Reportage France

Follow Reportage France
Share on
Copy link to clipboard

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/

Rfi - RFI


    • Jun 15, 2025 LATEST EPISODE
    • weekdays NEW EPISODES
    • 2m AVG DURATION
    • 973 EPISODES


    More podcasts from Rfi - RFI

    Search for episodes from Reportage France with a specific topic:

    Latest episodes from Reportage France

    France: le nouveau départ de musiciens de Gaza réfugiés à Angers

    Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 2:48


    À Gaza, il y a ceux qui restent enfermés dans l'enclave palestinienne assiégée par l'armée israélienne. Et ceux qui ont pu fuir. C'est le cas de cinq familles de musiciens arrivés en France en début d'année. Des hommes, des femmes et leurs enfants qui ont trouvé refuge à Angers, dans l'ouest du pays. Tous les hommes font partie du même groupe de musique. Rencontre avec deux d'entre eux. À lire aussiGaza: séparée par la guerre, une famille palestinienne enfin réunie en France, un an après

    Les routes commerciales dans l'océan Indien, un enjeu stratégique pour la France

    Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 2:43


    L'océan Indien abrite l'une des plus importantes routes du commerce mondial, reliant les producteurs de pétrole du Moyen-Orient aux marchés en Asie, en Europe, et au-delà. Un espace gigantesque de plus de 70 millions de m2 qui représente 25% du commerce mondial et où le passage des navires est étroitement surveillé. L'île française de La Réunion se situe à un endroit stratégique dans la région. Reportage au Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage (Cross) de la région Sud Océan Indien. Sur les écrans radars, une vaste étendue de mer à surveiller, celle des zones économiques exclusives de la France dans le sud de l'océan Indien, soit 5,6 millions de kilomètres carrés. À la passerelle, le centre opérationnel du Cross Sud Océan Indien, les équipes sont sur le pont 24h sur 24 pour tenter d'identifier les éventuelles avaries en mer.  « Notre rôle, c'est de détecter des situations à risques qui concernent le trafic en général et plus spécifiquement le trafic commercial. Détecter pour éviter des scénarios d'échouement de collision entre deux navires. Concernant les pollutions, essayer de les détecter et d'identifier les navires responsables et de pouvoir les poursuivre. Détecter des navires qui seraient stoppés, qui ralentirait ou qui auraient des routes erratiques. L'idée, c'est d'interroger les navires, essayer de prendre contact avec eux par tout moyen pour savoir ce qui se passe à bord », explique Alice Gaillard, la directrice adjointe du Cross Sud Océan Indien, situé sur l'île de La Réunion. Chaque année, 20 000 navires passent par l'océan Indien, un trafic qui s'est accru ces dernières années. « Il faut savoir que le trafic s'intensifie depuis la crise des attaques de Houthis au Yémen. Aujourd'hui, les plus gros porte-conteneurs ne passent plus par le canal de Suez. Tous les équilibres géostratégiques impactent les routes maritimes. On a un report du trafic sur la route qui passe par le cap de Bonne-Espérance, avec une augmentation significative à environ 20 à 30% d'augmentation sur cette route. Cela veut dire plus de travail de surveillance et de vigilance de la part du Cross », explique-t-elle. Sur Maurice, l'Association des États riverains de l'océan Indien travaille sur la coopération entre les différents acteurs de la zone pour renforcer la surveillance des navires et protéger la biodiversité. « L'outre-mer français constitue la plus grande zone économique exclusive de la France, constitue plus de 90% de la biodiversité marine de la France. En termes de contestation, malheureusement, dans l'océan Indien, c'est constant. Étant donné qu'il y a autant d'États et autant d'îles, les limites des zones économiques exclusives, même si c'est fixé par le droit international de la mer, il y a toujours cette question de qui a la capacité d'intervenir. Dans le fond, cette population, c'est une population qui est liée historiquement et culturellement, c'est une population qui veut du vivre ensemble et qui veut pouvoir évoluer sur le long terme dans un environnement sain », estime Mélyne Tarer, experte technique internationale au sein de l'IORA. En plus du trafic maritime, l'Indianocéanie est l'un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale et la troisième région du monde la plus à risque face aux effets du dérèglement climatique. À lire aussiCommerce mondial, hydrocarbures, pêche: pourquoi le canal du Mozambique est «une zone stratégique»

    Menacé par l'océan Atlantique, le phare de la Coubre vit ses dernières années

    Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 3:05


    En France, l'érosion du littoral menace aussi le patrimoine maritime. C'est le cas du phare de la Coubre, sur la façade atlantique, qui doit être déconstruit dans les prochaines années. Sur place, les responsables du site et les habitants réfléchissent déjà à la façon de garder une trace de ce monument emblématique de leur région. Gravir les 300 marches en colimaçon du phare de la Coubre, en France, c'est le prix à payer pour profiter d'un panorama exceptionnel. À 64 mètres du sol, le plus haut phare de la côte charentaise offre une vue imprenable sur la plage, les dunes, la forêt domaniale de la Coubre et ses étendues de pins. Impossible, évidemment, de rater l'océan Atlantique. Il est bien là. « Progressivement, il avance, il avance », commente Damien Joussemet. Le responsable du phare de la Coubre connaît les chiffres par cœur. Ils sont implacables. En 1905, année de la construction du phare, l'océan était à deux kilomètres. Cent-vingt-cinq ans plus tard, le voici à 150 mètres. Inexorablement, le trait de côte recul et la pression s'accentue sur l'édifice. « Plus l'océan se rapproche, plus il y a un risque d'infiltration d'eau sous la structure. Puisqu'il n'est pas construit sur de la roche, mais sur du sable, sa stabilité est menacée », explique Damien Joussemet. Aucune date n'est arrêtée, mais l'État va bel et bien le déconstruire dans les années à venir. Déconstruire et non démolir. Le détail a son importance pour cet édifice inscrit aux monuments historiques depuis 2011. « L'objectif est de récupérer des éléments qu'il faut absolument garder et conserver pour les valoriser, mais aussi pour les présenter aux générations qui ont connu le phare actuel et celles qui ne l'ont pas connu parce qu'on a vraiment des pépites du patrimoine », souligne Damien Joussemet. Parmi les trésors à conserver, l'escalier métallique en colimaçon réalisé dans les ateliers d'un certain Gustave Eiffel, la coupole, la lourde lanterne et la lentille de Fresnel. « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme » Les équipes du phare préparent donc déjà son testament. Son devenir est encore au stade de la réflexion, mais Damien Joussemet imagine déjà qu'un musée pourrait accueillir certaines pièces de l'édifice : « Il pourrait y avoir une partie mémorielle et une partie du musée où l'on fait intervenir les nouvelles technologies pour pouvoir présenter des choses que l'on ne pourra plus voir dans de nombreuses années, notamment le panorama actuel. Il y aura un après-phare qui aura peut-être une forme totalement différente, mais qui sera aussi un symbole du territoire dont on sera très fier. » La disparition annoncée de cette silhouette rouge et blanche attriste certains habitants. « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme. Ici, on aime nos phares, et on aime celui de la Coubre », confie Raphaël Descamps. Adepte de chants marins, il a écrit une chanson pour lui rendre hommage. Une façon de participer, à son échelle, à l'héritage du phare de la Coubre. À lire aussiGrand reportage : face à la montée des eaux, la nature peut nous rendre service

    Au théâtre des Champs-Élysées, l'«Élixir d'amour» fait danser des déficients intellectuels

    Play Episode Listen Later Jun 10, 2025 4:15


    Pendant un an, un projet unique a réuni des éducateurs et des personnes en situation de handicap intellectuel autour de l'opéra L'Élixir d'amour de Donizetti. Ce mercredi après-midi, les danseurs se produisent dans la prestigieuse salle de la Coupole du Théâtre des Champs-Élysées sont des déficients intellectuels. Ils prouvent que le handicap n'est pas un frein à l'expression artistique. De l'élixir d'amour, ses danseurs n'en ont pas besoin pour tomber amoureux. Tous habillés d'une veste de travail bleu et d'un pantalon noir, Alice, Mounir, Emma, Kevin, Yaya et les autres forment une ronde en se donnant la main et sont prêts pour la répétition. « Moi, je n'ai jamais fait de danse. C'est mon moment préféré », confie l'un d'entre eux. Les voilà qui s'avancent au centre de la ronde, puis s'en éloignent, sous la direction de Juliette Clerc, danse-thérapeute, qui salue les progrès des dix danseurs, déficients intellectuels et très impliqués. « Je suis émue de voir, entre septembre et maintenant, l'évolution des uns et des autres. Ce lien qui s'est créé entre eux. Il y a vraiment quelque chose de très fort. Une vraie amitié, je pourrais l'appeler comme ça, même si on est dans des lieux de thérapie », raconte-t-elle. « J'adore mes amis », abonde une jeune fille. Cheveux longs jusqu'en bas du dos, Miona assiste Juliette Clerc. Elle se réjouit de ce projet qui intègre les gens différents. « Cela donne de la visibilité. Cela montre que la danse peut être pratiquée pour tous et par tous. C'est quelque chose qui me touche profondément. J'adore ce projet. Il y a beaucoup d'humanité. De beaux progrès aussi de la part de chacun. Je ne sais pas si vous étiez là, par exemple, pour le travail de la ligne, mais mine de rien, c'est un travail. Cela l'air de rien comme cela, mais on est parti de loin. C'est un gros travail de synchronisation en groupe qui n'est pas toujours évident pour tous. C'est vraiment apprendre à être soi, mais avec l'autre aussi », explique-t-elle. Les danseurs aiment leur éducatrice et Christine aime sa petite troupe. « On est très vivant. On est beaucoup dans la joie aussi. Notre gaieté parfois est communicative et laisse des sourires sur les visages des gens. Et ça, c'est pas mal », s'enthousiasme Christine Rousseau, pour qui cette collaboration avec le Théâtre des Champs-Élysées est réjouissante. « Très souvent, que ce soit pour les événements, les fêtes, les réunions, on se retrouve dans des lieux qui sont un peu moches, avec du carrelage au sol, dans les salles des fêtes un peu anonymes, un peu vilaine. J'adore les faire venir dans des beaux lieux. Le Théâtre des Champs-Élysées, avouez que ce n'est pas vilain », s'amuse-t-elle. Pour le final de cette restitution de l'Élixir d'amour, qui se termine par le mariage de Nemorino et d'Adina, Mounir est en costume et dans les cheveux d'Alice se trouve une belle couronne de fleurs. « On s'aperçoit que cela revient dans presque toutes leurs poésies. Tous les jours, il y a des "je t'aime", il y a des regards, il y a des rêves », s'émerveille Christine. La concentration se lit sur ses sourcils froncés. Anissia a lancé des cris de joie pendant le mariage. C'est sur cette célébration de l'amour, et à regret, que nous quittons cette joyeuse équipe. À lire aussiLa création 360 du chorégraphe Mehdi Kerkouche: quand la danse devient expérience collective

    Océans: dans les Hauts-de-France, les «aires marines protégées» ne protègent rien

    Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 2:39


    La France accueille cette semaine la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan, à Nice. Le pays a une grande responsabilité dans la protection des mers : grâce à ses territoires d'outre-mer, il compte la deuxième plus grande zone économique exclusive, après les États-Unis. Le gouvernement se targue d'être un modèle en la matière, et soutient que plus de 30% de ses eaux sont protégées. Or, dans la pratique, cela est loin d'être le cas. Sébastien Farcis est parti en reportage dans la région des Hauts-de-France, au bord de la Manche, où d'énormes chalutiers pêchent sans limites dans les aires marines protégées françaises. De notre envoyé spécial à Boulogne-sur-MerLaetitia Bisiaux avance sur le quai de Boulogne-sur-Mer, le plus important port de pêche de France. Et grâce à une application de téléphone, cette spécialiste de l'association environnementale Bloom, identifie les chalutiers présents au large. Y compris ceux qui ne devraient pas être là.« Le Zeeland qui mesure 115 mètres, qui est dans l'aire marine, protégée des Bancs de Flandres. Vous avez aussi un bateau qui s'appelle l'Africa, qui mesure 126 mètres avec une vitesse assez faible. Ce n'est pas du transit, c'est vraiment de la pêche. Donc, rien que l'aire marine protégée des Bancs de Flandres, on peut compter le nombre de points bleus : ils sont une quinzaine dans une toute petite zone qui est censée être protégée pour l'habitat. Et on a des navires de pêche qui pêchent vraiment le fond, qui sont conçus pour racler le fond marin. »Cette région des Hauts-de-France compte trois aires marines protégées. En tout cas sur le papier. Car beaucoup de pêcheurs, eux, n'en connaissent pas l'existence, à l'instar de Pierre Leprêtre, il est propriétaire du chalutier Le Marmouset III. Et il est en train de débarquer une cargaison de deux tonnes d'encornet et de merlan. « Et en face de Calais, dans les eaux anglaises, les Anglais ont mis une grande aire marine protégée et là, on ne peut plus aller dedans. Normalement, il y a du poisson. » Et du côté français, n'y a-t-il pas d'aires marines protégées ? « Il n'y en a pas encore. Après, c'est en pourparlers, mais bon... »Raréfaction du poissonL'association Bloom a calculé qu'en 2023, les navires de plus de 15 mètres ont pêché autant à l'intérieur des aires marines protégées françaises qu'en dehors. Un paradoxe. Dans les Hauts-de-France, certaines techniques destructrices, comme la senne démersale, qui déploie des filets de 2 km², empirent la situation. Et ceci achève les pêcheurs artisanaux plus respectueux de cette faune marine, comme Laurent Merlin : « Il n'y a plus rien le long de nos côtes, tout est rasé, on ne pêche plus un poisson. Et du coup, pour pêcher un peu de sole, on doit partir loin. Et là, c'est de pire en pire. Regardez, j'ai deux collègues, ils ont fait 37 miles de route aller pour pêcher un peu de sole. Ils n'avaient même pas 100 kilos avec la marée de face, ils ont mis cinq heures pour y aller, alors qu'avant, on mettait une demi-heure, une heure, on sortait, on pêchait la sole quoi. »Le Comité régional des pêches affirme avoir fait installer des rondelles en caoutchouc sur les filets pour réduire l'impact sur les fonds marins de ces zones. Mais le résultat de cette technique n'a pas été mesuré, et selon les standards internationaux, elle demeure incompatible avec la protection d'une aire marine.À lire aussiConférence de Nice: en quoi les océans sont importants?

    À Marseille, les champs de posidonie méditerranéens

    Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 2:33


    Pour cette spéciale Océan, RFI vous emmène à Marseille, où en mai dernier, la mairie a entrepris des travaux sur plusieurs de ses plages afin d'y réimplanter de la posidonie. La posidonie, surnommée « poumon de la mer », est un véritable puits de carbone. Nurserie pour poissons, elle permet de protéger nos plages de l'érosion... Bien que la posidonie soit une plante protégée depuis 1988, il était d'usage pendant de nombreuses années de retirer les banquettes de posidonies mortes des plages. Un reportage de Siam Spencer. À Marseille, sur plusieurs plages du centre-ville, des amas de feuilles brunes s'accumulent entre les vagues et le sable… « Nous sommes sur la plage des Prophètes, qui est une petite plage sur la Corniche à Marseille, explique Hervé Manchon, adjoint à la biodiversité marine, à la mer et au littoral de la mairie de Marseille. Ce que nous voyons à nos pieds, ce sont des banquettes de posidonies, c'est-à-dire le dépôt des feuilles mortes des herbiers de posidonies, qui commence à s'accumuler sur le trait de côte et qui vient protéger le sable de l'érosion ».Il y a eu des travaux au mois de mai, raconte Hervé Manchon : « Durant l'hiver, se sont accumulées beaucoup plus de quantités d'herbes mortes de posidonies et ça formait des banquettes énormes sur le littoral… On a fait ce qu'on appelle un millefeuille de posidonies ». Ces travaux pour créer des millefeuilles de posidonies, entrepris par la mairie de Marseille, ont des bénéfices multiples, puisque ces banquettes, en plus de protéger les plages de l'érosion, viennent aussi en se décomposant nourrir le phytoplancton dans la mer. Dans l'eau, on retrouve la posidonie vivante, sous forme de véritables prairies, d'herbes qui se balancent au gré des courants et abritent tout un écosystème. Comme l'explique Charles-François Boudouresque, professeur émérite à Aix-Marseille Université, et spécialiste de la posidonie : « L'herbier de posidonie est un écosystème extrêmement important en Méditerranée ». Qu'est-ce qui menace la posidonie aujourd'hui ? Les chalutiers et la surpêche. Parmi les autres menaces citées par Charles François Boudouresque, sur l'ensemble de la Méditerranée : les aménagements littoraux et la pollution.À lire aussiEn quoi le carbone bleu est une solution face au changement climatique?

    La Pride des Banlieues: pour ceux qui veulent sortir du silence

    Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 2:33


    En France et dans le monde entier, le mois de juin, est celui des Fiertés. Un mois de célébration et de luttes pour les personnes LGBTQ+. Dans chaque pays, des Pride, des Marches des Fiertés sont ainsi organisées. C'est le cas en France, dans la ville de Saint-Denis avec, depuis 2019, la Pride des Banlieues. Son but : mettre en avant ces communautés des quartiers dits populaires dans lesquels se revendiquer LGBTQ+ est souvent plus difficile qu'ailleurs.  Quelques jours avant le jour J, rencontre de bénévoles qui se préparent à la célébrer. « On est la semaine avant la Pride et on est tous exténués. » La Pride des Banlieues approche. L'équipe de bénévoles se retrouvent sur la terrasse d'un café à Saint-Denis pour les derniers préparatifs. Il y a deux amies, Fadi et Asma, elles sont Magrébines, nées dans des familles musulmanes. L'une est bisexuelle, l'autre lesbienne. La Pride des Banlieues, c'est le premier lieu queer où elles se sentent bien. « La communauté queer reste un milieu très blanc et donc elle va être raciste ou avoir des biais racistes. On ne m'acceptait pas en tant que Maghrébine dans la communauté LGBTQ+, on ne m'acceptait pas en tant que LGBTQ+ dans la communauté maghrébine. La Pride des Banlieues, je pense que c'est ça qui a servi, c'est de regrouper toutes ces personnes-là. » Fadi est de son avis : « Avec la Pride des Banlieues, tu arrives, tu n'as pas besoin de parler de ces sujets-là, on se comprend, sur la famille, sur la religion, sur le taff. »Ici, pas besoin du masque qu'elle porte en famille. Les proches de Fadi ne savent rien de son homosexualité : « Je pense, c'est un peu de la psychose, mais pour moi le risque, c'est qu'on me chope, qu'on me marie de force parce que mes parents sont attachés aux coutumes, il faut se marier tôt, avoir des enfants tôt. Ils sont très croyants, ils sont capables de me dire " Tu repars au bled, et tu te maries avec un mec " ou, je ne sais pas, me faire tabasser, un truc comme ça. »Asma et Fadi vivent toutes les deux en banlieue parisienne. Leur réalité n'a rien à voir avec celle des personnes LGBTQ+ qui habitent les grandes métropoles : « La manière d'aborder le sujet n'est pas le même, il y a trop de tabou. » D'où le besoin de créer une Pride qui les représente. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la Marche des fiertés de Paris, assure Tess, jeune queer, qui n'y participe plus : « C'est un festival, si son identité, c'est la vivre comme un festival, je comprends, mais il y a des personnes qui ont besoin d'autre chose et la Pride des Banlieues répond à ce besoin. »Après la marche, le travail continue pour les trois bénévoles. Tess veut visibiliser les identités queers à travers une série de photo. Asma et Fadi, elles, réalisent leur propre documentaire sur la Pride des Banlieues.

    France: élan de solidarité avec les mineurs étrangers expulsés de la Gaîté Lyrique

    Play Episode Listen Later Jun 4, 2025 2:21


    Expulsés de la Gaîté Lyrique le 18 mars dernier après quatre mois d'occupation, de nombreux mineurs isolés se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain. C'est le cas d'une quinzaine d'élèves du lycée Jacques Decour, dans le centre de Paris. Grâce à la solidarité collective, tous ont pu être relogés. Au tableau, Angélique Lemasson, professeure d'histoire-géographie. En face d'elle, six élèves de la classe pour étrangers du lycée Decour, à Paris. Certains sont des mineurs non accompagnés qui occupaient la Gaîté Lyrique. C'est le cas d'Alhassane. Après l'expulsion de mars, le mineur de 16 ans s'est retrouvé à la rue. « Quand tu dors dehors, tu ne peux rien faire. Tu cherches où aller manger, se laver. Cela va te prendre beaucoup de temps. Quand tu rentres dans le campement, tu n'as pas envie de réviser, t'as été ailleurs, tu ne peux rien faire », explique-t-il.Une situation inadmissible pour le professeur en charge de la classe. C'est avec stupéfaction que Sylvan Lemaire a appris la situation d'une quinzaine de ses élèves. « Le jour de l'expulsion de la Gaîté Lyrique, un élève m'envoie très poliment un message pour me dire qu'il ne sera probablement pas en classe parce qu'ils sont encerclés par la police. C'est là que j'ai découvert qu'on avait un certain nombre d'élèves qui dormaient à la Gaîté Lyrique. Et qui, de ce fait-là, se retrouvaient à la rue à partir du moment où la Gaieté était expulsée », raconte-t-il.Après quelques échanges de SMS, collègues et parents d'élèves se mobilisent. Une semaine plus tard, Alhassane est relogé. « Heureusement pour moi, le lycée, avec la solidarité des parents d'élèves, des enseignants, a pu trouver un studio avec mon amie », témoigne-t-il. Grâce à la naissance de l'association Decour, un élève, un toit, plus aucun élève n'est à la rue. Un élan de solidarité lancé par les enseignants et les parents d'élèves, comme cette mère d'un collégien. « C'est chacun, individuellement, qui a fait un geste, soit de proposer un hébergement, soit de contribuer à la cagnotte », salue-t-elle.Une cagnotte qui s'élève désormais à près de 15 000 euros. Mais impossible de se dire satisfaits, car les solutions d'hébergement sont temporaires, regrette la professeure d'histoire-géographie, Angélique Lemasson : « Nous, ce qu'on voudrait, c'est que le rectorat rétablisse des solutions pérennes. On a des familles qui sont dans des structures très précaires. Nos élèves sont hébergés d'une manière temporaire, mais sont hébergés pour le moment. Le problème, c'est que ce n'est pas pérenne. On ne sait pas ce que cela va donner cet été, par exemple. » Et parmi les jeunes de la Gaîté Lyrique, nombreux sont encore à la rue. Une quinzaine sont des amis d'Alhassane. Les membres de l'association Decour essaient donc d'élargir la mobilisation à d'autres établissements de la capitale. À lire aussiFrance: que sont devenus les mineurs étrangers non accompagnés expulsés de la Gaîté Lyrique?

    L'entreprise Aluminium Dunkerque inaugure un nouveau four moins polluant et plus compétitif

    Play Episode Listen Later Jun 3, 2025 2:32


    Comment garder à flot l'industrie européenne ? Les fermetures d'usines ont augmenté de près de 25% en France l'année passée. Le mois dernier encore, le géant de l'acier ArcelorMittal a annoncé 600 suppressions de poste dans le pays, et notamment sur son site de Dunkerque, dans le nord de la France. Mais certains projets résistent mieux malgré ce contexte difficile. Dans l'agglomération de Dunkerque justement, une autre usine de métaux investit. Aluminium Dunkerque, premier producteur européen d'aluminium non recyclé, vient d'inaugurer le 15 mai un nouveau four plus économe en énergie. Et par la même occasion, se lance dans le recyclage. Avant d'entrer dans l'usine, située dans le nord de la France, on passe devant le port dans lequel arrivent les matières premières. On voit aussi des lingots et des plaques d'aluminium prêtes à être expédiées vers des usines de voiture ou de fabrication d'emballages. Puis, on entre dans le grand hangar où se trouvent les fours. Au fond, l'aluminium rouge, liquide, déjà fondu. Devant nous, le nouveau four, le huitième, en phase de test depuis un peu plus d'un mois, de 4 mètres de haut, 10 mètres de large, avec une gigantesque porte en métal.Un four qui ressemble à première vue à celui d'à côté. « La différence est sur les côtés des conduites de gaz et d'oxygène », nous montre Helène Debou, chargée de projet recyclage. Grâce à ses nouveaux brûleurs, ce four sera plus économe qu'un four à gaz industriel classique. 30% de moins lors de la fusion du métal. Et d'autant moins de gaz à effets de serre. « C'est un four qui va permettre de produire 20 000 tonnes d'aluminium supplémentaires chaque année, c'est à peu près 8% de notre production. C'est un investissement de 13 millions d'euros. Donc les lingots que nous allons produire sont principalement à destination du secteur automobile », détaille Guillaume de Goÿs, le président d'aluminium Dunkerque.Dix emplois directs ont été créés, sur un peu plus de 700 salariés déjà en poste. Autre particularité de ce four, il servira en partie à recycler de l'aluminium, une nouveauté pour le groupe. « Nos clients demandent de plus en plus de l'aluminium recyclé et on a besoin de beaucoup moins d'électricité pour recycler l'aluminium que pour produire de l'aluminium primaire. », explique-t-il. À l'échelle du site, chaque lingot fabriqué émettra ainsi 10% de gaz à effet de serre de moins qu'avant. Plus de la moitié de l'aluminium produit en France vient déjà du recyclage. Une activité en pleine croissance. Mais certains industriels craignent de manquer d'aluminium usagé, car beaucoup des déchets à recycler sont vendus à l'étranger.Cyrille Mounier, délégué général d'Aluminium France, demande à l'Union européenne de poser plus de limites aux exportations. « Si en effet nos déchets partent, on aura beau avoir fait des investissements, ça n'aura pas servi à grand-chose. Il est important qu'aujourd'hui l'Europe se réveille et se dise : "on a classé l'aluminium comme stratégique en 2023". Si c'est stratégique pour l'Europe, il faut qu'on mette en place des mécanismes pour garder ce métal sur notre territoire. Si on veut décarboner et qu'on veut maintenir un approvisionnement local, il faut qu'on puisse garder ces déchets sur le territoire », estime-t-il.Une idée qui aiderait à faire baisser les prix de l'aluminium à recycler. Et qui éviterait aussi qu'il parte aux États-Unis où il n'est pas soumis aux droits de douane décrétés par Donald Trump. Mais l'idée de restreindre les exportations ne met pas tout le monde d'accord dans la filière : les entreprises qui récupèrent et trient l'aluminium avant qu'il soit recyclé sont contre et veulent pouvoir continuer de vendre au plus offrant.

    France: la formation des parents d'élèves étrangers, un facteur clé dans la réussite de leurs enfants

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 2:31


    Depuis plus de dix ans, un dispositif piloté par l'Éducation nationale et le ministère de l'Intérieur permet aux parents étrangers primo-arrivants, d'apprendre le français, mais aussi de comprendre le fonctionnement du système scolaire. Les ateliers OEPRE, acronyme de « Ouvrir l'école aux parents pour la réussite des élèves », sont dispensés par des associations agréées sur l'ensemble du territoire français. Reportage à Vierzon, en région Centre-Val de Loire. Chaque jeudi, à l'école Pierre Bodin-Jean Zay de Vierzon, dans le centre de la France, Sarah Geneix de l'association C'est possible autrement anime l'atelier de formation d'un groupe de cinq parents non francophones. Petite séance de révision avant le début du cours. Après avoir revu des notions déjà apprises, le cours du jour porte sur la construction de la phrase négative. Pendant que les apprenantes font des exercices, Sarah Geneix, la formatrice, rappelle le but de ces ateliers : « La finalité est de faciliter la communication entre les parents et les enseignants et de permettre aux parents de mieux se repérer dans le système scolaire et d'accompagner au plus près les besoins de leurs enfants. »Les formations OEPRE sont gratuites et se font sur la base du volontariat et de la volonté sans faille des parents. La formatrice raconte une anecdote qui lui fait toujours plaisir : « Je me souviens d'une maman qui m'a dit "mais c'est cela, la récré !" parce que son fils lui parlait toujours de la récré, mais elle ne savait pas ce que c'était, la récréation. Et puis la motivation, elle se voit par leur assiduité. Il y a très rarement d'absence. »Car il s'agit de parents très motivés pour la réussite scolaire de leurs enfants, comme Nadira, originaire du Kazakhstan et mère de quatre enfants. « Avant que je faisais les devoirs avec mon fils, je ne comprenais pas comment faire. Maintenant, je comprends plusieurs choses et c'est très important pour moi et pour mon fils », explique-t-elle. Chayma, elle, n'a pas trop de difficultés en français. Ce qui a surtout motivé cette mère de famille tunisienne, c'est de comprendre le fonctionne de l'école en France. « Comment cela se déroule à l'école, les agendas, comment on doit vérifier à la maison, ce que nos enfants doivent faire et tout ça. J'ai une idée plus claire concernant l'école », se réjouit-elle.En 2014, une évaluation du dispositif OEPRE a prouvé son efficacité à plusieurs niveaux, comme l'indique Séverine Goblet, inspectrice de l'Éducation nationale en charge du programme dans la circonscription de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher. « L'opération a prouvé son efficacité avec une progression linguistique perçue pour 70% des parents, une baisse de l'absentéisme chez les élèves dont les parents suivent le programme, la satisfaction des chefs d'établissement ou des directeurs quant aux effets du dispositif OEPRE sur les parents et le corps enseignant », détaille-t-elle. Tout parent primo-arrivant en France peut s'inscrire aux formations OEPRE durant l'année. En 2023, près de 19 500 adultes ont participé à plus d'un millier d'ateliers du dispositif Ouvrir l'école aux parents, pour la réussite des élèves.À écouter aussi8 milliards de voisins: parents d'élèves, à distance ou au cœur de l'école ?

    À Nanterre, le quotidien sous pression des surveillants de prison

    Play Episode Listen Later Jun 1, 2025 2:32


    Ce lundi 2 juin s'ouvre en France le procès de Michaël Chiolo, l'auteur de l'attaque dans la prison de Condé-sur-Sarthe en 2019 contre deux surveillants pénitentiaires. En France, ils sont plus de 30 000 à travailler dans les prisons, faisant face à une surpopulation carcérale persistante, un manque de moyens et une exposition constante à la violence. Les surveillants de la maison d'arrêt de Nanterre, qui accueille 1200 prisonniers pour 600 places, livrent le témoignage de leur quotidien.  À lire aussiFrance : « L'État abandonne ses détenus et ses fonctionnaires », déplore la contrôleure des prisons

    « Journée Évasion»: au Stade de France, des enfants malades s'entrainent auprès de champions

    Play Episode Listen Later May 29, 2025 2:30


    Changer un peu le quotidien des enfants hospitalisés ou porteurs de handicap, c'est l'objectif de l'association française Premiers de cordée, qui organise tous les ans une « Journée Évasion ». La 11e édition s'est tenue ce mercredi dans l'enceinte du célèbre Stade de France. Une journée qui avait pour thème : les super-héros. Des enfants hospitalisés ou issus des structures médico-sociales sont venus nombreux s'essayer aux différentes activités sportives, ludiques et festives proposées par l'association. Une journée qui leur a permis surtout de rencontrer des championnes et champions qui ont notamment participé aux Jeux olympiques de Paris 2024.  Aurélie est infirmière au service de pédiatrie à l'hôpital Raymond Poincaré en région parisienne. Elle accompagne des enfants lourdement handicapés pour profiter de la « Journée Évasion ». Elle explique : « Ils sont contents, parce que ça les fait sortir de l'hôpital. Ça leur fait voir un autre environnement. Là, c'est le Stade de France. Ils sont heureux de cette journée, ils sont épanouis ».Youssra Lagui, 12 ans, en fauteuil roulant, vient juste de remporter une partie de tennis. Elle raconte ce qu'elle a ressenti en regardant la belle prestation des champions paralympiques lors des JO de Paris 2024 : « Ils sont très très forts, malgré leur handicap. J'ai envie de faire comme eux. Peut-être que j'y participerai à l'avenir ».Pour Fanny Mérard, éducatrice spécialisée, qui accompagne Youssra et ses camarades venus d'Aulnay-sous-Bois, c'est essentiel que des enfants malades puissent profiter de la « Journée Évasion ». « C'est très important qu'ils puissent se sentir au même niveau que tous les autres joueurs, et qu'ils puissent découvrir des sports qui soient adaptés à leurs besoins. Et qu'ils puissent penser à autre chose que leur quotidien. Honnêtement, c'est un plaisir de les voir s'amuser, de sourire », s'exclame-t-elle, enjouée. Au stand de football, des enfants ont eu la chance de jouer avec Arsène Wenger, ancien footballeur professionnel et parrain de l'événement. « C'est beau de voir leur bonheur, de les voir jouer, de pouvoir s'éclater ensemble. Ce sont eux les héros du jour, parce qu'ils font face très jeunes à la maladie. Ça leur permet de s'en sortir. Ils ont un esprit de combattant extraordinaire », confie-t-il.Pour le champion paralympique Kylian Portal, médaillé en natation aux JO de Paris 2024, il est important d'être là pour la transmission. « Je pense que c'est aussi de notre devoir de transmettre aux jeunes, aux enfants qui ont des capacités réduites ou non. Il y a plein de jeunes qui, je pense, vont avoir envie de continuer le sport. Ils vont découvrir des sports, et je pense qu'ils vont vouloir s'inscrire, que ce soit au foot, au tennis de table, à l'escalade », déclare-t-il. Membre de l'association Premiers de Cordée, le Dr Mathieu Pellan est pédiatre et médecin du sport. Cette « Journée Évasion » peut, selon lui, donner des idées pour le futur. Il nous explique pourquoi : « On parle souvent du sport handicap, on en parle encore plus depuis les JO, mais là, on sait que forcément, ça peut créer des vocations chez certains jeunes qui, au lieu de se sentir diminués, vont se sentir capables de dépasser leurs limites ». Une impulsion qu'avaient déjà donné les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et qui perdure.

    Le PSG à 48 heures de son rêve de Ligue des champions

    Play Episode Listen Later May 28, 2025 2:35


    En football, J-2 avant la finale de la Ligue des champions entre le PSG et l'Inter Milan. Duel qui aura lieu à Munich en Allemagne et que les Parisiens attendent avec impatience. Supporters, joueurs, dirigeants… tout le club est tourné vers son objectif ultime depuis l'arrivée de ses propriétaires qatariens en 2011 : remporter le trophée pour la première fois de son histoire.

    «Il y a tellement à apprendre de ce procès»: les victimes de Joël Le Scouarnec ne veulent pas en rester là

    Play Episode Listen Later May 27, 2025 2:35


    Le verdict de la cour criminelle du Morbihan, à Vannes, est attendu ce mercredi 28 mai 2025 dans le procès de Joël Le Scouarnec. Cet ancien chirurgien français est jugé pour viols et agressions sexuelles sur 300 patients, en majorité mineurs au moment des faits. Le ministère public a requis vingt ans de prison, la peine maximale. Un verdict attendu par les victimes après trois mois d'audiences éprouvantes, mais il n'effacera pas leur déception. Certaines déplorent le peu de retentissement de ce procès et l'absence de prise de position forte de la part des pouvoirs publics. « Si un procès avec 300 victimes ne fait pas changer cette société aveugle, que faut-il de plus ? » La question est posée au micro par l'une d'entre elles, le 22 avril dernier. À l'ouverture de l'audience, deux mois plus tôt, cette scène aurait été inimaginable. Mais ces quatre dernières semaines, les victimes de Joël Le Scouarnec ont multiplié les prises de paroles publiques sur les marches du tribunal de Vannes. Objectif : se faire entendre, alors que ce procès qualifié de « hors-norme » sombrait doucement dans l'oubli.« La société est passée à côté », soupire Marie Grimaud, avocate d'une trentaine de victimes de l'ex-chirurgien. Une indifférence générale qu'elle explique en partie par le peu d'introspection du monde médical, qui a laissé Joël Le Scouarnec exercer, malgré une première condamnation en 2005 pour détention d'images pédopornographiques. « Le monde médical reste un milieu de sachants et d'autorité, souligne l'avocate. On a tenté de décortiquer et d'autopsier les failles révélées par ce procès. Sur ce point, une impulsion a été donnée par la cour. Il faut désormais qu'elle sorte de la salle d'audience. Tout dépend de la volonté ou pas du corps médical. »« La déception est forte »Mais au-delà du corps médical, c'est la mobilisation citoyenne qui a fait défaut. « On ne devrait pas compter sur nous pour ouvrir les yeux aux gens… Mais on se retrouve tout de même dans cette posture », déplore Manon Lemoine, l'une des 299 victimes de Joël Le Scouarnec. « La déception est forte, confirme la trentenaire. Ce procès, c'est pour nous le temps de la reconstruction. Mais à cela vient s'ajouter un temps d'engagement pour organiser des manifestations, écrire des discours… On est fatigués après trois mois d'audience et cette nécessité de se mobiliser nous épuise encore davantage. »Mais cette mobilisation est devenue nécessaire face à l'inaction des pouvoirs publics. Alors, un collectif d'une cinquantaine de victimes s'est créé tout récemment. Le déclencheur a été une question posée à l'Assemblée nationale par la députée Horizon du Morbihan, Anne Le Hénanff, au ministre de la Santé Yannick Neuder, le 6 mai dernier : « Joël Le Scouarnec a poursuivi sa carrière sans jamais être inquiété. Quelles actions concrètes allez-vous engager pour prévenir les défaillances institutionnelles dans le monde médical ? » Manon Lemoine se souvient de la réponse du ministre, « elle était hors propos ». « Dans ce dossier, il y a eu de nombreux appels de la part du prédateur, avait soutenu le ministre. Et quand il y a des appels, cela supprime l'inscription au casier judiciaire ». Problème : Joël Le Scouarnec n'a jamais fait appel de sa première condamnation en 2005 pour détention d'images à caractères pédopornographiques. « Cela nous a surpris de voir la méconnaissance de ce dossier et ce n'était pas entendable pour toutes les victimes », confie Manon Lemoine.Le collectif, dont elle est membre, a donc envoyé une lettre à plusieurs ministères. Elle contient une dizaine de propositions pour mieux protéger les enfants des abus sexuels. « Cette affaire nous offre énormément de matière pour faire de ce pays, un pays plus juste avec ses victimes, un pays protecteur de ses enfants. Il y a tellement à apprendre de ce procès. » Une lettre dont a accusé réception le ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui rencontrera le collectif dans le courant du mois de juin.À lire aussiProcès Le Scouarnec: avant le verdict, l'ex-chirurgien pédocriminel assume sa culpabilité 

    Esclavage: en France, l'avenir du Code noir en question

    Play Episode Listen Later May 26, 2025 2:47


    En ce mois de commémoration sur l'esclavage, la Guadeloupe, rend hommage ce 27 mai aux milliers de victimes mises en esclavage. C'est l'occasion d'évoquer le Code noir, ce texte juridique qui réglementait la vie des esclaves dans les colonies françaises. Contre toute attente, le 13 mai dernier, des députés interpellent le Premier ministre demandant l'abolition de ce texte. Lors des questions hebdomadaires au gouvernement dans l'hémicycle, Laurent Panifous, président du groupe Liot – Liberté, Indépendants, Outre-Mer et Territoires – interpelle le Premier ministre François Bayrou : « L'heure est venue de se laver de cette ignominie qu'est le Code noir au nom de la justice réparatrice. »« Le Code noir est un texte juridique qui a été demandé par l'administration de Colbert qui, à l'époque, était ministre de la Marine, rappelle Éric Mesnard, historien. Louis XIV signe le texte qui concerne les colonies françaises d'Amérique : la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. L'article le plus connu, c'est celui qui concerne ce qu'on appelle le marronnage, suite à la fuite de la plantation. Si un esclave quitte la plantation, la première fois, il sera marqué au fer rouge et il aura une oreille coupée. La deuxième fois, il aura le jarret coupé, on le mutilera. La troisième fois, ce sera la mort. La quatrième catégorie d'articles, ce sont ceux qui sont probablement les plus choquants dans le livre parce qu'ils sont d'une froideur excessive – ce sont des juristes qui écrivent ces textes. Ce sont les articles qui définissent le statut de l'esclave comme un bien meuble/immeuble, qui peut être vendu, qui peut être légué par héritage. »En ce mois de commémoration, plusieurs communes, comme celle de Beaumont-sur-Oise en région parisienne, inaugurent une stèle et plantent un arbre de vie, symbole de liberté pour rendre hommage à ces milliers de femmes, d'enfants, d'hommes arrachés à leur terre natale et mis en captivité. Dans les discours qui s'enchaînent, la condition des esclaves est évoquée. « L'esclavage n'a pas été qu'un système d'exploitation, c'était une entreprise d'effacement. Effacer les noms, les langues, les identités », insiste une oratrice. « Le Code noir promulgué en France en 1685 leur déniait même la qualité d'homme », appuie un autre.À écouter aussiAbolition de l'esclavage : comment devient-on un lieu de mémoire?Une histoire qui résonne encore au sein des associations mémorielles afro-antillaises. Certains craignent qu'abolir le texte revienne à faire comme s'il n'avait jamais existé. « Il faut qu'il y ait des traces de ce qui existait pour qu'on n'oublie pas et que ça ne se reproduise pas », estime une dame. Un autre s'interroge : « Ils veulent le retirer ou l'effacer de l'histoire ? C'est pas pareil. Mais s'il le retire pour le faire disparaître comme dans les livres d'histoire quand on était à l'école, c'est pas bon ! »Une histoire à transmettre aux générations futures, c'est l'une des missions de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. « Une fois qu'on a abrogé ce code, quels sont les moyens supplémentaires que l'on met en place pour transmettre cette histoire ? Que faisons-nous des inégalités en outre-mer qui sont directement liées à l'histoire de l'esclavage ? », demande Aïssata Seck, directrice de cette institution. Le Premier ministre s'est engagé à abolir le Code noir en promettant un texte prochainement au Parlement.À écouter aussiLa dette coloniale peut-elle être remboursée?

    Gaza: séparée par la guerre, une famille palestinienne enfin réunie en France, un an après

    Play Episode Listen Later May 25, 2025 2:37


    Début 2024, Raja réussit à quitter Gaza avec son plus jeune fils, Asef. Le petit garçon, touché lors d'un bombardement, a besoin d'une opération en urgence. Ils réussissent à être extradés vers la France tous les deux, mais Raja doit laisser cinq autres enfants seuls à Gaza. Il y a un an, la rédaction de RFI était allée à leur rencontre à l'hôpital où était soigné le petit garçon. La maman, anxieuse, ne parvenait pas à faire venir le reste de sa famille. Aujourd'hui, ils sont enfin réunis. Dans son appartement au sud de Paris, Raja a retrouvé le sourire. Elle a enfin ses six enfants autour d'elle : « Après un an et demi d'attente, et grâce aux efforts des avocates, mes enfants sont enfin arrivés en France. Les retrouvailles étaient très émouvantes, vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai ressenti en les retrouvant. Pendant leur absence, j'ai cru devenir folle. Ils étaient sous les bombes et j'avais peur de les perdre ou que l'accident d'Asef se reproduise. »Son fils Asef, 13 ans aujourd'hui, a dû être amputé sous le genou, en France, après une frappe aérienne de l'armée israélienne. Pour le sauver, Raja a dû laisser les cinq plus âgés à Gaza. Son aîné, Mohamed, 21 ans, lui aussi blessé à la jambe, a veillé pendant tout ce temps sur ses deux frères et ses deux sœurs : « On a survécu à une période très difficile. Tout était difficile. Se laver, trouver de l'eau potable, de la nourriture, se déplacer... Tout était une souffrance. Depuis le début de la guerre, j'ai essayé d'éviter les bombardements qui auraient pu nous blesser, moi et mes frères et sœurs. Depuis le début, j'essaie de nous garder en sécurité. »À écouter aussiDes familles palestiniennes séparées par la guerre à GazaRéapprendre à vivreLe plus jeune, scolarisé depuis un an et demi, apprend petit à petit le français. Les autres tentent de leur côté de réapprendre à vivre, dans un pays à l'opposé de ce qu'ils ont connu toute leur existence. Le moindre bruit de moteur ou d'avion qui survole la ville les replonge dans l'anxiété de la guerre. « Encore maintenant, on n'arrive pas à dormir tranquillement, moi et mes frères. Ce calme, ici, c'est complétement nouveau pour nous. Mon subconscient n'arrive pas à s'y faire. J'ai du mal à croire que nous sommes sortis de Gaza. Jamais je n'aurais pensé en sortir vivant et en bon état. J'étais tellement désespéré », poursuit Mohamed.Sur son téléphone, Raja, la maman, ne quitte pas des yeux les réseaux sociaux et le lot de mauvaises nouvelles qu'ils apportent. Mais dans le salon, à côté d'elle, les rires et les bêtises d'adolescents font oublier temporairement le cauchemar qui continue à 3 000 kilomètres d'ici. Mohamed confie : « Depuis l'enfance, on est habitué à ces bombardements, alors on a appris à continuer à rire. Quand on était petit, on ne comprenait pas de quoi il s'agissait, mais en grandissant, ce bruit est devenu familier. Alors, même en temps de guerre, moi et mes frères, on rigole. Même quand il faut enterrer un proche, on continue à rire. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas de cœur, mais c'est tellement habituel que rire est devenu une façon de se préserver. »Aujourd'hui, Raja et Asef, le plus jeune, ont obtenu l'asile en France. Les démarches administratives ne font que commencer pour les cinq autres, arrivés en région parisienne il y a un peu plus d'un mois.À lire aussiGaza: la mort d'une fratrie de neuf enfants dans un bombardement israélien suscite une vague d'émotion

    Métiers en tension: «De la poudre aux yeux» pour les travailleurs sans papiers

    Play Episode Listen Later May 22, 2025 2:22


    La liste des métiers en tension a été publiée ce jeudi 22 mai au Journal officiel. Elle détermine environ 80 professions pour lesquels les employeurs, en France, ont du mal à recruter du personnel et ouvre la voie à une régularisation des travailleurs étrangers qui exerçaient déjà ces activités de manière illégale. Mais les critères varient selon les régions et transforment la constitution des dossiers de demande de titre de séjour en véritable casse-tête. Rencontre avec une jeune femme qui remplit les conditions pour bénéficier de cette procédure. Dans la permanence du syndicat CFDT de Trappes, en région parisienne, Françoise accompagne cet après-midi une jeune femme ivoirienne. On l'appellera Aya. Elle est arrivée en France en 2017. Son référent, raconte-t-elle, a envoyé les documents nécessaires à sa régularisation en 2023. « La préfecture a répondu que tout était bon, qu'ils étaient en train de traiter les dossiers déposés en 2022, et qu'il fallait donc patienter », raconte Aya.Deux ans plus tard, elle n'a toujours pas de réponse. Mais puisqu'elle exerce un métier en tension depuis au moins un an, la nouvelle procédure peut lui permettre d'être régularisée. Aya est aide ménagère à domicile depuis cinq mois et travaillait auparavant comme femme de chambre dans un hôtel.À la permanence, Françoise n'est pas sûre que le métier de femme de chambre soit un métier en tension. « Tous les métiers ne sont pas des métiers en tension, explique-t-elle à Aya. Vous voyez, la liste des métiers que l'on dit en tension vient juste de sortir et il y en a 17 pages… On pourrait regarder puisqu'il y a domestiques, ménages domestiques... »Sur le bureau, des photocopies dans tous les sens. Jack est venu aider Françoise à s'y retrouver dans cette procédure aux subtilités complexes et pas toujours logiques à ses yeux. « Les métiers en tension sont un petit peu hors sol par rapport à la problématique des personnes sans papiers. Parce que si vous regardez dans cette liste-là, "Des ingénieurs et cadres d'études recherche et développement en industrie", c'est peut-être un métier en tension, mais pas par rapport à la problématique des travailleurs sans papiers. Pour les infirmiers, il faut avoir un diplôme. Même s'ils en avaient un dans leur pays d'origine, il n'est pas valide en France. Donc le métier peut être en tension, mais ils ne rempliront jamais ce métier-là. C'est de la poudre aux yeux. »Une fois le dossier complet, la préfecture convoquera Aya sous 90 jours. Elle devra cette fois prouver qu'elle vit en France depuis au moins trois ans. Mais même si elle répond à chacun des critères, la décision reste à la discrétion du préfet.À lire aussiFrance: des travailleurs sans papiers demandent justice aux géants du secteur des déchets

    Alain Espinasse, nommé directeur général de l'Ofpra

    Play Episode Listen Later May 21, 2025 2:31


    L'Office français de protection des réfugiés et apatrides, chargé d'accorder l'asile aux personnes exilées, a un nouveau directeur général : Alain Espinasse, 58 ans, ancien préfet du Finistère, en Bretagne. Son nom, proposé par le gouvernement, a été validé par les députés et les sénateurs qui le recevaient mercredi. Il devra relever plusieurs défis de taille, alors que le nombre de dossiers de demandes d'asile en France augmente significativement depuis dix ans et que les délais de traitement s'allongent.

    Chlordécone: l'État réfute sa responsabilité, les victimes outrées du manque de considération de la France

    Play Episode Listen Later May 20, 2025 2:31


    L'État français conteste une nouvelle fois sa responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles. Ce pesticide ultra-toxique a pourtant été largement utilisé pendant des années, avec l'aval des autorités françaises, dans les plantations de bananes en Martinique et en Guadeloupe, et ce, malgré sa dangerosité. Le chlordécone est responsable de plusieurs maladies graves, dont des cancers. Le gouvernement vient de déposer un recours devant le Conseil d'État contre la décision de la cour administrative d'appel de Paris qui avait reconnu l'État « fautif » et qui l'avait condamné à indemniser une poignée de victimes (11) sur les quelque 1 300 plaignants. Notre correspondante a pu rencontrer plusieurs victimes, outrées du manque de considération de l'État.  Aujourd'hui, plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée au chlordécone, selon Santé publique France.

    Le collège sans téléphone

    Play Episode Listen Later May 19, 2025 2:29


    En France, les téléphones interdits dans les collèges ? La ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, annonce la généralisation de la « pause numérique » à la rentrée prochaine. Le principe est simple : les collégiens n'auront plus du tout accès à leur téléphone dès qu'ils rentrent en cours. Cette année, près de 200 établissements ont expérimenté ce dispositif. Un an après, quels sont leurs retours ? Elisa Savaete s'est rendue dans l'Aube, à l'est de la région parisienne, au collège Jean Jaurès de Nogent-sur-Seine, poser la question à ceux qui testent déjà la pause numérique. Un reportage d'Elisa Savaete. À lire aussiLa France veut une interdiction totale des téléphones portables au collège

    France: le «droit à l'aide à mourir», un sujet sensible qui divise soignants, patients et proches

    Play Episode Listen Later May 18, 2025 2:29


    En France, le débat parlementaire se poursuit sur la délicate question de la fin de vie. Les députés ont approuvé, samedi 17 mai, la création d'un « droit à l'aide à mourir », dans une version qui prévoit que les patients devront s'auto-administrer la substance létale s'ils en ont la capacité. Le texte sur l'aide active à mourir divise puisqu'il pose aussi la question de l'ouverture à l'euthanasie. Un geste qui implique aussi le corps médical. RFI a tendu son micro aux proches d'un patient qui en a bénéficié, mais aussi à un médecin français qui y est opposé. « Je m'adresse à vous en tant que futur défunt, au terme d'un long parcours de soins liés à une maladie mortelle et incurable. » Atteint d'une tumeur au cerveau, Nicolas Menet est mort à 44 ans, le 4 février 2023, à l'hôpital. Dans cette vidéo posthume, on voit marcher ce colosse dans la campagne ardéchoise, un bâton de montagnard guide ses pas. Il s'adresse aux parlementaires qui débattent actuellement sur la fin de vie : « Je ne veux pas quémander l'autorisation de mourir auprès des médecins. Je ne veux pas souffrir inutilement. Je veux choisir le moment, le lieu et l'endroit. Personne ne peut juger s'il est trop tôt pour moi ou trop tard, si je suis encore en bon état ou pas. Je dois être le seul à pouvoir juger de mes souffrances psychiques si j'en ai encore la possibilité cognitive. »Nicolas Menet militait pour la liberté de choisir l'euthanasie, autrement dit que le médecin ait le droit d'administrer la substance létale. Le texte prévoit pour le moment cette possibilité, à condition que la décision soit collégiale et que le praticien soit volontaire.Chef de service d'une unité de soins palliatifs pendant 25 ans, Claude Grange, lui, est contre l'euthanasie. « Ma seule compétence, ma seule légitimité, c'est d'avoir accompagné 4 000 personnes en fin de vie. Dans ces 4 000 personnes, il y en a que trois qui, malgré tous les bons soins, ont voulu aller en Suisse. Il y a plein de personnes qui peuvent être au départ dans une demande. Mais à partir du moment où on les soulage, on les entoure et on fait des choses qui ont du sens pour eux, ils ne nous demandent plus de mourir. Personne n'a envie de mourir. Même les grands malades. Ce sont les conditions du mourir qui font qu'on a envie de mourir. Quelque part, là, on va réintroduire la possibilité de donner la mort de la main des soignants. C'est catastrophique », explique-t-il, estimant que ce n'est pas au médecin de donner la mort.Jacques Buffières, qui a accompagné son mari Nicolas en fin de vie, répond à Claude Grange : « C'est la position de ce médecin. Ce n'est pas la position de tous les médecins. On peut avoir des clauses de conscience. Cela me paraît légitime qu'un médecin qui ne veut pas faire cela ne le fasse pas. Je rappelle quand même que, dans la France entière actuellement, des médecins, sans le dire, avec l'accord de la famille, osent cet acte. Comme avant 1974, des médecins pratiquaient des avortements sur des femmes. C'est cette hypocrisie, qu'on a connue sur l'avortement, à laquelle il faut mettre fin désormais. »Comme pour l'avortement, certains malades décident d'aller à l'étranger, dans des pays où cette pratique est autorisée. Un choix réservé à ceux qui en ont les moyens.À lire aussiFin de vie: les députés français approuvent un article créant un droit à l'aide à mourir

    Régis Nkissi raconte les violences homophobes qui ont abimé son adolescence

    Play Episode Listen Later May 15, 2025 2:31


    En France, les pouvoirs publics ont choisi de tourner leur campagne de prévention vers les jeunes et en particulier vers l'école pour cette journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Collégiens et lycéens peuvent appeler le 3018, une ligne d'écoute dédiée. C'est aussi pour lutter contre le harcèlement qu'il a lui-même subi que le comédien Régis Nkissi, originaire de Seine-Saint-Denis, a publié il y a quelques semaines le récit de son parcours : Comment Marilyn m'a sauvé la vie, témoignage d'un adolescent passionné de mode et de cinéma, victime de violence dans son collège d'Aulnay-sous-Bois. À lire aussiLutter contre l'homophobie, un «sujet encore très tabou et délicat» pour les jeunes footballeurs

    Pourquoi les parents choisissent de scolariser leurs enfants au lycée musulman Averroès

    Play Episode Listen Later May 14, 2025 2:36


    Le lycée Averroès de Lille (Nord) est l'un des derniers établissements privés musulmans sous contrat avec l'État. Un contrat qu'il a failli perdre pour de bon : la préfecture du Nord l'avait résilié en 2023, invoquant de graves manquements aux valeurs de la République. Une raison contestée par les familles et par le tribunal administratif. En avril dernier, le tribunal a demandé le rétablissement immédiat du contrat. Un soulagement pour les élèves et leurs parents. Pour eux, être scolarisés dans cet établissement est essentiel. C'est la garantie de bons résultats, d'une qualité d'enseignement et surtout la possibilité de vivre sa religion. Thomas, 43 ans, nous accueille dans son appartement. Musulman converti, il a six filles. Trois d'entre elles sont scolarisées dans l'établissement musulman Averroès. « Ce que je vois, c'est le côté familial, chaleureux, en tout cas, c'est que me disent mes filles. » Hajar, 12 ans, est rentrée du collège. Elle acquiesce : « L'enseignement est, je trouve, sérieux, et les profs sont à fond pour aider les élèves. Ils nous aident jusqu'à ce que l'on réussisse. Tant qu'on ne réussit pas, ils ne nous lâchent pas. »Ce qui a aussi convaincu Thomas, c'est la possibilité pour ses filles de vivre leur religion. Des salles de prières sont à disposition des élèves et le voile est autorisé : « Ma fille, si elle le désire, si elle veut porter le voile, elle peut le faire là-bas, ça compte énormément. C'est important qu'elle se sente épanouie, si jamais elle veut suivre la religion de la famille, qu'elle puisse le faire à la maison, mais aussi à l'école. »  Lailla est maman de trois enfants. Cette mère de famille a toujours été attentive au contenu de l'enseignement, notamment à ce que l'établissement appelle « cours d'éthique », des cours consacrés à la question des religions. Nous la rencontrons dans un parc avec sa fille désormais à la fac : « Régulièrement, je leur demandais de quoi elles avaient parlé. C'était très rassurant, car ce qui était abordé tournait beaucoup autour des valeurs, du respect de l'autre, etc. »L'autre point important pour Lailla et pour sa fille : que les programmes soient les mêmes que dans n'importe quel autre établissement. « Est-ce que l'on enseigne bien les cours de musique, de SVT, etc. Oui », affirme la maman. « Je pense que s'il y avait abstraction de quelque chose, cela se verrait sur les résultats scolaires ou sur les diplômes sur les examens nationaux, comme le brevet ou le bac », ajoute sa fille.« On voyait cela comme une injustice »Le lycée a enregistré 96% de réussite au bac l'an dernier. La fille de Lailla l'a eu, avec mention, et elle vient de terminer sa première année de médecine. Mais la préfecture et les autorités, comme le président de la région Xavier Bertrand, ont essayé pendant deux ans de supprimer le contrat entre le lycée et l'État. « Nous, on voyait cela comme une injustice, on ne comprenait pas. Nous, on est à Averroès du matin au soir et depuis des années et on sait ce qui s'y passe et il n'y a pas de problèmes », affirme-t-elle.« Ce lycée avec un tel taux de réussite dérange. C'est un lycée musulman, dans la banlieue de Lille, avec un taux d'élèves boursiers de 60%. C'est de l'acharnement. Est-ce que ce sont les musulmans qui sont ciblés, est-ce que l'on ne veut pas les voir réussir ? », se demande la mère de famille.  L'établissement a retrouvé son contrat, mais l'affaire a laissé des traces. Les frais de scolarité ont augmenté l'année dernière, forçant certains élèves à changer d'école. Comme Hajar, la fille de Thomas, qui quittera à contrecœur Averroès à la rentrée pour un collège public.À lire aussiL'enseignement de l'arabe en France: un éternel débat?

    Bibliothèques sans frontières: où vont vos livres?

    Play Episode Listen Later May 13, 2025 2:36


    En France, comme chaque année, Bibliothèques sans frontières va à la rencontre du grand public dans le cadre de la très grande collecte de livres. À peine terminé, les livres ont une seconde vie. Ils seront redistribués à travers le monde dans différents projets : dans des camps de réfugiés, mais aussi dans des micro-bibliothèques en milieu rural ou en province. L'association famille langues cultures, l'AFaLaC implantée au Mans dans le centre-ouest de la France a reçu une dotation de 1 300 ouvrages pour alimenter une micro-bibliothèque très originale qui accueille beaucoup de famillles étrangères.  L'association famille langues cultures, l'AFaLaCBibliothèque sans frontières

    Lyon: action judiciaire de masse contre les PFAS dans la «vallée de la chimie»

    Play Episode Listen Later May 12, 2025 2:36


    C'est le scandale sanitaire de ce début du XXIe siècle : les PFAS. Ces polluants éternels sont des substances chimiques très persistantes. On en trouve dans nos objets du quotidien : produits de beauté, pesticides, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs... Mais ils sont aussi apparentés à des perturbateurs endocriniens, et leurs effets sur la santé humaine, avérés ou potentiels, sont multiples. En France, une loi a été votée en février dernier sur le sujet. Objectif : interdire les cosmétiques, vêtements ou encore les chaussures qui en contiennent à partir de 2026. Une législation bien loin de satisfaire les habitants de la « vallée de la chimie », près de Lyon. Dans la région, alors que près de 220 000 personnes sont concernées par cette pollution, la lutte contre les PFAS s'organise : une action judiciaire de masse a été lancée par plusieurs ONG pour aider les habitants de la région. « Là, c'est le centre d'essai et derrière, c'est Daikin avec ses ateliers ». Thierry Mounib habite Pierre-Bénite, dans le sud de Lyon. Face à lui : les usines Daikin et Arkema. « Si on se retourne, on a les stades de foot. Là, c'est l'école maternelle. On a fait des prélèvements sur l'école maternelle, c'est une catastrophe. »Avec son association Bien vivre à Pierre-Bénite, Thierry Mounib alerte sur la pollution de son environnement, et sur des problèmes de santé dans son entourage, qu'il soupçonne être liés aux PFAS. « Ma femme a été opérée d'un d'un cancer du sein et elle a Parkinson. Autour de moi, dans toutes les maisons, il y a des cancers. Aux États-Unis, qu'est-ce qui s'est passé quand c'était prouvé ? Les entreprises 3M et DuPont ont été obligées de verser des milliards pour le suivi de la population. Arkema et Daikin, ils refusent. Ils ne vont pas verser les milliards pour la population de Pierre-Bénite. »À lire aussiPFAS: peut-on se débarrasser des polluants éternels ?« Un sérieux doute sur la qualité désormais des légumes »Tous ces espoirs reposent désormais sur une action judiciaire de masse. Objectif : que 500 victimes potentielles des PFAS dans la région lyonnaise demandent en même temps des réparations financières aux entreprises Arkema et Daikin pour de multiples préjudices subis concernant la santé, le moral ou une perte de valeur immobilière par exemple. Alain a déposé son dossier après avoir fait une prise de sang. Il s'est aperçu être contaminé en regardant les microgrammes de PFAS présents par litre de sang.« Moi, je suis à 22,6. Quand vous regardez la grille donnée par le laboratoire, au-dessus de 20, il y aura des problèmes sur la santé. Ceux qui ne sont pas le plus proche de l'usine, comme nous, par exemple, à un kilomètre et demi, ils ont l'impression quand même d'avoir échappé au problème. On a quand même un sérieux doute sur la qualité désormais des légumes qui nous sont fournis ou des œufs. »À lire aussiPFAS: «La France doit prendre des mesures urgentes contre la pollution de l'eau potable»Une action judiciaire unique en FranceCette action au civil sur les PFAS est une première en France. Louise Tschanz est avocate spécialiste du droit de l'environnement au cabinet Kaizen, celui qui s'occupe des potentielles victimes de contamination aux PFAS.« L'idée, c'est qu'on crée de la jurisprudence qui ait vraiment beaucoup d'impact et que ça amène les entreprises à ne pas faire des décisions comme celles qui étaient prises par Arkema. C'est-à-dire de savoir qu'il y a une pollution très grave qui est en train de se passer et de continuer à faire des profits. L'idée, c'est que ça leur coûte tellement cher que la prochaine fois, lors de leur décision business et dans leur comité de pilotage, ils se disent, "Ok, ce n'est pas possible de réagir comme ça". Il faut préserver l'environnement et la santé, sinon la population va faire des actions en justice qui vont nous coûter très cher. »Selon l'avocate, cette action judiciaire de masse est unique par son ampleur et pourrait être la plus importante d'Europe.À lire aussiPFAS: une vaste enquête journalistique révèle le coût astronomique de la dépollution en Europe

    Nouvelle-Calédonie: un an après les émeutes, tout à reconstruire dans le quartier de Kaméré

    Play Episode Listen Later May 11, 2025 2:31


    Il y a tout juste un an, le 13 mai 2024, de violentes émeutes éclataient en Nouvelle-Calédonie. Liée à une réforme électorale contestée, l'insurrection a duré plusieurs mois, faisant au total 14 morts et causant au moins deux milliards d'euros de dégâts. Dans la capitale, Nouméa, certains quartiers, notamment les plus populaires, peinent à se relever. Mais un an après les émeutes, des initiatives émergent pour leur redonner vie et retisser du lien social. De notre correspondante à Nouméa,Un peu de musique qui s'échappe d'un restaurant ouvert, où des mères de famille animent un petit marché. Rien de plus banal, et pourtant, la scène est exceptionnelle à Kaméré. Dans ce quartier très populaire de Nouméa, le seul supermarché a été incendié en mai 2024, tout comme la pharmacie, une partie du collège et la médiathèque. Alors, l'ouverture il y a six semaines du restaurant de Yasmine Goulamhoussen a surpris les habitants. « Qu'il y ait un petit peu de musique d'animation au restaurant, ça fait du bien à tout le monde. J'ai l'impression que c'est un peu comme s'ils s'étaient sentis abandonnés. Ils se posent même la question : comment ça se fait que quelqu'un ait osé venir alors que tout le monde nous a dit que personne ne viendrait ? »À lire aussiProjet de l'Etat pour la Nouvelle-Calédonie: les pistes sur la table des discussionsDes tensions persistantes, mais un appel à l'unité pour l'avenir de la CalédonieLes tensions de 2024 ont laissé des traces et, surtout, creusé un immense fossé entre les quartiers populaires, fers de lance de la mobilisation indépendantiste et les autres. Ariane le constate avec regret, les Calédoniens ont du mal à se retrouver. « Les gens ne veulent plus aller chez les uns ou les autres. "Viens, on se retrouve à tel endroit. Non, je ne viens pas parce que si je pars trop tard, il pourrait y avoir quelque chose". Tout ce que j'attends des Calédoniens, c'est du discernement, de faire la part des choses. Ce qui a été, a été ; ce qui sera, c'est à bâtir. Donc, il faut vraiment qu'on se tourne vers le futur ».Le lien rompu, c'est aussi avec les jeunes du quartier. Pendant des mois, ils se sont mobilisés sur les barrages. Certains restent encore aujourd'hui dans la rue, entre colère toujours présente et difficulté à retrouver une vie normale, pointe Élise. « C'est difficile encore pour les jeunes. Moi, j'ai invité plein de jeunes à venir. Mais il n'y a pas, il n'y a que les deux de ce matin qui sont venus. Et ouais, il n'y a pas encore. Ils m'ont promis que cet après-midi, ils viendraient, mais ils ont peur du regard des autres. Beaucoup ont peur du regard des autres et qu'il y ait des gens d'ailleurs ici. Ils sont beaucoup gênés ».Virginie, une des doyennes du quartier, veut croire à un retour à la normale, qui, selon elle, a déjà commencé. « Moi, je trouve qu'il a beaucoup changé, maintenant ça va. Ce n'est plus comme avant. Avant, ils faisaient tous des bêtises. Mais là, c'est calme le quartier. Moi, je dis qu'il ne faut pas avoir peur, il faut venir discuter avec les jeunes ». Une confiance exprimée par de nombreux Calédoniens malgré l'échec des négociations sur un avenir politique qui risque de faire replonger l'archipel dans l'incertitude.À lire aussiNouvelle-Calédonie: Manuel Valls a repris son bâton de pèlerin et entame une troisième session de pourparlers

    Abolition de l'esclavage: comment devient-on un lieu de mémoire?

    Play Episode Listen Later May 8, 2025 2:35


    Ce samedi 10 mai marque la Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. À cette occasion, la commune d'Arcueil, en région parisienne, inaugurera une stèle commémorative. Cet événement s'inscrit dans une dynamique nationale de création de nouveaux lieux de mémoire (monuments, sculptures, plaques) qui prennent progressivement place dans l'espace public de plusieurs communes en France. À écouter aussi10 mai : Journée nationale des mémoires, de la traite et de l'abolition de l'esclavage

    Zabih Yaqubee, réfugié et éclaireur du «Belem», ne veut pas être oublié

    Play Episode Listen Later May 7, 2025 2:35


    Il y a tout juste un an, Marseille vivait en avant-première la ferveur des Jeux olympiques et paralympiques. Le 8 mai 2024, la flamme olympique arrivait dans la cité phocéenne depuis Athènes. Transportée à bord du Belem, elle était escortée par quinze éclaireurs, des jeunes en quête d'une insertion professionnelle. Parmi eux, un réfugié afghan, Zabih Yaqubee, 26 ans. Il travaille désormais dans un chantier naval à la Rochelle, mais peine à stabiliser sa situation administrative et familiale. À première vue, c'est un labyrinthe. Pas facile de s'orienter dans l'immense chantier naval en pleine effervescence, alors nous sommes guidés jusqu'au département menuiserie où nous attend Zabih Yaqubee. Le jeune homme travaille sur l'aménagement d'un imposant catamaran : « Je construis les chambres, la cuisine, la salle de bain, les toilettes, avec du bois », explique-t-il. Grâce au voyage olympique à bord du Belem, Zabih Yaqubee dit avoir trouvé sa voie, toujours dans l'univers marin : « Avant de travailler ici, j'étais un peu perdu dans ma tête, je ne savais pas quoi faire. Ce voyage m'a donné envie de travailler dans l'univers du bois et celui des bateaux ». Zabih YaqubeeAprès avoir quitté l'Afghanistan, Zabih Yaqubee s'est réfugié en France en 2021. Et dans ses nouveaux habits de menuisier, dit-il, il a retrouvé confiance en lui. “Quand tu vois tout ce que tu as fait à la fin de ta journée, tu te dis que tu es quelqu'un de fort, un vrai menuisier ! savoure le jeune homme. « Avant, je n'étais pas capable de terminer un travail joli et propre tout seul. Aujourd'hui quand je vois et je touche, c'est vraiment artistique ». Zabih Yaqubee passe régulièrement sa main sur le bois travaillé afin de relever d'éventuelles impuretés, « c'est la sensation qui me rend heureux et fier à la fin de mon boulot ».« Il ne faut pas nous oublier » Sur son téléphone, Zabih conserve les souvenirs de l'arrivée à Marseille à bord du Belem. Un an plus tard, ce métier de menuisier lui plaît, mais il se dit découragé par le maigre salaire qu'il perçoit. Il est insuffisant pour aider sa famille, notamment sa femme installée en Iran, où les cours de français ont un coût élevé : « J'ai fait une demande de regroupement familial, mais malheureusement ç'a été refusé, car jusqu'alors, mon salaire n'était pas au niveau du SMIC [le salaire minimum, ndlr] ». Alors le jeune homme prévoit de faire une nouvelle demande dès que possible. En attendant, c'est un sentiment d'abandon qu'éprouve le réfugié : « Représenter la flamme olympique et la France, c'est une grande chose. Mais, il ne faut pas nous oublier aussi. Il faut nous aider. Aidez-moi à faire venir femme, aidez-moi au niveau du logement, du travail, de la vie quotidienne, pour changer vraiment ma vie ». Une vie que Zabih Yaqubee espère poursuivre en France. Il a sollicité un renouvellement de son titre de séjour, mais attend toujours une réponse, huit mois après sa demande.À lire aussiEn France, les réfugiés peinent à accéder à l'emploi

    Après un parcours d'insertion réussi, Abdi, ex-pirate somalien, est menacé d'expulsion

    Play Episode Listen Later May 6, 2025 2:32


    En France, un ancien pirate somalien est menacé d'une obligation de quitter le territoire (OQTF). Mahmoud Abdi Mohamed avait 22 ans lorsqu'il a pris en otage avec quatre autres somaliens l'équipage du Tanit en 2009, un voilier français dans le golfe d'Aden. Abdi a purgé sa peine de neuf ans de prison et s'est installé depuis en Bretagne, où RFI l'a rencontré. Après dix ans d'insertion réussie, la préfecture d'Ille-et-Vilaine lui demande de quitter le pays.  À lire aussi«L'homme aux bras de mer»: portrait d'un pirate somalien du «Tanit» en BD

    Les discriminations raciales dans le parcours de soins en France

    Play Episode Listen Later May 5, 2025 2:35


    Les discriminations envers les personnes racisées dans le domaine médical existent en France. Délais d'attente plus longs, sous-estimation de la douleur chez certains patients, stéréotypes culturels plaqués sur les symptômes. Pas facile lorsqu'on est racisé d'être toujours entendu. Plusieurs affaires, dont certaines très médiatisées, ont mis au grand jour ces différences de traitement. Dans un univers médical qui prône l'égalité d'accès aux soins entre tous les patients, la question des discriminations reste un sujet très sensible. « Quand j'étais en salle d'accouchement, la sage-femme est venue me trouver et elle m'a dit : "Madame, surtout ne vous inquiétez pas si vous entendez hurler dans les salles d'à côté parce que, ce sont des personnes d'origines étrangères et que dans leur culture, en fait, elles ont besoin de s'exprimer. Mais ce n'est pas qu'elles ont mal". » Sonia Bisch, à la tête de Stop Vog, milite contre les violences obstétricales et gynécologiques. L'exemple qu'elle nous donne n'est pas un cas isolé des discriminations.Élodie, originaire de l'île Maurice, en a subi dès son plus jeune âge : « J'ai déjà eu des remarques comme ça de médecin quand j'étais enfant, on ne s'adressait même pas à moi pour me demander où est-ce que j'avais mal. Parce qu'ils considéraient que je ne parlais pas français, parce que j'étais foncée. » Élodie laisse échapper un rire nerveux. Elle garde un souvenir douloureux de ses trois grossesses. Elle n'a oublié aucun détail : « "Oh, mais vous n'êtes pas arrivée à terme", me dit la sage ferme alors que j'ai vraiment mal. Mon ventre se contracte et ce n'est pas normal. On me dit revenir le lendemain matin, puis le surlendemain, alors que je n'arrivais plus à marcher. Ce n'est qu'au bout de la troisième fois que l'on prend en considération ma demande… J'avais des contractions à tout va, en fait, et mon travail avait déjà commencé depuis au moins un jour. » Ce calvaire, Élodie va encore le vivre pour ses deux autres grossessesLes professionnels racisés ne sont pas épargnésCes a-priori racistes, le professeur Xavier Bobia, cheffe des urgences du CHU de Montpellier, les connaît bien. Avec son équipe, il a réalisé une étude sur les différences de prise en charge liées au sexe et à l'origine ethnique des patients, en s'appuyant sur l'intelligence artificielle. Les images des patients étaient construites à partir d'un logiciel : « Les soignants qui ont des images d'hommes évaluent la gravité du cas clinique plus grave que ceux qui ont des images de femmes. Et les soignants qui ont des images de personnes d'apparence noire évaluent la gravité moins importante que les autres apparences blanches, asiatiques et maghrébins. »Les professionnels de santé racisés ne sont pas épargnés par ces préjugés. « On est en l'an 2000. Je suis accueillie dans un stage où on me dit : "Ah ben, on ne t'a pas dit, mais nous, on n'aime pas les Noirs", se souvient Amina Yamgnane, gynécologue-obstétricienne et ancienne cheffe de service à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas faire semblant d'oublier ce qui a été ma stratégie, ça a été l'excellence. Et en effet, j'acquiers des compétences. Les professionnels me font confiance. J'ai créé une clinique, j'ai été cheffe de service ici à l'hôpital américain pendant six ans et je suis le seul médecin afro-descendants de tout l'établissement en France. »On le voit bien, parler des discriminations ethno-raciales dans le secteur médical reste encore un sujet tabou.À écouter aussiLutte contre les préjugés raciaux en médecine

    Déchets miniers: des Cévennes à la Mayenne, voyage toxique à travers la France

    Play Episode Listen Later May 4, 2025 2:30


    Saint-Félix-de-Pallières et ses environs, dans le sud de la France, vivaient depuis plus de cinquante ans au milieu de tonnes de déchets miniers hautement toxiques. Après une décision du Conseil d'État en avril 2024, de délicats travaux de dépollution ont enfin été lancés à l'automne. De notre envoyé spécial, de retour de Saint-Félix-de-Pallières et ChangéPour accéder au chantier depuis la route qui vient d'Anduze, André Charrière a pris à droite juste avant la maison des Leclercq. Il a traversé le petit pont qui enjambe le Paleyrolles pour s'engager sur un chemin forestier cabossé et finalement s'arrêter quelques centaines de mètres plus loin, bloqué par deux pelleteuses en plein travail. Alors il est descendu de sa voiture et le voici qui contemple la scène, placide, un classeur sous le bras. À vrai dire, il n'y a plus grand-chose à regarder. Simplement une étendue de terre fraîche clôturée par un grillage et, là-bas, émergeant d'un tas de branchages, un panneau qu'on déchiffre en plissant les yeux : « Attention danger ». Il paraît neuf mais c'est déjà un vestige. Celui d'une époque pas si lointaine où s'arrêter ici pour pique-niquer était vivement déconseillé. Et pour cause : le sol était gorgé de métaux lourds à des niveaux explosant les records. André Charrière a tout répertorié dans son classeur. « La dernière analyse menée cet été avant le lancement des travaux a relevé à certains endroits des teneurs en plomb de l'ordre de 100 000 à 600 000 mg par kilo de matière sèche. C'est deux mille fois le seuil de toxicité ! », s'émeut-il. Il n'en revient toujours pas.Exploitation et désinvoltureAndré Charrière était autrefois géologue. Il est aujourd'hui l'un des piliers de l'Association pour la dépollution des anciennes mines de la Vieille Montagne (ADAMVM), qui s'est montée après qu'un rapport faisant état de zones fortement contaminées par les métaux lourds dans la commune a été exhumé d'un tiroir de la mairie. C'était il y a quinze ans. Depuis, quand un journaliste se rend à Saint-Félix-de-Pallières pour un reportage sur le sujet, c'est souvent lui qui se charge de le guider sur ces terres empoisonnées par plus d'un siècle d'exploitation minière et de désinvolture.À lire aussiEaux métalliques: dans les Cévennes, un «paradis empoisonné» [1/2]Dans les années 1950, le secteur de la Croix-de-Pallières était le troisième plus grand site minier de zinc et de plomb de France. À sa fermeture en 1971, des tonnes de résidus ont été abandonnés là, en pleine nature. Outre le zinc et le plomb, on y trouve des particules de manganèse, d'arsenic, de cadmium, d'antimoine… que les grosses pluies automnales charrient jusqu'aux cours d'eau et que les vents éparpillent dans la vallée. L'organisme public Geoderis a cartographié 43 hectares de dépôts, l'équivalent de 61 terrains de football, dont le Conseil d'État a fini par exiger la dépollution en avril 2024. En tant que dernier exploitant des mines, et bien qu'il ne soit plus propriétaire des terrains, le géant belge Umicore a dû s'exécuter. Les travaux ont commencé ici, au cercle de l'Issart, juste en contrebas du chemin où André Charrière a laissé sa voiture. Ce premier chantier, lancé en novembre, aura duré trois mois. Quelques jours plus tôt, le retraité avait pu observer le ballet des engins déblayer la terre contaminée, aussitôt analysée puis transportée par camions dans des sites d'enfouissement spécialisés, avant que le sol ne soit recouvert d'une première couche de galets et de tout-venant, et d'une seconde de terre végétale. Quelque 4 000 tonnes de terre ont ainsi été extraites, soit plus du double qu'initialement prévu. En raison de sa forte toxicité, la quasi-totalité a été emportée à 800 kilomètres de là, au centre de stockage de déchets dangereux de Changé, dans le département de la Mayenne. L'un des treize du genre que compte l'Hexagone.Un long processusLe visiteur qui s'attendait en arrivant sur place à pénétrer sur un site ultra-protégé, avec barrières métalliques et agents de sécurité, en sera pour ses frais. Avec ses bâtiments en vieilles pierres blottis dans un écrin de verdure, l'endroit fait davantage penser à un hôtel thalasso qu'à un site classé Seveso seuil haut. « Ici, c'est juste la partie administrative », précise Alain Rospars, directeur environnement chez Séché Eco-Industries, propriétaire du lieu. C'est lui qui assure la visite, chaperonnée par la responsable communication du groupe venue tout spécialement de Paris.Elle démarre quelques dizaines de mètres plus loin, au niveau de l'entrée des camions. Le processus de traitement des déchets, lui, commence bien en amont, avec l'examen d'un échantillon par lixiviation. L'opération menée en laboratoire consiste à déterminer la capacité du matériau à retenir ses éléments polluants en le mélangeant dans de l'eau qui est ensuite filtrée puis analysée. Si le résultat n'est pas satisfaisant, d'autres essais sont effectués avec l'ajout de ciments. Jusqu'à trouver la bonne formule. « Cette étape peut prendre jusqu'à deux mois, selon la complexité du traitement, pointe Alain Rospars. De toute façon, on ne peut pas émettre de certificat d'acceptation tant qu'on n'obtient pas un résultat conforme à la réglementation. »À l'arrivée des camions, nouveau test, cette fois pour vérifier que la cargaison correspond bien à l'échantillon envoyé. Place ensuite à la stabilisation : les déchets sont déversés dans un malaxeur, où ils subissent le même traitement que celui réalisé en laboratoire. Ils sont enfin transportés dans des « alvéoles », aussi appelées « casiers », en fait d'immenses fosses tapissées de plusieurs couches d'argile et de membranes synthétiques censées empêcher toute contamination des sols, et parcourues par un système de drainage. « Cette argile à un coefficient d'imperméabilité d'un nanomètre par seconde. Cela veut dire qu'il va falloir à la goutte d'eau un siècle et demi pour traverser les cinq mètres d'argile », fait valoir Alain Rospars. Une fois l'alvéole pleine, elle est recouverte du même millefeuille, de façon à former une capsule hermétique finalement enveloppée d'une couche végétale. À raison de 60 à 120 camions réceptionnés par jour, entre 350 000 et 380 000 tonnes de déchets dangereux sont ainsi traités et stockés chaque année à Changé. Le site devrait arriver à saturation peu après 2040.« Comment va-t-on faire pour dégager tout ça ? »Dans le Gard, les pelleteuses doivent revenir cet été pour attaquer le deuxième chantier. Cette fois, c'est un ancien carreau de mine qui doit être dépollué. Sylvie Dupard guette le retour des engins avec une pointe d'appréhension. L'association qu'elle copréside accueille depuis 25 ans des « roulards », des semi-nomades qui vivent de petits boulots et logent dans leurs camions, sur ce terrain où les teneurs en métaux lourds affolent les compteurs. Mais ce n'est pas ça qui inquiète Sylvie Dupard. « On ne suce pas les cailloux et on ne boit pas l'eau des flaques », lance-t-elle, gouailleuse. Non, ce qui la tracasse, c'est surtout l'ampleur du travail qui l'attend : avec le temps, l'endroit s'est transformé en une espèce de casse auto qu'il va falloir débarrasser avant l'arrivée des ouvriers. « Comment va-t-on faire pour dégager tout ça ? », s'interroge-t-elle tout haut.En ce qui concerne les travaux de dépollution, c'est déjà un peu plus clair, du moins dans son esprit : le dépôt minier devrait être confiné sous une immense bâche imperméable recouverte de « bonne terre », à la manière de ce qui a été fait juste en face pour la « digue Umicore », une dune de 3,5 hectares renfermant une tonne et demie de résidus miniers. « Ils vont installer des drains tout autour du carreau et dans les pentes, et puis là-bas, tout au fond, ils vont faire un grand bassin de rétention pour collecter les eaux de pluie », décrit Sylvie Dupard avec force geste. Sylvie Dupard se prend déjà à rêver de lendemains bucoliques. Ici, on planterait des fleurs pour égayer un terrain jusqu'alors désespérément sec. Là, on mettrait des petites barrières, pourquoi pas en bois. Michel Sala, le maire de Saint-Félix-de-Pallières, verrait bien quant à lui un champ photovoltaïque à l'endroit où le premier chantier vient de se terminer. Cela permettrait de produire de l'énergie et puis cela empêcherait les quads et les motocross de labourer des terres longtemps contaminées.Des questions en suspensCinquante ans après la fermeture de la mine, une page s'est enfin tournée dans ce coin des Cévennes. Mais l'histoire n'est pas terminée pour autant. L'avenir de la mine Joseph, le troisième site qu'Umicore doit traiter, reste en suspens. Le géant belge n'a pas répondu à nos demandes sur le sujet. Des tonnes de résidus miniers y sont stockées à flanc de colline, juste au-dessus du Paleyrolles, dont l'eau est teintée d'une inquiétante couleur ocre. « On ne lâchera rien », promet Michel Sala.Se pose aussi la question de l'indemnisation. Celle de Michel Bourgeat, que la justice lui refuse alors que la maison qu'il a construite de ses mains ne vaut aujourd'hui plus rien. Et celle de tous ceux qui ne peuvent plus jardiner et qu'on pourrait peut-être aider à installer des potagers hors-sol. « Ça ne coûterait pas grand-chose », tente de plaider l'édile. Il y a enfin l'aspect sanitaire. En 2016, l'Agence régionale de santé avait publié les résultats d'une vaste campagne d'analyse sanguine menée auprès des riverains. Elle avait révélé que près d'un quart d'entre eux présentaient des taux d'arsenic supérieurs à la normale. Il n'y a eu depuis aucun suivi. Michel Sala en est dépité : « On s'est arrêté au milieu du gué ».

    En France, le quotidien sous pression des opposants algériens au régime

    Play Episode Listen Later May 1, 2025 2:34


    Alors que les tensions sont vives entre Paris et Alger, les opposants au régime d'Abdelmadjid Tebboune vivant sur le sol français se retrouvent, eux aussi, pris pour cible par le pouvoir algérien et ses partisans depuis plusieurs mois. À l'instar de l'influenceur Amine DZ qui avait été enlevé il y a un an. Menaces, cyberharcèlement, condamnations par contumace, deux activistes politiques installés en France racontent les outils de pression qu'utilisent le régime et l'existence discrète qu'ils sont contraints de mener. Sur ces réseaux sociaux, l'activiste Chawki Benzehra critique le régime algérien à visage découvert. Mais une fois la caméra éteinte, il vit caché. Chaque déplacement est millimétré. « Je fais très attention de sortir principalement en voiture, de ne pas prendre le même chemin, être incognito dans la rue. Je choisis les endroits avec beaucoup de précautions. C'est plus une vie normale », raconte-t-il.Le mois dernier, il apprend que son nom figure sur une liste de trente opposants vivant en France, sur lesquels Alger se renseigne. Un fonctionnaire, accusé d'espionnage et arrêté, aurait fait sortir leurs informations personnelles des bases de données administratives de l'État français. L'activiste algérien bénéficie du statut de réfugié politique, mais pour lui, ce n'est plus suffisant. « C'est plus une protection administrative qu'une vraie protection de mon intégrité physique. À cause des pratiques du régime algérien et de ses agents présents sur le sol français. Maintenant, ce n'est plus possible de vivre normalement en étant opposant au régime algérien en France », regrette-t-il.Même prudence chez Aksel Bellabbaci, opposant lui aussi, car il milite pour l'indépendance de la Kabylie, région du Nord de l'Algérie. « Bien sûr, on change toujours nos habitudes. On change aussi le lieu de résidence. Parce qu'on est tout le temps surveillé, on est tout le temps suivi. On sait de quoi il est capable ce régime », confie-t-il. En juin 2024, alors qu'il vit en France depuis 2012, la police française le convoque et lui apprend qu'un mandat d'arrêt a été déposé contre lui. « J'ai découvert que j'étais accusé d'être derrière des incendies de la Kabylie de 2021 où il y avait à peu près 500 morts et le lynchage de Djamel Bensmail, un Algérien qui a été assassiné, lynché sur le territoire kabyle », se souvient-il.Des motifs fallacieux et absurdes selon lui, qu'il ne prend pas au sérieux. Mais qui révèlent la pression juridique qui pèse sur ses épaules. « J'ai été condamné à 14 reprises. En tout, il y a 203 ans de prison plus deux condamnations à mort », énumère-t-il. Contrairement à Chawki Benzehra, la demande d'asile politique d'Aksel Bellabbaci n'a pas encore été acceptée. Il pourrait donc être extradé si la justice française donnait son feu vert. La cour d'appel de Paris devait rendre sa décision cette semaine, mais a finalement choisi pour la deuxième fois de la reporter.À lire aussiEn région parisienne, la crise diplomatique entre Paris et Alger vue par les Franco-Algériens

    En France, la maternité reste un combat difficile pour les femmes avocates

    Play Episode Listen Later Apr 30, 2025 2:37


    Le 1er mai est un jour de lutte pour tous les travailleurs et travailleuses en France. RFI se penche sur une problématique propre aux professions libérales, la question du congé maternité. Exemple chez les avocates, parmi lesquelles 17 % ne prendrait pas leur congé maternité, contre 10 % dans les autres professions. La maternité reste un parcours difficile pour ces avocates : mise au placard, licenciement, perte de clients. Des syndicats d'avocats se battent pour faire respecter les droits des futures mères, et notamment leurs congés maternité. Dans la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, l'atmosphère est tendue. Une vingtaine d'avocats et avocates, robes noires sur le dos, sont venus soutenir Lola de Laâge. Cette avocate demande un renvoi d'audience, c'est-à-dire le report du procès sur lequel elle doit intervenir, car elle est enceinte. « Ma consœur devait partir en congé maternité plus tard. Pour des raisons médicales, elle a dû commencer son congé plus tôt que prévu. Elle en a avisé dès que possible le président de la chambre correctionnelle concerné. Qui lui a indiqué qu'il fallait qu'elle se prépare à ce que cette demande de renvoi soit rejeté et que son client soit jugé sans elle », déplore Manon, l'une de ses amies.Lola de Laâge est absente depuis le déclenchement de son arrêt maternité. Alors c'est sa consœur Sophie Allaert qui plaide pour elle. L'audience est mouvementée. Le président de l'audience, Guillaume Daïeff lève les yeux au ciel durant la plaidoirie. Le représentant du parquet s'agace. Selon lui, Lola de Laâge a gardé le dossier, malgré son arrêt, pour continuer à toucher de l'argent. Les avocats se lèvent, indignés. Le report de l'audience est finalement accepté, mais pas d'explosion de joie chez les avocats.À la sortie de l'audience, Sophie Allaert semble lessivée. « C'était la pire audience de ma vie. Aujourd'hui, en 2025, on est en train de nous dire qu'un arrêt maternité, et encore plus pathologique, ne justifie pas un renvoi. Donc, on est encore au point zéro. Moi, j'aimerais qu'on pose une question. Je n'ai pas dix ans de barre, je n'ai pas vingt ans de barre. Mais de mon expérience, je n'ai jamais vu un renvoi refusé lorsqu'un confrère fait état d'une problématique médicale. Et là, c'est exactement le cas. On est sur un arrêt pathologique et on s'en fiche », s'indigne-t-elle.Lola de Laâge n'était pas présente, mais ses collègues lui ont raconté l'audience. Elle est sous le choc : « À la base, c'est peut-être naïf de ma part, je n'ai pas imaginé que ça allait poser des difficultés. Je ne comprends pas que ce ne soit pas un motif légitime de renvoi. Et qu'on doive se justifier et venir expliquer des choses que je considère de l'ordre de l'intime à une audience. Franchement, c'est regrettable. » Le cas de Lola n'est pas une première. Il y a un an, une avocate a perdu les eaux et fait une crise d'épilepsie en pleine audience au tribunal de Paris. La raison ? Le renvoi de son audience avait été refusé par le tribunal.Pour Chloé, avocate, il y a un problème de sexisme au sein de la profession et faire partie d'une profession libérale n'arrange rien. « Il faut savoir que très peu d'avocates sont salariés. Quand on est libérale, on n'est pas protégées par le droit du travail. Donc, il y a ce risque d'être licenciée du jour au lendemain. Il y a aussi le sujet de comment on garde ses clients si l'on est arrêtés pendant quatre mois comme c'est notre droit. On est de fait interdit de travailler, sinon on n'a pas le droit à nos indemnités maternité. Mais en même temps, les dossiers continuent, donc il y a beaucoup de questions organisationnelles sur lesquelles on a besoin de mettre en place un certain nombre de mesures. Une mesure simple, c'est déjà de dire que quand il y a un dossier qui tombe pendant cette courte période de quatre mois, le renvoi doit être absolument de principe, sauf situation exceptionnelle », estime-t-elle. Une situation qui la touche personnellement, car Chloé est enceinte de quelques moisÀ lire aussiLe Barreau des arts, des avocats bénévoles au service des artistes précaires

    100 jours de Trump: paroles d'étudiants américains à Paris

    Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 2:31


    Que l'on adhère ou non à son programme et ses idées, le président des États-Unis ne laisse pas indifférent. Depuis sa prise de fonction à la Maison Blanche en janvier dernier, Donald Trump a déjà signé plus de 140 décrets remettant ainsi en cause, entre autres, le droit du sol, des minorités et des femmes, ou en suspendant (ou supprimant) brutalement les financements américains qui passaient par des agences USAID, sans oublier la hausse des droits de douanes. Les coupes budgétaires opérées dans de nombreux secteurs, notamment dans celui de la santé et de la science, inquiètent également bon nombre d'Américains. À l'occasion des 100 premiers jours du président républicain Donald Trump, notre journaliste s'est entretenue avec deux étudiants américains à Paris qui lui ont confié leurs inquiétudes et leurs espoirs. Reportage. 

    Trois générations racontent leur rapport à la guerre du Vietnam, achevée il y a 50 ans

    Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 2:36


    Il y a 50 ans s'achevait l'un des conflits les plus meurtriers du XXe siècle : la guerre du Vietnam. Le 30 avril 1975, la ville de Saïgon, bastion occidental du sud, tombe aux mains de l'armée populaire vietnamienne. C'est une débâcle pour les États-Unis engagés dans le conflit et le début d'une nouvelle ère marquée par la réunification du pays, dirigé depuis cinq décennies par un régime communiste. De nombreux vietnamiens fuient ce nouveau régime par la mer à la fin des années 1970 : ce sont les « boat people ». Nombre d'entre eux trouvent refuge en France, notamment à Bussy-Saint-Georges, une ville située à l'est de Paris, où trois générations de Vietnamiens racontent leur rapport au conflit. « Le 30 avril 1975 est une journée que je n'oublierai jamais. » Anh Linh Tran, septuagénaire, est un ancien officier de l'armée du sud Vietnam. Ce 30 avril 1975, lui et la centaine d'hommes qu'il dirige, n'ont d'autres choix que de se rendre : « Nous n'avions plus assez de nourriture et de munitions pour résister, alors nous avons déposé les armes. Nous étions très tristes, mais on ne pouvait pas faire autrement. »  Le nouveau régime communiste l'emprisonne durant trois ans.Puis, en 1979, il fuit son pays à contrecœur et embarque avec lui les traumatismes de la guerre. Il rejoint la Malaisie en bateau, puis la France où naissent et grandissent ses enfants. « Quand ils étaient jeunes, je leur promettais de les amener au Vietnam, là où je suis né. Je l'ai dit comme cela, sans trop réfléchir, mais mes enfants s'en sont souvenus et ils m'en ont à nouveau parlé quelques années plus tard, raconte Anh Linh Tran. Mais à l'approche du départ, je leur expliquais que je ne me sentais pas encore d'y retourner, car je ne supporte pas le régime communiste en place. »Le voyage aura finalement lieu en 2019. Un retour au pays pour l'ancien militaire, quarante ans après l'avoir quitté. Depuis, c'est dans un livre intitulé Good Bye Saïgon, adressé à ses enfants, qu'il a couché ses souvenirs. « Je relate mon passage à l'armée, la prison puis mon arrivée en France, je leur raconte presque tout. » Presque tout. Car une partie du récit est toujours douloureuse, alourdie par le tabou de la guerre et le déracinement.« Je ne raconte pas la tristesse que j'ai vécue, je ne leur impose pas, car ce n'est pas leur histoire », renchérit de son côté Tran Phung Vu Nguyen, la cinquantaine. Avec ses enfants, il fait aussi le choix de l'économie des mots. Lui a quitté le Vietnam à l'âge de neuf ans. « On est partis sur un petit bateau avec une vingtaine de personnes et on a rencontré un bateau pirate qui nous a coulés. » Ce sont finalement des marins malaisiens qui les récupèrent et les ramènent à terre. Tran Phung Vu Nguyen finit lui aussi par gagner la France.« J'essaye de ne pas me définir par mon passé »De cette histoire, ses enfants savent peu de choses. Ils ne posent pas beaucoup de questions. L'histoire, le passé, la mémoire les intéressent peu. « Ils sont nés en France donc ils ont une mentalité française. Pour eux, le Vietnam est un pays plus touristique qu'autre chose, explique le père de famille, président de l'amicale des Vietnamiens de Bussy-Saint-Georges. Quand je les emmène au Vietnam, c'est d'abord et avant tout pour les paysages. L'aspect mémoriel, on l'évoque ici, en France, entre nous. »À 18 ans, Minh Quan Vo, étudie le droit à Paris. Issu de la seconde génération de Vietnamiens nés en France, il le confirme : il pose peu de questions à ses aînés. Par crainte, dit-il, « de réveiller des blessures ». Par volonté aussi d'écrire sa propre histoire : « J'ai étudié la géopolitique au lycée, donc je connais l'importance de la mémoire et du devoir de mémoire, mais pour autant, j'essaye de ne pas me définir par mon passé et mes origines. J'essaye de me définir par mes propres actions, explique le jeune homme. Je pense que c'est important de savoir ce qu'il s'est passé, de savoir comment cela a affecté ma vie indirectement. C'est important d'en avoir conscience, pour autant, je n'ai pas envie que ça influence ce que je ferai et qui je serai à l'avenir. »Minh Quan Vo participera tout de même aux commémorations organisées à Bussy-Saint-Georges, ce dimanche 4 mai, où une petite stèle rend hommage aux immigrés vietnamiens.À lire aussiLa guerre du Vietnam: un conflit que les États-Unis souhaitent oublier

    En France, les médecins dans la rue pour protester contre la loi Garrot

    Play Episode Listen Later Apr 27, 2025 2:33


    En réaction à l'adoption par les députés d'un article de loi visant à réguler l'installation des médecins sur le territoire, et ainsi espérer résoudre le problème des déserts médicaux, les médecins lancent un mouvement de grève ce lundi 28 avril et des manifestations auront lieu dans toute la France mardi. Ce n'est pas une nouvelle problématique en France : non seulement il n'y a pas assez de médecin dans le pays, mais ils sont aussi très mal répartis. Huit millions de Français vivent aujourd'hui dans un désert médical, sans médecin généraliste attitré. Pour y remédier, des députés ont adopté, le 2 avril 2025, un article de la loi Garrot visant à réguler l'installation des médecins sur le territoire. Les jeunes praticiens seraient ainsi obligés de s'installer dans des territoires sous-dotés. Il n'en fallait pas plus pour provoquer une fronde des médecins.À lire aussiFrance: les médecins bientôt contraints à exercer jusqu'à deux jours par mois dans les «déserts médicaux»

    Procès Le Scouarnec: la démarche de vérité de l'accusé ne convainc pas les victimes

    Play Episode Listen Later Apr 24, 2025 2:38


    Devant la cour criminelle de Vannes où il est jugé pour 300 viols et agressions sexuelles sur des patients majoritairement mineurs au moment des faits, l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec reconnaît les faits, formule régulièrement des excuses, assure « en avoir fini avec les mensonges ». Mais les nombreuses victimes qui défilent à la barre restent persuadées que l'homme ne s'est pas débarrassé de ses fantasmes pédocriminels. Dès les premiers jours de son procès, qui s'est ouvert le 24 février dernier, Joël Le Scouarnec collabore et répond aux questions des magistrats. Face aux caméras et micros, son avocat, Maxime Tessier, ne manque pas de le mentionner : « Vous avez un homme qui est dans une démarche de reconnaissance, de coopération et jamais de minimisation. Monsieur Le Scouarnec donne des explications, ne se moque de personne, bien au contraire. »Depuis, l'accusé a reconnu, le 20 mars, sa culpabilité pour l'intégralité des faits concernant les 299 victimes. Ses crimes n'étaient donc pas des gestes médicaux, comme il le soutenait jusqu'alors. Une démarche de vérité globale qui a le mérite d'exister, concède Francesca Satta. « Il continue à nier l'individualité de chaque victime, pointe une avocate des parties civiles. Chacune d'entre elles qui passe à la barre n'a pas de sa bouche une reconnaissance de son existence, une reconnaissance de son visage. Je peux comprendre qu'il puisse ne pas se souvenir des 300 victimes qu'il a pu faire, mais je ne peux pas comprendre qu'il n'en reconnaisse aucune. »Une amnésie volontaire d'après cette avocate, qui a un double objectif, selon elle : échapper à certaines questions de la cour et garder la maîtrise des débats. « Il refuse absolument de considérer qu'il a pu, par exemple, poser des indications médicales pour pouvoir ensuite opérer un enfant dont il avait le projet de le violer. Ça, c'est aussi pour lui une façon de garder le contrôle sur ce qu'il veut rester, c'est-à-dire un chirurgien valable qui coexistait avec un pédophile », abonde sa consœur Frédérique Giffard. Mais pour l'avocate, cet argument ne tient pas une seconde : « On a tous les jours la démonstration qu'en fait, il créait, grâce à son travail, les conditions de possibilité de ses infractions. »À lire aussiProcès Le Scouarnec en France: des associations dénoncent un système qui «protège les prédateurs sexuels»« Il ne s'est pas excusé, car je l'ai déstabilisé »Manon s'est confrontée à son agresseur à la mi-mars. « J'ai pu lui donner des uppercuts vocaux par mes mots. Ce passage, en effet, m'a soulagé, m'a conforté et m'a permis de tourner une page », résume la trentenaire. Son passage à la barre lui a permis de mesurer, dit-elle, la perversité de l'ex-chirurgien. « Quand les victimes lui demandent de ne pas s'excuser, il le fait quand même. Il insiste en disant que c'est le seul moment où il les a en face de lui et qu'il ne pourra pas le faire à un autre moment », explique Manon. « Il dit vouloir s'excuser pour chaque victime, ce qui n'est pas vrai. Il ne s'est pas excusé devant moi, car je l'ai déstabilisé quand je suis passée à la barre. »Quand elles sont prononcées, ses excuses sonnent faux, estime de son côté Mauricette Vinet. « Est-ce que ça ne serait pas pour qu'il ait une remise de peine ? », s'interroge-t-elle. Avec Roland son mari, ils vont faire entendre à la barre la voix de Mathis, le 7 mai prochain. Leur petit-fils s'est suicidé trois ans après avoir appris qu'il était l'une des victimes de Joël Le Scouarnec. « On va lui dire qu'il a tué Mathis. On ne peut pas le dire autrement. On lui avait dit à Mathis, on sera toujours à côté de toi. On lui a promis, on continue. » Le face-à-face avec Joël Le Scouarnec est nécessaire, disent-ils, mais aucune de ses paroles ne les apaiseront.À lire aussiFrance: au procès de Joël Le Scouarnec, un médecin lanceur d'alerte à la barre

    France: après l'affaire Bétharram, les langues se délient dans les établissements privés catholiques

    Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 2:32


    Il est le lanceur d'alerte de l'affaire Bétharram. Celui qui a brisé une omerta de 60 ans sur un établissement privé catholique du sud-ouest de la France. Alain Esquerre, le fondateur du collectif des victimes, publie ce jeudi le livre Le silence de Bétharram, dans lequel la fille aînée du Premier ministre François Bayrou témoigne notamment. Le fruit de 18 mois d'une quête de vérité auprès des anciens élèves de l'établissement, d'une alerte lancée dans la presse début février et de la saisie de l'affaire par la justice. Plus de 200 plaintes ont été déposées, allant de violences physiques à viols. Depuis l'affaire Bétharram, les langues se délient ailleurs, dans d'autres établissements privés et d'autres scandales éclatent. Constance Bertrand sort de son sac son ordinateur portable. Depuis un mois et demi, cette quadragénaire reçoit quasi quotidiennement des récits d'anciens élèves de l'établissement privé catholique où elle a été scolarisée. « À l'origine, on a ouvert ce groupe Facebook parce qu'on a appris le 3 mars qu'un ancien surveillant de Bétharram a poursuivi sa carrière directement après à Saint Dominique de Neuilly », raconte-t-elle.Mais les messages qui affluent ne concernent pas seulement ce surveillant. « En cinq jours, on obtient des témoignages de choses gravissimes sur six personnes », confie-t-elle. Des accusations de violences physiques, psychologiques, d'agressions sexuelles et de viols. Beaucoup sont anonymes, publiées en messages privés. Constance, qui elle-même a été victime de harcèlement, décide alors de témoigner à visage découvert. « J'ai trouvé que c'était important de le faire pour que les gens sachent à qui ils s'adressaient. Et puis les témoignages arrivent. Ça, c'est, c'est mon cahier des horreurs, je suis obligée de prendre des notes pour ne pas mélanger les témoignages », explique-t-elle en montrant le carnet de notes où figurent de nombreux témoignages récoltés. Une cinquantaine de victimes sont déjà sorties du silence, pour des faits allant des années 1980 au début des années 2000. « Une maîtresse qui arrache l'oreille d'une petite fille, une maîtresse qui donne des coups de poing dans la tête d'un enfant, un maître qui caresse des enfants sous la jupe. Les parents ont la plupart du temps fait des démarches auprès de l'institution, mais l'institution ne les a pas soutenus. On a répertorié une dizaine de personnes accusées de violence. On a des enseignants, des surveillants, des prêtres aumôniers, des censeurs, à savoir le responsable de la discipline », détaille-t-elle.Cinq plaintes ont été déposées dont une pour viol. Le 20 mars dernier, Constance Bertrand prend la parole devant la commission d'enquête parlementaire mise en place, fin février, suite au scandale de Notre-Dame de Bétharram. Depuis, cette commission a enregistré des signalements dans 17 départements de France. Pour Arnaud Gallais, président de l'association de protection de l'enfance Mouv'enfant, un double phénomène explique ces révélations en cascade.« Premièrement, vous avez le pouvoir d'identification. C'est-à-dire que les victimes s'identifient entre elles. Ce qui leur permet de parler, parce qu'elles vont se dire : "tiens, c'est ce que j'ai vécu". Le second élément est quand même extrêmement politique. Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église en 2021 disait que 108 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles dans des établissements privés et personne ne fait rien. Du coup, vous avez une colère en fait qui monte. C'est-à-dire que les enfants ou les enfants devenus grands ont parlé, mais on ne les a pas protégés », analyse-t-il. Ce #MeToo de l'enseignement pourrait bien dépasser le secteur privé catholique. Pour la première fois, ce mardi, la commission d'enquête s'est rendue dans un lycée public, où un enseignant, visé par plusieurs plaintes, s'est suicidé fin 2023. À lire aussiViolences sexuelles à Bétharram: la congrégation admet sa «responsabilité» dans les «abus massifs» À lire aussiAffaire Bétharram en France: le Premier ministre François Bayrou «bouleversé» face au témoignage de sa fille

    France: des personnalités revendiquent leur maladie mentale pour faire avancer la cause psychiatrique

    Play Episode Listen Later Apr 22, 2025 2:30


    « Parlons santé mentale ! ». Autour de ce slogan, le gouvernement français a récemment décidé de faire de la santé mentale une grande cause nationale en 2025. Et force est de constater que de plus en plus de personnalités, journalistes, artistes, ou encore sportifs connus divulguent au grand public leur maladie mentale. Le dernier exemple en date est celui de Nicolas Demorand, journaliste de la matinale de la radio publique France Inter. Il a annoncé de manière crue au micro qu'il était bipolaire depuis des années. Une démarche qui relève de l'intime et qui lève le voile sur ce qui était jusque-là tabou. Ce genre de révélation peut-elle servir les malades atteint de troubles identiques ? « Comme des centaines de milliers de Français, je suis bipolaire. Si je me suis tu si longtemps, c'est parce que la maladie mentale fait peur. Car la maladie mentale reste une maladie honteuse et que, oui, j'avais honte. Mais j'ai décidé maintenant d'en faire un combat », déclare Nicolas Demorand, présentateur de la matinale de France Inter, s'adressant à ses milliers d'auditeurs.La honte dont parle le matinalier de la radio publique, Maxime Perez-Zitvogel la connaît bien. Âgé aujourd'hui de 32 ans, il a été diagnostiqué bipolaire, alternant phase d'euphorie et période de dépression, il y a près de dix ans. « J'ai vraiment eu honte au départ. Vous vous rendez compte de tous les délires que vous avez eu et de tout l'impact que cela a pu avoir sur votre entourage, sur vos amis. J'ai dû arrêter mes études à cause de cela. C'est très dur de se retrouver après seul face à tout cela, et de se dire "mais pourquoi en fait ?" », confie-t-il. Aujourd'hui, Maxime Perez-Zitvogel a cofondé la Maison perchée, une structure d'accueil pour les gens confrontés à des troubles psychiques. Selon lui, il faut mettre en lumière la maladie mentale.Alors le fait que des journalistes, des comédiens, des artistes, des sportifs témoignent au grand jour de leur maladie mentale est pour lui salutaire. « Cela fait huit ans que j'attendais ce moment, qu'une vedette prenne la parole sur le sujet. Pour que cela amène de la discussion. Moi, quand j'étais à l'hôpital, le fait de savoir que des gens comme Van Gogh ou Baudelaire l'étaient, cela m'a rassuré. Cela m'a permis de me dire qu'ils avaient quand même du talent. Disons que ce fut quelque chose qui m'a rassuré et qui m'a permis de m'ancrer et de me dire que je pouvais tout de même vivre avec cette maladie », explique-t-il.La maladie mentale n'est pas une maladie comme les autres, car elle est stigmatisante. Comme l'explique le psychiatre Thierry Najman, c'est difficile de vivre avec cette pathologie : « Il y a à peu près 15 % des personnes diagnostiquées bipolaires qui vont décéder par suicide et qui vont avoir des trajectoires extrêmement impactées par la maladie. En termes de divorce, beaucoup plus fréquents dans la population générale. En termes de perte d'emploi. Ce sont des trajectoires de vie accidentées. »Quand des personnalités publiques montrent qu'avec un traitement, les malades peuvent vivre presque normalement, cela les aide. Le psychiatre encourage ces témoignages de gens connus, très bénéfique pour les patients, mais il avertit. « C'est très bien que les personnalités publiques fassent cette sorte de coming out – je ne sais pas comment il faut l'appeler. En tout cas, qu'elles puissent parler le plus simplement possible et de façon solidaire de leurs difficultés personnelles et de leur maladie. Mais tout le monde n'est pas une personnalité publique. Nicolas Demorand, Yannick Noah, Florent Manaudou ou d'autres ont peut-être la possibilité de trouver plus facilement une aide psychiatrique, un soutien. Mais ce n'est pas le cas de monsieur et madame tout le monde. Je crois que c'est important d'en profiter pour dire que la psychiatrie traverse une crise extrêmement profonde », rappelle-t-il. Un questionnement d'autant plus pertinent que la santé mentale avait été décrétée, en France, grande cause nationale en 2025.À écouter aussiSanté mentale: «Le rôle de la grande cause nationale est de déstigmatiser la psychiatrie»

    Les fidèles se rassemblent à Notre-Dame de Paris pour une messe en hommage au pape François

    Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 2:39


    De l'émotion et des larmes. Encore sous le choc depuis l'annonce ce lundi 21 avril de la disparition du pape François, des centaines de touristes et de fidèles se sont rassemblés à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour se recueillir et rendre hommage au pape. Sur le parvis de Notre-Dame de Paris, une employée, haut-parleur à la main, lance en boucle ce message, pour informer le public que la cathédrale n'accueille plus de visiteurs, mais uniquement les croyants qui se regroupent pour prier en mémoire du défunt pape François. Notre-Dame est en deuil et les fidèles ont encore du mal à réaliser.« C'est un choc pour moi. Comme je n'habite pas très loin, je me suis dit que c'était le moment de venir dans une Notre-Dame nouvellement restaurée pour un moment de recueillement et de prière », explique cet homme, visiblement ému. Comme lui, la mort du pape François a surpris de nombreux touristes, c'est le cas de cette jeune espagnole. « C'est un moment symbolique, on est très touchés d'être ici pour dire au revoir au pape François. Il m'a permis de me rapprocher du christianisme », confie-t-elle.Dans la file d'attente, Anne Kate, originaire de Maurice, est venue plus d'une heure à l'avance pour assister à cette messe et se recueillir. « Je viens prier pour le pape. Comme on visite Paris, on apporte notre prière pour le pape François. C'est touchant. Il est venu à l'île Maurice en 2019. Cela nous touche particulièrement, nous les Mauriciens. Il avait une belle approche pour les jeunes et les personnes marginalisées. J'espère que le prochain pape suivra le même parcours », affirme-t-elle.Il est 18h, des centaines de fidèles suivent l'homélie qui résonne depuis la cathédrale, retransmise par la chaîne de télévision catholique KTO : « Rendons grâce, pour la personne que fut le pape François, pour le ministère qu'il a accompli parmi nous. Demandons à Dieu de donner à son Église la grâce de son unité. Implorons l'Esprit-Saint pour qu'il ne cesse de nous conduire sur les chemins que le pape François nous trace. Amen. »Encore sous le choc, cette famille toulousaine est très émue. « En tant que chrétien, c'est un jour qu'on n'oubliera pas. Cela m'a touché », expliquent-ils. Les hommages continuent et certains fidèles se préparent pour la veillée.À lire aussi«On perd le meilleur d'entre nous»: les Argentins pleurent la mort de «leur» pape François

    France: la hausse des baptêmes d'adultes, rare bonne nouvelle pour une Église fragilisée

    Play Episode Listen Later Apr 20, 2025 2:25


    Une bonne nouvelle pour l'Église catholique de France. Selon un rapport de la Conférence des évêques, le nombre d'adultes qui se sont fait baptiser pour Pâques a quasiment doublé par rapport à 2024. Ils sont plus de 10 000 à franchir le pas cette année. Et ce alors que l'Église catholique de France est en difficulté, en proie à de nombreux scandales de pédocriminalité. D'où vient cet intérêt soudain des jeunes adultes pour le catholicisme ? RFI est allée poser la question aux premiers concernés à Paris. La paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, dans le XVe arrondissement de Paris, se réjouit. Une vingtaine d'adultes se préparent au baptême. Une première depuis très longtemps. Cinq d'entre eux sauteront le pas à Pâques. Gabriel est l'un d'entre eux. À 20 ans, il est étudiant en école de commerce. Son chemin vers le baptême commence il y a quatre ans. À l'époque, il traverse des difficultés. « Ça m'a apporté une stabilité, beaucoup de calme, beaucoup d'apaisement. C'est comme si on était accompagné d'un guide qui nous aide à faire le bien autour de nous. Cela m'aide à être une meilleure personne », estime-t-il.À quelques kilomètres, dans le quartier populaire de Belleville, dans le onzième arrondissement, à la paroisse Saint-Joseph-des-Nations, Ferdinand vient lui aussi d'être baptisé, après un an et demi de préparation. Pour cet étudiant à Sciences Po Paris, le baptême a été motivé par un événement bien particulier. « C'est avant tout une espèce de façon de comprendre nos vies. C'est un moyen d'accepter l'absence de réponse. Beaucoup de paradoxes aussi, explique le jeune homme de 24 ans. C'est devenu une idée concrète lorsque j'étais en échange universitaire en Amérique du Sud, au Chili. J'ai passé un an là-bas, à aller de plus en plus fréquemment à la messe. À mon retour, j'ai entamé la préparation. Ce sont des motivations très personnelles, liées à des réflexions, des lectures. »Selon Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, les baptêmes des adolescents et des adultes sont en hausse en France depuis deux ou trois ans. « Apparemment, il y a un retour un peu spontané. Alors, spontané veut dire suite à une rencontre. Une rencontre avec quelqu'un, lors d'un événement. On va à un baptême, à mariage, on va à une messe, à un pèlerinage. Des choses de ce genre-là », explique-t-il. Peu d'enquêtes ont été menées sur le sujet, mais il semble que la hausse des baptêmes relève d'abord de démarches individuelles. Il ne s'agirait donc pas d'un mouvement de société. Mais il pourrait y avoir d'autres raisons. « L'incendie de Notre-Dame n'aurait-il pas éventuellement joué un rôle ? Par l'énorme rappel que cela a été, tout de même. De la possibilité d'une catastrophe qui frapperait notre tradition religieuse, notre tradition catholique française ? » interroge-t-il. Toujours d'après Jean-Louis Schlegel, cela ne suffira pas à sortir l'Église de la crise qu'elle traverse. Aujourd'hui, seuls 2 % des Français se disent catholiques pratiquants.À lire aussiReligions du monde: Pâques 2025: l'unité des chrétiens

    Burna Boy au Stade de France: la superstar nigériane enflamme ses fans les plus fidèles

    Play Episode Listen Later Apr 17, 2025 3:35


    En concert au Stade de France de Paris ce vendredi 18 avril 2025, Burna Boy est le premier chanteur africain à s'y produire, dans un stade presque complet. C'est en 2012 que l'artiste s'est fait connaître avec le tube Like To Party. Depuis, il a sorti sept albums et a conquis la planète. Il a contribué à populariser l'afro-fusion, un genre musical qui mêle afro-pop, reggae, soul et d'autres influences. Et comme toutes les stars internationales, Burna Boy a de nombreux fans à travers le monde. Certains l'ont vu plus de dix fois en concert et ne ratent pas une occasion de rencontrer leur idole. Rencontre avec deux d'entre elles qui se rendront au Stade de France. À lire aussiEntre furie et génie, le concert fou de Burna Boy au Stell'Air d'Abidjan À lire aussiL'Afrobeats nigérian se prépare à une année triomphale en 2025

    Claim Reportage France

    In order to claim this podcast we'll send an email to with a verification link. Simply click the link and you will be able to edit tags, request a refresh, and other features to take control of your podcast page!

    Claim Cancel