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Pour mieux comprendre notre environnement, Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique. Un focus quotidien complété par une sélection d'informations économiques. Le vendredi, diffusion d’« Aujourd’hui l’économie, le Portrait…

Rfi - Pauline Gleize


    • Sep 9, 2025 LATEST EPISODE
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    Déficit et dette publique: la France face à l'impasse budgétaire après la chute de François Bayrou

    Play Episode Listen Later Sep 9, 2025 3:17


    Après la démission du Premier ministre François Bayrou, la situation politique en France se double d'une crise économique. Avec un déficit public à 5,5 % du PIB et une dette qui dépasse les 3 300 milliards d'euros, plusieurs pistes sont envisagées pour tenter de sortir de l'ornière. Mais chacune traduit une vision différente de la société. Durant son passage à Matignon, François Bayrou n'a cessé d'alerter sur la fragilité de la situation économique française. Son credo : réduire les dépenses publiques, limiter le recours au crédit et relancer la production par le travail. Mais cette ligne d'austérité modérée n'a pas convaincu, contribuant à son renversement politique. La gauche mise sur une fiscalité plus juste À gauche, la solution passe moins par la baisse des dépenses que par leur réorientation. L'idée : réduire certaines niches fiscales jugées inefficaces, qui pèsent près de 80 milliards d'euros par an, et faire davantage contribuer les hauts revenus et les détenteurs de capitaux. L'objectif affiché : protéger l'école, accélérer la transition écologique et rétablir plus d'équité dans l'effort collectif. La droite prône l'austérité radicale De l'autre côté de l'échiquier, la droite propose une cure sévère : suppression de certaines fonctions non régaliennes, privatisations, réduction du nombre de fonctionnaires et durcissement de l'accès aux aides sociales. Cette ligne vise à rétablir les comptes publics en serrant fortement la ceinture de l'État, quitte à risquer un frein à la croissance et des tensions sociales accrues. Finalement, une troisième voie semble émerger : celle d'un équilibre entre économies et hausse ciblée des impôts, défendue notamment par la Cour des comptes. Mais derrière les chiffres, c'est avant tout un choix politique et de société qui se profile pour l'avenir du pays. À lire aussiDéficit public: Italie, Espagne… que peut retenir la France de leurs politiques d'austérité?

    Déficit public: Italie, Espagne… que peut retenir la France de leurs politiques d'austérité?

    Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 3:10


    François Bayrou présente lundi 8 septembre sa déclaration de politique générale, mais le Premier ministre français sait déjà qu'il ne recueillera pas la confiance des députés. Dans un contexte où la France doit trouver 44 milliards d'euros d'économies, l'austérité s'impose dans les débats. Que nous apprennent les expériences espagnole et italienne? Avec une dette colossale équivalente à 138 % de son PIB, l'Italie a dû agir. Rome a choisi une approche hybride : réduction de certaines dépenses, lutte accrue contre la fraude fiscale, mais surtout un recours massif aux fonds européens post-Covid, à hauteur de 190 milliards d'euros. Résultat, un déficit public ramené de plus de 8 % pendant la pandémie à 3,4 % aujourd'hui, proche des normes européennes. Cependant, la dette reste abyssale. Si l'emploi résiste et que la croissance est présente, l'inflation pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des Italiens. À lire aussiPourquoi l'Italie devient la nouvelle destination des riches Européens ? L'Espagne, le traumatisme de l'austérité De son côté, l'Espagne avait choisi dès 2010 une austérité brutale. Au programme, des coupes massives, une hausse des impôts et des réformes du marché du travail. Les conséquences sociales ont été désastreuses, avec un chômage dépassant 25 % de la population active. Ces dernières années, Madrid a changé de stratégie. Aidée, elle aussi, par les fonds européens, l'Espagne a renoué avec une croissance solide. Avec plus de 3 % en 2023 et 2024, elle se place parmi les meilleures performances de la zone euro. Le chômage recule, la consommation repart, mais les inégalités demeurent, et certains services publics restent fragilisés. À lire aussiHausse d'impôts: y a-t-il un risque de fuite des grandes fortunes? La France en quête de sa voix Entre ces deux modèles, la France doit trouver sa voie. Son déficit atteint 5,5 % du PIB et sa dette pèse lourdement sur ses finances publiques. L'expérience européenne montre que si l'austérité peut redresser les comptes, elle peut aussi freiner la croissance et accentuer les fractures sociales. Tout dépendra donc du rythme et de la nature des mesures mises en place. Car sans croissance, l'austérité n'est pas une solution, mais bien une impasse.

    Pétrole aux États-Unis: malgré une production record, les géants suppriment des milliers d'emplois

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 3:18


    Aux États-Unis, la production pétrolière bat des records, dépassant les 13 millions de barils par jour en 2024. Pourtant, les grandes compagnies annoncent des suppressions massives d'emplois et un recentrage stratégique. Un paradoxe qui illustre les tensions économiques, sociales et politiques du secteur. ConocoPhillips a récemment annoncé la suppression d'environ 3 000 postes, soit un quart de ses effectifs. Une décision qui n'est pas isolée. Chevron prévoit également de réduire de 15 à 20 % ses emplois d'ici 2026. Du côté des services parapétroliers, le leader SLB est lui aussi engagé dans une vaste réorganisation. Ces annonces interviennent alors même que les États-Unis confortent leur position de premier producteur mondial, devant l'Arabie saoudite et la Russie. À lire aussiPétrole: Chevron rachète Hess, un méga deal qui change la donne mondiale Produire plus, mais gagner moins Ce paradoxe s'explique d'abord par la baisse continue du prix du baril. Les volumes produits augmentent, mais si le prix unitaire chute, les marges s'effondrent mécaniquement. Dans ce contexte, les majors revoient leurs investissements à la baisse, d'autant que les coûts d'exploitation grimpent. Autre facteur: la vague de fusions-acquisitions qui a marqué le secteur. ExxonMobil a absorbé Pioneer, Chevron a repris Hess et ConocoPhillips a racheté Marathon. Ces opérations entraînent des synergies mais aussi des doublons, synonymes de suppressions d'emplois. Un secteur sous pression et à haut risque La stratégie de rigueur n'est pas sans conséquences. Sur le plan opérationnel, les coupes dans les effectifs pourraient faire perdre des compétences clés aux entreprises. Sur le plan social, certaines régions comme Houston, très dépendantes du pétrole, redoutent des tensions liées aux licenciements. Le secteur doit aussi composer avec les enjeux politiques et climatiques: produire plus tout en réduisant les émissions, un équilibre complexe et dépendant du pouvoir en place. Enfin, le risque financier reste majeur. L'OPEP+, qui régule l'offre mondiale, demeure l'arbitre du marché. Si l'organisation décide d'augmenter sa production, les marges américaines pourraient être encore plus fragilisées. À lire aussiPourquoi les géants pétroliers pourraient nuire aux ambitions de Donald Trump

    Face à Donald Trump, l'Inde de Narendra Modi joue la carte du pouvoir d'achat

    Play Episode Listen Later Sep 4, 2025 3:02


    Confrontée à des droits de douane punitifs de 50% imposés par les États-Unis sous l'impulsion de Donald Trump, l'Inde a choisi de ne pas riposter frontalement. Le gouvernement de Narendra Modi déploie une stratégie intérieure : alléger la fiscalité pour soutenir la consommation et amortir le choc sur la croissance. Les nouvelles taxes américaines résonnent comme une onde de choc pour les industriels indiens. 50% sur chaque produit importé d'Inde. Ces surtaxes douanières menacent les exportations, avec à la clé des risques de baisse de la production, de suppressions d'emplois et, en bout de chaîne, d'un ralentissement de la croissance. Déjà en repli par rapport à 6,5% l'an dernier, celle-ci pourrait s'affaiblir encore. Face à cette pression, New Delhi cherche à rassurer à la fois les entreprises et les consommateurs. Une réforme fiscale pour redonner du pouvoir d'achat La réponse de Narendra Modi passe par une refonte de la taxe sur les biens et services (GST). Actuellement structurée en quatre tranches – 5%, 12%, 18% et 28% – et jugée lourde administrativement, elle serait simplifiée en deux paliers : 5% pour les biens essentiels et 18% pour la majorité des autres produits. Avec moins de paperasse pour les entreprises et des prix allégés pour les ménages, le gouvernement espère un effet de relance rapide. Les économistes estiment que cette réforme pourrait ajouter 0,6% au PIB, soit plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais elle priverait l'État d'au moins 16 milliards de dollars de recettes fiscales annuelles, selon HSBC. Un pari fiscal et diplomatique risqué Ce manque à gagner inquiète particulièrement les États indiens, qui en supporteraient plus de 70% et réclament des compensations. Pour équilibrer la réforme, le gouvernement prévoit un taux de 40% sur les produits de luxe et de « péché » tels que le tabac ou les voitures haut de gamme. Au-delà de la relance interne, cette politique vise aussi à attirer des investissements étrangers indispensables au développement du pays. Reste que ce pari fiscal est risqué : il engage l'équilibre budgétaire, institutionnel et diplomatique de l'Inde, et pourrait influencer sa place sur la scène mondiale dans les années à venir. À lire aussiDroits de douane: les produits indiens désormais taxés à 50% à leur entrée aux États-Unis

    Hausse d'impôts: y a-t-il un risque de fuite des grandes fortunes?

    Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 3:14


    Alors que le gouvernement français cherche 44 milliards d'euros d'économies et que les grandes fortunes sont pointées du doigt, le discours « les riches vont fuir la France à cause des impôts » refait surface. Mais une étude du Conseil d'analyse économique (CAE) nuance fortement ce cliché. Selon le CAE, organisme indépendant rattaché à Matignon, l'expatriation fiscale reste marginale. Sur 1 000 contribuables parmi les plus riches, seuls 2 quittent la France chaque année. À titre de comparaison, c'est deux fois moins que dans la population générale. Les chercheurs ont ainsi étudié deux grandes réformes : le durcissement de la fiscalité du capital sous François Hollande en 2013, puis son assouplissement sous Emmanuel Macron en 2017-2018. La conclusion est claire, les départs augmentent légèrement lorsque la fiscalité grimpe, mais sans effet significatif sur l'économie, et l'on observe davantage de retours lorsque les impôts baissent. Les entreprises touchées, mais pas l'économie entière Lorsqu'un grand propriétaire s'exile, son entreprise peut subir un choc : cinq ans après, le chiffre d'affaires baisse en moyenne de 15 % et la masse salariale d'un tiers. Mais ces effets visibles au niveau microéconomique sont largement compensés à l'échelle nationale, avec des rachats, fusions et restructurations qui permettent aux salariés de retrouver du travail. Globalement, l'impact à long terme serait deux à trois fois plus faible que celui constaté sur l'entreprise isolée. Un effet macroéconomique quasi imperceptible Même une réforme fiscale majeure ciblant les 1% les plus riches avec par exemple une hausse de 4 milliards d'euros ne réduirait la valeur ajoutée nationale que de 0,05%. C'est minime. En clair, oui, l'exil fiscal existe, mais il reste limité et ne menace pas l'économie française au point de la « vider » de ses talents ou de ses capitaux. À lire aussiPourquoi l'Italie devient la nouvelle destination des riches Européens

    Pourquoi l'Italie devient la nouvelle destination des riches européens

    Play Episode Listen Later Sep 2, 2025 3:27


    Accusée de pratiquer un dumping fiscal pour attirer les grandes fortunes, l'Italie séduit chaque année davantage de millionnaires européens. Une stratégie assumée par Rome, mais qui alimente les tensions au sein de l'Union européenne. L'Italie propose depuis plusieurs années un dispositif très avantageux qui séduit massivement : les nouveaux résidents peuvent s'acquitter d'un impôt forfaitaire annuel de 200 000 euros sur leurs revenus étrangers, et ce pendant quinze ans, sans taxation des héritages ni donations sur cette période. Selon le cabinet Henley and Partners, 3600 nouveaux millionnaires devraient s'y installer en 2024, faisant de l'Italie la troisième destination mondiale des grandes fortunes, derrière les Émirats arabes unis et les États-Unis. Milan, le nouveau Londres des années 1990 La capitale économique italienne coche toutes les cases : excellente connectivité aérienne, dynamisme culturel et financier, marché immobilier haut de gamme. Plusieurs personnalités y ont déjà élu domicile, comme Frédéric Arnault (le fils du patron de LVMH), le vice-président de Goldman Sachs ou le propriétaire du club anglais d'Aston Villa. La suppression au Royaume-Uni du statut fiscal protecteur pour les non-domiciliés a accéléré cette migration. Milan attire désormais banquiers, chefs d'entreprise et investisseurs, rappelant l'effervescence londonienne des années 1990. Une stratégie assumée, mais risquée Pour Rome, mieux vaut percevoir un impôt réduit que rien du tout. Mais cette politique a des effets secondaires, comme la flambée des prix immobiliers à Milan et la dépendance accrue aux capitaux volatils des ultra-riches. Côté français, François Bayrou s'inquiète. Ces départs potentiels de contribuables aisés signifient autant d'investissements et d'impôts en moins pour l'Hexagone. Plus largement, cette « dolce vita fiscale » risque d'alimenter une compétition entre États européens, chacun cherchant à retenir ses talents et ses fortunes.

    La dette étudiante américaine: une bombe à retardement pour l'économie

    Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 3:05


    Avec plus de 43 millions d'emprunteurs et 1 700 milliards de dollars de dettes, le système de financement des études supérieures aux États-Unis montre ses limites. Les conséquences sociales et économiques inquiètent. Aux États-Unis, un étudiant dépense chaque année entre 10 000 et 70 000 dollars pour ses études, selon le Pew Research Center. Résultat, 43 millions d'Américains ont contracté un prêt étudiant, pour une dette globale qui atteint désormais 1 700 milliards de dollars. Suspendus pendant la pandémie de Covid, les remboursements ont repris, fragilisant le budget de millions de ménages et limitant leur accès à d'autres crédits. À lire aussiÉtats-Unis: l'administration Trump va reprendre la collecte de dettes étudiantes impayées Un frein à la consommation et à la croissance Chaque mois, des milliards de dollars sont absorbés par le remboursement des prêts étudiants, au détriment de la consommation. Les défauts de paiement se multiplient, entraînant saisies, pertes d'accès au crédit et difficultés pour acheter un logement, créer une entreprise ou fonder une famille. Selon Morgan Stanley, cet endettement pourrait réduire la croissance américaine de 0,1 point de PIB dès cette année. Des réponses politiques insuffisantes et un avenir incertain Joe Biden avait tenté, via le plan SAVE, en 2023, de plafonner les mensualités et d'annuler une partie des dettes, mais la Cour suprême a bloqué la mesure. Donald Trump a adopté une ligne plus stricte, avec reprise des recouvrements forcés et retenues sur prestations sociales. Face à cette impasse, deux scénarios se dessinent. Le premier, un réaménagement permettant aux ménages de souffler. Le second, plus pessimiste, une explosion des défauts de paiement qui pourrait peser sur l'économie américaine pendant des décennies. De plus en plus de jeunes remettent désormais en question la rentabilité même d'un diplôme universitaire, fragilisant à leur tour les universités.

    Les grands boycotts de l'histoire: les internautes contre le «made in USA» de l'ère Trump

    Play Episode Listen Later Aug 29, 2025 4:29


    Pour ce dernier épisode de notre série boycott, retour quelques mois en arrière, en mars 2025, avec des appels qui se multiplient sur les réseaux sociaux pour ne plus acheter de produits américains. Cette initiative qui prend sa source au Canada et en Europe du Nord fait partie dans un mouvement plus large de protestation envers la politique commerciale et anti-immigration de Donald Trump. Un appel au boycott du « made in USA » et qui va devenir viral sur internet.  Nous sommes début 2025, un peu plus d'un mois après le retour de Donald Trump au pouvoir. Les médias se font l'écho de vidéos postées sur les réseaux sociaux mettant en scène des consommateurs dans des supermarchés ou chez eux incitant à ne plus acheter américain. « La guerre est officiellement déclarée et si vous êtes Canadien, c'est le moment ou jamais d'acheter exclusivement des produits canadiens », déclare une femme. « Montrons-leur avec notre porte-monnaie, qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec le Canada », dit une autre femme.  C'est d'abord au Canada que le mouvement prend de l'ampleur dès le mois de février 2025 : le pays est alors sous le coup des droits de douanes américains, mais surtout des menaces de Donald trump, qui veut faire du Canada le 51ᵉ État américain. Les politiciens canadiens s'en mêlent, et notamment Doug Ford, le Premier ministre de l'Ontario, qui ordonne au plus grand revendeur d'alcool d'État d'arrêter de vendre des marques américaines. « À partir d'aujourd'hui, LCBO, le plus grand acheteur de vins et spiritueux au monde va commencer à enlever les produits américains de ses rayons. » À lire aussiAu Canada, un boycott des États-Unis à l'échelle individuelle « C'est un énorme coup dur pour les producteurs américains, Chaque année, la régie de la province vend pour près d'un milliard de dollars canadiens de vins, bières, cidres, pétillants et spiritueux en provenance des États-Unis. »  Une décision qui ne sera pas sans conséquences, les ventes d'alcools américains s'effondrent de 80 % au Canada dans les semaines qui suivent. Quant au secteur du tourisme américain, il perd 12,5 milliards de dollars en dépenses de visiteurs. Tiktokeuse en français L'Europe n'est pas en reste. En France, des milliers de personnes appellent au boycott des produits de consommation « made in USA », tels que Nike, Coca-Cola, Starbucks ou encore le constructeur automobile Tesla qui voit ses ventes s'effondrer, avec notamment 86 % d'immatriculation en moins en Suède en juillet. Les pays scandinaves sont, eux aussi, fers de lance dans le boycott des produits américains. Au Danemark, un groupe Facebook intitulé « Boycottez les produits des États-Unis » dépasse les 94 000 membres. À lire aussiL'appel au boycott des produits américains Que reste-t-il aujourd'hui de ces appels au boycott et ont-ils été suivis d'effets ? L'influenceuse d'Urbania, Maria Kounkou tente une réponse : « Si les effets économiques pour certains secteurs ou entreprises sont bien réels, le boycott des produits américains reste surtout une arme politique ». 

    Les grands boycotts de l'Histoire: quand George Clooney fait plier le sultanat de Bruneï

    Play Episode Listen Later Aug 28, 2025 2:22


    RFI revient pendant l'été boréal sur les grands boycotts de l'Histoire, quand David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. De l'Irlande à Israël en passant par l'Afrique du Sud ou l'Inde, du lait en poudre au pétrole en passant par les bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les puissants. En 2019, l'acteur américain George Clooney fut à l'initiative d'un boycott qui fit reculer Bruneï sur la peine de mort en cas d'homosexualité ou d'adultère.  C'est une voix que tout le monde ou presque connait : « What else ? »  En 2019 George Clooney ne met pas sa notoriété qu'au service d'une célèbre marque de café. Sa voix, l'acteur américain l'utilise aussi pour défendre les droits humains.  Le sultanat de Bruneï, petit État d'Asie du Sud-Est à majorité musulmane, est sur le point d'instaurer la charia. La loi islamique prévoit — entre autres — la peine de mort pour les homosexuels et les personnes coupables d'adultère.  Le 28 mars, George Clooney appelle dans une tribune à boycotter les intérêts du sultan, en l'occurrence « neuf des hôtels les plus prestigieux du monde » détenus (via l'Agence d'investissement de Bruneï) en partie par le monarque. Il signe une tribune dans le magazine américain Deadline : « Cela fait des années que je pratique des régimes meurtriers, j'ai appris que vous ne pouvez pas leur faire honte. Mais vous pouvez faire honte aux banques, aux financiers et aux institutions qui font des affaires avec eux. Soyons clair, chaque fois que nous prenons une chambre ou que nous organisons une réunion que nous dînons dans l'un de ces neuf hôtels, nous mettons de l'argent directement dans la poche d'hommes qui choisissent de lapider et de fouetter à mort leurs concitoyens homosexuels ou accusés d'adultère. »  À lire aussiBrunei punit l'homosexualité de lapidation, levée internationale de boucliers Ambiance La tribune est à la une des journaux télé. Du chanteur britannique Elton John à l'ex-championne de tennis Billie Jean King, les stars relaient l'appel au boycott. De la star de télé Ellen DeGeneres au patron de Virgin Richard Branson. Les États-Unis, l'Union européenne, l'Australie protestent, mais rien n'y fait : comme prévu, la loi entre vigueur le 3 avril 2019.  Manifestations à Londres Dans les rues de Londres, quelques centaines de Britanniques se réunissent devant l'hôtel Dorchester lié au sultan. Aux cris de « honte à vous », ils appellent le gouvernement à rompre tout lien diplomatique avec Bruneï.  Le tollé s'étend aux acteurs économiques. La Deustche Bank interdit à ses employés de séjourner dans les hôtels épinglés. Plusieurs entreprises annulent leurs événements dans les établissements liés au Sultan.   Le 6 mai, l'appel est entendu du côté de Brunei À l'occasion du début du ramadan le sultan Hassanal Bolkiah s'adresse à son peuple : « Nous pratiquons depuis plus de vingt ans un moratoire de facto sur la peine de mort qui relève la loi héritée de l'empire britannique. (la common law). Ce moratoire s'appliquera également aux affaires qui relèvent de la charia ». En d'autres mots, le monarque recule sans pour autant vraiment céder puisque, si les châtiments prévus contre les homosexuels et les personnes reconnues coupables d'adultère ne seront pas appliqués, la loi islamique, elle, reste en vigueur.  En juin dernier, l'un des plus fervents activistes du boycott, l'Américain Jake Duke Mason saluait ce moratoire comme « une victoire majeure ». Mais rappelait que le combat continue pour une « abrogation totale de la loi ».  

    Scandale du lait en poudre Nestlé: l'un des plus longs boycott de l'histoire

    Play Episode Listen Later Aug 27, 2025 2:40


    Notre rendez-vous éco de l'été. Pendant quinze jours, RFI revient sur les grands boycotts de l'histoire. Quand David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. En 1974 éclate le scandale du lait en poudre Nestlé. L'entreprise basée en Suisse promeut dans les pays dits du « Tiers-monde » son lait infantile. Faute d'un accès suffisant à l'eau potable, et des conditions d'hygiène pour les biberons difficiles à remplir, le développement de sa consommation a pour conséquence de graves maladies pour les bébés. Il conduit même à des décès. La stratégie commerciale agressive de Nestlé pour inciter les femmes à utiliser le lait en poudre va conduire à un boycott dans le monde des produits Nestlé pendant plusieurs décennies.  L'affaire du lait en poudre prend de l'ampleur avec les poursuites en justice intentées par la firme helvète pour diffamation contre le Groupe de travail « Tiers-monde ». Ce dernier a repris le rapport de l'ONG, War On Want, et l'a retitré : « Nestlé tue les bébés ». À l'époque, la RTS en fait le compte rendu : « Accusation encore de l'article : les firmes utilisent des moyens publicitaires contestables. Elles engagent des nurses qui sont en fait des vendeuses déguisées, elles font passer des messages à la radio qui dissuadent les mères à allaiter. »  La justice tranche et le Groupe de Travail « Tiers-monde » est condamné à une amende symbolique. La bataille commence. Le 7 juillet 1977, le boycott des produits Nestlé est lancé aux États-Unis. Des brochures sont distribuées, des défilés avec des cercueils et des banderoles sont organisés et des listes de produits Nestlé à boycotter sont partagées.   À la manœuvre, Infact, the Infant Feeding Action Coalition. Cette dernière rallie à sa cause Églises et syndicats. S'ouvrent alors plusieurs années de boycott économique, l'un des plus importants de l'histoire américaine. L'objectif : imposer le sujet dans le débat public et obtenir l'arrêt des campagnes de promotion de Nestlé dans les pays en développement. En 1978, le sénateur Edward Kennedy convoque une audience publique sur le sujet. Un responsable de Nestlé est alors entendu au Sénat américain. « Êtes-vous d'accord avec moi pour dire que votre produit ne doit pas être utilisé avec de l'eau non potable ? Oui ou non ? », interroge de manière pressante le sénateur Edward M. Kennedy. « Nous donnons toutes les instructions » pour en faire bon usage, tente de justifier le représentant de Nestlé. « Répondez simplement », lui oppose le sénateur. « Bien sûr que non. Mais nous ne pouvons pas gérer cela », se défend alors le représentant de l'entreprise. Un boycott qui gagne le monde entier Le boycott essaime un peu partout dans le monde. Une véritable bataille d'influence est lancée. En 1981, le Washington Post révèle une note interne de Nestlé sur la stratégie du groupe pour contrecarrer cette campagne. Nos confrères d'Antenne 2 font le point en 1986 : « C'est une des grandes batailles de la 2ᵉ moitié du 20ᵉ siècle, on pourrait même dire que c'est une guerre parce que ça a duré six ans une guerre acharnée entre la firme Nestlé d'une part, et d'autre part des organisations de défense des consommateurs soutenues par des églises qui ont boycotté pendant six ans dans différents pays du monde, notamment aux États-Unis et en Europe. Tous les produits de cette firme puisque c'est la première multinationale de l'alimentaire. Alors, selon Jean-Claude Buffle, ce boycottage qui s'est terminé en 1984, a été très dommageable. Nestlé y a laissé beaucoup de plumes. En fait quelque chose comme 3 milliards de dollars ».  Un mouvement qui a poussé l'adoption par l'OMS d'un code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Le mouvement de boycott contre le lait maternel Nestlé se poursuit. Des actions sont toujours ponctuellement menées, notamment au Royaume-Uni. 

    Boycott contre Shell en 1995: la victoire historique de Greenpeace sur Brent Spar

    Play Episode Listen Later Aug 26, 2025 2:41


    Au printemps 1995, l'ONG Greenpeace lance une campagne spectaculaire contre le projet de Shell de couler une plateforme pétrolière en mer du Nord. Boycotts, mobilisation citoyenne et pression médiatique contraignent le géant pétrolier à faire marche arrière. À 200 kilomètres des côtes écossaises, la plateforme Brent Spar, une structure d'acier de 14 500 tonnes perchée à 150 mètres de haut, n'est plus exploitée depuis 1991. Shell, propriétaire néerlando-britannique, prévoit alors de la saborder et de l'immerger dans l'Atlantique. Mais Greenpeace s'y oppose fermement, jugeant la solution dangereuse pour l'environnement. Des militants parviennent même à occuper la plateforme par hélitreuillage, une action spectaculaire largement relayée par les médias internationaux. Un boycott qui coûte cher à Shell Greenpeace transforme l'affaire en campagne européenne. Le mot d'ordre est clair, « Ne faites plus le plein chez Shell ! ». Le mouvement prend rapidement de l'ampleur. En Allemagne, les ventes de carburant chutent de 20%, et certaines stations-service se vident. La filiale locale de Shell enregistre des pertes dépassant 10 millions de Deutsche Mark (DM) par jour, soit environ 6 millions de dollars de l'époque. La direction de Shell reconnaîtra plus tard avoir sous-estimé la force du mouvement. Le consommateur comme contre-pouvoir Sous la pression croissante des autorités allemandes et britanniques, et face à un boycott ravageur, Shell finit par abandonner son projet de sabordage. L'opération de démantèlement coûtera finalement 46 millions de dollars, contre 12 millions initialement prévus. L'affaire Brent Spar devient un cas d'école : en modifiant ses habitudes d'achat, le consommateur peut contraindre un géant industriel à revoir ses plans et affirmer un véritable contre-pouvoir.

    Maroc: comment un boycott populaire a fait plier Danone

    Play Episode Listen Later Aug 25, 2025 2:49


    En 2018, un mouvement de boycott spontané lancé sur les réseaux sociaux cible trois marques perçues comme symboles de la vie chère au Maroc. Parmi elles, Centrale Danone, filiale du géant français de l'agroalimentaire, subit de plein fouet la colère des consommateurs. Chiffre d'affaires en chute libre, image écornée et retrait de la Bourse… Retour sur une crise qui a marqué les esprits. L'histoire commence discrètement, presque anonymement, sur Facebook. Quelques messages appellent les Marocains à boycotter trois marques accusées de pratiquer des prix excessifs : le carburant des stations Afriquia, l'eau minérale Sidi Ali, et les produits laitiers de Centrale Danone. L'un des slogans partagés sur les réseaux résume l'état d'esprit des initiateurs : « Le boycott est plus fort que la manifestation. Ce n'est pas un acte ponctuel, c'est une résistance quotidienne ». Très vite, le mouvement prend de l'ampleur. Selon plusieurs sondages relayés à l'époque, 57 % des Marocains informés du boycott affirment avoir cessé d'acheter au moins une des trois marques concernées. En tête de cette fronde pacifique, la classe moyenne, étranglée par la cherté de la vie et de plus en plus frustrée face à l'immobilisme des autorités. À ce moment-là, le Maroc représente 45 % du chiffre d'affaires africain du groupe Danone. Un marché stratégique. Mais pour l'économiste Abdelghani Youmni, cette réaction populaire est le symptôme d'un malaise plus profond : « La classe moyenne marocaine, qui a mis seize ans à se construire, est en train de s'effriter. Elle perd pied à cause du coût de la vie, du crédit, de l'éducation, du transport, de la santé… L'économie marocaine crée de la richesse, mais en dehors des Marocains ». Ventes en chute libre, emplois supprimés, image écornée En mai 2018, après un mois de silence, le directeur général de Centrale Danone au Maroc, Didier Lamblin, prend la parole sur Atlantic Radio, une station privée marocaine. Le ton est grave : « L'impact est significatif sur nos ventes, sur nos parts de marché. Nous sommes obligés de prendre des mesures regrettables : suspendre une partie des volumes collectés chez nos 120 000 éleveurs ». Les conséquences sont immédiates : des centaines de travailleurs licenciés, des coopératives de lait déstabilisées, et une colère qui monte encore d'un cran. Début juin, des employés de l'entreprise manifestent devant le Parlement à Rabat : « Le gouvernement est responsable. Ce n'est pas aux salariés de payer les conséquences de la hausse du coût de la vie », scande un manifestant. Face à la crise, Danone tente une opération reconquête. En septembre, la marque annonce qu'elle vend désormais le litre de lait à prix coûtant, une mesure sans précédent. Mais rien n'y fait : les ventes continuent de chuter. Au total, Danone accusera une perte de 178 millions d'euros de chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente. Quelques mois plus tard, Emmanuel Faber, PDG du groupe, revient sur cet épisode marquant : « Nous vendions notre lait au même prix que nos concurrents. Mais Centrale Danone était perçue comme proche de la famille royale et de l'élite marocaine. Cela a facilité son boycott. » Danone lancera par la suite une gamme de produits « solidaires » à bas prix, puis se fera discret. En 2020, Centrale Danone se retire de la Bourse de Casablanca. Les résultats financiers de la filiale ne sont désormais plus publics.

    Les grands boycotts de l'Histoire: «B.D.S», trois lettres pour faire pression sur Israël

    Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:56


    Le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui fait pression sur les gouvernements et les entreprises les plus puissantes. Notre nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire s'arrête sur trois lettres : B.D.S. pour boycott, désinvestissements et sanctions. Un mouvement né il y a tout juste 20 ans, le 9 juillet 2005, pour inciter Israël à respecter les droits des Palestiniens et mettre fin à sa politique de colonisation. En 2005, c'est, à l'époque, du moins on l'espère, un moyen de parvenir à la paix. Cet été-là, Israël prépare son désengagement de la bande de Gaza : « Nous sommes là parce que ce retrait n'apportera aucune paix. Que ferez-vous le jour du retrait ?  - Que ferons-nous ? Attendez, vous verrez ! ». L'opposition des colons comme ici dans ce reportage sur France 2 n'y change rien : après 38 ans d'occupation, l'État hébreu se retire de l'enclave palestinienne.  Sauf que dans le même temps, les violences ne cessent pas et que la colonisation israélienne s'accélère sur un autre territoire palestinien : la Cisjordanie. Le mur construit depuis 2002 par l'État hébreu - dont le tracé est décrété illégal dans un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 juillet 2004 - déborde toujours un peu plus dans les territoires palestiniens. C'est dans ce contexte, le 9 juillet 2005, que 170 ONG et syndicats palestiniens lancent le mouvement « BDS ». Omar Barghouti, le fondateur du mouvement, énonce ses trois revendications : « Notre mouvement appelle Israël à mettre fin à l'occupation des territoires occupés depuis 1967, à se retirer des colonies et à détruire le mur de séparation. Notre deuxième exigence, c'est l'arrêt du système de discrimination racial contre les citoyens palestiniens à l'intérieur même d'Israël. Enfin, la troisième et la principale, c'est de reconnaître et de permettre le droit au retour des réfugiés palestiniens. » BDS, pour Boycott-Désinvestissements-Sanctions Le mouvement, qui se veut « non violent » et s'inspire des méthodes héritées de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, appelle à boycotter les produits fabriqués en Israël et dans les colonies. Ses partisans réclament des sanctions contre l'État hébreu. Ils mènent des campagnes pour inciter des entreprises comme Orange ou Microsoft, impliquées dans les territoires occupés, à désinvestir. Des États-Unis à la Belgique, de la France au Royaume-Uni, le mouvement gagne les universités, les syndicats et le monde de la culture. Des institutions, comme le puissant fonds de pension de Norvège, se retirent de certaines entreprises liées à l'occupation des territoires palestiniens. Mais au-delà de ces cas très médiatisés, les conséquences économiques pour Israël restent limitées, comme le raconte en 2015, le correspondant à Jérusalem de Radio France : « Certes, l'agriculture israélienne dans la vallée du Jourdain a connu une baisse de chiffre d'affaires de 14 % l'an dernier, mais l'agriculture ne représente qu'à peine 1 % du PIB de l'État hébreux. Et parallèlement, les échanges commerciaux entre l'Europe et Israël ont doublé ces dix dernières années. » D'autant que le même temps, Israël accuse les activistes de nourrir l'antisémitisme et qu'un peu partout, c'est une autre bataille se livre, cette fois-ci devant les tribunaux : en France, l'appel au boycott d'Israël est même un temps décrété illégal. La décision sera désavouée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre dévastatrice menée par Israël dans la bande de Gaza, qui vaut à l'État hébreu des accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le BDS note « une croissance sans précédent » de ses campagnes. Mais dans les faits, jamais depuis le début du mouvement il y a 20 ans, Israël n'aura semblé céder aux pressions. Le pays a même, au contraire, accentué sa politique d'occupation et d'annexion des territoires palestiniens, en violation du droit international. À lire aussiLes grands boycotts de l'Histoire: Martin Luther King et les bus de Montgomery

    Les grands boycotts de l'Histoire: faire tomber l'apartheid en Afrique du Sud

    Play Episode Listen Later Aug 21, 2025 2:51


    Nouvel épisode de la série les grands boycotts de l'Histoire, où quand des mouvements sociaux et politiques utilisent l'arme économique pour lutter contre l'oppression. De l'Irlande à Israël en passant par l'Inde, du lait en poudre au pétrole et aux bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui continue de faire peur même aux plus puissants. Pour ce quatrième épisode, retour sur le boycott anti-apartheid en Afrique du Sud. En 1994, l'ANC remporte les premières élections démocratiques multiraciales. Nelson Mandela devient le premier président noir du pays. « C'est l'un des moments les plus importants de la vie de notre pays, lance-t-il lors de son discours de victoire. Je me tiens ici devant vous, empli d'une profonde fierté et d'une grande joie : fierté envers les gens ordinaires et humbles de ce pays. Vous avez fait preuve d'une détermination calme et patiente pour reconquérir ce pays qui est le vôtre. Et joie de pouvoir proclamer haut et fort : enfin libres ! » Nelson Mandela salue ainsi des décennies de lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid. Une lutte qui a aussi reçu un soutien international de plus en plus important au fil du temps. 1959, la campagne anti-apartheid est lancée à Londres Dès 1959, des exilés sud-africains, soutenus par des syndicats britanniques, des étudiants ou encore des mouvements féministes répondent à l'idée lancée par Albert Luthuli (alors président de l'ANC et futur prix Nobel de la paix) et appellent depuis Londres au boycott des produits d'Afrique du Sud, pour protester contre la ségrégation raciale. Lors d'un discours à l'Université de Stanford, aux États-Unis, des années plus tard, le futur archevêque du Cap, Desmond Tutu (également récompensé du prix Nobel de la paix, en 1984), en résumera la logique. « Pour l'amour de Dieu, ceux qui investissent en Afrique du Sud doivent savoir qu'ils soutiennent et renforcent l'un des systèmes les plus brutaux qu'ait jamais connu le monde. » L'homme d'Église tourne aussi en dérision des arguments avancés par certains dirigeants des pays qui rechignent encore à imposer des sanctions économiques contre Pretoria : « Ils disent "oh, vous savez, les noirs seront les premiers à en souffrir, ils seront les plus durement touchés" », avant de conclure d'une moue entendue, sous les éclats de rire du public, conquis par l'orateur. 1976, le choc de la répression contre les manifestants de Soweto Le boycott anti-apartheid a pris de l'ampleur après la répression de la révolte de Soweto. Le 16 juin 1976, des milliers d'écoliers descendaient dans les rues du township de la banlieue de Johannesburg pour protester contre l'obligation d'apprendre l'afrikaans, sur le point de devenir la langue d'enseignement dans toutes les écoles noires. Une langue perçue comme celle de l'oppresseur. Ce soulèvement, réprimé dans le sang, a été un tournant décisif dans la lutte contre l'apartheid. Et participera aussi à amplifier le boycott anti-apartheid à l'international. À lire aussiAfrique du Sud : 16 juin 1976, la révolte de Soweto Années 1980, le boycott prend de l'ampleur à l'international Dans les années 1980, des dockers australiens et états-uniens refusent de décharger des marchandises venues d'Afrique du Sud. En France, on boycotte les oranges de la marque Outspan, accusée de profiter de l'exploitation des noirs. Plusieurs multinationales finissent par se retirer du pays, comme la banque britannique Barclays, en 1986, et avant elle Kodak, Coca-Cola, IBM ou encore General Motors. À l'intérieur du pays aussi, le boycott est particulièrement suivi. En 1988 et 1989, les Sud-africains noirs cessent par exemple d'acheter dans les magasins de Boksburg, près de Johannesburg, pour protester contre la politique ségrégationniste de la municipalité. Les boutiques sont désertées. L'équipe municipale finit par perdre sa majorité. Le boycott national et international du régime de l'apartheid pèse de plus en plus sur l'économie, et finit par accélérer sa chute. La dernière loi ségrégationniste est abolie en 1991. Nelson Mandela devient président trois ans plus tard. À lire aussiAfrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?

    Les grands boycotts de l'Histoire: Martin Luther King et les bus de Montgomery

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 4:37


    Dans un nouvel épisode de notre série sur les boycotts ayant changé l'histoire, retour sur un évènement qui a marqué la lutte pour les droits civiques aux États-Unis : en 1955, à Montgomery dans l'Alabama, la jeune activiste noire Rosa Parks refuse de céder sa place à un homme blanc lors d'un trajet en bus. C'est le début d'un large mouvement anti-ségrégation et d'une longue campagne de boycott des bus. Une mobilisation de masse, courageuse, qui restera gravée dans l'histoire et qui va permettre à une autre figure d'émerger : un certain pasteur nommé Martin Luther King.

    Les grands boycotts de l'Histoire: Gandhi et le textile anglais

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 2:37


    Dans notre série sur les grands boycotts de l'Histoire, David fait trembler Goliath en usant de l'arme économique. De l'Irlande à Israël en passant par l'Afrique du Sud ou l'Inde, du lait en poudre au pétrole en passant par les bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen. Pour ce deuxième épisode, retour sur le boycott du tissu britannique par les indépendantistes indiens.   

    Charles Cunningham Boycott et les origines du mot «boycott»

    Play Episode Listen Later Aug 18, 2025 2:43


    Quand David fait trembler Goliath, RFI revient sur dix boycotts restés dans l'histoire. Théorisé en Irlande à la fin du XIXe siècle, ce mode d'expression de la colère continue de faire peur même aux plus puissants. Aujourd'hui, les origines du mot « boycott » en Irlande ravagée par une crise agraire. C'est en 1880, en Irlande ravagée par une grave crise économique, que les pauvres fermiers ont réussi à faire plier l'impitoyable gestionnaire de terres. L'affaire fait les gros titres de la presse de l'époque. Le mot « boycott » entre dans le dictionnaire. Un capitaine devenu gestionnaire de terres Charles Cunningham Boycott, le héros malgré lui de cette histoire, est né en 1832 à Norfolk en Angleterre. Après une brève carrière militaire, le capitaine Boycott s'installe sur l'île d'Achill au large de l'Irlande, sur un lopin de terre qu'il vient d'acheter. Mais la terre est pauvre et la solitude le ronge. Frustré par de mauvaises récoltes, l'homme retourne finalement s'établir en Irlande comme gestionnaire de terres chez un riche propriétaire terrien, dans le comté de Mayo. Sa mission : collecter les loyers des paysans et expulser les mauvais payeurs. L'autoritarisme du capitaine provoque la colère des villageois. Trop pauvres pour être propriétaires des terres qu'ils cultivent, ces métayers, comme on les appelle, ont souvent des traites en retard. La population exsangue C'est la panique dans le village. Les mères se jettent aux pieds du capitaine, les bébés pleurent, mais l'intendant reste de marbre. Le film intitulé Capitain Boycott, réalisé en 1947 par le Britannique, Frank Launder, dépeint cette dure réalité de la fin du XIXe siècle en Irlande. De mauvaises conditions météo ont provoqué de très basses récoltes et la famine s'en est suivie. Trois familles se retrouvent dans la rue. La révolte gronde. La résistance s'organise. La puissante Irish Land League est créée en 1879 Cela fait deux ans que les travailleurs agricoles irlandais protestent contre une législation qu'ils considèrent injuste. Ils ont le soutien de la puissante Irish Land League créée en 1879. Son leader, Charles Stewart Parnell, conseille aux villageois du comté de Mayo d'isoler leur intendant. Une action collective, terrible dans son efficacité est mise en place. Les commerçants refusent de vendre des biens à l'intendant, le facteur cesse de lui livrer son courrier et les métayers désertent les champs. Ostracisé, le capitaine Boycott doit faire venir des travailleurs des autres régions pour effectuer la récolte et engager des soldats pour les protéger. Le coût de l'opération, 10 000 livres sterling de l'époque, dépasse largement le prix de la récolte, 350 livres. Une action collective, solidaire et bien organisée Solidaires et bien organisés les paysans irlandais obtiennent des avancées. La loi votée en 1881 introduit la double propriété foncière entre propriétaires et locataires. Et une commission spéciale est créée pour fixer les loyers pour 15 ans. Ruiné, Charles Cunningham Boycott quitte l'Irlande et meurt en Angleterre seize ans plus tard, en 1897. Mais son nom est resté dans l'histoire pour décrire une contestation collective dans le but d'exercer une pression économique ou politique.

    «Date Everything»: un simulateur de drague décalé sous convention syndicale

    Play Episode Listen Later Aug 15, 2025 2:39


    Suite de notre série d'été sur l'économie du jeu vidéo. Pour ce cinquième et dernier épisode, on vous présente Date Everything. Un simulateur de drague au concept un peu surprenant au premier abord. Mais surtout le premier jeu à avoir signé un accord avec le principal syndicat des acteurs aux États-Unis. Le scénario prétexte de ce jeu gentiment barré vous met dans la peau d'un ou d'une employé d'une entreprise fictive type Amazon qui au moment de se voir remplacé sur le marché du travail par une IA se retrouve avec entre les mains le dernier prototype de lunettes high-tech développé par la compagnie : à travers elle, les objets du quotidien prennent soudainement vie et apparence humaine. Comme son nom l'indique, Date Everything vous propose alors de draguer votre canapé, le grille-pain, le frigo, la paperasse qui traîne sur le bureau ou même, pourquoi pas les toilettes... Jean-Loo Pissoir dont on découvre la passion discutable pour le rap. Un des plus de 100 objets personnifiés que propose Date Everything, tous incarnés par des comédiens professionnels. Il faut dire que derrière ce jeu concept il y a Ray Chase un comédien de doublage qui après des années à incarner les personnages écrits par d'autres au cinéma, à la télévision ou dans le jeu vidéo a décidé de passer de l'autre côté de la barrière comme il l'explique ici dans le podcast spécialisé Triple Click. « Il n'y a pas de rôle principal dans notre jeu : tout le monde est sur un pied d'égalité ! Ce qui est une manière très stupide de faire un jeu vidéo, à chaque fois il a fallu dire "allez, on va enregistrer 800 à 1200 lignes de dialogues pour chacun de ces personnages en 4 heures d'enregistrement". C'était très difficile pour les comédiens mais ils se sont aussi beaucoup amusés ». Un jeu pensé pour défendre les droits des comédiens En tant que comédien Ray Chase a participé au mouvement de grève des comédiens de jeu vidéo en 2016 pour réclamer comme les acteurs d'Hollywood l'application d'un « droit résiduel », un revenu assuré aux comédiens lors des multiples rediffusions ou réexploitation des œuvres auxquelles ils ont contribué. C'est ce qui explique ce choix inédit de contrat avec les comédiens de Date Everything. « C'est un jeu sous convention collective syndicale : nous payons des droits résiduels aux comédiens, ce qui ne s'est jamais vu pour un jeu vidéo. Nous avons un accord avec le syndicat des acteurs et 10 % de nos profits vont aux comédiens de doublage. À nous d'incarner le changement que nous voulons voir dans l'industrie ». Date Everything sort aussi au moment après une nouvelle et longue grève des comédiens et comédiennes du jeu vidéo exigeant que l'utilisation de l'intelligence artificielle soit encadrée. Ray Chase a signé des deux mains, lui vivant, il n'y aura pas de recours à l'IA dans ses jeux.

    Roblox et le travail des enfants

    Play Episode Listen Later Aug 14, 2025 2:46


    Suite de notre série d'été sur l'économie du jeu vidéo. Pour ce quatrième épisode, coup de projecteur sur Roblox. Une plateforme très populaire chez les enfants, gratuite en apparence et qui a fait fortune en proposant aux joueurs souvent très jeunes de développer et de vendre leurs propres jeux.

    «Fifa», la machine à cash d'Electronic Arts

    Play Episode Listen Later Aug 13, 2025 3:00


    Notre série d'été Pour une poignée de pixel sur l'économie du jeu vidéo revient sur l'un des jeux les plus vendus au monde : Fifa - rebaptisé EA FC devenu l'une des principales sources de revenus pour son éditeur Electronic Arts. Décembre 1993, c'est une petite révolution pour les amateurs de foot et de jeux vidéos. Fifa international Soccer sort sur les consoles. Si le jeu est très remarqué, c'est d'abord parce qu'il offre une nouvelle façon de voir le terrain. Fini la vue à plat, sans relief, et place à la troisième dimension avec une caméra plongeante sur le terrain. Mais le jeu innove aussi et surtout de par son réalisme : des chants de supporters et jusqu'à la célébration des buts. En un mois, il s'écoule à un demi-million d'exemplaires. Un record à l'époque.  Derrière ce succès, on trouve le studio Electronic Arts. L'éditeur américain a senti le bon filon. Un accord conclu avec l'instance du foot international, la Fifa, lui permet d'utiliser le nom Fifa et de proposer à ses joueurs les sélections nationales. La saga Fifa est lancée. Fifa se réinvente face à la concurrence Chaque année, le jeu est attendu des fans. Chaque année, l'éditeur soigne un peu plus les graphismes, explore — avec ou plus ou moins de succès – de nouveaux modes. On peut évoluer avec les plus grands clubs, disputer des compétitions, gérer son équipe et même affronter en réseau ses amis ou des inconnus à l'autre bout de la planète. Pourtant, à partir des années 2000, Fifa n'est plus seul. Pas assez réaliste, plus assez créatif, il se fait même doubler par son concurrent, Pro Evolution Soccer du Japonais Konami. Pour regagner le cœur des fans, la franchise doit se réinventer. Le jeu devient plus réaliste et développe surtout un nouveau mode qui va à la fois séduire le public, tout comme doper ses recettes. Le jeu Fifa, devient EA Sports FC 24 Fifa Ultimate Team, mieux connu sous le nom de FUT fait ses débuts en 2009. Le principe est simple : créer l'équipe de vos rêves. Pour cela, vous pouvez acheter des packs de joueurs grâce à des crédits accumulés dans le jeu, ou bien avec de l'argent réel via des Points Fifa. Ce système d'achat devient la machine à cash d'Electronic Arts, car les ventes de jeux explosent, mais les joueurs dépensent en plus de l'argent. Beaucoup d'argent même, à tel point qu'en 2020, ce mode « Ultimate Team », présent également sur ses autres jeux de sport Madden, NHL, NBA et UFC représente pour Electronic Arts, 1,62 milliard de dollars : plus d'un tiers de tous ses revenus. Mais en 2022, après près de trente ans de mariage, Electronic Arts et l'instance du foot international, le Fifa se séparent. Le jeu Fifa, devient EA Sports FC 24. S'il reste fidèle à son ADN, jamais pourtant il n'a encore retrouvé les records de ventes de ces dernières années. À lire aussiJeux vidéo: ne l'appelez plus FIFA 24, place à EA SPORTS FC 24

    Fortnite, le jeu qui rapporte des millions

    Play Episode Listen Later Aug 12, 2025 2:46


    Notre série d'été Pour une poignée de pixel sur l'économie du jeu vidéo revient sur le succès d'un des jeux les plus populaires du monde : Fortnite. Huit ans après sa sortie, le jeu du studio Epic Games, figure encore très régulièrement sur le podium des jeux vidéo réunissant le plus de joueurs. Surtout, Fortnite reste l'un des jeux les plus profitables au monde... alors qu'il est gratuit. Commençons par le commencement. À sa sortie en 2017, Fortnite est un banal jeu de tir multijoueur comme il en existe des centaines d'autres. Ces graphismes cartoon à la Pixar le rendent-ils plus sympathique aux yeux des parents ? Ils s'installent dans le paysage vidéoludique en s'emparant du concept de battle royale, très populaire à l'époque. Surtout, Epic Games multiplient habilement les partenariats avec les franchises à succès, à commencer par Marvel et ses super héros. De saison en saison, de nouveaux personnages du sport, de la pop culture font leur apparition dans Fortnite, assurant au jeu de rester au centre des conversations dans les cours de récréation. À partir de 2019, Fortnite va plus loin et propose à ses joueurs des concerts virtuels. À l'affiche, Marshmello, Ariana Grande, Sabrina Carpenter, Eminem, Metallica ou encore Aya Nakamura. Deux ans avant sa prestation remarquée en ouverture des JO 2024, la chanteuse franco-malienne se donne en concert sur Fortnite. À lire aussiDisney s'associe à Epic Games pour créer l'ultime Métaverse dans Fortnite Un jeu gratuit… mais pas tout à fait À ce stade, Fortnite est devenu un jeu vidéo tout-en-un. À son apogée, Epic Games revendique 350 millions de joueurs. Bien aidé par le fait que Fortnite soit accessible gratuitement sur presque tous les supports, des ordinateurs aux consoles en passant par les tablettes et les téléphones. Gratuit et pourtant, Fortnite a rapporté à sa maison mère, plusieurs dizaines de milliards de dollars depuis sa sortie. Comment ? D'abord parce que les marques, y compris de luxe, sont prêtes à payer — et payer cher – pour apparaître dans l'univers du jeu et toucher un public plus jeune. Et puis si l'accès au jeu est gratuit, dans Fortnite, tout le reste est payant. On paye pour habiller son avatar ou pour qu'il puisse effectuer les mêmes pas de danse qu'un youtubeur connu ou qu'Aya Nakamura. Par l'intermédiaire d'une agence de communication, l'entreprise précise que les « joueurs peuvent gagner des objets en relevant des défis dans le jeu » et que ces achats de cosmétiques sont « facultatifs ». Mais pour aller plus vite et accéder aux derniers items à la mode, les joueurs sont incités à mettre la main au portefeuille. Et dans Fortnite, on ne paye pas en dollars, en yuans ou en euros. On paye en V-Bucks. La monnaie virtuelle locale qui, elle, s'achète avec de l'argent bien réel. Mais cela permet de mettre une distance artificielle. Quand on dépense 500 V-Bucks pour acheter un chapeau rigolo à son alter ego virtuel, on n'a pas l'impression de dépenser de l'argent. Surtout quand on a douze ans, une notion de la valeur des choses encore très relative et qu'on dépense l'argent de papa et maman. Une politique qui a valu à l'entreprise une procédure menée en 2022 par la FTC, le gendarme de la concurrence aux États-Unis à la suite de laquelle Epic Games a accepté de payer une amende de 275 millions de dollars pour « violation des lois sur la confidentialité des données des enfants » et à rembourser 245 millions de dollars à des utilisateurs poussés à faire des achats non désirés. Depuis, l'entreprise précise avoir grandement renforcé sa politique de contrôle parental et de protection contre les achats non désirés. Chronique modifiée le 19 août 2025.

    Candy Crush: l'histoire, le succès et le modèle économique du jeu mobile aux 3 milliards de téléchargements

    Play Episode Listen Later Aug 11, 2025 2:48


    Depuis plus de dix ans, Candy Crush régale les joueurs et les investisseurs. Ce puzzle coloré, téléchargé plus de trois milliards de fois, continue de séduire des millions d'utilisateurs chaque mois. Derrière ses bonbons acidulés se cache un modèle économique redoutable qui a rapporté plus de 20 milliards de dollars depuis 2012. Lancé en 2012 sur Facebook, Candy Crush Saga a rapidement trouvé sa place sur smartphone. Le principe est simple : aligner trois bonbons identiques pour les faire disparaître et marquer des points. Animations joyeuses, couleurs vives et récompenses fréquentes ont permis au jeu de séduire un public de tous âges, jusqu'à atteindre 270 millions de joueurs mensuels. Le modèle freemium qui rapporte des milliards Candy Crush est gratuit à télécharger et à jouer. Mais pour avancer plus vite, débloquer des niveaux ou obtenir des bonus, il faut payer. Ce modèle freemium repose sur une minorité de joueurs – entre 3% et 5% – qui dépensent régulièrement. Résultat : plus de 20 milliards de dollars générés depuis sa sortie, dont 1,4 milliard rien qu'en 2024. Une machine à jouer… et à fidéliser Conçu pour être accessible, Candy Crush alterne niveaux faciles et défis plus complexes. Quand un joueur est bloqué, il peut attendre ou sortir sa carte bancaire. Chaque succès déclenche une petite dose de dopamine, renforçant l'envie de rejouer. Pour maintenir l'engagement, l'éditeur King ajoute de nouveaux niveaux chaque semaine – plus de 14 000 à ce jour – garantissant que l'aventure n'ait jamais de fin. À lire aussiCandy Crush tient la dragée haute  

    Comment les compagnies aériennes se réinventent pour nous faire prendre encore plus l'avion

    Play Episode Listen Later Aug 8, 2025 3:09


    En plein pic estival, les compagnies aériennes déploient des stratégies inédites pour séduire les voyageurs. Entre montée des préoccupations environnementales et rude concurrence, elles misent sur la diversification de leur offre, l'expérience passager et l'optimisation des revenus. Tour d'horizon. Il fut un temps où voler signifiait choisir entre trois classes: économique, affaire ou première. Désormais, une quatrième option s'impose dans le ciel. La classe « premium economy », un compromis confortable entre l'économie classique et les classes supérieures. Proposée aujourd'hui aussi bien par les compagnies traditionnelles qu'à présent par certaines low-cost, cette classe intermédiaire promet plus d'espace, un embarquement prioritaire et un service amélioré. Pour les compagnies, c'est surtout un surcoût relativement faible. L'objectif est simple, maximiser les revenus en augmentant le prix du billet sans exploser les coûts. Chez Delta, par exemple, cette option offre des rendements supérieurs à ceux de la classe économique standard. À lire aussiLes turbulences du secteur aérien à l'heure de la présidence de Donald Trump Les compagnies deviennent aussi des agences de voyages Autre virage stratégique, la transformation en véritables tour-opérateurs. EasyJet en est l'exemple le plus abouti avec sa plateforme EasyJet Holidays. Lancée en 2019 et arrivée en France fin 2023, cette offre 100% en ligne propose vols, hébergements et restauration – le tout sans passer par une agence physique. Résultat: un succès économique. EasyJet Holidays a représenté un tiers du bénéfice avant impôt du groupe l'an passé. Une stratégie qui inspire désormais d'autres compagnies comme Air France, Transavia, Eurowings ou Ryanair, toutes prêtes à capter une part du marché touristique global. Le « stopover », ou comment transformer une escale en escapade Et si l'on profitait de son escale pour découvrir une nouvelle ville? C'est l'idée derrière le concept de « stopover », désormais mis en avant par des compagnies telles qu'Emirates, Finnair ou Japan Airlines. Finie l'attente interminable en zone de transit, les passagers se voient offrir des nuits d'hôtel, des transferts et des repas pour explorer la ville d'escale. Une offre « gratuite » intégrée dans le prix du billet, qui profite à tout le monde : le passager vit une expérience enrichie, la compagnie valorise son hub, et le tourisme local en sort gagnant. En diversifiant leurs offres et en repensant l'expérience voyage, les compagnies aériennes parviennent à booster leurs revenus dans un contexte toujours plus concurrentiel. Une manière aussi de reconstruire leur rentabilité après les années noires du Covid-19. À lire aussiGuerre Israël-Iran: les compagnies aériennes face à une envolée des coûts

    Droits de douane de Trump: pourquoi il est quasi impossible de les abandonner

    Play Episode Listen Later Aug 7, 2025 3:16


    Entrés en vigueur ce jeudi 7 août à minuit, les droits de douane voulus par Donald Trump marquent une nouvelle phase de son agenda protectionniste. Mais, alors qu'ils étaient initialement pensés comme temporaires, leur efficacité fiscale les rend de plus en plus incontournables. À tel point qu'il pourrait devenir politiquement et budgétairement impossible de les supprimer. Présentées comme un moyen de rééquilibrer les échanges commerciaux et de protéger les industries américaines, les mesures tarifaires américaines marquent une nouvelle étape du virage protectionniste des États-Unis. Mais contrairement aux promesses de campagne du président, revenir en arrière s'annonce désormais très compliqué. En cause : les recettes générées. En 2024, avant le retour de Trump à la Maison Blanche, les recettes douanières s'élevaient à 78 milliards de dollars. En seulement sept mois, elles ont déjà atteint 152 milliards. Une dynamique qui, selon les analystes, pourrait rapporter plus de 2 000 milliards de dollars en dix ans. Dans un contexte de déficit budgétaire chronique, cette rentrée d'argent est vitale. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent rappelle d'ailleurs que ces taxes représentent désormais 4,5% du budget fédéral. Avec une dette nationale colossale et des réductions d'impôts récemment votées par le Congrès, Washington a besoin de trouver des financements – et les droits de douane répondent parfaitement à cette nécessité. À lire aussiDroits de douane: Donald Trump gagne-t-il vraiment la guerre commerciale? Une dépendance budgétaire qui s'installe Cette nouvelle donne budgétaire complique la donne pour Donald Trump et ses successeurs. Car en renforçant leur poids dans le budget fédéral, les droits de douane deviennent presque incontournables. Difficile de les supprimer sans creuser davantage le déficit, ou sans devoir envisager des coupes budgétaires et des hausses d'impôts, politiquement explosives. Le cercle est vicieux : les futurs dirigeants, qu'ils soient démocrates ou républicains, auront peu de marge de manœuvre. D'autant plus que ces mesures sont devenues un pilier pour certains secteurs industriels américains, qui comptent désormais sur ce bouclier tarifaire pour maintenir leur compétitivité. Supprimer ces droits de douane, ce serait aussi bouleverser des chaînes d'approvisionnement entières, avec un coût économique non négligeable. Mais tout cela a un prix, et ce sont souvent les ménages les plus modestes qui le paient. Car des produits importés plus chers signifient des prix de vente plus élevés dans les rayons. Or, ce sont précisément ces foyers qui consacrent la plus grande part de leurs revenus aux biens de consommation concernés par les surtaxes. La question qui se pose désormais aux autorités américaines est claire : jusqu'à quand maintenir ces taxes ? Sont-elles viables à long terme ? Et surtout, sont-elles réellement aussi efficaces que le prétend Donald Trump ? Une chose est sûre, si elles rapportent gros au Trésor, leur coût social pourrait, lui aussi, s'alourdir dans les années à venir. À lire aussi«Les droits de douane ne permettent pas à eux seuls de réindustrialiser les États-Unis»

    Airbnb face aux grandes villes, vers la fin des locations touristiques incontrôlées?

    Play Episode Listen Later Aug 6, 2025 3:11


    Face à l'essor des locations touristiques de courte durée, des métropoles du monde entier serrent la vis à Airbnb. Derrière l'attrait économique, une crise du logement s'intensifie, poussant les autorités à réguler plus strictement la plateforme. Depuis sa création dans les années 2010, Airbnb a révolutionné le tourisme urbain. Son concept simple – louer un appartement entre particuliers, souvent moins cher qu'un hôtel – a rapidement séduit des millions de voyageurs et de propriétaires à la recherche de revenus complémentaires. En 2024, plus de 715 millions de nuitées ont été réservées en Europe via les plateformes de location de courte durée. Mais ce succès planétaire n'est pas sans conséquences. Dans de nombreuses villes, les habitants voient leur quotidien bouleversé. Les quartiers sont transformés, les commerces de proximité remplacés par des boutiques à souvenirs, les flux touristiques s'intensifient et surtout, certaines grandes villes subissent une flambée des prix de l'immobilier. La crise du logement s'aggrave L'impact sur le logement est désormais difficile à ignorer. À Barcelone, les loyers ont grimpé de 72% en dix ans, rendant la vie quotidienne des habitants plus complexe. À Paris ou Marseille, certains quartiers sont devenus inaccessibles pour les classes moyennes ou les étudiants, car les biens sont massivement réservés à la location touristique. Un appartement destiné à Airbnb n'est plus un logement disponible pour une famille ou un salarié. Résultat : une rareté croissante des logements longue durée, qui alimente mécaniquement la hausse des prix et accentue les tensions sociales. À lire aussiComment contenir les effets négatifs d'Airbnb en Europe ? Des villes avec des régulations plus strictes Face à cette situation, plusieurs grandes villes ont décidé de reprendre la main. Barcelone a mené un combat frontal contre Airbnb : d'ici 2028, toutes les locations touristiques de particuliers y seront interdites pour remettre ces logements sur le marché résidentiel. En France, de nombreuses métropoles limitent déjà le nombre de jours de location autorisés chaque année. À New York, la réglementation mise en place en 2023 a été encore plus radicale, faisant chuter de 90 % les annonces Airbnb dans la ville. Si l'efficacité de ces mesures reste inégale – notamment en raison des recours juridiques lancés par la plateforme –, une chose semble claire : le modèle Airbnb sans encadrement touche à sa fin. Les débats actuels s'orientent désormais vers des solutions plus nuancées : incitations fiscales pour favoriser la location à l'année, quotas par quartier, ou encore locations hybrides (neuf mois pour un étudiant, trois mois pour des touristes). Car l'objectif pour les grandes villes est simple : retrouver la maîtrise de leur territoire et préserver la qualité de vie de leurs habitants. À écouter aussiFaut-il interdire Airbnb ?

    LVMH, Gucci, Prada: le luxe touché par le ralentissement des achats touristiques

    Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 3:08


    Le secteur du luxe traverse une période délicate. Ralentissement des ventes, chute des bénéfices, recul des achats touristiques : les géants comme Kering ou Prada sont touchés de plein fouet. Analyse d'un été difficile pour une industrie longtemps considérée comme à l'abri des crises. C'est un fait bien connu : le tourisme est vital pour le secteur du luxe. L'été représente une période stratégique, car les touristes étrangers, notamment les plus aisés, réalisent une grande partie de leurs achats à l'étranger. Que ce soit à Paris, Milan ou Tokyo, ils y recherchent à la fois une expérience authentique et un effet de change favorable pour éviter les taxes locales. En 2024, les ventes de produits de luxe avaient bondi grâce à un dollar fort – les Américains se ruant sur les boutiques européennes – tandis que les Chinois profitaient d'un yen historiquement faible pour faire leurs emplettes au Japon. Mais cette dynamique s'est inversée : le yen se redresse, le dollar faiblit. Résultat, le pouvoir d'achat touristique s'effondre, entraînant un net recul des ventes. À lire aussiL'industrie du luxe à un tournant de son histoire Les chiffres sont sans appel pour les grandes marques Le groupe Kering est l'exemple le plus marquant de cette tendance. Son bénéfice a plongé au premier semestre 2025, et ses ventes ont fortement reculé. Même constat chez Prada, dont les ventes ont chuté de 2 % sur la même période. Gucci, marque phare du groupe Kering, enregistre quant à elle une baisse de 26 % sur un an. Ce repli s'explique également par des causes plus structurelles. En dix ans, les prix ont considérablement augmenté, poussant même les consommateurs fortunés à se montrer plus regardants. Car oui, le client du luxe cherche aussi un bon rapport qualité-prix. Et sans avantage tarifaire à l'étranger, il n'y voit plus l'intérêt d'y faire ses achats. À lire aussiLe secteur du luxe, victime de la guerre commerciale de Donald Trump Des réponses face à une crise durable La conjoncture mondiale n'arrange rien. Instabilité économique, tensions géopolitiques, droits de douane américains sur les produits européens désormais portés à 15 %. Tout cela pèse lourdement sur les perspectives du secteur. L'imbroglio des négociations entre Bruxelles et Washington n'a fait que renforcer l'incertitude. Face à ces défis, les groupes réagissent. Chez Kering, un plan de relance est en cours avec notamment l'arrivée d'un nouveau directeur général – Luca de Meo, ancien patron de Renault – et un nouveau directeur artistique chez Gucci. Plus globalement, les maisons de luxe ont compris qu'elles ne pouvaient plus se reposer uniquement sur la puissance de leur logo ou les hausses de prix. L'heure est au renouveau : retravailler l'expérience client, réenchanter l'image de marque et surtout, recréer le désir d'achat afin que les clients sortent leurs cartes bancaires !

    Pourquoi les géants de l'intelligence artificielle s'arrachent les talents à prix d'or?

    Play Episode Listen Later Aug 4, 2025 2:58


    Face à l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle, les géants de la tech se livrent une bataille acharnée pour attirer les meilleurs talents. Entre salaires mirobolants, pression intense et transformation du marché du travail, cette course effrénée à l'innovation soulève autant de promesses que de tensions. Depuis le début de l'année 2024, Apple, Google, Meta, OpenAI et Microsoft s'arrachent les plus brillants chercheurs en intelligence artificielle. Objectif : prendre une longueur d'avance dans la course technologique. Et les montants en jeu donnent le vertige. Salaires dépassant les 10 millions de dollars par an, primes allant jusqu'à 100 millions. L'IA est devenue le théâtre d'un véritable mercato, où les talents sont courtisés comme des stars du football. L'enjeu est simple. Disposer des meilleurs modèles d'IA générative pour imposer ses propres outils et écraser la concurrence. Celui qui rafle les cerveaux s'offre potentiellement une position de quasi-monopole sur le marché de demain. À lire aussiIntelligence artificielle: la concurrence entre les géants du web s'intensifie Meta en pointe avec une stratégie offensive Un exemple frappant, celui de Meta, la maison mère de Facebook. En juin dernier, Mark Zuckerberg a lancé une unité spéciale baptisée « SuperIntelligence Labs ». À sa tête, Alexandr Wang, 28 ans, fondateur d'une start-up innovante dans l'IA. Meta a acheté la moitié de cette entreprise et recruté Wang, entraînant avec lui ses équipes. Une manœuvre pour empêcher la concurrence de bénéficier de ce savoir-faire et pour accélérer la montée en puissance de Meta dans le domaine. Ce type de stratégie montre à quel point les grands groupes sont prêts à tout pour sécuriser leurs positions. À lire aussiIntelligence artificielle : les enjeux d'une compétition mondiale Pression, salaires en hausse et marché du travail bouleversé L'afflux d'argent dans ce secteur n'est pas sans conséquences. Pour les investisseurs, il s'agit de miser sur les entreprises les plus performantes. Résultat : une pression considérable s'exerce sur les équipes et les dirigeants pour produire rapidement des résultats. Cette guerre des talents provoque aussi une inflation salariale, les rémunérations dans l'IA dépassant largement celles des ingénieurs classiques. Ce déséquilibre modifie en profondeur le marché du travail. Pour les entreprises, la difficulté réside désormais dans l'équilibre fragile entre innovation, attractivité et santé financière. Une tension permanente qui illustre les risques d'un modèle basé sur l'excellence à tout prix.

    Droits de douane: Donald Trump gagne-t-il vraiment la guerre commerciale?

    Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 2:56


    Grâce à la signature d'un décret imposant des surtaxes à plusieurs dizaines de pays, Donald Trump s'affiche en vainqueur d'une guerre commerciale qu'il a lui-même déclenchée. Mais derrière cette démonstration de force, les effets réels restent à nuancer, notamment pour les Américains eux-mêmes. Donald Trump a de nouveau frappé fort. Le président américain a signé, le 1er août, un décret imposant de nouveaux droits de douane sur les exportations de dizaines de pays vers les États-Unis. Parmi les plus touchés : l'Union européenne et le Japon, avec une surtaxe de 15%, le Canada avec 35% et même jusqu'à 39% pour la Suisse. Cette victoire a été préparée depuis janvier dernier, lorsque Trump évoquait des hausses de droits allant jusqu'à 60%. Une stratégie de rapport de force assumée : menacer fort pour mieux obtenir un accord – et surtout, à l'avantage des États-Unis. Résultat : les principaux partenaires commerciaux ont cédé, signant des engagements économiques massifs, comme 750 milliards de dollars d'achats d'hydrocarbures par l'Union européenne ou des commandes militaires japonaises. À lire aussiQuels pays ont trouvé un accord avec Donald Trump sur les droits de douane? Des marchés rassurés, des alliés résignés Malgré la brutalité apparente de cette annonce, les marchés ont bien réagi. À Tokyo, la Bourse est restée stable. Signe que ces nouveaux droits de douane ont été accueillis comme un moindre mal, un compromis acceptable au regard de ce qui aurait pu être une guerre commerciale ouverte. Et c'est aussi ce que revendique la Maison Blanche : « Restructurer le commerce mondial au bénéfice des salariés américains ». Mais au-delà de la communication politique, cette nouvelle donne fragilise durablement les équilibres commerciaux internationaux, et consacre un virage vers un protectionnisme assumé par Washington. À lire aussiDroits de douane, barrières non tarifaires, mesures de rétorsion: les mots du protectionnisme Une victoire économique en trompe-l'œil ? À court terme, ces taxes douanières représentent une manne fiscale importante pour les États-Unis. Elles remplissent les caisses de l'État et renforcent l'image d'un président défenseur des intérêts nationaux. Mais sur le moyen et long terme, le tableau s'assombrit. Des études montrent que les consommateurs américains paieront l'addition : les produits importés deviendront mécaniquement plus chers, alimentant une inflation déjà tendue. Contrairement aux affirmations de Trump, ce ne sont pas les exportateurs étrangers qui paient, mais bien les ménages américains, qui verront leurs dépenses augmenter. Les économistes évoquent déjà un effet boomerang possible, tant sur l'inflation que sur la croissance. La victoire affichée aujourd'hui pourrait bien se transformer, dans quelques mois, en revers économique. À lire aussiDroits de douane: Donald Trump annonce 25% sur les produits indiens à compter du 1er août

    Chine: Evergrande vers une radiation en bourse, symbole d'une crise immobilière sans fin

    Play Episode Listen Later Jul 31, 2025 3:18


    Le géant chinois de l'immobilier China Evergrande s'apprête à être exclu de la Bourse de Hong Kong, après avoir échoué à restructurer une dette colossale. Une faillite emblématique d'une crise systémique qui pèse lourdement sur l'économie chinoise, autrefois portée par la frénésie immobilière. Pendant des années, l'immobilier a été l'un des piliers de la croissance chinoise. Il y a à peine 15 ans, le secteur représentait près d'un quart du PIB national. Ce boom reposait sur un modèle risqué : vendre des logements sur plan, bien avant le début des travaux. Mais lorsque la demande s'est effondrée et que Pékin a resserré l'accès au crédit, tout l'édifice s'est fragilisé. Résultat, les promoteurs se sont retrouvés à court de liquidités, incapables de livrer les logements vendus. Les chantiers se sont arrêtés net, la confiance des ménages s'est effondrée, et le cercle vicieux s'est enclenché. Ce qui fut un secteur clé pour la deuxième économie mondiale est devenu l'un de ses plus lourds fardeaux. À lire aussiLa Chine au chevet d'une économie plombée par la crise immobilière Evergrande : faillite retentissante d'un géant surendetté Parmi les acteurs emblématiques de cette crise, China Evergrande fait figure de cas d'école. Le groupe, dont la dette s'élève à 328 milliards de dollars, a fait défaut en 2021. Après des tentatives infructueuses de restructuration, la justice hongkongaise a ordonné sa liquidation en janvier 2024. Sa capitalisation boursière, qui atteignait 400 milliards de dollars hongkongais à son apogée, est tombée à 2 milliards. La radiation d'Evergrande de la Bourse de Hong Kong est désormais programmée pour le mois prochain. Un signal fort, et inquiétant, pour le reste du secteur, car Evergrande n'est pas un cas isolé. D'autres grands noms comme Country Garden, New World Development ou Agile sont, eux aussi, en grande difficulté. Si une certaine stabilisation semble apparaître, elle reste fragile et à un niveau historiquement bas. À lire aussiChine: dans le sillage de la chute du géant de l'immobilier Evergrande, l'économie vacille Une crise à effets systémiques malgré les efforts de Pékin Les chiffres sont éloquents. Au premier semestre 2024, l'investissement immobilier en Chine a chuté de 11 %, et le nombre de nouveaux chantiers a plongé de 23 %. Le secteur bancaire est, lui aussi, exposé, avec plus de 1 000 milliards de yuans de prêts considérés à risque. Une situation qui accentue la tension financière et dissuade les investisseurs d'acheter des obligations adossées à un secteur aussi fragilisé. Pour tenter d'enrayer la spirale, Pékin a injecté des milliards, assoupli certaines règles et encouragé les collectivités locales à acheter les logements invendus. Objectif : maintenir artificiellement une demande et éviter un effondrement total. Mais les analystes restent prudents. La demande reste timide malgré les incitations, et le niveau d'endettement du secteur empêche toute relance franche. Ce que l'on observe, c'est surtout une recomposition lente et douloureuse du modèle immobilier chinois. Et ses conséquences risquent d'alourdir durablement les perspectives économiques du pays.

    L'Italien ENI, l'exception pétrolière qui parie sur les énergies vertes

    Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 3:21


    À contre-courant des autres majors pétrolières, l'italien ENI s'engage dans une transition énergétique ambitieuse. Son objectif, faire en sorte que ses profits issus des énergies bas-carbone dépassent ceux du pétrole d'ici 2040. Une stratégie pragmatique et rentable, qui pourrait redéfinir le modèle économique du secteur. Alors que Shell et BP réduisent leurs investissements dans les énergies renouvelables, ENI affiche des ambitions claires : atteindre la parité entre profits fossiles et bas-carbone d'ici 2035, avant de faire basculer l'avantage aux énergies vertes cinq ans plus tard. Le groupe a présenté cette stratégie dans le Financial Times, rompant avec la tendance générale au repli face aux incertitudes du secteur. BP, par exemple, a récemment vendu ses parcs éoliens terrestres aux États-Unis, tandis que Shell a mis fin à ses projets d'éolien en mer pour se concentrer sur le gaz naturel liquéfié. À lire aussiInvestir dans le renouvelable ou pas, le dilemme des compagnies pétrolières Des filiales rentables pour garantir la transition Pour atteindre ses objectifs, ENI ne mise pas sur un modèle monolithique, mais sur la création de deux filiales indépendantes et spécialisées. L'une pour les activités fossiles, l'autre pour le renouvelable. Ces entités, pensées comme des satellites autour de la maison-mère, ont généré à elles seules près de 600 millions d'euros de bénéfices sur le premier semestre 2025. Résultat : un regain de confiance des investisseurs, avec 3,8 milliards d'euros de liquidités collectés en quelques mois. Ces filiales représentent désormais près de la moitié de la valorisation boursière d'ENI. Une diversification géographique et financière calculée Au-delà de son modèle économique, ENI s'appuie sur une diversification géographique intelligente via des co-entreprises avec des partenaires solides comme Petronas en Asie ou BP en Angola. Cette approche lui permet de limiter les risques tout en poursuivant sa croissance. En capitalisant sur les revenus du pétrole pour financer sa mutation verte, le groupe entend prouver qu'une transition énergétique rentable est non seulement souhaitable, mais possible. Si le pari est réussi, ENI pourrait devenir un modèle pour l'industrie pétrolière mondiale.

    États-Unis: malgré les pressions de Donald Trump, la Fed ne devrait pas baisser ses taux

    Play Episode Listen Later Jul 29, 2025 2:56


    Les taux d'intérêt vont-ils baisser aux États-Unis ? Le comité de politique monétaire de la réserve fédérale américaine (la banque centrale du pays), se réunit mardi et mercredi à Washington pour actualiser (ou pas) ses taux directeurs. N'en déplaise au président Donald Trump, les économistes ne s'attendent pas à ce que ces taux baissent. Généralement, la Réserve fédérale laisse entendre en amont si elle prévoit de modifier ses taux. Elle n'a pas donné d'indices en ce sens lors de la dernière réunion de son comité de politique monétaire en juin. Les investisseurs ne s'attendent donc pas à une baisse des taux directeurs ce mercredi. Ces derniers sont d'actuellement entre 4,25 et 4,5%, environ deux fois plus que dans l'Union européenne par exemple. Inflation L'une des principales missions de la Réserve fédérale, en plus de la maîtrise du chômage, est de garder des prix stables. Or la politique protectionniste de Donald Trump et ses hausses de droits de douane tirent les prix vers le haut : l'inflation aux États-Unis reste ces derniers mois au-dessus de la barre des 2% fixée par la Fed. Diminuer les taux maintenant pourrait encourager la hausse des prix. C'est pourquoi la Fed s'est refusée à le faire pour l'instant, au grand regret du président américain Donald Trump. Le milliardaire, de retour à la Maison Blanche depuis janvier, estime que des taux directeurs plus faibles permettraient aux États-Unis de payer moins d'intérêts sur le remboursement de leur colossale dette publique. Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump se plaignait déjà des taux directeurs de la Réserve fédérale, mais ces derniers mois, il a intensifié ses critiques, jusqu'à se rendre en personne au siège de la Fed jeudi 24 juillet, pour faire pression sur le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. « J'adorerais qu'il baisse les taux d'intérêt », lui a-t-il dit devant la presse, en lui assénant une grande tape dans le dos. Incertitudes des droits de douane Donald Trump a même menacé de le limoger, après l'avoir lui-même nommé à ce poste (en 2017). Ces menaces répétées ne plaisent pas beaucoup aux marchés financiers, qui voient dans l'indépendance de la Fed une garantie de stabilité de l'économie. Mais la procédure pour évincer Jerome Powell serait longue et difficile, et risquerait de fragiliser la confiance dans l'économie américaine, alors Donald Trump a renoncé. « Ce n'est pas nécessaire » de l'évincer, estimait-il jeudi 24 juillet aux côtés de l'intéressé. « Car je pense qu'il va prendre la bonne décision. Peut-être un peu tard, mais il va prendre la bonne décision », a déclaré le président des États-Unis. La « bonne décision », selon lui, serait de ramener à seulement 1,5% seulement les taux directeurs dès maintenant. Une telle baisse a peu de chances d'intervenir dans l'immédiat. Les décisions de la Réserve fédérale dépendront en partie des droits de douane décidés par Donald Trump. Un accord de principe a été conclu dimanche entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, visant à taxer à hauteur de 15% les produits européens entrant sur le marché états-unien. Les négociations se poursuivent par ailleurs avec la Chine ce mercredi, pour prolonger l'accord trouvé précédemment. Elles patinent avec des dizaines d'autres pays, pour qui l'ultimatum a été fixé à vendredi 1er août, avec la menace de surtaxes allant jusqu'à 50%. Si la Maison Blanche mettait cette menace à exécution, cela risquerait, là-encore, d'alimenter l'inflation et ne plaiderait donc pas en faveur d'une baisse des taux. À moins d'un retournement du marché de l'emploi aux États-Unis, qui ne s'est pas produit pour l'instant.

    États-Unis: les énergies vertes, où en est-on à l'ère de Trump?

    Play Episode Listen Later Jul 28, 2025 3:01


    Les fabricants d'éoliennes et de panneaux solaires qui veulent investir aux États-Unis dénoncent un revirement opéré par la Maison Blanche concernant leur secteur depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. Un changement politique qui met en péril leur filière, et ce, pour de nombreuses années à venir. À l'origine de cette situation, « la grande et belle loi budgétaire » du président américain adoptée au forceps le 4 juillet dernier. Ce texte met un tour de vis aux subventions fédérales pour les énergies propres. Trump a juré d'en finir avec « l'arnaque verte » de Joe Biden et de limiter l'envolée des déficits. Le nouveau budget supprime les crédits d'impôt pour les projets éoliens et solaires qui ne seront pas opérationnels d'ici au 31 décembre 2027. Les projets d'hydrogène bénéficient, eux, d'un sursis : à cette date, il faudra avoir commencé à construire l'usine pour bénéficier des aides.  À lire aussiLutte contre le réchauffement climatique: Donald Trump en arrière toute L'essor des énergies vertes s'essouffle Pour les professionnels de l'éolien et du solaire, c'est la catastrophe. Selon eux, les projets d'installations risquent de baisser de 20% au cours de la prochaine décennie. Avec des dizaines de milliers d'emplois - ceux d'ingénieurs, d'installateurs, de techniciens ou encore de chefs de projet - qui finalement ne seront pas créés, et ce, alors que les coûts de l'électricité des ménages américains pourraient augmenter de 280 dollars par an d'ici à 2035, alertent les experts. Avec l'arrêt des subventions, financer de nouveaux projets devient très compliqué, voire impossible. Des projets d'investissements à l'arrêt C'est le cas du singapourien Bila Solar, fabricant de panneaux solaires, qui a suspendu le projet d'extension de son usine d'Indianapolis. Son concurrent canadien Heliene a lui remis aux calendes grecques l'installation d'une usine de cellules solaires dans le Minnesota. Enfin, deux projets de parcs éoliens offshore, prévu pour alimenter les États du Maryland et New England, pourraient ne jamais voir le jour.  Selon la filière, c'est 373 milliards de dollars d'investissements qui pourraient disparaître. Mais les acteurs du marché disent encore avoir besoin de temps pour évaluer les effets de cette nouvelle législation et de la politique des droits de douane de Trump. Actuellement, le marché américain dépend fortement des importations de composants. Et c'est la Chine qui contrôle 80% de la production mondiale de panneaux solaires. À lire aussiLa politique énergétique de Donald Trump pèse sur l'économie américaine  

    Pourquoi le Tour de France est un jackpot pour les marques et les collectivités?

    Play Episode Listen Later Jul 25, 2025 3:00


    Alors que la Grande Boucle s'achève ce week-end, le Tour de France confirme son statut d'événement sportif majeur et de levier économique d'envergure. Marques, collectivités et tourisme : chacun y trouve son compte dans une mécanique bien rodée. Décryptage. Si vous regardez une étape du Tour de France, ne serait-ce qu'une minute, vous serez frappé par la densité de marques à l'écran. Entre les sponsors affichés sur les maillots des coureurs, les logos diffusés en direct ou les produits portés par les spectateurs, ce sont des dizaines de noms qui s'invitent dans le paysage. À cela s'ajoutent les coupures publicitaires et les commentaires des journalistes, eux aussi ponctués de mentions de partenaires. Diffusé dans 190 pays, le Tour est une vitrine de choix pour les marques, qui profitent d'une exposition exceptionnelle. Sur les routes également, la visibilité est maximale grâce à la célèbre caravane publicitaire. Il s'agit là d'un cortège de 150 véhicules représentant plus de 35 enseignes, distribuant des dizaines de milliers de goodies. Symbole de ce phénomène, Cochonou écoule chaque année sept tonnes de saucisson pendant la course, et voit son chiffre d'affaires bondir de 25 % à cette occasion. Un investissement rentable pour les sponsors Certaines entreprises vont encore plus loin en associant leur image aux maillots distinctifs. Leclerc, sponsor du maillot à pois, investit plusieurs millions d'euros chaque année pour figurer sur le Tour. Pourquoi ? Parce que cette présence renforce leur proximité avec le public français, et donc leur base de clients potentiels. L'événement représente une opportunité unique de communication de masse, avec une image positive, familiale et populaire. La logique est simple, plus de visibilité, plus d'adhésion, et in fine, plus de ventes. À écouter aussiVélos, sponsors et soft power : l'économie sur la route du Tour de France Les villes aussi y gagnent Accueillir une étape du Tour de France a un coût : 65 000 euros pour un départ, plus de 100 000 euros pour une arrivée. Mais cela ne décourage pas les communes, bien au contraire. Chaque année, plus de 200 d'entre elles postulent. Car si l'investissement est conséquent, les retombées économiques sont réelles. Exemple à Brest, ville de départ en 2021, où chaque euro investi aurait généré trois euros de bénéfices : hébergements complets, restaurants remplis, animations locales et surtout, une exposition médiatique mondiale. Le Tour agit ainsi comme un moteur de tourisme, avec des visiteurs qui consomment, dorment sur place, et font tourner l'économie locale bien après le passage des coureurs. Le Tour de France est ainsi bien plus qu'un événement sportif. Il s'agit d'un véritable phénomène économique itinérant, qui profite autant aux entreprises qu'aux collectivités. Grâce à lui, c'est tout un pays qui se vend et se montre, chaque été, aux yeux du monde entier.

    Royaume-Uni: qui va payer la crise de l'eau?

    Play Episode Listen Later Jul 24, 2025 3:04


    Privatisé en 1989, le secteur de l'eau au Royaume-Uni traverse aujourd'hui une grave crise. Entre déversements d'eaux usées, dettes abyssales et sous-investissements massifs, le gouvernement britannique veut reprendre la main. Mais une question reste en suspens : qui règlera la facture ? En 1989, la Première ministre Margaret Thatcher privatisait le secteur de l'eau en Angleterre et au Pays de Galles. L'objectif ? Attirer des capitaux privés pour moderniser un réseau jugé vétuste, tout en allégeant le fardeau des finances publiques. Mais 35 ans plus tard, le bilan est accablant. Les entreprises privées ont versé plus de 78 milliards de livres de dividendes à leurs actionnaires, tandis que la dette du secteur atteint aujourd'hui 68 milliards. Résultat : les investissements promis dans les infrastructures n'ont pas été réalisés, au détriment de l'environnement et des usagers. Une crise environnementale et sanitaire grandissante Ce sous-investissement s'est traduit par une dégradation spectaculaire du service. En cinq ans, les incidents graves de pollution ont été multipliés par cinq. Les déversements d'eaux usées dans la nature se sont multipliés, rendant certaines plages impraticables et classant les rivières du Royaume-Uni parmi les plus polluées d'Europe. Cette situation a provoqué un tollé au sein de la population, notamment face aux bonus records des dirigeants de ces compagnies, alors même que les services se détériorent. Et ce sont bien les consommateurs qui risquent de payer l'addition. Un plan à 104 milliards financé par les usagers ? Pour rattraper le retard, un rapport récent estime les besoins en investissement à 104 milliards de livres d'ici à 2030, uniquement pour l'Angleterre et le Pays de Galles. Ce plan devrait entraîner une hausse de 36 % des factures d'eau pour les Britanniques. F ace à la situation, le gouvernement a annoncé une réforme du secteur avec la mise en place d'un nouveau régulateur chargé d'assurer un contrôle plus strict et de renforcer les sanctions. Mais le défi est triple : protéger l'environnement, regagner la confiance des citoyens et rassurer les investisseurs, de plus en plus frileux face à la dégradation de la note financière des opérateurs. À lire aussiLe Royaume-Uni va devoir débourser 340 milliards d'euros pour rénover ses réseaux d'eau

    Guerre commerciale: comment comprendre l'accord entre les États-Unis et le Japon?

    Play Episode Listen Later Jul 23, 2025 3:08


    Washington et Tokyo ont scellé, mardi 22 juillet, un nouvel accord commercial qui réduit les taxes douanières sur certains produits japonais, notamment les automobiles. Si les marchés saluent cette avancée, des tensions persistent sur l'acier, l'aluminium et le riz. L'annonce a été faite dans la nuit : les États-Unis et le Japon ont signé un accord commercial qualifié d'« énorme » par Donald Trump. En jeu : la réduction des droits de douane imposés aux produits japonais, notamment automobiles, qui passent de 25% à 15%. Une bouffée d'oxygène pour le Japon, quatrième économie mondiale, très dépendant de ses exportations vers les États-Unis. Washington, de son côté, consolide un partenariat avec un allié clé en Asie. Ce compromis était crucial pour les deux parties, tant les échanges commerciaux entre les deux pays sont fondamentaux à leur équilibre économique respectif. Pour Washington, il s'agit aussi de corriger une balance commerciale déficitaire. À lire aussiLe Japon pris en étau entre les États-Unis et la Chine L'automobile japonaise en tête des bénéficiaires Au cœur de l'accord : l'industrie automobile. Un tiers des exportations japonaises vers les États-Unis concerne ce secteur. La baisse de 10 points de taxe douanière est une excellente nouvelle pour les constructeurs nippons. Les marchés ne s'y sont pas trompés : la Bourse de Tokyo a bondi à l'ouverture, et les actions de Toyota, Honda ou Nissan sont toutes orientées à la hausse. Toyota enregistre même une progression de 15% depuis l'annonce. Cette décision permet aux constructeurs japonais de conserver leur compétitivité sur le marché américain, où chaque point de taxe représente plusieurs milliers de dollars par véhicule. Un soulagement important dans un contexte mondial incertain. Riz américain et tensions persistantes À lire aussiDroits de douane: entre le Japon et les États-Unis, des «progrès» mais pas encore d'accord Mais tout n'est pas réglé. Si le riz américain pourrait désormais pénétrer le marché japonais pour pallier une production nationale insuffisante, ce sujet reste sensible. Le riz est un symbole culturel et économique fort au Japon, et l'idée d'importer des produits étrangers inquiète les producteurs locaux. Autre sujet d'achoppement : l'acier et l'aluminium. Ces deux matières premières restent taxées à hauteur de 50%, preuve que l'accord commercial n'est que partiel. Enfin, ce compromis survient à un moment politiquement délicat au Japon : affaibli par des pertes électorales, le Premier ministre aurait utilisé la conclusion de l'accord comme ultime carte avant d'annoncer sa démission.  Cet accord, fruit de la méthode musclée de Donald Trump, marque une nouvelle étape dans sa stratégie commerciale. Après le Japon, Washington poursuit ses négociations avec l'Union européenne et la Chine.

    Pétrole: Chevron rachète Hess, un méga deal qui change la donne mondiale

    Play Episode Listen Later Jul 22, 2025 2:59


    Le groupe pétrolier américain Chevron a finalisé l'acquisition de la compagnie Hess pour près de 60 milliards de dollars. Un rachat qui dépasse largement le cadre financier. Il redéfinit les équilibres énergétiques, renforce la position des États-Unis et propulse le Guyana, en Amérique du Sud, au rang de futur géant pétrolier, grâce à ses gisements offshores. C'est l'un des plus gros rachats du secteur énergétique de ces dix dernières années. Chevron, numéro deux du pétrole américain, a racheté la société Hess pour environ 60 milliards de dollars. Derrière cette opération titanesque, il ne s'agit pas simplement d'une fusion parmi d'autres, mais bien d'une manœuvre stratégique vitale pour Chevron, dont les réserves déclinaient dangereusement. En rachetant Hess, bien plus petite, Chevron met la main sur un tiers du gisement offshore géant de Stabroek, au large du Guyana. Un champ pétrolier qualifié de nouvel eldorado, avec plus de 11 milliards de barils enfouis sous les eaux. À titre de comparaison, cela représente l'équivalent de la consommation annuelle de pétrole de la France pendant vingt ans. La production actuelle est déjà de 650 000 barils par jour, et devrait atteindre 1,2 million d'ici à 2027, soit 1 % de l'offre mondiale. À lire aussiLe Guyana, nouvel eldorado du pétrole Le Guyana, nouvel acteur-clé du pétrole mondial Grâce à ce gisement, Chevron retrouve une visibilité de production au-delà de 2030. Mais l'impact dépasse le cadre de l'entreprise. Pour les États-Unis, l'accès à un pétrole proche, hors des quotas de l'OPEP+, représente un atout stratégique majeur. Pour le Guyana, petit pays coincé entre le Venezuela et l'Atlantique, l'enjeu est colossal : il devient l'un des nouveaux poids lourds du pétrole mondial. Si l'on rapporte les réserves à sa population, elles sont comparables à celles de l'Arabie saoudite. Le pays est désormais au cœur d'un dispositif énergétique mondial, qui pourrait transformer durablement son économie, à condition de bien gérer cette manne. Pétrole contre climat : un équilibre fragile Mais ce rachat massif n'est pas sans controverse. Alors que les appels à la transition écologique s'intensifient face à l'urgence climatique, Chevron investit dans le fossile pour extraire davantage de pétrole. Un signal jugé contradictoire par certains observateurs. Les majors pétrolières, elles, avancent un argument : le pétrole extrait au Guyana serait moins polluant grâce aux techniques modernes et permettrait de financer des investissements dans le renouvelable. Reste que dans cette course au pétrole du futur, entre logiques industrielles, géopolitiques et contraintes climatiques, c'est un nouvel équilibre énergétique mondial qui se redessine sous nos yeux. À lire aussiInvestir dans le renouvelable ou pas, le dilemme des compagnies pétrolières

    Donald Trump et les cryptomonnaies, un pari gagnant?

    Play Episode Listen Later Jul 21, 2025 3:09


    La Chambre des représentants américaine vient de voter une loi encadrant les stablecoins, ces cryptomonnaies indexées sur le dollar. Une adoption qui reflète l'intérêt croissant pour les monnaies numériques aux États-Unis, dopé par un soutien inattendu, celui de Donald Trump. L'ancien président, autrefois sceptique, en a fait un levier électoral et économique. Décryptage. Il y a encore quelques années, Donald Trump s'attaquait ouvertement au bitcoin et aux cryptomonnaies, les qualifiant de dangereuses. Aujourd'hui, il en est devenu l'un des plus fervents défenseurs. Si le président américain a changé d'avis sur le sujet, c'est à la fois pour des raisons à la fois politiques et économiques. D'un côté, le secteur des cryptos s'est montré généreux avec sa campagne présidentielle de 2024, injectant plus de 200 millions de dollars pour soutenir sa candidature. De l'autre, Trump et sa famille sont directement impliqués dans ce marché. Ils ont lancé leurs propres stablecoins via une entreprise familiale, et même des cryptomonnaies personnelles, quelques heures avant l'investiture de janvier. À lire aussiÉtats-Unis: une loi historique pour encadrer les cryptomonnaies Les cryptos, un atout électoral et géopolitique Ce soutien de Trump s'inscrit aussi dans une stratégie électorale. Près de 42% des jeunes hommes américains auraient déjà investi dans les cryptomonnaies. Un électorat friand de solutions alternatives que l'ancien président cherche à séduire. Mais l'enjeu dépasse les urnes, puisque les États-Unis détiennent désormais près de 200 000 bitcoins, soit environ 24 milliards de dollars au cours actuel. Ces réserves, conservées comme de l'or numérique, deviennent un symbole de puissance monétaire. En régulant sans freiner les stablecoins adossés au dollar, Washington cherche à renforcer sa monnaie face à la montée des alternatives, tout en proposant des solutions de paiement plus rapides et moins coûteuses aux citoyens. À lire aussiDonald Trump et les cryptomonnaies: quand le business est aussi politique Un équilibre à trouver entre innovation et prudence Si les stablecoins promettent des transactions instantanées, sécurisées et sans frais bancaires, leur généralisation soulève de nombreuses questions. Donald Trump n'exclut pas qu'ils soient utilisés pour financer, à terme, des retraites. Mais l'idée reste controversée. Les risques sont réels : volatilité des marchés, bulles spéculatives, conflits d'intérêts entre sphère publique et intérêts privés. Le défi pour les États-Unis sera donc de trouver un équilibre subtil entre liberté d'innover, protection des utilisateurs et prévention de la fraude. Un défi qui pourrait bien redessiner les contours du système monétaire mondial.

    La tournée de retrouvailles du groupe Oasis dope l'économie du Royaume-Uni

    Play Episode Listen Later Jul 18, 2025 3:10


    Alors que le groupe culte Oasis poursuit sa tournée de retrouvailles au Royaume-Uni ce week-end à Manchester, les chiffres donnent le tournis. Plus d'un milliard de livres sterling injectées dans l'économie locale et nationale : le phénomène musical pourrait devenir un levier économique pour le pays. Décryptage. Ce week-end, Manchester s'apprête à vivre l'un des événements culturels les plus attendus de l'année : les concerts britanniques de la tournée Oasis Live 25. Liam et Noel Gallagher, enfants du pays, réunissent près de 500 000 spectateurs venus du monde entier. Ce n'est pas seulement un moment musical fort, c'est aussi une aubaine pour l'économie locale. Hôtels complets, chambres multipliées par cinq, bars pleins à craquer et boutiques éphémères prises d'assaut, la ville de Manchester surfe sur l'économie de l'expérience. Les visiteurs ne viennent pas juste pour le concert. Ils prolongent leur séjour, visitent les lieux de légende du groupe, consomment et participent à un tourisme musical florissant. Résultat, des millions de livres dépensées, et autant de recettes fiscales pour la ville. Une tournée à 1,06 milliard de livres Selon une étude de la banque Barclays, les fans d'Oasis ont dépensé en moyenne 766 £ chacun pour les 17 concerts britanniques, soit un total de 1,06 milliard de livres sterling injectées dans l'économie du Royaume-Uni. Et ces dépenses ne se limitent pas aux billets. Elles concernent l'hébergement, la restauration, les transports, les vêtements et les produits dérivés. Ce qui rend cette tournée particulièrement intéressante économiquement, c'est la redistribution locale de la dépense. Près de 58 % de l'argent dépensé reste dans les économies régionales, créant un effet d'entraînement pour l'ensemble du tissu économique, des hôtels aux taxis en passant par les petits commerçants. Le soft power Oasis, de Manchester à l'international Oasis ne se contente pas de ranimer la Britpop. Le groupe contribue à renforcer le soft power britannique. Dans les années 1990 déjà, les Gallagher étaient les visages de la « Cool Britannia », cette vague culturelle qui a redonné une image branchée et dynamique au Royaume-Uni. La tournée actuelle en est un prolongement. Alors que la croissance britannique stagne autour de 1 %, cet élan ponctuel de consommation fait figure de bol d'air économique, à l'image de l'impact de la tournée de Taylor Swift aux États-Unis, qui avait injecté cinq milliards de dollars dans l'économie américaine. Et ce n'est pas fini. Après Manchester, Oasis s'envole pour l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Australie. L'impact économique global pourrait donc être encore plus impressionnant. Cette tournée Live 25 pourrait bien être le « Wonderwall » économique dont le Royaume-Uni avait besoin. À lire aussiOasis entame une tournée mondiale empreinte de nostalgie

    Pourquoi les économies émergentes résistent mieux à la politique monétaire américaine

    Play Episode Listen Later Jul 17, 2025 2:50


    Longtemps vulnérables aux décisions de la banque centrale américaine, les pays émergents semblent désormais mieux armés face aux variations de la politique monétaire américaine. Une transformation en profondeur analysée par BNP Paribas dans sa dernière étude. Il faut remonter à 2013 pour comprendre le changement. Cette année-là, la Réserve fédérale américaine (FED) annonce un ralentissement de son soutien monétaire. Résultat : les marchés émergents plongent dans la panique. Les capitaux fuient, les monnaies s'effondrent, et plusieurs économies frôlent la crise. Le phénomène, surnommé le « taper tantrum », révèle au grand jour la vulnérabilité de ces économies aux décisions de la FED. Depuis, les pays émergents ont tiré les leçons de cette période agitée. Douze ans plus tard, ils affichent une bien meilleure résistance. Entre mars 2022 et juillet 2023, la FED a pourtant opéré l'un des plus rapides cycles de hausse de taux de son histoire, passant de 0,25 % à 5,5 %. Malgré un retrait de 60 milliards d'euros des marchés émergents, les conséquences ont été bien moins sévères qu'en 2013. Des banques centrales plus solides et mieux préparées La différence ? Une meilleure préparation. Les banques centrales des pays émergents, de l'Inde au Brésil, en passant par la Pologne ou l'Indonésie, ont renforcé leurs réserves de change. Ces fonds servent de véritable bouclier en cas de retrait de capitaux étrangers, permettant de défendre la monnaie nationale et de rassurer les investisseurs. Autre facteur de stabilité : la diversification des sources de financement. Ces économies dépendent moins des investisseurs américains, ce qui réduit leur exposition aux turbulences venues de Washington. Une transformation structurelle vers plus d'autonomie Le changement est également structurel. La part de la dette publique des pays émergents détenue par des créanciers étrangers est passée de 25 % en 2015 à seulement 15 % aujourd'hui. Ce recul, en apparence modeste, représente en réalité des centaines de milliards de dollars moins exposés aux marchés internationaux. Par ailleurs, les investisseurs locaux, publics et institutionnels occupent une place croissante sur les marchés de la dette émergente. Cela limite considérablement l'effet de propagation des décisions de la FED. En somme, ces économies deviennent moins sensibles aux soubresauts monétaires américains, signe qu'elles ne sont peut-être plus si « émergentes » que cela.

    Avoirs russes gelés: l'Union européenne à la veille d'une crise?

    Play Episode Listen Later Jul 16, 2025 2:50


    Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, près de 200 milliards d'euros d'actifs russes sont gelés en Europe. S'ils produisent toujours des intérêts, leur gestion suscite aujourd'hui de vives inquiétudes, notamment de la part de la direction d'Euroclear, géant européen du dépôt de titres. En cause : le risque juridique et financier d'une mauvaise utilisation de ces fonds. Décryptage. Depuis février 2022, l'Union européenne a gelé environ 200 milliards d'euros d'avoirs appartenant à la Banque centrale de Russie et à plusieurs entités ou individus russes. Ces fonds sont principalement logés chez Euroclear, à Bruxelles. Bien que la Russie ne puisse pas y accéder, ces actifs continuent de générer des intérêts : en 2023, ils ont rapporté plus de 4 milliards d'euros. L'Union européenne refuse pour l'instant de toucher au capital lui-même, considéré comme appartenant encore à la Russie. Cependant, les intérêts produits sont en partie utilisés pour soutenir financièrement l'Ukraine. Bruxelles envisage désormais d'aller plus loin en investissant ces liquidités dans des placements financiers susceptibles de générer davantage de revenus. À lire aussiUE: validation d'une utilisation des avoirs russes gelés pour l'Ukraine L'avertissement d'Euroclear : prudence extrême Cette possibilité d'investissement soulève de sérieuses inquiétudes. La directrice générale d'Euroclear, Valérie Urbain, a récemment tiré la sonnette d'alarme : selon elle, investir ces avoirs dans des produits financiers plus risqués reviendrait à « ouvrir la boîte de Pandore ». Le principal problème est juridique : c'est que les avoirs restent russes. Utiliser le capital, même indirectement, pourrait être perçu comme une forme d'expropriation. Et si ces investissements venaient à mal tourner, Euroclear, en tant que dépositaire, pourrait être tenue de rembourser la Russie sans avoir les fonds disponibles. Un risque systémique pour l'Europe Au-delà du cas russe, ce débat soulève une question plus large sur la sécurité juridique des capitaux étrangers détenus en Europe. Une décision précipitée ou risquée pourrait saper la confiance des investisseurs internationaux et faire grimper le coût de la dette pour les pays européens. C'est précisément ce que redoute Euroclear : que l'Europe, en exploitant ces avoirs russes, déclenche une crise de confiance majeure sur les marchés mondiaux. Le sujet sera d'ailleurs au cœur des discussions à Bruxelles dans les semaines à venir, lors d'un nouveau round de négociations mené par la Commission européenne. À lire aussiL'UE annonce un prêt de 35 milliards d'euros à l'Ukraine financé par les avoirs gelés russes

    Budget 2026: François Bayrou face au défi du déficit record de la France

    Play Episode Listen Later Jul 15, 2025 3:07


    Le Premier ministre François Bayrou doit présenter ce mardi ses grandes orientations budgétaires pour 2026. Dans un contexte de déficit public alarmant et de dettes record, il lui faudra trancher entre coupes drastiques et hausses d'impôts. Une décision à fort enjeu économique et politique. Décryptage. Avec un déficit public atteignant 5,8 % du PIB en 2024, la France affiche le plus mauvais score de la zone euro. Sa dette publique dépasse désormais les 114 % du PIB, un niveau critique qui engendre un coût croissant pour l'État : 58 milliards d'euros d'intérêts payés l'an dernier et une prévision de 67 milliards pour 2025. Cette dynamique inquiète fortement les marchés, les agences de notation, mais aussi les partenaires internationaux de la France. À lire aussiDéficit, croissance, inflation: les priorités pour le prochain gouvernement français Objectif : jusqu'à 45 milliards d'économies Face à ce constat, François Bayrou doit proposer dans la journée des pistes pour économiser entre 40 et 45 milliards d'euros. Le cap est clair, restaurer la confiance budgétaire. Plusieurs leviers sont évoqués en coulisse. Une « année blanche » sur les dépenses, c'est-à-dire un gel sans revalorisation liée à l'inflation, pourrait permettre jusqu'à 10 milliards d'économies. La désindexation des retraites est aussi sur la table, bien que politiquement très sensible. D'autres mesures sont évoquées, comme une TVA sociale, une réforme des agences publiques ou une taxe sur les hauts patrimoines, surnommée taxe Zucman”. À lire aussiLa France, championne d'Europe des investissements étrangers Une équation politique à haut risque Le défi pour le Premier ministre est aussi parlementaire. Sans majorité à l'Assemblée nationale, il devra composer avec une gauche opposée à toute réduction du modèle social sans hausse d'impôts, et une droite qui exige l'inverse. Cette présentation budgétaire engage donc bien plus que la seule trajectoire économique du pays : elle conditionne l'avenir du gouvernement et la stabilité politique de la France. Un échec ou une solution mal calibrée pourraient raviver la défiance des investisseurs et aggraver encore la crise de confiance.

    L'intelligence artificielle fait grimper la facture d'électricité des Américains

    Play Episode Listen Later Jul 14, 2025 3:12


    Les fournisseurs d'électricité américains demandent 29 milliards de dollars d'augmentation tarifaire pour 2025. En cause : la hausse spectaculaire de la consommation énergétique des data centers alimentant l'intelligence artificielle. Une inflation énergétique qui pèse lourdement sur les foyers américains. Décryptage. La consommation d'électricité aux États-Unis connaît une explosion sans précédent. En ligne de mire, les infrastructures alimentant l'intelligence artificielle, comme les célèbres modèles de langage de type ChatGPT. Selon PowerLines, une organisation défendant l'accessibilité énergétique, la demande des fournisseurs d'électricité pour le premier semestre 2025 atteint 29 milliards de dollars, soit une hausse de 142 % par rapport à l'an passé. Derrière ces chiffres vertigineux se cache une réalité technique : chaque question posée à une intelligence artificielle est traitée dans d'énormes centres de données, les data centers, qui consomment jusqu'à 10 fois plus d'électricité qu'une simple recherche Google. Ces centres, déjà responsables d'une consommation équivalente à celle de la France sur un an, pourraient doubler leur demande d'ici à 2030. Les États-Unis concentrent à eux seuls la moitié de cette croissance énergétique mondiale. Les consommateurs paient la facture des géants de la tech Cette explosion de la demande n'est pas sans conséquences pour les ménages américains. Le réseau PJM, le plus grand du pays, a vu ses coûts augmenter de 9,4 milliards de dollars en un an, imputables aux data centers. Résultat : 67 millions d'Américains ont vu leur facture d'électricité grimper de 20 à 30 %. Mais pourquoi est-ce que ce ne sont pas les géants du numérique – Amazon, Google, Meta, Microsoft – qui absorbent ces coûts ? En réalité, les contrats entre fournisseurs et entreprises technologiques sont souvent négociés dans l'opacité, hors du cadre de la régulation publique. Pour attirer ces entreprises, certains États offrent même des avantages considérables, laissant les consommateurs lambdas assumer une large part de la facture – sans même en être informés. À lire aussiIntelligence artificielle: les data centers consommeront bientôt autant d'énergie que le Japon Face à la crise, quelques États tentent de réagir Certaines autorités locales commencent à prendre des mesures. C'est le cas de l'Ohio, qui oblige désormais les data centers à payer 85 % de leur consommation estimée, même s'ils utilisent moins d'énergie. Une tentative de rééquilibrage face à une situation sociale préoccupante : près de 80 millions d'Américains rencontrent des difficultés à payer leurs factures énergétiques, au point de devoir renoncer à se nourrir ou se soigner. Alors que l'inflation énergétique pourrait atteindre 15 à 40 % dans les années à venir, le défi pour les régulateurs américains est de taille : trouver un équilibre entre attractivité économique et protection des citoyens. Car si l'intelligence artificielle transforme le monde, son coût énergétique, lui, est bien réel — et déjà très lourd pour des millions d'Américains. À lire aussiEn quoi les data centers sont-ils des gouffres écologiques?

    Israël: comment le pays en guerre bat des records sur les marchés financiers

    Play Episode Listen Later Jul 11, 2025 3:28


    Malgré un contexte géopolitique sous haute tension, l'économie israélienne affiche des résultats spectaculaires sur les marchés financiers. Portée par un secteur bancaire solide, une industrie de la défense en plein essor et un écosystème technologique résilient, Israël étonne les investisseurs du monde entier. Décryptage. Alors qu'Israël est engagé dans un conflit depuis près de deux ans, la bourse de Tel-Aviv connaît une dynamique sans précédent. L'indice TA-125 a atteint un record historique de 3138 points, avec une progression de 22 % depuis le début de l'année. Le shekel, la monnaie nationale, connaît lui aussi une performance remarquable, sa meilleure depuis plus de vingt ans. Une envolée qui contraste nettement avec la prudence observée sur les places financières européennes ou américaines. Selon Bloomberg, Tel-Aviv affiche une relative sérénité, preuve que les investisseurs font preuve d'une confiance inattendue envers l'économie israélienne. Banques, défense et technologie en ordre de marche Trois secteurs majeurs expliquent en partie cette dynamique. D'abord, le secteur bancaire. Les cinq principales banques israéliennes voient leurs actions bondir de 30 %, dopées par des taux d'intérêt élevés autour de 4,5 %, qui boostent leurs marges et attirent les investisseurs à la recherche de dividendes élevés. Bank Hapoalim, par exemple, vient d'annoncer un bénéfice record de 2,7 milliards de shekels. Ensuite, l'industrie de la défense connaît une croissance fulgurante, avec une hausse de 130 % en un an. Les exportations d'armement israéliennes battent des records, et les récents conflits ont servi de vitrine à des systèmes technologiques éprouvés, comme les boucliers antimissiles qui ont intercepté la quasi-totalité des attaques iraniennes. Enfin, le secteur technologique reste l'un des moteurs de l'économie israélienne. Rien que sur les six premiers mois de 2025, la « start-up nation » a levé 9,3 milliards de dollars, une hausse de 54 % par rapport au semestre précédent. Intelligence artificielle, cybersécurité : les innovations israéliennes, souvent testées en conditions réelles, séduisent les investisseurs internationaux. Une résilience fondée sur la diversification et l'habitude des crises Au-delà des chiffres, la performance de l'économie israélienne s'explique aussi par une résilience structurelle. Les investisseurs locaux, habitués aux tensions géopolitiques depuis des décennies, continuent de miser sur le long terme, convaincus que les chocs sont temporaires et que les fondamentaux économiques restent solides. L'économie israélienne s'est aussi diversifiée. Si la technologie reste un pilier, les secteurs bancaire, de la défense, des assurances et de l'immobilier contribuent, eux aussi, à la croissance. Enfin, paradoxalement, le contexte conflictuel a renforcé la position stratégique du pays. La destruction des capacités nucléaires iraniennes et l'affaiblissement des groupes hostiles ont, aux yeux des investisseurs, rendu Israël plus stable et plus attractif.

    Pourquoi Donald Trump tient à tout prix à trouver un repreneur américain à TikTok

    Play Episode Listen Later Jul 10, 2025 3:28


    Après avoir repoussé au 17 septembre l'échéance imposée à la très populaire application chinoise de vidéos courtes pour céder sa filiale aux États-Unis, le président américain assure être « tout près » d'un accord avec Pékin. Pour les conservateurs américains, l'enjeu est aussi électoral. Les tarifs douaniers et la guerre commerciale ne sont pas les seuls dossiers à empoisonner les relations entre Washington et Pékin depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le sort de TikTok est aussi source de crispation. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait accusé l'application de servir les intérêts des services d'espionnages de Pékin, menaçant de l'interdire aux États-Unis. Mais c'est finalement Joe Biden qui, avec le soutien du Congrès, avait signé le décret imposant à ByteDance, la maison mère chinoise, de céder sa filiale américaine sous peine d'être mise sur liste noire. Un décret sur lequel Donald Trump n'est pas revenu, même si depuis, un peu comme pour les droits de douane, il ne cesse de repousser l'échéance, désormais fixée au 17 septembre prochain. Vendredi dernier, depuis Air Force One, le président américain assurait qu'un accord était « tout proche ». « Lundi ou mardi, nous allons en parler avec la Chine, le président Xi ou un de ses représentants », déclarait-il au pool de journalistes présents dans l'avion présidentiel. « Il faudra probablement obtenir l'aval de la Chine... mais ça n'est pas sûr. En tout cas, c'est un bon deal, pour la Chine et pour nous. » Un accord en vue selon Donald Trump Donald Trump assure qu'il a trouvé un repreneur américain, évoquant sans plus de précisions « un groupe de personnes très riches ». Mercredi 9 juillet, Reuters affirmait qu'une application exclusive au marché américain serait en préparation au sein de TikTok, ce qui tendrait à confirmer l'hypothèse d'un accord tout proche. Information aussitôt fermement démentie par ByteDance, tout comme l'entreprise chinoise avait balayé plus tôt les rumeurs de vente à un groupe d'entreprises américaines dirigé par Oracle. Lundi, un porte-parole du gouvernement chinois s'est contenté de dire que la position de Pékin sur ce dossier n'avait pas changé. Pas de quoi entamer l'optimisme débridé de Donald Trump, également persuadé qu'un « deal » rapporterait « beaucoup d'argent » aux États-Unis. Une affirmation contre-intuitive à première vue : si une ou des entreprises américaines rachètent TikTok, cela leur coûterait plusieurs dizaines de milliards de dollars, pas l'inverse. C'est sans compter la logique du président américain qui mélange allègrement intérêts publics et privés. « Sans permis, TikTok ne vaut rien », déclarait Donald Trump en janvier. « Alors qu'avec un permis ça vaut des centaines de milliards de dollars. Donc, je me disais, on pourrait dire à quelqu'un de l'acheter et d'en céder la moitié aux États-Unis en échange d'un permis. Les États-Unis sauraient se montrer très reconnaissants. » Un enjeu aussi électoral Mais l'intérêt de Donald Trump pour l'application de ByteDance est loin d'être seulement financier. « Nous avons remporté le vote des jeunes grâce à TikTok, donc j'ai un faible pour TikTok », rappelait le président américain en janvier, soudainement beaucoup plus conciliant avec l'application. Entretemps, Donald et ses alliés se sont peut-être rendu compte que TikTok n'avait pas favorisé le candidat républicain seulement auprès des jeunes. Au milieu d'un article du service data du Washington Post consacré à la bascule des minorités en faveur du camp conservateur au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, on retrouve une analyse plus poussée du vote des personnes racisées, celles et ceux que le journal appelle « les non blancs ».Traditionnellement, cette catégorie de la population vote plutôt démocrate, même quand ils sont plutôt conservateurs sur le plan des valeurs ou de l'économie. Mais c'est de moins en moins vrai, surtout quand ils ne s'informent pas en suivant le média majoritaire aux États-Unis : la télévision. Les minorités qui s'informent autrement votent tout autant démocrate que républicain. Et le seul média où elles sont mieux représentées que les personnes blanches, c'est... TikTok. Contrôler l'application chinoise, avoir la main sur son algorithme est donc un investissement stratégique en terme électoral pour les conservateurs américains, et donc pour Donald Trump.

    Pourquoi le dollar perd de sa valeur et ce que cela change pour l'économie mondiale

    Play Episode Listen Later Jul 9, 2025 3:20


    Depuis janvier, le dollar américain a chuté de plus de 10 % face aux principales devises mondiales. En cause, l'instabilité de la politique commerciale de Donald Trump et la pression qu'il exerce sur la Réserve fédérale. Cette dépréciation, inédite depuis plus d'un demi-siècle, pourrait bouleverser l'équilibre monétaire mondial. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump sème le flou sur sa stratégie économique. Les annonces contradictoires se sont succédé jusqu'à l'annonce de surtaxes à venir pour les pays sans accord avec Washington à partir du 1er août. Cette incertitude permanente, couplée à une escalade tarifaire, a fortement inquiété les marchés financiers. À cela s'ajoute une pression croissante du président américain sur la Réserve fédérale (FED). Donald Trump critique ouvertement les décisions de son président, Jerome Powell, ébranlant la confiance dans l'indépendance de l'institution. Or, la FED est traditionnellement perçue comme un pilier de la stabilité économique. Sa remise en cause a poussé certains investisseurs à retirer leurs capitaux, fragilisant encore davantage le dollar. À lire aussiDroits de douane: Trump met la pression en frappant la Corée du Sud et le Japon L'euro en force, les exportateurs européens en difficulté La perte de valeur du dollar profite directement à d'autres devises, notamment à l'euro. Désormais, un euro vaut environ 85 centimes de dollar, signe d'une monnaie européenne renforcée. Mais cette appréciation a un revers. Les exportateurs européens perdent en compétitivité, leurs produits devenant mécaniquement plus chers à l'international face aux biens américains vendus en dollars. En revanche, cette faiblesse du billet vert est une aubaine pour l'économie américaine. Elle permet aux entreprises locales d'exporter à moindre coût, stimulant potentiellement la croissance et l'emploi industriel. Mais les touristes européens peuvent s'en réjouir, voyager aux États-Unis coûte désormais moins cher. Reste que l'euro, malgré ses gains récents, ne dispose pas encore du statut de monnaie de réserve mondiale. Vers une guerre des monnaies et une dédollarisation mondiale ? Au-delà des effets conjoncturels, cette chute du dollar soulève des inquiétudes structurelles. De nombreux économistes redoutent une « guerre des monnaies », qui pourrait fragmenter davantage le système monétaire international et accroître les risques de crise financière mondiale. Parallèlement, un mouvement de dédollarisation est en marche. Les pays émergents, notamment les Brics, multiplient les accords bilatéraux pour contourner la monnaie américaine. Le sommet de ce week-end en a été une nouvelle illustration. Dans ce contexte de turbulences monétaires, une valeur refuge retrouve sa place : l'or. Quand les monnaies vacillent, les métaux précieux restent l'ultime ancrage de confiance. À lire aussiLe sommet des Brics sous tension après les menaces douanières de Donald Trump

    Un prestigieux cabinet de conseil au cœur du projet très controversé «Gaza Riviera»

    Play Episode Listen Later Jul 8, 2025 3:20


    Un projet controversé, censé transformer la bande de Gaza en destination de luxe, refait surface après des révélations du Financial Times. Au centre du scandale, le prestigieux cabinet de conseil Boston Consulting Group, accusé d'avoir joué un rôle bien plus large que prévu dans l'élaboration d'un plan visant à déplacer massivement la population palestinienne. Le projet « Gaza Riviera » refait parler de lui. Imaginé dans le cadre du plan de paix proposé par l'administration Trump, il ambitionnait de transformer la bande de Gaza en un centre touristique de luxe, avec hôtels haut de gamme, îles artificielles et pôles high-tech. Une vision digne de la Côte d'Azur, mais transposée au Moyen-Orient. Selon des révélations du Financial Times, l'un des cabinets de conseil les plus influents au monde, le Boston Consulting Group (BCG), aurait apporté un soutien technique et financier à ce projet. Le BCG aurait notamment développé des modèles financiers destinés à inciter jusqu'à 500 000 Palestiniens, soit environ 25 % de la population gazaouie, à quitter l'enclave. Coût estimé : 9 000 dollars par personne, soit près de cinq milliards de dollars au total. Un autre scénario étudié évoquait une prime de départ de 5 000 dollars, accompagnée d'un loyer subventionné pendant quatre ans et de nourriture gratuite pendant un an. Des calculs jugés troublants puisque le cabinet aurait conclu que déplacer les populations coûterait moins cher que de reconstruire sur place. BCG déjà fragilisé par une autre affaire à Gaza Ces révélations tombent à un moment délicat pour le Boston Consulting Group. Ces dernières semaines, l'entreprise avait déjà été éclaboussée par sa participation à la Fondation Humanitaire pour Gaza, un projet fortement critiqué pour sa gestion de l'aide humanitaire en dehors des cadres et institutions internationales, avec le soutien des États-Unis et d'Israël. Face à la polémique, BCG avait dû se retirer du projet, déclencher une enquête interne et présenter ses excuses. La découverte de son implication dans le « Gaza Riviera » tombe ainsi mal. Car selon le Financial Times, le rôle de BCG dans ce projet dépassait largement la simple modélisation financière. Le cabinet aurait été impliqué dans la stratégie commerciale, la conception opérationnelle et même les volets sécuritaires du plan. Un contrat de quatre millions de dollars aurait été signé, et une douzaine de consultants mobilisés. La direction affirme que ces travaux ont été réalisés sans validation officielle, mais les preuves montrent une implication interne structurée. Une affaire qui entache l'image du conseil international Le scandale ne s'arrête pas là. Deux membres de l'Institut Tony Blair, du nom de l'ancien Premier ministre britannique, sont également cités dans les documents, laissant entrevoir des ramifications bien plus larges que prévu. Face au tollé, le BCG a licencié deux associés seniors en charge du projet et a renoncé aux quatre millions de dollars d'honoraires. Le cabinet a également retiré précipitamment son équipe basée à Tel Aviv. Au-delà des répercussions financières et réputationnelles, cette affaire met en lumière les liens opaques entre cabinets de conseil, opérations militaires et projets humanitaires. Elle interroge profondément sur les limites éthiques de certaines interventions dans des zones de conflit, et sur le rôle officieux que peuvent jouer ces grandes entreprises dans la géopolitique mondiale.

    Écologie et croissance dans les pays du Sud: le modèle du Costa Rica peut-il inspirer?

    Play Episode Listen Later Jul 7, 2025 3:27


    Le financement de la transition écologique dans les pays du Sud s'impose comme l'un des grands enjeux économiques de notre époque. Lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, experts et décideurs ont rappelé l'ampleur des besoins et esquissé des solutions. Malgré les efforts actuels, le fossé entre les promesses et la réalité reste immense. Alors que l'on estimait il y a encore quelques années à quelques centaines de milliards le coût de la transition écologique dans les pays du Sud, les besoins explosent. Il faudrait désormais mobiliser 2 000 milliards de dollars par an, soit l'équivalent du PIB de l'Italie. Un objectif qui semble lointain, malgré les engagements pris lors de la COP29 à Bakou, qui prévoient de tripler les financements climatiques pour atteindre 300 milliards annuels d'ici à 2035. Car les pays du Sud sont à la fois les plus vulnérables face au changement climatique et contraints d'inventer un modèle de développement sobre en carbone, sans reproduire les erreurs des pays industrialisés. Pour y parvenir, il ne s'agit pas d'opposer croissance économique et protection de l'environnement, mais de les concilier intelligemment. À lire aussiCOP29: des pistes innovantes pour financer l'aide climatique Le modèle costaricien : l'exemple d'un cercle vertueux Le Costa Rica est la preuve que tout cela est possible. Dans les années 1980, ce petit pays d'Amérique centrale avait perdu 80% de sa couverture forestière au profit de l'agriculture. Quarante ans plus tard, la forêt couvre de nouveau 55% du territoire. Cette réussite a été permise grâce à des choix audacieux, comme l'innovation verte, la mise en place de taxes environnementales, la rémunération des services rendus par les écosystèmes, et l'implication directe des citoyens dans le financement. Aujourd'hui, ce modèle porte ses fruits. L'écotourisme génère des milliards, la croissance économique est au rendez-vous, et le pays séduit les investisseurs par sa stabilité écologique. Une trajectoire qui démontre qu'une transition réussie est possible, à condition d'allier volonté politique, coopération et innovation. Lever les freins : vers une transformation structurelle du financement Mais pour appliquer ce système à l'échelle planétaire, plusieurs freins demeurent. Les investisseurs privés restent frileux, percevant la transition écologique comme un coût immédiat plutôt qu'un investissement durable. Les financements actuels prennent souvent la forme de prêts, alourdissant la dette des États bénéficiaires. À cela s'ajoutent la complexité des procédures et la lenteur des décaissements, qui freinent l'essor des projets. Pour changer de cap, plusieurs pistes ont été évoquées à Aix-en-Provence. Réformer les banques de développement pour qu'elles financent davantage les stratégies nationales, promouvoir la finance mixte public-privé pour mutualiser les risques, et investir dans l'éducation pour créer un socle économique et humain durable. L'argent existe. Les solutions aussi. Reste à aligner les volontés, les politiques et les capitaux.

    Économie, pouvoir et réseautage: plongée au cœur des Rencontres d'Aix-en-Provence

    Play Episode Listen Later Jul 4, 2025 3:17


    Chaque été depuis vingt-cinq ans, les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence réunissent économistes, dirigeants, syndicalistes et citoyens pour débattre librement des grands enjeux du moment. Un événement unique en son genre, à la croisée du sérieux et de la convivialité. À l'ombre des platanes du parc Jourdan, le cœur d'Aix-en-Provence bat au rythme de l'économie mondiale. Comme chaque année à cette période, la ville accueille les Rencontres économiques, organisées par le Cercle des économistes. Trois jours durant, conférences, tables rondes et discussions informelles s'enchaînent, loin du formalisme habituel des grands rendez-vous économiques. Ici, pas de cravate, mais des échanges francs autour d'un café ou d'un apéritif, parfois même dans une pizzeria discrète du centre-ville. Baptisé « le mini Davos français », l'événement célèbre cette année sa 25e édition, toujours dans un esprit de détente et d'ouverture. Le thème retenu pour 2025 : « Affronter le choc des réalités », un intitulé qui résonne avec l'instabilité géopolitique et les bouleversements économiques actuels. Des figures de renom pour penser le monde d'aujourd'hui Avec plus de 380 intervenants et 73 sessions ouvertes gratuitement au public, ces Rencontres affichent une volonté claire, celle de démocratiser l'accès au débat économique. Près de 7 000 participants sont attendus pour écouter et interpeller les grandes figures présentes cette année. Retenons Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, Esther Duflo, prix Nobel d'économie 2019, ou encore les ministres Éric Lombard (France) et Nadia Fettah Alaoui (Maroc). Les syndicats sont également représentés, notamment avec la présence de Sophie Binet (CGT), tout comme les grands patrons à l'image de Patrick Pouyanné (Total Énergies). Tous viennent confronter leurs visions et échanger, dans un cadre propice à la parole libre et au débat. Un lieu unique pour tisser des liens et imaginer l'avenir Ces Rencontres sont aussi l'occasion pour les acteurs de l'économie francophone de se croiser et d'échanger, formellement comme informellement. De jeunes entrepreneurs côtoient grands patrons, hauts fonctionnaires et investisseurs dans une ambiance détendue, mais studieuse. C'est le moment idéal pour "faire du réseau", tisser des liens et découvrir les talents de demain. Cette année, une nouveauté de taille s'ajoute au programme : le lancement du Global Economic Dialogue, une initiative inédite rassemblant 35 think-tanks européens (groupes de pensée) pour confronter leurs visions parfois opposées. Une manière de nourrir encore davantage la réflexion collective dans un monde en pleine mutation. À lire aussiLes rencontres économiques d'Aix-en-Provence: le monde qui nous attend

    Transition énergétique: l'Europe peut-elle réussir sans la Chine?

    Play Episode Listen Later Jul 3, 2025 2:45


    Alors que la Commission européenne vient de présenter ses objectifs pour le climat, une étude de l'Institut Montaigne met en lumière la forte dépendance de l'Union européenne à la Chine pour les technologies vertes. Un enjeu stratégique alors que l'UE ambitionne la neutralité carbone d'ici 2050. Pour réussir sa transition énergétique, l'Europe doit s'appuyer sur des technologies propres comme les panneaux solaires, les éoliennes ou les batteries. Mais ce n'est pas si simple, puisque la quasi-totalité de ces équipements est importée, en majorité de Chine. Ainsi, 97 % des panneaux solaires, 53 % des éoliennes et 44 % des batteries pour véhicules électriques proviennent de l'Empire du Milieu. Un déséquilibre structurel qui s'explique notamment par la délocalisation passée des productions industrielles européennes vers l'Asie, mais aussi par la compétitivité des prix chinois. Cette dépendance interroge sur la souveraineté industrielle de l'UE, en particulier dans un contexte géopolitique incertain. Une vulnérabilité stratégique Car dépendre d'un seul pays pour des ressources aussi stratégiques, c'est s'exposer à de potentielles pressions. La Chine n'hésite d'ailleurs pas à ajuster ses exportations en fonction de ses intérêts politiques ou économiques. Cette vulnérabilité pousse les autorités européennes à réagir. Face à ce constat, la Commission européenne a lancé plusieurs initiatives législatives pour renforcer l'autonomie industrielle du continent, à commencer par le Net Zero Industry Act et le Critical Raw Materials Act, deux textes entrés en vigueur l'an dernier. Leur objectif : couvrir 40 % des besoins européens en technologies vertes d'ici 2030. Des pistes inspirées d'ailleurs, mais pas sans limites Certains pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont amorcé leur sortie de dépendance à la Chine. Ils ont diversifié leurs sources d'approvisionnement et restructuré leurs chaînes de production. Ces stratégies sont citées en exemple dans l'étude de l'Institut Montaigne. Mais elles ne sont pas sans contraintes. La dépendance à certains minerais critiques reste une réalité. Pour l'Europe, il s'agit donc de trouver un équilibre, celui de réduire la dépendance sans se couper totalement de la Chine, tout en assumant le coût d'un retour à une plus grande souveraineté industrielle.

    Euro féminin 2025: un tournant économique pour le football au féminin

    Play Episode Listen Later Jul 2, 2025 2:52


    À quelques heures du coup d'envoi de l'Euro féminin 2025 en Suisse (du 2 au 27 juillet), l'économie du football féminin affiche une dynamique inédite. Sponsoring, droits TV, salaires, tour d'horizon d'un secteur en pleine mutation, mais encore loin d'égaler son pendant masculin. Le football féminin connaît une expansion économique impressionnante. Selon le cabinet Deloitte, le marché mondial du sport féminin professionnel devrait atteindre 2,35 milliards de dollars en 2025. Le football, bien qu'il ne représente qu'un tiers de cette dynamique, en est l'un des moteurs principaux, attirant investisseurs et grandes marques. L'Euro 2025 en est un symbole fort. Le budget de l'événement atteint 128 millions d'euros, contre seulement 12 millions en 2017. Quant à la dotation financière pour l'équipe gagnante, elle a été multipliée par cinq, passant de 8 à 41 millions d'euros. Des chiffres qui illustrent l'explosion du secteur et la diversification de ses revenus : désormais, le sponsoring et les partenariats génèrent la majorité des recettes, loin devant les droits télévisés qui ne représentent qu'un quart. Des inégalités persistantes avec le football masculin Malgré cette croissance, l'écart avec le football masculin reste colossal. En France, la meilleure joueuse perçoit en moyenne 19 fois moins que son homologue masculin. Et les compétitions illustrent aussi cette dynamique. Quand l'Euro féminin génère 65 millions d'euros de revenus, l'Euro masculin dépasse le milliard. L'UEFA entend néanmoins faire évoluer les choses. Elle prévoit d'investir un milliard d'euros dans le football féminin d'ici la fin de la décennie, avec l'objectif de créer 5000 emplois de footballeuses professionnelles. Les clubs féminins se structurent, les joueuses sont mieux formées et mieux rémunérées, et la qualité du jeu attire de plus en plus de spectateurs et de sponsors. Marques et audiences : les voyants sont au vert Les grandes marques l'ont bien compris. Adidas, Coca-Cola, Heineken, Lidl… les sponsors sont de plus en plus nombreux à s'associer à des compétitions féminines. Cet engouement s'explique notamment par l'augmentation des audiences : pour cette édition 2025, les revenus liés aux médias ont quasiment doublé par rapport à 2022. Tous les indicateurs semblent donc au vert pour le football au féminin. Mais le principal défi reste à venir, celui de bâtir un modèle économique pérenne. Car si la croissance est bien là, le secteur n'a pas encore atteint sa maturité. Les années à venir seront décisives.

    L'Iran, une économie sous sanctions entre résilience et effondrement

    Play Episode Listen Later Jun 27, 2025 3:12


    Quarante-huit heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, le guide suprême Ali Khamenei a revendiqué la victoire. Pourtant, en coulisse, un autre front reste actif. Celui de l'économie. Sous sanctions depuis des décennies, frappée par une inflation galopante et une devise en chute libre, l'économie iranienne semble tenir. Décryptage. La République islamique se targue de résister aux pressions extérieures, mais cette résilience a ses limites. Le rial iranien ne cesse de s'effondrer : il faut désormais plus de 42 000 rials pour un seul dollar américain. L'inflation est ainsi fulgurante, estimée à 43 % par le Fonds Monétaire International. Les produits de première nécessité deviennent inaccessibles pour une grande partie de la population. Selon les estimations, entre un tiers et la moitié des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté. Cette détérioration s'est aggravée après la réimposition des sanctions américaines en 2018, lorsque Washington s'est retiré de l'accord sur le nucléaire. L'Iran, déjà isolé, s'est alors vu couper l'accès au système bancaire international et privé de dollars. Une économie sous sanctions, mais jamais à l'arrêt Malgré l'isolement, Téhéran n'est pas resté sans ressources. Le pays a renforcé ses partenariats avec la Chine, la Russie, la Turquie ou encore l'Inde. Et surtout, il a su contourner les sanctions grâce à des raffineries chinoises opérant discrètement sur son sol, surnommées teapots, ou à une flotte fantôme de 400 navires transportant clandestinement du pétrole. Ce système s'appuie sur un modèle économique à deux vitesses. D'un côté, un capitalisme d'État dominé par les Gardiens de la Révolution, omniprésents dans les secteurs clés (énergie, télécoms, BTP). De l'autre, une économie informelle florissante, basée sur la contrebande et les circuits parallèles. Selon certaines estimations, le marché noir représenterait jusqu'à 40 % du PIB. Le pétrole, force vitale et talon d'Achille La récente guerre éclair avec Israël a touché un nerf sensible : les infrastructures énergétiques. Raffineries, oléoducs, terminaux pétroliers ont été visés, menaçant la première richesse du pays. Car malgré tout, l'Iran demeure un géant énergétique, troisième réserve mondiale de pétrole brut. Mais cette dépendance au pétrole, ajoutée à une gestion opaque et centralisée, rend l'économie extrêmement vulnérable. Paradoxalement, c'est ce système verrouillé, résilient mais étouffant, qui permet au régime de se mainteni, au détriment d'une population de plus en plus étranglée.

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