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Pour sortir leur économie du tout-pétrole, les Émirats arabes unis ont décidé de mettre leur population au travail. Le gouvernement a imposé des quotas d'embauche de ses citoyens dans le secteur privé, afin qu'ils constituent 10% de la main-d'œuvre d'ici 2026. Comment les entreprises se plient-elles à ces nouvelles règles, et comment changer les habitudes d'une population longtemps habituée aux subventions généreuses et aux emplois gouvernementaux peu contraignants ? De notre envoyée spéciale à Abou Dhabi, À Ras al-Khaimah, à l'extrême nord des Émirats arabes unis, une station balnéaire gigantesque sort de terre sur un littoral jusque-là peu exploité. Wafa el-Hassani, une architecte émirienne de 26 ans, participe à l'un des chantiers. « Le projet sur lequel je travaille est un ensemble d'habitations composé de deux immeubles », explique l'architecte chez Dewan Architects. Il s'agit d'un complexe à 351 millions d'euros impliquant plus de 800 employés. Gilet jaune et casque vissé sur la tête, Wafa incarne une nouvelle génération d'Émiriens. « Si par exemple, on pense à la génération de nos mères : à leur époque, les femmes ne travaillaient pas en dehors de la maison. Si on revient dix ans en arrière ou plus, c'était impossible de voir une Émirienne travailler sur un chantier. » À l'avenir, la jeune professionnelle ambitionne de diriger des projets de construction. « Trouver un vivier de talents est compliqué » À 100 kilomètres de là, entre les gratte-ciel, le quartier du design de Dubaï héberge Dewan Architects, le cabinet qui emploie Wafa, fondé il y a 41 ans par la famille de l'actuel PDG, Ammar al-Assam. « C'est un métier difficile, qui demande beaucoup de temps et de formation », confie celui-ci. Sur les 700 employés, 40 sont Émiriens, et les autres viennent de 50 pays du monde entier. L'entreprise applique les quotas, mais non sans défi. « Trouver un vivier de talents est donc compliqué, et fidéliser le personnel local l'est encore plus. La meilleure façon d'attirer les talents, c'est de les recruter dès la fin de leurs études », développe le PDG. Ouvrir des horizons professionnels aux étudiants À Abou Dhabi, la capitale, l'université de La Sorbonne a ouvert ses portes il y a vingt ans. Là-bas, 60% des étudiants sont émiriens. « En grande majorité, les administrations de Sécurité sociale sont financées grâce aux cotisations sociales », précise Antoine Lebrun, maître de conférences en droit public à La Sorbonne Abou Dhabi. Ce cours de droit public français a pour objectif d'ouvrir les horizons des étudiants comme Shaikha al-Ali, qui se préparent à conduire leur pays vers une sortie de la dépendance aux hydrocarbures. C'est le cas de Shaikha al-Ali, 20 ans. « J'aimerais être une avocate qualifiée et travailler dans un organisme semi-gouvernemental ou dans le secteur privé », ambitionne l'étudiante en Licence 2 de droit. L'enjeu est de taille dans ce pays où les nationaux ne représentent qu'un million d'habitants pour 10 millions d'étrangers, travailleurs migrants et expatriés. Nathalie Martial Braz, chancelière de l'université, éclaire : « Il faut que leur population soit formée, ils n'ont pas le choix. Il y a cette compréhension nationale de la nécessité de compenser la faiblesse du nombre par la qualité de leur enseignement supérieur et de leurs élites. » Pour autant, les Émiriens ne sont pas prêts à se passer des petites mains qui font tourner l'économie. À lire aussiÀ Dubaï, l'émiratisation pour pousser l'emploi des locaux dans les entreprises privées
En Grèce, la situation dans les hôpitaux publics est jugée « misérable » par les professionnels de santé qui y travaillent. Le mois dernier, les médecins hospitaliers ont observé une grève de deux jours, suivie, fin novembre, d'une autre grève, de la part cette fois des infirmiers. Tous tirent la sonnette d'alarme sur un système public en ruines, qui ne s'est jamais relevé d'une décennie de crise économique. Pour les patients, le résultat, ce sont de longues heures d'attente sur place ou des mois pour obtenir un rendez-vous. En surplomb des décorations de Noël qui illuminent déjà la place Syntagma, au cœur d'Athènes, une tribune éphémère. C'est là, en face du Parlement, qu'infirmières et infirmiers se succèdent au micro en cette journée de grève. « Nous travaillons six jours par semaine au lieu de cinq », se lamente ainsi cette infirmière qui évoque une intensification « gigantesque » du travail à l'hôpital en raison du manque criant de personnel. Ces infirmiers se disent « épuisés » et appellent à la fois à des « recrutements massifs » et des augmentations de salaires. Toujours à Athènes, direction l'hôpital public d'Evangelismos, le plus grand du pays. À la tête du syndicat des employés, Giorgos Ferentinos est cardiologue-réanimateur. Pour lui, la situation des hôpitaux publics grecs ne cesse de se dégrader. Dans son seul hôpital, il y a plus de mille postes vacants. « Avant la pandémie, en Grèce, huit hôpitaux ont fermé en raison de la crise économique. Et, depuis, ces hôpitaux sont restés fermés. Résultat : les autres hôpitaux publics encore en fonctionnement font face à un volume de travail énorme. On estime actuellement qu'il manque plus de 6 000 médecins dans tout le pays. Un grand nombre de collègues médecins ont choisi de partir travailler soit à l'étranger, soit dans le secteur privé, justement à cause de la dégradation de nos conditions de travail : un rythme, à l'hôpital, de plus en plus intense avec, en parallèle, des salaires très bas. » Un système public à bout de souffle, poussé vers la privatisation Ici, faute de personnel, sept salles d'opération sont fermées et 35 lits de soins intensifs restent inutilisables. Et ceux qui en souffrent, ce sont les patients. Illustration avec cette trentenaire, hôtesse d'accueil au cœur d'Athènes. Pendant près de 10 ans – et jusqu'à son décès en 2023 –, elle a accompagné sa mère, atteinte d'un cancer du poumon, dans presque tous les hôpitaux publics de la région. « Quand ma mère a été hospitalisée, les infirmiers n'étaient tout simplement pas assez nombreux pour s'occuper des patients. Il fallait donc que nous assumions nous-mêmes en partie la responsabilité de la soigner. Même pour quelque chose d'aussi basique que demander à changer les draps, il fallait supplier, parce qu'ils n'en avaient pas. On devait aussi se charger de tout ce qui concernait l'hygiène, appeler les infirmières et attendre des heures, parce qu'elles étaient débordées. Et pour les médecins, c'était la même chose. » À l'agonie, le système hospitalier public grec, qui subsiste en partie grâce aux sacrifices du personnel soignant, se privatise progressivement. Depuis un an et demi, des interventions chirurgicales payantes l'après-midi et le soir permettent d'éviter les listes d'attente qui s'étalent sur des mois, voire des années. Un système de santé « public » où la priorité va dorénavant à ceux qui peuvent payer. À lire aussiGrèce: le Parlement grec adopte la possibilité d'une journée de travail de 13 heures
Alors que l'expérience et la compétence devraient être des atouts pour retrouver un emploi, la réalité est souvent plus complexe. Les femmes, victimes d'inégalités tout au long de leur carrière, sont également les premières victimes de l'âgisme sur le marché du travail. Passé un certain âge, beaucoup d'entre elles se heurtent à des stéréotypes persistants : «trop vieilles», «moins adaptables», ou «en fin de carrière». Quelles conséquences sur leur évolution professionnelle et leur sortie précoce de l'emploi ? Dans un contexte de vieillissement de la population active, les entreprises affichent désormais des politiques d'inclusion et de diversité. Comment faire évoluer les mentalités et les pratiques pour que l'âge ne soit plus perçu comme un handicap mais comme une richesse ? Comment mieux valoriser les compétences des femmes de plus de 50 ans et leur offrir de vraies perspectives jusqu'à la fin de la carrière professionnelle ? Avec : • Laetitia Vitaud, conférencière sur le futur du travail, experte au Laboratoire Welcome to the Jungle et autrice de L'atout âge - 64 clés pour transformer la réalité générationnelle (Éditions Eyrolles) • Agnès Molinier, autrice de J'ai passé l'âge ! : vieillir sans injonction, un nouveau défi au féminin (Éditions First). En fin d'émission, la chronique Écouter le monde, de Monica Fantini. Et si prendre du son avec son téléphone portable devenait aussi populaire que prendre des photos ? C'est le pari que Monica Fantini a fait avec l'écrivain Kiko Herrero. Il a enregistré, légendé et envoyé des fragments sonores de sa ville, avec son téléphone portable. Écoutez le premier album sonore d'un Parisien. Si vous aussi, vous souhaitez composer l'album sonore de votre ville avec Monica Fantini, vous pouvez lui écrire à : ecouterlevilles@rfi.fr Programmation musicale : ► Seya - Oumou Sangaré ► Dios Es Un Stalker - ROSALÍA.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, financer les TPE, PME grâce aux diasporas. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur • Didier Acouetey, consultant spécialisé dans le développement des entreprises. • Frédéric Guerengbo, créateur de Fredeyaourts, une entreprise formelle de production et de vente de yaourts en sachets, à Bangui, en République centrafricaine. Très généreux avec ses vendeurs de yaourts, Frédéric a du mal à tirer profit de son activité. Il est également confronté à la saisonnalité de ses produits. Partie 2 : Le pilotage financier : un enjeu de développement et de croissance pour les PME • Vanessa Adande, expert-comptable, fondatrice du cabinet de conseil financier Ellipsis. Présentatrice de la chronique Vanessa a dit, sur le média en ligne Upper • Safiétou Seck, créatrice et dirigeante de Sarayaa, une marque sénégalaise de vêtements haut de gamme, vendus à l'international • Didier Acouetey, consultant spécialisé dans le développement des entreprises. Programmation musicale : ► Amsterdam – Disiz ► Respire - Tribeqa.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, financer les TPE, PME grâce aux diasporas. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur • Didier Acouetey, consultant spécialisé dans le développement des entreprises. • Frédéric Guerengbo, créateur de Fredeyaourts, une entreprise formelle de production et de vente de yaourts en sachets, à Bangui, en République centrafricaine. Très généreux avec ses vendeurs de yaourts, Frédéric a du mal à tirer profit de son activité. Il est également confronté à la saisonnalité de ses produits. Partie 2 : Le pilotage financier : un enjeu de développement et de croissance pour les PME • Vanessa Adande, expert-comptable, fondatrice du cabinet de conseil financier Ellipsis. Présentatrice de la chronique Vanessa a dit, sur le média en ligne Upper • Safiétou Seck, créatrice et dirigeante de Sarayaa, une marque sénégalaise de vêtements haut de gamme, vendus à l'international • Didier Acouetey, consultant spécialisé dans le développement des entreprises. Programmation musicale : ► Amsterdam – Disiz ► Respire - Tribeqa.
Au Congo-Brazzaville, les petites et moyennes entreprises ont beaucoup de peine à se financer pour croître et investir. Afin de les soutenir, la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale pour le secteur privé, a accordé à Bank of Africa-Congo un prêt de 14,5 milliards de francs CFA (quelque 21 millions d'euros) qui doit donc servir à financer les entreprises locales. Avec notre correspondant à Brazzaville, Un certain nombre de PME dans la cible et qui devraient bénéficier de prêts font déjà des projets. Ilithe Ongania dirige depuis neuf ans le Système d'observation et de reconnaissance aéroterrestre et maritime ou SORAM. Aux yeux de ce patron de PME, la ligne de financement allouée par la SFI à Bank of Africa-Congo sera bénéfique, car au Congo-Brazzaville, les PME reçoivent encore assez peu de soutien. « Nous, les jeunes entreprises, nous avons besoin de grandir. Et, pour grandir, vous avez besoin d'un levier. Les leviers, il y en a beaucoup, mais le plus important généralement, c'est le financement. Dans la culture des banques commerciales de notre environnement, il est très difficile d'avoir accès à des crédits d'investissement », explique ce patron. Une frilosité des banques qui « freine le développement de nos entreprises ». Cet acteur espère que ce financement de la SFI va créer des opportunités pour « développer l'entreprise, devenir plus grand, investir parce qu'il y a un besoin de faire beaucoup plus d'investissements, afin de répondre aux différentes demandes qui sont là. » Au moins 10% des financements pour les femmes entrepreneuses Acquérir davantage de drones est l'un des objectifs de Soram, qui tient à satisfaire les besoins de ses différents clients. Selon les signataires de l'accord de prêt, au moins 10% seront dédiés aux entreprises dirigées par des femmes. Ce dont se réjouit Francine Nzamba, directrice générale de l'entreprise FN2 plus, qui exerce dans le graphisme et l'imprimerie. « Dans ce pays, il y a quand même des femmes qui entreprennent, mais nous ne sommes pas entendues. Nous voulons avoir une place, prendre une place dans l'économie congolaise. Si les banques commencent à nous accompagner dans notre développement, ça ne peut être qu'une bonne chose pour nous », lance-t-elle. Promotrice de la société Glacy Congo, spécialisée dans la transformation des fruits congolais en glaces, Christine Matondo connaît des difficultés d'approvisionnement en énergie, et elle fait déjà des projets. « J'espère qu'avec ce prêt, on va pouvoir passer aux panneaux solaires ; gagner en indépendance vis-à-vis de l'énergie. Je suis très confiante parce que je suis déjà bénéficiaire des services de la Bank of Africa », se félicite-t-elle. Les prêts vont jusqu'à 50 millions de francs CFA, l'équivalent de 76 000 euros, remboursables sur deux ans. Le taux d'intérêt, aux environs de 10%, est jugé satisfaisant par ces PME, qui n'obtiennent que très rarement un crédit. À lire aussiDévelopper les PME en Afrique: le défi de l'investissement
Au Sénégal, les grands chantiers se multiplient : routes, logements, chemins de fer… Derrière cette frénésie de construction, il y a une filière souvent méconnue, mais essentielle, celle des carrières : de sable, de calcaire, d'argile ou encore de basalte. Si la demande est forte et constante, le secteur doit encore composer avec des conditions de travail difficiles et un accès à l'électricité souvent limité. Sable, calcaire, argile… Le Sénégal est riche en matériaux de construction, indispensables aux chantiers qui pullulent dans le pays. « Là, c'est le sable siliceux qu'on peut utiliser dans la verrerie, détaille Bob Adama Dione, enseignant chercheur en géotechnique à l'École nationale des mines. Il y a aussi les sables utilisés dans la construction, qui sont des sables que l'on mélange avec le ciment. Ensuite les cailloux et enfin le béton. » La demande est constante pour les carrières du pays, comme celles de CSE Granulats, qui exploite du basalte. « Il y a de la demande, constate Mor Thiam, directeur des opérations. C'est du matériau très prisé. Nous, on est arrivé en 2018. On est à peu près les derniers arrivés. On a des concurrents, mais on a quand même réussi à se faire une place. » Peu d'automatisation Le secteur est dynamique, tiré par les projets d'envergure tels que le Train express régional. « La demande va beaucoup dépendre des gros projets de l'État, reconnaît Mor Thiam. Il y a eu le projet de la [ligne de train] TER pour le réseau ferroviaire, par exemple. Tout ce qui est ballast, ce sont des choses qu'on va produire pour les chemins de fer. Le port de Ndayane, qui est actuellement un gros projet pour l'État, a besoin de gros blocs. » Le travail en carrière reste difficile, poussiéreux et largement manuel. Malgré cela, les entreprises n'ont pas de mal à recruter, dans un pays où le chômage avoisine les 20 %. Certaines visent désormais une montée en gamme, avec l'automatisation progressive des activités. « Quand on prend l'exemple des carrières en France, qui sont plutôt automatisées, il faut dix ou quinze personnes pour faire tourner une carrière qui produit entre 300 et 600 000 tonnes l'année, compare Mor Thiam. Nous, dans nos carrières, on est quand même sur des centaines de personnes. » Problèmes d'électricité Un obstacle freine encore cette ambition : l'accès à une électricité fiable, indispensable pour alimenter des équipements plus modernes et réduire les coûts de production. Un enjeu suivi de près par la Société financière internationale, qui appuie la structuration du secteur minier. « On sait que le déficit énergétique en Afrique est important, concède Fatoumata Sissoko Sy, manager Infrastructures et ressources naturelles de la SFI pour l'Afrique de l'Ouest. Parfois, pour un projet minier, le coût de l'électricité peut représenter jusqu'à 35 % du coût total. C'est considérable. Les mines utilisent souvent des sources alternatives comme des générateurs diesel, des centrales électriques qu'elles-mêmes construisent. » Le secteur espère aussi tourner la page des difficultés traversées ces dernières années : les retards de paiement de l'État ont fragilisé de nombreuses entreprises du BTP, ralentissant les chantiers et la demande en matériaux.
Avec une bande côtière de 30 000 kilomètres, l'économie de l'Afrique de l'Ouest est éminemment dépendante de l'océan. Les secteurs liés correspondent à 55% du PIB de la région. « L'économie bleue » représente donc une réelle opportunité. Cependant, les activités humaines, la surpêche, la pollution, le changement climatique mettent en péril cette ressource précieuse. Environ 12 milliards de dollars d'investissements seraient nécessaires pour financer une « économie bleue » durable, un secteur en cours de structuration. Avec notre envoyée spéciale à Mindelo, Avec un potentiel estimé à 405 milliards de dollars pour la région d'ici à 2030, il semblait évident pour le Cap-Vert, petit État insulaire, de se tourner vers les opportunités qu'offre l'économie bleue. Praia a donc été parmi les premières à se lancer dans les « blue bonds », ces émissions obligataires lancés par la Banque mondiale pour financer la protection des océans. « On l'a lancé depuis deux ans. Maintenant, avec les "blue bonds", les banques financent des activités dans le domaine de l'économie bleue, au niveau du tourisme, de la pêche, de la transformation et de l'aquaculture. Avant, les gens disaient que l'économie bleue était un secteur de risque élevé. Mais ils commencent à voir que cela ne représente pas un risque si élevé. C'est possible, c'est virtuose. Elle peut donner beaucoup de revenus à l'économie et aux familles », explique le ministre de la Mer, Jorge Santos. La Banque ouest africaine de développement (BOAD) s'implique déjà dans ce secteur, comme l'explique son « monsieur climat », Ibrahim Traoré. Pour le dernier plan quinquennal – qui se termine cette année –, la banque s'est donnée comme objectif de verdir 25% de ses financements. Parmi eux, certains sont en réalité des projets « bleus », comme les investissements réalisés au niveau des ports, de la « green économie » ou le financement de digues. La stratégie de la banque est donc d'aujourd'hui de « faire en sorte que la différence entre l'économie verte et l'économie bleue soit distincte et que les critères d'investissement et les critères en lien avec la question du changement climatique soient bien définis et bien déterminés ». Faciliter l'accès aux financements localement L'agence française de coopération technique, Expertise France, souhaite contribuer à ces chantiers et travailler notamment à la construction d'une architecture financière adaptée. Avec le nouveau programme européen Océan durable de l'Afrique de l'Ouest (WASOP), Laure Kuhn Bruma, sa coordinatrice, souhaite poursuivre le travail mené avec la Banque d'investissement et de développement de la Cédéao (BIDC). Celle-ci a obtenu son accréditation auprès du Fonds vert pour le climat et développé une ligne de crédit pour l'agriculture durable. « On est en train de voir avec la BIDC s'il est possible de ‘'blue-iser'' en quelque sorte cette ligne de financement. Cela pourrait avoir du sens afin – avec notre assistance technique – d'identifier et de développer un produit financier qui soit adapté à l'économie bleue durable », détaille Laure Kuhn Bruma. Objectif : permettre des retombées de financements locaux plus importants : « La BIDC va chercher des fonds auprès d'un organisme multilatéral qui va permettre de développer des lignes de financement dans les banques nationales, commerciales et institutions de microfinance. On a un accès au financement qui est amélioré. » Début novembre, au Cap-Vert, les banques de développement ouest-africaines ont également rejoint la Coalition océan du réseau Finance en commun (FiCS) avec l'ambition de mobiliser près de 12 milliards de dollars pour une économie bleue durable dans la région. À lire aussiLa «blue economy», le nouvel eldorado maritime pour les investisseurs?
Selon le dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), l'Europe vieillit à un rythme tel que, sans action rapide, le niveau de vie pourrait reculer dans les prochaines décennies. Depuis plusieurs décennies, l'Europe vieillit. La pyramide des âges, autrefois en forme de triangle – beaucoup de jeunes à la base, peu de personnes âgées au sommet – ressemble aujourd'hui davantage à une amphore, voire à un tonneau. La population active, celle des 15-64 ans, se réduit tandis que la proportion de seniors augmente rapidement. Selon la BERD, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, si rien ne change, le vieillissement retirera environ 0,36 point de croissance par an d'ici à 2050 dans une large partie de l'Europe. Sur le temps long, l'impact est considérable : c'est un risque clair de baisse du niveau de vie. Dans une économie, ce sont les actifs qui produisent l'essentiel de la richesse et qui financent les retraites ainsi qu'une partie importante des dépenses publiques. Quand leur nombre diminue relativement au reste de la population, la richesse produite par habitant finit par stagner, voire reculer. À lire aussiLa démographie ou l'enjeu économique de ces dix prochaines années Pourquoi le vieillissement pèse sur le niveau de vie Trois raisons principales expliquent ce ralentissement. D'abord, la plus évidente : moins de travailleurs, c'est moins de production. La croissance est mécaniquement freinée. Ensuite, les entreprises investissent en fonction de la demande future. Si la population active stagne ou diminue, les entreprises sont moins incitées à construire de nouvelles usines et à acheter de nouveaux équipements. Résultat : la productivité est plus faible. Enfin, lorsque les jeunes générations se réduisent, c'est l'innovation elle-même qui s'essouffle : moins de chercheurs, moins d'entrepreneurs et moins d'inventeurs, avec, à terme, moins de croissance. L'Europe n'est pas le seul continent concerné, mais elle est l'un des plus exposés. La Chine, le Japon ou encore la Corée du Sud connaissent des dynamiques similaires. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la fenêtre démographique se refermera d'ici à une dizaine d'années : ces pays vieilliront à leur tour. À l'inverse, l'Afrique subsaharienne, très jeune, pourrait profiter d'un volant de croissance, à condition de créer suffisamment d'emplois productifs. Quelles solutions pour atténuer les effets du vieillissement ? Plusieurs leviers existent, même s'ils ne suffiront pas chacun isolément. La première solution, souvent impopulaire, consiste à travailler plus longtemps. Reculer l'âge de la retraite permet d'augmenter le nombre d'actifs. Un autre levier majeur est d'améliorer la participation des femmes au marché du travail. Dans certains pays, elles restent sous-représentées. Réduire cet écart pourrait compenser une grande partie de la baisse démographique. La BERD évoque aussi l'immigration. Un sujet sensible, mais potentiellement efficace, est d'accueillir davantage de main-d'œuvre en âge de travailler. Cela permettrait de contrebalancer la diminution des actifs. Enfin, investir dans l'innovation demeure essentiel. L'Histoire montre que la technologie peut compenser une partie du manque de main-d'œuvre. Mais l'Europe reste en retard sur la Chine ou les États-Unis. Pour autant, prévient la BERD, aucune de ces solutions ne suffira seule. Le défi est immense et concerne un nombre croissant de pays. L'enjeu sera de combiner ces leviers pour limiter au maximum l'impact du vieillissement sur le niveau de vie des prochaines décennies.
Les autorités de Tunis s'en sont félicitées : les investissements étrangers ont augmenté de 28 % dans le pays sur les neuf premiers mois de 2025, grâce aux secteurs de l'énergie et de l'industrie. Mais les petites et moyennes entreprises (PME) tunisiennes bénéficient très peu de ces financements. L'an dernier, elles ont connu des investissements en hausse de 12 %, un chiffre qui reste insatisfaisant selon les entrepreneurs et les économistes. De notre correspondante à Tunis, « Pour répondre aux aspirations du peuple tunisien en emplois, en liberté et en dignité, nous sommes conscients qu'il subsiste encore beaucoup d'entraves à l'investissement et que d'autres réformes restent à entreprendre », admet le ministre de l'Économie Samir Abdelhafidh, lors d'un colloque sur l'investissement et l'attractivité économique. Car des freins perdurent encore pour l'investissement en Tunisie, malgré une croissance remarquée cette année. Depuis 2018, les autorités ont pourtant supprimé une cinquantaine d'autorisations auxquelles les investisseurs devaient auparavant se soumettre. Mais les problèmes de logistique, de numérisation, les lourdeurs structurelles et un manque de cadre juridique clair sont toujours des obstacles, observe la femme d'affaires Wafa Makhlouf : « Beaucoup de marchés sont encore fermés, régulés ou contrôlés par des oligopoles. Donc, cela empêche l'arrivée de nouveaux acteurs et bride la concurrence. Même si on libère les secteurs, sans un cadre juridique clair et stable, les investisseurs resteront méfiants. » L'économiste Ridha Chkoundali souligne également la nécessité de réformes plus profondes pour améliorer l'investissement dans les entreprises locales. « Sur le plan institutionnel, les taux d'intérêt sont trop élevés, les marchés financiers financent très peu les investissements, la charge fiscale est très élevée pour les entreprises formelles face à une économie informelle très développée », détaille l'expert. Dans la nouvelle loi de finances discutée au Parlement, l'investissement est très focalisé sur les « entreprises communautaires » : les coopératives à but social lancées par le président de la République. « Le projet de loi de finances 2026 considère que la croissance ne peut provenir pour une grande part que des entreprises communautaires. Il met à leur disposition des mesures très incitatives, mais aussi, il prévoit quelques lignes de financement à montant très faible pour les petites et moyennes entreprises ou les petits agriculteurs, détaille Ridha Chkoundali. Il me semble que les entreprises communautaires ne peuvent en aucun cas remplacer le secteur privé, et ils ne peuvent être qu'un complément. » Aujourd'hui, le pays compte 230 entreprises communautaires, dont 60 sont actives. Mais il est encore trop tôt pour mesurer leur impact dans l'économie. À lire aussi«Tout le monde sort malade»: à Gabès, la colère des ouvriers du Groupe chimique tunisien
Enseignant ou employé le jour, développeur informatique ou chauffeur de taxi le soir. On les appelle les slasheurs, ces individus qui jonglent entre plusieurs activités professionnelles. Si certains cumulent les petits boulots par nécessité économique, d'autres font le choix de la polyvalence et revendiquent de porter plusieurs casquettes. En France, 4,3 millions de personnes cumulent au moins une activité complémentaire rémunérée et déclarée, soit 15% des actifs en emploi, selon une étude de 2025 réalisé pour le salon SME des indépendants, créateurs et dirigeants de TPE. Une tendance qui se pérennise. Cette pluriactivité, prisée par les jeunes générations bouscule nos modèles d'organisation du travail et brouille les frontières entre salariat, indépendance et entreprenariat. Pour les slasheurs, cette carrière à la carte leur permet peut-être de cumuler les passions, d'assouvir leur curiosité mais à quel prix ? Si les jeunes font preuve d'agilité et d'adaptabilité face à la fragilité des marchés de l'emploi, ne risquent-ils pas la surcharge ? Leur multi-activité est-elle rémunérée à sa juste valeur ? Avec : • Marielle Barbe, slasheuse, consultante, formatrice, conférencière et autrice de Profession slasheur / La vie est trop courte pour choisir un seul métier (Diatéino, 2023). • Un témoignage recueilli par Sarah Cozzolino, correspondante de RFI à Rio de Janeiro, au Brésil : Luciana Sena a 41 ans. Comédienne, bartender, commerciale, pâtissière. Elle a déjà eu plusieurs vies. Aujourd'hui elle cumule trois emplois en tant qu'indépendante. Sarah Cozzolino l'a suivie dans la banlieue de Rio de Janeiro • Un entretien avec Côme Bastin, correspondant de RFI à Bangalore en Inde où l'on parle davantage de «multi-travailleurs numériques», de «multi-tâches forcées», «d'économie du surtravail». Des termes qui renvoient à une réalité subie du slashing. En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie. Aujourd'hui, Estelle nous parle des podcasts filmés, un format très prisé des médias mais aussi des entrepreneurs sur le continent africain. Programmation musicale : ► Chief Keef – HIBA ► Dé Mo Dé Mo - Aleksand Saya & Sarera.
Enseignant ou employé le jour, développeur informatique ou chauffeur de taxi le soir. On les appelle les slasheurs, ces individus qui jonglent entre plusieurs activités professionnelles. Si certains cumulent les petits boulots par nécessité économique, d'autres font le choix de la polyvalence et revendiquent de porter plusieurs casquettes. En France, 4,3 millions de personnes cumulent au moins une activité complémentaire rémunérée et déclarée, soit 15% des actifs en emploi, selon une étude de 2025 réalisé pour le salon SME des indépendants, créateurs et dirigeants de TPE. Une tendance qui se pérennise. Cette pluriactivité, prisée par les jeunes générations bouscule nos modèles d'organisation du travail et brouille les frontières entre salariat, indépendance et entreprenariat. Pour les slasheurs, cette carrière à la carte leur permet peut-être de cumuler les passions, d'assouvir leur curiosité mais à quel prix ? Si les jeunes font preuve d'agilité et d'adaptabilité face à la fragilité des marchés de l'emploi, ne risquent-ils pas la surcharge ? Leur multi-activité est-elle rémunérée à sa juste valeur ? Avec : • Marielle Barbe, slasheuse, consultante, formatrice, conférencière et autrice de Profession slasheur / La vie est trop courte pour choisir un seul métier (Diatéino, 2023). • Un témoignage recueilli par Sarah Cozzolino, correspondante de RFI à Rio de Janeiro, au Brésil : Luciana Sena a 41 ans. Comédienne, bartender, commerciale, pâtissière. Elle a déjà eu plusieurs vies. Aujourd'hui elle cumule trois emplois en tant qu'indépendante. Sarah Cozzolino l'a suivie dans la banlieue de Rio de Janeiro • Un entretien avec Côme Bastin, correspondant de RFI à Bangalore en Inde où l'on parle davantage de «multi-travailleurs numériques», de «multi-tâches forcées», «d'économie du surtravail». Des termes qui renvoient à une réalité subie du slashing. En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie. Aujourd'hui, Estelle nous parle des podcasts filmés, un format très prisé des médias mais aussi des entrepreneurs sur le continent africain. Programmation musicale : ► Chief Keef – HIBA ► Dé Mo Dé Mo - Aleksand Saya & Sarera.
Le Sénégal dispose de gisements d'or, de phosphates, de zircon, de matériaux de construction, mais le secteur a longtemps été dominé par les compagnies étrangères. Aujourd'hui, le secteur minier sénégalais veut miser sur les compétences locales. Avec 32% des exportations du pays et une demande d'emplois croissante, il s'impose comme un levier de développement économique à condition de retenir les talents formés sur place. Avec notre correspondante à Dakar, Au Salon des Mines à Dakar, les allées ne désemplissent pas. Les jeunes diplômés affluent, CV en main, pour tenter leur chance auprès des sociétés minières présentes. « Connaissez-vous les mines ? Avez-vous de l'expérience dans le domaine minier ? », questionne un potentiel recruteur. Neuf cents candidatures reçues pour à peine une centaine de postes. Mais les besoins sont en constante augmentation confirme Binta Gueye Fall, secrétaire générale de l'amicale des diplômés de l'École supérieure des mines et de la géologie : « Il y a de plus en plus de sociétés parce qu'on sait que le Sénégal est devenu un pays minier, donc on a un très fort potentiel. On voit que côté exploration, il y a énormément de sociétés. Côté exploitation, il y en a des sociétés qui vont, d'une année à l'autre, passer à l'exploitation des gisements. » Les candidats, souvent encore étudiants, rêvent d'un avenir dans un secteur jugé prometteur, comme Abdou Karim Seck, 23 ans, élève ingénieur en électromécanique à l'École polytechnique de Dakar. « Dans la promotion, je pense que tout le monde cherche dans ce secteur. C'est notre secteur de rêve, car il est en pleine extension et aussi, c'est un secteur qui paye bien », témoigne-t-il. « Il faut savoir que trouver du travail au Sénégal, ce n'est pas facile. Beaucoup d'entreprises privilégient les contrats de stage, souligne Ousseynou Ndoye, étudiant ingénieur en génie des procédés. Mais je pense que j'aurai l'opportunité de trouver un travail ici, au Sénégal, mais la possibilité d'aller à l'extérieur pour pouvoir chercher du travail, je ne l'écarte pas. » « Nous allons proposer des situations compétitives » Alors pour retenir ces jeunes spécialistes au Sénégal, les sociétés savent qu'elles doivent, elles aussi, s'adapter. Moustapha Niang est responsable RH de la société sénégalaise minière Boya, qui s'apprête à exploiter deux sites dans le sud du pays : « Le marché est ouvert, mais quand même, nous allons proposer des situations compétitives, donc des situations de vie en entreprise compétitives par rapport à l'étranger pour les maintenir ici, avec peut-être l'aide de l'État et des pouvoirs publics. » La Mauritanie voisine suit la même voie : elle mise désormais sur la formation locale et veut remplacer progressivement les postes d'encadrement par des nationaux. Ibrahima Bâ Madine, directeur de la promotion et de la géologie minière au ministère des Mines mauritanien. « Il y a certaines qualifications dont ne disposent pas les Mauritaniens. Donc faire en sorte que les Mauritaniens secondent les expatriés pour pouvoir à long terme assurer les postes qu'ils occupent. Cela va permettre, entre autres, donc le passage de transfert de compétences, mais aussi augmenter un peu l'assiette d'emplois », explique-t-il. Avec plus de 235 milliards de francs CFA de revenus en 2022, le secteur minier sénégalais pèse désormais 4,5 % du PIB.
Au Japon, des négociations sociales très difficiles et donc probablement tendues sont sur le point de débuter chez Nissan. Le constructeur automobile, en grandes difficultés, a annoncé un plan de restructuration d'une ampleur sans précédent depuis plus d'un quart de siècle : depuis qu'en 1999, Carlos Ghosn l'avait sauvé de la faillite en licenciant 21 000 salariés. Cette fois, ce sont 20 000 emplois qui vont être supprimés, soit 15% des effectifs du groupe. Qui va aussi fermer sept de ses dix-sept usines dans l'archipel. De notre correspondant de retour d'Oppama, Oppama, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Cette localité de 30 000 habitants est surnommée « Nissan no machi » (« La ville Nissan ») car, depuis 1961, elle héberge une des plus grandes usines du groupe. Pendant des décennies, ses 2 400 salariés ont produit ici des véhicules aussi emblématiques que la Leaf, la première voiture 100% électrique qui fut commercialisée dans le monde. Mais Nissan va quitter Oppama et, au Japon, ce tournant est comparé aux restructurations qui touchèrent jadis les usines Renault de Flins, dans les Yvelines, et de Vilvorde, en Belgique, des séismes sociaux à l'époque. Ces salariés sont sous le choc : - « Quand la décision a été rendue publique, cela a été un immense coup de massue. On était tous complètement abasourdis. KO, pour ainsi dire. », explique un employé choqué par la nouvelle.- « Oppama, c'était vraiment l'usine emblématique du groupe. La fermer et prier un si grand nombre de salariés de déguerpir… c'est un tremblement de terre pour nous ».- « Le devoir n°1 de Nissan, c'est de nous rassurer. Que va-t-on devenir ? Comment va-t-on gagner notre vie ? » À Oppama, c'est la consternation générale. Un habitant sur dix travaille chez Nissan. Et le constructeur n'a pas encore présenté le moindre plan de reconversion précis de l'immense site qu'il occupe : grand comme 200 terrains de football. Or, si les lieux deviennent un désert industriel, ce sera le coup de grâce pour l'économie locale, selon ces commerçants, qui sont extrêmement inquiets :- « Jamais la ville Nissan ne se remettra de cette fermeture. C'est la mort annoncée pour notre petite cité. »- « 20 à 30% de mes clients, ce sont des employés de Nissan. Si le groupe ne revient pas sur sa décision, je risque de devoir mettre la clé sous la porte comme beaucoup de commerçants. » - « Tous les midis, pendant la pause déjeuner, les salariés de Nissan font la queue devant ma boutique pour acheter un bento : un plateau-repas préparé. Déjà, c'était dur pour nous, les petits commerçants, avec l'envol du prix du riz et des produits alimentaires. Mais là, avec cette fermeture à venir, c'est la double peine. Le scénario du pire, même, pour nous, en fait. » Il n'y a pas la moindre chance que ce plan social soit adouci. Car le constructeur automobile est dans le rouge comme jamais. Il prévoit pour cette année une perte d'exploitation d'1,5 milliard d'euros. L'action Nissan a chuté de plus de 25% depuis janvier. Et les derniers chiffres de vente semestriels du groupe dans l'archipel sont historiquement mauvais : en chute de 17%. Une telle contre-performance, c'est sans précédent depuis trente ans.
Au Japon, des négociations sociales très difficiles et donc probablement tendues sont sur le point de débuter chez Nissan. Le constructeur automobile, en grandes difficultés, a annoncé un plan de restructuration d'une ampleur sans précédent depuis plus d'un quart de siècle : depuis qu'en 1999, Carlos Ghosn l'avait sauvé de la faillite en licenciant 21 000 salariés. Cette fois, ce sont 20 000 emplois qui vont être supprimés, soit 15% des effectifs du groupe. Qui va aussi fermer sept de ses dix-sept usines dans l'archipel. De notre correspondant de retour d'Oppama, Oppama, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Cette localité de 30 000 habitants est surnommée « Nissan no machi » (« La ville Nissan ») car, depuis 1961, elle héberge une des plus grandes usines du groupe. Pendant des décennies, ses 2 400 salariés ont produit ici des véhicules aussi emblématiques que la Leaf, la première voiture 100% électrique qui fut commercialisée dans le monde. Mais Nissan va quitter Oppama et, au Japon, ce tournant est comparé aux restructurations qui touchèrent jadis les usines Renault de Flins, dans les Yvelines, et de Vilvorde, en Belgique, des séismes sociaux à l'époque. Ces salariés sont sous le choc : - « Quand la décision a été rendue publique, cela a été un immense coup de massue. On était tous complètement abasourdis. KO, pour ainsi dire. », explique un employé choqué par la nouvelle.- « Oppama, c'était vraiment l'usine emblématique du groupe. La fermer et prier un si grand nombre de salariés de déguerpir… c'est un tremblement de terre pour nous ».- « Le devoir n°1 de Nissan, c'est de nous rassurer. Que va-t-on devenir ? Comment va-t-on gagner notre vie ? » À Oppama, c'est la consternation générale. Un habitant sur dix travaille chez Nissan. Et le constructeur n'a pas encore présenté le moindre plan de reconversion précis de l'immense site qu'il occupe : grand comme 200 terrains de football. Or, si les lieux deviennent un désert industriel, ce sera le coup de grâce pour l'économie locale, selon ces commerçants, qui sont extrêmement inquiets :- « Jamais la ville Nissan ne se remettra de cette fermeture. C'est la mort annoncée pour notre petite cité. »- « 20 à 30% de mes clients, ce sont des employés de Nissan. Si le groupe ne revient pas sur sa décision, je risque de devoir mettre la clé sous la porte comme beaucoup de commerçants. » - « Tous les midis, pendant la pause déjeuner, les salariés de Nissan font la queue devant ma boutique pour acheter un bento : un plateau-repas préparé. Déjà, c'était dur pour nous, les petits commerçants, avec l'envol du prix du riz et des produits alimentaires. Mais là, avec cette fermeture à venir, c'est la double peine. Le scénario du pire, même, pour nous, en fait. » Il n'y a pas la moindre chance que ce plan social soit adouci. Car le constructeur automobile est dans le rouge comme jamais. Il prévoit pour cette année une perte d'exploitation d'1,5 milliard d'euros. L'action Nissan a chuté de plus de 25% depuis janvier. Et les derniers chiffres de vente semestriels du groupe dans l'archipel sont historiquement mauvais : en chute de 17%. Une telle contre-performance, c'est sans précédent depuis trente ans.
Créé le 5 juillet 2005, pvtistes.net célèbre cette année ses 20 ans d'existence. C'est un site qui donne des informations pratiques à tous les jeunes qui souhaitent partir à l'étranger dans le cadre du PVT, le Programme Vacances Travail. Ce programme mis en place par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères bénéficie à plus de 40 000 Français chaque année. Julie Meunier est la cofondatrice de pvtistes.net.
La Pologne connaît l'une des plus fortes croissances de l'Union européenne, 3,7% du PIB au troisième trimestre. Ces derniers mois, l'économie polonaise s'est montrée résiliente face aux tensions douanières et à la guerre en Ukraine. Mais aujourd'hui, l'intelligence artificielle vient menacer ce miracle économique. L'économie polonaise a été portée ces dernières années par les investissements étrangers. Finance, ressources humaines, marketing et construction. Le pays est aussi devenu le champion de l'externalisation des processus métiers. Cela consiste, par exemple, à confier une partie des opérations commerciales d'une entreprise française à un prestataire de services, basé en Pologne. L'IA pourrait faire disparaître certains emplois Mais aujourd'hui, le coût de la main-d'œuvre a augmenté et un certain nombre de ces emplois dans le secteur des services, qui ont attiré les jeunes Polonais, pourraient disparaître. Ils risquent d'être remplacés par l'intelligence artificielle. Les multinationales implantées en Pologne suppriment des emplois. À lire aussiPologne : la difficile croissance des start-up de l'industrie d'armement C'est le cas à Cracovie qui était devenue une des villes les plus dynamiques du pays. Cela concerne les spécialistes du traitement des données, de l'hébergement web, de la comptabilité et même le conseil fiscal. Le brasseur Heineken, par exemple, transfère progressivement plusieurs centaines de postes en Inde. C'est aussi le cas de la banque HSBC, pour des opérations simples qui seront désormais effectuées en Asie. Effet domino Est-ce un risque pour l'économie du pays ? Pas encore, mais c'est ce que redoutent les Polonais. Le pays est le premier pays européen pour les services aux entreprises internationales, devant l'Inde et les États-Unis. Un secteur qui représente 6% du PIB polonais et qui emploie près d'un demi-million de personnes. Et l'IA dans ces entreprises aussi est en train d'automatiser certains processus. Avec, à la clé, un effet domino. Les suppressions d'emplois dans les entreprises de service et les multinationales fragilisent les autres secteurs. Celui de la restauration qui perd une partie de sa clientèle aisée. On peut aussi citer les sociétés de locations de bureaux dont les tours se vident parce qu'une partie des opérations a été transférée vers des pays à moindres coûts. Vers un nouveau modèle économique Dans ce contexte, la Pologne devra changer son modèle économique pour s'adapter. La mutation est en marche. La Pologne aussi veut prendre le train de l'IA. Une deuxième usine d'intelligence artificielle dotée de supercalculateur devrait bientôt être inaugurée à Cracovie, comme la première. Un projet ambitieux qui vise à faire de la Pologne un leader européen de l'IA. Attirer une nouvelle vague d'investissements et de talents pour in fine créer des emplois plus qualifiés. À lire aussiPologne: manifestation à Varsovie contre le pacte migratoire européen et l'afflux de migrants
Il est sympathique mais désorganisé, il passe de pause-café en pause-café, elle monopolise la parole en réunion, elle délègue systématiquement les tâches qu'on lui confie... et c'est votre collègue de bureau... Chaque entreprise a son lot d'employés «boulets», des personnes pas forcément antipathiques, mais incompétentes ou, au contraire, douées dans leur travail, mais qui ont le don de vous taper sur le système. Le «boulet» a des profils différents, mais on est bien obligé de travailler avec, alors comment l'intégrer à l'équipe ? Faut-il aborder les problèmes frontalement ? Et quel rôle des managers ? Cette émission est une rediffusion du 19/11/2024. Avec : • Gaël Chatelain-Berry, écrivain et podcasteur, auteur de Mon collègue est nul mais je le soigne! (First, 2024) et créateur du podcast Happy work sur le bien-être au travail • Patrick Grahouan, directeur juridique dans l'industrie pharmaceutique, auteur, conférencier, coach en développement professionnel et auteur de L'art d'être promu. En fin d'émission, le succès des repats réalisé par Charlie Dupiot. Programmation musicale : ► Start my day - Kabaka Pyramid ► Active - Asake, Travis Scott.
Il est sympathique mais désorganisé, il passe de pause-café en pause-café, elle monopolise la parole en réunion, elle délègue systématiquement les tâches qu'on lui confie... et c'est votre collègue de bureau... Chaque entreprise a son lot d'employés «boulets», des personnes pas forcément antipathiques, mais incompétentes ou, au contraire, douées dans leur travail, mais qui ont le don de vous taper sur le système. Le «boulet» a des profils différents, mais on est bien obligé de travailler avec, alors comment l'intégrer à l'équipe ? Faut-il aborder les problèmes frontalement ? Et quel rôle des managers ? Cette émission est une rediffusion du 19/11/2024. Avec : • Gaël Chatelain-Berry, écrivain et podcasteur, auteur de Mon collègue est nul mais je le soigne! (First, 2024) et créateur du podcast Happy work sur le bien-être au travail • Patrick Grahouan, directeur juridique dans l'industrie pharmaceutique, auteur, conférencier, coach en développement professionnel et auteur de L'art d'être promu. En fin d'émission, le succès des repats réalisé par Charlie Dupiot. Programmation musicale : ► Start my day - Kabaka Pyramid ► Active - Asake, Travis Scott.
Pour pallier le manque de main-d'oeuvre, le secteur du tourisme a développé une formation hôtelière destinée à intégrer et fidéliser des étrangers en situation régulière, ou en voie de régularisation, dans les métiers en tension. Apport économique de l'immigration : au Portugal, la preuve par l'exemple Après une longue bataille juridique, le Parlement portugais a durci cet automne les conditions d'entrée des étrangers dans le pays, suite à un accord entre le gouvernement et l'extrême droite. La nouvelle loi immigration stipule, par exemple, que les visas de recherche d'emploi seront désormais réservés aux travailleurs hautement qualifiés. Pourtant, sur le terrain, les besoins de main-d'oeuvre sont tout autres. Le Bureau national du Tourisme, en partenariat avec le Bureau de l'Immigration, et l'organisation patronale du secteur a développé une formation destinée à former et intégrer des étrangers en situation régulière ou en voie de régularisation dans des restaurants, des bars et des hôtels qui manquent de bras. Et c'est jusqu'à présent une réussite, comme l'a constaté à Lisbonne, Marie-Line Darcy. En Hongrie, le secteur de la restauration est en plein marasme Ces dix dernières années, un quart des restaurants et des bars du pays ont fermé, y compris dans les régions les plus touristiques. Les patrons ont, là aussi, beaucoup de mal à trouver du personnel. Mais ce n'est pas la seule raison de cette crise. Les explications à Budapest de Florence La Bruyère. La ministre, la guerre et l'Europe, ou comment Olha Stefanishyna a tracé la route de Kiev vers l'UE Elle vient d'avoir quarante ans et elle a déjà derrière elle une carrière impressionnante : vice-Première-ministre de l'Ukraine en 2020, Olha Stefanishyna a été en charge de l'intégration européenne jusqu'en juillet 2025. Elle vient d'être nommée ambassadrice à Washington. En acceptant, lorsque l'Ukraine se retrouve dans le noir, le 24 février 2022, d'être suivie par la caméra du réalisateur suédois Viktor Nordenskiöld, elle nous permet de découvrir les coulisses des discussions avec Bruxelles, mais aussi de la vie de femme sous pression. Olivier Favier. La ministre, la guerre et l'Europe, réalisation : Viktor Nordenskiöld, à voir sur la chaîne Arte jusqu'au 26 janvier 2026. En Ukraine, la perception de la guerre chez certains jeunes fait débat En Ukraine, la guerre est omniprésente autant dans la société civile que sur le front. Mais elle dure depuis presque 4 ans et certains jeunes ont presque «grandi» avec. Récemment, l'humour indélicat sur les réseaux sociaux d'un influenceur connu des Ukrainiens a suscité une vaste polémique. Oleg Baryshevsky, 22 ans, a quitté Kiev pour Paris l'an dernier, et l'uniforme de soldat qu'il arborait récemment pour Halloween n'a pas fait rire dans son pays. Les précisions d'Emmanuelle Chaze. À Sofia, la crise du ramassage des ordures s'éternise Depuis des mois, des quartiers de la capitale bulgare sont envahis par les ordures qui ne sont plus ramassées. En cause, un bras de fer entre la mairie et les entreprises du secteur, sur fond de pressions et de corruption. Pendant ce temps, les habitants et la mairie gèrent l'urgence,tant bien que mal. Reportage, Damian Vodenitcharov.
Pour pallier le manque de main-d'oeuvre, le secteur du tourisme a développé une formation hôtelière destinée à intégrer et fidéliser des étrangers en situation régulière, ou en voie de régularisation, dans les métiers en tension. Apport économique de l'immigration : au Portugal, la preuve par l'exemple Après une longue bataille juridique, le Parlement portugais a durci cet automne les conditions d'entrée des étrangers dans le pays, suite à un accord entre le gouvernement et l'extrême droite. La nouvelle loi immigration stipule, par exemple, que les visas de recherche d'emploi seront désormais réservés aux travailleurs hautement qualifiés. Pourtant, sur le terrain, les besoins de main-d'oeuvre sont tout autres. Le Bureau national du Tourisme, en partenariat avec le Bureau de l'Immigration, et l'organisation patronale du secteur a développé une formation destinée à former et intégrer des étrangers en situation régulière ou en voie de régularisation dans des restaurants, des bars et des hôtels qui manquent de bras. Et c'est jusqu'à présent une réussite, comme l'a constaté à Lisbonne, Marie-Line Darcy. En Hongrie, le secteur de la restauration est en plein marasme Ces dix dernières années, un quart des restaurants et des bars du pays ont fermé, y compris dans les régions les plus touristiques. Les patrons ont, là aussi, beaucoup de mal à trouver du personnel. Mais ce n'est pas la seule raison de cette crise. Les explications à Budapest de Florence La Bruyère. La ministre, la guerre et l'Europe, ou comment Olha Stefanishyna a tracé la route de Kiev vers l'UE Elle vient d'avoir quarante ans et elle a déjà derrière elle une carrière impressionnante : vice-Première-ministre de l'Ukraine en 2020, Olha Stefanishyna a été en charge de l'intégration européenne jusqu'en juillet 2025. Elle vient d'être nommée ambassadrice à Washington. En acceptant, lorsque l'Ukraine se retrouve dans le noir, le 24 février 2022, d'être suivie par la caméra du réalisateur suédois Viktor Nordenskiöld, elle nous permet de découvrir les coulisses des discussions avec Bruxelles, mais aussi de la vie de femme sous pression. Olivier Favier. La ministre, la guerre et l'Europe, réalisation : Viktor Nordenskiöld, à voir sur la chaîne Arte jusqu'au 26 janvier 2026. En Ukraine, la perception de la guerre chez certains jeunes fait débat En Ukraine, la guerre est omniprésente autant dans la société civile que sur le front. Mais elle dure depuis presque 4 ans et certains jeunes ont presque «grandi» avec. Récemment, l'humour indélicat sur les réseaux sociaux d'un influenceur connu des Ukrainiens a suscité une vaste polémique. Oleg Baryshevsky, 22 ans, a quitté Kiev pour Paris l'an dernier, et l'uniforme de soldat qu'il arborait récemment pour Halloween n'a pas fait rire dans son pays. Les précisions d'Emmanuelle Chaze. À Sofia, la crise du ramassage des ordures s'éternise Depuis des mois, des quartiers de la capitale bulgare sont envahis par les ordures qui ne sont plus ramassées. En cause, un bras de fer entre la mairie et les entreprises du secteur, sur fond de pressions et de corruption. Pendant ce temps, les habitants et la mairie gèrent l'urgence,tant bien que mal. Reportage, Damian Vodenitcharov.
La Russie fait de plus en plus appel aux travailleurs nord-coréens. Depuis plusieurs années, et notamment depuis le début de la guerre en Ukraine, le régime nord-coréen envoie ses bras travailler de l'autre côté de sa frontière, en Russie, pour financer son programme nucléaire. Un travail dans des conditions extrêmement difficiles, comme le racontent les Nord-Coréens qui se sont échappés des chantiers russes. De notre correspondant en Corée du Sud, Ses mains abîmées par le travail trahissent ses années passées sur les chantiers moscovites. Militaire du programme nucléaire nord-coréen, Lee Eun-pyeong, a été envoyé travailler en Russie avant de faire défection vers la Corée du Sud, d'où il partage son histoire. « Le régime manquait d'argent, alors il a décidé d'envoyer des soldats à l'étranger, déguisés en travailleurs civils, pour gagner de l'argent et financer la construction nucléaire. J'ai été choisi dès 2014 pour ma loyauté et mes antécédents familiaux. J'ai ensuite été formé et je ne suis arrivé en Russie qu'en 2017 », explique Lee Eun-pyeong. Envoyé depuis la Corée du Nord en tant que militaire, puis sous couvert d'un faux visa étudiant, Lee Eun-pyeong travaillait à un rythme stakhanoviste sur des chantiers en banlieue de Moscou. « Réveil à 07h00, travail de 08h00 à minuit, parfois jusqu'à 2 ou 03h00 du matin si le quota n'était pas rempli. Impossible de dormir si les tâches n'étaient pas accomplies. Nous dormions et mangions dans des conteneurs. Pas d'eau chaude pour se laver, seulement de l'eau glacée dans le climat russe », poursuit-il. À lire aussiDes milliers de travailleurs nord-coréens envoyés en Russie, en violation des sanctions de l'ONU Si les ouvriers nord-coréens sont bien payés – 1 650 euros en moyenne, soit bien plus que les autres travailleurs étrangers en Russie –, le régime confisque la quasi-intégralité de leur salaire pour financer son programme militaire. Conditions difficiles, maigre salaire... C'est au contact d'autres travailleurs, venus du Kazakhstan ou d'Ouzbékistan, que Lee Eun-pyeong prend une décision radicale. « Avec le temps, j'ai découvert une autre réalité grâce aux téléphones portables que des étrangers nous montraient. J'ai vu des voitures sud-coréennes, des téléphones sud-coréens, et surtout, des vidéos et témoignages sur internet. Tout contredisait l'image négative de la Corée du Sud qu'on m'avait inculquée. J'ai compris que j'avais été trompé, que la liberté existait ailleurs », affirme-t-il. Une évasion des chantiers russes difficile et dangereuse. Il nous raconte son périple : « La sécurité nord-coréenne a lancé une traque : des agents du ministère de la Sécurité d'État et même la mafia russe nous cherchaient. J'ai été capturé, menacé avec un couteau, mais j'ai réussi à m'en sortir. Finalement, un pasteur sud-coréen en Russie m'a caché dans une église pendant plusieurs mois. En mars 2021, après neuf mois de fuite et de cachettes, j'ai pu entrer en Corée du Sud. » Aujourd'hui, au moins 15 000 Nord-Coréens travailleraient en Russie. Un nombre qui devrait augmenter à mesure que les deux pays se rapprochent au travers de leur alliance militaire signée en 2024.
La Russie fait de plus en plus appel aux travailleurs nord-coréens. Depuis plusieurs années, et notamment depuis le début de la guerre en Ukraine, le régime nord-coréen envoie ses bras travailler de l'autre côté de sa frontière, en Russie, pour financer son programme nucléaire. Un travail dans des conditions extrêmement difficiles, comme le racontent les Nord-Coréens qui se sont échappés des chantiers russes. De notre correspondant en Corée du Sud, Ses mains abîmées par le travail trahissent ses années passées sur les chantiers moscovites. Militaire du programme nucléaire nord-coréen, Lee Eun-pyeong, a été envoyé travailler en Russie avant de faire défection vers la Corée du Sud, d'où il partage son histoire. « Le régime manquait d'argent, alors il a décidé d'envoyer des soldats à l'étranger, déguisés en travailleurs civils, pour gagner de l'argent et financer la construction nucléaire. J'ai été choisi dès 2014 pour ma loyauté et mes antécédents familiaux. J'ai ensuite été formé et je ne suis arrivé en Russie qu'en 2017 », explique Lee Eun-pyeong. Envoyé depuis la Corée du Nord en tant que militaire, puis sous couvert d'un faux visa étudiant, Lee Eun-pyeong travaillait à un rythme stakhanoviste sur des chantiers en banlieue de Moscou. « Réveil à 7 h, travail de 8 h à minuit, parfois jusqu'à 2 ou 3 h du matin si le quota n'était pas rempli. Impossible de dormir si les tâches n'étaient pas accomplies. Nous dormions et mangions dans des conteneurs. Pas d'eau chaude pour se laver, seulement de l'eau glacée dans le climat russe », poursuit-il. À lire aussiDes milliers de travailleurs nord-coréens envoyés en Russie, en violation des sanctions de l'ONU Si les ouvriers nord-coréens sont bien payés – 1 650 euros en moyenne, soit bien plus que les autres travailleurs étrangers en Russie –, le régime confisque la quasi-intégralité de leur salaire pour financer son programme militaire. Conditions difficiles, maigre salaire… C'est au contact d'autres travailleurs, venus du Kazakhstan ou d'Ouzbékistan, que Lee Eun-pyeong prend une décision radicale. « Avec le temps, j'ai découvert une autre réalité grâce aux téléphones portables que des étrangers nous montraient. J'ai vu des voitures sud-coréennes, des téléphones sud-coréens, et surtout, des vidéos et témoignages sur internet. Tout contredisait l'image négative de la Corée du Sud qu'on m'avait inculqué. J'ai compris que j'avais été trompé, que la liberté existait ailleurs », affirme-t-il. Une évasion des chantiers russes difficile et dangereuse. Il nous raconte son périple : « La sécurité nord-coréenne a lancé une traque : des agents du ministère de la Sécurité d'État et même la mafia russe nous cherchaient. J'ai été capturé, menacé avec un couteau, mais j'ai réussi à m'en sortir. Finalement, un pasteur sud-coréen en Russie m'a caché dans une église pendant plusieurs mois. En mars 2021, après neuf mois de fuite et de cachettes, j'ai pu entrer en Corée du Sud. » Aujourd'hui, au moins 15 000 Nord-Coréens travailleraient en Russie. Un nombre qui devrait augmenter à mesure que les deux pays se rapprochent au travers de leur alliance militaire signée en 2024.
Les autorités guinéennes ont, en août 2025, créé une société à capitaux publics, Nimba Mining Company (NMC), pour reprendre une mine de bauxite à la société émirienne Guinea Alumina Corporation (GAC). La raison ? Elle n'avait pas construit d'usines de transformation après 20 années d'activité. Alors que GAC employait beaucoup de cadres étrangers, NMC se veut une entreprise avec presque 100% de travailleurs guinéens. Ce qui pose un grand défi, et les observateurs s'interrogent : la mine de bauxite pourra-t-elle maintenir son niveau de performances, sans ces cadres étrangers ? Lors de la cérémonie de chargement de la première cargaison de bauxite de Nimba Mining, début novembre en Guinée, le ministre des Mines, Bouna Sylla, affichait des objectifs ambitieux à atteindre, avec un maximum de cadres et d'ingénieurs guinéens. « Notre pays, qui dispose d'une part déterminante des réserves mondiales de bauxite, doit maîtriser la chaîne de valeur, déclarait-il. C'est l'ambition que porte NMC [Nimba Mining Company] : faire de la bauxite guinéenne un moteur de souveraineté, d'industrialisation et d'emplois qualifiés. Cette ambition repose sur des fondamentaux clairs. » Parmi ces fondamentaux, détaillait-il : le « renforcement du contenu local, avec des emplois qualifiés, de la sous-traitance, de la formation et la montée en compétence des jeunes Guinéennes et Guinéennes ». Maintenir un standard élevé Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire guinéen des mines et des métaux (OGMM), s'inquiète du départ des cadres étrangers de GAC. Cette perte de compétences pourrait avoir des effets négatifs à court et moyen terme. « L'ancienne société GAC était réputée être très performante en termes de pratiques sociales et environnementales et en termes de management industriel. Avec la nationalisation, l'expérience peut nous amener à nous interroger sur la capacité de la nouvelle société à maintenir ce standard très élevé en termes de pratiques sociales et environnementales », analyse-t-il. Pôle de compétences et formation Le directeur de Nimba Mining, le Français Patrice L'Huillier, se veut rassurant. Un « pôle de compétences » doit voir le jour prochainement, où cadres et ingénieurs guinéens pourront parfaire leur formation et travailler dans différentes sociétés minières du pays. « Dans l'électronique industrielle, dans l'automatisme, dans la planification minière, détaille-t-il, dans les sujets très pointus techniquement où on peut former de jeunes cadres et ingénieurs guinéens, dans l'utilisation des technologies où, actuellement, on est obligé de faire appel à des expatriés, des étrangers, alors qu'on a le potentiel pour former des jeunes Guinéens et Guinéennes qui sont tout à fait capables de faire le travail. » L'objectif est de remplacer tous les cadres étrangers par des nationaux bien formés, sans nuire à l'efficacité de l'entreprise. À lire aussiGuinée: les autorités inaugurent le méga-projet minier de Simandou
Selon un rapport de la Banque mondiale, les transferts d'argent des Africains vivant à l'étranger vers l'Afrique ont atteint 100 milliards de dollars en 2024, soit 6% du PIB africain. Au-delà des fonds investis, ce sont aussi leurs compétences qu'ils veulent proposer. De nombreux membres des diasporas africaines ont pour projet de s'installer sur le continent africain ou revenir dans leur pays d'origine pour y travailler. Beaucoup de pays cherchent d'ailleurs à les attirer via des programmes d'aide au retour. Alors que les économies africaines sont encore largement informelles, le continent offre néanmoins une réalité bien différente aux professionnels des diasporas qui n'ont, pour la plupart, connu que des entreprises occidentales. Rentrer au pays est à la fois source d'opportunités et de défis pour les jeunes talents. Comment manager dans un contexte africain pluriel ? Quelles sont les attentes salariales réalistes ? Comment naviguer entre esprit d'entreprise occidentale et contraintes locales africaines ? Émission réalisée à l'occasion de la 12ème édition des Journées Nationales de la Diaspora et de l'Afrique (JNDA) qui se déroule à Paris, le 15 novembre 2025. Avec : • Vanessa Tchoubia, spécialiste des Affaires réglementaires chez L'Oréal. Nommée conseillère au commerce extérieur de la France • Lionel Kili, ingénieur en Aéronautique et consultant senior aéronautique, industrie et défense pour la société de conseil ELITYS. Enseignant en master à l'IPSA (Institut polytechnique des sciences avancées). Coordinateur France du Réseau ivoirien des diplômés de la diaspora • Aniela Ve Kouakou, fondatrice du cabinet de recrutement et de conseils Agiloya Afrique. Partenaire des JNDA. Un extrait de notre série de podcasts Le succès des repats avec l'épisode consacré à Jean-Baptiste Okonda, fondateur de Kintacos. Tous les épisodes de la série sont à retrouver en cliquant ici. En fin d'émission, nous parlerons d'un amendement déposé dans le cadre du projet de Loi de Finances en France, qui vise à aligner la TVA sur les bouteilles à usage unique à 20%. Actuellement, la TVA est à 5,5% sur ces produits. Nous en parlerons avec Muriel Papin, déléguée générale de l'association No plastic in My Sea. Programmation musicale : ► Ça fait mal - Kedjevara ► Se Acabó - Mezcal Bomba.
Selon un rapport de la Banque mondiale, les transferts d'argent des Africains vivant à l'étranger vers l'Afrique ont atteint 100 milliards de dollars en 2024, soit 6% du PIB africain. Au-delà des fonds investis, ce sont aussi leurs compétences qu'ils veulent proposer. De nombreux membres des diasporas africaines ont pour projet de s'installer sur le continent africain ou revenir dans leur pays d'origine pour y travailler. Beaucoup de pays cherchent d'ailleurs à les attirer via des programmes d'aide au retour. Alors que les économies africaines sont encore largement informelles, le continent offre néanmoins une réalité bien différente aux professionnels des diasporas qui n'ont, pour la plupart, connu que des entreprises occidentales. Rentrer au pays est à la fois source d'opportunités et de défis pour les jeunes talents. Comment manager dans un contexte africain pluriel ? Quelles sont les attentes salariales réalistes ? Comment naviguer entre esprit d'entreprise occidentale et contraintes locales africaines ? Émission réalisée à l'occasion de la 12ème édition des Journées Nationales de la Diaspora et de l'Afrique (JNDA) qui se déroule à Paris, le 15 novembre 2025. Avec : • Vanessa Tchoubia, spécialiste des Affaires réglementaires chez L'Oréal. Nommée conseillère au commerce extérieur de la France • Lionel Kili, ingénieur en Aéronautique et consultant senior aéronautique, industrie et défense pour la société de conseil ELITYS. Enseignant en master à l'IPSA (Institut polytechnique des sciences avancées). Coordinateur France du Réseau ivoirien des diplômés de la diaspora • Aniela Ve Kouakou, fondatrice du cabinet de recrutement et de conseils Agiloya Afrique. Partenaire des JNDA. Un extrait de notre série de podcasts Le succès des repats avec l'épisode consacré à Jean-Baptiste Okonda, fondateur de Kintacos. Tous les épisodes de la série sont à retrouver en cliquant ici. En fin d'émission, nous parlerons d'un amendement déposé dans le cadre du projet de Loi de Finances en France, qui vise à aligner la TVA sur les bouteilles à usage unique à 20%. Actuellement, la TVA est à 5,5% sur ces produits. Nous en parlerons avec Muriel Papin, déléguée générale de l'association No plastic in My Sea. Programmation musicale : ► Ça fait mal - Kedjevara ► Se Acabó - Mezcal Bomba.
En Afrique du Sud, six jeunes sur dix sont sans emploi. Face à ce fléau, dans un pays pourtant moteur économique du continent, une tendance prend de plus en plus d'ampleur : ouvrir sa propre entreprise. Les jeunes créent alors les emplois qu'ils ne trouvent pas et recrutent des gens de leur âge. Dans une petite usine au cœur de Soweto, en Afrique du Sud, on découvre des bougies colorées, mais aussi l'histoire fascinante de son fondateur : « Je suis diplômé en psychologie, mais quand j'ai obtenu mon diplôme, je n'ai pas pu trouver d'emploi dans mon domaine d'études. Nous vivons dans un pays où le taux de chômage des jeunes dépasse les 60%, donc il est possible d'étudier la psychologie, mais il n'est pas possible de devenir psychologue », déplore le jeune homme. À 27 ans, Makatu Tshivhula a su troquer la blouse blanche de psychologue contre un t-shirt de sa marque de bougies, une entreprise qui emploie déjà trois autres jeunes. Il nous explique le procédé de fabrication : « La matière première est sous forme solide. On la plonge là-dedans pour qu'elle fonde. Une fois fondue, elle se transforme en liquide, comme ceci, puis nous la mettons dans la machine. Et après 20 minutes, voilà le résultat. » Lorsqu'on lui demande s'il souhaite un jour revenir à la psychologie, la réponse est sans détour : « Non, non. Ce qui m'importe maintenant, c'est mon bonheur. Chaque jour, des clients viennent ici pour me parler de leurs problèmes et me demander quelles bougies ils peuvent utiliser. Donc j'aide quand même les gens sans avoir à être dans un cabinet. » L'entrepreneuriat, une voie de salut pour la jeunesse D'après les statistiques récentes, comme Makatu, de plus en plus de Sud-Africains décident d'ouvrir leur propre entreprise. L'entrepreneuriat représente désormais plus de 10% de l'emploi chez les jeunes : bijoux, cosmétiques ou encore production audiovisuelle, comme pour Thabang Hlaka. « Nous faisons de la photographie, de la vidéo, du drone, du graphisme, des sites web... », raconte-t-il. Si aujourd'hui, son entreprise se porte bien, il a dû s'armer de patience, victime du manque d'opportunités dans sa ville d'origine, puis d'une perte d'emploi douloureuse pendant la pandémie de Covid-19. « À cette époque, j'ai perdu tout mon matériel, et j'ai commencé à déprimer, j'ai pensé à mourir. C'était tellement dur… Puis mon père m'a dit : ''Ne t'inquiète pas, j'ai quelque chose pour toi, un travail dans les mines". J'y suis allé, j'étais terrifié ! Deux jours plus tard, mon père est décédé, et j'ai eu un déclic. Je me suis dit ''Mec, ne retourne pas là-bas !'' J'ai pris mes dernières économies, j'ai acheté des paquets de cigarettes que j'ai commencé à vendre dans la rue. En deux semaines, j'ai pu me racheter du matériel et j'ai recommencé à faire ce que j'aimais », raconte l'entrepreneur. À 35 ans, Thabang collabore maintenant avec une dizaine de personnes et crée ainsi de l'emploi pour les jeunes de son quartier. Néo, 21 ans, vient de rejoindre l'équipe. « Je ne savais pas qu'il avait traversé toutes ces épreuves. Ça me touche beaucoup, et ça m'inspire aussi. Parce que c'est lui qui m'a donné l'occasion de travailler dans ce domaine. Pour moi, c'est un rêve qui est devenu réalité », confie-t-il. Des parcours qui forcent le respect, symboles d'une jeunesse lassée d'attendre que les choses changent, et bien décidée à régler le problème elle-même en créant ses propres opportunités.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Ve Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan • Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête. Programmation musicale : ► The Manifesto Pt. 1 - Gorillaz feat. Trueno ► Dima Rave - Ino Casablanca.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Ve Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan • Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête. Programmation musicale : ► The Manifesto Pt. 1 - Gorillaz feat. Trueno ► Dima Rave - Ino Casablanca.
Implantée en 2018 dans le royaume chérifien, la plateforme numérique espagnole de livraison Glovo domine le marché marocain. Mais son hégémonie est aujourd'hui remise en cause. Un temps dans le viseur du Conseil de la concurrence, Glovo doit faire face à l'émergence de nouveaux acteurs et gérer en interne les mouvements sociaux à répétition de ses livreurs. Le 1ᵉʳ septembre dernier, devant le siège social de Glovo Maroc à Casablanca, la capitale économique du Maroc, des coursiers en grève organisent un sit-in. Ils dénoncent leurs conditions de travail. « Le travail a tellement empiré ces derniers temps, déplore Mohammed, qui fait partie des livreurs désormais affiliés à l'Union marocaine du travail (UMT). On a touché le fond. En dix heures, tu peux faire 22 livraisons et tu n'auras même pas gagné 20 euros ! Nous avons des revendications justes, nous voulons revenir à l'ancienne tarification. » « On a touché le fond », selon un coursier Rachid, un étudiant, travaille de temps en temps pour la plateforme. « J'ai eu un accident, pas très grave, mais un accident quand même, raconte-t-il. Au téléphone, l'une des choses que le support m'a demandées, c'est si la commande était intacte pour envoyer un autre livreur. En fin de compte, le plus important pour eux, c'est la commande. Toi, le coursier, tu peux arrêter, ils trouveront toujours quelqu'un pour te remplacer. » Considérés comme auto-entrepreneurs, ils doivent tout payer : moto, cotisations sociales et impôts. En cas d'accident, Glovo n'est pas responsable… Fin des clauses d'exclusivité Mais l'entreprise accumule les déboires ces derniers mois. Elle a été accusée d'abus de position dominante par le Conseil de la concurrence et a fini par conclure cet été un protocole transactionnel. Glovo Maroc s'est ainsi engagé à changer certaines de ses pratiques, notamment à mettre fin aux clauses d'exclusivité. « N'importe quel snack ou café ou restaurant pourra travailler avec Glovo ou bien avec d'autres opérateurs, résume l'économiste Mohamed Jadri. Deuxième élément, la commission est aujourd'hui plafonnée à 30%, alors que dans le passé, elle pouvait monter parfois jusqu'à 45 % ». Concurrents marocains Glovo devra aussi renforcer les droits des coursiers. « Après le contentieux entre le Conseil de la concurrence et la société Glovo, on vient d'ouvrir une nouvelle page qui va donner un nouveau souffle pour permettre à d'autres investisseurs d'investir dans le marché de la livraison », conclut le chercheur. Certains voudraient tirer profit de cette mauvaise passe de Glovo. De nouveaux acteurs partent actuellement à la conquête du marché. Les marocains Kooul et Kaalix, et même le géant américain Uber Eats, pourraient se lancer bientôt au Maroc. Glovo n'a pas donné suite à nos demandes d'interview. À lire aussiUn an après la «loi Riders» en Espagne, le salariat ne fait pas forcément rêver les livreurs
Amazon, le géant du commerce en ligne a annoncé la suppression de 14 000 postes liée « en grande partie au développement de l'IA » selon l'entreprise. Une annonce qui ravive les craintes dans certaines professions particulièrement exposées, car l'essor de l'intelligence artificielle pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'emploi dans le monde. Amazon présente ces 14 000 licenciements comme la première étape d'une vague qui pourrait concerner 30 000 personnes au sein du groupe qui emploie 1,5 million de salariés à travers le monde. Mais le géant du commerce en ligne n'est pas la seule entreprise à avoir annoncé des départs en raison de l'IA. Et si le phénomène reste progressif pour le moment, les effets de l'essor de l'IA se font en effet déjà lourdement sentir en particulier aux États-Unis. Au sein du cabinet de conseil Accenture, 12 000 postes ont été supprimés au cours des trois derniers mois, des employés « qui ne pourront pas apprendre les compétences nécessaires pour utiliser l'IA » selon la direction du groupe, qui a prévenu les autres salariés : ceux qui ne s'adapteront pas à cette nouvelle technologie pourraient subir le même sort. Microsoft, de son côté, a licencié 15 000 employés cette année, et de nombreux observateurs font le lien entre cette cure d'amaigrissement et le déploiement de l'intelligence artificielle. Chez Amazon, les emplois touchés sont pour la plupart dans les bureaux (les « cols blancs ») et non pas dans les entrepôts. Parmi les métiers les plus exposés ce sont logiquement ceux qui reposent sur le traitement de données et les tâches numériques qui peuvent être facilement automatisées, cela concerne donc en particulier l'analyse de données, la comptabilité, tout ce qui est de l'ordre des supports informatiques, mais aussi des services clients, des achats... Le patron de la chaîne américaine de supermarchés Walmart, le plus gros employeur des États-Unis a estimé qu'il ne connaissait pas un seul métier, un seul secteur, qui ne sera pas affecté par l'arrivée de l'IA. À lire aussiComment l'IA a déjà commencé à remodeler le marché du travail « Job apocalypse »? Qu'en est-il vraiment du nombre d'employés menacés ? Plusieurs études vont du scénario le plus optimiste au scénario catastrophe, certaines prédictions parlent même de « job apocalypse ». Mais si l'on s'en tient au rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) datant de 2023, il semblerait qu'environ 2,3% des emplois dans le monde, et jusqu'à 5% dans les pays riches, pourraient, en théorie, être entièrement automatisée par l'intelligence artificielle. L'OIT précise qu'il s'agit d'un potentiel, pas d'une prévision. En revanche, près de 60% des métiers dans le monde sont partiellement exposés à l'automatisation par l'IA, c'est donc plutôt à une évolution de la plupart des métiers qu'il faut s'attendre, et le tsunami de licenciements prévu par certains se traduira plutôt par une adaptation de secteurs entiers. Certains comparent l'arrivée de l'IA sur le marché du travail à celui d'internet, alors l'inconnu est la suivante : quelle sera la rapidité du développement de ce nouveau bouleversement technologique, plusieurs décennies, plusieurs mois ou plusieurs années ? Pour ce qui est de l'IA, tout va déjà très vite et notre capacité à intégrer cette nouvelle donne est la clé pour les employeurs, la formation jouera bien sûr un rôle essentiel. Nécessité de rentabiliser les investissements dans l'IA Au final, il est intéressant de poser la question de savoir de ces annonces de licenciements, sont elles réellement toutes motivées par l'arrivée de l'IA ? Mais l'intelligence artificielle joue certainement un rôle. Si ce n'est en raison de l'automatisation de certaines tâches, c'est a minima en raison d'une nécessité d'amortir les investissements colossaux dans les infrastructures de l'IA. Amazon a ainsi annoncé, dans la foulée de cette vague de licenciements, un investissement de cinq milliards de dollars en Corée du Sud, notamment pour y construire des centres de données IA à horizon 2031. À lire aussiAmazon annonce la suppression de 14 000 postes à travers le monde
Le Maroc poursuit sa stratégie industrielle dans le secteur de l'aéronautique. L'entreprise Safran vient d'annoncer un nouvel accord d'investissement de 350 millions d'euros. L'entreprise, déjà présente depuis une vingtaine d'années sur le territoire marocain, va y ouvrir une nouvelle chaîne d'assemblage pour ces moteurs d'avion très demandés. Un choix stratégique pour l'entreprise, une nouvelle étape pour l'écosystème marocain. « C'est un investissement majeur et stratégique. Le Maroc entre aujourd'hui dans le club très fermé de l'assemblage de moteurs d'avions commerciaux », met en avant Ryad Mezzour, le ministre marocain de l'Industrie. Ce nouvel investissement vient logiquement compléter l'offre du complexe Midparc, « un complexe qui est dédié à l'aéronautique où il y a déjà une soixantaine d'opérateurs qui sont déjà installés, et notamment Airbus. C'est tout un écosystème qui a été mis en place », ajoute Ryad Mezzour. Le ministre détaille les facteurs qui ont décidé Safran à choisir le Maroc pour son nouvel investissement parmi d'autres : « La stabilité politique et économique dont jouit le pays, la disponibilité grâce à la vision royale d'un large réservoir de talents, et la disponibilité, d'énergies renouvelables, compétitives pour nos investisseurs. » Il s'agit pour Safran de produire le moteur qui équipe notamment les Boeing 737. L'un des plus vendus dans l'histoire de l'aéronautique. Onze mille six cents sont actuellement en commande. « C'est vraiment un pays où nous avons investi depuis de nombreuses années, explique Stéphane Cueille, le président de Safran Aircraft Engines. Nous avons une taille critique, nous connaissons les compétences, l'écosystème et nous savons que nous aurons le niveau de garantie de réussir dans ce pays. La proximité géographique est aussi importante. On veut aussi être suffisamment proche de nos clients principaux pour que les coûts de transport soient raisonnables. » « On cherche une robustesse de notre schéma » La création d'une nouvelle ligne de production au Maroc pour ce moteur qui jusqu'ici n'était produit qu'en France. « On investit en France et on continue à investir dans les usines que nous avons, qui sont des usines historiques, avec des milliers d'employés qui font de la production », veut rassurer le président de Safran Aircraft Engines. Il explique le choix de l'implantation hors de l'Hexagone : « On cherche une robustesse de notre schéma en étant dans un autre pays, mais à proximité. Le critère économique est là, mais ce n'est pas le critère déterminant. Le facteur déterminant, c'est que nous avons au Maroc un site en construction de maintenance de moteurs et nous allons pouvoir mettre en commun entre ce site et la ligne d'assemblage, un banc d'essai pour tester les moteurs avant de les livrer, qui est un équipement extrêmement coûteux. Si on avait dû faire une nouvelle ligne en France, il aurait fallu investir un banc en France qui n'aurait pas été rentabilisé par une seule ligne de production. » À la clé, la création de 2 000 emplois directs et indirects pour le Maroc dans un contexte de revendications sociales importantes. Le FMI notait qu'en 2024 « le chômage est resté élevé, à environ 13% ».
En Tunisie, les manifestations anti-pollution se poursuivent dans la ville de Gabès. Depuis qu'une centaine de cas d'intoxication au gaz ont été recensés ces deux derniers mois, la colère gronde contre le Groupe chimique tunisien, un complexe industriel qui transforme le phosphate en engrais. Les travailleurs du site racontent un quotidien d'usure et de résignation. Dans un café à côté du Groupe chimique tunisien, Chawki et ses collègues, tous ouvriers au sein de l'entreprise publique, regardent de loin ce qu'ils surnomment « l'ogre », en arabe… Une usine qui, selon eux, leur mange la santé et la vie. Chawki, 41 ans, est manœuvre depuis quatorze ans au sein du groupe : « Moi, je travaille dans l'unité qui produit de l'acide phosphorique, en plein dans le gaz et la saleté si on peut dire. On manque sans arrêt de matériel de sécurité, parfois pendant 4 à 5 ans. ». Il est payé 1 000 dinars, soit environ 300 euros, le double d'un SMIG tunisien. « Quand j'ai commencé à travailler pour le groupe, je n'en croyais pas mes yeux, une usine qui travaille de jour comme de nuit. De loin, j'avais l'impression que c'était comme en Europe, poursuit Chawki, et puis je suis rentré à l'intérieur et j'ai vu l'envers du décor. Ici, quand quelqu'un prend sa retraite du groupe, on dit tous : "Espérons qu'il arrive à en profiter" car, la plupart du temps, tout le monde sort malade. » S'il perd son travail en cas de démantèlement de l'usine, il retournera en mer pêcher comme le veut la tradition familiale – même si cela ne rapporte pas un revenu fixe comme son emploi actuel. « Je retournerai en mer. Ici, à la base, on vient tous de familles de pêcheurs et d'agriculteurs. Moi, je pêche, j'ai encore le bateau familial, sauf que comme tout le monde, je dois aller pêcher à 100 kilomètres d'ici à Zarzis, parce qu'à Gabès, il n'y a plus aucun poisson à cause de la pollution, ce n'est donc pas assez stable comme emploi. » Une usine essentielle pour l'économie locale Zied travaille lui aussi depuis quinze ans comme magasinier à l'usine. Il espère que des mesures soient enfin prises : « Regardez, on parle tous de nos conditions de travail, nos chefs sont au courant, mais si seulement ils sortaient publiquement et reconnaissaient leur responsabilité dans cette affaire ou au moins montraient un peu de transparence, peut-être qu'il n'y aurait pas autant de ressentiment et de manifestations. » Le ministre de l'Équipement a promis une série de mesures pour relancer les projets de dépollution au sein du groupe chimique, en stand-by depuis des années. Une décision importante, selon Khémaïs Bahri, ancien ingénieur au sein de l'entreprise qui fait vivre tout un bassin d'activités. Il questionne toutefois l'impact qu'aurait une éventuelle fermeture de l'usine : « Il y a pas mal de petites industries aux alentours du groupe chimique, pas mal d'ateliers qui font de l'entretien, des ventes de tout ce qui est rechange consommable... Tout cela aussi, ça va être impacté, ce n'est pas seulement les ouvriers ou le personnel du groupe chimique. » Environ 4 000 personnes travaillent dans le complexe du groupe. Le secteur minier représente 3% du PIB de la Tunisie, dont 80% repose sur l'exploitation du phosphate.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, financer les TPE, PME grâce aux diasporas. Cette émission est une rediffusion du 21 juillet 2025. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch - Nelly Chaby, créatrice de Macajou entreprise de fabrication de macarons à base de produits locaux à Cotonou, Bénin. Partie 2 : Financer les TPE, PME grâce aux diasporas - Felix Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et président de l'Association des Bourses Africaines (ASEA) - Duplex Eric Kamgang, président et fondateur de Studely, société qui propose une solution complète à destination des étudiants afin de faciliter leur accès à l'enseignement supérieur français - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Ghanaian Stallion – Finish Line (ft. Patrice) ► Abou Tall – Bats-toi (playlist).
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, financer les TPE, PME grâce aux diasporas. Cette émission est une rediffusion du 21 juillet 2025. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch - Nelly Chaby, créatrice de Macajou entreprise de fabrication de macarons à base de produits locaux à Cotonou, Bénin. Partie 2 : Financer les TPE, PME grâce aux diasporas - Felix Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et président de l'Association des Bourses Africaines (ASEA) - Duplex Eric Kamgang, président et fondateur de Studely, société qui propose une solution complète à destination des étudiants afin de faciliter leur accès à l'enseignement supérieur français - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Ghanaian Stallion – Finish Line (ft. Patrice) ► Abou Tall – Bats-toi (playlist).
Au Maroc, la région d'Agadir dans le sud-ouest du pays, concentre une part importante des travailleurs migrants irréguliers. Ils seraient plus de 10 000, selon les ONG, parmi ces subsahariens entre 90 000 et 300 000, qui y font escale. Beaucoup d'autres poursuivent leur migration vers l'Europe. Ils se sont installés dans ce que certains surnomment le « potager de l'Europe » : 20 000 hectares de serres où fruits et légumes poussent toute l'année. (Rediffusion) Sans papiers, ils sont mal payés, travaillent dur et s'intègrent très difficilement. Même si des associations sont présentes. Récolter pour survivre : le quotidien des migrants subsahariens au Maroc, un Grand reportage de François Hume-Ferkatadji.
Savoir prendre des décisions, communiquer, encourager l'innovation et la créativité, déléguer, fédérer son équipe... Cette liste non exhaustive énumère les qualités d'un bon manager. Pourtant, certains managers semblent parvenir au sommet de la hiérarchie sans en avoir aucune. Ce phénomène a même un nom aux racines grecques, la «kakistocratie», que l'on pourrait traduire par «la direction par les incompétents». Un management par le pire qui a de multiples manifestations et de nombreuses conséquences au sein des organisations. Car l'incompétence des chefs se répercute inévitablement sur leurs collaborateurs : surcharge de travail pour compenser, perte de confiance, frustration, manque de motivation... D'un autre côté, le poste de manager semble faire de moins en moins rêver. Selon une étude du cabinet anglais Robert Walters, publié en 2024, 52% de la génération Z (15-30 ans) ne veut pas être manager. Une tendance qui pourrait peut-être expliquer la mise en place de ces «kakistocraties», car si les bons éléments ne veulent pas diriger, il ne restera que les médiocres... Comment faire revenir la compétence au sommet ? Et comment parvenir à dialoguer avec sa direction même quand elle a des lacunes ? Cette émission est une rediffusion du 2 juin 2025. Avec : ►Gaël Chatelain-Berry, écrivain et podcasteur. Auteur de Mon boss est nul mais je le soigne ! Comment transformer le pire patron en manager bienveillant (First, 2025). Créateur du podcast Happy work sur le bien-être au travail ►Isabelle Barth, professeure agrégée de l'Université de Strasbourg en Science de gestion, chercheuse en science du Management, conférencière et autrice de La Kakistocratie ou le pouvoir des pires (Éditions EMS, 2024). Programmation musicale : Jahkasa - Kakistrocratie Kazy Lambist et Lulu Gainsbourg - L'Intranquillité.
Savoir prendre des décisions, communiquer, encourager l'innovation et la créativité, déléguer, fédérer son équipe... Cette liste non exhaustive énumère les qualités d'un bon manager. Pourtant, certains managers semblent parvenir au sommet de la hiérarchie sans en avoir aucune. Ce phénomène a même un nom aux racines grecques, la «kakistocratie», que l'on pourrait traduire par «la direction par les incompétents». Un management par le pire qui a de multiples manifestations et de nombreuses conséquences au sein des organisations. Car l'incompétence des chefs se répercute inévitablement sur leurs collaborateurs : surcharge de travail pour compenser, perte de confiance, frustration, manque de motivation... D'un autre côté, le poste de manager semble faire de moins en moins rêver. Selon une étude du cabinet anglais Robert Walters, publié en 2024, 52% de la génération Z (15-30 ans) ne veut pas être manager. Une tendance qui pourrait peut-être expliquer la mise en place de ces «kakistocraties», car si les bons éléments ne veulent pas diriger, il ne restera que les médiocres... Comment faire revenir la compétence au sommet ? Et comment parvenir à dialoguer avec sa direction même quand elle a des lacunes ? Cette émission est une rediffusion du 2 juin 2025. Avec : ►Gaël Chatelain-Berry, écrivain et podcasteur. Auteur de Mon boss est nul mais je le soigne ! Comment transformer le pire patron en manager bienveillant (First, 2025). Créateur du podcast Happy work sur le bien-être au travail ►Isabelle Barth, professeure agrégée de l'Université de Strasbourg en Science de gestion, chercheuse en science du Management, conférencière et autrice de La Kakistocratie ou le pouvoir des pires (Éditions EMS, 2024). Programmation musicale : Jahkasa - Kakistrocratie Kazy Lambist et Lulu Gainsbourg - L'Intranquillité.
À la veille de la présidentielle du 25 octobre, les candidats multiplient les promesses. Un thème revient sans cesse dans les meetings : l'emploi des jeunes. Officiellement, le chômage est inférieur à 3%, mais pour beaucoup, décrocher un travail stable reste un parcours du combattant, malgré une croissance moyenne de 6,4% sur la dernière décennie. De notre correspondant à Abidjan, C'est à Yopougon, près d'une gare routière, que nous retrouvons Serge. Diplômé en criminologie, il cherche depuis deux ans un emploi. En attendant, il vend du garba – un plat à base d'attiéké et de thon frit – pour subvenir à ses besoins : « J'ai fait la coordination locale de sécurité. Je suis plus dans le volet militaire. Donc, je passe les concours militaires, mais on n'a pas de suite. » Pas formés au besoin du marché Face à ces échecs répétés, Serge tente sa chance dans le privé. Mais là encore, les portes se ferment : « Les entreprises nous demandent des CV bien garnis, avec deux, trois ou même cinq ans d'expérience… alors qu'on vient à peine de finir l'université. » Pour Ibrahim Koné, expert en ressources humaines, le problème est structurel : « On forme généralement des jeunes sur des modules qui ne sont pas en phase avec la réalité des entreprises. Or, celles-ci ont des besoins précis. Si les jeunes ne sont pas formés sur ces compétences-là, naturellement, ils ne seront pas embauchés. » À écouter aussiCôte d'Ivoire: un lycée professionnel pour former les jeunes à l'agriculture L'Agence Emploi Jeunes en première ligne Depuis 2015, l'État tente d'apporter des solutions à travers l'Agence Emploi Jeunes. Stages, emplois aidés, financements de projets… des prêts allant de 100 000 à 25 millions de francs CFA sont proposés. Parmi les bénéficiaires, Mardelle Caumouhet, entrepreneure dans le secteur du bâtiment : « Les fonds nous ont permis de développer nos activités, d'organiser mes équipes et de renflouer mon stock. Les résultats sont déjà très satisfaisants. » Des dispositifs que l'administration veut renforcer, assure Herman Nikoué, administrateur adjoint de l'Agence Emploi Jeunes : « Il s'agit de faciliter et de renforcer l'accès à des emplois décents et productifs, d'amplifier les programmes liés à l'entrepreneuriat des jeunes. Il est même prévu la création d'un fonds de garantie dédié aux jeunes entrepreneurs. » Selon les autorités, plus de 500 000 jeunes auraient déjà bénéficié du programme Jeunesse (PJ Gouv) 2023-2025.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs Aniéla Vé Kouakou, consultante en ressources humaines, fondatrice de Agiloya Afrique, un cabinet de conseils et de recrutement basé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Programmation musicale : ► Viajando Por El Mundo - Karol G & Manu Chao.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs Aniéla Vé Kouakou, consultante en ressources humaines, fondatrice de Agiloya Afrique, un cabinet de conseils et de recrutement basé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Programmation musicale : ► Viajando Por El Mundo - Karol G & Manu Chao.
Les vendanges, la récolte des olives ou des fruits et légumes, l'agriculture espagnole a recours à des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers d'origine immigrée. Mais la mise en place de nouveaux contrats de quatre mois pour des étrangers qui viennent sur la péninsule et qui repartent ensuite chez eux, vient compliquer la donne. Pour tous les intérimaires étrangers, déjà sur place, souvent sans papiers, il s'agit ni plus ni moins d'une mise en concurrence qui vient les précariser un peu plus. Reportage à Lleida en Catalogne signé Elise Gazengel. La transparence des comptes des élus suédois À l'heure de l'épilogue de l'affaire Sarkozy, et des fonds libyens... Alors que l'ex-président français doit rejoindre sa cellule de prison lundi prochain (20 octobre 2025) à la Santé après sa condamnation pour association de malfaiteurs... Quid de la transparence des élus politiques chez nos voisins ? En Suède, elle est exemplaire, elle est même inscrite dans la Constitution... Certes, la justice estime qu'on peut encore améliorer le contrôle du financement des partis... mais comme l'a constaté notre correspondante Ottilia Ferey, n'importe quel citoyen peut d'un simple coup de fil consulter les comptes et les déclarations de ses élus. En Estonie, le vote russe en question On vote pour les municipales ce week end en Estonie... le plus septentrional des pays baltes partage une de ses frontières avec la Russie... il abrite aussi une importante minorité russe et biélorusse, héritage de la période soviétique... Mais tous ceux qui n'ont pas obtenu leur passeport estonien seront cette fois interdits de vote... Les explications de notre correspondante dans la région Marielle Vitureau. La chronique musique de Vincent Théval À cheval entre la Serbie et la Californie, la musicienne Ana Popovic.
Les vendanges, la récolte des olives ou des fruits et légumes, l'agriculture espagnole a recours à des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers d'origine immigrée. Mais la mise en place de nouveaux contrats de quatre mois pour des étrangers qui viennent sur la péninsule et qui repartent ensuite chez eux, vient compliquer la donne. Pour tous les intérimaires étrangers, déjà sur place, souvent sans papiers, il s'agit ni plus ni moins d'une mise en concurrence qui vient les précariser un peu plus. Reportage à Lleida en Catalogne signé Elise Gazengel. La transparence des comptes des élus suédois À l'heure de l'épilogue de l'affaire Sarkozy, et des fonds libyens... Alors que l'ex-président français doit rejoindre sa cellule de prison lundi prochain (20 octobre 2025) à la Santé après sa condamnation pour association de malfaiteurs... Quid de la transparence des élus politiques chez nos voisins ? En Suède, elle est exemplaire, elle est même inscrite dans la Constitution... Certes, la justice estime qu'on peut encore améliorer le contrôle du financement des partis... mais comme l'a constaté notre correspondante Ottilia Ferey, n'importe quel citoyen peut d'un simple coup de fil consulter les comptes et les déclarations de ses élus. En Estonie, le vote russe en question On vote pour les municipales ce week end en Estonie... le plus septentrional des pays baltes partage une de ses frontières avec la Russie... il abrite aussi une importante minorité russe et biélorusse, héritage de la période soviétique... Mais tous ceux qui n'ont pas obtenu leur passeport estonien seront cette fois interdits de vote... Les explications de notre correspondante dans la région Marielle Vitureau. La chronique musique de Vincent Théval À cheval entre la Serbie et la Californie, la musicienne Ana Popovic.
En Espagne, pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs, le gouvernement autorise les entreprises à embaucher des étrangers dans leur pays d'origine pour travailler quelques mois avant de repartir. À Lleida, en Catalogne, l'arrivée de ces travailleurs temporaires contentent les agriculteurs, tandis que les travailleurs immigrés saisonniers résidant en Espagne se plaignent de voir leurs emplois menacés. Une mise en concurrence qui passe mal. Le reportage de notre correspondante à Barcelone est à retrouver dans son intégralité sur le site de RFI dans le podcast Accent d'Europe. À lire aussiEspagne: vers une régularisation de près de 500 000 personnes en situation irrégulière
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, comment faire face à la fraude numérique. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur • Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch • Linda Elobo Elomo, créatrice de Mandy Tea, Une entreprise qui fabrique et commercialise du thé à base de cacao à Douala au Cameroun. Partie 2 : faire face aux défis de la fraude numérique • Franck Kie, fondateur du Cyber Africa forum • Ezekiel Ocansey, ingénieur télécom, directeur d'exploitation chez Neurotech, opérateur panafricain de services informatiques spécialisé dans les solutions de transformation numérique, la cybersécurité et l'infrastructure réseau • Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Pas Contente - Vaudou Game ► Disco Life - Say She She.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, comment faire face à la fraude numérique. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur • Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch • Linda Elobo Elomo, créatrice de Mandy Tea, Une entreprise qui fabrique et commercialise du thé à base de cacao à Douala au Cameroun. Partie 2 : faire face aux défis de la fraude numérique • Franck Kie, fondateur du Cyber Africa forum • Ezekiel Ocansey, ingénieur télécom, directeur d'exploitation chez Neurotech, opérateur panafricain de services informatiques spécialisé dans les solutions de transformation numérique, la cybersécurité et l'infrastructure réseau • Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Pas Contente - Vaudou Game ► Disco Life - Say She She.
Si certains savent depuis leur plus jeune âge qu'ils souhaitent devenir médecin, d'autres découvrent leur vocation plus tard. Après avoir déjà entamé des études dans d'autres domaines, ils décident de tout arrêter pour se reconvertir. Comment se passe cette reconversion ? Comment s'organise-t-on au quotidien pour reprendre des études qui sont, par essence, parmi les plus longues ? Camillia Bailly, étudiante en quatrième année de médecine. Créatrice du compte Instagram Maman fait médecine Sonia Banou, interne de médecine générale et ancienne avocate Pr Samuel Mampunza, neuropsychiatre, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Kinshasa, ancien doyen de la Faculté de Médecine de l'Université protestante au Congo, secrétaire général académique (vice-recteur) honoraire de l'Université Protestante au Congo (UPC). Président honoraire de la Société africaine de santé mentale (SASM) Dr Bamba Gaye, directeur exécutif et fondateur de l'Alliance pour la recherche médicale en Afrique. Professeur d'informatique biomédicale à la Faculté de médecine Emory d'Atlanta aux États-Unis. ► En fin d'émission, nous parlons de la baisse de prix annoncée du lenacapavir, un traitement de prophylaxie pré-exposition pour le VIH qui a un taux d'efficacité de 96% à 100%. Le traitement passe ainsi à 40 dollars par patient par an contre plus de 20 000 dollars auparavant. Interview de Nathalie Ernoult, directrice du Plaidoyer pour les enjeux d'accès aux médicaments chez Médecins Sans Frontières. Programmation musicale : ► Say She She - Disco Life ► Spyro, Tiwa Savage – Who is your guy ?
Si certains savent depuis leur plus jeune âge qu'ils souhaitent devenir médecin, d'autres découvrent leur vocation plus tard. Après avoir déjà entamé des études dans d'autres domaines, ils décident de tout arrêter pour se reconvertir. Comment se passe cette reconversion ? Comment s'organise-t-on au quotidien pour reprendre des études qui sont, par essence, parmi les plus longues ? Camillia Bailly, étudiante en quatrième année de médecine. Créatrice du compte Instagram Maman fait médecine Sonia Banou, interne de médecine générale et ancienne avocate Pr Samuel Mampunza, neuropsychiatre, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Kinshasa, ancien doyen de la Faculté de Médecine de l'Université protestante au Congo, secrétaire général académique (vice-recteur) honoraire de l'Université Protestante au Congo (UPC). Président honoraire de la Société africaine de santé mentale (SASM) Dr Bamba Gaye, directeur exécutif et fondateur de l'Alliance pour la recherche médicale en Afrique. Professeur d'informatique biomédicale à la Faculté de médecine Emory d'Atlanta aux États-Unis. ► En fin d'émission, nous parlons de la baisse de prix annoncée du lenacapavir, un traitement de prophylaxie pré-exposition pour le VIH qui a un taux d'efficacité de 96% à 100%. Le traitement passe ainsi à 40 dollars par patient par an contre plus de 20 000 dollars auparavant. Interview de Nathalie Ernoult, directrice du Plaidoyer pour les enjeux d'accès aux médicaments chez Médecins Sans Frontières. Programmation musicale : ► Say She She - Disco Life ► Spyro, Tiwa Savage – Who is your guy ?
57% des femmes rêvent parfois de reconversion professionnelle, selon une étude IFOP/Garance et moi, de septembre 2022. Changer de métier est souvent une étape importante dans la vie d'une femme. Cela peut être une aspiration personnelle ou une nécessité après une pause dans la carrière, comme une maternité ou un licenciement. Mais cette reconversion se heurte souvent à davantage d'obstacles que pour les hommes : manque de temps, de moyens, ou de soutien psychologique. Les femmes doivent parfois se former à nouveau, tout en gérant leur vie familiale. Certains métiers restent fermés ou peu accessibles à cause des stéréotypes de genre. Malgré ces freins, les femmes sont plus nombreuses à entamer une reconversion professionnelle que les hommes ? La reconversion est-elle un choix ou une contrainte pour les femmes ? Avec : • Ludivine Legros, sociologue spécialisée dans l'étude du travail et chercheuse au Conservatoire National des Arts et Métiers, CNAM • Garance Yverneau, créatrice de Garance et Moi, une entreprise dédiée à l'accompagnement des transitions professionnelles des femmes • Isabelle Zongo, multi-entrepreneuse dans le milieu social et entrepreneuria,l orientée vers l'employabilité des femmes et des jeunes et autrice du «Guide de l'entrepreneur en Côte d'Ivoire» (2023). En fin d'émission, la chronique Ecouter le monde, de Monica Fantini. Programmation musicale : ► ►
La Turquie serait-elle en train de connaître un épisode tardif de la vague #MeToo, ce vaste mouvement de libération de la parole des femmes démarré dans le milieu du cinéma aux États-Unis en 2017 ? Le mouvement féministe turc est puissant et a gagné en popularité avec les réseaux sociaux. Les nouvelles générations, très connectées, s'inspirent de ce qui se passe à l'étranger. Depuis un mois, une vague de milliers de dénonciations sur les réseaux sociaux révèle plusieurs dizaines de noms de personnalités connues et d'anonymes dans les milieux artistiques et académiques. Le phénomène relance la réflexion sur la gestion des violences sexistes et sexuelles au sein des organisations de défense des droits des femmes. Reportage à Ankara de notre correspondante, Messages graveleux, gestes déplacés répétés jusqu'à des cas de viols par soumission chimique... Chaque jour charrie son lot de témoignages et vient ajouter de nouveaux noms à la liste des hommes accusés de violences sexistes et sexuelles. Ce sont plus de 5 000 posts qui ont été partagés sur les réseaux sociaux en une dizaine de jours, d'après les statistiques du réseau X. Des personnalités du monde de l'art, des milieux universitaires et de la société civile sont au cœur du scandale. Alors, plusieurs institutions culturelles, chaînes de télévision et plateformes de diffusion ont annoncé rompre leurs contrats avec les hommes accusés. Medine Aybar, 29 ans, travaille dans le secteur du cinéma et de la publicité. Elle a choisi de partager sur les réseaux sociaux le harcèlement d'un de ses anciens patrons. Militante féministe, elle décrypte les mécanismes d'impunité qui règne dans son secteur professionnel : « J'ai commencé par lire les posts de dénonciations sur les photographes de mode, en lisant, j'ai tout de suite fait le parallèle avec mes propres expériences, alors je me suis mise à écrire et à partager aussi ce que j'avais vécu. » À écouter aussiMeToo: des affaires emblématiques en Suède, Espagne, Afrique du Sud et Japon Les dynamiques propres à l'industrie du cinéma rendent les dénonciations extrêmement risquées pour les carrières, mais elle a reçu de nombreux messages de soutien de la part de collègues : « J'ai eu des coups de fil de la part de personnes du secteur que j'aime beaucoup, qui m'ont dit "on te suit et on voit ce que tu publies" et s'ils m'appellent, c'est parce qu'ils savent que plein de gens du secteur pourraient me menacer de perdre du travail, ou faire pression sur moi de plein de manières différentes. » Témoigner en ligne : une option pour de nombreuses victimes Forte de cette première initiative, elle a décidé de se mobiliser pour recueillir le plus de témoignages possible et les diffuser de manière anonyme. Car nombre de victimes d'agressions préfèrent partager leurs témoignages sur les réseaux sociaux plutôt que dans les salles d'audience des palais de justice. Begüm Baki est membre de l'Association de lutte contre les violences sexuelles : « Il existe de nombreux obstacles à la dénonciation des violences sexuelles. C'est d'ailleurs pour cela que dans tous les pays, les violences sexuelles sont les crimes les moins rapportés, et en Turquie, malheureusement, c'est très rare. L'absence de mécanismes de soutien, la méconnaissance des droits, le manque d'institutions et l'approche culpabilisante à l'égard des victimes – manifestations du patriarcat et des inégalités de genre – sont particulièrement visibles là où ces inégalités sont les plus profondes. Face à cette réalité, certaines personnes finissent par ressentir le besoin de dire "stop". » Les dénonciations publiées sur les réseaux sociaux feront-elles l'objet d'enquêtes de la part de la justice ? Les avocates des droits des femmes en doutent, mais elles rappellent que les victimes ne sont pas totalement dépourvues. Le principe de « primauté de la parole de la victime » a été maintes fois validé par les différentes instances de justice et donne espoir de voir punir les auteurs de violences dont les noms sont désormais connus de tous.