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Dans certaines régions du Kurdistan irakien, un quart des habitants sont partis, fuyant les bombardements de l'armée turque. Officiellement, ces frappes ciblent les positions du PKK, le parti nationaliste kurde armé considéré comme terroriste par la Turquie. En réalité, ces bombes touchent de nombreux civils. Ces dernières semaines, Ankara a intensifié ses bombardements en vue d'une opération militaire terrestre. De notre envoyé spécial à Mawat, Dans la région montagneuse de Mawat, de nombreux habitants ont fui, cette année, les bombardements. Mais certains décident de rester, malgré le danger, comme Kaywan, un commerçant dont le magasin a été bombardé par la Turquie il y a quatre ans. « Ici, on n'a été bombardés qu'une seule fois, explique-t-il. Mais les villages autour sont frappés non pas tous les mois, ni toutes les semaines, mais tous les jours ! Quotidiennement, on entend le bourdonnement des drones qui survolent et qui bombardent nos villages. Si ce n'est pas tous les jours, c'est tous les trois jours… »Le commerçant détaille les raisons qui le poussent à rester : « Je reste parce qu'ici, c'est mon lieu de travail. Ma subsistance dépend de mon magasin. Mais ma famille a déménagé à Slemani. Si je pouvais vendre cette boutique, je ne resterais même pas une heure de plus ici ! Je quitterais immédiatement ce village de malheur pour la ville et je ne reviendrai plus jamais ! »Une offensive turque d'envergure d'ici l'étéMawat est une zone touristique prisée pour sa fraîcheur d'altitude. Mais, cette année, les visiteurs ont déserté. Taqana est restaurateur, il raconte l'impact des bombardements :« Depuis que la Turquie a bombardé notre village, le nombre de touristes a chuté de 90%. Mais dans la région, en général, les bombardements continus ont réduit le nombre de visiteurs au moins de moitié. »La Turquie promet une grande opération militaire d'ici l'été. Kameran Osman, membre d'une ONG qui documente ces frappes turques et qui connaît bien cette région montagneuse, décrypte les conséquences possibles de cette offensive : « 39 villages seraient déplacés si l'opération était menée ! Et nous craignons que cette offensive soit un bain de sang parce que des villageois vivent encore dans ces zones et refusent de partir. » Avec les membres de son ONG, ils échangent avec les villageois : « Nous leur avons parlé et ils nous disent que ce sont leurs terres ancestrales. Économiquement, ça aurait un impact. Beaucoup de gens seraient déplacés, beaucoup de gens seraient tués. » Selon Kameran Osman, il y aurait déjà eu plus de bombardement en 2024 que durant toute l'année 2023. À lire aussiLe PKK se prépare à une offensive terrestre turque dans le nord de l'Irak
Dans certaines régions du Kurdistan irakien, un quart des habitants sont partis, fuyant les bombardements de l'armée turque. Officiellement, ces frappes ciblent les positions du PKK, le parti nationaliste kurde armé considéré comme terroriste par la Turquie. En réalité, ces bombes touchent de nombreux civils. Ces dernières semaines, Ankara a intensifié ses bombardements en vue d'une opération militaire terrestre. De notre envoyé spécial à Mawat, Dans la région montagneuse de Mawat, de nombreux habitants ont fui, cette année, les bombardements. Mais certains décident de rester, malgré le danger, comme Kaywan, un commerçant dont le magasin a été bombardé par la Turquie il y a quatre ans. « Ici, on n'a été bombardés qu'une seule fois, explique-t-il. Mais les villages autour sont frappés non pas tous les mois, ni toutes les semaines, mais tous les jours ! Quotidiennement, on entend le bourdonnement des drones qui survolent et qui bombardent nos villages. Si ce n'est pas tous les jours, c'est tous les trois jours… »Le commerçant détaille les raisons qui le poussent à rester : « Je reste parce qu'ici, c'est mon lieu de travail. Ma subsistance dépend de mon magasin. Mais ma famille a déménagé à Slemani. Si je pouvais vendre cette boutique, je ne resterais même pas une heure de plus ici ! Je quitterais immédiatement ce village de malheur pour la ville et je ne reviendrai plus jamais ! »Une offensive turque d'envergure d'ici l'étéMawat est une zone touristique prisée pour sa fraîcheur d'altitude. Mais, cette année, les visiteurs ont déserté. Taqana est restaurateur, il raconte l'impact des bombardements :« Depuis que la Turquie a bombardé notre village, le nombre de touristes a chuté de 90%. Mais dans la région, en général, les bombardements continus ont réduit le nombre de visiteurs au moins de moitié. »La Turquie promet une grande opération militaire d'ici l'été. Kameran Osman, membre d'une ONG qui documente ces frappes turques et qui connaît bien cette région montagneuse, décrypte les conséquences possibles de cette offensive : « 39 villages seraient déplacés si l'opération était menée ! Et nous craignons que cette offensive soit un bain de sang parce que des villageois vivent encore dans ces zones et refusent de partir. » Avec les membres de son ONG, ils échangent avec les villageois : « Nous leur avons parlé et ils nous disent que ce sont leurs terres ancestrales. Économiquement, ça aurait un impact. Beaucoup de gens seraient déplacés, beaucoup de gens seraient tués. » Selon Kameran Osman, il y aurait déjà eu plus de bombardement en 2024 que durant toute l'année 2023. À lire aussiLe PKK se prépare à une offensive terrestre turque dans le nord de l'Irak
Le Kurdistan irakien a suspendu la délivrance de visas des travailleurs venus de la Syrie voisine. Ça concerne aussi le renouvellement des titres de séjour. Au total, ça représente 5 % de la population du Kurdistan irakien. Quelque 240 000 Syriens sont venus s'y réfugier depuis le début de la guerre civile en 2011. Objectif de cette mesure selon le gouvernement Kurde : lutter contre le chômage endémique des jeunes Kurdes.
Le Kurdistan irakien a suspendu la délivrance de visas des travailleurs venus de la Syrie voisine. Ça concerne aussi le renouvellement des titres de séjour. Au total, ça représente 5 % de la population du Kurdistan irakien. Quelque 240 000 Syriens sont venus s'y réfugier depuis le début de la guerre civile en 2011. Objectif de cette mesure selon le gouvernement Kurde : lutter contre le chômage endémique des jeunes Kurdes.
Au Kurdistan Irakien, un million d'élèves n'ont pas école. Depuis le mois de septembre 2023, leurs professeurs ne sont plus payés, comme tous les fonctionnaires de la région autonome. La faute à l'arrêt des exportations de pétrole, principale ressource dans la région, dû à un désaccord avec la Turquie. Les professeurs ont donc arrêté de faire cours et manifestent par milliers tous les dimanches. De notre correspondant à Slemani,Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent tous les dimanches des milliers de professeurs grévistes manifester leurs colères chaque semaine à Slemani, deuxième ville du Kurdistan irakien.« Le dernier salaire que j'ai reçu ? C'était le 4 septembre 2023... » Sader, l'un des leaders de la contestation, est professeur pour des élèves de 7 à 12 ans. Il nous accueille chez lui, avec son costume marron et sa cravate violette : « Nous n'irons plus faire cours pour faire pression sur le gouvernement jusqu'à ce que nous soyons payés ».Les autorités intimident les professeursAu fur et à mesure, les manifestations s'élargissent. Des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes. Aujourd'hui, c'est 10 000 professeurs qui participent tous dimanches aux protestations. La semaine dernière, Sadeq a été arrêté par les services secrets kurdes : « Ils m'ont retenu pendant neuf heures avec douze autres professeurs. Ils nous ont mis la pression pour qu'on arrête… Les services secrets ont déjà brulé des voitures d'autres professeurs. Parfois, je dors chez mes parents avec ma famille parce que j'ai trop peur de passer la nuit chez moi. »À écouter aussiAu Kurdistan irakien, le départ éventuel des troupes américaines inquiète la population« J'espère que l'école rouvrira bientôt, mais là, l'année est foutue ». Drwa est la mère de trois enfants de 3, 13 et 15 ans. Depuis le mois de septembre 2023, aucun ne va à l'école. Ils passent leurs journées à jouer au football dans le salon ou aux jeux vidéos. « Bien sûr, je n'aurais jamais imaginé que l'école ferme aussi longtemps, déplore la mère de famille. Je pensais que ça allait durer maximum deux semaines. Je n'ai jamais vu ça. »« Nos rêves risquent de s'effondrer »Rodan, un jeune qui ne peut plus aller en cours, s'inquiète de la situation : « J'ai un mauvais pressentiment. On manque les cours depuis trop longtemps, ce n'est pas bon… C'est la seule éducation qu'on ait. Si ça continue comme ça, nos rêves risquent de s'effondrer ». Et quand on lui demande ce qu'il veut faire comme métier, Rodan répond : « Docteur ».Le gouvernement a récemment menacé les professeurs grévistes de les renvoyer s'ils ne reprenaient pas les cours avant la fin du mois.À lire aussiIrak: menaces d'une guerre entre kurdes au Kurdistan
Au Kurdistan Irakien, un million d'élèves n'ont pas école. Depuis le mois de septembre 2023, leurs professeurs ne sont plus payés, comme tous les fonctionnaires de la région autonome. La faute à l'arrêt des exportations de pétrole, principale ressource dans la région, dû à un désaccord avec la Turquie. Les professeurs ont donc arrêté de faire cours et manifestent par milliers tous les dimanches. De notre correspondant à Slemani,Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent tous les dimanches des milliers de professeurs grévistes manifester leurs colères chaque semaine à Slemani, deuxième ville du Kurdistan irakien.« Le dernier salaire que j'ai reçu ? C'était le 4 septembre 2023... » Sader, l'un des leaders de la contestation, est professeur pour des élèves de 7 à 12 ans. Il nous accueille chez lui, avec son costume marron et sa cravate violette : « Nous n'irons plus faire cours pour faire pression sur le gouvernement jusqu'à ce que nous soyons payés ».Les autorités intimident les professeursAu fur et à mesure, les manifestations s'élargissent. Des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes. Aujourd'hui, c'est 10 000 professeurs qui participent tous dimanches aux protestations. La semaine dernière, Sadeq a été arrêté par les services secrets kurdes : « Ils m'ont retenu pendant neuf heures avec douze autres professeurs. Ils nous ont mis la pression pour qu'on arrête… Les services secrets ont déjà brulé des voitures d'autres professeurs. Parfois, je dors chez mes parents avec ma famille parce que j'ai trop peur de passer la nuit chez moi. »À écouter aussiAu Kurdistan irakien, le départ éventuel des troupes américaines inquiète la population« J'espère que l'école rouvrira bientôt, mais là, l'année est foutue ». Drwa est la mère de trois enfants de 3, 13 et 15 ans. Depuis le mois de septembre 2023, aucun ne va à l'école. Ils passent leurs journées à jouer au football dans le salon ou aux jeux vidéos. « Bien sûr, je n'aurais jamais imaginé que l'école ferme aussi longtemps, déplore la mère de famille. Je pensais que ça allait durer maximum deux semaines. Je n'ai jamais vu ça. »« Nos rêves risquent de s'effondrer »Rodan, un jeune qui ne peut plus aller en cours, s'inquiète de la situation : « J'ai un mauvais pressentiment. On manque les cours depuis trop longtemps, ce n'est pas bon… C'est la seule éducation qu'on ait. Si ça continue comme ça, nos rêves risquent de s'effondrer ». Et quand on lui demande ce qu'il veut faire comme métier, Rodan répond : « Docteur ».Le gouvernement a récemment menacé les professeurs grévistes de les renvoyer s'ils ne reprenaient pas les cours avant la fin du mois.À lire aussiIrak: menaces d'une guerre entre kurdes au Kurdistan
Alors que leurs bases sont quotidiennement prises pour cibles par des milices pro-iraniennes depuis le début de la guerre de Gaza et que le Premier ministre a enjoint publiquement le départ des forces de la coalition internationale, les Américains ont convenu de pourparlers avec les Irakiens pour préparer leur retrait. Mais ce départ éventuel provoque une grande inquiétude chez les Kurdes irakiens. De notre correspondant à Erbil, « Leur départ serait vraiment une mauvaise chose. » Au bazar, le bruit d'un éventuel départ américain inquiète certains habitants. Comme cette Arabe de Bagdad, habillée à l'occidentale, venue habiter à Erbil. « Nous, les femmes, avons acquis notre liberté individuelle grâce à eux. Notre liberté dans notre manière de nous habiller, de nous comporter… Et puis si les Américains repartent, ce sera le retour de Daech à 100% ! Ou peut-être juste sous un autre nom. »« Qu'ils se retirent ou non, ils feront absolument ce qu'ils voudront, estime un homme, tandis qu'un hélicoptère américain passe juste au-dessus. Les États-Unis se considèrent comme une grande puissance, comme une grande autorité. Ils resteront quoi que nous leur disions. Jamais ils n'écouteront notre avis ».Un retrait d'ici deux à cinq ans ?Comprendre à quel point ce départ éventuel crée du remous dans la société kurde implique de se replonger dans l'histoire. La région autonome kurde irakienne a été inventée avec la bénédiction, la protection des États-Unis. « Au cours de ces 32 dernières années, le Kurdistan a été protégé par le soutien des États-Unis et des autres forces occidentales, rappelle l'analyste Ali Kurdistani. La possibilité de mettre fin à cette défense américaine et occidentale sur le Kurdistan aurait un impact énorme et direct sur la région du Kurdistan et ses habitants. »Mais malgré les dernières déclarations américaines, un retrait total et imminent des États-Unis du Kurdistan reste improbable, analyse le chercheur en sciences politiques Arthur Quesnay : « On parle d'un calendrier de retrait encore très vague, d'ici deux à cinq ans. Pour l'instant, les négociations sur ce retrait n'ont absolument pas commencé. Ces déclarations sont aussi une manière aussi de chercher la désescalade avec l'Iran. Les États-Unis veulent renvoyer la balle dans le camp iranien en disant qu'ils ne sont pas là pour rester, qu'ils envisagent un retrait potentiel. Et que les frappes contre leurs bases ne sont pas justifiées », précise le chercheur.Interrogé sur un possible retrait des troupes américaines au Kurdistan, le gouvernement kurde n'a pas souhaité répondre à nos questions.À lire aussiKurdistan irakien: après les frappes iraniennes sur Erbil, la colère des Kurdes et la prudence officielle
Alors que leurs bases sont quotidiennement prises pour cibles par des milices pro-iraniennes depuis le début de la guerre de Gaza et que le Premier ministre a enjoint publiquement le départ des forces de la coalition internationale, les Américains ont convenu de pourparlers avec les Irakiens pour préparer leur retrait. Mais ce départ éventuel provoque une grande inquiétude chez les Kurdes irakiens. De notre correspondant à Erbil, « Leur départ serait vraiment une mauvaise chose. » Au bazar, le bruit d'un éventuel départ américain inquiète certains habitants. Comme cette Arabe de Bagdad, habillée à l'occidentale, venue habiter à Erbil. « Nous, les femmes, avons acquis notre liberté individuelle grâce à eux. Notre liberté dans notre manière de nous habiller, de nous comporter… Et puis si les Américains repartent, ce sera le retour de Daech à 100% ! Ou peut-être juste sous un autre nom. »« Qu'ils se retirent ou non, ils feront absolument ce qu'ils voudront, estime un homme, tandis qu'un hélicoptère américain passe juste au-dessus. Les États-Unis se considèrent comme une grande puissance, comme une grande autorité. Ils resteront quoi que nous leur disions. Jamais ils n'écouteront notre avis ».Un retrait d'ici deux à cinq ans ?Comprendre à quel point ce départ éventuel crée du remous dans la société kurde implique de se replonger dans l'histoire. La région autonome kurde irakienne a été inventée avec la bénédiction, la protection des États-Unis. « Au cours de ces 32 dernières années, le Kurdistan a été protégé par le soutien des États-Unis et des autres forces occidentales, rappelle l'analyste Ali Kurdistani. La possibilité de mettre fin à cette défense américaine et occidentale sur le Kurdistan aurait un impact énorme et direct sur la région du Kurdistan et ses habitants. »Mais malgré les dernières déclarations américaines, un retrait total et imminent des États-Unis du Kurdistan reste improbable, analyse le chercheur en sciences politiques Arthur Quesnay : « On parle d'un calendrier de retrait encore très vague, d'ici deux à cinq ans. Pour l'instant, les négociations sur ce retrait n'ont absolument pas commencé. Ces déclarations sont aussi une manière aussi de chercher la désescalade avec l'Iran. Les États-Unis veulent renvoyer la balle dans le camp iranien en disant qu'ils ne sont pas là pour rester, qu'ils envisagent un retrait potentiel. Et que les frappes contre leurs bases ne sont pas justifiées », précise le chercheur.Interrogé sur un possible retrait des troupes américaines au Kurdistan, le gouvernement kurde n'a pas souhaité répondre à nos questions.À lire aussiKurdistan irakien: après les frappes iraniennes sur Erbil, la colère des Kurdes et la prudence officielle
L'Iran a lancé sur la capitale du Kurdistan irakien une dizaine de missiles balistiques sur une base israélienne secrète. Base israélienne dont l'existence est contestée par les autorités kurdes. Bilan de ces frappes : quatre civils tués dont une petite fille de 11 mois. Le Kurdistan irakien, qui abrite des bases américaines, est aussi dépendant économiquement de l'Iran. C'est un dangereux jeu d'équilibre auquel doivent se plier les Kurdes.
L'Iran a mené des séries de frappes de missiles balistiques dans la nuit du 15 au 16 au Kurdistan irakien et en Syrie. Ces frappes qui ont tué quatre civils selon des sources kurdes, ont été condamnées par Bagdad comme une « agression visant la souveraineté de l'Irak ». Entretien avec Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri. Héloïse Fayet est l'autrice de l'article « Un "croissant chiite" en miettes ? L'évolution de l'influence régionale de l'Iran depuis 1979 », Revue Confluences Méditerranée, n°125.
L'Irak est l'un des plus fragiles face au changement climatique : la désertification progresse et ses ressources en eau disparaisse. Mais le fleuve du Tigre, cette dernière, source de vie pour des millions d'Irakiens, est gravement polluée. Au Kurdistan, 850 000 habitants boivent quasiment directement les rejets de la deuxième ville de la région, Souleimaniye, dans un affluent du Tigre, le Tanjaro.
Les épisodes de fortes chaleurs sont de plus en plus fréquents du fait du dérèglement climatique. En Irak, l'un des pays les plus chauds du monde, les autorités tentent de trouver des solutions pour lutter contre ces températures excessives. Une ville kurde, Akre, a interdit le béton, et ce dans plusieurs quartiers anciens, pour privilégier les pierres jugées plus résistantes à la chaleur. De notre envoyé spécial de retour d'Akre,Dans les vieux quartiers d'Akre, celui qui utilise du béton risque trois ans de prison. Priorité à la pierre et à la terre. « Ce sont des matériaux bien adaptés à l'environnement de la région, explique Hiwa Shimal Ahmad, l'urbaniste de la ville. Ces matériaux sont aussi meilleurs que le béton pour la santé en plus d'être plus efficace contre la chaleur, le froid et l'humidité. »Il fait très chaud, plus de 35°C à l'ombre. Mais derrière les épais murs de la maison d'Ismaël, un habitant du quartier, le thermomètre affiche 10° de moins. « Il n'y a pas de climatiseur, se réjouit Ismaël. Et en hiver, il fait chaud, on n'utilise même pas le chauffage. »Malgré tout, ces maisons anciennes ont souvent besoin de rénovation. Les pierres coûtent cher et les habitants de ces quartiers sont pauvres et parfois réfugiés syriens. « Ma maison a besoin d'être rénovée, ajoute Ismaël. Il y a de nombreuses fissures dans les murs. Mais moi, je ne peux rien faire, je suis fonctionnaire, je n'ai pas assez d'argent. On a dû abandonner cette chambre juste derrière, là. C'est devenu trop dangereux. On vit dans les autres chambres. »Dans cette pièce, le mur est sur le point de s'effondrer. « Cette loi est irresponsable de la part du gouvernement, précise l'habitant. D'un côté, ils nous interdisent d'utiliser du béton, et de l'autre, ils ne nous aident pas financièrement. Pourtant, cette loi ne concerne que deux quartiers de la ville. Ils pourraient nous aider quand même ! »Mais l'argent n'est pas le seul frein à la rénovation par la pierre. « Pourquoi il faudrait que je rénove ma maison avec de la terre alors que ma maison est déjà en terre ?, s'interroge Cidra, qui vit dans la maison de son frère dont le toit est en terre. Nous voulons du béton, c'est plus propre ! Au-dessus de notre tête, il y a des serpents et des insectes dans la terre. Ce n'est pas le cas avec du béton. »« Des quatre autres maisons de ma rue, il ne reste que la mienne, continue Cidra. Les autres habitations se sont effondrées. Les familles sont parties parce qu'elles ne pouvaient pas les rénover avec du béton. Regardez-vous même ! » Dans ce quartier, sur les 1 500 maisons qui ont besoin de rénovation, seulement 25 ont bénéficié de travaux depuis dix ans.
durée : 00:02:30 - En direct du monde - Avec un thermomètre qui frôle déjà les 45°C à la fin du mois de juin, le Kurdistan irakien tente d'adapter les matériaux de construction aux fortes chaleurs. Dans certains quartiers, le béton est tout simplement interdit.
Dilan Adamat est franco-irakien, originaire de la ville chrétienne d'Ankawa qui fait désormais partie de l'agglomération d'Erbil dans la Région du Kurdistan. Il évoque avec nous son parcours, sa vie passée en France et son choix de venir vivre dans son pays d'origine en 2019.See omnystudio.com/listener for privacy information.
L'armée fédérale irakienne a encerclé ce samedi 20 mai le camp Makhmour, camp du PKK en zone disputée avec le Kurdistan. Le PKK, parti nationaliste kurde de Turquie, est une organisation armée considérée comme terroriste par Ankara. Ce groupe, ennemi numéro un de Recep Tayipp Erdogan, est régulièrement bombardé depuis le premier tour de la présidentielle. Des drones et des avions de combat ont fait trois morts parmi des alliés du PKK. Juste à côté de Makhmour, plus important camp civil du parti. De notre correspondant de retour de Makhmour,Au café du camp, on boit du thé et puis on joue aux dominos toute l'après-midi. C'est un peu le sport national ici. « Comme on a déjà été bombardé, on sait que c'est du sérieux. Et Erdogan, s'il est bel et bien réélu, il voudra en finir avec les Kurdes. Les exterminer en Turquie et ailleurs ! », s'exclame Rewan.Makhmour, c'est immense. C'est une véritable petite ville du PKK en Irak, quelque 11 000 Kurdes vivent ici. Beaucoup sont des familles de combattants partis dans les montagnes, dans la guérilla contre l'armée turque. Le camp a été fondé il y a 20 ans maintenant et depuis tous le monde a les yeux rivés vers le ciel pour guetter les avions et les drones turcs.► À lire aussi : À l'approche des élections, la Turquie met la pression sur le Kurdistan irakien« Peut-être qu'un jour, je vais rejoindre la guérilla du PKK pour combattre Erdogan »Roj, une jeune fille de 14 ans, vit entourée de ses perroquets. Elle est née ici, à Makhmour, et pourtant, elle suit assidûment les élections de son pays d'origine. « N'importe qui constate qu'Erdogan tue des gens, vole leur vote, ne peut pas accepter ça ! Moralement, je veux dire. Donc, oui, peut-être qu'un jour, je vais rejoindre la guérilla du PKK pour me battre contre Erdogan ! »Sultan, la mère de Roj, observe sa fille. Cette femme a eu 10 enfants. Trois sont morts ; c'étaient trois filles combattantes contre l'armée turque. « Nos enfants ici voient les drones, qu'ils filment avec leurs téléphones. Ils sont si bas… Les drones comme les avions de combat. Hier, on aurait dit qu'ils étaient sur le point de nous bombarder ! On a eu très peur… C'est psychologique. On fait des cauchemars d'avions la nuit. »► À lire aussi : Un groupe armé proche du PKK visé par des frappes turques en Irak« Pourquoi ne pas essayer l'autre ? »Le patron du camp, le chef politique Yousuf Amin Abdullah, nous accueille. « Nous sommes certains qu'il y a eu tricherie. Erdogan n'a pas participé aux élections avec son parti politique, mais avec l'État. Il a usé des services de l'État dans son intérêt », assène-t-il. « Des milliers de membres de l'opposition sont en prison. Ce qui met une pression incroyable sur les partis politiques kurdes. Et quand Erdogan enferme des milliers de Kurdes, de fait, il prend leur vote et il le jette à poubelle ! »« Kiliçdaroglu veut, lui aussi, effacer notre révolution. Mais ce qu'Erdogan nous a fait, Kemal ne pourra pas faire pire. Nous voulons passer à autre chose qu'Erdogan. Alors, pourquoi ne pas essayer l'autre ? », poursuit-il. Malgré le discours anti-PKK qu'a tenu Kemal Kiliçdaroglu après le premier tour, il ajoute : « Maintenant, Kilijdaroglu, n'est pas lui-même. Son discours ne représente plus seulement ses idées du fait de ses alliances politiques. »► À lire aussi : Élection en Turquie : à la recherche de voix nationalistes, l'opposant Kiliçdaroglu durcit le ton sur les réfugiésL'armée irakienne a donc encerclé le camp ce samedi 20 mai pour mieux le contrôler sous pression de la Turquie.
durée : 00:58:08 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - Le 25 septembre 2017 la région autonome du Kurdistan en Irak organisait un référendum sur l'indépendance. Le Oui l'emportait à 92%. Un scrutin contesté par Bagdad qui n'a jamais eu l'intention d'accorder l'indépendance aux Kurdes, d'autant que la région recèle de richesses pétrolières. - invités : Hardy Mede Politologue, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP); Laurent Perpigna Iban Journaliste indépendant; Leïla Porcher Anthropologue
Depuis plusieurs semaines, le Kurdistan irakien est la cible de bombardements de toutes parts. À l'est, Téhéran vise différents groupes d'opposition kurdes iraniens et dans le nord, la Turquie cible le Parti des travailleurs du Kurdistan depuis des années. Une situation qui a des conséquences sur les civils proches des Peshmergas, mais aussi les Irakiens qui subissent l'importation de conflits extérieurs sur leur territoire. La ville de Koya, à l'est du Kurdistan irakien, vit sous la menace des frappes iraniennes sur les positions militarisées du PDKI. Le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran est accusé par Téhéran d'attiser les manifestations contre le régime depuis la mort de Mahsa Amini. Mais ces frappes ont aussi visé ces derniers mois le camp abritant les civils proches de ces Peshmergas. Souroush, 7 ans, y était. Il vit aujourd'hui caché dans une petite maison de la ville, mais ses dessins représentent toujours l'attaque au cours de laquelle son école a été endommagée. « Il y a les missiles qui ont frappé notre école. Le missile a cassé notre école et les élèves sont partis en courant, raconte-t-il. Il n'y a plus personne là-bas depuis l'attaque. Je n'ai pas eu peur, je ne suis pas un enfant qui a peur. » « Nous sommes un troupeau sans berger » Son aplomb cache des traumatismes. Ses parents craignent la reprise des bombardements et les conséquences psychologiques sur leur fils. Le quartier général des PDKI est tout proche, particulièrement du village chrétien voisin d'Harmota. Ici, la quasi-totalité des 250 familles ont fui, affirme Zaya Martany, est le prêtre de la commune. « Qui va leur dire de revenir et "ne vous en faites pas, on vous protège" ? Nous sommes un troupeau sans berger. Nous aimerions que la situation s'arrange, et que tous les acteurs externes ou internes respectent cette nation comme toutes les autres. » Dans la vallée de Nahla, à l'autre bout du Kurdistan irakien, l'exaspération est la même. Ici, la Turquie bombarde régulièrement les positions du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK. Allan Esho Youel est né là. Il a 26 ans et il en a assez : « Ça n'a rien à voir avec nous et ce n'est pas supposé se produire ici. S'ils nous attaquaient, on penserait à partir, mais ils attaquent ceux qui se sont installés dans notre région. Ce serait préférable qu'ils s'en aillent ». William Esho Oshana, chef de village, craint que la situation ne se dégrade encore. Une fissure de la largeur de sa main court le long du mur de son salon depuis les derniers bombardements. « La Turquie continue d'avancer et de les pousser toujours plus vers nous. Le PKK était dans les montagnes et maintenant, il commence à descendre », témoigne-t-il. Un check-point contrôle toute entrée dans la vallée, y compris des marchandises. Les habitants se sentent donc enfermés et abandonnés par les autorités kurdes et irakiennes. ► À lire aussi : L'Iran mène de nouvelles attaques au Kurdistan irakien
Depuis plusieurs semaines, le Kurdistan irakien est la cible de bombardements de toutes parts. À l'est, Téhéran vise différents groupes d'opposition kurdes iraniens et dans le nord, la Turquie cible le Parti des travailleurs du Kurdistan depuis des années. Une situation qui a des conséquences sur les civils proches des Peshmergas, mais aussi les Irakiens qui subissent l'importation de conflits extérieurs sur leur territoire. La ville de Koya, à l'est du Kurdistan irakien, vit sous la menace des frappes iraniennes sur les positions militarisées du PDKI. Le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran est accusé par Téhéran d'attiser les manifestations contre le régime depuis la mort de Mahsa Amini. Mais ces frappes ont aussi visé ces derniers mois le camp abritant les civils proches de ces Peshmergas. Souroush, 7 ans, y était. Il vit aujourd'hui caché dans une petite maison de la ville, mais ses dessins représentent toujours l'attaque au cours de laquelle son école a été endommagée. « Il y a les missiles qui ont frappé notre école. Le missile a cassé notre école et les élèves sont partis en courant, raconte-t-il. Il n'y a plus personne là-bas depuis l'attaque. Je n'ai pas eu peur, je ne suis pas un enfant qui a peur. » « Nous sommes un troupeau sans berger » Son aplomb cache des traumatismes. Ses parents craignent la reprise des bombardements et les conséquences psychologiques sur leur fils. Le quartier général des PDKI est tout proche, particulièrement du village chrétien voisin d'Harmota. Ici, la quasi-totalité des 250 familles ont fui, affirme Zaya Martany, est le prêtre de la commune. « Qui va leur dire de revenir et "ne vous en faites pas, on vous protège" ? Nous sommes un troupeau sans berger. Nous aimerions que la situation s'arrange, et que tous les acteurs externes ou internes respectent cette nation comme toutes les autres. » Dans la vallée de Nahla, à l'autre bout du Kurdistan irakien, l'exaspération est la même. Ici, la Turquie bombarde régulièrement les positions du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK. Allan Esho Youel est né là. Il a 26 ans et il en a assez : « Ça n'a rien à voir avec nous et ce n'est pas supposé se produire ici. S'ils nous attaquaient, on penserait à partir, mais ils attaquent ceux qui se sont installés dans notre région. Ce serait préférable qu'ils s'en aillent ». William Esho Oshana, chef de village, craint que la situation ne se dégrade encore. Une fissure de la largeur de sa main court le long du mur de son salon depuis les derniers bombardements. « La Turquie continue d'avancer et de les pousser toujours plus vers nous. Le PKK était dans les montagnes et maintenant, il commence à descendre », témoigne-t-il. Un check-point contrôle toute entrée dans la vallée, y compris des marchandises. Les habitants se sentent donc enfermés et abandonnés par les autorités kurdes et irakiennes. ► À lire aussi : L'Iran mène de nouvelles attaques au Kurdistan irakien
L'Iran a de nouveau bombardé des groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin. Ces factions dissidentes sont accusées par Téhéran d'attiser les manifestations qui secouent la République islamique, depuis la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs à Téhéran le 16 septembre. Les bombardements interviennent un jour après des frappes aériennes menées par la Turquie au Kurdistan d'Irak contre des bases des rebelles kurdes turcs du PKK. Des frappes qui font craindre une escalade militaire dans la région. Analyse de Adel Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l'Irak (CFRI). Auteur de L'Irak, un siècle de faillite, de 1921 à nos jours », éditions Tallandier.
Vu sur Alter-Egaux (14) : « Pas similaires mais solidaires » avec Andréas, réfugié irakien et Cécile Pilorge de l'association SSAR « Ce lundi 28 mars 2022, Andréas Alshamani et Cécile Pilorge, respectivement réfugié irakien et membre de l'association SSAR (Solidarité Sucéenne Avec les Réfugiés) , sont venus partager des valeurs humanistes toujours dans l'idée d'accompagner les élèves de 3ème dans leur EPI « Deviens ambassadeur de l'égalité ». Un échange d'une grande richesse, dans lequel, Alice, Evan, Jouneid, […] Cet article provient de Radio AlterNantes FM
Ancien directeur adjoint de Paris Match, grand reporter pour RT France, Regis Le Sommier nous plonge dans les grands événements du 21e siècle : au cœur du conflit Syrien et Irakien, au plus près de la prise de Kaboul par les Talibans, dans les alcôves de la Maison Blanche ou sur les ruines de la Nouvelle Orléans après le cyclone Katrina. Retenez votre souffle, et plongez dans la tourmente de l'Histoire ! Soutenez-nous !
Une résurgence de Daech est-elle possible au Moyen-Orient ? Fin janvier, des membres du groupuscule ont pris d'assaut une prison dans le nord-est syrien. De quoi inquiéter les pays voisins, comme l'Irak, où le groupe est encore présent. Les missions antiterroristes se sont accélérées. Notre correspondante dans le pays a pu obtenir un accès exclusif à l'une de ces missions conduites par les forces antiterroristes irakiennes. La nuit tombe sur le quartier général des forces antiterroristes irakiennes.Dans une salle de réunion, une vingtaine de soldats, en tenue de combat noire, répètent le plan à suivre pour la mission de cette nuit. « L'objectif de l'opération est de capturer le suspect. Il sera dans la région d'al-Anbar, district de Garma, quartier de Gantar. » Après plusieurs mois d'enquête, ces hommes s'apprêtent à partir pour arrêter un Irakien, suspecté d'appartenir au groupe État Islamique. Debout devant ses troupes, le commandant pointe une photo de l'homme recherché sur un écran numérique. « L'ennemi est un chef d'équipe. Il utilise des engins explosifs improvisés contre les forces de l'ordre pour les assassiner et enlève des citoyens qui ont de l'argent pour les extorquer. Précise le général qui conclut, c'est clair pour tout le monde… Alors c'est parti. » À l'extérieur, une soixantaine de soldats sautent alors dans les véhicules blindés qui les attendent en rang. Les uns après les autres, ils s'enfoncent dans la nuit noire irakienne, vers le nord de Fallujah, où leur informateur vient de confirmer la présence du suspect. Une menace permanente Depuis la défaite territoriale du groupe en 2017, les attaques terroristes sont de plus en plus rares, mais le récent regain d'activité en Syrie fait craindre un effet cascade sur l'Irak voisin. Les opérations aux frontières se sont donc multipliées, ces derniers jours Dans l'un des véhicules, les chefs de missions regardent une carte satellite sur leur téléphone portable : « On va partir d'ici, et on lance l'intervention ici. Il y a peut-être quelque chose dans cette zone ouverte, il faut faire attention car on n'y est pas et on ne l'a pas vu de nos propres yeux… ok ? » La cible approche. Les blindés éteignent leurs phares et les premières lignes se lancent à pieds, à l'aide de vision nocturne. Ils atteignent la maison, au milieu d'un champ, puis interviennent, l'arme haute, prêts à tirer si besoin. L'homme est bien présent. il est immobilisé dans un coin de la pièce principale. Sa famille est isolée dans la chambre. Les hommes fouillent alors le domicile. « On vient de lui confisquer son portable. On va pouvoir faire des recherches dessus, précise le chef de mission. Aucune arme n'a été trouvée, mais c'est une ferme ici, la planque est sûrement ailleurs. » Ces forces armées placent alors un sac en tissu noir sur la tête du suspect, puis l'embarque. Impossible de vérifier s'il est bien responsable des crimes dont il est accusé. Ce sera à la Justice de le décider. Ces combattants, eux, disparaissent une nouvelle fois dans la nuit pour la fin de cette mission et le début de nombreuses autres, à la recherche des terroristes encore présents dans le pays.
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Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il revient sur la condamnation d'un Irakien à la perpetuité pour génocide de la minorité yazidie.
Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il revient sur la condamnation d'un Irakien à la perpetuité pour génocide de la minorité yazidie.
Dans les pays du Moyen-Orient, seules deux femmes sont présidentes de Parlement : Fawzia Zainal au Bahreïn et Rewaz Faiq au Kurdistan irakien. Cette dernière a été élue en 2019 dans cette région autonome d'Irak. Dans une société qui reste largement patriarcale et conservatrice, la vie parlementaire est semée d'embûches pour Rewaz Faiq qui doit aussi faire face au manque de soutien au sein de son propre parti.
Poète et auteur Irakien exilé à Paris depuis plus de 40 ans, Salah al Hamdani arpente les rues de la capitale française en quête dʹune lumière, dʹune ruelle ou dʹun parfum lui rappelant Bagdad. Cet opposant au régime de Saddam Hussein se sent viscéralement parisien et, en même temps, à jamais enraciné dans la ville qui lʹa vu naître. Déambuler avec Salah Al Hamdani dans Paris, cʹest voir Bagdad se profiler sous les pavés. Bagdad omniprésente dans sa poésie: Bagdad mon amour, une saison dʹexil, oublier Bagdad, Bagdad-Bagdad, autant de recueils qui disent lʹexil, lʹengagement politique et lʹattachement à sa ville dʹorigine. Quant à son attachement à la France, il le doit à un livre, ʹʹle mythe de Sisypheʹʹ dʹAlbert Camus, lu en arabe, par hasard, dans un café de Bagdad. Interview: Muriel Mérat (1e diffusion en 2 volets les 4 et 5.12.2018) Réalisation: Rodolphe Bauchau Production: Muriel Mérat & Christophe Canut Photo: Portrait de Salah Al-Hamdani poète et homme de théâtre français dʹorigine irakienne - Paris 2014 Francesco Gattoni -Leemage via AFP
Elish Yako, chrétien chaldéen, homme d’affaires franco-irakien, secrétaire général de l’Association d’entraide des minorités d’Orient (AEMO)
Irakien vivant depuis son enfance en France après un exode, Patrick Al-Yacoub, sous-diacre de l'Eglise chaldéenne Saint-Ephrem de Vaulx-en-Velin, revient sur les enjeux du voyage historique du Pape François en Irak.
Plus de trois ans après le référendum d’indépendance qui s'est soldé par un échec, quelle est la situation au Kurdistan irakien? Pour en apprendre plus sur les défis politiques de cette région enclavée entre l'Iran, la Syrie, la Turquie et l'Irak, l'Observatoire sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (OMAN) a organisé une conférence de Benjamin Toubol, doctorant en science politique de l’Université Laval. Cette conférence, oscillant entre luttes d’influence et processus de construction étatique, était animée par Mylène de Repentigny-Corbeil, chercheure et coordonnatrice de l'OMAN, et commentée par Sami Aoun, directeur de l'OMAN. Vous pouvez consulter la présentation du conférencier.
J'ai pas fini mon rêve d'Henri Gougaud Henri Gougaud aiment les mots, ces nombreux métiers le prouvent, il est parolier, chanteur , conteur, auteur, raconteur d'histoires. Celui qui dit avoir "commencé à s'interesser à la vie à travers la poésie" a écrit "J'ai pas fini mon rêve" aux éditions Albin Michel. Est-ce son don de conteur qui a offert à Henri Gougaud de s’inventer mille vies ? Dans ce récit riche et vibrant, écrit d’une plume tendre et amusée, l’écrivain et poète nous dévoile ses chemins secrets. Ils suivent les bouleversements de l’histoire : l’Occupation allemande vécue, enfant, à Carcassonne dans une famille de résistants. Puis le départ pour Paris et la vie d’artiste, le monde libertaire, les cabarets de la Rive Gauche où il devient parolier de Gréco, Ferrat, Reggiani, puis l’expérience de la radio, aux côtés de Claude Villers, où il transmet l’immense répertoire de la tradition orale des contes. Jusqu’à l’écriture, à laquelle il décide de se consacrer. Tous tes mots dans ma tête d'Églantine Eméyé Églantine Eméyé est animatrice télé dans "Le monde de Jamy" et présentatrice radio dans l'émission de France bleu "C'est déjà demain". Elle est également présidente de l'association "Un pas vers la vie" qui offre des espaces pédagogiques adaptés aux enfants handicapés. C'est aussi la maman de Samy, jeune garçon autiste dont elle contait la vie dans son premier livre "Voleur de brosses à dents". Elle sort un nouvau livre dans la même dynamique : "Tous tes mots dans ma tête" aux éditions Robert Laffont. Depuis Le voleur de brosses à dents, Samy a grandi. Il a aujourd’hui 12 ans, et vit dans un lieu spécial, pour personnes polyhandicapées. Il ne parle pas. Mohammed, lui, a 37 ans. Il est réfugié, Irakien, et vient juste d’arriver en France. Il parle, mais seulement sa langue natale. Entre ces deux êtres, qui n’ont a priori rien en commun, va pourtant naître une véritable amitié. Dans ce dialogue imaginaire entre son petit garçon et le réfugié qu’elle a accueilli chez elle, Eglantine Eméyé nous donne à voir, à travers leurs yeux, une autre vie. Celle que nous ne parvenons pas à imaginer, celle des « différents », des « autres » …
De plus en plus de nouveaux sports font leur apparition à Bagdad. Loin de l'image de conflits et de violences que renvoie la capitale irakienne, ces lieux de détente et de loisirs attirent de plus en plus d'habitants, en quête d'amusement et de nouveaux défis. Mais les obstacles sont nombreux en Irak pour ces nouveaux sportifs. Notre correspondante à Bagdad est allée à leur rencontre. Sur les bords du Tigre, une petite quinzaine de jeunes Irakiens enfilent leur combinaison de sports nautiques. Ils se préparent pour leur cours quotidien de planche à voile. Jamil, 18 ans, une casquette jaune sur la tête, s'est inscrit il y a quelques mois dans ce tout premier club de la capitale. « C'est vraiment un sport incroyable ! Personnellement, ça me permet de passer du temps avec mes amis proches, mon coach. Ça permet aussi de rencontrer de nouvelles personnes, d'élargir mes horizons, c'est génial. » Difficile d'imaginer ces scènes à Bagdad, il y a encore quelques années. A la fin des années 2000, les quartiers alentours d’ailleurs faisaient partie des plus dangereux du pays. Sur sa planche, Mohammed prend des couloirs de vent et tente quelques acrobaties. Ce jeune Irakien de 20 ans a perdu son père au cours de ces années sanglantes. Aujourd'hui, il veut croire en un avenir meilleur. « Avant c'était la guerre civile, on ne pouvait pas faire ça. Aujourd'hui c'est différent, c’est moins dangereux, on peut pratiquer, s'entraîner. Et honnêtement, je suis totalement tombé amoureux de ce sport depuis que j'ai commencé. » « Navigue derrière, viens par ici ! » Installé sur un petit bateau à moteur, Ahmed, l'entraîneur, crie ses instructions. Il prévoit d'emmener ses élèves en Egypte, pour suivre des entraînements plus poussés. Impossible de se professionnaliser en Irak, selon lui. « Avec notre budget, on ne pas se permettre de nouveaux équipements. Ça coûte beaucoup trop cher. On peut être compétitif, mais on sait qu'on ne peut pas rivaliser à un niveau élevé. » Le monde du sport ne manque pas d'épreuves, mais elles sont particulièrement nombreuses en Irak. Notamment pour les femmes. De l'autre côté de la ville, une quinzaine de jeunes Irakiennes s'entraînent dans le premier, et le seul club de rugby à Bagdad. Malgré les remarques et les critiques, explique Halah, la capitaine. « Ça a commencé dès le début quand on a créé l'équipe. On s'entraînait dans une école de sport, et les premières critiques sont venues des étudiants eux-mêmes. Aujourd'hui encore, beaucoup d'hommes, mais aussi des femmes, nous critiquent sur les réseaux sociaux. » Sur le banc de touche, Fariq Abdallah, le vice-président de la Fédération irakienne fait part de sa frustration. « Certaines joueuses auraient le potentiel de compter parmi les meilleurs de la région, mais elles font face à énormément de problèmes, car leur famille ne leur permet pas de pratiquer ce sport. » Beaucoup de chemin reste encore à faire dans le pays. Mais pour ces jeunes Irakiennes et Irakiens, ces nouveaux sports sont déjà de belles avancées voire des outils pour faire changer les mentalités.
Dans le nord de l'Irak, ces dernières semaines, des manifestations pacifiques dénonçant la misère de la population et la corruption des autorités de la région du Kurdistan ont tourné en scènes de chaos avec l'incendie de nombreux bureaux de partis politiques kurdes. La répression a été violente avec un bilan officiel de 10 morts dont 8 manifestants. La région du Kurdistan irakien demande aujourd'hui de l'aide financière à Bagdad mais refuse toujours de partager en échange son pétrole avec l'Irak comme le prévoit la Constitution. Voilà plusieurs années que les fonctionnaires kurdes ne touchent qu'une fraction de leur salaire, seulement 20% en 2020. La jeunesse diplômée, elle, ne trouve pas d'emplois. En réponse à la colère de la rue, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a envoyé depuis plusieurs jours une délégation négocier à Bagdad. Certains partis kurdes comme l'Union islamique auquel appartient Abdullah Toufik ont refusé de se joindre à ces discussions : « En vérité il n'y a pas une réelle volonté de trouver un accord, ni du côté irakien ni du côté kurde irakien », estime-t-il. « En ce qui concerne les autorités de Bagdad, elles ont déjà d'importants problèmes internes à gérer notamment des problèmes financiers. L'Irak a été obligé d'emprunter pour payer les trois derniers mois de salaires à ses fonctionnaires. Du côté de la région du Kurdistan irakien, les autorités ne veulent et ne peuvent pas briser l'accord qu'elles ont avec la Turquie pour vendre leur pétrole. De toute façon, nous savons bien que les dirigeants du Kurdistan ont plus que suffisamment de richesses pour payer les fonctionnaires kurdes. Mais ils les utilisent pour s'enrichir eux-mêmes illégalement. Ces responsables kurdes qui communiquent avec la communauté internationale au nom de la révolution kurde, au nom de la kurdité, au nom de la création d'un État kurde, en réalité, il faut que les pays occidentaux comprennent que ces mêmes hommes font partie des figures politiques les plus corrompues au monde. » ►À lire aussi : Au Kurdistan irakien, le mouvement de protestation tourne au chaos Pendant ce temps, dans le silence, la répression continue. Des dizaines de manifestants et journalistes sont emprisonnés. Les rues sont quadrillées par des forces de sécurité en civil. Parmi les figures du soulèvement populaire détenues depuis plusieurs semaines, le journaliste indépendant Sherwan Sherwani. Malgré ses craintes, sa femme accepte de nous parler pour que son mari ne soit pas oublié. « Les gens ont très peur ici. C'est normal, dans notre cas ils sont venus chercher mon mari chez nous. Entre la gendarmerie et la police ils étaient au moins 20 personnes chez nous, avec six voitures. Ils ont fait exprès de nous terrifier », raconte-t-elle. « Tout ce que je sais maintenant c'est que mon mari est sous le contrôle de Waysi Barzani, le fils de Massoud Barzani. Nous ne pouvons ni lui téléphoner ni le voir. Tout ce que je sais, c'est via la télévision et via son avocat qui n'a pu le voir que 10 minutes. Il a dit qu'on lui reproche d'avoir encouragé les gens à manifester pour créer le chaos dans la société au sein de la région du Kurdistan irakien, enfin plutôt au sein de la région contrôlée par le PDK. » Voilà plus d'un mois que Sherwan Sherwani est détenu dans les bureaux des renseignements du Kurdistan irakien à Erbil aux côtés de 15 autres figures des manifestations. Tout en répondant, sa femme surveille ses quatre enfants : « Le futur ? Je ne le vois pas... au Kurdistan je ne vois pas le futur parce qu'il est entre leurs mains. »
Ali Bader : écrivain irakien en exil invité de PEN à BOZAR 1/2
Ali Bader : écrivain irakien en exil invité de PEN à BOZAR 2/2
Cela fait un an que les Irakiens sont descendus dans les rues pour demander un nouveau système politique. On s’en souvient : pendant des mois, des dizaines de milliers d’habitants avaient battu le pavé, jusqu’à obtenir la démission du Premier ministre, au prix de centaines de morts et de milliers de blessés. Aujourd’hui, les manifestations sont rares, mais le mouvement tente de s’organiser politiquement et prépare un nouveau départ le 1er octobre. Problème : depuis des semaines, les principaux activistes sont visés, assassinés, kidnappés. Beaucoup ont dû fuir pour le Kurdistan irakien. Redha Ali Al-Aqili, assis sur un banc d'un parc vide, fait défiler des vidéos sur son téléphone portable. Sur plusieurs d'entre elles, on le voit dominer une marée humaine, debout sur une voiture, micro en main. Il hurle des slogans que la foule devant lui reprend en cœur. Ces moments ont été capturés à Maysan, dans le sud de l'Irak, en octobre 2019. A l'époque où les manifestations irakiennes battaient encore leur plein. Pendant près d'un an, Redha, la vingtaine, cheveux noirs peignés en arrière, s'est impliqué corps et âme dans ce mouvement. Il était l'un des leaders, mais a dû se faire oublier, après deux tentatives d'assassinat. « La première fois, ça a été quand j'ai reçu sept balles dans ma voiture, en mars. Ça ne m’a pas empêché de manifester, jusqu’à il y a un mois et demi environ, mais en août ils nous ont ciblés, ma famille et moi, en utilisant lance-roquette, un RPG, et de nouveau des balles réelles. » Après ces attaques, Redha se résigne à fuir loin de sa région natale. Avec sa famille, il vit aujourd'hui en exil dans la région autonome du Kurdistan irakien. « Tous les gouvernorats qui se sont soulevés en Irak, et où les activistes se sont mobilisés, sont devenus trop dangereux aujourd’hui, c'est pour ça que je suis partie au nord de l'Irak. » Redha n'est pas un cas isolé. Beaucoup d'autres activistes ont été ciblés au cours de cette année. Ceux qui ont survécu sont souvent partis, comme lui, pour le Kurdistan irakien. D'autres ont complétement quitté le pays. Retour à Bagdad où le docteur Ali al-Bayati, membre de la Haute Commission irakienne pour les droits de l’homme, observe depuis un an ces crimes commis à l'encontre des activistes. « Il est très clair que ces assassinats visent la partie la plus active de la contestation pour les empêcher de se regrouper ou de s’organiser politiquement, afin qu’ils ne participent pas aux prochaines élections. » Au total en un an, plus de 75 activistes ont été assassinés selon lui. Les militants accusent les groupes paramilitaires soutenus par l'Iran d'être derrière ces attaques, mais à ce jour aucune enquête gouvernementale n'a permis d'identifier les responsables. Pour Ali Al Bayati, il y a peu de chance pour que cela arrive. « Ceux qui le font, le font librement en ce moment, et ont assez de pouvoir pour le faire. Ils ont des groupes militaires, et ils font partie des autorités. Ils ont une immunité. » Aujourd'hui l'incertitude demeure sur l’avenir du mouvement, et à l'approche du 1er octobre, c’est tout une nation qui retient son souffle.
Voilà des années que la Turquie mène une guerre acharnée contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK. Ces combattants kurdes sont repliés autour de la frontières turco-irakienne. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, Ankara mène régulièrement des frappes aériennes contre les villages du Kurdistan irakien. La dernière campagne militaire a été lancée en juin dernier. Elle a amené à la désertion de nombreux villages et fait plusieurs victimes civiles.
Après deux jours de visite au Liban, Emmanuel Macron est attendu ce mercredi matin à Bagdad, sa première visite sur le sol Irakien. Un détour surprise dans ce pays que les présidents de la République ont peu l'habitude de visiter.
Alors que l'Iran semble faire face à une deuxième vague de coronavirus, la petite région frontalière du Kurdistan irakien s'inquiète elle aussi. Le ministre de la Santé a annoncé mardi que 75% des cas dans la région avaient été déclarés durant le dernier mois. Une urgence sanitaire pour certains, une manipulation politique pour d'autres afin de contrôler une population en colère. En mars dernier les autorités du Kurdistan irakien ont rapidement imposé un confinement strict et militaire. Mais face à la nécessité de nourrir leur famille les habitants de la région autonome ont vite repris le chemin du travail. Une réaction que ce policier qui préfére garder l'anonymat comprend entièrement. « Aujourd'hui il n'y a plus aucune confiance entre les autorités et le peuple. Alors au début on a voulu installer un confinement, nous avons tous reçu des consignes en tant que forces de l'ordre afin de faire respecter ce confinement. Mais les gens ont refusé de respecter ces ordres. Rapidement le gouvernement a été obligé de faire marche arrière. » Ce policier comme beaucoup de ces collègues a refusé de se battre contre un peuple dont il partage les difficultés. Depuis des années des manifestations violemment réprimées accusent le gouvernement du Kurdistan irakien de corruption. Notre interlocuteur, une fois son service terminé, a lui-même rejoint les rangs des manifestants. « Les manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours ont été causées par l'injustice qui règne au Kurdistan. Un exemple : nous sommes en juin, et nous fonctionnaires, n'avons toujours pas reçu notre salaire de février. C'est une catastrophe. Les gens vivent dans la misère. Si on ne vous donne pas de salaire ni de quoi répondre aux besoins de première nécessité. Vous êtes obligé d'agir, de parler. » Malgré la peur du Covid-19 dans une région au système hospitalier défaillant, la colère de la population n'a fait qu'empirer face à la gestion de la crise sanitaire puis économique par les autorités. Les différents partis politiques s'accusent mutuellement d'aggraver la situation pour en tirer profit. Dans la rues, les manifestants refusent d'abandonner leur mouvement. Delshad Babani est l'une des figures des manifestations depuis années. « Aujourd'hui, si le gouvernement continu d'utiliser le coronavirus comme une excuse pour nous contrôler nous aurons deux choix : Le premier est de manifester en respectant les distances de sécurité. Dans ce cas, nous devrons rester encore longtemps dans la rue. L'autre solution demande beaucoup de discussion. Nous sommes actuellement en contact avec d'autres comités de manifestants. Nous voulons nous unir et marcher ensemble jusqu'à la capitale Erbil. Si on nous empêche d'y entrer nous voulons que les consulats, le parlement irakien, le monde entier soit au courant. Que tout le monde sache que la vie de nos citoyens est en danger. » Ces derniers jours, les manifestations ont atteint des villes généralement plus contrôlées de Dohuk et Erbil. Elles ont été rapidement étouffées par plusieurs dizaines d'arrestations et disparitions.
durée : 00:39:42 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin, Chloë Cambreling - Les interventions militaires furent nombreuses ces dernières décennies. Le cas Irakien est l'exemple le plus récent. Comment « reconstruit-on » un Etat ? Pourquoi la reconstruction initiée par les Etats-Unis n’a pas fonctionné en Irak ? Que recouvre l’idéologie de ‘Nation Building’ ? - réalisation : Marie-Laure Ciboulet, Thomas Dutter - invités : Adel Bakawan Sociologue. Directeur du Centre de Sociologie de l’Irak (CSI), Université de Soran. Chercheur associé à l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Chargé de cours à l’Université d’Évry. Membre de l'iReMMo.; Myriam Benraad Chercheuse associée à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam), Université d’Aix-Marseille -; Pierre-Jean Luizard directeur de recherche au CNRS, historien spécialiste du Moyen-Orient, en particulier de l'Irak, de la Syrie et du Liban
durée : 00:39:42 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin, Chloë Cambreling - Les interventions militaires furent nombreuses ces dernières décennies. Le cas Irakien est l'exemple le plus récent. Comment « reconstruit-on » un Etat ? Pourquoi la reconstruction initiée par les Etats-Unis n’a pas fonctionné en Irak ? Que recouvre l’idéologie de ‘Nation Building’ ? - réalisation : Marie-Laure Ciboulet, Thomas Dutter - invités : Adel Bakawan Sociologue. Directeur du Centre de Sociologie de l’Irak (CSI), Université de Soran. Chercheur associé à l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Chargé de cours à l’Université d’Évry. Membre de l'iReMMo.; Myriam Benraad Chercheuse associée à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam), Université d’Aix-Marseille -; Pierre-Jean Luizard directeur de recherche au CNRS, historien spécialiste du Moyen-Orient, en particulier de l'Irak, de la Syrie et du Liban
durée : 00:09:45 - Journal de 18h - Depuis l'élimination du Général iranien Qassem Soleimani, des voix s'élèvent au sein de la classe politique pour condamner une violation de la souveraineté du pays. L' Irak a porté plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU et convoqué l'ambassadeur américain en poste à Bagdad.
Après deux mois de manifestations, le premier ministre irakien cède à la pression populaire. La police britannique a neutralisé l'homme qui a blessé plusieurs personnes sur le London Bridge. Les Québécois pourront se prononcer sur l'élargissement de l'accès à l'aide médicale à mourir. Après le fiasco du Programme d'éducation québécoise, le gouvernement veut maintenant accueillir plus d'étudiants étrangers. | Maxime Coutié (journaliste-présentateur)
durée : 00:10:55 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - « Iran barra »: L’Iran dehors, peut-on voir sur des pancartes brandies par manifestants irakiens. La remise en cause du système communautaire et politique dans le pays va de pair avec une remise en cause de l’ingérence étrangère, quelle qu'elle soit. Entretien avec le sociologue Adel Bakawane. - réalisation : Mydia Portis-Guérin - invités : Adel Bakawan Sociologue. Directeur du Centre de Sociologie de l’Irak (CSI), Université de Soran. Chercheur associé à l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Chargé de cours à l’Université d’Évry. Membre de l'iReMMo.
durée : 00:15:18 - Journal de 22h - Le peuple irakien veut la chute du régime et la démission du gouvernement honni car corrompu. Deux mois de contestation et déjà des centaines de morts, des milliers de blessés. Le Premier Ministre a proposé de démissionner et le Président a promis des élections anticipées. Analyse d' Hosham Dawod.
Retour sur les manifestations massives de la jeunesse irakienne, violemment réprimées par les autorités. Comment expliquer cet embrasement social à Bagdad et dans le sud chiite du pays ? Comme souvent dans ce genre de mouvements, il y a un facteur déclencheur. En l’occurrence, c’est la décision du gouvernement irakien de limoger Abdel-Wahab Al-Saadi, héros de la lutte contre le groupe État islamique, qui a mis le feu aux poudres. Le renvoi de cet homme, respecté par des millions de jeunes irakiens, a été interprété comme la nouvelle manœuvre d’une classe politique corrompue. À cela s’ajoute un terreau social qui est explosif depuis des années en Irak. Il y a eu d’ailleurs de fortes manifestations déjà en 2015 et 2016, puis à l’été 2018. C’est toujours la même situation qui est dénoncée : la corruption des hommes politiques, accusés de servir leurs intérêts personnels plutôt que celui du pays. Et puis leur incapacité à mener à bien les réformes nécessaires pour venir à bout des maux qui minent l’Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 : des infrastructures hors d’âge, des services publics déficients, notamment pour l’accès à l’eau potable et à l’électricité. Des manifestants issus de la jeunesse du pays Ce sont surtout les jeunes qui manifestent. Un peu une génération post-Saddam Hussein, qui est née quelques années avant la chute du dictateur irakien et qui aujourd’hui a vingt ans. Elle n’a pas connu la main de fer de Saddam Hussein, mais a subi les troubles qui ont suivi l’intervention américaine. Notamment les luttes interconfessionnelles entre la majorité chiite, qui a récupéré une grande partie du pouvoir, et une minorité sunnite qui regrette le bon vieux temps de Saddam Hussein, quand elle dirigeait l’Irak. Et puis la lutte aussi contre l’occupant américain, les attentats réguliers et meurtriers, et enfin l’émergence de l’organisation sunnite de l’État islamique, qui a fait régner la terreur sur un tiers du territoire pendant trois ans, entre 2014 et 2017. ► À écouter aussi : Vers la fin de l'organisation État islamique ? Ayant grandi dans un tel environnement, elle voudrait au moins avoir sa place dans la société irakienne. Alors que le chômage des 18/30 ans atteint les 25 %. D’où cette explosion soudaine et violente. Cette confrontation brutale et parfois meurtrière avec les forces de l’ordre. Un pouvoir irakien dépassé par ce mouvement Alors, jusqu’où peut aller ce face-à-face ? Difficile à dire, mais en quatre jours les choses sont allées très vite. Malgré la répression, malgré le couvre-feu instauré à Bagdad et dans plusieurs villes du sud du pays, et en dépit de la coupure quasi totale du réseau internet, les manifestations se poursuivent. La Zone verte, le cœur névralgique du pouvoir, qui venait juste d’être rendue accessible au peuple, a été de nouveau bouclée. Le Premier ministre Adel Abdel Mahdi, en fonctions depuis 11 mois à peine, assume, mais dit également comprendre les demandes légitimes de cette jeunesse très en colère. En fait, on sent bien que le pouvoir navigue à vue et se trouve un peu dépassé par ce mouvement d’une jeunesse éruptive, qui, outre ses revendications sociales, réclame de plus en plus la chute d’un régime qu’elle estime pourri - et trop inféodé au grand frère iranien.
En début de semaine 72% des électeurs kurdes d’Irak, parmi les 4,6 millions d’inscrits, ont pris part au référendum sur l’indépendance de cette province autonome irakienne. Près de 93% d’entre eux ont voté en faveur de l’indépendance, entraînant des réactions virulentes de la part de Bagdad et des pays voisins. Arnaud Decroix fait le point sur ces enjeux avec le sociologue Olivier Grojean, auteur de La Révolution kurde. Le PKK et la fabrique d’une utopie (La Découverte, 2017).
En début de semaine 72% des électeurs kurdes d’Irak, parmi les 4,6 millions d’inscrits, ont pris part au référendum sur l’indépendance de cette province autonome irakienne. Près de 93% d’entre eux ont voté en faveur de l’indépendance, entraînant des réactions virulentes de la part de Bagdad et des pays voisins. Arnaud Decroix fait le point sur ces enjeux avec le sociologue Olivier Grojean, auteur de La Révolution kurde. Le PKK et la fabrique d’une utopie (La Découverte, 2017).
Cette région autonome veut s'affranchir du pouvoir central de Bagdad, mais traverse sa pire crise économique.
Le conflit Irakien sera au cours de l'émission de cette semaine! Il s'agit de la seconde guerre civile de ce pays, qui a débuté en 2013, faisant suite à une première guerre qui sévissait entre 2006 et 2008.