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Bains-douches, hammams ou tout simplement une bassine dans la cour familiale, selon les cultures et les époques, se laver est un moment intime ou partagé. Certains de ces lieux étant réservés aux femmes, d'autres aux hommes, parfois selon son ethnie ou sa religion. À l'heure de l'urbanisation mondiale, que deviennent ces moments d'hygiène corporelle ? Pourquoi la tradition des bains subsiste-t-elle dans des pays d'Asie comme la Corée du Sud ou le Japon ? Dans les villes occidentales au contraire, l'arrivée de l'eau courante dans les foyers et sa démocratisation, ont peu à peu transféré le bain et la douche de la sphère publique à la sphère privée, bouleversant nos habitudes, notre rapport au corps et à l'intime. Les bains publics n'en restent pas moins un espace d'hygiène précieux pour les personnes en situation de précarité. La ville de Paris compte, par exemple, 17 établissements donnant l'accès à environ 500 cabines de douche gratuitement. Un service insuffisant qui met en évidence nos inégalités d'accès à l'eau et à la propreté. Faut-il relancer ce bien commun ? Avec :• Marie Chabrol, géographe, maîtresse de conférences à l'Université de Picardie - Jules Verne et coordonnatrice du programme de recherche THERMAPOLIS qui analyse l'accès à l'eau dans les villes occidentales à travers l'exemple des bains-douches. • Léa Ralalamoira, cheffe de projet assainissement au GRET, ONG internationale de développement social et solidaire, basée à Madagascar.Un reportage de Célio Fioretti, correspondant de RFI, à Séoul en Corée du Sud. Il nous plonge, dans les deux sens du terme, dans la culture des bains publics. Des bains chauds où les Coréens viennent se relaxer et qui permettent à tous de pouvoir se laver à faible coût. Une culture malheureusement en voie de disparition que le gouvernement aimerait protéger. En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie.Aujourd'hui, retour sur la polémique autour d'un VLOG* en RDC, celui d'une jeune fille de Kinshasa qui documente son quotidien et qui ne plaît pas à tout le monde.*un VLOG est une sorte de journal intime itinérant et filmé. Programmation musicale :► Wa sa do bè na - Neba Solo► Raise Your Glass - NNAVY, Karun, Msaki, feat. Hendrick Sam.
Bains-douches, hammams ou tout simplement une bassine dans la cour familiale, selon les cultures et les époques, se laver est un moment intime ou partagé. Certains de ces lieux étant réservés aux femmes, d'autres aux hommes, parfois selon son ethnie ou sa religion. À l'heure de l'urbanisation mondiale, que deviennent ces moments d'hygiène corporelle ? Pourquoi la tradition des bains subsiste-t-elle dans des pays d'Asie comme la Corée du Sud ou le Japon ? Dans les villes occidentales au contraire, l'arrivée de l'eau courante dans les foyers et sa démocratisation, ont peu à peu transféré le bain et la douche de la sphère publique à la sphère privée, bouleversant nos habitudes, notre rapport au corps et à l'intime. Les bains publics n'en restent pas moins un espace d'hygiène précieux pour les personnes en situation de précarité. La ville de Paris compte, par exemple, 17 établissements donnant l'accès à environ 500 cabines de douche gratuitement. Un service insuffisant qui met en évidence nos inégalités d'accès à l'eau et à la propreté. Faut-il relancer ce bien commun ? Avec :• Marie Chabrol, géographe, maîtresse de conférences à l'Université de Picardie - Jules Verne et coordonnatrice du programme de recherche THERMAPOLIS qui analyse l'accès à l'eau dans les villes occidentales à travers l'exemple des bains-douches. • Léa Ralalamoira, cheffe de projet assainissement au GRET, ONG internationale de développement social et solidaire, basée à Madagascar.Un reportage de Célio Fioretti, correspondant de RFI, à Séoul en Corée du Sud. Il nous plonge, dans les deux sens du terme, dans la culture des bains publics. Des bains chauds où les Coréens viennent se relaxer et qui permettent à tous de pouvoir se laver à faible coût. Une culture malheureusement en voie de disparition que le gouvernement aimerait protéger. En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie.Aujourd'hui, retour sur la polémique autour d'un VLOG* en RDC, celui d'une jeune fille de Kinshasa qui documente son quotidien et qui ne plaît pas à tout le monde.*un VLOG est une sorte de journal intime itinérant et filmé. Programmation musicale :► Wa sa do bè na - Neba Solo► Raise Your Glass - NNAVY, Karun, Msaki, feat. Hendrick Sam.
En France, entre 8 000 et 12 000 marchés forains se tiennent chaque semaine. Avec leurs étals bien garnis et leurs commerçants gouailleurs, ils font vivre les centres de nombreuses villes et villages, leur permettant de résister à la concurrence des zones d'activités commerciales ou à celle de la livraison à domicile. Et les marchés ne permettent pas seulement de s'approvisionner en produits frais, locaux et de saison, ils sont aussi des lieux de rencontre, favorisant le vivre-ensemble et la diversité dans nos villes. Célébrés par les élus et les citadins, les marchés sont pourtant rarement pris en compte dans les projets de revitalisation urbaine, et la mode des «halles gourmandes» ouvertes 6 jours sur 7 menace leur existence. Comment préserver nos marchés ? Comment les penser et les considérer pour qu'ils puissent jouer pleinement leur rôle de revitalisation urbaine, au-delà de leur seule fonction commerçante ? Avec :• Olivier Razemon, journaliste spécialiste des questions de mobilité et d'urbanisme, auteur de On n'a que du beau ! Le marché, ingrédient d'une société heureuse (Éditions Écosociété, 2025)• Romarick Atoke, architecte béninois, spécialiste des smart cities, président fondateur de l'association AFRIKArchi et ancien responsable Architecture & Design urbain de Sémé City au Bénin. En fin d'émission, le portrait Fawzia Koofi, ex-députée afghane réalisé par Charlie Dupiot.Fawzia Koofi a été l'une des rares femmes députées en Afghanistan. Originaire de la province du Badakhchanau nord-est du pays, elle a grandi à Kaboul. Son père, député, a été tué quand elle avait 3 ans. Plus jeune, elle se rêvait présidente de l'Afghanistan et sa mère lui disait : « Je ne veux pas que tu deviennes présidente, je préfère que tu restes en vie ». Aujourd'hui âgée de 50 ans, Fawzia Koofi publie Lettres à mes sœurs, la voix des afghanes, aux éditions Michel Lafon. Un livre dans lequel elle revient sur son parcours et entend livrer, tant bien que mal, un message d'espoir aux femmes de son pays, elle qui vit désormais en exil au Royaume-Uni. Notre reporter Charlie Dupiot l'a rencontrée à l'occasion de son passage à Paris. Programmation musicale :► Kijan - Les freres Tima► Jenipapo Robo – Hyldon
En France, entre 8 000 et 12 000 marchés forains se tiennent chaque semaine. Avec leurs étals bien garnis et leurs commerçants gouailleurs, ils font vivre les centres de nombreuses villes et villages, leur permettant de résister à la concurrence des zones d'activités commerciales ou à celle de la livraison à domicile. Et les marchés ne permettent pas seulement de s'approvisionner en produits frais, locaux et de saison, ils sont aussi des lieux de rencontre, favorisant le vivre-ensemble et la diversité dans nos villes. Célébrés par les élus et les citadins, les marchés sont pourtant rarement pris en compte dans les projets de revitalisation urbaine, et la mode des «halles gourmandes» ouvertes 6 jours sur 7 menace leur existence. Comment préserver nos marchés ? Comment les penser et les considérer pour qu'ils puissent jouer pleinement leur rôle de revitalisation urbaine, au-delà de leur seule fonction commerçante ? Avec :• Olivier Razemon, journaliste spécialiste des questions de mobilité et d'urbanisme, auteur de On n'a que du beau ! Le marché, ingrédient d'une société heureuse (Éditions Écosociété, 2025)• Romarick Atoke, architecte béninois, spécialiste des smart cities, président fondateur de l'association AFRIKArchi et ancien responsable Architecture & Design urbain de Sémé City au Bénin. En fin d'émission, le portrait Fawzia Koofi, ex-députée afghane réalisé par Charlie Dupiot.Fawzia Koofi a été l'une des rares femmes députées en Afghanistan. Originaire de la province du Badakhchanau nord-est du pays, elle a grandi à Kaboul. Son père, député, a été tué quand elle avait 3 ans. Plus jeune, elle se rêvait présidente de l'Afghanistan et sa mère lui disait : « Je ne veux pas que tu deviennes présidente, je préfère que tu restes en vie ». Aujourd'hui âgée de 50 ans, Fawzia Koofi publie Lettres à mes sœurs, la voix des afghanes, aux éditions Michel Lafon. Un livre dans lequel elle revient sur son parcours et entend livrer, tant bien que mal, un message d'espoir aux femmes de son pays, elle qui vit désormais en exil au Royaume-Uni. Notre reporter Charlie Dupiot l'a rencontrée à l'occasion de son passage à Paris. Programmation musicale :► Kijan - Les freres Tima► Jenipapo Robo – Hyldon
C'est un phénomène planétaire, les villes s'étendent, car elles attirent de plus en plus de monde. Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine, bientôt les deux tiers, annoncent les experts de l'ONU ! Mais qu'est-ce qui nous donne envie de vivre en ville ? L'accès facilité à l'eau, à l'électricité, aux infrastructures de santé et d'éducation et aux emplois qui peuvent permettre une ascension sociale. Mais les mégapoles qui abritent plus de 10 millions d'habitants ont aussi leur face sombre : leur gigantisme consomme énormément de ressources planétaires qui ne sont pas illimitées et elles sont au quotidien oppressantes, minérales et polluées. D'ailleurs, d'autres modèles du vivre ensemble émergent.Avec Guillaume Faburel,géographe et professeur à l'Université Lyon 2, auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Flammarion, 2023). Et le reportage de Côme Bastin sur le plus ancien et le plus grand éco-village du monde : Auroville, en Inde :L'expérience singulière d'Auroville naît en 1968 dans le sud-est de l'Inde, dans l'État du Tamil Nadu, près de Pondichéry. Des centaines de volontaires d'Inde et du monde entier ont répondu à l'appel d'une mystique franco-indienne : Mira Alfassa, qui rêve d'une ville dédiée à la spiritualité et l'écologie, où l'argent, la propriété et la nationalité n'ont pas d'importance. Avec des hauts et des bas, ces pionniers vont transformer un plateau désertique en un havre de verdure et expérimenter de nouvelles formes d'architecture et de vivre ensemble, sous la protection bienveillante de l'État indien. Enfin, ça, c'était jusqu'en 2021. Car depuis trois ans, l'État indien a entrepris de reprendre en main Auroville et sa communauté, jugées un peu trop cosmopolites et baba cool. Cette émission est une rediffusion du 21 février 2025.
C'est un phénomène planétaire, les villes s'étendent, car elles attirent de plus en plus de monde. Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine, bientôt les deux tiers, annoncent les experts de l'ONU ! Mais qu'est-ce qui nous donne envie de vivre en ville ? L'accès facilité à l'eau, à l'électricité, aux infrastructures de santé et d'éducation et aux emplois qui peuvent permettre une ascension sociale. Mais les mégapoles qui abritent plus de 10 millions d'habitants ont aussi leur face sombre : leur gigantisme consomme énormément de ressources planétaires qui ne sont pas illimitées et elles sont au quotidien oppressantes, minérales et polluées. D'ailleurs, d'autres modèles du vivre ensemble émergent.Avec Guillaume Faburel,géographe et professeur à l'Université Lyon 2, auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Flammarion, 2023). Et le reportage de Côme Bastin sur le plus ancien et le plus grand éco-village du monde : Auroville, en Inde :L'expérience singulière d'Auroville naît en 1968 dans le sud-est de l'Inde, dans l'État du Tamil Nadu, près de Pondichéry. Des centaines de volontaires d'Inde et du monde entier ont répondu à l'appel d'une mystique franco-indienne : Mira Alfassa, qui rêve d'une ville dédiée à la spiritualité et l'écologie, où l'argent, la propriété et la nationalité n'ont pas d'importance. Avec des hauts et des bas, ces pionniers vont transformer un plateau désertique en un havre de verdure et expérimenter de nouvelles formes d'architecture et de vivre ensemble, sous la protection bienveillante de l'État indien. Enfin, ça, c'était jusqu'en 2021. Car depuis trois ans, l'État indien a entrepris de reprendre en main Auroville et sa communauté, jugées un peu trop cosmopolites et baba cool. Cette émission est une rediffusion du 21 février 2025.
Champs inondés, logements fissurés, coupures d'eau… 11 sinistrés climatiques et trois ONG attaquent l'État français en justice pour l'obliger à renforcer ses mesures d'adaptation au changement climatique. Ils nous expliquent leur combat et leurs attentes. Émission sur des citoyens sinistrés qui attaquent l'état en justice, avec les témoignages de : Mohamed Benyhaia : En 2018, des fissures apparaissent dans la maison de Mohamed à cause des mouvements de sols liés aux sécheresses et aux pluies. L'état de catastrophe naturelle n'étant pas reconnu, son assurance refuse toute indemnisation. Depuis, la situation ne cesse de se détériorer : il doit installer des étais pour soutenir sa maison et entend chaque jour les craquements inquiétants de la structure. Face à cette épreuve, il s'associe à d'autres sinistré es et fonde l'association Urgence maisons fissurées. Dans la Sarthe, environ 2 000 maisons sont touchées par le retrait-gonflement des argiles, un phénomène qui s'aggrave avec le temps. Les fissures s'étendent, rendant les habitations de plus en plus fragiles et plongeant de nombreuses familles dans un profond désarroi. Jérôme Sergent de Rumilly, Nord-Pas-de-Calais : Il a subi huit inondations en très peu de temps qui l'empêchent de lancer correctement son activité de fermier.Et : Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France Cléo Moreno, coordinatrice juridique de « L'affaire du siècle » devant le Conseil d'État. L'avocat Christian Huglo, spécialiste en droit de l'environnementMusique diffusée pendant l'émission : Gavn! – The Flood À lire aussiFrance: «sinistrés climatiques», ils poursuivent l'État afin qu'il renforce son action d'adaptation
Champs inondés, logements fissurés, coupures d'eau… 11 sinistrés climatiques et trois ONG attaquent l'État français en justice pour l'obliger à renforcer ses mesures d'adaptation au changement climatique. Ils nous expliquent leur combat et leurs attentes. Émission sur des citoyens sinistrés qui attaquent l'état en justice, avec les témoignages de : Mohamed Benyhaia : En 2018, des fissures apparaissent dans la maison de Mohamed à cause des mouvements de sols liés aux sécheresses et aux pluies. L'état de catastrophe naturelle n'étant pas reconnu, son assurance refuse toute indemnisation. Depuis, la situation ne cesse de se détériorer : il doit installer des étais pour soutenir sa maison et entend chaque jour les craquements inquiétants de la structure. Face à cette épreuve, il s'associe à d'autres sinistré es et fonde l'association Urgence maisons fissurées. Dans la Sarthe, environ 2 000 maisons sont touchées par le retrait-gonflement des argiles, un phénomène qui s'aggrave avec le temps. Les fissures s'étendent, rendant les habitations de plus en plus fragiles et plongeant de nombreuses familles dans un profond désarroi. Jérôme Sergent de Rumilly, Nord-Pas-de-Calais : Il a subi huit inondations en très peu de temps qui l'empêchent de lancer correctement son activité de fermier.Et : Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France Cléo Moreno, coordinatrice juridique de « L'affaire du siècle » devant le Conseil d'État. L'avocat Christian Huglo, spécialiste en droit de l'environnementMusique diffusée pendant l'émission : Gavn! – The Flood À lire aussiFrance: «sinistrés climatiques», ils poursuivent l'État afin qu'il renforce son action d'adaptation
Avec 950 millions de nouveaux citadins attendus d'ici 2050, les agglomérations urbaines africaines sont particulièrement vulnérables face au changement climatique. Elles subissent de plein fouet les canicules, les inondations ; des phénomènes météorologiques accentués par des sols bétonnés ou des infrastructures défaillantes. Sous-équipées en infrastructures routières, d'eau ou d'électricité, soumises au développement de quartiers informels, il leur reste encore beaucoup à faire en matière de planification, de gestion des déchets, de transport. Autant d'opportunités aussi pour penser la ville autrement. Faire revenir les végétaux, l'agriculture urbaine, stocker les eaux pluviales, blanchir les sols et les murs, développer les mobilités douces pour limiter la pollution, quelles sont les solutions les plus adaptées au continent ? Quelles coopérations entre les villes africaines et européennes ? Une émission enregistrée à Marseille à l'occasion du Sommet Climate Chance Europe Afrique 2025 sur le thème «Adaptation : passer à l'action» qui se déroule les 31 mars et 1er avril 2025.Avec :• Luc Gnacadja, ancien secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Ancien ministre de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme du Bénin. Fondateur et président de GPS-Dev (Governance & Policies for Sustainable Development), un think tank dont la mission est de rendre les systèmes de gouvernance plus propices au développement durable, notamment en Afrique.• Valérie Verdier, présidente-directrice générale de l'Institut de recherche pour le développement (IRD)• Fatimetou Mint Abdel Malick, présidente de la Région de Nouakchott, Mauritanie et de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique)• Luc Sètondji Atrokpo, maire de Cotonou et président de l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB). Programmation musicale :► Aime comme ça (la cité) - Emma'a, Kulturr► Foriwah - KOG.
Avec 950 millions de nouveaux citadins attendus d'ici 2050, les agglomérations urbaines africaines sont particulièrement vulnérables face au changement climatique. Elles subissent de plein fouet les canicules, les inondations ; des phénomènes météorologiques accentués par des sols bétonnés ou des infrastructures défaillantes. Sous-équipées en infrastructures routières, d'eau ou d'électricité, soumises au développement de quartiers informels, il leur reste encore beaucoup à faire en matière de planification, de gestion des déchets, de transport. Autant d'opportunités aussi pour penser la ville autrement. Faire revenir les végétaux, l'agriculture urbaine, stocker les eaux pluviales, blanchir les sols et les murs, développer les mobilités douces pour limiter la pollution, quelles sont les solutions les plus adaptées au continent ? Quelles coopérations entre les villes africaines et européennes ? Une émission enregistrée à Marseille à l'occasion du Sommet Climate Chance Europe Afrique 2025 sur le thème «Adaptation : passer à l'action» qui se déroule les 31 mars et 1er avril 2025.Avec :• Luc Gnacadja, ancien secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Ancien ministre de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme du Bénin. Fondateur et président de GPS-Dev (Governance & Policies for Sustainable Development), un think tank dont la mission est de rendre les systèmes de gouvernance plus propices au développement durable, notamment en Afrique.• Valérie Verdier, présidente-directrice générale de l'Institut de recherche pour le développement (IRD)• Fatimetou Mint Abdel Malick, présidente de la Région de Nouakchott, Mauritanie et de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique)• Luc Sètondji Atrokpo, maire de Cotonou et président de l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB). Programmation musicale :► Aime comme ça (la cité) - Emma'a, Kulturr► Foriwah - KOG.
Tours géantes autonomes, éco-quartiers, bidonvilles solidaires… Comment dans le contexte du changement climatique et de la raréfaction des ressources pouvons-nous habiter la planète de manière durable ? Nos invités urbanistes et architectes montrent la voie... En quelques décennies, le monde s'est urbanisé. Plus de la moitié d'entre nous habite en ville et la plupart de ceux qui n'y sont pas rêvent d'y vivre un jour. Résultat en Asie : Tokyo, Delhi et Shanghaï dépassent chacune les 30 millions d'habitants. En Afrique, Le Caire, Kinshasa et Lagos comptent déjà plus de 10 millions d'habitants. Pourtant cette manière d'habiter la Terre n'est pas compatible avec les limites planétaires. Il faut énormément de ressources pour construire des logements décents, des infrastructures de transports, garantir un accès à l'énergie, à l'alimentation, à l'eau… le tout dans le contexte du changement climatique qui augmente les températures et les phénomènes météorologiques extrêmes… Alors comment mieux habiter ou plutôt co-habiter avec les autres humains, mais aussi avec l'ensemble des vivants ?Avec- Michel Lussault, professeur à l'ENS à Lyon pour son ouvrage Cohabitons ! paru au Seuil- Cyrille Hanappe, de retour de Mayotte, docteur en architecture, spécialiste de la résilience architecturale en lien avec les questions sociales et environnementales. Directeur scientifique du diplôme de spécialisation et d'approfondissement (DSA) «Architecture et risques majeurs» à l'école d'architecture Paris-Belleville.- Vincent Callebaut, architecte, défenseur de l'écologie urbaine et du climat pour son livre Villes 2050 : 10 actions d'architectures climatiques pour un futur désirable (éditions Eyrolles).Musiques diffusées dans l'émissionGuru - Respect The Architect Mário Lúcio - Independance.
Tours géantes autonomes, éco-quartiers, bidonvilles solidaires… Comment dans le contexte du changement climatique et de la raréfaction des ressources pouvons-nous habiter la planète de manière durable ? Nos invités urbanistes et architectes montrent la voie... En quelques décennies, le monde s'est urbanisé. Plus de la moitié d'entre nous habite en ville et la plupart de ceux qui n'y sont pas rêvent d'y vivre un jour. Résultat en Asie : Tokyo, Delhi et Shanghaï dépassent chacune les 30 millions d'habitants. En Afrique, Le Caire, Kinshasa et Lagos comptent déjà plus de 10 millions d'habitants. Pourtant cette manière d'habiter la Terre n'est pas compatible avec les limites planétaires. Il faut énormément de ressources pour construire des logements décents, des infrastructures de transports, garantir un accès à l'énergie, à l'alimentation, à l'eau… le tout dans le contexte du changement climatique qui augmente les températures et les phénomènes météorologiques extrêmes… Alors comment mieux habiter ou plutôt co-habiter avec les autres humains, mais aussi avec l'ensemble des vivants ?Avec- Michel Lussault, professeur à l'ENS à Lyon pour son ouvrage Cohabitons ! paru au Seuil- Cyrille Hanappe, de retour de Mayotte, docteur en architecture, spécialiste de la résilience architecturale en lien avec les questions sociales et environnementales. Directeur scientifique du diplôme de spécialisation et d'approfondissement (DSA) «Architecture et risques majeurs» à l'école d'architecture Paris-Belleville.- Vincent Callebaut, architecte, défenseur de l'écologie urbaine et du climat pour son livre Villes 2050 : 10 actions d'architectures climatiques pour un futur désirable (éditions Eyrolles).Musiques diffusées dans l'émissionGuru - Respect The Architect Mário Lúcio - Independance.
Le continent africain connaît les taux d'urbanisation les plus rapides au monde. À l'horizon 2050, ses zones urbaines devraient accueillir 950 millions d'habitants supplémentaires, selon Africapolis, une base de données recensant les dynamiques d'urbanisation du continent. Une progression et des enjeux en conséquence avec, en premier lieu, celui de l'alimentation. À mesure que le besoin en habitations et infrastructures grandit, la pression sur le foncier s'accélère au détriment des jardins partagés et des potagers qui jouent pourtant un rôle essentiel pour les villes et leurs périphéries. À la fois source de nourriture, d'emploi, de lien social et d'îlot de fraîcheur, l'agriculture urbaine est pourtant délaissée des politiques publiques. Comment valoriser le maraichage au coeur des villes ? Quelles sont les innovations innovantes sur lesquelles s'appuyer ? Avec :• Christine Aubry, directrice de la Chaire agriculture urbaine à Agro Paris Tech, et co-directrice des ouvrages Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) et Agriculture urbaine et biodiversités - Vers une ville verte et agroécologique (Apogée, 2025)• Moctar Diouf, géographe, chercheur associé au Laboratoire Pléiade. Chargé d'enseignement à l'Université Sorbonne Paris Nord et membre de AgriTakhh, (Takhh est un terme wolof qui signifie ville) une communauté qui regroupe l'ensemble des acteurs.trices de l'agriculture urbaine et péri-urbaine dans les Suds• Jean-François Kacou Aka, spécialiste de la bioéconomie circulaire. Point focal du programme «Villes Vertes» de l'Institut de l'Économie circulaire d'Abidjan (IECA).En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie. Elle revient sur le cyberharcèlement dont a été victime la chanteuse sud-africaine Tyla. Programmation musicale : ► Update – Burna Boy► Baby Lova – Naza.
Le continent africain connaît les taux d'urbanisation les plus rapides au monde. À l'horizon 2050, ses zones urbaines devraient accueillir 950 millions d'habitants supplémentaires, selon Africapolis, une base de données recensant les dynamiques d'urbanisation du continent. Une progression et des enjeux en conséquence avec, en premier lieu, celui de l'alimentation. À mesure que le besoin en habitations et infrastructures grandit, la pression sur le foncier s'accélère au détriment des jardins partagés et des potagers qui jouent pourtant un rôle essentiel pour les villes et leurs périphéries. À la fois source de nourriture, d'emploi, de lien social et d'îlot de fraîcheur, l'agriculture urbaine est pourtant délaissée des politiques publiques. Comment valoriser le maraichage au coeur des villes ? Quelles sont les innovations innovantes sur lesquelles s'appuyer ? Avec :• Christine Aubry, directrice de la Chaire agriculture urbaine à Agro Paris Tech, et co-directrice des ouvrages Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) et Agriculture urbaine et biodiversités - Vers une ville verte et agroécologique (Apogée, 2025)• Moctar Diouf, géographe, chercheur associé au Laboratoire Pléiade. Chargé d'enseignement à l'Université Sorbonne Paris Nord et membre de AgriTakhh, (Takhh est un terme wolof qui signifie ville) une communauté qui regroupe l'ensemble des acteurs.trices de l'agriculture urbaine et péri-urbaine dans les Suds• Jean-François Kacou Aka, spécialiste de la bioéconomie circulaire. Point focal du programme «Villes Vertes» de l'Institut de l'Économie circulaire d'Abidjan (IECA).En fin d'émission, la chronique Voisins connectés d'Estelle Ndjandjo, sur l'évolution des sociétés africaines mondialisées à travers les écrans, les réseaux sociaux et la technologie. Elle revient sur le cyberharcèlement dont a été victime la chanteuse sud-africaine Tyla. Programmation musicale : ► Update – Burna Boy► Baby Lova – Naza.
Le Grand reportage week-end de ce samedi est consacré, en première partie, à Berlin, en Allemagne, qui mène des défis en vue de s'adapter au mieux au changement climatique. En deuxième partie, direction le Pérou, aux côtés du peuple des Mashco Piro. Berlin, ville éponge: sur la voie de l'adaptation au changement climatiqueBerlin vit la plus importante transformation de son histoire. Comme d'autres grandes villes dans le monde, la capitale allemande et ses quatre millions d'habitants doivent faire vite pour s'adapter aux effets du changement climatique. La municipalité a donc adopté un nouveau concept : celui de la « ville-éponge ». Il s'agit de permettre à la terre d'absorber l'eau. Ou bien de la collecter pour la rendre ensuite disponible en période de sécheresse. Depuis 2018, pour chaque nouvelle construction, plus aucune goutte de pluie ne doit partir dans les canalisations. Cela pose des défis considérables et oblige à trouver des solutions innovantes.Un Grand reportage de Stefanie Schüler qui s'entretient avec Sébastien Farcis. Au plus près des Mashco Piro, un peuple isolé du PérouIls refusent tout contact avec l'extérieur. Entre le Pérou et le Brésil, au moins 48 peuples dits non contactés, ont été identifiés. L'un des plus nombreux est celui des Mashco Piro, qui compterait plus de 750 membres, répartis dans l'Amazonie. Ces dix dernières années, toutefois, les tensions s'accroissent avec les villageois qui vivent à côté de leurs réserves. Entre peur, préjugés et affrontements, les deux mondes tentent de cohabiter.Un Grand reportage de Juliette Chaignon qui s'entretient avec Sébastien Farcis.
Berlin vit la plus importante transformation de son histoire. Comme d'autres grandes villes dans le monde, la capitale allemande et ses quatre millions d'habitants doivent faire vite pour s'adapter aux effets du changement climatique. La municipalité a donc adopté un nouveau concept : celui de la « ville-éponge ». Il s'agit de permettre à la terre d'absorber l'eau. Ou bien de la collecter pour la rendre ensuite disponible en période de sécheresse. Depuis 2018, pour chaque nouvelle construction, plus aucune goutte de pluie ne doit partir dans les canalisations. Cela pose des défis considérables et oblige à trouver des solutions innovantes.« Berlin, ville éponge : sur la voie de l'adaptation au changement climatique », un grand reportage de Stefanie Schüler.(Rediffusion du 20 novembre 2024)
C'est une nouvelle construction qui émerge peu à peu dans le sud de Paris, porte de Versailles. La tour Triangle arrivera dans quelques jours à la moitié de sa taille finale. En 2026, quand elle sera terminée, elle culminera à 180 mètres de hauteur, un peu moins que la tour Montparnasse (210 mètres) et surtout la tour Eiffel (330 mètres). Mais elle changera le profil de la capitale. Au milieu des grues, des bruits de chantier et des nombreux passants, la tour Triangle atteint déjà plus de 60 mètres. Tout en haut, les ouvriers travaillent sur le béton des étages à venir. Plus bas, les premiers niveaux sont déjà intégralement recouverts de grands panneaux vitrés qui reflètent le ciel.« Ça n'est pas vraiment différent de ce qu'il y avait par rapport à avant, s'étonne Yueng, 23 ans, qui vit juste en face de la tour. Peut-être que ça va redynamiser, mais il n'y a pas besoin, je pense. Il y a déjà assez de mouvement. Il y a tout le temps des trucs au parc des Expos. » Livrée, la tour fera 180m, il s'agira de la troisième plus grande de Paris. Le dernier bâtiment comparable construit dans la capitale est la tour Montparnasse, c'était il y a plus de 50 ans. Pour les urbanistes, construire en hauteur reste une solution d'avenir. « Dans toutes les villes d'Europe, il y a un léger regain des tours, mais tout le temps avec l'idée d'utiliser des terrains qu'on ne pourrait pas construire autrement, explique Pietro Cremonini, architecte à Paris. Une préoccupation écologique fait qu'effectivement, on émet l'hypothèse qu'on ne peut plus étaler la ville, qu'il faut trouver les moyens de la densifier, mais aussi de la densifier là où les infrastructures sont déjà là. » « Ce qui est choquant, c'est ce gros machin »Pourtant, la tour ne fait pas l'unanimité auprès des habitués du quartier. « Ce qui est choquant, c'est ce gros machin. Ce qui me gêne le plus, c'est la taille plutôt que l'architecture, critique Sophie, qui passe tous les jours par la porte de Versailles à vélo. Ça aurait été encore un truc de logement, mais il y a déjà trop de bureaux, etc. Donc, je ne suis pas sûre de comprendre. »La tour Triangle sera en grande partie composée de bureaux, mais elle comportera aussi des magasins et des hôtels. Il reste encore un an et demi de travaux, le projet a commencé après 10 ans de bataille juridique. Ce n'est pas forcément la tour que les riverains n'apprécient pas, mais son intégration dans le tissu urbain, c'est du moins ce que pense Pietro Cremonini : « Une tour qui s'implante au rez-de-chaussée, sur un trottoir et sur lequel on peut accéder en tramway, en métro, c'est-à-dire une tour qui n'entraîne pas forcément des gigantesques parkings à ses pieds, analyse l'architecte, c'est en fait que l'architecture moderne, puissante, haute, n'est pas incompatible avec une forme d'urbanité douce. »Si la tour Triangle ne convainc pas les Parisiens, les travaux avancent désormais de façon visible. Pour la mairie de Paris, le bâtiment est une promesse de dynamisme économique et d'offre touristique comparable à celle de grandes villes comme New York. Les visiteurs pourront profiter d'une vue panoramique à son sommet tout en sirotant leur café au bar.À écouter dans Grand reportageScandinavie: des gratte-ciel en bois toujours plus hauts
C'est un phénomène planétaire, les villes s'étendent car elles attirent de plus en plus de monde. Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine, bientôt les deux-tiers annoncent les experts de l'ONU !!! Mais qu'est-ce qui nous donne envie de vivre en ville ? L'accès facilité à l'eau, à l'électricité, aux infrastructures de santé et d'éducation et aux emplois qui peuvent permettre une ascension sociale. Mais les mégapoles qui abritent plus de 10 millions d'habitants ont aussi leur face sombre : leur gigantisme consomme énormément de ressources planétaires qui ne sont pas illimitées et elles sont au quotidien oppressantes, minérales et polluées. D'ailleurs d'autres modèles du vivre ensemble émergent.Avec :Guillaume Faburel, géographe et professeur à l'Université Lyon 2, auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Flammarion, 2023)Et le reportage de Côme Bastin sur le plus ancien et le plus grand éco-village du monde : Auroville, en Inde. L'expérience singulière d'Auroville naît en 1968 dans le sud-est de l'Inde dans l'État du Tamil Nadu, près de Pondichéry. Des centaines de volontaires d'Inde et du monde entier ont répondu à l'appel d'une mystique franco-indienne : Mira Alfassa, qui rêve d'une ville dédiée à la spiritualité et l'écologie, où l'argent, la propriété et la nationalité n'ont pas d'importance. Avec des hauts et des bas, ces pionniers vont transformer un plateau désertique en un havre de verdure et expérimenter de nouvelles formes d'architecture et de vivre ensemble, sous la protection bienveillante de l'État Indien. Enfin ça, c'était jusqu'en 2021. Car depuis trois ans, l'État indien a entrepris de reprendre en main Auroville et sa communauté jugées un peu trop cosmopolites et baba-cool.
C'est un phénomène planétaire, les villes s'étendent car elles attirent de plus en plus de monde. Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine, bientôt les deux-tiers annoncent les experts de l'ONU !!! Mais qu'est-ce qui nous donne envie de vivre en ville ? L'accès facilité à l'eau, à l'électricité, aux infrastructures de santé et d'éducation et aux emplois qui peuvent permettre une ascension sociale. Mais les mégapoles qui abritent plus de 10 millions d'habitants ont aussi leur face sombre : leur gigantisme consomme énormément de ressources planétaires qui ne sont pas illimitées et elles sont au quotidien oppressantes, minérales et polluées. D'ailleurs d'autres modèles du vivre ensemble émergent.Avec :Guillaume Faburel, géographe et professeur à l'Université Lyon 2, auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Flammarion, 2023)Et le reportage de Côme Bastin sur le plus ancien et le plus grand éco-village du monde : Auroville, en Inde. L'expérience singulière d'Auroville naît en 1968 dans le sud-est de l'Inde dans l'État du Tamil Nadu, près de Pondichéry. Des centaines de volontaires d'Inde et du monde entier ont répondu à l'appel d'une mystique franco-indienne : Mira Alfassa, qui rêve d'une ville dédiée à la spiritualité et l'écologie, où l'argent, la propriété et la nationalité n'ont pas d'importance. Avec des hauts et des bas, ces pionniers vont transformer un plateau désertique en un havre de verdure et expérimenter de nouvelles formes d'architecture et de vivre ensemble, sous la protection bienveillante de l'État Indien. Enfin ça, c'était jusqu'en 2021. Car depuis trois ans, l'État indien a entrepris de reprendre en main Auroville et sa communauté jugées un peu trop cosmopolites et baba-cool.
Les klaxons, les sirènes de polices, la construction d'immeubles, des jeunes au coin de la rue, le bar d'en face, les rires des voisins... La ville déborde de vie et de sons. Jamais silencieuse, elle semble toujours nous envelopper, parfois nous agresser de son ambiance sonore. À mesure qu'elle grandit et qu'elle s'étale, ses sons se démultiplient alors qu'à l'inverse notre tolérance auditive diminue avec l'âge. Le bruit n'affecte pas seulement nos oreilles, en 2021, l'Ademe, estimait à 147 milliards d'euros par an, le « coût social » du bruit en France. Sans pousser tout le monde à déménager, la question des aménagements, des infrastructures, des bâtiments, mais aussi celle de la végétation se posent. S'il est impossible et pas souhaitable de faire taire la ville, comment préserver des zones urbaines de calme, alors que les villes sont de plus en plus peuplées ? Comment atténuer les bruits qui nous entourent et préserver les sons qui nous enchantent ? Avec :• Christian Hugonnet, ingénieur acousticien, président de La semaine du son • Pascal Amphoux, architecte, géographe, urbaniste sonore, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Nantes, chercheur au Centre de Recherches sur l'Espace Sonore et l'Environnement Urbain (CRESSON) à l'École d'Architecture de Grenoble, et directeur de Contrepoint Projets urbains à Lausanne Un entretien avec Gwendolina Duval, correspondante de RFI, à Mexico au Mexique. En fin d'émission, La chronique « Mondoblog chez les voisins » avec Tanguy Lacroix. • Le blogueur malgache Aryella Aradrariny Andrianatsitoherinteny dénonce l'usage du concept de « Fihavanana », détourné pour justifier la corruption.• Le blogueur burkinabé Harouna Neya présente l'artiste Emma Rumpf, qui expose au Goethe-Institut du Burkina Faso. Programmation musicale :► End of War - Fatbabs & Jah Lil ► Ve E Ve - Yewhe Yeton
Les klaxons, les sirènes de polices, la construction d'immeubles, des jeunes au coin de la rue, le bar d'en face, les rires des voisins... La ville déborde de vie et de sons. Jamais silencieuse, elle semble toujours nous envelopper, parfois nous agresser de son ambiance sonore. À mesure qu'elle grandit et qu'elle s'étale, ses sons se démultiplient alors qu'à l'inverse notre tolérance auditive diminue avec l'âge. Le bruit n'affecte pas seulement nos oreilles, en 2021, l'Ademe, estimait à 147 milliards d'euros par an, le « coût social » du bruit en France. Sans pousser tout le monde à déménager, la question des aménagements, des infrastructures, des bâtiments, mais aussi celle de la végétation se posent. S'il est impossible et pas souhaitable de faire taire la ville, comment préserver des zones urbaines de calme, alors que les villes sont de plus en plus peuplées ? Comment atténuer les bruits qui nous entourent et préserver les sons qui nous enchantent ? Avec :• Christian Hugonnet, ingénieur acousticien, président de La semaine du son • Pascal Amphoux, architecte, géographe, urbaniste sonore, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Nantes, chercheur au Centre de Recherches sur l'Espace Sonore et l'Environnement Urbain (CRESSON) à l'École d'Architecture de Grenoble, et directeur de Contrepoint Projets urbains à Lausanne Un entretien avec Gwendolina Duval, correspondante de RFI, à Mexico au Mexique. En fin d'émission, La chronique « Mondoblog chez les voisins » avec Tanguy Lacroix. • Le blogueur malgache Aryella Aradrariny Andrianatsitoherinteny dénonce l'usage du concept de « Fihavanana », détourné pour justifier la corruption.• Le blogueur burkinabé Harouna Neya présente l'artiste Emma Rumpf, qui expose au Goethe-Institut du Burkina Faso. Programmation musicale :► End of War - Fatbabs & Jah Lil ► Ve E Ve - Yewhe Yeton
Perchée sur les hauteurs de Marseille, Notre-Dame de la Garde attire des touristes de toute la France, et même au-delà. À l'image de la Cité phocéenne, considérée par le magazine américain Condé Nast Traveler comme l'un des 25 plus beaux endroits du monde à visiter. De notre correspondante à Marseille,À l'horizon, la mer qui ondule, et si on tourne à peine la tête, c'est toute la ville de Marseille, ville majeure du sud de la France, que l'on découvre. On devine ses quartiers et son Vieux-Port depuis le parvis de la « Bonne Mère ». Au sommet, une statue de la vierge, dont il faut refaire la dorure tous les trente ans. « La dernière dorure date de 1989. Il est temps de refaire la dorure. Il y aura un délicat travail de préparation : enlever la vieille feuille d'or, retrouver le cuivre qui est dessous. Et en suite, on pourra appliquer une nouvelle feuille d'or », détaille Xavier David, l'architecte en charge des travaux de la fameuse basilique marseillaise.Pour ses travaux, plus d'un million d'euros ont été récoltés. Car la « Bonne Mère », comme on l'appelle ici, intéresse de plus en plus. « Il y a vingt ans, y avait 500 000 visiteurs. Il y a dix ans, il y en avait un million. Et aujourd'hui, on a dépassé les 2 millions de visiteurs. C'est énorme pour une petite église au sommet d'une petite colline », s'enthousiasme-t-il.Pour preuve, en quelques minutes, on croise des touristes du monde entier, à commencer par Baptiste, venu de Belgique. « On découvre cette magnifique cathédrale. Très belles couleurs à l'intérieur et à l'extérieur, avec les arches superposées, j'ai trouvé ça vraiment chouette », se réjouit le jeune touriste. Mais il n'y a pas que ça qui l'a séduit à Marseille : « Il y a une partie artistique, une partie un peu plus front de mer, une partie plus parisienne. Surtout, c'est génial parce que c'est le sud accessible. En termes de prix, mais aussi en termes pratiques, c'est une grande ville où on peut venir d'un peu partout », continue-t-il.Hors d'Europe, ce sont les Américains qui sont les plus nombreux à visiter Marseille, comme David, venu avec sa femme et sa petite fille depuis l'Indiana. « On a pu faire plusieurs sites touristiques, se balader et découvrir la ville. C'est à couper le souffle. C'est notre première fois à Marseille et c'est magique. Une des plus belles villes au monde », estime-t-il.Mais le nouveau phénomène accélérateur du tourisme à Marseille, ce sont ces vidéos « cartes postales » postées sur YouTube et TikTok. « L'impact des réseaux sociaux est considérable, confie Marc Thépot, président de l'Office de Tourisme de Marseille. D'ailleurs, sur différents sites, il y a un nombre de vues assez important. Tout cela, ça vous donne envie d'aller voir ces quartiers, ces vies, ces accents. Bien sûr, les classiques, c'est toujours Château d'If, Notre-Dame de la Garde, etc. Mais y a aussi Le Corbusier, les calanques, la corniche, le bord de mer, etc. C'est quand même une ville diverse qui accepte tout le monde. Qui correspond effectivement à ce que les gens attendent aujourd'hui. Et je crois que chacun y trouve son compte. » Sans parler de la météo, qui fait partie des points forts de la ville, avec ses 2 965 heures d'ensoleillement en 2024.À lire aussiÀ Marseille, un quartier (entier) s'appuie sur l'eau de mer pour produire du chaud et du froid
Deuxième ville du Congo, capitale économique d'où est extrait le pétrole, Pointe-Noire a un réseau routier dévasté. Pour le réaménager, les autorités ont lancé un vaste chantier début 2024. Mais, un an après leur démarrage, les habitants affirment que les travaux n'avancent pas. Le gouvernement évoque, lui, « des temps économiques durs ». De notre correspondant à Brazzaville,Nous sommes à quelques mètres de l'hôpital Congo-Malembé, dans le troisième arrondissement de Pointe-Noire, au Congo. Le véhicule qui nous embarque sous une fine pluie, qui prend de l'ampleur au fur et à mesure, traverse une zone pleine de nids de poules. Il débouche sur une voie dégradée, qui relie les quartiers du deuxième et du quatrième arrondissement. La voie est bloquée en partie par des travaux qui, visiblement, n'avancent pas, mais provoquent la colère des habitants.« Rien ne se fait. Je ne serais pas surpris de constater qu'il n'y aura jamais rien d'entrepris. Je ne sais pas si vous avez pris le temps de parcourir la ville, mais il n'y a plus d'avenues [praticables]. Tout est en lambeaux. Parfois, on prend un tracteur ou une niveleuse, on va la déposer quelque part pour montrer que les travaux ont commencé. Mais non, ça ne commence pas », dénonce cet habitant qui ne décolère pas.Plus loin, au bord d'une route, Junior, qui a arrêté momentanément de travailler, s'abrite sous le parapluie d'une vendeuse qui propose des beignets. Il cite pêle-mêle les routes qui nécessitent une cure de jouvence. « Prenons un peu la route de la ligne 8 [empruntée par les bus, NDLR], c'est tellement de gaspillage. Siafoumou, c'est la même chose. La route de Ngoyo, également. Finalement, nous les Congolais, où allons-nous circuler ? », interroge-t-il.Ses collègues chauffeurs n'ont pas grand espoir quant à la fin des travaux d'aménagement d'une ville dans laquelle pourtant coule l'or noir. « À Pointe-Noire, les routes n'ont plus l'image d'avant. Elles sont dégradées. Donc, on attend. Il n'est pas facile de circuler à Pointe-Noire. C'est difficile. Je suis chauffeur et chaque fois la suspension et les roues de la voiture se gaspillent. Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement d'arranger les routes », dit l'un d'entre eux.« Le gouvernement nous a promis un changement, qu'il va y avoir des routes, qu'il va arranger les routes. Mais, jusque-là, je ne suis pas sûr qu'il va le faire », affirme un autre. Selon un officiel à Pointe-Noire, il est trop tôt pour évaluer les travaux en cours. Le gouvernement a lui promis de « faire beaucoup avec peu », en évoquant la crise économique actuelle.À lire aussiÀ Brazzaville, ces jeunes contraints d'étudier sous les lampadaires mis en lumière dans une exposition
Les Français le connaissent pour ses livres de philosophie et ses débats télévisés. Mais en ce début d'année, le philosophe dévoile une passion pour l'intelligence artificielle. L'ancien ministre explique pourquoi, comme dans la plupart des domaines, nos vies vont être bouleversées. RFI : L'IA continue à révolutionner les transports. Quel est pour vous le transport le plus emblématique des profonds changements à venir ? Luc Ferry : Tous. Mais pour nous, citoyens, c'est certain, ce sont les véhicules autonomes. Les voitures, camions, tous ces transports sont déjà pilotés par l'IA et le seront encore plus. Moi, j'ai testé dans Paris une voiture autonome. C'est vraiment incroyable. Des lasers, des capteurs… Je n'ai pas touché le volant une seule fois.Une autre amélioration du secteur routier, dites-vous, étant la circulation sur les routes. Oui, parfaitement puisque les outils GPS (du type d'application Waze) permettent d'avoir une vue satellitaire des routes. Donc, ils vont vous guider non pas en fonction des espaces les plus proches, mais de la globalité de votre trajet. En calculant l'option la plus rapide et fluide en dernier ressort, en calculant à partir de tous les trajets de tous les conducteurs. Vous aimez cette façon de voir les choses. Le spectre large.C'est un progrès inouï pour l'organisation de nos villes. On se rend compte, là, des gains de temps, donc d'énergie. Puisque moins les voitures roulent, moins elles consomment de l'énergie. Votre livre parle beaucoup du bouleversement de l'industrie déjà en cours. Quel que soit le continent du monde, la manière de penser et de fabriquer les transports va changer. Oui. Les ingénieurs inventent de nouveaux matériaux plus légers, donc moins consommateurs d'énergie. C'est vrai pour les avions comme pour les trains. Pour cela, ils auront des jumeaux numériques. Vous expliquez très bien le rôle du jumeau numérique. Le jumeau numérique permet aux ingénieurs d'analyser un pont, un avion, une voie de chemin de fer sans l'avoir réellement construit. La seconde option est d'avoir ce clone d'objet ou d'infrastructure déjà construit pour en optimiser l'entretien. Il faut penser le jumeau numérique comme une réplique dépassant la 3D, l'image en trois dimensions. C'est-à-dire ? En jouant avec. Cette image virtuelle sur ordinateur vous permet de voir votre construction en fonction des éléments qui l'impactent. Par exemple, les tempêtes, la température, les sècheresses et même le mouvement des vagues pour calculer et choisir les trajets des navires. Tout cela en temps réel, donc imaginez l'argent, le temps et la sécurité gagnés grâce aux jumeaux numériques.Vous parlez beaucoup de l'IA et des progrès écologiques pour l'urbanisme et les villes de demain. L'IA, en calculant et en rassemblant un maximum de données, permet d'imaginer des villes qui auront beaucoup plus de transports en commun pour tous et… partout. Des connexions capables de fournir un moyen de déplacement où que vous soyez, sans posséder forcément votre propre véhicule. Pour les auditeurs de RFI en Afrique où dans les pays de nouvelles énergies (solaire, éolien…), l'IA va-t-elle rendre possible l'invention de nouveaux véhicules ? Nouveaux modèles, non, je ne pense pas. En revanche, des véhicules qui éviteront les niveaux de pollution actuels que subissent les plus grandes capitales d'Afrique, d'Asie ou d'ailleurs, ça oui. Les véhicules électriques sont indispensables, il faut les faire arriver en Afrique. Mais pour cela, il faut les aider parce qu'implanter une industrie électrique, c'est très cher. Nous devons tous être conscients que c'est dans l'intérêt, non pas uniquement de l'Afrique, mais de l'humanité entière, des générations à venir.L'IA, le grand remplacement ou complémentarité ? de Luc Ferry est publié aux éditions de l'Observatoire, 2025. À lire aussiSécurité routière: l'ONU lance une campagne mondiale avec Dembélé, Djokovic et Pogacar
À Maurice, le tramway introduit en 2020 est devenu un gouffre financier. Baptisé Metro Express, ce nouveau mode de transport en commun est destiné à désengorger le trafic entre les villes. Mais il accuse un déficit annuel de 300 millions de roupies, l'équivalent de 6 millions d'euros. Le nouveau gouvernement, en poste depuis novembre 2024, réclame des comptes et veut stopper l'hémorragie financière d'un projet qui plombe lourdement les finances publiques. De notre correspondant à Port-Louis,Présenté comme l'un des plus grands chantiers jamais entrepris à Maurice, Metro Express est devenu, selon le nouveau gouvernement installé en novembre, un gouffre financier insoutenable. Dans une déclaration à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a placé le réseau ferroviaire en tête des sociétés étatiques déficitaires et a estimé qu'il était insolvable : « Metro Express est incapable de rembourser sa dette, un emprunt de 16 milliards de roupies (l'équivalent de 330 millions d'euros, NDLR) contracté auprès de l'Inde. »45 000 voyageurs par jourOpérationnel depuis janvier 2020, Metro Express relie les cinq villes de Maurice sur 30 kilomètres. Ses 18 trams desservent 21 stations, de Port-Louis à Curepipe. Environ 45 000 voyageurs, soit un tiers des usagers urbains, utilisent quotidiennement ce mode de transport apprécié pour son confort et sa rapidité.Cependant, sa rentabilité pose un sérieux problème. « Les coûts des opérations sont largement supérieurs aux revenus, déplore le ministre des Transports, Osman Mahomed. Je travaille sur un plan pour assainir le lourd impact de Metro Express Ltd sur les finances publiques. On ne peut pas ad infinitum faire de sorte que la compagnie soit financée par des fonds publics. »Metro Express dessert les zones les plus stratégiques du territoire, notamment les cinq villes du pays, ainsi que le technopole d'Ébène et la cité universitaire de Réduit. Selon la directrice générale au ministère des Transports, un compromis doit être trouvé. « Ce nouveau mode de transport a fidélisé de nombreux voyageurs à Maurice, notamment des voyageurs urbains, souligne Moheenee Nathoo. Il faudra continuer à offrir le même service, 45 000 voyageurs par jour, sans que cela impacte le coût des opérations. Nous mobilisons nos ressources au niveau de Metro Express Ltd afin de chercher à rendre le service rentable et de peser moins sur le budget national. C'est très important. »Vers une augmentation du prix du ticket ?Afin de rationaliser le service, le gouvernement envisage plusieurs mesures : une augmentation du prix du ticket – qui vaut en moyenne moins d'un euro en ce moment –, une révision des conditions de gratuité du service pour les seniors et les étudiants, ainsi qu'un report des prochains développements.Face aux critiques concernant le déficit du projet, les anciens administrateurs de Metro Express défendent un projet stratégique avec des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux à long terme.À lire aussiLe téléphérique urbain, une solution qui monte
L'Indonésie et ses 270 millions d'habitants ont fêté le jour de l'indépendance de la nation le 17 août. Une célébration dans des conditions particulières cette année 2024, puisque le chef de l'État, Joko Widodo, a tenu à commémorer cette fête d'indépendance à « Nusantara ». La nouvelle capitale administrative de l'Indonésie. La construction de la ville, qu'on appelle aussi IKN (Ibu Kota Nusantara en indonésien), a débuté sur l'île de Bornéo courant 2022. Objectif : bâtir une nouvelle capitale « verte » et avec pour perspective « zéro émission », au centre du plus grand archipel du monde.Jakarta, située sur l'île de Java, connaît en effet de multiples problématiques : surpopulation, pollution ou encore des inondations très importantes au nord de la ville. Ce projet gigantesque de nouvelle capitale « verte », lancé par le président indonésien Joko Widodo lui-même, fait pourtant débat auprès des ONG environnementales et de certains locaux…« La construction de la future capitale indonésienne, un projet sous haute tension », c'est un Grand Reportage de Juliette Pietraszewski. (Rediffusion)À lire aussiIndonésie: la future capitale Nusantara, l'utopie «verte» du président Widodo
En octobre 2024, les pluies diluviennes qui se sont abattues en Espagne dans la région de Valence ont remis en lumière la vulnérabilité des villes et des populations face aux risques d'inondations. Des risques accrus par les dérèglements climatiques en Europe comme ailleurs. Selon les Nations unies, les inondations en Afrique occidentale et centrale ont touché près de 7 millions de personnes en 2024. L'urbanisation galopante et la bétonisation des sols, mais aussi la construction anarchique de logements dans des zones inondables amplifient les conséquences des catastrophes et fragilisent encore un peu plus les villes. Comment rendre les villes plus résilientes face aux inondations ? Quelles solutions existent déjà autour du monde ? Au-delà des questions d'urbanisme, comment améliorer les systèmes d'alerte et de prévention pour venir en aide aux populations ? Avec :• Lucie Morand, architecte, docteure en urbanisme et chef de projet aménagement durable chez SUEZ • Audrey Guiral Naepels, urbaniste, responsable de la division Développement urbain, Aménagement et Logement de l'AFD (Agence Française de Développement).En fin d'émission, La chronique « Mondoblog chez les voisins » avec Tanguy Lacroix. La blogueuse béninoise Marveen Promise Aïnadou alerte sur les problèmes environnementaux liés aux sachets plastiques. Mohamed Camara, journaliste et blogueur malien, raconte l'histoire de l'écrivain Yambo Ouologuem, premier Africain à gagner le prix Renaudot. Le blogueur burkinabè Harouna Neya est allé à la rencontre du sculpteur sur bois togolais Dodji Kwami Agbetoglo. Programmation musicale :► Bolamano - Bazzarba ► Joy - Angelique Kidjo & Davido.
En octobre 2024, les pluies diluviennes qui se sont abattues en Espagne dans la région de Valence ont remis en lumière la vulnérabilité des villes et des populations face aux risques d'inondations. Des risques accrus par les dérèglements climatiques en Europe comme ailleurs. Selon les Nations unies, les inondations en Afrique occidentale et centrale ont touché près de 7 millions de personnes en 2024. L'urbanisation galopante et la bétonisation des sols, mais aussi la construction anarchique de logements dans des zones inondables amplifient les conséquences des catastrophes et fragilisent encore un peu plus les villes. Comment rendre les villes plus résilientes face aux inondations ? Quelles solutions existent déjà autour du monde ? Au-delà des questions d'urbanisme, comment améliorer les systèmes d'alerte et de prévention pour venir en aide aux populations ? Avec :• Lucie Morand, architecte, docteure en urbanisme et chef de projet aménagement durable chez SUEZ • Audrey Guiral Naepels, urbaniste, responsable de la division Développement urbain, Aménagement et Logement de l'AFD (Agence Française de Développement).En fin d'émission, La chronique « Mondoblog chez les voisins » avec Tanguy Lacroix. La blogueuse béninoise Marveen Promise Aïnadou alerte sur les problèmes environnementaux liés aux sachets plastiques. Mohamed Camara, journaliste et blogueur malien, raconte l'histoire de l'écrivain Yambo Ouologuem, premier Africain à gagner le prix Renaudot. Le blogueur burkinabè Harouna Neya est allé à la rencontre du sculpteur sur bois togolais Dodji Kwami Agbetoglo. Programmation musicale :► Bolamano - Bazzarba ► Joy - Angelique Kidjo & Davido.
Des flammes dévorantes, un nuage de fumée, la mythique flèche qui s'effondre... Il y a un peu plus de cinq ans, une partie de Notre-Dame de Paris succombait dans un incendie. Après des années de travaux, la cathédrale rouvrira ses portes le 7 décembre. À un mois de cette ouverture tant attendue, une polémique agite le milieu de l'art et du patrimoine : celle concernant la création de six vitraux contemporains. Ils remplacerait ceux d'Eugène Viollet-le-Duc, posés en 1864. Alors que le duo d'artistes contemporains vient d'être choisi pour réaliser ces futurs vitraux, cette décision fait débat. Une grue de chantier jaune surplombe Notre-Dame. Face à l'édifice, en costume impeccable, Didier Rykner, historien de l'art et fondateur de La Tribune de l'art. Il désigne du menton la façade sud, là où s'encastrent les vitraux : « Ce sont des vitraux décoratifs, des vitraux géométriques, qui ont été dessinés par Eugène Viollet-le-Duc, pour la cathédrale, spécifiquement, dans un esprit néo-gothique. »Les vitraux d'origine ont échappé à l'incendie d'avril 2019. Ils sont en bon état, mais ils ont tout de même été restaurés grâce à l'argent des donateurs. Il n'empêche qu'ils vont être remplacés par des vitraux contemporains. C'est le souhait d'Emmanuel Macron et de l'archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, pour garder une trace du XXIe siècle sur la cathédrale. Une décision à laquelle Didier Rykner s'oppose fermement :« Ce n'est pas contre les vitraux contemporains, c'est contre l'idée de remplacer des vitraux qui existent, qui sont classés monuments historiques par des vitraux qui seront peut-être bien ou peut-être pas bien, peu importe. Ce n'est pas possible, ces vitraux sont très grands, ils font 120 m² de surface. Donc, ils vont aller en caisse, soyons clairs. C'est absurde. »L'historien a lancé une pétition en ligne pour conserver les vitraux. Elle a récolté plus de 200 000 signatures. Pour Tuviti, touriste tahitien, le patrimoine n'est pas figé. Au contraire, il doit être vivant : « Il faut apporter sa touche de notre temps, c'est très important. Ça raconte aussi l'histoire et ça garde cette histoire et son charme. »À lire aussiÀ Paris, les touristes redécouvrent Notre-Dame autrement en attendant sa réouverture le 8 décembreUn projet controverséL'historien et écrivain Camille Pascal fait partie des spécialistes qui défendent ce projet audacieux : « C'est une question de mesure, de logique et de cohérence. Quand on proposait de mettre une sorte de phare lumineux au-dessus de Notre-Dame, c'est normal que cela choque. Mais que l'on puisse, de temps à autre, laisser la place à l'expression de l'art contemporain français, ça ne me choque absolument pas. »Huit artistes ont été pré-sélectionnés par concours. La mise en place des nouveaux vitraux pourrait coûter plusieurs millions d'euros : « Si on a de grands artistes contemporains qui font des vitraux qui marquent l'histoire de l'art contemporaine, ce sera un excellent investissement. Les plus grands noms de l'art contemporain ont donné des vitraux, Soulages ou Chagall… C'est superbe. »En juillet dernier, la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture s'était prononcée contre l'installation de ces nouveaux vitraux. Certaines associations, comme Site et Monuments, se disent déjà prêtes à attaquer en justice.À lire aussiNotre-Dame de Paris: «Un ensemble de facteurs a permis de tenir le délai de cinq ans de rénovation»
Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, est en pleine transformation. Cheval de bataille du Premier ministre Abiy Ahmed, le projet de ré-urbanisation comprend l'élargissement des rues et la modernisation de l'espace public. Des lieux et des quartiers historiques emblématiques disparaissent, comme l'ancien quartier touristique de Piazza, construit au début du XXe siècle et rayé de la carte. Aujourd'hui, c'est le cas du Fendika, centre cosmopolite, multiculturel, de renommée internationale, qui a disparu sous les bulldozers. De notre correspondante à Addis-Abeba,Le Fendika est bondé pour le dernier concert, la dernière soirée avant la destruction. Dans la salle bas de plafond à la lumière chaleureuse, les murs sont recouverts d'objets d'arts et d'instruments de musique provenant du monde entier. Comme une caverne pleine de trésors. L'atmosphère est joyeuse, mais au fond, les cœurs sont tristes, comme Méki, un habitué du lieu :« J'imagine que tout a une fin, mais là, j'ai vraiment l'impression que c'est la fin d'une époque. Le Fendika a été le centre de la culture d'Addis-Abeba, une grande partie de la culture urbaine que nous voyons à Addis a commencé ici. Je pense que cette ambiance et cette culture spécifiques, cette diversité et cette convivialité prendront du temps à se reconstruire. »Le Fendika, situé dans le quartier de Kazanchis, en grande partie détruit, va faire place à de grands boulevards bordés d'immeubles modernes. Pour Gelane, la réurbanisation est trop brutale : « Je comprends la nécessité d'innover. Mais il y a de meilleures façons de le faire. C'est la même chose pour Piazza. Je comprends que certaines parties devaient disparaître, mais en démolissant sans stratégie, sans plan, nous avons perdu toute une partie de notre histoire que nous ne pourrons jamais récupérer. Et lorsque cette génération mourra, il ne restera plus que des contes à raconter. »Plus qu'un tas de gravatsDeux jours plus tard, Melaku Belay, fondateur du Fendika et danseur célèbre, se tient entouré de quelques employés sur un tas de gravats. C'est tout ce qui reste du lieu historique. « Je n'y croyais pas jusqu'à hier. Le camion est venu pour détruire Fendika. Ils m'ont même demandé si je voulais le détruire moi-même. Je leur ai dit qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, mais que je n'y toucherais pas. C'est comme mon enfant, alors j'ai juste regardé. »Sur les 43 employés, 17 vivaient dans le centre culturel. Comme de nombreux habitants de la zone, ils se retrouvent sans toit. Melaku cherche un endroit pour les loger en attendant. Et préfère penser à l'avenir :« Le Fendika me rend fier. Ce que j'ai fait, c'était visionnaire. Pour les gens, les étrangers, pour la liberté de l'art, pour la créativité, je l'ai fait et j'en suis fier. Je suis aussi très heureux que le gouvernement a accepté de me donner le même emplacement. J'espère qu'il me prêtera de l'argent et qu'on travaillera ensemble. Sinon, je cherche des investisseurs et collecte de l'argent. »Pour rentrer dans les nouveaux standards, il faut construire un immeuble d'au moins 20 étages. Pour un tel projet, Melaku a d'abord besoin de 1,15 millions d'euros pour obtenir un permis de construire. L'idée : reconstruire le centre multi-culturel du Fendika sur plusieurs niveaux, avec d'autres activités commerciales pour financer la partie artistique et rembourser les investisseurs.
L'Indonésie et ses 270 millions d'habitants ont fêté le jour de l 'indépendance de la nation le 17 août dernier. Une célébration dans des conditions particulières cette année 2024, puisque le chef de l'État, Joko Widodo, a tenu à commémorer cette fête d'indépendance à « Nusantara ». La nouvelle capitale administrative de l'Indonésie. La construction de la ville, qu'on appelle aussi IKN (Ibu Kota Nusantara en indonésien), a débuté sur l'île de Bornéo courant 2022. Objectif : bâtir une nouvelle capitale « verte » et avec pour perspective « zéro émission », au centre du plus grand archipel du monde. Jakarta, située sur l'île de Java, connaît en effet de multiples problématiques : surpopulation, pollution ou encore des inondations très importantes au nord de la ville. Ce projet gigantesque de nouvelle capitale « verte », lancé par le président indonésien Joko Widodo lui-même, fait pourtant débat auprès des ONG environnementales et de certains locaux…« La construction de la future capitale indonésienne, un projet sous haute tension », c'est un Grand Reportage de Juliette Pietraszewski.À lire aussiIndonésie: la future capitale Nusantara, l'utopie «verte» du président Widodo
Au Tchad, face au développement anarchique de Ndjamena, le gouvernement a mis en place une commission chargée de réfléchir à la création d'une nouvelle ville pour désengorger la capitale avec un véritable plan d'urbanisation. Ce projet vous semble-t-il prioritaire ? Qui financera cette nouvelle métropole ? Nous lançons le débat.
En l'espace de 70 ans, la population urbaine en Afrique est passée de 27 millions à 587 millions d'habitants, selon Africapolis, une base de données recensant les dynamiques d'urbanisation du continent. L'Afrique est ainsi le continent qui connaît la plus forte urbanisation. Une dynamique qui entraîne forcément de nombreux défis, en premier lieu, celui de l'alimentation. Alors que les prix des denrées alimentaires ne cessent de s'envoler et de menacer la sécurité alimentaire, l'autosuffisance des villes devient de plus en plus urgente. Pourtant, l'agriculture en zone urbaine est encore trop peu prise en compte par les pouvoirs publics. Avec une pression foncière toujours plus grande, les jardins partagés, les potagers ont du mal à peser alors même qu'ils jouent un rôle essentiel, en premier lieu, nourrir les habitants, créer de l'emploi, du lien social ; créer des îlots de fraîcheur dans des villes soumises aux effets du changement climatique. Comment valoriser le rôle de l'agriculture urbaine ? Quelles sont les pratiques qui fonctionnent sur le continent ? Cette émission est en rediffusion du 17 janvier 2024.Émission à l'occasion du Forum mondial de l'alimentation et de l'agriculture (GFFA) se tiendra à Berlin du 17 au 20 janvier 2024. Avec : Christine Aubry, chargée de mission à l'INRAE sur les agricultures urbaines et professeur consultante à Agro Paris Tech, directrice de la Chaire agriculture urbaine, service écosystémique et alimentation des villes et co-directrice de l'ouvrage Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) Christine Margetic, professeure de géographie à Nantes Université, spécialiste des questions agricoles et alimentaires en France et en Afrique de l'Ouest. Co-directrice de l'ouvrage Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) Razak Adjei, directeur de TarAgro, entreprise basée au Togo, qui accompagne les ménages dans leurs projets agricoles en milieu urbain. Promoteur de l'initiative « Une maison, un potager ».Programmation musicale :► Bon Sem - Ah ! Kwantou ► GALO - DIEUF-DIEUL de Thiès
En l'espace de 70 ans, la population urbaine en Afrique est passée de 27 millions à 587 millions d'habitants, selon Africapolis, une base de données recensant les dynamiques d'urbanisation du continent. L'Afrique est ainsi le continent qui connaît la plus forte urbanisation. Une dynamique qui entraîne forcément de nombreux défis, en premier lieu, celui de l'alimentation. Alors que les prix des denrées alimentaires ne cessent de s'envoler et de menacer la sécurité alimentaire, l'autosuffisance des villes devient de plus en plus urgente. Pourtant, l'agriculture en zone urbaine est encore trop peu prise en compte par les pouvoirs publics. Avec une pression foncière toujours plus grande, les jardins partagés, les potagers ont du mal à peser alors même qu'ils jouent un rôle essentiel, en premier lieu, nourrir les habitants, créer de l'emploi, du lien social ; créer des îlots de fraîcheur dans des villes soumises aux effets du changement climatique. Comment valoriser le rôle de l'agriculture urbaine ? Quelles sont les pratiques qui fonctionnent sur le continent ? Cette émission est en rediffusion du 17 janvier 2024.Émission à l'occasion du Forum mondial de l'alimentation et de l'agriculture (GFFA) se tiendra à Berlin du 17 au 20 janvier 2024. Avec : Christine Aubry, chargée de mission à l'INRAE sur les agricultures urbaines et professeur consultante à Agro Paris Tech, directrice de la Chaire agriculture urbaine, service écosystémique et alimentation des villes et co-directrice de l'ouvrage Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) Christine Margetic, professeure de géographie à Nantes Université, spécialiste des questions agricoles et alimentaires en France et en Afrique de l'Ouest. Co-directrice de l'ouvrage Agricultures urbaines en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar (Presses universitaires du Midi, 2023) Razak Adjei, directeur de TarAgro, entreprise basée au Togo, qui accompagne les ménages dans leurs projets agricoles en milieu urbain. Promoteur de l'initiative « Une maison, un potager ».Programmation musicale :► Bon Sem - Ah ! Kwantou ► GALO - DIEUF-DIEUL de Thiès
De la boue, des eaux usées à l'air libre, des tuyaux qui débordent et inondent les habitations rendent le quotidien pénible. Sur le continent africain, plus de la moitié de la population n'a pas accès à un système d'assainissement sûr, selon un rapport de l'Unicef. Une amélioration, certes, mais des enjeux toujours importants sur un continent où l'urbanisation se fait à un rythme effréné. La ville d'Abidjan a, par exemple, vu sa population tripler en 20 ans et devrait atteindre les 10 millions d'habitants d'ici 2040. Malgré les travaux d'envergure, les infrastructures d'assainissement et d'eau potable ne suivent pas. Encore 60% de la population n'est pas raccordée au tout-à-l'égout, selon l'Office national de l'assainissement et du drainage (Onad). La capitale ivoirienne n'est pas une exception, les villes moyennes dont le nombre a considérablement augmenté doivent aussi revoir l'échelle de leurs réseaux d'assainissement. Quelles sont les infrastructures à mettre en place pour suivre le rythme de l'urbanisation ? Comment assurer la maintenance des canalisations déjà existantes et former des techniciens compétents ? Cette émission est une rediffusion du 22 avril 2024Avec :• Thomas Le Jeune, responsable de projets « services essentiels locaux » au GRET, ONG internationale de développement social et solidaire• Dr André Kouamé N'Guessan, ingénieur hydraulique. Expert sur les questions de l'assainissement en Côte d'Ivoire. Coordinateur du projet de développement durable et inclusif des villes secondaires à la Banque mondiale.En fin d'émission, Le monde des enfants de Charlie Dupiot.Aujourd'hui, ils sont 9 à nous parler de cuisine. Ils s'appellent Ania, Nazim, Ademe, Ezekiel, Elikia, Sami, Estrela, Inès et Omi. Ils ont 10 ans et sont en CM2 au sein de l'École primaire Edgar Quinet à Aubervilliers, en région parisienne.Merci à Ludovic Gallampoix d'avoir ouvert la porte de sa classe à Charlie Dupiot. pour cet épisode du « Monde des enfants » un épisode à retrouver, comme les autres, en podcast sur l'appli RFI Pure radio. Programmation musicale :► Good problem - Clay and Friends feat. Pierre Kwenders ► Wassulu Don - Oumou Sangaré.
De la boue, des eaux usées à l'air libre, des tuyaux qui débordent et inondent les habitations rendent le quotidien pénible. Sur le continent africain, plus de la moitié de la population n'a pas accès à un système d'assainissement sûr, selon un rapport de l'Unicef. Une amélioration, certes, mais des enjeux toujours importants sur un continent où l'urbanisation se fait à un rythme effréné. La ville d'Abidjan a, par exemple, vu sa population tripler en 20 ans et devrait atteindre les 10 millions d'habitants d'ici 2040. Malgré les travaux d'envergure, les infrastructures d'assainissement et d'eau potable ne suivent pas. Encore 60% de la population n'est pas raccordée au tout-à-l'égout, selon l'Office national de l'assainissement et du drainage (Onad). La capitale ivoirienne n'est pas une exception, les villes moyennes dont le nombre a considérablement augmenté doivent aussi revoir l'échelle de leurs réseaux d'assainissement. Quelles sont les infrastructures à mettre en place pour suivre le rythme de l'urbanisation ? Comment assurer la maintenance des canalisations déjà existantes et former des techniciens compétents ? Cette émission est une rediffusion du 22 avril 2024Avec :• Thomas Le Jeune, responsable de projets « services essentiels locaux » au GRET, ONG internationale de développement social et solidaire• Dr André Kouamé N'Guessan, ingénieur hydraulique. Expert sur les questions de l'assainissement en Côte d'Ivoire. Coordinateur du projet de développement durable et inclusif des villes secondaires à la Banque mondiale.En fin d'émission, Le monde des enfants de Charlie Dupiot.Aujourd'hui, ils sont 9 à nous parler de cuisine. Ils s'appellent Ania, Nazim, Ademe, Ezekiel, Elikia, Sami, Estrela, Inès et Omi. Ils ont 10 ans et sont en CM2 au sein de l'École primaire Edgar Quinet à Aubervilliers, en région parisienne.Merci à Ludovic Gallampoix d'avoir ouvert la porte de sa classe à Charlie Dupiot. pour cet épisode du « Monde des enfants » un épisode à retrouver, comme les autres, en podcast sur l'appli RFI Pure radio. Programmation musicale :► Good problem - Clay and Friends feat. Pierre Kwenders ► Wassulu Don - Oumou Sangaré.
Troisième et dernier épisode de notre série consacrée aux stades du monde. Aujourd'hui, on vous emmène à Pékin où se trouve le très célèbre Nid d'oiseau. Officiellement connu sous le nom de Stade national de la capitale, c'est une structure emblématique, réputée pour sa conception architecturale unique et son importance dans l'histoire du sport moderne. « J'aime beaucoup sa structure. Il a une certaine beauté architecturale. Il est très grand ! Majestueux et grandiose. C'est d'une beauté chaotique ». Chen, grand adolescent qui avait 3 ans lors des JO en 2008, suit avec nous la visite guidée… À nos côtés également, Li, qui vit en dehors de Pékin, regarde autour d'elle les yeux émerveillés. « C'est grandiose et magnifique, en particulier la structure architecturale extérieure. C'est vraiment incroyable. J'ai l'impression que l'architecture est très avancée et que la créativité des architectes était étonnante ».« Une logique géométrique stricte » : les origines du designImaginé par les architectes suisses Jacques Herzog et Pierre de Meuron, en collaboration avec le chinois Li Xinggang, le Nid d'oiseau trône au nord de Pékin, pile sur l'axe central de la capitale chinoise qui vient d'obtenir le statut de patrimoine mondial de l'Unesco. L'architecte Zhang Yingxin revient sur les origines de la création du stade. « Le design s'inspire de la forme classique des bols traditionnels, dont les bords s'élèvent et s'abaissent pour former une ellipse en forme de selle. La grande structure en maille d'acier utilisée autour du stade national est l'une des principales raisons pour lesquelles on l'appelle le Nid d'oiseau. Il s'inspire de la culture et de l'art traditionnel chinois. Le motif a été inspiré par des morceaux brisés de porcelaine chinoise traditionnelle. Le dessin peut sembler aléatoire mais il suit en réalité une logique géométrique stricte, développée étape par étape ».Elle explique qu'il a fallu trouver l'équilibre entre art, tradition et efficacité. « La structure complexe en acier du stade intègre des systèmes de collecte et d'utilisation de l'eau de pluie, qui peut ensuite être utilisée pour l'irrigation et le nettoyage des espaces verts environnants. De nombreux matériaux permettant d'économiser l'énergie ont été utilisés, notamment du verre à faible émissivité, qui réduit considérablement le transfert de chaleur ».« Un défi mondial » : l'héritage post-événement du Nid d'oiseauLes constructions de grande envergure pour des événements majeurs ont donné naissance au concept connu sous le nom de « l'effet de l'éléphant blanc »... Ces édifices doivent faire face à des problèmes d'exploitation et d'entretien après les événements, devenant ainsi des fardeaux importants et peu pratiques pour la ville. Pour s'assurer que le Nid d'oiseau continue à jouer un rôle dans la ville après les Jeux olympiques de 2008, Wang Yuxiong, directeur et professeur du centre de recherche sur l'économie du sport à l'université centrale des finances et de l'économie, nous explique que son héritage avait été bien pensé. « L'utilisation post-événement de grands sites comme celui-ci est un défi mondial. En tant qu'attraction touristique majeure, la vente de billets est une source de revenus importante. Le Nid d'oiseau accueille également des matchs de football et des événements culturels tels que des concerts. Ces divers formats assurent sa rentabilité ».Les économistes l'ont constaté, l'organisation des Jeux olympiques a eu un impact positif sur la croissance économique de Pékin. Ils font part également de l'augmentation des échanges commerciaux, les Jeux olympiques ayant stimulé la croissance du commerce international. La visite se conclut pile entre deux répétitions d'un concert qui aura lieu ici sous peu. Zhang, grand sourire aux lèvres, ne peut s'empêcher d'admirer une dernière fois l'édifice. « C'est un bâtiment important, très impressionnant, qui représente le pays. Je pense qu'il faut donc en être très très fier ».
Chef de chantier, conducteur d'engins, maçon, électricien, plombier, ... les filières du bâtiment et des travaux publics regroupent une diversité de métiers encore souvent associés à la pénibilité. Avec des normes de plus en plus exigeantes, les défis de la transition écologique, les métiers sont en constante évolution et depuis plusieurs années le secteur peine à recruter. En France, dans le “Top 30” de la Dares des métiers faisant face aux plus grandes difficultés de recrutement, les trois quarts sont des métiers du BTP et de l'industrie. Entre difficultés du travail, salaires, formations... comment expliquer le manque d'attrait du secteur ? Avec :• Hervé Dagand, responsable Observatoires, Étude et Ingénierie au sein de l'Observatoire des métiers du BTP• Jean Hoche, directeur des opérations de l'École Gustave qui dispense des formations gratuites en alternance à trois métiers du BTP• Moussa Dia, fondateur et directeur de SOFAMAC, entreprise basée à Dakar au Sénégal qui produit des briques en terre cuite.Et un reportage de Charlie Dupiot - Comment attirer les jeunes vers les métiers de la construction ?Selon l'Observatoire des métiers du secteur du BTP, Bâtiment et Travaux publics, 80% des entreprises dans ce domaine peinent à recruter. Notre reporter Charlie Dupiot s'est rendue au salon Intermat, un salon consacré à la construction qui s'est tenu fin avril à Villepinte, au nord de Paris. Elle l'a visité en compagnie de 5 étudiants du centre Gustave Eiffel qui propose des alternances sur les chantiers, à Chilly-Mazarin, en région parisienne. Ces étudiants s'appellent Shamseddine, Laetitia, Mohamed, Issam et David… Et ils ont choisi de se lancer dans le BTP. Programmation musicale :► Open the Road – Leyla McCalla► Fatigué - Antoine Villoutraix, Super Antena Tropical
Chef de chantier, conducteur d'engins, maçon, électricien, plombier, ... les filières du bâtiment et des travaux publics regroupent une diversité de métiers encore souvent associés à la pénibilité. Avec des normes de plus en plus exigeantes, les défis de la transition écologique, les métiers sont en constante évolution et depuis plusieurs années le secteur peine à recruter. En France, dans le “Top 30” de la Dares des métiers faisant face aux plus grandes difficultés de recrutement, les trois quarts sont des métiers du BTP et de l'industrie. Entre difficultés du travail, salaires, formations... comment expliquer le manque d'attrait du secteur ? Avec :• Hervé Dagand, responsable Observatoires, Étude et Ingénierie au sein de l'Observatoire des métiers du BTP• Jean Hoche, directeur des opérations de l'École Gustave qui dispense des formations gratuites en alternance à trois métiers du BTP• Moussa Dia, fondateur et directeur de SOFAMAC, entreprise basée à Dakar au Sénégal qui produit des briques en terre cuite.Et un reportage de Charlie Dupiot - Comment attirer les jeunes vers les métiers de la construction ?Selon l'Observatoire des métiers du secteur du BTP, Bâtiment et Travaux publics, 80% des entreprises dans ce domaine peinent à recruter. Notre reporter Charlie Dupiot s'est rendue au salon Intermat, un salon consacré à la construction qui s'est tenu fin avril à Villepinte, au nord de Paris. Elle l'a visité en compagnie de 5 étudiants du centre Gustave Eiffel qui propose des alternances sur les chantiers, à Chilly-Mazarin, en région parisienne. Ces étudiants s'appellent Shamseddine, Laetitia, Mohamed, Issam et David… Et ils ont choisi de se lancer dans le BTP. Programmation musicale :► Open the Road – Leyla McCalla► Fatigué - Antoine Villoutraix, Super Antena Tropical
Nous sommes à Dammam en Arabie Saoudite, un immeuble s'effondre dans des circonstances totalement inexplicables. Le ciment s'est progressivement transformé en poussière rouge… Un spécialiste se rend sur place pour essayer de comprendre. La réponse est effrayante : c'est la bétonite, un virus qui va se répandre dans le monde entier et qui va détruire toutes les structures en béton de la civilisation industrielle. Cette fiction de Charles Defontaines publiée en 1988 n'a pas connu un grand succès mais l'idée est vertigineuse. Fermez les yeux et imaginez que toutes les structures construites en béton autour de vous s'écroulent : hôpitaux, ponts, usines, aéroport, immeubles… Ce scénario permet de prendre conscience de la quantité de béton qui nous entoure : 1/3 des bâtiments du monde en contient ! Or pour fabriquer du béton, il faut des quantités astronomiques de granulats, émettre beaucoup de gaz à effet de serre responsables du changement climatique et entretenir sans relâche les édifices qui se fragilisent avec le temps… Mais peut-on se passer du béton ?- Nélo Magalhaes, post doctorant à l'Institut de la transition environnementale pour son ouvrage Accumuler du béton, tracer des routes : une histoire environnementale des grandes infrastructures (La Fabrique Éditions)- Alia Bengana, architecte, elle œuvre pour la réintégration des matériaux naturels dans la pratique architecturale contemporaine, pour la bande dessinée Béton, enquête en sables mouvants (Presse de la Cité)- Adrien Tsague, ingénieur et Tom Bonhomme, architecte. Ils ont lancé, il y a deux ans, leur entreprise au Cameroun qui s'appelle Brique d'Afrique.
Nous sommes à Dammam en Arabie Saoudite, un immeuble s'effondre dans des circonstances totalement inexplicables. Le ciment s'est progressivement transformé en poussière rouge… Un spécialiste se rend sur place pour essayer de comprendre. La réponse est effrayante : c'est la bétonite, un virus qui va se répandre dans le monde entier et qui va détruire toutes les structures en béton de la civilisation industrielle. Cette fiction de Charles Defontaines publiée en 1988 n'a pas connu un grand succès mais l'idée est vertigineuse. Fermez les yeux et imaginez que toutes les structures construites en béton autour de vous s'écroulent : hôpitaux, ponts, usines, aéroport, immeubles… Ce scénario permet de prendre conscience de la quantité de béton qui nous entoure : 1/3 des bâtiments du monde en contient ! Or pour fabriquer du béton, il faut des quantités astronomiques de granulats, émettre beaucoup de gaz à effet de serre responsables du changement climatique et entretenir sans relâche les édifices qui se fragilisent avec le temps… Mais peut-on se passer du béton ?- Nélo Magalhaes, post doctorant à l'Institut de la transition environnementale pour son ouvrage Accumuler du béton, tracer des routes : une histoire environnementale des grandes infrastructures (La Fabrique Éditions)- Alia Bengana, architecte, elle œuvre pour la réintégration des matériaux naturels dans la pratique architecturale contemporaine, pour la bande dessinée Béton, enquête en sables mouvants (Presse de la Cité)- Adrien Tsague, ingénieur et Tom Bonhomme, architecte. Ils ont lancé, il y a deux ans, leur entreprise au Cameroun qui s'appelle Brique d'Afrique.
La tempête Daniel s'est abattue sur Derna, il y a neuf mois, faisant une dizaine de milliers de morts et de disparus. Sous les pluies diluviennes, deux barrages vétustes avaient cédé, rasant la partie est de la ville. Aujourd'hui, les autorités de l'Est libyen, dirigées par le maréchal Khalifa Haftar, mettent les bouchées doubles pour reconstruire la ville. Avec ses chantiers gigantesques, le militaire autoritaire veut gagner les cœurs des habitants et une reconnaissance internationale, qu'il cherche depuis 2014. La perle de la Méditerranée vit au rythme des bruits des machines. 155 chantiers sont en cours dans la ville ravagée par la tempête Daniel. La société égyptienne de l'ingénieur Mohamed Soliman reconstruit un pont reliant Derna au principal axe routier de Cyrénaïque, la région Est de la Libye. Il témoigne : « Il y avait un pont à poutres ici. Ça demande un plan de reconstruction spécifique, un peu spécial, parce qu'il y a une distance de 120 mètres entre les deux extrémités du pont. » L'ingénieur poursuit : « Parmi les difficultés rencontrées, le pont est situé entre deux montagnes. Les manœuvres et les accès vers les extrémités du pont sont difficiles. »Le Fonds de développement et de construction, chargé entre autres de rebâtir Derna, a reçu une enveloppe de 10 milliards de dinars, environ 2 milliards d'euros. Ageila Elabbar, l'un des cadres du Fonds, veut montrer que l'argent n'est pas gaspillé : « Certains chantiers seront finis en août, d'autres finiront en septembre. Mais tous les aménagements doivent être finis en décembre. C'est pour ça qu'ils sont forcés, encouragés plutôt à travailler nuit et jour, 24h/24, 7 jours sur 7. Comme vous le voyez vous-même, il y a de nombreux ouvriers sur les chantiers. »Belkasem Haftar, fil de Khalifa Haftar, cherche à moderniser la villeLe Fonds est dirigé par Belkasem Haftar, l'un des fils de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est. L'ingénieur de formation a pour but de moderniser la ville, il veut aussi transformer les mentalités. Derna est une ville conservatrice, les femmes et les enfants n'avaient pas l'habitude de sortir dehors. Les autorités ont donc multiplié les jardins publics. Islam Montasser s'en réjouit, sa bijouterie donne sur un parc. « Honnêtement, le business après l'inondation s'est amélioré. » Le bijoutier salue les changements : « Ce jardin était à l'époque un terrain abandonné. Grâce au Fonds de reconstruction et à l'ingénieur Belkacem, Belkacem Khalifa, que Dieu le bénisse, la situation a changé à 180 degrés. »Le chantier des barrages est l'un des rares à ne pas avoir encore commencé. Quatre sociétés internationales ont soumis leur offre, Belkasem Haftar sait qu'il joue sa crédibilité sur cette décision finale.À écouter aussiLibye: comment la ville de Derna se relève-t-elle des inondations de 2023 ?
L'urbanisation est l'un des défis majeurs auquel doit répondre le continent africain. En 1990, moins d'un tiers des Africains vivaient en ville, ils devraient être 70 % d'ici 2050, selon Africapolis, qui recense les données des villes en Afrique. Si les mégalopoles comme Lagos au Nigeria ou Kinshasa en République Démocratique du Congo, continuent de croître, les défis se situent aussi à plus petite échelle car la moitié de la population urbaine africaine vit dans des agglomérations de moins de 500 000 habitants. Ce sont ces municipalités à la taille et au budget relativement limités qui devront faire face à l'explosion démographique. Comment répondre aux besoins de logements, de transports des citadins, assurer la gestion des déchets, de l'assainissement tout en construisant une vie durable ? À l'occasion de la deuxième édition de la Résidence «Je m'engage pour l'Afrique», incubateur de Politiques publiques pour faire émerger la prochaine génération de citoyens en Afrique, la Méditerranée et l'Europe. • Ileana Santos, co-fondatrice de Je m'engage pour l'Afrique, incubateur de politiques publiques visant à faire émerger la prochaine génération de citoyens engagés pour l'Afrique• Carla Douhadji, directrice de la ferme école Agroécologies Bioénergies de TMSU International, entreprise sociale qui met en place des projets aux Énergies Renouvelables, à l'environnement, à l'art et à la culture, à l'Éducation, basé à Tsévié, au Togo. Résidente du programme Je m'engage pour l'Afrique• Ilham Osrhir, résidente du programme Je m'engage pour l'Afrique. Programmation musicale :► Adenuga - Joeyboy► Al Pelo - Eda Diaz.
L'urbanisation est l'un des défis majeurs auquel doit répondre le continent africain. En 1990, moins d'un tiers des Africains vivaient en ville, ils devraient être 70 % d'ici 2050, selon Africapolis, qui recense les données des villes en Afrique. Si les mégalopoles comme Lagos au Nigeria ou Kinshasa en République Démocratique du Congo, continuent de croître, les défis se situent aussi à plus petite échelle car la moitié de la population urbaine africaine vit dans des agglomérations de moins de 500 000 habitants. Ce sont ces municipalités à la taille et au budget relativement limités qui devront faire face à l'explosion démographique. Comment répondre aux besoins de logements, de transports des citadins, assurer la gestion des déchets, de l'assainissement tout en construisant une vie durable ? À l'occasion de la deuxième édition de la Résidence «Je m'engage pour l'Afrique», incubateur de Politiques publiques pour faire émerger la prochaine génération de citoyens en Afrique, la Méditerranée et l'Europe. • Ileana Santos, co-fondatrice de Je m'engage pour l'Afrique, incubateur de politiques publiques visant à faire émerger la prochaine génération de citoyens engagés pour l'Afrique• Carla Douhadji, directrice de la ferme école Agroécologies Bioénergies de TMSU International, entreprise sociale qui met en place des projets aux Énergies Renouvelables, à l'environnement, à l'art et à la culture, à l'Éducation, basé à Tsévié, au Togo. Résidente du programme Je m'engage pour l'Afrique• Ilham Osrhir, résidente du programme Je m'engage pour l'Afrique. Programmation musicale :► Adenuga - Joeyboy► Al Pelo - Eda Diaz.
Depuis le début du XXè siècle, le béton s'est imposé sur la planète, son gris est devenu partie intégrante du paysage, au même titre que le vert des arbres et le bleu du ciel. Malléable et extrêmement résistant, il fait la joie des ingénieurs et des architectes. Mais le succès du béton a son corollaire : le coût écologique de sa production. D'après un rapport du Shift Project, elle représente 2,4% des émissions françaises de gaz à effet de serre. C'est le troisième secteur industriel le plus polluant après la chimie. Alors, des voix s'élèvent : architectes, spécialistes du béton, ingénieurs, activistes font le bilan et se questionnent : le «tout béton» est-il une fatalité ? N'y aurait-il pas d'autres façons de construire et d'habiter le monde ? Avec :• Alia Bengana, architecte • Claude Baechtold, graphiste et photographe Pour leur bande dessinée Béton - Enquête en sables mouvants avec les dessins d'Antoine Maréchal (Éditions La Cité Graphique - avril 2024).Et en fin d'émission, un reportage de Raphaëlle Constant sur les slammeurs malgaches. Ils ont 23 et 25 ans, ils sont poètes urbains et performeurs depuis 7 ans à Madagascar. Naval est étudiante en économie et Orad, étudiant en sciences de l'information et communication. Ils font tous deux partie de Madagaslam, une association qui fédère la scène slam sur la Grande Île. Avec le verbe haut, ils font entendre les maux de la jeunesse malgache. Notre reporter Raphaëlle Constant les a rencontrés à Antananarive. Programmation musicale :► Batwanes Beek - Yassine Stein► Oaiakaa - Bolo.
Depuis le début du XXè siècle, le béton s'est imposé sur la planète, son gris est devenu partie intégrante du paysage, au même titre que le vert des arbres et le bleu du ciel. Malléable et extrêmement résistant, il fait la joie des ingénieurs et des architectes. Mais le succès du béton a son corollaire : le coût écologique de sa production. D'après un rapport du Shift Project, elle représente 2,4% des émissions françaises de gaz à effet de serre. C'est le troisième secteur industriel le plus polluant après la chimie. Alors, des voix s'élèvent : architectes, spécialistes du béton, ingénieurs, activistes font le bilan et se questionnent : le «tout béton» est-il une fatalité ? N'y aurait-il pas d'autres façons de construire et d'habiter le monde ? Avec :• Alia Bengana, architecte • Claude Baechtold, graphiste et photographe Pour leur bande dessinée Béton - Enquête en sables mouvants avec les dessins d'Antoine Maréchal (Éditions La Cité Graphique - avril 2024).Et en fin d'émission, un reportage de Raphaëlle Constant sur les slammeurs malgaches. Ils ont 23 et 25 ans, ils sont poètes urbains et performeurs depuis 7 ans à Madagascar. Naval est étudiante en économie et Orad, étudiant en sciences de l'information et communication. Ils font tous deux partie de Madagaslam, une association qui fédère la scène slam sur la Grande Île. Avec le verbe haut, ils font entendre les maux de la jeunesse malgache. Notre reporter Raphaëlle Constant les a rencontrés à Antananarive. Programmation musicale :► Batwanes Beek - Yassine Stein► Oaiakaa - Bolo.
Alors que l'Inde entière est en train de voter pour savoir si elle offre à Narendra Modi un troisième mandat ou pas, tout le monde s'accorde à dire que les infrastructures du pays se sont considérablement améliorées. Le pays construit à toute vitesse pour qu'elles cessent d'être un frein à l'essor de son économie. Les routes et les rails sont en constant développement. Le développement du réseau ferroviaire, avec des lignes de plus en plus rapides et confortables, illustration en reportage dans un train express régional.
Alors que l'Inde entière est en train de voter pour savoir si elle offre à Narendra Modi un troisième mandat ou pas, tout le monde s'accorde à dire que les infrastructures du pays se sont considérablement améliorées. Le pays construit à toute vitesse pour qu'elles cessent d'être un frein à l'essor de son économie. Les routes et les rails sont en constant développement. Le développement du réseau ferroviaire, avec des lignes de plus en plus rapides et confortables, illustration en reportage dans un train express régional.
Pour limiter l'empreinte écologique des JO de Paris 2024, les organisateurs ont décidé de réduire au maximum la construction d'infrastructures dédiées. Ils se targuent ainsi de pouvoir compter sur 95% d'infrastructures déjà existantes ou temporaires. Le plus grand chantier reste celui du village olympique, 58 hectares situés en grande partie dans le sud de la commune de Saint-Denis. Une zone jusque-là isolée et délaissée, qui voit son urbanisme se transformer.
Actuellement en pleine restauration, le majestueux Grand Palais accueillera les épreuves olympiques d'escrime et de taekwondo. Mais ce n'est pas la première fois que ce chef-d'œuvre architectural rencontrera les Jeux olympiques. Lors des JO de 1924, le Grand Palais avait déjà abrité des compétitions artistiques. Il y a tout d'abord cette sensation d'être tout petit sous un gigantesque parapluie métallique. La nef est immense ; un sentiment partagé par Daniel Sancho, le directeur du projet de restauration du Grand Palais. Il porte casque et gilet de chantier et lève les yeux au ciel. « C'est un volume fou : on est à 35 mètres de hauteur sur les parties courantes, on monte jusqu'à 45 mètres en partie centrale, 13 000 m²... L'architecture industrielle, c'est vraiment l'usage du métal au maximum de ses capacités », décrit Daniel Sancho qui poursuit : « Une charpente extrêmement élancée pour l'époque, c'est aussi l'usage du rivet... On a donc quelque chose d'extrêmement sophistiqué techniquement d'un point de vue industriel. »On apprend aussi que la charpente de fer pèse 6000 tonnes – le poids de la Tour Eiffel –, et que la verrière est la plus grande d'Europe. Créé en 1900 pour l'exposition universelle, le Grand Palais n'a cessé d'accueillir de grands évènements, comme le Salon de l'auto, en témoignent les archives.Écrin olympiqueGrâce aux travaux, la nef a retrouvé sa grâce aérienne, la splendeur de sa dentelle métallique et la transparence de sa verrière. Un écrin olympique pour accueillir dans un premier temps les épreuves d'escrime. On ferme les yeux et on imagine. « On met en place le terrain de jeu au milieu, des gradins pour 8000 personnes, on a les espaces servant autour, sous l'escalier d'honneur, il devrait y avoir la tribune des juges. On voit bien que la dimension de cet espace de 13 000 m² par rapport aux attentes d'un grand événement sportif sont cohérentes », assure Daniel Sancho.À lire aussiJeux olympiques 2024 à Paris: des promesses initiales à la réalité du terrainSeul petit écueil pour filmer l'escrime, il ne faut pas qu'il y ait trop de lumière, il faudra donc l'atténuer avec un léger voilage tendu en sous-face de la charpente. L'escalier d'honneur, chef-d'œuvre de l'art nouveau, fera partie du spectacle puisque les athlètes l'emprunteront lors des finales. Au cours de la rénovation, il a fallu, comme pour la charpente, retrouver la couleur d'origine.« On a fait des études classiques stratigraphiques, retrouver les traces, pour aboutir à cette peinture-là qui est maintenant en place. Comment la qualifier ? Marron canon de fusil... C'est une peinture beaucoup plus sombre qui met vraiment en valeur les formes de l'escalier », explique le directeur du projet de restauration du Grand Palais. « On voit les reliefs apparaître, des volutes dans tous les sens, des fûts en porphyre, des éléments en bronze qui sont accrochés à ce porphyre qui ont été restaurés aussi. Donc on a quelque chose d'extrêmement délicat, l'ouvrage retrouve ses qualités d'origine, ses couleurs d'origine », ajoute Daniel Sancho.Dans quelques semaines, le cliquetis des fleurets remplacera le vacarme des travaux.À lire aussiParis 2024: la France a-t-elle les moyens de ses ambitions?
Notre-Dame renaît de ses cendres, cinq ans après un terrible incendie de la cathédrale française célèbre dans le monde entier. Quelque 250 entreprises et des centaines d'artisans d'art, d'architectes et de professionnels ont travaillé dans le chantier hors norme de la cathédrale, alimentée par des centaines de milliers d'euros de dons, pour ce symbole de la chrétienté inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco et chef-d'œuvre de l'art gothique. Les explications de Mathieu Lours, professeur agrégé d'histoire, spécialiste de l'architecture religieuse, auteur de La grâce des cathédrales aux éditions Place des Victoires.
Elle fut l'un des lieux de culte catholiques les plus prestigieux d'Afrique. La cathédrale de Carthage – édifiée à la fin du XIXe siècle à l'emplacement même où le roi Louis IX, dit Saint-Louis, aurait rendu l'âme – est ouverte au public tous les soirs de ramadan. Un mois sacré où les Tunisiens aiment sortir après la rupture du jeûne. De notre correspondante à Tunis,Il est 21 heures, les premiers visiteurs arrivent tout doucement, presque timidement. Érigée sur la colline de Byrsa, à Carthage, la cathédrale fait partie du paysage urbain des Tunisois, mais peu sont ceux qui y avaient déjà mis les pieds.Haïfa, expert-comptable de 39 ans, a sauté le pas avec ses deux petits garçons : « Les enfants me demandent toujours "mais c'est quoi ce grand palais là-bas ?" Moi-même, je n'avais pas d'idée approfondie de la question et de l'histoire du lieu. Alors, je leur ai dit : "allons-y, c'est l'occasion !" »Des travaux de réhabilitationUn palais, avec ses 174 colonnes, son dôme bleu et ses dorures, la cathédrale de Carthage est à la fois imposante et apaisante.« En fait, le charme de la cathédrale me prend, m'envahit toujours. Pendant la journée, mais surtout pendant les soirées, c'est le calme absolu », s'émerveille Salma Guenounou, étudiante en architecture en cinquième année. Une ambiance un peu mystique la nuit, « surtout quand il n'y a pas beaucoup de visiteurs. Tu as l'opportunité d'errer, de te promener, d'apprendre un peu plus toujours, c'est génial », ajoute-t-elle.C'est ici même que Saint-Louis aurait rendu son dernier souffle. Ici même qu'histoires de Tunisie et de France se mêlent, une fois encore. Emin Turki est l'un des architectes qui supervisent les travaux de réhabilitation. Ravalement de façade, reprise des vitraux, renforcement de la coupole, mais surtout, permettre aux Tunisiens de renouer avec un pan de leur passé.« Le patrimoine – ou ce qu'on appelle le patrimoine colonial – n'a pas été reconnu en tant que patrimoine jusqu'à il y a quelques années. Quelque part, la révolution a permis de retrouver ce lien avec l'histoire récente de la Tunisie, explique Emin Turki. C'est une partie de nous, c'est une partie de notre histoire, au même titre que le patrimoine carthaginois, romain, arabo-musulman. Toutes les civilisations qui ont traversé ce pays. »Ouverte aux visiteurs jusqu'en juin, la cathédrale de Carthage va ensuite se refaire une beauté. Une grande réouverture, en même temps que le musée de Carthage, est prévue pour 2027.À lire aussiTunisie: Tabarka et Aïn Draham, destinations privilégiées de l'écotourisme
Marcher dans la rue, prendre les transports publics, faire son jogging ou s'asseoir à la terrasse d'un café... Ces gestes apparemment anodins du quotidien, ne sont pas appréhendés de la même façon qu'on soit une femme ou un homme. Selon une étude de l'Agence européenne des droits fondamentaux publiée en 2021, 83% des Européennes interrogées évitent de se retrouver seules dans certains endroits publics. Si elles ne sont pas totalement invisibles dans l'espace public, les femmes ont souvent besoin d'anticiper leur trajet, de rester sur leurs gardes. Elles sont de passage, là où les hommes s'installent. Au-delà des problématiques d'insécurité et de harcèlement de rue, les femmes profitent également des aménagements urbains. Il suffit de regarder l'utilisation des équipements sportifs en ville pour constater le peu de présence féminine. La ville ne serait donc pas neutre. Comment rendre la ville aux femmes ? Quelles responsabilités des pouvoirs publics ? Avec :• Corinne Luxembourg, géographe, professeure en Géographie et aménagement à l'Université Sorbonne Paris Nord et fondatrice de l'Association Les Urbain.e.s qui a pour objet de produire et promouvoir la recherche scientifique et citoyenne en études urbaines • Alicia Lugan, urbaniste et directrice France chez Equal Saree, agence d'urbanisme et d'architecture qui intègre la perspective de genre dans l'élaboration de ses projets. Un entretien avec Gwendolina Duval, correspondante de RFI au Mexique, où 2/3 des jeunes filles et des femmes déclarent avoir souffert d'au moins un incident violent dans sa vie, et entre 10 et 11 femmes sont assassinées chaque jour dans le pays. Or, la moitié de ces meurtres ont lieu dans l'espace public. Petit à petit, le Mexique prend conscience de ce fléau et tente d'agir, au moins dans la capitale. Mexico a lancé, en 2019, un programme qui s'appelle « chemins sûrs » avec la promesse de dire aux femmes : marchez librement et en sécurité.Et en fin d'émission, un reportage de Tom Malki.En Albanie, la Fédération de Football se veut plus inclusive. C'est pourquoi elle met en place avec l'aide de la FIFA et de l'UEFA la stratégie Rising Stars, devant offrir plus d'opportunités de jouer au foot pour les jeunes filles et les footballeuses professionnelles.Tom Malki a rencontré les joueuses de l'équipe de football de Tirana, la capitale, ainsi que Florian Riza, en charge de cette stratégie pour la Fédération. Programmation musicale :► Bubalu - Feid, Rema ► Exode exotique – La Caravane passe, Tryo & Oriane Lacaille.
Marcher dans la rue, prendre les transports publics, faire son jogging ou s'asseoir à la terrasse d'un café... Ces gestes apparemment anodins du quotidien, ne sont pas appréhendés de la même façon qu'on soit une femme ou un homme. Selon une étude de l'Agence européenne des droits fondamentaux publiée en 2021, 83% des Européennes interrogées évitent de se retrouver seules dans certains endroits publics. Si elles ne sont pas totalement invisibles dans l'espace public, les femmes ont souvent besoin d'anticiper leur trajet, de rester sur leurs gardes. Elles sont de passage, là où les hommes s'installent. Au-delà des problématiques d'insécurité et de harcèlement de rue, les femmes profitent également des aménagements urbains. Il suffit de regarder l'utilisation des équipements sportifs en ville pour constater le peu de présence féminine. La ville ne serait donc pas neutre. Comment rendre la ville aux femmes ? Quelles responsabilités des pouvoirs publics ? Avec :• Corinne Luxembourg, géographe, professeure en Géographie et aménagement à l'Université Sorbonne Paris Nord et fondatrice de l'Association Les Urbain.e.s qui a pour objet de produire et promouvoir la recherche scientifique et citoyenne en études urbaines • Alicia Lugan, urbaniste et directrice France chez Equal Saree, agence d'urbanisme et d'architecture qui intègre la perspective de genre dans l'élaboration de ses projets. Un entretien avec Gwendolina Duval, correspondante de RFI au Mexique, où 2/3 des jeunes filles et des femmes déclarent avoir souffert d'au moins un incident violent dans sa vie, et entre 10 et 11 femmes sont assassinées chaque jour dans le pays. Or, la moitié de ces meurtres ont lieu dans l'espace public. Petit à petit, le Mexique prend conscience de ce fléau et tente d'agir, au moins dans la capitale. Mexico a lancé, en 2019, un programme qui s'appelle « chemins sûrs » avec la promesse de dire aux femmes : marchez librement et en sécurité.Et en fin d'émission, un reportage de Tom Malki.En Albanie, la Fédération de Football se veut plus inclusive. C'est pourquoi elle met en place avec l'aide de la FIFA et de l'UEFA la stratégie Rising Stars, devant offrir plus d'opportunités de jouer au foot pour les jeunes filles et les footballeuses professionnelles.Tom Malki a rencontré les joueuses de l'équipe de football de Tirana, la capitale, ainsi que Florian Riza, en charge de cette stratégie pour la Fédération. Programmation musicale :► Bubalu - Feid, Rema ► Exode exotique – La Caravane passe, Tryo & Oriane Lacaille.
Le Programme des Nations unies pour l'environnement et le gouvernement français organisent à partir de ce jeudi 7 mars le premier Forum mondial bâtiments et climat. À Rosny-sous-Bois, une ville de près de 50 000 habitants à l'est de Paris, la municipalité s'est dotée il y a 12 ans de sa propre entité de recherche et d'innovation pour mettre en place une stratégie d'adaptation au changement climatique sur son territoire. En ce matin pluvieux, des ouvriers de chantier empilent des ballots de pailles entre des poteaux en bois. Ici, à Rosny-sous-Bois, une nouvelle école maternelle sort de terre. « Cette construction se fait essentiellement à partir de matériaux biosourcés », explique Cassiane Mariotti, l'architecte de ce bâtiment. « Nous utilisons de la paille pour les murs porteurs qui sera ensuite couverte à l'intérieur du bâtiment de terre et à l'extérieur de terre mélangée à de la chaux, du bois pour la charpente, des poteaux, des poutres, la toiture et les planchers. Et on a aussi de la terre crue sous forme de briques. »Afin de limiter au strict minimum le recours aux matériaux émetteurs de gaz à effet de serre, comme le béton par exemple, et « pour adapter la ville d'aujourd'hui au défi climatique qui nous attend », la Direction recherche et innovation (DRI) de Rosny-sous-Bois « s'inspire des techniques d'autres pays et d'autres époques », souligne Charlotte Picard qui en est la directrice adjointe. « La paille porteuse, par exemple, existait dès la fin du XIXe siècle aux États-Unis. »À écouter aussiLes bâtiments éco-responsables en Afrique du Sud, un business en plein essorLa paille : matériau isolant et ressource abondanteDans les nouvelles constructions éco-responsables de Rosny-sous-Bois, la star, c'est en effet elle : la paille. Les bottes, larges de 50 centimètres et utilisées comme murs porteurs, constituent un excellent isolant contre le bruit, le froid, mais aussi contre la chaleur, couplées à un système de ventilation naturelle. Et les étés ne font plus peur à Mickael Jablonski. « Durant les périodes de canicule, c'est carrément génial ! », s'enthousiasme ce directeur d'un centre de loisirs éco-conçu de la ville qui accueille les enfants après la classe et pendant les vacances. « À 17 heures, en plein été, les parents viennent chercher leurs enfants… et ils ne veulent plus repartir ! Rien que de rentrer dans le hall de ce bâtiment, on sent tout de suite une espèce de fraîcheur alors qu'il fait 35 degrés dehors. Sur la journée des enfants, sur leur humeur et celle des adultes, ça joue beaucoup. »L'utilisation de la paille pour les murs porteurs permet également d'utiliser moins de bois, une ressource « qui met cent ans avant de se régénérer », rappelle l'architecte Cassiane Mariotti. « Quand on plante un arbre, il faut attendre au moins 100 ans avant de pouvoir récupérer le bois. » Et puis, « en Île-de-France, nous avons de la chance qu'il reste encore des surfaces agricoles. Cela nous permet de nous fournir en paille bio dans un rayon maximal de 100 kilomètres autour de Rosny », renchérit Charlotte Picard.Une activité en pleine expansionMais pour que la paille, qui arrive des champs, puisse être utilisée dans le bâtiment, elle doit être comprimée d'une façon spécifique et ne pas dépasser certaines dimensions. Jean Poisson a donc dû investir. Il a acheté quatre machines d'une valeur de 300 000 euros chacune. « Si on veut être à la pointe de la technologie, il faut du matériel extrêmement sophistiqué qui demande une grande rigueur », raconte cet agriculteur, qui est à la tête de la société Paille Service en Seine-et-Marne.« Notre point fort, c'est que nous sommes à 50 km de Paris et que nous pouvons, grâce à nos terres, produire des choses qui restent en local. Écologiquement, c'est ce qu'il y a de mieux », fait valoir le chef d'entreprise et neuvième génération d'une famille d'agriculteurs. 3 000 hectares de son exploitation sont dédiés à la récolte de la paille issue du blé ou de l'orge. Et si la construction de bâtiment ne représente pour l'instant que 10% de son chiffre d'affaires de la paille sur l'année, son activité est en pleine expansion. « Il y a huit ans, nous avons construit une seule maison avec de l'isolation en paille. L'année dernière, nous avons construit deux grands bâtiments publics grâce à cette technique. Faire de l'éco-construction avec de la paille peut donner une valeur ajoutée à cette belle matière. Mais il y a encore trop de champs de blé qui sont inutilisés pour produire de la paille. Dans les années à venir, nous devons nous améliorer sur ce point. Et nous le ferons. »À écouter aussiMaisons éco-responsables: Au Sénégal, le pari de la construction bioclimatiqueLa rénovation, « grand défi du XXIe siècle »À Rosny-sous-Bois, les architectes de la Direction recherche et innovation savent qu'ils ne sont qu'au début de l'adaptation de leur ville au changement climatique. Après la construction de trois écoles, de deux centres de loisirs et de deux chantiers qui sont actuellement encore en cours, la directrice adjointe pense aujourd'hui avant tout aux bâtiments déjà existants. « Il y a beaucoup de bâtiments anciens à isoler. Le grand défi du XXIe siècle sera donc la rénovation », estime Charlotte Picard. « Mais ce que nous avons réussi à démontrer ici, c'est que les solutions d'adaptation existent. Et nous essayons d'impliquer les citoyens, en organisant par exemple des chantiers participatifs pour que chacun puisse comprendre les nouvelles techniques de construction, les nouvelles façons d'habiter notre ville. »Il reste tout de même un frein à l'éco-construction, et non le moindre ; il manque encore de la main-d'œuvre qualifiée. « En Île-de-France, il n'y a pas encore beaucoup d'entreprises qui savent mettre en œuvre la paille, la terre et le bois. Quand nous faisons des appels d'offres, il n'y a souvent qu'une ou deux entreprises qui répondent. Ce qui ne nous permet pas de faire jouer la concurrence », regrette Cassiane Mariotti, qui espère une accélération des formations et des campagnes de recrutement dans les métiers de la transition écologique.
Au Togo, l'entreprise française Sunna Design a remporté un contrat de 40 millions d'euros pour fournir et installer 50 000 lampadaires solaires dans les zones rurales éloignées du réseau électrique. Plus de la moitié ont déjà été déployés dans les régions des Savannes et de la Kara. Reportage dans un village proche de la frontière béninoise, ayant bénéficié de ce plan d'électrification publique, initié par le gouvernement togolais. À partir de 18 heures, la nuit tombe rapidement sur le village de Kadjanga. C'est le moment où les lumières des lampadaires solaires commencent à s'allumer. Installés à la fin de l'année 2022, inauguré officiellement par le président togolais en avril 2023, l'éclairage public a changé la vie des habitants – et en particulier celle des vendeuses installées à l'entrée de la communauté – Sudou Maimounatou est l'une d'entre elles : « Le changement est bien visible : avant, à partir de 18 heures, les femmes qui vendent sur le marché devaient arrêter leurs activités, alors que maintenant, elles continuent jusqu'à 20 heures. Et puis, quand tu veux sortir de la maison, tu n'as plus la crainte des reptiles, donc même dans la nuit, les femmes peuvent prendre leur bassine et aller chercher de l'eau à la pompe du village. »Au-dessus du puits, sur un croisement stratégique, près d'un barrage militaire ou à proximité d'une école, tous les lampadaires solaires ont été installés de manière raisonnée, grâce à une cartographie des infrastructures réalisée au préalable par la start-up française Mitsio Motu. Julie Nicolas Lawson, responsable Sunna Design au Togo : « Donc, du coup, les critères, c'est qu'il faut être à plus de deux kilomètres du réseau électrique et ce qui est privilégié, ce sont les centres de santé, les écoles, les points d'eau. Il y avait aussi des enjeux de sécurité, comme on sait qu'il y a beaucoup de circulation au niveau des frontières, donc c'était aussi une demande, même des populations d'ailleurs, de pouvoir éclairer les frontières. »70 lampadaires connectés à KadjangaLes 70 lampadaires connectés font la fierté de Kadjanga. Ce village avait déjà bénéficié dans le passé de l'installation de quelques lampadaires solaires financés par une banque chinoise, mais cette première expérience a tourné court, relate Président Yoma Karatchi : « Ce n'était même pas au cœur du village, c'était à un endroit non précis, comme ça, et l'éclairage était faible aussi. Quand, ils ont mis ça, ça n'a même pas fait un an. »Pour éviter ce genre de pannes, les équipes de Sunna Design sont aussi chargées d'assurer la maintenance de leurs lampadaires pendant douze ans après leur installation. Une démarche essentielle pour garantir la durabilité de ce projet qui a redynamisé l'économie locale, selon Keleou Massama, le représentant du chef de village : « Les gens qui sont loin, ils viennent visiter notre marché. Comme nous sommes sous éclairage, le marché s'anime bien et les gens sont aisés dans leur ménage. Maintenant, les élèves ont profité de ces lampadaires pour mettre leurs tableaux contre les murs pour la révision de leur leçon. »Jusque-là, l'entreprise Sunna Design a déployé près de 29 000 lampadaires électriques dans les zones rurales du Togo.À écouter aussiÉlectrification du Togo [1/2]: Les données géospatiales au service du développement
Le gouvernement togolais a lancé il y a trois ans un ambitieux projet de cartographie des infrastructures disséminées sur son territoire. En tout, plus de 150 types d'infrastructures ont été répertoriées dans le système de santé, de l'éducation ou de l'énergie... Ces données réunies sur une plateforme en ligne permettent une meilleure représentation du territoire, afin d'appuyer la planification et le développement économique du Togo. Rencontre avec les équipes de Mitsio Motu, jeune pousse de la tech française en charge de ce projet. Pendant près de huit mois, les équipes de Mitsio Motu ont réalisé une collecte de données d'une ampleur et d'une précision inédite sur le continent. C'est un véritable tour de force, que décrit Louis Verin, cofondateur et PDG de la start-up française : « C'était réaliser un recensement complet de toutes les infrastructures du pays, tout le système sanitaire, tout le système éducatif, les infrastructures énergétiques, les routes, les infrastructures agricoles, et on a travaillé donc à la cartographie de tous ces réseaux, sur le terrain, en partenariat avec les ministères. Ça a impliqué notamment une équipe de 750 personnes qui s'est déployée du nord au sud, avec également une équipe data qui a développé une plateforme assez inédite, qui s'appelle un géoportail, qui va représenter toutes ces informations, de manière hyper précise, et aussi de les rendre accessibles. »Les informations récoltées dans le cadre du Projet de recensement des infrastructures sociales et économiques en République togolaise (PRISE) ont été traitées et modélisées sur une carte dynamique. Arsène Touck est développeur full stack chez Mitsiu Motu : « Ça permet d'avoir cette donnée décisionnelle, et qui peut évoluer dans le temps. Pour dire, aujourd'hui, si nous avons eu 100 élèves dans une école et qu'il y a cinq ans il y en avait 50, on voit bien qu'il y a eu un progrès. »Chaque soir, les données récoltées sur le terrain par les collecteurs étaient traitées par l'équipe de Morgane Benoist, data ingénieur pour la start-up : « Une fois qu'on a une donnée exhaustive, on agrège toutes nos données, donc on a toutes les données du pays, on vérifie, on fait beaucoup d'analyse aussi géospatiale, pour que les données soient propres et exploitables, qu'il n'y ait pas de doublons, d'incohérence, et on les met dans une base de données géoréférencée, qui appartient maintenant au client. »L'utilisation des données géospatiales permet de réduire les risques et de faire exister des projets à moindre coût. Mitsiu Motu a par exemple définit les futurs emplacements des lampadaires solaires de l'entreprise française Sunna, déployés dans le cadre du programme d'électrification du gouvernement togolais. Eloge Amakbre, analyste projet, a supervisé la collecte des données : « Ça a permis de répartir de manière mathématique et logique, 50 000 lampadaires sur toute l'étendue du territoire, en fonction des critères que le client nous a donnés. Et ensuite, on a encore des collecteurs qui sont allés sur le terrain pour valider le déploiement théorique que nous avions fait depuis nos bureaux. »Les données géospatiales permettent une mise en œuvre rationnalisée et donc plus rapide et plus efficace des infrastructures dans le cadre de projet de développement.À écouter aussiÉlectrification du Togo [2/2]: L'éclairage public solaire se développe dans les zones rurales
Connaissez-vous Tracey Crouch ? Cette femme a été nommée en 2020 ministre de la Solitude au Royaume-Uni, la première au monde. Dans les grandes villes, de plus en plus de personnes sont seules ou se sentent seules, à tel point que les espaces publics sont dorénavant pensés pour lutter contre la solitude. Qui sont ces personnes seules ? Avec nos écrans omniprésents et des villes de plus anonymes, quelles solutions pour rapprocher les gens avec plus de solidarité ? Comment aller vers les autres quand on se sent seul ? Cette émission est un rediffusion 06/09/2023Avec : Claire Levy Vroelant, sociologue, professeur émérite de l'Université de Paris 8, membre du Centre de recherche sur l'habitat et membre de l'Institut convergences migrations. Autrice de Les Absents. Robert Créance, partisan de la mémoire (Créaphis, 2023) Pablo Carreras, consultant en urbanisme et santé au Bureau d'études CODRA Ibrahim Haïdara, psychologue au Cabinet de Psychologie PSY2A à Bamako, premier cabinet de psychologie du Mali. Un focus sur Londres avec notre correspondante Emeline Vin. Dans la capitale anglaise, un habitant sur 12 souffre de solitude sévère. Programmation musicale : ► Haditouni – Douaa► Good Will Come - Soom.
Connaissez-vous Tracey Crouch ? Cette femme a été nommée en 2020 ministre de la Solitude au Royaume-Uni, la première au monde. Dans les grandes villes, de plus en plus de personnes sont seules ou se sentent seules, à tel point que les espaces publics sont dorénavant pensés pour lutter contre la solitude. Qui sont ces personnes seules ? Avec nos écrans omniprésents et des villes de plus anonymes, quelles solutions pour rapprocher les gens avec plus de solidarité ? Comment aller vers les autres quand on se sent seul ? Cette émission est un rediffusion 06/09/2023Avec : Claire Levy Vroelant, sociologue, professeur émérite de l'Université de Paris 8, membre du Centre de recherche sur l'habitat et membre de l'Institut convergences migrations. Autrice de Les Absents. Robert Créance, partisan de la mémoire (Créaphis, 2023) Pablo Carreras, consultant en urbanisme et santé au Bureau d'études CODRA Ibrahim Haïdara, psychologue au Cabinet de Psychologie PSY2A à Bamako, premier cabinet de psychologie du Mali. Un focus sur Londres avec notre correspondante Emeline Vin. Dans la capitale anglaise, un habitant sur 12 souffre de solitude sévère. Programmation musicale : ► Haditouni – Douaa► Good Will Come - Soom.
Notre-Dame de Paris ouvrira ses portes dans un an, jour pour jour, le 8 décembre 2024. C'est en tout cas ce qu'a promis le président français. Un chantier titanesque : plus de 1000 artisans et un budget frôlant le milliard d'euros. Certaines étapes ont déjà été atteintes, comme la reconstruction de la charpente de la célèbre flèche, totalement détruite lors de l'incendie de la cathédrale en avril 2019. La prochaine : recouvrir la flèche et la toiture, comme cela a été fait au XIXe siècle, c'est-à-dire avec du plomb. Un choix qui fait polémique pour des raisons sanitaires. Du haut de ses 96 mètres, elle culmine à nouveau dans le ciel de Paris, dissimulée derrière des échafaudages. En ce mois de décembre, la flèche a retrouvé sa place sur le toit de Notre-Dame. Nous sommes en fin de matinée, 700 séminaristes catholiques observent un temps de prière sur le parvis.« On a prié sur le parvis de Notre-Dame à l'instant, pour la réparation de l'église éventrée et blessée. Mais surtout, j'ai pu découvrir le travail qui est fait par les artisans et les Compagnons du devoir pour la restaurer à l'identique. C'est très touchant. »Reproduire la flèche et la toiture, comme elles ont été conçues au XIXe siècle par l'architecte Viollet-le-Duc. C'est-à-dire avec du plomb. Un choix de matériau controversé, assumé par le gouvernement français, autorité responsable des travaux.Annie Thébaud-Mony, est chercheuse à l'INSERM, spécialiste des maladies professionnelles et membre du collectif plomb Notre-Dame. Pour elle, cette décision est inadmissible : « La couverture en plomb, ce qu'on appelle le plomb laminé, ce sont des feuilles de plomb posées les unes au-dessus des autres et qui relarguent en permanence du plomb, qui partira d'une part dans le ruissellement et une autre partie va partir en poussière dans l'environnement parisien ».Une reconstruction plus rapide avec du plombÀ Notre-Dame de Paris, « il n'y a pas de risque sanitaire » répond l'établissement public en charge de la reconstruction. Il l'assure : « Le plomb n'est utilisé qu'en hauteur, loin du public, il n'y a donc pas de risque d'ingestion ».Côté ruissellement, les responsables du chantier promettent « une démarche innovante de progrès environnemental » visant à réduire les rejets de plomb dans l'eau. Des rejets qui, selon une étude, seront minimes. Une fausse bonne nouvelle rétorque Annie Thébaud-Mony : « Toute pollution au plomb est très dangereuse. C'est un toxique qu'on appelle "sans seuil", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de niveau en dessous duquel il n'est pas dangereux. On a interdit l'essence au plomb en 2000, on a interdit les tuyaux en plomb, c'est une source de contamination en plomb supplémentaire ».Pour couvrir les églises, des substituts existent : du cuivre, de l'ardoise, du zinc. Pourquoi donc avoir choisi le plomb malgré tout ? Pour Jean-François Cabestan, spécialiste des monuments historiques et connaisseur du chantier de Notre-Dame, cette décision répond à deux enjeux : le respect de la tradition, et surtout l'ambition d'une reconstruction rapide.« Le choix du plomb, c'est une reconstruction qui s'est faite en évitant tous les problèmes de conception architecturale. Sur la base d'une documentation très considérable qu'on avait à disposition, c'était en effet non pas la voie de la sagesse, mais certainement la voie de l'efficacité. »Un pari que le gouvernement semble avoir tenu : la croix vient de retrouver sa place sur la flèche. Celle-ci devrait d'ailleurs être visible dès les Jeux olympiques en 2024, toute de plomb vêtue.À lire aussiQuelle science à l'œuvre pour Notre-Dame?
Depuis quelques années, se développe au Moyen-Orient le concept de smart-city, des villes dont les services de transport, de communication et administratifs sont optimisés. Masdar, aux Émirats arabes unis, ou encore Neom en Arabie saoudite en sont les exemples emblématiques. Pourquoi de tels projets, où en sont-ils et sont-ils isolés ? Autant de questions auxquelles répond le géographe Roman Stadnicki, spécialiste de la géopolitique urbaine, enseignant chercheur à l'Université de Tours. + La revue de presse Israël/monde arabe : avec Michel Paul à Jérusalem et Alexandre Buccianti au Caire.
Un pont, une mosquée de 60 000 places, un gigantesque aéroport… À Istanbul, les grands chantiers s'enchainent, l'objectif c'est de finir une série de projets pour le centenaire de la République, date symbolique célébrée le 29 octobre 2023. Aux commandes depuis près de vingt ans, Recep Tayyip Erdogan veut marquer son empreinte sur la Turquie d'aujourd'hui. Autre projet : un canal pour doubler le détroit du Bosphore. Ce « projet fou », des mots du président turc lui-même, a beaucoup fait parler depuis son annonce en 2011. Mais au lendemain du centenaire, il ressemble plus à une chimère. Il n'y a toujours ni canal ni chantier, seulement les plans de son tracé. Et autour des quartiers, des terres agricoles et des forêts qui se font raser.« Canal Istanbul, le dernier projet fou d'Erdogan », un Grand reportage de Manon Chapelain.
Le continent africain connaît un taux de croissance urbaine parmi les plus rapides au monde. Alors que les villes africaines abritaient 27 millions de personnes en 1950, elles rassemblent aujourd'hui près de 600 millions de citadins. Et plusieurs mégalopoles, comme Lagos ou Kinshasa, dépassent largement les 10 millions d'habitants. Face à cette tendance irréversible, les enjeux sont de taille pour offrir à tous ces habitants des logements, un réseau de transport adéquat, des services, des loisirs... Le tout, en s'adaptant aux effets du réchauffement climatique. Forêts urbaines, espaces verts et agricoles, transports publics, utilisation de matériaux naturels... les options sont nombreuses pour rendre les villes plus vivables et durables. Mais les métropoles africaines ont-elles les moyens de relever ce défi ?À l'occasion de la Conférence Climate Chance Afrique 2023 (organisée par l'Association Climate Chance) à Yaoundé, au Cameroun, les 23-24 octobre 2023.Avec :• Guillaume Josse, géographe-urbaniste, directeur de projets au sein du Groupe Huit, bureau d'études pluridisciplinaire spécialisé dans le développement urbain et municipal dans les pays du Sud • Léandre Guigma, architecte-urbaniste, fondateur et cogérant de l'Agence Perspective à Ouagadougou au Burkina Faso • Augustin Tamba, maire de la Commune de Yaoundé 7 et président national des Communes et villes unies du Cameroun. Programmation musicale :► African in New York – Shirazee feat Sarz► Mientras me curo del cora - Karol G.
Le continent africain connaît un taux de croissance urbaine parmi les plus rapides au monde. Alors que les villes africaines abritaient 27 millions de personnes en 1950, elles rassemblent aujourd'hui près de 600 millions de citadins. Et plusieurs mégalopoles, comme Lagos ou Kinshasa, dépassent largement les 10 millions d'habitants. Face à cette tendance irréversible, les enjeux sont de taille pour offrir à tous ces habitants des logements, un réseau de transport adéquat, des services, des loisirs... Le tout, en s'adaptant aux effets du réchauffement climatique. Forêts urbaines, espaces verts et agricoles, transports publics, utilisation de matériaux naturels... les options sont nombreuses pour rendre les villes plus vivables et durables. Mais les métropoles africaines ont-elles les moyens de relever ce défi ?À l'occasion de la Conférence Climate Chance Afrique 2023 (organisée par l'Association Climate Chance) à Yaoundé, au Cameroun, les 23-24 octobre 2023.Avec :• Guillaume Josse, géographe-urbaniste, directeur de projets au sein du Groupe Huit, bureau d'études pluridisciplinaire spécialisé dans le développement urbain et municipal dans les pays du Sud • Léandre Guigma, architecte-urbaniste, fondateur et cogérant de l'Agence Perspective à Ouagadougou au Burkina Faso • Augustin Tamba, maire de la Commune de Yaoundé 7 et président national des Communes et villes unies du Cameroun. Programmation musicale :► African in New York – Shirazee feat Sarz► Mientras me curo del cora - Karol G.
Les maires des villes et des banlieues ne se sentent pas assez écoutés. Dès ce lundi, une délégation se rend à l'Élysée pour remettre au chef de l'État l'Appel de Lyon. Six ans après l'appel de Grigny, les élus locaux ont lancé le 18 octobre 2023 dans la métropole lyonnaise, un nouvel appel à agir pour les quartiers populaires. À lire aussi«L'Appel de Lyon» pour les quartiers populaires: «Il faut que l'État prenne son rôle»
Le changement climatique et ses répercussions sur les villes... En Allemagne, la capitale Berlin s'est fixé un objectif : devenir une ville éponge, c'est-à-dire une ville qui absorbe le plus possible d'eau, afin de limiter l'effet des inondations et de lutter contre les sécheresses à répétition. Berlin est pionnière au niveau national avec une réglementation qui contraint depuis 2018 les nouvelles constructions à collecter leurs eaux de pluie. Mais transformer la ville reste un défi immense.
Que peut l'Art majuscule face à l'explosion d'une bombe ? Que peut le génie de l'artiste dans un Beyrouth en guerre ? Mais aussi et finalement, que peut la guerre face à l'imaginaire ? Les questions sans débris de réponse ne manquent pas. Mais il se trouve que certains artistes savent quoi faire des débris, des cicatrices et des souffrances, bien loin des discours, des écoles et des institutions. Rana Haddad, par exemple. architecte de formation, sa vision du monde ne rentre dans aucune case. Croisée peu de temps après Quand l'inconcevable prend forme (exposition à la Cité Internationale des arts de Paris), cette artiste qui sait quoi faire d'un fauteuil de théâtre ou d'une valise d'exilé a quelque chose à nous dire sur l'art du détournement.Les choix musicaux de Rana HaddadYasmine Hamdan Get it rightSteve Reich Six marimbasFairuz Aateni el nay we ghanny Marcel Khalife Rita.
C'était le projet de la démesure annoncé par le général al-Sissi en 2015. La nouvelle capitale administrative égyptienne est désormais sortie des sables du désert et prend lentement vie. La Conférence internationale sur la population et le développement s'y est déroulée du 5 au 9 septembre. Mais si la ville tient toutes ses promesses de dimensions pharaoniques, les Égyptiens les plus pauvres n'auront pas les moyens d'y accéder. De notre correspondante au Caire, Léonie LebrunAu milieu du désert oriental, la ville nouvelle apparaît dans la brume de chaleur, une tour de 400 mètres de haut perce le ciel, surplombant la cité de 700 kilomètres carrés. Comptez deux heures de train depuis le cœur du Caire ; terminus, quartier de la culture. Un musée, un opéra, encore fermés… Les rues désertes sont jonchées de gravats. Les ouvriers, toujours à l'œuvre. Direction le palace hôtel Saint-Regis pour espérer trouver un peu de vie. Une conférence s'y déroule sous les dorures et lustres de cristal. Une des participantes découvre la nouvelle ville. « C'est très chic, plein de choses très chics, plein d'espace, nous avons plein de choses à découvrir, c'est une révolution pour nous », s'exclame Maha. Le quartier des ministères, à cinq kilomètres de là, accueille des employés depuis le printemps. Asma est l'une d'entre eux. Elle songe à s'installer ici. « Je pense louer oui, mais acheter… Je ne suis pas sûre qu'avec la crise économique récente, les gens puissent acheter des propriétés à part les investisseurs », souligne-t-elle.Pour l'achat d'un logement premier prix, il faut débourser un million et demi de livres égyptiennes. Mais les immeubles les plus proches, encore dépourvus de fenêtres, sont toujours en chantier. Cathy a une amie qui a acheté dans un de ces bâtiments. « Elle dit qu'il n'y a ni eau, ni lumière, ni gaz, il n'y a pas encore de services », s'étonne-t-elle.À écouter aussiEgypte, la capitale du futurDans le vide de la nuitLe soir venu, les dizaines de milliers d'employés de ministères rentrent chez eux, dans la vieille ville du Caire. Loin, bien loin du grand vide de la nouvelle capitale. C'est là que Mrigi, 64 ans, tient son kiosque à cigarettes et sucreries. J'habite là en ce moment, je dors là, dans mon kiosque… Tu penses que c'est des gens comme moi qui vont aller dans la nouvelle capitale ? La capitale veut des gens fortunés, qui ont des cartes visas, de l'argent.Lucide sur sa situation, il voit pourtant d'un bon œil cette nouvelle ville : « Cela crée des opportunités d'emploi pour les jeunes qui aujourd'hui n'ont pas de travail… Pour les jeunes cultivés, qui parlent anglais ou français, c'est pas mal du tout », pense-t-il.Mais toute la jeunesse n'est pas concernée. Hoda, 23 ans, aide ses parents dans leur modeste commerce d'électricité. « Moi par exemple, je n'en profiterai pas ! Pourquoi on fait de belles choses pour seulement certaines personnes ? Ce n'est pas pour les gens simples, mais pour des gens bien spécifiques », clame Hoda.Elle refuse même d'aller visiter la nouvelle ville. Ce n'est pas son monde. Cette capitale restera pour elle un mirage au milieu du désert.
Née à Casablanca, Yasmine Chami, qui a fait toute sa formation en France, agrégée de Sciences sociales entre autres, a publié son premier roman Cérémonie en 1999 chez Actes Sud. Après Paris et New York, elle est retournée au Maroc où elle a fondé et dirigé, pendant dix ans, une entreprise de production audiovisuelle. Depuis 2011, elle se consacre à l'enseignement. Casablanca Circus, son cinquième roman, est totalement immergé dans la ville, l'occasion de ce grand entretien sur place. «Écrire ce livre… Son titre m'a accompagnée durant plus de vingt-cinq ans. Dire cette ville monde, Casablanca, ses envers et ses endroits, les lieux où elle déborde les frontières assignées, toujours, celles des colons, celles des nantis, celles des affairistes et celles des femmes et des hommes de bonne volonté. Casablanca est le personnage principal de ce roman parce qu'elle y est davantage qu'une ville, elle est une matrice puissante où fermentent et germent toutes celles qu'elle contient, fait advenir ou disparaître dans un mouvement de marées aussi irrésistible que l'océan qui ne la limite pas. Entre le karyane El Bahriyine – ce bidonville accroché en haut de la falaise non loin du mythique phare El Hank où sont installées des familles, fétus de cette humanité vulnérable et fraternelle, en lutte dans une précarité qui organise une reconnaissance des ressources, une lecture du monde – et le prestigieux quartier d'Anfa, la colline où de luxueuses demeures abritent les ambivalences de Casablancais d'une autre société mais aussi d'une autre ville : ce sont toutes les contradictions de la cité que ce texte explore, entre prédation et solidarité, violence et humanité, avidité et partage. Dire aussi le retour chez soi d'un couple au sud du monde après des années de formation en Occident, la confrontation inévitable des modèles, l'effritement des illusions, la révélation des contradictions et des schismes à l'aune de la réalité vécue, les lignes de faille qui organisent les constructions du masculin et du féminin. Donner voix à ce qui s'écrit autrement, dans un enchâssement des récits, organiser au cœur du texte la gestation d'une autre perspective à travers les cahiers de grossesse de May. Casablanca Circus est un chant d'amour à ceux qui résistent car, toujours, à l'horizon des enjeux et des projections, s'impose cette humanité brouillonne et agile, vulnérable et généreuse, vivante, qui est le cœur battant du monde. » (Actes Sud)Yasmine Chami
Au Danemark, au nom de la lutte contre la ségrégation, un plan « anti-ghetto » a été adopté en 2018. Objectif : réduire le nombre de logements sociaux dans les quartiers où les « non-Occidentaux » composent plus de la moitié de la population. Des milliers de locataires sont donc contraints de déménager, des bâtiments entiers vont être détruits et de nombreux logements sociaux vont être vendus dans le privé. C'est ce qui arrive à Mjolnerparken, un quartier métissé du nord de Copenhague. De notre correspondante à Copenhague,De gros bouquets de fleurs, des assiettes remplies de fraises, une enceinte, des chaises… Tout est prêt pour la fête qui célèbre depuis 20 ans l'obtention du bac des jeunes du quartier : « Quand on entend parler de Mjolnerparken, c'est toujours à cause de la criminalité. On ne parle pas de ces jeunes qui font de bonnes choses. Je suis si fière de ces enfants, c'est difficile pour eux de s'en sortir, vu l'étiquette qui colle au quartier », commente Julia, originaire du Kosovo.Voilà 23 ans que Julia habite l'un de ces immeubles en briques rouges, disposés en carré autour de cette petite cour autrefois arborée, défigurée depuis quatre ans par un vaste chantier. « Le bailleur me dit qu'il n'y aura pas d'appartements ici pour moi, que je dois déménager. Mais je ne veux pas, je vais me battre, annonce-t-elle. Tout le monde se sent bien dans le quartier. Il y a beaucoup de compréhension, d'amour, d'entraide, que tu sois noir, blanc, orange ou vert ! »Une gentrification en marcheIci, 80% des résidents sont d'origines étrangères de première, deuxième ou troisième génération. Pas moins de 40 nationalités sont représentées. « C'est très étrange pour moi de voir que mon propre pays utilise des critères ethniques pour adopter des lois inhumaines », confie Mohammed Aslam, président de l'Association des résidents de Mjolnerparken. Originaire du Pakistan, cet homme jovial est à la tête d'une entreprise de transport. Il est arrivé au Danemark en 1976, à l'âge de sept ans, et vit ici depuis 35 ans. « Mes enfants ont grandi ici, mes souvenirs sont dans cet appartement, explique Mohammed Aslam. Ils vont le vendre aux investisseurs privés, avec un loyer deux fois plus cher. Donc, ils déplacent les gens qui ont des salaires moyens et des origines étrangères pour faire du profit. »La « loi ghettos » accélère la gentrification. Elle a aussi pour effet collatéral de déplacer des gens comme Makjen Falle, blonde aux yeux clairs, maîtresse à l'école du coin : « Je suis considérée "occidentale" : je suis une Danoise, blanche, et je ne suis pas musulmane. Si cette histoire de "sociétés parallèles", de "ghetto", était vraie, je ne devrais pas me sentir chez moi ici… C'est une fausse idée. »Si beaucoup de résidents ont accepté de déménager, d'autres, réunis en collectif, ont attaqué l'État danois et attendent que la Cour de justice de l'Union européenne rende son verdict.À écouter aussiReportage international - Colombie: les habitants de Medellin victimes de l'essor du tourisme et des «digital nomads»
Le tourisme commence à faire vivre un cauchemar aux Colombiens dans certaines villes. Hausse du coût de la vie, des prix des projets immobiliers, des loyers, croissance de l'offre AirBnB au détriment de la location d'appartements pour les Colombiens. C'est le cas de Medellin, à Poblado, le quartier le plus touristique de la ville. De notre correspondante à Medellin,Peu importe l'heure, sur la calle 10 qui mène au quartier Poblado, la circulation et le bruit sont omniprésents. L'une des rues les plus commerçantes, la rue Provenza, fait régulièrement le plein. Ses restaurants, bars, cafés et discothèques sont les sites préférés des étrangers. Hyuntae Jeong est coréen. Ce trentenaire est installé depuis plusieurs mois à Medellin : « Je suis traducteur. Et j'ai choisi de vivre à Medellin, tout d'abord pour le climat. Il n'y fait ni trop chaud, ni trop froid. Et aussi parce que les gens sont sympas, agréables. La Colombie n'est pas le pays le moins cher, mais il est très accessible. Pour moi, c'est important que l'endroit, où je vis, soit bon marché. »Comme Hyuntae, des milliers de touristes et de « digital nomad », viennent à Medellin chaque année. Ce sont des personnes qui vivent en Colombie en gagnant un salaire provenant de l'étranger, un salaire payé en dollars ou en euros. Ce qui est bon marché pour eux, devient alors trop cher pour les Colombiens. Dans le pays andin, le salaire minimum n'atteint pas les 300 euros par mois.Les effets négatifs de la gentrification Camila Salazar tient un restaurant grec depuis cinq ans sur Provenza. Cette Colombienne native de Bogota vit à Medellin depuis 10 ans. Elle confirme les changements : « Nous avons dû déménager trois fois en deux ans. On vit près de Provenza. On voulait rester proche du restaurant en cas de besoin. À chaque fois, les propriétaires nous ont demandés l'appartement pour le mettre en location sur Airbnb. Car ils se sont rendus compte que c'était plus rentable. En Clair, ce qu'une personne locale peut payer en un mois de loyer, un étranger le paye en une semaine. Maintenant, c'est très dur de trouver un appartement dans ce quartier car presque tout est en location Airbnb et ensuite parce que tout est extrêmement cher. »Natalia Castaño Cardenas, architecte et urbaniste de l'Urbam (Centre d'études urbaines et environnementales de l'université EAFIT de Medellin) : « Il faut mettre en perspective les effets négatifs de cette gentrification. Il y a le problème de cohabitation dans les quartiers qui se complique à cause du bruit des commerces et la mauvaise gestion des poubelles. Les quartiers urbains perdent alors leur qualité de vie. Et ensuite, un autre sujet est très critiqué. Le fait que la prostitution et le trafic de drogue se sont développés dans ces quartiers. »Medellin souffre depuis plusieurs années d'un manque croissant de biens immobiliers. Aujourd'hui, seulement 36 % des biens sont à louer. Pourtant, le tourisme est nécessaire à Medellin. C'est une des sources de revenus les plus importantes pour la ville. L'an dernier, Medellin a reçu près de 1,5 million de touristes soit plus 49% de plus qu'avant la pandémie.À lire aussiColombie: la population civile au cœur du nouveau round de négociations avec l'ELN
Le patrimoine architectural roumain est en souffrance, plus de 600 monuments historiques classés sont aujourd'hui dans un état de dégradation avancée. Les réhabiliter n'est pas une mince affaire. Depuis 2016, l'association Monumentum met en place un projet « l'Ambulance pour monuments », dans le but justement de venir en aide à ses monuments historiques classés laissés à l'abandon. (Rediffusion) «En Roumanie, la réhabilitation des monuments en péril», un Grand reportage de Benjamin Ribout.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le projet d'adressage à Abidjan, sur un attentat de l'organisation État islamique au Pakistan et sur la suspension de TikTok au Sénégal. Niger : retour sur l'échec de la médiation de la Cédéao La délégation de la Cédéao, envoyée par le président nigérian Bola Tinubu, pour discuter avec les auteurs du coup d'État au Niger n'est restée que quelques heures à Niamey. Les émissaires n'ont pas pu rencontrer ni le chef de la junte, le général Tiani, ni le président Mohamed Bazoum. Pourquoi cette rencontre a-t-elle été écourtée ? D'autres médiations sont-elles encore possibles ? Niger : vers une intervention militaire de la Cédéao ? Lors de leur réunion à Abuja, la capitale du Nigeria, les chefs d'État-major de la Cédéao ont discuté des différentes options militaires. Avec l'échec des médiations, et l'ultimatum fixé au 6 août 2023 pour un retour à l'ordre constitutionnel, l'intervention de forces armées au Niger est sur la table. De quelle manière pourrait-elle alors avoir lieu ? Quels sont les pays prêts à intervenir ? Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI pour le Sahel.Côte d'Ivoire : de nouveaux noms de rues pour Abidjan À Abidjan, dans le cadre d'un vaste projet d'adressage, le gouvernement prévoit de nommer ou de rebaptiser 32 boulevards, 211 avenues et près de 14 000 rues. Comment le nom de ces voies a-t-il été choisi ? Les quartiers les plus précaires sont-ils aussi concernés par ce chantier ? Avec Bruno Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme de la Côte d'Ivoire. Pakistan : la terreur s'installe à l'approche des électionsAu Pakistan, l'organisation État islamique a revendiqué l'attentat-suicide qui a frappé le meeting d'un parti islamiste qui se tenait dans la ville de Khar, près de la frontière afghane. Pour quelles raisons Daech a ciblé les sympathisants de ce parti religieux ? La récurrence des attentats dans le pays depuis trois ans pourrait-elle perturber le bon déroulé des élections prévues en novembre 2023 ? Avec Cléa Broadhurst, journaliste au service international de RFI. Sénégal : TikTok dans le viseur des autoritésAprès avoir restreint l'accès à l'internet mobile, les autorités sénégalaises ont maintenant décidé de suspendre l'application TikTok « jusqu'à nouvel ordre ». Comment expliquer l'interdiction temporaire de ce réseau social ? D'autres réseaux sociaux sont-ils également menacés ? Avec Qemal Affagnon, responsable du Bureau Afrique de l'Ouest de l'ONG Internet sans frontières.
Le roi Charles III sera couronné le 6 mai, huit mois après le décès d'Elizabeth II en septembre 2022. Pendant près de six décennies, l'ancien prince de Galles s'est consacré à de nombreuses causes : défense de l'environnement, harmonie architecturale, intégration des territoires… Toutes ces causes, Charles les a mises en œuvre en créant sa propre ville : Poundbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Visite guidée de la ville d'un roi. À première vue, Poundbury ressemble à un village anglais traditionnel : de longues rues bordées de petites maisons fleuries, la statue de la reine mère au centre d'une place, un pub… Pourtant, quelques détails attirent l'œil des plus attentifs. Aucun panneau publicitaire ne borde les routes, sur lesquelles aucun marquage n'a été tracé. « Il n'y a pas de bâtiment ultra-moderne ici, décrit Mark Adams, architecte installé à Poundbury depuis une dizaine d'années. Il n'y a pas de câbles, de paraboles, tout est caché sous terre. Il veut que l'apparence de Poundbury reste la même dans les décennies à venir. » « Il », c'est Sa Majesté, Charles III. Alors qu'il était prince de Galles, le nouveau roi a entrepris la construction de sa ville idéale sur ses terres, mitoyennes de la ville de Dorchester, au sud-ouest de l'Angleterre. Poundbury est sortie de terre en 1993 et devrait finir d'être construite à l'horizon 2027. Bâtie sur des principes d'intégration, sans quartiers délimités, la bourgade mêle petits pavillons mitoyens, hôtels de style néo-classique et manoirs géorgiens. « Son projet personnel » Fran Leaper a emménagé dans une grande maison de trois étages au début des années 2000 et s'est tout de suite impliquée dans l'association des résidents. La retraitée a vu la ville s'étendre et prendre forme : « Charles a supervisé le moindre détail de Poundbury. Chaque demande de permis de construire porte les gribouillis du prince. C'est vraiment son projet personnel. » Un projet couronné de succès : 4 000 habitants ont déjà emménagé à Poundbury, mélange de propriétaires, de locataires et de bénéficiaires de logements sociaux. Françoise Ha, elle aussi membre de l'association des résidents, a emménagé il y a cinq ans : « C'est un endroit merveilleux, l'architecture est magnifique. On appartient à une communauté, et il y a de bonnes écoles pour nos trois enfants. » La thérapeute en médecine coréenne loue aussi le fait de pouvoir tout faire à pied. Le lien avec Charles III ? Un bonus : « Ça se voit que les gens qui ont conçu la ville l'ont fait avec attention. » Les habitants ont la royauté timide : à quelques jours du couronnement de Charles III et contrairement au reste du royaume, aucun drapeau n'orne les façades. « Nous sommes représentatifs de la population générale, assure Fran Leaper. Tout le monde ici n'est pas convaincu que Charles était la meilleure personne pour diriger le pays. Nous ne sommes pas différents juste parce que Poundbury appartient au roi. » Faible diversité Dans la ville voisine, pourtant, Poundbury est bien considérée comme le joyau de Sa Majesté. « Moi, je dois attendre une heure pour avoir un bus, déplore Doris, résidente octogénaire de Dorchester, mais eux, ils en ont plein, parce que c'est chez Charles ! » La faible diversité sociale et ethnique, alors que neuf habitants sur dix sont Blancs selon le dernier recensement, n'aide pas à enrayer les rumeurs autour de Poundbury : on y serait snob, privilégié, et surtout, on n'y ferait pas ce qu'on veut. « J'ai entendu dire qu'on ne pouvait pas étendre son linge le dimanche, souffle Doris. Moi, personne ne me dit quand je peux faire ma lessive. » C'est vrai que la vie dans un écrin royal requiert quelques sacrifices. Fran Leaper souligne l'interdiction de remplacer les cadres de fenêtres en bois par des installations plus modernes, en PVC, au nom de l'esthétique : « C'est une négociation récurrente avec le Duché. » La lessive doit être étendue à l'arrière des maisons… L'affichage public est également fortement réglementé. La place de la couronne, tout juste construite, abrite pas moins de six commerces qu'on ne remarque qu'une fois devant la porte. ► À lire aussi : Les finances de la famille royale britannique, l'un des secrets les mieux gardés du Royaume-Uni Françoise Ha a dû composer avec cela en s'installant à Poundbury. « C'est un défi pour se faire connaître des habitants. Il n'y a pas de centre-ville ici, les commerces sont parsemés à travers les rues : vous ne pouvez pas dépendre du fait que les gens vont vous remarquer en passant, il faut avoir votre clientèle. » Cependant, la thérapeute n'est pas entièrement contre cette règle : « Ça fait partie de l'identité de Poundbury. » La quadragénaire n'a encore jamais rencontré Charles. Lorsqu'il était prince de Galles, Son Altesse se rendait environ deux fois par an dans « sa » ville, désormais propriété de son héritier, William. Les habitants en sont sûrs : une visite royale ne sera qu'une question de semaines après le couronnement.
Quand la guerre a éclaté en Ukraine en février dernier, il a constitué une équipe de professionnels français et ukrainiens pour faire l'état des lieux des destructions. Entretien avec Martin Duplantier, architecte, urbaniste, président de l'association Architecture et maître d'ouvrage (AMO). ► À lire aussi : En Ukraine, nouvelle attaque de drone en Russie, le jour où Kiev demande l'exclusion de Moscou de l'ONU
Les initiatives pour décongestionner les centres des grandes villes se multiplient : création de zones à trafic limité, à faibles émissions, mise en place de péage, ou encore limitation à 30 km/h comme c'est le cas à Paris depuis la validation récente du Tribunal administratif. Les objectifs sont nombreux et, en premier lieu, celui de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces initiatives sont-elles couronnées de succès ? Quels sont les freins qui demeurent ? Que va changer le passage à l'électrique ? Pour en débattre : - David Belliard, adjoint écologiste à la Mairie de Paris (EELV) en charge des questions de transports et de mobilités - Jean Debrie, professeur en Urbanisme à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et chercheur au Laboratoire Géographie-cités (en charge de recherche sur l'évolution des mobilités urbaines) - Mathieu Flonneau, historien des mobilités, enseignant chercheur à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Auteur du livre En tous sens ! Circuler, partager, sécuriser, une histoire des équipements de la route, éditions Loubatières.
Les initiatives pour décongestionner les centres des grandes villes se multiplient : création de zones à trafic limité, à faibles émissions, mise en place de péage, ou encore limitation à 30 km/h comme c'est le cas à Paris depuis la validation récente du Tribunal administratif. Les objectifs sont nombreux et, en premier lieu, celui de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces initiatives sont-elles couronnées de succès ? Quels sont les freins qui demeurent ? Que va changer le passage à l'électrique ? Pour en débattre : - David Belliard, adjoint écologiste à la Mairie de Paris (EELV) en charge des questions de transports et de mobilités - Jean Debrie, professeur en Urbanisme à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et chercheur au Laboratoire Géographie-cités (en charge de recherche sur l'évolution des mobilités urbaines) - Mathieu Flonneau, historien des mobilités, enseignant chercheur à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Auteur du livre En tous sens ! Circuler, partager, sécuriser, une histoire des équipements de la route, éditions Loubatières.
Tandis que dans le monde, on s'inquiète des problèmes d'approvisionnement en eau en raison du changement climatique, à Lubumbashi, en RDC, c'est l'urbanisme qui est à l'origine de la diminution de la nappe phréatique. Les constructions illégales sur les zones de captage et leur déboisement réduisent le volume de l'eau souterraine en modifiant le ruissellement et l'infiltration des eaux de pluie. La régie de distribution d'eau Regideso alerte sur un risque de pénurie. De notre correspondante à Lubumbashi, Nous sommes à la station de pompage de Kimilolo au sud de la ville. C'est la plus importante, car elle couvre 60 % de l'alimentation en eau de Lubumbashi. Mais malgré ses trois sites de captage, la station n'a plus la capacité de couvrir l'ensemble des besoins, selon Michel Tshijik, directeur de la production à la Regideso. « Le site tel que vous le voyez, il a environ 87 hectares et aujourd'hui, 48 hectares sont déjà occupés par des constructions anarchiques, explique-t-il. Les gens occupent le terrain, coupent les arbres, enlèvent l'herbe. En conséquence, lorsqu'il pleut, au lieu que l'eau s'infiltre dans le sol et recharge la nappe, l'eau ruisselle. Et tout de suite, la nappe n'est plus rechargée comme elle devait l'être et il y a diminution de la ressource d'eau. » Une diminution de la ressource qui a donc un impact direct sur l'alimentation de la ville de Lubumbashi. En cinq ans, la nappe phréatique a perdu près de 70 % de sa superficie. « Ici, nous sommes devant notre deuxième machine. Comme la nappe sèche peu à peu, nous sommes obligés de réduire la quantité d'eau que nous fournissons à la population. Nous avons peur, car d'ici peu, nous serons même obligés d'arrêter la station », s'inquiète Rael Mabayabo, le chef de la station de Kimilolo. Une situation susceptible de dégénérer dans les années qui viennent Les conséquences se font déjà sentir, l'eau du robinet se faisant rare dans certains quartiers de Lubumbashi. Jean-Pierre Ndjibu, directeur de l'Observatoire du changement climatique craint pour l'avenir si rien n'est fait. « Plus la ville s'agrandit, moins on fait attention au problème de fourniture d'eau, mais on oublie que cela va créer un conflit, avertit le directeur de l'Observatoire. Quand les gens n'auront plus d'eau, ils vont commencer à se battre, à faire la guerre avec celui qui a un puits. À ce jour, toutes les zones de captage d'eau à Lubumbashi sont occupées illégalement à 70%. » Ignace Kabulo, directeur provincial de la Regideso, plaide pour leur protection et le déplacement des logements illégaux. Une première analyse nous permet de voir quel est le coût de délocalisation des usines vers d'autres sites qui sont inhabités. Il reste plus important que celui qu'engagerait l'État pour délocaliser ces populations vers d'autres sites. Pour sa part, la ministre chargée des Affaires foncières indique que le dossier est à l'étude. Pendant ce temps, le risque de pénurie d'eau augmente de jour en jour. ► À lire aussi : En RDC à Lubumbashi, les prix de l'immobilier s'envolent
En marge de la COP15 à Montréal, des représentants d'organismes de protection de l'environnement et des villes du Québec se rencontrent ce jeudi 15 décembre. Au menu des discussions : la façon dont les municipalités peuvent en faire davantage pour prendre soin de la biodiversité sur leur territoire. Plusieurs d'entre elles prennent déjà des initiatives pour limiter le développement urbain, comme dans la ville de Québec. Avec 540 000 habitants environ, la ville de Québec compte un grand nombre d'autoroutes pour desservir les banlieues qui ne cessent de grignoter les territoires encore préservés. Pourtant, il y a quelques mois, cette municipalité décide d'acheter 150 hectares vendus par un promoteur non loin du centre-ville. Canards Illimités, un organisme qui protège les marais où vit la sauvagine, participe à l'acquisition de cet espace sauvage. Sébastien Rioux en est le directeur. « On y retrouve des lacs, des milieux humides, des grandes parcelles de forêt. C'est un milieu extrêmement riche en termes de biodiversité. On a sauté sur cette opportunité-là, sans hésitation. » Préserver des fonctions écologiques naturelles Un quart des milieux humides de la planète se trouvent au Canada. Ils conservent l'eau et la filtrent. Sébastien Rioux détaille les risques que représentent la destruction de ce type de zone en y construisant des routes ou des habitations. « En développant ce secteur-là, il y a une série de conséquences qui viennent avec ça. Il y a plus de nutriments dans l'eau, il y a certains milieux humides qui vont être drainés, certaines portions de forêts qui vont être enlevées. On vient couper le potentiel de biens et services écologiques du milieu. Donc, en le conservant intégralement, on vient préserver ces fonctions écologiques-là. » En protégeant le domaine de la Sagamité, la ville de Québec et Canards Illimités protègent aussi une zone située non loin d'un lac utilisé qui alimente 300 000 personnes en eau potable. La conseillère municipale, Marie-Josée Asselin explique : « On ne peut pas renoncer à investir dans la protection de la source d'eau notamment, mais aussi dans la protection de la biodiversité, on veut lutter contre les îlots de chaleur. Il faut garder des arbres, il faut garder de la verdure. C'est bon pour la santé mentale des citoyens aussi, on sait que lorsqu'on vit à proximité de la nature, les gens sont en meilleure santé. » Des taxes foncières retirées aux municipalités En protégeant cet espace, la ville de Québec investit finalement dans une infrastructure naturelle pour ne pas construire une usine de filtration d'eau plus tard. Ce faisant, elle renonce à des taxes foncières. Un choix que l'on observe dans plusieurs équipes municipales élues récemment et qui reflète un changement de mentalité au Québec, selon Marie-Josée Asselin. « Il y a quelques années, développer un nouveau quartier résidentiel en rasant un boisé, ouvrir des rues, il n'y avait personne qui s'opposait à ça, cela faisait partie de ce qu'on voyait un peu partout. Maintenant, chaque quartier qui se développe, les gens sont préoccupés du devenir des arbres, on doit justifier les actions qu'on pose, en fonction du long terme, en fonction de la crise climatique. Je pense que les élus sont représentatifs aussi des préoccupations des citoyens qui commencent à être de plus en plus tournés vers ces enjeux-là. » Les municipalités vont avoir besoin du soutien financier du gouvernement du Québec pour protéger leur territoire, car leurs revenus dépendent en très grande partie des taxes foncières.
En marge de la COP15 à Montréal, des représentants d'organismes de protection de l'environnement et des villes du Québec se rencontrent ce jeudi 15 décembre. Au menu des discussions : la façon dont les municipalités peuvent en faire davantage pour prendre soin de la biodiversité sur leur territoire. Plusieurs d'entre elles prennent déjà des initiatives pour limiter le développement urbain, comme dans la ville de Québec. Avec 540 000 habitants environ, la ville de Québec compte un grand nombre d'autoroutes pour desservir les banlieues qui ne cessent de grignoter les territoires encore préservés. Pourtant, il y a quelques mois, cette municipalité décide d'acheter 150 hectares vendus par un promoteur non loin du centre-ville. Canards Illimités, un organisme qui protège les marais où vit la sauvagine, participe à l'acquisition de cet espace sauvage. Sébastien Rioux en est le directeur. « On y retrouve des lacs, des milieux humides, des grandes parcelles de forêt. C'est un milieu extrêmement riche en termes de biodiversité. On a sauté sur cette opportunité-là, sans hésitation. » Préserver des fonctions écologiques naturelles Un quart des milieux humides de la planète se trouvent au Canada. Ils conservent l'eau et la filtrent. Sébastien Rioux détaille les risques que représentent la destruction de ce type de zone en y construisant des routes ou des habitations. « En développant ce secteur-là, il y a une série de conséquences qui viennent avec ça. Il y a plus de nutriments dans l'eau, il y a certains milieux humides qui vont être drainés, certaines portions de forêts qui vont être enlevées. On vient couper le potentiel de biens et services écologiques du milieu. Donc, en le conservant intégralement, on vient préserver ces fonctions écologiques-là. » En protégeant le domaine de la Sagamité, la ville de Québec et Canards Illimités protègent aussi une zone située non loin d'un lac utilisé qui alimente 300 000 personnes en eau potable. La conseillère municipale, Marie-Josée Asselin explique : « On ne peut pas renoncer à investir dans la protection de la source d'eau notamment, mais aussi dans la protection de la biodiversité, on veut lutter contre les îlots de chaleur. Il faut garder des arbres, il faut garder de la verdure. C'est bon pour la santé mentale des citoyens aussi, on sait que lorsqu'on vit à proximité de la nature, les gens sont en meilleure santé. » Des taxes foncières retirées aux municipalités En protégeant cet espace, la ville de Québec investit finalement dans une infrastructure naturelle pour ne pas construire une usine de filtration d'eau plus tard. Ce faisant, elle renonce à des taxes foncières. Un choix que l'on observe dans plusieurs équipes municipales élues récemment et qui reflète un changement de mentalité au Québec, selon Marie-Josée Asselin. « Il y a quelques années, développer un nouveau quartier résidentiel en rasant un boisé, ouvrir des rues, il n'y avait personne qui s'opposait à ça, cela faisait partie de ce qu'on voyait un peu partout. Maintenant, chaque quartier qui se développe, les gens sont préoccupés du devenir des arbres, on doit justifier les actions qu'on pose, en fonction du long terme, en fonction de la crise climatique. Je pense que les élus sont représentatifs aussi des préoccupations des citoyens qui commencent à être de plus en plus tournés vers ces enjeux-là. » Les municipalités vont avoir besoin du soutien financier du gouvernement du Québec pour protéger leur territoire, car leurs revenus dépendent en très grande partie des taxes foncières.
La conférence pour la résilience et la reconstruction de l'Ukraine qui se déroulait, ce matin, (13 décembre 2022) à Paris a permis d'engranger près d'un milliard d'euros de dons. Le montant dépasse les 800 millions d'euros d'aide réclamés par le président Volodymyr Zelensky. 47 États et 22 organisations internationales ont participé à l'événement destiné à aider l'Ukraine à passer l'hiver, malgré les bombardements systématiques des Russes sur les infrastructures du pays. Cette conférence internationale était suivie dans l'après-midi par une rencontre entre entrepreneurs français et officiels ukrainiens. Il s'agit, cette fois, de se positionner sur l'immense chantier que représentera la reconstruction d'un pays ravagé par l'armée russe. Décryptage avec : - Sophie Lambroschini, chercheuse en Histoire contemporaine de la Russie et de l'Ukraine au Centre Marc Bloch à Berlin et à l'EHESS, spécialiste des interactions économiques, des infrastructures et des réseaux dans les situations de conflit (elle travaille particulièrement sur la reconstruction de l'Ukraine), autrice de l'ouvrage Ukrainiens (éditions Ateliers Henry Dougier, 2è édition mai 2022). Et l'analyse de Martin Duplantier, architecte, urbaniste, et président de l'association AMO (Architecture et maître d'ouvrage). ► A lire aussi : Reconstruire l'Ukraine: «La tentation de la standardisation à outrance est très forte»
Partout en France et dans le monde, des manifestants appellent à mener une lutte écologique décentralisée. Construction de routes, d'autoroutes, de centres commerciaux ou d'entrepôts… de nombreuses infrastructures, décrites comme polluantes et injustes, fédèrent contre elles, citoyens et associations. Des combats qui, menés au niveau local, souhaitent inverser et intensifier le rapport de force contre des décisions politiques éloignées des enjeux territoriaux. D'une quarantaine de collectifs locaux en 2015, ils seraient plus de 400 aujourd'hui en France, selon Terres de Luttes, une association qui encadre et forme les collectifs d'habitants. Des déguerpissements en Afrique aux luttes contre les constructions polluantes en France, des dizaines de projets échouent sous la pression citoyenne. Comment les territoires s'organisent face à des projets déconnectés des problématiques locales ? Comment l'attachement à un lieu peut-il être source de mobilisation collective ? Avec : - Léa Sébastien, maîtresse de conférences au Département de Géographie de l'Université Toulouse II, et chercheuse au Laboratoire CNRS GEODE depuis 2010 et autrice de l'ouvrage collectif « Résister aux grands projets inutiles et imposés, De Notre-Dame-des-Landes à Bure », aux Éditions Textuel - Victor Vauquois, co-fondateur de Terres de Luttes, une association qui s'oppose à la bétonisation des terres et propose des formations aux collectifs luttant contre les projets polluants - Sekou Sylla, président fondateur de l'ONG mouvement Colombe Côte d'ivoire, qui aide les populations face aux projets de déguerpissements. Et un entretien de Jean-Arnault Dérens, notre correspondant dans les Balkans, qui reviendra sur la situation au Sinjajevina, au Monténégro, un plateau de pâturages où les éleveurs luttent contre le projet d'installation d'une base militaire de l'OTAN ainsi que les mobilisations très importantes contre les micro-centrales hydroélectriques qui privatisent les rivières sauvages du pays. Programmation musicale : ► CD Loango weaver - Les mamans du Congo ► Pusana - Crate Classics, Trés
Partout en France et dans le monde, des manifestants appellent à mener une lutte écologique décentralisée. Construction de routes, d'autoroutes, de centres commerciaux ou d'entrepôts… de nombreuses infrastructures, décrites comme polluantes et injustes, fédèrent contre elles, citoyens et associations. Des combats qui, menés au niveau local, souhaitent inverser et intensifier le rapport de force contre des décisions politiques éloignées des enjeux territoriaux. D'une quarantaine de collectifs locaux en 2015, ils seraient plus de 400 aujourd'hui en France, selon Terres de Luttes, une association qui encadre et forme les collectifs d'habitants. Des déguerpissements en Afrique aux luttes contre les constructions polluantes en France, des dizaines de projets échouent sous la pression citoyenne. Comment les territoires s'organisent face à des projets déconnectés des problématiques locales ? Comment l'attachement à un lieu peut-il être source de mobilisation collective ? Avec : - Léa Sébastien, maîtresse de conférences au Département de Géographie de l'Université Toulouse II, et chercheuse au Laboratoire CNRS GEODE depuis 2010 et autrice de l'ouvrage collectif « Résister aux grands projets inutiles et imposés, De Notre-Dame-des-Landes à Bure », aux Éditions Textuel - Victor Vauquois, co-fondateur de Terres de Luttes, une association qui s'oppose à la bétonisation des terres et propose des formations aux collectifs luttant contre les projets polluants - Sekou Sylla, président fondateur de l'ONG mouvement Colombe Côte d'ivoire, qui aide les populations face aux projets de déguerpissements. Et un entretien de Jean-Arnault Dérens, notre correspondant dans les Balkans, qui reviendra sur la situation au Sinjajevina, au Monténégro, un plateau de pâturages où les éleveurs luttent contre le projet d'installation d'une base militaire de l'OTAN ainsi que les mobilisations très importantes contre les micro-centrales hydroélectriques qui privatisent les rivières sauvages du pays. Programmation musicale : ► CD Loango weaver - Les mamans du Congo ► Pusana - Crate Classics, Trés
C'est l'annonce coup de poing de ces derniers jours en France : le président Emmanuel Macron souhaite mettre en place un réseau de trains urbains dans dix grandes agglomérations à l'image de ce qui se fait à Paris. « C'est un super objectif pour l'écologie, l'économie, la qualité de vie », ajoute le chef de l'État dans une vidéo postée sur YouTube. C'est un fait, les villes de France et du monde se trouvent à un tournant. En première ligne face au changement climatique, elles doivent évoluer pour s'adapter. Une révolution s'annonce-t-elle ? Quelles sont les priorités ? Pour en débattre : - Erwan Cordeau, spécialiste, climat air énergie à l'Institut Paris Région, l'agence de l'urbanisme et d'environnement de la Région Ile-de-France - Morgane Colombert, directrice de projet à Efficacity, l'Institut de recherche et développement pour la transition énergétique et écologique de la ville - Philippe Laurent, maire de Sceaux, vice-président de l'association des Maires de France, vice-président de l'Association des petites villes de France (APVF).
C'est l'annonce coup de poing de ces derniers jours en France : le président Emmanuel Macron souhaite mettre en place un réseau de trains urbains dans dix grandes agglomérations à l'image de ce qui se fait à Paris. « C'est un super objectif pour l'écologie, l'économie, la qualité de vie », ajoute le chef de l'État dans une vidéo postée sur YouTube. C'est un fait, les villes de France et du monde se trouvent à un tournant. En première ligne face au changement climatique, elles doivent évoluer pour s'adapter. Une révolution s'annonce-t-elle ? Quelles sont les priorités ? Pour en débattre : - Erwan Cordeau, spécialiste, climat air énergie à l'Institut Paris Région, l'agence de l'urbanisme et d'environnement de la Région Ile-de-France - Morgane Colombert, directrice de projet à Efficacity, l'Institut de recherche et développement pour la transition énergétique et écologique de la ville - Philippe Laurent, maire de Sceaux, vice-président de l'association des Maires de France, vice-président de l'Association des petites villes de France (APVF).
À Lubumbashi, les commerçants figurent parmi les personnes qui se frottent les mains grâce à l'expansion du secteur de l'immobilier. Le marché de matériaux et d'outils de construction est florissant. Que ce soit au centre commercial ou dans les quartiers périphériques de la ville, les magasins de vente de matériaux de construction sont de plus en plus nombreux, car la demande est forte. De notre correspondante à Lubumbashi, Sur la route Kipopo, l'un des quartiers en pleine expansion, Serges tient un dépôt de matériaux de construction. Il vend des fers à béton, des tôles galvanisées, du bois, des clous… Chaque matin, des clients affluent, ce qui le réjouit malgré une conjoncture difficile en ce moment. « Il y a de plus en plus de constructions et ça nous permet de vendre, même si nous ne réalisons pas assez de bénéfice sur nos articles, explique-t-il. Des Indiens ont aussi ouvert des extensions de leurs magasins dans les communes et les quartiers, et vendent au même prix que nous. Mais nous arrivons à écouler nos marchandises. » Le boom immobilier a aussi motivé Dan Tshombe à se lancer dans le commerce de matériaux de construction. Il y a deux ans, il a ouvert un point de vente sur avenue Maniema, non loin du centre-ville de Lubumbashi, il y expose quelques échantillons : « Nous avons du gravier, du sable fin, du sable concassé, des pavés parcellaires, des bordures… Nous les exposons ici pour indiquer aux clients que ces produits sont disponibles. » Ce jeune ingénieur en construction n'exploite pas de carrières de gravier ni de sable. Par contre, il fait du courtage entre les détenteurs des carrières et les clients. ► À lire aussi : RDC : à Lubumbashi, les prix de l'immobilier s'envolent Dan Tshombe reconnaît que le marché est florissant et les affaires marchent bien. « Par exemple, avec la pluie qui commence, les pavés sont vraiment recherchés en ce moment, poursuit-il. Et cela nous permet de gagner suffisamment. De ce côté-là, on ne se plaint pas. On ne va pas dire que c'est le paradis, mais on réalise le minimum de bénéfice. » Le minimum de bénéfice, c'est aussi ce que recherche Patrick Mikombe. Il a monté un atelier de fabrication locale et vente de portes et fenêtres en aluminium. « Quand le marché est vraiment au rendez-vous, je peux avoir trois commandes par mois. C'est pour environ 20 portes et fenêtres. » En deux ans, il a vu son chiffre d'affaires augmenter de 10%. Les experts du secteur de l'immobilier estiment que la demande en matériaux et outils de construction sera encore plus forte au cours des prochaines années, car la ville de Lubumbashi continue de s'étendre. ► À lire aussi : RDC : Boom immobilier à Lubumbashi, quels débouchés pour les Congolais
À Lubumbashi, des villas de standing, des immeubles, des hôtels, des complexes commerciaux poussent comme des champignons aussi bien dans le centre commercial que dans le nord et l'ouest de la ville. Mais quels débouchés ce boom de la construction crée-t-il pour les jeunes travailleurs congolais ? De notre correspondante à Lubumbashi, Un projet de construction va de l'étude de ce projet jusqu'à sa mise en œuvre. Or, l'essentiel de ce processus échappe aux jeunes Congolais. À Lubumbashi, des sociétés de construction comme Safricas, Forrest, Edile Construction, ou des sociétés chinoises et indiennes se taillent la part du lion, ce que déplore Isidore Dibala, vice-président provincial de l'ordre national des architectes. « Nous sommes surpris de voir que des projets tombent du ciel et on commence à les construire », s'étonne Isidore Dibala. « Il n'y a même pas de plaque qui indique quel bureau d'études a conçu le projet et quelle entreprise de construction l'exécute. Donc, les architectes ne sont pas associés à ce semblant de boom immobilier. » Un avis que partage Franck Shimba, ingénieur en construction. Pour lui, le seul marché qui reste aux Congolais est celui des petites et moyennes habitations des privés. Pourtant, l'expertise ne manque pas, estime-t-il. « En tout cas, ce n'est pas facile d'avoir de gros marchés. Souvent ce sont des particuliers qui ont recours à nous. Voyez, dans notre ville, ce sont plus des Libanais, des Chinois qui ont ces marchés-là. Nous Congolais… On dirait qu'on ne nous fait pas trop confiance », pense Franck Shimba. ► À lire aussi : RDC: à Lubumbashi, les prix de l'immobilier s'envolent Un secteur qui attire les jeunes Certains ont cependant su trouver des débouchés. Ils ont créé leurs propres agences immobilières, même si là aussi, la concurrence est rude. Patrick Bondo est directeur de l'agence PDM crée il y a 2 ans. « Oui, nous avons des marchés. Nous faisons nos preuves. D'ailleurs, la plupart de nos clients ne viennent que par recommandation, c'est que nous avons montré de quoi nous sommes capables », avance-t-il Malgré les difficultés, la filière du bâtiment attire les jeunes. Daniel Kimpinde est étudiant en Bac 2 Architecture à l'université de Lubumbashi. Crayon à la main, il conçoit le plan d'une guest house pour enseignants. Daniel croit en l'avenir de son métier. « En sachant que le secteur de l'immobilier attire du monde aujourd'hui, on se dit que si l'on terminait les études, on pourra concevoir des projets pour nos proches. Toutefois, on garde à l'esprit qu'on pourra un jour participer à de grands projets », explique l'étudiant. Les jeunes Congolais œuvrant dans le secteur de l'immobilier espèrent voir l'État promouvoir l'expertise locale.
Le chef de l'État Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 27 novembre, vouloir développer un équivalent du RER francilien dans dix métropoles françaises comme alternative à la voiture, avec notamment la volonté d'accélérer des projets existants. Ce projet n'est pas une nouveauté, mais cette annonce présidentielle érige au rang de priorité des chantiers parfois déjà engagés qui s'annoncent longs et onéreux. Décryptage avec Arnaud Aymé, spécialiste des transports au sein du cabinet Sia Partners.
Avec plus de trois millions d'habitants, Casablanca est une ville densément peuplée et très congestionnée. Une difficulté pointée par le plan de déplacement urbain de Casablanca qui a recommandé la réalisation d'un certain nombre de projets de transports en commun de masse. Parmi eux, notamment deux nouvelles lignes de tram, soit 26 kilomètres desservant 39 arrêts. Les travaux sont en cours. De notre envoyée spéciale de retour de Casablanca, L'organisation spatiale des villes africaines est au cœur de nombreuses discussions. Comment désembouteiller des villes qui ont grandi très vite et qui n'étaient pas conçues pour un usage massif de la voiture individuelle ? La question des problèmes de pollution est également centrale. À Casablanca, ville où le ton au volant monte vite, l'arrivée prochaine de deux nouvelles lignes de tram est bienvenue. Les deux lignes existantes transportent déjà 170 000 personnes par jour, en moyenne plus qu'à Paris. « L'objectif et l'ambition primaire de tous ces projets, c'est vraiment de donner aux Casablancais une alternative réelle à l'usage de la voiture personnelle, explique Shada Taïb, directrice communication de Casa Transport. Ce que l'on constate, c'est que la majeure partie des déplacements à Casablanca sont aujourd'hui des déplacements domicile-travail ou domicile-lieu d'étude. Ce sont des déplacements plus ou moins obligés. L'objectif est de rapprocher les distances, d'ouvrir les opportunités économiques, les opportunités d'études, de travail, et autres à tous les habitants, quel que soit leur lieu d'habitation. » Un chantier aux nombreux défis techniques À la croisée de la ligne 1 déjà existante, la ligne 3 est en cours de construction. Les futures voies encadrent déjà une belle allée de palmiers. Yves Genevois nous fait la visite du chantier : « Il y a quelque chose de très important ici, c'est ce nez de quai, cette pierre-là en granit qui est énorme, elle est belle comme tout. On a gardé ce principe d'aménagement de la station. » Yves Genevois supervise les travaux pour l'entreprise Egis. « C'est anodin, mais trouver des carrières qui puissent fournir rapidement ces pierres-là, ce n'est pas facile non plus. Donc aujourd'hui, l'un de nos problèmes, c'est d'avoir ces pierres en temps et en heure. On devrait avoir toutes ces pierres, mais là, elles arrivent au compte-goutte. On pensait effectivement qu'on aurait des problèmes techniques ; on en a d'autres. Des problèmes d'approvisionnement, par exemple, en équipement électronique... Mais la bordure de granit, on pensait que ce serait assez anodin, en fait pas du tout. » Ce chantier présente de nombreux défis : une dizaine d'ouvrages d'art, des passages en dénivelé, des rues densément habitées… Pour mener ce chantier à bien, Casa Transport avait par ailleurs certaines conditions. « Ce n'est pas vraiment un défi, c'est un choix du maître d'ouvrage qui a décidé de faire travailler en priorité des entreprises marocaines, qui n'avaient pas forcément de compétences, reconnues en tout cas, dans nos domaines particuliers de pose de voies, explique Yves Genevois. On a relevé ce défi, on n'avait pas le choix, et le maître d'ouvrage a voulu donc que se soient des entreprises marocaines qui prennent la main sur ces gros travaux d'infrastructure. C'était un pari, ça a l'air de bien marcher, et aujourd'hui, on peut dire qu'on a pratiquement réussi à faire ces travaux-là. » La mise en service de ces deux lignes est prévue pour fin 2023. Casablanca comptera alors six lignes de transports en commun de masse, quatre de tram et deux busway. ► À lire aussi : Le rail, une solution pour désengorger les mégapoles africaines
Le patrimoine architectural roumain est en souffrance, plus de 600 monuments historiques classés sont aujourd'hui dans un état de dégradation avancée. Les réhabiliter n'est pas une mince affaire. Depuis 2016, l'association Monumentum met en place un projet « l'Ambulance pour monuments », dans le but justement de venir en aide à ses monuments historiques classés laissés à l'abandon. «En Roumanie, la réhabilitation des monuments en péril», un Grand reportage de Benjamin Ribout.
La journée mondiale de l'architecture 2022 a eu lieu le 3 octobre dernier avec pour thème cette année « L'architecture pour le bien-être ». Une occasion de faire la lumière sur l'architecture scolaire et la construction des établissements d'enseignement français à l'étranger. Dossier.
Haut lieu de la jet-set et de l'intelligentsia artistique des Années folles, la maison Dar Sebastian, à Hammamet en Tunisie, construite par l'esthète George Sebastian, est devenue un centre culturel connu pour son festival international de musique. Dans le passé, c'était un lieu d'inspiration pour les artistes et un lieu d'histoire, fréquenté aussi bien par les Alliés que les forces de l'Axe durant la Seconde Guerre mondiale. Historiens et guides luttent pour que ce lieu soit davantage valorisé.
Le continent africain connaît la plus forte croissance urbaine au monde. Selon les projections de l'OCDE, elles accueilleront près de 950 millions de nouveaux urbains, dans les 30 prochaines années. Les défis dans des zones urbaines qui s'étalent de plus en plus dans des villes déjà encombrées, sont immenses en matière de transports : fluidifier le trafic, réduire les temps de trajet, augmenter l'offre de transport public, baisser les coûts, réduire la pollution sonore et atmosphérique... comment améliorer la mobilité des urbains ? Alors qu'une grande majorité des citadins africains ne sont pas motorisés, comment freiner la course à la voiture émettrice de CO2 et accélérer la transition vers des transports durables ? Émission enregistrée à Dakar dans le cadre de la Semaine de la Mobilité Durable et du Climat 2022, organisée par l'Association CODATU, le CETUD et l'Association Climate Chance. Avec : - Charlène Kouassi, directrice de Movin'On LAB Africa, un Think and Do Tank collaboratif et innovant dont le but est de promouvoir la mobilité durable en Afrique - Andy Costa, président de Mydream for Africa Foundation, une ONG qui vise à promouvoir le vélo et les transports verts en Afrique - Ousmane Mamane, directeur des Études, de la Programmation et de la Prospective à la mairie de Niamey - Prisca Lablonde Tene Mbimi, coordinatrice Projet de Mobilité Urbaine de la Communauté Urbaine de Douala au Cameroun. Programmation musicale : ► Flamme - Akatsuki SN ► Daga Bokk Ci Maan - Mbissine et Kickeur
Le continent africain connaît la plus forte croissance urbaine au monde. Selon les projections de l'OCDE, elles accueilleront près de 950 millions de nouveaux urbains, dans les 30 prochaines années. Les défis dans des zones urbaines qui s'étalent de plus en plus dans des villes déjà encombrées, sont immenses en matière de transports : fluidifier le trafic, réduire les temps de trajet, augmenter l'offre de transport public, baisser les coûts, réduire la pollution sonore et atmosphérique... comment améliorer la mobilité des urbains ? Alors qu'une grande majorité des citadins africains ne sont pas motorisés, comment freiner la course à la voiture émettrice de CO2 et accélérer la transition vers des transports durables ? Émission enregistrée à Dakar dans le cadre de la Semaine de la Mobilité Durable et du Climat 2022, organisée par l'Association CODATU, le CETUD et l'Association Climate Chance. Avec : - Charlène Kouassi, directrice de Movin'On LAB Africa, un Think and Do Tank collaboratif et innovant dont le but est de promouvoir la mobilité durable en Afrique - Andy Costa, président de Mydream for Africa Foundation, une ONG qui vise à promouvoir le vélo et les transports verts en Afrique - Ousmane Mamane, directeur des Études, de la Programmation et de la Prospective à la mairie de Niamey - Prisca Lablonde Tene Mbimi, coordinatrice Projet de Mobilité Urbaine de la Communauté Urbaine de Douala au Cameroun. Programmation musicale : ► Flamme - Akatsuki SN ► Daga Bokk Ci Maan - Mbissine et Kickeur