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Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/

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    • Aug 5, 2025 LATEST EPISODE
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    L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département médecine légale

    Play Episode Listen Later Aug 5, 2025 2:35


    Ils mettent la science au service de l'enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l'RCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Focus aujourd'hui sur le Département médecine légale, chargé d'autopsier les militaires morts en service, d'identifier certains corps et d'établir les causes et circonstances de la mort dans des affaires criminelles.   À lire aussiLes experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d'ADN [1/10]

    L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département signal image et parole [2/10]

    Play Episode Listen Later Aug 4, 2025 2:35


    Ils mettent la science au service de l'enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Focus aujourd'hui sur le Département signal image parole, dont l'un des axes de travail est l'exploitation de vidéos et enregistrements sonores pour faire ressortir des éléments utiles aux investigations.   À lire aussiLes experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d'ADN [1/10]

    Les experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d'ADN [1/10]

    Play Episode Listen Later Aug 3, 2025 2:36


    Ils mettent la science au service de l'enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Depuis les premières utilisations de profils génétiques à des fins d'enquête à la fin des années 1980, l'ADN s'est peu à peu imposé comme « la reine des preuves ». Le Département analyses génétiques individus de l'IRCGN est à la pointe des méthodes d'identification des empreintes génétiques. Et ses dernières avancées semblent parfois frôler la science-fiction.

    Héritage des JO 2024: la biodiversité de la Seine en nette progression [9/10]

    Play Episode Listen Later Jul 31, 2025 2:36


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques.  Aujourd'hui, il est désormais possible de se baigner dans la Seine, et ce, depuis le 5 juillet dernier. La qualité de l'eau du fleuve est en bien meilleur état qu'il y a 50 ans. Depuis une dizaine d'années, de nombreuses espèces y sont revenues, comme la moule d'eau douce alors qu'elle avait disparu. Une biodiversité surveillée de près à Bougival, où se trouve la station de mesure du programme MeSeine. Par Ellissar Mokadim  « Ne vous inquiétez pas, on ne va pas couler. » Depuis un ponton sur la berge, on accède à une cabane flottant sur la Seine. De ce laboratoire à ciel ouvert, des techniciens analysent la vie du fleuve et recensent les espèces de poissons. Selon Sabrina Guérin, directrice Innovation du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne, la biodiversité progresse nettement depuis plusieurs décennies. « Dans les années 1970, on en comptait que 3-4 espèces alors qu'aujourd'hui, c'est multiplié par 10. On en compte 36 espèces de poissons différentes. » Le système d'assainissement a été modernisé depuis 50 ans, bien avant les Jeux olympiques. Cela a permis de recréer un milieu favorable pour les poissons. Accroché à une poulie, un dispositif acoustique permet d'approfondir les connaissances des écosystèmes. Cet outil sort tout juste de l'eau. « Donc, vous avez ici le micro qui permet d'écouter sous l'eau. Cette nouvelle manière de suivre la qualité de l'eau non pas en termes de composition, en termes d'activité. » Ce micro peut même enregistrer le chant des poissons comme celui du gardon. Chaque son capté correspond à une espèce. Le paysage sonore de la Seine est constitué de chevaines, et de goujons : mais pas seulement, le technicien Robin Richoux a déjà eu quelques surprises.  « C'est vrai que l'on a été surpris à quel point on pouvait entendre autre chose que les poissons. On entend aussi énormément les macro-invertébrés, des espèces qui sont en quantités énormes dans nos rivières. » Le retour de ces poissons sensibles à la pollution témoigne de la diminution des toxines dans l'eau : comme le phosphore et les bactéries fécales. C'était l'un des objectifs fixés pour les Jeux olympiques. Mais il reste encore à éliminer les microplastiques et les pesticides, rappelle Vincent Rocher, directeur Délégué Innovation Stratégie Environnement du SIAAP. « Aujourd'hui, on va devoir traiter les micropolluants sur nos usines de traitement. » Des travaux ont été menés par les collectivités, notamment : sur les mauvais branchements des habitations et des péniches dans la Seine. Les industries contrôlent davantage leurs rejets. Mais pour l'écologue Vincent Vignon, la pollution agricole doit aussi s'améliorer : « C'est nettement plus de la moitié du bassin versant de la Seine qui est agricole. Ce sont des phosphates, des nitrates, des trucs qui tuent des insectes ou des plantes, donc ce n'est pas formidable ». L'expert rappelle aussi la nécessité de renaturer les berges avec la création de zones humides ou la plantation d'arbres pour améliorer l'état écologique de la Seine. Les efforts réalisés pour l'assainir dans le cadre des Jeux olympiques ont permis le retour de certaines espèces. Mais des progrès restent à faire pour que le fleuve devienne un habitat durable pour la faune et la flore.

    Héritage des Jeux 2024: Handilab, un incubateur au service du handicap [9/10]

    Play Episode Listen Later Jul 30, 2025 2:31


    Handilab, un espace d'innovation de 13 000 m² au service du handicap et de la perte d'autonomie, a ouvert ses portes en décembre dernier à Saint-Denis au nord de Paris. Objectif : connecter le monde de l'innovation, de la technologie avec le secteur du handicap. Tout est parti d'un rêve. « Parce que je suis amputé juste au-dessus du genou., mon rêve était de trouver des solutions pour que la vie continue. Et j'ai rêvé d'un lieu. J'ai rêvé qu'on puisse se réunir, réfléchir à de nouvelles réponses, à des besoins particuliers. Comme vous le voyez, on se trouve dans ce lieu tout à fait magnifique où déjà nos nouveaux "géotrouvetou" sont en train de creuser plein de nouvelles idées », raconte Stéphane Houdet triple champion paralympique de tennis de table en fauteuil roulant et ambassadeur du Handilab. C'était il y a trois ans. Le rêve de Stéphane Houdet est devenu réalité en décembre dernier, avec l'inauguration d'un bâtiment de 13 000 m² dédié au handicap. « On est parti du constat que parfois, il n'y avait pas vraiment de connexion entre le monde de l'entreprise et de l'économie, de l'innovation et le monde du handicap. Notre idée, c'était de réunir au sein d'un même lieu des parties prenantes sur la thématique et des partenaires assez diversifiés. Vous avez une start-up ? Nous avons un incubateur. », explique Fanny Cohen, directrice du Handilab Il accueille déjà près de 25 start-up qui proposent des solutions d'inclusion et d'amélioration de la vie des personnes en situation de handicap. Losonnante est une jeune pousse qui développe une borne audio permettant aux malentendants d'entendre avec leur corps. « On branche ce dispositif sur secteur. Vous avez donc deux pastilles ici sur lesquelles nous allons positionner nos coudes et placer la base de la main sur les oreilles. Cela déclenche le son et on entend directement à travers son corps. Les vibrations sonores passent à travers les os du bras jusqu'au haut des oreilles, à partir du moment où l'oreille interne reste intacte », détaille Gaëlle Dubois, chargée de développement. Givevision, une autre start-up, propose, elle, un casque pour malvoyants. « Cela permet aux malvoyants d'avoir une vision améliorée de loin. Parce que ce casque combine réalité augmentée et flux télévisuel. On espère très bientôt pouvoir aussi être présent sur le continent africain, puisque c'est là-bas qu'on trouve le plus de déficients visuels », indique Cissé Doukouré, de l'entreprise Givevision. À terme, le Handilab compte incuber une centaine de start-up. Autre objectif de cet espace : devenir un hub pour l'emploi des personnes en situation de handicap.  À lire aussiDe nouvelles modalités de remboursement pour les fauteuils roulants

    Héritage des JO 2024: les volontaires veulent entretenir la flamme [8/10]

    Play Episode Listen Later Jul 29, 2025 2:33


    Ils étaient 45 000 mobilisés sur les sites de compétition pour accueillir le public et les athlètes olympiques à Paris. Un an après, certains ont choisi d'entretenir la flamme en poursuivant leurs missions de bénévolat au service d'événements sportifs. Ils ont même créé une association. Une démarche saluée par les clubs de sports qui peinent à engager des bénévoles dans leurs rangs. Ils se sont donné rendez-vous au jardin des Tuileries, en plein cœur de Paris. C'est l'heure des retrouvailles, ce samedi 26 juillet, pour la centaine de bénévoles présents. Aucune exception pour ce premier anniversaire des Jeux olympiques : ils ont tous revêtu la tenue officielle verte et bleue des volontaires qu'ils avaient soigneusement rangée dans un placard. Toute la panoplie est de sortie, le maillot, la sacoche et le fameux bob. C'est l'association « Tous volontaires » qui organise la rencontre. Elle compte dans ses rangs 250 membres, tous d'anciens bénévoles affectés aux sites de compétition des Jeux olympiques et paralympiques l'été dernier.   Il s'agit majoritairement de retraités qui avaient déjà une expérience dans le domaine avant la compétition. Pour d'autres, comme Christèle, volontaire aux Jeux paralympiques, le bénévolat a été bien plus qu'une découverte. « J'étais chauffeur avec deux autres volontaires. Depuis, on ne se quitte plus ! On fait des week-ends en Normandie, dans le Lot, on passe au journal télé régulièrement, savoure cette fonctionnaire. Dès lors, tout s'est enchaîné : en un an, ils ont multiplié, ensemble, les missions de bénévolat : Par exemple, on a été bénévoles sur un Ironman [un "super" triathlon] aux Sables d'Olonne récemment », développe Christèle. Tel est le principe de fonctionnement de « Tous volontaires » : mettre en relation des bénévoles disponibles et des organisations sportives qui en font la demande. « Quand on nous appelle, si on est disponible, on y va. De cette façon, on associe le plaisir de se retrouver au plaisir de faire du bénévolat », résume Christèle.  Un vivier de bénévoles en berne  L'initiative est bienvenue, car contrairement au nombre de licenciés, le vivier de bénévoles n'a pas progressé significativement après les Jeux olympiques et paralympiques dans les clubs sportifs. « Ils recherchent toujours », confirme Jean-Pierre Guillot, délégué départemental à l'association « Tous volontaires ». « Les gens veulent bien faire du sport, mais s'occuper des gens qui font du sport, c'est très difficile parce que tout le monde n'a pas du temps à donner gratuitement. Et puis les personnes sont peut-être plus égoïstes ou individualistes aujourd'hui qu'il y a quelques années », remarque le retraité.  L'association veut promouvoir la dynamique inverse. Début juillet, deux de ses bénévoles se sont rendus à une compétition de paranatation à Reims, à l'est de la France. Accueil du public, encadrement, chronométrage... sans eux, l'organisation aurait été bien plus compliquée, admet Sandra Millart, directrice de l'événement : « Ils ont l'expérience d'échanger avec le public et ils ont été très bienveillants avec les jeunes. Ils leur ont expliqué en quoi consiste la fonction de bénévole. Cela fait partie de l'héritage des jeux. Cela permet aussi de désanonymiser un certain nombre de personnes qui consacrent de leur temps au service du sport en France. » Ces bénévoles ont déjà le regard tourné vers les prochaines échéances olympiques. « J'aimerais faire les Jeux de Los Angeles en 2028, mais il faut que j'améliore mon niveau d'anglais », s'esclaffe l'une d'entre elles. D'autres sont plus prudents. Ils donnent rendez-vous en 2030 pour les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver en France.  À lire aussiJO de Paris: un an après, le développement de la pratique du sport freiné par les coupes budgétaires

    Héritage des JO 2024: malgré les discours, le bilan social est quasi-inexistant [7/10]

    Play Episode Listen Later Jul 28, 2025 2:38


    Il y a un an, Paris vibrait à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Un événement sportif que les organisateurs voulaient inclusifs, avec un héritage social à la clef : des places d'hébergement pérennes pour les sans-abris qui occupaient certains quartiers de la capitale. Les personnes à la rue ont été évacuées pour laisser place aux lieux de célébration. Ce qui avait été dénoncé comme une opération de nettoyage social visant à les invisibiliser. RFI s'est rendue sur l'un des campements démantelés il y a un an. Aujourd'hui, comme le redoutaient les associations, les personnes sans abris se sont réinstallées, faute de structure disponible pour les accueillir. Sous le métro aérien, boulevard de la Chapelle à Paris, les tentes et les matelas qui jonchent le sol peinent rester au sec alors que la pluie tombe averse. C'est là que chaque lundi, l'ONG Médecins du monde vient garer son camion de permanence médicale. « Ici, on est dans un lieu de campement où il y a environ une quarantaine de tentes. À peu près le double d'habitants dorment ici – ou survivent – sur une période plus ou moins longue, en attendant de pouvoir entamer des procédures d'asile ou accéder à des hébergements d'urgence. Il y a un premier accueil, avec les médiateurs et les médiatrices qui vont pouvoir récolter les demandes, tisser un lien de confiance, discuter avec les personnes. Après, elles vont leur remettre un ticket et la personne pourra voir le docteur », détaille Milo Borsotti, chargé de mission de programme santé pour Médecins du monde. Dans la file d'attente, Nelson, 29 ans, attend son tour. Arrivé du Soudan il y a trois ans, il devrait bénéficier d'un hébergement pour demandeurs d'asile le temps que l'OFPRA étudie son dossier, mais faute de place, il se retrouve ici, sous le pont. « Ici, on est les uns sur les autres, au milieu des déchets. Il y a constamment une odeur de pourriture. Mais on n'a pas le choix. On ne peut pas éviter les puces non plus. On est obligé de dormir dans ces conditions », regrette-t-il. Le cercle infernal des campements s'est pourtant arrêté une fois. Il y a un an quasiment jour pour jour, plus aucune tente en vue sur le boulevard. « Au moment où les Jeux olympiques débutent, on est juste une semaine après une opération massive de ce qu'on a identifié comme un nettoyage social. Toutes les personnes à la rue ont été hébergées pour un temps en Île-de-France. On a reçu un grand discours sur les questions d'héritage social. Nous, dans les faits, on n'a jamais vu cet héritage social », explique Milo Borsotti. Un an plus tard, les places miraculeusement sorties de terre à la veille des Jeux se sont volatilisées. Les matelas sont revenus et avec eux, une épidémie que Médecins du monde ne parvient pas à endiguer. « On a un phénomène de gale qui se propage. Le matériel de quelqu'un est contaminé, il va le passer à un autre qui vient d'arriver, ils vont partager une tente, etc. Parce qu'ils n'ont pas accès à du matériel propre et à des lieux d'hébergement. On pourrait pourtant l'arrêter facilement si on décidait d'héberger les personnes dans des centres adaptés et de leur proposer le traitement adéquat », déplore le chargé de mission. Pour tout héritage social des JO, la Préfecture Île-de-France – qui n'a pas répondu à nos sollicitations – met en avant 250 places pérennes, réservées aux « grands marginaux », des sans-abris coupés des dispositifs d'insertion depuis longtemps. Des places qui ne concernent donc pas les exilés qui survivent dans les campements.  À lire aussi«Pour eux, les jeux sont faits»: le collectif Les morts de la rue alerte sur le nettoyage social avant les JO

    Héritage des JO 2024: les infrastructures sportives de Seine-Saint-Denis [6/10]

    Play Episode Listen Later Jul 27, 2025 2:38


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Le département de la Seine-Saint-Denis commence à profiter des infrastructures construites durant cet événement. L'objectif en effet était de laisser un héritage aux habitants de ce département sous-doté en matière d'équipements sportifs. Des infrastructures emblématiques notamment avec le Centre aquatique olympique à Saint-Denis, qui a accueilli certaines épreuves, et le pôle de référence inclusif et sportif métropolitain (Prisme) à Bobigny, un lieu dédié principalement aux sportifs en situation de handicap. Après le dévoilement des anneaux, le Centre aquatique olympique-Métropole du Grand Paris, version héritage des Jeux, vient d'ouvrir ses portes au grand public. Viviane Gaessler, professeur de natation, encadre les élèves du collège Federico Garcia Lorca de Saint-Denis. « Ce sont des sixièmes, donc une tranche d'âge de 12 à 13 ans. On est dans l'apprentissage », décrit-elle. D'après la dernière enquête « Savoir nager », un enfant sur deux en Seine-Saint-Denis ne sait pas nager quand il arrive en sixième. « On s'était donné comme objectif d'apprendre à nager à la jeunesse de la Seine-Saint-Denis, un territoire dans lequel le taux d'apprentissage de la natation était nettement inférieur à la moyenne nationale. Avec ce centre aquatique et les autres bassins, on contribue à aller de l'avant pour apprendre à nager. On aura peut-être des petits champions dans les années à venir qui auront commencé ici, à la piscine, à Saint-Denis, dans le centre aquatique », se félicite Marie Barsacq, la ministre des Sports. « On a un dojo, une salle d'armes, une salle de danse, une salle de musculation et tout un espace de balnéothérapie. On a quand même 13 000 m2 de terrain de jeu à Bobigny. », énumère une jeune femme, qui visite le pôle de référence inclusif et sportif métropolitain, Prisme. « Aujourd'hui, on en récolte les fruits » À Bobigny, le Prisme, cet imposant bâtiment dans son enveloppe de dentelle blanche, ne passe pas inaperçu. Quatre mois après son ouverture, il accueille la Coupe du monde des clubs de foot fauteuil. « Ce lieu a été vraiment bien pensé pour les personnes en situation de handicap », se réjouit Erwan Conq, touché par la myopathie de Duchenne, capitaine de l'équipe de foot fauteuil de Châtenay-Malabry, qui découvre le lieu. « Ce site fait suite aux Jeux paralympiques, c'est quelque chose d'important. Je pense que cela va laisser une empreinte par rapport à ce qui a eu lieu il y a un an. Aujourd'hui, on en récolte les fruits. Nous qui sommes une discipline peu connue en tout cas, on se sert de ce lieu pour mettre en avant notre sport », estime-t-il. Luc, onze ans, fait ses débuts dans cette discipline. Il est heureux d'assister pour la toute première fois à cette compétition sportive avec sa mère. « On est au Prisme tous les samedis après-midi. On accueille déjà des jeunes en situation de handicap et on commence des initiations au foot fauteuil. J'ai les larmes qui me montent aux yeux de pouvoir assister à ce type de spectacle. Parce que pour moi, c'est vraiment un spectacle », confie-t-elle, émue. Le Prisme et le Centre aquatique olympique donnent une nouvelle image et redynamisent le département de la Seine-Saint-Denis, l'un des plus défavorisés de France métropolitaine. À lire aussiJO de Paris: un an après, le développement de la pratique du sport freiné par les coupes budgétaires

    Héritage des JO 2024: la vidéosurveillance algorithmique, une technologie encore décriée [5/10]

    Play Episode Listen Later Jul 24, 2025 2:34


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations, et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Aujourd'hui, on s'intéresse à une technologie dont le déploiement a été discret, mais rapide : la vidéosurveillance algorithmique. Des caméras sont apparues dans des dizaines de lieux publics avant les JO. Une technique encore en phase d'expérimentation, mais très décriée. Au détour des quais, à côté d'un kiosque, partout dans la gare Montparnasse, des caméras ouvrent l'œil. Des caméras classiques, mais il suffit de connecter certaines à un logiciel et faire ainsi de la vidéosurveillance algorithmique. Ce n'est plus un humain qui analyse les images filmées, c'est une intelligence artificielle. Elle détecte les mouvements de foule, les objets ou encore les comportements suspects. « Elles pourraient être les invitées les plus discrètes des JO : des caméras dites intelligentes. Prévues par le projet de loi pour Paris 2024, elles permettraient de scruter les abords des futurs lieux de compétition comme le Stade de France ou la tour Eiffel, mais aussi les transports en commun », expliquait France 24 dans un reportage diffusé début 2023.  La nécessité de garanties pour les personnes Depuis, ces caméras ont été installées dans plus de 69 lieux à Paris et dans ses environs. Un déploiement observé par la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Marie Duboys Fresney est adjointe au service de l'Économie numérique : « Ce qu'on a souligné dans le cadre de la loi JO, c'est justement qu'on comprenait l'intérêt de vouloir tester des choses. Mais il fallait avoir cette notion d'équilibre et de garanties pour les personnes. Et la loi JO, de ce point de vue-là, prévoyait un certain nombre de garanties pour les personnes. Que pour certains évènements, qu'à certaines conditions, avec une temporalité aussi limitée dans le déploiement, que par certains acteurs. Ça ne fait que l'alerte, ça ne prend pas de décision à la place d'un humain ». La loi JO prévoyait l'usage de la vidéosurveillance algorithmique jusqu'en mars 2025. Il est finalement étendu à 2027, toujours à titre expérimental. Et pourquoi pas jusqu'à 2030, puisque la France accueillera les Jeux olympiques d'hiver. Le risque de pratiques plus répressives Des organisations dénoncent une atteinte au droit à la vie privée. « Du point de vue d'Amnesty International, ce n'est pas l'héritage qu'on voulait des Jeux olympiques », explique Katia Roux, chargée de plaidoyer libertés au sein de l'ONG. « Se penser ou se savoir surveillé, ce n'est pas anodin. On peut imaginer qu'une personne puisse y réfléchir à deux fois, voire même renoncer par exemple à rejoindre un rassemblement ou à exercer son droit de manifester. » Selon Katia Roux, la vidéosurveillance algorithmique ouvre la porte à des pratiques encore plus répressives, comme la reconnaissance faciale. Une option qui pourrait être activée sur les caméras actuelles. Pour l'instant, la loi JO l'interdit strictement. Mais des personnalités politiques s'y sont dites favorables, comme Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur, aujourd'hui à la Justice, ou encore Philippe Tabarot, ministre des Transports. À lire aussiHéritage des JO 2024: les paralympiques professionnels entre fatalisme et désillusions [4/5]

    Héritage des JO 2024: les paralympiques professionnels entre fatalisme et désillusions [4/10]

    Play Episode Listen Later Jul 23, 2025 2:38


    Que reste-t-il de Paris 2024, dans nos souvenirs, dans la société et dans la ville ? À 48 heures du premier anniversaire de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, suite de notre série de reportages sur l'héritage laissé par cet été sportif marqué par une réussite populaire, y compris lors des Jeux paralympiques à la fin du mois d'août. Mais s'ils ont largement contribué à changer le regard du public sur les sportifs en situation de handicap, les parasportifs peinent encore à tirer les bénéfices de cette exposition, et leurs compétitions sont retombées dans un relatif anonymat. Le 2 juin, lors de la première journée de l'Handisport Open au stade Charléty et devant un public clairsemé, Timothée Adolphe, vice-champion paralympique du 100m malvoyant, remporte l'épreuve. Mais un souci de starting-block au départ fait glisser son guide, Charles Renard. La course à peine terminée, les deux hommes ne laissent pas passer l'incident. « Il y a huit mois, on avait les Jeux, l'année dernière, on était ici et tout était neuf pour les Jeux. Mais maintenant, on repart dans l'amateurisme. Aujourd'hui, on pouvait faire un gros chrono, franchement, je suis dégoûté. Les blocks sur le stade d'échauffement sont presque mieux que ceux sur la piste de compétition. » Des sponsors moins présents Une réaction épidermique, mais symptomatique d'un milieu ballotté entre désillusion et fatalisme sur l'après-Jeux. Fini les tribunes pleines et les soirées enfiévrées pour les paralympiens au Stade de France, au pied de la tour Eiffel ou du pont Alexandre III. L'engouement est retombé, et avec lui les promesses de lendemains meilleurs pour des sportifs et notamment leur confort matériel. Dimitri Pavadé, 4ᵉ du saut en longueur l'an passé, n'est pas le plus à plaindre. Mais les moyens n'ont guère évolué... « Nous, on investit dans nos stages avec l'équipe de France. Moi, je n'ai jamais connu ça auparavant. Il y a des jeunes qui arrivent, qui sont obligés de payer leur stage plein pot alors qu'ils n'ont pas forcément d'aide, qu'ils sont étudiants et commencent seulement à travailler. C'est très compliqué. » Compliqué, aussi, de continuer de rivaliser avec l'élite internationale sur le long terme sans sécurité financière. Or les sponsors sont devenus plus frileux et des contrats n'ont pas été renouvelés. L'Agence Nationale du Sport reste alors souvent la principale interlocutrice des athlètes pour leur assurer un avenir au plus haut niveau. Arnaud Litou, manager de la performance paralympique : « Pour les athlètes avec un profil de potentiel médaillable, on a un engagement d'assurer un seuil de revenus annuels, 40 000 euros brut par an, qui nécessite qu'on aille chercher des partenaires ou qu'on mette des fonds d'État pour assurer d'atteindre ce seuil. C'est tout le chemin à parcourir pour en arriver là, où on doit accompagner les athlètes en fonction de leur niveau de pratique et de leurs besoins également ». Continuer les efforts et les financements Mais si les financements publics restent primordiaux, ils se fragilisent dans le contexte budgétaire actuel. Le privé doit donc aussi prendre sa part, et il y trouvera son compte, rappelle Gaël Rivière, joueur des Bleus du cécifoot devenu président de la Fédération française handisport. « Nous, ce qu'on dit de manière globale, c'est qu'avec le parasport, on a quelque chose qui est porteur de valeurs et de messages. Il y a beaucoup de belles histoires à raconter et à accompagner. C'est un vrai appel qu'on continue à faire auprès des partenaires, en leur disant : "N'interrompez pas vos efforts en vous disant qu'on reviendra un ou deux ans avant les Jeux." Si on veut récolter demain les fruits d'un travail, il faut commencer dès maintenant. » Pérenniser l'effet positif des Jeux paralympiques, un travail de longue haleine pour que les 75 médailles récoltées à Paris 2024 ne deviennent pas le simple souvenir d'une parenthèse désenchantée. À lire aussiHéritage des JO 2024: le renouvellement urbain de la porte de la Chapelle, l'autre réussite des jeux [3/5]

    Héritage des JO 2024: le renouvellement urbain de la porte de la Chapelle, l'autre réussite des jeux [3/5]

    Play Episode Listen Later Jul 22, 2025 2:34


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville. Peu de nouvelles infrastructures sont sorties de terre pour l'occasion, c'était un engagement du comité olympique pour des raisons de développement durable et d'économie. Mais autour de ces rares installations, ce sont des quartiers entiers qui se sont transformés. Exemple avec la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. Le quartier est limitrophe du département de la Seine-Saint-Denis, mais séparé par un boulevard périphérique. Avec ses deux grandes tours et ses nombreux logements sociaux, il s'est longtemps traîné une réputation de précarité et d'insécurité. Jusqu'à la création de l'Adidas Arena, qui a notamment accueilli des épreuves de badminton.  « C'est une grande artère, aussi large que les Champs Élysées ». La comparaison avec la plus belle avenue du monde s'arrête à peu près là. La rue de la Chapelle mène à la porte du même nom et à la désormais célèbre Adidas Arena, l'un des équipements phare des Jeux olympiques de Paris. Jean-Michel Métayer habite le quartier depuis la fin des années 1980. Il l'a vu se transformer pour l'évènement. « C'était une rue absolument infernale, se souvient-il. La rue était pleine de voitures, de contre-allées et tout. C'est une transformation complète. Vous voyez les gens, ils déambulent, ils s'installent sous les arbres, sur les bancs. Il y a deux ans, vous n'aviez pas ça. » C'est à la société d'urbanisme Richez Associés que la Mairie de Paris a confié, dès 2019, la mission de repenser le quartier avec pour ligne de mire, les Jeux olympiques. Pour Vincent Cottet, cela commençait forcément par réduire l'espace réservé aux voitures : « On a créé plus de trottoirs, plus de pistes cyclables. Surtout, on a prolongé le bus ligne 38, qui est la ligne majeure parisienne, jusqu'à Saint-Denis. La Porte de la Chapelle, ce n'est plus un terminus, c'est un morceau de ville qu'on traverse et qui s'accroche à tous les autres quartiers autour. » Mais pour mieux comprendre l'ampleur du défi lancé à Vincent Cottet et son équipe, Jean-Michel Métayer nous emmène tous chez l'un de ses voisins. Direction le dernier étage d'une des deux tours qui bordent la porte de la Chapelle. L'appartement nous offre une vue panoramique sur tout le nord de Paris. Devant nous d'abord, un enchevêtrement de routes : « C'est un triple échangeur qui permet à la fois de rejoindre l'autoroute A1, de rejoindre Paris et en même temps d'accéder à Saint-Denis de l'autre côté. On a supprimé des voies pour pouvoir installer l'Arena, et de l'autre côté, un espace qui était abandonné a permis d'installer les bâtiments universitaires du campus Condorcet. Les Jeux olympiques ont été un accélérateur de cette transformation parce que comme tout grand projet avec des délais contraints, cela nous place tous dans une grande dynamique collective. Sans les JO, nous n'aurions pas avancé aussi vite et on n'en serait pas là. » Les terrains vagues ont disparu, la colline du crack aussi. Ce lieu de rendez-vous des toxicomanes a longtemps terni la réputation du quartier. Mais le trafic n'a pas totalement disparu. Les riverains comptent sur l'ouverture prochaine du campus pour transformer encore un peu plus la porte de la Chapelle.   À lire aussiJO-2024: l'Arena Porte de La Chapelle, une grande salle et des promesses

    Héritage des JO 2024: la pratique du tennis de table augmente grâce aux succès des frères Lebrun [2/5]

    Play Episode Listen Later Jul 21, 2025 2:38


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Aujourd'hui, on revient sur un sport qui séduit de plus en plus d'adeptes depuis un an : le tennis de table. Dans les campings, dans les cours d'école ou au milieu d'un parc, la table de ping-pong est devenue presque indispensable. Les JO 2024 et le succès des frères Alexis et Félix Lebrun, deux jeunes Français qui se sont hissés sur les podiums, ont crédibilisé le tennis de table et fait rêver de nombreuses personnes. Preuve en est : les inscriptions dans les clubs sont en hausse. En Île-de-France, la proportion d'adhérents a grimpé de 17%.   À lire aussiMondiaux de tennis de table: les frères Lebrun se contentent du bronze

    Héritage des JO 2024: balade à travers les lieux emblématiques de la cérémonie d'ouverture [1/5]

    Play Episode Listen Later Jul 20, 2025 2:45


    Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Dans ce premier épisode, RFI vous propose une balade à travers ces lieux emblématiques découverts ou redécouverts lors de la cérémonie d'ouverture des JO.   À lire aussiFrance: héritage des Jeux olympiques, la baignade dans la Seine ouvre à Paris

    Portraits de professeurs de français: Anne Robitaille, enseignante au Québec [5/5]

    Play Episode Listen Later Jul 17, 2025 2:40


    Ils viennent des quatre coins du globe : 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous, du 10 au 17 juillet à Besançon, pour le XVIᵉ congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Après des professeurs burkinabè, colombiens et indiens, aujourd'hui, elle nous présente une enseignante québécoise, Anne Robitaille. Le Québec est une région qui compte environ 7 millions de francophones.   À lire aussiSérie Portraits de professeurs de français – Salifou Coulibaly professeur à Ouagadougou, au Burkina Faso [1/5]

    Portraits de professeurs de français - Khaleda Sarem, professeure de français langue étrangère, à Paris [4/5]

    Play Episode Listen Later Jul 16, 2025 2:40


    Ils viennent des quatre coins du globe… 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVIᵉ congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Après des professeurs burkinabè, colombiens et indiens, aujourd'hui, elle nous présente une professeure afghane. En Afghanistan, le français est toujours la deuxième langue étrangère étudiée. Demain, Lucie Bouteloup nous présentera un nouveau portrait : celui d'une enseignante au Québec. 

    Portraits de professeurs de français - Srunika Kannan, professeure à l'Université de Madras, en Inde [3/5]

    Play Episode Listen Later Jul 15, 2025 2:39


    Ils viennent des quatre coins du globe… 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place et aujourd'hui elle nous présente une jeune professeure indienne de l'université de Madras, Srunika Kannan. L'Inde compte aujourd'hui plus de 600 000 locuteurs de français et le français est la première langue étrangère étudiée. Demain, Lucie Bouteloup dresse le portrait d'une professeure qui enseigne le français en Afghanistan. 

    Portraits de professeurs de français – Erika Escobar, professeure de français à Lima, au Pérou [2/5]

    Play Episode Listen Later Jul 14, 2025 4:19


    Ils viennent des quatre coins du globe : 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Elle nous présente aujourd'hui Erika Escobar, une professeure de français qui enseigne à Lima, au Pérou. Demain, Lucie Bouteloup nous présentera un nouveau portrait : celui d'une enseignante à Madras en Inde.

    Série Portraits de professeurs de français – Salifou Coulibaly professeur à Ouagadougou, au Burkina Faso

    Play Episode Listen Later Jul 13, 2025 2:49


    Ils viennent des quatre coins du globe. 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place et cette semaine, chaque jour, elle va nous présenter l'un d'entre eux. Aujourd'hui c'est Salifou Coulibaly. Il enseigne au collège Ouagadougou au Burkina Faso. Demain, Lucie Bouteloup dresse le portrait d'une professeure qui enseigne le français à Lima, au Pérou.

    Affaire Sabine Dumont: un «cold case» bientôt résolu par la généalogie génétique?

    Play Episode Listen Later Jul 10, 2025 2:33


    Trente-huit ans après les faits, l'enquête sur le viol et l'assassinat de la petite Sabine Dumont, tuée à l'âge de neuf ans près de Paris, pourrait être résolue grâce à une technologie utilisée par le FBI mais encore impossible en France : la généalogie génétique.   « C'est un manque, encore beaucoup plus fort, d'année en année. D'ailleurs, quand j'en parle, c'est difficile parce que pour moi... c'est son manque. Le manque d'elle ». Trente-huit ans après, Nathalie a encore du mal à retenir ses larmes. Elle est l'une des grandes sœurs de Sabine Dumont, violée et assassinée en 1987 à l'âge de neuf ans, à Bièvres.  Son meurtrier n'a jamais été retrouvé. Mais grâce à la persévérance de leur mère notamment, l'enquête n'a jamais été refermée. « Elle n'a jamais lâché face à la pression de peut-être une ou deux juges d'instruction qui voulaient absolument clôturer ce dossier. Elle a dit non. C'est quand même aussi grâce à elle qu'aujourd'hui, on est là », salue Nathalie. Avec des éléments de preuve jamais détruits. « On a conservé les habits que portait Sabine. Et heureusement, parce que dans beaucoup d'affaires en France, on ne les conserve pas correctement. Quelques années après, on a pu caractériser un ADN, l'ADN du sperme. Cet élément-là est évidemment décisif pour découvrir la vérité », remarque Me Didier Seban, l'avocat de la famille Dumont. Depuis la fin des années 90, l'ADN du suspect est comparé au fichier national des empreintes génétiques. Il compte aujourd'hui cinq millions de profils, enregistrés lors d'enquêtes. Cela n'a jamais rien donné. « Tout est une histoire de marqueurs d'ADN. En France, on prend 23 marqueurs pour les inscrire au fichier. C'est très limité. Ce n'est pas suffisant pour faire de la généalogie génétique », poursuit Me Didier Seban.   À lire aussiADN: une découverte scientifique fondamentale La généalogie génétique, le nouvel espoir des Dumont. Cette technologie a permis au FBI, la police fédérale américaine, de résoudre plusieurs centaines d'affaires en comparant des empreintes génétiques aux fichiers de sociétés privées qui proposent des tests ADN. Ces tests utilisent plusieurs milliers de marqueurs. Résultat, si le suspect n'est pas dans la base de données, on peut peut-être y trouver un membre de sa famille, même très éloigné. « C'est interdit en France de demander son ADN, c'est même passible d'une amende. Mais beaucoup de Français s'adressent aux États-Unis qui vont leur donner leurs origines, des traces de leur histoire familiale. On nous parle de près d'un million de Français qui l'auraient fait, explique Me Seban. On peut en interrogeant ces fichiers retrouver la trace d'un cousin, d'un oncle de l'auteur des faits. C'est l'espoir que nous avons ». Un expert en généalogie aura ensuite la charge de retracer l'arbre familial pour remonter au suspect. La France a déjà fait appel une fois au FBI, pour retrouver un violeur en série. Elle a donné son feu vert pour que l'affaire Dumont en bénéficie aussi.  « On saura. Il y aura une justice qui sera rendue, il y aura une vérité qui aura été aboutie », veut croire Nathalie. La famille espère que leur affaire fera aussi avancer la législation française, pour que la généalogie génétique puisse être aussi pratiquée en France.  À lire aussiL'ADN peut-il faire la police?

    Des balades pour ne pas oublier l'histoire coloniale de Marseille

    Play Episode Listen Later Jul 9, 2025 2:28


    À Marseille, dans le sud de la France, l'artiste Mariam Benbakkar, fondatrice de l'association Filles de blédards, propose régulièrement des visites qui mettent en lumière le passé colonial de la ville. Une histoire aujourd'hui encore méconnue, alors que l'Algérie fêtera le 5 juillet ses 63 ans d'indépendance.  De notre correspondante à Marseille, Le rendez-vous a été donné un matin, dans l'artère commerçante de Marseille, rue Saint-Ferréol. Une vingtaine de personnes se regroupent autour de l'artiste Mariam Benbakkar pour une « balade du centre-ville colonial ». Ce quartier aux imposants bâtiments a été construit à partir de 1848, quand après vingt années de guerre, l'Algérie a été divisée en trois départements français. « Toutes les ressources exploitées d'Algérie, mais aussi des autres colonies, arrivent par le port de Marseille. Le quartier devient une vitrine des armateurs », pose Mariam, d'une voix assurée. Elle fait circuler un livre de photos : Marseille, première ville à organiser une exposition coloniale en 1906, Marseille et son musée colonial, Marseille, « porte de l'Orient ». À lire aussiLa première guerre d'Algérie (1830-1852): une «évidence oubliée» Une histoire invisibilisée L'histoire coloniale se fait discrète dans la ville phocéenne. Ici, un petit vitrail avec un bateau, là, un fronton effacé. Point de plaques ou d'explications. La guide fait entrer le petit groupe dans le flamboyant magasin Uniqlo, au dôme aussi haut que celui de la préfecture. C'est l'ancienne Banque centrale de l'Algérie française. Les lettres C et A apposées sur le fer forgé, et une lourde porte blindée dans les cabines d'essayage, sont les vestiges des coffres-forts de l'empire. Cachée derrière des cintres, une plaque évoque le passé du bâtiment. « Il y avait avant un magnifique plafond peint, avec les villes colonisées, mais qui a été recouvert par la climatisation d'Uniqlo », raconte Mariam. « C'est du savoir qui a été complètement invisibilisé », remarque Anne, venue assister à la visite avec son bébé en poussette. Celle qui a grandi dans ces rues estime « mal connaître les histoires cachées derrière les bâtiments. » Pour Pauline, une autre jeune femme du groupe, c'est l'occasion de se questionner sur son passé colonial. « Je ne suis pas issue de l'immigration, mais je me sens concernée », estime-t-elle. Et pour Mariam, tout le monde a, de près ou de loin, une histoire personnelle avec les colonies françaises. Mariam Benbakkar n'est ni sociologue, ni historienne, rappelle-t-elle souvent. Mais si elle a choisi de parler de sa ville, c'est parce que « transmettre de manière orale, dans la rue, est pour moi le meilleur moyen de changer la mentalité des gens. » Elle travaille depuis plusieurs années autour des imaginaires post-coloniaux, avec son association Filles de blédards et son compte Instagram Marseille Coloniale. « Marseille est une ville nœud sur l'enjeu de la France et des migrations. C'est une culture extrêmement riche, mais pas représentée dans les institutions culturelles », explique l'artiste à la connaissance impressionnante, fascinée par l'espace public, l'architecture, le cadastre et la construction privée. À écouter aussiDevoir de mémoire: la France face aux crimes coloniaux au Cameroun Toujours d'actualité Elle cite des noms d'industriels et politiques aussi, tombés dans l'oubli : Jules Charles-Roux, riche armateur dont la petite fille se mariera avec le maire de Marseille Gaston Deferre, Édouard Marie Heckel, créateur du musée colonial ou encore Paulin Talabot, fondateur du chemin de fer Paris Lyon Marseille et lobbyiste pour la création du canal de Suez. « Il y a une bourgeoise industrieuse qui s'est faite des fortunes sur cet empire colonial. Jusqu'à aujourd'hui, la répartition des biens spoliés ne se fait pas bien », souligne-t-elle en parlant des enclaves privées dans les quartiers riches de la ville. Autre arrêt, sur la Canebière, l'actuel C&A, anciennement Grand hôtel du Louvre et de la Paix, présente quatre immenses statues représentant quatre continents : l'Europe et les Amériques, drapés d'une toge, portent une machine ailée en signe de progrès, et l'Asie et l'Afrique, seins nus, portent un éléphant et un chameau. « Ces images qui s'implantent au XIXe siècle, on en subit les conséquences aujourd'hui. C'est comme si l'espace urbain avait un inconscient, on finit par avoir ces images-là à l'intérieur de nous. » Pour Mariam Benbakkar, cette histoire pas si lointaine est plus que jamais d'actualité. « Il faudra des réparations des dégâts qu'a faits le capitalisme et l'impérialisme au XIXe siècle, qui a un impact jusqu'aujourd'hui, dans le système bancaire, économique, de propriété privée. Et pour ça, il faut savoir qu'on a été spolié de notre bien commun et réclamer nos droits fondamentaux : l'accès à la mer, à la nature, à des logements décents, à des rues pour tous et toutes. » À Marseille, si la mairie ne s'est pas encore saisie de ces questions, des artistes, auteurs et autrices travaillent à ancrer ces récits oraux dans la durée. Un guide du Marseille colonial, écrit par Alain Castan, a été publié en 2022, alors que l'Algérie fêtait ses soixante ans d'indépendance.

    Tour de France: la course à l'équipement

    Play Episode Listen Later Jul 8, 2025 2:31


    Le Slovène Tadej Pogaçar a remporté à Rouen la quatrième étape du Tour de France. Il est deuxième du classement général dans la même seconde que le maillot jaune Mathieu van der Poel, avant un rendez-vous très important ce mercredi : le premier contre-la-montre individuel, 33 km autour de Caen. Un exercice solitaire où les jambes font la différence, mais pas seulement. C'est aussi l'occasion d'étrenner les dernières innovations sur des vélos bourrés de technologie et d'électronique. Comme en Formule 1, c'est une véritable course à l'équipement que se livrent aujourd'hui les équipes en coulisses. Un phénomène qui s'accélère de manière spectaculaire depuis une quinzaine d'années.    C'était il y a quarante ans : les premières pédales automatiques, un système de fixation pied/vélo inspiré du ski… La marque Look en équipera Bernard Hinault, dans sa victoire sur le Tour 1985. À l'époque, les innovations technologiques majeures sont rares. « Quand on voit celle-là et qu'on voit la dernière, c'est la Préhistoire. Quand on voit les cintres du guidon, quand on voit les roues, quand on voit les freins à disque, c'est des évolutions fulgurantes, ce sont les mêmes évolutions que la pédale automatique, explique l'ancien cycliste Jean-François Bernard, il y a des innovations tous les quatre matins. C'est de la folie. Les coureurs changent d'équipe en fonction de ce qu'ils ont comme matériel dans l'équipe ». Des coureurs attentifs à tous les détails, de la forme parfois surprenante des casques au textile des chaussettes. « Pour nous, c'est une obsession, reconnaît Cédric Vasseur, manager de l'équipe Cofidis. On est dans l'optimisation de la performance à tous les niveaux. C'est-à-dire en termes d'aérodynamisme, de rigidité, mais aussi et surtout en termes de poids. Qu'il y ait un élément réel, mais aussi qu'il y ait un élément psychologique, c'est très important pour le coureur ». À lire aussiTour de France 2025: Tadej Pogacar signe la centième victoire de sa carrière à Rouen Comme des pilotes de Formule 1, les coureurs échangent régulièrement avec le département performance des équipes. Une démarche cruciale, aujourd'hui. « Pour nous, ce qui est fondamental, c'est la période hivernale, indique le Français Benjamin Thomas, spécialiste du contre-la-montre. C'est le hors-saison, c'est là où on va avoir du temps pour tester le matériel, le nouveau matériel. C'est là où il y a les changements : on peut changer de cadre, de roue. Par exemple, on avait testé en décembre et janvier les nouveaux groupes treize vitesses. On avait fait les retours sur ce que l'on avait bien aimé, ce que l'on pouvait encore modifier pour l'améliorer. Et là, on est au Tour de France avec le nouveau groupe et la version finale. Ils ont intégré ce que l'on leur avait dit sur des petits détails, des poignées... Ça fait la différence ». Mais quelle est la valeur réelle de ces gains marginaux ? Tadej Pogaçar pourrait-il gagner le Tour de France aujourd'hui avec un vélo d'une dizaine d'années ? Pas sûr pour Cédric Vasseur : « On a beaucoup évolué au niveau des pneumatiques, des roulements, au niveau du poids du vélo... À tous les niveaux, ça serait beaucoup plus difficile pour lui de gagner le Tour de France, voire impossible ». Heureusement pour le champion slovène, son équipe est l'une des plus à la pointe du peloton et ses jambes font le reste.  

    C'est l'incertitude et «l'immobilisme politique en France»

    Play Episode Listen Later Jul 7, 2025 2:32


    Il y a un an, le président français, à la surprise générale, décidait de dissoudre l'Assemblée nationale. Organisées très rapidement, les élections législatives n'avaient pas permis au camp présidentiel de conserver sa majorité. Depuis, la politique reste instable, mais à partir de ce 8 juillet, le président de la République, peut, s'il le souhaite, dissoudre à nouveau. Quoi qu'il en soit, dans deux ans, les Français seront de nouveau appelés aux urnes, pour choisir le futur locataire de l'Élysée. Comment les électeurs envisagent-ils le futur ? À lire aussiFrance: Emmanuel Macron recouvre le droit de dissoudre l'Assemblée nationale

    Quatre millions de mégots jetés à Paris: la capitale lance un plan contre ce fléau

    Play Episode Listen Later Jul 6, 2025 2:27


    En France, il est dorénavant interdit de fumer dans plusieurs lieux publics, comme les plages et aux abords des écoles. Une mesure qui permettra peut-être de limiter les dégâts causés à l'environnement par les mégots. Chaque minute, dans le monde, 8 millions de mégots sont jetés. À Paris, un plan massif a été lancé pour lutter contre les mégots qui nuisent au climat et à la propreté urbaine. Un plan qui passe encore et toujours par de la sensibilisation. À lire aussiHexacup: ils ramassent des mégots pour pouvoir jouer au foot

    Champigny-sur-Marne: la baignade dans la Marne à nouveau autorisée

    Play Episode Listen Later Jul 3, 2025 2:30


    ENFIN diront ce samedi certains Parisiens et touristes ! À partir du 5 juillet, il sera possible de se baigner dans la Seine. Une promesse héritée des Jeux olympiques de Paris 2024, qui bénéficiera aussi à la Marne, la rivière la plus longue de France, après plus d'un demi-siècle d'interdiction. Une zone de baignade aménagée et sécurisé au niveau de la Ville de Champigny-sur-Marne qui abrite aussi une base nautique. Comme pour la Seine, la qualité de l'eau y est et y sera régulièrement contrôlée. À quelques jours du lancement de la nouvelle baignade, et à l'occasion d'une opération de nettoyage de la Marne, Arame Mbengue s'est rendue sur le site.

    Dans les Vosges, une usine donne une deuxième vie aux briques alimentaires

    Play Episode Listen Later Jul 2, 2025 2:37


    Dans les montagnes des Vosges, berceau de l'industrie du papier dans le nord-est de la France, une usine du groupe italien Lucart SAS met en avant sa production de papier toilette et d'essuie-tout, fabriqués grâce au recyclage de briques alimentaires. Une façon de redorer le blason d'une industrie connue pour son impact environnemental sur l'eau, l'air ou encore en termes d'émissions carbone. Reportage à Laval-sur-Vologne.  À quelques pas de la rivière qui a donné son nom à cette vallée des Vosges où le premier moulin à papier remonte au XVIe siècle, de grandes balles de briques alimentaires comprimées, de plusieurs centaines de kilos chacune, s'alignent à l'extérieur de l'usine Lucart SAS. Ce sont des briques de lait, de soupe ou de jus de fruit qui ont été consommées puis jetées par les Français dans le bac à tri, et qui servent de matière première à l'entreprise. Chaque année, l'usine de Laval-sur-Vologne en recycle « entre 35 000 et 40 000 tonnes », indique Pascal Jacquemin, responsable technique. « Il y a trois matériaux dans la brique alimentaire, détaille Benoît Cottel, le directeur général de Lucart SAS. D'abord, on a de la fibre de cellulose, c'est-à-dire du papier aux alentours de 70%. Puis, on va trouver un film plastique – du polyéthylène –, et enfin, un film aluminium. Notre savoir-faire chez Lucart, c'est qu'on sait séparer ces couches. » Comment se déroule cette séparation des différentes matières afin de procéder à leur recyclage ? Nous n'aurons pas beaucoup de détails, secret industriel oblige. « Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a des actions par l'eau, des actions mécaniques et des actions thermiques qui vont nous permettre de séparer la fibre de cellulose du polyéthylène et de l'aluminium qui vont rester ensemble », explique tout de même Benoît Cottel. À lire aussiPourquoi recycle-t-on si peu de plastique ? Une bobine de papier de presque 50 kilomètres Nous entrons alors dans la partie de l'usine où la fibre de cellulose est transformée. L'atmosphère est humide et le bruit des machines assourdissant. « Ce qu'on entend, ce sont les moteurs, les roulements mécaniques, c'est la pâte qui tourne dans les pulpeurs et les convoyeurs qui acheminent la matière jusque dans les pulpeurs », décrit le directeur général. Quand ces gros mixeurs ont fini de préparer la pâte à papier, celle-ci est chauffée pour être nettoyée. « Et la dernière étape, ce sont les deux machines à papier, indique Pascal Jacquemin, responsable de la fabrication. On égoutte la pâte à papier, ensuite on la presse, on l'essore, puis on la sèche. Ensuite, on va produire une feuille conforme aux caractéristiques demandées par le client, en épaisseur, en grammage. » Depuis la salle de contrôle vitrée, les opérateurs surveillent les paramètres des deux machines à papier 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Enfin, en bout de chaîne dans un troisième bâtiment, des robots transforment cette énorme bobine de papier de presque 50 kilomètres et de plusieurs tonnes, en petits paquets d'essuie-mains. « On découpe la bobine, on la gaufre, c'est-à-dire qu'on crée un produit avec plusieurs plis et des motifs dessus, précise Lucie Fresse, cheffe de produit et marketing. Puis, la feuille est découpée au format souhaité par le client, emballée dans des petits paquets qui continuent d'avancer, là sur la ligne de production que vous voyez, et qui sont ensuite emballés dans des cartons qui atterrissent enfin sur les palettes. » Voilà pour le processus qui donne aux briques alimentaires une deuxième vie. Pour ce qui est des restes plastiques et aluminium issus des briques alimentaires usagées, ils sont envoyés chez des entreprises partenaires. Ces dernières ont deux options : soit elles brûlent ces restes pour produire de la chaleur dans des cimenteries, soit elles les retransforment en granulés plastiques afin de fabriquer des distributeurs de papier ou des meubles en plastique. À lire aussiTerres rares : la France mise sur le recyclage, faute de gisements Des vieux papiers de bureau aux briques alimentaires Dans sa communication, l'entreprise Lucart SAS met en avant le recyclage des briques alimentaires. « Une façon de moderniser son image », concède Benoît Cottel. En réalité, le gros de l'activité de son usine de Laval-sur-Vologne reste le recyclage de vieux papiers de bureau. Mais les choses sont en train de changer, assure le directeur général : « Ce papier, on l'espère, va être amené à disparaître. Tout est en train de se digitaliser, on imprime de moins en moins, il y a de moins en moins de courrier. » Il y a moins de vieux papiers de bureau à recycler et à l'inverse, il existe un gros potentiel de développement du côté des briques alimentaire. Aujourd'hui, seules 57% d'entre elles sont triées et peuvent donc être recyclées, d'après des chiffres fournis par Citeo et datant de 2023. « On se dit que demain, on va réussir à récupérer et à mieux trier de plus en plus de briques alimentaires, affirme Benoît Cottel. Et le fait que nous ayons les capacités pour les traiter et les transformer, fait que nous savons qu'à moyen terme, ce sera une source de matières premières disponibles. Sur les années qui viennent, c'est clairement la stratégie et c'est clairement ce qui se dessine industriellement. »  Développer le recyclage des briques alimentaires va dans le bon sens. Cela peut permettre de réduire la quantité de déchets que nous incinérons ou enfouissons. Mais la véritable solution écologique, c'est de produire moins de déchets, en réduisant notre utilisation des emballages à usage unique comme les briques alimentaires. Et surtout, cela ne résout pas les impacts environnementaux de l'industrie du papier. L'usine de Laval-sur-Vologne, qui emploie 150 personnes et produit 60 000 tonnes de papier par an, est consciente qu'à l'avenir, elle devra par exemple réduire son usage de l'eau et des énergies fossiles. À lire aussiLa seconde vie des objets, pilier essentiel de l'économie circulaire

    Le «Village d'Eva», un refuge pour les exclus du système scolaire à Mayotte

    Play Episode Listen Later Jul 1, 2025 2:23


    Dans le département 101, entre 5 000 et 9 000 enfants ne sont pas scolarisés. En cause, le manque de places dans les écoles face à la forte croissance de la population liée à l'immigration. Certaines communes chargées de la gestion des écoles sont accusées d'avoir recours à des pratiques discriminatoires pour favoriser la scolarisation d'enfants français, au détriment de ceux d'origine étrangère. Pour pallier ce vide éducatif, des associations accueillent des enfants non scolarisés.  De notre correspondante à Mayotte,  Lettres de l'alphabet, dessins accrochés sur les murs... Dans ce bâtiment, tout ressemble à une école. En réalité, ce sont les locaux du « Village d'Eva », une association qui accueille les enfants recalés du système scolaire. « On accueille des enfants qui ne sont pas scolarisés, explique Léonie Decourt-Gislard, l'une des responsables de l'association. Ils ont entre trois et seize ans, c'est l'âge auquel l'école est obligatoire. La majorité des enfants que l'on accompagne est de nationalité étrangère. Dans l'ensemble, ils sont originaires des Comores, des Grands Lacs ou de Madagascar... On a aussi évidemment des enfants de Mayotte. » Depuis 2024, Aïcha, neuf ans, vient sur place trois jours par semaine. « Maintenant, je sais lire et écrire, affirme la petite fille. J'aime venir ici ! On voit nos amis, on joue... » « Pour les enfants, arriver à l'école, c'est la vie qui commence » Ces jeunes ne sont pas scolarisés par manque de places dans les établissements, un manque lié à la croissance démographique très dynamique dans l'archipel. En moyenne, le territoire comptait 24 naissances quotidiennes en 2024. Pour que tous les enfants soient scolarisés, il faudrait donc ouvrir une salle de classe chaque jour. Le rectorat estime qu'il manque 1 200 salles de classe sur le territoire. Dans un rapport publié en juin, la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte souligne que faute de pouvoir accueillir chaque enfant, des maires « mettent en place des conditions d'inscription très discriminatoires ». C'est un phénomène que confirme l'anthropologue Alison Morano, qui mène des travaux sur les jeunesses de Mayotte depuis 2015 : « Au-delà du manque de place, ce qui coince l'inscription de beaucoup d'enfants, c'est l'exigence de documents non réglementaires à l'intention essentiellement de familles étrangères, surtout comoriennes ». Contrairement à ce que la loi exige, beaucoup d'enfants ne sont pas non plus inscrits sur les listes d'attente. « La loi prévoit qu'un enfant doit être inscrit sur liste d'attente dès lors que son dossier est déposé par les parents. Ce n'est pas le cas à Mayotte. C'est pour cela que beaucoup d'enfants ne sont pas scolarisés. Leur situation est invisibilisée puisqu'ils ne sont pas inscrits sur une liste [officielle] », poursuit Alison Morano.  Pour les jeunes, « le Village d'Eva » est une passerelle vers l'école. Dès qu'une place se libère, ils rejoignent un établissement. Selon Léonie Decourt-Gislard, ils sont très motivés pour apprendre. « Ils savent pourquoi ils le font, et ils ont beaucoup d'énergie à mettre dedans, décrit-elle. C'est toujours une grande joie quand on annonce la scolarisation parce qu'ils ont compris ce qu'elle symbolise. Pour eux, arriver à l'école, c'est la vie qui commence ». Chaque année, l'association « le Village d'Eva » accompagne 800 élèves. À lire aussiMayotte : un projet de loi pour « refonder » l'île entre urgence sociale et lutte contre l'immigration

    Ces jeunes issus des diasporas qui refusent d'envoyer de l'argent dans leur pays d'origine

    Play Episode Listen Later Jun 26, 2025 2:33


    En 2021, l'ensemble des transferts effectués de la France vers les pays d'Afrique, selon la Banque mondiale, a atteint un montant de près de 9 milliards de dollars. Un revenu vital pour de nombreuses familles africaines. Pourtant, des descendants d'immigrés de deuxième ou troisième génération refusent de donner. Et ils seraient de plus en plus nombreux, selon les observations des experts, bien qu'aucune étude sérieuse n'ait été produite sur le sujet. À lire aussiAfrique: les transferts d'argent stagnent, alors que les économies en dépendent de plus en plus

    Faire parler les échantillons de drogue: le laboratoire de l'IRCGN

    Play Episode Listen Later Jun 25, 2025 2:35


    Dernier épisode de notre série sur la drogue en France à l'occasion de la remise ce jeudi 26 juin du rapport de l'agence des Nations unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité. Aujourd'hui : comment faire parler un échantillon de cocaïne ?  Au sein de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), le département Toxicologie analyse les échantillons transmis par enquêteurs et magistrats pour y rechercher et identifier les stupéfiants. Laura Martel a rencontré ces experts, capables de dresser une sorte de « profil » de la cocaïne qui permet de faire des rapprochements utiles aux investigations. À lire aussiComment la France répond à la hausse du trafic de drogue

    France: la prise de drogue régulière fait peser un risque grave sur la santé des consommateurs

    Play Episode Listen Later Jun 24, 2025 2:32


    Le 26 juin 2025, l'agence des Nations unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité (ONUDC) publiera son rapport annuel sur les drogues dans le monde. Toute la semaine, nous vous proposons une série de reportages en France où, comme partout, la consommation de stupéfiants est en hausse constante. Aujourd'hui, nous abordons le volet santé. Injecter, fumer, sniffer, inhaler ou ingérer sont autant de manières de consommer les drogues avec des risques graves pour la santé :  maladies respiratoires et cardiaques, risques neurologiques, transmission de virus, overdose. Contrairement aux idées reçues, arrêter une drogue n'est pas une question de volonté. Assis sur un banc, Olivier rejette la fumée d'une cigarette, il consomme de la cocaïne et revient sur les effets de cette drogue psycho active.  « Vous avez une montée. Et en cinq minutes, vous avez la descente. Après, le cerveau réclame », témoigne-t-il. Alors pourquoi le cerveau réclame ? « Il y a des régions cérébrales qui vont être sollicitées quand il y a un stimulus positif. Il y a un circuit de la récompense qui va s'exprimer au niveau du cerveau par une libération excessive de dopamine qui va entretenir cette sensation de plaisir, qui va faire qu'on va y retourner. », détaille le docteur Élisabeth Avril, qui soigne les toxicomanes depuis 30 ans. Toutes les drogues sont addictives avec des effets très graves sur la santé. Mais en cas de manque, les symptômes ne sont pas les mêmes selon les produits. L'héroïne, par exemple, fait partie de la famille des opiacées et ses symptômes sont très douloureux pour le consommateur en sevrage. « Quand on a une dépendance, il va y avoir un manque et ce manque va se manifester par des symptômes physiques très violents. Il y a une recherche vitale en fait pour la personne de calmer ses douleurs, ses diarrhées. C'est très bruyant en fait comme manque. » « Notre vie ne tient plus qu'à un gramme d'héroïne. On se met à contrôler toutes nos prises, à regarder l'heure parce que sinon je n'en aurai pas le lendemain », abonde Dylan, 29 ans, rencontré dans un centre d'aide aux toxicomanes. Il n'existe pas de produits de substitution à la cocaïne, mais la méthadone est proposée pour le sevrage à l'héroïne. « C'est un médicament qui est un opiacé également et que l'on va pouvoir proposer à des gens qui sont dépendants aux opiacés, pas aux autres drogues », explique le docteur Avril. On entend souvent des riverains en colère qui ne supportent plus la présence dans leur quartier des usagers de crack, ce dérivé fumable de la cocaïne qui fait des ravages. Ils demandent à ce que l'on enferme les gens pour un sevrage forcé, une aberration pour le docteur Avril. « On sait que les pays qui pratiquent le sevrage forcé, que ce soit le Vietnam, la Russie, l'Iran, n'ont pas de meilleurs résultats que nous », argumente-t-elle. Se défaire d'une addiction est très difficile et ce n'est pas une question de volonté, mais certains y arrivent. « Il y a des gens, malgré tout, qui arrivent à arrêter complètement. J'ai des patients maintenant, cela fait 30 ans qu'ils ont pu arrêter, pendant dix ans. Et puis à l'occasion de tel événement, ils ont repris. Et après, ils ont arrêté de nouveau. Vous voyez, la vie n'est linéaire pour personne », raconte Élisabeth Avril. Faute de pouvoir arrêter complètement, l'essentiel pour le docteur est que les toxicomanes soient exposés au moindre risque. À lire aussiEn France, l'explosion de la consommation de stupéfiants touche toutes les catégories de population

    À Marseille, le quotidien rude des habitants des quartiers nord, pris en étau entre narcotrafiquants et police

    Play Episode Listen Later Jun 23, 2025 2:38


    Second volet d'une série de reportages sur le trafic et la consommation de stupéfiants en France, en hausse constante. Une situation dont pâtissent aussi les riverains des villes concernées. À Marseille, certains quartiers vivent sous la pression permanente des réseaux de trafic, de la pression policière et des pressions sociales. Comment fait-on face quand la violence s'invite jusque dans les halls d'immeubles ou à la sortie de l'école ? Rencontre avec ces habitants qui vivent cette réalité au quotidien, entre peur, colère et sentiment d'abandon. Dans ce quartier au nord de Marseille, dans le sud de la France, le point de deal vient d'ouvrir. Les cris des guetteurs résonnent toute la journée sous les fenêtres de Nadia. Mais il y a deux ans, le trafic a fait une irruption beaucoup plus violente dans sa vie. À l'époque, son fils travaille une journée pour le trafic. Elle l'empêche d'y retourner. C'est elle et son mari qui en paient les frais, passés à tabac dans leur hall. « Six, sept sur une personne. Du sang et tout. Parce qu'elle voulait récupérer mon fils. Il avait 11 ans. J'ai porté plainte, mais ils n'ont rien fait », se remémore-t-elle. Depuis, Nadia est souvent contrainte de laisser son appartement aux trafiquants. « Même maintenant, ils viennent, ils me disent : ''Laisse ta porte ouverte''. Je ne peux pas dire non. C'est Chicago, ici », se désole-t-elle. À la sortie de l'école, à quelques dizaines de mètres du quartier, un groupe de mamans racontent aussi leur sentiment d'impuissance face au trafic. Dalie est éboueuse, et c'est la nuit qu'elle a le plus peur. « C'est lourd. Je me lève à 04h00 du matin, je sors en pleine nuit, je ne sais pas ce qui va m'arriver. Mais après, ça fait 50 ans, j'ai fait toute ma scolarité. La plupart des jeunes, je les ai vus grandir et je vois que la société, elle ne leur donne aucune chance. Je trouve que c'est injuste, ils en ont besoin ces jeunes », regrette-t-elle. Une injustice pour ces jeunes, mais aussi pour les habitants du quartier qui se sentent pris en étau entre les opérations de police et le deal. « La problématique, c'est que quand la police vient dans le quartier... Je comprends qu'elle fait son boulot, mais c'est toujours à la sortie de l'école. On se fait gazer, les enfants sont en plein milieu et ce n'est pas facile psychologiquement », explique Malika. « On se retrouve en otage entre les deux, avec les jeunes et les policiers. Il y a des contrôles assez durs avec les jeunes, et même avec les adultes. Au lieu de se sentir soutenus, on se sent comme si on était coupables, nous aussi », abonde Miriam. Comme la plupart des habitants interrogés, ces mères de familles ne voient pas de solutions réelles au trafic de drogue, ou aux conditions dans lesquelles elles vivent. Pour elles, seule solution : trouver un autre appartement. Une tâche compliquée, alors que les prix des loyers dans le privé sont en constante augmentation.  À lire aussiEn France, l'explosion de la consommation de stupéfiants touche toutes les catégories de population

    En France, l'explosion de la consommation de stupéfiants touche toutes les catégories de population

    Play Episode Listen Later Jun 22, 2025 2:35


    Premier épisode d'une série de reportages sur la drogue en France où, comme partout ailleurs, le trafic et la consommation de stupéfiants – notamment de cocaïne – est en hausse constante. Longtemps cantonnés aux mégapoles et aux banlieues urbaines, les réseaux de trafic de stupéfiants ont gagné les villes plus petites et la campagne française. La demande en cocaïne n'a jamais été aussi forte, notamment chez les jeunes adultes. RFI a recueilli les témoignages de consommateurs. Chacun à leur manière, ils racontent leur addiction. Certains matins, Olivier, Parisien de 45 ans, prend un rail de cocaïne avant d'aller travailler dans la restauration. Il dit gérer sa consommation et revient sur les effets de la cocaïne. « Vous avez une montée et en cinq minutes, vous avez la descente. Après, le cerveau réclame. Ce n'est pas physique, c'est psychologique. À long terme, si on en prend beaucoup, on peut être dépressif. Moi, personnellement, non, parce que je sais m'arrêter », estime-t-il. Comme 40 % des consommateurs de poudre blanche, Olivier se fait livrer à domicile grâce aux réseaux sociaux. Ce n'est pas le cas de Pierre. Il vit de petits boulots et s'approvisionne auprès d'un dealer à l'ancienne, comme il dit. Cet habitant de Châteauroux, ville moyenne située au centre de la France, raconte son parcours de toxicomane : « C'est mon père qui m'a mis dedans. Mon père était déjà dans la rue. Ma première bière, c'est lui qui me l'a payée. J'étais petit, j'avais 7-8 ans, un truc comme cela. Puis, le premier joint que j'ai fumé, la première fois, c'était avec lui aussi. J'ai commencé à 14 ans la fumette. Avec le temps, j'ai consommé d'autres drogues, d'autres trucs. »  Âgé de 36 ans, Pierre est polytoxicomane, c'est-à-dire qu'il consomme plusieurs drogues en même temps. Il regrette que les usagers de stupéfiants soient stigmatisés. « Tout le monde consomme de la drogue par rapport à un trauma qu'il a subi. Le problème, ce n'est pas la consommation, mais c'est ce qui vient avant. C'est ce qui vient déclencher ce besoin de consommation pour combler quelque chose. Ce n'est pas forcément des gens qui sont bêtes, c'est juste d'être faible à un moment de sa vie. On pense que c'est une béquille, et en fait, on tombe dans un piège », explique-t-il. Axel, lui, est un rescapé de l'héroïne. Le jeune homme, paralysé de toute la partie gauche du corps, allume une cigarette et revient sur l'effet de l'héroïne, le fameux flash. « Au moment où l'on s'injecte le produit, on sent que c'est fort. On sent le produit à l'intérieur du corps », se remémore-t-il. Aujourd'hui, Axel ne consomme plus que du cannabis et se souvient de l'enfer de l'héroïne qui l'a amené à des comportements extrêmes, jusqu'à voler ses proches : « L'héroïne, c'est ce qui te met vraiment au plus bas. Le problème, c'est que ça te pousse à demander de l'argent ou des choses comme cela. C'est plus fort que toi. Le problème, c'est que tu es tellement à terre que tu es limite à tout casser. Je pense que c'est une des pires drogues. » Même constat chez Dylan, 29 ans, rencontré dans un centre d'aide aux toxicomanes. « Notre vie ne tient plus qu'à un gramme d'héroïne. On se met à contrôler toutes nos prises, à regarder l'heure, se dire "Je sais qu'il faut que je prenne tant par jour parce que sinon je n'aurai pas le lendemain". Et si on n'en a pas, c'est un vrai manque, un sevrage. On a l'impression d'avoir la grippe, mais vachement plus fort », se rappelle-t-il. D'après l'Observatoire français des drogues, les consommateurs de substances illicites n'appartiennent pas à un groupe clairement identifié. Ils peuvent être des usagers socialement insérés, tout comme des usagers précarisés ou marginalisés. À lire aussiGrand reportage: à Châteauroux, approcher pour mieux soigner les usages de la drogue

    À Paris, la vasque olympique prépare son grand retour

    Play Episode Listen Later Jun 19, 2025 2:30


    La vasque olympique, qui a illuminé les Jeux l'année dernière, est de retour à Paris, dans le célèbre jardin des Tuileries, en plein cœur de la capitale. Si la météo le permet, elle s'allumera ce samedi 21 juin et tous les soirs jusqu'au 14 septembre prochain. Une opération qui se répétera tous les ans jusqu'aux JO de Los Angeles en 2028. Fin de journée dans le jardin des Tuileries où chacun profite des plus belles couleurs du soleil. La vasque et le ballon gonflé à l'hélium sont installés depuis quelques jours déjà. Louise immortalise la scène avec son téléphone. « On en garde tous un très bon souvenir ! C'est un monument à part entière que l'on vient visiter à Paris désormais, donc je suis très contente de son retour ! », s'exclame la jeune femme. Un retour loin d'être une évidence sur le papier. La tradition veut, en effet, que le feu olympique soit éteint jusqu'au début des jeux suivants. « Il fallait que l'on pose deux questions au Comité international olympique (CIO), explique Mathieu Lehanneur, le concepteur de la vasque. Peut-on garder la flamme ? Si on la garde, doit-on changer sa couleur ? Le CIO a répondu favorablement pour la garder telle qu'elle était », savoure-t-il. Une flamme identique, une vasque de même dimension, un ballon neuf mais similaire à celui de l'an dernier... la seule différence notable, c'est la structure globale, beaucoup plus résistante. « C'est la même carrosserie avec un nouveau moteur, explique encore Mathieu Lehanneur. On passe d'une exposition de trois semaines l'année dernière pendant les Jeux olympiques et paralympiques, à neuf mois cumulés sur les trois prochaines années. Donc il fallait totalement fiabiliser le système. » Une vasque allumée pour la première fois depuis un an Le système, nous le découvrons justement. Jérôme Giacomoni, cofondateur de la société Aerophile qui a conçu le ballon, nous conduit au cœur de la machine, sous la vasque olympique, dans un dédale d'armatures. « Ici, vous avez le treuil, pointe-t-il. Ce treuil permet de freiner le ballon lorsqu'il monte et de le tirer lorsqu'il descend. Là, vous avez le moteur électrique qui agit à la façon d'une pompe, qui lui-même actionne des valves, qui elles-mêmes mettent de l'huile sous pression et font tourner le treuil. On est dans une petite usine ! » Ce soir-là, la météo est idéale pour mener les tests de levage. « Il faut s'assurer que l'éclairage est à sa puissance maximale et que le treuil se déroule correctement jusqu'à la hauteur maximale de 60 mètres », souligne Jérôme Giacomoni. « C'est bon, on peut allumer », confirme l'un des ouvriers du chantier au talkie-walkie. Il est 1h du matin, Paris dort lorsque la vasque se réveille pour la première fois depuis un an et s'élève sous les yeux de son créateur, Mathieu Lehanneur : « C'est très émouvant parce que ça fait presque un an qu'on ne l'a pas vu vivre ! Et ce cadre avec le jardin des Tuileries… Ça me fait et ça me fera toujours quelque chose… » Cette année, pas besoin de réservation : l'accès à la vasque sera libre et gratuit.

    «Se dire que les gens de banlieue sont importants» et à l'honneur dans une exposition, «ça fait du bien»

    Play Episode Listen Later Jun 18, 2025 2:33


    Les banlieues en France souffrent encore trop souvent d'une mauvaise image.  Les tours, les barres, les violences urbaines. Le Musée national de l'histoire de l'immigration à Paris accueille l'exposition Banlieues chéries. Elle nous immerge au cœur de l'histoire des banlieues françaises pour justement dépasser les clichés. Avec plus de deux cents documents d'archives, peintures, photographies, design, installations, vidéos et témoignages, elle regarde avec tendresse et complicité la diversité des banlieues. L'exposition Banlieues chéries au Musée de l'histoire et de l'immigration à Paris 

    Vivre sous 50 degrés

    Play Episode Listen Later Jun 17, 2025 2:33


    Des températures dépassant les 40 degrés... Si pour certains auditeurs de RFI, elles sont monnaie courante, en France, elles le sont moins. Et pourtant, selon les scientifiques, des températures de 50 degrés à l'ombre risquent de devenir monnaie courante d'ici à quelques décennies si nous ne luttons pas mieux contre le réchauffement climatique. Pour comprendre dans sa chair, pendant quelques minutes, ce que c'est que de vivre dans une telle chaleur, et entrevoir les risques pour les êtres humains, The Human Adaptation Institute a lancé une chambre climatique. Une pièce, à l'arrière d'un camion, dans laquelle il fait 50 degrés. On peut y faire toutes sortes d'activités de la vie courante. Elle parcourt la France pour sensibiliser la population et la pousser à agir pour éviter d'en arriver là. Reportage lors d'un passage de la chambre climatique à Marseille.   « Il fait très chaud, mais tant qu'on ne fait rien, franchement ça a l'air d'aller ». La chaleur ne semble pas insurmontable au premier abord à Martin Estivals, 26 ans, qui teste la chambre climatique. Il entame un premier exercice : marcher dix minutes sur un tapis électrique avec une allure normale, comme pour aller au travail, promener son chien, ou aller faire ses courses. « Une activité juste du quotidien, pas particulièrement sportive. Pour l'instant, ça fait seulement deux minutes, ça va. Mais j'ai un peu l'impression que le cœur bat un peu plus vite alors que c'est seulement de la marche. La seconde activité qui nous est proposée, c'est des tests d'agilité, donc on va voir ce que cela va donner, si on y arrive ou pas ». La tête chaude, un brin engourdi, il s'assied ensuite devant de petits jeux simples : il doit passer un anneau sur une tige en métal. « On doit faire passer un parcours sans toucher. Si on touche, il y a un bip ». Et très vite, il se rend compte de sa maladresse. A côté de lui, Emma Louise Robeyns, 21 ans, n'y arrive pas mieux : « Je ne sais pas si je pourrais passer 24h dans cette situation. Trente minutes, cela me paraît faisable. Mais c'est vrai qu'il fait chaud quand même ». À lire aussiChangement climatique: Paris, capitale européenne la plus mortelle en cas de canicule Et plus les minutes passent, plus la chaleur l'affecte. Le dernier exercice, plus cérébral, est le plus difficile : « J'ai l'impression d'avoir plus de mal à réfléchir, à décrypter ce que l'on me dit, à lire. Je trouve ça compliqué de se concentrer, c'est le genre de moment où on se recentre sur nos capacités vitales et le reste, on oublie un petit peu. J'ai très chaud, je colle, ce n'est pas très agréable. Je crois qu'on peut sortir, non ? Cela va faire du bien ». Même l'eau, servie à température ambiante, ne rafraîchit pas. On dirait du thé. Après une demi-heure dans la chambre climatique, les deux cobayes s'en tirent avec un peu de fièvre, pas mal de transpiration, quelques vertiges et des maux de tête. Une expérience qui vise à leur faire pendre conscience de l'urgence à diminuer notre impact sur le climat mondial. Christian Clot, l'explorateur spécialiste de l'adaptation humaine, est à l'origine de cette chambre à 50 degrés : « Ça durera quelques heures, quelques jours, puis cela retombera. Puis, petit à petit, si on n'arrive toujours pas à réduire la température mondiale, alors cela durera plusieurs semaines de suite. C'est ce que l'on doit absolument éviter ». Malheureusement, on pourrait avoir ce genre de température en France à partir des années 2050, 2060. Diminuer nos émissions de gaz à effet de serre est vital : les décès liés à la chaleur augmentent d'année en année. 500 000 personnes en sont mortes en 2023, selon un rapport du Lancet, le journal médical de référence.   À lire aussiL'avion doit-il être plus cher?

    Cimetière harki de Rivesaltes: plainte contre X pour recel de cadavres

    Play Episode Listen Later Jun 16, 2025 2:34


    L'histoire des harkis, ces musulmans qui ont combattu auprès de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, reste un épisode douloureux pour la communauté. Une histoire aujourd'hui ravivée par l'affaire des tombes disparues. Au sortir de la guerre, menacés de mort chez eux, quelque 90 000 harkis et leurs familles sont accueillis en France. Un peu plus de 20 000 sont relégués au camp de Rivesaltes, dans le sud du pays, aussi appelé camp Joffre. Entre 1962 et 1965, près de 150 personnes y sont décédées et enterrées sur place, dans un cimetière de fortune. En 2024, des fouilles mettent au jour des tombes, mais elles sont vides. La municipalité a reconnu avoir déplacé les sépultures en 1986 sans prévenir les familles. Cinq d'entre elles ont porté plainte.  « Entre l'été 1962 et l'automne 1964, le camp enregistre plus de 140 décès, essentiellement des bébés de moins de deux ans et des personnes âgées ». Naïma Gimenez lit la légende d'une des photos exposées au mémorial du camp de Rivesaltes. Cette fille de harki fait partie du collectif qui a déposé une plainte contre X après avoir appris, en février dernier, que les tombes du camp Joffre ont été déplacées à l'insu des familles : « Ça a été fait un petit peu à la va-vite, sans nous demander surtout l'accord à nos parents. Aucun courrier, qui reflète quoi que ce soit sur cette histoire. J'ai tout su en 2019, quand il y a eu l'inauguration de la stèle de ces enfants décédés au camp de Joffre ». Nicole Gougache fait partie, elle aussi, des plaignants. Devant une photo montrant des tentes dans lesquelles ont vécu des harkis, elle évoque la mort de sa grande sœur Aziza : « On se demande combien de familles il y avait dans ces tentes. En tout cas, ça me rappelle que ma maman a accouché dans le camp de Rivesaltes et l'enfant qui avait quelques jours a vécu dans ces tentes. La neige passait à travers et ma sœur est décédée dans le camp en mars 1963 ». Et quand Nicole Gougache et sa famille apprennent que les restes de sa sœur ne sont plus dans le camp de Rivesaltes depuis 1986, elle et sa famille se sont senties trahies : « Encore une fois, on nous cache les choses. On est quand même en 1986, on n'est pas en 1963, je dis bien 1986. On pouvait nous informer puisque le registre des naissances était bien à la mairie de Rivesaltes, avec les décès. Dans notre livre de famille, il est bien écrit "Aziza, née le 27 mars, décédée le 29 mars 1963", donc on pouvait nous informer. Pourquoi cela n'a pas été fait et qui est à l'origine de tout cela ? ». Pour avoir des réponses, cinq familles ont déposé plainte. Maître Antoine Ory, du barreau de Paris, est leur avocat : « Effectivement, elles considèrent que les réponses qui leur sont apportées ne sont pas satisfaisantes. Elles ont besoin de comprendre pourquoi tout ça a été fait dans ces conditions. Je rappelle quand même que cet épisode assez regrettable, et même macabre, a été découvert de manière fortuite. Il se pose la question de pour quelle raison tout ça a été fait dans leur dos, et pourquoi ils ont appris cet épisode fortuitement ? ». En attendant une réponse de la justice, les milliers d'ossements de harkis restants et retrouvés dans des cartons au cimetière de Rivesaltes, sont en cours d'analyse dans un laboratoire de Marseille. André Bascou, maire de Rivesaltes, qui avait signé en 1986 les documents de transfert des tombes, est toujours en poste. Sollicité par RFI, il n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet. À lire aussiRivesaltes, symbole de l'exclusion en France À lire aussiDe l'exil aux camps: itinéraire de deux enfants de harkis À lire aussiFrance: le Premier ministre élargit l'indemnisation des harkis à 6000 personnes supplémentaires

    France: le nouveau départ de musiciens de Gaza réfugiés à Angers

    Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 2:48


    À Gaza, il y a ceux qui restent enfermés dans l'enclave palestinienne assiégée par l'armée israélienne. Et ceux qui ont pu fuir. C'est le cas de cinq familles de musiciens arrivés en France en début d'année. Des hommes, des femmes et leurs enfants qui ont trouvé refuge à Angers, dans l'ouest du pays. Tous les hommes font partie du même groupe de musique. Rencontre avec deux d'entre eux. À lire aussiGaza: séparée par la guerre, une famille palestinienne enfin réunie en France, un an après

    Les routes commerciales dans l'océan Indien, un enjeu stratégique pour la France

    Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 2:43


    L'océan Indien abrite l'une des plus importantes routes du commerce mondial, reliant les producteurs de pétrole du Moyen-Orient aux marchés en Asie, en Europe, et au-delà. Un espace gigantesque de plus de 70 millions de m2 qui représente 25% du commerce mondial et où le passage des navires est étroitement surveillé. L'île française de La Réunion se situe à un endroit stratégique dans la région. Reportage au Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage (Cross) de la région Sud Océan Indien. Sur les écrans radars, une vaste étendue de mer à surveiller, celle des zones économiques exclusives de la France dans le sud de l'océan Indien, soit 5,6 millions de kilomètres carrés. À la passerelle, le centre opérationnel du Cross Sud Océan Indien, les équipes sont sur le pont 24h sur 24 pour tenter d'identifier les éventuelles avaries en mer.  « Notre rôle, c'est de détecter des situations à risques qui concernent le trafic en général et plus spécifiquement le trafic commercial. Détecter pour éviter des scénarios d'échouement de collision entre deux navires. Concernant les pollutions, essayer de les détecter et d'identifier les navires responsables et de pouvoir les poursuivre. Détecter des navires qui seraient stoppés, qui ralentirait ou qui auraient des routes erratiques. L'idée, c'est d'interroger les navires, essayer de prendre contact avec eux par tout moyen pour savoir ce qui se passe à bord », explique Alice Gaillard, la directrice adjointe du Cross Sud Océan Indien, situé sur l'île de La Réunion. Chaque année, 20 000 navires passent par l'océan Indien, un trafic qui s'est accru ces dernières années. « Il faut savoir que le trafic s'intensifie depuis la crise des attaques de Houthis au Yémen. Aujourd'hui, les plus gros porte-conteneurs ne passent plus par le canal de Suez. Tous les équilibres géostratégiques impactent les routes maritimes. On a un report du trafic sur la route qui passe par le cap de Bonne-Espérance, avec une augmentation significative à environ 20 à 30% d'augmentation sur cette route. Cela veut dire plus de travail de surveillance et de vigilance de la part du Cross », explique-t-elle. Sur Maurice, l'Association des États riverains de l'océan Indien travaille sur la coopération entre les différents acteurs de la zone pour renforcer la surveillance des navires et protéger la biodiversité. « L'outre-mer français constitue la plus grande zone économique exclusive de la France, constitue plus de 90% de la biodiversité marine de la France. En termes de contestation, malheureusement, dans l'océan Indien, c'est constant. Étant donné qu'il y a autant d'États et autant d'îles, les limites des zones économiques exclusives, même si c'est fixé par le droit international de la mer, il y a toujours cette question de qui a la capacité d'intervenir. Dans le fond, cette population, c'est une population qui est liée historiquement et culturellement, c'est une population qui veut du vivre ensemble et qui veut pouvoir évoluer sur le long terme dans un environnement sain », estime Mélyne Tarer, experte technique internationale au sein de l'IORA. En plus du trafic maritime, l'Indianocéanie est l'un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale et la troisième région du monde la plus à risque face aux effets du dérèglement climatique. À lire aussiCommerce mondial, hydrocarbures, pêche: pourquoi le canal du Mozambique est «une zone stratégique»

    Menacé par l'océan Atlantique, le phare de la Coubre vit ses dernières années

    Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 3:05


    En France, l'érosion du littoral menace aussi le patrimoine maritime. C'est le cas du phare de la Coubre, sur la façade atlantique, qui doit être déconstruit dans les prochaines années. Sur place, les responsables du site et les habitants réfléchissent déjà à la façon de garder une trace de ce monument emblématique de leur région. Gravir les 300 marches en colimaçon du phare de la Coubre, en France, c'est le prix à payer pour profiter d'un panorama exceptionnel. À 64 mètres du sol, le plus haut phare de la côte charentaise offre une vue imprenable sur la plage, les dunes, la forêt domaniale de la Coubre et ses étendues de pins. Impossible, évidemment, de rater l'océan Atlantique. Il est bien là. « Progressivement, il avance, il avance », commente Damien Joussemet. Le responsable du phare de la Coubre connaît les chiffres par cœur. Ils sont implacables. En 1905, année de la construction du phare, l'océan était à deux kilomètres. Cent-vingt-cinq ans plus tard, le voici à 150 mètres. Inexorablement, le trait de côte recul et la pression s'accentue sur l'édifice. « Plus l'océan se rapproche, plus il y a un risque d'infiltration d'eau sous la structure. Puisqu'il n'est pas construit sur de la roche, mais sur du sable, sa stabilité est menacée », explique Damien Joussemet. Aucune date n'est arrêtée, mais l'État va bel et bien le déconstruire dans les années à venir. Déconstruire et non démolir. Le détail a son importance pour cet édifice inscrit aux monuments historiques depuis 2011. « L'objectif est de récupérer des éléments qu'il faut absolument garder et conserver pour les valoriser, mais aussi pour les présenter aux générations qui ont connu le phare actuel et celles qui ne l'ont pas connu parce qu'on a vraiment des pépites du patrimoine », souligne Damien Joussemet. Parmi les trésors à conserver, l'escalier métallique en colimaçon réalisé dans les ateliers d'un certain Gustave Eiffel, la coupole, la lourde lanterne et la lentille de Fresnel. « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme » Les équipes du phare préparent donc déjà son testament. Son devenir est encore au stade de la réflexion, mais Damien Joussemet imagine déjà qu'un musée pourrait accueillir certaines pièces de l'édifice : « Il pourrait y avoir une partie mémorielle et une partie du musée où l'on fait intervenir les nouvelles technologies pour pouvoir présenter des choses que l'on ne pourra plus voir dans de nombreuses années, notamment le panorama actuel. Il y aura un après-phare qui aura peut-être une forme totalement différente, mais qui sera aussi un symbole du territoire dont on sera très fier. » La disparition annoncée de cette silhouette rouge et blanche attriste certains habitants. « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme. Ici, on aime nos phares, et on aime celui de la Coubre », confie Raphaël Descamps. Adepte de chants marins, il a écrit une chanson pour lui rendre hommage. Une façon de participer, à son échelle, à l'héritage du phare de la Coubre. À lire aussiGrand reportage : face à la montée des eaux, la nature peut nous rendre service

    Au théâtre des Champs-Élysées, l'«Élixir d'amour» fait danser des déficients intellectuels

    Play Episode Listen Later Jun 10, 2025 4:15


    Pendant un an, un projet unique a réuni des éducateurs et des personnes en situation de handicap intellectuel autour de l'opéra L'Élixir d'amour de Donizetti. Ce mercredi après-midi, les danseurs se produisent dans la prestigieuse salle de la Coupole du Théâtre des Champs-Élysées sont des déficients intellectuels. Ils prouvent que le handicap n'est pas un frein à l'expression artistique. De l'élixir d'amour, ses danseurs n'en ont pas besoin pour tomber amoureux. Tous habillés d'une veste de travail bleu et d'un pantalon noir, Alice, Mounir, Emma, Kevin, Yaya et les autres forment une ronde en se donnant la main et sont prêts pour la répétition. « Moi, je n'ai jamais fait de danse. C'est mon moment préféré », confie l'un d'entre eux. Les voilà qui s'avancent au centre de la ronde, puis s'en éloignent, sous la direction de Juliette Clerc, danse-thérapeute, qui salue les progrès des dix danseurs, déficients intellectuels et très impliqués. « Je suis émue de voir, entre septembre et maintenant, l'évolution des uns et des autres. Ce lien qui s'est créé entre eux. Il y a vraiment quelque chose de très fort. Une vraie amitié, je pourrais l'appeler comme ça, même si on est dans des lieux de thérapie », raconte-t-elle. « J'adore mes amis », abonde une jeune fille. Cheveux longs jusqu'en bas du dos, Miona assiste Juliette Clerc. Elle se réjouit de ce projet qui intègre les gens différents. « Cela donne de la visibilité. Cela montre que la danse peut être pratiquée pour tous et par tous. C'est quelque chose qui me touche profondément. J'adore ce projet. Il y a beaucoup d'humanité. De beaux progrès aussi de la part de chacun. Je ne sais pas si vous étiez là, par exemple, pour le travail de la ligne, mais mine de rien, c'est un travail. Cela l'air de rien comme cela, mais on est parti de loin. C'est un gros travail de synchronisation en groupe qui n'est pas toujours évident pour tous. C'est vraiment apprendre à être soi, mais avec l'autre aussi », explique-t-elle. Les danseurs aiment leur éducatrice et Christine aime sa petite troupe. « On est très vivant. On est beaucoup dans la joie aussi. Notre gaieté parfois est communicative et laisse des sourires sur les visages des gens. Et ça, c'est pas mal », s'enthousiasme Christine Rousseau, pour qui cette collaboration avec le Théâtre des Champs-Élysées est réjouissante. « Très souvent, que ce soit pour les événements, les fêtes, les réunions, on se retrouve dans des lieux qui sont un peu moches, avec du carrelage au sol, dans les salles des fêtes un peu anonymes, un peu vilaine. J'adore les faire venir dans des beaux lieux. Le Théâtre des Champs-Élysées, avouez que ce n'est pas vilain », s'amuse-t-elle. Pour le final de cette restitution de l'Élixir d'amour, qui se termine par le mariage de Nemorino et d'Adina, Mounir est en costume et dans les cheveux d'Alice se trouve une belle couronne de fleurs. « On s'aperçoit que cela revient dans presque toutes leurs poésies. Tous les jours, il y a des "je t'aime", il y a des regards, il y a des rêves », s'émerveille Christine. La concentration se lit sur ses sourcils froncés. Anissia a lancé des cris de joie pendant le mariage. C'est sur cette célébration de l'amour, et à regret, que nous quittons cette joyeuse équipe. À lire aussiLa création 360 du chorégraphe Mehdi Kerkouche: quand la danse devient expérience collective

    Océans: dans les Hauts-de-France, les «aires marines protégées» ne protègent rien

    Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 2:39


    La France accueille cette semaine la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan, à Nice. Le pays a une grande responsabilité dans la protection des mers : grâce à ses territoires d'outre-mer, il compte la deuxième plus grande zone économique exclusive, après les États-Unis. Le gouvernement se targue d'être un modèle en la matière, et soutient que plus de 30% de ses eaux sont protégées. Or, dans la pratique, cela est loin d'être le cas. Sébastien Farcis est parti en reportage dans la région des Hauts-de-France, au bord de la Manche, où d'énormes chalutiers pêchent sans limites dans les aires marines protégées françaises. De notre envoyé spécial à Boulogne-sur-MerLaetitia Bisiaux avance sur le quai de Boulogne-sur-Mer, le plus important port de pêche de France. Et grâce à une application de téléphone, cette spécialiste de l'association environnementale Bloom, identifie les chalutiers présents au large. Y compris ceux qui ne devraient pas être là.« Le Zeeland qui mesure 115 mètres, qui est dans l'aire marine, protégée des Bancs de Flandres. Vous avez aussi un bateau qui s'appelle l'Africa, qui mesure 126 mètres avec une vitesse assez faible. Ce n'est pas du transit, c'est vraiment de la pêche. Donc, rien que l'aire marine protégée des Bancs de Flandres, on peut compter le nombre de points bleus : ils sont une quinzaine dans une toute petite zone qui est censée être protégée pour l'habitat. Et on a des navires de pêche qui pêchent vraiment le fond, qui sont conçus pour racler le fond marin. »Cette région des Hauts-de-France compte trois aires marines protégées. En tout cas sur le papier. Car beaucoup de pêcheurs, eux, n'en connaissent pas l'existence, à l'instar de Pierre Leprêtre, il est propriétaire du chalutier Le Marmouset III. Et il est en train de débarquer une cargaison de deux tonnes d'encornet et de merlan. « Et en face de Calais, dans les eaux anglaises, les Anglais ont mis une grande aire marine protégée et là, on ne peut plus aller dedans. Normalement, il y a du poisson. » Et du côté français, n'y a-t-il pas d'aires marines protégées ? « Il n'y en a pas encore. Après, c'est en pourparlers, mais bon... »Raréfaction du poissonL'association Bloom a calculé qu'en 2023, les navires de plus de 15 mètres ont pêché autant à l'intérieur des aires marines protégées françaises qu'en dehors. Un paradoxe. Dans les Hauts-de-France, certaines techniques destructrices, comme la senne démersale, qui déploie des filets de 2 km², empirent la situation. Et ceci achève les pêcheurs artisanaux plus respectueux de cette faune marine, comme Laurent Merlin : « Il n'y a plus rien le long de nos côtes, tout est rasé, on ne pêche plus un poisson. Et du coup, pour pêcher un peu de sole, on doit partir loin. Et là, c'est de pire en pire. Regardez, j'ai deux collègues, ils ont fait 37 miles de route aller pour pêcher un peu de sole. Ils n'avaient même pas 100 kilos avec la marée de face, ils ont mis cinq heures pour y aller, alors qu'avant, on mettait une demi-heure, une heure, on sortait, on pêchait la sole quoi. »Le Comité régional des pêches affirme avoir fait installer des rondelles en caoutchouc sur les filets pour réduire l'impact sur les fonds marins de ces zones. Mais le résultat de cette technique n'a pas été mesuré, et selon les standards internationaux, elle demeure incompatible avec la protection d'une aire marine.À lire aussiConférence de Nice: en quoi les océans sont importants?

    À Marseille, les champs de posidonie méditerranéens

    Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 2:33


    Pour cette spéciale Océan, RFI vous emmène à Marseille, où en mai dernier, la mairie a entrepris des travaux sur plusieurs de ses plages afin d'y réimplanter de la posidonie. La posidonie, surnommée « poumon de la mer », est un véritable puits de carbone. Nurserie pour poissons, elle permet de protéger nos plages de l'érosion... Bien que la posidonie soit une plante protégée depuis 1988, il était d'usage pendant de nombreuses années de retirer les banquettes de posidonies mortes des plages. Un reportage de Siam Spencer. À Marseille, sur plusieurs plages du centre-ville, des amas de feuilles brunes s'accumulent entre les vagues et le sable… « Nous sommes sur la plage des Prophètes, qui est une petite plage sur la Corniche à Marseille, explique Hervé Manchon, adjoint à la biodiversité marine, à la mer et au littoral de la mairie de Marseille. Ce que nous voyons à nos pieds, ce sont des banquettes de posidonies, c'est-à-dire le dépôt des feuilles mortes des herbiers de posidonies, qui commence à s'accumuler sur le trait de côte et qui vient protéger le sable de l'érosion ».Il y a eu des travaux au mois de mai, raconte Hervé Manchon : « Durant l'hiver, se sont accumulées beaucoup plus de quantités d'herbes mortes de posidonies et ça formait des banquettes énormes sur le littoral… On a fait ce qu'on appelle un millefeuille de posidonies ». Ces travaux pour créer des millefeuilles de posidonies, entrepris par la mairie de Marseille, ont des bénéfices multiples, puisque ces banquettes, en plus de protéger les plages de l'érosion, viennent aussi en se décomposant nourrir le phytoplancton dans la mer. Dans l'eau, on retrouve la posidonie vivante, sous forme de véritables prairies, d'herbes qui se balancent au gré des courants et abritent tout un écosystème. Comme l'explique Charles-François Boudouresque, professeur émérite à Aix-Marseille Université, et spécialiste de la posidonie : « L'herbier de posidonie est un écosystème extrêmement important en Méditerranée ». Qu'est-ce qui menace la posidonie aujourd'hui ? Les chalutiers et la surpêche. Parmi les autres menaces citées par Charles François Boudouresque, sur l'ensemble de la Méditerranée : les aménagements littoraux et la pollution.À lire aussiEn quoi le carbone bleu est une solution face au changement climatique?

    La Pride des Banlieues: pour ceux qui veulent sortir du silence

    Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 2:33


    En France et dans le monde entier, le mois de juin, est celui des Fiertés. Un mois de célébration et de luttes pour les personnes LGBTQ+. Dans chaque pays, des Pride, des Marches des Fiertés sont ainsi organisées. C'est le cas en France, dans la ville de Saint-Denis avec, depuis 2019, la Pride des Banlieues. Son but : mettre en avant ces communautés des quartiers dits populaires dans lesquels se revendiquer LGBTQ+ est souvent plus difficile qu'ailleurs.  Quelques jours avant le jour J, rencontre de bénévoles qui se préparent à la célébrer. « On est la semaine avant la Pride et on est tous exténués. » La Pride des Banlieues approche. L'équipe de bénévoles se retrouvent sur la terrasse d'un café à Saint-Denis pour les derniers préparatifs. Il y a deux amies, Fadi et Asma, elles sont Magrébines, nées dans des familles musulmanes. L'une est bisexuelle, l'autre lesbienne. La Pride des Banlieues, c'est le premier lieu queer où elles se sentent bien. « La communauté queer reste un milieu très blanc et donc elle va être raciste ou avoir des biais racistes. On ne m'acceptait pas en tant que Maghrébine dans la communauté LGBTQ+, on ne m'acceptait pas en tant que LGBTQ+ dans la communauté maghrébine. La Pride des Banlieues, je pense que c'est ça qui a servi, c'est de regrouper toutes ces personnes-là. » Fadi est de son avis : « Avec la Pride des Banlieues, tu arrives, tu n'as pas besoin de parler de ces sujets-là, on se comprend, sur la famille, sur la religion, sur le taff. »Ici, pas besoin du masque qu'elle porte en famille. Les proches de Fadi ne savent rien de son homosexualité : « Je pense, c'est un peu de la psychose, mais pour moi le risque, c'est qu'on me chope, qu'on me marie de force parce que mes parents sont attachés aux coutumes, il faut se marier tôt, avoir des enfants tôt. Ils sont très croyants, ils sont capables de me dire " Tu repars au bled, et tu te maries avec un mec " ou, je ne sais pas, me faire tabasser, un truc comme ça. »Asma et Fadi vivent toutes les deux en banlieue parisienne. Leur réalité n'a rien à voir avec celle des personnes LGBTQ+ qui habitent les grandes métropoles : « La manière d'aborder le sujet n'est pas le même, il y a trop de tabou. » D'où le besoin de créer une Pride qui les représente. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la Marche des fiertés de Paris, assure Tess, jeune queer, qui n'y participe plus : « C'est un festival, si son identité, c'est la vivre comme un festival, je comprends, mais il y a des personnes qui ont besoin d'autre chose et la Pride des Banlieues répond à ce besoin. »Après la marche, le travail continue pour les trois bénévoles. Tess veut visibiliser les identités queers à travers une série de photo. Asma et Fadi, elles, réalisent leur propre documentaire sur la Pride des Banlieues.

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