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En mars 2011 débute une guerre qui ne s'arrêtera plus, avec un régime syrien qui franchit tous les paliers de la violence, jusqu'à ce que les Occidentaux appelleront la "ligne rouge", l'usage d'armes chimiques contre la population syrienne. Bachar Al-Assad devient "le boucher de Damas". Une spirale de la violence qui fait du conflit syrien un des plus meurtriers du 21ème siècle. Avec Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, chargée de cours à Sciences Po Paris. Jean-Marie Quemener, ancien correspondant au Liban (2004-2010), auteur de "Docteur Bachar Mister Assad" (Encre d'Orient, 2011) et "Bachar Al-Assad, en lettre de sang" (Plon, 2017).
Oubliée en Syrie, l'euphorie qui avait suivi la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, après 13 ans de guerre civile. Début mars 2025, près de 1 500 personnes, ont été tuées en quelques jours dans l'ouest du pays. Des violences déclenchées par une attaque de partisans du clan Assad contre les forces de sécurité ou groupes alliés. S'en sont suivies des représailles aveugles : un millier de civils majoritairement alaouites ont été victimes d'exécutions sommaires. Les vidéos des exactions ont choqué les Syriens qui voulaient croire à l'apaisement et l'unité nationale promis par Ahmed al-Charaa, djihadiste repenti d'al-Qaïda, chef du groupe islamiste sunnite radical HTC (Hayat Tahrir Al Cham), devenu président par intérim de la Syrie.Alors la transition en Syrie est-elle menacée ? Faut-il craindre un nouvel embrasement du pays ? Ahmed al-Charaa est-il capable de cimenter une Syrie ruinée, morcelée en communautés ? Saura-t-il contrôler les plus radicaux de ses partisans et calmer la soif de revanche des loyalistes pro-Assad ?Le mouvement HTC au pouvoir depuis 3 mois s'est-il vraiment déradicalisé, ou est-ce une stratégie pour séduire les Occidentaux ? Quelle place la Syrie veut-elle occuper sur l'échiquier régional et quelle est sa politique vis-à-vis des grandes puissances ? Faut-il plus que jamais soutenir la transition en Syrie ou rester circonspect ?Avec - Hala Kodmani, Franco-syrienne, grand reporter au journal Libération, a publié en 2017 « Seule dans Raqqa », aux Équateurs- Aghiad Ghanem, chercheur franco-syrien, docteur en Relations internationales et enseignant à Sciences-Po Paris, spécialiste des alaouites- Anthony Samrani, co-rédacteur en chef du quotidien libanais L'Orient le Jour, a publié dans la collection Tracts de Gallimard « Vu du Liban, la fin d'un pays, la fin d'un monde ? ».
C dans l'air du 18 mars 2025 - Trump/ Poutine : un appel... et un accord ?Un coup de fil très attendu. Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine doivent échanger au téléphone ce mardi après-midi pour discuter d'une "normalisation" des relations entre les deux pays et sans doute sceller le sort de l'Ukraine. Il s'agit de la deuxième conversation officielle entre les deux chefs d'Etat, après celle du 12 février qui avait marqué le début du réchauffement des relations entre les Etats-Unis et la Russie. Donald Trump qui se targue d'avoir une relation privilégiée avec Vladimir Poutine va-t-il le convaincre d'accepter un cessez-le-feu de 30 jours ? A quelles conditions ? Le président américain est resté vague évoquant des "partages de certains avoirs ", dont des "terres" et des "usines de production d'énergie". De son côté le Kremlin a émis jusqu'à présent des revendications maximalistes pour cesser les hostilités, dont la cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l'abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l'Otan, le démantèlement du pouvoir ukrainien en place. Des conditions rejetées par Kiev qui appelle la Russie à accepter un cessez-le-feu "sans conditions" et demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux pour garantir une éventuelle trêve. Après trois ans de guerre, l'avenir de l'Ukraine va-t-il se jouer sur un coup de fil ?Sur le front, la Russie accentue la pression et ne donne pas l'impression de vouloir la paix. C'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron ce week-end. Le président de la République poursuit dans les médias son offensive pour convaincre le pays de la réalité de la menace russe, protéiforme, malgré les critiques sur son alarmisme, alors qu'en Allemagne le probable futur chancelier s'est exprimé devant le Parlement avant le vote d'un plan de réarmement. La «guerre contre l'Europe» menée par la Russie rend nécessaire ces investissements géants, notamment militaires, a affirmé Friedrich Merz. "C'est en effet une guerre contre l'Europe, et pas seulement une guerre contre l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a-t-il ajouté. "La manipulation et l'interférence des informations constituent une menace majeure pour la sécurité de l'UE", a alerté de son côté la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. "Nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir que tout cela a sur nous, ni les intentions de leurs auteurs".Parallèlement à son offensive militaire en Ukraine, la Russie est accusée par les Occidentaux de mener une guerre hybride à leur encontre. Au-delà du champ de bataille, la guerre devient alors informationnelle, cybernétique, économique ou diplomatique. Il s'agit par exemple de tirer parti des tensions culturelles, sociales ou politiques qui scindent la société adverse. En première ligne face à la Russie, l'Estonie a vu se multiplier, ces dernières années, les cas de guerre électronique et d'ingérence. Pour le pays, l'exemple le plus marquant reste celui de 2007. Après avoir annoncé qu'une statue datant de l'occupation soviétique serait déplacée, le gouvernement a fait face à une cyberattaque de grande envergure, étalée sur 22 jours. Les sites d'agences gouvernementales, de banques, de plusieurs journaux ainsi que celui du Parlement ont été visés par des attaques qui ont rendu ces sites inaccessibles en les inondant de requêtes artificielles. Depuis cette date, les attaques n'ont jamais cessé et le pays d'1,4 million d'habitants est devenu l'un des leaders mondiaux en matière de cyber défense et de la lutte contre les fakenews. Frontalier de la Russie, l'Estonie est désormais l'un des pays de l'OTAN qui investit le plus dans sa défense. Elle y consacre 3,4 % du PIB depuis l'année dernière et entend passer à plus de 5 % de son PIB à partir de 2026. "Avec la Russie, nous avons un délai de trois à cinq ans" a expliqué le ministre des Affaires étrangères estonien qui appelle à des mesures concrètes contre le Kremlin.Parallèlement au Proche-Orient, la trêve a pris fin à Gaza. Au moins 410 personnes sont mortes, dont le chef du gouvernement du Hamas, selon le ministère de la santé sur place, dans des frappes israéliennes menées cette nuit. Israël accuse le Hamas de refuser de libérer les otages. "Je peux confirmer que la reprise des combats intenses s'est faite en totale coordination avec Washington", a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien. Après avoir suspendu les livraisons de l'aide humanitaire, il y a seize jours, coupé la dernière ligne électrique qui alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire il y a une semaine, l'Etat hébreu frappe de nouveau brutalement l'enclave palestinienne. Le Hamas, de son côté, a averti que ces bombardements mettaient en péril le sort des otages et a estimé que Benjamin Netanyahu utilisait la guerre à des fins politiques. Le Premier ministre israélien devait comparaître ce mardi dans trois affaires de corruption. L'audience a été annulée.Les experts :- Nicole BACHARAN - Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste - Ouest France - Patrick DUTARTRE - Général de l'armée de l'Air et de l'Espace, ancien pilote de chasse- Vincent HUGEUX - Journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux- Joséphine STARON - Directrice des études et des relations internationales chez SynopiaPRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 00:58:17 - Le Grand Reportage - par : Aurélie Kieffer - Des centres de cybercriminalité se sont développés en Birmanie, à la frontière avec la Thaïlande. Dans ces usines secrètes d'arnaque en ligne tenues par des mafias chinoises, des hommes et des femmes sont forcés de travailler 18 heures par jour pour arnaquer des Occidentaux sur les réseaux. - réalisation : Annie Brault - invités : Jérôme Notin Directeur général de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr
La France a-t-elle une dette coloniale ? Dis-nous en commentaire !Aujourd'hui, nous recevons Gaël Faye, rappeur, chanteur, auteur-compositeur-interprète et écrivain franco-rwandais.En avril 2024, le « pays des mille collines » commémore le 30e anniversaire du génocide de 1994, qui a fait en 100 jours entre 800 000 et un million de morts parmi les Tutsis et les HutusGaël publie "Jacaranda" aux éditions Grasset, dans lequel il nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon.Son livre : https://www.grasset.fr/livre/jacaranda-9782246831457/On compte sur votre bienveillance dans les commentaires, et surtout, bonne vidéo !DANS CETTE ÉMISSION :00:00 : Introduction00:23 : Vrai/Faux01:17 : Génocide au Rwanda, qui est coupable ?12:00 : Pourquoi les Occidentaux n'ont pas réagi ?20:39 : Peut-on pardonner ?27:35 : Le poids du traumatisme.29:34 : Qu'est-ce qu'un génocide ?32:04 : Peut-on comparer Gaza et le Rwanda ?34:21 : Que peut la France ?36:30 : La France a-t-elle une dette envers ses anciennes colonies ?40:50 : Comment as-tu vécu l'immigration ?48:28 : Un artiste doit s'engager ?52:40 : Pourquoi avoir choisi d'écrire ?55:04 : Pourquoi ne pas transmettre sa langue natale ?Retrouvez "✏️ LES NOTES DE LA RÉDACTION" en commentaire épinglé.Gaël Faye sur les réseaux :► Insta : https://www.instagram.com/gaelfaye/► X : https://x.com/gaelfayeNOUS RETROUVER :► Antonin - https://www.instagram.com/antothecreatorr/► Wallerand - https://www.instagram.com/wallerandmb/► Jules - https://www.instagram.com/julescommecesar/► Sixtine - https://www.instagram.com/sixtinemb/Donne ton avis en commentaire !La majorité de nos émissions sont tournées dans notre studio à Paris.Si vous aussi, vous voulez tourner des discussions, émissions ou des formats plus corporate, sachez que nous mettons en location le studio dans lequel on tourne. Vous aurez à votre disposition des micros et des caméras professionnels, gérés par des professionnels.Si vous êtes intéressés, vous pouvez envoyer un mail à studio@lecrayonmedia.frÀ respecter dans les commentaires :- Pas d'insultes ou de propos répréhensibles par la loi- Écrire dans un français correct et compréhensible- Respecter les invités et les autres personnes dans les échangesEn cas de non-respect, votre commentaire sera supprimé.Le Crayon est sur tous les réseaux !► Instagram : https://www.instagram.com/lecrayonmedia/► Tiktok : https://www.tiktok.com/lecrayonmedia/► Facebook : https://www.facebook.com/lecrayonmedia/► Articles : https://lecrayon.kessel.media/► LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-crayon-politique/► Podcasts : https://podcasters.spotify.com/pod/show/le-crayon► X : https://twitter.com/lecrayonmedia/► Notre site : https://www.lecrayongroupe.fr/La France a-t-elle une dette coloniale ? Dis-nous en commentaire !Aujourd'hui, nous recevons Gaël Faye, rappeur, chanteur, auteur-compositeur-interprète et écrivain franco-rwandais.Gaël publie "Jacaranda" aux éditions Grasset, dans lequel il nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon.Son livre : https://www.grasset.fr/livre/jacaranda-9782246831457/On compte sur votre bienveillance dans les commentaires, et surtout, bonne vidéo !DANS CETTE ÉMISSION :00:00 : Introduction00:23 : Vrai/Faux01:17 : Génocide au Rwanda, qui est coupable ?12:00 : Pourquoi les Occidentaux n'ont pas réagi ?20:39 : Peut-on pardonner ?27:35 : Le poids du traumatisme.29:34 : Qu'est-ce qu'un génocide ?32:04 : Peut-on comparer Gaza et le Rwanda ?34:21 : Que peut la France ?36:30 : La France a-t-elle une dette envers ses anciennes colonies ?40:50 : Comment as-tu vécu l'immigration ?48:28 : Un artiste doit s'engager ?52:40 : Pourquoi avoir choisi d'écrire ?55:04 : Pourquoi ne pas transmettre sa langue natale ?
Nous allons remonter le temps pour vous raconter comment les Occidentaux ont brutalement expulsé des cultivateurs de leurs terres pour préserver une nature, soi-disant vierge et sauvage en Afrique. C'est l'objectif du « projet spécial africain » lancé en 1961 à Arusha en Tanzanie sur lequel l'historien Guillaume Blanc, notre invité, a travaillé. Comment, pendant la fin de la colonisation et au lendemain des indépendances, les Occidentaux ont brutalement expulsé des cultivateurs de leurs terres pour préserver une nature soi-disant vierge et sauvage en Afrique. C'était l'objectif du « Projet spécial africain » imaginé en 1961 à Arusha en Tanzanie par des experts de la conservation avec la complicité d'organisations internationales comme l'Unesco, l'UICN (Union internationale pour la protection de la nature) et quelques dirigeants africains. Comment financer tout cela ? En créant une banque, et ce sera la naissance du WWF, le World wildlife fund, ce qui se traduit par le Fonds mondial pour la nature, devenu aujourd'hui l'une des plus importantes organisations mondiales de défense de l'environnement.Cette histoire documentée et retracée par l'historien Guillaume Blanc dans son dernier livre La nature des hommes, une mission écologique pour « sauver » l'Afrique, est non seulement passionnante à lire, mais surtout elle éclaire la manière dont les Occidentaux se sont acharnés pendant des décennies à surprotéger certaines zones du continent pour mieux en exploiter d'autres, pour défendre leur vision et leurs intérêts, mais à aucun moment au profit des populations locales...Cette émission est une rediffusion du 9 mai 2024.
Nous allons remonter le temps pour vous raconter comment les Occidentaux ont brutalement expulsé des cultivateurs de leurs terres pour préserver une nature, soi-disant vierge et sauvage en Afrique. C'est l'objectif du « projet spécial africain » lancé en 1961 à Arusha en Tanzanie sur lequel l'historien Guillaume Blanc, notre invité, a travaillé. Comment, pendant la fin de la colonisation et au lendemain des indépendances, les Occidentaux ont brutalement expulsé des cultivateurs de leurs terres pour préserver une nature soi-disant vierge et sauvage en Afrique. C'était l'objectif du « Projet spécial africain » imaginé en 1961 à Arusha en Tanzanie par des experts de la conservation avec la complicité d'organisations internationales comme l'Unesco, l'UICN (Union internationale pour la protection de la nature) et quelques dirigeants africains. Comment financer tout cela ? En créant une banque, et ce sera la naissance du WWF, le World wildlife fund, ce qui se traduit par le Fonds mondial pour la nature, devenu aujourd'hui l'une des plus importantes organisations mondiales de défense de l'environnement.Cette histoire documentée et retracée par l'historien Guillaume Blanc dans son dernier livre La nature des hommes, une mission écologique pour « sauver » l'Afrique, est non seulement passionnante à lire, mais surtout elle éclaire la manière dont les Occidentaux se sont acharnés pendant des décennies à surprotéger certaines zones du continent pour mieux en exploiter d'autres, pour défendre leur vision et leurs intérêts, mais à aucun moment au profit des populations locales...Cette émission est une rediffusion du 9 mai 2024.
Près de 50 ans après avoir marché sur la Lune, les humains veulent y retourner. La Chine s'y prépare et veut y poser pied avant 2030. Les États-Uniens et leurs partenaires européens et japonais voudraient bien faire la même chose, si possible avant, dans le cadre du programme Artemis. RFI a visité une partie de la future station spatiale qu'ils construisent et veulent envoyer en orbite autour de la Lune à partir de 2027. De notre envoyée spéciale à Turin,Sous la verrière d'un grand hangar en banlieue de Turin se construit la majeure partie de l'ossature d'une future station spatiale autour de la Lune, sous le regard de Roberto Angelini, directeur de l'ingénierie ici pour Thales Alenia Space. « Ces anneaux et ces cylindres sont soudés ensemble pour former la structure principale », montre-t-il. Plusieurs centaines de personnes travaillent ici sur le projet Gateway, du nom de la future station spatiale qui doit être placée en orbite autour de la Lune. « Cette partie, par exemple, sera entièrement remplie de matériel informatique et de provisions pour la station — plus de 5 tonnes en tout. Ce module va s'amarrer à la station et les astronautes vont y récupérer les outils informatiques pour les apporter à l'intérieur », poursuit-il. À lire aussiUn condensé d'humanité sur la LuneDes modules assemblés comme des Legos dans l'espaceL'entreprise franco-italienne a remporté une série de contrats pour plus de 800 millions d'euros en tout pour construire plusieurs modules de la future station spatiale. Ces tubes en aluminium font 3 mètres de diamètre, contre 4,5 mètres dans l'ISS, la station spatiale internationale (qui est en orbite autour de la Terre).Les éléments seront assemblés dans l'espace, un peu comme des Legos programmés et commandés à distance. L'un de ces modules, HALO (pour Habitation and Logistics Outpost, module d'habitation et avant-poste logistique) s'apprête à partir, courant mars, pour les États-Unis pour finir d'être équipé. Jusqu'à quatre personnes à la fois pourront y séjourner et y mèneront des expériences scientifiques notamment.Des salariés vérifient un par un le serrage des boulons du futur sas d'entrée. D'ici à quelques années, Matthias Maurer, astronaute allemand de l'Agence spatiale européenne (ESA), espère y séjourner. « Tous les astronautes à Cologne (où se trouve le centre d'entraînement des astronautes européens) rêvent de faire partie du groupe sélectionné pour voler vers la Lune », s'enthousiasme-t-il.Ressources lunairesLa station doit être envoyée dans l'espace, module par module, à partir de fin 2027 au plus tôt. Elle doit notamment servir de base arrière aux astronautes qui poseront pied sur le pôle sud de la Lune, où se trouve de la glace. « Quand on trouve cette eau, on peut la boire, mais aussi la transformer pour en faire de l'hydrogène et de l'oxygène. Des ressources lunaires qu'on pourrait utiliser pour continuer le voyage vers Mars. Car une fois arrivés sur Mars, il faudra savoir comment utiliser les ressources qu'on y trouve : tout apporter depuis la Terre coûterait trop cher », souligne Matthias Maurer. Toutefois, un seul Européen par mission est prévu pour l'instant et seuls les astronautes états-uniens devraient alunir dans un premier temps.En attendant une éventuelle mission habitée vers Mars, le programme lunaire Artemis, chapeauté par les Américains, a pris du retard. Les dates de lancement prévues ont été plusieurs fois repoussées et l'incertitude politique plane autour du projet depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Tandis que la Chine, elle, semble suivre son calendrier et pourrait bien poser pied sur la Lune dès 2029. Avant le retour des Occidentaux ?À lire aussiLa Chine pourrait être le prochain pays à poser le pied sur la Lune en devançant les États-Unis
Près de 50 ans après avoir marché sur la Lune, les humains veulent y retourner. La Chine s'y prépare et veut y poser pied avant 2030. Les États-Uniens et leurs partenaires européens et japonais voudraient bien faire la même chose, si possible avant, dans le cadre du programme Artemis. RFI a visité une partie de la future station spatiale qu'ils construisent et veulent envoyer en orbite autour de la Lune à partir de 2027. De notre envoyée spéciale à Turin,Sous la verrière d'un grand hangar en banlieue de Turin se construit la majeure partie de l'ossature d'une future station spatiale autour de la Lune, sous le regard de Roberto Angelini, directeur de l'ingénierie ici pour Thales Alenia Space. « Ces anneaux et ces cylindres sont soudés ensemble pour former la structure principale », montre-t-il. Plusieurs centaines de personnes travaillent ici sur le projet Gateway, du nom de la future station spatiale qui doit être placée en orbite autour de la Lune. « Cette partie, par exemple, sera entièrement remplie de matériel informatique et de provisions pour la station — plus de 5 tonnes en tout. Ce module va s'amarrer à la station et les astronautes vont y récupérer les outils informatiques pour les apporter à l'intérieur », poursuit-il. À lire aussiUn condensé d'humanité sur la LuneDes modules assemblés comme des Legos dans l'espaceL'entreprise franco-italienne a remporté une série de contrats pour plus de 800 millions d'euros en tout pour construire plusieurs modules de la future station spatiale. Ces tubes en aluminium font 3 mètres de diamètre, contre 4,5 mètres dans l'ISS, la station spatiale internationale (qui est en orbite autour de la Terre).Les éléments seront assemblés dans l'espace, un peu comme des Legos programmés et commandés à distance. L'un de ces modules, HALO (pour Habitation and Logistics Outpost, module d'habitation et avant-poste logistique) s'apprête à partir, courant mars, pour les États-Unis pour finir d'être équipé. Jusqu'à quatre personnes à la fois pourront y séjourner et y mèneront des expériences scientifiques notamment.Des salariés vérifient un par un le serrage des boulons du futur sas d'entrée. D'ici à quelques années, Matthias Maurer, astronaute allemand de l'Agence spatiale européenne (ESA), espère y séjourner. « Tous les astronautes à Cologne (où se trouve le centre d'entraînement des astronautes européens) rêvent de faire partie du groupe sélectionné pour voler vers la Lune », s'enthousiasme-t-il.Ressources lunairesLa station doit être envoyée dans l'espace, module par module, à partir de fin 2027 au plus tôt. Elle doit notamment servir de base arrière aux astronautes qui poseront pied sur le pôle sud de la Lune, où se trouve de la glace. « Quand on trouve cette eau, on peut la boire, mais aussi la transformer pour en faire de l'hydrogène et de l'oxygène. Des ressources lunaires qu'on pourrait utiliser pour continuer le voyage vers Mars. Car une fois arrivés sur Mars, il faudra savoir comment utiliser les ressources qu'on y trouve : tout apporter depuis la Terre coûterait trop cher », souligne Matthias Maurer. Toutefois, un seul Européen par mission est prévu pour l'instant et seuls les astronautes états-uniens devraient alunir dans un premier temps.En attendant une éventuelle mission habitée vers Mars, le programme lunaire Artemis, chapeauté par les Américains, a pris du retard. Les dates de lancement prévues ont été plusieurs fois repoussées et l'incertitude politique plane autour du projet depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Tandis que la Chine, elle, semble suivre son calendrier et pourrait bien poser pied sur la Lune dès 2029. Avant le retour des Occidentaux ?À lire aussiLa Chine pourrait être le prochain pays à poser le pied sur la Lune en devançant les États-Unis
Tout un Art ! est une série inédite à l'occasion de la Journée mondiale de la Baleine, le 19 février.Crainte par l'Occident qui l'a longtemps perçue comme un monstre, la baleine est vénérée dans d'autres cultures, chez les Maoris de Nouvelle-Zélande mais aussi chez les Inuits.Les Inuits vivent au Groenland, au nord du Canada et sur la côte nord-est de la Sibérie. Ils vénèrent la baleine; Dans leurs légendes, elle serait née des avant-bras de Sedna, la déesse de la mer. Chez les Inuits, on a plutôt intérêt à respecter Sedna ! A la moindre incartade, elle vous prive de toute nourriture en éloignant du rivage les créatures marines ! Et ensuite un seul moyen pour amadouer la déesse : le chaman doit descendre au fond de l'océan et … brosser les cheveux de Sedna dans lesquels se sont emmêlées des algues.Les Inuits sont un des rares peuples, avec les habitants des îles Féroé situées dans l'Océan Atlantique, au large de l'Europe du Nord, à encore chasser la baleine, au nom de leurs traditions culturelles. D'autres pays chassent encore la baleine pour les exploiter : le Japon, l'Islande, la Norvège. Mais la viande de baleine est de moins en moins au goût des consommateurs de tous les pays. Bientôt cette chasse s'arrêtera, faute d'être rentable au final.Les Inuits chassent la baleine pour se nourrir mais utilisent aussi ses os pour les sculpter et fabriquer des objets d'art. Saviez-vous d'ailleurs que le mot art n'existe pas en inuktitut, la langue des Inuits ? Et oui, quand on est un peuple semi-nomade, on ne s'embarrasse pas de poids mort décoratif.L'art inuit consiste donc d'abord à embellir les objets du quotidien : vêtements, outils… Ce n'est qu'au 17e siècle, quand les Inuits commencent à croiser des Occidentaux, que va se développer un art inuit à visée essentiellement commerciale.Aujourd'hui, l'art inuit tend à disparaître progressivement. Les jeunes Inuits ont d'autres morses à fouetter.______ La série "Tout un Art !" 12x10') raconte le Vivant dans la (pop) culture, l'Art et l'Histoire, au-delà des aspects biologiques et comportementaux. Et aussi de connecter deux mondes qui se nourrissent l'un l'autre.Il est temps que chacun.e se cultive, soigne et réenchante son lien avec nos colocataires non-humains et ressente le besoin de faire ce qu'il peut, ce qu'il doit.Après tout, chaque espèce n'est-elle pas aussi précieuse qu'une cathédrale Notre Dame, qu'une Joconde ? _______Sylvia Roustant est professeure, agrégée de lettres et créatrice du site Le secret derrière le tableau.Marc Mortelmans est créateur de podcasts, conférencier et auteur d'En finir avec les idées fausses sur le monde Vivant (Éditions de l'atelier 2024) et de Nomen, l'origine des noms des espèces (Ulmer 2024).contact@baleinesousgravillon.com.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le Grand reportage week-end de ce samedi est entièrement consacré à la guerre en Ukraine. En première partie, les mauvais traitements infligés aux prisonniers ukrainiens dans les geôles russes. En seconde partie, les États baltes se sentant menacés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Prisonniers de guerre ukrainiens : un retour au pays qui met en lumière l'enfer des geôles russes Dans quelques jours, le 24 février 2025, cela fera trois ans que la Russie a envahi l'est de l'Ukraine.Les vidéos des prisonniers de guerre ukrainiens, libérés à la faveur d'un échange, sont régulièrement publiées dans les médias ukrainiens et sur les réseaux sociaux. Après parfois, plusieurs années passées dans les prisons russes, hommes et femmes apparaissent le visage émacié, les yeux hagards. Perdus. Ainsi se révèlent les mauvais traitements subis en Russie, en dépit des exigences du droit international.Un Grand reportage d'Emmanuelle Chaze qui s'entretient avec Sébastien Farcis. Vivre à l'ombre des menaces, voyage dans les États baltes, face aux Russes et Biélorusses Il y a presque trois ans, le 24 février 2022, la Russie commençait à envahir l'Ukraine. Rapidement, une partie du Donbass dans l'est du pays tombe, tandis que plus à l'ouest, missiles et drones frappent également, y compris Kiev, la capitale. L'Ukraine est en guerre. Et c'est toute l'Europe qui se retrouve dans la peur. Au nord : les trois pays baltes, Lituanie, Lettonie et Estonie ont une longue frontière avec la Russie et la Biélorussie. Une frontière qui est aussi celle de l'Union européenne et de l'Otan. La menace est globale pour la sécurité des Occidentaux, dès l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Et depuis l'offensive russe de 2022, les trois frontières se blindent. Mais comment les Baltes vivent-ils cette situation ? Notre correspondante Marielle Vitureau a pris la route de Vilnius en Lituanie jusqu'à Narva en Estonie, un périple de 700 kilomètres.Un Grand reportage de Marielle Vitureau qui s'entretient avec Sébastien Farcis.
La Russie a pris l'initiative d'une guerre contre l'Ukraine en février 2014, en annexant illégalement la Crimée. Puis Moscou a soutenu des "séparatistes" dans le Donbass, à l'Est de l'Ukraine. L'objectif était probablement de gêner l'Ukraine dans son rapprochement avec l'Union européenne. Le 24 février 2022, le dirigeant russe Vladimir Poutine relance la guerre contre l'Ukraine, avec semble-t-il l'espoir de faire rapidement tomber sa capitale et son président Volodimir Zelensky. A la surprise générale, l'Ukraine résiste. L'Ukraine est même devenue officiellement candidate à l'Union européenne. Pourtant le soutien de l'UE et plus largement des Occidentaux n'est pas sans limites et contraintes. Planisphère est une émission de RND et RCF, produite par Pierre Verluise, reprise sur Diploweb.com avec en bonus une synthèse rédigée https://www.diploweb.com/Planisphere-La-guerre-en-Ukraine-affaiblit-elle-ou-renforce-t-elle-la-puissance-russe-Avec-T.html Enregistrement le 4/11/24
Dans ce nouvel entretien fauteuil, nous recevons Alain Juillet, ancien directeur du Renseignement extérieur au sein de la DGSE. Il a pu nous dévoiler son analyse sur les risques qui planent sur notre pays, l'islamisation de la société française, ainsi que la déclassification par Donald Trump des dossiers secrets de la CIA concernant l'assassinat du président Kennedy. Soutenez-nous sur frontieresmedia.fr et frontieresmedia.fr !
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.ÉLECTIONS PARTIELLES : UNE DROITE REVIENT ?La droite est ressortie le week-end dernier avec trois bons résultats à des élections partielles. Aux municipales de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, Kristell Niasme la candidate Les Républicains, l'a emporté avec 49% des voix contre 38,75 % pour l'insoumis Louis Boyard et 12,25 % pour le maire sortant Philippe Gaudin. Un succès auquel s'est ajouté le même jour, celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, où la candidate LR Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi de Renaissance, soutenue par Gabriel Attal ; sans oublier l'élection de la LR Claire Pouzin comme maire à Francheville dans le Rhône. Des résultats, qui s'additionnent aux deux élections partielles qui se sont tenues dans les Ardennes en décembre et en Isère en janvier, permettent d'observer un léger rebond du parti Les Républicains qui lui permet de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Éric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Ils sont nombreux à droite à expliquer ce regain de forme électorale des Républicains par leur retour au premier plan et au gouvernement après la dissolution. « Les LR ont retrouvé de l'oxygène » grâce à leur retour aux responsabilités, confiait récemment l'éphémère Premier ministre Michel Barnier, en privé, louant la « crédibilité » des ministres issus de LR. Laurent Wauquiez, lui, estime que « la refondation de la droite avance », et fait tout pour rappeler que la droite n'est « pas soluble » dans le macronisme, vis-à-vis duquel il demeure très offensif, malgré le partage du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va plus loin : « la droite est vraiment de retour », se félicite-t-il sur X. Il assure que les premiers mois au gouvernement l'ont « convaincu qu'il y avait un espace » pour la droite, observant que sa cote de popularité mordait tant sur l'électorat macroniste que lepéniste.Toutefois, les ressorts du vote d'une élection nationale sont rarement transposables à un scrutin local, martèlent les politologues. Il est délicat de se baser sur deux municipales pour invoquer un regain de forme électorale national, font-ils valoir, et la droite dirigeait déjà les exécutifs sortants. « Il n'y a pas de décalque mécanique des élections nationales vers les élections locales, et d'autant plus vers les élections municipales », souligne Bruno Cautrès, chercheur à Sciences Po et au CNRS.RWANDA / RDC : DE QUOI S'AGIT-IL ?Depuis qu'en novembre 2021 la rébellion du Mouvement du 23 mars, dit « M23 », soutenue par le Rwanda, a relancé les affrontements contre la République démocratique du Congo (RDC) dans l'est de ce pays, près d'1,5 million de personnes se sont réfugiées aux abords de Goma, où vivent déjà un million d'habitants. Le M23 est un mouvement armé composé initialement de miliciens de la communauté Banyamulenge (Tutsis Congolais) intégrés dans l'armée congolaise par l'accord du 23 mars 2009. Ils se sont mutinés en 2012 et ont créé ce mouvement rebelle avec le nom de la date de leur incorporation dans l'armée. La prise de Goma, le 27 janvier, fait courir le risque d'un désastre humanitaire d'une immense ampleur dans une zone marquée par des décennies de conflits.Ce n'est pas la première fois que la capitale de la province du Nord-Kivu tombe aux mains du groupe armé hostile au gouvernement de la RDC, tandis que le Rwanda reprend son soutien à la rébellion. Son armée « a continué d'apporter un soutien systématique au M23 et de contrôler de facto ses opérations », dénonce un sixième rapport des Nations-Unies publié début janvier 2025. Il lui fournit des armes sophistiquées - missiles sol-air, drones, véhicules blindés, tandis que 4.000 soldats rwandais sont actuellement présents dans le Kivu.Paris et Washington ont « condamné » l'offensive du M23 tandis que Londres s'est dit « fortement préoccupé » et a appelé à la « désescalade ». Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, s'il a dénoncé le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC, il s'est contenté de réclamer le retrait « des forces extérieures », sans les nommer explicitement. Car aux yeux des Occidentaux, le Rwanda, le Pays des mille collines est l'incarnation d'une success-story, la vitrine d'une aide au développement qui fonctionne. En face, la République démocratique du Congo, grevée par des conflits depuis plusieurs décennies, gangrenée par la corruption et dotée d'une armée indisciplinée et prédatrice, fait figure de repoussoir pour certains. Quant aux États-Unis, l'Afrique n'est pas actuellement une priorité de l'administration Trump. Le conflit a pour toile de fond le génocide des Tutsis de 1994 que les Occidentaux n'ont à l'époque pas su empêcher et la manne minière de la région. Grande comme quatre fois la France, la RDC abrite 60 à 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones.Le 29 janvier, le président de la RDC Félix Tshisekedi a promis « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains », affirmant vouloir « reconquérir chaque parcelle du territoire ». Pendant que Kinshasa exige, comme préalable, le retrait du M23 de toutes les positions qu'il occupe, Kigali réclame l'ouverture de négociations directes avec les rebelles. Or, pour le président Tshisekedi, discuter avec des « terroristes », ainsi les considère-t-il, est la « ligne rouge » à ne pas franchir. À l'allure où vont les choses, une régionalisation du conflit est à craindre.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Les élections législatives au Kosovo se tiennent aujourd'hui, dans un contexte de tensions croissantes avec la Serbie et la minorité serbe au Kosovo. Le Premier ministre sortant, le nationaliste Albin Kurti, a transformé ce scrutin en véritable référendum, seize ans après l'indépendance de l'ancienne province serbe, obtenue avec le soutien des Occidentaux. Quels sont les enjeux de ces élections ? Pour en discuter, nous recevons Tefta Kelmendi, directrice adjointe du programme « Europe élargie » au Conseil européen des relations étrangères (ECFR).
Aujourd'hui, Flora Ghebali, Jérôme Marty et Bruno Pomart débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
Les chiffres de la croissance pour 2024 sont publiés ce vendredi. L'occasion de nous intéresser à ce qui fait respirer cette économie russe, à savoir les hydrocarbures, puisque le pétrole et le gaz sont les deux poumons du pays. Décryptage. La Russie fait partie des trois principaux producteurs de pétrole au monde avec l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Les hydrocarbures sont donc essentiels à son économie. En valeur, ils représentent pratiquement la moitié de ses exportations. Preuve de leur importance: en 2021, avant l'invasion de l'Ukraine et les sanctions occidentales donc, ils représentaient 46% du budget russe. C'est donc un apport de devises très important pour Moscou. Pour autant, les sanctions occidentales n'ont pas eu d'impact aussi fort sur l'économie russe que l'auraient espéré les pays occidentaux. Les exportations d'hydrocarbures russes ont tendance à légèrement diminuer mais c'est vraisemblablement lié à la baisse d'achat de charbon. En revanche, le pétrole et le gaz en volume restent stables. Des sanctions pas assez fortes On peut voir deux raisons à la stabilité des exportations de pétrole et de gaz. D'une part, les sanctions occidentales ne sont pas assez fortes pour toucher le cœur du système russe. Et si elles ne sont pas assez mordantes, c'est surtout pour éviter de déstabiliser les marchés occidentaux. D'autre part, la Russie a réorienté ses exportations. Fini l'Ouest et les Occidentaux. Maintenant, direction l'Asie avec surtout l'Inde et la Chine qui sont deux grands clients de Moscou. Petite subtilité, la Russie a augmenté ses taxes sur les exportations pour compenser les pertes occidentales. Pourtant les économies occidentales semblent s'être habituées à vivre avec moins d'hydrocarbures russes et à long terme, ça aura des conséquences sur la Russie. À lire aussiFaible croissance, hausse des prix, la Russie face au risque de stagflationPoint de bascule Ces sanctions commencent à avoir un impact notamment sur le pétrole. S'il y a un prix maximal de 60 dollars imposé par les Occidentaux pour l'achat de barils, les Russes réussissent à contourner la mesure avec leur flotte fantôme. Il s'agit là de vieux cargos clandestins pleins de pétrole qui font le tour du monde pour trouver preneurs. Ça, ça compte, puisque d'après l'école d'économie de Kiev, près de 90 % du brut russe se négocie au-dessus de ce plafond, ce qui représente une marge de 10 milliards de dollars par an.À lire aussiSécurité maritime: pourquoi la «flotte fantôme» russe échappe-t-elle à tout contrôle? Les hydrocarbures russes ont, pour le moment, de beaux jours devant eux. Mais c'est sans compter sur Donald Trump. Le président américain entend bien mettre la pression sur Moscou. Il compte tout simplement utiliser ces hydrocarbures comme arme géopolitique. Sa solution : demander aux pays exportateurs de pétrole comme l'Arabie saoudite de produire plus, ce qui engendrera mécaniquement une baisse des prix. Et donc pour que la Russie continue de vendre, elle devra, elle aussi, baisser ses prix pour être compétitive. L'idée fait son chemin car elle pourrait frapper très fortement Moscou au portefeuille puisque la Russie ne peut pas se passer de ses exportations pour soutenir son économie. Le tout dans un contexte de surchauffe de son économie de guerre. La croissance portée par les dépenses dans l'armement se tarit de plus en plus. Cela veut dire que si cet autre pilier de l'économie russe est vacillant sur le long terme, en plus d'une baisse du prix du pétrole, ça va compliquer les affaires de Moscou. L'industrie militaire deviendrait alors investissement peu rentable. Car finalement, produire un char qui se fera détruire en Ukraine n'a pas la même valeur qu'exporter plusieurs millions de barils de pétrole par jour !
Pour vous abonner et écouter l'émission en une fois, sans publicité : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne est un pays en ruines, divisé en quatre zones d'occupation sous le contrôle des vainqueurs. Mais très vite, ce qui devait être une reconstruction pacifique se transforme en un affrontement idéologique entre l'Est et l'Ouest. D'un côté, les Soviétiques imposent une soviétisation radicale, de l'autre, les Occidentaux favorisent le capitalisme et la démocratie.Berlin devient le symbole de cette fracture, jusqu'à l'édification du Mur en 1961… et sa chute en 1989. Comment cette division s'est-elle mise en place ? Quels étaient les enjeux politiques et économiques de cette occupation ? Comment les Allemands ont-ils vécu ces décennies sous influence étrangère ? Plongez dans l'histoire captivante de l'Allemagne occupée, une période qui a façonné le monde moderne !
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durée : 00:03:42 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Ces derniers jours, la guerre s'est réveillée en République démocratique du Congo. La ville de Goma, dans l'est, est tombée aux mains de milices soutenues par le Rwanda. Paul Kagame, l'ami des Occidentaux, est à la manœuvre.
Joao Lourenço est en visite d'État à Paris, où il sera reçu ce jeudi matin par son homologue français Emmanuel Macron. Que vient faire le président angolais en France ? Il espère y trouver un soutien pour diversifier son économie, trop dépendante du pétrole. Mais il compte aussi renforcer son partenariat politique avec la France, au moment où sa médiation entre le Rwanda et le Congo-Kinshasa traverse un trou d'air. Explications de Didier Péclard, professeur de sciences politiques et d'études africaines à l'Université de Genève. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : L'enjeu de cette visite de Joao Lourenço, il est d'abord politique ou économique ? Didier Péclard : C'est un peu les deux, bien sûr, mais disons, sur le plan politique, ce qui est très important pourJoao Lourenço, c'est de continuer à se profiler comme un acteur important sur la scène africaine. L'Angola, depuis longtemps, cherche à être comme ça : cette puissance du milieu de l'Afrique avec le Nigeria au Nord et puis l'Afrique du Sud pour la partie australe. Et l'Angola, depuis la fin de la guerre civile en 2002, en fait, a fait beaucoup d'efforts pour se positionner comme un acteur important sur la scène africaine, ce qui sera encore renforcé cette année avec le fait que l'Angola prendra la présidence tournante de l'Union africaine. Alors justement, côté politique, Joao Lourenço a essuyé un échec le 15 décembre 2024 avec le refus du Rwandais Paul Kagame de se rendre à la conférence tripartite qui était prévue à Luanda avec le Congolais Félix Tshisekedi. Est-ce que Joao Lourenço ne va pas finir par se lasser d'essayer de faire la médiation entre le Congo et le Rwanda ? C'est possible effectivement, mais je crois qu'en même temps, c'est un enjeu très important pour l'Afrique. Et en tant que président de l'Union africaine, ce serait d'autant plus important d'arriver à obtenir un accord et, en même temps, je pense que d'obtenir un succès, ce serait vraiment quelque chose qui lui donnerait une stature internationale importante et qui lui permettrait aussi de s'extraire des difficultés politiques et économiques à l'intérieur du pays. Donc, je pense qu'il va continuer. C'est difficile, bien sûr, mais je pense plutôt qu'il continuera. Est-ce que Joao Lourenço a un intérêt politique ou économique interne pour l'Angola au fait qu'il y ait la paix entre le Congo et le Rwanda ? Pas directement, je pense, mais l'instabilité à l'est de la RDC peut avoir des effets négatifs sur un des projets phares actuels, qui est le fameux corridor de Lobito dont on a beaucoup entendu parler lors de la visite de Joe Biden récemment en Angola. Et là aussi, bien sûr, la stabilité est importante pour la poursuite de ce projet. Le corridor de Lobito est un enjeu économique très important pour le président angolais et Joe Biden, le président américain, l'a souligné lors de sa visite sur place le 2 décembre 2024. Est-ce à dire que l'Angola va s'éloigner de la Chine au profit d'une alliance avec les Occidentaux, comme les États-Unis et la France ? Bon, je crois que ça fait partie d'une stratégie de long terme, en fait, que des pays comme l'Angola poursuivent. Les régimes angolais sont passés maîtres dans l'art de jouer leurs alliances respectives, les unes contre les autres. Et je crois que le cas du corridor de Lobito s'inscrit tout à fait dans cette stratégie-là, c'est-à-dire que c'est d'abord un chemin de fer qui a été reconstruit grâce à des capitaux chinois et les entreprises chinoises dans les années 2000. Et, à la surprise de tout le monde, au moment où le gouvernement angolais a octroyé la concession pour l'exploitation de cette ligne pendant 30 ans, ce n'est pas un consortium chinois qui a remporté la mise, mais un consortium plutôt occidental. C'est un bon exemple, je crois, de la façon qu'a le régime angolais de s'allier alternativement ou de pencher alternativement, plutôt du côté occidental, plutôt du côté chinois, pour maintenir la pression sur ses différents alliés. Donc, si les États-Unis et l'Europe veulent faire de l'Angola un rempart contre l'influence de la Chine, ils se bercent d'illusion ? Oui, je crois. L'Angola reste le principal partenaire économique et financier de la Chine en Afrique subsaharienne. Il n'y a pas de raison de penser que ça va changer complètement. Simplement, cette idée qu'on a pu avoir que l'Angola ou le gouvernement angolais se livrait pieds et poings liés à la Chine est fausse. À l'heure où l'Afrique de l'Est est dominée par la présence chinoise, à l'heure où l'Afrique de l'Ouest est de plus en plus sous l'influence de la Russie, est-ce que l'Angola n'est pas l'une des dernières portes d'entrée en Afrique pour les Occidentaux ? C'est possible effectivement et je pense que Joao Lourenço a tout à fait saisi cela et va jouer cette carte. Mais tout en sachant bien que son propre intérêt ou l'intérêt du gouvernement angolais n'est pas de se mettre à dos ses partenaires chinois, bien au contraire. Il s'agit de continuer à avoir une bonne relation. D'ailleurs, la dette envers la Chine est colossale, donc ne serait-ce que pour cela, il est important aussi que les canaux de communication fonctionnent et que l'entente avec la Chine continue à être bonne. Lors de sa visite en Angola le mois dernier, le président américain Joe Biden a annoncé 600 millions de dollars supplémentaires pour construire le corridor de Lobito, est-ce que Donald Trump va poursuivre la même politique ? Il y a de fortes chances que ce soit le cas effectivement, parce que c'est un lieu important de la concurrence globale entre la Chine et les États-Unis. Donc, il y a fort à parier que cet investissement continuera effectivement et qu'en même temps la compétition continuera également. À lire aussiVisite de Joe Biden en Angola: le corridor de Lobito au centre des enjeuxÀ lire aussiEchec du sommet de Luanda: «On est une nouvelle fois dans l'impasse»
durée : 00:03:39 - Les P'tits Bateaux - par : Camille Crosnier - Comment certains hommes sont-ils devenus blancs de peau quand les premiers étaient foncés, se demande Camille. Evelyne Heyer est anthropologue, elle étudie l'être humain et de son histoire ; voici ses explications. - invités : Evelyne Heyer - Evelyne Heyer : Professeure en anthropologie génétique au Muséum national d'Histoire naturelle - réalisé par : Stéphanie TEXIER
C'est parce que toutes les négociations diplomatiques ont échoué que le troisième otage français en Iran a décidé, lundi 13 janvier 2025, de sortir du silence, et de dévoiler son identité. Depuis la terrible prison d'Evin à Téhéran, où il croupit depuis plus de deux ans, Olivier Grondeau a réussi à faire passer un message à Radio France, un émouvant appel à l'aide alors qu'ils sont à bout de forces. Les trois otages français, Olivier Grondeau, mais également l'enseignante Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, des « otages d'État » dénonce le Quai d'Orsay, sont officiellement emprisonnés pour « espionnage ». L'accusation, toujours la même avec laquelle le régime iranien arrête et emprisonne des citoyens étrangers ou binationaux, pour faire pression sur la communauté internationale. Une stratégie de la « diplomatie des otages » face à laquelle les Occidentaux semblent bien impuissants. Comment sortir de ce bras-de-fer sordide ? Avec : - Chirinne Ardakani, avocate d'Olivier Grondeau, et présidente du collectif Iran Justice - Clément Therme, chargé de cours à l'Université Paul Valéry de Montpellier, auteur de l'article « La diplomatie des otages de Téhéran. Le cas des Européens détenus en Iran », publié sur le site de l'IFRI ( Institut français des relations internationales).
Un épisode que j'ai déjà rediffusé pour cette rentrée 2025 qui promet une année haute en couleurFlore Vasseur est autrice et réalisatrice de documentaires, le dernier en date étant "Bigger than us". Elle traite de sujets qui sont essentiels et pourtant pas si mis en avant finalement et sa vision d'ex HEC , d'ex entrepreneuse est d'autant plus intéressante qu'elle vient du "sérail".Pour elle le système capitalisme touche à sa fin, et elle écrit pour comprendre la fin d'un monde, l'émergence d'un autre et le travail de celles et ceux qui, peut-être, le feront.Elle s'attaque à l'emprise de la finance et à la folie d'un monde assis sur la technologie. s‘interroge à notre rapport au pouvoir, l'élite en mode panique, nos consentements. En fait, elle tire le fil qui, depuis le 11 septembre, ne l'a jamais quitté : qui gouverne ?Pour y répondre, elle apprend à utiliser tous les autres supports (articles, film, roman, chroniques, séries) et tous les espaces (presse, livres, TV, cinéma) : ELLE CHERCHE et elle partage avec nous!Et aujourd'hui elle vient partager avec nous ses questionnements, ses réflexions et où elle en est arrivée.On traite de plusieurs sujets bien sur : Sommes-nous toujours en démocratie en occident? Peux-tu réagir à ces citations, "c'est plus facile d'envisager la fin du monde que la fin du capitalisme" et "la croissance mesure tout sauf ce qui vaut la peine d'être vécu"Pourquoi les Occidentaux se détournent de leur responsabilité quant aux migrations climatiques? Quelle est ton expérience des tours jumelles et du 11 septembre 2001? La peur dans notre société n'est-elle pas organisée d'une certaine manière? Quel est le rôle des médias dans cette peur organisée? Comment faire pour bien s'informer? Est-ce que la désobéissance civile est une voie possible ? Pourquoi les réseaux sociaux pourraient être une forme de machination? Est-ce que Chat GPT n'est pas une fin de la pensée à certains égards ? Est-ce qu'il n'y a pas de nouvelles valeurs qui sont en train d'éclore? Pourquoi t'être intéressée aux lanceurs d'alerte? Quel est ton lien avec la spiritualité ?Qu'est-ce qu'un lanceur d'alerte? Pourquoi est-il important? Que penser de cette expression de "terroriste écologique"?Peux-tu nous parler de Aaron Swartz?
Au Mozambique, l'opposition manifeste sans relâche depuis plus de deux mois. Au Kenya, des milliers de manifestants ont contraint, il y a six mois, le gouvernement à reculer sur un projet de nouvelle taxe, sans aucune directive politique précise. Ces événements signalent-ils de nouvelles formes de mobilisation populaire en Afrique de l'Est ? Et dans ce contexte, les jeunes protestataires parviennent-ils à se libérer de la tutelle des partis politiques, qui les enferment souvent dans leur appartenance ethnique ? Marie-Emmanuelle Pommerolle, ancienne directrice de l'Institut français de recherches en Afrique à Nairobi et actuellement professeure à l'Université Paris 1, éclaire ces dynamiques sociales et politiques. RFI : Les émeutes de ces derniers jours au Mozambique, ainsi que les grandes manifestations de juin dernier au Kenya, sont-elles le signe d'une nouvelle mobilisation de la jeunesse dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est ?Marie-Emmanuelle Pommerolle : Effectivement, nous avons eu des épisodes très intenses de mobilisation au Kenya, liés à une loi fiscale, et là au Mozambique pour contester les résultats électoraux. Ce sont des événements déclencheurs différents, mais effectivement ce sont des jeunes qui réclament de participer davantage au débat politique.Au Kenya, il y a eu une alternance démocratique il y a un peu plus de deux ans, en septembre 2022. Pourtant, 20 mois plus tard, la jeunesse est descendue dans la rue. Pourquoi ?Principalement pour protester contre la loi de finances qui augmentait les taxes sur les biens de première nécessité comme le pain et l'huile. La jeunesse, étranglée par des problèmes tels que le chômage et l'inflation, a décidé qu'il était temps de contester ce type de politique fiscale. Une jeunesse qui a également décidé de descendre dans la rue pour dénoncer la trahison du nouveau président William Ruto, élu démocratiquement. Celui-ci a été élu sur un programme visant particulièrement les jeunes, leur promettant des aides pour s'assurer qu'ils trouvent de l'emploi. Et évidemment ça n'a pas été le cas, il a augmenté les impôts. Donc il y avait un sentiment de trahison parmi ceux qui avaient cru en ce président élu démocratiquement en 2022.Donc, ce sont les mêmes jeunes qui ont voté pour Ruto en 2022 et qui ont crié « Ruto must go » en 2024 ?Effectivement l'analyse des élections de 2022 mettaient bien en avant le fait que des jeunes de tout le pays, et pas seulement dans ses bastions électoraux habituels, avaient voté pour ce président. Il mettait en avant l'idée que le Kenya devait aider les « hustlers », il parlait même d'une « hustler nation », ce qu'on peut traduire par « les débrouillards ». Il voulait vraiment insister sur l'idée que les jeunes devaient créer leurs propres entreprises et que l'État allait les aider. Ce sont effectivement ces mêmes jeunes qui se sont retrouvés dans la rue en juin 2024. On trouvait bien sûr des jeunes très éduqués, le Kenya a une politique d'éducation qui est relativement efficace, mais aussi des jeunes moins favorisés venant des bidonvilles de Nairobi. Donc une jeunesse assez diversifiée qui s'est retrouvée dans la rue et qui dénonçait cette politique fiscale qui les étranglait, alors même qu'on leur avait promis de les aider.À lire aussiKenya: nouvelle journée de tensions à Nairobi, 48 heures après une manifestation violemment répriméeDu coup, William Ruto a renoncé à sa réforme fiscale. Dans l'histoire du Kenya, il y a déjà eu plusieurs épisodes insurrectionnels. Jusque-là, ils s'appuyaient souvent sur des clivages ethniques. Cette année, c'était la même chose ou pas ?Ce qui a fait l'originalité de ce mouvement, c'est que les jeunes revendiquaient être « partyless » et « tribeless », c'est-à-dire ne pas être attachés à un parti ou à une appartenance ethnique. Ils revendiquaient un cosmopolitisme qu'on observe dans les grandes villes et les villes moyennes du Kenya, où les jeunes de toutes les régions se retrouvent pour chercher du travail. Ce rejet des divisions ethniques habituelles se voyait dans l'ampleur des manifestations, qui ont eu lieu non seulement à Nairobi, mais aussi dans des bastions pro-gouvernementaux comme la Rift Valley. Ce mouvement exprimait une jeunesse unie, trahie par des élites qui confisquent le pouvoir.Est-ce que cette mobilisation a été portée par les réseaux sociaux ?Oui, notamment au Kenya, qui est un hub numérique en Afrique, les réseaux sociaux jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne, que ce soit pour payer via un mobile ou pour s'organiser. Ils ont permis de coordonner les manifestations, de diffuser les lieux de rassemblement, et d'animer des débats politiques, notamment sur WhatsApp et X. Les « Space X », par exemple, sont devenus des forums où des voix souvent marginalisées peuvent s'exprimer dans un cadre relativement horizontal et sécurisé.Donc, au Kenya, il y a une forte mobilisation en dehors des partis politiques, alors qu'au Mozambique, on peut parler d'un mouvement porté par les partis politiques ?Oui, tout à fait. L'originalité de la mobilisation au Kenya était cette extériorité par rapport aux partis politiques habituels. Au Mozambique, c'est une contestation post-électorale qui effectivement drainait des foules importantes, notamment la jeunesse. Mais on voit bien qu'elle le fait après avoir été incitée par le candidat de l'opposition qui lui-même n'est plus au Mozambique et qui appelle à manifester pacifiquement pour contester les résultats électoraux.Au Mozambique, c'est aussi une remise en cause du tout-puissant FRELIMO, le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Ces mobilisations remettent-elles en cause l'héritage des pères de l'indépendance ?Alors effectivement, au Mozambique, on trouve des traces de cette contestation des héros de l'indépendance, une statue de l'un des héros de l'indépendance a été déboulonnée récemment au Mozambique. Cette figure, qui avait joué un rôle crucial dans la libération, est également accusée de s'être enrichie grâce au pouvoir. Et effectivement, même au Kenya, même en Ouganda, on peut voir qu'il y a une forme de fatigue vis-à-vis de ces élites politiques qui sont les descendants directs de ceux qui ont effectivement gagné l'indépendance ou pris le pouvoir au nom de la révolution. C'est le cas en Ouganda, et le cas en Tanzanie. Au Kenya, les dirigeants se réclament encore régulièrement du combat Mau Mau. Et ce que montrent les jeunes protestataires, c'est que ces dirigeants ont pourtant trahi leur combat qui était celui d'une véritable indépendance, puisque l'un des registres aussi sur lequel jouent ces protestations, c'est de dénoncer la dépendance à l'extérieur. La dépendance à la Chine, la dépendance aux Occidentaux, un registre qu'on connaît bien en Afrique francophone, notamment vis-à-vis de la politique africaine française. Mais que l'on retrouve aussi, en Afrique de l'Est, avec l'idée que l'indépendance n'a pas été complètement achevée.Cette montée d'un sentiment anti-français en Afrique de l'Ouest trouve-t-elle un équivalent en Afrique de l'Est, avec une montée d'un sentiment anti-chinois ?L'histoire n'est pas équivalente, mais ce sentiment de dépendance vis-à-vis de l'extérieur et surtout de la dépendance des élites est également présent en Afrique de l'Est. Et ce registre commun de la souveraineté se retrouve également dans la jeunesse d'Afrique de l'Est.Les jeunes sont descendus dans la rue au Kenya, mais pas en Ouganda, ni en Tanzanie. Cela signifie-t-il qu'il y a moins de problèmes dans ces deux pays ?Alors les jeunes sont descendus dans la rue en Ouganda, suite au mouvement qui a eu lieu au Kenya au mois de juin. Il y a eu une forme d'imitation de ce qui se passait au Kenya, parce qu'évidemment les problèmes sont aussi nombreux, notamment sur les questions de corruption. Néanmoins, en Tanzanie comme en Ouganda, l'espace civique est très restreint. La moindre protestation donne lieu à des arrestations, à une répression très forte. L'espace public, du fait de cette histoire autoritaire, très prégnante encore en Tanzanie, en Ouganda, est moins susceptible de donner lieu à des mobilisations fortes que chez le voisin kényan.Et est-ce pour cela que le régime ougandais a fait capturer, il y a un mois au Kenya, le chef de l'opposition, Kizza Besigye, qui doit passer en cour martiale le 7 janvier prochain à Kampala ?C'est effectivement le signe que le pouvoir ougandais est très susceptible par rapport à la moindre opposition. C'est aussi le signe que le gouvernement kényan est très proche de ce pouvoir ougandais, jusqu'à lui laisser la liberté de venir enlever un opposant chez lui, au Kenya. C'est quelque chose qui est dénoncé fortement par les sociétés civiles ougandaise et kényane, qui voient une alliance de pouvoirs extrêmement autoritaires.À lire aussiManifestations au Mozambique: la répression a tué de nombreux enfants et arrêté des centaines d'autres
durée : 00:03:24 - Géopolitique - Les Américains ont déjà un contact direct, les Français arrivent demain… Tout en restant « vigilants » face à la nature islamiste des nouveaux maîtres de la Syrie, les Occidentaux renouent avec Damas pour appuyer le retour à la stabilité. La Turquie, elle, a déjà un coup d'avance…
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53 ans de dictature viennent de tomber. 53 années de régime autoritaire, répressif, sanguinaire. 53 ans d'un clan Assad qui a régné sans partage sur toute la Syrie, confisquant toutes ses richesses, préservé par les puissances occidentales qui voyait dans ce régime un élément de stabilité au Proche-Orient. À quel prix pour les Syriens ? Depuis près d'une semaine, les médias français se sont passionnés, à raison, pour le moment historique de la chute du régime sy ...
La chute du régime Assad en Syrie va-t-elle peser sur la stratégie russe en Afrique ? C'est la grande question qui se pose depuis dimanche en Afrique, notamment dans les pays alliés de la Russie comme la Centrafrique et les trois pays de l'Alliance des États du Sahel. La perte éventuelle des bases militaires russes en Syrie va-t-elle impacter le rayonnement stratégique de Moscou ? Et y a-t-il des bases de rechange pour les Russes ? Analyse du général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, au micro de RFI. RFI : En quoi les bases russes de Syrie sont-elles importantes pour les stratèges russes qui opèrent en Afrique ?Jérôme Pellistrandi : Alors, ces bases, il faut souligner qu'il y a donc à la fois des bases navales, donc en Méditerranée orientale, ce qui est extrêmement important pour Moscou, parce que Moscou, vous savez, ne dispose pas de cet accès aux mers chaudes. Il faut passer par le Bosphore et par la mer Noire, et donc les bases navales permettaient aux Russes de sillonner la Méditerranée, d'aller éventuellement en mer Rouge. Et donc c'était un point stratégique majeur. Et Moscou disposait aussi de bases aériennes en Syrie, qui lui permettaient d'être à la fois un acteur important dans la région, mais également d'être sur la voie vers l'Afrique, en particulier vers le Sahel. Donc, ces bases aériennes étaient très importantes dans la logistique russe et permettaient en fait aux Russes d'avoir ce point d'appui qui leur permettait de rayonner sur le Proche et Moyen-Orient et sur l'Afrique.Est-ce que les gros porteurs russes, les Antonov, les Iliouchine peuvent aller directement de Russie à Bangui ou à Bamako, ou est-ce qu'ils doivent faire une escale sur la route ?C'est loin pour les gros porteurs russes pour effectivement aller jusque Bamako ou à Niamey. Ces bases aériennes en Syrie permettaient en quelque sorte d'avoir une allonge supplémentaire vers l'Afrique, que ce soit par exemple le Soudan, que ça soit le Tchad, le Niger ou le Mali.Alors ce que vous appelez une allonge, c'est la possibilité pour les avions gros porteurs russes de ravitailler sur leurs bases de Syrie, c'est ça ?Oui, par exemple, c'étaient vraiment des plateformes extrêmement utiles qui permettaient de stocker du matériel, donc des plateformes on va dire multi usages pour l'armée russe. Et qui permettaient aussi aux militaires russes en quelque sorte de s'entraîner sur des populations civiles qui étaient à leur merci.Alors aujourd'hui, est-ce que vous pensez que les Russes vont être en mesure de conserver leur base navale de Tartous et leur base aérienne de Hmeimim ?C'est une question qui est sur la table. Est-ce que les nouvelles autorités syriennes accepteront moyennant contrepartie ? Au mieux, je pense que les Russes pourraient conserver la base navale parce que, sans cette base navale, ils ne peuvent plus être présents en Méditerranée orientale.Alors évidemment, les stratèges russes réfléchissent à des bases de repli. À quelles bases peuvent-ils penser ?Très sincèrement, il n'y a pas beaucoup de possibilités en dehors de la Libye. Donc la partie du maréchal Khalifa Haftar à l'Est, il y a bien sûr l'Algérie. Mais est-ce que l'Algérie voudra avoir une présence permanente de la Russie ? Donc on voit bien que l'échiquier stratégique russe dans cette partie du monde est en train de changer brutalement, sans pour autant que les Russes aient toutes les cartes en main.On peut donc imaginer une base navale russe à Tobrouk et une base aérienne russe à Benghazi, chez le maréchal Haftar ? Éventuellement. La seule chose, c'est que le maréchal Haftar est quelqu'un qui joue aussi sur tous les tableaux. Certes, il bénéficie de l'appui des Russes, mais il a aussi besoin que les Occidentaux, je pense aux États-Unis, la France, voire l'Égypte, le laissent tranquille. Et donc pour Moscou, le grand plan, qui consiste à se rapprocher des mers chaudes, est totalement remis en cause avec l'effondrement du régime de Bachar el-Assad.Alors il y a les conséquences stratégiques de la chute du régime Assad. Il y a aussi l'impact politique sur les alliés africains de la Russie. Quel peut être cet impact, ne serait-ce que d'un point de vue psychologique ?Ah ben, je pense que, sur le plan psychologique, certains membres des juntes doivent se poser des questions quant au soutien russe. Puisque on le voit bien dans le cadre de ce qui s'est passé en Syrie, la seule solution qu'a pu apporter Moscou, c'est l'exfiltration de la famille de Bachar el-Assad. Donc, on peut supposer que les juntes, qui ont un ton très agressif contre l'Occident, et je pense notamment contre la France, vont peut-être mettre, excusez-moi de l'expression, de l'eau dans leur vin, parce qu'on voit bien que Moscou n'est pas capable en fait de gérer plusieurs guerres simultanément. L'Ukraine accapare l'essentiel des capacités militaires de la Russie. Et donc il n'est pas dit que Moscou soit prêt à envoyer des centaines de mercenaires de ce qui était Wagner pour soutenir ces juntes. Donc, il risque d'y avoir une attitude plus prudente des juntes, parce que le soutien de Moscou, visiblement, il n'est plus du tout inconditionnel. Donc, on risque d'avoir beaucoup de nouvelles surprises en 2025 au Sahel avec peut-être des mouvements de rébellion qui vont profiter de l'occasion. Donc, il faut rester très vigilant sur ce qui va se passer au Sahel, dans les mois à venir.À lire aussiChute du régime en Syrie: quel avenir pour les bases russes, essentielles aux opérations en Afrique?
Cela fait à présent deux semaines que les rassemblements se poursuivent en Géorgie contre la politique pro-russe du gouvernement, dans la capitale Tbilissi, mais aussi dans des villes de province. GéorgieLes manifestations ont commencé après l'annonce du gel du processus d'intégration à l'Union européenne le 28 novembre par le Premier ministre. À Tbilissi, la répression des manifestants est brutale, plus de 400 personnes ont été arrêtées, les trois quarts d'entre elles ont été brutalisées par les forces de l'ordre. Le mouvement résiste néanmoins, animé par une forte aspiration à se rapprocher des Occidentaux et grâce à son organisation, très décentralisée et autonome, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. Reportage à Tbilissi, Régis Genté. Syriens d'EuropeLa plus grande communauté syrienne d'Europe se trouve en Allemagne, elle compte plus de 970 000 personnes, dont la très grande majorité est arrivée après 2015, lorsque la chancelière allemande de l'époque Angela Merkel a ouvert les portes du pays. Et depuis dimanche (8 décembre 2024) et la chute de Bachar el-Assad, les Syriens installés dans le pays traversent des sentiments variés, entre joie, incertitude et pour certains une déception face aux débats politiques qui les concernent. Reportage à Berlin, Delphine Nerbollier. Dans plusieurs pays d'Europe, des procédures sont déjà en cours pour juger les crimes de guerre de responsables syriens.Le mouvement Hayat Tahrir Al-Sham a annoncé jeudi (12 décembre 2024) vouloir fermer les prisons de l'ancien régime, théâtre des pires atrocités. Des atrocités pour lesquelles la chute de Bachar el-Assad redonne espoir que justice soit rendue. En Europe, deux pays ont de nombreuses associations et organismes internationaux, dont l'ONU appelle à amplifier la collecte et la préservation des éléments matériels qui permettront de documenter la réalité des crimes commis par l'ancien régime. Cela dans la perspective d'un processus judiciaire, à venir, et aux contours encore incertains. Les explications de Jean-Jacques Héry. La revue de presse européenne de Franceline Beretti.
Cela fait à présent deux semaines que les rassemblements se poursuivent en Géorgie contre la politique pro-russe du gouvernement, dans la capitale Tbilissi, mais aussi dans des villes de province. GéorgieLes manifestations ont commencé après l'annonce du gel du processus d'intégration à l'Union européenne le 28 novembre par le Premier ministre. À Tbilissi, la répression des manifestants est brutale, plus de 400 personnes ont été arrêtées, les trois quarts d'entre elles ont été brutalisées par les forces de l'ordre. Le mouvement résiste néanmoins, animé par une forte aspiration à se rapprocher des Occidentaux et grâce à son organisation, très décentralisée et autonome, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. Reportage à Tbilissi, Régis Genté. Syriens d'EuropeLa plus grande communauté syrienne d'Europe se trouve en Allemagne, elle compte plus de 970 000 personnes, dont la très grande majorité est arrivée après 2015, lorsque la chancelière allemande de l'époque Angela Merkel a ouvert les portes du pays. Et depuis dimanche (8 décembre 2024) et la chute de Bachar el-Assad, les Syriens installés dans le pays traversent des sentiments variés, entre joie, incertitude et pour certains une déception face aux débats politiques qui les concernent. Reportage à Berlin, Delphine Nerbollier. Dans plusieurs pays d'Europe, des procédures sont déjà en cours pour juger les crimes de guerre de responsables syriens.Le mouvement Hayat Tahrir Al-Sham a annoncé jeudi (12 décembre 2024) vouloir fermer les prisons de l'ancien régime, théâtre des pires atrocités. Des atrocités pour lesquelles la chute de Bachar el-Assad redonne espoir que justice soit rendue. En Europe, deux pays ont de nombreuses associations et organismes internationaux, dont l'ONU appelle à amplifier la collecte et la préservation des éléments matériels qui permettront de documenter la réalité des crimes commis par l'ancien régime. Cela dans la perspective d'un processus judiciaire, à venir, et aux contours encore incertains. Les explications de Jean-Jacques Héry. La revue de presse européenne de Franceline Beretti.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 29 novembre 2024.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Jean-Louis Bourlanges, essayiste.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.LE PS PEUT-IL S'AFFRANCHIR ? Le prochain congrès du PS devrait avoir lieu au printemps 2025. Elu depuis 2018, Olivier Faure remettra son mandat de premier secrétaire en jeu. Sa gouvernance est contestée par ceux qui lui reprochent de coller au pas et aux humeurs de Jean-Luc Mélenchon et d'avoir réduit le PS à une annexe de La France insoumise au lieu de profiter de la force acquise lors des européennes et même des législatives pour être en mesure de faire émerger un candidat socialiste présidentiable. Les partisans du député de Seine et Marne plaident pour la survie, à tout prix, de l'union de la gauche, tout en menant à l'Assemblée une bataille larvée contre LFI pour obtenir le leadership de la gauche. Un combat rendu possible par le retour en force des socialistes à l'Assemblée : les troupes du patron du groupe socialiste à l'Assemblée, Boris Vallaud, comptent 66 parlementaires, contre 71 mélenchonistes.Cette crise entre le PS et LFI a éclaté au grand jour après la proposition de pacte de « non-censure » évoqué dimanche dernier sur France Inter par Boris Vallaud qui a proposé à « tous les présidents de groupes du Sénat et de l'Assemblée de l'arc républicain de poser la question des conditions d'une non-censure ». Il a, en outre, dit vouloir « reprendre le fil » de ce que « les groupes du Nouveau Front populaire » à l'Assemblée et au Sénat avaient « commencé à faire à la mi-août en disant "nous sommes prêts à des compromis texte par texte, nous sommes prêts à discuter des priorités de politique budgétaire" ». « Le PS cherche des alliés. Mais ça sera sans LFI », a assuré Jean-Luc Mélenchon, accusant le PS de « tendre la main » au-delà de la gauche.La mésentente affichée entre LFI et le PS est également apparue à propos d'une proposition de loi déposée le 19 novembre, à l'initiative du député « insoumis » du Nord Ugo Bernalicis, qui vise à « abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal ». Ce délit, créé par une loi de 2014, consiste à « présenter ou commenter favorablement soit le terrorisme en général, soit des actes terroristes déjà commis ». Bernard Cazeneuve avait défendu ce texte comme « nécessaire » face à « la stratégie médiatique » des groupes djihadistes et au fait qu'« Internet offre aux thèses les plus extrêmes une caisse de résonance démultipliée ». L'objectif consiste selon la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, à cantonner à nouveau l'apologie du terrorisme au droit de la presse afin de garantir « la liberté d'expression ». La proposition a suscité une vague de critiques. A gauche le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a jugé qu'il suffisait en la matière d'affiner « la définition » du délit « pour en éviter les dérives ». Plus clairement, le patron des députés PS, Boris Vallaud, a affirmé ne pas soutenir « la proposition de LFI ».LA SITUATION EN UKRAINE Après des mois de refus, le 17 novembre, les Etats-Unis ont donné aux Ukrainiens le feu vert pour frapper la Russie en profondeur avec leurs missiles balistiques sol-sol d'une portée allant jusqu'à 300 kilomètres. Washington a justifié cette autorisation par le récent déploiement de soldats nord-coréens dans la région frontalière russe de Koursk. Alors que le conflit passait le cap des 1.000 jours, le 19 novembre, Kyiv a frappé un poste de commandement russe dans la région de Koursk. En réponse, le président russe a annoncé l'adoption d'une nouvelle doctrine nucléaire qui élargit la possibilité d'un recours à l'arme atomique en cas d'attaque « massive » par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire. Une référence claire à l'Ukraine et aux États-Unis. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont dénoncé « une rhétorique irresponsable » de la part de la Russie.Alors que la Russie pousse son avantage sur la ligne de front, en s'emparant de territoires, dans l'est du pays, à une rapidité inédite, les Etats-Unis ont annoncé, le 20 novembre, que pour aider l'Ukraine à freiner l'avancée des Russes, ils allaient fournir à Kyiv des « mines antipersonnel non-persistantes », c'est-à-dire équipées d'un dispositif d'autodestruction ou d'autodésactivation. Une mesure dénoncée non seulement par la Russie, et jugée « désastreuse » par la Campagne internationale pour interdire les mines, une organisation qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1997. L'Ukraine est aujourd'hui le pays le plus miné au monde, avec 23 % de son territoire pollué par des mines terrestres et des munitions non explosées, indiquait dans un rapport en octobre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).Le 21 novembre Vladimir Poutine a déclaré que Moscou « avait lancé un nouveau missile balistique de portée intermédiaire sur l'Ukraine, en réponse à l'utilisation récente par ce pays d'armes américaines et britanniques pour frapper plus en profondeur » le territoire russe. Il a précisé que l'engin était un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé « Orechnik » - « noisetier », en russe -, dans sa « configuration dénucléarisée ». Le tir a visé un « site du complexe militaro-industriel ukrainien » dans la ville de Dnipro, a-t-il ajouté. C'est une première dans l'histoire du nucléaire militaire. Il n'était pas chargé – d'où l'absence d'explosion au sol –, mais, avec un tel tir, les Russes ont franchi un pas dans l'escalade avec les Occidentaux. Face aux risques importants de méprise, donc de riposte et d'escalade nucléaire, la Russie a indiqué avoir prévenu les Etats-Unis de son tir. Une annonce confirmée par Washington.Face aux nouvelles menaces du président russe, qui prévient qu'il pourrait désormais les frapper directement, les Occidentaux hésitent, vis-à-vis de l'Ukraine, entre un soutien réitéré mais assorti de limites (Joe Biden), des promesses verbales (Otan, France, Royaume-Uni et Suède), et la « prudence » (Allemagne).Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Moscou et Kiev ont échangé des frappes de drones et de missiles. De nouvelles attaques russes contre des zones urbaines ukrainiennes ont fait des dizaines de blessés notamment dans les centres-villes de Kharkiv et d'Odessa. La Russie a frappé la semaine dernière l'Ukraine avec un missile balistique de portée intermédiaire. Vladimir Poutine a présenté ce tir comme un signal fait aux Occidentaux et à Kiev après l'utilisation de missiles américains et britanniques par les Ukrainiens. Le G7 s'est également réuni pour évoquer le conflit. Poutine est-il en guerre contre l'Occident ? Et quid des Européens : doivent-ils anticiper un retrait de la présence américaine ?
"La Russie ne cèdera pas" : Vladimir Poutine a estimé jeudi soir que le conflit avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et n'exclut pas des frappes contre les Occidentaux. Pour en parler, Peer de Jong, ancien colonel des troupes de Marine et vice-président de l'institut de formation Themiis. Ecoutez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 22 novembre 2024.
"La Russie ne cèdera pas" : Vladimir Poutine a estimé jeudi soir que le conflit avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et n'exclut pas des frappes contre les Occidentaux. Pour en parler, Peer de Jong, ancien colonel des troupes de Marine et vice-président de l'institut de formation Themiis. Ecoutez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 22 novembre 2024.
Le sommet du G20 qui s'ouvre ce lundi à Rio au Brésil. Il s'agit là d'un rendez-vous qui réunit les plus grandes économies de la planète avec cette ambition : organiser la coopération économique mondiale. Est-ce toujours le cas ? Décryptage. Le G20 représente 85% du PIB mondial et les trois quarts des échanges commerciaux internationaux. Pourtant, il fait face à de nombreuses crises et tensions. D'ailleurs, ce forum économique est né de crises. Sans entrer dans le détail, il voit le jour en 1999 avec la crise financière asiatique deux ans plus tôt mais ce n'est qu'en 2008 qu'on le connait tel qu'il est aujourd'hui après la crise des subprimes.Entre-temps, la donne mondiale a changé. Certains membres du G20 ont intégré un autre groupe, lui aussi très influent : Le groupe des Brics, devenu aujourd'hui les Brics + après avoir été élargi. Y figurent l'Afrique du Sud, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie. La subtilité, c'est que ces puissances pèsent aujourd'hui très lourd dans la communauté du G20.Être membre des Brics et du G20Les États qui sont membres de ces deux groupes ont beaucoup à gagner. D'abord, faire partie d'un tel groupe, avec l'ensemble des économies occidentales, c'est faire entendre sa voix. Avec en filigrane cette ambition, faire preuve de solidarité entre toutes ces économies qui n'ont pas toutes les mêmes priorités, des États-Unis à la Chine en passant par la Russie.Pourtant, certaines revendications font leur chemin dans les agendas des puissances occidentales, avec un certain pragmatisme il faut tout de même le dire. Parce que les Occidentaux ne veulent pas voir le fossé se creuser avec les représentants du « Sud global », pays qui refusent la domination occidentale. La raison ? Le contexte de tensions, pour des raisons différentes, avec leurs têtes d'affiche : la Russie et la Chine.Deux enjeux essentiels pour ce sommet du G20Le président brésilien Lula, qui occupe la présidence tournante du G20 cette année l'affiche : il veut consacrer la force du groupe à la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la fiscalité internationale. Cela passe par une meilleure représentation des pays en développement membres du G20 dans les institutions internationales. Mais avec aussi la volonté de mieux utiliser les moyens des banques régionales pour augmenter le volume de prêt et le niveau d'action en faveur des pays les plus vulnérables. À lire aussiG20 au Brésil: la taxation des multinationales et des milliardaires au menu du sommetEt en ce qui concerne la fiscalité internationale, la taxation des grandes entreprises les plus rentables mais aussi sur les personnes est un gros dossier. Concrètement il s'agit là de taxer les plus riches de la planète, à hauteur de 2%, ce qui pourrait rapporter 250 milliards de dollars par an.Deux ambitions qui ne sont pas si simples à expliquer, de par la diversité des pays et des économies membres du G20 qui n'ont pas la même priorité ni la même approche. Il y a aussi les conflits en Ukraine et au Proche-Orient qui vont peser dans les débats. Et puis dans tous les esprits aussi l'arrivée dans deux mois de Donald Trump à la Maison Blanche. Le futur président américain pourrait mettre un peu plus à mal un multilatéralisme qui risque d'afficher une nouvelle fois ses limites durant ce sommet de Rio.
Journée spéciale sur RFI avec le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly que vous retrouverez tout au long de la journée sur notre antenne. À l'occasion de son Acoustic Tour, Tiken Jah Fakoly est en concert ce mercredi soir à la salle Pleyel de Paris, concert que vous pourrez entendre en direct sur notre antenne. Cette figure majeure du reggae est réputée pour dénoncer les maux de l'Afrique et les travers de certains de ses dirigeants. Militant du panafricanisme, le natif d'Odienné qui vit au Mali revient à notre micro sur le dérèglement climatique qui touche le continent, la souveraineté africaine et la situation politique et sécuritaire au sein de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Il répond aux questions de Frédéric Garat. RFI : Vous êtes de nationalité ivoirienne, mais il est de notoriété publique que vous vivez au Mali depuis presque 20 ans maintenant où vous avez trouvé refuge. Comment va le Mali de 2024 ? Tiken Jah Fakoly : Je pense que le Mali va « à la malienne » parce que chaque peuple mérite son dirigeant. Et donc, je pense que ce qui se passe au Mali aujourd'hui, c'est parce que cela convient aux Maliens. Ce que je peux vous dire, c'est que le Mali va à la malienne. Depuis 30 ans que vous prônez l'Union des pays africains, la scission de l'AES ( l'Alliance des États du Sahel), qui sort entre autres de la Cédéao, est-ce que c'est clairement une désunion ? Et ça va faire mal à qui ? Disons que, moi, j'ai salué la solidarité entre ces trois pays qui sont en guerre contre le terrorisme. Se mettre ensemble pour chercher les solutions, c'est une bonne idée. Voilà, mais moi je prône l'unité africaine, les États-Unis d'Afrique, donc 54 pays. Donc, moi, je ne fais pas la fête quand il y en a trois qui se mettent ensemble. C'est une belle solidarité, mais qui n'est pas sans conséquence puisque dans ces pays-là, il y a des gens qui sont considérés comme des bons patriotes, et puis d'autres qui sont considérés comme des ennemis de la nation parce qu'ils ne sont pas d'accord avec les idées de ceux qui sont en place. Et……il y a des voix dissonantes….Oui. C'est ce que je déplore dans cette situation. J'aurais voulu que tout le monde soit associé.Pour que tout le monde soit associé, encore faudrait-il qu'on écoute les autres, même si ce sont des voix dissonantes ou des voix qui ne font pas plaisir. Et on a l'impression qu'en ce moment, tout le monde n'a pas le droit à la parole.Je pense que, je parle de liberté d'expression avalée par la révolution. J'aurais voulu que tout le monde s'exprime. Parce que vous voyez, si une personne ne peut pas dire ce qu'elle pense, elle va l'avaler, elle va gronder à l'intérieur. Elle peut même aller jusqu'à composer avec l'ennemi, elle peut souhaiter tous les jours après ses prières que ce qui en marche ne fonctionne pas. Et donc voilà, c'est ce qui est déplorable dans la situation. Mais le fait que des Africains décident aujourd'hui de prendre leur destin en main, moi, c'est quelque chose que je salue.On connaît les principes de la démocratie. Vous avez chanté et vous continuez à chanter la Mangercratie. Est-ce que, en ce moment, on n'arrive pas à une sorte de résurgence de la « militarocratie » ? Écoutez, c'est ça qui est un peu déplorable, parce que je pense qu'après les combats pour la démocratie, le combat contre le multipartisme, etc, et qu'il y a eu des morts au Mali, des morts en Côte d'Ivoire... pour la démocratie. Même si elle n'est pas top, la démocratie, même si elle a des failles, mais je pense qu'on n'a pas encore mieux...Elle est perfectible…Voila ! Et je pense que le fait que le peuple s'exprime, pour moi, c'est ça qui est intéressant. Que ce soient des bonnes élections ou pas, mais le fait que les gens se mobilisent pour aller voter, pour avoir leur mot à dire, je pense que c'est ce qui est intéressant. Donc moi, ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui, au lieu d'être là tout le temps sous tension ou sous pression des coups d'États, etc, je pense qu'il faut tout faire pour être légitime. Il faut organiser des élections, quitte à se présenter.Je pense qu'on ne peut pas dire : « Non, c'est des militaires, ils n'ont pas le droit ». Il y a des militaires qui ont été le père de la démocratie dans leur pays : Jerry Rawlings, c'est pour le Ghana, Mathieu Kérékou pour le Bénin. On pourrait même dire ATT [Amadou Toumani Touré] pour le Mali. Donc, c'est possible, mais je pense qu'au lieu de rester dans un truc où on est toujours soucieux de « est-ce qu'il va avoir un coup d'État encore ? Est-ce qu'on va nous laisser ? », je pense que le mieux, c'est de se légitimer et puis en passant par les élections. Comme ça le peuple…Mais quand ? Quand ces élections ? Les militaires, on a l'impression, jouent un peu la montre quand même.Bon, tout ça dépendra du peuple malien, du peuple burkinabè, du peuple du Niger. Je pense que c'est à eux de fixer les objectifs aux dirigeants. Pas en restant derrière les écrans, parce qu'aujourd'hui malheureusement la lutte se passe derrière les écrans maintenant. Il n'y a plus de pratique. T'es pas d'accord ? Tu prends [ton téléphone], tu dis « bon, c'est comme ça, c'est comme ça », il n'y a plus de « retrouvons-nous sur la place ». Et donc je pense que tout ça dépend des peuples de ces pays-là.Il y a un titre et un clip qui ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers temps. C'est Actualités brûlantes qui est un titre du chanteur togolais Amen Jah Cissé. Chacun en prend un peu pour son grade... Le Togo, le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire aussi. Qu'est-ce que vous reprochez, dans ce titre, à l'Alliance des Etats du Sahel (AES) ? Écoutez, il y a eu 26 secondes dans cette chanson consacrées à l'AES et qui ont fait un tollé. Voilà, je pense que les gars de l'AES pensaient que j'allais être le griot de l'AES, c'est-à-dire que j'allais chanter Assimi Goïta, capitaine Traoré et Tiani. Je pense que c'est à cela qu'ils s'attendaient. Mais moi, je suis Tiken Jah Fakoly, je fais du reggae, mon rôle, c'est de tenir compte un peu de tout le monde, d'être impartial. Donc, je ne pouvais pas...C'est le propre du reggae.Voilà ! Moi, je fais du reggae. Je fais du reggae et c'est ce que j'ai toujours fait. Donc, venir m'attaquer parce que j'ai dit que la liberté d'expression a été avalée par la révolution. Moi, j'ai été surpris de la réaction de mes fans, mais en même temps, on s'est... Une réaction violente, c'était quel genre de réaction ?Ouais, c'était assez violent quand même. Assez violent, on m'a traité de tout. On m'a dit que la France m'a payé. Et on m'a dit que...C'est-à-dire que vous avez le droit de critiquer Faure Gnassingbé pour sa révision de la Constitution ou un quatrième mandat éventuel pour Ouattara en Côte d'Ivoire, mais vous n'avez pas le droit de vous attaquer à l'AES, c'est ça ? Non, je n'ai pas le droit ! Je n'ai pas le droit de m'attaquer à l'AES. C'est parce que je pense que dans l'esprit du soutien de l'AES, c'était Tiken Jah, c'est notre voix, voilà ! Mais moi, je suis aussi la voix des sans-voix, c'est ça qu'ils ont oublié. C'est que moi, je n'ai jamais chanté pour un pouvoir en place.Donc, chaque critique voit midi à sa porte en ce qui vous concerne.Exactement.Mais le Burkina Faso, c'est quand même un pays où, en ce moment, on voit quelqu'un que vous devez bien connaître : Guy-Hervé Kam, qui est l'un des fondateurs du Balai citoyen, qui est actuellement en prison. On voit des journalistes qui sont arrêtés, on voit des syndicalistes qui sont obligés de fuir sinon on va les envoyer au front. Il y a même des vieux pères comme un ex-ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, 70 ans, qu'on a envoyé à Kaya. Ça, vous en avez parlé avec Traoré ? Vous en pensez quoi, vous, qui suivez aussi l'actualité au Burkina Faso ?J'ai même fait une interview à la télé burkinabè pour parler de liberté d'expression quand j'étais en concert là-bas. Seulement, les manipulateurs n'étaient pas rentrés dans le jeu. Parce que ce qui s'est passé, c'est que quand Actualités Brulantes sort, alors, les gens, ils prennent la partie AES, ils balancent sur le net, et puis ils disent que je demandais 83 millions aux dirigeants de l'AES et comme ils ont refusé de me donner……vous avez critiqué…Que j'ai critiqué. Donc, je pense que, non, si on empêche les gens de s'exprimer, eh bien, ils vont rentrer dans le complot parce que, voilà, s'ils ne peuvent pas dire ce qu'ils pensent, ils vont l'avaler, mais ils vont l'exprimer autrement. Malheureusement, moi, c'est ce que je craignais. Bon, aujourd'hui, on a parlé d'union des trois pays, mais je le dis franchement, le Burkina n'a jamais été aussi divisé à ma connaissance. Le Mali n'a jamais été aussi divisé. Puisqu'il y a des « bons Burkinabè » aujourd'hui et des « mauvais Burkinabè ». Et les mauvais Burkinabè, ceux qui sont accusés d'être des mauvais Burkinabè aujourd'hui, vont se battre pour être des bons Burkinabè, parce que ça y va de leur survie, et puis leurs descendants, etc., il faut qu'ils soient Burkinabè. Donc, malheureusement, on parle d'unité, mais moi, je pense qu'on n'a jamais été, malheureusement, aussi divisé.Moi, je souhaite – comme je l'ai toujours fait –, durant toute ma carrière, je souhaite qu'on laisse les gens s'exprimer, que ceux qui soutiennent les militaires s'expriment, mais ceux qui ne sont pas d'accord avec les militaires aussi s'expriment. Et tout ce que je peux souhaiter, c'est que l'armée burkinabè, que je salue ici, l'armée malienne et nigérienne arrivent au bout de cette tâche qui n'est pas facile. Surtout que faire la révolution avec les terroristes aux fesses, ça ne doit pas être facile. Je pense que Thomas Sankara n'avait pas les terroristes aux fesses. Je veux dire, le terrorisme, c'est une gangrène, c'est des gars invisibles. C'est une guerre pas facile, même les pays les plus développés ont eu du mal à s'en remettre.Mais est-ce qu'on peut tout faire au nom de cette lutte contre le terrorisme ? On ne peut pas tout faire, il faut tenir compte des Droits de l'Homme. Il ne faut pas tuer n'importe comment. Enfin, je veux dire, il faut tenir compte de l'humanité quand même. Je pense que... Mais bon, malheureusement, toutes les guerres sont sales. Il y a eu des guerres, ici, en Europe, c'était très sale. Malheureusement, toutes les guerres sont sales. Malheureusement...Justement, à une heure où l'on parle beaucoup du conflit en Israël ou du conflit en Ukraine, où toute la communauté internationale semble focalisée par ces conflits-là, vous avez l'impression qu'on oublie un peu ce qui se passe au Sahel, par exemple ?Oui, nous, on a toujours été oubliés. Je pense que des pays comme le Congo-Kinshasa sont en guerre tout le temps, parce que c'est des pays riches. Donc, pour les manipuler, il faut créer des situations pour que pendant que ça se tue, ça s'entretue, on puisse piller les richesses. Je n'accuse pas directement, mais je dis qu'à chaque fois qu'il y a des problèmes en Afrique, c'est minimisé. Mais c'est à nous de nous faire respecter. Je pense qu'il faut se rapprocher, il faut être unis pour représenter un gros bloc, pour que quand il y a des problèmes, les gens en tiennent compte aussi.La perspective d'avoir l'Union africaine ou un pays africain au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, comme il en est question en ce moment, c'est une bonne chose d'après vous ? Ah oui ! Oui, il faut que l'Afrique ait une voix. Vous savez, nous sommes dans une chaîne mondiale, le monde ne peut pas fonctionner totalement sans l'apport de l'Afrique. Les matières premières de l'Afrique représentent beaucoup dans le fonctionnement du monde. Donc, si on apporte, il faut qu'on nous donne aussi la parole. Le fait de nous donner la parole, ça permettra de nous mettre au même niveau que les autres.Tiken Jah Fakoly, vous qui avez créé des écoles au Mali, en Guinée, en Côte d'Ivoire, la rentrée scolaire malienne, cette année, a été retardée à cause des intempéries et des inondations. À une heure où l'on a une COP29 à Bakou en Azerbaïdjan, est-ce que vous avez le sentiment que, une fois de plus, l'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique ? Ah oui ! L'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique alors qu'elle contribue moins au réchauffement climatique. Mais c'est la lutte commune qui va changer tout cela. Il faut qu'on se mette ensemble, faire un bloc, et puis dire « voilà, on ne peut plus accepter, on ne peut plus accepter que les choses se passent comme ça ». Il faut qu'on se mette ensemble pour représenter ce gros bloc avec une seule voix qui dira aux pays occidentaux : « C'est à vous d'arrêter vos usines et nous donner la possibilité de rattraper un peu ». Puis, je pense que dans cette affaire de climat, il y a une grande hypocrisie.Laquelle ?Personne ne veut s'attaquer à la Chine, alors que c'est l'un des plus gros pollueurs. Personne ne veut faire des reproches à l'Inde, parce qu'ils sont puissants. Et, malheureusement, tant qu'on ne dira pas les choses comme il faut, tant que chacun ne se rendra pas compte de sa responsabilité et ne changera pas de comportement, je pense que les choses iront toujours mal dans notre maison commune qui est la planète.Le fait qu'il y ait un climato-sceptique qui soit réélu à la présidence américaine ces jours-ci, Donald Trump, ça vous inquiète, vous, pour l'Afrique ?Au niveau du climat, ça m'inquiète. Je pense qu'il faut être fou pour ne pas voir ça, pour ne pas prendre des mesures. Mais bon, c'est la course à l'argent. L'argent, l'argent, l'argent, l'argent... Donc, je pense que c'est ce qui rend les gens fous. Moi, je pense qu'il est temps d'écouter la planète.L'un des autres arguments de campagne de Donald Trump, c'était la politique migratoire. On assiste aussi en Europe à un durcissement de cette politique, en France. Là aussi, c'est un motif d'inquiétude pour vous ? Un motif d'inquiétude pour tous mes compatriotes qui sont aux États-Unis. Je respecte, je veux qu'il y ait la liberté de mouvement, mais franchement, je ne fais pas partie des Africains qui veulent encourager les gens à partir. Je dis « tout le monde a le droit, mais notre place, c'est en Afrique ».Et vous respectez d'autres pays, d'accord, mais le respect, c'est une réciprocité aussi. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'il y ait peut-être une réciprocité aussi ? Mais bien sûr, bien sûr, c'est ce que j'ai dit dans mes chansons, comme quand je chante Ouvrez les frontières, ce n'est pas pour encourager, mais c'est pour défendre un droit. Parce que les Occidentaux, ils viennent en Afrique où ils veulent, quand ils veulent, faire ce qu'ils veulent, prendre ce qu'ils veulent et rester s'ils veulent. Donc, je pense qu'il serait important qu'on nous laisse aussi ce droit-là d'aller où on veut, quand on veut, faire ce qu'on veut.Mais pour que le message passe, est-ce qu'il ne faudrait pas faire, comme le Sénégal a fait une époque, du temps d'Abdoulaye Wade, où justement des visas avaient été imposés aux étrangers, notamment aux Européens qui voulaient vivre au Sénégal.Mais je pense que c'est ce qu'il faut faire. De toute façon, tôt ou tard, ça viendra. Je pense que nous, c'est nous qui allons demander un jour à ce que les choses soient limitées de notre côté. Parce que l'Afrique, c'est le continent - une fois qu'il y aura la stabilité totale dans les pays africains - l'Afrique sera le pays le plus sollicité. Et, je pense que, l'avenir nous le dira, je pense que c'est nous qui allons choisir quel Français va venir en Afrique ou bien quel Américain va venir. Je pense que c'est important qu'il y ait cette réciprocité, c'est ça qui va nous permettre de nous respecter les uns et les autres.À lire aussiTiken Jah Fakoly en live sur RFI
Dans un pied de nez aux Occidentaux qui veulent l'isoler depuis l'offensive en Ukraine, Vladimir Poutine a affiché mardi son entente avec les pays des Brics, à l'occasion du sommet de ce groupe auquel appartiennent notamment la Chine et l'Inde.
Tout d'abord, d'où vient ce nom étrange… Réponse du quotidien La Croix en France : « l'abréviation "Bric" doit son invention à Jim O'Neill, économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs, qui l'utilise pour la première fois en 2001, dans une note. Il prédit alors que le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, dont les premières lettres forment l'acronyme "Bric", vont jouer un rôle de plus en plus important sur la scène mondiale. Le premier sommet des quatre pays a lieu en 2009 en Russie et le deuxième l'année suivante au Brésil. En 2011, l'Afrique du Sud rejoint l'organisation, qui est alors renommée "Brics" (avec un S pour South Africa) ».Depuis les Brics se sont étoffés… Avec l'arrivée de l'Iran, des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite, mais aussi de pays africains : Éthiopie et Égypte. Et depuis hier à Kazan en Russie, pas moins de 32 délégations sont présentes pour le sommet annuel des Brics.Poutine pas si isolé que cela…C'est « une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine », s'exclame Le Pays au Burkina Faso. « Et ce, au regard du tapage médiatique sur fond de sanctions infligées à son pays par les Occidentaux depuis l'offensive militaire lancée contre l'Ukraine en février 2022, et des efforts que ces derniers ne cessent de déployer depuis lors pour tenter d'isoler Moscou sur la scène internationale. Autant dire que ce sommet ne pouvait pas mieux tomber pour le maître du Kremlin, insiste le quotidien ouagalais (…). D'abord, en montrant à la face du monde que malgré les efforts de ses adversaires occidentaux visant à ternir sa réputation, il est loin d'être le pestiféré dont ils tendent à lui coller l'étiquette. Ensuite, ce sommet est une occasion pour lui de jauger son aura et sa capacité à se sortir de l'isolement tout en renforçant au sein du bloc économique la position de son pays résolument engagé dans la recherche d'un ordre mondial beaucoup plus équilibré ».L'Afrique séduite…Ainsi, hier, relève Le Monde Afrique, « le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, (présent à Kazan) a qualifié la Russie d'"allié" et d'"ami précieux" de son pays. (…) "La Russie attache une importance particulière au renforcement des relations avec les pays du continent africain", a déclaré pour sa part Vladimir Poutine ».Et Le Monde Afrique de constater que « banni par les Occidentaux depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine en 2022, le Kremlin peut toujours compter sur le soutien, ou la neutralité, de nombreux États africains ».En effet, pointe le quotidien Aujourd'hui, « vu d'Afrique, les Brics constituent une voie pour s'affirmer : si l'Afrique du Sud, inconditionnelle de la Russie, y est depuis 2010, l'Éthiopie et l'Égypte ont rejoint le cénacle cette année. Sur le continent, de nombreux pays vibrent avec le maitre du Kremlin. C'est le cas des pays du Sahel tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Et pas seulement ! »Encore du chemin à faire…Pour Ledjely en Guinée, « la pertinence de la création des Brics est une évidence. (…) Ployant sous le poids d'une gouvernance occidentale qui manque cruellement de cohérence, le monde a plus que jamais besoin d'un tel bloc pour rééquilibrer les choses ». Toutefois, reconnait le site d'information guinéen, « il y a encore du chemin à faire pour espérer voir les Brics incarner un contrepoids à la toute-puissance occidentale. (…) La seule chose dont on est certain, c'est que les Brics, en se réunissant durant ces 72 heures à Kazan, servent, ne serait-ce que de manière circonstancielle, les intérêts stratégiques de la Russie. (…) De fait, affirme également Ledjely, les Russes veulent faire de ce sommet un tremplin pour renforcer du moins symboliquement leur influence et leur statut d'acteur majeur du monde. L'espoir étant de capitaliser une telle image pour attirer davantage de monde dans leur giron. L'appât pourrait particulièrement fonctionner en Afrique, reconnait le site guinéen. En effet, chez nous, on est peut-être un peu vulnérable à ce genre de séduction. Mécontents du rapport que nous avons jusqu'ici entretenu avec les Occidentaux, nous sommes en quête d'une sorte de parrain de substitution. Et à nos yeux, l'urgence est telle qu'on ne se donne pas toujours le temps d'une réflexion lucide. À croire qu'on est incapables d'exister par et pour nous-mêmes. Et bien sûr, conclut Ledjely, réengagée dans une nouvelle bataille avec le camp occidental, une proie aussi facile, (pour la Russie) n'est que pain bénit ».
durée : 00:03:11 - Géopolitique - Le Sommet des BRICS qui s'ouvre demain à Kazan, en Russie, permet à Poutine de montrer qu'il n'est pas isolé. Mais c'est surtout le pouvoir d'attraction de ce « club » des pays émergents qu'il faut voir, dans un monde dominé par les Occidentaux depuis 1945 et qui a du mal à évoluer.
durée : 00:03:11 - Géopolitique - Le Sommet des BRICS qui s'ouvre demain à Kazan, en Russie, permet à Poutine de montrer qu'il n'est pas isolé. Mais c'est surtout le pouvoir d'attraction de ce « club » des pays émergents qu'il faut voir, dans un monde dominé par les Occidentaux depuis 1945 et qui a du mal à évoluer.
Alors que la guerre d'Ukraine se poursuit et que la Russie tente de reconquérir son aire d'influence là et ailleurs, il est un scrutin qui retient notre attention. Celui de ce dimanche 20 octobre 2024 en Moldavie. Depuis février 2022 et l'offensive russe, le sort de la Moldavie est devenu une source de préoccupation. Située entre l'Ukraine et la Roumanie, cette ancienne province de l'Empire tsariste, devenue roumaine après la Première Guerre mondiale, puis intégrée de force dans l'URSS après 1945 représente un réel enjeu stratégique. La Moldavie, ce sont 2,6 millions d'habitants. Un pays enclavé, majoritairement roumanophone, qui ne bénéficie pas de la protection de l'OTAN, ni ne focalise l'attention des Occidentaux. Ce scrutin de dimanche est double. Référendum d'un côté : pour ou contre une inscription dans la constitution du pays, le souhait d'adhérer à l'Union européenne. Élection présidentielle de l'autre qui verra ou non la reconduction de Maia Sandu à la plus haute responsabilité de l'État.Regard sur les enjeux de ce rendez-vous électoral.Invités : Céline Bayou, chargée de cours à l'Inalco. Chercheure associée au CREE, Centre de Recherches Europes-Eurasie de l'Inalco. Rédactrice en chef de « Regards sur l'Est ». Pierre Andrieu, ancien diplomate et co-président du groupe de Minsk en charge du règlement du conflit du Haut Karabagh. Auteur de « La géopolitique des relations russo-chinoises » aux PUF. Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au centre Grande Europe de l'Institut Jacques Delors, et co-auteur avec Josette Durrieu de « La Moldavie à la croisée des mondes », éditions Non Lieu.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 13 octobre 2024.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.David Djaïz, entrepreneur, essayiste.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LA GAUCHE FAÇON PUZZLEAprès le bon score de Raphaël Glucksmann aux élections européennes de juin dernier, les socialistes pensaient qu'un espace s'entrouvrait entre le futur successeur d'Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. La dissolution surprise annoncée par le Président de la République est venue tout remettre à plat. Réalisé dans l'urgence, en quatre jours, face à la menace d'un Rassemblement national dont les sondages prédisaient une victoire écrasante, le Nouveau Front Populaire (NFP) a rassemblé La France Insoumise-LFI, le Parti communiste-PCF, Europe écologie les verts-EELV, le Parti socialiste-PS et le Nouveau Parti anticapitaliste-NPA. Sa mobilisation a permis à la gauche d'arriver en tête au second tour des législatives, le 7 juillet, avec 178 députés élus.Toutefois, au Parti socialiste comme à la France insoumise, la rentrée s'est déroulée en ordre dispersée avec une éclosion de mouvements et de clubs. Les 5 et 6 octobre, lors de la première université d'été de son mouvement Place publique, Raphaël Glucksmann a officialisé son intention de se porter candidat aux présidentielles de 2027. Il souhaite incarner « une gauche sociale, européenne, humaniste, écologiste et féministe » et dessiné une voie « girondine », ni « succédané du macronisme », ni « populisme de gauche ». Le même jour, Olivier Faure s'est invité à Lomme près de Lille, là où les socialistes nordistes tenaient leur rentrée politique. L'occasion pour le premier secrétaire du PS de compter ses soutiens et de marquer à nouveau sa différence avec Raphaël Glucksmann et les figures de son propre parti, hostiles à une alliance avec le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon. La veille, le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane lançait son propre mouvement, La France humaine et forte. Fin septembre, c'était la présidente du conseil régional de la nouvelle région OccitanieCarole Delga, PS, qui accueillait les quatrièmes rencontres de la gauche, avec notamment Bernard Cazeneuve qui a quitté le PS en 2022 pour fonder son club La Convention, ainsi que Benoit Hamon parti du PS dès 2017 pour créer Génération.s, à la gauche du parti. Du côté de LFI, les dissidents Alexis Corbière ou Raquel Garrido, qui se dénomment, « Les Insurgés » ont lancé L'Après, tandis que François Ruffin a créé Picardie debout, et que Gérard Filoche a lancé la Gauche démocratique et sociale.Cependant, malgré les crispations qui rythment le quotidien de la coalition de gauche, socialistes, insoumis, écologistes et communistes feront front commun dans le marathon budgétaire des prochaines semaines. Mercredi à l'Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire a présenté dix propositions fiscales, qui prendront la forme « d'amendements communs du NFP » et permettront, selon eux, de dégager 49 milliards d'euros de recettes supplémentaires.ISRAËL : SES RESPONSABILITÉS, SES ADVERSAIRES, SES ALLIÉSDes failles béantes sont apparues en Israël avant, pendant et même après la violente attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 : les services de renseignement israéliens ont fait défaut, les réponses dans les premières heures n'ont pas été à la hauteur, mais au-delà, c'est tout un système qui est interrogé. La poursuite de la guerre et son extension, aujourd'hui, à toute la région du Moyen-Orient, permettent au Premier ministre israélien, en se maintenant au pouvoir, de retarder aussi la mise en place d'une commission d'enquête, en Israël, devant établir les responsabilités dans les événements du 7 octobre.Depuis le 7 octobre 2023, un réseau de groupes paramilitaires, unis par leur opposition aux États-Unis et à Israël, a accentué ses attaques contre Israël : milices chiites en Irak et en Syrie, Hezbollah au Liban, Hamas et Jihad islamique à Gaza, Houthis au Yémen. Chacun entretenant des liens avec Téhéran. Si l'Iran ne semble pas avoir été prévenu par le Hamas de l'attaque du 7 octobre, il voit cependant ses « proxys » détruits les uns après les autres et ses deux frappes de missiles contre Israël - les 13/14 avril et le 1er octobre - guère efficaces, n'ont pas changé la donne. Le guide suprême, Ali Khamenei, a prévenu le 4 octobre que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël. Dimanche dernier, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a menacé l'Iran de frappes similaires à celles menées « à Gaza et Beyrouth ». Un an plus tard, l'Iran se retrouve donc en première ligne face à Israël, soutenu par les Occidentaux et la majorité des pays arabes.Les Etats arabes qui ont signé des accords de paix avec Israël, d'abord l'Egypte en 1978, puis la Jordanie en 1994, comme ceux qui ont signé les accords d'Abraham en 2020 (Émirats arabes unis, Barheïn, Maroc et Soudan), n'ont pas rompu leurs liens avec l'Etat hébreu. Bien au contraire, puisque certains ont participé même, comme la Jordanie, à la défense du ciel israélien contre l'Iran.Allié majeur d'Israël, les Etats-Unis se sont montrés incapables d'obtenir un accord de cessez-le-feu à Gaza en échange de la libération des otages. Pas plus qu'ils ne sont parvenus à imposer une solution au Liban. Protégeant avec ses propres moyens militaires le ciel israélien contre les missiles iraniens, Washington continue de fournir les armes à Tsahal. Elle tente de peser aujourd'hui pour calibrer la réponse israélienne au bombardement du 1er octobre, afin que Tsahal ne s'en prenne ni au programme nucléaire, ni aux installations pétrolières.Emmanuel Macron a appelé à stopper les livraisons d'armes utilisées par Israël à Gaza. La France « ne tolérera pas » que l'armée israélienne vise à nouveau « délibérément » les Casques bleus.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 4 octobre 2024.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.MICHEL BARNIER : LA STRATÉGIE DE LA TIÉDEUR Lors de son discours de politique générale sans vote de confiance, le Premier ministre a promis une « double exigence » : la réduction de la dette publique et celle de la dette écologique. Michel Barnier s'est engagé à une méthode faite d'écoute, de respect, et de dialogue et il a dégagé cinq chantiers prioritaires : le pouvoir d'achat, les services publics, la sécurité, l'immigration, et la fraternité. Confirmant son intention de briser le tabou macroniste de la hausse des impôts : le chef de gouvernement a appelé les « grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants » et « les Français les plus fortunés » à « un effort ciblé, limité dans le temps », sans livrer davantage de détails. Parmi ses autres annonces, figurent la revalorisation de 2 % du smic dès le 1er novembre en anticipation de la date du 1er janvier, la correction des « limites » de la réforme des retraites, une réflexion et une action « sans idéologie sur le scrutin proportionnel », la « limitation des possibilités de réduction de peine », et la maitrise de manière « plus satisfaisante » de la politique migratoire, la reprise « immédiate » des travaux de planification écologique, suspendus depuis la dissolution, sans évoquer toutefois de nouvelles mesures ni de nouveaux moyens. Peu de repères temporels ont été donnés. En 2025 : le retour du déficit public à 5 % (puis à 3% en 2029), la lutte pour la santé mentale, le report des élections en Nouvelle-Calédonie, un comité interministériel des Outre-mer, le développement des soins palliatifs …Le Premier mininstre a assuré qu'il avait ses « propres lignes rouges », à savoir : « Aucune tolérance » à l'égard du racisme et de l'antisémitisme, des violences faites aux femmes, du communautarisme, « aucun accommodement » sur la défense de la laïcité, et encore « aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans », dont la loi Veil sur l'IVG, la loi sur le mariage pour tous et les dispositions législatives sur la PMA.Michel Barnier a pris ses oppositions à contrepied, adoptant le ton et les manières d'un super papy, pas davantage dupe des feintes colères surjouées sur les bancs LFIstes que des rodomontades des élus du RN, sans se priver du plaisir de quelques taquineries à l'égard de ses prédécesseurs et soutiens malgré eux.Parmi les réactions des présidents de groupe à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, pour le Rassemblement national, a dit "entendre des constats, mais bien peu de solutions" ; Gabriel Attal pour Ensemble pour la République, a prévenu que son groupe "veillera sur les acquis de ces sept dernières années", quant à Mathilde Panot, pour La France Insoumise, elle a affirmé que le Premier ministre n'a « aucune légitimité démocratique pour gouverner ».À QUOI PEUT ENCORE SERVIR L'ONU ? Alors que le « machin » comme le qualifiait le général de Gaulle, réunissait pour son Assemblée la quasi-totalité des pays du globe (193 États), beaucoup s'interrogent sur son utilité. L'impuissance du Secrétaire général de l'ONU à faire entendre sa voix, tant dans le conflit russo-ukrainien qu'à Gaza, est là pour témoigner d'une érosion. La crise du multilatéralisme n'est pas nouvelle. Elle s'est installée progressivement et a connu un palier supplémentaire avec le Président Trump, très hostile à l'ONU, qui avait retiré son pays de l'accord sur le climat de Paris et de l'accord sur le nucléaire iranien. Une crédibilité minée également par plusieurs pays qui ont pris la tête d'une confrontation ouverte avec l'Occident, visant à redistribuer la puissance au détriment des États-Unis et de l'Europe : la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord, désireux de « corriger l'histoire », manifestent leur mépris de la charte des Nations unies, des références universelles, des systèmes basés sur les droits de l'homme et la démocratie.Lors de l'Assemblée générale, de nombreux orateurs ont fait part de leur colère face à la flambée de violences au Moyen-Orient, que l'ONU, percluse de divisions sur le conflit israélo-palestinien comme sur la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, semble être incapable de juguler. Le roi Abdallah II de Jordanie a pointé « la crise de légitimité » des Nations unies dénonçant implicitement le « deux poids, deux mesures» critiqué par tant de pays du Sud, qui réclament que Gaza bénéficie, de la part des Occidentaux, du même soutien que l'Ukraine depuis l'invasion russe. Les différentes agences de l'ONU ne se portent guère mieux. La principale organisation d'aide aux Palestiniens, l'UNRWA, est dans le collimateur d'Israël depuis que plusieurs de ses employés ont été accusés d'implication dans les pogroms perpétrés le 7 octobre par le Hamas. La Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale sont elles aussi considérées comme partiales par les Américains et les Israéliens pour leurs actions menées contre Israël, à la suite des atrocités perpétrées ces derniers mois par des militaires contre des civils à Gaza. Lors de son discours en septembre devant l'Assemblée générale des Nations unies, Benyamin Netanyahou a qualifié l'organisation de « farce méprisante. » Mercredi, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres a été déclaré persona non grata en Israël.Au Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), basée depuis 1978 dans le sud du pays, chargée de surveiller l'application de la résolution 1701 adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité après la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah, est également impuissante. La résolution stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du Liban. Elle n'a jamais été appliquée, le sud-Liban demeurant le fief du Hezbollah.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur l'exploitation du gaz sénégalais et les violences de gangs au Mexique. Russie : en quoi consiste la nouvelle doctrine nucléaire ? Alors que l'Ukraine tente de convaincre ses alliés d'utiliser leurs missiles longue portée sur le territoire russe, le président Vladimir Poutine veut modifier les conditions d'utilisation de l'arme nucléaire. En quoi consistent ces nouvelles règles ? Cette décision a-t-elle fait réagir les Occidentaux ? Avec Denis Strelkov, journaliste au service en langue russe de RFI. Sénégal : faut-il exploiter le gaz ? Alors que le Sénégal s'apprête à exploiter l'un des champs gaziers les plus prometteurs au monde, un rapport affirme que la production de gaz ne serait pas une bonne stratégie pour le pays. Comment expliquer que la demande mondiale de gaz puisse baisser à l'avenir ? Pourquoi le gaz sénégalais serait moins compétitif que celui des autres pays ?Avec Pauline Gleize, cheffe adjointe au service Environnement-Climat de RFI. Mexique : l'État de Sinaloa sous l'emprise de la violence des gangs Le nord-ouest du Mexique fait face à un pic de violence. Des dizaines de personnes ont été tuées dans la guerre que se livrent deux gangs du cartel de Sinaloa, l'un des plus puissants au monde. Pourquoi les autorités tiennent-elles les États-Unis comme responsables de cette situation ? Quelles mesures sont mises en place pour remédier à ces violences ? Avec Pierre Gaussens, sociologue au Collège du Mexique, chercheur-résident à Institut d'études avancées de Paris.
L'histoire du ghetto juif de Shanghai est une page unique de la Seconde Guerre mondiale, où la ville de Shanghai est devenue un refuge pour des milliers de juifs européens fuyant les persécutions nazies. Entre les années 1930 et 1940, environ 20 000 réfugiés juifs se sont installés à Shanghai, la seule grande ville au monde qui n'exigeait pas de visa d'entrée. Lorsque les persécutions nazies s'intensifièrent en Europe, de nombreux juifs cherchaient désespérément à fuir. Cependant, la plupart des pays occidentaux avaient fermé leurs portes aux réfugiés. Shanghai, alors sous contrôle international et japonais, offrait un dernier refuge accessible. Des familles juives de Vienne, Berlin, et d'autres villes européennes embarquèrent pour des voyages périlleux à destination de cette ville portuaire chinoise. À leur arrivée, les réfugiés trouvèrent une ville cosmopolite mais pauvre, marquée par les tensions de l'occupation japonaise et une société complexe où coexistaient Chinois, Occidentaux et diverses minorités. Au début, les réfugiés juifs se sont installés dans différents quartiers de la ville, souvent dans des conditions précaires. Cependant, en 1943, sous la pression de l'Allemagne nazie, les autorités japonaises ont forcé les juifs à se regrouper dans un quartier spécifique, surnommé le ghetto de Hongkou, une zone surpeuplée et insalubre où les conditions de vie étaient extrêmement difficiles. Les habitants devaient faire face à des pénuries alimentaires, à la promiscuité et à des restrictions sévères de déplacement. Malgré cela, une vie communautaire et culturelle s'est organisée, avec des écoles, des théâtres, des synagogues, et des journaux. Le ghetto a survécu jusqu'à la fin de la guerre en 1945, lorsque Shanghai a été libérée des forces japonaises. Après la guerre, la plupart des réfugiés ont quitté Shanghai pour s'installer en Israël, aux États-Unis ou en Australie. Le ghetto juif de Shanghai demeure un exemple poignant de solidarité humaine en temps de crise et un symbole de refuge pour des milliers de vies sauvées pendant l'Holocauste. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.