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L'émission 28 minutes du 08/01/2025 Faut-il faire confiance au nouveau pouvoir en Syrie ? La France et l'Allemagne ont ouvert de nouvelles relations diplomatiques avec la Syrie vendredi 3 janvier. Elles étaient rompues depuis 13 ans à cause de la guerre civile syrienne. Les ministres des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock ont ainsi rencontré Ahmed al-Charaa, chef du groupe islamiste HTC et connu sous son ancien nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani. À la suite de leurs échanges, Paris et Berlin ont affirmé qu'elles jugeraient le nouveau pouvoir en place “sur les actes”. Depuis leur prise de la Syrie, les “rebelles” syriens multiplient les signes d'ouverture et promettent de respecter les minorités ainsi que la liberté de la presse et d'expression. Les Occidentaux doivent-ils y croire ? Vendredi dernier, devant les caméras, Ahmed al-Charaa a refusé de serrer la main de la ministre allemande (contrairement à son homologue français), provoquant de vives réactions en Allemagne. Dans le même temps, le profil du nouveau ministre de la Justice suscite des inquiétudes : des vidéos sur internet le montrent assistant à la mise à mort de femmes pour “corruption et prostitution” alors qu'il était encore juge dans les années 2010. On en débat avec Pierre Haski, journaliste et chroniqueur géopolitique à “France Inter” et au “Nouvel Obs”, Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient et Maya Khadra, enseignante et journaliste franco-libanaise. Enregistrement : 8 janvier 2025 - Présentation : Élisabeth Quin - Production : KM, ARTE Radio
L'émission 28 minutes du 08/01/2025 Nicolas Dubreuil, l'explorateur tombé amoureux du pôle Nord et des Inuits Nicolas Dubreuil consacre sa vie aux expéditions polaires depuis 35 ans. Il vit dans une maison à Kullorsuaq, un petit village au nord-ouest du Groenland, l'un des plus isolés du territoire. Dans cette région, les populations sont très respectueuses des animaux et suivent un ensemble de rituels lorsqu'elles chassent. “Quand on part à la chasse là-bas, on ne dit pas qu'on part à la chasse car c'est manquer de respect à l'animal car c'est se placer comme être supérieur à lui en le tuant”, explique le spécialiste des milieux polaires. Le narval, un mammifère marin, est central dans la cosmogonie inuite car il incarne un lien entre le monde spirituel et le monde humain. Sa chasse “incarne un savoir ancestral, une manière de vivre en harmonie avec la nature tout en répondant aux besoins vitaux de la communauté”, affirme l'explorateur Nicolas Dubreuil. En février, il repart en expédition au Groenland, sur des terres qui n'apparaissent pas sur les cartes du monde, pour montrer le recul des glaciers. Faut-il faire confiance au nouveau pouvoir en Syrie ? La France et l'Allemagne ont ouvert de nouvelles relations diplomatiques avec la Syrie vendredi 3 janvier. Elles étaient rompues depuis 13 ans à cause de la guerre civile syrienne. Les ministres des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock ont ainsi rencontré Ahmed al-Charaa, chef du groupe islamiste HTC et connu sous son ancien nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani. À la suite de leurs échanges, Paris et Berlin ont affirmé qu'elles jugeraient le nouveau pouvoir en place “sur les actes”. Depuis leur prise de la Syrie, les “rebelles” syriens multiplient les signes d'ouverture et promettent de respecter les minorités ainsi que la liberté de la presse et d'expression. Les Occidentaux doivent-ils y croire ? Vendredi dernier, devant les caméras, Ahmed al-Charaa a refusé de serrer la main de la ministre allemande (contrairement à son homologue français), provoquant de vives réactions en Allemagne. Dans le même temps, le profil du nouveau ministre de la Justice suscite des inquiétudes : des vidéos sur internet le montrent assistant à la mise à mort de femmes pour “corruption et prostitution” alors qu'il était encore juge dans les années 2010. On en débat avec Pierre Haski, journaliste et chroniqueur géopolitique à “France Inter” et au “Nouvel Obs”, Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient et Maya Khadra, enseignante et journaliste franco-libanaise.Enfin, Xavier Mauduit revient sur l'histoire du mobilier royal alors qu'une table datant du 19e siècle a été vendue à Emmaüs pour la modique somme de 30 euros. Marie Bonnisseau nous explique la décision prise hier par Mark Zuckerberg, fondateur de Meta, de mettre fin au fact-checking sur Facebook et Instagram à quelques jours de l'investiture de Donald Trump. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement : 8 janvier 2025 - Présentation : Élisabeth Quin - Production : KM, ARTE Radio
durée : 00:03:24 - Géopolitique - Les Américains ont déjà un contact direct, les Français arrivent demain… Tout en restant « vigilants » face à la nature islamiste des nouveaux maîtres de la Syrie, les Occidentaux renouent avec Damas pour appuyer le retour à la stabilité. La Turquie, elle, a déjà un coup d'avance…
durée : 00:03:24 - Géopolitique - Les Américains ont déjà un contact direct, les Français arrivent demain… Tout en restant « vigilants » face à la nature islamiste des nouveaux maîtres de la Syrie, les Occidentaux renouent avec Damas pour appuyer le retour à la stabilité. La Turquie, elle, a déjà un coup d'avance…
En France, en 2022, l'ancien patron de Peugeot Citroën, Philippe Varin, a rendu un rapport sur les métaux critiques : il montre que le pays dépend à près de 100% de l'extérieur pour ses approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique. Comme bien des pays développés, la France a progressivement fermé ses mines et abandonné la filière minière pour des raisons à la fois économiques - coûts plus élevés que la concurrence - et environnementales. Certes, les ressources du sous-sol français sont limitées mais c'est aussi la filière du raffinage qui fut abandonnée. Lorsqu'un industriel a besoin de métaux, il utilise des minerais qui ont déjà subi une première transformation. Entre le produit extrait de la mine et le produit fini, se situe l'étape du raffinage qui a pour but d'extraire le précieux métal de la quantité de terre et d'autres roches avec lequel il est amalgamé. Le processus de séparation nécessite beaucoup d'énergie, d'eau et est potentiellement source de grandes pollutions. Ainsi, alors que, dans les années 1980, le groupe français Rhône-Poulenc purifiait dans son usine de La Rochelle près de 10 000 tonnes de terres rares soit la moitié du marché mondial, cette activité a été pourtant progressivement abandonnée pour des raisons environnementales (des rejets radioactifs) et de coûts. Il était bien plus commode d'importer de Chine. Aujourd'hui, après le rapport Varin, le gouvernement cherche à reprendre la main. Le code minier a été simplifié, une nouvelle cartographie du sous-sol est en cours par le BRGM, le service géologique national, et plusieurs projets industriels sont en développement. Du côté de l'extraction, le groupe Imerys souhaite ouvrir une mine de lithium dans l'Allier tandis que le français Eramet et Electricité de France veulent exploiter du lithium issu d'eau géothermale en Alsace. C'est bien une filière qu'il faut mettre en place, ainsi dans le cas de l'Allier, le projet se décline en trois étapes, l'extraction à Echassières , un site de stockage à une quinzaine de kilomètres et une usine de conversion pour le raffinage à Montluçon à une cinquantaine de kilomètres. Et l'on reparle d'ouvrir à La Rochelle, avec le groupe belge Solvay, une usine de recyclage pour récupérer des terres rares. Mais, pour aboutir, ces projets doivent surmonter deux écueils : celui du financement d'abord, car ils sont toujours très coûteux (1 milliard d'euros pour le projet de l'Allier) ; celui ensuite du débat public qui révèle la vigueur d'oppositions diverses liées à la fois aux possibles conséquences environnementales et à l'utilité réelle du projet. L'Etat lui a choisi, il considère le projet dans l'Allier d' « intérêt national majeur », insistant ainsi sur l'aspect géopolitique de la question. S'intéresser aux matières premières, c'est donc prendre en compte une question majeure de notre siècle. Le pétrole a été l'or noir du XXe siècle. Le XXIe siècle sera donc métallique : dopée par la transition verte et la numérisation de l'économie mondiale, la demande en minerais s'envole. Or la production aujourd'hui ralentit, les découvertes de nouveaux gisements se raréfient. Les États se livrent donc à une compétition féroce pour sécuriser leurs approvisionnements.Les ressources présentes sur terre sont-elles suffisantes pour faire face à l'explosion des besoins ? Peut-on les exploiter sans détruire la planète ? Cette manne financière profite -t-elle réellement aux Etats producteurs ou sont-ils condamnés à la « malédiction des matières premières », un concept mis en valeur déjà il y a plusieurs décennies ? Les Occidentaux pourront-ils rattraper leur retard sur la Chine dans la sécurisation de leur filière minière ?
Après la chute de Bachar el-Assad en Syrie dimanche 8 décembre, la situation est très incertaine dans le pays. Et une question préoccupe : celle du rapport de force entre les forces Kurdes et les rebelles pro-turcs. Il faut d'abord rappeler que les Kurdes contrôlent environ un tiers du territoire syrien au nord-est du pays. Dans cette région riche en ressources pétrolières, les FDS (Forces démocratiques syriennes), c'est-à-dire les forces kurdes pour faire simple, ont instauré un gouvernement en totale autonomie par rapport au pouvoir central. Dans cette zone, ils ont établi une administration qui garantit la liberté religieuse, qui garantit les droits des femmes et qui gère aussi la détention de milliers de détenus jihadistes, en grande partie issus de l'organisation État islamique. C'est une des raisons essentielles pour laquelle les Kurdes sont alliés des Occidentaux, en particulier des Américains, présents dans cette zone, et du coup protégés par eux. Les Kurdes ont des alliés, mais ils ont aussi un ennemi de taille, la TurquiePour Ankara, les Kurdes de Syrie sont des soutiens indéfectibles des Kurdes de Turquie, notamment du PKK, l'organisation considérée comme terroriste par Ankara qui estime qu'elle représente une menace existentielle sur l'unité de la Turquie. C'est pourquoi Ankara soutient, finance et équipe des forces pro-turques en Syrie, l'ANS, l'Armée nationale syrienne. L'ANS détient une partie du nord de la Syrie.L'objectif du président Erdogan, qui n'est pas nouveau, est de tout faire pour que l'ANS contrôle les 930 km de frontière commune entre la Turquie et la Syrie, pour couper en deux l'alliance entre Kurdes de Turquie et de Syrie. Un objectif qui pourrait pousser le dirigeant turc à profiter de la nouvelle situation en Turquie pour mettre fin à l'autonomie kurde en Syrie. À écouter Syrie : « La région kurde est très largement menacée par la Turquie »Les Européens et les Américains inquiets Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est rendu à Ankara pour convaincre Recep Tayyip Erdogan de limiter ses actions en Syrie. Les États-Unis tentent de jouer les médiateurs pour obtenir un cessez-le-feu entre forces kurdes et pro-turques dans le nord du pays. Les affrontements entre les deux parties ont déjà fait plus de 200 morts autour de la localité de Manbij, tombée aux mains des rebelles pro-turcs, qui ont aussi pris le contrôle de la ville de Deir Ezzor.Les Occidentaux redoutent qu'Erdogan, en position de force, veuille pousser son avantage pour s'emparer de villes kurdes qui sont des symboles de la lutte contre l'organisation État islamique, comme Kobané, au nord-est de la Syrie. La grande crainte, c'est donc qu'Erdogan démantèle totalement l'ensemble de l'administration autonome kurde en Syrie. Et qu'il les remplace par le Conseil national kurde, une instance kurde syrienne proche du parti du Kurdistan d'Irak (PDK) qui entretient de bonnes relations avec Ankara. Des plans qui pourraient compromettre dangereusement une transition pacifique en Syrie. À lire aussiLe risque de morcellement plane sur la Syrie post-Assad
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 25 octobre 2024.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA SANTÉ MENTALE « GRANDE CAUSE NATIONALE »Le Premier ministre a annoncé fin septembre qu'il souhaitait faire de la santé mentale la grande cause nationale en 2025. Crée en 1977, le label « grande cause nationale » est décerné à un thème de société porté par des organismes à but non lucratif ou des associations. Il permet notamment une visibilité accrue, via des messages sur les radios et télévisions publiques. Affirmant qu'il s'agit pour lui d'une cause presque familiale à l'origine du fait de l'engagement de sa mère sur le sujet, Michel Barnier a évoqué sa volonté de décentraliser la prise en charge des patients. Devant les députés, lors de son discours de politique générale, le 1er octobre, il a rappelé que « les crises successives, dont le Covid, ont eu un effet important et aggravant » sur le bien-être psychique des Français, notamment celui des plus jeunes et précisé qu'«un Français sur cinq connaît des problèmes de santé mentale à un moment donné de sa vie », soit 13 millions de personnes. Une récente étude réalisée par Indeed et OpinionWay atteste aussi d'un mal-être grandissant dans le milieu professionnel : près d'un salarié sur deux (48%) craint pour sa santé mentale tandis qu'un tiers a déjà été concerné par un burn-out. Ces troubles représentent le premier poste de dépenses du régime général de l'assurance maladie, avant les cancers et les maladies cardio-vasculaires, pour un montant de 25 milliards d'euros. En intégrant les coûts indirects - liés notamment aux arrêts de travail longs dont elle est la première cause - la dépense annuelle en santé mentale atteindrait les 163 milliards d'euros en 2018 contre 109 milliards d'euros en 2007, soit 4% du PIB.Un coup de projecteur réclamé depuis un an par un collectif de plus de 3.000 organisations. Depuis 2010, 310 postes de psychiatre n'ont pas été pourvus à l'internat, dont 65 % entre 2019 et 2023. En 2023, 67 postes, sur 547 ouverts, sont restés vacants. La capacité d'accueil des hôpitaux est passée de 100.000 lits à 80.000 lits entre 1997 et 2021. La répartition géographique des psychiatres est très inégale. La pédopsychiatrie est un domaine sinistré avec un nombre de praticiens divisé par deux. Une dizaine de départements n'a même plus un seul praticien. le Premier ministre a annoncé un doublement du nombre de maisons des adolescents et la généralisation de la formation aux premiers secours en santé, propositions reprises du rapport du Haut-commissaire au plan François Bayrou. Michel Barnier propose également de consolider la prévention des maladies mentales. Il souhaite que la recherche en la matière soit encouragée. Il insiste aussi sur la nécessité de favoriser les rapprochements entre structures pour améliorer l'efficacité de l'accompagnement. Le tout pour un montant envisagé de 600 millions d'euros.LA CORÉE DU NORD ET L'IRAN AVEC LA RUSSIE CONTRE L'UKRAINE Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, Pyongyang et Moscou n'ont cessé de se rapprocher. La Corée du Nord a fourni des armes et des munitions à l'armée russe, dont au moins 3 millions d'obus d'artillerie et des dizaines de missiles balistiques. En retour, selon un rapport du renseignement américain paru en mai, la Russie aide activement Pyongyang à contourner les sanctions et à développer des systèmes d'armement. En juin, les deux pays ont conclu un « partenariat stratégique global », qui comprend une assistance militaire mutuelle. Pour la Corée du Nord les revenus générés par les ventes d'armes qui s'ajoutent au blocage russe de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité, contribuent à stabiliser l'économie nationale, qui a souffert de plusieurs années d'isolement. La guerre en Ukraine fournit également de précieux enseignements à Pyongyang sur l'utilisation de ses armes sur le champ de bataille ukrainien. Enfin, la Corée du Nord cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine, puissance protectrice de longue date, avec laquelle les relations se sont récemment dégradées.Le 18 octobre, le service national de renseignement sud-coréen a annoncé que Pyongyang avait décidé d'envoyer des « troupes importantes » pour combattre aux côtés de la Russie en Ukraine. Au total, 12.000 soldats nord-coréens devraient être déployés. Déjà 1.500 soldats seraient arrivés en Russie répartis dans les bases militaires de l'Extrême-Orient, et devraient rejoindre les lignes de front à l'issue de leur formation. Des Nord-Coréens seraient déjà présents dans la partie occupée de l'Ukraine, le Donbass. Selon les médias ukrainiens, six d'entre eux auraient été tués dans une attaque de missiles ukrainiens près de Donetsk, début octobre. L'OTAN et les Etats-Unis disent avoir des « preuves » de l'envoi des 12.000 soldats nord-coréens en Russie.Ces derniers mois, Moscou n'a pas seulement renforcé sa coopération avec Pyongyang, mais aussi avec la Chine et l'Iran. Les Occidentaux ont acquis la certitude que l'Iran a livré récemment plus de deux cents missiles balistiques Fath-360 à la Russie. Américains et Britanniques craignent que Moscou, en échange de ces armes d'une portée maximale de 120 kilomètres et dotées d'une ogive de 150 kilogrammes, ait « partagé des secrets nucléaires avec l'Iran », comme le soulignait le mois dernier le quotidien britannique The Guardian.Le sommet des Brics, qui s'est tenu à Kazan, en Russie centrale, du 22 au 24 octobre, intervient alors que Moscou qui gagne militairement du terrain en Ukraine, a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires des Etats-Unis, notamment, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord présentes à ce sommet.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
durée : 00:19:26 - Journal de 18h - Les Occidentaux en sont désormais convaincus : la Corée du Nord a envoyé en Russie des milliers de soldats. Les deux pays ont accéléré leur coopération militaire depuis l'invasion de l'Ukraine. Reste à savoir si ces soldats seront déployés sur le front ukrainien pour soutenir l'armée russe.
durée : 00:19:26 - Journal de 18h - Les Occidentaux en sont désormais convaincus : la Corée du Nord a envoyé en Russie des milliers de soldats. Les deux pays ont accéléré leur coopération militaire depuis l'invasion de l'Ukraine. Reste à savoir si ces soldats seront déployés sur le front ukrainien pour soutenir l'armée russe.
1/ Un succès diplomatique pour Vladimir Poutine 2/ Une alternative au vieil ordre mondial ? 3/ Les Occidentaux au défi de garder le contact Retrouvez Le Club Le Figaro International présenté par Philippe Gélie.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'administration Biden semble s'orienter vers l'autorisation des frappes en Russie, mais sans missiles américains, en laissant Kiev utiliser les Storm Shadow britanniques ou les Scalp français.Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:20:28 - Journal de 18h - La réponse à donner est au centre des discussions ce soir à la Maison Blanche entre le président américain Biden et le Premier ministre britannique Starmer. Volodymyr Zelensky veut pouvoir frapper des cibles militaires comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.
durée : 00:20:28 - Journal de 18h - La réponse à donner est au centre des discussions ce soir à la Maison Blanche entre le président américain Biden et le Premier ministre britannique Starmer. Volodymyr Zelensky veut pouvoir frapper des cibles militaires comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.
durée : 00:03:33 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Vladimir Poutine affirme que si les alliés de l'Ukraine autorisent des frappes en profondeur en Russie, cela signifierait que les pays de l'OTAN "sont en guerre contre la Russie". Les Etats-Unis et leurs alliés semblent prêts à donner leur feu vert mais redoutent toujours une escalade.
Au lendemain de la visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken et du chef de la diplomatie britannique David Lammy à Kiev, Blinken poursuit les discussions en Pologne. Au centre des entretiens : l'utilisation par l'Ukraine des missiles à longue portée occidentaux en Russie. V. Zelensky milite depuis des mois pour la levée des restrictions. Blinken promet d'examiner rapidement sa demande. Réaction de Vladimir Poutine : un feu vert des Occidentaux signifierait que "les pays de l'Otan seront en guerre contre la Russie". Les Occidentaux vont-ils faire bouger les lignes rouges ? Faut-il aider l'Ukraine à frapper la Russie ?
Vincent Hervouët analyse le sommet Chine-Afrique qui se tient à Pékin. Alors que la Chine promet 50 milliards de dollars d'investissements et un million d'emplois en Afrique sur les 3 prochaines années, ce forum diplomatique démontre l'importance grandissante du continent africain dans la stratégie mondiale de Pékin.Vincent Hervouët explore les enjeux géopolitiques derrière cette offensive chinoise en Afrique, qui vise à contrebalancer l'influence occidentale sur le continent. Il souligne en effet que la Chine n'est pas regardante sur les questions de respect de l'État de droit ou de corruption, contrairement à ses homologues occidentaux. Cette approche pragmatique lui permet de tisser des liens solides avec de nombreux dirigeants africains, au détriment parfois des valeurs démocratiques.Il met également en perspective l'absence relative des États-Unis et de la France sur la scène africaine, laissant ainsi le champ libre à la Chine pour affirmer sa présence et son influence. Cet épisode offre ainsi un éclairage unique sur les dynamiques complexes qui façonnent les relations entre la Chine et l'Afrique, un enjeu majeur des équilibres géopolitiques mondiaux.
Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il revient sur 9ème sommet Chine-Afrique.
L'Occident, qui vient de sacrifier ses propres valeurs, peut perdre très gros à l'avenir dans le dossier ukrainien. Il a, face à lui, un nouveau tsar qui ne respecte aucune règle et qui ne tient pas parole.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Joe Biden et Kamala Harris ont accueilli jeudi soir des prisonniers américains libérés par la Russie après un accord conclu avec plusieurs pays occidentaux. Un échange de seize personnes détenues à Moscou avec dix Russes incarcérés notamment aux États-Unis. Pourquoi cet accord est-il historique? On pose la question à Ulysse Gosset, éditorialiste international à BFMTV.
La candidature du président Joe Biden pour sa réélection continue de faire débat. Toutes les prises de parole, toutes les apparitions publiques sont méticuleusement scrutées par les médias. Le New York Times note que Joe Biden a prononcé son discours d'ouverture pour le sommet de l'OTAN qui a débuté hier (9 juillet 2024) à Washington avec « une voix forte et très peu d'erreurs ». Même appréciation positive du site d'information Politico. « Sous les yeux du monde entier, le président Joe Biden a prononcé un discours énergique…, visant à dissiper les doutes dans son pays quant à son aptitude à occuper la présidence, tout en se vantant d'avoir revitalisé l'alliance historique et sauvé l'Ukraine sous sa direction ».Selon Politico, Joe Biden a pour l'instant réussi à faire taire la plupart de ses critiques internes. Il «…a décidé de poser un ultimatum à ses détracteurs : parler ou se taire. Pour l'instant, la grande majorité des législateurs démocrates se taisent », souligne Politico. Donald Trump reprend la campagne, se moque de Joe BidenMais il y en a un qui prend la parole, c'est son rival Donald Trump. Le candidat républicain a déversé mardi (9 juillet 2024) lors d'un meeting dans son golf à Miami un torrent d'invectives contre son rival démocrate Joe Biden. Selon le Miami Herald Donald Trump « s'est lâché sur le président Joe Biden » après quelques jours de retenue. Il s'est moqué de la performance de son rival lors du débat présidentiel du mois dernier, estimant que le parti démocrate sombre dans le chaos car « il n'arrive pas à décider lequel de ses candidats est le plus inapte à être président ». Et l'ex-président de conclure : « Peu importe le candidat désigné, nous battrons n'importe lequel d'entre eux ». Joe Biden lâché par l'électorat afro-américain ? C'est en tout cas le récit que Donald Trump tente de répandre dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il s'appuie sur certains sondages qui montrent cette tendance surprenante: de plus en plus d'électeurs noirs seraient prêts à voter pour le candidat républicain. Notre correspondant aux États-Unis, David Thomson, a interrogé Cliff Albright, le président Black Voters Matter, l'une des ONG les plus actives aux États-Unis pour mobiliser les électeurs afro-américains. Cliff Albright ne confirme pas cette tendance et estime que les Noirs continuent à voter démocrate, partiellement aussi à cause du bon bilan de Joe Biden en matière de politique de santé.À lire aussiPrésidentielle américaine: «On ne peut pas imaginer une bascule des électeurs noirs en faveur des républicains»Garry Conille visite l'Hôpital général de Port-au-PrinceAccompagné par le chef de la PNH, le Premier ministre haïtien Garry Conille s'est rendu à l'Hôpital général de Port-au-Prince qui a été repris dimanche dernier (7 juillet 2024) des mains des gangs qui l'occupaient depuis des mois. Le Nouvelliste précise que Garry Conille s'y est rendu sous « fortes escortes policières. Les autorités ont découvert ce qui reste du plus grand centre hospitalier du pays après des mois passés entre les mains des bandits », souligne le Nouvelliste. Le Premier ministre, médecin lui-même, n'a pas caché sa surprise devant les restes de l'hôpital, écrit le journal de Port-au-Prince « Il y a des murs et une adresse mais il n'y a plus d'hôpital fonctionnel ». Le directeur du Nouvelliste, Frantz Duval, écrit dans son éditorial que « dans les semaines à venir, si le calme relatif se poursuit au centre-ville de Port-au-Prince et si le grand nettoyage se poursuit, les responsables pourront reprendre le contrôle des nombreuses institutions laissées à l'abandon depuis février dernier. Selon Frantz Duval, « la priorité aujourd'hui est de revoir le centre de Port-au-Prince et, un pas à la fois, retourner là où c'est possible ».À écouter aussiEn Haïti, « l'agonie » des hôpitauxLa Citibank s'en va d'HaïtiC'est un départ marquant : la dernière banque internationale encore présente dans le pays se retire. Citibank renonce et invoque la diminution de son activité la baisse du nombre de clients mais en fait, nous explique notre collègue Nicolas Feldmann, les raisons sont bien plus profondes.À lire aussiHaïti: Citibank, dernière banque internationale encore présente dans le pays, se retireLa délégation olympique américaine commence à prendre ses quartiersNous sommes à 15 jours des Jeux Olympiques de Paris et les athlètes commencent à arriver dans la capitale française. Une partie de la délégation des États-Unis prend ses quartiers dans le nord de Paris, dans un complexe dédié au sport de haut niveau, le centre Athletica d'Eaubonne. Marie Casadebaig a parlé avec le responsable de l'accueil des Américains, Arnaud Zumaglia.Journal de la 1èreHier (9 juillet 2024) à 6h00, heure de Kourou en Guyane, la toute première fusée de la génération 6 d'Ariane, s'est élancée depuis le Centre Spatial Guyanais.
durée : 00:20:09 - Journal de 18h - Une journée pour l'histoire, le 80e anniversaire du Débarquement, et une journée pour l'avenir, opposer un front uni à Vladimir Poutine. Les dirigeants occidentaux et le président ukrainien Volodymyr Zelensky sont à Omaha Beach pour la cérémonie internationale du D-Day.
durée : 00:20:09 - Journal de 18h - Une journée pour l'histoire, le 80e anniversaire du Débarquement, et une journée pour l'avenir, opposer un front uni à Vladimir Poutine. Les dirigeants occidentaux et le président ukrainien Volodymyr Zelensky sont à Omaha Beach pour la cérémonie internationale du D-Day.
Les Occidentaux ne cessent de quitter le Sahel. En fin de semaine dernière, les États-Unis ont annoncé un prochain retrait temporaire de leurs soldats positionnés au Tchad, quelques jours après un accord sur un départ de leurs forces du Niger voisin. Au Niger où les dernières troupes françaises ont plié bagage, après avoir quitté le Mali et le Burkina Faso. Avec quel bilan ? L'objectif des opérations françaises au Sahel était de faire reculer le djihadisme. Aujourd'hui, celui-ci a progressé. Dès lors, faut-il parler d'échec ? Qu'est-ce que les interventions des Occidentaux ont apporté à la région et quelles sont les perspectives ? Pour en débattre :- Niagalé Bagayoko, présidente de l'African security sector network (ASSN)- Marc-Antoine Pérouse de Montclos, politologue, spécialiste de l'Afrique subsaharienne, directeur de recherche de l'IRD, spécialiste des conflits sur le continent africain, auteur des livres Une guerre perdue : la France au Sahel (J.-C. Lattès, 2020) et Un djihad sans foi ni loi (PUF, 2022).
Les Occidentaux ne cessent de quitter le Sahel. En fin de semaine dernière, les États-Unis ont annoncé un prochain retrait temporaire de leurs soldats positionnés au Tchad, quelques jours après un accord sur un départ de leurs forces du Niger voisin. Au Niger où les dernières troupes françaises ont plié bagage, après avoir quitté le Mali et le Burkina Faso. Avec quel bilan ? L'objectif des opérations françaises au Sahel était de faire reculer le djihadisme. Aujourd'hui, celui-ci a progressé. Dès lors, faut-il parler d'échec ? Qu'est-ce que les interventions des Occidentaux ont apporté à la région et quelles sont les perspectives ? Pour en débattre :- Niagalé Bagayoko, présidente de l'African security sector network (ASSN)- Marc-Antoine Pérouse de Montclos, politologue, spécialiste de l'Afrique subsaharienne, directeur de recherche de l'IRD, spécialiste des conflits sur le continent africain, auteur des livres Une guerre perdue : la France au Sahel (J.-C. Lattès, 2020) et Un djihad sans foi ni loi (PUF, 2022).
En Inde, des élections législatives importantes, vues comme un scrutin XXL, vont se dérouler du 19 avril au 4 juin. Près d'un milliard d'Indiens sont invités à glisser dans les urnes leurs bulletins indiquant leurs choix. Le Premier ministre sortant Narendra Modi et sa formation, le Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir depuis 10 ans, sont les principaux favoris. Qui est Narendra Modi ? Fossoyeur de la démocratie indienne, comme le disent ses détracteurs, ou grand modernisateur, si l'on croit ses partisans ? Réponses dans Dans la tête de Narendra Modi, ouvrage entre biographie et analyse que consacrent au Premier ministre indien deux journalistes du Monde.En quelque 270 pages, le livre brosse le portrait de ce véritable animal politique qu'on connaît mal en Occident. Mêlant récit et analyse, les auteurs racontent son parcours personnel, dressent le bilan de son action politique et s'attachent à pointer du doigt, derrière ses bravades sur l'Inde superpuissance en devenir, le vrai dessein idéologique de Modi visant à asseoir la suprématie des hindous et à perpétuer la domination des hautes castes dans la société indienne. Rencontre avec le co-auteur Guillaume Delacroix.RFI : Une étude psychologique ? Une biographie ? Comment peut-on qualifier votre livre, Guillaume Delacroix ?Guillaume Delacroix : C'est un livre d'enquête journalistique. Nous sommes deux à l'avoir écrit : Sophie Landrin, correspondante du Monde à Delhi, et moi-même, qui ai passé huit ans en Inde, à Bombay, pour Le Monde également. Ce dont on s'était rendu compte, c'est que le personnage de Modi est porteur d'une idéologie très ancienne, qui a bientôt 100 ans. Ce qui est en train de se passer en Inde vient de très très loin. Pour nous, c'est un tournant dans le régime politique et dans la vie démocratique de ce grand pays.Ça vient d'une structuration de la pensée nationaliste hindoue qui remonte à 1925. Et il nous semblait intéressant de justement remonter aux racines de cette idéologie pour comprendre pourquoi Modi est arrivé au pouvoir et « pour quoi ? », en deux mots, c'est-à-dire : Quel est le dessein ? Quel objectif poursuit-il ? On a proposé nos services à Actes Sud, qui avait justement une série correspondant exactement à cette approche, qui s'appelait Dans la tête de…. Actes Sud avait déjà publié un certain nombre de Dans la tête de… consacrés aux dirigeants politiques mondiaux et il manquait Narendra Modi sur l'étagère. Dans les librairies en Europe, il y a extrêmement peu de livres sur l'Inde et encore moins sur Narendra Modi, presque rien. Donc, notre livre est venu combler en quelque sorte un vide.Votre essai s'ouvre sur l'anecdote de la pose de la première pierre du temple d'Ayodhya. Qu'est-ce qu'elle symbolise, cette anecdote ?Ce temple d'Ayodhya, en fait, tout passe par lui. C'est un instrument politique. Ce temple a été construit sur les ruines d'une mosquée, elle-même démolie par des fanatiques en 1992 sous la baguette de Narendra Modi qui était, à l'époque, un jeune cacique de son parti. Il avait organisé avec le président du parti de l'époque cette démolition. C'est l'achèvement du rêve dominateur de l'hindouisme. C'était l'une des trois priorités que s'était fixées la mouvance nationaliste hindoue il y a un siècle, il y a même plus d'un siècle, à savoir : asseoir la suprématie de la majorité hindoue sur le reste de la population, les musulmans et les chrétiens.On connaît mal en Occident Narendra Modi. Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment est-il devenu Premier ministre de l'Inde ? Il tranche vraiment avec ses prédécesseurs parce que son parcours personnel est atypique. Il n'est pas lettré, il n'est pas éduqué, il n'a pas fait d'études comme beaucoup de Premiers ministres indiens avant lui. On pense tous à Nehru ou à Indira Gandhi, mais pas seulement. Son dernier prédécesseur, du parti du Congrès, Manmohan Singh, était un grand économiste. Vajpayee qui, lui, était du parti de Modi et qui a occupé le poste de Premier ministre il y a une vingtaine d'années, était un brahmane lettré. On pense que Narendra Modi n'a même pas le bac… Enfin, il y a un flou artistique qui entoure tout cela. Une légende s'est construite autour de l'homme, le self-made man, l'autodidacte…Ce qui est certain, c'est que Narendra Modi est un apparatchik. Il a été formé dès son plus jeune âge, dès l'âge de huit ans, dans la nébuleuse nationaliste hindoue, incarnée par une organisation paramilitaire, l'Association des volontaires de la nation (le RSS). Il a gravi les échelons progressivement au sein de cette organisation et a été porté au pouvoir sans être candidat à des élections. En 2001, ses supérieurs l'ont nommé à la tête de l'État du Gujarat, dont il est originaire, qui se trouve être aussi l'État natal du Mahatma Gandhi. C'est seulement en 2002 qu'il a été élu par un électorat majoritairement hindou. Il est populaire au Gujarat, sans doute parce qu'il avait « laissé faire » – c'est l'expression usitée en Inde – des pogroms anti-musulmans qui ont marqué l'histoire de l'Inde contemporaine. Les pogroms ont lancé en quelque sorte la carrière politique de Narendra Modi !Vous racontez dans votre livre – et c'est passionnant – comment, malgré sa contribution à la cause du nationalisme hindou, il n'a pas été le premier choix des hiérarques de son organisation lorsqu'il a fallu choisir une tête de liste « premier ministrable » avant les élections législatives de 2014…Narendra Modi dérangeait en fait au sein de sa propre famille politique parce qu'il était atypique, et surtout parce qu'il ne venait pas des hautes castes. L'Inde est connue pour son système de castes très rigide, qui divise la société en quelque 25 000 castes. Le mouvement hindouiste est dirigé par des hommes de haute caste et pour ces dirigeants, Modi, qui est issu d'une classe sociale modeste, ne pouvait pas être leur candidat à la primature. Finalement, parce que Modi est un homme talentueux, charismatique, qui sait manier la carotte et le bâton, il a réussi à emporter le choix des autorités du RSS comme candidat de son parti pour le poste de Premier ministre. C'était finalement un bon choix puisqu'il a gagné l'élection.Il s'est aussi révélé être un bon soldat, qui porte avec conviction et fidélité le message de son mouvement, l'hindutva. Or, qu'est-ce que l'hindutva ?Tout cela vient de loin. Narendra Modi est l'aboutissement du cheminement lent, progressif de l'idée du suprémacisme hindou, qui débouche aujourd'hui sur une polarisation extrême. L'hindutva, c'est l'idée que la majorité a des droits supérieurs aux minorités, et c'est pour cela qu'on adopte des lois stigmatisantes et qu'on établit une forme d'apartheid rampant. C'est un peu ce qui est en train de se passer aujourd'hui. On assiste à une institutionnalisation de la ségrégation entre les hindous d'une part, et d'autre part, ceux qui appartiennent à des religions différentes, celles des « envahisseurs » en fait. Modi parle beaucoup d'esclavage, c'est-à-dire en gros 1 000 ans d'occupation musulmane, puis 200 ans d'occupation britannique. Cela se traduit aujourd'hui par des mosquées que l'on détruit, comme cela s'est passé à Ayodhya avec la destruction de la mosquée Babri en 1992.L'hindutva, c'est ça, c'est dominer et faire croire à une masse solidaire d'hindous que leur religion est supérieure aux autres religions. C'est bien sûr une fiction, mais pendant ce temps-là, alors qu'on unifie les hindous contre les musulmans et les chrétiens, on ne parle pas des fractures qui divisent la société indienne, où le pouvoir est entre les mains de la plus haute caste, les brahmanes. Obnubilée par la question musulmane, la population hindoue vit dans l'ignorance de cette situation.Si je vous comprends bien, Guillaume Delacroix, le véritable objectif de Narendra Modi n'est pas la marginalisation des minorités, mais la perpétuation de la hiérarchie des castes. C'est ça, le dessein caché ?C'est vraiment le cœur de notre livre avec Sophie Landrin. L'objectif de ce gouvernement n'est pas tant l'hindouisme que le castéisme, c'est-à-dire la domination de la société indienne avec le maintien du pouvoir entre les mains d'une oligarchie de hautes castes. Alors après, on peut gloser sur la définition de ce qu'est l'Inde aujourd'hui. On l'appelle encore « la plus grande démocratie du monde ». Nous, on pense que ce n'est plus le cas. Elle a peut-être encore quelques traits de démocratie parce qu'il y a des élections, et même des alternances, sur le plan de la gouvernance régionale. Mais force est de constater que l'État de droit en Inde est battu en brèche tous les jours. Le pouvoir aujourd'hui est maintenant entre les mains d'une oligarchie, avec un mélange de genres absolument inédit entre le politique et le religieux.Narendra Modi se pose en grand prêtre, en gourou, quand il préside à des cérémonies, comme il l'a fait à Ayodhya où il a présidé, fin janvier, l'inauguration du temple bâti sur les ruines de la mosquée abattue. Ce mélange du politique et religieux est totalement en décalage avec le rôle imputé au Premier ministre de l'Inde dans la Constitution, qui est égalitaire et séculariste. Selon la Constitution de 1950 toujours en vigueur, l'Inde doit accueillir toutes les religions et ne doit en privilégier aucune.C'est en fait le contraire qui se passe depuis dix ans, en toute impunité, en attendant le changement de la Constitution...C'est un peu, si vous voulez, le souhait des nationalistes hindous et des plus radicaux de cette frange politique. Elle veut prendre sa revanche sur la partition de 1947, lorsque l'Inde est devenue indépendante. Le pays a été divisé en deux, avec d'un côté le Pakistan qui s'est défini comme une république islamique, et de l'autre, l'Inde qui a souhaité, sous la férule de Gandhi et de Nehru, demeurer laïque. Aujourd'hui, la droite hindouiste veut revenir là-dessus et réclame que, puisque les musulmans ont eu leur État avec le Pakistan, l'Inde doit être un État hindou. Nous expliquons dans notre livre que ce débat va au-delà du religieux pour rappeler que, pour une frange de la droite hindouiste, l'hindouisme est dans l'ADN, dans le sang des gens.L'hindouisation du pays semble être allée de pair avec une véritable dérive autoritaire. Dressant le bilan des dix années de Narendra Modi à la tête du pays, vous évoquez dans votre livre un « gouvernement par la peur » qui touche les minorités, mais aussi les médias, les intellectuels, les universitaires, les étudiants. On assiste à un sérieux rétrécissement des libertés. Comment est-on passé de la démocratie bureaucratique et chaotique de l'Inde d'antan à cet État quasi orwellien ?Il ne faut pas penser que tout s'est fait en un jour et que, lorsque Narendra Modi a pris les rênes de l'Inde en mai 2014, tout a basculé. Tout cela était en germe en fait dans l'histoire politique de l'Inde. C'est simplement qu'avec le BJP au pouvoir, tout a été démultiplié. Le braconnage des élus, par exemple, existait avant, mais le phénomène a été démultiplié par 100, peut-être par 1 000. L'Inde a toujours été un pays inégalitaire. La peur du plus fort, du plus puissant touche aujourd'hui la gouvernance, même les gens à la tête du pays. Les témoignages que nous avons recueillis auprès des personnes participant aux réunions décisionnaires dans le bureau du Premier ministre nous ont laissés entendre que tout le monde a le doigt sur la couture du pantalon, si je puis m'exprimer ainsi, parce qu'ils ont tous peur. D'ailleurs, c'est dans le bureau du Premier ministre que toutes les décisions sont prises, car il y a aujourd'hui une concentration absolument inédite du pouvoir entre les mains d'un seul homme. Les ministres sont tous des fantoches et ils ont tous peur de parler, de déplaire au chef. Et cette peur se dissémine, se répand à travers le pays.À lire aussiInde: le BJP de Narendra Modi en campagne pour conserver New Delhi aux élections généralesLes gens ont peur parce que le Parlement a voté de nouvelles lois liberticides qui réduisent la liberté d'expression des citoyens. Le gouvernement a autorisé les agences au sein des services secrets, tout comme le fisc, à poursuivre systématiquement les opposants politiques et la société civile. On a fait fermer 20 000 ONG sous prétexte qu'elles touchaient des financements venant de l'étranger ou bien d'être des agents de l'étranger, et donc de promouvoir la sédition et la désagrégation de l'Inde. On a politisé la justice et on a fait peur aux juges en les nommant dans des bleds éloignés s'ils passent des jugements considérés comme étant critiques du gouvernement. Encore tout récemment, deux étudiants ont été suspendus d'une grande université parce qu'ils avaient osé lancer un débat sur le temple d'Ayodhya dans l'amphithéâtre. Les Indiens vivent aujourd'hui dans un régime de peur généralisée, dans lequel les victimes sont transformées en coupables et les coupables en innocents. La presse aussi a fait les frais de ce raidissement du pouvoir qui n'a pas épargné la presse internationale, comme en témoigne l'affaire de la journaliste française Vanessa Dougnac, obligée de quitter l'Inde en février dernier, après avoir été en poste dans ce pays depuis 20 ans. Diriez-vous que cette affaire est révélatrice d'un changement de régime en Inde ?Pour les journalistes exerçant leur métier en Inde, cette affaire a été un électrochoc. C'est la première fois qu'un correspondant étranger est chassé de ce pays. Vanessa Dougnac était correspondante de l'hebdomadaire Le Point, puis du quotidien La Croix. Elle vivait depuis 23 ans en Inde et s'était mariée avec un Indien, avec qui elle a eu un enfant. Les autorités indiennes lui ont reproché d'avoir écrit des reportages « malveillants » et « biaisés » sur l'Inde, alors qu'elle était considérée par ses confrères comme l'une des meilleures spécialistes du pays dans la presse française. Cette affaire est préoccupante, car elle révèle en effet le rétrécissement de la liberté de la presse en Inde.Éclatant dans la foulée d'autres affaires de censure visant la presse indienne et la presse étrangère, cette affaire a valu à l'Inde d'avoir perdu 21 places dans le classement mondial sur la liberté de la presse, où elle se situe, derrière l'Afghanistan, au 161e rang de l'index qui compte 180 pays. Pour ma co-autrice Sophie Landrin et moi, l'affaire de la journaliste française chassée d'Inde était le signe que ce pays est en train de quitter le camp des démocraties pour basculer dans celui des théocraties. La mutation de la démocratie indienne versant dans la dictature est le fil conducteur de notre livre.La démocratie indienne versant dans la dictature, telle n'est apparemment pas l'opinion des partenaires de l'Inde, qui mettent en avant son statut démocratique et continuent de la célébrer et de dialoguer avec elle. Quels sont les ressorts du succès international de Narendra Modi, celui que vous appelez le « Erdogan hindou » ?Oui, nous le comparons au président turc parce qu'il y a beaucoup de similarités entre la trajectoire politique de ces deux leaders. Ils sont à la tête de deux États au départ laïcs, mais issus de partis religieux. Ces deux hommes forts sont en train de conduire leur pays vers le fondamentalisme religieux. Or, si les relations entre Erdogan et ses partenaires occidentaux se sont compliquées, Modi continue d'être reçu avec tous les égards dans les capitales occidentales. C'est sans doute parce que Narendra Modi a eu la chance d'arriver au moment où l'Occident avait besoin d'un contrepoids face à l'expansionnisme chinois dans ce qu'on appelle en géopolitique la « zone indo-pacifique ». Les Occidentaux ont trouvé dans l'Inde, pays aujourd'hui puissamment armé, le candidat idéal pour contenir les routes de la soie de Xi Jinping. Cela s'est traduit par le renforcement des partenariats stratégiques entre l'Inde et ses partenaires occidentaux.Les honneurs pleuvent sur le leader indien. En France, il a été reçu, le 14 juillet 2023, sur les Champs-Élysées. Invité d'honneur, il a reçu des mains du président français la grand-croix de la Légion d'honneur. Avec ma co-autrice, on voit dans cette démarche un énorme paradoxe et on s'est demandé : s'il est vrai qu'on n'est pas obligé d'être regardant pour faire du commerce avec un pays, est-ce que la patrie des droits de l'homme est obligée de récompenser un homme qui coupe les libertés de ses concitoyens, et cela précisément le jour où elle célèbre à travers sa Révolution l'arrivée des libertés ? Les symboles ont leur importance.À écouter aussiNarendra Modi en France: « Aucune politique étrangère ne se fait sur la seule question des valeurs »Nous sommes à quelques jours des législatives indiennes. Narendra Modi demeure très populaire dans son pays. Selon les sondages, son parti le BJP pourrait remporter les élections avec une majorité absolue. Croyez-vous que les jeux soient d'ores et déjà faits ?Pas nécessairement. D'abord, je pense qu'en politique, les jeux ne sont jamais faits d'avance et il peut toujours se passer quelque chose. Il peut y avoir des surprises de dernière minute, un coup de théâtre qui fasse que finalement, les pronostics soient déjoués. Pour l'instant, en effet, Narendra Modi apparaît comme archi favori, parce qu'il dispose d'une machine électorale absolument énorme : de l'argent, des outils de propagande phénoménaux qui sont dus notamment au fait qu'il est au pouvoir depuis 10 ans et qu'il se présente pour la troisième fois successive au scrutin des électeurs. Il domine la scène politique, car en face de lui, l'opposition est complètement déstructurée, atomisée.Finalement, le sortant a un désert en face de lui, ce qui pourrait lui être favorable. Mais on n'est pas à abri d'un grain de sable. Tout récemment, la Cour suprême a, par exemple, annulé le dispositif de financement de la vie politique qui profitait très largement, très majoritairement au parti au pouvoir, le BJP de Narendra Modi. Cette décision remet un peu en cause un certain nombre de choses, car on s'est aperçu que le parti de Modi est financé par de grands milliardaires et de grandes entreprises. Ces découvertes peuvent intervenir dans les calculs des électeurs. Je resterai donc encore prudent.Dans la tête de Narendra Modi, par Sophie Landrin et Guillaume Delacroix. Solin/Actes Sud, 271 pages, 21 euros.
Plus de 1 500 morts depuis janvier 2024 en Haïti : la situation est cataclysmique, a averti l'ONU cette semaine en déplorant que des « frontières poreuses » facilitent l'approvisionnement des gangs en armes et munitions... Des gangs qui ont uni leurs forces début mars 2024 pour attaquer différents sites stratégiques de Port-au-Prince dans l'idée de renverser le Premier ministre Ariel Henry… Bloqué à Porto Rico, territoire américain, celui-ci a finalement démissionné le 11 mars 2024. Les gangs, eux, ne cessent d'étendre leur emprise sur la capitale dont ils contrôlaient déjà 80%. Résultat : plus de 33 000 personnes ont fui, ces dernières semaines, l'insécurité de Port-au-Prince pour rejoindre les départements du grand Sud, et 5 millions et demi de personnes ont aujourd'hui besoin d'aide humanitaire. Les Occidentaux, eux, évacuent leurs ressortissants.Mercredi 27 mars 2024, le futur Conseil présidentiel de la transition s'est engagé à restaurer « l'ordre public et démocratique » en nommant, « dès son installation », un ou une Première ministre avec qui un gouvernement d'union nationale sera formé. Il a également promis de soulager la souffrance du peuple haïtien, d'organiser des élections libres et de mener des réformes nécessaires pour le progrès d'Haïti.Est-ce un premier pas vers le déblocage de la crise politique ? Comment organiser des élections et mener des réformes dans un tel climat d'insécurité ? Et à qui profite cette insécurité ? Faut-il négocier avec les gangs ? Le pays peut-il être remis sur les rails tant que la justice n'est pas passée ? Le chaos en Haïti est-il alimenté par l'impunité ? 3 invités :- Michèle Oriol, docteure en Sociologie, enseignante, a publié « Une chronologie de l'histoire d'Haïti », aux Éditions de l'UEH (Université d'État d'Haïti)- Frédéric Thomas, docteur en Sciences politiques, chargé d'étude au CETRI (Centre tricontinental) de Louvain la Neuve en Belgique - Jacques Nesi, docteur en Sciences Politiques, membre du Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales (LC2S), a dirigé l'ouvrage collectif « L'affaire PetroCaribe », aux Éditions Cidihca.
durée : 00:03:41 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Un premier navire d'aide humanitaire a pu emprunter mardi 12 mars le couloir maritime entre Chypre et la bande de Gaza. Les Occidentaux se mobilisent car la pression qu'ils exercent sur Israël n'a aucun effet.
durée : 00:20:00 - Journal de 12h30 - Dans son discours annuel à la Nation, ce matin, le maître du Kremlin est notamment revenu sur les propos polémiques de son homologue français Emmanuel Macron, lequel avait évoqué cette semaine l'éventualité de l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. - invités : Janna Behel doctorante en sociologie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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durée : 00:59:21 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent - Deux ans après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, comment faire face à la guerre qui dure ? Les Occidentaux vont-ils se désunir à l'approche des élections européennes et américaine ? Le président français Emmanuel Macron organise une réunion internationale de soutien à Kiev lundi à Paris. - invités : Alexandra Goujon Maîtresse de conférences à l'Université de Bourgogne, enseignante à Sciences Po Paris et spécialiste de l'Ukraine et de la Biélorussie; François Heisbourg Conseiller spécial à l'ISS (International Institute for Strategic Studies), conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS); Mark Leonard Directeur du Conseil européen des relations internationales (ECFR); Xavier Tytelman Ancien aviateur militaire. Consultant aéronautique et défense
durée : 00:03:28 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - Les combats s'intensifient dans l'est de la République démocratique du Congo. La ville de Goma est presque coupée du monde. Les Occidentaux sont montrés du doigt en raison de leur indulgence vis-à-vis du Rwanda de Paul Kagamé.
durée : 00:03:15 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Les Occidentaux sont inquiets de la catastrophe humanitaire en cours à Rafah, mais sont encore réticents à faire réellement pression sur Israël pour changer de stratégie. Seule la reprise aujourd'hui de négociations au Caire, en vue d'une possible trêve, donne un peu d'espoir.
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durée : 00:02:22 - Le monde est à nous - La mer Rouge est-elle en train de devenir trop dangereuse ? Plusieurs géants du transport maritime mondial ont suspendu leur navigation ce week-end, à cause des attaques perpétrées par les rebelles houthis du Yémen.
Est-ce vraiment possible d'asphyxier la Russie en restreignant ses exportations de pétrole ? Malgré les sanctions occidentales, Moscou continue d'engranger des revenus records en vendant son pétrole bien au-delà du plafond à 60 dollars le baril fixé par le G7. Entre la mi-septembre et la mi-octobre, le brut exporté par la Russie a été expédié à un prix moyen de 83 dollars le baril. Depuis cet été, l'essentiel des exportations russes de pétrole dépasse systématiquement le seuil des 60 dollars. L'État en est le premier bénéficiaire. Près de la moitié des recettes fiscales provient des hydrocarbures, essentiellement du pétrole. Ces recettes ont augmenté de 15 % en septembre. Elles ont doublé en octobre. Vladimir Poutine a donc encore des moyens conséquents pour financer sa guerre en Ukraine.Car la Russie a toujours une longueur d'avance sur les mesures mises en place à Bruxelles ou à WashingtonD'abord parce que beaucoup de pays n'ont pas souscrit aux sanctions. Comme la Chine et l'Inde qui achète 40 % du brut russe. Circonscrire un aussi grand exportateur de brut, le troisième au monde, se révèle bien plus compliqué que sanctionner l'Iran par exemple. Et puis, comme tous les États sous sanctions, la Russie est rapidement devenue experte en contournement. En recourant à une flotte dite fantôme qui assure le transport de la moitié des cargaisons. Les barils encore acheminés par les circuits habituels, via des opérateurs occidentaux, circulent avec des papiers contrefaits. Les coûts annexes en transport et en assurance sont gonflés pour maintenir un prix apparent du baril inférieur à la barre des 60 dollars.Les Occidentaux ont-ils des nouveaux outils pour améliorer le dispositif ?Les États-Unis ont lancé une série de contrôles sur les sociétés de fret soupçonnées de transgresser les règles. Une trentaine sont concernées. Et l'Europe de son côté est en train de mettre au point un douzième train de sanctions. Une fois ces mesures adoptées par les 27, si tout va bien en décembre, les transporteurs devront à l'avenir présenter des documents plus précis spécifiant le coût des assurances, du fret et de la cargaison. Selon le Financial Times, le Danemark pourrait également être sollicité pour effectuer des contrôles sur les bateaux suspects. Car 60 % des cargaisons de pétrole russe partent du port de Primorsk sur la mer Baltique et traversent ensuite les eaux danoises.L'objectif affiché pourra être atteint avec ces mesures ?Bonne question. En Europe, les contrôles incombent aux États membres. Ils interprètent les textes très complexes adoptés à Bruxelles en fonction de leurs lectures juridiques et aussi de leurs intérêts nationaux. D'où la dilution des effets escomptés. La chute des cours du pétrole serait plus rapide et plus sûre pour affaiblir l'économie russe, suggère l'agence internationale à l'énergie dans les chiffres publiés cette semaine. L'agence constate que c'est surtout à cause du reflux des cours que les revenus pétroliers de la Russie se sont tassés début novembre. Moscou vient d'ailleurs d'annoncer la baisse de ses taxes à l'export pour préserver ses marges.
durée : 00:02:51 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Les appels à une « pause humanitaire » se multiplient alors que la guerre fait rage depuis bientôt un mois, mais les Occidentaux se gardent bien de parler de « cessez-le-feu », qui est totalement refusé par Israël. Une pause finira par se produire, mais la guerre reprendra ensuite ses droits.
durée : 00:02:51 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Les appels à une « pause humanitaire » se multiplient alors que la guerre fait rage depuis bientôt un mois, mais les Occidentaux se gardent bien de parler de « cessez-le-feu », qui est totalement refusé par Israël. Une pause finira par se produire, mais la guerre reprendra ensuite ses droits.
C dans l'air du 11 octobre : Israël : comment répondre à l'horreur ? Chaos au Proche-Orient, guerre en Ukraine... L'analyse de Zelensky Depuis l'offensive de samedi conduite en Israël par le Hamas, la guerre entre l'Etat hébreu et l'organisation terroriste islamiste se poursuit. Ce conflit fait chaque jour de nouvelles victimes. En Israël chaque reprise de kibboutz par Tsahal, l'armée nationale, apporte son lot de révélations macabres et d'horreurs. La libération du kibboutz de Kfar Aza a ainsi mis au jour un véritable carnage. Des familles entières, dont des bébés, ont été tuées chez elles. Le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne, a évoqué des faits semblables dans « des dizaines de lieux en Israël ». Dans le kibboutz de Be'eri, au moins 108 personnes ont été tuées. À cette heure, 1 200 morts et plus de 2 700 blessés sont recensés côté israélien. Dans la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas, la riposte brutale décidée par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est particulièrement destructrice et meurtrière. Plus de 260 000 personnes, sur les 2,5 millions que compte l'enclave, ont été contraintes de fuir leur domicile. L'enclave est en état de siège et pilonnée par des raids israéliens, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. 1 055 personnes sont mortes et plus de 5 184 ont été blessées côté palestinien. Les Occidentaux craignent que le conflit ne s'étende. Le Hezbollah, une autre milice terroriste ennemie d'Israël, soutenu par l'Iran, a déjà bombardé par deux fois le nord du pays. Pendant que le Proche-Orient s'embrase, la guerre en Ukraine se poursuit. Au 595ème jour du conflit, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky était aujourd'hui en déplacement au siège de l'Otan à Bruxelles. Pour sa première visite depuis l'invasion russe de son pays, il a demandé aux Occidentaux de montrer aux Israéliens qu'ils ne sont pas « seuls ». « Ma recommandation aux dirigeants est d'aller en Israël, je pense, pour y soutenir les gens, juste les gens, je ne parle pas d'une quelconque institution, juste soutenir les personnes qui ont subi des attaques terroristes », a-t-il déclaré devant la presse. La veille, Volodymyr Zelensky a accordé un entretien exceptionnel à Caroline Roux. Il a donné son analyse des violents événements en cours dans le monde. Il s'est notamment dit inquiet des conséquences de la « tragédie » en Israël sur la contribution des alliés à son pays alors qu'aux Etats-Unis, le Congrès a récemment bloqué une rallonge budgétaire d'aide à l'Ukraine. Washington représente à lui seul la moitié de l'aide militaire fournie à l'Ukraine. Alors que sur le terrain, les civils sont confrontés à l'horreur, les réseaux sociaux sont aussi accusés de diffuser des fausses nouvelles à grande échelle. Un peu moins d'un an après le rachat de Twitter, rebaptisé X, par le milliardaire Elon Musk, les règles mises en place sur la plateforme semblent avoir facilité les contenus ultra violents et mensongers. Hier, la Commission européenne a donc menacé la plateforme de sanctions et sommé son propriétaire de rendre des comptes sur la circulation de faux contenus liés au conflit, dans un délai de 24 heures. Elon Musk est également en impliqué dans le conflit ukrainien via sa société de satellites Starlink, indispensable pour l'Ukraine. "Sans Starlink, nous aurions perdu la guerre", avait déclaré un commandant militaire ukrainien en juillet 2022. Sur le front, ce système satellitaire est en effet un outil-clé pour les troupes de Kiev. Pour remporter le conflit, le président Ukrainien a également évoqué à Caroline Roux le poids des opinions publiques. Il souhaite que les populations des pays alliées de l'Ukraine n'oublient pas cet affrontement, même si elles sont loin des sifflements des balles. "Si l'attention internationale se détourne de l'Ukraine, d'une manière ou d'une autre cela aura des conséquences. La Russie a besoin d'une pause dans la guerre en Ukraine pour mieux se préparer à une nouvelle invasion de grande ampleur et pour une attaque des voisins de l'Ukraine", a-t-il déclaré. Il estime que la Russie va tirer profit du conflit actuellement en cours au Proche Orient et même que le pays peut avoir été impliqué à l'attaque du Hamas. Jusqu'où le conflit en Israël peut-il destabiliser le Proche-Orient ? Quel rôle joue Elon Musk dans les conflits en cours ? L'Occident peut-il lâcher l'Ukraine ? LES EXPERTS : - GÉNÉRAL DOMINIQUE TRINQUAND - Ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU - ANNE NIVAT - Grand reporter - « Le Point » - Auteure de « Un continent derrière Poutine ? » - MARION VAN RENTERGHEM - Grand reporter et Chroniqueuse - « L'Express » - Auteure de « Le piège Nord Stream” - PIERRE HAROCHE - Maître de conférences en sécurité internationale - Université Queen Mary de Londres DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
C dans l'air du 29 août - Ukraine : les occidentaux doutent, Poutine se renforce LES EXPERTS : - GUILLAUME ANCEL - Ancien officier de l'armée française - Écrivain - ANTOINE VITKINE - Journaliste, réalisateur du documentaire La vengeance de Poutine - PIERRE HASKI - Chroniqueur international - France Inter et L'Obs - ARMELLE CHARRIER - Éditorialiste en politique internationale à France 24 « Aussi longtemps que nécessaire ». Alors que le ministre ukrainien des affaires étrangères est attendu ce mardi à Paris, son homologue française, Catherine Colonna, a assuré que Paris soutiendra Kiev le temps qu'il faut pour « les intérêts de la France, la sécurité de l'Europe et la stabilité internationale ». Plusieurs voix commencent pourtant à remettre en question ce soutien occidental. Dans un sondage réalisé aux Etats-Unis, une majorité d'Américains (55%) se disent pour une fin des livraisons en Ukraine. Un souhait entendu par Donald Trump, qui promet la fin de l'aide américaine s'il revient au pouvoir en 2024. La sortie du conflit se fait en tout cas attendre, et certains estiment que la Crimée pourrait débloquer la situation si elle était cédée à la Russie. Nicolas Sarkozy a évoqué cette idée, mais aussi le chef du cabinet du secrétaire général de l'OTAN, Stian Jenssen, avant de s'excuser d'avoir imaginé ce scénario. Pour Kiev en effet, céder des territoires « reviendrait à choisir délibérément la défaite de la démocratie ». Poutine semble en tout cas reprendre le dessus depuis la purge dans ses rangs et la mort de Prigojine. Mais aussi depuis que les chiffres de l'économie russe reprennent des couleurs. La récession sera bientôt du passé malgré les sanctions occidentales. Alors qu'il paraissait affaibli en juin lors de la tentative de putsch par Wagner, le chef du Kremlin reprend aussi de sa crédibilité sur le plan international. Après avoir pris la parole lors su sommet des Brics, il recevra bientôt le président turc Erdogan. Pendant ce temps-là, en Ukraine, où la contre-offensive patine depuis plusieurs semaines, la mission sociale parcours le pays pour soutenir les familles. Les conflits au sein des foyers sont exacerbés dans ce contexte de guerre, et la mission sociale épaule notamment les femmes. C dans l'air s'est rendu à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, pour suivre ceux qui, jour après jour, font le pari de la résilience. Alors, l'aide occidentale à l'Ukraine peut-elle se fissurer ? Poutine a-t-il réellement repris le dessus ? Quels sont les dégâts familiaux dans les foyers ukrainiens en proie à la guerre ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
(00:00:49) Ces discussions secrètes avec les Talibans: interview de Michael Barry (00:10:26) Hawaii, si loin des Etats-Unis (00:16:06) Chine-USA: quand ça a mal tourné? (3/5): Le tournant de Tian'anmen, en rediffusion
Les prix de l'électricité en Australie vont augmenter au 1er juillet. En France, une personne est toujours recherchée dans les décombres après l'explosion d'un immeuble au cœur de Paris. Les Occidentaux veulent faire payer à la Russie la facture de la reconstruction de l'Ukraine. Et enfin Melbourne et Sydney arrivent respectivement en 3eme et 4eme positions des villes les plus agréables au monde.
durée : 00:03:41 - Le Pourquoi du comment : histoire - par : Gérard Noiriel - Quand il fallut attendre 1948 pour que l'égalité de "tous les êtres humains" fût finalement adoptée 1948 dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Les journalistes de RFI répondent également à vos questions sur les tensions entre la police et les manifestants serbes au Kosovo et sur les lourdes conséquences de la condamnation d'Ousmane Sonko, après un week-end de violences au Sénégal. RDC : la CPI réaffirme son soutien contre les crimes de guerreLa RDC et la Cour pénale internationale ont signé un protocole d'accord sur le renforcement de leur coopération pour lutter contre l'impunité face aux crimes de guerre dans l'est du pays. Alors que la RDC et la CPI travaillent ensemble depuis 2004, la coopération sera-t-elle désormais plus efficace ? La plainte déposée par le gouvernement congolais pour les crimes commis par le M23 sera-t-elle une priorité de la CPI ? Avec Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Kosovo : vers une internationalisation des tensions ? De violents heurts ont éclaté dans le nord du Kosovo entre des manifestants serbes et la police kosovare. Les tensions intercommunautaires sont-elles récurrentes dans le pays ? Les Occidentaux ont appelé à une désescalade et la Russie réaffirme son soutien aux Serbes. Peut-on craindre à une internationalisation de cette crise ? Avec Romain Lemaresquier, journaliste au service International de RFI. Sénégal : Ousmane Sonko acquitté des accusations de violsLa justice sénégalaise a condamné l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption à la jeunesse ». Pourquoi l'accusation de viol n'a-t-elle pas été retenue ? Sénégal : Pourquoi Ousmane Sonko ne peut pas faire appel de sa condamnation ?Condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption à la jeunesse », pourquoi l'opposant Ousmane Sonko ne peut-il faire appel ?Sénégal : Ousmane Sonko pourra-t-il être candidat à la présidentielle ? Avec Charlotte Idrac, correspondante permanente RFI à Dakar.
durée : 00:03:10 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Une défaite du Président Erdogan face au candidat d'une coalition d'opposition, Kemal Kilicdaroglu, réjouirait tous ceux que le dirigeant turc a offensé ou raillé, y compris au sein de l'OTAN dont la Turquie est membre. Mais attention à ne pas l'enterrer trop vite.
Près d'un an après la date fatidique du 24 février, jour de l'invasion russe de l'Ukraine, Livre Noir a invité à nouveau, l'économiste Jacques Sapir, grand spécialiste de la Russie et des questions monétaires. Souvent qualifié de souverainiste de gauche, il est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et membre de l'Académie russe des sciences. Quel bilan des neuf paquets de sanctions financières et économiques européennes contre Moscou ? Les Occidentaux ont-ils sous-estimé la résilience économique et morale des Russes ? Quel est l'état d'esprit des élites russes ? Soutiennent-ils Vladimir Poutine et la poursuite de la guerre ? Jacques Sapir a répondu toutes nos questions dans cet entretien passionnant. Soutenez-nous !
durée : 00:58:47 - Affaires étrangères - par : Christine Ockrent - Joe Biden, le président américain, réunit les 29 et 30 mars prochains un sommet des démocraties. Les Occidentaux restent solidaires avec l'Ukraine en guerre. Washington cherche aussi à entraver les efforts de Pékin qui propose au Sud global un nouvel ordre international sous influence chinoise. - invités : Shashi Tharoor; Nicolas Baverez Essayiste, éditorialiste au Point et au Figaro; Pierre Grosser historien, spécialiste des relations internationales, membre du Centre d'histoire de Sciences Po.; Nicole Gnesotto Historienne et politiste, Vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.
durée : 00:03:10 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Les protestations contre la réforme judiciaire, et les tensions avec les Palestiniens, commencent à avoir un impact sur les relations d'Israël avec ses alliés traditionnels, américain et européens. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel n'est pas le bienvenu après ses critiques.
durée : 00:03:16 - Géopolitique - par : Pierre Haski - En 2007, Vladimir Poutine avait dit leurs quatre vérités aux Occidentaux à la Conférence de Munich sur la sécurité dont l'édition 2023 s'ouvre aujourd'hui sans la Russie. L'écho de 2007 explique en grande partie la guerre en Ukraine.