Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur
Le ton ne cesse de monter entre Paris et Alger. Avant-hier, Emmanuel Macron annonçait sa décision de suspendre l'accord de 2013, qui exempte de visa les détenteurs de passeport diplomatique. Hier, nous dit TSA, Tout sur l'Algérie, Alger a répliqué en « convoquant le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Alger », et en annonçant « que les Français titulaires de passeports diplomatiques et de service, devront (eux aussi) obtenir un visa pour se rendre en Algérie ». Mais ce n'est pas tout, comme l'explique El Watan. Les autorités algériennes ont également décidé « de mettre fin à la mise à disposition, à titres grâcieux, de biens immobiliers appartenant à l'État algérien au profit de l'ambassade de France en Algérie ». ObservAlgérie de son côté, titre : « Passeports diplomatiques et officiels : l'Algérie répond à la France » et souligne « que les relations diplomatiques entre l'Algérie et la France connaissent une tension croissante », rappelant par ailleurs « que cette décision survient dans un contexte de relations déjà tendues, marquées par des divergences sur la gestion des questions migratoires et les droits des ressortissants algériens en France ». Le Matin d'Algérie, lui, évoque « un nouvel épisode dans l'escalade d'une relation bilatérale marquée par la défiance et la volonté algérienne d'imposer une stricte réciprocité ». Enfin, Algérie Patriotique annonce « que les deux premières mesures tombent, en réaction à la nouvelle provocation de la France ». Ton offensif Au Cameroun, l'opposant Maurice Kamto dénonce le rejet de sa candidature à l'élection présidentielle. « C'est la réaction du chef du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, à l'invalidation de sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre prochain », nous explique l'agence de presse africaine APAnews, qui précise : « dans une déclaration au ton offensif, l'opposant accuse le régime du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le RDPC, d'avoir « sciemment orchestré », son exclusion du scrutin ». « La décision de m'écarter de l'élection présidentielle de 2025, a été prise de longue date par le régime RDPC », accuse encore Maurice Kamto, « qui s'en prend aussi à la communauté internationale, en particulier à l'ONU qu'il accuse d'avoir signé un accord secret avec Elecam, le conseil électoral d'élections Cameroon, le 9 mai dernier, pour (dit-il) prétendument garantir la transparence de l'élection ». Et l'opposant ne baisse pas les bras. Actu Cameroun reprend ses derniers mots : « mes chers compatriotes, je suis debout et resterai à vos côtés ». Relations au beau fixe À lire également dans la presse africaine ce matin, le voyage en Turquie du Premier ministre sénégalais. Dakar Actu publie la photo d'Ousmane Sonko, serrant la main du président turc Recep Tayep Erdogan. Sénégo publie une autre photo des deux hommes assis et regardant l'objectif. De quoi les deux dirigeants ont-ils parlé ? Selon Africa News « ils ont signé quatre accords, dans les domaines de la défense, des médias et de l'éducation », « à l'entame d'une visite de cinq jours que le Premier ministre sénégalais effectue en Turquie ». Les relations entre la Turquie et le Sénégal semblent au beau fixe : Sénégo souligne qu'Ousmane Sonko devait être hier soir « l'invité d'un dîner officiel « organisé en son honneur », « un geste protocolaire, symbole de respect et d'amitié entre les deux nations ». Sur le fond, les problèmes financiers du Sénégal ont été abordés selon Sénéweb, qui titre : « ce que Sonko a demandé au président Erdogan ». C'est de « notoriété publique », souligne le site d'information, « l'État du Sénégal traverse actuellement une situation financière extrêmement délicate (…) ce jeudi, en Turquie, il n'a pas hésité à soumettre la question au président Erdogan, il l'a invité à davantage appuyer le Sénégal, notamment dans le déroulement de son plan de redressement ». Dernier point : les deux hommes ont évoqué la situation à Gaza, précise Dakar Actu, « exprimant ensemble leur indignation et condamnant le génocide qui se déroule en Palestine ».
« Longtemps précautionneux avec l'Algérie, Emmanuel Macron change de ton, constate Le Figaro à Paris. Dans une lettre qu'il a transmise hier au Premier ministre, (et qui a été publiée par Le Figaro), il charge le gouvernement de "prendre des décisions supplémentaires pour agir avec plus de fermeté et de détermination" ». « Parmi les mesures demandées au gouvernement, relève Le Monde, le chef de l'État appelle à suspendre "formellement" l'accord de 2013 avec Alger "concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques". (…) Pour justifier ce tour de vis, Emmanuel Macron mentionne en premier lieu les emprisonnements de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour "atteinte à l'unité nationale", et du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour "apologie du terrorisme". Il fait également référence au "non-respect par l'Algérie de ses obligations" en matière migratoire, ainsi que "la cessation de la coopération des dix-huit consulats algériens présents sur notre sol avec les services de l'État" ». « Revers terrible » Commentaire du Figaro : c'est une « quasi-rupture diplomatique ». Et « pour un proche du sérail algérien, note le journal, cette lettre d'Emmanuel Macron sonne comme un "revers terrible" pour le président algérien. Depuis des mois, Abdelmadjid Tebboune s'évertue (en effet) à distinguer Emmanuel Macron de "la minorité extrémiste" française qu'il accuse de faire de l'Algérie "une obsession" ». Désormais, pointe Le Figaro, « cette lettre sera inévitablement lue comme un alignement d'Emmanuel Macron sur la ligne dure défendue par son ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le chef de l'État algérien pourrait y voir un reniement personnel ». Macron : « tête à claques » Dans la presse algérienne, les réactions sont vives. « Emmanuel Macron opte pour l'escalade », s'exclame le site TSA. « Visas officiels et diplomatiques : la France prend une décision radicale face à l'Algérie », soupire Observ'Algérie. Pour Le Matin d'Algérie, on observe « un durcissement de ton de la part d'Emmanuel Macron qui va ainsi dans le sens de Bruno Retailleau, tenant d'une ligne dure vis-à-vis d'Alger ». Le site Algérie Patriotique hausse le ton et traite le président français de « tête à claques » : « quelle "approche de plus grande fermeté" reste-t-il à ce bluffeur, écrit le site algérien, pour forcer l'Algérie à ressembler à son docile protectorat marocain ? Aucune, affirme Algérie Patriotique, sinon l'esbroufe d'un président battu par sa femme, la vitupération des "experts" sur les putrides plateaux de télévision français et les aboiements de Bruno Retailleau, Eric Ciotti, Eric Zemmour et autre Arnaud Benedetti ». Cameroun : vers une alliance au sein de l'opposition ? À la Une également, le Cameroun, avec des manœuvres en coulisses en vue de la prochaine présidentielle… Manœuvres dévoilées par Jeune Afrique : « l'exclusion définitive de Maurice Kamto de la course à la présidentielle fait désormais de Bello Bouba Maïgari, qui brigue la magistrature suprême sous la bannière de l'UNDP, l'un des candidats de poids au sein de l'opposition. Ces dernières semaines, il a multiplié les rencontres avec les représentants de ses différentes composantes. Mais aussi, de manière plus surprenante, avec des émissaires de la présidence ». Ceux-ci auraient « tenté, croit savoir Jeune Afrique, de convaincre le candidat de l'UNDP de lisser son discours et de s'abstenir de propos trop virulents à l'égard du chef de l'État sortant, Paul Biya, candidat à un huitième mandat ». Le mois dernier, précise encore le site panafricain, Bello Bouba Maïgari aurait donc rencontré également plusieurs leaders de l'opposition, dont Maurice Kamto, « d'autant plus courtisé au sein de l'opposition depuis l'exclusion définitive de sa candidature à la présidentielle ». Objectif, pointe Jeune Afrique : conclure « un éventuel accord politique au sein de l'opposition, dans la perspective d'une alliance avant la convocation du corps électoral. (…) Bello Bouba Maïgari et Maurice Kamto, doivent se rencontrer à nouveau d'ici à demain vendredi. L'UNDP a annoncé qu'une conférence de presse "importante" se tiendrait ce jour-là ». Pour annoncer quoi ? une alliance de l'opposition avec un candidat unique ? Pour l'instant, on n'en est pas là…
« Maurice Kamto perd devant le Conseil constitutionnel », constate le Journal du Cameroun. « La décision définitive et irrévocable tant redoutée par une bonne partie de l'opinion est tombée. Le Conseil constitutionnel a (donc) rejeté la candidature de l'opposant au terme d'une audience qui s'est déroulée avant-hier et dont le délibéré a été renvoyé à hier mardi. L'élection présidentielle du 12 octobre 2025 se fera sans Maurice Kamto, ancien président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, militant du Manidem (et qui était en seconde position lors de la dernière présidentielle). Il a été déclaré non fondé dans sa requête ». « La candidature de l'opposant avait été écartée, le 26 juillet, rappelle Le Monde Afrique, par EleCam, Elections Cameroon, l'organe chargé de l'organisation des élections, en raison d'une "pluralité d'investitures" du Manidem. En effet, un ancien militant de cette formation avait également soumis une candidature. Maurice Kamto avait alors déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, le 28 juillet, pour contester sa disqualification de la liste provisoire des candidats retenus à l'élection présidentielle du 12 octobre ». Peine perdue… Place nette… Pour Le Pays à Ouagadougou, c'est clair : « le Conseil constitutionnel n'a fait qu'exprimer la volonté du prince régnant… En l'occurrence, Paul Biya qui, n'étant pas sûr de son fait, ne veut pas prendre de risques. Tirant leçon de la dernière présidentielle, il préfère faire place nette en écartant toute candidature gênante comme celle de Maurice Kamto qui, on le sait, ne compte pas pour du beurre. En fait, ce qui se passe au Cameroun s'inscrit dans l'ordre normal des choses, affirme encore Le Pays. Il n'y a rien d'étonnant. Il fallait, du reste, faire montre de naïveté pour croire que le locataire du palais d'Etoudi donnerait la moindre chance à son principal challenger qui, en 2018, lui avait taillé des croupières. Et pour ce faire, il pouvait compter sur des juges acquis à sa cause pour faire le sale boulot ». Copie conforme… « Quelle saveur aura une telle élection sans Kamto ? », s'interroge pour sa part Aujourd'hui, toujours à Ouaga. « Bien qu'il faille compter avec tous les ténors d'une opposition pugnace, mais divisée, le jeu est déjà joué avec Biya et son rouleau compresseur électoral, le RDPC ! En effet, poursuit le quotidien burkinabé, la carte électorale camerounaise montre que si l'opposition a du répondant, les leaders sont des barons de fiefs, mais sans envergure nationale. (…) C'est dire que cette décision du Conseil constitutionnel inhibe le caractère inclusif du scrutin, enlève donc sa représentativité et cela devrait se ressentir dans le taux de participation. Kamto était arrivé second à la dernière présidentielle. Il aurait préféré endosser le semblant de maillot du Poulidor camerounais plutôt que d'être absent. Cette présidentielle, conclut Aujourd'hui, risque d'être donc une copie conforme des précédentes : sans enjeu… Après Biya c'est Biya forever ! » « Votons massivement le 12 octobre ! » Et puis quelques réactions de sympathisants de l'opposition à lire sur le site Actu Cameroun : « en politique tout est possible, affirme l'un d'eux, et des cas à travers le monde (Nelson Mandela en Afrique du Sud, Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, Uhuru Kenyatta au Kenya, Ousmane Sonko au Sénégal, etc.) montrent que l'on peut être victime d'une injustice et devenir président de la République. Le peuple souverain reste maître en démocratie. Vérifions notre inscription sur les listes électorales et votons massivement le 12 octobre ». Autre réaction : « nous qui voulions le changement incarné par Maurice Kamto, nous venons de perdre une bataille, mais pas la guerre. Dès demain, Kamto, Anicet et Nitcheu, avec le candidat le plus à même de nous débarrasser du clan Biya, doivent se mettre ensemble et nous donner des consignes : l'objectif ultime est encore à portée de mains ». Enfin, cette dernière réaction : « Kamto fait peur à ce régime qui a mis des stratagèmes de type mafieux pour écarter sa candidature. On a eu le sentiment hier au Conseil constitutionnel que les juges étaient impatients de l'écarter. Mais comme le dit Maurice Kamto lui-même : "le jour finit toujours par se lever" ».
« C'est au titre de la lutte contre l'impunité et de la réaffirmation de l'autorité de l'État que l'on a droit à des épisodes judiciaires qui en intriguent plus d'un (au Mali), s'exclame le site Maliweb. Tel est le cas des ennuis que connait depuis quelques jours l'ancien Premier ministre Moussa Mara et, sûrement dans les prochains jours, l'ancien Premier ministre de la Transition, Choguel Kokalla Maïga ». Ce dernier, précise Mali Actu, « a été entendu par le Pôle national économique et financier de Bamako vendredi dernier. Cette audition, qui s'est prolongée pendant de nombreuses heures, s'inscrit dans un contexte de renforcement de la lutte contre la corruption et d'une volonté de restaurer la bonne gouvernance. Pour l'heure, aucune inculpation officielle n'a été communiquée au grand public, mais l'enquête se poursuit, sous le regard attentif de l'opinion nationale. Fait notable, cette convocation a eu lieu au même moment où un mandat de dépôt était émis à l'encontre d'un autre ancien Premier ministre, Moussa Mara ». Vague de solidarité En effet, Moussa Mara est en détention préventive. « Il a été placé sous mandat de dépôt par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Il est poursuivi, précise Jeune Afrique, pour "atteinte au crédit de l'État", "opposition à l'autorité légitime", "incitation au trouble à l'ordre public" et "publication et diffusion de fausses nouvelles susceptibles de troubler la paix publique". À l'origine, un simple message publié le 4 juillet dernier sur les réseaux sociaux, dans lequel l'ancien maire de la commune IV de Bamako exprimait son soutien à des détenus dits "d'opinion", dont certains qu'il a rencontré en prison : Youssouf Bathily – alias Ras Bath –, Adama Diarra – dit Ben le Cerveau –, Issa Kaou Djim ou encore Clément Dembélé ». Et, « depuis l'annonce de son incarcération, une vague de solidarité sans précédent s'est levée, pointe Jeune Afrique. Elle mêle figures politiques, artistes, militants de la société civile, anciens collaborateurs, ou encore citoyens anonymes ». Et pour eux, « Mara reste une figure de probité dans un paysage politique en ruine, en particulier depuis la dissolution, le 13 mai dernier, de l'ensemble des partis politiques par les autorités de transition ». Quelle liberté d'expression ? La presse s'engage également… Le Challenger à Bamako prend fait et cause pour l'ancien Premier ministre : « en décidant de rester sur place où beaucoup ont préféré prendre la fuite pour se mettre à l'abri, Moussa Mara était conscient du risque qu'il prenait. En s'exprimant régulièrement sur la marche du pays, là où certains ont opté pour le silence, Moussa Mara savait qu'il allait déranger les princes du jour. (…) Depuis ses débuts en politique, Moussa Mara n'a jamais fait mystère de son ambition, à savoir : exercer le pouvoir d'État. Au premier plan. Pour cela, il est prêt à tout, y compris le sacrifice ultime. Il sait que la prison se confond avec le destin des grands hommes ». À contrario, Le Pouce, autre journal malien, va dans le sens des autorités : « c'est sous cette transition, écrit-il, que la loi sur la cybercriminalité a été extraite du trou pour être mise à la lumière. (…) Le juge l'applique sans sourciller. La mise sous mandat de dépôt de l'ex-Premier Ministre Moussa Mara envoie un signal fort à tous les citoyens Maliens : tolérance zéro. Tout écart de conduite ou présumé tel, mérite désormais explication devant la justice. Et cela peut finir par la prison ». En effet, complète Afrik.com, « le gouvernement malien justifie l'arrestation de Moussa Mara par la nécessité de préserver l'autorité de l'État face à des propos jugés déstabilisateurs. Mais pour de nombreux observateurs, cette procédure judiciaire soulève un autre débat : celui de la liberté d'expression dans un pays en transition post-coup d'État. Ce climat de surveillance des discours publics, notamment sur les réseaux sociaux, est la preuve d'un resserrement de l'espace politique au Mali. L'affaire Moussa Mara incarne (donc), résume Afrik.com, un bras de fer entre une figure politique opposante et un régime en quête de stabilité et de légitimité ».
Le ballet diplomatique se poursuit à Washington et à Doha pour finaliser et mettre en pratique l'accord signé fin juin entre Kinshasa et Kigali. Un accord, rappelle Le Journal de Kinshasa, qui « engage la RDC et le Rwanda à respecter l'intégrité territoriale, à cesser toute activité militaire hostile, à désarmer et encadrer les groupes armés non étatiques, et à mettre en place un mécanisme conjoint de sécurité ». « Une première réunion du comité mixte de surveillance de l'accord de paix s'est tenue à Washington », vendredi dernier, poursuit le site. Des représentants des deux pays ont approuvé les principes d'un cadre d'intégration économique régional. « Parallèlement, relève encore Le Journal de Kinshasa, des négociations ont lieu à Doha entre le gouvernement congolais et le groupe armé M23. Une déclaration de principes a été signée le 19 juillet dernier, engageant les deux parties à respecter une feuille de route pour le rétablissement de l'autorité de l'État dans l'est de la RDC. Les discussions pour un accord de paix détaillé doivent débuter au plus tard le 8 août, pour une signature prévue autour du 18 août. Enfin, une rencontre au sommet entre les présidents de la RDC et du Rwanda est attendue fin août à Washington, dans l'espoir de sceller un règlement global et durable de la crise dans la région des Grands Lacs. » À lire aussiDéclaration de principe entre la RDC et le groupe AFC/M23: ces points qui bloquent dans son application Les États-Unis ont la clé Toutefois, tempère Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « aucune avancée ne s'est fait sentir sur le terrain, les affrontements se poursuivent entre milices supplétives de Kinshasa et rebelles. » « Les lignes ont certes bougé, puisque Kinshasa s'est résolu à entamer le dialogue avec l'AFC/M23 à Doha, mais le chemin est encore long puisque le retrait de l'AFC/M23 des zones qu'il contrôle reste le point de blocage majeur entre Kinshasa et la rébellion, poursuit Afrikarabia. D'autant que les prétextes ne manquent pas à chacune des parties pour ne pas respecter les engagements des accords signés. En fait, pointe le site, Kinshasa compte surtout sur Washington pour faire plier la rébellion. Donald Trump en a les moyens. Le président américain a récemment déclaré que les présidents congolais et rwandais devaient se retrouver prochainement dans la capitale américaine pour signer le texte final. Il peut sans doute arriver à ses fins, mais, s'interroge Afrikarabia, avec quelle place pour l'AFC/M23, et quelles conséquences en cas de non-respect de l'accord ? Les États-Unis revêtiront-ils de nouveau le costume du gendarme ? Pour l'instant, nous n'en savons rien. » À lire aussiEst de la RDC: des attaques du M23 malgré l'accord à Washington Vers la formation d'un nouveau gouvernement Dans le même temps, sur le plan intérieur, le président Félix Tshisekedi s'apprête à remanier son gouvernement. « Lors d'une réunion tenue avant-hier avec les cadres de l'Union sacrée de la Nation, sa plateforme politique, le chef de l'État a esquissé les grandes lignes de cette refonte imminente, pointe Afrik.com. (…) Judith Suminwa conservera son poste de Première ministre, mettant ainsi fin aux spéculations sur une éventuelle éviction ou sur la nomination d'un membre de l'opposition à la Primature. (…) Parmi les autres annonces, la réduction du nombre de membres du gouvernement : il comptera moins de 50 ministres, contre 54 actuellement. Cette rationalisation vise à rendre l'exécutif plus efficace et mieux adapté aux défis du moment. » Enfin, note encore Afrik.com, « dans une volonté affichée d'inclusivité, le président Tshisekedi a confirmé l'entrée prochaine de personnalités issues de l'opposition et de la société civile. Une ouverture politique censée renforcer la cohésion nationale dans un contexte tendu sur les plans sécuritaire, social et diplomatique ». Commentaire du quotidien Aujourd'hui à Ouaga : « guerre à l'est de la RDC, géopolitique instable, petit couac avec l'affaire Constant Mutamba, le Garde des sceaux, englué dans une affaire de détournement de 19 millions de dollars qui a dû démissionner le 18 juin dernier. Il fallait redonner un second souffle au gouvernement. Et le prochain devra être celui du combat, pour conforter l'union sacrée, mais aussi colmater les brèches et consolider le pouvoir de Tshisekedi ». À lire aussiRDC: Félix Tshisekedi s'apprête à remanier le gouvernement en maintenant Judith Suminwa en poste
« L'Afrique entre pragmatisme et malaise démocratique » : c'est le titre choisi par Afrik.com. « Deux jours après l'annonce de la candidature d'Alassane Ouattara à un quatrième mandat présidentiel, nous dit le site d'information, l'Afrique peine à masquer son embarras. Entre soutiens de façade des institutions continentales et critiques feutrées des chancelleries, la décision du président ivoirien révèle les contradictions d'un continent tiraillé entre ambitions démocratiques et réflexes autoritaires ». Afrik.com évoque ainsi le « silence gêné des capitales », alors que « dans les couloirs de l'Union africaine à Addis-Abeba », « les diplomates africains expriment en privé leurs réserves ». « Le continent, qui s'efforce de promouvoir la bonne gouvernance et l'alternance démocratique, se retrouve une nouvelle fois confronté à ses propres contradictions », remarque encore Afrik.com, qui pointe également les mots d'ordre lancés sur les réseaux sociaux, comme « #OuattaraDégage » ou « #ConstitutionRespectée ». Ces mots-clé, nous dit-on, « témoignent d'une jeunesse africaine de plus en plus allergique aux dérives autoritaires, qu'elles viennent de militaires ou de civils ». À lire aussi[Vos questions] Alassane Ouattara entre officiellement dans la course présidentielle Le procès de Joseph Kabila en République Démocratique du Congo. Le journal de Kinshasa a suivi l'audience de jeudi devant la Haute Cour militaire, une audience qu'il qualifie de « décisive », dans le procès intenté à l'ancien président pour « participation à un mouvement insurrectionnel et crimes contre la paix », entre autres. Cela alors que « trois parties civiles du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l'Ituri, se sont constituées ». « Des preuves vidéo ont été dévoilées à l'audience », poursuit le Journal de Kinshasa, dont l'une montre Kibaya Bin Karubi, ex-conseiller de Joseph Kabila, déclarant que « les objectifs de la rébellion sont les mêmes que ceux du président Kabila ». Une autre vidéo montre Joseph Kabila lui-même affirmant « chacun doit jouer sa partition, je m'engage à faire la guerre ». « Le procès Joseph Kabila ne fait que commencer, souligne le Journal de Kinshasa. Mais les éléments versés au dossier pourraient peser lourd (…) Les Congolais suivent de près cette affaire, qui pourrait redéfinir les rapports entre justice, pouvoir, et responsabilité. » À lire aussiRDC: projection par la Haute Cour militaire des éléments à charge contre l'ex-président Joseph Kabila Au Mali, l'ancien premier ministre Moussa Mara de nouveau auditionné C'est à la Une de Malijet qui précise que l'ancien chef du gouvernement a été auditionné « par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité ». « Un long interrogatoire », au sujet « d'un message publié sur un réseau social, le 4 juillet dernier », dans lequel il déclarait notamment « vouloir se battre par tous les moyens ». Selon son avocat, « Moussa Mara a maintenu une ligne de défense invariable, répondant avec rigueur et calme aux diverses interrogations soulevées ». « Les enquêteurs auraient démontré civilité et compétence, ajoute Malijet. L'ancien chef du gouvernement a pu rentrer à son domicile en fin d'après-midi, sans qu'aucune accusation ne soit formulée à son égard ». À la mi-juillet, Moussa Mara avait déjà été auditionné avant de ressortir libre du tribunal. À lire aussiMali: l'ancien Premier ministre Moussa Mara à nouveau convoqué par la Justice L'Afrobasket féminin 2025 C'est à la Une de Sénégo : « le Sénégal élimine la Côte d'Ivoire et file en demi-finale ». Les Lionnes ont battu la Côte d'Ivoire, 66-60. « Menées pendant une bonne partie de la rencontre, dans un quart de finale disputée dans une ambiance électrique face au pays hôte, les Sénégalaises ont su renverser la situation dans un quatrième quart-temps très serré, raconte Sénégo. Grâce à une défense solide et à des choix offensifs mieux maîtrisés, elles ont pris l'avantage en fin de match. » « Les Lionnes du basket n'ont pas tremblé, estime de son côté le Soleil. Poussées dans leurs derniers retranchements par une sélection ivoirienne survoltée à domicile, Yacine Diop et ses coéquipières ont sorti le bleu de chauffe pour valider leur qualification en demi-finale. » À lire aussiAfrobasket féminin 2025: Abidjan déroule le tapis rouge aux reines du basket africain
« Luanda en flammes, l'estomac en colère, s'exclame le site d'information angolais Folha 8. La capitale a brûlé ces derniers jours. Pas seulement sous les flammes des pneus et des conteneurs, mais aussi sous l'effet de l'indignation et du désespoir. Le chaos qui s'est propagé à Luanda n'est pas né de nulle part. Ce n'était que la surface qui se fissurait sous la pression d'un vieux volcan : la faim. » Depuis lundi, la capitale angolaise et d'autres villes en régions se sont embrasées. Dernier bilan : 22 morts, près de 2 000 blessés et plus de 1 200 arrestations. Ce qui a mis le feu aux poudres, raconte Folha 8, c'est « la hausse du prix du carburant, annoncée le 4 juillet. La grève des taxis, prévue ces trois derniers jours, a propagé l'étincelle. Mais le feu s'est propagé avant même la grève. Les événements de lundi ont été la réponse brutale d'un peuple excédé par les promesses creuses et les politiques qui écrasent ceux d'en bas pour assurer le confort de ceux d'en haut ». Pour le militant et journaliste angolais Rafael Marques qui s'exprime sur le site Angonoticias : « l'Angola est un pays où il n'y a pas de dialogue entre le gouvernement et la société civile, et où la population nourrit de plus en plus un antagonisme, un antagonisme non dissimulé, contre la belligérance du président, contre son cœur de pierre. Ces manifestations ne peuvent qu'en être la conséquence ». Et l'activiste de s'en prendre directement au président João Lourenço : « il utilise et gère les ressources de l'État comme si elles provenaient de son compte en banque personnel. (…) Il ne sait pas gouverner. (…) Il est temps de commencer à réfléchir et à discuter de la transition post-Lourenço ». À lire aussiAngola: violentes émeutes à Luanda sur fond de contestation de la hausse des prix du carburant Un pays pauvre, pourtant riche en pétrole Il faut dire que « l'ironie est amère, constate Afrik.com : l'Angola est le deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria. Pourtant, la richesse tirée de l'or noir ne se traduit que très peu dans la vie quotidienne de la majorité des Angolais. La fin progressive des subventions sur le carburant, entrée en 2023 dans un contexte de réformes économiques dictées en partie par le Fonds monétaire international, a eu un effet domino : hausse des transports, augmentation du coût de la vie et frustration généralisée. Ces subventions, relève encore Afrik.com, représentaient une aide indirecte essentielle pour des millions d'Angolais vivants sous le seuil de pauvreté. Leur suppression, même partielle, a un impact direct et brutal sur les classes populaires. Pour ces dernières, se déplacer, travailler, ou même faire leurs courses deviennent de plus en plus difficiles. » Fracture et situation économique désastreuse La situation économique est en effet désastreuse. Le Monde Afrique précise : « Dans ce pays lusophone d'une trentaine de millions d'habitants, l'inflation est très élevée et a approché les 20 % en juin, tandis que le taux de chômage a atteint près de 30 %, selon les statistiques officielles. "Nous sommes fatigués. Ils doivent annoncer quelque chose pour que les choses changent (…), pour que nous puissions vivre dans de meilleures conditions", a déclaré mercredi un manifestant à la chaîne télé Nzinga. "Pourquoi nous faites-vous souffrir ainsi ? Comment nourrirons-nous nos enfants ? Les prix doivent baisser", a insisté une femme, en s'adressant directement au président João Lourenço. » À lire aussiDes milliers d'angolais manifestent à Luanda contre la vie chère Ledjely en Guinée résume ainsi la situation : cette vague de contestation en Angola « met en lumière l'ampleur du malaise social et la frustration d'une jeunesse confrontée à la pauvreté et au chômage. Elle illustre aussi une fracture critique entre les autorités recluses au sommet de la pyramide et accaparant la rente pétrolière et le quotidien rude des citoyens ordinaires. (…) Une contradiction héritée de la gouvernance du défunt président José Eduardo dos Santos, et que son successeur n'a manifestement pas su corriger. (…) João Lourenço, dès le début de son mandat, avait affiché une volonté de rupture, pointe encore Ledjely. Mais sur le terrain, les résultats peinent à se faire sentir. Pire encore, son administration semble aujourd'hui reproduire les travers de l'ancien régime. »
« J'ai décidé d'être candidat » : l'annonce d'Alassane Ouattara de briguer un nouveau mandat barre la Une de Fraternité Matin à Abidjan. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara officialise sa candidature pour “assurer paix et stabilité” », titre le journal en pages intérieures. « Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara (83 ans) entend donc concourir pour un quatrième mandat, pointe Le Monde Afrique. Un scénario que conteste l'opposition, alors que le chef d'État a promis dans son discours que “toutes les dispositions ont été prises pour que les élections soient apaisées, démocratiques et transparentes“. (…) » « Depuis cinq ans, note encore Le Monde Afrique, le président n'a laissé émerger aucune figure dans son propre camp pour lui succéder. “J'avais décidé de transférer le pouvoir à une jeune génération, a-t-il expliqué. Toutefois, les années passées à la tête de notre pays m'ont fait comprendre que le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi“. La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais, selon l'interprétation qu'en fait le pouvoir, l'adoption d'une nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro. » Quatorze ans au pouvoir « Cette déclaration de candidature suscite déjà une vive controverse, relève pour sa part Afrik.com. En effet, Alassane Ouattara en est à son troisième mandat consécutif, obtenu en 2020 après la révision constitutionnelle de 2016 sur laquelle il avait fondé la légalité de sa nouvelle candidature, déclenchant une crise politique majeure. À l'époque, son revirement – après avoir annoncé ne pas se représenter – à la suite du décès brutal de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, avait été dénoncé comme un passage en force, illégitime au regard de l'esprit de la Constitution. Son élection avait alors été boycottée par l'opposition, qui avait mis en place un éphémère Conseil national de transition sous la houlette de feu Henri Konan Bédié. La répression avait été sévère, rappelle Afrik.com : plus de 80 morts et plusieurs centaines de blessés, des arrestations massives et une fracture politique profonde. Cette nouvelle candidature, qualifiée de “provocation“ par certains opposants, pourrait donc rouvrir une page douloureuse de l'histoire électorale récente du pays. » L'opposition amputée Et l'opposition, donc, ne décolère pas, constate Le Point Afrique. « L'opposition qui dénonce avec fermeté un “quatrième mandat“, volontiers qualifié d'illégal. “Le président ne veut pas quitter le pouvoir, comme tout bon dictateur qui se respecte“, fulmine l'opposant en exil Guillaume Soro, à la tête de Générations et peuples solidaires. » Guillaume Soro, sous le coup d'une condamnation judiciaire, ne peut pas se présenter. De même que l'ancien président Laurent Gbagbo pour les mêmes raisons. De même que Tidjiane Thiam pour cause, cette fois, de double nationalité. Malgré tout, constate Afrik.com, « plusieurs figures de l'opposition s'apprêtent à entrer dans l'arène, sous réserve d'obtenir les parrainages nécessaires : Simone Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, ou encore Jean-Louis Billon. En coulisses, des tractations s'intensifient pour tenter de construire un front commun de l'opposition, mais les divisions héritées des crises passées, les défis d'organisation et la pression exercée par les autorités rendent cet objectif incertain à trois mois du scrutin. » Fiction démocratique ? En tout cas, relève Ledjely en Guinée, « avant même d'annoncer sa candidature, Alassane Ouattara s'est assuré que ses véritables challengers soient écartés de la course. En somme, il se prépare à une élection qu'il est sûr de remporter, car quasiment seul en lice. » Et finalement, poursuit le site d'information guinéen, cette quatrième candidature du président sortant « alimente l'idée que la démocratie n'est ici qu'un simulacre, une illusion. Elle donne raison à ceux qui, au sujet de certains pays africains, parlent de “fictions démocratiques“. » Le Pays au Burkina Faso renchérit : c'est « la candidature de trop. » « Certes, la Constitution en vigueur le lui permet, mais au regard du poids de l'âge et de sa santé valétudinaire, certains pensaient qu'ADO allait renoncer au pouvoir et ce, après 15 ans de règne sans partage. Que nenni !, s'exclame Le Pays. Il a choisi de marcher dans les pas de certains de ses pairs du continent tels que Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou N'Guesso du Congo, Teodore Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, Paul Kagame du Rwanda, et Faure Gnassingbé du Togo, qui refusent d'imaginer une autre vie en dehors du pouvoir. »
Consternation et colère des autorités à Ouaga après la mort en Côte d'Ivoire de l'activiste burkinabè Alain Traoré, alias Alino Faso. L'influenceur, âgé de 44 ans, était détenu à Abidjan pour intelligence avec des agents d'un État étranger. Il a été retrouvé pendu jeudi dernier. Les autorités ivoiriennes n'ont annoncé sa mort qu'avant-hier dimanche. Fraternité Matin à Abidjan rapporte la version officielle : « Alino Faso a été découvert dans sa chambre à 7 h 30 du matin. Le rapport médical a conclu à un suicide par pendaison. Le détenu se serait pendu à l'aide de son drap de lit, après avoir tenté en vain de s'ouvrir les veines du poignet. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide ». « Alino Faso, rappelle Le Monde Afrique, avait été interpellé le 10 janvier dernier à Abidjan. Il était suspecté d'avoir des liens étroits avec les BIR-C, les Bataillons d'intervention rapide de la communication, un groupe de cyberactivistes burkinabés très influents sur les réseaux sociaux. Les BIR-C relaient la propagande de la junte burkinabé et menacent ou invectivent régulièrement toute voix critique sur la conduite des affaires au Burkina ». « Figure controversée, précise Afrik.com, Alino Faso avait été arrêté en Côte d'Ivoire après avoir été dénationalisé par les autorités ivoiriennes pour des propos jugés séditieux et des activités militantes jugées déstabilisatrices. Il s'était longtemps présenté comme un opposant en exil, critique à la fois du pouvoir ivoirien et burkinabè ». Défiance et suspicion… Les autorités burkinabé ont donc donné de la voix… Les ministres des Affaires étrangères et de la Communication, pointe le site Lefaso.net, « rejettent la thèse du suicide avancée par les autorités judiciaires ivoiriennes et parlent de déni de justice. Le gouvernement burkinabè dit rester engagé dans le suivi de ce dossier jusqu'à la manifestation totale de la vérité et salue la mémoire d'un homme de bonne volonté qui a vécu utile pour son prochain et qui a trouvé dans l'altruisme toute sa raison de vivre ». « Le Burkina exige la vérité et le rapatriement du corps et déclare que sa mort ne restera pas impunie », s'exclame pour sa part Sidwaya, autre site burkinabè. Commentaire de Ledjely en Guinée : « c'est un décès qui ne contribuera pas à apaiser les relations déjà tendues entre les autorités ivoiriennes et burkinabè. La mort, dans des circonstances pour le moins troubles, d'Alino Faso embarrasse logiquement la Côte d'Ivoire. D'autant que du côté de la junte du capitaine Ibrahim Traoré, la disparition de cet influenceur, considéré comme un relais de la propagande pro-Ouagadougou, est perçue comme une énième preuve des manœuvres souvent imputées au pouvoir d'Alassane Ouattara. Les discours se durcissent, les menaces fusent. La condamnation est énergique. L'exigence de vérité sur les causes et les circonstances du décès est tout aussi vigoureuse ». Côté ivoirien, poursuit le site guinéen, « main sur le cœur, on affirme qu'Alino Faso s'est suicidé dans sa cellule, se pendant à l'aide de son drap de lit. Mais cette version est tout simplement inaudible à Ouagadougou, où la défiance et les suspicions envers Abidjan sont installées depuis l'arrivée au pouvoir d'Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ». Stratégie de diversion ? Reste, tempère Ledjely, que « cette exigence de vérité ne saurait justifier l'instrumentalisation politique à laquelle se livrent le capitaine Ibrahim Traoré et son entourage. La mort d'Alino Faso est certes dramatique et condamnable. Mais elle ne saurait en aucun cas exonérer les autorités burkinabè de leurs propres responsabilités, à commencer par celle de restaurer la sécurité sur l'ensemble du territoire, mais aussi de garantir le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Elle ne doit servir ni de prétexte à la surenchère, ni de fuite en avant, dans une stratégie de diversion bien rodée ». Enfin, on revient à Afrik.com qui relève que « si la Côte d'Ivoire n'a pas encore officiellement réagi (après les protestations des autorités burkinabè), les prochains jours s'annoncent cruciaux. La gestion du dossier pourrait influer durablement sur les relations entre Abidjan et Ouagadougou, déjà affectées par les débats récurrents sur les questions migratoires, sécuritaires et politiques ».
Ils sont treize et leurs photos sont à la Une de Cameroon Tribune. Treize candidats à la présidentielle d'octobre prochain, dont, le sortant, Paul Biya, 92 ans, qui brigue un 8e mandat… Et un absent de marque, donc : Maurice Kamto, le principal opposant, dont la candidature a été rejetée par Elecam, le Conseil électoral camerounais. « L'annonce a aussitôt fait l'effet d'un coup de tonnerre dans les médias camerounais, relève Le Point Afrique, même si beaucoup redoutaient ce scénario. Le Jour, quotidien de Douala, parle d'un “verrouillage politique assumé“, tandis que Mutations dénonce un “processus électoral biaisé dès l'entame“. Mutations qui s'interroge : “comment parler d'élections libres et crédibles quand le principal challenger est évincé sans motif officiel ?“ » Le Journal du Cameroun nous explique la raison de ce rejet : « son parti d'origine le MRC n'ayant pas d'élus, il lui était difficile d'investir Maurice Kamto comme candidat indépendant au regard de l'article 121 du code électoral qui impose 300 signatures. Pour contourner l'obstacle, l'opposant a démissionné du MRC pour adhérer au Manidem. Ce parti dirigé par Anicet Ekane l'a investi candidat à la présidentielle ». Mais une personnalité issue du même parti, Dieudonné Yebga, est venue troubler le jeu, en se présentant candidat également. Et comme un parti ne peut présenter qu'un seul candidat, le Conseil électoral a invalidé les deux candidatures. Incompréhension et indignation au sein de l'opposition… Incompréhension car, souligne Le Journal du Cameroun, « d'autres partis politiques ont investi deux candidats. Et l'un des deux a été accepté. Exemple, au RDPC, parti présidentiel, le président Paul Biya a été accepté contre Léon Theiller Onana, rejeté. Et, autre exemple, au parti UNIVERS, Akere Muna a été accepté tandis que Chantale Adélaïde Membouet a été rejetée ». Et pour sa part, Anicet Ekane, le président du Manidem s'indigne… Dans une interview exclusive à Jeune Afrique, il affirme détenir des preuves accablantes et annonce déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. « Maurice Kamto et le Manidem sont victimes d'une opération mafieuse, déclare-t-il. Nous avons constaté des manipulations grossières. (…) Nous avons des preuves qui démontrent clairement une orchestration politique, avec la complicité du pouvoir ». Une candidature unique de l'opposition ? En tout cas, souligne Afrik.com, « ce rejet de Kamto bouleverse le paysage politique camerounais. Le leader du MRC était perçu comme le principal challenger capable d'inquiéter le régime de Paul Biya. Son éviction affaiblit mécaniquement l'opposition et fragilise toute tentative de front commun. Pourtant, certains acteurs appellent à une coalition. Paul Mahel, conseiller et porte-parole d'Akéré Muna, estime que Kamto, même hors course, peut encore jouer un rôle déterminant en soutenant une candidature unique de l'opposition : “il peut encore peser sur l'issue du scrutin s'il apporte son soutien à une dynamique d'unité“. Mais cette hypothèse reste fragile, relève Afrik.com, tant l'opposition camerounaise peine, depuis des années, à s'unir durablement. Si quelques figures comme Akéré Muna ou Cabral Libii plaident pour une candidature de rassemblement, les ambitions personnelles et les querelles de leadership rendent ce scénario incertain. Maurice Kamto, quant à lui, n'a pas encore publiquement indiqué s'il soutiendrait un autre candidat en cas de rejet définitif ». En effet, insiste Le Pays à Ouagadougou, « n'ayant plus rien à perdre, Maurice Kamto pourrait sonner le rassemblement de tous les candidats de l'opposition (…). Mais, est-il seulement capable de ce supplément d'âme ? Pas si sûr, surtout quand on sait qu'en politique et au Cameroun surtout, chacun préfère être tête de rat que queue d'éléphant ? » Indéboulonnable… Et on revient au Point Afrique qui note qu' « au milieu de ce tohu-bohu, Paul Biya reste fidèle à son image : distant, impassible, insaisissable. (…) À 92 ans, celui qui dirige le Cameroun depuis plus de quatre décennies pourrait battre un nouveau record mondial de longévité au pouvoir. Invisible depuis plusieurs mois, son état de santé continue d'alimenter les spéculations. Dans les rangs du régime, nul besoin de programme ni de bilan. Seule la “stabilité“ est érigée en argument. Cameroon Tribune, le quotidien officiel, martèle qu'“un Cameroun en paix vaut mieux qu'une alternance risquée“. La rumeur d'un passage de témoin à son fils Franck Biya, jamais confirmée mais jamais démentie, alimente les soupçons de succession dynastique ». Enfin, Le Point Afrique note encore ce commentaire de La Voix du Centre, hebdomadaire de Bafoussam : « on nous offre un culte monarchique à défaut d'un débat démocratique ».
RO 051 25, c'est le numéro du copieux dossier sur lequel les juges de la haute cour militaire du palais de justice de la Gombe vont devoir se pencher. « Une étape judiciaire inédite », raconte le site d'informations Les volcans news, fruit d'une procédure enclenchée par le parquet général militaire après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat en mai dernier. Car Kabila est sénateur à vie, un titre qui lui permettait de passer entre les gouttes de la justice jusqu'à ce que le pouvoir en place en décide autrement et que ses collègues sénateurs ne votent en ce sens. Les chefs d'accusation font froid dans le dos : « les plus lourds jamais instruits contre une ancienne figure présidentielle en RDC », poursuit le site d'information Les volcans news, participation à un mouvement insurrectionnel, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, de la trahison, de l'apologie d'actes criminels, du viol, de la torture, de l'homicide volontaire ou encore de la déportation. Alors que reproche-t-on exactement à l'ancien chef d'État ? « Un soutien présumé à la rébellion de l'Alliance fleuve congo/M23 », détaille la radio congolaise Ouragan et de poursuivre, « le parquet militaire l'accuse de trahison pour avoir entretenu des intelligences avec une puissance étrangère, en l'occurrence le Rwanda ». Celui qui est resté au pouvoir pendant deux décennies se voit désormais accusé d'avoir voulu aider une puissance étrangère à renverser le pouvoir de Kinshasa. « Rien n'indique toutefois que Kabila qui ne s'est pas présenté devant le Sénat lors de la levée de son immunité parlementaire sera présent à son procès », tempère EcoNews RDC. Un procès qui s'inscrit selon le site d'information dans la stratégie affichée du président Tshisekedi de déboulonner le système de son prédécesseur, une promesse électorale désormais concrétisée. Kabila une variable d'ajustement dans les négociations en cours à Doha ? « Il sera pris en charge par l'accord de paix négocié directement entre ses hommes et nous. Nous ne pensons pas lui réserver de traitement particulier », détaille Jacquemain Shabani, vice premier ministre et ministre de l'Intérieur, dans les colonnes de Jeune Afrique. « Ses hommes ? Ce sont ceux de la rébellion AFC/M23 », affirme Jacquemain Shabani. Sur la toile, poursuit EcoNews RDC, les partisans dénoncent le martyr que vit leur leader : « effacer un homme comme Joseph Kabila de la scène publique ne peut se faire ni par la force ni par la manipulation de la justice ». La fin d'une ère conclut le site d'actualité. Reste à savoir si elle ouvre la voie à une démocratie apaisée ou à de nouvelles tensions. À lire aussiRDC: le procès de l'ex-président Joseph Kabila s'ouvre devant la Haute Cour militaire À Madagascar, pas encore de procès, mais une enquête qui permet de lever le voile sur les circonstances de la mort de 32 personnes lors d'une fête d'anniversaire à Ambohimalaza juin dernier. Mais la scène avait tout l'air d'un réquisitoire sur les télévisions malgaches hier soir. Andry Rajoelina avait convoqué ministres, procureurs et représentants de la gendarmerie pour une émission diffusée en direct sur la télévision d'État. Plusieurs heures durant lesquelles, « le secret de l'enquête a été largement dépassé pour laisser place à l'épreuve des faits », décrit L'Express de Madagascar. Et dès le début, le président de la République veut jouer carte sur table : « l'État ne couvre personne dans cette affaire », a-t-il lancé, rapporte le site d'informations AA. Première révélation. La substance toxique utilisée pour empoisonner les victimes est l'atropine, principe actif contenu dans le datura et la belladone. « Deux fleurs présentes à Madagascar », poursuit L'Express. « L'état a défendu sans équivoque la thèse de l'empoisonnement », précise Midi Madagasikara car selon le ministre de la Santé publique, Zely Arivelo Randriamanantany, les autopsies réalisées sur les victimes montrent des symptômes qui ne collent pas avec la thèse du botulisme. Des atteintes au rein, au cœur et au foie qui ne peuvent pas avoir été causées par cette infection. Reste que selon les révélations de RFI, les analyses effectuées par l'institut de médecine légale de Strasbourg n'ont pas pu confirmer la cause des décès. Autres éléments mis en avant lors de ce moment de télévision judiciaire, la principale accusée est passée aux aveux selon le général Andriantsarafara Rakotondrazaka, ministre délégué à la Gendarmerie nationale qui évoque un acte de vengeance en raison d'une dispute familiale. « Des conversations téléphoniques et des SMS compromettants ont été découverts durant l'enquête », précise L'Express de Madagascar. Huit personnes sont sur les bancs des accusés dans cette affaire. Cinq en contrôle judiciaire et trois femmes en détention dont la suspecte principale. À lire aussiMadagascar: des sources médicales contestent l'empoisonnement défendu par les autorités lors du drame d'Ambohimalaza
Un « dialogue franc et direct » : voilà comment L'Essor, quotidien proche du gouvernement, qualifie la visite du secrétaire d'État américain pour l'Afrique de l'Ouest William Stevens, présent à Bamako mardi 22 juillet. Au menu des échanges : la sécurité bien sûr, avec « une nouvelle vision et posture », à la fois « constructive et pragmatique », pour lutter contre les groupes armés, salue encore L'Essor. Et Aujourd'hui au Faso détaille : « concrètement, les États-Unis sont prêts à tarir les sources de financement du terrorisme, en bloquant les filières, et les comptes de ceux qui alimentent ces pratiques criminelles ». Washington pourrait même, espère le titre burkinabè, « mettre son Big Brother au service du Mali, pour étoffer son renseignement et le rendre plus percutant ». À lire aussiMali: les États-Unis réaffirment leur engagement dans les domaines sécuritaires et économiques Des menaces sécuritaires de plus en plus diverses Le Mali fait face à une « guerre hybride », pointe Le Matin, qui implique une approche « multidimensionnelle » dont, estime le journal, « une meilleure coordination entre les forces armées, les services de renseignement, et la police » ainsi que l'utilisation de technologies de pointe, et la mise sur pied d'« unités spécialisées en cyberdéfense et en guerre informationnelle ». Parmi les nouvelles menaces, il y a aussi, pointe Le Monde Afrique, les drones, dont l'utilisation « prend une ampleur sans précédent » au Mali et au Burkina Faso. Une « récente expertise » qui, signale le quotidien, permet « d'armer des appareils à bas coût ». D'après l'enquête du journal, les groupes terroristes « utilise[nt] des drones commerciaux (…) vendus entre 300 et 500 euros sur Internet et dans les magasins à Bamako et Ouagadougou ». Des « drones civils, utilisés, par exemple, par des photographes ou par le grand public ». Et un chercheur interrogé par le journal poursuit : « on y attache des grenades artisanales, c'est-à-dire des explosifs improvisés. Pour les déclencher, il suffit d'utiliser un téléphone portable connecté » et d'activer le mécanisme. Et cette méthode relativement récente est déjà prisée des groupes terroristes : Le Monde explique ainsi que d'après un récent rapport, « plus de 30 attaques confirmées impliquant des drones » ont été recensées depuis septembre 2023, dont 24 rien qu'entre mars et juin 2025. Dans ce contexte, les propositions américaines sont « alléchantes », reconnaît Aujourd'hui au Faso, et ont reçu une « oreille attentive », notamment de la part du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, « qui a ainsi parlé de partenariat gagnant-gagnant », pointe le quotidien. À lire aussiMali: attaques jihadistes près de Bamako, Mahou et Tessit, frappes de drone de l'armée près de Kidal L'enjeu des intérêts américains L'Essor le dit lui-même : cette relation relancée devrait permettre le « souci [du] respect et [de l']intérêt mutuel ». Washington oublie rarement de tirer son épingle du jeu, rappelle Aujourd'hui au Faso, selon qui « avec Trump, tout part et finit en business : les intérêts de la grande Amérique ne sont pas loin ». Or, depuis la perte de leur base au Niger, Washington a perdu ses yeux dans la région… d'où ces négociations « pour obtenir de nouveau un tel observatoire sécuritaire ». Et puis, il y a le volet économique, surtout connaissant « le sous-sol très riche » du Mali. L'Essor en a d'ailleurs conscience, lui qui parle de « l'aubaine » que représenterait, pour les États-Unis, une telle collaboration. Mieux vaut donc rester sur ses gardes : « il faudra lire entre les lignes, ausculter, jauger, (…) ce que le Sahel gagne à travers toutes ces affaires, avant leur concrétisation », prévient Aujourd'hui au Faso. D'autant que les domaines concernés restent encore flous : l'Essor se contente de mentionner « une variété de secteurs » dont le journal espère qu'elle « impactera directement l'investissement et le développement au Mali », sans plus de précisions. Alors Le Matin appelle, lui aussi, à la prudence : même si les accords économiques et le soutien sécuritaire promis par les États-Unis sont tentants, « une indépendance économique relative [est] nécessaire pour éviter les pressions extérieures » et « limiter la dépendance aux puissances étrangères ».
Pas moins de 81 candidatures enregistrées pour la présidentielle d'octobre : une « inflation record », pour Jeune Afrique, une « pluie de candidatures », selon Cameroon Tribune, ou une « augmentation inédite », chez le Journal du Cameroun. Quel que soit le terme choisi, tous s'accordent à le dire : un nombre particulièrement élevé de personnalités se verraient bien sûr le fauteuil présidentiel. Et des vocations se sont révélées jusqu'à la dernière minute ou presque : Cameroon Tribune raconte ainsi comment la direction générale des élections a vibré toute la journée de lundi au rythme des dépôts, dans « une véritable ambiance de ruche », alors que « pas moins d'une vingtaine de personnalités, candidats et mandataires de candidats, ont pris d'assaut les lieux ». Face à ce nombre qu'il juge carrément « exorbitant », Aujourd'hui au Faso s'interroge : « Faut-il en rire, ou se lamenter ? ». Et surtout, « tous sont-ils vraiment présidentiables ? ». À cette question, JA a une réponse toute trouvée, puisque pour le magazine, il y a « une certitude : très peu [de dossiers] seront validés ». Et le Journal du Cameroun rappelle ainsi qu'en 2018, sur « 28 candidatures déposées à l'étape initiale, (…) neuf ont été » approuvées. Or, cette année, le couperet pourrait être encore plus tranchant : « le législateur camerounais a multiplié les mesures visant à faire disparaître les candidatures fantaisistes », rappelle ainsi JA, grâce notamment à de strictes conditions financières. À lire aussiCameroun: le nombre record de candidatures à la présidentielle fait débat Des profils extrêmement variés « Ancien chef de gouvernement, ex-ministres, hommes ou femmes d'affaires, pour certains de jeunes loups de la politique, d'autre des dinosaures bien installés », comme Paul Biya, Maurice Kamto ou Cabral Libii, énumère Jeune Afrique, c'est bien simple : « jamais, au Cameroun, pareille diversité n'avait été observée dans les dossiers de candidature déposés devant les instances électorales » pour la présidentielle. Une seule constante relie l'immense majorité de ces personnalités : ce sont quasiment tous des hommes, puisque, note le Journal du Cameroun, « les candidatures masculines dominent, avec 74 figures au compteur » pour seulement sept femmes, dont six tentent leur chance pour la première fois. Comment analyser cette flambée ? Le titre camerounais estime qu'on pourrait y voir « l'impatience de certains citoyens à voir enfin une alternance au sommet de l'État », après plus de quatre décennies sous la houlette d'un Paul Biya allant sur son 93ème anniversaire. Mais cette explosion indique surtout « l'instabilité et les fissures de la démocratie camerounaise », juge le journal. D'autant qu'on observe de multiples candidatures au sein de plusieurs partis, qui « dévoilent leurs discordances ». Voilà, ironise Aujourd'hui au Faso, « une opposition en désordre de bataille ». Mais qui pourrait rentrer dans les rangs après le passage au « tamis » de l'Elecam : rendez-vous le 2 août pour connaître la liste provisoire des candidatures officiellement reconnues. À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: près de 80 dossiers de candidatures ont été déposés Nouveau retrait d'une instance internationale pour les États-Unis Du Donald « Trump tout craché » soupire Le Pays : Washington se retire de l'Unesco, comme elle l'avait déjà fait en 2018, lors du précédent mandat du magnat. Pourquoi ? En raison d'un « prétendu parti pris contre Israël » et d'une « orientation idéologique jugée incompatible avec [la] politique étrangère » américaine, dénonce Actu Cameroun. « Tout le monde est donc prévenu », s'agace Le Pays : l'administration Trump « ne cautionne pas toute mesure ou décision qui va à l'encontre de [son] chouchou Israël, (…) et tous ceux qui l'ont osé en ont pris pour leur grade ». C'est aussi une attaque de plus contre les instances internationales, après le démantèlement en début d'année de l'USAID et ses conséquences dramatiques. Le Monde Afrique se penche mercredi matin sur le cas de Madagascar où, dans l'ouest, écrit le quotidien, « un millier de paysans » ont été « abandonnés, après le retrait de l'aide américaine ». Une décision politique, administrative, mais bien concrète pour la population, comme ce paysan qui, raconte le journal, « ignore qui est Donald Trump, mais sait qu'au mois de février, tout, pour lui, s'est arrêté : la promesse d'une maison en dur, des semences pour cinq ans, des engrais, du matériel agricole » mais aussi « le centre de santé et l'école pour ses enfants ». Des promesses qui l'ont attiré, lui et des centaines d'autres paysans, dans cette province malgache. Le deal était simple : quitter l'aire protégée où il était installé, grâce à une opération de relocalisation financée par USAID, pour mettre fin à la déforestation. Les déménagements ont eu lieu, la sensibilisation aussi, puis plus rien, conclut, amer, ce paysan : « ils nous ont annoncé la coupure des financements. Et ils ont disparu ». À lire aussiLes États-Unis annoncent leur retrait de l'Unesco, une décision «regrettable» pour l'organisation
Ce lundi 21 juillet aurait pourtant dû être un jour de fête, ou au moins à marquer d'une pierre blanche, pour le Parti démocratique gabonais de l'ancien président Ali Bongo : une véritable « réunion stratégique » était prévue, rappelle Gabon Media Time, « visant à relancer la dynamique interne » de la formation, « en prélude aux échéances électorales à venir ». Dit plus clairement, abonde Le Pays, l'ex-parti au pouvoir « tente de se réorganiser pour son grand retour dans une arène politique en pleine recomposition ». Affaibli par le coup d'État à l'encontre d'Ali Bongo en 2023, la formation ambitionne de revenir sur la scène politique, bon an mal an. Mais elle n'est pas la seule, note Gabon Review : « l'homme que l'on croyait politiquement défait, effacé, exilé à jamais dans les marges de l'histoire nationale, revient. » Car Ali Bongo a annoncé, en fin de semaine dernière, reprendre la présidence du parti, de Londres, où il vit désormais. À lire aussiGabon: les cadres pro-Bongo et la nouvelle direction du parti se disputent le contrôle du siège du PDG Les crispations éclatent au grand jour Les crispations se sont alors éclatées au grand jour et cela s'est particulièrement vu ce lundi, lorsque les fidèles d'Ali Bongo, dirigés par son dauphin désigné Ali Akbar Onanga, ont été empêchés de se réunir au siège du parti par la nouvelle direction du PDG, élue lors d'un congrès en janvier dernier et emmenée par Blaise Louembé. L'Union a beau minimiser en parlant d'une « situation (…) incertaine », pour Le Pays, c'est justement certain : la formation est « miné[e] par des luttes intestines qui amènent » même le journal à « s'interroger sur son avenir. » Et Gabon Actu va dans le même sens : le parti « apparaît plus que jamais divisé. » Or, le PDG ne peut pas vraiment se permettre de telles querelles internes : à ce stade, il « joue sa survie », martèle Gabon Media Time. Il faut dire, rappelle Le Pays, que la formation a déjà été « beaucoup fragilisé[e] » par l'après coup d'État, lorsqu'elle a subi « une véritable saignée avec des démissions en cascades. » Plusieurs cadres, « et pas des moindres », insiste encore le titre burkinabè, « n'ont pas hésité à quitter le navire, en le laissant dans le creux de la vague. » En plus de ces défections, « les positions divergentes », les « exclusions réciproques, les réunions concurrentes, les déclarations antagonistes » continuent « d'affaiblir » ce parti historique, opine Gabon Review. À lire aussiGabon: bataille de succession au sein du Parti démocratique gabonais Jusqu'où l'escalade peut-elle aller ? Du Pays à Gabon Review, on emploie le même terme : celui d'une possible « implosion » dont les actuelles tensions ne seraient que les premiers symptômes. Même analyse pour Gabon Actu pour qui « la bataille du siège » lundi « semble à s'y méprendre n'être que la face visible de l'iceberg », qui pourrait bien « préfigure[r] une autre bataille, sur le terrain judiciaire cette fois-ci, au bout de laquelle l'ancien parti au pouvoir pourrait sortir complètement exsangue et groggy ». Pour le journal, ce contexte « hypothèque toutes chances de participation du PDG aux prochaines échéances électorales », prévues cette année. Mais en réalité, analyse Gabon Review, l'enjeu est ailleurs : « il se situe dans le temps long ». Et c'est peut-être le fruit d'une tactique mûrement réfléchie par Ali Bongo : s'agirait-il, s'interroge le journal, d'une « stratégie pour peser à nouveau sur le destin national ? » Pour Le Pays, il y a lieu de le penser : « la volonté de Bongo-fils de garder la haute main sur son parti dans l'espoir de maintenir son influence sur la scène politique gabonaise » est « la preuve (…) qu'il est loin d'avoir digéré sa perte de pouvoir, encore moins d'en avoir fait le deuil », diagnostique le titre. Car parmi les multiples scénarios possibles, il y en a un, imagine Gabon Review, dans lequel, « à la faveur d'un affaiblissement du pouvoir central, d'une faille institutionnelle, ou d'un retournement d'alliances, l'ancien président pourra redevenir acteur, sinon roi ». Faute d'avoir conservé le pouvoir, Ali Bongo tente au moins « d'en garder la matrice », croit savoir le journal, qui conclut : « Ali Bongo n'a peut-être pas dit son dernier mot ».
Un document de plus paraphé ce week-end après l'accord scellé à Washington le 27 juin entre Kinshasa et Kigali. « La quête de la paix dans l'est de la RDC avance donc sur deux fronts distincts, mais complémentaires », souligne Econews. Le texte conclu au Qatar ouvre la voie à un cessez-le-feu, mais, selon le média congolais en ligne, la « population de l'est, épuisée par des années de violence, observe ces développements avec un mélange d'espoir et de méfiance ». « Les Congolais doivent rester lucides et se dire que cet accord ne guérira pas en un jour les plaies béantes de Goma ou Bunagana », prévient aussi Le Pays. Un accord à transposer sur le terrain Econews, encore, rappelle que « les précédents accords ont échoué en raison du manque de suivi ». « Ces accords de paix sont comme des papillons, beaux et éphémères », prophétise Le Pays, « le plus souvent écrasés sous les bottes de la cupidité et des ambitions démesurées des prédateurs ». D'ailleurs, le journal congolais Le Potentiel grince : « les véritables gagnants dans cette affaire sont les États-Unis », comédiateurs dans ce conflit donc avec le Qatar. « Sans tirer un seul coup de feu, ils obtiennent un accès stratégique à une part importante des minerais du Congo contre une promesse de paix. Une paix monnayée, floue, sans véritable levier de transformation pour les populations », souffle le quotidien de Kinshasa. La situation au Sahel au cœur d'une rencontre entre la presse et Abdelmajid Tebboune Selon Dernières infos d'Algérie, le dirigeant a « rassuré » à propos de la menace que peut représenter la crise sécuritaire au Sahel, insistant sur « la grande expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme ». « Le pays a beaucoup aidé les frères maliens à surmonter la crise et reste disposé à le faire », mais l'Algérie refuse la présence de mercenaires russes à sa frontière a averti le président Tebboune. Les combattants de Wagner, et maintenant ceux de l'Africa Corps ont toujours « irrité » Alger rappelle TSA. Le Matin d'Algérie note en revanche les nombreuses lacunes d'un « pathétique monologue » du président Tebboune, dans un « exercice de communication bien huilé ». Aucune question sur les conséquences dans les relations avec Moscou, rien non plus sur les accusations de certains acteurs maliens qui reprochent à l'Algérie une certaine complaisance à l'égard de réseaux jihadistes opérant dans la région. Des mercenaires africains engagés par la Russie en Ukraine El Pais commence par évoquer le sort d'un Nigérian, il s'appelle Oluwagbemileke Kehinde. Il a été engagé comme par la Russie où il était venu faire ses études il y a quatre ans et a été capturé il y a quelques jours par l'Ukraine. Son cas est loin d'être isolé, Moscou promet à des Africains de travailler pour l'armée russe loin du front. L'offre est alléchante : « 2 000 euros par mois et un passeport russe », liste El Pais, mais en quelques semaines, « l'appât qui les a poussés à signer un contrat se transforme en cauchemar ». Ils sont alors envoyés dans des assauts massifs, meurent ou sont faits prisonniers. Comme le Nigérian Kehinde, des centaines de ressortissants de dix pays africains se sont retrouvés pris au piège, sauf qu'ensuite « ni la Russie, ni leur pays d'origine ne les réclament ». D'ailleurs, selon les archives de la diplomatie ukrainienne consultée par le média ibérique, seule Lomé s'est préoccupé du sort de ses ressortissants captifs.
« Jour de vote sous haute surveillance dans un climat calme, mais tendu », titre Ici Lomé. « Le pays ayant connu en juin une vague de manifestations réclamant le départ de Faure Gnassingbé, dont la famille règne depuis près de soixante ans sur le pays », poursuit le journal. Les Togolais étaient appelés aux urnes pour élire 1527 conseillers municipaux dans 117 communes. Jeudi, dans les rues, « les boutiques étaient ouvertes, les marchés animés (…), les activités économiques ne semblaient pas perturbées par le scrutin ». Aucune tension non plus dans les « anciens bastions de l'opposition », le calme ambiant contrastait avec « les appels à la mobilisation lancée par le Mouvement du 6 juin », rapporte toujours Ici Lomé. « Une ambiance sereine relevée aussi bien par les acteurs politiques que par les observateurs », note également Republic of Togo. « À Lomé comme dans d'autres centres urbains, la participation est restée timide », constate de son côté Togo Breaking News. Ce qui témoigne selon le titre d'un « désintérêt relatif ou d'un engouement discret malgré les enjeux liés à la gouvernance locale ». « La qualité d'une élection ne se mesure pas uniquement à son taux de participation, écrit Republic of Togo, mais aussi à sa transparence, sa régularité et sa capacité à refléter la volonté populaire ». Les résultats provisoires sont attendus dans les jours à venir. Au Sénégal, une page historique s'est tournée « L'armée française quitte officiellement le Sénégal », écrit Dakaractu. L'escale aéronautique militaire, située à l'aéroport et le camp Geille, ont été restitués aux autorités sénégalaises. « Le transfert de ce camp, haut lieu de la coopération franco-sénégalaise marque la fin de la dernière base militaire permanente dans le pays ». Un événement « chargé de symboles », poursuit le titre. Mais « derrière les discours protocolaires transparait une vérité amère : la France quitte l'Afrique de l'Ouest sous pression, contrainte d'admettre que sa présence militaire n'est plus la bienvenue », poursuit Dakaractu. « Ce retrait est bien plus qu'une simple reconfiguration militaire, analyse Afrik.com, il scelle la fin d'une époque où la France conservait un ancrage stratégique au cœur de l'Afrique de l'Ouest... Pour les autorités sénégalaises, c'est un acte de souveraineté retrouvé ; pour Paris, une volonté affichée de faire évoluer son rôle sur le continent ». « Il ne s'agit pas d'une rupture à l'image de celle intervenue dans l'espace de l'Alliance des États du Sahel » avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pointe Aujourd'hui au Faso mais « ce départ voulu par les nouveaux dirigeants sénégalais va ouvrir la voie à un nouveau paradigme dans la coopération entre l'ancienne puissance coloniale et ses ex-colonies bien qu'il s'agisse d'un "partenariat rénové" comme l'a souhaité Diomaye Faye ». C'est aussi ce que retient à Paris Le Monde Afrique, « contrairement aux retraits français dans les autres pays du Sahel, ce départ se fait sans rupture entre les deux États ». Les ministres des Finances du G20 en Afrique du Sud « Les pays du Sud global plaident pour une réduction des inégalités », titre Africanews. « Les nations africaines appellent au changement. Les coûts d'emprunt élevés continuent de décourager les investissements et d'étouffer les dépenses publiques dans les domaines de la santé, de l'éducation et des programmes d'infrastructures », rapporte le site internet. « L'Afrique du Sud, qui préside le G20 cette année, a mis l'accent sur la nécessité d'aborder les causes profondes des inégalités économiques mondiales », note Afrik.com. Mais le pays doit composer avec un « contexte tendu, aggravé par les tensions avec les États-Unis », pointe Africaradio. Le secrétaire américain au Trésor, « Scott Bessent était absent, tout comme Marco Rubio, secrétaire d'État, lors des précédentes réunions (…) ce qui fragilise la coordination multilatérale à quelques mois du sommet des chefs d'État prévu à Johannesburg les 22 et 23 novembre.
Plusieurs jours après l'annonce de sa candidature pour un huitième mandat, le président de 92 ans tient toujours la Une de plusieurs journaux… pour sa longévité, déjà : « Projet de société de Paul Biya : mourir au pouvoir » titre ainsi Le Pays ; pour lui demander de tirer sa révérence, parfois, comme dans cette lettre ouverte publiée par le Journal du Cameroun ; pour s'interroger sur l'état de santé du chef d'État sortant, aussi, comme le fait Jeune Afrique, qui questionne « l'implication réelle de Paul Biya dans la campagne ». Pourtant, après plus de quatre décennies au pouvoir, cette nouvelle candidature du chef d'État n'est pas vraiment une surprise… Le Pays l'admet : « on savait que sauf cataclysme, Paul Biya serait candidat à sa propre succession », même si « il avait choisi d'entretenir le flou et de laisser durer le suspense, pour sonder », sans doute, ses proches et plus largement l'électorat. Et Jeune Afrique enfonce le clou : l'annonce était en réalité « attendue depuis la convocation du corps électoral ». Des inquiétudes sur son état de santé Une santé que le Pays qualifie de « chancelante », le journal burkinabè se faisant le relais de ces Camerounais, nombreux selon le site, à « se demander encore si leur président est lucide ». Et Jeune Afrique abonde : « en retrait des préparatifs autour de sa propre candidature, Paul Biya alimente les doutes sur sa capacité à faire campagne et à gouverner ». En témoignent les propos de cette musicienne qui, dans les colonnes du Journal du Cameroun, martèle son « intuition » : « je doute fort, écrit-elle, que ce soit le président qui ait déposé sa candidature ». En réalité, croit savoir JA, c'est plutôt l'entourage du président, animé d'un véritable « activisme », qui est en charge des opérations : « Samuel Mvondo Ayolo [le directeur de cabinet de la présidence] et Ferdinand Ngoh Ngoh [le secrétaire général de la présidence] sont à l'heure actuelle aux avant-postes de la nouvelle candidature de Paul Biya », croit ainsi savoir le titre spécialisé. C'est le même Ferdinand Ngoh Ngoh, continue le journal, qui « poursuit la mobilisation au sein du camp présidentiel » : « après les parlementaires et ministres des différentes régions, l'influent secrétaire général de la présidence reçoit désormais les partis de la majorité ». Au point, d'ailleurs, d'éclipser le parti de la majorité, le RDPC. Mais, quelle que soit l'origine de cette candidature, cela ne change pas le constat : en l'état actuel des choses, pointe Cameroon Online, « ce scrutin pourrait maintenir [Paul Biya] au pouvoir jusqu'à presque 100 ans. » D'où cette question du Pays : après plus de 40 ans de règne, 50 s'il est réélu, « que deviendra le Cameroun après Biya ? » La fève de cacao dans le conflit dans l'est de la RDC C'est une enquête très complète publiée ce matin par Afrique XXI : le cacao, « premier produit agricole d'exportation de la RDC », rappelle le journal, financerait « le chaos ». Car dans le pays, c'est surtout à l'est, autour de la région de Béni, qu'est produite la précieuse fève… qui « attire plus que jamais les convoitises » entre, affirme le site, « les groupes armés (…) et des exportateurs prêts à tout pour augmenter leurs bénéfices ». Et ce en corrompant les agents de l'État notamment : Afrique XXI dénonce ainsi un trafic qui « se chiffre à plusieurs millions d'euros par an, et dont les premières victimes sont les petits producteurs et le fisc congolais », pointe le site. La marchandise circulerait notamment par la rivière Lubiriha, à la frontière avec l'Ouganda. Là-bas, assure l'enquête, la zone est sillonnée par les forces armées congolaises et ougandaises… pour « contrôler » la traversée, certes, mais aussi pour « faciliter » celle de « centaines de personnes et de marchandises qui échappent ainsi aux contrôles douaniers ». Ainsi, selon Afrique XXI, les propriétaires de cacao « négocient des deals » avec les autorités, pendant que « la cargaison reste dans des entrepôts illégaux, dans des maisons d'habitation, sur des chantiers en construction » voire « dans des entrepôts officiellement reconnus ». Puis, de jeunes gens passent la rivière en portant la marchandise sur leur tête, pour quelques centimes d'euros. Selon les informations du journal, les militaires de chaque côté de la frontière, eux, ferment les yeux, moyennant 2 000 francs congolais, ou 1 000 shillings. Les agents sur le terrain deviennent ainsi rien de moins que « les premiers artisans de la contrebande », accuse Afrique XXI. Et l'un des interlocuteurs du journal enfonce le clou : « Pensez-vous vraiment qu'une grande cargaison de cacao (…) peut-être frauduleusement exportée sans qu'aucun service de l'État ne soit au courant ? ».
Les Togolais sont appelés à renouveler leurs 1527 conseillers municipaux ce jeudi, mais l'attention est surtout concentrée sur le désormais nommé « Mouvement du 6-Juin » : il a appelé à la mobilisation, aujourd'hui et demain. C'est le dernier rendez-vous en date, rappelle Le Monde Afrique, d'un « mouvement de contestation qui, depuis début juin, défie le pouvoir de Faure Gnassingbé, » articulé autour du rappeur Aamron devenu « la figure de proue » de ce phénomène après avoir appelé à manifester puis avoir été interpellé dans la foulée. Désormais, détaille le Monde, les manifestants « dénoncent pêle-mêle l'arrestation du rappeur et d'autres personnalités critiques, la hausse du coût de la vie (en particulier de l'électricité), et surtout, la récente réforme constitutionnelle » grâce à laquelle Faure Gnassingbé, en lieu et place de président de la République, est devenu président du conseil… « la nouvelle plus haute fonction exécutive du pays, cette fois sans limite de mandats. » Cela fait vingt ans que le chef d'État est au pouvoir – et avant cela, son père, Gnassingbé Eyadema, a dirigé le Togo de 1967 à 2005. Le pays est donc « ballotté depuis presque 60 ans par un régime de terreur de père en fils, » calcule Ici Lomé, selon qui « les différents scrutins, présidentiels, législatifs et autres, ne furent jusqu'à ce jour que de pures mascarades. » Quant aux partis d'opposition, nés dans les années 1990, poursuit le titre, ils « n'ont connu que répressions faites d'arrestations arbitraires (…) dont les auteurs (…) courent toujours. » Pour le site togolais, il n'y a donc pas d'autre issue : « il faut une révolution de grande envergure, comme des jeunes Togolais nous en donnent l'exemple aujourd'hui, pour faire partir ce régime. » À lire aussiManifestations contre Faure Gnassingbé au Togo: le gouvernement crie à la «tentative de déstabilisation» Il faut dire que les précédentes journées de mobilisation ont été marquées par des violences et les autorités se sont montrées, « impitoyables, » « comme à leur habitude, » estime Le Monde : « la société civile, rappelle le titre, accuse [les forces de l'ordre] d'être responsables de la mort de sept personnes » alors que les autorités évoquent « cinq décès "par noyade" et dénonce[nt] des "tentatives de récupération malheureuses." » Ici Lomé, de son côté, va même jusqu'à parler d'une répression « sauvage. » On craint donc, dans le pays, que les manifestations des deux prochains jours ne soient encore entachées de sang. Togo Presse note que « le gouvernement, dans ses sorties, rassure la population » avec « des dispositions prises pour garantir des élections paisibles », par exemple la fermeture des frontières. Quant au ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara, démissionnaire, mais en charge des Affaires courantes, il défend le gouvernement de toute action disproportionnée dans les colonnes du Point Afrique : « dans un État de droit, l'ordre public doit être préservé, » martèle-t-il, et il faut « préserver absolument cet acquis, » avec « rigueur et fermeté, » tout autant qu'avec « discernement et responsabilité. » Et le ministre appelle chacun à « respecte[r] les règle du jeu démocratique. » À lire aussiTogo: au moins trois morts et des dizaines de blessés dans les manifestations contre le pouvoir Un mouvement flambant neuf Et notamment par sa « structure, sans véritable organigramme » qui, selon Le Monde Afrique, « rend ce mouvement plus difficilement contrôlable. » C'est peut-être d'ailleurs ce que lui reproche le ministre Gilbert Bawara, selon qui « ce ne sont pas des manifestations » et qui assure qu'il y a toujours « de nombreuses activités politiques » dans le pays mais « dans un esprit de respect de cadre réglementaire. » Avec des campagnes sur les réseaux sociaux, des vidéos sur différentes plateformes, et un ton plus radical, le mouvement réussit à faire ce que les partis ne faisaient plus : « mobiliser une jeunesse souvent désabusée par les acteurs politiques traditionnels, » écrit Le Monde Afrique. Ces derniers n'ont donc plus qu'à s'y faire et « tenter de trouver leur place. » Même point de vue pour Ici Lomé qui constate que cette révolution née sur le numérique est « venue prendre de court une opposition togolaise divisée, vivant au jour le jour, et dont chaque leader essaie de tirer la couverture de son côté. » Un opposant interrogé par Le Monde l'assure : « si nous convergeons vers le même objectif, alors c'est tant mieux, » et qu'importe qu' « ils [aient] leur stratégie et nous la nôtre. » Mais Ici Lomé n'y croit pas vraiment : « pour l'opposition traditionnelle, (…) il n'est pas question que des opposants invisibles, ‘non professionnels,' (…) puissent lui damer le pion, en réussissant à mobiliser. » Il faudra bien pourtant, grimace le journal, que chacun y mette du sien pour, enfin, « remettre chacun et chaque institution à sa place, pour que le Togo renaisse pour de bon. » À lire aussiManifestations contre Faure Ganssingbé au Togo: le gouvernement lance des mandats d'arrêt contre le M66
Plusieurs titres du continent s'interrogent, après une prise de parole remarquée du Premier ministre Ousmane Sonko durant le conseil national du Pastef, le parti des deux hommes. Dans cette déclaration, rapporte L'Observateur Paalga, « il accuse le chef de l'État de ne pas avoir suffisamment d'autorité et de ne pas le protéger, lui », face aux critiques dont il a été la cible. Le Premier ministre, poursuit le journal, « appelle donc [le président] à prendre ses responsabilités et à le laisser gouverner. » C'est la première fois, note le Pays, que l'un des deux membres de ce tandem « bris[e] le pacte tacite de retenue » qui les liait, « en exposant publiquement ses frustrations face à ce qu'il considère comme une passivité présidentielle. » À tout le moins, il y a donc « de l'eau dans le gaz », renchérit L'Observateur Paalga, qui se demande « si l'explosion aura lieu » mais constate surtout « que les deux têtes de l'exécutif ne sont pas sur la même longueur d'onde sur bien des sujets. » À lire aussiSénégal: Ousmane Sonko s'en prend à Bassirou Diomaye Faye dans un discours Des différends sur le fond plutôt que sur la forme C'est en tout cas l'analyse de SenePlus, qui fonde son raisonnement sur les propos, il y a quelques mois, du poète Amadou Lamine Sall : selon lui, puisque « Senghor avait dit que pour être président au Sénégal, il faut être un saint ou un héros. » Sous ce prisme, Diomaye Faye serait le saint et Sonko, « le rebelle, l'orage et l'ouragan », et donc « le héros. » Un chef de gouvernement « volcanique », véritable « tribun », abonde le Pays, face à un chef d'État qui serait « l'incarnation d'une alternance apaisée. » Sauf que, tout calme qu'il soit, Bassirou Diomaye Faye « est loin d'être une caisse de résonance des désirs de son Premier ministre », pointe SenePlus, et c'est peut-être bien ce qui agace Ousmane Sonko : il est le patron du PASTEF, et pourtant ; « il n'est pas le maître du jeu dans le gouvernement », estime le journal sénégalais. L'Observateur Paalga va un cran plus loin : « pour un peu, on croirait que Sonko n'a toujours pas digéré le fait d'avoir cédé sa place à Diomaye Faye », option à laquelle il s'est résolu après ses déboires judiciaires. Depuis, c'est comme si, juge le journal, « il trainait cela comme une blessure narcissique dont il n'arrive pas à guérir. » Dans ces conditions, difficile d'imaginer jusqu'où ira ce duo, d'autant que, rappelle enfin le journal burkinabè, « le fauteuil présidentiel n'est pas un banc où tout le monde peut s'asseoir », et « il est toujours plus facile de prendre le pouvoir à deux que de gouverner » de cette manière. À lire aussi[Vos réactions] Sénégal : des tensions au sommet de l'État ? Le Tigré éthiopien à la Une de la presse également La guerre entre les rebelles de cette région du nord du pays et le gouvernement central s'est achevée il y a près de trois ans, mais le Tigré en porte encore les cicatrices. Prêtes à se rouvrir, à en croire Afrique XXI : sur le papier, le conflit est fini ; sur le terrain pourtant, relate un ancien membre des TPLF, « il y a des soldats partout, même si on ne les voit pas. » Et pour cause, précise le journal : « les forces amharas n'ont pas quitté l'ouest de la région, tandis que l'armée érythréenne a élu domicile dans le nord-est, » et c'est sans compter, donc, les soldats tigréens. Un climat qui empêche la population de prendre le chemin du retour : « plus de 1 million de déplacés et des dizaines de milliers de réfugiés n'ont toujours pas pu rentrer chez eux. » De nombreuses femmes parmi ces déplacés Le Monde Afrique s'intéresse ainsi aux 120.000 femmes victimes de viol pendant le conflit, « soit une femme tigréenne sur dix. » Ces violences ont eu lieu, parfois, raconte la fondatrice d'un centre d'aide, « dans des églises, avec l'assentiment du prêtre », de sorte que les victimes « sont persuadées que leur viol a été commis selon la volonté de Dieu. » Parfois, aussi, les témoignages relatent « des actes de torture » qu'on ne détaillera pas à l'antenne, mais dont le but est clair, selon une chercheuse citée : « rendre les femmes stériles, donc empêcher la communauté tigréenne de s'agrandir », le tout dans « un esprit de revanche, toujours intact plus de vingt ans après la fin de la guerre entre l'Ethiopie et l'Erythrée » - entre 2020 et 2022, les soldats érythréens se sont battus aux côtés de l'armée fédérale. Et maintenant que la guerre est finie, il faut, pour les victimes, faire face à « la réticence des autorités (…) à ouvrir les yeux sur ce fléau » car, dénonce une activiste, « ce serait reconnaître l'implication de leurs soldats » dans ces violences. Alors, malgré le manque de reconnaissance, malgré surtout le manque de fonds, les associations d'aide aux victimes poursuivent, sans relâche, leur travail. Après tout, soupire l'une d'elle : « si on s'arrête, qui s'occupera des survivantes ? » À lire aussiEn Éthiopie, la difficile reconstruction de milliers de femmes victimes de viols au Tigré: «je n'ai plus rien pour vivre»
Ce sont avec ces mots célèbres de Muhammadu Buhari que le Guardian rend un ultime hommage à l'ancien président, décédé hier, dimanche, à 82 ans. L'ex-chef d'État était « une figure centrale dans l'évolution militaire et démocratique du pays », juge le quotidien. D'abord soldat, chef de guerre, gouverneur militaire puis putschiste avant, vingt ans plus tard, de devenir président… Sa mort « annonce la fin d'un chapitre de l'histoire politique du Nigeria, » renchérit le Vanguard, un chapitre marqué « par la dualité de son service, d'abord en tant que chef d'État militaire entre 1984 et 1985, puis en tant que président démocratiquement élu, » entre 2015 et 2023. Et cette contradiction, selon le Sun, définit en réalité toute la vie de l'ancien chef d'État, « dont l'héritage est puissant bien que controversé. » Les uns, poursuit le quotidien, « saluent son intégrité, sa discipline et son dévouement à l'unité du Nigeria. » Les autres, au contraire, « dénoncent les difficultés économiques, les inquiétudes concernant les droits humains, et les promesses non tenues. » Mais ce qui dérange surtout, selon le Guardian, c'est cette sévérité, sa « gouvernance rigide, et sa distance face aux levées de boucliers publiques, » pendant la crise « End SARS » (pour Special Anti-Robbery Squad, la brigade spéciale anti-braquage]contre les violences policières), en 2020. À lire aussiNigeria: la solidarité s'organise en ligne pour soutenir les manifestations Un président de plus en plus éloigné de la population Une distance illustrée par cette citation que reprend le Vanguard : « les jeunes nigérians veulent juste s'asseoir et ne rien faire. » Une remarque que la jeunesse a vue comme « minimisant leurs difficultés dans un climat économique difficile », rappelle le journal, et qui a « dévoilé la déconnexion générationnelle entre le pouvoir et la jeunesse, majoritaire », dans un pays où les deux tiers de la population a moins de 25 ans. En réalité, tance Le Monde Afrique, « son logiciel de pensée nationaliste semble usé, n'intégrant pas les aspirations » de jeunes Nigérians et Nigérianes que « Buhari ne parvient pas à comprendre, donc à satisfaire. » Autre facteur de division dans un pays aussi vaste qu'ethniquement riche, pour certains, l'ancien président est aussi coupable de « favoritisme envers les gens du Nord », dont il est lui-même originaire, écrit le Sun. Il faut dire, illustre le Monde, que l'ex-chef d'État avait pour habitude de confier « les postes les plus stratégiques, notamment sur le plan sécuritaire, à de vieux militaires originaires du nord. » Pour autant, depuis l'annonce de sa mort hier, de très nombreuses figures politiques du pays lui rendent hommage – car, conclut le Guardian, qu'il soit admiré ou détesté, « même ses opposants les plus durs l'admettent : [Muhammadu Buhari] a laissé une marque indélébile. » À lire aussiMuhammadu Buhari, ancien président du Nigeria, est mort à l'âge de 82 ans Un autre dirigeant du continent à la Une des journaux Le président camerounais Paul Biya, qui a levé le suspense hier, en annonçant sa candidature à la présidentielle du mois d'octobre. Il n'y a pas vraiment de surprise, c'était plutôt, juge Wakat Séra, un « faux suspense » après plus de 42 ans au pouvoir : il tient « le haut du podium des doyens des chefs d'État en exercice dans le monde. » Après tout, ironise le journal, « il n'est âgé que de 92 ans ! » Le chef d'État a déclaré, sur le réseau social X, ‘répondre à l'appel du peuple camerounais.' D'autres candidats se sont, eux aussi, déclarés, mais « l'opposition peine à présenter un front uni, » souligne Jeune Afrique. Peut-être cette annonce présidentielle fera-t-elle office de moteur : elle « lance » en tout cas « la dernière ligne droite, » estime le magazine tandis que le Pays tient à « saluer le courage et la détermination de l'opposition qui mène un combat difficile, » face à un président qui donne l'impression d'avoir « fermé la porte et avalé la clé de l'alternance. » À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: la certitude d'une candidature de Paul Biya fait divergence au sein du gouvernement
Y a-t-il un malaise à la tête du Sénégal ? Cette question est posée par plusieurs journaux sénégalais, et notamment par Dakar Actu, qui précise : « Sonko hausse le ton sur Diomaye ». « Lors d'une réunion du Pastef, hier, le Premier ministre Ousmane Sonko a publiquement exprimé son profond désaccord avec le président Bassirou Diomaye Faye, évoquant une situation de plus en plus tendue dans les hautes sphères du pouvoir », poursuit Dakar Actu. « Alors que ses détracteurs demandent sa démission du gouvernement, le Premier ministre a profité de l'installation du conseil national du parti Pastef, pour mettre les choses au clair » annonce de son côté Le Soleil. « À travers une déclaration ferme et sans équivoque, il a réaffirmé sa légitimité à la tête du gouvernement et son engagement dans l'exercice du pouvoir », déclarant notamment : « je ne démissionnerai pas, je n'irai nulle part ». Sénégo, de son côté, précise que « le Premier ministre a profité de l'installation officielle du Conseil national du parti Pastef, pour critiquer la tolérance du président Bassirou Diomaye Faye, face à certains comportements. Il estime que le pays souffre d'un problème d'autorité ». Médias et démocratie Le Sénégal, où un chroniqueur de télévision, Badara Gadiaga, a été placé en garde à vue, accusé de « discours contraire aux bonnes mœurs ». Et l'on va reparler d'Ousmane Sonko. La garde à vue de Badara Gadiaga n'est pas passée inaperçue, aux yeux d'Afrique.com qui fustige « la dérive répressive d'un pouvoir qui s'annonçait révolutionnaire ». « Le journalisme d'enquête et les médias indépendants, autrefois considérés comme un pilier de la démocratie sénégalaise, subissent de plein fouet cette régression », accuse Afrik.com qui énumère : « des arrestations arbitraires, des interrogatoires à répétition, des menaces à peine voilées contre des organes de presse ou des journalistes connus pour leur indépendance : tout semble indiquer une volonté de verrouiller l'espace médiatique ». Et ce n'est pas tout, poursuit Afrik.com. « Ousmane Sonko qui fut un tribun de la liberté, n'hésite plus à dénoncer publiquement ceux qui s'opposent à lui comme étant des « saboteurs », « des ennemis de la nation » voire « des reliquats de l'ancien régime ». Afrik.com signe un éditorial sans concession, et questionne encore « ce revirement soulève une question fondamentale : Ousmane Sonko croyait-il réellement aux principes démocratiques qu'il proclamait, ou les utilisait-il uniquement comme des leviers pour accéder au pouvoir ? » Répression et interrogations au Togo… C'est à la Une d'Afrique XXI, qui titre : « Derrière la répression, un clan de plus en plus divisé » . « Depuis début juin » rappelle le site d'information, « des manifestations spontanées ont éclaté pour demander la libération du rappeur Aamron, dénoncer la gouvernance du pays et obtenir le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 ». Faure Gnassingbé qui le 3 mai dernier est devenu officiellement le président du Conseil, « sans limite de mandat ». « Le verre était plein », commente Kodjo, conducteur de taxi-moto interrogé par Afrique XXI. Et le journal en ligne précise que, « même au sein du parti présidentiel, l'Union pour la République, certains aspects du changement de régime ont eu du mal à passer ». « La tension a surtout pris de l'ampleur après la sortie de Marguerite Gnakadè, l'ex ministre de la Défense, qui a publié en mai dernier, une tribune feutrée mais avec un ton offensif », explique Afrique XXI. Dans cette tribune, elle estimait notamment que « trop souvent, le peuple togolais est réduit au silence et qu'il était temps que sa volonté soit respectée ». Mais pour l'heure, Faure Gnassingbé résiste. Afrique XXI le compare « à un sphinx qui a toujours su renaître de ses cendres après chaque poussée de fièvre politique, soutenu par les forces de l'ordre qui lui ont de nouveau fait allégeance le 3 mai » s'appuyant aussi sur « les divisions entre opposants ou membres de la société civile. Tandis qu'il reste bien souvent épargné par les condamnations à l'international, en premier lieu de la France, qui a toujours soutenu la famille Gnassingbé », conclut Afrique XXI.
C'est « le défi de Doha », avec cette interrogation de Jeune Afrique : « Kinshasa et le M23 peuvent-ils trouver un accord ? ». Il y a une semaine, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont trouvé un accord, sous la houlette américaine ; à présent, raconte le magazine, « un nouveau round » de discussions va avoir lieu, « cette fois entre les autorités congolaises et les rebelles du M23, que soutient le Rwanda ». Avec un objectif que rappelle Actualité.cd : « aboutir également à la signature d'un accord de paix » pour « mettre fin aux hostilités dans l'est de la RDC ». Une perspective à laquelle le New Times, au Rwanda, ne croit pas vraiment : « aucun texte final n'est prêt à être signé au Qatar, contrairement à ce que prétendent les réseaux sociaux », a affirmé au journal un porte-parole des rebelles. Ces derniers multiplient les prises de parole publique, dont une conférence de presse la semaine dernière au cours, relate Jeune Afrique, ils « ont énoncé une série de ‘mesures de confiance' censées faciliter la suite des discussions » - dit autrement, des doléances pour la suite du processus… L'AFC-M23 « n'a pas l'intention, alors qu'il a eu l'avantage sur le terrain militaire, de subir la discussion », juge une source diplomatique auprès du site spécialisé. Rien n'est encore fait Certes, « les Étasuniens ont forcé tout le monde à jouer carte sur table ». Pour autant, « les deux protagonistes poursuivront-ils dans cette voie ? ». Rien de moins sûr pour Afrique XXI, qui rappelle, pessimiste, que « la réalité a d'autres facettes ». D'autant que, dans l'accord de principe signé la semaine dernière, « aucune mesure contraignante ne semble avoir été prise à l'encontre » de l'AFC-M23, ni pour les forcer à faire preuve de bonne foi, ni sur la gouvernance des territoires conquis, gérés « avec la brutalité d'une force d'occupation ». Et puis, insiste encore le journal, le président congolais Félix Tshisekedi « a besoin d'un succès diplomatique à son actif et les apparences d'un accord pourraient lui suffire ». Des turbulences pour le clan présidentiel Plusieurs proches de Félix Tshisekedi sont attaqués en justice en Belgique. Un dossier « lourd de plus de cinquante pages » raconte l'Observateur Paalga, après le récent rapport d'une ONG dans lequel « il était question d'une prédation du clan Tshisekedi, dont une dizaine de membres posséderaient des exploitations minières au Katanga », explique le journal. « Sale temps pour le régime Tshisekedi ! » renchérit le Pays… Car cette situation, juge le journal « pointe directement du doigt la gouvernance du successeur de Joseph Kabila, qui promettait pourtant de faire dans la rupture ». Un scandale dont le chef d'État se serait bien passé, lui qui « ne sait déjà pas où donner de la tête avec la grave crise sécuritaire dans l'est du pays ». Entre « un contexte sociopolitique continuel conflictuel » et « une gestion jugée chaotique », la situation « n'est guère reluisante… » et à des milliers de kilomètres de là, soupire Afrique XXI, « depuis Bukavu, Goma, Masisi, Kalehe, loin des joutes diplomatiques, un seul cri nous parvient : ‘et nous, maintenant ? qu'allons-nous devenir ?' » À la Une également, la situation tragique au Darfour En un peu plus de deux ans de guerre au Soudan, le conflit a déplacé 11,3 millions de personnes, et les camps de déplacés sont surchargés. Particulièrement donc le Darfour du nord, qui « abrite 18% du nombre total de personnes déplacées » du pays, explique le Monde Afrique. Les besoins en nourriture, énormes, sont difficilement satisfaits : « l'acheminement de l'aide jusqu'au Darfour est un véritable défi logistique. Les chaînes d'approvisionnement évoluent avec le déplacement de la ligne de front », mais aussi au gré des autorisations de transit, et des blocages des routes. Et, ajoute le quotidien, « à l'urgence alimentaire s'ajoute le risque sanitaire », car la surpopulation des camps « favorise la propagation des maladies » avec le risque notamment d'une épidémie de choléra. Et pour encore compliquer la situation, il y a le « manque de protection apporté aux infrastructures de santé » et « la diminution de l'aide publique au développement ». D'ici la fin de l'été, conclut le Monde, « le programme alimentaire mondial prévoit la rupture de plusieurs canaux d'approvisionnement », aggravant encore ce qui ne peut plus qu'être appelé « une tragédie humanitaire ».
« Qui l'eût cru ? Donald Trump qui s'intéresse subitement aux intérêts africains ! ». Ce cri de surprise feinte, voire ironique, c'est celui du Pays aujourd'hui, alors que le chef d'État s'apprête à accueillir cinq homologues du continent pour parler économie et commerce : le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Gabonais Brice Oligui Nguema, le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Libérien Joseph Boakaï. Dernière étape en date d'une séquence décidément très africaine pour les États-Unis, puisque le journal burkinabè rappelle que, fin juin, « l'administration Trump avait réuni plusieurs chefs d'État et de gouvernement à Luanda en Angola » et qu' « il se dit également qu'un sommet plus large est prévu pour se tenir en septembre ». Au Gabon, l'Union, se félicite de cette réunion, véritable témoignage, selon le quotidien proche du pouvoir, « de la volonté de l'administration Trump d'institutionnaliser des partenariats gagnant-gagnant, (…) loin de toute forme d'aide ou d'assistance ». Une coopération équilibrée, vraiment ? Le Pays n'y croit pas trop… et Aujourd'hui au Faso non plus, avec cette interrogation : « pourquoi le choix de ces cinq pays, lesquels ont sans doute un partenariat avec l'oncle Sam, mais pas gigantesque au point d'être préférés par exemple à la RDC, au Rwanda ou au Kenya ? ». Pour Le Pays, si le président américain se met à courtiser ces États « qu'il a royalement ignorés au cours de son premier mandat », c'est que « quelque chose a changé » … tout simplement, juge le journal, Donald Trump a compris qu'il « pouvait faire de bonnes affaires avec l'Afrique ». Contrebalancer la montée en puissance des Brics Brics qui se sont, eux aussi, réunis cette semaine. Or, rappelle Aujourd'hui au Faso, ce regroupement informel est « l'alternative au mastodonte du système occidental et américain, » qui « essaie de se frayer un chemin »… Particulièrement face à un chef d'État « qui rythme la géopolitique mondiale » entre autres grâce à des « sanctions douanières punitives sur l'acier, les métaux [ou] le numérique ». Sanctions qui visent tout particulièrement l'Afrique du Sud… Et pour Jeune Afrique, il ne faut pas s'y tromper : cet « acharnement » pourrait bien, justement, « s'expliquer par l'appartenance [de Pretoria] au groupe des Brics », qui organisait son sommet juste avant que le couperet ne tombe. Le quotidien sud-africain Mail & Guardian met toutefois en garde contre toute position de victime : « la faute ne peut pas être placée uniquement sur les États-Unis ; les pays des Brics devraient aussi se regarder dans le miroir, et évaluer comment approfondir leurs interactions commerciales », actuellement limitées, juge le journal, « par les droits de douane prohibitifs qu'ils s'imposent les uns aux autres ». Qu'ils le veuillent ou non, ils n'ont pas le choix : « la posture ferme adoptée par les autorités américaines nécessite cette approche, qui est (…) vitale pour la durabilité à long terme des Brics ». Et Aujourd'hui au Faso ne dit pas autre chose : « c'est bien, ces grandes entités pour contrer le diktat des pays puissants, mais le continent devrait d'abord muscler des organisations telles l'Union africaine » pour faire valoir ses propres intérêts, face aux intérêts individuels des uns et des autres, car « le tout n'est pas égal à la somme des parties ». De nouvelles relations au détriment d'un partenaire historique L'Europe qui semble reléguée au second plan… D'où cette question de Jeune Afrique : le vieux continent « a-t-il encore un rôle à jouer » sur le sol africain ? À force d'« annonces peu concrètes », de « mauvaises cartes », et de refuser de reconnaître les parties les plus sombres de son histoire, le continent « perd du terrain », analyse l'hebdomadaire. D'autant que, sans chef d'orchestre et sans partition, l'Europe joue des « polyphonies inaudibles » et « donne l'impression d'hésiter » en n'étant plus ni « puissance militaire assumée, ni modèle politique envié, et sans soft power unifié ». Bref, l'Europe « prétend encore jouer le rôle de partenaire principal », alors même qu'elle risque, assène enfin l'hebdomadaire, « de sortir de l'histoire qui s'écrit », en se contentant de « "vendre" sa proximité historique ou ses valeurs ». En tout cas, conclut JA, « l'Afrique, elle, n'attend plus : elle choisit, refoule, renégocie ».
Cela fait 35 ans que, tous les 7 juillet, le pays commémore ce jour de 1990, durant lequel une foule immense s'est réunie contre le président Daniel Arap Moï. Plus de trois décennies plus tard, « l'esprit intrépide et sans tribu de Saba Saba a été ravivé chez les jeunes » écrit The Standard, et ce, malgré les tentatives des policiers « qui ont utilisé tout ce sur quoi ils ont pu mettre les mains – fil barbelé, herses, ruban de scène de crime – pour (…) paralyser le mouvement dans la capitale ». Il faut dire que cette année, la date anniversaire intervenait dans un contexte particulier, voire « brûlant et violent, » estime Aujourd'hui au Faso, marqué « depuis un mois » par l'agacement grandissant de « manifestants qui sont vent debout contre le pouvoir (…) qui a imposé des taxes drastiques, et dont les sécurocrates ont multiplié (…) les brutalités contre la population ». Pour le Daily Nation, c'est simple : ce Saba Saba aura été « un rappel brutal du niveau de régression sous la férule de William Ruto ». Le journal kényan s'insurge particulièrement de l'alliance, selon lui « très visible » entre l'appareil de sécurité nationale et « des gangs criminels embauchés » par le pouvoir, une « incursion inquiétante, pointe le quotidien, dans le règne de la terreur et de l'anarchie, antithétiques de la démocratie et du respect des droits de l'Homme ». Accusées, aussi, par la commission kényane des droits humains, les autorités nient fermement d'avoir eu recours à des bandes armées. Le fossé se creuse entre pouvoir et population C'est l'avis du Pays qui pointe que « les manifestations récurrentes » depuis un an, et la mise en place de nouvelles taxes, « sont le signe de la rupture de confiance » entre le peuple et ses dirigeants ; et le Standard renchérit : « la confiance entre les citoyens kényans et les policiers a été totalement épuisée par les récents événements, qui ont attiré la honte sur le pays au niveau international ». Car chaque manifestation, y compris le Saba Saba d'hier, est endeuillée par des dizaines de victimes… Dix morts au moins hier lundi… 19 fin juin… or, tance Le Pays, « la violence aveugle n'a jamais arrêté un peuple déterminé, bien au contraire ». Plutôt que de s'épuiser en dispositifs sécuritaires sophistiqués et en répressions meurtrières, le pouvoir ferait mieux de changer de stratégie et de « trouver des réponses adéquates aux préoccupations » de la population. Et le Daily Nation enfonce le clou : « un jour, ceux dont les mains sont tachées de sang apprendront que le crime ne paie pas ». Des évolutions pour le football féminin sur le continent C'est un article du Monde Afrique qui s'intéresse à cette discipline, à l'occasion de la CAN féminine au Maroc ! « Pas homogène sur l'ensemble du continent », le foot féminin connaît néanmoins « un essor spectaculaire, » s'enthousiasme le quotidien. Et, principal témoignage de cet essor, le nerf de la guerre : l'argent… avec des primes qui ont, raconte le Monde, « augmenté de manière substantielle » puisque l'équipe gagnante « empochera un million de dollars, soit le double de ce qu'avait perçu l'Afrique du Sud » lors de la précédente édition, en 2022. On reste tout de même encore loin des chiffres côté masculin : pour 12 équipes féminines, la CAF distribuera près de trois millions et demi de dollars ; chez les hommes, pour 24 sélections, ce sont 21 millions de dollars distribués. À cela, il faut ajouter un autre problème, pointe le quotidien : « en Afrique, de nombreuses fédérations dépendent plus ou moins, économiquement, des États » - en clair, « le développement du football féminin (…) repose en partie sur les aides publiques ». Or, dans certains pays de culture patriarcale, « il n'est pas rare que (…) la pratique du football par les femmes ne soit pas toujours bien acceptée ». Il n'empêche : le mouvement est enclenché, « sur les 54 fédérations affiliées à la CAF, 47 ont aujourd'hui une sélection nationale 'A' féminine ». La balle est désormais dans le camp des États.
Les proches de l'écrivain franco-algérien attendaient, espéraient, et pourtant : pas de grâce présidentielle pour Boualem Sansal, ce week-end, à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance algérienne. Et ce, quelques jours après que l'auteur a été condamné à cinq ans de prison ferme. Rien d'étonnant, pour Tout sur l'Algérie, qui rappelle que « en vertu du droit algérien, la grâce présidentielle est accordée uniquement aux détenus définitivement condamnés », ce qui n'est pas le cas de l'écrivain, puisqu'il peut se pourvoir en cassation, même s'il a annoncé ne pas le faire. Dans ce cadre, s'interroge Le Monde Afrique, la réaction d'Alger est-elle « une posture de défi » vis-à-vis de la France, qui réclame depuis huit mois la libération de Boualem Sansal, ou est-ce plutôt « une affaire de calendrier renvoyant l'inévitable élargissement [de l'auteur] à une date plus opportune ? » C'est cette deuxième hypothèse que privilégie le quotidien, même si, admet Le Monde, les autorités algériennes « se sont bien gardées d'éclairer sur leurs arrière-pensées ». Et le quotidien va même plus loin : « Tout conduit à penser, veut-il croire, qu'Alger veut crever l'abcès diplomatique, (…) une tâche sur l'image du pays et un carburant idéal » pour les « campagnes anti-algériennes » en vogue dans certains milieux politiques. Mais ce n'est pas la théorie majoritaire dans les médias Le Monde avertissait pourtant : il faut analyser la situation « sans céder à l'illusion » d'un « prétendu acharnement contre l'écrivain ». Mais rien n'y fait : pour Le Point Afrique par exemple, les événements de ces derniers jours marquent rien de moins qu'une « nouvelle étape dans l'affrontement structurel entre la France et l'Algérie », qui se cristalliserait autour de Boualem Sansal et d'un président Tebboune aux airs « d'empereur qui baisse ou lève le pouce dans l'arène d'el Mouradia, faisant ainsi savoir le destin de son prisonnier ». Le Monde a beau rappeler que le régime algérien « est un point d'équilibre précaire et fluctuant » entre l'administration, l'armée et les services, que l'opinion est « hostile » à l'écrivain… Le Point persiste : on serait désormais, selon l'hebdomadaire, dans un « affrontement total » et « frontal ». De quoi donner de l'eau au moulin de Tout sur l'Algérie, qui accuse la droite française de « reprendre [ses] attaques virulentes » contre le pays, malgré une méthode qui « a montré ses limites et qui a contribué à éloigner tout apaisement entre les deux pays ». Qu'importe, pour le Point, c'est certain : « L'affaire Sansal ne fait que commencer. » Dit autrement, et pour reprendre les termes du 360 au Maroc : on est encore loin de la « suite et fin » de cette affaire aux airs de « suite sans fin ». Quel sort pour les familles « déguerpies » en Côte d'Ivoire ? À quelques mois de l'élection présidentielle, l'opposition s'est saisie de cette question. L'occasion pour Jeune Afrique de s'y pencher, dans un long reportage en périphérie d'Abidjan. Ces derniers temps, les opérations de déguerpissement ont été monnaie courante en périphérie de la capitale économique, jusqu'à, rappelle le magazine, « susciter des tensions au sein du RHDP, le parti au pouvoir », en raison « du manque de concertation avec les élus locaux, de la violence des moyens employés, et la plupart du temps, de l'absence de compensation financière ou de relogement » des concernés. Sans que l'on sache, d'ailleurs, leur nombre exact : les autorités parlent de plus de 8 500 ménages affectés, la société civile table plutôt sur 20 000 foyers, écrit le magazine. Au-delà de la méthode, ces évacuations forcées posent une question, insiste Jeune Afrique : celle de « l'aménagement d'Abidjan », particulièrement en pleine saison des pluies, alors que les images de rues inondées fleurissent sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs l'argument mis en avant par les autorités, celui de la salubrité et des dangers posés par les habitations de fortune : « On peut dire que [ces opérations] sont méchantes, mais je les préfère vivants que morts », assène ainsi une ministre.
C'est une « nouvelle menace pour la stabilité », écrit Afrik.com. Le site d'information nous rappelle que le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, affilié à al-Qaïda, « accuse les habitants de Kayes et de Nioro d'avoir collaboré avec l'armée malienne lors d'opérations récentes ». « Dans des messages audios en peul et en bambara », poursuit Afrik.com, « les djihadistes menacent de couper tous les axes routiers menant à ces villes, et promettent de tuer tout homme intercepté sur ces routes ». Ce qui ne va pas sans susciter de nombreuses craintes. Afrik.com énumère : « coupures d'approvisionnement, entrave à la mobilité, pression psychologique sur les populations et défi sécuritaire majeur pour l'état malien (…) Le JNIM « cherche à semer la peur, affaiblir le moral des troupes et élargir son emprise à des régions jusqu'à présent épargnées », conclut le site d'information. Unité et solidarité Dans le même temps, la presse malienne met l'accent sur la réaction des autorités de Bamako face aux assauts jihadistes. « Face à une offensive coordonnée visant sept localités, les forces maliennes ont riposté avec fermeté », annonce Maliweb qui précise : « Plus de 80 assaillants neutralisés, et de nombreux équipements saisis par l'armée malienne ». Bamako va plus loin en affirmant que les attaques jihadistes « sont sponsorisées par des états visant à freiner la progression de l'Alliance des Etats du Sahel ». Bamada.net, de son côté, publie l'appel lancé par Choguel Maïga. L'ancien Premier ministre lance, nous dit-on, « un appel vibrant à l'unité nationale face à la terreur » et il exprime « sa profonde gratitude envers les jeunes de Kayes qui, à ses yeux, incarnent le courage et la solidarité de l'ensemble de la jeunesse malienne ». « Face à l'adversité, c'est l'unité qui triomphe », ajoute l'ex-Premier ministre. « Les FAMA infligent de lourdes pertes aux groupes armés », titre pour sa part, Sahel Tribune, au-dessus d'une photo montrant des soldats casqués, arme au poing, et salut « le professionnalisme et l'engagement remarquables » des forces armées maliennes. Pneus brûlés À la Une de la presse africaine également, le Sénégal et l'émotion provoquée par la mort de deux jeunes hommes à Cambérène, un quartier de Dakar, où la population accuse la police d'être à l'origine de la mort de deux jeunes hommes par noyade. « 3ᵉ nuit à Cambérène : la commune étouffe sous les cendres : pneus brûlés, colère sourde », titre Dakar Actu, qui s'est rendu sur place et raconte : « la route était fermée, les pavés fumants, des pneus brûlés au centre de la chaussée et aux alentours, presque personne. Ni forces de sécurité, ni protestataires visibles. Une scène quasi irréelle ». « Est-ce une coïncidence ? » interroge Dakar Actu, « ou un effet direct du discours prononcé par le président Bassirou Diomaye Faye, qui a catégoriquement dénoncé les violences et l'utilisation abominable d'un homme comme bouclier humain ? » Dakar Actu estime en tout cas, « qu'une chose est indéniable. La voix de la jeunesse de Cambérène ne s'est pas tue. Mais au cœur de la colère, subsiste une certaine forme de discipline. Pas de magasin dévalisé, pas de produit volé, pas de boutique assaillie. Malgré tout l'honneur de la commune semble sauvegardé ». Bouclier humain Des évènements qui ont été marqués par une image, dont parle également la presse sénégalaise. Cette image, précise Sénénews c'est celle « d'un jeune homme au visage couvert de sang, assis au milieu des forces de l'ordre à Cambérène ». C'est lui que la presse appelle « le bouclier humain ». « Devenue virale, cette photo incarne la tension extrême qui règne dans ce quartier populaire de Dakar », nous explique Sénénews. Le jeune homme a par la suite été interviewé par Sunugal 24. Il parle de « calvaire » et raconte avoir « été violemment interpellé lors d'affrontements entre jeunes manifestants et policiers. » Selon lui, « il a été battu avant d'être exhibé publiquement et utilisé comme bouclier humain pour décourager les protestataires ».
« Le flou entourant les conditions d'éligibilité à la présidence de la République de Guinée se dissipe, peu à peu », écrit Guinéenews. Le mandat présidentiel sera fixé à sept ans, renouvelable une seule fois. Une « avancée majeure », selon Oyé Béavogui, ancien secrétaire général par intérim du Parti démocratique de Guinée – Rassemblement démocratique africain (PDG-RDA), proche du pouvoir. Selon lui, cet allongement du mandat présidentiel « offre aux dirigeants le temps nécessaire pour se consacrer aux vraies priorités du pays », rapporte Guinéematin. « Un mandat de cinq ans ne sert pas à grand-chose », renchérit Alhoussein Maganera Kaké, le coordinateur général de la Synergie GDM 2025, lui aussi proche du pouvoir. « Vous avez deux ans de campagne, puis, une fois élu, un an pour identifier les cadres et les nommer. Il vous reste à peine deux ans pour travailler. Et en deux ans, on ne peut rien faire », précise-t-il dans le Djely. Africaguinée retient, de son côté, que l'un des aspects cruciaux de ces dispositions réside « dans l'immunité civile et pénale accordée aux anciens présidents pour les actes commis durant l'exercice régulier de leurs fonctions ». Mamadi Doumbouya, candidat ? Il s'était engagé à ne pas se représenter, mais la perspective inquiète Ibrahima Diallo, membre du Front national pour la défense de la Constitution. Elle remettrait « en cause la crédibilité et la légitimité de tout le processus, quelle que soit la qualité du texte proposé. Notre énergie collective doit désormais être dirigée vers un seul objectif : empêcher la candidature » du président de la transition, explique-t-il dans un entretien à Guinée7. Dans son éditorial, le site d'informations burkinabè Wakat Sera ironise : « Ainsi donc, sauf tsunami, Mamadi Doumbouya se présentera à la prochaine élection présidentielle », tout en rappelant que le président de la transition s'est engagé à ne pas se présenter. Jeune Afrique se montre tout aussi dubitatif sur la position qu'adoptera le général, « ce mandat allongé servira-t-il à Mamadi Doumbouya, très probable candidat », s'interroge le magazine. Inquiétude après la disparition de l'USAID « Le désengagement américain fait craindre une résurgence des épidémies » au Libéria. Reportage dans le Point dans ce pays qui détient « désormais le titre de pays africain le plus touché par ces coupes budgétaires liées à la disparition de l'Agence américaine pour le développement. Tous financements confondus, elles représentaient 3% du revenu national brut, « les professionnels de santé redoutent en l'état une détérioration de la situation épidémique ». Et le VIH est « loin de constituer le seul objet de préoccupation », précise le Point, le Mpox est « en arrière-plan ». « Bien que le centre épidémique de la variole du singe demeure en Afrique centrale, la transmission du virus s'est récemment accélérée au Liberia, où les autorités publiques ont recensé près de 900 cas suspectés depuis janvier 2025. » « Les Africains sommés d'être des grands garçons responsables », titre Aujourd'hui au Faso dans son éditorial. L'avenir de l'aide humanitaire en Afrique s'écrit en pointillé, selon Le Pays qui met en exergue cette citation de Cicéron qui « a traversé les âges depuis la Rome antique » : « L'argent est le nerf de la guerre. » Le site rappelle que faute d'argent, le Programme alimentaire mondial « menace de fermer des camps de réfugiés au Soudan où l'organisation onusienne est très active en raison du conflit armé qui déchire le pays depuis plus de deux ans ». Mais le Pays appelle « l'Afrique à prendre ses responsabilités en travaillant à éviter les situations de conflit qui contribuent à retarder le développement du continent, en plus de plonger les populations dans la précarité et la tourmente », conclut le site burkinabè.
« 7 attaques coordonnées, plus de 80 terroristes neutralisés et un véritable arsenal de guerre récupéré », titre Maliweb... Des attaques qui ont visé les positions de l'armée dans les villes de Kayes, Nioro du Sahel et Niono, dans le sud du pays, le long des frontières sénégalaise et mauritanienne. Le Jnim, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, a revendiqué ces attaques. Des images montrent « des véhicules calcinés, des munitions saisies, des corps de terroristes entassés dans des pick-up et d'autres étalés en file indienne dans certaines localités », rapporte Maliweb. « À Kayes, c'est au cœur de l'appareil administratif régional que l'ennemi s'est attaqué », poursuit le site internet précisant que « la résidence du gouverneur et un commissariat ont été ciblés ». « L'armée malienne fait face, depuis plusieurs années, à une insécurité grandissante, malgré les promesses de stabilité formulées par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta », note de son côté, Afrik.com. Le site rappelle que le mois de juin a été « particulièrement sanglant ». « Des groupes armés ont attaqué les positions des Fama à Mahou, Tessit mais aussi à Tombouctou ». Des infrastructures militaires ont aussi été visées rappelle le média en ligne, ce qui montre « la capacité de nuisance et la mobilité des groupes jihadistes ». La région de Kayes est vitale pour l'économie malienne Le poste-frontière de Diboli, à la lisière du Sénégal, a aussi été attaqué, précise Le Monde qui cite un homme d'affaires bamakois pour qui, « les jihadistes veulent perturber le ravitaillement du Mali et une économie déjà fébrile ». Un couvre-feu de 30 jours a été décrété. Il interdit toute circulation de 21h à 6h du matin dans le territoire de Kayes. Ce qui « aura inévitablement des répercussions sur les activités économiques et commerciales transfrontalières » selon des transporteurs sénégalais interrogés par Dakaractu. En Algérie, quel espoir pour Boualem Sensal ? L'écrivain franco-algérien vient de voir sa condamnation à 5 ans de prison ferme confirmée en appel par la justice algérienne, notamment pour « atteinte à l'unité nationale » pour des propos sur l'appartenance de l'ouest algérien au Maroc. « Va-t-il rester en prison ou sera-t-il gracié le 5 juillet ? Le suspense va durer encore quelques jours », écrit Jeune Afrique qui envisage les différentes options possibles. Boualem Sensal peut se pourvoir en cassation. « Dans ce cas, l'écrivain resterait en prison. C'est le scénario noir qui ferait basculer la relation franco-algérienne dans la pire des situations », poursuit le magazine. Sa condamnation intervient « dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie », rappelle Afrik.com. « Ses proches et son avocat espèrent le convaincre de ne pas s'engager dans cette voie », rapporte le Monde. « Le gouvernement français, de son côté, a joué la carte de l'apaisement, (...) le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé une nouvelle fois le souhait de la France, d'un "geste d'humanité" au regard "de l'âge et de l'état de santé" de l'auteur de 80 ans, soigné pour un cancer de la prostate ». L'autre scénario tient donc à une grâce présidentielle qui pourrait lui être accordée le 5 juillet, à l'occasion de la fête de l'indépendance. « Sa condamnation définitive ce mardi 1er juillet peut, paradoxalement, ouvrir la voie vers une issue salutaire dont seul le président algérien Abdelmadjid Tebboune détient la clé », écrit le Point. « L'espoir d'une mesure humanitaire en faveur d'un écrivain âgé et malade. C'est ce qu'espèrent ses proches, ses amis… et ceux qui travaillent des deux côtés à sauver ce qui peut être sauvé des relations franco-algériennes », conclut le magazine. Au Sénégal, le concours du plus beau mouton du pays Organisé chaque année en périphérie de Dakar, « il rassemble les éleveurs les plus passionnés autour d'un seul objectif désigner la bête la plus majestueuse. Et comme chaque année, c'est un Ladoum qui a raflé les honneurs », précise le site. Une race « hors norme, synonyme d'élégance et de puissance, continue d'imposer son règne sur le monde de l'élevage sénégalais ». Pour la sixième fois, c'est Niang Ballo, qui a décroché le titre du plus beau mouton du Sénégal. Une « notoriété qui vaut de l'or, indique Afrik.com, certains spécimens peuvent ainsi se vendre à plusieurs millions de francs CFA ».
« Drame au lycée Boganda à Bangui : 29 morts : Touadéra décrète trois jours de deuil », titre Afrik.com qui parle d'un « drame d'une ampleur inédite », « une violente bousculade, survenue en pleine session du baccalauréat ». « A l'origine du chaos », explique Afrik.com, « l'explosion d'un transformateur électrique de la société nationale ENERCA, qui a semé la panique, parmi les candidats et le personnel éducatif (…) les élèves ont cru à une attaque ou à un danger imminent. Pris de panique, ils se sont précipités dans les couloirs, ce qui a déclenché une bousculade incontrôlable ». Corbeau News Centrafrique ne cache pas sa colère, à l'égard de la Société nationale d'Électricité, à laquelle il s'adresse en ces termes : « combien de temps faudra-t-il pour que vous cessiez de tuer les Centrafricains ? » Corbeau News Centrafrique accuse : « ce drame survenu en plein cœur de la capitale n'est, pas une exception. Il s'inscrit dans une longue série de négligences criminelles de la part d'Enerca, une entreprise censée fournir de l'électricité, mais qui sème la mort à chaque coin de rue ». Le journal en veut pour preuve cet accident survenu le 23 mai dernier, « lorsqu'un jeune vendeur d'œufs a été électrocuté en plein centre-ville de Bangui, foudroyé par une fuite de courant dans une flaque d'eau. » Catastrophe prévisible Corbeau News Centrafrique s'en prend aussi au ministre de l'Éducation nationale, qui a publié « un communiqué qui tente de calmer les esprits, mais ne fait qu'attiser la colère », estime le journal, « car le communiqué du ministère parle de « quelques cas de pertes en vies humaines ». « Comme s'il s'agissait, estime le journal, d'une statistique banale… C'est une insulte aux familles endeuillées ». « Des élèves ont perdu la vie, piétinés, électrocutés, dans la panique causée par l'explosion d'un transformateur, installé depuis des années sans maintenant adéquate, une bombe à retardement qu'ENERCA a laissé en place, en toute connaissance de cause », accuse encore Corbeau News Centrafrique. Intégrité territoriale À lire également dans la presse africaine, les commentaires sur l'accord de paix qui doit être signé ce vendredi à Washington, entre la RDC et le Rwanda. « RDC – Rwanda : un accord de paix pour conserver l'intégrité territoriale congolaise », titre l'Agence Congolaise de Presse, qui cite Osée Yandi, présenté comme un « analyste des questions politiques extérieures », selon lequel, « cet accord doit également permettre à la RDC, de se reconstituer en tant que force pour pouvoir dissuader tout ennemi qui adviendrait sur son terrain ». Jeune Afrique de son côté, se demande : « Quel est l'intérêt des Américains ? » alors que « la nouvelle administration américaine se montre plutôt indifférente, voire hostile à l'égard du continent africain. ». Ce qui semble le plus évident, aux yeux de Jeune Afrique, c'est que « l'activité minière » intéresse au plus haut point l'administration américaine. « En sécurisant leur approvisionnement en minerais critiques, poursuit Jeune Afrique, les États-Unis concurrenceraient leur rival chinois, déjà bien implanté en RDC. » De manière plus anecdotique, il faut noter aussi que « Donald Trump est en quête d'une victoire diplomatique » qui, nous dit le site panafricain, « consacrerait son statut de faiseur de paix ». Prix Nobel Un statut que Félix Tshisekedi serait prêt à lui accorder ! Dans une interview exclusive à la journaliste américaine Hariana Veras Victoria, le président congolais, se déclare ainsi « prêt à voter pour Donald Trump au prix Nobel de la Paix, si ce dernier parvient à en finir avec la guerre injustement imposée à son pays par le Rwanda ». C'est ce que rapportent Objectif-Info.cd et le Journal de Kinshasa, selon lequel Tshisekedi ne « cache pas son admiration pour le président américain ».
« Mercredi noir : 9 morts et 400 blessés lors de manifestations dans 27 comtés », c'est le grand titre du Daily Nation à Nairobi. « Défiance, chaos et chagrin », soupire encore le journal. « Les jeunes sont venus commémorer la mémoire des héros tombés au combat (il y a un an), mais ils ont été accueillis par la violence », déplore pour sa part le Standard, autre quotidien kenyan. Pourtant, poursuit-il, « la protestation est l'un des derniers outils de responsabilisation en cas de défaillance des institutions. (…) La solution ne consiste pas à criminaliser les manifestations menées par les jeunes, mais à réagir à leur contenu. Cela exige une écoute de la part des détenteurs du pouvoir. » Il faut savoir que « le Kenya est un pays jeune, précise encore le Standard : les trois quarts de sa population ont moins de 35 ans. On pourrait penser que la jeunesse serait une priorité centrale des budgets et des plans gouvernementaux, mais ce n'est pas le cas. » Le ras-le-bol de la jeunesse Que s'est-il passé hier dans le pays ? « La jeunesse kényane était (donc) dans la rue, rapporte Le Monde Afrique. Nombreuse et bruyante, un an, jour pour jour, après la gigantesque manifestation au cours de laquelle des protestataires avaient envahi le Parlement pour s'opposer à la loi de finances prévoyant de sévères hausses de prix et d'impôts. Le mouvement de 2024 s'était soldé par une soixantaine de morts et environ 80 disparus, possiblement enlevés par la police, selon des organisations de défense de droits de l'homme. » Les manifestations d'hier étaient donc organisées en mémoire des victimes de l'année dernière. Mais elles ont rapidement pris une tournure politique, pointe encore Le Monde Afrique : « malgré les appels à une marche pacifique, de nombreux manifestants sont venus pour réclamer le départ du pouvoir de William Ruto, le président kényan. » En effet, « la contestation sociale et la colère n'ont fait qu'enfler dans le pays au cours de l'année écoulée. En 2024, les manifestants reprochaient au pouvoir les trop nombreuses hausses de prix : de l'essence, du pain, des serviettes hygiéniques… Un an plus tard, les mêmes accusent désormais le président kényan de dérive autoritaire et de confisquer la démocratie. » Promesses non-tenues… « Dans les cortèges, les revendications vont au-delà de la mémoire, renchérit Afrik.com. Elles portent aussi la désillusion d'une jeunesse diplômée mais sans emploi, dans un pays miné par la corruption et les promesses non tenues. (…) Les mots “Ruto must go“ (Ruto doit partir) résonnent comme un cri collectif contre un Président dont la popularité s'est effondrée. Élu en 2022 avec des promesses d'inclusion et d'emplois pour la jeunesse, William Ruto fait désormais face à un profond rejet, relève encore Afrik.com. S'il a évité toute hausse directe d'impôts dans le budget 2025, beaucoup y voient une mesure cosmétique. Les causes profondes du malaise – chômage massif, violences policières, impunité – demeurent intactes. » Justice ! Enfin, on revient au quotidien kenyan Daily Nation qui lance cette supplique en direction de William Ruto : « Monsieur le Président, mettez fin à cette anarchie ! (…) La colère, la frustration et la déception règnent dans tout le pays, car nos dirigeants ont renié leurs promesses de campagne visant à améliorer le bien-être de la population. » Certes, pointe le journal, « les manifestations doivent être pacifiques, mais la police ne doit pas non plus utiliser une force excessive contre les citoyens qui exercent leur droit constitutionnel. (…) La justice doit être rendue, mais ce même droit s'applique aux familles des manifestants qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés l'année dernière. » Le Daily Nation proteste également contre la censure exercée par les autorités : « le gouvernement a interdit la couverture télévisée et radiophonique des manifestations et des émeutes à travers le pays. Cette interdiction constitue une violation flagrante du droit fondamental du peuple à un libre accès à l'information. La liberté de la presse est la pierre angulaire de la société libre et démocratique que ce pays a toujours défendue. »
Les réactions sont vives dans le pays après l'enlèvement et les sévices subis par l'avocat Mohamed Traoré. Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, relate Jeune Afrique, « un groupe de personnes encagoulées (cinq selon la famille, au moins sept selon le barreau de Guinée) font irruption chez les Traoré, à Sonfonia, un quartier de la banlieue Est de Conakry. Giflé, ainsi que sa fille aînée qui voulait s'interposer, l'avocat est embarqué de force et conduit vers une destination inconnue (…). Au cours de sa séquestration, il est allongé au sol puis cruellement fouetté. Le chef présumé de l'opération donne l'ordre explicite de ne pas interrompre la flagellation avant d'atteindre 500 coups. Le dos de Me Traoré est couvert de plaies, signes manifestes des sévices subis. » L'ancien bâtonnier sera ensuite retrouvé, inconscient, à 70 km de la capitale, avant de recevoir des soins dans un lieu tenu secret. Trop critique Pourquoi cet enlèvement, pourquoi ces tortures ? Mohammed Traoré avait critiqué à maintes reprises le pouvoir militaire en place. Il avait, précise Jeune Afrique, « claqué la porte du Parlement de transition, après l'expiration du délai de deux ans donné, sous l'égide de la CEDEAO, à la junte pour le retour des civils au pouvoir. Et il avait récemment critiqué publiquement la création d'une Direction générale des élections, qui va se substituer à la Commission électorale nationale indépendante dans l'organisation des prochains scrutins. » Jeune Afrique rapporte les premiers mots de l'avocat après qu'il a été retrouvé : « je vais faire une pause, dit-il, par respect pour ma famille et mes amis (…). Ceux qui veulent me faire taire diront sûrement : “Voilà, il a compris l'avertissement.” Mais je les laisse dans leurs illusions. » Condamnations en série Depuis ces derniers jours, les réactions indignées se succèdent. Dans un communiqué repris notamment par l'hebdomadaire Le Lynx, l'ordre des avocats de Guinée condamne cet enlèvement et ces tortures : « cet acte jette une ombre sur la crédibilité de l'Etat de droit en Guinée. Le Barreau exige que toute la lumière soit faite sur les auteurs, exécutants, complices et commanditaires de cette opération ignoble. » La Conférence des Barreaux de l'UEMOA condamne également fermement l'enlèvement de Me Traoré. « Quand les avocats sont attaqués, c'est la justice qui est en danger », affirme l'organisation dans un communiqué repris par le site Guinée 360. Vive réaction également de l'opposant en exil Cellou Dalein Diallo, à lire sur le site Guinée Live : « jusqu'à quand allons-nous rester silencieux pendant que cette junte écrase les libertés, viole les lois et continue de faire taire, par tous les moyens y compris par l'élimination physique et la disparition forcée toute voix dissonante ? » « Toutes les voix dissonantes sont en train d'être supprimées par la junte », renchérit Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement, dans un entretien à Guinée Matin. Allusion aux personnalités enlevées ces derniers mois et dont on est toujours sans nouvelles : les responsables du Front national pour la défense de la Constitution, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, le journaliste Habib Marouane Camara, ou encore l'ancien secrétaire général du ministère des Mines, Saadou Nimaga. La stratégie de la répression ? Interrogé par Ledjely, Alseny Sall, de l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme, exprime sa préoccupation face à cette recrudescence d'enlèvements ciblés. : « ce qui est encore plus alarmant, affirme-t-il, c'est que le dénominateur commun à la quasi-totalité des victimes est leur engagement pour la démocratie et leur prise de position contre les dérives de la transition en cours. Cela laisse penser qu'il ne s'agit pas d'actes isolés, mais d'une stratégie bien orchestrée visant à faire taire les voix dissidentes, ce qui est contraire aux principes d'un État de droit. » Il y a une semaine, lors d'une visite officielle en Côte d'Ivoire, le chef de la junte guinéenne, le général Mamadi Doumbouya affirmait : « ma profonde conviction est que la stabilité politique est la pierre angulaire de tout développement durable. » Des élections législatives et présidentielles sont prévues à la fin de l'année en Guinée. Auparavant en septembre, un référendum constitutionnel doit avoir lieu. Il y a quelques jours, le pouvoir a fait voter un projet de Constitution qui pourrait entraîner la suppression de la limitation des mandats présidentiels. D'où cette question posée par Jeune Afrique : « Mamadi Doumbouya s'ouvre-t-il la voie à une présidence à vie ? »
Ira ? Ira pas ? Les spéculations vont bon train en Côte d'Ivoire quant à la volonté du président Ouattara, 83 ans, de briguer un 4e mandat. « Le parti présidentiel, le RHDP, a tenu le week-end dernier son 2ᵉ congrès ordinaire, constate le site Presse Côte d'Ivoire. Congrès au cours duquel les congressistes ont demandé avec insistance que le président du parti, Alassane Ouattara soit leur porte-flambeau à l'élection présidentielle d'octobre de cette année. Pour la cérémonie de clôture tenue avant-hier dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, le discours du président était très attendu par les militants qui espéraient qu'il répondrait favorablement à cette requête. Mais au finish, ils sont restés sur leur faim. » Fraternité Matin, notamment, rapporte les propos d'Alassane Ouattara : « s'agissant de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous ai écoutés et compris. Je prendrai, dans les prochains jours, une décision après mûre réflexion. » Flou calculé Ce qui fait dire au site ivoirien Le Point Sur que « Ouattara entretient le flou sur un 4e mandat contesté. » En effet, précise-t-il, « cette stratégie de flou calculé, Ouattara l'avait déjà employée en 2020. Après avoir affirmé qu'il ne se représenterait pas, il avait finalement annoncé sa candidature, invoquant des circonstances exceptionnelles. Cette fois encore, relève Le Point Sur, l'opinion publique soupçonne une manœuvre orchestrée, destinée à créer l'illusion d'une décision attendue ou réclamée par les bases du RHDP. Mais le climat sociopolitique a changé. Ce qui pouvait passer en 2020 ne semble plus audible en 2025. La lassitude est palpable, l'économie souffre, le chômage progresse, et les tensions sociales persistent. Dans les quartiers populaires comme dans les cercles intellectuels, le mot d'ordre est le même : non à un quatrième mandat. » L'opposition en ordre dispersé... Alassane Ouattara fait donc durer le suspense dans un contexte politique tendu. En effet, relève Le Monde Afrique, « face au parti au pouvoir, la scène politique a été purgée de tout opposant sérieux. L'ancien président Laurent Gbagbo est inéligible à cause de condamnations, comme son ex-ministre, Charles Blé Goudé. L'ancien rebelle Guillaume Soro s'est exilé, sous peine sinon de se retrouver derrière les barreaux en Côte d'Ivoire où l'attend une peine de prison à vie. Quant au candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancien patron du Crédit suisse, Tidjane Thiam, il ne peut se présenter à la présidentielle, car il a renoncé trop tardivement à sa nationalité française – le code électoral exclut les binationaux. » Résultat, constate Le Point Afrique, « l'action de l'opposition reste entravée par l'inéligibilité de la plupart de ses candidats. Après avoir entretenu le doute sur la qualité de leur relation, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ont fini par se rencontrer à Bruxelles. De cet échange a découlé un accord, officialisant la naissance d'un front commun entre ces deux partis aux réserves de voix non négligeables. » Mais, souligne encore Le Point Afrique, « l'avènement de cette nouvelle formule vient quelque peu marcher sur les plates-bandes de la CAP-CI ; coalition de l'opposition née quelques mois auparavant. » Bref, une opposition amoindrie et divisée… … ou en ordre de bataille ? Non, estime pour sa part le site Afrik.com : « l'opposition ivoirienne s'organise. Le récent accord politique entre le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam a redéfini le paysage électoral, en créant une force d'alternance crédible pour la présidentielle de cette année. » En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « c'est connu, la stratégie du vide est une terre fertile pour ceux qui cherchent à occuper l'espace, et l'attente prolongée de la réponse du président Ouattara à la requête de son parti d'être candidat, pourrait offrir un boulevard à l'opposition en mal de structuration pour se poser désormais en véritable alternative à quelques mois de l'une des élections les plus ouvertes de l'histoire du pays. » En tout cas, l'horloge tourne, souligne encore Afrik.com : « le calendrier électoral ajoute à la pression : la collecte officielle des parrainages démarre le 1er juillet et les candidats ont jusqu'au 26 août pour déposer leur dossier. Si Alassane Ouattara veut se présenter, il doit se conformer (rapidement) aux exigences de la Commission électorale indépendante, à moins d'un éventuel assouplissement ou réinterprétation des délais. »
La presse congolaise en fait ses gros titres : « Accord de paix RDC Rwanda : un pas décisif vers la stabilité », titre le Journal de Kinshasa, qui parle d'une « étape majeure » et résume les grandes lignes de l'accord trouvé mercredi à Washington, notamment « le respect mutuel de l'intégrité territoriale, l'interdiction totale des hostilités », ou encore « le désarmement et le désengagement des groupes armés non-étatiques ». De son côté, Le Maximum parle d'un « pré-accord », « arraché par Washington », estimant que « cet accord global a été obtenu grâce à la pugnacité de la médiation américaine ». « Pour l'oncle Sam », poursuit le Maximum, « il n'y a plus place désormais pour les tergiversations habituelles dans les négociations devant aboutir à la pacification de la région des Grands Lacs, perturbée de manière incessante par l'activisme militaro- économique du régime de Paul Kagamé ». La presse rwandaise évoque également ce « projet d'accord de paix », c'est le cas du New Times, qui précise que « le texte de l'accord, devrait être signé par les ministres des deux pays le 27 juin ». Et maintenant l'Iran ! Le coup de gueule de Pierre Sané, dans Sénéplus. Un texte de l'ancien haut fonctionnaire de l'ONU et secrétaire général d'Amnesty International, intitulé : « Bombarder une intention ». Pierre Sané évoque l'histoire récente et interroge : « N‘avaient-ils pas évoqué « les armes de destruction massive en Irak, malgré les dénégations de Saddam Hussein, appuyés par les rapports des inspecteurs des Nations Unies (…) une fois qu'ils ont détruit l'Irak et n'ont rien trouvé, ils ont insisté sur « l'intention » que Saddam Hussein aurait eue de s'en procurer ». « Je passe sur la Libye, la Syrie, l'Afghanistan, la Côte d'Ivoire, mensonges puis matraquages médiatiques » poursuit Pierre Sané, qui s'exclame « Et maintenant, l'Iran ! ». « Depuis 30 ans », dit-il, « Benyamin Netanyahu répète que l'Iran est à 15 jours de produire sa bombe et qu'Israël a le droit de se défendre « préemptivement », en déclenchant une intervention outrageusement illégale, soutenue par un Occident en total effondrement moral ». Pierre Sané qui conclut ainsi : « Nous savons que tout ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. L'empire du mensonge est en train de s'écrouler (…) Pendant ce temps, l'extermination systématique du peuple palestinien se poursuit avec une ferveur toute coloniale et une cruauté assumée ». Travel ban On reste au Sénégal avec l'affaire des visas américains refusés à plusieurs basketteuses sénégalaises. Les basketteuses devaient rejoindre plusieurs de leurs collègues, déjà arrivées aux États-Unis, pour un stage d'entraînement avant l'Afrobasket, qui aura lieu en Côte d'Ivoire du 25 juillet au 3 août . Comment interpréter cette décision ? Babacar N'diaye, le président de la Fédération Sénégalaise de Basket explique sobrement, dans Sénégal 7 : « l'Ambassade des États-Unis n'a accepté que les renouvellements de visa, les nouvelles demandes ont été rejetées, dont celles de cinq joueuses qui sont actuellement à Dakar ». Une affaire prise très au sérieux en haut lieu, puisque c'est le premier ministre Ousmane Sonko, lui-même, qui « a annoncé l'annulation du stage de préparation de l'équipe féminine aux États-Unis ». « Ce stage sera désormais organisé à Dakar, dans un cadre souverain et propice à la performance de nos athlètes » déclare ainsi Ousmane Sonko. Propos repris par Sénégo, qui salut « une déclaration ferme et engagée ». De son côté, Jeune Afrique évoque « la vague annoncée du "travel ban" américain et estime que « le Sénégal semble avoir déjà expérimenté la nervosité administrative américaine dans le secteur du sport (…) Jeune Afrique rappelle que le « travel ban » de Donald Trump, impliquerait « les ressortissants de 25 pays africains qui pourraient être interdits de voyage aux États-Unis ». 25 pays, dont le Sénégal.
C'était le 17 janvier 1961, rappelle Le Monde Afrique, « Patrice Lumumba, devenu Premier ministre l'année précédente après la proclamation de l'indépendance du Congo, était fusillé au Katanga par des séparatistes katangais et des policiers, en présence d'officiels de l'armée belge. Il avait 35 ans. Quelques semaines après son entrée en fonction sous la présidence de Joseph Kasa-Vubu, il avait été victime d'un coup d'État fomenté par Joseph-Désiré Mobutu, qui allait devenir président du Congo de 1965 à 1997 ». 64 ans après, donc, pointe Le Monde Afrique, « c'est l'une des figures majeures du monde des affaires et du gotha belges qui est mise en cause pour sa possible participation à cet épisode tragique de la décolonisation du Congo. Le comte Etienne Davignon, 92 ans, pourrait être renvoyé devant un tribunal correctionnel si la chambre du conseil de Bruxelles suit, en janvier 2026, les réquisitions rendues publiques avant-hier par le parquet fédéral. Celui-ci considère que l'ex-diplomate pourrait être impliqué dans la mort de l'ancien premier chef de gouvernement du Congo, en 1961. Le ministère public demande son renvoi pour “détention et transfert illicite“ de Patrice Lumumba au moment où il avait été fait prisonnier, et pour “traitements humiliants et dégradants“. L'incrimination d'“intention de tuer“ n'a, en revanche, pas été retenue ». Le dernier témoin ou acteur ? « Étienne Davignon, précise Jeune Afrique, ancien diplomate, ministre d'État, homme d'affaires et vice-président de la Commission européenne est la seule personnalité encore en vie, parmi les dix visées par la plainte initiale. Âgé de 28 ans au moment de l'assassinat de Lumumba, Davignon était à l'époque diplomate stagiaire, envoyé dans la zone congolaise par le ministère belge des Affaires étrangères. Au cours des différentes auditions, il a toujours réfuté la thèse selon laquelle les autorités belges auraient été impliquées dans l'assassinat de Lumumba ». Pourtant, rappelle Jeune Afrique, « une commission d'enquête parlementaire belge avait conclu en 2001 que “certains membres du gouvernement belge et d'autres acteurs belges avaient une responsabilité morale dans les circonstances ayant mené à la mort“ du héros congolais ». Et pour sa part, pointe Le Monde Afrique, « le Premier ministre belge en 2022, Alexander De Croo avait fait sienne l'idée de la “responsabilité morale“ de dirigeants belges et avait présenté des “excuses“ au nom de son pays. Il avait dénoncé ceux qui avaient préféré “ne pas voir, ne pas agir“ ». Briser les silences ? Alors va-t-on « vers un procès public en Belgique ? », s'interroge Actualité CD à Kinshasa. Peut-être… On le saura en janvier prochain si la justice belge suit les réquisitions du parquet fédéral. En attendant, relève le site d'information congolais, « la famille de Patrice Lumumba a salué la demande de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles d'Étienne Davignon. (…) “Il s'agit d'un moment historique“, affirment ses proches. Pour la première fois, en effet, pointe Actualité CD, des faits liés à l'assassinat d'un dirigeant africain par une ancienne puissance coloniale pourraient être examinés publiquement devant une juridiction répressive. La famille espère que ce procès permettra de “briser les silences“, d'identifier les responsabilités et de susciter un débat public sur la mort de Lumumba, mais aussi sur les séquelles du passé colonial. Elle affirme ne rechercher ni compensation financière, ni revanche, mais seulement la vérité et la justice ». Des réponses ? « 64 ans après, un petit pas vers la justice historique », s'exclame Aujourd'hui à Ouagadougou. « Un survivant va peut-être être jugé pour cette disparition. Etienne Davignon confirmera-t-il que Patrice Lumumba a été exfiltré vers le Katanga où il a été fusillé avant que son corps ne soit dissous dans de l'acide ? Des sicaires de l'armée zaïroise, la sûreté belge, la CIA et l'incontournable Jacques Foccart (le monsieur France-Afrique) sont-ils vraiment mêlés à cet assassinat ? Nonagénaire, donc avec une mémoire forcément défaillante, Etienne Davignon se remémore-t-il vraiment ce qui s'est passé, s'interroge encore Aujourd'hui, si tant est qu'il soit mêlé à cette sordide affaire d'État ? » Réponse peut-être dans quelques mois…
L'information fait les gros titres de la presse congolaise : le Garde des sceaux, Constant Mutamba, démissionne. Cette démission, pointe le site congolais Actualité CD, « fait suite à une série de controverses judiciaires et politiques qui ont ébranlé son mandat. Constant Mutamba avait suscité de grands espoirs lors de sa nomination en mai 2024, mais les récents scandales, notamment les accusations de détournement de fonds, ont précipité son départ. Ses ennuis ont pris une tournure décisive avec la levée de son immunité parlementaire par l'Assemblée nationale dimanche dernier, à la suite d'un réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation. Accusé d'avoir détourné 19 millions de dollars dans un projet de construction de prison à Kisangani, il a également été visé pour outrage aux corps constitués après avoir dénoncé un prétendu complot politique contre lui. Ces accusations, combinées à l'interdiction de quitter Kinshasa et à la menace d'un mandat d'arrêt, ont rendu sa position intenable, le poussant à remettre sa démission. » Soupçons de corruption « La descente aux enfers se poursuit pour Mutamba », s'exclame Objectif Infos. « Le jeune ministre va sans détour passer du piédestal au banc des accusés. » « Le ministre de la Justice Constant Mutamba démissionne en pleine tempête judiciaire », lance le Journal de Kinshasa. « Ce nouvel épisode de la “Saga Mutamba” plonge une fois de plus le gouvernement congolais dans la tourmente, à quelques mois d'échéances politiques majeures. Alors que la présidence de Félix Tshisekedi tente de préserver sa stabilité, ce scandale met en lumière les fragilités persistantes du système politico-judiciaire en RDC. » « Constant Mutamba dans de sales draps ! », renchérit La Tempête des tropiques. « Pour les uns, cette affaire constitue une leçon pour certains responsables des institutions publiques qui gèrent les portefeuilles de l'Etat comme leurs boutiques. D'autres pensent qu'il s'agirait d'un règlement des comptes ourdi contre un ministre qui commençait à inquiéter certains magistrats véreux et de nombreux réseaux de malfaiteurs. Mais pour couper court à toutes les spéculations, la justice congolaise n'en sortira grandie que si le prévenu Constant Mutamba bénéficie d'un procès juste et équitable. » L'arroseur arrosé ? Jeune Afrique revient sur le parcours de ce jeune ministre de 37 ans : « Nommé Garde des sceaux en mai 2024, Constant Mutamba avait promis de réformer un système judiciaire qu'il qualifiait de “malade“, reprenant en cela les termes du président Tshisekedi. Il n'en aura pas eu le temps : malgré ses efforts pour échapper au couperet, affaires judiciaires et tensions politiques ont eu raison de lui. Ancien candidat à l'élection présidentielle de 2023, le fondateur du mouvement citoyen Nouvelle Génération pour l'émergence du Congo promettait de lutter contre la corruption et de promouvoir la transparence, avant que les soupçons de malversations financières ne viennent ternir son image. Il a tenté, en vain, de trouver une issue politique à ses déboires. (…) Constant Mutamba avait en effet publiquement dénoncé un “règlement de comptes“, précise Jeune Afrique, orchestré par des adversaires politiques, pointant du doigt des relations conflictuelles avec la Première ministre Judith Suminwa et le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, qu'il avait accusé de faire partie d'un “groupe de mafieux“ cherchant à l'humilier. Mais ces déclarations ont aggravé son cas. » En première ligne contre Kabila et le Rwanda Désormais, relève encore Jeune Afrique, « l'avenir du ministre déchu reste incertain, tout comme l'impact de cette affaire sur la dynamique politique congolaise. Constant Mutamba est en effet le ministre qui a ordonné la saisie des biens de l'ancien président Joseph Kabila et l'ouverture d'une enquête judiciaire contre ce dernier, accusé par Félix Tshisekedi d'être le “véritable patron“ de l'Alliance Fleuve Congo/M23, la rébellion soutenue par le Rwanda qui contrôle les villes de Goma et Bukavu, dans l'Est. » Qui plus est, note Actualité CD, « depuis la résurgence de la rébellion du M23, Constant Mutamba était en première ligne pour s'attaquer au Rwanda. Il avait été à la base de l'ouverture du procès public de Corneille Nangaa, leader politique de l'Alliance Fleuve Congo, ainsi que plusieurs de ses complices. (…) Constant Mutamba avait (aussi) promis une récompense à toute personne qui parviendrait à arrêter le président rwandais Paul Kagame qu'il qualifiait de “criminel de guerre“, suite à son soutien à la rébellion de l'AFC/M23. » D'ailleurs, relève encore Actualité CD, les autorités rwandaises « n'ont pas caché leur satisfaction face aux ennuis judiciaires de Mutamba. »
La presse malienne est dithyrambique après la pose de la première pierre d'un complexe de transformation aurifère situé à Sénou, commune VI du district de Bamako. « Ce 16 juin 2025 restera gravé dans l'histoire du Mali, s'exclame L'Aube, comme un retour au passé glorieux de Kankou Moussa, demeuré jusqu'à aujourd'hui l'homme le plus riche du monde. Un record jamais égalé et toujours détenu par celui qui était jadis à la tête de l'Empire du Mali. » L'Aube fait donc allusion à Kankou Moussa, roi des rois de l'empire malien au XIVe siècle, considéré par certains comme l'homme le plus riche de tous les temps, avec une fortune évaluée à 400 milliards de dollars. Une fortune principalement constituée d'or. Retour au présent : désormais, poursuit L'Aube, « Bamako ne se contentera plus d'être un simple exportateur de matières premières. Dans un geste empreint de détermination et de conviction, le Général d'Armée Assimi Goïta a officiellement lancé les travaux de construction de la première raffinerie d'or de l'industrie minéralogique malienne. Cette raffinerie, conçue pour être la plus grande d'Afrique de l'Ouest avec une capacité de traitement de 200 tonnes d'or par an, est le fruit d'une stratégie nationale bien pensée, poursuit le quotidien malien, qui repose sur un partenariat stratégique avec la Fédération de Russie, à travers le groupe industriel Yadran. Le Mali détiendra une participation majoritaire de 62% du capital. Dans un contexte mondial où les ressources naturelles sont souvent synonymes de prédation, cette collaboration représente un acte d'indépendance économique significatif pour Bamako. » Offensive économique La symbolique est forte, renchérit Sahel Tribune. Pour un pays classé 3e producteur d'or en Afrique, mais longtemps confiné à l'exportation de minerai brut, cette raffinerie incarne un saut qualitatif vers la souveraineté économique. (…) Cette raffinerie s'inscrit dans la continuité des réformes initiées par le gouvernement de transition, pointe encore le quotidien malien. Depuis 2022, Bamako multiplie les initiatives : audit des contrats miniers, relèvement des parts de l'État, obligation pour les exploitants d'affiner l'or localement… une ligne claire s'impose, insiste Sahel Tribune : faire de l'or un levier de développement maîtrisé et redistributif. » Exit les compagnies occidentales ! Et pour ce faire, la junte malienne a opéré un grand coup de balai. « Progressivement, Bamako avance ses pions, relève L'Infodrome à Abidjan, pour reprendre le contrôle de ses ressources naturelles. » Avant-hier, « dans le bras de fer entre l'État malien et le groupe canadien Barrick, le tribunal de commerce de Bamako a ordonné la mise sous administration provisoire de la mine de Loulo-Gounkoto pour une durée de six mois. Cette décision, sollicitée par les autorités maliennes, vise à relancer les activités d'extraction sur ce site stratégique situé à l'ouest du pays, à l'arrêt depuis janvier. » « Les juges ont ainsi nommé Zoumana Makadji administrateur provisoire de la mine d'or, précise Jeune Afrique. Ancien ministre malien de la Santé et de l'Hygiène publique au Mali, Zoumana Makadji est un expert-comptable jouissant d'une bonne réputation à Bamako, présenté comme "intègre et doté d'une moralité". Avec cette décision, Barrick, jusque-là opérateur de Loulo-Gounkoto, n'a plus la main sur la gestion du site, d'un point de vue opérationnel comme financier. » Pression maximale C'est le dernier épisode en date d'un long bras-de-fer. Depuis son arrivée au pouvoir, la junte exerce une pression maximale pour tirer un meilleur profit des revenus de l'industrie minière. « Il y a deux ans, rappelait récemment Le Monde Afrique, le président Assimi Goïta avait introduit une réforme du code minier permettant à l'État de prendre jusqu'à 30 % des parts dans les nouveaux projets et réduisant les avantages fiscaux des entreprises étrangères. Le gouvernement malien exige que les contrats existants soient renégociés, quelles que soient les conventions passées avec les administrations précédentes. Une revendication exprimée sur fond de hausse continue des cours de l'or, dont le Mali est le troisième producteur africain et qui constitue 75 % de ses recettes d'exportation. »
Au Mali, le conseil des ministres a donc adopté un projet de loi qui accorde au chef de l'État un mandat de cinq ans, renouvelable. Une initiative qui coule de source, si l'on en croit Sahel Tribune, qui se fait l'écho d'un sondage effectué début janvier par une fondation allemande, la F.E.S., dont « il ressort que 7 Maliens sur 10 font confiance au président de la transition et que 9 Maliens sur 10 sont satisfaits ou plutôt satisfaits de la gestion de la transition, sauf dans le district de Bamako ». Sahel Tribune accorde par ailleurs un satisfecit sans réserve à la transition, estimant « qu'il est normal que les autorités réalisent les souhaits du peuple. D'ailleurs, elles l'ont toujours fait. » Moins enthousiaste, Maliweb fait aussi sa Une sur le maintien du général Assimi Goïta au pouvoir. Le site d'information rappelle l'émergence de l'Alliance des États du Sahel, « face à la menace terroriste » alors que « la fin de la transition semble "de plus en plus incertaine" » et que « des mécanismes sont mis en place pour dissoudre les partis politiques ». « Une décision pourtant contraire aux recommandations des Assises nationales qui avaient plutôt proposé une réduction du nombre de partis », remarque Maliweb qui rappelle aussi le principal argument du Conseil des ministres : « Notre pays, comme les autres de l'AES, est toujours confronté à la menace de déstabilisation internationale […], il est nécessaire de poursuivre la transition afin de parvenir à une pacification totale de nos États. » À lire aussiMali: le général Assimi Goïta bientôt président sans limite de temps Les élections se suivent et se ressemblent Au Burundi, où le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, remporte les élections législatives. « Le CNDD-FDD rafle tout aux législatives », titre Iwacu, publication qui ambitionne de donner la parole « à toutes les voix du Burundi ». « À part trois députés issus de la communauté des Batwa cooptés, tous les autres sièges de l'Assemblée nationale seront occupés par le Parti de l'Aigle », explique Iwacu, « il s'agit de 108 sièges sur les 111 que comptera la nouvelle Assemblée nationale ». « En ordre dispersé », poursuit le journal, « l'opposition fulmine, parle d'irrégularités flagrantes et rejette ces résultats ». Des résultats provisoires qui ont été proclamés par la Céni, la Commission électorale indépendante, « lors d'une cérémonie à laquelle assistaient « quelques indépendants », qui sont repartis furieux, tête baissée », raconte Iwacu, « ils n'ont même pas attendu la fin de la prière pour accompagner et clôturer cette proclamation provisoire des résultats des législatives ». Vues du Burkina Faso, l'analyse est la même, mais les mots sont plus durs. Ainsi L'observateur Paalga, parle d'un « score soviétique », dans un Burundi où « les élections se suivent et se ressemblent ». « Le pays n'a donc de démocratique que le nom », poursuit le journal. « Pour tout dire, le général Évariste Ndayishimiye l'a transformé en un véritable camp militaire, où tout le monde est obligé de marcher au pas, au son du clairon, et gare à celui dont la tête dépasse d'un iota ». À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Caravane à l'arrêt Dans l'actualité africaine également, la progression de la caravane Soumoud, caravane de solidarité avec Gaza, partie lundi de Tunisie. Cette caravane est « bloquée à l'entrée de Syrte en Libye par les forces de l'est », annonce le journal La Presse en Tunisie, qui explique que « selon les responsables sécuritaires sur place, le convoi ne pourra poursuivre sa route sans instructions explicites de Benghazi ». « Face à cette situation », poursuit le journal, « le comité de coordination de la caravane Soumoud, a pris la décision de ne pas rebrousser chemin. Le convoi s'est rangé sur le bas-côté de la route, à quelques kilomètres de Syrte et était prêt à camper sur place pour la nuit, si nécessaire […], les organisateurs tiennent à rassurer les familles des participants : « Tous les membres du convoi sont en sécurité et réunis en un seul point. La coupure des réseaux téléphoniques, à l'endroit de leur arrêt, explique l'absence de nouvelles. » À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne
Une grande caravane baptisée Soumoud, pour « résilience » a quitté Tunis en début de semaine avec pour objectif de rallier la capitale égyptienne ce matin, puis al-Arish, à une cinquantaine de kilomètres de Rafah, le poste frontière à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. Ces milliers de personnes, venus de plusieurs pays d'Afrique du Nord, « ne veulent plus se contenter de simples manifestations de rue pour exprimer leur soutien à la Palestine. Ils vont désormais au-delà », assure Le Pays. « Quand on connaît le calvaire que vivent les Gazaouis depuis quelque temps, on ne peut que saluer ce geste de solidarité qui vaut son pesant d'or. » Le journal burkinabè se demande en revanche si le « Convoi maghrébin de la résilience arrivera à bon port. Ne sera-t-il pas bloqué par Israël ? On croise donc les doigts ». Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz a d'ores et déjà ordonné à l'armée d'empêcher l'entrée à Gaza de ce qu'il a qualifié de « manifestants djihadistes ». Après l'épisode du Madleen, ce bateau humanitaire transportant des militants pro-palestiniens occidentaux et intercepté par Israël, La Presse, en Tunisie, fait part de son pessimisme, alors que « les sociétés civiles, partout, affichent leur volonté de faire passer l'aide aux Gazaouis. Ni la Flottille de la liberté ni les convois humanitaires terrestres, ni aucune marche ne peuvent lever le siège de Gaza », se désole un de ses éditorialistes. À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne Prudence de mise coté égyptien « Pour défier le blocus israélien », Al-Ahram en Égypte rapporte que les délégations internationales devront d'abord obtenir une autorisation préalable des autorités égyptiennes « afin d'assurer leur sécurité, compte tenu de la sensibilité du terrain. » Le président égyptien « Al-Sissi cèdera-t-il ? », se demande de son côté Algérie 360 pour qui « la tension monte » autour de cette caravane, notamment après l'arrestation hier de trois avocats algériens à l'aéroport du Caire. « Ces arrestations semblent liées à leur implication dans la caravane », ce qui « fait craindre une répression plus large. » Le média algérien craint aussi que ces arrestations n'enveniment « davantage les relations diplomatiques. Elle met également en lumière les restrictions imposées aux mouvements de solidarité pro-palestiniens, même lorsqu'ils sont pacifiques et humanitaires. » Burundi : le parti au pouvoir vainqueur haut la main des législatives D'après les résultats publiés par la Céni, mercredi, le CNDD-FDD a en effet raflé la totalité des 100 sièges mis en jeu lors du scrutin du 5 juin. Dans certaines localités, les résultats « frôlent, voire dépassent des scores brejnéviens », s'exclame Iwacu. « Rien pour l'opposition », signale Afrik.com en Une de son site. L'opposition qui a qualifié de « grande mascarade » le résultat de ces scrutins, « est aujourd'hui laminé, cingle Iwacu. Cela n'augure donc rien de bon ». Pour Afrik.com, c'est « une nouvelle étape de la marche autoritaire dans un pays où le pluralisme politique est en net recul. » Le CNL, principal parti d'opposition, avait été formellement exclu, nous remémore le site. « Votes multiples », « bulletins pré-remplis », « emprisonnements arbitraires » d'observateurs, la formation a relevé de nombreuses irrégularités. À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Une autopsie qui met le feu aux poudres au Kenya « Un traumatisme à la tête, des marques de strangulation, des bleus sur les épaules, les mains, les jambes, du sang suintant du nez et de la bouche. » Voilà le descriptif sordide livré par Le Monde Afrique après la mort d'Albert Ojwang. Ce blogueur « connu pour son franc-parler », comme le décrit The Star au Kenya, avait été retrouvé sans vie dans sa cellule dans l'ouest du pays quelques heures après son arrestation, les forces de l'ordre lui reprochant d'avoir terni le nom du numéro 2 de la police kényane. Celle-ci avait assuré que le professeur d'histoire et d'éducation religieuse s'était suicidé en détention. « Loin d'avoir convaincu l'opinion publique dans un pays régulièrement secoué par la question des violences policières », comme le rappelle Jeune Afrique, et version démentie donc par les légistes. The Star croit même savoir que l'activiste a d'abord été torturé dans une forêt avant d'être emmené inconscient au commissariat. Le Daily Nation kényan nous apprend qu'une veillée aux chandelles organisée dans tout le pays demain par un syndicat national d'enseignants, « pour réclamer la justice non seulement pour lui, mais pour toutes les vies innocentes perdues à cause d'actions policières illégales ». À lire aussiKenya: la police dans la tourmente après la mort en détention d'Albert Ojwang
Attention aux termes que l'on peut employer lorsqu'on parle d'un chef de l'État. Il faut éviter l'injure qui tombe souvent sous le coup de la loi. C'est le cas au Sénégal. Et ce matin, le vocable qui est à la Une de la presse dakaroise, c'est « gougnafier »… « Gougnafier, le mot de trop », s'exclame Walf Quotidien en première page. L'ex-chef de cabinet du président Macky Sall, Moustapha Diakhaté, a été placé en garde à vue hier après-midi et poursuivi pour offense au chef de l'État. Tout est parti d'une photo, où l'on voit les trois plus hauts personnages de l'État, à savoir le président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko et le président de l'Assemblée nationale Malik N'Diaye, marchant côte à côte, au Centre international de conférences Abdou Diouf à Dakar. Moustapha Diakhaté a critiqué publiquement cette photo, en affirmant que le président de la République ne devait pas marcher au même niveau que le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale. D'après son avocat, cité par Walf Quotidien, « c'est une violation du protocole de la République. Car ce protocole voudrait que le président soit devant, suivi du président de l'Assemblée nationale, lui-même suivi du Premier ministre. » Ce qui explique pourquoi l'opposant a qualifié les trois hommes de « gougnafiers », dans le sens d'« ignorants » du protocole. Et « d'après lui, pointe le journal, le mot gougnafier n'est pas offensant. » Glissement de sens… Seulement voilà, si l'on consulte un dictionnaire, gougnafier veut dire rustre, goujat, ou encore bon à rien… Résultat, pointe Walf : « À moins que l'Autorité judiciaire ne mette de l'eau dans son vin, l'ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar fonce droit vers la prison. Auditionné hier par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles, Moustapha Diakhaté a été placé en garde à vue en attente de son face-à-face avec le maître des poursuites. Il est poursuivi pour offense au chef de l'État et à des personnes ayant les prérogatives du chef de l'État. » Il encourt, précise encore le journal, « une peine de 3 mois à 1 an et de 20 000 à 100 000 francs d'amende. » Prisonnier politique ? Alors l'opposition a aussitôt réagi… Dans les colonnes du quotidien 24 Heures, Thierno Alassane Sall du parti La République des valeurs, s'insurge : « L'insécurité est la hantise des populations, les braquages se multiplient, mais le pouvoir s'illustre dans la traque de celles et ceux qui ne pensent pas comme lui. (…) Avec le Pastef (le parti présidentiel), qui avait promis de supprimer le délit d'offense au chef de l'État, on n'en est pas à un reniement près. (…) Moustapha Diakhaté rejoint le lot des prisonniers politiques. » « Libérez Moustapha Diakhaté, lance pour sa partThierno Bocoum, président de Agir-Les leaders, et cessez de vous ridiculiser. Vous êtes censés diriger un pays, pas fuir la critique. (…) Dans une République digne de ce nom, rien ne justifie qu'un citoyen soit convoqué pour avoir exprimé des opinions, même dures, dès lors qu'elles n'incitent ni à la haine ni à la violence. » Malaise démocratique ? Alioune Tine, fondateur de l'ONG Afrikajom Center, réclame aussi la libération immédiate de Moustapha Diakhaté. Ses propos sont rapportés notamment par le site d'information Seneweb : « À force de convoquer des opposants politiques, des activistes ou des journalistes à la division des investigations criminelles ou à la Cybercriminalité pour poser ce genre de question, on finira par créer un vrai malaise démocratique. (…) Ça ne nous change guère du passé. (…) La prison finira par fabriquer des héros politiques, poursuit Alioune Tine. Le passage obligé pour gagner plus de valeur, de considération et de reconnaissance sociale. La fonction d'un opposant est précisément de critiquer, de déprécier ceux qui gouvernent avec le lexique qui lui convient. » Jusqu'où peut aller la critique politique dans un État de droit ? Enfin, La Nouvelle Tribune à Cotonou élargit le problème : « L'affaire relance un débat ancien, mais toujours sensible : jusqu'où peut aller la critique politique dans un État de droit ? À l'heure où les réseaux sociaux amplifient les voix discordantes et où les figures publiques expriment leurs opinions en dehors des canaux classiques, les institutions sont confrontées à un dilemme. Faut-il laisser libre cours à toutes les opinions, au risque de fragiliser la stabilité ? Ou faut-il poser des balises, au risque de restreindre la liberté d'expression ? La convocation de Diakhaté intervient dans un moment où plusieurs voix critiques, issues du monde politique ou de la société civile, dénoncent un climat d'intimidation croissante. (…) Cette situation illustre un paysage démocratique où la parole publique devient un champ de bataille, et où les institutions judiciaires sont perçues, à tort ou à raison, comme des instruments politiques. »
« Son remplacement était en cours depuis des mois. Il est désormais officiellement finalisé, pointe Le Monde Afrique. Vendredi dernier, le groupe russe Wagner a annoncé sur sa principale chaîne Telegram son "retour chez lui" après avoir "accompli" sa mission au Mali, où ses mercenaires étaient présents depuis décembre 2021. Ce départ ne signifie pas la fin de la présence russe dans le pays pour autant : elle est dorénavant incarnée par Africa Corps, le dispositif mis en place par le ministère de la Défense russe pour gérer ses intérêts en Afrique depuis la mort, en août 2023, de l'influent Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, qui avait osé défier le pouvoir de Vladimir Poutine deux mois plus tôt. »Mission accomplie…Alors « mission accomplie », claironne Wagner… « Ce succès affiché est pourtant très relatif, relève Le Monde Afrique. Trois ans et demi après l'arrivée au Mali des mercenaires russes – qui ont pu être jusqu'à 2 500 –, de larges pans du territoire restent sous contrôle des groupes djihadistes. Ces dernières semaines, le GSIM, affilié à al-Qaïda, est à l'offensive et a infligé d'importantes défaites à l'armée malienne, notamment à Boulikessi, dans le centre du pays, où il a revendiqué avoir tué au moins une centaine de militaires le 1er juin. S'il a remporté une victoire symbolique en reprenant Kidal, fief des rebelles touaregs, dans le nord du Mali, en novembre 2023, Wagner a aussi essuyé huit mois plus tard une de ses pires défaites dans la zone voisine de Tin Zaouatine, où au moins 84 de ses hommes ont été tués, selon les rebelles. Les "musiciens", ainsi que les hommes de Wagner se surnomment, se sont aussi illustrés par leurs nombreux massacres de civils, à commencer par celui de Moura, dans le centre du pays, où au moins 500 personnes ont été tuées fin mars 2022, d'après un bilan établi par les Nations unies. »Dans la presse malienne, le départ de Wagner n'est pas commenté. Les opérations menées par les mercenaires russes étaient passées sous silence la plupart du temps. La part belle revenant aux Fama, aux Forces armées maliennes, au fil des déclarations de l'état-major, reprises scrupuleusement par les médias locaux. Dernière information en date délivrée par l'armée malienne : le démantèlement par bombardement aérien de cinq bases terroristes dans l'ouest du pays ce week-end. Les détails de l'opération sont à lire dans Malijet.… ou échec ?A contrario, la presse algérienne commente largement ce départ de Wagner. Et pour elle, le bilan est largement négatif.Témoin ce commentaire de Mabrouk Kahi, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l'université de Ouargla (sud algérien), dans les colonnes d'El Khabar et dont les propos sont repris dans Le Point Afrique : « Les conditions internes au Mali montrent que Wagner a échoué dans sa mission, affirme-t-il, subissant de lourdes défaites aux côtés de l'armée malienne face aux groupes armés touaregs et même terroristes. De nombreux éléments de Wagner ont été tués ou capturés, ce qui a gravement porté atteinte à la réputation du groupe. Les conditions naturelles n'étaient pas non plus favorables au groupe russe, dont les équipements sophistiqués sont difficiles à utiliser dans des régions désertiques hostiles. À cela s'ajoute le manque d'adaptation aux terrains locaux. Toutes ces raisons ont fait du retrait une nécessité, fruit d'un échec et de l'incapacité à atteindre les objectifs fixés. »Brutalité…Interrogé par le site algérien TSA, Akram Kharief, fondateur du site Menadefense, est sur la même ligne : certes, reconnait-il, « les mercenaires de Wagner ont fait ce que personne n'a pu faire avant, c'est-à-dire ramener le calme dans la région des trois frontières et prendre plusieurs villes du nord, y compris le bastion des Azawadiens, Kidal. Mais en réalité, ils ont agi avec tellement de brutalité que la majorité des Maliens du nord aujourd'hui ont basculé dans le camp séparatiste. De plus, la situation sécuritaire ne s'est pas améliorée, Bamako est encerclée par Katiba Macina, les attaques contre les bases des Fama au nord sont quotidiennes et Wagner a échoué par deux fois à prendre Tinzaouatène. Leur bilan est donc mince. Ils quittent le Mali sans victoire. »Scepticisme…Enfin, on revient au Monde Afrique qui constate qu'à Bamako, ce passage de témoin entre Wagner et Africa Corps « suscite le scepticisme de certains militaires, qui voyaient en Wagner un instrument plus efficace, plus flexible, et dont ils connaissaient les chefs et les rouages – en plus d'en tirer de probables gains financiers. "Le Mali perd au change, estime un officier malien sous couvert d'anonymat. Entre les hommes de Wagner et ceux d'Africa Corps, ce ne sera pas le même degré d'engagement ni d'intensité. Les premiers connaissaient bien notre terrain. Les seconds seront sous la tutelle, forcément plus lourde et bureaucratique, de l'armée russe". »
Le « travel ban », mesure dévoilée mercredi par Washington, prévoit l'interdiction temporaire d'entrer sur le territoire américain à partir de lundi aux ressortissants de 12 pays, sept en Afrique, et ce, pour des raisons de sécurité ou parce qu'il est reproché à ces États de ne pas coopérer suffisamment dans la gestion des flux migratoires.Le Tchad fait partie des cibles. Interrogé par le site Tchadinfos, le politologue Yamingué Betinbaye estime que « du point de vue de l'administration américaine, [...] le Tchad souffre de sa position géographique avec des pays en crise, comme le Soudan et la Libye, qui le rend vulnérables aux mouvements de terroristes en provenance de ces pays. »Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a immédiatement réagi annonçant suspendre l'octroi de visas aux ressortissants américains. « Le Tchad, en adoptant une posture de résistance, envoie un message clair sur la scène internationale, décrypte Tchad Vision. Malgré ses ressources limitées, il valorise son autonomie et sa fierté nationale ».Les citoyens du Congo-Brazzaville eux aussi seront désormais bloqués à l'entrée aux États-Unis Une « annonce rocambolesque », s'étonnent Les Echos du Congo-Brazzaville. « De nombreux congolais se demandent s'il ne s'agit pas d'une erreur nominative, interroge le site, à moins que les services de l'administration Trump n'aient produit des rapports erronés, en toute méconnaissance des bases sociologiques congolaises ». Le média du Congo-Brazzaville tient à rappeler que « le christianisme se pratique majoritairement dans le pays et que les musulmans du Congo sont loin de verser dans l'islamisme radical, encore moins le jihadisme ».Le gouvernement congolais s'est exprimé parlant d'un malentendu qui devrait se régler par des discussionsJour de fête dans le monde musulmanLa Tabaski, comme elle est appelée en Afrique de l'Ouest, est marquée traditionnellement par le sacrifice d'un mouton. Sauf que cette année,« cette célébration se déroule dans un contexte économique extrêmement tendu » au Sénégal « où l'achat d'un mouton est devenu un luxe que de nombreuses familles ne peuvent plus se permettre », s'alarme Afrik.com. Sur les marchés de Dakar, Thiès ou Kaolack, le prix d'un mouton« digne de la Tabaski oscille entre 150 000 et 350 000 francs CFA alors que le salaire moyen peine à dépasser les 90 000 », écrit le site.« Un luxe difficilement accessible », c'est aussi une réalité pour de nombreux Maliens écrit le site Maliweb. Les sommes à débourser pour acheter un ovin sont jugées« excessives », dans un contexte de « pouvoir d'achat en baisse », de « chômage persistant » et où les denrées alimentaires de base ont augmenté de 30 % à 50 % depuis le début d'année. « On fait avec les moyens du bord », souffle Mariam Maïga, une enseignante interrogée, qui compte partager l'achat d'un mouton avec sa sœur. Certains « optent pour des moutons plus petits, tandis que d'autres se tournent vers les chèvres ». « Les familles s'adaptent, et dans l'épreuve, elles prouvent une fois de plus leur capacité à célébrer avec dignité et résilience. ».Un Aïd à la « tournure particulière » au MarocC'est Le Matinqui rappelle que l'Aïd sera différent des autres années. Le royaume a en effet recommandé d'annuler le sacrifice rituel pour « préserver le cheptel national » mal en point après des années de sécheresse, mais aussi pour « soulager les foyers à revenus modestes ».En dépit de cela, explique le journal marocain, « de nombreux citoyens se ruent sur les boucheries ». Mais une fois en boutique, le prix de la viande d'agneau alimente le mécontentement de ces consommateurs : Le Matin cite une députée de la fédération de gauche démocratique qui accuse certains grossistes et bouchers de limiter « volontairement l'abattage pour créer une rareté artificielle, ce qui accentue mécaniquement la pression sur les prix. Un phénomène aggravé, selon elle, par l'absence d'un contrôle rigoureux » de l'État.
La liste électorale a été publiée mercredi 4 juin, et c'est officiel : le nom de l'opposant Tidjane Thiam y est introuvable. En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c'est donc « sans grande surprise » qu'elle a été annoncée, admet Africanews. Sur ce point, la presse est unanime, et L'Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d'Abidjan auraient pu se tirer d'affaire. » « Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n'est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n'ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique. Et quand bien même, ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L'Observateur Paalga. Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c'est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d'une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu'il disposait à l'époque de la nationalité française.Quelles réactions des intéressés ?Du côté du PDCI, cela ne fait pas un pli, raconte Fraternité Matin : « le parti septuagénaire conteste cette décision, et exige la réintégration immédiate des personnalités concernées. » Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n'a plus beaucoup d'options et est même dans « l'impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l'opposition ». Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu'une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée. En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d'aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.Bref, s'inquiète L'Observateur Paalga, « on se demande si l'on s'achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d'Ivoire (…) n'a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. » Le Sénégal s'intéresse à la situation ivoirienneEn témoigne la visite il y a quelques jours du Premier ministre Ousmane Sonko, sur laquelle revient Jeune Afrique. Deux jours de déplacement fin mai, au cours desquels, raconte le magazine, le chef du gouvernement sénégalais a « rend[u] visite à Laurent Gbagbo », avec qui il partage « les mêmes idées souverainistes et panafricanistes » et « estime que les années passées en prison les rapprochent. »En revanche, pointe JA toujours, « le cas de Tidjane Thiam (…) n'a pas été évoqué officiellement ».Il faut dire que le dirigeant sénégalais ne souhaitait pas ternir ses relations avec Alassane Ouattara, « avec lequel il a évoqué le renforcement de l'axe Abidjan-Dakar ». Ce souhait a été répété auprès du premier ministre Robert Beugré Mambé avec qui il a, cette fois, évoqué les nombreux accords de coopération entre les deux pays, et surtout avec qui il a convenu « d'organiser un forum afin de promouvoir les opportunités d'investissements dans leurs pays respectifs ».Chantiers politiques aussi au Sénégal Les chantiers politiques sont également sur le calendrier au Sénégal, avec cinq jours consacrés à un dialogue national sur le système politique. Soit « plusieurs jours d'intenses concertations », qui ont permis, s'enthousiasme Dakar Matin, « d'ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique. »À quelques milliers de kilomètres de là, Le Pays est moins dithyrambique, et rappelle que plusieurs partis politiques ont boycotté le dialogue, « dont ils remettent en cause la sincérité » et jugent que « l'organisation est biaisée ». Alors le titre s'interroge : cette initiative « répond-elle à des calculs politiques » ou traduit-elle véritablement « une volonté d'assainir le système » ? Quoi qu'il en soit, toutes les bonnes volontés du monde ne sauraient compenser « l'absence d'acteurs majeurs » qui, déplore Le Pays, « pourrait impacter négativement la portée de ce dialogue qui se voulait (…) celui de la refondation ». Il y a pourtant urgence, s'agace un éditorialiste de Dakar Matin : « les principaux adversaires de la République sont la corruption, l'enrichissement illicite, la haute trahison », contre lesquels la population souhaite que des mesures soient prises. « Jusqu'ici le soutien est immense », mais, prévient cet auteur, c'est un soutien sous conditions : « que les nouveaux gouvernants sachent que le peuple écoute et entend. »