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C dans l'air du 22 avril 2025 : Impôts : les retraités vont-ils plus payer ?Comment renflouer les caisses de l'État de 40 milliards d'euros ? C'est l'équation sur laquelle planche Bercy, avec la préparation du budget 2026, dont l'objectif est une réduction du déficit à 4,6 % l'an prochain. Parmi les pistes envisagées se trouvent les niches fiscales. Elles sont 467 au total et coûtent 85 milliards d'euros à l'État chaque année. Bercy veut en supprimer au moins 50 et n'écarte aucune hypothèse. Pas même celle de mettre les retraités à contribution via la suppression de l'abattement fiscal de 10 % dont ils bénéficient.Créé en 1978 par le gouvernement de Raymond Barre, cet abattement fiscal accorde à chaque retraité une déduction automatique de 10 % sur ses revenus (dans la limite de 4.399 euros) annuels au moment de la déclaration. Ce qui se traduit in fine par une baisse d'impôt. Dans Le Parisien, la ministre des Comptes publics ne s'est pas dit contre une remise en cause de cet abattement fiscal, estimant "que ce n'est pas votre âge qui doit définir votre contribution". "Je pense, à titre personnel, qu'on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement", a ajouté Amélie de Montchalin.La suppression de cette niche fiscale permettrait à l'État de récupérer près de 5 milliards d'euros. Plus précisément, la Cour des comptes estime à 4,494 milliards d'euros le coût de cette mesure pour l'État en 2023, ce qui en fait la quatrième niche fiscale la plus coûteuse, derrière le crédit d'impôt en faveur de la recherche (CIR), une aide aux entreprises (7,2 milliards) ; le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile (5,9 milliards) et la détermination du résultat imposable des entreprises de transport maritime en fonction du tonnage de leurs navires (dispositif mis en place pour protéger les armateurs face à la concurrence asiatique, 5,6 milliards). La Cour des comptes déplorait dans un précédent rapport une "articulation insuffisante" entre les dépenses fiscales et les objectifs des politiques publiques qu'elles sont censées soutenir – quand leurs effets concrets sont connus et appelé à procéder à la revue de l'ensemble des dépenses fiscales d'ici 2027.Alors que va décider le gouvernement ? Si le Premier ministre a fixé avant le 14 juillet la date butoir pour dévoiler ses grandes orientations, le premier président de la Cour des comptes n'a pas attendu pour pousser un coup de gueule. Lors de la présentation son rapport sur le résultat du budget 2024 de l'État, Pierre Moscovici a étrillé la gestion budgétaire des derniers mois. Il a également regretté l'impossibilité pour son institution de certifier les comptes de État "sans des réserves très significatives", dénonçant le "refus persistant de l'administration d'appliquer les principes et normes comptables communément acceptés". L'institution de la rue Cambon déplore "5 anomalies significatives", autrement dit des comptes sous-évalués ou surévalués « sur plusieurs milliards d'euros", mais aussi 11 insuffisances ou incertitudes, sur lesquelles les magistrats financiers ont été incapables de "réconcilier les chiffres". Dans ces conditions, Pierre Moscovici s'interroge sur l'attitude à adopter lors des prochains exercices budgétaires, si ses observations continuent d'être prises "à la légère" et prévient : "en l'absence de progrès significatifs en 2025, la Cour pourrait être amenée à en tirer les conséquences […] autrement dit à ne pas certifier les comptes". L'ancien ministre de l'Économie a d'ailleurs fait la comparaison avec le monde privé. " J'imagine la situation d'une entreprise où le commissaire aux comptes certifierait les comptes avec de fortes réserves ou ne les certifierait pas, et où le conseil d'administration dirait on s'en fiche. Ce n'est pas sérieux !"Du coté des entreprises également, plusieurs grands patrons français ont donné de la voix ces derniers jours face à l'exécutif à Paris et à Bruxelles. Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, qui avait dénoncé en février une taxation française pénalisant le "Made in France", a mené la charge jeudi dernier contre l'UE et les "bureaucrates" de Bruxelles. L'Union européenne, selon lui, "n'est pas dirigée par un pouvoir politique […] mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations", rendant "pas facile" la création d'une "zone de libre-échange" entre les États-Unis et l'UE - une zone à laquelle il s'est dit comme Elon Musk "favorable". Le même jour le directeur général de L'Oréal, Nicolas Hieronimus a évoqué parmi les pistes pour faire face aux droits de douane américains la possibilité de relocaliser "une partie" de la production aux États-Unis. Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné s'est lui attaqué dans les colonnes du Figaro magazine au "millefeuille administratif du pays". "Quand il faut trois ans pour faire une ferme solaire aux États-Unis, cela prend sept ans en France. Et pour un projet dix fois plus petit !", selon lui.À rebours de ces positions, Michel-Édouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, a estimé qu'"il ne faut pas que Bernard Arnault, que Rodolphe Saadé, le président de CMA CGM (qui s'est affiché début mars dans le Bureau ovale avec Donald Trump pour annoncer 20 milliards d'investissements aux États-Unis sur 4 ans) ou Schneider Electric (qui avait dit fin mars compter investir plus de 700 millions de dollars d'ici 2027 aux États-Unis, NDLR) aillent signer leur accord avant que l'Europe n'ait négocié, sinon on a l'air minable". "Je lance un appel à Bernard Arnault : Fais société, fais nation", a-t-il ajouté.Pendant ce temps, Donald Trump poursuit sa guerre commerciale et accentue sa pression sur le président de la Fed, Jerome Powell. "Si je veux qu'il parte, il va partir très vite croyez-moi", a lancé le locataire de la Maison-Blanche jeudi dernier. Une menace réitérée lundi : "Il peut y avoir un RALENTISSEMENT de l'économie à moins que 'Monsieur le retardataire', cet immense looser, ne baisse les taux d'intérêt, MAINTENANT", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Jerome Powell a pourtant été nommé par Donald Trump en 2017, puis reconduit par Joe Biden en 2022. Son mandat s'étend désormais jusqu'en mai 2026. Mais depuis son retour au pouvoir, le républicain reproche au patron de la Fed de ne pas baisser ses taux assez vite. Une baisse des taux pourrait doper la croissance, alors que les États-Unis viennent d'imposer des droits de douane à presque tous les pays du monde. Mais la Fed préfère prendre son temps afin de ne pas prendre le risque d'aggraver l'inflation qui est repartie à la hausse. Des tensions persistantes entre le président américain et Jerome Powell qui inquiètent les marchés. La Bourse de Wall Street a fini en forte baisse lundi et le dollar poursuit sa dégringolade face aux principales devises mondiales.LES EXPERTS : - PHILIPPE DESSERTINE - Directeur de l'Institut de Haute Finance, auteur de Le grand basculement - CAROLINE MICHEL-AGUIRRE - Grand reporter au service politique - Le Nouvel Obs - NATHALIE SAINT-CRICQ - Editorialiste politique - France Télévisions - OLIVIA DETROYAT - Journaliste économique - Le Figaro
Au printemps 2023, le témoignage d'un homme de 75 ans est venu relancer l'une des affaires les plus énigmatiques de la cinquième République : l'affaire Robert Boulin. Celui qui se fait appeler Henri, pour protéger son anonymat, s'est manifesté auprès de la justice pour soulager sa conscience, lui qui se dit en fin de vie, atteint par de « lourdes pathologies ». Il raconte avoir assisté à une conversation suspecte en 1979, juste après la mort de Robert Boulin.En 1979, Robert Boulin est alors ministre du Travail au sein du gouvernement de Raymond Barre. Le matin du mardi 30 octobre, il est retrouvé mort au bord d'un étang de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines près de Paris, le corps immergé dans 50 centimètres d'eau. Selon la version officielle, Robert Boulin s'est suicidé. Mais plusieurs indices laissent penser à un assassinat, dans un contexte de rivalités politiques.Aujourd'hui, Code source vous propose une version enrichie et actualisée de l'épisode que nous avions consacré à l'affaire Robert Boulin en novembre 2020, avec deux journalistes du service police-justice du Parisien, Louise Colcombet et Ronan Folgoas. Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Ambre Rosala - Production : Raphaël Pueyo, Ambre Rosala, Thibault Lambert et Barbara Gouy - Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol - Musiques : François Clos, Audio Network - Archives : INA. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:39:11 - Rendez-vous avec X... - par : Patrick PESNOT - Saura-t-on un jour ? Oui, 27 ans après, saura-t-on comment Robert Boulin, ministre de la République, est mort ? Et, s'il a été assassiné, qui l'a tué et pourquoi ? Un rappel d'abord. En 1979, moins de deux ans avant la prochaine élection présidentielle, le gouvernement de Raymond Barre est au plus bas dans les sondages. Le président Giscard d'Estaing envisage très sérieusement de changer de Premier ministre. Et Robert Boulin, ministre du Travail, fait partie du tout petit cercle d'hommes politiques susceptibles d'être appelés à l'hôtel Matignon. Gaulliste historique, ancien résistant, c'est un personnage consensuel même si ce membre du RPR a gardé ses distances avec Jacques Chirac à qui il reproche d'avoir trahi Chaban-Delmas en 1974. Pour Giscard d'Estaing, c'est un atout car le président sait qu'il trouvera Chirac sur son chemin en 1981. Enfin, et surtout, Boulin est un honnête homme qui a la réputation d'être un gros travailleur. C'est alors qu'à l'été 1979 le ministre est victime d'une véritable manipulation : une petite affaire immobilière dans laquelle sa bonne foi a été abusée. Boulin a beau se défendre comme un beau diable, il est pris dans la nasse. Encore quelques semaines et l'on retrouve son corps dans un étang de la forêt de Ram-bouillet : aussitôt, précipitamment même, la thèse du suicide est évoquée. Le ministre n'a pas supporté que l'on mette en cause son intégrité. Et, après avoir ingurgité du Valium, il s'est noyé… La messe est dite : jamais les autorités judiciaires ne remettront en cause cette thèse alors même qu'au fil du temps, on ne va cesser de découvrir des anomalies, des incohérences et même des trucages. À commencer par ceci : comment peut-on se suicider dans 60cm d'eau ? Et pourquoi n'a-t-on trouvé nulle trace de valium dans l'estomac du ministre mais seulement dans son sang. Comme si Robert Boulin s'était fait une injection avant d'entrer dans l'étang. Mon confrère Benoît Collombat, grand reporter à France Inter, a enquêté pendant 4 ans sur cette affaire. Il en a tiré un livre magistral : "Un homme à abattre." Après l'avoir lu, on ne peut plus croire sérieusement à la thèse du suicide. C'est l'avis de Monsieur X avec lequel je m'étais déjà entretenu de ce dossier il y a tout juste dix ans… A NOTER : en 2002, à la suite des contre-enquêtes de Canal+ et de France Inter, a eu lieu l'audition de nouveaux témoins dans l'affaire Boulin, interrompant donc la prescription qui devait prendre fin quelques jours plus tard….. A SUIVRE : début mais 2007, saisi par la fille de Robert Boulin, le procureur général de Paris, Laurent le Mesle, doit décider prochainement s'il y a lieu d'ouvrir une nouvelle information judiciaire sur les circonstances de la mort de R.Boulin, notamment l'audition des témoins entendus ces 5 dernières années dans le cadre de l'enquête préliminaire ordonnée en 2002 par le parquet général de Paris. programmation musicale Camille Vertige album: Le fillabel: Virginparution: 2005### Joe Hisaishi instrumental extrait BOF d'Olivier Dahan "Le Petit "Poucet" label: Universalparution: 2001### liens rue89 Un dossier très complet sur l'affaire Boulin avec notamment l'interview de Jean Mauriac.
durée : 01:20:30 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Par Andrew Orr - Avec Jean-Michel Belorgey, Jean Bousquet, François Bazin, Gérard Saumade, Jean-François Deniau, Thierry Mandon, Anne Sinclair, André Billardon, Gilbert Estève, Thierry Mandon, Fabrice Rebois, Jean-Claude Colliard, Alain Juppé, Roland Brancard, Michel-Antoine Burnier, Bruno Tellenne, Raymond Barre, Jean-Marie Milou et Jean-Daniel Rémond - Réalisation Christine Robert
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l'Intérieur.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Nouvelle Première ministre Emmanuel Macron voulait un, voire une, Premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive ». Le 16 mai, trois semaines après sa réélection et moins d'un mois avant le premier tour des législatives, il a nommé à Matignon, Elisabeth Borne, son ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique et solidaire, et enfin du Travail. Trente et un an après Edith Cresson, cette polytechnicienne, âgée de 61 ans, devient la deuxième femme Première ministre sous la Ve République. Ancienne du cabinet de Lionel Jospin à Matignon, venant donc de la gauche, elle a cependant porté dans les gouvernements Macron des réformes jugées de droite : SNCF, assurance-chômage. Si la Première ministre n'a jamais été élue, - comme Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin - elle est candidate aux législatives dans le Calvados.De la campagne des législatives à la composition du gouvernement, alors que le rôle de patron de la majorité est normalement dévolu au Premier ministre, le président est à la manœuvre. Interrogé pendant la campagne présidentielle sur sa pratique de « monarque », qui « veille à tout et s'occupe de tout », Emmanuel Macron avait défendu une méthode de gouvernance cohérente avec l'esprit de la Ve République, depuis que les législatives se déroulent dans la foulée de la présidentielle. Accusé d'avoir instauré durant son premier quinquennat une présidence « jupitérienne », le chef de l'Etat a promis d'entamer le second comme « un président nouveau pour un mandat nouveau » avec « une nouvelle méthode », plus horizontale et plus participative. Un collectif d'anciens rocardiens regroupés autour du cercle Inventer à gauche, présidé par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble, a lancé un « Manifeste pour la social-démocratie », rédigé par l'économiste Jean Peyrelevade critiquant cet exercice de plus en plus centralisé du pouvoir. « Cette évolution, continue depuis plusieurs années, a été fortement accélérée par l'adoption du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral qui a ramené l'Assemblée nationale au rôle d'une chambre d'enregistrement. »L'opposition a dénoncé la nomination de la nouvelle Première ministre. « Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Elisabeth Borne, on repart avec les mêmes », a raillé le président du parti Les Républicains, Christian Jacob. En choisissant Elisabeth Borne, le chef de l'Etat « poursuit sa politique » de « saccage social », a dénoncé la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, tandis que le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la nomination d'une « figure » parmi « les plus dures de la maltraitance sociale ».Dès lundi soir, avant même qu'Elisabeth Borne n'effectue la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, le chef de l'Etat a dressé la liste des chantiers qu'il attend qu'elle mène : « écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité ».***L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan La Finlande et la Suède ont formellement transmis le18 mai leur demande d'adhésion à l'Otan. Le principe de neutralité, pourtant ancré dans l'histoire de ces deux pays, a été balayé par l'agression de Moscou en Ukraine. La perspective d'une protection collective, garantie par l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord - l'attaque contre un membre est considérée comme une attaque dirigée contre tous - a eu raison des fortes réticences qui s'exprimaient jusqu'alors dans une partie des opinions publiques finlandaise et suédoise. Cela s'est inversé depuis le 24 février, avec l'invasion russe de l'Ukraine. Aujourd'hui, 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois sont favorables à une adhésion à l'Otan. « Une nouvelle ère s'ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö, lançant en direction de Moscou : « Vous avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir.L'Otan devrait donc passer de 30 à 32 pays dont 23 membres de l'Union. Ces demandes d'adhésions sont la preuve qu'« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s'est félicité le secrétaire général de l'alliance occidentale, Jens Stoltenberg. Déjà membres du Partenariat pour la paix depuis 1994 et partenaires « actifs » dans les opérations de l'Otan depuis 2014, les deux pays intégreront rapidement l'Alliance. En rejoignant l'Union européenne en 1995, les deux voisins s'étaient déjà progressivement éloignés de leur politique de stricte neutralité. Ils ont aussi participé à diverses missions de l'alliance militaire et échangent des renseignements avec elle. Ils pourraient donc bénéficier d'un coupe-file, devançant trois pays déjà sur les rangs : la Géorgie, l'Ukraine et la Bosnie-Herzégovine. Les pays nordiques ont l'avantage de remplir trois critères : être un pays européen, respecter les principes démocratiques et contribuer à la sécurité de la zone euroatlantique.Partageant une frontière de 1 340 km avec la Russie, la Finlande possède une des plus grandes armées européennes comptant 900 000 réservistes, dont 280 000 mobilisables immédiatement pour un total de 5,5 millions d'habitants. La Suède, qui a commencé à réinvestir dans son armée depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a quant à elle partiellement rétabli le service militaire en 2017. Le pays dispose d'une armée de 25 000 soldats aptes au combat et de 25 000 autres réservistes.Deux pays ont déclaré leur hostilité à ces adhésions. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé sa ferme opposition à l'arrivée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan. Les Occidentaux y voient surtout une manœuvre d'Ankara pour obtenir des concessions sur le dossier kurde. Moscou a menacé de renforcer son arsenal nucléaire en mer Baltique et annoncé des mesures de rétorsion « militaro-techniques », dont la suspension de livraisons en électricité à la Finlande. Si le président russe Vladimir Poutine a assuré « n'avoir aucun problème » avec les deux pays, il a averti que l'installation d'infrastructures militaires de l'Otan sur leurs territoires pourrait « entraîner une réponse » de la Russie. La nature de la réponse « dépendra des menaces à notre encontre », a-t-il ajouté.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
L'affaire des "avions renifleurs", révélée par "Le canard enchaîné", provoqua, à partir de 1983, un véritable scandale politico-financier, dans lequel furent impliquées des responsables de haut rang. Un avion qui a du flair Le stratagème qui donnera naissance à cette affaire est imaginé par un réparateur de télévisions italien, Aldo Bonassoli, et un ingénieur belge, Alain de Villegas. C'est dans le château de celui-ci que les deux hommes mèneront de supposées recherches. Vers le milieu des années 1970, les deux compères prétendent avoir mis au point un avion d'un genre particulier. En effet, le simple survol d'une zone par cet appareil lui permettrait de repérer les gisements pétrolifères qu'elle pourrait receler. Le résultat s'afficherait aussitôt sur un tableau. Les deux hommes prétendent que leur avion peut aussi détecter des nappes phréatiques et même des sous-marins. Aussi ne tardent-ils pas à intéresser le groupe Elf à leur invention. Elle semble très intéressante à ses responsables à un moment où, après le premier choc pétrolier, il devient urgent de trouver d'autres sources d'approvisionnement. Les deux inventeurs trouvent également des soutiens dans les milieux politique et bancaire. En juillet 1976, un contrat est signé, avec l'aval, semble-t-il, du Président Giscard d'Estaing et du Premier ministre Raymond Barre. Une supercherie vite éventée Mais des doutes vont très vite se faire jour. En effet, d'après les indications de Bonassoli et Villegas, Elf entreprend des forages en Afrique du Sud. Mais ils ne révèlent aucune trace de pétrole. Par ailleurs, on apprendra que les gisements prétendument découverts en survolant la rase de Brest l'auraient été grâce à des renseignements que possédaient déjà les deux inventeurs. En outre, on s'aperçoit que le tableau censé révéler la présence des gisements est truqué. Le scandale éclate au grand jour en 1983, révélé par un journaliste du "Canard enchaîné". Comme l'affaire semble d'importance, le gouvernement réunit une commission d'enquête. Elle blanchit Valéry Giscard d'Estaing, mais épingle Raymond Barre, qu'elle accuse d'avoir cherché à étouffer l'affaire. Quant aux inventeurs, ils ressortent ruinés de ce scandale. Aldo Bonassoli reprendra même son activité de réparateur de télévisions. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
L'affaire des "avions renifleurs", révélée par "Le canard enchaîné", provoqua, à partir de 1983, un véritable scandale politico-financier, dans lequel furent impliquées des responsables de haut rang.Un avion qui a du flairLe stratagème qui donnera naissance à cette affaire est imaginé par un réparateur de télévisions italien, Aldo Bonassoli, et un ingénieur belge, Alain de Villegas. C'est dans le château de celui-ci que les deux hommes mèneront de supposées recherches.Vers le milieu des années 1970, les deux compères prétendent avoir mis au point un avion d'un genre particulier. En effet, le simple survol d'une zone par cet appareil lui permettrait de repérer les gisements pétrolifères qu'elle pourrait receler.Le résultat s'afficherait aussitôt sur un tableau. Les deux hommes prétendent que leur avion peut aussi détecter des nappes phréatiques et même des sous-marins.Aussi ne tardent-ils pas à intéresser le groupe Elf à leur invention. Elle semble très intéressante à ses responsables à un moment où, après le premier choc pétrolier, il devient urgent de trouver d'autres sources d'approvisionnement.Les deux inventeurs trouvent également des soutiens dans les milieux politique et bancaire. En juillet 1976, un contrat est signé, avec l'aval, semble-t-il, du Président Giscard d'Estaing et du Premier ministre Raymond Barre.Une supercherie vite éventéeMais des doutes vont très vite se faire jour. En effet, d'après les indications de Bonassoli et Villegas, Elf entreprend des forages en Afrique du Sud. Mais ils ne révèlent aucune trace de pétrole.Par ailleurs, on apprendra que les gisements prétendument découverts en survolant la rase de Brest l'auraient été grâce à des renseignements que possédaient déjà les deux inventeurs. En outre, on s'aperçoit que le tableau censé révéler la présence des gisements est truqué.Le scandale éclate au grand jour en 1983, révélé par un journaliste du "Canard enchaîné". Comme l'affaire semble d'importance, le gouvernement réunit une commission d'enquête.Elle blanchit Valéry Giscard d'Estaing, mais épingle Raymond Barre, qu'elle accuse d'avoir cherché à étouffer l'affaire. Quant aux inventeurs, ils ressortent ruinés de ce scandale. Aldo Bonassoli reprendra même son activité de réparateur de télévisions. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Nombreux sont les événements majeurs des 50 dernières années dont les conséquences influent toujours sur l'actualité. Dans notre série, « Quand l'histoire fait l'actu », en partenariat avec l'INA, revivez quelques-uns des grands rendez-vous de notre passé récent. Dans cette nouvelle production, découvrez en audio la sixième élection présidentielle de la Ve République, où François Mitterrand démontra une nouvelle fois ses incroyables dons de stratège. Le premier septennat de François Mitterrand ne fut pas un long fleuve tranquille. Premier président socialiste élu de la Ve République, il sut se rendre parfaitement impopulaire lors de ses premières années de pouvoir. Jusqu'à l'inéluctable : sa majorité étant logiquement désavouée lors des élections législatives de 1986, le Président était contraint de nommer Jacques Chirac en tant que Premier ministre d'un gouvernement de droite.Les deux têtes de l'exécutif devaient ainsi composer au cours de la première cohabitation tout en fourbissant chacun de leurs côtés leurs armes en vue des présidentielles de 1988.Stratège politique hors pair, sphinx machiavélique, Mitterrand n'hésita pas, depuis l'Elysée, à orchestrer la montée du Front National et de son leader, Jean-Marie Le Pen braconnant ouvertement des voix sur la droite du RPR de Chirac.De quelle manière François Mitterrand permit aux thèses d'extrême-droite de se faire entendre ? Comment roula-t-il son Premier ministre, Jacques Chirac, dans la farine ? Pourquoi l'ancien Premier ministre Raymond Barre, un temps présenté comme favori se prit-il les pieds dans le tapis ? Quels rôles jouèrent les dramatiques événements tels que l'assassinat de l'étudiant Malik Oussekine ou le massacre de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie ?Dans notre série, « Quand l'histoire fait l'actu », en partenariat avec l'INA, nous vous proposons de revenir sur chacune des élections présidentielles, d'en revivre les temps forts, d'en entendre les acteurs grâce à des sons d'archives,...
Dans cet épisode de 12 Pages, Elisa, Vincent et Baptiste interprètent "Pour la Slovaquie, mère de ma mère, patrie de mon enfance", un scénario qui raconte un vol de document top secret par les services secret Slovaques à l'hôtel Matignon vers la fin des années 70. Au programme des dialogues en Slovaque sous-titré, l'ancien premier ministre Raymond Barre et beaucoup plus de blagues de pets que prévu.
On la pensait disparue, évincée des cycles économiques. Et pourtant la revoilà ! L'inflation fait son retour dans l'actualité. En Turquie, elle atteint 19% en rythme annuel. En Chine, les prix à la production avaient augmenté au mois de mai 2021 de 9% sur un an. La Banque d'Angleterre dit que le phénomène touche l'économie britannique et que cela va durer. C'est quoi le problème allez-vous me dire ? L'inflation, c'est souvent une catastrophe pour les plus pauvres, car si les rentrées financières n'augmentent pas, c'est le pouvoir d'achat qui est rogné et la misère qui s'installe. Mais pas d'inflation du tout, c'est aussi un problème pour les économies même dans les pays développés. Alors l'inflation est-elle aujourd'hui de nouveau une menace ? Pourquoi ? Dans quelle mesure, est-ce la conséquence de la pandémie de coronavirus ? Voilà quelques-unes des questions qui seront posées aux deux invitées que voici. - Véronique Riche Flores, économiste indépendante, fondatrice de Riches-Flores Research - Jézabel Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle enseigne l'économie monétaire et financière. Elle est conseillère scientifique à l'Institut Veblen pour les réformes économiques. Elle a publié une BD d'initiation à l'économie, parue aux éditions Casterman, et qui s'appelle «L'économie en BD». REPORTAGES DIFFUSÉS PENDANT L'ÉMISSION Aux États-Unis, la crainte de l'inflation est réelle. 84% des Américains en ont peur (selon le sondage à New Harvard CAPS/Harris). Il faut dire qu'on atteint les 5%, ce qui n'était pas arrivé depuis au moins 13 ans. C'est un reportage Éco d'ici Éco d'ailleurs signé Thomas Harms à Houston. En Europe, le lien entre salaires et prix a été cassé il y a longtemps. Replongeons-nous à l'époque où l'inflation était en France, le mal qu'il fallait combattre. Dans les années 1980, gauche et droite bataillaient contre ce fléau. Écoutez ce bout à bout de déclarations politiques dans lesquelles vous reconnaîtrez les voix de Raymond Barre, de Pierre Mauroy, Pierre Bérégovoy et de Jacques Chirac. Un des pays très marqués, et depuis longtemps, par le phénomène inflationniste, c'est l'Argentine. Sur les douze derniers mois, le coût de la vie y a encore augmenté de 48,8%. Pour peser sur les prix alimentaires, pendant un mois, pour s'en sortir dans un contexte aggravé par la pandémie, de nombreux Argentins renouent avec le troc, comme ils l'avaient fait lors de la dernière grave crise économique argentine, au début des années 2000. Écoutez ce reportage Éco d'ici Éco d'ailleurs signé Théo Conscience à Buenos-Aires. Un des pays où l'inflation a causé beaucoup de dégâts ces derniers mois, c'est le Nigeria. Entre les mois de mars 2020 et 2021, les prix y ont augmenté de 18% et l'essentiel de cette hausse a porté sur les produits alimentaires. Ce simple fait a provoqué le basculement dans la pauvreté de 7 millions de personnes, selon un rapport de la Banque mondiale. Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ? On voit ça avec ce reportage Éco d'ici Éco d'ailleurs signé Liza Fabbian à Lagos.
Connaître son animal totem, c'est avoir conscience qu'au-delà, de notre personne, de notre corps et notre esprit, chacun d'entre nous est lié à un ou plusieurs esprits animaux, et que ces esprits animaux nous accompagnent tout au long de notre vie, mieux ils peuvent nous guider quand on a perdu notre route, ou quand on est juste en train de marcher à côté de nos baskets. L'animal totem est une représentation spirituelle héritée de la mystique amérindienne. C'est une des choses que ne nous ont pas ramenées Christophe Colomb et ses amis, car pour cela, encore auraient-ils fallu qu'ils s'intéressent aux peuples qu'ils rencontraient, au lieu de les exterminer et de piller leur or et autres ressources négociables ici. Le bon sauvage n'était pas digne d'intérêt, heureusement à en croire les prêcheurs d'antan avec missels et fusils, l'évangélisation lui a donné forme humaine et esprit. Sauf, que lui n'avait rien demandé… surtout pas d'esprit dont il ne manquait pas. Car lui savait qu'il était protégé, chouchouté, dorloté par son ou ses animaux totem. Des animaux totem qui l'avait choisi et non l'inverse. Ainsi, il se savait, lui et sa tribu sous la protection la protection du cerf, du pic-vert, du saumon, de l'ours, du corbeau, du serpent, de la chouette, de l'oie, de la loutre, du loup et du raton laveur comme ajouterait Prévert à cette longue liste. Ces animaux sont les fées de nos contes de fées, celles qui se penchent sur nos berceaux, des fées, pleines de poils ou de plumes, des fées bienveillantes. Les connaître, c'est, parait-il, se donner la possibilité d'entendre leurs conseils, de bénéficier de leurs enseignements, de laisser entrer la magie dans nos vies. Moi, ça fait des années que mon animal totem est le requin. Un gentil requin souriant, avenant avec un chouya de mordant, comme une pointe de harissa ajoutée à la dernière minute pour relever le plat. Un requin qui, avec les confinements à répétition, a peu à peu laissé place à l'escargot. Par manque de rythme. Parce qu'à ne plus rien faire, on laisse tout glisser sur un filet de bave. On prend son temps à deux mains, sa maison sur son dos et on avance tel Raymond Barre un mercredi de conseil des ministres. Les plus jeunes iront chercher la ref'. Désormais sous la protection de l'escargot, j'aimerais que dans les minutes qui viennent au moins, vous m'appeliez Baba Snaaily, Snaaily de “snail”, l'escargot en anglais, avec deux “a”, sans raison particulière, juste parce que j'aime ça. See acast.com/privacy for privacy and opt-out information.
durée : 00:55:31 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - S’il est un homme que personne n’aurait imaginé un jour embrasser une carrière et des aspirations politiques, au point de devenir ministre de Chirac, puis Premier ministre de Giscard et enfin candidat malheureux à une élection présidentielle, c’est bien lui : Raymond Barre.
C’est une fin de règne déroutante. À Lyon, Gérard Collomb, 73 ans, a reçu une claque électorale lors du premier tour des municipales. Arrivé quatrième dans la course à la métropole lyonnaise, le maire sortant et ancien ministre de l’Intérieur, s’est allié avec la droite, autrement dit avec ses adversaires de toujours ! Pour La République en marche, l’ancien socialiste, soutien de la première heure du président Emmanuel Macron, a franchi la « ligne rouge ». Mais lui défend son choix et espère faire barrage aux écologistes, arrivés en tête du premier tour, mais aussi à ses anciens proches. De notre envoyé spécial à Lyon, Des proches ne le comprennent plus, plusieurs de ses adjoints le lâchent, La République en marche lui retire son investiture, et lui sourit : « Quand j’ai soutenu Emmanuel Macron en 2017, le Parti socialiste m’avait déjà dit que j’avais franchi la ligne rouge. J’ai l’habitude ! » Les cris d’orfraie des uns et autres ne lui font ni chaud, ni froid. Debout, les bras croisés, dans son vaste bureau qu’il occupe encore pour quelques jours, Gérard Collomb assume son choix : s’allier avec la droite pour battre les écologistes au second tour des élections municipales et métropolitaines à Lyon dimanche 28 juin. En poste depuis 2001, ce soutien de la première heure du chef de l’Etat joue une partition inattendue. Sa stratégie bouleverse les équilibres politiques locaux, sur fond de haines personnelles et de règlements de compte. « Je ne voudrais pas que cette ville que j’ai construite en l’espace de 20 ans et qui, de l’aveu de tous, est une très belle ville, avec une réussite économique formidable, régresse demain. C’est pour cela que je me bats », se justifie Gérard Collomb, qui vient juste de fêter ses 73 ans. Pour lui, l’alliance passée entre les deux tours entre les écologistes, les socialistes et une candidate soutenue par les Insoumis met en « danger l’économie lyonnaise ». « On a mis les plus sympathiques sur le devant de la scène mais derrière il y a La France insoumise et, au-delà, des éléments extrêmement radicaux », s’alarme l’ancien ministre de l’Intérieur. « Préserver l'essentiel » « Quand se présente à vous le risque que tout ce qui a été construit soit abandonné au profit d’une forme de dogmatisme politique, qu’il soit écologiste ou d’extrême gauche, vous vous dites que l’important est de se rassembler », appuie le nouvel allié du maire sortant, le sénateur Les Républicains François-Noël Buffet. C’est avec cet adversaire d’hier que Gérard Collomb a passé un accord, sous la houlette du président LR de la région Rhône-Alpes-Auvergne Laurent Wauquiez, ancien patron de la droite : à François-Noël Buffet la métropole (qui regroupe 59 communes et dont l’élection des conseillers s’effectue pour la première fois au suffrage universel), et à Yann Cucherat, le poulain de Gérard Collomb, la ville de Lyon. Affaibli par sa quatrième place, Gérard Collomb, lui, se retire de la course à la présidence de la métropole. Pour se justifier auprès de ses électeurs et de ses proches, dont certains ont pris leurs distances, François-Noël Buffet convoque l’histoire : « À Lyon, on a cette capacité de se retrouver pour préserver l’essentiel. En 1989, Michel Noir (RPR) devient maire et président de la communauté urbaine de Lyon et décide d’un fil rouge en termes d’aménagement et de développement du territoire. Sans pour autant qu’il n’y ait pas de désaccords, ce fil rouge n’a jamais été remis en cause. Ni par Raymond Barre, ni par Gérard Collomb. » « Alliance des conservatismes » Face aux attaques martelées en boucle par ce nouvel attelage inattendu, le duo écolo emmené par Bruno Bernard, arrivé en tête dans la course à la métropole avec 22,5% des voix, et Grégory Doucet, arrivé premier à la ville de Lyon avec 28% des suffrages, s’interrogent sur la logique et le projet politique de deux hommes qui s’opposaient hier et font campagne main dans la main aujourd’hui. Grégory Doucet justifie ses propres alliances : « Certes nous nous sommes rapprochés de deux autres listes à gauche, mais le projet qui est défendu, c’est le nôtre, celui des écologistes, le candidat, c’est un écologiste (c’est moi), et les têtes de listes dans tous les arrondissements, ce sont des écologistes. » Grégory Doucet dément toute présence d’« éléments radicaux » dans ces rangs et s’en prend à ces « alliances anti-écolo qui à Lyon, comme à Bordeaux, Toulouse, Strasbourg ou Tours, s’avèrent être des alliances des conservatismes, qui souhaitent surtout ne rien changer et conserver un ordre établi. C’est pourtant ce qui nous mènent à des crises que l’on connaît : les bouleversements climatiques et l’épuisement de la biodiversité », constate ce cadre de Handicap International en Afrique, inconnu du grand public avant le premier tour, et désormais favori pour le second. « Je dirige une équipe d’environ 500 personnes déployées dans une dizaine de pays, je gère plusieurs dizaines de millions d’euros, je sais m’entourer », certifie le candidat d’Europe Ecologie Les Verts âgé de 46 ans. En quête de crédibilité, Grégory Doucet a aussi déjà annoncé le nom de plusieurs de ses adjoints. Kimelfeld et Képénékian pris en étau Entre ces deux blocs qui se font face, deux anciens très proches de Gérard Collomb se démènent pour se faire une place. Président de la métropole depuis que Gérard Collomb lui a laissé sa place en rentrant au gouvernement, David Kimelfeld est arrivé troisième du premier tour avec près de 17 % des voix, devant son ancien patron. Les discussions d’entre-deux-tours ne lui ont pas permis de sceller d’alliance. Mais David Kimelfeld pense qu’il peut malgré tout garder son poste : « Personne n’aura la majorité au soir du second tour. La question ne sera pas alors de quel côté j’irais mais qui souhaitera se rassembler autour de mon projet. » Du côté de la Mairie de Lyon, la situation est presque identique pour Georges Képénékian, lui aussi marcheur dissident, maire par intérim de la ville quand Gérard Collomb était ministre de l’Intérieur. Avec ses 12,5 % au premier tour et sans alliés, il croit encore en ces chances et renvoient dos-à-dos ces adversaires. Pour Georges Képénékian, l’alliance « contre-nature » des marcheurs et de la droite et la « dérive gauchisante » des écologistes déroutent de nombreux électeurs lyonnais dans chaque camp, ce dont il espère tirer profit. Une tragédie grecque Dans ce paysage politique bouleversé, beaucoup s’interrogent : pourquoi Gérard Collomb a-t-il préféré s’allier avec la droite plutôt qu’avec deux hommes – David Kimelfeld et Georges Képénékian – dont il est proche politiquement et à qui il avait confié les clés de la ville et de la métropole en 2017 ? Autrement dit, pourquoi a-t-il préféré ses adversaires plutôt que ses amis ? En réalité, depuis le passage de Gérard Collomb au gouvernement et surtout depuis son retour à Lyon l’année suivante, les liens entre les trois hommes se sont distendues, jusqu’à se casser. Et rendre impossible toute réconciliation. Pour Gérard Claisse, qui vient de démissionner de son poste d’adjoint au maire après l’annonce de son alliance avec la droite, ce qu’il se passe contient « tous les ingrédients d’une tragédie grecque » : « Il y a le roi : Gérard Collomb, le dauphin : David Kimelfeld ; l’ami, le médecin, le confident : Georges Képénékian ; la reine : Caroline Collomb ; et la cour avec les courtisans et les intrigants. Depuis 2017, il y a eu entre Collomb, Kimelfeld et Képénékian, une succession d’humiliations et de trahisons, réelles, supposées, ou construites par les entourages. Chacun a trahi ce qu’il y a avait de plus intime dans leur relation entre eux, jusqu’à un point de non-retour. Et on est aujourd’hui dans cet instant tout à fait pathétique où l’on est prêt à perdre pour faire perdre son meilleur ami. » C’est la raison pour laquelle, au-delà de vouloir battre les écologistes comme il l’affirme, « Gérard Collomb souhaite barrer la route à ces anciens amis, qui sont devenus des traitres à éliminer », se désole Gérard Claisse. « Gérard Collomb ne peut pas transmettre, il n’a pas de dauphin, il ne peut pas en avoir ! », se désespère son ancien ami Georges Képénékian, qui constate que tous les dauphins potentiels du maire sortant ont été éliminés un à un au fil des années. Gérard Collomb, lui, balaye les critiques et rappelle qu’il s’est retiré de la course. « Si je m’étais maintenu, on m’aurait dit 'Gérard Collomb s’accroche à son mandat, il ne sait pas se retirer'. Mais là, je ne suis pas candidat, je montre que ce que je fais, c’est pour le bien de la ville. » Mais s’il ne participe plus à la course à la présidence, Gérard Collomb est toujours tête de liste dans la circonscription de Lyon-Ouest. Son retrait de la vie politique lyonnaise n’est pas pour tout de suite.
A—On va vous raconter aujourd’hui une tragédie grecque, l’histoire d’un roi qui se prenait pour dieu et qui avait imaginé son royaume aussi vaste que sa propre grandeur.Léopold II roi des belges, né en 1835.Il est le cousin de la Reine Victoria d’Angleterre, et le petit-fils du roi de France, Louis-Philippe 1er.Mais alors comment un régent possédant une lignée aussi prestigieuse, aussi parfaite, pouvait rester enclavé dans ce petit territoire d’à peine 30 000 km2 ? Insensé ! Impensable !Il entreprend alors, à la fin des années 1870, le projet fou de s’attacher les services de l’explorateur britannique Henry Morton Stanley, et lui demande de trouver en Afrique, un territoire assez grand qui ferait de lui un Roi parmi les Rois.Stanley est déjà bien habitué de l’Afrique, et en la traversant d’Est en Ouest, il trouve un large territoire sur ce qui était auparavant le royaume du Kongo.En moins de 5 ans, Léopold transforme le Congo en des terres privées, et crée l’Association Internationale pour l'Exploration et la Civilisation de l'Afrique Centrale, avec ce que l’on nommera ironiquement des ambitions « humanitaires et évangéliques ». Les Chambres législatives belges, par une résolution adoptée à la Chambre des représentants, le 28 avril 1885, et au Sénat le 30 avril, autorisent Léopold II à devenir chef d'un autre État : « Sa Majesté Léopold II, Roi des Belges, est autorisé à être le chef de l'État fondé en Afrique par l'Association internationale du Congo. L'union entre la Belgique et le nouvel État sera exclusivement personnelle. »« Personnelle » signifie que, c’est un territoire privé, appartenant exclusivement au roi Léopold II. Jamais ses ministres ni son gouvernement ne seront consultés dans la gestion du Congo. 1 – Kila Mwako – Isaya Mwinamo & Tom Miti B—L’avènement de l’automobile demande de plus de caoutchouc, et ça tombe bien puisque le Congo est le premier producteur au monde.L’armée, et les missionnaires belges s’occupent pour le compte du roi, de tisser un important réseau d’exploration et d’exploitation.Les ressources sont tellement abondantes, que le roi est obligé d’ouvrir ses frontières aux entreprises étrangères en ponctionnant une partie de leur bénéfice. Le Congo devient ainsi le plus grand camp de travail forcé jamais conçu : 2 millions de Km2 pour 20 millions d’habitants.Les profits augmentent au même rythme du nombre de morts Durant 25 ans, l’armée belge, pour le compte de leur roi, torture ou commandite des exactions d’une atrocité rare.On brûle, on tue, on torture, on tranche de têtes, des mains, des pieds.Si les villageois ne réussissent pas à fournir suffisamment de nourriture, on flagelle les corps à la chicotte, un fouet dur et puissant fait de peau de rhinocéros qui peut découper un homme en morceau.On verse de la résine de copal brûlante sur les visages des fautifs.On coupe les mains droites des hommes, des femmes et des enfants qui ne fournissent pas assez de caoutchouc.On enferme les femmes des récoltants, que l’on ne libère que si les hommes rejoignent les quotas fixés. Dans certains districts on éradique 70-80-90% de la population comme ça.Les missionnaires et les touristes qui sont confrontés à ces atrocités s’élèvent pour exiger que le Roi Léopold soit condamné à la pendaison. 2 – Mam’alobi Na Bala Yo - Bowane C—Mais les gains de Léopold II lui servent à s’acheter des soutiens un peu partout dans le monde, et au lieu de la pendaison, on réinvente Léopold II en grand humaniste et civilisateur. On estime avec prudence, que de son vivant, le monarque retirera personnellement du Congo une fortune évaluée à 220 millions de francs de l’époque, l’équivalent de plus de 6 milliards de francs français, soit un peu moins d’un milliard d’euros. En 1908, les pressions étrangères qui sont faites, sur l’affaire des mains coupées, et le compte rendu de la Commission d'enquête sur les exactions commises dans l'État indépendant du Congo, contraint Léopold II à laisser l’état belge annexer l’État « indépendant » du Congo, comme il l’aimait l’appeler.« Indépendant » étant ici employé comme synonyme de libre, où l’on peut y faire ce que l’on veut n’est-ce pas. Joseph Conrad, célèbre écrivain du XXème siècle, écrira lors de son voyage à travers les terres du Congo :« Ils attrapaient tout ce qu’ils pouvaient afin de ne pas en perdre une miette. C’était un pillage avec violence, un meurtre aggravé à grande échelle propre à ceux qui s’attaquent aux ténèbres » 3 --- Niyekese – De Wayon D—Embrigadé de force pour cause d’indiscipline lors de sa scolarité chez les pères missionnaires, le petit Joseph-Désiré fait l’apprentissage, durant 7 ans, de la soumission et des humiliations, dans le corps de l’armée colonial belge. Puis, à 20 ans, il devient journaliste pour le journal l’Avenir.Il sera d’ailleurs l’un des seuls à témoigner des émeutes et manifestations anti-colonialistes, au Congo.Dans les années 50, Patrice Lumumba, ce beau jeune homme intelligent de 30 ans, symbolisant le désir d’indépendance du Congo, et dont Mobutu est déjà le disciple, est arrêté par les autorités coloniales.Un an plus tard, il est libéré et part à Bruxelles négocier l’indépendance avec le roi Baudouin, arrière-petit-fils de Leopold II.Par le plus grand des hasard, Mobutu était Paris à cette époque, détaché pour le compte de son journal.C’est en se rendant à Bruxelles qu’il rencontre Lumumba, qui se prend d’affection pour ce jeune journaliste et le place sous son aile, lui faisant prendre part aux discussions et aux débats organisés à l’occasion de cette table ronde. Lorsque Lumumba sera premier ministre et créera le gouvernement, il nommera d’abord Mobutu secrétaire d’état, puis, ministre des armées.Le premier soulèvement populaire scinde le clan.Lumumba accuse l’ancienne puissance coloniale de fomenter des troubles. Mobutu, quant à lui, affirme sa fidélité aux puissances occidentales, et accuse Lumumba de sympathies communistes.Nous sommes en pleine guerre froide, et les États-Unis ne voient pas le communisme d’un très bon œil.On raconte que Washington préférait voir le premier ministre congolais disparaître du paysage politique coute que coute.Les troupes du colonel Mobutu, encerclent la maison de Patrice Lumumba, et le place en résidence surveillée, puis l’incarcère avec ses compagnons. 4 --- Indépendance Cha Cha – Grand Kallé E—Lors de leur transfert dans la province du Katanga, Lumumba et ses confrères seront victimes de terribles sévices.Les journaux raconteront que l’ex-premier ministre a été tué par des villageois, mais la vérité, que l’on connaît maintenant, est plus perverse.Patrice Lumumba, succombe à de multiples blessures, on ordonne à un officier de police belge de découper, et détruire le corps de Lumumba, en le plongeant dans l’acide sulfurique. Il ne doit rester aucune trace. Une fois le premier ministre assassiné, le chef d’état-major Mobutu contraint le président de la république congolaise, Joseph Kasa-Vobu, lui aussi, comme Lumumba, artificier de l’indépendance congolaise, de partager le pouvoir. Les partisans de Lumumba se rebellent et prennent le contrôle des deux tiers du pays. Mais Mobutu aidé par les belges et les Etats-Unis triomphe des rebelles.Il est nommé aux plus hautes fonctions de la hiérarchie militaire et rêve désormais de la fonction suprême.Il destituera le président et le nouveau premier ministre, qu’il condamnera à la peine capitale.Le 31 mai 1966, à Kinshasa, dans l’enceinte du Stade Kamanyola, un monde fou, ameuté par la propagande officielle. Ils se bousculent pour venir voir le spectacle macabre de la pendaison publique de ses 4 anciens ministres condamnés pour complot contre les institutions.Jamais pareil évènement n’était arrivé en public dans l’histoire du pays. 5 --- Vive Patrice Lumumba – African JazzMuhammad Ali's Rumble in The Jungle Speech https://www.youtube.com/watch?v=lkmJ6aKNQDQF—C’était Mohamed Ali quelques semaines avant le célèbre combat « rumble in the jungle » face à George Foreman. Combat qui a eu lieu à Kinshasa en 1975« Un cadeau du président Mobutu au peuple zaïrois, et un honneur pour l’homme noir » y’avait-il écrit sur les affiches de promotion.Le combat est organisé par Don King, et il est rendu possible par l'offre de cinq millions de dollars faite au champion et au challenger par Mobutu qui souhaite ainsi faire la promotion de son pays. Ironie, 5 ans après l’assassinat de Lumumba, Mobutu réhabilite son image en le hissant à la place de héros national, martyr de la nation congolaise, mort pour la libération.Pur cynisme politique, il désirait sans doute montrer que lui aussi était l’un des grands libérateurs du Congo, l’homme qui avait réalisé l’indépendance. L’adhésion au parti unique est obligatoire pour tous les citoyens. « Les ancêtres et même les fœtus » dit le slogan.Pour frapper l’imaginaire du peuple congolais, il rebaptise la monnaie, le pays et le fleuve. La monnaie devient zaïre, le pays devient Zaïre, et le fleuve devient Zaïre.Les prénoms occidentaux ou chrétiens sont banni, et Mobutu donne l’exemple en s’appelant désormais « Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga » , autrement dit « Mobutu le guerrier, qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter » A partir de ce moment, la propagande se met définitivement en place. Mobutu est partout, on le chante, on le prit, on le loue, il est élevé au rang de dieu : Mobutu ici, Mobutu là-bas, Mobutu partout. Il sera le prophète des africains Peu à peu, se met en place un concept, un mouvement politique, que plus tard en 1971, Mobutu nommera la « Zaïrianisation ».Revenir à une authenticité africaine des toponymes et des patronymes, en supprimant tout ce qui est à consonance occidentale. 6 --- Kongo Nsi Eto – Mavula Baudouin G—Rendre au zaïrois ce qui appartient aux zaïrois.Les étrangers qui font commerce de produit zaïrois sont déboutés.« Je concevais mal, qu’un étranger belge, français ou hongrois vienne s’installer ici pour revendre au zaïrois la bière qui sort des brasseries de Kinshasa et gagner de l’argent là-dessus, vivre là-dessus.Ce n’est pas un mal propre à la république du Zaïre ou aux seuls zaïrois, c’est un mal qu’on trouve partout dans n’importe quel pays au monde, même chez vous. Qui nous a appris la corruption ? Je crois que c’est vous-autres. Ce n’est pas une nouvelle invention du Zaïre » dit Mobutu. Lorsque des opposant zaïrois en exil attaquent le sud du pays, la France lui vient en aide militairement et parachute la légion étrangère. Lorsqu’il organise une soirée jet-society international. Sont présent à l’évènement l’état-major du président français, le président du patronat au zaire, des ex-ministres belges, des députés américains, un ex-premier ministre français (Raymond Barre), le fils du président Mitterand etc… Mais malgré l’excitation du pouvoir, malgré la fortune et la puissance, parfois la mélancolie le gagne.Les soirées, et les fêtes dérapent de plus en plus, rien n’est trop beau, ni trop riche.La générosité de Mobutu éclabousse ceux qui lui sont autour, les chefs de province, sa famille, et quelque politiciens étrangers aussi, qui venaient lui dire « vous savez nous allons entrer en période électorale, si nous gagnons, nous allons beaucoup vous aider… » 7 – Longwa Pt.2 – Orchestre Super Mazembe H—Mais les zaïrois se lassent de danser et de chanter à longueur de journée.Le proverbe dit : « ventre affamé n’a pas d’oreilles ».Les bouches parlent et dénoncent le MPR Mouvement Pour la Révolution, qui devient le Mouvement des Pourris de la République.En 1969, c’est la révolte étudiante. Elle provoque une razzia de l’armée qui tire à bout portant sur la foule amassée à Kinshasa. Les survivants, sont condamnés à 12 de prison.Mobutu ferme l’université et incorpore tous les étudiants dans l’armée, pour qu’ils apprennent à se taire, défiler, et ramper.Lorsque l’église émet quelques réserves quant à la politique du parti unique, elle est courtoisement priée de rester à l’écart. Les services de sécurité sont implacables. Toutes tentatives de coup d’état, de révolte, sans parler d’assassinat, est inévitablement contrées et très fortement punies. La plupart du temps par la peine de mort. 8 -- Mobutu V - Franco I—Georges Bush père, lors d’un voyage de Mobutu à la maison blanche, est dithyrambique à l’égard du père de la nation zaïroise.« Un de nos amis les plus précieux » disait-il, dont « je suis fier et très très très heureux de le comptez parmi nous ». Jacques Chirac, tout sourire, explique au micro de l’ORTF, toute la joie qu’il a eue à rencontrer Mobutu, et toute l’estime dont le président joui en France comme en Europe, le respect dont il est auréolé dans nos pays. « Et s’agissant de moi, disait-il, sachez que j’ai des sentiments très profond pour lui et très respectueux, mais qui sont les sentiments de l’affection. Si bien qu’un entretient avec le président Mobutu est toujours pour moi quelque chose d’extrêmement agréable et où j’apprends toujours beaucoup. » Giscard : « Je suis un ami du Zaïre, j’ai eu l’occasion de le montrer. Et je suis un ami personnel du président fondateur que je connais très bien depuis longtemps, d’abord par amitié que j’ai vu il y a quelques semaines, et aussi parce que nous sommes des citoyens français mais nous sommes avant tout des citoyens du monde, et les problèmes actuels sont des problèmes mondiaux et il faut connaître les problèmes mondiaux sur place. » Tous les gouvernements l’aiment. Le pouvoir belge avec en tête le roi Baudoin, tous les politiques successifs américains, français, les pays de l’Est… En juillet 1989, lors d’une intervention à l’assemblée générale des nations unie, où il avait été invité, Mobutu est interrompu, en plein discours, par des dissident hurlant « Mobutu is a murderer » Mobutu est un assassin. Ah ! 9 – Afrique de l’Ouest – Docteur Nico & l’African Fiesta Sukisa J—L’assassinat de son grand ami Ceausescu, en 1989, quelques mois après l’incident qu’il a connu à l’ONU, marque un changement net dans le comportement de Mobutu. Il réalise que le peuple peut tout, y compris renverser un pouvoir et exécuter son dictateur, tout père de la nation qu’il est.Il est prêt à écouter le peuple, à organiser un referendum, et à signer la fin de 30 ans de parti unique. C’est ce qu’il fait, le 24 avril 1990 devant une salle bondée et acquise à sa cause, son discours est clair, il ouvre la politique au multi-partisme et à chaque citoyen la liberté d’adhérer au parti de son choix.Lui, prendra congé du mouvement populaire de la révolution, mais restera quand-même le chef de l’état, au-dessus des partis politiques. Il sera l’arbitre.Il ouvre un grand débat de société, mais les langues se délient, et des leaders d’opposition naissent.« A bas le dictateur, à bas le voleur, à bas le pilleur… » entend-t-on dans les rues de Kinshasa.Désormais le lions n’a plus de dents, ni de griffes, et tout le monde dans la rue a commencé à injurier et à démystifier Mobutu.Les portraits du « roi léopard » sont déchirés et brûlés en public.Ce grand débat prend des proportions inattendues. 10 – L’Âge de l’Amour – Tabu Ley Rochereau K—Blessé dans son orgueil, Mobutu suspend la conférence nationale, il ne lui pardonne pas de s’ériger en tribunal populaire contre son régime.Lorsque le peuple se mobilise pour manifester pacifiquement, le pouvoir réprime par le sang et la mort.Ses soutiens étrangers le lâchent peu à peu, en commençant par le roi belge.Mobutu se réfugie alors dans son village natal, au beau milieu de la jungle, où il se fait construire un luxueux palais présidentiel.Seul et acculé, il cherche le réconfort auprès des villageois de sa région. Lorsque deux de ses fils meurent à deux ans d’intervalle, en 93 et en 95, soudain, s’estompe les fureurs de la conférence nationale, et réapparait la fibre affective bantou qui rappelle les alliances souterraines enracinées. Mais une grande crise frappe le pays. L’armée n’est plus payée et se sert elle-même dans les commerces de la capitale. Profitant d’une absence prolongée du chef à Genève pour soigner son cancer de la prostate, une rébellion naît à l’Est du Zaïre et déferle sur tout le pays.La rébellion est dirigée par un ancien dissident, proche de Patrice Lumumba: un certain Laurent Désiré Kabila Tous ceux qui ont fait de Mobutu un roi l’ont abandonné, ils ne veulent plus de lui. S’il revient à Kinshasa, il sera trainé dans les rues de la ville, son corps sera torturé. Une dernière tentative a lieu en présence de Nelson Mandela, de Mobutu et de Kabila pour rétablir le pouvoir de l’ancien lion.Kabila n’aura qu’un mot : « démission ». Le lendemain matin, Mobutu est à l’aéroport, ses anciens généraux fuient de l’autre côté du fleuve Congo, ses derniers fidèles sont lynchés, un pneu en feu autour du corps Le 8 septembre 1997 Mobutu meurt au Maroc, loin de la terre de ses ancêtres.Le demi-dieu n’était pas immortel.Après lui, viendra la dynastie des Kabila dont ils seront nombreux à être assassiné par des hommes en tenue militaire, des hommes de l’ombre. Des crimes qui ne seront jamais élucidés. 11—Beza Bakili Ma Nyon – Ondigui & Bota Tabansi International
Cette semaine Mayday retrouve son public et ses souvenirs- Le discours d'un roi (vrai Collomb faux fous rires by Luigi)- Ulysse retrouve Télémaque (sélection du Frigo by Karibou)- Retrouver un vieux pote d'enfance (pèlerinage by le Frigo)- Le retour de Raymond Barre (exhumation by Luigi)- A la recherche du doudou de ma fille (témoignage sur le départ by Bebop)- Les Kamikazes (carte postale d'Abidjan by Sissi) - Dans le cockpit du vol MD 711 (retrouvailles on air by Kobri)- La Haute-Marne sur l'autoroute (souvenirs manqués by Luigi)- Prier Saint-Antoine de Padoue (la petite chronique sans intérêt by Garbotte)- Revenir au pays d'après les Désorientés d'Amin Maalouf (sélection by Bebop)- Cath, les vautours et les patous (Série moutons épisode 6 by Zébrilde)Musiques :Meridian Brothers – donde estas maria ? Dominique A – retrouvailles The Blaze – territoryJeanne Moreau - Le tourbillon (dans le film Jules et Jim)Une émission coordonnée par le Frigo et Bebop
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Actualités nationales : Affaire des " avions renifleurs " : point sur la situation avec des déclarations rapportés des acteurs impliqués dans cette affaire à savoir Raymond Barre, ancien Premier ministre et Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République. Autres titres : Point sur la situation de la grève à l'usine Talbot. Chiffres des ventes de voitures. Analyse des mesures prises lors du Conseil des ministres pour lutter contre l'illettrisme. Actualités locales : Hôpital Henri Mondor de Créteil : interview du docteur Fremiel à propos de l'ouverture du nouveau service de physiologie du sport. Présentation de la médecine sportive, mise en place du service, missions et objectifs, interview de jeunes filles sur l'utilité de cette médecine. Maison Des Syndicats : l'union départementale de la CGT (Confédération Générale des Travailleurs) a été victime d'un cambriolage.
Actualités nationales : Manifestation des routiers : blocage des routes. Autres titres : Déclarations rapportées de Jean-Claude Destrade, porte-parole du Parti Socialiste, François Mitterrand, Président de la République, Laurent Fabius, Premier ministre, Raymond Barre, député du Rhône et Jacques Chirac maire de Paris sur l'idée de Laurent Fabius sur un débat entre ces acteurs à la télévision, résumé de la réunion du CNPF (Conseil National du Patronat Français) à propos de la flexibilité de l'emploi, déclarations rapportées de M. Le Carrec, secrétaire d'Etat à la fonction publique sur le salaire des fonctionnaires pour 1985, entretiens de M. Pisoni avec les forces politiques présentes en Nouvelle-Calédonie. Actualités locales : Emploi et formation : interview de M. Adam, conseiller formation et recrutement. Présentation de trois ouvrages pour l'aide à la recherche d'un emploi, conseils sur la rédaction d'un curriculum vitae et d'une lettre de motivation.
Actualités internationales : Chine, Grande-Bretagne, Canada. Actualités nationales : Affaire de l'extradition des indépendantistes basques : réponse du conseil d'Etat concernant l'extradition de trois des indépendantistes. Autres titres : conseil des ministres sur la formation et l'emploi des jeunes avec les réactions d'André Bergeron leader de Force Ouvrière et de la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail), déclarations rapportées de Lionel Jospin, premier Secrétaire du Parti Socialiste, favorable à un échange avec l'opposition sur la nouvelle loi électorale, discours de Raymond Barre, député du Rhône, lors des journées d'études des députés et sénateurs UDF (Union pour la Démocratie Française) à Cannes sur le thème de la cohabitation à envisagée après les élections législatives, grèves dans les usines Renault à Cléon (Seine-Maritime) et à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le prêtre catholique et médecin François Lefort démissionne de son poste de chargé de mission pour l'aide des jeunes immigrés dans les cités de transit. Actualités locales : Cinquantenaire de l'UFOVAL (Union Française des Œuvres et Vacances Laïques) : interview de Roland Biache, délégué Val-de-Marne de l'Union qui nous décrit les activités de l'UFOVAL, le public visé, les objectifs et les projets pour les vacances d'hiver. Sports : Rugby, football, cyclisme.
Pour l'écouterLe rapport Gallois est sorti. Le gouvernement a surpris en reprenant la plupart de ses préconisations. Ce qu'il a fait au risque d'aller un peu vite parce que ce rapport n'est pas aussi important qu'on l'a dit. Pour l'avoir lu, je dirai qu'il est plutôt décevant et que les analyses qu'il fait de la situation sont marquées par un extrême conformisme, on a l'impression de les avoir lues mille fois, et, ce qui est peut-être plus gênant, par ce que je qualifierai d'absence de curiosité. Tout cela peut s'expliquer par la rapidité avec laquelle ses auteurs ont du travailler, mais tout de même. Dans une libre-opinion publiée il y a quelques jours dans Libération, Philippe Askenazy disait qu'on croyait « lire un discours de Raymond Barre à la fin des années 70. » Il y a effectivement un peu de cela dans ce texte convenu. Mais il y a surtout un défaut d'analyse de la situation qui amène à s'interroger sur la pertinence des solutions proposées.Le rapport commence de manière classique par le décrochage dans la compétition internationale de notre économie :Tous les indicateurs le confirment : la compétitivité de l'industrie française régresse depuis10 ans et le mouvement semble s'accélérer. La diminution du poids de l'industrie dans le PIB français est plus rapide que dans presque tous les autres pays européens ; le déficit croissant du commerce extérieur marque nos difficultés à la fois vis-à-vis des meilleures industries européennes et face à la montée des émergents.Soit, mais pourquoi ? Dix ans de droite ?Il y a dans ces premières lignes du rapport trois mots qui auraient du inciter à Gallois et ses collègues à approfondir ce diagnostic : « depuis 10 ans », depuis, en somme, que la droite est au pouvoir. Est-ce que ce sont les mesures prises par les gouvernements de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui sont en cause ? Et si oui, lesquelles ? Est-ce, a contrario, l'absence de mesures ? Mais alors pourquoi n'ont-elles pas été prises ? qu'est-ce qui s'y opposait ? quels étaient les blocages que leurs successeurs pourraient aussi rencontrer ? Et si les décisions prises par ces gouvernements ne sont pas en cause, faut-il remonter plus loin, plus haut ? On pense naturellement aux 35 heures tant rebattues. Et si celles-ci n'y sont pour rien comme il est probable, faut-il chercher ailleurs ?Les hypothèses ne manquent pas. Je voudrais en signaler deux qu'on évoque rarement : la dualité de l'économie française et sa répartition géographique.On souligne souvent que la France manque de ces sociétés de taille intermédiaire, de ces grosses PME qui font le succès de l'Allemagne, mais c'est que nous avons, d'un coté, beaucoup de très grosses entreprises de taille internationale, et de l'autre, une multitude de petites entreprises qui ne réussissent pas à se développer. Et lorsque l'on parle de compétitivité, il faudrait se demander si elle a reculé partout également. Danone, Michelin, Areva, EADS, pour ne citer que ces quelques noms de grandes entreprises, ont-ils perdu en compétitive ? Cela ne se lit pas ni leurs résultats ni dans leurs positions dans les grands classements internationaux. Ce qui amène à se poser une question : si ces entreprises n'ont rien perdu de leur compétitivité, la dégradation massive de notre commerce extérieur ces deux dernières années ne vient-elle pas de ce qu'elles exportent moins depuis la France et plus depuis leurs usines installées ailleurs dans le monde ? Ce qui pourrait relever de la marche normale des affaires.Prenons, pour être plus précis, le cas d'une entreprise qui exportait il y a dix ans en Asie. Ses ventes dans cette partie du monde ont fortement augmenté, ont tant augmenté qu'elle décide d'y construire une usine. Ses exportations vers cette région disparaîtront puisqu'elles se feront depuis la Chine, la Thaïlande ou la Malaisie. Les chiffres de notre commerce extérieur s'en ressentiront naturellement, mais on ne peut pas dire qu'elle ait perdu en compétitivité.Mesurer des effets de ce type aurait sans doute évité cette confusion entre perte de compétitivité et dégradation du commerce extérieur. Ce sont deux phénomènes différents, même s'il est vrai que beaucoup d'entreprises vendent moins à l'étranger parce qu'elles sont moins compétitives que leurs concurrentes étrangères.Deuxième phénomène qu'il aurait été intéressant d'étudier : la répartition géographique de l'industrie en France et son rôle dans nos difficultés.Il n'est pas rare lorsque l'actualité met en évidence une entreprise en grande difficulté de découvrir qu'elle est installée dans des villes dont on entend à peu près jamais parler. Ce n'est pas un hasard. L'industrie française s'est, depuis les années soixante, éparpillée sur tout le territoire. Les villes, un peu partout, ont voulu leur industrie, on offert aux industriels qui venaient s'installer chez elles des conditions avantageuses. Cela a créé des emplois et contribué à la modernisation de la France dans ses profondeurs, mais cela a aussi isolé les entreprises, rendu plus difficile leur croissance. Difficile de trouver dans ces petites villes les services dont les entreprises ont besoin, difficile également de trouver les compétences qui leur permettraient de se développer. Thouars, pour ne prendre que l'exemple de cette petite ville des Deux-Sèvres, a deux entreprises de plus de 250 personnes, Loeul et Piriot, un spécialiste de la viande de lapin, et la CEE, un spécialiste des sacs papier. Deux belles PME qui ont ou pourraient avoir des perspectives de croissance. Mais pour cela il leur faudrait des compétences qu'elles ne peuvent pas trouver sur place. Recruter un ingénieur pour améliorer le process industriel ? ce sera difficile. Des techniciens, des spécialistes marketing, des professionnels de la vente ? pareil. Lorsque l'on dit que les entreprises ont du mal à recruter malgré le chômage, lorsque l'on ajoute qu'elles ne se développent pas autant qu'elles pourraient, on oublie cette dimension. Quel ingénieur de qualité ira s'enterrer dans cette petite ville qui n'est pas sans charme mais qui n'offre à son épouse que peu de chance de trouver un emploi, qui n'a pas de maternité et dont les établissements scolaires ne préparent pas aux études supérieures qu'il peut souhaiter pour ses enfants. La disparition des services publics, leur dégradation contribue à la diminution de la compétitivité de beaucoup d'entreprises installées loin des grands centres urbains.Il ne suffit pas, comme fait le rapport, de regretter que les jeunes ingénieurs ne choisissent plus l'industrie, il faut aussi se demander pourquoi tant d'entreprises n'arrivent pas à recruter des professionnels.La compétitivité hors coûtCette réflexion sur la géographie aurait amené les rédacteurs de ce rapport à approfondir ce qui est son autre grande faiblesse : l'analyse de ce manque de compétitivité. Ils distinguent bien la compétitive par les prix et celle par la qualité. Mais ils ne vont pas au delà. Prenons la compétitivité par les prix. On a beaucoup parlé du coût du travail, mais il n'en qu'une des composantes. L'autre est la technologie, la qualité des processus de production. Si l'économie américaine est sortie de sa longue léthargie, c'est grâce à l'injection massive de technologie, d'informatique, d'électronique… dans ses processus de production.Le manque de compétitivité des PME françaises vient de ce qu'elles n'ont pas su profiter autant que leurs concurrents en Allemagne ou ailleurs, de ces technologies qui permettent de réduire les coûts. Les auteurs le signalent, ils donnent même des chiffres : 34 500 robots industriels, avec une moyenne d'âge élevée, sont en service en France, contre 62 000 en Italie et 150 000 en Allemagne. Mais ils ne vont pas au delà. Pourquoi les entreprises françaises sont-elles si peu équipées ?Est-ce parce qu'elles sont trop petites ? parce qu'elles n'en ont pas les moyens ? parce qu'elles manquent des compétences nécessaires pour investir dans des technologies qui demandent des savoir-faire pointus, rares, qu'on ne trouve évidemment dans aucune de ces petites villes dans lesquelles sont installées tant d'entreprises. On aurait aimé qu'ils mettent l'accent sur ce phénomène, qu'ils s'interrogent et se demandent comment amener ces PME à s'équiper de matériels plus modernes. Mais non rien. Alors même que se poser ces questions, c'est presque y répondre. S'équiper de ces technologies, de ces robots demande des moyens financiers. Ces PME les trouveront peut-être demain auprès de la banque publique d'investissement. Cela suppose aussi des compétences, et à défaut de pouvoir les recruter directement, pour les raisons qu'on a vues, des services qui les apportent aux entreprises. Ils auraient pu insister sur la modernisation des centres techniques, des instituts Carnot, de ces institutions qui ont pour vocation d'aider les entreprises à accéder à ces technologies nouvelles mais qui ne le font manifestement pas de manière suffisante. Ils auraient pu proposer la réorganisation de ces réseaux, des financements, le développement de mécanismes qui favorisent le partage des inventions et permettent surtout à ces organismes de mettre à disposition des entreprises petites et moyennes des ressources, compétences, bases de données, contacts… qui les aident à moderniser leurs produits ou leurs processus de production. Qui mettent, pour ne prendre que cet exemple, les dirigeants d'une petite entreprise un peu perdue dans une petite ville en contact avec des gens au fait des dernières technologies.Des réflexions de ce type les auraient sans doute amenés à s'interroger sur la possibilité de créer ce que l'économiste Marshall appelait au début du 20ème siècle des districts industriels, ce que les économistes appellent aujourd'hui plutôt des clusters qui sont à l'origine des succès industriels de l'Asie. Il s'agit de regroupement dans une même ville, une même vallée, une même région d'entreprises qui font le même métier ou des métiers voisins et qui peuvent donc partager des services en commun, logistique, marketing, recherche, exportation… On en a en France plusieurs exemples, le décolletage en Haute-Savoie, qui a permis à la France d'être leader mondial dans ce domaine, le vêtement avec la concentration des ateliers textiles dans le Sentier…Ils auraient pu enfin parler autrement de formation. Ils en disent un mot, ils lui consacrent même un chapitre et soulignent les gaspillages de la formation professionnelle mais ils n'apportent de solution à un problème lié, pour l'essentiel, au détournement des budgets de cette formation par les organisations syndicales, ouvrières et patronales, comme l'avait montré le rapport Perruchot.Lorsque l'on aborde les questions de formation, on évoque en général le rapprochement de l'université et des entreprises. Les auteurs de ce rapport ne manquent pas à cette tradition. Peut-être aurait-il mieux valu qu'ils s'interrogent sur les échecs répétés des multiples tentatives faites ces trente dernières années et qu'ils proposent ce qui serait tout à la fois le plus simple et le plus efficace, tant pour les entreprises que pour l'université et pour l'emploi des jeunes diplômés : la mise en place de dispositifs qui donnent aux entreprises la possibilité de contribuer au financement de thèses d'étudiants en troisième cycle. Cela inciterait les étudiants à se tourner vers le monde de l'entreprise et cela donnerait à celles-ci la possibilité de nouer des liens avec de jeunes chercheurs susceptibles d'être recrutés. On se plaint beaucoup de ce que les entreprises pratiquent peu la recherche ou, plutôt, qu'il y a peu de recherche privée. Ce serait un moyen de la développer.Pourquoi ce rapport est-il si décevant ?On l'a compris, j'ai trouvé ce rapport très décevant, trop court dans ses analyses, trop conventionnel dans ses approches. Cela peut, pour une part, s'expliquer par le peu de temps laissé à ses auteurs. Mais cela tient aussi à la méthode retenue. Ses auteurs ont compilé les rapports existants, repris leurs analyses, leurs données. Pas étonnant que dans ces conditions ils tombent sur les mêmes propositions et les mêmes résultats.Cela tient encore, et peut-être surtout, à une erreur de casting. Louis Gallois est un grand industriel, il connait bien le monde des grandes entreprises internationales, il sait ce que peuvent être leurs problèmes de compétitivité et comment les résoudre. Il connaît beaucoup moins bien le tissu industriel français, les problèmes de ces PME dispersées sur tout le territoire qui n'arrivent pas à croître malgré leur potentiel. Il aurait pu pallier tout cela s'il avait eu le temps de mener de véritables analyses, s'il avait pu s'entourer de spécialistes de ces secteurs, s'il avait pu aller rencontrer ces dirigeants, réfléchir avec eux à leurs problèmes. Il n'en a, évidemment, pas eu le temps.Est-ce que tout cela condamne les propositions de ce rapport et les décisions que le gouvernement a prises à sa suite ? pas forcément. La réduction du coût du travail soulagera sans doute nombre d'entreprises dans la période de grande difficulté que nous traversons, cela leur permettra de mieux résister au choc de la concurrence extérieure et peut-être même pour certaines de reconquérir des parts de marché, cela atténuera les critiques du patronat à l'égard du gouvernement et aidera à la négociation d'accords avec les organisations syndicales sur le marché du travail, le gouvernement pouvant dire aux patrons, au Medef, j'ai fait ma part, à vous, maintenant de faire des efforts, mais cela suggère que les ces mesures risquent de ne pas donner des résultats à la mesure des attentes. Et c'est dommage.