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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur

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    • Oct 1, 2025 LATEST EPISODE
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    À la Une: Joseph Kabila condamné à mort

    Play Episode Listen Later Oct 1, 2025 4:13


    « La sentence est tombée, lourde comme un couperet dans le silence feutré de la Haute cour militaire, constate Le Journal de Kinshasa. Ce mardi, l'ombre de Joseph Kabila a été officiellement condamnée à la peine de mort. Pour "trahison" et "participation à un mouvement insurrectionnel", la justice militaire a tranché. Aucune circonstance atténuante n'a été retenue. Le principal concerné, qui vit en exil, n'était qu'un fantôme. Le réquisitoire, impitoyable, dressait le portrait d'un homme non plus en chef d'État, mais en chef de guerre. La Cour a épousé ces allégations, peignant une réalité sombre. Elle affirme que, dans l'ombre, l'ancien président tenait à Goma et Bukavu de "véritables réunions d'état-major". Il inspectait des centres d'instruction de rebelles et se comportait en "chef incontesté de tous les mouvements rebelles" (…). Le jugement est sans appel : Joseph Kabila est désormais qualifié de "chef de la coalition AFC/M23" ». Pas de réaction pour l'instant de l'intéressé. Juste un communiqué de son parti, le FCC, le Front commun pour le Congo, publié sur le site congolais 7 sur 7 : « le FCC dénonce "la restauration de la dictature" et l'instrumentalisation "croissante, tant de la justice que de la puissance publique à des fins politiques". Le FCC, qui se positionne comme une force politique "considérable" de l'opposition, promet de combattre cette condamnation qu'elle juge "inacceptable" ». Séisme politique… Ce « verdict est une première depuis l'indépendance du Congo, en 1960 », constate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia : « avec une peine très lourde, des dommages et intérêts pour les victimes de l'AFC/M23 stratosphériques de plus de 30 milliards de dollars (soit deux fois le budget de l'État congolais), et désormais un ancien président en cavale et recherché par la justice congolaise. (…) Cette condamnation à mort de Kabila représente un petit séisme politique en RDC, pointe encore Afrikarabia. Ce verdict résonne d'abord comme un message d'avertissement et "préventif" à l'attention de toutes les personnes qui souhaiteraient rejoindre les rangs rebelles. (…) Et elle brise une possible coalition anti-Tshisekedi, avec à sa tête Joseph Kabila associé à une myriade d'opposants. Elle disqualifie enfin l'ex-président, aux yeux de Kinshasa, comme interlocuteur à un potentiel dialogue national ». Un « goût d'inachevé » ? Pour Le Monde Afrique, « en l'absence de l'accusé et sans avocat pour le défendre à l'issue d'une instruction bâclée, ce procès expéditif laisse un goût d'inachevé ». Avec « des charges qui reposent implicitement sur l'autorité, directe mais supposée, qu'exercerait Joseph Kabila sur la rébellion du M23. (…) D'un naturel taiseux, naviguant entre le Zimbabwe – où, selon une source, il se trouverait actuellement –, l'Afrique du Sud et la Zambie, l'ancien président avait finalement brisé le silence le 18 mars dernier, depuis Johannesburg, rappelle Le Monde Afrique, pour nier tout lien avec le M23. La plupart des observateurs jugent toutefois que Corneille Nangaa (l'un de ses fidèles lorsqu'il était au pouvoir) ne serait pas entré dans la rébellion armée sans, au minimum, l'onction de Joseph Kabila ». Et « beaucoup ont cru discerner l'ambition de ce dernier de revenir aux affaires lorsque Corneille Nangaa a exprimé son intention de renverser le pouvoir par les armes ». « Attiser le feu » ? La presse ouest-africaine s'interroge : « à quoi servira cette condamnation de Joseph Kabila ? » se demande WakatSéra à Ouagadougou. « N'est-ce pas plutôt le meilleur moyen de raidir les positions et d'attiser le feu dans l'est de la RD Congo ? (…) En tout cas, les populations civiles continuent, elles, de vivre l'enfer, alors que la convoitise des acteurs et commanditaires de la guerre, pour les richesses minières de la RD Congo, ne fait que croître ». Enfin pour Ledjely en Guinée, ce « verdict pourrait être perçu par l'opposition politique congolaise comme une manœuvre d'intimidation à l'encontre de toutes les voix dissidentes, en prévision du troisième mandat que Félix Tshisekedi caresse en secret l'ambition de briguer. C'est dire, conclut le site guinéen, que la condamnation prononcée contre Kabila pourrait contribuer à dégrader davantage les rapports de confiance entre les acteurs de la scène politique congolaise. Une méfiance qui ne pourra que galvaniser ceux dont les intérêts prospèrent dans l'insécurité chronique qui sévit en RDC depuis une trentaine d'années ».

    À la Une: le pouvoir lâche du lest à Madagascar

    Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 4:10


    « Rajoelina répond à la Gen Z » : c'est le grand titre du quotidien L'Express à Antananarivo. Après les manifestations de ces derniers jours, le président malgache a limogé ses ministres. « La démission du gouvernement "dans les 72 heures" figurait parmi les revendications de la Gen Z. Visiblement, le Chef de l'État a pris les devants, pointe L'Express. Dans son allocution, Andry Rajoelina a également présenté ses "excuses" face à "l'incapacité de certains membres du gouvernement à accomplir les tâches attendues par la population". Il a aussi annoncé la création "d'un espace de concertation" afin que les citoyens, notamment les jeunes, puissent participer à l'élaboration de solutions pour les affaires nationales. Andry Rajoelina a par ailleurs promis un changement de cap dans la conduite des affaires publiques, citant la transparence dans les dossiers sensibles qui touchent directement à la population, comme celui de l'énergie ». Et puis, note encore L'Express, pour lui, pas question de démissionner. Autre point important, souligne Jeune Afrique : « Andry Rajoelina a annoncé qu'un nouveau Premier ministre serait nommé dans les trois jours, et un nouveau gouvernement dans la semaine. Une façon pour le chef de l'État de tenter de reprendre la main, commente le site panafricain, alors qu'une session parlementaire extraordinaire serait en préparation avec, selon certains députés, la possibilité d'une motion d'empêchement qui pourrait bien sceller le sort du président si jamais la majorité des deux tiers devait être atteinte ». La fronde va-t-elle se calmer ? En attendant, la dissolution du gouvernement et les propositions du président suffiront-ils à calmer le mouvement de protestation issu de la jeunesse ? Pas sûr, répond Madagascar Tribune : « le mouvement Gen Z pourrait prendre de l'ampleur avec un engagement accru des politiciens et des syndicats, et ce malgré la réticence des jeunes. Cette alliance de circonstance pourrait savonner la planche sur laquelle marche le régime, avec les effets que l'on a vus à plusieurs reprises dans les crises depuis 1972 ». En effet, rebondit Afrik.com, « le limogeage du gouvernement est une chose, mais elle reste loin de satisfaire la rue. La rue qui réclame désormais le départ pur et simple du chef de l'État. Entre volonté affichée de dialogue et pression d'un mouvement citoyen inédit, Andry Rajoelina se retrouve face à un dilemme, constate le site panafricain : réformer en profondeur pour calmer la colère, ou bien risquer de voir l'histoire se répéter avec une nouvelle transition imposée par la rue ». Et Afrik.com de rappeler que « Madagascar n'en est pas à sa première crise politique majeure. Depuis son indépendance en 1960, le pays a régulièrement été secoué par des révoltes populaires. L'ascension d'Andry Rajoelina lui-même, d'abord comme maire d'Antananarivo, avait été rendue possible par le soulèvement de 2009 qui avait conduit au départ de Marc Ravalomanana. Son retour au pouvoir par les urnes en 2018 puis en 2023, lors d'un scrutin contesté, n'a pas apaisé les divisions profondes d'une société marquée par la pauvreté et la défiance envers ses dirigeants ». Aller plus loin ? L'histoire se répète donc, constate Aujourd'hui à Ouagadougou : « le dégagisme pousse des cris de colère à Madagascar. Le mouvement social qui se tient à équidistance des lobbies politiques, se veut une matrice pour un changement radical, en tout cas, pour acter l'avènement d'une nouvelle race de dirigeants, que n'a pas su incarner, l'ancien DJ, qui a pourtant accédé au pouvoir jeune. Quel avenir pour cette lutte pour la survie sur la Grande île ? Que peut faire Andry Rajoelina pour se dépêtrer de ce mauvais pas ? Le congédiement de son premier ministre et tout le gouvernement pourra-t-il sauver les meubles ? » « Madagascar : le limogeage du gouvernement suffira-t-il à calmer la fronde ? », s'interroge également Ledjely en Guinée. « La véritable question est de savoir si Andry Rajoelina est prêt à aller plus loin : ouvrir un dialogue sincère avec la jeunesse et l'opposition, poser les bases d'une gouvernance plus transparente et redistributive, et, surtout, redonner confiance à une génération en quête d'avenir. Sans quoi, prévient Ledjely, le mouvement Génération Z pourrait bien devenir le catalyseur d'un basculement politique inédit dans l'histoire récente de Madagascar ».

    À la Une : les revendications de la génération Z

    Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 4:28


    La jeunesse donne de la voix sur le continent : la génération Z, qui regroupe ceux qui sont nés entre 1997 et 2012, est majoritaire dans nombre de pays d'Afrique et elle veut se faire entendre, exprimer ses revendications et participer au débat politique. C'est le cas à Madagascar… Après une première journée de mobilisation jeudi dernier, constate Le Monde Afrique, « des centaines de jeunes sont à nouveau descendus samedi dans les rues de la capitale, Antananarivo, à l'appel du collectif Gen Z Madagascar pour réclamer l'accès à l'eau, à l'électricité et le respect de la liberté d'expression. (…) Le cortège a rapidement été stoppé par les forces de police et de gendarmerie, lourdement armées. Des grenades lacrymogènes ont été tirées et plusieurs blessés seraient à déplorer. » Et la semaine qui débute sera « déterminante », s'exclame L'Express de Madagascar. Avec de nouveaux appels à manifester de la part de Gen Z. En effet, malgré les appels au calme et l'intervention du président Andry Rajoelina qui a dit avoir entendu les revendications des jeunes, « la Génération Z a publié hier un communiqué ignorant ostensiblement ces annonces, constate le quotidien malgache. Le mouvement est train de franchir un nouveau cap : de sociales, les revendications prennent une tournure politique. La Génération Z réclame la démission du gouvernement et celle du préfet d'Antananarivo. (…) Le mouvement risque ainsi de s'amplifier, conclut L'Express. (…) Tout laisse donc présager une semaine à haut risque. » La stratégie de la passivité ? « Le courage et la fierté des manifestants avant-hier ont été salués par tout le monde, pointe pour sa part Midi Madagascar. Le message qu'ils ont délivré a été entendu bien au-delà des frontières de la Grande île, mais les événements malheureux qui ont eu lieu par la suite ont quelque peu occulté sa portée, déplore le journal. L'arrivée d'individus malintentionnés et les dégradations matérielles qu'ils ont accomplies ont scandalisé la population. Ils n'avaient absolument rien à voir avec le mouvement de revendication légitime des manifestants. » Et « face à la passivité apparente des forces de l'ordre », relève Midi Madagascar, on peut se demander « s'il ne s'agit pas d'une stratégie délibérée pour occulter totalement le message véhiculé par les manifestants sincères. » « Des dérapages incontrôlés ou téléguidés ? », s'interroge en écho Madagascar Tribune. « On sait depuis la deuxième République de Ratsiraka que l'utilisation de casseurs et de voyous pour discréditer les mouvements de protestation est une pratique des dirigeants malgaches. » Arrogance ? En tout cas, s'agace Madagascar Tribune, « en se comportant avec arrogance depuis des décennies, les dirigeants actuels portent une grande responsabilité dans la colère de la population, en accumulant fraudes électorales, gaspillant les deniers publics dans des projets inutiles, affichant une totale impunité dans la corruption, et n'hésitant jamais à des mensonges cousus de fil blanc et vite rattrapés par la réalité. (…) C'est dans ce contexte, poursuit le journal, qu'à l'inspiration de l'exemple népalais, la Gen Z malgache est apparue. Elle se caractérise par une maitrise des réseaux sociaux pour l'efficacité de la communication et de la mobilisation, et par une absence de véritables leaders pour personnaliser le mouvement et le politiser. Cela lui donne une crédibilité et une légitimité que la classe politique n'a pas. » Au Maroc aussi Et il n'y a pas qu'à Madagascar que la jeunesse donne de la voix… « Au Maroc, la Génération Z descend dans la rue, constate Afrik.com : santé, école, dignité et débat sur les priorités budgétaires. » Ces derniers jours, pointe le site panafricain, « des collectifs de jeunes Marocains qui se sont coordonnés en ligne ont tenté d'organiser des marches dans plusieurs villes pour dénoncer la dégradation des services publics — surtout la santé et l'école. Entre interdictions, dispersions et interpellations, cette séquence met à nu le fossé entre une génération connectée, exigeant dignité et emploi, et des autorités focalisées sur la stabilité. Elle ouvre un bras de fer durable autour des priorités budgétaires et d'un nouveau contrat social. » Et « une réponse essentiellement sécuritaire ne changera pas les revendications, prévient Afrik.com. La fenêtre d'apaisement passe par des gestes tangibles et vérifiables sur la santé et l'éducation, plutôt que par la seule communication gouvernementale. (…) Les prochains week-ends diront si la “Génération Z“ transforme l'essai de la rue en agenda de réformes mesurables. »

    À la Une: manifestations, pillages et répression à Madagascar

    Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 4:17


    C'est l'Express de Madagascar qui nous raconte la journée de jeudi 25 septembre : « De la contestation aux pillages », titre le journal qui précise : « La manifestation anti-délestage a dégénéré dans la capitale, laissant place à des affrontements, des pillages et des incendies. Face au chaos, le préfet d'Analamanga a instauré un couvre-feu de 19h à 5h du matin. » « Antananarivo s'est embrasée hier », poursuit l'Express de Madagascar, qui détaille les moments forts de la journée : « Vers 10h45, les premiers heurts éclatent du côté de Mandrosoa lorsque les forces de l'ordre repoussent les manifestants à coups de gaz lacrymogène. En riposte, des jets de pierre pleuvent ». La journée est très tendue et à la tombée de la nuit, rapporte l'Express de Madagascar, « la situation échappe totalement au contrôle. Les protestations laissent place à une succession de pillages éclairs (…) Les infrastructures ne sont pas épargnées. À Anosibe, le chantier de la future gare du train urbain est incendié, tout comme une banque voisine ». « Sur le terrain, ajoute le journal, l'organisation des forces de sécurité paraît vacillante. Plusieurs arrestations sont néanmoins recensées ». Journée très tendue donc, qui se termine par l'instauration d'un couvre-feu. « L'objectif, précise l'Express de Madagascar, est de limiter les attroupements et de prévenir de nouveaux débordements après la vague de violences et de pillages qui a secoué la ville. » Vengeance post-mortem Dans la presse africaine également ce matin, des commentaires sur la condamnation à cinq ans de prison de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Notamment dans les quotidiens burkinabés, toujours inspirés lorsqu'il s'agit d'interpréter l'actualité internationale. « Entre jubilation, abus de la République des juges et vengeance post-mortem de [Mouammar] Kadhafi » titre Aujourd'hui au Faso qui interroge : « Qu'en pensent les Africains, notamment dans les ex-post-colonies » ? « On évoque mezza-voce, une sorte de vengeance post mortem de Kadhafi, car sous nos cieux, si c'est le même Sarkozy qui était copain-copain avec l'auteur du Livre Vert, qui lui a permis d'implanter sa tente à Paris lors de sa visite le 10 décembre 2007 (…) si c'est ce même [Nicolas] Sarkozy qui a aussi aiguillonné la révolution onusienne et ameuté d'autres pays occidentaux pour chasser Kadhafi, qui a trouvé la mort, alors pour certains Africains, c'est ni plus ni moins qu'un retour de la manivelle outre-tombe, genre malédiction de celui qu'on a tué le 20 octobre 2011 et dont nul ne sait où se trouve exactement la sépulture ». Trahison impardonnable En Guinée, Ledjely ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de l'ancien président français.  « Pour les Africains, Nicolas Sarkozy représente la duplicité et la trahison (…) de Conakry à Djibouti, et de Rabat au Cap, tout le monde croit que de l'argent a circulé entre les hommes de Kadhafi et l'équipe de campagne de l'ancien président français (…) l'idée que le séjour XXL de l'ancien guide libyen en France, en 2007, était la contrepartie des transferts de fonds entre Tripoli et Paris est très largement partagée au sein de l'opinion publique africaine. » Et Ledjely aboutit à la même conclusion qu'Aujourd'hui au Faso, le journal guinéen nous dit : « Dès lors, la volte-face de Nicolas Sarkozy qui avait consisté à prendre la tête de la coalition internationale ayant fini par tuer Kadhafi en février 2011, passe pour une trahison impardonnable. Moins que la corruption en tant que telle, c'est cette façon de se retourner de manière aussi inique contre son bienfaiteur d'hier, que les Africains abhorrent chez l'ancien président français. » Conclusion du journal guinéen : « Il ne faut guère s'attendre à ce qu'en Afrique, on s'apitoie sur le sort de l'ancien président. Tout au contraire, ce qui lui arrive aujourd'hui devrait servir de leçon à ceux qui seraient tentés de suivre son exemple. »

    À la Une: les pays du Sahel claquent la porte de la Cour pénale internationale

    Play Episode Listen Later Sep 25, 2025 4:11


    Les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont annoncé lundi leur retrait immédiat du traité de la Cour pénale internationale (CPI). Une décision radicale, justifiée par la dénonciation d'une « justice sélective » et d'un « instrument de répression néocoloniale. » « Ce retrait s'inscrit dans la stratégie souverainiste des trois pays sahéliens et leur rupture assumée avec les institutions occidentales, relève Afrik.com. Ces derniers mois, le Burkina, le Mali et le Niger se sont rapprochés de partenaires alternatifs, en particulier la Russie, dont le président Vladimir Poutine fait lui-même l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI, depuis le début du conflit en Ukraine. » Qui plus est, souligne encore Afrik.com, « l'annonce de ce retrait a lieu à un moment où les armées de l'AES sont accusées, par des ONG internationales, de graves violations des droits humains dans leur lutte contre les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. » Dans l'ombre de Moscou L'influence de la Russie est manifeste, pointe Le Monde Afrique : « l'initiative des trois pays sahéliens a trouvé un écho sous la plume d'Oleg Nesterenko, décrit par Reporters sans frontières comme un “entrepreneur de l'influence russe à l'international“. Peu après l'annonce du retrait des trois pays de la CPI, il saluait la décision sur un site malien en ligne. “L'ère des puissances occidentales, autrefois campées en suzeraines vis-à-vis d'États africains réduits au statut de vassaux, est révolue et ne doit en aucun cas se reproduire“, écrivait-il. » « Fin avril, rappelle Le Monde Afrique, le vice-président du conseil de sécurité de Russie Dmitri Medvedev, envisageait la création d'un “organe juridique alternatif à la CPI“, qui serait établi par exemple dans le cadre des BRICS, disait-il, après avoir critiqué le mandat d'arrêt pour crimes de guerre émis en mars 2023 par la CPI contre Vladimir Poutine et cinq autres responsables russes de la guerre en Ukraine. » Une Cour pénale sahélienne des droits de l'Homme ? En attendant, poursuit Le Monde Afrique, « les trois États (de l'AES) ont annoncé la création d'une Cour pénale sahélienne des droits de l'homme pour y juger les crimes de masse, le terrorisme et le crime organisé, et la construction d'une prison de haute sécurité ». « Une Cour pénale sahélienne ! Pourquoi pas ? », s'exclame le quotidien Aujourd'hui au Burkina Faso. « L'idée fait son bonhomme de chemin. Elle pourrait d'ailleurs s'inspirer des Cours africaines de Dakar qui ont jugé Hissène Habré ou de la version des Gacaca du Rwanda ; en tout cas une justice endogène qui tiendrait compte des us et coutumes et des réalités sahéliennes. Loin des salles froides et aseptisées de la CPI, pourrait se substituer une justice rendue d'abord par les Africains sur le sol africain », martèle Aujourd'hui. En effet, pointe encore le quotidien burkinabé, « la CPI n'a jamais pu se défaire de cette image qui lui colle à la peau : celle d'une justice internationale pour juger les Africains. Jamais un Occidental n'a été devant les juges de La Haye à fortiori dans les 9 m² d'une cellule de Scheveningen. Ça fait tout de même bizarre ! », clame-t-il erronément. Désamorcer toute enquête gênante ? Reste, tempère Le Monde Afrique, que « la CPI n'enquête ni au Niger, ni au Burkina Faso, mais seulement au Mali. C'est Bamako qui l'avait saisi en juillet 2012, lors de l'occupation de Tombouctou et du nord du pays par les groupes jihadistes. Depuis, deux ex-cadres de la police du groupe Ansar Eddine ont été jugés et condamnés pour des crimes commis après la prise de Tombouctou en 2012. Et un mandat d'arrêt a été émis en 2017 contre Iyad Ag Ghali, l'émir du GSIM, l'un des plus puissants groupes jihadistes sahéliens. » « Mais les soupçons ne concernent pas seulement les groupes jihadistes, relève pour sa part Le Point Afrique : ONG et experts de l'ONU accusent aussi les forces armées burkinabè et maliennes d'exécutions sommaires de civils. Et pour WakatSéra, à Ouagadougou, cette rupture avec La Haye apparaît ainsi comme une façon de “désamorcer toute enquête gênante“ visant les armées locales. Human Rights Watch a, en effet, documenté plusieurs massacres imputés à ces forces, que la CPI aurait pu être amenée à examiner. »

    À la Une: une nouvelle Constitution pour la Guinée

    Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 4:20


    « Le Oui pulvérise le Non à 89,38 % contre 10,62 % » : c'est le grand titre du site d'information Ledjely à Conakry. Un résultat encore « provisoire, précise le site, qui sera transmis à la Cour suprême, l'institution compétente pour en assurer l'examen, traiter d'éventuels contentieux, valider les résultats et proclamer les résultats définitifs ». « Les résultats montrent un taux de participation de 86,42 %, pointe pour sa part le site Guinée 360. Un chiffre qui témoigne d'une adhésion considérable des Guinéens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, au projet de nouvelle Constitution. Désormais, (donc) tous les regards sont tournés vers la Cour suprême ». Ce taux de participation « divise les acteurs politiques », relève de son côté Media Guinée. Pour le Congrès Africain pour la Démocratie et le Renouveau, il y a eu « une très grande mobilisation : le taux de participation annoncé reflète la réalité ».  Non, rétorque l'opposition. Pour le Parti pour le progrès et le changement, « le peuple de Guinée n'a pas répondu à l'appel de la junte au pouvoir pour participer à cette élection. Il y a eu un taux d'abstention très élevé. (…) En Guinée, quand le pouvoir organise un scrutin, rien ne peut l'effrayer. Ce que le pouvoir veut, c'est ce qui va être dicté et c'est ce qui va être fait ». Chape de plomb En fait, tout était joué d'avance, constate Le Monde Afrique : « la campagne pour le Oui au référendum a été ostentatoire à travers le pays et largement incarnée par Mamadi Doumbouya, à grand renfort d'affiches à son effigie, rassemblements et fanfares. Celle du Non a été, elle, quasi inaudible ». Il faut dire, poursuit le journal, « qu'une chape de plomb s'est abattue en Guinée sur les voix dissidentes depuis l'arrivée des militaires au pouvoir. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations – interdites depuis 2022 – sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l'opposition ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l'exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés ». En effet, renchérit WakatSéra au Burkina Faso, « le boycott prôné par les opposants de l'UFDG et du RPG, l'ancien parti chassé du pouvoir par le coup d'État du 5 septembre 2021, n'a pas été massivement suivi. Rien de plus normal, la campagne qui a précédé le scrutin étant allée dans un sens unique, celui des partisans du Oui. Il n'y avait de place pour aucune voix dissonante, que ce soit dans la rue où par le biais des médias qui n'avaient la possibilité que de relayer les échos des partisans du Oui. Et le gendarme de la Haute autorité de la communication veillait au grain. Qui plus est, poursuit WakatSéra, l'épée de Damoclès de la suspension plane en permanence sur les organes de presse qui ont encore la chance d'exister et qui oseraient aller contre la volonté du censeur. » Ce qui explique la prudence des médias guinéens qui se contentent de donner les résultats du référendum et de relayer les communiqués officiels. Un boulevard pour Doumbouya En tout cas, relève Afrik.com, « ce référendum constitutionnel, longtemps attendu, ouvre une séquence électorale cruciale. Les autorités ont déjà annoncé l'organisation d'élections présidentielle et législatives avant la fin de l'année, afin de rétablir l'ordre constitutionnel et de répondre aux pressions de la communauté internationale. Pour une partie de la population, précise le site panafricain, l'adoption d'une nouvelle Constitution marque l'espoir d'un retour à la stabilité et au pouvoir civil. Pour d'autres, ce vote ouvre surtout la voie à une candidature du chef de la junte, Mamadi Doumbouya, désormais juridiquement en position de briguer la magistrature suprême ». Ce qui fait dire à L'Observateur Paalga que « l'adoption de cette nouvelle Constitution vaut déjà plébiscite pour le général Doumbouya ». En effet, insiste Aujourd'hui, toujours à Ouagadougou, cette « nouvelle loi fondamentale lui permet de quitter sa tenue bariolée de camouflage pour se couler dans le boubou du président élu ». Désormais, « l'ex-légionnaire a tous les leviers pour basculer dans l'État de droit avec lui comme président élu. Et peut-être que le peuple guinéen lui saura gré de passer de la baïonnette à l'urne ». Et Aujourd'hui de s'interroger : « quelle Guinée sous Doumbouya II en gestation ? Quel avenir pour les partis politiques ? Le général-président va-t-il acter le changement générationnel en Guinée ? »

    À la Une: la reconnaissance officielle de l'État de Palestine par certains pays occidentaux

    Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 3:57


    De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».

    À la Une: la déchéance de nationalité dans les pays du Sahel

    Play Episode Listen Later Sep 19, 2025 4:16


    C'est un article de Mali Actu qui parle de la déchéance de nationalité, comme « d'une arme politique en pleine transition militaire ». Le journal en ligne en veut pour preuve, le cas de « trois activistes tchadiens installés en France qui viennent d'être déchus de leur nationalité, accusés d'intelligence avec des puissances étrangères ».  Pour Mali Actu, il s'agit là d'une « pratique étatique de plus en plus utilisée comme un outil politique dans plusieurs états du Sahel ». « Depuis l'arrivée au pouvoir de transitions militaires, des décisions similaires ont été prises contre des opposants et des personnalités publiques. Des voix indépendantes sont ainsi neutralisées », poursuit Mali Actu qui prend pour exemple le cas du Niger. Depuis le coup d'État de 2023, « plusieurs proches de l'ancien président Mohamed Bazoum ont été provisoirement déchus de leur nationalité. Pour les défenseurs des droits humains, remarque le journal, la mesure est surtout symbolique et vise à intimider les opposants ». Mais les conséquences sont lourdes pour les personnes qui se voient imposer cette déchéance, explique encore Mali Actu : « dans certains cas, la mesure peut rendre une personne apatride et la priver d'une protection internationale ». Disparitions et réquisitions La presse africaine revient également ce matin sur la libération, au Burkina Faso, de deux journalistes disparus depuis plus d'un an. Les disparitions forcées, c'est une autre des méthodes utilisées pour faire taire les voix discordantes. Mais pour Adama Bayala et Alain Traoré, alias Alain Alain, une page se tourne : « ils respirent l'air de la liberté recouvrée au Burkina », annonce Aujourd8.net qui se réjouit sans réserve. « Avec ces libérations, nous dit-il, la liste des hommes de médias libérés après quelque temps passé loin de leurs familles s'allonge et on ne peut que se féliciter que nos confrères retrouvent la possibilité d'aller et venir. » Afrik.com de son côté, note que la disparition d'Adama Bayala et Alain Traoré avaient eu lieu « dans un contexte marqué par les réquisitions arbitraires de la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Officiellement, les autorités justifient des réquisitions par le décret de mobilisation générale contre les groupes armés djihadistes. Mais de plus en plus de Burkinabè y voient un instrument pour faire taire les voix critiques ». Il reste encore un journaliste « vraisemblablement réquisitionné », rappelle Jeune Afrique, il s'agit d'Atiana Serge Oulon, « enlevé à son domicile le 24 juin 2024 ». Problème politique Le Maroc est dans le viseur d'Afrik.com, et plus précisément son roi Mohamed VI. Dans un article au vitriol d'Afrik.com intitulé « Mohamed VI et les voitures de l'État : une monarchie en roue libre », le journaliste Malik Hamid s'exclame ainsi : « Au Maroc, la pauvreté gronde, les inégalités se creusent et la jeunesse désespère. Mais pendant ce temps, les moteurs vrombissent sous les ors d'un régime qui semble davantage préoccupé par le confort de ses élites que par les conditions de vie de ses citoyens ». C'est la ministre de l'Économie et des finances, Nadia Fettah, qui selon Afrik.com, « a révélé les dépenses faramineuses consacrées au parc automobile de l'État. (…) plus de trois milliards de dirhams par an, sont affectés à l'entretien, au carburant et au renouvellement des voitures de fonction de l'administration publique marocaine ». « Alors même que le pays se débat avec une inflation galopante, un chômage endémique et une crise sociale profonde, poursuit Afrik.com, l'État consacre des milliards à l'entretien d'un luxe bureaucratique. » Et ce n'est pas tout : « Le cœur du scandale, ajoute le site d'information, c'est que ces voitures ne servent pas seulement à des missions officielles, mais bien souvent à des trajets personnels, à des déplacements de confort, voire à des abus flagrants d'autorité ».

    À la Une: quelle participation au référendum de dimanche en Guinée?

    Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 4:34


    La campagne pour le référendum constitutionnel en Guinée s'achève jeudi 18 septembre, à 23h59. « À partir de cette date, relève Ledjely à Conakry, toute activité de propagande est strictement interdite sur l'ensemble du territoire national : meetings, caravanes, affichages, communications audiovisuelles ou numériques, ainsi que tout signe extérieur de soutien ou d'opposition au projet de Constitution. (…) La Direction générale des élections (DGE), réaffirme son engagement à organiser un scrutin "transparent, inclusif et crédible", et appelle l'ensemble des acteurs et citoyens guinéens à contribuer à la réussite de ce rendez-vous électoral historique. » Appel au boycott Le principal opposant Cellou Dalein Diallo, dit « non » : « Depuis son exil, rapporte Afrik.com, l'ancien Premier ministre estime que ce scrutin n'est rien d'autre qu'un "paravent constitutionnel" destiné à prolonger le règne du général Mamadi Doumbouya. (…) Le leader de l'Union des Forces démocratiques de Guinée demande donc à ses militants et sympathisants de rester chez eux dimanche. "Même si vous votez non, votre vote sera compté comme un oui", martèle-t-il, dénonçant une "mascarade" et un "parjure" politique. Son mot d'ordre : ne pas cautionner par la participation un scrutin qu'il juge illégitime. » Pour sa part, rapporte encore Afrik.com, « face aux critiques, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, assure que le référendum ouvre la voie au retour à la normalité constitutionnelle. À ses yeux, l'opposant n'apporte aucune alternative crédible au peuple guinéen. Le bras de fer reste donc entier, pointe le site panafricain. Entre un pouvoir déterminé à valider sa nouvelle constitution et un opposant qui mise sur le boycott pour délégitimer le scrutin, les électeurs guinéens devront trancher dimanche… en choisissant d'aller voter ou de rester chez eux. » « Désert démocratique » Alors quel impact aura cet appel au boycott ? Quelle participation dimanche à ce référendum constitutionnel ? Aujourd'hui, au Burkina Faso voisin, s'interroge : « la voix de l'opposant qui retentit dans le silence ambiant des anti-nouvelle constitution, a le mérite d'être constante, déterminée, mais sera-t-elle entendue et surtout efficace ? Ne revient-on pas au même résultat, sauf peut-être à épargner aux uns et aux autres de se fatiguer pour se rendre dans les bureaux de vote ? (…) Si le "oui" l'emporte, ce qui devrait être le cas quoi qu'on dise, ce sera déjà le premier marchepied vers une élection du général-président Mamadi Doumbouya dont la candidature, à moins d'un cataclysme politique, ne fait plus de doute. » « Quand Cellou Dalein Diallo pêche dans un désert démocratique », s'exclame L'Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou. En effet, « une chose est sûre, pointe le journal, quel que soit le taux de participation au scrutin à venir, la nouvelle Constitution passera comme une lettre à la poste, ouvrant ainsi un boulevard au "colosse de Conakry", pour légitimer plus tard son pouvoir. » D'autant, insiste L'Observateur Paalga, « quand on connaît la chape de plomb à laquelle sont confrontés les Guinéens actuellement : musellement des médias, enlèvement d'activistes de la société civile, répression d'opposants et suppression de partis politiques. C'est dans ce climat de terreur que se déroule la campagne où les partisans du oui sont les seuls visibles sur le terrain. » Une image écornée à l'international Sur place, en Guinée, les médias marchent sur des œufs. Pas de commentaires défavorables au projet de nouvelle constitution. À noter cependant cet article à lire sur le site Guinée 360, plutôt critique envers le pouvoir en place. Son titre : « trafic, corruption, cybercriminalité, libertés en recul : l'image de la Guinée écornée à l'international » : « alors que les autorités de transition se félicitent des performances économiques et d'un "retour de la confiance", plusieurs rapports publiés en cette année 2025 dressent un tableau beaucoup moins flatteur de la Guinée sur la scène internationale (…). Le pays figure parmi les moins bien classés dans la plupart des évaluations. » Et Guinée 360 de citer, à chaque fois avec des sources précises, les libertés publiques en recul, le problème du trafic de cocaïne, la cybercriminalité, l'opacité de la dette, la corruption persistante ou encore la mauvaise régulation du secteur de l'électricité. « Une exception positive », toutefois, pointe Guinée 360 : « le rapport Africa's Pulse de la Banque mondiale prévoit pour la Guinée une croissance exceptionnelle de 11,3 % cette année, l'une des plus fortes d'Afrique subsaharienne. Le pays devrait maintenir cette dynamique à moyen terme, soutenue par l'exploitation minière et la relative stabilité budgétaire. »

    À la Une: la menace d'un éventuel blocus sur Bamako

    Play Episode Listen Later Sep 16, 2025 4:11


    C'est la nouvelle stratégie au Mali des terroristes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) : asphyxier économiquement Bamako et contraindre les forces armées à se disperser. Depuis début septembre, pointe Jeune Afrique, « le groupe jihadiste a imposé un blocus sur les routes qui relient le Mali à ses voisins. Une opération inédite et révélatrice de sa nouvelle stratégie. (…) Les attaques se sont multipliées sur les principaux axes qui entourent Bamako, semant la terreur dans les corridors qui relient la capitale aux ports de Dakar, de Conakry et d'Abidjan. Destruction de camions-citerne, prise d'un poste militaire, instauration de check-points sauvages, fouille des voyageurs, racket des passagers, incendie ou mitraillage de véhicules… Six camionneurs sénégalais ont même été pris en otage, puis relâchés vingt-quatre heures plus tard. Jamais, constate encore Jeune Afrique, le Jnim n'avait semé pareil chaos dans ces régions habituellement préservées en raison de leur éloignement de la zone d'influence traditionnelle des groupes jihadistes, à près de 1 000 km de là. Après avoir harcelé, pendant plus de dix ans, les Forces armées maliennes, la filiale sahélienne d'Al-Qaïda a modifié sa stratégie, résume le site panafricain. Elle a décidé de frapper au porte-monnaie, et d'ouvrir un nouveau front. Bref, de mener une guerre économique. » Dernière action en date, relate Maliweb à Bamako : l'attaque d'un convoi de camions-citerne dimanche dernier, près du village de Ségala, à une soixantaine de kilomètres de Kayes : « les assaillants ont tendu une embuscade avec, pour seul objectif, de faire le maximum de victimes civiles au sein du convoi, rapporte Maliweb. Une manœuvre qui complique la tâche de l'armée, contrainte de neutraliser l'ennemi tout en protégeant les civils, piégés entre deux feux, au milieu de produits hautement inflammables. » L'armée minimise L'armée malienne qui tente de calmer le jeu, avec des communiqués victorieux : « de Kayes à Kidal : les Fama (les Forces armées maliennes, NDLR) imposent leur tempo et rassurent les populations, affirme Malijet, reprenant un communiqué de l'armée. À Kayes, les routes nationales 1 et 3 ont été ciblées par des attaques coordonnées visant à paralyser les flux économiques et à semer la peur. La riposte fut immédiate. Le 9 septembre, une frappe aérienne chirurgicale a détruit une base logistique à Mousafa, dans le cercle de Diéma. Plusieurs dizaines de combattants ont été neutralisés, permettant la reprise sécurisée des convois commerciaux sous escorte militaire. » Vers une spirale d'insécurité ? Pour Ledjely en Guinée, la menace est bien réelle. « En s'attaquant à des convois de camions-citerne circulant sur l'axe vital Dakar-Bamako, malgré la présence d'escortes militaires, les groupes armés islamistes ont envoyé un signal clair : ils disposent d'une capacité d'action capable de contourner, voire de défier, la protection de l'armée. (…) Malgré les efforts des Fama et l'appui de ses partenaires, notamment russes, la menace terroriste reste capable de frapper au cœur même de la stabilité nationale. » Et Ledjely de prévenir : « si cette dynamique n'est pas rapidement contenue, le pays pourrait replonger dans une spirale d'insécurité durable qui pourrait s'avérer très préjudiciable pour les autorités. » Protéger et écouter le peuple Comment contrer la menace djihadiste ? Pour L'Inter à Bamako, les moyens militaires ne suffisent pas. « La véritable force réside dans le renseignement, estime le quotidien bamakois. Savoir où se trouvent les camps, connaître les plans des chefs, identifier les réseaux de financement : c'est là que se gagne la guerre. Pour ce faire, il faut une collaboration étroite avec les populations locales. Ce n'est pas par la force que l'on obtient la confiance des habitants, mais par la protection et l'écoute, pointe le journal. Les groupes terroristes excellent dans la communication. Ils utilisent les réseaux sociaux, les radios clandestines et le bouche-à-oreille pour recruter, semer la terreur et diffuser leur propagande. Ils se présentent souvent comme les défenseurs des communautés locales contre un État jugé corrompu ou absent. L'État malien doit riposter sur ce même terrain, s'exclame L'Inter. Il s'agit de prouver par des actes que le gouvernement est le protecteur légitime de son peuple. Construire des écoles, des dispensaires, et assurer un accès à la justice dans les zones reculées, c'est là que la vraie communication s'opère. C'est en améliorant le quotidien des gens, conclut L'Inter, que l'on coupera l'herbe sous le pied des terroristes. »

    À la Une: en Côte d'Ivoire, l'opposition tente de faire face

    Play Episode Listen Later Sep 12, 2025 3:54


    Après le rejet de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, « Laurent Gbagbo reçoit plusieurs opposants », titre Afrik.com. « L'ancien président ivoirien a multiplié les rencontres avec d'autres figures de l'opposition ». « Des échanges » qui, selon le site d'information panafricain, « traduisent une volonté de rapprochement face au quatrième mandat envisagé par le chef de l'État sortant, Alassane Ouattara ». Laurent Gbagbo a notamment reçu Pascal Afi N'Guessan, le président du FPI, le Front Populaire ivoirien. Il s'est aussi entretenu avec une délégation du PDCI-RDA, ainsi qu'un représentant du mouvement Générations et Peuples Solidaires, de Guillaume Soro. Pour Afrik.com, pas de doute : « ces rencontres pourraient être le début d'une nouvelle dynamique d'unité au sein de l'opposition ivoirienne, longtemps divisée, à l'approche d'un scrutin décisif pour l'avenir politique du pays ». « La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume » Même analyse du côté de Ouagadougou, d'où l'Observateur Paalga, regarde avec attention la situation politique en Côte d'Ivoire. « La résistance des bannis s'organise », titre le journal burkinabé, qui se fait aussi l'écho des rencontres organisées par Laurent Gbagbo. « Si ce n'est pas encore le conseil de guerre, c'est tout le moins les prémices dans l'organisation de la résistance des bannis du scrutin présidentiel », ajoute l'Observateur Paalga. « On en voudrait pour preuve les déclarations de plusieurs de ces opposants qui vont du ton prudent, modéré à offensif, du genre :  La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume, non à la confiscation du pouvoir… nous allons continuer la lutte politique contre un quatrième mandat… nous communiquerons sur la conduite à tenir dans les jours à venir » . « Arme d'élimination massive »  Et parmi ces opposants qui ont été reçus par Laurent Gbagbo et qui font part de leur mécontentement, il y a donc Pascal Afi N'guessan. Il est à la Une de 7 info Côte d'Ivoire. Et déclare : « le parrainage est une arme d'élimination massive des candidats ». « L'ancien Premier ministre », ajoute 7 info Côte d'Ivoire, « a rejeté les motifs évoqués par le Conseil Constitutionnel pour rejeter son dossier de candidature et assuré qu'il se battrait jusqu'au bout pour rétablir la vérité ». « J'ai été ministre, Premier ministre, président d'institution, député », a ainsi déclaré Pascal Afi N'Guessan. « On ne peut pas me faire croire qu'à ce stade de ma carrière, je serais incapable de rassembler 1% des électeurs de chaque région ». Revirement  C'est dans ce contexte, qu'une femme, s'affiche à la Une de nombreux journaux ivoiriens. Il s'agit de Linda Diplo. « Ex-militante du PDCI, elle rejoint le RHDP et s'engage pour la victoire d'Alassane Ouattara », titre Abidjan.net . « C'est en pleine conscience que j'ai pris la décision de démissionner », précise-t-elle, non sans avoir vigoureusement « salué » le bilan du président Ouattara, bilan qu'elle juge « remarquable ». L'infodrome titre de son côté : « Linda Diplo claque la porte du PDCI et rejoint le RHDP ». « Suite à la disparition du président Henri Konan Bédié », explique-t-elle, « l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête du PDCI nous a fait espérer un renforcement des valeurs que nous avons toujours défendues. Mais très vite j'ai constaté que la gouvernance, l'orientation et la ligne actuelle du parti, ne correspondaient plus à mes convictions » . « Ce revirement politique a lieu à six semaines de l'élection présidentielle », remarque l'Agence de Presse Africaine, et « trois jours après le rejet de la candidature de Tidjane Tiane,  le président du PDCI ». Autant dire le moment opportun pour quelqu'un qui préfère être du côté du favori de l'élection présidentielle, plutôt que de celui qui en est exclu. 

    À la Une: pas facile d'être un opposant politique en Afrique

    Play Episode Listen Later Sep 11, 2025 4:03


        WakatSéra au Burkina Faso a fait les comptes… « Au Gabon, après avoir été mis hors course pour la présidentielle d'avril dernier, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, vient d'être écarté de la course aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre. En Guinée, les leaders politiques les plus en vue sont contraints à l'exil et leurs partis politiques suspendus, pendant que les cadres de la société civile disparaissent sans laisser de trace, dès qu'ils osent contredire le prince. Au Tchad, Mahamat Idriss Deby, après avoir utilisé avec succès, Succès Masra, son opposant le plus virulent, pour apporter une onction démocratique à son élection, s'en est débarrassé, par justice interposée. Au Cameroun, Me Maurice Kamto, a subi le même sort des opposants éternels, évincé de la route de l'inamovible président de la République, Paul Biya, 92 ans, dont presque 43 passés aux affaires ». Enfin, affirme encore WakatSéra, « en Côte d'Ivoire, le modus operandi est le même ». Côte d'Ivoire : de 60 à… 5 candidats La Côte d'Ivoire où sur 60 prétendants à la candidature à la présidentielle, le Conseil constitutionnel n'en a retenu que 5… Et parmi les 5, le sortant, Alassane Ouattara. Et Jeune Afrique de s'exclamer : « qui peut encore arrêter le rouleau compresseur RHDP (le parti présidentiel) ? » Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à un quatrième mandat, reste le « grand favori ». « Alassane Ouattara en position de force après l'exclusion définitive de ses principaux rivaux », renchérit Le Monde Afrique. « À un mois et demi de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, le scrutin semble joué d'avance. Les candidatures de ses deux principaux opposants, l'ancien chef de l'État Laurent Gbagbo, et l'ex-directeur général du Credit suisse, Tidjane Thiam, du PDCI, réunis depuis juin dans un "front commun" pour demander une alternance politique, ont été rejetées. Quatre autres opposants pourront bien se lancer dans la campagne électorale, mais leur poids et leur capacité à rassembler sont moindres ». Commentaire du politologue béninois Gilles Yabi, cité par Le Monde Afrique : « tous quatre représentent des tendances politiques différentes et il serait étonnant de les voir présenter d'emblée un front uni. (…) On peut penser que le pouvoir en place fait tout pour l'emporter dès le premier tour ». Un tout autre visage… Le site panafricain Afrik.com hausse le ton : « en 2020, Alassane Ouattara avait annoncé avec emphase son intention de passer la main à une nouvelle génération. Cet engagement, salué à l'époque comme un signe d'apaisement et de maturité politique, avait laissé espérer l'émergence d'un nouveau souffle démocratique, loin des figures historiques aux parcours controversés. Cinq ans plus tard, à l'approche de la présidentielle du 25 octobre, le paysage politique ivoirien nous renvoie un tout autre visage, soupire Afrik.com : celui d'un pouvoir verrouillé, d'une démocratie confisquée, et d'un Président sortant prêt à braver toutes les limites pour s'accrocher à son fauteuil ». Démocratie de façade ? Enfin, Ledjely en Guinée ne mâche pas ses mots également : « dans l'opinion publique africaine, cette quatrième candidature d'Alassane Ouattara et l'exclusion de ses principaux adversaires passent mal. On y voit l'illustration de ces "démocraties de façade" qui pullulent sur le continent, dénonce Ledjely : des régimes où les scrutins ne servent qu'à donner un vernis légal à des pouvoirs déjà verrouillés. La négation du pluralisme politique, l'inféodation des institutions, l'instrumentalisation de la justice, la confiscation du suffrage et la privatisation des ressources publiques sont pourtant autant de facteurs qui ont déjà conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans l'abîme. On aurait pu croire que la Côte d'Ivoire, marquée par de douloureuses crises, s'en inspirerait pour tracer une autre voie. Mais visiblement, Alassane Ouattara préfère miser sur le court terme plutôt que sur un héritage politique durable ». Voilà, on aura noté que Ledjely, site d'information guinéen, se garde bien de commenter directement le verrouillage politique que subit également la Guinée…

    À la Une: le verrouillage médiatique en Guinée

    Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 4:14


    Le champ médiatique se réduit comme une peau de chagrin en Guinée. Déjà confrontés à d'importantes difficultés économiques, les quotidiens, les périodiques et les sites d'information doivent subir le joug des autorités militaires. Dernier exemple en date, la suspension jusqu'à nouvel ordre, par la HAC, la Haute Autorité de la Communication, du site d'informations Guinée Matin et l'interdiction de Guinée Matin TV. « La HAC justifie cette suspension, précise le site Aminata, par un non-respect des principes d'impartialité, d'égalité, de neutralité et d'équilibre de l'actualité en période de campagne référendaire et pour violation de la réglementation en vigueur. » Pas plus de précisions. Aminata rappelle qu'un autre site d'information a récemment subi lui aussi les foudres de la HAC : le site Guinée360. « Face à ce coup de massue, l'administrateur général de Guinée Matin, Nouhou Baldé, se dit abasourdi, rapporte Ledjely. Il dit son incompréhension : "je n'ai aucune idée du pourquoi de cette suspension de Guinée Matin par la HAC, affirme-t-il. Nous n'avons reçu aucun appel, aucun message, aucune notification pour expliquer ce que nous avons commis comme faute pour justifier cette lourde sanction". » Restrictions tous azimuts La Haute Autorité de la Communication s'en était prise également début septembre à l'AFP, l'Agence France Presse, rappelle pour sa part le site AfricaGuinée : « L'incident a eu lieu le lundi 1er septembre, rapporte le site, lorsque trois envoyés spéciaux de l'AFP se sont présentés à la HAC pour obtenir leurs accréditations. Ces journalistes étaient en Guinée pour une série de reportages qui, selon les informations fournies, n'incluait pas le sujet du référendum constitutionnel. Après vérification de leurs documents, la HAC a délivré les accréditations nécessaires. C'est lors de cette rencontre que la controverse a éclaté. La HAC a affirmé que la journaliste accréditée de l'AFP a prêté à son président des déclarations qu'il n'a jamais faites. Pour la HAC, l'AFP a "faussement" affirmé avoir interrogé le président de l'institution. La HAC qui a demandé à l'auteure de l'article de rectifier "sans délai" ces informations jugées inexactes. » Jeune Afrique rappelle pour sa part que « la junte au pouvoir (en Guinée) est (régulièrement) accusée de restreindre la liberté des médias, en les bloquant ou en les suspendant. Elle a, selon les professionnels, fait arrêter puis libérer plusieurs journalistes. L'un d'eux, Habib Marouane Camara, qui dirige le site Lerevelateur224, est porté disparu depuis décembre. En réaction à la décision du régulateur, le Forum des forces sociales de Guinée – un mouvement citoyen opposé à la tenue du référendum – a dénoncé hier des "mesures répressives". » Tour de vis politique Ce verrouillage médiatique se double d'un verrouillage politique en cette période pré-électorale. « La campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'est ouverte hier sans opposition, rapporte Le Monde Afrique : les médias du pays ont reçu l'interdiction de donner la parole aux principaux partis politiques qui ont été suspendus ou dissous. (…) Le président du parti Bloc libéral, Faya Millimouno, l'une des rares voix à oser encore critiquer la junte, a dénoncé une mesure "très grave" devant la presse vendredi. La HAC, a-t-il dit, doit "observer une minute de silence à la mémoire de la liberté de presse qu'elle a contribué à tuer". » Jeudi dernier, rapporte encore Le Monde Afrique, « la justice guinéenne a maintenu l'interdiction du congrès du parti de l'ancien premier ministre, et opposant, Cellou Dalein Diallo. L'UFDG fait partie des trois formations suspendues fin août par le gouvernement pour avoir, officiellement, manqué à leurs obligations. Elle avait annoncé un recours en justice distinct contre cette décision, "illégale", selon elle. L'opposition et la société civile, rappelle Le Monde Afrique, ont appelé à des manifestations pour dénoncer ce qu'elles estiment être une volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de confisquer le pouvoir par le biais du référendum constitutionnel du 21 septembre. Ce projet de Constitution, rendu public à la fin de juin, doit ouvrir la voie à un retour à l'ordre constitutionnel promis par les militaires. Le texte ne dit pas de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine présidentielle. »

    À la Une: les lenteurs du processus de paix en RDC

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 4:00


    C'est à la Une d'APAnews : « La deuxième réunion du Comité conjoint de suivi du traité de paix dans l'est de la RDC, signée le 27 juin dernier, s'est tenue mercredi à Washington ». Y participaient : la RDC, le Rwanda, les États-Unis, le Qatar, le Togo et l'Union africaine. Autant de participants qui ont reconnu « des lenteurs dans la mise en œuvre de certains volets de l'accord ». « Les discussions », poursuit l'Agence de Presse Africaine, « ont porté sur la violence récente dans l'est de la RDC et sur les mesures concrètes à prendre, pour assurer le respect des dispositions de l'accord ». Afrik.com, de son côté, cite le Département d'état américain, qui parle de « retards significatifs », alors que « des violences continuent d'ensanglanter l'est congolais, où les rebelles de l'AFC/M23 continuent de régner en maître dans les deux Kivu », précise le site d'information. « À ce stade », conclut Afrik.com, « l'Accord de Washington semble illustrer plus une dynamique diplomatique qu'une transformation concrète de la crise sécuritaire. Reste à savoir si la volonté politique des signataires pourra se traduire en actes tangibles dans les prochains mois, condition indispensable pour espérer une paix durable dans l'est congolais ». Matériel de fabrication russe Autre pays en proie à la violence : le Mali, où l'armée reçoit du nouveau matériel. « Le Mali se modernise » titre Bamada.net. « L'armée malienne reçoit du matériel militaire de pointe ». « Blindés, chars et camions ont été aperçus, provenant du port de Conakry. Ces matériels, de fabrication russe sont destinés à renforcer les capacités opérationnelles des FAMA (les forces armées maliennes) et à lutter efficacement contre toute menace pesant sur la paix et la stabilité du Mali », ajoute Bamada.net. Pas de chiffres sur ces livraisons d'armes, effectuées, précise l'Agence de Presse Africaine, « dans un contexte de multiplication des attaques jihadistes, notamment par engins explosifs improvisés, causant de lourdes pertes parmi les militaires et les civils ». Premier octobre Le Mali où, par ailleurs la rentrée scolaire se prépare. Rentrée fixée au premier octobre, « malgré les défis », remarque le Journal du Mali, qui s'inquiète : « Entre les pluies encore présentes, les milliers d'écoles fermées, et la suspension des subventions aux établissements catholiques, l'année scolaire s'annonce fragile ». D'autant que, rappelle le Journal du Mali, « la saison des pluies n'est pas encore terminée. Si les précipitations s'intensifient, la question d'un report (comme l'année dernière) pourrait à nouveau se poser, même si aucune décision officielle n'a encore été envisagée dans ce sens ». Pour le Journal du Mali, la situation de l'éducation reste préoccupante, « plus de 2 000 écoles sont fermées, fermetures liées à l'insécurité, aux catastrophes naturelles et aux faiblesses structurelles du système éducatif ». Gratitude Enfin, la tragédie du funiculaire de Lisbonne : un Marocain figure parmi les rescapés. Un Marocain qui a aidé une Française à s'extirper des débris du funiculaire, juste après la catastrophe. Afrik.com nous raconte la fin de la course folle du funiculaire, « la vitesse qui augmente, les freins qui ne répondent plus, le wagon qui sort de ses rails et fonce droit vers la façade d'un immeuble ». « Le Marocain », poursuit le site d'information, « légèrement blessé au bras a été projeté contre une barre métallique. Autour de lui, des corps, des sanglots, des appels à l'aide », et donc cette Française, « qui pendant quelques instants a perdu connaissance et qui est coincée sous un siège renversé, il va la dégager, aidé par un autre passager ». Le Marocain et la Française, précise Afrik.com, « ont accepté de témoigner anonymement dans un média local. Tous deux expriment une même gratitude : être en vie. »

    À la Une: l'afflux de réfugiés burkinabè au Mali

    Play Episode Listen Later Sep 4, 2025 4:05


    La presse malienne s'alarme : de plus en plus de burkinabè quittent leurs villages pour se mettre à l'abri au Mali voisin. Les populations fuient l'insécurité et les violences provoqués par les combats entre l'armée burkinabè et les groupes armés. Ainsi, relate Le Journal du Mali, « dans la région de Bandiagara, la ville de Koro fait face depuis plusieurs semaines à un afflux continu de réfugiés burkinabè. La proportion des déplacés par rapport à la population locale illustre l'ampleur d'une urgence humanitaire qui dépasse les capacités d'accueil. Au 30 juin dernier, le HCR estimait à plus de 121 000 le nombre de réfugiés burkinabè et nigériens installés au Mali, dont environ 85 000 Burkinabè encore en attente d'enregistrement officiel. (…) La tendance s'est brutalement accélérée en août, où on a compté une moyenne de plus de 1 500 arrivées par jour ». Qui plus est, constate encore Le Journal du Mali, « les réfugiés arrivent souvent sans ressources, contraints d'abandonner leurs biens et leurs champs. Leur survie dépend largement de la solidarité des familles hôtes, elles-mêmes confrontées à une pression inédite sur leurs moyens de subsistance. Les besoins prioritaires sont nombreux : abris, vivres, eau potable, articles d'hygiène, biens ménagers essentiels et accompagnement psychosocial. Le HCR, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et ses partenaires tentent d'apporter une réponse, mais les moyens restent très en deçà de la demande ». Au bord de la catastrophe humanitaire ? Et attention, prévient encore le média malien : « à Koro, la population locale fait preuve d'une solidarité exemplaire, mais l'équilibre reste précaire. Les autorités multiplient les appels pour éviter une détérioration rapide de la situation. Sans un appui renforcé, des milliers de vies risquent de basculer dans une détresse encore plus profonde, au détriment à la fois des réfugiés et des communautés qui les accueillent ». D'autant que « cet afflux intervient dans une zone déjà éprouvée par les violences des groupes armés affiliés à al-Qaïda et à l'État islamique, relève pour sa part le site Afrik.com. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des régimes militaires, font face à une même menace jihadiste et ont constitué l'Alliance des États du Sahel pour renforcer leur coopération militaire, rappelle le site. Mais sur le plan humanitaire, la situation est aggravée par une crise budgétaire sans précédent qui touche la plupart des ONG, réduisant leurs capacités opérationnelles. Pour les réfugiés comme pour les communautés hôtes, l'urgence est désormais d'obtenir une aide alimentaire, sanitaire et logistique afin d'éviter une catastrophe humanitaire au cœur du Sahel ». Burkina Faso : un Français accusé d'espionnage Toujours à propos du Burkina Faso, un humanitaire français en poste sur place est en prison depuis un mois. Il est accusé d'espionnage. C'est Le Monde Afrique qui l'a révélé hier. RFI avait l'information mais avait préféré ne pas la rendre publique pour ne pas entraver les discussions pour sa libération. Ce Français dirige l'ONG INSO. Une ONG qui, précise Le Monde Afrique, « fournit des données, des analyses et des conseils sécuritaires pour aider les autres ONG à agir sur des terrains considérés comme à risque, tel le Burkina Faso, dont de larges pans de territoire sont contrôlés par des groupes jihadistes. Or, pointe encore le journal, pour la junte du capitaine Ibrahim Traoré, la collecte d'informations sécuritaires, même si elle est destinée à des ONG, peut être assimilée à de l'espionnage ». Aucun commentaire dans la presse burkinabé. Il faut aller au Bénin voisin où La Nouvelle Tribune publie un article sur le sujet, avec ce titre : « Burkina : un français mis aux arrêts pour espionnage ». La Nouvelle Tribune qui rappelle que « depuis le coup d'État d'octobre 2022, le Burkina Faso cultive un climat de défiance envers la France, son gouvernement et ses ressortissants. Les autorités burkinabè multiplient les accusations d'ingérence contre les puissances occidentales, y compris les acteurs humanitaires, perçus comme des relais d'influence étrangère. Cette méfiance systématique alimente une crise diplomatique persistante et isole davantage le pays sur la scène internationale ».

    À la Une: trois ans de travaux forcés pour l'ancien ministre de la Justice en RDC

    Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 4:14


    L'information fait les gros titres de la presse congolaise. « La Cour de cassation a condamné hier, relate le site Actualités CD, l'ancien ministre de la Justice Constant Mutamba à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. Le dossier portait sur 19 millions de dollars destinés à la construction d'une prison à Kisangani. Outre la peine principale, la haute juridiction a prononcé à son encontre une interdiction de cinq ans d'accéder à toute fonction publique ». « Un verdict qui secoue Kinshasa », s'exclame Le Journal de Kinshasa. Dans la nuit de lundi à mardi, « la police est intervenue pour disperser des dizaines de partisans de l'ancien Garde des sceaux qui veillaient devant sa résidence à Ngaliema, manifestant leur soutien. Au petit matin, le périmètre autour de sa maison était quadrillé par les forces de l'ordre, prêtes à toute éventualité ». Un choc dans l'opinion Alors, sur le fond, certes, pointe Le Journal de Kinshasa, cette peine de 3 ans de travaux forcés est « bien en deçà des dix ans requis par le ministère public, mais elle crée un choc dans l'opinion entre ceux qui y voient une clémence calculée et d'autres, une justice qui passe. (…) Pour les partisans de Mutamba, qui dénonçaient un "procès politique", ce verdict pourrait être perçu comme une demi-victoire. Pour les observateurs, il marque peut-être la fin d'un long feuilleton judiciaire, mais ouvre un nouveau chapitre, celui de l'exécution de la peine et de la restitution des fonds. (…) Alors que Constant Mutamba a été immédiatement placé sous mandat de dépôt, une question persiste : cette sentence, ferme dans son principe mais clémente dans sa durée, apaisera-t-elle la rue ou attisera-t-elle davantage la colère ? » Instrumentalisation ? Scoop CD, autre site congolais, rappelle que l'ancien ministre de la Justice s'était fait le chantre de la lutte anti-corruption. Et que pour certains, le doute plane sur la véracité des accusations qui sont portées contre lui. « L'éviction politique de Mutamba lance un signal ambigu, écrit Scoop CD. Les réseaux mafieux qu'il dénonçait restent actifs ; les institutions judiciaires sont fragilisées ; l'impunité va s'accroitre davantage et l'État congolais est incapable de garantir la continuité de cette lutte. Le procès de Constant Mutamba dépasse largement le cadre d'un simple détournement de fonds, poursuit Scoop CD. Il cristallise les tensions profondes qui traversent la RDC : une justice en quête de crédibilité, un pouvoir politique miné par les soupçons d'impunité ».  Il est vrai, analyse Afrik.com, que « ce procès, très médiatisé, revêt une portée symbolique forte dans un pays régulièrement secoué par des scandales de corruption. Ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba incarnait, aux yeux de nombreux Congolais, une contradiction flagrante : celui qui devait garantir l'intégrité du système judiciaire est désormais condamné pour l'avoir trahi. Pour ses partisans, il s'agit toutefois d'une justice instrumentalisée à des fins politiques. Le camp présidentiel, lui, présente ce verdict comme une preuve de la détermination de l'État à lutter contre l'impunité et à assainir la gestion publique ». Quel avenir ? La presse ouest-africaine met son grain de sel… Ledjely en Guinée, s'interroge : « si Mutamba est bien coupable des faits reprochés, certains de ses ennemis n'ont-ils pas profité de ses faux pas pour précipiter sa chute ? En tout cas, en RDC, ce n'est pas tous les jours qu'une sentence aussi sévère est prononcée pour une tentative de détournement qui n'a finalement pas abouti ». Et puis ce commentaire d'Aujourd'hui à Ouagadougou : « c'est la chute d'un jeune loup aux dents longues, qu'on promettait à un avenir enviable. Déjà, il était un candidat malheureux à la dernière présidentielle avec 0,2% des voix. A-t- il été victime de ses rapports difficiles avec la Première ministre Judith Suminwa Tuluka ? Quel avenir pour lui à 37 ans ? Il a encore le temps de voir venir, à condition de savoir nager dans les eaux troubles du fleuve Congo ». Kabila sort de son silence Enfin, toujours à propos de la RDC, cette déclaration de Joseph Kabila, la première depuis mai dernier. Déclaration à lire dans Jeune Afrique. Rappelons que l'ancien président congolais est jugé par contumace pour haute trahison. La peine de mort a été requise à son encontre. Kabila dénonce « des accusations mensongères » et un pouvoir « incapable d'assumer la responsabilité de ses échecs. (…) Aucun élément de preuve n'a été apporté pour soutenir ces accusations », affirme-t-il. Selon lui, ce procès s'inscrit dans une « stratégie pour faire taire l'opposition dans son ensemble ».

    À la Une: la presse marocaine en colère

    Play Episode Listen Later Sep 2, 2025 4:37


    Depuis ces derniers jours, tribunes, éditoriaux et autres chroniques au vitriol se succèdent dans les colonnes des journaux au Maroc, avec comme cible une série d'articles publiés récemment par le quotidien français Le Monde. Au total, 6 articles, 6 pleines pages sur le souverain chérifien. Une série intitulée « l'énigme Mohammed VI », avec 6 épisodes donc. On peut citer quelques titres : « au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI » ; « Mohammed VI, le monarque des réformes inachevées » ; « Mohammed VI, roi des grandes manœuvres diplomatiques », ou encore, « Mohammed VI, le makhzen et l'art des secrets de palais ». Le Monde présente ainsi sa série : « Vingt-six ans après son arrivée au pouvoir, le souverain marocain demeure un personnage complexe, dont le rapport au pouvoir ne cesse d'interroger. Alors que la question de sa succession commence à se poser, nous retraçons son parcours ». « Ignominie journalistique… » La presse marocaine a donc très vite réagi. Dès le lendemain de la parution du premier article du Monde, le quotidien L'Opinion faisait grincer sa plume : « la vilénie qui sous-tend la trame malicieusement tissée de cet article mensonger est d'une bassesse inégalée et franchement étonnante de par sa médiocrité. Si le méfait était l'œuvre d'un vulgaire tabloïd […], on ne s'en serait guère étonné et même pas offusqué. Mais que cette ignominie journalistique émane d'un journal aussi expérimenté et prestigieux que Le Monde ne peut que décevoir ». Quelques jours plus tard, le site d'information Hespress, l'un des plus lus dans le royaume, dégaine à son tour : « les Marocains n'avaient pas besoin d'une nouvelle preuve que Le Monde a perdu ce qui lui restait de crédibilité, s'exclame-t-il. Autrefois respecté et considéré comme un média d'élite, le mythe du journalisme français est tombé très bas, devenu une machine à salir, un papier de basse besogne désolant. Ces articles consacrés au Maroc et à son roi sont publiés sous forme d'une pseudo "enquête journalistique" comme s'il s'agissait d'une découverte scientifique, alors qu'en réalité ce n'est rien d'autre qu'un pamphlet médiocre, réalisé dans un esprit de rancune et de règlement de comptes ». Un « deal médiatico-politique » ? le360, autre site d'information marocain, enfonce le clou, avec ce titre : « Le Monde à l'envers. […] Au lieu d'éclairer, dénonce-t-il, le journal cabotine. L'enquête prend la forme d'un miroir convexe où défilent clichés orientalistes et colportage de cancans. La fécondité créatrice de la fiction se mue en stérilité journalistique, incapable de produire autre chose que des reflets biaisés orientés vers le sensationnel. Le journal ne décrit pas le Royaume : il monte son propre spectacle ». Et le360 de dénoncer « un choix éditorial qui ressemble fort à un deal médiatico-politique. Certaines voix, à Paris comme à Alger, chercheraient-elles à renouer le fil ? Le quotidien ajuste sa focale et joue sa partition. […] Lorsqu'un organe de presse travestit sa mission et se met au service d'influences étrangères, peut-on encore parler de média indépendant ? ». Et puis le monde politique marocain a également réagi… à l'unisson. Même l'opposition a exprimé son indignation. Exemple, cité par le site Yabiladi : « le journal Bayane Al Yaoum du PPS, le Parti du progrès et du socialisme, a estimé que la série d'articles du Monde "ne relevait pas du cadre de la pratique journalistique professionnelle ou des différences légitimes d'approche, mais plutôt d'une campagne systématique visant le Maroc, s'appuyant sur des rumeurs et de la désinformation" ». L'énigme Mohammed VI… Levée de boucliers donc de la presse et du monde politique. En revanche, aucune réaction officielle. C'est ce que souligne Afrik.com : « fait remarquable, le palais royal maintient un silence total. Aucun communiqué, aucune réaction formelle émanant directement de l'institution monarchique. Cette stratégie du mutisme contraste avec l'agitation médiatique orchestrée en sous-main ». Au final, analyse Afrik.com, « Mohammed VI reste effectivement une "énigme", mais peut-être pas celle que décrit Le Monde. L'énigme n'est pas tant dans sa santé fragile ou ses absences répétées que dans sa capacité à maintenir un système monarchique absolutiste au XXIe siècle, à quelques kilomètres de l'Europe démocratique ». Et Afrik.com de s'interroger : « Comment concilier l'image d'un roi moderne, amateur de jet-ski et de sports mécaniques, avec celle du Commandeur des croyants, héritier d'une tradition séculaire ? Comment gérer la transition vers son fils dans un contexte régional instable ? Comment maintenir l'équilibre entre ouverture économique et fermeture politique ? Comment gérer une alliance avec Israël, premier fournisseur d'armement du Royaume, alors que la population soutient massivement Gaza ? ».

    À la Une: la Guinée, avec le lancement de la campagne pour le référendum constitutionnel

    Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 4:21


    Dans trois semaines, le 21 septembre, très exactement 6 millions 768 mille 458 électeurs, incluant les résidents à l'étranger, seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Ce chiffre définitif du fichier électoral biométrique permanent a été donné par la Direction générale des Élections, précise le site Guinée 7, « après les opérations de vérification et de correction des listes électorales. » Hier, rapporte le site Guinée News, pour marquer le lancement de la campagne, une marche a été organisée dans les rues de Kaloum (l'une des communes de Conakry), « en soutien total au CNRD » au pouvoir, le Comité National du Rassemblement et du Développement. « Des milliers de participants, vêtus de blanc, se sont rassemblés sur l'esplanade du Palais du Peuple avant de défiler calmement en direction du boulevard Telly Diallo. Cette marche blanche symbolise, pointe Guinée News, la volonté de promouvoir la paix, l'unité, et le développement, en s'inscrivant dans la vision et les réformes engagées par le CNRD. Le choix de la couleur blanche n'est pas anodin ; il représente la pureté des intentions et l'espoir d'un avenir radieux pour la nation guinéenne, loin des clivages politiques du passé. » Parallèlement, certains poids-lourds du gouvernement ont commencé à donner de la voix : « les Ministres Djami Diallo et Bouna Sylla ont appelé à voter largement en faveur du oui », rapporte AfricaGuinée. L'opposition muselée… Reste que « cette campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'ouvre dans un climat tendu. » C'est ce que souligne Afrik.com. « La suspension des principaux partis réduit le pluralisme et renforce les soupçons d'un passage en force du général Doumbouya. L'opposition et la société civile appellent à manifester, malgré les risques de violences. Sous pression, les médias dénoncent des restrictions qui limitent le débat public. » C'est le cas du site d'information guinéen Ledjely : « l'UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG d'Alpha Condé, suspendus depuis le 22 août, (…) annoncent des manifestations à partir de vendredi prochain (5 septembre, date symbolique, puisque ce sera le 4e anniversaire de la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya). Mais il ne faut guère se faire d'illusions, soupire Ledjely : en l'absence de leurs leaders respectifs, contraints à l'exil depuis des années, il est peu probable que les militants répondent massivement à l'appel. D'autant plus que le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation a mis en garde contre toute tentative de semer le trouble, et que les partis suspendus se sont vu interdire toute activité. » Quelle participation ? Alors, « dans les faits, constate Ledjely, les partisans du oui règneront donc en maîtres sur le terrain durant les deux prochaines semaines. Mais, prévient le site guinéen, cela pourrait se traduire par un faible engouement populaire, notamment de la part de ceux dont les opinions n'auront pas eu d'espace pour s'exprimer. (…) Le texte adopté pourrait (donc) symboliquement porter la marque de la fracture qui traverse le pays. (…) Et se traduire par un faible taux de participation au référendum du 21 septembre. (…) Et ce serait une tare congénitale, s'exclame Ledjely, que certains pourraient toujours lui reprocher. Il faut rappeler qu'en la matière, le référendum fondateur de septembre 1958 avait enregistré un taux de participation de plus de 85 %, tandis que celui de décembre 1990 — comparable à celui attendu le 21 septembre prochain — avait mobilisé un peu plus de 97 % des électeurs inscrits. » Doumbouya : « une forme d'exercice solitaire du pouvoir » Jeune Afrique, pour sa part, fait le point sur la garde rapprochée de Mamadi Doumbouya. Jeune Afrique répertorie les proches du général, militaires ou civils, officiels ou dans l'ombre, « politiciens dévoués et conseillers du soir. » Ils sont moins d'une vingtaine. Principalement rassemblés au sein d'une nouvelle institution. En effet, précise le site panafricain, « pour “sécuriser“ le vote référendaire et “répondre avec efficacité à tous les défis sécuritaires“, Mamadi Doumbouya s'est doté d'un Conseil supérieur de défense et de sécurité nationale. Tous ses membres ont posé, le 18 août dernier, pour la photo de famille à l'issue de sa première réunion. En première ligne, quelques figures civiles bien connues devant un parterre d'hommes en tenue, parmi lesquels les indéboulonnables du CNRD. Qu'ils soient ministres ou militaires, plusieurs de ces hommes sont au cœur du dispositif du général pour se maintenir au pouvoir après l'avoir conquis par la force. Mais Mamadi Doumbouya semble plus méfiant que jamais, relève encore Jeune Afrique. “Il est difficile de s'y retrouver, tant le président s'enferme de plus en plus dans une forme d'exercice solitaire du pouvoir“, remarque un observateur à Conakry. “Doumbouya, glisse un ancien ministre, souffre de la complotite aiguë guinéenne, qui explique aussi qu'il s'est refermé sur lui-même. »

    À la Une: l'arrivée au Rwanda de migrants expulsés des Etats-Unis

    Play Episode Listen Later Aug 29, 2025 4:07


    « Arrivée de la première vague de migrants en provenance des États-Unis » titre Walf.net, au Sénégal. Même si l'on ne peut guère parler de « vague » puisqu'il ne s'agit en tout et pour tout que de sept personnes, dont l'identité et la nationalité n'ont pas été révélées. « Le Rwanda », précise Africanews, « est l'un des quatre pays africains à avoir signé des accords d'expulsion avec Washington, les autres étant l'Ouganda, le Swaziland et le Soudan du Sud ». Que vont devenir ces migrants arrivés au Rwanda ? Selon Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, « trois de ces personnes ont exprimé le souhait de retourner dans leur pays d'origine, tandis que quatre souhaitent rester au Rwanda et y construire leur vie ». Ces personnes qui seront autorisées à rester au Rwanda, « bénéficieront d'un logement, d'une formation professionnelle et des services de santé » a également assuré la porte-parole du gouvernement rwandais. Reste que ces expulsions attirent la curiosité, car, comme le rappelle Walf.net, « la gestion Trump est particulièrement scrutée en raison des arrangements secrets qu'elle a noués avec des nations africaines pour recevoir des individus expulsés ». Avant le Rwanda, rappelle encore Africanews, les États-Unis avaient expulsé, début juillet, vers le Soudan du Sud « huit hommes originaires du Soudan du Sud, mais aussi de Cuba, du Laos, du Mexique, de Birmanie et du Vietnam. » Fichier électoral A la Une également, le référendum constitutionnel en Guinée. Référendum prévu le 21 septembre prochain. La presse guinéenne se fait l'écho ce matin des statistiques officielles du fichier électoral dévoilées hier par le ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation. « Plus de 6,7 millions d'inscrits » titre Ledjely selon lequel les statistiques, « révèlent une forte participation féminine et une implication notable de la diaspora ». « Plus de 6 millions d'électeurs attendus aux urnes », titre de son côté Guinée 7, qui précise que « la publication de ces chiffres marque la fin du processus de révision et de correction des listes électorales ». Aminata relève par ailleurs que « la campagne référendaire débutera ce dimanche à minuit, et qu'elle s'achèvera le 18 septembre ». Un référendum qui se déroulera, alors que les principaux partis d'opposition viennent d'être suspendus. « Une décision, estime Jeune Afrique, qui accentue l'étau politique et soulève la question de la capacité de mobilisation de l'opposition, qui a néanmoins appelé à des manifestations ». Maîtrise de soi Enfin, au Maroc, on se prépare à participer à la flottille internationale qui doit prendre, dimanche, la direction de Gaza. Le magazine marocain Telquel nous explique « qu'un navire marocain participera à une nouvelle flottille pour dénoncer le blocus de Gaza. » Quarante-quatre pays y participeront. « Baptisée 'flottille mondiale de la résilience', l'initiative vise à acheminer une aide symbolique aux Palestiniens et à alerter l'opinion internationale sur la situation humanitaire dans l'enclave » ajoute Telquel. « Selon les organisateurs, l'engouement a été fort : un grand nombre de citoyens marocains ont exprimé leur volonté de s'impliquer ». « Les participants ont été retenus après un processus de sélection basé, nous dit l'hebdomadaire marocain, sur la sérénité, la maîtrise de soi, la capacité à réagir sous pression, l'endurance psychologique, ainsi que la valeur symbolique et médiatique que chacun peut apporter ». « La délégation marocaine sera répartie en deux équipes », précise encore Telquel. « La première embarquera sur les navires avec un équipage national ainsi que des médecins, des infirmiers, des enseignants chercheurs, des journalistes, des influenceurs, des ingénieurs et des coordinateurs. La seconde se chargera de la logistique, de la communication et du soutien permanent depuis le terrain ».

    À la Une: plus de 50 prétendants au fauteuil présidentiel en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Aug 28, 2025 4:25


    « La Commission électorale indépendante, la CEI, a annoncé hier avoir reçu 53 dossiers pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain, rapporte le site ivoirien L'Infodrome, confirmant une compétition électorale d'une intensité inédite. (…) Le Conseil constitutionnel rendra publique la liste définitive des candidats au plus tard le 10 septembre, ouvrant la voie à une campagne officielle prévue du 5 au 23 octobre. » Commentaire de L'Infodrome : « dans un contexte de fortes attentes sociales, de jeunesse en quête d'alternance et de polarisation politique accumulée, cette présidentielle s'annonce comme l'une des plus imprévisibles et disputées depuis deux décennies. » Radiations et exclusions… Il faut dire que « ces dernières semaines, le climat politique s'est tendu, relève Jeune Afrique. Plusieurs leaders de l'opposition critiquent la candidature à un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, et dénoncent leur exclusion de la liste électorale. Ils pointent également du doigt l'organisateur du scrutin, la CEI, jugée trop peu impartiale, et demandent la révision de la liste électorale. Cela n'a pas empêché plusieurs ténors de déposer leur dossier pour pouvoir participer à la course. » Parmi eux, Laurent Gbagbo, pourtant radié en raison d'une condamnation de la justice ivoirienne. « Laurent Gbagbo qui a d'ores et déjà face à lui un autre prétendant du PPA-CI, précise Jeune Afrique. En effet, « Ahoua Don Mello, qui se propose comme une alternative en cas de rejet de la candidature de l'ancien président, a aussi déposé son dossier. Ses équipes étaient accompagnées de Charles Blé Goudé – inéligible et qui a affirmé soutenir toutes les candidatures de la gauche. Il était aux côtés de l'ancienne première dame et leader du MGC, Simone Ehivet Gbagbo. Une autre figure de la gauche, Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, a déposé sa candidature malgré la fronde interne à laquelle il fait face. L'autre ténor de l'opposition absent de la liste électorale est le président du PDCI, Tidjane Thiam. La justice ivoirienne avait demandé son retrait de la liste, estimant qu'il était toujours français au moment de son inscription. » Sélection restreinte… Alors « si l'annonce d'une cinquantaine de candidatures peut sembler refléter une ouverture démocratique, tous ne franchiront pas le cap du Conseil constitutionnel. » C'est ce que souligne Afrik.com. Les Sages devront « examiner scrupuleusement les dossiers, en vérifiant notamment les critères de moralité, d'éligibilité et les conditions financières imposées. C'est donc une sélection plus restreinte qui sera officiellement validée d'ici au 10 septembre. » En tout cas, poursuit Afrik.com, « le rendez-vous électoral du 25 octobre cristallise les attentions. Outre la question de la participation effective des grandes figures politiques, ce scrutin est observé de près par les acteurs internationaux, compte tenu du rôle central de la Côte d'Ivoire dans la stabilité régionale. Pour les électeurs, il s'agira de choisir entre la continuité avec le président sortant, Alassane Ouattara, et les différentes visions de l'opposition, dans un contexte marqué par les débats sur la gouvernance, la réconciliation nationale et le développement économique. » Mali : l'assainissement, parent pauvre des politiques publiques Tout autre chose avec cette enquête à lire sur le site malien Sahel Tribune… Enquête sur le manque de toilettes publiques au Mali. « Toilettes publiques, un luxe à ciel ouvert », titre le site bamakois. « Dans ce pays où seulement 45 % de la population dispose d'un service d'assainissement de base, plus d'un million de Maliens continuent à déféquer à l'air libre, dénonce Sahel Tribune. La statistique dit tout : l'infrastructure n'existe pas, ou si peu, et quand elle existe, elle se dégrade, faute d'entretien, de financement et de volonté politique. » En effet, déplore encore le site malien, « l'assainissement reste le parent pauvre des politiques publiques (…) Construire un bloc de trois latrines publiques coûte un peu plus d'un million de francs CFA. Une somme importante pour une mairie, certes, mais ridicule au regard du coût social et sanitaire des diarrhées, de la malnutrition et des infections que provoque l'absence de toilettes. » Enfin, Sahel Tribune élargit le débat, avec ce chiffre récemment publié par l'OMS et l'UNICEF : dans le monde, 354 millions de personnes n'ont pas accès à des toilettes… « L'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2030, promesse des Nations unies, s'éloigne inexorablement », soupire le site malien. Et « c'est là le symbole extrême des inégalités mondiales. L'humanité avance, mais laisse derrière elle des centaines de millions d'hommes et de femmes dans la poussière, l'eau souillée et l'humiliation. »

    À la Une: le verrouillage politique en Guinée

    Play Episode Listen Later Aug 27, 2025 4:17


    Coup de tonnerre dans le ciel politique guinéen vendredi dernier : les autorités de transition suspendent pour trois mois trois des principaux partis d'opposition. À savoir, précise AfricaNews, « le RPG de l'ex-président Alpha Condé, l'UFDG de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, et le PRP de Rafiou Sow. Le ministère de l'Administration du territoire justifie cette décision par un non-respect des règles prévues par la Charte des partis politiques. Ces formations ne se seraient pas conformées aux exigences administratives en vigueur. Mais pour l'opposition, cette suspension est avant tout politique. Elle intervient alors qu'elle prévoyait de manifester dès le 5 septembre contre la tenue du référendum » sur le projet de nouvelle constitution qui doit avoir lieu le 21 septembre. Colère de l'opposition Depuis, les protestations s'enchaînent… L'UFDG, l'un des partis écartés, exprime toute sa colère sur le site d'information guinéen Aminata : « la junte est déterminée à éliminer à l'avance toutes les forces politiques et sociales opposées à sa volonté de confisquer le pouvoir en octroyant une présidence à vie à Mamadi Doumbouya. (…) Désormais, l'objectif de la junte est clair, poursuit l'UFDG : il s'agit de faire taire toutes les voix dissonantes en instituant un climat de terreur caractérisé notamment par les assassinats ciblés, les disparitions forcées, les enlèvements suivis de sévices corporels, les poursuites et détentions arbitraires, à l'effet de confisquer définitivement le pouvoir au mépris des règles et principes de la démocratie et de l'État de droit ». Pour sa part, le RPG Arc-en-ciel, sur Ledjely, « dénonce une mesure arbitraire et accuse la junte de poursuivre une stratégie d'exclusion politique. (…) La junte ne respecte pas ses engagements dans le processus de restitution du pouvoir aux civils. C'est l'invention, tous les jours, de slogans vides et de mouvements de propagande inutiles pendant que le pays est à terre ». Radicalisation ? Et on revient à Aminata, l'un des rares sites d'information guinéen à commenter cette exclusion : « une suspension de partis politiques qui interroge, s'exclame-t-il. Certains observateurs estiment qu'il s'agit d'une “très mauvaise décision publique“, susceptible d'avoir l'effet inverse de celui recherché. Pour eux, suspendre des partis d'opposition majeurs risque moins de les affaiblir que de renforcer la détermination de leurs militants. L'histoire récente de l'Afrique, pointe Aminata, offre des exemples où des mesures de ce type ont poussé des forces politiques à se radicaliser ou à s'organiser dans la clandestinité. La remarque est d'autant plus pertinente que l'UFDG et le RPG-Arc-en-Ciel représentent une part importante de l'échiquier politique guinéen. Leur mise à l'écart, même temporaire, réduit l'espace du débat démocratique à un moment où la transition peine déjà à convaincre sur son inclusivité ». Doumbouya président ? Pour Le Monde Afrique, Mamadi Doumbouya, ancien sous-officier de la Légion étrangère française devenu chef tout-puissant de la junte militaire, veut avoir le champ libre… « La junte vide le champ politique avant le référendum sur la nouvelle Constitution », constate Le Monde Afrique. « Mamadi Doumbouya semble vouloir revenir sur sa promesse pour, finalement, se présenter à une future présidentielle. L'adoption de la nouvelle Constitution nourrirait ce dessein ». Pour sa part, « l'opposition ne croit pas en la mue démocratique d'une junte aujourd'hui toute-puissante qui respecterait soudainement les engagements démocratiques contenus dans un projet de Constitution somme toute acceptable. Elle est également persuadée que l'ancien chef des forces spéciales se portera candidat à l'élection présidentielle une fois passé le vote du 21 septembre ». Alors l'opposition guinéenne, bâillonnée, aura-t-elle « l'audace de défier la junte ? », s'interroge Le Monde Afrique. « Dans une récente déclaration, elle déplorait “la répression sanglante et systématique de toute contestation“. Plusieurs activistes de la société civile et des acteurs politiques ont en effet disparu ces derniers mois après avoir été arrêtés nuitamment, dont Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, figures de proue de l'ex-FNDC, ainsi que le journaliste Habib Marouane Camara. Des officiers supérieurs sont morts en détention dans des conditions suspectes et plusieurs avocats renommés ont fait l'objet de menaces de mort et de torture ».

    À la Une: Abass Fall conquiert la mairie de Dakar

    Play Episode Listen Later Aug 26, 2025 4:15


    « Coup KO de Pastef », titre WalfQuotidien. Le candidat du parti présidentiel à la mairie de Dakar n'a pas fait dans le détail en effet hier. Abass Fall a été élu maire avec 49 voix sur 88 votants. « Au football, on aurait parlé de remontada, s'exclame le journal, pour expliquer la victoire d'Abass Fall à Dakar. Car le nombre de conseillers de Pastef ne suffisait pas à lui donner une victoire éclatante au premier tour. En effet, sur les 100 conseillers municipaux, Pastef, le parti au pouvoir, n'en disposait que 18. (…) Au Sénégal, la politique a des secrets qui échappent à toute rationalité politique ». En fait, Abass Fall a bénéficié des divisions de l'opposition. Et pour sa part, le maire sortant, Barthélémy Dias a subi un « double revers », notre encore WalfQuotidien : la perte de la mairie, donc, et le rejet de sa requête par la Cour suprême. Barthélemy Dias avait en effet « saisi la haute juridiction aux fins de suspension de l'élection et de la décision du préfet de Dakar le révoquant en sa qualité de maire en décembre 2024 ». Il avait été destitué suite à sa condamnation pour homicide involontaire dans une affaire remontant à 2011. Trois écharpes… Toujours est-il que c'est un carton plein pour Abass Fall… « Député, ministre, maire : Abass Fall, trois titres en moins d'une année », constate Le Soleil. « C'est inédit ! Le coordonnateur départemental de Pastef à Dakar ne manque pas d'écharpes. En moins d'un an, il a occupé plusieurs fonctions prestigieuses au sein de l'État. Tête de liste victorieuse du Pastef pour le département de Dakar lors des législatives du 17 novembre 2024 (…). Ensuite, promu à la tête du ministère du Travail. (…) Et maintenant l'acte III » avec la mairie. Le site Seneweb revient sur « le parcours du "boy Dakar" devenu « borom Dakar“ », c'est-à-dire, « patron » de la ville. En effet, « "j'ai été journalier au Port, raconte-t-il. Je gagnais 5900 FCFA par semaine". Cette confidence est symptomatique du parcours sinueux d'Abass Fall, relève Seneweb. Fraîchement élu maire de Dakar, la voie qui l'a mené aujourd'hui aux fonctions les plus élevées de l'administration sénégalaise n'aura pas été des plus rectilignes » : fils d'imam, mais une éducation laïque : bac, maîtrise d'anglais, master en gestion des ressources humaines, master en sciences politiques, avant de faire des petits boulots, journalier au port, donc, guide touristique, puis enseignant avant de tomber dans la politique il y a seulement 3 ans. De nombreux défis… Désormais, analyse Afrik.com, « l'arrivée d'Abass Fall à la mairie pourrait marquer un changement de gouvernance à Dakar. Figure loyale du Pastef, ministre du Travail dans le gouvernement en place, il incarne une génération politique issue des cercles militants du parti et se veut le porte-voix d'une gestion éthique, sobre et axée sur le service public. (…) Abass Fall prend les rênes d'une capitale confrontée à de nombreux défis, poursuit le site panafricain : urbanisation galopante, insécurité, congestion du trafic, gestion des déchets, entre autres. Il devra convaincre au-delà de son camp politique, dans une ville où les clivages restent forts ». En effet, complète WakatSéra au Burkina Faso, le désormais « premier citoyen de Dakar a fait la promesse d'aller à l'assaut de la montagne. Il s'est aussitôt ceint de son écharpe, après son élection, pour aller au-devant de ses tâches qui ne seront pas que garder la capitale propre et belle, mais essayer de rapiécer le tissu social en lambeaux, du fait des politiciens prêts à tout pour atteindre des objectifs égoïstes et très personnels. Il faut donc qu'Abass Fall aille au-delà des discours, pointe encore WakatSéra, afin de concrétiser dans les faits, ses premiers mots qui lui ont fait dire qu'il sera le maire de tous les Dakarois et de toutes les Dakaroises. » Enfin on revient à Afrik.com qui relève qu'au-delà, sur le plan national, « avec cette victoire à Dakar, le Pastef consolide sa mainmise sur les centres névralgiques du pouvoir sénégalais. Déjà installé au sommet de l'État, le parti du président Ousmane Sonko s'assure désormais un contrôle stratégique sur la capitale. Une première dans l'histoire récente de la ville, longtemps bastion de l'opposition ».

    À la Une: Joseph Kabila le paria

    Play Episode Listen Later Aug 25, 2025 4:27


    La peine de mort a été requise par la justice militaire, vendredi, à Kinshasa contre l'ancien président de la RDC. Joseph Kabila, qui vit en exil depuis deux ans était jugé par contumace pour complicité avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Le verdict de la Haute Cour militaire est attendu dans les prochains jours. Depuis, les réactions se multiplient. « Les proches de Kabila montent au créneau, rapporte Le Journal de Kinshasa. Plusieurs membres de son entourage ont réagi. Néhémie Mwilanya, son dernier directeur de cabinet, dénonce un procès politique qu'il qualifie de “crime d'État”. José Makila, ancien ministre des Transports, estime que cette affaire sacrifie l'État de droit ». Pour sa part, pointe encore Le Journal de Kinshasa, « l'opposition dénonce une dérive dictatoriale. Ensemble pour la République, le parti de Moïse Katumbi, dénonce une “instrumentalisation de la justice” par le régime Tshisekedi. Selon lui, la justice s'est transformée en “arme de répression massive” contre les opposants. Le parti avertit : “un tel procès peut semer la peur et diviser le peuple“ ». La tête pensante du M23 ? Qu'est-ce qui est précisément reproché à Joseph Kabila ? « Selon l'accusation, rapporte le site Afrik.com, « l'ex-Président, au pouvoir de 2001 à 2019, serait “l'auteur intellectuel“ (soit l'inspirateur) des exactions commises par les rebelles du M23/AFC dans l'est du pays : meurtres de civils, viols, exécutions sommaires, déportations forcées et destructions d'infrastructures. “C'est lui le boss [du M23/AFC]“, a martelé le procureur général. (…) Parmi les éléments à charge, l'accusation cite notamment : la présence de Kabila à Goma en mai dernier, via un passage par le Rwanda, alors que la ville était sous occupation rebelle ; ses déclarations qualifiant le M23 de mouvement porteur “des aspirations du peuple congolais“ ; ou encore des témoignages, dont celui d'Éric Nkuba, déjà condamné à mort, qui évoque un soutien logistique et politique de l'ex-Président à la rébellion ». L'essentiel de l'accusation repose en effet sur les déclarations d'Eric Nkuba, précise Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. Eric Nkuba, ce « membre de l'AFC/M23, interpellé en Tanzanie et condamné à mort. Selon ses aveux, Joseph Kabila était en “contact soutenu“ par téléphone avec Corneille Nangaa (le chef politique du mouvement rebelle). Au cours d'une conversation, il aurait même conseillé à l'ancien président de la Commission électorale de chasser Félix Tshisekedi du pouvoir par un coup d'État plutôt qu'en l'assassinant et en faire un héros national ». Stratégie risquée pour Tshisekedi En tout cas, analyse Afrikarabia, « politiquement, le bannissement de Joseph Kabila de la vie politique congolaise, permet à Kinshasa de couper l'herbe sous le pied à l'opposition qui réfléchit à une grande alliance qui pourrait aller de Moïse Katumbi à Matata Ponyo, en passant par Delly Sessanga, Franck Diongo… jusqu'à Joseph Kabila ». Mais cette « stratégie de diabolisation de Joseph Kabila n'est pas sans risques pour Félix Tshisekedi, tempère Afrikarabia. Personne n'est dupe du caractère éminemment politique du procès Kabila. Sa condamnation à mort peut transformer l'ancien président en victime de Félix Tshisekedi, et le remettre en selle politiquement. Elle risque également de polariser davantage une société congolaise au bord de l'implosion. Ce procès constitue enfin un mauvais signal alors que la RDC et l'AFC/M23 sont à la recherche d'un consensus pour finaliser un accord de paix au point mort ». Apaisement ou embrasement ? Ledjely en Guinée s'interroge également : « justice nécessaire ou bombe à retardement ? Que gagnera réellement la RDC dans une telle issue ? Le verdict attendu incarnera-t-il enfin la rupture que les Congolais appellent de leurs vœux pour responsabiliser leur classe politique ? Ou, au contraire, viendra-t-il attiser des braises encore fumantes dans un pays habitué à l'instabilité et aux affrontements aux relents à la fois communautaires, politiques et économiques ? Les deux scénarios restent plausibles ». Enfin, Aujourd'hui à Ouagadougou est tout aussi dubitatif : « est-il opportun de requérir la peine de mort contre Kabila à l'heure où l'on cherche un armistice et un consensus entre la rébellion et Kinshasa ? Des rebelles qui au demeurant sont présentés comme ses hommes ! Ce réquisitoire inhibe les trésors de diplomatie déployés actuellement (…). L'effet escompté pourrait être au contraire un raidissement de Kabila et de l'AFC-M23, si tant est que son véritable maitre soit Kabila ».

    À la Une: le non-lieu pour Agathe Habyarimana

    Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 3:54


    C'est à la Une d'Afrik.com : « Agathe Habyarimana et le génocide des Tutsis, la justice française ordonne un non-lieu controversé », estimant qu'il n'y a pas de charges suffisantes contre Agathe Habyarimana. « Accusée d'avoir joué un rôle central dans la préparation du génocide, la veuve de l'ancien président Juvénal Habyarimana, échappe ainsi à une mise en examen pour « entente en vue de la commission du génocide » », poursuit le site d'information, qui ajoute : « cette décision, loin de clore le débat, soulève de nombreuses réactions », alors que « les associations de victimes, des chercheurs et plusieurs magistrats » la soupçonnent « d'avoir contribué à la planification du génocide de 1994 ». Au Rwanda particulièrement, explique Afrik.com, « cette décision suscite la colère et l'incompréhension de nombreuses associations de survivants et de victimes du génocide ». Africanews, de son côté, titre : « la France abandonne les poursuites contre Agathe Habyarimana ». Il rappelle que l'ancienne première dame, aujourd'hui âgée de 82 ans, « avait été évacuée vers l'Europe avec sa famille le 9 avril 1994, à la demande du président François Mitterrand, proche collaborateur de son mari ». Accord États-Unis-Ouganda Dans l'actualité africaine également, un accord sur l'accueil des migrants en Ouganda. Un accord conclu avec les États-Unis, pour accueillir les ressortissants de pays tiers, « qui pourraient ne pas obtenir l'asile aux États-Unis », c'est donc le dernier épisode, de la campagne menée par l'administration de Donald Trump, « pour envoyer des migrants présents sur son sol vers d'autres pays. » Alors que, rappelle Jeune Afrique, « l'Ouganda compte 1,7 million de réfugiés sur son sol », soit « la plus grande population de réfugiés en Afrique », selon l'ONU. Il s'agirait donc d'un accord concernant des personnes ne pouvant obtenir l'asile aux États-Unis, mais « qui pourraient avoir des inquiétudes quant à un retour dans leur pays d'origine ». Il y a toutefois des conditions : que les personnes en question aient un casier judiciaire vierge, et ne soient pas mineurs non accompagnés. Quel est, dans cette affaire, l'intérêt de l'Ouganda, dirigé par le président Yoweri Museveni depuis près de 40 ans ? Selon Afrik.com, Kampala espère ainsi « renforcer les liens bilatéraux avec Washington et attirer de nouveaux soutiens diplomatiques ». Avec néanmoins un risque : « continuer d'apparaître comme une terre d'asile ou donner l'image d'un partenaire qui sert de relai à la politique d'expulsion américaine ». Inhumations Au Bénin, le bilan continue de s'alourdir après l'accident de car survenu le week-end dernier. « Le bilan final s'élève à 43 morts », selon APA News, 43 morts et 9 rescapés, un bilan particulièrement lourd. L'agence de presse africaine rappelle que le bus STM Niger, « a heurté la rambarde d'un pont, avant de tomber dans le fleuve Ouémé, à Thio ». La plupart des passagers étaient nigériens. Mais nombre d'entre eux ont été inhumés en milieu de semaine au Bénin, au cimetière de Savè, selon le site d'information béninois Banouto, qui publie la photo de l'inhumation, montrant une rangée d'hommes se recueillant devant les dépouilles des victimes, déposées à même le sol. Où en est l'enquête aujourd'hui ? Selon APA News, « les causes exactes de l'accident restent à déterminer et l'enquête se poursuit ».  De son côté, le gouvernement béninois a demandé « aux compagnies de transport et aux conducteurs de respecter scrupuleusement le code de la route, afin d'éviter de tels drames ».

    À la Une: les dernières révélations sur la purge au sein de l'armée au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 21, 2025 7:11


    Plusieurs dizaines de militaires arrêtés, dont deux généraux, pour tentative de déstabilisation : parmi les personnes appréhendées, un Français, un officier en poste à l'ambassade de France, accusé par les autorités maliennes d'appartenir à la DGSE, les services secrets extérieurs français. Jeune Afrique confirme. Il s'agit bien d'un officier traitant de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). « Deuxième secrétaire de l'ambassade de France, il est en poste au Mali depuis un an, précise le site panafricain. Ce lieutenant-colonel, décoré de l'ordre national du Mérite, présente près de 30 ans d'états de service dans l'armée de l'air, selon des données publiques. » Toutefois, tempère Jeune Afrique, « son profil n'est pas celui d'un agent "sous légende" (sous couverture). Il est bien accrédité auprès des autorités maliennes en tant qu'agent de la DGSE. Il est d'ailleurs l'un des référents qui échange régulièrement avec ses homologues du renseignement malien dans le cadre de la coopération sécuritaire entre les deux États. » Aucune preuve contre l'officier français En effet, précise le site panafricain, « malgré les tensions diplomatiques successives aux deux putschs de 2020 et de 2021, puis à l'expulsion de l'ambassadeur de France à Bamako Joël Meyer, début 2022, la France et le Mali ont conservé une étroite coopération dans le domaine de la sécurité, du renseignement et en particulier du contre-terrorisme. Le poste occupé par cet agent au sein de l'ambassade est au cœur de ce dispositif. (…) Quant aux accusations de conspiration et de tentative de déstabilisation portées à son encontre, poursuit Jeune Afrique, Paris les dément formellement et les juge "sans fondement". Pour l'heure, aucune preuve de sa participation à un complot militaire n'a été présentée au public ni aux autorités françaises. » Précision encore du site panafricain : l'officier français n'a pas été autorisé « à recevoir la visite d'un avocat ni celle d'un représentant de l'ambassade, empêchant la vérification de son état de santé, tandis que certaines informations font état d'actes de torture perpétrés sur les officiers maliens arrêtés. La France table sur le fait que son agent soit libéré rapidement afin que l'affaire n'envenime pas ses relations bilatérales avec Bamako. » À lire aussiMali : le Français arrêté par les autorités est l'objet d'« accusations sans fondement », affirme Paris La sale guerre de la France au Cameroun À lire également, cet éditorial du Monde à Paris qui revient sur les activités troubles de la France au Cameroun entre 1955 et 1970. Durant cette période, relate le journal, « Paris a mené au Cameroun une guerre contre les mouvements indépendantistes, puis d'opposition, qui a causé la mort de dizaine de milliers de personnes et aidé à l'implantation d'un régime autoritaire dévoué à la France. Le silence qui enveloppait cette "sale guerre" constituait à la fois une insulte aux victimes, une faille historique et un énorme non-dit dans les relations entre les deux pays. C'est pourquoi il convient de saluer, affirme Le Monde, la démarche d'Emmanuel Macron qui, dans une lettre adressée au président camerounais, Paul Biya, rendue publique le 12 août, a reconnu qu'une "guerre" avait été menée alors au Cameroun par “les autorités coloniales et l'armée française“ et déclaré qu'il "assum[ait] le rôle et la responsabilité de la France". Il a ainsi fallu de longues années pour que la réalité de cette terrible “pacification“ opérée à huis clos, largement documentée depuis longtemps par des écrivains, des journalistes et des historiens, fasse l'objet d'une reconnaissance officielle. » Et Le Monde de conclure ainsi : « à l'approche de la fin du règne de Paul Biya, qui, en dépit de ses 92 ans, va briguer un huitième mandat présidentiel en octobre, à l'heure où le besoin de vérité historique agite toute l'Afrique francophone, il est temps d'en finir avec les non-dits franco-camerounais. » Une reconnaissance tardive et incomplète ? Reste que le travail de mémoire et de réparation n'est pas encore achevé, tempère Afrik.com : « si l'Élysée promet de mettre sur pied un comité franco-camerounais pour assurer la continuité de la recherche historique sur la période coloniale, il faut noter que, bien que symboliquement forte, cette reconnaissance arrive tard et reste incomplète. Elle évoque les exactions sans détailler les responsabilités et n'ouvre pas encore, pour le moment, une voie vers des réparations concrètes. » À lire aussiAppels sur l'actualité : Macron reconnaît officiellement la guerre française au Cameroun

    À la Une: Choguel Maïga, de la primature malienne à la prison

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 4:08


    « Après une semaine passée en garde à vue, l'ancien chef du gouvernement, Choguel Maïga a été présenté, hier, au parquet général de la Cour suprême, relate MaliActu. Au terme de son audition, un mandat de dépôt a été émis à son encontre pour des accusations d'atteinte aux biens publics. Cette incarcération fait suite aux conclusions d'un audit de sa gestion, diligenté par les services de l'État après son départ de la Primature en novembre 2024. » Pour rappel, poursuit MaliActu, « Choguel Maïga s'était d'abord fait connaître en tant que figure de proue d'un mouvement d'opposition qui a lutté contre la mauvaise gouvernance du régime précédent. Son engagement avait abouti à sa nomination au poste de Premier ministre, qu'il a occupé pendant près de trois ans et demi. Son mandat avait été marqué par une brève interruption pour raison de santé, avant sa destitution, amorçant une série d'investigations qui ont mis en lumière des dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques. » Manœuvre politique ? Qu'est-ce que la justice malienne lui reproche exactement ? « “Atteinte aux biens publics, faux et usage de faux“, relève Afrik.com. Les accusations portées contre l'ancien Premier ministre sont très pesantes et pourraient lui valoir une peine conséquemment lourde. Il est question de gestion de biens publics et de faits présumés de falsification de documents officiels. Mais, aucune précision n'a pour l'instant été donnée sur les affaires concrètes concernées. (…) Pour ses partisans, poursuit Afrik.com, il s'agit d'une manœuvre politique visant à museler une voix devenue dérangeante pour la junte. Des membres du M5-RFP, mouvement politique qui avait porté Choguel Maïga à la primature, dénoncent une “instrumentalisation de la justice“ et alertent sur une dérive autoritaire des militaires. Du côté des autorités, le discours est tout autre, relève encore le site panafricain. Des proches du pouvoir assurent que “nul n'est au-dessus de la loi“ et que la lutte contre la corruption et les malversations financières doit concerner “toutes les personnalités, quel que soit leur rang passé“. » L'arroseur arrosé ? En tout cas, pour une bonne partie de la presse malienne, le sort en est jeté. « Du verbe haut aux barreaux froids », titre Sahel Tribune à Bamako. En effet, relate le site bamakois, « l'homme qui se rêvait en incorruptible héraut du souverainisme malien vient de tomber dans les filets d'une justice qu'il appelait autrefois de ses vœux. Choguel Maïga aimait se présenter comme l'homme des principes, le tribun inflexible qui dénonçait tour à tour les dérives des régimes passés, l'ingérence occidentale et les compromissions de ses adversaires. Mais voilà que son nom se retrouve associé aux mêmes maux qu'il prétendait combattre : gestion douteuse des deniers publics, favoritisme, manque de transparence. Ceux qui l'érigeaient en modèle découvrent aujourd'hui un paradoxe cruel, relève encore Sahel Tribune : l'apôtre de la souveraineté nationale éclaboussé par des soupçons de prédation. L'ironie n'échappera à personne. Chef du M5-RFP, Choguel avait incarné la contestation acharnée contre (le président) Ibrahim Boubacar Keïta avant d'embrasser, avec un zèle soudain, la Transition militaire […]. Premier ministre improvisé, il s'était mué en porte-parole d'un souverainisme enflammé, n'hésitant pas à vitupérer contre la France, la Cédéao ou les "ennemis de l'intérieur". Ses discours martiaux faisaient vibrer les foules, mais, pointe encore Sahel Tribune, sa pratique du pouvoir ressemblait trop à celle qu'il dénonçait : exclusion des contradicteurs, gestion opaque et culte de la personnalité. » Espérer que l'histoire ne se répète pas « Choguel Maïga : une chute qui devrait servir de leçon », lance Ledjely en Guinée. « L'histoire de Choguel Maïga démontre que l'on ne triomphe pas en foulant aux pieds les principes, tonne le site conakryka, et que même en politique, abuser de la ruse et de la duplicité peut finir par se retourner contre soi. Cette leçon vaut avant tout pour la jeunesse des pays de l'AES (Mali, Niger, Burkina Faso) aujourd'hui soudée aux juntes de leurs pays respectifs, comme l'était, il y a une soixantaine d'années, la jeunesse africaine mobilisée derrière les leaders indépendantistes. Avec la même passion, la même insouciance. Mais beaucoup de ces jeunes d'hier se sont retrouvés, hélas, victimes des régimes qui avaient remplacé les colons après les indépendances. Il faut espérer que l'histoire ne se répète pas, conclut Ledjely. Mais pour cela, il faut qu'elle guide les choix présents et futurs. »

    À la Une: le bruit des armes toujours dans l'est de la RDC

    Play Episode Listen Later Aug 19, 2025 4:15


    « Depuis le début de la semaine, la tension monte entre les FARDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo, et la rébellion [du groupe] l'AFC/M23, l'Alliance Fleuve Congo. Les deux parties s'accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas » : constat établi par le site congolais Actualité CD. En effet, précise-t-il, d'un côté, « l'armée congolaise a dénoncé "l'attitude belliciste" de la coalition M23/AFC, accusée de mener de "multiples attaques" contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, assorties de "massacres ciblés" de civils. » Et de l'autre, « l'AFC/M23 affirme que Kinshasa poursuit "ses manœuvres militaires offensives" en vue d'"un conflit à grande échelle", et ce malgré la signature de la Déclaration de principes du 19 juillet dernier à Doha. (…) Ces échanges de communiqués interviennent dans un contexte d'impasse diplomatique, relève encore Actualité CD. Les discussions directes prévues il y a 10 jours à Doha entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23 n'ont pas eu lieu. Selon la médiation qatarienne, les deux parties "continuent de travailler" à la mise en œuvre de la déclaration de principes, notamment sur la création d'un mécanisme, avec la participation de la Croix-Rouge internationale, pour l'échange de prisonniers. Ce point, qui devait être réglé avant le 29 juillet, bloque la suite du processus. » Négociations au point mort Le Monde Afrique s'interroge : « Le Qatar parviendra-t-il à ramener la RDC et les rebelles de l'AFC-M23 à la table des négociations ? Alors que les parties devaient conclure un "accord de paix global" censé mettre fin aux violences qui déchirent l'est congolais au plus tard hier, 18 août, rien n'a été signé et les négociations semblent au point mort. » Et « les combats ont repris au Sud-Kivu, constate également Le Monde Afrique, notamment où le M23 est en train de conquérir des espaces dans le territoire de Walungu, au sud-ouest de la capitale régionale, Bukavu. "La seule certitude pour le moment, c'est qu'on est dans un enlisement diplomatique complet", résume Onesphore Sematumba, spécialiste de la RDC pour International Crisis Group. » Parmi les points de tension, note encore le journal, outre la question de la libération des prisonniers, il y a celle du « rétablissement de l'autorité de l'État congolais (…) : pour Kinshasa, cela signifie que le M23 doit quitter Goma et Bukavu au plus vite. Mais le mouvement rebelle s'efforce au contraire de reconstruire ce qu'il appelle un "État" dans les "territoires libérés". » À lire aussiPaix en RDC : entre restauration de l'État et projet fédéral, le bras de fer entre Kinshasa et l'AFC/M23 Coup de pression de Washington ? Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, résume ainsi la situation : « à Doha, Kinshasa et l'AFC/M23 n'ont pas avancé d'un iota et l'impasse des discussions se paie « cash » sur le terrain. (…) Pour débloquer la situation, deux options sont sur la table, estime Afrikarabia : un énième coup de pression de Washington, qui hésite pour l'instant à endosser le rôle du gendarme, ou bien une reprise des affrontements directs entre l'armée congolaise, qui s'est considérablement renforcée, et l'AFC/M23, qui a énormément recruté et maîtrise encore le terrain dans les zones qu'elle contrôle. Mais le temps presse. L'impasse à Doha retarde l'ensemble du processus de paix globale et la mise en œuvre de l'accord de Washington. Un blocage qui fait craindre un nouvel embrasement de l'est congolais. » Le Kenya jette un pavé dans la mare D'autant, complète Le Pays au Burkina, que « dans cette guerre sans fin qui ne dit pas encore son nom, certains pays donnent l'impression de pêcher en eaux troubles pour mieux tirer leurs marrons du brasier congolais. » En effet, relève le quotidien ouagalais, « dans ce contexte particulièrement explosif, la nomination par le Kenya d'un consul à Goma, occupée par le M23/AFC, ne passe pas aux yeux des autorités de Kinshasa qui y voient une forme de légitimation de l'occupation de la ville par les rebelles. Une situation qui pourrait exacerber les tensions avec Kinshasa qui a toujours accusé Nairobi de parti pris pour Kigali, connue pour son soutien au M23. C'est donc le lieu d'appeler la médiation internationale à redoubler d'efforts, s'exclame Le Pays, en pesant de tout son poids pour que les uns et les autres reviennent à de meilleurs sentiments et tiennent leurs engagements, pour donner une chance à la paix, afin de ne pas prolonger inutilement les souffrances des populations. »  À lire aussiPaix en RDC : l'AFC-M23 et le gouvernement congolais vont-ils reprendre le dialogue ?

    À la Une: Bamako hausse le ton contre Paris

    Play Episode Listen Later Aug 18, 2025 3:55


    Les photos de plusieurs conjurés présumés, militaires et civils, apparaissent ce lundi dans les médias maliens, dont le journal L'Aube. Photos visibles sur le site Maliweb. On y voit les deux généraux accusés de tentative de coup d'État, Abass Dembélé et Nema Sagara, plusieurs officiers supérieurs, des sous-officiers et… un ressortissant français. Un officier en poste à l'ambassade de France, soupçonné par les autorités maliennes de travailler pour le compte des services de renseignements français. « Les signaux sont clairs, s'exclame L'Aube : la France officielle, par ses relais diplomatiques et ses leviers médiatiques, tente de réactiver ses réseaux, de semer le doute, de diviser les forces patriotiques. Elle veut reconquérir les territoires perdus, non pas sentimentalement, mais politiquement. Mais la France d'Emmanuel Macron se heurte à une réalité nouvelle, lance encore le quotidien malien : les populations ne veulent plus de tutelle. Elles veulent des partenaires, pas des maîtres supranationaux téléguidant des roitelets locaux ». « L'aide d'États étrangers » Les autorités maliennes sont sorties de leur silence en fin de semaine dernière. Elle se sont exprimées sur les dizaines d'arrestations de militaires de ces derniers jours, accusés de vouloir renverser le pouvoir. « Dans son communiqué, note Jeune Afrique, la junte a annoncé “l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes“, qui cherchait selon elle à “déstabiliser les institutions de la République. Ces militaires et des civils“ auraient obtenu “l'aide d'États étrangers“, accuse le gouvernement malien ». Dont la France, donc… La France qui a réagi en dénonçant des « accusations sans fondement » et qui affirme qu'un « dialogue est en cours avec Bamako afin de dissiper tout malentendu » et obtenir la « libération sans délai » de l'officier arrêté. Des relations au plus bas… Commentaire d'Afrik.com : « cette nouvelle crise diplomatique s'inscrit dans un contexte de défiance croissante entre Bamako et Paris. Depuis la rupture de la coopération militaire avec la France et le rapprochement du Mali avec de nouveaux partenaires comme la Russie, les relations bilatérales sont au plus bas. L'arrestation de cet officier français pourrait bien marquer un nouveau tournant dans ce bras de fer, à la fois diplomatique et idéologique ». Par ailleurs, poursuit Afrik.com, « jusqu'à présent, le gouvernement malien n'a donné que peu de détails sur les arrestations en cours. Si les autorités ont reconnu l'implication de civils et de militaires dans ce supposé complot, elles n'ont pas encore présenté de preuves convaincantes pour étayer leurs affirmations. (…) Le flou persiste donc autour de la nature exacte de cette affaire ». Et le site panafricain de s'interroger : « s'agit-il d'un réel complot contre l'État malien ou d'une opération de communication interne pour resserrer les rangs autour du pouvoir militaire ? En l'absence de preuves publiques, la communauté internationale reste prudente, tandis que Paris insiste sur le respect des règles diplomatiques ». Prudence… En tout cas, insiste le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou, « l'arrestation des conjurés au sein desquels il y a un Français, qui plus est un militaire, remet au goût du jour les relations exécrables entre l'ex-Soudan français et l'ancienne Métropole. Depuis le départ forcé de Barkhane, tout est coupé entre la France et le Mali, sur le plan politique et sécuritaire », pointe le quotidien burkinabé. « Quête de vraie souveraineté, rupture avec les rebuts du néocolonialisme et toutes les scories de l'increvable Françafrique, accusations contre Paris de ne pas jouer franc jeu dans la coopération surtout sécuritaire avec le Mali : tout ce qui a trait à un geste ou à une action des autorités françaises sent le soufre. Le ressort de la confiance s'est cassé entre la France et le Mali, et plus généralement le Sahel. Alors, quand le nom d'un Français est cité dans ce genre d'affaire d'État, tout devient sensible. La France l'a bien compris et joue la prudence (…) ». Et Aujourd'hui de s'interroger : « le Mali va-t-il libérer l'officier français, ou bien y aura-t-il un procès, vu que la justice s'est saisie du dossier ? Quelle sera en somme la réponse du Mali à la requête des autorités françaises ? »

    À la Une: au Mali, le régime désigne des coupables

    Play Episode Listen Later Aug 15, 2025 3:59


    C'est à la Une de nombreux sites d'information maliens ce matin. Onze photographies un peu floues, dont celle d'un homme blanc, photos dont on peut penser qu'elles ont été prises après l'arrestation de ce petit groupe accusé de conspiration. « Tentative de déstabilisation : des noms révélés à la télévision nationale », titre Sahel Tribune, qui ajoute : « Bamako brise le silence : des officiers, des civils et un ressortissant français sont arrêtés pour tentative de fragilisation de la Transition. Un coup de filet qui en dit autant sur la fermeté du pouvoir que sur le climat de défiance ambiant ». « Parmi les personnes arrêtées », précise Bamada.net, figure « un ressortissant français présenté comme agissant pour le compte d'un service de renseignement français. Il est accusé d'avoir mobilisé des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires, dont les généraux de brigade Abass Dembélé et Nema Sagara ». Notons d'ailleurs que Nema Sagara est la seule femme figurant sur les photographies publiées hier. Quant au gouvernement, précise le Journal du Mali, « il affirme que la situation est maîtrisée et que l'enquête se poursuit pour identifier d'éventuels complices ». Animaux brûlés vifs Dans l'actualité africaine également : des incendies monstres dans le nord du Maroc. « Un vaste incendie ravage actuellement la forêt d'Amelay, située dans la province de Chefchaouen », annonce Africanews. « De puissantes colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de la région, tandis que les flammes dévorent des hectares de végétation, attisées par des vents violents et des températures caniculaires (…) les autorités ont ordonné l'évacuation des habitations les plus proches, par mesure de sécurité. Les habitants ont décrit des scènes de panique et des flammes d'une intensité sans précédent ». Des habitants dont l'hebdomadaire marocain Tel Quel publie des témoignages. Mohamed Darraz, un agriculteur de 32 ans raconte : « Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté (…) Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c'était presqu'impossible ». Hier soir, le feu était circonscrit selon les autorités marocaines. Mais la prudence reste de mise. Tel Quel rappelle que « le Maroc est frappé par une sécheresse persistante depuis 2018, et subit actuellement une intense vague de chaleur accompagnée par le chergui, vent chaud et sec venu du Sahara, qui complique les opérations de secours ».  Nous nous sommes retrouvés à l'eau À la Une également, un nouveau naufrage de migrants au large de l'île de Lampedusa, en Italie. « 27 morts, des dizaines de disparus » titre Africanews qui raconte : « Le bateau, parti de Libye, a chaviré à environ 20 kilomètres, au sud-ouest de l'île sicilienne. Parmi les soixante survivants, figurent des mineurs originaires du Pakistan, d'Egypte, de Somalie et du Soudan ». « Les recherches se poursuivaient hier » ajoute Média 24. Le journal marocain cite le témoignage d'une Somalienne, « qui a perdu son fils et son mari ». Elle a expliqué au journal italien Il Corriere della Sera « qu'elle avait son fils dans ses bras et son mari à ses côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont emportés tous les deux ».   Selon l'OIM, l'Organisation Internationale pour les Migrations, ce sont au total deux bateaux qui étaient parti de Tripoli, à l'aube, avec environ 95 personnes répartie sur deux embarcations. « Mais après que l'un des deux bateaux a pris l'eau, les passagers ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la surcharge », explique l'OIM. Selon le HCR, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, « plus de 700 personnes ont déjà perdu la vie cette année »,  en tentant de traverser la Méditerranée. 

    À la Une: dans les coulisses de la purge au sein de l'armée au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 14, 2025 4:09


    C'est une enquête de Jeune Afrique sur la vague d'arrestations de ces derniers jours qui a frappé plusieurs hauts-gradés. Une cinquantaine d'officiers, dont au moins deux généraux, ont été mis aux arrêts pour tentative de déstabilisation. Les autorités militaires du pays n'ont donné aucune explication. Silence radio total. Alors, s'interroge le site panafricain : « que se passe-t-il dans les rangs des Forces armées maliennes ? Une division interne secoue-t-elle l'équilibre des cinq colonels putschistes ? Ceux-là mêmes qui se sont toujours affichés soudés depuis le putsch du 18 août 2020 ? » En fait, affirme Jeune Afrique, tout serait parti d'une « réunion dans la nuit du 25 au 26 juillet au camp militaire de Kati entre une dizaine de hauts-gradés et le chef de la junte ». Contestations et récriminations… Réunion au cours de laquelle, « la générale de brigade Nema Sagara ainsi que le général Abass Dembélé, le colonel Famouké Camara, et d'autres officiers auraient contesté certains choix stratégiques pris par la junte. Ils se seraient plaints auprès d'Assimi Goïta du manque de reconnaissance envers les soldats tombés sur le champ de bataille qui ne reçoivent pas les honneurs nationaux, et dont la mort est passée sous silence. S'ils sont d'accord avec la guerre de communication menée par Bamako, précise encore Jeune Afrique, de plus en plus d'officiers estimeraient que les mensonges autour des pertes réelles de l'armée portent atteinte au moral des troupes, qui ont le sentiment de se sacrifier pour rien ». Le site panafricain poursuit : « après cette réunion, percevant un risque de mutinerie, le patron des renseignements, le général Modibo Koné, aurait suggéré au président Goïta d'étouffer dans l'œuf toute velléité contestataire, afin de ne pas laisser place à l'organisation d'un coup d'État. Le président, conscient du risque, aurait déclenché quelques jours plus tard une purge préventive dans les rangs des officiers critiques. En concentrant ses efforts sur l'entourage des généraux Nema Sagara et Abass Dembélé ». Lignes de fractures… Il faut dire aussi, rajoute Jeune Afrique, que « depuis plusieurs mois déjà, une certaine fébrilité parcourt les rangs de l'armée malienne. Promu président de la République par une loi qu'il a lui-même promulguée le 10 juillet, lui conférant un mandat de cinq ans renouvelable “autant de fois que nécessaire“ et sans élection, le chef de la junte malienne s'est offert un règne sans partage. De quoi échauder une partie de ses soutiens au sein des forces armées, qui voient dans cette décision une dérive autoritaire éloignant la transition de ses promesses ». Et « une ligne de fracture se dessine au sein de l'armée, pointe encore le site panafricain, entre les soutiens du chef de la junte, Assimi Goïta, et ceux du ministre de la Défense, Sadio Camara. Ces derniers mois, le fossé s'est considérablement creusé entre les deux hommes au point qu'ils ne se consultent presque plus. Alors que certains le surnommaient “le président bis“ ou bien “le cerveau de la transition“, le pouvoir de Sadio Camara s'est réduit à mesure que la transition avançait ». Eswatini : un règne sans partage… À lire également, cette fois dans Le Point Afrique, cette enquête sur le dernier monarque absolu du continent… Le roi Mswati III qui règne sans partage sur l'Eswatini, l'ex-Swaziland, petit pays enclavé en Afrique du Sud. « Les sujets ont pour ordre de vénérer leur roi, assimilé à un dieu vivant, écrit Le Point Afrique, et d'oublier leurs malheurs, pourtant accablants. 60 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, autrement dit avec moins de 2 dollars par jour. Le chômage des jeunes dépasse les 45 %, l'un des taux les plus élevés d'Afrique australe. Le sida frappe 27 % des adultes, le taux le plus élevé au monde ». Et pendant ce temps, le roi Mswati III mène grand train : « en poursuivant à sa guise la spoliation du pays, constate Le Point Afrique. La holding royale baptisée Tibiyo, indépendante du budget, contrôlerait 60 % de l'économie, dont l'essentiel des revenus issus de la production de cannes à sucre. Soit des centaines de millions de dollars destinés à financer le train de vie fastueux du monarque, propriétaire de 19 Rolls-Royce et de 120 BMW, ainsi que celui de ses 16 femmes et de ses 36 enfants ».

    A la Une: Tiébilé Dramé s'en est allé…

    Play Episode Listen Later Aug 13, 2025 3:59


    C'était l'une des grandes figures de la vie politique malienne. Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, est décédé hier à Paris. Il avait 70 ans. La presse malienne lui rend hommage ce matin. « Le Mali perd un soldat de la démocratie », s'exclame le site d'information Maliweb. « Ancien leader estudiantin, il fut l'un des artisans de la chute du régime de Moussa Traoré (en 1991). Journaliste et promoteur de médias, Tiébilé Dramé a occupé plusieurs postes ministériels, notamment celui de ministre des Affaires étrangères en 2019, sous la présidence d'Ibrahim Boubacar Keïta. Au-delà de ses fonctions gouvernementales, il s'est toujours illustré comme un ardent défenseur du dialogue politique et de la réconciliation nationale. Fondateur du Parti pour la renaissance nationale (le PARENA), il a constamment milité pour des élections transparentes et une alternance pacifique au Mali. Son engagement dans les négociations de paix, ainsi que ses prises de position critiques lors des différents coups d'État, ont renforcé son image d'homme intègre et courageux, même face à l'adversité. » À lire aussiMali: l'ancien ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé est décédé Homme politique, homme de presse, homme de dialogue « Le Mali pleure la disparition de Tiébilé Dramé », renchérit Malijet. « La nouvelle a provoqué une grande émotion dans tout le pays. (…) Tiébilé Dramé a laissé sa marque sur le Mali grâce à son implication en politique et son rôle dans les médias. Après la transition démocratique de 1992, il a créé l'hebdomadaire Le Républicain. Ce journal est rapidement devenu un titre incontournable, participant activement à l'essor de la presse malienne. Aujourd'hui, Le Républicain est un des principaux journaux du pays, preuve de l'influence durable de son fondateur qui s'est toujours fait remarquer par sa capacité à dialoguer et son rôle de conciliateur dans de nombreuses situations de crise. » « Le Mali orphelin de son vieux lion politique », soupire Sahel Tribune qui le qualifie à la fois de « démocrate » et de « pragmatique » : « Tiébilé Dramé n'a jamais cessé de dénoncer les coups d'État, tout en négociant avec les pouvoirs en place lorsque l'intérêt national le commandait. Au fil des décennies, il est devenu un artisan des pourparlers de paix. En coulisses, il parlait à tout le monde, y compris à ceux qu'il critiquait publiquement. (…) Dans un pays où la politique se joue aussi dans l'ombre, il avait compris que la fermeté pouvait s'accommoder de compromis. (…) Avec sa disparition, pointe encore Sahel Tribune, le Mali perd l'un des derniers visages de la génération 91, celle qui a abattu une dictature à mains nues. Mais aussi un “intranquille“ qui refusait aussi bien la résignation que les certitudes faciles ». Période trouble… Tiébilé Dramé tire sa révérence alors que son pays, le Mali, traverse une période trouble : junte militaire au pouvoir, menace djihadiste toujours présente, partis politiques dissous, emprisonnement d'opposants, dont récemment l'ancien premier ministre Moussa Mara, et ces derniers jours ­- on en parlait hier dans cette même revue de presse -, une vague d'arrestations au sein de l'armée. Dernière info en date : la garde à vue hier de l'ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. « Début d'une enquête sensible à Bamako », s'exclame le site d'information Bamada. « Choguel Kokalla Maïga a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête portant sur des allégations d'atteinte aux biens publics. Cette décision intervient après une première audition effectuée vendredi dernier. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont également été placés en garde à vue. » « Choguel Kokalla Maïga, rappelle Ledjely en Guinée, a été un acteur clé de la transition malienne, défendant farouchement la junte devant les institutions internationales. Ce fut, à l'époque, une alliance quasi parfaite. Mais depuis son départ de la Primature, la lune de miel semble bel et bien terminée. » Enfin, on revient à Sahel Tribune qui résume ainsi la situation : « en quelques jours, la scène politique malienne a perdu un vétéran respecté, vu deux anciens Premiers ministres confrontés à la justice, et confirmé que l'heure est à la discipline et à la redevabilité. Les règles du jeu changent : désormais l'immunité politique ne protège plus contre les rigueurs de la loi ».

    A la Une: la vague d'arrestations au sein de l'armée au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 12, 2025 4:13


    Que se passe-t-il au Mali depuis ces derniers jours ? Rumeurs de coup de force militaire, arrestations au sein de l'armée… et silence radio de la part de la junte au pouvoir. La presse malienne en est réduite à s'interroger : « des rumeurs de tentative de déstabilisation des institutions de la transition sont largement relayées depuis le week-end sur les réseaux sociaux, relève le site Malijet. Ces spéculations, qui ont fait état de l'arrestation de plusieurs officiers sans plus de précisions, suscitent de nombreuses interrogations ». Et le site malien donc de s'exclamer : « de quoi s'agit-il ? Un complot majeur ou une simple enquête disciplinaire ? Malgré ces bruits de couloir, la capitale malienne a conservé son calme hier lundi. Les activités se déroulent normalement et la population vaque à ses occupations. À l'heure actuelle, aucune déclaration officielle n'a été faite par les autorités pour confirmer ou démentir ces informations ». L'information a été révélée avant-hier par RFI : ce que l'on sait, c'est que, selon des sources sécuritaires et politiques, les autorités maliennes ont procédé depuis jeudi dernier à au moins une vingtaine d'arrestations de militaires soupçonnés de vouloir renverser la junte. D'autres sources citées par l'agence Reuters évoquent une quarantaine d'arrestations. Deux généraux emblématiques… « Parmi les personnalités arrêtées figurent deux officiers emblématiques dont l'interpellation suscite de vives émotions dans les rangs militaires » : c'est ce que relève notamment Afrik.com. À savoir : « le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti (…) et la générale de brigade Nema Sagara, membre de l'état-major de l'Armée de l'air, qui compte parmi les femmes militaires les plus gradées d'Afrique. Elle fait partie des rares officières maliennes ayant participé directement aux combats. Formée au Mali, en France et aux États-Unis, son parcours exceptionnel dans la défense des populations civiles et la souveraineté nationale rend son arrestation d'autant plus troublante ». À lire aussi«Deux pickups remplis d'hommes en armes sont arrivés»: au Mali, les arrestations au sein de l'armée se poursuivent Tentative de coup d'État ? Afrik.com, toujours, a recueilli deux témoignages plutôt contradictoires : « d'un côté, un officier supérieur proche des autorités de transition affirme sans ambages : “le règlement militaire est clair : ils ont voulu déstabiliser la transition et ils sont aux arrêts“. Cette version officieuse suggère une tentative réelle de renversement du pouvoir, justifiant ainsi la répression en cours. De l'autre côté, poursuit Afrik.com, le Parlement malien, par la voix d'Aliou Tounkara du Conseil National de Transition, dément catégoriquement toute tentative de coup d'État. Dans une interview accordée à l'African Initiative, il qualifie ces informations de “ridicule provocation médiatique de la part de la France“, assurant que “le peuple malien soutient le président Assimi Goïta et le gouvernement de transition“ ». Grogne au sein de l'armée ? Pour le sociologue malien Oumar Maïga, interrogé par Jeune Afrique, « cette histoire est la preuve que les militaires ont du mal à maîtriser la situation. Dans les rangs de l'armée, il y a une grogne », affirme-t-il. Et poursuit-il, « des soldats ne sont pas d'accord avec le traitement qui est fait aux mercenaires russes au détriment des militaires maliens ». En effet, rebondit Ledjely à Conakry, « à la chape de plomb imposée au pays s'ajoute un malaise grandissant : la différence de traitement entre les mercenaires russes, érigés en partenaires privilégiés, et les militaires maliens, relégués au second plan, alors que ce sont eux qui paient le plus lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme ». Commentaire du site guinéen : « cet épisode constitue un signal fort : il révèle l'existence d'une contestation qui dément l'image d'unanimisme que le pouvoir malien s'efforce de vendre à coups de propagande médiatique. (…) C'est à la fois un désaveu et un avertissement : même au sein de la très stratégique Grande muette (malienne) tout le monde ne partage pas la ligne actuelle ».

    A la Une: l'opposition décapitée au Tchad…

    Play Episode Listen Later Aug 11, 2025 4:14


    Le principal opposant, l'ancien Premier ministre, Succès Masra, a donc été condamné samedi à vingt ans de prison ferme et à une amende d'un milliard de FCFA. Il a été reconnu coupable de « diffusion de message à caractère haineux et xénophobe » et de « complicité de meurtre » dans le cadre du drame de Mandakao où 42 personnes ont été tuées en mai dans un conflit intercommunautaire. Succès Masra ne reconnait aucun des faits qui lui sont reprochés et parle de « machination politique ». « Le procès, qui s'est étalé sur plusieurs semaines à N'Djamena, a suscité un fort intérêt médiatique, relève prudemment le site Tchad Infos, tant au niveau national qu'international. Les débats, souvent intenses, ont opposé les arguments de l'accusation et ceux de la défense. Le ministère public a notamment produit des éléments matériels, dont des communications interceptées, pour démontrer la complicité du Dr Masra dans le conflit, affirme Tchad Info. Économiste de formation, rappelle le site, ancien fonctionnaire de la Banque africaine de développement et Premier ministre en 2024, Succès Masra s'est imposé ces dernières années comme l'une des voix majeures de l'opposition. Son discours, axé sur la justice sociale, la gouvernance transparente et le renouvellement de la classe politique, lui a valu un important soutien, notamment parmi la jeunesse ». À lire aussiTchad: l'ex-Premier ministre et opposant Succès Masra condamné à 20 ans de prison ferme Dérive autoritaire ? Pour l'opposition, ce procès est purement « politique », relève pour sa part le site Tachad : les soutiens politiques de Succès Masra dénoncent en effet une « dérive autoritaire du président Mahamat Idriss Déby », et « affirment que la justice est “aux ordres“ et que le pouvoir utilise un vernis démocratique pour rassurer ses partenaires internationaux tout en reproduisant les méthodes de l'ancienne police politique. Les critiques accusent également le gouvernement de consacrer ses ressources au renforcement de l'appareil sécuritaire et au contrôle des richesses nationales (…). Et elles avertissent que, comme dans d'autres pays, aucun dirigeant n'est à l'abri d'un soulèvement populaire, citant les chutes de Mobutu Sese Seko, Omar el-Béchir ou encore Ben Ali ». Sur les traces de son père ? Hors des frontières tchadiennes, la presse ne prend pas de gants… « Mahamat sur les traces d'Idriss Déby », s'exclame Ledjely en Guinée. « Avant Mahamat l'actuel président, son père, Idriss Déby, avait déjà fait preuve d'une grande habileté pour neutraliser ses opposants, soit en les forçant à se rallier à lui, soit en les broyant via son système répressif. Yorongar Ngarledji, Lol Mahamat Choua, Saleh Kebzabo et Wadel Abdelkader Kamougué ont tous subi les affres du régime d'Idriss Déby. Quant à Ibni Oumar Mahamat Saleh, il a manifestement payé de sa vie son opposition. Officiellement porté disparu depuis la nuit du 2 au 3 février 2008, alors qu'une rébellion menaçait le Palais Rose, des sources affirment qu'il serait mort de ses blessures dans les geôles tchadiennes. Rien de nouveau donc sous le soleil tchadien, soupire encore Ledjely : le fils marche fidèlement sur les traces du père. Succès Masra vient allonger la liste des opposants ayant payé un lourd tribut à leur engagement ». « L'alternance n'est pas pour demain… » « Triste sort pour un jeune loup aux dents longues », renchérit Le Pays au Burkina Faso : « Le scénario est des plus humiliants pour ce jeune économiste qui avait suscité tant d'espoir au sein de la jeunesse de son pays. En effet, tout porte à croire que le chef de file de l'opposition tchadienne a été utilisé par le régime militaire de Déby-fils qui, après s'être servi de lui, l'a ensuite jeté tel un citron pressé. (…) Avec cette condamnation, c'est l'opposition tchadienne qui se trouve désormais décapitée et affaiblie, pointe encore Le Pays. En effet, après avoir perdu Yaya Dillo, passé de vie à trépas en février 2024, dans des circonstances pour le moins suspectes, elle perd un autre poids-lourd. C'est dire si l'alternance n'est pas pour demain au Tchad ». Hier dimanche, c'était le 65ᵉ anniversaire de l'indépendance du Tchad… Et à cette occasion, note le site Tachad, le président Mahamat Idriss Déby « a prononcé un discours empreint d'hommage aux pionniers, de bilan et de perspectives pour la nation. Depuis le Palais Toumaï, il a salué la mémoire des pères fondateurs et réaffirmé l'importance du vivre-ensemble comme socle de la cohésion nationale. (…) Clôturant son message, il a invité ses compatriotes à célébrer non seulement l'indépendance nationale, mais aussi leur liberté individuelle ».

    À la Une: la réponse de l'Algérie à la France

    Play Episode Listen Later Aug 8, 2025 4:08


    Le ton ne cesse de monter entre Paris et Alger. Avant-hier, Emmanuel Macron annonçait sa décision de suspendre l'accord de 2013, qui exempte de visa les détenteurs de passeport diplomatique. Hier, nous dit TSA, Tout sur l'Algérie, Alger a répliqué en « convoquant le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Alger », et en annonçant « que les Français titulaires de passeports diplomatiques et de service, devront (eux aussi) obtenir un visa pour se rendre en Algérie ». Mais ce n'est pas tout, comme l'explique El Watan. Les autorités algériennes ont également décidé « de mettre fin à la mise à disposition, à titres grâcieux, de biens immobiliers appartenant à l'État algérien au profit de l'ambassade de France en Algérie ». ObservAlgérie de son côté, titre : « Passeports diplomatiques et officiels : l'Algérie répond à la France » et souligne « que les relations diplomatiques entre l'Algérie et la France connaissent une tension croissante », rappelant par ailleurs « que cette décision survient dans un contexte de relations déjà tendues, marquées par des divergences sur la gestion des questions migratoires et les droits des ressortissants algériens en France ». Le Matin d'Algérie, lui, évoque « un nouvel épisode dans l'escalade d'une relation bilatérale marquée par la défiance et la volonté algérienne d'imposer une stricte réciprocité ». Enfin, Algérie Patriotique annonce « que les deux premières mesures tombent, en réaction à la nouvelle provocation de la France ». Ton offensif Au Cameroun, l'opposant Maurice Kamto dénonce le rejet de sa candidature à l'élection présidentielle. « C'est la réaction du chef du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, à l'invalidation de sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre prochain », nous explique l'agence de presse africaine APAnews, qui précise : « dans une déclaration au ton offensif, l'opposant accuse le régime du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le RDPC, d'avoir « sciemment orchestré », son exclusion du scrutin ». « La décision de m'écarter de l'élection présidentielle de 2025, a été prise de longue date par le régime RDPC », accuse encore Maurice Kamto, « qui s'en prend aussi à la communauté internationale, en particulier à l'ONU qu'il accuse d'avoir signé un accord secret avec Elecam, le conseil électoral d'élections Cameroon, le 9 mai dernier, pour (dit-il) prétendument garantir la transparence de l'élection ». Et l'opposant ne baisse pas les bras. Actu Cameroun reprend ses derniers mots : « mes chers compatriotes, je suis debout et resterai à vos côtés ». Relations au beau fixe À lire également dans la presse africaine ce matin, le voyage en Turquie du Premier ministre sénégalais. Dakar Actu publie la photo d'Ousmane Sonko, serrant la main du président turc Recep Tayep Erdogan. Sénégo publie une autre photo des deux hommes assis et regardant l'objectif. De quoi les deux dirigeants ont-ils parlé ? Selon Africa News « ils ont signé quatre accords, dans les domaines de la défense, des médias et de l'éducation », « à l'entame d'une visite de cinq jours que le Premier ministre sénégalais effectue en Turquie ». Les relations entre la Turquie et le Sénégal semblent au beau fixe : Sénégo souligne qu'Ousmane Sonko devait être hier soir « l'invité d'un dîner officiel « organisé en son honneur », « un geste protocolaire, symbole de respect et d'amitié entre les deux nations ». Sur le fond, les problèmes financiers du Sénégal ont été abordés selon Sénéweb, qui titre : « ce que Sonko a demandé au président Erdogan ». C'est de « notoriété publique », souligne le site d'information, « l'État du Sénégal traverse actuellement une situation financière extrêmement délicate (…) ce jeudi, en Turquie, il n'a pas hésité à soumettre la question au président Erdogan, il l'a invité à davantage appuyer le Sénégal, notamment dans le déroulement de son plan de redressement ». Dernier point : les deux hommes ont évoqué la situation à Gaza, précise Dakar Actu, « exprimant ensemble leur indignation et condamnant le génocide qui se déroule en Palestine ».

    À la Une: France-Algérie, Emmanuel Macron serre la vis

    Play Episode Listen Later Aug 7, 2025 4:10


    « Longtemps précautionneux avec l'Algérie, Emmanuel Macron change de ton, constate Le Figaro à Paris. Dans une lettre qu'il a transmise hier au Premier ministre, (et qui a été publiée par Le Figaro), il charge le gouvernement de "prendre des décisions supplémentaires pour agir avec plus de fermeté et de détermination" ». « Parmi les mesures demandées au gouvernement, relève Le Monde, le chef de l'État appelle à suspendre "formellement" l'accord de 2013 avec Alger "concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques". (…) Pour justifier ce tour de vis, Emmanuel Macron mentionne en premier lieu les emprisonnements de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour "atteinte à l'unité nationale", et du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour "apologie du terrorisme". Il fait également référence au "non-respect par l'Algérie de ses obligations" en matière migratoire, ainsi que "la cessation de la coopération des dix-huit consulats algériens présents sur notre sol avec les services de l'État" ». « Revers terrible » Commentaire du Figaro : c'est une « quasi-rupture diplomatique ». Et « pour un proche du sérail algérien, note le journal, cette lettre d'Emmanuel Macron sonne comme un "revers terrible" pour le président algérien. Depuis des mois, Abdelmadjid Tebboune s'évertue (en effet) à distinguer Emmanuel Macron de "la minorité extrémiste" française qu'il accuse de faire de l'Algérie "une obsession" ». Désormais, pointe Le Figaro, « cette lettre sera inévitablement lue comme un alignement d'Emmanuel Macron sur la ligne dure défendue par son ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le chef de l'État algérien pourrait y voir un reniement personnel ». Macron : « tête à claques » Dans la presse algérienne, les réactions sont vives. « Emmanuel Macron opte pour l'escalade », s'exclame le site TSA. « Visas officiels et diplomatiques : la France prend une décision radicale face à l'Algérie », soupire Observ'Algérie. Pour Le Matin d'Algérie, on observe « un durcissement de ton de la part d'Emmanuel Macron qui va ainsi dans le sens de Bruno Retailleau, tenant d'une ligne dure vis-à-vis d'Alger ». Le site Algérie Patriotique hausse le ton et traite le président français de « tête à claques » : « quelle "approche de plus grande fermeté" reste-t-il à ce bluffeur, écrit le site algérien, pour forcer l'Algérie à ressembler à son docile protectorat marocain ? Aucune, affirme Algérie Patriotique, sinon l'esbroufe d'un président battu par sa femme, la vitupération des "experts" sur les putrides plateaux de télévision français et les aboiements de Bruno Retailleau, Eric Ciotti, Eric Zemmour et autre Arnaud Benedetti ». Cameroun : vers une alliance au sein de l'opposition ? À la Une également, le Cameroun, avec des manœuvres en coulisses en vue de la prochaine présidentielle… Manœuvres dévoilées par Jeune Afrique : « l'exclusion définitive de Maurice Kamto de la course à la présidentielle fait désormais de Bello Bouba Maïgari, qui brigue la magistrature suprême sous la bannière de l'UNDP, l'un des candidats de poids au sein de l'opposition. Ces dernières semaines, il a multiplié les rencontres avec les représentants de ses différentes composantes. Mais aussi, de manière plus surprenante, avec des émissaires de la présidence ». Ceux-ci auraient « tenté, croit savoir Jeune Afrique, de convaincre le candidat de l'UNDP de lisser son discours et de s'abstenir de propos trop virulents à l'égard du chef de l'État sortant, Paul Biya, candidat à un huitième mandat ». Le mois dernier, précise encore le site panafricain, Bello Bouba Maïgari aurait donc rencontré également plusieurs leaders de l'opposition, dont Maurice Kamto, « d'autant plus courtisé au sein de l'opposition depuis l'exclusion définitive de sa candidature à la présidentielle ». Objectif, pointe Jeune Afrique : conclure « un éventuel accord politique au sein de l'opposition, dans la perspective d'une alliance avant la convocation du corps électoral. (…) Bello Bouba Maïgari et Maurice Kamto, doivent se rencontrer à nouveau d'ici à demain vendredi. L'UNDP a annoncé qu'une conférence de presse "importante" se tiendrait ce jour-là ». Pour annoncer quoi ? une alliance de l'opposition avec un candidat unique ? Pour l'instant, on n'en est pas là…

    À la Une: Maurice Kamto exclu de la course à la présidentielle au Cameroun

    Play Episode Listen Later Aug 6, 2025 4:07


    « Maurice Kamto perd devant le Conseil constitutionnel », constate le Journal du Cameroun. « La décision définitive et irrévocable tant redoutée par une bonne partie de l'opinion est tombée. Le Conseil constitutionnel a (donc) rejeté la candidature de l'opposant au terme d'une audience qui s'est déroulée avant-hier et dont le délibéré a été renvoyé à hier mardi. L'élection présidentielle du 12 octobre 2025 se fera sans Maurice Kamto, ancien président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, militant du Manidem (et qui était en seconde position lors de la dernière présidentielle). Il a été déclaré non fondé dans sa requête ». « La candidature de l'opposant avait été écartée, le 26 juillet, rappelle Le Monde Afrique, par EleCam, Elections Cameroon, l'organe chargé de l'organisation des élections, en raison d'une "pluralité d'investitures" du Manidem. En effet, un ancien militant de cette formation avait également soumis une candidature. Maurice Kamto avait alors déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, le 28 juillet, pour contester sa disqualification de la liste provisoire des candidats retenus à l'élection présidentielle du 12 octobre ». Peine perdue… Place nette… Pour Le Pays à Ouagadougou, c'est clair : « le Conseil constitutionnel n'a fait qu'exprimer la volonté du prince régnant… En l'occurrence, Paul Biya qui, n'étant pas sûr de son fait, ne veut pas prendre de risques. Tirant leçon de la dernière présidentielle, il préfère faire place nette en écartant toute candidature gênante comme celle de Maurice Kamto qui, on le sait, ne compte pas pour du beurre. En fait, ce qui se passe au Cameroun s'inscrit dans l'ordre normal des choses, affirme encore Le Pays. Il n'y a rien d'étonnant. Il fallait, du reste, faire montre de naïveté pour croire que le locataire du palais d'Etoudi donnerait la moindre chance à son principal challenger qui, en 2018, lui avait taillé des croupières. Et pour ce faire, il pouvait compter sur des juges acquis à sa cause pour faire le sale boulot ». Copie conforme… « Quelle saveur aura une telle élection sans Kamto ? », s'interroge pour sa part Aujourd'hui, toujours à Ouaga. « Bien qu'il faille compter avec tous les ténors d'une opposition pugnace, mais divisée, le jeu est déjà joué avec Biya et son rouleau compresseur électoral, le RDPC ! En effet, poursuit le quotidien burkinabé, la carte électorale camerounaise montre que si l'opposition a du répondant, les leaders sont des barons de fiefs, mais sans envergure nationale. (…) C'est dire que cette décision du Conseil constitutionnel inhibe le caractère inclusif du scrutin, enlève donc sa représentativité et cela devrait se ressentir dans le taux de participation. Kamto était arrivé second à la dernière présidentielle. Il aurait préféré endosser le semblant de maillot du Poulidor camerounais plutôt que d'être absent. Cette présidentielle, conclut Aujourd'hui, risque d'être donc une copie conforme des précédentes : sans enjeu… Après Biya c'est Biya forever ! » « Votons massivement le 12 octobre ! » Et puis quelques réactions de sympathisants de l'opposition à lire sur le site Actu Cameroun : « en politique tout est possible, affirme l'un d'eux, et des cas à travers le monde (Nelson Mandela en Afrique du Sud, Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, Uhuru Kenyatta au Kenya, Ousmane Sonko au Sénégal, etc.) montrent que l'on peut être victime d'une injustice et devenir président de la République. Le peuple souverain reste maître en démocratie. Vérifions notre inscription sur les listes électorales et votons massivement le 12 octobre ». Autre réaction : « nous qui voulions le changement incarné par Maurice Kamto, nous venons de perdre une bataille, mais pas la guerre. Dès demain, Kamto, Anicet et Nitcheu, avec le candidat le plus à même de nous débarrasser du clan Biya, doivent se mettre ensemble et nous donner des consignes : l'objectif ultime est encore à portée de mains ». Enfin, cette dernière réaction : « Kamto fait peur à ce régime qui a mis des stratagèmes de type mafieux pour écarter sa candidature. On a eu le sentiment hier au Conseil constitutionnel que les juges étaient impatients de l'écarter. Mais comme le dit Maurice Kamto lui-même : "le jour finit toujours par se lever" ».

    À la Une: sale temps pour les anciens Premiers ministres au Mali

    Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 4:23


    « C'est au titre de la lutte contre l'impunité et de la réaffirmation de l'autorité de l'État que l'on a droit à des épisodes judiciaires qui en intriguent plus d'un (au Mali), s'exclame le site Maliweb. Tel est le cas des ennuis que connait depuis quelques jours l'ancien Premier ministre Moussa Mara et, sûrement dans les prochains jours, l'ancien Premier ministre de la Transition, Choguel Kokalla Maïga ». Ce dernier, précise Mali Actu, « a été entendu par le Pôle national économique et financier de Bamako vendredi dernier. Cette audition, qui s'est prolongée pendant de nombreuses heures, s'inscrit dans un contexte de renforcement de la lutte contre la corruption et d'une volonté de restaurer la bonne gouvernance. Pour l'heure, aucune inculpation officielle n'a été communiquée au grand public, mais l'enquête se poursuit, sous le regard attentif de l'opinion nationale. Fait notable, cette convocation a eu lieu au même moment où un mandat de dépôt était émis à l'encontre d'un autre ancien Premier ministre, Moussa Mara ». Vague de solidarité En effet, Moussa Mara est en détention préventive. « Il a été placé sous mandat de dépôt par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Il est poursuivi, précise Jeune Afrique, pour "atteinte au crédit de l'État", "opposition à l'autorité légitime", "incitation au trouble à l'ordre public" et "publication et diffusion de fausses nouvelles susceptibles de troubler la paix publique". À l'origine, un simple message publié le 4 juillet dernier sur les réseaux sociaux, dans lequel l'ancien maire de la commune IV de Bamako exprimait son soutien à des détenus dits "d'opinion", dont certains qu'il a rencontré en prison : Youssouf Bathily – alias Ras Bath –, Adama Diarra – dit Ben le Cerveau –, Issa Kaou Djim ou encore Clément Dembélé ». Et, « depuis l'annonce de son incarcération, une vague de solidarité sans précédent s'est levée, pointe Jeune Afrique. Elle mêle figures politiques, artistes, militants de la société civile, anciens collaborateurs, ou encore citoyens anonymes ». Et pour eux, « Mara reste une figure de probité dans un paysage politique en ruine, en particulier depuis la dissolution, le 13 mai dernier, de l'ensemble des partis politiques par les autorités de transition ». Quelle liberté d'expression ? La presse s'engage également… Le Challenger à Bamako prend fait et cause pour l'ancien Premier ministre : « en décidant de rester sur place où beaucoup ont préféré prendre la fuite pour se mettre à l'abri, Moussa Mara était conscient du risque qu'il prenait. En s'exprimant régulièrement sur la marche du pays, là où certains ont opté pour le silence, Moussa Mara savait qu'il allait déranger les princes du jour. (…) Depuis ses débuts en politique, Moussa Mara n'a jamais fait mystère de son ambition, à savoir : exercer le pouvoir d'État. Au premier plan. Pour cela, il est prêt à tout, y compris le sacrifice ultime. Il sait que la prison se confond avec le destin des grands hommes ». À contrario, Le Pouce, autre journal malien, va dans le sens des autorités : « c'est sous cette transition, écrit-il, que la loi sur la cybercriminalité a été extraite du trou pour être mise à la lumière. (…) Le juge l'applique sans sourciller. La mise sous mandat de dépôt de l'ex-Premier Ministre Moussa Mara envoie un signal fort à tous les citoyens Maliens : tolérance zéro. Tout écart de conduite ou présumé tel, mérite désormais explication devant la justice. Et cela peut finir par la prison ». En effet, complète Afrik.com, « le gouvernement malien justifie l'arrestation de Moussa Mara par la nécessité de préserver l'autorité de l'État face à des propos jugés déstabilisateurs. Mais pour de nombreux observateurs, cette procédure judiciaire soulève un autre débat : celui de la liberté d'expression dans un pays en transition post-coup d'État. Ce climat de surveillance des discours publics, notamment sur les réseaux sociaux, est la preuve d'un resserrement de l'espace politique au Mali. L'affaire Moussa Mara incarne (donc), résume Afrik.com, un bras de fer entre une figure politique opposante et un régime en quête de stabilité et de légitimité ».

    À la Une: la paix à petits pas dans l'est de la RDC

    Play Episode Listen Later Aug 4, 2025 4:06


    Le ballet diplomatique se poursuit à Washington et à Doha pour finaliser et mettre en pratique l'accord signé fin juin entre Kinshasa et Kigali. Un accord, rappelle Le Journal de Kinshasa, qui « engage la RDC et le Rwanda à respecter l'intégrité territoriale, à cesser toute activité militaire hostile, à désarmer et encadrer les groupes armés non étatiques, et à mettre en place un mécanisme conjoint de sécurité ». « Une première réunion du comité mixte de surveillance de l'accord de paix s'est tenue à Washington », vendredi dernier, poursuit le site. Des représentants des deux pays ont approuvé les principes d'un cadre d'intégration économique régional. « Parallèlement, relève encore Le Journal de Kinshasa, des négociations ont lieu à Doha entre le gouvernement congolais et le groupe armé M23. Une déclaration de principes a été signée le 19 juillet dernier, engageant les deux parties à respecter une feuille de route pour le rétablissement de l'autorité de l'État dans l'est de la RDC. Les discussions pour un accord de paix détaillé doivent débuter au plus tard le 8 août, pour une signature prévue autour du 18 août. Enfin, une rencontre au sommet entre les présidents de la RDC et du Rwanda est attendue fin août à Washington, dans l'espoir de sceller un règlement global et durable de la crise dans la région des Grands Lacs. » À lire aussiDéclaration de principe entre la RDC et le groupe AFC/M23: ces points qui bloquent dans son application Les États-Unis ont la clé Toutefois, tempère Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « aucune avancée ne s'est fait sentir sur le terrain, les affrontements se poursuivent entre milices supplétives de Kinshasa et rebelles. » « Les lignes ont certes bougé, puisque Kinshasa s'est résolu à entamer le dialogue avec l'AFC/M23 à Doha, mais le chemin est encore long puisque le retrait de l'AFC/M23 des zones qu'il contrôle reste le point de blocage majeur entre Kinshasa et la rébellion, poursuit Afrikarabia. D'autant que les prétextes ne manquent pas à chacune des parties pour ne pas respecter les engagements des accords signés. En fait, pointe le site, Kinshasa compte surtout sur Washington pour faire plier la rébellion. Donald Trump en a les moyens. Le président américain a récemment déclaré que les présidents congolais et rwandais devaient se retrouver prochainement dans la capitale américaine pour signer le texte final. Il peut sans doute arriver à ses fins, mais, s'interroge Afrikarabia, avec quelle place pour l'AFC/M23, et quelles conséquences en cas de non-respect de l'accord ? Les États-Unis revêtiront-ils de nouveau le costume du gendarme ? Pour l'instant, nous n'en savons rien. » À lire aussiEst de la RDC: des attaques du M23 malgré l'accord à Washington Vers la formation d'un nouveau gouvernement Dans le même temps, sur le plan intérieur, le président Félix Tshisekedi s'apprête à remanier son gouvernement. « Lors d'une réunion tenue avant-hier avec les cadres de l'Union sacrée de la Nation, sa plateforme politique, le chef de l'État a esquissé les grandes lignes de cette refonte imminente, pointe Afrik.com. (…) Judith Suminwa conservera son poste de Première ministre, mettant ainsi fin aux spéculations sur une éventuelle éviction ou sur la nomination d'un membre de l'opposition à la Primature. (…) Parmi les autres annonces, la réduction du nombre de membres du gouvernement : il comptera moins de 50 ministres, contre 54 actuellement. Cette rationalisation vise à rendre l'exécutif plus efficace et mieux adapté aux défis du moment. » Enfin, note encore Afrik.com, « dans une volonté affichée d'inclusivité, le président Tshisekedi a confirmé l'entrée prochaine de personnalités issues de l'opposition et de la société civile. Une ouverture politique censée renforcer la cohésion nationale dans un contexte tendu sur les plans sécuritaire, social et diplomatique ». Commentaire du quotidien Aujourd'hui à Ouaga : « guerre à l'est de la RDC, géopolitique instable, petit couac avec l'affaire Constant Mutamba, le Garde des sceaux, englué dans une affaire de détournement de 19 millions de dollars qui a dû démissionner le 18 juin dernier. Il fallait redonner un second souffle au gouvernement. Et le prochain devra être celui du combat, pour conforter l'union sacrée, mais aussi colmater les brèches et consolider le pouvoir de Tshisekedi ». À lire aussiRDC: Félix Tshisekedi s'apprête à remanier le gouvernement en maintenant Judith Suminwa en poste

    À la Une: la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle et l'Afrique

    Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 3:58


    « L'Afrique entre pragmatisme et malaise démocratique » : c'est le titre choisi par Afrik.com. « Deux jours après l'annonce de la candidature d'Alassane Ouattara à un quatrième mandat présidentiel, nous dit le site d'information, l'Afrique peine à masquer son embarras. Entre soutiens de façade des institutions continentales et critiques feutrées des chancelleries, la décision du président ivoirien révèle les contradictions d'un continent tiraillé entre ambitions démocratiques et réflexes autoritaires ». Afrik.com évoque ainsi le « silence gêné des capitales », alors que « dans les couloirs de l'Union africaine à Addis-Abeba », « les diplomates africains expriment en privé leurs réserves ». « Le continent, qui s'efforce de promouvoir la bonne gouvernance et l'alternance démocratique, se retrouve une nouvelle fois confronté à ses propres contradictions », remarque encore Afrik.com, qui pointe également les mots d'ordre lancés sur les réseaux sociaux, comme « #OuattaraDégage » ou « #ConstitutionRespectée ». Ces mots-clé, nous dit-on, « témoignent d'une jeunesse africaine de plus en plus allergique aux dérives autoritaires, qu'elles viennent de militaires ou de civils ». À lire aussi[Vos questions] Alassane Ouattara entre officiellement dans la course présidentielle Le procès de Joseph Kabila en République Démocratique du Congo. Le journal de Kinshasa a suivi l'audience de jeudi devant la Haute Cour militaire, une audience qu'il qualifie de « décisive », dans le procès intenté à l'ancien président pour « participation à un mouvement insurrectionnel et crimes contre la paix », entre autres. Cela alors que « trois parties civiles du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l'Ituri, se sont constituées ». « Des preuves vidéo ont été dévoilées à l'audience », poursuit le Journal de Kinshasa, dont l'une montre Kibaya Bin Karubi, ex-conseiller de Joseph Kabila, déclarant que « les objectifs de la rébellion sont les mêmes que ceux du président Kabila ». Une autre vidéo montre Joseph Kabila lui-même affirmant « chacun doit jouer sa partition, je m'engage à faire la guerre ». « Le procès Joseph Kabila ne fait que commencer, souligne le Journal de Kinshasa. Mais les éléments versés au dossier pourraient peser lourd (…)  Les Congolais suivent de près cette affaire, qui pourrait redéfinir les rapports entre justice, pouvoir, et responsabilité. » À lire aussiRDC: projection par la Haute Cour militaire des éléments à charge contre l'ex-président Joseph Kabila Au Mali, l'ancien premier ministre Moussa Mara de nouveau auditionné C'est à la Une de Malijet qui précise que l'ancien chef du gouvernement a été auditionné « par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité ». « Un long interrogatoire », au sujet « d'un message publié sur un réseau social, le 4 juillet dernier », dans lequel il déclarait notamment « vouloir se battre par tous les moyens ». Selon son avocat, « Moussa Mara a maintenu une ligne de défense invariable, répondant avec rigueur et calme aux diverses interrogations soulevées ». « Les enquêteurs auraient démontré civilité et compétence, ajoute Malijet. L'ancien chef du gouvernement a pu rentrer à son domicile en fin d'après-midi, sans qu'aucune accusation ne soit formulée à son égard ». À la mi-juillet, Moussa Mara avait déjà été auditionné avant de ressortir libre du tribunal. À lire aussiMali: l'ancien Premier ministre Moussa Mara à nouveau convoqué par la Justice L'Afrobasket féminin 2025 C'est à la Une de Sénégo : « le Sénégal élimine la Côte d'Ivoire et file en demi-finale ». Les Lionnes ont battu la Côte d'Ivoire, 66-60. « Menées pendant une bonne partie de la rencontre, dans un quart de finale disputée dans une ambiance électrique face au pays hôte, les Sénégalaises ont su renverser la situation dans un quatrième quart-temps très serré, raconte Sénégo. Grâce à une défense solide et à des choix offensifs mieux maîtrisés, elles ont pris l'avantage en fin de match. » « Les Lionnes du basket n'ont pas tremblé, estime de son côté le Soleil. Poussées dans leurs derniers retranchements par une sélection ivoirienne survoltée à domicile, Yacine Diop et ses coéquipières ont sorti le bleu de chauffe pour valider leur qualification en demi-finale. » À lire aussiAfrobasket féminin 2025: Abidjan déroule le tapis rouge aux reines du basket africain

    À la Une: l'embrasement en Angola

    Play Episode Listen Later Jul 31, 2025 3:59


    « Luanda en flammes, l'estomac en colère, s'exclame le site d'information angolais Folha 8. La capitale a brûlé ces derniers jours. Pas seulement sous les flammes des pneus et des conteneurs, mais aussi sous l'effet de l'indignation et du désespoir. Le chaos qui s'est propagé à Luanda n'est pas né de nulle part. Ce n'était que la surface qui se fissurait sous la pression d'un vieux volcan : la faim. » Depuis lundi, la capitale angolaise et d'autres villes en régions se sont embrasées. Dernier bilan : 22 morts, près de 2 000 blessés et plus de 1 200 arrestations. Ce qui a mis le feu aux poudres, raconte Folha 8, c'est « la hausse du prix du carburant, annoncée le 4 juillet. La grève des taxis, prévue ces trois derniers jours, a propagé l'étincelle. Mais le feu s'est propagé avant même la grève. Les événements de lundi ont été la réponse brutale d'un peuple excédé par les promesses creuses et les politiques qui écrasent ceux d'en bas pour assurer le confort de ceux d'en haut ». Pour le militant et journaliste angolais Rafael Marques qui s'exprime sur le site Angonoticias : « l'Angola est un pays où il n'y a pas de dialogue entre le gouvernement et la société civile, et où la population nourrit de plus en plus un antagonisme, un antagonisme non dissimulé, contre la belligérance du président, contre son cœur de pierre. Ces manifestations ne peuvent qu'en être la conséquence ». Et l'activiste de s'en prendre directement au président João Lourenço : « il utilise et gère les ressources de l'État comme si elles provenaient de son compte en banque personnel. (…) Il ne sait pas gouverner. (…) Il est temps de commencer à réfléchir et à discuter de la transition post-Lourenço ». À lire aussiAngola: violentes émeutes à Luanda sur fond de contestation de la hausse des prix du carburant Un pays pauvre, pourtant riche en pétrole Il faut dire que « l'ironie est amère, constate Afrik.com : l'Angola est le deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria. Pourtant, la richesse tirée de l'or noir ne se traduit que très peu dans la vie quotidienne de la majorité des Angolais. La fin progressive des subventions sur le carburant, entrée en 2023 dans un contexte de réformes économiques dictées en partie par le Fonds monétaire international, a eu un effet domino : hausse des transports, augmentation du coût de la vie et frustration généralisée. Ces subventions, relève encore Afrik.com, représentaient une aide indirecte essentielle pour des millions d'Angolais vivants sous le seuil de pauvreté. Leur suppression, même partielle, a un impact direct et brutal sur les classes populaires. Pour ces dernières, se déplacer, travailler, ou même faire leurs courses deviennent de plus en plus difficiles.  » Fracture et situation économique désastreuse La situation économique est en effet désastreuse. Le Monde Afrique précise : « Dans ce pays lusophone d'une trentaine de millions d'habitants, l'inflation est très élevée et a approché les 20 % en juin, tandis que le taux de chômage a atteint près de 30 %, selon les statistiques officielles. "Nous sommes fatigués. Ils doivent annoncer quelque chose pour que les choses changent (…), pour que nous puissions vivre dans de meilleures conditions", a déclaré mercredi un manifestant à la chaîne télé Nzinga. "Pourquoi nous faites-vous souffrir ainsi ? Comment nourrirons-nous nos enfants ? Les prix doivent baisser", a insisté une femme, en s'adressant directement au président João Lourenço. » À lire aussiDes milliers d'angolais manifestent à Luanda contre la vie chère Ledjely en Guinée résume ainsi la situation : cette vague de contestation en Angola « met en lumière l'ampleur du malaise social et la frustration d'une jeunesse confrontée à la pauvreté et au chômage. Elle illustre aussi une fracture critique entre les autorités recluses au sommet de la pyramide et accaparant la rente pétrolière et le quotidien rude des citoyens ordinaires. (…) Une contradiction héritée de la gouvernance du défunt président José Eduardo dos Santos, et que son successeur n'a manifestement pas su corriger. (…) João Lourenço, dès le début de son mandat, avait affiché une volonté de rupture, pointe encore Ledjely. Mais sur le terrain, les résultats peinent à se faire sentir. Pire encore, son administration semble aujourd'hui reproduire les travers de l'ancien régime. »

    À la Une: en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara candidat à sa propre succession

    Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 4:17


    « J'ai décidé d'être candidat » : l'annonce d'Alassane Ouattara de briguer un nouveau mandat barre la Une de Fraternité Matin à Abidjan. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara officialise sa candidature pour “assurer paix et stabilité” », titre le journal en pages intérieures. « Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara (83 ans) entend donc concourir pour un quatrième mandat, pointe Le Monde Afrique. Un scénario que conteste l'opposition, alors que le chef d'État a promis dans son discours que “toutes les dispositions ont été prises pour que les élections soient apaisées, démocratiques et transparentes“. (…) » « Depuis cinq ans, note encore Le Monde Afrique, le président n'a laissé émerger aucune figure dans son propre camp pour lui succéder. “J'avais décidé de transférer le pouvoir à une jeune génération, a-t-il expliqué. Toutefois, les années passées à la tête de notre pays m'ont fait comprendre que le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi“. La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais, selon l'interprétation qu'en fait le pouvoir, l'adoption d'une nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro. » Quatorze ans au pouvoir « Cette déclaration de candidature suscite déjà une vive controverse, relève pour sa part Afrik.com. En effet, Alassane Ouattara en est à son troisième mandat consécutif, obtenu en 2020 après la révision constitutionnelle de 2016 sur laquelle il avait fondé la légalité de sa nouvelle candidature, déclenchant une crise politique majeure. À l'époque, son revirement – après avoir annoncé ne pas se représenter – à la suite du décès brutal de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, avait été dénoncé comme un passage en force, illégitime au regard de l'esprit de la Constitution. Son élection avait alors été boycottée par l'opposition, qui avait mis en place un éphémère Conseil national de transition sous la houlette de feu Henri Konan Bédié. La répression avait été sévère, rappelle Afrik.com : plus de 80 morts et plusieurs centaines de blessés, des arrestations massives et une fracture politique profonde. Cette nouvelle candidature, qualifiée de “provocation“ par certains opposants, pourrait donc rouvrir une page douloureuse de l'histoire électorale récente du pays. » L'opposition amputée Et l'opposition, donc, ne décolère pas, constate Le Point Afrique. « L'opposition qui dénonce avec fermeté un “quatrième mandat“, volontiers qualifié d'illégal. “Le président ne veut pas quitter le pouvoir, comme tout bon dictateur qui se respecte“, fulmine l'opposant en exil Guillaume Soro, à la tête de Générations et peuples solidaires. » Guillaume Soro, sous le coup d'une condamnation judiciaire, ne peut pas se présenter. De même que l'ancien président Laurent Gbagbo pour les mêmes raisons. De même que Tidjiane Thiam pour cause, cette fois, de double nationalité. Malgré tout, constate Afrik.com, « plusieurs figures de l'opposition s'apprêtent à entrer dans l'arène, sous réserve d'obtenir les parrainages nécessaires : Simone Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, ou encore Jean-Louis Billon. En coulisses, des tractations s'intensifient pour tenter de construire un front commun de l'opposition, mais les divisions héritées des crises passées, les défis d'organisation et la pression exercée par les autorités rendent cet objectif incertain à trois mois du scrutin. » Fiction démocratique ? En tout cas, relève Ledjely en Guinée, « avant même d'annoncer sa candidature, Alassane Ouattara s'est assuré que ses véritables challengers soient écartés de la course. En somme, il se prépare à une élection qu'il est sûr de remporter, car quasiment seul en lice. » Et finalement, poursuit le site d'information guinéen, cette quatrième candidature du président sortant « alimente l'idée que la démocratie n'est ici qu'un simulacre, une illusion. Elle donne raison à ceux qui, au sujet de certains pays africains, parlent de “fictions démocratiques“. » Le Pays au Burkina Faso renchérit : c'est « la candidature de trop. » « Certes, la Constitution en vigueur le lui permet, mais au regard du poids de l'âge et de sa santé valétudinaire, certains pensaient qu'ADO allait renoncer au pouvoir et ce, après 15 ans de règne sans partage. Que nenni !, s'exclame Le Pays. Il a choisi de marcher dans les pas de certains de ses pairs du continent tels que Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou N'Guesso du Congo, Teodore Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, Paul Kagame du Rwanda, et Faure Gnassingbé du Togo, qui refusent d'imaginer une autre vie en dehors du pouvoir. »

    À la Une: regain de tension entre Ouagadougou et Abidjan après la mort de l'influenceur Alino Faso

    Play Episode Listen Later Jul 29, 2025 4:07


    Consternation et colère des autorités à Ouaga après la mort en Côte d'Ivoire de l'activiste burkinabè Alain Traoré, alias Alino Faso. L'influenceur, âgé de 44 ans, était détenu à Abidjan pour intelligence avec des agents d'un État étranger. Il a été retrouvé pendu jeudi dernier. Les autorités ivoiriennes n'ont annoncé sa mort qu'avant-hier dimanche. Fraternité Matin à Abidjan rapporte la version officielle : « Alino Faso a été découvert dans sa chambre à 7 h 30 du matin. Le rapport médical a conclu à un suicide par pendaison. Le détenu se serait pendu à l'aide de son drap de lit, après avoir tenté en vain de s'ouvrir les veines du poignet. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les motifs et les circonstances de ce suicide ». « Alino Faso, rappelle Le Monde Afrique, avait été interpellé le 10 janvier dernier à Abidjan. Il était suspecté d'avoir des liens étroits avec les BIR-C, les Bataillons d'intervention rapide de la communication, un groupe de cyberactivistes burkinabés très influents sur les réseaux sociaux. Les BIR-C relaient la propagande de la junte burkinabé et menacent ou invectivent régulièrement toute voix critique sur la conduite des affaires au Burkina ». « Figure controversée, précise Afrik.com, Alino Faso avait été arrêté en Côte d'Ivoire après avoir été dénationalisé par les autorités ivoiriennes pour des propos jugés séditieux et des activités militantes jugées déstabilisatrices. Il s'était longtemps présenté comme un opposant en exil, critique à la fois du pouvoir ivoirien et burkinabè ». Défiance et suspicion… Les autorités burkinabé ont donc donné de la voix… Les ministres des Affaires étrangères et de la Communication, pointe le site Lefaso.net, « rejettent la thèse du suicide avancée par les autorités judiciaires ivoiriennes et parlent de déni de justice. Le gouvernement burkinabè dit rester engagé dans le suivi de ce dossier jusqu'à la manifestation totale de la vérité et salue la mémoire d'un homme de bonne volonté qui a vécu utile pour son prochain et qui a trouvé dans l'altruisme toute sa raison de vivre ». « Le Burkina exige la vérité et le rapatriement du corps et déclare que sa mort ne restera pas impunie », s'exclame pour sa part Sidwaya, autre site burkinabè. Commentaire de Ledjely en Guinée : « c'est un décès qui ne contribuera pas à apaiser les relations déjà tendues entre les autorités ivoiriennes et burkinabè. La mort, dans des circonstances pour le moins troubles, d'Alino Faso embarrasse logiquement la Côte d'Ivoire. D'autant que du côté de la junte du capitaine Ibrahim Traoré, la disparition de cet influenceur, considéré comme un relais de la propagande pro-Ouagadougou, est perçue comme une énième preuve des manœuvres souvent imputées au pouvoir d'Alassane Ouattara. Les discours se durcissent, les menaces fusent. La condamnation est énergique. L'exigence de vérité sur les causes et les circonstances du décès est tout aussi vigoureuse ». Côté ivoirien, poursuit le site guinéen, « main sur le cœur, on affirme qu'Alino Faso s'est suicidé dans sa cellule, se pendant à l'aide de son drap de lit. Mais cette version est tout simplement inaudible à Ouagadougou, où la défiance et les suspicions envers Abidjan sont installées depuis l'arrivée au pouvoir d'Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ». Stratégie de diversion ? Reste, tempère Ledjely, que « cette exigence de vérité ne saurait justifier l'instrumentalisation politique à laquelle se livrent le capitaine Ibrahim Traoré et son entourage. La mort d'Alino Faso est certes dramatique et condamnable. Mais elle ne saurait en aucun cas exonérer les autorités burkinabè de leurs propres responsabilités, à commencer par celle de restaurer la sécurité sur l'ensemble du territoire, mais aussi de garantir le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Elle ne doit servir ni de prétexte à la surenchère, ni de fuite en avant, dans une stratégie de diversion bien rodée ». Enfin, on revient à Afrik.com qui relève que « si la Côte d'Ivoire n'a pas encore officiellement réagi (après les protestations des autorités burkinabè), les prochains jours s'annoncent cruciaux. La gestion du dossier pourrait influer durablement sur les relations entre Abidjan et Ouagadougou, déjà affectées par les débats récurrents sur les questions migratoires, sécuritaires et politiques ».

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