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Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur un braquage dans les bureaux de MSF à Kisangani, la reprise des pourparlers russo-ukrainiens et la restitution des biens pillés pendant la colonisation française. Mali : l'ancien Premier ministre empêché de voyager Empêché ce lundi 21 juillet 2025 à l'aéroport de Bamako, Moussa Mara s'est vu refuser l'embarquement pour Dakar, où il devait participer à une conférence régionale sur la paix et la sécurité au Sahel. Après deux jours d'interrogatoire sans poursuites, pourquoi le laisser libre pour ensuite lui interdire de voyager ? Pourquoi son avocat parle de « violation flagrante des libertés fondamentales » ? Avec David Baché, journaliste au service Afrique de RFI. RDC : braquage des bureaux de Médecins Sans Frontières à Kinsagani Médecins Sans Frontières a décidé de suspendre ses activités pendant quelques jours dans la province de la Tshopo après un braquage dans ses bureaux à Kisangani. Que s'est-il passé exactement ? Quelles sont exactement les missions de MSF dans l'Ituri ? Avec Asiyat Magomedova, cheffe de mission MSF Ituri et Tshopo. Guerre en Ukraine : reprise des négociations à Istanbul Alors que la guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase d'enlisement, une troisième session de pourparlers s'ouvre ce mardi 23 juillet à Istanbul, sous l'égide de la Turquie. Quels ont été les points de blocage lors des précédentes séries de négociations ? Que faut-il espérer de ces nouvelles discussions ? Avec Kseniya Zhornokley, journaliste spécialisée pour la rédaction ukrainienne de RFI. France-Afrique : la restitution des biens pillés de retour au Parlement français La question de la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation revient devant le Parlement français. Un nouveau projet de loi vise à encadrer juridiquement ces restitutions, longtemps réclamées par plusieurs pays africains. Qu'est-ce qui freine actuellement la restitution des biens ? Quels sont les pays du continent africain les plus concernés ? Avec Saskia Cousin, professeure de sociologie à l'Université Paris-Nanterre, coordinatrice du programme de recherches « Retours : géopolitiques, économies et imaginaires de la restitution ».
C'était le 17 janvier 1961, rappelle Le Monde Afrique, « Patrice Lumumba, devenu Premier ministre l'année précédente après la proclamation de l'indépendance du Congo, était fusillé au Katanga par des séparatistes katangais et des policiers, en présence d'officiels de l'armée belge. Il avait 35 ans. Quelques semaines après son entrée en fonction sous la présidence de Joseph Kasa-Vubu, il avait été victime d'un coup d'État fomenté par Joseph-Désiré Mobutu, qui allait devenir président du Congo de 1965 à 1997 ». 64 ans après, donc, pointe Le Monde Afrique, « c'est l'une des figures majeures du monde des affaires et du gotha belges qui est mise en cause pour sa possible participation à cet épisode tragique de la décolonisation du Congo. Le comte Etienne Davignon, 92 ans, pourrait être renvoyé devant un tribunal correctionnel si la chambre du conseil de Bruxelles suit, en janvier 2026, les réquisitions rendues publiques avant-hier par le parquet fédéral. Celui-ci considère que l'ex-diplomate pourrait être impliqué dans la mort de l'ancien premier chef de gouvernement du Congo, en 1961. Le ministère public demande son renvoi pour “détention et transfert illicite“ de Patrice Lumumba au moment où il avait été fait prisonnier, et pour “traitements humiliants et dégradants“. L'incrimination d'“intention de tuer“ n'a, en revanche, pas été retenue ». Le dernier témoin ou acteur ? « Étienne Davignon, précise Jeune Afrique, ancien diplomate, ministre d'État, homme d'affaires et vice-président de la Commission européenne est la seule personnalité encore en vie, parmi les dix visées par la plainte initiale. Âgé de 28 ans au moment de l'assassinat de Lumumba, Davignon était à l'époque diplomate stagiaire, envoyé dans la zone congolaise par le ministère belge des Affaires étrangères. Au cours des différentes auditions, il a toujours réfuté la thèse selon laquelle les autorités belges auraient été impliquées dans l'assassinat de Lumumba ». Pourtant, rappelle Jeune Afrique, « une commission d'enquête parlementaire belge avait conclu en 2001 que “certains membres du gouvernement belge et d'autres acteurs belges avaient une responsabilité morale dans les circonstances ayant mené à la mort“ du héros congolais ». Et pour sa part, pointe Le Monde Afrique, « le Premier ministre belge en 2022, Alexander De Croo avait fait sienne l'idée de la “responsabilité morale“ de dirigeants belges et avait présenté des “excuses“ au nom de son pays. Il avait dénoncé ceux qui avaient préféré “ne pas voir, ne pas agir“ ». Briser les silences ? Alors va-t-on « vers un procès public en Belgique ? », s'interroge Actualité CD à Kinshasa. Peut-être… On le saura en janvier prochain si la justice belge suit les réquisitions du parquet fédéral. En attendant, relève le site d'information congolais, « la famille de Patrice Lumumba a salué la demande de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles d'Étienne Davignon. (…) “Il s'agit d'un moment historique“, affirment ses proches. Pour la première fois, en effet, pointe Actualité CD, des faits liés à l'assassinat d'un dirigeant africain par une ancienne puissance coloniale pourraient être examinés publiquement devant une juridiction répressive. La famille espère que ce procès permettra de “briser les silences“, d'identifier les responsabilités et de susciter un débat public sur la mort de Lumumba, mais aussi sur les séquelles du passé colonial. Elle affirme ne rechercher ni compensation financière, ni revanche, mais seulement la vérité et la justice ». Des réponses ? « 64 ans après, un petit pas vers la justice historique », s'exclame Aujourd'hui à Ouagadougou. « Un survivant va peut-être être jugé pour cette disparition. Etienne Davignon confirmera-t-il que Patrice Lumumba a été exfiltré vers le Katanga où il a été fusillé avant que son corps ne soit dissous dans de l'acide ? Des sicaires de l'armée zaïroise, la sûreté belge, la CIA et l'incontournable Jacques Foccart (le monsieur France-Afrique) sont-ils vraiment mêlés à cet assassinat ? Nonagénaire, donc avec une mémoire forcément défaillante, Etienne Davignon se remémore-t-il vraiment ce qui s'est passé, s'interroge encore Aujourd'hui, si tant est qu'il soit mêlé à cette sordide affaire d'État ? » Réponse peut-être dans quelques mois…
C'était le 17 janvier 1961, rappelle Le Monde Afrique, « Patrice Lumumba, devenu Premier ministre l'année précédente après la proclamation de l'indépendance du Congo, était fusillé au Katanga par des séparatistes katangais et des policiers, en présence d'officiels de l'armée belge. Il avait 35 ans. Quelques semaines après son entrée en fonction sous la présidence de Joseph Kasa-Vubu, il avait été victime d'un coup d'État fomenté par Joseph-Désiré Mobutu, qui allait devenir président du Congo de 1965 à 1997 ». 64 ans après, donc, pointe Le Monde Afrique, « c'est l'une des figures majeures du monde des affaires et du gotha belges qui est mise en cause pour sa possible participation à cet épisode tragique de la décolonisation du Congo. Le comte Etienne Davignon, 92 ans, pourrait être renvoyé devant un tribunal correctionnel si la chambre du conseil de Bruxelles suit, en janvier 2026, les réquisitions rendues publiques avant-hier par le parquet fédéral. Celui-ci considère que l'ex-diplomate pourrait être impliqué dans la mort de l'ancien premier chef de gouvernement du Congo, en 1961. Le ministère public demande son renvoi pour “détention et transfert illicite“ de Patrice Lumumba au moment où il avait été fait prisonnier, et pour “traitements humiliants et dégradants“. L'incrimination d'“intention de tuer“ n'a, en revanche, pas été retenue ». Le dernier témoin ou acteur ? « Étienne Davignon, précise Jeune Afrique, ancien diplomate, ministre d'État, homme d'affaires et vice-président de la Commission européenne est la seule personnalité encore en vie, parmi les dix visées par la plainte initiale. Âgé de 28 ans au moment de l'assassinat de Lumumba, Davignon était à l'époque diplomate stagiaire, envoyé dans la zone congolaise par le ministère belge des Affaires étrangères. Au cours des différentes auditions, il a toujours réfuté la thèse selon laquelle les autorités belges auraient été impliquées dans l'assassinat de Lumumba ». Pourtant, rappelle Jeune Afrique, « une commission d'enquête parlementaire belge avait conclu en 2001 que “certains membres du gouvernement belge et d'autres acteurs belges avaient une responsabilité morale dans les circonstances ayant mené à la mort“ du héros congolais ». Et pour sa part, pointe Le Monde Afrique, « le Premier ministre belge en 2022, Alexander De Croo avait fait sienne l'idée de la “responsabilité morale“ de dirigeants belges et avait présenté des “excuses“ au nom de son pays. Il avait dénoncé ceux qui avaient préféré “ne pas voir, ne pas agir“ ». Briser les silences ? Alors va-t-on « vers un procès public en Belgique ? », s'interroge Actualité CD à Kinshasa. Peut-être… On le saura en janvier prochain si la justice belge suit les réquisitions du parquet fédéral. En attendant, relève le site d'information congolais, « la famille de Patrice Lumumba a salué la demande de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles d'Étienne Davignon. (…) “Il s'agit d'un moment historique“, affirment ses proches. Pour la première fois, en effet, pointe Actualité CD, des faits liés à l'assassinat d'un dirigeant africain par une ancienne puissance coloniale pourraient être examinés publiquement devant une juridiction répressive. La famille espère que ce procès permettra de “briser les silences“, d'identifier les responsabilités et de susciter un débat public sur la mort de Lumumba, mais aussi sur les séquelles du passé colonial. Elle affirme ne rechercher ni compensation financière, ni revanche, mais seulement la vérité et la justice ». Des réponses ? « 64 ans après, un petit pas vers la justice historique », s'exclame Aujourd'hui à Ouagadougou. « Un survivant va peut-être être jugé pour cette disparition. Etienne Davignon confirmera-t-il que Patrice Lumumba a été exfiltré vers le Katanga où il a été fusillé avant que son corps ne soit dissous dans de l'acide ? Des sicaires de l'armée zaïroise, la sûreté belge, la CIA et l'incontournable Jacques Foccart (le monsieur France-Afrique) sont-ils vraiment mêlés à cet assassinat ? Nonagénaire, donc avec une mémoire forcément défaillante, Etienne Davignon se remémore-t-il vraiment ce qui s'est passé, s'interroge encore Aujourd'hui, si tant est qu'il soit mêlé à cette sordide affaire d'État ? » Réponse peut-être dans quelques mois…
Partagez votre opinion avec la rédactionDepuis plus de 35 ans, Jean-Luc Ruelle partage son temps entre la France et l'Afrique, et plus particulièrement la Côte d'Ivoire. Spécialiste de ces territoires, il apporte son éclairage sur la place actuelle de notre pays sur ce continent et les défis qui l'accompagnent : entre diplomatie et évolution stratégique. Il évoque également son action au Sénat avec l'ASFE (Alliance Solidaire des Français de l'Étranger). Et, en se basant sur sa propre expérience, notre invité déclare au micro Lesfrancais.press que, dans certains cas, « le cumul des mandats reste pertinent ». La suite sur Lesfrancais.pressSupport the show
« En Afrique, il faut que la France change d'attitude et de langage », affirme un rapport rédigé par trois sénateurs français, la socialiste Marie-Arlette Carlotti, le centriste François Bonneau et le LR Ronan Le Gleut. Dans ce document intitulé Voir l'Afrique dans tous ses États, les trois élus français passent au scanner les huit ans de politique africaine d'Emmanuel Macron. Ses réussites comme ses échecs. Ils font aussi 20 propositions pour l'avenir et invitent notamment le pouvoir français à faire preuve au Sahel de « patience stratégique ». La sénatrice de Marseille, Marie-Arlette Carlotti, répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous qu'Emmanuel Macron a eu de bonnes initiatives, mais a montré une certaine arrogance et a été dépassé par les événements ? Marie-Arlette Carlotti : Parce que c'est la vérité. Parce qu'il a compris que la distanciation entre l'Afrique et la France est devenue quelque chose de terriblement dramatique pour nous, pour la relation qu'on avait. Alors, il a voulu se ressaisir. Alors, il a décidé de faire un agenda transformationnel. Le mot est chic, mais derrière ça, il n'y a pas de véritable changement d'attitude. Des tentatives sur les œuvres d'art restituées, des tentatives de se rapprocher de la société civile. Mais tellement de maladresses, tellement de condescendance. Donc voilà, il s'est trompé. Et d'ailleurs, ce qu'on dit dans notre rapport, c'est que la parole de la France, elle ne doit pas être uniquement de la part de l'Élysée. Il n'y a que l'Élysée qui parle à l'Afrique et aux Africains. Il faut redorer le blason de notre diplomatie qui a su faire, qui était compétente, qui était bien diffusée dans l'ensemble des pays. Il faut redorer le blason du ministère des Affaires étrangères quand même. Et puis, il y a nous qui sommes des parlementaires et c'est toujours facile de se parler entre parlementaires. Voilà, donc il s'est trompé, il a vu qu'il s'était trompé, mais il n'arrive pas à sortir de ce post-néocolonialisme-là, il est toujours dedans, voilà ! Sur la fermeture récente des bases militaires françaises en Afrique, vous regrettez un manque d'anticipation de la France, alors que c'est elle-même qui avait amorcé le mouvement, pourquoi ? Parce qu'on sentait bien qu'il y avait un rejet. Regardez, dans tous les pays, l'ensemble de la société civile et d'ailleurs, les hommes qui se présentent aux élections disent tous qu'on refusera la base militaire parce qu'ils savent qu'il y a une aspiration. Les bases sont l'incarnation du colonialisme, les séquelles du colonialisme. On a été rejeté. C'est parti de Barkhane, on est resté trop longtemps sans savoir ce qui se passait derrière. À l'égard de l'Alliance des États du Sahel, vous dites que la France doit faire preuve de « patience stratégique face aux menées prédatrices de la Russie ». Mais pour l'instant, les ponts sont quasiment coupés avec le Mali, le Burkina et le Niger… Eh bien, la patience, c'est qu'aujourd'hui les pays d'Afrique, notamment au Sahel où on a eu des relations très étroites, ils n'ont plus envie de nous. Il y a un manque d'envie là, et ils sont allés chercher ailleurs, et notamment avec les Russes, et notamment pour se défendre eux-mêmes et défendre d'ailleurs les juntes qui ont pris le pouvoir la plupart du temps. Eh bien, le temps fera son affaire. C'est-à-dire qu'à force, ils auront peut-être compris la situation. Ils auront compris que ça leur coûte beaucoup plus cher. Ils auront compris qu'ils sortaient d'une dépendance pour se mettre dans une autre dépendance. Et du coup, voilà, soyons présents, soyons attentifs et soyons patients. Je ne voudrais pas que nos relations soient terminées avec le monde africain, l'Afrique en général et chacun des pays. Moi, je suis très attachée au Mali, au Niger. En fait, avec toute cette région. J'y suis allée souvent et je ne voudrais pas ça, et j'espère que voilà, chemin faisant, il y aura un regard en direction de la France, à condition que la France change d'attitude et de langage. Et vous écrivez que « la France doit continuer à jouer sa partition en changeant de méthode et en s'appuyant sur des atouts toujours présents ». Quels sont ces atouts ? Ah ben, les atouts toujours présents, c'est la francophonie. Ce sont les relations qu'on a avec les pays d'Afrique, avec la population, les échanges qu'on peut avoir. Et d'ailleurs, on met l'accent sur… En tout cas, moi, je mets particulièrement l'accent sur les visas. Parce que si on traite mal les pays d'Afrique, si on traite mal les gens qui viennent faire leurs études, qui viennent travailler dans nos pays, si on a des politiques d'immigration restrictives en les montrant du doigt, je ne vois pas pourquoi les relations s'arrangeraient. Donc voilà, on a des atouts, à condition qu'on les prenne en main. Vous dites que « l'image de la France s'est dégradée en Afrique parce que la France s'est éloignée des sociétés civiles et s'est principalement adressée à des élites qui sont aujourd'hui très minoritaires ou écartées du pouvoir ». Faut-il un autre narratif ? Et lequel ? La France, vous le savez, elle a toujours défendu les valeurs des droits de l'homme. C'est normal, hein ! C'est le pays des Lumières, et cetera, mais dans la réalité, c'est la realpolitik qui l'a complètement emporté. On dit qu'on est pour les droits humains et on s'affiche avec les dirigeants les plus autoritaires, les vieilles dynasties, et cetera, au nom de la stabilité de la sous-région. Donc, on a eu des accommodements et la société civile ne peut pas le comprendre. Donc, on doit continuer à exiger des valeurs et parler un peu plus correctement aux Africains. Ne pas leur donner des leçons, ne pas faire des boutades scandaleuses, comme l'a fait le président de la République en disant que tel chef d'État va arranger la climatisation. Ce sont des stupidités, voyez, mais qui pèsent lourd dans nos relations. La dénonciation au Niger, les yeux fermés au Tchad, vous dites que c'est une politique du double standard ? Bah oui, c'est le double standard, ça veut dire deux poids, deux mesures. On donne d'un côté une leçon, on condamne au Niger, on condamne au Mali et, d'un autre côté, on s'accommode avec le Tchad. Donc, je trouve que ça aussi, ça fait partie d'un double langage que la France ne doit plus avoir. À lire aussi Propos polémiques d'E. Macron sur l'Afrique : « Un président vexé car il estime avoir fait le maximum »
In this episode, Loye and Fola discuss Turkey stepping in as a mediator between Ethiopia and Somalia, Ethiopia's economic growth including their new stock exchange, Senegal's parliamentary elections, Francophone Africa's military men, Nigeria's usual wahala and Malawi shaking down foreign businesses. We also touch briefly on elections come and gone. 00:00 Welcome back02:22 What's been happening?25:28 Predictions for 202539:37 What we would like to happen in 2025https://www.instagram.com/thebrief.xyz/
Coup de tonnerre, jeudi 28 novembre au soir à Ndjamena… Quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le Tchad a déclaré qu'il mettait fin à l'accord de coopération en matière de défense signé avec Paris. Le Tchad était le dernier point d'ancrage militaire français au Sahel, et plus largement un maillon clé de la présence militaire sur le continent. Cette décision unilatérale vient mettre à mal la nouvelle stratégie en Afrique portée par Paris. L'annonce du Tchad est un séisme, pourtant Paris avait pris les devants avec un vaste plan de réduction de sa présence militaire en Afrique, proposant une nouvelle philosophie, basée sur des dispositifs légers, réactifs pour répondre aux besoins des partenaires.Une offre, qui visiblement, n'a pas été jugée suffisamment rentable à Ndjamena, indique Thierry Vircoulon chercheur à l'Ifri : « La question fondamentale, c'est celle de ce 'nouveau paradigme', le président Macron avait employé cette expression, un nouveau paradigme de la coopération militaire donc, où la demande des partenaires devait primer sur l'offre française. Pour le moment, ce qu'on en a perçu était surtout focalisé sur la réduction des effectifs de l'armée française en Afrique et l'avenir des bases. Donc, on attend des décisions là-dessus, et on n'a pas l'impression que ça soit le cas. » À lire aussiLe Tchad annonce rompre ses accords de coopération de défense avec la FranceLe rapport de Jean Marie Bockel, sur la ré-articulation du dispositif militaire français, remis lundi 25 novembre à l'Élysée, semble aujourd'hui déjà caduc. Car le Sénégal aussi indique qu'il ne souhaite plus de base militaire étrangère sur son territoire.Pour être présent en Afrique, il faut un vrai partenariat, insiste Peer de Jong, docteur en sciences politiques et ex-colonel des troupes de Marine, « On appelle ça de la 'co-collaboration'. C'est le terme qui a été utilisé dans les discussions et dans les présentations. Les États africains de façon générale ne sont pas réfractaires à une présence française, mais ils ne la veulent pas sur ce modèle-là, ils la veulent plus fraternelle, moins donneuse de leçons. Donc, ils veulent un vrai partenariat. On doit impérativement se différencier. C'est ça le souhait des États africains qui, en plus de ça, émettent un souci d'exigence de la souveraineté des États. On ne peut plus faire ce qu'on veut en Afrique, ça, c'est sûr et certain ! »Encore une fois, c'est une surpriseAprès avoir été brutalement poussé vers la sortie du Mali, du Burkina, du Niger, vient donc le tour du Tchad et encore une fois, c'est une surprise.En particulier au Tchad où l'armée française a mené le plus d'opérations extérieures. À lui seul, le pays était presque le dépositaire de la relation militaire franco-africaine avec ses trois bases historiques : le camp Kosseï, Faya Largeau et Abéché. « Les bases, c'est le symbole de cette relation militaire franco-africaine qui est très décriée par les opinions publiques africaines », reprend Thierry Vircoulon ; « elles apparaissent comme un des derniers héritages de la France Afrique. Et du coup, dans ces bases, les effectifs français ont déjà beaucoup diminué, et vont diminuer davantage et donc la raison d'être de ces bases se pose. On s'interroge beaucoup puisqu'on a l'impression qu'on va avoir des bases vides et donc à quoi ça sert ? Dans la mesure aussi où il n'y a plus d'opérations extérieures, elles sont devenues taboues ; donc les bases, on ne voit pas trop quelle est leur justification. » À lire aussiLa France prise de court après l'annonce par le Tchad de la fin des accords en matière de défenseDes bases vides à offrir alors que sur plan sécuritaire, ajoute Peer de Jong, la concurrence fait rage en Afrique, « La concurrence Union européenne ! Qui a l'argent en Europe ? C'est l'Union européenne et non pas la France ! C'est la Russie, c'est la Chine, c'est la Turquie, ce sont les États-Unis. Mais même au sein de l'Union européenne, il y a la forte concurrence de l'Espagne, de l'Italie, de la Pologne, des Allemands qui sont également très présents en Afrique. Donc, en fait, on ne peut pas maîtriser ce flot, ce renversement incroyable qu'on n'a pas du tout anticipé. On est dans une situation extrêmement défensive. On est sur un modèle qui réduit ses effectifs, mais qui ne parle pas de politique. À mon avis, on va vers un modèle en totale rétraction. C'est comme ça que ça va terminer, bien évidemment. »L'armée et la diplomatie française semblent subir les évènements, quant à la position de l'Élysée, elle se fait attendre.
Aujourd'hui, Florence Rouas, Etienne Liebig et Bruno Pomart débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
Aujourd'hui, Florence Rouas, Etienne Liebig et Bruno Pomart débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
France Dégage ! France-Afrique : la Rupture, c'est le titre de la performance donnée au Théâtre du Point du Jour à Lyon. Une performance intitulée Grand Reporterre, fruit d'une collaboration entre un travail d'enquête journalistique et le théâtre. Après s'être saisi de diverses thématiques comme la désobéissance civile, le cyberféminisme ou le racisme, cette 9ᵉ édition du Grand Reporterre se penche sur le désamour de l'Afrique pour la France. Tout est parti de ce coup d'État au Niger l'été 2023 dernier, avec les images qui ont suivi. Le drapeau français est brûlé... Une jeunesse en colère dans la rue crie aux français de dégager. Un coup d'État de plus en Afrique et des images qui questionnent la metteuse en scène Angélique Clairand, qui décide de se pencher sur l'histoire de la Françafrique en compagnie de la journaliste du Monde Afrique Comba Kane.Angélique Clairand se souvient la genèse de l'écriture de ce spectacle : « J'ai démarré, je ne connaissais rien ! C'est-à-dire que quand on me parlait de la Françafrique, je me souvenais uniquement de l'affaire des bijoux de Bokassa, de l'affaire Elf, et un peu du discours de Dakar de Sarkozy. Donc, je me suis dit : voilà, il y a quand même beaucoup de chefs d'État, la décolonisation va démarrer à partir de 1945, à partir de Charles de Gaulle, et on va faire un déroulé chronologique. Parce que moi-même, j'ai interviewé des gens autour de moi en disant : “la Françafrique, ça vous parle ?” Et c'était vraiment une vision très opaque. » Des figures clés de la Françafrique interprétées sur scèneSur scène, metteuse en scène et journalistes nous racontent l'histoire de la Françafrique pendant que des images d'archive défilent et que deux acteurs - Quentin Alberts et Kadiatou Camara - interprètent les personnages clés de cette histoire, chefs d'État ou personnages de l'ombre incontournables, comme Jacques Foccart. Corruption, propos méprisants, paternalismes, la charge est lourde. Enfin, une voix de femme s'élève. Ragniwendé Eldaa Koama est burkinabée et fait partie des jeunes africains qui rencontrent Emmanuel Macron en 2021 lors du sommet France-Afrique. « Une histoire françafricaine, c'est une histoire d'hommes... raconte la journaliste Coumba Kane. C'était important de chuter sur cette parole forte, cette femme qui tient tête et qui dit ce que beaucoup veulent dire à un président français ». Le Grand Reporterre : « France Dégage. France-Afrique : la Rupture », un incroyable travail de fond doublé d'une mise en scène brillante présenté au Théâtre du Point du Jour à Lyon. À écouter aussiJacques Foccart, «père» de la Françafrique (1&2)
France Dégage ! France-Afrique : la Rupture, c'est le titre de la performance donnée au Théâtre du Point du Jour à Lyon. Une performance intitulée Grand Reporterre, fruit d'une collaboration entre un travail d'enquête journalistique et le théâtre. Après s'être saisi de diverses thématiques comme la désobéissance civile, le cyberféminisme ou le racisme, cette 9ᵉ édition du Grand Reporterre se penche sur le désamour de l'Afrique pour la France. Tout est parti de ce coup d'État au Niger l'été 2023 dernier, avec les images qui ont suivi. Le drapeau français est brûlé... Une jeunesse en colère dans la rue crie aux français de dégager. Un coup d'État de plus en Afrique et des images qui questionnent la metteuse en scène Angélique Clairand, qui décide de se pencher sur l'histoire de la Françafrique en compagnie de la journaliste du Monde Afrique Comba Kane.Angélique Clairand se souvient la genèse de l'écriture de ce spectacle : « J'ai démarré, je ne connaissais rien ! C'est-à-dire que quand on me parlait de la Françafrique, je me souvenais uniquement de l'affaire des bijoux de Bokassa, de l'affaire Elf, et un peu du discours de Dakar de Sarkozy. Donc, je me suis dit : voilà, il y a quand même beaucoup de chefs d'État, la décolonisation va démarrer à partir de 1945, à partir de Charles de Gaulle, et on va faire un déroulé chronologique. Parce que moi-même, j'ai interviewé des gens autour de moi en disant : “la Françafrique, ça vous parle ?” Et c'était vraiment une vision très opaque. » Des figures clés de la Françafrique interprétées sur scèneSur scène, metteuse en scène et journalistes nous racontent l'histoire de la Françafrique pendant que des images d'archive défilent et que deux acteurs - Quentin Alberts et Kadiatou Camara - interprètent les personnages clés de cette histoire, chefs d'État ou personnages de l'ombre incontournables, comme Jacques Foccart. Corruption, propos méprisants, paternalismes, la charge est lourde. Enfin, une voix de femme s'élève. Ragniwendé Eldaa Koama est burkinabée et fait partie des jeunes africains qui rencontrent Emmanuel Macron en 2021 lors du sommet France-Afrique. « Une histoire françafricaine, c'est une histoire d'hommes... raconte la journaliste Coumba Kane. C'était important de chuter sur cette parole forte, cette femme qui tient tête et qui dit ce que beaucoup veulent dire à un président français ». Le Grand Reporterre : « France Dégage. France-Afrique : la Rupture », un incroyable travail de fond doublé d'une mise en scène brillante présenté au Théâtre du Point du Jour à Lyon. À écouter aussiJacques Foccart, «père» de la Françafrique (1&2)
À quelques heures du passage à 2024, RFI se penche sur le bilan de la diplomatie française en Afrique au cours de l'année 2023, marquée entre autres par le retrait de la force Sabre du Burkina en février, des forces françaises déployées au Niger, un coup d'État au Gabon au mois d'août et la nouvelle loi immigration en décembre. Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France au Kenya, au Ghana et en RDC, économiste et expert associé à la fondation Jean-Jaurès, auteur de Souverainetés agricole et alimentaire en Afrique : la reconquête (L'Harmattan) est notre invité.
L'émission 28 Minutes du 27/12/2023 Au programme de cette émission hors-série du 27 décembre : La France chassée du Mali, du Burkina Faso, de Centrafrique, du Niger, le putsch contre Ali Bongo, l'échec du G5 Sahel, le rapprochement des acteurs africains antifrançais avec la Russie, sans parler des relations tendues entre Paris et Rabat/Alger… « Annus horribilis », année horrible pour les relations entre l'Hexagone et le continent africain, qui n'ont cessé de se déchirer tout au long de l'année 2023. Pour en discuter, Élisabeth Quin reçoit Niagalé Bagayoko, chercheuse, spécialiste des politiques internationales de sécurité en Afrique de l'Ouest. Nous retrouverons ensuite Zyad Limam, directeur et rédacteur en chef « d'Afrique Magazine ». Né en Tunisie, il a su observer et analyser avec précision l'évolution du lien aujourd'hui compliqué entre le Maghreb et la France, notamment abîmé depuis le début de la présidence d'Emmanuel Macron. Il viendra partager son expertise sur le plateau de 28 Minutes. Puis nous retrouverons les chroniques de Xavier Mauduit et de Marjorie Adelson, ainsi que l'intermède musical « À la loop » de Matthieu Conquet ! 28 Minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Elisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement : 27 décembre 2023 - Présentation : Élisabeth Quin - Production : KM, ARTE Radio
durée : 00:38:31 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Un récent rapport parlementaire présente l'état des relations France - Afrique. Il permettra d'éclairer la déclaration que fera le gouvernement mardi 21 novembre. Mais au-delà de ce discours, comment redéfinir les relations entre la France et les pays africains ? - invités : Bruno Fuchs Député LREM de la 6e circonscription du Haut-Rhin, co-rapporteur de la Mission d'information commune sur le site de stockage souterrain de déchets Stocamine, membre de la commission des affaires étrangères; Nicolas Normand Ancien ambassadeur de France en Afrique du Sud, au Mali, au Congo, au Sénégal et en Gambie. Auteur du "Grand livre de l'Afrique", Editions Eyrolles; Adamou Gado Ramatou Docteure en sciences politiques, enseignante à l'Université Abdou Moumouni de Niamey, chercheure de l'Institut Nigérien des Études Stratégiques et Internationales
durée : 00:38:31 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Un récent rapport parlementaire présente l'état des relations France - Afrique. Il permettra d'éclairer la déclaration que fera le gouvernement mardi 21 novembre. Mais au-delà de ce discours, comment redéfinir les relations entre la France et les pays africains ? - invités : Bruno Fuchs Député LREM de la 6e circonscription du Haut-Rhin, co-rapporteur de la Mission d'information commune sur le site de stockage souterrain de déchets Stocamine, membre de la commission des affaires étrangères; Nicolas Normand Ancien ambassadeur de France en Afrique du Sud, au Mali, au Congo, au Sénégal et en Gambie. Auteur du "Grand livre de l'Afrique", Editions Eyrolles; Adamou Gado Ramatou Docteure en sciences politiques, enseignante à l'Université Abdou Moumouni de Niamey, chercheure de l'Institut Nigérien des Études Stratégiques et Internationales
Deux députés français ont déposé hier mercredi un rapport parlementaire sur ces relations, véritable « guide de survie en temps de crise », souligne Le Monde Afrique, avec une question centrale : « Comment sauver la place de la France en Afrique ? »Pour Aujourd'hui au Faso, la réponse est simple : « Une "tabula rasa" », du moins interprète le journal burkinabè, c'est ce que préconisent Bruno Fuchs et Michèle Tabarot, à l'origine de ce document. « 175 pages, rappelle encore le titre, résultat d'auditions de personnalités français et africaines, dont [...] François Hollande et Mohamed Bazoum » avant d'être déposé.Un travail volumineux, dont on n'avait pas nécessairement besoin « pour savoir que la friture s'épaissit de plus en plus sur la ligne France-Afrique », ironise Wakat Séra, malgré le travail fourni, que le journal « salue » d'ailleurs, il est « difficile de ne pas reconnaître que Bruno Fuchs et Michèle Tabarot ont enfoncé une porte largement ouverte ».Certes, difficile d'ignorer que les relations entre l'Hexagone et le continent se sont obscurcies ces derniers temps. Quand exactement ? Wakat Séra fait remonter la dégradation à plusieurs décennies. Aujourd'hui au Faso situe la bascule aux moments des putschs en Afrique de l'Ouest. Mais, assène Le Monde Afrique, « le constat est implacable ».Plusieurs erreurs françaises en AfriqueMaladresse ou paternalisme mal placé ? En tout cas, sans aucun doute, une « incohérence du discours français à l'égard des États africains », analyse Le Monde Afrique. Avec, comme illustration, la relative nonchalance de Paris vis-à-vis de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby au Tchad, alors que les putschs au Mali, au Burkina Faso et surtout au Niger ont été sévèrement critiqués.Et puis, dès son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron a promis de tourner le dos à des décennies de Françafrique, sans pour autant réussir à se débarrasser, dénonce Wakat Séra, « du vocabulaire et des attitudes dignes de l'époque coloniale, pourtant révolue ».Et de citer, en vrac, les sorties de Jacques Chirac : une Afrique « pas mûre pour la démocratie », de Nicolas Sarkozy : « le grand drame de l'homme africain… » ou même d'Emmanuel Macron lui-même. Des exemples de « condescendance », s'insurge Aujourd'hui au Faso, qui « horripile[nt] la jeunesse africaine ». Le journal ne cherche pas plus loin : ce sont ces éléments qui ont « créé ce désamour qui frise le divorce ». Alors qu'envisager pour la « thérapie de couple » ? D'abord, pas de panique, préconise Aujourd'hui au Faso. Après tout, comme pour les personnes, « dans les relations entre les pays, il y a des hauts et des bas » et « rien n'est définitif ».Quant au rapport, il préconise un véritable traitement de choc : plus de cohérence, moins d'ingérence ; sortir du tout-militaire et privilégier la présence de diplomates - pourquoi pas avec une filière spécifique au quai d'Orsay ? ; repenser la politique des visas, « perçue comme ‘humiliante' par les élites africaines », estime Le Monde et surtout, sortir d'une posture pouvant apparaître comme méprisante.Si tout cela est fait, alors, espère Wakat Séra, « on pourra crier, "à bas la Françafrique" et "vive la France et l'Afrique" ».Les femmes scientifiques sur le continentLes journaux s'y consacrent à l'occasion de la remise du prix Femmes et sciences en Afrique subsaharienne, décerné depuis 2010 à l'initiative notamment de la Fondation l'Oréal pour braquer la lumière sur ces scientifiques.Des femmes qui sont « confrontées à un véritable parcours de la combattante », déclare la directrice de la Fondation l'Oréal, dans les colonnes du Point Afrique. Car, en plus des difficultés communes à toutes les scientifiques du monde, elles doivent aussi dépasser « des conditions matérielles extrêmement » défavorables, la recherche scientifique étant sur le continent, selon cette interlocutrice, « vraiment le parent pauvre des politiques publiques ».Et puis il y a la question de « l'invisibilisation des femmes, [...] une stratégie du patriarcat depuis la nuit des temps », pointe cette interviewée. De fait, « un tiers seulement des scientifiques en Afrique sont des femmes », relève Le Monde Afrique, ce qui signifie que, « au rythme actuel », il faudrait « un siècle [...] pour que les femmes scientifiques du continent soient à parité avec leurs homologues masculins ».Ce n'est pourtant pas faute de compétences : le quotidien rappelle que ces chercheuses travaillent sur tous les domaines en pointe, « pharmacologie, génétique, accès à l'eau, [...] intelligence artificielle » ou encore « astronomie ». Et deviennent par ailleurs, « chemin faisant, [...] des modèles pour des générations de fillettes ». Alors pourquoi pas rêver ? Le changement pourrait être au coin de la rue.
Deux députés français ont déposé hier mercredi un rapport parlementaire sur ces relations, véritable « guide de survie en temps de crise », souligne Le Monde Afrique, avec une question centrale : « Comment sauver la place de la France en Afrique ? »Pour Aujourd'hui au Faso, la réponse est simple : « Une "tabula rasa" », du moins interprète le journal burkinabè, c'est ce que préconisent Bruno Fuchs et Michèle Tabarot, à l'origine de ce document. « 175 pages, rappelle encore le titre, résultat d'auditions de personnalités français et africaines, dont [...] François Hollande et Mohamed Bazoum » avant d'être déposé.Un travail volumineux, dont on n'avait pas nécessairement besoin « pour savoir que la friture s'épaissit de plus en plus sur la ligne France-Afrique », ironise Wakat Séra, malgré le travail fourni, que le journal « salue » d'ailleurs, il est « difficile de ne pas reconnaître que Bruno Fuchs et Michèle Tabarot ont enfoncé une porte largement ouverte ».Certes, difficile d'ignorer que les relations entre l'Hexagone et le continent se sont obscurcies ces derniers temps. Quand exactement ? Wakat Séra fait remonter la dégradation à plusieurs décennies. Aujourd'hui au Faso situe la bascule aux moments des putschs en Afrique de l'Ouest. Mais, assène Le Monde Afrique, « le constat est implacable ».Plusieurs erreurs françaises en AfriqueMaladresse ou paternalisme mal placé ? En tout cas, sans aucun doute, une « incohérence du discours français à l'égard des États africains », analyse Le Monde Afrique. Avec, comme illustration, la relative nonchalance de Paris vis-à-vis de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby au Tchad, alors que les putschs au Mali, au Burkina Faso et surtout au Niger ont été sévèrement critiqués.Et puis, dès son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron a promis de tourner le dos à des décennies de Françafrique, sans pour autant réussir à se débarrasser, dénonce Wakat Séra, « du vocabulaire et des attitudes dignes de l'époque coloniale, pourtant révolue ».Et de citer, en vrac, les sorties de Jacques Chirac : une Afrique « pas mûre pour la démocratie », de Nicolas Sarkozy : « le grand drame de l'homme africain… » ou même d'Emmanuel Macron lui-même. Des exemples de « condescendance », s'insurge Aujourd'hui au Faso, qui « horripile[nt] la jeunesse africaine ». Le journal ne cherche pas plus loin : ce sont ces éléments qui ont « créé ce désamour qui frise le divorce ». Alors qu'envisager pour la « thérapie de couple » ? D'abord, pas de panique, préconise Aujourd'hui au Faso. Après tout, comme pour les personnes, « dans les relations entre les pays, il y a des hauts et des bas » et « rien n'est définitif ».Quant au rapport, il préconise un véritable traitement de choc : plus de cohérence, moins d'ingérence ; sortir du tout-militaire et privilégier la présence de diplomates - pourquoi pas avec une filière spécifique au quai d'Orsay ? ; repenser la politique des visas, « perçue comme ‘humiliante' par les élites africaines », estime Le Monde et surtout, sortir d'une posture pouvant apparaître comme méprisante.Si tout cela est fait, alors, espère Wakat Séra, « on pourra crier, "à bas la Françafrique" et "vive la France et l'Afrique" ».Les femmes scientifiques sur le continentLes journaux s'y consacrent à l'occasion de la remise du prix Femmes et sciences en Afrique subsaharienne, décerné depuis 2010 à l'initiative notamment de la Fondation l'Oréal pour braquer la lumière sur ces scientifiques.Des femmes qui sont « confrontées à un véritable parcours de la combattante », déclare la directrice de la Fondation l'Oréal, dans les colonnes du Point Afrique. Car, en plus des difficultés communes à toutes les scientifiques du monde, elles doivent aussi dépasser « des conditions matérielles extrêmement » défavorables, la recherche scientifique étant sur le continent, selon cette interlocutrice, « vraiment le parent pauvre des politiques publiques ».Et puis il y a la question de « l'invisibilisation des femmes, [...] une stratégie du patriarcat depuis la nuit des temps », pointe cette interviewée. De fait, « un tiers seulement des scientifiques en Afrique sont des femmes », relève Le Monde Afrique, ce qui signifie que, « au rythme actuel », il faudrait « un siècle [...] pour que les femmes scientifiques du continent soient à parité avec leurs homologues masculins ».Ce n'est pourtant pas faute de compétences : le quotidien rappelle que ces chercheuses travaillent sur tous les domaines en pointe, « pharmacologie, génétique, accès à l'eau, [...] intelligence artificielle » ou encore « astronomie ». Et deviennent par ailleurs, « chemin faisant, [...] des modèles pour des générations de fillettes ». Alors pourquoi pas rêver ? Le changement pourrait être au coin de la rue.
Tous les matins, l'œil malicieux de Sébastien Krebs se pose sur un sujet tabou ou gênant. Le rendez-vous pour débattre à la machine à café.
Bernard Mabille a regardé France/Afrique du Sud tout seul, avec son chat. Mais où est donc passé Madame Mabille ? Retrouvez tous les jours le meilleur des Grosses Têtes en podcast sur RTL.fr et l'application RTL.
A 48h du choc France-Afrique du Sud en quart de finale de la Coupe du monde de rugby (dimanche 21h au Stade de France), analyse des forces en présence avec Olivier Magne, Abdelatif Benazzi et Jean-Michel Rascol autour de Eric Silvestro. Antoine Dupont titulaire et casqué, des Springboks plus offensifs qu'attendus : vous saurez tout sur les deux équipes et sur le style d'opposition à laquelle il faut s'attendre.
Le XV de France a été battu par l'Afrique du Sud (28-29), dimanche 15 octobre, en quart de finale de la Coupe du monde de rugby, après un match intense.
NEWS L'AVION de la COUPE DU MONDE - 1/4 Retour sur FRANCE-AFRIQUE du SUD
Deux chapitres au sommaire du Mag du Dimanche : le rugby d'abord avant le quart de finale France-Afrique du sud ; et puis : le dernier sursis accordé aux Gazaouis pour se refugier au Sud avant l'offensive terrestre qui semble inéluctable. Quelle est la stratégie israélienne ? Qu'est ce qui attend les soldats de Tsahal une fois dans la bande de Gaza ? On pose la question au général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire et ancien commandant des forces spéciales.
durée : 00:02:50 - Coupe du monde de rugby : le quart de finale France / Afrique du Sud vu depuis Mont-de-Marsan
Le match France - Afrique du Sud, diffusé dimanche soir sur TF1, a réuni 16.4 millions de téléspectateurs, un record.
Invités : - Pierre Berbizier, l'ancien sélectionneur du XV de France garde une cicatrice profonde de la défaite des bleus en Afrique du Sud lors de la 1/2 finale de Coupe du Monde 1995 - Daniel Herrero, l'une des grandes voix du rugby - David Berty, il a gagné 5 fois le bouclier de Brennus avec le Stade Toulousain, aujourd'hui atteint de sclérose en plaques, il joue au rugby fauteuil et a réussi l'exploit de gravir le Kilimandjaro Ecoutez On refait le sport avec Le Parisien - Aujourd'hui en France du 15 octobre 2023 avec Isabelle Langé.
Ecoutez RTL Rugby - Emission spéciale France / Afrique du Sud du 15 octobre 2023 avec Jean-Michel Rascol.
Chaque samedi, Lénaïg Monier reçoit un invité au cœur de l'actualité. Aujourd'hui, Serge Blanco, ancien joueur du XV de France et consultant rugby Europe 1.
France - Afrique du Sud, quart de finale de Coupe du monde, se profile à l'horizon : ce sera une bataille féroce, ce sera avec Antoine Dupont, ce sera à quitte ou double. Avant tout ça, Crunch se penche sur la préparation des Bleus, pourquoi le match face à l'Italie laisse place à l'optimisme et sur le plan de jeu à adopter face aux Springboks.
Le debat sous l'Arbre à Palabres de cette semaine, animé par Eric Topona est consacré aux rôles que peuvent ou doivent jouer la société civile, les jeunes et les diasporas africaines dans le cadre du processus de redéfinition de la tant décriée relation France-Afrique.
Le retrait des troupes françaises présentes au Burkina Faso, les enjeux des diplomaties française et européenne en Afrique, les ressorts de la contestation massive contre la réforme des retraites en France, la série-documentaire Break Point sur Netflix consacrée aux coulisses du monde du tennis, l'exposition Serge Gainsbourg, le mot exact au Centre Pompidou. Tout cela et un peu plus dans ce nouvel épisode!
La junte malienne a annoncé, lundi soir, l'interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France, y compris celles qui opèrent dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, justifie cette mesure par l'annonce récente par la France de la suspension son aide publique au développement à destination du Mali. Le quai d'Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes. « Un divorce dans la douleur », s'exclame L'Informateur à Bamako. Un divorce « on ne peut plus symptomatique de la francophobie ambiante en Afrique, pointe le journal malien, qui prend prétexte de tout pour ruer dans les brancards d'une relation France-Afrique déséquilibrée avec, par endroits, des accents exécrables de néocolonialisme. Pourtant, en neuf ans de présence militaire française au Mali, Paris a payé cher sa dette de sang, relève L'Informateur, avec la perte de 53 soldats et une facture journalière d'un milliard de FCFA, sans oublier le matériel détruit. (…) En vérité, conclut le journal, Bamako a placé trop haut la barre de ses attentes vis-à-vis de la France dans cette guerre contre les terroristes. » Interdire les ONG financées par la France : une mesure « critiquable et impopulaire » « La tension refait surface entre le Mali et la France, soupire le journal en ligne Malikilé. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu'à vivre et à manger à leur faim. » En effet, précise Malikilé, « même si les Maliens, dans leur majorité, soutiennent les autorités dans leurs actions de réciprocité aux différentes attaques extérieures, l'interdiction des ONG françaises est plus qu'impopulaire. Il est critiquable, affirme le journal en ligne, que les autorités qui disent défendre les intérêts de la population, interdisent des ONG qui, pourtant, sont au chevet de ces mêmes populations dans plusieurs domaines. » Et Malikilé de s'interroger : « A-t-on pensé aux milliers de Maliens employés de ces ONG françaises, à leur famille ? A-t-on pensé à ces millions de personnes secourues par ces (mêmes) ONG ? Au centre et au nord du Mali, des ONG, y compris françaises, luttent efficacement contre le terrorisme en donnant de l'emploi aux jeunes. Leur départ prématuré risque de conduire le Mali vers des horizons inconnus. (…) Les autorités de la transition doivent (donc) revoir leur copie, s'exclame le journal. Et assouplir leur décision. (…) Le Mali n'a pas besoin d'un autre front qui ferait davantage souffrir les populations. » Une balle dans le pied ? Un argumentaire repris par L'Observateur Paalga au Burkina : « C'est comme si Assimi Goïta se tirait une balle dans le pied, s'exclame le quotidien ouagalais. En effet, ce n'est ni lui ni son Premier ministre qui vont trinquer dans cette affaire, mais les populations pour qui ces ONG, qui s'investissent dans l'alimentaire, la santé, l'éducation ou les ressources en eau, constituent la seule bouée de sauvetage devant un État inexistant. C'est à n'y rien comprendre, peste L'Observateur Paalga. C'est dire qu'Assimi Goïta n'est pas à un paradoxe près. À moins que… À moins que Bamako ne suspecte ces structures, pointe le journal, comme des chevaux de Troie de la France dans "le soutien actif aux groupes terroristes", à l'image de Radio France internationale, traitée de radio "Mille collines" et dont les activités ont été suspendues dans le pays. » « Aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie » En tous cas, souligne Le Pays, toujours au Burkina Faso, « aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie. Du reste, 60% du territoire malien échappe au contrôle de l'armée, malgré la présence des supplétifs russes de Wagner. De nombreuses personnes, victimes de la crise sécuritaire, sont obligées de fuir leur zone au profit d'autres zones plus sécurisées. Cette décision de retrait, si elle venait à être mise en vigueur, ferait sans doute du mal aux braves populations qui, non seulement courent le risque de tomber sous les balles assassines des terroristes, mais aussi de mourir de faim. Au nom des populations dont elle prétend défendre les intérêts, la junte malienne gagnerait (donc) à mettre balle à terre et à se tourner résolument vers la réconciliation et la reprise du dialogue avec ses partenaires. »
Aujourd'hui dans Bruno sur Fun Radio La suite : La télé de Mikka vous débrief le dernier épisode de l'Amour est dans le Pré. La Masterclass de Soanne vous parle d'une artiste qui utilise les bulletins de votes inutilisés pour en faire... des meubles ! Le #Samih revient sur la l'annonce de la mascotte officielle des J.O 2024. Maurine Crop Top nous fait jouer avec les collaborations de stars. Notre envoyé très spécial Max était à l'expo sur Tintin. Guitoune vous débrief le match de rugby France-Afrique du Sud dans la ligue des crampons. Viktor Vincent est l'invité de la playlist. Retrouvez Bruno sur Fun Radio avec Bruno Guillon, Christina, Pino, Karina, Maurine, et Elliot sur funradio.fr et sur l'application Fun Radio.
15 ans pour le « Super Moscato Show » et toujours pas une ride ! On ne change pas une équipe qui gagne : Vincent Moscato sera de nouveau épaulé par sa Dream Team composée de Pierre Dorian, Adrien Aigoin, Éric Di Meco, Maryse Ewanjé-Epée, Denis Charvet et Stephen Brun. Deux nouvelles arrivées feront leur entrée dans l'équipe. Marion Bartoli, la championne de Wimbledon 2013 et dernière française à avoir remporté un Grand Chelem, rejoindra la Dream team pour commenter, analyser et débattre sur l'actualité et les événements sportifs qui rythmeront cette année. Le pilote français Esteban Ocon interviendra également cette saison autour de chaque Grand Prix de Formule 1 !
Ça y est : le XV de France a battu tout le monde. Au terme d'un match d'une violence rare, les Bleus ont renversé le monstre sud-africain. Comment ? Le succès est-il tactique, physique ou mental ? Et les leaders ont-ils été à la hauteur ? Les Potos vous expliquent tout. Casting : Christophe Cessieux Wilfried Templier, Denis Charvet, Pierre AmmicheRealisateur : Kevin Paugam
Une GRANDE Coupe du Monde F ? VIVA ITALIA - Les autres matchs internationnaux Débrief du match FRANCE AFRIQUE du SUD Quelle équipe contre le JAPON ?
Le XV de France a été poussif, maladroit, inconstant ... mais il a assuré une 11e victoire consécutive face à l'Australie. Une victoire pleine de défaut mais une victoire quand même. Les Potos reviennent sur ce court mais précieux succès tricolore. Reste une question : cette équipe de France est-elle prêt à défier les champions du monde sud-africains ? Et quelles seront les chances françaises face à l'une des meilleures nations du monde ? Casting : Christophe Cessieux Wilfried Templier, Denis Charvet, Manu MassicardProducteur : Pierre Ammiche
Cette semaine, c'est 100% féminin dans cet épisode 6 de cette nouvelle saison. Accompagné d'Arnaud Beurdeley, journaliste du Midi Olympique, Raphaël Poulain reçoit Marie Sempéré, ancien joueuse internationale française, avant le lancement de la Coupe du monde féminine de rugby en Nouvelle-Zélande le 8 octobre avec France-Afrique du Sud.Dans la première partie de ce podcast, Raphaël Poulain rend hommage à ces chaînes qui se dévouent pour diffuser cet événement mondial, qui n'était pas médiatisée il y a plusieurs années. Mais grâce à la montée en puissance de ce sport et des performances de l'équipe de France, TF1 va nous permettre de suivre cela comme jamais auparavant, même si cela sera en pleine nuit la plupart du temps...L'invité de la semaine à découvrir est donc Marie Sempéré. Ancienne internationale française, elle est depuis 5 ans maintenant consultante rugby notamment sur Eurosport. Marie est aussi coach professionnelle de la performance et sera dans quelques jours LA consultante rugby pour TF1.En fin de podcast, Raphaël Poulain et Arnaud Beurdeley feront un débrief de cette interview, avant d'évoquer les cas de Lenaïg Corson, absente de cette Coupe du monde, et des soeurs Ménager qui, elles, auront le bonheur de la disputer ensemble.Bienvenue dans Poulain Raffûte et bonne écoute !Emission concoctée par Raphaël Poulain, raffûteur en chef, et Arnaud Beurdeley, journaliste reporter au Midi-Olympique, et réalisée par Sébastien Petit, journaliste pour Eurosport.Ecoutez d'autres épisodes :Romane Ménager : "On a le jeu et les qualités pour être championnes du monde en Nouvelle-Zélande"Gaëlle Hermet : "On veut prouver à la France entière qu'on peut gagner ce Mondial"Safi N'Diaye: "Les rugbymen m'ont fait rêver, aux femmes de faire rêver les jeunes générations" Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Un collectif d'une quarantaine d'associations et d'universitaires vient de publier une tribune dans le journal Le Monde, qui appelle le président Emmanuel Macron à refonder la politique française au Sahel. Un enjeu majeur pour la France en raison de son investissement militaire et diplomatique depuis presque une décennie mais qui a déjà montré ses limites. L'anthropologue Jean-Pierre Olivier de Sardan, directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'un des signataires, est l'invité de RFI. RFI : Dans cette tribune parue dans le journal Le Monde, vous partez d'un constat, celui de l'échec de la politique française au Sahel. Est-ce aussi évident ? Jean-Pierre Olivier de Sardan : Si c'est aussi évident ? Je crois que personne ne peut nier que c'est un échec. L'opération Barkhane n'a pas pu endiguer la progression jihadiste et la majorité de l'opinion malienne s'est retournée contre elle. Les relations avec le gouvernement malien sont effectivement totalement déplorables. Les questions de gouvernance n'ont pas du tout progressé. On ne peut pas dire que c'est un grand succès alors que certainement, cet échec a de multiples causes, mais une partie des causes de cet échec sont en France. Vous avez parlé de l'échec au Mali. Qu'en est-il des autres pays au Sahel ? C'est compliqué, parce qu'il y a vraiment deux poids deux mesures dans les politiques françaises. Il y a une condamnation extrêmement forte des coups d'État au Mali, une condamnation beaucoup plus mesurée et sans sanction lorsqu'il s'agit du Burkina et de la Guinée, et quasiment une approbation lorsque cela concerne le Tchad. Donc, cette variation de la politique française en termes deux poids deux mesures et le sentiment anti-français, surtout contre les dirigeants français, s'expriment effectivement dans la plupart des autres pays. Ceci étant, évidemment dans chaque pays, la situation est différente. On sait bien que le Niger actuellement a une politique différente disons à la fois de façon interne, mais aussi de façon externe, par exemple que le Burkina, la Guinée ou le Mali. En quoi la politique française a manqué de concertation ces dernières années si on se souvient que le Parlement français a été consulté sur la guerre au Sahel à plusieurs reprises et qu'Emmanuel Macron a organisé par exemple un sommet Afrique-France avec des jeunes Africains il y a une année ? Le moindre qu'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas eu de véritable consultation avec les gouvernements africains sur toutes les questions qui étaient pendantes et qui étaient à débattre. Le problème en ce qui concerne le Mali a démarré à Kidal lorsque l'armée française, lorsqu'elle a libéré le nord du Mali avec l'opération Serval, a refusé que l'armée malienne entre avec elle à Kidal. Ce qui a complètement retourné l'opinion publique malienne qui au départ était favorable à l'intervention française et qui ensuite a commencé à soupçonner que cette intervention avait d'autres motifs ou qu'il y avait une complicité avec les indépendantistes. Dès ce moment-là, cette décision unilatérale de la France a complètement modifié les rapports. Ensuite, il y a eu de nombreuses interventions gouvernementales malheureuses : lorsqu'un jour Emmanuel Macron convoque les chefs d'État africains à Pau, cela a été vécu de façon extrêmement négative bien sûr par l'opinion publique. Lorsqu'un autre jour, il convoque un sommet France-Afrique, mais décide que c'est uniquement réservé à des représentants associatifs africains et que les chefs d'État cette fois-ci doivent rester chez eux. Ça, ce sont des décisions totalement unilatérales et qui manifestent un certain mépris ou condescendance vis-à-vis des pays africains. C'est une des causes de ce rejet maintenant qui est devenu massif de la France au Sahel. Dans ces conditions, comment un débat parlementaire français ou avec les sociétés civiles locales africaines pourrait changer la donne ? Je ne pense pas qu'il y ait des solutions magiques, personnellement. Je pense qu'un débat est souhaitable, donc toutes les formes de débat sont bonnes à prendre, un débat parlementaire comme un débat plus ouvert dans l'opinion publique. On ne peut pas attendre un miracle d'un débat parlementaire. Ceci étant, ce qu'il faut constater, c'est qu'il y a quand même des processus de prises de décision solitaires ou à quelques-uns qui sont extrêmement déplorables. Et ceci, ça date depuis longtemps. Le premier début de cette crise au Sahel, ça a été la guerre faite contre le Libye. Et là aussi, on ne peut pas dire qu'elle ait été précédée d'un débat sérieux sur l'opportunité ou pas d'intervenir en Libye. C'est à partir de cela que l'ensemble de la situation au Sahel s'est dégradée. Donc, oui au débat sous toutes ses formes. Est-ce qu'une refondation des relations de la France avec le Sahel, et au-delà avec l'Afrique, est possible sans que les comptes de la Françafrique, de la période coloniale, ne soient soldés ? Je suis depuis longtemps partisan de la nécessité de revoir ce passé et de solder effectivement ces comptes. Les comptes de la colonisation déjà n'ont pas été réglés, ceux de la Françafrique non plus. Oui, il faut effectivement un bilan de cette époque et des nombreuses erreurs et aussi crimes que la France a pu connaître dans toute cette période. Revenir sur ce passé de façon sérieuse, sereine et exigeante, ça me semble absolument nécessaire. On en a parlé pour l'Algérie, mais c'est aussi vrai pour les relations avec les pays francophones d'Afrique. Absolument, c'est indispensable. Au point où on en est aujourd'hui, est-ce que ce changement de la politique française au Sahel ne risque pas d'arriver trop tard ? Mieux vaut tard que jamais ! On peut toujours regretter que cette réorientation ne soit pas intervenue plus tôt. Si elle intervient maintenant, c'est important. Je voudrais souligner une chose ; parmi cette réorientation, un des éléments les plus importants, c'est d'en finir avec cette condescendance, ce dédain et cette morgue qu'ont souvent les dirigeants français quels qu'ils soient et qu'ils ont eus dans le passé, qu'ils ont encore maintenant par rapport à l'Afrique. La France du fait justement de son passé colonial peut avoir un profil beaucoup plus bas et faire attention aux propos qu'elle émet et aux jugements qu'elle porte.
L'image de la France en Afrique s'est dégradée. D'une part, la position ambivalente du président Macron concernant les relations de la France avec le continent africain tend à porter à confusion. D'autre part, les débat internes français, notamment sur les question liées à l'islam, et la montée de l'extrême droite semblent également être responsables d'une distanciation du continent africain vis-à-vis de Paris. La perte d'influence de la France sur le continent est d'autant plus visible dans le contexte la guerre en Ukraine. Bien que de nombreux pays africains aient condamné l'invasion russe lors du vote à l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) le 2 mars 2022, peu ont suivis les Occidentaux dans la mise en place de sanctions à l'égard de Moscou. Comment sont perçus les débats d'idée français ainsi que la politique du gouvernement Macron sur le continent africain ? Quelles sont les réactions africaines vis-à-vis du conflit russo-ukrainien ? Observe-t-on une nouvelle fracture Nord-Sud autour du conflit ? Dans ce podcast, Achille Mbembe, universitaire camerounais et spécialiste des sociétés postcoloniales, se livre à une analyse des relations France-Afrique. Pour aller plus loin :
L'After foot, c'est LE show d'après-match et surtout la référence des fans de football depuis 15 ans ! Les rencontres se prolongent tous les soirs avec Gilbert Brisbois et Nicolas Jamain avec les réactions des joueurs et entraîneurs, les conférences de presse d'après-match et les débats animés entre supporters, experts de l'After et auditeurs. RMC est une radio généraliste, essentiellement axée sur l'actualité et sur l'interactivité avec les auditeurs, dans un format 100% parlé, inédit en France. La grille des programmes de RMC s'articule autour de rendez-vous phares comme Apolline Matin (6h-9h), les Grandes Gueules (9h-12h), Estelle Midi (12h-15h), Super Moscato Show (15h-18h), Rothen s'enflamme (18h-20h), l'After Foot (20h-minuit).
L'After foot, c'est LE show d'après-match et surtout la référence des fans de football depuis 15 ans ! Les rencontres se prolongent tous les soirs avec Gilbert Brisbois et Nicolas Jamain avec les réactions des joueurs et entraîneurs, les conférences de presse d'après-match et les débats animés entre supporters, experts de l'After et auditeurs. RMC est une radio généraliste, essentiellement axée sur l'actualité et sur l'interactivité avec les auditeurs, dans un format 100% parlé, inédit en France. La grille des programmes de RMC s'articule autour de rendez-vous phares comme Apolline Matin (6h-9h), les Grandes Gueules (9h-12h), Estelle Midi (12h-15h), Super Moscato Show (15h-18h), Rothen s'enflamme (18h-20h), l'After Foot (20h-minuit).
L'After foot, c'est LE show d'après-match et surtout la référence des fans de football depuis 15 ans ! Les rencontres se prolongent tous les soirs avec Gilbert Brisbois et Nicolas Jamain avec les réactions des joueurs et entraîneurs, les conférences de presse d'après-match et les débats animés entre supporters, experts de l'After et auditeurs. RMC est une radio généraliste, essentiellement axée sur l'actualité et sur l'interactivité avec les auditeurs, dans un format 100% parlé, inédit en France. La grille des programmes de RMC s'articule autour de rendez-vous phares comme Apolline Matin (6h-9h), les Grandes Gueules (9h-12h), Estelle Midi (12h-15h), Super Moscato Show (15h-18h), Rothen s'enflamme (18h-20h), l'After Foot (20h-minuit).
L'After foot, c'est LE show d'après-match et surtout la référence des fans de football depuis 15 ans ! Les rencontres se prolongent tous les soirs avec Gilbert Brisbois et Nicolas Jamain avec les réactions des joueurs et entraîneurs, les conférences de presse d'après-match et les débats animés entre supporters, experts de l'After et auditeurs. RMC est une radio généraliste, essentiellement axée sur l'actualité et sur l'interactivité avec les auditeurs, dans un format 100% parlé, inédit en France. La grille des programmes de RMC s'articule autour de rendez-vous phares comme Apolline Matin (6h-9h), les Grandes Gueules (9h-12h), Estelle Midi (12h-15h), Super Moscato Show (15h-18h), Rothen s'enflamme (18h-20h), l'After Foot (20h-minuit).
L'After foot, c'est LE show d'après-match et surtout la référence des fans de football depuis 15 ans ! Les rencontres se prolongent tous les soirs avec Gilbert Brisbois et Nicolas Jamain avec les réactions des joueurs et entraîneurs, les conférences de presse d'après-match et les débats animés entre supporters, experts de l'After et auditeurs. RMC est une radio généraliste, essentiellement axée sur l'actualité et sur l'interactivité avec les auditeurs, dans un format 100% parlé, inédit en France. La grille des programmes de RMC s'articule autour de rendez-vous phares comme Apolline Matin (6h-9h), les Grandes Gueules (9h-12h), Estelle Midi (12h-15h), Super Moscato Show (15h-18h), Rothen s'enflamme (18h-20h), l'After Foot (20h-minuit).
Au surlendemain de la victoire des Bleus face à la Côte d'Ivoire à Marseille (2-1) et deux jours avant un France-Afrique du Sud au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, retrouvez toutes les dernières informations concernant Didier Deschamps et son groupe. Le sélectionneur se livre même en personne au micro de Philippe Sanfourche, qui a aussi pu s'entretenir avec le défenseur Lucas Hernandez. Au sommaire également, des nouvelles du défenseur espagnol de l'OM Alvaro Gonzalez et la belle histoire Christian Eriksen, buteur avec le Danemark pour son retour en sélection.
Au surlendemain de la victoire des Bleus face à la Côte d'Ivoire à Marseille (2-1) et deux jours avant un France-Afrique du Sud au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq, retrouvez toutes les dernières informations concernant Didier Deschamps et son groupe. Le sélectionneur se livre même en personne au micro de Philippe Sanfourche, qui a aussi pu s'entretenir avec le défenseur Lucas Hernandez. Au sommaire également, des nouvelles du défenseur espagnol de l'OM Alvaro Gonzalez et la belle histoire Christian Eriksen, buteur avec le Danemark pour son retour en sélection.
Accompagné de Christophe Pacaud, Florian Gazan se penche cette semaine sur les deux matches de préparation au Mondial 2022 des Bleus en cette fin mars, contre la Côte d'Ivoire à Marseille le vendredi 25 et face à l'Afrique du Sud à Villeneuve-d'Ascq le mardi 29. Cela faisait six ans que l'équipe de France ne s'était pas frottée à une nation africaine. Le chroniqueur voit-il les "Éléphants" de Franck Kessié, Serge Aurier, Nicolas Pépé, Max-Alain Gradel ou encore Sébastien Haller embêter les hommes de Didier Deschamps ? Pense-t-il que les "Bafanas Bafanas" peuvent résister aux champions du monde ? Quel sera le score exact de ces rencontres ? Le "médium" se mouille, arguments à l'appui. En bonus de cette Petite cote, Florian Gazan nous livre son sentiment pour la fin de saison en Ligue 1, alors qu'il reste neuf journées. Qui finira le podium et jouera la Ligue des champions la saison prochaine ? Qui descendra en Ligue 2 ? Découvrez ses pronostics.