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Neste vídeo Gonzalo Córdoba fala sobre as perspectivas técnicas, estéticas e educacionais da iluminação na Argentina. Gonzalo Córdoba é iluminador, cenógrafo, diretor, artista visual, professor e pesquisador. Em produções de ópera, criou a iluminação para Ariadne auf Naxos, Così fan tutte, Candide, Tri Sestri, O Cônsul para Ruben Szuchmacher, O Estupro de Lucrécia, Wozzeck, A Flauta Mágica, O Morcego, Madama Butterfly para Horacio Pigozzi, O Traviata, Italiana em Argel, Serse para Pablo Maritano, cenografia e luzes para Leonor Manso em Lucia de Lammermoor e Tosca, para María Jaunarena em A Flauta Mágica, Outra Volta do Parafuso, Medea, Conde Ory e para Ana D'Anna em El barbero de Sevilla, Bohéme, Rigoletto, Hoffman's Tales, Turandot. Com André Heller Lopez iluminou Don Pasquale, Lucia de Lammermoor, Manon Lescaut, Merry Widow, Faust, Cosi fan tutte e As Bodas de Fígaro.Como diretor: "Proyecto Appia" para Enclaves no CETC, "El Límite de Schiller", iluminação da Puente de la Boca, Linha Azul do metrô de Buenos Aires. Mude a encenação de Emma Bovary e Maní con chocolate 2 com Ana Bovo, bem como "los Persas" de Ésquilo e "La Inhumana" com Alejandra Radano. Dirigiu Marta Roca em "Palabras Cuerdas". Escreveu dois ensaios sobre iluminação cênica "La Trampa de Goethe" e "La Iluminación Escénica", editados por El Rojas.Foi comtemplado com o Prémio Teatros do Mundo por "El Experimento Damanthal" e ACE 2005 por "Las Troyanas" e "Enrique IV"; Meu Deus". Ganhou os prêmios Teatros del Mundo em 2013 e o Maria Guerrero 2014 por Querido Ibsen, Soy Nora, Love Love e Cabaña Suiza, o Prêmio Trinidad Guevara 2015 por "La nueva autoridad" e em 2016 o Prêmio Trinidad Guevara por "Desonrado". Prêmio "Hugo" por Love Musik, 2017 Florencio Sánchez por "Todas as coisas do mundo" e Prêmio KONEX 2011.Atualmente trabalha como Professor na Universidade Nacional das Artes na disciplina de Projeto II, em História da Iluminação Cênica na carreira de design de iluminação de espetáculos, e em Teatro Musical. É membro da Associação ADEA de Designers Cênicos da Argentina.@gonzaloemicordova | SITE: gonzalocordova.com.ar
Un nouvel opéra de Michael De Cock et Harold Noben, d'après le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Nous connaissons cette femme et son histoire : pour surmonter la vacuité de son existence, Emma Bovary se met en quête d'attention et d'amants. Une première liaison passionnée, bien qu'illusoire, marque le début d'une chronique ponctuée de désirs réprimés, de brefs instants de bonheur fébrile et de mensonges destinés à dissimuler la vérité… jusqu'à ce qu'elle éclate au grand jour. Portés par leur engouement partagé pour ce roman culte du XIXe siècle, Harold Noben et Michael De Cock entament leur première collaboration en travaillant à une interprétation contemporaine : Bovary. Le directeur du KVS livre ici un quasi-monologue dramatique, prolongement lyrique de l'adaptation pour le théâtre qu'il avait déjà signée en collaboration avec Carme Portaceli. Harold Noben, l'un des grands talents émergents de la composition en Belgique, avait déjà démontré sa sensibilité littéraire à la Monnaie avec À l'extrême bord du monde (2020), un opéra relatant les derniers jours de Stefan Zweig. Cette fois encore, il propose une partition éclectique et accessible qui, en écho à Flaubert, parle en apparence de rien, mais renferme en réalité tout. Merci pour votre écoute N'hésistez pas à vous abonner également aux podcasts des séquences phares de Matin Première: L'Invité Politique : https://audmns.com/LNCogwPL'édito politique « Les Coulisses du Pouvoir » : https://audmns.com/vXWPcqxL'humour de Matin Première : https://audmns.com/tbdbwoQRetrouvez tous les contenus de la RTBF sur notre plateforme Auvio.be Retrouvez également notre offre info ci-dessous : Le Monde en Direct : https://audmns.com/TkxEWMELes Clés : https://audmns.com/DvbCVrHLe Tournant : https://audmns.com/moqIRoC5 Minutes pour Comprendre : https://audmns.com/dHiHssrEt si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pour René Girard, la rivalité est une conséquence du désir : nous désirons les mêmes choses, et nous nous faisons mutuellement obstacle. Derrière toute rivalité, nous dit-il, il y a le désir secret de nous approprier ce que possède l'autre, ou de l'en déposséder. Analyse de cette conception.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'émission 28 minutes du 28/01/2025 Posy Simmonds, “queen” du roman graphique et du monde des bulles Bandes dessinées, contes pour enfants, dessins de presse, romans graphiques : Posy Simmonds est connue pour son regard satirique. Dessinatrice pendant plus de trente ans au “Guardian”, une exposition lui sera consacrée au festival d'Angoulême du 30 janvier au 2 février : "Posy Simmonds Herself". En 2024, son œuvre avait déjà été couronnée du Grand prix du festival d'Angoulême. “Gemma Bovery”, “Tamara Drewe” et “Cassandra Darke” figurent parmi les romans graphiques qui ont fait sa renommée. Posy Simmonds s'intéresse notamment aux figures féminines qui ont marqué notre imaginaire collectif : “Avec Gemma Bovery, ça m'amusait aussi de faire des parallèles entre Emma Bovary et mon héroïne qui est moderne, qui est libre sexuellement, qui est indépendante, et la pauvre Emma qui endurait toutes les privations d'une femme du 19e.” Derrière la fièvre du Bitcoin, la menace d'une bulle financière mondiale ? Les cryptomonnaies désignent des formes d'argent numériques et virtuelles reposant sur une technologie appelée “blockchain”. Depuis la création du bitcoin en 2009, leur valeur financière a pris de l'ampleur, suscitant de nombreuses convoitises. David Balland, entrepreneur français de 36 ans, a été enlevé avec sa compagne mardi 21 janvier par des ravisseurs qui réclamaient une rançon de 10 millions d'euros à son associé. Ce dernier est le cofondateur de Ledger, start-up française spécialisée dans les cryptomonnaies. David Balland et sa compagne ont été libérés grâce à l'intervention du GIGN. Le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, a lui-même créé une cryptomonnaie à son effigie avant son investiture, le “$Trump”. Alors, les cryptomonnaies représentent-elles un eldorado ou le risque d'une nouvelle bulle financière mondiale ? Enfin, Xavier Mauduit nous emmène au musée du Louvre, où Emmanuel Macron prononce un discours après des alertes sur la vétusté du bâtiment. Et Marie Bonnisseau met le cap sur la Thaïlande où les collégiens et lycéens peuvent désormais décider de leur coupe de cheveux. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 28 janvier 2025 Présentation Élisabeth Quin Production KM, ARTE Radio
Antonella Lattanzi"Capire il cuore altrui"Emma, Flaubert e altre ossessioniHarper Collinswww.harpercollins.it“Sapete chi è il Desiderio in persona? Emma Bovary, nata Rouault, unica figlia di papà Rouault. Emma, che è stata in collegio dalle suore, ma per il resto del tempo ha sempre vissuto nella fattoria con suo padre, e che sposa Charles e va a vivere con lui a Tostes, pensando che adesso, finalmente, cominci la vita.E invece la vita non comincia mai.Non siamo tutti così?Non siamo tutti convinti che il meglio debba ancora venire?O meglio, non speriamo tutti che la vita debba ancora cominciare?Cosa succede quando ci accorgiamo che la vita non comincerà mai, o che abbiamo perso il momento in cui abbiamo vissuto davvero?”.Viziata, egoista, capricciosa, indolente, arrivista. Oppure: paladina del Desiderio, la pulsione fondamentale che muove ogni essere umano, che in lei è totalizzante al punto da guidare ogni sua azione, dalle relazioni amorose al suicidio finale. Di tutte le eroine della letteratura poche sono in grado di dividere il parere dei lettori quanto Emma Bovary.Antonella Lattanzi, una delle più grandi scrittrici italiane contemporanee, si è innamorata di Emma. Più di una volta, a ogni rilettura del capolavoro di Flaubert, in periodi diversi, e sempre cruciali, della sua vita. Madame Bovary è il libro del suo cuore, ed Emma per lei quasi un'ossessione. Lo stesso desiderio inestinguibile che muove Emma, Lattanzi lo sente come proprio, tanto da farle pensare se non “Madame Bovary sono io” almeno “Emma è mia sorella”.Seguendo il filo di questa affinità elettiva, Lattanzi, con il suo stile appassionato ed elegante, ci conduce in un viaggio nella psiche dell'eroina flaubertiana, un viaggio in cui la sua vita e quella immaginaria del personaggio si intrecciano, mostrandoci come l'opera e l'ossessiva cura di Flaubert per la scrittura illuminino un percorso che riguarda altri libri, film, canzoni, da Anna Karenina al documentario Deep Water, da Sotto il vulcano di Malcolm Lowry a Beppe Fenoglio. Capire il cuore altrui rivela ancora una volta il talento di Lattanzi, la sua scrittura ipnotica, emozionante ed esatta, capace di indagare come solo la grande letteratura sa fare gli abissi e le vette dell'animo umano.Antonella Lattanzi è nata a Bari nel 1979 e vive a Roma. È scrittrice e sceneggiatrice. Ha scritto i romanzi “Devozione” (Einaudi, 2010), “Prima che tu mi tradisca” (Einaudi, 2013), “Una storia nera” (Mondadori, 2017, tradotto in più di dieci paesi) e le sceneggiature dei film “Fiore” (2016), “2night” (2016), “Il campione” (2019, Nastro d'Argento per l'Opera Prima).IL POSTO DELLE PAROLEascoltare fa pensarewww.ilpostodelleparole.itDiventa un supporter di questo podcast: https://www.spreaker.com/podcast/il-posto-delle-parole--1487855/support.
Mis infidelidades, Alejo, las dejo para la literatura. Es la única forma en la que tolero tener deslices. Soy un padre de familia, un ser enamorado, imagino que como tú, por eso me tomo muy en serio la fidelidad. Es en mi biblioteca donde tengo los desfalcos amorosos, las citas a deshora, las mentiras de voy a jugar al pádel cuando en realidad tengo un café frente a una compañera de trabajo. En los libros no hay riesgo. Todo son ganancias. Mi mujer está al otro lado del sofá y no es consciente del engaño que estoy perpetrando. Me concentro en la lectura y viajo en coche, en un descapotable, con una chica que conocí hace años y nunca quiso ni siquiera mantener una conversación conmigo. En el libro sí que quiere hablar, y mucho más, mientras mi mujer lee en el sofá, tal vez disfrutando otra aventura con un hombre distinto a mí. Siempre me han gustado las historias que tratan sobre terceras personas, relaciones perfectas que se estiran cuando aparece ella, o él, y la vida se convierte en un tortuoso camino a dos bandas. Hay que tener mucha pericia para escribir sobre los amantes, sobre las traiciones. La mayoría de las veces acaba mal. Fíjate en la pobre Emma Bovary, desengañada, ultrajada, bebiendo su arsénico con agua porque no soportaba más el dolor. Hoy acudo de nuevo a mi biblioteca y saco dos libros. Son novelas canallas, valientes, escritas con humor y con culpa. Son novelas que me permiten deslizarme por mundos que me espantan, con la seguridad de que cuando acaban las historias y la chica me invita a su casa, me basta mirar al otro lado del sofá para saber que no he hecho nada malo. Los días perfectos. Jacobo BergarecheLa uruguaya. Pedro Mairal
já tava na hora de comentar esse clássico, que eu até falei nele em muitos outros episódios. Mas agora temos um episódio todinho pra saber mais sobre Madame Bovary. Antes de começar, se for a tua primeira vez por aqui, peço que te inscreva no canal. E vale lembrar que, os comentários que eu vou apresentar aqui, as chaves de leitura que eu vou sugerir, não substituem a tua leitura pessoal da obra! Combinado? Madame Bovary foi publicado em 1857 e foi um escândalo. Flaubert chegou a responder a um processo. Mas por que será que isso aconteceu? Mesmo quem não leu o romance ou só conhece a história por cima, sabe que a protagonista é uma mulher casada que tem casos extraconjugais. Mas o que levou a obra a ser criticada e o escritor a ser processado não foi a história de uma mulher adúltera, somente, mas a criação de uma personagem, com a autenticidade peculiar a um Romance Realista, que ousou. Emma ousou buscar sua felicidade e ousou rompeu paradigmas. Flaubert foi processado porque Emma poderia influenciar (mal) as leitoras. Em sua defesa, o escritor declarou “Emma Bovary sou eu!”, numa tentativa de mostrar que a insatisfação pessoal que acometeu a personagem poderia ocorrer a qualquer pessoa.
Eleonora Sottili"Come diventare Anna Karenina"(senza finire sotto un treno)Einaudi Editorewww.einaudi.itScavalcare una corda rossa e poi mimare un insetto in volo, passeggiare con i sensi all'erta, arrampicarsi sugli alberi, nuotare nell'acqua gelata. Sembrano le attività di un campo scout, invece è un corso di scrittura. Almeno cosí diceva il volantino che Eleonora ha interpretato come un segno del destino. Ma il destino tende a contraddire le aspettative, e infatti a guidare il corso c'è un tizio belloccio che fa l'attore e sembra seriamente convinto che nella scrittura, e forse pure nella vita, la questione sia tutta lí: scavalcare o non scavalcare quella corda rossa. E se avesse ragione lui? Se provando a diventare la persona che vorrebbe essere, Eleonora potesse scoprire chi è davvero? Un libro allegro e inconsueto, che mescola le forme narrative e le voci, le trame dei grandi romanzi alle biografie dei loro autori. La storia di un'educazione letteraria (e sentimentale) avventurosa, un po' sghemba e strenuamente spensierata.Eleonora, «trentadue anni, impiegata di concetto, sposata felicemente», da bambina ha scritto un romanzo sulle pecore che ha mandato in solluchero la mamma. Ed è stata proprio sua madre a piantarle in testa il sogno di diventare una scrittrice, ma da quel momento Eleonora non ha piú buttato giú una sola riga, neppure sulle pecore, limitandosi a farsi fotografare di tre quarti con sguardo assorto come i grandi romanzieri. Veste di scuro, ha capelli e unghie fragili – e fragile sembra anche la sua felicità: si è impegnata talmente a non farsi sovrastare dal dolore, che adesso non sente piú niente con chiarezza. Solo un disagio che ha imparato a ignorare, come si ignora una goccia d'acqua fredda che ti cola sul gomito mentre lavi i piatti. Quando finalmente si decide a frequentare un laboratorio di scrittura, scopre che i suoi compagni, un manipolo di studenti malinconici e sentimentalmente instabili, sono tutti come lei: aspiranti scrittori che però non scrivono mai. A guidarli c'è Enrico, che sembra materializzarsi giusto il tempo delle sue lezioni. Sarà perché fa l'attore, ma il suo metodo appare fin da subito poco ortodosso. Anziché farli scrivere, li obbliga a recitare nei panni di Romeo e Giulietta. A bruciapelo rivolge loro domande tipo: «Siete innamorati come Emma Bovary?», «Brillate come Anna Karenina? », «Sareste capaci di vivere nei boschi? » Spaesati, addirittura sospettosi, Eleonora e i suoi compagni si ritrovano cosí a studiare – e a copiare – le abitudini e le manie di Tolstoj, Mary Shelley, Stevenson e Conan Doyle, ma pure quelle dei loro personaggi. E intanto le loro storie si intrecciano, e qualcuno comincia a confondere i romanzi e la vita…Eleonora Sottili è nata in Toscana nel 1970 e lavora alla Scuola Holden. Ha pubblicato Il futuro è nella plastica (nottetempo 2010) e Se tu fossi neve (Giunti 2015). Per Einaudi, nel 2020 Senti che vento e, nel 2024, Come diventare Anna Karenina (senza finire sotto un treno). Ha curato insieme ad altri il volume «Scrivere», compreso nell'antologia La seconda luna (Zanichelli 2018).IL POSTO DELLE PAROLEascoltare fa pensarewww.ilpostodelleparole.itDiventa un supporter di questo podcast: https://www.spreaker.com/podcast/il-posto-delle-parole--1487855/support.
Dans cette émission, nous nous intéressons à la période romantique et plus particulièrement à la figure de l'héroine sacrifiée. Au début du XIXe siècle, ces représentations créées principalement par des hommes ancrent dans l'imaginaire collectif une certaine vision du féminin qui continue de marquer encore aujourd'hui beaucoup de productions culturelles. Du roman sentimental en passant par le roman gothique, on part à la rencontre des héroines romantiques qui meurent d'amour. extrait : expressions, La Dame aux camélias de Dumas fils, La mort d'Atala de Chateaubriand, Les mystères du chateau d'Udolphe d'Ann Radcliffe, Emma Bovary de Flaubert, Tribune des femmes de Mary Camille de G (Salon 1834) Musique : Tristesse de Zaho de Sagazan, Don't me let down de Joy Crookes , Fasateen de Mashrou Leila
"Le Classico" de Sébastien Ministru : "Anna Karénine" de Léon Tolstoï. Anna n'est pas qu'une femme, qu'un splendide spécimen du sexe féminin, c'est une femme dotée d'un sens moral entier, tout d'un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s'applique aussi bien à son amour. Elle n'est pas, comme Emma Bovary, une rêveuse de province, une femme désenchantée qui court en rasant des murs croulants vers les lits d'amants interchangeables. Anna donne à Vronski toute sa vie. Elle part vivre avec lui d'abord en Italie, puis dans les terres de la Russie centrale, bien que cette liaison « notoire » la stigmatise, aux yeux du monde immoral dans lequel elle évolue, comme une femme immorale. Anna scandalise la société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des conventions sociales. Avec Anna Karénine, Tolstoï atteint le comble de la perfection créative. Vladimir Nabokov. Bouli Lanners et sa femme Élise Ancion ouvrent le "Théâtre (Transmissionnaire) de la Couverture Chauffante", un nouveau théâtre de marionnettes de trente places non loin de la gare des Guillemins à Liège. La costumière et metteuse en scène Élise Ancion perpétue un héritage familial tout en le modernisant. Son père Jacques Ancion, décédé en octobre 2022, était le fondateur du Théâtre Al Botroûle. Ils sont nos invités. La chronique de Josef Schovanec : Le baron Karl Drais von Sauerbronn, aka le baron fou, l'inventeur du premier vélo. Le talk-show culturel de Jérôme Colin. Avec, dès 11h30, La Bagarre dans la Discothèque, un jeu musical complétement décalé où la créativité et la mauvaise foi font loi. À partir de midi, avec une belle bande de chroniqueurs, ils explorent ensemble tous les pans de la culture belge et internationale sans sacralisation, pour découvrir avec simplicité, passion et humour. Merci pour votre écoute Entrez sans Frapper c'est également en direct tous les jours de la semaine de 11h30 à 13h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Entrez sans Frapper sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/8521 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Um dos livros mais importantes do Realismo, Madame Bovary inspirou Eça de Queiroz e deixou sua marca em outras incontáveis obras. Contando a história de Emma Bovary, mulher burguesa e dada a devaneios românticos, o livro trás uma grande crítica à sociedade romântica europeia. *** Inscreva-se na nossa newsletter AQUI *** Apresentação: Lívia Leão Edição: Lívia Leão Contato: lihnumlivro@hotmail.com
Brillez en société avec Emma Bovary en 3 minutes ! ______ Briller en société est un podcast original NRJ, à retrouver sur toutes les plateformes d'écoutes et sur le site et l'application NRJ.fr
Attachez votre ceinture parce qu'aujourd'hui on va entrer dans le roman polémique écrit pas l'un des mecs les plus cool du XIXᵉ siècle. Gustave Flaubert. Gustave Flaubert, né le 12 décembre 1821 à Rouen et un immense écrivain du XIXᵉ siècle. Précurseur du réalisme littéraire, il a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la littérature avec son chef d'œuvre, "Madame Bovary", qui a notamment fait polémique à cause des meorses de la protagoniste principale. Mais alors... pourquoi cette dernière, Madame Bovary, est-elle infidèle ? C'est la question à laquelle on tente de répondre dans ce premier épisode de Briller en société. ______ Briller en société est un podcast original NRJ, à retrouver sur toutes les plateformes d'écoutes et sur le site et l'application NRJ.fr Texte : Daphné Breytenbach Voix et mix : Louis Daubé Rédaction en chef : Sarah Conan & Anaïs Koopman Production : Marie Carette ______ Et découvrez les autres podcast produits par NRJ : - Le podcast Destin, sur les incroyables histoires de vie - Le podcast Inspirés, pour découvrir les coulisses de vos chansons préférées - Le podcast Gossip Love, sur la vie amoureuse des stars
Emma Bovary tut das, was sie will: sie liebt, sie lebt, sie begehrt. Gustave Flaubert hat mit dem 1856 erschienenen Roman „Madame Bovary“ ein Meisterwerk der Weltliteratur geschrieben, das skandalisierte und zugleich den Weg ebnete für die literarische Moderne. Christian Spuck, der jetzt als Intendant vom Ballett Zürich zum Staatsballett Berlin wechselt, eröffnet die Saison mit einer Flaubert-Produktion. Ein Tanzstück, das die Geschichte von Emma Bovary erzählt im Wechsel von Rausch und Einsamkeit, von Wunschwelt und Wirklichkeit. Über seine Interpretation, die tänzerische Umsetzung, seine tänzerische Laufbahn mit zahlreichen Produktionen weltweit, den Wechsel von Zürich nach Berlin spricht Christian Spuck in „NDR Kultur à la carte“.
Chapter 1 What is the Book Madame Bovary aboutMadame Bovary is a novel written by Gustave Flaubert and published in 1856. It tells the story of Emma Bovary, a young woman living in rural France who seeks an escape from her mundane and unsatisfying life through romantic fantasies and extramarital affairs. Emma Bovary is married to Charles, a well-meaning but dull country doctor. Feeling trapped and unfulfilled in her marriage, she indulges in various passionate affairs with different men, hoping to find the excitement and passion she desires. However, these relationships ultimately lead to disappointment and tragedy. The novel explores themes of love, desire, boredom, and the consequences of seeking fulfillment outside societal norms. Flaubert's meticulous attention to detail and his realistic portrayal of Emma Bovary's inner thoughts and emotions are considered groundbreaking for its time and have made Madame Bovary a classic in world literature. The novel also sparked controversy upon its initial publication due to its frank depiction of sexuality and criticisms of social conventions.Chapter 2 Why is Madame Bovary A Good BookMadame Bovary, written by Gustave Flaubert, is widely regarded as a masterpiece of world literature. Here are some reasons why it is considered a good book: 1. Realism: Madame Bovary is often praised for its meticulous attention to detail and its realistic portrayal of 19th-century French society. Flaubert's writing style captures the essence of everyday life, exploring the characters' thoughts, emotions, and actions in a vivid and convincing manner. 2. Complex Characters: The novel delves into the inner lives of its characters, particularly the titular character, Emma Bovary. Flaubert takes us through Emma's desires, dreams, and disappointments, offering a nuanced understanding of her motivations and struggles. The depth and complexity of the characters make the book highly engaging and thought-provoking. 3. Critique of Society: Madame Bovary offers a scathing critique of bourgeois society and its values. Through Emma's desperate attempts to escape her mundane existence, Flaubert exposes the consequences of consumerism, materialism, and societal expectations on individuals. The novel raises important questions about the human condition and the pursuit of happiness. 4. Stylistic Excellence: Flaubert's prose is celebrated for its beauty, precision, and literary craftsmanship. His meticulous attention to language and his ability to evoke emotions through his writing have influenced generations of writers. Madame Bovary showcases Flaubert's mastery of the craft, making it a pleasure to read from a purely stylistic perspective. 5. Influence and Legacy: Madame Bovary had a profound impact on literature and storytelling techniques. Flaubert's innovative narrative techniques, such as using free indirect discourse, have been influential in shaping modern fiction. Many subsequent authors have drawn inspiration from this novel, making it an important work in the development of the novel as an art form. Overall, Madame Bovary is considered a good book due to its realistic portrayal of characters and society, its social critique, its stylistic excellence, and its lasting influence on literature. It continues to be celebrated for its profound insights into human nature and remains relevant even today.Chapter 3 Synopsis of Madame BovaryIn this article, we explore the captivating...
Madame BovaryMadame Bovary Full Book Introduction Emma, the protagonist of the novel, was a farmer's daughter. The education she received in the monastery and the influence of the Romantic movement had given her many fantasies about the wealthy aristocratic life. As a result, she was deeply disappointed with her mediocre husband and ordinary marriage, and lived through a gradual moral and financial degeneration. Through the course of what she considers an unworthy life, Emma becomes deeply indebted and her overall dissatisfaction with her own reality leads her to take her own life. This novel portrays one of the most classic female images in the history of literature and reveals the reality behind the French society during the mid-19th century. Author : Gustave FlaubertGustave Flaubert was a French novelist and leading exponent of literary realism in the 19th century. He was very rigid with his works, often repeatedly revising every word and sentence until they looked perfect. Madame Bovary is his most famous work and is considered a literary masterpiece. Since its publication, the novel has been highly praised in the literary world. Czech writer Milan Kundera claims that “ever since Madame Bovary, the art of the novel has been considered equal to the art of poetry.” Overview | Chapter 1Hi, welcome to Bookey. Today we'll unlock the book Madame Bovary, written by the famous 19th-century French author Gustave Flaubert. One of the most influential works in the history of French literature, the novel is considered to have established a new paradigm of literary realism. However, Madame Bovary was very controversial when it was first published. From 1856 to 1857, the novel was published as a series in the French magazine Revue de Paris. Shortly afterwards, it was under prosecution by the authorities of that time, accused for being an “outrage to public morality and religion”. Gustave Flaubert, an unknown novelist living in seclusion in the countryside at that time, was summoned to the court for trial. In the end, Flaubert was found not guilt, and because of this novel he gained a notable reputation and status in the history of literature. You might be curious now; what's this novel about and why did it cause such a wrath? The book was badly received by the public because it portrayed Emma Bovary, a depraved woman, as the main character. Flaubert did a good job portraying Madame Bovary's path toward depravity and her affairs with multiple lovers. What's more, Flaubert wrote the whole story with a soothing and objective tone, without any sense of judgement or criticism on Madame Bovary's life. That's why the public prosecutors at the time believed that this novel was "the poetics of adultery". The novel has been criticized for promoting the liberation of sexual desire, which would have a bad influence on young female readers. Many readers also thought this novel was shocking and that it went against their moral standards. Hearing this, you might be even more curious: What is this story about? How should we understand the literary image of a woman who's considered immoral by traditional standards? What did Flaubert want to express when portraying Madame Bovary? Why is this novel considered a milestone in the history of world literature? In this bookey, we will answer these questions one by one and interpret the book from the following three aspects: Part One: The main plot of the novel; Part Two: Understand Madame Bovary Part Three: Gustave Flaubert's literary achievements
Published in book form in April 1857, the novel focuses on a doctor's wife, Emma Bovary, who has adulterous affairs and lives beyond her means in order to escape the banalities and emptiness of provincial life. Though the basic plot is rather simple, even archetypal, the novel's true art lies in its details and hidden patterns. Flaubert was notoriously perfectionist about his writing and claimed to always be searching for le mot juste (the right word). (From Wikipedia.)Translated by Eleanor Aveling.Advertising Inquiries: https://redcircle.com/brandsPrivacy & Opt-Out: https://redcircle.com/privacy
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Published in book form in April 1857, the novel focuses on a doctor's wife, Emma Bovary, who has adulterous affairs and lives beyond her means in order to escape the banalities and emptiness of provincial life. Though the basic plot is rather simple, even archetypal, the novel's true art lies in its details and hidden patterns. Flaubert was notoriously perfectionist about his writing and claimed to always be searching for le mot juste (the right word). (From Wikipedia.)Translated by Eleanor Aveling.Advertising Inquiries: https://redcircle.com/brandsPrivacy & Opt-Out: https://redcircle.com/privacy
Published in book form in April 1857, the novel focuses on a doctor's wife, Emma Bovary, who has adulterous affairs and lives beyond her means in order to escape the banalities and emptiness of provincial life. Though the basic plot is rather simple, even archetypal, the novel's true art lies in its details and hidden patterns. Flaubert was notoriously perfectionist about his writing and claimed to always be searching for le mot juste (the right word). (From Wikipedia.)Translated by Eleanor Aveling.Advertising Inquiries: https://redcircle.com/brandsPrivacy & Opt-Out: https://redcircle.com/privacy
I denne utgaven av Månedens klassiker gjør vi et dypdykk i Gustave Flauberts berømte Madame Bovary fra 1856. Hva er det som gjør Emma Bovary så splittende? Hvorfor ble romanen anmeldt for usedelighet, og er den like relevant i dag? Bibliotekets formidler Hanne Rømsing Sæverås diskuterer Madame Bovary med Helge Vidar Holm, Professor Emeritus i Fransk litteratur og kulturkunnskap (UiB).
This week on the blog, a podcast interview with writer/director Nicholas Meyer about his work on the Adrian Brody “Houdini” mini-series, as well as thoughts on Sherlock Holmes, Star Trek, Time After Time and more.LINKSA Free Film Book for You: https://dl.bookfunnel.com/cq23xyyt12Another Free Film Book: https://dl.bookfunnel.com/x3jn3emga6Fast, Cheap Film Website: https://www.fastcheapfilm.com/Behind the Page Nicholas Meyer Interview Part One: https://tinyurl.com/3f7mbzerBehind the Page Nicholas Meyer Interview Part Two: https://tinyurl.com/ms3tm45fNicholas Meyer website: https://www.nicholas-meyer.com/Eli Marks Website: https://www.elimarksmysteries.com/Albert's Bridge Books Website: https://www.albertsbridgebooks.com/YouTube Channel: https://www.youtube.com/c/BehindthePageTheEliMarksPodcast***Nicholas Meyer – TranscriptJohn Gaspard: Do you remember what it was that caused your dad to write that book? Nicholas Meyer: I know something about it. He was interested, the subjects that kind of absorbed his attention were the sons of passive or absent fathers. This was a topic which probably originated from his experiences with his own father, my grandfather, who was a very interesting man and a kind of a world beater, but who spent so much of his time doing what they said in The Wizard of Oz—being a philip, philip, philip, a good deed doer—that he didn't have enough time for fathering. He was not a bad man at all, quite a conscientious one. But the parenting was left to his wife and I think my father missed and was affected by not having an involved father. And I think that a colleague of my dad's said to him Houdini, that's the guy for you. And that's how he did it. I'm only sorry that he didn't live to see the two-night television series based on his book. Jim Cunningham: I enjoyed it immensely as a Houdini fan. It was fascinating and fun and Adrian Brody is terrific, as is the woman who plays Bess. I thought I knew a lot about Houdini and there was a lot in there that I did not know. And I really enjoyed the opening to it, which suggests that it's all fact and all fiction, and it's our job to figure out which is which. How did you come to being involved with the TV mini-series about your dad's book?Nicholas Meyer: I have been friends and worked for many years with a television producer named Jerry Abrams. I started working with Jerry in 1973 with the first teleplay that I wrote was for a television movie called Judge Dee in the Haunted Monastery. There was a—China apparently invented everything first, including detective stories—and a circuit court judge in the seventh century, Judge Dee Jen Jay, solved mysteries and people wrote detective stories about him and now there are movies about him. But back in 1972, or something like that, and I had just come to Hollywood and was looking for work and didn't know anybody. And I met Jerry Abrams and I met a director named Jeremy Kagan and I'm happy to say both of these gentlemen are alive and still my friends. They gave me a shot to write this Judge Dee in the Haunted Monastery because I think ABC thought they were going to get a Kung Fu movie out of it, which it wasn't. But it was a television movie with an all Asian cast. The monastery in question was the old Camelot castle on the Warner Brothers lot and that's where I met Jerry. And Jerry and I've been friends ever since. Jerry's son is JJ Abrams, who directs movies. Anyway, Jerry said to me a couple of years ago, let's do Houdini and I said, Oh, funny, you should say that because my dad wrote a very interesting book about Houdini. I would be interested if it were based on his book. I would only be interested and that's how it got made.John Gaspard: What was your process? Did you know it would be two nights going in? Did you know it's going to be that long? How did you get started and what other resources did you use, because I know there's stuff mentioned in the movie that I don't remember being in your dad's books. You must have had to dig a little bit.Nicholas Meyer: There's a lot of books about Houdini, that I read many, many books, because my dad's book is distinguished—if one could call it that—by being the only book of all the books about Houdini that attempts some inner explanation of his psychological process. The why? Why would you do this? Why do you feel the need to do this? Other books will tell you what Houdini did, and some will tell you how he did it. But my dad's book, as I say, it kind of explores the why of it. And so I read these other books to supplement the rest of the how and the why and I've amassed quite a large Houdini library. When I say large, probably compared to yours not so much, but I must have like 10 books about Houdini and flying aeroplanes and Houdini and Arthur Conan Doyle and spiritualism and so forth. So, yes, I read all those to supplement what I was trying to condense. I don't remember whether at this point whether it was proposed as two nights or three nights or whatever. I also know that if it hadn't been for Adrian Brody agreeing to play Houdini, it never would have happened. They weren't going to do it without a star.Jim Cunningham: He's great.John Gaspard: I was telling Jim earlier, before you got on, that my wife was kind enough to sit down and watch it with me. She's always worried in things like this, that she's going see how something's done. She doesn't want to know how magic is done at all. And when we got to the end, she said, “Houdini seems so nice. He's such a likeable guy.” And I think that's really more Adrian Brody.Nicholas Meyer: Oh, yeah. The Adrian Brody. As I say, the movie would not have got made without Adrian. I'm not sure that he wasn't to a large degree cast against type. I think Houdini was a guy with ants in his pants, a kind of frenetic character. And I don't think when you read about him in any detail, that he was what you'd call nice. I think he was a person who had a lot of charm that he could switch on and off like a tap. And I think this is one of the things that my dad's book brings out, and we tried to bring it out in the movie: that Houdini's whose own father was a failure of flop and absent parent. So, I think Houdini spent a lot of his life looking for substitutes or alternative father figures. And I think the first one he probably stumbled on was the French magician Robert-Houdin, from whom he took his name. And I think Houdini's pattern, at least according to my dad's reading of it, was to find father figures and fall hard for them, only to ultimately become disenchanted and alienated and furious with them. Probably, because ultimately, they weren't his real father. But I think there was something like that going on. John Gaspard: Yes, it's pretty clear that's what happened with Doyle as well. Nicholas Meyer: Yes, but he had better reason than in some other cases to be disenchanted with Doyle because Doyle's Atlantic City séance with Lady Doyle, Houdini ultimately regarded as a real betrayal. Because he decided, probably correctly, that the contact with his mother via Lady Doyle doing spirit writing was fake. And by the way, it's not that Mrs. Doyle or Lady Doyle might not have believed what she was doing. It just didn't track for two reasons: Houdini experienced this contact with his mother, and he was as obsessed with her as he was with the fact of an absent father. And he was so overcome when she spoke to him via the spirit writing that it was a couple of days before he realized that his mother didn't speak a word of English. And she had communicated via lady Doyle in English, she only spoke Yiddish. Doyle got around this difficulty by explaining that the medium in this case, Lady Doyle, worked as a kind of simultaneous translator. And Houdini said, yeah, but—and this was the second item—it was his birthday. And she never mentioned it and she always sent him something on his birthday. And he then denounced Doyle and Lady Doyle, as quote, menaces to mankind.John Gaspard: So, were you involved in a day-to-day way with production? And I'm wondering why you didn't direct it?Nicholas Meyer: I was involved. The whole movie was shot in Budapest, everything and I was involved. I was not invited to direct. I have not directed really since the death of my wife in 1993. I had two small children to raise and by the time it was, like, possible for me to go back since they are now grown up and busy. I was sort of out of a game. John Gaspard: Oh, that's too bad. You're a terrific director.Nicholas Meyer: I'm not arguing with you.John Gaspard: So, once you were scripting it, and you were using other sources, how concerned were you about this is fact, this is fiction?Nicholas Meyer: That's a very good question and it doesn't just apply to Houdini. It applies largely to the whole issue of dramatizing the stories based on real events. And by the way, you could make the case in a way that there's no such thing as fiction; that all fiction ultimately can be traced back to something real. I'll give you two examples off the top of my head: one, Moby Dick was based on a real Whale called Mocha Dick because of his color; and, as Heinrich Schliemann proved, when he discovered Troy, most legends, most myths have their origins somewhere in the mists of time, in some kind of reality. It turns out there was a place called Troy. So, he was not far off the mark. It's a knotty question with a “k” how much we owe to fact and how much we get to mush around and dramatize? And the answer has to be inevitably elastic. The problem is that people are neither taught, nor do they read history anymore. We are not taught civics. We are not taught history. Nobody knows anything and so by default, movies and television are where we get our history, and that history is not always truthful. It is dramatized for example, in that Academy Award winning movie, The Deer Hunter, we learn that the North Vietnamese made American prisoners of war in Vietnam, play Russian roulette. There is no evidence, no historical evidence that they ever did any such thing. And yet, if you're getting your history from the movies, that's what you see and someone said that seeing is believing. In any case, you have to sort of always be looking over your own shoulder when you are dramatizing history and realizing that, yes, you can tell a story with scope, dates and characters. But what's the point where you cross a line and start inventing things out of whole cloth? I'll give you another example: was Richard the Third really the monster that Shakespeare portrays? Now, remember, Shakespeare is writing for the granddaughter of the man who killed Richard the Third and usurped his throne and called himself king. You could make a very different case that that guy was a scumbag and that Richard was not, but you know, Shakespeare was in business. The Globe Theatre was a money-making operation and Henry the Seventh's granddaughter was the Queen of England. So, there are a lot of variables here. When you sit down to dramatize, I've worked for the History Channel and I can tell you the history channel will not make a movie where Americans look bad. The History Channel will not make a movie that questions any point in our own history. Our right to the moral high ground. It's a point of view and they have a demographic and Americans don't want to be shown any of their own flaws or asked to think about them. Jim Cunningham; Well, who does? Can I ask questions about the espionage? Part of what I witnessed last night, although I had sort of a vague memory, that there is some espionage connection or perhaps connection? In the first episode that he was working for at least the American government and perhaps the English government as well. Is there evidence for that?Nicholas Meyer: Circumstantial evidence.Jim Cunningham: Yes, and I suppose that it could still be even at this late date protected in some way in terms of, I don't know them, not admitting, or maybe no real hard evidence exists anymore, right?Nicholas Meyer: I'm more inclined to think that no real hard evidence exists. Although we all know that somebody said, truth is the daughter of time. But a lot of evidence has for a lot of things, not merely in this country, but also England has been redacted and eliminated and buried. You know, how many of your listeners know the story of Alan Turing? Alan Turing may have shortened World War Two by as much as two years by inventing the computer that helped break the German Enigma code. Alan Turing signed the Official Secrets Act which meant that his wartime work could never be revealed. Alan Turing was gay. After the war was over, Alan Turing was arrested on a morals and decency charge and he could not tell the world who he was and so he was sentenced to some kind of chemical castration, I believe and he killed himself. And all of this remained a secret for the next 55 years before the world's, you know, learned and suddenly there was a play called Breaking the Code and then there was the Enigma novel by Robert Harris and then there was the movie, which is very inaccurate, and very troublesome to me, The Imitation Game. Because in The Imitation Game, the first thing he does when he's arrested, is tell the cop who he is. With a crushing irony, as well as inaccuracy, is it there's no way he was allowed to tell. That was the price you pay when you sign the Official Secrets Act. So that movie kind of bugged me. Whereas for example, Enigma, which I think is one of my favorite movies, doesn't bug me at all because it doesn't call him Alan Turing and therefore, he's not gay, and it's a different story entirely spun out of inspired by, but not pretending to be Alan Turing.Jim Cunningham: Well, now I'm gonna have to watch that movie because I don't think I've seen it. Nicholas Meyer: You never saw Enigma?Jim Cunningham: I don't believe I saw Enigma.Nicholas Meyer: It's the only movie produced by Mick Jagger and Lorne Michaels, written by Tom Stoppard. Kate Winslet, Dougray, Scott, Jeremy Northam. Anyway, it's a fantastic movie, but you have to watch it like five times in order to understand everything that's going on because Tom Stoppard is not going to make it easy.John Gaspard: Just a quick side note here. I remember reading somewhere that Mick Jagger was a possible first choice for Time After Time Nicholas Meyer: Yeah, for Jack the Ripper. John Gaspard: Okay, interesting. I prefer the choice you came up with.Nicholas Meyer: Well, when they—Warner Brothers—were trying to sort of figure out how to make this movie, quote, commercial (they were so surprised when it was a hit), they suggested Mick Jagger as Jack the Ripper. And he was in LA at the time touring and I really didn't understand the politics of not just filmmaking, but you know, sort of office politics generally. And my first reply was no, you know, you might believe him as the Ripper, but you'd never believe him—or I didn't think you would believe him—as a Harley Street surgeon. And they said, You mean you won't even meet him? And that's when I said, oh, okay, I get it. I have to agree to meet. So I met him and then I said, fellas, I still don't, you know, think this can work. And so we went on to David Warner.Jim Cunningham: I think that was the first film I became aware of David Warner and of course, it colored my opinion of David Warner for everything I've seen him in since, including him as Bob Cratchit in a version of A Christmas Carol. I kept thinking to myself, don't turn your back on him. He's a killer. He's a stone-cold killer, because of Time After Time, which is still one of my favorite movies.Nicholas Meyer: Oh, thank you so much.John Gaspard: We promised not to geek out too much. But I have to tell you that the hotel room scene between him and McDowell, I still pull up once or twice a year to look at the writing and the acting in that scene. “You're literally the last person on Earth expected to see.” They're both so good in that scene.Nicholas Meyer: They are that, they are.John Gaspard: I think you mentioned in your memoir in passing that when you did The 7% Solutionthere was some back and forth with the Doyle estate. We—Jim and I—have a friend, Jeff Hatcher, who wrote the screenplay for Mr. Holmes, which is based on a book. Once the movie came out, it did run into some issues with the Doyle estate, because the writer had taken some characteristics of Holmes from the later books …Nicholas Meyer: It's all bullshit. All that is bullshit. The Doyle estate, which was once the richest literary estate in the world, was run into the ground by his descendants and their in laws and they don't care anything about Sherlock Holmes. All they care about is money. And what they try to do is to stick up movie companies and book companies and say you've got to pay. And back when Holmes legitimately fell into copyright, which is when I wrote The 7% Solution, yes, I had to pay and I understood that. I mean, I didn't understand it when I wrote the book because I was a kid. But I understood it when it was explained to me. What since happened is they continue, even though he's out of copyright, to try to pretend that he is or that one or two stories are etc. My friend, Les Clinger, who is a business manager but also happens to be a lawyer and a Holmes' enthusiast, took the estate to court and won. He broke that bullshit stranglehold that they were trying to exercise on anybody who wanted to write or create or make a movie about Holmes. Now, it's also true that big companies like Warner Brothers, or Paramount or something, if they make a Sherlock Holmes movie, and the Doyle estate comes sniffling to their door, find it cheaper to say, here's $10,000, Go away, than it is to bother to do what Les did, which was take them to court. It's just, it's blackmail, you've all seen the Godfather, you know, give me a little something to wet my beak is what this is all about. I have nothing good to say about them and what they did with Mr. Holmes, your friend's movie, was they waited until the movie was about to come out before they hit him.John Gaspard: Jim, I should mention, you probably don't know this, that and this is the truth, the man we're talking to is the man for whom the thing at the beginning of a DVD that says the opinions expressed here are not those of this company. He's the reason that's on DVDs. Jim Cunningham: Is that right?Nicholas Meyer: Yes, I will explain because I'm very proud of it. I've made a couple of contributions to civilization. One of them is the movie The Day After, it's my nuclear war movie. And the other is this little sign. And it happened when they were preparing the DVD release of Star Trek Two: the Wrath of Khan. I was interviewed and asked to explain my contributions to the making the movie, the script, the directing, etc. So, I told the story about how I came to write the script. And the DVD lady who subsequently became a very good friend of mine said, “Gee, the lawyers say we can't use any of what you told us.” And I said, “And why is that?” And she said, Paramount was worried about getting in trouble with the Writers Guild, because you are not credited as the author and you wrote this sort of under the table, the script. And I said, Well, why don't you just take me out of the whole DVD? Because if I can't tell the truth about it, I don't want to be in it.And she said, “That's what I hoped you would say. Now, I've got some ammo.” So, she went back and she came back and she said, okay, here's the deal. And the deal now applies to every studio. “The opinions expressed in this interview, are not those of Paramount Pictures, its employees or affiliates.” What this does is it stops those interviews from being bullshit puff pieces and allows them to become oral histories. Now, different people may have different oral histories of the same thing. You put them all on the DVD, but suddenly, you've opened up a whole world to telling things that really happened or that the tellers think really happened, or are their opinions without the studio, worried that they're going to be sued, because of that little disclaimer. And they all have that now and that's my contribution.Jim Cunningham: It's great. Now, I promised John before this interview that I would not talk Star Trekwith you, but since you've opened the door a little bit here. Now, that you say that you wrote Wrath of Khan under the table, can you just flesh that out for me? It might not ever be in the podcast, but I'm an incredible Star Trek fan. So, I'm interested in this story.Nicholas Meyer: Well, very quickly, I knew nothing about Star Trek when I met Harve Bennett, the producer of what was going to be the second Star Trek movie. He showed me the first movie. He showed me some of the episodes and I got kind of a jones to make an outer space, a space opera. And I realized once I started to familiarize myself with Captain Kirk that he reminded me of Captain Hornblower, which were the books by CS Forester that I read when I was a kid, about a captain in the Royal Navy during the Napoleonic Wars, who had adventures and a girl in every port, which sounded good to me. I was 12. I think it was 13 or something and so I thought, “Oh, this is Hornblower and outer space. This is destroyers. This is submarines.” So, I made a deal with Paramount and Harve Bennett to direct a Star Trek movie for them, which was going to be their second movie. And Harve said, draft five of the script is coming in. So, I went home and waited for draft five. And, you know, I looked up and it was three or four weeks later and wondered whatever happened, because I was starting to think about spaceships and stuff like that. And he said, “Oh, I can't send you the script. It's not good. I can't.” I said, “Well, what about draft four, draft three, whatever?” And he said, “You don't understand. All these different drafts are simply separate attempts to get another Star Trek movie. They're unrelated.”And I said, “Well send them all to me. I want to read them.” And he said, “Really?” I said, “Yeah.”And in those days, you didn't hit Send. A truck, drove up, a van, and it had a lot of scripts. And I'm a very slow reader and I started. I read all these scripts and then I said, “Why don't you and your producing partner, Robert Salem, come up to my house and let's have a chat about this because I have an idea.” And so they showed up, and I had my ubiquitous legal pad and I said, “Why don't we make a list of everything we like in these five scripts? It could be a major plot. It could be a subplot. It could be a sequence. It could be a scene. It could be a character, it could be a line of dialogue, I don't care. Let's just make the list and then I'll try to write a new screenplay that incorporates as many of these elements as we pick.” And they didn't look happy and I thought, I don't get a lot of ideas. This was my idea and I said, “What's wrong? What's wrong with that?”And they said, “Well, the problem is that if we don't have a screenplay within 12 days, Industrial Light and Magic, the special effects house for the movie, say they can't deliver the shots in time for the June opening.” And I said, “What June opening? “And I only directed one movie in my life, and these guys had booked the theatres for a movie that didn't exist. And I said, “Well, okay, I'll try to do this in 12 days, but we got to pick the stuff now.” And they still weren't happy. And I said, “So, what is it? What's the problem?” And they said, “Well, you know, let's be honest, we couldn't even make your deal in 12 days.” And at this point, I was like, foaming at the mouth. I said, “Look, guys, forget the deal. Forget the money. Forget the credit. I'm not talking about directing. We've already got that signed, sealed and delivered. But if we don't do this, now, there's gonna be no movie, yes or no?” And I was an idiot, because I at that point gave away you know, what turned out to be significant. So, I didn't invent Kirk meets his son. I didn't invent Khan. I didn't invent Savak. I didn't invent the Genesis Planet. I didn't invent any of those things. I just took them and played with them like a Rubik's Cube and poured my, essentially it's all my dialogue, Harve wrote a few lines, but I wrote most of it.John Gaspard: Well, it certainly worked.Jim Cunningham: Oh, boy. Yeah, absolutely. And I will not bring up The Undiscovered Countrybecause I promised John I wouldn't. The 7% Solution is very interesting. You took one thing, and you extrapolated out from that an entire kind of reality about Holmes that had not been explored. And it's similar to kind of what your father did with Houdini. And did that ever occur to you that there was there's a similarity there somehow?Nicholas Meyer: Well, I did 7% before he did Houdini.Jim Cunningham: He owes you then.Nicholas Meyer: Oh, yeah. He does. It's interesting. I was not the first person to put together Holmes and Freud. In fact, Freud knew that he'd been compared to Holmes. Freud loved to read Sherlock Holmes stories. That was his bedtime reading and at some point, he even wrote in one of his case histories, “I follow the labyrinth of her mind, Sherlock Holmes-like until it led me to…” So he knew about this comparison. And there was a doctor at Yale, a famous psychiatrist/drug expert, who wrote a paper that my father gave me to read about Holmes, Freud and the cocaine connection. Because Holmes is a cocaine user and for a time, so was Freud. And when my book came out and was the number one best-selling novel in the United States for 40 weeks, I got sued by this doctor at Yale for plagiarism. This is like the first successful thing I'd ever done in my life and this guy was saying I ripped him off. Because he was probably walking across campus and people were saying, “Hey, doc, hey, professor, that guy in the New York Times you ripped you off.”So, I got sued. This is how you know you're hot is when you get sued. But it was devastating to me. It was devastating and it was expensive, because I had to defend myself. I had a lawyer and the lawyer said, “They have no case. We will ask for something called summary judgment.” And I said, “Does that mean we have to wait till July?” And he goes, no, no, no, it's not about that x couldn't resist summary judgment. Yeah, that happened in the summertime.Summary judgment turns out to mean that the facts of the case are not in dispute. No one can dispute that I read his essay. I put it in my acknowledgments. I thanked him. I read it. The question is, what is the definition of plagiarism? It turns out, you cannot copyright an idea. You can only copyright the expression of an idea. The words. I hadn't used his words. I haven't used any of his. I didn't write an academic paper. I wrote a novel. I wrote a story. So, I won and then he appealed and I won again, end of story. So, it didn't originate with me, nothing originates with me. Moby Dick was based on another whale. Emma Bovary was a real person, on and on and on. If you read the history or a biography, you understand that in good faith, efforts have been made to lay out the facts. But when you read a historical novel, you understand that the facts have been mushed around and dramatized, that the author has assumed the dramatist's privilege, his prerogative, to help things along. There's an Italian phrase, se non è vero, è ben trovato. If it didn't happen that way, it should have. I'll give you another example: Queen Elizabeth the first and her cousin and rival Mary Queen of Scots, whom Elizabeth subsequently had beheaded, never met in real life. They'd never met. But of all the 4,622 movies, plays, operas, novellas, ballets, whatever that are, they always meet. Because it ain't cool if they don't meet. John Gaspard: It's a better story.Nicholas Meyer: It's a better story.
Vrolijk kerstfeest! Op deze eerste kerstdag vergezellen we je met een aflevering over een vaak verzochte titel: Madame Bovary van Gustave Flaubert. Wie was Flaubert, wat is ‘Flaubertiaans realisme', zoals James Wood het mooi noemde, en wat heeft Emma Bovary te maken met een quote van Kendrick Lamar?Daarnaast komt er uiteraard een fancast langs en vraagt een luisteraar ons: van welk fictief personage zou je willen dat die echt bestaat?Zie het privacybeleid op https://art19.com/privacy en de privacyverklaring van Californië op https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Perhaps contemporary critic James Wood put it best: "Novelists," he wrote, "should thank Flaubert the way poets thank spring." In this episode, Jacke takes a look at the life and major works of Gustave Flaubert (1821-1880), the Frenchman from Rouen who redefined what realism - and prose fiction - could do. Additional listening: For the story of Jacke's trip through Tibet, with Emma Bovary as his trusty companion, try Episode 79 Music That Melts the Stars - Madame Bovary by Gustave Flaubert. To wallow in the muck with Flaubert's birth-year brother, check out Episode 274 Baudelaire and the Flowers of Evil or Episode 352 Charles Baudelaire (with Aaron Poochigian). To distinguish yourself with some of Flaubert's illustrious predecessors, try Episode 390 Victor Hugo, Episode 152 George Sand, or Episode 420 Honoré de Balzac (with Carlos Allende). Help support the show at patreon.com/literature or historyofliterature.com/shop. The History of Literature Podcast is a member of Lit Hub Radio and the Podglomerate Network. Learn more at www.thepodglomerate.com/historyofliterature. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Susan Shapiro Barash has been researching female infidelity. In her fascinating and provocative updated investigation, A Passion for More, we learn why and how a diverse group of women from their twenties to their eighties conduct affairs. Through personal accounts of over seventy women, we get a wide-angle picture of how a lover is chosen with agency.Today women have affairs with a sense of entitlement. The fate of Anna Karenina, Emma Bovary and Hester Prynne is over. While these literary figures' destinies were grim, real women in real time are exploring their needs with a striking absence of guilt and as a form of self- exploration.
In this episode, we review “Madame Bovary” by Gustave Flaubert. Published in 1856 - the novel was deemed a threat to morality and caused Flaubert to face charges in the French court - because of the searingly detailed account it gives of protagonist Emma Bovary's romantic affairs. But the book is anything but romantic - widely considered to be the first ‘modern novel'- Madame Bovary ushered in a new era in fiction by handling its controversial subject matter with a camera like neutrality. The infrequent good, the overwhelmingly banal, and the repulsively ugly details of life are on full display here, - presented in a distanced ‘coolness' that shaped the mold for modern fiction. Join us as we discuss one of the most influential banned books in history.Links:Atlantic Article on Flaubert:https://www.theatlantic.com/magazine/archive/1882/08/a-note-on-flaubert/633293/James Woods - How Fiction Workshttps://slate.com/culture/2008/07/james-wood-s-how-fiction-works.htmlIt's Too Late to Apologize - Book Review on Madame Bovary https://www.youtube.com/watch?v=XNZCSodyvQQ&ab_channel=It%27sTooLatetoApologizeA note on Flauberthttps://www.theatlantic.com/magazine/archive/1882/08/a-note-on-flaubert/633293/0:00 Intro3:10 About the Novel 7:10 Why it's banned/style of writing9:10 Who is Emma Bovary?13:10 Gustave Flaubert's Realism/ Style of Writing 22:10 More on realism/Best scenes 27:30 Message of the novel 31:50 Analysis of Emma Bovary 36:20 Charles Bovary / Leon & Rodolphe 43:00 Final ThoughtsSupport the showIf you liked or didn't like this episode, let us know.Leave us a comment and subscribe to our channel!BannedBookClubPodcast.comSubscribe to our Youtube Channel hereFollow us on Instagram: @bannedbookclubpodFollow us on Facebook: @bannedbookclubpodEmail us at info@bannedb...
Kathryn interviews Author David Tabatsky.Naïve young attorney Ryan Coleman jumps feet first into the hedonist world of wealth and power at the core of class-action law and finds himself in way over his head in a satirical legal thriller filled with scenarios loosely based on real-world interactions with lawyers, judges and plaintiffs. Included in the cast of colorful characters is Eugenia “Gene” Cauley, a female shark in the male-dominated legal world whose life spirals tragically out of control, and Randy Hollis, an insanely successful lawyer turned multi-billionaire, who is pursuing his ultimate American dream: buying a professional football team. Author and attorney Brian Felgoise alongside Co-Author David Tabatsky reveal the surprising ways in which our system of class-action law enables (mostly) men to get ridiculously wealthy and behave like sophomoric frat boys. As media billionaire Mortimer Zuckerman once said referring to some lawyer's self indulgence and unbridled hubris, Practicing law is the exact opposite of sex. Even when it's good it's bad. Kathryn also interviews Author Susan Shapiro Barash.The fate of literary heroines Anna Karenina, Emma Bovary and Hester Prynne is over. While their destinies were grim, real women today are exploring their needs with a striking absence of guilt and as a form of self-exploration, with a huge rise in female infidelity, according to bestselling gender expert Susan Shapiro Barash. Today women have affairs with a sense of entitlement and 90% of the women have no guilt and actively pursue the affair according to Barash's research which also attributes the explosion of female infidelity to social media, making exposure to a lover easier than ever before, and COVID which has increased the number of cyberspace affairs. She analyzes the four types of affairs and reveals how an affair can improve one's marriage/monogamous relationship. Barash has been featured in The NY Times, The Wall Street Journal, Forbes, The NY Post, The Chicago Tribune, Elle, ‘O', and Marie Claire. She has also appeared on The Today Show, Good Morning America, CBS, CNN and MSNBC.
Kathryn interviews Author David Tabatsky.Naïve young attorney Ryan Coleman jumps feet first into the hedonist world of wealth and power at the core of class-action law and finds himself in way over his head in a satirical legal thriller filled with scenarios loosely based on real-world interactions with lawyers, judges and plaintiffs. Included in the cast of colorful characters is Eugenia “Gene” Cauley, a female shark in the male-dominated legal world whose life spirals tragically out of control, and Randy Hollis, an insanely successful lawyer turned multi-billionaire, who is pursuing his ultimate American dream: buying a professional football team. Author and attorney Brian Felgoise alongside Co-Author David Tabatsky reveal the surprising ways in which our system of class-action law enables (mostly) men to get ridiculously wealthy and behave like sophomoric frat boys. As media billionaire Mortimer Zuckerman once said referring to some lawyer's self indulgence and unbridled hubris, Practicing law is the exact opposite of sex. Even when it's good it's bad. Kathryn also interviews Author Susan Shapiro Barash.The fate of literary heroines Anna Karenina, Emma Bovary and Hester Prynne is over. While their destinies were grim, real women today are exploring their needs with a striking absence of guilt and as a form of self-exploration, with a huge rise in female infidelity, according to bestselling gender expert Susan Shapiro Barash. Today women have affairs with a sense of entitlement and 90% of the women have no guilt and actively pursue the affair according to Barash's research which also attributes the explosion of female infidelity to social media, making exposure to a lover easier than ever before, and COVID which has increased the number of cyberspace affairs. She analyzes the four types of affairs and reveals how an affair can improve one's marriage/monogamous relationship. Barash has been featured in The NY Times, The Wall Street Journal, Forbes, The NY Post, The Chicago Tribune, Elle, ‘O', and Marie Claire. She has also appeared on The Today Show, Good Morning America, CBS, CNN and MSNBC.
Kathryn interviews Author David Tabatsky.Naïve young attorney Ryan Coleman jumps feet first into the hedonist world of wealth and power at the core of class-action law and finds himself in way over his head in a satirical legal thriller filled with scenarios loosely based on real-world interactions with lawyers, judges and plaintiffs. Included in the cast of colorful characters is Eugenia “Gene” Cauley, a female shark in the male-dominated legal world whose life spirals tragically out of control, and Randy Hollis, an insanely successful lawyer turned multi-billionaire, who is pursuing his ultimate American dream: buying a professional football team. Author and attorney Brian Felgoise alongside Co-Author David Tabatsky reveal the surprising ways in which our system of class-action law enables (mostly) men to get ridiculously wealthy and behave like sophomoric frat boys. As media billionaire Mortimer Zuckerman once said referring to some lawyer's self indulgence and unbridled hubris, Practicing law is the exact opposite of sex. Even when it's good it's bad. Kathryn also interviews Author Susan Shapiro Barash.The fate of literary heroines Anna Karenina, Emma Bovary and Hester Prynne is over. While their destinies were grim, real women today are exploring their needs with a striking absence of guilt and as a form of self-exploration, with a huge rise in female infidelity, according to bestselling gender expert Susan Shapiro Barash. Today women have affairs with a sense of entitlement and 90% of the women have no guilt and actively pursue the affair according to Barash's research which also attributes the explosion of female infidelity to social media, making exposure to a lover easier than ever before, and COVID which has increased the number of cyberspace affairs. She analyzes the four types of affairs and reveals how an affair can improve one's marriage/monogamous relationship. Barash has been featured in The NY Times, The Wall Street Journal, Forbes, The NY Post, The Chicago Tribune, Elle, ‘O', and Marie Claire. She has also appeared on The Today Show, Good Morning America, CBS, CNN and MSNBC.
Kathryn interviews Author David Tabatsky.Naïve young attorney Ryan Coleman jumps feet first into the hedonist world of wealth and power at the core of class-action law and finds himself in way over his head in a satirical legal thriller filled with scenarios loosely based on real-world interactions with lawyers, judges and plaintiffs. Included in the cast of colorful characters is Eugenia “Gene” Cauley, a female shark in the male-dominated legal world whose life spirals tragically out of control, and Randy Hollis, an insanely successful lawyer turned multi-billionaire, who is pursuing his ultimate American dream: buying a professional football team. Author and attorney Brian Felgoise alongside Co-Author David Tabatsky reveal the surprising ways in which our system of class-action law enables (mostly) men to get ridiculously wealthy and behave like sophomoric frat boys. As media billionaire Mortimer Zuckerman once said referring to some lawyer's self indulgence and unbridled hubris, Practicing law is the exact opposite of sex. Even when it's good it's bad. Kathryn also interviews Author Susan Shapiro Barash.The fate of literary heroines Anna Karenina, Emma Bovary and Hester Prynne is over. While their destinies were grim, real women today are exploring their needs with a striking absence of guilt and as a form of self-exploration, with a huge rise in female infidelity, according to bestselling gender expert Susan Shapiro Barash. Today women have affairs with a sense of entitlement and 90% of the women have no guilt and actively pursue the affair according to Barash's research which also attributes the explosion of female infidelity to social media, making exposure to a lover easier than ever before, and COVID which has increased the number of cyberspace affairs. She analyzes the four types of affairs and reveals how an affair can improve one's marriage/monogamous relationship. Barash has been featured in The NY Times, The Wall Street Journal, Forbes, The NY Post, The Chicago Tribune, Elle, ‘O', and Marie Claire. She has also appeared on The Today Show, Good Morning America, CBS, CNN and MSNBC.
Dans cette nouvelle mini-série d'épisodes, nous revenons en quelques minutes sur des faits étonnants, marquants, décalés, qui doivent te permettre de briller dès le début de ta dissertation, d'où son nom "L'accroche". Pour ce deuxième épisode, on étudie ensemble l'un des personnages les plus connus de la littérature française : Emma Bovary, la jeune héroïne de Flaubert au destin tragique. Que dit ce personnage de la femme dans la société de la fin du 19e siècle ? Et que dit-il de nous, lecteurs ?
Madame Bovary by Gustave Flaubert audiobook. Published in book form in April 1857, the novel focuses on a doctor's wife, Emma Bovary, who has adulterous affairs and lives beyond her means in order to escape the banalities and emptiness of provincial life. Though the basic plot is rather simple, even archetypal, the novel's true art lies in its details and hidden patterns. Flaubert was notoriously perfectionist about his writing and claimed to always be searching for le mot juste (the right word)".
If love is such a universal good, then why does it inspire such cruelty?'Madame Bovary' by Gustave Flaubert is a tale of provincial love set in Rouen, France during the 19th century. We are privy to the intimate affairs of Emma Bovary as she seeks to capture the romantic fantasies she believes she deserves. Her blind desire comes at a cost however as she becomes ever more desperate to attain something she cannot.I summarised the book as follows. "Women and love can combine for some tragedy. This tale highlighted to me the importance of communication in relationships and to not look externally for one's source of happiness. I wasn't captivated by the characters nor the plot, but the 'literary realism' style is unique and memorable for this alone."I hope you have a fantastic day wherever you are in the world. Kyrin out!Timeline:(0:00) - Intro(0:34) - Synopsis(3:10) - Blind Desire: The cause of ecstasy & immense suffering(10:18) - Ignorant Contentment: Not a solid base for a great life(13:24) - Observations/Takeaways(18:18) - SummaryConnect with Mere Mortals:Website: https://www.meremortalspodcast.com/Discord: https://discord.gg/jjfq9eGReUInstagram: https://www.instagram.com/meremortalspodcast/
If love is such a universal good, then why does it inspire such cruelty?'Madame Bovary' by Gustave Flaubert is a tale of provincial love set in Rouen, France during the 19th century. We are privy to the intimate affairs of Emma Bovary as she seeks to capture the romantic fantasies she believes she deserves. Her blind desire comes at a cost however as she becomes ever more desperate to attain something she cannot.I summarised the book as follows. "Women and love can combine for some tragedy. This tale highlighted to me the importance of communication in relationships and to not look externally for one's source of happiness. I wasn't captivated by the characters nor the plot, but the 'literary realism' style is unique and memorable for this alone."I hope you have a fantastic day wherever you are in the world. Kyrin out!Timeline:(0:00) - Intro(0:34) - Synopsis(3:10) - Blind Desire: The cause of ecstasy & immense suffering(10:18) - Ignorant Contentment: Not a solid base for a great life(13:24) - Observations/Takeaways(18:18) - SummaryConnect with Mere Mortals:Website: https://www.meremortalspodcast.com/Discord: https://discord.gg/jjfq9eGReUInstagram: https://www.instagram.com/meremortalspodcast/Support the show
Le pianiste David Kadouch s'est imaginé ce qu'aurait écouté Emma Bovary, l'héroïne de Gustave Flaubert, dans son nouveau disque féminin : "Les musiques de Madame Bovary". Il met en avant plusieurs compositrices comme Pauline Viardot ou Clara Schumann.
Béatrice nous propose une nouvelle exploration et nous raconte la vie de l'héroïne de Gustave Flaubert, Emma Bovary en musique.
Mart 1857: “Madame Bovary” yayınlanmış, hakkında açılan “ahlâka aykırılık” davasının da etkisiyle ilgi odağı olmuş, böylelikle Flaubert'e daha “kamusal” bir hayatın ve edebi şöhretin yolu açılmıştır. Taşra asilzadesi yazar Matmazel Leroyer de Chantepie'nin Flaubert'e yazdığı hayranlık dolu mektupla başlayan arkadaşlık, Flaubert'e bir kere daha Emma Bovary'nin hikâyesinde ne yapmaya çalıştığına dair geriye dönük bir çözümleme yapma fırsatı verecek, özellikle de bu mektupta dile getirdiği meşhur “Tanrı-anlatıcı” ilkesini ortaya koymasına vesile olacaktır. Bu mektubun izinde yazarın metindeki konumunu göstermeye, gizlemeye ve gizlerken görünür kılmaya yönelik romansal stratejilere, meşhur Flaubertci “gayrişahsilik” ilkesine, bunun “gerçekçilik”le ilişkisine uzanıyoruz, Flaubert “mektebi”nin Osmanlı ve Türkiye romanı, özellikle de Halid Ziya üzerindeki etkisini Kerem Eksen ve Emre Ayvaz'dan dinliyoruz.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
Nisan 1852: Gustave Flaubert çalışma odasında birbirinin aynı günler geçirmekte, büyük yılgınlıklarla coşku patlamaları arasında gidip gelerek Madame Bovary'nin cümlelerini evirip çevirmektedir. Gustave Flaubert'den Mektuplar'ın bu bölümünün çıkış noktasını oluşturan mektubunda “Croisset'nin münzevisi” –yine, her zamanki gibi– yazının çektirdiği eziyetleri sayıp dökmekle kalmıyor, “kalabalıklar”dan ayrı yaşamanın bir yazar için neden sadece bir kişisel tercih değil, aynı zamanda bir tür vazife olduğunu anlatıyor. Kerem Eksen ve Emre Ayvaz, “Flaubert mirası”nın önemli bir unsuru olan bu yalnız-çalışkan-sabırlı yazar idealinden, bu idealin duygusal ve sınıfsal koşullarından, hızlı yazan yazarlarla yavaş yazan yazarlardan, Joseph Roth ve Stefan Zweig'dan, Yakup Kadri'nin içinde kalmış ukdeden ve sanatçı Cindy Sherman'ın Emma Bovary'nin çaresizliğine beklenmedik bir 20. yüzyıl ışığı düşüren fotoğraflarından söz ediyorlar.
Daf Yummy épisode 474. Hagiga 11 : Emma Bovary. Étudier à combien ? par Nathi Hayoun. by Myriam Ackermann Sommer
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.
François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2021-2022 Fiction, simulation, faire comme si L'intérêt de la philosophie contemporaine pour la fiction va bien au-delà de l'esthétique et des sous-disciplines philosophiques qui prennent l'art pour objet. La fiction nous parle de choses (ou de personnes) qui n'existent pas. Comment cela est-il possible ? Le fait d'en parler ou d'y penser ne confère-t-il pas à ces choses ou à ces personnes une existence minimale ? Puisque Superman est, comme chacun sait, doté de super-pouvoirs et qu'il peut voler dans les airs, ne s'ensuit-il pas (en vertu de la règle logique dite de « généralisation existentielle ») qu'il y a un individu qui peut voler dans les airs ? Mais que signifie ce « il y a », étant donné que Superman n'existe pas ? Ces questions, présentes depuis l'origine de la philosophie, mobilisent les logiciens, les philosophes du langage et les métaphysiciens. Beaucoup, depuis les travaux pionniers de Kendall Walton, voient la fiction comme une forme de simulation en continuité avec les jeux de faire-semblant des enfants. Lorsque l'acteur jouant le rôle de Hamlet emploie le nom propre « Horatio », il fait comme s'il y avait un individu nommé « Horatio » auquel il (ou, plus exactement, le personnage qu'il incarne) faisait référence en employant ce nom. De la même façon, Flaubert, lorsqu'il emploie le nom « Emma Bovary », fait comme s'il y avait, portant ce nom, une personne réelle dont le récit rapporte les faits et gestes. Ceux qui lisent le récit font de même — ils exercent leur imagination. Cette conception offre l'avantage d'être en prise directe avec les recherches des psychologues et des philosophes de l'esprit autour de ce qu'on appelle la théorie de la simulation. Les psychologues postulent une faculté spécifique qu'ils appellent « théorie de l'esprit » et qui nous permet notamment de nous représenter les états mentaux d'autrui (leurs intentions, leurs désirs et leurs croyances) et d'interpréter leur comportement à la lumière de ces états mentaux supposés. Parmi les théories mises en avant pour analyser cette faculté spécifique, la théorie dite de la simulation la fait reposer sur une aptitude plus fondamentale à se décentrer et à se projeter dans une situation imaginaire. Or c'est dans la pratique de la fiction que cette aptitude fondamentale à la simulation se manifeste de façon paradigmatique. Dans la communication linguistique ordinaire, le locuteur dit quelque chose et l'auditeur, s'il juge son interlocuteur digne de foi, croit ce qu'on lui dit et intègre l'information à sa base de données. Dans la communication fictionnelle (celle, par exemple, qui s'établit entre l'auteur et le lecteur au moyen du texte de fiction), le destinataire fait comme si un interlocuteur digne de foi lui communiquait des informations, et il enregistre celles-ci dans un compartiment mental séparé où il bâtit une représentation complexe de l'univers fictionnel qu'on lui dépeint. Alors que la représentation du monde perpétuellement mise à jour par notre cerveau guide notre comportement, la représentation de l'univers fictionnel n'a pas d'impact sur le comportement : elle est déconnectée, séparée de la représentation du monde que nous utilisons comme base de données pour agir. Cette déconnexion nous permet de ne pas confondre la fiction et la réalité. Ce phénomène de compartimentation va au-delà de la fiction entendue au sens étroit. La supposition est une opération intellectuelle qui fonctionne de la même façon. Lorsque vous supposez quelque chose, vous faites comme si vous admettiez cette chose, et vous en tirez les conséquences. Ces conséquences sont déduites de façon hypothétique. La déduction en question simule la déduction que vous feriez effectivement, ou pourriez faire, si vous acceptiez réellement la prémisse initiale (correspondant à la supposition). On fait comme si la prémisse était vraie, afin de voir ce qui s'ensuit, mais la conséquence n'est pas intégrée à la représentation primaire, pas plus que la prémisse initiale ne l'est. Tout cela suggère qu'outre la représentation du monde qui joue le rôle de représentation primaire, celle qui guide l'action et que nous mettons à jour en permanence, nous avons la capacité de déployer, de façon temporaire (comme dans la supposition) ou permanente (comme dans notre représentation de l'univers de Sherlock Holmes), des représentations secondaires qui fonctionnent de la même façon et utilisent les mêmes ressources cognitives mais sont déconnectées de la représentation primaire qui est directement en lien avec la motivation et l'action. Pour rendre compte de cette déconnexion des représentations secondaires, certains auteurs postulent un espace de travail séparé où on peut simuler les états mentaux ordinaires du premier niveau. Les états et actes mentaux de premier niveau que l'on peut simuler ainsi ne se réduisent pas aux états de connaissance. Lorsque vous voyez un monstre s'approcher sur l'écran de cinéma, vous avez un petit peu peur, mais vous ne vous enfuyez pas, parce que vous savez que c'est du cinéma. Votre état émotionnel est une version atténuée et déconnectée, c'est-à-dire sans effet sur le comportement, de la peur du monstre que vous ressentiriez si vous ne saviez pas que c'est du cinéma. Cette aptitude à « recréer » les états mentaux de premier niveau dans un espace de travail séparé et déconnecté nous permet de nous mettre à la place d'autrui afin de comprendre ou d'anticiper son comportement, mais aussi d'envisager et d'explorer des possibilités notamment en planifiant notre comportement futur. On parle d'imagination pour tous les états ou actes mentaux déconnectés de la représentation primaire, c'est-à-dire les états mentaux qui se rapportent non au monde réel (celui dans lequel nous évoluons) mais à des mondes virtuels — ce que les philosophes appellent, depuis Leibniz, des « mondes possibles ». Lorsqu'on se représente le futur , notamment lorsqu'il s'agit de faire des plans ou d'anticiper, on considère différentes possibilités, correspondant à autant de mondes virtuels. Mais l'imagination peut aussi être tournée vers le passé, comme lorsqu'on regrette ce qui a eu lieu ou lorsqu'on s'en réjouit. Dans ce cas on compare la réalité avec d'autres mondes possibles. La simulation joue ainsi un rôle essentiel dans la vie mentale, et l'étude de la fiction en fournit un observatoire privilégié.