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En Turquie, quatre jours avant l'élection présidentielle de ce dimanche (14 mai 2023), le président Recep Tayyip Erdogan est sur la sellette. Dans les sondages, il est au coude à coude avec Kemal Kiliçdaroglu, membre du parti kémaliste CHP, et soutenu par une coalition inédite de six partis. Dans cette course, une partie de l'électorat pourrait faire pencher le scrutin. Les Kurdes, environ 10% des votes, et parmi eux, une majorité de jeunes de moins de 30 ans. À Diyarbakir, capitale historique du sud-est kurde, ils sont près d'un quart des votants à se rendre aux urnes pour la première fois. Moins conservateurs, moins radicaux et parfois plus laïques que leurs aînés, ils ont grandi dans la guerre des années 2015-2016 entre l'État turc et le mouvement terroriste du PKK, et n'ont connu que le président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir. Aujourd'hui, ils veulent croire qu'une solution politique à la question kurde est possible… sans être tout à fait convaincus par les candidats. « Jeunesse kurde de Turquie : les espoirs face à l'AKP », un Grand reportage de Manon Chapelain.
durée : 00:15:08 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Dans une déclaration très martiale, le président Erdogan s'en est pris à son principal opposant dans la course à la présidentielle en Turquie : Kemal Kiliçdaroglu. Il l'accuse d'être à la solde du Parti des travailleurs du Kurdistan –le PKK-, la guérilla kurde. - invités : Lucie Drechselova enseignante chercheuse à l'EHESS
Presque huit mois après la mort de Mahsa Jina Amini, les cortèges de manifestants habillent de moins en moins les rues iraniennes. Mais cet état de fait n'abime pas l'espoir de la résistance kurde iranienne retranchée en Irak. Au contraire : elle y voit une nouvelle étape de la « révolution de Jina ». De notre correspondant au Kurdistan d'Irak et en Syrie, Les rayons de soleil d'un printemps kurde irakien largement installé caressent les arbres de cette base arrière du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran, le PDKI. Nous sommes à quelques kilomètres d'Erbil, capitale de la région autonome kurde irakienne. C'est dans ces montagnes que se sont installées les bases militaires et civiles du groupe armé il y a plus de 30 ans. Chassés du Kurdistan d'Iran par la République islamique. Depuis septembre dernier et la mort de Mahsa Amini (Jina, de son nom kurde et d'usage), des jeunes Kurdes ont rejoint la lutte de partis comme le PDKI. Souvent anciens manifestants, beaucoup disent avoir constaté « l'impuissance de la lutte pacifiste ». Et ont donc traversé les montagnes, souvent clandestinement, pour rallier des camps comme celui-ci. Au plus fort de la mobilisation, le PDKI affirme avoir accueilli plusieurs centaines de jeunes Kurdes iraniens prêts à prendre les armes. Aujourd'hui, le flux est nettement moins important. L'Iran a renforcé ses forces militaires à la frontière avec l'Irak selon le PDKI. « Les Pasdarans [armée idéologique de la République islamique d'Iran, Ndlr], sont partout dans les montagnes et tirent à vue », soutient Karim Pervisi, membre du comité de gestion du parti. Il est assis à son bureau. Habillé en costume kurde, chemise rentrée dans un pantalon bouffant. La taille marquée par un long tissu enroulé comme une ceinture. L'essoufflement de la mobilisation ? Karim Pervisi n'y croit pas, même s'il reconnait que les rues sont plus silencieuses depuis quelques semaines, notamment au Baloutchistan et au Kurdistan où les contestations ont été les plus intenses. Selon lui, la répression de la République islamique a conduit les protestataires à changer de mode d'action. Passant davantage par des actes de désobéissance civile. « Notre espoir est en fait plus important qu'avant. Avant le mouvement, nous étions seuls à se révolter contre le gouvernement iranien. Mais maintenant, c'est tout l'Iran qui s'est battu. Toutes les régions se sont révoltées ». « Les militants font juste une pause » Le haut gradé de la résistance kurde iranienne soutient que son parti entretient d'importants réseaux de militants au Kurdistan d'Iran. Ce qui lui permet d'avoir des informations en temps réel sur cette région où aucun journaliste ne peut faire son métier sous la pression du régime iranien. Il constate que de nombreuses choses ont changées depuis sept mois : « Le gouvernement central ne peut plus contrôler cette région comme avant. Ils marchent continuellement sur des œufs. Ils font vraiment attention à ce qu'ils font, à ce qu'ils disent, à ce qu'ils décident sur le Kurdistan. Le représentant de Khamenei au Kurdistan a avoué, il y a peu dans une interview, qu'il ne pouvait plus appliquer le port obligatoire du voile. Ils n'ont plus un pouvoir total dans la région ». Tout à coup, une sonnerie retentit. C'est la pause de midi dans l'école située à quelques mètres de là. Le camp n'est pas qu'une base militaire. C'est aussi un lieu de vie, où les combattants kurdes vivent, parfois s'aiment et fondent une famille. C'est le cas de Vyan Ghishkar, une Kurde iranienne de 25 ans. Elle a traversé les montagnes en 2020 depuis le Kurdistan d'Iran, celles qui se dressent à l'horizon. C'est ici qu'elle a rencontré son mari, aussi combattant pour le PDKI. Ils se reposent sous un arbre chargé d'oiseaux. Le calme des rues iraniennes ne ternit pas non plus son espoir de renversement du régime « Les militants font juste une pause. Mais ça peut reprendre à tout moment. Comme vous l'avez vu ces derniers jours, après l'empoisonnement des écolières. On a revu l'émergence des mobilisations ». En stratégie militaire, la combattante soutient la ligne de son parti : pas d'offensive armée vers l'Iran. C'est ce que nous expose le chef des services secrets du PDKI, Sadiki Dervichi. Malgré les bombardements et missiles balistiques lancés contre les bases du parti par le régime iranien au plus fort des mobilisations, à aucun moment la résistance n'a menacé de représailles armées contre les territoires iraniens : « Le gouvernement iranien cherche constamment des excuses pour tuer les protestataires. Et une présence militaire comme la nôtre aurait été une très bonne excuse pour déclencher un bain de sang ». Pas d'aide armée donc, mais une aide logistique et d'influence par les militants restés de l'autre côté des montagnes. « À l'avenir, nous avons nos plans pour nourrir cette révolution », promet le chef des services secrets. Impossible d'en savoir plus.
Vingt ans après la chute de Bagdad qui a conduit à celle du régime de Saddam Hussein, entretien avec Rizgar Mohammed Amin, le juge kurde qui avait dirigé le procès à l'issue duquel le dirigeant irakien fut condamné à mort. Ce 9 avril marque les 20 ans de la chute de Bagdad, trois semaines après le début de l'invasion américaine en Irak. Une opération militaire controversée dont l'objectif était le renversement du régime de Saddam Hussein. Le dictateur capturé le 13 décembre 2003 a ensuite été jugé par un tribunal spécial irakien qui a prononcé la peine de mort contre celui qui aura gouverné son pays pendant 23 ans. À l'époque, Rizgar Mohammed Amin est le vice-président de la cour d'appel de Souleimaniye, dans le Kurdistan irakien. Des juges kurdes sont recherchés pour mener le procès de Saddam Hussein. Une réunion a alors lieu avec les autres magistrats de la ville et le ministre de la Justice. Par peur, les autres magistrats refusent de participer à ce projet. Rizgar Mohammed Amin, lui, accepte. RFI : Une vidéo prise lors du procès vous montre sur votre siège en face de Saddam Hussein. Et il est très en colère contre vous. Rizgar Mohammed Amin : À ce moment-là, en fait, je ne me sens pas mal. Pour n'importe quel accusé, c'est un choc mental. Il faut se mettre à sa place. Le juge ne doit pas se mettre en colère. Saddam Hussein avait des choses à dire et il avait le droit de se défendre. Si les autres ont ce droit, Saddam Hussein l'a aussi. Pas d'exception. C'était un président qui avait perdu son pouvoir à ce moment-là. De cette période du procès, je garde un souvenir bizarre. Il n'y avait pas de sécurité à Bagdad. Les rues étaient dangereuses. Al-Qaïda était très présente. Ses hommes tuaient des gens ou les kidnappaient. Ils brûlaient des voitures. Après quatre mois de procès, vous dénoncez des interférences et démissionnez. C'étaient les partis politiques irakiens, le ministre de la Justice et les Américains. Ça passait par des coups de fil, des articles de presse, ou des lettres officielles directement envoyées à mon adresse. Ils me demandaient pourquoi je laissais Saddam s'asseoir, boire de l'eau, avoir du papier et un stylo. Ils me demandaient pourquoi je ne le jugeais pas plus vite pour l'exécuter rapidement. Le 30 décembre 2006, Saddam est exécuté par pendaison le jour de l'Aïd el-Kebir après avoir été condamné à mort. Que ressentez-vous à cette annonce ? Je suis contre la peine de mort pour qui que ce soit. Et ça vaut pour Saddam. De toute évidence, l'Irak n'était pas prête à accueillir ce procès. La sécurité du pays n'était pas assurée. Les juges n'étaient ni neutres, ni formés au droit international. L'exécution de Saddam a créé un véritable conflit entre les sunnites pro-Saddam et les chiites du pays. Un conflit qui a créé le terreau fertile à l'émergence de l'organisation État islamique des années plus tard en Irak. ► À lire aussi : Irak: 20 ans après l'invasion américaine, les habitants de Bagdad amers Les bombes chimiques de Saddam, une plaie encore ouverte pour les Kurdes d'Irak
C'est un massacre à l'arme chimique dont les traces perdurent aujourd'hui… Il y a 35 ans, Saddam Hussein lançait une opération de répression au Kurdistan irakien, un massacre d'ampleur à l'arme chimique. Le chef d'État irakien voulait punir les Kurdes pour leurs révoltes nationalistes et les accusait de complicité avec l'ennemi iranien. Bilan de ces attaques : 180 000 morts et 9 villages sur 10 entièrement rasés. « Les bombes chimiques de Saddam, une plaie encore ouverte pour les Kurdes d'Irak », un Grand reportage de Théo Renaudon.
durée : 00:04:39 - Le zoom de la rédaction - Cinq mois après la mort de Masha Amini, le mouvement de protestation se poursuit en Iran, mené en grande partie par des jeunes femmes révoltées. Certaines d'entre elles ont décidé de fuir vers l'Irak pour rejoindre l'opposition kurde installée dans ce pays et les camps de combattantes Peshmergas.
Cela fait quatre mois cette semaine qu'en Iran la jeune kurde Mahsa Amini a été tuée pour avoir mal porté son voile. Une mort qui a déclenché un important mouvement de contestation. Le cousin de Mahsa Amini, un activiste kurde retranché en Irak depuis un an, se dit, lui, menacé de mort par le régime. Il demande aujourd'hui aux pays européens de l'accueillir. Dans un camp du Komala, qui est un camp communiste iranien retranché en Irak, le cousin de Mahsa Amini nous accueille. « Erfan Mortezaï est mon nom. Je viens du Kurdistan d'Iran. Dans le passé, j'ai combattu pour un groupe armé kurde. Un jour, j'ai été arrêté et emprisonné pendant dix-huit mois. Une fois libéré, j'ai fui en Irak et j'ai intégré les rangs armés du Parti communiste iranien, le Komala », raconte le jeune homme. Et d'ajouter : « Jina Amini est ma cousine maternelle. Nous étions vraiment proches, nos familles se rendaient visite tout le temps. » « Ici, je ne me sens pas en sécurité. Je ne peux pas sortir du camp. Il n'y a que mes amis pour me protéger », affirme Erfan. À la question de savoir s'il a des armes sous son lit et s'il se prépare à une attaque à n'importe quel moment, il répond : « Oui, en fait, comme j'ai parlé à des médias étrangers, j'ai reçu des messages selon lesquels si je sortais de ce camp, je serais au moins kidnappé et ramené en Iran. Ou alors, je serais directement assassiné. C'est ce qui est arrivé à l'un de mes amis. Ces trois derniers jours, surtout, j'ai reçu des messages Instagram me disant qu'on me cherchait et qu'on me ramènerait en Iran. » Et aujourd'hui, le jeune homme demande l'exil à l'Europe. « Oui, je décide aujourd'hui d'appeler l'Europe à l'aide. Non seulement pour que je puisse être en sécurité, mais aussi pour que je puisse poursuivre mon combat pour mon peuple. » « Ce régime utilise les exécutions pour terrifier la population. Mais ça ne va pas stopper cette révolution. Regardez, vendredi dernier, il y a eu d'importantes manifestations dans deux villes kurdes. Dans les universités et dans les usines pétrochimiques notamment, il y a encore de nombreuses grèves. En vrai, c'est ça qui fera chuter ce régime. C'est la chute de son économie. » Erfan est bien décidé, il rejoindra l'Europe quoi qu'il arrive, même par la mer. ► À lire : « Ils font tout pour nous faire taire », la diaspora iranienne face aux pressions du régime
durée : 00:58:08 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - Le 25 septembre 2017 la région autonome du Kurdistan en Irak organisait un référendum sur l'indépendance. Le Oui l'emportait à 92%. Un scrutin contesté par Bagdad qui n'a jamais eu l'intention d'accorder l'indépendance aux Kurdes, d'autant que la région recèle de richesses pétrolières. - invités : Hardy Mede Politologue, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP); Laurent Perpigna Iban Journaliste indépendant; Leïla Porcher Anthropologue
durée : 00:58:31 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - Le 23 décembre 2022 à Paris, dix ans après l'assassinat de trois militantes kurdes en lien avec les services secrets turcs, la fusillade qui a fait trois morts provoque la colère de la communauté kurde qui reproche à l'Etat français son manque de protection. - invités : Olivier Grojean Chercheur au CESSP et maître de conférence à l'Université Paris I; Tony Rublon Géographe au laboratoire Migrinter; Barzoo Eliassi Professeur associé au département de sciences sociales de l'Université Linnaeus, en Suède
durée : 00:58:08 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - À six mois des élections présidentielles en Turquie, la Cour constitutionnelle a coupé les aides publiques au HDP, le Parti pro-kurde dont une partie des dirigeants est incarcérée. La minorité kurde souffre depuis longtemps et de plus en plus de discriminations et de violences de la part de l'État. - invités : Ahmet Insel Professeur retraité de l'université de Galatasaray à Istanbul, éditeur; Jean-François Pérouse géographe, enseignant-chercheur, ancien directeur de l'Institut français d'études anatoliennes; Julien Boucly Docteur en études politiques à l'EHESS et chercheur associé à l'institut français d'études anatoliennes
durée : 00:10:03 - Journal de 18h - A Istanbul, les partisans du parti pro-kurde HDP se mobilisent aujourd'hui, alors que la justice menace d'interdire ce mouvement, troisième force politique du pays.
Auteur de la tuerie qui a causé la mort de trois membres de la communauté kurde le 23 décembre dernier à Paris, William Malet a reconnu en garde à vue entretenir «une haine des étrangers pathologique».Au moment de son interpellation après l'attaque de la rue d'Enghien dans le Xe arrondissement, cet ancien conducteur de TGV âgé de 69 ans était déjà connu des services de police. En 2017, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d'armes prohibées, puis mis en examen et placé en détention provisoire en décembre 2022 pour avoir attaqué un camp de migrants parisien, armé d'un sabre. Sous le choc, la communauté kurde a appelé le gouvernement français à reconnaître le caractère terroriste de l'attaque du 23 décembre, selon elle orchestrée par les services secrets turcs, et survenue dix ans après le triple assassinat à Paris de trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan. Pour Code source, Ronan Folgoas, journaliste au service police-justice du Parisien, retrace le parcours criminel de William Malet. Ecoutez Code source sur toutes les plateformes audio : Apple Podcast (iPhone, iPad), Google Podcast (Android), Podcast Addict ou Castbox, Deezer, Spotify.Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Ambre Rosala - Production : Clara Garnier-Amouroux, Emma Jacob et Thibault Lambert - Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol - Musiques : François Clos, Audio Network, Epidemic Sound - Identité graphique : Upian - Archives : TF1, France 24. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:03:04 - Le monde est à nous - Alors que la communauté kurde de France commémore samedi 7 janvier l'assassinat de trois militantes kurdes en plein Paris le 9 janvier 2013, en Turquie le président Erdogan a lancé une lutte implacable contre les Kurdes, sur la scène politique.
Deuxième saison pour Matthieu Rouault et son équipe aux commandes de la matinale week-end. Cette année encore une matinale 360° avec un journal info présenté par Stéphane Geneste, un journal sport présenté par Stéphanie Roque, la météo du jour et du week-end avec Peggy Broche, des débats, des rendez-vous politiques, mais aussi l'enquête de la rédaction, ou des chroniques réseaux sociaux et podcasts avec Margaux Bourdin. Les auditeurs retrouveront par ailleurs cette année, le meilleur de la semaine d'Arnaud Demanche.
Dans cette édition spéciale, Express Orient s'intéresse aux Kurdes, le plus important peuple sans État. Ils sont plus de 40 millions répartis principalement entre la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran. Lors des crises, ils sont souvent ciblés dans ces pays. C'est le cas en Iran et en Turquie en ce moment. Qui sont-ils ? Quelle est leur histoire ? La question kurde est-elle une priorité de la communauté internationale ? Les Kurdes sont ils les oubliés de l'Histoire ?
En Iran, dix manifestants attendent dans le couloir de la mort, alors que deux ont déjà été exécutés ces dernières semaines. Des morts qui s'ajoutent aux centaines des manifestations, victimes de la répression du régime de Téhéran. Une bonne moitié d'entre elles seraient kurdes. Certains choisissent de s'exiler face à cette violence, notamment en Irak où la frontière n'a jamais été fermée. Rencontre avec l'un de ces manifestants iraniens, devenu réfugié au Kurdistan d'Irak. Avec notre correspondant de retour de Souleymane, Souleymane, ville de 800 000 habitants, est située aux pieds des montagnes qui séparent l'Irak de l'Iran. Nous sommes à 40 kilomètres de la frontière iranienne. D'anciens manifestants ont trouvé refuge ici, dont Salah. Ce Kurde iranien vient juste de trouver un poste de mécanicien au sud de la ville. « J'étais dans une manifestation, il y a onze jours encore… Les forces gouvernementales sont venues me chercher la nuit suivante, chez moi, à deux heures du matin pour me mettre en prison. Là-bas, les gardes ont commencé à me frapper. J'ai un énorme bleu encore aujourd'hui sur l'épaule droite. Ils me demandaient pourquoi j'étais dans les manifestations. Je leur disais que je n'avais rien fait d'illégal ! Que j'étais simplement présent. Au bout de quelques jours, ils m'ont présenté à un juge. Mais j'avais les yeux bandés : je ne suis même pas sûr que c'était un vrai juge… À cet instant, je tremblais, j'avais vraiment très peur. Le juge m'a dit que qu'il allait me libérer, mais que si jamais j'étais repris à manifester, il donnerait personnellement l'ordre de mon exécution », retrace-t-il. Une fois sorti de prison, Salah prend la décision de quitter l'Iran. « Je suis allé dans une ville, proche de la frontière. Arrivé sur place, je me suis rendu compte que j'avais été suivi par les services secrets. J'ai passé une nuit là-bas avant de mettre le cap sur l'Irak. Arrivé à Souleymane, j'ai pris une chambre dans un motel et j'ai commencé à chercher du travail pour pouvoir survivre. Ce garage avait besoin d'un mécano, j'ai fait un essai et ils m'ont gardé », poursuit-il. « Les manifestations en cours ne sont conséquentes que dans les villes kurdes » S'il retourne en Iran, Salah craint de se faire arrêter de nouveau pour des raisons arbitraires. « Si un policier ne croit pas le papier qui prouve que j'ai purgé ma peine de prison, je risque d'être à nouveau enfermé. Ici, je suis plus en sécurité qu'en Iran, mais je me méfie. Les services secrets de Téhéran sont partout. Ils peuvent me surveiller et penser que je prépare quelque chose. Alors, je dois prendre garde », explique-t-il. Trois mois après la mort de Mahsa Amini, Jina de son nom kurde, Salah espère bien voir la République islamique tomber. Mais il doute d'une telle issue. Évidement que j'espère que ce régime meurtrier va s'effondrer… Mais les manifestations en cours ne sont conséquentes que dans les villes kurdes. Il faudrait que les grandes villes perses comme Téhéran ou Ispahan se soulèvent bien plus ! C'est seulement comme ça que le régime pourrait tomber. En Irak, il n'existe pas de statut de réfugié pour les Iraniens. En théorie, Salah doit faire un aller-retour à la frontière dans 30 jours pour renouveler son visa. ► À lire aussi : Contestation en Iran : la peine de mort reste l'ultime outil de répression
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : France : suite à l'assassinat de trois Kurdes à Paris, risque-t-il d'y avoir des tensions entre les communautés turques et kurdes ? Par Baptiste Coulon, journaliste au service France de RFI. Afghanistan : quel impact de l'interdiction faite aux ONG d'employer des femmes ? Par Melissa Cornet, conseillère en plaidoyer humanitaire pour Care Afghanistan. Conflit russo-ukrainien : quel rôle des deux Corées ? Par Juliette Morillot, journaliste spécialiste de la péninsule coréenne, autrice de La Corée du Sud en 100 questions : La tyrannie de l'excellence, éditions Tallandier, avril 2022. Cameroun : quelles suites à la décision d'André Onana de ne plus être le gardien de l'équipe camerounaise ? Par Sarah-Lou Bakouche, journaliste au service des sports de RFI. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
durée : 00:03:01 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Cinq jours après l'attaque raciste de la rue d'Enghien qui a vu la mort de trois ressortissants kurdes, toute la communauté kurde est persuadée qu'il s'agit d'un complot de la Turquie.
durée : 00:03:01 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Cinq jours après l'attaque raciste de la rue d'Enghien qui a vu la mort de trois ressortissants kurdes, toute la communauté kurde est persuadée qu'il s'agit d'un complot de la Turquie.
durée : 00:41:37 - Un jour dans le monde - Vendredi 23 décembre, trois Kurdes ont été tués devant le centre culturel kurde à Paris. La communauté Kurde refuse de croire à la thèse de l'attaque raciste et accuse la Turquie d'avoir fomenté un attentat. Derrière cette hypothèse se dresse le spectre du triple assassinat de 2013.
durée : 00:41:37 - Un jour dans le monde - Vendredi 23 décembre, trois Kurdes ont été tués devant le centre culturel kurde à Paris. La communauté Kurde refuse de croire à la thèse de l'attaque raciste et accuse la Turquie d'avoir fomenté un attentat. Derrière cette hypothèse se dresse le spectre du triple assassinat de 2013.
durée : 00:14:41 - Journal de 7 h - La colère et l'émotion des kurdes de France rassemblés hier à Paris et à Rennes pour un hommage à trois de leurs membres assassinés vendredi par un français de 69 ans qui a avoué sa haine des étrangers .
EXPERTS PASCAL BONIFACE Directeur de l'IRIS Institut de Relations Internationales et Stratégiques GUILLAUME PERRIER Journaliste au service international – « Le Point » Auteur de « Les loups aiment la brume » RAPHAËLLE BACQUÉ Grand reporter – « Le Monde » ÉVELYNE SIRE-MARIN Magistrate honoraire Membre du bureau de la Ligue des droits de l'Homme « Ce n'est pas un fait divers ». Jean-Luc Mélenchon a ainsi titré une note sur son blog publiée ce lundi 26 décembre. Il demande au parquet antiterroriste de se saisir après la fusillade de la rue d'Enghien à Paris, qui a fait trois morts le 23 décembre. Un homme de 69 ans y a ouvert le feu devant un centre culturel kurde avant de reconnaître en garde à vue sa volonté de tuer des étrangers. L'auteur présumé était déjà connu de la police et de la justice, notamment pour une attaque au sabre dans un camps de migrants dans le 12e arrondissement en 2021. Placé en détention provisoire pendant un an, il venait d'être libéré et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme. Mais si le parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinat, le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'affaire, ce qui suscite l'incompréhension de nombreux représentants de la communauté kurde en France. Des manifestations en hommage aux victimes ont eu lieu ce week-end à Paris, mais aussi dans plusieurs autres villes comme à Marseille. Parfois émaillées de violence, ces rassemblements ont aussi rappelé que cette nouvelle attaque a eu lieu presque 10 ans jour pour jour après l'assassinat à Paris de trois militantes kurdes. Celles-ci étaient proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis. Ce dimanche 25 décembre justement, un conseiller d'Erdogan a incriminé le PKK. « Maintenant, ils brûlent les rues de Paris. Allez-vous toujours garder le silence ? », a-t-il lancé aux autorités françaises. Après l'attentat perpétré le 13 novembre à Istanbul, le président turc crie vengeance et veut attaquer les Kurdes en Syrie. Il y a deux semaines, il a aussi demandé à Vladimir Poutine de « nettoyer » le nord de la Syrie des forces kurdes. Fragilisé à quelques mois de la présidentielle turque, Erdogan semble surtout vouloir jouer sur la fibre nationaliste et faire preuve d'autoritarisme sur la scène internationale. Qu'en est-il plus largement de la menace terroriste sur notre territoire ? « Il y a une menace terroriste extrêmement importante dans notre pays », rappelait le 14 décembre dernier le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 39 attentats islamistes auraient ainsi été déjoués depuis 2017. Une menace qui toucherait aussi les écoles, où la sécurité est particulièrement renforcée depuis l'assassinat il y a deux ans de Samuel Paty. Le terrorisme gagne aussi du terrain au Sahel depuis le départ de l'armée française. Alors, comment analyser la fusillade de vendredi dernier contre des Kurdes ? Faut-il y voir, comme le suggèrent les Kurdes réfugiés en France, l'ombre de la Turquie ? À quoi joue Erdogan vis à vis de cette communauté ? Comment être plus efficace dans la lutte contre le terrorisme islamiste ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 00:14:41 - Journal de 7 h - La colère et l'émotion des kurdes de France rassemblés hier à Paris et à Rennes pour un hommage à trois de leurs membres assassinés vendredi par un français de 69 ans qui a avoué sa haine des étrangers .
durée : 00:26:23 - 8h30 franceinfo - L'adjoint à la maire de Paris en charge du logement était l'invité du 8h30 franceinfo du lundi 26 décembre, il répondait aux questions de Julie Marie-Leconte et Nicolas Teillard
durée : 00:20:10 - Journal de 18h - La tristesse et la colère de la communauté Kurde de France a résonné dans les rues de Paris ce lundi, lors d'une marche blanche en hommage aux trois Kurdes tués par balles vendredi, près du centre culturel kurde dans le 10e arrondissement de la capitale.
durée : 00:15:01 - Journal de 22h - Le retraité de 69 ans a reconnu en garde à vue avoir agi pour des raisons racistes : présenté au juge d'instruction ce lundi, il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
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Les journaux relatent les dernières évolutions de l'enquête et reviennent sur les motivations de l'assaillant, et le motif raciste retenu par la justice. « Le suspect voulait d'abord tuer des étrangers » précise Les Dernières Nouvelles d'Alsace quand Ouest France parle d'une « haine des étrangers pathologique ». Le quotidien de rappeler les propos du tireur présumé décrit comme dépressif et suicidaire : « avant de me suicider, j'ai toujours eu envie d'assassiner des migrants, des étrangers, depuis ce cambriolage ». Un cambriolage qui a eu lieu « à son domicile en 2016 » précise le Figaro qui parle alors de « déclic » pour le tueur qui aurait alors voulu s'en prendre à des étrangers. Le quotidien de citer le père âgé de 90 ans du tireur présumé : « Il est cinglé, il est fou ». Libération donne la parole à la communauté kurde « Un loup solitaire, pris d'une impulsion raciste, qui aurait pris son arme et tiré au hasard ? ». Libération cite le porte-parole du conseil démocratique kurde de France qui « n'y croit pas ». « Pour nous, ce n'est pas anodin que ces assassinats se soient produits dans ce lieu qui fait office d'ambassade du plus grand peuple sans État » martèle Yekbun Eksen. Libération l'interroge sur les lieux de la tuerie, au centre culturel Ahmet Kaya, rue d'Enghien. Le quotidien décrit une « grande salle, véritable mausolée à la gloire des martyrs et héros du PKK ». Dans un coin, « un groupe de femmes, visages fermés, yeux rougis ». « Les hommes chuchotent entre eux. Tous sont persuadés que le tireur a été retourné en prison, par des pro-Erdogan ». Libération a aussi pu observer que samedi, lors de la manifestation de soutien aux kurdes place de la république, « seule une pancarte pointait l'éventuelle responsabilité de l'extrême droite ». Une jeune Franco-Kurde interrogée en marge de la manifestation enfonce le clou : « À l'approche des dix ans de l'assassinat de trois militantes, qui a eu lieu à quelques rues du centre culturel, c'est trop gros ». Le porte-parole du conseil démocratique kurde de France l'assure à Libération : « On s'attendait à ce qu'il y ait des problèmes à Paris, pour les dix ans. On sait que des équipes d'assassins sillonnent l'Europe pour tuer des militants kurdes. » Les célébrations de Noël « Noël à travers le monde », titre la Croix qui nous emmène « en Mongolie, avec la petite communauté catholique, mais aussi à Rome et en France ». Dans les steppes mongoles, le quotidien parle de « Noël des premiers temps » alors que le pays compte à peine 1 500 fidèles. Pas de quoi décourager le cardinal Marengo, préfet apostolique du pays. « Nous devons tout bâtir. Nous vivons comme dans l'Église des premiers chrétiens. » Eux ont vécu un « réveillon assombri par le conflit. » Le Parisien aujourd'hui en France a passé Noël avec un couple d'Ukrainiens à Kiev. Malgré la guerre, constate le quotidien, « Volodymir, Lubov et leur fille Maryna ont tenu à dresser une table de fête ». « Salade, betterave, choux, carottes, crudités […] la majorité des produits viennent du potager » de leurs parents, confie la mère de famille au quotidien. D'ordinaire, le 24 au soir, ils fêtent Noël chez des amis. « Mais cette année, les amis en question ont déserté Kiev », raconte le couple au Parisien. Entre deux verres, la guerre est le principal sujet de conversation… L'occasion pour le père de famille de « remercier les alliés de l'Ukraine » sans lesquels, ajoute-t-il, « nous ne pourrions pas partager ce repas ». Au lendemain de Noël, tenter de se débarrasser de ses cadeaux. « Des millions de Français sont prêts à les revendre »assure Les Echos. Les raisons sont « financières ou écologiques » selon le quotidien qui constate que « le phénomène s'accroit d'année en année ». Le journal cite une plateforme de vente en ligne qui « anticipe 3 millions d'annonces publiées entre 25 décembre et le 3 janvier ». En tête de liste des cadeaux qui ne plaisent pas selon le quotidien : « les produits culturels, notamment les livres, et les produits high-tech ». Quant aux raisons qui poussent à se séparer d'un cadeau : le plus souvent, rappelle les Échos, « recevoir un jouet en double ou un vêtement dans la mauvaise taille est la situation la plus commune ». La revente de cadeaux fait maintenant partie intégrante de notre économie, conclue le quotidien qui rappelle que « La revente des cadeaux représenterait ainsi plus de 336 millions d'euros réinjectés ». Les Échos publient les résultats d'un sondage selon lequel « un Français sur deux envisage cette année de revendre l'un de ses cadeaux s'il ne lui convenait pas ».
Avec : Barbara Lefebvre, enseignante en reconversion. Jean-Baptiste Djebarri, ex-ministre des Transports. Et Bruno Poncet, cheminot. - Alain Marschall et Olivier Truchot présentent un show de 3 heures avec leurs invités, où actualité rime avec liberté de ton, sur RMC la radio d'opinion. Dans les Grandes Gueules, les esprits s'ouvrent et les points de vue s'élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d'expression est reine et où l'on en ressort grandi ! Cette année, une nouvelle séquence viendra mettre les auditeurs au cœur de cette émission puisque ce sont eux qui choisiront le débat du jour ! Et pour cette 18ème saison, Alain Marschall et Olivier Truchot, accompagnés des GG issues de la société civile feront la part belle à l'information et au divertissement. En simultané sur RMC Story.
durée : 00:15:01 - Journal de 22h - Le retraité de 69 ans a reconnu en garde à vue avoir agi pour des raisons racistes : présenté au juge d'instruction ce lundi, il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
durée : 00:20:10 - Journal de 18h - La tristesse et la colère de la communauté Kurde de France a résonné dans les rues de Paris ce lundi, lors d'une marche blanche en hommage aux trois Kurdes tués par balles vendredi, près du centre culturel kurde dans le 10e arrondissement de la capitale.
durée : 00:09:57 - Journal de 18h - Des rassemblements en soutien aux Kurdes avaient lieu aujourd'hui à Paris et à Marseille. Entre tristesse et colère, l'émotion était vive place de la République à Paris.
durée : 00:09:57 - Journal de 18h - Des rassemblements en soutien aux Kurdes avaient lieu aujourd'hui à Paris et à Marseille. Entre tristesse et colère, l'émotion était vive place de la République à Paris.
Elle s'est déroulée en fin de matinée, hier, rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris. Bilan, trois morts, une femme et deux hommes et trois blessés, l'un toujours considéré dans la soirée en état « d'urgence absolue », et deux autres en « urgence relative ». Une attaque « en deux temps », résume le journal Le Parisien. Elle a d'abord touché le centre culturel kurde Ahmet Kaya puis un salon de coiffure situé à quelques mètres, « où l'homme a pu être maîtrisé après y avoir ouvert le feu ». Le tireur présumé, William M., 69 ans, est un ancien conducteur de train à la retraite qui venait de sortir de prison et devait être jugé pour avoir attaqué au sabre deux hommes dans un camp de migrant du XIIe arrondissement, il y a un an. Lors de sa garde à vue, l'homme aurait reconnu la dimension « raciale » de son attaque, signale ce quotidien. Lequel, en Une, évoque « une attaque raciste au cœur de Paris ». Dans le quartier, où la communauté kurde est très présente, c'était le choc. Président du centre culturel kurde de Paris, Azad Dogan dit au Parisien que l'homme « n'a pas tiré au hasard, il est rentré dans le centre avant d'aller chez un coiffeur, également kurde ! C'est politique. Même si le tireur est français, l'État turc est derrière ». Selon ce journal, « l'homme aurait utilisé un Colt 45 et détenait une quarantaine de munitions supplémentaires ». Attaque raciste Pour la presse française, donc, le caractère raciste de cette attaque en plein Paris ne fait aucun doute. Alors qu'une manifestation de soutien aux victimes de cette attaque est organisée, ce samedi, place de la République, à Paris, Le Figaro signale qu'il y a six ans, le tueur présumé « avait été victime d'un cambriolage ou d'une altercation avec un ouvrier venu chez lui, et avait répliqué en donnant des coups de couteau à son agresseur ». L'an dernier, cet homme avait attaqué un camp de migrants dans le 12e arrondissement de Paris, derrière l'Accor Hotel Arena. « L'homme avait lacéré des tentes à coups de sabre. Deux hommes avaient été blessés, complète Le Figaro. Pour ces derniers faits, il avait été mis en examen en février 2022 pour violences à caractère raciste avec arme et préméditation ». Alors, raciste cette attaque ? Le Figaro signale que, « dans le périmètre du centre culturel de la rue d'Enghien, ce Français, retraité de la SNCF, où il était conducteur (…) aurait tenu, durant son agression, des propos à connotation xénophobe ». « Pas spécifiquement antikurde, insiste une source gouvernementale » dans Le Figaro. En tout cas, si cette affaire « interroge la responsabilité de la justice, de la police, et sans doute aussi des services psychiatriques », pointe Libération, « il faut aussi replacer cet acte dans un contexte de montée en puissance en France de groupuscules extrémistes et racistes qui peuvent pousser certains individus à passer à l'acte », analyse ce quotidien. « Face à cela, nous ne devons tolérer aucune impunité, ni banalisation », martèle Libé. Macron, chef libanais Au Liban, il est « nécessaire » de « changer le leadership » ! Avis signé Emmanuel Macron. Dans un entretien au quotidien libanais An-Nahar, mais aussi au journal français Le Monde et au quotidien américain Wall Street Journal, le chef de l'Etat a également estimé qu'il fallait « dégager » les responsables politiques qui bloquent les réformes. « Le problème du Liban, c'est régler les problèmes des gens et dégager ceux qui ne savent pas le faire », a affirmé Emmanuel Macron qui a tenté en vain depuis septembre 2020 d'amener la classe politique à engager les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise politique et économique. « Ensuite, restructurer le système financier puis faire un plan avec un président honnête, un Premier ministre honnête et une équipe qui va dérouler ce plan et qui aura le soutien de la rue », a poursuivi le président français.
Le conflit en Syrie a été le grand oublié de l'année 2022. Avec la guerre en Ukraine, l'attention médiatique s'est détournée de la Syrie et d'un conflit qui a fait les gros titres, plusieurs années durant. La guerre est pourtant toujours en cours, ponctuée de raids menés par trois pays : Israël, la Turquie et la Russie. La tension militaire ne faiblit pas dans le nord de la Syrie. Le 20 novembre 2022, Ankara lançait l'opération baptisée «Griffe épée», bombardant des positions kurdes du PKK et des Unités de protection du peuple YPG. Ankara accuse ces forces d'être à l'origine de l'attentat à Istanbul, le 13 novembre 2022, faisant 6 morts et 80 blessés. Les incursions de ces trois dernières années ont déjà consolidé l'empreinte turque dans la région... l'objectif d'Ankara étant de chasser les Kurdes de la frontière. Pendant ce temps, Bachar al-Assad poursuit sa politique de normalisation du régime marquée par une reprise de relations diplomatiques avec un nombre croissant de pays de la région. À l'occasion de la parution de «Syrie: le pays brûlé (2011-2021) le livre noir des Assad». Éd. du Seuil, Regard. Invités : Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne. Grand reporter à Libération. « Seule dans Raqqa » éd Équateurs 2017 Ziad Majed, politiste, professeur et directeur du programme des études du Moyen-Orient à l'Université Américaine de Paris. «Syrie, la révolution orpheline» Actes Sud 2014 Joël Hubrecht, membre du Comité de rédaction de la Revue Esprit. Responsable du programme Justice Pénale Internationale et transitionnelle à l'Institut des Études et de la Recherche sur le droit à la Justice.
«Il y a une concentration de troupes turques à la frontière», s'est inquiété aujourd'hui le chef des Forces démocratiques syriennes. Depuis plusieurs jours, l'aviation et l'artillerie turques bombardent la région frontalière contrôlée par les Kurdes et l'offensive terrestre de la Turquie paraît imminente. C'est un attentat perpétré à Istanbul, le 13 novembre 2022, qui a suscité le début de cette opération armée. Le président turc est passé outre les réticences des Russes et des Américains. Recep Tayyip Erdogan qui doit affronter les urnes, l'année prochaine, pour un nouveau mandat présidentiel se mue en chef de guerre, et il se pose aussi en faiseur de paix dans le cadre du conflit en Ukraine. Son positionnement diplomatique est toujours sur le fil : la Turquie est membre de l'OTAN, mais son dirigeant n'hésite pas à ruer dans les brancards et accumule les différends avec ses alliés. Ses détracteurs lui prêtent des visées expansionnistes, son ambivalence, ses ambiguïtés dérangent. À quoi joue Recep Tayyip Erdogan ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage. Avec notre invitée : Nora Seni, historienne, professeure émérite des Universités à l'Institut français de Géopolitique de l'Université Paris 8. Ancienne directrice de l'IFEA (Institut français d'études anatoliennes). Fondatrice du site observatoireturquie.fr.
Cette semaine dans l'actualité internationale : l'Ukraine dans le noir, après des bombardements russes contre des infrastructures électriques. En Iran, le gouvernement réprime les contestations, y compris dans la région kurde du pays en la bombardant. En France, la loi en faveur de l'IVG pourrait faire son entrée dans la Constitution. Et en Chine, Foxconn, plus grande usine d'assemblage d'Iphone, a présenté ses excuses à ses salariés, après des affrontements inédits avec les forces de l'ordre.
durée : 00:13:53 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Aujourd'hui, les Enjeux internationaux se penchent sur la situation des Kurdes iraniens qui se sont réfugiés en Irak. - invités : Sarah Guillemet chercheuse indépendante et co réalisatrice du film Je n'ai plus peur de la nuit, avec Leïla Porchet, traitant des femmes iraniennes rejoignant la lutte armée au sein du Komala dans les montagnes irakiennes.
durée : 00:04:45 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Alors que les regards restent braqués sur l'Ukraine, la situation se tend à nouveau dans le Nord de la Syrie et de l'Irak. Dans les deux cas, les Kurdes sont pris pour cible. Par les Turcs. Par les Iraniens. L'Histoire bégaie pour cette population souvent sacrifiée par les lois de la géopolitique.
durée : 00:04:45 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Alors que les regards restent braqués sur l'Ukraine, la situation se tend à nouveau dans le Nord de la Syrie et de l'Irak. Dans les deux cas, les Kurdes sont pris pour cible. Par les Turcs. Par les Iraniens. L'Histoire bégaie pour cette population souvent sacrifiée par les lois de la géopolitique.
durée : 00:14:33 - Journal de 7 h - La répression du régime iranien ne faiblit pas, tout comme d'ailleurs les manifestations contre les abus du régime. Désormais ce sont les régions où vit la minorité kurde qui sont ciblées, deux mois après la mort de Masa Amini. Des kurdes qui sont aussi attaqués hors des frontières iraniennes.
durée : 00:14:33 - Journal de 7 h - La répression du régime iranien ne faiblit pas, tout comme d'ailleurs les manifestations contre les abus du régime. Désormais ce sont les régions où vit la minorité kurde qui sont ciblées, deux mois après la mort de Masa Amini. Des kurdes qui sont aussi attaqués hors des frontières iraniennes.
Conflit kurde en Turquie / le patron de l'OTAN qui fait un lapsus / le débat des Républicains / les joueurs iraniens qui ne chantent pas l'hymne / Le face à face avec Michel Guenaire
Dimanche 13 novembre, un attentat a fait six morts à Istanbul. Le gouvernement turc a pointé du doigt le PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan. Puis, en début de semaine, l'Iran a mené une nouvelle série de frappes au Kurdistan irakien pour viser les Kurdes iraniens. Ce mot « kurde » fait régulièrement la Une de l'actualité internationale. Mais, le comprend-on vraiment ? Qui sont les Kurdes ? Sont-ils unis ? Et quelles sont leurs revendications ? Décryptage avec : - Arthur Quesnay, docteur en Science politique de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de La guerre civile irakienne. Ordres partisans et politiques identitaires à Kirkouk (2003-2020), (Karthala) et co-auteur de Syrie, Anatomie d'une guerre civile (éditions du CNRS) - Olivier Grojean, maître de conférences en Science politique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de La révolution kurde. Le PKK et la fabrique d'une utopie (La Découverte) - Oriane Verdier, journaliste au Service international de RFI, ancienne correspondante au Kurdistan irakien.
La Turquie a été de nouveau ciblée dimanche par un attentat, qui a fait six morts. Des dizaines d'autres personnes ont été blessées. Ankara a vite réagi et pointé du doigt les Kurdes du PKK, qui déclarent pour leur part n'avoir "aucun lien avec cet événement". On en parle avec Guillaume Perrier, ancien correspondant en Turquie et reporter au Point.
durée : 00:04:18 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Paris a donc annoncé ce matin le retour en France de 51 de nos ressortissants, 16 femmes et 35 enfants détenus dans les camps contrôlés par les Kurdes dans le Nord de la Syrie. Camps de détention de djihadistes. C'est le premier rapatriement de cette ampleur. Et c'est une bonne décision.
durée : 00:04:18 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Paris a donc annoncé ce matin le retour en France de 51 de nos ressortissants, 16 femmes et 35 enfants détenus dans les camps contrôlés par les Kurdes dans le Nord de la Syrie. Camps de détention de djihadistes. C'est le premier rapatriement de cette ampleur. Et c'est une bonne décision.
durée : 00:57:06 - LSD, la série documentaire - par : Perrine Kervran, Pauline Maucort - Alors que le régime du Président Recep Tayyip Erdogan réprime les avocats, les médecins, les journalistes, les Kurdes, la communauté LGBT… les femmes donnent de la voix dans la rue, les médias et sur les réseaux sociaux.
Malgré les crimes de guerre et contre l'humanité commis sous son règne, la figure de Saddam Hussein reste très appréciée en Jordanie. Le visage du dictateur apparaît sur les voitures, des cartes à jouer, de la monnaie et même sur les réseaux sociaux. Une passion toute particulière aux Jordaniens, héritage des bonnes relations qu'entretenait l'Irak de Saddam Hussein avec le Royaume hachémite. Dans cette boutique du centre-ville d'Amman, il est possible d'acheter d'anciens dinars irakiens où figure le portrait de Saddam Hussein. Eynad est le propriétaire et, selon lui, ce sont ces souvenirs qui se vendent le mieux. « J'en vends 5 000 par mois, même si ça ne vaut rien, car ici nous aimons Saddam, et tout le monde se souvient de lui », raconte Eynad. Ce Jordanien de 35 ans a grandi dans les années 1990, au plus fort des relations entre l'Irak et la Jordanie. À l'époque, la population du Royaume bénéficiait de bourses scolaires et profitait des prix avantageux du pétrole grâce aux subventions du régime de Saddam Hussein. Eynad se souvient des premiers chantiers publics initiés grâce aux aides irakiennes. Saddam Hussein est le premier à avoir ouvert des routes entre nos pays. Par exemple, la route d'Aqaba, dont les Jordaniens profitent encore bien après sa mort. Lors de son exécution, tout le pays était choqué. J'étais en classe et nous avons pleuré. J'ai encore des photos de lui chez moi et à chaque fête de l'Aïd nous sacrifions un mouton pour lui. Des positions appréciées par les Jordaniens Les positions du dictateur contre Israël sont aussi appréciées par les Jordaniens, dont plus de 50 % sont d'origine palestinienne. C'est le cas de Mohammed, qui regarde avec attention les porte-clés à l'effigie de Saddam Hussein. « Nous aimons cet homme. Il a été le premier à arrêter Israël. Il a envoyé 49 roquettes sur eux et a demandé : qui enverra la cinquantième ? Quel pays enverra la cinquantième ? Lui au moins a fait quelque chose, quelque chose d'important que personne n'avait fait ou pensé à faire avant », pense-t-il. La figure du dictateur a également inondé les réseaux sociaux. Les plus jeunes comme Ahmed, 25 ans, y partagent des vidéos de son procès, des anciennes interviews ou encore des photomontages élogieux. « Il y a plein de vidéos que je télécharge sur WhatsApp et sur internet en l'honneur de Saddam », dit Ahmed. « J'ai un compte TikTok avec un demi-million d'abonnés et un compte Snapchat avec 50 000 abonnés où je poste du contenu. C'était un homme, un vrai homme, même un chevalier », ajoute-t-il. La Jordanie, « l'un des rares pays à être resté aux côtés de Saddam » Ahmed conteste les crimes imputés au dictateur irakien et invoque la légitime défense. Une thèse courante en Jordanie et longtemps alimentée par le gouvernement, selon Amer Al Sabaileh, chercheur en sciences politiques à l'Université de Jordanie. « La Jordanie est l'un des rares pays à être resté aux côtés de Saddam », explique Amer Al Sbaileh. « Il y avait une très forte promotion du dictateur et les sources d'information étaient très limitées. Même le massacre d'Halabja n'a pas été traité. Les Jordaniens n'ont pas vu à quel point tout ça était effrayant et dangereux. » Halabja, du nom de l'un des plus grands massacres du XXe siècle, orchestré par Saddam Hussein en 1988. 5 000 Kurdes ont été tués à l'arme chimique.