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Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur des armes de fabrication chinoise au Soudan, des Afrikaners aux États-Unis et le Grand Barrage de la Renaissance. Tchad : le procès d'Idriss Youssouf Boy, symbole de la lutte contre la corruption ? Idriss Youssouf Boy, l'ancien directeur de cabinet du président Mahamat Idriss Déby, a écopé de cinq ans de prison ferme pour corruption passive. Cette condamnation est-elle un règlement de compte politique ou une réelle décision de justice dans le cadre de la lutte contre la corruption ? Comment expliquer que son accusateur soit condamné à la même peine pour corruption active ?Avec Nadia Ben Mahfoudh, correspondante de RFI à N'Djamena. Soudan : des armes chinoises entre les mains des FSR Selon une enquête d'Amnesty International, des armes de fabrication chinoise fournies par les Émirats arabes unis aux paramilitaires des FSR sont utilisées au Soudan dans la guerre qui déchire le pays depuis deux ans. De quelles preuves dispose l'ONG ? La Chine peut-elle être accusée de violer l'embargo sur les armes de l'ONU, alors qu'elle n'a pas directement livré ces équipements militaires aux FSR ?Avec Clea Broadhurst, correspondante de RFI à Pékin. Afrique du Sud : pourquoi Trump offre l'asile aux Afrikaners ? Les premiers réfugiés blancs sud-africains sont arrivés lundi à Washington à bord d'un avion affrété par le gouvernement américain. Ils ont été accueillis en grande pompe par le numéro deux du département d'État. Pourquoi l'Administration Trump leur accorde-t-elle le statut de réfugiés ? Quel est le profil socio-économique de ces Sud-Africains ?Avec Cécile Perrot, maître de conférences à l'Université de Rennes 2, spécialiste de l'Afrique du Sud. Grand barrage de la Renaissance : où en est le conflit ? Construit par l'Éthiopie sur le Nil Bleu, le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique devrait être opérationnel cette année. Mais pour l'Égypte, ce projet menace la «stabilité régionale». Où en est le traitement de la plainte déposée par Le Caire en septembre 2024 auprès du Conseil de sécurité des Nations unies ? Qu'espère obtenir l'Égypte ?Avec Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique.
« Plus de 1000 blessés en six jours à Goma, les hôpitaux sont débordés », titre Actualité.cd, qui précise que la majorité des victimes sont des « civils touchés par des tirs de balles et des explosions d'artillerie lourde ». Le site d'information congolais a interrogé Bruno Lemarquis, le coordonnateur des Nations unies en RDC, selon lequel « le manque de médicaments, d'équipements et de personnel soignant met en péril la prise en charge des blessés et augmente le risque de pertes humaines ». « Les infrastructures médicales de Goma », poursuit Actualité.cd, « infrastructures déjà fragilisées par des années de conflit, peinent à absorber l'afflux de patients. Plusieurs hôpitaux signalent une pénurie de matériel chirurgical, d'antibiotiques et de sang, compliquant les interventions d'urgence ». De son côté, Objecti-infos.cd rend compte de la visite à Kinshasa du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, hier. « Le chef de l'État congolais, Felix Tshisekedi et le patron de la diplomatique française, ont fait le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l'est du pays ». Il a également été question de l'attaque de l'ambassade de France à Kinshasa, par des manifestants, cette semaine. « Félix Tshisekedi a réitéré ses regrets, à la suite de ces incidents malheureux », précise Objectif-infos.cd.Intérêts nationauxDans la presse africaine également, la fin de la présence militaire française au Tchad. « Le retrait des bases militaires du Tchad », rappelle Le Journal du Tchad, a été ordonné « par le président tchadien, le maréchal Mahamat Idriss Déby Itno. Il a estimé que la présence militaire française, est devenue obsolète et il a dénoncé l'accord de défense liant les deux pays ». De son côté Tchadvision, parle d'un « tournant significatif dans la quête du Tchad pour une autonomie accrue. En renforçant ses forces militaires, tout en redéfinissant ses partenariats, le pays aspire à forger un avenir où ses intérêts nationaux priment ». « Se défaire des anciennes chaînes et des dépendances militaires », conclut Tchadvision, « est un défi immense, mais aussi une opportunité exceptionnelle pour bâtir une paix durable et une société plus résiliente ».Erreur ou zèleDirection le Burkina Faso, où la presse s'émeut d'un évènement survenu en France : l'expulsion d'une jeune élève burkinabé vers la Belgique, jeune élève que les gendarmes français sont venus arrêter au sein même de son école. « Reconduite à la frontière : la France ne doit pas tomber dans les « Trumperies », s'exclame Wakatsera, qui rappelle que la jeune fille « a été reconduite à la frontière belge, en compagnie de sa mère et de son petit frère, sans avoir eu le temps de prendre le moindre effet personnel ». « Ironie du sort », remarque Wakatsera, « c'est en plein cours de français, cette langue qui a la magie de rassembler tous ceux qui la pratiquent autour de fortes valeurs séculaires (…) que l'adolescente a connu cette mésaventure, qui pourrait bien la traumatiser à vie ». Une intervention, souligne le site d'information, qui a « suscité l'ire de personnes qui se sont rassemblées pour dénoncer cette interpellation à l'école ». La ministre française de l'Éducation « n'a d'ailleurs pas manqué de procéder à un rappel à l'ordre, qui mentionne que « les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d'éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire ». Et Wakatsera de s'interroger : « Méconnaissance, erreur ou zèle des agents de la gendarmerie qui ont conduit cette opération dont a été victime la jeune collégienne ? Des investigations seront certainement menées pour déterminer l'origine de cette bavure, car s'en est une ! », martèle le site burkinabé.
« Plus de 1000 blessés en six jours à Goma, les hôpitaux sont débordés », titre Actualité.cd, qui précise que la majorité des victimes sont des « civils touchés par des tirs de balles et des explosions d'artillerie lourde ». Le site d'information congolais a interrogé Bruno Lemarquis, le coordonnateur des Nations unies en RDC, selon lequel « le manque de médicaments, d'équipements et de personnel soignant met en péril la prise en charge des blessés et augmente le risque de pertes humaines ». « Les infrastructures médicales de Goma », poursuit Actualité.cd, « infrastructures déjà fragilisées par des années de conflit, peinent à absorber l'afflux de patients. Plusieurs hôpitaux signalent une pénurie de matériel chirurgical, d'antibiotiques et de sang, compliquant les interventions d'urgence ». De son côté, Objecti-infos.cd rend compte de la visite à Kinshasa du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, hier. « Le chef de l'État congolais, Felix Tshisekedi et le patron de la diplomatique française, ont fait le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l'est du pays ». Il a également été question de l'attaque de l'ambassade de France à Kinshasa, par des manifestants, cette semaine. « Félix Tshisekedi a réitéré ses regrets, à la suite de ces incidents malheureux », précise Objectif-infos.cd.Intérêts nationauxDans la presse africaine également, la fin de la présence militaire française au Tchad. « Le retrait des bases militaires du Tchad », rappelle Le Journal du Tchad, a été ordonné « par le président tchadien, le maréchal Mahamat Idriss Déby Itno. Il a estimé que la présence militaire française, est devenue obsolète et il a dénoncé l'accord de défense liant les deux pays ». De son côté Tchadvision, parle d'un « tournant significatif dans la quête du Tchad pour une autonomie accrue. En renforçant ses forces militaires, tout en redéfinissant ses partenariats, le pays aspire à forger un avenir où ses intérêts nationaux priment ». « Se défaire des anciennes chaînes et des dépendances militaires », conclut Tchadvision, « est un défi immense, mais aussi une opportunité exceptionnelle pour bâtir une paix durable et une société plus résiliente ».Erreur ou zèleDirection le Burkina Faso, où la presse s'émeut d'un évènement survenu en France : l'expulsion d'une jeune élève burkinabé vers la Belgique, jeune élève que les gendarmes français sont venus arrêter au sein même de son école. « Reconduite à la frontière : la France ne doit pas tomber dans les « Trumperies », s'exclame Wakatsera, qui rappelle que la jeune fille « a été reconduite à la frontière belge, en compagnie de sa mère et de son petit frère, sans avoir eu le temps de prendre le moindre effet personnel ». « Ironie du sort », remarque Wakatsera, « c'est en plein cours de français, cette langue qui a la magie de rassembler tous ceux qui la pratiquent autour de fortes valeurs séculaires (…) que l'adolescente a connu cette mésaventure, qui pourrait bien la traumatiser à vie ». Une intervention, souligne le site d'information, qui a « suscité l'ire de personnes qui se sont rassemblées pour dénoncer cette interpellation à l'école ». La ministre française de l'Éducation « n'a d'ailleurs pas manqué de procéder à un rappel à l'ordre, qui mentionne que « les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d'éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire ». Et Wakatsera de s'interroger : « Méconnaissance, erreur ou zèle des agents de la gendarmerie qui ont conduit cette opération dont a été victime la jeune collégienne ? Des investigations seront certainement menées pour déterminer l'origine de cette bavure, car s'en est une ! », martèle le site burkinabé.
Au Tchad, après avoir contesté les résultats de l'élection présidentielle et boycotté les législatives, l'opposant Succès Masra déclare sa confiance dans les institutions et se dit prêt à travailler avec le président Mahamat Idriss Déby. Que vous inspire ce revirement ? Quelles en seront les conséquences politiques ? Vos analyses nous intéressent.
Au Tchad, après 65 ans de présence quasi continue, c'est au plus tard dans deux semaines, le 31 janvier 2025, que les troupes françaises doivent partir. Pourquoi le président tchadien Mahamat Idriss Déby a-t-il pris cette décision surprise le 28 novembre dernier ? La guerre civile au Soudan voisin est-elle l'une des causes de la brouille entre Ndjamena et Paris ? Hoinathy Remadji est chercheur principal et spécialiste du bassin du lac Tchad et de l'Afrique centrale pour l'Institut d'études de sécurité. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier, en s'exprimant d'abord sur les affrontements qui ont fait vingt morts le 8 janvier à Ndjamena. RFI : Une semaine après, est-ce qu'on en sait un peu plus sur l'attaque du palais présidentiel de Ndjamena le 8 janvier dernier ?Hoinathy Remadji : On n'en sait pas plus. Sauf que cette attaque a été menée par une vingtaine de jeunes. Une sorte de commando de fortune qui, contre toute attente, a pu pénétrer dans les prémices de la présidence avant d'être neutralisé.Est-ce que ce n'était pas suicidaire ?Évidemment, c'est très suicidaire pour un groupe de jeunes, pas très entrainés du tout et sans moyens militaires, de débarquer et d'essayer ainsi de prendre d'assaut la présidence. Totalement suicidaire.« Ces jeunes pieds nickelés venaient des quartiers pauvres du sud de Ndjamena », a précisé le porte-parole du gouvernement. Qu'est-ce que signifie cette petite phrase ?Le gouvernement va même plus loin en disant notamment, le ministre, « qu'il connaît leur ethnie d'origine mais qu'il ne voudrait pas en parler ». Mais dans le contexte tchadien, de telles allégations sont relativement problématiques parce que les quartiers de la ville de Ndjamena ont une géographie et une anthropologie propres. Donc indexer ainsi tout un quartier, il y a derrière en fait des risques de stigmatisation qui pourraient poser des problèmes.Est-ce qu'il y a eu des arrestations ?De source officielle, il n'y a pas encore eu d'arrestation. La rumeur enfle cependant autour de l'arrestation d'un général. Mais en l'absence de toute communication officielle, je pense qu'on en reste pour le moment à des conjectures.Alors, en toile de fond de tous ces événements, il y a un fait historique… C'est, d'ici la fin de ce mois de janvier, le départ de tous les militaires français du Tchad. Avec le recul, quelle est à votre avis, la raison principale pour laquelle le président Mahamat Idriss Déby a pris cette décision le 28 novembre dernier ?Le premier élément, c'est d'abord que le souverainisme actuellement comme argument politique est dans l'air du temps. Et le Tchad n'est pas le premier pays qui fait ce choix, il y en a beaucoup d'autres dans le Sahel notamment, c'est la première chose. Deuxièmement, il peut y avoir la question de l'engagement supposé ou faux du Tchad dans le conflit soudanais, dans un rôle qui ne siérait pas justement aux acteurs qui voudraient contribuer à la résolution de ce problème-là, notamment la France. Donc, il y a à voir certainement des différents éléments d'achoppement, peut-être déjà dans les relations entre le Tchad et la France, qui se seraient cristallisés avec des discussions lors du passage du ministre français des Affaires étrangères à Ndjamena.Alors, vous l'avez dit, l'une des causes des frictions entre Ndjamena et Paris, c'est le soupçon des Français que le Tchad laisse transiter sur son territoire l'aide militaire des Émirats arabes unis aux rebelles soudanais du général Hemetti. Est-ce que cet éventuel appui aux Forces de soutien rapide pourrait être un vrai choix stratégique de la part du Tchad dans le conflit soudanais ?Il est important de rappeler que ce soutien, donc supposé, est d'abord très fortement soupçonné par le pouvoir soudanais, qui dit aujourd'hui disposer des éléments de preuves de ce qui se passe à la frontière tchadienne. Et malgré les démentis du Tchad, le Soudan continue à insister. Et aujourd'hui que le Tchad se retrouve éventuellement à prendre parti dans ce conflit, je pense que stratégiquement, c'est un risque pour le Tchad, parce que, quelle que soit l'issue du conflit au Soudan, il y aura des impacts le long de la frontière et, dans une certaine manière, sur l'est du Tchad en matière humanitaire, de sécurité, mais aussi économique.Un risque qui serait encore plus important si demain les rebelles des Forces de soutien rapide (FSR) perdaient la bataille au Soudan ?Éventuellement, parce que si Hemetti venait à perdre la guerre face aux forces dirigées par le général al-Burhan, cela va d'abord aggraver l'instabilité de cette longue frontière par une dispersion des milices se battant contre les FSR, donc notamment les milices zaghawa, qui, parce que alliées à al-Burhan, verraient leurs positions renforcées.À l'occasion de la fête de l'indépendance du Soudan, le 1ᵉʳ janvier dernier, le président tchadien a félicité son homologue soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, malgré tous les reproches que celui-ci lui fait. Est-ce que c'est le signe que le Tchad cherche peut-être à rééquilibrer ses relations dans le conflit soudanais ?Pendant que justement le Soudan continue sa diatribe diplomatique contre le Tchad à l'international, l'acte de Mahamat Idriss Déby est à saluer, parce qu'il y a plus à gagner pour les deux pays si le Tchad se place dans une position d'apaisement, une position pour contribuer à résoudre le conflit plutôt qu'à être accusé d'attiser le feu. Donc c'est très important, ce début de retour en fait du Tchad à des sentiments meilleurs. Espérons donc que, du côté du Soudan aussi, cela soit reçu comme tel et que des possibilités de négociations s'ouvrent entre les deux pays pour que le Tchad reprenne sa position de contributeur de paix au Soudan, plutôt qu'à continuer d'endosser, à tort ou à raison, l'habit de quelqu'un qui attise plutôt le feu dans ce conflit-là, dans un pays frère et voisin.
« Les assaillants de cette vaine tentative visaient à me vitrifier, mais ils ont été vitrifiés par la vaillance, la vigilance et le courage de la Garde présidentielle ». Tels sont les propos du chef de l'État, Mahamat Idriss Déby Itno, après cette attaque contre le palais présidentiel, mercredi soir. Propos repris par Tchad Infos. Le Journal du tchad, de son côté, évoque une « tentative de déstabilisation » et rappelle que 18 assaillants ont été « neutralisés près du Palais présidentiel ». « Un groupe d'individus a déferlé sur les gardes du Palais, malgré les consignes et les sommations », a expliqué le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, « au 20 heures de la télévision nationale », précise Tchad Vision, ajoutant que ces individus « ont forcé l'entrée, et la Garde Présidentielle a riposté ».IncohérencesUne version officielle à laquelle ne croit guère Max Kemkoye, dont les propos sont cités par Tachad. « Dans une intervention incisive », nous dit le site d'information, l'opposant « a critiqué le récit officiel, qu'il qualifie de 'malheureux montage' ». Selon lui, « l'idée que des assaillants, armés de simples couteaux et en état d'ébriété, aient pu résister aux forces de sécurité pendant plusieurs heures, est non seulement absurde, mais met en lumière des incohérences graves dans la gestion sécuritaire du pays ». Et il s'interroge : « Si des individus désorganisés peuvent s'approcher d'un lieu hautement sécurisé, qu'en est-il de la sécurité de l'ensemble du territoire et des citoyens ? ».Point tripleA la Une également, une nouvelle attaque terroriste au Bénin. « Partie comme une rumeur aux premières heures de ce jeudi 9 janvier 2025, les informations ont finalement été confirmées par un responsable de l'armée », annonce la Nouvelle Tribune. « Il s'agit, selon un haut gradé, d'un total de 28 morts enregistrés dans les rangs des Forces de Sécurité et de Défense Béninoises ». « L'attaque a eu lieu au niveau du Point Triple », aux confins du Bénin, du Burkina et du Niger. Le quotidien la Tempête parle d'un « véritable carnage représentant la plus grosse perte subie par le Bénin, depuis son engagement dans la lutte contre le terrorisme ». La Tempête ajoute que « les assaillants ont lancé une offensive dans le camp des soldats béninois autour de 16 heures, entraînant un échange de tirs qui a duré près de huit heures ». « Après quoi », précise encore le journal, « l'armée béninoise a réussi à neutraliser des dizaines de présumés djihadistes ». « Difficile de dire le nombre d'assaillants tués », estime le quotidien béninois, « mais on parle d'environ une cinquantaine de pertes côté djihadiste ». Enfin, dans les colonnes de Banouto, le colonel Faizou Gomina, chef d'état-major de la Garde nationale, « déplore l'attaque et la perte des soldats béninois, et présente ses condoléances aux familles ».Débats et spéculationsNous allons à présent en Côte d'Ivoire. En ligne de mire : l'élection présidentielle qui aura lieu au mois d'octobre. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara prêt à continuer à servir son pays », titre Afrik.com. « Une annonce qui ravive le débat politique et suscite des interrogations », ajoute le site d'information. Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 11 ans, a fait lors de ses vœux au corps diplomatique, « une déclaration sous le sceau de l'hésitation », nous dit Afrik.com qui reprend les propos du président ivoirien : « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision. Mais je peux vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer à servir mon pays ». « La déclaration du président ne manquera pas d'alimenter les débats et spéculations dans les milieux politiques et médiatiques », estime de son côté Fraternité Matin, pour qui « le suspens reste entier, mais une chose est certaine : le chef de l'État demeure résolument engagé pour le bien-être de la nation ivoirienne ». Enfin, l'Infodrome rappelle que l'opposition est hostile « à cette candidature qui serait illégale, au regard de la Constitution ivoirienne limitant à deux le nombre de mandats possible. »
« Les assaillants de cette vaine tentative visaient à me vitrifier, mais ils ont été vitrifiés par la vaillance, la vigilance et le courage de la Garde présidentielle ». Tels sont les propos du chef de l'État, Mahamat Idriss Déby Itno, après cette attaque contre le palais présidentiel, mercredi soir. Propos repris par Tchad Infos. Le Journal du tchad, de son côté, évoque une « tentative de déstabilisation » et rappelle que 18 assaillants ont été « neutralisés près du Palais présidentiel ». « Un groupe d'individus a déferlé sur les gardes du Palais, malgré les consignes et les sommations », a expliqué le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, « au 20 heures de la télévision nationale », précise Tchad Vision, ajoutant que ces individus « ont forcé l'entrée, et la Garde Présidentielle a riposté ».IncohérencesUne version officielle à laquelle ne croit guère Max Kemkoye, dont les propos sont cités par Tachad. « Dans une intervention incisive », nous dit le site d'information, l'opposant « a critiqué le récit officiel, qu'il qualifie de 'malheureux montage' ». Selon lui, « l'idée que des assaillants, armés de simples couteaux et en état d'ébriété, aient pu résister aux forces de sécurité pendant plusieurs heures, est non seulement absurde, mais met en lumière des incohérences graves dans la gestion sécuritaire du pays ». Et il s'interroge : « Si des individus désorganisés peuvent s'approcher d'un lieu hautement sécurisé, qu'en est-il de la sécurité de l'ensemble du territoire et des citoyens ? ».Point tripleA la Une également, une nouvelle attaque terroriste au Bénin. « Partie comme une rumeur aux premières heures de ce jeudi 9 janvier 2025, les informations ont finalement été confirmées par un responsable de l'armée », annonce la Nouvelle Tribune. « Il s'agit, selon un haut gradé, d'un total de 28 morts enregistrés dans les rangs des Forces de Sécurité et de Défense Béninoises ». « L'attaque a eu lieu au niveau du Point Triple », aux confins du Bénin, du Burkina et du Niger. Le quotidien la Tempête parle d'un « véritable carnage représentant la plus grosse perte subie par le Bénin, depuis son engagement dans la lutte contre le terrorisme ». La Tempête ajoute que « les assaillants ont lancé une offensive dans le camp des soldats béninois autour de 16 heures, entraînant un échange de tirs qui a duré près de huit heures ». « Après quoi », précise encore le journal, « l'armée béninoise a réussi à neutraliser des dizaines de présumés djihadistes ». « Difficile de dire le nombre d'assaillants tués », estime le quotidien béninois, « mais on parle d'environ une cinquantaine de pertes côté djihadiste ». Enfin, dans les colonnes de Banouto, le colonel Faizou Gomina, chef d'état-major de la Garde nationale, « déplore l'attaque et la perte des soldats béninois, et présente ses condoléances aux familles ».Débats et spéculationsNous allons à présent en Côte d'Ivoire. En ligne de mire : l'élection présidentielle qui aura lieu au mois d'octobre. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara prêt à continuer à servir son pays », titre Afrik.com. « Une annonce qui ravive le débat politique et suscite des interrogations », ajoute le site d'information. Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 11 ans, a fait lors de ses vœux au corps diplomatique, « une déclaration sous le sceau de l'hésitation », nous dit Afrik.com qui reprend les propos du président ivoirien : « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision. Mais je peux vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer à servir mon pays ». « La déclaration du président ne manquera pas d'alimenter les débats et spéculations dans les milieux politiques et médiatiques », estime de son côté Fraternité Matin, pour qui « le suspens reste entier, mais une chose est certaine : le chef de l'État demeure résolument engagé pour le bien-être de la nation ivoirienne ». Enfin, l'Infodrome rappelle que l'opposition est hostile « à cette candidature qui serait illégale, au regard de la Constitution ivoirienne limitant à deux le nombre de mandats possible. »
« Nous nous en sortirons tout seuls », affirme le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, après la décision de son président, Mahamat Idriss Déby, de faire partir tous les militaires français du Tchad d'ici à la fin de ce mois de janvier. Comment le Tchad réagira-t-il si une nouvelle colonne rebelle attaque à partir de la Libye ou du Soudan ? Le Tchad envisage-t-il un partenariat stratégique avec un autre pays étranger ? Abderaman Koulamallah, à la fois chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement tchadien, répond sans détours aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce lundi à Paris, le président français Emmanuel Macron a dit que le départ des soldats français du continent africain était une initiative de lui-même et a ajouté : « Nous avons proposé aux chefs d'État africains de réorganiser notre présence militaire et, comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l'annonce ». Comment vous réagissez ?Abderaman Koulamallah : Bon, d'abord. Les propos dans leur ensemble sont désobligeants et carrément irrespectueux vis-à-vis des chefs d'Etat africains et de l'Afrique tout entière. Nous avons dit que ces propos étaient des propos méprisants vis-à-vis des dirigeants africains et que la France doit comprendre que le temps des colonies est terminé. Pour notre part, la décision du départ des troupes françaises du Tchad est une décision souveraine, qui n'a jamais été négociée avec qui que ce soit, ni avec les dirigeants français, ni avec le président Macron. C'est une décision que le président Mahamat Idriss Déby, le maréchal Mahamat Idriss Déby, a prise et qui est conforme à son programme politique : revisiter les accords de coopération militaire. Nous ne voulons plus de bases militaires sur notre territoire. C'est une décision politique, une décision de souveraineté et une décision pour notre indépendance.Alors vous dites que c'est une décision politique, mais c'est aussi une décision stratégique. À plusieurs reprises ces 20 dernières années, les militaires français, notamment les avions Mirage 2000, ont aidé le gouvernement tchadien à repousser les offensives rebelles. La dernière fois, c'était il y a juste six ans en 2019. Qu'est ce qui se passera en cas de nouvelle tentative d'incursion d'une colonne rebelle en provenance de Libye ou du Soudan ?Mais plus récemment, en 2021, l'armée tchadienne s'est battue toute seule contre les groupes terroristes, qui ont même porté atteinte à la vie de notre cher et bien aimé défunt maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Et c'est l'armée tchadienne, avec à sa tête le président de la République de l'époque lui-même, qui a repoussé et anéanti les colonnes rebelles. A ce moment, nous n'avons pas eu besoin de l'aide de la France. Nous avons pris cette décision que vous dites stratégique. Effectivement, c'est stratégique. Je peux vous affirmer que ça, c'est parce que nous avons pesé nos capacités de riposte, de vaincre tout ennemi qui s'aventurerait sur notre territoire. Nous n'avons besoin de personne, que cela soit dit une bonne fois pour toute.Vous n'avez plus besoin de l'appui aérien de la France ?On n'a besoin de l'appui de personne. Nous nous en sortirons tout seuls.Avec peut-être aussi de nouveaux amis sur la scène internationale ? On pense aux Émirats arabes unis qui peuvent éventuellement vous apporter un soutien stratégique ?Mais pourquoi voulez-vous qu'on décide de faire partir une puissance militaire étrangère et de faire les yeux doux à d'autres puissances ? Il n'y aura aucune autre base étrangère sur notre territoire.Dans son discours de lundi à Paris, Emmanuel Macron a dit aussi que la France avait eu raison d'intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme en 2013, mais que les dirigeants africains avaient « oublié de dire merci ». Qu'est-ce que vous en pensez ?Mais ça, ce sont des propos qui sont extrêmement blessants, il ne faut pas réduire les relations entre la France et l'Afrique simplement à la lutte contre le terrorisme. Il y a des milliers de soldats africains qui sont morts pour la France et ces propos, comme le président Macron les a dits, sont vexants, humiliants et inacceptables pour les Tchadiens et pour tous les Africains. Nous avons aussi combattu auprès des Français et la France n'a pas toujours dit merci aux soldats africains qui sont morts sur son territoire.Historiquement, en janvier 2013, est-ce que l'intervention française au centre du Mali n'a pas sauvé Bamako qui était menacée par une colonne rebelle de jihadistes ?Vous interrogerez le ministre malien des Affaires étrangères sur cette question, je ne veux pas me prononcer sur cette question.Oui, mais en février 2013, les militaires français et tchadiens combattaient côte à côte dans le nord du Mali contre les jihadistes. A la tête du contingent tchadien, il y avait un certain général Mahamat Idriss Déby, qui est aujourd'hui le président de votre pays…C'est ce qui vous permet de dire que la France n'a pas été la seule puissance à se battre et à sauver, entre guillemets, le Mali. Il y a eu aussi des Africains et notamment des Tchadiens, notamment le président Mahamat Idriss Déby, qui se sont battus pour notre liberté collective.Donc vous ne dénoncez pas l'intervention militaire française au Mali en 2013 ?Je n'ai pas à me prononcer sur la présence militaire française au Mali. Je laisse aux Maliens le soin de savoir si cette présence militaire au Mali était bénéfique pour eux ou pas.À lire aussiPropos polémiques d'E. Macron sur l'Afrique: «Un président vexé car il estime avoir fait le maximum»
Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ».
Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ».
À 40 ans, Mahamat Idriss Déby devient le plus haut gradé de l'armée tchadienne. Les députés de la transition ont élevé le chef de l'État au rang de maréchal pour «ses mérites militaires et son courage». Une distinction qui ne fait pas l'unanimité. Nous lançons le débat !
« Dans leur vacarme habituel, relateLe Monde Afrique, deux Mirage 2000D de l'armée française et un appareil de ravitaillement ont décollé hier vers 13 heures de la base aérienne Adji Kosseï de N'Djamena, donnant ainsi le coup d'envoi au retrait des forces françaises stationnées au Tchad. Ce départ fait suite à la décision tchadienne de rompre les accords de coopération militaire avec la France, jugés “obsolètes“ et “surannés“ par le président, Mahamat Idriss Déby. » Le troisième et dernier Mirage français au Tchad devrait décoller ce mercredi.Désormais, pointe encore Le Monde Afrique, « le Tchad semble avoir trouvé d'autres partenaires sécuritaires. Son armée a récemment utilisé des drones de fabrication turque contre Boko Haram. La Hongrie s'est positionnée mais ce sont les Emirats arabes unis qui apparaissent aujourd'hui comme l'allié privilégié, fournissant à N'Djamena du matériel militaire et lui accordant en octobre un prêt de plus d'un milliard de dollars à un taux de 1 % sur 14 ans. »La Tchad est-il en capacité de prendre le relais ?En effet, préciseJeune Afrique, « N'Djamena a acquis en Turquie trois avions de combat légers Hürkuş, dont la capacité d'attaque reste toutefois limitée. Le pays a également reçu une livraison d'Ankara de deux drones de type Anka, conçus pour les missions de renseignement, mais pouvant être équipés de charges explosives pour des missions de destruction. Ces drones ont été récemment utilisés dans l'opération anti-terroriste Haskamite, dans le bassin du lac Tchad. Le Tchad se serait également équipé de drones fabriqués aux Émirats arabes unis, qui pourraient avoir accru sa capacité militaire aérienne. »Toutefois, s'interroge un ancien ministre tchadien interrogé par le site panafricain : « est-ce que le Tchad est en capacité, aujourd'hui, de prendre le relais sur le plan de la dissuasion aérienne française ? Est-ce que, demain, si des colonnes rebelles déferlent sur N'Djamena, l'armée tchadienne aurait les moyens aériens de les stopper ? Sans doute pas », affirme-t-il, tout en déplorant que la dénonciation des accords de coopération militaire avec la France a été, dit-il, « précipitée. »La question centrale de la souverainetéEn tout cas, analyse le siteAfrik.com, « cette décision de mettre fin à la coopération militaire avec la France est avant tout une affirmation de la souveraineté du Tchad. Cette question de la souveraineté est d'autant plus importante pour le Tchad qu'il se trouve au cœur d'un Sahel instable, où les attaques djihadistes, notamment de Boko Haram, et les conflits régionaux, comme la guerre au Soudan, créent un environnement particulièrement difficile. Malgré ces défis sécuritaires, le Tchad semble déterminé à réduire la dépendance militaire vis-à-vis de la France et à promouvoir un nouvel alignement stratégique. »D'ailleurs, poursuit Afrik.com, cette « décision de rompre les accords militaires avec la France a été largement soutenue par la population tchadienne. À N'Djamena, des manifestations massives ont eu lieu, rassemblant principalement des jeunes qui scandaient des slogans en faveur de l'indépendance militaire du pays. »Surprise ?Reste que ce départ des Mirage a surpris N'Djamena… C'est ce que remarque WakatSéra au Burkina Faso. « Alors qu'il avait demandé un retrait total au bout d'environ six mois, puis dans les plus brefs délais, le gouvernement tchadien ne s'attendait, visiblement pas, à ce que Paris respecte, à la lettre, cette injonction. Les conditions de départ du reste de l'armée française, dont ses 1000 soldats, qui séjournent au Tchad, pour lui prêter main forte dans la lutte contre la rébellion et autres groupes armés, ces conditions de départ, sont toujours sur la table des discussions entre les deux pays. (…) En tout cas, pointe encore WakatSéra, ce n'est certainement pas pour revenir sur sa décision, que le gouvernement tchadien marque sa surprise, car la souveraineté, par le Tchad proclamée, ne s'en accommoderait guère, au moment où des manifestations hostiles à l'armée française ont déjà commencé. »Enfin, nous revenons au Monde Afrique qui remarque que « ce départ des Mirage français survient au moment même où Mahamat Idriss Déby a été élevé, par décret présidentiel, au rang de “maréchal du Tchad“. Signe qu'il entend asseoir ce pouvoir dont il a hérité. Sept mois après son élection contestée par l'opposition, il devient le second personnage de l'histoire du pays à porter ce titre. Le premier était son père. »
« Dans leur vacarme habituel, relateLe Monde Afrique, deux Mirage 2000D de l'armée française et un appareil de ravitaillement ont décollé hier vers 13 heures de la base aérienne Adji Kosseï de N'Djamena, donnant ainsi le coup d'envoi au retrait des forces françaises stationnées au Tchad. Ce départ fait suite à la décision tchadienne de rompre les accords de coopération militaire avec la France, jugés “obsolètes“ et “surannés“ par le président, Mahamat Idriss Déby. » Le troisième et dernier Mirage français au Tchad devrait décoller ce mercredi.Désormais, pointe encore Le Monde Afrique, « le Tchad semble avoir trouvé d'autres partenaires sécuritaires. Son armée a récemment utilisé des drones de fabrication turque contre Boko Haram. La Hongrie s'est positionnée mais ce sont les Emirats arabes unis qui apparaissent aujourd'hui comme l'allié privilégié, fournissant à N'Djamena du matériel militaire et lui accordant en octobre un prêt de plus d'un milliard de dollars à un taux de 1 % sur 14 ans. »La Tchad est-il en capacité de prendre le relais ?En effet, préciseJeune Afrique, « N'Djamena a acquis en Turquie trois avions de combat légers Hürkuş, dont la capacité d'attaque reste toutefois limitée. Le pays a également reçu une livraison d'Ankara de deux drones de type Anka, conçus pour les missions de renseignement, mais pouvant être équipés de charges explosives pour des missions de destruction. Ces drones ont été récemment utilisés dans l'opération anti-terroriste Haskamite, dans le bassin du lac Tchad. Le Tchad se serait également équipé de drones fabriqués aux Émirats arabes unis, qui pourraient avoir accru sa capacité militaire aérienne. »Toutefois, s'interroge un ancien ministre tchadien interrogé par le site panafricain : « est-ce que le Tchad est en capacité, aujourd'hui, de prendre le relais sur le plan de la dissuasion aérienne française ? Est-ce que, demain, si des colonnes rebelles déferlent sur N'Djamena, l'armée tchadienne aurait les moyens aériens de les stopper ? Sans doute pas », affirme-t-il, tout en déplorant que la dénonciation des accords de coopération militaire avec la France a été, dit-il, « précipitée. »La question centrale de la souverainetéEn tout cas, analyse le siteAfrik.com, « cette décision de mettre fin à la coopération militaire avec la France est avant tout une affirmation de la souveraineté du Tchad. Cette question de la souveraineté est d'autant plus importante pour le Tchad qu'il se trouve au cœur d'un Sahel instable, où les attaques djihadistes, notamment de Boko Haram, et les conflits régionaux, comme la guerre au Soudan, créent un environnement particulièrement difficile. Malgré ces défis sécuritaires, le Tchad semble déterminé à réduire la dépendance militaire vis-à-vis de la France et à promouvoir un nouvel alignement stratégique. »D'ailleurs, poursuit Afrik.com, cette « décision de rompre les accords militaires avec la France a été largement soutenue par la population tchadienne. À N'Djamena, des manifestations massives ont eu lieu, rassemblant principalement des jeunes qui scandaient des slogans en faveur de l'indépendance militaire du pays. »Surprise ?Reste que ce départ des Mirage a surpris N'Djamena… C'est ce que remarque WakatSéra au Burkina Faso. « Alors qu'il avait demandé un retrait total au bout d'environ six mois, puis dans les plus brefs délais, le gouvernement tchadien ne s'attendait, visiblement pas, à ce que Paris respecte, à la lettre, cette injonction. Les conditions de départ du reste de l'armée française, dont ses 1000 soldats, qui séjournent au Tchad, pour lui prêter main forte dans la lutte contre la rébellion et autres groupes armés, ces conditions de départ, sont toujours sur la table des discussions entre les deux pays. (…) En tout cas, pointe encore WakatSéra, ce n'est certainement pas pour revenir sur sa décision, que le gouvernement tchadien marque sa surprise, car la souveraineté, par le Tchad proclamée, ne s'en accommoderait guère, au moment où des manifestations hostiles à l'armée française ont déjà commencé. »Enfin, nous revenons au Monde Afrique qui remarque que « ce départ des Mirage français survient au moment même où Mahamat Idriss Déby a été élevé, par décret présidentiel, au rang de “maréchal du Tchad“. Signe qu'il entend asseoir ce pouvoir dont il a hérité. Sept mois après son élection contestée par l'opposition, il devient le second personnage de l'histoire du pays à porter ce titre. Le premier était son père. »
« L'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre nocturne à N'Djamena, s'exclame Le Monde Afrique. Dans un communiqué publié, jeudi dernier, quelques heures après la fin de la visite au Tchad du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, le gouvernement tchadien a déclaré “mettre fin à l'accord de coopération en matière de défense signé avec la République française“. L'annonce prend de court tous les observateurs, alors que le ministre et son entourage n'ont rien laissé paraître au sortir de leur rencontre avec le président, Mahamat Idriss Déby. “La France doit considérer désormais que le Tchad a grandi et mûri, que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté“, a simplement indiqué son homologue tchadien, Abderaman Koulamallah. »Dans la logique des élections…Quelques heures plus tôt, jeudi dernier, le Sénégal annonçait lui aussi la fin de sa coopération militaire avec Paris.Le président Bassirou Diomaye Faye a été très clair, rapporte Le Point Afrique : « “la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires“. Une nouvelle doctrine de coopération sécuritaire qui exclut de fait toute base étrangère : française ou non. (…) L'enjeu était avant tout politique pour Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, affirme Le Point Afrique, qui avaient été portés à la tête de la nation sur la base d'une vive critique des ingérences étrangères, au premier rang desquelles figurait la France. Après leur victoire, ils n'avaient pas vraiment fait mention des bases françaises, au grand désarroi de leurs électeurs. Cette prise de position forte sur le plan de la souveraineté vient aujourd'hui rassurer une base électorale qui vient tout juste de réitérer son soutien aux autorités en leur conférant une majorité absolue au Parlement. »Une étape « cruciale et inévitable »Pour Jeune Afrique, « ce 28 novembre 2024 restera dans l'histoire de la relation entre la France et l'Afrique comme une date historique, celle du dernier coup de clairon d'une retraite passablement humiliante pour la “Coloniale“, cette armée de conquête devenue symbole de sujétion bien au-delà des indépendances. (…) Après la Centrafrique en 2015, le Mali en 2022, le Burkina Faso et le Niger en 2023, l'armée française est donc en passe de quitter ce qui lui restait de positions dans cette bande sahélo-soudanaise qui lui a si longtemps servi de bac à sable pour entraîner ses troupes et voler au secours de régimes amis de la France. »Toutefois, analyse Jeune Afrique, « ce départ forcé ne devrait pas être interprété pour autant comme une humiliation ou un camouflet par la France, mais comme l'étape cruciale et inévitable de la nécessaire refondation de ses relations avec ses ex-colonies. Sauf à Djibouti, où les bases militaires sont une assurance-vie existentielle contre les convoitises de voisins qui estiment que ce petit État n'aurait jamais dû exister, l'armée française n'a plus rien à faire sur le continent, estime le site panafricain, et les dirigeants ivoiriens et gabonais, qui abritent chez eux les derniers confettis de l'empire colonial défunt, seraient bien inspirés d'y songer. En 2024, plus de soixante ans après les indépendances, cette présence était une anomalie à laquelle les présidents Faye et Déby Itno avaient toutes les raisons de vouloir mettre un terme. »« Seuls face à l'enjeu sécuritaire… »Attention, prévient pour sa part Ledjely en Guinée, « les militants authentiques de la reconstruction des relations franco-africaines doivent rester à la fois prudents et vigilants. Car autant leur aspiration à un partenariat plus avantageux pour l'Afrique est légitime, autant il ne faut pas se contenter de renvoyer les néo-colons pour laisser la place aux colons locaux. De même, l'attitude intransigeante que nous adoptons aujourd'hui à l'égard de la France doit rester la même à l'égard de tous les partenaires, qu'ils soient de l'Ouest ou de l'Est. Sinon, nous courons vers un leurre ! »Et le quotidien Aujourd'hui au Burkina Faso de conclure : « désormais, le Sahel et le Sahara sont seuls face à l'enjeu sécuritaire. Plus de sous-traitance polémiquée en matière de défense ! Il est plausible que le Tchad rejoigne l'AES et que se mette en place une force sous-régionale pour combattre l'hydre terroriste. Quels résultats engageront ces pays qui entament une seconde décolonisation aux forceps ? Le souverainisme teinté d'idéocratie accouchera de quoi ? Le monde a les yeux rivés sur cette partie de l'Afrique où des militaires au pouvoir et des civils élus tentent de trouver la voie pour développer leurs pays. Tâche noble, mais ô combien parsemée de ronces ! »
La France doit-elle ou non maintenir des bases militaires en Afrique ? C'est à cette question sensible que l'ancien secrétaire d'État, Jean-Marie Bockel, est chargé de répondre, à la demande du président français Emmanuel Macron, qui l'a désigné comme son Envoyé personnel auprès des pays africains concernés par la reconfiguration du dispositif militaire français. Il y a deux semaines, avant le Conseil de défense du 23 octobre à l'Élysée, Jean-Marie Bockel a rendu, au chef de l'État, un pré-rapport, qui reste encore secret. Mais ce matin, sur RFI, il en dévoile les grandes lignes, notamment sur le Sénégal et le Tchad. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous évoquez une réduction drastique des effectifs militaires français en Afrique. Est-ce à dire que les bases françaises de Dakar, d'Abidjan, de Libreville, n'abriteront plus que 100 hommes chacune ? Jean-Marie Bockel : Non, on n'est pas du tout dans une question de chiffrage. Nous avons une nouvelle étape qui fait l'objet, dans chaque pays, d'une discussion avec les responsables du pays, autour de l'idée que nous devons garder un dispositif socle qui permette, au niveau de l'accès, de la logistique, de la capacité, de remonter en puissance, si je puis dire, chaque fois que c'est nécessaire, à la demande du partenaire, face à une menace extérieure. Et autour de l'idée qu'à côté de ce dispositif socle, il y a un renforcement du soutien et de la réponse à des attentes en matière de sécurité des pays du périmètre, que ce soit en matière de formation, d'école, de renseignement, d'entraînement, de forces spéciales, mais aussi en matière d'équipements, de nouvelles technologies, etc. Et comme me le disait tel président africain que j'ai rencontré, « ce qui compte, ce n'est pas le nombre de soldats français demain dans ma base, c'est ce qu'on va pouvoir faire encore mieux ensemble ».C'est le président ivoirien Alassane Ouattara, qui vous a dit ça ? Le président Ouattara m'a dit ça avec ses mots à lui, mais le président Déby [Mahamat Idriss Déby, du Tchad, NDLR] également. Quant au président Oligui [Brice Clotaire Oligui Nguema, du Gabon, NDLR], c'est aussi son état d'esprit.Même s'il ne reste que quelques centaines d'hommes dans chacune de ces bases françaises, les anti-Français diront « ce sont encore quelques centaines de trop ». Pourquoi ne pas fermer tout simplement les bases françaises en Afrique ? En fait, les partenaires des trois pays avec lesquels nous avons déjà bien avancé ont été très clairs. Ils ne souhaitent pas notre départ.Ni le Tchad, ni le Gabon, ni la Côte d'Ivoire ?Absolument. Mais ils comprennent l'évolution du format, l'évolution du partenariat. Et donc, partir comme ça, du jour au lendemain, c'est en fait tirer un trait sur un partenariat souvent très ancien et qui, à bien des égards, même s'il a vocation à évoluer, a été apprécié et a fait partie aussi de la qualité de la relation que nous avons dans tous les domaines avec ces pays. Et donc, je pense que, si on avait fait ça simplement par peur d'être peut-être un jour chassé, mais comment nos partenaires l'auraient-ils perçu ? Mal, à juste titre.Parmi les pays que vous avez visités, c'était en mars dernier, il y a le Tchad où sont stationnés actuellement quelques 1 000 soldats français. Est-ce que la réduction des effectifs français y sera aussi drastique que dans les autres pays ? Oui, bien sûr, elle sera significative, importante. Mais sans préjuger de la discussion entre les responsables français, à commencer par le président de la République et son homologue tchadien sur ces questions, ce n'est pas à moi de décider ce qui in fine se fera, mais je sais ce sur quoi, avec ma petite équipe, nous avons travaillé en dialogue constant avec bien sûr le partenaire tchadien à tous niveaux, dans les propositions, dans mes propositions, je crois qu'elles cheminent bien. Le dispositif permettra, et pas simplement sur un seul site, de préserver l'essentiel du partenariat à partir de ce dispositif socle, de ce point d'entrée, avec toute la dimension logistique, de formation, la dimension aérienne de renseignement. Ce qui compte, me disait le président du Tchad, Mahamat Déby, ce qui compte, ce n'est pas le nombre de soldats, c'est la qualité de notre partenariat et c'est ce à quoi nous travaillons.Voilà six mois que vous devez aller au Sénégal, mais vous n'y êtes toujours pas allés. Alors est-ce que c'est seulement parce qu'il y aura des législatives dans dix jours ? Est-ce que ce n'est pas aussi parce qu'il y a quelques mois, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré que la présence durable de bases militaires étrangères était incompatible avec la souveraineté du Sénégal ? En fait, il y a eu ces déclarations qui ne nous ont pas échappé. Il y a eu aussi la visite du président Diomaye Faye à Paris le 20 juin. J'étais présent, et il a eu l'occasion de dire au président Macron, qui évoquait la possibilité de partir, que non, qu'il fallait simplement nous laisser le temps d'établir une position claire sur le devenir de la base militaire, même des sites militaires français au Sénégal. Et les contacts qu'il y a pu y avoir depuis sont toujours dans cet état d'esprit. Au lendemain de l'élection du mois de novembre, il y aura un moment important où les responsables sénégalais pourront dire aux responsables français « voilà ce que nous souhaitons, le moment est venu pour en parler ». Une chose est ce qui peut être dit dans une période de changement, une chose est ce qui pourra se faire au lendemain d'une élection, ce sont deux temps différents.
Au Tchad, les Transformateurs de l'opposant Succès Masra ne boycotteront pas les prochaines législatives du 29 décembre, mais à certaines conditions. C'est ce qu'ils ont décidé lors de la convention de leur parti, samedi dernier à Ndjamena. Selon les chiffres officiels, Succès Masra est arrivé deuxième à la présidentielle du 6 mai dernier, loin derrière le président Mahamat Idriss Déby. Mais l'ancien Premier ministre continue de crier à la fraude et veut croire que les législatives à venir pourront être plus transparentes. Il s'en explique au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Lors de votre convention de samedi dernier, vous avez posé beaucoup de conditions à votre éventuelle participation aux législatives, quelle est pour vous la condition principale ? Succès Masra : Je dirais une condition duale, il faut différer les élections à 2025. Même la nature nous l'y oblige d'une certaine manière, parce que plus de 20 régions sur 23 sont sous l'eau [NDLR suite aux inondations]. Et puis, il faut dialoguer pour tirer les leçons de la présidentielle et améliorer ce qui doit être amélioré, afin de redonner confiance aux institutions chargées de ces élections.Alors, à la présidentielle du 6 mai dernier, quelle est, selon vous, l'institution qui a le plus failli et où les réformes sont les plus nécessaires ? Je pense qu'il y a un chapelet de responsabilités. Il y a d'abord l'Agence de gestion des élections, l'ANGE, qui a violé les lois. Ce qui est très grave, c'est quand les lois ont des dispositions et qu'elles sont violées. Ensuite, l'armée. Dans une partie de l'armée, il y a une attitude qui n'est pas républicaine, que les Tchadiens ont bien identifiée à travers les tirs de joie qui ont tué des dizaines de Tchadiens. L'ANGE a refusé aux citoyens d'assister par exemple au dépouillement. C'est prévu par la loi. Elle a refusé de remettre les fichiers des résultats, c'est prévu dans la loi. Elle a refusé de remettre les procès-verbaux. Moi, j'étais à la fois candidat et Premier ministre, j'avais droit donc au fichier des procès-verbaux de 26 900 bureaux de vote. À l'heure où je vous parle, je ne les ai jamais reçus. Donc, c'est autant de choses qui ont semé un doute dans le processus, et qui font qu'il faut changer ces choses-là, dans une sorte, un peu, de dialogue bipartisan, parce qu'il y a deux grandes forces politiques qui se dégagent dans le pays. Ceux qui sont là en face de nous, et puis nous-mêmes, avec la coalition Justice et Égalité autour de nous.Est-ce à dire que vous souhaitez rencontrer à nouveau le président de la République, dont vous avez été le Premier ministre au début de cette année ? Le consensus bipartisan, c'est pour amener le changement voulu par les Tchadiens. Nous voulons en quelque sorte transformer un mandat, contesté dans les faits, en un mandat utile aux Tchadiens. Et aujourd'hui, les deux forces principales politiques au Tchad ont l'obligation, dans une sorte un peu de responsabilité collective, doublée par les inondations qui amènent encore des souffrances additionnelles, de s'asseoir à la table et de s'entendre. Donc, les Transformateurs ne veulent pas boycotter les élections, mais ne souhaitent pas être un instrument de valorisation d'un processus électoral dont les résultats seraient déjà connus d'avance. Parce que c'est à ça qu'on va aboutir s'il n'y a pas de changement en amont. Et si cela devait être le cas, la Convention a décidé que les Transformateurs ne puissent pas participer à un jeu démocratique dont les résultats seraient biaisés à l'avance et qui installerait un apartheid. Et donc, je crois que tout le monde a intérêt à ce qu'on puisse s'asseoir et, ensuite, on dialogue pour améliorer ce qui doit être amélioré au niveau organisationnel, et même au niveau de la mise à jour du fichier électoral, ce qui permettra que les gens regagnent confiance dans le processus électoral, et que ça apaise le pays.Donc vous n'excluez pas une rencontre avec le chef de l'État ? Non seulement, je n'exclus pas une rencontre, parce que toutes les propositions que j'ai mises sur la table, elles lui ont été transmises, de manière à ce qu'il les lise, et qu'il puisse décider de l'attitude à avoir. Parce que, dès le premier jour, nous avons exprimé le fait que le pays veut le changement. Et ce changement n'est pas au rendez-vous. Et donc, en tant qu'acteurs politiques majeurs, lui et moi, nous avons le devoir de nous asseoir et de proposer des choses qui vont permettre que le changement devienne une réalité dans la vie des Tchadiens.Alors vous dites que vous êtes la principale force d'opposition. Mais, selon les chiffres officiels de la présidentielle, l'opposant Albert Pahimi Padacké a fait quasiment jeu égal avec vous. Un consensus bipartisan entre le pouvoir et votre parti, les Transformateurs, ça va exclure, de fait, le parti RNDT d'Albert Pahimi Padacké, l'UNDR de Saleh Kebzabo et bien d'autres grands partis tchadiens. Est-ce que vous ne craignez pas de vous mettre à dos ces forces politiques tchadiennes et leurs leaders ? Écoutez, il ne s'agit pas d'exclure qui que ce soit. Moi, je ne veux pas parler des résultats de ces élections. Chacun connaît le vrai poids politique des uns et des autres. Je parle de deux grands camps qui se sont dégagés et autour d'eux, de manière élargie, de tous les autres acteurs. Parce que la coalition Tchad Uni intègre le président Saleh Kebzabo que vous évoquez.La coalition au pouvoir.Absolument, et nous-mêmes, nous avons une coalition Justice et Égalité qui n'est pas restrictive.Oui, mais, Succès Masra, en excluant d'office le RNDT le Réveil d'Albert Pahimi Padacké de votre dialogue bipartisan, est-ce que vous n'allez pas renforcer un peu plus les divisions au sein de l'opposition ? Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, personne n'est exclu. Que les Transformateurs soient le principal acteur politique en face de la coalition Tchad Uni, cela n'empêche pas que les Transformateurs, la coalition Justice et Égalité et les autres puissent porter les mêmes revendications. L'important, c'est que ces revendications soient prises en compte.À lire aussi Tchad : le parti les Transformateurs demande un report des élections locales
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le déficit excessif de la France et le débat américain en vue de la présidentielle américaine. Tchad : pourquoi la Hongrie cherche-t-elle à s'implanter dans le pays ? Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, était en visite en Hongrie afin de signer des accords de coopération avec le Premier ministre, Viktor Orban. Comment expliquer ce rapprochement entre les deux pays ? Pourquoi la Hongrie compte-t-elle déployer 200 soldats au Tchad ? Avec Florence La Bruyère, correspondante de RFI à Budapest. France : quelles solutions pour réduire le déficit ? Avec un déficit public de 5,5% du PIB l'an dernier, la France dépasse de loin les 3% fixés par l'UE. Sous pression de la Commission Européeene, Paris se voit dans l'obligation de présenter un plan budgétaire pour redresser la barre. Comment la France en est-elle arrivée à cette situation ? De quelle manière compte-t-elle revenir sous le seuil des 3% ? Avec Julien Clémençot, chef du service économie de RFI. Présidentielle américaine : Kamala Harris, offensive dès son premier débat De l'avis de nombreux observateurs, Kamala Harris a su s'imposer face à Donald Trump lors de leur premier duel télévisé. Sur quels thèmes la démocrate a-t-elle pu se démarquer ? Présidentielle américaine : vers un basculement des sondages ? Alors que les deux candidats étaient au coude-à-coude dans les sondages avant leur débat télévisé, Kamala Harris est-elle parvenue à convaincre les électeurs encore indécis de certains États clés ? Avec Olivier Richomme, professeur à l'Université Lyon II, membre du laboratoire Triangle, spécialiste des Etats-Unis.
La Camerounaise Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, le Redhac, lauréate de plusieurs prix internationaux des droits de l'homme, fait un état des lieux du respect des droits de l'homme en Afrique centrale, et son constat est plutôt amer... Elle est notre Grande invitée Afrique ce mardi. RFI : Maximilienne Ngo Mbe, vous êtes à la tête du Redhac, le Réseau des défenseurs des droits de l'homme de l'Afrique centrale. Comment se portent les droits de l'homme dans cette région par rapport aux autres du continent ?Maximilienne Ngo Mbe : Tout de suite, je vais vous dire que la zone de l'Afrique centrale est une zone très très dangereuse, parce que la longévité au pouvoir des chefs de l'État, beaucoup de ressources matérielles, puis des ressources au niveau du sol, font qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de défis. Et l'un des défis majeurs, c'est le respect des droits de l'homme dans sa globalité, mais plus spécifiquement des libertés fondamentales et les institutions démocratiques.Prenons le cas de la RDC par exemple, et la situation catastrophique que vit l'Est de ce pays : que dit le Redhac à ce sujet ?Aujourd'hui, tout le monde le sait, ce sont les Nations unies qui ont dit clairement que le M23 est soutenu par le Rwanda et donc, comme on a vu ailleurs avec la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), nous demandons à la CEEAC (Communauté économique des États de l'Afrique centrale) et à la Cemac (La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) de jouer leur rôle et de faire que ça cesse, et que la RDC retrouve ses richesses et retrouve son territoire.Votre organisation se dit aujourd'hui « inquiète » par le « flou » qui entoure la transition au Gabon. Pourquoi ?Parce que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance est claire : les militaires n'ont pas vocation à gérer les pays en tant que président de la République. C'est normal qu'on soit inquiets, d'autant plus que nous voyons des élans de plus en plus en Afrique ou lorsque les militaires viennent au pouvoir, ils chargent les constitutions, après ils se font élire. Nous venons de vivre ça au Tchad et nous sommes préoccupés par le fait que, probablement, au sortir de cette transition, que ce haut gradé [Brice Oligui Nguema, président de la transition de la République gabonaise, NDLR] aussi, change la Constitution, se présente et gagne les élections. Il ne faut pas l'accepter.Vous avez justement évoqué le Tchad. Le président Mahamat Idriss Déby a accordé la grâce présidentielle à des centaines, voire plus, de condamnés pendant la transition. Est-ce un bon pas vers la réconciliation qu'il dit prôner ?Même si nous aurions souhaité qu'il ne se représente pas - parce que nous ne sommes pas pour les régimes militaires -, nous prenons acte que le peuple lui a donné le mandat et que lui-même a dit qu'il faisait de son mandat une partie de la réconciliation. La situation des droits de l'homme au Tchad est un peu différente des autres situations dans la mesure où on est sorti d'un régime militaire, on est inquiet par la répression en sourdine qui est souvent très fine et qu'on ne voit pas. Mais nous pensons qu'avec la Commission nationale des droits de l'homme du Tchad, la Commission africaine et nous-même, nous allons faire ce qu'on a à faire pour que ces dérives ne continuent pas.Le Cameroun, justement, se prépare à une présidentielle au plus tard fin octobre 2025 et on constate déjà des tensions sur le plan politique, avec notamment des pressions qui sont grandissantes sur certains acteurs politiques. Avez-vous constaté la même chose ?Oui, il y a beaucoup de tensions, mais ce qui nous préoccupe, c'est aussi que tous les acteurs politiques parlent des élections présidentielles qui arrivent, mais la situation au nord-ouest et sud-ouest et à l'extrême nord est très grave. Je vais vous donner quelques chiffres rapidement : en 2023/2024, nous avons au moins à peu près 103 civils qui ont été assassinés par les présumés séparatistes et il y a 4 personnalités qui ont été assassinées. Il y a plus de 50 forces de sécurité qui ont été assassinées. Il y a à peu près 2 000 000 de déplacés depuis janvier 2024... Et je ne parle pas de l'économie qui s'effondre et tout ce que cela comporte. Alors nous, nous pensons vraiment que, oui, il faut qu'il y ait l'élection présidentielle, mais il faut que les débats tournent autour de comment nous devons sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve.Au vu de l'évolution démocratique en Afrique centrale, êtes-vous optimiste ou pessimiste sur la question des droits de l'homme dans la région ? Je suis entre les deux. La démocratie, c'est aussi l'alternance au pouvoir. C'est-à-dire que quand vous voyez des présidents qui restent 42 ans, 30 ans au pouvoir et qui manœuvrent tout le temps pour changer les constitutions, on ne peut pas parler de la démocratie ni des institutions démocratiques, mais il faut que les peuples se battent partout où ils sont. À lire aussiBurkina: «les forces de sécurité intimident, détiennent et font disparaître» journalistes et opposants
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient également à vos questions sur une enquête sur les attaques du 7 octobre d'Human Rights Watch, sur les accusations contre l'abbé Pierre et sur la baisse de la production en Côte d'Ivoire. Israël - Gaza : une enquête inédite sur l'attaque du 7 octobre Un récent rapport de Human Rights Watch accuse le Hamas et d'autres groupes armés de centaines de crimes de guerre lors de l'attaque du 7 octobre. Quels sont les autres groupes armés impliqués dans l'attaque selon l'organisation ? Quels nouveaux éléments apportent ce rapport ?Avec Oriane Verdier, journaliste au service international de RFI. Tchad : Mahamat Déby en Libye pour discuter sécurité.À l'occasion d'un forum sur les migrations, Mahamat Idriss Déby aurait abordé avec les autorités libyennes la question des groupes rebelles installés dans le sud du pays. Ont-ils trouvé un accord pour sécuriser la frontière ? Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI. France : l'abbé pierre accusé d'agressions sexuelles Le fondateur d'Emmaüs, l'abbé Pierre est accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles dans un rapport de l'association. Les faits se seraient déroulés entre 1970 et 2005. Comment expliquer ces révélations 17 ans après sa mort ? Comment ces enquêtes ont-elles été menées ?Avec Pierre Olivier, journaliste au service France. Cacao : la production en chute libre au Ghana et en Côte d'Ivoire Dans les deux pays, la production de cacao a connu une importante baisse cette saison. Avec le poids que représentent cette culture dans leurs économies. Que proposent les États ghanéen et ivoirien pour relancer la production ? Avec Séraphin Prao, économiste et enseignant-chercheur à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
C'est Mediapart qui avait levé le lièvre en décembre dernier. Le site d'information révélait alors ce qu'il nommait « les folles emplettes du président du Tchad à Paris » : lors de deux séjours dans la capitale française, en décembre 2021 et en mai 2023, Mahamat Idriss Déby Itno aurait « déboursé, selon Mediapart, près d'un million d'euros pour acheter des costumes chez un célèbre tailleur de la place de Paris. Pour atteindre cette somme astronomique (915.070 euros, très exactement), le chef d'État s'est offert des vêtements sur mesure par dizaines, précisait encore le site : 57 costumes d'une valeur unitaire allant de 9.000 à 13.000 euros, 100 chemises à 800 euros, huit abacosts à 8.000 euros, neuf sahariennes à 7.500 euros... une liste interminable à donner le tournis. Qui plus est quand l'on sait que le Tchad est l'un des pays les plus pauvres au monde. En 2023, 35 % de sa population vivait dans une situation d'“extrême pauvreté“ (avec moins de 2,15 dollars par jour), selon la Banque mondiale. »On l'a appris avant-hier, pointe Le Monde Afrique : « une enquête préliminaire a été ouverte à Paris par le PNF, le Parquet national financier, en janvier dernier pour détournement de fonds publics et recel. » Une enquête qui « pourrait être élargie au patrimoine immobilier que détient la famille Déby et son entourage en France, selon l'hebdomadaire économique Challenges. (…) Après Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale, les Bongo au Gabon et les Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, pointe le journal, c'est (donc) désormais le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, qui est visé par une enquête ouverte à Paris sur des soupçons de biens mal acquis en France. »Une « manipulation politique » ?« À Ndjamena, on n'est pas du tout inquiété par cette affaire », relève pour sa part le site Afrik.com. « “Nous espérons que cette enquête établira la vérité et dissipera l'intention de nuire à la réputation du président de la République du Tchad, l'homme neuf de valeurs qui a dirigé une transition politiquement et historiquement réussie“, confie un conseiller à la communication du dirigeant tchadien. Dans son livre De Bédouin à Président, publié en mars dernier, Mahamat Idriss Déby était déjà personnellement revenu sur cette affaire qui, pour lui, n'est qu'“un symbole de la manipulation en politique“. Dénonçant un “tapage médiatique absurde“, le Président tchadien a insisté sur sa préférence prononcée pour les habits traditionnels de son pays au détriment des costumes dont il n'a jamais été un “adepte“. »Il est vrai que sur les photos officielles, telles qu'on peut les voir par exemple sur le site TchadVision, le président tchadien apparait quasiment toujours revêtu d'un boubou blanc.Quid des relations entre Paris et N'Djamena ?En tout cas, cette « affaire mettra-t-elle à mal les relations déjà fragiles avec Paris ? », s'interroge Jeune Afrique. « Les Français surveillent en effet la montée en puissance d'acteurs russophiles au sein de l'exécutif tchadien, dans un contexte de perte d'influence au Sahel. Plusieurs actions étaient (récemment) en cours pour convaincre Mahamat Idriss Déby Itno de ne pas céder aux sirènes de Moscou. L'envoyé spécial du président Emmanuel Macron pour le Sahel, Jean-Marie Bockel, avait prévu de se rendre de nouveau au Tchad, tandis que le Quai d'Orsay travaillait à une visite d'une délégation du patronat français à N'Djamena, repoussée depuis plusieurs mois. Une visite de Mahamat Idriss Déby Itno en France était également évoquée. »Alors, s'interroge encore Jeune Afrique, cette « affaire des costumes viendra-t-elle mettre un frein – ou un terme – à ces efforts, déjà mis à mal par l'incertitude politique en France, née de la dissolution de l'Assemblée nationale et d'une possible prise par l'extrême droite du poste de Premier ministre ? Au sein du palais présidentiel et de l'entourage de Mahamat Idriss Déby Itno, plusieurs conseillers de premier plan, habituellement favorables à un éloignement d'avec Paris, s'en sont déjà saisis. »« Quel impact sur les relations entre Paris et N'Djamena ? », s'interroge en écho Le Pays à Ouagadougou. « Le timing de la médiatisation de l'affaire qui intervient quelques semaines après la visite du ministre russe des Affaires étrangères au Tchad, ne manque pas d'interroger sur le pourquoi du maintenant, alors que l'enquête a été lancée depuis le mois de janvier dernier. (…) On peut (donc) se demander si cette affaire n'a pas des relents politiques dans un contexte où la France cherche à contrer l'influence grandissante de la Russie en Afrique. »
L'incendie d'un important dépôt de munitions militaires à N'Djamena a provoqué de puissantes explosions entendues sur plusieurs kilomètres à la ronde. Un premier bilan fait état de 9 morts et 46 blessés. Le président Mahamat Idriss Déby a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Comment avez-vous vécu cet évènement ? Ce drame relance le débat sur la présence de dépôts de munitions dans les villes. Quelles leçons faudra-t-il tirer de cet incident ?
Ex periodiciis hebdomadariis ad 27 V 2024. Translationum COMPLURES a Luis Pesquera SUNT. ‘Novissimum semestris eventum’ ‘haec programma’ ‘est’. Gratias vobis de favore agimus! ‘NUNTII IN LINGUA LATINA’ ‘IN LINGUA LATINA ET ANGLICA’ ‘AUDIS’! DE BELLO ISRAËLIANO-HAMASIANO ANNI DOMINI BIS MILESIMO VICESIMO TERTIO ET QUARTO. ‘GANTZ’ ‘ultimatum’ ‘de consilio bello subsequente’ ‘ad Beniaminus Netanjahu’ ‘DAT’. /// ‘Hibernia, Norvegia et Hispania’ ‘DICUNT’ ‘Civitatem Palestinensem’ ‘AGNITURUM ESSE’ - {De syntaxe: infinitivi orationem secundariam completivam, in accusativo, cum infinitivo ab inteligentiae verbisATTENDE} IN NOVA CALEDONIA. TRANSLATIO a Netzahualcóyotl Lara EST. /// Emmanuel Macron Nuevam Caledoniam visitavit inter tumultus violentae nova lege quae dilatabat ius suffragii civium Galliarum quae in territorio insulae Pacifici vivunt. IN CIVITATIBUS FOEDERATAE AMERICAE. TRANSLATIO proxima ab Israel García Avilés EST. /// Biden dicit rogationem ad iudicium toto orbe actionorum retentionis in minister primum Israeliae Benjamin Netanyauhu, in Superiores Hamas, factionem politicam Palaestinensem ex oppugnationibus Gazae ridiculam et immoderatam esse. /// ‘AMERICA’ ‘milites’ ‘a Nigro’ (Africae civitas) ‘ante quintum decimum diem septembris mensem’ ‘DESCISCET’. IN BRITANNIARUM REGNO. TRANSLATIONES de Britanniarum Regno ab Israel García Avilés SUNT. /// Sub effusa pluviā, Primus Minister Regni Britanniarium, Richi Sunak, ante aedificationem decem Viae Downing, suffragationes convocabat in quattuor diem Julii. /// Dicunt infamiam quam miles homines morti sunt sive contingetur ex sanguine infecta in Regno Brittaniarum potuisse vitatam, eam occultasse Officio Salutis. IN NEDERLANIA. ‘Post sex menses’, ‘Geert WILDERS, extremae dextrae dux’, ‘gubernationem conformare’ ‘POTERIT’. IN IRANIA. TRANSLATIO ab Alissa Sousa EST. /// Dux summus Ali Jamenei quinque dies luctus publicos annuntiavit pro praeside Ebrahim Raisi, qui die dominica anterior in accidente helicopterii periit. Mohammad Mokhber tanquam praesidem interim confirmavit. IN TAIVANIA. TAIWAN ‘Lai Ching-te, praeses novus’, ‘Sinae’ ‘ad minas civiles finiendum’ ‘HORTATUR’. /// ‘In gubernationis primo die’, ‘RECLAMATORES’ ‘contra Taivaniae praesidem’ ‘RECLAMANT’. IN VIETNAMIA. ‘Tom LAM’ ‘Vietnamiae praeses novus’ ‘EST’. ‘‘BELLATOR’ ‘contra corruptionem’ ‘AGNOSCITUR’. IN BANCOCO. ‘Thailandiae Tribunal constitutionalis’ ‘primum ministrum’ ‘si dimittet’‘DECRETURUS EST’ - {De morphologia: orationem periphrasticam activam, ad propositum efficacem significandum ATTENDE} IN AUSTRALIA. ‘Australiae MULIER divitior’ ‘picturam suam’ ‘ab Australiae Pinacotheca Nationali’ ‘removere’ ‘PETIVIT’. ‘HOC’ ‘disputationem de artis censura artistica’ ‘PROVOCAVIT’. IN REPUBLICA CONGENSIS. ‘RES PUBLICA Congensis’ ‘DIXIT’ ‘coniurationem adversus reipublicae’ ‘FRUSTRATUM ESSE’ - {De syntaxe: infinitivi orationem secundariam completivam, in accusativo, cum infinitivo ab inteligentiae verbis ATTENDE} IN AFRICA AUSTRALIS. SOUTH AFRICA. ‘Jacobus ZUMA, Africae Australis anterior praeses,’ ‘ad comitia’ ‘contendere’ ‘PROHIBETUR’. ‘NUNTII IN LINGUA LATINA’ ‘IN LINGUA LATINA ET GALLICA’ ‘AUDIS’! IN SLOVACIA. TRANSLATIO a Fernanda Solías Cámara EST. /// De Violentia in Slovacia. Post necis conatum contra primum ministrum Robert Fico, timent ne non bellum in hoc patria erumpat. IN ISRAELE. ‘Karim KHAN, Tribunalis Poenalis Internationalis accusatr,’ ‘praemandatum’ ‘contra duces principales ex Hamas et Israelis officialibus’ ‘POSTULAT’. IN FRANCIA. ‘Vigiles’ ‘hominem qui synagogram incendit’ ‘NECANT’. /// ‘Marina Le Pen, Aciei Nationalis dux’, NUNTIAVIT’ quod ‘FACTIO sua’ ‘ex Alternativa pro Germania’ ‘SEGREGATURUS EST’. IN CIVITATES FOEDERATAE AMERICAE. ‘BIDEN ET TRUMP’ ‘NUNTIAVERUNT’ quod ‘bis DISPUTABUNT’. ‘Prima disputatio’ ‘in Iunii mense’ et ‘secunda disputatio’ ‘in Septembris mense’ ‘ERIT’. IN AFGANIA. ‘ICTUS terroristicus’ ‘tres Afganiae personas’ et ‘tres Hispaniae personas’ ‘in Bamiyan’ ‘INTERNECAVIT’. IN SINIS. ‘In Pechino, ‘PUTIN’ ‘ad Xi’ ‘corroborare auxilium in industria energetica’ ‘PROMISIT’. IN TSADIA. ‘Tsadiae Constitutuionale CONCILIUM’ ‘imperatorem Mahamat Idriss Déby’ ‘victorem’ ‘in comitiis praesidentialibus’ ‘DECLARAVIT’. ‘NUNTII IN LINGUA LATINA’ ‘IN LINGUA LATINA ET GERMANICA’ ‘AUDIS’! IN UCRÁINA. TRANSLATIO proxima ab Alba Daniela Rodríguez EST. /// Kharkovia, Ucraina. Milites Russici circiter decem milia passuum ab confinio Ucrainae ad Kharkoviam progressi sunt, tres primae lineas defensivas urbis septentrionalis-orientalis attingentes, ubi ultima hebdomade sistati sunt. IN GERMANIA. ‘Tres extremae dextrae CONIURATORES’, qui ‘CONIURAVERUNT’ ‘contra Germaniae regimen’, ‘IUDICABUNT’. IN POLONIA. TRANSLATIO proxima a Valentina Suárez EST. /// Novem homines comprehensi sunt ex hypothesi servitum explorationis russicum adiuvando ad designandum occulta eversio. IN GEORGIA. ‘Georgiae PRAESES’ ‘legem contra operatores extraneos’ ‘VETAT’. ‘EA’, ‘dicens quod legem pro Russia EST’, ‘decisionem’ ‘IUSTIFICAVIT’. IN HAITIA. ‘Ob discrimen’, ‘circa centum quinquaginta mille PERSONAE’ ‘in clandestinis habitationibus’ ‘in montis latere ‘VIVUNT’. ‘NUNTII IN LINGUA LATINA’ ‘IN LINGUA LATINA ET HISPANICA’ ‘AUDIS’! IN MEXICO. TRANSLATIONES de Mexici nuntiis a Casandra Freire SUNT. /// In expeditionibus comitialibus neces: comitia ante diem quartum nonas iunii spectatur se semper in Mexico fore cruentissima, saltem viginti quattuor candidatorum et plus quam centum operarum et voluntariorum expeditionis interempti sunt usque ad tempus horum comitiorum. /// Novem homines scaena lapsa in collecta politica in Mexico septentrionali mortui sunt. IN BRASILIA. In quattuor hebdomadibus, ‘INUNDATIONES’ ‘circa centum quinquaginta quinque personas’ ‘NECAVERUNT’ et ‘circa quingentas quadraginta mile personas’ ‘ab habitationibus suis’ ‘EXPULERUNT’. IN ARGENTINA ET HISPANIA. ‘MATRITUM’ ‘paenitentiam’ ‘ex Milei’ ‘de corruptionis declarationibus in Hispania’ ‘EXIGIT’. IN IAPONIA. TRANSLATIONES et nuntiorum selectio a his nuntiis ex Juan Carlos Luna SUNT. /// Nishikori regressi teniludii certamen quattuor horis et viginti duo minutis minuta ‘in pugna usque ad mortem’ fuit. /// Typhoon marinus, nominatus numerus unus, ad septentrionem movetur et ‘periculum’ ‘pluviis magnis’ ‘augmentat’. In summo conventu Iaponia-Sinae, Sinae non consensit ut ereptio conchylii levaret. /// Insequente semenstri vobiscum futurum esse desideramus. Si Nuntii in Lingua Latina traductor esse VOLUERIS, quaeso litteram electronicam ad lpesquera@up.edu.mx MITTAS’. If you would like to collaborate as a translator in Nuntii in Lingua Latina, please send an email to lpesquera@up.edu.mx
« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n'avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l'espace de deux ans. » C'est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l'aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n'est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l'écart de la lutte d'influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd'hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l'approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d'aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd'hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l'époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd'hui à Ouagadougou, « la Guinée n'est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c'est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l'échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C'est le cas de l'aluminium qu'exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s'exclame Aujourd'hui, d'ailleurs, dès l'aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l'étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L'Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l'Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l'ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l'actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l'invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L'Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l'État d'un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
Après une transition de trois ans et une élection contestée, Mahamat Idriss Déby a prêté serment en tant que président de la République. À peine investi, il a nommé Allamaye Halina au poste de Premier ministre. Que vous inspire cette nouvelle page de l'histoire du Tchad ? Quelles doivent être les priorités du quinquennat ?
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la réaction de Succès Masra après la validation de l'élection de Mahamat Idriss Déby et sur un projet de loi donnant la nationalité béninoise aux Afro-descendants. Tchad : quel avenir politique pour Succès Masra ? Après la confirmation de l'élection de Mahamat Idriss Déby et le rejet de son recours, l'opposant tchadien Succès Masra a préféré appeler à l'apaisement. Comment expliquer cette réaction alors qu'il avait vivement contesté les résultats jusque-là ? En sait-on plus sur son avenir politique aux côtés du nouveau président ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI, envoyé spécial à N'Djamena. Bénin : la nationalité pour les Afro-descendants ? Un projet de loi pourrait permettre à des Afro-descendants du monde entier d'obtenir la nationalité béninoise. Quel est l'intérêt du pays à prendre une telle décision ? Quelles seront les conditions d'obtention de la nationalité ? Avec Jean-Luc Aplogan, correspondant de RFI à Cotonou. Nouvelle-Calédonie : une nouvelle réforme constitutionnelle vivement contestée De violentes émeutes ont éclaté en Nouvelle-Calédonie après le vote d'une réforme constitutionnelle. Pourquoi ce texte ne fait-il pas l'unanimité sur l'archipel ? Nouvelle-Calédonie : les Kanaks, au cœur des émeutes Un appel à manifester venant des organisations indépendantistes kanak est à l'origine des violences sur le territoire calédonien. Qui sont-ils et quelles sont leurs revendications ?Avec Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), historienne, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la loi de mobilisation des détenus en Ukraine, sur l'efficacité des crédits carbone et sur le conseil présidentiel de transition en Haïti. Tchad : pourquoi une telle rapidité dans la proclamation des résultats ?L'Agence nationale de gestion des élections a annoncé la victoire de Mahamat Idriss Déby à 61% des voix, plus de dix jours avant la date fixée. Comment expliquer une telle rapidité dans la proclamation des résultats ? Ces résultats sont contestés. Sur quoi se basent les suspicions ? Avec Carol Valade, correspondant de RFI à N'Djamena. Ukraine : les détenus mobilisés pour aller se battre sur le front Le Parlement Ukrainien a adopté un projet de loi permettant la mobilisation des détenus sous certaines conditions. Quels sont les détenus concernés par ce texte ? Combien d'individus l'armée pourrait-elle mobiliser ? Avec Kseniya Zhornokley, journaliste spécialisée pour la rédaction ukrainienne de RFI. Environnement : les crédits carbones inutiles ? Selon une étude de l'Union internationale des instituts de recherches forestières, les crédits carbones sont inefficaces pour lutter contre la déforestation. Comment expliquer un tel constat ? Des pistes existent-elles pour améliorer le système des crédits carbone ? Avec Pauline Gleize, cheffe adjointe du service environnement de RFI. Haïti : une présidence tournante pour stabiliser le pays En Haïti, le conseil présidentiel de transition vient d'annoncer la mise en place d'une rotation du président tous les trois mois. Pourquoi avoir fait ce choix ? Cette alternance ne risque-t-elle d'accentuer l'instabilité politique du pays ? Avec Jacques Nési, politologue à l'Université des Antilles et chercheur associé au Laboratoire caribéen de sciences sociales.
Selon les résultats provisoires, Mahamat Idriss Déby, le président de la Transition, est crédité de 61% des suffrages. Une victoire dès le premier tour contestée par son Premier ministre Succès Masra, arrivé deuxième, loin derrière avec 18.53% de voix. Que vous inspirent ces résultats ? Craignez-vous une dégradation du climat politique ?
Le leader des Verts appelle les travaillistes échaudés par la politique gazière du gouvernement à le rejoindre. Israël bombarde toute la bande de Gaza, en marge de négociations sur une possible trêve. Mahamat Idriss Déby élu président du Tchad.
Sept mois après le début du conflit, nouvelle étape dans la guerre au Proche-Orient : l'armée israélienne a lancé une offensive à Rafah. Au Tchad, les résultats de la présidentielle ont été proclamés avec beaucoup d'avance : Mahamat Idriss Déby l'emporte avec 61% des voix devant son Premier Ministre Succès Masra qui dénonce des fraudes. Puis, fin de la tournée européenne de Xi Jinping. Il est passé par la France, la Serbie et la Hongrie. Des pays qui n'ont pas été choisis au hasard.
Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Au sommaire : Au Tchad, Mahamat Idriss Déby est déclaré vainqueur de l'élection présidentielle dès le premier tour avec 61%. Son Premier ministre, Succès Masra, conteste les résultats. Assistera-t-on à un nouveau bras de fer entre les deux hommes ? En République Démocratique du Congo, que penser de l'enquête ouverte pour « propos séditieux » à l'encontre du cardinal Fridolin Ambongo ? Quelles relations l'Église catholique entretient-elle avec les autorités congolaises ?Enfin le président chinois Xi Jinping était en Europe cette semaine. Guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, tensions commerciales, la Chine s'est montrée inflexible et aucune avancée majeure n'a été annoncée. L'Union européenne peut-elle peser face à la seconde puissance économique mondiale ?Avec la participation de : - Karine Oriot, correspondante en France de la chaîne de télévision camerounaise Canal 2 International- Ousseynou Nar Gueye, éditorialiste et fondateur du site d'information tract.sn au Sénégal- Jean-Marie Kassamba, président de l'Union nationale de la presse du Congo et directeur général de la chaîne télévisée Télé 50.
Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ». Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d'une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N'Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.Les commentaires de la presse burkinabé61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l'armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu'il étrennait depuis un bout de temps, comme s'il connaissait l'avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra… « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n'a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d'un ? Même si l'Autorité nationale de gestion des élections n'a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu'elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat, il y a trois ans par l'armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l'heure de l'annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.
Au Tchad, le président de transition Mahamat Idriss Déby est élu dès le premier tour, selon les résultats provisoires annoncés hier soir par la Commission électorale. Avec 61 % des voix, il arrive loin devant le Premier ministre Succès Masra, crédité de 18 %, et l'ancien Premier ministre Pahimi Padacké, qui frôle les 17 %. Que penser de ces résultats ? Et que prévoir après l'annonce par le Premier ministre qui affirme que c'est lui qui a gagné ? Thierry Vircoulon est chercheur associé à l'IFRI, l'Institut français des relations internationales. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous surpris par l'annonce de la victoire du président de la transition dès le premier tour ? Thierry Vircoulon : Oui, on est surtout surpris que l'agence électorale Ange ait pu compiler les résultats des 26 000 bureaux de vote aussi vite, puisque elle-même disait qu'il lui faudrait quand même un certain nombre de jours pour faire cette tâche et qu'elle avait jusqu'au 21 mai pour l'accomplir. Donc 26 000 bureaux de vote compilés avec les résultats analysés et compilés aussi vite, c'est très très surprenant.Et pourquoi cette accélération, peut-être pour ne pas laisser enfler la polémique ?Oui, je crois que la raison, c'était de prendre de vitesse Succès Masra, d'éviter qu'il y ait en effet des annonces prématurées sur les résultats électoraux et que ça fasse monter en fait la température à Ndjamena et dans les grandes villes du pays. Et je pense que, en effet, cette soudaine accélération du travail de compilation de l'Agence électorale avait quand même des intentions politiques assez claires.À quel autre scrutin vous fait penser cette élection ?Cela fait penser au scrutin de 1996, qui était aussi l'élection de sortie de la première transition et qui a été remportée par le président Idriss Déby. Mais à ce moment-là, cette élection a été remportée au deuxième tour et pas au premier tour, et donc là, on voit quand même la différence. Mais c'est la deuxième transition tchadienne qui se termine avec une victoire électorale d'un membre de la famille Déby.L'autre fait marquant de la soirée d'hier, c'est que le Premier ministre Succès Masra, trois heures avant l'annonce des résultats officiels, a annoncé que c'est lui qui avait gagné et a appelé les Tchadiens à se mobiliser pour ne pas se laisser voler leur victoire. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Ça fait penser que les jours qui viennent vont être extrêmement tendus puisqu'on a une situation assez classique, si je puis dire, dans les élections africaines, où la commission électorale proclame un vainqueur et puis son challenger conteste les résultats et dit que c'est lui le vainqueur. Ce qui est clair, c'est que, dès hier après-midi, l'armée tchadienne a été déployée à Ndjamena. Et donc les jours qui viennent vont être très militarisés parce que le pouvoir s'attend à une épreuve de force avec les partisans de Succès Masra, puisqu'il a appelé dans son message à ne pas se laisser voler la victoire. Et donc il y a un risque d'épreuve de force dans la rue.Depuis un mois, beaucoup de Tchadiens disaient que le duel entre le président Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre Succès Masra était une mascarade et que les deux hommes avaient conclu, en fait, un accord secret. Est-ce que le scénario d'hier soir ne dément pas cette thèse de la collusion ?Il y a eu un accord, mais c'était un accord pour le retour de Succès Masra et le fait qu'il puisse être candidat aux élections... Est-ce qu'il y avait un accord sur l'après élection ? Là, en effet, on peut en douter, parce qu'on a vu que, ces dernières semaines, Succès Masra est vraiment entré dans le jeu électoral et a mené une vraie campagne électorale qui a provoqué un vrai engouement populaire autour de sa candidature. Et donc, s'il y a eu un accord, il est clair qu'aujourd'hui il ne tient plus. Mais peut-être n'y en a-t-il pas eu. Mais en tout cas, il s'est posé vraiment comme le challenger du président et maintenant il réclame la victoire, contrairement à ce que vient de dire l'Agence électorale.Et du coup, est-ce que la cohabitation entre le président et le Premier ministre peut tenir longtemps ?Non, il est évident qu'avec le discours qu'il vient de faire avant la proclamation des résultats, ce n'est plus possible. Mais il faut quand même rester prudent. Il peut toujours y avoir des arrangements de dernière minute, notamment peut-être pour éviter la confrontation dans la rue dont je parlais tout à l'heure.Selon les résultats provisoires annoncés hier, le Premier ministre Succès Masra est talonné par une autre personnalité du sud du pays, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Quel est votre commentaire ?Le problème de cette élection, comme d'ailleurs trop souvent dans les élections africaines maintenant, c'est qu'il n'y a plus d'observateurs. Il n'y a pas d'observateurs internationaux véritablement. Et même pas les observateurs nationaux qui avaient été formés, leurs accréditations ayant été refusées par l'agence électorale. Donc maintenant on se retrouve avec des élections où personne n'est capable de contre vérifier les résultats annoncés par la commission électorale. Par conséquent, on peut dire 16%, 15%, 20%, on a un peu l'impression que, de toute façon, les chiffres n'importent plus puisqu'on ne peut pas connaître leur vérité. Et on ne peut pas connaître leur vérité parce que les organisateurs électoraux ont vraiment tout fait pour qu'il n'y ait pas d'observation impartiale possible.
Les choses n'ont pas traîné : une semaine après les élections législatives, le Togo a changé de régime politique. En effet, précise le site Togo Breaking News, « Faure Gnassingbé a promulgué la nouvelle Constitution du Togo. Le texte voté en deuxième lecture le 19 avril dernier fait basculer le Togo dans une Ve République avec un régime parlementaire. Cette promulgation a été faite par le président sortant conformément aux dispositions de l'article 67 de l'ancienne constitution qui prévoit que le président de la République promulgue les lois 15 jours après leur transmission par le bureau de l'Assemblée nationale ».Désormais, poursuit Togo Breaking News, « l'essentiel des pouvoirs de l'exécutif reviendra à un Président du Conseil des ministres. Ce dernier commandera l'armée et représentera le Togo à l'étranger. Il sera simplement le chef du parti politique qui détient la majorité des députés à l'Assemblée nationale. Et il sera nommé pour un mandat de six ans renouvelable autant de fois que son parti détiendra la majorité à l'hémicycle ».Six ans de plusLe parti présidentiel Unir ayant obtenu une écrasante majorité des voix, Faure Gnassingbé, aux affaires depuis 2005, devrait donc rester au pouvoir pour six ans minimum.Togo Breaking News note encore qu'une grande partie de « l'opposition togolaise et de la société civile est restée vent debout contre la réforme, dénonçant un coup d'État constitutionnel. Pas plus tard qu'avant-hier, le Front citoyen Togo Debout, dirigé par le Professeur David Dosseh a tenu un meeting à Lomé pour contester la nouvelle constitution. Plusieurs leaders de l'opposition ont pris part à cette manifestation, l'une des rares autorisées ces dernières années par le gouvernement ».Des fraudes ?L'opposition togolaise dénonce également des fraudes lors des législatives… C'est ce que pointe Le Monde Afrique. Ainsi, « Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais regrette que "les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses" de lundi, déplorant qu'elles aient déployé "moins de soixante-dix observateurs" dans tout le pays. La Dynamique pour la majorité du peuple (regroupement de partis politiques de l'opposition et d'organisations de la société civile) affirme avoir constaté tout au long de la journée électorale "un nombre abusif de votes dans plusieurs centres", des "retards dans le démarrage du vote" et des listes électorales "pas affichées" ».Une nouvelle donne politique ?Alors, désormais, un nouveau jeu politique doit s'installer. C'est du moins ce que veut croire WakatSéra au Burkina. « L'opposition qui dénonce la longévité d'un homme ou d'une famille à la tête du Togo », devra se montrer « plus cohérente dans l'acte et la parole, en opérant des changements » avec du « sang neuf. (…) Le parti au pouvoir, lui, aura le devoir d'entretenir la vitalité démocratique, qui passe par l'existence de partis politiques crédibles. »Justement,Le Pays, toujours au Burkina, s'interroge : « Maintenant qu'il est parvenu à ses fins, que fera Faure de sa victoire ? Va-t-il ouvrir le jeu politique ? Ou bien va-t-il verrouiller davantage le système électoral ? De toute évidence, s'il veut disposer d'un mandat plus apaisé, il gagnerait à favoriser l'ouverture afin de permettre à l'opposition d'exister. »Le changement dans la continuité également au Tchad ?À la Une également, les élections au Tchad. Premier tour de la présidentielle hier lundi. Dix candidats étaient en lice, dont Mahamat Idriss Déby Itno et Succès Masra.« Le vote s'est globalement déroulé sans violences, malgré, déjà, des accusations de fraude », note Jeune Afrique qui nous propose un long reportage de son envoyé spécial à Ndjamena.La journée de vote s'est déroulée sous un soleil écrasant avec des températures avoisinant les 40 degrés. D'où une affluence plus importante en fin d'après-midi. « Alors que la journée de vote touche à sa fin, relate Jeune Afrique, la participation reste difficile à évaluer, mais les files s'allongent une nouvelle fois devant les bureaux de la capitale. Un électeur n'a “pas pu venir avant“, tandis qu'un autre a préféré éviter la chaleur de la journée et en profitera pour suivre le dépouillement. »Désormais, note encore l'envoyé spécial du site panafricain, « l'heure est à la compilation et au calcul. Les résultats officiels de l'Ange (la commission électorale tchadienne) devraient être connus dans deux semaines au maximum. Une éternité pour certains ». Et si second tour il y a, il aura lieu le 22 juin.
Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L'enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d'officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l'année dernière, au terme d'un an d'exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d'un accord politique avec le pouvoir. Il s'était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l'opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l'illusion d'un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l'encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s'annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d'un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l'alternance est-elle possible ? », s'interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L'occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d'une décennie d'élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d'Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l'Ange, l'agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n'en demeure pas moins qu'elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L'Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l'Ange n'est pas un démon en l'occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu'elle n'ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d'il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l'emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s'exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c'est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d'adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d'information Togo Breaking News, « c'est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l'opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d'urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n'ont pas su mobiliser leurs bases ou n'ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».
Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Au sommaire : au Tchad, l'élection présidentielle est prévue le 6 mai 2024. Mahamat Idriss Déby est-il en route pour la victoire ? Au Soudan, deux milliards d'euros d'aide ont été promis lors de la conférence humanitaire consacrée au conflit que traverse le pays. Un effort suffisant ? Enfin au Moyen-Orient, l'escalade entre l'Iran et Israël est-elle inéluctable ? Avec la participation de : - Karine Oriot, correspondante en France de la chaîne de télévision camerounaise Canal 2 International- Eric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle - Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè.
Le 6 mai prochain, les Tchadiens vont élire leur président pour cinq ans. Après les interviews sur RFI et France 24 du président-candidat Mahamat Idriss Déby et du Premier ministre-candidat Succès Masra, voici celle de l'opposant Albert Pahimi Padacké, qui est arrivé officiellement deuxième à la présidentielle d'avril 2021 et qui dirige le parti RNDT Le Réveil. Sa stratégie ? Essayer de se distinguer du président et du Premier ministre, qui, à ses yeux, ont conclu « un arrangement » et ne se livrent qu'un « match amical ». Il a accordé cette interview à Ndjamena à nos envoyés spéciaux Christophe Boisbouvier, de RFI, et Marc Perelman, de France 24. RFI/France24 : C'est donc votre quatrième candidature. Les fois précédentes, vous avez crié à la fraude. Cette élection est organisée par le régime du nouveau président de Transition. Pensez-vous que, cette fois, le scrutin sera bel et bien transparent ?Albert Pahimi Padacké : Il serait trop tôt de dire que nous croyons à la transparence de cette élection. Malheureusement, nous avons eu le référendum [constitutionnel du 17 décembre 2023] qui a montré que nous ne sommes pas sur la voie de la transparence électorale, puisque le peuple a boycotté. Les résultats ont été en décalage avec les résultats des bureaux de vote. Là, nous allons à une présidentielle avec une nouvelle constitution, quelles que fussent les conditions de son adoption. Avec l'Ange – l'administration électorale mise en place par le pouvoir – nous constatons qu'il y a monopole d'un camp, d'un parti : celui du candidat-président de la Transition. Les autres partis, avec lesquels nous sommes aujourd'hui en compétition, sont exclus de toute l'administration électorale. Donc, nous ne pouvons pas gager sur la transparence de cette élection, dans laquelle nous sommes engagés. Et dans son organisation, nous en sommes exclus.Pour cette élection du 6 mai, beaucoup annoncent un duel entre le président-candidat Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre-candidat Succès Marsa, parce qu'ils disposent tous les deux des facilités et des réseaux qui sont liés à leurs fonctions. Alors, Albert Pahimi Padacké, ne craignez-vous pas de ne jouer qu'un rôle de figurant ?Il y a deux choses. Ceux qui pensent que ce serait un duel, je leur dirais plutôt que c'est un match amical entre le président et son Premier ministre, parce qu'aucun Tchadien ne croit que le Premier ministre est véritablement candidat face au président. C'est inimaginable. Pourquoi ? Nous savons que ce système fait que, si vous exprimez une opinion contraire à ce que veut le pouvoir, vous êtes pourchassé, vos collaborateurs chassés de l'administration publique et c'est le cas du RNDT-Le Réveil. Lorsque nous avions décidé de boycotter un référendum mal organisé, nos camarades, nos militants ont été chassés de l'administration du territoire, même en pleine campagne. Personne ne peut croire qu'un Premier ministre soit candidat face au président en exercice et qu'il reste en poste, même dans les grandes démocraties, chez vous.C'est dans le cadre de la cohabitation que Mitterrand et Chirac ont pu aller en compétition ensemble [en France, en 1988]. Mais sur ce cas de figure, c'est parce que le Premier ministre n'était pas le choix du président, il était imposé par l'Assemblée nationale. Ici, il ne peut pas y avoir un duel entre les deux. C'est un arrangement, un match amical. Et la deuxième chose, c'est que nous, nous ne jouons pas les figurants dans cette élection. Nous connaissons l'état d'esprit de notre peuple : la population tchadienne a besoin de changement. Elle vit aujourd'hui une vie de misère. Pour la première fois depuis des décennies, le Tchad ne produit que 30 mégawatts d'électricité et on vient de finir un ramadan sans électricité. Le peuple tchadien en a marre et donc nous sommes en harmonie avec les attentes de notre peuple.À écouter aussiMahamat Idriss Déby, président tchadien: «Le Tchad n'est pas dans le principe d'un esclave qui veut changer de maître»Vous venez d'évoquer, donc, ce qui semble être les contours d'un accord secret entre le président de Transition et son Premier ministre. En êtes-vous sûr et pensez-vous que cet accord signifie qu'une fois l'élection passée, cet attelage va rester en place ?Je ne peux pas vous parler avec certitude. J'ai des appréhensions, les appréhensions qui sont celles du peuple tchadien. Appréhensions portant sur les dessous de l'accord de Kinshasa [accord signé le 31 octobre 2023 entre le gouvernement tchadien et le parti Les Transformateurs]. Nous savons très bien d'où les choses sont parties. Des jeunes ont été massacrés [le 20 octobre 2022] au nombre de 300, aux dires même du président des Transformateurs. Aujourd'hui, on revient, on ne parle plus de ces enfants tués. On est nommé Premier ministre et on est candidat – sans démissionner – et le président et le Premier ministre sont d'accord pour continuer. Les appréhensions sont sérieuses, les suspicions sont fortes. Il y a une entente entre le président et son Premier ministre. L'un est candidat, certainement pour garder son poste de président, l'autre est candidat pour garder son poste de Premier ministre. C'est un match amical.Venons-en aux questions régionales. Le régime soudanais a accusé devant les Nations unies le Tchad d'avoir pris fait et cause pour le général Hemetti – chef des Forces de soutien rapide (FSR) – en les armant. Même si Ndjamena a nié, pensez-vous que c'est une erreur d'avoir choisi un des camps dans cette guerre civile qui dure depuis maintenant un an ?Si le gouvernement tchadien a pris fait et cause pour un des belligérants au Soudan, je considère cela comme une erreur grave. Nous n'avons pas besoin de nous mêler de ce qui se passe au Soudan, sauf si nous avons la possibilité d'aider ces frères à se mettre ensemble et se réconcilier. Mais nous n'avons pas intérêt, en tant que peuple tchadien, de prendre parti dans un conflit interne au Soudan.Le gouvernement a-t-il pris parti ?Je n'ai pas la confirmation, je dis simplement que le Tchad n'a pas intérêt à prendre parti dans cette guerre.En janvier dernier, le président Mahamat Idriss Déby est allé voir son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou et a dit que le Tchad était un « pays frère » de la Russie. Le pensez-vous tenté par un changement d'alliance militaire au profit de la Russie ? Et si vous étiez élu, envisageriez-vous la même option ?Si nous sommes élus, nous travaillerons avec nos partenaires traditionnels, sans renier la possibilité de nous ouvrir à d'autres partenaires, dans l'intérêt de notre peuple. Nous avons besoin de développer notre pays et, pour le développer, nous avons besoin des ressources extérieures. Dans ce cadre-là, je pense qu'il faut nouer des relations avec tous les pays. Mais ces relations doivent se développer dans l'intérêt de notre peuple. Et parmi les intérêts de notre peuple, il y a la démocratie. Nous avons besoin des pays qui vont nous aider, également, dans la construction démocratique de notre pays, pour éviter de retomber dans ce cycle infernal de guerre que nous avons connu.De façon très concrète, il y a environ 1 000 soldats français et trois bases militaires françaises sur le sol tchadien. Est-ce que ça veut dire moins de soldats et moins de bases, si vous êtes élu ? Cette question, telle que les politiques la posent, que ce soit en Afrique comme en France, je pense que c'est en décalage total avec la réalité. Pour nous, la question des rapports avec la France n'est pas une question de base militaire. Ce n'est pas le sujet. Le sujet est que, depuis 60 ans, les populations africaines sont en décalage d'intérêt avec leurs gouvernants, lesquels gouvernants sont vus par les populations comme étant soutenus par l'Élysée. Ce qu'il faut donc faire, c'est de ramener la coopération entre la France et l'Afrique dans l'intérêt des populations. Il faut que les politiques français cessent de miser sur des personnes, mais sur le peuple.Albert Pahimi Padacké, vous avez bien connu Mahamat Idriss Déby à son arrivée au pouvoir il y a trois ans, puisque vous étiez son Premier ministre. À l'époque, il avait promis qu'il ne se présenterait pas et finalement, il a fait le contraire. Aujourd'hui, il promet la démocratie. Craignez-vous qu'il veuille mettre en place une nouvelle dynastie sur le continent ?Je ne sais pas. D'abord, je ne suis pas de ceux qui pensent, honnêtement, que c'est parce qu'il serait le fils du Maréchal [Idriss Déby Itno], qu'il porte le patronyme Déby qu'il ne devrait pas être candidat. Je ne raisonne pas comme ça. Pour moi, il peut être candidat, pourvu que les conditions d'élections soient les conditions les plus transparentes, mettant à égalité tous les candidats. Dans ces conditions, je me sens capable de le battre. Est-ce qu'il amènera la démocratie ? Je suis candidat, justement, pour restaurer la démocratie dans mon pays, parce que je considère aujourd'hui que le président-candidat Mahamat Idriss Déby est une menace pour la démocratie, au vu de la qualité du référendum que nous avons connu, au vu de l'organisation de l'actuelle présidentielle.C'est pour ça que j'annonce : un, dans mon programme, pour habituer le Tchad à la passation pacifique du pouvoir, je n'exercerai qu'un seul mandat pour organiser le retour au jeu démocratique réel. Deux, je remettrai en jeu la Constitution actuelle, qui est mal adoptée, et je soumettrai la question de la forme de l'État à un référendum, avec un projet sur la forme fédérale et un projet sur la forme unitaire, pour que le peuple puisse décider. Trois, je dissoudrai l'administration électorale actuelle – qui est inique, l'Ange – pour mettre en place une administration électorale équitable. Le Code électoral sera révisé totalement pour y remettre les conditions de transparence. En tout cas, toute l'architecture juridique et institutionnelle permettra d'organiser des élections transparentes, libres et inclusives dans notre pays et d'éviter le retour aux cycles de violences.À lire aussiTchad: le Premier ministre Succès Masra demande aux électeurs «cinq ans pour mettre fin à 60 ans d'obscurité»
Au Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno et le Premier ministre Succès Masra sont tous deux candidats à la présidentielle du 6 mai. Après l'interview du chef de l'État, voici celle du Premier ministre, qui promet, s'il est élu, « un paquet minimum de dignité » intégrant éducation, santé et logement pour chaque Tchadien. Craint-il la fraude ? Que répond-il à ceux qui le considèrent comme un « traitre » ? Quel sort réservera-t-il, s'il est élu, aux bases militaires françaises ? Succès Masra répond aux questions de nos envoyés spéciaux à Ndjamena, Christophe Boisbouvier de RFI, et Marc Perelman de France 24. France 24 : Vous êtes candidat mais, depuis que vous êtes Premier ministre, on a quand même vu des développements inquiétants pour la population : la hausse du carburant de 40 %, on a vu des délestages, on a vu des grèves. Est-ce que tous ces mécontentements ne risquent pas de vous handicaper pour atteindre votre but, c'est-à-dire la présidence de la République ? Non, au contraire. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, les enfants étaient en grève depuis trois mois. La première chose que nous avons faite, c'est de remettre les enfants à l'école, c'était le premier acte. Ensuite, nous arrivons à la tête du gouvernement dans un pays pratiquement en banqueroute, qui est dernier sur l'indice du développement humain et qui a des défis de développement cumulés depuis des décennies. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, 90 % des Tchadiens n'ont jamais vu l'électricité depuis l'indépendance. Et donc, ce sont des citoyens matures et lucides, qui savent que je viens avec un projet de gouvernement, que tout le monde avait d'ailleurs approuvé. Leur seule inquiétude était de savoir si j'avais suffisamment de temps pour le mettre en œuvre. C'est l'occasion de demander le temps - cinq ans - aux Tchadiens, pour mettre fin à 60 ans d'obscurité. Ce n'est pas en 60 jours, et ça aussi, ils le savent. Mais nous avons besoin d'un peu de temps. C'est ça que nous allons leur demander et ils en sont conscients.RFI : Vous dites que vous veillerez à ce que la présidentielle du 6 mai soit transparente. Mais l'opposition dit que les organes qui vont arbitrer ce scrutin, à commencer par l'Agence nationale de gestion des élections (Ange) et le Conseil constitutionnel, sont contrôlés par la présidence qui en a nommé tous les membres. Est-ce que vous ne vous bercez pas d'illusions ?Non, au contraire. Dans les élections précédentes, un chef d'État pouvait nommer les membres d'un organe chargé des élections, puis les « virer » - si vous me permettez l'expression - à la veille de la proclamation des résultats. Aujourd'hui, nous avons des membres de ces organes qui sont nommés de manière inamovible, dont le mandat est plus long que celui du président de la Transition et donc, demain, celui du président de la République qui sera élu. Ces organes vont organiser deux élections [présidentielles, cette année et dans cinq ans, NDLR]. En réalité, nous avons des institutions meilleures que celles que nous avions jusqu'à présent. C'est valable pour ces organes, c'est valable pour la Constitution, qui nous donne aujourd'hui les droits et les devoirs qui nous permettent, là, d'être autour de la table. Donc, en réalité, nous sommes en meilleure condition aujourd'hui.Vous savez, en 2021, le président Idriss Déby Itno - paix à son âme - n'a pas osé m'affronter à une élection. Il a même introduit dans la Constitution une clause « anti-Masra » - c'est comme ça que les Tchadiens l'appellent - [instaurant un âge minimum] de 40 ans, parce qu'il ne voulait pas que je sois candidat, parce qu'il savait que je pouvais gagner et que j'avais beaucoup de chances de gagner. Aujourd'hui, je suis en meilleure condition de l'emporter, sans doute dès le premier tour. Et donc je ne me berce pas d'illusions. Je fais partie de ceux qui organisent pour que ça soit transparent pour tout le monde.France 24 : Pour beaucoup de Tchadiens, votre retour au pays, votre nomination comme Premier ministre, votre candidature maintenant, tout ça ferait partie d'un accord secret passé entre vous et le président de la Transition Mahamad Idriss Déby Itno. Les termes de l'accord seraient qu'il gagnerait l'élection présidentielle et qu'il vous reconduirait comme Premier ministre. Que répondez-vous à ceux qui pensent cela ?Vous savez, je suis là d'abord au nom de la réconciliation nationale. Ce n'est pas un mot, c'est une attitude, ce sont des actes.France 24 : Cela peut être un accord aussi.Mais je suis là aussi parce que je représente une force politique, que je considère même majoritaire dans ce pays, et donc nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom. Voyez-vous, je suis là au nom d'une Constitution de la République dont je suis chef de gouvernement, qui me donne des droits et des devoirs, qui donne des droits et des devoirs aussi au président de Transition. C'est une première dans l'histoire de notre pays, peut-être même sur le continent africain. Un Premier ministre, mais nous sommes en transition, et un président de Transition peuvent présenter leur projet de société. Nos différences sont connues, tout comme nos complémentarités. Et nous allons devant le peuple parce que Vox populi, vox Dei (« la voix du peuple est la voix de Dieu » - NDLR).Vous savez, je connais le prix de la démocratie et je veux contribuer au difficile accouchement de la démocratie. Il m'a fallu quatre ans pour avoir le droit que le parti Les Transformateurs puisse exercer. Il m'a fallu cinq ans pour avoir le droit d'organiser des meetings. Vous avez vu par quoi nous sommes passés : le droit de marcher, ça s'est fait dans la douleur, même dans le sang, si vous le permettez. Donc, moi je suis là au nom de la démocratie. Je suis rentré dans l'avion de la transition pour m'assurer qu'il y ait un atterrissage à l'aéroport de la démocratie.Parce qu'à la fin de la transition, les Tchadiens vont choisir ceux qui vont - si vous me permettez l'expression - organiser le prochain décollage. Et je souhaite être le pilote principal de ce prochain décollage-là, pour conduire les Tchadiens à la destination « terre promise des opportunités pour chaque Tchadien, chaque Tchadienne ». Voilà l'enjeu. Donc, nous nous battons pour que la démocratie soit une règle dans ce pays. Et c'est au nom de cela que nous sommes là, en tout cas.France 24 : Vous n'avez pas répondu... Y'a-t-il eu un accord secret ? Vous êtes des grands journalistes. S'il y a un accord, présentez-le. Au début, on a dit que l'accord de Kinshasa [du 31 octobre 2023] n'était pas visible parce que ça comporterait des choses horribles. Lorsque l'accord de Kinshasa a été présenté, tous ceux qui avaient dit ça se sont rendu compte qu'en réalité, il n'y avait rien d'horrible. J'ai signé un accord qui garantit mes droits, mes devoirs, mes droits politiques, qui permet au Tchad de s'inscrire sur le chemin de la réconciliation nationale.Vous imaginez qu'on dise à Nelson Mandela, quand il serre la main à Frederik de Klerk, qu'il a abandonné sa lutte pour la justice et pour l'égalité ? Non, au contraire, il faut réconcilier. Et si l'on m'en donne l'onction, ceux qui gèrent aujourd'hui la transition à mes côtés auront leur place, y compris le président de Transition. Demain, moi président, il aura sa place à mes côtés pour m'aider, par exemple, à réformer l'armée de notre pays, qui en aura besoin. C'est un projet de société réconciliant, suffisamment grand, je pense, pour embarquer tout le monde, parce qu'il faut avancer avec l'ensemble des Tchadiens. Voilà l'esprit central de ce qui nous guide aujourd'hui.RFI : Alors, même s'il n'y a pas eu d'accord secret entre le président Mahamad Idriss Déby et vous-même, vous vous êtes « réconciliés » - comme vous dites - avec le chef d'État qui a présidé à la répression du 20 octobre 2022, qui a fait entre 73 et 300 morts, c'est considérable. Beaucoup de victimes étaient vos partisans, vos militants... Par conséquent, après la réconciliation, après l'amnistie générale et l'impunité pour les auteurs de cette répression, beaucoup de vos anciens amis, vous ont considéré comme traître. Ne craignez-vous pas, Monsieur le Premier ministre, que tous ces partisans déçus ne se tournent vers d'autres candidats à cette présidentielle, comme par exemple l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké ?Je crois dans la réconciliation, je crois dans la justice. La justice, ce n'est pas la vengeance. Êtes-vous en train de dire que j'ai fait beaucoup de concessions pour privilégier un Tchad réconcilié ? Oui, j'ai fait des concessions pour privilégier un Tchad réconcilié. Je vais donner un autre exemple, celui de mes amis qui sont arrivés au pouvoir au Sénégal. Au Sénégal, un pays qui a connu plusieurs alternances démocratiques, il y a eu des gens qui sont morts. Savez-vous ce qui a permis à Ousmane Sonko et à Bassirou Diomaye Faye de sortir ? Il y a eu une amnistie. Moi, je me suis préoccupé des vivants. Il y avait les morts dont la mémoire doit être honorée.Mais il y avait des jeunes de 25 ans, de 30 ans, qui étaient condamnés à vie et qui avaient une sorte d'épée de Damoclès sur leurs têtes. Pendant un an, ceux auxquels vous faites allusion, qu'ont-ils fait pour enlever ces fausses condamnations ? Moi, je me suis assuré que ces vivants-là, ces jeunes-là ne vivent pas la prison à vie. Et donc, ils ont eu leurs fausses condamnations, d'une certaine manière, enlevées. Est-ce que si c'était à refaire, je l'aurais refait ? Oui, je l'aurais refait. Parfois, c'est aussi ça être un homme d'État, voyez-vous ?RFI : Vous ne craignez pas de perdre des voix...Non, au contraire !... avec tous ceux qui estiment qu'ils sont trahis par vous ?J'en ai plutôt engrangé. La plupart de ceux qui disent ça ne peuvent même pas réunir cent personnes. Les Tchadiens savent que j'étais hors du pays avec un poste de responsabilité à la Banque africaine de développement. J'ai abandonné, je suis rentré. Je suis chef du gouvernement, mais je ne n'utilise pas le salaire de Premier ministre. Je donne ces exemples-là pour illustrer le fait que, dans le cœur de ce peuple, ils sont convaincus de mon engagement sincère pour faire en sorte que dans chaque foyer tchadien, il y ait un paquet minimum de dignité : électricité, éducation, santé, eau. Et puis un minimum de droits décents et de possibilités de sécurité. Ce sont des choses simples sur lesquelles les Tchadiens ont besoin de résultats. Pour les 22 000 villages où il y a 70 % de nos populations qui vivent, pour les milieux urbains où les 200 000 jeunes tchadiens qui rentrent sur le marché de l'emploi chaque année ont besoin d'emplois. Sur ces choses, nous avons un projet de société clair, co-construit avec ces Tchadiens et c'est ce projet-là qui est majoritaire.France 24 : Et d'après vous, le choix du peuple serait la victoire dès le premier tour ?Nous en sommes convaincus.Parlons de la France, des questions très concrètes. Si vous êtes élu, il y a plus de 1 000 soldats français stationnés au Tchad, il y a 3 bases militaires. Est-ce que vous dites « Continuons comme ça », sachant que dans d'autres pays du Sahel, l'armée française est partie ? Ou vous dites « Non, il faut revoir ça, nous n'avons pas besoin d'autant de soldats français, nous sommes en 2024 ». Est-ce que, de façon très concrète, vous réduisez la voilure ?Je voudrais aider la France elle-même à regagner sa dignité.France 24 : L'a-t-elle perdue ? Ça me fait de la peine que la France, les forces de défense et de sécurité françaises aient l'impression d'être devenue des SDF [sans domicile fixe - NDLR] sur le continent africain. On pourrait éviter à la France cette image, où on conseille à un chef des armées français : « Déménagez d'ici, allez dans ce pays, c'est sûr ». Et puis, deux mois plus tard, ce n'est plus sûr dans ce pays. Au minimum, cela veut dire que ce chef des armées français a été induit en erreur. Au pire, l'approche n'est pas la bonne.Je souhaite être à la tête d'un État du Tchad solide, partenaire sûr, avec lequel la France peut travailler. Et dans ce partenariat sûr que j'entends développer, il y a des choses qui relèvent des choses du siècle passé. Je crois que même l'approche française aujourd'hui est appelée à évoluer là-dessus. Est-ce que maintenir de manière durable ad vitam æternam des troupes étrangères sur un sol est quelque chose de défendable ? On peut être au même niveau d'efficacité, mais peut-être faire différemment : mutualiser les forces, avoir des écoles de guerre communes, partager les renseignements, avoir des approches de formation rapide, séquencées sur un temps court, mutualiser nos énergies. Cela, ce sont des pistes que nous n'avons pas suffisamment explorées.Donc, je ne suis pas un dogmatique, je vais être très pragmatique sur la question et, en regardant vraiment page par page l'ensemble de ces accords, nous sommes capables de dire quelle est la part de modernité qui manque à cela pour nous permettre d'avancer. Cela sera mon approche et cela va être au cas par cas. Avec la France, mais pas que : avec les autres partenaires aussi, de manière à ce que nous soyons capables de dépoussiérer les partenariats du XXe siècle des éléments qui ne les ont pas amenés à rentrer totalement dans le XXIe siècle.
Chad's interim President Mahamat Idriss Déby has begun campaigning ahead of the country's next presidential election, which is just three weeks away. He faces nine other candidates, including the junta-appointed Prime Minister Succès Masra. President Deby has pledged to strengthen security and guarantee Chad's peace and stability. Will he keep his promises? Also a look at Russia's growing influence in the Sahel as Russian troops arrive in Niger.And how African youth are thinking about future investments.
Sa parole est rare. Pour la première fois depuis sa rencontre du 24 janvier dernier à Moscou avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président de la transition tchadienne s'exprime, et c'est sur Radio France internationale et France 24. Veut-il chasser les militaires français de son pays et les remplacer par des militaires russes ? Veut-il fonder une dynastie au pouvoir ? Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier et de Marc Perelman. France 24 : L'élection présidentielle est prévue le 6 mai 2024, très bientôt. Pour beaucoup, cette élection est déjà jouée d'avance. Une certaine partie de l'opposition parle d'une mascarade, en affirmant que vous contrôlez tous les leviers : le Conseil constitutionnel, l'organe de supervision des élections ANGE. Est-ce que c'est une élection ou un simulacre d'élection qui va avoir lieu, ici, au Tchad ?Mahamat Idriss Déby : Je crois qu'on a fait un long chemin. Ce long chemin, on l'a fait avec l'ensemble de la classe politique et aussi une grande partie aussi des ex-politico-militaires [les ex-rebelles, NDLR]. Et toutes les institutions qui sont issues de la nouvelle Constitution sont des institutions indépendantes. Notamment l'institution qui est la plus importante, à laquelle vous faîtes référence, c'est l'Agence nationale de gestion des élections, ANGE. Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, l'ANGE est créée par la loi fondamentale, donc, adoptée par le peuple tchadien. Et, aujourd'hui, l'ANGE est indépendante.Donc, je crois que ceux qui disent que c'est une mascarade ou bien que c'est une élection qui est déjà jouée d'avance, bon, je les comprends : c'est aussi ça, la politique, c'est de bonne guerre. Mais moi, je fais confiance à cette agence qui va jouer pleinement ce rôle de manière indépendante. Et vous allez voir que, le 6 mai prochain, les Tchadiens vont choisir, vont élire le président qui va diriger ce pays pendant les cinq prochaines années. Et le choix du peuple sera respecté.RFI : Le 28 février 2024, l'opposant Yaya Dillo a été tué dans un assaut de l'armée tchadienne contre le siège de son parti, à Ndjamena. « C'est une exécution à bout portant », affirme son parti. « Le corps de Yaya Dillo porte l'impact d'une seule balle dans la tempe », précise l'ONG Human Rights Watch. Que répondez-vous à ceux qui affirment que vous avez fait éliminer votre opposant le plus farouche ?Écoutez, je voudrais dire en quelques mots ce qu'il s'est passé. Monsieur Yaya Dillo et ses militants ont attaqué le siège des services de renseignement avec des armes de guerre. Est-ce qu'un parti politique a le droit des armes ? Est-ce que les militants d'un parti politique ont le droit d'avoir des armes ? C'est ça, la question. Donc, pendant cette attaque macabre, il y a eu des morts : des morts du côté des forces de défense et de sécurité, et aussi parmi les militants du PSF [Parti socialiste sans frontières, NDLR]. Donc, il était tout à fait normal pour un État que celui qui a conduit cette attaque doive être arrêté pour répondre de ce qu'il a fait, de ses actes. Et la police est intervenue pour l'arrêter. Il n'a pas voulu obtempérer. Au contraire, il a tiré sur les forces de l'ordre et les forces de l'ordre ont répliqué. Il y a eu des morts des deux côtés. Maintenant, l'affaire est entre les mains de la justice. Nous allons attendre la décision de la justice. Et nous avons dit très clairement que nous sommes aussi ouverts à une enquête indépendante, ce qui veut dire que nous n'avons rien à cacher sur cette histoire.RFI : Vous êtes ouvert à une enquête…Internationale.RFI : Dans combien de temps ?Dès le début, nous avons fait un communiqué pour expliquer à l'opinion nationale et internationale ce qu'il s'est passé. Et nous avons aussi demandé une enquête indépendante.France 24 : Cette campagne est un peu atypique parce que vous allez affronter plusieurs candidats, notamment votre Premier ministre, qui a longtemps été un farouche ennemi : Succès Masra. Est-ce qu'il y a un accord entre vous – beaucoup le pensent – pour que, par exemple si vous gagnez (comme beaucoup le pensent), vous le reconduisiez automatiquement comme Premier ministre ? Est-ce qu'il y a un deal avec Succès Masra ?Écoutez, dans la logique d'une transition apaisée, nous avons toujours tendu la main pendant ces trois ans de transition. Et Succès Masra est un Tchadien, chef de parti politique. Il a fait des erreurs et a reconnu ses erreurs. Il a voulu rentrer au Tchad. Donc, il est passé par des facilitateurs désignés [par la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, NDLR], notamment le président de la RDC Félix Tshisekedi. Nous avons accepté la main tendue et nous avons signé un accord pour qu'il revienne au pays. Maintenant, il est candidat, je suis candidat. Il n'y a aucun accord entre nous.RFI : Au Soudan, pays voisin, cela fait un an que la guerre civile fait rage entre le camp du président Abdel Fattah al-Burhan et celui du général Hemedti. Ce 9 mars, aux Nations Unies, le représentant du président al-Burhan vous a accusé d'approvisionner en armes les troupes du général Hemedti – et je vois que ça vous fait sourire – de concert avec les Émirats arabes unis. Que répondez-vous à cette accusation ? Et, peut-être de façon plus globale, pourquoi ne condamnez-vous pas cette rébellion du général Hemedti qui s'appuie notamment sur les milices janjawids qui ont beaucoup fait souffrir les habitants du Darfour depuis 20 ans ?Ce qui me fait sourire, c'est que c'est archi-faux, ce que vous dîtes. Un peu d'histoire, revenons en arrière : je crois que le Tchad n'a jamais agressé le Soudan. Maintenant, par rapport à ce qu'il se passe au Soudan, dès les premières heures de la transition [à partir d'avril 2021, NDLR], nous avons tout fait pour éviter cette guerre. La preuve : nous avons invité le président al-Burhan, ici, à Ndjamena, et nous avons invité le vice-président Hemedti à Ndjamena, pour leur prodiguer des conseils, pour leur dire que la guerre n'est pas une solution. Maintenant, ce qui se passe au Soudan, c'est d'abord qui a créé les janjawids ? Qui est responsable des 300 000 morts [estimation du nombre de victimes civiles durant la guerre du Darfour, NDLR] ? C'est le régime soudanais qui les a créés. Qui a créé les FSR [Forces de soutien rapide, groupe paramilitaire soudanais dirigé par le général Hemedti, NDLR] ? C'est le régime soudanais qui a créé les FSR.Donc, le régime soudanais est en train de récolter en quelque sorte ce qu'il a semé. Ce qui se passe au Soudan, c'est une guerre soudano-soudanaise. Nous, ça ne nous regarde pas. Et malheureusement, jusqu'à présent, la guerre continue et je vais profiter de votre micro pour appeler les deux généraux à cesser immédiatement la guerre et privilégier le dialogue. Cette guerre, ceux qui en souffrent le plus, c'est d'abord le peuple soudanais. Ensuite, c'est le Tchad qui en souffre : depuis 2003, nous abritons sur notre sol plus de 600 000 réfugiés soudanais. Aujourd'hui, on compte plus de 2 millions de réfugiés. Donc, cela crée non seulement l'insécurité, des problèmes humanitaires et aussi des problèmes environnementaux. Donc, je crois que ce qui se passe au Soudan, c'est un problème soudano-soudanais et ça ne nous regarde pas du tout, ça ne regarde pas le Tchad.France 24 : Vous avez fait une visite très remarquée à Vladimir Poutine, fin-janvier 2024. Vous avez dit que la Russie est un « pays frère ». Est-ce que vous envisagez une coopération militaire avec Moscou du même type à celle que votre voisin, le Niger, vient d'engager ? Est-ce que Vladimir Poutine vous l'a proposé ?Nous avons eu des échanges très fructueux avec le président Poutine, dans le respect mutuel, et sur des sujets sur lesquels nous nous entendons. Sur des sujets qui nous concernent, entre deux États souverains.France 24 : Y compris sur la coopération sécuritaire ? Est-ce que c'est sur la table ?Il n'y a pas que la coopération militaire. Il y a d'autres coopérations. Pourquoi toujours parler de coopération militaire quand il s'agit de pays africains ? Il y a d'autres coopérations : il y a les coopérations économiques qui sont très importantes aujourd'hui pour nos pays. On a parlé de beaucoup de sujets : on a parlé de coopération militaire, de coopération économique, de coopération diplomatique. Il y a une panoplie de sujets sur lesquels, avec le président Poutine, nous avons discuté. Et je peux vous dire que je suis satisfait de cette visite.RFI : Est-ce que vous envisagez un changement d'alliance militaire ? Est-ce que vous envisagez de lâcher votre alliance avec la France pour nouer une alliance avec la Russie ? Ou est-ce que vous comptez conserver votre alliance militaire avec la France au vu de ce qu'a dit l'envoyé personnel du président français, Jean-Marie Bockel, à la sortie d'une audience que vous lui avez accordé il y a un mois (« Il faut rester au Tchad et, bien sûr, nous resterons ») ?Écoutez, le Tchad est un pays indépendant, libre et souverain. Nous ne sommes pas dans le principe d'un esclave qui veut changer de maître. Nous avons l'intention de travailler avec toutes les nations de monde, toutes les nations qui nous respectent et qui veulent travailler avec nous en se respectant mutuellement.RFI : Ce qui veut dire que, concrètement, le contingent français de plus de 1 000 hommes et les trois bases militaires françaises qui sont actuellement installées au Tchad vont être maintenues ? En ce qui concerne la France, comme vous l'avez dit tout à l'heure, Monsieur Bockel [l'envoyé personnel d'Emmanuel Macron pour l'Afrique, NDLR] a fait une visite au Tchad. Avec lui, nous avons eu des discussions sur le futur de nos coopérations. Nous avons eu des échanges, nous allons continuer nos échanges et ensemble, souverainement, nous allons décider de nos futures coopérations. Et ces coopérations ne doivent pas se limiter seulement à la défense. Il y a d'autres coopérations aussi, notamment la coopération économique. C'est la coopération économique qui nous tient le plus à cœur aujourd'hui, plus que la coopération de défense.France 24 : Il se pose une question à travers cette élection. Est-ce que vous vous engagez à vous présenter seulement pour un ou deux mandats ou est-ce que, comme craignent certains, une « dynastie Déby » est en train de s'installer ?[Rire] D'abord, il faut savoir que moi je suis un candidat et j'ai un programme qui est ambitieux, que je vais présenter au peuple tchadien. Maintenant, c'est au peuple tchadien de décider, même si je suis confiant. Je suis confiant dans mon programme par rapport à tous les actes que j'ai faits, par rapport au respect des engagements que j'ai pris pour la transition : notamment organiser le dialogue national inclusif, organiser le référendum constitutionnel. Les Tchadiens savent que je suis un homme d'action et un homme de parole.Si je suis élu, je vais faire mon mandat de cinq ans et à la fin de mon mandat, ce sera au peuple de me juger. Ce sera au peuple tchadien de me juger par rapport à ce que j'ai proposé. Quant à la dynastie à laquelle vous faites référence, notre Constitution est très claire. Un candidat ne peut pas faire plus de deux mandats successifs. Et je voudrais rassurer le peuple tchadien que je vais respecter et que tout le monde va respecter la Constitution qui a été adoptée et votée par le peuple tchadien.
L'influence de Moscou sur le continent s'intensifie, que ce soit sur le plan diplomatique, militaire, ou encore économique. En effet, constate Le Point Afrique, « la Russie continue de s'implanter doucement, mais sûrement, en terre africaine, comme c'est le cas au Sahel où les pays occidentaux sont de manière croissante invités à plier bagage. Ainsi, après avoir tissé des liens étroits avec la junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta au Mali, Moscou vient de se rapprocher du pays des Hommes intègres, le Burkina Faso, en y mettant officiellement pied par l'ouverture successive d'une ambassade après plus de 31 ans d'absence et d'une base militaire qui devrait compter 300 militaires à Loumbila, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Une présence russe qui pourrait prochainement s'étendre au Niger qui lui ouvre déjà les bras, relève encore Le Point Afrique, ainsi que potentiellement au Tchad, "dernier allié occidental de la région", où le président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, a effectué une visite officielle en Russie le 23 janvier dernier. »Rapprochements tous azimutsEn effet, complète Jeune Afrique, Vladimir Poutine, « le maître du Kremlin a su, en seulement quelques années, repositionner son pays au cœur de la scène politique africaine. Parrain des régimes en place à Bamako, Ouagadougou ou Bangui, en cours de rapprochement avec les putschistes de Niamey, Moscou a poussé la France à la faute, puis vers la sortie de certains pays de son ancien pré carré. Propagande et diplomatie souverainistes et anti-occidentales, soutien multiforme à des sociétés civiles et oppositions frondeuses, mise à disposition du groupe Wagner et de son réseau… La Russie a su déployer sur le continent une stratégie tentaculaire, pointe encore Jeune Afrique, laquelle n'a pas été mise à mal par la guerre en Ukraine, qui symbolise aujourd'hui son combat contre l'Occident ».Une base russe en RCA ?En République centrafricaine, tête de pont de l'implantation de Moscou sur le continent, un projet de base pour l'armée russe a été lancé. Ce serait « une première », relève Le Figaro à Paris. Pour l'instant, ce projet n'en est qu'au stade des discussions. Mais d'après le quotidien français, cette base militaire russe pourrait s'implanter « à Berengo à environ 80 km de Bangui », sur les lieux « d'un ancien palais de Bokassa ». 10 000 militaires pourraient y stationner. Récemment, rapporte encore Le Figaro, Fidel Ngouandika, conseiller du président centrafricain, s'est « montré très enthousiaste : "nous sommes engagés à 1 000% envers la Russie et nous pensons que la Russie doit rester avec nous", rappelant que "le but de la présence militaire russe en RCA est de former les soldats". »Des médias sous influenceL'influence russe sur le continent passe aussi par les médias. Exemple au Mali, où l'agence de presse Spoutnik est de plus en plus présente. Sur le site d'information malien Malijet, on trouve ainsi des articles relayant la thèse de Moscou sur l'implication de l'Ukraine dans le récent attentat qui a frappé la capitale russe. Ou encore sur le site Maliweb, cet article relayant les propos de Rouslan Stroganov, représentant de la délégation russe lors de la 55e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Le diplomate russe qui estime que « les dirigeants maliens ont besoin d'un soutien constructif à plusieurs niveaux de la part de la communauté internationale plutôt que de la pression politique que les pays occidentaux tentent d'exercer, notamment en recourant aux mécanismes internationaux des droits de l'homme ».Qui veut une centrale nucléaire ?Enfin, la Russie accroît également sa présence en Afrique par le biais économique avec notamment plusieurs projets d'implantation de centrales nucléaires. Dernier pays en date à vouloir se doter d'une centrale en partenariat avec Moscou : le Burkina Faso. Les deux pays sont sur le point « de signer une feuille de route pour construire un réacteur nucléaire », croit savoir le site d'information Afrikmag.Afrikmag qui rapporte également que des pourparlers dans le même sens seraient en cours avec le Mali, le Zimbabwe, le Burundi, le Nigeria ou encore la Tanzanie. Au Rwanda, un accord pour la construction d'une centrale a été conclu en 2019. Et en Égypte, les travaux sur la quatrième tranche de la centrale nucléaire de Dabaa ont débuté en janvier dernier.
Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l'œil ? Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Patrick Adam. Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l'OTAN montre ses musclesLe bord d'une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle Polaire à l'extrême nord de la Norvège…Au début du mois de mars 2024, l'Otan a donné le coup d'envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l'Arctique jusqu'aux frontières de la Pologne.Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam.
Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? «Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l'œil ?», un Grand reportage de François Mazet à N'Djamena, réalisation : Victor Uhl.
Au Tchad, une des principales frustrations de la population, c'est le difficile accès des jeunes au marché de l'emploi. Le faible tissu économique ne permet pas d'inclure la masse des jeunes, notamment diplômés, qui se retrouvent sans emploi. Sur ce point, beaucoup estiment que la transition a échoué. De notre envoyé spécial à Ndjamena,Étudiante en licence de communication des entreprises, Charlotte s'interroge pour l'après-diplôme, partagée entre confiance en elle et inquiétude face à un marché de l'emploi verrouillé.« Ici au Tchad, pour trouver un travail, c'est un peu difficile. Si tu n'as pas quelqu'un qui travaille quelque part et quelqu'un avec qui tu peux te mettre en contact pour avoir un emploi, ça ne fonctionne pas du tout », pense l'étudiante. « Nous avons des dirigeants qui ne font pas leur boulot, ils ne pensent qu'à eux alors que les jeunes sont dans les rues et n'ont rien. Ils font des promesses, mais rien de bon jusque-là », poursuit Charlotte.À écouter aussiAppels sur l'actualité - Être étudiant à Ndjamena en 2024Avec l'augmentation de la population, les rangs des jeunes diplômés sans emploi grossissent. Il faut donc se débrouiller, explique Hamza.« Il y a beaucoup de jeunes qui font les "clandos". On les appelle communément les "clandoman". À part ça, même au marché, il y a les jeunes diplômés qui font les activités appelées "ngoundja", les ventes de friperie, tout ça. Ils font ça au marché et c'est partout comme ça », décrit-il.Faute de trouver un travail après son master, Hamza s'est décidé à lancer une entreprise de sérigraphie avec l'aide de son oncle. « On est là encore, on entreprend au quartier comme ça. Mais c'est difficile l'entrepreneuriat, même ici au Tchad, tant que tu n'as pas un réseau autour de toi. Ce sont les amis, les frères, les cousins.... Ce sont eux qui viennent payer ta marchandise. »« La jeunesse tchadienne en a marre des promesses »Ancien activiste dans la société civile, Casimir rêve de monter une chaine vidéo. Il déplore la situation actuelle de la jeunesse.« Nous avons deux choses à faire. D'abord la volonté politique : par exemple, ici, il y a l'intégration qui s'annonce. Il faut respecter l'égalité des chances et également encourager les investisseurs », soutient Casimir, qui ajoute : « Il faut un climat de paix. Nous, la jeunesse tchadienne, on en a marre des promesses. À un moment donné, on risque même de créer une institution de promesses ici au pays », souffle-t-il.À écouter aussiTchad: une période de transition qui n'a pas satisfait tout le mondeLa fonction publique ne suffit pas, et le secteur privé est trop faible. Le gouvernement reconnait un problème social de fond. Son porte-parole Abderramane Koullamalah souligne que la transition n'a pu affronter tous les défis.« Si la politique d'insertion des jeunes a été ignorée durant plusieurs années, ce n'est pas au président Mahamat Idriss Déby qu'il faut rendre comptable de ça. Il a recruté énormément de jeunes dans la fonction publique. La fonction publique ne peut pas être un endroit pour faire du recrutement, parce que nous allons faire exploser le budget de l'État. »Les jeunes diplômés sans emploi espèrent que le sujet prendra une place majeure dans les programmes des candidats à la présidentielle du 6 mai.
Un reportage glaçant à lire dans Le Monde Afrique, dans la région du Tigré dans le nord de l'Éthiopie, où l'envoyé spécial du journal a pu se rendre deux ans après la fin de la guerre qui a ensanglanté la province rebelle entre 2020 et 2022.Deux après l'accord de paix, une guerre larvée se poursuit : le sida a fait sa réapparition : « Les associations d'entraide estiment que 15% des femmes ont contracté le VIH durant la guerre civile et redoutent une épidémie faute de campagne de dépistage et de soins. » En effet, « d'une violence inouïe, les affrontements (durant la guerre) auraient fait jusqu'à 600 000 morts, selon le bilan établi par l'Union africaine. Ils ont été aussi accompagnés de nombreux viols. Les autorités régionales du Tigré estiment à 120 000 le nombre de victimes d'abus sexuels ».Deux ans après la fin des combats, poursuit Le Monde Afrique, « la région se relève encore péniblement de la guerre civile. Les estropiés et les "gueules cassées" sont partout en ville. À Makalé, où les camps de réfugiés se comptent encore par dizaines, la mendicité est devenue le seul moyen de subsistance pour tous ces déplacés dans leur propre pays. L'activité économique se trouve presque au point mort et la sécheresse a mené des centaines de milliers de Tigréens au bord de la famine. (…) Fermes abandonnées, bétail mort, cultures à l'arrêt : la sécheresse, puis les pluies destructrices qui ont suivi le conflit armé, condamne à la sous-alimentation plus de 90% des six millions de Tigréens ».Le déni d'Addis-AbebaEt Le Monde Afrique de dénoncer dans son éditorial ce qu'il considère comme un quasi acte de guerre : « Le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, nie cette situation. Les autorités d'Addis-Abeba sont accusées d'abandonner les Tigréens à leur sort afin de parachever la mise à genoux de la province. (…) La famine qui fait rage au Tigré et le déni dont elle est entourée par les autorités éthiopiennes apparaît comme un symptôme supplémentaire d'une dérive contre laquelle la communauté internationale devrait se mobiliser. (…) Dans ce grand pays qui a besoin de réconcilier toutes ses composantes, aucune paix durable ne peut se construire en humiliant une partie de la population, conclut Le Monde Afrique, a fortiori en détournant les yeux du drame humanitaire flagrant qui la frappe. »Tchad : opération séduction électorale ?À la Une également, le Tchad qui va de surprise en surprise. Dimanche, on apprenait que le Premier ministre du gouvernement de transition tchadien, Succès Masra, se portait candidat à la présidentielle du 6 mai. Une annonce qui intervenait huit jours après celle du président Mahamat Idriss Déby Itno. Deux candidats du même bord donc… « L'opposition dénonce une "candidature prétexte", pointe Jeune Afrique, destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu'elle considère gagné d'avance par le président de la transition. »Une « drôle de candidature », s'exclame L'Observateur Paalga au Burkina. « Simple jeu de rôle, s'interroge le journal, pour donner un soupçon de crédibilité à une élection dont l'issue finale est connue d'avance ? Car on voit mal ce candidat accompagnateur disputer sérieusement le fauteuil présidentiel, pour ne pas dire le trône, avec celui qui l'a hissé au rang de deuxième personnalité de l'État tchadien. »Eau et électricité gratuitesEt puis ce lundi, autre surprise : le ministre des Finances et du Budget a annoncé la gratuité des consommations d'eau et d'électricité du 1er mars de cette année jusqu'au 31 décembre.Le site camerounais 237online est plutôt dubitatif… « À quelques mois d'échéances électorales majeures, difficile de ne pas y voir une tentative de séduction de l'électorat, au mépris des réalités budgétaires et des impératifs de bonne gestion. Une stratégie à courte vue, qui risque de se retourner contre le pouvoir en place si les promesses ne sont pas tenues ou si les conséquences économiques s'avèrent désastreuses. »WakatSéra à Ouaga est sur la même ligne et s'interroge : « Cadeau de ramadan ou début de campagne électorale ? Où les deux ? En tout cas, la gratuité de l'eau et de l'électricité jusqu'à la fin de l'année, décrétée par le gouvernement tchadien, n'a rien de fortuit. À s'y méprendre, cela ressemble à une manière pour la junte militaire de faire passer plusieurs pilules amères pour les populations tchadiennes. »
Au Tchad, six jours après la mort par balles de l'opposant Yaya Dillo. le Premier ministre Succès Masra promet sur RFI qu'il y aura « une enquête de type international ». Au moment de la fusillade à Ndjamena, le Premier ministre tchadien était en visite à Washington. Ce mardi, il est de passage à Paris, où il doit être reçu dans l'après-midi par son homologue français Gabriel Attal. Succès Masra sera-t-il candidat face au président Mahamat Idriss Déby lors de la présidentielle du 6 mai prochain ? Le Premier ministre, qui rentre demain mercredi au Tchad, répond aux questions de RFI.
Yaya Dillo Djerou, cousin et opposant du général Mahamat Idriss Déby Itno, a été tué dans l'assaut par l'armée du siège de son parti mercredi. L'opposition dénonce un "assassinat" pour l'évincer de la présidentielle, prévue dans deux mois. Les explications de Roland Marchal, chercheur et enseignant à Sciences Po.
Sindicato de Audi estudian propuesta de aumento salarial del 7 % directoInfonavit tiene ahorro que podrían destinarse a la construcción de viviendas: AMLOChad en estado de emergencia alimentaria y nutricional: Mahamat Idriss Déby ItnoMás información nuestro podcast
Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et l'Afrique… C'est le thème du livre Poutine contre la France, que vient de publier Patrick Forestier, reporter de guerre, aux éditions du Cherche Midi. La Russie a-t-elle joué un rôle dans la rupture de dimanche dernier entre trois pays du Sahel et la Cédéao ? La Russie va-t-elle évincer les militaires français du Tchad ? Quelle est la responsabilité des hommes politiques français dans le fiasco de la France au Sahel ? Patrick Forestier répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : En 2016, François Hollande et Jean-Yves Le Drian décident de retirer la force Sangaris de Centrafrique, est-ce que c'est la faute originelle ? Patrick Forestier : Oui, les Français étaient venus, avaient calmé les choses sans rien résoudre – c'est un pays qui est livré à lui-même –, mais après être partis, assez rapidement, on a laissé la place aux Russes. On a même favorisé, au Conseil de sécurité de l'ONU, l'arrivée des Russes. Et très vite, très rapidement, c'est Wagner et ses mercenaires qui sont arrivés, avec la désinformation, avec une campagne sans précédent qui a surpris les responsables français : les Français étaient vus d'un coup comme le diable, il n'y a pas d'autre mot.Pour justifier son retrait de Sangaris de Centrafrique, François Hollande dit aujourd'hui : « On n'avait pas les moyens d'être partout ».Alors il ne fallait pas y aller s'il n'y avait pas les moyens. Ça a été pire que tout d'y aller, de susciter des espoirs et de partir. Il est évident que, même lorsqu'il y est allé, lorsque la France a déployé des hommes là-bas, sur un bon constat – il y avait des massacres, il fallait quand même intervenir –, on est partis parce qu'on ne pouvait pas, là [François] Hollande a raison, rester davantage, parce que le front du Mali s'était dégradé énormément avec Barkhane et il y a eu les attentats en France, des interventions au Levant, donc on ne pouvait pas être partout. Le président Hollande a fait le diagnostic de sa propre initiative.Alors au Sahel, Patrick Forestier, vous décrivez le fiasco de la France. Dimanche dernier, le Mali, le Burkina et le Niger ont annoncé conjointement leur départ de la Cédéao, et derrière cette décision, certains y voient la main de la Russie. Qu'est-ce que vous en pensez ?Je pense que c'est vrai. Il y a un processus entre eux qui est réel, les trois nouveaux pouvoirs voulaient une union, c'est clair, mais au regard de leur nombre de voyages à Moscou, des émissaires russes qui viennent dans ces pays, et surtout au Burkina, qui est vraiment devenu le chouchou de [Vladimir] Poutine…Vous pensez peut-être au discours du capitaine [Ibrahim] Traoré à Saint-Pétersbourg en juillet dernier ? Oui, par exemple. On se souvient de ce discours à la Sankara qu'il a prononcé, à deux doigts d'insulter ses camarades présidents voisins. Et donc [Vladimir] Poutine l'a mis juste à côté de lui pour les photos, il a vu qu'avec ce jeune officier, on pouvait aller plus loin, c'est ce qu'il s'est passé. Depuis l'été dernier, les Russes défilent à Ouagadougou – des officiers, des gens de la coopération russe –, ils vont même peut-être construire une centrale atomique civile pour l'électricité, c'est un vaste programme.La visite la semaine dernière du président Mahamat Idriss Déby à Moscou, est-ce le signe que le Tchad pourrait à son tour expulser les militaires français pour accueillir des militaires russes à Ndjamena ?Expulser, c'est peut-être prématuré, mais en tout cas, c'est un signe clair que le Tchad se tourne à son tour vers Moscou, on voit qu'il y a un tournant. Alors comment ça va se finir ? Évidemment, c'est prématuré, mais comme au Mali, on voit mal comment des coopérants ou des mercenaires russes de la nouvelle société de mercenariat qui a remplacé Wagner, qui s'appelle Africa Corps, pourraient cohabiter avec le détachement français à Ndjamena. Donc on voit qu'on s'achemine vers de grandes difficultés au Tchad.EN 10 ans, vous écrivez que la France a perdu au Sahel ce qu'elle avait construit en 100 ans, est-ce irréversible ?Non, à l'heure d'aujourd'hui, non, mais ce ne sera jamais plus comme avant, c'est clair, plus avec ces méthodes. Ça sera peut-être plus à la méthode allemande, c'est-à-dire du business, des relations très courtoises et pas de politique.Est-ce que François Hollande et Emmanuel Macron ont mal joué et auraient pu faire autrement ?Pour François Hollande, il y a eu Serval, pas grand monde remet vraiment en cause Serval. C'est après, à l'époque, Monsieur Le Drian et son cabinet en particulier, qui ont vu grand. Peut-être fallait-il être plus modeste une fois l'opération terminée.Le succès militaire de Serval les a-t-il poussés à un excès de confiance ? Peut-être. Je ne suis pas à leur place pour répondre, mais on a vu quand même qu'avec 4 500 hommes, on ne pouvait pas contrôler un territoire aussi grand que l'Europe, une distance de Brest à Moscou.Et est-ce qu'en recevant Vladimir Poutine au fort de Brégançon en août 2019, Emmanuel Macron n'a pas fait preuve de naïveté ? J'espère que non. Ça, c'était avant le plus fort de l'offensive russe contre la France en Afrique. Mais c'est vrai qu'il a essayé quelque chose qui n'a pas marché, comme il a essayé d'empêcher que les Russes entrent dans une invasion en Ukraine. Alors ça part d'un bon sentiment, là aussi, mais en politique internationale, c'est le rapport de force qui compte, il n'y a que ça. Et là, je crois que Poutine n'est même pas cynique, il pèse les choses au trébuchet et il voit bien que la force de la parole ne suffit pas dans ce rapport de force qui s'appuie sur les armes.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la désignation de Mahamat Déby Itno candidat à la présidentielle, sur le remaniement au Gabon et sur le retrait de la Monusco. Tchad : Mahamat Idriss Déby désigné candidat à la présidentielle Le MPS, l'ancien parti au pouvoir, a choisi le général Mahamat Idriss Déby pour la présidentielle. À la fin de la transition, le pouvoir doit être rendu aux civils. L'actuel président de la transition peut-il briguer la magistrature suprême ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI.CAN 2024 : des stades presque vides Comment expliquer le manque de supporters dans les stades, y compris pour le match d'ouverture Côte d'Ivoire - Guinée Bissau ? Quelles dispositions la CAF et le Cocan, le comité organisateur, comptent-ils mettre en place pour remplir les tribunes ? Avec Bineta Diagne, correspondant de RFI à Abidjan. ► À lire aussi Calendrier et résultats de la CAN 2024.Gabon : le gouvernement de transition est déjà remanié Cinq mois après la prise du pouvoir par les militaires, les autorités ont déjà procédé à un remaniement du gouvernement de transition. Est-ce le signe de difficultés gouvernementales ? La nomination d'Alexandre Barro Chambrier au poste de vice-Premier ministre, est-elle une manière de composer avec l'opposition ? Avec Yves-Laurent Goma, correspondant de RFI à Libreville.RDC : les troupes de l'ONU sont sur le départLe calendrier de retrait des casques bleus en RDC est connu. Les troupes onusiennes quitteront le pays à la fin de l'année 2024. Pourquoi est-ce aussi long ? Comment va se dérouler le plan de retrait ? Avec Adolphe Agenonga Chober, professeur de l'Université de Kisangani, spécialiste des questions de sécurité dans l'est de la RDC.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la diminution des arrivées de personnes migrantes au Royaume-Uni, l'accord signé par l'Éthiopie avec le Somaliland pour s'assurer un accès à la mer et l'interdiction d'exercer pour les imams détachés en France. Tchad : Succès Masra nommé premier ministre de la transition Après avoir été le plus farouche opposant du président de la transition Mahamat Idriss Déby Succès Masra a été nommé Premier ministre. Comment expliquer ce revirement de situation ? Comment le reste de la classe politique a-t-elle accueillie cette décision ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI Éthiopie : accord avec le Somaliland pour un accès à la mer Enclavée, l'Éthiopie a signé un accord avec le Somaliland pour lui permettre d'avoir un accès à la mer Rouge. Que gagne le Somaliland à signer cet accord ? L'État somalien s'est-il exprimé sur cet accord sachant que l'indépendance du Somaliland n'a jamais été reconnue ? Avec Gaelle Laleix, correspondante permanent de RFI à Nairobi Royaume-Uni : pourquoi les migrants sont-ils moins nombreux ? Le nombre de migrants traversant la Manche pour arriver au Royaume-Uni a diminué d'un tiers sur l'année 2023. Comment s'explique cette diminution d'arrivées ? L'accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda sur l'expulsion des migrants réduira-t-il encore le nombre d'arrivées ? Avec Charlotte Boitiaux, journaliste pour le site d'information InfoMigrants France : les « imams détachés » interdits d'exercer Depuis le 1er janvier 2024, le statut d'imams détachés n'est plus accepté en France. Qu'est-ce qu'un imam détaché ? En quoi leur présence représente-t-elle un risque ? Quel avenir pour les imams détachés actuellement sur le territoire français ? Seront-ils expulsés ? Avec Haoues Seniguer, maître de conférences en Science politique à Science-Po Lyon et chercheur au Laboratoire Triangle, spécialiste des rapports entre islam et politique