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Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Thorniké Gordadzé, chercheur, universitaire, spécialiste du Caucase.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.THÉMATIQUE : LE CAUCASE, AVEC THORNIKÉ GORDADZÉThorniké Gordadzé est chercheur et universitaire. Franco-géorgien, il a dirigé le centre de recherche et d'études de l'Institut des hautes études de défense nationale ; il a également joué un rôle politique, comme ministre d'État pour l'intégration européenne et euro-atlantique de la République de Géorgie. Il enseigne actuellement à l'Institut d'études politiques de Paris et est chargé de programme pour le voisinage oriental et la mer Noire à l'Institut Jacques Delors.Le Caucase a toujours fait partie des zones d'influence russes puis soviétiques. L'intégration dans l'URSS des Républiques soviétiques de Géorgie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan a ensuite permis à la Russie de contrôler entièrement cette région, gagnant ainsi un précieux accès à la mer Noire. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'influence russe est partout remise en cause, en particulier sous la pression de révolutions populaires : révolution des roses en Géorgie, révolution orange puis de Maïdan en Ukraine. Le pays maintient néanmoins des liens forts avec ses anciens protecteurs, notamment par le biais de l'Organisation du traité de sécurité collective.Face à une population supportant de plus en plus mal le joug de Moscou, de nombreux pays ont fait le choix d'un tournant autoritaire pro-russe. Dans un entretien accordé en octobre 2024 au journal Libération, l'ex-présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, déclarait que le pays « [faisait] face au vol manifeste des élections », après la victoire contestée du parti pro-russe au pouvoir Rêve géorgien lors des élections législatives d'octobre 2024. Depuis, Mme Zourabichvili mène la contestation face au pouvoir en place. Depuis près de deux mois, de nombreux Géorgiens manifestent tous les soirs à Tbilissi, la capitale, pour protester contre un scrutin entaché d'irrégularités. Alors que la Russie occupe toujours militairement environ 20% de l'ancienne République soviétique, le Rêve géorgien, dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, continue de promulguer des lois de plus en plus restrictives, éloignant un peu plus la perspective d'une adhésion à l'Union européenne.La Géorgie n'est pas le seul pays caucasien où l'influence de la Russie décline. La conquête du plateau du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan en 2020, au cours d'une guerre brève mais sanglante, a révélé la faiblesse de Moscou qui n'a pas su protéger son traditionnel allié arménien. Le grand vainqueur de cette guerre a été l'Azerbaïdjan, qui a profité de son partenariat avec la Turquie pour prendre le dessus sur son voisin. Les relations entre Moscou et Bakou se sont encore dégradées avec la destruction en vol, par un tir russe, d'un avion de la compagnie Azerbaijan Airlines. Cet incident a été l'occasion pour Bakou de réaffirmer son rôle de puissance régionale, le pays étant riche de ses ressources pétrolières et gazières qu'elle exporte notamment vers l'Union européenne.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur une plainte déposée en Guinée sur les événements de Nzérékoré et un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. RDC : pourquoi la SADC se retire-t-elle de l'est du pays ? Lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), les chefs d'Etat ont mis fin au mandat de la force militaire dans l'est de la RDC. Pourquoi une telle décision maintenant malgré la situation sécuritaire ? Comment va s'organiser le retrait ? D'autres options sont-elles envisagées pour remplacer la SAMIDRC ?Avec Paulina Zidi, correspondante permanente de RFI à Kinshasa. Guinée : la plainte déposée sur le drame de Nzérékoré a-t-elle des chances d'aboutir ? En Guinée, trois mois après la bousculade meurtrière du stade de Nzérékoré, une plainte a été déposée par les familles des victimes pour « homicide involontaire, omission de porter secours et recel de cadavres ». La justice ira-t-elle jusqu'au bout et jugera-t-elle les responsables, y compris les ministres présents lors du match ?Avec Sidy Yansané, journaliste au service Afrique de RFI. Arménie-Azerbaïdjan : après 30 ans de conflit, enfin la paix ? Après plus de trois décennies de conflit marquées par deux guerres, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé conclure un accord de paix. Comment les deux pays sont-ils finalement parvenus à s'entendre ? Quel avenir pour les frontières, notamment autour du Haut-Karabakh, et les 100 000 Arméniens déplacés de cette région ?Avec Taline Papazian, politologue, maîtresse de conférences à Sciences Po.
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end nous emmène en première partie en Espagne, à Valence qui a vécu des crues meurtrières, fin octobre dernier. Bilan: 230 morts et plusieurs personnes disparues. La population se solidarise pour le nettoyage des rues, des maisons... En deuxième partie, direction le Haut-Karabakh, après les trente ans d'affrontements entre Arméniens et Azerbaidjanais, l'heure est à la reconstruction, mais le retour des premières familles sur leurs terres a lieu alors que tout est encore en ruines. Inondations de Valence en Espagne : un torrent de désolation Il y a un peu plus d'un mois, des trombes d'eau s'abattent sur le sud-est de l'Espagne. En cause : une dynamique atmosphérique exacerbée par le changement climatique. Celui-ci rend deux fois risqué ce genre d'épisode et l'aggrave de 12% en intensité. L'eau a tout balayé le 29 octobre 2024, noyant dans la boue la périphérie de Valence... Valence, où il n'avait pourtant pas plu. Bilan : 230 personnes ont péri et il y a toujours des disparus. Un mois après, la vie n'est toujours pas revenue à la normale.Un Grand reportage de Pauline Gleize qui s'entretient avec Jacques Allix. Haut-Karabach : l'après-guerre entre reconstruction et propagande de l'AzerbaïdjanGrand reportage nous emmène aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Après trois décennies de conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais, la région a été entièrement récupérée par Bakou au terme d'un assaut militaire éclair, le 19 septembre 2023. En quelques jours, la région a été vidée de ses quelque 120 000 Arméniens. Depuis, le régime d'Ilham Aliyev mène de grands travaux. Objectif : faire revenir au plus vite les 700 000 déplacés internes de la première guerre des années 1990, alors que la majorité des terres sont encore recouvertes de ruines et de mines. RFI a eu un accès rare à la région. Face aux journalistes, la réinstallation des premières familles est soigneusement mise en scène.Un Grand reportage de Manon Chapelain qui s'entretient avec Jacques Allix.
Grand reportage nous emmène aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Après trois décennies de conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais, la région a été entièrement récupérée par Bakou au terme d'un assaut militaire éclair, le 19 septembre 2023. En quelques jours, la région a été vidée de ses quelque 120 000 Arméniens. Depuis, le régime d'Ilham Aliyev mène de grands travaux. Objectif : faire revenir au plus vite les 700 000 déplacés internes de la première guerre des années 1990, alors que la majorité des terres sont encore recouvertes de ruines et de mines. RFI a eu un accès rare à la région. Face aux journalistes, la réinstallation des premières familles est soigneusement mise en scène. «Haut-Karabach : l'après-guerre entre reconstruction et propagande de l'Azerbaïdjan», un Grand reportage de Manon Chapelain.
L'Azerbaïdjan a profité de l'accueil de la COP29 dans sa capitale en novembre pour se rapprocher un peu plus des Outre-mer français. Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Bakou, les autorités françaises accusent l'Azerbaïdjan d'agiter les sentiments indépendantistes de ses territoires ultra-marins. De notre envoyée spéciale de retour de Bakou,Au pavillon malien du 29ᵉ sommet de l'ONU sur le climat, une conférence. Parmi les intervenants, des Guadeloupéens, des Martiniquais, ou encore des Kanaks. Le sujet : l'impact de la colonisation française sur le changement climatique. Le tout, organisé par l'Azerbaïdjan. Alors que nous essayons d'interroger l'un des intervenants, un présentateur de télévision azerbaïdjanaise nous coupe la route. Dans un français parfait, il l'invite en direct sur son plateau pour l'interroger sur les récentes tensions de la France avec ses Outre-mer. À écouter dans GéopolitiqueOutre-mer : les racines de la colèreAutour du plateau, des membres du Groupe d'initiative de Bakou, une ONG créée en juillet 2023. Elle vise officiellement à « soutenir les peuples face au néo-colonialisme » et organise régulièrement des réunions avec l'ensemble des partis indépendantistes d'Outre-mer.Paris accuse de son côté Bakou d'utiliser le groupe comme un outil d'ingérence afin d'agiter les velléités indépendantistes de ses territoires ultramarins. Ce que réfute Jean-Jacob Bicep, secrétaire général de l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe : « Ils [la France] sont inquiets de la relation, ils ont sûrement peur que toutes les anciennes colonies se soulèvent en même temps, et qu'ils ne puissent pas gérer. Moi, je pense que l'aide que l'Azerbaïdjan nous apporte lui attire plus de problèmes que ça lui apporte quelque chose. Il y a la volonté d'aider les pays encore colonisés, il n'y a aucune question à se poser. »Si certains peuvent se demander pourquoi l'Azerbaïdjan s'intéresse à ce sujet, Jean-Jacob Bicep répond : « À ce moment-là, l'Azerbaïdjan assumait la présidence du Mouvement des pays non-alignés. Dans la constitution même du Mouvement des pays non-alignés, il y a le principe de la décolonisation, c'est l'un des grands principes. »Des tensions en lien avec le conflit au Haut-KarabakhÀ l'origine de l'accélération des tensions diplomatiques entre Paris et Bakou, la décision française de livrer des armes à son alliée, l'Arménie, en conflit avec l'Azerbaïdjan depuis près 30 ans au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh. « La France a toujours essayé de garder une attitude assez équilibrée entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. On peut dire que cet équilibre a été rompu depuis l'arrivée au pouvoir de cette administration du président Macron, analyse Elchin Amirbayov, représentant du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et ancien ambassadeur en France. La livraison d'armement létal et offensif à l'Arménie est considérée par nous comme un acte d'hostilité absolu. »Dans ce contexte, le Quai d'Orsay déconseille désormais à tout Français de se rendre en Azerbaïdjan. De fait, depuis le début de l'année, deux Français ont été arrêtés, dont Théo Clerc. Condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro, son procès en appel doit se tenir ce lundi 16 décembre.À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questions
L'Azerbaïdjan a profité de l'accueil de la COP29 dans sa capitale en novembre pour se rapprocher un peu plus des Outre-mer français. Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Bakou, les autorités françaises accusent l'Azerbaïdjan d'agiter les sentiments indépendantistes de ses territoires ultra-marins. De notre envoyée spéciale de retour de Bakou,Au pavillon malien du 29ᵉ sommet de l'ONU sur le climat, une conférence. Parmi les intervenants, des Guadeloupéens, des Martiniquais, ou encore des Kanaks. Le sujet : l'impact de la colonisation française sur le changement climatique. Le tout, organisé par l'Azerbaïdjan. Alors que nous essayons d'interroger l'un des intervenants, un présentateur de télévision azerbaïdjanaise nous coupe la route. Dans un français parfait, il l'invite en direct sur son plateau pour l'interroger sur les récentes tensions de la France avec ses Outre-mer. À écouter dans GéopolitiqueOutre-mer : les racines de la colèreAutour du plateau, des membres du Groupe d'initiative de Bakou, une ONG créée en juillet 2023. Elle vise officiellement à « soutenir les peuples face au néo-colonialisme » et organise régulièrement des réunions avec l'ensemble des partis indépendantistes d'Outre-mer.Paris accuse de son côté Bakou d'utiliser le groupe comme un outil d'ingérence afin d'agiter les velléités indépendantistes de ses territoires ultramarins. Ce que réfute Jean-Jacob Bicep, secrétaire général de l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe : « Ils [la France] sont inquiets de la relation, ils ont sûrement peur que toutes les anciennes colonies se soulèvent en même temps, et qu'ils ne puissent pas gérer. Moi, je pense que l'aide que l'Azerbaïdjan nous apporte lui attire plus de problèmes que ça lui apporte quelque chose. Il y a la volonté d'aider les pays encore colonisés, il n'y a aucune question à se poser. »Si certains peuvent se demander pourquoi l'Azerbaïdjan s'intéresse à ce sujet, Jean-Jacob Bicep répond : « À ce moment-là, l'Azerbaïdjan assumait la présidence du Mouvement des pays non-alignés. Dans la constitution même du Mouvement des pays non-alignés, il y a le principe de la décolonisation, c'est l'un des grands principes. »Des tensions en lien avec le conflit au Haut-KarabakhÀ l'origine de l'accélération des tensions diplomatiques entre Paris et Bakou, la décision française de livrer des armes à son alliée, l'Arménie, en conflit avec l'Azerbaïdjan depuis près 30 ans au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh. « La France a toujours essayé de garder une attitude assez équilibrée entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. On peut dire que cet équilibre a été rompu depuis l'arrivée au pouvoir de cette administration du président Macron, analyse Elchin Amirbayov, représentant du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et ancien ambassadeur en France. La livraison d'armement létal et offensif à l'Arménie est considérée par nous comme un acte d'hostilité absolu. »Dans ce contexte, le Quai d'Orsay déconseille désormais à tout Français de se rendre en Azerbaïdjan. De fait, depuis le début de l'année, deux Français ont été arrêtés, dont Théo Clerc. Condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro, son procès en appel doit se tenir ce lundi 16 décembre.À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questions
Dans le Haut-Karabakh, reconquis par l'Azerbaïdjan entre 2020 et 2023, Bakou mène de grands travaux. Objectif : repeupler au plus vite l'enclave, disputée entre Azerbaïdjanais et Arméniens depuis les années 1990. La réinstallation des premières familles azerbaïdjanaises est largement mise en scène par le régime autoritaire d'Ilham Aliev. De notre envoyée spéciale de retour de Füzuli, Pour arriver à Füzuli, dans le Haut-Karabakh, nous sommes accompagnés d'un chauffeur, d'une traductrice et d'un représentant de l'État, c'est une obligation. Les autorités azerbaïdjanaises expliquent que c'est pour des raisons de sécurité, car la région est encore jonchée de mines antipersonnel. C'est aussi une manière d'encadrer, de surveiller les déplacements et les personnes rencontrées.Füzuli, c'est une ville qui a été récupérée par l'Azerbaïdjan au terme de la seconde guerre du Karabakh, en novembre 2020. Dans la rue, plein de petits commerces qui viennent à peine d'ouvrir : un coiffeur, une esthéticienne, un dentiste, une salle de sport… On peut encore sentir les odeurs de peinture. Les rues sont très calmes, on ne croise pas beaucoup d'habitants.Deux femmes nous attendent en bas d'un immeuble, elles se dirigent vers nous, tout est très millimétré. L'une d'entre elles témoigne : « Je m'appelle Essan Aliyeva. J'ai été arrachée à la ville de Füzuli par la guerre en 1993. J'avais 8 ans. Je suis ce qu'on appelle une déplacée interne, j'ai dû aller vivre dans une autre ville d'Azerbaïdjan. Trente ans plus tard, je suis enfin de retour. La maison de mon père était près d'ici, se rappelle-t-elle. Je suis si triste qu'il ne soit plus de ce monde pour pouvoir voir cela. Que Dieu bénisse le président, qu'il lui accorde à jamais une bonne santé. Que Dieu bénisse tous nos dirigeants, nos martyrs, nos vétérans. C'est grâce à eux que nous sommes de retour ici aujourd'hui. »À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questionsLa place des Arméniens dans le KarabakhAujourd'hui, il n'y a plus d'Arméniens dans le Karabakh, les derniers sont partis suite au dernier assaut militaire, en septembre 2023. Essan Aliyeva affirme qu'elle n'est pas sûre qu'il sera possible un jour de vivre ensemble : « Ce serait trop difficile après tout ce que nous avons traversé… Nous avons vécu l'enfer. Nous, nous avons toujours cherché à faire la paix par le passé. Mais ça n'a pas été le cas des Arméniens. »Le représentant de l'État intervient : « Laissez-moi vous dire quelque chose, il y a bien des Arméniens dans le Karabakh. Ils vivent aujourd'hui à Khankendi. Ils vivent entre eux, ils sont en sécurité, personne ne les touche, ils ne touchent personne, nous vivons ensemble en harmonie. »Lorsque RFI demande s'il est possible d'aller rencontrer les Arméniens vivant à Khankendi, le représentant affirme qu'il ne sait pas, sa collègue non plus. Khankendi, c'est le nom azerbaïdjanais de Stepanakert, l'ancienne capitale de l'enclave séparatiste arménienne du Karabakh. La ville se trouve à seulement 1h15 de voiture de Füzuli et malgré les multiples demandes de RFI, l'accès nous y a été refusé. Des experts américains affirment, d'après des images satellites, que les traces arméniennes sont, dans la zone, peu à peu effacées.À lire aussiExode des Arméniens du Haut-Karabakh : soigner la guerre quand elle ne fait plus la Une des médias [REDIFFUSION]
Dans le Haut-Karabakh, reconquis par l'Azerbaïdjan entre 2020 et 2023, Bakou mène de grands travaux. Objectif : repeupler au plus vite l'enclave, disputée entre Azerbaïdjanais et Arméniens depuis les années 1990. La réinstallation des premières familles azerbaïdjanaises est largement mise en scène par le régime autoritaire d'Ilham Aliev. De notre envoyée spéciale de retour de Füzuli, Pour arriver à Füzuli, dans le Haut-Karabakh, nous sommes accompagnés d'un chauffeur, d'une traductrice et d'un représentant de l'État, c'est une obligation. Les autorités azerbaïdjanaises expliquent que c'est pour des raisons de sécurité, car la région est encore jonchée de mines antipersonnel. C'est aussi une manière d'encadrer, de surveiller les déplacements et les personnes rencontrées.Füzuli, c'est une ville qui a été récupérée par l'Azerbaïdjan au terme de la seconde guerre du Karabakh, en novembre 2020. Dans la rue, plein de petits commerces qui viennent à peine d'ouvrir : un coiffeur, une esthéticienne, un dentiste, une salle de sport… On peut encore sentir les odeurs de peinture. Les rues sont très calmes, on ne croise pas beaucoup d'habitants.Deux femmes nous attendent en bas d'un immeuble, elles se dirigent vers nous, tout est très millimétré. L'une d'entre elles témoigne : « Je m'appelle Essan Aliyeva. J'ai été arrachée à la ville de Füzuli par la guerre en 1993. J'avais 8 ans. Je suis ce qu'on appelle une déplacée interne, j'ai dû aller vivre dans une autre ville d'Azerbaïdjan. Trente ans plus tard, je suis enfin de retour. La maison de mon père était près d'ici, se rappelle-t-elle. Je suis si triste qu'il ne soit plus de ce monde pour pouvoir voir cela. Que Dieu bénisse le président, qu'il lui accorde à jamais une bonne santé. Que Dieu bénisse tous nos dirigeants, nos martyrs, nos vétérans. C'est grâce à eux que nous sommes de retour ici aujourd'hui. »À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questionsLa place des Arméniens dans le KarabakhAujourd'hui, il n'y a plus d'Arméniens dans le Karabakh, les derniers sont partis suite au dernier assaut militaire, en septembre 2023. Essan Aliyeva affirme qu'elle n'est pas sûre qu'il sera possible un jour de vivre ensemble : « Ce serait trop difficile après tout ce que nous avons traversé… Nous avons vécu l'enfer. Nous, nous avons toujours cherché à faire la paix par le passé. Mais ça n'a pas été le cas des Arméniens. »Le représentant de l'État intervient : « Laissez-moi vous dire quelque chose, il y a bien des Arméniens dans le Karabakh. Ils vivent aujourd'hui à Khankendi. Ils vivent entre eux, ils sont en sécurité, personne ne les touche, ils ne touchent personne, nous vivons ensemble en harmonie. »Lorsque RFI demande s'il est possible d'aller rencontrer les Arméniens vivant à Khankendi, le représentant affirme qu'il ne sait pas, sa collègue non plus. Khankendi, c'est le nom azerbaïdjanais de Stepanakert, l'ancienne capitale de l'enclave séparatiste arménienne du Karabakh. La ville se trouve à seulement 1h15 de voiture de Füzuli et malgré les multiples demandes de RFI, l'accès nous y a été refusé. Des experts américains affirment, d'après des images satellites, que les traces arméniennes sont, dans la zone, peu à peu effacées.À lire aussiExode des Arméniens du Haut-Karabakh : soigner la guerre quand elle ne fait plus la Une des médias [REDIFFUSION]
La conférence sur le climat la COP29 s'est donc conclue hier (24 novembre 2024) sur un accord a minima bien loin des attentes des pays du Sud sur la contribution des pays du Nord à leur transition climatique. Apres les Émirats Arabes Unis, ce sommet était organisé cette année encore dans un pays très controversé : l'Azerbaïdjan. D'abord pour son régime autoritaire et l'arrestation de ses opposants. Mais surtout pour l'exploitation de ses nombreux gisements pétroliers et gaziers. Ce qui n'a pas empêché le régime de Bakou de tout faire pour essayer de présenter aux milliers de journalistes présents leur «vitrine» verte. C'est le reportage à Bakou de Manon Chapelain. L'Azerbaïdjan qui négocie actuellement les conditions du cessez-le-feu et de la paix avec son voisin et rival l'Arménie. En septembre 2023, le régime d'Ilham Aliev a, en effet, entièrement reconquis l'enclave arménienne du Haut-Karabakh, entraînant l'exode d'une centaine de milliers d'Arméniens. Pour Tigrane Yegavian, spécialiste du Caucase, chercheur à l'Institut Chrétiens d'Orient, le conflit a mis un point final à un conflit vieux de plusieurs décennies. Il est interviewé par Frédérique Lebel.Tigrane Yegavian, à retrouver dans un hors-série spécial sur l'Arménie de la revue Kometa avec laquelle nous sommes partenaires, ainsi que durant le festival Un week-end à l'Est qui se tient jusqu'au 30 novembre 2024 à Paris. Robert Habecke, le candidat des Verts allemandsL'écologie, aussi en panne dans un des pays européens où elle est pourtant le plus implantés : l'Allemagne. Suite à l'éclatement de la coalition au pouvoir dont ils sont membres, les Verts ont voté pour choisir leur candidat pour les élections de février 2025. Ce sera Robert Habecke, l'actuel ministre de l'Économie et du Climat... Un sacré défi alors que les Verts ne sont crédités que de 10 à 12% des voix. Son portrait est signé Daniel Vallot. L'anti-arnaqueursIl s'est fait un nom autour de la défense des consommateurs ou plutôt des touristes consommateurs. Le youtuber tchèque Janek Rubes s'est fait une spécialité de débusquer les arnaques, dont sont victimes les touristes dans le centre de Prague, autour des marchés de Noël notamment. Déjà un peu habitué à subir le courroux des malfaiteurs, il a quand même été un peu surpris par la violence des réactions à Paris, lorsqu'il a tenté de filmer les pratiques des escrocs au pied de la Tour Eiffel. Des détails, avec Alexis Rosenzweig.
La conférence sur le climat la COP29 s'est donc conclue hier (24 novembre 2024) sur un accord a minima bien loin des attentes des pays du Sud sur la contribution des pays du Nord à leur transition climatique. Apres les Émirats Arabes Unis, ce sommet était organisé cette année encore dans un pays très controversé : l'Azerbaïdjan. D'abord pour son régime autoritaire et l'arrestation de ses opposants. Mais surtout pour l'exploitation de ses nombreux gisements pétroliers et gaziers. Ce qui n'a pas empêché le régime de Bakou de tout faire pour essayer de présenter aux milliers de journalistes présents leur «vitrine» verte. C'est le reportage à Bakou de Manon Chapelain. L'Azerbaïdjan qui négocie actuellement les conditions du cessez-le-feu et de la paix avec son voisin et rival l'Arménie. En septembre 2023, le régime d'Ilham Aliev a, en effet, entièrement reconquis l'enclave arménienne du Haut-Karabakh, entraînant l'exode d'une centaine de milliers d'Arméniens. Pour Tigrane Yegavian, spécialiste du Caucase, chercheur à l'Institut Chrétiens d'Orient, le conflit a mis un point final à un conflit vieux de plusieurs décennies. Il est interviewé par Frédérique Lebel.Tigrane Yegavian, à retrouver dans un hors-série spécial sur l'Arménie de la revue Kometa avec laquelle nous sommes partenaires, ainsi que durant le festival Un week-end à l'Est qui se tient jusqu'au 30 novembre 2024 à Paris. Robert Habecke, le candidat des Verts allemandsL'écologie, aussi en panne dans un des pays européens où elle est pourtant le plus implantés : l'Allemagne. Suite à l'éclatement de la coalition au pouvoir dont ils sont membres, les Verts ont voté pour choisir leur candidat pour les élections de février 2025. Ce sera Robert Habecke, l'actuel ministre de l'Économie et du Climat... Un sacré défi alors que les Verts ne sont crédités que de 10 à 12% des voix. Son portrait est signé Daniel Vallot. L'anti-arnaqueursIl s'est fait un nom autour de la défense des consommateurs ou plutôt des touristes consommateurs. Le youtuber tchèque Janek Rubes s'est fait une spécialité de débusquer les arnaques, dont sont victimes les touristes dans le centre de Prague, autour des marchés de Noël notamment. Déjà un peu habitué à subir le courroux des malfaiteurs, il a quand même été un peu surpris par la violence des réactions à Paris, lorsqu'il a tenté de filmer les pratiques des escrocs au pied de la Tour Eiffel. Des détails, avec Alexis Rosenzweig.
La couverture du dérèglement climatique à l'occasion de la COP29 montre que cette COP a raté son rendez-vous avec les médias. Il y avait beaucoup de journalistes à la COP29, on en a compté près de 3 000 à Bakou. C'est beaucoup, même si c'est tout de même 1 000 de moins que l'an dernier. Très vite, cette COP en Azerbaïdjan a été parasitée par l'élection de Donald Trump, le premier des climato-sceptiques, qui a promis de sortir son pays de l'Accord de Paris. Puis, il y a eu le G20 et l'importance des questions internationales en Ukraine et au Moyen-Orient. Mais surtout, c'est le choix de l'Azerbaïdjan qui s'est révélé complétement contre-productif. Non seulement c'est un pays producteur de gaz et de pétrole, ces « dons de Dieu », selon son président, Ilham Aliev, mais c'est aussi un régime autoritaire accusé d'atteintes aux droits de l'Homme au Haut-Karabakh, face à la population arménienne, ou à l'intérieur de ses frontières. Le Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe a ainsi appelé à libérer les journalistes et les militants emprisonnés. Bakou s'est révélé très vite l'épicentre de tensions diplomatiques beaucoup plus que de convergences de vues. On l'a vu lorsque le président argentin Javier Milei a claqué la porte. Ou lorsque la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annulé sa venue après les propos d'Ilham Aliev, accusant la France de crimes en Nouvelle-Calédonie. La question centrale du dérèglement climatique, après l'année la plus chaude de l'histoire, a souvent été masquée par ces incidents.À écouter, notre série de reportages :Les effets visibles du changement climatiqueUne couverture médiatique qui n'est pas à la hauteur des enjeux Dans l'ensemble, la couverture médiatique n'a pas été à la hauteur des enjeux, même si certains médias, dotés d'équipes conséquentes sur l'environnement, comme Le Monde, ont apporté un traitement éditorial important. Le journaliste de Reporterre, le média de l'écologie, qui est allé en train à Bakou, a pointé les attentes dans les pays du Sud : un impôt sur les ultra-riches face au coût écologique des jets privés, une hausse du financement de la transition climatique avec 1 200 milliards de dollars attendus contre 100 aujourd'hui, la fin de la répression des militants écologistes qui luttent contre la déforestation ou les gazoducs. Globalement, la COP29 a échoué à mobiliser les médias. En France, on mesure sur le site de l'INA data que le climat est une vague verte qui retombe à partir de 2023 dans les journaux télévisés. Des progrès ont été faits, comme le fait de ne pas illustrer une canicule par un sorbet de glace ou d'associer des catastrophes comme les inondations dans la région de Valence à la question climatique. Mais, on l'a bien vu en Espagne, les gens ne sont pas encore informés à la mesure de l'urgence. À écouter dans C'est pas du ventCOP29 : comment faire face au chaos ?
La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
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La COP29 a lieu en Azerbaïdjan. Cette conférence sur l'écologie de l'ONU s'est ouverte dans la foulée de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain est ouvertement climato-sceptique. Emmanuel Macron a, lui, décidé de ne pas s'y rendre, parce que les relations avec la France se sont dégradées, depuis la condamnation française de l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh en septembre 2023. Quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ? La voix de la France se fait-elle assez entendre à l'international ? Réponses avec Marie-Pierre Haddad et Virginie Garin, journaliste à RTL, spécialiste de l'environnement et des enjeux climatiques. Dans "Tout savoir sur", du lundi au vendredi, la rédaction de RTL revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL.
durée : 00:58:41 - Cultures Monde - par : Julie Gacon, Mélanie Chalandon - Quatre ans après la seconde guerre du Haut-Karabakh, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont désormais en discussion sur un traité de paix. Les deux pays se seraient déjà mis d'accord sur 80% des points, mais plusieurs questions sensibles restent en suspens. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Tigrane Yegavian chercheur à l'Institut Chrétiens d'Orient (ICO),; Régis Genté Journaliste; Anita Khachaturova Doctorante au Cevipol, à l'Université Libre de Bruxelles
« Mille milliards !, s'exclame La Croix à Paris. Les pays les plus développés participant à la COP29, la Conférence de l'ONU sur le climat, qui s'est ouverte hier à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, doivent parvenir à un accord pour trouver, au minimum, 1 000 milliards de dollars par an, afin d'aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique, à partir de 2025. À première vue, l'enveloppe paraît considérable à tel point que certains prédisent déjà un échec des négociations, fustigeant avant même qu'elle ne commence "une COP pour rien". Pourtant, à y regarder de plus près, il semble n'y avoir ici rien d'inatteignable », affirme La Croix. Exemples :« Une taxe sur les transactions financières pourrait rapporter 777 milliards de dollars en dix ans ; un prélèvement de 9 dollars par vol pour les voyageurs prenant l'avion plusieurs fois par an générerait à lui seul 121 milliards de dollars. On voit bien aujourd'hui que ces sommes existent et que des fonds peuvent être mobilisés. C'est une question de volonté politique et de justice sociale, affirme encore La Croix. Les États ont douze jours pour tenter de trouver un accord. »Pourquoi l'Azerbaïdjan ?Reste que cette COP29 se tient en Azerbaïdjan… « Et c'est un euphémisme d'écrire qu'elle suscite des interrogations, soupire Libération. Comme les deux dernières éditions, tenues en Égypte (en 2022) et aux Émirats arabes unis (en 2023), la COP climat est ordonnancée dans un pays autoritaire et producteur de pétrole. (…) "À quel moment on va se poser la question du pourquoi ces pays veulent accueillir cet événement ?, s'interroge Romain Ioualalen d'Oil Change International. Les deux prochaines années, les COP auront lieu au Brésil et en Australie, deux autres producteurs de fossiles. D'un point de vue optimiste, on peut voir le verre à moitié plein, affirme-t-il, en se disant que ces pays ne peuvent plus ignorer la réalité climatique et qu'ils sont donc obligés de se mouiller. Mais à l'inverse, on peut aussi penser qu'ils utilisent la COP pour reverdir leur image, faire du bruit, tout en brassant de l'air et en continuant à extraire des énergies mortelles pour l'humanité. S'agissant de Bakou, conclut Romain Ioualalen, toujours dans Libération, je crois malheureusement que le verre est à moitié vide". »« Des sanctions ! »Dans le Guardian à Londres, l'activiste Greta Thunberg s'interroge également : « Comment un pays comme l'Azerbaïdjan, autoritaire et violent envers les droits de l'homme peut-il accueillir un tel événement ? Pendant la COP29, l'image de l'Azerbaïdjan présentée par les médias sera une version édulcorée et verdie que le régime cherche désespérément à montrer. Mais ne vous y trompez pas, s'exclame la militante suédoise : il s'agit d'un État répressif accusé de nettoyage ethnique. Il faut prendre des sanctions immédiates contre ce régime et mettre un terme aux importations de combustibles fossiles azerbaïdjanais. Il faut également exercer une pression diplomatique sur ce régime, affirme encore Greta Thunberg, pour qu'il libère ses otages arméniens et tous les prisonniers politiques – et garantir le droit des Arméniens à un retour en toute sécurité. »Une nouvelle escalade militaire ?« Peu de gens s'attendent à ce que cette COP aboutisse à des résultats concrets, mais certains espèrent au moins une chose : qu'elle amène un peu de paix dans la région, pointe pour sa part Le Temps à Genève. C'est cette perspective qui a d'ailleurs permis à Bakou d'obtenir l'organisation de la COP29, trois mois seulement après avoir pris – l'année dernière – le contrôle du Haut-Karabakh, région séparatiste alors peuplée de plus de 100 000 Arméniens. Erevan, terrassé par cette intervention militaire éclair, n'a accepté la candidature de son rival qu'après s'être assuré d'un échange de prisonniers. À l'aube de la COP29, les deux pays ont avancé vers la conclusion d'un accord de paix qui prévoit le rétablissement des relations diplomatiques, mais de nombreuses questions clés découlant de ce conflit vieux de trente ans restent en suspens, relève encore Le Temps. Les observateurs craignent que l'enthousiasme des pays occidentaux autour de cet accord ne se retourne contre ces derniers : le risque d'une escalade militaire pourrait grandir une fois les caméras éteintes et les chefs d'État repartis. »
durée : 00:19:07 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon - En septembre 2023, l'Azerbaïdjan prenait le contrôle de la région du Haut-Karabakh par la force, contraignant 100 000 Arméniens à trouver refuge en Arménie voisine. Pour La Croix, Thomas Guichard raconte les difficultés de leur intégration et leur lutte pour que perdure la mémoire du Haut-Karabakh. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Thomas Guichard Journaliste indépendant
durée : 00:57:59 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon - Comme chaque vendredi, une émission d'actualité en deux parties : retour de terrain avec Thomas Guichard, qui rentre d'Arménie où il a rencontré des exilés du Haut-Karabakh. Puis une table-ronde d'actualité sur la division du monde arabo-musulman face à la guerre au Liban. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Didier Billion Directeur adjoint de l'IRIS, auteur notamment de « Géopolitique des mondes arabes », ed. Eyrolles.; Fatiha Dazi-Héni Chercheuse spécialiste de la péninsule arabique à l'IRSEM, enseignante à Sciences Po Lille; Thomas Guichard Journaliste indépendant
durée : 00:36:23 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - Direction l'Arménie ce soir où plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh sont désormais réfugiés, depuis la conquête de ce territoire autonome par l'Azerbaïdjan en septembre 2023. Que sont-ils devenus ? le violoniste David Haroutunian lance un appel pour ne pas les oublier. - réalisé par : Tristan Gratalon
durée : 00:36:23 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - Direction l'Arménie ce soir où plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh sont désormais réfugiés, depuis la conquête de ce territoire autonome par l'Azerbaïdjan en septembre 2023. Que sont-ils devenus ? le violoniste David Haroutunian lance un appel pour ne pas les oublier. - réalisé par : Tristan Gratalon
En Arménie, six mois après la reprise du Haut-Karabakh par l'armée azerbaïdjanaise, le sort des prisonniers de guerre capturés en septembre est toujours en suspens. Parmi eux, huit anciens dirigeants de l'autoproclamée République du Haut-Karabakh, accusés par l'Azerbaïdjan de terrorisme, de séparatisme ou encore de crime de guerre. Leurs conditions de détention et leur état de santé restent inconnus. Les prisonniers qui ont été libérés témoignent d'humiliations et de violences en prison. De notre correspondante à ErevanDe son passage dans les prisons de Bakou, Ashot – nous lui donnerons ce prénom – se souvient de tout. Les nuits sans matelas, l'heure des repas, 6h, 12h, 14h, puis plus rien jusqu'au lendemain matin. Ce gardien un peu plus sympathique que les autres qui, en cachette, lui donnait des cigarettes. Et puis ces coups. « Nous avons dû rester debout 24 heures d'affilée. Si nous bougions, ne serait-ce qu'une seconde, ils se dirigeaient à six ou sept sur nous, puis nous frappaient. À ce moment-là, je ne savais pas si nous allions vivre ou mourir. Car je dois le dire, ils agissaient comme des animaux. »Quand il raconte, Ashot rigole nerveusement. Trois semaines plus tard, il sera libéré. « J'ai de la chance, dit-il, je crois avoir survécu. En partant, ils nous ont dit que si nous disions quoi que ce soit de mal sur leurs prisons, il y avait toujours des soldats arméniens ici… et qu'il y aurait des conséquences pour eux. Depuis, j'ai des problèmes de sommeil. Je ne dors jamais la nuit, confie l'ex-prisonnier. Donc, je dors toute la journée. Mes émotions sont très difficiles à décrire. Mais je ne souhaite à personne de vivre cela. Ce sentiment de désespoir, de vide, je ne m'en suis jamais vraiment remis. »Torture et humiliation Comme Ashot, 208 Arméniens ont été relâchés depuis la guerre de 2020. Siranush Sahakyan, leur avocate, sort un dossier de son sac : « Basé sur ces témoignages très détaillés et les résultats d'examens médicaux, nous confirmons que la torture et l'humiliation était de nature systémique en prison. »Officiellement, 23 Arméniens sont toujours détenus en Azerbaïdjan, pour la plupart accusés d'activités criminelles. La date de leur procès n'est toujours pas connue. « Ils retardent le retour de ces prisonniers afin de les utiliser comme monnaie d'échange lors des négociations pour un accord de paix, explique l'avocate. Cela permet notamment à l'Azerbaïdjan de négocier plus facilement le retour de certains villages qui se trouvent aujourd'hui sur le territoire arménien. »De son côté, l'Arménie dit avoir libéré ses derniers prisonniers lors d'un échange, mi-décembre. Sevan (un prénom d'emprunt) faisait partie du convoi. « Mon codétenu est resté là-bas. Dans cette cellule, nous étions huit. Sept d'entre nous sont sortis. C'est très douloureux parce que toi, oui, d'accord, tu es rentré bien au chaud à la maison, mais ton ami est resté là-bas. Je ne serai jamais totalement de retour, résume-t-il, tant que lui et les autres prisonniers ne seront pas rentrés. »À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questions
(00:00:35) Oligarques russes: coup dur pour la politique européenne de sanctions (00:08:03) La vie suspendue des Arméniens du Haut-Karabakh (00:12:53) L'industrie de la mode britannique brille moins depuis le Brexit
Au début du conflit en Ukraine, fin février 2022, certains équipements militaires ont été mis sur le devant de la scène. Un outil entre tous a bénéficié d'une grande publicité : le drone tactique turc Bayraktar TB2. Utilisé massivement contre l'armée russe, ce drone « low cost » est même allé jusqu'à s'imposer dans la pop culture locale, des chants ayant été composés pour lui rendre hommage. Ce succès illustre l'importance des drones dans le développement de l'industrie de défense turque, mais aussi dans la propagande politique sur la scène intérieure. De notre correspondante à Istanbul,Il n'aurait pas rêvé meilleure publicité. Une semaine après le début de l'invasion russe, les forces ukrainiennes publient un clip vidéo à la gloire d'un héros de 650 kilos et 12 mètres d'envergure : le Bayraktar TB2. Un drone que les armées de Kiev utilisent pour bombarder les convois militaires russes, et qui a même aidé à couler le Moskva, le navire amiral de la flotte russe en mer Noire.Ce drone est turc, sorti des lignes de production de BaykarMakina, entreprise en pleine expansion, symbole des ambitions de l'industrie de défense turque. Dans le dernier classement de l'institut de recherche Sipri, Baykar figure à la 76ème place des entreprises d'armement ayant encaissé le plus de recettes en 2022 dans le monde. Et même si le revenu total de ces entreprises a baissé, c'est tout le contraire pour Baykar. Ses recettes sur un an ont bondi de 94%, un record.Moins cher que ses concurrentsSi les affaires marchent si bien pour l'entreprise Baykar – dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre du président turc Erdogan – c'est que les TB2 sont un vrai succès à l'export. Une trentaine de pays ont signé des contrats, dont une vingtaine ont déjà été livrés, y compris à des alliés de l'Otan comme la Pologne ou l'Albanie, ou en Afrique, de la Somalie au Mali, de l'Éthiopie au Burkina Faso.« Non seulement il est moins cher que ses concurrents, mais il est efficace, donc le rapport qualité/prix est très intéressant pour les potentiels acheteurs. Il a fait ses preuves sur des terrains très différents, de la Libye à l'Ukraine en passant par le Haut-Karabakh, explique Sine Özakarasahin, consultante défense et sécurité. Le Bayraktar s'est notamment montré efficace pour frapper des cibles parfois difficiles à atteindre par les systèmes conventionnels, tels que les trains ou les convois de soutien logistique. Dernier élément, et non des moindres : la Turquie se montre particulièrement présente, par rapport à ses concurrents, dans ce qu'on pourrait appeler le service après-vente et le partage de technologies avec les pays acheteurs. »Le drone de combat TB2, son successeur le TB3 et ses cousins plus ambitieux – l'Akinci, le Kizilelma – sont la vitrine d'un objectif de plus de 50 ans, dont Recep Tayyip Erdogan a fait une priorité : l'autonomisation stratégique de l'industrie de défense turque, avant tout pour fournir ses propres forces armées. Le pays est encore loin d'être autosuffisant, mais pour ce qui est des drones, c'est déjà le cas : l'armée turque n'utilise plus que des appareils fabriqués localement, et elle les utilise de façon intensive dans ses opérations contre les séparatistes kurdes – en Syrie, en Irak, mais aussi sur son territoire. Selon Sine Özakarasahin, c'est un autre facteur du succès des drones turcs – succès technologique et succès commercial.« Lorsque vous proposez un produit à l'export, c'est important de pouvoir expliquer en détail ce qu'il est capable de faire. Comme la Turquie utilise elle-même ses drones dans des conditions de combat réelles, de façon massive et dans des géographies très différentes, elle dispose de données extrêmement précises, obtenues à l'épreuve du terrain, ajoute-t-elle. Cela a un impact important sur sa politique d'exportation, mais aussi pour les producteurs, puisque cela nourrit en permanence leurs efforts de recherche et développement. »« Diplomatie du drone »La Turquie mène aussi ce que les experts appellent une « diplomatie du drone ». Les contrats à l'export servent à renforcer les liens avec des pays amis, ou avec lesquels Ankara s'est récemment réconciliée. Et c'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de production conjointe, comme c'est le cas avec l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et même, plus récemment, l'Arabie saoudite.Pour le pouvoir turc, les drones de combat sont aussi un outil de propagande sur la scène intérieure, lors des campagnes électorales et chaque année lors du Teknofest, le grand salon de l'armement organisé par l'entreprise Baykar. Les fleurons de l'industrie y présentent leurs derniers modèles à des centaines de milliers de visiteurs. L'événement a beaucoup de succès auprès de la jeunesse.Mücahit, 21 ans, s'est rendu l'an dernier au Teknofest d'Istanbul, en pleine campagne électorale pour la présidentielle. Au cours de cette campagne, le pouvoir a prétendu que Kemal Kiliçdaroglu, le candidat de l'opposition face à Recep Tayyip Erdogan, donnerait un coup d'arrêt aux projets de développement des drones en cas de victoire dans les urnes. L'opposition n'a rien dit de tel, mais Mücahit y a cru.« Je n'ai jamais entendu l'opposition dire qu'elle allait continuer à soutenir les projets de drones si elle était élue. Je crois même que Kiliçdaroglu avait menacé de “toucher” aux drones. Qui sont-ils pour dire ça ? Investir dans les drones, ça veut dire augmenter notre indépendance nationale, ça veut dire être capable d'imposer nos positions sur la scène mondiale. »Des ambitions d'indépendance dont les drones de combat ne sont pas – loin de là – les seuls instruments, mais auxquelles ils contribuent. Ces quatre dernières années, les importations turques d'armement ont baissé d'environ un tiers. Le pays affirme produire aujourd'hui 80% des besoins de sa défense nationale, contre 20% il y a 20 ans.À lire aussiBayraktar TB2: comment le drone turc, «star» de la guerre en Ukraine, a séduit les armées africaines
En Arménie, six mois après la reprise du Haut-Karabakh par l'armée azerbaïdjanaise, la colère monte parmi les 100 000 déplacés installés en Arménie. Avec le sentiment d'avoir été abandonnés par le gouvernement arménien, ils peinent à trouver du travail et à payer leur loyer. Ces derniers jours, ils manifestent pour un meilleur soutien financier et davantage de reconnaissance de la part du gouvernement. L'arrivée massive de ces réfugiés, qui représentent désormais près de 30% de la population, est un défi de taille. De notre envoyée spéciale à Erevan,En ce jour de manifestation, quatre femmes, d'anciennes voisines, se sont donné rendez-vous au square de la Liberté à Erevan. Un drapeau du Haut-Karabakh à la main, elles sont venues exprimer leurs inquiétudes. Six mois après l'exode, aucune d'elles n'a retrouvé de travail.Leurs économies fondent et l'espoir de retrouver une vie normale avec elles. « Les loyers sont trop élevés. Pour le moment, on se débrouille, mais avec beaucoup de difficultés. Et puis même si je trouve un emploi, les salaires sont trop bas ici. Pour le même travail, dans le Haut-Karabakh, on aurait été beaucoup mieux payés. Ici, c'est impossible de survivre », raconte l'un d'elles. Comme elles, des centaines de déplacés du Haut-Karabakh se sont regroupés pour protester contre la politique du gouvernement arménien. Sevan, un retraité, explique. L'aide mensuelle de 125 dollars qui leur était versée risque d'être remplacée par une aide unique réservée à ceux qui souhaitent acheter une maison. Mais comment faire alors que le prix de l'immobilier explose ? « Le gouvernement avait dit que nous recevrions une aide de 7 600 dollars par personne, mais cela ne règlera pas les problèmes d'un peuple qui a tout perdu. Même pour une famille qui vit en dehors d'Erevan, où c'est moins cher, ce n'est pas assez pour acheter un terrain et construire un logement. Nous avons tout laissé au Haut-Karabakh, nos restaurants, nos hôtels, nos maisons », témoigne-t-il.« Protéger l'héritage culturel » Dans la foule, une minute de silence. Un homme pleure. Il tient une banderole inscrite de ces mots : « Protéger notre culture, protéger notre héritage ». Même demande chez Arak Beglaryan, ancien ministre de la République séparatiste du Haut-Karabakh. « Le gouvernement arménien refuse de parler de notre retour dans le Haut-Karabakh. Il refuse de parler de la protection de notre héritage culturel. Il ne veut pas assumer le fait qu'ils ont échoué à nous protéger. » En janvier, le Premier ministre arménien a annoncé vouloir organiser un référendum pour supprimer toute référence au Haut-Karabakh dans la constitution arménienne. Une demande répétée de l'Azerbaïdjan, préalable à tout accord de paix : « Je suis totalement contre cette idée. Le gouvernement arménien est faible et compromet tout sans jamais rien obtenir de l'Azerbaïdjan en échange. Nous n'avons aucune place dans le processus de prise de décision. Le régime dictatorial d'Aliyev en profite et essaie de tout obtenir de l'Arménie ».À Erevan, chez tous ceux qui ont vécu l'exode, il y a ce mélange de tristesse, de rancœur et d'espoir. Celui d'une paix durable avec l'Azerbaïdjan. Celui, plus timide, d'un retour dans le Haut-Karabakh. À écouter aussiArménie : prendre en charge les exilés du Haut-Karabakh [reportage long-format]
Deuxième émission délocalisée en Arménie : le premier de nos reportages consacrés aux conséquences sanitaires du conflit armé entre la République du Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan à l'automne 2020, et de l'exode massif des populations arméniennes après l'attaque azerbaïdjanaise à l'automne dernier, après 9 mois de blocus. Notre premier reportage est consacré à l'accompagnement des populations déplacées et à la prise en charge des psychotraumatismes. Nous donnons la parole à ces déplacés, mais aussi aux équipes soignantes qui les prennent en charge, comme aux populations qui partagent désormais leur quotidien avec ces déracinés. David Tzaterian, kinésithérapeute à l'Hôpital de jour de rééducation et de réadaptation neuro-orthopédique de Goris, de l'O.N.G. Santé Arménie Lyiana Torozian, psychologue à l'Hôpital de jour de rééducation et de réadaptation neuro-orthopédique de Goris, de l'O.N.G. Santé Arménie Anahit Dasseux Ter Mesropian, psychologue clinicienne et psychanalyste au service de médecine physique et réadaptation de l'Hôpital militaire de Percy, de Clamart Tatevik Abrahamyan, psychologue pour adolescents à ErevanProgrammation musicale :► Saro Tovmasyan - Gohar Es► Charles Aznavour - Ils sont tombés.
Deuxième émission délocalisée en Arménie : le premier de nos reportages consacrés aux conséquences sanitaires du conflit armé entre la République du Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan à l'automne 2020, et de l'exode massif des populations arméniennes après l'attaque azerbaïdjanaise à l'automne dernier, après 9 mois de blocus. Notre premier reportage est consacré à l'accompagnement des populations déplacées et à la prise en charge des psychotraumatismes. Nous donnons la parole à ces déplacés, mais aussi aux équipes soignantes qui les prennent en charge, comme aux populations qui partagent désormais leur quotidien avec ces déracinés. David Tzaterian, kinésithérapeute à l'Hôpital de jour de rééducation et de réadaptation neuro-orthopédique de Goris, de l'O.N.G. Santé Arménie Lyiana Torozian, psychologue à l'Hôpital de jour de rééducation et de réadaptation neuro-orthopédique de Goris, de l'O.N.G. Santé Arménie Anahit Dasseux Ter Mesropian, psychologue clinicienne et psychanalyste au service de médecine physique et réadaptation de l'Hôpital militaire de Percy, de Clamart Tatevik Abrahamyan, psychologue pour adolescents à ErevanProgrammation musicale :► Saro Tovmasyan - Gohar Es► Charles Aznavour - Ils sont tombés.
Priorité Santé est en Arménie, cette République du Caucase qui compte un peu plus de 3 millions d'habitants et qui, ces derniers mois, a été confrontée aux conséquences du conflit dans la région voisine du Haut-Karabakh et à l'afflux massif de ses habitants arméniens. Nous consacrons une première émission au système de santé arménien, caractérisé par une grande inégalité en termes d'accès aux soins. Les autorités de santé travaillent sur un projet d'assurance-maladie, qui ne devrait être pleinement effectif qu'à partir de 2027.Comment moderniser les installations de santé ? Quels sont les défis à relever en termes de formation des soignants ? Comment améliorer l'attractivité vers les professions médicales ? Quels efforts pour élargir l'offre de soins en dehors de la capitale Erevan ? Comment les violences récentes ont-elles pu constituer un frein aux efforts pour la santé publique en Arménie ? Mme Anahit Avanessian, ministre de la Santé de la République d'Arménie Dr Laurence Terzan, conseillère de la ministre de la Santé Lilya Shalunts, coordinatrice des projets pour Actions Santé Femmes Dr Hasmik Qocharyan, médecin anesthésiste à l'Hôpital Erebouni d'Erevan et directrice du Centre international de formation à la médecine d'urgence et de catastrophe d'Arménie Arsen Aghasyan , responsable du plaidoyer et de la communication en Arménie pour MSF. Programmation musicale : ► Tik Mori feat. Meloman - Mtk'erov Motik► Reincarnation feat Harout Pamboukjian - Kancnen Orer.
Priorité Santé est en Arménie, cette République du Caucase qui compte un peu plus de 3 millions d'habitants et qui, ces derniers mois, a été confrontée aux conséquences du conflit dans la région voisine du Haut-Karabakh et à l'afflux massif de ses habitants arméniens. Nous consacrons une première émission au système de santé arménien, caractérisé par une grande inégalité en termes d'accès aux soins. Les autorités de santé travaillent sur un projet d'assurance-maladie, qui ne devrait être pleinement effectif qu'à partir de 2027.Comment moderniser les installations de santé ? Quels sont les défis à relever en termes de formation des soignants ? Comment améliorer l'attractivité vers les professions médicales ? Quels efforts pour élargir l'offre de soins en dehors de la capitale Erevan ? Comment les violences récentes ont-elles pu constituer un frein aux efforts pour la santé publique en Arménie ? Mme Anahit Avanessian, ministre de la Santé de la République d'Arménie Dr Laurence Terzan, conseillère de la ministre de la Santé Lilya Shalunts, coordinatrice des projets pour Actions Santé Femmes Dr Hasmik Qocharyan, médecin anesthésiste à l'Hôpital Erebouni d'Erevan et directrice du Centre international de formation à la médecine d'urgence et de catastrophe d'Arménie Arsen Aghasyan , responsable du plaidoyer et de la communication en Arménie pour MSF. Programmation musicale : ► Tik Mori feat. Meloman - Mtk'erov Motik► Reincarnation feat Harout Pamboukjian - Kancnen Orer.
durée : 00:04:29 - Le Reportage de la Rédaction - Un peu plus d'un mois après la guerre éclair menée par l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, Bakou reprend peu à peu pied sur les terres et dans les villes désertées par la quasi-totalité de la population arménienne. Un territoire que l'Azerbaïdjan entend repeupler et dont il compte faire un atout.
durée : 00:59:38 - Concordance des temps - par : Jean-Noël Jeanneney - L'épreuve que vivent actuellement les Arméniens chassés par l'Azerbaïdjan du Haut-Karabakh appelle un retour en arrière. Anouche Kunth revient sur cet exil que bien d'autres hommes et femmes de même origine ont enduré au cours du XXe siècle. - invités : Anouche Kunth Historienne, chargée de recherche au CNRS à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, spécialiste des violences et crimes étatiques, abordés depuis l'exil arménien contemporain.
durée : 00:15:17 - Journal de 8 h - Deux semaines après l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, la quasi totalité de la population a fui vers l'Arménie voisine. Le territoire reste fermé. Une mission de l'ONU a pu se rendre sur place mais l'Azerbaïdjan en contrôle très sévèrement l'accès.
durée : 00:57:47 - Cultures Monde - par : Julie Gacon, Mélanie Chalandon - Retour d'Arménie, où affluent les populations fuyant l'offensive azerbaïdjanaise dans l'enclave du Haut-Karabakh. En seconde partie, retour sur la question de l'intégration européenne de l'Ukraine dans un contexte de guerre qui s'enlise. - invités : Jacques Rupnik Historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po; Sylvain Kahn Enseignant-chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po; Faustine Vincent Journaliste au Monde
durée : 00:03:59 - Le Reportage de la Rédaction - Après la capitulation de la République autoproclamée du Haut-Karabakh et l'exode de sa population, les Arméniens craignent que leur territoire même soit menacé à son tour. En particulier la région de Syunik, dans le sud du pays, convoitée par Bakou.
C dans l'air l'invitée, du 3 octobre avec Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône et membre de la commission des Affaires européennes. Dans une tribune publiée dans le Figaro ce 28 septembre, 75 sénateurs s'adressent au président de la République pour lui demander d'apporter un soutien massif à l'Artsakh et à l'Arménie. D'après ces sénateurs, "comme toujours, la réaction de la communauté internationale s'est révélée plus qu'insuffisante. Au mieux, l'on s'est contenté de paroles de dénonciation. L'Union européenne, pour sa part, a fait preuve d'un immobilisme qui interpelle !". Alors que l'ONU a missionné une équipe au Haut-Karabakh ce dimanche, afin d'évaluer les besoins humanitaires sur place, Catherine Colonna, la cheffe de la diplomatie française a annoncé qu'elle se rendrait mardi en Arménie dans le but est de "réaffirmer le soutien de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Arménie". Des personnalités de la majorité se sont exprimées en faveur de nouvelles sanctions. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale a évoqué sur RTL la question de sanctions économiques et "personnelles", contre "la famille Aliev" au pouvoir. La France a déjà fourni 12,5 millions d'euros d'aide humanitaire et de son côté, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a déclaré samedi que la France était disposée à fournir une assistance militaire si l'Arménie en faisait la demande. Valérie Boyer est sénatrice LR des Bouches-du-Rhône et membre de la commission des Affaires européennes. Elle reviendra sur la tribune du Figaro qu'elle a co-signée qui s'adresse au président de la République pour lui demander d'apporter un soutien massif à l'Artsakh et à l'Arménie et sur la situation au Haut-Karabakh alors que plus de 100 000 réfugiés ont fui en Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.
durée : 00:03:24 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Dans quelques jours il ne restera sans doute plus d'Arméniens au Haut Karabakh, un nettoyage ethnique qui s'inscrit dans une longue histoire. La République autoproclamée défaite par l'Azerbaïdjan a annoncé sa dissolution, signant ainsi son échec historique.
durée : 00:15:28 - Journal de 8 h - La république autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé jeudi sa dissolution au 1ᵉʳ janvier prochain. L'exode de la population, en majorité arménienne, continue.
durée : 02:29:43 - Les Matins - par : Guillaume Erner - . - invités : Camille Froidevaux-Metterie Philosophe, professeure de Sciences Politiques et romancière; Maria Pourchet Romancière
C dans l'air, du 29 septembre - Arménie : Poutine impuissant... et la France ? "La République du Haut-Karabakh cesse son existence", a annoncé ce jeudi par décret le dirigeant de cette république autoproclamée. "Toutes les institutions gouvernementales et organisations seront dissoutes au 1er janvier 2024", a-t-il poursuivi, mettant fin à trente-deux ans d'existence. Cette région à majorité arménienne, internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, a fait sécession et proclamé son indépendance en 1991, à la fin de l'Union soviétique, avec le soutien de l'Arménie. Pendant plus de trois décennies, elle s'est opposée à Bakou, notamment lors de deux guerres, entre 1988 et 1994 puis à l'automne 2020. Mais il y a une semaine, l'Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire pour en reprendre son contrôle, poussant les séparatistes à capituler en 24 heures. Depuis plus de la moitié des 120 000 habitants de l'enclave ont déjà pris le chemin de l'Arménie. Ils abandonnent tout derrière eux, avec la certitude de ne plus jamais revenir. L'exode continue et l'enclave se vide. Un "nettoyage ethnique" est en cours accuse le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. Il reproche également à la Russie, chargée d'une force de maintien de la paix sur le territoire, son inaction. "Conduire une population à quitter son foyer est un crime grave". L'Azerbaïdjan "doit être tenu pour responsable" a déclaré hier la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. "L'abandon de l'Arménie par la Russie et la complicité de la Russie avec les opérations militaires engagées par l'Azerbaïdjan rendent encore plus nécessaire une action diplomatique internationale", a poursuivi la cheffe de la diplomatie. Alliée historique de l'Arménie, la Russie avait envoyé des forces d'interposition durant la dernière guerre du Haut-Karabakh, en 2020. Mais le récent rapprochement entre l'Arménie et les États-Unis n'a été que très peu apprécié par Vladimir Poutine, qui s'est finalement rangé du côté de l'Azerbaïdjan et de la Turquie. Selon Benjamin Haddad, chercheur en relations internationales et porte-parole Renaissance à l'Assemblée nationale, "le but de la Turquie et de l'Azerbaïdjan est de dépecer l'Arménie, d'avoir une continuité territoriale, avec une partie du territoire arménien contrôlé par la Turquie et l'Azerbaïdjan avec la complicité de la Russie". Invité mercredi dans #cdanslair, il a estimé que l'Europe "pourrait soutenir sur le plan militaire l'Arménie sur le long terme pour défendre son territoire". Pour l'heure l'Europe est divisée sur l'attitude à adopter et Paris a annoncé une augmentation de l'aide humanitaire à l'Arménie. "Nous en étions à deux millions d'euros par an et j'ai pris une série de décisions qui aujourd'hui montent cette aide à hauteur de douze millions d'euros", a expliqué la ministre des Affaires étrangères alors qu'en France la communauté arménienne, la plus importante d'Europe, se mobilise. Que se passe-t-il dans le Haut-Karabakh ? Pourquoi les troupes russes ne sont-elles pas intervenues ? L'Arménie peut-elle faire face à un tel afflux de réfugiés ? Quelles sont les ambitions de l'Azerbaïdjan et de la Turquie dans la région ? L'intégrité territoriale de l'Arménie est-elle menacée ? Enfin quels sont les liens entre la France et l'Arménie ? LES EXPERTS : - FRÉDÉRIC ENCEL - Docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et Paris School of Business - ELSA VIDAL - Rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI - NICOLE BACHARAN - Historienne et politologue - GUILLAUME PERRIER - Journaliste au service international – Le Point DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Dans l'actualité de ce vendredi 29 septembre, le rapport de la Commission royale australienne sur le handicap a été dévoilé ; plus de 70 000 personnes ont désormais fui la région du Haut-Karabakh pour l'Arménie ; la ville de Melbourne se prépare à accueillir la grande finale de football australien (AFL) ce samedi.
C dans l'air l'invité, du 27 septembre avec Benjamin Haddad, député Renaissance, porte-parole du groupe à l'Assemblée nationale et membre de la Commission des affaires étrangères et des affaires européennes. Ce mercredi, l'Arménie continue d'accueillir les dizaines de milliers de réfugiés qui fuient le Haut-Karabakh, une semaine après une offensive menée par l'Azerbaïdjan dans le Haut- Karabakh. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé une "agression", et a appelé la communauté internationale à réagir. Dimanche soir aux 20H de France 2 et de TF1, Emmanuel Macron a déclaré que "la France est aujourd'hui très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie, car c'est ce qui se joue. Il faut être très clair. On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ses manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé, qui menace la frontière de l'Arménie". Les relations entre Erevan et Bakou continuent d'être empoisonnées aujourd'hui par un différend au sujet du Haut-Karabakh, une enclave majoritairement peuplée d'Arméniens ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan avec le soutien de l'Arménie. Après une première guerre qui a fait plus de 30.000 morts au début des années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle de cette région montagneuse Benjamin Haddad, député Renaissance, porte-parole du groupe à l'Assemblée nationale et membre de la Commission des affaires étrangères et des affaires européennes reviendra sur le sort réservé aux Arméniens, contraints de fuir après une offensive menée par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh.
durée : 00:14:52 - Journal de 8 h - Des représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan seront reçus ce mardi à Bruxelles par l'Union européenne, une semaine après la victoire éclair de Bakou dans le Haut-Karabakh et alors que 13 350 réfugiés de ce territoire sont déjà arrivés en Arménie.
Dans l'actualité de ce mardi 26 septembre, le Premier ministre de l'État du Victoria, Daniel Andrews, a annoncé sa démission ; 1500 pompiers ont manifesté à Melbourne pour réclamer une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail ; dans le Caucase, des milliers de réfugiés arméniens de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh affluent à la frontière de l'Arménie après l'offensive azerbaïdjanaise.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 22 septembre 2023. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. L'AGRESSION CONTRE LE HAUT-KARABAKH L'Azerbaïdjan a lancé le 19 septembre une opération militaire qualifiée par elle « d'antiterroriste » dans le Haut-Karabakh, territoire à majorité arménienne où la souveraineté de l'Azerbaïdjan est aujourd'hui reconnue et où les quelques 120.000 Arméniens qui y vivent jouissent d'une forme d'autonomie. Depuis la dislocation de l'Union soviétique, fin 1991, le Haut-Karabakh est un point de tension quasi constant Deux guerres meurtrières y ont déjà eu lieu, la première en 1988-1994 et la seconde en 2020, à l'issue de laquelle la Russie a déployé des forces chargées de garantir la libre circulation dans le corridor de Latchine, seul axe routier reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie. Après une courte période d'accalmie, les tensions ont repris, Bakou menant une guerre d'usure à force de coupures de gaz, d'électricité, de tirs sur les paysans et de kidnappings. Fin 2022, les Azéris ont bloqué la circulation dans le corridor de Latchine. Ce blocus, renforcé en juillet, isole la population arménienne de l'enclave. Il a provoqué ces dernières semaines un début de famine. La Croix-Rouge n'est parvenue que le 18 septembre à faire passer une cargaison de vingt tonnes de farines et de produits médicaux. Les 2.000 soldats russes déployés dans l'enclave après le cessez-le-feu de 2020 et censés assurer la sécurité des Arméniens n'ont pas cherché à empêcher le blocus. Aucun pays ne reconnaît les autorités séparatistes arméniennes du Haut-Karabakh, pas même Erevan, qui les soutient. La première réaction publique du premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a été d'écarter fermement l'option d'une intervention militaire de la République d'Arménie. Il a réaffirmé l'absence de soldats de son pays dans le Haut-Karabakh. Ces déclarations ont provoqué la colère de milliers d'Arméniens, qui sont venus manifester mardi devant le siège du gouvernement, à Erevan, pour affirmer leur solidarité avec les Arméniens du Haut-Karabakh et réclamer la démission de M. Pachinian. Mercredi, après 24 heures sous les frappes, les autorités arméniennes du Haut-Karabakh ont annoncé leur intention de déposer les armes, selon les conditions imposées par l'Azerbaïdjan pour toute négociation de cessez-le-feu. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a confirmé le désarmement des forces du Karabakh ainsi que l'ouverture de négociations en Azerbaïdjan. Les discussions porteront sur la réintégration de la région à population arménienne à l'Azerbaïdjan. L'opération militaire azerbaïdjanaise a fait au moins 200 morts et 400 blessés, d'après le dernier bilan des séparatistes arméniens, alors que 7.000 habitants auraient été évacués. *** LA FRANCE A-T-ELLE PERDU PIED EN AFRIQUE ? Les présidents de l'ex-pré-carré français en Afrique sont renversés les uns après les autres : le malien Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, le guinéen Alpha Condé en septembre 2021, le burkinabé Roch Kaboré en janvier 2022, le nigérien Mohamed Bazoum au mois de juillet et fin août, le gabonais Ali Bongo. Dans la foulée de ces coups d'état, la France a dû évacuer ses militaires du Mali (août 2022), puis de Centrafrique (décembre 2022), du Burkina Faso (février 2023) et peut-être bientôt du Niger où elle déploie encore 1.500 militaires. Au Niger, le président français a choisi la fermeté : refus de reconnaître les autorités putschistes, exigence d'un retour au pouvoir du président Bazoum et rejet des injonctions de la junte, qui exige le départ de l'ambassadeur à Niamey et réclame le retrait des militaires français. Un mois après le coup d'État au Niger, la position de la France reste assez isolée. Joe Biden, qui veut sauver sa base militaire au Niger, ne voit pas d'inconvénients à dialoguer avec la junte. Les Allemands se désolidarisent de la position française au Niger, de même que les Italiens en Libye, tandis que les Espagnols reconnaissent le Sahara occidental pour se rapprocher du Maroc. Les pays d'Afrique de l'Ouest renâclent à intervenir militairement. La France est devenue indésirable dans ce qu'elle considérait jadis comme son « pré carré », décriée comme prédatrice économique par toute une génération et comme porteuse de valeurs honnies par des groupes islamistes orthodoxes et radicaux. Marquée du sceau colonial, la France vit d'autant plus mal son éviction de la région, qu'elle a le sentiment de s'être acquittée, à la demande des autorités locales, d'une tâche que les armées africaines ne parvenaient pas à remplir seules : la lutte antiterroriste contre le djihad. Le lent déclin de la présence française sur le continent se constate aussi sur le plan économique. La France n'est plus le premier fournisseur ni le premier investisseur du continent. Si, en valeur, les exportations françaises vers l'Afrique ont fortement augmenté, leur poids relatif a été toutefois divisé par deux, passant de 12 % de part de marché à 5 % entre 2000 et 2021. Pour Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique, et auteur de l'ouvrage « Le piège africain de Macron » « la France n'a pas vu l'Afrique se mondialiser, ni su solder sa présence post-coloniale, terreau du sentiment anti-français. Depuis la fin de l'opération Barkhane, le leadership français en Afrique est terminé. » Cependant, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna souligne que l'Afrique n'est pas que le Sahel. Elle assure que nos relations se développent avec des États dans lesquels nous étions moins présents, comme le Kenya, l'Afrique du Sud ou l'Éthiopie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
durée : 00:59:35 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent - C'est en pleine Assemblée Générale de l'ONU que l'Azerbaïdjan s'est emparé du Haut-Karabakh, ce territoire peuplé d'Arméniens, disputé à Erevan depuis la décomposition de l'Union Soviétique. Le Conseil de Sécurité a exigé jeudi l'arrêt des violences. Simple exercice de style ? - invités : Marie Dumoulin Directrice du programme Wider Europe au sein du think tank European Council on Foreign Relations; Taline Ter Minassian Professeure d'histoire contemporaine de la Russie et du Caucase à l'Inalco, directrice de l'Observatoire des Etats post-soviétiques; Gérard Araud Diplomate, ancien ambassadeur de France aux États-Unis; Thorniké Gordadzé Politiste spécialiste du Caucase, enseignant à Sciences Po, ancien ministre géorgien en charge des relations avec l'Union européenne, ex Senior fellow à l'International Institute of Strategic studies
durée : 00:03:11 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L'enclave arménienne du Haut Karabakh s'est rendue hier aux conditions de l'armée azerbaidjanaise, après 24 heures de combats. La décision de l'Arménie de ne pas intervenir, et la passivité russe, ne laissaient pas d'autre choix aux séparatistes du Karabakh.
durée : 00:03:07 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Après des mois de blocus, l'Azerbaïdjan a lancé hier une attaque contre l'enclave séparatiste du Haut Karabakh, afin, au minimum, d'en désarmer les défenseurs. Bakou veut profiter d'un rapport de force favorable pour récupérer l'enclave.