Reportage France

Follow Reportage France
Share on
Copy link to clipboard

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/

Rfi - RFI


    • Dec 26, 2025 LATEST EPISODE
    • weekdays NEW EPISODES
    • 2m AVG DURATION
    • 1,107 EPISODES


    More podcasts from Rfi - RFI

    Search for episodes from Reportage France with a specific topic:

    Latest episodes from Reportage France

    France: des fêtes de fin d'année au défi de la consommation sans alcool

    Play Episode Listen Later Dec 26, 2025 2:35


    Champagne ou boisson sucrée sur la table de Noël et du Nouvel An ? Les Français font preuve de plus en plus de sobriété, leur consommation d'alcool baisse d'année en année. C'est aussi le cas au moment des fêtes, pourtant traditionnellement associées au pétillant et au vin chaud. Le sans-alcool offre l'occasion de s'ouvrir à de nouvelles saveurs et de nouvelles manières de faire la fête. Des découvertes qui commencent dès le marché de Noël. L'odeur de vin chaud embaume le marché de Noël des Tuileries, dans le cœur de Paris. Pourtant, dans les gobelets, certains ont fait d'autres choix plus sobres. « Être alcoolisée, ce n'est pas quelque chose qui m'attire spécialement », confie cette jeune femme. Dans son verre, un jus brillant et fumant. « C'est comme du jus de pomme. C'est sucré, mais c'est chaud. Marché de Noël. J'y vais en famille et boire de l'alcool en famille, je ne trouve pas cela approprié. On peut faire la fête sans forcément boire d'alcool. On profite même plus de la soirée, car il n'y a pas le coup dur du lendemain », rappelle-t-elle. Mais derrière cette baisse de la consommation d'alcool, il y a aussi l'envie de faire la fête autrement. « C'est un argument traditionnel de lier le plaisir et la joie à la consommation d'alcool. On a tous des rencontres amicales, amoureuses qui ne sont pas forcément alcoolisées. Avec les prises de conscience du risque de l'alcool pour la santé, les gens se sentent de plus en plus autorisés à refuser de boire de l'alcool. Y compris dans des réunions festives comme les réveillons », explique Bernard Basset, médecin en santé publique, président d'honneur de l'association Addictions France. Du sommelier au « sobrelier » La découverte de la fête sobre se poursuit dans la salle feutrée d'un restaurant japonais du 3e arrondissement de Paris où officie Benoît D'Onofrio, 44 ans, « sobrelier ». « Je propose des boissons, que j'élabore, issues de toutes sortes de végétaux. L'idée, c'est de faire des boissons qui ont des identités très fortes, qui offrent une expérience gustative profonde, complexe », narre-t-il. Sur les étagères en bois massif, un nom de cuvée aguicheur, Mon truc en prune. « Il y a de la prune, de la lys odorante, également de l'estragon et de la figue », décrit Benoît D'Onofrio. Le liquide pourpre, fermenté, surprend Amaury et sa compagne, venus déguster. « On a testé des boissons désalcoolisées, mais là, le processus est un peu différent. Je trouve cela plus sympa que juste une bière sans alcool ou un vin sans alcool », apprécie-t-il. Pour les fêtes de fin d'années, Benoît D'Onofrio fait profiter de son expérience de sobrelier et conseille d'associer le traditionnel foie gras avec une boisson travaillée « autour d'un café, dont les quelques légers tanins qui permettront de venir accrocher le glissant d'un foie gras mi-cuit et à la place du champagne, une eau effervescente dans laquelle on aura mis à infuser une foule de variétés de fleurs ». Après les fêtes, le défi du mois de janvier sans alcool invite à prolonger la sobriété dans notre quotidien. Selon un sondage des associations organisatrices, un Français sur deux qui consomme de l'alcool se dit prêt à commencer l'année 2026 par un mois sans en boire une goutte. À lire aussiLes boissons sans alcool se diversifient et se sophistiquent

    En France, l'engouement des jeunes adultes pour les jeux de société ne faiblit pas

    Play Episode Listen Later Dec 24, 2025 5:12


    En ce jour de Noël, les jeux de société seront probablement nombreux au pied du sapin. Qu'ils se pratiquent en famille ou entre amis, ils séduisent toujours plus d'amateurs, un engouement qui rassemble plusieurs générations de passionnés. En France, en 2024, 34 millions de boîtes de jeux de société ont été vendues, soit une toutes les secondes. Le pays occupe d'ailleurs la première place du marché européen, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni. Preuve de la bonne santé de ce secteur, les bars à jeux se multiplient en France. RFI s'est rendu au Jovial, bar à jeux et boutique du nord-est de Paris. Alors que la partie de cartes est lancée, Rachel explique les règles à son camarade Ronan. Après une journée de travail, cette partie constitue un moment de détente pour les deux amis. « Le bar à jeux est l'occasion de découvrir des nouveaux jeux qu'on n'a pas à la maison. On boit un coup, on se relaxe », explique la jeune femme. « Je travaille avec un ordinateur toute la journée. Ici, on est loin des écrans. C'est vraiment ce que je kiffe », partage son ami. « Aujourd'hui, les jeux de société ont des univers travaillés. Il y a des choses que j'adore, par exemple ces petits dessins », détaille Rachel. Celle-ci dit préférer « les jeux coopératifs, où l'on joue ensemble. Pas de vainqueur ou de vaincu, il faut gagner ensemble. Je crois être un peu mauvaise joueuse, je n'aime pas trop perdre ». La passion du jeu a réuni Célia et Laurent, le couple à la tête de Jovial, un bar à jeux situé dans le 19e arrondissement de Paris. Les jeux sont rangés et classés sur des étagères et, comme un dé qui n'en finit pas de tourner, notre œil glisse sur plus de 400 références. « Il y a une vraie culture chez certains joueurs et joueuses qui aiment souvent jouer. Aujourd'hui, la culture du jeu, c'est aussi se renseigner sur ce qui sort et connaître les nouveautés. Il y a tellement de jeux que ça devient un écosystème intéressant », argumente Laurent. Célia, elle, évoque les jeux de son enfance : « La Bonne Paye, le Monopoly, le Scrabble, etc. Avec ma grand-mère, mes parents m'avaient acheté des petits chevaux en bois collector – qu'on a toujours d'ailleurs – que ma mère a ressortis pour qu'on les mette dans le bar à jeux. » Cliente de la boutique, Noémie n'est pas étonnée. « Certains jeux sont intemporels. Ce qui fait un bon jeu de société, c'est la faculté de rassembler plusieurs générations, jouer avec les grands-parents, les parents, les enfants. Cela crée des moments de convivialité et rapproche les gens. C'est magnifique », abonde-t-elle. Les jeux coopératifs et compétitifs Au moment de pousser la porte de la boutique, Agathe a en tête une commande bien précise : « Je cherche plusieurs jeux. Le premier, c'est Life, un petit jeu de société qui ressemble au jeu Destin, faire tourner la roue, auquel nous jouions quand nous étions petits. On y crée notre vie, on se marie, on divorce, etc. » Comme l'a expliqué Rachel, il existe deux grandes catégories de jeux : les coopératifs, où l'on s'entraide, et les compétitifs, où il y a un vainqueur. Selon Agathe, la compétition n'est pas sans risque : « Pas plus tard que ce week-end, on a joué au Loup-Garou. À la suite de quoi un couple a fait chambre à part parce qu'un loup-garou a été dénoncé dans un acte de traîtrise. » Quant à Célia, elle refuse tout bonnement de jouer avec Laurent. « Je ne peux plus jouer avec lui, car je perds tout le temps. Mieux vaut choisir un jeu coopératif avec Laurent, sinon c'est la défaite assurée. C'est l'enfer », s'amuse-t-elle. Interrogé sur la question des mauvais perdants, Laurent donne sa définition du mauvais joueur : « C'est quelqu'un qui n'aime pas perdre, qui joue surtout pour gagner. Cela reste une minorité. En général, on vient pour jouer. Quand on achète un jeu, c'est pour s'amuser. Dans notre partie bar à jeux, beaucoup s'excusent de rigoler alors qu'il ne faut pas. S'il y a un endroit où il faut rigoler, c'est en jouant. Cela génère aussi de l'adrénaline, comme dans le sport. On va se concentrer, on va essayer de gagner. Cela génère beaucoup d'émotions. » En cette période de fêtes, quels sont les jeux qui marchent et que les Français risquent de découvrir sous leur sapin cette année ? « Le jeu qui marche bien en ce moment, c'est un petit jeu de cartes qui s'appelle le Flip Seven. Un jeu dans lequel on va devoir cumuler 200 points, mais si on a deux cartes de la même valeur, on gagne zéro point pour la manche. C'est un jeu de "stop ou encore". Vais-je continuer au risque de tout perdre, ou m'arrêter pour sécuriser mes points ? C'est un jeu que l'on peut sortir avec tout le monde, à l'apéritif, en famille, entre amis. Que l'on aime jouer ou pas, on va s'amuser. C'est notre meilleure vente. Le Flip Seven, c'est quelque chose de sympa, drôle, accessible », recommande Célia. Depuis le premier confinement dû à la crise sanitaire, les Français se sont pris au jeu. À l'heure des fêtes de fin d'année, leur engouement pour les jeux de société ne faiblit pas. À lire aussiLa folie des cartes Pokémon connaît un nouveau souffle

    En France, les associations de seconde-main croulent sous les vêtements usagés

    Play Episode Listen Later Dec 23, 2025 2:30


    La France croule sous les déchets textiles, des vêtements usagés ou passés de mode. Les Français achètent deux fois plus de vêtements neufs par an qu'il y a 40 ans. Des vêtements de moins bonne qualité et plus difficiles à recycler. Sous la pression des acteurs de la filière de gestion de ces déchets – des associations pour la plupart –, le gouvernement a décidé d'agir. Début 2026, le cahier des charges de Refashion, l'éco-organisme chargé de faire appliquer le principe du pollueur-payeur, va évoluer. Il devra notamment soutenir le développement de la filière recyclage. À la friperie solidaire de Choisy-le-Roi, près de Paris, 25 personnes gèrent les dons de particuliers et en revendent une partie pour financer l'insertion professionnelle des salariés.  Au premier étage du bâtiment, juste au-dessus de la boutique, une immense salle est remplie de vêtements. Des chariots qui débordent, des cartons et des piles. Au fond, un mur de sacs-poubelle. Un par un, les salariés de la friperie solidaire de Choisy-le-Roi, près de Paris, les ouvrent et les trient. Nantenin fait une première sélection, durant laquelle elle écarte les textiles troués, tachés, usés. « C'est un pull, mais trop peluché. C'est pas un super sac, énumère-t-elle en égrenant les vêtements usagés. Il y a de moins en moins d'affaires. Raison pour laquelle on garde tout ce qui est en bon état, été comme hiver. » La jeune femme a pour consigne d'être plus exigeante en revanche avec les vêtements pour femme. « On essaye d'avoir un tri plus drastique sur les matières pour l'été, parce que nous en avons une énorme quantité et de mauvaise qualité », justifie Fanny Bluteau, encadrante technique au tri des textiles. Elle n'a pas besoin de fouiller longtemps pour trouver un exemple à nous montrer, une jupe d'une marque de fast fashion, en l'occurrence : « Typiquement, celle-ci. Vous voyez la matière très fine qui est en polyester. On voit déjà que les lavages ont abîmé le vêtement. Il y a des fils tirés. Nous savons que s'il y a encore un ou deux lavages sur ce vêtement, il ne sera plus utilisable. Il y a une question éthique là-dedans, parce que nous ne voulons pas vendre de vêtements aux clients qui vont leur durer deux jours. » Plusieurs étapes de sélection Après plusieurs étapes de sélection, ce que l'on appelle la crème alimentera bientôt cinq boutiques à Paris et en proche banlieue. D'immenses cabas seront aussi distribués à des associations. Le reste – l'invendable et l'importable – est stocké au rez-de-chaussée du bâtiment. « Vous voyez cette quantité ? Nous n'avons jamais connu cela, s'exclame Ludovic Vasseur, directeur de la Friperie solidaire, en désignant des montagnes de sacs, une trentaine de mètres cubes environ. C'est tout ce qui va partir en déchetterie. Ou en recyclage, pour une part assez faible. Il y a 10 ans, notre taux de réemploi était autour de 50 à 55 %. Il descend aujourd'hui à 30 %, peut-être même en dessous à cause des achats neufs faits par les clients. Nos dons reflètent les habitudes de consommation. » Si les 70 % de textiles restants s'entassent ici depuis des mois, c'est que tout le reste de la filière est bouché : un système de collecte sous-financé, des capacités de recyclage insuffisantes et les marchés de la fripe africains et sud-américains saturés. La filière n'a pas d'autre choix que de se réinventer, les montagnes de vêtements risquant bientôt de s'écrouler. À lire aussiLa seconde vie des objets, pilier essentiel de l'économie circulaire

    Les espoirs d'un jeune gazaoui, adopté par une famille à Concarneau en Bretagne

    Play Episode Listen Later Dec 22, 2025 2:34


    Deux mois après le cessez-le-feu fragile instauré dans la bande de Gaza, et après plus de deux ans de bombardements incessants menés par Israël dans la bande de Gaza, la population gazaouie manque de tout. L'entrée d'aide humanitaire est toujours limitée, tout comme les évacuations médicales. C'est pour faire sortir sa famille de cet enfer que le jeune Yaser Al Rayyes trouve la force de se lever chaque matin. Au terme d'un parcours d'exil d'une année, ce Gazaoui de 26 ans a trouvé refuge en juin dernier à Concarneau en Bretagne, accueilli par Jérôme et Emna Tinard, sa famille adoptive, rencontrée pendant ses études. Sa priorité depuis : évacuer ses parents et ses trois frères et sœurs de Gaza, avec l'aide de sa deuxième famille. Un reportage de Sarah Krakovitch. Il s'appelle Yasser, comme Yasser Arafat, figure de la lutte palestinienne. Dans la maison colorée de la famille Tinard, un drapeau palestinien sur le buffet, et des photos de Yaser avec sa deuxième famille. Après avoir aidé Yaser à venir jusqu'en France, Jérôme et Emna Tinard ont constitué un épais dossier pour faire évacuer sa famille, et en priorité Arafat, son père, blessé par un bombardement le 13 septembre à Gaza. À ce jour, ils n'ont reçu aucune réponse. « Honnêtement, à chaque fois que j'envoie un e-mail et que j'entreprends des démarches, ça me donne de l'espoir. Mais face à l'absence de réponse des autorités françaises, et j'ai même essayé d'interpeler le président Macron, je n'ai pas eu de retour, et j'en suis malade », regrette Yaser. À lire aussiGaza: la France va accueillir des Gazaouis bénéficiaires de bourses d'études S'ils font tout pour faire venir ses parents, Jérôme et Emna ont aussi décidé d'adopter Yaser. Pour qu'il puisse rester en France. Pour Emna, mère d'une petite fille de cinq ans, Yaser est tout autant son fils. « Lui fait partie de notre famille. Sa famille fait partie de notre famille maintenant. Et on ne peut pas se résigner à se dire : "On a essayé, puis tant pis, ils font leur vie, la nôtre ça va, on s'en fout". C'est juste pas possible. Nous on voit le papa tous les jours, on voit qu'il est malheureusement en train de perdre la vue et la mobilité de sa main. Des fois on l'appelle et on voit qu'il est en train de pleurer, qu'il a super mal à la mâchoire parce qu'elle est fracturée et que ça lui fait super mal. Malheureusement, la France bloque, mais on est obligé de garder espoir et de se dire : "Peut-être qu'un jour ils vont enfin se décider à sortir le papa pour ses soins" », raconte Emna. L'attente est longue pour Yaser. Il n'a pas encore de titre de séjour pour étudier ou pour travailler en France. Alors il partage ses journées entre l'apprentissage du français, et les appels avec sa famille. Depuis Gaza, Sanaa, la mère de Yaser, raconte chaque jour à son fils et à la famille Tinard le difficile quotidien dans l'enclave. Elle se réjouit de savoir son fils en sécurité. « Je suis tellement, tellement, tellement heureuse pour lui. Que mon fils soit dans un pays sûr, un pays où les droits de l'homme sont respectés. Qu'il ait été accueilli par cette famille, c'est une bénédiction », déclare-t-elle. À chaque appel, la famille de Yaser pose la même question : quand vont-ils les sortir de Gaza ? À lire aussiFrance: plusieurs dirigeants d'université appellent à rétablir l'accueil des étudiants gazaouis

    En difficulté, la librairie El Ghorba Mon Amour à Nanterre appelle au soutien pour Noël

    Play Episode Listen Later Dec 21, 2025 2:33


    SOS Librairie en détresse. À l'approche des fêtes de Noël, les libraires indépendantes encouragent leurs clients à acheter leurs livres dans leurs commerces plutôt que de céder aux sirènes d'Amazon, géant de l'e-commerce, ou à celles des grands magasins. À Nanterre, en banlieue parisienne, les fondatrices de la librairie El Ghorba Mon Amour ont appelé les lecteurs à l'aide. Elles pourraient mettre la clef sous la porte, menacées par la concurrence des grosses structures. Un appel miraculeusement entendu. Dernière ligne droite avant Noël. Lucie, l'une des trois fondatrices de la librairie, a le sourire. Le SOS lancé sur les réseaux sociaux semble porter ses fruits. En novembre, les trois amies qui tiennent la boutique préviennent tous leurs clients : si les chiffres de fin d'année ne sont pas bons, ce mois de décembre pourrait être leur dernier.  « On fait à Noël à peu près 25 % du chiffre d'affaires. C'était une manière de rappeler que l'on propose une librairie indépendante, que le prix du livre il va être pareil, commandé sur internet ou ici. Ici vous allez bénéficier d'écoute et de conseils en fonction de vos lectures », explique Lucie. Installé dans un quartier populaire de Nanterre, à distance du centre-ville, le petit commerce partait déjà avec une difficulté géographique. Pour Halima, qui fait aussi partie du trio, un retrait de subvention régionale inexpliquée et la petite santé du marché du livre n'ont rien arrangé.  « Je pense qu'on le subit doublement. Nous, en périphérie, on a affaire à une clientèle beaucoup plus diversifiée, sociologiquement. Principalement impactée par l'inflation et, de fait, l'achat libre devient plus compliqué, particulièrement sur des territoires comme le nôtre », précise Halima.  À lire aussiLibraire: «Ce métier exige un œil de sismographe pour comprendre son époque» « On a eu beaucoup de gens, beaucoup de maires qui sont venus récupérer des flyers pour venir les déposer dans des boîtes aux lettres de leurs immeubles, pour aller sur les marchés. Ça a énormément tourné dans les écoles. Le club de foot de Nanterre a relayé à ses 1 400 adhérents », raconte Lucie. La municipalité, sensible à leurs difficultés financières, a même voté en urgence une subvention de 10 000 euros, fléchés vers le loyer. Tout n'est pas gagné, mais Halima et Lucie retrouvent un peu d'oxygène « C'est rendu possible par la loi Darcos qui permet aux collectivités locales de pouvoir accompagner certains commerces, dont les librairies indépendantes », dit l'une. « D'autant plus, dans le contexte politique dans lequel on est, ça n'est pas rien qu'une municipalité soutienne un lieu de débat, de transmissions. C'est un soutien qui s'est fait dans le sillage du soutien des habitants », ajoute l'autre.  Leur survie est aussi hautement symbolique. Il y a encore cinquante ans, là où les livres remplissent aujourd'hui les étagères, des milliers de familles algériennes, marocaines, portugaises ou italiennes vivaient entassées dans un bidonville. Le nom de la librairie - El Ghorba Mon Amour - résume bien son attachement pour les récits qui racontent l'exil, qui racontent l'histoire même des clients qui s'y aventurent.  À lire aussiAu Bleuet, la plus grande librairie indépendante de France en zone rurale

    Un nombre record de visiteurs à Notre-Dame de Paris, un an après sa réouverture

    Play Episode Listen Later Dec 18, 2025 2:39


    Le 8 décembre 2024, la cathédrale Notre-Dame de Paris rouvrait ses portes après cinq années de travaux titanesques à la suite de l'incendie d'avril 2019. Depuis, sa fréquentation atteint des sommets : d'ici la fin de l'année, plus de 11 millions de touristes et de fidèles l'auront visitée, faisant de Notre-Dame le monument le plus fréquenté de France en 2025 et l'un des plus visités au monde. Face à ce succès populaire, la cathédrale a opéré quelques adaptations. Une nécessité pour préserver l'équilibre entre l'aspect spirituel et patrimonial de Notre-Dame. Une larme coule sur la joue de Jessica. Cette Américaine vient d'achever la visite de Notre-Dame et peine à cacher son émotion : « Ce sont de bonnes larmes, car c'était une expérience joyeuse. Ce bâtiment est magnifique. La façon dont il a été construit, le travail artistique à l'intérieur, les vitraux, les statues, les peintures, tout est incroyable. C'était vraiment l'un de mes rêves, alors je suis contente d'être venue », explique cette touriste originaire de Californie. Avec son frère, ils ont déposé un petit cierge en hommage à leur père, décédé en début d'année. « Cela me remplit de joie. » Depuis la réouverture de la cathédrale, la fréquentation de l'édifice ne désemplit pas. Le diocèse a fait les comptes : l'année 2025 devrait être celle de tous les records avec un peu plus de 11 millions de fidèles et de touristes accueillis, plaçant Notre-Dame sur la première marche du podium des monuments les plus fréquentés de France. Sur le parvis, où une file d'attente s'étire, on y entend toutes les langues. Les touristes étrangers représentent un tiers des visiteurs. « La cathédrale ne cherche pas à faire du nombre » Le nombre d'entrées a aussi été dopé par la reprise des visites guidées en juin dernier. « Les créneaux se remplissent tellement vite que nous sommes obligés de refuser du monde », admet Théo Abramowicz, président de la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers. Ce guide-conférencier organise des visites avec des étrangers. Mais en ce matin de décembre, c'est à une vingtaine d'Hexagonaux qu'il s'apprête à faire visiter Notre-Dame. Celui-ci constate d'ailleurs un nouvel attrait pour la cathédrale chez les Français : « Je remarque de plus en plus de personnes qui viennent parfois d'autres régions de France et bloquent leur journée uniquement pour visiter Notre-Dame, c'est quelque chose de nouveau. » À l'intérieur de la cathédrale, les messes attirent jusqu'à un millier de fidèles et il n'y a jamais eu autant de pèlerinages d'après le diocèse, plus de 600 cette année, une nouveauté là aussi. Un succès populaire, donc, mais que tient à modérer Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de Notre-Dame de Paris : « La cathédrale ne cherche pas à faire du nombre », explique-t-il. D'autant que la forte fréquentation pose aussi un défi de taille, celui de la gestion des flux. « Il s'agit de permettre que le culte ait lieu au milieu des gens qui circulent ». Alors pour concilier les usages de Notre-Dame, il a fallu opérer quelques adaptations : « Nous limitons les entrées pendant les offices à trente personnes par minute dans la cathédrale, contre cinquante en dehors des offices », précise Olivier Ribadeau Dumas. Offrir un meilleur confort de visite Accueillir moins pour accueillir mieux, c'est aussi le choix qui a été retenu pour la visite (payante, celle-ci) des deux tours de Notre-Dame que l'incendie avait menacé de faire s'écrouler. La jauge de visiteurs à l'année a été abaissée à 400 000 contre 450 000 avant le sinistre. Le parcours a aussi été totalement repensé pour améliorer l'immersion visuelle et sonore, explique Julie Schafir, cheffe de projet au Centre des monuments nationaux, à qui revient la gestion des deux tours : « On offre au visiteur un meilleur confort de visite, une possibilité de s'émerveiller davantage et l'impression d'avoir le monument rien que pour lui. » Au terme des 420 marches, nous arrivons au sommet de la tour sud où la vue à 360 degrés sur Paris est imprenable. En redescendant quelque peu, le spectacle est tout aussi saisissant. À présent, le visiteur se trouve sous le gros bourdon de Notre-Dame. Son nom : Emmanuel. C'est la seconde plus grosse cloche de France. Elle ne pèse pas moins de treize tonnes et représente à elle seule un morceau d'histoire unique que le visiteur redécouvre grâce au nouveau parcours : « Auparavant, on pouvait seulement apercevoir de loin les cloches, désormais, nous avons fait le choix de passer sous les cloches », développe Julie Schafir. « Pas d'inquiétude, elles sont bien accrochées », sourit notre guide. Les deux tours de la cathédrale Notre-Dame rencontrent elles aussi du succès. Depuis leur réouverture en septembre dernier, elles ont déjà accueilli 75 000 visiteurs. À lire aussiNotre-Dame de Paris, le miracle touristique À lire aussiSécuriser Notre-Dame de Paris: les défis et les secrets du métier d'échafaudeur [1/9]

    En France, les processus de naturalisation des étrangers sont de plus en plus éprouvants

    Play Episode Listen Later Dec 17, 2025 2:31


    En France, la politique d'immigration ne cesse de se durcir, aussi bien pour les primo-arrivants que pour les étrangers installés de longue date. Au 1ᵉʳ janvier, les conditions d'attribution de la carte de résident, de la carte de séjour pluriannuelle et de la nationalité seront durcies. Le niveau exigé de français est relevé. Et pour certains titres s'ajoute un nouvel examen de connaissance du fonctionnement de la France. Les conditions d'obtention de la nationalité sont particulièrement exigeantes.  À lire aussiConstance Rivière : le mot «immigration» a été chargé de connotations négatives

    Dans les galeries commerçantes, un Noël plus sobre mais toujours festif

    Play Episode Listen Later Dec 16, 2025 2:32


    À une semaine de Noël, de plus en plus de clients se concentrent sur les achats de cadeaux. Plaisir de dénicher des choses rares, achats sur internet ou de seconde main, faire ses cadeaux soi-même… Les habitudes de consommation des Français ont évolué cette année. Leur budget aussi : environ 491€ par foyer en moyenne, pour les cadeaux et le repas de Noël, un peu moins que les années précédentes. Reportage dans une galerie commerçante de la région parisienne. À lire aussiLa publicité de Noël d'Intermarché, création française, réjouit les internautes

    Avec les «Mamas de Grigny», une cuisine solidaire et engagée pour les défavorisés en région parisienne

    Play Episode Listen Later Dec 15, 2025 2:31


    À Grigny, dans le département de l'Essonne, en 2019, un groupe de femmes immigrées, sans papiers et sans emploi, pour la plupart, a fondé le collectif baptisé « les Mamas de Grigny ». Au-delà de leurs situations précaires, elles partagent une passion : la cuisine. De ventes à la sauvette devant la gare de leur ville, qui les exposaient régulièrement aux forces de l'ordre, elles se sont engagées dans un processus de professionnalisation, visant une régularisation de leur situation et une autonomie financière. [REDIFFUSION DU 11.04.2025] Devant l'espace jeunesse Nelson Mandela du quartier de la Grande Borne, à Grigny, en région parisienne, une bonne odeur de cuisine titille les narines. Chaque mardi et jeudi matin, les « Mamas de Grigny » occupent la cuisine du centre social mis à leur disposition par la municipalité de Grigny. Raphaëlle Lebouc, qui travaille pour l'association qui accompagne les mamas dans leur projet de professionnalisation en cuisine, nous présente les cuisinières du jour. Parmi les six dames qui s'affairent dans la cuisine, Cécile, une veuve de 40 ans, originaire de la République démocratique du Congo témoigne : « On fait de l'attiéké avec du poisson. On travaille deux fois, mardi et jeudi. On travaille pour les sans-abris, avec les gens qui sont en précarité. On les aide », explique-t-elle.  Pendant que Cécile coupe les oignons, Aïcha, une Ivoirienne de 30 ans, est en train de frire du poisson. « Aujourd'hui, on fait de l'attiéké au poisson. Mais à part ça, on fait du tiep, on fait du mafé, on fait du yassa, du potopoto », énumère-t-elle. De l'autre côté de la cuisine, Fatoumata, une quinquagénaire malienne, s'occupe, elle, du dessert : « Moi, je fais les salades de fruits. Avant, je ne travaillais pas, je partais à la gare pour vendre », se rappelle-t-elle. Oumou passe l'attiéké à la vapeur. Cette quadragénaire burkinabé faisait, elle aussi, de la vente illégale de nourriture. « Je vendais le tiep à la gare. On ne part plus à la gare, maintenant », se souvient-elle. Une période révolue donc pour les Mamas de Grigny qui ne font plus de la vente à la sauvette. Depuis 2019, elles sont accompagnées par le Groupement de recherche pour le développement rural (GRDR) Migration-Citoyenneté-Développement. « Le but du GRDR, ce n'est pas de seulement de faire un accompagnement pour leur donner des locaux et les aider à cuisiner. C'est de lever les freins sociaux. Donc, ce sera à propos des questions de logement, de rémunération, mais aussi de papiers. C'est nous qui nous occupons de leur dossier et c'est vrai qu'on va essayer de valoriser leur engagement citoyen sur le territoire », détaille Raphaëlle Lebouc, chargée de mission entrepreneuriat et initiative féminine du GRDR Migration-Citoyenneté-Développement. Le projet des « Mamas de Grigny » permet à des femmes précaires de bénéficier de formations pour renforcer leur compétence en cuisine et en gestion. L'objectif de ces femmes immigrées est d'ouvrir un restaurant solidaire à Grigny, une ville de France dans laquelle une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. À lire aussiPhilippe Rio (PCF): « Les maires font partie de la solution au problème posé à la France »

    CAN 2025: la préparation et la ferveur des supporters avant le coup d'envoi

    Play Episode Listen Later Dec 14, 2025 2:34


    À quelques jours du début de la Coupe d'Afrique des nations, qui se tiendra du 21 décembre au 18 janvier au Maroc, les supporters et supportrices des diasporas africaines s'apprêtent à participer à cette grande messe du football africain. Nous sommes allés à la rencontre de deux supporters qui préparent leur départ pour cet événement. Pour ces deux fans qui ne vivent qu'à travers le football, la CAN est bien plus qu'un événement sportif, c'est un moment unique dans leur vie. À lire aussiCAN 2025: les transformations de Tanger à l'approche de la Coupe d'Afrique

    Quand les filets de pêche bretons sont recyclés en filets anti-drones pour l'Ukraine

    Play Episode Listen Later Dec 11, 2025 2:31


    Ils donnent une seconde vie inattendue à des filets de pêche. Installée à côté de Roscoff, une petite ville côtière à la pointe de la Bretagne, tout à l'ouest de la France, une association transforme ce qui aurait dû devenir des déchets plastiques en filets antidrones. Ils sont très prisés de l'armée ukrainienne pour protéger les routes ou les bâtiments. Marius Laffont s'est rendu dans le port de Roscoff un matin de vent et de pluie, pour assister au départ d'un convoi à destination de la région de Zaporijia. Suivez nos dernières infos, reportages et émissions sur la guerre en Ukraine sur notre site 

    «Dans trois ans, je ne suis plus ici»: à Paris, le quartier Rosa Parks miné par le crack

    Play Episode Listen Later Dec 10, 2025 2:33


    Au nord de Paris, c'est un fléau que les autorités ne parviennent pas à endiguer : la prolifération du crack. Le nombre d'usagers de ce dérivé de la cocaïne augmente dans le quartier Rosa Parks depuis la fin des Jeux olympiques. La drogue est achetée et consommée en plein jour sous les yeux de riverains et de commerçants excédés par les nuisances que cela engendre. Beaucoup craignent que le phénomène ne fissure le tissu social et économique du quartier. Une couverture sur le dos et un petit réchaud d'appoint. En ce début de mois de décembre, une vingtaine de toxicomanes bravent le froid comme ils le peuvent sous un pont coincé entre la porte d'Aubervilliers et celle de la Villette, au nord de Paris. À quelques mètres se trouve l'école polyvalente Cesária Évora où Ambroise, habitant du quartier depuis sept ans, vient de déposer sa fille : « Les dealers tournent autour de l'établissement, on observe aussi de la prostitution. Ces gens sont en errance, dans un état sanitaire très dégradé, laissés à l'abandon, la situation est hors de contrôle », déplore ce père de famille. Les nuisances et les agressions rythment le quotidien des habitants du quartier. Rabia, qui habite Rosa Parks depuis dix ans, en a fait les frais il y a quelques jours. « Je sors de la gare pour rentrer chez moi et sur le chemin, je prends un coup derrière la tête, comme une balle métallique. En me retournant, j'ai vu deux jeunes neutraliser la consommatrice de crack qui m'a frappée avec sa main », raconte cette riveraine qui limite désormais ses sorties. Elle a déposé plainte quelques heures plus tard, mais confie en vouloir davantage « à l'inaction des pouvoirs publics » qu'à son agresseuse. « Il faudrait les prendre en charge, ces personnes-là, elles ont besoin de suivi », plaide cette pharmacienne de profession. Depuis 2023, un collectif de riverains nommé « Rosa Craque » tente d'alerter les pouvoirs publics sur le sujet. Mais pour l'heure, ces habitants s'estiment surtout abandonnés par la mairie d'arrondissement et la préfecture de région. Certains dénoncent la gestion uniquement répressive du phénomène : les évacuations à répétition des consommateurs de crack ne font que déplacer le problème et ne contribuent pas à endiguer le phénomène. À lire aussiFrance: les lieux d'accueil et de soin pour les toxicomanes menacés de fermeture « Tous les commerces sont en train de fermer » Le quartier Rosa Parks fait peau neuve dans les années 2010 en prenant le nom de cette figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Il incarnait alors le renouveau urbain en périphérie de Paris et une promesse : celle d'attirer de jeunes cadres, des sièges de grandes entreprises ou d'administrations publiques, des enseignes en tout genre, et ainsi favoriser la mixité sociale. Quinze ans après, le pari semble perdu. Sur le boulevard Macdonald, principale artère du quartier, des panneaux « à louer » sont placardés sur les devantures de locaux désormais vacants faute de repreneurs. « Tous les commerces sont en train de fermer, se désole Ambroise. Ils ont tous déménagé. Avant, il y avait un libraire, un dentiste, un marchand de lunettes, il ne reste plus que des supermarchés. » Mais le projet de départ le plus commenté ces derniers jours est celui de la banque BNP Paribas. Le groupe va quitter le quartier Rosa Parks et transférer une partie de ses activités à Levallois-Perret et Nanterre. Contactée par RFI, l'entreprise confirme un départ « en cours de réflexion », motivé par des questions de réorganisation interne : la banque souhaiterait retrouver des locaux dont elle est la propriétaire. Mais l'insécurité liée à la consommation de crack « est entrée en compte dans l'équation », confie-t-on en interne. Il y a quelques semaines, l'entreprise a recruté une vingtaine de vigiles pour sécuriser les allées et venues de ses 2 000 salariés entre leurs bureaux et la gare la plus proche. Pour Reshan, qui tient un restaurant sur le boulevard Macdonald, les 2 000 salariés de BNP Paribas sont autant de clients potentiels. Il s'inquiète : « S'ils ne sont pas là, je n'ai pas de clients. Depuis le mois de juin, on a perdu 40% de notre chiffre d'affaires, calcule le gérant. Je ne pense pas que ça tiendra. » Le restaurateur vendra son établissement dans quelques mois « pour des raisons personnelles ». Aussi, sans doute parce qu'il a senti le vent tourner. « Les habitants qui peuvent partir vont partir » Des entreprises qui claquent la porte les unes après les autres, la crainte d'un quartier fantôme, c'est ce que redoutent les habitants de Rosa Parks. En bout de chaîne, c'est l'équilibre économique et le modèle social de ce quartier qui risquent d'être fragilisés. « Le vivre-ensemble de ce quartier très mixte va se détériorer, prédit Ambroise, le père de famille. Ceux qui peuvent partir vont partir. Il y a déjà 40 % d'inscriptions en moins dans les écoles du coin. » Partir ou rester, c'est désormais l'interrogation des riverains. Pour Alain, qui habite à Rosa Parks depuis une dizaine d'années, ce n'est plus qu'une question de temps. « Cela fait partie de nos projets, dans trois ans, je ne suis plus ici. Je pense avant tout à mes enfants et je n'aimerais pas que ma cadette ait un grand souvenir de son passage ici », admet sans détours ce membre du collectif Rosa Craque. La mairie d'arrondissement n'a pas donné suite à nos sollicitations. Quant à la préfecture, elle dressait en début d'année un bilan positif de la seconde phase de son plan de lutte contre le crack en région parisienne. Très loin du constat dressé par les habitants du quartier Rosa Parks. À lire aussiProtoxyde d'azote: quelles pistes pour lutter contre la troisième drogue préférée des jeunes en France?

    En Guyane, les exilés d'Afrique du Nord coincés dans une grande précarité

    Play Episode Listen Later Dec 9, 2025 2:34


    Cela fait 10 ans que la France a rétabli les contrôles à ses frontières terrestres, en contradiction avec le principe de libre-circulation des personnes dans l'Union européenne.  Certains choisissent de rejoindre la France par les territoires d'Outre-mer, quitte à faire des milliers de kilomètres. En Guyane, département ultra-marin frontalier du Brésil, les Syriens, Afghans et Marocains comptaient parmi les cinq nationalités qui déposaient le plus de demandes de protection en 2024. Un long voyage coûteux, mais moins dangereux pour les familles ou les personnes vulnérables. Sauf qu'une fois sur place, le parcours du combattant commence. La préfecture de Cayenne est le deuxième guichet en termes de dépôts de demandes après Paris. Et les services sont extrêmement engorgés. Reportage de notre correspondante à Cayenne.  À lire aussiEn Guyane, les demandes d'asile ont été multipliées par trois à cause de l'afflux d'Haïtiens

    France: les lieux d'accueil et de soin pour les toxicomanes menacés de fermeture

    Play Episode Listen Later Dec 9, 2025 2:35


    C'est l'une des possibles conséquences des discussions sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, ce 6 décembre 2025 : les haltes soins addictions (HSA), aussi appelées salles de shoot, pourraient disparaître. Elles permettent aux toxicomanes en errance dans la rue une consommation encadrée par des soignants et des travailleurs sociaux. Ces HSA ont prouvé leur efficacité, mais leur avenir tient à un amendement du gouvernement, qui prévoit un sursis de l'expérimentation jusqu'au 31 décembre 2027. Reportage à la halte soins addiction de Paris. La salle de consommation parisienne située près de l'hôpital Lariboisière, dans le nord de Paris, a ses défenseurs. Beaucoup louent l'intérêt public de cette structure. La HSA de la capitale a permis de faire reconnaître la réduction des risques comme une politique de santé publique à part entière : moins d'overdoses, moins de transmissions du VIH… Ainsi, la menace de fermeture choque ici. La halte soins addictions n'est pas signalée par un panneau, mais le va-et-vient d'usagers de drogue à la silhouette fatiguée est un indice bien visible. Jamel Lazic, chef de service, nous reçoit dans son bureau. La salle de consommation à moindre risque a dix ans déjà, mais il tient à rappeler qu'elle est destinée aux toxicomanes les plus précaires : « Il y a souvent des questions de santé mentale. Ce sont des personnes qui ont des longs parcours d'errance dans la rue. Et donc, en ouvrant les portes de cet endroit, l'idée, c'est de donner la possibilité à ces personnes d'être en sécurité et, si elles le souhaitent, d'entrer dans un parcours de soins. Mais de ''soins'' au sens large. » La salle de shoot, plus qu'une seringue Car le soin, c'est aussi l'accompagnement social, et en dix ans, les prestations ont évolué. « Au fur et à mesure des années, on a de plus en plus développé des services à l'intérieur de la salle de consommation. On a 70 places d'hébergement hôtelier qui sont principalement destinées à des personnes qui fréquentent la salle », poursuit Jamel Lazic. Nous n'aurons pas accès à l'endroit où les toxicomanes s'injectent dans de bonnes conditions d'hygiène et sous la supervision d'un soignant. En revanche, l'espace commun nous est ouvert. Anissa se repose sur une chaise. Christophe est endormi sur le canapé, les genoux repliés. À côté d'eux, d'autres toxicomanes défendent avec force la halte soins addictions. « La ''salle de shoot'', c'est un grand mot. C'est garder sa dignité et faire ça proprement », lâche un toxicomane présent. « Pour qu'on ne traîne pas dehors, qu'on ne soit pas dans des halls ou dans des parkings et en sécurité pour nous et pour que les gens ne le voient pas, le voisinage et tout », surenchérit un autre. Djibril a « inauguré la salle », comme il dit : « Bien entendu qu'il y a beaucoup de choses pour moi qui ont avancé. Je ne dors plus dehors, j'ai un logement. J'ai réussi à refaire mes droits sociaux, mes droits médicaux, l'aide aussi. Ce n'est pas que donner une seringue. Il y a ce côté humain aussi qui nous autorise à croire à nouveau que nous sommes humains. » À lire aussiOuverture de la salle de shoot à Paris: un an après « Cette incompréhension, elle suscite de l'inquiétude » Plusieurs rapports des services de l'État ont largement démontré les effets positifs de la halte soins addictions de Paris. Pourtant, celle-ci n'est pas pérenne. « Pour autant, aujourd'hui, on en est encore à parler de prolongation. Donc cette incompréhension, elle suscite de l'inquiétude d'abord chez les personnes qui utilisent notre service. Vous imaginez que pour les 200 ou 300 personnes qui viennent nous voir quotidiennement, on est souvent leur seul point d'ancrage. Et ce qu'elles nous disent, c'est : "où est-ce que je vais aller ?". Ça crée de l'inquiétude aussi chez les habitants qui nous disent : "non mais attendez, nous, on n'a pas envie de revenir à la situation d'avant, il faut que vous puissiez continuer après le 31 décembre". Ce qui fait qu'on a besoin d'avoir de la perspective pour travailler correctement pour ces personnes », développe Jamel Lazic. Le responsable explique qu'hormis quelques contestataires, il y a beaucoup de bénévoles dans le quartier qui participent à la vie de l'association. Pour preuve, une soirée crêpes entre riverains et usagers est prévue jeudi 11 décembre. À lire aussiFrance: l'ONG Médecins du monde attaque l'État en justice pour son obstruction aux «salles de consommation»

    France: le plus grand téléphérique urbain d'Europe est fin prêt en région parisienne

    Play Episode Listen Later Dec 7, 2025 2:32


    En France, le département du Val-de-Marne, au sud-est de Paris, s'apprête à inaugurer le plus long téléphérique urbain d'Europe. Il permettra de relier trois communes de banlieue au réseau du métro parisien, en deux à trois fois moins de temps qu'aujourd'hui. Ce système aérien de transport en commun séduit de plus en plus les grandes agglomérations. Après Grenoble, Toulouse, Brest, Saint-Denis de La Réunion et Ajaccio, la région parisienne aura le sien, à partir de ce samedi 13 décembre. L'exercice est obligatoire avant la mise en service du téléphérique. Les pompiers simulent le pire des scénarios : une panne électrique, un système de secours défectueux et un malaise de voyageurs. Le tout à plus de 20 mètres du sol. Un téléphérique urbain « Les équipes vont commencer à grimper avec des moyens dédiés. Ça va leur permettre d'être au plus tôt en haut. Simultanément, le bras s'élève et une fois que les gens sont équipés de harnais, ils vont pouvoir eux-mêmes monter à bord de la nacelle et être évacués sur un seul mouvement de bras », explique un technicien. Au même moment, les premiers flocons de la saison commencent à tomber. Tout est réuni pour donner à cette plaine de région parisienne des airs de station de ski, avec sa centaine de cabines suspendues au-dessus des têtes. Mais si la plupart des téléphériques sont conçus pour franchir des obstacles géographiques, gravir une montagne ou enjamber un fleuve, ici, les obstacles sont urbains. Vanessa Olivier, directrice de Transdev Coteaux de la Marne, la société exploitante, décrypte : « On passe au-dessus d'une énorme plate-forme de fret logistique, de voies ferrées, de routes. Et c'est vrai qu'en choisissant le téléphérique, on passe au-dessus des obstacles. Et ça permet de gagner du temps dans des conditions très agréables. On est dans les airs, on voit le ciel, on est dans des cabines. On a de l'espace, dix personnes au maximum. Ça permet de respirer dans ce voyage. » À lire aussiTéléphériques urbains, le grand bond en avant Quatre kilomètres et demi en 18 minutes au lieu d'une heure Désormais, il sera possible de faire 4,5 kilomètres en 18 minutes au lieu d'une heure en bus pour rejoindre le réseau du métro parisien, le tout pour un moindre coût. « Le projet de téléphérique est moins cher qu'un projet de tramway. On emporte moins de gens, mais pour ce territoire, ça répondait parfaitement à la fréquentation. On n'a pas d'emprise au sol, pas de foncier à racheter. Donc effectivement, ce sont des projets qui coûtent moins cher », poursuit Vanessa Olivier. Ce téléphérique desservira notamment Limeil-Brévannes où vit Keltouma, 46 ans. Elle travaille à Paris et se réjouit de réduire son temps de trajet. « Pour prendre le bus, il faut se déplacer. On en a pour quinze minutes pour aller au bus. Au lieu de prendre le bus, c'est plus facile de prendre le téléphérique. Je suis d'origine marocaine, il y a déjà ça dans la ville où j'habitais, à Agadir, mais c'est plutôt touristique. » À lire aussiMadagascar: le nouveau téléphérique d'Antananarivo lancé en attendant un fonctionnement à plein régime « Je me suis dit que j'étais en train de rêver » Matthis et Dylan, 13 et 14 ans, pourront bientôt aller au collège avec ce téléphérique. « Parce que c'est plus rapide que les bus. Le téléphérique, c'est direct », lâche l'un des collégiens. « Moi, j'habite là. J'ouvrais ma fenêtre et d'un coup, je voyais des cabines voler. Je me suis dit que j'étais en train de rêver. Mais je vais laisser les gens essayer avant moi. Quand je serai vraiment sûr, je le prendrai », programme l'autre adolescent. La société d'exploitation s'attend à accueillir dès le week-end beaucoup de curieux et de passionnés de transports, pressés de s'offrir un voyage dans les airs au prix d'un ticket de métro. Transdev table ensuite sur 11 000 passagers par jour. À lire aussiLe téléphérique urbain, une solution qui monte

    Le Téléthon est «une avancée pour toutes les maladies» selon Jacques, atteint de la myopathie de Duchenne

    Play Episode Listen Later Dec 5, 2025 2:31


    En France, c'est le début, vendredi 5 décembre, de l'édition 2025 du Téléthon, événement caritatif organisé depuis 1987 à l'initiative de Bernard Barataud et Pierre Birambeau, pères de garçons atteints d'une myopathie de Duchenne. Le but : récolter des fonds pour financer des projets de recherche sur les maladies génétiques neuromusculaires (myopathies) essentiellement, mais aussi sur d'autres maladies génétiques rares. Laurence Théault a rencontré Jacques, atteint de la myopathie de Duchenne. La myopathie de Duchenne est une maladie génétique qui amenuise progressivement l'ensemble des muscles de l'organisme, selon la définition médicale. C'est une maladie dégénérative. Pour Jacques, 22 ans, qui en est atteint, c'est autre chose. Le jeune homme aux grands yeux bleus est en fauteuil. Il explique qu'il ne peut rien faire tout seul : « J'ai les symptômes de la vieillesse. Lorsqu'on n'a plus de muscles, l'os se rétracte. La prise en charge est assez dure parce que, vous voyez, vous devez mettre des attelles la nuit. Il y a des matins où on se réveille et on n'arrive plus à faire quoi que ce soit parce qu'on a les mains trop contractées. C'est vrai que c'est un truc en plus qui vous demande de la discipline. Il y a le service militaire et il y a le service maladie de longue durée. » Le Téléthon permet « une avancée pour toutes les maladies » Pour Jacques, le Téléthon a joué un rôle très primordial. « Un rôle très important : la reconnaissance du malade. Et, ça fait avancer la cause. On voit de multiples personnes vous regarder comme si on était des extraterrestres », affirme-t-il. Grâce aux dons du Téléthon, l'Association française de myopathie (AFM) a pu créer ses propres laboratoires de recherche. Ils ont permis des avancées immenses dans la prise en charge des malades. Jacques explique par exemple que la myopathie peut affecter les yeux. « ​​​​​​​Ce sont des gens qui perdent du muscle au niveau de l'œil et qui donc deviennent aveugles. Grâce aux efforts du Téléthon, c'est une des grandes progressions. On a réussi à changer le gène, ce qui est quand même une prouesse scientifique. » Et puis, il y a cette expérimentation sur les chiens. Les chercheurs ont pu identifier les gènes responsables de maladies rares, et surtout, transformer cette connaissance en thérapie, dont un traitement très prometteur pour la myopathie de Duchenne. Le jeune homme de 22 ans n'y est pas, pour l'heure, éligible, mais il se réjouit pour les autres : « Ce qui est génial avec le Téléthon, c'est que quand on a une avancée sur une maladie génétique, on a une avancée pour toutes les maladies. » « Ce qui est génial avec cette maladie, c'est qu'on peut aimer encore plus les autres » La présidente du Téléthon dit : « Il ne faut pas se laisser avoir avec des mots comme ''incurable'' ou ''on y arrivera jamais''. » Une affirmation qui parle à Jacques. « Parce que quand on vous dit ''vous êtes incurable'', c'est assez traumatisant », enchaîne-t-il. « Ce que m'a appris cette maladie, c'est d'aimer ce qu'on a. Quand vous avez une famille qui est là, qui est proche de vous, faites des fêtes, amusez-vous, aimez les autres. Parce que ce qui est génial avec cette maladie, c'est qu'on peut aimer encore plus les autres », insiste Jacques. Du cœur pour aimer, Jacques en a beaucoup. Et le seul médicament qu'il prend est justement pour muscler le cœur. À lire aussiLa participation des Français de l'étranger au Téléthon 2024

    La station de Céüze tourne définitivement la page du ski avec le démantèlement de ses télésièges

    Play Episode Listen Later Dec 3, 2025 2:30


    Alors que c'est le coup d'envoi pour les stations de ski, la station de Céüze, à l'ouest de Gap, tire définitivement un trait sur le ski alpin faute de neige et de rentabilité. Créée dans les années 1930, la station est fermée depuis 2018, puis a été finalement démantelée cet automne. À lire aussiLe ski : un loisir international à bout de souffle ?

    Handicap: une journée avec Alain, en fauteuil roulant, et ses nombreux obstacles pour se déplacer

    Play Episode Listen Later Dec 2, 2025 2:32


    Mercredi 3 décembre marque la journée internationale des personnes handicapées et la France compte 12 millions de personnes vivant avec un ou plusieurs handicaps. Alain Amsellem est handicapé moteur et tous ses déplacements se font en fauteuil roulant : les barrières et les obstacles auxquels il est confronté quotidiennement sont nombreux comme a pu le constater notre journaliste qui l'a suivi durant toute une journée. À lire aussiPersonnes en situation de handicap: les premiers obstacles sont dans les rues de Paris    

    Le documentaire «Devant - Contrechamp de la rétention» d'Annick Redolfi

    Play Episode Listen Later Dec 1, 2025 2:30


    Actuellement dans certains cinémas de France est projeté le film documentaire Devant - Contrechamp de la rétention, d'Annick Redolfi. Il porte sur le centre de rétention administrative de Vincennes où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière dans l'attente d'une décision sur leur sort :  régularisation ou expulsion. La réalisatrice Annick Redolfi n'a pas eu l'autorisation de filmer à l'intérieur du centre de rétention, ni même l'entrée du Centre. Alors et c'est la très belle idée du film, elle retourne sa caméra et filme ceux qu'on ne voit jamais – surtout des femmes – qui viennent voir un proche retenu durant des jours. Elles représentent le miroir de la rétention.   À lire aussiAnnick Redolfi, réalisatrice du documentaire «Devant - Contrechamp de la rétention»      

    France: l'infection à VIH particulièrement préoccupante en Guyane

    Play Episode Listen Later Dec 1, 2025 2:33


    Journée mondiale de lutte contre le sida ce lundi 1ᵉʳ décembre. En France, la situation concernant les infections à VIH est particulièrement préoccupante en Guyane, collectivité d'outre-mer situé entre le Suriname et le Brésil. Les contaminations se situent au-delà du seuil épidémique : entre 1,18 et 1,35 personne sur 100 sont touchées. Pourtant, d'après les données de Médecins du monde, c'est aussi sur ce territoire que le préservatif est le plus utilisé. Alors comment expliquer la prévalence de la maladie ? Éléments de réponses avec Amélie Beaucour. À lire aussiLutte contre le VIH/sida: quelques progrès et beaucoup d'inquiétudes À lire aussiFinancement de la lutte contre le VIH: «La France est vraiment en-deçà des attentes», s'inquiète une association

    À Nancy, un contre-monument installé devant une statue de la colonisation algérienne

    Play Episode Listen Later Nov 27, 2025 2:38


    Que faut-il faire des statues coloniales dans l'espace public ? On en trouve des dizaines en France, souvent installées sur les places des grandes villes. C'est le cas à Nancy, dans le nord-est, où l'on peut encore observer une représentation du sergent Jean-Pierre Hippolyte Blandan, un militaire français mort au combat en 1842 lors de la conquête coloniale de l'Algérie par la France. Début novembre, un contre-monument a été inauguré au pied de cette statue par la ville de Nancy. Une initiative inédite en France qui a deux objectifs : interroger la mémoire de la colonisation française de l'Algérie et apaiser ceux pour qui ce passé reste un traumatisme. Il a le regard sévère et l'index pointé vers le bas. Du haut de son piédestal, le sergent Blandan domine celui qui le regarde. « Lorsque j'ai vu cette statue pour la première fois, c'était en pleine guerre d'Algérie, en 1957, durant la bataille d'Alger, se remémore Malek Kellou. C'est un personnage qui me faisait extrêmement peur, il était très angoissant ». À cette période, le monument trône depuis 1887 sur une place de Boufarik, à 150 kilomètres de son village natal. Cette sculpture en bronze a hanté la jeunesse de ce Franco-Algérien. En 1990, il recroise le fantôme de son enfance à Nancy, là où il vit désormais et où la statue a trouvé un point de chute après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Immédiatement, les traumatismes ressurgissent. « Ce sont les années de guerre, de déchirement et toutes ces marques de violence que je retrouve ici. Et la statue est représentative de tous ces maux », confie Malek Kellou. Ce mal, Malek Kellou décide de l'affronter. Réalisateur de formation, il produit l'an dernier un documentaire sur ce militaire français (Mange ton orange et tais-toi !), puis il est associé à la création d'un contre-monument, finalement inauguré le 6 novembre dernier, place de Padoue, à Nancy, où se trouve la statue. Ce contre-monument, appelé « Table de désorientation », est un imposant disque en métal réfléchissant, posé à la verticale à quelques mètres de la représentation du militaire. Le miroir donne la réplique au sergent Blandan, dont l'action a été largement glorifiée depuis le 19e siècle. « Sa mort n'a pas lieu au cours d'une bataille particulièrement épique, commente Kenza-Marie Safraoui, conservatrice du patrimoine au musée Lorrain de Nancy. Mais cet épisode anecdotique a été utilisé par Thomas Robert Bugeaud, gouverneur général de la France en Algérie, pour faire du sergent Blandan le héros colonial par excellence, le soldat se sacrifiant », complète l'historienne, qui a été associée à la création de cette « Table de désorientation ». Interroger l'impensé colonial L'intérêt de ce contre-monument est de proposer un contre-récit. En s'approchant du disque de métal, le passant découvre un texte écrit en français et en arabe qui débute ainsi : « Qui es-tu ? Regardons dans le miroir mal poli de notre mémoire. » L'autrice de ce texte est Dorothée-Myriam Kellou, la fille de Malek. « J'ai écrit une phrase à la fin de ce texte qui dit : “Et toi, lecteur, quelle histoire se reflète en miroir dans ce texte ?”. Il y a une invitation à combler les blancs de l'histoire, penser l'impensé colonial », développe celle qui est également réalisatrice et journaliste. Un autre objectif de ce contre-monument est de proposer une autre lecture de la colonisation française de l'Algérie, dans l'espace public. Car aujourd'hui, « cette contre-histoire coloniale, nous n'y avons pas accès, reprend Dorothée-Myriam Kellou. C'est un effort d'aller la chercher, parce qu'elle n'a pas été écrite le plus souvent. Donc c'est important, symboliquement, d'avoir créé cet espace de contre-mémoire pour souligner que la France s'est aussi construite sur la colonisation. » Ce contre-monument n'efface pas les traumatismes de Malek Kellou, ceux de la guerre d'indépendance, mais il contribue à les faire reconnaître après des années passées sous silence. « Je me sens plus apaisé, admet l'octogénaire. On pense avoir trouvé ce qu'il fallait : expliquer encore et encore. On finira par comprendre. Même si ça prend du temps, on y arrivera. » C'est dans les collèges et lycées de Nancy qu'il partage désormais son histoire et celle du sergent Blandan. À lire aussiDes balades pour ne pas oublier l'histoire coloniale de Marseille

    France: les anciens appelés se souviennent du service militaire obligatoire

    Play Episode Listen Later Nov 27, 2025 2:27


    Face au conflit qui s'enlise en Ukraine et aux craintes d'une expansion de la guerre à d'autres pays européens, Emmanuel Macron doit annoncer, ce jeudi 27 novembre, la création d'un service militaire volontaire en France. Le service militaire obligatoire, lui, a été supprimé en 1997 dans le pays. Quel souvenir en gardent ceux qui l'ont effectué ? Il y a d'abord les souvenirs, brûlants pour certains. « Des week-ends entiers à garder une ancienne poudrière en plein cagnard. On n'a jamais su s'il y avait encore des munitions. C'était un peu le "Désert des Tartares" », s'amuse un ancien appelé du contingent, en se remémorant son service militaire en France. Un souvenir au contraire glacial, pour d'autres : « J'ai passé le permis poids lourds lors de mes classes en plein hiver, dans la Sarthe, au sud-ouest de Paris, dans une base aérienne désaffectée où il faisait régulièrement des températures négatives. Un souvenir très froid. » « J'ai fait une préparation militaire parachutiste. On saute de 400 mètres, l'atterrissage peut être un peu brutal », confie un ancien participant. « Une vie rythmée par le réveil matinal, la prise des repas à des horaires bien précis, le lever des couleurs, les séances de sport... Il y avait une vraie fracture entre la vie civile et la vie militaire », détaille un autre. Une vie routinière et un travail souvent perçu comme besogneux. « Cela évoque des choses totalement inutiles pour moi. J'ai ramassé tout ce qui n'était pas gravillons au sol. On était censé enlever les brins d'herbe. Dès qu'il y en a un ou deux qui déconnaient, ils allaient en cabane », raconte cet homme. De longs moments d'ennuis, parfois ponctués de franches rigolades, liées à ces petites stratégies afin d'échapper aux sanctions. « ​​​​​​​Je me souviens d'un sergent-chef assez gros, rougeaud. On sentait qu'il aimait bien titiller du goulot. Lui, son grand plaisir, c'était de faire un trafic de pneus. À l'époque, autour de l'armée, il y avait plein de petites combines comme cela. C'était la "combinazzione" », décrit cet ancien appelé. Cet homme, aux cheveux longs qui tombent sur les épaules, se souvient de sa surprise après les avoir rasés : « ​​​​​​​Mon père m'a à peine reconnu quand je suis retourné en permission. J'avais les cheveux coupés courts. » De longues années après, les souvenirs des uns et des autres sont partagés, concernant leur service militaire. Pour certains, l'épisode reste douloureux : « ​​​​​​​C'était un très mauvais moment. Douze mois difficiles. » Certains ont su tirer profit de cette parenthèse militaire dans leur vie : « Je faisais des études de sciences politiques. J'ai toujours aimé la sociologie des organisations et de l'armée. C'était un cas pratique merveilleux. » D'autres mettent en avant le brassage social qu'ils ont vécu. « Moi, j'appartiens à la classe moyenne, plutôt confortable, mais j'étais avec des gens qui n'étaient pas confortables du tout. Des gens qui n'avaient pas fait d'études, d'autres qui en faisaient beaucoup. Il y a de tout. On arrive quand même à fraterniser un peu. » À cette époque, le service militaire durait un an et était obligatoire pour les hommes. Il fut suspendu par le président de la République Jacques Chirac en 1997. À lire aussiVers un service militaire volontaire en France

    Quelles expériences va mener l'astronaute française Sophie Adenot dans l'ISS?

    Play Episode Listen Later Nov 25, 2025 2:36


    Le 15 février 2026, Sophie Adenot décollera vers la Station spatiale internationale (ISS) pour une mission de huit mois, une première pour une astronaute française depuis Claudie Haigneré, il y a 25 ans. La Française y conduira près de 200 expériences scientifiques en apesanteur, dont une dizaine ont été conçues par la France et le Centre national d'études spatiales (Cnes), basé à Toulouse. « Le compte à rebours est plus que lancé, tous les voyants sont au vert ! », s'extasie Sophie Adenot, souriante comme à son habitude face à la nuée de caméras et de micros. Lundi 24 novembre, l'astronaute française a effectué à Toulouse l'une de ses dernières apparitions publiques avant son décollage à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Le 15 février 2026, si tout va bien, elle prendra place à bord d'une fusée SpaceX sur le pas de tir de Cap Canaveral, en Floride, aux États-Unis, qui l'emmènera pour une mission de 240 jours à bord de l'ISS : la mission Epsilon. Très à son aise, la quadragénaire a détaillé une partie de son emploi du temps à bord du laboratoire spatial. Plusieurs centaines d'expériences scientifiques sont programmées, dont une dizaine ont été concoctées par la France via le Centre national des études spatiales (Cnes). Ses missions répondront à trois objectifs : améliorer la connaissance scientifique et médicale, préparer l'avenir des missions spatiales et impliquer la jeunesse. Améliorer la connaissance scientifique et médicale De l'aveu même de l'astronaute française, les expériences scientifiques dans le domaine de la santé sont celles qui suscitent le plus sa curiosité. « Je suis intriguée et intéressée par ce type d'expériences, car elles pourraient avoir un impact direct et concret dans notre vie de tous les jours », explique-t-elle. Sur ce sujet, le programme sera chargé. La Française devra notamment analyser les effets de l'apesanteur sur les organes des astronautes. Pour ce faire, il lui sera nécessaire de travailler avec de l'imagerie médicale. Un scanner ou une IRM étant trop volumineux, ils ne peuvent être embarqués à bord de l'ISS. Seule l'échographie lui permettra de réaliser ce type d'expériences. Sur le fond, ce n'est pas une nouveauté. Depuis 40 ans, le Cnes dispose d'une expertise reconnue en matière d'analyse échographique dans l'espace. Lors de ses deux précédentes missions à bord de l'ISS, Thomas Pesquet avait déjà eu recours à cet outil, mais jamais seul : il était guidé dans ses mouvements depuis la Terre. Le dispositif échographique qu'expérimentera Sophie Adenot, baptisé EchoFinder, est assez révolutionnaire. Il permettra de réaliser des échographies de façon autonome, sans formation médicale préalable ni assistance terrestre. L'astronaute sera uniquement aidée par la réalité augmentée et l'intelligence artificielle sur un écran. « L'idée, c'est de placer des sphères virtuelles qui représentent la position de la sonde dans des cubes virtuels qui représentent la position idéale de sonde, explique, démonstration à l'appui, Aristée Thevenon, ingénieur à l'Institut de Médecine et de Physiologie Spatiales, partenaire du CNES. Quand on arrive à mettre nos sphères dans nos cubes, ça devient vert, ce qui signifie que l'on a trouvé la position idéale de sonde. » L'expérience vise à préparer les futures missions spatiales vers la Lune et Mars « où les délais de communication, parfois de quelques minutes, rendront impossible tout guidage en direct depuis la Terre », explique Aristée Thevenon. Mais ce dispositif pourrait également trouver une application terrestre à moyen terme, « dans certains déserts médicaux où l'échographie serait bien utile, mais pas forcément disponible par manque d'expertise, complète l'ingénieur. On peut aussi imaginer une déclinaison dans les sous-marins, qui sont des environnements confinés et assez similaires à ceux de la Station spatiale internationale. » Avec EchoFinder, Sophie Adenot jouera un double rôle. « Elle sera à la fois l'opératrice de l'expérience — elle va réaliser l'échographie sur l'un de ses coéquipiers — puis ils inverseront : elle deviendra le sujet de l'expérience », explique Rémi Canton, responsable des vols habités au Cnes. C'est ici que l'intérêt d'aller dans l'espace s'explique : la micropesanteur permet notamment de mettre en évidence des phénomènes physiologiques inobservables sur Terre en raison de la gravité. Pendant huit mois, le corps de Sophie Adenot deviendra un objet d'étude. Ce sera le cas avec PhysioTool, une expérience scientifique visant à mesurer plusieurs paramètres physiologiques, notamment cardiovasculaires, grâce à des capteurs. En l'absence de gravité, la circulation du sang ralentit : « C'est ce qu'on appelle le déconditionnement cardiovasculaire, explique Marc-Antoine Custaud, chercheur à l'université d'Angers et parrain de cette étude. Notre but, c'est de comprendre comment le système cardiovasculaire se désadapte à la gravité, ce qu'il faut faire pour qu'il s'adapte à la microgravité et comment le réadapter lors du retour sur Terre. » Préparer l'avenir des missions spatiales Les ambitions étatiques ne s'arrêtent pas à la Station spatiale internationale. L'objectif est désormais de retourner sur la Lune. C'est le but du projet Artemis de la Nasa, lancé par Donald Trump en 2017. Artemis II, deuxième étape, doit être lancé en février 2026. Cette mission vise à tester le matériel et à récolter des données pour préparer Artemis III. Cette dernière étape du programme consiste à faire alunir un équipage d'astronautes d'ici à 2028. Objectif : effectuer des séjours de longue durée sur le satellite terrestre et préparer des missions habitées à la surface de Mars. Les expériences que conduira Sophie Adenot à bord de l'ISS tiennent compte de cette volonté d'élargir l'horizon spatial. C'est le cas de l'expérience Matiss-4, dont le but pourrait être résumé ainsi : capturer les microbes à bord de la station. « L'idée, c'est de collecter les bactéries puis d'en ramener des échantillons au sol afin de les analyser encore plus finement grâce à un super-microscope », développe Sébastien Rouquette, ingénieur et responsable de cette expérience au Cnes. Cette analyse vise à comprendre comment les micro-organismes s'associent entre eux et se déposent sur les surfaces de la Station spatiale internationale. « Le but, c'est de développer des surfaces innovantes avec des revêtements qui limitent ou empêchent le développement bactérien », poursuit Sébastien Rouquette. Ces nouveaux revêtements antibactériens présenteraient plusieurs avantages : ils limiteraient l'utilisation de bactéricides toxiques à bord et permettraient aux astronautes de gagner du temps - une ressource rare à bord de l'ISS. En effet, ils consacrent 10 % de leur mission au nettoyage. La propreté constitue un enjeu crucial pour la santé des astronautes et plus encore pour d'éventuelles missions lunaires ou martiennes de longue durée. Mais là aussi, des applications terrestres seraient possibles : « Je pense aux poignées de portes, aux barres pour se tenir dans le métro ou le bus, aux hôpitaux… Nous commençons à avoir des pistes assez sérieuses d'applications concrètes d'ici à quelques années », confirme Sébastien Rouquette. Impliquer la jeunesse À n'en pas douter, c'est l'une des expériences dont on entendra le plus parler. Au cours de sa mission, Sophie Adenot mènera une expérience éducative baptisée ChlorISS en partenariat avec 4 500 établissements scolaires français. L'idée ? Faire germer simultanément des graines d'Arabette des dames et de minuza en micropesanteur dans l'ISS et sur Terre afin d'observer les effets de la gravité et de la lumière sur la pousse de ces deux végétaux. L'expérience durera dix jours. « Tous les jours, Sophie Adenot prendra en photo l'évolution de la germination, puis elle les enverra aux établissements scolaires. Les élèves pourront comparer ces photos aux observations qu'ils feront dans leurs classes et observer d'éventuelles différences », développe Marie Fesuick, en charge de l'expérience ChlorISS. Embarquer la jeunesse à bord de l'ISS est désormais une habitude : en 2021, lors de sa seconde mission, Thomas Pesquet avait conduit une expérience assez similaire avec le blob, cette créature monocellulaire jaune, ni vraiment animale, ni vraiment végétale. Cette nouvelle mission éducative, comme les précédentes, va au-delà de l'objectif spatial : « On espère inspirer certains jeunes, susciter des vocations, pas forcément dans le spatial, mais dans les sciences de manière générale », confie Marie Fesuick. Un objectif qui rejoint celui de l'astronaute : « C'est important que les plus jeunes s'identifient à des parcours professionnels. Je serai la plus généreuse possible pour partager mon expérience avec eux, autant que le temps me le permettra. »

    Violences faites aux femmes: ces «abritants» qui offrent une chambre dans leur logement

    Play Episode Listen Later Nov 24, 2025 2:30


    Ce mardi 25 novembre 2025, c'est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, rencontre en France avec une « abritante ». C'est le surnom de ces personnes qui mettent à disposition chez elles une chambre pour accueillir des victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Ces bénévoles le font dans le cadre de l'association « Un abri qui sauve des vies ». Une association créée par des étudiants en 2020 durant le confinement du Covid-19 dans le but de mettre à disposition des victimes un hébergement d'urgence citoyen. Le fonctionnement de l'association Un abri qui sauve des vies repose sur un réseau de 1 100 professionnels et particuliers qui mettent gratuitement à disposition un appartement ou une chambre pour la mise à l'abri des victimes de violence conjugale ou intra-familiale. Julie est chef d'entreprise dans la Tech. Depuis trois ans, elle accueille temporairement dans son appartement parisien des femmes. « Ici, on est dans le salon, elles ont accès à l'ensemble des parties communes : la cuisine, les toilettes, la salle de bain et le salon. Et puis elles ont une chambre pour elles qui est ici. Vous avez un canapé-lit et un bureau si elles ont besoin de travailler et également un accès direct à la salle de bain. » Comme Julie, 1 100 citoyens proposent gratuitement un hébergement ponctuel aux bénéficiaires, par l'intermédiaire de l'association. « C'est très bien organisé. Ils nous contactent pour savoir si on peut héberger le soir même ou le lendemain. Si c'est possible, on répond positivement et un contrat est signé. On prend ensuite un rendez-vous avec la personne bénéficiaire de la chambre, du logement afin de pouvoir l'accueillir pendant le temps défini avec l'association. » À lire aussiLe difficile parcours administratif des femmes migrantes victimes de violences sexuelles Les abritants sont sélectionnés  Une fois inscrit sur le site de l'association, les abritants n'ont aucune démarche à faire.  C'est l'association qui s'occupe de l'organisation de la mise à l'abri des bénéficiaires. Charlyne Péculier, fondatrice et directrice générale de l'association : « On a des victimes qui nous contactent via notre permanence téléphonique qui sont souvent orientées par des professionnels pour une mise à l'abri. Si le cas de la situation du demandeur rentre dans notre cadre, on met en place rapidement une mise à l'abri grâce à notre base de données d'abritantes et d'abritants. Et évidemment, ce sont des abritants que l'on a sélectionnés et que l'on accompagne dans leur engagement. » Une mise à l'abri dure en moyenne 15 jours, sans obligation d'accueil pour les abritants. Et pour devenir membre du réseau de l'association, la démarche est simple : « Quand on veut devenir abritant, on s'inscrit sur le site internet de l'association. C'est un formulaire tout simple à remplir et la mise en place est rapide. » Un abri qui sauve des vies propose uniquement un hébergement temporaire le temps de trouver une solution durable. Il s'agit d'un dispositif qui vient en complément des structures mises en place par l'État, mais qui sont très fréquemment saturées. En France, 40% des femmes victimes de violence n'ont aucune solution d'hébergement. À lire aussiFrance: manifestation contre les violences faites aux femmes, le gouvernement décrié

    Dans un centre de tri des déchets: il «commence chez le particulier, le travail fait ici ce n'est que la fin»

    Play Episode Listen Later Nov 23, 2025 2:31


    C'est la semaine européenne de réduction des déchets, du 22 au 30 novembre, une semaine de sensibilisation aux bonnes pratiques pour l'environnement. À cette occasion, RFI vous propose d'écouter un reportage sur un centre de tri « dernier cri » à Cergy-Pontoise, en banlieue parisienne. Inauguré en juin dernier, il allie les dernières technologies en vigueur : tri optique et robotisation. À lire aussiPollution plastique: un ramasseur de déchets parle de son métier À lire aussiPourquoi le recyclage seul ne suffit pas pour en finir avec la pollution plastique?

    L'intelligence artificielle dans l'enseignement: seuls 20% des enseignants l'utilisent

    Play Episode Listen Later Nov 20, 2025 5:18


    Dernier jour pour Educ@tech Expo, le salon de l'innovation pédagogique et du numérique éducatif. C'était sa 29ᵉ édition à Paris. Les thématiques retenues cette année sont les intelligences humaines, collectives, territoriales, artificielles. L'IA, qui imprègne toute la société et évidemment l'école. D'après le ministère de l'Éducation nationale, la quasi-totalité des élèves utilise ChatGPT, alors que 20% des enseignants auraient recours à l'IA. Face à cette technologie qui va se déployer de manière inéluctable dans le système éducatif français, certains professeurs font part de leurs craintes sur l'apprentissage ou le développement de l'esprit critique des élèves. Quand d'autres enseignants pensent qu'il faut se saisir de l'IA plutôt que de la subir. 

    Comment l'université d'Angers traite les témoignages de la Commission sur les violences faites aux enfants

    Play Episode Listen Later Nov 19, 2025 2:35


    Depuis sa création en janvier 2021, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise) a récolté plus de 30 000 témoignages. Si elle en a tiré des recommandations transmises au gouvernement, les récits bouleversants qu'elle a recueillis ne vont pas finir au placard. C'est dans l'ouest de la France, à l'Université d'Angers, que les chercheurs du laboratoire Temos ont pour mission de les archiver. Comment traiter ces paroles délicates en respectant l'anonymat de la victime ? Comment mettre en avant ces expériences traumatisantes pour qu'elles ne se reproduisent plus ? Sur son ordinateur, Bénédicte Graille, fait défiler un tableur dans lequel elle a commencé à ranger les données qui ressortent des témoignages. « On a 212 témoignages. Les témoignages sont analysés pour le moment par catégorie », précise-t-elle. Depuis 2021, des milliers de personnes ont contacté la Ciivise pour raconter des violences sexuelles vécues pendant l'enfance. Des paroles fortes qu'il ne faut pas laisser dans une armoire poussiéreuse. « L'idée, c'est d'avoir un instrument de recherche qui soit suffisamment détaillé et précis pour que des chercheurs puissent l'utiliser de manière anonyme, sans avoir à demander à avoir accès au témoignage directement », ajoute-t-elle. Des récits arrivés par mail ou dans la boite aux lettres de la Ciivise, via un questionnaire en ligne, une ligne d'écoute téléphonique dédiée, ou des réunions de paroles publiques. La première étape de ce travail d'archives, d'après son collègue Patrice Marcilloux, c'est donc de les localiser.  « S'assurer qu'on a tout ou que l'on sait où se trouve tout. Bref, qu'il n'y a pas de déperdition. On vise une connaissance exhaustive de ces témoignages. Évidemment, il ne faut pas que quelqu'un puisse se trouver en situation de dire "j'ai témoigné et mon témoignage est perdu" », explique-t-il. « Ce n'est pas humainement supportable » Vient ensuite le temps de l'indexation, une étape encore une fois délicate. « On va essayer de donner la zone géographique, mais pas trop précise, parce qu'il ne faut pas que les personnes puissent être identifiées. On va indiquer dans quel cadre les agressions ont pu se produire, à quel(s) moment(s) cela a pu se passer dans leur vie, puis aussi les conséquences à long terme sur leur vie ou sur la vie de leurs proches », détaille Bénédicte Graille. Quatre chercheurs travaillent au quotidien sur ce projet depuis l'année dernière, et ont dû apprendre à se préserver face à des témoignages souvent bouleversants. « Il y a beaucoup de choses extrêmement émouvantes. Et qui rendent triste quand on les lit. On ne peut pas traiter du lundi matin au vendredi après-midi, ces témoignages-là. Ce n'est pas humainement supportable. Il a fallu aussi qu'on réfléchisse en termes d'organisation du travail pour que ce soit limité dans la semaine. Et on a également une réflexion en termes d'accompagnement parce que ça ne me paraissait pas possible d'affronter en permanence ce type de récit », raconte Bénédicte Graille. Un projet citoyen qui doit aussi permettre d'en finir avec le déni qui entoure les violences sexuelles sur les mineurs. D'après le rapport d'étape de la Ciivise, dont l'agrément a été prolongé jusqu'à octobre 2026, 160 000 enfants en sont victimes chaque année, soit un viol ou une agression sexuelle toutes les trois minutes.  À lire aussiInceste en France: les préconisations de la Ciivise pour protéger les enfants

    Accusé d'être un passeur, reconnu victime: le destin d'Ibrahim Aboubakar, rescapé d'un naufrage

    Play Episode Listen Later Nov 18, 2025 2:31


    C'est l'histoire d'un jeune soudanais accusé d'être un passeur, et finalement reconnu victime par la justice en France. Ibrahim Aboubakar a passé plus de deux ans en détention préventive, avant d'être relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, où il était jugé pour le naufrage entre la France et le Royaume-Uni d'une embarcation, en août 2023 ; sept migrants avaient perdu la vie. Huit hommes, afghans et kurdes irakiens, ont été condamnés à des peines de trois à 15 ans de prison. Ibrahim Aboubakar, lui, a enfin retrouvé la liberté. Dans le box, Ibrahim Aboubakar est le seul Africain. Mais aussi le seul rescapé de cette nuit d'horreur. Les autres accusés, eux, étaient restés à terre, après avoir organisé la traversée tragique en août 2023. Si le trentenaire soudanais est poursuivi, comme les autres, pour des activités supposées de passeurs, et sa responsabilité présumée dans la mort de sept exilés, c'est parce qu'il est accusé, depuis le début de l'enquête, d'avoir piloté le bateau pneumatique. « Le premier regard porté par les policiers sur les rescapés du naufrage, c'est de rechercher les pilotes du bateau. Parce que les policiers considèrent que les pilotes sont coupables, en gros, d'aider au trafic illicite de migrants. Et donc, plutôt que de venir en aide à des gens qui sont en train de cracher de l'eau de mer, leur seule préoccupation est d'interpeller des personnes considérées comme des barreurs ou les pilotes des navires », dénonce Me Raphaël Kempf, l'avocat Ibrahim Aboubakar. Les rescapés, tous Afghans, à l'exception d'Ibrahim et d'un jeune Sud-Soudanais, désignent les deux Africains, comme les pilotes. Peut-être sur ordre des passeurs, suggère l'avocat. Ibrahim Aboubakar a toujours nié. Pour MeKempf, le trentenaire est une victime dans cette affaire. « Lui-même aurait pu perdre la vie dans ce naufrage. C'est absolument terrible de l'accuser d'avoir une part de responsabilité. Les lois qui punissent les passeurs exigent qu'il y ait une forme d'enrichissement, ce qui n'est absolument pas le cas. On en vient à punir quelqu'un et à l'enfermer en prison pendant plus de deux ans. Quelqu'un qui n'a souhaité que fuir la situation génocidaire et trouver un pays d'accueil où il puisse construire une existence un peu digne », explique-t-il. Du Soudan aux côtes du nord de la France Contrairement aux autres accusés, Ibrahim Aboubakar a longuement été interrogé sur son parcours, du Soudan aux côtes du nord de la France. Bruno Bourgin, bénévole pour l'association La Cimade, est allé à sa rencontre en prison. Il décrit une longue série de fuites. « Son village a été détruit en 2003. Sa famille s'est réfugiée dans un camp à côté d'El-Geneina. Quand les choses se sont complètement dégradées en 2022-2023, ce fut la fuite au Tchad. Et c'est là qu'il a laissé sa famille. Fuite suivante, il est parti en Libye en pensant y trouver du travail. Et puis là, il s'est fait ramasser par une milice, torturé. Ce qui le tient, c'est vraiment cette volonté farouche de trouver une solution pour pouvoir venir en aide à sa famille », raconte Bruno Bourgin. La traversée de la Méditerranée, l'Italie, puis la France... Le sort d'Ibrahim Aboubakar doit être distingué de celui des autres prévenus, a tranché la procureure. « Il est temps que vous sortiez de prison », lui a-t-elle lancé, même si elle reste persuadée que le trentenaire était bien à la barre du bateau. Pour cette raison, elle a réclamé à son encontre deux ans de prison avec sursis. Le tribunal l'a finalement relaxé. Ibrahim Aboubakar peut enfin cesser de fuir. À lire aussiNaufrage dans la Manche en 2023: 3 à 15 ans de prison requis contre huit passeurs présumés

    Le mois sans tabac en France: les bienfaits de l'arrêt

    Play Episode Listen Later Nov 17, 2025 2:33


    En France, le mois de novembre est le mois sans tabac. Une campagne nationale d'aide à l'arrêt de la cigarette est menée. Objectif : inciter les fumeurs à arrêter pendant 30 jours, en leur proposant un accompagnement. Notre reporter s'est penché pour nous sur les bienfaits de l'arrêt du tabac. Arrêter de fumer une bonne fois pour toutes, change radicalement la vie. Quelques heures à peine après avoir écrasé sa dernière cigarette, les bienfaits se font sentir. Alice Deschenaux, psychiatre est présidente de la société francophone de tabacologie. Elle détaille : « On peut sentir des choses au niveau du souffle, on peut sentir des choses au niveau du goût. On peut aussi se sentir plus en forme, et être également fier de la démarche qu'on est en train de mener. C'est important. Savoir qu'au fil des semaines, on va aussi être mieux au niveau par exemple de l'anxiété et de l'humeur. On montre que ça s'améliore. Il y a plus d'émotions et d'affects positifs quand on arrête de fumer dans les semaines qui suivent, après un arrêt. Donc pour la santé mentale, c'est tout bénéfique. Puis, petit à petit, c'est vraiment la santé au global qui est améliorée. On va se sentir plus en forme. Si on a des maladies, on aura moins de décompensations de sa maladie, plus d'efficacité des traitements et de la prise en charge. Et puis, petit à petit, on va diminuer les risques cardiovasculaires, les risques oncologiques, donc de cancer, que va amener le tabac », explique la psychiatre. Malgré tous les bienfaits pour la santé de l'arrêt du tabac, de nombreux fumeurs peinent à franchir le pas. Comme Martine, qui a fumé 35 ans avant d'arrêter. « Avant d'arrêter, j'imaginais que c'était comme l'ascension de l'Everest. Je ne pensais pas que je pouvais arrêter de fumer », précise-t-elle. À lire aussiMois sans tabac : comment arrêter de fumer ? Et pourtant, ce défi, Martine a décidé de le relever. Accompagnée par un spécialiste, aidée par les patchs et les gommettes de nicotine, elle y est parvenue plus facilement qu'elle ne l'imaginait, avec à la clé une surprise : « J'ai découvert le bonheur de ne pas connaître tous les horaires de tous les tabacs de Paris, s'amuse-t-elle. Au cas où j'aurais manqué d'une cigarette en pleine nuit ou un dimanche, ou je ne sais quoi. Je me suis rendue compte très vite – et ça, c'était très plaisant – que j'étais beaucoup moins stressée que quand je fumais. Et là, je me suis rendue compte qu'en fait, fumer, ça me stressait encore plus que je ne l'étais. Ça ne me décontractait pas du tout alors que j'étais persuadée du contraire. C'était incroyable à quel point j'étais beaucoup moins stressée qu'avant. » La consommation de tabac en France est en baisse. En dix ans, le nombre de fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans a diminué de 4 millions. La proportion de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans est passée de moins de 30% en 2014 à moins de 20% en 2024. À lire aussiLe mois sans tabac

    Le coliving, une nouvelle forme de logement qui fait débat

    Play Episode Listen Later Nov 16, 2025 2:26


    Quelles solutions face à la crise du logement que traverse la France ? Alors que de nombreux jeunes en particulier ne parviennent plus à se loger dans les grandes villes, une nouvelle forme d'habitat partagé se développe de plus en plus ces dernières années : le coliving. Il s'agit, comme la colocation, d'un même appartement dont plusieurs personnes louent les chambres. Sauf que chacun a ici son propre bail, pour une chambre, et un accès partagé à des services. Face à ce que les détracteurs de ce système qualifient de « machine à cash », la ville de Paris a agi : en octobre, elle a adopté une délibération pour refuser tout nouveau projet immobilier de coliving. Nous sommes dans un coliving. Ici, chacun loue sa chambre meublée, et les 600m² de cuisine, salon et salle de sport communes. Ce n'est pas vraiment une colocation traditionnelle, car les baux sont individuels et gérés par une société qui vend un logement clé en main. Victor Augais, le gérant, défend son modèle : « Le modèle habituel de la Casa, c'est de racheter des grandes maisons qui logeaient quatre, six personnes, et puis en fin de vie, deux personnes âgées. Nous, après réaménagement, on va faire une douzaine de chambres. Ça me semble plutôt positif, dans un cadre de pénurie de logements, que négatif. »  Le loyer est de 675 euros, auxquels s'ajoutent 275 euros de charges et services, dont un petit-déjeuner quotidien. « On loue chambre et une partie des parties communes. Une douzaine de m² pour la chambre et la salle de bain, et à peu 11m² de part de partie commune », poursuit-il. Payer 950 euros par mois, n'est-ce pas un peu cher pour 10m² de partie individuelle ? Il répond : « Les pratiques de loyer sont conformes au marché. Si vous voulez avoir juste une partie privative et rien d'autres, louez un studio. » Vers une régulation du marché du coliving ?  Un discours trompeur selon Ian Brossat, sénateur communiste de Paris et membre du conseil municipal. Son groupe a rédigé la délibération du 8 octobre 2025 pour rejeter tout nouveau projet de coliving dans la capitale. « Non, ça ne se justifie que le prix d'une chambre de 9m² s'élève à 950 euros de loyer, même si on a la possibilité de fréquenter des espaces communs. Comme nous avons encadré Airbnb, eh bien, les mêmes acteurs se tournent vers un nouveau produit qui doit leur permettre d'atteindre les mêmes niveaux de rentabilité qu'ils n'atteignent plus aujourd'hui sur Airbnb. C'est ça, la réalité », analyse Ian Brossat.  Une expérience qu'a vécue Julia, étudiante argentine arrivée à Paris il y a deux ans. Elle a loué pendant un an une chambre dans un coliving du 15e arrondissement de Paris : 10m² meublés pour 990 euros par mois. « C'est hyper cher », précise-t-elle. Les garants argentins de Julia étaient presque systématiquement refusés par les bailleurs. « À ce moment-là, c'est la seule solution que j'avais trouvée pour pouvoir vivre ici à Paris. Ils profitent de la situation des étrangers désespérés. J'avais surtout de l'argent de côté. J'ai payé le loyer pendant six mois, et après, j'ai trouvé un travail ici en France. C'est devenu un peu plus facile. » Ian Brossat et le groupe communiste au Sénat ont déposé une proposition de loi pour réguler le marché du coliving à l'échelle nationale. D'autres villes, comme Lyon ou Montreuil, envisagent aussi d'encadrer ce type d'habitat. À lire aussiPourquoi les prix des logements s'envolent ?

    Raid de l'immeuble à Saint-Denis, une habitante raconte son calvaire: «Une fois relogés, on s'est débrouillés seuls»

    Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 2:31


    Dix ans après les attaques du 13 novembre 2015 qui ont fait plus de 130 morts et des centaines de blessés, les souvenirs s'estompent, mais demeurent toujours présents chez les victimes. Eux aussi ont été reconnus comme des victimes du terrorisme : les habitants d'un immeuble de la rue du Corbillon, à Saint-Denis. C'est dans cette ville du nord de Paris où s'étaient retranchés deux terroristes. L'immeuble a été détruit lors de l'assaut du Raid, le 18 novembre 2015, cinq jours après les attentats. Mais avant cette reconnaissance arrachée après avoir lutté devant la justice, leur parcours n'a pas été facile pendant des années, et ce, dès le lendemain, dès l'assaut des forces de police. Rencontre avec une ancienne habitante de la rue du Corbillon.   À lire aussiAttentats: retour sur l'opération antiterroriste à Saint-Denis

    13-Novembre: dix ans après les attentats, l'association Coexister s'efforce d'entretenir le vivre-ensemble

    Play Episode Listen Later Nov 12, 2025 2:29


    Nous commémorons aujourd'hui le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ce soir-là, une série de fusillades et d'attaques-suicide revendiquées par le groupe État islamique fait 130 morts dans plusieurs bars parisiens, aux abords du Stade de France et dans la salle de concert du Bataclan. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs actes islamophobes et antisémites étaient recensés en France. Ils demeurent à des niveaux élevés dix ans après. Mais en France, une association s'efforce d'entretenir le vivre-ensemble. Son nom : Coexister. Son but : faire dialoguer des jeunes d'horizons et de convictions religieuses différentes pour déconstruire les préjugés et les unir dans la différence. Trois d'entre eux expliquent ce que le 13 novembre 2015 a changé dans leurs vies et les raisons de leur engagement au sein de cette association. Atouma avait à peine dix ans au soir des attentats. Mais le 13 novembre 2015 s'imposait déjà comme un tournant dans sa vie : « Sur le moment, je n'avais pas encore le recul pour me dire : "Je suis musulmane et ce sont des musulmans qui ont commis cet attentat" », se remémore-t-elle. La prise de conscience est venue progressivement, « par ma mère », précise Atouma. « Je l'entendais dire à mes sœurs : "Évitez de dire que vous êtes musulmans, cachez cela". Elle avait peur qu'on nous rattache à ces attentats », ajoute-t-elle. « Il y a un avant et un après 13 novembre 2015 », confie à son tour Alexandra, trentenaire et agnostique. L'attentat a constitué chez elle un électrochoc au point que le déclic a été immédiat. « Dès le 14 novembre, je me suis engagée à Coexister avec la volonté d'être tout de suite dans l'action, de participer à une société plus ouverte avec moins d'amalgames », explique-t-elle. Les trois jeunes femmes rejoignent l'association Coexister avec un même objectif en tête : trouver un espace de rencontre et de dialogue apaisé. Megan et Atouma ont sauté le pas il y a seulement quelques mois. « Mon engagement chez Coexister s'ancre aussi dans le fait de questionner cette peur de l'autre, comment cette peur nous atteint, comment nous pouvons la dépasser. Ces questionnements permettent de défaire les idées reçues que nous avons les uns sur les autres », développe Megan, de confession juive. « C'est seulement maintenant que je me dis que je peux en parler » De son côté, Atouma explique avoir trouvé au sein de l'association « le dialogue [qu'elle] cherchait ». Et précise : « Comme ma mère nous a dit dès le départ de ne pas parler de ces attentats, j'ai tout de suite été freinée dans la façon dont je pouvais exprimer mon ressenti. Et c'est seulement maintenant que je me dis que je peux en parler. » Dix ans après l'attentat, Atouma veut croire que certaines fractures se sont refermées et que certains amalgames appartiennent au passé. « Je pense que certaines personnes ont compris que les musulmans n'étaient pas tous liés à cet attentat », affirme-t-elle. « Je pense en effet que certaines personnes ont compris que la communauté musulmane n'avait pas à se justifier », abonde Alexandra qui dit percevoir les premiers effets de son engagement au sein de l'association Coexister. « Je sais qu'aujourd'hui mes parents ne diraient absolument pas la même chose au sujet des personnes musulmanes et juives, car ils ont appris des choses grâce aux dialogues que j'ai eus avec eux », ajoute-t-elle. Megan, en revanche, se montre plus mesurée. « Malheureusement, de nouvelles fractures se sont ajoutées aux fractures initiales. D'un autre côté, je trouve qu'il y a une grosse représentation des actes de haine et sans doute pas autant de visibilité des actes de solidarité. Elles mériteraient d'être davantage mises en lumière », juge-t-elle. Pour visibiliser davantage ses missions et répandre encore la coexistence, l'association Coexister entend ouvrir huit nouvelles antennes en France d'ici à 2027.   À lire aussi13 novembre 2015: 10 ans après, le sens du souvenir

    La vie nocturne dans le quartier des attentats du 13-Novembre: «Ça m'a ruiné, mais il faut continuer à sortir»

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:27


    En 2015, la France vivait les attentats terroristes les plus meurtriers perpétrés sur son sol : aux abords du Stade de France, de la salle de concert du Bataclan et devant les terrasses animées des bars de la capitale, au total, 132 personnes ont perdu la vie. Retour dans l'un des quartiers touchés : le 11ᵉ arrondissement de Paris, connu pour sa vie nocturne. Dix ans après, l'ombre des attentats plane-t-elle encore sur la fête ? Marius Laffont a rencontré les noctambules du quartier. À lire aussiAttentats de Paris: les leçons tirées par la Croix-Rouge pour mieux organiser les secours          

    L'Institut Pasteur face au défi du financement de la recherche

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:30


    Il y a six mois, l'Union européenne et la France lançaient l'initiative « Choose Europe for Science », en réponse à la dégradation des conditions de travail des chercheurs américains. La France avait alors annoncé débloquer 100 millions d'euros pour accueillir ces scientifiques. Une annonce qui avait fait bondir une partie du monde de la recherche en France, qui dénonce le manque d'investissement de l'Etat. Pour équilibrer leur budget, certains centres de recherches biomédicaux s'appuient de plus en plus sur d'autres sources de revenus. C'est le cas notamment de l'Institut Pasteur, un centre de référence internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses, qui a vu son budget augmenter de 38% en sept ans - atteignant aujourd'hui presque 400 millions d'euros. Reportage dans l'un des laboratoires de l'Institut Pasteur.  « Là, c'est le sas où on va se préparer. On va juste mettre une paire de gants, des petits chaussons pour pas salir le laboratoire. » Pendant qu'il enfile une blouse en coton jetable, le Dr Olivier Schwarz, directeur de l'unité de virologie, indique une ligne rouge scotchée au sol. Au-delà, interdiction de marcher sans équipement de protection. C'est ici que sont manipulés des cellules humaines infectées par des virus. « On peut rentrer là si… j'arrive à ouvrir cette porte… Oui, là c'est une hotte à flux laminaire. Donc on peut cultiver des cellules à l'abri. Ici, on a des étuves, donc ce sont des incubateurs à 37 degrés, comme la température du corps. Et quand on ouvre la porte, on peut voir toutes nos cultures cellulaires. On partage tout cet équipement, tout ce laboratoire avec deux autres unités de recherche. On a beaucoup d'équipements mutualisés. » À écouter aussiPourquoi l'Institut Pasteur? Des équipements coûteux et qu'il faut renouveler tous les cinq ans, voir tous les ans. Pour absorber ces coûts, les centres de recherches nationaux sont financés grâces à des dons, des contrats privés et des subventions publics. Notamment les appels d'offres qui mettent les laboratoires en concurrence. « Je pense que c'est sain qu'il y ait une partie de la recherche qui soit faite sous forme d'appel d'offres compétitif, mais c'est important également qu'il y ait des financements suffisamment importants. Il faut laisser le temps à chaque unité de générer des résultats, de faire des découvertes, et ça ne se fait pas en quelques semaines ou quelques mois. C'est pour ça qu'il faut que les financements soient sur trois ans ou cinq ans, pour laisser le temps justement de produire de la recherche de qualité. » À lire aussiAvec «Choose France for Science», Emmanuel Macron veut attirer les chercheurs étrangers L'arrivée au pouvoir de Donald Trump et ses attaques répétées contre le monde scientifique, ont fragilisé les centres de recherches internationaux comme l'Institut Pasteur. « Les conséquences directes, c'est que même à l'Institut Pasteur, il y a des grands programmes de recherche internationaux qui impliquent les États-Unis qui ne sont plus financés. D'un point de vue indirect, on va pouvoir accueillir certains chercheurs qui travaillent aux États-Unis, à l'Institut Pasteur, mais nos capacités sont quand même modestes par rapport à l'ampleur des chercheurs qui risquent d'être démobilisés. » Aujourd'hui, la France investit 0,3% de son PIB dans la recherche. C'est moins que la moyenne européenne qui s'élève à 0,9%. À lire aussiÉtats-Unis: face à Donald Trump, les scientifiques font de la résistance

    Attentats de Paris: les leçons tirées par la Croix-Rouge pour mieux organiser les secours

    Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:35


    Près de 700 secouristes ont été déployés lors des attentats de Paris et du Stade de France, le 13 novembre 2015, et lors de la prise d'assaut des forces de l'ordre qui a suivi, le 18 novembre 2015, à Saint-Denis. Jamais encore la Croix-Rouge française n'était intervenue dans une telle configuration. Quelles leçons tirer de ces événements sur l'organisation des secours ? À La Croix-Rouge française, une vaste réflexion a été menée avec les principaux acteurs concernés, sur le plan « Aramis », le dispositif spécial attentat. Les objectifs sont de rendre plus efficaces encore les secours et renforcer la sécurité des intervenants sur le terrain. Rémi, un jeune bénévole, faisait partie des 700 secouristes déployés lors des attentats de novembre 2015. Il était à bord d'un véhicule de la Croix-Rouge et se souvient : « Avec une autre bénévole, on a sauté les deux pieds joints dans une flaque de sang. C'était la première fois, dans ma vie de membre de la Croix-Rouge. On voyait l'ampleur des événements avec une désorganisation... je ne vais pas dire ''totale'', mais j'ai vu des policiers égarés. » Mieux se coordonner avec les forces de l'ordre et les pompiers pour une meilleure intervention, voilà une première leçon de ces événements. Florent Vallée, responsable des opérations d'urgence, explique aussi qu'au lendemain du 13 novembre 2015, la Croix-Rouge a mis en place un outil informatique pour mieux géolocaliser les équipes : « C'est un outil qui fonctionne toujours aujourd'hui, qui a été déployé partout en France, qui nous permet de suivre nos interventions, suivre nos volontaires, suivre nos véhicules en intervention, mais aussi ce qu'ils font. Ça, ce sont de très grandes avancées qui nous permettent d'être plus efficaces et de mieux comprendre ce qui se passe. »  Anna était dans le quartier où une partie des attentats s'est déroulée. Elle raconte que les gens ne savaient pas où se réfugier : « On nous a d'abord évacués chez la propriétaire du bar qui était juste au-dessus. Finalement, vu que c'était un peu trop risqué – parce qu'on a vu une personne se faire abattre juste en dessous, au rez-de-chaussée –, on a préféré aller dans la cour. » Des mairies ont finalement été ouvertes pour servir d'abris. Là encore, la Croix-Rouge en a tiré des enseignements. Florent Vallée précise qu'il faut mieux identifier et sécuriser les abris : « Ça a été fait très vite, dans des mairies d'arrondissement, sans aucune protection. Il y avait danger, d'abord parce qu'il aurait pu y avoir potentiellement un terroriste au milieu. Il faut prévoir à l'avance quels pourraient être ces lieux. Typiquement, à Paris, il y a plusieurs lieux qui seraient sécurisés, et qui pourraient être prévus pour accueillir les impliqués. Ça, c'est l'amélioration qui a été faite par la suite, pour permettre la sécurité des uns et des autres. »  Autre grande avancée : la santé mentale des volontaires de la Croix-Rouge a été également prise en charge. Car eux aussi ont été très éprouvés. « Les images qui remontent, chaque fois que j'y pense, sont à peu près les mêmes. Comme parler avec des personnes qui sont peut-être habillées comme moi aujourd'hui, mais qui étaient rouges de sang, et qui me disaient ''on est rentrés à cinq dans le bar, je suis sorti tout seul'' », confie Rémi, le bénévole. Les 700 volontaires mobilisés ont été reçus, un par un, par des professionnels de la santé mentale. Pour Florent Vallée, c'est une priorité : « Il va y avoir systématiquement ce type de dispositif. Pour les JO de Paris, nous avions intégré cette problématique, et nous avions des médecins et des psychologues à disposition en permanence pour nos équipes. » Dix ans plus tard, la Croix-Rouge réfléchit toujours à comment améliorer la préparation et la sécurité des volontaires en situation de crise. À lire aussiFrance: dix ans après les attentats de Paris, comment a évolué le métier des forces de l'ordre?

    France: dix ans après les attentats de Paris, comment a évolué le métier des forces de l'ordre?

    Play Episode Listen Later Nov 9, 2025 2:29


    Il y a dix ans, la France vivait les attentats terroristes les plus meurtriers jamais commis sur son sol. Le 13 novembre 2015, trois commandos du groupe État islamique s'élançaient, ceintures explosives et armes à la main, aux abords du Stade de France, dans la salle de concert du Bataclan et devant les terrasses animées des bars de la capitale. Au total, 132 personnes ont perdu la vie. Des attaques qui ont marqué l'ensemble de la société française, à commencer par ses forces de sécurité. En première ligne ce soir-là, policiers et gendarmes ont dû, en dix ans, intégrer la menace terroriste à leur métier. Retour sur l'évolution de la profession et ses conséquences sur le quotidien de la population.

    Santé: le don de plasma, un enjeu de souveraineté sanitaire en France

    Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 2:28


    Avec 1,6 million de donneurs chaque année, le don du sang est un acte de solidarité bien connu des Français. Moins connu, le don de plasma, un dérivé du sang, progresse toutefois en France, avec une augmentation de 16% en 2024 par rapport à 2023. Une croissance que l'Établissement français du sang (EFS) veut accélérer dans le cadre de son programme baptisé « Ambition plasma ». Il vise à mobiliser plusieurs centaines de milliers de nouveaux donneurs chaque année, d'ici à 2028. Arame Mbengue s'est rendue à Bobigny, en région parisienne, dans l'une des Maisons du don de l'EFS. Le plasma, c'est le liquide dans lequel circulent les cellules sanguines telles que les globules rouges et blancs, entre autres. Il est très riche en protéines. Son utilisation sous forme de médicaments dérivés du sang ou par transfusion permet de soigner des milliers de patients. Dans la salle de prélèvement de la Maison du don de Bobigny, située à l'hôpital Avicenne, une donneuse effectue pour la deuxième fois un don de plasma. Elle raconte ce qui l'a poussé à donner : « La première fois, c'est tout simplement parce que j'ai réalisé que j'étais en bonne santé, et je me suis dit ''pourquoi pas''. Puisque je suis donneuse universelle, donc autant donner. Et la deuxième fois, on m'a recontactée, parce qu'il y avait un manque. On m'a demandé si je voulais bien venir, et j'ai dit ''OK, pas de problème''. »  Pendant le prélèvement, seul le plasma de cette donneuse est extrait par la machine. Le reste du sang est immédiatement réinjecté dans son organisme, comme l'explique Alice, infirmière de l'EFS : « La machine récupère le sang et vient filtrer le plasma grâce à un retors qui vient utiliser la force centrifuge pour pouvoir filtrer les globules rouges et le plasma. On récupère le plasma et on réinjecte les globules rouges au donneur. » Mais avant d'arriver à la salle de prélèvement du plasma, les donneurs passent d'abord par différentes étapes. D'abord un passage à l'accueil, puis un entretien médical. Une étape essentielle, pour le docteur Bayazid Belhadj-Kacem, responsable des prélèvements : « C'est pour déterminer l'éligibilité, voir si la personne prend des médicaments, si elle se fait soigner pour x maladies, si elle est rentrée d'un pays à risques, ou si elle a un comportement à risques... Si tous les voyants sont au vert, la personne est éligible au don, et elle est invitée bien sûr à donner son plasma. »  Avec son programme « Ambition plasma », l'Établissement français du sang vise à prélever un 1 400 000 litres de plasma en 2028 contre 870 000 litres en 2024. Un enjeu de souveraineté sanitaire pour la France, qui importe des médicaments dérivés du sang. Laure Bouguignat, directrice de l'EFS Île-de-France, nous dit l'importance des dons français : « On a besoin de plasma pour fabriquer des médicaments issus de ce plasma. Pour l'instant, la France est loin d'être autosuffisante, et elle dépend, en fait, de ce qui est collecté au niveau des États-Unis pour la fabrication des médicaments dérivés du sang. »   Le don de plasma est réalisé uniquement dans les maisons du don de l'EFS et sur rendez-vous, partout en France métropolitaine. Toute personne âgée de 18 à 65 ans peut faire un don de plasma tous les 15 jours. À lire aussiSanté: je vous raconte comment j'ai donné mon plasma

    La «fabrique de sans-papiers»: quand l'administration plonge les étrangers dans l'illégalité

    Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 2:30


    À l'appel de la Cimade, une association qui défend les droits et la dignité des personnes réfugiées et migrantes, plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées le 16 octobre dernier devant des préfectures et des sous-préfectures. Objectifs de cette action qui s'inscrit dans une campagne de sensibilisation du public lancée dès le 13 octobre sur les réseaux sociaux : dénoncer les obstacles, notamment administratifs que rencontrent les étrangers dans leurs démarches de régularisation ou de renouvellement de leur titre de séjour. Bénévoles, salariés et partenaires de la Cimade ont mené une action médiatique dans plusieurs grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse ou Montpellier entre autres. Dans la capitale française, plusieurs dizaines de militants ont manifesté à la Place du Châtelet, en plein cœur de Paris, pour dénoncer ce qu'ils appellent la fabrique de sans-papiers. Depuis la dématérialisation des procédures des titres de séjour, étudiants comme travailleurs étrangers font face à des difficultés administratives qui les plongent dans l'illégalité, avec parfois à la clé une OQTF, une Obligation de quitter le territoire français.   À lire aussiÀ Rennes, des migrants sans-papiers cultivent la solidarité

    Discrimination à Marseille: «Cette ville qui se rêvait multiculturelle est devenue une ville multi-discriminatoire»

    Play Episode Listen Later Nov 3, 2025 2:31


    « Mort aux arabes ». Il y a quelques semaines, à Marseille, ces mots ont été tagués sur la porte du bureau d'Audrey Garino, une adjointe au maire. Dans un contexte électoral tendu autour des questions d'identité, un collectif d'une vingtaine d'associations s'est monté dans la ville. Stop Stigmatisation dénonce dans un manifeste « un climat nauséabond » et la libération d'une parole raciste dans une ville connue pour être multiculturelle. À Marseille, entre 50 000 et 100 000 personnes sont issues de la diaspora comorienne, environ 300 000 de la diaspora algérienne. Par le biais d'une pétition, le collectif Stop Stigmatisation exige la fin de la banalisation du racisme. Mais, surtout, des améliorations pour les générations à venir. Reportage de notre correspondante à Marseille Zoé Cottin.   À lire aussiFrance: des dizaines de milliers de personnes dans la rue contre le racisme

    La démoustication par épandage: un danger pour l'environnement et la population?

    Play Episode Listen Later Nov 2, 2025 2:31


    Face à la recrudescence du moustique tigre et des maladies tropicales, favorisées par le changement climatique, les régions mettent en place des opérations de démoustications en zone humide et urbaine. Quels sont les risques des épandages d'antimoustique pour la population et l'écosystème ? Reportage dans le sud de la France, près de Marseille.    À lire aussiMoustique : l'animal le plus dangereux au monde À lire aussiComment le moustique de la dengue a envahi le monde et va continuer à le faire  

    Les coopératives funéraires, une autre idée des funérailles

    Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 2:32


    À l'opposé des pratiques de certaines entreprises de pompes funèbres où la rentabilité semble prime sur l'accompagnement des familles, les coopératives funéraires misent sur le social et l'éthique pour permettre aux familles de se réapproprier le moment des obsèques. Il en existe une dizaine en France, comme ici à Rennes. Reportage.   De sa maman Odette, Natalie garde en mémoire le souvenir d'une femme rêveuse et engagée. « Il n'y a pas si longtemps, elle me disait : "Je ne comprends pas, les gens dans la rue passent à côté d'un chant d'oiseaux ou d'un très beau coucher de soleil, mais personne ne s'arrête, personne ne regarde." Elle pouvait s'émerveiller pour ce genre de choses et elle était très fâchée contre le manque d'attention à l'égard de l'environnement », se remémore-t-elle. Lorsque Odette décède en août dernier, Natalie se tourne vers une coopérative funéraire plutôt que vers les pompes funèbres, toujours marquée par l'inhumation de sa belle-mère. « On n'avait pas du tout eu le temps de préparer la cérémonie. C'était un au revoir raté et cela m'avait traumatisée », regrette-t-elle. À la coopérative funéraire, on lui propose une inhumation à l'image d'Odette et conforme à ses volontés : des obsèques en pleine nature, dans une petite ferme, de la musique et un cercueil personnalisé. « C'est un cercueil sur lequel nous avons peint. J'ai trouvé ça chouette, car ça a réuni les enfants, les petits-enfants, les arrière-petits-enfants. On s'est tous retrouvés dans le jardin et on a fait une après-midi peinture », raconte Natalie. Des arbres, des vagues et un petit bateau colorent le cercueil d'Odette. « Ce sont des couleurs très douces. J'ai l'impression que nous n'aurions pas pu faire mieux ». Le social plutôt que le commercial À la coopérative funéraire de Rennes, ni tombes, ni cercueils, mais un piano, une guitare et un petit salon chaleureux où l'on prend le temps avec les familles endeuillées et parfois en manque de repères. « L'objectif des coopératives, c'est de faire en sorte que les familles fassent des choix éclairés, explique Isabelle Georges, qui a fondé l'antenne rennaise. On prend le temps d'expliquer ce que dit la loi. Il y a toujours deux rencontres avec les familles. Une première sur les aspects logistiques et formels et une seconde sur la préparation des rituels. » Ici, ce sont les familles qui ont le dernier mot et le libre choix d'organiser les obsèques qu'elles souhaitent. Si tout cela se fait sans précipitation, c'est en bonne partie en raison du modèle économique de ces entreprises. Elles appartiennent à leurs sociétaires. Les profits ne sont pas générés pour satisfaire quelques actionnaires. Ils sont au contraire réinvestis – en partie ou intégralement – dans l'entreprise. Miser sur le social plutôt que le commercial, c'est la bonne formule pour des obsèques apaisées, explique Natalie : « Ça m'a vraiment permis de faire mon deuil de façon plus sereine, d'accompagner ma mère jusqu'au bout. J'ai ressenti de la fierté à réussir ce moment. » Un moment que Natalie dit s'être totalement réapproprié. À lire aussiLa mort est-elle écologique?

    «C'était de la psychiatrie de guerre»: Un psychiatre gazaoui réfugié en France raconte

    Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 2:32


    Il exerçait sous les bombes, dans des hôpitaux en ruine. Fadel Afana était psychiatre à Gaza. Il a vu l'impact de la guerre et de la violence extrême sur la santé mentale de ses compatriotes. Exilé en France depuis décembre 2024, il travaille désormais dans un institut de recherche à Paris. Notre correspondant l'a rencontré dans son petit appartement de Corbeil-Essonnes, au sud de la capitale, où il habite avec sa femme et ses deux filles. À lire aussiÀ Gaza, un psychologue en première ligne face aux traumatismes

    Claim Reportage France

    In order to claim this podcast we'll send an email to with a verification link. Simply click the link and you will be able to edit tags, request a refresh, and other features to take control of your podcast page!

    Claim Cancel