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Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/

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    • Nov 16, 2025 LATEST EPISODE
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    Le coliving, une nouvelle forme de logement qui fait débat

    Play Episode Listen Later Nov 16, 2025 2:26


    Quelles solutions face à la crise du logement que traverse la France ? Alors que de nombreux jeunes en particulier ne parviennent plus à se loger dans les grandes villes, une nouvelle forme d'habitat partagé se développe de plus en plus ces dernières années : le coliving. Il s'agit, comme la colocation, d'un même appartement dont plusieurs personnes louent les chambres. Sauf que chacun a ici son propre bail, pour une chambre, et un accès partagé à des services. Face à ce que les détracteurs de ce système qualifient de « machine à cash », la ville de Paris a agi : en octobre, elle a adopté une délibération pour refuser tout nouveau projet immobilier de coliving. Nous sommes dans un coliving. Ici, chacun loue sa chambre meublée, et les 600m² de cuisine, salon et salle de sport communes. Ce n'est pas vraiment une colocation traditionnelle, car les baux sont individuels et gérés par une société qui vend un logement clé en main. Victor Augais, le gérant, défend son modèle : « Le modèle habituel de la Casa, c'est de racheter des grandes maisons qui logeaient quatre, six personnes, et puis en fin de vie, deux personnes âgées. Nous, après réaménagement, on va faire une douzaine de chambres. Ça me semble plutôt positif, dans un cadre de pénurie de logements, que négatif. »  Le loyer est de 675 euros, auxquels s'ajoutent 275 euros de charges et services, dont un petit-déjeuner quotidien. « On loue chambre et une partie des parties communes. Une douzaine de m² pour la chambre et la salle de bain, et à peu 11m² de part de partie commune », poursuit-il. Payer 950 euros par mois, n'est-ce pas un peu cher pour 10m² de partie individuelle ? Il répond : « Les pratiques de loyer sont conformes au marché. Si vous voulez avoir juste une partie privative et rien d'autres, louez un studio. » Vers une régulation du marché du coliving ?  Un discours trompeur selon Ian Brossat, sénateur communiste de Paris et membre du conseil municipal. Son groupe a rédigé la délibération du 8 octobre 2025 pour rejeter tout nouveau projet de coliving dans la capitale. « Non, ça ne se justifie que le prix d'une chambre de 9m² s'élève à 950 euros de loyer, même si on a la possibilité de fréquenter des espaces communs. Comme nous avons encadré Airbnb, eh bien, les mêmes acteurs se tournent vers un nouveau produit qui doit leur permettre d'atteindre les mêmes niveaux de rentabilité qu'ils n'atteignent plus aujourd'hui sur Airbnb. C'est ça, la réalité », analyse Ian Brossat.  Une expérience qu'a vécue Julia, étudiante argentine arrivée à Paris il y a deux ans. Elle a loué pendant un an une chambre dans un coliving du 15e arrondissement de Paris : 10m² meublés pour 990 euros par mois. « C'est hyper cher », précise-t-elle. Les garants argentins de Julia étaient presque systématiquement refusés par les bailleurs. « À ce moment-là, c'est la seule solution que j'avais trouvée pour pouvoir vivre ici à Paris. Ils profitent de la situation des étrangers désespérés. J'avais surtout de l'argent de côté. J'ai payé le loyer pendant six mois, et après, j'ai trouvé un travail ici en France. C'est devenu un peu plus facile. » Ian Brossat et le groupe communiste au Sénat ont déposé une proposition de loi pour réguler le marché du coliving à l'échelle nationale. D'autres villes, comme Lyon ou Montreuil, envisagent aussi d'encadrer ce type d'habitat. À lire aussiPourquoi les prix des logements s'envolent ?

    Raid de l'immeuble à Saint-Denis, une habitante raconte son calvaire: «Une fois relogés, on s'est débrouillés seuls»

    Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 2:31


    Dix ans après les attaques du 13 novembre 2015 qui ont fait plus de 130 morts et des centaines de blessés, les souvenirs s'estompent, mais demeurent toujours présents chez les victimes. Eux aussi ont été reconnus comme des victimes du terrorisme : les habitants d'un immeuble de la rue du Corbillon, à Saint-Denis. C'est dans cette ville du nord de Paris où s'étaient retranchés deux terroristes. L'immeuble a été détruit lors de l'assaut du Raid, le 18 novembre 2015, cinq jours après les attentats. Mais avant cette reconnaissance arrachée après avoir lutté devant la justice, leur parcours n'a pas été facile pendant des années, et ce, dès le lendemain, dès l'assaut des forces de police. Rencontre avec une ancienne habitante de la rue du Corbillon.   À lire aussiAttentats: retour sur l'opération antiterroriste à Saint-Denis

    13-Novembre: dix ans après les attentats, l'association Coexister s'efforce d'entretenir le vivre-ensemble

    Play Episode Listen Later Nov 12, 2025 2:29


    Nous commémorons aujourd'hui le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ce soir-là, une série de fusillades et d'attaques-suicide revendiquées par le groupe État islamique fait 130 morts dans plusieurs bars parisiens, aux abords du Stade de France et dans la salle de concert du Bataclan. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs actes islamophobes et antisémites étaient recensés en France. Ils demeurent à des niveaux élevés dix ans après. Mais en France, une association s'efforce d'entretenir le vivre-ensemble. Son nom : Coexister. Son but : faire dialoguer des jeunes d'horizons et de convictions religieuses différentes pour déconstruire les préjugés et les unir dans la différence. Trois d'entre eux expliquent ce que le 13 novembre 2015 a changé dans leurs vies et les raisons de leur engagement au sein de cette association. Atouma avait à peine dix ans au soir des attentats. Mais le 13 novembre 2015 s'imposait déjà comme un tournant dans sa vie : « Sur le moment, je n'avais pas encore le recul pour me dire : "Je suis musulmane et ce sont des musulmans qui ont commis cet attentat" », se remémore-t-elle. La prise de conscience est venue progressivement, « par ma mère », précise Atouma. « Je l'entendais dire à mes sœurs : "Évitez de dire que vous êtes musulmans, cachez cela". Elle avait peur qu'on nous rattache à ces attentats », ajoute-t-elle. « Il y a un avant et un après 13 novembre 2015 », confie à son tour Alexandra, trentenaire et agnostique. L'attentat a constitué chez elle un électrochoc au point que le déclic a été immédiat. « Dès le 14 novembre, je me suis engagée à Coexister avec la volonté d'être tout de suite dans l'action, de participer à une société plus ouverte avec moins d'amalgames », explique-t-elle. Les trois jeunes femmes rejoignent l'association Coexister avec un même objectif en tête : trouver un espace de rencontre et de dialogue apaisé. Megan et Atouma ont sauté le pas il y a seulement quelques mois. « Mon engagement chez Coexister s'ancre aussi dans le fait de questionner cette peur de l'autre, comment cette peur nous atteint, comment nous pouvons la dépasser. Ces questionnements permettent de défaire les idées reçues que nous avons les uns sur les autres », développe Megan, de confession juive. « C'est seulement maintenant que je me dis que je peux en parler » De son côté, Atouma explique avoir trouvé au sein de l'association « le dialogue [qu'elle] cherchait ». Et précise : « Comme ma mère nous a dit dès le départ de ne pas parler de ces attentats, j'ai tout de suite été freinée dans la façon dont je pouvais exprimer mon ressenti. Et c'est seulement maintenant que je me dis que je peux en parler. » Dix ans après l'attentat, Atouma veut croire que certaines fractures se sont refermées et que certains amalgames appartiennent au passé. « Je pense que certaines personnes ont compris que les musulmans n'étaient pas tous liés à cet attentat », affirme-t-elle. « Je pense en effet que certaines personnes ont compris que la communauté musulmane n'avait pas à se justifier », abonde Alexandra qui dit percevoir les premiers effets de son engagement au sein de l'association Coexister. « Je sais qu'aujourd'hui mes parents ne diraient absolument pas la même chose au sujet des personnes musulmanes et juives, car ils ont appris des choses grâce aux dialogues que j'ai eus avec eux », ajoute-t-elle. Megan, en revanche, se montre plus mesurée. « Malheureusement, de nouvelles fractures se sont ajoutées aux fractures initiales. D'un autre côté, je trouve qu'il y a une grosse représentation des actes de haine et sans doute pas autant de visibilité des actes de solidarité. Elles mériteraient d'être davantage mises en lumière », juge-t-elle. Pour visibiliser davantage ses missions et répandre encore la coexistence, l'association Coexister entend ouvrir huit nouvelles antennes en France d'ici à 2027.   À lire aussi13 novembre 2015: 10 ans après, le sens du souvenir

    La vie nocturne dans le quartier des attentats du 13-Novembre: «Ça m'a ruiné, mais il faut continuer à sortir»

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:27


    En 2015, la France vivait les attentats terroristes les plus meurtriers perpétrés sur son sol : aux abords du Stade de France, de la salle de concert du Bataclan et devant les terrasses animées des bars de la capitale, au total, 132 personnes ont perdu la vie. Retour dans l'un des quartiers touchés : le 11ᵉ arrondissement de Paris, connu pour sa vie nocturne. Dix ans après, l'ombre des attentats plane-t-elle encore sur la fête ? Marius Laffont a rencontré les noctambules du quartier. À lire aussiAttentats de Paris: les leçons tirées par la Croix-Rouge pour mieux organiser les secours          

    L'Institut Pasteur face au défi du financement de la recherche

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:30


    Il y a six mois, l'Union européenne et la France lançaient l'initiative « Choose Europe for Science », en réponse à la dégradation des conditions de travail des chercheurs américains. La France avait alors annoncé débloquer 100 millions d'euros pour accueillir ces scientifiques. Une annonce qui avait fait bondir une partie du monde de la recherche en France, qui dénonce le manque d'investissement de l'Etat. Pour équilibrer leur budget, certains centres de recherches biomédicaux s'appuient de plus en plus sur d'autres sources de revenus. C'est le cas notamment de l'Institut Pasteur, un centre de référence internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses, qui a vu son budget augmenter de 38% en sept ans - atteignant aujourd'hui presque 400 millions d'euros. Reportage dans l'un des laboratoires de l'Institut Pasteur.  « Là, c'est le sas où on va se préparer. On va juste mettre une paire de gants, des petits chaussons pour pas salir le laboratoire. » Pendant qu'il enfile une blouse en coton jetable, le Dr Olivier Schwarz, directeur de l'unité de virologie, indique une ligne rouge scotchée au sol. Au-delà, interdiction de marcher sans équipement de protection. C'est ici que sont manipulés des cellules humaines infectées par des virus. « On peut rentrer là si… j'arrive à ouvrir cette porte… Oui, là c'est une hotte à flux laminaire. Donc on peut cultiver des cellules à l'abri. Ici, on a des étuves, donc ce sont des incubateurs à 37 degrés, comme la température du corps. Et quand on ouvre la porte, on peut voir toutes nos cultures cellulaires. On partage tout cet équipement, tout ce laboratoire avec deux autres unités de recherche. On a beaucoup d'équipements mutualisés. » À écouter aussiPourquoi l'Institut Pasteur? Des équipements coûteux et qu'il faut renouveler tous les cinq ans, voir tous les ans. Pour absorber ces coûts, les centres de recherches nationaux sont financés grâces à des dons, des contrats privés et des subventions publics. Notamment les appels d'offres qui mettent les laboratoires en concurrence. « Je pense que c'est sain qu'il y ait une partie de la recherche qui soit faite sous forme d'appel d'offres compétitif, mais c'est important également qu'il y ait des financements suffisamment importants. Il faut laisser le temps à chaque unité de générer des résultats, de faire des découvertes, et ça ne se fait pas en quelques semaines ou quelques mois. C'est pour ça qu'il faut que les financements soient sur trois ans ou cinq ans, pour laisser le temps justement de produire de la recherche de qualité. » À lire aussiAvec «Choose France for Science», Emmanuel Macron veut attirer les chercheurs étrangers L'arrivée au pouvoir de Donald Trump et ses attaques répétées contre le monde scientifique, ont fragilisé les centres de recherches internationaux comme l'Institut Pasteur. « Les conséquences directes, c'est que même à l'Institut Pasteur, il y a des grands programmes de recherche internationaux qui impliquent les États-Unis qui ne sont plus financés. D'un point de vue indirect, on va pouvoir accueillir certains chercheurs qui travaillent aux États-Unis, à l'Institut Pasteur, mais nos capacités sont quand même modestes par rapport à l'ampleur des chercheurs qui risquent d'être démobilisés. » Aujourd'hui, la France investit 0,3% de son PIB dans la recherche. C'est moins que la moyenne européenne qui s'élève à 0,9%. À lire aussiÉtats-Unis: face à Donald Trump, les scientifiques font de la résistance

    Attentats de Paris: les leçons tirées par la Croix-Rouge pour mieux organiser les secours

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:35


    Près de 700 secouristes ont été déployés lors des attentats de Paris et du Stade de France, le 13 novembre 2015, et lors de la prise d'assaut des forces de l'ordre qui a suivi, le 18 novembre 2015, à Saint-Denis. Jamais encore la Croix-Rouge française n'était intervenue dans une telle configuration. Quelles leçons tirer de ces événements sur l'organisation des secours ? À La Croix-Rouge française, une vaste réflexion a été menée avec les principaux acteurs concernés, sur le plan « Aramis », le dispositif spécial attentat. Les objectifs sont de rendre plus efficaces encore les secours et renforcer la sécurité des intervenants sur le terrain. Rémi, un jeune bénévole, faisait partie des 700 secouristes déployés lors des attentats de novembre 2015. Il était à bord d'un véhicule de la Croix-Rouge et se souvient : « Avec une autre bénévole, on a sauté les deux pieds joints dans une flaque de sang. C'était la première fois, dans ma vie de membre de la Croix-Rouge. On voyait l'ampleur des événements avec une désorganisation... je ne vais pas dire ''totale'', mais j'ai vu des policiers égarés. » Mieux se coordonner avec les forces de l'ordre et les pompiers pour une meilleure intervention, voilà une première leçon de ces événements. Florent Vallée, responsable des opérations d'urgence, explique aussi qu'au lendemain du 13 novembre 2015, la Croix-Rouge a mis en place un outil informatique pour mieux géolocaliser les équipes : « C'est un outil qui fonctionne toujours aujourd'hui, qui a été déployé partout en France, qui nous permet de suivre nos interventions, suivre nos volontaires, suivre nos véhicules en intervention, mais aussi ce qu'ils font. Ça, ce sont de très grandes avancées qui nous permettent d'être plus efficaces et de mieux comprendre ce qui se passe. »  Anna était dans le quartier où une partie des attentats s'est déroulée. Elle raconte que les gens ne savaient pas où se réfugier : « On nous a d'abord évacués chez la propriétaire du bar qui était juste au-dessus. Finalement, vu que c'était un peu trop risqué – parce qu'on a vu une personne se faire abattre juste en dessous, au rez-de-chaussée –, on a préféré aller dans la cour. » Des mairies ont finalement été ouvertes pour servir d'abris. Là encore, la Croix-Rouge en a tiré des enseignements. Florent Vallée précise qu'il faut mieux identifier et sécuriser les abris : « Ça a été fait très vite, dans des mairies d'arrondissement, sans aucune protection. Il y avait danger, d'abord parce qu'il aurait pu y avoir potentiellement un terroriste au milieu. Il faut prévoir à l'avance quels pourraient être ces lieux. Typiquement, à Paris, il y a plusieurs lieux qui seraient sécurisés, et qui pourraient être prévus pour accueillir les impliqués. Ça, c'est l'amélioration qui a été faite par la suite, pour permettre la sécurité des uns et des autres. »  Autre grande avancée : la santé mentale des volontaires de la Croix-Rouge a été également prise en charge. Car eux aussi ont été très éprouvés. « Les images qui remontent, chaque fois que j'y pense, sont à peu près les mêmes. Comme parler avec des personnes qui sont peut-être habillées comme moi aujourd'hui, mais qui étaient rouges de sang, et qui me disaient ''on est rentrés à cinq dans le bar, je suis sorti tout seul'' », confie Rémi, le bénévole. Les 700 volontaires mobilisés ont été reçus, un par un, par des professionnels de la santé mentale. Pour Florent Vallée, c'est une priorité : « Il va y avoir systématiquement ce type de dispositif. Pour les JO de Paris, nous avions intégré cette problématique, et nous avions des médecins et des psychologues à disposition en permanence pour nos équipes. » Dix ans plus tard, la Croix-Rouge réfléchit toujours à comment améliorer la préparation et la sécurité des volontaires en situation de crise. À lire aussiFrance: dix ans après les attentats de Paris, comment a évolué le métier des forces de l'ordre?

    France: dix ans après les attentats de Paris, comment a évolué le métier des forces de l'ordre?

    Play Episode Listen Later Nov 9, 2025 2:29


    Il y a dix ans, la France vivait les attentats terroristes les plus meurtriers jamais commis sur son sol. Le 13 novembre 2015, trois commandos du groupe État islamique s'élançaient, ceintures explosives et armes à la main, aux abords du Stade de France, dans la salle de concert du Bataclan et devant les terrasses animées des bars de la capitale. Au total, 132 personnes ont perdu la vie. Des attaques qui ont marqué l'ensemble de la société française, à commencer par ses forces de sécurité. En première ligne ce soir-là, policiers et gendarmes ont dû, en dix ans, intégrer la menace terroriste à leur métier. Retour sur l'évolution de la profession et ses conséquences sur le quotidien de la population.

    Santé: le don de plasma, un enjeu de souveraineté sanitaire en France

    Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 2:28


    Avec 1,6 million de donneurs chaque année, le don du sang est un acte de solidarité bien connu des Français. Moins connu, le don de plasma, un dérivé du sang, progresse toutefois en France, avec une augmentation de 16% en 2024 par rapport à 2023. Une croissance que l'Établissement français du sang (EFS) veut accélérer dans le cadre de son programme baptisé « Ambition plasma ». Il vise à mobiliser plusieurs centaines de milliers de nouveaux donneurs chaque année, d'ici à 2028. Arame Mbengue s'est rendue à Bobigny, en région parisienne, dans l'une des Maisons du don de l'EFS. Le plasma, c'est le liquide dans lequel circulent les cellules sanguines telles que les globules rouges et blancs, entre autres. Il est très riche en protéines. Son utilisation sous forme de médicaments dérivés du sang ou par transfusion permet de soigner des milliers de patients. Dans la salle de prélèvement de la Maison du don de Bobigny, située à l'hôpital Avicenne, une donneuse effectue pour la deuxième fois un don de plasma. Elle raconte ce qui l'a poussé à donner : « La première fois, c'est tout simplement parce que j'ai réalisé que j'étais en bonne santé, et je me suis dit ''pourquoi pas''. Puisque je suis donneuse universelle, donc autant donner. Et la deuxième fois, on m'a recontactée, parce qu'il y avait un manque. On m'a demandé si je voulais bien venir, et j'ai dit ''OK, pas de problème''. »  Pendant le prélèvement, seul le plasma de cette donneuse est extrait par la machine. Le reste du sang est immédiatement réinjecté dans son organisme, comme l'explique Alice, infirmière de l'EFS : « La machine récupère le sang et vient filtrer le plasma grâce à un retors qui vient utiliser la force centrifuge pour pouvoir filtrer les globules rouges et le plasma. On récupère le plasma et on réinjecte les globules rouges au donneur. » Mais avant d'arriver à la salle de prélèvement du plasma, les donneurs passent d'abord par différentes étapes. D'abord un passage à l'accueil, puis un entretien médical. Une étape essentielle, pour le docteur Bayazid Belhadj-Kacem, responsable des prélèvements : « C'est pour déterminer l'éligibilité, voir si la personne prend des médicaments, si elle se fait soigner pour x maladies, si elle est rentrée d'un pays à risques, ou si elle a un comportement à risques... Si tous les voyants sont au vert, la personne est éligible au don, et elle est invitée bien sûr à donner son plasma. »  Avec son programme « Ambition plasma », l'Établissement français du sang vise à prélever un 1 400 000 litres de plasma en 2028 contre 870 000 litres en 2024. Un enjeu de souveraineté sanitaire pour la France, qui importe des médicaments dérivés du sang. Laure Bouguignat, directrice de l'EFS Île-de-France, nous dit l'importance des dons français : « On a besoin de plasma pour fabriquer des médicaments issus de ce plasma. Pour l'instant, la France est loin d'être autosuffisante, et elle dépend, en fait, de ce qui est collecté au niveau des États-Unis pour la fabrication des médicaments dérivés du sang. »   Le don de plasma est réalisé uniquement dans les maisons du don de l'EFS et sur rendez-vous, partout en France métropolitaine. Toute personne âgée de 18 à 65 ans peut faire un don de plasma tous les 15 jours. À lire aussiSanté: je vous raconte comment j'ai donné mon plasma

    La «fabrique de sans-papiers»: quand l'administration plonge les étrangers dans l'illégalité

    Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 2:30


    À l'appel de la Cimade, une association qui défend les droits et la dignité des personnes réfugiées et migrantes, plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées le 16 octobre dernier devant des préfectures et des sous-préfectures. Objectifs de cette action qui s'inscrit dans une campagne de sensibilisation du public lancée dès le 13 octobre sur les réseaux sociaux : dénoncer les obstacles, notamment administratifs que rencontrent les étrangers dans leurs démarches de régularisation ou de renouvellement de leur titre de séjour. Bénévoles, salariés et partenaires de la Cimade ont mené une action médiatique dans plusieurs grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse ou Montpellier entre autres. Dans la capitale française, plusieurs dizaines de militants ont manifesté à la Place du Châtelet, en plein cœur de Paris, pour dénoncer ce qu'ils appellent la fabrique de sans-papiers. Depuis la dématérialisation des procédures des titres de séjour, étudiants comme travailleurs étrangers font face à des difficultés administratives qui les plongent dans l'illégalité, avec parfois à la clé une OQTF, une Obligation de quitter le territoire français.   À lire aussiÀ Rennes, des migrants sans-papiers cultivent la solidarité

    Discrimination à Marseille: «Cette ville qui se rêvait multiculturelle est devenue une ville multi-discriminatoire»

    Play Episode Listen Later Nov 3, 2025 2:31


    « Mort aux arabes ». Il y a quelques semaines, à Marseille, ces mots ont été tagués sur la porte du bureau d'Audrey Garino, une adjointe au maire. Dans un contexte électoral tendu autour des questions d'identité, un collectif d'une vingtaine d'associations s'est monté dans la ville. Stop Stigmatisation dénonce dans un manifeste « un climat nauséabond » et la libération d'une parole raciste dans une ville connue pour être multiculturelle. À Marseille, entre 50 000 et 100 000 personnes sont issues de la diaspora comorienne, environ 300 000 de la diaspora algérienne. Par le biais d'une pétition, le collectif Stop Stigmatisation exige la fin de la banalisation du racisme. Mais, surtout, des améliorations pour les générations à venir. Reportage de notre correspondante à Marseille Zoé Cottin.   À lire aussiFrance: des dizaines de milliers de personnes dans la rue contre le racisme

    La démoustication par épandage: un danger pour l'environnement et la population?

    Play Episode Listen Later Nov 2, 2025 2:31


    Face à la recrudescence du moustique tigre et des maladies tropicales, favorisées par le changement climatique, les régions mettent en place des opérations de démoustications en zone humide et urbaine. Quels sont les risques des épandages d'antimoustique pour la population et l'écosystème ? Reportage dans le sud de la France, près de Marseille.    À lire aussiMoustique : l'animal le plus dangereux au monde À lire aussiComment le moustique de la dengue a envahi le monde et va continuer à le faire  

    Les coopératives funéraires, une autre idée des funérailles

    Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 2:32


    À l'opposé des pratiques de certaines entreprises de pompes funèbres où la rentabilité semble prime sur l'accompagnement des familles, les coopératives funéraires misent sur le social et l'éthique pour permettre aux familles de se réapproprier le moment des obsèques. Il en existe une dizaine en France, comme ici à Rennes. Reportage.   De sa maman Odette, Natalie garde en mémoire le souvenir d'une femme rêveuse et engagée. « Il n'y a pas si longtemps, elle me disait : "Je ne comprends pas, les gens dans la rue passent à côté d'un chant d'oiseaux ou d'un très beau coucher de soleil, mais personne ne s'arrête, personne ne regarde." Elle pouvait s'émerveiller pour ce genre de choses et elle était très fâchée contre le manque d'attention à l'égard de l'environnement », se remémore-t-elle. Lorsque Odette décède en août dernier, Natalie se tourne vers une coopérative funéraire plutôt que vers les pompes funèbres, toujours marquée par l'inhumation de sa belle-mère. « On n'avait pas du tout eu le temps de préparer la cérémonie. C'était un au revoir raté et cela m'avait traumatisée », regrette-t-elle. À la coopérative funéraire, on lui propose une inhumation à l'image d'Odette et conforme à ses volontés : des obsèques en pleine nature, dans une petite ferme, de la musique et un cercueil personnalisé. « C'est un cercueil sur lequel nous avons peint. J'ai trouvé ça chouette, car ça a réuni les enfants, les petits-enfants, les arrière-petits-enfants. On s'est tous retrouvés dans le jardin et on a fait une après-midi peinture », raconte Natalie. Des arbres, des vagues et un petit bateau colorent le cercueil d'Odette. « Ce sont des couleurs très douces. J'ai l'impression que nous n'aurions pas pu faire mieux ». Le social plutôt que le commercial À la coopérative funéraire de Rennes, ni tombes, ni cercueils, mais un piano, une guitare et un petit salon chaleureux où l'on prend le temps avec les familles endeuillées et parfois en manque de repères. « L'objectif des coopératives, c'est de faire en sorte que les familles fassent des choix éclairés, explique Isabelle Georges, qui a fondé l'antenne rennaise. On prend le temps d'expliquer ce que dit la loi. Il y a toujours deux rencontres avec les familles. Une première sur les aspects logistiques et formels et une seconde sur la préparation des rituels. » Ici, ce sont les familles qui ont le dernier mot et le libre choix d'organiser les obsèques qu'elles souhaitent. Si tout cela se fait sans précipitation, c'est en bonne partie en raison du modèle économique de ces entreprises. Elles appartiennent à leurs sociétaires. Les profits ne sont pas générés pour satisfaire quelques actionnaires. Ils sont au contraire réinvestis – en partie ou intégralement – dans l'entreprise. Miser sur le social plutôt que le commercial, c'est la bonne formule pour des obsèques apaisées, explique Natalie : « Ça m'a vraiment permis de faire mon deuil de façon plus sereine, d'accompagner ma mère jusqu'au bout. J'ai ressenti de la fierté à réussir ce moment. » Un moment que Natalie dit s'être totalement réapproprié. À lire aussiLa mort est-elle écologique?

    «C'était de la psychiatrie de guerre»: Un psychiatre gazaoui réfugié en France raconte

    Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 2:32


    Il exerçait sous les bombes, dans des hôpitaux en ruine. Fadel Afana était psychiatre à Gaza. Il a vu l'impact de la guerre et de la violence extrême sur la santé mentale de ses compatriotes. Exilé en France depuis décembre 2024, il travaille désormais dans un institut de recherche à Paris. Notre correspondant l'a rencontré dans son petit appartement de Corbeil-Essonnes, au sud de la capitale, où il habite avec sa femme et ses deux filles. À lire aussiÀ Gaza, un psychologue en première ligne face aux traumatismes

    «Mon objectif ne changera jamais»: à Calais, un accord migratoire sans effet

    Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 2:35


    Entré en vigueur le 6 août dernier, l'accord migratoire conclu entre Londres et Paris permet au Royaume-Uni de renvoyer des exilés en France et, en échange, d'en accueillir autant. Mais la mesure peine à se mettre en place et n'a aucun effet sur les traversées. Reportage à Calais, l'un des principaux points de départs des migrants.   Une partie de football s'improvise dans la cour du Secours catholique à Calais. L'association offre, en plein centre-ville, un lieu de répit aux exilés. Ici, beaucoup ont déjà entendu parler de l'accord migratoire entre la France et la Grande-Bretagne, sans toujours en connaître les détails. « J'ai entendu parler de cet accord, c'est un peu comme si on était des animaux. Mais je ne peux pas faire demi-tour et je ne peux pas rester ici. Je n'ai pas d'autre choix », affirme Abdo, originaire du Yémen et arrivée à Calais il y a un mois. À l'intérieur du bâtiment, des dizaines d'hommes, souvent jeunes, discutent autour des multiprises si précieuses pour recharger leur portable. La fréquentation du centre n'a pas baissé, malgré la nouvelle menace qui pèse sur les candidats à la traversée. « Je pense qu'au début, il y avait des questions qui se posaient. Quand l'information est sortie, les gens, par pragmatisme, continuaient de passer en petits bateaux. Nous, on a tout de suite pensé que c'était inefficace. Tant que les personnes sont coincées dans ces politiques européennes, elles continueront d'aller en Angleterre », estime Léa Biteau, qui coordonne l'antenne du Secours catholique à Calais. De fait, depuis le 1e janvier, près de 37 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, au départ des côtes françaises. Ce chiffre dépasse celui de l'ensemble de l'année 2024. Et depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre Londres et Paris, seulement 42 personnes ont été expulsées de Grande-Bretagne et 23 ont obtenu un visa.  À lire aussiFlux migratoire en hausse vers le Royaume-Uni malgré l'accord avec la France Pour bénéficier de ce principe du « un pour un », un expulsé de Grande-Bretagne pour un accueilli, le candidat doit s'inscrire de son propre chef sur une plateforme du ministère de l'Intérieur britannique, via un smartphone. Faut-il encore le savoir. Une ONG britannique a dû se déplacer à Calais ces dernières semaines pour aider les exilés dans leurs démarches. « Parmi les visiteurs réguliers de l'accueil de jour, il y en a pas mal qui ont fait des demandes, raconte Sakina, médiatrice au Secours catholique. Pour l'instant, je ne connais qu'une seule personne qui a eu un rendez-vous à Paris. Le problème, c'est qu'ils lui ont demandé l'original de son passeport. Sauf que c'est complètement déconnecté de sa réalité à lui et de la réalité de pas mal de personnes exilées d'ici. Il s'agit de beaucoup de personnes qui ont fui des situations de guerre, de conflit et qui n'ont donc pas les originaux de leurs papiers. » À lire aussiRoyaume-Uni: des milliards «gaspillés» pour héberger des migrants en hôtels pointe un rapport parlementaire CJ a la chance d'avoir pu conserver son passeport. Ce Soudanais de 28 ans, qui a plusieurs fois échoué à traverser la Manche, a tenté cette fois la voie légale. « Oui, j'ai déposé une demande sur cette nouvelle appli britannique, pour obtenir un visa. Mais elle n'a pas été acceptée », regrette-t-il. Alors est-ce que cela change ses projets ? Sa réponse n'est pas celle qu'espèrent les autorités britanniques. « En fait, oui, j'ai changé d'avis. Pas pour rester ici en France. Je vais essayer par camion. Mon objectif ne changera pas, jamais », affirme-t-il. En 2024, moins de 2 500 personnes ont choisi de tenter la traversée par camion, une voie extrêmement dangereuse et abandonnée depuis quelques années au profit des canots pneumatiques.

    Un camp scientifique à l'ESPCI pour susciter des vocations chez les lycéennes

    Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 2:31


    Il y a 30% de femmes dans les écoles d'ingénieurs françaises. À peine 15% dans les filières de mathématiques. Ces chiffres, issus d'une enquête de la Conférence des grandes écoles (CGE), révèlent le manque de femmes dans les études de sciences fondamentales. À l'ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris), c'est une première : cette grande école d'ingénieurs à Paris accueillait tout au long de la semaine dernière un camp scientifique dédié aux lycéennes. Cinq jours de travaux pratiques, conférences et visites pour leur montrer que les filles ont toute leur place dans les métiers scientifiques. Marius Laffont les a rencontrés lors d'une matinée dans les laboratoires de l'école. À écouter aussiPourquoi les filles doivent oser devenir ingénieures À écouter aussiJusqu'où nous entraineront les femmes de sciences au Sénégal ?

    Clichy-sous-Bois: la délicate reconstruction 20 ans après la mort de Zyed et Bouna

    Play Episode Listen Later Oct 26, 2025 2:38


    C'était il y a 20 ans à Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, mouraient électrocutés après avoir été pourchassés par la police. Les adolescents s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF pour tenter d'échapper à un contrôle d'identité. Le drame avait déclenché 21 nuits d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre en banlieue parisienne d'abord, puis partout en France. Des révoltes qui ont permis aux habitants de ces quartiers populaires de montrer les discriminations qu'ils vivaient au quotidien, sur le plan social, mais aussi géographique. 20 ans plus tard, RFI est retourné à Clichy-sous-Bois. Si les infrastructures de la ville se développent (le métro y fera d'ailleurs son arrivée en 2027), le poids de l'histoire tragique de Zyed et Bouna pèse toujours sur les Clichois. Depuis 2019, c'est un peu plus facile d'aller et venir à Clichy-sous-Bois, même si, à 15 kilomètres seulement de Paris, la ville reste mal desservie par les transports en commun. C'est ici que Mehdi Bigaderne a grandi. Il avait 23 ans en 2005 : « J'étais à l'université de Saint-Denis, je mettais trois heures, alors peut-être qu'on met un peu moins, je ne sais pas, aujourd'hui, mais on met quand même beaucoup de temps et, effectivement, on ne part pas de la même ligne de départ, ça, c'est certain. Et cette question des discriminations, elle n'est pas vraiment prise au sérieux. » Ce tramway, le T4, avait pourtant été annoncé en personne par le président Jacques Chirac dès 2006, au lendemain des violences urbaines, nées ici, dans un quartier fragile, mais tranquille, qui s'est brutalement retrouvé sous le feu des projecteurs : « Je m'en souviens comme si c'était hier, parce que c'est tellement marquant. Je suis un enfant de la ville et c'est la première fois que je voyais la ville dans cet état-là, avec des brigades de CRS pratiquement dans chaque immeuble. Et puis, après, on a vu arriver un hélicoptère – moi, j'avais l'impression d'être à Bagdad, à un moment donné – qui tournait autour des immeubles avec un projecteur, qui était pénétrant dans les appartements, déjà qu'ils n'étaient pas très grands… » À écouter aussiBanlieues 2005 : retour à Clichy-sous-Bois La mort de Zyed et Bouna a laissé des cicatrices profondes dans le quartier À l'époque, l'ampleur de la réponse sécuritaire choque les habitants qui pleuraient deux enfants du quartier : Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans. Ce qui n'arrange rien au rapport fragile entre police et population… Olivier Klein, maire actuel, était adjoint à la jeunesse et à la ville il y a 20 ans : « Quand les maires de l'époque ont vu le président de la République, il a demandé quelles seraient les urgences. Les deux maires, ensemble, ont dit : "Il nous faut un tramway – une des raisons de la popularisation, c'est l'enclavement, le temps pour aller bosser, le temps pour aller étudier, etcetera –, et on a besoin d'avoir un commissariat de plein exercice – pour que la police puisse être comme un poisson dans l'eau dans nos quartiers". » À lire aussiFrance: il y a 20 ans, la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois Les discriminations, un enjeu majeur En 2012, un commissariat sort de terre à Clichy. Les cicatrices sont encore bien visibles, mais d'après Mehdi Bigaderne, qui a cofondé l'association ACLEFEU pour faire remonter la parole des quartiers populaires auprès des institutions, constate que les choses changent petit à petit : « Les commissaires qui ont dirigé ce commissariat étaient ouverts à travailler avec les associations, donc on voyait qu'il y avait une volonté de se dire, s'il y a des incidents, on peut s'en parler… En revanche, je pense qu'ils sont limités parce que, je ne crois pas me tromper en disant ça, c'est qu'on a aussi un problème qui est plutôt général. Moi, je suis content de pas avoir revécu un tel drame sur la ville, mais il y en a eu d'autres malheureusement, et il faut que l'État prenne à bras-le-corps ce sujet-là qui, aujourd'hui, peut être un fonds de commerce pour certains politiques. » En 20 ans, les visages enfantins de Zyed et Bouna ont été rejoints par des dizaines de sourires similaires dans les marches blanches. D'après le média Basta!, le nombre de décès annuels imputables aux forces de l'ordre françaises a doublé depuis les années 2000. À lire aussiIl y a dix ans, les banlieues s'embrasaient dans toute la France

    Le Centre Primo Levi soutien essentiel aux exilés et aux victimes de violences menacé par des coupes budgétaires

    Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 2:35


    Alors que le Centre Primo Levi a accompagné au cours de ces trente dernières années des milliers de personnes exilées victimes de torture, l'association fait aujourd'hui face à la coupe de ses subventions publiques. Pourtant, en proposant un accueil inconditionnel, le Centre Primo Levi accomplit une réelle mission de service public en prenant en charge toute personne qui se présente au centre. Il accompagne des profils aux troubles psychiques souvent sévères, parfois des enfants. L'association n'est pas la seule à subir ces coupes budgétaires. En octobre dernier, une enquête publiée par le Mouvement associatif, qui fédère 700 000 structures en France, montre que le secteur, qui fait vivre 1,9 million de salariés et mobilise 20 millions de bénévoles, est à bout de souffle. C'est une petite pièce où se font face trois fauteuils, sur une étagère, des jouets et un lapin en peluche... Nous rencontrons Armando Cote dans ce lieu de consultation. Pour le psychologue, la force de l'association, c'est son approche pluridisciplinaire, le Centre Primo Levi est avant tout une structure de soin qui prend en charge la santé mentale des exilés. « Le travail avec la parole, ce n'est pas possible. Il faut aussi des collègues médecins qui puissent les voir pour vérifier toute la question médicale. Et après, il y a toute la question sociale et juridique. Donc, on est plus que trois, on est cinq, six personnes, et toutes ces personnes, il faut un budget, mais on sait que c'est un service social qui est aujourd'hui, malheureusement, avec toute l'idéologie de l'ambiance en France, etc. Fait que l'on doit se séparer des collaborateurs qui nous soutiennent dans le travail quotidien avec ces personnes. » Les baisses de subventions publiques vont en effet contraindre la structure à se séparer d'un tiers de ses employés. Médecins, psychologues, assistants sociaux, ils sont 25 en tout, sans compter le travail précieux des interprètes, car ces survivants des tortures et violences politiques viennent des quatre coins du monde.  « On parle de plus de 25 langues différentes avec des interprètes professionnels en présentiel. Donc ça veut dire qu'on a en fonction publique, c'est-à-dire que la France accueille beaucoup de personnes d'origine étrangère qui ne vont pas pouvoir apprendre la langue en quelques mois. Ces personnes qui sont accueillies ailleurs, dans d'autres services d'urgence, etc., les soins ne sont pas possibles parce qu'il n'y a pas accès à la langue. » Une population privée de soins indispensables pour leur reconstruction  Tous les ans, plus de 400 personnes sont suivies dans le Centre Primo Levi, avec les restrictions budgétaires ce ne sera plus possible. Déborah Caetano est responsable du service accueil : « C'est dramatique, autant pour les personnes qui travaillent ici, mais que pour les patients, parce que c'est un lieu d'exception où on accueille en fait la souffrance des patients et qu'il n'y ait plus possibilité de pouvoir suivre une certaine catégorie de patients. C'est dramatique. » Tatiana Theys, directrice générale de la structure, insiste sur le travail de formation, de sensibilisation et de plaidoyer qui est faite en région, « Il y a plein de populations qui passent sous les radars. Il y a des départements, des régions entières qui n'ont aucune structure de soins de droit commun, qui sont en mesure de prendre en charge ces publics. D'où l'importance de préserver des structures comme le Centre Primo Levi, où il y a une expertise en santé mentale, en médecine générale, en droit sur ces sujets. » Ces professionnels qui travaillent main dans la main depuis tant d'année vont se battre pour continuer à exister. Ils savent plus que quiconque que soigner coûte moins cher qu'exclure et surtout, soigner sauve des vies.   À lire aussi«Ça ne tient plus»: partout en France, les associations alertent sur leur situation financière

    France: un vitrail art déco unique pour le salon international du patrimoine culturel

    Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 2:29


    En France, le salon international du patrimoine culturel se tient du 23 au 26 octobre. Plusieurs centaines d'exposants se réunissent au Carrousel du Louvre, à Paris, avec pour objectif la préservation et la transmission du patrimoine. Cette année, l'art déco est à l'honneur. De quoi inspirer la Maison du vitrail, un atelier situé dans le sud de Paris, où les équipes travaillent sur une pièce spécifique qui sera exposée au salon. Quelques jours avant sa finition, RFI s'est rendu à l'atelier. Emmanuelle Andrieux, maître-verrier et directrice de la Maison du vitrail, nous reçoit dans sa boutique où sont exposées ses créations. « Vous passez d'abord par cette boutique, pour arriver au bout du couloir, sur notre grand atelier de création et de restauration de vitraux, où quatorze compagnons œuvrent avec moi, explique-t-elle. Au-delà d'une équipe professionnelle, c'est ma famille professionnelle. C'est avec eux que je passe le plus clair de mon temps. Mais surtout, on est tous animés par la même passion. On est quatorze à œuvrer à l'atelier ou sur les chantiers. On fait aussi bien des monuments historiques que des particuliers, en création et en restauration. »  Ces quatorze compagnons passionnés ont travaillé plusieurs semaines sur une pièce art déco unique, destinée au salon international du patrimoine culturel. « Pour la fabriquer, il a fallu trois semaines. Maintenant, avec tout le travail de dessin, etc, il faut compter un mois, voire un mois et demi. Là, vous avez des dégradés de gris à certains endroits. Il y a de la feuille d'or, il y a plusieurs choses, donc on fait d'abord toute cette peinture. Puis, vous avez plusieurs fours. On fait cuire à 630° » , raconte Emmanuelle Andrieux À lire aussiEcouter le chant du verre Une fois sortis du four et refroidis, les prés de 170 morceaux de verre passent à l'étape de la peinture. « Une fois que les pièces sont sorties du four, il faut tout réinstaller sur le calque. On fait donc un puzzle. Cela fait fonctionner notre mémoire. On réinstalle toutes les pièces pour voir l'ensemble, si cela est cohérent. On continue la peinture, s'il y a besoin, etc », explique une des compagnons de l'atelier. Et une fois passée cette étape de la peinture, les verres sont assemblés. Place au sertissage, étape assurée par Sophie, cheffe d'atelier. « C'est un travail délicat. Si on a des pièces très effilées, en aiguille, c'est assez délicat parce qu'on ne peut pas tasser du côté où c'est tout fin, sinon on casse tout », confie celle-ci. La Maison du vitrail a conçu et réalisé une œuvre unique arts déco qui sublime la lumière. Avec deux autres pièces d'exception de l'atelier Camuset et Féau Boiseries, cette œuvre de la Maison du vitrail est exposée en triptyque sur un paravent, que les visiteurs peuvent admirer dès l'entrée du salon du patrimoine culturel.

    «L'examen gynécologique autrement», une mini-série pour les femmes et les professionnels de santé

    Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 2:33


    En France, c'est encore un tabou, mais les récits de violence gynécologique émergent de plus en plus ces dernières années, sur les réseaux sociaux et auprès des professionnels. Pénétration par un spéculum sans avoir été prévenue, toucher vaginal non consenti, prélèvement sans aucune explication... Pour le Collège national des sages-femmes de France, ces violences ne sont plus tolérables. Elles ont lancé la semaine dernière une mini-série d'animation : L'examen gynécologique autrement. Six épisodes qui se veulent être une boussole pour les professionnels de santé et pour les femmes – l'objectif : rappeler des règles pour que l'examen gynécologique se passe bien. « Le dépistage des violences est utile pour tout le monde et devrait être réalisé systématiquement. On n'examine pas une partie du corps sans questionner ce qu'il s'y est passé avant. » Dans le troisième épisode de la série, sur les images, on voit le dessin d'une femme au corps morcelé comme une vitre fracturée. Elisabeth Iraola, sage-femme en charge du projet, explique les violences subies ne sont pas sans conséquence sur le déroulé de l'examen gynécologique : « Il peut y avoir une peur, il peut y avoir un évitement de l'examen gynécologique, il peut y avoir au moment de l'examen des réminiscences, il peut y avoir une dissociation traumatique qui rend possible l'examen. Le fait qu'une femme, finalement, détache son cerveau de son corps pour que ce moment-là puisse être plus acceptable quand elle a subi des violences et notamment des violences sexuelles. » La notion de consentement est primordiale, une femme peut dire non et refuser l'examen pelvien. C'est l'objet de l'épisode suivant. « Le problème, c'est que dans le système de soins, on avait souvent la position du soignant sachant qui impose l'examen gynécologique ou, en tout cas, la prise en charge sans avoir vraiment cet échange-là, remarque Eléonore Bleuzen-Her, sage-femme et présidente du Collège national des sages-femmes de France. Et donc oui, ça passe sur l'instauration d'un traitement, mais ça passe aussi, justement : est-ce que c'est utile de faire cet examen ? Pourquoi cet examen ? Et peut-être que je n'ai pas envie de faire cet examen. » Il est possible de proposer à la patiente des alternatives, par exemple différer l'examen, proposer une position différente, parler à la patiente de l'auto-insertion du spéculum. L'auto-insertion du spéculum, instrument en métal en forme de long bec qui permet d'écarter les parois vaginales, peut surprendre. Lunettes, menton crayonné de barbe, Adrien Gantois, sage-femme, revient sur cette recommandation : « Disons que le rapport au corps, il est différent pour chacun. Le fait d'introduire un élément qui sert au diagnostic ou au dépistage, déjà, ça peut être très perturbant. D'ailleurs, on ne pose jamais la question aux hommes de ça. Ce serait intéressant de voir comment réagiraient les hommes en leur disant : "Voilà, potentiellement, il faudra qu'on mette quelque chose dans votre anus". Je pense que, de manière systématique, à chaque consultation, je peux vous dire qu'on a eu beaucoup de remarques et beaucoup de remises en question de la part des professionnels par rapport à ça. Mais bon, bref, l'idée c'est de se dire que, en effet, l'idée de pouvoir être actrice peut aider beaucoup de femmes à mieux se dépister et à être mieux prises en soin. » Cette mini-série en bande dessinée ludique mais sérieuse s'adresse aux femmes, mais aussi aux professionnels de santé pour rendre l'examen gynécologique « utile, compris, consenti et bien vécu ». ► Regarder la mini-série sur YouTube :  Épisode 1 - L'examen gynécologique Épisode 2 - Les gestes de base pour un examen respectueux Épisode 3 - Dépister les violences avant l'examen Épisode 4 - Dire non et l'entendre Épisode 5 - Les positions alternatives Épisode 6 - L'auto‑insertion du speculum

    Santé mentale: TikTok à nouveau pointé du doigt dans un rapport d'Amnesty International

    Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 2:41


    L'ONG a enquêté pendant plusieurs mois sur les dérives du réseau social TikTok et leurs conséquences sur la santé mentale des plus jeunes. Les résultats sont accablants pour la plateforme qui, d'après le rapport, continue d'orienter les plus jeunes vers des contenus banalisant les actes de mutilation ou de suicide. Il y a deux ans, celle que nous appelons Emma, 18 ans, installe TikTok sur son téléphone pour la première fois. Les vidéos proposées par l'application correspondent dans un premier temps aux centres d'intérêt qu'elle a renseignés. Mais au bout de quelques minutes, elle est interpelée par un clip musical. « Cette musique racontait les difficultés que pouvait rencontrer le chanteur sur les sujets du mal-être. Comme je suis restée assez longtemps sur la vidéo, on m'en a proposé d'autres. J'ai commencé à rentrer dans cette spirale. Et c'était de pire en pire », témoigne-t-elle. En l'espace d'une semaine, et sans l'avoir explicitement demandé, l'adolescente est confrontée à des vidéos de plus en plus toxiques. « Des contenus qui banalisent la mort, qui incitent à l'automutilation, à tout type de comportement dangereux et néfaste. » La santé d'Emma se dégrade. Ses visites chez le psychologue ne suffisent pas. En dépression, l'adolescente est hospitalisée à six reprises. À lire aussiFrance : la commission d'enquête parlementaire sur TikTok livre ses premiers enseignements Automutilation et suicide Son témoignage fait écho aux conclusions du rapport d'Amnesty International. L'ONG a créé trois faux comptes d'adolescents de 13 ans sur TikTok et a tiré deux enseignements : les contenus toxiques apparaissent très rapidement et avant même qu'une quelconque préférence n'ait été exprimée par l'utilisateur. « Quand on a créé les trois faux comptes d'adolescents et d'adolescentes, on n'a rien liké, on n'a rien partagé, on n'a rien commenté, on a fait aucune recherche, on a simplement regardé deux fois des vidéos liées à la santé mentale, rapporte Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International France. Et pour autant, ça a suffi à voir les fils de ces comptes remplis et presque inondés de contenus de ce type. Et au bout de 45 minutes, on avait les premiers contenus liés à l'automutilation et au suicide sur deux de ces trois comptes. Donc oui, très rapidement. » À lire aussi« Mange gros, sois grosse » : en France, l'inquiétante tendance « SkinnyTok » qui incite à la maigreur Attaque en justice La politique de modération de TikTok demeure insuffisante, selon l'ONG. Elle appelle la plateforme à repenser son modèle économique pour protéger ses utilisateurs. C'est aussi l'avis de Stéphanie, dont la fille s'est suicidée il y a cinq ans après avoir visionné des contenus toxiques sur TikTok : « On aurait pu lui proposer des contenus plus sympathiques ou des programmes de sport ou lui dire : "Va te balader". Mais le problème, si on lui propose ça, elle va plus être sur la plateforme. Et en fait, le modèle de TikTok, c'est de maximiser le temps sur le réseau social. On s'en fout complètement de l'enfance. » Avec dix autres familles, réunies dans un même collectif, Stéphanie a saisi la justice française contre TikTok pour « provocation au suicide ». La plainte est toujours en cours d'instruction. De son côté, Emma remonte difficilement la pente : « Je les ai vues, ces vidéos, et il y a des choses qui me restent gravées, dans ma rétine. J'aurai ces contenus pendant très longtemps... » Mais désormais, elle signale tous les contenus toxiques qui polluent ses réseaux sociaux.

    Des distributeurs automatiques de légumes pour une alimentation locale et responsable

    Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 2:32


    C'est la Journée mondiale de l'alimentation ce jeudi 16 octobre. Alors que la revue scientifique The Lancet interrogeait au début du mois nos régimes alimentaires et nos modes de productions agricoles, des initiatives pour mieux se nourrir fleurissent sur le territoire. Alternative aux hypermarchés, des distributeurs automatiques, approvisionnés directement par les agriculteurs, proposent des produits locaux et frais en zone rurale. Une vente en circuit-court qui permet aux cultivateurs d'écouler leurs récoltes en fixant leurs propres prix. Reportage en Eure-et-Loir, département rural au sud de Paris. À lire aussiJardins urbains: comment nourrir les villes?      

    Pour une collègue de Samuel Paty, la possibilité des enseignants «d'éveiller les consciences existe et il faut s'en saisir»

    Play Episode Listen Later Oct 15, 2025 2:30


    Il y a cinq ans, le professeur Samuel Paty était décapité devant son collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine à la suite d'un cours sur la liberté d'expression durant lequel il avait montré des caricatures de Mahomet. L'enseignant d'histoire-géographie avait fait l'objet d'un cyberharcèlement basé sur une rumeur fallacieuse avant d'être ciblé par un jeune tchétchène radicalisé, qui avait payé des élèves pour qu'ils lui désignent le professeur à la sortie de l'établissement. Un attentat qui a durablement bouleversé la communauté éducative, à commencer par les collègues de Samuel Paty. Rencontre avec Charlotte Bré, professeure de français, qui a enseigné 14 ans au sein de ce collège désormais rebaptisé Samuel Paty, avant d'être mutée cet été. À lire aussiProcès de l'assassinat du professeur français Samuel Paty: jusqu'à 16 ans de réclusion

    Le succès du skincare coréen en France: miracle cosmétique ou mirage marketing?

    Play Episode Listen Later Oct 14, 2025 2:33


    En France, la 11ᵉ édition du salon international Cosmetic 360, dédié aux innovations en matière de cosmétiques, s'ouvre à Paris. Il devrait faire la part belle cette année encore à une tendance qui ne cesse de monter : le skincare coréen. La Corée du Sud est devenue une référence dans les cosmétiques. Ses exportations annuelles en la matière ont franchi les 10 milliards de dollars l'an dernier et le pays a un objectif : conquérir le marché européen. Et les effets se font déjà ressentir en France, où de nombreuses boutiques spécialisées en cosmétiques font la promotion de ces produits. Reportage de d'Alexandre Alves. À lire aussiEntre modernité et tradition : les routines beauté qui marchent

    «Paris inondé», un exercice d'ampleur pour anticiper la prochaine crue centennale

    Play Episode Listen Later Oct 13, 2025 2:41


    « Paris inondé », c'est le nom d'un exercice dans des conditions du réel qui a été organisé lundi 13 octobre par la capitale française pour se préparer au pire : une crue centennale de la Seine, comme celle de 1910. Pendant toute la journée, habitants, élèves, commerçants et l'ensemble des services publics ont simulé la situation d'une inondation majeure. L'objectif : s'entrainer et sensibiliser à ce type de catastrophe, de plus en plus probable en raison du changement climatique. « Ici, vous êtes dans la cellule de crise de la ville de Paris, où les représentants de chacune des directions vont s'exprimer, présente Louis Bernard, fondateur de Crisotech qui a conçu l'exercice ''Paris inondé''. Ce tour de table nous montre qu'une crue majeure va affecter tous les services de Paris : les écoles, les hôpitaux, mais aussi les musées, les espaces verts, les cimetières et l'ensemble des services publics. » La priorité des autorités est claire. « Il faut mettre la population à l'abri. C'est vraiment l'essentiel. C'est pourquoi dès qu'on saura qu'une crue de ce type arrive, ce que dira le préfet de police, c'est : "évacuez !" », souligne Pénélope Komitès, adjointe de la maire de Paris, en charge de la résilience.  Zakaria participe avec sa classe de CM2 et 60 autres bénévoles à l'exercice « Paris inondé ». Il doit être évacué d'un appartement au troisième étage avec vue sur la Seine et joue son rôle à la perfection. « Si les enfants apprennent à lire, écrire, compter, ils doivent aussi apprendre à gérer un risque et à éviter de paniquer si cela devait arriver. Ils ont compris que, quand il y a une situation exceptionnelle, des personnes qualifiées vont les prendre en charge et leur donner des consignes. De ce fait, on leur a permis de se rassurer », explique Eric Denis-Kelner, le directeur de l'école Poulletier. En cas de crue centennale, 100 000 Parisiens auront les pieds dans l'eau. Mais près d'un million d'autres seront également affectés. « Les gens pensent beaucoup que cela ne peut les toucher que quand ils sont au bord de la Seine. Mais l'effet dominos fait que cela devient vite compliqué pour tout le monde : vous n'avez plus de chauffage, plus d'électricité, plus d'ascenseur, plus de toilettes qui fonctionnent.. Et peuvent se poser à un moment des problèmes de ravitaillement alimentaire », rappelle Pénélope Komitès. Cette simulation de crise sert aussi d'entraînement aux services de secours. Au poste de premier accueil d'urgence, pompiers, Croix-Rouge et protection civile sont sous pression. « On a des méthodes qui sont légèrement différentes de ce qu'on fait d'habitude quand on est plusieurs pour une victime. Alors que là, on a plusieurs victimes par secouriste. On va essayer de faire attendre ceux qui peuvent attendre et de s'organiser au mieux avec les différents acteurs pour pouvoir se cordonner. C'est quelque chose qui n'est pas évident. Mais c'est pour cela qu'on s'entraîne et qu'on a cet exercice aujourd'hui », explique un secouriste. Après la simulation « Paris inondé », une campagne de sensibilisation débute ce mardi 14 octobre dans les transports en commun. La protection civile forme déjà 40 000 Parisiens chaque année aux risques environnementaux. Mais il est urgent d'accélérer la cadence.  À lire aussiParis face à son histoire: étonnantes similitudes entre la capitale des années 1930 et celle d'aujourd'hui

    Octobre rose: un atelier de soins du visage pour les femmes atteintes d'un cancer

    Play Episode Listen Later Oct 12, 2025 2:30


    Dans le cadre d'Octobre rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, le service d'oncologie de l'hôpital Saint-Joseph à Paris organise des ateliers réservés aux femmes atteintes d'un cancer. Sophrologie, origami, entretien de perruques ou soins du visage et maquillage, autant de moments de bien-être, d'échanges et de temps d'écoute avec les équipes médicales. Objectif de ces rencontres : redonner un peu de respiration aux patientes encore sous traitement ou en rémission, et surtout, entretenir la relation humaine. RFI a assisté à l'un des ateliers portant sur les soins du visage.  Dans une salle aménagée au service d'oncologie de l'hôpital Saint-Joseph, seule la perfusion d'une des quatre patientes autour d'une table rappelle qu'on est en milieu médical. Rachida, Laurence, Céline et Sylvie, toutes atteintes d'un cancer, participent à un atelier de soins du visage. Amélie Vieuxfort, socio-esthéticienne, est l'animatrice de cet atelier. Elle demande à l'une des participantes : « Quelles sont vos habitudes actuellement, étant donné que vous êtes en traitement ? Qu'est-ce que vous faites pour prendre soin de votre visage au quotidien ? » Réponse de Céline : « Je lave avec une mousse assez douce, sous la douche le matin. Sortie de la douche, je mets de l'eau micellaire, puis de la crème de jour riche ou extra-riche, et un soin spécifique pour les yeux super-gras, pour avoir une bonne tolérance. Et autour des yeux, j'en mets plusieurs fois dans la journée, car ils sont très très secs. »  Comme Céline, les participantes sont toutes confrontées à un des effets secondaires de la chimiothérapie : la sécheresse cutanée. L'un des objectifs de cet atelier est d'échanger des expériences entre patientes. Rachida évoque sa routine quotidienne avec, entre autres, un savon au lait maternel, pour adoucir sa peau : « Moi, c'est le beurre de karité. Je l'utilise le matin et le soir. Sinon, je me lave avec un savon que ma voisine a fabriqué avec son lait. » « Ah oui, on est vraiment sur un produit des plus naturel, réagit l'animatrice. Vous voyez, c'est aussi intéressant pour ça ces ateliers, parce qu'on découvre des choses, on se donne des astuces… » À lire aussiOctobre Rose: en RDC, les spécialistes de santé alertent sur les freins au dépistage du cancer du sein Après un tour de table des rituels des patientes, place à la séance du jour. « ​​​​​​​Je vous invite à me tendre la main droite. Je vais vous mettre une noisette d'un produit un peu innovant ​​​​​​​: une pommade démaquillante, nettoyante », annonce Amélie Vieuxfort.  Après le nettoyage du visage, la pose d'un masque hydratant et l'application d'une crème anti-UV, la séance est clôturée par un auto-massage des mains. « C'est toujours agréable de prendre le temps. Ce que l'on ne fait pas forcément, suffisamment. Ça fait du bien, oui », réagit une participante. « ​​​​​​​C'est agréable de voir les autres à travers une activité que l'on partage. On ne partage pas nos piqûres », s'amuse une autre.  Ces ateliers de bien-être pour les personnes atteintes d'un cancer ont lieu toute l'année à l'hôpital Saint-Joseph de Paris. Un établissement qui fait de l'accompagnement des malades une de ses priorités, au même titre que la prévention et le dépistage des cancers. À lire aussiOctobre rose : prise en charge du cancer du sein

    Santé mentale des jeunes: au Médipsy, les ados reprennent confiance

    Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 4:52


    À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, ce vendredi 10 octobre, reportage dans le Nord, où un centre Médipsy accueille des adolescents en souffrance. Dépressions, troubles anxieux, gestes auto-agressifs, tentatives de suicide... Selon une étude publiée par Santé publique France, près d'un quart des lycéens déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Et plus de 10% des mineurs sur les 14 millions que compte la France souffriraient d'un trouble psychique. Un centre Médipsy a ouvert en avril 2025 dans le Nord, par Ramsay Santé. Il vise à accueillir les adolescents qui rencontrent des problématiques psychiatriques. Le projet a été construit en réaction à un besoin criant sur le territoire. L'équipe soignante propose aux jeunes patients des méthodes très concrètes, inspirées des thérapies comportementales et cognitives, pour comprendre leurs émotions et leur souffrance, et apprendre à les maîtriser. À écouter aussiSanté mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge

    Le premier prix Badinter remis à Maître Ciuciu: Robert Badinter a bataillé avec force «pour faire changer la loi»

    Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 2:39


    Encourager l'engagement de jeunes avocats pour construire le droit de demain, dans la lignée des combats de Robert Badinter, c'est l'objectif du prix Badinter lancé par le Conseil national des barreaux. La première édition, ce mardi 7 octobre 2025, a départagé huit finalistes. Âgés de moins de 38 ans et avec cinq ans maximum de pratique, ils ont chacun soutenu une proposition de loi en lien avec les libertés fondamentales. L'occasion de constater la portée de l'héritage de Robert Badinter auprès des jeunes générations.

    Massif de la Gardiole: le travail des forestiers après les incendies

    Play Episode Listen Later Oct 7, 2025 2:39


    Avec le changement climatique, le risque d'incendie s'étend de plus en plus en France. Alors que par le passé, il ne concernait que le sud du pays, aujourd'hui ce sont 80 départements qui sont désormais concernés. Comment travaillent les forestiers après un incendie pour aider la nature à récupérer ? Reportage dans l'Hérault, dans le sud-ouest de la France. À lire aussiIncendies en France: «Une culture du risque doit émerger dans les nouveaux territoires du feu»

    Deux ans après le 7-Octobre: le témoignage de deux Français juifs

    Play Episode Listen Later Oct 6, 2025 3:37


    Il y a deux ans, le Hamas attaquait Israël. Une attaque qui marque le début d'un conflit qui peine encore à trouver une issue. Pour de nombreux juifs à travers le monde, c'est un drame qui est venu les percuter et percuter un traumatisme. Mais aussi le début d'une vague d'antisémitisme, notamment en France avec une augmentation significative des agressions contre des personnes juives. Témoignage de deux Français juifs, pour qui le 7-Octobre a marqué un tournant dans leur vie. À lire aussiAntisémitisme en France : un fléau en nette progression

    Journée nationales des aidants: le témoignage de Jean-Louis, proche aidant, et de son fils

    Play Episode Listen Later Oct 5, 2025 2:28


    Ce 6 octobre marque la Journée nationale des aidants. Près d'un adulte sur trois en France soutient au quotidien un proche en perte d'autonomie ou en situation de handicap. Si toutes les classes d'âges sont concernées, ce sont en grande majorité des personnes entre 55 et 64 ans qui sont aidantes. Et parmi elles, une très grande majorité de salariés qui, pour faire face, mettent à mal leur propre santé, jusqu'à épuisement. Il existe des aides, mais elles sont insuffisamment connues et pas assez généralisées. Notre correspondante est allée à la rencontre de Jean-Louis, proche aidant de son fils Jacques, en situation de handicap.  Un peu décoiffé, le regard volontaire, Jacques patiente dans son lit. Il est atteint de la myopathie de Duchenne, une maladie dégénérative qui atrophie les muscles. Jean-Louis, son père, est son proche aidant : « Je lève Jacques de son lit pour le mettre sur son fauteuil, c'est ce que l'on appelle un transfert. » À 22 ans et en fauteuil roulant, Jacques a besoin d'être porté au moins six fois par jour. Mais l'aide ne s'arrête pas là. « Tout ce qui est habillage, toilette, tout ce qui est brossage de dents. Je perds la force, d'année en année. Il faut m'aider à manger, même à boire. J'ai besoin d'aide pour toutes les choses dont un humain a besoin, toutes les choses quotidiennes. », explique Jacques.  Et le jeune homme se culpabilise : « Quand je l'appelle pour me tourner la nuit, et parfois, j'ai envie de le laisser dormir... », regrette Jacques. Jean-Louis regarde tendrement son fils, mais parfois cette aide constante l'épuise, il avoue : « J'ai déjà craqué. En plus, je suis assez direct. J'ai déjà dit à Jacques que je n'en pouvais plus. Cela n'est pas arrivé 36 fois, mais il y a des moments où il y a des grands coups de fatigue. Surtout lors des réveils nocturnes, quand il me réveille cinq fois dans la nuit parce qu'il a mal à la jambe. Là, je suis un peu au bout du rouleau. » À lire aussiLes aidants : 9,3 millions de Français concernés Jacques est étudiant à la fac et Jean-Louis est salarié. Ça fait dix ans que ce parent aidant consacre un nombre incalculable d'heures à son fils handicapé, mais il ne bénéficie que de quatre jours de congés supplémentaires par an. Jean-Louis aurait la possibilité d'être relayé par un professionnel, mais il regrette qu'il ne soit pas suffisamment formé : « N'est pas un bon aidant qui veut, et c'est vrai que - Jacques pourra mieux en parler -  on a des aidants qui quelques fois ne font pas grand-chose. C'est se mettre à disposition de l'autre et ne pas avoir peur : tu as besoin de quoi ? Est-ce que tu as faim ? Est-ce que tu as soif ? Tu es bien comme tu es ? Tu veux te lever ? Il y a des besoins, il y a peut-être aussi des envies : penser à ouvrir la fenêtre, le soleil va rentrer… » « Il faut qu'il soit dans la compréhension de l'autre. Il faut par exemple une formation psychologique, sur comment aider le malade », ajoute son fils.  Pour Jacques, son père est le meilleur des aidants. « Il n'est pas dans la mièvrerie. Il est dans le combat », affirme-t-il. Et ce qui est touchant, c'est que père et fils se battent ensemble. À lire aussiMieux comprendre les difficultés des aidants

    L'histoire de la Sécurité sociale, pilier de la société française qui fête ses 80 ans

    Play Episode Listen Later Oct 2, 2025 2:29


    En France, samedi 4 octobre, la Sécurité sociale aura 80 ans. Ce régime de protection, pilier de la société française, se base sur les contributions de chacun pour offrir à tous une protection à chaque âge de la vie : en cas de maladie, d'accident, de grossesse, pour la retraite... Malgré les difficultés auxquelles la Sécu fait face – un déficit de 22 milliards d'euros en 2025 –, les Français y sont très attachés. À l'occasion de cet anniversaire, RFI vous propose de rembobiner l'histoire de ce système. Tout est parti d'une ordonnance du 4 octobre 1945... Avec les archives de l'Institut national audiovisuel. « Généraliser par palier la Sécurité sociale à toute la nation française. Cette révolution, excusez-moi cette formule, est attendue par tout le pays. » : tels furent les mots d'Ambroise Croizat (1901-1951), ancien ministre communiste du Travail et fondateur de la Sécurité sociale, il y a 80 ans. Année 1945 : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France est à reconstruire. La situation sanitaire et démographique est alors très préoccupante. C'est dans ce contexte que le Conseil national de résistance crée la Sécurité sociale. Pierre Laroque en sera le directeur jusqu'en 1951. « Ces caisses ont pour rôle de garantir des moyens d'existence à tous les travailleurs qui se trouvent privés de ressources par suite de maladie, de maternité, d'invalidité ou de vieillesse », explique ce dernier. Les années d'or : 1945-1975  Après la guerre, la Sécurité sociale vit trois décennies d'âge d'or, portée par l'explosion de la croissance. Elle permet à chacun de se soigner, fait de la prévention, distribue des allocations... « Le payeur des allocations familiales traduit l'aide apportée à chaque foyer pour élever ses enfants », explique-t-on alors. En 1956, elle instaure un minimum vieillesse pour les plus de 65 ans. La Sécurité sociale est devenue indispensable pour la population. À la télévision, on se demande comment, 30 ou 40 ans auparavant, les citoyens faisaient pour prendre soin d'eux. Un Français répondait alors : « On se soignait quand on avait les moyens de se soigner. Moi, personnellement, j'ai 80 ans maintenant. Je suis bien content que la Sécurité sociale existe. Sans ça, je serais déjà mort. Mais, à ce moment-là, quand il n'y avait pas de Sécurité sociale, ma fille a été opérée deux fois. Eh bien, je vous garantis que les fins de mois, on ne pouvait pas les faire. » Les défis et les réformes Mais à la fin des années 1960, le temps se gâte. La Sécurité sociale connait son premier déficit. C'est le fameux « trou de la Sécu ». Voici venu le temps des inquiétudes et des campagnes de pub. Un slogan reste en mémoire : « La Sécu c'est bien, en abuser, ça craint. » Depuis, la Sécurité sociale n'a cessé de changer avec ses réformes : réforme de la santé, réforme des retraites qui fait descendre les Français dans la rue... Ces derniers tiennent à leur sécu. Benjamin Ferras, auteur d'un livre sur la Sécurité sociale, explique : « Notre Sécurité sociale, aujourd'hui, c'est le seul service public qui accompagne chaque Français, avant qu'il naisse, en prenant soin de la future maman, et une fois qu'il est mort, en prenant soin de sa descendance. » À 80 ans, la vieille dame est certes chahutée, mais plus que jamais nécessaire en France.

    Retraites spirituelles: les Français en quête de paix intérieure

    Play Episode Listen Later Oct 2, 2025 2:30


    En France, les retraites spirituelles connaissent un réel essor. Le site Ritrit (ritrit.com), qui met en relation des monastères et abbayes avec des personnes souhaitant faire une retraite, voit le nombre de ses réservations exploser. Qu'elles soient spirituelles, studieuses ou pour se retrouver, ces retraites séduisent de plus en plus de non-religieux et sont ouvertes à tous.

    Éco-score textile: le coût environnemental des vêtements arrive sur les étiquettes en France

    Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 2:32


    En France, un éco-score textile entre en vigueur ce mercredi 1er octobre dans les enseignes de prêt-à-porter. L'objectif : informer le consommateur sur le coût environnemental du t-shirt, de la veste ou du maillot de bain qu'il s'apprête à acheter. Inspiré d'un indicateur conçu par l'Union européenne, ce nouvel outil de mesure français n'est pas obligatoire. Dans sa boutique au centre de Paris, Christophe Cordonnier vend des vêtements conçus à partir de matières recyclées. Sa marque, Lagoped, est la première en France à afficher l'éco-score de ses produits textiles. Si on prend l'exemple d'un coupe-vent de cette marque, le coût environnemental est de 2 639 points d'impact : « Ça veut dire que c'est le résultat d'une analyse de cycle de vie complète sur un produit, depuis la matière première jusqu'à sa fin de vie, en passant par sa fabrication, sa distribution, les transports, son stockage, son utilisation. Et sur cette analyse de cycle de vie, on prend en compte 16 impacts environnementaux : l'utilisation des ressources naturelles, que ce soit l'eau, les terres arables, les minerais, les pollutions de l'eau ou de la terre... » Les règles de calcul sont publiques, chaque marque peut donc s'emparer de la méthodologie ou confier ses données à un organisme extérieur. « Il faut savoir où sont faites les matières, où est fait le tricotage, le tissage, la teinture, qu'est-ce qu'on a utilisé comme produit, quels sont les poids, quelles sont les compositions... Après, on peut se contenter d'avoir simplement la composition, le poids et le pays de fabrication, ça suffit déjà pour calculer un score, qui ne sera pas le plus précis de ce que fait l'entreprise qui calcule le score, mais en tout cas, qui sera une approximation qu'on peut mener », poursuit Christophe Cordonnier. Plus le produit a un score élevé, plus son impact sur la planète est lourd. Pour ces deux passantes, ce nouveau chiffre indiqué sur l'étiquette aura du mal à rivaliser avec les petits prix des enseignes de fast fashion. « Je connais beaucoup de gens qui pensent d'abord économiquement, et c'est normal. C'est un peu compliqué en ce moment ou parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent », lâche une première. Un indicateur pour repenser la consommation « Mais aussi, je pense que les personnes ne sont pas forcément informées sur le coût environnemental de la production de vêtements et que, justement, si l'éco-score venait à être mis en vigueur correctement, ça pourrait être un vrai outil sur la manière dont on informe les consommateurs sur leur choix », note une autre. Un indicateur qui va dans le bon sens selon l'ONG les Amis de la Terre, mais qui devrait être assorti de pénalités financières pour les marques. Pierre Condamine, chargé des questions de surproduction, développe : « Si je vends un t-shirt qui a un impact environnemental qui est bien plus élevé que le reste, eh bien, je dois payer 1€, 2€ en plus pour avoir le droit de le commercialiser en France. Et ça, c'est ce qu'on demande. Parce qu'en effet, l'information, la sensibilisation, c'est une bonne étape, mais ça n'infléchit pas les pratiques des consommateurs et des consommatrices. Mais, par contre, si on met une pénalité financière, les entreprises peuvent, elles, être plus disposées à essayer de changer leurs pratiques. » Les marques afficheront cet éco-score sur la base du volontariat. Et pour celles qui ne l'ont pas fait d'ici un an, la société civile pourra publier elle-même le coût environnemental de leurs produits sans accord préalable de l'enseigne.

    Lutter contre la solitude: le succès des applications de rencontres amicales

    Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 2:31


    Dix-sept pour cent des Français se sentent souvent, voire toujours seuls, selon un sondage Ifop, fin 2024. C'est quatre points de plus qu'en 2018, avant l'épidémie du Covid-19. Depuis, les confinements et cette hausse de la solitude ont démocratisé le recours au numérique, pour créer du lien. De nouvelles applications de rencontres proposent ainsi de trouver, non pas l'amour, mais des amis. De plus en plus spécialisées, elles permettent à leurs membres d'organiser un repas, un concert, un cinéma, en groupe. Dix inconnus se retrouvent sur les quais de Paris, en milieu d'après-midi. Leur point commun : une partie de ping-pong, planifiée sur une application de rencontres. Elsa, l'organisatrice de 44 ans, apprécie ces sorties comme une solution pour les personnes isolées : « Je n'ai pas trop d'amis, parce que déjà mon fils me prend beaucoup de temps entre le travail, lui, l'école. Donc, j'ai un rythme déjà assez soutenu. Donc, voir, rencontrer de nouvelles personnes, je trouve que ça fait du bien. » Ces applications – Knokk, créée pendant le confinement, ou Frimake – représentent chacune plus de 500 000 utilisateurs. On peut y créer des salons numériques pour échanger et organiser des activités dans son quartier, cinémas, promenades. Stéphane, 42 ans, a découvert l'application pour un nouveau départ : « Moi, c'était après une rupture amoureuse, et je voulais me faire un bowling. On était en plein mois d'août, mes potes étaient en vacances et je ne sais plus pourquoi, j'ai fait une recherche sur internet, et j'ai fait une sortie comme ça au hasard. » Des hasards qui lui ont permis de sortir de la solitude, affirme Stéphane : « C'est de belles rencontres, des gens que je n'aurais pas rencontrés dans mon parcours normal et, oui, ce sont des gens intéressants quand tu t'intéresses à eux. ». Et quand on lui demande s'il les considère comme des amis aujourd'hui, il répond : « Ouais. On peut dire ça, ouais. » « Une société où la solitude est une véritable épidémie » Ellison, 23 ans, est arrivé à Paris il y a une semaine : « Comme je ne connaissais personne, je me suis dit que j'allais essayer, je vais voir s'il n'y a pas des applications qui permettent de rencontrer des gens, de faire des activités et tout. Cela fait quelques jours que je suis dessus, enfin presque une semaine maintenant. Et pour l'instant, j'ai pu faire pas mal de trucs. J'ai pu faire de l'ultimate, de la pétanque, du pique-nique, du badminton aussi ! » WeRoad organise des voyages avec des inconnus, Timeleft, des dîners. Il y a aussi des applications à swipe, où l'on fait glisser à droite ou à gauche les profils, selon s'il nous plaît ou non. Comme l'application Turn Up, qui se base sur les goûts musicaux. C'est grâce à elle que JC, 40 ans, a pu créer un groupe d'amis très soudés, qui se retrouvent très souvent : « On s'est retrouvés du coup trois mecs, quatre filles, et tout le monde s'est entendu. Et après, chacun a ramené des rencontres d'appli, ou de soirée. Au bout de deux mois, on était 35-40 dans notre groupe. Il y a eu un côté thérapeutique. Moi, j'ai eu une histoire l'année dernière où j'ai quitté un groupe de potes, et j'ai eu ce sentiment d'être seul en août. Et je pense que 90% des gens de ce groupe ont été exactement dans la même situation que moi. C'est ça qui crée le côté familial. » Face au succès de ces applications, Pascal Lardellier, professeur à l'université de Bourgogne, constate qu'on renonce à la spontanéité pour lutter contre cette solitude, un véritable phénomène de société : « On se sent seul parce que, n'oublions pas, nous sommes dans une société d'individualisme connecté, et ça, c'est un grand paradoxe. Nous sommes bardés de prothèses technologiques, mais nous sommes faiblement rencontrants et fortement communicants. C'est un paradoxe en effet d'une société où la solitude est une véritable épidémie, mais d'une société dans laquelle c'est sur les plates-formes, qui vont parfois fragmenter et archipelliser les communautés, que l'on rencontre des gens avec qui partager des passions... Nous sommes devenus des consommateurs relationnels. » À lire aussiLa puissance de l'amitié (Rediffusion)

    La précarité alimentaire des demandeurs d'asiles

    Play Episode Listen Later Sep 28, 2025 2:32


    Faute d'argent, un demandeur d'asile sur deux est obligé de sauter des repas en région parisienne. Pire encore : deux parents sur trois se privent pour mieux nourrir leurs enfants. Ces chiffres alarmants sont tirés d'une enquête publiée par l'ONG Action contre la faim au début de l'été. Au total, près de 200 demandeurs d'asile ont été sondés. Tous ont posé leurs valises dans des hébergements d'urgence autour de Paris qui réclament d'urgence l'aide de l'État. Notre correspondant a poussé la porte d'un de ces centres, un ancien hôtel à Bussy-Saint-Georges, qui accueille 170 demandeurs d'asile, des Maliens, des Congolais, des Afghans. Tous s'habituent à s'endormir le ventre vide. À lire aussiFrance: l'État sommé de prendre en charge les frais de transport de tous les demandeurs d'asile

    Mercosur, Ukraine, insecticides... Pourquoi les agriculteurs continuent à se mobiliser?

    Play Episode Listen Later Sep 25, 2025 3:39


    Dans une France en pleine crise politique, le début de l'automne est aussi marqué par une profonde grogne sociale. Après le mouvement « Bloquons tout », et entre deux journées de grève à l'appel des syndicats, c'est au tour des agriculteurs de descendre dans la rue. La FNSEA, le principal syndicat agricole, appelle ce vendredi à une journée d'actions pour protester contre la signature d'un accord de libre échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, en Amérique latine. À lire aussiAccord UE-Mercosur: les pays d'Amérique du Sud plus enthousiastes que l'Union européenne

    Aristophil: l'escroquerie aux 18 000 victimes

    Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 2:33


    Depuis début septembre, les juges du tribunal correctionnel de Paris décortiquent une vaste escroquerie qui a coûté plus d'un milliard d'euros à des dizaines de milliers de victimes. L'illusion était pourtant parfaite : la société Aristophil, qui avait pignon sur rue à Paris, proposait aux personnes désireuses de placer leur épargne d'acheter de toutes petites parts d'une œuvre d'art, avec une promesse juteuse à la clef : une fois l'œuvre vendue, chacun récupère sa mise, avec intérêts et plus-value. Mais la pyramide de Ponzi finit par s'effondrer en 2014. Dix ans plus tard, 8 000 parties civiles attendent de revoir la couleur de l'argent qu'ils ont investi. « Émotionnellement, c'est dur. » Les yeux embués de larmes, Sylvie sort de la salle d'audience. Elle vient de raconter à la barre son histoire et comment tout a basculé. À sa droite, sur le banc des accusés : des marchands d'art, des notaires, des courtiers en assurance, soupçonnés d'avoir participé à l'escroquerie imaginée par Gérard Lhéritier, qui comparait libre lui aussi : « C'est tellement des gens lamentables pour moi. Là, les témoignages qu'on a entendus avant moi, ça m'a mis déjà les larmes aux yeux. Donc je crois que de le voir, c'est… je trouve ça dur. » Un placement présenté comme sûr En 2010, Sylvie, qui vient de vivre un divorce difficile et de vendre sa maison, décide de placer ces nouvelles économies. La société Aristophil propose justement à des passionnés de littérature comme elle, d'acheter les parts de manuscrits prestigieux avec la promesse de récupérer l'argent lorsque l'œuvre serait vendue, avec en prime 8% d'intérêts par an et la plus-value de la vente : « J'espérais à l'époque récupérer cet argent, bonifié en quelque sorte, pour réinvestir dans un fonds de commerce. Ma vie a été complètement bouleversée. » Une arnaque parfaitement ficelée, d'après son avocat Nicolas Lecoq-Vallon. Il représente près d'un millier de victimes : « Ces placements, ce n'était pas quelque chose de délirant, c'est un investissement de bon père de famille. On disait, mais écrit noir sur blanc, plutôt que d'aller sur le livret A, pourquoi ne prenez-vous pas un investissement ? Chez Aristophil, c'est tout aussi sûr et vous avez un rendement qui évidemment est beaucoup plus intéressant. Donc, c'est un discours qui était tout à fait crédible et qui pouvait être suivi par des gens qui étaient des gens raisonnables et qui n'étaient pas des spéculateurs. » Une pyramide de Ponzi bien dissimulée C'est en 2014 que Sylvie apprend qu'Aristophil est en réalité une pyramide de Ponzi : multiplier les investisseurs pour que les premiers soient remboursés. Mais les derniers arrivés, eux, ne récupéreront jamais leur mise. Sylvie voit donc près de 130 000 euros s'évaporer et son monde s'écrouler : « Le point commun de tout le monde, je trouve, et c'est ça qui est dingue aussi, c'est comme les femmes violées, c'est le sentiment de honte alors qu'on est des victimes. Ces dix années, elles sont passées. Aujourd'hui, je suis à la retraite, mais j'aimerais quand même bien retrouver cet argent. J'ai quand même deux grandes filles qui sont adultes aujourd'hui, et si je pouvais au moins maintenant, à mon tour, les aider elles, ce serait super. » Au total, 18 000 personnes auraient confié leur épargne à la société de Gérard Lhéritier. Huit mille se sont constituées parties civiles. À l'écoute de leur témoignage, le principal suspect s'est dit « solidaire » des victimes, mais assure qu'elles ne connaissent pas les vrais dessous du dossier.

    Arnaques au titre de séjour

    Play Episode Listen Later Sep 23, 2025 2:31


    En France, plus la politique migratoire du gouvernement est ferme, moins les personnes sans papiers ont de chances d'être régularisées, et plus fleurissent sur internet des sociétés commerciales qui vendent leurs services d'aide administrative. Elles promettent un accompagnement personnalisé, des procédures accélérées, des titres de séjours en peu de temps... moyennant finance évidemment. Des publicités sont placardées régulièrement dans les couloirs du métro parisien notamment. Des publicités mensongères qui s'adressent à une population particulièrement vulnérable. « Il y a plus d'un an, j'ai payé 1 740 euros pour qu'on puisse me trouver un rendez-vous à la préfecture. Je ne comprends pas... » Mary remonte le fil de sa boîte mail pour nous montrer des preuves de paiement et les quelques échanges qu'elle a eus avec une société, qui se présente comme spécialiste des démarches d'immigration en France : « J'ai entendu parler d'eux, surtout dans les publicités. Le premier rendez-vous, c'est gratuit. Ils nous disent directement : "Vous allez avoir vos papiers le plus rapidement possible !" Vous vous imaginez… » Cette mauritanienne de 43 ans, qui s'occupe seule de ses cinq enfants, espérait enfin sortir de la clandestinité et obtenir un titre de séjour. Alors, comme demandé, elle dépose rapidement tous les documents nécessaires au siège de la société en proche banlieue parisienne : « Mes bulletins, c'est moi qui les ai amenés, attestation de scolarité de mes enfants, avec mes impôts, tout. Ils m'ont même dit "vous avez tout classé, c'est parfait". » Quelques mois plus tard, la mère de famille reçoit un accusé de réception de la préfecture des Yvelines, où elle vit. Son dossier semble être arrivé à bon port, mais depuis plus rien... « Je les appelle, ils me disent "non, il faut juste attendre". J'ai répondu attendre jusqu'à quand ? Ce n'est pas ce que vous nous avez dit avant ? » Nous avons décidé d'appeler cette société pour savoir ce qui pouvait bien justifier une facture de 1 740 euros, lorsque l'on sait que toute démarche administrative en France est gratuite : « Nos avocats travaillent d'arrache-pied normalement avec la préfecture. On fait vraiment de notre mieux pour leur obtenir des rendez-vous en préfecture. » « C'est une arnaque » Jacques Mercier est délégué syndical CFDT dans les Yvelines, chargé des travailleurs sans papiers : « Les quelques retours d'expérience que l'on a montrent que ces personnes, elles ont un mail disant "on va s'occuper de vous", mais derrière, il ne se passe rien ou s'il se passe quelque chose, ça n'accélère en rien leurs démarches. La préfecture, elle respecte l'ordre dans lequel les dossiers sont déposés. » Depuis quelques années, la CGCCRF, le service anti-fraude de l'État, note une multiplication des sites monnayant une aide administrative, notamment à l'adresse des étrangers. Pour Jacques Mercier, ils profitent du désarroi des usages face à la dématérialisation des démarches, mais aussi de l'allongement des délais de traitement : « Il se passe une année, deux années et elles n'ont aucun retour. Et si elles écrivent à la préfecture pour demander des nouvelles, la préfecture leur répond qu'on leur écrira un jour, "quand on aura le temps". » En France, de nombreuses associations et de syndicats accompagnent gratuitement les étrangers dans leurs démarches administratives.

    Les droits de douane américains frappent durement les fabricants français d'instruments de musique

    Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 2:36


    Depuis le 7 août, des droits de douane américains de 15% s'appliquent sur les exportations européennes. Les filières du vin, de l'aéronautique ou encore du luxe comptent parmi les plus touchées. Mais ces nouvelles taxes ont aussi de lourdes répercussions sur l'industrie française des instruments de musique, qui exporte massivement outre-Atlantique. Le marché américain capte la moitié des instruments produits dans le monde. Dans l'imposant atelier de Buffet Crampon, situé à Mantes-la-Ville, à l'ouest de Paris, 15 000 clarinettes sont produites chaque année. Une majorité est exportée de l'autre côté de l'Atlantique, « environ 30% de notre production », estime Jérôme Perrod, président de cette entreprise bicentenaire. Mais depuis l'entrée en vigueur des taxes américaines, le 7 août dernier, la mélodie a changé, explique ce chef d'entreprise : « On perçoit déjà la baisse du marché liée à des augmentations de prix. Les magasins font preuve d'une grande prudence et ne veulent pas renouveler leurs stocks, car ils ont la crainte que les musiciens achètent moins d'instruments. » De fait, le marché des instruments de musique à vent se contracte aux États-Unis, en raison d'une augmentation des prix dans le pays, consécutive à l'instauration des droits de douane par l'administration de Donald Trump. La hausse observée varie de 10 à 15%, selon Jérôme Perrod. À la tête des harpes Camac, entreprise pionnière dans la construction de harpes en France, Jakez François dresse un constat similaire. Le marché américain représente un quart de ses exportations. « Ces droits de douane ont fait bondir nos prix immédiatement. Ils s'ajoutent à la faiblesse du dollar par rapport à l'euro. En combinant les deux, on enregistre une hausse de nos prix de l'ordre de 22% aux États-Unis. » Le 15 septembre dernier, l'entreprise subit une déconvenue annoncée. « Nous avions un container qui était sur le point de partir avec une quinzaine de harpes. Notre distributeur principal a annulé une grosse moitié de la commande. On se retrouve concrètement dans la situation qu'on craignait », soupire Jakez François. Un coup dur alors que le principal concurrent mondial des harpes Camac se trouve justement aux États-Unis : « Cela rend notre position bien plus difficile vis-à-vis de ce concurrent. » En revanche, Buffet Crampon est presque en situation de monopole sur le marché des instruments de musique à vent. Alors son président, Jérôme Perrod, avoue ne pas comprendre la pertinence de ces droits de douane : « Nous n'avons aucun concurrent aux États-Unis, donc personne ne va tirer bénéfice de ces taxes américaines. » Des conséquences sur la qualité des productions Les droits de douane conclus entre l'Union européenne et l'administration Trump ressemblent bel et bien à un accord perdant-perdant. D'autant plus compromettant que la pratique des instruments de musique à vent est historiquement très ancrée outre-Atlantique. « Il y a une très forte émulation aux États-Unis dans la pratique instrumentale, en particulier en orchestre, dès l'école. La moitié des enfants entre 9 et 12 ans choisissent de pratiquer un instrument à vent, ce qui génère forcément des vocations », rappelle Jérôme Perrod. Mais à terme, cette tradition pourrait souffrir des conséquences de ces droits de douane, explique Coraline Baroux-Desvignes, déléguée générale de la Chambre syndicale de la facture instrumentale, qui représente une soixantaine d'entreprises du secteur : « Il y a des musiciens qui risquent de retarder l'achat d'instruments de musique en attendant que la situation soit plus propice, ce qui peut avoir un impact sur la qualité des productions musicales. » Sans compter que la hausse des prix affecte également les instruments d'études, moins chers. « Cela pourrait décourager les musiciens en herbe de se lancer dans la pratique régulière d'un instrument », ajoute Coraline Baroux-Desvignes, qui dit craindre des conséquences sur « plusieurs générations de musiciens ». Préserver le savoir-faire des artisans L'eldorado américain devenant de plus en plus inaccessible, les entreprises françaises de la facture instrumentale songent à réorienter leurs exportations vers d'autres marchés. Du côté des harpes Camac, Jakez François dit travailler sur le sujet afin d'atteindre ou renforcer sa présence dans certaines destinations en Asie, notamment en Chine, à Hong Kong ou Singapour. Une réflexion similaire a été menée à Buffet Crampon. « Mais ces nouveaux débouchés ne permettront sans doute pas de compenser la baisse des volumes exportés aux États-Unis », estime Jérôme Perrod. Le marché américain capte en effet la moitié des instruments de musique produits dans le monde. Si Jakez François estime que son entreprise peut résister pour le moment, Jérôme Perrod, lui, a été contraint de placer certains de ses salariés au chômage partiel afin de réduire son activité : « Ça nous fait mal au cœur de voir les ateliers vides certains vendredis », se lamente-t-il. Mais c'est la moins pire des solutions pour conserver le savoir-faire de ses artisans, selon le chef d'entreprise : « Il nous faudrait plusieurs années pour reformer des salariés et retrouver les niveaux de qualité que l'on a aujourd'hui. Le chômage partiel nous permet de conserver les effectifs et, le jour où l'activité redémarre, de les faire revenir comme avant. » S'il ne croit guère à une levée des droits de douane, Jérôme Perrod dit toujours espérer une exemption des taxes américaines sur les instruments à vent. Par ailleurs, la Cour suprême des États-Unis doit se prononcer début novembre sur la légalité des droits de douane imposés par Donald Trump aux partenaires commerciaux des États-Unis.

    La galère des étudiants ultramarins pour se loger

    Play Episode Listen Later Sep 21, 2025 2:31


    Se loger pour un étudiant, c'est déjà un véritable casse-tête... Mais lorsqu'on vient des territoires d'outre-mer pour poursuivre ses études en métropole, c'est encore plus compliqué. Les étudiants ultramarins sont frappés par une discrimination au logement liée à la situation géographique et économique de leurs garants, selon l'Insee. Actuellement, ce sont 38 000 étudiants des Outre-mer qui suivent des études supérieures dans l'Hexagone, dont 6 000 nouveaux qui arrivent en début d'année universitaire.

    La folie des cartes Pokémon connaît un nouveau souffle

    Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 2:28


    La licence Pokémon se fait vieille déjà 30 ans en 2026, mais elle n'a pas perdu de son attractivité. Vingt-cinq jeux vidéos, vingt saisons de dessins animés, 24 films et pourtant le produit Pokémon le plus prisé reste ses plus de 20 000 cartes Pokémon qui se vendent et s'échangent à des prix toujours plus affolants. Achetez-les tous plutôt. Bien protégé par une grosse vitre en plexiglas, des dizaines de milliers de cartes Pokémon multicolores tapissent les murs du Fuji Store à Paris. Des cartes à 12 000 euros côtoient celles à 10 euros, il y en a pour tout le monde et les amateurs sont venus tenter leurs chances. Arthur et Tess sont arrivées de Caen exprès dans l'espoir de compléter leur collection. Et ils sont vraiment « à fond dedans tous les mois, limite à dépenser beaucoup trop d'argent », confie Arthur. Tess a sa stratégie bien rodée. « Mais sinon on fait un "Master set" donc c'est toutes les cartes d'une série entière qu'on collectionne et voilà faut toutes les avoir. Parfois, il y a des cartes qui sont en trois fois, mais il faut toutes les avoir pour compléter le master set ». « Il y en a qui peuvent collecter les cartes mignonnes, celles qui sont bleues, celles qui sont roses. Moi, la plus chère que j'ai, ça doit être une centaine d'euros », développe Arthur. À lire aussiParoles de chasseurs de Pokémon 100 euros, c'est déjà un investissement à vingt ans, à côté d'eux, un collectionneur a le double de leur âge et de leur porte-monnaie. Il fait son choix d'un œil expert. « Déjà, c'est une carte qui est en "full art" donc le dessin passe sur toute la carte. Le Pokémon, lui, est défini avec les traits verts tout autour et on voit le dresseur derrière. Maintenant que je suis adulte, je peux me permettre de faire ce genre de truc. » À lire aussiMarché de l'art: des cartes Pokémon d'exception vendues aux enchères Le « boum » des cartes Pokémon L'année dernière, les jouets de la licence Pokémon étaient les plus vendus en France, au Canada, en Belgique, en Italie et aux États-Unis. Le Fuji Store est bien la preuve de ce succès : installé il y a deux ans, le magasin qui ne vend que des cartes Pokémon ne désemplit pas. Il a même un concurrent dans la même rue. Maxime est le responsable. Il collectionne les cartes Pokémon depuis 14 ans et a observé les changements depuis 2010. « Il y a eu une explosion du marché en 2020, on appelle ça le "Boum Pokémon", c'est monté, monté, monté, ça s'est stabilisé un petit peu et le deuxième boum, il a eu lieu en décembre. Il y a eu une carte qui est sortie en décembre et qui a fait beaucoup parler. Il y a eu pas mal de Pokémon qui cherchaient cette carte-là. Et en même temps, on a eu l'application mobile donc TCG Pocket, du coup ça a fait ce gros boum et c'est pour ça que les cartes Pokémon explosent à nouveau. On arrive aussi aux trente ans et plus, on approche des trente ans et plus, les cartes montent en prix. On a des cartes Pokémon entre 2024 et aujourd'hui qui ont doublé ou triplé. C'est assez dingue. » Et plus les cartes sont vieilles, plus elles valent cher. Les premières des années 1990-2000 grimpent vite à 1000 euros. Pour suivre le mouvement, des entreprises comme Micromania se sont réinventées et proposent des estimations et des expertises de cartes Pokémon. À lire aussiLe phénomène Pokémon a 25 ans

    Santé mentale: abolir la contention pour ne pas «re-traumatiser»

    Play Episode Listen Later Sep 16, 2025 2:29


    En France, la santé mentale a été érigée en grande cause nationale en 2025, avec la mise en place d'un « plan psychiatrie ». Plan qui prévoit notamment de former aux alternatives à la contention. Cette pratique désigne depuis l'Antiquité l'entrave au corps pour l'immobiliser, afin de maîtriser les malades agités. Cela va des ceintures de cuir aux camisoles. La contention a traversé les siècles comme les symboles les plus visibles de la psychiatrie. Aujourd'hui, elle est interdite dans plusieurs pays comme l'Islande ou la Nouvelle-Zélande. En France, elle est encadrée par une loi et doit être utilisée en dernier recours. Mais la logique de l'entrave n'a pas pour autant complètement disparu. Ceux qui plaident pour l'abolir, pensent qu'elle n'est pas un soin, mais une violence faite au patient. À lire aussiPriorité Santé - Santé mentale : grande cause nationale ? À lire aussiDébat du jour - Santé mentale : y a-t-il une prise de conscience ?

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