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Le Japon commémore mardi 2 septembre une date essentielle de son histoire. Il y a 80 ans, le 2 septembre 1945, la capitulation japonaise fut officiellement signée. La Seconde Guerre mondiale était officiellement terminée et le Japon refermait une période marquée par un militarisme forcené. Retour sur cet épisode et sur les conséquences nombreuses qu'il a eues pour le Japon et pour une grande partie de l'Asie. Avec Jean-Louis Margolin, historien de l'Asie orientale moderne et contemporaine, auteur de L'autre Seconde Guerre mondiale 1937-1945. Asie Pacifique de Nankin à Hiroshima (Perrin)
Elle est l'ancêtre la plus célèbre de l'humanité. Lucy, l'australopithèque, est exposée depuis le début de la semaine au musée national de Prague, en République tchèque. C'est la première fois que ces ossements sont présentés en Europe. Sa découverte en 1974 avait révolutionné la recherche scientifique, mais les hypothèses autour de la vie de nos ancêtres ont évolué au gré de découvertes plus récentes. Avec notre invitée Anna Echassoux, directrice générale de l'Institut de paléontologie humaine. À lire aussiLucy, la «tante» de l'humanité, exceptionnellement exposée à Prague
En Côte d'Ivoire, le patrimoine architectural reste méconnu des habitants d'Abidjan. Le quartier administratif du Plateau recèle pourtant de petites perles, avec des immeubles emblématiques comme « La Pyramide », dessinée par l'Italien Rinaldo Olivieri, aujourd'hui abandonnée. Alors que le quartier est un chantier permanent, de jeunes architectes ivoiriens tentent de préserver la mémoire des bâtiments. Reportage dans une promenade organisée par une association, la PAACIV. Une dizaine de randonneurs remontent le temps et les rues du Plateau. « Au Plateau, on a de l'art déco, on a une période post-coloniale, on a une période coloniale, on a même de l'architecture contemporaine, expose Ben Mohammed Kouyaté, le guide de la visite. On va le voir avec les tours. Chaque bâtiment s'illustre parce qu'il est le fruit d'une époque. » Le futur architecte décrit les techniques de construction, notamment comment les bâtiments de la rue du commerce ont été conçus à la fin de l'époque coloniale pour atténuer la chaleur tropicale, à l'image des anciennes galeries Peyrissac. « Le fait de pouvoir entrer sur l'angle, le retrait des portes qui permet de ne pas avoir d'ensoleillement direct… On n'a pas de chaleur, c'est typiquement une sorte d'architecture bioclimatique. Et ils avaient pensé leurs bâtiments de sorte qu'il y ait de la ventilation naturelle à l'intérieur », retrace-t-il. Au Plateau, l'architecture est aussi politique. En 1962, le Français Henri Dufau a construit le palais présidentiel de Félix Houphouët-Boigny, avec son toit concave inspiré du tabouret Akan, symbole de souveraineté. « Le nouveau palais présidentiel est construit sur les décombres de l'ancien palais du gouverneur. Et symboliquement, Houphouët-Boigny le fait pour dire que "nous sommes indépendants" et que nous pouvons choisir des choses par nous-mêmes », poursuit Ben Mohammed Kouyaté. L'architecture comme témoin de l'histoire Un siècle d'urbanisme résumé en trois heures de balade : l'occasion de contempler l'architecture tropicale du Plateau Sud, les tours du quartier administratif, le siège de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ou encore l'hexagone imposant de béton et de verre de 62 mètres de haut, signé Michel Goli Kouassi. On passe également devant le siège du premier architecte ivoirien ; l'impressionnant immeuble de la Caistab [caisse de stabilisation des prix des produits agricoles, NDLR], un gratte-ciel de plus de 100 mètres de haut conçu au plus fort du « miracle ivoirien » par le Français Robert Boy ; ou encore l'emblématique « Pyramide », chef-d'œuvre brutaliste de l'Italien Rinaldo Olivieri. Au milieu des nouvelles constructions et du chantier permanent du Plateau, ces immeubles anciens sont parfois oubliés. « Les nouveaux bâtiments sont mis en avant un peu au détriment des anciens bâtiments, selon Leïla Sangaré, architecte installée depuis un an à Abidjan. C'est un nouveau souffle du Plateau, une nouvelle image du Plateau, mais il ne faut pas non plus oublier ce qui était là avant. » Le prix du mètre carré est très élevé au Plateau, autour d'un million de francs CFA. Les projets immobiliers neufs prennent de la place, ce qui, pour l'architecte Issa Diabaté, doit poser question : « Qu'est-ce que l'on préserve, qu'est-ce que l'on peut laisser partir ? Parce que la ville a aussi besoin de se transformer... Donc oui, c'est intéressant pour l'histoire de laisser des traces… Mais il faut aussi laisser de l'espace pour les générations futures puissent se réapproprier des espaces existants. » L'histoire architecturale du Plateau se poursuit. La Tour F, gratte-ciel futuriste de 420 mètres, sera inaugurée en mars 2026. À lire aussiCôte d'Ivoire : au musée des Civilisations, l'emplacement du tambour parleur montré à la France
Quelle relation les chrétiens ont-ils avec les religions des ancêtres, pour lesquelles le monde des vivants est lié au monde des morts ? C'est cette interaction qu'explore dans son livre Paulin Bataïrwa, prêtre congolais de RDC qui a vécu plus de 25 ans en Asie, aujourd'hui (depuis 5 ans) sous-secrétaire du Dicastère pour le dialogue interreligieux au Vatican (l'équivalent d'un ministère). « La religion des ancêtres, on pense que c'est un phénomène africain, mais non, elle est partout. La religion des ancêtres a survécu partout parce qu'elle a une capacité d'accueil et d'hospitalité. Elle a accueilli l'islam, le christianisme, le bouddhisme… C'est une religion capable d'accueillir toutes les autres religions, sans leur faire concurrence, elle trouvera sa place et elle laissera la place aux autres religions qui arrivent. Les problématiques qui se poseront sont par exemple : "Est-ce qu'on peut être croyant, pratiquant des religions des ancêtres et être chrétien ?" . Ceux qui sont venus et qui se sont posés ces questions, les missionnaires, les ethnologues et anthropologues, diront : "Comment se fait-il ? Ces gens sont chrétiens de jour et païens la nuit, il y a un antagonisme." Tandis que pour d'autres qui pratiquent, ceux-là diront : "Non, ça ne pose pas de problème". Entretien avec Paulin Batairwa Kubuya, prêtre missionnaire xavérien originaire de la République démocratique du Congo, qui a vécu aux Philippines, en Chine, à Taïwan, où il a œuvré dans le dialogue interreligieux. Il vient de publier Les chrétiens face aux religions des ancêtres (Éditions Karthala, 2025).
Quelle relation les chrétiens ont-ils avec les religions des ancêtres, pour lesquelles le monde des vivants est lié au monde des morts ? C'est cette interaction qu'explore dans son livre Paulin Bataïrwa, prêtre congolais de RDC qui a vécu plus de 25 ans en Asie, aujourd'hui (depuis 5 ans) sous-secrétaire du Dicastère pour le dialogue interreligieux au Vatican (l'équivalent d'un ministère). « La religion des ancêtres, on pense que c'est un phénomène africain, mais non, elle est partout. La religion des ancêtres a survécu partout parce qu'elle a une capacité d'accueil et d'hospitalité. Elle a accueilli l'islam, le christianisme, le bouddhisme… C'est une religion capable d'accueillir toutes les autres religions, sans leur faire concurrence, elle trouvera sa place et elle laissera la place aux autres religions qui arrivent. Les problématiques qui se poseront sont par exemple : "Est-ce qu'on peut être croyant, pratiquant des religions des ancêtres et être chrétien ?" . Ceux qui sont venus et qui se sont posés ces questions, les missionnaires, les ethnologues et anthropologues, diront : "Comment se fait-il ? Ces gens sont chrétiens de jour et païens la nuit, il y a un antagonisme." Tandis que pour d'autres qui pratiquent, ceux-là diront : "Non, ça ne pose pas de problème". Entretien avec Paulin Batairwa Kubuya, prêtre missionnaire xavérien originaire de la République démocratique du Congo, qui a vécu aux Philippines, en Chine, à Taïwan, où il a œuvré dans le dialogue interreligieux. Il vient de publier Les chrétiens face aux religions des ancêtres (Éditions Karthala, 2025).
En ce 22 mai 2025, jour de commémoration en Martinique, à la mémoire des suppliciés de la barbarie royale puis républicaine française, nous allons vous raconter la Martinique d'hier et d'aujourd'hui, à travers ses musiques, son histoire, ses résistances et la force de sa culture née d'un mariage forcé entre des colons européens, des Africains déportés et dont le fruit est une identité assumée, portée par une langue (le créole), une littérature aussi riche, des peintres, des plasticiens, des artistes musiciens, des voix et des chansons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Jocelyne Beroard - Kaye maman Kolobart's - Février 74 Francisco Charles - Martinique magique Charlus - À la Martinique Metal sound - Cale de bateau T Raoul Grivalliers - 22 mai Eugène Mona - Bwa brillé Ralph Thamar - Exil Neg' Lyrical - Tôt ou tard ABM - Marco Dédé St Prix - Egalité a dé vitès Guy Al MC - An ou lité Paille feat DefJ972 - Martiniquais Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Nouvel épisode de la série les grands boycotts de l'Histoire, où quand des mouvements sociaux et politiques utilisent l'arme économique pour lutter contre l'oppression. De l'Irlande à Israël en passant par l'Inde, du lait en poudre au pétrole et aux bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui continue de faire peur même aux plus puissants. Pour ce quatrième épisode, retour sur le boycott anti-apartheid en Afrique du Sud. En 1994, l'ANC remporte les premières élections démocratiques multiraciales. Nelson Mandela devient le premier président noir du pays. « C'est l'un des moments les plus importants de la vie de notre pays, lance-t-il lors de son discours de victoire. Je me tiens ici devant vous, empli d'une profonde fierté et d'une grande joie : fierté envers les gens ordinaires et humbles de ce pays. Vous avez fait preuve d'une détermination calme et patiente pour reconquérir ce pays qui est le vôtre. Et joie de pouvoir proclamer haut et fort : enfin libres ! » Nelson Mandela salue ainsi des décennies de lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid. Une lutte qui a aussi reçu un soutien international de plus en plus important au fil du temps. 1959, la campagne anti-apartheid est lancée à Londres Dès 1959, des exilés sud-africains, soutenus par des syndicats britanniques, des étudiants ou encore des mouvements féministes répondent à l'idée lancée par Albert Luthuli (alors président de l'ANC et futur prix Nobel de la paix) et appellent depuis Londres au boycott des produits d'Afrique du Sud, pour protester contre la ségrégation raciale. Lors d'un discours à l'Université de Stanford, aux États-Unis, des années plus tard, le futur archevêque du Cap, Desmond Tutu (également récompensé du prix Nobel de la paix, en 1984), en résumera la logique. « Pour l'amour de Dieu, ceux qui investissent en Afrique du Sud doivent savoir qu'ils soutiennent et renforcent l'un des systèmes les plus brutaux qu'ait jamais connu le monde. » L'homme d'Église tourne aussi en dérision des arguments avancés par certains dirigeants des pays qui rechignent encore à imposer des sanctions économiques contre Pretoria : « Ils disent "oh, vous savez, les noirs seront les premiers à en souffrir, ils seront les plus durement touchés" », avant de conclure d'une moue entendue, sous les éclats de rire du public, conquis par l'orateur. 1976, le choc de la répression contre les manifestants de Soweto Le boycott anti-apartheid a pris de l'ampleur après la répression de la révolte de Soweto. Le 16 juin 1976, des milliers d'écoliers descendaient dans les rues du township de la banlieue de Johannesburg pour protester contre l'obligation d'apprendre l'afrikaans, sur le point de devenir la langue d'enseignement dans toutes les écoles noires. Une langue perçue comme celle de l'oppresseur. Ce soulèvement, réprimé dans le sang, a été un tournant décisif dans la lutte contre l'apartheid. Et participera aussi à amplifier le boycott anti-apartheid à l'international. À lire aussiAfrique du Sud : 16 juin 1976, la révolte de Soweto Années 1980, le boycott prend de l'ampleur à l'international Dans les années 1980, des dockers australiens et états-uniens refusent de décharger des marchandises venues d'Afrique du Sud. En France, on boycotte les oranges de la marque Outspan, accusée de profiter de l'exploitation des noirs. Plusieurs multinationales finissent par se retirer du pays, comme la banque britannique Barclays, en 1986, et avant elle Kodak, Coca-Cola, IBM ou encore General Motors. À l'intérieur du pays aussi, le boycott est particulièrement suivi. En 1988 et 1989, les Sud-africains noirs cessent par exemple d'acheter dans les magasins de Boksburg, près de Johannesburg, pour protester contre la politique ségrégationniste de la municipalité. Les boutiques sont désertées. L'équipe municipale finit par perdre sa majorité. Le boycott national et international du régime de l'apartheid pèse de plus en plus sur l'économie, et finit par accélérer sa chute. La dernière loi ségrégationniste est abolie en 1991. Nelson Mandela devient président trois ans plus tard. À lire aussiAfrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?
En ce 22 mai 2025, jour de commémoration en Martinique, à la mémoire des suppliciés de la barbarie royale puis républicaine française, nous allons vous raconter la Martinique d'hier et d'aujourd'hui, à travers ses musiques, son histoire, ses résistances et la force de sa culture née d'un mariage forcé entre des colons européens, des Africains déportés et dont le fruit est une identité assumée, portée par une langue (le créole), une littérature aussi riche, des peintres, des plasticiens, des artistes musiciens, des voix et des chansons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Jocelyne Beroard - Kaye maman Kolobart's - Février 74 Francisco Charles - Martinique magique Charlus - À la Martinique Metal sound - Cale de bateau T Raoul Grivalliers - 22 mai Eugène Mona - Bwa brillé Ralph Thamar - Exil Neg' Lyrical - Tôt ou tard ABM - Marco Dédé St Prix - Egalité a dé vitès Guy Al MC - An ou lité Paille feat DefJ972 - Martiniquais Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Dans un nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire, retour sur un évènement qui a marqué la lutte pour les droits civiques aux États-Unis : en 1955, à Montgomery dans l'Alabama, la jeune activiste noire Rosa Parks refuse de céder sa place à un homme blanc lors d'un trajet en bus. C'est le début d'un large mouvement anti-ségrégation et d'une longue campagne de boycott des bus. Une mobilisation de masse, courageuse, qui restera gravée dans l'histoire et qui va permettre à une autre figure d'émerger : un certain pasteur nommé Martin Luther King.
Dans notre série sur les grands boycotts de l'Histoire, David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. De l'Irlande à Israël en passant par l'Afrique du Sud ou l'Inde, du lait en poudre au pétrole en passant par les bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen. Pour ce deuxième épisode, retour sur le boycott du tissu britannique par les indépendantistes indiens.
« Abd El-Kader, l'Arabe des lumières », c'est le titre de l'ouvrage de Karima Berger. Avec elle, nous revenons sur cette figure emblématique de la résistance à la colonisation française de l'Algérie au XIXe siècle, mais surtout sur sa dimension spirituelle, lui qui était un mystique musulman, inspiré par le grand penseur soufi arabo-andalous Ibn Arabi (XIIe-XIIe siècle) enterré à Damas, où Abd El-Kader a passé les 28 dernières années de sa vie, tourné vers la lecture, la prière et l'écriture. (Rediffusion) Un mystique et un humaniste, une figure inspirante aujourd'hui, lui qui disait que l'ignorance était la principale cause des conflits et qui a consacré sa vie au vivre ensemble et à la résistance contre l'extrémisme et l'obscurantisme. Invitée : Karima Berger, écrivaine, essayiste, autrice de « Abd El-Kader, l'Arabe des lumières » (2025, Éd. Albin Michel).Autrice également de : « Les Gardiennes du secret » sur les femmes dans l'imaginaire musulman, « Mektouba » (2016, Éd. Albin Michel), « Les attentives » un dialogue avec Etty Hillesum (2014, Éd. Albin Michel), « L'enfant des deux mondes » (1998, Éd. de l'Aube). Émission initialement diffusée le 4/5/2025. À lire aussiLa première guerre d'Algérie (1830-1852): une «évidence oubliée»
« Abd El-Kader, l'Arabe des lumières », c'est le titre de l'ouvrage de Karima Berger. Avec elle, nous revenons sur cette figure emblématique de la résistance à la colonisation française de l'Algérie au XIXe siècle, mais surtout sur sa dimension spirituelle, lui qui était un mystique musulman, inspiré par le grand penseur soufi arabo-andalous Ibn Arabi (XIIe-XIIe siècle) enterré à Damas, où Abd El-Kader a passé les 28 dernières années de sa vie, tourné vers la lecture, la prière et l'écriture. (Rediffusion) Un mystique et un humaniste, une figure inspirante aujourd'hui, lui qui disait que l'ignorance était la principale cause des conflits et qui a consacré sa vie au vivre ensemble et à la résistance contre l'extrémisme et l'obscurantisme. Invitée : Karima Berger, écrivaine, essayiste, autrice de « Abd El-Kader, l'Arabe des lumières » (2025, Éd. Albin Michel).Autrice également de : « Les Gardiennes du secret » sur les femmes dans l'imaginaire musulman, « Mektouba » (2016, Éd. Albin Michel), « Les attentives » un dialogue avec Etty Hillesum (2014, Éd. Albin Michel), « L'enfant des deux mondes » (1998, Éd. de l'Aube). Émission initialement diffusée le 4/5/2025. À lire aussiLa première guerre d'Algérie (1830-1852): une «évidence oubliée»
C'est sans aucun doute l'un des livres les plus sulfureux qui soient. Il y a 100 ans paraissait Mein Kampf, le manifeste politique d'Adolf Hitler. 800 pages rédigées en prison, 8 ans avant que Hitler n'arrive au pouvoir. Un siècle plus tard, que nous dit Mein Kampf de ce qui se préparait à l'époque ? Quelles leçons tirer de la rhétorique utilisée par celui qui allait devenir le plus grand criminel de l'histoire ? Avec : - Olivier Mannoni, traducteur, essayiste, directeur de l'École de Traduction Littéraire, auteur du livre Traduire Hitler (Éditions Héloïse d'Ormesson, 2022) et Coulée brune. Comment le fascisme inonde notre langue (Éditions Héloïse d'Ormesson, 2024) - Nicolas Lebourg, historien, spécialiste des extrêmes droites, chercheur au Centre d'études politiques et sociales (CEPEL), rattaché au CNRS et à l'Université de Montpellier, auteur avec Olivier Schmitt du livre Paris-Moscou: Un siècle d'extrême droite (Éditions du Seuil, 2024).
Tandis que le monde célébrait la fin de la Seconde Guerre mondiale, combien d'Algériens, qui avaient pourtant combattu pour la France, ont été massacrés à Sétif, Guelma et Kherrata ? Mais que s'est-il réellement passé ce jour-là alors que le général de Gaulle venait à peine d'annoncer la capitulation de l'Allemagne nazie à la radio ? De quelle façon les nationalistes algériens se sont-ils manifestés dans les rues ? Et pour quelles raisons les autorités coloniales ont-elles déclenché des représailles sanglantes dans toute la colonie, dont les victimes s'élèvent à plusieurs dizaines de milliers de morts ? Avec Olivier Le Cour Grandmaison, politiste et blogueur, auteur de Racismes d'État, États racistes aux éditions Amsterdam, Coloniser. Exterminer aux éditions Fayard. ► BlogEt Alain Ruscio, historien, auteur de La première guerre d'Algérie aux éditions La Découverte, Nostalgérie aux éditions La Découverte. À écouter aussiMassacres du 8 mai 1945 en Algérie: «Cette histoire demeure très peu enseignée»Remerciements Maylis Bouffartigue, coordinatrice du festival Histoire(s) de se rencontrer M'hamed Kaki, metteur en scène de la pièce L'autre 8 mai 1945, je me souviens Marie-Myriam Lagny et Leila Khaly, comédiennes Abed Abidat, photographe et auteur du livre : 8 mai 1945 – Tragédie dans le Constantinois Sétif, Guelma, KherrataÀ lire aussiAlgérie : l'autre 8 mai 1945 et les impasses de la mémoire
C'est l'autre grand-messe de la semaine, et elle se déroule a Moscou. Ce 9 mai, on célébrera les 80 ans de la victoire contre le nazisme dans les rues de la capitale russe. Grand défilé militaire pour ce qu'on appelle en Russie le jour de la Victoire, victoire lors de la « guerre patriotique ». Et ce, alors que la guerre en Ukraine se poursuit et qu'en Europe, c'est ce 8 mai qu'on commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors quelle mémoire de ce conflit 39-45 entretient le pouvoir russe ? Comment ce souvenir est-il mobilisé dans le contexte de la guerre en Ukraine ? Et se dirige-t-on vers un nouveau rideau de fer mémoriel entre est et ouest ?Avec : Françoise Daucé, directrice d'études à l'EHESS, autrice de La Russie post-soviétique (La Découverte) Anna Colin Lebedev, maitresse de conférences en à l'Université Paris Nanterre. Autrice de Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique (Seuil)Une émission présentée par Pierre Boudias.À lire aussiPour Poutine et Zelensky, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale continue d'être une arme politique
À l'heure du retour de la guerre, « il faut relancer le projet d'une armée européenne et en débattre » nous dit l'ancien officier français et chroniqueur de guerre Guillaume Ancel tandis que l'historien spécialiste de la Première Guerre mondiale et des violences extrêmes Stéphane Audoin-Rouzeau s'approche toujours plus près de l'expérience combattante à travers les objets de l'Historial de Péronne… Une approche intelligente et sensible de la guerre ou bien une banalisation du fait guerrier ? En 1951, quelques années à peine après la Seconde Guerre mondiale… celles et ceux qui ont survécu à l'horreur des combats, aux bombardements massifs, à la déportation et aux camps d'extermination nazis aspirent profondément à la paix. Il faut s'unir pour construire une Europe économique, mais aussi une Europe de la défense, plaide la France en proposant un traité.Ce même traité, ratifié par la République fédérale d'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, institue la Communauté européenne de défense, mais il est finalement rejeté au Parlement par les députés français le 30 août 1954. Plus de 70 ans après, la question de la défense de l'Europe est plus que jamais d'actualité.À lire : Petites leçons sur la guerre de Guillaume Ancel aux éditions Autrement Les armes et la chair de Stéphane Audoin-Rouzeau aux éditions Armand ColinÀ découvrir : Le blog de Guillaume Ancel : Ne pas subir L'Historial de la Grande Guerre Pour aller plus loin : Guillaume Ancel, rompre le silence Guillaume Ancel, écrire pour ne pas subir Sortir du confinement, sortir de la guerre ?
C'était le 17 avril 1825. Par une ordonnance signée de sa main ce jour-là, le roi de France Charles X impose à son ancienne colonie Haïti le paiement d'une dette colossale en échange de son indépendance, pourtant acquise 21 ans plus tôt par une révolution. Comment cet acte historique préfigure-t-il de la situation que traverse Haïti en 2025, 200 ans plus tard ? C'est la question à laquelle répond le chercheur Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques au Centre continental à Louvain Cetri, en Belgique, dans son livre Haïti : notre dette, aux éditions Syllepse. Haïti : notre dette, de Frédéric Thomas, publié aux éditions Syllepse le 16 janvier 2025.À lire aussiPierre-Yves Bocquet: «La "dette haïtienne" (de 1825) a des effets encore aujourd'hui»
C'était le 17 avril 1825. Par une ordonnance signée de sa main ce jour-là, le roi de France Charles X impose à son ancienne colonie Haïti le paiement d'une dette colossale en échange de son indépendance, pourtant acquise 21 ans plus tôt par une révolution. Comment cet acte historique préfigure-t-il de la situation que traverse Haïti en 2025, 200 ans plus tard ? C'est la question à laquelle répond le chercheur Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques au Centre continental à Louvain Cetri, en Belgique, dans son livre Haïti : notre dette, aux éditions Syllepse. Haïti : notre dette, de Frédéric Thomas, publié aux éditions Syllepse le 16 janvier 2025.À lire aussiPierre-Yves Bocquet: «La "dette haïtienne" (de 1825) a des effets encore aujourd'hui»
Fini le boulevard du Général-de-Gaulle à Dakar. Voici le boulevard Mamadou-Dia. Au Sénégal, les autorités débaptisent certaines rues portant des noms français. Pareil au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Mais comme le sujet est sensible, au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko confie cette nouvelle nomination des rues à un Conseil national de la mémoire et de la gestion du patrimoine historique. Michel Ben Arrous est géographe et chercheur associé aux universités de Genève et de Saint-Louis du Sénégal. Au micro de Christophe Boisbouvier, il analyse la stratégie du pouvoir sénégalais. RFI : Le boulevard Charles de Gaulle qui devient le boulevard Mamadou Dia, c'est tout un symbole, non ? Michel Ben Arrous : C'est un symbole, c'est une boucle qui se referme. Mamadou Dia, pour mémoire, c'était le président du Conseil à l'époque de l'indépendance du Sénégal, dans un pouvoir bicéphale avec Senghor. Et Mamadou Dia était déjà opposé à De Gaulle.Au Niger, il y a quelques mois, le nouveau régime a rebaptisé le boulevard Charles de Gaulle, boulevard Djibo Bakary, du nom du Mamadou Dia du Niger, celui qui avait appelé à voter « non » à Niamey en 1958… Oui, tout à fait. Donc, tout cet effort-là est fait au Niger, comme d'ailleurs dans les autres États de l'AES, au Burkina et au Mali.Est-ce que derrière tous ces changements de noms au Sénégal et dans les autres pays du Sahel, on peut parler d'une réappropriation de leur histoire par les habitants ? Oui, certains vont même jusqu'à parler de « décolonisation symbolique ». Mais sur la réappropriation de l'histoire, c'est tout à fait vrai. D'autant plus que c'est l'histoire des sociétés colonisées qui avait été occultée par cette toponymie coloniale, par ces pratiques de nomination commémorative toujours à la gloire de l'entreprise coloniale française. Donc les histoires locales avaient disparu, étaient devenues invisibles. Effectivement, elles reviennent en avant. Maintenant pour parler de « décolonisation », c'est peut-être un petit peu plus compliqué dans la mesure où le principe même de nommer des rues est une importation totalement coloniale. Et le principe de nommer des rues avec des ambitions idéologiques, une toponymie commémorative, ça aussi, c'est une importation coloniale qui tranche totalement avec les pratiques, on va dire anciennes, mais qui existent encore, de nommer des grottes, des arbres, même à Dakar.En 2022, quand il était maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko a débaptisé cinq avenues qui portaient des noms français en disant « En France, vous ne verrez jamais une rue Hitler ». Que pensez-vous de cette comparaison ? Je pense qu'elle appelle deux séries de remarques. La première, c'est qu'il utilise la toponymie comme un instrument de politique internationale. Ces renominations, elles ne s'adressent pas seulement aux ziguinchorois, à ses administrés, elles s'adressent aussi au public international qui peut l'écouter. Et elles sont en particulier un outil dans ses relations avec la France. L'autre série de remarques, c'est le sort qui a été réservé à ces renominations. Au départ, à l'époque coloniale en tout cas, c'était très simple, les noms venaient d'en haut, c'était l'administration coloniale, le gouverneur et un conseil administratif qui donnaient les noms. Sous Senghor, c'était encore plus concentré, c'était par décret présidentiel que les noms changeaient. Progressivement sous Abdou Diouf, puis surtout sous Abdoulaye Wade et ensuite Macky Sall, cette capacité de renommer a été dévolue aux collectivités locales. Donc a priori, Ousmane Sonko était tout à fait fondé quand il était maire de Ziguinchor à proposer des changements de noms de rues. Mais le gouverneur de l'époque, qui n'avait a priori aucune capacité d'intervention dans ce dossier, a voulu contester les noms qui ont été invalidés par la Cour suprême. Donc ça montre que les collectivités locales n'ont jamais été jusqu'à présent épargnées par les sollicitations du pouvoir politique. Et ce qui change et ce qui peut être apaisera ou clarifiera les compétences de chacun, c'est le projet de rebaptisation qui a été annoncé par le président actuel Bassirou Diomaye Faye en Conseil des ministres, en décembre dernier, et qui prévoit de créer une commission à laquelle participerait le Premier ministre, donc l'ancien maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, à laquelle participeraient aussi le ministre des Collectivités locales, le ministre de la Culture et le secrétaire d'État chargé du patrimoine historique, en collaboration avec les collectivités locales. Donc, il y a un équilibrage à trouver, qui peut être clarifiera les choses, qui apaisera peut-être ces questions de renominations.À Saint-Louis du Sénégal, il y a une statue du Général Faidherbe, le colonisateur français du Sénégal, qui a failli être déboulonnée en 2020 lors de la tempête politique provoquée par l'assassinat de George Floyd aux États-Unis. Et puis finalement, elle a résisté, elle est toujours là. Comment l'expliquez-vous ? Oui, certains voudraient la conserver comme symbole historique, d'autres voudraient l'enlever. On se focalise parfois sur l'inscription de la statue sur son socle, qui est évidemment intenable, qui dit « Au gouverneur Faidherbe, le Sénégal reconnaissant », ça je ne pense pas que ça va durer très longtemps. Mais on se retrouve à nouveau dans une symbolique où, pour faire place nette, si j'ose dire, les collectivités locales réemploient finalement des techniques qui sont d'importation coloniale. De la même manière que la nomination des rues, les statues commémoratives, ce n'est pas quelque chose qui a une longue existence en Afrique. Changer une statue pour une autre, c'est réemployer des techniques, des pratiques qui finalement sont peut-être l'héritage colonial le plus profond.À écouter aussiSénégal: «Les populations n'utilisent pas les noms coloniaux des rues»
Le 13 avril 1975, un bus transportant des Palestiniens est pris pour cible à Beyrouth par des miliciens chrétiens. Le massacre est entré dans l'histoire comme l'élément déclencheur de la guerre civile libanaise qui durera quinze ans. Mais que s'est-il réellement passé ce 13 avril 1975 ? Dans cet ouvrage, au croisement de l'enquête journalistique, de l'essai historique et du récit autobiographique, le journaliste Marwan Chahine part sur les traces du massacre, rencontre témoins et protagonistes et interroge sur le rapport tourmenté des Libanais à la mémoire.
Le 13 avril 1975, un bus transportant des Palestiniens est pris pour cible à Beyrouth par des miliciens chrétiens. Le massacre est entré dans l'histoire comme l'élément déclencheur de la guerre civile libanaise qui durera quinze ans. Mais que s'est-il réellement passé ce 13 avril 1975 ? Dans cet ouvrage, au croisement de l'enquête journalistique, de l'essai historique et du récit autobiographique, le journaliste Marwan Chahine part sur les traces du massacre, rencontre témoins et protagonistes et interroge sur le rapport tourmenté des Libanais à la mémoire.
À l'occasion du Black History Month ou mois de l'histoire des Noir.e.s, on repart dans la métropole cosmopolite et vibrante du Québec ; là où des hommes et des femmes se sont mis en marche pour révéler et partager l'histoire noire de la ville et de la province. Quand on parle d'histoire noire et d'esclavage, le récit national canadien a longtemps fait la part belle au réseau abolitionniste du chemin de fer clandestin et à tous ces esclaves américains en fuite qui, au XIXe siècle, ont trouvé refuge au Canada. On les appelait les « freedom seekers », ceux qui cherchent la liberté. Dans ce premier épisode, on vous propose d'aller à Montréal, à la rencontre de leurs dignes héritiers, « history seekers » cette fois : des hommes et des femmes, Afro-Canadiens pour la plupart, chercheurs d'histoire qui ont décidé de remettre à sa juste place l'histoire des Noirs au Québec.Le passé esclavagiste a longtemps occupé une place particulière dans l'historiographie québécoise, entre omissions et arrangements avec un passé complexe et une vérité inconfortable. Mais les faits, comme nos chercheurs d'histoire, sont têtus. Et désormais, dans les rues du vieux Montréal ou de la Petite Bourgogne, fief historique de la communauté noire surnommé la « Harlem du Nord », on croise des visiteurs emmenés par un guide, tous en quête d'histoire noire. Dans la ville, des institutions culturelles s'interrogent aussi sur leurs pratiques ; cherchant à décoloniser leurs approches et à faire plus de place aux communautés historiquement marginalisées, en tête les Autochtones et les Noirs. Révéler la présence noire dans une ville où plus de la moitié des Afro-Québécois a décidé de vivre, c'est une façon de faire le lien entre passé et présent de la ville, d'interroger le sort réservé, hier comme aujourd'hui, aux communautés noires, de faire la lumière sur les angles morts d'un récit national qui a longtemps occulté son passé d'esclavage et de ségrégation comme ses continuités. C'est enfin l'occasion de croiser des figures de la résistance noire particulièrement inspirantes. Un reportage en deux épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary, initialement diffusé en février 2024.Avec :- Rito Joseph, guide conférencier à l'initiative des visites « Black Montreal Experience »- Aly Ndiaye alias Webster, auteur, rappeur, conférencier et activiste afro-québécois - Dorothy Williams, historienne de référence sur la présence noire à Montréal, en particulier dans le quartier dit de la Petite Bourgogne - Les équipes en visite du Musée McCord Stewart, musée d'histoire sociale de Montréal- Franck Mackey, historien spécialiste de l'esclavage des Noirs à Montréal. À vivre, à voir : - Découvrir la programmation éclectique du Mois de l'histoire des Noir.e.s sur le site de Tourisme Montréal- Suivre une visite guidée sur les traces de la présence et l'histoire noire à Montréal : Black Montreal Experience- Aller au Musée Mc Cord Stewart, musée d'histoire sociale de Montréal- Faire un tour à Québec et suivre les visites Qc History X mises en place par l'artiste et conférencier Webster- Découvrir l'ABC's of Canadian Black History imaginé par l'historienne Dorothy Williams. En anglais et en français. - En savoir plus sur la table ronde du Mois de l'histoire des Noir.e.s. Édition 2024- Découvrir le projet en ligne « Je suis Montréal », qui met en avant les communautés invisibilisées dans la société montréalaise. - Quelques statistiques publiques sur les communautés noires au Canada. À lire : - « L'esclavage et les noirs à Montréal : 1760-1840 » de Franck Mackey. 2013. Éditions Hurtubise. - « Black in Montreal 1628-1986: An Urban Demography » de Dorothy W. Williams. En anglais.- « Le contrat racial » de Charles W Mills. Traduction française par Webster. 2022. Éditions Mémoire d'encrier.- « La pendaison d'Angelique. L'histoire de l'esclavage au Canada et de l'incendie de Montréal » de Afua Cooper. 2007. Éditions De l'Homme. - « North of the Color Line. Migration and Black resistance in Canada. 1870-1955 » de Sarah-Jane Mathieu. 2010. Editions University of North Carolina Press. En anglais- « Le grain de Sable. Olivier le Jeune premier esclave au Canada » de Webster et illustré par ValMo!. 2019. Éditions Septentrion.- « Fear of a Black Nation Race, Sex, and Security in Sixties Montreal, de David Austin. 2e Édition. 2023. Éditions AK Press. En anglais- « L'esclavage au Canada ». Une synthèse en PDF accessible et pédagogique écrite par Webster - Un entretien avec Marcel Trudel, pionnier de l'histoire de l'esclavage au Québec. Un article de Cap aux Diamants, la revue d'histoire du Québec. 2004- Toutes les ressources sur l'histoire noire dans l'Encyclopédie Canadienne. À écouter :- Résistance : le balado sur les traces de Shadrach Minkins, par Webster. Produit par Radio Canada et disponible sur rfi.fr- Les 3 épisodes de notre voyage sur le chemin de fer clandestin au Canada, en Ontario. Une série Si loin si proche- La série audio « Portraits de Noirs au Canada » par Radio Canada Internationale.
À l'occasion du Black History Month ou mois de l'histoire des Noir.e.s, on repart dans la métropole cosmopolite et vibrante du Québec ; là où des hommes et des femmes se sont mis en marche pour révéler et partager l'histoire noire de la ville et de la province. Quand on parle d'histoire noire et d'esclavage, le récit national canadien a longtemps fait la part belle au réseau abolitionniste du chemin de fer clandestin et à tous ces esclaves américains en fuite qui, au XIXe siècle, ont trouvé refuge au Canada. On les appelait les « freedom seekers », ceux qui cherchent la liberté. Dans ce premier épisode, on vous propose d'aller à Montréal, à la rencontre de leurs dignes héritiers, « history seekers » cette fois : des hommes et des femmes, Afro-Canadiens pour la plupart, chercheurs d'histoire qui ont décidé de remettre à sa juste place l'histoire des Noirs au Québec.Le passé esclavagiste a longtemps occupé une place particulière dans l'historiographie québécoise, entre omissions et arrangements avec un passé complexe et une vérité inconfortable. Mais les faits, comme nos chercheurs d'histoire, sont têtus. Et désormais, dans les rues du vieux Montréal ou de la Petite Bourgogne, fief historique de la communauté noire surnommé la « Harlem du Nord », on croise des visiteurs emmenés par un guide, tous en quête d'histoire noire. Dans la ville, des institutions culturelles s'interrogent aussi sur leurs pratiques ; cherchant à décoloniser leurs approches et à faire plus de place aux communautés historiquement marginalisées, en tête les Autochtones et les Noirs. Révéler la présence noire dans une ville où plus de la moitié des Afro-Québécois a décidé de vivre, c'est une façon de faire le lien entre passé et présent de la ville, d'interroger le sort réservé, hier comme aujourd'hui, aux communautés noires, de faire la lumière sur les angles morts d'un récit national qui a longtemps occulté son passé d'esclavage et de ségrégation comme ses continuités. C'est enfin l'occasion de croiser des figures de la résistance noire particulièrement inspirantes. Un reportage en deux épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary, initialement diffusé en février 2024.Avec :- Rito Joseph, guide conférencier à l'initiative des visites « Black Montreal Experience »- Aly Ndiaye alias Webster, auteur, rappeur, conférencier et activiste afro-québécois - Dorothy Williams, historienne de référence sur la présence noire à Montréal, en particulier dans le quartier dit de la Petite Bourgogne - Les équipes en visite du Musée McCord Stewart, musée d'histoire sociale de Montréal- Franck Mackey, historien spécialiste de l'esclavage des Noirs à Montréal. À vivre, à voir : - Découvrir la programmation éclectique du Mois de l'histoire des Noir.e.s sur le site de Tourisme Montréal- Suivre une visite guidée sur les traces de la présence et l'histoire noire à Montréal : Black Montreal Experience- Aller au Musée Mc Cord Stewart, musée d'histoire sociale de Montréal- Faire un tour à Québec et suivre les visites Qc History X mises en place par l'artiste et conférencier Webster- Découvrir l'ABC's of Canadian Black History imaginé par l'historienne Dorothy Williams. En anglais et en français. - En savoir plus sur la table ronde du Mois de l'histoire des Noir.e.s. Édition 2024- Découvrir le projet en ligne « Je suis Montréal », qui met en avant les communautés invisibilisées dans la société montréalaise. - Quelques statistiques publiques sur les communautés noires au Canada. À lire : - « L'esclavage et les noirs à Montréal : 1760-1840 » de Franck Mackey. 2013. Éditions Hurtubise. - « Black in Montreal 1628-1986: An Urban Demography » de Dorothy W. Williams. En anglais.- « Le contrat racial » de Charles W Mills. Traduction française par Webster. 2022. Éditions Mémoire d'encrier.- « La pendaison d'Angelique. L'histoire de l'esclavage au Canada et de l'incendie de Montréal » de Afua Cooper. 2007. Éditions De l'Homme. - « North of the Color Line. Migration and Black resistance in Canada. 1870-1955 » de Sarah-Jane Mathieu. 2010. Editions University of North Carolina Press. En anglais- « Le grain de Sable. Olivier le Jeune premier esclave au Canada » de Webster et illustré par ValMo!. 2019. Éditions Septentrion.- « Fear of a Black Nation Race, Sex, and Security in Sixties Montreal, de David Austin. 2e Édition. 2023. Éditions AK Press. En anglais- « L'esclavage au Canada ». Une synthèse en PDF accessible et pédagogique écrite par Webster - Un entretien avec Marcel Trudel, pionnier de l'histoire de l'esclavage au Québec. 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Pierre-Édouard Deldique reçoit dans son émission deux historiens, sous le thème de l'humanité et de l'humanisme : François Hartog, historien, directeur d'études émérite à l'École des Hautes études en Sciences sociales et Vincent Duclert, historien pour la publication d'un nouveau livre d'Albert Camus. - François Hartog, auteur de Départager l'humanité chez Gallimard.- Vincent Duclert, historien pour la publication d'un nouveau livre d'Albert Camus, un recueil de ses derniers textes dans Actuelles IV publié chez Gallimard.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans son émission Idées, sous le thème du réveil des peuples : Christopher Clark, professeur d'Histoire à l'Université de Cambridge pour son livre « 1848, le printemps des peuples, se battre pour un monde nouveau ». Il a acquis une notoriété mondiale, depuis son livre écrit en 2012 : « Les Somnambules. Été 1914 : comment l'Europe a marché vers la guerre ».
Cette année, sera commémoré le 80è anniversaire de la Libération des Camps d'Auschwitz-Birkenau. Alors que les derniers survivants disparaissent avec le temps, comment conserver la mémoire ? Invitées : Judith Elkan-Hervé, rescapée d'Auschwitz-Birkenau et Adeline Salmon, responsable adjointe du service pédagogique au Mémorial de la Shoah.Chronique Ailleurs en Pologne avec Cédric Peltier, consul général et directeur de l'Institut Français de Pologne, antenne de Cracovie.
Cette année, sera commémoré le 80è anniversaire de la Libération des Camps d'Auschwitz-Birkenau. Alors que les derniers survivants disparaissent avec le temps, comment conserver la mémoire ? Invitées : Judith Elkan-Hervé, rescapée d'Auschwitz-Birkenau et Adeline Salmon, responsable adjointe du service pédagogique au Mémorial de la Shoah.Chronique Ailleurs en Pologne avec Cédric Peltier, consul général et directeur de l'Institut Français de Pologne, antenne de Cracovie.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans son émission Idées, sous le thème du sionisme, Gérard Haddad, psychiatre, psychanalyste, auteur de « Archéologie du sionisme », aux éditions Salvator.
Dans les fonds marins, au large du Cap-Vert, archipel au carrefour des routes maritimes entre l'Europe, de l'Afrique et de l'Amérique, une partie du patrimoine historique est encore ensablé. Épaves de bateau avec ancre ou canon, objets de navigation ou du quotidien tombés de navires, à des époques entre le XVIè et le XVIIIè siècle. Quelques archéologues commencent depuis une dizaine d'années à s'intéresser à ces vestiges encore inexplorés, ils sont Mozambicain, Comorien, Erythréen ou Cap-verdien. Ils portent ainsi les balbutiements de l'archéologie sous-marine du continent africain. Nous sommes dans des eaux cristallines ; peu profondes, toutes proches de la côte.«À la recherche des trésors archéologiques sous-marins du Cap-Vert», un Grand reportage de Théa Ollivier.
Engagé dans un processus revendiqué de décolonisation de ses collections, le musée McCord Stewart, musée d'histoire sociale de Montréal, propose désormais l'exposition permanente Voix autochtones d'aujourd'hui, une exposition passionnante et émouvante qui vise à redonner toute sa place aux cultures autochtones du Canada et du Québec en particulier.(Rediffusion) C'est une exposition qui invite à l'écoute… Écouter des voix autochtones longtemps silenciées, ignorées, dépréciées, « balayées avec arrogance de l'histoire officielle » nous dit l'exposition. Écouter ce qu'elles ont à nous dire : d'elles-mêmes, de leurs savoirs, de leurs traumas, de leur présent comme de leur passé. Surtout que le plus souvent, les allochtones -non autochtones- connaissent mal ces cultures ou les appréhendent, sans forcément en avoir conscience, à travers des biais, des représentations figées, stéréotypées, héritières des temps coloniaux.Conçu comme une rencontre entre autochtones et allochtones, ce parcours muséal a été longuement pensé par la commissaire Huronne Wendate Elisabeth Kane qui, pendant 8 ans, a mené un travail inédit de concertation auprès de plus de 800 individus issus des 11 nations autochtones que compte le Québec. L'exposition présente alors une centaine d'objets tirés de la collection du musée et près de 80 témoignages textuels, audio ou vidéo de membres de ces Nations. Guidé par ces voix autochtones, le visiteur part alors à la découverte des savoirs traditionnels des Premières Nations, des traumas de la colonisation jusqu'à la résilience autochtone. Une exposition tel un chemin de vérité mais aussi de réconciliation.Un reportage à Montréal de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary. Aller plus loin, aller à Montréal : - Sur l'exposition « Voix autochtones d'aujourd'hui. Savoir, Trauma, Résilience » du Musée McCord Stewart- Pour découvrir le Montréal Autochtone, un article plein d'infos de Tourisme Montréal- Le Festival Présence Autochtone se tient chaque année la première quinzaine d'août à Montréal- Sur le Centre d'art autochtone autogéré de Montréal Daphné- Pour partir à la rencontre des 11 nations autochtones du Québec, l'indispensable site « Tourisme Autochtone Québec »- En ligne, le projet « Rencontres avec les nations autochtones » du Musée McCord Stewart offre une multitude de contenus numériques- Écoutez notre rencontre avec Joséphine Bacon, poétesse innue et grande voix autochtone du Québec.
Écrivain français, Guillaume Ancel est un ancien officier formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. À travers ses livres, il questionne à la fois son expérience du commandement et le rôle de la France en Opex, notamment au Rwanda. Alors que revient la guerre en Europe, il fait le récit de son apprentissage, depuis le bahutage jusqu'aux stages de survie, au sein d'une institution conservatrice déconnectée des questions de société. Au micro de Valérie Nivelon, Guillaume Ancel interroge la culture militaire du silence. Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette est son dernier livre. Livres de Guillaume Ancel préfacés par l'historien Stéphane Audouin-Rouzeau :- Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette, aux éditions Flammarion- Un casque bleu chez les Khmers rouges, Rwanda, la fin du silence, Vent glacial sur Sarajevo aux éditions Les Belles Lettres.⇒ Blog Pour ne pas subirÀ écouter aussiGuillaume Ancel, écrire pour ne pas subir
Il y a 80 ans, plus de 250 000 combattants débarquaient en Provence, au sud-est de la France, deux mois et demi après le D-Day en Normandie, pour libérer le pays occupé par l'Allemagne nazie. Dans les rangs de cette armée B française, plus de la moitié des soldats venaient des anciennes colonies françaises en Afrique… Le 15 août 1944, ces hommes, venus de loin, foulent les terres provençales ; puis, guidés par la Résistance, ils libèrent les villages les uns après les autres avant d'atteindre le port de Toulon, leur objectif.(Rediffusion du 17/09/2024) « Dans les pas des soldats africains du débarquement de Provence », un Grand reportage de Théa Ollivier et Valentin Hugues.
Dans une lettre adressée au président du Sénégal le 28 novembre 2024, Emmanuel Macron affirme que « la France se doit de reconnaître » qu'il y a eu un « massacre » dans le camp militaire de Thiaroye, en périphérie de Dakar, le 1ᵉʳ décembre 1944. Une reconnaissance officielle pour laquelle l'historienne Armelle Mabon se bat inlassablement depuis dix ans. Combat qu'elle raconte dans son livre Le massacre de Thiaroye, 1er décembre 1944, Histoire d'un mensonge d'état. Cette reconnaissance du massacre de Thiaroye par la France suscite un immense espoir pour les familles des tirailleurs qui attendent réparation depuis de longues années.Si l'historien Martin Mourre avait déjà publié sur le massacre du 1er décembre 1944 dans son livre Thiaroye 44, histoire et mémoire d'un massacre colonial, ce sont les artistes africains qui se sont emparés les premiers de ce que la chercheuse Armelle Mabon qualifie de mensonge d'État. D'abord Senghor, dès 1944, dans son poème TYAROYE : «Prisonniers noirs je dis bien prisonniers français, est-ce donc vrai que la France n'est plus la France ?» Puis Sembène Ousmane dans son magistral Camp de Thiaroye, film interdit pendant 10 ans sur les écrans français, à propos duquel le réalisateur évoquait le chiffre de 380 morts, dix fois plus que les 35 officiels. Alors que des députés français ont déposé une résolution nommée «Sembène Ousmane» pour demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ce qui s'est passé à Thiaroye, l'État sénégalais a tout son rôle à jouer pour éclaircir de nombreuses zones d'ombre, notamment sur le nombre de corps enfouis dans des fosses communes, puisqu'il peut prendre la décision d'ordonner des fouilles à Thiaroye.Chemins d'écritureAvec «Tyaroye», Senghor fut le premier à s'emparer littérairement du massacre des tirailleurs sénégalais À écouter aussiEnquêtes africaines (en 5 épisodes) – Thiaroye, les tirailleurs sacrifiés« Thiaroye 44, le massacre des tirailleurs africains » est un épisode documentaire de La marche du monde signé Valérie Nivelon, Lina Le Bourgeois et Sophie Janin avec Adrien Landivier. Avec nos remerciements à Maylis Bouffartigue et à toute l'équipe du Festival Histoire(s) de se rencontrer, du Mas d'Azil, dans l'Ariège.Avec par ordre d'apparition :- Armelle Mabon, historienne - Colette Capdevieille, députée- Karfa Sira Diallo, co-fondateur de l'Association Mémoires et partages- François Hollande, député, ancien Président de la République française- Me Hervé Banbanaste, avocat au Barreau de Paris- Me Pinatel, avocat Pinatel, avocat de Biram Senghor dont le père a été massacré à Thiaroye- Martin Mourre, historien- Sidiki Bakaba, comédien dans le film de Sembène Ousmane «Camp de Thiaroye»- Aïcha Euzet, dramaturge, autrice d'un triptyque autour de l'histoire des tirailleurs africains de la fin du XIXème siècle aux indépendances.
Pierre-Édouard Deldique traite de la crise démocratique dans son émission, avec pour invité le philosophe et historien Marcel Gauchet. Il est l'auteur d'un nouvel essai : « Le nœud démocratique, aux origines de la crise néolibérale », publié chez Gallimard.
Qui a commandité l'assassinat de Thomas Sankara en 1987 ? Qui a donné l'ordre de bombarder le camp militaire français de Bouaké en 2004 ? Quel rôle éventuel a joué Pascaline Bongo dans le putsch qui a renversé son frère il y a un an au Gabon ? Avec l'aide du journaliste Frédéric Lejeal, Robert Bourgi publie ses mémoires sous le titre Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique, aux éditos Max Milo. Au micro de RFI, Robert Bourgi témoigne d'abord sur l'attitude qu'a eu Jacques Foccart, le conseiller Afrique des dirigeants français, dans les mois qui ont précédé l'attentat contre le capitaine Sankara, mais également sur les transferts de fonds gabonais envers Jacques Chirac dont Robert Bourgi était responsable. RFI : Robert Bourgi, dans votre livre, vous racontez votre longue amitié avec Laurent Gbagbo, ancien président de Côte d'Ivoire. En novembre 2004, deux avions ivoiriens bombardent une caserne française à Bouaké, 9 soldats français sont tués, puis les 2 pilotes biélorusses essaient d'évacuer par le Togo, où ils sont interceptés. Pourquoi le président français Jacques Chirac a-t-il refusé que le chef de l'État togolais Gnassingbé Eyadema lui livre ces 2 pilotes pour la justice française ?Robert Bourgi : Vraiment, j'ignore tout de cet épisode. Mais, je me suis retrouvé avec Laurent un soir au moment de ce tragique événement. Et Dominique de Villepin [qui a été successivement ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, sous Jacques Chirac, NDLR] m'avait dit : « Essayez de savoir s'il y a du Laurent Gbagbo dans cette affaire. » Et je lui dis : « Laurent, vraiment, es-tu mêlé de près ou de loin ? ». Il dit : « Je t'assure Robert, dis à Dominique, de ma part, que je ne suis en rien mêlé à cette affaire. » Laissant entendre à un moment donné de la conversation : « Mais, il n'est pas impossible que l'entourage de Simone [qui était alors l'épouse de Laurent Gbagbo et Première dame du pays, NDLR] soit mêlé ». Cette phrase, il me l'a prononcée.Sous-entendu les extrémistes de son camp ?Il a dit ça. Je ne sais pas à qui il faisait allusion. Est-ce que c'est l'officier Séka Séka, comme on l'appelait ? Je ne sais pas.Alors pour vous, à cette époque, entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est très compliqué, parce que vous êtes amis à la fois avec Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le président burkinabè qui soutient la rébellion pro-Alassane Ouattara, devenu président de Côte d'Ivoire depuis. Blaise Compaoré, vous l'avez rencontré dès 1986, du vivant de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987). Pourquoi, à votre avis, a-t- il décidé d'éliminer son compagnon d'armes en 1987 ?Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c'est Monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de Monsieur Chirac, m'avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d'être très prudent. » Je dis : « Qu'est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment-là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l'ayant appris, m'appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m'a dit qu'il fallait que tu sois très prudent. Le coup peut venir du plus proche de toi. ». Il me dit : « Remercie le vieux de ma part. » C'était un nom de code pour Foccart. « Je vais être prudent. » Il est arrivé ce que vous savez [assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, NDLR].Quel rôle a joué Félix Houphouët-Boigny, premier président de l'histoire de la Côte d'Ivoire, dans cette affaire ?Je pense qu'il a été très actif par la grâce, si je puis dire, de Chantal.L'épouse de Blaise Compaoré, qui était ivoirienne ?Exactement : elle était la fille d'un administrateur des colonies qui était très proche du président Félix Houphouët-Boigny. Et ce que n'a pas supporté Houphouët-Boigny, c'est que lorsque Thomas allait le voir, il avait toujours le pétard [un pistolet, NDLR] et il avait refusé de venir en tenue civile. Le courant ne passait pas entre eux.Donc, vous pensez que la Côte d'Ivoire est dans le complot ?J'en suis même certain.Autre pays que vous connaissez bien, c'est le Gabon. Dans votre livre, vous dites que le vrai dauphin qui était en capacité en 2009 de succéder à Omar Bongo, chef de l'État de 1967 à sa mort, ce n'était pas son fils Ali mais sa fille Pascaline. Est-ce que vous pensez que celle-ci a approuvé l'année dernière l'élimination politique de son frère Ali Bongo ?Je n'ai plus de contacts avec Pascaline depuis des années. Donc, je ne peux pas donner une réponse à cela. Mais je puis vous dire, connaissant Brice Clotaire Oligui Nguema, l'actuel président du Gabon –je connais Brice depuis 25 ans – que c'est un homme d'autorité, un homme de caractère. Je ne pense pas que quelqu'un ait pu lui susurrer à l'oreille qu'il fallait faire un coup d'État.Depuis son arrivée au pouvoir, vous avez revu Brice Clotaire Oligui Nguema. Est-ce que vous lui avez prodigué des conseils ?Nous avons passé, lui et moi, un peu plus de deux heures ensemble à Dakar. Il m'a dit : « Comment vois-tu les choses, grand frère ? » Je lui ai dit : « Écoute, fais souffler un air de démocratie dans ton pays comme tu le fais, et essaie de te dégager du reproche qu'on pourrait te faire, que c'est la famille Bongo qui continue. » Et je crois que c'est ce qu'il est en train de faire. Et il ne m'étonnerait pas qu'il soit candidat à la présidentielle si y en a une.L'année prochaine ?L'année prochaine, ou peut-être même avant.Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, vous l'avez évidemment connu quand il était le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il y a 20 ans. Quel souvenir vous en avez gardé ?C'est un homme qui a de l'autorité, qui a un certain charisme et c'est un têtu.Dans le bon sens du terme ?Absolument, et j'espère qu'il aura son mot à dire, pour ce qui concerne la politique africaine de la France. Parce que la France a besoin d'un homme qui porte haut sa voix, dans les relations avec l'Afrique. Et surtout ne pas faire preuve d'arrogance.C'est une critique en creux du président français ?Non, pas du tout. Je fais remonter les reproches que font les Africains à notre pays.À lire aussiJacques Foccart, l'homme de l'ombre, à la lumière de ses archives
Comment Amilcar Cabral est-il devenu la référence absolue des leaders indépendantistes dans l'Empire portugais ? Avec les témoignages du cinéaste Sana Na N'Hada envoyé à Cuba par Cabral pour étudier le cinéma afin de filmer la lutte pour l'indépendance, en préparation d'un film d'archives sur la guérilla, et Gérard Chaliand, témoin de la guérilla en Guinée-Bissau et de la tricontinentale de 1966 à Cuba où Cabral a prononcé son plus célèbre discours. Analyse de Maria-Benedita Basto, chercheuse et co-auteure du livre Noticieros ICAIC : 30 ans d'actualités cinématographiques à Cuba, édité par l'INA. Alors que la Guinée-Bissau fête le centenaire d'Amilcar Cabral, assassiné quelques mois avant l'indépendance de son pays gagnée contre l'occupant portugais le 24 septembre 1973, Valérie Nivelon a recueilli les récits du cinéaste bissau-guinéen Sana Na N'hada et du géostratège Gérard Chaliand, seul français présent dans le maquis. Deux témoins majeurs de la lutte anticoloniale pensée et mise en œuvre par le chef du PAIGC, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Invité à la Conférence tricontinentale à la Havane en 1966, Gérard Chaliand a vu et entendu le discours mythique d'Amilcar Cabral, discours de dignité qui emporte le soutien de Fidel Castro. Soutenue par Cuba, la guérilla contre les Portugais va réussir à libérer des territoires et organiser la formation des cadres féminins et masculins du parti dans les zones libérées. Si Amilcar Cabral implique les femmes, il implique aussi la jeunesse, formée en URSS ou à Cuba. C'est ainsi que Sana Na Nhada est parti étudier le cinéma à l'Institut cubain des arts et de l'industrie cinématographiques (ICAIC) de La Havane avec pour mission de filmer la guerre et les maquis, ce qu'il a fait dès son retour. 50 ans après, Sana Na N'hada se bat pour gagner son ultime combat : réaliser un documentaire à partir de ses propres archives filmiques de la guérilla, enfin retrouvées. Tous mes remerciements à Maria-Benedita Basto pour avoir facilité la réalisation de cette émission. À voir :NOME, un film de Sana Na N'Hada – Guinée-Bissau, France, Portugal, Angola – 2023 – 117 minGuinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l'armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros. Mais la liesse laissera bientôt la place à l'amertume et au cynisme.Bande annonce du film NOME de Sana Na NhadaExtrait du film NOME de Sana Na Nhada► Plus d'infos sur l'ICAIC, l'Institut cubain des arts et de l'industrie cinématographiquesÀ lire :Des guérillas au reflux de l'Occident, aux éditions Passé composé, de Gérard Chaliand, stratégiste, géopoliticien, est un observateur engagé des conflits irréguliers sur quatre continents. Témoin de longue durée en Algérie, en Guinée-Bissau, en Afghanistan, où il a enquêté dans diverses provinces, ainsi qu'en Irak, où il se rend régulièrement depuis 2000, notamment chez les Kurdes, y compris ceux de Syrie.Il a enseigné à l'ENA, à l'École de guerre, ainsi qu'à Harvard, à Berkeley et à Singapour. Plus de vingt de ses livres sont traduits en anglais et dans une douzaine d'autres langues.
À l'occasion du 80e anniversaire de la libération de Paris, IDÉES reçoit Jean-François Muracciole. Professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paul-Valéry Montpellier III. Spécialiste de l'histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale, auteur de « Quand De Gaulle libère Paris », aux éditions Odile Jacob. Et Anthony Beevor, historien, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, auteur, avec Artémis Cooper, de « Paris libéré, Paris retrouvé, 1944-1949 » chez Calmann-Levy.
Il y a 80 ans, le 15 août 1944, s'est joué dans le Sud de la France, un événement qui va changer le cours de l'histoire. Voyage dans le Var sur les traces du débarquement de Provence. Opération “Dragoon” ou “Anvil”, c'est le nom qui a été donné à cet immense déferlement de troupes et d'engins sur le littoral provençal, afin de défaire l'Allemagne Nazie et achever la libération de la France, quelques mois après le fameux D.Day, le débarquement en Normandie. Moins connu que le 6 juin, le débarquement en Provence, n'en est pas moins capital pour les Alliés dans leur reconquête de l'Europe ; comme pour la résistance française de l'intérieur ou de l'extérieur qui a largement contribué au succès de ce débarquement.À l'occasion de l'anniversaire de cet autre débarquement, Raphaëlle Constant nous emmène en voyage dans le Var, sur les lieux de ce moment capital de la Seconde Guerre Mondiale : le long des côtes, entre Toulon, la plage historique de Cavalaire-sur-mer et l'arrière-pays provençal, afin de comprendre ce qu'il reste dans les mémoires de ce jour pas comme les autres. L'occasion aussi de rappeler que la Provence - et plus largement la France - doit sa libération à l'immense sacrifice des combattants venus d'Afrique qui ce jour-là, ont débarqué en nombre.Un reportage de Raphaëlle Constant. À lire aussiProvence: en août 1944, l'autre Débarquement qui libéra la France de l'occupation nazieEn savoir plus : La page du site de Var tourisme dédiée à la route du Débarquement de Provence Le site du Mémorial du débarquement de Provence, au sommet du Mont-Faron, à Toulon Le site du cimetière américain de Draguignan Le webdocumentaire de Julien Masson « Mémoire en marche. Sur les traces des tirailleurs sénégalais de 1939-45 ». Une production Si loin si proche avec des témoignages de tirailleurs qui ont pris part au débarquement de Provence Le site de l'association de Jean-Michel Soldi : Operation Dragoon Le documentaire Provence, août 44, l'autre Débarquement, réalisé par Christian Philibert et Laurent Moënard Les ouvrages Mémoire et Histoire : la Résistance et Le Var, la guerre, la résistance, 1939-1945, de l'historien Jean-Marie Guillon.Tous les contenusDébarquement en Provence
Photographe et enseignant-chercheur, depuis une quinzaine d'années, l'Italien Nicola Lo Calzo interroge les parallèles entre les expériences queers et décoloniales. De Sao Tomé à Haïti, de la Sardaigne au Bénin en passant par la Guyane, Cuba ou la Louisiane… Voyage aux marges de l'Histoire. Né en 1979 à Turin, Nicola Lo Calzo aurait pu devenir architecte paysagiste mais le voilà photographe et enseignant-chercheur à l'École Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy et Cergy-Paris Université. Altérité, identité, intersectionnalité et post-colonialité sont les sujets qui l'animent depuis dix ans et ses travaux ont déjà été exposés dans le monde entier, de l'Italie au Mexique en passant par le Nigeria ou encore les Pays-Bas. Nominé au Prix Élysée 2019 et finaliste du prix Niepce en 2020, dans ses travaux, Nicola Lo Calzo met en parallèle le marronnage et l'expérience queer qu'il identifie comme des pratiques de résistance mais aussi de clandestinité, deux zones de pénombre et de dissimulation, deux zones d'auto-émancipation aussi. Les liens entre marronnage et expérience queer sont aussi les moteurs d'un projet au long cours : le projet KAM, soit huit séries photographiques autour des mémoires de l'esclavage et de ses résistances dans les sociétés postcoloniales. Un projet qui, depuis son lancement en 2010, a déjà mené Nicola Lo Calzo des rivages de l'Afrique de l'Ouest aux périphéries de Port-au-Prince à Haïti, en passant par les Mornes de la Guadeloupe, les quartiers oubliés de la Nouvelle-Orléans, les rives du fleuve Maroni en Guyane ou encore les faubourgs de Santiago de Cuba. Depuis son arrivée à Paris en 2005, Nicola Lo Calzo photographie régulièrement son entourage, sa « queer family » : militant·es, activistes de la lutte contre le sida ou encore artistes du milieu de la nuit parisienne... Une famille choisie composée de destins communs et d'individualités très fortes. Ainsi est né le projet Lyannaj («faire lien, allier ou rallier» en créole) qui, à travers un prisme intersectionnel, donne à voir les pratiques de soin et de résistance qui s'organisent en région parisienne et en outre-mer.En 2021, Nicola Lo Calzo publie Binidittu (L'Artiere éditions), soit le résultat de trois ans d'enquête en Sicile sur l'histoire de Biniditttu, c'est ainsi qu'était surnommé l'ermite Saint Benoît le More, fils d'esclaves africains né en Sicile au XVIème siècle et canonisé en 1807, devenant ainsi le premier saint noir de l'Église Catholique. Ici, le Saint-Patron de Palerme permet à Nicola Lo Calzo de déployer une réflexion plus vaste sur l'accueil des migrants sur les côtes de «mare nostrum», la Méditerranée. Escale également à Sao-Tomé-et-Principe, cet archipel du golfe de Guinée réputé pour ses forêts tropicales, ses plages magnifiques, sa chaîne de volcans. Une « île du bout du monde » colonisée dès 1471 par les Portugais qui y ont mis en place une sorte de laboratoire de l'esclavage qui allait conduire à la déportation de millions d'Africains vers les Amériques. Aujourd'hui, à Sao-Tomé-et-Principe, se perpétuent des rites et des traditions théâtrales héritées des premiers colons qui avaient fait venir des comédiens européens pour distraire les esclaves du travail dans les plantations de canne à sucre. Le «tchiloli» et le «danço congo», des rites autant que des héritages immatériels complexes redécouverts à la faveur du mouvement de décolonisation et de l'obtention de l'indépendance par Sao Tomé, en 1975. Et c'est tout l'objet de l'enquête qu'y a mené Nicola Lo Calzo, à retrouver prochainement dans un livre intitulé Tragedia. En savoir plus : ► Le site web de Nicola Lo Calzo ► Faire un don à SOS Méditerranée.
Adulé par beaucoup, conspué par certains, le premier Premier ministre de la République du Congo Patrice Lumumba est devenu une référence internationale. La Revue d'Histoire Contemporaine de l'Afrique consacre son 5ème numéro à Patrice Emery Lumumba afin de comprendre les mécanismes de construction d'une figure politique africaine mondialement connue, notamment en raison de son assassinat, commémoré de Paris à Kinshasa en passant par Pékin ou Accra. « Lumumba est un phénomène », écrivent nos deux invitées historiennes Élisabeth Dikizeko et Karine Ramondy, un phénomène global, imprimé dans les mémoires politiques, populaires et culturelles, transmises à ses héritiers, lumumbistes, artistes et militants, dans le monde entier. Une émission inspirée par La Revue Contemporaine de l'Histoire de l'Afrique N°5.À lire : Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique : Global Lumumba. Retours sur la construction d'une icône internationale La vidéo de La Marche du monde «Global Lumumba» est disponible sur la chaîne YouTube de RFI.
Héritier de son grand-père griot, Med Hondo sait raconter des histoires d'enfance coloniale, d'exil et de racisme, des histoires de cinéma africain, mais aussi des histoires d'argent, obsédantes et révoltantes pour un artiste conscient de sa responsabilité face à l'Histoire de son continent. Docker, cuisinier, acteur, producteur, star du doublage (voix française d'Eddy Murphy et Morgan Freeman), le réalisateur africain Med Hondo a donné un ultime entretien à son ami François Catonné, fidèle chef opérateur de plusieurs de ses films, influencés par Frantz Fanon, Aimé Césaire et Bertolt Brecht. Nous sommes en Novembre 2018 et, pendant trois jours, le pionnier du narratif africain, celui qui a consacré toute sa vie et tout son argent à rendre visible les migrants de « Soleil O », les esclaves de « West Indies » ou encore la Reine mythique de la résistance au colonialisme « Sarraounia », se raconte face caméra. Un dernier entretien inédit, enregistré trois mois avant le décès de Med Hondo, conservé par Ciné-Archives et diffusé sur la longueur, en exclusivité sur RFI.Un documentaire de La Marche du Monde signé Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin. Stagiaire : Clément Tournigand. Émission initialement diffusée le 2 juillet 2023.Remerciements à François Catonné, Maxime Grember et Annabelle Aventurin de Ciné-Archives. Spéciale dédicace à Zahra Hondo, petite sœur de Med Hondo, pour sa confiance et sa détermination à médiatiser l'œuvre de son frère. ► À découvrir : le coffret DVD des trois films restaurés de Med Hondo « Soleil O, West Indies et Sarraounia » - Bande-annonce du coffret - Coffret.► À lire :- Ibrahim Signate, Med Hondo un cinéaste rebelle, Éditions Présence Africaine, 1994- Collectif, 1970 - 2018 Interviews with Med Hondo A Cinema on the Run, Éditions Arsenal – Institut für Film und Videokunst, 2018.
50 ans après la révolution des œillets, nous partons au Portugal avec notre correspondante Marie-Line Darcy à l'écoute de celles qui ont grandi sous le régime autoritaire de Salazar. Des histoires de jeunes filles étudiantes et militantes pleines d'espoir, vent debout contre la dictature et les guerres coloniales et soutenant leurs camarades déserteurs. Elles reviennent avec courage sur leurs expériences de jeunesse. Engagées mais aussi réprimées par la PIDE (police politique), elles partagent leur fierté d'avoir participé à l'avènement de la démocratie au Portugal. Un reportage à découvrir avec l'historien Victor Pereira, auteur du livre « C'est le peuple qui commande ! » aux Éditions du Détour. Un ouvrage de synthèse du processus révolutionnaire portugais, qui analyse non seulement sa dynamique, les oppositions entre partis politiques et militaires, les inquiétudes diplomatiques, mais aussi les différents mouvements sociaux qui ont tenté de transformer radicalement la société portugaise.
100 jours avant les J.O de Paris, je vous propose de revivre les Jeux Olympiques de 1964, l'année où les nations africaines souveraines font une entrée massive dans la compétition. Tandis que la star éthiopienne du marathon Abebe Bikila décroche sa deuxième médaille d'or après un premier exploit aux jeux de Rome quatre ans plus tôt, d'autres athlètes africains montent sur le podium. Ghanéen, Kenyan, Tunisiens, tous ramènent des médailles dans leur pays fraîchement indépendant. Quels sont les athlètes qui incarnent cette histoire longue de la décolonisation, comment l'Afrique se fait-elle une place dans le concert des nations et pourquoi les Jeux sont-ils devenus un espace de revendications politiques pour les causes anticoloniale et antiraciste, autant de questions posées à nos invités Pascal Charitas et Sylvère-Henry Cissé, aux sons des archives de RFI et de l'INA.- Sylvère-Henry Cissé, auteur, conférencier, journaliste presse, télévision et radio, intervenant sur de nombreux sujets autour du sport depuis 1998. Il anime tous les samedis, du 6 avril au 21 septembre 2024 à 11h30 TU, l'émission l'Afrique en Jeux sur RFI- Pascal Charitas, maître de conférences à l'UFR STAPS de l'Université Paris Nanterre, auteur d'une thèse de Sciences du sport intitulée L'Afrique au mouvement olympique : enjeux et stratégies de l'influence de la France dans l'internationalisation du sport africain (1944-1966), soutenu en 2010 à l'Université Paris-Sud.À lire : Le catalogue de l'exposition Olympisme, une histoire du monde, aux Éditions de la Martinière, dirigé par Pascal Blanchard, avec notamment des contributions de Pascal Charitas et Sylvère-Henry Cissé. Olympisme, une histoire du monde - Éditions de La Martinière (editionsdelamartiniere.fr) Une Histoire mondiale de l'Olympisme, aux éditions Altande, dirigé par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut, Sandrine Lemaire et Stéphane Mourlane Une histoire mondiale de l'olympisme (atlande.eu).À voir : L'Exposition Olympisme une histoire du monde au Palais de la Porte Dorée, du 26 avril au 8 septembre 2024. Olympisme, une histoire du monde | Tout le Palais (palais-portedoree.fr)
« La première chose que l'indigène apprend, c'est de rester à sa place, à ne pas dépasser les limites. C'est pourquoi les rêves de l'indigène sont des rêves musculaires, des rêves d'actions, des rêves agressifs.» Ainsi écrit Frantz Fanon dans Les damnés de la terre. Fanon l'Antillais, Fanon l'Algérien, Fanon l'Africain, chacun de ses masques raconte comment s'est forgée la pensée du psychiatre, en évolution permanente. Car avant d'être un révolutionnaire, Fanon était un thérapeute, et sa réflexion sur la société coloniale a pris forme dans l'enfermement. Dans les hôpitaux, dans les asiles, mais aussi dans ce qu'il considère être la prison de la race.Avec Adam Shatz, pour sa biographie « Frantz Fanon, une vie en révolutions », parue aux éditions La Découverte. Au son des archives sonores et musicales de l'INA et de RFI.
Elles s'appellent Katherine Duham, Eslanda Goode Robeson et Zora Neale Hurston. Trois Africaines-Américaines du XXème siècle, artistes, militantes et anthropologues dont il faut découvrir les parcours émancipateurs en Afrique et dans les diasporas. Trois destins anti-colonialistes et féministes à écouter au son de nos archives dans ce nouvel épisode de LMDM inspiré par l'exposition « Déborder l'anthropologie » de Sarah Frioud Salgas au Musée du Quai Branly. Dépliant de la visite de l'exposition.L'exposition au Musée du Quai Branly. ► À lire : Voyage africain de Eslanda Goode Robeson (Auteur), Alice Diop (Postface), Jean-Baptiste Naudy (Traduction)Nouvelles éditions Place.Remerciements à toute l'équipe du Musée du Quai Branly ainsi qu'à la Compagnie Le souffle à l'oreille.
Écrivain français, Guillaume Ancel est un ancien officier formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. À travers ses livres, il questionne à la fois son expérience du commandement et le rôle de la France en Opex, notamment au Rwanda. Alors que revient la guerre en Europe, il fait le récit de son apprentissage, depuis le bahutage jusqu'aux stages de survie, au sein d'une institution conservatrice déconnectée des questions de société. Au micro de Valérie Nivelon, Guillaume Ancel interroge la culture militaire du silence. « Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette » est son dernier livre. Livres de Guillaume Ancel préfacés par l'historien Stéphane Audouin-Rouzeau :- « Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette », aux éditions Flammarion- « Un casque bleu chez les Khmers rouges », « Rwanda, la fin du silence », « Vent glacial sur Sarajevo » aux éditions Les Belles Lettres. ⇒ Blog Pour ne pas subir
Étranger et communiste, Missak Manouchian le résistant et sa chère Mélinée entrent au Panthéon, le 21 février 2024, à Paris. Aux grands hommes et aux grandes femmes, la patrie reconnaissante. Valérie Nivelon retrace le parcours biographique d'un couple d'amoureux épris de liberté et de justice. Orphelins du génocide des Arméniens, réfugiés en France, engagés au sein du Front Populaire, Missak et Mélinée rejoignent ensemble la résistance des F.T.P M.O.I (main d'œuvre immigrée). Le groupe Manouchian va se distinguer par ses actions politiques et militaires spectaculaires. Arrêtés et torturés par la police française, Missak et 22 de ses camarades sont exécutés. Mélinée recevra la dernière lettre de l'homme de sa vie rédigée le 21 février 1944, le jour de sa mort, dont Aragon fera un poème « l'affiche rouge », en référence à l'affiche les dénonçant. Désignés comme des criminels, ils sont devenus des héros « morts pour la France ».À lire- Manouchian, de Denis Peschanski, Astrig Atamian et Claire Mouradian (éd. Textuel - 2023)- Des étrangers dans la Résistance, de Denis Peschanski (éd. de l'Atelier/Éditions ouvrières - 2013)- Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman, de Claire Mouradian, Raymond Kévorkian et Yves Ternon, Mémorial de la Shoah, 2015- « Le Sang de l'étranger, les immigrés de la M.O.I dans la résistance », de Denis Pechanski (éd. Fayard 1994)- Missak Manouchian, Ivre d'un grand rêve de liberté. Poésies (trad. Stéphane Cermakian), Paris, Points, coll. «Poésie», 2024. À écouter- L'Affiche rouge, le poème de Louis Aragon mis en chanson par Léo Ferré : Sur YouTube- Reprise de Feu ! Chatterton : Sur YouTube. À voirL'exposition Des étrangers dans la résistance en France. Commissariat scientifique : Denis Peschanski, directeur de recherche émérite au CNRS, Équipex Matrice, Programme 13-Novembre, et Renée Poznanski, professeure émérite, département des Politiques et Gouvernements, Université Ben Gourion du Negev.Mémorial de la Shoah : Nouveau : Exposition « Des Étrangers dans la Résistance en France » Émission spéciale France.tv : Missak Manouchian au Panthéon.
L'École normale William Ponty au Sénégal a laissé sa trace sur toute une période de l'histoire. Créée en 1903 pour éduquer des cadres africains à l'époque coloniale, elle a aussi formé beaucoup des dirigeants post-indépendance. Nostalgiques, les anciens élèves rêvent de restaurer le site et d'influencer les politiques éducatives. Un Grand reportage de Juliette Dubois, réalisation : Jérémie Boucher.Rediffusion du 28 novembre 2023.
Ils ont été arrachés à leur famille maternelle et placés dans des institutions religieuses à cause de leur couleur de peau. C'est l'histoire des métis de la colonisation belge, ces milliers d'enfants issus d'une mère noire et d'un père blanc, nés en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi entre 1910 et 1960. Il y a quatre ans, la Belgique s'est officiellement excusée pour la « politique de ségrégation ciblée et d'enlèvements forcés » menée à leur encontre. Depuis, le gouvernement a lancé un projet de recherche visant à éclairer davantage cette page sombre de l'histoire du pays.Rediffusion « Métis de la colonisation belge : racines brouillées, vies brisées », un Grand reportage de Laure Broulard.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Idées sur le thème de la géohistoire : Christian Grataloup, géohistorien, agrégé et docteur en Géographie, professeur émérite à l'Université Paris Diderot, auteur de nombreux atlas. Ses recherches se sont toujours situées à la charnière de la géographie et de l'histoire.Dans ce numéro d'Idées, il nous parle de son dernier livre en date : « Géohistoire, une autre histoire des humains sur la Terre », publié aux éditions Les Arènes.