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La Tunisie revient en force sur le marché du textile professionnel, pourtant dominé par les pays asiatiques. En déroute depuis quelques années, le secteur tunisien est de nouveau en croissance grâce à une montée en gamme et à sa proximité géographique avec l'Europe. En présentant ses différentes collections, Amor Mlika, directeur de quatre usines de production de vêtements de travail et de protection vers Nabeul, sur la côte est du pays, est conquérant : « Ce que vous avez devant vos yeux, c'est un uniforme pour la police anglaise. Un autre pour la garde nationale espagnole. Nous fournissons la police en Allemagne. J'espère qu'on aura l'occasion d'attaquer le marché français ».Réactivité et proximitéLa concurrence chinoise, plus compétitive au niveau des prix, a longtemps sapé les exportations tunisiennes. Mais la proximité géographique de la Tunisie avec l'Union européenne a permis de renverser la tendance. Les clients veulent désormais un approvisionnement proche et efficace.« Pas mal de fournisseurs asiatiques, principalement pour les tenues de lutte contre le feu, ramènent chez eux des tissus européens, font les confections et exportent à nouveau vers l'Europe, explique Amor Mlika, alors que chez nous, il y a moins de stocks, moins de pression sur la liquidité, plus de réactivité et une proximité pour l'assistance technique et l'accompagnement. Donc, tout ça, c'est des atouts qu'on a su mettre en valeur et nous nous sommes adaptés au contexte actuel. »Les certifications environnementales sont désormais une condition sine qua non pour exporter en Europe. Les professionnels tunisiens se sont mis au niveau et sont montés en gamme.À lire aussiAvant l'élection, l'économie tunisienne au bord du gouffreDes champs pétroliers libyens aux mines camerounaisesLa conquête de nouveaux marchés a débuté suite à la pandémie de Covid-19 après une refonte importante du secteur. « On a décidé d'aller vers le premium, vers une qualité textile technique. Donc, ce n'est plus le basique pantalon quatre poches que personne maintenant n'ose porter. Là, on se rapproche plutôt du fashion, de tout ce qui est stylé et ça devient plutôt du prêt-à-porter pour le travail. Ce n'est plus du vêtement de travail simple », explique Tarek Ben Haj Ali, PDG du groupe Workman et vice-président de la Fédération tunisienne du textile et de l'habillement.« Nous avons par exemple cette innovation : ce jean est un jean 100% imprimé, donc c'est un jean qui consomme 98% moins d'eau qu'un jean classique », montre Tarek Ben Haj Ali.Le « prêt-à-porter au travail » tunisien séduit aussi en Afrique. Les contrats affluent, assure le PDG du groupe Workman : « On vient de signer avec le gouvernement libyen pour habiller les dix entreprises pétrolières étatiques libyennes par exemple. Elles totalisent à peu près 80 000 personnes. On travaille aussi au Cameroun, avec les mines de diamants. Il y a pas mal de confrères qui travaillent et qui viennent de certifier des combinaisons pour le nucléaire, par exemple ».Un secteur en croissance qui lorgne également vers la Russie. Même si la Chine et le Bangladesh restent les premiers fournisseurs de l'Union européenne.
durée : 00:02:28 - Les Échos d'ailleurs - La romancière Amira Ghenim nous raconte la relation que le peuple tunisien entretient avec son soleil.
Kais Saïed réélu président avec un peu plus de 90% des voix… Un résultat préliminaire annoncé hier par l'Instance supérieure indépendante pour les élections.« La Tunisie a voté, constate le quotidien La Presse à Tunis. Les Tunisiens se sont exprimés avec un taux de participation provisoire de l'ordre de 28%, jugé respectable. Au-delà de l'importance de ce scrutin par le biais duquel s'est confirmé le renouvellement de confiance des Tunisiens au Président Kaïs Saïed, reconduit pour un second mandat. Et après les recours et la proclamation des résultats définitifs, les choses sérieuses commenceront enfin », pointe La Presse. Et le quotidien tunisien d'énumérer les chantiers qui attendent Kaïs Saïed : « comment créer des emplois ? Comment augmenter le pouvoir d'achat ? Comment améliorer la qualité des services publics, pour qu'ils soient réellement au service des citoyens ? Comment éliminer la pauvreté et protéger les plus vulnérables ? Comment lutter contre le réchauffement climatique ? Comment garantir une transition numérique réussie ? Comment mieux former les Tunisiens ? Et comment anticiper l'avenir ? »Mise au pas…Cette présidentielle était « jouée d'avance », pointe pour sa part Le Monde Afrique : « depuis son “coup de force“ en juillet 2021, (il s'était arrogé les pleins pouvoirs) Kaïs Saïed a démantelé progressivement certaines des structures démocratiques de l'Etat mises en place après la révolution de janvier 2011. Il a notamment modifié la structure du Conseil supérieur de la magistrature qui chapeaute le pouvoir judiciaire mais aussi celle de l'instance électorale, dont il nomme directement certains membres. » Par ailleurs, relève encore Le Monde Afrique, « pour la première fois depuis 2011, les observateurs de l'Union européenne n'ont pas été admis à suivre le déroulé du vote. Dans certains bureaux, seuls des représentants de la commission électorale russe, de l'Organisation de coopération islamique et de quelques autres organisations accréditées par les autorités étaient présents. »Mieux que Tebboune !Ce score fleuve de plus de 90% « a laissé sans voix ses opposants, relève Le Point Afrique – dont plusieurs centaines sont en prison – et confirmé le tournant algérien que prend la Tunisie sous la férule de Kaïs Saïed. 90,7 % c'est 6 points de plus qu'Abdelmadjid Tebboune, présent réélu en Algérie le 7 septembre. » Désormais, constate encore Le Point Afrique, « quel que soit le degré de contestations des résultats, Kaïs Saïed a les mains libres pour accomplir son destin messianique : rendre aux pauvres les biens des riches. Mélange de Kadhafi des années 1970, de Chavez, de vertus coraniques, son ADN n'est pas simple à saisir. La première question sera d'observer s'il met en place une politique de répression de large ampleur. »Comment va Paul Biya ?A la Une également, des interrogations sur l'état de santé de Paul Biya…« Comme à New York, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, Paul Biya était une nouvelle fois aux abonnés absents lors du sommet de l'Organisation internationale de la francophonie, qui s'est tenu en France, constate Jeune Afrique. Il en est de même, en ce moment, pour le rassemblement de Hambourg en Allemagne sur le développement durable, où le président camerounais était aussi annoncé et est finalement représenté par son Premier ministre, Joseph Dion Ngute. »Le site panafricain précise : « depuis qu'il est revenu de Chine, après avoir assisté au Forum sur la coopération sino-africaine, début septembre à Pékin, Paul Biya serait gêné par des ennuis de santé, dont la gravité demeure inconnue en l'absence de toute communication officielle. Il se trouverait toujours, à Genève, sous l'étroite surveillance de ses médecins, de sa sécurité rapprochée et de sa famille (…). Depuis plusieurs semaines, des rumeurs ont envahi la toile camerounaise, constate encore Jeune Afrique, en particulier depuis que l'avion présidentiel a effectué le 24 septembre un vol de Genève à l'aéroport de Paris-Le Bourget, dans la banlieue de la capitale française. Aussitôt, des lanceurs d'alerte ont indiqué que Paul Biya avait dû être hospitalisé en urgence en France, ce que plusieurs sources, proches de la présidence, ont ensuite contredit. »En tout cas, « plusieurs mouvements d'opposition et des organisations de la diaspora affirment vouloir poursuivre leur mobilisation en Europe afin de lever le voile sur son état de santé. Reste à savoir, conclut le site panafricain, si ces actions feront réagir Paul Biya et son entourage, passés maîtres dans l'art de la discrétion. »
durée : 00:10:45 - Journal de 9h - Le président tunisien Kaïs Saïed, qui a progressivement fait basculer son pays dans l'autoritarisme, a toute les chances de gagner la présidentielle organisée ce dimanche en Tunisie. Parce qu'il n'a pas vraiment d'opposant face à lui, le seul enjeu du scrutin demeure le taux de participation.
durée : 00:10:45 - Journal de 9h - Le président tunisien Kaïs Saïed, qui a progressivement fait basculer son pays dans l'autoritarisme, a toute les chances de gagner la présidentielle organisée ce dimanche en Tunisie. Parce qu'il n'a pas vraiment d'opposant face à lui, le seul enjeu du scrutin demeure le taux de participation.
Croissance en berne, chômage qui ne baisse pas et balance commerciale dans le rouge, l'économie tunisienne est en souffrance avant une élection présidentielle organisée dans un contexte tendu. La dette tunisienne est colossale - environ 80% du PIB. C'est difficilement soutenable surtout pour un pays qui est très dépendant de l'extérieur. Tunis peine à régler ses importations, ce qui provoque une paralysie de sa production et des pénuries à répétition de blé, riz, farine par exemple.Le pays s'appuie essentiellement sur les prêts et les plans de sauvetage. « C'est une économie de prédation, une économie de rente, une économie sans production qui vit sur les financements extérieurs. Cette économie-là ne peut plus survivre aux changements internationaux », explique Majid Bouden avocat de nationalité française et tunisienne.À lire aussiEn Tunisie, la colère des pêcheurs et des transporteursJeunesse désabuséeUne économie à l'arrêt qui a poussé des milliers de tunisiens à manifester notamment pour dénoncer le jeu trouble du président Kaïs Saïed. D'un côté, il répète refuser de se soumettre aux « diktats étrangers ». D'un autre son gouvernement construit le budget de l'État chaque année en fonction des aides et des prêts venus de l'étranger - Arabie Saoudite, Union européenne par exemple - et des institutions financières internationales.Au final, le plan de 1,9 milliard de dollars négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) est gelé. La population inquiète pour l'avenir économique du pays. Un des signaux, c'est cette jeunesse tunisienne qui cherche à partir à l'étranger. Sept jeunes tunisiens sur dix souhaitent émigrer selon une enquête du réseau de recherche Arab Barometer publié en août. Et les raisons sont principalement économiques.Le chômage des jeunes explose - près de 40% au premier trimestre de cette année. Aucune amélioration n'est constatée ou attendue à court ou moyen terme. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 18 000 Tunisiens sont arrivés en Europe l'année dernière.À lire aussiJournée internationale de la jeunesse: en Tunisie, les jeunes toujours plus désabusés Des start-ups innovantes et performantesS'il y avait un motif d'espoir, il pourrait justement venir de la jeunesse. Des jeunes à la tête de start-ups innovantes, dans l'intelligence artificielle entre autres. Et qui s'invitent dans les marchés mondiaux. La Tunisie est le pays africain qui a le plus investi en France pour 2023 avec dix-neuf projets et 361 emplois créés. Un entreprenariat qui pourrait s'imposer dans une économie nationale cadenassée par le pouvoir selon Majid Bouden : « Les jeunes font leur travail depuis la Tunisie mais ont leurs revenus à l'extérieur. Ils rapatrient cet argent en Tunisie. Ce modèle-là, à un moment donné, va être plus fort que le carcan qu'instaure la gouvernance tunisienne ».Les recettes en devises générées par les Tunisiens résidant à l'étranger permettraient d'engranger plus de 10 milliards de dinars cette année. En augmentation constante depuis 2011. Ces Tunisiens expatriés n'envoient pas plus d'argent au pays, ils sont simplement plus nombreux à être partis, près d'un demi million en 13 ans.
Les atteintes à la liberté d'expression se multiplient en Tunisie à l'occasion des élections présidentielles de ce dimanche, dont le président sortant Kaïs Saïed est le grand favori. Pour qui se souvient des espoirs que la révolution de Jasmin avait engendré, en 2011, avec ses agoras citoyennes sur l'avenue Bourguiba de Tunis et son printemps des blogs, la Tunisie de Kaïs Saïed ressemble à un automne des libertés publiques, et en particulier pour les journalistes et les médias.En mai dernier, une journaliste de France 24 et son caméraman avaient filmé en direct l'arrestation brutale de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani qui a depuis été condamnée en appel à huit mois de prison ferme. En vertu du décret-loi 54 de 2022 sur la « diffusion de fausses nouvelles », elle s'était rendue coupable – selon la justice tunisienne – de propos jugés critiques à l'égard du président. Comment ? Eh bien en ironisant sur la théorie du grand remplacement à la tunisienne alors que Kaïs Saïed avait fustigé des « hordes de migrants subsahariens » et un « complot » pour changer la démographie de la Tunisie. « Mais de quel pays extraordinaire parle-t-on », avait demandé l'avocate sur un plateau de télévision. Quelques jours après, elle était arrêtée.Une dégringolade de 48 places au classement mondial de RSFReporters sans frontières a alors parlé d'« escalade répressive » à l'encontre des journalistes. Car en effet, les images où l'on voit l'équipe de France 24 bousculée par les services de sécurité ne sont rien à côté de la réalité que vivent les médias tunisiens. Alors qu'une vingtaine de journalistes et une quarantaine d'avocats et de figures politiques ont été poursuivis sur la base du décret 54, selon le syndicat des journalistes tunisiens, deux chroniqueurs de la radio IFM et de la chaîne Carthage+, Bohren Bsaïes et Mourad Zeguidi, ont été condamnés à un an de prison.Le motif est toujours le même : la diffusion de fausses nouvelles. Mais pour avoir refusé de livrer leurs sources sur une opération antiterroriste, comme l'ont fait Noureddine Boutar et Khalifa Guesmi, de Mosaïque FM, la peine peut aller jusqu'à cinq ans de prison. Sans compter les intimidations et les coups pendant les manifestations. Comme dit l'humoriste exilé Lofti Abdelli à France 24, « On est le seul peuple arabe qui peut dire : "on est en dictature" ».Dérive autoritaireEt de son côté, le président Saïed ignore la presse. C'est bien simple : il ne fait pas campagne, il se refuse absolument à répondre aux journalistes et il ne participe à aucun débat télévisé, à la différence de sa première candidature lors de l'élection de 2019. Dans le plus pur style populiste, le président rejette toute forme d'intermédiation avec des journalistes et entend parler directement au peuple sur les réseaux sociaux. C'est du reste sur ces réseaux que viennent, le plus souvent, la désinformation et les campagnes contre la presse.À lire aussiPrésidentielle en Tunisie: un ex-député admirateur de Lula, un homme d'affaires en prison et un «hyperprésident» en lice
C'est une enquête à lire dans Jeune Afrique. Une enquête sur ce groupe de partisans de la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou, un groupe qui agit par le biais d'internet : « ils se font appeler les "BIR-C", pour "bataillon d'intervention rapide de la communication", nous apprend le site panafricain. Mais quand leurs homologues de l'armée ont pour mission de lutter contre le terrorisme ou d'assurer la sécurité de grands convois logistiques, eux n'ont qu'un seul but : défendre le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé à la tête du Burkina Faso par la force, il y a tout juste deux ans. Très actifs sur les réseaux sociaux, pointe Jeune Afrique, ils menacent, invectivent et mettent à prix la tête de ceux qui osent afficher des positions discordantes. Si les militaires au pouvoir utilisent la force publique pour semer la terreur à Ouagadougou et dans les grandes villes du pays, les BIR-C, eux, sévissent en ligne, assumant sans difficulté être un outil de propagande au service du régime. Et ils ont été particulièrement présents ces dernières semaines. Depuis que le massacre de Barsalogho, perpétré le 24 août, a paru fragiliser le président de la transition, dont la stratégie sécuritaire a, ce jour-là, été brutalement questionnée, les BIR-C sont omniprésents, précise le site panafricain. Dans leur viseur : des journalistes, des opposants, des responsables d'organisations de la société civile et, d'une manière plus générale, toute personne se montrant publiquement un peu trop critique sur la gestion du pays. Tous sont, aux yeux des BIR-C, des "apatrides". Autrement dit, des traîtres ».Jeune Afrique détaille par le menu les différents comptes des BIR-C sur les réseaux sociaux et en pointe un en particulier : il s'agit du compte Facebook d'Ibrahim Maïga, « la figure de proue de cette mouvance, avec 938 000 abonnés. Depuis les États-Unis, où il réside, cet activiste burkinabè, naturalisé américain, coordonne plusieurs pages pro-IB. Réputé proche du président de la transition, il a multiplié les appels à s'en prendre aux familles des "apatrides". » La Tunisie verrouillée avant la présidentielleÀ la Une également, l'élection présidentielle en Tunisie… Quatre jours avant le scrutin de dimanche, un collectif d'intellectuels et de militants appelle, dans une tribune publiée par Le Monde, à la mobilisation pour empêcher le pays de s'enfoncer dans la dictature. « L'enterrement des libertés se déroule sous l'œil impassible ou complice des partenaires européens », déplorent-ils. « En trois ans, poursuivent les signataires, les derniers espoirs de "transition démocratique" ont disparu. Le pays qui, en 2010, avait initié un mouvement de révolution dans tout le monde arabe s'embourbe aujourd'hui dans l'autoritarisme le plus vil, le plus bas, le plus kafkaïen. Pour Kaïs Saïed – un constitutionnaliste passé apprenti dictateur en 2021 –, aucun espace de contestation ne doit exister. Et certainement pas à l'approche de l'élection présidentielle ».La Francophonie : un monde « hétéroclite »Enfin, le Sommet de la Francophonie qui a lieu demain à Villers-Cotterêts au nord de Paris. Une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement sont attendus, dont une quinzaine en provenance d'Afrique. Dans Le Point Afrique, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo reconnait certes que « la Francophonie est un monde divers pour ne pas dire hétéroclite : la carte et le territoire ne s'y recouvrent pas toujours et les postures idéologiques ne traduisent pas forcément les réalités linguistiques ».Mais, rappelle-t-il, « la francophonie est née en Afrique. Ce sont des Africains (Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba et Hamani Diori) qui ont eu l'idée de regrouper tous les pays, parlant partiellement ou entièrement la langue française, autour d'un projet ». Et « plus de soixante ans après les indépendances, l'Afrique compte dix fois plus de francophones qu'au temps colonial ».Et Tierno Monénembo de s'interroger : « qui est le francophone, au juste : Sekou Touré qui prônait ardemment la promotion des langues africaines mais qui ne s'exprimait qu'en français ? Ou bien Léopold Sédar Senghor, son adversaire de toujours, dont il disait avec férocité : "c'est un pingouin : le dos est noir mais le ventre est blanc" ; Senghor, ce "nègre assimilé", cet agrégé de grammaire, cet amoureux de Ronsard et de Verlaine, ce futur académicien, qui faisait tous ses discours de consommation intérieure en sérère, en peul ou en wolof, les trois principales langues du Sénégal qu'il maîtrisait parfaitement ? Alors qui est le francophone ? Peut-être bien tous les deux ! »
C'est une enquête à lire dans Jeune Afrique. Une enquête sur ce groupe de partisans de la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou, un groupe qui agit par le biais d'internet : « ils se font appeler les "BIR-C", pour "bataillon d'intervention rapide de la communication", nous apprend le site panafricain. Mais quand leurs homologues de l'armée ont pour mission de lutter contre le terrorisme ou d'assurer la sécurité de grands convois logistiques, eux n'ont qu'un seul but : défendre le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé à la tête du Burkina Faso par la force, il y a tout juste deux ans. Très actifs sur les réseaux sociaux, pointe Jeune Afrique, ils menacent, invectivent et mettent à prix la tête de ceux qui osent afficher des positions discordantes. Si les militaires au pouvoir utilisent la force publique pour semer la terreur à Ouagadougou et dans les grandes villes du pays, les BIR-C, eux, sévissent en ligne, assumant sans difficulté être un outil de propagande au service du régime. Et ils ont été particulièrement présents ces dernières semaines. Depuis que le massacre de Barsalogho, perpétré le 24 août, a paru fragiliser le président de la transition, dont la stratégie sécuritaire a, ce jour-là, été brutalement questionnée, les BIR-C sont omniprésents, précise le site panafricain. Dans leur viseur : des journalistes, des opposants, des responsables d'organisations de la société civile et, d'une manière plus générale, toute personne se montrant publiquement un peu trop critique sur la gestion du pays. Tous sont, aux yeux des BIR-C, des "apatrides". Autrement dit, des traîtres ».Jeune Afrique détaille par le menu les différents comptes des BIR-C sur les réseaux sociaux et en pointe un en particulier : il s'agit du compte Facebook d'Ibrahim Maïga, « la figure de proue de cette mouvance, avec 938 000 abonnés. Depuis les États-Unis, où il réside, cet activiste burkinabè, naturalisé américain, coordonne plusieurs pages pro-IB. Réputé proche du président de la transition, il a multiplié les appels à s'en prendre aux familles des "apatrides". » La Tunisie verrouillée avant la présidentielleÀ la Une également, l'élection présidentielle en Tunisie… Quatre jours avant le scrutin de dimanche, un collectif d'intellectuels et de militants appelle, dans une tribune publiée par Le Monde, à la mobilisation pour empêcher le pays de s'enfoncer dans la dictature. « L'enterrement des libertés se déroule sous l'œil impassible ou complice des partenaires européens », déplorent-ils. « En trois ans, poursuivent les signataires, les derniers espoirs de "transition démocratique" ont disparu. Le pays qui, en 2010, avait initié un mouvement de révolution dans tout le monde arabe s'embourbe aujourd'hui dans l'autoritarisme le plus vil, le plus bas, le plus kafkaïen. Pour Kaïs Saïed – un constitutionnaliste passé apprenti dictateur en 2021 –, aucun espace de contestation ne doit exister. Et certainement pas à l'approche de l'élection présidentielle ».La Francophonie : un monde « hétéroclite »Enfin, le Sommet de la Francophonie qui a lieu demain à Villers-Cotterêts au nord de Paris. Une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement sont attendus, dont une quinzaine en provenance d'Afrique. Dans Le Point Afrique, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo reconnait certes que « la Francophonie est un monde divers pour ne pas dire hétéroclite : la carte et le territoire ne s'y recouvrent pas toujours et les postures idéologiques ne traduisent pas forcément les réalités linguistiques ».Mais, rappelle-t-il, « la francophonie est née en Afrique. Ce sont des Africains (Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba et Hamani Diori) qui ont eu l'idée de regrouper tous les pays, parlant partiellement ou entièrement la langue française, autour d'un projet ». Et « plus de soixante ans après les indépendances, l'Afrique compte dix fois plus de francophones qu'au temps colonial ».Et Tierno Monénembo de s'interroger : « qui est le francophone, au juste : Sekou Touré qui prônait ardemment la promotion des langues africaines mais qui ne s'exprimait qu'en français ? Ou bien Léopold Sédar Senghor, son adversaire de toujours, dont il disait avec férocité : "c'est un pingouin : le dos est noir mais le ventre est blanc" ; Senghor, ce "nègre assimilé", cet agrégé de grammaire, cet amoureux de Ronsard et de Verlaine, ce futur académicien, qui faisait tous ses discours de consommation intérieure en sérère, en peul ou en wolof, les trois principales langues du Sénégal qu'il maîtrisait parfaitement ? Alors qui est le francophone ? Peut-être bien tous les deux ! »
Auditeurs globe-trotters, on se retrouve avec un 2ème épisode au Maghreb, et après l'Algérie nous allons en Tunisie, le plus petit des pays de la région. Avec nos 2 invitées @nadiallita & @by_n2ss, nous allons vous partager nos coups de cœur, anecdotes et circuits à travers le pays, de Tunis à Djerba en passant par Monastir ou encore le Sahara tunisien !Globetucker, un programme WANAMedias proposé par l'OdioO ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:02:14 - Les Échos d'ailleurs - Amira Ghenim, écrivaine tunisienne, porte son regard au nouvel rapport de l'Union internationale des éditeurs, où la Tunisie fait mention spéciale en étant le deuxième pays en Afrique à avoir publié les plus de libres.
(00:00:37) L'influence des médias dans la politique US à la veille du débat Harris-Trump (00:08:50) La Tunisie retourne à l'autocratie (00:15:10) La RDC tente de faire face à l'épidémie de Mpox
Neuf millions de touristes ont visité la Tunisie l'an dernier. Malgré les périodes mouvementées de ces dernières années – révolution, instabilité politique, attentats, Covid – l'île de Djerba est une destination résiliente et parvient à redynamiser son image. Plus question de se reposer sur ses palmiers et sur le tourisme de masse. Les hôtels clubs bruyants de Djerba, très peu pour eux. Valentin et Jérémy – casquettes sur la tête et lunettes de soleil sur le nez – sirotent un cocktail au bord de la piscine tout en racontant leur virée dans l'île à la famille restée sous la grisaille du nord de la France. « On est venus ici parce qu'on est au calme. On est très bien. C'est reposant. Et puis on profite de la piscine », explique un des amis. « Le personnel est très gentil. On est habitués donc », complète cet autre.De quoi ravir Lazhar Ben Yakhlef, à la tête de l'établissement Les Jardins de Toumana, 46 maisons dans le style djerbien pour une capacité de 196 lits. Pour une nuit ici, il faut compter au moins 70 euros. Avant le Covid, le taux d'occupation atteignait 75 %. Un chiffre que l'établissement espère retrouver très vite, pour conjurer les années d'instabilité politique et économique post-révolutionnaire. « La Tunisie, aujourd'hui, passe par une période transitoire normale et obligatoire, estime l'hôtelier. Il faut garder la patience. Les retombées, elles, sont automatiques et systématiques et donc il ne faut pas désespérer. On a une qualité de vie à vendre, réellement. Et on garde toujours l'espoir qu'un jour, on va se démarquer. »À lire aussiTourisme en Afrique: à Maurice, les hôtels ont un label tourisme local et responsable [2/5]Nouveaux types de tourismeSe démarquer, c'est l'objectif affiché de Djerba depuis peu. À quelques encablures de la médina d'Houmt Souk, un organisme mêlant acteurs publics et privés a été chargé de dépoussiérer l'image de l'île. « Djerba Management Organisation est un concept de gestion et de promotion de la destination de Djerba, explique son directeur Hamda Abdellaoui. La destination était demandée. On a 240 000 lits sur toute la Tunisie dont 45 000 lits sur Djerba, c'est vite vendu, il n'y a pas tellement de concurrence autour de la Méditerranée. Cela se vendait comme des petits pains, on n'a pas eu besoin de faire trop d'efforts. »Un quasi-monopole dans la région qui est cependant de plus en plus concurrencé par de nouvelles destinations. « On voit de nouveaux pays qui émergent maintenant avec de nouveaux produits, reconnaît Hamda Abdellaoui. Il faut refaire et trouver le langage, le lexique qui parle aussi à la nouvelle génération ». Route de l'huile d'olive, des mosquées ou des forteresses, mise en avant du savoir-faire des potiers ou des tisseurs, Djerba multiplie les offres. « Comme disait Flaubert, l'air est si doux à Djerba qu'il empêche de mourir », loue-t-il. Des efforts de plus en plus nombreux pour attirer et rassurer les touristes. Et une certitude : la meilleure carte de visite de Djerba serait un retour de la stabilité politique en Tunisie.À lire aussiTourisme en Afrique: au Cameroun, les vacances des ruraux pèsent sur le budget des urbains [1/5]
Venez avec vos différences, repartez avec vos ressemblances. Ce pourrait être le mot d'ordre de cet ESM si ce n'était déjà le slogan d'un certain Défistival. Alors que nous sommes sur les starting blocks des Jeux Olympiques en France et à quelques échauffements des Jeux paralympiques, je suis dans mes p'tits souliers à l'idée d'accueillir Ryadh Sallem qui disputera ses 6èmes Jeux paralympiques à Paris (après Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes 2004 au sein de l'équipe de France de basket-fauteuil, Londres 2012 et Rio 2016 en rugby-fauteuil). 53 ans, de magnifiques dreadlocks, Ryadh c'est l'histoire d'un enfant Thalidomide, ce sédatif qui l'a fait naître dans les années 70 avec un petit truc en moins (ses jambes et ses mains) et un gros truc en plus : un mental de champion qui le tient debout, en fauteuil. Bref, le président de CQFD Ceux Qui Font les Défis.
Venez avec vos différences, repartez avec vos ressemblances. Ce pourrait être le mot d'ordre de cet ESM si ce n'était déjà le slogan d'un certain Défistival. Alors que nous sommes sur les starting blocks des Jeux Olympiques en France et à quelques échauffements des Jeux paralympiques, je suis dans mes p'tits souliers à l'idée d'accueillir Ryadh Sallem qui disputera ses 6èmes Jeux paralympiques à Paris (après Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes 2004 au sein de l'équipe de France de basket-fauteuil, Londres 2012 et Rio 2016 en rugby-fauteuil). 53 ans, de magnifiques dreadlocks, Ryadh c'est l'histoire d'un enfant Thalidomide, ce sédatif qui l'a fait naître dans les années 70 avec un petit truc en moins (ses jambes et ses mains) et un gros truc en plus : un mental de champion qui le tient debout, en fauteuil. Bref, le président de CQFD Ceux Qui Font les Défis.
Alors que la Tunisie traverse une période mouvementée, des écrivains observent et croquent leur pays. Ces derniers jours, des auteurs de renom comme le Congolais Alain Mabanckou et Mabrouck Rachedi étaient justement en Tunisie, où ils ont animé des ateliers d'écriture. Notre correspondante à Tunis a pu participer à un de ces ateliers pour tenter de comprendre ce qui inspire actuellement les auteurs tunisiens. À lire aussiL'écrivaine Faten Fazaa fait venir les femmes à la lecture avec ses histoires en dialecte tunisien À lire aussiUne terre, une auteure: en Tunisie avec Fawzia Zouari
Conférence consacrée aux investissements africains en Tunisie, le FITA, a rassemblé 2 000 personnes venues de 65 pays à Tunis. Automobile, BTP, électronique, nouvelles technologies, textile, les secteurs représentés étaient nombreux. L'occasion pour la Tunisie de tenter de se positionner comme hub en Afrique mais aussi de tenter de faire oublier les violences contre les ressortissants d'Afrique de l'ouest et centrale qui continuent d'émailler l'actualité en Tunisie. Par Amira Souilem, correspondante à Tunis,« Akwaba de la Côte d'Ivoire !... Zélé du Cameroun ! ». L'édition 2024 du FITA s'est ouverte dans pas moins de cinq langues africaines. La Tunisie redouble d'efforts pour mettre à l'aise ses hôtes africains cette année. Redorer aussi son image après les violences qui ont pris pour cible les Subsahariens dans le pays.« Les Tunisiens sont de plus en plus intéressés par le continent », juge l'organisatrice de l'événement, Nadia Yaich. Expert-comptable, elle reconnaît tout de même que l'économie a pâti du contexte politique. Les partenaires africains évoquent avec elle les déportations d'immigrés subsahariens dans le désert. Mais elle reste optimiste. « Il faut que nous trouvions des solutions. Nous sommes un pays accueillant et nous travaillons avec plusieurs présidences. Nous avons des relations historiques, diplomatiques, que l'on veut aujourd'hui mixer avec l'économie. »Au stand de la Société nationale immobilière de Tunisie, Dora Aloui Bellagha, directrice commerciale, compte sur cette rencontre pour faire fructifier son expérience sur le reste du continent, face au concurrent égyptien. « On a construit plus de 180 000 logements sur tout le territoire tunisien. C'est pour cela qu'on envisage de commencer par l'Afrique noire parce que c'est là qu'ils envisagent de créer des logements sociaux avec des prix minimisés. »Engouement pour la Côte d'IvoirePays où les Tunisiens s'en sortent bien et pour lequel l'engouement ne se dément pas, la Côte d'Ivoire accueille 10 000 Tunisiens et 250 entreprises de ce pays d'Afrique du Nord. « Les Tunisiens en Côte d'Ivoire investissent dans le bâtiment, dans les grands travaux, détaille Patrick M'Bengue, le responsable de la Chambre de Commerce et d'industrie Tunisie-Côte d'Ivoire. Beaucoup de cohortes d'entreprises tunisiennes investissent dans le domaine du numérique - les nouveaux métiers - dans l'énergie… ». Cacao, noix de cajou, fruits… Les Ivoiriens comptent de leur côté sur des débouchés commerciaux en Tunisie.Un grand potentiel d'investissements entre pays africains malheureusement freiné, soulignent les participants du FITA, par les lourdeurs administratives et les difficultés d'accès aux prêts.
Sous le thème « Comment l'IA façonne notre avenir vers un monde plus durable » la French Tech Tunis a organisé, le 16 mai 2024, la deuxième édition des rencontres CONNEX à l'Institut Français de Tunisie (IFT). Rassemblant un vaste réseau d'acteurs de l'écosystème des startups et de l'innovation, ces rencontres visent à promouvoir l'entrepreneuriat et l'innovation technologique français et tunisiens et à favoriser la collaboration entre les acteurs francophones de l'écosystème des deux rives de la Méditerranée. Dans le cadre de cette édition, nous avons interviewé pour ce 165e épisode de DigiClub, la présidente de la French Tech Tunis, Neila Ben Zina, le directeur général de Business France Afrique du Nord, Michel Bauza, ainsi que le fondateur du groupe Vermerg et de la Fondation Tunisie pour le développement, Badreddine Ouali. DigiClub is powered by Huawei Technologies et ooredoo Tunisie. Camera : Moez Habbes Son et montage : Dorsaf Kortobi Productrice et animatrice : Nadya Jennene Producteur exécutif : Walid Naffati
durée : 00:10:49 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Un nouveau cap a-t-il été franchi par le gouvernement de Kaïs Saïed ? Hier, en Tunisie, les avocats se sont mis en grève suite à l'arrestation musclée d'une de leurs consoeurs, pour des propos qu'elle avait tenus à la télévision. - invités : Shreya Parikh doctorante en sciences politiques au CERI et à l'Université de Caroline du Nord
En France, une commission « Écrans » vient de rendre ses conclusions auprès du président de la République. Elle préconise notamment d'interdire les écrans aux enfants de moins de 3 ans. Le temps passé devant les smartphones, les tablettes ou les jeux vidéo ne cesse d'augmenter et les enfants passeraient plus de temps devant les écrans qu'en classe ! Face à cette situation, Gilles, ancien trader devenu instituteur, il y a 15 ans, constate avec inquiétude l'invasion des écrans dans le quotidien de ses élèves. Il décide de prendre le problème à bras le corps en filmant et en accompagnant sa classe de CM2, tout au long d'une année, dans une réflexion sur la place des écrans dans leur vie, en vue d'une semaine de classe verte en totale déconnexion. Les rôles des parents et des instituteurs, la question de leur rapport au temps et à la nature, mais aussi les aspects positifs de certains usages numériques alimentent ce cheminement. Au fil de l'année, un échange s'installe entre Gilles et les enfants, révélant leur esprit critique. Avec :• Gilles Vernet, instituteur dans une école du réseau d'éducation prioritaire (REP) du XIXème arrondissement de Paris et réalisateur du film Et si on levait les yeux• Sabine Duflo, psychologue clinicienne, autrice d'Il ne décroche pas des écrans (L'échappée poches). En ouverture d'émission, L'école autour du monde, notre chronique d'actualité de l'éducation, cette semaine La perception de l'Afrique et des Africains dans les manuels scolaires en Tunisie par Amira Souilem, correspondante de RFI à Tunis. La Tunisie est désormais une terre de transit pour les migrants qui prennent la route pour l'Europe. Ce pays d'Afrique du Nord a été secoué par des violences anti-Noirs de grande ampleur ces derniers mois et les tensions perdurent aujourd'hui encore. C'est dans ce contexte qu'un livre vient d'être publié en Tunisie. Il s'intitule : « L'Afrique et les Africains dans les manuels scolaires tunisiens ». Amira Souilem l'a lu pour nous et a rencontré l'autrice. Et en fin d'émission, Ibrahima Giroux, psychologue à Dakar, répond à la question d'un auditeur. Cette semaine, Jean-Baptiste à Conakry en Guinée dont la fille a peur de passer au tableau. Programmation musicale :► Flaws - Les Amazones d'Afrique► Dela - Ana Frango Eletrico (1"-3'18).
durée : 00:55:00 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Par Francesca Piolot - Avec Philippe Séguin - Réalisation Isabelle Yhuel
La Tunisie vit depuis des mois au rythme des pénuries. Après la farine, le pain, le lait, le beurre, c'est désormais l'huile qui vient à manquer, ce qui est assez inédit dans un pays qui fait partie des plus grands exportateurs d'huile d'olive au monde. Rencontre d'un producteur tunisien, à Jendouba, dans le nord-ouest du pays, pour tenter de mieux appréhender la situation. De notre correspondante à Tunis,C'est en pick-up que Leith Ben Becher fait le tour de son domaine de 180 hectares. « Vous avez à droite et à gauche des oliviers. C'est encore plus beau quand les oliviers sont chargés de leurs fruits », décrit-il. Ce dandy-agriculteur d'une soixantaine d'années aime à dire que dans sa famille, on fait la cueillette des oliviers depuis 1848 au moins : « Généralement, on commence la cueillette vers mi-novembre. Cette année, j'ai commencé vers la deuxième décade de décembre. »Seule une petite dizaine d'ouvriers s'activent ce matin, contre cinquante les années fastes. En cause, une sécheresse qui a touché tout le bassin méditerranéen et qui hypothèque la cuvée de l'année. « L'année dernière, on a fait autour de 20 tonnes d'olives, cette année, on risque de ne produire que la moitié », déplore le producteur.Flambée des prix de l'huile d'oliveRésultat : les prix de l'huile d'olive ont bondi de 50% en un an en Tunisie. Une situation que l'exécutif prend très au sérieux. À la mi-novembre, le président Kaïs Saïed en personne convoque plusieurs ministres, dont celui de l'Intérieur. Il demande la baisse immédiate des prix.Une huile d'olive à 15 dinars du litre – soit environ 4,40 euros au lieu des 7,40 euros du marché – est alors commercialisée. « Il a demandé, si on veut être gentil, avec insistance aux producteurs que chacun mette la main à la citerne, si je puis dire, pour apporter une sorte de contribution… "volontaire", mais obligatoire », commente le cultivateur.Même scepticisme chez Louai Chebbi. À la tête d'Alert, une association qui vise à vulgariser les questions économiques, il suit les instructions venues d'en haut avec une grande circonspection. « J'ai l'impression que les autorités tunisiennes interviennent toujours en retard par rapport aux situations de crises. On n'arrive plus à prendre de décisions fermes, mais on fait de la communication politique autour de questions économiques réelles. On ne peut pas logiquement faire d'injonctions anti-inflation. L'inflation ne fonctionne pas comme ça. L'inflation dépend de la situation de l'offre et de la demande. Lorsqu'on ne soutient pas l'offre, la production, c'est normal de connaître des prix exorbitants. »Contactés, ni le ministère de l'Agriculture tunisien, ni l'Office national de l'huile n'a donné suite à nos demandes d'interviews.
Les images ont beaucoup choqué : des migrants subsahariens abandonnés à leur sort en plein désert en Tunisie, alors que les autorités viennent de signer un accord migratoire avec l'Union européenne. Quelle protection pour ces exilés ? Toute l'équipe attend vos appels.
durée : 00:58:10 - Les décolonisations africaines - par : Pierre Haski - Voyage entre mer Méditerranée et Sahel à la rencontre du père de la nation tunisienne, Habib Bourguiba. Embarquez en compagnie de l'historien Adel Ltifi, entre récit, analyses, témoignages, lectures, archives et bande son détonante ! - réalisé par : Helene Bizieau
En Tunisie, la ville de Sfax, à l'est du pays, a connu une semaine de violences après la mort d'un Tunisien le 3 juillet dans une altercation avec des migrants subsahariens. Des centaines de migrants ont été chassés de leurs domiciles, d'autres raflés dans la rue et emmenés dans des zones frontalières désertiques avec la Libye et l'Algérie, livrés à eux-mêmes. Cette situation alarmante sur le plan humanitaire est le résultat d'un problème de gestion de la crise migratoire que connaît Sfax depuis des mois. La ville est la plaque tournante de nombreux départs irréguliers vers l'Italie, mais le déferlement de haine envers les migrants n'est pas nouveau. En février dernier, suite à des propos polémiques du président de la République sur la migration irrégulière, la ville avait déjà connu des agressions racistes et des expulsions de domiciles. Loïc Oyono est un entrepreneur camerounais et directeur adjoint d'African Business Leader, une association tunisienne qui milite pour l'insertion économique des migrants. Il répond à Lilia Blaise, envoyée spéciale à Sfax. RFI : Vous vivez depuis neuf ans en Tunisie, vous avez une carte de séjour. Mais avec les violences à l'égard des migrants dans la ville, vous êtes aussi très affecté par ce qu'il se passe. Pouvez-vous m'expliquer comment en est-on arrivé à une telle situation à Sfax ?Loïc Oyono : Il faut questionner l'arrivée de ces migrants en Tunisie, qui arrivent de deux manières. Premièrement, il y a ceux qui viennent de manière légale. Pourquoi ? Parce que bon nombre d'entre eux sortent d'Afrique de l'Ouest, les pays d'Afrique de l'Ouest ont de très bonnes relations diplomatiques avec la Tunisie, donc bénéficient du free visa. Mais une fois arrivés sur place, il n'y a aucune possibilité pour eux de se régulariser. La deuxième vague, ce sont ceux qui viennent par les frontières libyennes ou algériennes. Étant donné que la Tunisie n'a aucune politique pour régulariser les personnes arrivées sur le sol tunisien de manière illégale, ils sont là, ils errent. Beaucoup avaient quand même des logements, c'est-à-dire qu'ils arrivaient à habiter quelque part – certes, dans des endroits un peu reculés de la Tunisie, des quartiers dits populaires – dans ces quartiers qui étaient un choix préférentiel pour eux. Pourquoi ? Parce que, premièrement, les loyers y sont relativement peu coûteux et deuxièmement, il n'y a pas besoin de contrats de location. Et donc, arrivés sur place, ils doivent cohabiter avec cette autre population de ces quartiers, les Tunisiens, qui également subissent la crise économique du pays. D'une certaine manière, cette population les prend pour bouc émissaire. Et voilà où nous en sommes arrivés, on a commencé par les expulsions des logements. Et lorsqu'il y a expulsion, forcément, il y aura la vue de plusieurs migrants dans les rues, ce qui peut être effrayant, d'une certaine manière, pour la population tunisienne.Il y a eu également des violences en représailles, après la mort d'un Tunisien le 3 juillet suite à une altercation avec trois migrants. Mais cela faisait déjà deux semaines qu'il y avait des tensions à Sfax. Comment agissez-vous au sein de votre association face à de tels problèmes ?Premièrement, après le discours polémique du président de la République tunisienne en février dernier sur la migration, nous avons constaté beaucoup de désordre au niveau de la ville de Sfax, beaucoup de violences. Nous avons vu qu'il y avait des agressions et personne ne sortait, surtout dans les endroits reculés. Et donc, avec notre association et d'autres associations, nous nous sommes mis en consortium et chaque soir, nous allions donner des petits paniers de première nécessité, que ce soit sanitaire ou alimentaire, pour aider ces personnes qui avaient même la crainte de sortir. Ça, c'est ce qu'il s'est passé avant. Maintenant, avec ce qui recommence, je ne vais pas vous mentir, en tant qu'acteur de la société civile ici en Tunisie, nous nous sentons impuissants par rapport à ce qu'il se passe. Au final, qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce qu'il y a à faire ? On sait qu'il y aura un temps d'accalmie d'ici à quelques jours, mais on a l'impression que d'ici à quelques mois, ça recommencera.Une accalmie précaire, comme vous le dites, on a vu des migrants être escortés hors de leur domicile par la police, sous les cris de « Dégage » des habitants. Aujourd'hui, des centaines d'entre eux sont obligés de vivre dans la rue, sans compter ceux qui ont été transportés de force vers les frontières libyenne et algérienne, et livrés à leur sort. Comment en est-on arrivés là ?De notre côté, au niveau de l'association, nous avons eu également des signalements de ces cas, c'est-à-dire des personnes qui font des vidéos étant à la frontière, comme quoi ils y auraient été déposés. Franchement, nous ne comprenons pas le mutisme des organisations non gouvernementales actuellement. Est-ce que ce sont des plans politiques qui sont en train de se jouer ? Franchement, il s'agit de vies humaines. Ces personnes qui sont dehors sont des personnes qui meurent dans la rue, parce qu'elles n'ont pas de quoi manger, elles ne travaillent plus. Sans compter que la justice suit son cours. Il y a eu des interpellations, donc on ne comprend pas pourquoi il y a ce chaos et cette vendetta, cette chasse aux Noirs en Tunisie, chaque soir. Et ce n'est pas que ça, parce qu'elle touche tout le monde, sans distinction de statut-encore que le statut légal ou pas dans un pays ne définit pas l'être humain, mais elle touche bien tout le monde. Il y a des étudiants qui actuellement sont en période d'examen, qui n'arrivent pas à sortir, et qui ont des craintes pour aller composer. Il y a ceux, également, qui sont en projet de fin d'études. Imaginez le trouble psychologique d'être dans un pays où on vient chez vous le soir, on casse tout. Tout ce que l'on demande, c'est justement un appel à la paix, et cela doit être fait par le gouvernement à sa population, et cela doit être fait régionalement, par les radios régionales, et c'est ainsi que les choses avanceront.Pour finir sur une note plus positive, est-ce qu'aujourd'hui un migrant subsaharien qui vient en Tunisie a une chance de travailler et de rester dans le pays, s'il le souhaite ?La Tunisie n'a aucun plan pour régulariser les personnes qui sont arrivées sur le sol tunisien de manière irrégulière, ça c'est le premier volet, et c'est un gros problème. Cela veut dire qu'elle ouvre une plaie qui, pour moi, ne se refermera pas tant que ce problème ne sera pas résolu. Maintenant, on peut parler d'entrepreneuriat. C'est dans ce volet que notre association s'inscrit : l'insertion socio-économique des migrants. J'en suis un exemple : je suis un entrepreneur sur le sol tunisien qui a des revenus grâce à son entreprise et qui vit de son activité, d'une certaine manière. Donc, avec notre association, nous avons le projet Kufanya, avec lequel nous avons accompagné 105 entrepreneurs migrants, parmi lesquels il y en a 30 qui ont mis sur pied des produits commercialisables sur le sol tunisien, trois cohortes. Nous avons quinze femmes migrantes en situation de vulnérabilité que nous avons aidées à créer des activités génératrices de revenus. C'est pour dire que c'est possible en Tunisie, mais la seule voie que l'on voit actuellement, c'est l'entrepreneuriat, et même cette voie, reste semée de beaucoup d'embûches.
durée : 00:04:11 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - C'est l'un des sujets sur la table du conseil européen à Bruxelles : un plan d'aide à la Tunisie pour tenter de juguler les départs de migrants vers l'Europe. Mais le projet, qui revient à sous-traiter la gestion migratoire de l'UE à un pays tiers, soulève des interrogations.
durée : 00:04:11 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - C'est l'un des sujets sur la table du conseil européen à Bruxelles : un plan d'aide à la Tunisie pour tenter de juguler les départs de migrants vers l'Europe. Mais le projet, qui revient à sous-traiter la gestion migratoire de l'UE à un pays tiers, soulève des interrogations.
La Tunisie a fait, pendant 10 ans, figure d'exception, seul pays à avoir mis sur pied une démocratie dans la foulée du Printemps arabe, après avoir chassé en janvier 2011 son président autocrate Ben Ali. Une démocratie fragile, perfectible mais une démocratie. Jusqu'au coup de tonnerre du 25 juillet 2021 : le président élu 2 ans plus tôt, Kaïs Saïed décide de s'arroger tous les pouvoirs pour, affirme-t-il, sauver l'État. Il limoge le Premier ministre, dissout l'Assemblée nationale et suspend la Constitution. L'opposition dénonce un coup d'État institutionnel. Les chancelleries occidentales sont embarrassées. Une nouvelle Constitution sera adoptée par référendum, elle consacre une super présidence.En février 2023, Kaïs Saïed taxe les migrants subsahariens de tous les maux et réclame des mesures urgentes pour les expulser. Il les accuse de comploter pour modifier la démographie de la Tunisie majoritairement arabe et musulmane. Cette fois, les condamnations internationales pleuvent.Le 17 avril 2023, le président tunisien provoque à nouveau la sidération : il fait arrêter le chef du parti d'opposition Ennahda, Rached Ghannouchi, 81 ans, accusé de complot contre la sécurité de l'État. Rached Ghannouchi qui rejoint une vingtaine de figures politiques et de personnalités incarcérées depuis février 2023 pour divers motifs.Jusqu'où ira la dérive autoritaire de Kaïs Saïed ? Que reste-t-il des espoirs de démocratie nés en 2011 ? La Révolution tunisienne a-t-elle été confisquée ? Invités : - Vincent Geisser, sociologue, chercheur au CNRS et à l'IREMAM. A co-dirigé avec Amin Allal « Tunisie, une démocratie au-dessus de tout soupçon ? », paru aux CNRS éditions et aux éditions tunisiennes Nirvana en 2018- Kmar Bendana, historienne à l'Université de la Manouba à Tunis- Hatem Nafti, essayiste, membre de l'Observatoire tunisien du populisme et auteur de « Tunisie : vers un populisme autoritaire ? » paru chez Riveneuve et aux éditions tunisiennes Nirvana en 2022.
durée : 00:55:00 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Par Francesca Piolot - Avec Philippe Séguin - Réalisation Isabelle Yhuel
durée : 00:26:57 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans la série que Patrice Galbeau consacre à Habib Bourguiba en 1975, c'est plus particulièrement la dimension populaire que le fondateur de la Tunisie moderne, lui-même homme du peuple, a su donner à son combat politique que met en lumière le quatrième de ses dix épisodes. - invités : Habib Bourguiba
durée : 00:26:21 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans le 3ème entretien entre Patrice Galbeau et Habib Bourguiba en 1975, c'est le caractère du président tunisien qui est interrogé, à travers les témoignages de son ami et militant tiers-mondiste Jean Rous et de l'ambassadeur de Tunisie en France, Hédi Mabrouk. - invités : Habib Bourguiba
durée : 00:25:46 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - En 1975, dans le 7e épisode de la série Grands contemporains qu'il consacre à Habib Bourguiba, Patrice Galbeau revient avec le Président tunisien sur ce qu'a été pour lui la traversée de la Deuxième Guerre Mondiale qui a éclaté alors qu'il était détenu au Fort Saint-Nicolas de Marseille.
durée : 00:26:28 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans son deuxième entretien en 1975 avec le Président de la Tunisie Habib Bourguiba, Patrice Galbeau cherche à comprendre ce qui a guidé le combat anticolonial du leader tunisien, depuis ses études supérieures à Paris dans les années 20 jusqu'à l'indépendance de la Tunisie en mars 1956. - invités : Habib Bourguiba; Pierre Mendès France
durée : 00:26:23 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Si le passage de la Tunisie à l'autonomie, puis à l'indépendance, se passa à peu près sans heurts et sans désordre notable en 1956, il fut précédé d'une période de répression et de violence que commençait à évoquer le 8e épisode de la série que Patrice Galbeau consacrait à Habib Bourguiba en 1975. - invités : Habib Bourguiba; Edgar Faure Homme d'état français
durée : 00:26:34 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - A 72 ans, après vingt années passées au pouvoir, et bien plus occupées à lutter pour l'indépendance de son pays, Habib Bourguiba a accompli son oeuvre politique en Tunisie. Dernier épisode d'une série de "Grands contemporains" proposée par Patrice Galbeau en 1975. - invités : Habib Bourguiba; Edgar Faure Homme d'état français; Pierre Mendès France
durée : 00:25:15 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans le 6e épisode de la série des Grands contemporains que Patrice Galbeau consacre en 1975 à Habib Bourguiba, est abordée la période politique de la Tunisie depuis 1934, avec la naissance du parti Néo-Destour du leader tunisien, jusqu'aux années de l'après-guerre. - invités : Edgar Faure Homme d'état français
durée : 00:26:57 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Le 5e épisode de la série que consacrait Patrice Galbeau à Habib Bourguiba en 1975 nous rappelle que durant les décennies d'un Protectorat dont le nom ne suffisait plus à déguiser le régime colonial brutal, le leader tunisien aura payé son combat de longues années de détention et d'exil. - invités : Habib Bourguiba
durée : 00:26:57 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans la série que Patrice Galbeau consacre à Habib Bourguiba en 1975, c'est plus particulièrement la dimension populaire que le fondateur de la Tunisie moderne, lui-même homme du peuple, a su donner à son combat politique que met en lumière le quatrième de ses dix épisodes. - invités : Habib Bourguiba
durée : 00:26:21 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans le 3ème entretien entre Patrice Galbeau et Habib Bourguiba en 1975, c'est le caractère du président tunisien qui est interrogé, à travers les témoignages de son ami et militant tiers-mondiste Jean Rous et de l'ambassadeur de Tunisie en France, Hédi Mabrouk. - invités : Habib Bourguiba
durée : 00:26:28 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Dans son deuxième entretien en 1975 avec le Président de la Tunisie Habib Bourguiba, Patrice Galbeau cherche à comprendre ce qui a guidé le combat anticolonial du leader tunisien, depuis ses études supérieures à Paris dans les années 20 jusqu'à l'indépendance de la Tunisie en mars 1956. - invités : Habib Bourguiba; Pierre Mendès France
durée : 00:05:07 - La chronique cuisine d'Elvira Masson - par : Elvira Masson - Avec notamment les petites pâtes de la marque Fell que l'on mange dans les restaurants de La Goulette, les pâtes à la poutargue que l'on croise partout, les pâtes au thon frais que l'on mange au Sud d'Hammamet et les noisser ou nwasser, petites pâtes carrées accompagnées de poulet ou d'agneau
N°288 / 12 mars 2023Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 10 mars 2023.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.APRÈS LA GRÈVE1,28 million de personnes ont défilé, le 7 mars, selon le ministère de l'intérieur, un record dans les décomptes officiels pour des manifestations ayant une dimension sociale, tandis que la CGT a avancé le chiffre de 3,5 millions. Jamais depuis trente ans les syndicats de salariés n'ont été aussi unis pour combattre un projet de loi du gouvernement. « Les organisations ont redoré leur image en ayant su capter la colère des Français, analyse Frédéric Dabi de l'lfop. Ils échappent à la défiance touchant les partis politiques qui ont offert un piètre spectacle à l'Assemblée nationale lors des débats sur le projet de loi des retraites. » Ayant le vent en poupe toutes les centrales ont enregistré, depuis janvier, une hausse importante des adhésions. La CFDT a ainsi délivré 13.000 nouvelles cartes, une augmentation de 40 % par rapport à l'an dernier, sur la même période, tandis qu'à la CGT en a enregistré 12.500.Si l'opposition à la réforme des retraites reste stable et dominante (à 72%), elle est devenue également majoritaire chez les sympathisants LR (53% approuvent la mobilisation, +4 points en un mois) et même au cœur de l'électorat macroniste, celui des 55-64 ans. A cette désaffection dans les rangs des siens, le président devra ajouter un ressentiment contre sa personne que les sondages enregistrent sans désemparer. Avec lui, le gouvernement est confronté à une rare unité syndicale et à des centrales qui ont réussi à ne pas se mettre à dos l'opinion publique avec des actions coup de poing tout en espérant mettre suffisamment la pression sur le gouvernement pour l'amener à bouger. Dans les cortèges, les débordements des blackblocks ont été contenus...Dans les jours et les semaines qui viennent, l'intersyndicale veut durcir le mouvement contre le projet de réforme, sans perdre le soutien des Français. A l'issue de leur sixième journée nationale d'action contre la réforme des retraites, les syndicats ont demandé à être reçus « en urgence » par Emmanuel Macron, afin qu'il « retire » son projet, actuellement débattu au Sénat. Réponse de l'Élysée : « la porte de l'exécutif est toujours restée ouverte » mais, à Rungis, le 21 février, puis, quatre jours après, au Salon de l'agriculture, le Président de la République a indiqué qu'il ne cédera pas s'agissant du report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite voté par le Sénat le 9 mars. D'après l'Ifop, seulement 34 % des Français pensent que sous l'effet du mouvement social la réforme sera retirée. « Il y a une mémoire de l'opinion publique qui a intégré que le gouvernement ne recule plus face à la rue », rappelle Frédéric Dabi. Au-delà des retraites, sociologues et philosophes relèvent que le problème de fond est moins le projet de réforme que l'évolution du rapport au travail lui-même et la quête de sens qui l'accompagne, comme en témoigne notamment les pénuries de main-d'œuvre qui sévissent actuellement dans le privé comme dans les administrations.DEUXIÈME SUJET LA POLITIQUE FRANÇAISE AU MAGHREB ET LA SITUATION EN TUNISIEDans un Maghreb gangrené par les crises internes (effondrement économique de la Tunisie, déchirement de la Libye...), un conflit régional (l'Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques en 2021) et des tentations étrangères (de la Russie et de la Chine), une des terres de prédilection de la France s'est transformée en zone de crispations pour Paris. Entre un pari algérien tourmenté et la préservation d'une relation avec le Maroc jadis privilégiée, mais aujourd'hui rétrogradée, l'approche présidentielle du Maghreb suit une ligne de crête assumée entre les deux frères ennemis du Maghreb, dont l'antagonisme s'est exacerbé depuis deux ans avec le retour du contentieux autour du Sahara occidental. Un jeu d'équilibre qui place la diplomatie française sous tension.Depuis deux ans, avec le Maroc, les crispations sont allées crescendo : refus français de qualifier de « base sérieuse et crédible » à une future solution politique le plan d'autonomie marocain de 2007 pour le Sahara occidental ; affaire du logiciel espion Pegasus ; Qatargate devenu au Parlement européen Marocgate ; soupçons de complaisance avec le Maroc pesant sur un présentateur de BFMTV et enfin, condamnation des violations des droits de l'homme au Maroc par le Parlement européen le 19 janvier. Les responsables politiques et les médias marocains s'insurgent contre ce vote. L'ambassadeur marocain à Paris a été rappelé par Rabat.Avec Alger, depuis plusieurs années, Emmanuel Macron s'est montré déterminé à réchauffer les relations. Plusieurs rapprochements ont été ébauchés dans le contexte de la crise sécuritaire du Sahel ou bien de la crise énergétique provoquée par la guerre d'Ukraine tout en entretenant des relations empreintes de méfiance. Des liens qui demeurent fragile, comme le montre l'affaire de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, rapatriée récemment en France alors qu'elle était en situation irrégulière en Tunisie. Alger a fustigé une « exfiltration illégale » et rappelé son ambassadeur. Une énième crise, qui intervient au moment où la relation se réchauffait entre Paris et Alger, après le voyage du président français en août dernier chez son homologue algérien. Une visite d'État en France du président algérien, était prévue en mai prochain.En Tunisie, alors que le pays traverse une grave crise économique marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques le président Kaïs Saïed, - qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement - s'est référé le 21 février dernier aux Subsahariens présents en Tunisie en évoquant des « hordes de migrants clandestins », source à ses yeux « de violence, de crimes et d'actes inacceptables ». La Tunisie compte entre 30.000 et 50.000 migrants subsahariens, selon les ONG locales.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
La Tunisie a annoncé dimanche 5 mars des mesures en faveur des étudiants et migrants originaires d'Afrique subsaharienne après des agressions et des manifestations d'hostilité à leur encontre suscitées par un discours virulent du président Kais Saied dénonçant l'immigration clandestine.
Soutiens le podcast tout en progressant aux côtés des pros : https://bit.ly/clubtennislegendMalek Jaziri vient de prendre sa retraite, nous retraçons ensemble sa magnifique carrière.Son compte Insta : https://www.instagram.com/jazirimalek/#tennis #ATP #Malekjaziri Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans ce nouvel épisode de Bouchées Doubles, Armelle reçoit Youssef Gastli.Youssef Gastli est un chef d'origine tunisienne, arrivé en France il y a vingt ans pour apprendre la cuisine. Youssef a étudié à l'Institut Paul Bocuse et aux côtés de grands chefs. Il a ensuite ouvert son premier restaurant, Plume en 2016 et le second, Dune il y a quelques mois, tous deux à Paris.Dans cet épisode, Youssef nous parle de son enfance à Tunis. Il nous explique aussi l'attachement qu'il a développé très tôt pour la France grâce aux nombreux séjours passés ici. Bien que sa famille soit sensible à la cuisine et à la gastronomie, Youssef nous explique que la cuisine est avant tout une vocation pour lui, presque quelque chose d'inné.Nous parlons évidemment de la cuisine tunisienne, de ses particularités et traditions mais aussi de l'importance de la transmission entre générations. La cuisine de Youssef est d'ailleurs inspirée des cuisines française et tunisienne, qu'il aime mixer pour tirer le meilleur de chacune d'elles.Cet épisode est un joli moment de partage avec Youssef, en totale immersion dans sa cuisine : vous y entendrez les bruits de casseroles puisque nous avons enregistré cet épisode chez Plume juste avant le service de midi ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Cet épisode est un avant-goût du podcast que nous avons enregistré pas plus tard qu'hier avec Youssef Gastli, chef tunisien et propriétaire des restaurants Dune et Plume à Paris.Dans cet extrait, Youssef nous parle de la cuisine tunisienne, une cuisine avant tout familiale qui se transmet de génération en génération. Cette spécificité la rend finalement moins connue car il existe peu de livres de recettes traditionnelles de ce pays. L'épisode intégral sera disponible dimanche ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'émission qui dit tout haut ce que le monde du foot pense tout bas ! Cette année, l' « After Foot » fête ses 16 ans et propose un choc des générations ! Composée de ceux qui ont grandi avec l'After, la « Génération After » prendra les commandes de l'émission entre 20h et 22h. Avec Nicolas Jamain aux manettes, entouré de Kévin Diaz, Mathieu Bodmer, Walid Acherchour, Simon Dutin, Romain Canuti et Sofiane Zouaoui, cette nouvelle génération débattra avec passion, mais toujours en conservant les convictions et les codes de l'After. De 22h à minuit, place à la version originelle et historique de l'After autour de Gilbert Brisbois, Daniel Riolo, Stéphane Guy, et Florent Gautreau. Les soirs de Ligue des Champions, Jérôme Rothen rejoindra la bande pour les matchs du PSG et Mamadou Niang pour les matchs de l'OM. Nicolas Vilas sera aux commandes pour faire vivre les matchs dans l'After Live. Cette année, Thibaut Giangrande pilotera l' « After Foot » le vendredi et samedi.
L'émission qui dit tout haut ce que le monde du foot pense tout bas ! Cette année, l' « After Foot » fête ses 16 ans et propose un choc des générations ! Composée de ceux qui ont grandi avec l'After, la « Génération After » prendra les commandes de l'émission entre 20h et 22h. Avec Nicolas Jamain aux manettes, entouré de Kévin Diaz, Mathieu Bodmer, Walid Acherchour, Simon Dutin, Romain Canuti et Sofiane Zouaoui, cette nouvelle génération débattra avec passion, mais toujours en conservant les convictions et les codes de l'After. De 22h à minuit, place à la version originelle et historique de l'After autour de Gilbert Brisbois, Daniel Riolo, Stéphane Guy, et Florent Gautreau. Les soirs de Ligue des Champions, Jérôme Rothen rejoindra la bande pour les matchs du PSG et Mamadou Niang pour les matchs de l'OM. Nicolas Vilas sera aux commandes pour faire vivre les matchs dans l'After Live. Cette année, Thibaut Giangrande pilotera l' « After Foot » le vendredi et samedi.
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