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Le shadow banking, ou « système bancaire parallèle », désigne l'ensemble des institutions financières qui effectuent des activités de type bancaire — prêt, emprunt, gestion de liquidités — sans être des banques à proprement parler. Autrement dit, ce sont des acteurs qui font circuler l'argent en dehors du contrôle direct des autorités bancaires classiques et sans bénéficier des mêmes garanties, comme la protection des dépôts.Le terme, popularisé après la crise financière de 2008, fait référence à un vaste réseau composé de fonds d'investissement, sociétés de crédit, assureurs, fonds spéculatifs (hedge funds) ou encore plateformes de prêt entre particuliers (peer-to-peer lending). Tous participent au financement de l'économie, mais échappent en grande partie aux réglementations bancaires traditionnelles. Leur rôle est considérable : selon le Conseil de stabilité financière (FSB), le shadow banking représente aujourd'hui plus de 200 000 milliards de dollars d'actifs, soit près de la moitié du système financier mondial.Leur principal avantage réside dans la flexibilité. Ces entités peuvent prêter rapidement, contourner certaines contraintes réglementaires et offrir des rendements plus élevés. Elles jouent un rôle clé pour des entreprises ou ménages que les banques traditionnelles jugent trop risqués. Par exemple, un fonds de titrisation peut transformer un ensemble de crédits immobiliers en produits financiers négociables. De même, des plateformes de prêt en ligne mettent directement en relation des particuliers prêteurs et emprunteurs, sans passer par une banque.Mais cette liberté a un revers. En dehors des radars du régulateur, le shadow banking peut accroître les risques systémiques. C'est précisément ce circuit parallèle de financement qui avait alimenté la bulle immobilière américaine avant 2008 : des acteurs non bancaires prêtaient massivement via des produits complexes et opaques, sans disposer de réserves suffisantes pour encaisser les pertes. Quand la bulle a éclaté, la contagion a été mondiale.Depuis, les autorités financières tentent d'encadrer ce secteur sans étouffer son rôle d'innovation et de financement alternatif. L'enjeu est délicat : il s'agit d'éviter une nouvelle crise de liquidité tout en maintenant la circulation des capitaux nécessaires à l'économie réelle.En résumé, le shadow banking est une zone grise du système financier, à la fois indispensable et dangereuse : il fournit du crédit là où les banques reculent, mais au prix d'une transparence moindre et de risques potentiellement explosifs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'or reste la star des métaux précieux, mais depuis quelques mois, un autre métal attire toutes les lumières : l'argent. Longtemps resté dans l'ombre, il connaît aujourd'hui un véritable retour en grâce sur les marchés. En octobre 2025, son prix a dépassé les 50 dollars l'once, un niveau qu'on n'avait plus vu depuis plus de trente ans. En un an, sa valeur a bondi de plus de 70 %.Ce réveil s'explique par une conjonction rare : un monde en tension, un dollar affaibli et une demande industrielle en plein essor. Les investisseurs, échaudés par la volatilité des marchés boursiers et les incertitudes géopolitiques, se replient sur les métaux refuges. L'argent, plus abordable que l'or, offre un compromis séduisant : il protège en période de crise tout en profitant de la croissance technologique.Mais l'argent n'est pas qu'un placement : c'est aussi un métal d'avenir. Près de 60 % de la production mondiale sert désormais à l'industrie. On le retrouve dans les circuits électroniques, les voitures électriques, les batteries, les téléphones et surtout dans les panneaux solaires. Sa conductivité électrique exceptionnelle en fait un matériau indispensable à la transition énergétique. La demande photovoltaïque a doublé en quatre ans, tirant les cours vers le haut.Côté offre, en revanche, la situation est tendue. L'argent est souvent extrait comme sous-produit du cuivre ou du zinc ; on ne peut donc pas en augmenter la production facilement. Ce déséquilibre structurel alimente la flambée des prix. À Londres, le marché physique montre des signes de rareté, et les taux de prêt de métal s'envolent.Les experts parlent d'un « rattrapage » : pendant des années, l'argent a sous-performé face à l'or, mais il retrouve aujourd'hui un rôle central dans les portefeuilles. Il reste toutefois plus volatil : un marché plus petit, plus nerveux, et donc plus risqué.Reste que pour les investisseurs, le message est clair : dans un monde incertain et technologique, l'argent est le métal qui cartonne. Sa double identité – valeur refuge et ressource industrielle – lui donne un éclat particulier. Et si l'or symbolise la prudence, l'argent, lui, incarne désormais le mouvement : celui d'une économie qui cherche à se protéger tout en préparant l'avenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Symbole mondial de Paris, la tour Eiffel attire toujours les foules : 6,3 millions de visiteurs en 2024, soit presque son niveau d'avant-crise. Pourtant, derrière cette fréquentation flatteuse, les comptes du monument sont dans le rouge. Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) affiche des pertes cumulées de 305 millions d'euros entre 2020 et 2024.Des années de crise et un manque à gagner colossalLa pandémie de 2020 a marqué le début de cette descente financière. Les fermetures liées au Covid-19 ont fait plonger les recettes : 52 millions d'euros perdus en 2020, puis 43,8 millions en 2021. Même après la reprise, la fréquentation est restée en dessous des prévisions : 10,6 millions de visiteurs de moins que prévu sur quatre ans, soit 155 millions d'euros envolés rien que sur la billetterie.Un monument qui coûte de plus en plus cherAu-delà du manque de visiteurs, l'entretien du monument s'avère un gouffre financier. La dernière campagne de peinture, qui devait protéger la structure contre la corrosion, a pris 14 ans de retard, entraînant une dégradation accrue du métal et des surcoûts considérables. L'architecte Boris Weliachew explique que la mise en conformité avec les nouvelles normes sur le plomb a encore alourdi la facture.Autre source d'explosion budgétaire : le remplacement de l'ascenseur Nord. Le coût du chantier a « presque doublé » après la découverte de multiples erreurs de conception. Et ces travaux sont indispensables : entre 2016 et 2018, près de 17 % des jours d'ouverture ont été affectés par des pannes ou interruptions.Des coûts salariaux en forte hausseLe rapport épingle aussi la gestion du personnel. Depuis 2020, la masse salariale a grimpé de 31 %, et le salaire moyen de 17 %. La SETE maintient par ailleurs de nombreux postes de caissiers, alors que la vente de billets en ligne s'est généralisée. Les rapporteurs dénoncent un système de primes généreuses, parfois déconnectées des performances réelles.Le président de la SETE se défend : selon lui, la présence humaine reste nécessaire pour fluidifier les files d'attente et améliorer l'expérience des visiteurs.Pour tenter d'enrayer les pertes, la Mairie de Paris a validé en juin 2024 une augmentation de 29 % du prix des billets. L'objectif : générer 139 millions d'euros supplémentaires d'ici 2031, date de fin de la concession.Mais cette mesure suffira-t-elle ? Entre entretien titanesque, coûts de personnel et fréquentation incertaine, la Dame de fer reste, plus que jamais, fragile économiquement malgré son éclat touristique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Acheter une voiture neuve est devenu un luxe pour de nombreux Français. Selon la dernière étude du club automobile Roole, publiée en 2025, le prix moyen d'un véhicule neuf atteint 36 700 euros, contre 26 000 euros en 2018. En six ans, la hausse frôle donc les 40 %, une envolée que rien ne semble pouvoir freiner.Une hausse des prix multifactoriellePlusieurs raisons expliquent cette inflation spectaculaire. D'abord, la montée en gamme des modèles : les constructeurs privilégient désormais les SUV mieux équipés, bourrés de technologies et dotés de dispositifs de sécurité avancés. À cela s'ajoute la transition vers l'électrique, qui renchérit le coût de production, ainsi que l'inflation générale sur les matières premières et la main-d'œuvre.La pandémie a aussi joué un rôle : la pénurie de semi-conducteurs et la réduction des stocks ont conduit les marques à concentrer leur offre sur les versions les plus chères, tirant mécaniquement les prix vers le haut.Le leasing, un faux ami du pouvoir d'achatAutre phénomène marquant : le succès du leasing, ou location longue durée. Ce mode d'acquisition, qui permet d'étaler le coût via un loyer mensuel, donne l'illusion d'un budget plus léger. En réalité, il contribue à banaliser des véhicules plus onéreux, puisque le consommateur se focalise sur la mensualité plutôt que sur le prix total.Un budget mensuel moyen de 416 eurosRoole estime qu'en 2025, une voiture représente un budget moyen de 416 euros par mois. Et même à l'arrêt, elle coûte cher : 257 euros de dépenses dites “fixes”, comprenant l'achat (167 €), l'assurance (45 €) et le stationnement (44 €).Les coûts d'usage s'ajoutent ensuite : 100 euros de carburant ou d'électricité, 44 euros d'entretien, et 16 euros de péages.L'occasion, un refuge pour les automobilistesFace à ces montants, beaucoup se tournent vers le marché de l'occasion, qui représente aujourd'hui près de trois ventes sur quatre. Posséder une voiture d'occasion revient à 384 euros par mois, soit 138 euros de moins qu'un modèle neuf.L'option la plus économique reste la voiture électrique d'occasion, avec un budget moyen de 331 euros par mois, notamment grâce à des factures d'énergie et d'entretien réduites. Seul bémol : l'offre reste limitée, surtout face aux modèles thermiques encore largement dominants.À l'inverse, les hybrides rechargeables d'occasion, souvent des SUV haut de gamme, affichent un coût record de 495 euros par mois.Conclusion : en 2025, rouler neuf coûte de plus en plus cher. Le rêve automobile reste bien vivant, mais pour beaucoup, il se conjugue désormais au passé de l'occasion. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le 19 octobre 2025, le Musée du Louvre a été la cible d'un vol spectaculaire dans la célèbre Galerie d'Apollon : une équipe de malfaiteurs a dérobé, en quelques minutes, plusieurs bijoux historiques faisant partie des joyaux de la Couronne française... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

En droit français, la donation simple est l'acte par lequel une personne, appelée le donateur, transmet de son vivant et gratuitement la propriété d'un bien à une autre personne, le donataire. C'est une manière de partager son patrimoine avant son décès, tout en respectant des règles précises prévues par le Code civil. Contrairement à un héritage, qui ne prend effet qu'au moment du décès, la donation produit ses effets immédiatement.Un acte formel et irrévocableLa donation simple nécessite un acte notarié lorsqu'elle concerne un bien immobilier, un portefeuille d'actions ou une somme d'argent importante. Ce formalisme garantit la transparence de la démarche et protège les deux parties. Le donateur doit être majeur, sain d'esprit et libre de sa décision. Une fois la donation faite, elle est en principe irrévocable : le donateur ne peut plus revenir en arrière, sauf en cas d'ingratitude grave du donataire (violences, injures, refus de soins, etc.) ou si une condition expresse de révocation a été prévue.Une avance sur héritageLa donation simple est souvent considérée comme une avance sur la succession. Cela signifie que le bien donné sera pris en compte lors du partage final entre les héritiers. On dit alors que la donation est “rapportable” : elle sera ajoutée fictivement au patrimoine du défunt pour garantir une répartition équitable entre les enfants.Toutefois, il est possible de faire une donation “hors part successorale”, c'est-à-dire au profit exclusif d'un bénéficiaire. Dans ce cas, le don ne sera pas pris en compte dans la succession, à condition de respecter la “réserve héréditaire” — la part minimale qui revient obligatoirement aux héritiers directs (enfants, conjoint survivant).Quels biens peuvent être donnés ?Presque tout peut faire l'objet d'une donation : somme d'argent, bien immobilier, meubles, actions, parts sociales ou même œuvre d'art. Il existe aussi des “donations manuelles”, simples remises de la main à la main (comme un chèque ou un bijou), qui ne nécessitent pas de notaire mais doivent être déclarées à l'administration fiscale.Fiscalité et abattementsChaque donation bénéficie d'un abattement fiscal en fonction du lien entre donateur et donataire. Par exemple, un parent peut donner jusqu'à 100 000 euros à chaque enfant tous les 15 ans sans payer de droits. Au-delà, un barème progressif de taxation s'applique.Ainsi, la donation simple constitue un outil de transmission souple et fiscalement avantageux, à condition d'en maîtriser les règles et les conséquences successorales. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Face à la flambée des loyers et à la spéculation immobilière galopante, la Ville de Paris a décidé de s'attaquer à un phénomène en pleine expansion : le coliving. Présenté comme une nouvelle forme de vie communautaire moderne, ce modèle d'habitat — qui consiste à louer des chambres individuelles dans des appartements ou immeubles partagés avec espaces communs — est désormais dans le collimateur de la mairie.Un modèle jugé spéculatifLe Conseil de Paris a acté une décision symbolique : bannir le coliving des nouveaux projets immobiliers. L'objectif est clair : empêcher que ce système serve de moyen détourné pour contourner l'encadrement des loyers. Derrière la promesse d'une “convivialité urbaine”, la mairie voit surtout un outil de spéculation.Le sénateur communiste Ian Brossat, figure de la lutte pour le logement, n'a pas mâché ses mots : « Le coliving, c'est le cheval de Troie des spéculateurs. » Sur X (ex-Twitter), il dénonce des loyers délirants, où des chambres de 13 m² se louent jusqu'à 1 500 euros, grâce à des astuces comptables permettant d'échapper aux règles imposées par la ville.Une “zone grise” du logementSelon Barbara Gomes, élue chargée de l'encadrement des loyers, le problème du coliving vient de sa nature ambiguë : ni vraiment logement résidentiel, ni véritable espace commercial. Cette zone grise juridique autorise des “compléments de loyer” abusifs. Il suffit, explique-t-elle, « de placer quelques rameurs de sport dans une salle commune pour justifier un surcoût ». Résultat : des chambres de 20 m² affichées à près de 1 850 euros, dans une ville déjà asphyxiée par la crise du logement.Vers un contrôle renforcéLa mairie ne se contente pas d'un signal politique : elle annonce aussi la création d'une cellule dédiée au suivi et au contrôle des colivings existants. À Paris, on en dénombre déjà 7 500 lits, avec près de 7 000 nouveaux projets en cours, selon l'Institut Paris Région. Pour les élus, il est urgent d'empêcher la prolifération de ce modèle, jugé « hors de contrôle ».Paris contre le “Far West immobilier”Après avoir mené la bataille contre Airbnb et les locations touristiques illégales, Paris poursuit sa croisade pour un logement accessible. Cette décision, même non contraignante pour l'instant, envoie un message clair aux promoteurs : dans la capitale, la rentabilité ne doit plus primer sur le droit au logement. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'or reste, malgré les cryptomonnaies et les marchés financiers modernes, un pilier de la puissance économique mondiale. Symbole de stabilité, il rassure en temps de crise et renforce la crédibilité d'une monnaie. Mais quels sont les pays qui en détiennent le plus ? Les chiffres proviennent principalement du Conseil mondial de l'or (World Gold Council), qui recense les réserves officielles détenues par les banques centrales.Les États-Unis, maîtres incontestés du métal jauneEn tête, les États-Unis écrasent la concurrence avec environ 8 133 tonnes d'or, soit plus que les trois suivants réunis. Ces réserves sont stockées principalement dans le célèbre Fort Knox (Kentucky), ainsi qu'à New York et Denver. Héritage de l'après-guerre, cette position s'explique par le rôle central du dollar dans le système monétaire mondial depuis les accords de Bretton Woods en 1944. L'or y reste le symbole de la confiance internationale dans la devise américaine.L'Europe, deuxième bastion aurifèreJuste derrière, l'Allemagne arrive en deuxième position avec environ 3 350 tonnes. Pendant la Guerre froide, Berlin avait placé une grande partie de son or à New York et Londres, avant de rapatrier près de la moitié de ses lingots au cours des années 2010.L'Italie et la France suivent avec respectivement 2 450 et 2 435 tonnes. Ces stocks, hérités des Trente Glorieuses, servent aujourd'hui à garantir la crédibilité financière de ces pays au sein de la zone euro. La Russie, elle, occupe la cinquième place (environ 2 330 tonnes), fruit d'une stratégie délibérée menée depuis 2014 pour se désengager du dollar après les premières sanctions occidentales.L'Asie monte en puissanceLa Chine détient officiellement plus de 2 200 tonnes, mais de nombreux experts estiment que ses réserves réelles pourraient être bien supérieures. Pékin accumule de l'or discrètement, afin de diversifier ses actifs et renforcer le poids international du yuan.L'Inde, pays culturellement attaché à l'or, suit avec environ 800 tonnes, auxquelles s'ajoute une quantité gigantesque détenue par les particuliers : on estime que les familles indiennes possèdent à elles seules plus de 25 000 tonnes, soit l'équivalent d'un cinquième de l'or mondial.Une assurance contre les tempêtes économiquesLes banques centrales continuent d'acheter massivement de l'or : en 2023, leurs achats ont atteint un record historique. Car dans un monde instable – inflation, dettes, guerres commerciales – le métal jaune reste une valeur refuge absolue. L'or, plus que jamais, demeure la monnaie de la confiance. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

C'est la fin d'une longue incertitude juridique né avec la pandémie. Depuis 2020, de nombreuses entreprises se demandaient si les salariés travaillant depuis leur domicile pouvaient toujours bénéficier des tickets-restaurant. La Cour de cassation vient d'y mettre un terme : oui, le télétravail n'enlève en rien ce droit.Une égalité clairement affirméeLa haute juridiction s'appuie sur un principe inscrit noir sur blanc dans le Code du travail : « le télétravailleur a les mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l'entreprise ». Autrement dit, travailler depuis son salon ne modifie pas le statut du salarié ni les avantages liés à ses conditions de travail.L'affaire à l'origine de cette décision concernait un employé à qui son employeur avait supprimé ses tickets-restaurant au motif qu'il travaillait à distance. Refusant cette inégalité de traitement, il a saisi la justice.Une jurisprudence pour clore le débatJusqu'ici, les tribunaux français se contredisaient. En 2021, le tribunal judiciaire de Paris avait estimé que les télétravailleurs devaient recevoir leurs tickets-restaurant, tandis que celui de Nanterre avait jugé l'inverse. Cette divergence entretenait un flou que les entreprises interprétaient chacune à leur manière.La Cour de cassation a donc tranché : le télétravail ne peut pas justifier la suppression de cet avantage. Dans le cas jugé, le salarié concerné sera indemnisé à hauteur de 1 700,88 euros, correspondant aux titres-restaurant non perçus entre mars 2020 et mars 2022. Cette décision crée désormais une jurisprudence claire et opposable à toutes les entreprises.Un principe d'équité entre salariésLa haute cour rappelle ainsi que le lieu d'exécution du travail ne doit pas créer de disparité entre les employés. Si un salarié sur site a droit à des tickets-restaurant parce qu'il ne peut pas rentrer chez lui pour déjeuner, son collègue en télétravail bénéficie du même droit, dès lors qu'il remplit les mêmes critères d'attribution prévus par l'entreprise.Les limites du dispositifAttention toutefois : certains cas suspendent ce droit, notamment en cas d'arrêt maladie ou de chômage partiel, périodes durant lesquelles le contrat de travail est momentanément interrompu.Mais pour tous les autres, cette décision fait jurisprudence : qu'ils soient au bureau, en coworking ou chez eux, les salariés en télétravail doivent désormais être traités à égalité lorsqu'il s'agit de tickets-restaurant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

C'est un renversement historique. Pour la première fois depuis la Révolution des Œillets de 1974, le Portugal enchaîne les excédents budgétaires. En 2025, son gouvernement prévoit un surplus de 0,3 % du PIB, après un premier record en 2024. Une prouesse rare en Europe, encore plus remarquable quand on sait que Lisbonne compte simultanément augmenter les retraites et alléger la fiscalité.De la crise à la rigueurIl y a quinze ans, le pays était pourtant au bord du gouffre. En 2010, son déficit public atteignait 9 % du PIB. La troïka (FMI, BCE, Commission européenne) imposa alors un plan de sauvetage assorti d'une cure d'austérité radicale : hausse des impôts, privatisations et réduction drastique du nombre de fonctionnaires.Lorsque la gauche revient au pouvoir en 2015, elle maintient la discipline budgétaire tout en la rééquilibrant : taxes sur les plus fortunés, soutien au pouvoir d'achat des ménages modestes et relance de la demande intérieure. Cette combinaison entre rigueur et croissance devient la marque du « modèle portugais ».L'économie redressée par l'attractivitéÀ partir de 2017, le pays vit un véritable « miracle économique ». Les investissements étrangers affluent, séduits par la stabilité retrouvée, les incitations fiscales et un coût du travail parmi les plus bas d'Europe de l'Ouest (1 015 € de salaire minimum, contre 1 802 € en France). Les fonds européens et le boom touristique post-pandémie dopent l'activité. Résultat : la croissance dépasse 2 % par an et le chômage recule vers 6 %.Les entreprises françaises, notamment Somfy ou Decathlon, s'y implantent massivement ; 750 sociétés tricolores emploient aujourd'hui 60 000 personnes. Même les retraités français affluent, profitant d'avantages fiscaux — désormais réduits.Le revers du succèsMais la réussite portugaise a un prix. L'afflux de capitaux et de nouveaux résidents a fait exploser le marché immobilier : +124 % depuis 2015, bien au-delà de la moyenne européenne. Les jeunes Portugais, incapables d'accéder au logement, continuent de partir : un tiers des 15-39 ans vit à l'étranger.Cette tension sociale nourrit aussi la montée du parti d'extrême droite Chega, désormais deuxième force politique du pays.Une leçon pour l'EuropeAvec une dette en baisse (87,8 % du PIB prévue en 2026) et un État qui dépense moins qu'il ne gagne, le Portugal montre qu'une stratégie mêlant discipline et attractivité peut réussir. Mais il rappelle aussi qu'un excédent budgétaire n'est pas toujours synonyme de prospérité partagée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Oui, l'État français possède bel et bien des bitcoins, mais pas parce qu'il a choisi d'en acheter : il les détient à la suite de saisies judiciaires. Selon le dernier rapport de l'Agrasc (l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), publié fin 2024, la France détenait 302 cryptomonnaies, d'une valeur totale estimée à 194 millions d'euros, conservées dans les coffres numériques de l'agence. La majorité de ces avoirs est composée de bitcoins, même si une part notable correspond aussi à des ethers, selon les précisions données à BFM Business.Ces actifs numériques proviennent d'affaires pénales liées notamment à la cybercriminalité et au blanchiment d'argent, saisies entre 2014 et 2024. Autrement dit, la France n'a pas acheté ces cryptos pour constituer une réserve stratégique, mais elle les possède parce que la justice les a confisquées. Les autorités n'ont d'ailleurs pas encore communiqué de politique claire sur leur conservation : dans certains cas, les cryptomonnaies sont revendues aux enchères, dans d'autres, elles sont gardées par l'État.Un précédent marquant remonte à 2021, lorsque la France avait mis en vente 611 bitcoins saisis lors d'enquêtes criminelles. L'opération avait rapporté 24 millions d'euros à l'État. Si ces bitcoins avaient été conservés jusqu'à l'automne 2025, leur valeur aurait plus que doublé, compte tenu de la hausse spectaculaire du marché des cryptomonnaies depuis un an — plus de 70 % d'augmentation pour le bitcoin et l'ether.En 2025, l'État détient même un peu plus de cryptos qu'à la fin 2024 : six bitcoins supplémentaires ont été saisis en septembre par la section cyber du parquet de Paris, représentant environ 600 000 euros. Le chiffre définitif des avoirs sera précisé dans le rapport 2025 de l'Agrasc, attendu pour le premier semestre 2026.Sur la scène mondiale, la France se classe désormais septième parmi les pays détenant le plus de bitcoins, selon le classement de la société BitGo. Elle se situe loin derrière les États-Unis, qui possèdent près de 198 000 bitcoins, et le Royaume-Uni, qui en détiendrait environ 61 000. Contrairement à ces deux pays, la France n'a pas encore fait le choix d'accumuler volontairement des cryptomonnaies dans ses réserves. Pour l'instant, elle se contente de gérer, au cas par cas, les fruits numériques de la délinquance — un trésor involontaire, mais de plus en plus précieux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Avec la baisse des températures, la question revient dans tous les foyers : quelle énergie choisir pour se chauffer sans faire exploser sa facture ? Malgré des fluctuations ces dernières années, une hiérarchie claire se dessine : le gaz reste, en 2025, l'énergie la plus économique pour le chauffage domestique.En moyenne, un ménage français dépense aujourd'hui autour de 1 500 euros par an pour se chauffer au gaz, contre environ 800 euros en 2020. Le prix a donc quasiment doublé en cinq ans, conséquence directe de la crise énergétique et du conflit en Ukraine. Mais même à ce niveau, le gaz demeure plus avantageux que ses concurrents. Le kilowattheure y coûte environ 10 centimes d'euro, soit presque deux fois moins que celui de l'électricité, qui atteint désormais 19 centimes.Après une hausse estivale due à l'ajustement de la TVA pour se conformer au droit européen, les tarifs du gaz ont légèrement reculé ces dernières semaines (environ –1,4 % sur l'abonnement). Ce repli reste timide, mais il confirme la tendance : le gaz demeure l'énergie la plus compétitive, surtout dans les logements déjà raccordés au réseau. Pas étonnant donc que quatre foyers sur dix en France continuent d'y recourir.En deuxième position vient le fioul, choisi encore par près de trois millions de ménages. Son prix tourne autour de 1,10 euro le litre, mais il dépend étroitement du cours du pétrole, actuellement en léger repli. S'il revient souvent un peu plus cher que le gaz, il reste plus économique que l'électricité — à condition de disposer d'une cuve et d'une chaudière déjà installées. En revanche, il s'agit du mode de chauffage le plus polluant, ce qui explique l'interdiction, depuis 2022, d'installer de nouvelles chaudières au fioul.Quant à l'électricité, elle reste la solution la plus simple à mettre en œuvre, mais pas forcément la plus abordable. Son prix a grimpé de 45 % en cinq ans, même s'il semble se stabiliser pour l'hiver à venir. Son usage devient vraiment compétitif uniquement dans les logements bien isolés équipés de radiateurs modernes ou de pompes à chaleur performantes.En résumé, le gaz garde la première place du podium pour le rapport coût-efficacité. Le fioul s'accroche, mais son avenir s'assombrit. Et l'électricité, plus chère, ne devient rentable qu'à condition d'investir dans une bonne isolation. Dans un contexte de tension énergétique mondiale, le vrai secret pour réduire la facture reste donc… de consommer moins et mieux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La fraude financière dite « CumCum » est un montage sophistiqué utilisé par certains investisseurs pour éviter de payer l'impôt sur les dividendes en France. Derrière ce nom étrange se cache une mécanique financière aussi habile que coûteuse pour l'État. Selon le ministère des Finances, elle aurait fait perdre plusieurs milliards d'euros de recettes fiscales ces dernières années.Tout part d'un principe simple : lorsqu'une entreprise française verse un dividende à ses actionnaires, les investisseurs étrangers doivent en principe s'acquitter d'un prélèvement à la source, généralement autour de 25 %. Pour contourner cet impôt, certains fonds ou banques étrangères ont recours à une manœuvre temporaire. Juste avant le versement du dividende, ils « prêtent » leurs actions à un acteur français – souvent une banque ou une filiale locale. Ce dernier devient officiellement propriétaire des titres au moment où le dividende est versé, et comme il réside fiscalement en France, il n'a pas à payer de retenue à la source.Une fois le dividende encaissé, les actions sont restituées à leur propriétaire étranger, accompagné d'une compensation équivalente au dividende, moins une commission pour la banque française qui a servi d'intermédiaire. Ce transfert-éclair, souvent réalisé en quelques jours seulement, permet donc à l'investisseur d'encaisser le dividende comme s'il était résident fiscal français, sans verser le moindre impôt au Trésor.Le terme « CumCum » vient de l'expression latine cum dividendo (« avec dividende »), car l'opération consiste précisément à transférer temporairement la propriété d'un titre juste avant le versement du dividende. Ce système est proche d'un autre montage, le « CumEx », qui, lui, repose sur des remboursements frauduleux d'impôts déjà payés et qui a éclaté en Allemagne en 2017, provoquant un scandale européen.En France, le CumCum n'est pas toujours illégal : tout dépend de l'intention et de la durée de l'opération. Mais dans de nombreux cas, l'administration fiscale estime qu'il s'agit d'une fraude caractérisée, car l'objectif est purement fiscal et ne correspond à aucune réalité économique. Le Sénat et le collectif de journalistes européens Correctiv ont révélé que ces pratiques pourraient coûter plus de 3 milliards d'euros par an au fisc français.Depuis 2018, Bercy tente de serrer la vis : contrôles accrus, redressements, et clarification des règles de détention temporaire d'actions. Mais la sophistication de ces montages, souvent appuyés par de grands cabinets d'avocats et des banques internationales, rend la lutte difficile. En somme, le CumCum illustre à quel point la finance moderne sait jouer des frontières… parfois au détriment du contribuable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

À partir du 9 octobre, un petit changement technique pourrait bien chambouler notre manière de faire des virements bancaires. Derrière cette réforme, voulue par l'Union européenne, se cache un objectif clair : freiner les escroqueries de plus en plus nombreuses autour des paiements. Mais dans la pratique, elle risque aussi de ralentir, voire de bloquer, un grand nombre de transactions.Jusqu'ici, quand vous faisiez un virement, il suffisait de saisir un IBAN valide. À partir de cette date, cela ne suffira plus. Les banques devront désormais vérifier que le nom du bénéficiaire correspond bien à l'IBAN renseigné. Cette mesure, baptisée « Vérification du bénéficiaire » ou « Verification of Payee », s'appliquera à tous les virements SEPA, qu'ils soient classiques ou instantanés.Concrètement, dès qu'un virement sera initié, la banque de l'expéditeur interrogera celle du destinataire. Si les deux informations – nom et IBAN – concordent, le transfert s'exécutera sans problème. En revanche, s'il existe une différence, même légère, un message d'avertissement apparaîtra : la banque affichera le nom « officiel » du titulaire du compte, et l'utilisateur devra confirmer qu'il souhaite poursuivre. Si le nom est complètement différent, le virement sera bloqué, ou du moins suspendu le temps de vérifications supplémentaires.L'idée est louable : chaque année, des milliers de particuliers et d'entreprises se font piéger par des fraudes dites au « faux RIB ». Un escroc modifie le numéro de compte sur une facture, et l'argent part au mauvais destinataire. Cette vérification obligatoire doit donc réduire ces risques. Mais dans la réalité, beaucoup de virements légitimes risquent de déclencher des alertes, notamment à cause de simples erreurs de saisie ou d'intitulés imprécis.Autre conséquence : les entreprises devront vérifier que le nom exact de leurs fournisseurs ou clients est bien aligné avec celui enregistré auprès de la banque, faute de quoi leurs paiements automatiques pourraient être refusés. Et pour les particuliers, la moindre faute de frappe dans un nom pourrait provoquer un message d'avertissement, voire un blocage temporaire.Cette règle découle du règlement européen 2024/886, qui vise à uniformiser la sécurité des paiements dans toute la zone euro. Elle ne fixe aucun seuil de montant : tous les virements, même de quelques euros, seront concernés.En résumé, l'Europe veut rendre les virements plus sûrs. Mais dès le 9 octobre, il faudra s'habituer à un monde où taper un nom de travers pourrait suffire à bloquer un transfert. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Pour écouter mon podcast Le Fil IA:Appel Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/le-fil-ia/id1797244733Spotify:https://open.spotify.com/show/7DLZgY60IARypRmVGAlBM0?si=bacee66244884d27Depuis quelques semaines, un mot revient avec insistance dans la bouche des grands patrons de la tech : « bulle ». Et le paradoxe est savoureux : ceux-là mêmes qui ont nourri la frénésie autour de l'intelligence artificielle — Sam Altman pour OpenAI et Jeff Bezos pour Amazon — alertent désormais sur les excès du secteur. Pour Bezos, il s'agit d'une « bulle industrielle » : les investisseurs, pris dans l'euphorie, ne savent plus distinguer les projets viables des mirages. Altman, lui, reconnaît qu'une bulle se forme toujours « autour d'un fond de vérité », mais prévient que certains y laisseront des fortunes colossales.Le constat est partagé par nombre d'analystes. Les valorisations atteignent des sommets vertigineux : OpenAI viserait 500 milliards de dollars, Nvidia dépasse les records historiques, et les géants du numérique ont investi plus de 250 milliards cette année dans des infrastructures gigantesques — « Stargate » chez OpenAI, « Prometheus » chez Meta. Pourtant, la question centrale demeure : ces dépenses produiront-elles un retour sur investissement à la hauteur ? Pour Torsten Sløk, économiste chez Apollo Global, l'histoire rappelle dangereusement celle de la bulle Internet : les entreprises les mieux valorisées sont encore plus chères qu'à la fin des années 1990.Certains, comme l'entrepreneur Azheem Azhar, se veulent plus rassurants. Les géants actuels disposent, selon lui, de flux de trésorerie solides capables de soutenir leurs ambitions. Mais même avec des bénéfices records, l'équation reste fragile. D'ici 2029, les investissements cumulés dans les centres de données pourraient atteindre 3 000 milliards de dollars, alors que les revenus du secteur ne dépasseraient pas 780 milliards en 2030, selon Citi. Un déficit colossal de financement de l'ordre de 1 500 milliards est déjà anticipé.À cela s'ajoutent des contraintes physiques : la consommation électrique des usines d'IA pourrait nécessiter une capacité équivalente à tout le parc nucléaire français. Sans nouvelles infrastructures énergétiques, la croissance du secteur pourrait se heurter à un mur matériel. Et même sur le plan économique, les promesses de gains de productivité tardent à se concrétiser : certaines études montrent que les développeurs utilisant des outils d'IA ne sont pas encore plus efficaces.Reste que, comme souvent dans les grandes révolutions technologiques, ces bulles ne sont pas toujours stériles : elles laissent des infrastructures durables, comme le chemin de fer au XIXᵉ siècle. Mais si l'emballement actuel devait se dégonfler, il pourrait laisser derrière lui non pas des rails, mais des entrepôts remplis de puces obsolètes — et une économie américaine soudain privée de son moteur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Selon une étude inédite d'Airparif publiée le 26 septembre 2025, les politiques menées en Île-de-France pour réduire la pollution de l'air entre 2010 et 2019 auraient permis d'éviter un coût économique de l'ordre de 61 milliards d'euros. Airparif Cet ordre de grandeur est d'autant plus impressionnant qu'il repose sur des investissements publics et privés évalués à seulement 5 milliards d'euros sur la même période (soit un ratio coût-bénéfice d'environ 1 à 12)... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'histoire ressemble à un scénario de comédie dramatique, mais pour Dany Boon, elle s'est transformée en véritable cauchemar financier. L'acteur et réalisateur, figure incontournable du cinéma français, a perdu plus de cinq millions d'euros dans une escroquerie sophistiquée, montée par un homme de 36 ans déjà condamné pour des fraudes similaires.Tout commence en 2021. L'escroc approche Dany Boon en se présentant comme un lord irlandais, skipper de renom, membre du prestigieux Royal Cork Yacht Club. Costume impeccable, discours rodé : il inspire confiance. Le comédien, qui souhaitait acquérir un voilier auprès du navigateur Marc Pajot, voit en lui un interlocuteur crédible, capable de gérer l'achat et l'entretien de son futur navire. Une société est créée pour l'occasion, et Dany Boon y investit 2,2 millions d'euros, censés couvrir le financement, l'assurance et l'entretien du yacht. Problème : la société est fictive, et l'assurance souscrite auprès d'une structure domiciliée aux Samoa n'existe pas.Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Fort de la confiance gagnée, le faux lord propose quelques mois plus tard un placement financier alléchant auprès d'une prétendue banque irlandaise. Séduit par l'offre, l'acteur lui confie 4,5 millions d'euros supplémentaires. L'escroc admettra plus tard devant les enquêteurs qu'il a « saisi une occasion ». Pour sa défense, il affirme que Dany Boon cherchait à optimiser fiscalement son investissement en visant l'achat d'un voilier plus imposant. L'avocat de l'acteur dément catégoriquement, rappelant que son client a toujours agi dans le strict respect de la loi.En novembre 2021, le château de cartes s'effondre. L'escroc annonce cesser son activité, promettant qu'un repreneur prendra le relais… mais ce repreneur n'existe pas. Lorsqu'il tente de récupérer ses fonds, Dany Boon découvre qu'ils se sont déjà évaporés. Une partie a circulé sur des comptes à Monaco et Singapour, plus de 400 000 euros ont servi à acheter des produits de luxe, et le reste aurait été transféré vers le Panama ou d'autres paradis fiscaux du Pacifique.Aujourd'hui, l'escroc, jugé à Nice, prétend vouloir aider à retrouver l'argent disparu, mais à la condition d'obtenir sa liberté. Pour Dany Boon, l'affaire laisse un goût amer : derrière les paillettes et les yachts de luxe, une démonstration brutale de la vulnérabilité, même pour les personnalités les plus en vue, face à la ruse d'un escroc bien préparé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La petite-fille de Donald Trump, Kai Trump (18 ans), vient de lancer sa propre ligne de vêtements et provoque déjà le buzz. Son produit phare ? Des sweats (pulls à capuche ou à col rond) arborant ses initiales ou son nom, vendus à 130 dollars l'unité.Kai Trump ne manque pas de scène. Elle a inauguré la collection en portant un de ses sweats sur la pelouse de la Maison-Blanche, aux côtés de son grand-père.Une stratégie au confluent du personal branding et du luxeCe n'est pas tant la mode qui prime, mais l'histoire qu'elle vend. Kai Trump mise sur sa notoriété — fruit de son ascendance — pour imposer une marque « à sa propre signature ». Le pari : transformer une simple pièce de merchandising en objet désirable à prix premium, pour les fans, les curieux ou ceux séduits par l'univers Trump.Les observateurs estiment que ce genre de stratégie peut générer des revenus significatifs. Certains évoquent une première année à 5 à 10 millions de dollars si la ligne trouve son public — un potentiel porté par l'effet de curiosité et la visibilité médiatique du nom.Mais la durabilité dépendra de l'adhésion réelle, du style, de la qualité, et de la capacité à fidéliser une clientèle au-delà de l'effet de nouveauté.Critiques et zones d'ombreLe tarif suscite déjà des critiques : 130 $ pour un sweat, c'est élevé, surtout quand la provenance ou les conditions de fabrication ne sont pas divulguées.Certains commentateurs estiment que cela révèle une logique de marque plus que de produit. D'autres s'interrogent sur l'éthique d'utiliser les lieux institutionnels (la Maison-Blanche) comme décor promotionnel — une frontière fragile entre communication et instrumentalisation des symboles.Ce que cela nous enseigne en économieCe cas illustre plusieurs tendances fortes dans l'économie moderne :Valeur du nom et du storytelling : l'identité d'une marque peut justifier des marges élevées, même si le produit en lui-même n'est pas révolutionnaire.Monétisation du capital social : Kai Trump convertit ses followers, son statut et son image en une entreprise.Risques de scalabilité : sans renouvellement, sans diversification ni véritable proposition produit, la ligne peut rester anecdotique.Effet symbole & controverse : la visibilité instantanée alimente le débat – ce qui peut aider à vendre, mais aussi polariser et provoquer des réactions négatives. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Dans toutes les situations exceptionnelles, de type coupure électrique de grande ampleur, ou conflit géopolitique, les paiements électroniques peuvent devenir inutilisables. Que reste-t-il alors ? Le bon vieux billet. Contrairement aux cartes et aux applications, l'argent liquide ne dépend d'aucune infrastructure numérique. C'est ce qui en fait, selon la Banque centrale européenne, une véritable roue de secours.Les exemples historiques ne manquent pas. Lors de la pandémie de Covid-19, de la crise de la dette grecque ou encore des blackouts qui ont frappé l'Espagne, le cash a joué un rôle de bouée de sauvetage. Il permet d'acheter immédiatement ce dont on a besoin, sans attendre qu'un système reparte en ligne. Et il rassure : en période de stress, les gens préfèrent avoir des billets tangibles entre les mains plutôt que de simples chiffres sur un écran.Au-delà du confort psychologique, il existe aussi un enjeu collectif. Les spécialistes parlent de « redondance essentielle » : si chaque ménage garde une petite réserve, cela forme un maillage invisible qui soutient l'économie en cas de choc. C'est un filet de sécurité distribué dans toute la société. Le cash joue aussi un rôle démocratique. Il limite la dépendance aux acteurs privés – banques, applications, opérateurs – et garantit une certaine liberté dans nos transactions, y compris la confidentialité, chose que les paiements numériques n'offrent pas toujours.Mais combien faut-il conserver ? Les autorités n'encouragent pas à remplir son matelas de billets. Dans plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas, l'Autriche ou la Finlande, on recommande entre 70 et 100 euros par personne, l'équivalent de quoi tenir environ 72 heures en cas d'urgence. Suffisamment pour faire quelques courses ou acheter de l'essence, mais pas de quoi déclencher la panique des voleurs. La Finlande va même plus loin en réfléchissant à des distributeurs automatiques spécialement conçus pour fonctionner lors de pannes massives.La BCE insiste sur un autre point : l'offre doit suivre la demande. Lors des crises, la ruée vers le cash peut être brutale. Mieux vaut donc prévoir en amont des stocks suffisants et des circuits de distribution robustes pour que personne ne se retrouve sans solution.En somme, garder un peu d'argent liquide chez soi, ce n'est pas un réflexe dépassé, c'est une forme d'assurance moderne. Une façon simple de se préparer à l'imprévu – au même titre qu'avoir des bougies ou de l'eau en réserve. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Ce phénomène s'explique par les énormes écarts de prix entre les États-Unis et la France — ou d'autres pays à régulation des prix pharmaceutiques. Par exemple, une étude du Peterson-KFF Health System Tracker montre que le prix de l'Ozempic aux États-Unis est d'environ 936 USD par mois, alors qu'en France il est proche de 83 USD pour une quantité équivalente.Autrement dit : le même médicament peut coûter jusqu'à cinq à dix fois moins hors-USALa différence s'explique par le fonctionnement des systèmes de santé. En France, comme dans la plupart des pays européens, les autorités publiques négocient directement les prix des médicaments avec les laboratoires, imposent des plafonds et remboursent largement les patients via la Sécurité sociale. Aux États-Unis, en revanche, le marché pharmaceutique est beaucoup plus libéral : les laboratoires fixent leurs prix, les assureurs privés négocient des remises, mais les patients se retrouvent souvent à payer des montants très élevés s'ils n'ont pas une couverture complémentaire solide.Je vous ai parlé de l'Ozempic, mais les différences de prix ne concernent évidemment pas seulement le diabète : de nombreux traitements innovants ou chroniques, comme ceux liés au cancer, aux maladies cardiovasculaires ou à la santé mentale, affichent aussi des écarts considérables.Dans ce contexte, certains patients américains font leurs calculs. Le coût d'un voyage en France peut sembler élevé, mais il est parfois largement compensé par les économies réalisées sur les médicaments, surtout lorsqu'il s'agit de traitements pris toute l'année. Pour certains, c'est presque devenu une stratégie : allier vacances et ravitaillement médical.Évidemment, ce contournement n'est pas sans limites. Il faut disposer d'une ordonnance, s'assurer de la légalité du transport des médicaments, et accepter de payer sans remboursement de l'assurance américaine. Mais pour des retraités ou des familles confrontés à des prix prohibitifs, la France apparaît comme une solution pragmatique.Au fond, ce phénomène illustre deux visions de la santé : d'un côté un système français qui régule et socialise les coûts, de l'autre un système américain qui laisse les prix au marché, avec pour conséquence des écarts qui poussent certains patients à devenir des « touristes pharmaceutiques ». Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Chaque début de mois ressemble à un nouveau défi pour une grande partie des Français. Malgré une inflation qui ralentit légèrement, beaucoup continuent de ressentir durement les effets de trois années de hausses successives des prix. C'est ce que révèle le 14ᵉ baromètre du pouvoir d'achat publié par Cofidis début 2025 et relayé par RMC Conso.Selon cette étude, le pouvoir d'achat reste la première préoccupation pour 38 % des Français, même si ce chiffre recule de 13 points par rapport à 2024. La santé (36 %) et l'insécurité (34 %) viennent juste derrière. Pourtant, seuls 18 % des sondés estiment aujourd'hui avoir un bon pouvoir d'achat, une proportion en baisse de 5 % en un an.Derrière ce ressenti se cache un chiffre précis : pour vivre correctement, les Français considèrent qu'il leur faudrait 507 euros supplémentaires par mois. Autrement dit, une fois le loyer, les factures et les dépenses contraintes réglées, il manque en moyenne un demi-millier d'euros pour boucler un budget jugé « convenable ».Comment expliquer cette impression d'étouffement ? D'abord par l'augmentation des prix, citée par 72 % des personnes interrogées. L'inflation est particulièrement visible dans l'alimentation (78 %), les assurances et la santé (76 %) ou encore l'énergie (71 %). Les impôts sont également pointés du doigt comme une cause importante de cette perte de pouvoir d'achat.Si cette somme supplémentaire de 507 euros tombait réellement chaque mois sur leur compte, les Français savent déjà comment l'utiliser. Quatre sur dix la dépenseraient en priorité dans l'alimentation, un tiers la consacrerait aux loisirs, et un quart à l'équipement de leur logement. À l'inverse, faute de moyens, beaucoup réduisent leurs dépenses dans certains domaines : l'habillement arrive en tête des coupes budgétaires (39 %), suivi de près par les loisirs (38 %).Mais au-delà des arbitrages, l'étude révèle un autre signal inquiétant : le retour en force des découverts bancaires. Quatre Français sur dix déclarent y être confrontés, soit 38 %, en hausse de deux points. La situation est particulièrement critique chez les jeunes (52 %), les foyers avec enfants (49 %), les actifs (44 %) et les femmes (42 %). Les retraités restent moins touchés : 22 % seulement se retrouvent dans le rouge, un chiffre bien en dessous de la moyenne nationale.En résumé, même si l'inflation ralentit, le quotidien reste marqué par une impression de manque. Et ce manque, les Français le chiffrent précisément : 507 euros de plus par mois. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

À partir du 7 juin 2026, les entreprises françaises devront se plier à une nouvelle règle : la transparence salariale. Cette obligation découle d'une directive européenne, qui sera transposée en droit français d'ici cette date. L'idée est claire : réduire les inégalités de rémunération au sein des entreprises, un sujet longtemps considéré comme sensible, voire tabou, en France.Concrètement, les salariés pourront demander à connaître le niveau de rémunération associé à leur poste, les critères retenus pour fixer les augmentations ou les promotions, ainsi que la moyenne des salaires de leurs collègues exerçant la même fonction. Un outil qui devrait permettre à ceux qui se sentent sous-payés d'obtenir des explications, voire de revendiquer un ajustement. La règle va encore plus loin : si un écart supérieur à 5 % est constaté entre deux salariés occupant un poste équivalent et qu'aucune justification objective n'est apportée, l'entreprise aura l'obligation de le corriger.Cette directive introduit aussi des obligations différenciées selon la taille des structures. Les sociétés de plus de 250 salariés devront publier chaque année un rapport détaillant les écarts de rémunération, de l'échelon le plus bas jusqu'aux postes de direction. Pour les entreprises comprises entre 100 et 250 salariés, ce rapport sera exigé tous les trois ans. En dessous de 100 salariés, en revanche, aucune obligation de publication n'est prévue.Autre changement majeur : la transparence ne s'arrête pas aux salaires existants, elle touche aussi le recrutement. Les offres d'emploi devront indiquer clairement la rémunération proposée. Les mentions vagues comme « salaire selon profil » ou « selon expérience » disparaîtront. Par ailleurs, il sera interdit de demander à un candidat son salaire antérieur : la rémunération devra correspondre au poste, et non à l'historique du candidat.Bien sûr, cette transparence peut avoir des effets ambivalents. D'un côté, elle pourrait nourrir des tensions internes, alimenter des comparaisons permanentes entre collègues et fragiliser la cohésion des équipes. De l'autre, elle représente un levier puissant pour instaurer plus d'égalité, lutter contre les discriminations de genre, d'origine ou d'âge, et accroître la motivation des salariés en leur donnant la certitude que leurs efforts sont justement valorisés.Reste une limite de taille : même si les écarts devront être corrigés, les perspectives d'augmentation globale restent faibles. Comme le rappellent les experts, en 2026, les hausses de salaire ne devraient pas dépasser les 2 %. La transparence viendra donc surtout rééquilibrer les rapports de force… sans pour autant bouleverser les enveloppes globales. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Donald Trump a récemment introduit une mesure qui a fait beaucoup de bruit : ce que l'on appelle désormais les « visas à 100 000 dollars ». Derrière ce terme, il s'agit d'un changement majeur pour le programme de visas H-1B, ceux qui permettent à des travailleurs étrangers hautement qualifiés – ingénieurs, chercheurs, informaticiens – de venir exercer aux États-Unis.Jusqu'ici, les entreprises qui souhaitaient recruter ce type de profils payaient déjà des frais administratifs, mais Trump a décidé d'y ajouter une taxe très lourde : 100 000 dollars pour chaque nouvelle demande de visa. Cette somme est à la charge des employeurs, pas des salariés. L'objectif affiché est clair : décourager le recours à la main-d'œuvre étrangère afin de pousser les sociétés à embaucher en priorité des Américains.Cette mesure ne concerne que les nouvelles demandes. Les détenteurs actuels d'un visa H-1B, ainsi que ceux qui renouvellent leur titre, ne sont pas touchés. L'administration a pris soin de le préciser après une vague d'inquiétudes, notamment chez les milliers d'ingénieurs indiens ou chinois qui vivent et travaillent déjà aux États-Unis.Mais la décision soulève énormément de critiques. Les grandes entreprises, en particulier dans la technologie, s'appuient depuis des années sur ce programme pour attirer les meilleurs talents du monde entier. Pour elles, cette taxe équivaut à un coup de massue : elle renchérit brutalement le coût du recrutement et pourrait les dissuader de déposer de nouvelles demandes. Les petites sociétés et les start-up, qui ont souvent recours à ces profils rares, risquent d'être les plus touchées car elles n'ont pas les mêmes moyens financiers que les géants du secteur.Les partisans de la mesure, eux, défendent l'idée qu'elle rééquilibrera le marché du travail américain et limitera les abus d'un système accusé de tirer les salaires vers le bas. Mais ses opposants estiment qu'elle pourrait avoir l'effet inverse : freiner l'innovation, affaiblir la compétitivité et pousser certains talents à se tourner vers d'autres pays.Au-delà des débats économiques, une question juridique se pose : Trump peut-il réellement imposer une telle taxe par simple proclamation présidentielle, sans passer par le Congrès ? Certains experts doutent de la légalité de la démarche, et il est probable que les tribunaux soient saisis.En somme, ces « visas à 100 000 dollars » illustrent la ligne dure de Donald Trump sur l'immigration économique : réduire l'accès au marché américain pour les travailleurs étrangers, quitte à bouleverser des secteurs entiers de l'économie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Lorsqu'il a été interrogé sur la proposition de l'économiste Gabriel Zucman visant à instaurer une taxe sur les très grandes fortunes, Bernard Arnault, patron de LVMH, n'a pas mâché ses mots. Dans une déclaration accordée au Sunday Times, il a qualifié Zucman de « militant d'extrême gauche » dont l'idéologie, selon lui, « vise la destruction de l'économie libérale ».Pour le PDG, il est impossible de comprendre les positions de l'économiste sans tenir compte de son engagement politique : « On ne comprend pas les positions de monsieur Zucman si l'on oublie qu'il est d'abord un militant d'extrême gauche. À ce titre, il met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l'économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat », a-t-il déclaré.La taxe proposée par Gabriel Zucman ciblerait les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, avec un prélèvement annuel de 2 %. Près de 1.800 foyers fiscaux seraient concernés par cette mesure. Elle suscite l'adhésion des partis de gauche, qui la présentent comme un instrument de justice fiscale, mais inquiète le patronat et une partie du centre et de la droite, qui y voient un risque pour l'investissement et la pérennité des entreprises.Bernard Arnault est directement concerné par le sujet, puisque sa famille détient la première fortune française et la septième mondiale, estimée à 154 milliards de dollars par le magazine Forbes. Pourtant, il rejette l'idée d'être le symbole d'un système fiscal injuste. Selon lui, Gabriel Zucman « présente la situation fiscale française de manière biaisée ». Et d'ajouter : « Car enfin, comment me mettre moi directement en cause alors que je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l'un des plus importants à travers les sociétés que je dirige ».Pour Arnault, la proposition de Zucman dépasse largement le champ d'un simple débat académique : « Il ne s'agit ni d'un débat technique ni économique, mais bien d'une volonté clairement formulée de mettre à terre l'économie française ». Et il s'inquiète des conséquences politiques : « Je ne peux pas croire que les forces politiques françaises qui dirigent, ou ont par le passé dirigé le pays, puissent prêter la moindre crédibilité à cette offensive mortelle pour notre économie ».En toile de fond, la question des inégalités reste brûlante : les 10 % des ménages les plus riches possèdent aujourd'hui plus de la moitié du patrimoine français. LVMH, de son côté, continue d'afficher une santé insolente, avec plus de 84 milliards d'euros de chiffre d'affaires et un bénéfice net de 12,55 milliards d'euros en 2024. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Dans cet épisode, intéressons-nous à un phénomène qui prend de l'ampleur : les cagnottes en ligne lancées par des étudiants pour financer leurs études ou simplement boucler leurs fins de mois. Ce recours, autrefois exceptionnel, devient un symbole de la précarité grandissante dans le monde étudiant.Selon la dernière étude de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), environ 20 % des étudiants en France vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre, déjà alarmant, éclaire les raisons pour lesquelles certains jeunes n'ont d'autre choix que de solliciter l'aide de leurs proches ou d'inconnus via des plateformes de financement participatif.La première cause de ces cagnottes est le coût de la vie étudiante. Entre le logement, les frais d'inscription, le matériel pédagogique, le transport et l'alimentation, le budget explose rapidement. L'OVE rappelle que le logement représente souvent plus de la moitié des dépenses mensuelles. Dans les grandes villes universitaires comme Paris, Lyon ou Bordeaux, les loyers sont devenus quasiment impossibles à assumer sans aide parentale conséquente ou sans un emploi salarié.Deuxième explication : les ressources limitées. Si certains bénéficient de bourses, leur montant reste souvent insuffisant pour couvrir toutes les charges. De plus, beaucoup d'étudiants ne remplissent pas les critères sociaux pour y avoir droit, malgré une réelle fragilité financière. Le recours aux petits boulots est courant, mais il n'est pas toujours compatible avec la réussite universitaire, et les contrats précaires ne suffisent pas à compenser les écarts.Troisième facteur : la stigmatisation et la visibilité. Lancer une cagnotte est aussi une manière de rendre publique sa situation et d'alerter sur les difficultés rencontrées. À travers ces appels à la solidarité, les étudiants racontent des histoires personnelles : financer un semestre à l'étranger, payer un loyer en retard, acheter du matériel informatique indispensable, ou encore couvrir des frais médicaux. Les réseaux sociaux amplifient la portée de ces messages, transformant parfois une initiative individuelle en mobilisation collective.Derrière ces démarches se joue un enjeu plus large : celui de l'égalité des chances. Quand un étudiant doit passer par une cagnotte pour poursuivre ses études, cela illustre un système qui peine à garantir à chacun les mêmes conditions d'accès à l'enseignement supérieur. Les associations étudiantes et syndicats pointent régulièrement ce problème, appelant à une revalorisation des bourses et à une politique de logement plus ambitieuse.En conclusion, les cagnottes étudiantes sont le symptôme visible d'une réalité invisible : la pauvreté étudiante. Elles rappellent qu'au-delà de l'image idéalisée de la vie universitaire, une part non négligeable de jeunes lutte au quotidien pour simplement continuer à apprendre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le « bortsch index » est un indicateur économique atypique mais redoutablement parlant. Inspiré de la soupe traditionnelle à base de betteraves, de choux, de pommes de terre et d'oignons, il mesure le coût des ingrédients nécessaires à la préparation de ce plat consommé quotidiennement en Russie et en Ukraine. Comme le « Big Mac index », il rend tangible une réalité abstraite : l'inflation et son impact direct sur la vie des ménages.Historiquement, l'indice est né en 2014, au moment des premières sanctions internationales contre la Russie après l'annexion de la Crimée. Natalya Atuchina, une enseignante à la retraite, avait alors constaté que le prix des ingrédients de base du bortsch flambait. Entre 2014 et 2015, le coût du plat avait bondi de près de 50 %. Cet outil, à la fois symbolique et concret, est depuis devenu un thermomètre du pouvoir d'achat.Aujourd'hui, en 2025, le bortsch index est de nouveau au centre de l'attention. La guerre en Ukraine, déclenchée en 2022, combinée aux sanctions occidentales, pèse lourdement sur l'économie russe. Vendredi 12 septembre, la Banque centrale de Russie a abaissé son taux directeur de 18 % à 17 %. Malgré cette détente, le niveau reste extrêmement élevé, reflet d'une inflation annuelle dépassant 8 %.Mais la situation est encore plus dramatique dans l'alimentaire. Les chiffres récents parlent d'eux-mêmes : sur un an, les prix des oignons ont grimpé de 87 %, ceux du chou de 56 %, et ceux des betteraves de 12 %. Seules les tomates affichent une hausse modérée, autour de 1,2 %. Le cas le plus frappant reste celui de la pomme de terre : son prix a été multiplié par trois en l'espace de douze mois. Un véritable choc pour les ménages russes, qui consomment en moyenne 131 kilos de pommes de terre par an.Cette flambée a des causes multiples : coûts de production en hausse (énergie, intrants agricoles), manque de main-d'œuvre, et surtout difficultés logistiques liées à la guerre. La région de Briansk, principale zone productrice, se trouve à la frontière ukrainienne et subit directement les bombardements. Résultat : la Russie a dû importer pas moins de 548.000 tonnes de pommes de terre d'Égypte, une première historique.En résumé, le bortsch index illustre à la perfection comment un conflit géopolitique et des sanctions économiques se traduisent dans l'assiette des citoyens. Derrière les pourcentages d'inflation ou les décisions de la Banque centrale, c'est bien le prix du repas le plus quotidien qui devient le révélateur le plus concret de la crise. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Selon une étude citée par BFMTV début septembre 2025, s'appuyant sur les chiffres de Stéphane Seban, organisateur du salon du mariage, le budget moyen d'un mariage en France atteint désormais 16.000 euros, contre 15.400 euros en 2024. Ce montant correspond à un mariage “standard” comprenant la réception, le traiteur, les tenues, la décoration, la musique et les services habituels.Le poste de dépense le plus important reste la salle de réception, souvent associée au repas et aux boissons, qui peut représenter jusqu'à la moitié du budget. Viennent ensuite les tenues – la robe de mariée en moyenne entre 1.000 et 2.500 euros, le costume autour de 500 à 1.000 euros –, les alliances, les services de photographie ou de vidéo (1.000 à 3.000 euros), sans oublier la décoration florale et l'animation musicale.Bien entendu, ce chiffre moyen de 16.000 euros cache de fortes disparités. Certains couples optent pour des mariages intimes, parfois limités à 5.000 euros, tandis que d'autres dépassent largement les 30.000 euros, notamment dans les grandes villes ou lorsqu'ils choisissent des lieux prestigieux. Les mariages à l'étranger, dits “destination weddings”, peuvent aussi faire exploser la facture à cause des frais de transport et d'hébergement.La région et la saison jouent un rôle déterminant : se marier à Paris ou sur la Côte d'Azur coûte généralement bien plus cher que dans une petite ville de province. De même, les week-ends d'été sont plus onéreux que les dates en semaine ou hors saison.Un autre indicateur intéressant vient d'un sondage réalisé en mai 2025 par Ymanci et l'institut Flashs : 29 % des Français considèrent qu'un budget de 10.000 à 20.000 euros est “raisonnable” pour un mariage. Cela place donc la moyenne observée par BFMTV – 16.000 euros – dans la fourchette jugée acceptable par une partie significative de la population.En conclusion, on peut dire qu'un mariage en France coûte aujourd'hui en moyenne autour de 16.000 euros, mais cette moyenne reflète une grande variété de choix. Entre les mariages minimalistes à quelques milliers d'euros et les cérémonies fastueuses dépassant plusieurs dizaines de milliers d'euros, chaque couple doit arbitrer entre rêve et réalité budgétaire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Aujourd'hui, nous allons parler d'une décision importante : l'agence américaine Fitch a dégradé la note souveraine de la France, qui passe de AA- à A+. Mais qu'est-ce que cela signifie réellement et pourquoi cela arrive-t-il maintenant ?Le 12 septembre 2025, Fitch Ratings a annoncé cette révision à la baisse, tout en maintenant une perspective stable. Cette note n'est pas un simple détail technique : elle reflète la confiance des investisseurs dans la capacité d'un pays à rembourser sa dette. Plus la note est élevée, plus l'État peut emprunter à des taux intéressants. À l'inverse, une dégradation rend l'emprunt plus coûteux.Pourquoi Fitch a-t-elle pris cette décision ? Trois raisons principales. D'abord, la dette publique française reste très élevée, dépassant 110 % du PIB, et elle continue de croître. Ensuite, les déficits budgétaires persistent et la trajectoire de réduction annoncée par le gouvernement est jugée peu crédible. Enfin, le contexte politique complique les choses : majorité fragile, difficultés à faire passer des réformes, et instabilité institutionnelle qui pèse sur la confiance.Concrètement, quels impacts attendre ? D'abord, un coût de financement potentiellement plus élevé pour l'État français. Si les marchés estiment que le risque a augmenté, ils exigeront des taux d'intérêt plus importants pour prêter. Ensuite, une atteinte à l'image de la France : elle perd une marche dans l'échelle du « double A », ce qui peut envoyer un mauvais signal aux investisseurs internationaux. Enfin, une pression accrue sur le gouvernement. Le Premier ministre Sébastien Lecornu, nouvellement en poste, devra présenter un budget crédible et rétablir la confiance, dans un climat parlementaire déjà tendu.Et maintenant ? Trois leviers sont sur la table : réduire les dépenses publiques de manière plus significative, renforcer la crédibilité des trajectoires budgétaires avec des mesures concrètes, et enfin restaurer une stabilité politique qui rassure les marchés.En conclusion, cette décision de Fitch n'est pas une catastrophe immédiate, mais c'est un avertissement clair. Elle montre que la France ne peut pas continuer indéfiniment à accumuler dette et déficits sans conséquences. Pour le gouvernement, c'est un rappel à l'ordre : il faudra convaincre, réformer et rassurer, sous peine de voir les finances publiques se fragiliser encore davantage. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

RH, anciennement Restoration Hardware, est souvent surnommée « l'IKEA des riches ». L'expression peut surprendre, mais elle résume assez bien le modèle singulier de cette marque californienne, qui vient de frapper un grand coup en ouvrant une immense galerie de sept étages sur les Champs-Élysées.Une expérience plus qu'une boutiqueNée en 1979 en Californie comme simple magasin d'accessoires de maison, RH est devenue la première chaîne américaine de mobilier haut de gamme. À Paris, elle s'installe dans un hôtel particulier transformé en véritable décor de théâtre : canapés à plus de 14.000 euros, lits en pierre, luminaires monumentaux, terrasses de verre, bar lounge et restaurant panoramique servant caviar et salades signatures. On est loin du magasin de meubles classique : l'idée est de plonger le visiteur dans un univers où mobilier, art et restauration fusionnent.Un modèle économique originalLà où IKEA vend du mobilier à bas prix et en libre-service, RH applique une logique inverse : prix très élevés, distribution sélective et surtout un programme d'adhésion premium, la « Grey Card ». Depuis 2016, ce système d'abonnement remplace les promotions traditionnelles : les clients paient une cotisation annuelle pour accéder à des tarifs privilégiés et à des services exclusifs. En 2024, près de 400.000 membres rapportaient à l'entreprise entre 90 et 175 millions de dollars par an. Cette stratégie fidélise, stabilise les revenus et installe RH dans une image de luxe récurrent, à la manière d'un club fermé.Entre admiration et critiquesCe positionnement attire les célébrités et séduit une clientèle en quête d'expériences haut de gamme. Mais il suscite aussi de vives critiques dans le milieu du design. Pour certains spécialistes, RH n'est pas un artisan mais un industriel de la « fast déco » : des produits fabriqués en série, parfois inspirés de créations existantes, loin du savoir-faire européen traditionnel. Derrière le storytelling luxueux – références à Léonard de Vinci, vocabulaire emprunté au monde de l'art – certains voient surtout une confusion entretenue entre mobilier standardisé et pièces uniques.L'IKEA des richesC'est ici que la comparaison prend tout son sens. Comme IKEA, RH crée des environnements immersifs et propose une gamme complète de mobilier et d'accessoires, pensés pour habiller entièrement un intérieur. Mais au lieu d'être accessibles à tous, les prix sont astronomiques, et l'expérience se rapproche plus d'une galerie d'art que d'un entrepôt. En d'autres termes : RH applique au luxe les recettes d'IKEA – théâtralisation, univers total, marque forte – tout en s'adressant à une clientèle fortunée.Ainsi, « l'IKEA des riches » est une formule qui illustre parfaitement ce paradoxe : un concept populaire dans sa structure, mais réservé à une élite dans sa pratique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Acheter un logement en France relève souvent du parcours du combattant. Avec des prix qui ne cessent de grimper et des ménages dont le budget est sous pression, une tendance s'impose : pour accéder à la propriété, il faut aujourd'hui s'endetter beaucoup plus longtemps qu'avant.Le règne des prêts longue duréeLes chiffres de l'Observatoire Crédit Logement-CSA sont clairs : en 2025, le crédit immobilier sur 25 ans est devenu la norme. En août, plus de 67 % des prêts accordés s'étalent sur cette durée, contre moins de 47 % en 2019. À l'inverse, les prêts de 20 ans ne représentent plus que 18,7 % des dossiers, alors qu'ils comptaient encore pour près d'un tiers il y a six ans. Autrement dit, la durée des crédits atteint désormais des records historiques.Pourquoi les Français s'endettent plus longtempsCe basculement s'explique par un double effet. D'abord, la hausse continue des prix de l'immobilier oblige les ménages à emprunter des montants plus élevés. Ensuite, les taux d'intérêt, bien que revenus autour de 3 %, ne suffisent pas à alléger la facture mensuelle. Résultat : les banques allongent les durées pour rendre les mensualités supportables.En août 2025, la durée moyenne d'un crédit immobilier s'élève à environ 22 ans. Pour l'achat d'un logement neuf, elle atteint 263 mois, quasiment le même chiffre que pour l'ancien (262 mois). L'idée est d'« amortir » le choc du prix d'achat en étalant les remboursements, comme le souligne le rapport de l'Observatoire : cette stratégie permet « d'atténuer les conséquences de la remontée du coût des opérations financées » qui pèse lourdement sur la capacité d'achat.Un écart de taux qui pousse au long termeAutre raison du succès des prêts très longs : l'écart de taux entre 15, 20 ou 25 ans est minime. En septembre, un crédit sur 15 ans se négociait à 3,01 %, contre 3,08 % pour un prêt sur 25 ans. Face à une différence aussi faible, beaucoup de ménages préfèrent choisir la durée la plus longue, afin de réduire la pression mensuelle et de pouvoir viser un bien plus grand ou mieux situé.Un phénomène appelé à durer ?Les experts estiment que cette tendance pourrait s'installer durablement. Car si les prix ne redescendent pas, les banques n'ont guère d'autre solution que d'allonger encore les durées pour maintenir le marché solvable. Reste que s'endetter sur un quart de siècle n'est pas sans conséquence : cela signifie des intérêts plus élevés et une liberté financière plus réduite à long terme. Mais pour beaucoup de Français, c'est aujourd'hui le seul ticket d'entrée vers la propriété. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

On la paie souvent sans vraiment y prêter attention : la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Prélevée en même temps que la taxe foncière, elle finance la collecte et le traitement des déchets. En théorie, elle permet aux communes de couvrir les frais d'un service public essentiel. En pratique, elle se révèle de plus en plus coûteuse pour les contribuables, et parfois… bien plus lucrative que prévu pour certaines collectivités.Une hausse continue et des disparités criantesSelon l'UFC-Que Choisir, cette taxe a grimpé en moyenne de 20 % en cinq ans. Un rythme qui pèse lourd sur le portefeuille des propriétaires. Surtout que son montant varie fortement d'un territoire à l'autre. À Brest, par exemple, un habitant s'acquitte d'environ 68 euros par an, quand à Paris la facture s'élève à 240 euros en moyenne. Pour les associations de consommateurs, ces différences restent difficiles à justifier.Quand les collectivités font de la trésorerieUne enquête de l'Agence de la transition écologique, reprise par Le Monde, met en lumière une dérive : plus d'une collectivité sur deux prélève davantage qu'elle ne dépense réellement pour la gestion des déchets. Or, la loi est claire : cette taxe doit uniquement couvrir le service rendu, et en aucun cas devenir une source de bénéfices.Exemple frappant : la métropole de Dijon. En 2022, elle a perçu 110,32 euros par habitant, alors que le coût réel du traitement n'était que de 69,17 euros. Face aux critiques, les responsables invoquent la nécessité d'anticiper des investissements lourds, notamment pour moderniser les infrastructures de tri et de valorisation des déchets.La justice donne raison aux contribuablesLes tribunaux, eux, rappellent régulièrement les règles. À Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, les habitants ont gagné un procès contre leur agglomération. Motif : un trop-perçu en 2021. Résultat concret, des chèques de 115 euros ont été envoyés aux contribuables lésés. Une victoire qui a fait jurisprudence et incité d'autres habitants à contester leurs avis de taxe.Une taxe nécessaire, mais à encadrerL'UFC-Que Choisir nuance toutefois son propos : la taxe d'ordures ménagères a sa légitimité. Entre 2020 et 2024, le coût réel de la collecte et du traitement a bondi de 22 %, notamment à cause de l'inflation, du prix de l'énergie et des exigences croissantes en matière de recyclage. Le problème n'est donc pas son existence, mais sa gestion opaque et parfois abusive.En clair, si personne ne remet en cause l'utilité de financer le ramassage des poubelles, de plus en plus de voix s'élèvent pour que la facture soit juste, transparente et proportionnée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Chaque fois qu'un client arrondit son ticket de caisse à l'euro supérieur — les quelques centimes de plus allant à une association — ce geste s'ajoute à une collecte d'envergure. Selon microDON, l'entreprise sociale qui administrateur ce dispositif, 13,2 millions d'euros ont été récoltés en 2023 grâce à cette pratique, avec 35,4 millions de dons effectués.En 2024, les montants ont continué de croître : 16 millions d'euros ont ainsi été collectés, toutes initiatives confondues (arrondi en caisse et sur salaire). Plus spécifiquement, la solution d'arrondi via les terminaux de paiement déployée par Worldline, en collaboration avec microDON, a généré plus de 12 millions d'euros cette même annéeDepuis le lancement du dispositif en 2013, c'est un total impressionnant : plus de 80 millions d'euros cumulés en 2024microDON.Pourquoi un tel succès ?Plusieurs éléments expliquent l'essor rapide et durable de ce dispositif :Facile et indolore – Ces micro-dons se font automatiquement lors du paiement, sans effort notableGrand déploiement – En 2024, 40 enseignes partenaires et près de 6 800 magasins ont intégré le systèmeMobilisation massive – Plus de 35 millions de gestes de générosité en 2023 témoignent de l'adhésion des consommateursTechnologie fiable – Grâce aux terminaux Worldline, le parcours est fluide, ce qui facilite l'adoptionAspects pratiques et limitesPas de déduction fiscale possible pour les dons par arrondi en caisse : depuis 2024, aucun reçu fiscal n'est fourni, car les fonds passent désormais par un établissement de paiement, incapable d'émettre ce type de documentDistribution aux associations : microDON prend une commission de 10 % des sommes collectées pour couvrir les frais de traitement, le reste étant reversé aux organismes bénéficiairesTransparence et suivi – Le dispositif est encadré et audité. Plus de 1 900 associations déjà bénéficiaires, pour un total de 82 millions d'euros collectés à travers différents secteurs (mode, alimentation, etc.)L'arrondi solidaire en caisse représente un véritable succès économique : entre 13 et 16 millions d'euros sont collectés chaque année, grâce à des milliers de magasins équipés dans toute la France. Ce système de micro-don séduit par sa simplicité, son caractère discret et son déploiement rapide. Toutefois, ces dons ne sont ni défiscalisables ni toujours parfaitement transparents pour les consommateurs. Néanmoins, le potentiel de ce levier de générosité embarquée dans le quotidien reste majeur, et sa popularité ne cesse de croître. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Aux États-Unis, la législation fédérale — le National Labor Relations Act — autorise les entreprises à recruter des travailleurs pour remplacer durablement les salariés en grève, tant qu'elles ne licencient pas ces derniers. Les grévistes peuvent reprendre leur poste à la fin du conflit, mais l'employeur est libre de les remplacer temporairement ou définitivement.En revanche, en France, le droit de grève est profondément protégé : il est ancré dans la Constitution et représente un acquis social fondamental. Le Code du travail y impose des interdictions claires :Il est strictement interdit de recourir à un contrat à durée déterminée (CDD) pour remplacer un salarié en grève.De même, l'usage de travailleurs intérimaires dans ce but est formellement prohibé.Ces interdictions s'appliquent même si l'intérimaire est déjà présent dans l'entreprise avant le début du conflit.Recourir à de telles pratiques est considéré comme une atteinte au droit de grève et peut entraîner des sanctions, voire la requalification du contrat en CDI, avec des dommages-intérêts à la clé.Toutefois, la législation française laisse certaines portes ouvertes pour maintenir l'activité dans le respect de la loi :Une entreprise peut réorganiser le travail à l'intérieur en mobilisant ses salariés non-grévistes ou en redistribuant les tâches.Il est possible de faire appel à la sous-traitance, à condition que les prestataires utilisent leur propre personnel permanent et ne recrutent pas dans le but explicite de remplacer les grévistes.Le recours à des salariés non-grévistes déjà en CDI, qui prennent en charge d'autres missions, est également envisageable, dès lors que ce n'est pas un moyen déguisé de nuire à la grève.Exemple concret : la SNCFUn cas concrêt en France est celui de la SNCF, qui a fait appel à des cadres formés — les « Volontaires d'accompagnement occasionnel (VAO) » — pour assurer certaines fonctions (comme celle d'ASCT) en période de fortes mobilisations. Ce dispositif, utilisé notamment lors du pont du 8 mai, a permis d'atténuer les effets de la grève sans contrevenir à la loi, puisqu'il s'appuie sur des ressources internes volontaires déjà formées .En résumé, si les États-Unis autorisent le recrutement de remplaçants pour briser une grève, la France, à l'inverse, interdit formellement le recours à des CDD ou intérimaires dans ce cadre. Seules les solutions internes (mobilisation de CDI ou réorganisation) ou externes encadrées (sous-traitance sans embauche pour grévistes) sont permises, souvent validées au cas par cas par la jurisprudence. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Le 5 septembre, la Commission européenne a frappé fort en annonçant une amende de 2,95 milliards d'euros contre Google. Le motif : un abus de position dominante dans le secteur de la publicité en ligne. Selon Bruxelles, le géant américain aurait utilisé sa puissance économique pour limiter la concurrence et imposer ses propres solutions publicitaires, au détriment des annonceurs et des plateformes concurrentes.Cette décision s'inscrit dans une longue série de contentieux opposant l'Union européenne aux grandes entreprises de la tech américaine. Mais cette fois-ci, l'affaire prend une dimension plus politique. Car quelques heures après l'annonce, Google a dénoncé une sanction « injustifiée » et confirmé son intention de faire appel.De l'autre côté de l'Atlantique, la réaction ne s'est pas fait attendre : Donald Trump, fidèle défenseur des intérêts des géants technologiques américains, a accusé l'Europe « d'attaquer » Google. L'ancien président a menacé de représailles commerciales, évoquant le recours à la fameuse « Section 301 », qui permet aux États-Unis d'imposer des droits de douane punitifs. Bruxelles, de son côté, a réaffirmé son droit souverain à réguler le numérique, refusant de céder aux pressions politiques et économiques venues de Washington.Pas de démantèlement, mais une sanction exemplaireCertains observateurs s'attendaient à une mesure encore plus radicale : la séparation des activités publicitaires de Google. Finalement, la Commission a écarté cette option, mais insiste sur le fait que l'entreprise devra adapter ses pratiques pour se conformer au droit européen. L'amende record vise donc à dissuader les comportements anticoncurrentiels et à montrer que l'Union européenne est capable de réguler le marché numérique, même face aux mastodontes américains.Une semaine noire pour GoogleCette sanction européenne n'arrive pas seule. La même semaine, Google a été frappé par deux autres décisions judiciaires :Aux États-Unis, la Cour fédérale de San Francisco l'a condamné à verser 425,7 millions de dollars de dommages à 100 millions d'utilisateurs pour des atteintes à la vie privée.En France, la Cnil a infligé une amende de 325 millions d'euros pour des pratiques jugées abusives en matière de cookies publicitaires.En l'espace de quelques jours, Google a donc accumulé plus de 3,7 milliards d'euros de sanctions à travers le monde. Seule éclaircie pour l'entreprise : elle a échappé, le mardi précédent, à une décision qui aurait pu mener au démantèlement de son navigateur Chrome.En résuméL'amende européenne de près de 3 milliards d'euros illustre à la fois la volonté de l'UE d'affirmer son pouvoir de régulation et l'hostilité croissante entre l'Europe et les États-Unis sur la question de la souveraineté numérique. Pour Google, elle s'ajoute à une série noire de condamnations qui mettent en lumière les tensions permanentes entre innovation, concurrence et protection des consommateurs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La retraite progressive est un dispositif pensé pour adoucir le passage entre la vie active et la retraite complète. Plutôt que de quitter son emploi du jour au lendemain, un salarié peut réduire progressivement son temps de travail tout en commençant à percevoir une partie de sa pension. Ce système permet ainsi de combiner salaire et pension, offrant une transition plus souple vers l'inactivité totale.Un principe simpleConcrètement, le salarié passe d'un emploi à temps plein à une activité réduite : 80 %, 60 % ou parfois même 50 % de son temps habituel. En parallèle, il touche une fraction de sa retraite calculée proportionnellement. Cette organisation permet non seulement de conserver un revenu global correct, mais aussi de continuer à cotiser, ce qui améliore le montant de la pension définitive une fois la retraite complète liquidée.Pour qui ?À l'origine, la retraite progressive concernait surtout les salariés du secteur privé. Désormais, depuis la réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2023, son champ d'application s'est élargi. Les agents de la fonction publique – qu'ils soient d'État, territoriaux ou hospitaliers – peuvent en bénéficier, tout comme les agents des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF). Les professions libérales y ont aussi accès : médecins, avocats, experts-comptables ou architectes peuvent désormais adapter leur activité à temps partiel tout en recevant une pension partielle. Même les cadres au forfait jours sont inclus. En somme, une grande partie des actifs peut envisager cette formule.Les avantages du dispositifL'un des principaux atouts est la continuité des cotisations. Même en travaillant à mi-temps, les trimestres validés comptent pour la retraite finale. Certains choisissent même l'option de « surcotisation » : ils cotisent comme s'ils étaient encore à temps plein, ce qui permet d'augmenter le montant futur de leur pension, au prix bien sûr d'un effort financier immédiat.Autre intérêt : la souplesse dans l'organisation du travail. Il est possible de choisir des demi-journées, un rythme allégé ou une répartition adaptée aux contraintes personnelles. Pour les employeurs, ce dispositif peut faciliter la transmission progressive des responsabilités, notamment dans les petites structures ou les métiers de savoir-faire.Durée et recalcul de la pensionLa retraite progressive n'est pas illimitée : elle dure en principe jusqu'à deux ans, selon le régime de retraite et le taux de temps partiel choisi. À l'issue de cette période, le salarié doit soit reprendre un emploi à temps plein, soit liquider sa retraite définitive. Dans tous les cas, un recalcul intervient : les droits acquis pendant la période de travail partiel sont intégrés et viennent s'ajouter aux droits antérieurs.Une transition plus douceAu-delà des aspects techniques, la retraite progressive répond à une demande sociale : ne pas vivre la fin de carrière comme une rupture brutale. Elle constitue un outil précieux pour les salariés dont les métiers sont exigeants physiquement ou psychologiquement, mais aussi pour ceux qui souhaitent préparer sereinement leur nouvelle vie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Après deux années marquées par des hausses exceptionnelles liées à la flambée de l'inflation, les salaires semblent retrouver un rythme plus « normal » en 2025. C'est ce que révèle l'étude annuelle publiée vendredi par le cabinet Deloitte, qui s'appuie sur l'analyse d'un million de données de paie issues de 300 entreprises françaises, de toutes tailles et de tous secteurs.Des hausses plus modérées mais supérieures à l'inflationEn moyenne, les salaires des ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM) progressent cette année de 2,5 %, contre 3,5 % en 2024. Du côté des cadres, la hausse atteint 2,3 %, après 3,4 % l'an dernier. Selon Deloitte, ces chiffres marquent un retour à des niveaux comparables à ceux observés avant 2020. « Après une période inédite liée à l'inflation, on revient à des évolutions salariales plus classiques », résume Sophie Lazaro, associée capital humain chez Deloitte.Un écart hommes-femmes en reculL'étude souligne également un fait marquant : l'écart de rémunération entre hommes et femmes se réduit sensiblement. En 2025, il s'établit en moyenne à 2,3 %, contre 3,8 % en 2024, pour des postes équivalents à temps plein. Cette tendance s'explique en partie par le durcissement du cadre réglementaire européen, avec la directive sur la transparence des rémunérations qui entrera en vigueur l'an prochain.Dans le détail, l'écart tombe à 1,4 % chez les OETAM, mais reste plus marqué chez les cadres (3 %) et particulièrement chez les cadres supérieurs (10,2 %). Autrement dit, si la convergence progresse dans les catégories intermédiaires, le plafond de verre demeure bien présent au sommet des organisations.Les inégalités territoriales persistentAutre enseignement : la géographie continue de jouer un rôle important. Le différentiel de rémunération entre l'Île-de-France et les autres régions s'accroît encore, passant de 4 % à 5,6 % en faveur de la région capitale. Cette fracture territoriale, déjà connue, confirme la concentration des emplois les mieux rémunérés dans la zone parisienne.Quelles perspectives pour 2026 ?Les entreprises interrogées se montrent prudentes pour l'avenir. Les prévisions d'augmentation pour 2026 sont revues à la baisse : 2 % en moyenne, contre 3 % anticipés il y a un an. À noter que seulement 40 % des employeurs ont communiqué leurs intentions, alors que ces estimations sont généralement établies dès l'été. Cette frilosité traduit un climat d'incertitude, lié aussi bien à la situation socio-économique et politique en France qu'aux tensions commerciales internationales.En résumé, si les salaires en 2025 continuent de progresser plus vite que l'inflation, la dynamique ralentit nettement. Derrière les chiffres se dessinent trois lignes de fracture : la persistance des écarts entre catégories socioprofessionnelles, la résistance des inégalités territoriales et la prudence accrue des employeurs face à un avenir jugé incertain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Acheter son logement reste un rêve profondément ancré dans l'imaginaire français. Mais pour la classe moyenne, cet idéal semble s'éloigner à grands pas. C'est le constat dressé par l'Institut Montaigne dans une étude publiée mercredi dernier, qui souligne à quel point l'accession à la propriété se referme pour une large partie de la population.Le think tank définit la classe moyenne comme les ménages situés entre deux bornes : en dessous, les foyers les plus modestes gagnant moins de 1 400 euros nets mensuels (environ 30 % des Français), au-dessus, les classes aisées dont les revenus dépassent 3 100 euros nets par mois (20 % de la population). Entre ces deux catégories, la classe moyenne se retrouve prise en étau par l'évolution du marché immobilier.Car en vingt ans, les prix ont bondi de 88 %, déconnectant totalement l'immobilier des salaires. Résultat : 24 % des ménages concentrent aujourd'hui 68 % du parc détenu par des particuliers. « Dans de nombreuses métropoles, acheter un logement avec son seul salaire est devenu impossible », confirme Corinne Jolly, présidente du site PAP. Et ce blocage nourrit un profond sentiment de déclassement, en particulier chez les jeunes générations.L'Institut Montaigne note que la frustration est d'autant plus vive que la propriété reste en France un symbole de réussite sociale, mais aussi une protection contre les aléas économiques. Pourtant, l'offre de logements apparaît inadaptée : trop chère, mal située, insuffisamment rénovée. D'où une fracture croissante entre grandes agglomérations saturées et petites villes, parfois désertées de services et d'emplois.Face à ce constat, le rapport met en cause une politique du logement jugée inefficace, malgré des moyens colossaux : près de 40 milliards d'euros dépensés chaque année, dont plus de 15 milliards d'aides au logement et autant en avantages fiscaux. Mais cette manne n'a pas permis de contenir la hausse des dépenses des ménages ni de fluidifier le marché.Pour sortir de l'impasse, l'Institut propose plusieurs pistes : renforcer le rôle des établissements publics fonciers afin d'augmenter l'offre dans les zones tendues, encourager la remise sur le marché de logements vacants, et accélérer la transformation de bureaux inoccupés en habitations. Autre axe évoqué : diversifier les modèles d'accession, avec le bail réel solidaire ou le démembrement de propriété, qui permettent de réduire le coût d'achat.Ces formules innovantes sont toutefois accueillies avec scepticisme par certains acteurs. Corinne Jolly estime qu'elles paraissent trop complexes et entretiennent l'idée d'une propriété « au rabais ». Selon elle, l'urgence est ailleurs : construire davantage et offrir une stabilité réglementaire pour restaurer la confiance.En clair, l'étude montre que devenir propriétaire n'est pas hors de portée, mais que pour les classes moyennes, cela exige désormais d'inventer de nouvelles solutions et de repenser l'équilibre territorial. Reste à savoir si les pouvoirs publics auront la volonté – et la constance – d'aller dans ce sens. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

La flambée immobilière qui secoue certaines régions touristiques françaises pousse désormais des communes à prendre des mesures radicales. La dernière en date est Cancale, charmante ville portuaire d'Ille-et-Vilaine, en Bretagne, connue pour ses huîtres et ses panoramas sur la baie du Mont-Saint-Michel. Ses élus ont décidé d'agir contre l'explosion des résidences secondaires qui menace l'accès au logement pour les habitants permanents.Vendredi soir, le conseil municipal a voté à l'unanimité une modification de son plan local d'urbanisme. L'objectif est clair : chaque nouveau logement construit dans certaines zones devra obligatoirement être une résidence principale. Cette décision s'appuie sur la loi Echaniz/Le Meur, entrée en vigueur en novembre 2024, qui permet aux communes de créer des secteurs où seules les résidences principales sont autorisées.Pourquoi une telle sévérité ? Parce que la pression est devenue trop forte. Entre 2011 et 2022, la part des résidences secondaires à Cancale est passée de 35,5 % à plus de 41 % du parc immobilier. Dans le même temps, les locations touristiques de type meublés ont bondi de 30 % entre 2020 et 2024, pour atteindre près de 600 annonces déclarées. Résultat : les prix grimpent et les habitants peinent à se loger.La nouvelle règle impose que les logements soient occupés au moins huit mois par an comme résidence principale, sauf en cas de dérogation liée au travail ou à la santé. Les propriétaires pourront encore proposer de la location touristique, mais dans une limite stricte de 120 jours par an. Et gare aux contrevenants : le maire pourra infliger des amendes pouvant aller jusqu'à 1 000 euros par jour de non-respect, dans la limite de 100 000 euros. En dernier recours, le bail pourra même être résilié d'office.Cancale n'est pas une exception isolée. D'autres villes frappées par la spéculation immobilière ont déjà adopté des règles similaires. En juin, cinq communes basques – Biarritz, Bayonne, Anglet, Bidart et Boucau – ont instauré ce type de restriction. À Chamonix, en Haute-Savoie, où 70 % du parc immobilier est déjà constitué de résidences secondaires, le maire a également bloqué toute nouvelle construction destinée à ce marché.Plus largement, la Bretagne comme d'autres zones littorales ou alpines fait face à une crise du logement aiguë, qui touche aussi bien les étudiants que les familles locales. La loi permet aux communes d'agir dès lors que plus de 20 % de leur parc est occupé par des résidences secondaires ou qu'elles appliquent déjà une taxe sur les logements vacants.À travers cette décision, Cancale envoie donc un message fort : protéger son tissu social et éviter de devenir un décor de carte postale déserté hors saison. Une politique qui pourrait inspirer bien d'autres communes confrontées au même dilemme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Je vous souhaite de passer un bel été ! Rendez-vous le 31 août pour la reprise sur Choses à Savoir Economie.D'ici là, pour découvir tous les podcasts Choses à Savoir: www.chosesasavoir.com----------------Musique:Creative Commons - Attribution 3.0 Unported - CC BY 3.0 Music promoted by Copyright Free Music - Background Music For Videos @podcastbackgroundmusic Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Dans un contexte où la taxation des plus fortunés alimente les débats, notamment en France, une mesure revient régulièrement sur la table : l'« exit tax ». Ce mécanisme vise à éviter que les contribuables très aisés ne quittent un pays simplement pour échapper à l'impôt, notamment sur les plus-values.Concrètement, une exit tax est une taxe prélevée lorsqu'un résident fiscal transfère son domicile à l'étranger tout en détenant des actifs importants, comme des actions ou des parts d'entreprise. Elle permet de taxer les plus-values latentes – c'est-à-dire les gains théoriques qu'un contribuable réaliserait s'il revendait immédiatement ses titres – même s'il ne les a pas encore vendus au moment de son départ.Le principe est simple : puisque les plus-values ont été générées pendant que le contribuable résidait dans le pays, l'État estime légitime d'en réclamer une part, même si la vente a lieu plus tard, dans un pays à fiscalité plus douce ou nulle.La France a mis en place sa propre exit tax en 2011, sous Nicolas Sarkozy. Elle concernait initialement les contribuables détenant plus de 1,3 million d'euros de titres. En 2019, le dispositif a été assoupli sous la présidence d'Emmanuel Macron, avec une application restreinte : elle ne concerne désormais que les plus-values latentes dépassant 800 000 euros, et celles réalisées dans un délai de 2 à 5 ans après le départ (selon les cas). Si l'expatrié ne vend pas ses titres dans ce délai, il n'a rien à payer.D'autres pays européens ont également mis en place des dispositifs similaires. L'Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Danemark imposent une exit tax parfois plus stricte, avec peu ou pas de délai de sursis. En Espagne, par exemple, la taxe s'applique dès que le contribuable possède plus de 4 millions d'euros de patrimoine ou plus d'un million en actions.L'objectif commun de ces dispositifs est double : préserver les recettes fiscales face à l'évasion et garantir une certaine équité fiscale. Les États cherchent ainsi à éviter un phénomène d'« optimisation par expatriation », où des fortunes générées localement échappent à toute imposition en changeant simplement d'adresse.Toutefois, l'exit tax reste sujette à controverse. Certains y voient une entrave à la libre circulation des personnes garantie par l'Union européenne. D'autres la jugent inefficace si les contribuables peuvent retarder la vente de leurs actifs au-delà des délais fixés.Mais dans un climat de défiance face aux inégalités fiscales, cette mesure revient régulièrement dans le débat public comme un outil de justice fiscale… et de dissuasion. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Et si vos jours de vacances n'étaient plus "perdus" lorsque vous tombez malade pendant vos congés ? Une réforme du droit du travail pourrait bientôt bouleverser cette réalité bien connue des salariés français. En cause : une directive européenne que la France va devoir transposer, sous peine de sanctions. Et cette directive est très claire : un salarié qui tombe malade pendant ses congés a le droit de les récupérer.Actuellement, le Code du travail français n'offre cette possibilité qu'aux salariés bénéficiant d'un arrêt maladie professionnelle, c'est-à-dire liée à un accident du travail ou une maladie reconnue comme telle. En cas de maladie classique (grippe, gastro-entérite, etc.), les jours de congés sont considérés comme consommés, même si le salarié est alité et incapable d'en profiter.Mais cette situation va devoir évoluer. Plusieurs arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ont déjà précisé le droit : un salarié qui tombe malade pendant ses congés doit pouvoir les reporter à une date ultérieure. Le repos compensateur doit être réel et effectif. Et selon les règles européennes, les congés payés sont un droit fondamental à la santé et au repos.La directive européenne 2003/88/CE sur le temps de travail, combinée à la jurisprudence européenne, impose donc aux États membres de garantir que les congés payés ne soient pas "mangés" par une maladie imprévue. Une obligation que la France va devoir intégrer dans son droit national.Le ministère du Travail travaille déjà sur cette transposition. Selon plusieurs sources, une réforme pourrait voir le jour dès 2025. Elle permettrait aux salariés de faire valoir leur droit à report en cas de maladie, sous réserve de fournir un certificat médical et de prévenir rapidement l'employeur.Cette évolution est saluée par les syndicats, qui y voient une victoire du bon sens et du respect de la santé des salariés. « Être malade, ce n'est pas se reposer. Ce n'est pas des vacances », résume un représentant de la CFDT. Les employeurs, eux, redoutent une complexification des règles de gestion du personnel, notamment dans les petites entreprises.Reste à voir comment le gouvernement arbitrera. Mais une chose est certaine : la législation française devra évoluer pour se mettre en conformité avec le droit européen. Et pour les salariés, cette réforme pourrait bien transformer leur rapport aux congés… et à la maladie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Alors que les congés d'été débutent officiellement, la voiture reste de loin le moyen de transport préféré des Français. Près de 75 % des vacanciers utiliseront leur propre véhicule pour rejoindre leur lieu de villégiature. Pourtant, seulement 5 % d'entre eux rouleront en voiture 100 % électrique cet été. Un chiffre modeste, mais en progression de 3 points par rapport à 2023, selon une enquête OpinionWay pour Drivalia.La France accélère certes dans l'électrique – les bornes de recharge se multiplient sur les aires d'autoroutes – mais pour l'instant, l'adoption reste timide. La majorité des vacanciers privilégient encore le thermique (82 %) ou, dans une moindre mesure, l'hybride (12 %). Les freins sont bien connus : peur de la panne, autonomie insuffisante, temps de recharge, ou tout simplement méconnaissance du véhicule électrique.L'électrique en test… via la locationMais un chiffre retient l'attention : 27 % des Français déclarent vouloir profiter de leurs vacances pour essayer une voiture électrique via la location, soit une progression de 4 points en un an. Une tendance particulièrement marquée chez les jeunes adultes, soucieux de leur impact écologique. Chez les 18-34 ans, 80 % affirment rechercher des options de mobilité plus respectueuses de l'environnement.Louer une voiture pour une semaine reste une solution flexible et économique, surtout pour ceux qui voyagent en train ou en avion. D'ailleurs, 19 % des vacanciers prévoient un trajet initial en train, et 21 % en avion, avant de louer un véhicule une fois sur place. Bonne nouvelle pour le portefeuille : le budget moyen consacré à la location baisse nettement, passant de 365 euros en 2024 à 281 euros en 2025.Covoiturage et transition progressiveAutre enseignement du baromètre : le covoiturage progresse, notamment chez les jeunes. Chez les 18-24 ans, 19 % des vacanciers optent pour cette solution partagée, contre 3 à 5 % dans les tranches d'âge supérieures. Cette tendance pourrait s'installer durablement, dans un contexte où la voiture individuelle commence à perdre du terrain : elle est désormais choisie par 60 % des Français, contre 75 % en 2020.En résumé, la voiture électrique gagne du terrain, mais à petits pas. Elle reste pour l'instant un choix marginal pour les vacances, mais de plus en plus de Français envisagent de l'essayer, notamment grâce à la location courte durée. La route vers une mobilité plus verte est encore longue… mais elle est bel et bien engagée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
