Tout ce qu'il faut savoir dans le domaine de la Green Tech.
Le dimanche 31 août à Tour-de-Faure, dans le Lot, le calme du Parc naturel des Causses du Quercy a laissé place aux slogans des manifestants. En ligne de mire : le projet de TotalEnergies, qui prévoit d'installer près de 44 000 panneaux photovoltaïques sur 19 hectares de forêts et de prairies semi-ouvertes. Des milliers d'arbres devraient être abattus pour faire place au chantier.Pour les opposants, le paradoxe est criant : au nom de l'énergie verte, on sacrifie des espaces naturels riches en biodiversité. Ici vivent mammifères, oiseaux, reptiles et insectes protégés, comme le capricorne du chêne ou le lucane cerf-volant. « Il y a déjà assez d'espaces artificialisés pour installer des panneaux solaires et couvrir nos besoins énergétiques », rappelle Sébastien Garreta, président de l'association Lot Célé, au micro de FranceInfo. L'Ademe, l'Agence de la transition écologique, partage ce constat. Elle recommande d'installer les panneaux sur des toitures, parkings ou zones déjà artificialisées, afin de limiter les impacts sur les sols et la faune. D'autant que les études scientifiques abondent dans ce sens : selon l'université de Yale, construire dans des espaces naturels peut dégrader la biodiversité sans réel gain pour le climat.Du côté des élus, le premier adjoint Jean-Louis Eyrolles défend le projet, affirmant qu'il permettra d'alimenter en électricité le développement touristique local. TotalEnergies promet de compenser en replantant des essences locales dans un rayon de 30 kilomètres. Mais pour les écologistes, l'équation n'est pas si simple. La montagne de Lure, en Provence, a déjà vu un projet solaire annulé pour atteintes environnementales. Depuis le permis de construire signé en janvier 2023, associations et riverains mènent la bataille judiciaire. La Cour administrative d'appel de Toulouse a validé le projet, estimant que le site n'avait pas d'intérêt biologique « remarquable ». Mais la mobilisation reste vive, et tous attendent désormais le verdict de la Cour de cassation sur l'autorisation de défrichement. Entre transition énergétique et protection de la nature, le Lot illustre un dilemme bien français : comment produire une électricité propre… sans sacrifier les forêts qui nous protègent déjà. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Recycler, c'est transformer un déchet en ressource. Mais des chercheurs de l'université de Copenhague ont décidé d'aller plus loin : utiliser le plastique non seulement pour limiter la pollution, mais aussi pour lutter contre le réchauffement climatique. Leur découverte, publiée dans Science Advances, ouvre une piste inattendue.Le plastique en question, c'est le PET, omniprésent dans nos vies : bouteilles, emballages alimentaires, cartes bancaires, voire prothèses médicales. Problème, il finit trop souvent en décharge, où il se décompose en microplastiques qui polluent sols, rivières et atmosphère. Les chimistes danois, eux, ont mis au point une technique utilisant l'éthylènediamine, une molécule déjà connue pour capter le dioxyde de carbone. Résultat : le PET est décomposé en un nouveau matériau, baptisé BAETA, qui se révèle au moins aussi efficace que les technologies actuelles pour piéger le CO₂.Concrètement, quand les fumées industrielles passent par un filtre rempli de BAETA, le CO₂ est capturé. Une fois le matériau saturé, un simple chauffage suffit pour libérer le gaz, qui peut alors être concentré, stocké ou réutilisé. L'efficacité du BAETA est ainsi régénérée, et le cycle peut recommencer. Atout supplémentaire : cette technologie ne concurrence pas le recyclage classique. Elle s'appuie sur le PET le plus difficile à traiter, comme les plastiques colorés, mélangés ou dégradés… y compris ceux qui flottent dans les océans. Le procédé présente deux autres avantages majeurs. D'abord, il fonctionne à température ambiante, là où d'autres matériaux de captage du CO₂ nécessitent des conditions beaucoup plus énergivores. Ensuite, il reste performant sur une large plage de températures, de l'air ambiant jusqu'à 150 °C, ce qui permet de l'installer directement en sortie d'usine.Les chercheurs assurent que leur technologie peut passer à l'échelle industrielle. Reste à convaincre des investisseurs. Car au-delà de l'innovation scientifique, c'est une opportunité économique : transformer un déchet encombrant en ressource stratégique pour dépolluer l'air et les océans. « Les problèmes environnementaux ne sont pas isolés, et les solutions ne doivent pas l'être non plus », résume Jiwoong Lee, professeur de chimie à Copenhague. Le plastique, ennemi de la planète, pourrait bien devenir un allié contre le changement climatique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si demain, réparer une batterie de voiture électrique devenait aussi simple que changer une pile dans une télécommande ? C'est l'ambition du partenariat entre le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, le CEA, et le constructeur taïwanais ProLogium. Ensemble, ils ont présenté un concept baptisé « Design-for-Disassembly » — autrement dit, une batterie conçue dès le départ pour être démontée et réparée.L'idée est simple : au lieu de jeter un module entier dès qu'une cellule tombe en panne, il suffira de retirer la pièce défectueuse, comme on démonte un Lego, et de la remplacer. Un gain économique évident, mais aussi écologique, quand on sait à quel point le recyclage complet d'une batterie reste lourd et coûteux.ProLogium n'est pas un nouveau venu. Fondée en 2006, l'entreprise a déjà livré plus d'un demi-million de cellules depuis son usine de Taïwan. Sa spécialité : la technologie céramique au lithium. Plus sûre, plus stable, elle élimine les risques d'incendie et garantit des performances solides, du désert aux grands froids scandinaves. Autre atout, ses batteries dites « superfluidifiées » se rechargent rapidement, même par basses températures. Le prototype sera présenté au salon automobile de Munich, du 9 au 11 septembre. Il montrera comment chaque cellule peut être retirée individuellement, sans soudure ni colle définitive. Les mécaniciens pourront diagnostiquer, remplacer et remettre en route un pack en un temps record. Pour les automobilistes, cela pourrait signifier des coûts de maintenance divisés et une durée de vie allongée.Mais l'enjeu dépasse l'automobile. Aujourd'hui, recycler une batterie classique revient à la broyer intégralement, avec une récupération imparfaite des métaux. Ici, les cellules étant accessibles une par une, lithium, cobalt et autres matériaux critiques pourraient être récupérés plus facilement, et en meilleur état. Un atout stratégique pour l'Europe, qui reste très dépendante des importations d'Asie et d'Afrique. Et ProLogium voit grand : l'entreprise prépare déjà sa première usine européenne, à Dunkerque. Les travaux démarreront en 2026, avec une production prévue en 2028 et une montée en puissance jusqu'à 4 gigawattheures l'année suivante. De quoi équiper des dizaines de milliers de véhicules électriques avec des batteries non seulement performantes, mais aussi réparables et recyclables. Un pas décisif vers une mobilité plus durable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À partir du 1er octobre 2025, les data centers français de plus d'un mégawatt vont devoir composer avec de nouvelles règles. La loi DDADUE, adoptée le 30 avril dernier, transpose une directive européenne de septembre 2023 et impose un virage réglementaire centré sur l'efficacité énergétique et la récupération de chaleur.Concrètement, les opérateurs devront désormais valoriser la chaleur fatale dégagée par le refroidissement des serveurs. L'idée est simple : transformer cette énergie perdue en ressource utile, par exemple pour alimenter des réseaux de chauffage urbain. Autre obligation, toute création ou modification importante d'un site dépassant 1 MW devra faire l'objet d'une analyse coûts-avantages, visant à évaluer la faisabilité économique d'améliorations énergétiques dans l'approvisionnement en chaud et en froid. L'exploitant sera directement responsable de cette démarche. Et gare aux récalcitrants : en cas de manquement, l'administration pourra adresser une mise en demeure, puis prononcer des amendes pouvant atteindre 50 000 euros. Un décret d'application, encore en préparation, viendra préciser les modalités pratiques de ce dispositif.Ces nouvelles règles viennent s'ajouter à un cadre déjà dense. Les data centers ne disposent pas de catégorie spécifique dans la réglementation ICPE — les installations classées pour la protection de l'environnement —, mais les équipements associés, comme les groupes électrogènes ou les systèmes de refroidissement, déclenchent souvent des obligations environnementales. À cela s'ajoutent des contraintes liées à la localisation : une installation peut nécessiter une évaluation environnementale, voire se heurter aux règles sur le défrichement, Natura 2000 ou la protection des espèces. Pour Christophe Remy, expert HSE chez Tennaxia, le paradoxe est clair : alors que l'Union européenne semble ralentir sur certaines exigences environnementales, la France durcit le ton avec de nouvelles obligations. Mais, souligne-t-il, « c'est bien sur le terrain que la protection de l'environnement se joue, et les obligations HSE sont un excellent moyen pour progresser ». Les data centers, infrastructures vitales à l'économie numérique, se retrouvent donc face à un défi inédit : allier performance et sobriété énergétique, dans un contexte où la consommation électrique de ces géants du cloud ne cesse de croître. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une première mondiale qui vient de tomber. Le 5 septembre, le géant chinois CATL a annoncé que sa nouvelle batterie sodium-ion, baptisée Naxtra, venait de décrocher la certification nationale GB 38031-2025. Une norme de sécurité cruciale pour les batteries de traction destinées aux véhicules électriques, et qui n'entrera en vigueur qu'en juillet 2026. Autrement dit, CATL prend de l'avance.Les tests ont été menés par le Centre chinois de technologie et de recherche automobiles. Au programme : résistance aux chocs, diffusion thermique, cycles de charge rapide. Verdict : la Naxtra a coché toutes les cases. Selon le constructeur, elle conserve 90 % de sa capacité même à –40 °C, atteint une densité énergétique de 175 Wh/kg, offre une autonomie de 500 kilomètres et dépasse les 10 000 cycles de charge. De quoi rivaliser avec les batteries lithium-fer-phosphate, référence actuelle du marché.CATL ne compte pas en rester là. La production de masse doit débuter en décembre 2025, avec un premier déploiement sur les modèles dits Choco-swap. Particularité de ces véhicules : leurs batteries ne se rechargent pas, elles s'échangent. Un concept déjà soutenu par le réseau Chocolate, qui aligne aujourd'hui 512 stations réparties dans 34 villes chinoises. L'objectif est d'en compter 1 000 d'ici fin 2025, pour accompagner la montée en puissance de la Naxtra. Cette certification est un signal fort. Elle valide non seulement la sécurité mais aussi la fiabilité d'une technologie sodium-ion encore en quête de reconnaissance face au lithium. Or les atouts sont nombreux : des coûts plus faibles, une meilleure tolérance au froid et une abondance de matières premières, là où le lithium dépend de chaînes d'approvisionnement plus fragiles.Pour CATL, leader mondial des batteries, cette annonce marque un tournant stratégique. L'entreprise montre qu'elle peut industrialiser à grande échelle une alternative crédible au lithium, tout en s'assurant que l'écosystème — ici, les stations d'échange — progresse au même rythme. À l'heure où les constructeurs cherchent à diversifier leurs approvisionnements, la Naxtra pourrait bien être la première à prouver que le sodium-ion n'est pas seulement une promesse de laboratoire, mais une solution industrielle prête à électriser le marché. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie, ils sont nombreux à avoir tenté un pari risqué cette année : acheter une voiture électrique. Dans un pays où les coupures de courant sont fréquentes et où les véhicules électriques restent une rareté, l'idée pouvait sembler hasardeuse. Mais pour la plupart des possesseurs de voiture électrique, quatre mois après l'achat, ils assurent ne rien regretter. Fini les interminables files d'attente aux stations-service. L'Éthiopie est devenue le premier pays au monde à interdire l'importation de véhicules thermiques. Résultat, environ 115 000 voitures électriques circulent désormais sur ses routes.Le gouvernement pousse cette transition avec des exonérations fiscales et mise sur son gigantesque barrage de la Renaissance pour fournir une énergie verte et bon marché. Mais la réalité quotidienne reste contrastée. Lema Wakgari, exportateur de café, conduit une BYD chinoise. Il apprécie son confort mais pointe le manque criant de bornes de recharge : « Même à Addis, elles restent trop rares. Hors de la capitale, il n'y a aucun véhicule électrique. » La marque BYD domine le marché, suivie de quelques modèles occidentaux. Et l'argument économique est décisif : un chauffeur de taxi explique être passé de 20 000 birrs par mois en essence à moins de 3 000 birrs en électricité. Pourtant, le réseau national peine à suivre. Seuls 20 % des ménages ont accès à l'électricité quasiment en continu, et à peine un tiers de la population est raccordée. Les coupures perturbent la vie quotidienne et l'activité des usines. Mais face aux pénuries chroniques de carburant, l'électrique reste jugé plus pratique en ville.Derrière ce virage, il y a surtout une stratégie économique. L'Éthiopie dépense chaque année près de 4,5 milliards de dollars pour importer du carburant. Le barrage de la Renaissance, inauguré après 14 ans de travaux, double presque la production nationale avec ses 5 150 mégawatts. Objectif : rendre la recharge plus fiable et réduire la facture énergétique. Le gouvernement veut aussi développer une filière locale de véhicules électriques pour créer des emplois. Les prix, eux, restent élevés : environ 2,2 millions de birrs pour une BYD, dans un pays où le salaire moyen reste très bas. L'État ambitionne 2 300 stations de recharge, mais Addis n'en compte qu'une centaine. Et pour les poids lourds reliant Djibouti à la capitale, aucune alternative électrique pour l'instant. Malgré ces défis, l'Éthiopie avance à contre-courant. Preuve que la transition électrique peut progresser, même dans un pays où l'électricité elle-même reste un luxe.--Cet épisode est sponsorisé par Freelance Informatique, la plateforme qui met en relation consultants indépendants et entreprises clientes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les intelligences artificielles progressent à une vitesse fulgurante. Cet été, c'est Grok-4, signé par la société xAI, qui a fait parler de lui. Performances impressionnantes, capacités élargies… mais aussi un prix de développement vertigineux. Car derrière chaque prouesse d'IA, il y a une facture énergétique et financière qui donne le tournis.Selon les données recueillies par le média Epoch AI, l'entraînement de Grok-4 aurait coûté près de 490 millions de dollars. Une somme colossale, mais à l'image de ce que nécessite aujourd'hui la course à l'IA générative. On connaissait déjà les investissements massifs dans les data centers qui fleurissent un peu partout dans le monde ; il faut désormais ajouter le coût astronomique de l'entraînement des modèles. Et ce n'est pas qu'une question d'argent. Les ressources mobilisées sont, elles aussi, hors norme. L'entraînement de Grok-4 aurait englouti environ 310 millions de kWh. Pour donner un ordre de grandeur, c'est l'équivalent de plus d'un tiers de la consommation annuelle d'une petite ville de 10 000 habitants. À cela s'ajoute un autre chiffre qui interpelle : 750 millions de litres d'eau utilisés, soit l'équivalent de 300 piscines olympiques. Une ressource précieuse, mobilisée en quantité massive pour refroidir les infrastructures.L'impact carbone n'est pas en reste. L'opération aurait généré près de 140 000 tonnes de CO₂, un volume qui questionne alors que l'industrie technologique multiplie les promesses de neutralité carbone. Il faut toutefois préciser que ces chiffres restent des estimations. Epoch AI s'appuie sur des déclarations publiques de xAI, parfois floues, et sur des calculs basés sur le nombre d'heures GPU mobilisées pour l'entraînement. Mais, même avec une marge d'incertitude, les ordres de grandeur parlent d'eux-mêmes.Ces données posent une question de fond : jusqu'où ira la course à l'IA ? Si chaque génération devient plus performante, elle devient aussi plus coûteuse, financièrement comme écologiquement. Derrière l'enthousiasme, une réalité s'impose : l'intelligence artificielle n'est pas immatérielle. Elle repose sur des infrastructures gigantesques, très gourmandes en énergie et en ressources naturelles. Et c'est peut-être là son vrai défi pour l'avenir.--Cet épisode est sponsorisé par Freelance Informatique, la plateforme qui met en relation consultants indépendants et entreprises clientes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Transformer un problème en opportunité : voilà l'idée derrière une nouvelle piste explorée par des scientifiques américains. Leur objectif ? Recycler les déchets nucléaires pour produire du tritium, un isotope rare de l'hydrogène, indispensable au fonctionnement des futurs réacteurs à fusion. La fusion nucléaire, souvent présentée comme le Graal énergétique, repose sur la fusion de deux atomes légers – deutérium et tritium – pour libérer une quantité colossale d'énergie. Propre et sans émission de carbone, elle pourrait un jour révolutionner la production d'électricité. Mais un obstacle majeur subsiste : le tritium est extrêmement rare. Aujourd'hui, son prix atteint 33 millions de dollars le kilo, et les États-Unis ne disposent d'aucune capacité nationale pour en produire. Dans le même temps, le pays croule sous des milliers de tonnes de déchets radioactifs issus de ses centrales. Ces résidus, coûteux à stocker et dangereux à long terme, pourraient bien devenir une ressource stratégique. Des chercheurs du Laboratoire national de Los Alamos planchent sur un procédé utilisant un accélérateur de particules pour provoquer des réactions dans ces déchets et en extraire du tritium.Le rendement estimé est prometteur : un système alimenté par 1 gigawatt d'énergie pourrait générer jusqu'à 2 kilos de tritium par an. C'est plus de dix fois ce que produirait un réacteur à fusion de puissance équivalente, selon les calculs relayés par Interesting Engineering. Reste à déterminer la faisabilité économique et technique. Les équipes doivent affiner les simulations, mesurer les coûts et surtout garantir la sûreté du procédé. Car si l'idée séduit par son élégance – transformer un passif encombrant en carburant d'avenir –, elle devra démontrer qu'elle peut être appliquée à grande échelle sans créer de nouveaux risques.Comme le rappelle le physicien Terence Tarnowsky, « les transitions énergétiques sont coûteuses, et chaque fois qu'on peut les simplifier, il faut essayer ». Si cette piste aboutit, elle pourrait non seulement réduire le fardeau du stockage nucléaire, mais aussi accélérer l'arrivée de la fusion comme solution énergétique propre et durable. Une équation séduisante : moins de déchets, plus d'énergie propre, et peut-être, une étape décisive vers le futur énergétique que l'on attend tous. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est peut-être un tournant dans la quête d'une énergie solaire vraiment neutre en carbone. Des chercheurs de l'université de Bâle viennent de mettre au point une molécule capable de reproduire, en partie, le mécanisme de la photosynthèse. Leur création transforme la lumière du soleil en énergie chimique, sans émission de CO₂, une avancée publiée dans la revue Nature.Jusqu'ici, imiter la photosynthèse naturelle était un casse-tête scientifique. Les réactions photochimiques nécessaires impliquent des transferts multi-électroniques complexes, difficiles à obtenir avec des systèmes moléculaires traditionnels. L'équipe dirigée par le professeur Oliver Wenger affirme avoir franchi ce cap en concevant une molécule dotée d'une architecture inédite : cinq unités reliées, dont deux « donneurs », un capteur de lumière et deux « accepteurs ». Résultat : quand elle est éclairée, la molécule peut accumuler quatre charges électriques – deux positives et deux négatives – de manière réversible. Le processus se déroule en deux étapes. Un premier flash lumineux génère une charge positive et une charge négative. Un second éclair répète l'opération, doublant le résultat. La molécule se retrouve ainsi avec deux charges positives et deux négatives, prêtes à être utilisées dans d'autres réactions chimiques. L'un des grands atouts de cette découverte réside dans sa capacité à fonctionner avec une lumière faible, proche de l'intensité solaire réelle. Là où la plupart des expériences de photosynthèse artificielle exigent des lampes extrêmement puissantes, cette approche progressive permet d'utiliser la lumière telle qu'elle est disponible au quotidien. « Nous nous rapprochons déjà de l'intensité de la lumière solaire », souligne Mathis Brändlin, co-auteur de l'étude. Autre avantage : les charges restent stables assez longtemps pour être exploitées dans des réactions ultérieures.Pour Oliver Wenger, cette avancée représente « une pièce importante du puzzle » vers une véritable photosynthèse artificielle. L'objectif à long terme : produire des carburants propres et neutres en carbone à partir de la seule énergie solaire. Un horizon qui, si la recherche se confirme, pourrait changer la donne dans la lutte contre le réchauffement climatique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le Japon vient de franchir une étape symbolique dans la course aux énergies renouvelables. Le 5 août dernier, la ville de Fukuoka, au sud-ouest de l'archipel, a inauguré la toute première centrale osmotique du pays. C'est seulement la deuxième installation de ce type au monde, après celle ouverte au Danemark en 2023. Cette centrale devrait produire près de 880 000 kilowattheures par an, assez pour alimenter environ 220 foyers japonais, mais surtout pour faire tourner une usine de dessalement qui fournit en eau douce la ville et les communes voisines, selon le site Interesting Engineering.L'énergie osmotique, ou « énergie bleue », repose sur un principe simple : exploiter la différence de salinité entre l'eau douce d'un fleuve et l'eau salée de la mer. Une membrane semi-perméable sépare ces deux masses d'eau. L'eau douce migre naturellement vers l'eau salée, créant une surpression capable d'actionner une turbine et de produire de l'électricité. Contrairement au solaire ou à l'éolien, cette ressource fonctionne en continu, de jour comme de nuit, et ne dépend pas de la météo. « Une source d'énergie renouvelable de nouvelle génération, sans CO₂ et disponible 24 heures sur 24 », vante l'Agence des eaux de Fukuoka.Mais transformer ce potentiel en réalité industrielle reste un défi. Le rendement global de l'osmose est souvent limité par des pertes d'énergie liées au pompage ou au frottement dans les membranes. « Bien que l'eau salée libère de l'énergie en se mélangeant à l'eau douce, une grande partie est perdue avant d'arriver à la turbine », rappelle Sandra Kentish, professeure à l'Université de Melbourne, dans les colonnes du Guardian.Pour contourner ces obstacles, la centrale japonaise mise sur une astuce : utiliser la saumure issue du dessalement, beaucoup plus concentrée en sel que l'eau de mer classique. Ce gradient accentué augmente l'efficacité du système et améliore la quantité d'énergie produite. Pour l'heure, Fukuoka reste un projet pilote, mais il suscite déjà des espoirs. Des chercheurs australiens envisagent de tester la même approche sur leurs lacs salés, avec l'idée que cette « électricité bleue » pourrait, demain, compléter le bouquet des énergies propres. Une technologie encore balbutiante, mais qui illustre bien l'inventivité déployée pour réduire la dépendance mondiale aux énergies fossiles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une molécule à double visage : l'ozone. Trois atomes d'oxygène qui, selon leur emplacement, sauvent ou compliquent la vie sur Terre. En haute altitude, dans la stratosphère, il agit en super-héros, bouclier vital contre les rayons ultraviolets. Mais au ras du sol, il se transforme en polluant, irritant les poumons et saturant nos villes. Et voilà qu'une étude vient ajouter une nuance : son rôle climatique pourrait être plus lourd qu'imaginé.Souvenez-vous : en 2023, la communauté scientifique se félicitait de la lente guérison de la couche d'ozone, grâce au fameux Protocole de Montréal de 1989. L'interdiction des CFC, ces gaz utilisés dans les réfrigérateurs ou les bombes aérosols, avait permis au bouclier stratosphérique de cicatriser. Bonus inattendu, cela limitait aussi des gaz à effet de serre puissants. Mais les chercheurs révèlent aujourd'hui que la médaille a son revers. Selon des travaux publiés dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, l'ozone devrait piéger, entre 2015 et 2050, l'équivalent de 0,27 watt par mètre carré de chaleur supplémentaire. Cela ferait de lui le deuxième contributeur au réchauffement futur, juste derrière le dioxyde de carbone et loin devant le méthane. Autrement dit, même en réparant la couche d'ozone, nous ne sommes pas tirés d'affaire.Faut-il alors baisser les bras ? Absolument pas, insiste le professeur Bill Collins, de l'université de Reading : continuer à protéger la couche d'ozone reste vital pour prévenir les cancers de la peau. En revanche, il plaide pour adapter les politiques climatiques : réduire davantage nos émissions de CO₂ et de méthane pour compenser cet effet secondaire. Car une chose est sûre : même si nous limitons la pollution au sol, la stratosphère, elle, continuera à se regarnir pendant des décennies. Aujourd'hui, 90 % de l'ozone de la planète se concentre dans ces hautes couches, les 10 % restants stagnent plus bas, là où ils nous étouffent. En somme, l'ozone confirme son statut de molécule paradoxale : bouclier indispensable et acteur discret du réchauffement. https://acp.copernicus.org/articles/25/9031/2025/ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si les vagues devenaient des centrales électriques ? C'est le pari d'Eco Wave Power, une start-up israélienne qui teste actuellement en Californie une technologie aussi simple qu'astucieuse. Imaginez une jetée couverte de flotteurs qui montent et descendent au rythme des vagues, comme des touches de piano. Reliés à des pistons hydrauliques, ils compriment un fluide biodégradable, stocké dans des accumulateurs ressemblant à de grosses bouteilles de plongée. La pression libérée actionne ensuite une turbine, et produit de l'électricité. Un projet pilote, encore modeste, mais qui pourrait changer d'échelle : recouvrir la jetée de 13 kilomètres du port de Los Angeles avec des centaines de flotteurs permettrait, selon la cofondatrice Inna Braverman, d'alimenter près de 60 000 foyers. De quoi séduire une Californie où la demande énergétique explose, portée notamment par l'essor de l'intelligence artificielle.L'idée n'est pas neuve : exploiter l'énergie des vagues, colossale et quasi continue, fait rêver depuis des décennies. Sur le papier, les seules vagues de la côte Ouest américaine pourraient couvrir un tiers de la production d'électricité du pays. Mais dans la pratique, l'histoire de l'énergie houlomotrice est jalonnée d'échecs. Installés en pleine mer, les dispositifs finissent souvent brisés par les tempêtes, ou deviennent impossibles à rentabiliser à cause des frais de maintenance. C'est là qu'Eco Wave Power joue sa carte maîtresse : un système fixé directement aux infrastructures portuaires. Quand la mer se déchaîne, les flotteurs se rétractent automatiquement, évitant les dégâts. Une simplicité qui séduit même des experts sceptiques. “Placer le dispositif au bord du rivage, accessible à pied pour la maintenance, a beaucoup de sens”, estime le professeur Krish Thiagarajan Sharman de l'Université du Massachusetts.Reste une limite : toutes les villes côtières ne disposent pas d'une jetée aussi longue que Los Angeles. Pour certains, la technologie restera donc cantonnée à des usages de niche, comme l'alimentation d'îles isolées. Mais Eco Wave Power voit plus grand : Israël alimente déjà 100 foyers grâce à ses flotteurs, le Portugal et Taïwan suivront bientôt. L'entreprise rêve de projets capables de rivaliser avec l'éolien, tout en affirmant un impact nul sur l'écosystème marin. La promesse est ambitieuse : transformer un éternel “serpent de mer” en une énergie d'avenir. Et cette fois, les vagues pourraient bien faire bouger les lignes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le marché automobile américain vit un grand écart. D'un côté, les voitures thermiques, essence ou diesel, qui battent des records de longévité. De l'autre, les véhicules électriques, plus modernes mais renouvelés à un rythme effréné. Une dualité qui interroge sur l'avenir de la mobilité, et sur ses impacts écologiques.Selon les dernières données de S&P Global, une voiture thermique reste en moyenne 13,6 ans entre les mains de son propriétaire. Cette fidélité s'explique en partie par la crise économique de 2008 : les Américains ont appris à garder leurs véhicules plus longtemps. La robustesse des moteurs, leur fiabilité éprouvée et des coûts d'achat toujours plus élevés renforcent cette tendance. Beaucoup de foyers équipés d'une voiture électrique conservent d'ailleurs une thermique “au cas où”, notamment pour les longs trajets. Résultat : le parc thermique vieillit, porté par une forme de prudence économique qui prolonge la durée de vie des véhicules.Côté électrique, le contraste est saisissant : la durée moyenne de possession n'est que de 3,6 ans. Non pas parce que ces voitures sont moins fiables, mais parce que le marché évolue à une vitesse folle. Chaque année, de nouveaux modèles, plus performants et innovants, incitent les consommateurs à changer. Les acheteurs, souvent plus aisés, sont sensibles à cette logique de nouveauté, qui rappelle le cycle des smartphones. Tesla et consorts alimentent cette course permanente aux dernières innovations. Mais ce renouvellement rapide soulève une question de fond : que vaut un véhicule “zéro émission” si son cycle de vie reste si court ?Cette différence traduit deux rapports distincts à l'automobile. La thermique est vécue comme un bien durable, la voiture électrique comme un produit technologique en perpétuelle mise à jour. Entre 2013 et 2022, 6,6 % des voitures électriques ont déjà quitté la circulation, contre 5,2 % pour les thermiques. Un écart modeste, mais révélateur d'un marché encore instable. Avec le temps, les véhicules électriques devraient gagner en maturité et rallonger leurs cycles de possession. En attendant, le marché automobile reste le théâtre d'une étrange cohabitation : tradition et fiabilité face à modernité et renouvellement accéléré. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ils appellent à un effort mondial. Une équipe de chercheurs du Global Systems Institute de l'université d'Exeter propose une nouvelle méthode pour identifier ce qu'ils appellent des “points de bascule positifs” – ces seuils à partir desquels un petit changement peut enclencher une transformation profonde, et souvent irréversible, mais cette fois au bénéfice du climat. Le professeur Tim Lenton rappelle un constat préoccupant : “L'économie mondiale se décarbone au moins cinq fois trop lentement pour respecter l'Accord de Paris et contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C.” Or, au lieu de subir uniquement les points de bascule négatifs – comme la fonte du permafrost ou l'effondrement des calottes glaciaires –, il est possible d'activer des dynamiques inverses, capables d'accélérer la transition.Publiée dans la revue Sustainability Science, leur étude propose un cadre structuré pour repérer ces points de bascule bénéfiques, évaluer leur proximité et identifier les déclencheurs à activer. Pour ce faire, les chercheurs s'appuient sur l'histoire – des systèmes ayant déjà basculé par le passé – mais aussi sur l'analyse des comportements et des technologies existantes. Un exemple frappant : la voiture électrique. Plus les gens en achètent, plus les performances s'améliorent, plus les prix baissent, plus les infrastructures se développent. Un cercle vertueux qui attire de nouveaux utilisateurs et accélère la bascule. Le même phénomène pourrait bientôt concerner les pompes à chaleur, particulièrement au Royaume-Uni, selon le Dr Steve Smith.Autre levier majeur : la consommation de viande. Avec des politiques publiques adaptées, une offre végétarienne plus variée et une influence sociale croissante, un changement d'habitudes alimentaires pourrait enclencher un point de bascule aux effets massifs sur le climat… mais aussi sur la santé. Attention toutefois : certains secteurs comme le nucléaire ou la production de béton n'offrent pas, à court terme, ce type de dynamique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Elles illuminent parfois le ciel d'aurores spectaculaires… mais elles représentent aussi une menace invisible pour nos satellites. Les tempêtes solaires, ou géomagnétiques, sont déclenchées par d'immenses éjections de particules chargées en provenance du Soleil. Lorsqu'elles frappent la haute atmosphère terrestre, elles modifient sa densité, perturbant vitesse, altitude et durée de vie des engins en orbite.Mais avec le réchauffement climatique, un nouveau facteur s'invite dans l'équation. Contrairement à la basse atmosphère, qui se réchauffe sous l'effet du dioxyde de carbone, la haute atmosphère se refroidit. Cela entraîne une diminution progressive de sa densité. Alors, une question se pose : les tempêtes solaires pourraient-elles devenir plus destructrices pour les satellites dans les décennies à venir ?C'est ce qu'ont étudié des chercheurs du Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) aux États-Unis, en collaboration avec l'université de Kyushu au Japon. Leur modèle s'est appuyé sur la super-tempête des 10 et 11 mai 2024, provoquée par d'énormes éjections de masse coronale. Les scientifiques ont simulé cette même tempête à différents moments : en 2016, puis en 2040, 2061 et enfin en 2084. Le tout grâce à un supercalculateur capable de reproduire l'atmosphère terrestre jusqu'à 700 kilomètres d'altitude.Résultat : d'ici la fin du siècle, la haute atmosphère pourrait être 20 à 50 % moins dense au pic d'une tempête solaire, en raison de l'augmentation du CO₂. Et ce n'est pas une bonne nouvelle. Car si l'air y devient plus rare, les variations provoquées par une tempête seront proportionnellement plus violentes. Là où une tempête double aujourd'hui la densité au maximum de son intensité, elle pourrait presque la tripler dans le futur. Concrètement, cela signifie davantage de contraintes pour les satellites, mais aussi pour les débris spatiaux qui menacent déjà la sécurité en orbite. Les auteurs appellent à de nouvelles recherches, afin de mieux anticiper ces évolutions de la météo spatiale et leurs effets sur nos infrastructures. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La roue de potier, la machine à vapeur… depuis des siècles, le même mécanisme revient : le volant d'inertie. Ce disque lourd, qui résiste aux variations de mouvement, revient aujourd'hui sur le devant de la scène – non plus pour animer des machines, mais pour stabiliser nos réseaux électriques. Pourquoi ? Parce que le solaire et l'éolien, aussi verts soient-ils, produisent une énergie irrégulière. Une ombre sur un panneau, une rafale de vent qui cesse, et le réseau vacille. Jusqu'ici, les centrales au charbon ou au gaz, avec leurs énormes générateurs en rotation, assuraient cette stabilité. Mais dans un système électrique dominé par les renouvelables, l'équilibre devient bien plus fragile.L'Espagne en a fait l'amère expérience en avril dernier : une mégapanne due à une incapacité à réguler la tension du réseau. Même scénario en 2019 au Royaume-Uni, où une chute de fréquence a plongé une partie du pays dans le noir. Outre-Manche, l'opérateur Neso a donc lancé un programme présenté comme unique au monde : intégrer des volants d'inertie au cœur du réseau. Ces disques d'acier stockent et restituent de l'énergie en un clin d'œil, lissant les fluctuations mieux que des batteries lithium-ion, plus coûteuses et dépendantes de matériaux rares.À Liverpool, sur l'ancien site d'une centrale à charbon, deux volants géants de 40 tonnes fournissent déjà 1 % de l'inertie nécessaire au réseau britannique. Et tout cela sans brûler le moindre combustible fossile. Une première qui en dit long sur le potentiel de cette technologie. Le Royaume-Uni vise 95 % d'électricité renouvelable d'ici 2030, 100 % en 2035. Mais comme le rappelle Guy Nicholson de Statkraft, « aujourd'hui, nous n'y parvenons même pas pendant une heure » : il faut encore garder des turbines à gaz en veille pour la stabilité. Si la Chine et les États-Unis ont déjà déployé les plus gros systèmes, l'Europe reste timide. Mais après la panne espagnole, beaucoup estiment que d'autres pays finiront par suivre le mouvement. Car le vieux volant d'inertie pourrait bien être l'allié discret de la transition énergétique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Vous l'avez sûrement déjà ressenti : en passant à côté d'une voiture noire garée en plein soleil, une véritable bouffée de chaleur vous enveloppe. Eh bien, ce n'est pas une illusion. Une équipe de chercheurs de l'université de Lisbonne, menée par Márcia Matias, vient de le démontrer dans une étude publiée dans City and Environment Interactions.Pendant plus de cinq heures, deux voitures – l'une noire, l'autre blanche – ont été observées sous un soleil estival et une température ambiante de 36 °C. Résultat : la voiture noire faisait grimper la température de l'air environnant jusqu'à 3,8 degrés de plus que l'asphalte voisin. À l'inverse, la voiture blanche avait un impact bien moindre. L'explication est simple : les couleurs n'absorbent pas la lumière de la même façon. Le blanc réfléchit jusqu'à 85 % de l'énergie solaire, quand le noir n'en renvoie que 10 % au maximum. Or, la carrosserie métallique d'une voiture chauffe beaucoup plus vite que le bitume, transformant chaque véhicule sombre en véritable radiateur urbain.Imaginez maintenant des milliers de voitures garées dans une grande ville. Chacune peut devenir soit une source de chaleur supplémentaire, soit un petit bouclier thermique. Selon Márcia Matias, repeindre les véhicules en clair pourrait réduire significativement la chaleur ressentie lors des journées étouffantes. À Lisbonne, par exemple, une telle stratégie permettrait de doubler la réflectivité des rues, en passant de 20 % à près de 40 %. Des villes comme Miami, Baltimore ou Barcelone installent déjà des capteurs pour comprendre comment la chaleur se répartit dans leurs rues. Les écarts entre deux quartiers voisins peuvent atteindre trois degrés. Ces différences, loin d'être anecdotiques, influencent directement la qualité de vie et les stratégies d'adaptation au réchauffement. Jusqu'ici, les recherches s'étaient concentrées sur la couleur des toits et des trottoirs. Cette fois, ce sont les voitures qui entrent en jeu. Les chercheurs suggèrent de cibler en priorité les flottes publiques, les taxis et les utilitaires de livraison. Une piste simple, peu coûteuse et écologique pour aider nos villes à respirer… à condition, bien sûr, de changer de couleur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Symbole de la guerre moderne, le drone s'impose comme un outil incontournable sur les champs de bataille. En Ukraine, il a permis de compenser en partie l'asymétrie militaire face à la Russie. Mais Moscou innove à son tour : ses forces expérimentent désormais des drones équipés de panneaux solaires, une adaptation qui pourrait changer la donne.Une vidéo récente montre ces engins modifiés avec de petits panneaux solaires de camping, coûtant une cinquantaine d'euros. L'idée est simple mais redoutable : l'énergie solaire, même limitée, suffit à alimenter capteurs et transmissions vidéo, sans puiser dans la batterie principale. Résultat : ces drones peuvent rester en embuscade plus longtemps, surveiller discrètement une zone et préparer une attaque au moment opportun. Techniquement, les panneaux ajoutent seulement 200 à 300 grammes pour une puissance d'environ dix watts. Pas assez pour recharger complètement l'appareil, mais suffisant pour maintenir les systèmes de surveillance actifs. Cette approche de « bricolage militaire » illustre parfaitement la capacité d'une armée à détourner des technologies civiles bon marché pour un usage stratégique.Les implications sont considérables. Des drones capables de patienter des heures, voire des jours, deviennent l'équivalent aérien des mines terrestres : des menaces invisibles, difficiles à neutraliser, pouvant surgir à tout moment. Les armées devront désormais intégrer ce paramètre dans leurs stratégies défensives. Cette innovation soulève aussi des questions plus larges. Si de simples panneaux de camping permettent déjà de prolonger une mission, que se passera-t-il lorsque des technologies solaires plus performantes seront intégrées directement à la conception des drones ? On pourrait voir émerger une nouvelle génération d'engins quasi autonomes, réduisant la dépendance aux bases de contrôle et aux opérateurs humains. Mais avec cette autonomie croissante viennent aussi des enjeux éthiques. Jusqu'où laisserons-nous les machines surveiller, décider, voire frapper sans contrôle humain direct ? Une chose est sûre : l'expérimentation russe montre que la course à l'armement technologique, déjà bien lancée, vient de franchir une nouvelle étape. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Elles traînent dans nos tiroirs depuis les années 60 : les piles alcalines jetables. Pratiques, certes, mais désastreuses pour l'environnement. Et si leur règne touchait à sa fin ? Une entreprise française, au nom digne d'un roman fantastique – Dracula Technologies – veut changer la donne avec une innovation qui pourrait bouleverser notre rapport à l'énergie du quotidien.Le pari de la société drômoise repose sur les modules photovoltaïques organiques, appelés OPV. Ces petites surfaces souples captent la lumière ambiante pour la transformer en électricité. Contrairement aux panneaux solaires traditionnels, pas de métaux rares ni toxiques ici : les OPV sont fabriqués à partir de matériaux organiques, recyclables et non nocifs. Une technologie qui fonctionne même sous faible luminosité et qui affiche une durée de vie de plus de dix ans. Dix années de recherche ont été nécessaires pour aboutir à ce résultat. Aujourd'hui, Dracula Technologies dispose de la plus grande usine de production de modules OPV en Europe, la Green MicroPower Factory, capable de produire 150 millions de centimètres carrés par an. Une prouesse industrielle qui place la France à l'avant-garde de cette transition énergétique.Ces modules trouvent déjà des applications très concrètes : capteurs connectés, domotique, étiquettes électroniques… autant d'objets qui, jusque-là, dépendaient de piles à usage unique. Avec les OPV, plus besoin de maintenance régulière ni de remplacements fastidieux. Résultat : des économies, moins de déchets, et une empreinte carbone réduite. Pour son PDG, Brice Cruchon, le message est clair : « Nos modules sont recyclables et durables, ils offrent une alternative écologique et économique aux piles jetables. » Alors, est-ce la fin annoncée de la pile alcaline ? Peut-être pas du jour au lendemain, mais cette technologie française ouvre une perspective enthousiasmante : celle d'un monde où nos objets connectés fonctionneraient durablement, sans que chaque clic, chaque capteur, ne laisse derrière lui une montagne de déchets toxiques. Une petite révolution verte… qui démarre chez nous. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une bonne nouvelle pour les Parisiens : la qualité de l'air s'est nettement améliorée au cours de la dernière décennie. Selon une étude d'AirParif, les concentrations de polluants ont chuté de 40 % en dix ans. Résultat : en 2024, la capitale n'a franchi aucun seuil réglementaire de pollution. Une première saluée par Dan Lert, adjoint à la maire en charge du climat, de l'eau et de l'énergie, qui parle d'une « amélioration sans précédent ».Entre 2012 et 2022, les chiffres sont clairs : le dioxyde d'azote, principalement issu du trafic automobile, a reculé de 40 %, et les particules fines de 28 %. Même les émissions de CO₂ dues aux voitures ont diminué de 35 %. De quoi nourrir un certain optimisme… mais pas au point de baisser la garde. Car la pollution de l'air reste la première cause de mortalité et de maladies chroniques dans la capitale. L'Observatoire régional de santé Île-de-France estime que plus d'un décès sur dix à Paris est lié aux particules fines, et plus de 5 % au dioxyde d'azote.La mairie de Paris n'entend donc pas relâcher ses efforts. Elle a même saisi la justice en juin dernier pour contester le futur plan de protection de l'atmosphère d'Île-de-France, qui doit couvrir la période 2025-2030. En cause : un dispositif jugé trop faible face à l'urgence sanitaire. Dan Lert dénonce un plan « obsolète », notamment parce qu'il repose en grande partie sur la mise en place de zones à faibles émissions, les fameuses ZFE, dont la suppression a été votée à l'Assemblée nationale. Pour l'Hôtel de Ville, l'abandon de cette mesure-clé compromet l'atteinte des objectifs fixés pour 2030. Autrement dit, si Paris respire mieux aujourd'hui, la bataille contre la pollution est loin d'être gagnée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Dubaï, la marche à pied pourrait bientôt devenir… une expérience climatisée. La métropole des Émirats arabes unis vient d'annoncer un projet spectaculaire : le « Dubaï Walk », un gigantesque réseau de voies piétonnes couvertes et réfrigérées. Objectif : permettre aux habitants comme aux touristes de circuler à pied, même en plein été, sous un soleil qui fait grimper le thermomètre bien au-delà des 40 degrés.Le projet donne le vertige. On parle de 6 500 kilomètres de parcours climatisés, dont 4 200 kilomètres de voies nouvelles et 2 300 kilomètres réhabilités. Ces artères piétonnes relieront les sites emblématiques de la ville, du Burj Khalifa au Musée du Futur, en passant par des zones d'affaires comme le World Trade Center. Et pour fluidifier encore les déplacements, pas moins de 110 ponts et passages souterrains viendront compléter l'ensemble. La pièce maîtresse, c'est sans doute le « Future Loop » : une passerelle futuriste de 2 kilomètres, entièrement climatisée, qui reliera les Emirates Towers au centre d'exposition. Large de 6 à 15 mètres, elle sera ouverte non seulement aux piétons mais aussi aux modes de transport doux. Une première étape vers ce que Dubaï imagine comme un réseau de rues climatisées du futur.Mais derrière le confort affiché, l'ambition est aussi écologique. La ville veut doubler la part des déplacements à pied, passant de 13 % aujourd'hui à 25 % d'ici 2040. Moins de voitures, donc moins d'émissions de carbone, même si l'idée de refroidir des kilomètres de trottoirs dans un désert soulève quelques interrogations sur la consommation énergétique. Ce projet s'inscrit dans une stratégie plus large, qui comprend déjà le « Loop », un parcours de 93 kilomètres dédié aux piétons et cyclistes. Une manière pour Dubaï de se positionner comme un laboratoire de la mobilité urbaine durable… et une vitrine mondiale de son audace architecturale. Les premiers tronçons devraient voir le jour entre 2025 et 2027, avec une livraison finale prévue en 2040. Un chantier pharaonique qui confirme, une fois de plus, l'appétit de Dubaï pour les projets hors normes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aux États-Unis, l'énergie nucléaire pourrait bientôt gagner en efficacité grâce… à l'intelligence artificielle. Le laboratoire national d'Oak Ridge, dans le Tennessee, s'est associé à l'entreprise Atomic Canyon pour accélérer un processus souvent critiqué : l'octroi de licences pour les centrales nucléaires.Ce secteur est placé sous la stricte surveillance de la Commission de régulation nucléaire, la NRC. Chaque réacteur doit obtenir son feu vert à l'issue d'un examen long, minutieux, et surtout très lourd en paperasse. L'idée d'Oak Ridge et d'Atomic Canyon est claire : utiliser la puissance de calcul du superordinateur Frontier, le plus rapide du monde, pour automatiser une grande partie des tâches administratives. Objectif : réduire les délais, limiter les coûts, et répondre aux ambitions énergétiques des États-Unis, sans transiger sur la sécurité.Pour cela, Atomic Canyon a mis au point des modèles d'IA baptisés FERMI. Leur rôle : plonger dans des montagnes de documents techniques et réglementaires, et en extraire les informations pertinentes. Un travail qui, effectué par des humains, peut prendre des mois. L'entraînement de ces modèles a nécessité une base de données colossale de 53 millions de pages, digérées grâce au calcul exascale de Frontier. Résultat : un moteur de recherche intelligent, taillé sur mesure pour l'industrie nucléaire. Tom Evans, chercheur à Oak Ridge, souligne que cette collaboration n'a rien d'un gadget. Avec la demande croissante en énergie stable, il s'agit d'un levier pour intégrer plus rapidement de nouveaux réacteurs au réseau électrique.Mais attention, rappelle Trey Lauderdale, PDG d'Atomic Canyon : « L'IA n'est pas là pour piloter une centrale. Elle doit rendre les données compréhensibles et utilisables ». En d'autres termes, l'IA sera l'assistante, pas l'opératrice. Le nucléaire représente aujourd'hui 20 % de l'électricité américaine. Dans un contexte de retour en grâce de cette énergie bas-carbone, cette expérimentation pourrait devenir un modèle pour d'autres industries engluées dans leurs procédures. Si l'IA réussit à débureaucratiser le nucléaire, c'est tout un pan de l'économie réglementée qui pourrait en être transformé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une petite révolution qui vient de se jouer… et elle est française. Le premier moteur d'avion entièrement électrique homologué au monde vient d'être certifié, et il a été en partie conçu à Niort, dans les Deux-Sèvres. Une avancée majeure qui place l'Hexagone au premier plan de l'innovation aéronautique.Fruit de quatre années de recherche et de mise au point, ce moteur ouvre une nouvelle ère pour l'aviation. Plus de 1 500 heures de tests au sol et 100 heures de vol ont été nécessaires avant d'obtenir le précieux sésame. Un travail titanesque mené par des ingénieurs et techniciens passionnés. « L'assemblage électronique, véritable cerveau de la machine, a été un défi colossal », confie Charles Bedeau, responsable du pôle développement chez Safran. Traditionnellement dominée par les géants américains et européens, l'industrie aéronautique accueille là un signal fort : la France peut rivaliser sur le plan mondial. Isabelle Zenasni, monteuse et câbleuse prototypiste, ne cache pas sa fierté d'avoir contribué à cette aventure : « On a travaillé sur un projet inédit, exigeant, mais porteur d'avenir. »Et cet avenir, il s'écrit aussi localement. À Niort, la fierté est palpable. Ce moteur électrique suscite un véritable dynamisme économique, avec de nouveaux emplois et un regain d'attractivité pour la région. Un symbole fort d'une innovation née dans un territoire parfois loin des grands centres industriels. Mais au-delà de l'exploit technique et industriel, cette homologation tombe à point nommé. Alors que le secteur aérien est pointé du doigt pour son empreinte carbone, cette technologie apporte une réponse concrète. Plus propre, plus durable, elle pourrait bien redessiner l'avenir du transport aérien. « Ce succès, c'est avant tout le résultat d'un travail collectif acharné », souligne Guillaume Brunet, l'un des acteurs clés du projet. Un succès qui dépasse les frontières du pays : la France montre qu'elle peut devenir un leader mondial de l'aviation durable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Choses à Savoir Tech Verte s'offre une ultime pause en cette fin d'été et revient pour dès le dimanche 31 août pour une nouvelle saison. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Direction la Tasmanie, où une laiterie familiale a décidé de révolutionner le marché laitier. Son nom : Ashgrove. Son pari : produire ce qu'elle présente comme le premier lait de marque au monde issu de vaches nourries aux algues. Chaque jour, ses 500 vaches fournissent près de 10 000 litres de lait, commercialisés sous l'étiquette Eco-Milk dans les supermarchés de la région. La clé de ce lait “plus vert” réside dans une huile enrichie en extrait d'algue, intégrée à l'alimentation du bétail. Résultat : une réduction d'environ 25 % du méthane émis lors de la digestion, selon M. Bennett, copropriétaire de l'exploitation. Un test grandeur nature pour mesurer aussi la volonté des consommateurs à payer un peu plus cher pour un produit à l'empreinte carbone allégée.La piste n'est pas nouvelle. En Californie, des chercheurs avaient déjà montré en 2021 que l'ajout d'algues dans la ration des vaches pouvait faire chuter les émissions de méthane de plus de 80 %. Mais encore faut-il trouver les bonnes variétés. En France, le projet Méth'Algues, mené jusqu'en 2023, n'a pas réussi à démontrer l'efficacité des algues locales bretonnes. La souche la plus prometteuse, Asparagopsis, est rare sur nos côtes et sa culture à grande échelle reste compliquée, voire interdite dans certaines zones maritimes.Face à ces limites, d'autres pistes émergent. Depuis 2024, la laiterie Bel incite ses éleveurs à intégrer un additif spécifique, Bovaer, en offrant une prime de 10 euros pour 1 000 litres de lait produits avec ce complément alimentaire capable de réduire le méthane entérique. L'enjeu est considérable : l'élevage représente 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 62 % proviennent du bétail bovin, selon la FAO. En France, la filière laitière pèse déjà 6,4 % des émissions nationales. “Si ces solutions ne sont pas soutenues, les choses reviendront à la normale, et le rythme de la décarbonation sera beaucoup plus lent”, prévient Sam Elsom, patron de Sea Forest, fournisseur des algues d'Eco-Milk. Du lait plus cher peut-être… mais surtout, un lait qui veut peser moins lourd sur le climat. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Tokyo, le thermomètre a déjà frôlé les 40 degrés début juillet, avec une humidité étouffante de près de 80 %. Et le pire est à venir : juillet et août s'annoncent encore plus suffocants. Le mois de juin, lui, a déjà battu un triste record : jamais le Japon moderne n'avait connu un tel niveau de chaleur. Une situation qui inquiète sérieusement les autorités sanitaires. L'été dernier, plus de 97 000 personnes avaient dû être secourues après un malaise dû à la chaleur. Cette année, les hospitalisations et arrêts de travail risquent de se multiplier.Face à cette menace, une nouvelle pratique s'installe : l'assurance “coup de chaud”. Certaines compagnies proposent désormais des contrats ultra-flexibles, accessibles directement depuis son smartphone. On peut souscrire à la journée, à la semaine ou au mois. Le principe est simple : si vous savez que vous allez passer du temps dehors – un match de baseball, une partie de golf ou même un barbecue entre amis – vous pouvez activer pour 100 yens seulement, soit 60 centimes d'euro, une couverture spéciale. En cas de malaise et d'hospitalisation, l'assureur verse automatiquement une indemnité d'environ 10 000 yens, soit 60 euros, en plus de la prise en charge médicale. Certaines formules incluent même un remboursement pour les heures de travail perdues. Une manière de sécuriser un quotidien où la chaleur devient, littéralement, un risque professionnel.Et les Japonais ne sont pas les seuls concernés. Leurs animaux de compagnie aussi peuvent désormais être protégés. La société Anicom, par exemple, propose des assurances anti-canicule pour chiens et chats. Elle publie chaque semaine une carte des risques de coups de chaleur afin d'alerter les propriétaires. Dans un pays où l'été devient chaque année plus dangereux, l'assurance contre la chaleur illustre une nouvelle réalité : la météo n'est plus seulement une contrainte, elle est devenue une menace… assurée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au cœur du désert du Karakoum, au Turkménistan, un spectacle intrigant attire depuis plus de 50 ans voyageurs et curieux : le cratère de Darvaza, surnommé les “portes de l'Enfer”. Mais après un demi-siècle de flammes, l'immense brasier s'essouffle. Là où jadis des torrents de feu illuminaient la nuit, il ne reste plus que de timides flammèches. De quoi décevoir certains visiteurs, comme Irina, venue d'Achkhabad après cinq heures de route à travers le désert : “Je m'attendais à plus impressionnant”, reconnaît-elle.Derrière l'image spectaculaire se cache pourtant une réalité bien moins pittoresque. Car Darvaza rejette en continu du méthane, l'un des gaz les plus nocifs pour le climat. Selon l'Agence internationale de l'énergie, le Turkménistan détient même le record mondial de super-émissions de méthane. Le cratère, devenu symbole, est donc dans le collimateur des autorités. Rebaptisé officiellement “lueurs du Karakoum”, il devrait être éteint prochainement.La décision avait été prise en 2022 par l'ex-président Gourbangouly Berdymoukhamedov. Motif officiel : protéger la santé des populations et préserver l'environnement. Mais il y a aussi un argument économique : “De précieuses ressources partent en fumée”, avait déclaré le dirigeant. Et dans ce pays dont l'économie repose presque exclusivement sur ses immenses réserves gazières, chaque mètre cube compte. L'entreprise publique Turkmengaz assure avoir déjà réduit par trois l'intensité des flammes. Mais le travail est complexe : le sol du Karakoum est composé de multiples couches fines, entrecoupées de couches denses et humides. Cette structure entretient l'alimentation en gaz du cratère et explique pourquoi, depuis 1971, le feu ne s'est jamais éteint.À l'époque, des géologues soviétiques avaient percé accidentellement une poche de gaz. Pour éviter l'intoxication des habitants et du bétail, ils décidèrent d'y mettre le feu, persuadés que la combustion durerait quelques jours. Elle dure encore aujourd'hui. Reste que l'extinction des “portes de l'Enfer” pourrait porter un coup au fragile tourisme turkmène. Pour de nombreux visiteurs étrangers, Darvaza est l'unique raison de braver les formalités et la surveillance étroite du régime. “Si le cratère s'éteint, une part importante de notre activité disparaîtra”, déplore un guide local. Alors, entre symbole climatique, enjeu économique et vitrine touristique, Darvaza vit peut-être ses dernières lueurs. Mais son héritage, lui, restera incandescent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Alors que la France profite de l'été, l'Australie vit en ce moment son hiver. Une saison stratégique pour les chercheurs et les éleveurs, qui en profitent pour préparer leurs troupeaux à l'épreuve redoutée des fortes chaleurs estivales. Car les vaches, contrairement à ce que l'on pourrait croire, sont très mal équipées pour affronter la canicule : elles transpirent peu, disposent de poumons trop petits par rapport à leur masse, et s'essoufflent rapidement lorsqu'elles tentent de se rafraîchir, même à l'ombre.Les conséquences pour les éleveurs sont lourdes. Lors des vagues de chaleur, les vaches mangent moins, produisent moins… et les pertes de lait peuvent atteindre 25 à 30 %. Un coup dur pour les exploitations, déjà sous pression économique. Pour y remédier, des chercheurs australiens ont mis au point une méthode innovante. L'idée n'est pas de chercher une race miracle plus adaptée au climat, mais d'identifier, vache par vache, celles qui tolèrent le mieux la chaleur afin de les privilégier dans les programmes de reproduction.À Melbourne, la chercheuse Thuy Nguyen a ainsi créé le tout premier indice de résistance génétique à la chaleur. Concrètement, les éleveurs envoient quelques poils de leurs vaches au laboratoire. L'ADN est alors comparé à la production laitière quotidienne de l'animal et croisé avec les données météo. Résultat : un score précis de tolérance à la chaleur. La moyenne est fixée à 100. Une vache notée à 105 continue de produire plus que la moyenne en période de chaleur. Une vache à 95, au contraire, produit moins. Grâce à cette sélection génétique ciblée, plusieurs fermes australiennes sont parvenues à stabiliser leur production malgré les canicules. Et l'idée séduit au-delà des frontières : aux États-Unis, certaines exploitations viennent elles aussi de commencer à tester ce nouvel indice. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est au Texas que s'est installée, ces dernières années, une véritable armée de data centers. Meta, Microsoft, Amazon, Digital Realty, mais aussi des géants du bitcoin : plus de 150 centres de données fonctionnent déjà dans l'État, et des dizaines de projets supplémentaires sont en cours. Leur rôle ? Faire tourner l'intelligence artificielle, stocker et traiter des quantités astronomiques de données. Mais derrière cette révolution numérique se cache une consommation d'eau colossale.Selon Economic Times, deux immenses data centers de San Antonio ont englouti à eux seuls plus de 1,7 milliard de litres d'eau en 2023 et 2024. L'équivalent de la consommation annuelle de près de 2 300 foyers ! Et ce n'est qu'un début : d'après le Houston Advanced Research Center, la consommation totale des data centers texans atteindra 185 milliards de litres dès 2025, soit l'équivalent de ce que boivent chaque année 1,3 million de Texans. Pire encore : avec la multiplication des projets, ce chiffre pourrait grimper à 1 510 milliards de litres en 2030. Certains sites géants absorbent déjà jusqu'à 17 millions de litres d'eau par jour.Le paradoxe, c'est que cette explosion se produit alors que le Texas subit des sécheresses à répétition. Dans plusieurs comtés, les habitants doivent réduire drastiquement leur usage domestique : à San Marcos, par exemple, la consigne est claire, pas plus de cinq minutes sous la douche. Pendant que les familles comptent les minutes d'eau courante, les data centers, eux, ne subissent aucune restriction. Car l'eau est indispensable au refroidissement des machines, surtout sous la chaleur écrasante du Texas. Et contrairement à d'autres usages, celle-ci ne peut pas être recyclée : elle s'évapore et disparaît purement et simplement. Si les prévisions se confirment, l'IA et les data centers pourraient représenter près de 7 % de la consommation totale en eau de l'État d'ici 2030. Une perspective qui interroge : au moment où la population se serre la ceinture, la soif du numérique risque bien de tarir les ressources naturelles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le 26 mai dernier, c'est toute une fierté nationale qui s'exprimait à Befandefa, dans le Parc national de Mikea. Ce jour-là, les forêts sèches de l'Andrefana, joyaux du sud-ouest malgache, entraient au patrimoine mondial de l'Unesco. L'organisation saluait leur « valeur universelle exceptionnelle » et rendait hommage à ceux qui les protègent au quotidien : le gouvernement, mais aussi et surtout les communautés locales, décrites comme les véritables gardiennes de ces forêts. À peine deux mois plus tard, une nouvelle reconnaissance tombait depuis Paris : le 7 juillet, l'Unesco décidait de retirer les forêts humides de l'Atsinanana de la liste du patrimoine mondial en péril. Une décision rarissime, récompensant plus de dix ans d'efforts pour restaurer et préserver ce site naturel unique.Ces forêts pluviales, inscrites depuis 2007, couvrent près de 480 000 hectares à travers six parcs nationaux de l'est de Madagascar. Elles sont le refuge de 12 000 espèces végétales endémiques, ainsi que de lémuriens, oiseaux et amphibiens que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Isolées du reste du monde depuis des millions d'années, elles constituent un véritable laboratoire de biodiversité. Pour l'Unesco, elles jouent un rôle « critique » dans le maintien des processus écologiques et seront essentielles face aux futurs bouleversements climatiques. Mais en 2010, la situation se dégradait. Déforestation liée à l'agriculture sur brûlis, exploitation illégale du bois précieux, chasse, braconnage : autant de menaces qui plaçaient les forêts de l'Atsinanana sur la liste rouge.Sous l'impulsion du président Andry Rajoelina, les autorités ont multiplié les actions : surveillance renforcée des parcs, lutte accrue contre le trafic de bois, sensibilisation des communautés à des pratiques agricoles durables, et développement d'un écotourisme responsable offrant des revenus alternatifs. Résultat : recul des exploitations illégales, habitats restaurés, retour d'espèces rares, projets pilotes d'agriculture et de tourisme durable. Pour la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, cette sortie de la liste en péril est « une grande victoire pour Madagascar, pour l'Afrique et pour le patrimoine mondial ». Un signal fort : avec une volonté politique claire et un engagement local, il est possible d'inverser la tendance. Et le ministre de l'Environnement malgache, Max Andonirina Fontaine, de conclure : « Ce retrait couronne un travail de longue haleine… mais il nous oblige aussi à aller plus loin. Le patrimoine mondial est notre héritage commun. » Souffle de fierté, mais aussi promesse d'avenir pour la Grande Île. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, Mo Hailong n'avait rien du profil d'un espion agricole. Originaire du Sichuan, en Chine, docteur en génie mécanique de l'université du Kansas, il s'installe aux États-Unis à la fin des années 90. Après avoir enseigné en Floride, il rejoint DBN, un géant chinois des semences, comme directeur des affaires internationales. Sa mission officielle : développer le marché agricole chinois en acquérant des semences de pointe.Mais en 2011, une scène inattendue change tout. Dans l'Iowa, un agent de sécurité de DuPont Pioneer surprend Mo Hailong en train de creuser près d'un champ expérimental de maïs. L'homme prétend se rendre à une conférence. Sceptique, l'agent note sa plaque d'immatriculation. Quelques semaines plus tard, Mo est repéré près d'un autre champ… celui de Monsanto. Cette fois, le FBI s'en mêle. L'opération “Purple Maze” mobilisera pendant deux ans soixante agents, avec filatures au sol et en avion, GPS, écoutes, drones et analyses de données massives. Les enquêteurs découvrent un réseau d'espionnage économique orchestré depuis la Chine. Objectif : voler des semences hybrides ultraperformantes, fruits de décennies de recherche et d'investissements colossaux.Plus de 100 kilos de maïs, codés et emballés avec soin, sont retrouvés. Leur valeur est stratégique : résistance accrue, rendements exceptionnels… Des atouts qui auraient permis à la Chine de combler rapidement son retard technologique dans l'agriculture. Les graines devaient transiter par Hong Kong avant d'être reproduites à grande échelle. En décembre 2013, Mo Hailong est arrêté. Il sera condamné à trois ans de prison avant d'être expulsé. Pour le FBI, ce vol n'est pas un simple délit commercial : il menace directement la sécurité économique des États-Unis. Cette affaire illustre un fait souvent méconnu : les secrets agricoles peuvent être aussi précieux – et convoités – que les secrets militaires. Dans un monde où l'alimentation est un enjeu stratégique, la bataille pour la graine la plus performante se joue aussi dans l'ombre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un chantier titanesque estimé à plus de 14 milliards d'euros… et qui enflamme déjà le débat public. La future ligne à grande vitesse Marseille–Nice divise profondément élus, associations et riverains. Dans une pétition en ligne, les opposants dénoncent des impacts “dévastateurs” sur l'environnement, l'économie locale et le patrimoine régional. Selon les tracts diffusés par Renaud Muselier, président de la Région Sud, 2 000 hectares d'espaces naturels sont menacés, dont des vignobles et le massif protégé de l'Estérel. Les associations pointent aussi des risques pour la gestion de l'eau dans la vallée de l'Argens et au lac de Saint-Cassien, avec un danger accru d'inondations lié aux tunnels et stations de pompage.Le bilan humain n'est pas moindre : plus de 1 000 propriétaires pourraient être expropriés, touchant résidences, campings, vignobles et même 56 sites archéologiques, dont l'aqueduc romain. “L'Estérel, c'est un joyau, et on veut tracer une LGV en plein cœur de ce sanctuaire”, déplore Yvanna Cravero, présidente de l'association ABI, alertant sur la destruction d'écosystèmes et la disparition d'espèces protégées.En face, les promoteurs du projet mettent en avant un bilan écologique positif. Selon le site officiel, la LGV permettrait d'augmenter de 66 % le nombre de trains, soit 23 millions de voyageurs supplémentaires par an d'ici 2035, avec 62 % venant de la route. Résultat attendu : moins de voitures, moins d'émissions, et un Marseille–Nice raccourci de 15 minutes. Le 18 juillet 2025, le tribunal administratif de Marseille a rejeté les premières requêtes déposées par les associations environnementales. Mais la bataille judiciaire et politique est loin d'être terminée… Le train n'est pas encore sur les rails, mais le conflit, lui, est déjà lancé à pleine vitesse. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Qui n'a jamais pesté contre la connexion Internet à bord d'un TGV ? Wi-Fi instable, 5G capricieuse… La vitesse, la structure métallique des trains et les zones blanches font de la navigation en ligne un parcours d'obstacles. Pour y remédier, la SNCF regarde désormais… vers le ciel. L'entreprise ferroviaire prévoit de lancer d'ici la fin de l'année un appel d'offres pour équiper ses trains d'une connexion par satellite en orbite basse. Parmi les candidats, Eutelsat, opérateur français, est déjà sur les rails. Son directeur général, Jean-François Fallacher, confirme que ses équipes travaillent avec la SNCF sur des antennes spécifiques pour TGV et avions, capables de rester connectées en permanence à ses satellites.Face à Eutelsat, un poids lourd américain : Starlink, la filiale d'Elon Musk. Fort de milliers de satellites déjà en service et de performances reconnues, Starlink équipe déjà certains trains en Europe et les avions d'Air France. Une longueur d'avance technologique… mais aussi une image parfois ternie par les polémiques entourant son patron. Au-delà de la technique, le duel soulève une question de souveraineté numérique. La France a injecté plus de 700 millions d'euros dans Eutelsat pour renforcer sa position stratégique. Un argument qui pourrait peser lourd dans la décision finale, alors que la concurrence sur le rail européen s'intensifie.Les voyageurs, eux, devront patienter : le déploiement d'une connexion satellitaire à bord des TGV ne devrait pas voir le jour avant deux à trois ans. En attendant, la SNCF tente d'améliorer l'existant, consciente que l'Internet à bord est devenu un critère clé de confort… et un atout commercial. Dans les trains du futur, le signal viendra peut-être de l'espace. Reste à savoir s'il portera l'empreinte européenne… ou américaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans le bras de fer économique qui oppose Pékin à Washington, la Chine tient une carte maîtresse : les terres rares. Elle en extrait 70 %, assure 90 % du raffinage mondial et détient un quasi-monopole sur les terres rares lourdes : 99,9 %. Une domination qui inquiète l'Europe, à l'heure où les ressources stratégiques deviennent des leviers de pression géopolitique. Pour réduire cette dépendance, l'Union européenne s'organise. Au centre de cette stratégie, un site français : La Rochelle. Ici, le groupe chimique belge Solvay exploite l'un des deux seuls centres de traitement européens – l'autre est en Estonie. Particularité de l'usine rochelaise : c'est le seul site au monde, hors Chine, capable de traiter les 17 terres rares.Cette importance stratégique lui vaut un soutien public conséquent, avec 20 millions d'euros de crédits d'impôt. En avril, Solvay a inauguré une nouvelle ligne de recyclage, qui devrait accroître nettement ses capacités. Son PDG, Philippe Kehren, se veut optimiste : « Nous pensons pouvoir produire environ 30 % des terres rares dont l'Europe a besoin simplement en recyclant les moteurs et autres équipements en fin de vie ».Mais il reste un problème de taille : l'approvisionnement en matières premières. Aucune mine n'existe aujourd'hui sur le sol européen, même si des projets sont en cours en Norvège et en Suède. En attendant, Bruxelles regarde ailleurs. L'année dernière, l'UE a signé un accord avec le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay pour sécuriser ses approvisionnements. En clair, si l'Europe veut vraiment peser face au monopole chinois, elle devra non seulement recycler et raffiner, mais aussi trouver ses propres sources d'extraction. La bataille des terres rares ne fait que commencer… et La Rochelle pourrait bien en être l'un des champs décisifs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand on parle de production d'électricité verte, on pense souvent à la Norvège, à l'Islande ou à la Suède… Pourtant, le vrai leader mondial des énergies renouvelables, c'est la Chine. Avec 2 540 térawattheures par an produits grâce à l'hydraulique, au solaire et à l'éolien, l'Empire du Milieu surclasse tout le monde. À titre de comparaison, c'est cinq fois plus que la production totale d'électricité de la France. Un chiffre impressionnant qui s'explique par des investissements massifs dans toutes les filières énergétiques.Mais attention : si la Chine est en tête en volume, son mix énergétique reste très carboné. Le charbon représente encore 62 % de son électricité, contre seulement 15 % pour l'hydraulique, 5 % pour le solaire et 9 % pour l'éolien. Autrement dit, la part de renouvelable est encore minoritaire. Pour autant, la dynamique est forte, et la Chine est bien partie pour conserver son leadership. En 2023, à l'échelle mondiale, 320 TWh d'électricité solaire ont été ajoutés — la moitié grâce à la Chine. Côté éolien, même constat : les deux tiers des nouvelles capacités installées l'ont été sur son territoire.Derrière elle, les États-Unis restent de grands producteurs, avec un mix dominé par le gaz naturel (42 %) et le nucléaire (18 %). Les renouvelables n'y pèsent que 21 %. En Europe, le paysage est plus équilibré : gaz, nucléaire, charbon, hydraulique, éolien et solaire se partagent la production. Et alors, pourquoi continue-t-on de citer l'Islande ou la Norvège comme modèles ? Parce que leur électricité est presque totalement décarbonée. En Islande, c'est 100 % renouvelable, entre hydraulique et géothermie. En Norvège, près de 90 % d'hydroélectricité. D'autres petits pays comme le Népal ou le Paraguay font aussi figure d'exemple, en tirant plus de 99 % de leur électricité de l'hydraulique. Conclusion : la Chine est la locomotive en volume, mais les bons élèves du climat se cachent parfois… dans les petits pays montagneux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un signal fort… mais à rebours de l'histoire. Fin juillet, le Parlement néo-zélandais a voté la fin d'une interdiction emblématique : celle de prospecter de nouveaux gisements pétroliers et gaziers en mer. Une interdiction qui datait de 2018, mise en place sous le gouvernement de Jacinda Ardern pour marquer l'engagement du pays contre le dérèglement climatique.Mais aujourd'hui, le vent a tourné à Wellington. Avec 68 voix pour et 54 contre, le gouvernement conservateur fait machine arrière. Pour justifier ce virage, le ministre du Changement climatique et de l'Énergie, Simon Watts, évoque une production d'énergies renouvelables en baisse, un risque sur les prix pour les ménages, et la nécessité de garantir l'approvisionnement national. Même son de cloche du côté des Ressources naturelles : selon Shane Jones, l'interdiction de 2018 aurait découragé les investissements, aggravant les pénuries.Face à ce recul, l'opposition dénonce un retour en arrière dangereux. “Un choix idéologique tourné vers le passé”, fustige la députée travailliste Megan Woods. Les ONG environnementales, elles aussi, tirent la sonnette d'alarme. Car cette décision va à l'encontre des objectifs climatiques mondiaux. L'Accord de Paris, signé en 2015, appelle à limiter le réchauffement à +1,5°C d'ici 2100. Or, pour y parvenir, les scientifiques s'accordent : il faut réduire drastiquement la part des énergies fossiles, et non rouvrir des gisements. En 2021, l'Agence internationale de l'énergie appelait d'ailleurs à stopper tout nouveau projet pétrolier ou gazier.Rappelons-le : la température moyenne mondiale a déjà grimpé de 1,1°C depuis le XIXe siècle. Un réchauffement causé sans ambiguïté par les activités humaines, et dont les conséquences sur les sociétés et la biodiversité s'intensifient. Alors que les solutions sont connues – énergies renouvelables, sobriété, transition alimentaire – la Nouvelle-Zélande semble, pour l'instant, choisir une autre voie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une première en France, et même en Europe : 2,3 millions d'analyses sur les “polluants éternels” sont désormais accessibles en ligne. Le ministère de la Transition écologique vient de mettre à disposition une carte interactive recensant la présence de PFAS dans les eaux souterraines, de surface, du robinet, mais aussi sur les sites industriels. Une mesure annoncée comme un acte de transparence inédite, saluée par plusieurs associations, même si certaines restent prudentes.Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont utilisées dans l'industrie depuis les années 50 : poêles antiadhésives, textiles imperméables, cosmétiques... Problème : une fois présents dans l'environnement, ces polluants sont quasi impossibles à éliminer. Ils s'accumulent dans l'eau, les sols… et notre organisme. Leurs effets sont désormais bien documentés : hausse du cholestérol, cancers, troubles de la fertilité, risques pour les fœtus. Certaines communes de la Meuse ou des Ardennes ont même dû interdire la consommation d'eau du robinet.La mise en ligne de cette carte s'inscrit dans un plan d'action lancé par le gouvernement en avril dernier. Mais ce n'est qu'un premier pas. La ministre Agnès Pannier-Runacher annonce aussi deux projets de décrets soumis à consultation publique. Le premier prévoit l'interdiction de PFAS dans les produits de la vie quotidienne, comme les cosmétiques, les textiles ou les farts de ski. Le second vise à réduire progressivement les rejets industriels d'ici à 2030. La date clé : 1er janvier 2026, avec l'entrée en vigueur des premières interdictions. Objectif affiché : réduire notre exposition directe aux PFAS, et limiter leur présence dans l'environnement.L'association Générations futures salue cette avancée, mais alerte aussi sur “un certain nombre de limites” dans la mise en œuvre concrète du dispositif. Transparence, action, prévention : la guerre contre les polluants éternels est lancée. Encore faudra-t-il qu'elle tienne ses promesses… et ses délais. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Copenhague, le tourisme ne se contente pas d'être agréable : il devient écologique et participatif. Dans les célèbres canaux de la capitale danoise, une alternative originale aux traditionnelles croisières touristiques fait de plus en plus d'adeptes : le kayak… contre les déchets.Thomas, accompagné de son fils de 8 ans, glisse sur l'eau dans un kayak vert mis à disposition gratuitement. En échange ? Ramasser les détritus flottants. "C'est le meilleur moyen de découvrir la ville, mais pour que ce soit agréable, il faut aussi y mettre un peu du sien", explique Thomas Canguilhem, cofondateur de l'entreprise française EcoTree. Une initiative simple, mais porteuse de sens : "Ce ne sont que deux faces d'une même pièce", dit-il. L'opération, baptisée GreenKayak, est portée par l'activiste Tobias Weber-Andersen. Pour lui, il ne s'agit pas de régler à coups de pagaie le problème de la pollution, mais de changer les mentalités : “Quand on commence à sortir les déchets de l'eau, on ne voit plus les choses comme avant.”Cette approche s'inscrit dans un programme plus vaste : CopenPay, un système de récompense pour les touristes respectueux de l'environnement. À quelques kilomètres au nord, ceux qui prennent le train plutôt que la voiture se voient offrir une heure de vélo gratuite. Pour Luis, touriste mexicain, “émettre moins de CO2, c'est aussi chercher une expérience plus authentique”. Même logique à Elsinore, à une heure de la capitale : aider à jardiner dans les parterres fleuris donne droit à une entrée gratuite au château de Kronborg, célèbre pour avoir inspiré Shakespeare. Objectif de ce tourisme vertueux : associer les visiteurs à l'ambition climatique de Copenhague, qui veut devenir la première ville au monde neutre en carbone. Une initiative qui séduit, sans forcément convaincre tous les sceptiques. “Est-ce que ça change vraiment les comportements ? Pas sûr… Mais au moins, ça fait réfléchir”, confie Marine, une touriste française. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Genève, devant le siège européen de l'ONU, Le Penseur de Rodin a pris un tout autre visage. Englué dans une marée de plastique — bidons, jouets, bouteilles, filets de pêche —, le célèbre sculpteur méditatif semble soudain accablé par un fardeau bien réel : la pollution mondiale.Cette œuvre n'est pas une provocation gratuite, mais une installation éphémère et évolutive signée par l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong. Baptisée "Le Fardeau du penseur", elle accompagnera pendant dix jours les négociations cruciales qui s'ouvrent ce mardi 5 août à Genève. Objectif : élaborer le tout premier traité international pour mettre fin à la pollution plastique.Dans cette œuvre engagée, le Penseur tient dans une main quelques bouteilles écrasées, dans l'autre, un bébé mal en point symbolisant la prochaine génération. Un message fort destiné aux représentants des 193 pays réunis autour de la table des négociations. "Au fil des jours, nous allons ajouter davantage de plastique pour montrer le coût croissant de notre inaction", explique l'artiste à l'AFP. Pour lui, il ne s'agit pas seulement de déchets visibles, mais aussi de produits chimiques toxiques qui menacent la santé humaine. "Nous espérons un traité fort, ambitieux, pour toutes les générations à venir", martèle Von Wong. Après l'échec des discussions en Corée du Sud en décembre dernier, l'enjeu est de taille. Du 5 au 14 août, Genève devient le théâtre d'un combat diplomatique crucial. Et pendant ce temps, Le Penseur s'enfonce lentement, au rythme de notre passivité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Non, le compteur Linky n'est pas obligatoire. Mais depuis le 1er août 2025, ne pas l'avoir… vous coûte plus cher. Enedis a décidé de faire payer les irréductibles : ceux qui refusent encore l'installation du fameux boîtier vert vont voir apparaître de nouveaux frais sur leur facture. C'est le médiateur national de l'énergie qui l'a annoncé. Deux nouvelles lignes tarifaires entreront en vigueur, tous les deux mois :6,48 euros hors taxes, pour couvrir la gestion spécifique des anciens compteurs.Et 4,14 euros supplémentaires, si vous n'avez pas transmis vos relevés de consommation à Enedis depuis plus d'un an.Bonne nouvelle toutefois : ce second frais est évitable. Il suffit d'envoyer votre index de consommation, au moins une fois par an, ou de programmer un relevé manuel. Mais pour les frais de gestion, en revanche, aucun échappatoire : tant que votre vieux compteur trône au mur, il vous en coûtera. Aujourd'hui, la grande majorité des foyers français ont déjà basculé vers Linky. 37,6 millions de compteurs sont déployés sur le territoire. Il ne reste plus qu'environ 1,7 million de foyers qui utilisent encore l'ancien système. Une minorité, certes, mais déterminée. Enedis, de son côté, y trouve largement son compte. Grâce à Linky, l'entreprise a pu réduire considérablement ses frais de relève, tout en automatisant la collecte de données. Une avancée technologique… qui se transforme aussi en levier économique. Résultat : résister a désormais un prix. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'hydrogène se décline en vert, gris, noir, blanc… Pourtant, il reste toujours incolore. Ces couleurs, c'est pour désigner sa provenance. Et surtout, son impact environnemental. Vert, il est produit par électrolyse de l'eau, avec de l'électricité décarbonée : propre. Noir ou gris, il vient du charbon ou du gaz fossile : polluant. Quant à l'hydrogène blanc, lui, il dort sous terre, encore très peu exploité.Problème : 95 % de l'hydrogène produit dans le monde en 2023 est encore gris ou noir. Seulement 1 million de tonnes d'hydrogène vert, sur 97 au total. La faute au prix. Produire de l'hydrogène propre coûte entre 1,5 et 6 fois plus cher que sa version fossile. Et pourtant, l'hydrogène est présenté comme la solution pour décarboner l'industrie lourde, le transport aérien, ou la chimie. À condition qu'il soit vraiment propre. Sinon, on déplace juste le problème.Malgré tout, la production d'hydrogène vert décolle. En 2021, la capacité mondiale d'électrolyse n'était que de 0,6 gigawatt. En 2024, on est passé à 5,2. Et si les projets annoncés se concrétisent, ce sera 520 GW d'ici 2030. Une multiplication par cent. L'enjeu est immense. Et dans cette course mondiale, un leader s'impose : la Chine. Fin 2024, elle assurait 70 % de la production mondiale d'hydrogène vert. Loin devant l'Europe (15 %) et les États-Unis (6 %). Pire : la Chine fabrique aussi 60 % des électrolyseurs de la planète. Elle contrôle donc la matière et la machine. L'Europe, elle, est en retard. En 2020, elle visait 6 GW de capacité installée dès 2024. Résultat : à peine 0,8. Objectif corrigé pour 2030 : 40 GW et 10 millions de tonnes d'hydrogène vert produit. Autant que la production totale actuelle… mais encore très majoritairement fossile.Et pendant que la Chine avance, l'Europe parle. Mais l'enjeu est crucial. Car derrière l'hydrogène, il y a une bataille industrielle. Un enjeu stratégique. Qui maîtrisera la production, contrôlera une partie de l'énergie de demain. Hydrogène vert ou gris, ce n'est pas qu'une affaire de chimie. C'est une affaire de souveraineté. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Un groupe de pirates informatiques chinois vient de franchir un nouveau cap : UNC3886 s'en prend désormais à Singapour. Déjà actif aux États-Unis, en Europe et ailleurs en Asie, ce groupe, repéré depuis 2021, cible aujourd'hui tous les secteurs critiques de la cité-État. Leur objectif est clair : prendre le contrôle global des infrastructures, en frappant simultanément l'énergie, l'eau, les télécommunications et les systèmes gouvernementaux.Le 18 juillet 2025, le ministre singapourien chargé de la sécurité nationale, K. Shanmugam, a évoqué un "risque grave". Depuis, l'Agence de cybersécurité enquête discrètement, alors que les attaques se poursuivent. Ce qui rend cette offensive particulièrement dangereuse, c'est la méthode : tout attaquer en même temps. Car à Singapour, comme ailleurs, les infrastructures sont interconnectées. Si l'électricité tombe, c'est toute la chaîne qui peut vaciller : télécoms, distribution d'eau, hôpitaux, administration. Un effet domino, soigneusement exploité par UNC3886, selon les analystes de Trend Micro.Les hackers s'appuient sur des vulnérabilités encore peu connues dans VMware vCenter, Fortinet FortiOS et les routeurs Juniper. Trois failles critiques :– CVE-2023-34048 donne accès aux serveurs VMware sans mot de passe.– CVE-2022-41328 permet d'installer des portes dérobées sur les équipements Fortinet.– CVE-2025-21590 ouvre les routeurs Juniper via une injection de code noyau.Une fois infiltrés, ils s'installent pour durer, avec une panoplie d'outils sophistiqués. Reptile masque leurs traces en profondeur. Medusa récupère des mots de passe sans se faire repérer. TinyShell, lui, permet un contrôle à distance, via un canal chiffré. Pithook et Ghosttown, deux rootkits, désactivent la journalisation : plus aucune trace. Les autorités refusent de dire si des systèmes ont été compromis, mais les experts sont formels : UNC3886 ne repart jamais les mains vides. Ils laissent toujours plusieurs accès ouverts, prêts à être réactivés. Une stratégie de pénétration en profondeur, pensée pour durer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.