Capital of Azerbaijan
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Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Thorniké Gordadzé, chercheur, universitaire, spécialiste du Caucase.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.THÉMATIQUE : LE CAUCASE, AVEC THORNIKÉ GORDADZÉThorniké Gordadzé est chercheur et universitaire. Franco-géorgien, il a dirigé le centre de recherche et d'études de l'Institut des hautes études de défense nationale ; il a également joué un rôle politique, comme ministre d'État pour l'intégration européenne et euro-atlantique de la République de Géorgie. Il enseigne actuellement à l'Institut d'études politiques de Paris et est chargé de programme pour le voisinage oriental et la mer Noire à l'Institut Jacques Delors.Le Caucase a toujours fait partie des zones d'influence russes puis soviétiques. L'intégration dans l'URSS des Républiques soviétiques de Géorgie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan a ensuite permis à la Russie de contrôler entièrement cette région, gagnant ainsi un précieux accès à la mer Noire. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'influence russe est partout remise en cause, en particulier sous la pression de révolutions populaires : révolution des roses en Géorgie, révolution orange puis de Maïdan en Ukraine. Le pays maintient néanmoins des liens forts avec ses anciens protecteurs, notamment par le biais de l'Organisation du traité de sécurité collective.Face à une population supportant de plus en plus mal le joug de Moscou, de nombreux pays ont fait le choix d'un tournant autoritaire pro-russe. Dans un entretien accordé en octobre 2024 au journal Libération, l'ex-présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, déclarait que le pays « [faisait] face au vol manifeste des élections », après la victoire contestée du parti pro-russe au pouvoir Rêve géorgien lors des élections législatives d'octobre 2024. Depuis, Mme Zourabichvili mène la contestation face au pouvoir en place. Depuis près de deux mois, de nombreux Géorgiens manifestent tous les soirs à Tbilissi, la capitale, pour protester contre un scrutin entaché d'irrégularités. Alors que la Russie occupe toujours militairement environ 20% de l'ancienne République soviétique, le Rêve géorgien, dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, continue de promulguer des lois de plus en plus restrictives, éloignant un peu plus la perspective d'une adhésion à l'Union européenne.La Géorgie n'est pas le seul pays caucasien où l'influence de la Russie décline. La conquête du plateau du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan en 2020, au cours d'une guerre brève mais sanglante, a révélé la faiblesse de Moscou qui n'a pas su protéger son traditionnel allié arménien. Le grand vainqueur de cette guerre a été l'Azerbaïdjan, qui a profité de son partenariat avec la Turquie pour prendre le dessus sur son voisin. Les relations entre Moscou et Bakou se sont encore dégradées avec la destruction en vol, par un tir russe, d'un avion de la compagnie Azerbaijan Airlines. Cet incident a été l'occasion pour Bakou de réaffirmer son rôle de puissance régionale, le pays étant riche de ses ressources pétrolières et gazières qu'elle exporte notamment vers l'Union européenne.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce 128ème épisode, Nirina raconte l'Azerbaïdjan
durée : 00:36:58 - Secrets d'info - par : Benoît COLLOMBAT, Cellule investigation de Radio France - Après de multiples tentatives d'assassinats contre un blogueur azerbaïdjanais réfugié à Nantes, un ancien procureur opposant politique au régime de Bakou a été tué, en septembre 2024, à Mulhouse. Avec en arrière-plan, l'ombre de Bakou. - réalisé par : Christophe IMBERT
durée : 00:04:22 - Le Zoom de France Inter - Ils ont trouvé refuge en France et en Europe pour échapper à la répression du pouvoir azerbaïdjanais, mais plusieurs opposants au régime de Bakou continuent pourtant d'être menacés et parfois même tués.
A la fin de 2015, Paris accueillait la COP21, à l'issue de laquelle était signé un accord historique et ambitieux : l'ensemble des pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques s'engageaient à maintenir le réchauffement au-dessous de 2 °C.Près de dix ans plus tard, les résultats ne sont pas au rendez-vous : l'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et les trajectoires climatiques prévoient un réchauffement autour de 3 °C, bien loin de l'objectif de 1,5 °C. En outre, la COP29, qui s'est tenue en novembre à Bakou, n'a pas rassuré quant à la capacité des différentes parties à s'entendre pour l'atteindre.Autre point qui soulève des critiques : l'accord qui a été conclu en Azerbaïdjan engage les pays développés à verser 300 milliards de dollars (293 milliards d'euros) par an aux pays en développement, pour les aider à s'adapter et à lutter contre le changement climatique. Un montant jugé largement insuffisant par les pays les plus vulnérables, qui ne se sont pas sentis écoutés au cours des négociations.Depuis plusieurs années, les critiques visant les COP climat se multiplient. Alors, à quoi servent-elles encore ? Faut-il les boycotter ou, au contraire, les réformer pour les rendre plus efficaces et, si oui, comment ? Réponses dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », avec Audrey Garric et Matthieu Goar, journalistes au service Planète du Monde, chargés des questions climatiques.Un épisode d'Adélaïde Tenaglia. Réalisation : Thomas Zeng et Quentin Bresson. Présentation et suivi éditorial : Adèle Ponticelli. Musiques : Amandine Robillard et Epidemic Sound. Dans cet épisode : extraits de la séance de clôture de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le 24 novembre 2024.Cet épisode a été publié le 13 janvier 2025. Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
En Azerbaïdjan, où a eu lieu la COP29 du 13 au 24 novembre 2024, les conséquences du changement climatique sont déjà évidentes. Le pays connait une crise d'approvisionnement en eau sans précédent, et la mer Caspienne, la plus grande étendue d'eau intérieure au monde, a baissé de trois mètres depuis 1995. Un drame pour les villages alentour, comme à Balikcilar, où 95% de la population vit de la pêche depuis des générations. De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar,Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d'Azerbaïdjan.Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant.« Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre.« La mer Caspienne n'est pas épargnée »Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche.Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. »À lire aussiCOP29: les défenseurs du climat de plus en plus réprimés en Azerbaïdjan et dans le mondeRisque de déséquilibre de l'écosystèmeÀ l'origine du phénomène, il y a la baisse des précipitations. Il y a aussi l'augmentation des températures. Et il y a surtout l'intensification des irrigations agricoles et des extractions d'eau dans la Volga et l'Oural, les deux fleuves qui alimentent la mer Caspienne. Bien que les cinq pays côtiers soient concernés, aucun accord au système de gouvernance n'a encore été mis en place.En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole. Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur.Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens.À lire aussiMer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique
Cet épisode a été diffusé pour la première fois le 29 novembre.Le moins que l'on puisse dire, c'est que la COP29 à Bakou n'a pas satisfait tout le monde.La promesse des pays riches de débloquer au moins 300 milliards de dollars par an de finance climatique pour les pays pauvres, d'ici à 2035, est une avancée par rapport aux 100 milliards promis précédemment. Mais c'est loin d'être suffisant pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement.La déception des pays concernés et des organisations de défense de l'environnement relancent en tous cas la critique de ce format de conférences annuelles comme moyen d'impulsion de la transition écologique dont le monde a besoin. Faut-il réformer les COP ? Pour cet épisode, Sur le Fil a invité Kelly Macnamara, journaliste à la rubrique environnement à l'AFP à Paris, et le politologue et spécialiste du climat François Gemenne.Réalisation : Maxime MametPremière diffusion le 29 novembre.Sur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end nous emmène en première partie en Espagne, à Valence qui a vécu des crues meurtrières, fin octobre dernier. Bilan: 230 morts et plusieurs personnes disparues. La population se solidarise pour le nettoyage des rues, des maisons... En deuxième partie, direction le Haut-Karabakh, après les trente ans d'affrontements entre Arméniens et Azerbaidjanais, l'heure est à la reconstruction, mais le retour des premières familles sur leurs terres a lieu alors que tout est encore en ruines. Inondations de Valence en Espagne : un torrent de désolation Il y a un peu plus d'un mois, des trombes d'eau s'abattent sur le sud-est de l'Espagne. En cause : une dynamique atmosphérique exacerbée par le changement climatique. Celui-ci rend deux fois risqué ce genre d'épisode et l'aggrave de 12% en intensité. L'eau a tout balayé le 29 octobre 2024, noyant dans la boue la périphérie de Valence... Valence, où il n'avait pourtant pas plu. Bilan : 230 personnes ont péri et il y a toujours des disparus. Un mois après, la vie n'est toujours pas revenue à la normale.Un Grand reportage de Pauline Gleize qui s'entretient avec Jacques Allix. Haut-Karabach : l'après-guerre entre reconstruction et propagande de l'AzerbaïdjanGrand reportage nous emmène aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Après trois décennies de conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais, la région a été entièrement récupérée par Bakou au terme d'un assaut militaire éclair, le 19 septembre 2023. En quelques jours, la région a été vidée de ses quelque 120 000 Arméniens. Depuis, le régime d'Ilham Aliyev mène de grands travaux. Objectif : faire revenir au plus vite les 700 000 déplacés internes de la première guerre des années 1990, alors que la majorité des terres sont encore recouvertes de ruines et de mines. RFI a eu un accès rare à la région. Face aux journalistes, la réinstallation des premières familles est soigneusement mise en scène.Un Grand reportage de Manon Chapelain qui s'entretient avec Jacques Allix.
Grand reportage nous emmène aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Après trois décennies de conflit entre Arméniens et Azerbaïdjanais, la région a été entièrement récupérée par Bakou au terme d'un assaut militaire éclair, le 19 septembre 2023. En quelques jours, la région a été vidée de ses quelque 120 000 Arméniens. Depuis, le régime d'Ilham Aliyev mène de grands travaux. Objectif : faire revenir au plus vite les 700 000 déplacés internes de la première guerre des années 1990, alors que la majorité des terres sont encore recouvertes de ruines et de mines. RFI a eu un accès rare à la région. Face aux journalistes, la réinstallation des premières familles est soigneusement mise en scène. «Haut-Karabach : l'après-guerre entre reconstruction et propagande de l'Azerbaïdjan», un Grand reportage de Manon Chapelain.
Un nouveau chiffre de financement climatique plus ambitieux au bénéfice des pays en développement, la conclusion de l'établissement des marchés du carbone et l'opérationnalisation du Fond pour les pertes et préjudices, figurent parmi les grandes priorités de la COP29 sur le climat à Bakou, en Azerbaïdjan, selon l'ancienne Présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies et membre du Comité international des conseillers de la COP29, María Fernanda Espinosa.« Ce nouveau chiffre doit être ambitieux et répondre aux besoins et passer de milliers à des milliers de milliards avec une provision et une mobilisation réaliste de ressources, surtout pour les pays en développement, y compris les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés », a précisé la Conseillère lors d'un entretien avec ONU Info portant sur les attentes de la COP29.A cinq ans de l'arrivée à échéance de l'Accord de Paris, Mme Espinosa signale l'urgence d'analyser l'état de la mise en œuvre de l'Accord, afin d'établir les prochaines pas à suivre pour que les pays puissent réaliser leurs engagements.« Et pour moi, comme femme équatorienne, il est aussi indispensable qu'on puisse adopter une décision sur le programme de travail de Lima, qui est le plan d'action pour le genre et le climat portant sur les contributions des femmes à la transformation climatique ». (Interview : María Fernanda Espinosa, ancienne Présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies et membre du Comité international des conseillers de la COP29 ; propos recueillis par Monica Grayley, cheffe de l'unité lusophone d'ONU Info)
L'Azerbaïdjan a profité de l'accueil de la COP29 dans sa capitale en novembre pour se rapprocher un peu plus des Outre-mer français. Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Bakou, les autorités françaises accusent l'Azerbaïdjan d'agiter les sentiments indépendantistes de ses territoires ultra-marins. De notre envoyée spéciale de retour de Bakou,Au pavillon malien du 29ᵉ sommet de l'ONU sur le climat, une conférence. Parmi les intervenants, des Guadeloupéens, des Martiniquais, ou encore des Kanaks. Le sujet : l'impact de la colonisation française sur le changement climatique. Le tout, organisé par l'Azerbaïdjan. Alors que nous essayons d'interroger l'un des intervenants, un présentateur de télévision azerbaïdjanaise nous coupe la route. Dans un français parfait, il l'invite en direct sur son plateau pour l'interroger sur les récentes tensions de la France avec ses Outre-mer. À écouter dans GéopolitiqueOutre-mer : les racines de la colèreAutour du plateau, des membres du Groupe d'initiative de Bakou, une ONG créée en juillet 2023. Elle vise officiellement à « soutenir les peuples face au néo-colonialisme » et organise régulièrement des réunions avec l'ensemble des partis indépendantistes d'Outre-mer.Paris accuse de son côté Bakou d'utiliser le groupe comme un outil d'ingérence afin d'agiter les velléités indépendantistes de ses territoires ultramarins. Ce que réfute Jean-Jacob Bicep, secrétaire général de l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe : « Ils [la France] sont inquiets de la relation, ils ont sûrement peur que toutes les anciennes colonies se soulèvent en même temps, et qu'ils ne puissent pas gérer. Moi, je pense que l'aide que l'Azerbaïdjan nous apporte lui attire plus de problèmes que ça lui apporte quelque chose. Il y a la volonté d'aider les pays encore colonisés, il n'y a aucune question à se poser. »Si certains peuvent se demander pourquoi l'Azerbaïdjan s'intéresse à ce sujet, Jean-Jacob Bicep répond : « À ce moment-là, l'Azerbaïdjan assumait la présidence du Mouvement des pays non-alignés. Dans la constitution même du Mouvement des pays non-alignés, il y a le principe de la décolonisation, c'est l'un des grands principes. »Des tensions en lien avec le conflit au Haut-KarabakhÀ l'origine de l'accélération des tensions diplomatiques entre Paris et Bakou, la décision française de livrer des armes à son alliée, l'Arménie, en conflit avec l'Azerbaïdjan depuis près 30 ans au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh. « La France a toujours essayé de garder une attitude assez équilibrée entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. On peut dire que cet équilibre a été rompu depuis l'arrivée au pouvoir de cette administration du président Macron, analyse Elchin Amirbayov, représentant du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et ancien ambassadeur en France. La livraison d'armement létal et offensif à l'Arménie est considérée par nous comme un acte d'hostilité absolu. »Dans ce contexte, le Quai d'Orsay déconseille désormais à tout Français de se rendre en Azerbaïdjan. De fait, depuis le début de l'année, deux Français ont été arrêtés, dont Théo Clerc. Condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro, son procès en appel doit se tenir ce lundi 16 décembre.À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questions
À l'origine, le service civique n'était qu'une alternative au service militaire, qui concernait quelques centaines d'objecteurs de conscience. Aujourd'hui, bien loin de ces modestes débuts, il est considéré comme une école de la solidarité et comme un pilier important de la société, y compris économique. Service civique ou service militaire ?En France, l'expérimentation du service national universel ne devrait pas se poursuivre... il était censé renforcer la cohésion et la mixité sociales... trop d'argent et pas assez de résultats. En revanche, le succès du service civique ne se dément pas. Depuis 2010, il a touché plus d'un demi-million de jeunes de 16 à 25 ans. Et en Autriche, ce service civique fête cette année (2024) son 50è anniversaire. Au départ, il ne concernait que quelques centaines d'objecteurs de conscience à qui on a décidé de permettre une alternative au service militaire. Aujourd'hui, bien loin de ces débuts modestes, il est considéré comme une école de la solidarité et comme un pilier important de la société… mais peut-être pas aussi solide qu'on le pense. Reportage à Vienne Céline Béal. Reportage au Karabakh Depuis sa reconquête totale du territoire, en septembre 2023, l'Azerbaïdjan y réalise de grands travaux.Objectif : repeupler au plus vite cette ancienne enclave arménienne disputée depuis les années 1990 par Bakou et Erevan. Il est rare de pouvoir accéder au Karabakh... notre envoyée spéciale a pu s'y rendre mais dans des conditions particulières. Elle y a constaté le retour des premières familles azerbaïdjanaises - largement mis en scène par le régime d'Ilham Aliev. Manon Chapelain. Inquiétudes en RoumanieL'influence grandissante des partis pro-russes est aussi manifeste en Roumanie après l'arrivée en tête d'un candidat pro-russe au 1er tour de la présidentielle le 24 novembre. Hier lundi, (2 décembre 2024), la justice a confirmé la validité de ce premier tour après recomptage des voix, et après une nouvelle surprise lors des législatives du week-end qui ont été marquées par une poussée sans précédent des partis d'extrême-droite. Ces résultats inquiètent... en particulier dans la jeunesse.Mihaela-Ionela Furculitca est doctorante en politiques publiques dans l'ouest du pays. Elle s'est investie dans l'accueil des réfugiés au début de la guerre à l'Université de Cluj et témoigne de l'inquiétude d'une grande partie de la jeunesse. La chronique musique de Vincent Théval What's up, de l'Autrichienne Soap&Skin.
Dans le Haut-Karabakh, reconquis par l'Azerbaïdjan entre 2020 et 2023, Bakou mène de grands travaux. Objectif : repeupler au plus vite l'enclave, disputée entre Azerbaïdjanais et Arméniens depuis les années 1990. La réinstallation des premières familles azerbaïdjanaises est largement mise en scène par le régime autoritaire d'Ilham Aliev. De notre envoyée spéciale de retour de Füzuli, Pour arriver à Füzuli, dans le Haut-Karabakh, nous sommes accompagnés d'un chauffeur, d'une traductrice et d'un représentant de l'État, c'est une obligation. Les autorités azerbaïdjanaises expliquent que c'est pour des raisons de sécurité, car la région est encore jonchée de mines antipersonnel. C'est aussi une manière d'encadrer, de surveiller les déplacements et les personnes rencontrées.Füzuli, c'est une ville qui a été récupérée par l'Azerbaïdjan au terme de la seconde guerre du Karabakh, en novembre 2020. Dans la rue, plein de petits commerces qui viennent à peine d'ouvrir : un coiffeur, une esthéticienne, un dentiste, une salle de sport… On peut encore sentir les odeurs de peinture. Les rues sont très calmes, on ne croise pas beaucoup d'habitants.Deux femmes nous attendent en bas d'un immeuble, elles se dirigent vers nous, tout est très millimétré. L'une d'entre elles témoigne : « Je m'appelle Essan Aliyeva. J'ai été arrachée à la ville de Füzuli par la guerre en 1993. J'avais 8 ans. Je suis ce qu'on appelle une déplacée interne, j'ai dû aller vivre dans une autre ville d'Azerbaïdjan. Trente ans plus tard, je suis enfin de retour. La maison de mon père était près d'ici, se rappelle-t-elle. Je suis si triste qu'il ne soit plus de ce monde pour pouvoir voir cela. Que Dieu bénisse le président, qu'il lui accorde à jamais une bonne santé. Que Dieu bénisse tous nos dirigeants, nos martyrs, nos vétérans. C'est grâce à eux que nous sommes de retour ici aujourd'hui. »À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questionsLa place des Arméniens dans le KarabakhAujourd'hui, il n'y a plus d'Arméniens dans le Karabakh, les derniers sont partis suite au dernier assaut militaire, en septembre 2023. Essan Aliyeva affirme qu'elle n'est pas sûre qu'il sera possible un jour de vivre ensemble : « Ce serait trop difficile après tout ce que nous avons traversé… Nous avons vécu l'enfer. Nous, nous avons toujours cherché à faire la paix par le passé. Mais ça n'a pas été le cas des Arméniens. »Le représentant de l'État intervient : « Laissez-moi vous dire quelque chose, il y a bien des Arméniens dans le Karabakh. Ils vivent aujourd'hui à Khankendi. Ils vivent entre eux, ils sont en sécurité, personne ne les touche, ils ne touchent personne, nous vivons ensemble en harmonie. »Lorsque RFI demande s'il est possible d'aller rencontrer les Arméniens vivant à Khankendi, le représentant affirme qu'il ne sait pas, sa collègue non plus. Khankendi, c'est le nom azerbaïdjanais de Stepanakert, l'ancienne capitale de l'enclave séparatiste arménienne du Karabakh. La ville se trouve à seulement 1h15 de voiture de Füzuli et malgré les multiples demandes de RFI, l'accès nous y a été refusé. Des experts américains affirment, d'après des images satellites, que les traces arméniennes sont, dans la zone, peu à peu effacées.À lire aussiExode des Arméniens du Haut-Karabakh : soigner la guerre quand elle ne fait plus la Une des médias [REDIFFUSION]
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la COP29 à Bakou n'a pas satisfait tout le monde.La promesse des pays riches de débloquer au moins 300 milliards de dollars par an de finance climatique pour les pays pauvres, d'ici à 2035, est une avancée par rapport aux 100 milliards promis précédemment. Mais c'est loin d'être suffisant pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement.La déception des pays concernés et des organisations de défense de l'environnement relancent en tous cas la critique de ce format de conférences annuelles comme moyen d'impulsion de la transition écologique dont le monde a besoin. Faut-il réformer les COP ? Pour cet épisode, Sur le Fil a invité Kelly Macnamara, journaliste à la rubrique environnement à l'AFP à Paris, et le politologue et spécialiste du climat François Gemenne.Réalisation : Maxime MametSur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La COP29, la conférence sur les changements climatiques, s'est achevée le dimanche 24 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Les 198 pays participants sont finalement arrivés à un accord après des négociations houleuses dans un contexte marqué par la récente élection de Donald Trump aux Etats-Unis, ouvertement climatosceptique.Mais l'accord est jugé insatisfaisant par plusieurs pays et par les associations de défense de l'environnement. Cette COP, vivement critiquée depuis le début, est désormais qualifiée de fiasco par de nombreux observateurs.Cet épisode de Code Source est raconté par deux journalistes spécialistes de l'environnement, Frédéric Mouchon et Emilie Torgemen qui co-pilote le service Futurs du Parisien.Écoutez Code source sur toutes les plates-formes audio : Apple Podcast (iPhone, iPad), Amazon Music, Podcast Addict ou Castbox, Deezer, Spotify.Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Production : Thibault Lambert, Clara Garnier-Amouroux et Clara Grouzis - Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol - Musiques : François Clos, Audio Network - Archives : Huffington Post, Le Monde, France TV. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:11:15 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Dans les dix dernières minutes de La Terre Au Carré, La lutte enchantée de Camille Crosnier, la Une des médias avec Emmanuel Clévenot de Reporterre et vos messages laissés sur le répondeur de l'émission. - réalisé par : Jérôme BOULET
durée : 00:13:05 - L'invité d'un jour dans le monde - Qualifiée de « décevante », la COP 29, tenue à Bakou en Azerbaïdjan, s'est achevée sur des accords controversés qui risquent d'accentuer les divisions entre le Nord et le Sud.
durée : 00:36:01 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - Après des prolongations inattendues, la COP de Bakou touche à sa fin avec un accord promettant 300 milliards de dollars par an aux pays du Sud. Ce texte, adopté dans la précipitation, suscite des déceptions, à l'image d'une COP 29 en demi-teinte. - réalisé par : Thomas Lenglain
durée : 00:11:15 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Dans les dix dernières minutes de La Terre Au Carré, La lutte enchantée de Camille Crosnier, la Une des médias avec Emmanuel Clévenot de Reporterre et vos messages laissés sur le répondeur de l'émission. - réalisé par : Jérôme BOULET
Jacques Assahoré Konan, le ministre ivoirien de l'Environnement lançait cet avertissement il y a deux jours, dans les colonnes de Jeune Afrique, juste avant la fin de cette COP 29 : « il est nécessaire d'indexer les financements sur les besoins réels des pays en développement et vulnérables au changement climatique. On attend toujours des pays développés qu'ils renflouent la caisse. Il faudrait mettre en place des sources de financement durables. C'est urgent. Si rien n'est fait, le PIB de la Côte d'Ivoire va chuter de 15 % d'ici à 2050. Et plus d'1 million et demie de personnes vont basculer dans la pauvreté. »Eh bien, rien n'a été fait à Bakou ou presque… Cette « conférence mondiale sur le climat s'est achevée entre colère et déception pour l'Afrique, pointeLe Monde Afrique. Alors que les négociations ont joué les prolongations tard dans la nuit de samedi à dimanche, c'est avec le sentiment de se faire tordre le bras, que les délégués africains encore présents dans la capitale azerbaïdjanaise ont accepté un accord qui ne répond en rien à leurs principales attentes. Le financement promis pour 2035 est “trop faible, trop tardif et trop ambigu. L'Afrique quitte Bakou avec réalisme et résignation car la COP29 se termine bien en deçà de nos attentes. Quand l'Afrique perd, le monde perd“, a déploré Ali Mohamed, l'envoyé spécial du président kényan William Ruto et porte-parole du groupe Afrique. »En effet, relève encore Le Monde Afrique, « les 300 milliards de dollars par an arrachés aux pays industrialisés sont en effet très loin des 1.300 milliards de dollars proposés par le continent pour pouvoir financer les besoins de la transition énergétique et l'adaptation aux conséquences de plus en plus lourdes du dérèglement climatique. »« Pouvait-il en être autrement ? »« La grande déception », soupire Le Pays à Ouagadougou. « Pouvait-il en être autrement ? L'on est tenté de répondre à cette interrogation, par la négative. Et pour cause. Les COP, depuis 1995 (…), se succèdent et se ressemblent. »En tout cas, poursuit le quotidien ouagalais, les 300 milliards promis « restent bon à prendre tout en maintenant la pression afin d'obtenir de meilleurs résultats. Mais reste encore toute une bataille pour son opérationnalisation. Et cela est une autre paire de manches dans la mesure où les promesses antérieures tenues par les mêmes pays du Nord n'ont jamais été honorées. Du reste, il faut même craindre que l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis n'engage cette super-puissance mondiale sur le chemin d'un désengagement dans le financement des projets en lien avec le climat. »En effet, renchérit Aujourd'hui, « 300 milliards de dollars pour les pays en développement à la COP29 : encore une promesse qui n'engage … personne. »En fait, « les négociateurs ont été face à un dilemme jusqu'au dernier moment. “Cet accord ne sert pas nos intérêts mais c'était cela ou rien, explique une représentante des sociétés civiles du continent interrogée parLe Monde Afrique. Nous avons été face à un chantage dans lequel les Européens en particulier ont brandi l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche ou la montée des partis d'extrême droite au pouvoir en Europe pour nous faire comprendre que nous avions davantage à perdre qu'à gagner en refusant l'accord. Encore une fois, l'Afrique et les pays en développement se sont retrouvés au pied du mur“. »Volontarisme et responsabilité !Alors, autant nous débrouiller nous-mêmes, avance Ledjely en Guinée : « face au phénomène du changement climatique, l'Afrique doit agir avec un autre paradigme. Celui-ci implique que les Africains, mus par une légitime déception du fait du comportement injuste des pays développés, ne cèdent pas pour autant à une attitude tout aussi irresponsable que suicidaire, qui tendrait à faire comme le changement climatique n'existait pas. Tout au contraire, estime donc Ledjely, les dirigeants du continent doivent faire montre de volontarisme et de responsabilité face au péril climatique. (…) Et qu'en conséquence, ils mobilisent toutes les énergies internes en vue d'élaborer des stratégies pour y faire face. Ce mécanisme, s'il est bâti de manière à ce que les acteurs sociaux et économiques locaux se sentent librement concernés, permettra de pallier cette image quelque peu avilissante d'un continent africain condamné à implorer la compassion du monde (…). C'est en cela que consiste la souveraineté, la vraie. Et non pas celle qui ne sert que de slogan à certains aujourd'hui. »
durée : 00:36:01 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - Après des prolongations inattendues, la COP de Bakou touche à sa fin avec un accord promettant 300 milliards de dollars par an aux pays du Sud. Ce texte, adopté dans la précipitation, suscite des déceptions, à l'image d'une COP 29 en demi-teinte. - réalisé par : Thomas Lenglain
Ce lundi 25 novembre, les enjeux de l'accord signé à Bakou dans le cadre de la COP29 ont été abordés par Laura Cambaud dans sa chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 22 novembre 2024.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LA QUESTION AGRICOLE ET LE MERCOSURL'Union européenne et le Mercosur - le Marché commun du Sud, regroupant l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay - discutent depuis 1999 d'un traité de libre-échange. « La négociation agricole a été finalisée en 2019 », précise-t-on à la Commission européenne. Pour les secteurs les plus sensibles, des quotas tarifaires ont été fixés : chaque année, 99 000 tonnes de bœuf, 180 000 tonnes de sucre de canne et 180 000 tonnes de volaille pourront accoster en Europe sans payer de droits de douane, ou alors minimes. Au-delà, les taxes habituelles s'appliqueront. Le quota de bœuf brésilien représente moins de 1 % de la consommation annuelle européenne et 1,2 % pour celle de sucre. Les discussions entre l'UE et le Mercosur ont repris en mars 2023 et ne portent désormais que sur quelques questions précises, faisant l'objet d'un « protocole additionnel ». En l'absence d'entente rapide, le Mercosur pourrait se rapprocher de la Chine, craint l'exécutif européen. Onze pays ont signé une lettre pour dire leur soutien à l'accord. Parmi eux, l'Allemagne, premier exportateur européen et troisième exportateur mondial, dont l'économie est à la peine. Mais la France qui s'oppose depuis 2019 à l'accord, s'est lancée dans une course contre la montre, en vue de faire pencher les pays indécis.Les agriculteurs français s'inquiètent de la menace d'un débarquement de denrées alimentaires sud-américaines à bas prix, en concurrence déloyale car issues d'un modèle productiviste soumis à des normes sociales, sanitaires et environnementales bien moins exigeantes. Ils se sentent sacrifiés quand l'Allemagne, première puissance industrielle d'Europe, va pouvoir mieux vendre ses voitures alors que la France, première puissance agricole d'Europe, subira les importations de viande sud-américaine. La FNSEA et les Jeunes Agriculteursont ont lancé un mouvement de protestation, lundi, alors que la Coordination rurale a appelé, mardi, à des actions plus radicales, comme le blocage du fret alimentaire. Leur mobilisation intervient alors qu'en janvier se profilent les élections professionnelles pour le contrôle des chambres d'agriculture. Au soutien de la colère paysanne, les décideurs politiques font front uni. L'opposition au Mercosur s'élargit. Après une première tribune signée par 200 députés dans Le Figaro le 5 novembre, 600 parlementaires en ont signé une autre le 12 dans Le Monde, adressée à la présidente de la Commission européenne. Emmanuel Macron, qui a déjà fait bloquer l'accord en 2019, répète qu'« en l'état, le traité n'est pas acceptable ». Michel Barnier a fait l'aller-retour à Bruxelles le 13 novembre pour avertir que « l'impact serait désastreux » et qu'il ne faudrait « pas passer outre la position d'un pays comme la France ». Le gouvernement va proposer un débat au Parlement le 10 décembre suivi d'un vote sur l'accord commercial.BAKOU : NAUFRAGE DES ACCORDS DE PARIS ? La 29e conférence mondiale sur le climat (COP29) s'est déroulée du 11 au 22 novembre à Bakou en Azerbaïdjan en l'absence de nombreux membres du G20 (qui représente près de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre) : ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni l'Inde, ni le Canada, ni le Japon n'ont envoyé de représentants. Les acteurs importants de la diplomatie climatique : le président français, le chancelier allemand et la présidente de l'Union européenne étaient également absents. La COP29 avait pour principal objectif d'augmenter l'aide financière annuelle des pays riches. En ces temps de morosité économique, de guerres en Ukraine, à Gaza et au Liban, alors que le climato-sceptique Trump a été élu aux Etats-Unis et que l'intensification des impacts climatiques se fait sentir comme récemment en Espagne, les fossés entre les différents blocs de pays ne sont pas résorbés. Face aux demandes multiples d'aides financières (le groupe Afrique évoque 1.300 milliards de dollars, les ONG du Climate Action Network « au moins »1.000 milliards), l'Union européenne refuse de dévoiler son jeu.Les pays de l'Union européenne ne souhaitent pas faire de trop grandes promesses quant au montant des aides à apporter aux pays en développement, tout en redoutant d'apparaître comme la partie responsable du blocage. Mercredi, le commissaire européen à l'action pour le climat Wopke Hoekstra a estimé nécessaire de définir d'abord ce qu'englobe le chiffrage des pays en développement. Une façon de ne pas focaliser les débats sur les chiffres et de continuer à discuter de l'élargissement de la liste des contributeurs ou, au moins, de comptabiliser les aides des pays émergents, de l'intégration des investissements du privé, et du fait que les aides soient orientées vers les pays les plus vulnérables. La Chine refuse d'être incluse dans la liste des pays contributeurs, ce qui remettrait en cause son statut de pays en développement. Jeudi, la présidence de la COP a dévoilé un texte évoquant au moins « 1.000 milliards de dollars », mais sans préciser de chiffrage. Une proposition jugée inacceptable par M. Hoekstra tandis que les pays en développement ont proposé un compromis à 500 milliards par an.Avant l'Accord de Paris de 2015, les émissions de gaz à effet de serre augmentaient de 16 % par an. Selon les estimations de l'ONU, les politiques mises en œuvre depuis 2015 ont permis de diminuer cette augmentation qui s'établirait à 3 % en 2030. Loin des 30 à 45 % de diminution nécessaires pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. Selon l'Observatoire international climat et opinions publiques, un baromètre annuel publié par Ipsos et EDF, partout dans le monde, la priorité environnementale recule et le changement climatique inquiète de moins en moins. En France, la proportion de personnes très préoccupées par le sujet a baissé de 35 %.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Après deux semaines de négociations et deux jours de prolongation, la COP 29 a pris fin dimanche. Les quelques 200 Etats réunis à Bakou en Azerbaïdjan se sont mis d'accord sur un accord financier pour aider les pays du sud à faire face au changement climatique. Mais le montant négocié -300 milliards de dollars - est jugé très insuffisant par les pays pauvres.
durée : 00:03:00 - Planète verte - par : Célia Quilleret - Dans le rétroviseur de l'actu environnement cette semaine, on aurait dû assister à une course mondiale des géants pour le climat. Une course pour limiter les dégâts liés au changement climatique. Au lieu de cela, la COP29 s'est transformée en course de lenteur. Faut-il alors réformer les COP ?
durée : 00:05:55 - Le Journal de l'éco - Alors que la COP29, qui se tient à Bakou en Azerbaïdjan, suscite de vives controverses, nous nous penchons ce matin sur une technologie prometteuse : l'hydrogène. Cette solution pourrait jouer un rôle clé dans la décarbonation de l'industrie et des transports.
C dans l'air l'invitée du 19 novembre : Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et membre du Haut Conseil pour le climat. Ancienne ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, lors de la COP21Moins de deux semaines après son élection à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump ne sera pas présent au sommet du G20, à Rio de Janeiro, les lundi 18 et mardi 19 novembre. Tandis que le républicain compose son gouvernement avant d'entrer en fonctions le 20 janvier 2025, c'est Joe Biden qui doit faire ses adieux à ses homologues des vingt principales puissances économiques de la planète.D'un président à l'autre, l'ombre du prochain locataire de la Maison Blanche va planer sur le sommet, le G20 étant plus que jamais le théâtre des rivalités entre les Etats riches du Nord et les Etats émergents du Sud. Une instance que la perspective du retour au pouvoir de l'ancien président républicain promet d'électriser, à l'heure où les sujets de contentieux sont déjà multiples, sur fond de guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Les négociations à la COP29 sur l'aide financière aux pays du Sud sont enlisées. Les pays présents à Bakou espèrent un signal positif à l'issue du G20, qui se tient en même temps à Rio, pour débloquer la situation.
Clap de la fin pour la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Après les Émirats arabes unis, le sommet sur le climat de l'ONU s'est déroulé cette année encore dans un pays pour le moins controversé, critiqué pour son autoritarisme, l'arrestation de ses opposants, et surtout, l'exploitation de ses nombreux gisements pétrogaziers. Face à l'arrivée de milliers de journalistes, venus couvrir la COP29, le pays essaie de promouvoir une vitrine verte. À Bakou, un « green city tour » a été organisé pour les journalistes. De notre envoyée spéciale à Bakou, Jeanne Joulaud► Un reportage à écouter en entier sur le podcast d'Accents d'Europe
La COP29, la conférence sur les changements climatiques, se déroule à Bakou du 11 au 22 novembre, en Azerbaïdjan. Ce petit État pétrolier du Caucase est officiellement une démocratie, mais le pays a le même président depuis 2003… Ilham Aliyev, un homme qui a succédé à son père, arrivé au pouvoir en 1993. L'Azerbaïdjan est régulièrement accusée de bafouer les droits humains, et le régime menace ses opposants. À l'ouverture de la COP, Le Parisien a fait le portrait de l'un d'entre eux : Mahammad Mirzali, 30 ans…. Un homme exilé en France, où il a subi plusieurs tentatives d'assassinats. Code source raconte son histoire avec Charles de Saint Sauveur, chef du service international du Parisien. Écoutez Code source sur toutes les plates-formes audio : Apple Podcast (iPhone, iPad), Amazon Music, Podcast Addict ou Castbox, Deezer, Spotify.Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Barbara Gouy - Production : Clémentine Spiler, Clara Garnier-Amouroux, Thibault Lambert - Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol - Musiques : François Clos, Audio Network. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:10:51 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Dans les dix dernières minutes de La Terre Au Carré : La lutte enchantée de Camille Crosnier, la Une des médias en direct de la COP29 à Bakou, avec Emmanuel Clévenot de Reporterre, et vos messages laissés sur le répondeur de l'émission. - réalisé par : Jérôme BOULET
durée : 00:10:51 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Dans les dix dernières minutes de La Terre Au Carré : La lutte enchantée de Camille Crosnier, la Une des médias en direct de la COP29 à Bakou, avec Emmanuel Clévenot de Reporterre, et vos messages laissés sur le répondeur de l'émission. - réalisé par : Jérôme BOULET
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage nous emmène en Chine qui est à la fois dépendante du charbon et qui se lance aussi le défi de la neutralité carbone avec les énergies renouvelables. En deuxième partie, direction l'Inde, au Kerala, où l'archipel Munroe Island est englouti par les eaux. Énergie verte et dépendance au charbon : le paradoxe chinoisLa Chine en plein paradoxe. La Chine reste extrêmement dépendante du charbon… et à la fois elle tente de relever par tous les moyens le défi des énergies renouvelables. Gros enjeux : cela lui permettrait de dominer le marché mondial du solaire ou de l'éolien. Deux fers au feu : puisqu'elle s'est engagée à atteindre un pic d'émissions de dioxyde de carbone d'ici la fin de la décennie et à les éliminer d'ici 2060.À l'heure de la Conférence internationale sur le Climat de Bakou, essentielle pour l'avenir, la Chine a adopté vendredi dernier (8 novembre 2024) une nouvelle loi sur l'énergie dans l'optique de «promouvoir la neutralité carbone».Notre envoyée spéciale permanente à Pékin nous emmène à la rencontre d'une Chine volontaire, face à ses vieux démons…Un Grand reportage de Clea Broadhurst, (avec la collaboration de Chi Xiangyuan) qui s'entretient avec Jacques Allix. Kerala : le «pays des dieux» englouti par les eauxEn Inde, le Kerala est appelé le «pays de Dieu lui-même» pour ses sublimes paysages aquatiques tropicaux. Il est aussi en première ligne face au changement climatique. Symbole de cette menace : Munroe Island, un archipel intérieur inexorablement englouti par les eaux. Premiers réfugiés climatiques du Kerala, plusieurs milliers d'habitants ont déjà quitté l'île qui se noie, comme on la surnomme ici. Ceux qui restent, cernés par les eaux, vivent dans des conditions de plus en plus éprouvantes. Le destin de ce bout de paradis est un avertissement. Cochin, la plus grande ville du Kerala, est, elle aussi, menacée par l'océan. Pour s'adapter à cette nouvelle donne climatique, beaucoup reste à faire.Un Grand reportage de Côme Bastin qui s'entretient avec Jacques Allix.
durée : 00:14:29 - Journal de 8 h - La première semaine de négociations se termine à Bakou en Azerbaïdjan où se déroule la COP29.
C dans l'air du 16 novembre - Trump II, un pas en arrière vers le climat ? Sur le point de revenir à la Maison Blanche, Donald Trump inquiète les membres de la COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan. Le futur président de la première puissance mondiale, hostile à la protection du climat, avait sorti les Etats-Unis de l'accord de Paris lors de son premier mandat et pourrait bien les en sortir à nouveau une fois au pouvoir. C'est aussi le gouvernement qu'il constitue qui alarme. Avec la nomination de Doug Burnum à la tête d'un Conseil national de l'énergie ainsi qu'au ministère de l'Intérieur, Trump veut tenir sa promesse de miser sur les énergies fossiles pour réduire la facture des Américains. Robert F Kennedy Junior, neveu du président assassiné, sera quant à lui ministre de la Santé en dépit de ses positions controversées en matière de santé publique.Pendant ce temps, en Espagne, les récentes inondations dans la région de Valence continuent d'attiser la colère des citoyens. Après un accueil très agité du roi et de la reine d'Espagne, certains élus sont forcés de présenter leurs excuses aux sinistrés, à l'instar de Carlos Mazon, président de a région de Valence. La mauvaise gestion de la catastrophe s'est transformée en crise politique.En France, la situation politique est elle aussi agitée depuis la dissolution de l'Assemblée nationale. De retour dans l'Hémicycle sous les couleurs du NFP, l'ex-ministre de l'Environnement Dominique Voynet étrille les arbitrages budgétaires de Michel Barnier. L'élue pointe aussi du doigt la responsabilité de la gauche dans la difficulté à imposer des idées écologistes.Alors, doit-on craindre le pire en matière d'environnement avec Donald Trump ? Jusqu'où ira la crise politique en Espagne ? Pourquoi l'écologie n'arrive pas à s'imposer en France ?Les experts : PHILIPPE DESSERTINE - Directeur de l'Institut de Haute Finance, auteur du Grand basculement Esther CRAUSER-DELBOURG - Économiste de l'eau, fondatrice de Water WiserAUDREY GARRIC - Journaliste au service Planète du MondeBÉATRICE GIBLIN – Géographe, directrice de la revue HérodoteLOLA VALLEJO - Conseillère spéciale Climat – Iddri (Institut du Développement Durable et des Relations InternationalesPRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end est entièrement consacré au changement climatique. En première partie, ce samedi, direction le Tchad qui est confronté à la montée des eaux. Et, en deuxième partie, direction Naxos en Grèce qui fait face à la sécheresse. Il ne pleut presque plus depuis 3 ans. Au Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatiqueÀ l'occasion de l'ouverture aujourd'hui de la COP29 à Bakou, Grand reportage vous emmène dans l'un des pays d'Afrique les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique. Après un épisode de chaleur extrême au mois d'avril, le Tchad fait désormais face à des inondations sans précédent qui ont déjà causé près de 600 morts et 2 millions de sinistrés, selon le dernier bilan officiel disponible, arrêté au 1er octobre.Selon un rapport du groupe World Weather Attribution, la saison humide a gagné près de 18% en intensité depuis 1981 au Sahel central et la pluie pourrait encore augmenter de 30% d'ici 2050, selon les prévisions du GIEC qui annoncent également une multiplication des phénomènes extrêmes et moins prévisibles qui perturbent l'agriculture. Dans ce Grand reportage, nous suivrons notre correspondant Carol Valade à travers la vaste zone semi-urbaine qui entoure la capitale tchadienne à la rencontre de ceux qui se battent pour protéger leur quartier de la montée de eaux. Pour certaines zones agricoles, il est malheureusement déjà trop tard… et c'est donc à pirogue que débute ce Grand reportage… Embarquement.Un Grand reportage de Carol Valade qui s'entretient avec Jacques Allix. Péril sur Naxos, l'agriculture de l'île grecque menacée par la sécheresseLa Cop Climat - la 29è - vient de s'ouvrir à Bakou, en Azerbaïdjan, après l'été le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Ce changement du climat s'accompagne notamment d'épisodes de sécheresse, comme au Brésil, ou dans le bassin méditerranéen. Sur l'île grecque de Naxos, fertile depuis l'Antiquité, il ne pleut ainsi presque plus depuis trois ans. La pénurie d'eau a notamment entraîné une chute vertigineuse de la production traditionnelle de pommes de terre - produit phare de l'île - mettant tout l'écosystème agricole en danger. Un Grand reportage de Joël Bronner qui s'entretient avec Jacques Allix.
durée : 00:14:29 - Journal de 8 h - La première semaine de négociations se termine à Bakou en Azerbaïdjan où se déroule la COP 29.
Alors que la COP29 se poursuit à Bakou, en Azerbaïdjan, le changement climatique menace la survie des coraux. Dans les eaux du golfe d'Aqaba, au sud de la Jordanie, des efforts considérables sont déployés pour protéger ces écosystèmes fragiles. Ainsi, autorités jordaniennes et scientifiques s'unissent pour aider les coraux à résister aux défis environnementaux, tout en préservant la biodiversité marine essentielle à notre planète. De notre correspondant en Jordanie,La vie marine n'a pas échappé aux impacts du changement climatique. Alors que les colonies de corail marin font face à un risque d'extinction en raison des changements climatiques et de l'augmentation des températures de la planète, le corail dans les eaux du golfe d'Aqaba, au sud de la Jordanie, résiste à ces changements environnementaux rapides, grâce à l'aide des autorités gouvernementales spécialisées dans le secteur environnemental.« Le rôle du gouvernement était d'établir la réserve pour atteindre un équilibre entre les besoins humains et les besoins environnementaux, explique Nasser Al-Zawaidah, directeur de la réserve marine d'Aqaba. Nous avons donc mis en place un plan de zonage afin de créer des zones d'accès interdit, sauf sur demande spéciale, comme pour les bateaux ou les plongeurs. »À lire aussi Journée des océans : les coraux n'ont pas dit leur dernier motLa culture du corailLes autorités jordaniennes aident le corail à survivre et à se reproduire par le biais de campagnes de nettoyage des déchets laissés par les touristes et les navires, ainsi que par la création de colonies de corail en les cultivant dans diverses zones du golfe, avec l'aide d'un groupe de plongeurs spécialisés, dont Ahmed Najadat.« Nous faisons de la culture de corail. Nous retirons le corail qui est accroché aux déchets, le préparons et transférons les petites boutures, que nous plaçons dans des zones spécifiques sous l'eau pour leur croissance, relate le plongeur. Après deux ou trois ans, elles grandissent, puis nous les transférons dans leur habitat naturel. »En parallèle, Qusay Yanis, directeur des principaux laboratoires scientifiques d'Aqaba, confirme que des études et des tests sont menés sur le corail, tout au long de l'année. L'objectif est de s'assurer de sa capacité à survivre dans des conditions environnementales et humaines difficiles, et de comprendre les causes de sa mortalité. « Les tests en laboratoire nous montrent les bactéries et les champignons qui peuvent provoquer la mortalité du corail, en raison de l'arrivée d'organismes marins par les navires commerciaux et touristiques, qui se trouvent généralement près des colonies de corail », précise-t-il.Les tests en laboratoire permettent d'identifier les bactéries et les champignons qui menacent la santé du corail. Ces agents pathogènes arrivent souvent via les navires commerciaux et les bateaux de croisière, qui circulent fréquemment dans cette région.À écouter Blanchissement massif des coraux : « On atteint une intensité jamais égalée »
La Chine en plein paradoxe. La Chine reste extrêmement dépendante du charbon… et à la fois elle tente de relever par tous les moyens le défi des énergies renouvelables. Gros enjeux : cela lui permettrait de dominer le marché mondial du solaire ou de l'éolien. Deux fers au feu : puisqu'elle s'est engagée à atteindre un pic d'émissions de dioxyde de carbone d'ici la fin de la décennie et à les éliminer d'ici 2060. À l'heure de la Conférence internationale sur le Climat de Bakou, essentielle pour l'avenir, la Chine a adopté vendredi dernier (8 novembre 2024) une nouvelle loi sur l'énergie dans l'optique de «promouvoir la neutralité carbone».Notre envoyée spéciale permanente à Pékin nous emmène à la rencontre d'une Chine volontaire, face à ses vieux démons…«Énergie verte et dépendance au charbon : le paradoxe chinois ?», un Grand reportage de Clea Broadhurst, avec la collaboration de Chi Xiangyuan. À écouter aussiLa Chine influenceuse du mouvement climatique mondial
durée : 00:37:27 - Questions du soir : le débat - par : Quentin Lafay, Stéphanie Villeneuve - La COP29 se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, un pays autoritaire et pollueur, et suscite donc des doutes quant à l'engagement des acteurs qui y participent. Alors que plusieurs dirigeants semblent « boycotter » la conférence, qui va peser dans les négociations ? - invités : Edouard Morena Politiste, enseignant-chercheur en sciences politiques à University of London Institute in Paris (ULIP); Arnaud Gossement Avocat, juriste spécialisé dans le droit de l'environnement
La COP29 a ouvert ces portes cette semaine à Bakou, l'un des plus anciens pays producteurs de pétrole. Dans un contexte de réchauffement planétaire croissant. Dans « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invitées reviennent sur les enjeux de cette conférence pour le climat en Azerbaïdjan.A lire aussi : Le bilan mitigée de la COP16 sur le biodiversitéLa Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en novembre 2024. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invitées : Marie Bellan (journaliste au service France des Echos) et Elodie Gavrilof (historienne, chargée de cours à l'Inalco). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d'édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Reuters/Aziz Karimov. Sons : « Road to Cop 29 », Euronews, TV5 Monde, BFM TV, Extrait « Un air de famille », Extrait « Very bad cop », France 24. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans les jours qui viennent vous entendrez sans doute beaucoup parler de "finance verte", autrement dit des mécanismes de financement de la transition écologique et de la nécessaire adaptation au changement climatique. C'est l'un des sujets au coeur de la COP 29, la grande conférence annuelle des Nations unies sur le climat qui se tient à Bakou, en Azerbaïbjan. Dans cet épisode nous vous proposons donc de un exemple concret d'adaptation rendu possible par un financement de l'ONU.Sur le Fil part au Pérou à la rencontre d'un groupe d'apicultrices qui a réussi à transformer son activité pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique. Sur le terrain : Hector Velasco, chef de la rédaction de l'AFP au Pérou.Réalisation: Pierre Moutot.Sur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:20:37 - Journal de 18h - Agnès Pannier-Runacher accuse le président azerbaïdjanais d'instrumentaliser "la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne".
durée : 00:04:27 - Le Reportage de la rédaction - Alors que la COP29 vient de débuter à Bakou, en Azerbaïdjan, on s'intéresse ce matin aux conséquences du dérèglement climatique en France, à Marseille et sur la côte bleue, où les eaux de la Méditerranée montent, et de plus en plus vite.
durée : 02:30:10 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Fatiha Dazi-Héni spécialiste de la péninsule arabique / Nadine Levratto dir. de recherches CNRS / Jean-Baptiste Fressoz historien de l'environnement, Marc-Antoine Eyl-Mazzega dir. du Centre Energie et Climat de l'Ifri, Claire Tutenuit de l'Association française des entreprises pour l'environnement - réalisation : Félicie Faugère
durée : 00:38:53 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - La COP29 qui s'est ouverte hier à Bakou en Azerbaïdjan ne sera pas, ou probablement pas, une grande COP. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Jean-Baptiste Fressoz Historien des sciences, des techniques et de l'environnement; Marc-Antoine Eyl-Mazzega Directeur du Centre Energie et Climat de l'Ifri, spécialiste des échanges gaziers entre la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne; Claire Tutenuit Déléguée générale de l'Association française des Entreprises pour l'Environnement
La Cop Climat - la 29è - vient de s'ouvrir à Bakou, en Azerbaïdjan, après l'été le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Ce changement du climat s'accompagne notamment d'épisodes de sécheresse, comme au Brésil, ou dans le bassin méditerranéen. Sur l'île grecque de Naxos, fertile depuis l'Antiquité, il ne pleut ainsi presque plus depuis trois ans. La pénurie d'eau a notamment entraîné une chute vertigineuse de la production traditionnelle de pommes de terre - produit phare de l'île - mettant tout l'écosystème agricole en danger. ‘Sur l'île grecque de Naxos, la sécheresse menace l'avenir de l'agriculture', c'est un Grand Reportage de Joël Bronner. Ils sont trois anciens moulins à vent, quelque peu décatis, à donner son cachet à la commune de Tripodes, au cœur de Naxos, une île grecque réputée, depuis des siècles, pour la richesse de son agriculture. C'est ici que Stelios Zevgis élève 80 vaches. Grace à ses bêtes, il produit quotidiennement plus de 1 500 litres de lait, qu'il revend ensuite à la coopérative de l'île. Ce lait sert alors à produire la graviera, un fromage local réputé, membre de la famille des gruyères. Mais pour l'éleveur, la pénurie d'eau à Naxos vient tout remettre en cause : « Nous sommes confrontés à de gros problèmes d'eau. Au train où vont les choses, même les bêtes n'auront bientôt plus assez à boire et à manger. Nous avons besoin d'au moins 70 à 80 mètres cubes d'eau par jour pour subvenir à l'ensemble de leurs besoins, que ce soit pour leur donner à boire ou les laver. Mais il y a une autre conséquence négative de la sécheresse, c'est que nous ne produisons plus assez d'herbes ni de plantes fourragères pour nourrir nos vaches. L'an dernier par exemple, on en a récolté moitié moins que ce qu'on a semé. Et la différence, ce qu'il nous manque parce qu'il ne pleut pas, eh bien il faut qu'on l'achète. Donc l'orge, le maïs, etc. Il faut qu'on les importe depuis la Grèce continentale et ça nous coûte très cher. Une botte de paille d'orge qui coûte par exemple entre 50 et 60 euros sur le continent, nous ici nous la payons entre 120 et 130 euros. Avec le transport et le bateau, c'est le double du prix. »Conséquence de la sécheresse, le prix de la graviera de Naxos tend donc pour l'heure à augmenter tandis que sa production, elle, diminue. La coopérative locale estime ainsi à près de 250 tonnes de fromage, au total, la baisse de production au cours des trois dernières années.Mais là où la production agricole connait le ralentissement le plus brutal, c'est au niveau d'un autre emblème culinaire de l'île : les pommes de terres. À la sortie de la grande ville éponyme de Naxos, l'usine où elles sont traitées et stockées va maintenant devoir cesser de fonctionner de longs mois, jusqu'à l'été prochain. Dimitris Veniaris, le responsable de la chaîne de production, fait donc face, à présent, à une situation inédite : « D'habitude, on a du travail dans l'usine jusqu'à fin novembre. Et puis, début décembre, il y a une nouvelle récolte qui commence. En général, on avait donc, au maximum, un creux de 10 ou 15 jours sans pommes de terre. Mais là, pour la toute première fois, on se retrouve sans rien dès la fin septembre… et comme la production pour l'hiver n'a pas été plantée à cause de la sécheresse, il n'y aura bientôt plus du tout de pommes de terre sur le marché. »« La pomme de terre a besoin d'eau »Traditionnellement, à Naxos, les agriculteurs récoltent en effet les pommes de terre deux fois par an. Une fois en été et une autre en hiver. Or à cause de la sécheresse, les tubercules n'ont pas pu cette fois être plantés, en prévision de l'hiver. Sur l'île, il n'y aura donc plus de production de pommes de terre jusqu'à la prochaine récolte d'été. Désabusé, le président de la coopérative agricole de l'île, Dimitris Kapounis, affirme que son collectif a pourtant tiré la sonnette d'alarme dès 2021, en alertant des risques de pénurie d'eau et en encourageant les pouvoirs publics à réaliser des travaux d'infrastructures. Il estime ne pas avoir été entendu, alors que le manque d'eau et ses conséquences sont à présent de plus en plus criants. « En 2022, nous avons récolté 6 000 tonnes de pommes de terre. En 2023, seulement 4 000 tonnes et cette année, en 2024, la production n'a été que de 1 800 tonnes, pointe-t-il. On parle donc d'une baisse de 70% de la production en deux ans ! Et la cause, c'est simple, c'est le manque d'eau, la sécheresse : il ne pleut pas... Il y a deux ans, on a eu de la pluie, l'an dernier déjà nettement moins et là, cette année, il n'a presque pas plu du tout. En 2024, de la pluie, nous en avons eu deux fois en tout et pour tout : un jour en février et un autre jour en mars. Autant dire que de l'eau, il n'y en a pas du tout. Le résultat c'est qu'à Naxos, qui est la patrie de la pomme de terre, un produit IGP, on se retrouve sans pommes de terre… parce que la pomme de terre a besoin d'eau, de beaucoup d'eau ! » Label européen, IGP signifie ‘Indication géographique protégée'. En face de l'usine, les chambres réfrigérées supposées stocker de grandes quantités de ces pommes de terre labellisées sont vides ou presque. Tout au fond, quelques rares sacs en toile de jute - remplis de celle qu'on appelle la ‘patata Naxou' - rappellent la fonction du hangar. « Cela fait 15 ans que nous organisons ici chaque année une grande fête de la pomme de terre en l'honneur de la ‘patata Naxou', depuis l'époque où elle a été couronnée par une ‘indication géographique protégée', explique encore Dimitris Kapounis. C'est la meilleure pomme de terre de Grèce, avec celle de la région de Nevrokopi, dans le nord du pays. Mais cette année, la fête a été annulée puisque nous sommes à court de pommes de terre. À la place, nous avons organisé un mouvement de protestation pour informer des problèmes auxquels nous faisons face. Cette pomme de terre, vous savez, elle est cultivée, avec de l'eau, dans un sol sablonneux, qui est fertilisé à plus de 70% avec du fumier animal. C'est cette association qui fait la différence de goût entre la pomme de terre de Naxos et toutes les autres pommes de terre de Grèce et du monde. »Sur l'île, la pomme de terre est un produit qui fait vivre environ 300 familles et qui suscite la fierté des habitants. À défaut de pouvoir la faire goûter sur les ondes, on peut néanmoins demander à un restaurateur - qui la propose à sa carte - de décrire ce qui la caractérise. Manolis Solokos est copropriétaire d'une taverne sur le port de la ville touristique de Naxos, où il accueille en majorité des clients Grecs, Français et Italiens : « La pomme de terre de Naxos, pour moi, elle sort du lot. J'ai déjà goûté d'autres pommes de terre de Grèce et, je ne sais pas, les autres sont plus jaunes, plus sucrées… La pomme de terre de Naxos a un goût particulier, tout simplement délicieux. Oui, je pense que nous nous distinguons dans ce domaine et j'espère que nous pourrons continuer à en produire. »Des investissements vains des agriculteurs Dans sa famille, Stamatis Sergis représente la 4e génération d'agriculteurs. Sur son champ tout sec de la commune de Livadi, il nous parle des mouches. Ces mouches qui sont là parce que c'est le fumier qui sert essentiellement ici d'engrais naturel. À la tête de 28 hectares, où il n'a pas pu planter la moindre pomme de terre pour cet hiver, l'agriculteur évoque surtout l'inflation et les surcoûts - liés à la chaleur et la sècheresse - qu'il estime à un tiers de dépenses en plus. Là, dans le coffre de son pick-up, il montre du doigt un moteur qui vient de griller. La faute au manque d'eau. Sur les sept puits que possède le producteur de pommes de terre, seuls deux sont d'ailleurs encore utilisables, les autres ont été infiltrés par l'eau de mer, en raison de la baisse de niveau de la nappe phréatique. Résultat des récoltes, au lieu d'une centaine de tonnes habituellement, il n'a pu sortir de terre cette année que 20 tonnes en tout et pour tout.« Nous avons déjà dépensé beaucoup d'argent pour nos champs, en particulier pour y amener de l'eau ! Il a fallu installer des tuyaux pour transporter cette eau depuis le réservoir vers la plaine. Concrètement chaque agriculteur a déboursé de 3 à 500 000 euros pour pouvoir cultiver, rappelle Stamatis. L'équivalent de ce quelqu'un, dans le secteur du tourisme, va payer pour construire un hôtel. Le problème c'est que mon fils, par exemple, il a plus intérêt aujourd'hui à aller travailler comme serveur pendant la saison touristique. Il gagnera dans les 10 000 euros, ça lui fera son salaire annuel. S'il choisit au contraire de travailler dans les champs, il va bosser sans arrêt toute l'année et, au final, il ne gagnera pas autant. Nous nous dirigeons tout droit vers une désertification et un abandon de nos terres agricoles. Moi, j'approche de la retraite, mon fils, lui, va encore me donner petit un coup de main, mais pour combien de temps ? Le domaine est là, les machines sont là, je n'arrive pas à envisager de tout quitter, c'est désolant. C'est comme agrandir une maison pour au final, ne plus jamais y retourner. »À Naxos, la radio locale porte un nom anglophone : ‘Aegean Voice', la voix de l'Égée. Depuis plus de 30 ans, Popi Aliberti est l'une de ces voix, qui accompagnent les auditeurs du 107.5. Après une brève discussion à l'antenne, relative à la sècheresse, l'animatrice évoque, devant le studio, la vie sur son île, la plus grande de l'archipel des Cyclades : « L'île de Naxos a évolué rapidement ces dernières années. Le tourisme que nous avions ici il y a 10 ans n'a absolument rien à voir avec le tourisme que nous avons aujourd'hui. Presque tous les ans, un nouveau record est établi. Cette année encore la fréquentation de l'île a progressé de 3 à 4% par rapport à 2023… qui était déjà, ici, une année record. » Ils sont aujourd'hui les deux piliers économiques de l'île, mais tandis que le tourisme est en plein essor et ne cesse de progresser, le secteur agricole, lui, tend à suivre la pente inverse. Non sans conséquence pour les habitants. « Les difficultés de l'agriculture locale, bien sûr qu'on les constate dans la vie quotidienne, indique la journaliste. Quand je vais au supermarché pour faire les courses, je vois bien qu'il n'y a plus assez de tomates de Naxos. Dans les rayons, on trouve soit des tomates d'autres régions de Grèce, soit des tomates importées de l'étranger. Le résultat, c'est que les tomates qu'on payait avant entre 50 et 80 centimes d'euros le kilo, elles nous coutent maintenant entre 3 euros et 3 euros 50. »Au premier étage de la mairie, les fenêtres donnent sur la mer et sur une poignée de petites usines de dessalement portatives, logées dans des conteneurs préfabriqués. Il s'agit là d'une solution de facilité, temporaire, mise en place -pour l'instant- jusqu'en fin d'année. Il s'agit, malgré la sècheresse, de répondre aux besoins touristiques en eau, sur la côte, dans un rayon d'une dizaine de kilomètres autour de la ville de Naxos. Mais cette eau, dont la qualité a des limites, représenterait une solution insatisfaisante pour l'agriculture. De plus, les infrastructures pour amener cette eau jusqu'aux champs n'existent pas et son éventuel transport ferait donc exploser le prix des produits agricoles. Il faut donc chercher ailleurs. Un défi : économiser l'eau « Je m'appelle Dimitris Lianos et je suis le maire de Naxos et des petites Cyclades. À l'heure où nous parlons, 70% de l'approvisionnement en eau de toutes les localités de Naxos, les 70% qui alimentent les maisons des particuliers, proviennent d'eaux souterraines, c'est-à-dire, des forages. Cela fait 35 ans que nous effectuons des forages sur l'île et jusqu'à présent ces réserves n'ont pas diminué significativement. Les scientifiques pensent donc qu'avec les infrastructures nécessaires, cette eau pourrait être dirigée vers d'autres régions, comme celle où l'on cultive des pommes de terre, pour enrichir la nappe phréatique sur place. » Pour amasser l'eau nécessaire aux besoins agricoles, les solutions ont besoin d'être multiples et complémentaires. Autre piste importante envisagée à l'hôtel de ville, un plan de recyclages des eaux usées. C'est aussi ce que réclament les agriculteurs : une station d'épuration avec un traitement dit tertiaire, qui puisse permettre de réutiliser l'eau, au lieu d'en rejeter des milliers de mètres cubes à la mer. Une initiative supposée s'inscrire dans une politique de plusieurs travaux à mener à bien. « À Naxos, le relief nous pose toutes sortes de difficultés par rapport à la question de l'eau. Nous avons ici aussi bien de la montagne, de la semi-montagne, des secteurs rocheux que des zones de plaine, poursuit Dimitris Lianos, le maire. Et puis, à l'échelle de la Grèce, nous parlons d'une île relativement grande, qui nécessite des projets d'une autre envergure que pour les petites Cyclades par exemple. Ici, il y a donc tout un travail d'études, de forages exploratoires puis de forages à faire. Ensuite, des travaux pour le transport de l'eau seront obligatoires pour installer des tuyaux et les connecter au réseau hydraulique. Il faut aussi absolument que l'État achève le barrage de Tsikalari, dont la construction est planifiée depuis environ 25 ans ! C'est crucial. Et bien sûr, en complément, des unités de dessalement sont également nécessaires dans certains endroits comme dans notre ville de Naxos ou, près d'ici, dans les zones touristiques de la côte. » À l'image du maire de Naxos, presque tous nos interlocuteurs se désolent qu'Athènes n'ait jamais terminé la construction d'un nouveau barrage, au niveau du village central de Tsikalari. Ce serpent de mer local leur semble pourtant riche d'une promesse, celle de pouvoir récolter puis redistribuer un précieux trésor aux agriculteurs : des perles de pluie.Non loin des vestiges du temple de Déméter, déesse de la fertilité, s'étend la terre agricole de Mikri Farma, la ‘petite ferme' en grec. Nous entrons ici dans le royaume de Konstantis Chouzouris, quadragénaire malicieux, à la barbe broussailleuse. Un souverain qui invite les visiteurs à écouter le chant de ses cannes à sucre, c'est-à-dire la musique que produit le vent au contact des herbes géantes. Au sein d'un collectif, le propriétaire de cette petite exploitation milite pour l'économie de l'eau à Naxos. À sa manière, l'agriculteur incarne la tension grandissante entre l'industrie du tourisme et celle de l'agriculture sur l'île : « Le problème principal de l'île, pour moi, c'est le détournement de l'eau. On vole l'eau des zones rurales pour remplir les piscines. Ce qui se passe c'est qu'un type arrive, il construit cinq villas avec une piscine par villas. Cinq grandes piscines de 80 mètres cubes d'eau chacune. Pour les remplir et les entretenir, il faut disons de 400 à 500 mètres cubes d'eau en tout. 500 mètres cubes d'eau, c'est en une seule fois toute la quantité d'eau que j'utilise en un été dans ma petite ferme ! Nous sommes en état d'urgence. Nous vivons l'une des pires périodes de pénurie d'eau de l'histoire de l'île. C'est la troisième année consécutive que nous avons très peu d'eau, comment pouvons-nous donner la priorité au remplissage des piscines ? »Au-delà de son appel à ne pas gaspiller, l'agriculteur recommande, en ce qui concerne la terre, un retour à des cultures de fruits et de légumes moins gourmands en eau. Une direction également préconisée récemment, au niveau national, par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Au vu des projections concernant le changement climatique en cours, tout porte à croire en effet que la sécheresse prolongée qui touche déjà Naxos et devrait concerner une bonne partie du bassin méditerranéen s'inscrit dans un temps long, auquel l'agriculture va devoir s'adapter… ou prendre le risque de disparaître.« Dans ma zone, la mairie a récemment augmenté le coût de l'eau, qui a été multiplié par trois. Mais moi, je ne peux pas vendre mes légumes trois fois plus cher ! Je ne peux pas vendre des tomates à 7 euros 50 le kilo au lieu de 2 euros 50… Nous, les agriculteurs, nous devons à présent collectivement nous former à l'agriculture en sol aride et utiliser certains types de légumes spécifiques, qui peuvent se passer d'eau. Une certaine catégorie de concombres, de melons, de pastèques, d'oignons, de pommes de terre aussi… Il y a des tas de cultures de ce style qui existaient ici il y a encore quelques dizaines d'années et dont nous nous sommes coupés. Nous avons malheureusement perdu de nombreuses informations à leur sujet. Et nous les avons perdues parce que les gens ont déserté les champs et sont allés en ville pour devenir médecins, avocats, enseignants, professeurs, députés… Beaucoup sont partis pour occuper des postes de fonctionnaires, pour obtenir un salaire fixe. Et le résultat c'est qu'il n'est plus resté personne, parmi les jeunes, pour s'occuper des champs... », déplore l'agriculteur. Un besoin urgent d'aide de l'ÉtatProduire, avec peu ou pas d'eau, certains légumes spécifiques en plus petites quantités… mais avant tout, continuer à produire. Voilà donc l'une des pistes avancées par ce travailleur de la terre. Quelles autres solutions privilégier pour récolter un peu de cette eau nécessaire à l'agriculture et à la vie lorsque sévit la sécheresse ? De passage dans les bureaux de la coopérative agricole de Naxos, Yannis Politis enseigne l'agronomie à la faculté d'Athènes. Le professeur suggère en premier lieu de s'inspirer des exemples déjà existants, dans les pays qui font face à des climats comparables voire encore plus arides : « À Chypre, la philosophie n'est pas de se concentrer uniquement sur de grands barrages, mais plutôt de construire de plus petits barrages au pied des montagnes pour que, les rares fois où il se met à pleuvoir, ces barrages retiennent suffisamment d'eau pour que celle-ci ait le temps de s'infiltrer dans la terre et puisse remplir les réservoirs souterrains de l'île. C'est de quelque chose comme ça dont nous avons aussi besoin, ici, à Naxos. Par ailleurs, de manière plus générale, le problème de l'agriculture grecque est que, par comparaison, notre production par hectares est bien inférieure à celle d'Israël ou à celle des Pays-Bas, que pourtant personne ne considère comme des pays idéaux pour l'agriculture. Donc là aussi il nous reste beaucoup de progrès à faire. Au niveau national, je pense que la proposition de notre Premier ministre de nous diriger vers des légumes qui nécessitent moins d'eau est la bonne. Mais en même temps, au vu du contexte agricole local, je ne suis pas prêt à soutenir que c'est la bonne voie pour la région de Naxos. »Car à Naxos, l'agriculture s'appuie donc pour l'heure sur un écosystème entre la culture de la pomme de terre, qui a permis le développement de l'élevage - à l'origine du fromage graviera - et le fumier animal qui vient, en retour, fertiliser les pommes de terre. Faire disparaitre l'un de ces produits labellisés risquerait de déchirer tout le tissu économique local, d'où la frilosité de l'enseignant en agronomie. Dans tous les cas, à Naxos ou ailleurs, l'éventuelle reconversion de certains agriculteurs vers de nouvelles productions ne pourra pas se faire sans pédagogie politique ni soutien financier des États pour encourager et faciliter une telle transition. Autrement, la fertile Naxos, en première ligne face à la sécheresse qui touche le bassin Méditerranéen, pourrait bien se transformer rapidement en un champ de ruines agricole. Des vestiges devant lesquels les touristes pourront toujours à court terme venir se prendre en photos, comme ils le font devant la porte du temple d'Apollon, l'emblème de cette île grecque et de son passé.
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