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Les électeurs roumains retournent dans les bureaux de vote ce dimanche 4 mai, cinq mois après l'annulation de l'élection présidentielle pour des soupçons d'ingérence étrangère. Călin Georgescu arrivé en tête du premier tour en novembre dernier, étant exclu du scrutin, c'est George Simion qui reprend le flambeau de l'extrême-droite roumaine. Cet ancien hooligan reconverti dans la politique bénéficie du soutien de l'administration Trump et ne cache pas son admiration pour le président américain. C'est sur les gradins des stades de football que George Simion se fait d'abord connaître et constitue les premiers réseaux qui l'amèneront à diriger l'extrême-droite roumaine. Car, avant de fonder le parti Alliance pour l'Unité Roumaine (AUR, ce qui signifie « or » en roumain), il dirige le groupe de supporter « ultra » de l'équipe nationale et se distingue par son goût de la provocation et des affrontements violents. « Il s'oriente ensuite vers la contestation du néo-communisme de l'ancien président Ion Iliescu et de ses conseillers, qu'il accuse d'avoir trahi la révolution roumaine de 1989, raconte Sergiu Miscoiu, professeur en Sciences politiques à l'Université de Kluj. Puis il fait de l'agitation pour l'union de la Moldavie avec la Roumanie, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être persona non grata en Moldavie. » Dernière étape de son avènement politique, décisif celui-là, la pandémie de Covid qui lui permet de fédérer toute une myriade de groupes anti-vaccination et anti-confinement. Aux élections de 2020, à la surprise générale, l'AUR remporte 9 % des voix. George Simion s'impose comme la figure montante d'une extrême-droite roumaine qui surfe sur le rejet des élites et des figures traditionnelles de la classe politique, dominée par les libéraux et les socialistes. Seconde chance Pour l'échéance électorale de 2024, George Simion choisit d'adopter une stratégie bien connue au sein de l'extrême-droite européenne : celle de la dédiabolisation. « Il polit son discours, adopte un profil plus présidentiable et noue des contacts à l'international, décrypte Sergiu Miscoiu. Il choisit de bannir du parti les éléments les plus radicaux, dont Călin Georgescu. » La stratégie ne réussit pas à George Simion, puisqu'il est distancé dans les urnes par l'homme qu'il a justement banni de son parti. Le candidat de l'AUR n'arrive qu'en quatrième position avec 13 % des suffrages tandis que son ancien allié, boosté par une campagne Tik-Tok aussi virale que virulente, arrive en première position avec 22 % des voix. La suite de l'histoire est connue : en raison de soupçons d'ingérence étrangère, l'élection est annulée. Călin Georgescu sera ensuite inculpé d'incitation à troubler l'ordre constitutionnel et de fausses déclarations sur ses comptes de campagne – et disqualifié pour le nouveau scrutin. Paradoxalement, ce que l'extrême-droite roumaine qualifie aussitôt de « coup d'État » va offrir une seconde chance à George Simion, qui reprend le flambeau et se présente une nouvelle fois au nom de ses électeurs, et de ceux de Georgescu.Un candidat « MAGA »Avec cette fois un nouvel élément qui pèse lourdement sur la campagne électorale : le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Car la nouvelle administration américaine, en particulier le vice-président J.D. Vance, prend fait et cause pour l'extrême-droite roumaine en dénonçant l'annulation de l'élection de novembre et la disqualification de Călin Georgescu. Un soutien retentissant qui ravit George Simion, malgré les débuts pour le moins erratiques de l'administration Trump. « Le fait que ces débuts soient chaotiques, aux yeux de George Simion, montre précisément que le milliardaire américain essaie de s'attaquer à des forces plus grandes et donc cela n'affaiblit pas le rattachement à Trump, pointe Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, à Sciences-Po. George Simion ne voit d'ailleurs aucun inconvénient à voir le président américain « lâcher » l'Ukraine face à la Russie de Vladimir Poutine, lui-même s'étant élevé à plusieurs reprises contre l'aide militaire à Kiev. « Les valeurs conservatrices véhiculées par le mouvement MAGA (Make America Great Again) vont également dans le bon sens à ses yeux, décrypte Florent Parmentier. Car George Simion se pose lui aussi en pourfendeur du "wokisme" et de tout ce qui lui semble véhiculé et imposé par les élites européennes. »S'il accédait à la présidence à l'issue du second tour prévu le 18 mai prochain, George Simion pourrait ainsi adopter une politique similaire à celle d'un Viktor Orban, le très eurosceptique Premier ministre hongrois. Dans la limite, toutefois, des pouvoirs limités qu'offre à la présidence la Constitution roumaine. « Sans sortir de l'Union européenne, il pourrait contribuer à semer la "zizanie" à Bruxelles, estime le politologue Sergiu Miscoiu. Et tenter de nouer des contacts directs avec les États-Unis bien sûr, mais aussi avec la Turquie ou la Chine – grosso modo avec des pays qui sont hostiles à l'UE et plus largement à la démocratie libérale. » Pour l'heure, George Simion est annoncé largement vainqueur du premier tour qui aura lieu ce dimanche 4 mai, puisqu'il est crédité de 30 à 35 % des voix. Mais, au second tour, les choses s'annoncent nettement plus compliquées : le champion de l'extrême-droite roumaine sera vraisemblablement opposé au candidat unique du camp pro-européen, qu'il s'agisse du maire de Bucarest, Nicusor Dan, ou de l'ancien président du Sénat Crin Antonescu. À lire aussiPrésidentielle en Roumanie: «L'inquiétude» est le mot marquant de cette élection, dit Claudiu Năsui À lire aussiRevue de presse des Balkans: À la Une, la Roumanie rejoue sa présidentielle ce week-end
Après deux jours de discussions en Arabie saoudite sous l'égide des États-Unis, l'Ukraine et la Russie ont accepté un cessez-le-feu maritime, mais le Kremlin a aussitôt précisé que l'accord portant sur la mer Noire était conditionné à la levée de certaines sanctions occidentales, afin de faciliter ses propres exportations de céréales et d'engrais. Pour mieux comprendre les contours et les enjeux de cet accord, entretien avec Florent Parmentier, docteur en sciences politiques et secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
Le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine ce lundi intervient dans un contexte de pression de l'administration Trump pour une issue à la guerre directement avec la Russie de Vladimir Poutine, au mépris de l'UE. Face à cela, la diplomatie européenne se mobilise pour tenter d'apporter une réponse coordonnée. Comment Bruxelles peut-elle s'imposer à la table des négociations ? Quels seraient les dangers d'une paix en Ukraine sans les Européens ? Pour en débattre : - Yves Bertoncini, enseignant au Corps des Mines et à l'ESCP business school, consultant en Affaires européennes- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC- Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice en Chine, au Royaume-Uni et en Russie, ancienne ambassadrice au comité politique et de sécurité auprès de l'Union européenne à Bruxelles.
Le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine ce lundi intervient dans un contexte de pression de l'administration Trump pour une issue à la guerre directement avec la Russie de Vladimir Poutine, au mépris de l'UE. Face à cela, la diplomatie européenne se mobilise pour tenter d'apporter une réponse coordonnée. Comment Bruxelles peut-elle s'imposer à la table des négociations ? Quels seraient les dangers d'une paix en Ukraine sans les Européens ? Pour en débattre : - Yves Bertoncini, enseignant au Corps des Mines et à l'ESCP business school, consultant en Affaires européennes- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC- Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice en Chine, au Royaume-Uni et en Russie, ancienne ambassadrice au comité politique et de sécurité auprès de l'Union européenne à Bruxelles.
À quelques jours du troisième anniversaire de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, Volodymyr Zelensky voit son principal allié le traiter de « dictateur sans élection », et assiste impuissant à la reprise de contact entre Washington et Moscou. Une débâcle diplomatique pour le président ukrainien qui voit s'effondrer les unes après les autres toutes les lignes rouges qu'il avait fixées sous l'administration Biden. Volodymyr Zelensky aura tout fait pour amadouer Donald Trump depuis qu'il a remporté l'élection présidentielle afin d'éviter un lâchage américain et le scénario auquel on assiste actuellement. Multipliant les déclarations flatteuses pour le président américain, promettant un accès privilégié des États-Unis aux terres rares ukrainiennes… L'offensive de charme n'a pas fonctionné et s'est même soldée par un fiasco absolu. En quelques jours, le président ukrainien a assisté impuissant au franchissement, par son meilleur allié, de toutes les lignes rouges qu'il avait fixées et que soutenait la précédente administration américaine. Washington exclut l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan sans lui apporter de garanties de sécurité, qualifiant « d'illusoire » la possibilité pour l'Ukraine de revenir à ses frontières de 1991. En outre, les États-Unis acceptent de parler à Moscou sans convier l'Ukraine à la table des négociations.Un coup de massue pour les Ukrainiens et pour leur président. « Volodymyr Zelensky est tout simplement sous le choc de ce qui est en train de se passer, souffle la journaliste Alya Shandra, rédactrice en chef du site Euromaidan Press. C'est une véritable douche froide. Nous savions que Trump pouvait être néfaste pour l'Ukraine, mais personne n'imaginait que cela irait aussi vite. Son administration a une approche prédatrice vis-à-vis de l'Ukraine et de ses ressources, et je pense qu'il n'y a rien que Zelensky puisse faire actuellement pour changer la situation. »Un président marqué par la guerreUn Volodymyr Zelensky impuissant face au dirigeant américain et qui accuse le coup après trois années de guerre menée par la Russie. L'évolution physique du président ukrainien depuis bientôt quatre ans en dit long sur la fatigue éprouvée par le président ukrainien. Sur les images, le contraste est frappant entre le comédien souriant, élu en 2019 à l'âge de 41 ans, et le président de guerre qu'il est devenu.« L'absence de sommeil, les mauvaises nouvelles qui s'accumulent, le niveau d'inquiétude et d'angoisse qui peut être celui d'un président qui a refusé de fuir Kiev dans les premiers jours de guerre, tout cela a dû peser très lourd sur ses épaules, note Florent Parmentier, spécialiste de l'Europe de l'Est et secrétaire général du Cevipof. Incontestablement, c'est un homme qui a dû faire des choix terribles et qu'on ne souhaiterait à personne d'avoir à faire. Il est aujourd'hui dans une situation où il est lâché par ses partenaires internationaux et où il fait, en outre, l'objet de critiques sur le plan intérieur. »Décisions contestéesCar ce président, usé par la guerre et lâché par son principal allié, traverse également une phase difficile sur la scène intérieure. Certaines de ses décisions ont fait l'objet de critiques acerbes. Notamment le limogeage de Valery Zalounjy, le très populaire chef des armées, nommé ambassadeur au Royaume-Uni, ainsi que sa propension à de concentrer les pouvoirs au sein de son cabinet. De même, les sanctions prises contre Petro Porochenko ont suscité de nombreuses réserves au sein de la classe politique ukrainienne et de la société civile. Président ukrainien de 2014 à 2019, l'homme d'affaires s'est vu interdit de quitter le territoire ou d'apparaître à la télévision, ce qui a été interprété comme une forme de punition politique de la part de son successeur.« Avant l'invasion à grande échelle en 2022, l'administration Zelensky avait déjà lancé des poursuites contre Porochenko, mais avec la guerre, il y a eu une sorte de trêve parce qu'il fallait rester unis face à l'agresseur, décrypte la journaliste Alya Shandra. Puis il y a eu ces sanctions qui ont mis fin à cette trêve. Certains y voient une façon de préparer d'éventuelles élections, mais c'est étrange, car Porochenko est très bas dans les sondages. Cela ressemble plutôt à la continuation d'une vendetta personnelle contre lui. »L'offensive verbale de TrumpPour la Russie de Vladimir Poutine, l'impopularité supposée de Volodymyr Zelensky et le report sine die des élections rendent illégitimes le président ukrainien. Des accusations infondées dans la mesure où l'Ukraine ne peut organiser de scrutin tant que la guerre se poursuit, et que son territoire est partiellement occupé. Mais qui sont pourtant reprises telles quelles par Donald Trump, lequel a ainsi qualifié de « dictateur sans élection » le président ukrainien. Pour Volodymyr Zelensky, le président américain est désormais pris dans une « bulle de désinformation » venue de Russie.Il est vrai que le président américain multiplie les contre-vérités sur l'Ukraine depuis sa conversation téléphonique, le 12 février dernier, avec Vladimir Poutine. Ainsi a-t-il affirmé que la cote de confiance dont bénéficie son homologue ukrainien est de 4%, bien loin des 57% dont bénéficie Volodymyr Zelensky, selon l'Institut international de sociologie de Kiev. Après trois années de guerre, le président ukrainien est loin des sommets de popularité atteints dans les premières semaines du conflit. Mais il conserve le soutien d'une majorité de la population – soutien qui devrait probablement s'accroitre du fait des attaques formulées par Donald Trump, et de leur troublante similitude avec la propagande russe. À écouter aussiL'offre américaine de soutien à l'Ukraine correspond à «une volonté de vassalisation économique»
Pour en débattre :- Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Open diplomacy- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors- Lukas Aubin, docteur en Études slaves et spécialiste de la géopolitique de la Russie, auteur du livre Géopolitique de la Russie, éditions La Découverte.
Pour en débattre :- Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est, chercheur associé chez Open diplomacy- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors- Lukas Aubin, docteur en Études slaves et spécialiste de la géopolitique de la Russie, auteur du livre Géopolitique de la Russie, éditions La Découverte.
durée : 02:30:03 - Les Matins - par : Jean Leymarie, Isabelle de Gaulmyn - Avec Amin Allal, politiste, chargé de recherche au CNRS / Hugo Harari-Kermadec, économiste, professeur à l'Université d'Orléans / Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po et Elsa Vidal, journaliste, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe de RFI. - réalisation : Félicie Faugère
Alors que la guerre d'Ukraine se poursuit et que la Russie tente de reconquérir son aire d'influence là et ailleurs, il est un scrutin qui retient notre attention. Celui de ce dimanche 20 octobre 2024 en Moldavie. Depuis février 2022 et l'offensive russe, le sort de la Moldavie est devenu une source de préoccupation. Située entre l'Ukraine et la Roumanie, cette ancienne province de l'Empire tsariste, devenue roumaine après la Première Guerre mondiale, puis intégrée de force dans l'URSS après 1945 représente un réel enjeu stratégique. La Moldavie, ce sont 2,6 millions d'habitants. Un pays enclavé, majoritairement roumanophone, qui ne bénéficie pas de la protection de l'OTAN, ni ne focalise l'attention des Occidentaux. Ce scrutin de dimanche est double. Référendum d'un côté : pour ou contre une inscription dans la constitution du pays, le souhait d'adhérer à l'Union européenne. Élection présidentielle de l'autre qui verra ou non la reconduction de Maia Sandu à la plus haute responsabilité de l'État.Regard sur les enjeux de ce rendez-vous électoral.Invités : Céline Bayou, chargée de cours à l'Inalco. Chercheure associée au CREE, Centre de Recherches Europes-Eurasie de l'Inalco. Rédactrice en chef de « Regards sur l'Est ». Pierre Andrieu, ancien diplomate et co-président du groupe de Minsk en charge du règlement du conflit du Haut Karabagh. Auteur de « La géopolitique des relations russo-chinoises » aux PUF. Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au centre Grande Europe de l'Institut Jacques Delors, et co-auteur avec Josette Durrieu de « La Moldavie à la croisée des mondes », éditions Non Lieu.
Fortement attendus, les premiers avions de chasse F-16 ont été livrés aux forces armées ukrainiennes. Promis de longue date par les alliés de l'Otan, ces appareils doivent aider le pays à contrer les attaques de Moscou. Situation sur le terrain, relations diplomatiques entre l'Ukraine, la Russie et la Chine... Notre invité Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF (Centre de recherche politique de Sciences Po Paris) analyse la situation.
Fin février 2024, le Parlement pro-russe de la région séparatiste moldave de Transnistrie a demandé à la Russie la protection contre les pressions subies, selon elle, de la part du gouvernement moldave. Cet appel n'a pas manqué de susciter les plus fortes inquiétudes en Moldavie et en Europe, faisant craindre une possible extension de la guerre. Pour l'instant, Moscou ne s'empresse pas de répondre à ces sollicitations, et la guerre en Ukraine a rendu la situation économique moins favorable à la Transnistrie. Quels sont les scénarios possibles pour le développement de ce conflit non résolu depuis plus de trois décennies ? Quelles sont les craintes d'une invasion russe ? La question prend tout son sens en Moldavie alors que l'Ukraine peine à repousser les troupes russes. L'enjeu est d'éviter le pire : que la Russie perce le front ukrainien notamment en direction d'Odessa. Depuis cette ville portuaire clé, dont la chute marquerait un revers énorme pour Kiev, la marche sur la Moldavie ne serait qu'une question de temps. Depuis février 2022 et l'offensive russe en Ukraine, le sort de la Moldavie est devenu une source de préoccupation. Cette ancienne province de l'empire tsariste, devenue roumaine après la Première Guerre mondiale, puis intégrée de force dans l'URSS après 1945 représente un réel enjeu stratégique. Invités Céline Bayou, chargée de cours à l'Inalco. Chercheure associée au CREE, Centre de Recherches Europes-Eurasie de l'Inalco. Rédactrice en chef de « Regards sur l'Est » Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, auteur de « Les chemins de l'État de droit » et co-auteur avec Josette Durieu de « La Moldavie à la croisée des mondes ».
L'Ukraine répète son besoin d'équipements et de munitions supplémentaires, mais l'armée manque aussi de bras pour faire face à l'invasion russe. Le président Volodymyr Zelensky vient d'abaisser l'âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans. L'enrôlement dans l'armée fait débat depuis des mois, et de nombreux Ukrainiens demandent que les soldats sur le front depuis deux ans soient relevés. L'armée ukrainienne a subi des pertes importantes et peine à trouver des volontaires pour le front, contrairement aux premiers mois de la guerre. Le décryptage de Florent Parmentier, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de l'École des hautes études commerciales de Paris.
Kiev salue une « victoire commune » sur la Russie après l'adoption ce jeudi (1er février 2024) par les dirigeants européens d'un accord sur une aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. Une décision qui intervient alors que le soutien des Occidentaux s'essouffle, et l'attention se tourne davantage vers la guerre à Gaza. Après bientôt deux ans de conflit, comment celui-ci peut-il évoluer ? Seule la négociation peut-elle permettre la fin de la guerre pour les Ukrainiens ? Pour en débattre :- Christine Dugoin-Clément, analyste en Géopolitique, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE Paris-Sorbonne, à l'Observatoire de l'Intelligence Artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de Influence et manipulations : des conflits armés modernes aux guerres économiques (VA Éditions).- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.
Kiev salue une « victoire commune » sur la Russie après l'adoption ce jeudi (1er février 2024) par les dirigeants européens d'un accord sur une aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. Une décision qui intervient alors que le soutien des Occidentaux s'essouffle, et l'attention se tourne davantage vers la guerre à Gaza. Après bientôt deux ans de conflit, comment celui-ci peut-il évoluer ? Seule la négociation peut-elle permettre la fin de la guerre pour les Ukrainiens ? Pour en débattre :- Christine Dugoin-Clément, analyste en Géopolitique, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE Paris-Sorbonne, à l'Observatoire de l'Intelligence Artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de Influence et manipulations : des conflits armés modernes aux guerres économiques (VA Éditions).- Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.
Le port grec d'Alexandroúpoli situé sur la mer de Thrace est en passe de bousculer la carte géopolitique du sud de l'Europe… Ce port en eau profonde offre une alternative à la fermeture des détroits du Bosphore par la Turquie. Ce fut l'une des conséquences immédiates de l'invasion de l'Ukraine par la Russie : conformément à la convention de Montreux, la Turquie, le 24 février 2022 a fermé à tout trafic maritime militaire les détroits vers la mer Noire. Alexandroupoli, situé à proximité du détroit des Dardanelles, est alors apparu comme une alternative au passage du Bosphore. C"est une autre porte d'entrée vers la Bulgarie toute proche, puis la Roumanie, et enfin l'Ukraine que l'on peut atteindre en quelques jours.Sécuriser les flux logistiques, c'est le nerf de la guerre, et Alexandroupoli offre un accès stratégique au cœur du vieux continent, assure le géopolitologue Florent Parmentier : « Le renseignement vous dit ce qu'il faut faire, la stratégie vous dit comment on va le faire et la logistique vous dit si vous pouvez le faire ou pas. Et donc cette possibilité de rapprochement régional à travers le port d'Alexandroupoli, ça montre en fait tout l'intérêt de la logistique. Étant entendu par ailleurs qu'il y a un certain nombre de difficultés aujourd'hui que l'on observe à la frontière terrestre avec l'Ukraine… Que ce soit dans ses relations avec la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, on voit que ces différents pays de la région, plutôt au nord et à l'ouest de l'Ukraine, sont dans une situation où ils sont peut-être plus exigeants par rapport à ce qui passe par leurs frontières. Et donc l'idée, c'est de ne pas dépendre seulement de cette route terrestre, c'est tout simplement de permettre également, à travers Alexandroupoli, d'avoir quelque chose à dire en matière de transport d'armes, de troupes et donc in fine de la logistique qui s'impose comme une dimension essentielle de la guerre. »AtoutLe port grec, jusque-là méconnu, fait de l'ombre à la Turquie. Il est même devenu un atout de taille dans le bras de fer que se livrent depuis des années Athènes et Ankara en Méditerranée orientale. « La Turquie est jalouse en quelque sorte de son mandat de protectrice, de garante de la sécurité des détroits, mais la Turquie ne peut pas s'opposer frontalement à la transformation d'Alexandroupoli, explique Florent Parmentier. Ce qui fait que cela donne certainement dans les relations difficiles qui ont existé pendant longtemps entre la Grèce et la Turquie, peut-être un avantage pour la Grèce. Cet atout pourrait même être un prélude à une forme de détente qu'on peut commencer à voir sur des petits arrangements régionaux qui existent aujourd'hui entre le Premier ministre grec et le président turc. »La France, à la tête du bataillon multinational de l'Otan déployé en Roumanie, s'intéresse de près aux installations portuaires d'Alexandroupoli, tout comme les États-Unis qui y voient un poste avancé idéal pour acheminer du matériel militaire sur les arrières ukrainiens. Alexandroupoli, chef-lieu de la province de l'Éros, jusque-là méconnu, est en passe de devenir une véritable plaque tournante occidentale et otanienne pour convoyer des armes et des hommes vers les bords de la mer Noire, sans ne plus avoir à dépendre du turbulent voisin turc.À lire aussiÀ la Une: la Grèce et la Turquie enterrent la hache de guerre... vraiment?
Evgueni Prigojine est arrivé hier (27 juin 2023) en Biélorussie. Conformément à l'accord passé avec le Kremlin, le chef de Wagner s'est exilé en échange de son immunité après sa marche avortée sur Moscou. Le dictateur biélorusse s'est donné le beau rôle dans la crise qui a ébranlé la Russie le week-end dernier : il dit avoir pris l'initiative d'un arbitrage qui a évité un bain de sang chez son grand voisin. Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis près de vingt ans, a été remercié par le Kremlin pour son intervention. Cette médiation surprise a tué dans l'oeuf les espoirs de l'opposition biélorusse qui espérait pouvoir profiter d'une déstabilisation du régime russe qui impose sa tutelle sur le pays. Mais en acceptant d'accueillir la milice Wagner sur son sol, le dictateur de Minsk prend peut-être aussi des risques. Biélorussie : Loukachenko sort-il vraiment gagnant de la crise russe ? Avec notre invité : Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.
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Sur le Fil part dans un petit pays de l'Est de l'Europe, l'un des plus pauvres du continent, vers lequel beaucoup de regards inquiets se tournent depuis quelques mois: la Moldavie. Car en février la Moldavie a accusé la Russie d'y fomenter un coup d'Etat. Et ce pays de 2,6 millions d'habitants est fragile. D'une part parce qu'il a une région séparatiste russophone, où sont présentes les troupes russes, Mais aussi parce qu'il occupe une position stratégique, puisqu'il partage une longue frontière, de plus de 1.000 kms, avec l'Ukraine. Le gouvernement moldave, pro-européen, rêve d'intégrer rapidement l'Union européenne, y voyant un gage de sécurité. Et l'Europe se montre solidaire: elle tient même en Moldavie, le 1er juin, un sommet historique de 47 chefs d'Etat et de gouvernement. Pourquoi ces craintes de coup d'Etat ? Sont-elles justifiées ? Décryptage avec l'expert Florent Parmentier, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste de la Moldavie.
La Moldavie sera-t-elle la prochaine cible de Moscou ? Maia Sandu, la présidente de ce pays de 2,6 millions d'habitants, frontalier de l'Ukraine, a accusé lundi 13 février la Russie de fomenter un coup d'État pour renverser le pouvoir moldave. Portrait de cette présidente résolument pro-européenne. Silhouette frêle, coupe au carré, Maia Sandu livre un discours offensif devant la presse. Sur la base d'informations fournies par l'Ukraine, la présidente moldave accuse la Russie de vouloir déstabiliser son pays : attaques d'édifices publics, prises d'otages… Moscou voudrait faire sauter le pouvoir en place afin « d'entraver le processus d'intégration à l'Union européenne et se servir de la Moldavie dans sa guerre contre l'Ukraine ».Le ton déterminé de Maia Sandu tranche avec sa prudence habituelle à l'égard de Moscou, alors que son pays, peuplé de 2,6 millions habitants, dépend entièrement de la Russie pour ses ressources énergétiques. La présidente moldave semble donc aller à l'affrontement, analyse Nicolas Trifon, écrivain spécialiste de la Moldavie* :« C'est la première fois que Moscou a été mis en garde et désigné comme responsable des problèmes de la Moldavie. Cela ne veut pas dire que la menace est réelle et que les preuves sont suffisantes, mais la question reste ouverte et le plus important, c'est cet affrontement avec Moscou qui a eu lieu pour la première fois dans un pays comme la Moldavie où les dirigeants sont en général très attentifs à leurs relations avec Moscou ».► À lire aussi : La Moldavie fait état de menaces d'un coup d'État russeCompétence et intégritéMaia Sandu, 50 ans, est la première femme élue à la tête de la Moldavie en 2020. Résolument pro-européenne, elle affiche un parcours exemplaire : ancienne économiste de la Banque mondiale, ministre de l'Éducation entre 2012 et 2015, Première ministre en 2019 avant d'être élue à la présidence un an plus tard. Elle a été choisie sur un programme de lutte contre la corruption dans un pays miné par ce fléau. « L'intégrité et la compétence sont probablement les qualités les plus louées chez Maia Sandu, souligne Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po. Elle est de ce point de vue sur un modèle assez différent de Volodymyr Zelensky qui a plus des talents de tribun, à même de rallier par sa personnalité peut être plus charismatique. Mais l'élément de confiance qui permet aux Moldaves de se retrouver majoritairement dans Maia Sandu ce sont vraiment ces deux qualités : la compétence et l'intégrité ». Pro-européens contre pro-russesPour autant, Maia Sandu a des adversaires. On lui reproche de ne pas en faire assez pour le pouvoir d'achat des Moldaves, dans un pays très pauvre, de ne pas obtenir assez d'aides de l'Union européenne, elle qui a déposé une candidature d'adhésion de son pays à l'UE, l'an dernier. ► À écouter aussi : La Moldavie, prochaine cible de Moscou?La Moldavie compte un certain nombre de partisans pro-russes, pas seulement dans la région séparatiste de Transnistrie. Des partis d'opposition sont à la manœuvre et pourraient tenter de déstabiliser le pouvoir moldave. « Il y a une reprise des manifestations par rapport aux factures d'électricité et de gaz, menées par le parti Shor qui est le principal relai de Moscou aujourd'hui dans le pays, explique Nicolas Trifon. Évidemment, les manifestations sont justifiées, mais elles portent aussi sur autre chose. Les manifestants disent qu'ils veulent la tranquillité, ils ne veulent pas de l'Otan, etc. Ils sont très déterminés contre le gouvernement actuel, contre Maia Sandu, c'est un mouvement pro-Moscou, très clairement. » Menaces réelles de Moscou ou pas, Maia Sandu a promis de faire adopter une série de lois pour mieux protéger la Moldavie. Un nouveau Premier ministre, Dorin Recean, vient également d'être nommé. Il est spécialiste des questions de défense et de sécurité. * co-auteur avec Matei Cazacu d'« Un État en quête de nation, la République de Moldavie » (Non Lieu éditions)
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La Russie et ses voisins européens Invitée: Céline Bayou, chercheuse associée au CREE de l'INALCO, rédactrice en chef de la revue « Regards sur l'Est » 3:30 Les pays frontaliers de la Russie et la chute de l'URSS 18:00 L'enclave de Kaliningrad et la menace militaire russe 30:00 Scènes politiques et relations à la Russie 39:00 Infrastructures et dépendances énergétiques 46:30 L'Europe orientale face aux tensions russo-ukrainiennes 58:00 L'invasion et ses conséquences Bibliographie : BAYOU Céline, Les Lettons (co-signe avec Eric Le Bourhis), Ateliers Henry Dougier, Paris, fevrier 2017, 141 p. BAYOU Céline, Les États baltes en transition. Le retour à l'Europe (co-direction avec Matthieu Chillaud), Peter Lang, Bruxelles, 2012, 264 p. BAYOU Céline, Itinéraires baltes (dir.), Regard sur l'Est, Saint- Gratien, 2005, 101 p. BAYOU Céline, « France's Pespective of NATO-Russia Relations in the Baltic Sea Area : Challenges and Perspectives », in Andris Spruids, Mairtin]sj Vargulis, Transatlantic Futures: Towards #NATO2030, The Riga Conference Papers 2020, Latvian Institute of International Affairs, Riga, decembre 2020, pp. 119-129. BAYOU Céline, « Vu de Vilnius, Riga et Tallinn : de la Voie balte au retour dans le concert des nations », in Pierre Verluise & Florent Parmentier (dir.), L'Europe trois décennies après l'ouverture du Rideau de fer, 2020. BAYOU Céline, « Pays baltes, les prochains sur la liste ? », Politique internationale, n° 175, Printemps 2022 BAYOU Céline, « L'angoisse de la disparition : regard sur le paradoxe identitaire balte », Nordiques, n° 40, Juillet 2021. BAYOU Céline, « L'energie dans la region baltique : un enjeu primordial de securite », Stratégique, n° 121-122, Juillet- octobre 2019. Extrait audio : Saint Etienne, « Join Our Club », 1992 Générique par @yotta_music
Vladimir Poutine marque la montée en puissance des tensions, avec la tenue des référendums d'annexion des quatre régions ukrainiennes occupées par l'armée russe du 23 au 27 septembre. Ces référendums ont été qualifiés de « parodie », de « fictifs » ou encore de « simulacres » par différents chefs d'État. Ces scrutins ne sont néanmoins pas anodins et leur précipitation traduit une stratégie militaire de Moscou. Entretien avec Florent Parmentier, fondateur du site Eurasia Prospective et enseignant à Sciences Po Paris. Auteur de Les Chemins de l'État de droit. La voie étroite des pays entre Europe et Russie, Presses de Sciences Po.
À l'occasion du forum économique à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, le Kremlin lance son opération séduction en direction de l'Asie. Entretien avec Florent Parmentier, fondateur du site Eurasia Prospective et secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
durée : 02:00:23 - Le 5/7 - par : Mathilde MUNOS, Amaury Bocher, Elise Amchin - Séverine Balay et Florent Parmentier sont les invités du 5/7
durée : 00:08:51 - L'invité de 6h20 - Après la mort de Gorbatchev, le géopolitologue Florent Parmentier revient sur celui "qui voulait la fin de la guerre froide", et dont nous gardons des perceptions différentes de l'héritage qu'il a laissé.
Deuxième partie spéciale ce mercredi : le 24 février dernier, Vladimir Poutine ordonnait à son armée d'envahir l'Ukraine. Six mois après, les Ukrainiens résistent toujours aux troupes russes. Denis Strelkov, notre confrère de la rédaction russe de RFI, et le chercheur Florent Parmentier répondent à toutes les questions que vous vous posez sur cette guerre au cœur de l'Europe. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
L'ancien chef militaire des séparatistes du Donbass est devenu un critique acerbe de l'opération militaire en Ukraine. Igor Strelkov fait aujourd'hui partie des plus violents détracteurs de la stratégie militaire russe. Réputé pour ses positions ultranationalistes, il commente activement le cours de la guerre sur les réseaux sociaux et n'épargne ni Vladimir Poutine, ni son ministre de la Défense. (Rediffusion du 12 juin 2022) « L'opération militaire spéciale est un échec total », affirme Igor Strelkov, les bras croisés, face caméra, sur fond de drapeau de la Novorossia, ce territoire qui englobe le sud et l'est de l'Ukraine, que les nostalgiques de l'empire russe rêvent de conquérir. Depuis le début de l'invasion russe, le 24 février 2022, le colonel de réserve du FSB, fine moustache, cheveux grisonnants coupés court, est très présents sur les réseaux sociaux pour dire tout le mal qu'il pense de la guerre que la Russie mène chez son voisin : « En Ukraine, ils se moquent de nous, tout simplement. Pas de vous et de moi, mais ils se moquent de tous ces gens qui réfléchissent si bien, qui ont de si merveilleux concepts stratégiques et de si merveilleuses solutions tactiques », ironise-t-il. Depuis qu'il a été mis sur la touche en août 2014, où il a dû quitter son fief éphémère de Sloviansk dans le Donbass, l'ancien « ministre de la Défense » de l'autoproclamée « République populaire de Donetsk », amer, ronge son frein et n'hésite pas à critiquer le cours de la guerre en Ukraine. « Il représente une partie de l'échiquier politique russe, à savoir les nationalistes d'extrême droite, dont on s'attend finalement assez peu à ce qu'ils critiquent la position de Vladimir Poutine », constate Florent Parmentier, enseignant à Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. « Mais depuis la chute de Marioupol, on a entendu de sa part à la fois une critique de la déplorable maîtrise de l'art de la guerre et des erreurs conduites par l'armée russe au début de ce conflit. Il est aussi extrêmement critique, lui qui a reçu une formation militaire et qui a participé au confit de 2014, de l'ingérence de Vladimir Poutine dans les prises de décision militaires. » Des critiques qui restent acceptables pour le pouvoir russe Féru de reconstitutions historiques, monarchiste, ultranationaliste, affublé du qualificatif de « terroriste » par les autorités et les médias ukrainiens, Igor Guirkine, alias Strelkov, un nom dérivé du mot tireur, se décrit lui-même comme opposant. Pour autant, ses critiques, bien que virulentes, restent acceptables pour le pouvoir russe. « Il critique réellement les actions de l'armée russe et il dit assez clairement qu'il ne pense pas du bien de l'actuel président, mais il affirme aussi qu'il ne faut surtout pas le destituer parce que sinon il y aura une révolution », note Natalia Ioudina, spécialiste du nationalisme russe, au Centre d'analyse du racisme Sova à Moscou. « Ce qui me paraît le plus important et que, depuis le début de l'opération militaire, il a toujours dit qu'il la soutenait. Il se permet seulement de critiquer le pouvoir pour son manque de stratégie et pour son impréparation, mais globalement, il reste dans la ligne générale du parti », souligne l'experte. Âgé de 51 ans, Igor Strelkov a participé à de nombreux conflits nés après l'éclatement de l'URSS : la Transnistrie en 1992, la Bosnie, les deux guerres de Tchétchénie, avant de connaître son heure de gloire dans le Donbass, en chef des combattants séparatistes, financé par l'oligarque nationaliste orthodoxe Konstantin Malofeev. Il se targue même d'être à l'origine du déclenchement de la guerre du Donbass en avril 2014. Mais ses déboires sur le terrain militaire et la destruction du vol MH17 par un missile tiré du territoire séparatiste finissent par le pousser vers la sortie en août 2014. Depuis, il n'intéresse plus les autorités russes et a disparu des chaînes de télévision nationales. « Il me semble qu'elles ne sont pas prêtes à le livrer au tribunal de La Haye, mais dans le même temps, elles n'ont pas l'intention de faire appel à ses services pour leur opération militaire. Il ne leur sert plus à rien, en fait », avance Natalia Ioudina, qui souligne que l'homme a, à plusieurs reprises, annoncé qu'il était prêt à se rendre sur le terrain des opérations militaires, « mais pour l'instant, il continue à se déplacer en métro, il reste chez lui et occupe son temps à commenter l'opération spéciale ». À la tête de son mouvement « Novorossia », Igor Strelkov s'occupe d'aide humanitaire et de fourniture de munitions et d'uniformes aux militaires des républiques séparatistes ukrainiennes. Actuellement jugé par un tribunal des Pays-Bas, avec trois autres suspects, tous absents, pour le meurtre des passagers du vol MH17 abattu un juillet 2014 au-dessus de l'est de l'Ukraine, Igor Strelkov rejette les accusations. Les procureurs néerlandais, qui ont requis la perpétuité, estiment que les quatre hommes ont joué un rôle central dans l'acheminement depuis la Russie d'une batterie antiaérienne BUK, probablement destinée à frapper un avion de guerre ukrainien. Le jugement pourrait être rendu en novembre.
L'ancien chef militaire des séparatistes du Donbass est devenu un critique acerbe de l'opération militaire en Ukraine. Igor Strelkov fait aujourd'hui partie des plus violents détracteurs de la stratégie militaire russe. Réputé pour ses positions ultranationalistes, il commente activement le cours de la guerre sur les réseaux sociaux et n'épargne ni Vladimir Poutine, ni son ministre de la Défense. « L'opération militaire spéciale est un échec total », affirme Igor Strelkov, les bras croisés, face caméra, sur fond de drapeau de la Novorossia, ce territoire, qui englobe le sud et l'est de l'Ukraine, que les nostalgiques de l'empire russe rêvent de conquérir. Depuis le début de l'invasion russe, le 24 février 2022, le colonel de réserve du FSB, fine moustache, cheveux grisonnants coupés court, est très présents sur les réseaux sociaux pour dire tout le mal qu'il pense de la guerre que la Russie mène chez son voisin : « En Ukraine, ils se moquent de nous, tout simplement. Pas de vous et de moi, mais ils se moquent de tous ces gens qui réfléchissent si bien, qui ont de si merveilleux concepts stratégiques et de si merveilleuses solutions tactiques », ironise-t-il. Depuis qu'il a été mis sur la touche en août 2014, où il a dû quitter son fief éphémère de Sloviansk dans le Donbass, l'ancien « ministre de la Défense » de l'autoproclamée « République populaire de Donetsk », amer, ronge son frein et n'hésite pas à critiquer le cours de la guerre en Ukraine. « Il représente une partie de l'échiquier politique russe, à savoir les nationalistes d'extrême droite, dont on s'attend finalement assez peu à ce qu'ils critiquent la position de Vladimir Poutine », constate Florent Parmentier, enseignant à Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. « Mais depuis la chute de Marioupol, on a entendu de sa part à la fois une critique de la déplorable maîtrise de l'art de la guerre et des erreurs conduites par l'armée russe au début de ce conflit. Il est aussi extrêmement critique, lui qui a reçu une formation militaire et qui a participé au confit 2014, par l'ingérence de Vladimir Poutine dans les prises de décision militaires ». Des critiques qui restent acceptables pour le pouvoir russe Féru de reconstitutions historiques, monarchiste, ultranationaliste, affublé du qualificatif de « terroriste » par les autorités et les médias ukrainiens, Igor Guirkine, alias Strelkov, un nom dérivé du mot tireur, se décrit lui-même comme opposant. Pour autant, ses critiques, bien que virulentes, restent acceptables pour le pouvoir russe. « Il critique réellement les actions de l'armée russe et il dit assez clairement qu'il ne pense pas du bien de l'actuel président, mais il affirme aussi qu'il ne faut surtout pas le destituer parce que sinon il y aura une révolution », note Natalia Ioudina, spécialiste du nationalisme russe, au centre d'analyse du racisme Sova à Moscou. « Ce qui me paraît le plus important et que, depuis le début de l'opération militaire, il a toujours dit qu'il la soutenait. Il se permet seulement de critiquer le pouvoir pour son manque de stratégie et pour son impréparation, mais globalement, il reste dans la ligne générale du parti », souligne l'experte. Âgé de 51 ans, Igor Strelkov a participé à de nombreux conflits nés après l'éclatement de l'URSS : la Transnistrie en 1992, la Bosnie, les deux guerres de Tchétchénie, avant de connaître son heure de gloire dans le Donbass, en chef des combattants séparatistes, financé par l'oligarque nationaliste orthodoxe Konstantin Malofeev. Il se targue même d'être à l'origine du déclenchement de la guerre du Donbass en avril 2014. Mais ses déboires sur le terrain militaire et la destruction du vol MH17 par un missile tiré du territoire séparatiste finissent par le pousser vers la sortie en août 2014. Depuis, il n'intéresse plus les autorités russes et a disparu des chaînes de télévision nationales. « Il me semble qu'elles ne sont pas prêtes à le livrer au tribunal de La Haye, mais dans le même temps, elles n'ont pas l'intention de faire appel à ses services pour leur opération militaire. Il ne leur sert plus à rien, en fait », avance Natalia Ioudina qui souligne que l'homme a, à plusieurs reprises, annoncé qu'il était prêt à se rendre sur le terrain des opérations militaires, « mais pour l'instant, il continue à se déplacer en métro, il reste chez lui et occupe son temps à commenter l'opération spéciale ». À la tête de son mouvement « Novorossia », Igor Strelkov s'occupe d'aide humanitaire et de fourniture de munitions et d'uniformes aux militaires des républiques séparatistes ukrainiennes. Actuellement jugé par un tribunal des Pays-Bas, avec trois autres suspects, tous absents, pour le meurtre des passagers du vol MH17 abattu un juillet 2014 au-dessus de l'est de l'Ukraine, Igor Strelkov rejette les accusations. Les procureurs néerlandais, qui ont requis la perpétuité, estiment que les quatre hommes ont joué un rôle central dans l'acheminement depuis la Russie d'une batterie antiaérienne BUK, probablement destinée à frapper un avion de guerre ukrainien. Le jugement pourrait être rendu en novembre.
Intellectuels, chefs d'entreprises, artistes, hommes et femmes politiques... Frédéric Taddeï reçoit des personnalités de tous horizons pour éclairer différemment et prendre du recul sur l'actualité de la semaine écoulée le samedi. Même recette le dimanche pour anticiper la semaine à venir. Un rendez-vous emblématique pour mieux comprendre l'air du temps et la complexité de notre monde.
La Moldavie, petit pays d'Europe orientale coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, est depuis plusieurs années engagée sur le chemin d'un rapprochement avec l'Union européenne. Dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le gouvernement moldave a officiellement déposé, le 3 mars 2022, sa candidature en vue d'une adhésion à l'UE. Tour d'horizon des aspirations et perspectives européennes de la Moldavie avec Florent Parmentier, docteur en Science politique, chercheur à Sciences Po Paris et secrétaire général du CEVIPOF.
C'est le nom que la presse moldave donne à l'oligarque Victor Gusan. D'abord parce que c'est le cofondateur du conglomérat d'entreprises « Sheriff » qui contrôle à peu près tout dans la République autoproclamée de Transnistrie, une région séparatiste pro-russe à l'est de la Moldavie, à quelques pas de la frontière ukrainienne, mais aussi parce que Victor Gusan y est un homme politique important. L'invasion du pays voisin par la Russie a tout de même déstabilisé ce milliardaire moldave. Fin avril, une série d'explosions a été entendue dans cette région soutenue par Moscou. Ancien membre du KGB, Victor Gusan est forcément un homme très mystérieux. Sur internet, il n'y a qu'une seule photo de lui. Assis sur un fauteuil en cuir, au milieu d'un décor tout droit sorti de l'époque soviétique, cet homme de 60 ans a le visage sérieux et les sourcils froncés. Un personnage à l'image d'une région nostalgique de l'époque soviétique, coincée entre l'Ukraine et la Dniestr, le fleuve local, qui aimerait devenir indépendante. Ici, Victor Gusan a le monopole économique sur quasiment tout, selon Sabine Von Löwis, chercheuse au centre franco-allemand des études internationales et de l'Europe de l'Est : « C'est un entrepreneur très important en Transnistrie. Il a monté son empire commercial au début des années 90 en commençant avec de la contrebande. Il a fondé l'entreprise Sheriff. C'est un gros conglomérat avec pleins d'entreprises. Il avait de très bons rapports avec le président de la République autoproclamée Igor Smirnoff, ce qui l'a aidé à avoir un conglomérat de plus en plus gros. Smirnoff l'a aidé à racheter une chaine de supermarchés, puis Gusan a racheté les chaînes de télévision, a créé une entreprise de télécommunication... » Ces liens avec la politique ont pris de l'importance à mesure que son entreprise Sheriff a grossi. Il est estimé que Sheriff, et donc Gusan, contrôlerait plus de 60% de l'économie de la région, ce qui lui donne un pouvoir de décision important, selon Florent Parmentier, secrétaire générale du Centre de recherches politiques de Sciences Po et co-auteur du livre, La Moldavie à la croisée des mondes : « Victor Gusan fait un peu partie de ces hommes de l'ombre qui ont une importance sur le processus de décision politique. Monsieur Gusan tire les ficelles tout simplement parce qu'il est en mesure de capter une bonne partie des ressources de la République de Transnistrie. Capter des ressources en Transnistrie, ça veut dire être capable de mener un certain nombre de trafics avec des partenaires russes, ukrainiens, mais aussi moldaves. » ► À écouter aussi : Moldavie, la menace transnistrienne Au carrefour de la Moldavie, de l'Ukraine et de la Russie, cet oligarque contrôle des entreprises dans les trois pays. Si la Transnistrie rêve d'être rattachée à la Russie, Victor Gusan a plus d'intérêt à rester neutre dans le conflit de l'autre côté de la frontière. « Une grande partie des marchandises qui arrivent en Transnistrie ou qui sont exportées depuis la Transnistrie, passent aujourd'hui par le port d'Odessa, tant qu'il est ouvert. Et donc en quelque sorte, la Transnistrie pouvait exister en tant qu'entité séparatiste tant qu'il y avait une forme de stabilité régionale où elle pouvait à la fois corrompre les officiels en Russie, en Ukraine, en Moldavie, développe Florent Parmentier. Aujourd'hui, dans un contexte de guerre, les conditions de la fortune de Victor Gusan sont peut-être moins assurées que par le passé. Victor Gusan a davantage intérêt a gardé une situation dans laquelle la Transnistrie est neutre de manière à continuer à pouvoir faire un certain nombre d'affaires, plutôt qu'à être partie prenante du conflit. » Sabine Von Löwis insiste, elle, sur le rôle que joue l'Union européenne pour Victor Gusan. « Je dirais que Gusan n'a pas de grands intérêts dans cette guerre. Parce que ce qui est intéressant dans le développement de la Transnistrie, ces dernières années, c'est que depuis 2016, elle fait partie de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Moldavie. Donc la Transnistrie et Sheriff profitent des exports vers l'Union européenne. Vous pouvez acheter par exemple du Cognac de Transnistrie ou du Caviar. Ce contexte géopolitique n'est donc pas favorable aux relations économiques de Gusan. » Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le Sheriff de Transnistrie est resté très discret, comme à son habitude.
Une série d'attaques a eu lieu la semaine dernière, dans la région séparatiste de Transnistrie, une petite bande de terre officiellement moldave, mais majoritairement russophone. L'origine des tirs et explosions n'a toujours pas été formellement identifiée et les rumeurs vont bon train : est-ce une manœuvre des Ukrainiens ? Des Russes ? Après le Donbass, le Kremlin souhaite-t-il s'emparer de cette région ? L'utiliser comme base arrière militaire ? Moscou dément, mais les craintes sont réelles dans cette petite république voisine de l'Ukraine. La Russie surveille aussi de près l'attitude prudente des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale face au conflit en Ukraine, et multiplie par ailleurs les mises en garde à la Suède et la Finlande, tentées de rejoindre l'Alliance atlantique... Après avoir essuyé de nombreux revers dans une guerre qu'elle espérait facile en Ukraine, la Russie peut-elle choisir l'escalade militaire et la fuite en avant ? Pour en débattre : Florent Parmentier, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po, co-fondateur du site web Eurasia prospective. Auteur de La Moldavie à la croisée des mondes, Éd. Non-Lieu. Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste d' Europe centrale et orientale. Auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? (Ed. du Cygne 2016).
Une série d'attaques a eu lieu la semaine dernière, dans la région séparatiste de Transnistrie, une petite bande de terre officiellement moldave, mais majoritairement russophone. L'origine des tirs et explosions n'a toujours pas été formellement identifiée et les rumeurs vont bon train : est-ce une manœuvre des Ukrainiens ? Des Russes ? Après le Donbass, le Kremlin souhaite-t-il s'emparer de cette région ? L'utiliser comme base arrière militaire ? Moscou dément, mais les craintes sont réelles dans cette petite république voisine de l'Ukraine. La Russie surveille aussi de près l'attitude prudente des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale face au conflit en Ukraine, et multiplie par ailleurs les mises en garde à la Suède et la Finlande, tentées de rejoindre l'Alliance atlantique... Après avoir essuyé de nombreux revers dans une guerre qu'elle espérait facile en Ukraine, la Russie peut-elle choisir l'escalade militaire et la fuite en avant ? Pour en débattre : Florent Parmentier, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po, co-fondateur du site web Eurasia prospective. Auteur de La Moldavie à la croisée des mondes, Éd. Non-Lieu. Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste d' Europe centrale et orientale. Auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? (Ed. du Cygne 2016).
Après plus d'un mois de guerre, la Russie s'est engagée à réduire les combats autour de Kiev. Une annonce saluée et qui est une "nécessité opérationnelle", selon Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, chercheur associé au centre HEC Paris. Pour le journaliste à l'Opinion Jean-Dominique Merchet, il s'agit "du point de départ des négociations". L'Ukraine réclame encore des garanties de sécurité, tout en acceptant une certaine neutralité.
Alors que les bruits de bottes russes se font entendre près de la frontière avec l'Ukraine, et que l'Union européenne paraît mise sur la touche des négociations qui ont commencé entre Washington et Moscou, quelle est la place de l'Union européenne sur la scène internationale ? Dans son dernier livre paru aux éditions Tallandier «L'Europe : changer ou périr», Nicole Gnesotto défend la thèse que l'Europe doit changer profondément pour affronter les nouveaux défis que posent la mondialisation et l'émergence de nouveaux conflits et de nouvelles puissances. Une émission réalisée en partenariat avec le site The Conversation, site de référence qui publie des articles d'universitaires sur les grands thèmes d'actualité. Invités : - Gregory Rayko à la tête de la rubrique internationale de The Conversation - Nicole Gnesotto, responsable de la Chaire européenne au Cnam et vice-présidente de l'Institut Jacques Delors - Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof/Sciences Po, cofondateur du site EurAsia Prospective.
Après l'Union européenne, l'ONU durcit à son tour le ton concernant le sort des migrants bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, dénonce une «situation intolérable» et réclame un accès humanitaire «immédiat». Environ 3 000 à 4 000 personnes, principalement des Kurdes du Moyen-Orient, sont massées depuis plusieurs jours dans une zone boisée à la frontière orientale de l'Union européenne, sous des températures glaciales et face à un important dispositif polonais destiné à les stopper. Les Européens accusent, depuis des semaines, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, d'alimenter les tensions en délivrant des visas à ces migrants et en les acheminant à la frontière, pour se venger des sanctions européennes adoptées contre son pays. Alors, à quoi joue la Biélorussie ? Le régime d'Alexandre Loukachenko utilise-t-il vraiment ces migrants pour déstabiliser la Pologne et, plus largement, l'Union européenne ? Un Décryptage avec Florent Parmentier, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et co-fondateur du site de géopolitique Eurasia prospective.
durée : 00:57:58 - Cultures Monde - par : Florian Delorme, Mélanie Chalandon, Antoine Dhulster - Retour d'Haïti, où un séisme meurtrier intervient en pleine crise politique. Puis cap vers l'Ukraine, où le retrait américain d'Afghanistan questionne la fiabilité de l'alliance américano-ukrainienne. - réalisation : Vincent Abouchar, Benjamin Hû - invités : Florent Parmentier enseignant à Sciences Po, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.; Alexandra Goujon maîtresse de conférences à l'université de Bourgogne et à Sciences Po.; Stefanie Schüler Grand reporter à RFI
Analyse, avec le professeur Florent Parmentier, de la rencontre Biden-Poutine; reportage de Michel Labrecque sur la réhabilitation des hommes violents; analyse, avec Thierry Coville, des résultats de l'élection présidentielle en Iran; reportage de Julie-Anne Lamoureux à propos de l'utilisation des tests de dépistage rapide de la COVID-19 en Ontario; reportage de Marie-Laure Josselin sur la seule maison de transition au Québec qui se consacre aux Autochtones; explications de l'ancien ministre adjoint des Affaires étrangères du Mexique Andres Rozental à propos du recul du parti du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador aux élections législatives mexicaines; reportage de Marie-France Abastado sur le documentaire Ainsi soient-elles; et entrevue avec l'autrice Marty Laforest au sujet de son livre États d'âme, états de langue.
durée : 00:14:47 - Superfail - par : Guillaume Erner - Le 10 avril 2010, un drame terrible s'abat sur la Pologne : l'avion qui transportait le président Lech Kaczyński et une grande partie des responsables politique du pays s'écrase à Smolensk, en Russie. Depuis, le mystère autour de l'accident n'a cessé d'alimenter les théories complotistes. - réalisation : Vivien Demeyère, Massimo Bellini - invités : Florent Parmentier enseignant à Sciences Po, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.; Bertrand Vilmer expert enquête-accident du Cabinet Icare aéronautique.
Des bruits de bottes à la frontière de l'Ukraine, des tensions en mer Noire, un avion intercepté au-dessus de la mer de Barents, des diplomates priés de rentrer chez eux, des avertissements sur le sort de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, des sanctions américaines, des lignes rouges à ne pas franchir mais aussi la perspective d'un éventuel sommet entre dirigeants, les relations américano-russes sont tendues ces derniers temps. Elles rappellent même des souvenirs à ceux qui sont assez anciens pour avoir connu la guerre froide, comme par exemple Joe Biden. Ces tensions accompagnent son arrivée. Vladimir Poutine est-il en train de tester Joe Biden ? C'est la question du jour. Avec : - Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France à Moscou de 2009-2013, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des questions russes. Auteur du livre « Petite histoire des relations franco-russes : entre géopolitique et idéologie », éditions Inventaire (Téléphone) - Florent Parmentier, secrétaire général au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et auteur du livre « Les chemins de l'État de droit : la voie étroite des pays entre Europe et Russie », aux Presses de Sciences Po. Il est aussi co-fondateur du site web géopolitique Eurasia prospective avec Cyrille Bret - Mathieu Boulègue, chercheur associé du Programme Russie et Eurasie à l'Institut royal des Affaires internationales Chatham House (think tank à Londres). Co-auteur du livre « L'Ukraine : entre déchirements et recompositions », aux éditions L'Harmattan.
Le nouvel épisode de Défense à l'antenne est en ligne ! Aujourd'hui, l'antenne International Security and Defense reçoit Florent Parmentier, docteur en sciences politiques, secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au centre HEC Paris de Géopolitique. Nous revenons avec lui sur son livre Géopolitique de l'Europe, trois décennies après l'ouverture du Rideau de fer, co-écrit avec Pierre Verluise et paru en mai 2020 aux éditions Diploweb. Dans cet épisode, nous évoquons, dans un premier temps, l'évolution de l'Europe dans un « bilan sans complaisance » trois décennies après l'ouverture du Rideau de fer, avant de nous interroger sur la construction d'une identité européenne et la potentielle perpétuation d'un esprit européen. Enfin, nous abordons la question de l'unité européenne. Track : Spektrum & Sara Skinner - Keep You [NCS Release] Music provided by NoCopyrightSounds. Watch: https://youtu.be/YnmOmNqBWtM