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En RDC, l'opposant Jean-Marc Kabund sera candidat à la prochaine présidentielle. Il l'annonce aujourd'hui sur RFI, à l'occasion de sa première interview radio depuis sa sortie de prison, le 21 février dernier. Longtemps, Jean-Marc Kabund a été le bras droit de Félix Tshisekedi. Quand ce dernier est devenu chef d'État, il a même été le président par intérim du parti au pouvoir UDPS. Mais après la rupture de 2022, il a été jeté en prison. Aujourd'hui, est-il prêt à se réconcilier avec Félix Tshisekedi ? Visiblement, non. En ligne de Kinshasa, le président de l'Alliance pour le Changement répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Le 21 février, vous avez été libéré. Le lendemain, le 22 février, Félix Tshisekedi lors d'une rencontre avec les parlementaires de son camp, a invité ses opposants à entrer dans un gouvernement d'union nationale. Est-ce que votre libération n'est donc pas un geste politique de sa part ?Jean-Marc Kabund : Je ne crois pas que ma libération puisse faire l'objet d'un marchandage politique. J'ai été victime de persécutions politiques, condamné à une peine de sept ans et j'ai passé 30 mois en prison. Cette injustice, je crois qu'elle ne pourra jamais être réparée. Il faut avouer qu'il y a une forte pression depuis que j'étais en prison, tant par la communauté internationale que par l'opinion publique interne du Congo. Je crois que Félix Tshisekedi faisant face à cette pression a dû lâcher du lest. Et j'estime que le gouvernement d'union nationale qu'il propose de mettre sur pied ne résoudra rien du tout.Est-ce que Félix Tshisekedi n'a pas lâché sur vous et sur deux autres prisonniers politiques, Mike Mukebayi et Seth Kikuni qui viennent d'être libérés afin de frapper les esprits et de montrer qu'il tendait la main vers l'opposition ?Je crois que cela était une obligation pour lui. Cela ne peut pas être considéré comme un cadeau que Félix Tshisekedi donne à l'opposition parce que moi comme les autres prisonniers, Mike Mukebayi et Seth Kikuni, étions incarcérés injustement. Et d'ailleurs, il y a encore des prisonniers politiques qui continuent de croupir en prison. Ici, je fais allusion à Jacky Ndala. Il y a un autre aspect auquel beaucoup de gens ne font pas attention, ce sont les généraux. Je vous dis ici que plusieurs généraux Katangais sont arrêtés injustement. Ils sont détenus dans des cachots, en prison, sans jugement. Cela fait des années. Ici, je veux parler du général Philémon Yav. Je veux parler du général Zelwa Katanga dit Djadidja. Ils sont nombreux. Le gouvernement Tshisekedi doit savoir que ma libération et la libération des deux autres ne suffisent pas.Qu'est-ce que vous en pensez de l'avancée du M23 dans l'est de votre pays ?L'avancée du M23 est inacceptable et tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes pour que le Congo retrouve la paix.Depuis votre libération, vous avez reçu plusieurs visites à votre domicile, notamment celle de l'opposant Martin Fayulu. Est-ce que vous réfléchissez avec Martin Fayulu et d'autres opposants à une initiative commune ?Bien entendu ! C'est parce que le régime Tshisekedi, qui est un régime finissant, doit laisser la place dès 2028. La RDC a besoin des dirigeants honnêtes afin de pouvoir donner le changement tant attendu par notre peuple.Vous êtes en contact également avec l'ancien président Joseph Kabila ?Je crois que c'est un acteur politique important de notre pays. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être en contact avec lui. D'ailleurs, je vais même plus loin. Si demain, j'avais l'occasion d'avoir le contact de Corneille Nangaa, je l'appellerais et je lui parlerais. Je lui dirais ce que je pense de ce qu'il est en train de faire. Je suis là pour parler à tout le monde.Et que diriez-vous justement à Corneille Nangaa, le patron du M23 ?Je lui dirais tout simplement que ce qu'il est en train de faire, on l'a déjà vécu dans ce pays avec Mzee Kabila. On connaît les conséquences. Il doit arrêter de verser le sang des Congolais et revenir vite. Il doit arrêter à travers un cessez-le-feu et le gouvernement, je crois, ne pourra pas s'y opposer dans sa position actuelle pour accepter d'intégrer le processus du dialogue pour une résolution pacifique de ce conflit.Si demain le pouvoir libère les généraux actuellement en prison et renonce à son projet de changement de constitution, est-ce que vous pourriez accepter d'entrer dans un gouvernement d'union nationale avec Alliance pour le changement ?Je dis déjà, d'entrée de jeu, que je ne suis ni demandeur, ni preneur de ce gouvernement. Le problème n'est pas seulement celui des arrestations. La gouvernance doit être basée sur un programme, sur une vision claire et je ne vois pas aujourd'hui Tshisekedi garantir cela.Est-ce que vous vous êtes parlé avec Félix Tshisekedi depuis le 21 février ?Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Est-ce que vous serez candidat en 2028 ?Bien sûr. Je crois qu'après avoir quitté le pouvoir pour ses convictions, je crois que nous avons suffisamment acquis d'expérience et de notoriété, ce qui pourra nous permettre de bien gouverner, de bien gérer ce pays au fait ! À lire aussiRDC: Tshisekedi réaffirme qu'il ne dialoguera pas avec le M23 et promet une refonte de l'armée et du gouvernement
Pour ou contre une nouvelle Constitution en République démocratique du Congo ? S'exprimait, hier, le 25 novembre 2024, pour l'opposition, Olivier Kamitatu, le porte-parole de Moïse Katumbi, qui est résolument contre. Voici ce matin le point de vue de la majorité, par la voix du député national Augustin Kabuya, qui est le secrétaire général du parti au pouvoir Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le vice-président de l'Internationale socialiste pour la zone Afrique. Que répond-il à ceux qui soupçonnent le président Félix Tshisekedi de vouloir briguer un troisième mandat en 2028 ? En ligne de Kinshasa, le patron de l'UDPS dévoile sa stratégie. RFI : Augustin Kabuya, pourquoi dites-vous que la Constitution de 2006 n'est plus adaptée aux réalités congolaises d'aujourd'hui ?Augustin Kabuya : Je me pose beaucoup de questions. Pourquoi quand, nous Congolais, nous voulons réfléchir sur notre propre loi fondamentale, ça suscite le débat ? Le Gabon a récemment changé sa Constitution, ça n'a pas suscité des réactions comme nous les vivons dans notre pays. Est-ce que c'est interdit à un peuple de réfléchir sur sa propre Constitution ? D'ailleurs, la Constitution dont nous discutons aujourd'hui n'est pas la même Constitution que celle votée au référendum de 2005. La Constitution de 2005 avait deux tours pour les élections présidentielles, mais aujourd'hui, nous sommes arrivés à l'élection à un seul tour. C'est pour vous dire qu'il y a eu des retouches sur cette Constitution. C'est pour cela que nous disons vouloir revisiter cette Constitution. Nous devons même la changer, puisqu'il y a beaucoup d'anomalies qui ne facilitent pas la tâche au bon fonctionnement des institutions.L'un des articles les plus en vue de la Constitution actuelle, c'est bien sûr l'article 220 qui dit que le président est élu pour cinq ans et qu'il ne peut faire que deux mandats maximum. Souhaitez-vous une révision de cet article ?Nous n'en sommes pas encore là. Ça, ce n'est que le procès d'intention que les « opposants » sont en train de prêter au président de la République et qu'on ne voit nulle part dans ses interventions. Jamais, il n'a fait allusion à la modification de l'article 220.Pour réformer la loi fondamentale, il y a deux options : soit réviser la Constitution actuelle, soit changer de Constitution. Quelle est votre préférence ?Je m'inscris dans la logique du chef de l'État, exprimée le 23 octobre dernier, il avait parlé soit de révision, soit de changement.Justement, le 23 octobre 2024 à Kisangani, le président a annoncé qu'il allait désigner une commission nationale « chargée d'élaborer une Constitution adaptée à nos réalités congolaises ». Ne serait-ce pas le signe que vous allez changer de Constitution ?Nous n'en sommes pas encore arrivés à ce stade. Ne cherchez pas à faire dire au chef de l'État ce qu'il n'a pas dit ou bien de lui prêter des intentions qu'il n'a pas.Pour réformer la Constitution, il faut passer soit par un référendum, soit par un vote favorable des 3/5e du Parlement. Quelle est pour vous la meilleure option ?Je préfère que le peuple règle cette affaire.Donc, par référendum ?C'est prévu par l'article 218 de notre Constitution.Alors, depuis la semaine dernière, l'opposition se mobilise contre votre projet et elle affirme que vous préparez un coup d'État constitutionnel...Bon, c'est un procès d'intention. La démarche de l'opposition est purement démocratique et constitutionnelle. Nous sommes tout à fait d'accord avec leur démarche. Mais là où je ne partage pas leur point de vue, c'est quand ils utilisent les mensonges pour faire passer leur point de vue.Alors l'opposition précise que, pour elle, votre principal objectif, c'est de permettre au président Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat en 2028.En 2011, Joseph Kabila avait modifié la Constitution, où nous avions quitté l'élection présidentielle des deux tours pour aller à un seul tour. Est-ce qu'aujourd'hui Joseph Kabila est au pouvoir ? La réponse est non. Ce ne sont que des mensonges montés de toutes pièces.Mais si vous changez de Constitution, les compteurs seront remis automatiquement à zéro et le président sortant pourra à nouveau se présenter en 2028...Mais si la population décide, qui suis-je pour m'opposer à la volonté populaire ? Laissons le peuple nous départager sur cette question. La démarche de l'opposition est de dire qu'ils vont mobiliser la population. Mais nous aussi, nous le disons, nous allons mobiliser cette même population pour nous départager.Dans l'Union sacrée, il y a aujourd'hui au moins trois acteurs politiques : Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Jean-Pierre Bemba, qui espèrent que le chef de l'État se retirera en 2028 et qu'ils pourront avoir à ce moment-là leur chance pour accéder à la magistrature suprême. Ne craignez-vous pas que ces trois leaders ne quittent votre coalition si demain l'horizon devient bouché pour eux ?Écoutez, depuis que nous avons commencé, vous insistez toujours sur le troisième mandat. Est-ce que vous étiez avec le président de la République ? Non. Est-ce qu'il s'est confié à vous ou à tous ceux qui parlent qu'il a l'intention de briguer un troisième mandat ? Non. Tout ça, ce sont des procès d'intention puisqu'avant de parler sur un sujet, il faut entrer en contact avec la personne concernée, pour qu'il vous dise si réellement il a ces intentions. Je fréquente le président de la République, il ne nous a jamais dit qu'il allait briguer un troisième mandat. Mais pourquoi tous ces débats ?À lire aussiOlivier Kamitatu (RDC): «Félix Tshisekedi veut du prêt-à-porter pour sa dérive dictatoriale»
Pourquoi le président congolais Félix Tshisekedi veut-il changer la Constitution de son pays ? Est-ce dans le but de pouvoir briguer un troisième mandat en 2028 ? La question se pose après le discours qu'il a prononcé ce mercredi soir à Kisangani. « Pour changer le nombre de mandats présidentiels, il faut que vous, le peuple, puissiez le décider », a-t-il notamment déclaré. Et comment vont réagir les Congolais à ce projet ? Fred Bauma est le directeur exécutif d'Ebuteli, l'Institut congolais de recherches sur la gouvernance, la politique et la violence. En ligne de Goma, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle peut être la principale raison pour laquelle le président Tshisekedi veut changer la Constitution ?Fred Bauma : Alors la première raison, c'est le désir d'avoir plus de contrôle sur les institutionnels [NDLR : les juges de la Cour constitutionnelle, etc.], la deuxième raison qu'il n'a pas encore exprimée, c'est probablement la volonté d'avoir un nouveau mandat, un 3e mandat.Voilà plusieurs semaines que le parti au pouvoir UDPS plaide pour un changement de Constitution. Est-ce à dire qu'Augustin Kabuya, le secrétaire général de ce parti, est un chaud partisan d'un éventuel 3e mandat de Félix Tshisekedi ?Ça fait plusieurs mois d'ailleurs que les membres de l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social) et plusieurs alliés du président de la République ne cessent de remettre en cause la durée du mandat. L'argument qui a déjà été présenté par Kabuya, c'est de dire qu'en réalité le président ne gouverne pas 5 ans, qu'il gouverne beaucoup moins et qu'il a besoin d'un long mandat. Et je pense que, si on s'en tient aux commentaires des leaders de l'UDPS, il y a clairement une volonté d'avoir un mandat qui va au-delà de 5 ans et d'avoir plusieurs mandats. Et le discours du président de la République ne semble pas contredire cela aujourd'hui.Alors du côté de l'opposition, comment va-t-on réagir à votre avis ?Du côté de l'opposition, il est clair que l'opposition n'est pas d'accord avec cette révision de la Constitution. Je pense que ça donne de nouveau des arguments à l'opposition pour se mobiliser autour de quelque chose. Et je pense qu'au-delà de l'opposition, et au-delà du pouvoir, le vrai danger de cette démarche, c'est d'éloigner davantage les questions qui touchent réellement à la vie de la population et d'offrir aux Congolais un nouveau sujet de distraction, qui prendra plusieurs mois et beaucoup d'énergie, et qui nous éloignera davantage des questions de sécurité, des questions de corruption, des questions économiques et sociales qui sont pourtant la priorité des Congolais.Du côté du parti ECIDE (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement) de Martin Fayulu, on déclare qu'il ne faut pas jouer avec le feu. Qu'est-ce que cela veut dire ?Je pense que ça renvoie exactement aux manifestations publiques qui ont débuté avec la tentative similaire du président Kabila de modifier la Constitution. Il faut dire que le président Tshisekedi lui-même était contre cette position du régime passé. Et cette contestation a conduit à de grands troubles dans le pays et à plusieurs morts. On parle quand même de plusieurs centaines de morts entre 2015 et 2019, via la répression, en grande partie liée à la Constitution. C'est dommage que, juste quelques années plus tard, on veuille reprendre la même expérience.Et du côté de la société civile, l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, affirme que le risque est grand que le Congo revive l'agitation des dernières années de la présidence Kabila. Qu'est-ce que cela signifie ?Ça signifie exactement que la société civile, l'ASADHO, le mouvement citoyen – et je m'attends à ce que les églises catholiques et protestantes les rejoignent –, ça signifie que ces différentes composantes de la société civile vont s'y opposer. Cette mobilisation va certainement se heurter à la répression et ça ne sera pas sans conséquences sur la cohésion nationale, sur la stabilité des institutions et sur la vie sociale et politique du pays en général. Je pense que le président de la République ouvre la porte à une période d'instabilité dont il n'avait pas besoin.Du coté maintenant des alliés du Président de Tshisekedi, qui ont appelé l'an dernier à voter pour lui dans l'espoir qu'il partirait en 2029 et que leur propre tour arriverait, est-ce qu'il ne va pas y avoir des déçus ?Il va certainement y avoir de déçus. Je pense que c'est une décision qui divise au sein de l'Union sacrée. La grande question, c'est : est-ce que les déçus seront suffisamment courageux pour porter haut leur désaccord. On est quand même dans un régime politique et dans un système où il y a une sorte de capture de l'État par une élite qui est très bien rémunérée et qui bénéficie d'énormes avantages. Et je pense que, pour choisir la confrontation, certains devront mettre sur la balance les avantages économiques qu'ils perçoivent de ce régime, ici, tant l'opportunisme politique en RDC n'est pas quelque chose à sous-estimer.Depuis 6 ans, l'UNC de Vital Kamerhe est alliée à l'UDPS de Félix Tshisekedi, mais est ce que ce parti et son chef, qui préside actuellement l'Assemblée nationale, vont avoir intérêt à rester dans cette Union sacrée ?Je pense que ça dépendra de la réaction populaire. Vital Kamerhe, c'est un allié clé du président de la République pour l'instant, mais c'est aussi potentiellement un candidat sérieux aux prochaines élections présidentielles. Est ce qu'il voudra soutenir une réforme pareille qui pourra l'isoler, spécialement si la population est contre ? Je ne pense pas. Je crois que des personnalités politiques comme Vital Kamerhe, ou comme d'autres d'ailleurs, regardent ces débats aussi avec beaucoup d'opportunisme. Et ça pourrait être une occasion en or de s'émanciper de l'Union sacrée et de porter de nouveau un discours radical contre le régime.À lire aussiRDC: en déplacement à Kisangani, Félix Tshisekedi annonce une révision de la Constitution
The sports world, especially fans in the Democratic Republic of Congo and Africa, are remembering basketball great Dikembe Mutombo who passed away Monday at the age of 58. According to the National Basketball Association (NBA), Dikembe played for several teams, including the Denver Nuggets, Atlanta Hawks, Philadelphia 76ers, New Jersey Nets, New York Knicks and the Houston Rockets. He was inducted into the Naismith Basketball Hall of Fame in 2015. He was also an eight-time NBA All-Star and won the league's Defensive Player of the Year award four times. Abraham Luakabuanga, National Secretary of the ruling UDPS in DRC in charge of Communication, tells VOA's James Butty, Congolese have lost a national sports hero and humanitarian.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur l'exportation du pétrole nigérien prêt à reprendre depuis le Bénin, le bilan de la mission multinationale à Haïti un mois après son déploiement et la collision mortelle entre deux avions Rafale en France. RDC : Augustin Kabuya limogé de l'UPDS Augustin Kabuya a été destitué de sa fonction de chef du parti présidentiel, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Comment l'UDPS justifie-t-elle cette décision ? Quelles sont les raisons derrière les divisions au sein du parti qui semblent prendre de l'ampleur ? Avec Christian Moleka, analyste politique, coordinateur de la Dypol, la dynamique des politologues congolais. Bénin-Niger : le chargement du pétrole nigérien prêt à reprendre à Cotonou L'exportation du pétrole nigérien depuis le Bénin devrait finalement reprendre après plusieurs semaines d'interruption. Quelles sont les négociations qui ont permis cet accord après des semaines de tensions sur le sujet ? Est-ce le signe d'un réchauffement des relations entre les deux pays ? Avec Seidik Abba, journaliste, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (CIRES), auteur de Crise interne au Conseil Militaire Suprême du Niger (éditions L'Harmattan, 2024).Haïti : où en est le déploiement de la force multinationale ? Cela fait presque deux mois que le Kenya a déployé ses premiers policiers pour sécuriser Haïti, en proie à la violence des gangs. Où en est le déploiement de cette force et quel premier bilan peut-on en tirer ? Existe-t-il des obstacles qui empêchent la mission multinationale de se déployer plus rapidement ? Avec Jean-Marie Théodat, géographe et écrivain.France : retour sur la collision mortelle entre deux avions Rafale En France, deux avions Rafale sont entrés en collision, tuant les deux pilotes. Que sait-on aujourd'hui des circonstances de cet accident qui n'arrive que très rarement avec ce type d'avion ? Quel est l'intérêt d'ouvrir plusieurs enquêtes simultanément pour cette affaire ? Avec Baptiste Coulon, journaliste au service France de RFI.
Pour la première fois dans l'histoire de la RDC, une femme prend la tête du gouvernement. conomiste de formation, membre du parti présidentiel UDPS, originaire du Kongo-central, Judith Tuluka Suminwa est devenue Première ministre. Que vous inspire cette nomination ? Quels sont les défis qui l'attendent à la Primature ?
L'annonce de la création du Pacte pour le Congo retrouvé (PCR), une structure politique au sein de l'Union sacrée, la plateforme qui soutient Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), a suscité des remous depuis mardi dernier.En effet, Vital Kamerhe, Julien Paluku, Jean Lucien Busa et Tony Kanku, respectivement responsables de A/A-UNC (Action Des Alliés et Union pour la Nation Congolaise), Alliance-Bloc 50 (A/B50), Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP) et Coalition des démocrates (CODE), ont créé ce mouvement politique par « la cohésion, la passion du Congo et l'obsession d'accompagner le Président de la République pour la réussite dans le pari qu'il a pris avec le peuple congolais », selon les dires de Vital Kamerhe.La nouvelle a même ébranlé l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d'où provient Félix Tshisekedi. Augustin Kabuya, son secrétaire général, également élu député national et membre du présidium de l'Union sacrée, a initié une série de consultations avec les autres membres du présidium de l'Union sacrée, dont le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, Jean-Pierre Bemba, ministre de la Défense, Christophe Mboso et Modeste Bahati, respectivement présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.Alors que certains évoquent une crise, une scission ou même une sécession au sein de la coalition de Félix Tshisekedi, le secrétaire de l'UDPS ne voit rien de compromettant jusqu'à présent. « Le danger peut intervenir seulement quand les gens se réunissent pour comploter contre l'Union sacrée, or dans leurs réflexions je ne vois pas ce qui peut m'inquiéter », a-t-il déclaré.Comment expliquer la création du PCR juste à moins d'une semaine de la prestation de serment du président Félix Tshisekedi ? Qu'est-ce qui explique les multiples contacts amorcés par Augustin Kabuya juste après l'annonce de la création du PCR ?Pour répondre à ces questions, nous avons contacté Moise Kabinda Bukasa, politologue et professeur de Sciences politiques à l'Université de Kinshasa (UNIKIN). Suivez-le dans ce podcast réalisé par Bruno Nsaka.
« On a fait une campagne d'encerclement géographique et c'est pour cela qu'on a gagné ». Voilà la réponse d'Augustin Kabuya au porte-parole de l'opposant Moïse Katumbi, qui affirmait ce 16 janvier sur RFI, que la République démocratique du Congo venait de vivre « le plus grand braquage électoral de son histoire ». Au Congo, Augustin Kabuya est le secrétaire général du parti au pouvoir UDPS. C'est aussi l'un des stratèges de la campagne que vient de mener Félix Tshisekedi pour sa réélection. Entretien. RFI : « Avec les élections du mois dernier, nous venons de vivre le plus grand braquage électoral de l'histoire du Congo », affirme le porte-parole du candidat Moïse Katumbi. Qu'est-ce que vous lui répondez ?Augustin Kabuya : Je pense qu'un homme sérieux ne peut pas dire ce qu'il a dit. Je ne pense pas que [Moïse] Katumbi ait bien préparé les élections. Mais je peux vous dire que l'Union sacrée a mené une campagne d'encerclement. Quand vous regardez au nord de notre pays, tous les hommes influents de la politique congolaise étaient derrière le candidat numéro 20, son excellence Félix Tshisekedi. Quand vous allez au niveau de l'Est, c'était la même chose. À l'ouest, n'en parlons même pas. Et je peux encore aller plus loin. Même la façon de communiquer. Quand vous regardez les zones linguistiques : au niveau du Nord, le candidat numéro 20, Félix Tshisekedi, avait la facilité de communiquer [dans la langue régionale - NDLR] ; quand vous allez à l'Ouest, il avait cette facilité de communiquer ; à l'Est, c'était la même chose ; au centre n'en parlons pas.Quand vous prenez le candidat Katumbi, il pouvait mieux communiquer au niveau de l'Est, au niveau du Grand-Katanga. Quand il arrivait au niveau du Centre, cela devenait difficile pour lui. Quand il allait au Nord, c'était difficile. À l'Ouest, c'était difficile. Je vous dis que c'était une vaste blague, une comédie. Ils doivent accepter et reconnaître leur échec.La grande crainte de l'opposition maintenant, c'est qu'à présent, au Congo, la communauté kasaïenne s'arroge tous les pouvoirs. Non, c'est faux, archi-faux. Le Premier ministre est originaire du Katanga, le président du Sénat est originaire du Sud-Kivu, le président de l'Assemblée nationale est originaire du Grand-Bandundu et le chef d'État-major général de notre armée est du Katanga. Quand vous allez au niveau de l'Agence nationale de renseignements, le chef de cette agence est originaire du Kongo-Central.Et dans cette affaire, qui a battu campagne pour le président Tshisekedi ? Ce n'était pas seulement le peuple kasaïen ! Quand vous regardez Jean-Pierre Bemba, avec tous les ressortissants du Grand-Équateur, ils ne sont pas du Kasaï ! Quand vous regardez le vice-Premier ministre de l'Économie Vital Kamerhe, il n'est pas du Kasaï ! Mais pourquoi cet argument de faibles ? Ils ont perdu ! La population n'était pas d'accord avec eux, ils doivent accepter leur échec.Aux élections législatives, votre parti UPDS arrive en tête avec 69 sièges, avec un siège pour vous d'ailleurs, Augustin Kabuya. Avec vos partis satellites, vous avez un socle de 140 sièges, mais on est loin des 251 sièges nécessaires à la majorité. Pour cela, il vous faut l'UNC de Vital Kamerhe, l'AFDC de Modeste Bahati, le MLC de Jean-Pierre Bemba, est-ce que vous êtes certains de leur loyauté pour les cinq ans qui viennent ? C'est long, une législature de cinq ans… Monsieur Boisbouvier, je dois vous dire sincèrement que je suis membre du présidium (de l'Union Sacrée). Je connais la loyauté des hommes que vous venez de citer. Ils ont été loyaux, ils ont mouillé le maillot pour la réélection de son excellence Félix-Antoine Tshisekedi. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais dire qu'ils ne sont pas loyaux. Ils étaient sur toutes les lignes de front. Ils ont travaillé… La campagne était organisée sur la base des zones géographiques et linguistiques. Et nous avons battu campagne de cette manière. Les résultats sont là.Ceux qui ne voulaient pas appliquer cette méthode n'ont pas apporté quelque chose. Je peux vous dire, quand vous regardez quelqu'un comme Franck Diongo, derrière [Moïse] Katumbi, il est du Kasaï ! Quel a été son apport ? Quand vous regardez Delly Sesanga, originaire du Kasaï et proche de Katumbi, quel a été son apport ? Quand vous regardez d'autres personnes dont j'ignore même le nom… Je peux parler de Matata [Ponyo Mapon] au niveau du Maniema, il a apporté quelque chose [à Katumbi]. Mais c'est tout !Selon la Constitution, le président Félix Tshisekedi vient d'être élu pour un second et dernier mandat. Mais l'opposition affirme que vous préparez un changement de Constitution afin qu'il puisse se présenter en 2028 pour un troisième mandat. Comment réagissez-vous ?Vous regardez cette fameuse opposition, on sait qu'il n'y a pas de sérieux. Ce sont des gens qui, quand ils se réveillent, racontent des choses qui ne sont pas fondées. Quel jour avons-nous envisagé une telle démarche, au cours de quelle réunion ? Les hommes sérieux ne peuvent pas raconter des mensonges comme cela sur la place publique. Ils cherchent à prêter des intentions au chef de l'État qui ne les a même pas pensées ?Donc il n'y aura pas de troisième mandat pour Félix Tshisekedi ?Félix Tshisekedi vient d'une école qui n'est pas n'importe quelle école. Il vient de l'école d'Étienne Tshisekedi, de l'école de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UPDS). Un parti politique qui a une histoire dans notre pays.Et s'il respecte l'école de son père, cela sous-entend qu'il respectera la Constitution et qu'il ne la modifiera pas pour se présenter à un troisième mandat, c'est cela que vous voulez dire ?Oui, voilà, vous êtes allés directement à la conclusion. Félix Tshisekedi, c'est un modèle, il vient d'une école.À lire et à écouter aussiÉlections en RDC: «Nous venons de vivre le plus grand braquage électoral»
On the 20th of December, the Democratic Republic of (DRC) will be heading to the polls for presidential elections. More than 43 million registered voters are eligible to take part in the general election. President Felix Tshisekedi has since launched his re-election bid with his Union for Democracy and Social Progress - UDPS. Tshisekedi will face 25 other candidates in the presidential race, including old rival Martin Fayulu, who came second in the 2018 election. Other candidates include Nobel Peace Prize-winning gynecologist Denis Mukwege, Moise Katumbi, a millionaire businessman and former governor of the copper-rich Katanga region, and former prime minister Augustin Matata Ponyo. We spoke to the President of the governing coalition partners, the UDPS in South Africa, Dr Celestin Muleba….
Part two of a two-part episode: Justine M'Poyo Kasa-Vubu is a Leading female figure in the DRC political landscape. Former Presidential Elections Candidate. Former Minister of the National Government. YEARS OF SERVICE TO THE NATION Minister of Public Service and Social Welfare (1997) Minister Resident & Honorary Ambassador to the Benelux and the EU (1998) Presidential Elections Candidate (2006) POLITICAL LEADERSHIP Founding President of the Democrats Movement (1999-Present): First Congolese woman to found and lead her political party. Leading figure of opposition to Mobutu: first independently (1975-1990), then in various international leadership positions in the UDPS, the leading opposition party (1990-1997). NON-PROFIT & SOCIAL IMPACT LEADERSHIP Founding President of the President Joseph Kasa-Vubu Fund (1997-Present), a non-profit institution active in education, education through sport, humanitarian & medical assistance. In 1997, Justine M'Poyo Kasa-Vubu is the first Congolese political figure ever to set up a foundation aimed at social impact to help address some of the most pressing social issues of the nation. POLITICAL AUTHOR Justine is also a recognized author with six publications, including political and personal biographies of Joseph Kasa-Vubu, as Father of the Congolese Independence, her government experience, an essay questioning the decolonization of DRC, and a book “What If Kennedy Died for Africa?” highlighting the ties between USA President Kennedy and DRC President Kasa-Vubu and their shared visions for Africa. Don't forget to follow CB, comment, rate, review, and subscribe to the show on your preferred platform! Rating/reviews: Rating/reviews: https://lovethepodcast.com/courage Apple Podcast: https://apple.co/34Q2dcI iHeart Radio: https://ihr.fm/3sKaUgM Amazon: https://amzn.to/36j2DZz Spotify: https://spoti.fi/3I6jXzc WEBSITES: Courage Consulting: https://courage-consultant.com/ KeynoteSpeaking: https://www.cbbowman.com/ Coaching Association: https://www.acec-association.org/ Master Corporate Executive Coach Certification: https://www.meeco-institute.org/ SOCIAL MEDIA: LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/cbbowman/ Twitter: https://twitter.com/CbOttomanelli Facebook: https://www.facebook.com/CB.BowmanMBA/ YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCjZU3KqucXRXDsrHLvj8UIw Newsletter: https://www.linkedin.com/newsletters/courage-c-suite-challenges-6874133122783469568 #CBBowmanLive #courage #courageleadership #cbbowman #courageous #courageconsultant #leadership
Part one of a two-part episode: Justine M'Poyo Kasa-Vubu is a Leading female figure in the DRC political landscape. Former Presidential Elections Candidate. Former Minister of the National Government. YEARS OF SERVICE TO THE NATION * Minister of Public Service and Social Welfare (1997) * Minister Resident & Honorary Ambassador to the Benelux and the EU (1998) * Presidential Elections Candidate (2006) POLITICAL LEADERSHIP * Founding President of the Democrats Movement (1999-Present): First Congolese woman to found and lead her political party. * Leading figure of opposition to Mobutu: first independently (1975-1990), then in various international leadership positions in the UDPS, the leading opposition party (1990-1997). NON-PROFIT & SOCIAL IMPACT LEADERSHIP * Founding President of the President Joseph Kasa-Vubu Fund (1997-Present), a non-profit institution active in education, education through sport, humanitarian & medical assistance. * In 1997, Justine M'Poyo Kasa-Vubu is the first Congolese political figure ever to set up a foundation aimed at social impact to help address some of the most pressing social issues of the nation. POLITICAL AUTHOR * Justine is also a recognized author with six publications, including political and personal biographies of Joseph Kasa-Vubu, as Father of the Congolese Independence, her government experience, an essay questioning the decolonization of DRC, and a book “What If Kennedy Died for Africa?” highlighting the ties between USA President Kennedy and DRC President Kasa-Vubu and their shared visions for Africa. Continue listening online: https://podcasts.apple.com/cz/podcast/courage-to-leap-to-lead/id1540197344 Don't forget to follow CB, comment, rate, review, and subscribe to the show on your preferred platform! Rating/reviews: Rating/reviews: https://lovethepodcast.com/courage Apple Podcast: https://apple.co/34Q2dcI iHeart Radio: https://ihr.fm/3sKaUgM Amazon: https://amzn.to/36j2DZz Spotify: https://spoti.fi/3I6jXzc WEBSITES: Courage Consulting: https://courage-consultant.com/ KeynoteSpeaking: https://www.cbbowman.com/ Coaching Association: https://www.acec-association.org/ Master Corporate Executive Coach Certification: https://www.meeco-institute.org/ SOCIAL MEDIA: LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/cbbowman/ Twitter: https://twitter.com/CbOttomanelli Facebook: https://www.facebook.com/CB.BowmanMBA/ YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCjZU3KqucXRXDsrHLvj8UIw Newsletter: https://www.linkedin.com/newsletters/courage-c-suite-challenges-6874133122783469568 #CBBowmanLive #courage #courageleadership #cbbowman #courageous #courageconsultant #leadership
« Attention aux manipulations de la part de certains opposants. Je n'ai pas de raison de douter que les élections auront lieu, comme prévu, en décembre 2023 », affirme le président congolais Félix Tshisekedi ce vendredi soir dans une interview exclusive accordée à New York à RFI et France 24. Le chef de l'État congolais s'exprime aussi sur sa rencontre surprise de jeudi à New York avec son homologue rwandais Paul Kagamé et sur le retrait à venir des rebelles du M23 de la ville de Bunagana. Quand l'état de siège sera-t-il levé dans l'Est ? Pourquoi le général Philémon Yav vient-il d'être arrêté ? À quand la libération du député Jean-Marc Kabund ? Félix Tshisekedi répond aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI et de Marc Perelman de France 24. Marc Perelman : Monsieur le président, ici à New York devant l'Assemblée générale des Nations unies, vous avez prononcé un discours dans lequel vous avez dénoncé sans détours l'agression militaire directe du Rwanda contre votre pays. Vous avez aussi demandé à l'ONU d'être plus transparente sur ce qu'elle sait à ce propos. Pourquoi ce cri d'alarme. Est-ce que vous avez l'impression que vous n'êtes pas écouté ? Félix Tshisekedi :C'est plutôt un cri de vérité. Pas d'alarme, parce que les alarmes ont été données à plusieurs reprises dans la région à travers les ONG et autres organisations. Il fallait absolument ce cri de vérité pour que le monde entier sache ce qui se passe réellement et qu'on arrête avec cette hypocrisie, cette cécité et qu'on voit le problème dans son entièreté. Et c'est ce que j'ai fait. Christophe Boisbouvier : Ce mercredi, à New York, vous avez accepté de rencontrer votre homologue rwandais, Paul Kagame, en présence du président français, Emmanuel Macron. Vous étiez réticent apparemment, mais vous l'avez fait quand même. Le principe d'un retrait des rebelles de Bunagana [ville située dans le Nord-Kivu, près des frontières ougandaise et rwandaise] a été acté. Mais on se souvient que la rencontre précédente avec Paul Kagame - c'était à Luanda en Angola le 6 juillet -, n'avait donné aucun résultat. Est-ce que cette fois-ci, vous avez un calendrier pour ce retrait ? F.T. : D'abord, il faut que je précise par rapport à l'initiative française, vous savez que c'est la France qui préside le Conseil de sécurité en ce moment et le président Macron avait pris contact avec les deux chefs d'État, donc avant l'Assemblée générale, pour qu'on prenne rendez-vous ici à New York et qu'on parle de ce sujet. De ce côté-là, il n'y avait aucune objection de ma part. Et puisque je vous ai dit que mon but ici était de venir lancer un cri de vérité, j'ai continué sur cette même lancée dans cette réunion que nous avons eue autour du président Macron, le but étant d'obtenir dans un premier temps le cessez-le-feu et le retrait inconditionnel de Bunagana des M23, mais ensuite de rentrer dans le processus de paix tel que nous l'avons décidé à Nairobi, c'est-à-dire avec la fin, mais fin totale, des violences à l'est de mon pays. Et en termes de calendrier, il n'y a pas vraiment un calendrier précis, mais il dépendra du déploiement de la force régionale qui est en train d'arriver. Le Burundi est déjà là, le Kenya c'est pour bientôt. Et la situation se clarifiera à ce moment-là. M.P. : Alors évidemment, la question qui se pose aussi, qui a été abordée lors de cette réunion, ce sont les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le Rwanda dit depuis des années : attention, c'est un danger pour nous, c'est une menace pour nous, et l'armée congolaise laisse faire, voire plus. Est-ce que vous vous êtes engagé sur ce problème ou est-ce que vous pensez que c'est une fausse excuse du Rwanda ? F.T. : C'est une fausse excuse. Par rapport à ces accusations, je trouve que le Rwanda est de mauvaise foi et qu'il utilise souvent ce prétexte pour justifier ses incursions en République démocratique du Congo. Depuis que je suis à la tête de mon pays, vous avons rapatrié à deux reprises des centaines de combattants des FDLR. C'est quand même une preuve de bonne foi. Et aujourd'hui, les FDLR, c'est une force résiduelle qui ne menace plus la sécurité du Rwanda. M.P. : « Fantomatique », vous avez dit… F.T. : Elle ne menace plus la sécurité du Rwanda en tout cas. Les FDLR sont plus un problème pour nous, Congolais, que pour les Rwandais. J'en veux pour preuve l'assassinat de l'ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo au mois de février 2021, monsieur Luca Attanasio, qui avait été tué par des FDLR, qui sont devenus aujourd'hui des coupeurs de route, des bandits de grand chemin et qui n'ont plus d'idéologie politique visant à regagner le pouvoir à Kigali. Donc, c'est un faux prétexte. La vérité, elle est ailleurs et c'est cela que le Rwanda doit dire. M.P. : Pour contrer les groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC, vous l'avez abordé tout à l'heure, vous avez accepté avec l'accord de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est le déploiement d'une force multinationale dans la région. Quand est-ce que cette force sera totalement déployée et combien d'hommes seront sur votre sol ? F.T. : Je vous ai dit que la force est en train d'être déployée. Les Burundais sont là déjà dans le Sud-Kivu. Pour les Kenyans, à mon avis, c'est une question de jours. Ils vont d'ailleurs, pour votre information, entrer par Bunagana. Donc, ça se déploie petit à petit, en fonction des moyens aussi. C'est pour cela que nous étions ici aussi et que nous avons pris des contacts, c'était pour sensibiliser les bailleurs de fonds afin d'accompagner cette force régionale. M.P. : Et donc, si les Kenyans tombent sur le M23 à Bunagana ? F.T. : Eh bien, voilà. Vous savez ce qui va arriver au M23. C.B. : Depuis plusieurs mois, dans l'est du Congo, les casques bleus de la Monusco sont violemment pris à partie par les populations qui les accusent de ne pas les protéger. Il y a eu des morts en juillet. Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a reconnu sur nos antennes que la Monusco était moins armée que le M23. Est-ce que vous demandez un retrait accéléré de cette Monusco avant l'année 2024 ? F.T. : Nous devons regarder le rôle que la Monusco doit jouer, parce qu'il lui reste très peu de temps, et pour ainsi faire partir la Monusco sur une note beaucoup plus gaie, beaucoup plus honorable que celle à laquelle nous avons assisté en ce moment. C.B. : Donc, pas de départ accéléré… F.T. : Pas encore de calendrier de départ comme tel, mais je pense bien que la Monusco devra partir avant le délai prévu, c'est-à-dire 2024. À mon avis, au-delà des élections de décembre 2023, je crois qu'il n'y aura plus de raison que la Monusco reste. C.B. : Donc, la Monusco resterait jusqu'à la fin des élections et partirait après… F.T. : À mon avis. Mais ça, je mentirais si je vous disais que c'est quelque chose qui a été convenue. Il n'y a pas encore eu de discussion sur la question. Mais je crois que, de part et d'autre, on a compris qu'il faut réfléchir très sérieusement à la question. Et c'est dans ce sens qu'il faut aller. C.B. : En 6 mois, vous avez mis à l'écart deux hommes clé de votre dispositif : votre conseiller sécurité François Beya et tour récemment, le général Philémon Yav. Tous deux sont soupçonnés d'intelligence avec l'ennemi. S'agit-il d'intelligence avec le Rwanda ? F.T. : François Beya, c'est une autre histoire. D'ailleurs, son procès n'est pas terminé comme vous le savez, parce qu'il a eu des problèmes de santé et il fallait qu'il aille se faire soigner. Nous restons humains malgré le besoin de réprimer, de faire dire la justice. Tandis que le général Philémon Yav, c'est arrivé pendant mon séjour ici à l'étranger, j'ai cru comprendre qu'il était accusé par certains de ses collèges de les avoir contactés au nom du Rwanda pour qu'ils puissent lever le pied et permettre au M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma. C'est ce que j'ai cru comprendre, mais bon. Les enquêteurs sont à pied d'œuvre pour le moment. J'en saurai plus quand je serai rentré au pays. M.P. : On parle de trahison, là ? F.T. : Bien sûr. C.B. : Et François Beya, ce n'est pas le Rwanda… F.T. : À mon sens, non. Son procès n'est pas terminé, je vous ai dit, donc il faut attendre la fin. M.P. : L'état de siège… Il a été instauré en mai 2021. Si on regarde bien, les résultats ne semblent pas là. En tout cas, il se prolonge… F.T. : Pourquoi ? Qu'est-ce que vous attendiez comme résultats ? M.P. : Qu'il y ait moins de violence, que les groupes armés sévissent moins… F.T. : Cela fait une vingtaine d'années qu'il y a de la violence. Est-ce que vous avez, vous, un baromètre comme ça sur lequel vous savez mesurer quand est-ce qu'il y a eu plus ou moins de violence ? Non, je ne crois pas. M.P. : Est-ce que vous avez un premier bilan à nous donner ? F.T. : Oui. Mais je crois déjà que les groupes mafieux ont été pour la plupart neutralisés. Je crois que vous avez quand même appris que les recettes de ces provinces ont fait un bond en avant. Donc, cela veut dire que l'état de siège a eu du bon au moins de ce côté-là, celui de sensibiliser les ressources pour pouvoir maintenant les injecter dans des programmes de prise en charge de ces groupes armés afin de les désintéresser de cette question, parce qu'il y a aussi le côté pauvreté, chômage qui les avait amenés dans ces activités. Il y a en Ituri par exemple plusieurs groupes armés mono-ethniques qui se battaient justement pour des raisons ethniques, qui ont fait la paix et qui sont prêts à complétement sortir de ces activités. Donc, il y a une lueur d'espoir. Mais évidemment, je ne dis pas que tout est parfait. Ça ne pouvait pas non plus l'être. Moi, je ne me faisais pas d'illusion. On est dans une zone où il y a eu une vingtaine d'années de violence et de mafia, tout ce que vous voulez, ce n'est pas en un an qu'on allait mettre fin à tous ces fléaux. Et en plus, cela a été interrompu par le M23 qui est arrivé comme un cheveu dans la soupe pour encore compliquer les choses. M.P. : C'est peut-être lié, non ? F.T. : Oui, sûrement. Mais tout cela, il faut le démêler, il faut le comprendre. Mais la détermination est là… M.P. : Combien de temps, monsieur le président. Jusqu'à quand l'état de siège ? [cessera-t-il] Avant la présidentielle quand même ? F.T. : Oui, bien sûr. Il faut. M.P. : Il faut que les gens sachent. F.T. : Je vous ai parlé d'élections tout à l'heure quand j'évoquais le départ de la Monusco. Je crois que les élections seront... En tout cas, je n'ai aucune raison et je ne suis pas la Céni [Commission électorale nationale indépendante], mais je rencontre souvent, enfin quelquefois, le président de la Céni [Denis Kadima] parce que je veille à ce que l'accompagnement de l'État soit là, surtout au niveau des finances. Et à chaque rencontre que j'ai avec lui, je lui pose toujours la même question que j'appelle maintenant la question traditionnelle, c'est-à-dire est-ce que les élections seront organisées dans les délais ? Il m'a dit : « Il n'y aura aucun problème ». Donc, je n'ai pas de raison de douter de lui, c'est lui l'expert. S'il le dit jusqu'ici, moi mon travail, c'est juste de veiller à ce que le ministre des Finances fasse le sien aussi en donnant les ressources nécessaires pour faire avancer le processus. Je pense que ça devrait aller. C.B. : Oui. Mais tout de même, monsieur le président, il y a ce rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), révélé par Africa Intelligence, qui dit que le scénario d'un report est désormais probable, il y a le fait qu'il n'y a pas de calendrier électoral encore pour l'instant… F.T. : Faites très attention à ce qui a été publié. Faites très attention parce qu'i y a eu beaucoup de manipulations. J'ai vérifié auprès des responsables du Pnud eux-mêmes, ils n'ont pas affirmé cela. Ils m'ont dit très clairement qu'ils n'ont jamais émis d'avis pessimiste, jamais. Donc, cela est une récupération qui est sûrement l'œuvre de nos opposants. Et aujourd'hui, on sait comment on peut manipuler les médias et tout cela. Donc, voilà, c'était ça le but. Parce qu'il y a des forces obscures en République démocratique du Congo qui ne veulent pas de ces élections. Si vous voyez ce qui se passe par exemple à l'Ouest aujourd'hui, qui ressemble presque comme deux gouttes d'eau aux violences qu'on voit à l'Est.. C.B. : Dans le Maï-Ndombe… F.T. : Oui. C'est clair. Il y a une main noire qui veut saboter… C.B. : Mais il n'y a pas de calendrier... F.T. : Le calendrier viendra. On est à plus d'un an encore des élections. Ce n'est pas le calendrier qui va faire les élections. Ce sont les électeurs. Il faut les enrôler. C'est cela qui est le plus important pour moi. Le calendrier, on peut le faire en dernier lieu, à la dernière minute. M.P. : L'opposition vous accuse d'avoir placé à la tête de la Commission électorale, la Céni, et à la tête de la Cour constitutionnelle des hommes à votre main, et donc de vouloir verrouiller le scrutin et être sûr d'être réélu parce qu'on sait que vous allez vous représenter… F.T. : Je trouve que c'est une insulte à l'intelligence de ces deux grands hommes et je ne suis pas le seul à le dire. Le background de Denis Kadima par exemple en termes d'élections, c'était le meilleur d'ailleurs. Il avait le meilleur profil de tous les candidats présidents. Je ne suis pas seul à le dire. Et je crois qu'aujourd'hui, cette question est vidée parce que même cette fameuse opposition reconnait en lui sa valeur. Et tous nos partenaires ont aussi adoubé l'individu. Donc, il n'y a plus de raison de douter de cela. Quant au président de la Cour constitutionnelle [Dieudonné Kamuleta Badibanga], il a été choisi par ses pairs. Ce n'est pas moi. Donc, c'est un faux procès que l'on me fait en m'accusant d'avoir placé quelqu'un. D'abord, ce n'est pas mon homme de main, je ne le connaissais pas. Avant qu'il soit président, je ne le connaissais pas du tout. Je l'ai connu juste au moment où il a été nommé à la Cour constitutionnelle. Avant cela, je n'avais jamais eu de contact avec lui. On peut le vérifier. C.B. : Votre bilan depuis 3 ans et demi est fortement critiqué par l'opposition… F.T. : C'est ça la démocratie. C.B. : L'arrestation il y a quelques semaines de votre ancien compagnon de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le député Jean-Marc Kabund, suscite beaucoup d'interrogations. F.T. : Des interrogations sur ? C.B. : Il a été arrêté pour offense au chef de l'État, mais beaucoup s'interrogent sur le fait qu'il soit en prison pour ce délit. Et est-ce qu'il ne faudrait pas qu'il soit éventuellement placé en résidence surveillée ? F.T. : C'est à la justice de voir, je ne suis pas cette affaire. C.B. : Vous êtes donc candidat en 2023. Mais est-ce que des opposants, des personnalités, comme Martin Fayulu qui continue de revendiquer la victoire de 2018, comme Moïse Katumbi, comme qui sait un candidat pro Kabila, sans parler de Matata Ponyo... Est-ce que ces hommes-là ne risquent pas de vous mettre en difficulté sur le thème : il faut sortir le sortant, il faut un changement ? F.T. : C'est le peuple qui décidera. Pourquoi voulez-vous que je me mette à spéculer. Je ne suis pas dieu le père. Je ne connais pas l'avenir. Moi, je vis au quotidien et j'écoute mes compatriotes et essaye dans la mesure du possible de répondre à leurs besoins, à leurs revendications. Le reste appartient justement à ce peuple. C'est lui qui décidera le moment venu de qui peut présider… C.B. : Mais vous semblez confiant. Vous pensez que… F.T. : Moi, je suis très confiant. C.B. : Mais qu'est-ce qui vous rend confiant justement face à toutes ces critiques ? F.T. : Mais les réalisations, nous en avons fait énormément. Regardez notre budget. Regardez la gratuité de l'éducation. Aujourd'hui, nous sommes à la gratuité de la santé. Les infrastructures sont en train d'être construites. Et il y a ce fabuleux et ambitieux plan programme de développement à la base, c'est-à-dire du développement des 145 territoires, qui fera date. Et nous sommes convaincus que les choses, le moment venu, vont être appréciées par nos compatriotes et ils nous renouvelleront leur confiance. Donc, il n'y a vraiment pas d'inquiétude de ce côté-là. C'est pour cela que l'opposition a peur d'aller aux élections d'ailleurs. M.P. : Juste une petite question sur quelque chose que vous avez dit et qui m'a intrigué. Vous avez parlé « d'une main noire »… F.T. : Oui, bien sûr. M.P. : Mais vous parlez de quoi, de possible coup d'État, de déstabilisation ? F.T. : Oui, bien sûr. Il y a ça. M.P. : Des puissances étrangères ? F.T. : Oui et non. On est en train d'élucider la question. Les arrestations que vous voyez, dont on a parlé dans l'armée, ne sont pas le fait du hasard. Il y a réellement une main noire. C.B. : Et d'où l'arrestation de François Beya… F.T. : Ah, non, non. François Beya, c'est arrivé avant. Cela n'a rien à voir avec. D'où l'arrestation peut-être du général Yav. On verra quels liens ça a avec ces évènements-là.
Katika makala hii utasikia kuhusu siasa za Kenya, rais Uhuru alitangaza kuwa bei ya unga itashushwa, malumbano ndani ya chama tawala cha UDPS huko DRC, hali katika Jumuia ya Afrika mashariki, ziara ya rais Emmanuel Macron barani Afrika na mapigano ya Urusi nchini Ukraine.
En janvier, l'ancien secrétaire général congolais Jean-Marc Kabund puis président intérimaire du parti au pouvoir UDPS avait été accusé d'escroquerie, corruption et extorsion, avant d'être exclu du mouvement. Fin mars, il avait officialisé sa démission de premier vice-président de l'Assemblée nationale, mais gardé son poste de député. En début de semaine, il a créé son propre parti, l'Alliance pour le changement. RFI: Le bureau de l'Assemblée nationale vient de diffuser un communiqué condamnant les propos considérés comme indignes que vous auriez tenus il y a quelques jours. Un dossier disciplinaire vient d'être ouvert à votre encontre. Comment réagissez-vous à cette nouvelle ? Jean-Marc Kabund : D'abord, il faut considérer la démarche comme l'expression d'une panique ou d'une peur. Cela démontre que l'Assemblée nationale est désacralisée. Elle est devenue une véritable caisse de résonance dans laquelle on assiste tout simplement à des scènes de règlement de comptes. Je voudrais savoir quelles dispositions donne le pouvoir au bureau de l'Assemblée d'ouvrir un dossier disciplinaire à l'endroit d'un député, et savoir aussi quel député aurait subi la même procédure que moi ou si je suis le premier ? Vous avez été élu député sous l'étiquette Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Votre ancien parti menace également de vous retirer votre mandat parlementaire. Qu'en pensez-vous ? La Constitution est claire : un député national élu sur une liste appartient à cette liste, donc au parti. Mais dès lors que le parti l'exclut, le député garde son mandat. Un député ne peut perdre son mandat que s'il a délibérément quitté le parti qui l'avait aligné aux élections. Tout le monde sait que j'ai été exclu de l'UDPS. Donc, il ne devrait pas y avoir un débat si on avait des gens qui réfléchissent normalement. Est-ce que l'idée d'une démission vous a déjà traversé l'esprit ? Non. Ce n'est pas l'UDPS qui m'avait élu comme député national. Je suis un élu du peuple. J'ai démissionné de ma fonction de premier vice-président parce que j'estimais que cette fonction, je l'avais acquise au nom de l'UDPS. J'ai démissionné. C'est clair là-dessus. Du moment que ce n'est pas l'UDPS qui m'avait élu. J'ai un mandat du peuple, je ne peux pas démissionner. Lors du lancement de l'Alliance pour le changement, vous aviez dit que le parti était aussi créé pour la conquête du pouvoir. Est-ce que cela veut dire que vous serez candidat à la présidentielle 2023 ? Justement, parce que nous n'avons pas créé ce parti pour faire de la figuration ou pour accompagner qui que ce soit. Dès lors que nous avons dit que c'était une nouvelle offre politique, nous, nous proposons une réponse à pas mal de questions que le peuple congolais se pose. Nous estimons que le parti doit présenter des candidats à tous les niveaux. Et vous, vous serez candidat à la présidentielle ? Bien sûr, lorsque le parti alignera les candidats à tous les niveaux, ça voudra justement dire que le parti alignera un candidat président à la République. Vous voilà dans l'opposition. Est-ce que des alliances avec Moïse Katumbi, Joseph Kabila ou Martin Fayulu même sont possibles ? Il faut relativiser cette question. Je reconnais que fédérer, peut donner plus de chance de gagner face à [Félix] Tshisekedi. Mais je ne veux pas admettre que c'est une condition sine qua none pour gagner, d'autant plus que monsieur Tshisekedi, je suis convaincu qu'il lui sera difficile de faire un score qui pourrait lui permettre d'émerger parmi les quatre premiers candidats. Je sais de quoi je parle. Le problème, c'est : est-ce que nous avons la même vision ou sommes-nous là ensemble juste pour chasser Tshisekedi du pouvoir ? On devrait commencer par ce genre de question, plutôt que d'envisager une quelconque alliance. Lorsque vous étiez à l'UDPS, vous aviez critiqué des opposants. Maintenant que vous êtes vous-même dans l'opposition, est-ce que vous comprenez mieux les critiques qui étaient envoyées vers le pouvoir de la part de l'opposition ? Dès lors que j'ai compris que, dès le départ, monsieur Tshisekedi avait des difficultés pour assoir la gouvernance, pour avoir la maitrise de l'appareil de l'État entre ses mains, moi-même je m'inquiétais. En fait, j'étais un opposant au sein du pouvoir, parce que je ne peux pas vous dire combien de fois, j'étais peiné de voir certaines choses se passer à l'interne, combien de fois ai-je rappelé à l'ordre monsieur Tshisekedi sur pas mal de questions. Cela ne demande pas d'être opposant au Congo pour voir que le pays ne marche pas. Tout est au rouge. Est-ce que cela veut dire qu'aujourd'hui, vous êtes prêts à donner les véritables raisons de votre rupture avec le président Tshisekedi ? Vous allez comprendre que c'est des divergences de taille, des divergences de vue qui avaient gagné tellement de terrain et que, à un certain moment, on ne pouvait plus demeurer ensemble. C'est notamment sur l'idéologie, sur la manière de gouverner. J'estimais à bon droit que monsieur Tshisekedi était allé totalement à côté de notre vision politique. J'ai constaté que monsieur Tshisekedi était dans un chemin de non-retour, je me suis assumé. Vos détracteurs vous accusent d'enrichissement illicite. Que répondez-vous à ce type d'accusation ? C'est une bêtise humaine que de parler d'histoires comme ça. Tout le monde sait dans ce pays qu'un député national, au bout d'un mandat, ne peut pas manquer de se construire des maisons. N'ai-je pas dénoncé le train de vie excessif des institutions ? Mais l'Assemblée nationale est l'une de ces institutions les plus budgétivores. J'en faisais partie. Je bénéficiais de ce train de vie. Quoi de plus normal que je puisse construire une maison où j'habite. Quand je parle de détournement, les gens doivent comprendre que ce n'est pas une maison. Ce sont des centaines et des centaines de millions de dollars, placés dans des paradis fiscaux, placés dans des multinationales, ce sont des espèces sonnantes qui quittent le pays dans des jets privés. On doit comparer ça avec ma petite maison dans le faubourg de Kinshasa ? Cela dénote clairement la panique et la peur qu'ils expriment en disant des choses qui ne tiennent pas debout. ► À lire aussi : RDC: Jean-Marc Kabund, ancien patron de l'UDPS, crée un nouveau parti
Invité : Léon Mubikayi, président du Groupe Parlementaire UDPS, parti au pouvoir en RDC. 1. RDC : destitution du ministre de l'économie et démission du vice-président de l'Assemblée Nationale : l'union sacrée en crise ? 2. Convention nationale extraordinaire du RPG : quel rôle pour le parti d'Alpha CONDE dans le processus de transition ? 3. Mauritanie : démission et reconduction du 1er ministre : le pouvoir veut-il se débarrasser de certains ministres ?
« Il n’était pas l’homme le plus attendu pourtant c’est son nom qui est désormais sur toutes les lèvres, s’exclame le site d’information congolais Cas-Info. Jean-Michel Sama Lukonde est le nouveau premier ministre du futur gouvernement d’Union sacrée en cours de construction. Nommé hier par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, celui qui était jusqu’à présent directeur général de la Gécamines prend de vitesse les grands noms de la scène politique congolaise que beaucoup de Congolais attendaient. Pas de Moïse Katumbi ni de Modeste Bahati comme certains avaient spéculé. Le choix du jeune ingénieur s’est décidé dans les derniers instants de négociations, croit savoir Cas-Infos. (Des négociations menées avec Moïse Katumbi, dont Lukonde est un proche) C’est le "consensus" qui a primé, assure-t-on du côté d’Ensemble pour la République, le parti de l’ancien gouverneur du Katanga. » En tout cas, conclut Cas-Info, « Jean-Michel Sama Lukonde devient à 43 ans l’un des plus jeunes premiers ministres de l’histoire de la RDC. Il a devant lui d’immenses chantiers. » Vers un gouvernement restreint ? Le nouveau Premier ministre congolais doit maintenant s’atteler à la formation de son gouvernement… « Interrogé sur les critères devant conduire à la sélection des futurs ministres, pointe 7 sur 7, Sama Lukonde a notamment insisté sur la bonne moralité des candidats. Dans la foulée, il a promis que dans son gouvernement, il y aurait une grande participation de la jeunesse mais aussi des femmes. Enfin, le nouveau Premier ministre a annoncé que la taille de son gouvernement serait réduite par rapport au gouvernement Ilunga, et ce conformément à la volonté du chef de l’État. » La carte de la nouveauté Au départ, c’est Moïse Katumbi qui était pressenti, révèle Afrikarabia. Mais « il a clairement décliné l’offre, préférant ne pas être comptable de la politique présidentielle en cas de candidature aux élections de 2023 où il risquerait de se retrouver face à Félix Tshisekedi. Le président congolais a donc préféré jouer la carte de la jeunesse et de la nouveauté, pointe Afrikarabia. Jean-Michel Sama Lukonde n’est pas un cacique de la politique congolaise et symbolise l’image parfaite de la génération montante. » Tours de force… En tout cas, « sa tâche ne sera pas aisée, poursuit Afrikarabia. La conjoncture économique est morose, l’épidémie de Covid-19 et le retour d’Ebola inquiètent, les caisses de l’État sont vides et l’insécurité prédomine toujours à l’Est du pays. (…) Et former un gouvernement qui soit représentatif de la diversité de l’Union sacrée va tenir du tour de force. L’attelage hétéroclite de la nouvelle majorité présidentielle qui va de dissidents FCC à l’UDPS en passant par l’UNC, le MLC, Ensemble et l’AFDC de Modeste Bahati, risque de tourner à la foire d’empoigne pour l’obtention des maroquins. » Qui plus est, commente encore le site spécialisé sur la RDC, « sans expérience politique majeure, Jean-Michel Sama Lukonde pèsera bien peu face à l’armée mexicaine que représente l’Union sacrée et surtout face à un hyper-président qui a désormais tous les pouvoirs et qui veillera à ce que son Premier ministre ne prenne pas trop la lumière. Ne nous y trompons pas, conclut Afrikarabia, c’est un gouvernement de mission que dirigera Jean-Michel Sama Lukonde. La mission de produire un bilan positif aux yeux des Congolais pour porter la candidature du président Tshisekedi pour un second mandat. » Pas le droit à l’erreur ! Enfin, Le Pays au Burkina met en garde : « Quand on sait que la nomination de Sama Lukonde intervient dans un contexte de crise politique marqué par la destitution des pro-Kabila, on a envie de dire que le nouveau Premier ministre n’a pas droit à l’erreur, pointe le quotidien ouagalais. Les Congolais attendent de lui des actions concrètes. Car, de sa capacité à travailler dans l’intérêt supérieur du peuple, dépendra la réélection de son mentor Tshisekedi. Il a donc du pain sur la planche, s’exclame Le Pays. Et après le divorce avec le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila, le maître de Kinshasa et ses nouveaux alliés n’auront aucune excuse s’ils n’arrivent pas à mettre convenablement en œuvre leur programme de développement. »
« Le gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été destitué hier par l’assemblée nationale », constate le site d’information congolais Cas-Info. « Cette destitution, précise-t-il, fait suite au vote d’une motion de censure fondée sur les défaillances de l’action gouvernementale face aux attentes des populations congolaises liées notamment à la paix, la sécurité, l’État de droit, la démocratie et la situation sociale. » Bref, résume Cas-Info, « le gouvernement Ilunkamba est accusé d’incompétence. "Le gouvernement a terriblement failli et ce sur tous les plans, affirment les signataires de la motion. Il ne mérite donc plus la confiance de l’Assemblée nationale et de ce fait de tout le peuple congolais". » Désormais, précise Jeune Afrique, « avant de s’atteler à la formation de son nouveau gouvernement, le président congolais Félix Tshisekedi devrait recevoir dans les prochains jours le rapport de l’informateur, Modeste Bahati Lukwebo, chargé depuis le 1er janvier de constituer une nouvelle majorité. S’il fait peu de doutes qu’il y parviendra, il faudra observer la manière dont seront répartis les postes. » Une bataille mais pas la guerre En tout cas, « sale temps pour la Kabilie, constate pour sa part Afrikarabia. Après la défaite d’Emmanuel Ramazany Shadari, le dauphin de Joseph Kabila, à la présidentielle de 2018, après la chute de la présidente de l’Assemblée nationale (en décembre), c’est au tour du très kabiliste Premier ministre Sylvestre Ilunga de se voir destituer. » Il s’agit là, poursuit Afrikarabia, « d’une nouvelle étape dans la bataille que mène Félix Tshisekedi pour tenter de récupérer le pouvoir jusque-là confisqué par le camp Kabila. (…) Mais si l’actuel président vient de remporter plusieurs batailles, ébranlant le système Kabila, il n’a peut-être pas gagné la guerre, pointe le site spécialisé sur la RDC. En composant une "Union sacrée" pléthorique qui ressemble à deux gouttes d’eau à la coalition CACH-FCC, avec les mêmes acteurs, le président Tshisekedi se retrouve maintenant condamné à devoir satisfaire les exigences de ses propres troupes de l’UDPS, mais aussi celles de ses très nombreux nouveaux partenaires aux intérêts souvent divergents. » Du pain sur la planche « Félix Tshisekedi et son camp peuvent savourer cette première victoire, qui pourrait bien n’être qu’un succès d’étape, relève pour sa part WakatSéra au Burkina. L’incompétence, l’insécurité, l’incapacité à mettre fin aux massacres dans l’est du pays, la présence des armées étrangères sur le sol congolais, le manque d’équité dans la justice et la corruption, pour ne citer que ces griefs, portés par, la partie accusatrice de l’Assemblée nationale, contre Sylvestre Ilunga, relèvent, en réalité, de la responsabilité du chef de l’État, s’exclame WakatSéra, de qui le Premier ministre reçoit sa feuille de route. Mieux, ces maux, sont loin d’être une nouveauté pour les Congolais et ne pourront pas disparaître d’un coup de baguette magique. » Plus d’excuses ! Alors, attention prévient Ledjely en Guinée, « maintenant que Félix Tshisekedi s’est libéré de l’emprise et s’est quelque peu mis à l’abri des crocs-en-jambe de l’ancien président, il n’a plus droit à l’erreur. Certes, il a posé quelques actes. Au nombre desquels, on peut citer les réformes en cours du système éducatif avec notamment la gratuité de l’enseignement primaire. (…) On n’oublie pas non plus le procès dit des 100 jours qui avait abouti à la condamnation notamment de Vital Kamerhe, l’ex-directeur de cabinet du président Tshisekedi. Il y a donc eu des efforts. Mais il en reste, pointe le site guinéen. En tout cas aux yeux des Congolais dont la situation quotidienne n’a pas fondamentalement été impactée par la nouvelle gouvernance. Peut-être en partie parce que le phénomène de la corruption demeure encore prégnant dans la société congolaise en général et dans l’administration publique en particulier. Mais c’est surtout dans la partie orientale du pays, frontalière avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, relève encore Ledjely, que les populations, prises en tenailles entre différents groupes armés, attendent de voir les impacts de la présidence Tshisekedi. » En effet, renchérit Le Pays à Ouagadougou, « maintenant qu’il a les coudées franches pour travailler, le président Tshisekedi n’a plus d’excuses. Tel un maçon, il est attendu au pied du mur dans la mise en œuvre de son programme politique sur la base duquel il a été élu. Il a d’autant plus intérêt à travailler que la prochaine présidentielle se profile déjà à l’horizon. »
C'était il y a deux ans jour pour jour, l'investiture de Felix Tshisekedi en République démocratique du Congo, fils de l'opposant historique, à la présidence de la République et de ses images d'accolades avec son prédécesseur Joseph Kabila avec lequel il avait formé une coalition. Deux ans après, rien ne va plus entre les deux hommes. Les partisans du président Tshisekedi menacent de voter une motion de censure contre le gouvernement de coalition mené par le pro-Kabila, Sylvestre Ilunga. Pour en parler, Nicolas Kazadi, ambassadeur itinérant et proche du président Félix Tshisekedi est notre invité. RFI: deux ans après l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, est-ce que vous estimez que la rupture avec son prédécesseur Joseph Kabila est consommée ? Nicolas Kazadi : si vous parlez la rupture dans le cadre de l’accord FCC-Cach, elle est clairement consommée… Mais vous n’avez pas encore le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale, c’est encore un bureau provisoire, il y a encore le gouvernement Ilunga… Vous êtes au courant qu’il y a un grand processus qui est en cours et puis la situation est assez complexe parce que ce sont les mêmes acteurs qui se recomposent et qu’on retrouvera mais dans le cadre d’une nouvelle vision, d’une nouvelle approche. Ce nouveau groupe, élargi à d’autres, qui n’étaient pas dans la majorité, montre qu’on est en train simplement de donner l’occasion de donner un sursaut national à la classe politique pour redresser les choses. Il y aura toujours une minorité de gens qui refuseront d’adhérer à l’Union sacrée pour la nation et c’est d’ailleurs bien pour la démocratie. Mais ils sont clairement minoritaires et on retrouvera certainement parmi eux ceux qui ont rendu impossible le fonctionnement de la coalition FCC-Cach. Mais est-ce que ce seront des alliés à part entière ou finalement il faudra que ce soit des soldats alignés derrière la vision du chef de l’Etat ? Non, le chef de l’Etat a été clair ; il a martelé le 23 octobre et le 6 décembre le cadre dans lequel il inscrivait son action et il a été suffisamment détaillé pour donner l’occasion à la classe politique d’adhérer en pleine connaissance de cause. Il a détaillé les principaux éléments sur lesquels on pouvait travailler pour la prochaine mandature, on ne peut être plus clair que ça. Dans le dernier discours du président, il n’y avait pas de référence aux réformes électorales. Est-ce que cette question pourtant cruciale n’est pas en train de disparaître derrière la crise politique qui oppose Cach et le FCC ? Non, absolument pas ! Le président venait d’en parler quelques jours auparavant (le 6 décembre), il l’avait dit dans son discours qui marquait la fin des consultations. Il a mentionné le recensement qui doit être fait dans les meilleurs délais. Depuis (19)84, il n’y a plus eu de recensement dans ce pays. Il a mentionné l’identification : ça fait plus de trente ans qu’on n’a plus remis de cartes d’identité pour les citoyens dans ce pays et puis il a mentionné l’enrôlement électoral. Ce sont trois temps importants qui vont rendre les prochaines élections beaucoup plus sûres, beaucoup plus fiables. Et ensuite il y a les questions plus politiques que sont la loi électorale et les modes de scrutin qui seront débattus par les députés. Mais là également, il a donné le cadre en souhaitant qu’il y ait une démocratie plus forte, avec des majorités plus claires. Et que la loi électorale ne fasse pas la promotion de petits partis, ne fasse pas la promotion de l’ethnicisation de la politique. Vos anciens alliés du FCC vous accusent de ne pas respecter la démocratie, de ne pas respecter l’état de droit et de violer toutes ces règles pour prendre le pouvoir. Que répondez-vous ? Mais de qui parlez-vous ? On parle de plus de 300 députés, presque 400 qui ont rejoint l’Union sacrée pour la nation. De qui parlez-vous exactement ? Du FCC de Joseph Kabila ! En l’occurrence, ses partisans disent clairement que pour arriver à démettre le Premier ministre Sylvestre Ilunga et son gouvernement, la procédure employée sera illégale. Qu’une partie de ce qui est fait à l’Assemblée nationale par le bureau d’âge, le bureau provisoire, est illégal. C’est normal qu’ils jouent leur rôle dans l’opposition. Que voulez-vous qu’on dise ? Qu’ils aillent devant les instances pour se plaindre de ce qu’ils considèrent comme illégal. Mais ce qui est sûr, c’est que l’écrasante majorité de la classe politique et de l’opinion publique est derrière l’Union sacrée pour la nation et la nouvelle donne imprimée par le chef de l’État. Comment vous espérez faire du neuf avec du vieux ? Puisque vous-même, vous le dites, il va y avoir des cadres de l’ancien régime qui vont être recyclés dans cette union sacrée, qu’au niveau des forces de sécurité, il n’y a pas eu de grands changements et qu’il y a toujours des généraux qui sont accusés de violations ? Comment vous espérez faire le changement sans changer les acteurs qui ont fait l’histoire du Congo ces trente dernières années. Et bien, il faut tirer les leçons de l’expérience passée. Souvenez-vous de ce balayage qui a eu lieu en (19)97 à la fin du régime de Mobutu. On a pensé qu’il fallait balayer tout le monde et recommencer et on a vu les résultats... Le plus important, et c’est ça la force de l’action du président Tshisekedi, c’est de conduire les gens à changer d’eux-mêmes de manière à ce que nous changions ensemble. C’est un exercice complexe, très fort qui demande un fort leadership. Et je crois que pour l’instant, il le mène très bien. Je peux vous donner quelques exemples. Pour ce qui est de la police par exemple. C’est la même police qui a pourchassé les combattants (NDLR : membres de l’UDPS, actuel parti présidentiel), les militants des partis politiques qui se battaient pour la démocratie et les élections jusqu’en 2018 mais aujourd’hui, sur ce ce plan-là, c’est clair que ce sont des mauvaises pratiques qui ont totalement disparu. Ce n’est pas complètement l’avis des organisations de défense des droits de l’homme, que ce soit pour les journalistes, les activistes, les voix dissidentes. Elles constatent que sur la dernière année, il y a plutôt eu une restriction de l’espace politique, que c’est aussi à cause de la présidence et notamment de l’Agence nationale des renseignements. Madame, on part de plusieurs décennies de mauvaises pratiques. On ne va pas changer intégralement les gens en quelques mois ou quelques années. Mais ce qui est clair, c’est qu’il y a un changement important. Je vous ai donné l’exemple de la police. Il y a la justice, qui n’est pas encore parfaite, mais qui a compris aujourd’hui à cause du leadership politique qu’il fallait s’orienter différemment et ces pratiques et ses pratiques sont en train d’évoluer. Où en est-on des négociations avec le Fonds monétaire international ? Le président espérait la signature d’un accord-programme d’ici la fin de l’année dernière et aujourd’hui on a l’impression que ça n’avance plus. Non, non, ça avance. Il y a un processus politique en cours... et qui ne permet pas d’avancer au rythme voulu en ce qui concerne les discussions avec le Fonds monétaire international. Le dialogue est en cours ; la semaine prochaine, il y aura déjà quelques actions en prévision d’une mission du FMI qui va suivre très bientôt. Et ces choses vont s’accélérer sans doute avec le nouveau gouvernement. Parce que résolument la décision est prise de continuer avec le FMI (et) de permettre au pays de continuer à bénéficier d’une bonne collaboration avec les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds. Sachez qu’entre février 2019 et aujourd’hui, les montants d’aide qu’on a reçus sont sans précédent dans l’histoire de ce pays. Ces bailleurs de fonds, ils ont été très présents sur les six premiers mois de l’année dernière, beaucoup moins sur ces six derniers mois, notamment le FMI et la Banque mondiale. C’est parce qu’aussi, ils posent des conditions de transparence qui pour l’instant n’ont pas été rencontrées à tous les niveaux. Il y a quelques avancées en termes de transparence mais pas partout. Non, nous sommes dans un progrès en matière de transparence. Mais il est clair que tout n’est pas encore parfait. Mais cela n’a pas empêché le FMI et la Banque mondiale d’octroyer une assistance particulière pour aider le pays à faire face au Covid. Même la Banque africaine de développement. Mais il y a eu quelques incidents justement dans le cadre de la lutte contre la corruption en ce qui concerne le contrôle de la paie des enseignants à travers le Secope (service de contrôle et de paie des enseignants, NDLR) et cela a ralenti certains décaissements, notamment de la Banque mondiale. Mais ce n’est que normal et ça montre que nous continuons de nous préoccuper de ces questions de corruption. Sur la lutte contre la corruption, il y a un an, on commençait à parler des détournements dans le cadre du programme des 100 jours du chef de l’Etat. Un an après, on se rend compte que la plupart des gens arrêtés dans le cadre de ces procédures ont été libérés, sauf l’ancien directeur de cabinet du président, Vital Kamerhe et l’homme d’affaires libanais Samy Jammal. Non, vous faites de la caricature ! Il y a des gens qui ont été acquittés dans le cadre de ces procédures. Et la justice, elle est à charge et à décharge. Il en a d’autres qui ont été condamnés et ensuite il y a des éléments nouveaux qui ont conduit à leur libération. Le reste, ils sont toujours emprisonnés et nous savons que nous venons de loin dans un contexte difficile. Il faut apprendre à faire confiance et aider la justice à faire bien et sereinement. Quand on y met trop d’émotions, on gêne une bonne administration de la justice. Parce qu’il y a des enquêtes par exemple de l’Inspection générale des finances qui font l’objet de procédures, d’autres qui n’en deviennent pas. Comment vous expliquez qu’il y a des dossiers qui avancent très vite et d’autres qui sont finalement presque oubliés. Mais madame, même dans votre propre pays, il y a des affaires qui concernent des hommes politiques qui datent d’il y a dix ans, quinze ans, dont les procès n’ont même pas encore démarré... Pourquoi des hommes d’affaires comme l’Israélien Dan Gertler, l’Indien Harish Jagtani ne font pas l’objet de procédures quand il y a eu beaucoup de dénonciations à leur encontre. Ecoutez, laissez le temps au temps. Ce sont des questions sensibles qui doivent être gérées sérieusement avec des éléments probants et ne doivent pas être gérées au rythme des rumeurs et des titres de journaux. Donc laissez le temps au temps, nous sommes dans un gros effort de redressement et nous venons d’une situation où la corruption était généralisée. Alors faut-il tout arrêter, mettre tout le monde en prison et arrêter de fonctionner ? Non, il faut sérier les choses et les attaquer les unes après les autres en fonction de leur priorité, de leur effet. Il faut beaucoup de sagesse et des capacités pour faire tout ça. Il faut des gens pour suivre les dossiers, il n’y en a pas à l’infini. Et il faut surtout des dossiers bien montés. Si vous n’obtenez pas de l’assistance internationale et notamment du FMI et de la Banque mondiale dans les prochains mois, pensez-vous que la situation économique peut tenir en RDC, notamment quand on voit qu’on est à deux semaines de réserves internationales de change ? Il est vrai que la situation est difficile, pas seulement pour la RDC, mais pour l’ensemble de la planète. Heureusement que la solidarité internationale se met en place et que les institutions financières internationales comme le Fonds monétaire l’ont bien compris. Il y a des discussions à plusieurs niveaux, y compris au niveau du G20 pour un allègement de la dette. Mais c’est vrai que nous avons besoin de surmonter la crise Covid, de relancer définitivement notre secteur productif et de continuer surtout de mobiliser de l’impôt. Notre grand défi est là. On a une grande défaillance en ce qui concerne la mobilisation de l’impôt et c’est notre plus grand défi pour la période qui vient. Mais on a toutes les raisons d’être positifs car ce dialogue que nous avons avec le FMI, la Banque mondiale et d’autres, nous permet de travailler sur nos finances publiques et la réforme de nos finances publiques et d’attirer davantage d’investisseurs. Nous irons encore plus loin dans cette direction.
Les députés ont majoritairement voté en faveur de la pétition visant sa déchéance, évinçant ainsi du perchoir la première femme élue présidente de l’Assemblée nationale au Congo. « Mabunda : le naufrage, lance Le Potentiel. Quand on nargue tout un peuple (…) les conséquences sont souvent imprévisibles et sans appel. Jeanine Mabunda et son équipe viennent d’en faire l’amère expérience, énonce ce grand quotidien kinois. (…) C’est le bateau FCC qui sombre ». Pour Le Potentiel, pas de doute, « les carottes sont donc cuites. Jeanine Mabunda appartient désormais au passé ». Dans ce quotidien kinois, le député UNC Crispin Mbindule estime même que la chute de Jeanine Mabunda devrait mettre fin « au règne et régime de Kabila ». « La digue kabiliste a cédé », lance Enjeux Africains. Selon ce magazine, la « Maison Kabila » a pris l’eau hier au Palais du peuple, siège du Parlement, où, dans la soirée, une « chose impensable » il y a peu s’est produite, l’UDPS ayant « réussi son coup » en « exécutant proprement » la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda. Dans un style des plus bellicistes, Enjeux Africains estime que l’ancien président congolais Joseph Kabila doit lui-même maintenant « lutter pour sa survie politique », son successeur Félix Tshisekedi ayant arraché le « scalp » de Jeanine Mabunda, dont la « chute » a sonné « l’hallali du système kabiliste ». Et tout à son enthousiasme, Enjeux Africains évoque la possibilité d’un « accord » entre Félix Tshisekedi et ses « futurs alliés », au premier rang desquels Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi. De son côté,CAS Info estime que la chute de la présidente de l’Assemblée nationale, la très Kabiliste Jeanine Mabunda, constitue le symbole le plus éloquent de la « révolution » enclenchée il y a quatre ans par le président Tshisékédi contre le régime de Joseph Kabila. Ailleurs en Afrique, la chute de la maison Kabila Témoin le quotidien burkinabè Wakat Sera. Lequel, dans une question qui contient sa réponse, se demande si le Front commun du Congo de l’ancien président n’est pas, au fond, qu’un « léopard en papier ». Certes, il ne faut pas « vendre la peau du loup avant de l’avoir tué », tempère Wakat Sera, Joseph Kabila, ayant toujours fait la preuve qu’il a « plus d’un tour dans sa gibecière (…) car Jeanine Mabunda pourrait n’être que le mouton de sacrifice du FCC », et Kabila n’a « certainement pas dit son dernier mot », prévient ce quotidien ouagalais, avant de souligner, au passage, que les deux anciens « bannis » de la république sous Kabila, Jean-Pierre Bemba, et Moïse Katumbi, auront ainsi obtenu une « revanche » sur leur ancien « bourreau ». En Côte d’Ivoire, le parti au pouvoir estime que la récente demande du président Bédié de « dialogue national » est une nouvelle provocation : Étant rappelé que l’ex-président Bédié propose en effet l’organisation d’un « Dialogue national » en lieu et place du Conseil national de transition, la presse proche du pouvoir hausse le ton. Témoin L’Essor qui relève l’appel du RHDP d’Alassane Ouattara aux « autorités » à « prendre leurs responsabilités » après la déclaration solennelle du président Bédié avant-hier. A « sa Une », ce journal publie une déclaration du ministre Adjoumani comparant Bédié à un « soldat perdu prêt à sacrifier des vies humaines ». https://news.abidjan.net/titrologie/ À l'inverse, le quotidien Le Temps, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, explique « pourquoi Bédié tape du poing sur la table ». Et souligne que, dans l’opposition, les chefs « accordent leur violon. Ainsi que (leurs) déclarations. Tous parlent d’une seule voix », souligne Le Temps, et « "la mayonnaise de Ouattara ne prend pas encore", pour diviser l’opposition unie (qui) ne peut jamais être vaincue ».
Conducteur du 9 septembre 2020 01. Kinshasa : réaction UDPS à l’élection du président au 2nd... .
Au Sommaire: 1/Kinshasa : marche de l’Udps et allies et société civile 2/Lubumbashi : ... .
Brève arrestation du ministre de la Justice sur fond de réforme judiciaire contestée, condamnation de Vital Kamerhe et félicitations du secrétaire d'État américain Mike Pompeo, discours de Félix Tshisekedi... La République démocratique du Congo s'enfonce dans une crise politique qui fait battre de l'aile la coalition au pouvoir Tshisekedi-Kabila et déstabilise ce géant d'Afrique centrale. Quelles solutions pour apaiser les tensions ? Avec nos invités : Dr Devos Kitoko, docteur en sciences politiques, professeur en administration et management public à l'université pédagogique nationale de Kinshasa, secrétaire général de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecide) Lambert Mende, député, membre du Front commun pour le Congo (FCC), président du Conseil d'administration de la Ligne maritime Congolaise (LMC), porte-parole du gouvernement de 2008 à 2018 Daniel Mwana-Nteba, 1er secrétaire national du Parti socialiste, membre du Conseil d'administration de la Société commerciale des transports et des ports (STTP) Christian Mwando, député, président de la Commission Infrastructures à l'Assemblée Nationale, secrétaire général adjoint de « Ensemble pour le changement ». Jacquemain Shabani, président de la commission électorale permanente de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)
Rien ne va plus entre les deux formations au pouvoir : l’attelage FCC (le Front commun pour le Congo), de Joseph Kabila, et Cach (Cap pour le changement) de Félix Tshisekedi n’est pas loin de la sortie de route. « Le prétexte de cette nouvelle brouille, relate Ledjely en Guinée, se trouve être trois propositions de loi portées par deux députés du FCC, Sakata et Minaku. Des propositions de loi portant sur la réforme de la justice qui ne font pas l’unanimité. En effet, on soupçonne derrière certaines dispositions préconisées par les deux parlementaires, une volonté de subordonner le système judiciaire à l’exécutif en général et au ministre de la Justice en particulier. Mais ce qui a provoqué la crise, pointe Ledjely, c’est la transmission par le ministre de la Justice des observations du gouvernement relatives à ces trois propositions à l’Assemblée nationale, sans en référer ni au président Félix Tshisekedi, ni au gouvernement. Une attitude que le chef de l’État interprète comme un déni de son autorité. Un comportement qui l’a irrité à un tel point qu’il a brusquement interrompu sa participation au Conseil des ministres qu’il présidait vendredi dernier. Puis, poursuit Ledjely, dès le lendemain, les choses se sont accélérées avec l’interpellation de Célestin Tunda Ya Kasende, le vice-premier en charge de la Justice (sous pression, le Parquet a relâché le ministre après une simple audition). Puis, hier dimanche, il y a eu cette sortie sous forme de protestation du premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilukamba. Bref, le tandem au sommet de la RD Congo a connu des jours plus sereins. » Pour Le Potentiel à Kinshasa, la peur a changé de camp « L’interpellation du vice-Premier ministre en charge de la Justice secoue la classe politique autant qu’elle ravive le feu allumé par les trois propositions de lois initiées par les députés FCC, Minaku et Sakata, sur la réforme de la justice. Pour les caciques du FCC, les juges commencent à pécher par excès de zèle. Mais pour une large opinion, pointe Le Potentiel, c’est la peur qui hante le camp kabiliste, ceux qui ont trempé 18 ans durant, dans le détournement des deniers publics. Entre les deux, un fait se dégage : le Parquet a délivré et exécuté contre son "chef hiérarchique" un mandat d’amener ! Est-ce le premier pas vers l’État de droit ?, s’interroge le quotidien kinois. Sinon, pourquoi la République des juges fait-elle peur aux bonzes du FCC ? » En tout cas, apeuré ou pas, le camp Kabila s’en tire bien à nouveau, estime Afrikarabia. « L’interpellation inédite du ministre de la Justice et sa rapide libération, montre que dans le rapport de force permanent entre le président Tshisekedi et Joseph Kabila, c’est bien l’ancien président qui a de nouveau remporté la bataille, affirme le site spécialisé sur la RDC. À chaque bras de fer avec le FCC, l’UDPS et Félix Tshisekedi sont le plus souvent obligés de battre retraite. On se souvient de la rocambolesque destitution du député UDPS Jean-Marc Kabund de son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale en mai dernier. Et à la question de savoir qui détient réellement le pouvoir en République démocratique du Congo ? La réponse devient de plus en plus claire avec ce nouvel épisode, pointe Afrikarabia. Le FCC détient l’ensemble des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires… ce qui fait dire à certains observateurs que la République démocratique du Congo bascule petit à petit vers un régime parlementaire, affublé d’un président sans réels pouvoirs. » Pour Le Pays au Burkina, « la brouille entre le FCC et le Cach n’est pas étonnante. Tôt ou tard, cela devait arriver. En effet, le mariage entre Kabila et Tshisekedi n’a jamais été une union d’amour, relève le quotidien ouagalais. C’est un mariage qui n’a été dicté que par les intérêts. Kabila, pour garantir l’impunité à sa personne et à ses partisans, n’avait pas hésité à manipuler les résultats des législatives et de la présidentielle. Pour faire avaler la pilule, il avait concédé la présidentielle à Félix Tshisekedi au détriment de Martin Fayulu. En contrepartie, Tshisekedi avait promis à son bienfaiteur de ne "jamais fouiner dans le passé". C’est de ce deal qu’est née l’alliance des deux personnalités. Depuis lors, les scènes de ménage ne font que se succéder. »
« Ce lundi 11 mai 2020 est un rendez-vous spécial en RDC, s'exclame le site d'information congolais Politico. À Kinshasa, à la prison centrale de Makala, Vital Kamerhe, puissant directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, sera face aux juges du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe. L’allié du Chef de l'État est poursuivi, rappelle le site, pour corruption et détournement de deniers publics. Une première pour ce pays d’Afrique centrale, 60 ans après son indépendance. À ses côtés, il y a deux autres accusés, dont l’homme d’affaires libanais Jammal Samih, énigme de l’affaire. Ce procès est l’aboutissement d’une combinaison de faits, entre alliances politiques et bouleversements à la tête de la RDC », pointe Politico qui démèle, dans une longue série d'enquêtes, les fils de cette affaire à rebondissements depuis son origine, à savoir, l'avènement au pouvoir du président Tshisekedi en janvier 2019. Un match haletant... « C’est un match comme les Congolais n’en avaient pas vécu depuis bien longtemps, renchérit le site d'information Cas-Info. Ce procès, inédit, tient en haleine tout le pays et promet de rester dans les annales de l’histoire congolaise. (…) Tout l’enjeu pour Vital Kamerhe sera d'éviter de devenir le symbole de l’État de droit que Félix Tshisekedi, son principal allié, appelle de tous ses vœux, depuis son entrée en fonction. Le défi est titanesque pour VK, s'exclame Cas-Info. Tant les dossiers se sont accumulés sur sa seule personne : l'affaire des 57 millions, le mariage bling-bling, la distribution de cadeaux de luxe à des proches. Sans oublier la fuite d’un neveu recherché par la police criminelle pour participation à ce même détournement de fonds. » Les débat, à partir de ce matin, seront filmés, précise le site, à la demande de l'UNC, le parti de Vital Kamerhe. « Les Congolais n’attendent qu’une chose, conclut Cas-Info : connaître la vérité sur ce qu’on a fait de leur argent. Et des sanctions pour les coupables. » Grand déballage ? « Ironie du sort, souligne Afrikarabia, l’audience devrait être retransmise par Canal Futur, une chaîne proche de Kamerhe lui-même. En mettant la pression médiatique et en prenant les Congolais à témoin en direct à la télévision, Vital Kamerhe pourrait bien retourner son procès en sa faveur et éclabousser quelques caciques au passage. » En effet, pointe Afrikarabia, « le procès du directeur de cabinet pourrait être l’occasion d’un grand déballage qui éclabousserait l’entourage de Félix Tshisekedi, mais aussi certains proches de Joseph Kabila. (…) Au coeur du procès Kamerhe, le volet politique jouera un rôle primordial, estime le site spécialisé sur la RDC. Car ce grand déballage devant une justice, qui jusque-là avait fermé les yeux sur les détournements d’argent, n’a pu se faire que dans un contexte politique bien particulier : celui d’alliances contre-nature. Le climat de méfiance-défiance entre l’UDPS de Félix Tshisekedi et l’UNC de Vital Kamerhe, puis entre l’alliance CACH de Tshisekedi et le FCC de Kabila, a créé un climat délétère propice aux coups bas et aux dénonciations. La boîte de Pandore a été ouverte, conclut Afrikarabia, et personne ne sait vraiment comment la refermer… sans prendre de coups. » Poker menteur Alors, pronostique Le Pays au Burkina, on va sans doute assister, dans les prochaines semaines, « à une partie de poker menteur, dont les Congolais sont les champions du monde, avec une recomposition des alliances sur fond de guerre de positionnement avec les élections de 2023 en ligne de mire. Une chose est sûre, à moins d’un extraordinaire retournement de situation, cette partie se jouera sans l’intrigant et très controversé Vital Kamerhe, qui va certainement payer cash sa réelle ou supposée sans doute cupidité gargantuesque. C’est (…) peut-être une ère nouvelle qui s’ouvre dans ce pays où le clientélisme et les passe-droits étaient quasiment légalisés. Chapeau bas au président congolais, s'exclame Le Pays, qui a su se mettre au-dessus de la mêlée pour livrer un alter ego à la Justice, comme pour prouver à ses compatriotes que "plus rien ne sera comme avant" en RDC. Coup de pub ou coup de bluff, conclut le quotidien burkinabé, on appréciera cette opération de largage sans parachute de son directeur de cabinet en fonction de la suite qu’il donnera aux nombreux dossiers de malversations qui concernent de hautes autorités anciennes ou actuelles. »
Famous Men Who Never Lived (Tin House, 2019) is set in two Brooklyns. In one, people ride in trams; in the other, they take subways. In one, the swastika is a symbol of luck; in the other, it signifies hate. In one, science fiction is literature; in the other, it’s considered mere genre. Helen (Hel) Nash, the main character in K Chess’s debut novel, comes from the other Brooklyn—the one with trams and innocuous swastikas. She is a refugee from a nuclear war, one of 156,000 Universally Displaced Persons who escape through an experimental gate from her timeline to ours. Like many refugees, she’s having a hard time adjusting. Not only has she lost friends and family—including her son, who she can never see again—but she faces a new world of unfamiliar laws, customs, and culture. It doesn’t help that most people in our timeline eye UDPs with mistrust. Hel’s and our world diverged around 1910. “It was fun to think about all the things that happened since nineteen hundred,” Chess says in her New Books interview. “For instance, light beer wasn’t invented until the 70s, so that might not exist in the other world. There are many things that could have gone very differently, both in large-scale world history and in small-scale inventions.” Instead of trying to assimilate, Hel becomes obsessed with establishing a museum to preserve her vanished timeline’s art and culture. She is fascinated—and frustrated—by the loss of the thinkers, artists and inventors who accomplished great things in her world but died prematurely in ours. “There was something especially poignant,” Hel thinks, “about knowing exactly what these men and women might have accomplished if only history had proceeded the way it ought to have.” In this episode, Chess discusses, among other things, why she doesn't like her book’s title, New York's resonance as a city of immigrants, human beings' attachment to the past, and how she built an alternate world through small but important details. Rob Wolf is the host of New Books in Science Fiction and the author of The Alternate Universe and The Escape. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
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Wananchi wa DRC, wanatarajiwa kupiga kura siku ya Jumapili kumchagua rais mpya na viongozi wengine, baada ya zoezi hilo kuahirishwa kwa wiki moja baada ya kuteketea kwa jengo la kuhifadhi vifaa vya kupigia kura jijini Kinshasa. Tunajadili hili, tukiwa na Steven Chondo, mmoja wa maafisa wa kampeni wa mgombea wa chama tawala Emmanuel Shadary, lakini pia Reubens Mikindo , Naibu Katibu Mkuu wa chama kikuu cha upinzani UDPS, ambacho mgombea wake ni Felix Tshisekedi.
Long time Congolese opposition leader Etienne Tshisekedi Wa Mulumba passed away on Wednesday, February 1st at the age of 84. The congolive team produced a show to help our listener know who he was. Our guest, Dr. Nzongola Ntalaja, a professor of African, African-American, and diaspora studies at the University of North Carolina at Chapel Hill and a professor emeritus of African studies at Howard university, served as a diplomatic advisor to Tshisekedi when he was a prime minister in the 90s. He shared with us what impact Tshisekedi had on Congolese politics over the decades. Tshisekedi was born on December 14, 1932 in Kananga, formerly Kasai-Occidental. He obtained a doctorate in Law in 1961 from the Lovanium University in Kinshasa. He was the first Congolese to receive such a degree. When Mobutu took over in a coup in 1965, Etienne Tshisekedi joined his government as Minister of Interior. It was shortly after this period on June 2, 1966 where the four Pentecost martyrs were publicly hung by the state for plotting to overthrow the regime. Tshisekedi later played a key role in drafting the original documents of Mobutu's single party state enshrined in the Popular Movement for the Revolution - MPR in French. He served Mobutu and the MPR faithfully until 1980 when he and 12 others spoke out openly about the ravages of the dictatorial Mobutu regime. This initial outspokenness would presage the founding of the Union for Democracy and Social Progress, UDPS in French in 1982. Thus began his non-violent struggle for democracy and the rule of law. He courageously confronted Mobutu and paid a deer price with jailing, beatings, house arrests and internal exile. By the early 1990s, Etienne Tshisekedi firmly ensconced as leader of the opposition to Mobutu, served a brief stint as Prime Minister, which came about as a result of pressure on the Mobutu regime by the non-violent, pro-democracy forces. Just as he resisted Mobutu, Etienne Tshisekedi would later resist both Laurent Desire Kabila and his son Joseph Kabila. Although he boycotted the 2006 elections, he ran for President in 2011. Joseph Kabila claimed victory in the fraudulent elections. Tshisekedi refused to recognize Kabila as president and swore himself in, unfortunately to little effect. Following the 2011 elections, Tshisekedi was subject to extended illness that saw him spending most of the time in Belgium. In July 2016, he returned to Kinshasa after having unified opposition forces to resist Kabila's efforts to remain in power in contravention to the Constitution that required him to step down. His final major contribution as leader of the loyal opposition was to join with the Catholic Church to broker a deal between the Kabila regime and the opposition on December 31, 2016 that called for elections to be organized in 2017 and Kabila to step down upon the election of a new President. His overriding legacy will be a fight for democracy and rule of law through non-violent means.
Interview avec Jacquemain Shabani, ex-secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
DRCongo's 2011 presidential elections has ended, its third election since Congo's independence in 1960. Who won? Can you win the election and lose the people? Can you lose the people, yet win the election. Lets tallk about it...