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C'était vendredi soir, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire, Joseph Kabila, ex-président de la RDC et sénateur à vie, rompt le silence. « Presque six ans après son départ du pouvoir, relate Le Point Afrique, il prend la parole dans une allocution télévisée de quarante-cinq minutes diffusée sur Internet. (…) Le ton est grave, le message frontal. L'ancien président accuse ouvertement le régime de Félix Tshisekedi d'avoir transformé le Parlement, "temple de la démocratie", en simple "chambre d'enregistrement de la volonté d'un seul homme". Le visage figé, mais le verbe acéré, Kabila, désormais âgé de 53 ans, se pose en victime d'un pouvoir qu'il estime autoritaire et revanchard ».« "Ivresse du pouvoir", "cynisme" et "tyrannie" : Joseph Kabila charge Félix Tshisekedi, pointe Jeune Afrique. (…) En filigrane, le raïs, qui n'est plus rentré en RDC depuis janvier 2024, tente de se poser en homme providentiel, sans pour autant expliciter le rôle qu'il pourrait jouer dans le cadre d'une sortie de crise ».Qui est de retour ?En effet que veut vraiment Kabila ? Pour Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « l'ancien président laisse peu de doutes sur sa volonté de revenir jouer un rôle de premier plan dans la crise congolaise. Mais lequel ? (…) Dans sa conclusion, Joseph Kabila affirme que dans la crise congolaise, "chacun doit jouer sa partition", et s'engage à jouer la sienne ».Mais quelle partition ?, s'interroge encore Afrikarabia. « Est-ce celle de l'ancien militaire qui "a juré de défendre la patrie jusqu'au sacrifice suprême", ou celle de l'ancien chef de l'État qui veut "restaurer la démocratie en revenant aux fondamentaux d'un véritable État de droit". Qui est de retour ? L'ancien chef de guerre ou bien le démocrate qu'il se revendique ? Seul l'avenir nous dira quel costume Joseph Kabila aura finalement choisi de revêtir ».Difficile de sonder les intentions de l'ex-président congolais, relève également Afrik.com : « en appelant à un "pacte citoyen" pour "tirer le pays du gouffre", Joseph Kabila tente de se repositionner en homme d'État soucieux de l'intérêt général. Mais cette main tendue apparaît aussi comme un défi au pouvoir en place, une manière de contourner les institutions qu'il juge "illégitimes" et de s'adresser directement au peuple. La RDC entre ainsi dans une situation extrêmement délicate, soupire Afrik.com : un ancien président mis en accusation, un climat sécuritaire délétère, une opposition fragmentée mais en éveil, et une population de plus en plus méfiante face à ses élites. L'avenir politique de Joseph Kabila, comme celui de la RDC, est suspendu aux décisions des prochains jours. Mais une chose est sûre, conclut le site panafricain : en brisant le silence, l'ancien président a rouvert une page que le pouvoir espérait avoir définitivement tournée ».« Quel culot ! »La presse ouest-africaine ne ménage pas ses critiques à l'endroit de l'ancien président…« C'est l'hôpital qui se fout de la charité », s'exclame Le Pays au Burkina Faso. « S'il y a un dirigeant dont le nom reste associé aux pratiques autoritaires, à la répression, à la personnalisation du pouvoir et qui a incarné les verrouillages institutionnels et les violences étatiques qui ont marqué deux décennies de règne sans partage, c'est bien Joseph Kabila lui-même ».Et Le Pays de s'interroger : « par quelle étrange alchimie ou amnésie politique ose-t-il donc aujourd'hui s'ériger en chantre des libertés individuelles et collectives, alors qu'il avait réduit tous les espaces démocratiques et laissé s'enkyster les conflits dans le Nord et le Sud Kivu ? ».« Non à l'imposture de Joseph Kabila », renchérit Ledjely en Guinée. « Quel culot ! (…) Joseph Kabila ne peut en aucun cas faire partie de la solution. Il incarne, à bien des égards, le cœur même du problème de la RDC ». Et« il revient désormais au peuple congolais de barrer la route à cette imposture, estime le site d'information guinéen. De dire non à cette tentative cynique de manipulation. Car Joseph Kabila incarne l'un des visages du mal qui ronge le pays depuis l'indépendance. Le Congo souffre de l'irresponsabilité chronique de ses élites, qui n'ont jamais considéré le pays et ses habitants autrement que comme des variables d'échange au service de leurs intérêts ».
C'était vendredi soir, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire, Joseph Kabila, ex-président de la RDC et sénateur à vie, rompt le silence. « Presque six ans après son départ du pouvoir, relate Le Point Afrique, il prend la parole dans une allocution télévisée de quarante-cinq minutes diffusée sur Internet. (…) Le ton est grave, le message frontal. L'ancien président accuse ouvertement le régime de Félix Tshisekedi d'avoir transformé le Parlement, "temple de la démocratie", en simple "chambre d'enregistrement de la volonté d'un seul homme". Le visage figé, mais le verbe acéré, Kabila, désormais âgé de 53 ans, se pose en victime d'un pouvoir qu'il estime autoritaire et revanchard ».« "Ivresse du pouvoir", "cynisme" et "tyrannie" : Joseph Kabila charge Félix Tshisekedi, pointe Jeune Afrique. (…) En filigrane, le raïs, qui n'est plus rentré en RDC depuis janvier 2024, tente de se poser en homme providentiel, sans pour autant expliciter le rôle qu'il pourrait jouer dans le cadre d'une sortie de crise ».Qui est de retour ?En effet que veut vraiment Kabila ? Pour Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « l'ancien président laisse peu de doutes sur sa volonté de revenir jouer un rôle de premier plan dans la crise congolaise. Mais lequel ? (…) Dans sa conclusion, Joseph Kabila affirme que dans la crise congolaise, "chacun doit jouer sa partition", et s'engage à jouer la sienne ».Mais quelle partition ?, s'interroge encore Afrikarabia. « Est-ce celle de l'ancien militaire qui "a juré de défendre la patrie jusqu'au sacrifice suprême", ou celle de l'ancien chef de l'État qui veut "restaurer la démocratie en revenant aux fondamentaux d'un véritable État de droit". Qui est de retour ? L'ancien chef de guerre ou bien le démocrate qu'il se revendique ? Seul l'avenir nous dira quel costume Joseph Kabila aura finalement choisi de revêtir ».Difficile de sonder les intentions de l'ex-président congolais, relève également Afrik.com : « en appelant à un "pacte citoyen" pour "tirer le pays du gouffre", Joseph Kabila tente de se repositionner en homme d'État soucieux de l'intérêt général. Mais cette main tendue apparaît aussi comme un défi au pouvoir en place, une manière de contourner les institutions qu'il juge "illégitimes" et de s'adresser directement au peuple. La RDC entre ainsi dans une situation extrêmement délicate, soupire Afrik.com : un ancien président mis en accusation, un climat sécuritaire délétère, une opposition fragmentée mais en éveil, et une population de plus en plus méfiante face à ses élites. L'avenir politique de Joseph Kabila, comme celui de la RDC, est suspendu aux décisions des prochains jours. Mais une chose est sûre, conclut le site panafricain : en brisant le silence, l'ancien président a rouvert une page que le pouvoir espérait avoir définitivement tournée ».« Quel culot ! »La presse ouest-africaine ne ménage pas ses critiques à l'endroit de l'ancien président…« C'est l'hôpital qui se fout de la charité », s'exclame Le Pays au Burkina Faso. « S'il y a un dirigeant dont le nom reste associé aux pratiques autoritaires, à la répression, à la personnalisation du pouvoir et qui a incarné les verrouillages institutionnels et les violences étatiques qui ont marqué deux décennies de règne sans partage, c'est bien Joseph Kabila lui-même ».Et Le Pays de s'interroger : « par quelle étrange alchimie ou amnésie politique ose-t-il donc aujourd'hui s'ériger en chantre des libertés individuelles et collectives, alors qu'il avait réduit tous les espaces démocratiques et laissé s'enkyster les conflits dans le Nord et le Sud Kivu ? ».« Non à l'imposture de Joseph Kabila », renchérit Ledjely en Guinée. « Quel culot ! (…) Joseph Kabila ne peut en aucun cas faire partie de la solution. Il incarne, à bien des égards, le cœur même du problème de la RDC ». Et« il revient désormais au peuple congolais de barrer la route à cette imposture, estime le site d'information guinéen. De dire non à cette tentative cynique de manipulation. Car Joseph Kabila incarne l'un des visages du mal qui ronge le pays depuis l'indépendance. Le Congo souffre de l'irresponsabilité chronique de ses élites, qui n'ont jamais considéré le pays et ses habitants autrement que comme des variables d'échange au service de leurs intérêts ».
La trêve internationale est terminée avec amertume pour les Congolais, dont le pays est toujours suspendu par la FIFA. Le Congo n'a pas pris part aux 5ème et 6ème journées des éliminatoires de la Coupe du Monde. Une situation difficile à vivre pour les Diables Rouges de Gaïus Makouta.
Le Congo n'ira pas au Mondial 2026. Les Diables Rouges perdent sur tapis vert leurs deux rencontres de mars, face à la Tanzanie et la Zambie. Cela fait suite à la sanction de la FIFA en raison d'ingérences politiques dans la Fédération. Lanterne rouge dans le groupe E, ils n'ont désormais plus aucune chance de remonter la pente et de rattraper le Maroc leader. Cette décision a été amèrement reçue au pays.
Le protocole d'accord a été signé à la mi-février, ont révélé les médias congolais ce week-end. Les autorités du Congo-Brazzaville confient pour dix ans la distribution du courant à la société nationale sénégalaise d'électricité, la Senelec, en affermage. L'espoir est de mettre fin aux pertes d'énergie sur le réseau existant. Vétusté du réseau, branchements électriques sauvages… Le Congo-Brazzaville espère mettre fin à ces fléaux en faisant appel à l'expérience de la société nationale sénégalaise, la Senelec, dont le directeur général de la filiale congolaise Socelec, Pape Mamadou Diop, rappelle, au moment de la signature du protocole, qu'elle a dû surmonter les mêmes défis. « Nous apportons l'expertise d'avoir vécu la même chose, d'être passé par là et Dieu merci d'avoir pu sortir le Sénégal de là, rappelle-t-il. Nos ingénieurs sont venus plusieurs fois et savent ce qu'il faut faire. Et avec l'appui des cadres de l'E2C [Energie électrique du Congo, NDLR] qui constituent l'essentiel de la société d'électricité du Congo que nous avons bâti, on va relever le défi et résoudre les problèmes en procédure d'urgence. »Suivre au plus près les clientsLa société d'État congolaise E2C, Énergie électrique du Congo, cède donc la distribution du courant en affermage à la Senelec, qui devra acheter l'énergie, la distribuer, et, en échange d'une redevance payée à l'État congolais, collectera les factures, un des points qu'elle a su améliorer au Sénégal, estime Serge Diomane, expert dans le domaine de l'énergie. « La Senelec vient au Congo-Brazzaville avec une stratégie qui est la facturation de créances qui permettra de suivre au quotidien chaque abonné, d'apporter une solution à chacun. Cela peut passer par des factures post-payées, par des factures pré-payées par de nouveaux compteurs améliorés, par un rapprochement avec la clientèle, par l'ouverture de nouveaux bureaux de proximité... »À lire aussiCongo-B: Brazzaville et Pointe-Noire face à de fortes coupures d'électricité jusqu'au 2 mars« Tarif social maintenu..., personnel conservé »Le montant des factures, lui, restera de la prérogative de l'État congolais qui maintiendra un tarif social, a tenu à souligner Jean-Jacques Ikama qui représentait le Premier ministre congolais lors de la signature. Il a aussi voulu rassurer les employés d'Énergie électrique du Congo, dont les syndicats menacent de faire grève. « Le personnel transféré au fermier conserve les droits et avantages ainsi que l'ancienneté acquise antérieurement, après audit du personnel effectivement en emploi », a-t-il précisé.Pas responsable de l'extension du réseauUne première évaluation des services de la Socelec, filiale de la société sénégalaise, sera faite au bout de trois ans. À noter que la Socelec sera chargée de la distribution, mais pas de la production d'électricité, ni de l'extension du réseau, encore très insuffisant au Congo puisque moins de 20 % de la population rurale et moins de 40 % des citadins y sont reliés.
C'est le 15 février prochain que les 55 chefs d'État de l'Union africaine éliront le nouveau président de la Commission de l'UA pour un mandat de quatre ans. Trois candidats briguent la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat : le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf, l'ex-Premier ministre kenyan Raila Odinga et l'ex-ministre malgache des Affaires étrangères Richard Randriamandrato. RFI offre son antenne, bien sûr, aux trois candidats. Place ce matin au ministre djiboutien des Affaires étrangères. Au micro de Christophe Boisbouvier, il s'exprime d'abord sur la guerre meurtrière en RDC. RFI : Mahmoud Ali Youssouf, bonjour. La guerre fait rage dans l'est du Congo. La ville de Goma est menacée par les assaillants. Le Congo vient de rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Que doit faire l'Union africaine face à cette situation ?Mahmoud Ali Youssouf : Bonjour. Je dois rappeler d'abord que c'est une crise chronique qui sévit dans cette région de la RDC depuis plusieurs décennies. Ce conflit, d'abord, est un petit peu le reflet de ce qui se passe dans toute la région et d'une certaine histoire. Mais je crois que l'Union africaine a un rôle à jouer et ce rôle, il est déjà assumé par le président João Lourenço de l'Angola qui, je le rappelle, est le champion pour la paix et la stabilité sur le continent. C'est comme ça, ce sont les chefs d'État qui assument certaines questions. On les appelle les champions, il y en a pour l'éducation, pour la santé et le président João Lourenço est le champion de l'Afrique pour la paix et la stabilité. Il est déjà engagé depuis plus de deux ans pratiquement sur ce dossier. Il y a tout un processus qu'on appelle le processus de Nairobi et celui de Luanda. Il a déjà organisé plusieurs réunions au plus haut niveau entre les deux chefs d'État de la RDC et du Rwanda. Et il faut, je crois, que l'Union africaine continue à soutenir les efforts du président João Lourenço, appeler à la désescalade entre la RDC et le Rwanda, et travailler surtout au désarmement des mouvements armés à l'Est du Congo. Comme vous le savez, il y a le M23, mais il n'y a pas que le M23, il y a d'autres mouvements armés tels que les FDLR, la Codeco et les ADF. Donc, il y a une prolifération de mouvements armés dans cette région. Il est très important que les efforts que mène l'Union africaine à travers donc la médiation du président João Lourenço, ces efforts doivent être maintenant plus intenses et éviter surtout plus d'escalade entre le Rwanda et la RDC. Et je crois que l'Afrique doit systématiquement et impérativement éviter un conflit ouvert entre ces deux pays, je crois que c'est toute la région des Grands Lacs qui risque d'être déstabilisée.Alors vous appelez à la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Vous savez que si Kinshasa vient de rompre ses relations diplomatiques avec Kigali, c'est parce que la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir les rebelles du M23. L'Organisation des Nations unies et l'Union européenne disent la même chose, mais pas l'Union africaine qui s'est contentée ces derniers jours de réclamer, « la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties ». Qu'est-ce que vous pensez de ce refus de l'Union africaine de désigner nommément le Rwanda comme l'un des protagonistes de ce conflit ?Je crois que la complexité de la situation sur le terrain impose à l'Union africaine d'avancer à pas comptés et surtout de faire en sorte que toutes les chances d'une désescalade rapide restent encore entre ses mains. Je crois que c'est l'objet de la médiation du président João Lourenço qui, lui, essaie donc de passer outre ces accusations et de ramener les parties prenantes autour de la table des négociations. Il y a eu déjà plusieurs réunions. Je pense qu'avec cette histoire de rupture des relations diplomatiques, le président João Lourenço va certainement prendre des mesures encore plus importantes afin d'amener les deux parties autour de la table. Il n'y a pas de baguette magique ou de recette magique. Cela fait des années que les Nations unies sont à l'est du Congo, mais ce n'est pas ça qui a réglé le problème. Je crois que l'objectif principal, c'est de neutraliser ces mouvements armés, de les désarmer et pour cela, il faut des efforts collectifs. Il faut que l'Union africaine s'implique davantage et c'est la seule chose qui compte je crois, au-delà des allégations et des accusations qui viennent de la part des uns et des autres.Oui, mais vous savez que cette façon de l'Union africaine de marcher à pas comptés, comme vous dites, face au Rwanda, à la différence de l'ONU ou de l'Union européenne, cela agace énormément le président Félix Tshisekedi ?Je crois que nos chefs d'État, qu'ils soient du Congo ou du Rwanda, ou le président João Lourenço s'efforcent de toute manière de rétablir la paix. L'instabilité et l'absence de paix dans la région n'est profitable pour personne et je pense qu'il est très important de pouvoir se donner les moyens d'agir. Et ce n'est pas en jetant l'anathème sur x ou y qu'on arrivera à résoudre les problèmes.Est-ce que dans les moyens d'agir peuvent être envisagés des sanctions internationales contre le Rwanda ?Je crois que l'Afrique a, à travers son acte constitutif, certaines dispositions qui peuvent aider à la résolution des problèmes et je ne voudrais pas m'avancer sur ce terrain-là. Je ne suis pas encore élu et je ne peux pas avoir une position, je dirais, tranchée et je pense que l'acte constitutif, les textes qui nous gouvernent doivent être un petit peu au centre de ce que nous pouvons apporter comme solution dans les crises africaines.Mahmoud Ali Youssouf, vous êtes le candidat de Djibouti au poste stratégique de président de la Commission de l'Union africaine. Si vous êtes élu le 15 février prochain, quelles seront vos deux priorités ?Ce qui est important, c'est d'abord poursuivre la mise en œuvre des réformes qui ont déjà été enclenchées depuis quelques années. Et parmi ces réformes, il y a un travail à faire au niveau de la Commission. Dans l'organisation interne de la Commission, sa gestion financière, la gestion de son personnel. Il y a tout un travail qui a déjà été entamé, notamment dans le cadre d'un processus qu'on appelle le processus de Lusaka, les promotions internes, éviter les doublons, mettre en place les règles d'or en matière de gestion, tout un travail de coordination à faire entre les différentes commissions. Éviter que ces commissions travaillent en solo et surtout faire en sorte de créer une certaine synergie, une meilleure coordination également entre les organes décisionnels que nous connaissons tous. L'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif, le Comité des représentants et la Commission. Un travail de pédagogie est également à mener. Je crois qu'on ne réinvente pas la roue ici, on a beaucoup de difficultés à surmonter. De nombreux défis également, et je commencerai d'abord par mettre de l'ordre dans la Commission. Cela, c'est un premier élément.L'une des autres priorités qui me tient à cœur, c'est justement la paix et la sécurité sur le continent. On vient de parler de la question de la RDC. Il n'y a pas que la RDC aujourd'hui, malheureusement, même si c'est un sujet aujourd'hui brûlant, nous avons la crise au Soudan qui est une guerre ouverte ou des milliers et des milliers de gens sont morts, des millions de déplacés. Nous sommes également dans des situations difficiles à gérer dans le Sahel. La Libye également n'est pas encore sortie de cette période de turbulences. Il y a de nombreux sujets relatifs à la paix, la sécurité et je crois que la nouvelle Commission qui arrivera et son président à sa tête auront beaucoup à faire en matière de paix et de sécurité.La troisième priorité qui me tient à cœur, c'est vraiment d'accélérer le processus d'intégration à travers la Zlecaf. La Zlecaf qui est la zone de libre-échange continental. Vous savez qu'on l'a adoptée, le traité a été ratifié, mais la mise en œuvre de certains mécanismes clés reste encore en souffrance. Notamment la Chambre de compensation qui n'est pas encore mise en place. Nous allons travailler avec le secrétariat de la Zlecaf qui se trouve au Ghana, pour faire en sorte que ces mécanismes soient rendus opérationnels et travailler surtout sur la levée d'un certain nombre de barrières. Il y en a beaucoup, hein, les barrières douanières. Mais il existe surtout des barrières non douanières. Faire en sorte que la circulation des biens et des personnes soit vraiment une réalité et pour cela, il faut mettre en place le passeport africain qui a déjà été lancé en 2017. Mais il y a beaucoup de réticences encore et de résistance pour qu'il soit rendu opérationnel par tous les États membres. Donc, un certain nombre de priorités en matière d'intégration. Surtout faire en sorte que la Zlecaf, qui est la zone de libre-échange continentale, puisse fonctionner proprement. Permettre que ce commerce intra africain qui aujourd'hui n'est que de 18 %, puisse arriver vraiment à des niveaux qui soient acceptables pour tous. En tout cas pour la nouvelle Commission, des niveaux acceptables, ce serait avoir au moins entre 60 % et 70 % de commerce intra africain et le reste avec le monde extérieur.Alors, dans la lettre confidentielle que le président sortant de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a écrite en septembre dernier aux chefs d'État africains et que Jeune Afrique vient de révéler, le président sortant regrette les limites de ses pouvoirs et de ceux de la Commission de l'Union africaine. Est-ce que vous partagez son diagnostic ?Je crois que l'acte constitutif de l'Union africaine définit clairement les prérogatives, les rôles et les responsabilités des uns et des autres. Pour ce qui est de la Commission, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'un organe d'exécution. Les organes décisionnels sont l'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif et le Comité des représentants. Le Président de la Commission défend les intérêts du continent à l'international, a également des prérogatives d'orientation, il est vrai, de conseil, il est vrai, également de soutien aux organes décisionnels. Mais il ne faut pas confondre un petit peu les rôles. Je crois que le président Moussa a fait beaucoup de travail durant ses deux mandats. Il a mené à terme cette adoption du traité de la Zlecaf, il ne faut pas l'oublier. Il est vrai également que le niveau d'exécution du premier plan décennal, vous savez que l'Agenda 2063 de l'Union africaine est basé sur cinq plans décennaux. Le taux d'exécution du premier plan décennal est vraiment bas. Il est de l'ordre de 37 %. La plupart des indicateurs sur différents secteurs ne sont pas encore sortis du rouge. Très peu de ces indicateurs sont au vert. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire, mais je crois qu'il n'est pas facile de mener plusieurs combats de front, surtout lorsque la Commission a des difficultés financières. Sur les 600 millions de dollars de budget 2025 prévus pour l'Union africaine ou la Commission, en tout cas, plus de 300 millions sont fournis par les partenaires pour financer les projets de développement sur le continent. Et vous vous imaginez un petit peu cette dépendance qui certainement limite l'action de la Commission. Il y a également le fait que les États membres, sur un certain nombre de sujets, gardent beaucoup des prérogatives, et ne concèdent rien ou très peu de choses à la Commission. Il y a un travail à faire, surtout de rétablissement de la confiance et un travail à faire de coordination pour que réellement la Commission puisse jouer un rôle non pas central, mais un rôle vraiment de précurseur sur un certain nombre de sujets. Un rôle pionnier. Et en cela la Commission a besoin et des États membres, et des communautés économiques régionales. Je crois qu'un engagement plus fort des États membres pourra nous permettre d'arriver donc à des contrats de performance plus intéressants, dans le 2e plan décennal qui a commencé, je le rappelle, en 2024.Il faut redéfinir les missions confiées au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, dit le président Moussa. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?Je crois que le Conseil de paix et de sécurité est l'organe permanent qui est chargé de la paix, de la stabilité, de la sécurité sur le continent, à l'instar un peu du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Conseil prend des décisions régulièrement sur ces conflits et ces crises. Mais ce qui fait défaut, c'est la mise en œuvre de ces décisions qui sont prises par ce Conseil de paix et de sécurité. Donc il faudra travailler sur le comment améliorer la performance du Conseil de paix et de sécurité dans le cadre de la mise en œuvre des décisions qu'il prend. C'est la demande, surtout pour que le mécanisme qui est mis en place dans l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine, notamment celui de la prévention, soit renforcé. Et on appelle ça le mécanisme d'alerte rapide.Pour ce qui est de l'opérationnalisation des forces en attente, chaque région de ce continent est supposée avoir une force en attente. Elle doit être rendue opérationnelle. Le comité des sages qui sont là également pour pouvoir résoudre les conflits, voire même les prévenir, là aussi, ce comité a besoin de moyens. Et enfin, ce qui est très important, ce sont les ressources financières. Il y a ce qu'on appelle un fond de la paix dans lequel il y a à peu près 400 millions de dollars. Jusqu'à présent, les mécanismes pour pouvoir mettre ces fonds à la disposition des missions de la paix sur le continent africain, ces mécanismes ne sont pas en place et on n'arrive pas à travailler sur le déboursement de ces montants, ce sera l'un des rôles de la nouvelle Commission de convaincre les États membres, pour que le CPS, le Conseil de paix et de sécurité, puisse être efficace, il faut qu'il se donne les moyens et pour se donner les moyens, tous ces éléments que je viens d'évoquer doivent être vraiment pris en considération.Donc, il y a 400 millions de dollars qui dorment dans les caisses d'Addis-Abeba et qui ne servent à rien...On utilise un petit peu les intérêts qu'ils produisent, mais ces fonds doivent servir aux missions de la paix sur le continent. Et Dieu sait que beaucoup, beaucoup de régions ont besoin justement de ce type de financement pour gérer les situations de conflit ou de crises qui sévissent dans ces régions-là.Face à vous, Mahmoud Ali Youssouf, il y a deux candidats : le Kényan Raila Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato, qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ?Le fait que je sois un diplomate de carrière, d'abord, avec 33 ans d'expérience en matière de diplomatie multilatérale, je suis toujours ministre des Affaires étrangères depuis 20 ans, donc je fréquente très régulièrement les arcanes de l'Union africaine, donc c'est une organisation que je connais très bien. Je suis, je viens d'un petit pays, certes, mais un pays carrefour entre les trois continents, un pays qui est un creuset culturel. Aujourd'hui, le monde arabe et l'Afrique se rejoignent à Djibouti. Djibouti est un pays stable qui fait des efforts colossaux en matière de sécurisation de la navigation maritime dans le détroit de Babel-el-Mandeb.Mon pays a démontré déjà par le passé qu'il était un grand contributeur à la lutte contre la piraterie et le terrorisme. Nous avons des forces qui sont présentes en Somalie sous la bannière de l'Union africaine, en Centrafrique, en RDC, donc un petit pays qui quand même a une contribution louable en matière de paix, de sécurité et je suis un homme qui a cette expérience à mettre au service du continent. Je pense que le temps est venu pour moi de partager cela avec le continent et de me mettre au service de ce continent.Mais tout de même, Mahmoud Ali Youssouf, le fait que le candidat mauricien se soit désisté en faveur du candidat kenyan, Raila Odinga. Le fait que ce dernier revendique, du moins son ministère des Affaires étrangères, le soutien dès le mois de septembre dernier de quelque 19 pays africains, est-ce que tout cela ne vous inquiète pas ?Pas du tout, parce que d'abord le vote est secret. Un, deuxièmement, les mêmes promesses de soutien nous sont données également chaque fois que nous rencontrons les leaders africains. Et donc vous voyez un petit peu que les jeux sont ouverts. Mais je crois que j'ai des avantages comparatifs qui me donnent justement cette avance sur les autres candidats. Et je crois que le dernier débat le 13 décembre à l'Union africaine sur ces grandes questions de l'Union a démontré un petit peu le profil des uns et des autres et je reste confiant.Alors justement, lors de ce débat du 13 décembre, vous avez été le seul des trois à vous exprimer alternativement en français, en anglais, en arabe. Est-ce que c'était une façon de montrer que vous avez un petit avantage linguistique sur vos deux adversaires ?C'est très important. Je me présente comme un candidat qui est capable de créer des passerelles à travers cette capacité de communication avec toutes les cultures. Je m'exprime dans trois langues sur les six langues de travail de l'Union africaine, et je crois que cela me donne certainement un avantage comparatif par rapport aux autres candidats.Et Djibouti est membre de la Ligue arabe, c'est ça ?Pareillement, oui, et nous, Djibouti, sommes également le siège de l'Igad, qui est la Communauté économique régionale que vous connaissez aussi.Mais quand même, l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, c'est un poids lourd non ?C'est un poids lourd dans son pays et peut-être pas forcément sur le continent.Alors Mahmoud Ali Youssouf, vous avez évoqué les autres crises que traverse le continent africain, à commencer par le Sahel. Quelles sont, à votre avis, les solutions pour mettre fin à la guerre civile dans le nord des trois pays, Mali, Niger, Burkina Faso ?Il ne faut surtout pas baisser les bras quand il s'agit de lutter contre les mouvements terroristes. Et on le fait ici, dans la Corne de l'Afrique, en Somalie. Il est très important de continuer cette action collective. Ils ont créé une force, je crois, de 5 000 hommes pour lutter contre ces mouvements dans le Nord et il faut les soutenir. Quant au retour à l'ordre constitutionnel qui est exigé par l'Union africaine, nous allons accompagner ces pays-là à mettre en place les conditions de la transition. Certains ont déjà adopté des constitutions, je crois que l'Union africaine, même si elle les a suspendus de la participation dans ses réunions, je crois que nous allons soutenir les efforts de la Cédéao et nous allons accompagner si nous sommes élus à la tête de la Commission, accompagner ces États-là à revenir à l'ordre constitutionnel à travers des élections qui seront organisées à l'issue de la période de transition. Voilà un peu les leviers qui sont disponibles à nos yeux pour l'instant.Et la présence de miliciens russes du groupe Wagner, qu'en pensez-vous ?Je crois que toute ingérence dans les affaires des États africains n'est pas la bienvenue. Et de toute manière s'il y a des forces étrangères qui créent le chaos ou je dirais l'instabilité, ce sont des choses que nous n'apprécions pas. Mais les États sont encore des États souverains quand il s'agit de créer des accords de partenariat, l'Union africaine n'a rien à dire sur ce sujet-là. Ce sont des questions souveraines, chaque pays a le droit d'avoir un partenariat, des accords de stratégie militaire avec d'autres pays, mais tout ce qui déstabilise le continent est bien entendu rejeté par l'Union africaine et ça sera le cas si nous sommes élus à la tête de la Commission.Vous avez parlé de la Libye, est ce que vous craignez une partition du pays entre l'Est et l'Ouest ?Pour l'instant, la Libye est un pays qui est divisé malheureusement en zone d'influence de pouvoir et il faudrait que nous poursuivions les efforts. Récemment, le Secrétaire général des Nations unies a nommé un envoyé spécial. Ce poste était vacant pendant, je dirais après la démission de monsieur Abdoulaye Bathily, pendant longtemps. L'Union africaine fait ses propres efforts, il y a un comité des chefs d'État dirigé par le président Sassou Nguesso pour essayer d'aider la Libye, mais les efforts doivent se poursuivre et ce qu'il faut surtout éviter, c'est justement la dislocation du pays et surtout ce type de sécession des régions n'est pas la bienvenue sur le continent.L'une des guerres civiles les plus meurtrières actuellement sur le continent, c'est celle du Soudan. On n'en est bientôt à deux ans de conflit, comment trouver une solution dans cette guerre qui n'en finit pas ?Là aussi, diplomatiquement, on essaie de le faire. Il y a une plateforme Union africaine- Igad pour essayer de remettre le processus politique sur les rails, parce que la solution au Soudan n'est pas militaire. Il faut que les parties prenantes s'asseyent autour de la table des négociations et qu'on puisse revenir à un processus politique. C'est ce que nous essayons de pousser. D'abord, qu'on parvienne à un cessez-le-feu. Il y a déjà des plans qui ont été avancés et par l'Igad et par l'Union africaine, et la priorité dans le cadre de ces plans, c'est le cessez le feu. Les Nations unies ont aussi à ouvrir des corridors humanitaires, ce n'est pas suffisant à Adré et au Nord aussi, mais il faut continuer.Je crois que nous avons à Djibouti organisé plusieurs retraites sous l'égide des Nations unies sur le Soudan. La dernière a été organisée en Mauritanie. Il y a un travail diplomatique qui est fait, ce n'est pas suffisant, mais je pense qu'on doit continuer à le faire. Et je rappelle aussi que le Soudan reste sous sanctions de l'Union africaine parce que, dès qu'il y a un changement anticonstitutionnel de gouvernement, la sanction tombe. Ce sont les dispositions de l'acte constitutif. Mais le rôle de l'Union africaine est de poursuivre ses efforts, même si ces pays sont sous sanctions, nous n'arrêterons pas d'essayer donc de trouver une solution pacifique à toutes les crises qui se déclenchent dans les États membres.Une dernière question, votre pays Djibouti est frontalier de la Somalie et de sa province séparatiste du Somaliland, qui est soutenue par l'Éthiopie, autre voisin de votre pays. Quelle est votre position dans ce conflit ?Elle a été toujours cohérente depuis, je dirais plus de 30 ans. Djibouti a toujours soutenu l'unité de la Somalie. Cette unité, je crois, elle est remise en question, peut-être même à l'interne maintenant. Certaines régions démontrent un petit peu une certaine dissidence, mais nous sommes aux côtés du président Hassan Sheikh Mohamoud, nous le soutenons. Le gouvernement central doit mener des efforts politiques avec toutes les régions pour justement éviter cette dislocation du pays. Et c'est un peu ce que je disais par rapport à la Libye, la dislocation d'un pays, l'implosion créé plus de problèmes qu'elle n'en résout, aussi bien pour les pays en question que pour les pays voisins. Donc la priorité pour Djibouti a toujours été de soutenir l'unité de la Somalie et de son intégrité territoriale.Mais est-ce que le soutien de l'Éthiopie aux séparatistes du Somaliland ne change pas la donne ?Ça, c'est une question qu'il faudra poser aux Éthiopiens.En tout cas, vous n'êtes pas d'accord avec leur politique sur ce sujet ?C'est une question qui concerne les Éthiopiens, et pas les Djiboutiens. Voilà ce que je peux dire.Monsieur le ministre Mahmoud Ali Youssouf, je vous remercie.C'est moi qui vous remercie et bonne journée.À lire aussiUnion africaine: quels sont les enjeux du grand débat des candidats à la présidence de la Commission?
« Le Congo s'embrase, l'international s'en mêle », titre le Soir, qui met en Une la photo d'un marché plongé dans l'obscurité, après les dommages causés à une ligne électrique lors de « violents combats ». « À Goma, tous aux abris », poursuit le quotidien belge, « une grande partie de la ville est privée d'eau et d'électricité, la connexion internet est perturbée, les mobiles sont aléatoires. Les commerces tournent au ralenti, et les activités scolaires sont suspendues ». « Contrairement aux prévisions », précise Le Soir, « la ville de Sake elle-même, située à 28 km de la capitale du Nord Kivu, résiste toujours aux assauts et les combats y font rage ». « Les civils de Goma sont surpris par l'ampleur du déploiement militaire qui prend la direction du nord, des blindés, des lance-roquettes et même des unités parachutistes en tenue de combat. Tout se passe comme si Kinshasa mesurait que la chute de la capitale du Nord Kivu aurait un impact considérable à travers tout le pays, sinon des répercussions politiques ». Sur le plan international, enfin, « un nouvel acteur s'est invité sur une scène où l'on avait attendu, en vain, un effort européen », remarque le Soir. Il s'agit « du président turc Recep Tayip Erdogan, il assure que la Turquie est prête à apporter toute l'aide nécessaire pour résoudre la crise ». Les immigrants visés par TrumpÀ la Une de la presse internationale également, les dernières décisions de Donald Trump aux États-Unis… Et particulièrement les décisions qui concernent les immigrants. « Les responsables de l'administration Trump suspendent les programmes d'accueil des immigrants, y compris des ukrainiens » regrette le New York Times. Sont visées, nous dit-on, « plusieurs initiatives qui permettaient aux immigrants d'entrer temporairement dans le pays, ce qui bloquera l'entrée de personnes fuyant certaines des régions les plus instables et les plus désespérées du monde ». « Outre l'Ukraine », poursuit le New York Times, « ces programmes ont ouvert la voie à des immigrants en provenance de Cuba, d'Haïti et du Venezuela, entre autres ». Des immigrants qui ne sont donc pas ou plus les bienvenus, alors que la Maison Blanche « met en scène », les arrestations, accuse le quotidien canadien le Devoir, avec une photo montrant plusieurs femmes et hommes, sortant d'un avion militaire américain, à leur arrivée au Guatemala. « Nous sortons les pires criminels du pays » a assuré Donald Trump », alors que la Maison Blanche « s'est targuée d'avoir lancé l'opération d'expulsions de masse la plus grande de l'histoire ».Libération d'otagesEn Israël, la presse parle des quatre otages qui doivent être libérées aujourd'hui par le Hamas. Il s'agit de quatre jeunes femmes, des « observatrices » de l'armée israélienne, qui était postées près de la bande de Gaza, pour surveiller les mouvements côté palestinien. Quinze autres femmes, également observatrices, ont été tuées lors de l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023. Le quotidien Haaretz rappelle que l'enlèvement d'une des quatre jeunes femmes libérées, Naama, 20 ans, « avait été filmé, la montrant en train d'être extraite d'une jeep sous la menace d'un pistolet, avec son pantalon couvert de sang, pieds nus et boitant ». Karina, 20 ans, qui elle aussi doit être libérée aujourd'hui, rappelle Haaretz, avait envoyé à sa sœur un message qui disait ceci : « si je ne vis pas, prends soin de papa et maman, pour le reste de tes jours. Ne sombre pas, vis ». Enfin, le Jerusalem Post montre la vidéo de la famille de Romi, 23 ans, libérée samedi dernier. Famille qui célébrait hier soir Shabbat, au complet, pour la première fois depuis le 7 octobre et qui n'oublie pas les otages toujours aux mains du Hamas. « Il reste encore un long chemin à parcourir », explique la famille de Romi. « Nous attendons du gouvernement israélien qu'il prenne toutes les décisions nécessaires à la libération tous les hommes et toutes les femmes qui ont été enlevés »
Aux États-Unis, c'est ce lundi 20 janvier que Donald Trump revient au pouvoir. Lors de son premier mandat, sa politique africaine n'avait pas laissé un souvenir impérissable. Jeff Hawkins a été l'ambassadeur des États-Unis en Centrafrique. Aujourd'hui, il est chercheur associé à l'IRIS, l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques, et enseigne à Sciences Po Paris. RFI lui a demandé ce qui allait changer dans la politique africaine des États-Unis avec Donald Trump… RFI : Qu'est-ce qui va changer avec Donald Trump dans la politique africaine des États-Unis ?Jeff Hawkins : Il y a deux réponses à cette question. Il y a ce qu'on craint et il y a ce qu'on pourrait espérer. Et donc ce qu'on pourrait craindre, c'est une continuation, une reprise de la position de Donald Trump lors de son premier mandat, c'est-à-dire un désintéressement quasi total pour le continent, avec cette différence assez importante, c'est que, à l'époque, lors du premier mandat, la machine continuait à tourner. Donc, même si le président n'y avait jamais mis les pieds, même si le président rencontrait très peu de chefs d'État africains, il y avait quand même une diplomatie, une assistance, un Pentagone derrière qui continuaient à interagir, et à s'engager avec l'Afrique. Cette fois-ci, ce qu'on pourrait craindre, c'est que non seulement le président ne s'y intéresserait pas, mais tout ce qui vient derrière aussi, ça risque de s'effacer. Et notamment, je pense à un Africain très influent à Washington en ce moment. En l'occurrence, Elon Musk, qui est chargé de couper les budgets de façon dramatique. Je pourrais très bien envisager par exemple une coupe importante de l'assistance américaine vis-à-vis de l'Afrique et même un retrait des forces américaines du continent. Il en reste quand même 2000 au moment où on parle. Donc, ça c'est à craindre. Sinon, on peut espérer peut-être que, dans le contexte d'une nouvelle guerre froide avec la Chine, il va plus que la dernière fois, faire un peu attention à l'Afrique.Vu de Donald Trump, quels sont les pays africains qui comptent ?Déjà en pourrait dire que les pays pétroliers, leNigeria, l'Angola, ça pourrait l'intéresser. Le Congo avec ses ressources minérales : le coltan, le cobalt et tout ça. Sinon, peut-être les pays où les Chinois sont particulièrement implantés, ou alors les pays où les Chinois risqueraient de s'implanter militairement. Donc, à un certain moment, et ça, c'était pendant l'administration Biden, on avait parlé d'une base chinoise possible en Guinée équatoriale par exemple, et on a vu tout de suite l'administration s'activer autour de cette question.Vous avez parlé du Congo Kinshasa. L'administration Biden a été assez prudente ces derniers temps dans le conflit dans l'est de ce pays. Elle ne semble pas avoir exercé de pression particulière sur le Rwanda afin qu'il cesse son aide militaire aux rebelles du M 23. Qu'en sera-t-il à votre avis avec la nouvelle administration ?Je ne sais pas, il y a déjà quelques noms qui ont été cités comme les responsables pour l'Afrique dans la nouvelle administration, pour l'instant pas confirmés, mais qui sont là dont monsieur Peter Pham qui a été envoyé spécial sous Donald Trump, la première fois, pour les Grands lacs. Et donc si cette personne arrive au département d'État comme responsable pour l'Afrique, c'est quelqu'un qui connaît déjà les dossiers.Monsieur Pham qui est francophone ?Oui.L'un des échecs de Joe Biden en Afrique, c'est le basculement du Niger dans le camp de la Russie. Et le départ des troupes américaines de Niamey et d'Agadez. Est-ce que Donald Trump pourrait tenter un comeback au Sahel ?Ça, c'est une question très intéressante, surtout étant donné un peu l'effondrement de la position française dans la région. Franchement, la collaboration dans le domaine de la sécurité entre la France et les États-Unis a été assez forte en Afrique. Donc c'est non seulement le retrait des quelque 900 troupes américaines de Niamey, d'Agadez, mais c'est aussi le départ des Français du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Et donc, il y a une sorte de vide qui s'est créé, rempli notamment par les Russes, et je pense que l'administration Trump serait tentée d'intervenir un peu plus, sachant que Trump, on peut dire ce qu'on veut, mais ce n'est pas un interventionniste. Il est très peu attiré par des conflits à l'étranger.Est-ce que Wagner est un épouvantail aussi bien pour monsieur Trump que pour monsieur Biden ?Je l'espère bien. La présence russe sur le continent africain, c'est vraiment difficile. Contrairement aux Chinois qui représentent un concurrent réel et durable pour l'Amérique, la Russie, par contre, cherche à nous miner plutôt que d'établir des relations privilégiées avec les pays africains à proprement parler. Donc c'est vraiment dangereux, c'est sérieux et je pense qu'à Washington, on prend la menace de Wagner Group, d'Africa Corps, comme ça s'appelle maintenant, très au sérieux.À lire aussiLa posture souverainiste de Donald Trump séduit certains leaders africains
L'écrivain kino-congolais In Koli Jean Bofane est notre invité pour son nouveau roman "Nation cannibale" (Denoël). Fuyant la France et un scandale, l'écrivain congolais Faust Losikiya arrive en Haïti. Au-delà de son projet de roman sur la guerre de libération de l'île, qui nécessite une documentation, il espère trouver chez cette nation-sœur (l'île étant notamment peuplée de descendants d'esclaves enlevés jadis au royaume Kongo) des explications et solutions à la gabegie politique de son propre pays. Il est accueilli par un ami journaliste, qui enquête sur le trafic d'eau potable et les kidnappings, et rencontre une climatologue s'inquiétant des pluies diluviennes accablant l'île en pleine saison sèche. À Port-au-Prince, où se tient une biennale d'art et de littérature, Faust retrouve de vieilles connaissances, parmi lesquelles le sculpteur Freddy Tsimba, célèbre pour ses œuvres en métal collecté sur les champs de bataille du Congo. Pendant ce temps, à Kinshasa, le président de la République sollicite l'aide d'un fidèle serviteur du pouvoir : Molili, le grand-oncle de Freddy, bizarrement oublié par la Mort, qui traîne ses 140 ans et ses souvenirs de trop nombreuses guerres à l'extérieur du pays, de trop de massacres parmi les siens. Non content d'orchestrer, avec le talent et l'humour qu'on lui connaît, la polyphonie de personnages à fort tempérament dont les destins se rencontrent ou se confrontent – une jeune météorologue inquiète, un journaliste idéaliste, un expatrié américain sans vergogne, deux gamines futées, une mère haïtienne vengeresse, un prêtre vaudou, une flopée d'écrivains dont les noms nous rappelleront quelque chose… –, Jean Bofane se paie le luxe et nous offre le plaisir d'inviter dans son savoureux roman quelques divinités plus ou moins bien intentionnées, jusqu'à la Mort en personne, telle qu'on ne l'avait jamais imaginée. Faire appel aux forces occultes, c'est le minimum nécessaire pour aider tous les Petit Poucet du monde à se rebiffer contre les ogres de l'univers. Car il n'y a pas de justice, chez Bofane, il n'y a que des dieux et des hommes ; il n'y a pas de morale, il n'y a que des points de vue. C'est pourquoi, entre la nation et le peuple, l'auteur et ses livres se tiennent toujours du côté du peuple et brocardent les nations. Merci pour votre écoute Entrez sans Frapper c'est également en direct tous les jours de la semaine de 16h à 17h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez l'ensemble des épisodes et les émission en version intégrale (avec la musique donc) de Entrez sans Frapper sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/8521 Abonnez-vous également à la partie "Bagarre dans la discothèque" en suivant ce lien: https://audmns.com/HSfAmLDEt si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Vous pourriez également apprécier ces autres podcasts issus de notre large catalogue: Le voyage du Stradivarius Feuermann : https://audmns.com/rxPHqEENoir Jaune Rouge - Belgian Crime Story : https://feeds.audiomeans.fr/feed/6e3f3e0e-6d9e-4da7-99d5-f8c0833912c5.xmlLes Petits Papiers : https://audmns.com/tHQpfAm Des rencontres inspirantes avec des artistes de tous horizons. Galaxie BD: https://audmns.com/nyJXESu Notre podcast hebdomadaire autour du 9ème art.Nom: Van Hamme, Profession: Scénariste : https://audmns.com/ZAoAJZF Notre série à propos du créateur de XII et Thorgal. Franquin par Franquin : https://audmns.com/NjMxxMg Ecoutez la voix du créateur de Gaston (et de tant d'autres...)
Avec Mathieu Zana Etambala, historien à la KU Leuven, on a exploré l'histoire du Congo belge, une période marquée par la domination coloniale belge et les abus qui l'accompagnaient. On a parlé du règne de Léopold II, du régime du caoutchouc rouge, des atrocités commises, et de l'exploitation des ressources et des populations. On a aussi abordé des sujets plus contemporains, comme la commission parlementaire belge sur le passé colonial, les musées, et l'absence de cet enseignement dans les écoles. Références : "Veroverd. Bezet. Gekoloniseerd. Congo 1876-1914" - Mathieu Zana Etambala Rapport de la commission parlementaire sur le passé colonial belge 00:00:00 Intro 00:02:56 Présentations 00:05:11 La responsabilité des historiens 00:07:18 Le régime du caoutchouc rouge 00:11:36 Structure coloniale et racisme systémique 00:18:29 Reconnaissance et réparations 00:27:07 Exploitation économique et humaine 00:38:44 Le Congo pendant les guerres mondiales 00:48:24 Prémices du nationalisme congolais 00:57:08 Émeutes de 1959 et marche vers l'indépendance 01:02:42 La commission parlementaire 01:13:22 Enseignement de l'histoire coloniale 01:25:47 Outro contact@septanteminutes.be Note: le sommaire et la liste de chapitres ont été générés par un outil IA. SEPTANTE MINUTES AVEC Email: contact@septanteminutes.be YouTube : Septante Minutes Avec Instagram et Threads : @GuiHachez Facebook : Septante Minutes Avec
Le Congo s'apprête à lancer les travaux de construction d'un nouveau barrage, celui de Sounda, dans le sud du pays. Le but est d'augmenter l'offre d'électricité dans un pays qui connaît d'importantes coupures et un faible taux d'industrialisation. De notre correspondant à Brazzaville,La rivière Sounda abritera ce nouveau barrage, dont le coup d'envoi des travaux de construction sera donné en janvier 2025. Il est situé dans le Kouilou, la région qui abrite Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Les travaux s'étaleront sur cinq ans et seront réalisés par l'entreprise chinoise China Overseas Company Limited. La production attendue est entre 600 et 800 mégawatts. « C'est un barrage, un grand ouvrage de travaux publics et même de grands travaux, commente Thierry Moungalla, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Il a un coût élevé qui peut tourner autour de 1 300 milliards de FCFA [plus de 1,9 million d'euros]. Les mécanismes de financement sont huilés avec les grands partenaires que sont nos amis chinois », indique-t-il.Préfinancement chinoisEn cette période de restructuration des dettes africaines, le recours au préfinancement chinois a probablement eu la faveur des autorités congolaises, estime l'analyste économique Alphonse Ndongo. « Par ces temps d'assèchement financier au Congo, je ne vois pas où est-ce que le gouvernement peut trouver des fonds pour financer la construction de cet important barrage. C'est un préfinancement chinois et je pense qu'il doit s'asseoir sur le modèle qu'on appelle build-operate-transfer, qui veut simplement dire que vous construisez, vous exploitez et cela vous permet de vous faire rembourser selon une période de concession que l'État va certainement trouver entre lui et l'opérateur chinois ».À lire aussiLa Chine s'engage à allouer à l'Afrique 50 milliards de dollars en trois ansAttirer les investisseursOfficiellement, le Congo produit déjà 720 mégawatts, mais une bonne partie se perd dans le réseau de distribution, mal entretenu, selon les spécialistes. La production de Sounda s'ajoutera à cette puissance. « Cela va doper l'offre de fourniture d'énergie aux ménages, anticipe Alphonse Ndongo. Mais aussi, dans un contexte où l'on parle d'industrialisation, à l'orée de la Zlecaf [Zone de libre échange continentale africaine, Ndlr], c'est-à-dire le marché de libre échange, il faut bien que le Congo ait des propositions en matière d'industrie à faire ».« L'électricité est un facteur important, renchérit Mermans Babounga de l'Observatoire des droits des consommateurs. Et, si on veut attirer les investissements directs étrangers, il faut que l'offre d'électricité soit suffisante dans le pays. Donc, nous avons bon espoir qu'avec la construction du barrage de Sounda, le pays va attirer de gros industriels qui viendront investir dans le pays. Et, cela va participer à créer des emplois que les jeunes attendent ».Le Congo produit déjà plus d'électricité que ses besoins en consommation locale. Mais il en exporte une partie et son réseau électrique n'est pas suffisamment développé pour desservir l'ensemble de la population.À lire aussiClimat: la production d'hydroélectricité en crise «à cause du réchauffement climatique»
Le Journal en français facile du jeudi 7 novembre 2024, 17 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/B6vQ.A
Fin 2023, le Congo-Brazzaville a subi les pires inondations de son histoire récente. Les cours d'eau sont sortis de leur lit dans des proportions inédites, provoquant des dégâts considérables : 1,79 million de personnes ont été affectées, un Congolais sur 12 a eu besoin d'une assistance humanitaire. La Likouala, département le plus éloigné de la capitale, fut aussi le plus touché. Les envoyés spéciaux de RFI s'y sont rendus en septembre 2024 avec une équipe de l'Unicef. Pour rejoindre les rives de l'Oubangui dans le département de la Likouala, au départ de Brazzaville, il faut d'abord rouler sur 800 km jusqu'à Ouesso, à la frontière camerounaise, traverser la rivière Sangha sur le bac, puis emprunter durant six heures une route carrossable de latérite rouge à travers la forêt équatoriale.De Bétou, certains villages sont atteignables par la route. Pour d'autres, c'est la pirogue, comme Ikpengbele, où lors des précédentes inondations, l'eau a tout envahi. « On pouvait sillonner le village en pirogue, raconte Bongo Abdoulaye, son chef. On n'avait pas connu de telles inondations ici depuis 1953. Nos parents ont perdu leur bétail à l'époque. Nous, on a grandi sans connaître ce genre de catastrophe. Puis en 2019, on a connu des grandes inondations et depuis, chaque année, 2020, 2021, 2022, 2023, nous subissons les inondations. Et vu le niveau actuel [en septembre 2024, NDLR] nous sommes sûrs que nous allons encore être inondés cette année. »La dernière fois, les eaux de l'Oubangui ont mis plus d'un mois et demi à se retirer. Durant plusieurs semaines, beaucoup d'habitants n'ont eu d'autre choix que de se réfugier en forêt, comme Jean-Faustin Massimo, ses deux épouses et leurs onze enfants : « On y a passé un mois et vingt jours. Nous avons construit des petites bicoques dans les collines. C'était très douloureux, on n'avait pas de lit, pas de bâches. On était sous la pluie, avec les moustiques, les serpents, les nuisibles, les scorpions... Les enfants dormaient sous la belle étoile, et nous n'avions rien pour les couvrir. »43 000 élèves privés d'école dans tout le CongoDes enfants privés d'école pendant des semaines. Selon l'Unicef, la scolarité de plus de 43 000 élèves a été interrompue dans tout le Congo pendant les inondations l'an dernier.Sur le plan sanitaire, près de 480 000 habitants dans tout le Congo ont eu besoin d'une aide immédiate pour avoir accès à de l'eau potable, comme dans le quartier Ca mètre de Bétou où la montée des eaux a rendu inutilisable le puits devant lequel se trouve le Dr Hermann Didi Ngossaki, responsable santé à l'Unicef Congo. « Il y a eu de la boue, des matières fécales, des débris qui sont entrés dedans, détaille-t-il. Le temps de réhabiliter, il a fallu distribuer des pastilles de chlore et montrer comment potabiliser l'eau pour éviter au maximum les maladies. »Depuis, le puits a été curé, surélevé. Georges Nikoué, en est désormais le président du comité de gestion. Il se dit marqué par le souvenir de l'eau arrivée au niveau de sa hanche dans sa maison : « J'ai perdu des documents précieux, des livres que m'avaient transmis mon père. » Pour autant, il n'envisage pas de s'installer ailleurs : « C'est là où moi je suis né. Je veux rester. Il faut qu'on lutte contre ces inondations, en canalisant la ville ou le quartier. »Inquiétude à l'approche d'une nouvelle saison des pluiesDans les eaux de l'Oubangui, encore calmes en cette matinée de septembre, des habitants se lavent et font leur lessive. Marème Bemba, animatrice de l'ONG EEA (Eau et assainissement pour l'Afrique) observe pourtant la scène avec inquiétude. « Vous voyez la femme-là ? Elle a l'eau jusqu'à mi-cuisses. Alors qu'il y a trois mois encore, là où elle est, il n'y avait pas d'eau », souligne-t-elle.Un peu plus loin, des bateliers chargent un navire de transport de marchandises sous le regard du chef du port de Bétou : « Malheureusement, on n'a pas d'échelle d'étiage pour mesurer le niveau de l'eau, ici. Il n'y en a qu'au niveau d'Impfondo [chef-lieu du département de la Likouala, NDLR]. » Un autre habitant, commerçant connu localement sous le nom de Koumerou, est catégorique : « Nous sommes nés à Bétou, nous avons grandi ici. Chaque matin, on voit comment l'eau monte. L'eau est déjà trop haute. Quand les pluies vont arriver, ça va recommencer. Nous serons inondés. » Pour lui, l'aide apportée par les autorités et les ONG l'an passé est insuffisante : « On nous apporte le riz, les éponges, mais cela ne nous protège pas. Nous avons besoin d'engins, pour construire des canaux, des dérivations. »Une prise de conscience à l'échelle nationaleCe que les habitants observent à l'œil nu au bord de l'Oubangui, Alain Loumouamou le confirme. Chef du bureau études, recherches et applications à la direction de la météorologie du Congo, il revient du 19è forum de prévisions climatiques d'Afrique centrale organisée en septembre à Douala, au Cameroun. Il plaide pour la mise en place d'un système d'alerte précoce dans tout le pays : « Il faut qu'il y ait des instruments météo qu'il faut installer dans les départements comme des pluviomètres, un système de bornage, des balises pour vérifier la montée des eaux. Dans le département de la Likouala, il est prévu pour octobre, novembre, décembre, des conditions de précipitations au-dessus de la normale saisonnière. Il est probable de vivre les mêmes scénarios que l'année 2023. Avec l'augmentation de la température aujourd'hui liée au changement climatique, nous ne serons jamais épargnés par ces phénomènes naturels. »Une prise de conscience accélérée par l'ampleur des inondations de l'an dernier. Dans la Likouala, les autorités locales encouragent les habitants à s'éloigner des rives.Les acteurs humanitaires se préparent aussi pour ne pas être pris de court. Au niveau gouvernemental, à Brazzaville, Marie-Cécile Mboukou Kimbatsa, ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et de l'Action humanitaire, parle d'une réflexion à mener à plus long terme. « Nous ne pouvons plus nous projeter dans la résilience, nous nous projetons dans l'adaptation, assure-t-elle. Il faut réfléchir sur l'habitat, sur le type de pratiques agricoles que nous allons mettre en place dans ces zones-là puisque les populations ne veulent pas se déplacer. Il faut que nous puissions mettre en place des infrastructures sanitaires, d'éducation pérennes et que nous puissions canaliser les eaux pour permettre d'assécher les zones d'habitation. Mais tout cela nécessite de très gros investissements. Ce ne sont pas des investissements qu'un État puisse supporter seul. »Faute de solutions à court terme, la résignation des plus modestesRetour dans la Likouala. À Boyélé-Port, à deux heures et demie de route au sud de Bétou, le chef de village Sylvestre Doli se prépare à appeler les habitants à évacuer. « Le réchauffement climatique, nous en entendons parler. Nous ne comprenons pas profondément ce que c'est. Mais nous constatons qu'au moment où il devrait faire moins chaud, il fait plus chaud. Au moment où il ne devrait pas pleuvoir, il pleut abondamment et nous, nous perdons des cultures. Nous subissons, mais nous n'avons pas la solution », résume-t-il.Plusieurs habitants de la Likouala racontent que depuis les inondations de fin 2023, les enfants se mettent à pleurer quand la pluie tombe. Léonie Niamazongo, 62 ans, se dit elle-même très marquée par la crue de l'an dernier, mais résignée. « La dernière fois, quand l'eau est montée et qu'on a dû partir, on s'est d'abord débrouillé avec les tubercules de manioc qu'il nous restait, puis nous avons utilisé nos économies pour faire manger les enfants, raconte-t-elle. Et puis, au bout d'un moment, il n'y avait presque plus rien. J'ai huit enfants et vingt petits-enfants. Depuis les inondations de l'an dernier, j'ai mal au ventre, je me sens tendue. Quand je vois les eaux remonter, mon cœur bat très vite. »
28 mai-28 septembre, cela fera trois mois vendredi que le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa est en place. Mais le bi-hebdomadaire Le Nouvel Observateur prend les devants : « beaucoup de congolais pas contents », titre le journal. « C'est la première fois qu'une femme est nommée à cette haute fonction en République démocratique du Congo. Les Congolais avaient placé beaucoup d'espoirs en cette dame, passée par le PNUD, l'un des organismes phares des Nations Unies. Mais la taille éléphantesque de son gouvernement, à l'image de ceux qui l'ont précédé, a été un mauvais signe ».Et son bilan est plus que mitigé, donc, estime Le Nouvel Observateur qui prend plusieurs exemples : « une situation socio-économique difficile », trop de taxes et des prix trop élevés, une insécurité et une insalubrité chronique à Kinshasa, des embouteillages constants, le chemin de croix pour obtenir un passeport et son coût exorbitant, en principe, 90 dollars, mais dans les faits, 200 dollars… Et la guerre, toujours, dans l'est du pays… Une situation qui dure depuis 25 ans. « Les Congolais veulent voir l'ensemble de la province du Nord-Kivu revenir dans l'escarcelle de la RDC, souligne le bi-hebdomadaire. Ils en ont assez des promesses ».Répression tous azimuts…Pour ce qui concerne les libertés publiques, là aussi, il y a des efforts à faire… C'est ce que soulignait récemment Afrikarabia, site d'information spécialisé sur la RDC : « répression des manifestations d'opposition, arrestations arbitraires, retour de la peine de mort, journalistes sous pression ». Les organisations de défense des droits de l'homme nationales et internationales s'inquiètent : « "la répression des défenseurs des droits humains n'est en aucun cas une réponse appropriée à la dégradation manifeste du contexte général en RDC", recommandait récemment Alice Mogwe, la présidente de la FIDH. (…) Il reste un peu plus de 4 ans au président Félix Tshisekedi, pointe Afrikarabia, pour mieux faire, au cours de son second et dernier mandat, "pour que le gouvernement respecte ses obligations en matière de protection des défenseurs des droits humains, et plus largement de respect des libertés fondamentales" ».L'opposition vent deboutD'ailleurs, relève le site Actualité CD, « ce mercredi, un rassemblement aura lieu devant le Palais de justice de la Gombe à Kinshasa pour dénoncer le non-respect des droits et libertés fondamentaux des opposants en RDC et la libération de ceux qui sont emprisonnés ». Un rassemblement à l'initiative de cinq partis politiques de l'opposition congolaise : Ensemble pour la République, LGD, le MLP, Piste pour l'Emergence et le MPCR. Cinq partis qui « lèvent le ton, souligne Actualité CD, contre ce qu'ils appellent la "dérive de l'actuel régime autoritaire de Kinshasa qui tend vers la dictature". (…) Les opposants Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Franck Diongo et les autres exigent, de nouveau, la libération de l'opposant et ancien candidat à la présidentielle, Seth Kikuni, et celle d'autres opposants tels que Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi, Daniel Safu et aussi celle d'activistes de la société civile, tous incarcérés à l'Agence nationale des renseignements ou à la prison centrale de Makala à Kinshasa ».La bombe démographique…Enfin, autre problème, et de taille… la croissance démographique de la RDC. « La RDC en 2030 : le chaos que personne ne voit venir ! », titre le site Politico CD. « La République Démocratique du Congo est au bord de l'explosion démographique. (…) Le pays compterait actuellement un peu plus de 100 millions d'habitants. Le taux de croissance est de 3,2 % par an. D'ici 2030, la population pourrait (donc) dépasser les 120 millions, selon l'Institut National de la Statistique. Cette croissance rapide pose de sérieux problèmes. Infrastructures. Emploi. Services publics. Tout est sous pression. Et le pire est à craindre », s'exclame Politico CD. « Les infrastructures, l'éducation et la santé doivent (donc) être au cœur des priorités, poursuit le site d'information congolais. Il faut des investissements publics massifs. Des partenariats internationaux solides. Si la démographie est bien gérée, la jeunesse pourrait devenir un véritable moteur pour le développement du pays. Mais il faut agir. Rapidement et efficacement. Le Congo ne peut plus se permettre d'attendre. L'avenir du pays est en jeu. Les décisions prises aujourd'hui façonneront la RDC de demain ».
28 mai-28 septembre, cela fera trois mois vendredi que le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa est en place. Mais le bi-hebdomadaire Le Nouvel Observateur prend les devants : « beaucoup de congolais pas contents », titre le journal. « C'est la première fois qu'une femme est nommée à cette haute fonction en République démocratique du Congo. Les Congolais avaient placé beaucoup d'espoirs en cette dame, passée par le PNUD, l'un des organismes phares des Nations Unies. Mais la taille éléphantesque de son gouvernement, à l'image de ceux qui l'ont précédé, a été un mauvais signe ».Et son bilan est plus que mitigé, donc, estime Le Nouvel Observateur qui prend plusieurs exemples : « une situation socio-économique difficile », trop de taxes et des prix trop élevés, une insécurité et une insalubrité chronique à Kinshasa, des embouteillages constants, le chemin de croix pour obtenir un passeport et son coût exorbitant, en principe, 90 dollars, mais dans les faits, 200 dollars… Et la guerre, toujours, dans l'est du pays… Une situation qui dure depuis 25 ans. « Les Congolais veulent voir l'ensemble de la province du Nord-Kivu revenir dans l'escarcelle de la RDC, souligne le bi-hebdomadaire. Ils en ont assez des promesses ».Répression tous azimuts…Pour ce qui concerne les libertés publiques, là aussi, il y a des efforts à faire… C'est ce que soulignait récemment Afrikarabia, site d'information spécialisé sur la RDC : « répression des manifestations d'opposition, arrestations arbitraires, retour de la peine de mort, journalistes sous pression ». Les organisations de défense des droits de l'homme nationales et internationales s'inquiètent : « "la répression des défenseurs des droits humains n'est en aucun cas une réponse appropriée à la dégradation manifeste du contexte général en RDC", recommandait récemment Alice Mogwe, la présidente de la FIDH. (…) Il reste un peu plus de 4 ans au président Félix Tshisekedi, pointe Afrikarabia, pour mieux faire, au cours de son second et dernier mandat, "pour que le gouvernement respecte ses obligations en matière de protection des défenseurs des droits humains, et plus largement de respect des libertés fondamentales" ».L'opposition vent deboutD'ailleurs, relève le site Actualité CD, « ce mercredi, un rassemblement aura lieu devant le Palais de justice de la Gombe à Kinshasa pour dénoncer le non-respect des droits et libertés fondamentaux des opposants en RDC et la libération de ceux qui sont emprisonnés ». Un rassemblement à l'initiative de cinq partis politiques de l'opposition congolaise : Ensemble pour la République, LGD, le MLP, Piste pour l'Emergence et le MPCR. Cinq partis qui « lèvent le ton, souligne Actualité CD, contre ce qu'ils appellent la "dérive de l'actuel régime autoritaire de Kinshasa qui tend vers la dictature". (…) Les opposants Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Franck Diongo et les autres exigent, de nouveau, la libération de l'opposant et ancien candidat à la présidentielle, Seth Kikuni, et celle d'autres opposants tels que Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi, Daniel Safu et aussi celle d'activistes de la société civile, tous incarcérés à l'Agence nationale des renseignements ou à la prison centrale de Makala à Kinshasa ».La bombe démographique…Enfin, autre problème, et de taille… la croissance démographique de la RDC. « La RDC en 2030 : le chaos que personne ne voit venir ! », titre le site Politico CD. « La République Démocratique du Congo est au bord de l'explosion démographique. (…) Le pays compterait actuellement un peu plus de 100 millions d'habitants. Le taux de croissance est de 3,2 % par an. D'ici 2030, la population pourrait (donc) dépasser les 120 millions, selon l'Institut National de la Statistique. Cette croissance rapide pose de sérieux problèmes. Infrastructures. Emploi. Services publics. Tout est sous pression. Et le pire est à craindre », s'exclame Politico CD. « Les infrastructures, l'éducation et la santé doivent (donc) être au cœur des priorités, poursuit le site d'information congolais. Il faut des investissements publics massifs. Des partenariats internationaux solides. Si la démographie est bien gérée, la jeunesse pourrait devenir un véritable moteur pour le développement du pays. Mais il faut agir. Rapidement et efficacement. Le Congo ne peut plus se permettre d'attendre. L'avenir du pays est en jeu. Les décisions prises aujourd'hui façonneront la RDC de demain ».
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur l'interdiction des églises orthodoxes liées à Moscou en Ukraine, l'arrestation du PDG de Telegram en France et une coalition d'ONGs qui demande l'annulation d'accords miniers. Mali : Tinzaouatène ciblée par des drones de l'armée malienneDimanche 25 août, l'armée malienne a mené une attaque meurtrière de drones sur la localité de Tinzaouatène tenue par les rebelles touaregs du CSP. L'armée a-t-elle changé de stratégie en privilégiant les opérations aériennes après des difficultés lors des combats menés au sol ? Alors que le CSP affirme que ces frappes ont causé la mort de civils, l'armée dit avoir visé des « cibles terroristes ». Quelle version des faits est à privilégier ?Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI pour le Sahel.Ukraine : pourquoi l'Église orthodoxe liée à la Russie est-elle interdite ? Le président Volodymir Zelensky a promulgué la loi interdisant l'Église orthodoxe affiliée au Patriarcat de Moscou. Comment expliquer cette décision ? Quel avenir attend les fidèles ?Avec Kseniya Zhornokley, journaliste spécialisée pour la rédaction ukrainienne de RFI. France : pourquoi le PDG de Telegram a-t-il été interpellé ?Arrêté samedi à son arrivée à Paris, le fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Dourov, est en garde à vue. Que lui reproche la justice française ? Comment réagissent les autorités russes ? Cette affaire peut-elle aggraver les relations entre Moscou et Paris, déjà tendues avec la guerre en Ukraine ?Avec Denis Strelkov, journaliste au service en langue russe de RFI.RDC : une ONG demande l'annulation d'accords miniers« Le Congo n'est pas à vendre » demande au gouvernement congolais l'annulation d'accords miniers après la condamnation du groupe Glencore par la justice suisse. La coalition anti-corruption dénonce notamment l'implication de Dan Gertler. Quel rôle le magnat israélien a-t-il joué dans cette affaire ? Que contiennent les accords incriminés ?Avec Jean-Claude Mputu, porte-parole de la coalition anti-corruption « Le Congo n'est pas à vendre ».
Il y a dix ans que la ville de Lubumbashi en RDC a vu naître une initiative privée de mémoire, c'est le musée familial Yabili, situé dans la commune populaire de Kamalondo, au sud-est de la ville. Ce lieu de mémoire propose aux visiteurs non seulement un voyage à travers les cinq générations de cette famille modeste, mais aussi quelques faits marquant de l'histoire de la RDC depuis l'époque d'avant la colonisation. Il est aussi un espace de recherche. De notre correspondante à Lubumbashi,Au numéro 1 de l'avenue Basanga de la commune Kamalondo, Marcel Yabili a transformé la maison familiale vieille de plus d'un demi-siècle en un lieu de mémoire.J'ai fait le musée, il montre le parcours de ma famille. Un parcours difficile à faire parce que vous racontez les secrets de la famille... Sans limite.L'exposition commence par des cartes de l'Afrique d'avant la colonisation. Une histoire qui rime avec celle de la famille de Marcel :Coté paternel, j'ai un grand-père qui est né en 1873. Il grandit et on arrive dans les années 1880, il avait environ sept ans et, à ce moment-là, il y a la pénétration arabe et l'esclavagisme.Une histoire de famille liée au prince AlbertEt puis, il y a cette carte du Congo belge de 1909, année de la première visite au Congo du prince Albert.Sur le tronçon entre Lubumbashi et Kilwa, il avait un cheval et le grand-père Léonard travaillait dans les fermes. Et il était pris comme palefrenier pour brosser le cheval du prince Albert.Sur une autre façade sont affichées une dizaine des photos en noir et blanc des parents, enfants et petits-enfants. Victor, le papa Yabili et Albert, l'oncle maternel, sont posés côte à côte. Marcel explique l'origine du prénom de ce dernier :Victor et Albert ont un lien avec la guerre. Victor est né en 1916. C'était l'année de la victoire sur les Allemands et on a pu prendre le Rwanda, le Burundi jusqu'à la ville de Tabora. Et les enfants qui sont nés en 1916, on les a appelés Victor. Maintenant, en 1919, c'était l'armistice. Et c'est l'année où Léonard a son premier garçon. Il pensait toujours au prince dont il avait brossé les poils de son cheval, donc il l'appelle Albert.Des timbres sur la conquête spatialeEn face de la maison familiale est construite une salle ouverte au public. Marcel Yabili poursuit la visite...Nous sommes à Audeta, c'est la deuxième partie du musée. Ici, c'est pour les autres familles et les expositions.Et en dix années d'existence, le musée a organisé plusieurs expositions dont on retrouve encore des extraits. Marcel se souvient des plus inédites :Je vous montre ici. Le Congo avait des timbres-poste et on avait fait des timbres sur la conquête spatiale en 1969. Il y avait donc ce certificat comme quoi le drapeau du Congo flotte sur la lune. Aussi, on a fait une exposition sur la filière du coton, parce que le Congo était le plus grand producteur du Coton, avec plus de 150 000 tonnes par an. Et là, on montre les journaux de 1919, etc.Ce musée familial regorge aussi bien des textes, des cartes que des éléments sonores, tant sur la ville que sur le pays.À lire aussiÀ Lubumbashi, le musée des gens ordinaires de Mr Yabili
Ces deux derniers mois, le courant se fait rare à Brazzaville et à Pointe-Noire, les deux principales agglomérations du Congo. Et ce, malgré les investissements dans les infrastructures électriques ces vingt dernières années. Cela pénalise les entreprises, du secteur public au secteur informel. De notre correspondant à Brazzaville,Assis à l'ombre d'un arbre dans un jardin public du centre de Brazzaville, cet infographiste, qui préfère garder l'anonymat, a le regard un peu perdu. Il tient entre ses mains son ordinateur qu'il n'a pas pu allumer depuis deux jours, faute de courant. « Aujourd'hui, en tant qu'infographiste, si mon ordinateur n'est pas chargé, je ne peux pas travailler », se désole-t-il. « Si mon téléphone n'est pas chargé, je ne peux pas faire ma communication. Je ne peux pas envoyer mes dossiers à un client qui me demande de lui faire une conception en Afrique ou ailleurs. Je rappelle à nos autorités de prendre conscience de ce qu'elles ont pris comme engagements et de les respecter ».Manque à gagner énormeLes très petites entreprises du secteur informel tenues par de jeunes Congolais dans treize branches d'activités sont très pénalisées. « Le manque à gagner dû aux coupures d'électricité est énorme », a calculé Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l'Observatoire congolais des droits des consommateurs. « Les pertes vont de 50 000 francs CFA (76 euros) à 700 000 francs CFA (plus de 1 000 euros) par mois que ces acteurs dépensent pour pallier aux coupures d'électricité, en achetant du carburant et en entretenant les groupes électrogènes ».La situation est paradoxale puisque le Congo a injecté des milliards de francs CFA pour construire des unités de production de courant ces vingt dernières années. C'est le cas d'une centrale de plus de 470 mégawatts alimentée par le gaz. « Quelle est la qualité de l'électricité que nous avons en lien avec tous les investissements qui ont été réalisés dans le domaine ? », s'interroge Brice Mackosso de la Coalition Publiez ce que vous payez Congo. « Il y a des questions à se poser. Qu'est-ce qu'on a fait avec tous ces investissements et quel est le résultat que nous avons aujourd'hui ? ».Centrale au gaz mal approvisionnéeLes coupures actuelles seraient dues au faible niveau d'approvisionnement en gaz de cette centrale électrique alors qu'elle produit 72 % du courant consommé dans le pays, confie une source à la société nationale Énergie électrique du Congo. Le Congo, poursuit-elle, ne doit pas miser sur les centrales électriques, mais plutôt sur les barrages hydro-électriques pour avoir une électricité pérenne et propre.À lire aussiCongo-Brazzaville: d'importantes coupures d'électricité dans la capitale
JEY BROWNIE | Son accent, les conseils de Freeze Corleone, le Congo, Drake et Kendrick, Sexyy Red...
Dans une démonstration de force et de talent, l'équipe nationale marocaine a livré une performance exceptionnelle en s'imposant 6-0 contre le Congo Brazzaville lors de la 4ème journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Le match, qui s'est déroulé au Grand Stade d'Agadir, a vu les Lions de l'Atlas dominer de bout en bout, ne laissant aucune chance à leurs adversaires. Dès la 8e minute, Azzedine Ounahi, le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, a ouvert le score avec une frappe précise, mettant le Maroc sur la voie du succès. Peu après, à la 16e minute, Chadi Riad a doublé la mise, profitant d'un cafouillage de la défense congolaise pour inscrire son premier but en sélection. Ayoub El Kaabi, l'attaquant de l'Olympiakos, a ensuite pris le relais en réalisant un triplé historique. Il a marqué son premier but à la 20e minute sur une reprise en première intention, avant d'ajouter deux autres buts aux 39e et 53e minutes, démontrant ainsi son efficacité redoutable devant le but. Le festival de buts s'est poursuivi avec Soufiane Rahimi, qui, une minute après son entrée en jeu, a conclu le score avec un dernier but à la 63e minute, scellant ainsi la victoire écrasante du Maroc. Cette victoire permet au Maroc de conforter sa place de leader du groupe E avec trois victoires en autant de rencontres, trois unités devant la Tanzanie. Pour le Congo, les temps sont durs, car ils se retrouvent bons derniers avec deux défaites et même un forfait contre le Niger. La composition des équipes était la suivante : Congo : Matimbou - Tsouka-Dozi, Makosso, Passi, Andzouana - Dembi, Makouta, Massanga - Ipiele, Ganvoula M'boussy, Bassouamina. Maroc : Bounou - Hakimi, Aguerd, Riad, Attiat-Allah - Amrabat, Ounahi, Diaz - Ziyech, Ben Seghir, El Kaabi. Les temps forts de la rencontre ont été marqués par l'excellente prestation d'Elisse Ben Seghir, qui s'est montré particulièrement en jambes, contribuant significativement à la dynamique offensive de l'équipe marocaine. Ce match restera dans les annales comme une démonstration de la force du football marocain et un message fort envoyé aux concurrents sur la scène internationale. Les Lions de l'Atlas continuent leur marche en avant avec détermination et talent, prêts à relever les défis futurs sur la route du Mondial 2026. --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/chatgpt20/message
Au sommaire de Radio Foot aujourd'hui 16h10-21h10 T.U : - Les Bleus débutent leur préparation de belle manière, avec une victoire 3-0 face au Luxembourg. ; - Plusieurs rumeurs circulent autour d'un report de la CAN 2025. ; - On fera aussi un point sur les éliminatoires CDM. ; - La Ligue 1 n'a toujours pas de diffuseur, alors que nous sommes en juin 2024. - Les Bleus débutent leur préparation de belle manière, avec une victoire 3-0 face au Luxembourg. Une mise en jambe positive pour les joueurs. Quel 11 se profile ? Avec N'golo Kanté titulaire ? Quid de Jules Koundé, ainsi que de Marcus Thuram ?- Plusieurs rumeurs circulent autour d'un report de la CAN 2025. Se jouera-t-elle en 2025 ? 2026 ?- On fera aussi un point sur les éliminatoires CDM. Le Congo forfait, et le Cameroun toujours dans l'incertitude.- La Ligue 1 n'a toujours pas de diffuseur, alors que nous sommes en juin 2024. Quelle solution pour ce problème ?Avec Annie Gasnier : Étienne Moatti, Philippe Doucet et Patrick Juillard -Technique/Réalisation : Matthieu Degueldre - Sarah-Lou Bakouche/Saliou Diouf.
Au sommaire de Radio Foot aujourd'hui 16h10-21h10 T.U : - Les Bleus débutent leur préparation de belle manière, avec une victoire 3-0 face au Luxembourg. ; - Plusieurs rumeurs circulent autour d'un report de la CAN 2025. ; - On fera aussi un point sur les éliminatoires CDM. ; - La Ligue 1 n'a toujours pas de diffuseur, alors que nous sommes en juin 2024. - Les Bleus débutent leur préparation de belle manière, avec une victoire 3-0 face au Luxembourg. Une mise en jambe positive pour les joueurs. Quel 11 se profile ? Avec N'golo Kanté titulaire ? Quid de Jules Koundé, ainsi que de Marcus Thuram ?- Plusieurs rumeurs circulent autour d'un report de la CAN 2025. Se jouera-t-elle en 2025 ? 2026 ?- On fera aussi un point sur les éliminatoires CDM. Le Congo forfait, et le Cameroun toujours dans l'incertitude.- La Ligue 1 n'a toujours pas de diffuseur, alors que nous sommes en juin 2024. Quelle solution pour ce problème ?Avec Annie Gasnier : Étienne Moatti, Philippe Doucet et Patrick Juillard -Technique/Réalisation : Matthieu Degueldre - Sarah-Lou Bakouche/Saliou Diouf.
Cette année 2024 marque le soixantième anniversaire de la coopération entre Brazzaville et Pékin. La République du Congo bénéficie de plus en plus d'infrastructures construites par son partenaire chinois - des constructions qui sont aussi à l'origine de l'augmentation de la dette du pays. Ces dernières années, la coopération de la Chine s'est fortement diversifiée et touche désormais le secteur du pétrole. De notre correspondant à Brazzaville,Sur un site excentré de la route qui relie Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, et l'enclave angolaise du Cabinda, des experts chinois exploitent depuis quelques années un important champ pétrolier on-shore, nommé Banga Kayo. « Il est clair que Banga Kayo a des réserves très importantes, se réjouit Bruno Jean-Richard Itoua, ministre congolais des Hydrocarbures. La Chine, à travers Wing Wah, fait un excellent travail. On est très heureux de voir cette société travailler à la fois sur le pétrole liquide et l'hydrocarbure gazeux avec des résultats palpables tous les jours. On aimerait bien que les autres suivent le même exemple ».Aéroports et Nationale 1, vitrines de la coopération chinoiseLa coopération avec la Chine est à la fois « bénéfique et gagnante pour le Congo-Brazzaville », juge le président de la Chambre de commerce de Pointe-Noire, Didier Sylvestre Mavouenzela. Elle a permis à l'économie congolaise d'aller de l'avant, juge-t-il. « Si je prends le cas de la route [Nationale 1] qui relie Pointe-Noire à Brazzaville [sur près de 520 kilomètres, NDLR], cette route a permis au Congo de jouer son rôle de pays de transit dans la sous-région. La Chine a également été très active dans la construction de barrages et le transport de l'énergie », souligne-t-il.Aujourd'hui, l'essentiel des infrastructures au Congo est l'œuvre de Beijing, souligne Alphonse Ndongo, analyste économique. « Qu'il s'agisse des routes, des infrastructures sportives et des bâtiments administratifs… Les étrangers qui arrivent au Congo voient la transfiguration des deux principaux aéroports internationaux du pays : Maya-Maya à Brazzaville et Agostino Neto à Pointe-Noire, qui sont les véritables vitrines de cette coopération ».40% de la dette du CongoMais certains Congolais questionnent la qualité et la maintenance de certains ouvrages. De plus, cette coopération a un prix. En 2021, Brazzaville avait dû demander une restructuration de sa dette à Pékin afin de pouvoir reprendre les discussions bloquées avec le FMI. Une dette qui avait déjà été revue en 2019. « C'est possible qu'il y ait de ce côté une espèce d'alourdissement de la dette, reconnaît Alphonse Ndongo. Car la Chine représente le plus grand stock du poids de la dette du Congo ». En 2022, le Congo devait officiellement à la Chine et à ses entreprises un peu plus de 1 500 milliards de francs CFA (soit plus de 2,2 milliards d'euros). Ce qui représentait près de 40% de la dette extérieure du pays.À lire aussiApiculture au Congo-Brazzaville: une miellerie chinoise pour booster la production [1/2]
L'économie congolaise qui repose depuis toujours sur le pétrole va dorénavant pouvoir également compter – même si à moindre échelle - sur le gaz naturel liquéfié (GNL). Le Congo-Brazzaville devient producteur et exportateur de GNL grâce aux investissements du groupe pétrolier italien Eni. La toute première cargaison vient de quitter Pointe-Noire (sud), la capitale économique. Avec notre envoyé spécial à Pointe-Noire, Loïcia MartialSur le site de Litchenjili à quelques encablures de Pointe-Noire, les officiels venus assister au démarrage de la production du gaz naturel regardent un cargo qui mouille dans l'Atlantique. Dans ce bateau se trouve la première cargaison de gaz liquéfié prête à partir. Symboliquement, le chef de l'État Denis Sassou Nguesso ouvre une vanne sous le regard enthousiaste du ministre des hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua. « Aujourd'hui, nous célébrons à la fois le début de la production et le premier cargo, donc l'exportation du gaz naturel liquéfié pour la première fois dans ce pays, se félicite ce dernier. Pour l'instant, nous sommes dans la première phase qui est celle de 600 000 tonnes (par an) et l'année prochaine, nous passerons à 3 millions de tonnes. »Une usine de liquéfaction livrée par Eni en temps recordL'essentiel de la production sera exportée et une infime partie, avant sa liquéfaction, sera destinée à la consommation locale et à l'alimentation de la centrale électrique du Congo, première unité de production d'énergie du pays.La société italienne Eni a investi 5 milliards de dollars dans cette usine de liquéfaction qui a vu le jour en un temps record. Une année seulement pour qu'elle sorte de terre et soit opérationnelle. « Nous avons voulu (volontairement) avec le contracteur que le projet se fasse très vite, explique Bruno Jean-Richard Itoua. Il y a un marché très demandeur de gaz. Au niveau international, la crise entre l'Ukraine et la Russie crée des tensions sur le marché. Parce qu'il y a une partie de la production mondiale, notamment celle de la Russie qui n'est pas disponible. Il y a une demande très forte, les prix sont très élevés. Donc, tout producteur de gaz a intérêt à aller vite. »Eni a fait usage de technologies très avancées pour produire et traiter ce gaz plus rapidement. « Nous avons (en particulier) utilisé des technologies qui nous ont permis de réaliser un développement modulaire de GNL de petite taille, détaille Claudio Descalzi, le PDG du groupe italien. C'est un modèle jamais utilisé en Afrique et même avec peu d'exemples dans le monde. »Exploiter le gaz plutôt que le torcherLa production de gaz naturel liquéfié apporte une réelle valeur ajoutée à l'économie congolaise, selon le directeur général du Port autonome de Pointe-Noire, Séraphin Balhat. « Depuis les années 1950, on brûlait le gaz, on gaspillait une richesse. Le chef de l'État a pris cette sage décision de faire en sorte que ce gaz soit désormais récupéré, liquéfié et exporté pour la richesse nationale, pour plus de revenus », rappelle-t-il.Le gouvernement envisage également de produire des engrais avec ce gaz. Cette année, la production de gaz naturel liquéfié devrait déjà rapporter 29 milliards de francs CFA (environ 44 millions d'euros) aux caisses de l'État.
Merci à Kalash Criminel d'être passé nous voir chez LEGEND ! Rappeur et quatre fois disque d'or, il est venu nous présenter de son nouvel album « Bon courage ». Il nous a également expliqué pourquoi Il a choisi l'anonymat en restant toujours cagoulé, parlé de ses succès, ses échecs, de son albinisme, et des causes qu'il défend !Retrouvez Kalash Criminel sur Instagram ➡️ https://www.instagram.com/kalash.criminel/?hl=frEt son nouvel album « Bon courage » juste ici ➡️ https://kalashcriminel.bfan.link/boncouragePour goûter vous aussi aux alcools sans alcools de Xavier ➡️ https://xavieralcoolsansalcool.com/Son instagram ➡️ https://www.instagram.com/xavieralcoolsansalcool/Pour toutes demandes de partenariats : legend@influxcrew.comRetrouvez-nous sur tous les réseaux LEGEND !Facebook : https://www.facebook.com/legendmediafrInstagram : https://www.instagram.com/legendmedia/TikTok : https://www.tiktok.com/@legendTwitter : https://twitter.com/legendmediafrSnapchat : https://t.snapchat.com/CgEvsbWV Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au Congo-Brazzaville, l'agriculture est citée comme « priorité des priorités » en vue de diversifier une économie dépendante du pétrole. Cependant, elle se pratique, depuis toujours, avec des moyens rudimentaires et les rendements sont maigres. Face à ce constat, l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de l'innovation (Anvri) propose des solutions basées sur les nouvelles technologies à travers le projet Agritech. Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia MartialÀ l'arrière de la cité scientifique de Brazzaville, les chercheurs ont érigé un jardin pédagogique. Sur les sillons de six mètres, bien espacés, les plants, des légumes essentiellement, sont arrosés à partir d'une application, pour réduire le travail de l'homme, comme le témoigne cet étudiant. « L'objectif du projet est de mettre en relation l'agriculture, la recherche et l'innovation technologique », explique-t-il.Une serre de 693 mètres carrés se dresse sur la parcelle. La culture se concentre sur des espèces légumières. « Nous avons des étudiants qui ont des connaissances théoriques sans base sur la réalité. Ici, c'est comme un centre d'appui didactique où ils vont découvrir les nouvelles technologies. Celles-ci sont arrimées à l'agriculture. Or, on n'avait pas ce cadre, voilà pourquoi nous l'avons créé », explique le Dr Edmond Sylvestre Miabangana, responsable du jardin pédagogique.Le projet Agritech a été initié suite à une analyse du secteur agricole congolais. Patrick Obel Okeli est directeur général de l'Anvri. « Nous sommes partis sur un contexte général ; l'agriculture congolaise est encore de type traditionnel. Donc, l'agriculture est encore paysanne, avec des moyens de production peu performants. Aujourd'hui, au Congo, 70% des actifs agricoles ou les producteurs sont représentés par des femmes. Donc, nous assistons à une féminisation de l'agriculture », affirme-t-il.À lire aussiApiculture au Congo-Brazzaville: une miellerie chinoise pour booster la production Analyser les sols pour mieux les cultiverFace à un tableau peu reluisant et pour améliorer les rendements, l'Anvri propose des pistes. « Il faut utiliser les intrants agricoles, notamment l'engrais, les pesticides et les semences de bonne qualité. L'autre point, c'est la mécanisation ou réduction de la pénibilité. La mécanisation et l'irrigation s'imposent aujourd'hui », pointe Patrick Obel Okeli.Mais le projet Agritech veut aller plus loin. Et mettre à contribution les nouvelles technologies dans cette recherche de productivité. L'Anvri a développé une application — qui n'a pas encore été baptisée — et qui permet par exemple d'analyser précisément le comportement des sols.Une application que maîtrise Nasser Koumba, étudiant en agro-économie à l'École nationale supérieure d'agronomie et de foresterie (Ensaf). « Avec cette application, on peut facilement connaître le PH des sols, les maladies des plantes, mais aussi l'humidité. C'est une application qui nous permet de savoir si on peut arroser les plantes ou pas », explique-t-il.Le Congo dispose de 10 millions de terres arables. À peine 3% sont officiellement exploitées. Mais ses importations de denrées alimentaires sont estimées officiellement à 700 milliards de francs CFA par an.À lire aussiCongo-Brazzaville: l'autosuffisance alimentaire, une équation toujours difficile à résoudre
Dans ces temps de guerre, prions pour le Congo. --- Support this podcast: https://podcasters.spotify.com/pod/show/ecoutonsdieu/support
RFI donne la parole toute cette semaine aux candidats à la présidentielle du 20 décembre prochain en République Démocratique du Congo et leur donne l'occasion de présenter leur projet et leurs ambitions. Le pasteur Aggrey Ngalasi Kurisimi a 69 ans. Il est médecin retraité. Il présente une candidature inspirée par ses convictions religieuses. Pasteur Aggrey : Je voudrais être un instrument de la gestion « autrement » de notre nation, faire les choses en toute intégrité, honnêteté, loyauté et amour de la patrie. C'est cette grâce-là qui m'a conduit à déposer ma candidature en tant que candidat à la présidence de la République.RFI : Selon vous, quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain président ? C'est très important que le social soit privilégié, que la sécurité, ensuite, nous pousse à jouir de tous les bienfaits… et nous voulons que la droiture puisse être l'élément principal de notre gestion afin, qu'étant un pays très riche, il y ait une répartition équitable des richesses du pays jusqu'au plus petit peuple de notre nation.Vous évoquiez à l'instant le social, que souhaiteriez-vous faire concrètement en matière sociale ? Par exemple, il faut que chacun arrive à une auto-suffisance alimentaire, à pouvoir travailler et recevoir le salaire de son travail minimum. Dans le domaine de la santé, les soins primaires doivent être assurés sur toute l'étendue de la République, et cela est possible et nous allons le faire.Mais concrètement, comment est-ce que vous vous y prendriez pour obtenir ce résultat ? Il nous faut des moyens financiers. Le Congo est dans un état d'urgence sanitaire.Où trouver, selon vous, les moyens nécessaires pour cette politique ? Les moyens, nous les trouverons. Un peu de bonne volonté et d'honnêteté dans un pays si riche, et quand c'est bien canalisé par les recettes, on assurera les soins de santé primaire de tout le monde. C'est un aspect primordial, parce que nous estimons que devenir président de la République, c'est de l'apostolat, et lorsqu'on parle de l'apostolat, ça sous-entend – et moi, en tant que pasteur – que nous devons servir et non se servir. Nous savons que cela est possible s'il y a une bonne justice, mais aussi un civisme, de l'amour pour ce peuple.
Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo. Quelles sont leurs ambitions, quel est leur projet ? Parmi eux, Théodore Ngoy, universitaire, politologue, juriste et pasteur. Il est originaire du Haut Katanga. Candidat indépendant, il veut « restaurer la justice » pour élever la RDC. RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?Théodore Ngoy : Il faut un homme honnête, intègre, qui va mettre fin à la corruption, au détournement de fonds, qui va mettre fin à l'occupation du pays. Un homme indépendant d'esprit, compétent, moralement préparé, à travers les difficultés de la vie, pour pouvoir prendre les décisions qui s'imposent. Parce que le problème au Congo, depuis la conférence de Berlin (conférence de Berlin sur la colonisation de novembre 1884 à février 1885), on nous impose des gardiens des intérêts des autres. Il nous faut un homme qui soit le gardien des intérêts des Congolais et qui va réaliser les programmes qui permettent immédiatement aux Congolais de prendre le contrôle de leur richesse immense, multiforme et multidimensionnelle.Alors, selon vous, quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain chef de l'État ?Il faut travailler sur l'Homme. Il faut réformer l'Homme, le citoyen, le militaire, le policier pour lui inculquer des valeurs de justice, de respect, de bien-public, l'intérêt général, le combat pour la patrie, pour la souveraineté, pour la défense, la protection de nos frontières... D'abord cela, ensuite, prioritairement, il faut désenclaver le pays, il faut permettre aux Congolais de se nourrir et nous avons de la nourriture partout, il faut donc des routes, des dessertes agricoles... Alors, je pense que ce qui ferait du bien au Congo, c'est d'abord refaire les voies ferroviaires, les voies lacustres, les voies maritimes, les voies routières pour amener la nourriture aux Congolais, mais aussi l'exporter. Ça va faire du bien à l'économie, ça va faire du bien au panier de la ménagère. Je pense que c'est par là qu'il faut commencer et tout le reste va suivre.Alors justement, sur ces chantiers prioritaires, comment est-ce que vous comptez vous y prendre ?L'argent est dans les poches des prédateurs nationaux et internationaux. Le Congo est un coffre-fort de ressources pour le monde occidental et il y a ici des Congolais qui s'associent aux prédateurs internationaux. Et cela a pris de l'ampleur à l'ombre du génocide rwandais. On a créé une insécurité pour pouvoir exploiter nos ressources sans rien payer ! Je vais mettre la main sur toutes ces voies de sortie de notre argent qui va dans les poches de gens à l'intérieur et à l'extérieur. Puis le mettre au service de l'accès à l'eau, l'accès à l'électricité, l'accès à un emploi, à un salaire décent. Il faut absolument mettre la main sur leurs ressources. C'est cela qui va me permettre de travailler sur les routes et sur les autres projets.
La campagne électorale des élections générales en République démocratique du Congo entre dans sa dernière ligne droite. Les Congolais sont appelés aux urnes le 20 décembre prochain et d'ici là, RFI donne la parole aux différents candidats au scrutin présidentiel. Pour ouvrir cette séquence politique, nous écoutons ce lundi 11 décembre 2023 Martin Fayulu, qui était arrivé deuxième selon les chiffres officiels de l'élection présidentielle de 2018. Il avait à l'époque revendiqué la victoire à ce scrutin. Quels sont les thèmes sur lesquels il bat campagne, comment voit-il le scrutin à venir ? RFI : Quel bilan faites-vous du mandat de Félix Tshisekedi à la tête du pays ?Martin Fayulu : Totalement négatif. Monsieur Félix Tshisekedi a exacerbé la situation sécuritaire au Congo. Il est parti s'allier à Paul Kagame qui l'a amené à l'EAC, East African Community [Communauté de l'Afrique de l'Est], avec à la clé une partie de notre pays, le Masisi et le Rutshuru, qui aujourd'hui sont sous administration rwandaise avec ses supplétifs du M23. Deuxièmement, monsieur Félix Tshisekedi a rendu le pays beaucoup plus corruptible. Son gouvernement s'est distingué par le vol et la corruption. Il a fait le projet des 100 jours, 660 millions de dollars disparus. Avec son ami Vital Kamerhe, il a eu un projet de 57 millions de dollars de maisons préfabriquées, disparus. Non, monsieur Félix Tshisekedi a usurpé le pouvoir du peuple congolais en 2018 et, aujourd'hui, voilà l'état dans lequel il a mis le Congo. Le Congo s'est totalement affaibli et est devenu la risée du monde.Quel sera votre chantier prioritaire si vous êtes élu ?Mon chantier prioritaire, c'est d'abord les préalables, les fondations d'un édifice, c'est-à-dire l'intégrité territoriale et la pacification totale du pays. L'État de droit et la légitimité du pouvoir. Troisièmement, la cohésion nationale, c'est essentiel pour nous. Et quatrièmement, la gouvernance intègre, c'est-à-dire la tolérance zéro corruption. Monsieur, madame, vous volez, votre place est en prison. Pas simplement en prison, on fait une enquête sur vous, sur tout ce que vous avez et si vous n'arrivez pas à les justifier, on vous retire tout. Ça, ce sont les prérequis, les préalables pour avoir un pays normal.Concernant maintenant la situation dans l'est de la République démocratique du Congo, comment peut-on ramener la paix et la stabilité dans cette partie du pays ?Nous allons avoir une armée aguerrie, formée, entraînée, équipée. Nous allons construire des camps militaires, surtout dans les provinces de l'Est. Et puis le patriotisme… nous allons éduquer la population congolaise avec les cours d'alphabétisation, d'éducation civique pour dire que nous sommes un et indivisible, nous sommes un peuple uni avec nos diversités. Et nous allons dire à l'ONU, l'organisation des Nations unies, qu'elle doit extirper les éléments des FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] du Congo – ils sont 1 500 ou 2 000, je ne sais pas – et les amener loin du Congo. Nous allons demander aussi aux Nations unies d'éloigner de notre pays les ADF ougandais [Forces démocratiques alliées]. Et dire à monsieur Paul Kagame et à monsieur Yoweri Museveni que le Congo n'est pas un pays à prendre.Quel regard portez-vous sur la façon dont le scrutin du 20 décembre est organisé ?Chaotique. Le scrutin est organisé dans le sens de faire élire par la fraude monsieur Félix Tshisekedi. Il a mis en place une Cour constitutionnelle acquise totalement à sa cause. Il a mis en place une commission électorale à lui et il a fait adopter à l'Assemblée nationale une loi électorale favorable à lui. Mais nous sommes là, nous veillons. Nous sommes candidats à ces élections, pas pour accompagner monsieur Félix Tshisekedi ou monsieur Denis Kadima, les deux dans leurs forfaitures, mais c'est pour surveiller et donner aux Congolais la vérité des urnes. Et c'est cela que je dis à tous les Congolais que je vois : vous devez voter pour celui ou celle qui doit résoudre les problèmes du Congo. Ce n'est pas l'argent qui doit voter, ce n'est pas la tricherie qui doit voter, mais c'est la personne qui est capable d'articuler un programme, capable de défendre ce programme, capable de défendre les intérêts du Congo sous le ciel international, et non des marionnettes qui veulent le pouvoir pour le pouvoir.
La campagne des élections générales prévues le 20 décembre prochain entre dans sa dernière ligne droite en République démocratique du Congo. Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats au scrutin présidentiel et les interroge sur leur projet. L'ancien Premier ministre Adolphe Muzito part à la conquête des suffrages sous la bannière de son parti politique « Nouvel Élan ». Il accorde une importance particulière aux dossiers de la défense et de la sécurité. RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ? Adolphe Muzito : Je suis candidat pour libérer mon pays sous occupation rwandaise à l'est de la République, libérer mon pays aussi de l'exploitation dont il est l'objet de la part de la communauté internationale et de la part des multinationales, actuellement à l'est du pays, mais même à l'Ouest, mais libérer les Congolais de la pauvreté, du chômage. Voilà principalement ce qui est le cheval de bataille de ma candidature au niveau de la présidentielle.Quels devraient être les chantiers prioritaires du prochain chef de l'État congolais ?Le chantier prioritaire d'abord, c'est le chantier de la défense et de la sécurité. Sur le plan interne, il y a beaucoup d'insécurité du fait de jeunes gens qui s'attaquent aux citoyens, aussi bien dans la ville de Kinshasa qu'à l'intérieur du pays du fait du chômage et de la pauvreté. Il faut beaucoup de sécurité sur le plan intérieur, mais aussi donner du travail à ces jeunes. Ensuite, la sécurité extérieure. Notre pays à l'est est sous occupation rwandaise. Il faut préparer la guerre et il faut amener le pays à être en position diplomatique telle que le Rwanda puisse comprendre que si véritablement, il ne se retire pas, le Congo va l'attaquer pour se défendre. Le deuxième chantier, c'est celui des infrastructures. Le Congo a un retard de 5 ans à rattraper dont 20 000 kilomètres de routes nationales et 30-35 000 kilomètres de routes provinciales. Il y a aussi 5 à 6000 kilomètres de chemins de fer à rattraper, parce que depuis le départ des Belges, on n'a plus réhabilité ces chemins de fer… des ports, des aéroports, faire l'adduction d'eau, etc. en faveur de la population. Il faut ajouter les routes de desserte agricole pour relancer l'agriculture qui aujourd'hui est le parent pauvre dans un pays qui a la terre nécessaire pour donner à manger à son peuple.Comment allez-vous réaliser ce programme si vous êtes élu ?J'ai fixé un cap de 300 milliards de dollars pour les dix années à venir, parce que le Congo ne peut pas se construire en 5 ans comme beaucoup de candidats à la présidence de la République semblent le dire dans le cadre de leur programme. Il faut dix ans en augmentant la croissance du pays jusqu'à deux chiffres, en commençant par 7 ou 8%, nous pouvons passer d'un pays aujourd'hui à 50 milliards à un pays de 100 milliards à l'horizon de la décennie. Et donc, nous devons répartir ces ressources entre les provinces et l'État pour que les provinces participent à la construction du pays, notamment en ce qui concerne les infrastructures.
Au cœur de l'Afrique, la République démocratique du Congo (RDC) se trouve confrontée à une série de massacres qualifiés d'« holocaustes » tout au long de son histoire. Parmi les plus tragiques figurent ceux perpétrés sous le règne de Léopold II, ancien roi des Belges, ayant abouti à plusieurs millions de morts en l'espace de 10 ans. Ces faits sanglants sont exposés dans un ouvrage récent, intitulé « Le Congo, Terre promise, Proie des holocaustes. Les croisades antisémites dans la Forêt du Midi », publié par les éditions El Elyon. Les auteurs de cet ouvrage avancent une théorie audacieuse, affirmant que ces holocaustes au Congo relèvent des croisades antisémites, visant à exterminer les descendants de Sem, fils de Noé, personnage clé dans le récit biblique du déluge. Selon leur perspective, l'Afrique subsaharienne, en particulier la RDC, serait sémite, alimentant ainsi le désir des khazars, des Blancs convertis au judaïsme, et de leurs alliés occidentaux, de détruire cette population dans le cadre de ce qu'ils nomment la « théorie du remplacement ». Cet ouvrage bouscule également la croyance biblique occidentale, réfutant l'idée que la terre promise par Dieu à Abraham se trouve en Canaan, soit l'actuelle Palestine déchirée par les conflits. Pour étayer ces affirmations, les auteurs se basent sur des fondements épistémologiques inédits, révélant une perspective singulière sur cette terre ancestrale. Pour en apprendre davantage sur cette vision controversée, Bruno Nsaka s'est entretenu avec Mukendi Kalhàlà wa Ntiita, historien, égyptologue, linguiste et coauteur de cette œuvre novatrice, ayant exploré le symbolisme et la dimension descriptive des langues bantoues."
Le président-candidat en République démocratique du Congo Félix Tshisekedi accorde une interview exclusive à RFI et France 24. Il affirme que les financements pour la tenue de l'élection présidentielle du 20 décembre prochain seront assurés et que les délais seront respectés. Il se dit confiant, estimant que son bilan parle pour lui, et se refuse à commenter les discussions en cours au sein de l'opposition. Il commente l'arrestation du correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera. Pour la première fois, il admet que les tensions sécuritaires au Nord-Kivu empêcheront la tenue du scrutin dans le Rutshuru et le Masisi et accuse une nouvelle fois le président rwandais Paul Kagame d'être le véritable chef du M23. Félix Tshisekedi répond aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI et de Marc Perelman de France 24. France 24 : Monsieur le Président, les élections sont bientôt, elles sont prévues le 20 décembre. On a entendu beaucoup de rumeurs sur un possible glissement. Est-ce que ce scrutin se tiendra bien le 20 décembre en temps et en heure ? Et deuxièmement, est-ce que le financement est là ? On a entendu le président de la Commission électorale dire qu'il manquait 300 millions de dollars. Félix Tshisekedi : Je crois que c'est plutôt à lui qu'il faut poser la question. Mais à ce stade, nous, le gouvernement, nous n'avons encore reçu aucune indication selon laquelle il n'y aurait pas d'élections. Tout porte à croire que ça va se passer le 20 [décembre], et j'en veux pour preuve encore sa dernière déclaration, lorsque tous les candidats ont répondu à l'invitation de la Céni pour signer le code de bonne conduite et faire les derniers réglages, on va dire. Pour ces élections, jusque-là, il n'y a pas de problèmes. Maintenant, ce qu'il reste à faire, évidemment les 300 millions il ne faut pas penser qu'ils viendront d'un coup, ce sera étalé jusqu'à la période électorale. Et en ce moment, ce que je sais, c'est que le gouvernement est attelé à des discussions avec la Céni pour trouver les voies et moyens d'y parvenir, mais il n'y a pas d'inquiétudes de ce côté-là, nous trouverons la solution. RFI : La campagne pour ces élections présidentielle et législatives débute ce dimanche matin et on sait qu'il y a de nombreuses interrogations, Monsieur le Président, sur la fiabilité du fichier électoral. L'opposition dit qu'il pourrait y avoir plusieurs millions d'électeurs fictifs. Est-ce que le scrutin pourra se dérouler sereinement ? On sait notamment qu'il n'y a pas eu d'audit indépendant de ce fichier… Dans quel but inventerait-on des électeurs fictifs ? Dans quel but ? Je ne comprends pas très bien quelle est la revendication de l'opposition. Pour moi, c'est un débat d'opposants, de gens qui ne sont sûrement pas prêts à aller aux élections, parce qu'à plusieurs reprises, ils ont demandé le report de ces élections, ils ont demandé un dialogue, alors qu'il n'y a pas de crise politique, que je sache, dans le pays, et je ne comprends pas très bien quelle est la revendication dans ce sens de l'opposition. Et en plus, la Céni a fait, a organisé, un audit du fichier avec des personnalités venues de tous bords, des personnalités crédibles dont la réputation n'est pas à remettre en cause, la probité n'est pas à remettre en cause. RFI : Il y a la question des électeurs de l'Est, et notamment du Nord-Kivu. Le 20 octobre, en conseil des ministres, vous avez appelé le gouvernement et la Céni à tout mettre en œuvre pour que tous les Congolais puissent voter, compte tenu de ce que vous avez appelé la « libération progressive des territoires de Masisi et du Rutshuru », au Nord-Kivu. Mais depuis, les rebelles du M23 ont repris du terrain. Est-ce que cela veut dire que le vote ne pourra pas se tenir dans ces deux territoires ? Malheureusement. Malheureusement pour Rutshuru et pour Masisi, je ne crois pas que cela pourra se faire. Mais qu'à cela ne tienne, nous allons continuer nos efforts pour libérer ces localités, ramener nos compatriotes dans leurs localités d'origine et imposer cette paix. Mais en même temps, il y a le processus électoral qu'il faut continuer à mener à son terme. France 24 : 26 candidats pour la présidentielle sur la ligne de départ – on verra combien seront à l'arrivée –, c'est une élection à un tour, est-ce que la dispersion des candidatures de l'opposition fait de vous le favori logique de ce scrutin ? Je reste serein, modeste. Ce qui se passe dans l'opposition, ce n'est pas mon problème. Nous vivons dans un pays où il y a une vitalité démocratique certaine et tant mieux, j'allais dire, pour la démocratie. Maintenant, si leur stratégie c'est de se mettre ensemble ou d'y aller dispersé, ce n'est pas mon problème, comme je le disais. Moi, je reste concentré sur ma tâche, sur ma mission que j'ai commencée il y a maintenant cinq ans et que je veux proposer à mes compatriotes pour à nouveau avoir leur confiance. Ce qu'ils font dans l'opposition, c'est leur problème, pas le mien. France 24 : Mais vous vous sentez favori ? Bien sûr, sinon je n'aurais pas demandé à rempiler. Je crois que j'ai fait du bon travail. C'est vrai que beaucoup de choses restent encore à faire, mais le Congo revient de loin, ça il faut le reconnaître. Tous ceux qui viennent aujourd'hui après cinq ans de ma présidence – presque cinq ans – me le disent très clairement, les choses ont vraiment évolué dans le bon sens et même les paramètres à l'international le prouvent. Je fais ici allusion aux agences de notation, qui nous ont maintenant attribué la note de triple B, par exemple. Donc c'est pour vous dire que les choses évoluent dans le bon sens. Elles ne demandent qu'à être consolidées. RFI : En 2018, vous n'êtes pas parvenu à faire une candidature commune de l'opposition et vous êtes bien placé pour le savoir. Cette année, pensez-vous que ce sera pareil et que chaque candidat de l'opposition aura un ego trop fort pour se désister en faveur de son voisin ? Mais pourquoi voulez-vous que je vous dise absolument que j'ai peur d'une union de l'opposition ? Non. Ils peuvent amener les scenarii qu'ils veulent – unis, désunis –, ils ne m'inquiètent pas, ils ne me font pas peur. Je vous ai dit que j'ai confiance dans mon bilan, nous avons fait des choses. Je ne sais pas si vous étiez déjà à Kinshasa il y a deux jours quand j'ai fait mon discours sur l'état de la nation, donc vous avez dû suivre ce bilan et je crois quand même que vous avez pu comprendre qu'il y a eu beaucoup de choses de faites. Le Congo revient de loin, le Congo est sur une très bonne lancée et le peuple ne demande qu'à continuer sur cette lancée. France 24 : Vous défendez votre bilan devant nous, vous l'avez fait devant le Parlement, certains de vos opposants, évidemment, ne sont pas d'accord. Moïse Katumbi… C'est le rôle de l'opposition. France 24 : Oui, mais peut-être que les critiques peuvent être fondées. Par exemple, Moïse Katumbi parle de coupures d'électricité incessantes. Martin Fayulu et Denis Mukwege dénoncent la corruption des élites du pays, est-ce que c'est de la pure opposition ou est-ce que, malgré tout, oui il y a des coupures d'électricité, oui il y a de la corruption ? Les coupures d'électricité, ce n'est pas nouveau. Ce que nous, nous faisons, c'est d'essayer de juguler justement ces coupures intempestives et nous le faisons en renforçant les capacités des barrages d'Inga et de Zongo 2. Je viens d'ailleurs d'inaugurer une centrale électrique là, maintenant, qui va desservir une dizaine de communes dans Kinshasa et ça fait des millions de consommateurs, de clients, qui vont pouvoir maintenant être raccordés au réseau électrique. Donc nous essayons de juguler cela. Lorsque, moi, je suis arrivé à la tête de ce pays, il n'y avait que 9% de ménages dans la population qui avaient accès à l'électricité. Aujourd'hui, nous tournons autour de 20% et l'objectif, c'est d'aller encore beaucoup plus loin. Donc eux, ils peuvent parler, d'accord. Moïse Katumbi, il a été gouverneur de la province du Katanga, qui à l'époque n'était pas encore divisée en quatre morceaux, mais qu'est-ce qu'il en a fait ? Je parlais d'ailleurs récemment de l'aéroport international qui est en train d'être construit, qui est déjà d'ailleurs terminé, à Kolwezi. Il a été gouverneur pendant neuf ans, il n'a même pas pensé à construire un aéroport international dans la capitale mondiale du cobalt. Aujourd'hui, des gens, des investisseurs, pourront venir de partout, sans devoir passer par Lubumbashi et chercher des petits cercueils volants pour arriver à Kolwezi. Ils vont venir directement avec leur jet privé ou leur avion régulier sur Kolwezi. J'ai des tas d'exemples comme ça qui peuvent démontrer que je n'ai aucune leçon à recevoir de Moïse Katumbi. France 24 : Il y a une affaire qui défraie la chronique, celle du correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera. Il est détenu depuis deux mois en prison. Il est accusé de diffusion de fausses informations et il risque dix ans de prison. Il est accusé d'être à l'origine d'un rapport interne de l'ANR, les services secrets, mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre, au mois de juillet, de Chérubin Okende, qui est un proche de Moïse Katumbi. Le journaliste et l'association Reporters sans frontières nient toute manipulation de cette nature. Monsieur le Président, pourquoi tant d'acharnement contre un simple journaliste ? Je ne suis ni à l'origine de son arrestation, ni en train de tirer les ficelles pour qu'on enfonce Stanis Bujakera. Je ne peux pas intervenir. Je n'interviendrai que peut-être plus tard, s'il est condamné, ou quoi, pour une amnistie, une grâce, ou que sais-je. Si… Mais à ce stade, je n'ai rien à dire. Je suis le premier à être peiné par ce qu'il lui arrive. Mais j'ai aussi en même temps besoin de savoir ce qu'il s'est passé. Parce que je sais qu'en ce qui concerne le malheureux Chérubin Okende, ni mon régime, ni un de mes proches, qui qu'il soit, n'y est ni de près ni de loin lié. Je n'avais aucun intérêt à donner la mort à ce compatriote, parce que d'abord, remarquez, il était le porte-parole d'Ensemble [Ensemble pour la République, la coalition pro-Katumbi], il n'a jamais pris la parole, il ne gênait en rien le régime. Et quand bien même il y en a qui gênent, plus que ça, qui profèrent des injures, des menaces, qu'est-ce qu'il leur arrive ? Et pourquoi on s'en prendrait à Chérubin, le pauvre ? Pourquoi chercherais-je à lui ôter la vie ? Ça n'a pas de sens. Donc pour moi, c'était aussi une curiosité, je voulais savoir : mais qu'est-ce que c'est ? Pourquoi est-ce qu'on a voulu faussement attribuer aux services de renseignements la responsabilité de la mort de Chérubin ? France 24 : Est-ce que ce journaliste est responsable de ça ? Non, le journaliste, on peut l'avoir manipulé en lui faisant croire que c'était une information de première main, et ensuite, on désoriente les enquêteurs, c'était peut-être ça le but. France 24 : Il y a un mois, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et son envoyé spécial dans la région ont parlé devant le Conseil de sécurité des Nations unies et ils disent craindre une guerre directe entre le Rwanda et la RDC. Oui, mais à cause de qui ? France 24 : Je ne veux pas entrer dans la cause. Vous devez entrer dans la cause. France 24 : On y viendra. Mais d'abord, est-ce que vous partagez cette crainte ? Vous parlez de craintes, les craintes sont là, d'accord, mais à qui la faute ? Nous, nous sommes les victimes. France 24 : Est-ce qu'on est au bord d'une guerre, Monsieur le Président ? Moi, je n'exclus aucun scénario. Nous sommes les victimes. Je viens de vous parler de millions de gens qui, en ce moment, vivent dans des conditions infrahumaines. Qui ont été obligées, sinon elles allaient se faire massacrer, de quitter leurs localités pour venir vivre aux abords de Goma dans des conditions infrahumaines. Alors, quel est l'État qui peut accepter ce genre de choses ? On n'a pas à regarder dans notre direction, il faut regarder dans la direction de ceux qui sont coupables de cette agression, de cette situation. Et nous, nous disons, après avoir appelé plusieurs fois la communauté internationale à intervenir par des sanctions contre le Rwanda, si celles-là tardent à venir, nous allons nous protéger nous-mêmes, nous allons utiliser nos propres moyens pour nous défendre, défendre nos populations. France 24 : Y compris par les armes ? À votre avis, comment est-ce qu'on pourrait faire autrement que par les armes ? France 24 : Combien de soldats rwandais, d'après vos informations, sont sur le sol congolais ? Des milliers. France 24 : Des milliers ? Oui, ils sont là par milliers. France 24 : Est-ce que Paul Kagame, pour vous, est le véritable chef du M23 ? Bien sûr. D'abord, le M23, c'est une coquille vide. Ce sont les RDF [Forces rwandaises de défense, NDLR] qui se battent et nous en avons les preuves. Parce qu'aujourd'hui, avec les armes que nous avons, la technologie que nous avons, nous les voyons, nous avons des images. Je ne parle pas en l'air. Je parle sur la base de faits avérés. Les images sont là, de leurs cadavres et même lorsqu'ils s'amoncellent pour porter leurs attaques. Nous avons tout et pas que nous, l'ONU, les Nations unies, ont aussi les mêmes images. N'oubliez pas que la mission de la Monusco est encore à l'est du pays, à Goma. RFI : Début octobre, des milices patriotiques congolaises, les fameux Wazalendos, soutenus par votre armée, ont reconquis une partie du Masisi, notamment autour de Kitshanga. Mais depuis, le M23 a repris le terrain perdu, il menace à nouveau des localités, les villes de Sake et bien sûr de Goma, c'est donc un échec ? Ils ne prendront pas Goma. Retenez-le, ils ne prendront pas Goma. RFI : Pourquoi ? Parce qu'il y aura une réplique de notre part. RFI : Mais là, quand même, il y a eu un échec non ? Oui, mais des Wazalendos, c'est normal. Qui sont les Wazalendos ? Ce sont des patriotes, des civils au départ, des gens qui ont décidé de défendre corps et âme les intérêts de leur communauté, parce qu'en son temps, ils n'avaient pas confiance en l'armée, ils ne pensaient pas que l'armée était capable de les protéger, donc ils ont pris leur courage à deux mains et se sont engagés dans ce combat. C'est même héroïque. On l'a vu en Ukraine, des Ukrainiens qui étaient de la société civile ont juste évacué leur famille et ont décidé de prendre les armes, d'être formés. Pourquoi est-ce que c'est valable quand ça se passe en Ukraine et quand c'est au Congo, on qualifie les Wazalendos de forces négatives ? Ce sont des Congolais qui ont décidé de se battre contre l'agression dont ils sont victimes, d'une agression injuste et barbare. RFI : Avec le soutien des FARDC, de votre armée ? Bien sûr. Là où les FARDC peuvent les soutenir, s'ils sont dans leur giron, l'ordre est donné pour que celles-ci les soutiennent. Je ne m'en cache pas, parce que ce n'est pas un crime qu'ils commettent. Ils défendent leur patrie, avec raison et courage. Ce sont des héros, pas des criminels comme le M23 et les RDF du Rwanda. France 24 : Pour tenter de retourner la situation en votre faveur, vous avez aussi eu recours à des compagnies de sécurité occidentales, une française, Algemira, une roumaine, Congo protection. Bien sûr. C'est pour renforcer les capacités. Ce sont des experts, attention, ce sont des experts, qui ont eux-mêmes eu des carrières de forces spéciales, de commandos, etc. Et dont la mission est de renforcer les capacités des Forces de défense en situation réelle, sur le terrain. France 24 : En se battant ? Bien sûr. Ils doivent être à nos côtés. France 24 : Ils sont combien ? 900 ? Par là. Un bon millier peut-être. France 24 : Quand il y a des sociétés de sécurité étrangères, d'où que ce soit, qui viennent, qui se battent, qui sont nombreuses, on appelle ça des mercenaires. Qu'est-ce que vous appelez se battre ? Parce que, quand je vous dis qu'ils sont en situation réelle, qu'ils sont sur le terrain, ils coachent. Est-ce qu'un coach de football joue avec son équipe ? Pourtant, il est sur le terrain, il voit ses joueurs jouer, il est là. Les joueurs sont là en train de jouer et lui, il coache. Ce sont des coachs, si vous voulez une image. France 24 : Pas des mercenaires ? Non, ce ne sont pas des mercenaires. Les mercenaires, ils n'ont pas de statut social. Vous avez parlé de la société Algemira, donc c'est une société, une personne morale reconnue, dont l'adresse est connue, dont les activités sont connues, alors pourquoi parler de mercenaires ? C'est une activité qui est connue et qui est légalement acceptée dans les pays où ces sociétés sont enregistrées, sinon il y aurait déjà eu des poursuites contre eux, non ? Vous n'êtes pas d'accord avec ça ? Ce ne sont pas des mercenaires. RFI : Vous avez aussi remis en état de marche une flotte d'avions et d'hélicoptères – d'avions de chasse et d'hélicoptères armés, bien sûr –, vous attendez trois drones chinois, est-ce que vous comptez sur ces nouveaux moyens, ces renforts… Vous êtes bien renseigné, vous. RFI : … pour peut-être obtenir une victoire de prestige avant le 20 décembre ? D'abord, nous ne les attendons pas, ils sont déjà là, les drones. Ils sont là depuis quelque temps. RFI : Des drones d'attaque ? Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a de mal ? RFI : Est-ce que vous comptez sur ces nouveaux moyens pour avoir une victoire militaire de prestige avant le 20 décembre ? Non, je ne joue pas avec ça. Moi, je ne fais pas de politique politicienne. Pas du tout. Moi, je défends les intérêts de mon pays et de mon peuple et je les défends avant, pendant, ou après les élections. Je vous ai dit que pour Rutshuru, pour le Masisi, c'était mort pour les élections en ce moment. Je l'avale avec difficulté, mais je l'avale. Mais cela ne va pas nous pousser à baisser les bras. Donc l'urgence s'impose. Nos populations sont dans des conditions inacceptables. Il faut les ramener chez elles. Et donc, même pendant le processus électoral, des efforts pour les ramener vont continuer. Donc vous voyez que ce n'est pas lié du tout à un résultat quelconque qu'il faudrait avoir avant le 20 décembre.
Les incertitudes demeurent, selon The New Humanitarian. Le site internet spécialiste des questions humanitaires parle d'un accord de paix inachevé. Le média donne ainsi la parole à d'anciens combattants tigréens, comme cette jeune femme qui survit aujourd'hui avec 35 dollars par mois : « Elle se dit oubliée, traitée comme un vieux chewing-gum » et attend une hypothétique réintégration dans la société. Une illustration des nombreux ratés de la démobilisation un après la fin de la guerre.Dans un autre reportage au Tigré, le Addis Standard affiche le dénuement des ex-miliciens dans les camps dits de transit, le manque de médicaments, de nourriture.Selon The New Humanitarian, ce processus de démobilisation, le plus important jamais envisagé, concerne plus de 370 000 combattants et doit durer cinq ans avec l'aide des Nations unies. Le problème, c'est que personne ne veut payer la facture totale de 850 millions de dollars avec le gouvernement éthiopien. Un énorme risque selon un diplomate cité par le média en ligne car la plupart des ex-combattants ont encore des armes.Opacité dans l'attribution de blocs gaziers dans l'est de la RDCUne enquête co-signée par l'agence Reuters et The Bureau of Investigative Journalism pointe des irrégularités dans les résultats de l'appel d'offre émis par le gouvernement. Ce dernier concerne l'extraction d'hydrocarbures notamment autour du Lac Kivu. La société canadienne Alfajiri y a remporté l'une des zones en jeu et ce alors qu'elle ne présentait pas les garanties financières nécessaires, selon un rapport de présélection. Il faut dire que la société a été créée trois semaines après l'annonce de la mise aux enchères des marchés d'exploitation.L'enquête révèle aussi comment Alfajiri a vu son offre technique nettement réévaluée à la hausse, même si la société n'a pas démontré qu'elle employait du personnel qualifié dans un premier temps.L'affaire fait en tout réagir en RDC : sur Actualité.CD, la plateforme « Le Congo n'est pas à vendre », déplore l'absence de transparence dans le choix des lauréats. Son porte-parole s'insurge : « Il faut arrêter de sélectionner des sociétés qui n'ont pas les compétences. » Le ministère congolais des Hydrocarbures indique de son côté avoir respecté les évaluations du rapport final de sélection des offres.« L'empire de papier » d'un entrepreneur kényanJulius Mwale est présenté comme le principal investisseur de villes intelligentes comme Akon City dans la région de Thiès au Sénégal. Sauf que, nous révèle Mediapart, ce milliardaire autoproclamé est régulièrement accusé de laisser des factures impayées et ses projets n'ont jamais abouti. Akon City est toujours un chantier en friche aujourd'hui.L'enquête détaille donc comment Julius Mwale s'affiche auprès de chefs d'État et a réussi à convaincre des mannequins sud-africains, d'anciens militaires américains et donc la popstar américaine Akon, de financer ces soi-disant projets de « smart cities » au risque d'être condamné.Julius Mwale est ainsi dans le collimateur de la justice, aux États-Unis ou encore au Kenya pour ne pas avoir réglé plus de deux millions de dollars de factures ces quinze dernières années. L'une des plaignantes cingle : « C'est un escroc, un fraudeur, je ne comprends pas comment il fait pour être encore dans le coup... » L'avocat de Julius Mwale, lui, « dénonce une enquête diffamatoire aux relents racistes qui semble discréditer les personnes noires comme des escrocs ».Les célébrations des Springboks continuent en Afrique du SudLes rugbymen sud-africains font encore la fête comme l'a constaté la télévision eNCA. Près d'une semaine après leur victoire à la Coupe du monde en France, les champions ont commencé leur tour d'honneur dans un bus à impériale sur l'avenue centrale de la capitale Pretoria. Autour d'eux, des dizaines de milliers de supporters et le président Cyril Ramaphosa.Pour terminer en musique, le quotidien The Star raconte comment les Springboks ont sabré le champagne avec le chanteur Zakes Bantwini et son tube « Mama Thula ».
Les incertitudes demeurent, selon The New Humanitarian. Le site internet spécialiste des questions humanitaires parle d'un accord de paix inachevé. Le média donne ainsi la parole à d'anciens combattants tigréens, comme cette jeune femme qui survit aujourd'hui avec 35 dollars par mois : « Elle se dit oubliée, traitée comme un vieux chewing-gum » et attend une hypothétique réintégration dans la société. Une illustration des nombreux ratés de la démobilisation un après la fin de la guerre.Dans un autre reportage au Tigré, le Addis Standard affiche le dénuement des ex-miliciens dans les camps dits de transit, le manque de médicaments, de nourriture.Selon The New Humanitarian, ce processus de démobilisation, le plus important jamais envisagé, concerne plus de 370 000 combattants et doit durer cinq ans avec l'aide des Nations unies. Le problème, c'est que personne ne veut payer la facture totale de 850 millions de dollars avec le gouvernement éthiopien. Un énorme risque selon un diplomate cité par le média en ligne car la plupart des ex-combattants ont encore des armes.Opacité dans l'attribution de blocs gaziers dans l'est de la RDCUne enquête co-signée par l'agence Reuters et The Bureau of Investigative Journalism pointe des irrégularités dans les résultats de l'appel d'offre émis par le gouvernement. Ce dernier concerne l'extraction d'hydrocarbures notamment autour du Lac Kivu. La société canadienne Alfajiri y a remporté l'une des zones en jeu et ce alors qu'elle ne présentait pas les garanties financières nécessaires, selon un rapport de présélection. Il faut dire que la société a été créée trois semaines après l'annonce de la mise aux enchères des marchés d'exploitation.L'enquête révèle aussi comment Alfajiri a vu son offre technique nettement réévaluée à la hausse, même si la société n'a pas démontré qu'elle employait du personnel qualifié dans un premier temps.L'affaire fait en tout réagir en RDC : sur Actualité.CD, la plateforme « Le Congo n'est pas à vendre », déplore l'absence de transparence dans le choix des lauréats. Son porte-parole s'insurge : « Il faut arrêter de sélectionner des sociétés qui n'ont pas les compétences. » Le ministère congolais des Hydrocarbures indique de son côté avoir respecté les évaluations du rapport final de sélection des offres.« L'empire de papier » d'un entrepreneur kényanJulius Mwale est présenté comme le principal investisseur de villes intelligentes comme Akon City dans la région de Thiès au Sénégal. Sauf que, nous révèle Mediapart, ce milliardaire autoproclamé est régulièrement accusé de laisser des factures impayées et ses projets n'ont jamais abouti. Akon City est toujours un chantier en friche aujourd'hui.L'enquête détaille donc comment Julius Mwale s'affiche auprès de chefs d'État et a réussi à convaincre des mannequins sud-africains, d'anciens militaires américains et donc la popstar américaine Akon, de financer ces soi-disant projets de « smart cities » au risque d'être condamné.Julius Mwale est ainsi dans le collimateur de la justice, aux États-Unis ou encore au Kenya pour ne pas avoir réglé plus de deux millions de dollars de factures ces quinze dernières années. L'une des plaignantes cingle : « C'est un escroc, un fraudeur, je ne comprends pas comment il fait pour être encore dans le coup... » L'avocat de Julius Mwale, lui, « dénonce une enquête diffamatoire aux relents racistes qui semble discréditer les personnes noires comme des escrocs ».Les célébrations des Springboks continuent en Afrique du SudLes rugbymen sud-africains font encore la fête comme l'a constaté la télévision eNCA. Près d'une semaine après leur victoire à la Coupe du monde en France, les champions ont commencé leur tour d'honneur dans un bus à impériale sur l'avenue centrale de la capitale Pretoria. Autour d'eux, des dizaines de milliers de supporters et le président Cyril Ramaphosa.Pour terminer en musique, le quotidien The Star raconte comment les Springboks ont sabré le champagne avec le chanteur Zakes Bantwini et son tube « Mama Thula ».
Le Congo dépend toujours en grande partie des importations alimentaires pour nourrir ses 5 millions d'habitants. Elles sont estimées à 700 milliards de francs CFA (1,060 milliard d'euros) par an. Son ambition d'atteindre l'autosuffisance alimentaire au début des années 2000, n'a toujours pas abouti faute, notamment, de financements pérennes. De notre correspondant à Brazzaville,À une centaine de kilomètres au nord de Brazzaville, le Nouveau Village agricole de Nkouo est presque à l'abandon. Ce projet lancé en 2010 réunissait à l'origine plus de 700 exploitants, surtout spécialisés dans la production d'œufs... mais ils ne sont plus qu'une quarantaine aujourd'hui.Stendhal Koussala décrit son expérience avec amertume : « Cela nous fait 13 ans que nous sommes dans le site. Mais, aujourd'hui, cela fait 8 ans que nous sommes abandonnés. Ici, c'est une production médiocre et négligeable destinée juste à la maintenance du village. Sinon le village ne produit plus [comme l'État l'avait voulu, NDLR]. Et pour la maintenance, il y a une production plus ou moins négligeable qu'il y a là. Question de maintenir l'image d'un village producteur des œufs de table. »L'appuie du PDACMalgré les efforts du gouvernement congolais pour tenter d'atteindre l'auto-suffisance alimentaire en valorisant ses 10 millions d'hectares de terres arables, de nombreux projets ont été abandonnés au fil des années, en raison notamment de la chute du prix du pétrole. Le nouveau village agricole de Nkouo doit sa survie au PDAC, le Projet de développement de l'agriculture commerciale, financé par la Banque mondialeBienvenu Mandilou est, lui aussi, exploitant agricole à Nkouo. « Nous étions parmi les personnes qui imposaient le prix [de l'œuf] sur le marché. Mais, depuis la rupture, nous ne sommes plus visibles sur le marché. Ce que je peux demander [aux autorités] c'est de relancer ce village », indique-t-il.« L'autosuffisance sera à notre portée »La production du village est estimée aujourd'hui à 96 000 œufs par mois, contre plus de 666 000 par mois avant la crise. L'agriculture est un secteur clé pour tenter de relancer l'économie et de diversifier les exportations du Congo, toujours largement dominée par le pétrole. Technicien suivant au jour le jour comment Brazzaville met en œuvre ses politiques agricoles, Justin Alain N'sangou de l'Observatoire congolais des droits des consommateurs souligne que les décideurs ont commis des erreurs et donne quelques conseils :« Il suffit de pérenniser la semence de bonne qualité ; qu'on opérationnalise l'Institut des recherches agricoles vers la production et non vers des théories. Qu'on renforce les capacités des génies du secteur agricole pour que ceux-ci accompagnent les producteurs. Qu'on mécanise l'agriculteur et qu'on rende simple son financement. Certainement, l'autosuffisance sera à notre portée », analyse-t-il.À Nkouo, on pratique également du maraîchage à petite échelle. Et, pour la relance, des activités, les autorités espèrent une promesse des fonds koweïtiens dont le montant n'a pas été révélé.
durée : 00:55:59 - Les décolonisations africaines - par : Pierre Haski - Pierre Haski vous embarque au fil du fleuve Congo à la rencontre de Fulbert Youlou, un président en soutane ! Un récit émaillé d'archives, porté par une bande son de choc, le tout éclairé par l'historien Rémy Bazenguissa-Ganga. - réalisé par : Helene Bizieau
Dans ce premier épisode, vous entendrez la voix d'Angélique, affectueusement renommée Dada depuis mon enfance. Dada c'est ma mamie. De son amour pour les fleurs à son lien intime avec le Congo, son pays natal, Dada se remémore et nous livre des pans de sa vie. Bonne écoute ! P.S : si vous écoutez ce podcast sur Apple podcast n'hésitez pas à laissez des étoiles, 5 de préférence :) Vous pouvez suivre Bana Poto sur : https://www.instagram.com/banapoto_/ Ou encore partager un témoignage ou une réaction à : banapotopodcast@gmail.com Réalisation et production : Wendy Montage et Mixage : Wendy Références musicales : •Water No Get Ennemy by Fela Kuti •Zebola by les Tambours de Brazza •Massu by Franco, Simaro, Jolie Detta, TPOK Jazz
Dans ce nouvel épisode de Bouchées Doubles, Armelle reçoit deux invités : Camille Gozé et Laurent Kalala, les fondateurs du restaurant Bomayé.Camille et Laurent sont un duo dans la vie privée et dans la vie professionnelle depuis l'ouverture de leur restaurant Bomayé il y a presque un an, dans le 10e arrondissement de Paris. Bomayé démocratise la culture africaine à travers des burgers dont les saveurs s'inspirent de plats typiques du Sénégal, du Congo et de la Côte d'Ivoire.Dans cet épisode, Camille et Laurent nous parlent de leur enfance, très différente l'une de l'autre. Mais surtout, ils nous racontent leurs nombreux voyages. Seul ou à deux, ils ont visité bon nombre de pays, découvert des nouvelles cultures et se sont inspirés de ces expériences pour créer Bomayé.On parle ainsi de cuisine d'Afrique du Sud ou encore du Japon, pour un petit voyage gustatif à travers le monde. Tout au long de cet épisode, on ressent la passion de Camille et Laurent pour la bouffe et leur volonté de la partager au plus grand nombre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La CAN des moins de 23 ans.Tout va bien pour le Maroc, pays hôte.Les lionceaux de l'Atlas se sont brillamment qualifiés pour les demi finales de leur tournoi et cette fois sans l'aide de personne.Succès 5-1 net et sans bavure face au Ghana.Les Guinéens eux ce sont redonnés de l'espoir en prenant le meilleur sur le Congo Brazzaville 3 buts 1. Les Congolais éliminés, la Guinée jouera son dernier match et sa qualification vendredi face au Ghana.
Battus lors de la 1ère journée de la CAN des moins de 23 ans, qualificative pour les JO, le Congo Brazza et la Guinée rêvent toujours des Jeux. Les deux équipes, qui participent pour la 1ère fois à la compétition, s'affrontent ce mardi pour leur 2e match. Malheur au vaincu !
Le chorégraphe et danseur Faustin Linyekula et la krumpeuse Mamu Tshi présentent leurs spectacles sur la scène du Théâtre Chaillot à Paris. Partis tous deux au Congo en 2022 sur les traces de leurs ancêtres respectifs, il et elle créent ensemble un portrait dansé au retour de ce voyage introspectif. Danseur, chorégraphe, metteur en scène, Faustin Linyekula est artiste associé au Théâtre National de Chaillot à Paris. Mais il vit et travaille à Kisangani, dans la province de Tshopo en République Démocratique du Congo. Un pays qu'il nous raconte et à travers lequel il se raconte dans les spectacles qu'il nous présente sur les scènes du monde. Il revient sur ce parcours dans le spectacle « My Body my archive », qu'il présente jusqu'à demain (17 juin 2023) à Chaillot. Mais il y en a aussi un deuxième, « Mamu Tshi, portrait pour Amandine », qu'il a offert à Amandine Tshijanu Ngindu, alias Mamu Tshi, elle aussi Congolaise, artiste de danse urbaine et plus précisément de krump, « danseuse de l'année » en 2020 et 2021 dans cette discipline. Deux spectacles dans lesquels les mots, les sons et les corps nous parlent de filiation, de leur parcours familial et personnel, et donc forcément du Congo. Les créations de Faustin Linyekula « My Body, My Archive » et « Mamu Tshi, portrait pour Amandine » avec Mamu Tshi sont à voir à Chaillot - Théâtre National de la danse jusqu'au 17 juin.Café gourmand : - Hortense Volle nous fait découvrir le Festival annuel de musique du monde Rio Loco en direct de Toulouse.- Solène Gardré présentera la pièce « Kap O Monde ! » au Théâtre de Belleville, qui met en scène un dialogue entre révolution française et haïtienne. - José Marinho nous parlera l'album « The very Best of 1989-2023 » qui retrace les 35 ans de carrière du célèbre groupe écossais Texas.
Cartographier précisément les ressources en eau de la planète, des fleuves aux océans, avec des données mises à jour chaque mois, au gré des inondations et des sécheresses ? C'est la promesse du satellite Swot, fabriqué en France et lancé avec succès par une fusée Space X fin décembre. Récit et analyse d'une petite révolution aux multiples implications avec Sébastien Pommier, du service Economie de L'Express. Retrouvez tous les détails de l'épisode ici et inscrivez-vous à notre newsletter.L'équipe :Écriture : Margaux LannuzelPrésentation : Xavier YvonMontage : Charlotte BarisRéalisation : Jules KrotMusique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio TorrentCrédit image : NASA/JPL-CaltechLogo : Anne-Laure Chapelain / Thibaut ZschieschePour nous écrire : laloupe@lexpress.fr Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un épisode très riche qu'on vous propose aujourd'hui avec Elikya DJEKI. Il se présente comme étant marié et père de 7 enfants. Expert en gestion de patrimoine, en maîtrise d'ouvrage et encore en immobilier, Elikya nous décrit sa vision et sa stratégie pour l'Afrique et plus particulièrement pour la République Démocratique du Congo. Il débute sa vie professionnelle à 6ans avec sa grand-mère au marché de Wenze ya Pompage. Elikya connait une vie pleine de changement. Il est passé d'une famille ne connaissant que la First Class, père directeur d'Air Zaïre et mère issue d'une famille de préfet, à une vie plus modeste au décès de son géniteur. Elikya a appris à continuellement se renouveler. Passant de conseiller sportif de son cousin Hérita Ilunga, légende du football congolais, à la gestion de patrimoine en quelques années, il nous livre à travers cet épisode une véritable leçon sur les principes fondamentaux qui régit la vie, la richesse avec, notamment, la règle du fruit et de la semence. Il y a quelque chose que je tiens à dire à la diaspora qui m'écoute : n'attendez pas d'avoir 10 mille, 15 mille, 20 mille pour investir. Bonne écoute Pensez à visiter les sites de nos partenaires : - Banou Conseils : https://particuliers.banouconseils.com/ Et - Kipeps : https://shop.kipeps.com/ fr/
Le projet de loi qui encadre la restitution des oeuvres acquises de façon illégitime lors de la colonisation a été voté cet été. Le Congo est-il prêt à récupérer ces oeuvres dans de bonnes conditions ?
En 2021, Grâce a décidé de se rendre au Congo pour la première fois. Née en Belgique, elle a visité le Congo pour la première fois en 2019 et sa décision était prise ! Grâce voulait déménager au Congo. Dans la première partie de cet épisode, elle nous parle de son amour pour le Congo, des avantages et des inconvénients d'y vivre.
À Kinshasa, les réactions sont mitigées après la tournée du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui s'est rendu successivement au Congo et au Rwanda. L'opposant congolais Adolphe Muzito a été Premier ministre du Congo de 2008 à 2012. Aujourd'hui, il préside le parti « Nouvel Élan ». De passage à Paris, il s'exprime sur la crise entre le Congo et le Rwanda, mais aussi sur sa stratégie avant la présidentielle de 2023. Lors de sa visite à Kinshasa, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est dit très préoccupé par les informations crédibles selon lesquelles le Rwanda soutiendrait les rebelles du M23. Est-ce que cela vous satisfait ? Ça me laisse sur ma soif. J'aurais aimé qu'il se prononce, y compris en condamnant le Rwanda, en s'engageant à prendre des sanctions dans le cadre de son pays, mais aussi dans le cadre de la communauté internationale. Mais ça ne m'aurait toujours pas satisfait parce que, pour l'essentiel, ce que nous voulons, nous, et que nous n'attendons pas d'ailleurs des États-Unis, c'est que nous, le Congo, on se prépare pour faire la guerre, pour chasser les Rwandais de notre pays. Ce que nous demandons, c'est que le gouvernement de Monsieur Tshisekedi prépare la guerre. Et nous disons qu'il faut que nous puissions montrer nos muscles. Il faut véritablement armer le Congo, nos troupes, leur donner les moyens logistiques nécessaires pour que l'on puisse dissuader les prétentions du Rwanda en RDC. Le Congo doit faire peur au Rwanda, mais pour faire peur au Rwanda, j'insiste qu'il nous faut une armée. Sur le plan intérieur, Adolphe Muzito, vous êtes l'allié politique de Martin Fayulu au sein de la plateforme Lamuka. Or, le 14 juillet, Martin Fayulu a été désigné candidat de son parti Ecidé à la présidentielle de décembre 2023. Le soutiendrez-vous ? D'abord, je ne connais pas son programme. Donc, le moment venu, s'il se dégage une convergence autour de nos programmes respectifs, à Martin et à moi, à son parti et au mien, mais aussi avec d'autres forces politiques et sociales, c'est sur cette base là que les alliances politiques et électorales pourront avoir lieu. Depuis un an, la plateforme Lamuka et le FCC de Joseph Kabila, qui étaient les pires adversaires de 2018, se sont rapprochés au sein d'un Bloc patriotique, anti-Tshisekedi. Êtes-vous d'accord avec cette stratégie ? Mon parti et moi avons dit « non » à ce Bloc patriotique parce que nous considérons qu'on ne peut pas s'appuyer sur celui qui a fait le pêché pour combattre celui qui a profité du pêché. Donc, nous pensons que les FCC ne sont pas les alliés appropriés pour lutter contre la fraude électorale et pour la vérité des urnes, parce que ce sont eux qui sont à la base de cela. C'est cela, d'ailleurs, qui fait la divergence entre Ecidé et Nouvel Élan, entre Martin Fayulu et moi. Évidemment, c'est une divergence qui peut être dépassée, je l'espère, parce qu'il faut maintenir Lamuka comme force de résistance. Êtes-vous toujours, comme Martin Fayulu, dans une opposition frontale au régime de Félix Tshisekedi ou êtes-vous plus mesuré, à présent, dans vos propos ? Je suis toujours résistant dans Lamuka. Je suis toujours dur par rapport à Monsieur Tshisekedi et à l'Union sacrée de la Nation. En ce qui concerne le processus électoral, je doute de sa crédibilité et je ne suis pas certain qu'il le respectera, auquel cas, Lamuka va rebondir pour exiger des élections transparentes dans les délais constitutionnels. L'arrestation, il y a quelques jours, du député Jean-Marc Kabund, l'ancien président du parti de Félix Tshisekedi, qui vient de passer dans l'opposition... Qu'en pensez-vous ? Je trouve qu'au-delà du fond, qui est fondé ou pas, je voudrais constater le caractère arbitraire de l'arrestation. On aurait pu, par exemple, respecter son immunité parlementaire. On aurait pu, quand même, prendre le temps de l'interroger, quitte à ce qu'il reste à la maison. C'est quand même une grande personnalité de ce pays. C'est très très inquiétant pour la démocratie congolaise. La manière de procéder donne l'impression que l'on est plutôt dans une logique de règlement de compte. Adolphe Muzito, serez-vous candidat en 2023 ? Je serai candidat en 2023. Dans moins de six mois déjà, je présenterai ma candidature au congrès de mon parti. Mais pourquoi envisagez-vous de participer à une élection dont vous doutez de la transparence ? Je ne suis pas de ceux qui préconisent le boycott des élections. Le peuple fera pression pour que ces élections soient transparentes. Vous avez été Premier ministre de Joseph Kabila de 2008 à 2012. Si vous êtes candidat, ne risquez-vous pas d'être devancé par des candidats, comme Martin Fayulu, qui n'ont aucun bilan éventuellement négatif au pouvoir et qui ont une vraie virginité politique ? La virginité politique est un atout, mais c'est en même temps une faiblesse. C'est que l'on n'a jamais mis la main à la pâte. J'ai l'avantage d'avoir un bilan, mais surtout, l'avantage d'avoir commis aussi des erreurs dans ma gestion. Parce que, dit-on, l'expérience est la somme des erreurs, donc c'est un atout. Cela me permet de savoir quelles sont les limites de l'État, quelles seront les limites de mon gouvernement dans les promesses qu'il faut faire au peuple. Et si vous êtes élu, quelle sera votre priorité économique ou financière ? D'abord, la priorité, c'est la souveraineté de l'État. Il faut un État souverain. Pour cela, il faut des ressources pour financer sa fonction régalienne. Donc, il faut doubler le PIB. Mais comment doubler le PIB ? Avec quel modèle économique ? Nous allons mettre l'accent sur les ressources naturelles qui font l'objet du bradage, hier comme aujourd'hui. J'en prends ma part de responsabilité en tant que dirigeant. Deuxièmement, nous pensons à une politique de grands travaux qui passe par la construction de routes. D'où viendront les moyens pour financer ces infrastructures ? Il faut trouver une solution pour les entreprises publiques, qui aujourd'hui sont un boulet au pied de l'économie congolaise. Je suis pour la privatisation de celles-ci et je veux que ce soit l'un des thèmes qu'il faut imposer au débat public dans notre pays. ► À lire aussi : M23: au Rwanda, Antony Blinken met en garde contre le risque d'instabilité régionale
C'est un phénomène mondial qui n'épargne aucun pays et frappe durement les plus démunis : l'inflation entame le pouvoir d'achat de tous. Face à la flambée des prix, chacun sa recette anti-crise. En République démocratique du Congo, la farine de manioc pourra-t-elle devenir un substitut à la farine de blé ? Reportage dans une coopérative de producteurs de manioc à Mudaka, dans la province du Sud-Kivu. Le pays est le troisième producteur mondial de manioc. Alors pour faire face à la flambée des prix et à la pénurie mondiale de blé, les autorités ont pour projet d'industrialiser la filière de manioc. L'objectif : introduire jusqu'à 20% de farine de manioc dans la production de pain, de gâteaux ou même de pizzas. Mais le chantier est immense. Pour l'heure, la farine produite en RDC n'est pas utilisable pour la boulangerie et la pâtisserie, car trop épaisse. ► À lire et écouter aussi : Le Congo, futur roi du manioc
Pays pétrolier, la République du Congo finance sa croissance économique essentiellement avec le budget d'investissement de l'État. Il veut désormais attirer plus d'investisseurs étrangers dans les secteurs de l'énergie, des transports, des mines et du tourisme, à travers les partenariats public-privé. Ce type de financement, parfois décrié, attire néanmoins de plus en plus les États africains, qui veulent aller vite pour s'équiper en infrastructures modernes. De notre correspondant à Brazzaville, Au cours d'un récent forum ayant regroupé opérateurs économiques, entrepreneurs et autres investisseurs, le gouvernement congolais a présenté le partenariat public-privé comme une alternative à l'endettement qui étrangle le pays. Le Congo s'est lancé dans la production du fer. Il est à la recherche des fonds pour financer une infrastructure d'envergure : la construction d'un port minéralier au large de Pointe-Noire, la capitale économique. « Le transport des minerais de fer se fait avec de très grands bateaux qui ne peuvent pas accoster au port actuel », explique Hilaire Elenga, conseiller au ministère des Mines. De ce fait, il faut construire un port minéralier en eaux très profondes, car il faut un tirant d'eau d'à peu près 20 mètres pour que les grands bateaux puissent accoster. Le site est déjà trouvé. Les études de faisabilité de ce port ont déjà également été réalisées. Là, le gouvernement est à la recherche d'investisseurs pour pouvoir démarrer les travaux de construction du port minéralier », détaille-t-il. Le spectre de la corruption plombe le développement Selon Hilaire Elenga, les mines échappent à la corruption, car la plupart des sociétés internationales évoluant dans le secteur sont cotées en Bourse. Mais, ce fléau gangrène bien d'autres secteurs. Il freine le développement des affaires, tout comme ces facteurs énumérés ici par Denis Christel Sassou Nguesso, ministre congolais de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : il y a bien des questions de corruption (au Congo), puis des questions de mauvaise pratique. On peut ajouter à cela une lenteur dans l'exécution d'un certain nombre de choses. Le facteur temps est très important. Dans notre pays on se donne parfois le temps que l'on n'a pas. Or, dans le secteur des affaires, le temps est important, car le temps c'est de l'argent, donc les choses doivent se faire très vite. Lorsque les choses traînent dans les administrations ; cela n'encourage pas les partenaires à rester dans notre pays.Assainir le climat des affaires Ce tableau peu reluisant a poussé les autorités gouvernementales à élaborer des textes et des lois de nature à assainir le climat des affaires. « Nous avons aujourd'hui (par exemple) la Haute-Autorité de lutte contre la corruption qui a pour mission essentielle de lutter contre la corruption, mais aussi de combattre des comportements déviants. Je pense qu'il y a de nombreux comportements déviants au sein des administrations et des ministères qui bloquent l'arrivée des hommes d'affaires », souligne Denis Christel Sassou Nguesso. Au dernier classement Doing Business, le Congo s'est classé 180e.
Philippe sera à partir de demain (mardi 7 juin 2022) dans l'ancienne colonie belge, et il y restera six jours. Depuis le début de son règne en 2013, le roi Philippe n'a jamais mis les pieds en République Démocratique du Congo. La dernière visite d'un souverain belge remonte à 2010, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo. Albert II avait alors fait le déplacement, mais il n'avait pas prononcé de discours. Depuis, le roi Philippe a exprimé, dans une lettre, ses profonds regrets pour les blessures de la colonisation. Pour rappel, entre 1885 et 1908, le Congo était la propriété de Léopold II. Le Congo devient, par la suite, une colonie belge et le reste jusqu'à l'indépendance le 30 juin 1960. Demain, mardi 7 juin 2022, donc, à l'invitation du président congolais Felix Tshisekedi, arriveront à Kinshasa le roi Philippe, la reine Mathilde et le Premier ministre Alexander de Croo. Décryptage avec : - Kris Berwouts, chercheur et analyste indépendant spécialiste de la RDC et actuellement auteur pour le MO magazine - Benoît Henriet, professeur d'Histoire à la Vrije universiteit de Bruxelles.
Brazzaville et Kigali ont conclu récemment, à l'occasion d'une visite d'État du président Paul Kagamé, une série d'accords, dont un portant sur la concession de 12 000 hectares de terres cultivables pendant 25 ans. Si les maraîchers semblent soutenir cet accord sur l'exploitation des terres, les économistes et autres analystes se montrent sceptiques et le jugent plutôt défavorable au Congo. De l'autre côté du ministère de la Défense, au bord du fleuve Congo, se trouve l'une des plus anciennes ceintures maraîchères de Brazzaville. Léon Mayembo, la soixantaine révolue, est le président de la coopérative qui exploite cet espace. Assis au pied d'un manguier, il explique à une équipe de jeunes maraîchers le bien-fondé de l'accord par lequel Brazzaville va concéder des terres agricoles à Kigali. « C'est une bonne nouvelle. Il y a longtemps que nous sommes là, sans soutien de l'État congolais. Mais, aujourd'hui, il est allé signer les accords avec le Rwanda, c'est une bonne affaire. 12 000 hectares, c'est énorme. Nous y irons travailler sur ces terres avec les Rwandais pour remonter l'économie congolaise. Donc, nous sommes entièrement d'accord », se félicite-t-il. Herman, 21 ans, s'intéresse au travail de la terre. Pour la bonne application de l'accord sur la concession des terres cultivables, il a une suggestion : « L'union ou le partenariat avec le Rwanda est bon. Mais, il faudrait faire la part des choses. Si on doit ramener des Rwandais, il faudrait que leur nombre soit le même que celui des Congolais. En soit, l'accord n'est pas une mauvaise chose parce que l'union fait la force ». ► À lire aussi : En visite à Brazzaville, Paul Kagame signe une série d'accords avec Denis Sassou-Nguesso En revanche, l'analyste économique Alphonse Ndongo se montre sceptique. Il est convaincu que ce partenariat profitera plus au Rwanda qu'au Congo. « À la fin, c'est le Rwanda qui gagne dans le cadre de l'accord de libre-échange. Ce sont justement des économies compétitives qui vont profiter de cette libre circulation des personnes, des biens et des services. Que gagne le Congo à la fin ? Parce que, il y aura le made in Congo, mais les ressources financières vont atterrir dans une banque à Kigali. Que gagnerait donc le Congo lorsqu'il s'agit de promouvoir cette agriculture industrielle et commerciale ? Absolument rien du tout », relève-t-il. Alphonse Ndongo s'interroge sur les vraies raisons de s'ouvrir au Rwanda. « Le Rwanda est à mille lieues de chez nous. Il traverse toute la République démocratique du Congo pour venir prendre nos terres. Ça me parait quand même comme quelque chose qui est mal pensé ». Le Congo dispose de 10 à 12 millions d'hectares de terres arables dont moins de 5% sont exploités pour une agriculture vivrière.
« L'Italie pourrait commencer à être indépendante du gaz russe d'ici 18 mois », a déclaré jeudi le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani. Pour y arriver, le gouvernement italien compte sur de nouveaux contrats d'approvisionnements avec certains pays africains et l'augmentation des capacités de regazéification dans le pays. L'Italie est l'un des plus gros consommateurs de gaz naturel en Europe, le pays importe presque la totalité de ses besoins. Quarante pour cent de sa consommation annuelle, soit environ 29 milliards de mètres cube, proviennent de la Russie, son premier fournisseur. Pour remplacer une partie du gaz russe, le gouvernement italien se tourne vers l'Algérie, son deuxième fournisseur historique. Un accord a été signé ce mois-ci entre Rome et Alger pour augmenter les capacités du gazoduc sous-marin Transmed qui relie les deux pays, jusqu'à 9 milliards de m3 supplémentaires par an d'ici 2023-2024. Cela règlerait déjà un tiers du problème. ► À lire aussi : Énergie: le gaz algérien sur le marché mondial, une alternative face à la Russie? Un autre accord a également été conclu récemment avec l'Égypte pour augmenter les approvisionnements en gaz naturel liquéfié. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement italien s'est lancé dans une offensive diplomatique pour conclure de nouveaux contrats d'approvisionnements avec les pays africains. Le Congo et l'Angola cette semaine et le Mozambique le mois prochain. L'Italie profite des bonnes relations qu'a bâties son groupe énergétique Eni dans ces pays, présent en Afrique depuis 69 ans. ► À lire aussi : Gaz: l'Italie frappe à toutes les portes pour ne plus dépendre de la Russie Mais se passer du gaz russe d'ici 18 mois semble un objectif difficile à atteindre selon certains experts. Ces derniers tablent plutôt sur deux à trois ans, car une bonne partie du gaz acheté sera du GNL, et il faudra trouver des méthaniers pour le transporter. Or il n'y en a pas suffisamment de disponible pour répondre à la demande mondiale, tous les grands pays consommateurs de gaz ont la même attente. Le même problème se pose pour trouver des unités flottantes de regazéification dont l'Italie aura besoin. Le pays envisage d'en acheter ou d'en louer. Pour l'Italie, commence une course contre la montre afin de s'assurer des réserves de gaz suffisantes pour l'hiver prochain.
Ce mercredi 29 décembre 2021, Guido Gryseels, directeur de l'AfricaMuseum de Tervuren en Belgique est l'invité du matin d'Édouard du Penhoat, pour parler de la restitution des objets et œuvres d'art. ► À lire aussi : RDC: une délégation belge rencontre les autorités concernant les restitutions d'œuvres ► À écouter : Restitution d'oeuvres d'art africaines: «Ce qui est important, c'est de créer un cadre juridique»
Lionel Samba est unjeune défenseur de 22 ans, évoluant actuellement en Albanie. Lionel a décidé de devenir professionnel et il est tellement déterminé que rien ne peut l'en empêcher. Ni sa famille à la base réticente, ni les agents "véreux" qu'il a pu rencontrer, ni le racisme… À 22 ans il en est déjà à son 5ème pays : Le Congo ou il est né, la France où il a grandi, puis son périple en Europe de l'Est : La Roumanie, la Bulgarie et maintenant l'Albanie. L'épisode peut être écouté en deux parties : 1ère partie [1-32 minutes] : Lionel nous fait voyager à travers ces pays de l'Est en nous racontant son parcours. 2ème partie [33-50 minutes] : Lionel se confie sur le racisme qu'il y a dans ces pays. On découvre une tout autre facette de son expérience.
Direction Israel pour rencontre notre artiste du jour : Noy Meirson, auteur, compositeur, interprète israélienne créé un univers hybride entre chanson française et un style urban-électro original, à la croisée des cultures et des langues, de la France et du Congo. Noy Meirson qui s'exprime avec un trés bon Français parle de sa reprise de Bob Marley et de Desireless "Voyage, Voyage" mais surtout de son nouveau titre qui sera sur les plateformes a partir du 10 décembre : "Avoir peur". On parle de cette nouvelle chanson, de son clip et de ses projets à venir.Noy Sarah Meirson (@noymeirson) • Photos et vidéos Instagram ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ ❤StereoChic est une association et pour grandir, elle a besoin de vous. Pour 25 € par an, vous aidez la radio & les podcasts, l'info sur l'antenne et sur notre site et vous soutenez le projet. Cliquez ici : association/stereochic/adhesions/
Les révélations de Congo Hold-up, cette enquête internationale sur des détournements massifs d'argent public durant la période Kabila continuent de faire couler beaucoup d'encre dans la presse du continent. Il y a d'abord ceux qui s'insurgent contre les résultats de l'enquête, à l'instar de Jules Alingete, le patron de l'inspection Générale des Finances*. Interrogé par le site d'information congolais Politico, il estime que « les affirmations des enquêtes de ce consortium des médias sur ce dossier n'ont aucun fondement puisque se basant simplement sur des "insinuations" ». Il prend l'exemple du versement de 43 millions de dollars parti de la banque centrale du Congo pour la BGFIBANK qui aurait ensuite reversé cet argent sur un compte lié à Kabila. Faux, affirme-t-il : c'est la banque qui a gardé l'argent et rien n'a été versé à Kabila. Toujours d'après lui, « les objectifs poursuivis par ces médias étrangers vont à l'encontre des intérêts de la République Démocratique du Congo. » Mea culpa Quant à la banque BGFI, elle a promis de restituer ces fameux 43 millions de dollars. La BGFI qui se défend également. Par le biais d'un communiqué publié par le site Actualité CD, elle dit « condamner avec la plus grande fermeté les actes contraires à la loi et à l'éthique qui ont pu être commis dans le passé au sein de sa filiale congolaise et dont ses préposés auraient pu éventuellement être auteurs ou complices à des degrés divers. » La BGFI qui précise encore qu'elle a pris « dès 2018 les mesures d'assainissement qui s'imposaient. » Et elle conclut en affirmant que « les autorités judiciaires restent les seules habilitées à établir, dans le respect des lois, l'innocence ou la culpabilité des personnes poursuivies. » Justice et restitution ! Justement, la justice, c'est ce que réclame Jean-Claude Mputu, porte-parole du collectif Le Congo n'est pas à vendre. Il est interrogé par le site d'information sur la RDC Afrikarabia. Pour lui il est clair que « les documents que révèlent Congo Hold-up montrent l'importance d'un détournement organisé et systématisé par la famille de Joseph Kabila avec les moyens de l'Etat. Cela permet de retracer le circuit de certaines sommes d'argent qu'on soupçonnait avoir été détournées, mais pour lesquelles on n'avait pas tous les éléments et toutes les certitudes. » Alors, poursuit Jean-Claude Mputu, « nous attendons que le gouvernement, comme il l'a annoncé, puisse ouvrir des enquêtes, identifier les coupables, les poursuivre et les punir. Nous attendons aussi la récupération des biens détournés. Il y a bien eu quelques procès par le passé, mais nous n'avons jamais récupéré les biens. Congo Hold-up nous permet d'identifier certains biens, comme des bateaux, des immeubles, ou des entreprises achetées avec de l'argent public. Ces biens doivent revenir à l'Etat congolais. » Une « mafia » Autre homme en colère, Jean-Claude Katende, le président l'Asadho, l'Association Africaine des droits de l'homme. C'est à lire sur le site congolais Cas-Info : Jean-Claude Katende dénonce « la mafia », selon lui, organisée par l'ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, qui aurait détourné des millions de dollars des caisses de l'institution au profit du clan Kabila. « A l'époque, dénonce Jean-Claude Katende, quand nous exigions que la CENI rende public son rapport financier, on nous traitait d'extrémistes. Aujourd'hui, avec Congo Hold-up, tout le monde comprend pourquoi Naanga ne voulait pas. Un homme avec une grande gueule, mais plongé dans la mafia. » « Un Kabila peut en cacher bien d'autres » Pour Le Pays au Burkina, l'affaire est entendue… « Joseph Kabila et sa famille se sont-ils enrichis sur le dos du peuple congolais ? Tout porte, hélas, à le croire. Et ce ne sont pas les dénégations des communicants de l'ex-numéro un congolais, qui déplorent "un acharnement injustifié de certaines puissances cachées derrière ces médias", qui suffiront à disculper le mis en cause. » Et « il faut se féliciter de la détermination de ces journalistes et autres lanceurs d'alerte, dans la croisade inlassable qu'ils mènent contre ces "braquages" de deniers publics, dont sont friands bien des dirigeants d'Afrique et même d'ailleurs. » En effet, attention, prévient Le Pays, « un Kabila peut en cacher bien d'autres sur le continent, qu'ils soient anciens dirigeants ou présidents en exercice. » -- * À noter que Jules Alingete, dans un entretien accordé à Christophe Boisbouvier jeudi 25 novembre, se félicitait de cette enquête, la qualifiant de « positive ».
Cette semaine LeChairman reçoit l'ancien rappeur Ghislain Loussingui, plus connu sous le pseudonyme de Mystik. Arrivé en France en 1989, Mystik originaire de Pointe noire, débarque à Paris. Alors âgé de 11 ans, il rejoint sa mère fraichement arrivée d'URSS, où elle a poursuivit ses études. Très vite, il développe une attirance pour l'écriture, parallèlement à ses activités de footballeur. Début des années 1990, propulsé par l'émission RapLine d'Olivier Cachin, Mystik commence à écrire ses premiers textes de rap. Très vite remarqué par les producteurs locaux, il intègre le groupe Ménage à 3. Ce collectif a pour objectif de réunir plusieurs artistes provenant de la Seine et Marne comme Monsieur R ou Les 2Bal. Nous sommes en 1998, là où Le Congo est ravagé par des guerres civiles et des tensions. Passi du Ministère Amer décide de l'intégrer dans un collectif au coté de plusieurs artistes congolais pour tenter, à leur échelle, de ramifier le pays à travers un discours motivant. Chose réussie, le projet fut acclamé par le public et eut un bel accueil au Congo et sur le continent Africain. Mystik continue son ascension et participe au morceau "on fait les choses" de Première Classe. Vient après le plus gros succès de sa carrière : Le fruit défendu feat K-Reen. Auréolé de plusieurs certifications, Mystik voit sa vie changer. Le jeune artiste underground est devenue star du rap français. Malheureusement son 2e album connait moins de succès et il passe de désillusions en désillusions. Entre promesses non tenues et problèmes familiaux, il passe même par la case prison avant de sortir la tête de l'eau et se retirer du rap. Aujourd'hui il est revenu à son première amour, l'écriture. Il intervient d'ailleurs auprès de différentes structures, comme les MECS ou les clubs de prévention, pour sensibiliser et aider les jeunes. Au fil d'un échange riche, Mystik nous livre un discours poignant sur son parcours, ses échecs, ses apprentissages et ses réussites.
Le Congo abrite la deuxième forêt tropicale la plus importante du monde. Mais la déforestation est une réalité quotidienne. Pour tenter d'inverser la tendance, autorités, organisations, associations tentent de faire un maximum. Reportage dans l'est du Congo, dans le Parc des Virunga et ses alentours.
Prince Djungu est écrivain et membre des éditions du Pangolin qui a pour spécialité, en dehors de la publication de tous les genres de livres, l'accompagnement des jeunes auteurs et débutants en littérature. Aux éditions du Pangolin, il corrige des manuscrits et coordonne des projets. Il organise aussi des ateliers d'écriture à Kinshasa. Né dans une famille où la littérature a sa place, le contact avec le livre est pour lui une culture depuis le bas âge. Il est fils de l'écrivain Charles Djungu Nsimba et d'une mère metteure en scène. Voyageur, il prend plaisir à raconter sur les réseaux sociaux des histoires vécues en Europe comme à Kinshasa, particulièrement lors du Chan 2016 et l'effervescence de toute une ville. Ce qui lui a permis de mettre ses histoires ensemble, en août 2016. De cet exercice, le roman « J'ignorais encore nager dans les flots de la vie » est né. Entre la fiction et la réalité, l'oeuvre a été retenue et alignée à la fête du livre de la même année. La nouvelle de Prince Djungu « Moïse ou Magellan » a été retenu au prix Makomi en 2017. Prince Djungu est auteur du recueil de récits « Voisin Mouzouri » sorti en 2018. Il revient dans cet entretien sur son rapport avec la littérature, les éditions du Pangolin et ses différents projets.
Vendre le Congo et le répartir entre ses citoyens, voilà le propos de la truculente pièce « Plaidoirie pour vendre le Congo », de Sinzo Aanza, l'auteur congolais fétiche du metteur en scène burkinabè et directeur des Récréatrales de Ouagadougou, Aristide Tarnagda. La pièce est enfin montrée pour la première fois en France ce week-end, au Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine. Aristide Tarnagda répond aux questions de Muriel Maalouf.
Le 10 Mai est une date symbolique en France, elle commémore l'abolition de l'esclavage, une loi initiée par Mme Taubira en 2001. Un siècle plus tard ou est en l'Afrique? Le Congo est-il réellement libre avec toutes les grandes firmes qui l'occupent? Comment les jeunes issus de l'immigration perçoivent cette tragédie de l'histoire? Dans cet épisode Ives et Tonton Liévin vont encore une fois croiser leurs regards sur ce sujet.
Deuxième fleuve au monde, le Congo draine un large bassin fluvial. Il donne aussi son nom à deux pays, dont les capitales se font face. Roland Pourtier, géographe, professeur émérite de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et membre de l'Académie des sciences d'Outre-mer, explique les particularités de ce fleuve et les hommes qui vivent autour de lui. Une émission présentée par Jean-Baptiste Noé.
Plus un seul sac de ciment n’est sorti de l’usine Diamond Cement depuis décembre 2019. Cette société à capitaux togolais et indiens a fait faillite pour diverses raisons. Jusqu’à sa fermeture, elle était considérée comme le fleuron de l’économie du Pool, région voisine de Brazzaville secouée plus d’une fois par des conflits armés. Agents de la compagnie et revendeurs du ciment pâtissent de cette situation. De notre correspondant à Brazzaville, À l’entrée de Mindouli, en tournant le dos à la nationale 1, sur la gauche, la piste carrossable et caillouteuse qui mène vers l’usine de Diamond Cement est visiblement à l’abandon. Les véhicules bennes et autres semi-remorques qui transportaient du ciment entre ce site et la gare pour l’évacuer sur Brazzaville et Pointe-Noire sont introuvables. L’usine a fermé, au grand dam de Joseph Maléla, un père de famille de 54 ans. « La fermeture de cette usine nous a provoqué beaucoup de chômage », lâche-t-il amèrement. L’usine employait 375 personnes et toutes ont perdu leur emploi. « On avait beaucoup d’ouvriers : des électriciens, des soudeurs, des maçons et des plombiers qui étaient ensemble avec nous. Aujourd’hui, ils sont au chômage comme nous autres », décrit monsieur Maléla. Après sa fermeture, Joseph Maléla pense qu’il n’a pas été bien indemnisé. « C’est bien vrai que nous avons été indemnisés. Mais, de quelle manière ! L’indemnisation n’est pas à la hauteur des attentes. De ma part, on m’avait payé 498 000 francs CFA (759 euros). J’ai travaillé pendant quatre ans et demi et je n’avais jamais eu de congés », a-t-il dit. ► À lire aussi : Centrafrique: la flambée du prix du ciment bloque les chantiers à Bangui Mauvaise étude du marché Avec une capacité installée de 700 000 tonnes par an, Diamond Cement, qui a nécessité un investissement de 60 milliards de francs CFA dont 35 milliards d’emprunts bancaires, a connu une chute à cause d’une mauvaise étude du marché, selon les autorités gouvernementales. Le Congo y détenait 15 % de part. Les banques ont commencé à réclamer des remboursements avec intérêts alors que la société Diamond Cement était encore loin de faire des bénéfices, a expliqué une autorité locale. La présence de l’usine cimentière était un gage de stabilité socio-économique pour le Pool, région post-conflit, selon l’analyste Alphonse Ndongo. « Il faut reconnaître qu’une société de ciment ou autre société, dans une zone qui a connu des conflits, permet de stabiliser le social. Donc, une société comme celle-là est un réel réservoir d’emplois et même de redistribution de revenus », souligne-t-il. Conséquences de la fermeture Les conséquences de sa fermeture sont multiples. « Au niveau même de l’économie générale il y a une grande perte au niveau des impôts et tout ce qui va avec, notamment la parafiscalité. Toutes ces choses font que le Congo est, à tout point de vue, perdant. On perd une société, la parafiscalité. Ensuite, dans la stabilisation de la paix dans le Pool nous perdons aussi quelque chose », affirme Alphonse Ndongo. Avant Diamond Cement dans le Pool, Cimaf, une compagnie marocaine a également fermé pour n’avoir pas pu supporter la concurrence.
Voyagez au sein de votre communauté c'est ce que vous promet CHQC 105.7 , l'unique radio francophone de Saint-Jean au Nouveau Brunswick. Mettant en vedette des immigrants francophones, cette programmation internationale inédite sera l'occasion pour vous de découvrir le monde à travers les ondes !! Cette initiative est rendue possible grâce au Fonds canadien de la radio communautaire.
Petite Erreur la bataille d'Ambuila se passe en 1665 et non 1965. Dans ce 2ème épisode, nous parlons du Royaume Kongo et de l'histoire du roi Aphonso 1er, du roi Antoine 1er, revivez la bataille d'Ambuila. Relax et profitez à fond du podcast. Au micro: Kinshasa Les livres que vous pouvez lire: Marie-France Cros et François Misser, Le Congo de A à Z, André Versaille, 2010. Alain Anselin, Résistances africaines sur la Côte d'Angola au xviiie siècle, Présence Africaine, 2006. Georges Balandier, La Vie quotidienne au royaume de Kongo du xvie au xviiie siècle, Paris, Hachette, 1965. Raphaël Batsîkama ba Mampuya ma Ndâwla, L'Ancien Royaume du Congo et les Bakongo : séquences d'histoire populaire, Paris, L'Harmattan, 1999, 320 p. (ISBN 2-7384-7328-8). E. Dartevelle, Les « Nzimbu », monnaie du royaume du Congo, Bruxelles, 1953. Liens Utiles: https://www.britannica.com/place/Kongo-historical-kingdom-Africa https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-african-history/article/abs/notes-sur-lorigine-du-royaume-de-kongo/D0BCCA2B116C9C65ED0BDE118E85B0AB
De 1958 à 1960, alternant les atermoiements funestes et les précipitations inconsidérées, le monde colonial belge s'est disloqué comme une charpente vermoulue. En réalité, depuis les débuts de la présence européenne en Afrique centrale, les populations locales s'étaient levées constamment contre l'ordre colonial, l'exploitation dont il était le cache-sexe, et ses injustices. Aujourd'hui l'Africa Museum - nouveau nom du Musée d'Afrique Centrale - n'est plus la vitrine de l'œuvre coloniale belge qu'avait voulu Léopold II mais un établissement scientifique fédéral dont la mission s'étend à tous les aspects de l'Afrique centrale, y compris l'histoire contemporaine dans toute sa complexité. Avec Patricia Van Schuylenbergh, cheffe du service Histoire et Politique à Africa Museum, chargée de cours à l'Université catholique de Louvain ; Mathieu Zana, professeur émérite à la KUL et chercheur à Africa Museum Infos pratiques : Africa Museum Leuvensesteenweg 13 3080 Tervuren +32 2 769 52 11 info@africamuseum.be Site : www.africamuseum.be
Quel est le prix d’un homme aujourd’hui à Kinshasa ? Telle est la question de la nouvelle pièce du nouveau prodige du théâtre congolais, Sinzo Aanza. Le spectacle «Plaidoirie pour vendre le Congo» est créé à Ouagadougou, pour la 11ème édition du Festival Les Récréatrales. Le Festival Les Récréatrales se tient du 24 au 31 octobre 2020 dans la capitale burkinabè.
Ép. 12 Histoire décoloniale du caoutchouc (3/3). Détruire plus et encore au nom du profitCet épisode fait partie d'une mini-série sur l'histoire d'un produit très présent dans notre vie quotidienne, le caoutchouc. Ce produit banal mais très utile a cependant peu de valeur marchande comme beaucoup d'autres matières premières extraites des Suds.L'histoire du caoutchouc montre comment l'Occident s'empare d'un produit qui lui est utile, pour son propre bénéfice, sans le partager avec les populations qui le cultivent. Dans cet épisode, nous évoquons comment l'exploitation des humain·es, des sols et des forêts d'hévéas se poursuit jusqu'à nos jours.Vous pouvez aussi lire un article sur cette histoire sur le blog Perspectives décolonialesRéférences :Musiques:Musique amazonienne, Música instrumental de la Amazonía peruana Musique seringueira, V.A. - O Baque do Acre : A Memória Musical dos Seringais (2012)Musique congolaise : Mbuta Nsana...mpissa ya KongoMusique vietnamienne, le Nhạc đỏ ou « musique rouge » Musique Bunong Documents audiovisuels:« La Chorrera, el genocidio del caucho en el Amazonas »Film d'animation « Caoutchouc rouge, rouge coltan », réalisé par Jean-Pierre Griez (2018)Podcast « Sans blanc de rien » (2019)TV5 Monde, « Ces paysans du Cambodge attaquent le groupe Bolloré pour récupérer leurs terres spoliées » (2/10/19) Bibliographie:CAAP & IWGIA, Informes de Roger Casement y otras cartas sobre las atrocidades en el Putumayo, Lima, CAAP-IWGIA, 2011.CETA IWGIA, La defensa de los caucheros, Iquitos, CETA-IWGIA, 2005.Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires. 1898-1930, Paris-La Haye, Mouton, 1972.Charles Dupoizat, « L'Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en Indonésie », Archipel, 1982/24, p. 51-72.Anne Gouyon, « Les plaines de Sumatra-sud : de la forêt aux hévéas », Revue Tiers Monde, 1993/135, p. 643-670.Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. La terreur coloniale dans l'État du Congo, Tallandier, 2019.Fabian Klose (éd.), The Emergence of Humanitarian Intervention, Cambridge University Press, 2016.Fany Kuiru, La fuerza de la manicuera. Acciones de resistencia de las mujeres uitoto de la Chorrera-Amazonas durante la explotación del caucho – Casa Arana, Tesis de Maestría en Estudios políticos, Universidad Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario, Bogota, 2019.Edm. Leplae, « La culture de l'hévéa au Congo belge », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1926, n° 56, p. 204-218.Éric Panthou, Les plantations Michelin au Viêt-nam, Ed. « La Galipote », 2013.Lissell Quiroz, « Construire l'État, civiliser l'Indien dans l'Oriente péruvien (1845-1932) », Les Langues Néo-Latines, n° 379, déc. 2016, p. 37-50.Michael R. Dove, « Histoires et savoirs autochtones hybrides chez les petits cultivateurs d'hévéa d'Asie », Revue internationale des sciences sociales, 2002/3, n° 173, p. 389-400.Ngbwapkwa Te Mobusa, « L'exploitation du caoutchouc par l'État indépendant du Congo dans le territoire de Banzyville, district de l'Ubangui (1900-1908), Civilisations, vol. 41, no. 1/2, 1993, p. 291–306.Pierre Boulle, Le sacrilège malais, Julliard, 1955.Pierre Gourou, « La petite hévéaculture en Asie du Sud-Est », Annales de géographie, 1953/333, p. 397-398.Putumayo : la vorágine de las caucherías. Memoria y testimonio. Primera parte, Bogota, Centro Nacional de la Memoria histórica, 2014.René Fabre, « Les plantations de caoutchouc du Vietnam », Politique étrangère, 1970, 35/4, p. 371-403.Roger Casement, The Casement Report, 1904, The Gutemberg Project Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Ép. 11 Histoire décoloniale du caoutchouc (2/3). Exploitation et génocides Cet épisode fait partie d'une mini-série, dans laquelle nous avons voulu raconter l'histoire d'un produit très présent dans notre vie quotidienne, le caoutchouc. On trouve ce produit sous différentes formes (des pneus, des tuyaux, des gants jetables, des chaussures, des gazons synthétiques ou encore des revêtements de raquettes de tennis). C'est un produit banal mais très utile. Il a cependant peu de valeur marchande comme beaucoup d'autres matières premières extraites des Suds.L'histoire du caoutchouc montre comment l'Occident s'empare d'un produit qui lui est utile, pour son propre bénéfice, sans le partager avec les populations qui le cultivent. Aujourd'hui, nous partons pour le 19e siècle. En Europe, la demande de caoutchouc explose. Les vélos font fureur dans les villes européennes alors que l'industrie automobile prend son envol. La soif de la richesse que le caoutchouc peut procurer motive la surexploitation des hévéas et des travailleurs autochtones.Références :Musique amazonienne, Música instrumental de la Amazonía peruanaMusique seringueira, V.A. - O Baque do Acre : A Memória Musical dos Seringais (2012) Musique congolaise : Mbuta Nsana...mpissa ya Kongo Musique vietnamienne, le Nhạc đỏ ou « musique rouge » Musique Bunong Générique: Atch, Freedom Documents audiovisuels:« La Chorrera, el genocidio del caucho en el Amazonas » Film d'animation « Caoutchouc rouge, rouge coltan », réalisé par Jean-Pierre Griez (2018)Podcast « Sans blanc de rien » (2019) TV5 Monde, « Ces paysans du Cambodge attaquent le groupe Bolloré pour récupérer leurs terres spoliées » (2/10/2019) Bibliographie:CAAP & IWGIA, Informes de Roger Casement y otras cartas sobre las atrocidades en el Putumayo, Lima, CAAP-IWGIA, 2011.CETA IWGIA, La defensa de los caucheros, Iquitos, CETA-IWGIA, 2005.Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires. 1898-1930, Paris-La Haye, Mouton, 1972.Charles Dupoizat, « L'Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en Indonésie », Archipel, 1982/24, p. 51-72.Anne Gouyon, « Les plaines de Sumatra-sud : de la forêt aux hévéas », Revue Tiers Monde, 1993/135, p. 643-670.Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. La terreur coloniale dans l'État du Congo, Tallandier, 2019.Fabian Klose (éd.), The Emergence of Humanitarian Intervention, Cambridge University Press, 2016.Fany Kuiru, La fuerza de la manicuera. Acciones de resistencia de las mujeres uitoto de la Chorrera-Amazonas durante la explotación del caucho – Casa Arana, Tesis de Maestría en Estudios políticos, Universidad Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario, Bogota, 2019.Edm. Leplae, « La culture de l'hévéa au Congo belge », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1926, n° 56, p. 204-218.Éric Panthou, Les plantations Michelin au Viêt-nam, Ed. « La Galipote », 2013.Lissell Quiroz, « Construire l'État, civiliser l'Indien dans l'Oriente péruvien (1845-1932) », Les Langues Néo-Latines, n° 379, déc. 2016, p. 37-50.Michael R. Dove, « Histoires et savoirs autochtones hybrides chez les petits cultivateurs d'hévéa d'Asie », Revue internationale des sciences sociales, 2002/3, n° 173, p. 389-400.Ngbwapkwa Te Mobusa, « L'exploitation du caoutchouc par l'État indépendant du Congo dans le territoire de Banzyville, district de l'Ubangui (1900-1908), Civilisations, vol. 41, no. 1/2, 1993, p. 291–306.Pierre Boulle, Le sacrilège malais, Julliard, 1955.Pierre Gourou, « La petite hévéaculture en Asie du Sud-Est », Annales de géographie, 1953/333, p. 397-398.Putumayo : la vorágine de las caucherías. Memoria y testimonio. Primera parte, Bogota, Centro Nacional de la Memoria histórica, 2014.René Fabre, « Les plantations de caoutchouc du Vietnam », Politique étrangère, 1970, 35/4, p. 371-403.Roger Casement, The Casement Report, The Gutemberg Project,1904. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Le Congo, qui a enregistré son premier cas de Covid-19 le 14 mars dernier, a pris une série de mesures pour endiguer la propagation du virus. Si le port du masque est strictement observé, la distanciation sociale et biens d’autres mesures, elles, passent difficilement, notamment dans les lieux de deuil, les cérémonies de mariage coutumier et officiel (où organisateurs et invités ne respectent pas le quota fixé). Quasiment tous les départements du pays sont touchés par le nouveau coronavirus, et les autorités appellent à la discipline. Reportage de notre correspondant à Brazzaville.
Histoire décoloniale du caoutchouc (1/3). Le vol d'une plante américaine connue depuis avant ColombL'épisode que vous écoutez fait partie d'une mini-série, dans laquelle nous avons voulu raconter l'histoire d'un produit très présent dans notre vie quotidienne, le caoutchouc. On trouve ce produit sous différentes formes (des pneus, des tuyaux, des gants jetables, des chaussures, des gazons synthétiques ou encore des revêtements de raquettes de tennis). C'est un produit banal mais très utile. Il a cependant peu de valeur marchande comme beaucoup d'autres matières premières extraites des Suds.L'histoire du caoutchouc montre comment l'Occident s'empare d'un produit qui lui est utile, pour son propre bénéfice, sans le partager avec les populations qui le cultivent. Aujourd'hui, nous remontons plusieurs centaines d'années en arrière, quand tout a commencé, avec le vol d'une plante en Amazonie.Références :Musique amazonienne, Música instrumental de la Amazonía peruanaMusique seringueira, V.A. - O Baque do Acre : A Memória Musical dos Seringais (2012) Musique congolaise : Mbuta Nsana...mpissa ya Kongo Musique vietnamienne, le Nhạc đỏ ou « musique rouge » Musique Bunong Générique: Atch, Freedom Documents audiovisuels:« La Chorrera, el genocidio del caucho en el Amazonas » Film d'animation « Caoutchouc rouge, rouge coltan », réalisé par Jean-Pierre Griez (2018)Podcast « Sans blanc de rien » (2019) TV5 Monde, « Ces paysans du Cambodge attaquent le groupe Bolloré pour récupérer leurs terres spoliées » (2/10/2019) Bibliographie:CAAP & IWGIA, Informes de Roger Casement y otras cartas sobre las atrocidades en el Putumayo, Lima, CAAP-IWGIA, 2011.CETA IWGIA, La defensa de los caucheros, Iquitos, CETA-IWGIA, 2005.Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires. 1898-1930, Paris-La Haye, Mouton, 1972.Charles Dupoizat, « L'Industrie et le commerce du caoutchouc en Malaysia et en Indonésie », Archipel, 1982/24, p. 51-72.Anne Gouyon, « Les plaines de Sumatra-sud : de la forêt aux hévéas », Revue Tiers Monde, 1993/135, p. 643-670.Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. La terreur coloniale dans l'État du Congo, Tallandier, 2019.Fabian Klose (éd.), The Emergence of Humanitarian Intervention, Cambridge University Press, 2016.Fany Kuiru, La fuerza de la manicuera. Acciones de resistencia de las mujeres uitoto de la Chorrera-Amazonas durante la explotación del caucho – Casa Arana, Tesis de Maestría en Estudios políticos, Universidad Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario, Bogota, 2019.Edm. Leplae, « La culture de l'hévéa au Congo belge », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1926, n° 56, p. 204-218.Éric Panthou, Les plantations Michelin au Viêt-nam, Ed. « La Galipote », 2013.Lissell Quiroz, « Construire l'État, civiliser l'Indien dans l'Oriente péruvien (1845-1932) », Les Langues Néo-Latines, n° 379, déc. 2016, p. 37-50.Michael R. Dove, « Histoires et savoirs autochtones hybrides chez les petits cultivateurs d'hévéa d'Asie », Revue internationale des sciences sociales, 2002/3, n° 173, p. 389-400.Ngbwapkwa Te Mobusa, « L'exploitation du caoutchouc par l'État indépendant du Congo dans le territoire de Banzyville, district de l'Ubangui (1900-1908), Civilisations, vol. 41, no. 1/2, 1993, p. 291–306.Pierre Boulle, Le sacrilège malais, Julliard, 1955.Pierre Gourou, « La petite hévéaculture en Asie du Sud-Est », Annales de géographie, 1953/333, p. 397-398.Putumayo : la vorágine de las caucherías. Memoria y testimonio. Primera parte, Bogota, Centro Nacional de la Memoria histórica, 2014.René Fabre, « Les plantations de caoutchouc du Vietnam », Politique étrangère, 1970, 35/4, p. 371-403.Roger Casement, The Casement Report, 1904, The Gutemberg Project Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Le Congo-Brazzaville veut voir pousser les champs de manioc.
Le Congo-Brazzaville veut voir pousser les champs de manioc. Une cinquantaine de groupements de producteurs de manioc du département de la Bouenza (sud-ouest) bénéficient du projet Promanioc, financé à hauteur de 1,5 million d'euros (près d’un milliard de francs CFA) par l’Union européenne et exécuté par le Programme alimentaire mondial (PAM). Assisse au milieu d’une vaste cour du village Ngamba dans le District de Yamba, Georgette Kongo fait partie des animateurs d’un groupement qui utilise des broyeurs pour transformer le manioc en gari en grande quantité. « Avant on fabriquait le gari manuellement. Désormais nous travaillons avec la machine grâce au projet ; ce qui fait explique le fait que nous (les femmes) travaillons plus que les hommes. Si avant nous fabriquons par exemple deux sages de gari par jour, avec les machines nous sommes plutôt capables de faire 10 à 15 sacs par jour », raconte sourire aux lèvres Mme Kongo. Grâce au projet Promanioc, 50 groupements de producteurs du manioc de la Bouenza ne connaissent plus le travail manuel. Ils bénéficient des outils modernes tels les broyeurs, râpeurs ou semouleurs qui leur permettent de transformer le manioc en plusieurs dérivés. « Avec le projet Promanioc nous aurons plusieurs dérivés du manioc, notamment la farine, le gari, l’atiéké et l’amidon », selon Solange Ongouli Ngoma, chargée du programme d’appui aux petits producteurs au Programme alimentaire mondial. Un projet étalé sur deux ans Essentiellement financé par l’Union européenne pour près d’un milliard de francs CFA, le projet Promanioc qui vient de démarrer sera exécuté pendant deux ans, un temps nécessaire pour mener toutes les activités prévues, analyse Solange Ongouli Ngoma. « Deux ans c’est vraiment le pied à l’étrier et les petits producteurs et leurs partenaires feront vraiment l’essentiel. Il y aura un passage à l’échelle qui sera remarquable d’ici deux ans », estime-t-elle. Le projet a été initié suite à un constat établi ici par Jean-Martin Bauer, représentant du PAM au Congo. « Chaque année le Congo importe pour plus de 600 milliards de francs CFA d’aliments de l’extérieur alors que c’est un pays qui dispose de terres et d’un climat favorables à l’agriculture. Ce que nous voulons faire avec le projet Promanioc, c’est renforcer la chaîner valeur du manioc et des produits dérivés du manioc, notamment le gari et l’atiéké », explique M. Bauer. Vers une extension nationale du projet Le projet vise donc à corriger des insuffisances et la Bouenza a été choisie comme région pilote pour des raisons évidentes. « C’est parce qu’il y a le potentiel et le savoir-faire dans la Bouenza ; elle est au bord du boom du manioc. Sachez que les groupements de fabricants de la Bouenza exportent déjà leur gari jusqu’à Libreville », explique encore Jean-Martin Bauer. L’Union européenne et le Programme alimentaire mondial envisagent, à l’avenir, d’étendre le projet sur l’ensemble du pays.
L’émission quotidienne de société se transforme pour répondre aux attentes des auditeurs, face aux conséquences de la pandémie de coronavirus. Émission réalisée en direct chaque jour, avec: Cécile Lavolot, Delphine de Dianous, Romain Dubrac, Nicolas Benita, Emmanuelle Bastide. 1/ La classe de Catherine FourniéComment ne plus confondre les lettres. 2/ Une histoire racontée par Eloïse Auria, comédienneLe roi qui n'aimait pas les vieux, un conte écrit par Jean-Jacques Fdida, publié chez Didier Jeunesse.Retrouvez plein d'autres histoires en podcast ici ! 3/ “Petits-enfants des Indépendances” par Charlie DupiotL'indépendance de la République du Congo racontée par Joshua. Joshua, 18 ans est étudiant en mathématiques à Pointe-Noire nous conte cette histoire pour laquelle il s’est pris de passion. Le Congo devient indépendant, le 15 août 1960, et l'abbé Fulbert Youlou est le premier président de la jeune République. Le reste, Joshua va nous le raconter. « Les petits-enfants des indépendances », une série signée Charlie Dupiot… Épisode 7: Retrouvez plein d'autres ressources pour continuer à apprendre sur le site de RFI Savoirs. L'émission est labellisée « Nation apprenante », une opération initiée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse avec les médias de l'audiovisuel et de la presse écrite pour proposer émissions et podcasts en lien avec les programmes scolaires.
Après 3 mois de pause forcés, Impact D ça reprend. Ce mois –ci, nous allons parler des métaux rares. J’ai eu l’opportunité d’interviewé David, le président de l’association Génération Lumière, qui traite des questions de l’exil et du changement climatique dans la région des Grands Lacs en Afrique, et particulièrement à la République démocratique du Congo. Mais aujourd’hui David, va particulièrement nous parler des problèmes dans son pays liés à l’extraction des métaux rares qui sont présents tous les jours dans nos poches. Tu es originaire du Congo, peux-tu nous parler de ton histoire et pourquoi tu as créé l’association Génération Lumière ? Qu’elle est le but de l’association ? Le Congo est le 2e pays qui extrait le plus métaux rares ? Quels sont-ils ? et à quoi sert-il ? On entend souvent qu’il a eu « 6 millions de morts au Congo en 20 ans » ? Pourquoi ? Quelles en sont les causes ? Peux-tu nous retracer l’histoire du Congo pour que l’on puisse comprendre ? Quelles sont les conditions d’extractions de ses métaux rares ? Quel est le rôle des Chinois ? Qu’elles sont les dérives qui peuvent en découler ? La crainte de l’association ? La RDC fait partie des pays les plus pauvres, pourquoi tant de pauvreté hors le sol regorge de minerai indispensable pour les années avenir ? Je suppose qu’il a de gros problèmes de santé, quelles sont les répercussions sanitaires de ses extractions ? Avec les guerres, quelles sont les répercussions dans la société ? Les extractions posent-elles des problèmes environnementaux ? Donc si nous résumons, qu’elle serait la solution pour que ce trafic diminue ? Pour soutenir l’émission, mettez une note sur apple podcast, ou partager sur vos réseaux sociaux ! Pour suivre les prochaines émissions, abonnez-vous : - https://bit.ly/impact-D-EP7 · Apple podcast : http://bit.ly/Impact-D · Sound clound : http://bit.ly/soundcloud-impact-D · Spotify : http://bit.ly/spotify-impact-D · Deezer : http://bit.ly/deezer-impact-D
Le Congo vient de bénéficier du moratoire du Club de Paris qui suspend pendant huit mois le paiement du service de sa dette vis-à-vis d’un certain nombre de créanciers publics.
Le Congo vient de bénéficier du moratoire du Club de Paris qui suspend pendant huit mois le paiement du service de sa dette vis-à-vis d’un certain nombre de créanciers publics. Les autorités gouvernementales se frottent les mains et assurent que les fonds libérés par cette initiative seront particulièrement injectés dans le social et la relance de l’économie. Si les services hospitaliers disent avoir déjà obtenu des financements, les opérateurs économiques, eux, espèrent que l’État va amorcer l’apurement de leur dette qui n’a pas été payée depuis des années. Dans un bureau un peu exigu du sixième étage du ministère des Finances, Ludovic Ngatsé, ministre délégué au Budget, a exprimé devant la presse son satisfecit à la suite de l’annonce du Club de Paris, avant de s’expliquer longuement les avantages du moratoire. « Le report ou la possibilité de ne pas payer cette dette au Club de Paris (dans la période allant de mai à décembre 2020) représente à peu près 130 milliards. Le Club de Paris a demandé aux autres créanciers, notamment ceux du Club de Londres, qui sont des créanciers privés, de le suivre dans cette initiative. Et là, nous pourrions bénéficier des montants plus importants. À ce jour, nous avons à peu près 180 milliards. Nous espérons atteindre les 200 milliards voire plus », a déclaré Ludovic Ngatsé. ► À lire aussi : Le FMI examine la demande d’aide d’urgence du Congo-Brazzaville Des montants pour des secteurs clés Les montants avancés par le ministre délégué au Budget sont chiffrés en milliards de francs CFA qui seront orientés dans la lutte contre le coronavirus, l’amélioration du social en général et la relance de l’économie nationale confrontée à la crise sanitaire et à la baisse des cours du pétrole. « L’argent qui sera libéré, que nous ne pourrions pas verser pour payer cette dette, servira à répondre aux besoins urgents de réponse à la pandémie (du coronavirus). D’ailleurs dans le cadre de cette initiative, on oblige les pays qui sont agréés à utiliser ces ressources pour faire face aux besoins urgents notamment sur les plans sanitaires, le social et économique », a dit M. Ngatsé. « Que l’État congolais pense à éponger sa dette intérieure » Sur le plan social, la direction du CHU de Brazzaville affirme avoir reçu d’importantes subventions du gouvernement qui ont permis d’améliorer son plateau technique. « Nous avons déjà reçu de la part du gouvernement sept respirateurs sur les quinze qui nous ont été promis. Nous avons également reçu quinze moniteurs, c’est-à-dire des appareils de surveillance des patients. Nous avons reçu quinze seringues électriques également », a détaillé Ulrich Judicaël Biez, directeur général adjoint du CHU-B. En revanche, les entreprises locales qui ont préfinancé les travaux de l’État demandent au gouvernement de profiter du moratoire du Club de Paris pour faire face à leur dette qui serait de l’ordre de 146 milliards de francs CFA. Joséphat-Roger Obesse, président du Copeco (Collectif des opérateurs économiques du Congo). « Que l’État congolais pense à éponger sa dette intérieure. Il faut d’abord amorcer pour alléger la souffrance du secteur privé national », a lancé M. Obesse. En 2010 le Congo avait bénéficié de l’effacement d’une importante partie de sa dette extérieure dans le cadre de l’Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) avant de replonger dans un endettement jugé excessif par les analystes. La plus grande partie de cette dette qui serait de 117 % du PIB est due à la Chine.
« Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés », a écrit le roi Philippe de Belgique, le jour du 60e anniversaire de l'indépendance de la RDC. En Belgique, la mort de George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, aux États-Unis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo. Pour en parler, Amandine Lauro, chercheuse qualifiée du FNRS à l’Université Libre de Bruxelles. Amandine Lauro est co-auteure du livre de Le Congo colonial : une histoire en question, aux éditions La renaissance du livre.
Il y a soixante ans, jour pour jour, le Congo-Kinshasa accédait à l'indépendance. Mais les Congolais ont dû attendre 59 ans pour connaître la première alternance pacifique au sommet de l’État... Une alternance toujours très controversée. Au cœur de ce combat pour la démocratie, il y a le CLC, le Comité laïc de coordination, un collectif très proche de l'église catholique du Congo. L'historien Isidore Ndaywel en est le coordinateur. De passage à Paris, le professeur Ndaywel, qui vient de publier Le Congo dans l'ouragan de l'histoire, chez L'Harmattan, témoigne au micro de RFI. RFI : À l’indépendance, en 1960, est-ce que l’Église catholique congolaise soutient le mouvement ou est-ce qu’elle est encore sous très forte influence de la Belgique ? Isidore Ndaywel : En 1960, la plupart des leaders et des acteurs politiques sont en réalité des anciens séminaristes. C’est-à-dire que cela a été la seule filière réellement pertinente pour avoir une formation de niveau universitaire. Ce sont des gens qui ont fait de grands séminaires, mais qui à un moment donné n’acceptent plus de rester dans le cadre religieux et qui deviennent des laïques. Ce sont ceux-là qui vont constituer la première élite. Vous pensez au premier président ? Au premier président de la République Joseph Kasa-Vubu, qui était d’ailleurs le condisciple du futur monseigneur Malula et finalement cardinal Malula. Même ceux qui étaient des leaders de gauche, comme Antoine Gizenga, qui était un ancien grand séminariste, et Pierre Mulele, qui va mener une action très forte de révolution, qui était un ancien frère joséphite. Donc ce sont des anciens de l’Église. Sauf Patrice Lumumba, qui lui est formé plutôt par la poste ? Voilà. Patrice Lumumba, évidemment, est un itinéraire atypique dans cette nomenclature des élites congolaises. De Mobutu à Joseph Kabila, cette Église catholique, dirigée notamment par Monseigneur Monsengwo, s’oppose au pouvoir politique. « Que les médiocres dégagent ! » lance Laurent Monsengwo. C’est quand même une parole d’opposant, en effet. Oui, que les médiocres dégagent… Ces médiocres ayant promis qu’il y aurait des élections en 2016, qu’il n’y aurait jamais d’autres mandats en dehors de ceux prévus par la Constitution, mais qui, dans les faits, faisaient tout pour faire trainer les choses. À ce moment-là, l’Église s’est retrouvée aux premières loges de l’opposition d’une certaine manière, puisqu’il n’y avait qu’elle pour pouvoir jouer le grand rôle de dire non à ce qui se faisait. Et quelle est la position, à ce moment-là, du Vatican et du pape François ? Est-ce qu’il freine ou est-ce qu’il encourage ? Le pape est représenté localement par le nonce apostolique, son ambassadeur. Le nonce apostolique a toujours été partie prenante de ce mouvement. Il est Argentin, comme le pape… Argentin comme le pape -le premier-, et actuellement c’est un Italien qui l’a remplacé. Ils sont tous les deux, le premier comme le second, dans ce courant. Donc Mgr Monsengwo et Mgr Ambongo sont soutenus par le pape dans leur action ? Tout à fait. Pleinement. Les marches lancées par l’Église catholique, ces trois dimanches de décembre 2017, janvier et février 2018, est-ce que c’est anecdotique ? Ah non, absolument pas… C’est un tournant important, dans la mesure où l’opposition s’est trouvée tout à fait affaiblie et également divisée. Il ne restait plus que la société civile et donc, derrière elle, l’Église, pour prendre une position forte et ferme. Il a fallu qu’il y ait ce coup de force pour obliger la Commission électorale nationale, dite indépendante, et le pouvoir politique, d’aller vraiment vers les élections. Et c’est là qu’interviennent ces trois marches de décembre 2017 à février 2018, qui font malheureusement beaucoup de morts ? Tout à fait. Quelques mois plus tard, nous sommes en août 2018. Joseph Kabila renonce à son troisième mandat. Y-a-t-il, à votre avis, une relation de cause à effet ou pas ? Il y a certainement une relation de cause à effet. Parce qu’il y a cette pression forte. Je tiens d’ailleurs à dire qu’il était prévu qu’il y ait des manifestations fortes, plus fortes encore, au mois d’août, si jamais il se portait candidat. Je pense que cet ensemble d’éléments a joué, dans le sens qu’il a lâché du lest. Vous-même, professeur, vous êtes au cœur de l’action et vous avez pris des risques personnels, non ? Bien sûr. Je suis resté treize mois caché quelque part, pour sécuriser l’action que nous menions. Nous faisions tout pour ne pas nous faire arrêter et nous faire prendre, ce qui risquait d’arrêter le mouvement. À quel moment sortez-vous de la clandestinité ? Fin janvier 2019, c’est-à-dire au moment où tout s’est terminé. Après la présidentielle ? Après la présidentielle… Et les résultats de cette présidentielle ? Je sais qu’il y a, bien sûr, le dysfonctionnement dû à ces élections très controversées. Je pense que c’est déjà un plus que le président Kabila n’ait pas reposé sa candidature, qu’il soit parti, c’est déjà un élément, qu’il y ait eu tout de même une alternance, même si ce n’est pas une alternance vraiment souhaitée par la population, mais tout de même il y a eu une alternance. Nous avons tout de même un certain nombre de signaux positifs, quand nous voyons que la population congolaise est vraiment une population éprise de justice, quand on voit comment elle défend très fortement l’indépendance de la justice, la transparence de la gestion publique… Sur cela, je pense que nous ne changerons pas.
Soixante ans après l'indépendance, la population de la RDC bénéficie à peine de ses ressources. Ce pays est pourtant l’un des pays les plus riches au monde en termes de quantité et de variété. Mais la population à plus de 70% vit toujours avec moins de deux dollars par jour. Quand Léopold II obtient que l’actuelle RDC devienne sa propriété personnelle, il s’était engagé à ce que ses immenses ressources soient accessibles aux autres grandes puissances. Et depuis, ce pays n’a jamais cessé de faire l’objet de toutes les convoitises. « Le Congo a toujours eu le malheur d’avoir des ressources qui intéressaient les marchés internationaux », explique Benoit Henriet, professeur d’histoire contemporaine à l’Univers Vrije de Bruxelles. « Ça a commencé avec les esclaves à la période de l’esclavage. Il y a ensuite l’Ivoire, le caoutchouc, le cuivre, l’uranium, l’or, les diamants, le coltan, l’huile de palme… Donc tous les produits qui, à un moment ou à un autre, ont pris de l’importance sur les marchés internationaux se trouvent au Congo, ce qui attire aussi les convoitises du capitalisme international. » Sortir de l’économie coloniale Le nouveau code minier promulgué en 2018 devait changer le paradigme et permettre à l’Etat congolais d’avoir une marge plus importante de négociations vis-à-vis des entreprises étrangères, notamment sur les ressources dites stratégiques. Mais jusqu’ici, il n’a pas permis de changer la structure économique du pays. Les ressources minières représentent jusqu’à 90% des exportations du Congo, dont près de la moitié à destination de la Chine, mais à peine plus de 30% de son produit intérieur brut et de ses recettes fiscales. « La structure de l’économie est la même qu’à l’époque coloniale au Congo, c’est ça qu’il faut changer », explique Jean-Pierre Okenda, expert congolais du secteur minier. « Qu’on arrive à extraire les matières premières, qu’on les transforme au niveau du pays, ça y ajoute de la valeur ajoutée. Sans ça, on ne sortira pas de ce paradigme ». Pour Jean-Pierre Okenda, il est crucial que le Congo cesse de tout importer, il faut produire localement ce qui est nécessaire pour l’extraction, mais aussi la transformation de ces ressources. « Il faut faire en sorte que des biens et des services qui sont requis pour permettre le développement de cette industrie soit produit au Congo. On a besoin d’intrants, comme de l’acide ou même de nourrir les employés. Il faut arrêter de tout importer jusqu’au blé et au maïs ». Où va l’argent du Congo ? Pour la plateforme de la société civile, le Congo n’est pas à vendre, le plus grave, c’est que 60 ans après l’indépendance, les richesses et actifs du pays continuent de disparaître au même rythme et au profit de sociétés écran basées dans des paradis fiscaux. « Aujourd’hui, nous ne savons pas où part la richesse du Congo et qui en profite. Soixante ans après l’indépendance, le peuple reste le dindon de la farce », s’indigne Jean-Claude Mputu est le porte-parole de cette plateforme. « Il est plus que temps de lutter contre cette corruption des élites et que les actifs de l’Etat puissent améliorer le bien-être de la population ». En ce soixantième anniversaire, la société civile presse le président Tshisekedi d’enquêter sur la dilapidation des actifs des sociétés de l’Etat. Le Congo n’est pas à vendre va même jusqu’à réclamer la mise en place d’un registre des bénéficiaires réels pour savoir enfin entre quelles mains disparaissent les ressources du pays.
L'historienne Amandine Lauro (ULB) dans Toujours + d'Actu, ce vendredi, pour le livre "Le Congo colonial : une histoire en questions" publié à la Renaissance du Livre et réalisé avec la contribution d'une trentaine d'auteurs et autrices.
L'historienne Amandine Lauro (ULB) dans Toujours + d'Actu, ce vendredi, pour le livre "Le Congo colonial : une histoire en questions" publié à la Renaissance du Livre et réalisé avec la contribution d'une trentaine d'auteurs et autrices.
Une série réalisée par Cécile Poss et Pierre Devalet avec des interview inédites d’Antoine de Meaux, ami et biographe, son épouse Monique Chaumette, ses amis Bertrand Tavernier, Bruno Putzulu, Thierry Lhermitte et les voix de Noiret et Rochefort en archives
La musique congolaise a bercé et berce encore de nombreuses générations ! Koffi Olomidé n’est pas le seul à multiplier les tubes congolais qui ont marqué le continent. Papa Wemba, Mbilia bel, l’African Jazz, Franco, Tabu Ley Rochereau, le Zaïko Langa Langa, Werrason, ou plus récemment, Fally Ipupa, Fabregas, Ferré Gola, Innoss B… on le voit, Kinshasa fait incontestablement partie des capitales musicales de l’Afrique. En alliant tradition et modernité, une nouvelle génération exporte avec brio la bande-son congolaise non seulement à travers le continent africain, mais pas que... ! Difficile de passer à côté. Ce samedi 14 mars 2020, nous faisons honneur aux chanteurs du Congo et, bien entendu, à la rumba congolaise. Un style musical aux sonorités africaines enrichissant d’autres courants musicaux, et qui fait office de patrimoine culturel du Congo Kinshasa et du Congo Brazzaville.Qui sont les artistes de la nouvelle génération d’origine congolaise ? Pourquoi/comment la musique congolaise fait vibrer les corps et les cœurs depuis des décennies ? Que pensez-vous de ce style musical, en particulier, et plus globalement de la musique congolaise ?
A—On va vous raconter aujourd’hui une tragédie grecque, l’histoire d’un roi qui se prenait pour dieu et qui avait imaginé son royaume aussi vaste que sa propre grandeur.Léopold II roi des belges, né en 1835.Il est le cousin de la Reine Victoria d’Angleterre, et le petit-fils du roi de France, Louis-Philippe 1er.Mais alors comment un régent possédant une lignée aussi prestigieuse, aussi parfaite, pouvait rester enclavé dans ce petit territoire d’à peine 30 000 km2 ? Insensé ! Impensable !Il entreprend alors, à la fin des années 1870, le projet fou de s’attacher les services de l’explorateur britannique Henry Morton Stanley, et lui demande de trouver en Afrique, un territoire assez grand qui ferait de lui un Roi parmi les Rois.Stanley est déjà bien habitué de l’Afrique, et en la traversant d’Est en Ouest, il trouve un large territoire sur ce qui était auparavant le royaume du Kongo.En moins de 5 ans, Léopold transforme le Congo en des terres privées, et crée l’Association Internationale pour l'Exploration et la Civilisation de l'Afrique Centrale, avec ce que l’on nommera ironiquement des ambitions « humanitaires et évangéliques ». Les Chambres législatives belges, par une résolution adoptée à la Chambre des représentants, le 28 avril 1885, et au Sénat le 30 avril, autorisent Léopold II à devenir chef d'un autre État : « Sa Majesté Léopold II, Roi des Belges, est autorisé à être le chef de l'État fondé en Afrique par l'Association internationale du Congo. L'union entre la Belgique et le nouvel État sera exclusivement personnelle. »« Personnelle » signifie que, c’est un territoire privé, appartenant exclusivement au roi Léopold II. Jamais ses ministres ni son gouvernement ne seront consultés dans la gestion du Congo. 1 – Kila Mwako – Isaya Mwinamo & Tom Miti B—L’avènement de l’automobile demande de plus de caoutchouc, et ça tombe bien puisque le Congo est le premier producteur au monde.L’armée, et les missionnaires belges s’occupent pour le compte du roi, de tisser un important réseau d’exploration et d’exploitation.Les ressources sont tellement abondantes, que le roi est obligé d’ouvrir ses frontières aux entreprises étrangères en ponctionnant une partie de leur bénéfice. Le Congo devient ainsi le plus grand camp de travail forcé jamais conçu : 2 millions de Km2 pour 20 millions d’habitants.Les profits augmentent au même rythme du nombre de morts Durant 25 ans, l’armée belge, pour le compte de leur roi, torture ou commandite des exactions d’une atrocité rare.On brûle, on tue, on torture, on tranche de têtes, des mains, des pieds.Si les villageois ne réussissent pas à fournir suffisamment de nourriture, on flagelle les corps à la chicotte, un fouet dur et puissant fait de peau de rhinocéros qui peut découper un homme en morceau.On verse de la résine de copal brûlante sur les visages des fautifs.On coupe les mains droites des hommes, des femmes et des enfants qui ne fournissent pas assez de caoutchouc.On enferme les femmes des récoltants, que l’on ne libère que si les hommes rejoignent les quotas fixés. Dans certains districts on éradique 70-80-90% de la population comme ça.Les missionnaires et les touristes qui sont confrontés à ces atrocités s’élèvent pour exiger que le Roi Léopold soit condamné à la pendaison. 2 – Mam’alobi Na Bala Yo - Bowane C—Mais les gains de Léopold II lui servent à s’acheter des soutiens un peu partout dans le monde, et au lieu de la pendaison, on réinvente Léopold II en grand humaniste et civilisateur. On estime avec prudence, que de son vivant, le monarque retirera personnellement du Congo une fortune évaluée à 220 millions de francs de l’époque, l’équivalent de plus de 6 milliards de francs français, soit un peu moins d’un milliard d’euros. En 1908, les pressions étrangères qui sont faites, sur l’affaire des mains coupées, et le compte rendu de la Commission d'enquête sur les exactions commises dans l'État indépendant du Congo, contraint Léopold II à laisser l’état belge annexer l’État « indépendant » du Congo, comme il l’aimait l’appeler.« Indépendant » étant ici employé comme synonyme de libre, où l’on peut y faire ce que l’on veut n’est-ce pas. Joseph Conrad, célèbre écrivain du XXème siècle, écrira lors de son voyage à travers les terres du Congo :« Ils attrapaient tout ce qu’ils pouvaient afin de ne pas en perdre une miette. C’était un pillage avec violence, un meurtre aggravé à grande échelle propre à ceux qui s’attaquent aux ténèbres » 3 --- Niyekese – De Wayon D—Embrigadé de force pour cause d’indiscipline lors de sa scolarité chez les pères missionnaires, le petit Joseph-Désiré fait l’apprentissage, durant 7 ans, de la soumission et des humiliations, dans le corps de l’armée colonial belge. Puis, à 20 ans, il devient journaliste pour le journal l’Avenir.Il sera d’ailleurs l’un des seuls à témoigner des émeutes et manifestations anti-colonialistes, au Congo.Dans les années 50, Patrice Lumumba, ce beau jeune homme intelligent de 30 ans, symbolisant le désir d’indépendance du Congo, et dont Mobutu est déjà le disciple, est arrêté par les autorités coloniales.Un an plus tard, il est libéré et part à Bruxelles négocier l’indépendance avec le roi Baudouin, arrière-petit-fils de Leopold II.Par le plus grand des hasard, Mobutu était Paris à cette époque, détaché pour le compte de son journal.C’est en se rendant à Bruxelles qu’il rencontre Lumumba, qui se prend d’affection pour ce jeune journaliste et le place sous son aile, lui faisant prendre part aux discussions et aux débats organisés à l’occasion de cette table ronde. Lorsque Lumumba sera premier ministre et créera le gouvernement, il nommera d’abord Mobutu secrétaire d’état, puis, ministre des armées.Le premier soulèvement populaire scinde le clan.Lumumba accuse l’ancienne puissance coloniale de fomenter des troubles. Mobutu, quant à lui, affirme sa fidélité aux puissances occidentales, et accuse Lumumba de sympathies communistes.Nous sommes en pleine guerre froide, et les États-Unis ne voient pas le communisme d’un très bon œil.On raconte que Washington préférait voir le premier ministre congolais disparaître du paysage politique coute que coute.Les troupes du colonel Mobutu, encerclent la maison de Patrice Lumumba, et le place en résidence surveillée, puis l’incarcère avec ses compagnons. 4 --- Indépendance Cha Cha – Grand Kallé E—Lors de leur transfert dans la province du Katanga, Lumumba et ses confrères seront victimes de terribles sévices.Les journaux raconteront que l’ex-premier ministre a été tué par des villageois, mais la vérité, que l’on connaît maintenant, est plus perverse.Patrice Lumumba, succombe à de multiples blessures, on ordonne à un officier de police belge de découper, et détruire le corps de Lumumba, en le plongeant dans l’acide sulfurique. Il ne doit rester aucune trace. Une fois le premier ministre assassiné, le chef d’état-major Mobutu contraint le président de la république congolaise, Joseph Kasa-Vobu, lui aussi, comme Lumumba, artificier de l’indépendance congolaise, de partager le pouvoir. Les partisans de Lumumba se rebellent et prennent le contrôle des deux tiers du pays. Mais Mobutu aidé par les belges et les Etats-Unis triomphe des rebelles.Il est nommé aux plus hautes fonctions de la hiérarchie militaire et rêve désormais de la fonction suprême.Il destituera le président et le nouveau premier ministre, qu’il condamnera à la peine capitale.Le 31 mai 1966, à Kinshasa, dans l’enceinte du Stade Kamanyola, un monde fou, ameuté par la propagande officielle. Ils se bousculent pour venir voir le spectacle macabre de la pendaison publique de ses 4 anciens ministres condamnés pour complot contre les institutions.Jamais pareil évènement n’était arrivé en public dans l’histoire du pays. 5 --- Vive Patrice Lumumba – African JazzMuhammad Ali's Rumble in The Jungle Speech https://www.youtube.com/watch?v=lkmJ6aKNQDQF—C’était Mohamed Ali quelques semaines avant le célèbre combat « rumble in the jungle » face à George Foreman. Combat qui a eu lieu à Kinshasa en 1975« Un cadeau du président Mobutu au peuple zaïrois, et un honneur pour l’homme noir » y’avait-il écrit sur les affiches de promotion.Le combat est organisé par Don King, et il est rendu possible par l'offre de cinq millions de dollars faite au champion et au challenger par Mobutu qui souhaite ainsi faire la promotion de son pays. Ironie, 5 ans après l’assassinat de Lumumba, Mobutu réhabilite son image en le hissant à la place de héros national, martyr de la nation congolaise, mort pour la libération.Pur cynisme politique, il désirait sans doute montrer que lui aussi était l’un des grands libérateurs du Congo, l’homme qui avait réalisé l’indépendance. L’adhésion au parti unique est obligatoire pour tous les citoyens. « Les ancêtres et même les fœtus » dit le slogan.Pour frapper l’imaginaire du peuple congolais, il rebaptise la monnaie, le pays et le fleuve. La monnaie devient zaïre, le pays devient Zaïre, et le fleuve devient Zaïre.Les prénoms occidentaux ou chrétiens sont banni, et Mobutu donne l’exemple en s’appelant désormais « Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga » , autrement dit « Mobutu le guerrier, qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter » A partir de ce moment, la propagande se met définitivement en place. Mobutu est partout, on le chante, on le prit, on le loue, il est élevé au rang de dieu : Mobutu ici, Mobutu là-bas, Mobutu partout. Il sera le prophète des africains Peu à peu, se met en place un concept, un mouvement politique, que plus tard en 1971, Mobutu nommera la « Zaïrianisation ».Revenir à une authenticité africaine des toponymes et des patronymes, en supprimant tout ce qui est à consonance occidentale. 6 --- Kongo Nsi Eto – Mavula Baudouin G—Rendre au zaïrois ce qui appartient aux zaïrois.Les étrangers qui font commerce de produit zaïrois sont déboutés.« Je concevais mal, qu’un étranger belge, français ou hongrois vienne s’installer ici pour revendre au zaïrois la bière qui sort des brasseries de Kinshasa et gagner de l’argent là-dessus, vivre là-dessus.Ce n’est pas un mal propre à la république du Zaïre ou aux seuls zaïrois, c’est un mal qu’on trouve partout dans n’importe quel pays au monde, même chez vous. Qui nous a appris la corruption ? Je crois que c’est vous-autres. Ce n’est pas une nouvelle invention du Zaïre » dit Mobutu. Lorsque des opposant zaïrois en exil attaquent le sud du pays, la France lui vient en aide militairement et parachute la légion étrangère. Lorsqu’il organise une soirée jet-society international. Sont présent à l’évènement l’état-major du président français, le président du patronat au zaire, des ex-ministres belges, des députés américains, un ex-premier ministre français (Raymond Barre), le fils du président Mitterand etc… Mais malgré l’excitation du pouvoir, malgré la fortune et la puissance, parfois la mélancolie le gagne.Les soirées, et les fêtes dérapent de plus en plus, rien n’est trop beau, ni trop riche.La générosité de Mobutu éclabousse ceux qui lui sont autour, les chefs de province, sa famille, et quelque politiciens étrangers aussi, qui venaient lui dire « vous savez nous allons entrer en période électorale, si nous gagnons, nous allons beaucoup vous aider… » 7 – Longwa Pt.2 – Orchestre Super Mazembe H—Mais les zaïrois se lassent de danser et de chanter à longueur de journée.Le proverbe dit : « ventre affamé n’a pas d’oreilles ».Les bouches parlent et dénoncent le MPR Mouvement Pour la Révolution, qui devient le Mouvement des Pourris de la République.En 1969, c’est la révolte étudiante. Elle provoque une razzia de l’armée qui tire à bout portant sur la foule amassée à Kinshasa. Les survivants, sont condamnés à 12 de prison.Mobutu ferme l’université et incorpore tous les étudiants dans l’armée, pour qu’ils apprennent à se taire, défiler, et ramper.Lorsque l’église émet quelques réserves quant à la politique du parti unique, elle est courtoisement priée de rester à l’écart. Les services de sécurité sont implacables. Toutes tentatives de coup d’état, de révolte, sans parler d’assassinat, est inévitablement contrées et très fortement punies. La plupart du temps par la peine de mort. 8 -- Mobutu V - Franco I—Georges Bush père, lors d’un voyage de Mobutu à la maison blanche, est dithyrambique à l’égard du père de la nation zaïroise.« Un de nos amis les plus précieux » disait-il, dont « je suis fier et très très très heureux de le comptez parmi nous ». Jacques Chirac, tout sourire, explique au micro de l’ORTF, toute la joie qu’il a eue à rencontrer Mobutu, et toute l’estime dont le président joui en France comme en Europe, le respect dont il est auréolé dans nos pays. « Et s’agissant de moi, disait-il, sachez que j’ai des sentiments très profond pour lui et très respectueux, mais qui sont les sentiments de l’affection. Si bien qu’un entretient avec le président Mobutu est toujours pour moi quelque chose d’extrêmement agréable et où j’apprends toujours beaucoup. » Giscard : « Je suis un ami du Zaïre, j’ai eu l’occasion de le montrer. Et je suis un ami personnel du président fondateur que je connais très bien depuis longtemps, d’abord par amitié que j’ai vu il y a quelques semaines, et aussi parce que nous sommes des citoyens français mais nous sommes avant tout des citoyens du monde, et les problèmes actuels sont des problèmes mondiaux et il faut connaître les problèmes mondiaux sur place. » Tous les gouvernements l’aiment. Le pouvoir belge avec en tête le roi Baudoin, tous les politiques successifs américains, français, les pays de l’Est… En juillet 1989, lors d’une intervention à l’assemblée générale des nations unie, où il avait été invité, Mobutu est interrompu, en plein discours, par des dissident hurlant « Mobutu is a murderer » Mobutu est un assassin. Ah ! 9 – Afrique de l’Ouest – Docteur Nico & l’African Fiesta Sukisa J—L’assassinat de son grand ami Ceausescu, en 1989, quelques mois après l’incident qu’il a connu à l’ONU, marque un changement net dans le comportement de Mobutu. Il réalise que le peuple peut tout, y compris renverser un pouvoir et exécuter son dictateur, tout père de la nation qu’il est.Il est prêt à écouter le peuple, à organiser un referendum, et à signer la fin de 30 ans de parti unique. C’est ce qu’il fait, le 24 avril 1990 devant une salle bondée et acquise à sa cause, son discours est clair, il ouvre la politique au multi-partisme et à chaque citoyen la liberté d’adhérer au parti de son choix.Lui, prendra congé du mouvement populaire de la révolution, mais restera quand-même le chef de l’état, au-dessus des partis politiques. Il sera l’arbitre.Il ouvre un grand débat de société, mais les langues se délient, et des leaders d’opposition naissent.« A bas le dictateur, à bas le voleur, à bas le pilleur… » entend-t-on dans les rues de Kinshasa.Désormais le lions n’a plus de dents, ni de griffes, et tout le monde dans la rue a commencé à injurier et à démystifier Mobutu.Les portraits du « roi léopard » sont déchirés et brûlés en public.Ce grand débat prend des proportions inattendues. 10 – L’Âge de l’Amour – Tabu Ley Rochereau K—Blessé dans son orgueil, Mobutu suspend la conférence nationale, il ne lui pardonne pas de s’ériger en tribunal populaire contre son régime.Lorsque le peuple se mobilise pour manifester pacifiquement, le pouvoir réprime par le sang et la mort.Ses soutiens étrangers le lâchent peu à peu, en commençant par le roi belge.Mobutu se réfugie alors dans son village natal, au beau milieu de la jungle, où il se fait construire un luxueux palais présidentiel.Seul et acculé, il cherche le réconfort auprès des villageois de sa région. Lorsque deux de ses fils meurent à deux ans d’intervalle, en 93 et en 95, soudain, s’estompe les fureurs de la conférence nationale, et réapparait la fibre affective bantou qui rappelle les alliances souterraines enracinées. Mais une grande crise frappe le pays. L’armée n’est plus payée et se sert elle-même dans les commerces de la capitale. Profitant d’une absence prolongée du chef à Genève pour soigner son cancer de la prostate, une rébellion naît à l’Est du Zaïre et déferle sur tout le pays.La rébellion est dirigée par un ancien dissident, proche de Patrice Lumumba: un certain Laurent Désiré Kabila Tous ceux qui ont fait de Mobutu un roi l’ont abandonné, ils ne veulent plus de lui. S’il revient à Kinshasa, il sera trainé dans les rues de la ville, son corps sera torturé. Une dernière tentative a lieu en présence de Nelson Mandela, de Mobutu et de Kabila pour rétablir le pouvoir de l’ancien lion.Kabila n’aura qu’un mot : « démission ». Le lendemain matin, Mobutu est à l’aéroport, ses anciens généraux fuient de l’autre côté du fleuve Congo, ses derniers fidèles sont lynchés, un pneu en feu autour du corps Le 8 septembre 1997 Mobutu meurt au Maroc, loin de la terre de ses ancêtres.Le demi-dieu n’était pas immortel.Après lui, viendra la dynastie des Kabila dont ils seront nombreux à être assassiné par des hommes en tenue militaire, des hommes de l’ombre. Des crimes qui ne seront jamais élucidés. 11—Beza Bakili Ma Nyon – Ondigui & Bota Tabansi International
Pour faire taire les personnes qui pensent qu'il n'y a pas d'avenir pour leurs enfants à Kapuskasing on reçoit un ancien étudiant de l'Université de Hearst. Endi Kodila, congolais d'origine, a choisi Kapuskasing par dessus toutes les villes canadiennes pour y travailler! Après avoir débuté des études à la faculté de médecine dans sa ville natale, Endi a traversé au Canada pour venir étudier à l'Université de Hearst où il a obtenu un Bach en psychologie. Après ces études, il est parti pour Hamilton où il avait de la famille pour ensuite revenir dans la région pour une raison bien unique! Les opportunités. Il a travailler dans plusieurs organismes et occupe présentement la fonction de directeur dans une maison de réhabilitation pour les toxicomanes. Écoutez ce qu'il a à dire sur la région!!
Le Tour Du Monde | Digital Marketing , Integrated Marketing Tips Et Entrepreneurship
Beaucoup ne croient toujours pas que commencer un sturtup au Congo soit une réalité. Le Congo est le deuxième plus grand pays d'Afrique et Kinshasa la deuxième plus grande capitale après Lagos au Nigéria. Le lancement d'une entreprise à Kinshasa devrait être un rêve à réaliser de nos jours. Imaginez si vous deviez aller au Nigeria avant Jumia et au Kenya avant Uber, quelle chance auriez-vous de la chance? Nous parlons maintenant du Congo et de Kinshasa en tant que plaque tournante des startups dans tout le pays. Écoutez cet épisode avec Seneca Lomonga et obtenez autant de perspicacité et d’inspiration que possible. Commandité par: Liroyen DIgital Commencez votre entreprise avec Chris aujourd'hui (disponible pour consultation): chris@liroyen.com Suivez Chris sur Instagram: http://bit.ly/2GYIh8v Sur LinkedIn: http://bit.ly/2yL8MKa --- Send in a voice message: https://anchor.fm/chriskatsh/message
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Ce dimanche 23 décembre la République Démocratique du Congo aurait dû avoir un nouveau président. Après un peu plus d’une quinzaine d’années de présidence du père et du fils Kabila, et un retard de deux ans pour cette nouvelle élection, les citoyens congolais vont enfin pouvoir retourner aux urnes… mais cette élection présidentielle a été reportée d’une semaine. Dans ce contexte électoral, l’équipe de Récréation Sonore est heureuse de vous présenter un documentaire sur Kinshasa, la capitale du Congo. Créé au printemps 2018 par Sebastien Godret et Benjamin Bibas, « Kinshasa, des histoires à nous » est mis en son par Sebastien Lecordier. Le Congo a été en guerre de 1995 à 2003, la PIB par habitant est un des plus faibles du monde. C’est dans ce contexte que les auteurs sont allés s’intéresser à Kinshasa, ville de près de 15 millions d’habitants, pour y voir comment, culturellement, elle s’est construite et continue d’évoluer et de s’enrichir artistiquement. Tourné en partie dans l’école des Beaux Arts de Kinshasa, la plus ancienne de toute l’Afrique subsaharienne, ce documentaire explore les pratiques artistiques à Kinshasa et fait frémir nos oreilles par des instants poétiques (slam, chanson, poème…). Il nous explique également la place importante de l’activité artistique dans cette ville qui, comme ils le disent dans une présentation, a été aussi bien « une soupape de sécurité qu’un levier social, économique et symbolique ». En deuxième partie de l’émission un court échange avec Benjamin Bibas réalisateur du documentaire qui nous expliquera sa démarche au sein de cette création. « Kinshasa, des histoires à nous » a été produit par notre partenaire La Fabrique Documentaire . [Image : Avenue Luvua, commune de Lingwala, Kinshasa, avril 2018 – photographie Sébastien Godret] Cette Récréation Sonore a été réalisée et présentée par Julie Maréchal.
TÉLÉCHARGER LE PODCAST ICI Ce dimanche 23 décembre la République Démocratique du Congo aurait dû avoir un nouveau président. Après un peu plus d'une quinzaine d'années de présidence du père et du fils Kabila, et un retard de deux ans pour cette nouvelle élection, les citoyens congolais vont enfin pouvoir retourner aux urnes… mais cette élection présidentielle a été reportée d'une semaine. Dans ce contexte électoral, l'équipe de Récréation Sonore est heureuse de vous présenter un documentaire sur Kinshasa, la capitale du Congo. Créé au printemps 2018 par Sebastien Godret et Benjamin Bibas, « Kinshasa, des histoires à nous » est mis en son par Sebastien Lecordier. Le Congo a été en guerre de 1995 à 2003, la PIB par habitant est un des plus faibles du monde. C'est dans ce contexte que les auteurs sont allés s'intéresser à Kinshasa, ville de près de 15 millions d'habitants, pour y voir comment, culturellement, elle s'est construite et continue d'évoluer et de s'enrichir artistiquement. Tourné en partie dans l'école des Beaux Arts de Kinshasa, la plus ancienne de toute l'Afrique subsaharienne, ce documentaire explore les pratiques artistiques à Kinshasa et fait frémir nos oreilles par des instants poétiques (slam, chanson, poème…). Il nous explique également la place importante de l'activité artistique dans cette ville qui, comme ils le disent dans une présentation, a été aussi bien « une soupape de sécurité qu'un levier social, économique et symbolique ». En deuxième partie de l'émission un court échange avec Benjamin Bibas réalisateur du documentaire qui nous expliquera sa démarche au sein de cette création. « Kinshasa, des histoires à nous » a été produit par notre partenaire La Fabrique Documentaire . [Image : Avenue Luvua, commune de Lingwala, Kinshasa, avril 2018 – photographie Sébastien Godret] Cette Récréation Sonore a été réalisée et présentée par Julie Maréchal.
TÉLÉCHARGER LE PODCAST ICI Ce dimanche 23 décembre la République Démocratique du Congo aurait dû avoir un nouveau président. Après un peu plus d’une quinzaine d’années de présidence du père et du fils Kabila, et un retard de deux ans pour cette nouvelle élection, les citoyens congolais vont enfin pouvoir retourner aux urnes… mais cette élection présidentielle a été reportée d'une semaine. Dans ce contexte électoral, l’équipe de Récréation Sonore est heureuse de vous présenter un documentaire sur Kinshasa, la capitale du Congo. Créé au printemps 2018 par Sebastien Godret et Benjamin Bibas, « Kinshasa, des histoires à nous » est mis en son par Sebastien Lecordier. Le Congo a été en guerre de 1995 à 2003, la PIB par habitant est un des plus faibles du monde. C’est dans ce contexte que les auteurs sont allés s’intéresser à Kinshasa, ville de près de 15 millions d’habitants, pour y voir comment, culturellement, elle s’est construite et continue d’évoluer et de s’enrichir artistiquement. Tourné en partie dans l’école des Beaux Arts de Kinshasa, la plus ancienne de toute l’Afrique subsaharienne, ce documentaire explore les pratiques artistiques à Kinshasa et fait frémir nos oreilles par des instants poétiques (slam, chanson, poème…). Il nous explique également la place importante de l’activité artistique dans cette ville qui, comme ils le disent dans une présentation, a été aussi bien « une soupape de sécurité qu’un levier social, économique et symbolique ». En deuxième partie de l’émission un court échange avec Benjamin Bibas réalisateur du documentaire qui nous expliquera sa démarche au sein de cette création. « Kinshasa, des histoires à nous » a été produit par notre partenaire La Fabrique Documentaire . [Image : Avenue Luvua, commune de Lingwala, Kinshasa, avril 2018 – photographie Sébastien Godret] Cette Récréation Sonore a été réalisée et présentée par Julie Maréchal.
Rencontre avec Alain Mabanckou autour de son roman "Les cigognes sont immortelles" le 26 septembre 2018 aux Champs Libres. Partant d’un univers familial, celui de Michel, jeune adolescent rêveur, Alain Mabanckou dans « Les cigognes sont immortelles» (éd. du Seuil) élargit vite le cercle et fait place au vent de l’histoire avec l’assassinat en 1977 du camarade président Marien Ngouabi. Le Congo devient la métaphore puissante et douloureuse des crises du continent africain. Mêlant l’intimisme et la tragédie politique, Alain Mabanckou évoque la grande fresque du colonialisme et de ses impasses. Un nouveau roman puissant qui explore les nuances de l’âme humaine. Bio-bibliographie Alain Mabanckou est né à Pointe-Noire, au Congo-Brazaville. Ses œuvres sont traduites dans le monde entier. Il a écrit notamment aux éditions du Seuil « Verre cassé », « Mémoires de porc-épic », «Petit piment ». Il enseigne la littérature francophone à l’Université de Californie-Los Angeles.
L'écrivain Alain Mabanckou est originaire de Pointe-Noire (République du Congo), où il est né en 1966. Le musicien Pierre Kwenders vient de Kinshasa (République démocratique du Congo), où il a vu le jour en 1985. Arnaud Decroix revient avec eux sur la nouvelle génération de leaders africains et sur la place de l'éducation, des arts, de la jeunesse et des femmes dans cette affirmation.
L'écrivain Alain Mabanckou est originaire de Pointe-Noire (République du Congo), où il est né en 1966. Le musicien Pierre Kwenders vient de Kinshasa (République démocratique du Congo), où il a vu le jour en 1985. Arnaud Decroix revient avec eux sur la nouvelle génération de leaders africains et sur la place de l'éducation, des arts, de la jeunesse et des femmes dans cette affirmation.