Développez vos connaissances en économie !

À l'approche de Noël, le podcast fait une courte pause pendant les fêtes, l'occasion pour moi de vous remercier chaleureusement pour votre fidélité et votre présence précieuse, de vous souhaiter de très belles fêtes pleines de chaleur et de moments simples, et de vous donner rendez-vous dès le 5 janvier pour de nouveaux épisodes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La question peut sembler légère, mais elle est en réalité très sérieuse économiquement : la beauté « made in China » est-elle en train de détrôner la célèbre K-beauty coréenne ? Depuis une quinzaine d'années, la Corée du Sud s'est imposée comme une puissance mondiale des cosmétiques, portée par l'innovation, le soft power culturel et des marques devenues incontournables. Mais depuis peu, un nouvel acteur accélère très vite : la Chine.La K-beauty a longtemps dominé le segment des cosmétiques innovants et accessibles. En 2023, l'industrie cosmétique sud-coréenne représentait environ 14 milliards de dollars d'exportations, contre moins de 2 milliards au début des années 2010. Des marques comme Innisfree, Laneige ou COSRX ont popularisé les routines en dix étapes, les masques en tissu et les soins ultra-techniques, tout en profitant de la vague K-pop et des dramas coréens. La Corée du Sud exporte aujourd'hui ses produits vers plus de 150 pays.Mais la Chine rattrape son retard à une vitesse impressionnante. Le marché chinois de la beauté est devenu le deuxième plus grand au monde, derrière les États-Unis, avec un chiffre d'affaires estimé à plus de 80 milliards de dollars en 2024. Surtout, les marques locales chinoises connaissent une croissance à deux chiffres, là où les marques étrangères stagnent. Selon plusieurs cabinets d'études, les marques chinoises représentaient moins de 30 % du marché en 2015 ; elles dépassent désormais 50 % des ventes de cosmétiques en Chine.La force de la beauté chinoise repose sur trois leviers économiques. D'abord, le prix : des produits souvent 20 à 40 % moins chers que leurs équivalents coréens ou occidentaux. Ensuite, la vitesse d'innovation : certaines marques chinoises lancent de nouveaux produits en quelques semaines, en s'appuyant sur les données issues du e-commerce et des réseaux sociaux. Enfin, la maîtrise du marketing digital : sur Douyin, Xiaohongshu ou Tmall, les marques chinoises exploitent à grande échelle le live-shopping et les influenceurs locaux.Autre élément clé : la Chine n'est plus seulement un marché intérieur. Les exportations de cosmétiques chinois ont progressé de plus de 20 % par an depuis 2020, notamment vers l'Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l'Afrique. Là où la K-beauty s'est mondialisée par la culture, la C-beauty s'impose par la puissance industrielle et logistique.Faut-il pour autant enterrer la K-beauty ? Pas encore. La Corée conserve une image premium en matière de formulation et de dermatologie. Mais une chose est sûre : la beauté made in China n'est plus un outsider. Elle est devenue un concurrent crédible, capable de redessiner l'équilibre économique mondial du secteur cosmétique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La doctrine Monroe est une vieille idée de politique étrangère américaine… mais qui revient régulièrement sur le devant de la scène, notamment quand il est question de Donald Trump et du Venezuela.À l'origine, la doctrine Monroe est formulée en 1823 par le président américain James Monroe. Son principe est simple et brutal : l'Amérique aux Américains. Autrement dit, les États-Unis déclarent que le continent américain n'est plus une zone d'intervention pour les puissances européennes. En échange, Washington promet de ne pas se mêler des affaires européennes. À l'époque, il s'agit surtout d'empêcher l'Espagne, la France ou le Royaume-Uni de reconquérir leurs anciennes colonies en Amérique latine.Sur le papier, la doctrine Monroe est défensive. Mais avec le temps, elle va être largement réinterprétée. À partir du début du XXᵉ siècle, les États-Unis s'en servent pour justifier leur propre influence, voire leurs interventions, en Amérique centrale et du Sud. Coups d'État soutenus, pressions économiques, interventions militaires : la doctrine Monroe devient un outil de domination régionale, au nom de la stabilité et de la lutte contre les influences étrangères.C'est là que le lien avec Donald Trump apparaît. Lors de sa présidence, Trump et plusieurs membres de son administration ont explicitement invoqué la doctrine Monroe, notamment à propos du Venezuela. Pourquoi ? Parce que le régime de Nicolás Maduro entretient des relations étroites avec des puissances considérées comme rivales par Washington : la Russie, la Chine et l'Iran. Pour les États-Unis, cette présence étrangère en Amérique latine viole l'esprit de la doctrine Monroe.Dans le cas du Venezuela, l'enjeu est à la fois géopolitique et économique. Le pays possède les plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde, mais il est plongé dans une crise économique et politique profonde. En soutenant l'opposant Juan Guaidó, en imposant de lourdes sanctions économiques et en menaçant à mots couverts d'une intervention, l'administration Trump s'inscrivait clairement dans une logique : reprendre le contrôle de l'arrière-cour américaine.Ce retour à la doctrine Monroe marque une rupture avec le discours multilatéral classique. Il traduit une vision du monde très transactionnelle et souverainiste : chaque grande puissance aurait sa zone d'influence, et l'Amérique latine resterait celle des États-Unis. Une vision critiquée par de nombreux pays de la région, qui y voient un réflexe impérialiste dépassé.En résumé, si l'on parle aujourd'hui de la doctrine Monroe à propos de Trump et du Venezuela, c'est parce qu'elle incarne une logique ancienne mais toujours active : empêcher toute puissance étrangère de s'implanter durablement en Amérique latine, quitte à peser lourdement sur les choix politiques et économiques des pays concernés. Une doctrine vieille de 200 ans, mais loin d'être enterrée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

C'est une petite révolution discrète dans le fonctionnement de la Sécurité sociale française. Depuis décembre, l'Assurance Maladie peut désormais contrôler un arrêt de travail non seulement en envoyant un médecin au domicile du salarié, mais aussi… par visioconférence. Une mesure technique en apparence, mais aux implications économiques et sociales bien réelles.Jusqu'à présent, le principe était simple : lorsqu'un arrêt maladie semblait suspect ou faisait l'objet d'un signalement, un médecin contrôleur pouvait se rendre physiquement au domicile du patient. Ce système avait toutefois ses limites. Il est coûteux, chronophage, parfois difficile à organiser, et peu adapté à certaines situations géographiques ou logistiques. La visioconsultation vient donc moderniser cet outil de contrôle, en s'inscrivant dans la continuité de la numérisation du système de santé.L'objectif affiché est clair : lutter contre les arrêts de travail abusifs. Ces dernières années, le nombre et la durée des arrêts maladie ont fortement augmenté en France, notamment depuis la crise sanitaire. Pour l'Assurance Maladie, cela représente un enjeu financier majeur. En 2023, les indemnités journalières versées ont atteint des niveaux records, pesant lourdement sur les comptes sociaux déjà fragilisés. Le contrôle à distance permet donc de multiplier les vérifications à moindre coût, tout en accélérant les procédures.Concrètement, le salarié peut être convoqué à un contrôle médical en visio, à une date et une heure précises. Il doit alors être disponible, présenter son identité et répondre aux questions du médecin, qui évalue si l'arrêt est médicalement justifié. Si le contrôle conclut à un arrêt non fondé, les indemnités journalières peuvent être suspendues, voire annulées. Refuser la visio ou être absent sans motif valable peut également entraîner des sanctions.Cette évolution soulève néanmoins plusieurs interrogations. D'abord sur le plan médical : peut-on réellement évaluer un état de santé à distance, sans examen clinique approfondi ? Ensuite sur le plan social : certains salariés craignent une forme de suspicion généralisée, voire une pression supplémentaire sur des personnes déjà fragilisées par la maladie. Enfin, sur le plan juridique et technique, la question de la protection des données de santé et de l'égalité d'accès au numérique reste centrale.Pour l'Assurance Maladie, la réponse est pragmatique : la visio ne remplace pas totalement les contrôles physiques, elle les complète. Elle permet de cibler plus efficacement les abus présumés, sans remettre en cause les arrêts légitimes. Mais ce changement illustre une tendance de fond : le contrôle social devient plus technologique, plus rapide et plus systématique.En filigrane, cette mesure pose une question essentielle pour l'économie française : comment concilier la nécessaire maîtrise des dépenses publiques avec la confiance accordée aux travailleurs et la protection de leur santé ? Une ligne de crête sur laquelle l'Assurance Maladie avance désormais… caméra allumée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

À partir du 1er juillet 2026, tous les petits colis importés dans l'Union européenne seront soumis à une nouvelle taxe forfaitaire de 3 euros. Une mesure discrète en apparence, mais aux conséquences potentiellement majeures pour les consommateurs, les plateformes de e-commerce et les relations commerciales entre l'Europe et le reste du monde.Concrètement, cette taxe s'appliquera aux colis de faible valeur envoyés depuis des pays tiers, en particulier ceux en provenance d'Asie. Elle vise directement le flot massif de petits paquets commandés en ligne sur des plateformes comme Temu, Shein ou AliExpress, qui expédient chaque année des centaines de millions de colis vers l'Europe, souvent pour des montants très faibles, parfois inférieurs à 10 euros.L'objectif affiché de l'Union européenne est double. D'abord, financer les contrôles douaniers. Le volume de colis a explosé ces dernières années, mettant sous tension les services des douanes, incapables de vérifier efficacement chaque envoi. Ensuite, rééquilibrer la concurrence. Les commerçants européens dénoncent depuis longtemps une concurrence déloyale : ils paient TVA, normes sociales, environnementales et fiscales, quand certains vendeurs extra-européens bénéficient de failles du système.Car jusqu'ici, même si l'exonération de TVA sur les colis de moins de 22 euros a été supprimée en 2021, la réalité des contrôles reste très imparfaite. Résultat : une grande partie des petits colis échappe encore à une taxation réelle, tout en inondant le marché européen de produits à très bas prix.Avec cette taxe forfaitaire de 3 euros, Bruxelles fait un choix simple : une règle uniforme, automatique, et difficile à contourner. Peu importe la valeur exacte du colis, la taxe s'applique. Une solution pragmatique face à un commerce devenu massif, rapide et fragmenté.Mais cette mesure pose plusieurs questions. D'abord pour les consommateurs : sur un produit vendu 5 ou 6 euros, une taxe de 3 euros représente une hausse de prix considérable. Elle pourrait freiner l'achat impulsif et réduire l'attractivité des plateformes ultra-low cost. Ensuite pour les plateformes elles-mêmes, dont le modèle repose sur des marges extrêmement faibles et des volumes gigantesques.Enfin, cette taxe s'inscrit dans une stratégie plus large de l'Union européenne : reprendre le contrôle sur la mondialisation numérique, protéger son marché intérieur et imposer des règles communes à des acteurs devenus systémiques. Derrière ces 3 euros, ce n'est donc pas seulement une taxe qui se profile, mais un changement de philosophie.À partir de l'été 2026, le e-commerce mondialisé à prix cassés pourrait bien entrer dans une nouvelle ère. Et pour des millions d'Européens, le “petit colis pas cher” ne sera peut-être plus aussi anodin qu'avant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Pour parler du pays le plus pauvre de l'Union européenne, il faut d'abord préciser de quoi l'on parle. Si l'on mesure la richesse par le PIB total, la Bulgarie n'est évidemment pas le pays le plus pauvre. En revanche, si l'on s'intéresse au niveau de vie moyen, c'est-à-dire au PIB par habitant corrigé du pouvoir d'achat, alors la réponse est claire : la Bulgarie est aujourd'hui le pays le plus pauvre de l'UE.Concrètement, le revenu moyen par habitant en Bulgarie représente un peu plus de 40 % de la moyenne européenne. C'est nettement moins que la Roumanie, la Croatie ou la Hongrie, qui ont pourtant longtemps été dans des situations comparables. Cette faiblesse s'explique par plusieurs facteurs : une industrialisation tardive, une transition post-communiste difficile dans les années 1990, une forte émigration des jeunes actifs vers l'Europe de l'Ouest, et une corruption persistante qui freine l'investissement et la productivité.Mais ce constat mérite d'être nuancé. Car paradoxalement, l'Union européenne a énormément enrichi la Bulgarie depuis son adhésion en 2007. En près de vingt ans, le pays a connu une forte croissance, ses infrastructures se sont modernisées, et des milliards d'euros de fonds européens ont financé routes, écoles, réseaux énergétiques et développement régional. Le niveau de vie a progressé bien plus vite qu'avant l'entrée dans l'UE, même s'il reste faible en comparaison européenne.C'est dans ce contexte qu'intervient une actualité hautement symbolique : dans trois semaines, si le calendrier est respecté, la Bulgarie doit adopter l'euro. Sur le papier, c'est une étape historique. Le pays remplit depuis longtemps les critères techniques, sa monnaie est arrimée à l'euro depuis plus de vingt ans, et l'entrée dans la zone euro est censée renforcer la stabilité financière, attirer les investisseurs et réduire les coûts de transaction.Pourtant, l'événement ne donne lieu à aucune célébration nationale. Au contraire. La Bulgarie traverse une crise politique aiguë, marquée par une instabilité chronique, des gouvernements successifs de courte durée et une défiance massive envers les élites. Une partie importante de la population redoute que l'euro entraîne une hausse des prix sans amélioration réelle des salaires. Pour beaucoup de Bulgares, la question n'est pas la monnaie, mais la corruption, les inégalités et la difficulté à vivre décemment de son travail.En résumé, la Bulgarie illustre un paradoxe européen frappant : le pays le plus pauvre de l'UE est aussi l'un de ceux qui a le plus bénéficié de l'Europe, mais cette réussite macroéconomique ne suffit pas à effacer le malaise social et politique. L'euro arrive, mais l'enthousiasme, lui, n'est pas au rendez-vous. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Parmi les signaux discrets que surveillent certains économistes pour anticiper un ralentissement, il en est un particulièrement méconnu mais redoutablement révélateur : l'indice “carton”. Son principe est simple : observer la production de boîtes en carton ondulé, ces emballages qui expédient l'immense majorité des biens du quotidien. Et cet indicateur pourrait annoncer, avant les statistiques officielles, l'arrivée d'une récession.L'idée n'est pas nouvelle. Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, utilisait déjà les volumes de cartons produits pour prendre la température de l'économie. Pourquoi ? Parce que plus de trois quarts des biens non durables — nourriture, produits ménagers, vêtements bon marché, électronique, etc. — sont transportés dans ces boîtes. Si les entreprises réduisent leurs commandes de cartons, c'est souvent parce qu'elles anticipent une baisse de la demande. Et lorsque l'activité ralentit à la base même de la chaîne logistique, cela peut être le signe que la consommation se contracte.En 2024, l'économiste Jadrian Wooten, de Virginia Tech, a remis cet indicateur sous les projecteurs. Il relève une chute notable dans l'industrie américaine du carton : les fabricants prévoient de fermer environ 9 % de la capacité nationale de production. C'est un recul massif, sans équivalent depuis la grande crise de 2008. Une telle contraction implique aussi des conséquences directes : potentiellement des milliers d'emplois supprimés et une activité industrielle affaiblie.Ce mouvement n'arrive jamais par hasard. Si les producteurs ferment des lignes, c'est qu'ils ne reçoivent plus suffisamment de commandes. Et cette baisse des commandes reflète souvent un phénomène plus large : les entreprises vendent moins, donc elles expédient moins, donc elles emballent moins. En d'autres termes, l'indice carton agit comme un thermomètre placé au tout début du cycle économique.Si cette tendance se prolonge, d'autres indicateurs risquent de suivre la même trajectoire : ralentissement du PIB, recul de la production industrielle, puis montée du chômage. Car moins de cartons, c'est finalement moins de biens qui circulent, moins de consommation, et un tissu économique qui commence à se contracter.À travers un objet aussi banal qu'une boîte, l'indice carton rappelle une vérité simple : parfois, ce sont les signaux les plus ordinaires qui permettent de détecter, avant tout le monde, les tensions qui se préparent dans l'économie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le Président américian a proposé de donner 1 000 dollars à chaque enfant né aux États-Unis dans le cadre d'un programme appelé “Trump Accounts”. L'idée est simple : chaque nouveau-né recevrait un capital initial que le gouvernement placerait ensuite sur un compte d'investissement, géré jusqu'à sa majorité. Ce dispositif s'appliquerait aux enfants nés pendant son mandat, et il s'agit d'une mesure pensée pour offrir un “coup de départ” financier aux jeunes générations.Concrètement, le compte créé à la naissance serait investi en Bourse, principalement via des fonds indiciels. Les parents ou tuteurs pourraient eux-mêmes ajouter jusqu'à 5 000 dollars par an sur ce même compte. L'argent accumulé deviendrait accessible à partir des 18 ans de l'enfant et pourrait servir à financer des études, un logement ou même la création d'une entreprise. L'objectif affiché est de rendre l'investissement financier accessible à tous, y compris aux familles modestes, et de favoriser la constitution d'un patrimoine sur le long terme.Derrière cette mesure se trouvent plusieurs motivations économiques. D'abord, encourager l'épargne et l'investissement dès la naissance : en donnant aux enfants un capital qui peut fructifier pendant 18 ans, Trump espère stimuler une dynamique d'accumulation de richesse à long terme. Ensuite, cette politique vise à renforcer la participation des ménages américains aux marchés financiers, en les familiarisant tôt avec l'épargne boursière. De plus, dans un contexte de baisse des naissances aux États-Unis, un bonus versé à la naissance peut être interprété comme une mesure destinée à soutenir les familles et, indirectement, à encourager la natalité.Il existe aussi une dimension politique : offrir 1 000 dollars par enfant crée un geste visible et immédiatement compréhensible, susceptible de plaire à de nombreux électeurs, en particulier les jeunes parents. Cela permet au gouvernement de montrer qu'il “investit dans l'avenir” tout en affirmant un discours pro-famille.Mais cette mesure suscite déjà des critiques. Beaucoup d'économistes estiment qu'un montant de 1 000 dollars, même placé longtemps, ne suffira pas à réduire les inégalités. Les familles aisées, capables de verser régulièrement de l'argent sur ces comptes, en profiteront beaucoup plus que les ménages pauvres, qui ne pourront pas alimenter ce capital. Cela pourrait donc, paradoxalement, accentuer les écarts de richesse plutôt que les réduire. Enfin, le dispositif ne répond pas aux besoins immédiats des familles les plus fragiles, comme la santé, le logement ou les services de garde.En résumé, l'idée de Trump repose sur un capital de départ universel pour les enfants américains, pensé comme un investissement à long terme. Mais ses effets concrets dépendront fortement de la capacité des familles à compléter ce capital initial. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Parmi les signaux inattendus que les économistes scrutent pour prendre la température d'un pays, il en existe un particulièrement étonnant : la vente de slips et de caleçons masculins. Derrière son apparence anecdotique, cet indicateur repose pourtant sur une logique comportementale simple et révélatrice.L'idée a été popularisée par Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine. Selon lui, la consommation de sous-vêtements masculins évolue très lentement… sauf en période de tension économique. Pourquoi ? Parce que, pour beaucoup d'hommes, l'achat de slips n'est pas une priorité. Contrairement à des produits visibles comme les chaussures ou les vêtements de dessus, personne ne remarque vraiment si vos sous-vêtements sont neufs ou un peu usés. En temps normal, les achats se font à un rythme stable. Mais lorsque l'économie se dégrade, ces dépenses jugées secondaires sont les premières à être repoussées. Autrement dit : si les hommes conservent plus longtemps leurs vieux sous-vêtements, c'est souvent que le portefeuille se serre.Ce comportement fait des ventes de slips une sorte de baromètre discret, un indicateur avancé de ralentissement économique. À la différence d'autres grandeurs macroéconomiques — chômage, PIB, inflation — qui bougent avec inertie, les dépenses du quotidien réagissent immédiatement au moral des ménages. Dès que la confiance baisse, même légèrement, les achats non essentiels sont reportés. Les sous-vêtements masculins, avec leur cycle de renouvellement très régulier, deviennent alors un marqueur sensible de cette prudence accrue.Ce principe s'applique d'ailleurs à d'autres consommations “banalisées”. La fréquentation des restaurants, ou des salons de coiffure, recule souvent avant que les statistiques officielles ne signalent une crise. Et parfois, certains produits deviennent presque des thermomètres économiques traditionnels. À New York, par exemple, le célèbre restaurant Gray's Papaya propose depuis des décennies un menu surnommé sans détour le “Recession Special” : un repas bon marché qui voit ses ventes bondir chaque fois que l'économie vacille. Lorsque les clients affluent vers ces offres à bas prix, c'est généralement que la population commence à ajuster son budget.Ainsi, derrière l'humour apparent de l'“indice du slip”, se cache une observation sérieuse : dans l'économie, les petits arbitrages du quotidien disent souvent plus que les grandes statistiques. Suivre la consommation de biens anodins permet de capter très tôt les changements d'humeur des ménages. Et parfois, un simple slip raconte beaucoup sur l'état d'un pays. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Chaque année, un phénomène intrigue autant les investisseurs que les analystes : le “rallye du Père Noël”, ou le rallye de Noel ou de fin d'année, une période durant laquelle les marchés boursiers ont tendance à s'apprécier de manière inhabituelle. Ce mouvement, observé de façon récurrente, se produit généralement entre la dernière semaine de décembre et les premiers jours de janvier. Mais pourquoi les actions montent-elles précisément à ce moment-là ?D'abord, il y a un facteur psychologique. À l'approche des fêtes, l'ambiance est plus optimiste : les investisseurs sont détendus, les perspectives pour l'année suivante semblent plus ouvertes, et beaucoup veulent “finir l'année en beauté”. Cet état d'esprit, souvent qualifié d'“euphorie saisonnière”, pousse les marchés à adopter un biais plus positif que d'habitude.Ensuite, il y a des raisons plus techniques. La période des fêtes est traditionnellement marquée par une baisse des volumes d'échanges : de nombreux investisseurs institutionnels — fonds, banques, hedge funds — sont en congé. Avec moins d'acteurs actifs, les marchés deviennent plus sensibles aux achats. Ainsi, un flux d'investissements même modéré peut suffire à faire monter les indices.Un autre facteur souvent mentionné concerne la gestion de portefeuille en fin d'année. Certains gérants veulent présenter de “beaux portefeuilles” à leurs clients, ce qui les pousse à renforcer leurs positions sur les valeurs qui ont bien performé. D'autres clôturent des positions perdantes pour optimiser la fiscalité. Le résultat de ces mouvements ? Un rééquilibrage qui peut mécaniquement soutenir les cours.Il existe aussi un élément propre au mois de janvier : l'“effet janvier”. Historiquement, les premiers jours de l'année sont souvent positifs en Bourse. Anticipant cela, certains investisseurs commencent à acheter dès la fin décembre, contribuant ainsi au fameux rallye.Faut-il pour autant considérer ce phénomène comme systématique ? Pas vraiment. Même si la tendance est statistiquement récurrente, elle ne garantit rien : certaines années, les marchés ne montent pas en décembre, notamment en période de crise ou d'incertitude géopolitique. Le rallye du Père Noël n'est donc pas une règle immuable, mais une régularité historique influencée par le comportement humain et les mécanismes de marché.En résumé, le rallye du Père Noël, c'est l'alliance d'un moral plus léger, de volumes réduits, d'ajustements techniques et d'anticipations positives. Une tradition boursière où, chaque fin d'année, les investisseurs espèrent que la magie opère… même si rien n'est jamais garanti. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le réseau social X a été condamné à une amende de 120 millions d'euros par l'Union européenne pour plusieurs violations du Digital Services Act (DSA), la nouvelle réglementation européenne destinée à encadrer les grandes plateformes numériques.Trois manquements majeurs sont reprochés à X.Premièrement, l'UE estime que le système du “blue checkmark” est trompeur. Le badge bleu, autrefois utilisé pour certifier des comptes authentiques d'intérêt public, est désormais accessible à n'importe quel abonné payant. Selon la Commission, cela crée de la confusion et augmente les risques d'usurpation d'identité ou de diffusion de fausses informations.Deuxièmement, X n'a pas respecté les obligations de transparence publicitaire imposées par le DSA. La plateforme est tenue de maintenir un registre public récapitulant les publicités diffusées, leurs commanditaires et les paramètres de ciblage utilisés. Or l'UE considère que ces informations ne sont pas suffisamment accessibles ni complètes, ce qui pose problème pour la surveillance démocratique, notamment avant des élections.Troisièmement, la Commission reproche à X d'avoir restreint l'accès aux données publiques pour les chercheurs agréés. Le DSA oblige pourtant les très grandes plateformes à permettre l'analyse indépendante de l'impact social de leurs contenus, par exemple en donnant accès aux données relatives aux vues, aux partages ou aux mentions “j'aime”. X a limité cet accès de manière jugée injustifiée, empêchant les travaux de recherche prévus par la loi.Ces trois infractions ont été chiffrées par la Commission : environ 45 millions d'euros pour le caractère trompeur du badge bleu, 35 millions pour le manque de transparence publicitaire, et 40 millions pour l'obstruction à l'accès des chercheurs aux données de la plateforme.Cette sanction est symboliquement importante : c'est la première grande amende infligée au titre du Digital Services Act. Elle envoie le message que les plateformes numériques, même géantes, doivent se conformer aux règles européennes de transparence, de sécurité des utilisateurs et de responsabilité en matière de diffusion des contenus. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Lancé en mars 2025 avec enthousiasme, l'abonnement "Prime" de la compagnie aérienne low-cost Ryanair tire déjà sa révérence. Huit mois seulement après son lancement, le programme, qui comptait 55 000 membres, est jugé non viable économiquement par la direction de la compagnie. La décision d'y mettre fin immédiatement met en lumière la difficulté de transposer un modèle d'abonnement réussi au secteur de l'aérien à bas coût.L'abonnement Prime était commercialisé au prix de 79 euros par an et offrait plusieurs avantages séduisants aux abonnés, limités à un maximum de 12 voyages annuels :Des réductions garanties sur les tarifs des billets d'avion.L'accès à une assurance voyage.L'attribution de sièges réservés gratuitement.Cependant, les bénéfices apportés par ce forfait se sont révélés trop lourds pour le modèle économique de Ryanair. Bien que les 55 000 souscriptions aient généré 4,4 millions d'euros de recettes, le coût des avantages accordés a explosé le budget. La compagnie a en effet dépensé 6 millions d'euros en réductions et services offerts aux membres.La directrice marketing de Ryanair a confirmé l'échec du bilan, déclarant que "cet essai a coûté plus cher qu'il n'a rapporté". Même le PDG du groupe, Michael O'Leary, a reconnu l'erreur de tarification, estimant qu'il aurait "probablement fallu facturer 99 euros" pour que le programme soit rentable.Cet arrêt immédiat du programme "Prime" illustre la difficulté pour une compagnie low-cost de concilier des prix de base extrêmement bas avec des services à valeur ajoutée offerts via un abonnement. L'octroi d'avantages comme les sièges réservés pèse directement sur les revenus annexes de la compagnie, surtout dans un contexte où les coûts opérationnels (carburant, taxes) restent élevés.Pour les 55 000 abonnés actuels, les avantages Prime resteront valides jusqu'à la date d'expiration de leur forfait annuel. Toutefois, aucun nouvel abonnement ne sera accepté après la date fatidique du 28 novembre, marquant la fin définitive de cette tentative d'abonnement chez Ryanair. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le prix de l'électricité pour les ménages européens est loin d'être uniforme, présentant un véritable grand écart tarifaire à travers le continent. Selon les données de 2024, le coût du kilowattheure (kWh) varie de 0,10 euro à 0,39 euro, illustrant une forte hétérogénéité entre les États membres.Un Mix Énergétique DéterminantLa principale explication de ces variations réside dans le mix énergétique adopté par chaque pays.Coûts Stables et Bas : Les nations qui s'appuient majoritairement sur des sources d'énergie peu sensibles à la volatilité des marchés internationaux — comme l'énergie nucléaire (cas de la France, à près de 70% de sa production) ou l'hydroélectricité (cas de la Norvège) — bénéficient de coûts de production plus stables et, par conséquent, souvent plus bas.Coûts Volatils et Élevés : À l'inverse, les pays qui dépendent fortement des énergies fossiles, telles que le gaz ou le charbon (comme l'Allemagne, la Pologne ou les Pays-Bas), exposent davantage leurs consommateurs aux fluctuations imprévisibles des prix des matières premières sur les marchés mondiaux.En 2024, l'Allemagne affichait le kWh le plus cher à 0,39 euro, suivie de près par le Danemark et l'Irlande (0,37 euro). La France, avec un prix moyen de 0,29 euro/kWh pour les particuliers en 2024 (légèrement au-dessus de la moyenne européenne), se situait en milieu de tableau. Les tarifs les plus avantageux se trouvent dans des pays comme la Hongrie (environ 0,10 euro/kWh), ainsi qu'en Bulgarie, à Malte ou en Croatie.L'Impact Crucial de la FiscalitéAu-delà de la production, la fiscalité représente un levier majeur pour expliquer les différences de prix. Certains États choisissent de taxer fortement l'électricité pour financer la transition énergétique et les investissements dans les renouvelables, comme c'est en partie le cas en Allemagne. D'autres, à l'opposé, limitent drastiquement la charge fiscale pour maintenir des tarifs bas. La Hongrie, par exemple, utilise une TVA réduite et un encadrement des prix par l'État pour proposer les tarifs les plus faibles.En France, le gouvernement envisage d'utiliser ce levier fiscal en étudiant une possible baisse des accises sur l'électricité, tout en prévoyant une augmentation de celles sur le gaz pour harmoniser les politiques en faveur de la transition énergétique. Cependant, cette mesure, bien que bénéfique pour les foyers au tout-électrique, pourrait pénaliser les ménages chauffés au gaz (notamment dans le parc social), soulevant des discussions complexes pour l'équilibre du budget 2026. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

En 2026, environ 7,4 millions de logements pourraient voir leur taxe foncière augmenter. Cette hausse ne vient ni d'un changement de taux voté par les communes, ni d'un ajustement lié à l'inflation. Elle est due à une mise à jour des bases cadastrales, c'est-à-dire de la valeur locative utilisée pour calculer la taxe. Certains équipements considérés comme du confort (eau courante, électricité, sanitaires, chauffage), mais présents depuis longtemps, n'étaient pas toujours déclarés. La réforme vise à corriger ces omissions. Quand ces éléments sont ajoutés à la base, la surface pondérée du logement augmente, donc la taxe augmente également. L'augmentation moyenne attendue est d'environ 63 euros par logement concerné.Les critères de confort qui augmentent la taxe foncièreVoici la liste des principaux équipements qui ajoutent des mètres carrés pondérés à votre logement :Eau courante : + 4 m²Électricité : + 2 m²Baignoire : + 5 m²Douche : + 4 m²Lavabo : + 3 m²WC intérieurs : + 3 m²Système de chauffage ou de climatisation : + 2 m² par pièce équipéeUn logement ancien qui possédait ces équipements mais ne les avait pas déclarés au cadastre verra donc sa valeur imposable augmenter mécaniquement.Qui est concernéLes logements anciens, construits avant les années 1970, sont les plus touchés car leurs fiches cadastrales sont souvent incomplètes. Les propriétaires occupants et les bailleurs verront leur taxe foncière augmenter. Pour les bailleurs, cette hausse n'est pas récupérable sur le loyer. Les logements modernes sont aussi concernés si un équipement n'était pas enregistré par l'administration. Si vous estimez qu'un élément a été ajouté par erreur, vous pourrez demander une rectification auprès de la Direction générale des finances publiques.Ce qu'il faut faire si vous êtes propriétaireIl est recommandé de consulter votre fiche cadastrale ou de demander l'imprimé 6675-M sur votre espace impots.gouv.fr pour vérifier si les informations sont exactes. Si un équipement n'existe plus, il faudra le signaler avant la date limite indiquée dans les courriers que la DGFiP enverra début 2026. Si vous achetez un logement ancien ou un bien d'investissement, il est important d'intégrer cette hausse potentielle dans vos calculs de budget et de rentabilité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Une récente étude, menée par le cabinet Empreinte Humaine en collaboration avec Ipsos BVA, met en lumière une dégradation continue et significative de la santé mentale au travail en France. Les chiffres sont éloquents : près de la moitié des salariés français (47%) se déclare en détresse psychologique, un taux qui a augmenté de deux points depuis mars 2025. Cette détresse englobe des symptômes d'épuisement ou de dépression qui peuvent déboucher sur des problèmes de santé plus sérieux, tels que des maladies psychosomatiques ou des troubles anxieux.Le niveau d'alerte est particulièrement élevé : l'enquête, réalisée auprès de 2 000 salariés, révèle que 14% d'entre eux sont en "détresse psychologique élevée". Ce constat est d'autant plus alarmant que le gouvernement a désigné la santé mentale comme Grande cause nationale en 2025.Un Lien Direct avec le Monde du TravailL'origine de ce mal-être est majoritairement attribuée à la sphère professionnelle. Sept salariés sur dix estiment que leur détresse est, au moins partiellement, liée à leur travail. Les indicateurs de risque s'accumulent : 32% des travailleurs sont désormais en risque de burnout, un point de plus qu'au printemps précédent, et 20% avouent "craquer" sous la pression du travail.Cette crise de la santé mentale s'accompagne d'une profonde perte de sens : seul un salarié sur deux perçoit que son travail lui permet d'accomplir des choses qui en valent la peine. Christophe Nguyen, psychologue du travail et président associé d'Empreinte Humaine, souligne que cette détérioration est un phénomène post-Covid. La reprise économique, exigeante, s'est opérée sur une population dont la santé mentale avait déjà été fragilisée par les confinements.Des Populations Plus Fragiles et des Conséquences PhysiquesL'étude révèle des disparités notables. Certaines catégories professionnelles sont plus touchées :Les employés (53%) sont plus en difficulté que les cadres (42%).Les femmes (54%) affichent un taux de détresse bien supérieur à celui des hommes (40%).Les salariés du secteur public (52%) sont plus concernés que ceux du privé (45%).Outre l'impact psychologique, la détresse se traduit par des répercussions directes sur la santé physique des employés, aggravant potentiellement l'absentéisme que le gouvernement tente de réduire. Parmi les salariés en détresse, on observe :58% souffrent de tensions et douleurs musculosquelettiques liées au travail.66% déplorent des problèmes de sommeil dus au stress.38% rapportent des maux de tête fréquents.Christophe Nguyen insiste sur le fait que, si la santé mentale est de plus en plus prise au sérieux par les entreprises, les actions concrètes et structurées pour préserver les employés tardent à être mises en œuvre. Une meilleure prise en charge par les employeurs est essentielle pour endiguer ce phénomène et ses conséquences délétères sur la santé individuelle et la productivité collective. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

C'est une idée qui semblait folle il y a dix ans et qui, aujourd'hui, commence à s'installer dans les foyers : utiliser la chaleur produite par le minage de bitcoin pour se chauffer… et alléger sa facture d'électricité. Le principe est simple : une machine qui mine du bitcoin consomme de l'électricité pour faire des calculs cryptographiques, et toute cette énergie finit inévitablement sous forme de chaleur. Plutôt que de la laisser se perdre, certains s'en servent comme radiateur. Autrement dit : un appareil qui chauffe et rapporte quelques euros.Aux États-Unis, où le prix du kilowatt-heure est particulièrement bas, ces « radiateurs-mineurs » connaissent un véritable essor. Des particuliers racontent chauffer entièrement leur maison avec ces appareils, tout en recevant régulièrement des fractions de bitcoin en récompense. Selon la plateforme K33, toute l'industrie mondiale du minage génère environ 100 TWh de chaleur par an, soit de quoi chauffer un pays entier comme la Finlande. Une énergie jusqu'ici gaspillée, désormais réutilisée.En France, le phénomène reste marginal mais progresse depuis la remontée spectaculaire du cours du bitcoin. Depuis 2024, plusieurs fabricants commercialisent des radiateurs silencieux, qui ressemblent à des appareils classiques, mais embarquent un circuit de minage relié à Internet. L'utilisateur chauffe sa pièce tout en participant au réseau Bitcoin. Il peut ensuite échanger les bitcoins obtenus contre des euros, réduisant ainsi sa facture d'électricité. Les prix varient de 350 euros pour chauffer 15 m² à plus de 1.000 euros pour des surfaces de 40 à 50 m². On en trouve même dans une boutique spécialisée du 18ᵉ arrondissement de Paris.Les partisans de ces appareils affirment que leur chaleur est plus homogène grâce à la ventilation interne, et qu'en combinant plusieurs machines au sein de grandes « pools » de minage, la rentabilité peut devenir intéressante. Mais elle dépend de trois variables : le prix du bitcoin, le coût local du kilowatt-heure, et la part de puissance réellement fournie par le pool. Certains voient dans cette pratique un « ticket de loterie » : une infime chance d'obtenir la récompense d'un bloc complet de bitcoin, ce qui représenterait plusieurs dizaines de milliers d'euros.Cependant, cette stratégie n'est pas miraculeuse. En France, l'électricité reste plus chère qu'aux États-Unis ; le retour sur investissement est donc plus long, parfois incertain. Pour beaucoup d'utilisateurs, l'intérêt est autant économique qu'idéologique : participer à la sécurisation du réseau Bitcoin tout en récupérant gratuitement une chaleur qu'ils auraient payée autrement. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Après plus de trois décennies d'interdiction, la baignade dans la Seine est sur le point de devenir une réalité, un objectif que la Mairie de Paris a fortement lié à l'héritage des Jeux Olympiques de 2024. Mais au-delà de l'exploit environnemental et sportif, une question se pose : quel est le véritable prix de ce rêve aquatique ? Un rapport cinglant de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France vient de dévoiler la facture.Le premier chiffre à retenir est sidérant : le coût global du "plan baignade" piloté par la Ville de Paris avoisine les 100 millions d'euros. Une somme colossale. Ce rapport, publié récemment, permet de détailler cet investissement massif. La majorité des fonds, soit 84 millions d'euros, a été dirigée vers les travaux de dépollution nécessaires pour garantir la propreté du fleuve pour les épreuves des Jeux.L'aménagement des trois sites de baignade publics et permanents qui ont ouvert l'été dernier – situés à Bercy, Bras Marie et Pont de Grenelle – a coûté séparément 13 millions d'euros. Et l'addition ne s'arrête pas là. Une fois opérationnels, le fonctionnement de ces sites coûte à la collectivité pas moins de 5 millions d'euros par an.L'aspect le plus frappant du rapport concerne le coût unitaire de cette prestation. Malgré la gratuité pour les usagers, l'opération est extrêmement onéreuse pour les contribuables. Selon les calculs de la Chambre régionale des comptes, chaque baigneur coûte entre 28 et 56 euros à la Mairie de Paris.Pourquoi une telle variation et un coût si élevé ? L'explication réside dans la fiabilité sanitaire incertaine du fleuve. L'été dernier, les trois sites ont dû être fermés entre 30 % et 45 % du temps, le plus souvent en raison d'une qualité d'eau jugée insuffisante. Moins le site est ouvert, plus le coût par baigneur explose. À titre de comparaison, le rapport note que ce coût est au moins trois fois supérieur à celui d'une politique de sécurité publique standard.Finalement, le rapport soulève de graves doutes sur la pérennité du projet. La Cour des comptes affirme que "l'organisation de la baignade pérenne dans la Seine […] s'avère coûteuse pour un résultat incertain". Pire, la Cour met en lumière que le classement de l'eau est parfois "simulé" avant l'ouverture, car aucune donnée bactériologique ne permet d'établir formellement la conformité aux seuils de la directive européenne de 2006.En somme, Paris a déboursé près de 100 millions d'euros pour offrir une baignade chère, peu fréquente, et dont la sécurité sanitaire reste, pour l'instant, un pari. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Aujourd'hui, nous abordons l'une des propositions de réforme sociale les plus clivantes : le plafonnement des aides sociales – RSA, APL, allocations familiales, etc. – à 1 500 euros par mois et par foyer. Faut-il y voir une mesure de bon sens budgétaire ou une menace pour les plus fragiles ?Les partisans de ce plafonnement, dont la figure de proue est Agnès Verdier-Molinié de la Fondation iFRAP, avancent un argument de poids : celui de l'économie publique. Cette mesure permettrait de réaliser une dizaine de milliards d'euros d'économies par an. C'est un montant colossal qui pourrait soulager les finances publiques, confrontées à une dette massive.Mais au-delà de l'aspect purement comptable, cette proposition répond à une forte attente populaire. Un sondage réalisé par Odoxa pour la Fondation iFRAP a montré que 72% des Français se disent favorables à un tel plafonnement. Cette adhésion majoritaire s'explique souvent par la volonté de mettre fin à ce que certains appellent l'« assistanat » : l'idée qu'il ne doit jamais être plus avantageux de percevoir des aides que d'occuper un emploi. Le plafonnement servirait donc à rétablir une justice sociale par le travail en garantissant que le revenu du travail reste toujours supérieur au revenu issu uniquement des transferts sociaux.Cependant, les économistes et les associations de lutte contre la pauvreté mettent en garde contre les effets pervers d'une mesure aussi uniforme. L'aide sociale n'est pas un bloc unique ; elle est constituée de dispositifs ciblés pour des besoins précis. Par exemple, l'APL est liée au coût du logement, et les allocations familiales au nombre d'enfants.Plafonner à 1 500 euros pourrait se révéler une catastrophe pour les foyers les plus vulnérables. Imaginons une mère isolée avec trois enfants vivant dans une zone où les loyers sont élevés. Son cumul d'aides peut dépasser ce seuil non pas par 'luxe', mais par la nécessité structurelle de couvrir le loyer, la garde d'enfants et les dépenses alimentaires. En imposant un plafond, on risque de plonger ces familles directement dans la grande précarité, voire de les empêcher de se loger dignement.La question n'est donc pas seulement de savoir si l'État peut économiser 10 milliards d'euros, mais si ces économies ne se feront pas au prix d'une augmentation de la pauvreté, engendrant à terme des coûts sociaux encore plus élevés.Le débat sur le plafonnement incarne la tension classique entre la rigueur budgétaire souhaitée par une majorité de Français et l'impératif de solidarité nationale. La solution réside peut-être dans une réforme plus fine, qui distinguerait les aides selon leur finalité – garantir le minimum vital, encourager le retour à l'emploi, ou compenser les charges familiales. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'austérité désigne un ensemble de politiques économiques drastiques mises en place par un gouvernement pour réduire son déficit budgétaire et sa dette publique. Elle se traduit principalement par une forte diminution des dépenses publiques et/ou une augmentation des impôts. Le terme est souvent employé péjorativement car ces mesures sont douloureuses pour la population.L'objectif premier de l'austérité est de restaurer la confiance des marchés financiers et des créanciers dans la capacité d'un État à rembourser sa dette. En réduisant les dépenses, l'État vise un retour à l'équilibre budgétaire (ou excédent), ce qui est censé stabiliser la situation financière du pays et réduire les taux d'intérêt auxquels il emprunte. Ces politiques sont généralement adoptées après une crise économique majeure ou en cas de dette jugée insoutenable.Les mesures d'austérité agissent sur deux leviers principaux :1. Réduction des dépenses publiques :Gel ou baisse des salaires des fonctionnaires.Coupes budgétaires dans les services publics (santé, éducation, défense).Réduction des prestations sociales (allocations chômage, retraites).2. Augmentation des recettes :Augmentation des impôts directs ou indirects (hausse de la TVA, par exemple).Un exemple emblématique est la Grèce après la crise de 2008. Sous la pression de la Troïka (FMI, Banque Centrale Européenne, Commission Européenne), le pays a dû mettre en œuvre des programmes d'austérité massifs. Entre 2010 et 2017, les dépenses publiques ont été réduites de l'équivalent de 16 points de son PIB, entraînant une hausse spectaculaire du chômage. Le taux de chômage en Grèce a ainsi atteint un pic de près de 28% en 2013.Si l'austérité peut rassurer les créanciers, elle a souvent pour effet de freiner l'activité économique (on parle de récession ou de dépression). En retirant de l'argent de l'économie (moins de dépenses publiques, impôts plus élevés), la demande globale diminue. Les entreprises vendent moins, réduisent leurs investissements et licencient, faisant grimper le chômage et la pauvreté. C'est l'un des débats majeurs en économie : l'austérité aggrave-t-elle la crise qu'elle est censée résoudre ?Le Royaume-Uni, qui a mis en place des coupes budgétaires importantes à partir de 2010 pour réduire son déficit, a vu sa croissance stagner, tandis que les services publics, comme les hôpitaux et les écoles, ont fait face à des pénuries de financement importantes.En résumé, l'austérité est un remède amer visant à guérir les finances publiques, mais dont les effets secondaires sont souvent une détérioration du niveau de vie et un ralentissement de la croissance. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Aujourd'hui, nous abordons un cas concret qui illustre les risques inhérents à la dématérialisation de l'argent : l'incapacité de certains parents à récupérer l'argent de poche de leurs enfants suite à la liquidation judiciaire de l'application Kard en septembre dernier.Kard proposait un service séduisant : une carte bancaire pour adolescents, permettant aux parents de verser l'argent de poche sans utiliser d'espèces, une pratique de plus en plus courante. Pour des parents comme Aurélie, cette solution offrait simplicité et contrôle sur les petites dépenses de leur enfant. Cependant, la faillite de Kard, révélée par sa liquidation par le tribunal de commerce d'Évreux, a plongé de nombreux utilisateurs dans l'incertitude.L'échec de Kard est d'autant plus retentissant qu'il s'agissait d'une success story. L'entreprise avait séduit plus de 200 000 familles et avait rapidement dépassé le cap du million de transactions fin 2020. Ce succès fulgurant était soutenu par des investissements conséquents, dont une levée de 3 millions d'euros. Malgré cette croissance, la FinTech n'a pas trouvé de modèle économique durable. C'est le redressement judiciaire d'un prestataire informatique essentiel, Bankable, qui a servi de catalyseur à la crise, menant à la liquidation en septembre 2025. Le manque de communication post-faillite a causé de graves problèmes, notamment lorsque des fonds ont été virés après la date officielle de faillite, avec une fenêtre de retrait des fonds souvent manquée par les clients.Le cœur du problème réside dans le manque de communication et la confusion opérationnelle engendrés par la cessation d'activité. Des parents ont continué de virer de l'argent, ignorant que l'entreprise avait fait faillite, créant un sentiment d'abandon et d'inquiétude, d'autant que le service client est devenu injoignable.Il est important de souligner que, légalement, l'argent n'a pas disparu. Pour proposer ses services de paiement, Kard s'appuyait sur une société de services, Okali, qui est une filiale du Crédit agricole. Le Crédit agricole a affirmé que tous les fonds sont protégés par Okali. C'est donc Okali qui invite désormais les clients à la contacter par email pour entamer la procédure de récupération des sommes.Cependant, le fossé entre la garantie théorique des fonds et la réalité de l'attente et des démarches administratives génère de la frustration. Ce cas est "symbolique", car il met en lumière la vulnérabilité des économies des plus jeunes lorsque l'intermédiaire financier fait défaut. La défaillance de Kard n'est donc pas seulement une affaire d'argent bloqué, c'est aussi un problème de confiance ébranlée dans l'écosystème des nouvelles technologies financières. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Au printemps 2025, les Français ont mis de côté une part de leur revenu jamais atteinte depuis un demi-siècle. Leur taux d'épargne a grimpé à 18,9 % au deuxième trimestre, un niveau comparable aux sommets observés dans les années 1970, hors période exceptionnelle du Covid. Pour la Banque de France, cette prudence renforcée se traduit par un patrimoine financier total de 6.430 milliards d'euros, un volume colossal qui s'invite désormais au cœur des discussions budgétaires.Selon de nombreux économistes, cette accumulation est largement le reflet d'un climat d'incertitude généralisé. La succession de crises — pandémie, inflation persistante, conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, tensions politiques internes — pousse les ménages à renforcer leur matelas de sécurité. Le Cercle de l'épargne souligne que cette anxiété collective alimente directement la hausse du taux d'épargne.Où va tout cet argent ? L'assurance vie reste le placement préféré, avec plus de 2.000 milliards d'euros d'encours. Vient ensuite l'épargne réglementée : Livret A, LDDS et Livret d'épargne populaire, qui totalisent près de 700 milliards d'euros. À côté de cela, les Français laissent aussi de vastes sommes dormir sur leurs comptes courants : près de 750 milliards d'euros au premier trimestre 2025, argent non rémunéré et donc improductif.Cette épargne ne reste pas inactive. Les contrats d'assurance vie financent majoritairement les entreprises (63 % des encours) et, dans une moindre mesure, les dettes publiques. De leur côté, les livrets réglementés, dont une grande partie est centralisée à la Caisse des dépôts, servent notamment à financer le logement social et des investissements publics de long terme. Le reste est géré par les banques, qui y voient un levier essentiel pour le financement de l'économie.Face à cette masse d'argent, le monde politique se divise. Certains imaginent de nouveaux outils dédiés, notamment pour soutenir les dépenses de défense. D'autres optent pour des mesures fiscales. Les députés ont ainsi validé une hausse de CSG ciblée sur les revenus du capital, censée rapporter près de 3 milliards d'euros dès 2026. Ils ont également voté un nouvel « impôt sur la fortune improductive » touchant les patrimoines supérieurs à 2 millions d'euros, incluant les contrats d'assurance vie en fonds euros.Ces décisions provoquent une levée de boucliers du secteur financier. Les représentants des banques et experts dénoncent un risque de déstabilisation : selon eux, taxer les fonds euros reviendrait à pénaliser un placement qui finance directement entreprises et dettes publiques. Pire encore, cela pourrait pousser les épargnants vers des produits plus risqués, avec à la clé un danger systémique.L'épargne française, longtemps perçue comme une force, devient ainsi un terrain d'affrontements politiques, économiques et idéologiques. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'arrivée de SHEIN au sein du grand magasin BHV Marais à Paris est présentée comme un pari stratégique fort — mais peut-on déjà parler de succès commercial ? Passons en revue les faits, les enjeux et les freins à ce jour.D'un côté, BHV, propriété du groupe Société des Grands Magasins (SGM), a annoncé que 50 000 clients se seraient rendus dès le premier jour dans l'espace SHEIN inauguré début novembre 2025, un signe encourageant d'afflux de trafic.L'objectif affiché est clair : revitaliser le magasin en captant une clientèle plus jeune, habituée à l'e-commerce, et faire du BHV un point de rendez-vous branché pour la mode à prix ultra-compétitifs.Mais l'autre côté de la médaille est beaucoup moins limpide. Dès l'annonce de ce partenariat, plusieurs marques partenaires du BHV ont annoncé leur retrait, dénonçant un choix contraire à leurs valeurs ou à celles de la filière de la mode française.Plus grave encore, les premiers retours terrain relèvent des déceptions du côté des clients habituels : l'offre de SHEIN dans le magasin serait limitée — pas de mode homme, peu de grandes tailles, des prix moins agressifs que sur le site en ligne.Ajoutons à cela un contexte réglementaire et médiatique défavorable. En France, SHEIN fait l'objet d'une procédure de suspension, après la découverte de poupées à caractère pédopornographique sur sa plateforme. Le gouvernement menace de bloquer l'accès si ces manquements persistent.Le climat général est donc loin d'être propice à un lancement serein.Sur le plan commercial, donc : oui, l'installation de SHEIN au BHV a permis d'attirer un flot remarquable de clients et de marquer les esprits. Mais non, on ne peut pas parler d'un succès pleinement validé pour l'instant. Le modèle reste fragile et dépendant de plusieurs leviers : adaptation de l'offre à la clientèle magasin, gestion de l'image (face à l'opposition de l'industrie locale), et conformité réglementaire.En résumé, pour votre podcast sur l'économie : l'arrivée de SHEIN au BHV est un coup d'éclat stratégique, un « buzz » marketing puissant. Toutefois, elle se heurte à des vents contraires (fuite de marques, critiques d'éthique, offre encore trop segmentée). Le vrai succès commercial — pérenne et rentable — reste à confirmer dans les mois à venir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Zhimin Qian, surnommée la « déesse de la richesse », est devenue l'une des fraudeuses les plus recherchées de Chine avant d'être rattrapée par la justice britannique. Son arrestation et sa récente condamnation mettent un terme à une affaire hors norme mêlant escroquerie financière, fuite internationale et opérations de blanchiment utilisant les cryptomonnaies. Voici pourquoi elle vient d'être lourdement condamnée.Pendant des années, Zhimin Qian a cultivé une image de femme d'affaires flamboyante : soirées luxueuses, voitures de prestige, voyages incessants, bijoux hors de prix. Son opulence n'était pourtant pas le fruit d'un empire économique réel, mais d'une fraude pyramidale d'une ampleur exceptionnelle. Elle avait monté en Chine un système Ponzi sophistiqué, promettant à ses victimes des rendements extraordinaires en échange d'investissements présentés comme sûrs. Comme dans tout schéma Ponzi, les premiers investisseurs étaient payés avec l'argent des suivants, créant une illusion de rentabilité… jusqu'à ce que le système s'effondre.Lorsque les autorités chinoises ont commencé à enquêter, Qian a pris la fuite. Pendant plusieurs années, elle a disparu des radars, franchissant les frontières avec de faux papiers et transférant son butin vers des circuits difficiles à tracer. Un élément clé de sa cavale : la conversion d'une partie massive des fonds détournés en bitcoins, afin de compliquer le travail des enquêteurs. Cette stratégie lui a permis de dissimuler des millions et de continuer à financer son train de vie malgré la pression judiciaire qui montait.Sa cavale s'est finalement achevée au Royaume-Uni, où elle a été arrêtée après une opération longue et délicate associant services britanniques et demandes d'entraide internationale. Les enquêteurs ont découvert qu'elle tentait de recycler ses fonds illicites via des sociétés-écrans, des comptes bancaires ouverts sous de multiples identités et des portefeuilles de cryptomonnaies destinés à brouiller l'origine des capitaux.Le tribunal britannique l'a reconnue coupable de blanchiment d'argent à une échelle considérable. Bien que la fraude Ponzi elle-même ait été commise en Chine, le Royaume-Uni a pu la juger pour les opérations de blanchiment réalisées sur son territoire. Le jugement souligne que Qian a manipulé des victimes, caché systématiquement ses actifs et exploité la technologie des cryptomonnaies pour entraver la justice.Sa condamnation, particulièrement lourde, marque l'un des dossiers de fraude financière internationale les plus emblématiques de ces dernières années. Elle envoie aussi un message clair : même derrière les pseudonymes glamour et les promesses de richesse, les criminels financiers ne peuvent indéfiniment échapper à la loi. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le débat autour du rôle d'Alibaba dans les activités de l'armée chinoise a ressurgi après la publication d'un article du Financial Times. Le quotidien britannique affirmait que le géant du commerce en ligne fournirait un appui technique à certaines opérations menées par Pékin contre des cibles américaines. Pour étayer ces accusations, le journal s'appuyait sur une note interne de la Maison-Blanche, bien que ses auteurs reconnaissent ne pas avoir pu vérifier ces éléments de manière indépendante.Selon les allégations relayées dans l'article, Alibaba transmettrait au gouvernement et à l'armée des informations sensibles issues de sa plateforme, notamment des adresses IP et des historiques d'achat d'utilisateurs. Une telle coopération, si elle était avérée, représenterait selon Washington une potentielle menace pour la sécurité nationale américaine. Mais tout reste au stade des affirmations non corroborées et ne repose sur aucune preuve publique.Alibaba a immédiatement contesté ces accusations. Un porte-parole du groupe, interrogé par l'AFP, a qualifié l'ensemble des éléments rapportés de « complètement faux ». L'entreprise estime même que cette affaire serait instrumentalisée dans le cadre d'une campagne de communication hostile, visant à fragiliser le rapprochement commercial engagé récemment entre Donald Trump et Xi Jinping, après plusieurs mois de tensions et de surenchère tarifaire.La Chine a également réagi. Un représentant de l'ambassade chinoise à Washington a rappelé sur le réseau X que Pékin n'avait jamais exigé, ni n'exigerait, que des entreprises collectent ou transmettent des données à l'étranger en contournant les lois locales. Les autorités chinoises affirment régulièrement qu'elles ne forcent pas les entreprises privées, y compris les géants technologiques, à coopérer illégalement avec l'État.Ce climat tendu intervient alors que la rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine atteint un niveau inédit. Les deux pays se disputent la domination dans des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs, le cloud et surtout l'intelligence artificielle. Le même jour, la start-up américaine Anthropic a indiqué avoir contré une tentative de cyberespionnage conduite en grande partie par une IA, opération attribuée à un groupe baptisé GTG-1002 et supposé lié à l'appareil étatique chinois.Interrogé sur ces accusations de cyberespionnage et sur le rôle potentiel d'Alibaba, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré ne pas avoir connaissance de ce dossier. Il a rappelé que Pékin se dit engagé dans la lutte contre les activités de piratage informatique.À ce stade, ni preuve publique ni confirmation officielle ne viennent étayer les affirmations initiales du Financial Times. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Depuis quelque temps, une vidéo devenue virale affirme qu'une nouvelle taxe frappera tous les paiements par carte bancaire en France à partir du 1er janvier 2026. Diffusée initialement par un compte appelé « Le Rapide », puis relayée sur Facebook, Instagram, YouTube et même dans des groupes de discussion, elle annonce l'instauration d'une « microtaxe transactionnelle » de 0,5 % sur chaque paiement électronique. Selon cette vidéo, aucun paiement n'échapperait à cette prétendue mesure : ni le sans contact, ni les paiements via smartphone, ni les achats en magasin, au restaurant ou en ligne. Plus on paierait par carte, plus on paierait de taxe, affirme la voix off.En réalité, cette annonce ne repose sur aucun fondement légal. Aucune trace d'une telle mesure n'existe sur les sites officiels comme Légifrance ou l'Assemblée nationale. Aucun amendement du projet de loi de finances pour 2026 ne mentionne l'idée de taxer chaque paiement par carte bancaire. Il s'agit donc d'une rumeur, dénuée de tout texte ou décision politique concrète.Pour autant, l'idée d'une microtaxe sur les transactions n'est pas entièrement nouvelle. Le ministère de l'Économie rappelle qu'un amendement allant dans ce sens avait été déposé l'an dernier dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Ce texte, porté par le sénateur Michel Canévet, proposait effectivement de taxer chaque paiement par carte. Mais il avait été rejeté par le Sénat, et aucune mesure de ce type n'a depuis été reprise ou soutenue par le gouvernement. Bercy confirme d'ailleurs qu'aucune décision n'est envisagée aujourd'hui pour créer une telle taxe.Cette idée de prélèvement sur les paiements électroniques a aussi été évoquée ailleurs, notamment en Suisse, où une initiative similaire avait été proposée en 2020. Toutefois, elle n'a jamais été appliquée non plus.Reste la question du fameux « 0,5 % » mentionné dans la vidéo. Ce pourcentage ne correspond pas à une taxe gouvernementale, mais aux frais que les commerçants paient déjà lorsqu'un client utilise une carte bancaire. Ces frais, qui peuvent varier entre 0,5 % et 1,5 % selon les cas, comprennent trois éléments : la commission d'interchange, les frais de réseau et la marge prélevée par la banque du commerçant. Ce coût est supporté par les professionnels, non par les particuliers, et il n'existe actuellement aucune mesure visant à y ajouter une taxe supplémentaire.En résumé, aucune taxe sur les paiements par carte n'entrera en vigueur en France en janvier 2026. La rumeur provient d'une confusion entre un amendement rejeté et les frais habituels payés par les commerçants. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Les chiffres sont sans appel : à la retraite, les hommes perçoivent en moyenne des pensions 62 % plus élevées que celles des femmes. C'est le constat alarmant d'une étude récente de la Fondation des femmes, qui met en lumière un déséquilibre persistant et profond entre les sexes dans le système de retraite français. Loin de corriger les inégalités économiques vécues tout au long de la vie professionnelle, notre modèle social semble, au contraire, les amplifier.Ce fossé prend racine bien avant la fin de carrière. Il reflète d'abord les inégalités salariales, mais aussi la réalité des parcours professionnels féminins. Les femmes connaissent plus souvent des interruptions de carrière — congés parentaux, périodes de temps partiel, emplois précaires — qui réduisent mécaniquement le montant de leurs cotisations. Le système, conçu à l'origine dans l'après-guerre selon une vision familiale traditionnelle, favorise les carrières linéaires, continues, et donc plus typiquement masculines.Résultat : lorsqu'elles arrivent à l'âge de la retraite, les femmes touchent non seulement des pensions bien plus faibles, mais elles doivent souvent travailler plus longtemps pour valider leurs trimestres. En moyenne, elles partent huit mois après les hommes. Et parmi les retraités vivant avec moins de 1 000 euros par mois, 75 % sont des femmes. Autrement dit, la précarité financière chez les seniors a largement un visage féminin.Certes, certains mécanismes de compensation existent. Les pensions de réversion, versées au conjoint survivant, ou encore les droits familiaux pour les mères de plusieurs enfants, atténuent partiellement ces écarts. Mais ces mesures restent limitées : elles ne tiennent pas compte, par exemple, de la réalité des familles monoparentales, ni du fait que les carrières hachées sont de plus en plus fréquentes.À cela s'ajoute un autre déséquilibre, moins visible mais tout aussi lourd : celui du “travail invisible”. Même à la retraite, les femmes continuent d'assumer une part disproportionnée des tâches domestiques et du soin aux proches dépendants. Autrement dit, elles quittent le monde professionnel sans cesser de travailler — simplement, leur activité cesse d'être rémunérée.La Fondation des femmes plaide donc pour des réformes structurelles : valoriser davantage les périodes de congé parental dans le calcul des droits, renforcer les incitations à l'égalité salariale et repenser la place du travail non rémunéré dans les politiques publiques.En somme, oui : les hommes retraités gagnent nettement plus que les femmes. Et tant que les inégalités de carrière ne seront pas corrigées à la source, la retraite continuera d'en être le miroir grossissant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Aux États-Unis, le mot shutdown désigne littéralement « la fermeture » du gouvernement fédéral. Mais derrière ce terme se cache un mécanisme bien particulier du système politique américain, lié à la manière dont le pays vote et dépense son budget.Chaque année, le Congrès américain – composé de la Chambre des représentants et du Sénat – doit adopter les lois de finances qui fixent les dépenses de l'État fédéral : salaires des fonctionnaires, fonctionnement des agences, programmes sociaux, armée, justice, etc. Si, pour une raison politique, le budget n'est pas voté à temps, alors les administrations concernées ne peuvent plus être financées. Résultat : elles ferment temporairement. C'est ce qu'on appelle le shutdown.Concrètement, lorsque le Congrès échoue à adopter un nouveau budget avant la date limite, une partie du gouvernement cesse de fonctionner. Les services jugés « non essentiels » ferment : les musées, les parcs nationaux, les bureaux administratifs, certaines recherches scientifiques. Des centaines de milliers de fonctionnaires sont placés en congé forcé, sans salaire. Les autres – policiers, militaires, contrôleurs aériens, hôpitaux publics – continuent de travailler, mais sans être payés immédiatement.Un shutdown ne concerne pas tout l'État américain, mais uniquement les activités dépendant du budget fédéral. Les services locaux (écoles, pompiers, police municipale) continuent, car ils relèvent des États ou des villes. En revanche, plus le shutdown dure, plus ses conséquences économiques s'accumulent : retards de paiement, chute de confiance, baisse de la consommation, blocage administratif pour des millions de citoyens.Pourquoi cela arrive-t-il ? Parce que, contrairement à d'autres pays, les États-Unis reposent sur un équilibre strict entre le pouvoir exécutif (le président) et le pouvoir législatif (le Congrès). Quand les deux ne s'entendent pas – par exemple, si la Maison Blanche et la Chambre des représentants appartiennent à des partis opposés – le budget peut devenir un instrument de pression politique. C'est souvent le cas : un camp bloque le financement pour obtenir des concessions sur un autre sujet, comme l'immigration, la dette ou les dépenses militaires.Depuis les années 1980, les États-Unis ont connu une vingtaine de shutdowns. Certains ont duré quelques heures, d'autres plusieurs semaines, comme celui de 2018-2019, resté le plus long de l'histoire avec 35 jours d'arrêt partiel du gouvernement.En résumé, le shutdown est une arme politique autant qu'une crise budgétaire : c'est la conséquence directe d'un désaccord entre les pouvoirs américains, qui paralyse temporairement l'administration et rappelle la fragilité du compromis au cœur du système fédéral américain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'Assemblée nationale a franchi une nouvelle étape dans la transparence alimentaire. Le vendredi 7 novembre 2025, les députés ont voté en faveur d'une mesure rendant obligatoire l'affichage du Nutri-Score sur la quasi-totalité des produits alimentaires. L'objectif est simple : permettre aux consommateurs de savoir ce qu'ils mangent, et de comparer plus facilement la qualité nutritionnelle des aliments qu'ils achètent.Le Nutri-Score, ce logo coloré allant de la lettre A (meilleur équilibre nutritionnel) à E (moins favorable), était jusqu'ici facultatif. Désormais, il devra apparaître sur la majorité des emballages. C'est la députée écologiste Sabrina Sebaihi qui a défendu cette mesure, estimant que “les grandes marques comme Coca-Cola ou Ferrero continuent d'échapper à la règle, alors que leurs produits sont clairement néfastes pour la santé”.Cependant, le texte ne s'appliquera pas à tous les produits. Un sous-amendement porté par le député Renaissance Jean-François Rousset prévoit d'exclure de cette obligation les aliments bénéficiant d'un signe de qualité officiel, comme les AOP (Appellation d'Origine Protégée), les AOC ou les IGP. Ces produits du terroir, considérés comme emblématiques du patrimoine gastronomique français, ne seront donc pas comparés aux aliments ultra-transformés. “On ne peut pas mettre sur le même plan un fromage fermier et une barre chocolatée industrielle”, a résumé le député.Cette exception a été largement saluée dans l'hémicycle, où plusieurs élus ont rappelé l'importance de préserver les savoir-faire locaux. Mais la mesure n'a pas fait l'unanimité. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a mis en garde contre un possible conflit avec le droit européen, qui pourrait sanctionner la France pour avoir rendu le Nutri-Score obligatoire sans accord communautaire.Certains députés, notamment du camp Les Républicains, ont également souligné la difficulté technique et financière d'une telle mise en œuvre pour les entreprises, évoquant un “casse-tête logistique”.Cette décision illustre un débat plus large : comment concilier santé publique et défense du patrimoine gastronomique ? Les écologistes et les socialistes voient dans cette réforme un pas en avant vers une alimentation plus transparente. D'autres y voient une contrainte supplémentaire pour les industriels et les artisans.En rendant le Nutri-Score quasi universel, la France envoie toutefois un message fort : l'information du consommateur devient une priorité nationale, mais pas au prix d'effacer la richesse de ses terroirs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le 7 novembre, l'Assemblée nationale a voté l'instauration d'une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, un texte inséré dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale. L'objectif : contrer l'essor de produits hybrides mêlant alcool fort, stimulants et sucres aromatisés, jugés particulièrement préoccupants pour les jeunes.Les députés ont adopté un amendement qui étend le champ d'une taxe déjà envisageable pour les « premix » — ces mélanges alcoolisés sucrés — au cas où ces boissons contiennent également des substances actives à effet stimulant, telles que la caféine, la taurine ou la guaranine. Un décret viendra fixer précisément la liste de ces ingrédients, afin de suivre l'évolution rapide des formules commerciales et éviter que les fabricants ne contournent la taxe.Pour l'un des rapporteurs du budget, la mesure lutte contre « un vrai fléau pour la jeunesse », selon ses propres mots. L'amendement a été porté par le président de la commission des Affaires sociales et recueilli grâce aux voix des députés de gauche, des Modem, des indépendants proches de l'aile Liot, ainsi que d'une large part de la majorité (Renaissance et Horizons). En revanche, les groupes des Républicains, du Rassemblement national et ses alliés ont exprimé leur refus. Marine Le Pen l'a qualifié de « moralement condamnable » : pour elle, soit ces boissons sont nocives et il faut les interdire, soit elles ne le sont pas et il n'y a aucune raison de les taxer.De son côté, la ministre de la Santé a observé la mesure avec prudence : bien qu'elle reconnaisse que ces produits visent en priorité les jeunes, elle a rappelé que l'alcool est déjà interdit aux moins de 18 ans et souligné que « la fiscalité comportementale ne fait pas une politique de prévention ». Selon elle, taxer ces boissons n'est pas à proprement parler une mesure de prévention mais un outil fiscal — dont l'efficacité sur la consommation reste incertaine, certaines taxes rapportant bien mais ne réduisant pas nécessairement l'usage.En résumé : le gouvernement et le Parlement adoptent un nouveau levier fiscal pour ce segment particulier de boissons — mélange alcool + stimulant + sucre — afin de prévenir un usage jugé dangereux chez les jeunes. Mais la tension reste vivace entre l'approche punitive/fiscale et l'approche éducative/contrôle. L'amendement met en place un cadre adaptable — via décret — pour suivre l'innovation des produits, tandis qu'une partie de l'opposition questionne la logique même de « taxer plutôt qu'interdire ». Le débat illustre à nouveau la difficulté à équilibrer « ramener de l'argent » et « protéger la santé publique ». Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Michael Burry est de retour sous le feu des projecteurs. Le gestionnaire d'un fonds d'investissement rendu célèbre pour avoir parié avec succès contre le marché immobilier américain avant la crise de 2008, pense aujourd'hui que les géants de l'intelligence artificielle... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

En 2025, le rapport entre achat et location bascule à nouveau en faveur des propriétaires. Après plusieurs années où la hausse des taux d'intérêt avait freiné le marché immobilier, la tendance s'inverse. Selon les dernières analyses du courtier Meilleurtaux, un acheteur met désormais un peu plus de 12 ans à rentabiliser son investissement, contre près de 15 ans l'année précédente. Ce raccourcissement de plus de deux ans marque un véritable tournant pour les ménages, porté par la détente des taux, la stabilisation des prix et la progression continue des loyers.Pendant la période 2022-2023, le coût du crédit avait explosé, rendant l'achat beaucoup moins attractif que la location. Aujourd'hui, la combinaison d'un crédit plus abordable et d'un marché locatif sous tension redonne de l'air aux candidats à la propriété. En d'autres termes, payer des mensualités d'emprunt redevient, dans de nombreuses villes, plus intéressant que verser un loyer à fonds perdu. Cette amélioration traduit un retour à l'équilibre après les excès des dernières années : la rentabilité moyenne d'un achat, tombée à trois ans seulement en 2020, avait ensuite grimpé à plus de quinze ans à cause du durcissement des conditions de financement.Cependant, la situation n'est pas uniforme sur tout le territoire. Les écarts entre les grandes métropoles se creusent. Dans 24 villes sur 32 étudiées, acheter devient plus rapidement rentable : à Lille et Grenoble, la durée nécessaire pour amortir un achat a chuté d'environ neuf ans ; à Tours, Rouen, Caen et même à Paris, l'avantage s'est amélioré de plus de cinq ans. Cette embellie s'explique par la légère détente du crédit, qui facilite à nouveau l'accès à la propriété.Mais dans les marchés les plus chers – Paris, Aix-en-Provence, Nice ou Bordeaux – les prix élevés prolongent encore la période d'amortissement, au-delà de 18 ans. Dans ces villes où la mobilité est forte, la location reste une option cohérente, au moins à moyen terme. À l'inverse, dans des zones plus abordables, acheter demeure une stratégie patrimoniale solide, surtout dans une perspective de long terme.Certaines communes font néanmoins figure d'exception. Au Mans ou à Orléans, la rentabilité de l'achat s'est dégradée, la faute à des loyers encadrés ou à une demande moins dynamique.Globalement, les Français reviennent vers la propriété. Dans un contexte où les loyers ne cessent d'augmenter, devenir propriétaire apparaît à nouveau comme un moyen de se stabiliser, de se protéger contre l'inflation et de se projeter sereinement dans l'avenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Les ETF, ou “Exchange Traded Funds”, connaissent depuis une vingtaine d'années un succès fulgurant en bourse, au point de bouleverser le paysage de l'investissement mondial. Leur croissance s'explique par une combinaison de simplicité, de coûts réduits et d'efficacité qui séduit aussi bien les petits épargnants que les grands investisseurs institutionnels.Un ETF est un fonds coté en bourse qui réplique la performance d'un indice, comme le S&P 500, le CAC 40 ou le MSCI World. Au lieu de chercher à battre le marché, comme le fait un gérant actif, il se contente de suivre mécaniquement un panier d'actions représentatif. Ce modèle de gestion dite “passive” est l'un des grands atouts des ETF : il élimine la subjectivité du choix des titres et réduit fortement les frais de gestion. Alors qu'un fonds traditionnel prélève souvent entre 1 % et 2 % de frais annuels, un ETF coûte rarement plus de 0,2 %. Sur le long terme, cette différence de coût devient déterminante pour la performance nette des investisseurs.Leur deuxième force, c'est la liquidité. Les ETF se négocient en continu, comme une action, tout au long de la journée de bourse. Cela permet d'acheter ou vendre instantanément un portefeuille diversifié, ce qui était autrefois réservé aux professionnels. L'investisseur particulier peut, en un seul ordre, détenir plusieurs centaines de sociétés réparties dans le monde, sans devoir acheter chaque action individuellement.À cela s'ajoute la transparence : la composition du fonds est publique, l'indice qu'il suit est connu, et sa performance peut être vérifiée en temps réel. Les ETF apportent ainsi une confiance et une clarté rarement atteintes dans la gestion traditionnelle, souvent critiquée pour son opacité.Enfin, leur souplesse en fait un outil universel : il existe des ETF sur presque tout — actions, obligations, matières premières, thématiques (IA, écologie, défense), ou stratégies géographiques. Cela permet de construire un portefeuille complet et cohérent à moindre coût, avec un niveau de diversification difficilement égalable autrement.En somme, les ETF incarnent une révolution silencieuse : celle de la démocratisation de l'investissement. En rendant accessible ce que seuls les gérants professionnels pouvaient autrefois faire, ils ont réconcilié beaucoup d'épargnants avec la bourse. Leur succès repose sur une idée simple : plutôt que de parier sur qui battra le marché, mieux vaut s'en faire un allié, et le suivre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

En 2018, la Belgique a conclu un contrat de près de 5,6 milliards d'euros pour l'achat de 34 chasseurs F-35A, dans l'ambition de donner à sa composante aérienne un bond technologique majeur. Ces appareils de cinquième génération, fabriqués par Lockheed Martin aux États-Unis, symbolisaient un renouveau de l'armée de l'air belge. Le problème ? Un obstacle inattendu et géographique : le pays manque tout simplement d'espace aérien pour les exploiter pleinement.La Belgique, avec ses 30 843 km² et quelque 300 km d'un bout à l'autre du pays, ne dispose pas d'un volume d'espace aérien vide suffisant pour mener des entraînements à grande échelle avec des F-35. Ces vols impliquent des manœuvres rapides, à haute altitude, des combats simulés air-air, air-sol, autant d'exercices difficiles à caler dans un pays densément peuplé où le trafic civil est déjà important.Concrètement, cela signifie que, bien que les premiers appareils aient commencé à être livrés, la Belgique a reconnu que son propre espace aérien ne permettrait pas un entraînement complet de ces machines. Le ministre de la Défense, Theo Francken, l'a admis : « Ça ne sera pas suffisant pour accueillir toutes les missions d'entraînement avec le F-35. » Pour remédier à cela, la Belgique entame des discussions avec des alliés comme les Pays-Bas, la Norvège ou l'Italie afin d'utiliser leur espace aérien.Mais au-delà de la taille du territoire, d'autres facteurs aggravent la situation : l'air belge est très dense en trafic civil (survols internationaux, corridors aériens), ce qui impose des contraintes à l'usage militaire. En outre, la mise à niveau des infrastructures au sol – bases adaptées, simulateurs, zones d'exclusion civile – pour un avion aussi sophistiqué représente un défi budgétaire et logistique.Toutefois, tout n'est pas bloqué. Les autorités belges soulignent que cela ne compromet pas la valeur de l'équipement. Le F-35 reste “le meilleur avion de sa catégorie”, et la solution passe par une coopération internationale : entraînement à l'étranger et phases de vol limitées en Belgique.En résumé, la Belgique a acheté la Ferrari des chasseurs, mais sans disposer du circuit adapté. C'est plus coûteux et plus complexe, mais techniquement faisable. Le problème n'est pas tant la possession des avions que la capacité à s'en servir dans des conditions optimales. Un petit pays, un avion grand format, et la nécessité de s'appuyer sur des partenaires pour faire décoller pleinement cet investissement stratégique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Nvidia est une entreprise américaine fondée en 1993, histortiquement spécialisée dans les processeurs graphiques et devenue un acteur central de l'intelligence artificielle et du calcul haute performance. bat tous les records pour une société cotée : 5 000 milliards de dollars de valorisation, dont 1 000 milliards supplémentaires en trois mois... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

En fin de semaine dernière, l'Assemblée nationale a validé la création d'un nouvel impôt baptisé “impôt sur la fortune improductive”. Cet impôt remplace l'actuel Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et vise à élargir l'assiette des biens taxés. Concrètement, alors que l'IFI ne prenait en compte que les biens immobiliers non affectés à une activité professionnelle, ce nouveau dispositif entend inclure les « actifs improductifs » — tels que bijoux, œuvres d'art, yachts, crypto-monnaies, assurances-vie parfois, et biens immobiliers restés inactifs — dans l'assiette de taxation.Le raisonnement derrière cette réforme est de taxer davantage les biens qui, d'un point de vue économique ou social, ne génèrent pas d'activité productive, d'emplois ou de revenus. Autrement dit, l'État cherche à repérer et à imposer ce que l'on pourrait appeler « le patrimoine dormant ». D'où le mot « improductive ». Cette approche répond à deux préoccupations : la justice fiscale — faire contribuer davantage ceux qui détiennent des biens mais ne les utilisent pas pour produire — et le besoin de recettes publiques dans un contexte budgétaire tendu.Mais attention : cette réforme n'est pas simplement additive. Le texte prévoit également un abaissement des taux de prélèvement pour les très hauts patrimoines, de l'ordre d'un tiers environ, ce qui tempère l'effet global pour certains contribuables. Cela crée une tension : d'un côté, l'État élargit l'assiette — de l'autre, il baisse le taux. Résultat : l'effet net sur les recettes reste flou.Sur le plan politique, le vote a été singulier : une coalition inédite de députés de divers groupes — du Modem, du PS, du RN, des LIOT — a soutenu l'amendement. Certains à gauche estiment que ce nouvel impôt affaiblit l'IFI, voire qu'il ne va pas assez loin, tandis que d'autres applaudissent un retour de la taxation du patrimoine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Voici les 3 premiers podcasts du label Audio Sapiens:1/ SurvivreApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/survivre-histoires-vraies/id1849332822Spotify:https://open.spotify.com/show/6m4YqFSEFm6ZWSkqTiOWQR2/ A la lueur de l'HistoireApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/a-la-lueur-de-lhistoire/id1849342597Spotify:https://open.spotify.com/show/7HtLCQUQ0EFFS7Hent5mWd3/ Entrez dans la légendeApple Podcasts:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqSpotify:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqEt enfin, le site web du label ;)https://www.audio-sapiens.com Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Se chauffer n'est plus un simple confort. Selon le dernier baromètre du Médiateur national de l'énergie, 36 % des foyers français ont éprouvé des difficultés à régler leurs factures de gaz ou d'électricité au cours des douze derniers mois — un niveau jamais atteint. Ces difficultés concernaient 28 % des ménages l'an dernier et seulement 18 % en 2020.Autre révélateur : près de trois quarts des ménages (74 %) se sont volontairement restreints sur le chauffage pour des raisons financières — un signal fort de précarité énergétique.Pourquoi en est-on arrivé là ? Plusieurs raisons se combinent. D'abord, les prix de l'énergie ont grimpé : qu'il s'agisse du gaz, de l'électricité ou du fioul, les coûts de production, de transport, de distribution et les taxes se sont renchéris. Cela pèse directement sur les factures des foyers. Ensuite, certains ménages sont dans des logements mal isolés ou anciens, où il faut davantage d'énergie pour atteindre une température acceptable. Dans ce contexte, le fait de couper ou baisser le chauffage devient une solution douloureuse mais souvent la seule.Le mécanisme aide/social a aussi montré ses limites : la distribution du Chèque énergie, pourtant destinée aux foyers modestes, a été retardée (par exemple vers novembre au lieu du printemps) ce qui a aggravé la situation pour 61 % des bénéficiaires, selon le médiateur. Parmi eux, 35 % ont connu des difficultés de paiement, et 10 % ont même subi une coupure ou une réduction de leur fourniture.Au-delà des chiffres, le constat est dur : avoir un logement chauffé à une température convenable est désormais une question non seulement de confort mais de survie sociale et sanitaire. Le médiateur le rappelle : l'électricité « constitue un produit de première nécessité ». Les coupures d'énergie pour impayés sont « d'une grande violence » pour les foyers vulnérables. Il propose donc d'interdire ces coupures et d'instaurer un droit à une alimentation minimale en électricité.En somme, dans une France où l'énergie devient plus chère, où l'isolation laisse souvent à désirer, où les aides tardent à arriver, se chauffer correctement s'apparente de plus en plus à un privilège. Le luxe ici ne réside pas dans un chauffage au-dessus du standard, mais dans la simple capacité de maintenir une température décente, sans faire subir à son budget une tension extrême. Et dans ce contexte, la question devient : comment garantir à tous l'accès à cette « nécessité », sans que cela devienne un luxe réservé à ceux qui peuvent encore payer sans compter ? Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Uber et Nvidia ont annoncé un partenariat stratégique pour accélérer le développement et le déploiement à grande échelle des véhicules autonomes. L'objectif est ambitieux : à partir de 2027, Uber prévoit de lancer une flotte mondiale de voitures autonomes, avec ou sans chauffeur, soutenue par la technologie de Nvidia et en collaboration avec plusieurs constructeurs automobiles comme Stellantis, Mercedes et Lucid.Cette alliance marque une nouvelle étape dans la révolution de la mobilité. Uber apporte son immense base de données de trajets et son expérience logistique mondiale : des milliards de kilomètres parcourus, dans toutes les conditions possibles. Nvidia, de son côté, fournit la puissance de calcul et l'intelligence artificielle nécessaires pour faire rouler ces véhicules sans intervention humaine. Sa plateforme Drive AGX Hyperion 10, composée de processeurs, de capteurs et de logiciels de vision, permet à un véhicule de se repérer et de réagir en temps réel à son environnement.Leur objectif commun est clair : faire passer la voiture autonome du stade expérimental au déploiement industriel. Uber y voit une manière de transformer son modèle économique : moins dépendre des chauffeurs, réduire les coûts de fonctionnement et proposer des trajets moins chers et plus disponibles. Nvidia, de son côté, y trouve un immense marché : chaque voiture autonome est un superordinateur roulant, équipé de puces et de logiciels qu'il conçoit et vend.Ce partenariat s'inscrit dans une course mondiale. Aux États-Unis, Waymo (filiale d'Alphabet) et Tesla testent déjà leurs services de robotaxis. En Europe et en Chine, les projets se multiplient. Pour Uber, qui collabore déjà avec Waymo sur certaines zones, s'allier à Nvidia, leader mondial des processeurs d'intelligence artificielle, permet d'accélérer le mouvement et de mutualiser les coûts.Le projet prévoit, d'ici à la fin de la décennie, la mise en service progressive d'une flotte de 100 000 véhicules autonomes. Dans un premier temps, ces voitures circuleront dans des zones délimitées et sous conditions météo favorables, conformément aux régulations locales.Pour les deux entreprises, cette collaboration symbolise un changement d'échelle : ce qui relevait hier de la science-fiction devient une réalité industrielle. Uber veut devenir la plateforme mondiale de la mobilité autonome ; Nvidia, le cerveau technologique qui la rend possible. Ensemble, ils entendent redéfinir la manière dont nous nous déplaçons, et préparer l'après-chauffeur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Amazon a annoncé la suppression d'environ 14 000 emplois, principalement dans ses équipes dites « corporate ». Ces coupes représentent environ 4 % de ses effectifs de bureau, mais elles traduisent surtout un changement profond dans la stratégie du géant américain. Le groupe fondé par Jeff Bezos n'est pas en crise ; il se réorganise pour affronter une nouvelle ère : celle de l'intelligence artificielle et de la rentabilité post-pandémie.Pendant la crise du Covid-19, Amazon avait embauché massivement pour répondre à l'explosion du commerce en ligne. Mais une fois la croissance revenue à un rythme plus normal, l'entreprise s'est retrouvée avec une structure lourde, coûteuse et parfois redondante. Andy Jassy, le PDG, l'a reconnu : Amazon veut devenir plus agile, avec « moins de couches hiérarchiques » et une organisation plus fluide. En clair, l'entreprise fait le ménage dans ses équipes de management intermédiaire et dans certaines fonctions administratives.Mais la raison principale de cette vague de licenciements tient à l'essor de l'intelligence artificielle. Amazon investit des milliards dans ce domaine, notamment avec son modèle d'IA maison, ses outils d'automatisation interne et ses services cloud. Certaines tâches de gestion, de planification ou de support peuvent désormais être réalisées plus vite et plus efficacement grâce à des systèmes d'IA générative. Andy Jassy l'a dit sans détour : « Nous aurons besoin de moins de personnes pour certains métiers, et de plus pour d'autres. »Derrière ce discours, on trouve aussi une logique financière. Les marchés veulent des marges plus élevées. Pour rassurer les investisseurs et absorber le coût colossal des nouveaux data centers et du développement de l'IA, Amazon cherche à réduire ses dépenses. Et le personnel « corporate », moins directement lié aux ventes, est souvent la première variable d'ajustement.Les équipes les plus touchées sont celles des services administratifs, du marketing et de la publicité, ainsi que certaines divisions du retail et des appareils électroniques. En revanche, les postes d'entrepôt et de livraison ne sont pas concernés à court terme, même si l'automatisation pourrait aussi y modifier le travail demain.Cette restructuration illustre une tendance de fond dans le secteur technologique : après des années de croissance effrénée, les géants cherchent désormais à devenir plus efficaces, plus légers et plus rentables. L'IA ne détruit pas encore des millions d'emplois, mais elle redessine déjà les contours du travail de bureau. Chez Amazon comme ailleurs, la révolution ne fait que commencer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le shadow banking, ou « système bancaire parallèle », désigne l'ensemble des institutions financières qui effectuent des activités de type bancaire — prêt, emprunt, gestion de liquidités — sans être des banques à proprement parler. Autrement dit, ce sont des acteurs qui font circuler l'argent en dehors du contrôle direct des autorités bancaires classiques et sans bénéficier des mêmes garanties, comme la protection des dépôts.Le terme, popularisé après la crise financière de 2008, fait référence à un vaste réseau composé de fonds d'investissement, sociétés de crédit, assureurs, fonds spéculatifs (hedge funds) ou encore plateformes de prêt entre particuliers (peer-to-peer lending). Tous participent au financement de l'économie, mais échappent en grande partie aux réglementations bancaires traditionnelles. Leur rôle est considérable : selon le Conseil de stabilité financière (FSB), le shadow banking représente aujourd'hui plus de 200 000 milliards de dollars d'actifs, soit près de la moitié du système financier mondial.Leur principal avantage réside dans la flexibilité. Ces entités peuvent prêter rapidement, contourner certaines contraintes réglementaires et offrir des rendements plus élevés. Elles jouent un rôle clé pour des entreprises ou ménages que les banques traditionnelles jugent trop risqués. Par exemple, un fonds de titrisation peut transformer un ensemble de crédits immobiliers en produits financiers négociables. De même, des plateformes de prêt en ligne mettent directement en relation des particuliers prêteurs et emprunteurs, sans passer par une banque.Mais cette liberté a un revers. En dehors des radars du régulateur, le shadow banking peut accroître les risques systémiques. C'est précisément ce circuit parallèle de financement qui avait alimenté la bulle immobilière américaine avant 2008 : des acteurs non bancaires prêtaient massivement via des produits complexes et opaques, sans disposer de réserves suffisantes pour encaisser les pertes. Quand la bulle a éclaté, la contagion a été mondiale.Depuis, les autorités financières tentent d'encadrer ce secteur sans étouffer son rôle d'innovation et de financement alternatif. L'enjeu est délicat : il s'agit d'éviter une nouvelle crise de liquidité tout en maintenant la circulation des capitaux nécessaires à l'économie réelle.En résumé, le shadow banking est une zone grise du système financier, à la fois indispensable et dangereuse : il fournit du crédit là où les banques reculent, mais au prix d'une transparence moindre et de risques potentiellement explosifs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'or reste la star des métaux précieux, mais depuis quelques mois, un autre métal attire toutes les lumières : l'argent. Longtemps resté dans l'ombre, il connaît aujourd'hui un véritable retour en grâce sur les marchés. En octobre 2025, son prix a dépassé les 50 dollars l'once, un niveau qu'on n'avait plus vu depuis plus de trente ans. En un an, sa valeur a bondi de plus de 70 %.Ce réveil s'explique par une conjonction rare : un monde en tension, un dollar affaibli et une demande industrielle en plein essor. Les investisseurs, échaudés par la volatilité des marchés boursiers et les incertitudes géopolitiques, se replient sur les métaux refuges. L'argent, plus abordable que l'or, offre un compromis séduisant : il protège en période de crise tout en profitant de la croissance technologique.Mais l'argent n'est pas qu'un placement : c'est aussi un métal d'avenir. Près de 60 % de la production mondiale sert désormais à l'industrie. On le retrouve dans les circuits électroniques, les voitures électriques, les batteries, les téléphones et surtout dans les panneaux solaires. Sa conductivité électrique exceptionnelle en fait un matériau indispensable à la transition énergétique. La demande photovoltaïque a doublé en quatre ans, tirant les cours vers le haut.Côté offre, en revanche, la situation est tendue. L'argent est souvent extrait comme sous-produit du cuivre ou du zinc ; on ne peut donc pas en augmenter la production facilement. Ce déséquilibre structurel alimente la flambée des prix. À Londres, le marché physique montre des signes de rareté, et les taux de prêt de métal s'envolent.Les experts parlent d'un « rattrapage » : pendant des années, l'argent a sous-performé face à l'or, mais il retrouve aujourd'hui un rôle central dans les portefeuilles. Il reste toutefois plus volatil : un marché plus petit, plus nerveux, et donc plus risqué.Reste que pour les investisseurs, le message est clair : dans un monde incertain et technologique, l'argent est le métal qui cartonne. Sa double identité – valeur refuge et ressource industrielle – lui donne un éclat particulier. Et si l'or symbolise la prudence, l'argent, lui, incarne désormais le mouvement : celui d'une économie qui cherche à se protéger tout en préparant l'avenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Symbole mondial de Paris, la tour Eiffel attire toujours les foules : 6,3 millions de visiteurs en 2024, soit presque son niveau d'avant-crise. Pourtant, derrière cette fréquentation flatteuse, les comptes du monument sont dans le rouge. Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) affiche des pertes cumulées de 305 millions d'euros entre 2020 et 2024.Des années de crise et un manque à gagner colossalLa pandémie de 2020 a marqué le début de cette descente financière. Les fermetures liées au Covid-19 ont fait plonger les recettes : 52 millions d'euros perdus en 2020, puis 43,8 millions en 2021. Même après la reprise, la fréquentation est restée en dessous des prévisions : 10,6 millions de visiteurs de moins que prévu sur quatre ans, soit 155 millions d'euros envolés rien que sur la billetterie.Un monument qui coûte de plus en plus cherAu-delà du manque de visiteurs, l'entretien du monument s'avère un gouffre financier. La dernière campagne de peinture, qui devait protéger la structure contre la corrosion, a pris 14 ans de retard, entraînant une dégradation accrue du métal et des surcoûts considérables. L'architecte Boris Weliachew explique que la mise en conformité avec les nouvelles normes sur le plomb a encore alourdi la facture.Autre source d'explosion budgétaire : le remplacement de l'ascenseur Nord. Le coût du chantier a « presque doublé » après la découverte de multiples erreurs de conception. Et ces travaux sont indispensables : entre 2016 et 2018, près de 17 % des jours d'ouverture ont été affectés par des pannes ou interruptions.Des coûts salariaux en forte hausseLe rapport épingle aussi la gestion du personnel. Depuis 2020, la masse salariale a grimpé de 31 %, et le salaire moyen de 17 %. La SETE maintient par ailleurs de nombreux postes de caissiers, alors que la vente de billets en ligne s'est généralisée. Les rapporteurs dénoncent un système de primes généreuses, parfois déconnectées des performances réelles.Le président de la SETE se défend : selon lui, la présence humaine reste nécessaire pour fluidifier les files d'attente et améliorer l'expérience des visiteurs.Pour tenter d'enrayer les pertes, la Mairie de Paris a validé en juin 2024 une augmentation de 29 % du prix des billets. L'objectif : générer 139 millions d'euros supplémentaires d'ici 2031, date de fin de la concession.Mais cette mesure suffira-t-elle ? Entre entretien titanesque, coûts de personnel et fréquentation incertaine, la Dame de fer reste, plus que jamais, fragile économiquement malgré son éclat touristique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.