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En 1948, Berlin se retrouve au cœur de la crise de la guerre froide. La ville est partagée entre les forces alliées, mais Staline veut chasser les Occidentaux en imposant un blocus. En riposte, les Américains et leurs alliés organisent un immense pont aérien. En 1949, le blocus est levé, mais le Mur de la honte ne va pas tarder à apparaître. Découvrez la réalité d'une ville coupée en deux, isolée entre deux mondes désormais ennemis. Crédits : Lorànt Deutsch, Bruno Calvès. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En 1948, Berlin se retrouve au cœur de la crise de la guerre froide. La ville est partagée entre les forces alliées, mais Staline veut chasser les Occidentaux en imposant un blocus. En riposte, les Américains et leurs alliés organisent un immense pont aérien. En 1949, le blocus est levé, mais le Mur de la honte ne va pas tarder à apparaître. Découvrez la réalité d'une ville coupée en deux, isolée entre deux mondes désormais ennemis. Crédits : Lorànt Deutsch, Bruno Calvès. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dès le lancement de son « opération militaire spéciale » (SVO) contre l'Ukraine, le 24 février 2022, le Kremlin, qui dispose de l'un des plus vastes arsenaux nucléaires au monde, a adopté des mesures de dissuasion agressives et une rhétorique résolument menaçante. Décryptage d'un possible emploi de l'arme nucléaire par Moscou, avec Dimitri Minic, chercheur à l'Institut français des Relations internationales, l'Ifri. RFI : Dès les premiers jours de la guerre, Moscou adopte une rhétorique nucléaire agressive. Quelle est sa stratégie ? Dimitri Minic : Le 24 février 2022, sa stratégie, c'est de prendre Kiev en quelques heures et au pire quelques jours, et de soumettre politiquement l'Ukraine. Quand Vladimir Poutine fait son discours sur l'opération militaire spéciale le 24 février, qui annonce son déclenchement, il fait une allusion à un emploi possible de l'arme nucléaire, face à ceux qui voudraient s'impliquer directement dans ce conflit pour aider l'Ukraine. Ce qui, au fond, a permis à la Russie d'éviter effectivement une escalade de la guerre locale en guerre régionale, impliquant d'autres pays, d'autres puissances, mais qui n'a pas suffi non seulement à dissuader effectivement l'Ukraine de résister, mais surtout qui n'a pas permis d'éviter le début d'un flux d'aide militaire à l'Ukraine. Et par ailleurs, ces menaces nucléaires russes n'ont pas permis d'empêcher l'instauration de sanctions économiques très importantes de l'Occident contre la Russie. Donc, c'est un succès relatif de la stratégie nucléaire russe, mais qui, en réalité, ne permet pas à la Russie d'isoler l'Ukraine de l'Occident, ce qui était son principal objectif. Mais il y a quand même une véritable inquiétude qui plane en Occident, puisque le nucléaire tactique fait partie de l'arsenal russe. Le nucléaire a été étendu à la guerre conventionnelle, en quelque sorte ? Oui, absolument. En fait, à la chute de l'Union soviétique, les élites militaires russes héritent d'une doctrine de non-emploi en premier. Et progressivement, elles se rendent compte que la théorie de la dissuasion et ses mécanismes étaient peu développés par rapport à ce qui existait en Occident. Dans les années 90, vous avez une grande période d'élaboration conceptuelle, de théorisation qui conduit l'armée russe, au plan théorique et doctrinal, à effectivement étendre la dissuasion nucléaire aux guerres conventionnelles de toute ampleur, locales, régionales et à grande échelle. Il y a un emploi possible de l'arme nucléaire, un emploi démonstratif, limité, censé mettre fin aux combats dans des conditions favorables à la Russie. On aurait pu se dire, puisque l'opération militaire spéciale est un échec pour la Russie, il est possible que ces concepts soient appliqués. Mais en réalité, cette doctrine exigerait des conditions qui ne sont pas du tout réunies dans la guerre en Ukraine. Pour que Moscou prenne des mesures de dissuasion nucléaire très claires, il faudrait par exemple un transfert des têtes nucléaires depuis les entrepôts centraux vers les unités, vers les bases. Un transfert démonstratif médiatisé qui montrerait que la Russie commence à penser sérieusement à employer l'arme nucléaire ou un essai nucléaire réel, ou d'autres types de mesures qui montreraient qu'elle a vraiment la volonté de le faire. Mais il faudrait qu'elle se trouve dans des conditions extrêmement graves. Il faudrait qu'elle soit en passe de perdre de manière irrémédiable face à un ennemi conventionnel, aidé par des États d'ailleurs dotés de l'arme nucléaire, qui non seulement aient envie de conquérir des territoires russes ou bien aient envie de changer le régime russe. À lire aussiRussie: Vladimir Poutine annonce une révision de la doctrine nucléaire et menace les Occidentaux On le voit au début de la guerre, les Américains vont sonder les Russes afin de savoir dans quelles conditions ils pourraient utiliser l'arme nucléaire. Absolument. Et à l'époque, Valeri Guerassimov répond qu'il y a trois conditions : l'utilisation d'armes de destruction massive contre la Russie, une volonté, une tentative de changer le régime, une déstabilisation profonde du régime provoqué par un État étranger. Et la troisième condition serait des pertes catastrophiques sur le champ de bataille. Et c'est intéressant parce que, à l'époque, à l'automne 2022, la Russie subit des pertes et surtout des revers militaires importants en Ukraine, dans le Donbass. Valeri Guerassimov, à ce moment-là, en évoquant ces trois conditions, abuse de son interlocuteur parce qu'il est évident que la Russie aurait pu compenser ses pertes assez rapidement et qu'elle a de telles réserves matérielles et humaines qu'il est très peu probable qu'elle recourt au nucléaire dans ce type de conditions loin d'être inacceptable ou en tout cas catastrophique pour elle. Vous identifiez trois failles théoriques et pratiques révélées par cette guerre en Ukraine de la doctrine nucléaire russe. Et l'une d'elles, c'est la limite de la dissuasion stratégique conventionnelle, avec les fameux missiles Kalibr, Kinjal, dont l'usage n'a pas produit l'effet escompté… Non, non, ça n'a pas fonctionné. Effectivement, la Russie débute la guerre en Ukraine avec une conception de la dissuasion qui est une conception très agressive, offensive, mais surtout inter-domaines. C'est à dire que la Russie ne conçoit pas la dissuasion comme quelque chose d'exclusivement nucléaire. La dissuasion russe concerne à la fois les domaines non militaires et subversifs, le domaine conventionnel, donc les forces conventionnelles et les armes conventionnelles et les forces nucléaires. Donc, la Russie n'a pas une vision exclusivement défensive de la dissuasion. Car, pour le dire rapidement, la Russie ne conçoit sa sécurité qu'à travers l'insécurité de ses voisins. Donc, cette situation stratégique échoue effectivement à trois niveaux. C'est d'abord l'échec du concept de contournement, pour permettre à l'État russe de gagner une guerre avant la guerre. En fait, il n'était pas question de déclencher une guerre à grande échelle, de longue durée et très meurtrière, mais plutôt de soumettre l'ennemi sans combat, ou en tout cas sans combat de grande ampleur. C'est aussi un échec des moyens et des méthodes psychologiques ou informationnelles, comme disent les Russes, puisqu'ils pensaient les Ukrainiens et les élites ukrainiennes complètement soumises, rendues apathiques par la Russie et ses manœuvres. Ça n'a pas été le cas. Ils pensaient que les Occidentaux avaient été anesthésiés par cette pratique psychologique ou informationnelle, qui vise non seulement à modifier la psyché des individus et des sociétés, mais en fait à transformer les individus et la société. Et donc surtout, ce que j'observe dans cette étude, c'est que la phase conventionnelle, a subi un échec important. Pourquoi : parce que les élites militaires russes et les élites politiques russes ont surestimé pendant 35 ans l'efficacité de ces moyens conventionnels. Parmi ces moyens conventionnels, effectivement, on a d'abord les forces générales, les exercices, les déploiements de forces aux frontières. Bon, ça n'a pas produit l'effet désiré. Ça n'a pas forcé l'Ukraine à capituler. Mais surtout, les armes modernes duales, donc, qui peuvent être à la fois équipées soit d'une tête nucléaire, soit d'une tête conventionnelle. Ces armes, le Kinjal, le Kalibr, l'Iskander, ont été utilisées sur le champ de bataille. On se rappelle le Kinjal, une arme hypersonique utilisée à un moment qui était censé être décisif pour la Russie, puisque c'était le moment des premières négociations entre l'Ukraine et la Russie en mars 2022, au moment où les Ukrainiens sont très réticents à accepter un accord très favorable à la Russie. Et la Russie emploie dans l'intervalle, au moment de ces discussions ultimes, le Kinjal sur le champ de bataille. C'était sa première utilisation opérationnelle, puis un deuxième deux jours plus tard, avant de se retirer du nord et de l'est de l'Ukraine. L'utilisation de ces missiles conventionnels confirmait en fait des vulnérabilités qui étaient identifiées par les militaires russes depuis les années 90 ! Il faut bien comprendre que la défense antimissile présente en Ukraine, d'origine occidentale notamment, a été efficace et a plutôt montré la surestimation que les élites militaires, russes et politiques russes avaient de l'efficacité de l'emploi de ces missiles contre des cibles stratégiques comme des bases aériennes, etc. Non seulement en termes d'ampleur, de nombre indispensable pour détruire une cible stratégique, mais en plus la vulnérabilité des vecteurs. On voit bien que la Russie a fait face à un ISR, c'est à dire un renseignement occidental qui a été puissant et efficace. Cette double vulnérabilité, à la fois la difficulté à détruire des cibles stratégiques avec ces missiles modernes et en même temps la difficulté à protéger leur plateforme de lancement, ça tend à remettre en question, même partiellement, cette stratégie de frappes nucléaires limitées dont je parlais tout à l'heure, avec un missile unique. Donc, on voit bien que d'un point de vue technique, c'est un affaiblissement. Et les excès rhétoriques de Dmitri Medvedev (vice-président du Conseil de Sécurité de Russie au discours violemment anti-occidental, ndlr), de Ramzan Kadyrov (président de la République de Tchétchénie, un proche de Vladimir Poutine, ndlr) également, ont abîmé la dissuasion nucléaire russe ? À force de crier au loup et à menacer d'hiver nucléaire, l'Occident, ça ne prend plus ? Absolument. Parce que la Russie, dès qu'elle entre dans le conflit, produit une rhétorique nucléaire extrêmement agressive, mais dans les faits, les mesures qu'elle prend concrètement pour accompagner cette rhétorique nucléaire sont très modérées. Donc, vous avez un décalage très fort entre ce que la Russie dit, et ce que la Russie fait vraiment. Ça n'est pas une nouveauté en Russie. Sur quoi s'appuie cette pratique, ce décalage ? Il est dû à une culture stratégique, c'est à dire que la Russie considère que l'Occident est faible, lâche et déliquescent et qu'il est sensible aux menaces, qu'il a peur du nucléaire et qu'il cédera en réalité. Ils estiment qu'une frappe nucléaire unique, démonstrative, limitée sur le théâtre, obligera, forcera finalement les Occidentaux à rentrer chez eux et à demander pardon. Ils ne sont pas vraiment revenus de ça. Effectivement, ce décalage au bout d'un moment pose un problème. Vous ne pouvez pas hurler dans tous les médias que vous avez au moins dix lignes rouges et ne rien faire. Des officiers supérieurs généraux de l'armée russe ont expliqué en 2023/2024, ils ont eu un mot que je trouve très drôle, « Les lignes rouges russes ont rougi de honte », ajoutant « Les Occidentaux nous ont devancés de 8 à 10 pas dans l'escalade et nous, on les regarde ». Dans l'armée russe, il y a une forme d'incompréhension de l'attitude de la Russie. C'est à dire qu'ils sont tous d'accord pour maintenir cette rhétorique agressive, mais ils veulent qu'elle soit accompagnée de mesures pratiques, concrètes. Donc ce décalage a affaibli la crédibilité de la dissuasion nucléaire russe et ça a conduit les Occidentaux à poursuivre leur aide à l'Ukraine et même à l'intensifier. Aujourd'hui, la dissuasion nucléaire russe commence à s'adapter en entreprenant des actions beaucoup plus concrètes. On a évidemment la décision de transférer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. On a beaucoup d'autres actions de ce type. Il y a aussi la publication de la nouvelle doctrine nucléaire russe en novembre 2024, qui est une mesure de dissuasion en réalité. Il faut bien le comprendre, ça aussi. RFI : Et quel est le nouveau message adressé à l'Ouest, à l'Europe et à l'OTAN ? C'est de faire des démonstrations de force sérieuses. Un général russe important propose de rejouer le scénario cubain (crise des missiles de Cuba 1962, ndlr). Donc il y a une volonté de faire une démonstration claire de la force militaire nucléaire. Et à chaque fois qu'une ligne rouge est franchie, d'avoir une réponse nucléaire ou conventionnelle. Les militaires russes pensent aussi que les réponses conventionnelles doivent être beaucoup plus violentes, beaucoup plus fortes. Et cette dissuasion conventionnelle, en fait, ils en ont fait la démonstration avec le tir de missiles balistiques à portée intermédiaire. Ce tir d'Orechnik (Le 9M729-Orechnik, littéralement « noisetier », est un missile balistique russe à portée intermédiaire, ndlr) fait suite à la publication de la nouvelle doctrine nucléaire, qui elle-même s'inscrit dans ce que la Russie perçoit en 2024 comme une logique d'escalade continue. C'est aussi une réponse au discours d'Emmanuel Macron sur de possibles troupes au sol en Ukraine. Et n'oubliez pas, le plus important, en 2024 commence la levée de toutes les interdictions de l'administration Biden sur l'utilisation par l'Ukraine d'armes de fabrication américaine, non seulement à la frontière russe, mais en fait progressivement sur tout le territoire russe. Puis une autre séquence s'ouvre puisque Donald Trump arrive au pouvoir. À lire aussiRoyaume-Uni: les bonnes intentions envers l'Ukraine lors de la «coalition des volontaires» RFI : Qu'est-ce que change l'arrivée de Donald Trump pour la dissuasion nucléaire russe ? On a l'impression d'avoir changé de monde parce qu'avec l'ancienne administration, vous aviez une escalade très maîtrisée à laquelle la Russie a eu beaucoup de mal à répondre parce que tout est venu de façon séquencée. Envisager l'utilisation de l'arme nucléaire en cas de menace à l'existence même de l'État russe, ça devenait complètement obsolète pour ses officiers supérieurs et généraux. Parce que cette doctrine nous montre aussi que la Russie a peur que ses tentatives d'agression contre ses voisins suscitent l'aide de pays dotés d'armes nucléaires. En fait, elle a peur que le scénario ukrainien se reproduise. Et donc cette nouvelle doctrine est censée couvrir ces scénarios aussi. Elle élargit les conditions d'emploi et elle abaisse le seuil déclaré d'emploi de l'arme nucléaire. RFI : L'élection de Donald Trump a-t-elle permis de faire baisser la tension ? Plus tôt. Ça très clairement, c'est à dire que Trump et son indifférence relative à l'Ukraine et à l'Europe y participe, la collusion idéologique qui existe entre la Russie et les États-Unis aujourd'hui, le peu d'intérêt qu'il a pour l'OTAN et l'Europe orientale le permette. Ce qui ne veut pas dire que la rhétorique agressive de la Russie s'arrête. Au contraire, on voit bien que la rhétorique nucléaire agressive de la Russie se déclenche dès que le président américain envisage sérieusement, en tout cas rhétoriquement, de fournir des armes offensives et à longue portée à l'Ukraine. Ce qui s'éloigne, c'est la perspective d'un emploi. Il était déjà très faible depuis le début de la guerre en Ukraine. Avec l'élection de Donald Trump, il est encore plus faible. Donc autant dire, très peu probable. En revanche, les ambiguïtés de Washington, les hésitations de l'Europe à l'égard de la défense du continent, à l'égard de la défense de l'Ukraine, alimentent l'agressivité de la Russie. Et donc ça augmente la probabilité d'actions déstabilisatrices conventionnelles russes. À lire aussiLa pérennisation de l'aide à l'Ukraine au menu d'un nouveau sommet européen à Bruxelles
« La France se “gondwanatise“-t-elle ? » s'interroge Le Pays au Burkina Faso. Référence bien sûr au célèbre Gondwana, ce pays africain imaginaire et désormais célèbre, créé par l'humoriste Mamane, et dirigé par le non moins fameux président-fondateur… « Ce qui semblait être propre à l'Afrique aux yeux des Occidentaux est en train de se dérouler sur leur propre sol, s'exclame le quotidien ouagalais. Preuve, s'il en est, que la mal gouvernance est loin d'être l'apanage du continent noir. (…) La France ne devrait plus se prévaloir du droit de maître à penser ou s'ériger en donneuse de leçons aux Africains. Ce d'autant qu'Emmanuel Macron donne là, la preuve de son incapacité à mettre fin à une crise qui ébranle les fondements de l'État français. » Isolement politique « 14 h et 26 minutes de règne fantôme : Lecornu, le Premier ministre éclair qui s'effondre plus vite qu'un château de cartes », ironise Le Journal du Niger. « Derrière l'aspect burlesque de cette séquence, c'est aussi la fragilité du système institutionnel français qui se trouve brutalement exposée. (…) Cette République française, marquée par un exécutif fort, mais incapable de composer avec un corps législatif fragmenté, donne le sentiment d'atteindre ses limites, relève encore Le Journal du Niger. Macron, le “réformateur“ autoproclamé récolte les fruits de son isolement politique : une Assemblée hostile, une droite revancharde et une opposition radicalisée. Le mandat de 14 heures et 26 minutes de M. Lecornu n'est pas une simple anecdote ; il est le symptôme manifeste d'un système qui se fissure. » « Pauvre France ! » « Le gouvernement Lecornu n'aura tenu que 14 heures : séisme politique en France », constate également El Moudjahid à Alger. « Un sombre et loquace record, pointe le quotidien algérien proche du pouvoir, très emblématique du tragi-comique de la situation politique. La France replonge tête la première dans la crise, au bout de plusieurs semaines d'agitation sociale et de rendez-vous ratés avec le consensus autour de la politique budgétaire, au moment où l'urgence ne cesse de s'aggraver pour les finances publiques. » Et El Moudjahid de viser le président français : « Emmanuel Macron, qui semble, depuis des mois, déserter la politique nationale française, pour un volontarisme d'équilibre à l'international, a consommé trois gouvernements en un peu plus d'une année, et sans doute ses dernières cartouches. » « Pauvre France ! », renchérit le site Algérie Patriotique. « La classe politique française est aujourd'hui l'incarnation même de l'échec et de la déchéance. (…) Le peuple français, fatigué, désabusé, se retrouve prisonnier de ce système verrouillé, otage d'une caste arrogante. La colère gronde, la défiance s'installe, et c'est toute la démocratie qui est menacée. » L'Élysée : un « bunker assiégé » Sahel Tribune à Bamako, proche du pouvoir militaire, insiste : « France – Un pouvoir à bout de souffle : Matignon en crise, l'Élysée en sursis. » Là encore, Emmanuel Macron en prend pour son grade… « À force de mépriser les corps intermédiaires, d'ignorer les alertes et de gouverner en solitaire, le président s'est piégé lui-même, affirme Sahel Tribune. La démission express de Sébastien Lecornu, dernier fusible d'un système à l'agonie, signe l'échec d'un pouvoir centré sur une verticalité autoritaire et creuse. L'Élysée, jadis centre de gravité politique, n'est plus qu'un bunker assiégé. L'arrogance présidentielle, érigée en méthode de gouvernement, n'a engendré que paralysie, défiance et chaos. Le régime vacille, et Macron se retrouve seul face aux ruines de son propre règne. » Jusqu'à quand ? WakatSéra au Burkina pointe du doigt également le président français : « si ce énième coup de tonnerre dans le ciel politique français pourrait être celui de trop, il faut reconnaître que la foudre n'a pas encore atteint sa véritable cible qui n'est autre qu'Emmanuel Macron. Ce dernier, dont le mandat arrive à terme en 2027, est contraint, sous le feu des critiques, des menaces de motion de destitution, et appels à démission de la rue, d'utiliser et d'abuser des nomination et démission des Premiers ministres pour prolonger son séjour à l'Elysée, jusqu'à la fin de son second quinquennat. » Et WakatSéra de s'interroger : « a-t-il encore des fusibles à faire sauter, selon son bon vouloir ? Jusqu'à quand Emmanuel Macron résistera-t-il aux tirs nourris venus de toutes parts et déclenchés par l'opposition, qu'elle soit de Gauche, des Insoumis et de l'Extrême droite ? »
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L'histoire qu'on vous raconte aujourd'hui commence au bord du Nil en Égypte, elle se poursuit pas loin du lac Saint-Laurent au Québec, mais elle va atterrir dans les gravats de la Palestine. Grâce à Rachad Antonius - professeur titulaire de Sociologie à l'Université du Québec à Montréal jusqu'en 2020. Allez savoir pourquoi, lui qui se destinait aux Mathématiques, s'est retrouvé de fil en aiguille sociologique à étudier la question des minorités arabes au Québec, les sociétés arabes contemporaines et les conflits du Proche-Orient. À l'heure où la Palestine, quasiment rayée de la carte est reconnue par les Occidentaux, ESM recommande La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans de notre invité, aux Éd. Écosociété.
L'histoire qu'on vous raconte aujourd'hui commence au bord du Nil en Égypte, elle se poursuit pas loin du lac Saint-Laurent au Québec, mais elle va atterrir dans les gravats de la Palestine. Grâce à Rachad Antonius - professeur titulaire de Sociologie à l'Université du Québec à Montréal jusqu'en 2020. Allez savoir pourquoi, lui qui se destinait aux Mathématiques, s'est retrouvé de fil en aiguille sociologique à étudier la question des minorités arabes au Québec, les sociétés arabes contemporaines et les conflits du Proche-Orient. À l'heure où la Palestine, quasiment rayée de la carte est reconnue par les Occidentaux, ESM recommande La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans de notre invité, aux Éd. Écosociété.
Les prix du pétrole résistent dans un contexte en apparence baissier, porté par l'annonce d'une surabondance à venir. Seulement, d'autres points d'incertitude, tels que l'état des stocks chinois ou les volumes de pétrole sanctionnés qui sont commercialisés, rendent difficile la lisibilité du marché. L'offre en pétrole augmente beaucoup plus vite que la demande et, de l'avis général, il faut se préparer à une surabondance de brut dès le quatrième trimestre et au premier semestre 2026. Mais le niveau de cette surabondance est loin de faire consensus – l'Opep+ prévoit une croissance de la consommation deux fois plus forte que l'Agence internationale de l'énergie. « Il y a trop d'angles morts sur le marché » pour dresser un tableau réaliste, résume l'agence Reuters. Parmi les inconnues figurent les stocks de pétrole détenus par la Chine, des stocks sur lesquels le pays ne communique pas. Or, le niveau de ces réserves est en théorie une des données qui peut avoir une influence majeure sur les prix, a fortiori quand il s'agit des stocks du premier importateur mondial de brut. Opacité des stocks chinois Malgré l'absence de données officielles, le recoupement de différentes données permet d'affirmer que depuis le mois de mars, la Chine a importé du brut – notamment de Russie, du Venezuela et d'Iran – à un rythme bien plus élevé que ce qui était nécessaire pour répondre à la demande en carburant du pays. Selon les calculs de Reuters, l'excédent en pétrole brut du pays aurait même bondi à un peu plus d'un million de barils par jour au mois d'août. À lire aussiComment la Chine contourne les sanctions américaines sur le pétrole vénézuélien? Pour l'instant, le marché semble ne pas tenir compte de ces stocks, pointe le Financial Times, comme s'ils étaient invisibles. « Ces stocks ne sont pas nécessairement négatifs, car si les Chinois accumulent, c'est qu'ils vont consommer », explique Charles Thiémélé, directeur Afrique de la société de trading pétrolier et gazier BGN SA, qui précise que la gestion des stocks en Chine ne correspond pas à celle des Occidentaux. Le pétrole sanctionné, mal répertorié Le marché n'est pas en mesure non plus de refléter tous les volumes de pétrole sanctionnés qui naviguent à bord de la flotte fantôme. C'est peut-être ce qui explique que les cours restent depuis le mois de juillet dans une fourchette relativement stable entre 60 à 70 dollars le baril de Brent – une des références mondiales –, et c'est probablement ce qui fait aussi qu'ils ne reflètent pas correctement l'équilibre entre l'offre et la demande. Tant que la Chine achètera beaucoup, elle absorbera une partie de l'excédent mondial, comme le relève Javier Blas, éditorialiste de l'agence Bloomberg, ce qui jouera contre un effondrement des prix. Tant que la production de la Russie et de l'Iran ne sera pas revenue en grâce sur le marché et ne sera pas commercialisée au grand jour, l'impression de manque soutiendra également les prix. Plus que jamais, le marché manque de lisibilité, reconnaît Charles Thiémélé, tout en rappelant que les prix du pétrole sont le fruit de la combinaison de nombreux facteurs et qu'ils « restent liés à la perception que le marché a de la consommation future ». À écouter aussiDétroit d'Ormuz : accès crucial pour les importations de pétrole de la Chine
De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».
De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».
Christophe Giltay revient sur tout ce qui fait l'actu. Le plus célèbre chroniqueur de bel RTL partage son avis et son humeur à l'heure du petit déjeuner ! Un édito sans concession avec la plume et le ton unique de Christophe Giltay.
durée : 00:10:04 - Journal de 18h - Israël rejette la reconnaissance "unilatérale" d'un Etat palestinien par des pays occidentaux, alors que plusieurs pays ont acté ce dimanche cette reconnaissance, à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unis à New York.
durée : 00:10:04 - Journal de 18h - Israël rejette la reconnaissance "unilatérale" d'un Etat palestinien par des pays occidentaux, alors que plusieurs pays ont acté ce dimanche cette reconnaissance, à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unis à New York.
Vendredi 12 septembre a débuté l'exercice Zapad-25, démonstration de force de la Russie et de son proche allié Biélorusse. Cette manœuvre majeure de l'armée russe se déroule tous les quatre ans, mais il intervient cette fois dans un contexte particulièrement tendu après l'incursion d'un raid massif de drones dans l'espace aérien polonais. Il sera par conséquent scruté de près par les militaires occidentaux. L'opération spéciale en Ukraine n'y change rien : Zapad est au rendez-vous, avec la précision d'un métronome. 30 000 soldats sur le papier, on est loin des 100 000 soldats déployés par le passé, guerre en Ukraine oblige. Cette fois l'exercice se déroule en Biélorussie. Il faudra donc regarder de près l'articulation entre armée russe et biélorusse pointe Vincent Tourret chercheur à l'Université de Montréal. « C'est d'abord le renforcement ou non de l'alliance avec la Biélorussie. À quel point les deux pays réussissent à rapprocher leurs deux outils de défense. Le message que ces deux pays envoient au reste de l'Europe. Cela permet de nous indiquer un peu les modes d'opération que russes et biélorusses envisagent, comment ils se préparent. C'est un signalement ». Scénario retenu : une attaque de l'Otan Le scénario retenu c'est l'attaque par l'Otan de ce pays satellite. Ainsi, la Russie entretien le mythe d'une invasion venue de l'Ouest. Et sur le plan purement militaire, l'exercice peut être riche d'enseignements, sur les modes opératoires que l'armée russe cherche à réinvestir. « Est-ce qu'elle va réintroduire, par exemple, des modes opératoires basés sur des hélicoptères ? Depuis qu'elle a raté son assaut sur l'aéroport d' Hostomel au début du conflit (bataille de l'aéroport d'Hostomel 24 et 25 février 2022), c'est plutôt un mode opératoire qui a complètement disparu. Ensuite, c'est le déploiement de son système de frappes. Comment ces frappes seront articulées ? Quel est le ratio qu'ils vont établir entre missiles et drones ? Mais aussi, est-ce que cette artillerie sera mieux intégrée avec les forces au sol ? Clairement, on pourrait avoir en fait un scénario de comment envahir les pays baltes. C'est ce qui est intéressant à regarder », explique Vincent Tourret. Une dimension nucléaire La dimension nucléaire sera également observée. Depuis deux ans Moscou a déployé des têtes nucléaires en Biélorussie, l'exercice Zapad devrait y faire référence. Car c'est l'opportunité pour l'armée russe de crédibiliser l'épaulement qu'elle a théorisé entre les armes nucléaires tactiques et les forces conventionnelles sur un théâtre européen, souligne Thibault Fouillet de la fondation pour la recherche stratégique : « Forcément. Oui, c'est un exercice qui envisage bien un affrontement en Europe, donc on comprend très bien vers qui il est porté : vers l'Otan. Un affrontement majeur en Europe, qui serait forcément porté sous ombre nucléaire puisque déjà l'Ukraine a eu de forts signalements stratégiques nucléaires, que ce soit pour dissuader les Européens, mais même dans le dialogue vis-à-vis de l'Ukraine, pour éviter l'escalade, pour éviter certaines choses. Donc forcément, un exercice qui cette fois postule à un affrontement contre des États dotés, aura une dimension stratégique nucléaire. Quand on regarde déjà les exercices post 2014 qui avaient tant inquiété les Occidentaux avec les scénarios des pays baltes qui tombent en 72 heures, vous aviez déjà une très forte dimension nucléaire. Donc fondamentalement, c'est plus une continuité qu'une surprise. Ce serait plutôt une surprise si on n'avait aucun signalement stratégique nucléaire plutôt que d'en avoir ». Moscou annonce la présence de 26 pays partenaires, ce n'est pas sans rappeler les 26 pays de la coalition des volontaires en soutien à l'Ukraine, car Zapad c'est aussi un exercice de communication. Mais le contexte de guerre en Ukraine et de tensions avec l'Otan, lui donne cette année une gravité particulière. À lire aussiOuverture des Zapad, ces manœuvres militaires russes tournées vers l'Occident
Sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine a enchainé les tapis rouges au mois d'août 2025 : il y a d'abord eu cette rencontre en Alaska avec Donald Trump, rencontre très attendue qui finalement n'a débouché sur rien. Aucune avancée vers un cessez-le-feu en Ukraine et d'éventuelles négociations…D'autant qu'en proposant à Volodymyr Zelensky de venir le rencontrer à Moscou, Vladimir Poutine connaissait à l'avance la réponse de son homologue ukrainien Le 31 août 2025, le sommet de l'organisation de la coopération de Shangaï s'est ouvert à Tianjin, dans le nord de la Chine, avec une photo qui a fait le tour du monde : le Russe Poutine, le Chinois Xi et l'Indien Modi. 3 hommes visiblement ravis de ce pied de nez fait aux Occidentaux, États-Unis en tête. Et c'est depuis une place d'honneur en tribune que le président russe a assisté le 3 septembre au défilé militaire organisé par Xi Jinping. Pendant ce temps, l'armée russe n'a cessé de progresser sur le front et elle intensifie ses attaques sur les villes. Dimanche dernier (8 septembre 2025), Moscou a même bombardé le siège du gouvernement à Kiev et lancé quelque 800 drones sur l'Ukraine. Dans la nuit de mardi 9 au mercredi 10 septembre 2025, nouvelle escalade avec une salve de 450 drones et missiles contre l'Ukraine mais surtout l'intrusion de 19 drones présumés russes dans l'espace aérien de la Pologne, pays membre de l'alliance atlantique. Colère de Varsovie et de ses alliés européens qui dénoncent une provocation du Kremlin. Varsovie a mobilisé ses avions et ceux de plusieurs pays de l'OTAN pour faire face à la menace. Au moins 3 des 19 drones sont abattus. Vladimir Poutine a-t-il voulu tester les capacités de réaction de l'OTAN ? Les Européens doivent-ils se préparer à d'autres provocations de Moscou ? Ont-ils les moyens d'aider l'Ukraine à se défendre contre les drones meurtriers ? L'hiver qui approche sera-t-il l'hiver de tous les dangers pour Kiev ? Vladimir Poutine, fort de son impunité, se sent-il intouchable ? 3 invités : - Alexandra Gougeon, maître de conférences à l'Université de Bourgogne , autrice de « Ukraine : de l'indépendance à la guerre », aux éditions Le Cavalier bleu - Cyrille Bret, géopoliticien, expert à l'Institut Montaigne, spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale - Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à Sorbonne Université.
L'approvisionnement en uranium sera-t-il suffisant pour répondre aux ambitions mondiales dans le secteur, d'ici 2040 ? L'industrie se dit inquiète et étudie plusieurs scénarios de l'offre et de la demande dans son rapport biennal qui vient de sortir. L'Association nucléaire mondiale, qui représente les industriels, confirme que la production n'est pas à la hauteur des énormes besoins qui se profilent. Les besoins en uranium sont connus : 70 réacteurs sont en construction actuellement, dont 59 en Asie. L'inconnue, c'est la bonne tenue ou pas du calendrier de leur mise en service. À cela peut s'ajouter la validation d'autres projets plus hypothétiques, qui sont toujours en attente de décisions règlementaires ou d'investissements. Sur la base d'un scénario dit de référence, qui se base sur les objectifs annoncés des gouvernements, l'Association nucléaire mondiale estime dans son rapport que les besoins pourraient plus que doubler d'ici à 2040 pour atteindre 150 000 tonnes. Un chiffre appelé potentiellement à être plus bas ou plus haut dans un scénario très optimiste. Du côté de l'offre, les perspectives ne sont pas les mêmes : les mines existantes s'épuisent et la production pourrait diminuer de moitié entre 2030 et 2040 selon l'Association nucléaire mondiale. Des producteurs font épisodiquement état de difficultés : tout récemment, Kazatomprom au Kazakhstan et le canadien Cameco ont revu à la baisse leurs ambitions pour 2025. À lire aussiUranium: le géant russe Rosatom se retire de sites d'extraction au Kazakhstan et vend ses parts à la Chine Risque d'approvisionnement ? D'ici à la fin de la décennie, la production répondra amplement aux besoins selon Teva Meyer, chercheur associé à l'Iris (l'Institut des relations internationales et stratégiques) et co-auteur d'un rapport sur l'approvisionnement en uranium, publié en janvier 2025 par l'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques (OSFME). Selon l'Association nucléaire mondiale, la production a même augmenté de 22 % entre 2022 et 2024. Mais à partir de 2035, des mines auront fermé et la production mondiale sera insuffisante pour alimenter les réacteurs existants et a fortiori ceux qui doivent entrer en fonction. À cela s'ajoutent des incertitudes sur la production australienne : l'activité de la plus grosse mine au monde d'uranium – dans laquelle le minerai est un co-produit du cuivre –, se développe dans une zone à plus faible teneur. L'industrie renouvelle donc son appel à accélérer les investissements pour éviter des ruptures d'approvisionnement, au vu des délais inhérents au développement d'une mine. Le problème est que les prix qui évoluent dans une fourchette comprise entre 70 et 78 dollars la livre d'uranium sont à peine supérieurs au coût d'exploitation des gisements actuels, et donc guère incitatifs. À écouter aussiLes États-Unis relancent leurs anciennes mines d'uranium Impact de la guerre en Ukraine La guerre en Ukraine a un impact indirect sur le secteur depuis mars 2022 : elle pose la question de la dépendance à la Russie, qui est un fournisseur majeur d'uranium enrichi – minerai transformé pour être utilisé comme combustible. Pour l'instant, les Occidentaux ont peu d'alternative, mais ils misent sur le développement de capacités d'enrichissement, en France, aux Pays-Bas et aux États-Unis, dans l'espoir de pouvoir se passer d'ici à quelques années des importations russes. Selon un responsable d'Orano, cité par le Financial Times, « il faudra attendre le début des années 2030 pour voir l'Occident rompre sa dépendance à l'enrichissement russe ». La politique commerciale américaine a aussi un impact sur le marché : les droits de douane ne concernent pas l'uranium à ce stade, mais c'est une crainte, et « très peu de contrats d'approvisionnement en uranium ont été signés ces derniers temps », assure un observateur de la filière. À lire aussiQu'est-ce que l'enrichissement de l'uranium et comment sert-il à fabriquer des bombes nucléaires ?
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 7 septembre 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.David Djaïz, entrepreneur et essayiste.Antoine Foucher, consultant, spécialiste des questions sociales, auteur de Sortir du travail qui ne paie plus.Lucile Schmid, présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA VALSE DES PANTINS : COMPORTEMENT DU PERSONNEL POLITIQUE À LA VEILLE DU 8 SEPTEMBREAprès sa présentation mi-juillet, le Premier ministre a de nouveau défendu, le 25 août, son plan de rigueur de 44 milliards d'euros pour le budget 2026, et annoncé qu'il « engagera(it) la responsabilité de son gouvernement[…] pour une clarification » lundi 8 septembre, avec un vote de confiance à l'Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire. La France insoumise, le Parti communiste, les Ecologistes, le Rassemblement national et les Ciottistes ont annoncé leur volonté de faire tomber l'actuel gouvernement. Le Parti socialiste ne compte pas non plus voter la confiance. Depuis 1958, ce sont 41 Premiers ministres qui ont sollicité la confiance de l'Assemblée nationale, et qui ont obtenu à chaque fois la majorité absolue des suffrages exprimés.Si François Bayrou veut croire possible ce vote de confiance, le décompte des forces hostiles ne va guère dans son sens : en additionnant les voix du Rassemblement national (RN) et de ses alliés (138), de la gauche (192) et du groupe Libertés, indépendants et outre-mer (LIOT, 23), il existe une majorité de suffrages largement suffisante pour faire chuter le gouvernement. Un tel échec poussera-t-il Emmanuel Macron à demander, lui aussi, une « clarification », en opérant un retour aux urnes avec une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, quatorze mois après la précédente ? C'est ce que réclame le Rassemblement national, tandis que LFI se prononce pour la destitution du président lequel appelle les siens à se mettre d'accord avec les socialistes et n'apparaît donc pas prêt ni à dissoudre ni à se démettre. On voit d'ailleurs que les candidats à la succession de François Bayrou ne manquent pas. L'échec de son Premier ministre placera Emmanuel Macron en première ligne, désormais dépourvu de paratonnerre. Les appels à sa démission pourraient se multiplier, en particulier lors du mouvement de blocage du 10 septembre.François Bayrou, qui veut éviter l'instabilité, risque-t-il de l'aggraver ? Cette hypothèse est partagée par 63 % des Français, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. Selon le baromètre de la confiance politique 2025 du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) publié en février dernier, 74 % des Français ne font pas confiance à la politique (+ 4 points par rapport à 2024).COMMENT LA CHINE TIRE PARTI DE L'INSTABILITÉ MONDIALE ET DES DIVISIONS OCCIDENTALESLe 25ème sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a réuni à l'invitation du président chinois plus de 20 chefs d'État et de gouvernement. Parmi eux : le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi (pour sa première visite en Chine en sept ans), le Turc Recep Tayyip Erdogan, leprésident iranien, les Premiers ministres du Pakistan, de la Malaisie, du Cambodge et du Vietnam, ainsi que les dirigeants de toute l'Asie centrale. Soit les représentants de la moitié de la population terrestre et un quart de la richesse mondiale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est aussi rendu à Pékin. Dans son discours d'ouverture, Xi a appelé les États membres à s'opposer à la mentalité de guerre froide, à l'hégémonisme, à la confrontation entre blocs et aux manœuvres d'intimidation, sans citer pour autant les États-Unis. Il a une nouvelle fois poussé en avant son « autre » modèle, censé refléter les nouveaux équilibres internationaux. Xi Jinping entend faire de la Chine un pôle de stabilité dans un contexte mondial instable, alors que les Occidentaux sont divisés. Les promesses militaires mal tenues faites à l'Ukraine par l'Union européenne ont révélé ses faiblesses, quand certains pays de l'axe de la contestation, comme la Corée du Nord, ont joint le geste à la parole en envoyant des armes ou des troupes combattre aux côtés des Russes. Les divisions entre les États-Unis de Trump et les pays européens, dont les valeurs et les visions de la politique s'éloignent, fournissent un nouveau levier à la Chine et à ses amis.Pour le trio Inde-Chine-Russie, les enjeux sont aussi économiques. En raison de la guerre commerciale menée par Trump et des sanctions occidentales visant la Russie, les trois pays ambitionnent de s'affranchir de l'Occident en approfondissant leurs échanges. L'Inde le fait déjà en continuant d'importer massivement du pétrole russe qu'elle paie en roupies et non en dollars. Donald Trump a imposé 50 % de droits de douane sur les produits indiens.La Chine s'affiche comme une puissance stable et raisonnable, garante d'un nouvel ordre mondial plus favorable aux émergents que celui construit par les Occidentaux il y a 80 ans, après la Seconde Guerre mondiale. Son « coup » diplomatique s'est prolongé le 3 septembre à Pékin avec une grande parade militaire à laquelle a assisté le chef suprême nord-coréen, Kim Jong-un. Parmi ceux que la Chine veut présenter au monde comme ses alliés stratégiques en faveur d'un ordre du monde alternatif sous son égide, se trouvaient également deux États de l'Union européenne et deux États de l'Otan : la Slovaquie, et la Hongrie. Deux pays qui blâment l'Occident pour le déclenchement et la poursuite de la guerre en Ukraine, critiquent les sanctions européennes contre la Russie et réclament la normalisation des relations avec Moscou.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est un pays au cœur d'importantes tensions internationales, allant de confrontations diplomatiques au conflit ouvert comme en juin dernier. L'Iran est un pays incontournable sur la scène internationale, mais pas nécessairement compris. Le chercheur Clément Therme, chargé de cours à l'université Paul Valéry de Montpellier, publie Idées reçues sur l'Iran - Un pouvoir à bout de souffle ? aux éditions Le Cavalier Bleu. RFI : L'une des idées reçues que vous interrogez au début de votre livre, c'est le qualificatif de théocratie, souvent attribué à la République islamique. Pour comprendre ce régime, il faut se pencher, dites-vous, sur un concept-clé, la tutelle du juriste théologien. Clément Therme : C'est l'idée de l'ayatollah Khomeini qui l'a développée dans ses écrits avant la révolution. Ses écrits n'avaient pas été diffusés suffisamment en Occident. Puisque, au moment de la révolution, personne n'avait compris de quoi il s'agissait et la nature de ce mouvement révolutionnaire qui n'était pas une révolution marxiste, et donc qui échappait à la compréhension des contemporains. Même les Iraniens ne comprenaient pas ce que la « révolution islamique » voulait dire. Le qualificatif islamique était perçu positivement par la population dans sa majorité, qui ne pensait pas qu'il devrait faire face à un principe absolu de la gouvernance du Guide suprême. C'était une révolution cléricale, mais cela n'a pas été compris. En Occident, encore aujourd'hui, on ne sait pas que la majorité du clergé chiite, par exemple, ne soutient pas ce principe théologique qui sous-tend la gouvernance en République islamique. Il y a les idées reçues, les raccourcis qui sont faits à propos de l'Iran, mais aussi des aspects des enjeux méconnus comme cette crise environnementale de grande ampleur qui frappe l'Iran. Vous lui consacrez d'ailleurs la couverture de votre livre. Est-ce un enjeu important pour l'Iran en 2025 ? Tout à fait, parce que le maintien au pouvoir de la République islamique menace la survie du pays. On le voit avec la crise de l'eau cet été, la crise énergétique, les coupures d'électricité. En 1979, si vous le voulez, la République islamique a fait sortir l'Iran des normes internationales en matière de respect de l'environnement, de technologie. Avant la révolution, par exemple, les barrages étaient construits dans le cadre de coopération avec la Banque mondiale. Après la révolution, la multiplication des petits barrages a conduit à une mauvaise utilisation des ressources en eau. Cela s'ajoute les sanctions internationales et le réchauffement climatique qui aggravent ces dysfonctionnements de la République islamique. C'est pour cela que cette question environnementale est centrale dans les problématiques pour la population qui vit en Iran. Vous vous intéressez aussi aux sujets qui font souvent entrer l'Iran dans l'actualité. Par exemple, la place des femmes dans la société, avec la question du voile notamment. Il avait été interdit en 1936 par le Shah et au contraire rendu obligatoire par la République islamique en 1983. Le voile en Iran n'est pas qu'un signe religieux. Dans le cadre de la République islamique, il a un outil de gouvernance, c'est-à-dire qu'il fait partie des symboles du maintien de l'autorité du Guide suprême et il fait partie de l'identité du système politique. Même si depuis 2022, il y a des accommodements qui ont été imposés par la population au régime. On a vu, par exemple, une loi qui était prévue au Parlement ne pas être adoptée et mise en œuvre sous la pression des femmes et de la société civile. On dit souvent que le régime iranien s'est déjà effondré sur le plan idéologique. Cette question du voile obligatoire pose la question de la survie du régime. Il est question aussi du programme nucléaire aussi, évidemment, avec un rappel historique. Tout d'abord, il a été lancé dans les années 1950 sous la monarchie avec le soutien des Occidentaux. Les interrogations autour d'une éventuelle militarisation de ce programme ne datent pas de la révolution islamique. On parlait à l'époque de gaullisme chiite, c'est-à-dire que le modèle du programme nucléaire iranien, c'était le modèle français. Le programme nucléaire iranien, dès les années 1970, voulait transformer l'Iran en État du seuil, un État qui serait capable de fabriquer des systèmes d'armes nucléaires s'il en prend la décision. Après la révolution, ce qui a changé, c'est la nature idéologique du régime et les tensions avec l'Occident consécutives à la révolution. La perception occidentale de ce programme a évolué puisque avant la révolution, il était perçu comme une opportunité commerciale pour vendre des réacteurs nucléaires, alors qu'après la révolution, il est perçu comme une menace. Idées reçues sur l'Iran - Un pouvoir à bout de souffle ? de Clément Therme (232 pages), publié aux éditions Le Cavalier Bleu, le 28 août 2025. À lire aussiIran : le rôle oublié de la France et de l'Allemagne dans la naissance du programme nucléaire
C'est un pays au cœur d'importantes tensions internationales, allant de confrontations diplomatiques au conflit ouvert comme en juin dernier. L'Iran est un pays incontournable sur la scène internationale, mais pas nécessairement compris. Le chercheur Clément Therme, chargé de cours à l'université Paul Valéry de Montpellier, publie Idées reçues sur l'Iran - Un pouvoir à bout de souffle ? aux éditions Le Cavalier Bleu. RFI : L'une des idées reçues que vous interrogez au début de votre livre, c'est le qualificatif de théocratie, souvent attribué à la République islamique. Pour comprendre ce régime, il faut se pencher, dites-vous, sur un concept-clé, la tutelle du juriste théologien. Clément Therme : C'est l'idée de l'ayatollah Khomeini qui l'a développée dans ses écrits avant la révolution. Ses écrits n'avaient pas été diffusés suffisamment en Occident. Puisque, au moment de la révolution, personne n'avait compris de quoi il s'agissait et la nature de ce mouvement révolutionnaire qui n'était pas une révolution marxiste, et donc qui échappait à la compréhension des contemporains. Même les Iraniens ne comprenaient pas ce que la « révolution islamique » voulait dire. Le qualificatif islamique était perçu positivement par la population dans sa majorité, qui ne pensait pas qu'il devrait faire face à un principe absolu de la gouvernance du Guide suprême. C'était une révolution cléricale, mais cela n'a pas été compris. En Occident, encore aujourd'hui, on ne sait pas que la majorité du clergé chiite, par exemple, ne soutient pas ce principe théologique qui sous-tend la gouvernance en République islamique. Il y a les idées reçues, les raccourcis qui sont faits à propos de l'Iran, mais aussi des aspects des enjeux méconnus comme cette crise environnementale de grande ampleur qui frappe l'Iran. Vous lui consacrez d'ailleurs la couverture de votre livre. Est-ce un enjeu important pour l'Iran en 2025 ? Tout à fait, parce que le maintien au pouvoir de la République islamique menace la survie du pays. On le voit avec la crise de l'eau cet été, la crise énergétique, les coupures d'électricité. En 1979, si vous le voulez, la République islamique a fait sortir l'Iran des normes internationales en matière de respect de l'environnement, de technologie. Avant la révolution, par exemple, les barrages étaient construits dans le cadre de coopération avec la Banque mondiale. Après la révolution, la multiplication des petits barrages a conduit à une mauvaise utilisation des ressources en eau. Cela s'ajoute les sanctions internationales et le réchauffement climatique qui aggravent ces dysfonctionnements de la République islamique. C'est pour cela que cette question environnementale est centrale dans les problématiques pour la population qui vit en Iran. Vous vous intéressez aussi aux sujets qui font souvent entrer l'Iran dans l'actualité. Par exemple, la place des femmes dans la société, avec la question du voile notamment. Il avait été interdit en 1936 par le Shah et au contraire rendu obligatoire par la République islamique en 1983. Le voile en Iran n'est pas qu'un signe religieux. Dans le cadre de la République islamique, il a un outil de gouvernance, c'est-à-dire qu'il fait partie des symboles du maintien de l'autorité du Guide suprême et il fait partie de l'identité du système politique. Même si depuis 2022, il y a des accommodements qui ont été imposés par la population au régime. On a vu, par exemple, une loi qui était prévue au Parlement ne pas être adoptée et mise en œuvre sous la pression des femmes et de la société civile. On dit souvent que le régime iranien s'est déjà effondré sur le plan idéologique. Cette question du voile obligatoire pose la question de la survie du régime. Il est question aussi du programme nucléaire aussi, évidemment, avec un rappel historique. Tout d'abord, il a été lancé dans les années 1950 sous la monarchie avec le soutien des Occidentaux. Les interrogations autour d'une éventuelle militarisation de ce programme ne datent pas de la révolution islamique. On parlait à l'époque de gaullisme chiite, c'est-à-dire que le modèle du programme nucléaire iranien, c'était le modèle français. Le programme nucléaire iranien, dès les années 1970, voulait transformer l'Iran en État du seuil, un État qui serait capable de fabriquer des systèmes d'armes nucléaires s'il en prend la décision. Après la révolution, ce qui a changé, c'est la nature idéologique du régime et les tensions avec l'Occident consécutives à la révolution. La perception occidentale de ce programme a évolué puisque avant la révolution, il était perçu comme une opportunité commerciale pour vendre des réacteurs nucléaires, alors qu'après la révolution, il est perçu comme une menace. Idées reçues sur l'Iran - Un pouvoir à bout de souffle ? de Clément Therme (232 pages), publié aux éditions Le Cavalier Bleu, le 28 août 2025. À lire aussiIran : le rôle oublié de la France et de l'Allemagne dans la naissance du programme nucléaire
Quand naît l'idée d'Europe ? À quelle période apparaissent les valeurs et les structures considérées aujourd'hui comme ses fondements politiques, économiques, culturels et religieux ? L'Antiquité, le Moyen Âge ou l'époque moderne nous ont-ils légué le libéralisme, la démocratie, l'égalité entre les peuples et les individus ? Pour répondre à ces questions, cette série d'ouvrages se penche sur l'émergence, la construction et l'évolution de l'Europe vue aujourd'hui comme un ensemble homo-gène, voire intangible et uniforme. Elle offre une lecture originale et pertinente de la manière dont cet espace a été perçu par les peuples qui l'ont occupé au travers des âges et sur lequel ils ont pro-jeté progressivement un substrat religieux, politique, et parfois civilisationnel. Ce premier volume s'ouvre sur la préhistoire pour se conclure à la fin de la période antique, au Ve siècle. L'Europe des institutions étatiques et du droit, de la science et des techniques, de l'alphabet et du plurilinguisme, de la psychanalyse et de la philosophie, des fêtes et des plaisirs, et de tant d'autres choses encore, doit en effet beaucoup à l'Antiquité. Les parois peintes de Lascaux, les mégalithes de Stonehenge, l'Acropole d'Athènes et le Colisée de Rome, Spartacus et Astérix font bien partie intégrante de l'imaginaire des Européens du XXIe siècle, et plus encore, de tous ceux qui s'affirment comme des Occidentaux. C'est pourquoi les auteurs, à travers un récit d'une richesse exceptionnelle, interrogent la géographie même de l'Europe, racontent les grandes évolutions hu-maines et politiques depuis les temps les plus anciens et explorent la richesse culturelle et sociale du legs antique.L'historienne qui a dirigé ce premier tome, Violaine SEBILLOTTE CUCHET, est notre invitée en studioHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Cette semaine, je vous raconte l'histoire de l'un des mythes les plus populaires d'Asie : Le Yéti. Sa légende se fera connaître davantage au 20e siècle chez les Occidentaux et se perpétue jusqu'à nos jours. Bonne écoute! Merci à nos partenaires! Constructions Rivard - https://www.constructionsrivard.com/ Miel Abitémis - https://www.mielabitemis.com/ Animalerie Croc Bête - https://crocbete.com/ Devenez membre Patreon en vous rendant au / sltdh et profitez de dizaines d'heures de contenu exclusif! Procurez-vous votre marchandise aux couleurs de SLTDH en vous rendant au https://www.teepublic.com/user/sltdh?... Rejoignez-nous sur Twitch : / sltdh Abonnez-vous à notre chaîne YouTube: / @sltdhpod Une présentation des Éditions Dernier Mot: https://editionsderniermot.com/
La photo est en bonne place sur le site du New York Times : on y voit Vladimir Poutine, Xi Jinping et Narendra Modi tout sourire. Le sommet de Tianjin, près de Pékin, organisé par le président chinois, vient de s'achever, avec sur la photo officielle 26 chefs d'État ou de gouvernements. « À l'origine, une rencontre des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un forum régional d'Asie centrale, jamais ce sommet n'avait accueilli autant d'États observateurs, de l'Égypte à la Malaisie, note Le Monde à Paris. Xi Jinping en a fait la plateforme d'un message bien plus vaste sur la nécessité de se départir des normes et des valeurs longtemps portées par les États-Unis et les Européens. Il entend faire de la Chine un pôle de stabilité dans un contexte devenu incertain. » Une Chine, poursuit le quotidien français, dont « la vision du monde est bien moins moraliste que celle portée par les Occidentaux. Chaque régime est acceptable, sans saints ni parias. Le contexte actuel renforce ce discours : avec l'affaiblissement des institutions aux États-Unis, les images de la souffrance infligée par l'armée israélienne à la population de la bande de Gaza, avec un soutien diplomatique et un armement américains continus, qui pourrait se prévaloir d'un quelconque ascendant moral ? » Trump ouvre un boulevard pour Pékin Désormais, « c'est à Tianjin, et non à Washington, que le tournant de l'histoire semble se jouer », s'exclame le Guardian à Londres. « En géopolitique, les apparences comptent. Voir Messieurs Modi, Xi et Poutine sourire et plaisanter, c'est voir l'influence de Washington s'estomper ». La faute à qui ? La faute à Trump. « Xi profite des erreurs de Trump », pointe El Pais à Madrid. « Le président chinois a réussi à résumer en une seule photographie le plus spectaculaire de tous les changements géopolitiques depuis le début du siècle : celui qui a réuni plus de 20 pays représentant plus de 40% de la population mondiale et 20% du PIB autour de l'idée de supplanter les États-Unis comme leader mondial ». En fait, précise le quotidien espagnol, « Trump a ouvert un boulevard à la Chine. Il a démantelé le puissant soft power de son pays, ainsi que sa diplomatie et ses agences de coopération. Il a puni les pays amis et voisins par des menaces d'annexion et des droits de douane arbitraires. Ce faisant, il a détruit les institutions multilatérales qui servaient l'hégémonie de Washington, laissant un vide géopolitique que Pékin comble désormais ». Ce qui fait dire au Times à Londres que « la diplomatie insensée de Donald Trump est [finalement] un cadeau pour Xi Jinping. […] Jamais une grande puissance n'aura offert à son principal rival autant d'opportunités ». Poutine : retour en fanfare sur la scène internationale Et pour ce qui est de Poutine, « finie l'ostracisation, place au tapis rouge », s'exclame Libération à Paris. À Tianjin, « le président russe s'est délecté de mettre en scène la fin de son isolement sur la scène internationale. […] Alors que les drones et missiles russes continuent de tomber par centaines, nuit et jour sur l'Ukraine, Vladimir Poutine n'a pas hésité, relève le quotidien français, à vanter les efforts collectifs de ses "partenaires stratégiques pour aider à résoudre la crise ukrainienne". Poutine est reconnaissant, s'exclame encore Libération. Au président turc, Recep Tayyip Erdogan, pour une "contribution significative aux efforts politiques et diplomatiques" et l'accueil de trois sessions de pourparlers directs entre Moscou et Kiev ; à Modi pour ne pas avoir renoncé à acheter du pétrole russe malgré les récentes sanctions commerciales américaines contre l'Inde. Et au leader chinois, surtout, qui, en le recevant en grande pompe, le réintègre dans un concert (alternatif) de nations. Et avec lequel il a un adversaire commun, l'Occident dominé par les États-Unis […]. » Finalement, conclut le Wall Street Journal, « les efforts de Trump pour creuser un fossé entre la Russie et la Chine ont échoué. Poutine résiste à la médiation de Trump sur l'Ukraine et sa présence à Tianjin réaffirme son choix stratégique de s'aligner sur l'Est pour combattre l'Ouest. Trump n'a pas renoncé, mais la Chine semble pour l'instant surenchérir sur Washington. Le rôle très médiatisé de Vladimir Poutine à Tianjin (et sa présence attendue au défilé militaire organisé demain à Pékin pour célébrer le 80e anniversaire de la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale) démontre au monde entier l'échec diplomatique de Donald Trump avec Moscou ».
durée : 00:58:55 - Le Cours de l'histoire - par : Xavier Mauduit, Maïwenn Guiziou - En 1868, le Japon entre dans l'ère Meiji. En quelques décennies, le pays se modernise et se militarise. De la Corée à la Mandchourie, l'Empire du Japon consolide ses frontières pour tenir les Occidentaux à distance. - réalisation : Thomas Beau - invités : Pierre-François Souyri Historien, spécialiste du Japon ancien et contemporain, professeur honoraire de l'Université de Genève.
Ce lundi 1er septembre, le rapprochement entre l'Inde et la Chine, en marge du sommet de Tianjin autour de Xi Jinping, a été abordé par Caroline Loyer dans sa chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Le président chinois Xi Jinping accueille ce week-end le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi, l'Iranien Massoud Pezeshkian, le Turc Erdogan et une volée de dirigeants eurasiatiques pour un sommet où Pékin entend promouvoir une gouvernance mondiale alternative à celle des Occidentaux. La réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai qui se poursuivra demain lundi à Tianjin dans le nord de la Chine, ouvre une séquence à l'issue de laquelle la Chine fera la démonstration de sa puissance militaire, mercredi 3 septembre, à la faveur d'une spectaculaire parade commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 80 ans. Regard sur la proximité croissante entre la Chine et la Russie. Les deux puissances se retrouvent unies dans une croisade contre ce qu'elles considèrent comme l'hégémonie et les « valeurs » occidentales, dans un contexte de rivalité frontale entre Pékin et Washington. Mais derrière l'affichage d'une « amitié sans limites » proclamée en février 2022, quels sont les véritables fondements de cette relation ? Quelle est sa portée, ses fragilités, et surtout : jusqu'où peut aller cette entente, voire ce rapprochement ? Sylvie Bermann est notre invitée. Ancienne ambassadrice de France en Chine, au Royaume-Uni et en Russie. L'Ours et le Dragon. Russie-Chine : histoire d'une amitié sans limites (Éd Tallandier).
Entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine, la rencontre n'aura, pour l'instant, pas lieu. L'Ukraine a beau rechercher un cessez-le-feu, rien n'y fait. Moscou fait la sourde oreille et redouble d'intensité dans ses attaques. Pour "gagner" la guerre ou contraindre l'Ukraine à capituler avec l'aide des Occidentaux ? La question peut sembler incongrue quand on voit à quel point les Européens font bloc autour de Kiev.
durée : 00:58:15 - Le Grand Reportage - par : Aurélie Kieffer - Des centres de cybercriminalité se sont développés en Birmanie, à la frontière avec la Thaïlande. Dans ces usines secrètes d'arnaque en ligne tenues par des mafias chinoises, des hommes et des femmes sont forcés de travailler 18 heures par jour pour arnaquer des Occidentaux sur les réseaux. - réalisation : Annie Brault - invités : Jérôme Notin Directeur général de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr
Alors que les manifestations perdurent depuis plus de deux semaines contre la décision du gouvernement de suspendre jusqu'à 2028 les négociations d'adhésion de la Géorgie à l'Union européenne, l'ex-footballeur Mikhaïl Kavelachvili a été élu samedi 14 décembre 2024 pour succéder à la présidente pro-européenne Salomé Zourabichvili. (Rediffusion du 14 décembre 2024) Quarante-six sélections, neuf buts en équipe nationale, sacré trois fois champion de Géorgie avec le Dinamo Tbilissi… Mikhaïl Kavelachvili, 53 ans, est considéré dans son pays comme un des attaquants les plus talentueux de sa génération. Passé par Manchester City, il a fait carrière dans des clubs suisses — du Grasshopper Zurich au FC Bâle — avant de retirer ses crampons en 2007. Reconverti en agent, pour aider ses jeunes compatriotes à partir jouer à l'étranger, il brigue en 2015 la présidence de la Fédération géorgienne de football. Mais, faute de diplômes suffisants (il n'a pas fait d'études supérieures), il est écarté de ce poste. C'est alors qu'il bascule en politique : en 2016, il devient député pour Le Rêve géorgien, un parti national-populiste fondé par l'oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a fait fortune en Russie et est devenu en une dizaine d'années le véritable homme fort du pays. S'il n'a a priori pas le CV pour être président, il est un fidèle du parti et a le physique de l'emploi. « Le Rêve géorgien utilise beaucoup le sport dans sa propagande », constate Thorniké Gordadzé, ancien ministre de l'Intégration européenne entre 2010 et 2012, et chercheur à l'Institut Jacques Delors et au sein du think tank géorgien Gnomon Wise. « Parmi les députés du Rêve géorgien, il y a des haltérophiles, des rugbymen, des joueurs de basket, plusieurs footballeurs, des lutteurs. C'est un parti populiste qui capitalise beaucoup sur la renommée des sportifs géorgiens. Kavelachvili fait partie de cette stratégie ». Footballeur devenu député d'extrême droite En tant que député, Mikhaïl Kavelachvili a notamment défendu la loi dite « des agents étrangers », calquée sur la Russie, selon laquelle les ONG qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger doivent s'enregistrer en tant « qu'organisations servant les intérêts d'une puissance étrangère. » Une décision adoptée par la majorité parlementaire du Rêve géorgien qui avait provoqué des manifestations massives à Tbilissi au printemps 2024. « Mikhaïl Kavelachvili représente l'aile la plus radicale du Rêve géorgien, juge Thorniké Gordadzé. Il faisait même partie d'un groupe de députés qui étaient les avant-coureurs de la stratégie anti-occidentale et anti-européenne du Rêve géorgien. Ils ont repris la rhétorique, le narratif russe sur la menace LGBTQ+, sur l'Europe et les États-Unis comme étant les ennemis des traditions géorgiennes, et les Occidentaux comme étant promoteurs et instigateurs de la guerre en Ukraine… Il est de cette mouvance ». Pour la première fois, le futur président n'est pas élu au suffrage universel direct, mais nommé par une commission électorale d'élus, suite à un changement constitutionnel décidé en 2017 à la demande du Rêve géorgien. Ainsi, le parti au pouvoir contrôlera la dernière institution qui lui échappait encore. En effet, l'actuelle présidente, Salomé Zourabichvili, une diplomate pro-européenne, est devenue la porte-voix de ceux qui s'opposent à l'éloignement de la trajectoire européenne de la Géorgie, acté par l'actuel Premier ministre, Irakli Kobakhidzé, qui a annoncé il y a deux semaines reporter l'adhésion de la Géorgie à l'UE à 2028. Une décision qui a déclenché de nouvelles manifestations massives à Tbilissi et dans tout le pays, soutenues par Salomé Zourabichvili qui réclame de nouvelles élections depuis les législatives du 26 octobre, entachées de fraudes. À lire aussiSalomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie: «Je reste la seule institution indépendante et légitime» Président : une fonction symbolique qui tombe dans l'escarcelle du pouvoir « Depuis que le Rêve géorgien est au pouvoir, nous avons eu deux présidents de la République. Les deux ont fini par prendre leurs distances et s'opposer à Bidzina Ivanichvili, qui dirige le pays comme son entreprise et ne tolère pas d'indépendance d'esprit, estime Thorniké Gordadzé, qui ne cache pas son opposition au pouvoir en place. Donc, cette fois, Ivanichvili a choisi Mikhaïl Kavelachvili, parce qu'il n'a pas les compétences, qu'il lui est fidèle et ne se servira pas de l'institution contre lui ». Le mandat de Salomé Zourabichvili arrivant à son terme le 29 décembre, « il n'est pas très étonnant que le Rêve géorgien choisisse une personnalité plus favorable à la ligne du gouvernement », nuance Taline Ter Minassian, directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques. Elle souligne que « malgré les sincères aspirations d'une partie de la population à rejoindre l'Union européenne, la Géorgie reste très dépendante de la Russie » dans ses approvisionnements en blé ou en gaz naturel, ainsi que pour l'exportation de son vin. Selon cette spécialiste des pays du Caucase, au-delà des questions idéologiques qui divisent le pays et des soupçons de fraude électorale non élucidés, le gouvernement géorgien actuel défend une posture pragmatique, de realpolitik, au vu de la géographie et des intérêts vitaux de la Géorgie. Quel futur pour la contestation ? La présidence en Géorgie est une fonction essentiellement symbolique, aux ressources très limitées. Mais il lui reste des prérogatives, garanties par la Constitution. Notamment une qui pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir de la contestation dans les rues : si le gouvernement souhaitait décréter l'état d'urgence, pour imposer un couvre-feu par exemple — et ainsi faire taire la contestation de manière légale — il aurait besoin de la signature du président. Une signature impossible à obtenir de l'actuelle présidente pro-européenne, Salomé Zourabichvili, qui a par ailleurs déclaré qu'elle ne quittera pas le palais présidentiel tant que de nouvelles élections législatives ne sont pas convoquées, le Parlement élu étant « illégitime » selon elle et, par extension, le président choisi par un collège électoral le 14 décembre l'est également. Une position que n'a pas manqué de critiquer le président élu, Mikhaïl Kavelachvili : « Le président actuel a ouvertement insulté et méprisé notre document le plus important, la Constitution de la Géorgie, et continue de la violer à ce jour. En conséquence, notre société s'est divisée. La radicalisation et la polarisation sont alimentées, d'autant plus que nos "amis" malveillants contribuent à exacerber ce processus. » La Géorgie aura-t-elle deux présidents ? Les prochaines semaines risquent d'être mouvementées. À écouter dans GéopolitiqueGéorgie, la fin du rêve européen ?
Et si la Russie gagnait la guerre en Ukraine ? Et si elle décidait d'aller plus loin en s'attaquant à un pays de l'Otan ? C'est le scénario d'anticipation élaboré par Carlo Masala dans son livre La guerre d'après : la Russie après l'Occident, publié aux éditions Grasset. Analyste militaire reconnu, professeur de politique internationale à l'université de la Bundeswehr et ancien directeur du centre de recherche au collège de défense de l'Otan, il propose, à travers cette fiction, une réflexion sur les enjeux de sécurité européenne. RFI : Dans votre livre, vous nous racontez qu'en 2028, des chars russes entrent dans la ville de Narva, en Estonie, une ville séparée de la Russie par un fleuve du même nom. Au quartier général de l'Otan, les dirigeants doivent prendre une décision. Ils sont en principe tenus par l'article 5, qui prévoit de venir en aide à un pays de l'Alliance s'il est attaqué. Ce scénario est-il vraiment crédible ? Carlo Masala : Le fait que la Russie mette à l'épreuve l'unité de l'Otan est un scénario tout à fait réaliste. Ce ne sera peut-être pas à Narva, comme je l'ai écrit dans mon livre, mais peut-être quelque part où l'Otan a un ventre mou. Il est intéressant de noter qu'il y a deux semaines, notre chef du Service de sécurité extérieure a déclaré publiquement qu'il existe des indications claires selon lesquelles certains cercles à Moscou ne croyaient pas que l'Otan invoquerait l'article 5 en cas de provocation limitée contre le territoire de l'Otan. Il a également évoqué la possibilité de voir des petits hommes verts en Estonie. Je pense donc être sur la bonne voie. Les « petits hommes verts », ce sont ces militaires sans insigne qui se sont déployés en Crimée en 2014 juste avant l'annexion par la Russie. Dans votre scénario, les Russes attaquent Narva, une ville dans laquelle la grande majorité de la population parle russe. L'armée russe est-elle plus susceptible de frapper un pays où la langue russe est largement répandue qu'un pays comme la Pologne, par exemple ? La Russie veut toujours avoir une sorte de récit, et ce récit est souvent l'oppression des minorités russophones dans d'autres pays. C'est pourquoi je pense que Narva, tout comme une autre ville frontalière en Lettonie, sont les cas les plus probables. J'ai choisi ce genre de scénario limité parce que je pense qu'il est très peu probable que la Russie attaque un pays de l'Otan dans sa totalité. Je ne crois pas au scenario selon lequel la Russie pourrait lancer l'assaut avec plusieurs divisions qui franchiraient la frontière de la Biélorussie vers la Pologne, parce que les chances que l'Otan invoque l'article 5 seraient alors assez élevées. Et si l'Otan invoque l'article 5, la Russie ne peut être sûre de l'emporter dans une telle confrontation. Par conséquent, je pense qu'il est beaucoup plus probable qu'ils essaient de tester l'unité de l'Otan avec un scénario limité, parce que, du point de vue russe, cela crée une situation où ces pays ont quelque chose dans leur dos qui est vraiment ennuyeux. Quel objectif la Russie poursuit-elle ? L'objectif final est de détruire l'Otan. C'est un objectif séculaire que l'Union soviétique avait déjà dans les années 1950 et 1960. Il s'agit essentiellement de chasser les États-Unis d'Europe, car du point de vue russe, il est beaucoup plus facile de dominer certaines parties de l'Europe si les États-Unis n'y sont pas présents. Si vous vous souvenez bien, dans les lettres que la Russie a envoyées aux États-Unis et au siège de l'Otan à Bruxelles les 17 et 18 décembre 2021, l'une des demandes était de parler de la structure de sécurité européenne avec les Américains. L'idée sous-jacente est que les Américains vont retirer toutes les installations et toutes les troupes qu'ils ont en Europe centrale et dans les pays baltes. Estimez-vous qu'il y a eu, ces derniers temps, une prise de conscience du côté des Occidentaux des menaces qui pourraient peser sur leurs pays ? En partie, oui. Et cela montre bien la détermination de presque tous les pays européens à renforcer leur défense, mais je répondrai aussi non, parce qu'il y a encore, dans certains cercles, l'espoir de parvenir à un accord avec la Russie. Je ne parle pas des cercles gouvernementaux, mais plus de la société européenne. Votre scénario est assez inquiétant. Êtes-vous malgré tout optimiste quant à la capacité de l'Europe à rejeter ce scénario ? En fait, je suis à moitié optimiste en analysant ce qui se passe. Si vous regardez le récent sommet de l'Otan, si vous regardez les décisions qui sont prises dans l'Union européenne... Prenez la France, par exemple : Emmanuel Macron a annoncé un doublement des dépenses de défense. Je suis optimiste sur le fait que les gouvernements ont vraiment compris ce qui était en jeu. Mais je ne suis pas très optimiste quant à nos sociétés, quant à la volonté de la plupart des sociétés européennes, en particulier des sociétés d'Europe occidentale, comme l'Allemagne, la France, l'Italie ou l'Espagne, de comprendre qu'il s'agit, de la part de la Russie, d'une politique à long terme. La guerre d'après : la Russie après l'Occident, de Carlo Masala, publié aux éditions Grasset.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 27 juin 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.Antoine Foucher, consultant, spécialiste des questions sociales, auteur de Sortir du travail qui ne paie plus.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.LE CONCLAVE SUR LES RETRAITES Le « conclave » sur les retraites, voulu par le Premier ministre pour désamorcer les tensions autour de la réforme de 2023, s'est soldé par un « échec » a annoncé lundi la CFDT, marquant la fin de quatre mois de discussions infructueuses entre partenaires sociaux. Les discussions au sein de ce conclave, qui réunissait le Medef, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, visaient à adoucir l'impopularité de la réforme Borne de 2023, qui a relevé l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Au-delà des considérations sociales, l'objectif était également d'assurer la pérennité financière d'un système qui anticipe un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2030. Pour les organisations patronales, toute concession sur la pénibilité devait s'inscrire dans un cadre garantissant cet équilibre, tandis que les syndicats insistaient sur la nécessité de compenser les carrières hachées et les impacts physiques des métiers les plus exigeants. Sur la question de l'âge, sujet sensible de la réforme Borne, l'hypothèse d'un retour de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans avait pourtant été enterrée par les syndicats. Dans le texte rédigé par l'animateur des débats, les représentants de salariés avaient obtenu le recul de l'âge de la décote (celui à partir duquel les assurés ont droit à une pension à taux plein, même s'ils n'ont pas le nombre de trimestres requis pour y être éligibles) à 66 ans et demi (contre 67 ans aujourd'hui).Selon l'étude Elabe réalisée pour l'Association française de la gestion financière (AFG) dévoilée mardi, les ménages semblent prêts à une vraie évolution du système : 47 % des Français se déclarent en faveur de la généralisation de plans d'épargne retraite par capitalisation en complément du système de retraite par répartition. Les « cadres » sont favorables à cette idée à 65 %, tout comme les ménages avec « une forte capacité d'épargne » à 64 % et les « investisseurs » à 56 %. Seules 18 % des personnes interrogées se montrent réfractaires à l'idée. L'enjeu financier des retraites est considérable : les pensions représentent près de 14% du PIB, 40% de la dépense sociale et un quart de la dépense publique. Le Conseil d'orientation des retraites indique, dans son rapport de juin, que l'évolution des dépenses de retraites « explique à elle seule une grande partie de la progression des dépenses publiques depuis 2002 ». Si le pays peine à financer ses services publics, c'est parce qu'il a préféré ses retraites alors que les évolutions démographiques ont bouleversé l'équilibre : il n'y a plus que 1,7 actif pour 1 retraité, tandis que le ratio était de 4 pour 1 en 1950. Le COR en tire la conclusion qu'il faudra reculer encore l'âge de la retraite.Mercredi, François Bayrou a affirmé que le conclave n'était « pas un échec » et présenté jeudi le résultat des discussions après avoir « tranché » sur« les désaccords ».LA GUERRE USA-IRAN L'attaque américaine, menée dans la nuit de samedi à dimanche derniers sur l'Iran, a été « intentionnellement limitée » à des cibles nucléaires et ne visait pas un changement de régime, a déclaré dimanche le Pentagone. Avec l'opération Midnight Hammer (Marteau de minuit), Donald Trump a exploité une fenêtre d'opportunité après qu'Israël a presque réduit à néant les alliés régionaux de l'Iran (Hamas, Hezbollah) puis les défenses iraniennes. S'il proclame toujours vouloir la paix, Donald Trump n'hésite pas dégainer. Il l'avait fait à trois reprises au cours de son premier mandat : contre la Syrie, après des attaques chimiques, en avril 2017 puis en avril 2018, enfin en ordonnant un assassinat ciblé à Bagdad contre le général iranien Soleimani, chef des forces spéciales des Gardiens de la Révolution, en janvier 2020. Toutefois, jusqu'à dimanche, il s'agissait d'opérations limitées.Dimanche, le président américain a annoncé que les trois sites de Natanz, Fordo et Ispahan avaient été « totalement anéantis ». Une affirmation difficile à confirmer, les cibles étant souterraines. Le général Dan Caine, chef d'état-major des armées américaines s'est montré plus prudent, comme le vice-président JD Vance. Selon les « premières évaluations du champ de bataille », a dit le soldat, les sites visés ont subi « de sévères dommages et destructions ». Un document classé confidentiel du renseignement américain, relayé par CNN et le New York Times, suggère que les frappes américaines sur l'Iran auraient retardé son programme nucléaire de seulement quelques mois, sans le détruire complètement. Jeudi, l'ayatollah Khamenei a affirmé que Donald Trump a « exagéré » l'impact des frappes américaines sur le territoire iranien.En représailles, lundi, l'Iran a attaqué la base aérienne américaine d'Al-Udeid, au Qatar. Treize missiles ont été interceptés sans difficulté selon l'armée, tandis qu'un autre s'écrasait sans dégâts. La base, qui en temps normal accueille près de 10 000 soldats, était très largement dépeuplée. Pour Téhéran, « la priorité était de retrouver les voies de la négociation afin de sauver le régime », estime le chercheur Bernard Hourcade, spécialiste de la République islamique. Selon lui, « les dirigeants iraniens ne voulaient pas couper les ponts avec Donald Trump, car ils savent que c'est lui qui peut arrêter la guerre avec Israël ». Via le Qatar et probablement Oman, Téhéran avait averti les États-Unis de ses tirs de missiles contre la base aérienne américaine, afin qu'il n'y ait pas de victimes. Ce fut le cas.Mardi, Israël et l'Iran ont déclaré accepter l'initiative américaine de cessez-le-feu.Tandis que les membres de l'administration Trump revendiquent une réussite totale, les questions s'accumulent sur le sort des quelque 400 kg d'uranium hautement enrichi dont disposait l'Iran. Cette question sera au centre des négociations qui devraient s'ouvrir prochainement entre l'Iran et les Occidentaux, via l'Agence internationale à l'énergie atomique (l'AIEA), dans l'espoir de tourner durablement la page de la guerre.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:03:25 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Avec leur soutien à la "guerre préventive" revendiquée par Israël contre l'Iran, les Occidentaux ont-ils des principes à géométrie variable ?
L'émission 28 minutes du 16/06/2025 Avec ses fleurs de pissenlit, elle signe un épatant "Indiana Jones végétal"Momoko Seto est réalisatrice pour le CNRS. Depuis 2008, elle travaille sur un registre qui mêle sciences et cinéma, et a obtenu la médaille de Cristal du CNRS en 2021. Nous la recevons à l'occasion de son nouveau long-métrage intitulé "Planètes". Primé au festival du film d'animation d'Annecy, Momoko Seto le décrit comme un "ovni cinématographique aux confins de l'art, la science, l'expérimental, du documentaire et de la fiction". Dans cette fable dystopique, on suit le parcours de quatres akènes de pissenlit, ces graines cotonneuses portées par le vent qui lui permettent de se reproduire, dans leurs migrations à la recherche d'un sol propice. Frappes contre l'Iran : Israël est-il dans son bon droit ?Vendredi 13 juin, Israël a lancé une attaque sans précédent sur l'Iran, appelée “Rising lion”. De nombreux bombardements ont visé la chaîne de commandement de l'armée iranienne, des bases militaires, des scientifiques et des sites liés au programme nucléaire iranien, mais aussi des infrastructures pétrolières et gazières. L'Iran a riposté avec des tirs de missiles et de drones envoyés sur Israël. Dans les deux pays, des zones où vivent des civils ont été touchées. Israël et les Occidentaux soupçonnent l'Iran de développer un arsenal nucléaire. De son côté, Israël s'est doté de l'arme atomique en dehors de toute juridiction internationale. Les frappes "préventives" menées par l'État hébreu, destinées à empêcher l'obtention de l'arme nucléaire par l'Iran, sont illégales au regard du droit international. Pourtant, une partie des chancelleries européennes, dont la présidence française, ont rappelé que “le risque de cette marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et plus généralement la stabilité collective”. Alors, Israël a-t-il le droit de frapper l'Iran ? Enfin, Xavier Mauduit profite de la visite d'Emmanuel Macron au Groenland pour nous raconter l'histoire d'un explorateur français qui a foulé ce territoire arctique. Marie Bonnisseau nous emmène à Venise, où le fastueux mariage de Jeff Bezos canalise le ras-le-bol des Vénitiens face au surtourisme. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 16 juin 2025 Présentation Élisabeth Quin Production KM, ARTE Radio
L'émission 28 minutes du 16/06/2025 Frappes contre l'Iran : Israël est-il dans son bon droit ?Vendredi 13 juin, Israël a lancé une attaque sans précédent sur l'Iran, appelée “Rising lion”. De nombreux bombardements ont visé la chaîne de commandement de l'armée iranienne, des bases militaires, des scientifiques et des sites liés au programme nucléaire iranien, mais aussi des infrastructures pétrolières et gazières. L'Iran a riposté avec des tirs de missiles et de drones envoyés sur Israël. Dans les deux pays, des zones où vivent des civils ont été touchées. Israël et les Occidentaux soupçonnent l'Iran de développer un arsenal nucléaire. De son côté, Israël s'est doté de l'arme atomique en dehors de toute juridiction internationale. Les frappes "préventives" menées par l'État hébreu, destinées à empêcher l'obtention de l'arme nucléaire par l'Iran, sont illégales au regard du droit international. Pourtant, une partie des chancelleries européennes, dont la présidence française, ont rappelé que “le risque de cette marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et plus généralement la stabilité collective”. Alors, Israël a-t-il le droit de frapper l'Iran ? On en débat avec Delphine Minoui, grand reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient, Frédéric Encel, géopolitologue, maître de conférences à Sciences Po Paris et Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 16 juin 2025 Présentation Élisabeth Quin Production KM, ARTE Radio
Partir en vacances très loin de chez soi avec l'espoir, assumé ou non, de rencontrer quelqu'un pour la nuit ou pour la vie. Personne ne se reconnaît dans l'expression «touriste sexuel». Pourtant, en Thaïlande, à Cuba ou à Zanzibar, les Occidentales et Occidentaux augmentent leur pouvoir d'achat et leur statut social. Les relations nouées sur place avec des locaux mettent donc en lumière des inégalités de classe, de genre et d'origine. Que viennent chercher les hommes blancs dans ces relations «exotiques»? Peut-on comparer leurs relations avec celles qu'entretiennent les femmes blanches? Comment se nouent de vraies histoires d'amour malgré le gouffre culturel et social? Production : Laurence Difélix Réalisation : David Golan Les invitées: Juliette Roguet Socio-anthropologue,spécialiste de la sociologie des masculinités, des sexualités, du tourisme et des rapports sociaux imbriqués. Son livre « Jouir de l'exotisme. Enquête auprès des séducteurs professionnels de touristes au Pérou » sortira à la rentrée aux éditions de La Découverte. & Marion Bottero Docteure en anthropologie. Ses recherches doctorales portaient sur les échanges économico-sexuels et affectifs entre Occidentaux et locaux en Malaisie et en Thaïlande. Elle a publié "Tourisme sexuel et relations conjugales en Thaïlande et en Malaisie", en 2015, aux éditions L'harmattan.
L'émission 28 minutes du 10/06/2025 Après 1 200 jours de guerre, la société ukrainienne innove et résiste encoreLorsque la guerre en Ukraine débute, l'armée russe souhaite “dénazifier” le pays et mener une guerre sans merci. Contre toute attente, l'Ukraine résiste toujours trois ans plus tard, malgré ses difficultés sur le terrain militaire. Cette résistance doit beaucoup à l'aide financière et militaire apportée par les Occidentaux mais aussi à la capacité de la population à prendre en charge l'effort de guerre, dans une forme de cogestion avec l'armée ukrainienne. La sociologue et politologue Anna Colin Lebedev établit ce constat dans son dernier livre “Ukraine : la force des faibles”, publié aux éditions du Seuil le 13 juin. Selon cette spécialiste des sociétés post-soviétiques, “si la société s'est militarisée, c'est aussi que la conduite de la guerre s'est civilianisée”. Autrement dit, les civils se sont emparés du conflit, demandant à s'engager dans les domaines où ils s'estiment plus utiles et ont ainsi bousculé les conventions de l'armée. Mais, comment les Ukrainiens peuvent-ils tenir dans une guerre qui épuise les soldats et l'ensemble de la population face à une Russie qui ne s'embarrasse pas de la démocratie pour envoyer ses hommes sur le front ? Trump envoie les troupes en Californie : une fuite en avant autoritaire ?Dans la dernière ligne droite de la course à la présidentielle, en novembre 2024, Donald Trump avait affirmé que “deux ennemis” menaçaient les États-Unis : “Nous avons l'ennemi de l'extérieur et nous avons l'ennemi de l'intérieur. Et l'ennemi de l'intérieur, à mon avis, est plus dangereux que la Chine, la Russie et tous ces pays.” Cet “ennemi” est pour lui incarné par l'immigré clandestin et le militant de gauche. Depuis le 6 juin, à Los Angeles, mégalopole où réside une importante communauté hispanique, des habitants tentent de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE). Face aux heurts qui s'ensuivent, Donald Trump ordonne le déploiement de 2 000 membres de la Garde nationale pour contenir les manifestations, contre l'avis du gouverneur démocrate de l'État, Gavin Newsom. Le 9 juin, il décrète l'envoi de 2 000 réservistes supplémentaires et de 700 marines (l'unité d'élite américaine) alors même que les manifestations sont visiblement cantonnées dans le centre-ville de Los Angeles. L'opposition démocrate dénonce un abus de pouvoir du président qui a fait de la lutte contre l'immigration un point clé de sa politique.Xavier Mauduit nous raconte l'histoire de l'écrivain voyageur Pierre Loti et de son extraordinaire maison à Rochefort qui rouvre au public. Marie Bonnisseau revient sur le succès au Brésil des bébés “reborn”, des faux poupons hyperréalistes, que les politiciens veulent interdire dans l'espace public. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 10 juin 2025 Présentation Élisabeth Quin Production KM, ARTE Radio
Alors que le regard de l'opinion publique évolue, il devient urgent de questionner : comment penser la responsabilité morale, voire légale, des médias dans leur contribution au génocide à Gaza ? Quels recours existent et quels exemples historiques peuvent nous éclairer ?Dans cet extrait, Myriam François, journaliste et doctorante spécialiste des questions de colonialité, nous invite à réfléchir au rôle des médias dans la propagation de discours de haine et la déshumanisation du peuple palestinien.
L'actualité qui a retenu l'attention de La Loupe cette semaine, c'est la Russie qui semble déterminée à poursuivre coûte que coûte son offensive en Ukraine. Alors que les alliés de Kiev augmentent la pression sur Moscou, l'armée russe poursuit et intensifie même ses frappes. De quels leviers les Occidentaux disposent-ils encore pour inciter Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu ? On reçoit Charles Haquet, rédacteur-en-chef du service Monde de L'Express, pour en parler. Retrouvez tous les détails de l'épisode ici et inscrivez-vous à notre newsletter. L'équipe : Présentation et écriture : Aude Villiers-MoriaméMontage et réalisation : Jules KrotCrédits : TV5 Monde, Sky News Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent Logo : Jérémy CambourPour nous écrire : laloupe@lexpress.fr Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Plus de 40 artistes retracent dix ans de création inspirée par l'intelligence artificielle au Jeu de Paume avec la nouvelle exposition Le Monde selon l'IA. Une exposition à voir jusqu'au 21 septembre qui questionne notre rapport à l'IA, son impact sur l'art et sur notre façon de représenter le monde. Au Jeu de Paume, à Paris, l'intelligence artificielle (IA) est décortiquée par les artistes qui nous en montrent les aspects peu reluisants en les critiquant, mais aussi tentent de créer de nouveaux possibles en essayant de débrider les IA. Dans cette exposition, il n'est pas question d'être béat face à l'intelligence artificielle, ses biais et ses limites. Dès l'entrée, la question de la ressource, entre l'énergie consommée pour les faire fonctionner ou l'utilisation de minerai disponible en quantité limitée. À coup de grands diagrammes complexes prenant tout l'espace des murs, on devine les quantités d'énergie nécessaires rien que pour faire fonctionner une simple requête sur Alexa.« Nous avons choisi des artistes qui ont une posture critique face à l'IA et face à ces modèles qui commencent à développer des capacités qui vont au-delà des humains, déclare Antonio Somaini, enseignant-chercheur à la Sorbonne et commissaire général de cette exposition. L'on entend souvent parler de l'IA comme quelque chose qui développe une intelligence semblable à celle des humains, mais là, nous faisons face à des modèles qui font des choses dont, nous, les humains, ne sommes pas capables. »Des biais occidentaux reproduits par l'IADes capacités qui dépassent celles de l'humain, mais une base de données alimentée… par des humains. Le problème est que ce sont toujours les mêmes : principalement des Occidentaux, ce qui crée des biais. Pour résoudre ces problèmes de biais culturels et ethniques, il faut alors enseigner à l'IA de nouveaux alphabets, de nouvelles langues, de nouvelles représentations, tout cela en veillant à ne pas reproduire les stéréotypes. Avec Tongues, l'artiste sénégalo-libanaise, Linda Dounia Rebeiz a enseigné à l'IA son propre modèle d'écriture asémique, c'est-à-dire dénuée de signification, et inspiré de sept calligraphies de différentes parties du monde, mais avec un focus sur les graphies africaines comme l'amharique : « L'idée derrière était de montrer qu'il y avait un biais pour l'alphabet romain dans les modèles d'IA générative aujourd'hui. Alors que dans un monde où il y a des milliers de langues écrites avec beaucoup de formes différentes et jolies, je pensais que c'était réductif ce que l'on avait à disposition. »Effacement et tombe numériqueDans cette même critique des biais de l'IA, l'artiste américano-saoudienne Nouf Aljowaysir avec son projet Salaf signifiant « ancêtre » en arabe, qui critique les limitations des intelligences artificielles. Elle pointe les difficultés des IA occidentales à reconnaitre et bien nommer ce qu'elles voient lorsque cette dernière présente des photos de ses ancêtres bédouins. Pour elle, c'est dû au fait que les données utilisées pour entraîner les IA restituent les préjugés coloniaux des archives européennes qui ont été exploitées. Elle a ensuite utilisé un modèle d'IA générative où les silhouettes des personnes sur les photos sont masquées par un filtre blanc, soulignant l'effacement de la mémoire collective de ces ancêtres par l'IA.L'intelligence artificielle ouvre aussi la voie à des créations plus philosophiques et artistiques. Pour son œuvre La Quatrième Mémoire, Grégory Chatonsky a reproduit une sépulture où l'on voit un gisant à plat ventre et un film généré en temps réel par IA : « Cette installation, c'est ma tombe. C'est un projet très personnel. Mais ce n'est pas la vie factuelle que j'ai vécue. C'est tout ce que je n'ai pas vécu, c'est ma vie possible. L'intelligence artificielle générative génère des documents qui nous ressemblent, des choses qui n'existent pas, mais qui sont vraisemblables. Et donc, je me suis dit que la tombe du futur pourrait poursuivre notre mémoire pour la rendre éternelle, un peu comme l'ont fait les Égyptiens avec les pyramides. »Si l'intelligence artificielle peut être un formidable outil de création et d'innovation, elle reste le reflet de ceux qui la nourrissent. Sans prise en compte de la diversité, elle risque de reproduire, voire d'amplifier, les biais du monde réel. À nous donc de l'appréhender autrement.À lire aussiLe monde du doublage en colère et inquiet face aux dérives de l'IA
C dans l'air l'invitée du 9 mai 2025 : Régis Genté, journaliste, correspondant notamment pour RFI et Le Figaro dans l'ancien espace soviétique, auteur de "Notre homme à Washington, Trump dans la main des Russes" (Grasset).Le président Vladimir Poutine a célébré vendredi le "courage" des soldats russes engagés en Ukraine, devant des milliers de militaires rassemblés sur la place Rouge et une vingtaine de dirigeants étrangers, qui ont fait le déplacement à Moscou pour assister aux commémorations des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie.Dans les tribunes se tenaient des vétérans et les dirigeants d'une vingtaine de nations, dont de nombreux alliés ou partenaires de la Russie comme la Chine, le Brésil, le Kazakhstan, le Bélarus, le Vietnam, l'Arménie, Cuba et le Venezuela. Malgré la politique d'isolement prônée par les Occidentaux, le Premier ministre slovaque Robert Fico - défiant les injonctions de l'Union européenne - était également sur place.Régis Genté, journaliste, correspondant notamment pour RFI et Le Figaro dans l'ancien espace soviétique, nous donnera son analyse de cette démonstration de force de la Russie, qui résonne comme un défi à l'Occident.
durée : 00:10:27 - Journal de 18h - Les Européens et Américains sont d'accord pour un cessez le feu sans conditions de 30 jours en Ukraine. La Russie n'a pas encore répondu. Si c'est non, elle risque de nouvelles sanctions "massives" promettent les Occidentaux.
durée : 00:10:27 - Journal de 18h - Les Européens et Américains sont d'accord pour un cessez le feu sans conditions de 30 jours en Ukraine. La Russie n'a pas encore répondu. Si c'est non, elle risque de nouvelles sanctions "massives" promettent les Occidentaux.
Cela fait exactement 100 jours que Donald Trump a signé son retour à la Maison Blanche. Entre déclarations chocs, annonces fracassantes et décrets... de nombreux Centrafricains suivent avec beaucoup d'intérêt la gouvernance du 47e président américain. À Bangui, la capitale, les avis sont contradictoires. Si les uns pensent que Donald Trump représente l'espoir d'un monde nouveau, d'autres y voient des signes du bouleversement de l'ordre mondial. Reportage de notre correspondant à Bangui L'ambiance est à la fois décontractée et studieuse dans la bibliothèque de l'Alliance française de Bangui. Élèves, étudiants et fonctionnaires sont confortablement installés. Parmi eux, Maurice Guimendego. Ce professeur d'histoire géographie est concentré sur un livre intitulé Donald Trump : faiseur de paix ou apôtre du désordre mondial ? : « Donald Trump passe pour une espèce de météorite qui vient s'abattre sur un monde qui déjà marchait claudicant. Au plan intérieur, c'est une véritable désillusion. Pour être protectionniste, il n'y a peut-être pas besoin d'augmenter les taxes d'une manière vertigineuse. Jusqu'à près de 150% pour certains pays, je crois que c'est la Chine. » Au rez-de-chaussée du bâtiment, un groupe de jeunes discutent dans le hall. Chacun donne son avis, mais la centaine de décrets pris par Donald Trump a marqué l'esprit de Moustapha Bouba : « Il a fait un temps record en signant 79 décrets en 40 jours. Il a changé la vision du monde, là où on peut dire le protectionnisme exacerbé de Donald Trump. Ce qui m'a beaucoup touché, c'est par rapport à sa remise en cause de l'engagement des États-Unis envers l'Otan. Il a débuté d'une manière radicale. Espérons peut-être s'il y aura un changement, peut-être... » Le gel de l'aide américaine par Donald Trump a suscité choc et émoi dans le pays. Alors que le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a révélé qu'environ 37% des Centrafricains sont extrêmement vulnérables en 2025, la suspension de cette aide a un impact direct sur la RCA selon Jefferson, un autre jeune Centrafricain : « La République centrafricaine est un pays qui n'est pas développé comme les États-Unis. Avec le blocage de ces aides, ça rend certaines organisations inefficaces. Il y a certaines personnes qui sont maintenant au chômage, et certains ménages en souffrent aussi en République centrafricaine. Les populations vulnérables bénéficient souvent de ces aides-là. » Pour l'historien Maurice Guimendego, la gouvernance actuelle de Donald Trump met du plomb dans l'aile des Occidentaux et donnera la latitude nécessaire aux Brics, un groupe de dix pays dont le Brésil, la Russie, l'Inde ou la Chine pour conquérir le monde : « Si vous prenez la population de l'ensemble des pays qui constituent les Brics, ça constitue quand même près de 60 à 65% de la population mondiale. Les Brics se sont constitués pour contrebalancer les effets trop importants, envahissant, des États-Unis et des autres. » Aujourd'hui, de nombreux Centrafricains demandent l'implication sans failles des États-Unis dans la gestion des crises sécuritaires dans le monde, notamment en République centrafricaine.
Dans quelques années, grâce à son économie de guerre, l'armée russe, à la pointe sur certaines technologies, pourrait bien tester les défenses européennes. Pour ne pas être dépassés, les Occidentaux disposent d'un commandement au sein de l'Otan : le commandement suprême allié pour la Transformation, ACT, basé à Norfolk, aux Etats-Unis. Il joue un rôle crucial pour l'avenir de la sécurité du continent et des armées otaniennes. Dans cet épisode de L'Etat-Major, Clément Daniez reçoit son chef, l'amiral Pierre Vandier, pour évoquer les moyens dont disposent les alliés de l'Alliance atlantique pour anticiper les défis militaires de demain.Retrouvez tous les détails de l'épisode ici et inscrivez-vous à notre newsletter. L'équipe : Écriture et présentation : Clément Daniez Invité : Olivier Zajec Réalisation : Jules Krot Production : Thibauld Mathieu et Charlotte Baris Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
En mars 2011 débute une guerre qui ne s'arrêtera plus, avec un régime syrien qui franchit tous les paliers de la violence, jusqu'à ce que les Occidentaux appelleront la "ligne rouge", l'usage d'armes chimiques contre la population syrienne. Bachar Al-Assad devient "le boucher de Damas". Une spirale de la violence qui fait du conflit syrien un des plus meurtriers du 21ème siècle. Avec Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, chargée de cours à Sciences Po Paris. Jean-Marie Quemener, ancien correspondant au Liban (2004-2010), auteur de "Docteur Bachar Mister Assad" (Encre d'Orient, 2011) et "Bachar Al-Assad, en lettre de sang" (Plon, 2017).
Oubliée en Syrie, l'euphorie qui avait suivi la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, après 13 ans de guerre civile. Début mars 2025, près de 1 500 personnes, ont été tuées en quelques jours dans l'ouest du pays. Des violences déclenchées par une attaque de partisans du clan Assad contre les forces de sécurité ou groupes alliés. S'en sont suivies des représailles aveugles : un millier de civils majoritairement alaouites ont été victimes d'exécutions sommaires. Les vidéos des exactions ont choqué les Syriens qui voulaient croire à l'apaisement et l'unité nationale promis par Ahmed al-Charaa, djihadiste repenti d'al-Qaïda, chef du groupe islamiste sunnite radical HTC (Hayat Tahrir Al Cham), devenu président par intérim de la Syrie.Alors la transition en Syrie est-elle menacée ? Faut-il craindre un nouvel embrasement du pays ? Ahmed al-Charaa est-il capable de cimenter une Syrie ruinée, morcelée en communautés ? Saura-t-il contrôler les plus radicaux de ses partisans et calmer la soif de revanche des loyalistes pro-Assad ?Le mouvement HTC au pouvoir depuis 3 mois s'est-il vraiment déradicalisé, ou est-ce une stratégie pour séduire les Occidentaux ? Quelle place la Syrie veut-elle occuper sur l'échiquier régional et quelle est sa politique vis-à-vis des grandes puissances ? Faut-il plus que jamais soutenir la transition en Syrie ou rester circonspect ?Avec - Hala Kodmani, Franco-syrienne, grand reporter au journal Libération, a publié en 2017 « Seule dans Raqqa », aux Équateurs- Aghiad Ghanem, chercheur franco-syrien, docteur en Relations internationales et enseignant à Sciences-Po Paris, spécialiste des alaouites- Anthony Samrani, co-rédacteur en chef du quotidien libanais L'Orient le Jour, a publié dans la collection Tracts de Gallimard « Vu du Liban, la fin d'un pays, la fin d'un monde ? ».
C dans l'air du 18 mars 2025 - Trump/ Poutine : un appel... et un accord ?Un coup de fil très attendu. Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine doivent échanger au téléphone ce mardi après-midi pour discuter d'une "normalisation" des relations entre les deux pays et sans doute sceller le sort de l'Ukraine. Il s'agit de la deuxième conversation officielle entre les deux chefs d'Etat, après celle du 12 février qui avait marqué le début du réchauffement des relations entre les Etats-Unis et la Russie. Donald Trump qui se targue d'avoir une relation privilégiée avec Vladimir Poutine va-t-il le convaincre d'accepter un cessez-le-feu de 30 jours ? A quelles conditions ? Le président américain est resté vague évoquant des "partages de certains avoirs ", dont des "terres" et des "usines de production d'énergie". De son côté le Kremlin a émis jusqu'à présent des revendications maximalistes pour cesser les hostilités, dont la cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l'abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l'Otan, le démantèlement du pouvoir ukrainien en place. Des conditions rejetées par Kiev qui appelle la Russie à accepter un cessez-le-feu "sans conditions" et demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux pour garantir une éventuelle trêve. Après trois ans de guerre, l'avenir de l'Ukraine va-t-il se jouer sur un coup de fil ?Sur le front, la Russie accentue la pression et ne donne pas l'impression de vouloir la paix. C'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron ce week-end. Le président de la République poursuit dans les médias son offensive pour convaincre le pays de la réalité de la menace russe, protéiforme, malgré les critiques sur son alarmisme, alors qu'en Allemagne le probable futur chancelier s'est exprimé devant le Parlement avant le vote d'un plan de réarmement. La «guerre contre l'Europe» menée par la Russie rend nécessaire ces investissements géants, notamment militaires, a affirmé Friedrich Merz. "C'est en effet une guerre contre l'Europe, et pas seulement une guerre contre l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a-t-il ajouté. "La manipulation et l'interférence des informations constituent une menace majeure pour la sécurité de l'UE", a alerté de son côté la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. "Nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir que tout cela a sur nous, ni les intentions de leurs auteurs".Parallèlement à son offensive militaire en Ukraine, la Russie est accusée par les Occidentaux de mener une guerre hybride à leur encontre. Au-delà du champ de bataille, la guerre devient alors informationnelle, cybernétique, économique ou diplomatique. Il s'agit par exemple de tirer parti des tensions culturelles, sociales ou politiques qui scindent la société adverse. En première ligne face à la Russie, l'Estonie a vu se multiplier, ces dernières années, les cas de guerre électronique et d'ingérence. Pour le pays, l'exemple le plus marquant reste celui de 2007. Après avoir annoncé qu'une statue datant de l'occupation soviétique serait déplacée, le gouvernement a fait face à une cyberattaque de grande envergure, étalée sur 22 jours. Les sites d'agences gouvernementales, de banques, de plusieurs journaux ainsi que celui du Parlement ont été visés par des attaques qui ont rendu ces sites inaccessibles en les inondant de requêtes artificielles. Depuis cette date, les attaques n'ont jamais cessé et le pays d'1,4 million d'habitants est devenu l'un des leaders mondiaux en matière de cyber défense et de la lutte contre les fakenews. Frontalier de la Russie, l'Estonie est désormais l'un des pays de l'OTAN qui investit le plus dans sa défense. Elle y consacre 3,4 % du PIB depuis l'année dernière et entend passer à plus de 5 % de son PIB à partir de 2026. "Avec la Russie, nous avons un délai de trois à cinq ans" a expliqué le ministre des Affaires étrangères estonien qui appelle à des mesures concrètes contre le Kremlin.Parallèlement au Proche-Orient, la trêve a pris fin à Gaza. Au moins 410 personnes sont mortes, dont le chef du gouvernement du Hamas, selon le ministère de la santé sur place, dans des frappes israéliennes menées cette nuit. Israël accuse le Hamas de refuser de libérer les otages. "Je peux confirmer que la reprise des combats intenses s'est faite en totale coordination avec Washington", a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien. Après avoir suspendu les livraisons de l'aide humanitaire, il y a seize jours, coupé la dernière ligne électrique qui alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire il y a une semaine, l'Etat hébreu frappe de nouveau brutalement l'enclave palestinienne. Le Hamas, de son côté, a averti que ces bombardements mettaient en péril le sort des otages et a estimé que Benjamin Netanyahu utilisait la guerre à des fins politiques. Le Premier ministre israélien devait comparaître ce mardi dans trois affaires de corruption. L'audience a été annulée.Les experts :- Nicole BACHARAN - Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste - Ouest France - Patrick DUTARTRE - Général de l'armée de l'Air et de l'Espace, ancien pilote de chasse- Vincent HUGEUX - Journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux- Joséphine STARON - Directrice des études et des relations internationales chez SynopiaPRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Le Grand reportage week-end de ce samedi est entièrement consacré à la guerre en Ukraine. En première partie, les mauvais traitements infligés aux prisonniers ukrainiens dans les geôles russes. En seconde partie, les États baltes se sentant menacés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Prisonniers de guerre ukrainiens : un retour au pays qui met en lumière l'enfer des geôles russes Dans quelques jours, le 24 février 2025, cela fera trois ans que la Russie a envahi l'est de l'Ukraine.Les vidéos des prisonniers de guerre ukrainiens, libérés à la faveur d'un échange, sont régulièrement publiées dans les médias ukrainiens et sur les réseaux sociaux. Après parfois, plusieurs années passées dans les prisons russes, hommes et femmes apparaissent le visage émacié, les yeux hagards. Perdus. Ainsi se révèlent les mauvais traitements subis en Russie, en dépit des exigences du droit international.Un Grand reportage d'Emmanuelle Chaze qui s'entretient avec Sébastien Farcis. Vivre à l'ombre des menaces, voyage dans les États baltes, face aux Russes et Biélorusses Il y a presque trois ans, le 24 février 2022, la Russie commençait à envahir l'Ukraine. Rapidement, une partie du Donbass dans l'est du pays tombe, tandis que plus à l'ouest, missiles et drones frappent également, y compris Kiev, la capitale. L'Ukraine est en guerre. Et c'est toute l'Europe qui se retrouve dans la peur. Au nord : les trois pays baltes, Lituanie, Lettonie et Estonie ont une longue frontière avec la Russie et la Biélorussie. Une frontière qui est aussi celle de l'Union européenne et de l'Otan. La menace est globale pour la sécurité des Occidentaux, dès l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Et depuis l'offensive russe de 2022, les trois frontières se blindent. Mais comment les Baltes vivent-ils cette situation ? Notre correspondante Marielle Vitureau a pris la route de Vilnius en Lituanie jusqu'à Narva en Estonie, un périple de 700 kilomètres.Un Grand reportage de Marielle Vitureau qui s'entretient avec Sébastien Farcis.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.ÉLECTIONS PARTIELLES : UNE DROITE REVIENT ?La droite est ressortie le week-end dernier avec trois bons résultats à des élections partielles. Aux municipales de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, Kristell Niasme la candidate Les Républicains, l'a emporté avec 49% des voix contre 38,75 % pour l'insoumis Louis Boyard et 12,25 % pour le maire sortant Philippe Gaudin. Un succès auquel s'est ajouté le même jour, celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, où la candidate LR Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi de Renaissance, soutenue par Gabriel Attal ; sans oublier l'élection de la LR Claire Pouzin comme maire à Francheville dans le Rhône. Des résultats, qui s'additionnent aux deux élections partielles qui se sont tenues dans les Ardennes en décembre et en Isère en janvier, permettent d'observer un léger rebond du parti Les Républicains qui lui permet de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Éric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Ils sont nombreux à droite à expliquer ce regain de forme électorale des Républicains par leur retour au premier plan et au gouvernement après la dissolution. « Les LR ont retrouvé de l'oxygène » grâce à leur retour aux responsabilités, confiait récemment l'éphémère Premier ministre Michel Barnier, en privé, louant la « crédibilité » des ministres issus de LR. Laurent Wauquiez, lui, estime que « la refondation de la droite avance », et fait tout pour rappeler que la droite n'est « pas soluble » dans le macronisme, vis-à-vis duquel il demeure très offensif, malgré le partage du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va plus loin : « la droite est vraiment de retour », se félicite-t-il sur X. Il assure que les premiers mois au gouvernement l'ont « convaincu qu'il y avait un espace » pour la droite, observant que sa cote de popularité mordait tant sur l'électorat macroniste que lepéniste.Toutefois, les ressorts du vote d'une élection nationale sont rarement transposables à un scrutin local, martèlent les politologues. Il est délicat de se baser sur deux municipales pour invoquer un regain de forme électorale national, font-ils valoir, et la droite dirigeait déjà les exécutifs sortants. « Il n'y a pas de décalque mécanique des élections nationales vers les élections locales, et d'autant plus vers les élections municipales », souligne Bruno Cautrès, chercheur à Sciences Po et au CNRS.RWANDA / RDC : DE QUOI S'AGIT-IL ?Depuis qu'en novembre 2021 la rébellion du Mouvement du 23 mars, dit « M23 », soutenue par le Rwanda, a relancé les affrontements contre la République démocratique du Congo (RDC) dans l'est de ce pays, près d'1,5 million de personnes se sont réfugiées aux abords de Goma, où vivent déjà un million d'habitants. Le M23 est un mouvement armé composé initialement de miliciens de la communauté Banyamulenge (Tutsis Congolais) intégrés dans l'armée congolaise par l'accord du 23 mars 2009. Ils se sont mutinés en 2012 et ont créé ce mouvement rebelle avec le nom de la date de leur incorporation dans l'armée. La prise de Goma, le 27 janvier, fait courir le risque d'un désastre humanitaire d'une immense ampleur dans une zone marquée par des décennies de conflits.Ce n'est pas la première fois que la capitale de la province du Nord-Kivu tombe aux mains du groupe armé hostile au gouvernement de la RDC, tandis que le Rwanda reprend son soutien à la rébellion. Son armée « a continué d'apporter un soutien systématique au M23 et de contrôler de facto ses opérations », dénonce un sixième rapport des Nations-Unies publié début janvier 2025. Il lui fournit des armes sophistiquées - missiles sol-air, drones, véhicules blindés, tandis que 4.000 soldats rwandais sont actuellement présents dans le Kivu.Paris et Washington ont « condamné » l'offensive du M23 tandis que Londres s'est dit « fortement préoccupé » et a appelé à la « désescalade ». Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, s'il a dénoncé le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC, il s'est contenté de réclamer le retrait « des forces extérieures », sans les nommer explicitement. Car aux yeux des Occidentaux, le Rwanda, le Pays des mille collines est l'incarnation d'une success-story, la vitrine d'une aide au développement qui fonctionne. En face, la République démocratique du Congo, grevée par des conflits depuis plusieurs décennies, gangrenée par la corruption et dotée d'une armée indisciplinée et prédatrice, fait figure de repoussoir pour certains. Quant aux États-Unis, l'Afrique n'est pas actuellement une priorité de l'administration Trump. Le conflit a pour toile de fond le génocide des Tutsis de 1994 que les Occidentaux n'ont à l'époque pas su empêcher et la manne minière de la région. Grande comme quatre fois la France, la RDC abrite 60 à 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones.Le 29 janvier, le président de la RDC Félix Tshisekedi a promis « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains », affirmant vouloir « reconquérir chaque parcelle du territoire ». Pendant que Kinshasa exige, comme préalable, le retrait du M23 de toutes les positions qu'il occupe, Kigali réclame l'ouverture de négociations directes avec les rebelles. Or, pour le président Tshisekedi, discuter avec des « terroristes », ainsi les considère-t-il, est la « ligne rouge » à ne pas franchir. À l'allure où vont les choses, une régionalisation du conflit est à craindre.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Pour vous abonner et écouter l'émission en une fois, sans publicité : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne est un pays en ruines, divisé en quatre zones d'occupation sous le contrôle des vainqueurs. Mais très vite, ce qui devait être une reconstruction pacifique se transforme en un affrontement idéologique entre l'Est et l'Ouest. D'un côté, les Soviétiques imposent une soviétisation radicale, de l'autre, les Occidentaux favorisent le capitalisme et la démocratie.Berlin devient le symbole de cette fracture, jusqu'à l'édification du Mur en 1961… et sa chute en 1989. Comment cette division s'est-elle mise en place ? Quels étaient les enjeux politiques et économiques de cette occupation ? Comment les Allemands ont-ils vécu ces décennies sous influence étrangère ? Plongez dans l'histoire captivante de l'Allemagne occupée, une période qui a façonné le monde moderne !
Un épisode que j'ai déjà rediffusé pour cette rentrée 2025 qui promet une année haute en couleurFlore Vasseur est autrice et réalisatrice de documentaires, le dernier en date étant "Bigger than us". Elle traite de sujets qui sont essentiels et pourtant pas si mis en avant finalement et sa vision d'ex HEC , d'ex entrepreneuse est d'autant plus intéressante qu'elle vient du "sérail".Pour elle le système capitalisme touche à sa fin, et elle écrit pour comprendre la fin d'un monde, l'émergence d'un autre et le travail de celles et ceux qui, peut-être, le feront.Elle s'attaque à l'emprise de la finance et à la folie d'un monde assis sur la technologie. s‘interroge à notre rapport au pouvoir, l'élite en mode panique, nos consentements. En fait, elle tire le fil qui, depuis le 11 septembre, ne l'a jamais quitté : qui gouverne ?Pour y répondre, elle apprend à utiliser tous les autres supports (articles, film, roman, chroniques, séries) et tous les espaces (presse, livres, TV, cinéma) : ELLE CHERCHE et elle partage avec nous!Et aujourd'hui elle vient partager avec nous ses questionnements, ses réflexions et où elle en est arrivée.On traite de plusieurs sujets bien sur : Sommes-nous toujours en démocratie en occident? Peux-tu réagir à ces citations, "c'est plus facile d'envisager la fin du monde que la fin du capitalisme" et "la croissance mesure tout sauf ce qui vaut la peine d'être vécu"Pourquoi les Occidentaux se détournent de leur responsabilité quant aux migrations climatiques? Quelle est ton expérience des tours jumelles et du 11 septembre 2001? La peur dans notre société n'est-elle pas organisée d'une certaine manière? Quel est le rôle des médias dans cette peur organisée? Comment faire pour bien s'informer? Est-ce que la désobéissance civile est une voie possible ? Pourquoi les réseaux sociaux pourraient être une forme de machination? Est-ce que Chat GPT n'est pas une fin de la pensée à certains égards ? Est-ce qu'il n'y a pas de nouvelles valeurs qui sont en train d'éclore? Pourquoi t'être intéressée aux lanceurs d'alerte? Quel est ton lien avec la spiritualité ?Qu'est-ce qu'un lanceur d'alerte? Pourquoi est-il important? Que penser de cette expression de "terroriste écologique"?Peux-tu nous parler de Aaron Swartz?