de jeu autour de l'awalé. Ce jeu de semailles est le jeu de société africain le plus répandu, de l'est à l'ouest du continent et jusqu'aux Antilles. Entre transmission et nostalgie, pour la diaspora africaine, l'awalé fait le lien entre l'enfance au pays et la vie en France. Reportage à Lyon de Welly Diallo. Assis face à son adversaire, Julio se concentre. D'une main, il saisit quelques graines qu'il dissémine le long du plateau : « J'ai grandi avec mes grands-parents au pays donc je connaissais déjà l'awalé. » Julio maîtrise le jeu, mais ça ne veut pas dire qu'il gagne chaque fois. « J'ai joué avec quelqu'un de beaucoup plus expérimenté que moi donc euh... Non ! », s'amuse-t-il. Le jeune Béninois n'avait presque aucune chance face à Bienvenue Kenke, le trésorier de l'association des Béninois de Rhône-Alpes, pour qui ces rencontres autour des jeux oscillent entre transmission et nostalgie. « Ça permet aussi à ceux qui sont à Lyon de rester dans le mood des anciens jeux malgré leur âge adulte pour transmettre à leur descendance, explique Bienvenue Kenke. Comme on s'est retrouvé ici, on s'est dit : sortons notre awalé pour que ceux qui sont venus il y a longtemps soient toujours dans le mood de l'ancien temps. » Sur la table d'à côté, Odette la doyenne, retrouve ce « mood de l'ancien temps », cette ambiance, cette excitation d'autrefois. Depuis son arrivée, elle enchaîne les victoires et explique les bases du jeu aux nouveaux-venus. Aujourd'hui, l'awalé se joue dans presque tous les pays d'Afrique subsaharienne. À l'origine, le jeu a émergé entre le XIIIe et le XIVe siècle au Ghana. Puis, la traite négrière va contribuer à son expansion aussi bien en Afrique qu'aux Antilles. L'historien Joseph Salumu Kamangu est le président de l'association africaine des jeux et sports traditionnels : « À l'époque, à chaque déportation par la traite négrière, ces gens-là emmenaient l'awalé avec eux. Aujourd'hui, le gouvernement ghanéen, en collaboration avec l'Unesco, a pu ramener ce jeu, le moderniser un peu en intégrant ce programme dans des écoles et des centres culturels, et aujourd'hui, ça a pris quand même une diffusion internationale. » À lire aussi«Dis-moi à quel jeu tu joues» à Madagascar: le fanorona D'où sa place centrale au sein des diasporas africaines. L'awalé, que l'on appelle aussi l'adji ou owaré, est présent dans les ateliers et séances de jeux, et même jusqu'au festival Yardland de hip-hop, dancehall et R'n'B, qui a eu lieu à Paris début juillet, à l'hippodrome de Vincennes. Dans son stand, Ngoufo Gangnimaze, président du Club Awalé, a proposé aux festivaliers de découvrir le jeu. « Il y a beaucoup d'enthousiasme parce que l'awalé, c'est le jeu le plus connu en France. Les gens viennent très naturellement parce qu'il y a un capital sympathie fort. Et nous, tout ce qu'on a à faire, c'est intervenir dans des festivals, des foires des fêtes de jeux pour faire connaître l'awalé et les jeux africains », raconte Ngoufo Gangnimaze. Faire découvrir le jeu, mais à condition qu'il reste africain, surtout dans sa fabrication : « C'est les Chinois qui ont pour l'instant le monopole de cette fabrication-là. Ils les vendent essentiellement dans les centres commerciaux, grandes surfaces et boutiques en ligne, commente Ngoufo Gangnimaze. Il faut s'investir dans cette industrie, les Africains doivent prendre l'espace, investir dans la fabrication du jeu, faire du lobbying en fait ! Moi, j'ai déjà rencontré des ergothérapeutes qui utilisaient l'awalé pour exercer leurs patients dans tout ce qui est la psychomotricité finee. » Outil pour soigner, pour éduquer, pour se souvenir d'où on vient... L'awalé est ce trait d'union avec le continent pour la diaspora africaine en France. À lire aussi«Dis-moi à quel jeu tu joues» en Argentine: le truco
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », c'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction Madagascar avec le fanorona. Un jeu de stratégie ancestral créé sur la Grande Île, qui se joue en duel. Ses règles devaient être parfaitement maîtrisées par tous les héritiers de la royauté merina afin d'accroître leurs chances de remporter les batailles contre les autres royaumes. Le fanorona a depuis conquis tout le territoire, mais a perdu de son prestige au sein de la société, faute d'enseignement adéquat. Quelques irréductibles passionnés, convaincus de ses bienfaits sur la concentration et l'agilité cérébrale qu'il développe, s'efforcent aujourd'hui de le remettre au goût du jour. De notre correspondante à Antananarivo, Sur les tables en béton érigées au pied des immeubles de la cité Analamahitsy, les pions rouges et bleus semblent comme danser sous les doigts des joueurs de fanorona. Sous le regard des badauds, Fetra Andriamampianina, dit Karana, l'actuel président de la fédération de fanorona de la région Analamanga, affronte son élève Jean-Marie Andriatsarafara, dit Zamabe, triple champion de Madagascar. « Le fanorona est apparu pour la première fois au 16ᵉ siècle, sur les Hautes-Terres, dans la ville royale de Merimanjaka. Puis le jeu s'est répandu à l'extérieur du palais, et plus tard dans la rue et c'est comme ça que dans toute l'île, tout le monde s'est mis à jouer », explique Fetra Andriamampianina. Un jeu aux origines royales, donc, confirment les historiens. En témoignant d'ailleurs, les pierres à quadrillage que l'on retrouve encore aujourd'hui sur chacun des sites princiers répertoriés en Imerina. À l'époque, exceller au fanorona, c'était s'assurer d'être un bon stratège, y compris sur le champ de bataille. Le champion Zamabe, lui, n'est pas un descendant royal. Toutefois, confie-t-il, ce jeu a totalement façonné sa vie : « Les chrétiens, ils ont la Bible. Les musulmans, ils ont le Coran, et nous les malgaches, on a le fanorona. Le fanorona, c'est notre livre divin. Parce que ça nous permet d'anticiper le futur, et le futur du futur. Ce jeu nous permet de tirer des leçons de vie, parce que contrairement aux autres jeux, quand tu comprends qu'un coup te détruit au fanorona, tu essaies de ne plus le refaire et tu t'obliges à prendre un autre chemin à l'avenir ». À lire aussi«Dis-moi à quel jeu tu joues» en Argentine: le truco Contrairement aux échecs, le fanorona autorise plusieurs mouvements en un seul tour : « La plus belle chose que ça m'ait apportée, c'est de savoir analyser et prévoir. Être trop gourmand en voulant éliminer le plus vite possible les pions adverses, par exemple, ça peut te détruire. C'est comme dans la vraie vie. Et c'est pour ça que nous, joueurs de fanorona, on ne joue jamais aux jeux d'argent. On est capable de bien gérer notre salaire, notre nourriture, de penser au futur. C'est sûr que les principes de ce jeu pourraient être utilisés en politique parce que c'est beaucoup de stratégie. Mais je crois qu'aujourd'hui, non, personne ne s'en sert en ce moment... » Comme chaque dimanche midi, Sariaka Razanamparany, fondatrice de l'association Pi Lalao, propose aux clients d'un restaurant tananarivien de redécouvrir des jeux, malgaches ou non. À cette table, cette grande famille a choisi le fanorona : « Ce sont des jeux qui ont été oubliés quelque part. Et ce qui fait que moi, dans mon métier, je vais vers les gens et je leur propose de jouer aux jeux traditionnels comme le fanorona. En réintroduisant ce jeu aussi, ça réintroduit le lien social finalement et entre les générations comme c'est le cas aujourd'hui où c'est un papa et son fils qui jouent ensemble et il n'y a vraiment pas d'âge et c'est ça qui est très intéressant. C'est universel ». Bien plus qu'un simple jeu, le fanorona incarne une part de l'identité malgache. Héritage royal devenu outil d'éveil stratégique, il permet aujourd'hui à une nouvelle génération de se reconnecter à ses racines. Se réapproprier ce savoir, c'est renouer avec une mémoire collective, tout en s'aiguisant l'esprit, à la manière des ancêtres malagasy. À lire aussi«Dis-moi à quel jeu tu joues» en Chine: le xiangqi, «Ça fait partie de notre culture traditionnelle»
Le FEMUA célèbre les 30 ans de « Couleurs Tropicales ». Durant deux heures, entouré d'un grand nombre d'artistes (Nash, Didi B, Sindika, Josey, Smarty, Mako le King, entre autres) Claudy Siar et son équipe proposent une soirée exceptionnelle en direct de l'INJS Marcory, site du FEMUA. Un spectacle en public dont le final sera « La plus grande discothèque d'Afrique » avec, aux platines, Dj Mulukuku, l'un des Djs stars de Côte d'Ivoire. « Couleurs Tropicales » accompagne le FEMUA depuis le début. Deux parcours, deux histoires liées. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Didi B -Batman Sindika x Didi B - Rodela Josey - Diplôme Josey - Rebelote Josey feat Fanny J - Faux pas Insê - La récolte Nash - Eux ils parlent Mako le King - Je ne suis pus célibataire Mulukuku Dj Mix Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Le numéro d'été (juillet-août 2025) de la revue Esprit nous propose une plongée dans les ressorts idéologiques des mouvements autoritaires et d'extrême droite. Coordonné par Marc-Olivier Padis et Anne Dujin, la rédactrice en chef de la revue (notre invitée), le dossier intitulé «La convergence des haines» met en lumière une dynamique inquiétante : celle de la coalition des ressentiments. Anne Dujin et Marc-Olivier Padis en parlent au micro de Pierre-Edouard Deldique. ⇒ Revue Esprit : La convergence des haines. Ce dossier complet se fonde sur les travaux de Daniel Lindenberg (Le Rappel à l'ordre, enquête sur les nouveaux réactionnaires, 2002), les auteurs montrent que les discours réactionnaires ne reposent pas sur une cohérence intellectuelle, mais sur une capacité à agréger des colères disparates. Qu'il s'agisse de rejet de l'autre, de nostalgie identitaire ou de frustration sociale, ces haines convergent dans un projet politique qui séduit par sa simplicité et sa radicalité. Le dossier analyse le rôle de plusieurs penseurs et écrivains dans cette recomposition idéologique : Michel Onfray, présenté comme un vecteur de confusionnisme, mêle références de gauche et rhétorique conservatrice Michel Houellebecq, quant à lui, incarne une posture post-politique, où le désenchantement devient esthétique Charles Maurras, figure historique de la droite nationaliste, revient en force dans certains cercles intellectuels. Face à cette montée des discours illibéraux, les auteurs appellent à une réaction politique forte. Il ne suffit plus de dénoncer : il faut reconstruire un projet démocratique et émancipateur, capable de répondre aux peurs sans céder à la tentation autoritaire. La gauche en sera-t-elle capable ? Ce numéro du magazine Esprit dont la devise est « comprendre le monde qui vient » ne se contente pas d'un constat. Il propose une cartographie des pensées réactionnaires. Il invite à repenser les conditions d'un débat public éclairé. Dans un contexte où les passions l'emportent souvent sur la raison, cette enquête est une contribution précieuse à la défense de l'esprit critique. À écouter absolument. Site de la revue Esprit. Programmation musicale : Cinquième Saison - Cinquième Saison.