Tout ce qu'il faut savoir dans le domaine de la Green Tech.
C'est une clarification très attendue que vient d'apporter la Commission européenne ce mardi 8 juillet 2025 : l'hydrogène "bas carbone" a désormais une définition officielle. Fini le flou artistique autour d'un hydrogène « pas tout à fait vert » mais « plus propre que le gris » – place à une méthodologie rigoureuse et un signal fort envoyé aux industriels comme aux investisseurs.Pour mériter ce label « bas carbone », l'hydrogène devra réduire d'au moins 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux combustibles fossiles classiques. Un seuil ambitieux, mais atteignable grâce à plusieurs technologies : du reformage du gaz naturel avec capture du CO₂, à l'électrolyse alimentée par une électricité peu carbonée. Contrairement à l'hydrogène vert, strictement réservé aux énergies renouvelables, la nouvelle définition prend en compte la diversité des mix énergétiques européens. Une approche plus pragmatique, saluée par de nombreux acteurs du secteur.Ce que Bruxelles propose, c'est aussi une méthode de calcul stricte. Toutes les émissions sont comptabilisées : production, transport, fuites de méthane, efficacité de la capture carbone… Une évaluation environnementale complète, sans passe-droit. Objectif : s'assurer que l'hydrogène ainsi labellisé joue vraiment son rôle dans la décarbonation. Et ce n'est pas un hasard. Car derrière ce cadre réglementaire, il y a une ambition stratégique européenne : utiliser l'hydrogène bas carbone dans des secteurs difficiles à électrifier. Aviation, transport maritime, industries lourdes… autant de domaines où l'Europe veut maintenir son avance technologique.Le commissaire à l'Énergie, Dan Jørgensen, parle d'un tournant : « L'hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonation de notre économie. » Et cette nouvelle règle apporte ce qu'il manquait jusqu'ici : de la clarté et de la prévisibilité pour les investisseurs. Le nouveau cadre s'appliquera aussi aux importations : tout hydrogène entrant sur le marché européen devra être certifié via des organismes tiers, les « Voluntary Schemes », déjà rompus à la vérification des carburants renouvelables. Prochaine étape : l'adoption formelle par le Parlement et le Conseil européen. Si tout va bien, les règles entreront en vigueur dans les mois qui viennent. Un pas décisif pour que l'Europe prenne enfin son envol dans l'économie de l'hydrogène. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La dynamique est plus que positive pour BYD France. Un an à peine après son arrivée sur le marché hexagonal, le constructeur chinois s'impose comme un nouvel acteur à suivre de très près. Les chiffres du premier semestre 2025 parlent d'eux-mêmes : 5 908 voitures particulières immatriculées, soit davantage que sur toute l'année 2024, et une hausse de 211 % par rapport à la même période l'an dernier. Résultat : la part de marché de BYD en France atteint désormais 0,7 %, contre seulement 0,2 % au premier semestre 2024.Une performance d'autant plus remarquable que le marché automobile français est globalement en recul cette année. Mais pour BYD, les ventes sont portées par le Seal U DM-i, un SUV hybride doté de la technologie maison Super DM, qui représente plus de 30 % des immatriculations. Avec une autonomie théorique de 1 125 km, ce modèle séduit les conducteurs en quête de liberté sans passage obligatoire à la borne de recharge. Autre réussite, la berline électrique Seal, qui représente près d'un quart des ventes, avec près de 1 000 unités écoulées.Cette progression repose aussi sur une présence commerciale bien pensée : 64 points de vente à ce jour, des grandes villes aux DOM-TOM, avec de récentes ouvertures à Dunkerque, Châteauroux, ou encore Avignon. « Notre développement repose sur un réseau de partenaires solides, ancrés dans les territoires », souligne Emmanuel Bret, directeur adjoint de BYD France. Et pour le troisième trimestre 2025, BYD frappe fort côté tarifs. La Dolphin Surf, déjà écoulée à 420 exemplaires en un mois, voit son prix passer à 18 990 €, avec une offre de location à 199 €/mois sans apport. L'Atto 2 baisse de 5 000 €, et le Seal U DM-i descend à 34 490 €. Résultat : le portefeuille de commandes a explosé, en hausse de près de 500 % sur six mois. BYD ne cache pas ses ambitions : grâce à sa technologie hybride Super DM, la conquête du marché français ne fait que commencer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Objectif : -35 % d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, -81 % d'ici 2050. C'est le cap fixé par la Stratégie nationale bas-carbone. Mais entre l'ambition et la réalité industrielle, il reste un monde à franchir. Pour y voir plus clair, l'Ademe – l'Agence de la transition écologique – a mis au point des Plans de Transition Sectoriels, ou PTS, véritables feuilles de route vers la décarbonation.Ces plans concernent neuf filières industrielles parmi les plus énergivores : acier, aluminium, ciment, verre, papier-carton, sucre, mais aussi trois piliers de la chimie – ammoniaque, éthylène et chlore. Des secteurs centraux, comme le rappelle Adeline Pillet, coordinatrice Innovation et Prospective à l'Ademe, dans un podcast du média Futura : « Ce sont des filières essentielles à des activités-clés comme la construction, l'énergie, les transports ou les biens de consommation. Elles pèsent pour plus de la moitié des émissions industrielles de gaz à effet de serre. »Ces plans s'appuient sur une analyse croisée : technologies de décarbonation, mix énergétique, captage et stockage de CO₂, efficacité matière, évolution des marchés, impacts sociaux et coût de la transition. Le tout avec un mot d'ordre : anticiper, hiérarchiser, agir. « On a volontairement élaboré des scénarios très contrastés, pour aider les industriels à faire les bons choix dès maintenant », explique Adeline Pillet.Les PTS servent aussi aux pouvoirs publics, en éclairant les politiques industrielles à moyen et long terme. Tous les acteurs de ces filières ont été consultés. Car au-delà de l'écologie, la décarbonation se veut triple opportunité : « Une opportunité de compétitivité, une opportunité de souveraineté, et bien sûr un impératif environnemental. » Coût de l'opération ? Environ 30 milliards d'euros d'ici 2050, dont un tiers avant 2030. Un investissement massif, déjà amorcé via les dispositifs de France 2030 et des aides de l'État. « Oui, ça va coûter cher », conclut Adeline Pillet. « Mais le coût de l'inaction sera bien plus élevé, surtout avec la hausse attendue du prix de l'énergie et du carbone. » Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ils sont partout, invisibles et redoutables. Les PFAS – pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées – sont ces composés chimiques utilisés dans les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables ou encore les emballages alimentaires. Leur particularité ? Ils ne se dégradent presque jamais. On les surnomme donc les « polluants éternels ». Résultat : ils s'accumulent dans l'environnement, dans notre alimentation, dans notre eau, et même… dans notre organisme.Le hic, c'est que ces substances sont loin d'être inoffensives. Baisse de la fertilité, troubles du développement, risques accrus de cancers ou de maladies cardiovasculaires : la liste des effets nocifs s'allonge. Et malgré la prise de conscience, peu de solutions existent pour éliminer ces toxines une fois qu'elles sont en nous. « Compte tenu de la menace pour la santé humaine, il est préoccupant qu'aussi peu de mesures soient prises pour en débarrasser notre corps », déplore le toxicologue Kiran Patil, de l'université de Cambridge.Mais une lueur d'espoir pourrait bien venir… de notre ventre. Des chercheurs britanniques viennent de publier dans Nature Biology une découverte intrigante : certaines bactéries intestinales, naturellement présentes chez l'humain, seraient capables d'absorber les PFAS. Testées chez la souris, neuf de ces espèces ont réussi à capter jusqu'à 74 % des polluants présents, avant d'être éliminées… dans les selles. Mieux : plus les souris étaient exposées aux PFAS, plus les bactéries redoublaient d'efficacité, gardant un taux d'absorption constant.C'est donc une piste sérieuse : et si notre microbiome intestinal pouvait servir de barrière naturelle contre ces polluants chimiques ? Pour le vérifier, des essais sur l'humain seront nécessaires. En attendant, les chercheurs de Cambridge ont créé une start-up, Cambiotics, pour développer des probiotiques sur mesure, capables de booster ces bactéries bénéfiques dans notre flore intestinale. Mais la prudence reste de mise. Ces compléments ne verront pas le jour avant plusieurs années. En attendant, les chercheurs recommandent de limiter l'usage de produits contenant des PFAS, de privilégier des ustensiles de cuisine non traités, et d'installer un filtre à eau adapté. Car si ces substances ont longtemps été jugées sûres, on sait aujourd'hui qu'elles agissent comme un poison lent, silencieux mais tenace. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si le futur des data centers passait par… le soleil ? Pas celui qui brille au-dessus de nos têtes, mais celui qui brûle au cœur des réacteurs de demain. Google vient en tout cas de faire un pari audacieux : celui de la fusion nucléaire. Lundi 30 juin, la firme de Mountain View a annoncé un partenariat stratégique avec Commonwealth Fusion Systems, une start-up issue du prestigieux MIT, pour alimenter ses infrastructures numériques avec une énergie propre, sûre… et encore largement expérimentale.L'objectif ? Répondre à l'explosion de la consommation énergétique provoquée par l'intelligence artificielle. Les data centers, déjà très gourmands, voient leurs besoins décupler avec l'essor des modèles de plus en plus puissants. Et pour Google, la fusion nucléaire pourrait bien être la solution miracle. Mais attention : la fusion, ce n'est pas la fission. Alors que la fission brise un atome lourd pour libérer de l'énergie, la fusion assemble deux atomes légers, comme l'hydrogène, pour créer un noyau plus lourd, libérant au passage une énergie colossale… sans déchets radioactifs à long terme. C'est le processus qui alimente le soleil. Et jusqu'ici, personne n'a encore réussi à l'exploiter de façon commerciale.C'est là qu'intervient Commonwealth Fusion Systems, avec son projet ARC, une installation de 400 mégawatts prévue en Virginie. Le principe ? Utiliser des aimants ultra-puissants pour maintenir un plasma à des températures extrêmes, et tenter de déclencher la fameuse réaction. Google s'est d'ores et déjà engagé sur 200 mégawatts issus de cette future centrale, soit de quoi alimenter une petite ville. Un investissement important — dont le montant reste confidentiel — mais aussi un pari technologique risqué, comme le reconnaît Michael Terrell, responsable de l'énergie avancée chez Google : « Il reste de sérieux défis physiques et techniques ». Le patron de CFS, Bob Mumgaard, évoque une phase d'apprentissage cruciale avant toute industrialisation. Car même si le laboratoire Lawrence Livermore a brièvement atteint un gain énergétique net en 2022, le reproduire durablement est encore loin d'être acquis. Mais Google y croit. Déjà présent dans la levée record de 1,8 milliard de dollars en 2021, le géant renforce aujourd'hui son soutien. Une preuve de confiance, et un signal fort : pour nourrir l'IA, il faudra peut-être apprivoiser le feu des étoiles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Tout ce qu'Elon Musk touche semble prendre une dimension hors norme. Et l'intelligence artificielle n'échappe pas à la règle. Sa société xAI, à l'origine du chatbot Grok, veut frapper un grand coup avec un projet aussi ambitieux qu'inédit : construire un data center baptisé Colossus 2, capable d'intégrer jusqu'à un million de GPU NVIDIA dernière génération. Un mastodonte technologique… qui nécessite une énergie tout aussi colossale.Selon Dylan Patel, analyste chez SemiAnalysis, xAI ne compte pas attendre que les infrastructures suive. L'entreprise serait sur le point d'acheter une centrale électrique à l'étranger, pour la rapatrier aux États-Unis. Une opération peu conventionnelle, mais validée noir sur blanc par Elon Musk lui-même sur son réseau social X.Pourquoi un tel choix ? Tout simplement parce qu'il serait impossible de construire une centrale à temps sur le sol américain pour alimenter le futur centre de données. Les délais de construction, notamment pour une centrale nucléaire, se chiffrent en années — parfois jusqu'à dix. Impossible donc, pour un projet prévu à très court terme. D'où l'idée de racheter une centrale déjà existante, probablement une centrale à cycle combiné gaz, plus rapide à redémarrer. Une décision qui en dit long sur l'urgence énergétique du projet : à pleine puissance, Colossus 2 pourrait consommer entre 1 400 et 1 900 gigawatts. C'est l'équivalent de la consommation de près de 1,9 million de foyers américains. Avec cette annonce, Elon Musk montre une nouvelle fois que la course à l'intelligence artificielle passe désormais aussi… par une course à l'énergie. Une fuite en avant technologique qui, pour fonctionner, pourrait bien nécessiter d'avoir sa propre centrale sous le bras. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Xiaomi continue de bousculer les codes. Le géant chinois des smartphones s'impose désormais dans l'univers automobile. Après un premier coup d'essai remarqué avec la berline électrique SU7, voici son tout premier SUV familial : le Xiaomi YU7. Et avec lui, une ambition claire : rivaliser frontalement avec Tesla sur le marché chinois… et au-delà.Commercialisé depuis quelques jours, le YU7 frappe fort dès son prix. 253 500 yuans pour le modèle de base — environ 30 200 euros —, soit 10 000 yuans de moins que le Tesla Model Y en Chine. Et pourtant, Xiaomi promet plus : une autonomie impressionnante de 835 kilomètres, contre seulement 593 pour le SUV de Tesla. En haut de gamme, le tarif grimpe à 329 900 yuans, soit près de 39 300 euros, mais les performances suivent : meilleure accélération et vitesse de charge optimisée.Et le public chinois ne s'y est pas trompé. À peine lancé, le YU7 a pulvérisé les compteurs : 200 000 commandes en trois minutes, 300 000 en une heure. Des chiffres vertigineux, qui éclipsent même le record de Tesla avec la Model 3, qui avait atteint 115 000 précommandes… en 24 heures. C'est un succès fulgurant dont Lei Jun, le patron de Xiaomi, s'est félicité dans une vidéo publiée en ligne. Il faut dire que le marché chinois est devenu le nerf de la guerre mondiale de la voiture électrique, et Xiaomi entend bien s'y ancrer durablement. Pour l'instant, le YU7 reste réservé à la Chine. Mais Xiaomi voit plus loin : cap sur l'Europe à l'horizon 2027. Tesla est prévenu : le combat des titans de l'électrique ne fait que commencer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Choses à Savoir Tech Verte fait une petite pause pour faire le plein et vous accompagner tout l'été, avant d'entamer une nouvelle saison à vos côtés ! Retour des épisodes le 6 juillet. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
70 000 morts. C'est le terrible bilan de la canicule de 2003 en Europe. Et derrière ce drame, un phénomène méconnu du grand public : les ondes planétaires. Invisibles à l'œil nu, ces ondes se forment dans les grands courants atmosphériques et océaniques qui traversent notre planète. Quand elles s'emballent, les conséquences deviennent explosives.Habituellement, ces ondes circulent tranquillement. Mais il arrive qu'elles s'amplifient, notamment en été, ou même à l'automne. Le courant-jet, ce fleuve d'air rapide qui serpente dans la haute atmosphère, se met alors à onduler fortement, comme une corde qu'on agite. Et quand cette onde se bloque, parfois pendant plusieurs semaines, les extrêmes météo se figent sur place : canicules persistantes ici, pluies diluviennes là-bas.Les climatologues parlent d'amplification quasi résonante, ou QRA. Michael Mann, célèbre chercheur à l'université de Pennsylvanie, se souvient de l'été 2018 : un anticyclone stationné à l'ouest des États-Unis, une dépression bloquée à l'est. Résultat : incendies monstres et sécheresse d'un côté, pluies torrentielles de l'autre. Mann est coauteur d'une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, qui révèle que ces blocages deviennent trois fois plus fréquents depuis 75 ans. Une multiplication directement liée au réchauffement climatique. Pourquoi ? Parce que l'Arctique fond à vitesse grand V, réduisant l'écart de température avec les tropiques. Résultat : les grands courants s'affaiblissent, rendant les ondes plus paresseuses, plus enclines à se figer. Autre facteur en jeu : le contraste entre la terre et l'océan, qui renforce encore cette instabilité. Résultat : les systèmes météo n'avancent plus, piégeant la chaleur ou les pluies sur une même zone.Et ce n'est pas tout. El Niño, ce phénomène de réchauffement du Pacifique, vient encore brouiller les cartes. Lorsqu'il s'installe, comme en 2024, il modifie la structure du courant-jet, favorisant l'apparition de ces fameuses QRA. Ce qui inquiète les chercheurs : les pics de QRA surviennent souvent après un El Niño intense. Et comme l'été 2024 en a connu un particulièrement fort… La météo de cet été pourrait bien être plus extrême que jamais. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Chaque été, la ville de Clisson, près de Nantes, devient l'épicentre mondial du rock et du métal. Le Hellfest, c'est plus de 200 000 fans, 180 groupes, et une atmosphère unique qui fait vibrer la Loire-Atlantique au rythme des guitares saturées. Mais derrière le son, les cris et la fête, le réveil climatique gronde. L'édition 2024 a affiché un bilan carbone de 17 033 tonnes de CO₂, dont 75 % liés aux déplacements des festivaliers. Un chiffre qui fait tache dans un monde en quête de sobriété.Face à ces critiques, le Hellfest 2025 entame une mue verte. Ses organisateurs veulent faire du festival un laboratoire d'écologie appliquée, sans renoncer à l'énergie qui le caractérise. Concrètement, plusieurs initiatives ont été mises en place. D'abord, les festivaliers peuvent désormais estimer leur propre empreinte carbone et la compenser en finançant la plantation d'arbres. Le covoiturage est facilité via une plateforme dédiée, et le train à 5 euros est proposé dans toute la région. Exit le plastique à usage unique, remplacé par des matériaux compostables ou recyclables.Côté énergie, 20 % provient désormais de sources vertes, grâce à des groupes électrogènes à biocarburant et des panneaux solaires. Les déchets ne sont pas en reste : 72 % sont revalorisés, et les 160 tonnes de biodéchets sont transformées en compost pour l'agriculture. Sur le terrain social, le festival soutient des associations engagées, comme Savage Lands, une ONG métal au service de la biodiversité.Le Hellfest veut aller plus loin encore, en devenant un catalyseur de changement, en partenariat avec des experts du climat. Objectif : faire du site un exemple reproductible, et faire rimer musique extrême avec engagement environnemental. Une chose reste cependant hors de portée : la gestion du bilan carbone des artistes internationaux en tournée. Mais à Clisson, l'enfer se transforme peu à peu en un paradis d'innovations vertes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Direction les côtes anglaises, dans la région de Cumbria, où une étonnante découverte vient une nouvelle fois illustrer l'impact de l'homme sur la nature. Là-bas, des chercheurs ont identifié une nouvelle roche… formée à partir de déchets industriels. Un matériau solide, semblable à une pierre naturelle, mais né de l'abandon de résidus de fonderie en bord de mer.L'étude, publiée en avril dans la revue Geology, révèle un fait troublant : cette roche s'est formée en seulement 35 ans. En fouillant un bloc, les scientifiques ont découvert un rivet de canette en aluminium, daté d'après 1989. C'est ce détail qui a permis de dater cette formation géologique ultrarapide – un rythme jamais vu dans la nature, où ce genre de processus prend généralement des milliers d'années. Comment expliquer cette rapidité ? En laboratoire, les chercheurs ont identifié dans ces déchets des éléments hautement réactifs : calcium, fer, magnésium, manganèse. Au contact de l'air marin et de l'eau salée, ces composants créent une sorte de ciment naturel, soudant les particules ensemble et donnant naissance à une roche compacte.Et ce phénomène n'est pas isolé. À Madère, ce n'est pas une roche mais une croûte plastique qui se forme depuis 2016. Le plastique fondu – surtout du polyéthylène – chauffé par le soleil et poli par les vagues, s'incruste directement dans les rochers du littoral. Résultat : 10 % de certaines zones rocheuses sont désormais recouvertes d'une fine couche synthétique… indétachable. Ces formes géologiques artificielles ne sont pas sans conséquence. Elles modifient les écosystèmes côtiers, perturbent les équilibres naturels entre les roches, les algues et la faune, et relâchent des microplastiques en continu dans l'environnement marin. Des marqueurs inquiétants d'un monde où la pollution humaine façonne désormais la géologie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ce n'est plus un simple objectif, c'est une véritable course à l'efficacité énergétique qu'AMD est en train de gagner. Le géant américain des semi-conducteurs, connu pour ses processeurs et cartes graphiques, vient d'annoncer avoir largement dépassé son propre défi environnemental lancé en 2021 : améliorer par 30 l'efficacité énergétique de ses puces pour l'IA et le calcul haute performance (HPC) entre 2020 et 2025.Résultat ? Objectif atteint… et même pulvérisé. Les dernières générations de puces AMD sont 38 fois plus efficaces que celles de 2020. Un bond technologique colossal qui se traduit par 97 % d'énergie consommée en moins. Concrètement, les émissions de CO₂ liées à l'entraînement d'un modèle d'intelligence artificielle passent de 3 000 à 100 tonnes. Et là où il fallait auparavant 275 racks de serveurs, un seul suffit aujourd'hui. Des chiffres qui font tourner la tête. Pour en arriver là, AMD a mis le paquet : innovations architecturales, optimisation des performances par watt, et une ingénierie de précision sur l'ensemble de ses produits, CPU comme GPU. Une stratégie efficace qui confirme sa volonté de concilier performance informatique et responsabilité environnementale.Mais AMD ne s'arrête pas là. La firme annonce déjà son prochain objectif pour 2030 : multiplier par 20 l'efficacité énergétique à l'échelle du rack, par rapport à 2024, pour l'entraînement et l'inférence en intelligence artificielle. Une ambition trois fois plus élevée que les progrès moyens du secteur sur la période 2018-2025. Et ce n'est pas tout : AMD estime que si ses matériels sont déjà très performants, le travail des développeurs pourrait amplifier les gains jusqu'à un facteur 5. Au total, la formation d'un modèle IA pourrait devenir 100 fois plus économe en énergie d'ici 2030. Pour y parvenir, AMD prévoit de repenser l'ensemble de sa chaîne de production : processeurs, mémoire, réseau, stockage, et surtout une co-conception étroite entre matériel et logiciels. L'objectif est clair : faire de l'IA une technologie à la fois plus puissante et plus respectueuse de la planète. Avec cette stratégie audacieuse, AMD espère entraîner tout le secteur dans son sillage. La société mise sur des normes ouvertes et sur la collaboration avec ses partenaires pour continuer à faire avancer une IA plus verte. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Bonne nouvelle pour les voyageurs écolos : Google Maps se met au vert, et ce n'est pas qu'une figure de style. L'application évolue pour encourager des modes de déplacement plus durables dans les grandes villes européennes, avec des fonctionnalités taillées sur mesure pour limiter notre empreinte carbone.Au cœur de ces nouveautés : des suggestions d'itinéraires alternatifs. Si le trajet à pied, à vélo ou en transports en commun est aussi rapide que la voiture, Maps le proposera en priorité. Une fonction déjà active dans plus de 60 villes, et bientôt étendue à des capitales comme Copenhague, Stockholm ou Varsovie. D'après Yaël Maguire, responsable de Google Maps, ces suggestions ont déjà permis d'éviter des dizaines de millions de trajets en voiture. Un impact mesurable sur la pollution urbaine. Pour les cyclistes, l'application devient un véritable GPS intelligent : pistes cyclables, dénivelés, trafic, tout y est. Ces données, fournies par les collectivités locales, s'affichent désormais dans neuf grandes villes européennes, dont Rome, Milan, Madrid ou encore Bruxelles. Résultat : 125 000 kilomètres de pistes couvertes dans le monde.Les piétons ne sont pas oubliés : quand la marche est aussi rapide que la voiture, l'app propose un itinéraire piéton détaillé, avec les durées et les éventuelles correspondances en transports. Une manière simple d'encourager la mobilité douce. Et pour ceux qui restent en voiture ? Google Maps vous propose l'itinéraire le plus économe en carburant, si ce n'est pas déjà le plus rapide. Cette fonction, disponible mondialement, est déjà utilisée par 500 millions de trajets par mois, permettant d'économiser 2,7 millions de tonnes de CO₂ en 2024. L'équivalent de 630 000 voitures thermiques retirées de la circulation pendant un an. Autre nouveauté : les alertes sur les zones à faibles émissions, comme à Londres ou Berlin. L'app indique si votre véhicule est autorisé à y entrer et propose un trajet alternatif si nécessaire. Cette fonction sera bientôt disponible pour plus de 1 000 zones à travers l'Europe, notamment en Autriche, en Italie ou en Suède. Enfin, Google ne s'arrête pas là. Son projet Green Light, basé sur l'IA, optimise les feux de circulation pour fluidifier le trafic. Testé à Vilnius en Lituanie, il est déjà déployé dans 20 villes sur 4 continents. Une chose est sûre : Google ne se contente plus de vous guider… Il veut aussi réduire votre empreinte carbone, virage après virage. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si l'électrique n'était pas toujours la meilleure option pour la planète ? C'est le pavé dans la mare lancé par Akio Toyoda, président du conseil d'administration de Toyota, dans une déclaration choc reprise par Automotive News. Selon lui, « neuf millions de voitures électriques ont le même impact carbone que 27 millions d'hybrides ». Un chiffre qui bouscule bien des idées reçues… et qui mérite qu'on s'y arrête.Le raisonnement de Toyota s'appuie sur le contexte énergétique japonais. Là-bas, l'électricité reste largement produite à partir du charbon et du gaz. Résultat : recharger une voiture électrique au Japon revient, en réalité, à consommer une énergie très carbonée, bien plus qu'en France, au Canada ou en Scandinavie. « Si nous avions produit 9 millions de VE au lieu d'hybrides, cela aurait accru les émissions de CO₂ », résume Toyoda. Et ce n'est pas tout. La voiture électrique démarre avec un handicap carbone. Selon une étude parue dans IOP Science, la fabrication d'un véhicule électrique génère entre 11 et 14 tonnes de CO₂, contre 6 à 9 tonnes pour une voiture hybride ou thermique. En clair, avant même de rouler, l'électrique pollue déjà plus.Mais dès que la voiture quitte l'usine, la situation s'inverse progressivement. Zéro émission à l'échappement pour l'électrique, contre un usage régulier de l'essence pour les hybrides. Le Laboratoire national d'Argonne (États-Unis) a calculé qu'une voiture électrique devait parcourir environ 31 000 kilomètres pour compenser ses émissions de fabrication. Une étude publiée dans Nature fixe ce seuil à 45 000 kilomètres. Et tout dépend du mix énergétique. Une Tesla Model Y, conduite en Virginie-Occidentale (où l'électricité est très carbonée), produit 149 grammes de CO₂ par mile. Une Toyota Prius Plug-In en génère… 177. Mais à Los Angeles, où l'électricité est plus propre, la Tesla tombe à 80 grammes par kilomètre, contre 130 pour la Prius. La messe est dite.Conclusion ? L'électrique devient plus vertueux au fil du temps, et même aussi performant que l'hybride dès deux ans de conduite selon IOP Science. Mais tout dépend du pays, de l'usage… et du conducteur. Pour Toyota, la solution n'est pas unique. Le constructeur mise sur une stratégie multi-technologique : thermique propre, hybride, hydrogène et électrique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La SNCF, souvent moquée pour ses retards, cache pourtant un véritable trésor technologique. Et à VivaTech, l'un de ses artisans, Pierre Audier, data scientist depuis 2017, nous ouvre les coulisses d'un chantier discret mais capital : la maintenance prédictive des trains. Un pari sur l'anticipation, où les données deviennent des signaux faibles annonciateurs d'incidents à venir.Chaque jour, 360 trains NAT — ces rames Transiliennes dernier cri — sillonnent l'Île-de-France en bavardant en silence. Des centaines de capteurs surveillent la pression des compresseurs, la température de la clim, la tension électrique, la position des portes… Et toutes ces données sont aspirées, analysées, triées pour traquer les premiers signes de faiblesse. Comme cette simple marche pour personnes à mobilité réduite qui, si elle reste bloquée, peut immobiliser un train entier.Pas de boule de cristal ici, mais une logique prévisionnelle pragmatique : des signaux de défaillance détectés quelques jours ou semaines à l'avance. « Une porte qui met un peu plus longtemps à s'ouvrir… Un comportement qui change. Ce sont des indices », explique Pierre Audier. L'idée n'est pas de tout réinventer, mais d'optimiser les processus existants, sans bousculer les habitudes, ni créer de résistance interne. Les trains NAT incarnent cette mutation : un kilomètre de câbles par mètre de rame, et des données analysées en différé, toutes les deux à huit heures. Ce n'est pas du temps réel, mais c'est suffisant pour organiser une maintenance planifiée et ciblée, évitant les urgences.Et demain ? Les volumes de données explosent. Un train nouvelle génération, comme le TGVM, peut produire plusieurs gigas par jour. D'où l'enjeu de traitements distribués dans le cloud et l'essor d'algorithmes de clustering, capables de grouper les anomalies similaires. Comme un médecin qui diagnostiquerait des milliers de patients en simultané, l'IA détecte la courroie détendue ou la porte un peu lente avant la panne franche. Résultat : des trains immobilisés moins longtemps, des ateliers moins saturés, et un service plus fluide pour les voyageurs. En clair, moins de retards, plus de prévoyance, et une SNCF qui, loin des clichés, trace sa route sur les rails de l'innovation. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si la solution à la crise climatique se trouvait… sous nos pieds ? Une étude scientifique majeure, menée par l'Université d'État du Kansas, remet l'agriculture au cœur du combat climatique – mais pas n'importe laquelle. Ici, pas de chimie de synthèse ni d'approche industrielle : c'est l'agriculture régénératrice, nourrie d'amendements organiques, qui montre sa force.Après 22 ans d'observation sur des parcelles de maïs cultivées sans labour et enrichies uniquement de compost et autres matières organiques, les résultats sont sans appel : ces sols stockent beaucoup plus de carbone que ceux nourris aux engrais chimiques. Et ce stockage est durable. Grâce à une technologie de pointe – la lumière synchrotron –, les chercheurs ont pu observer à l'échelle moléculaire comment le carbone organique s'enchevêtre avec les minéraux du sol pour former des liaisons stables, enfermées dans des micropores. Autrement dit, ce carbone ne bouge plus, ne s'évapore pas, il reste piégé pour longtemps.Les avantages ? Ils dépassent la seule question climatique. Ces terres riches en matière organique retiennent mieux l'eau, abritent une biodiversité souterraine florissante, et voient leur structure s'améliorer, saison après saison. Un vrai cercle vertueux, à l'opposé des sols appauvris par les traitements chimiques. « Les amendements organiques nourrissent le sol, pas seulement la plante », résume sobrement le Dr Ganga Hettiarachchi, responsable de l'étude. Derrière cette phrase, une idée simple mais puissante : changer de paradigme. L'agriculture ne doit plus être une source d'émissions, mais un puits de carbone actif.Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont collaboré avec les plus grandes infrastructures de microscopie à rayons X, au Canada et aux États-Unis. Leurs observations confirment que le carbone organique s'intègre intimement à la matrice minérale du sol, formant des complexes extrêmement résistants à la dégradation. Ce mécanisme ouvre la voie à une agriculture qui capte le CO₂ au lieu de l'émettre. Cette recherche publiée dans le Soil Science Society of America Journal ne reste pas théorique. Elle appelle à une transformation des pratiques agricoles : moins d'intrants chimiques, plus de rotations de cultures, une meilleure gestion des résidus, et une valorisation du compost. Bref, redonner vie au sol pour restaurer la planète. Dans cette bataille, le fumier et le compost ne sont plus des reliques d'un autre temps. Ils deviennent les outils modernes d'une agriculture plus durable, plus autonome, et surtout, plus résiliente. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si le sable devenait l'une des clés de la transition énergétique ? Ce n'est plus un rêve de laboratoire : en Finlande, c'est désormais une réalité bien concrète. Il y a deux ans, Polar Night Energy testait alors une batterie thermique à base de sable dans une petite ville du pays. L'unité était modeste, un simple démonstrateur de 8 MWh. Mais aujourd'hui, le projet a changé d'échelle. La ville de Pornainen, au nord d'Helsinki, vient de mettre en service une version douze fois plus puissante. Et ce n'est plus un prototype : c'est un outil industriel.La structure, haute d'une dizaine de mètres et large de quatre, contient 100 tonnes de sable chauffées à plus de 600 degrés grâce à des résistances électriques alimentées par du solaire, de l'éolien, ou le réseau. L'énergie ainsi stockée est restituée sous forme de chaleur, injectée dans le réseau de chauffage urbain au moment où la demande grimpe. Pas de combustion, pas de gaz, pas de fioul : que de la chaleur propre et locale.Le système peut fournir jusqu'à 1 MW en puissance de décharge, pour un total de 100 MWh de stockage thermique. Assez pour chauffer tous les bâtiments publics, logements collectifs et infrastructures de Pornainen pendant plusieurs jours en hiver. Le maire, Kimmo Kainulainen, est clair : « La combustion n'est pas une option ». Depuis l'arrêt des importations de gaz russe, la ville cherchait une solution durable et indépendante. Ce système l'est à tous les niveaux : pas de matériaux rares, pas de pièces fragiles, pas de consommables. Le sable ne s'use pas. L'entretien se limite à surveiller l'isolation et les capteurs. Et surtout : la production reste publique, gérée par le fournisseur local LämpöYkkönen. Une fois l'installation amortie, les surplus d'électricité stockés couvrent les pics de consommation sans surcoût pour les habitants. Et Polar Night Energy ne compte pas s'arrêter là. Prochaine étape : améliorer encore l'efficacité du système, mieux piloter la charge, et peut-être un jour… déployer ces batteries de sable dans des villes beaucoup plus grandes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis l'explosion de l'intelligence artificielle il y a un peu plus de deux ans et demi, un débat monte doucement… mais sûrement : et si l'IA était une ogresse insatiable… en eau ? Entre la puissance de calcul et le refroidissement des serveurs, certains rapports affirment que chaque requête IA consommerait des litres d'eau. Une idée devenue presque virale : générer une image, un texte, une réponse... et, en coulisses, vider un verre – voire une bouteille entière. Mais voilà que Sam Altman, le patron d'OpenAI, vient de publier une note de blog pour défendre sa créature, ChatGPT. Selon lui, les rumeurs seraient très exagérées. Une requête moyenne, écrit-il, consommerait 0,000085 gallon d'eau, soit environ 0,32 millilitre, « à peu près un quinzième de cuillère à café ». Et en énergie ? Environ 0,34 wattheure, « l'équivalent d'un four allumé pendant une seconde », ajoute-t-il.Des chiffres qui se veulent rassurants… mais qui interrogent. Car Sam Altman ne cite aucune source précise, et ses estimations entrent en contradiction avec d'autres études indépendantes. On se souvient, par exemple, des fameux « Starter Packs » générés par IA, qui auraient nécessité entre 2 et 5 litres d'eau par image. Le Washington Post, de son côté, avançait qu'un simple e-mail écrit par GPT-4 mobiliserait l'équivalent d'une bouteille d'eau.Alors, qui croire ? Le patron d'OpenAI, bien décidé à minimiser l'impact environnemental de son outil ? Ou les experts qui tirent la sonnette d'alarme ? Une chose est sûre : derrière chaque requête, il y a une réalité matérielle. L'intelligence artificielle n'est pas une magie éthérée… Elle est bien ancrée dans le monde physique. Et ce monde, lui, a soif. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis son lancement en décembre 2022, le satellite Swot — pour Surface Water and Ocean Topography — n'en finit plus d'étonner les scientifiques. Fruit d'une collaboration entre la NASA et le CNES, ce bijou technologique franco-américain scrute les eaux de notre planète avec une précision inégalée. Océans, lacs, rivières : Swot cartographie tout, et surtout, autrement.Ce qui fait sa force, c'est sa capacité à mesurer les hauteurs d'eau sur une bande de 120 kilomètres de large — 60 kilomètres de chaque côté de son orbite — là où les anciens satellites altimétriques, comme TOPEX/Poseidon lancé en 1992, ne captaient qu'un seul point à la verticale. Résultat : une vision beaucoup plus fine de la dynamique océanique. Et cela change tout. Car non, l'océan n'est pas une surface plane. Il est constellé de creux et de bosses, de quelques dizaines de centimètres, révélateurs de courants, d'échanges de chaleur, et de captation du CO₂. Jusque-là, les scientifiques ne pouvaient observer que les mouvements à grande échelle, d'environ 200 kilomètres. Swot, lui, détecte des tourbillons de seulement quelques kilomètres : la fameuse submésoéchelle. Et c'est précieux. Non seulement pour comprendre le climat, mais aussi pour la biodiversité. « Ce sont justement dans ces petites structures que l'activité biologique est la plus intense », explique Yannice Faugère, ingénieur au CNES. Swot permet ainsi de mieux cibler les missions en mer et de croiser ses données avec d'autres satellites, notamment ceux qui analysent la couleur de l'eau.Autre prouesse : la bathymétrie, ou la cartographie des fonds marins. Swot détecte les infimes déformations de surface provoquées par des montagnes sous-marines. Grâce à cette capacité, il a déjà révélé de nouveaux reliefs au large du Pérou. Une équipe américaine estime même que le nombre de monts sous-marins pourrait passer de 44 000 à 100 000, rien qu'avec les données de Swot. Et ce n'est qu'un début. Swot améliore déjà les modèles océaniques de 15 à 20 %. À l'horizon 2035, l'ESA prévoit de lancer deux satellites de même type pour le programme Copernicus. Objectif : anticiper l'état des océans comme on prévoit aujourd'hui la météo.Enfin, les applications concrètes ne manquent pas. La start-up française Amphitrite, par exemple, développe des outils pour guider les cargos vers des courants favorables, avec à la clé jusqu'à 10 % de carburant en moins. Mieux comprendre l'océan, c'est mieux protéger notre planète. Et Swot s'impose déjà comme un allié indispensable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans les terres abandonnées autour de Tchernobyl, là où la nature semble figée depuis la catastrophe de 1986, les scientifiques ont découvert un organisme hors du commun. Son nom : Cladosporium sphaerospermum, un champignon microscopique capable de prospérer dans l'un des environnements les plus hostiles de la planète.Ce qui intrigue les chercheurs ? Ce champignon se nourrit littéralement de radioactivité. Grâce à un processus étonnant, baptisé radiosynthèse, Cladosporium sphaerospermum capte les rayonnements ionisants, comme les rayons gamma, et les convertit en énergie chimique, un peu à la manière dont les plantes utilisent la lumière du soleil via la photosynthèse. La clé de ce mécanisme : la mélanine, un pigment qu'on retrouve aussi chez l'humain, et qui nous protège des rayons UV. Mais chez ce champignon, la mélanine va plus loin : elle absorbe la radioactivité et la transforme en carburant. Une aptitude documentée dès 2007 dans Plos One, puis confirmée en 2008 dans Nature.Et ce n'est pas tout : Cladosporium sphaerospermum a été envoyé dans l'espace, à bord de la Station spatiale internationale. Résultat ? Une croissance encore plus rapide dans cet environnement baigné de radiations cosmiques. De quoi faire rêver les ingénieurs de la NASA. Pourquoi un tel intérêt ? Ce champignon pourrait un jour dépolluer des sites radioactifs… ou même protéger les astronautes. Selon les calculs des chercheurs, une simple couche de 21 centimètres de ce champignon suffirait à bloquer les radiations martiennes. Une piste sérieuse pour les futures missions habitées vers Mars. Une découverte fascinante, à la frontière entre science-fiction et réalité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Amoureux des balades en pleine nature, tendez l'oreille et ouvrez l'œil : une nouvelle application pourrait bien devenir votre meilleure compagne de promenade. Son nom ? OisApp, développée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en partenariat avec Sunbird Images et avec le soutien de l'Office français pour la biodiversité.Gratuite, disponible sur Google Play et l'Apple Store, cette application permet d'identifier près de 400 espèces d'oiseaux parmi les plus fréquentes en France métropolitaine. Au programme : plus de 1 200 illustrations de grande qualité, des fiches descriptives rédigées par les ornithologues de la LPO, et des cartes de répartition détaillées en France et en Europe. L'un des atouts majeurs d'OisApp : elle fonctionne hors connexion. Parfaite pour ceux qui s'aventurent loin du réseau mobile. Une fois sur le terrain, l'utilisateur peut enregistrer et géolocaliser ses observations, et identifier les oiseaux à partir de critères physiques comme la forme du bec, la couleur du plumage ou la taille.Et pour les plus curieux, une option payante à 19,99 € par an donne accès à des outils encore plus poussés : la reconnaissance automatique des sons et des images. Photographiez ou enregistrez un chant d'oiseau, et l'appli tente de l'identifier grâce à l'intelligence artificielle. Des fonctionnalités prometteuses, bien que la LPO rappelle que leur fiabilité dépend des conditions de prise de son ou d'image. Une partie des bénéfices est reversée à la LPO, pour soutenir ses actions en faveur de la biodiversité. Déjà déployée dans plusieurs pays européens, OisApp s'enrichira au fil du temps, et entend bien réconcilier technologie et nature… pour mieux protéger les oiseaux, et apprendre à les reconnaître. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une enquête qui secoue le monde de la pêche industrielle. En mai dernier, l'ONG Bloom, avec le collectif de journalistes néerlandais Spit, a levé le voile sur les pratiques controversées de cinq géants néerlandais de la pêche : Parlevliet & Van der Plas, Cornelis Vrolijk, Van der Zwan, Alda Seafood et la famille De Boer.À eux cinq, ces groupes contrôlent 230 navires, dont l'Annelies Ilena, le plus grand chalutier au monde. Long de 145 mètres, il peut, à lui seul, capturer autant de poissons en une journée que 1 000 petits bateaux. Un symbole d'un système que Bloom qualifie de destructeur et entièrement tourné vers la rentabilité, au détriment des océans et des pêcheurs artisans. Avec un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros en 2023, ces groupes forment un véritable oligopole mondial. En France, leurs 24 navires détiennent une large part des quotas de pêche et siègent dans des instances clés comme le Comité national des pêches. Selon Bloom, ils pratiquent à 99,6 % des méthodes de pêche intensives et destructrices, comme le chalutage profond et les filets géants, mettant à mal les écosystèmes.Mais l'enquête ne s'arrête pas là : des soupçons de fraude, d'évasion fiscale et de corruption pèsent sur ces acteurs dans plusieurs pays. Et plus récemment, ils auraient même profité de fonds européens post-Brexit, initialement destinés aux pêcheurs fragilisés. Aujourd'hui, Bloom dénonce une logique « extractiviste » : piller les ressources marines pour investir dans l'immobilier et d'autres secteurs lucratifs. L'ONG appelle à démanteler ces conglomérats, à interdire progressivement le chalutage d'ici 2030, et à récupérer les aides publiques détournées. Un appel à réveiller l'Europe face à une pêche industrielle qui menace durablement nos océans. Enquête 1 : https://bloomassociation.org/wp-content/uploads/2025/05/Rapport_BIG5_FR.pdfEnquête 2 : https://bloomassociation.org/wp-content/uploads/2025/05/Rapport_BigFive_BigMoney_FR.pdf Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une alerte grave, et pourtant passée presque inaperçue. Dans un rapport publié ce mardi 3 juin, la Cour des comptes tire la sonnette d'alarme : la France n'a toujours aucune solution de stockage pour quelque 280 000 mètres cubes de déchets radioactifs, dits de « faible activité à vie longue », et qui resteront dangereux pendant des dizaines, voire des centaines de milliers d'années.Ces déchets ne sont ni acceptables en surface — trop durables — ni suffisamment actifs pour rejoindre les couches profondes du projet Cigéo, en Meuse, prévu pour les déchets les plus radioactifs. Résultat : ces déchets, issus notamment des anciennes centrales nucléaires ou de traitements chimiques complexes, s'accumulent sur des sites provisoires, comme ceux d'EDF, du CEA ou d'Orano. Plus de 210 000 m³ ont déjà été produits. Problème : aucune filière pérenne n'existe aujourd'hui. Le projet d'un centre de stockage à faible profondeur, envisagé à Soulaines, dans l'Aube, accuse lui aussi un retard de plus de trente ans sur la date prévue. Et même s'il voit le jour, il ne pourra accueillir qu'une partie des déchets — les déchets radifères — laissant les autres sans solution.La Cour des comptes s'inquiète : faute de sites dédiés, certains déchets pourraient ne plus avoir de place disponible, menaçant à terme la sécurité nucléaire du pays. Elle appelle donc à une réaction rapide : identifier des solutions concrètes, dès 2025, et créer des fonds financés par les producteurs de déchets pour accélérer les études. Quant au projet Cigéo, lui aussi est englué dans les retards, avec une ouverture reportée bien au-delà de 2025. Contesté localement, il souffre d'incertitudes juridiques, de tensions sur les expropriations, et d'un flou persistant sur la fiscalité locale censée compenser les impacts. Un dossier technique, certes, mais au cœur de l'avenir énergétique français. Pour la Cour, il y a urgence à sortir de l'immobilisme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Imaginez recharger 400 kilomètres d'autonomie en à peine cinq minutes. Le temps d'un café, d'un passage aux toilettes… et c'est reparti. C'est la promesse faite par Stella Li, vice-présidente de BYD, le géant chinois de la voiture électrique, lors de son passage à Bruxelles. Une promesse qui s'appuie sur du concret : l'arrivée imminente en Europe des « chargeurs flash » développés par le constructeur.Ces bornes de nouvelle génération utilisent une architecture électrique de 1000 volts. Une technologie déjà éprouvée en Chine sur plusieurs modèles BYD, et qui devrait débarquer sur le Vieux Continent d'ici douze mois. L'objectif est clair : rassurer les automobilistes européens encore frileux à l'idée de passer au tout électrique. Peur de tomber en panne, attente trop longue aux bornes… BYD veut balayer ces freins avec une arme redoutable : la vitesse. Trois fois plus rapides que les bornes actuelles, ces chargeurs permettront même aux véhicules déjà en circulation de bénéficier de temps de recharge réduits de 20 à 30 %. D'abord installés dans les concessions BYD, ils devraient s'étendre via des partenariats avec des acteurs locaux.Mais derrière cette offensive technologique, une stratégie bien plus large se dessine : celle d'une intégration verticale à la Tesla. BYD veut contrôler l'ensemble de la chaîne de valeur électrique, de la batterie à la borne, en passant par la voiture. À une nuance près : contrairement à Tesla, BYD ouvrira ses bornes à tous les véhicules électriques. Un choix économique malin : plus d'utilisateurs, plus de revenus, et un pas de plus vers la domination du marché. Et si l'Europe tente de freiner les ambitions chinoises avec des droits de douane — jusqu'à 27 % sur les véhicules BYD —, le constructeur contourne l'obstacle. Une usine ouvre cette année en Hongrie, avec production locale, centre R&D et siège européen à Budapest. Pour Stella Li, ces taxes ne sont qu'un « obstacle à court terme ». Pour l'instant, BYD avance à grande vitesse — et compte bien électrifier l'Europe, borne après borne. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une petite révolution qui s'opère discrètement, mais sûrement, sous le capot des voitures électriques. En 2024, le prix des batteries a chuté de 20 % en moyenne à l'échelle mondiale — du jamais vu depuis 2017. Un recul spectaculaire qui s'explique par la baisse des matières premières, une production accrue et une concurrence technologique de plus en plus féroce. Et sans surprise, c'est en Chine que la baisse est la plus marquée : -30 % contre deux fois moins aux États-Unis et en Europe.Il faut dire que l'Empire du Milieu n'a pas de rival en la matière : 4 batteries sur 5 y sont désormais fabriquées. Grâce à des volumes gigantesques, une main-d'œuvre qualifiée et une logistique ultra-optimisée, les industriels chinois cassent les prix tout en continuant d'innover. Les batteries LFP, autrefois perçues comme bon marché mais peu performantes, sont aujourd'hui au cœur de la moitié des modèles vendus dans le monde. Cette efficacité redessine aussi le marché automobile global. En Amérique latine, en Asie du Sud-Est ou en Afrique du Nord, les voitures électriques made in China raflent la mise : jusqu'à 85 % des ventes en Thaïlande ou au Mexique. Résultat : les prix fondent. En Thaïlande, les voitures électriques se vendent désormais au prix des thermiques. Au Brésil, l'écart a été divisé par quatre en un an.Mais ce succès n'est pas qu'une affaire de tarifs. Les constructeurs chinois jouent une carte stratégique : produire localement pour contourner les taxes. BYD, Geely ou GAC investissent massivement au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, adaptant leurs modèles aux besoins locaux, des matériaux aux moteurs. Face à cette avancée éclair, l'Europe marque le pas. Les États-Unis résistent à coups de crédits d'impôt, suspendus au bon vouloir politique. Pendant ce temps, la Chine vend où la demande explose… et produit ce que d'autres ne font encore qu'importer. Selon l'Agence internationale de l'énergie, un quart des voitures neuves vendues dans le monde seront électriques en 2025. Et dans de nombreuses régions, ce sont les modèles chinois qui électrisent la route. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ce matin, parlons de ce qui se cache derrière les produits du quotidien. Farine, lait ou bière : ces aliments que l'on consomme presque sans y penser s'engagent désormais dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et tout commence à la ferme.Moins de passages de tracteurs, des sols vivants, une alimentation plus durable pour les troupeaux : la révolution agricole bas carbone est en marche. Ces pratiques repensées permettent de réduire les émissions, mais elles ont un coût. Car produire sans carbone ou presque, c'est plus cher, sauf rares exceptions. Pour accompagner cette transition, le gouvernement a lancé en 2019 le label bas-carbone, renforcé en 2021. Il ne certifie pas les produits, mais les démarches qui ont permis de réduire les émissions. Une sorte de label énergétique pour les pratiques agricoles.Prenons l'exemple de Leclerc, qui propose désormais une farine baptisée Récoltons l'avenir. Vendue 99 centimes, elle ne coûte que quelques centimes de plus qu'une version classique, et moins qu'une marque nationale. Un signal fort : rendre cette démarche accessible. Chez Candia, la mention « démarche bas carbone » est apparue sur certains produits. La marque pousse les éleveurs à réduire leur empreinte carbone de 20 % par litre de lait, grâce à des outils comme SelfCO2 ou CAP'2ER. Objectif : -50 % d'émissions dans ses laiteries d'ici 2030. Enfin, du côté de la bière, Kronenbourg s'engage aussi. Depuis janvier 2024, la moitié du malt utilisé dans sa 1664 est issue d'une filière responsable, avec l'ambition d'atteindre les 100 % en 2026. Le tout, en partenariat avec Malteries Soufflet. Une chose est sûre : nos choix de consommation peuvent peser… pour alléger le climat. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le dérèglement climatique a ses victimes emblématiques, et l'Antarctique figure en tête de liste. Ce vaste continent glacé, refuge des majestueux manchots empereurs, voit fondre ses glaces à un rythme inquiétant depuis le début du millénaire. Et pourtant, ces deux dernières années, un phénomène inattendu a surpris les scientifiques.Entre 2021 et 2023, une étude menée par l'université Tongji à Shanghai, relayée par le média Space, révèle que l'Antarctique n'a pas continué à perdre de la glace. Mieux : il en aurait même regagné. À l'aide de données satellites fournies par la NASA, les chercheurs ont constaté une légère croissance de la calotte glaciaire, avec un gain annuel moyen estimé à 119 milliards de tonnes. Une parenthèse inédite, quand on sait qu'entre 2011 et 2020, le continent perdait environ 157 milliards de tonnes par an.Mais cette embellie n'est hélas qu'un mirage. Les scientifiques l'expliquent par une anomalie climatique ponctuelle : des précipitations exceptionnellement élevées — surtout de la neige, un peu de pluie — ont temporairement gonflé les masses glaciaires, notamment sur quatre glaciers de l'Antarctique oriental. Pas de quoi crier victoire. Car selon les dernières données de la NASA, en 2025, la calotte est déjà revenue à son niveau de 2020. Loin d'une inversion de tendance, cet épisode rappelle surtout la vulnérabilité extrême de ce continent face aux déséquilibres climatiques. Une accalmie de courte durée, donc, qui ne doit pas masquer l'urgence d'agir pour limiter les effets du réchauffement. Car l'Antarctique, sentinelle de notre planète, reste en sursis. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Elle a vu naître l'exploration des abysses. À la fin des années 1970, alors que la France se lançait dans la recherche sur les environnements profonds, Françoise Gaill embarque pour ses premières campagnes océanographiques. Quelques années plus tard, au début des années 1980, elle effectue une plongée historique dans le Pacifique, à 2 500 mètres de profondeur. Un monde silencieux, hostile, et pourtant d'une richesse biologique inouïe. Très vite, elle comprend : ces écosystèmes sont aussi fascinants que fragiles. Mais le choc, pour elle, viendra d'ailleurs. Un jour, elle entend parler d'un projet américain : proposer à des touristes de visiter les sources hydrothermales… à bord de sous-marins russes. “Un coup de tonnerre”, dit-elle. Car au moment même où les scientifiques commençaient à peine à en découvrir les mystères, d'autres étaient prêts à les commercialiser, voire les détruire.C'est à cette époque qu'émerge l'idée d'un code de conduite international pour protéger les grands fonds marins. En 1994, l'ONU crée l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), tandis que la Convention de Montego Bay proclame les abysses “patrimoine commun de l'humanité”. Mais trente ans plus tard, ces grands principes sont sérieusement mis à mal. Sous prétexte d'urgence climatique, des acteurs veulent désormais exploiter les ressources minières du fond des océans. Exemple récent : The Metals Company, une entreprise canadienne, a demandé un permis pour exploiter le Pacifique. Et en avril, Donald Trump signait un décret visant à faire des États-Unis “le leader mondial de l'exploitation minière des grands fonds”. Un pays qui, rappelons-le, n'a jamais ratifié la convention de Montego Bay.Face à ces menaces, Françoise Gaill ne baisse pas les bras. Elle coordonne aujourd'hui, avec l'ancien président du Muséum d'histoire naturelle Bruno David, un comité scientifique international réclamant un moratoire de 10 à 15 ans. Objectif : gagner du temps. Pour mieux connaître ces fonds, pour évaluer les risques, pour créer un code minier encadré. Et les premières alertes sont déjà là. Une expérience menée dans le Pacifique en 1979 a laissé un sol encore marqué 44 ans plus tard. D'autres études montrent que l'exploitation des fonds marins libérerait des nuages de sédiments toxiques, dangereux pour la faune… et peut-être pour l'humain. “L'océan est un système connecté. Des courants peuvent remonter des virus, perturber la chaîne alimentaire”, prévient la biologiste.Sur le plan économique aussi, elle reste sceptique. “Ce n'est pas rentable. Il y a encore tant à faire sur les terres émergées.” Alors elle poursuit son combat. Avec la juriste Tanya Brodie Rudolph, elle lance l'International Platform for Ocean Sustainability, qui verra officiellement le jour lors de la conférence des Nations unies sur l'océan, en juin 2025 à Nice. L'objectif : donner aux États les outils pour agir vite et bien, sur la base de la connaissance scientifique. Et elle veille aussi à une autre menace montante : le stockage du CO₂ dans les profondeurs. Une solution “climatiquement séduisante”, mais écologiquement risquée. “La vie est fragile. Et c'est notre devoir de la protéger”, conclut-elle. Une voix précieuse, à l'heure où les abysses, trésor ignoré, deviennent la nouvelle frontière des appétits humains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si votre bière du week-end contenait autre chose que du malt et du houblon ? Aux États-Unis, des chercheurs ont voulu savoir si la pollution de l'eau potable pouvait aussi se retrouver… dans notre mousse. Et la réponse est oui.L'équipe, basée en Caroline du Nord, s'est intéressée aux PFAS, ces substances chimiques persistantes connues pour contaminer de nombreuses ressources en eau. Surnommées "polluants éternels", elles sont utilisées dans des produits industriels, mais une fois dans la nature, elles s'accrochent. Elles s'infiltrent dans les nappes phréatiques, et donc, dans l'eau utilisée pour brasser la bière. Les scientifiques ont analysé 23 bières provenant de différents États américains. Résultat ? 95 % d'entre elles contiennent des traces de PFAS. Et sans surprise, les plus touchées viennent de régions déjà connues pour la pollution de leur eau, comme le bassin de la rivière Cape Fear, en Caroline du Nord. Certaines bières contenaient même les deux composés les plus redoutés : le PFOS et le PFOA, tous deux soupçonnés d'effets nocifs sur la santé humaine. Le constat dépasse les frontières américaines. En avril dernier, un rapport européen révélait des traces de ces substances dans des bouteilles de vin commercialisées en Europe.Pourquoi est-ce inquiétant ? Parce que même les brasseries les mieux équipées ne filtrent pas complètement ces composés. Si les PFAS sont présents dans l'eau municipale, ils finissent dans la cuve… puis dans le verre du consommateur. L'autrice principale de l'étude, Jennifer Hoponick Redmon, espère que ces résultats pousseront les autorités à agir. "Il est temps de revoir nos politiques de traitement de l'eau", alerte-t-elle. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Il avait disparu du ciel parisien pendant trois mois, laissant le parc André-Citroën orphelin de sa grande silhouette flottante. Mais depuis le 29 avril 2025, le Ballon Generali de Paris est de retour, et il ne passe pas inaperçu. Nouvelle enveloppe, nouvelle mission : le ballon arbore désormais trois chiffres en grand format, indiquant l'augmentation de la température moyenne mondiale, européenne et mensuelle depuis l'ère préindustrielle. Un signal visuel fort, pour rappeler que le réchauffement climatique n'est pas une abstraction.Mais ce retour en altitude marque surtout une évolution majeure. Grâce à un partenariat inédit avec Copernicus, le programme européen de surveillance environnementale, le ballon s'est doté d'un capteur de pointe capable de mesurer en temps réel les gaz à effet de serre : CO₂, méthane et vapeur d'eau. Une avancée saluée par Michel Ramonet, chercheur au CNRS : « Ces mesures nous permettent de vérifier l'efficacité des politiques publiques en matière de climat. » Le ballon ne renonce pas pour autant à ses missions historiques : analyse des particules fines, de l'ozone ou encore des pollens, indispensables pour surveiller la qualité de l'air à Paris. Et comme par le passé, il change de couleur la nuit pour refléter le niveau de pollution, une façon originale d'informer les habitants.Mais cette relance s'accompagne d'une ambition scientifique renforcée. Sous l'égide du Generali Climate Lab, un consortium réunissant climatologues, hydrologues, data scientists et assureurs est né, avec un objectif : mieux modéliser les risques climatiques à venir. « En tant qu'assureur, nous sommes en première ligne face aux tempêtes, sécheresses ou inondations », explique Simon Blaquière, directeur du Climate Lab. « Ce ballon est un outil de sensibilisation autant que de recherche. » Créé en 2015 à l'occasion de l'Accord de Paris, le Generali Climate Lab fête ses 10 ans avec de nouveaux partenaires comme ICOS Cities et le CNRS. Ensemble, ils développent des outils concrets pour anticiper les risques. Et pour le grand public ? Un simple QR code sur le ballon renvoie vers la plateforme Ensemble face aux risques. En quelques clics, chacun peut découvrir son niveau d'exposition aux aléas climatiques selon son adresse. Parce que comprendre les risques, c'est déjà commencer à s'y préparer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Face à la colère des agriculteurs, montante dans toute l'Europe en 2024, une question revient avec insistance : comment concilier transition écologique et viabilité économique pour ceux qui nous nourrissent ? L'un des sujets les plus sensibles reste celui des intrants chimiques, engrais et pesticides, devenus symboles d'un modèle agricole sous pression.Ces produits remplissent une fonction essentielle : nourrir les cultures, protéger les rendements. Mais leur usage excessif détériore les sols, l'eau, l'air, la biodiversité, sans oublier les risques pour la santé humaine. À long terme, leur efficacité diminue et une dépendance coûteuse s'installe. Pourtant, de nombreuses alternatives existent. Pourquoi ne sont-elles pas davantage adoptées ? Parce qu'elles demandent du temps, des connaissances, et surtout, des incitations concrètes.L'exemple du Danemark est éclairant. Le pays a réduit de moitié ses excédents d'azote entre 1980 et 2012 en combinant réglementation stricte, incitations économiques et accompagnement technique. En Suisse, un label "sans pesticides" soutenu par l'État a convaincu de nombreux producteurs de blé de changer leurs pratiques. Ces réussites montrent que l'effort ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des agriculteurs. Toute la chaîne alimentaire — des fabricants d'intrants aux consommateurs — doit être mobilisée.Informer, labelliser, subventionner, mais aussi réguler, voilà les leviers à combiner pour enclencher un véritable changement. À l'échelle de l'Union européenne, la stratégie "De la ferme à la fourchette" vise d'ailleurs une réduction de 50 % des pesticides et de 20 % des engrais d'ici 2030. Mais attention : une politique uniquement nationale risque de déplacer les problèmes ailleurs. Les accords commerciaux doivent intégrer ces enjeux pour éviter que les efforts de certains pays soient annulés par des importations plus polluantes. Car si l'agriculture se pense localement, la durabilité, elle, est forcément globale. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Coup dur pour Tesla sur le vieux continent. Le constructeur américain, longtemps leader sur le marché des véhicules électriques, semble bel et bien marquer le pas. Et ce n'est plus seulement une affaire d'image, malgré le retrait d'Elon Musk de ses fonctions aux côtés de Donald Trump : Tesla continue de décrocher en Europe.Le symbole fort de ce mois d'avril 2025 ? Pour la première fois, le chinois BYD a vendu plus de voitures électriques que Tesla en Europe. La marge reste fine : 7 231 véhicules pour BYD contre 7 165 pour son rival américain. Mais la tendance est révélatrice : BYD affiche une progression spectaculaire de 169 % sur un an, tandis que Tesla chute de près de 49 %. Le vent tourne, et les géants européens, eux, tiennent toujours solidement les rênes. Volkswagen domine avec plus de 23 500 véhicules vendus, suivi par BMW (près de 15 000), puis Skoda (13 598) et Audi (11 958). Côté modèles, c'est la Skoda Elroq qui mène la danse, talonnée par trois modèles du groupe Volkswagen : l'ID.3, l'ID.7 et l'ID.4.Autre enseignement clé : l'électrification du parc automobile s'accélère. En avril dernier, 26 % des véhicules vendus en Europe étaient électriques ou hybrides rechargeables. Les électriques purs représentent désormais 17 % des ventes, contre 13,4 % un an plus tôt. Les hybrides rechargeables, eux, grimpent de 6,9 % à 9 %. Un tournant semble s'amorcer dans la mobilité européenne, et Tesla pourrait bien ne plus en être le moteur principal. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le gouvernement français continue d'accélérer la transition vers les véhicules électriques, et pour tenir le cap, il veut rendre la recharge plus accessible… et surtout, moins chère.L'objectif est ambitieux : passer de 2,5 à 7 millions de bornes de recharge d'ici 2030. Mais pour que ce futur réseau ultradense trouve ses utilisateurs, encore faut-il que les prix suivent. Et sur ce point, le ministre de l'Industrie Marc Ferracci est catégorique : « Les tarifs doivent être encore plus compétitifs ». Dans cette logique, le gouvernement planche sur une nouvelle tarification plus intelligente, avec des contrats qui adapteront les coûts de recharge selon les horaires. Car aujourd'hui, près de 65 % des Français branchent leur véhicule le soir, pile à l'heure où la demande électrique est la plus forte.La solution ? Créer de nouvelles heures "super creuses", ces créneaux horaires où l'électricité est bien moins chère. En plus de la nuit et du week-end, l'État veut désormais favoriser les recharges entre 11h et 17h, période où le solaire produit à plein régime. La Commission de régulation de l'énergie est déjà à la manœuvre. Dès novembre prochain, un système permettra aux particuliers – et à certaines entreprises – de profiter de ces nouveaux créneaux à tarif réduit. Les structures raccordées à la haute tension, elles, devront attendre janvier 2027. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une petite révolution énergétique qui s'opère sur nos routes. Alors que les véhicules électriques représentent désormais un quart des ventes automobiles en France, le gouvernement vient de donner un nouveau coup d'accélérateur à l'infrastructure de recharge. Ce vendredi 16 mai 2025, en déplacement à L'Haÿ-les-Roses, les ministres Eric Lombard (Économie) et Marc Ferracci (Industrie et Énergie) ont dévoilé une stratégie ambitieuse : 7 millions de bornes d'ici 2030, dont 400 000 accessibles au public.Aujourd'hui, la France compte déjà 2,5 millions de points de recharge, dont 168 000 en libre accès. Mieux encore, la disponibilité technique des bornes atteint 93%, un gage de fiabilité qui place l'Hexagone dans le peloton de tête européen. Et désormais, il y a plus de bornes électriques que de stations-service classiques, y compris dans les zones rurales souvent oubliées. Transparence et praticité sont les maîtres mots de cette nouvelle étape : une mise à jour des données en open data permettra bientôt de connaître en temps réel les tarifs, la disponibilité et l'emplacement des bornes. Un simulateur du coût de recharge est également prévu. À domicile, les installations restent coûteuses – entre 1 500 et 2 500 euros – mais l'État continue d'offrir un crédit d'impôt couvrant jusqu'à 75% de la facture, plafonné à 500 euros, ainsi qu'une TVA réduite. En copropriété, les délais d'installation devraient être divisés, avec un plan d'action exigé d'Enedis pour une pose en moins de six mois.Pour ceux sans solution à la maison, l'alternative se développe : bornes sur le lieu de travail, dans les parkings de supermarchés ou les zones publiques, avec 45 000 nouveaux points financés par la Banque des territoires. Et l'avenir ? Il s'appelle V2G, pour “Vehicle-to-Grid” : des voitures capables de restituer de l'électricité au réseau pendant les pics de consommation. En 2035, les batteries des véhicules pourraient représenter 1 200 GWh de stockage, transformant nos voitures en mini-centrales. Le tout, accompagné de tarifs préférentiels pendant les heures solaires ou les heures creuses pour inciter à une recharge intelligente. Même les flottes d'entreprise devront s'adapter : 18% d'électrification dès 2026, avec à la clé jusqu'à 50% d'économies à l'usage. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Imaginez une assiette de protéines cultivées non pas dans un champ, mais dans l'apesanteur, au cœur même de la Station spatiale internationale. Non, ce n'est pas de la science-fiction : c'est le pari audacieux que vient de lancer l'Agence spatiale européenne. L'un des plus grands défis des missions spatiales de longue durée, c'est l'alimentation. Et les chiffres donnent le vertige : nourrir un seul astronaute coûte jusqu'à 23 000 euros… par jour. Une somme qui s'explique en grande partie par les coûts de transport. Envoyer de la nourriture dans l'espace par fusée, ce n'est tout simplement pas tenable à grande échelle, surtout si l'on imagine un jour des bases permanentes sur la Lune ou sur Mars.Pour sortir de cette impasse logistique, l'ESA mise sur une solution de rupture : la production de nourriture directement dans l'espace. Pas question ici de jardinières flottantes ou de laitues hydroponiques, mais d'un procédé biotechnologique basé sur des levures génétiquement modifiées. Objectif : produire localement les nutriments essentiels — protéines, lipides et glucides — dans un espace réduit, sans dépendre des saisons, et surtout, en s'adaptant parfaitement à la microgravité. Un premier mini-laboratoire contenant ces levures a déjà été envoyé en orbite. Et dans deux ans, une véritable usine pilote pourrait voir le jour à bord de la Station spatiale internationale.Derrière cette innovation, une ambition double. D'un côté, réduire les coûts et améliorer l'autonomie des missions habitées. De l'autre, explorer une piste prometteuse pour l'agriculture durable sur Terre. Car cette technologie, sobre en eau, peu gourmande en surfaces cultivables et faiblement émettrice de gaz à effet de serre, pourrait bien devenir un atout précieux pour les zones arides ou confrontées au changement climatique. Mais l'enjeu est aussi médical. En apesanteur, les astronautes perdent en masse musculaire et osseuse. Une alimentation personnalisée, produite sur place, pourrait jouer un rôle clé pour maintenir leur santé sur le long terme, en complément des programmes d'exercice physique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dire « bonjour » à ChatGPT, ce n'est pas anodin. Selon une étude relayée par TechRadar, 70 % des utilisateurs saluent ou remercient leur IA. Et 12 % le font… par peur d'un soulèvement des machines. Une statistique qui fait sourire, mais qui en dit long sur notre rapport aux intelligences artificielles.Car si l'on sait pertinemment qu'il ne s'agit que de lignes de code, notre cerveau, lui, perçoit autre chose. Le langage fluide, les tournures familières, la réactivité : tout donne l'illusion d'un interlocuteur réel. C'est ce qu'on appelle l'anthropomorphisme – cette tendance naturelle à attribuer des caractéristiques humaines à des objets ou à des machines. Résultat : même en sachant que ChatGPT ne “ressent” rien, on dit « merci », un peu comme on tiendrait la porte à un ascenseur vide. Mais cette politesse, aussi automatique soit-elle, coûte cher. Sam Altman, le patron d'OpenAI, l'a reconnu : cette courtoisie numérique a un coût énergétique non négligeable. Plus l'interaction est longue et élaborée, plus les serveurs chauffent… et la facture grimpe...Pourtant, au-delà des bonnes manières, il y a une vraie logique d'optimisation. Plusieurs journalistes et chercheurs, dont Becca Caddy chez TechRadar, l'ont constaté : plus une requête est claire, structurée et polie, meilleure est la réponse. Moins biaisée aussi, parfois. C'est que les IA ont été entraînées sur des milliards de dialogues humains, souvent empreints de nuances, de formules de politesse et d'ambiguïtés maîtrisées. Résultat : la politesse devient un outil. Une sorte d'ingénierie sociale, presque une stratégie de prompt. Et OpenAI le sait : inciter à des formulations précises et courtoises permettrait d'obtenir des IA plus stables et plus performantes. Alors, faut-il dire merci à son assistant virtuel ? Pas par obligation, non. Mais par habitude, par confort… ou simplement par efficacité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La quête de l'énergie du futur s'intensifie, et la France entend bien jouer les premiers rôles. Jeudi 15 mai, près de Bordeaux, le groupe Thales a officiellement lancé GenF, une nouvelle entité dédiée à la maîtrise de la fusion nucléaire. Un projet ambitieux porté par un consortium d'exception : le CEA, le CNRS et l'École polytechnique sont tous embarqués dans l'aventure.Mais de quoi parle-t-on ? Contrairement à la fission, qui brise les noyaux d'atomes, la fusion les unit, libérant une énergie colossale – celle qui alimente notre Soleil depuis 4,5 milliards d'années. Pour reproduire ce phénomène sur Terre, Thales mise sur le confinement inertiel : des lasers surpuissants qui compriment une cible minuscule jusqu'à provoquer cette fameuse fusion. Thales n'en est pas à son coup d'essai. Fort de 40 ans d'expertise dans les lasers de haute puissance, le groupe a déjà conçu le système laser le plus puissant au monde, en activité aujourd'hui en Roumanie. Dans ce sillage, il présente le projet TARANIS – du nom du dieu gaulois de la foudre –, retenu dans le cadre du plan France 2030 et doté d'un financement de 18,5 millions d'euros.GenF ne vise pas un sprint, mais un marathon scientifique. Première étape : modélisation et simulation d'ici 2027. Ensuite, place à l'expérimentation, avec au menu la synchronisation de faisceaux lasers, la fabrication de cibles cryogéniques, et des matériaux révolutionnaires pour supporter les conditions extrêmes d'un réacteur de fusion. Objectif : lancer un prototype d'ici 2035. Les enjeux sont colossaux. La fusion promet une énergie abondante, sûre, sans risque d'emballement, bas carbone, et avec un million de fois moins de déchets radioactifs que la fission. Une réponse idéale à la croissance exponentielle de notre demande énergétique, notamment avec l'explosion des centres de données et de l'intelligence artificielle. Avec une équipe de 10 chercheurs et 40 collaborateurs, GenF ne vise rien de moins que l'avenir énergétique de l'humanité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans les années à venir, des milliers d'éoliennes atteindront leur fin de vie. Et avec elles, des tonnes de matériaux à recycler. Si les pales et turbines peuvent être fondues, ces opérations sont coûteuses en énergie. Le fournisseur suédois Vattenfall a décidé d'anticiper cette problématique autrement, en s'engageant à recycler 100 % de son parc éolien d'ici 2030. Pour y parvenir, l'entreprise a lancé, avec la Fondation néerlandaise du design, un appel à projets original : donner une seconde vie aux nacelles, ces imposants blocs techniques au sommet des mâts. La réponse la plus audacieuse vient des Pays-Bas, avec le cabinet d'architectes Superuse, en collaboration avec le studio Blade-Made. Leur idée : transformer une nacelle en véritable habitat résidentiel. Et le résultat a été dévoilé à la Dutch Design Week 2024, sous le nom de "Tiny House Nestle".Issue d'une ancienne éolienne V80 de 2 MW, installée en Autriche en 2005, la nacelle a quitté ses cent mètres de hauteur pour se poser sur la terre ferme, métamorphosée en mini-maison autonome. Dix mètres de long, quatre de large, trois de haut : un espace de 36 m² aménagé avec soin. Bois clair, matériaux recyclés, cuisine, salle de bains, coin nuit… et des équipements dernier cri : pompe à chaleur, panneaux solaires, chauffe-eau et ventilation intelligente. L'isolation est soignée, les fenêtres en triple vitrage, et le tout respecte les normes d'habitation. Une tiny house au style industriel et durable, qui peut devenir bureau, annexe ou studio de jardin. Une preuve concrète que le recyclage peut aussi rimer avec design et ingéniosité. Et une inspiration pour repenser nos infrastructures… même une fois leur mission achevée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Il y a quelques semaines, le Tribunal judiciaire de Montpellier faisait la une en condamnant deux parcs éoliens pour leur impact négatif sur certaines espèces d'oiseaux protégés. De quoi relancer le débat sur la compatibilité entre biodiversité et énergies renouvelables. Certains opposants aux éoliennes n'ont d'ailleurs pas attendu pour crier au scandale écologique. Pourtant, une étude venue des Pays-Bas vient tempérer ces inquiétudes.Des chercheurs de l'université de Wageningen publient dans la revue Ocean & Coastal Management des résultats intrigants : ils ont détecté la présence de raies et de requins dans les eaux de quatre parcs éoliens offshore néerlandais. Comment ? Grâce à une méthode innovante : l'analyse de l'ADN environnemental présent dans l'eau de mer. 435 échantillons ont été collectés, sans perturber les milieux naturels. Une première mondiale pour cette technique rapide, économique et non invasive.Et le constat est plutôt positif : les parcs offshore, interdits au chalutage, offrent des zones de répit aux fonds marins. Ces espaces préservés permettent à des écosystèmes fragiles de se reconstruire, offrant ainsi un habitat potentiel aux espèces vulnérables. À condition que ces zones restent protégées. L'équipe néerlandaise étudie également l'impact des champs électromagnétiques générés par les câbles sous-marins, notamment sur l'orientation des requins et des raies, très sensibles à ces signaux. Mais pour l'instant, les données d'ADN suggèrent que la faune ne fuit pas ces installations. Bien au contraire. Et si les éoliennes en mer devenaient, contre toute attente, des alliées de la biodiversité ? C'est peut-être là que se trouve l'avenir des énergies marines : dans une cohabitation intelligente entre production renouvelable et protection du vivant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un virage à grande vitesse pour Amazon… et cette fois, il est vert. Le géant américain du e-commerce vient d'officialiser un partenariat avec Rail Logistics Europe, filiale du groupe SNCF, pour transporter ses colis par TGV entre Lyon et Paris. Résultat : des livraisons toujours rapides, mais avec une empreinte carbone réduite. Chaque jour, du lundi au samedi, plus de 500 000 colis par an voyageront à 320 km/h dans des espaces spécialement aménagés à bord des trains. Pas de paquets empilés entre deux passagers : les marchandises sont chargées dans des compartiments fermés, dédiés au fret. Une mission confiée à Hexafret, filiale spécialisée de Rail Logistics Europe.Sur le papier, les chiffres parlent d'eux-mêmes : un TGV émet dix fois moins de CO₂ qu'un camion sur un trajet équivalent. Et les 470 kilomètres entre Lyon et Paris sont bouclés en seulement 2h18. Mais ce n'est pas tout : à Paris, deux tiers des livraisons du dernier kilomètre sont effectuées avec des véhicules électriques, des vélos-cargos ou à pied. Un corridor logistique bas carbone qui donne un coup de polish écolo à l'image d'Amazon. Cette ligne n'est pas un coup isolé. Depuis deux ans, Amazon double ses usages du rail et du maritime en Europe. L'entreprise revendique aujourd'hui un maillage de 500 lignes ferroviaires et maritimes, avec en France les autoroutes ferroviaires Le Boulou-Bettembourg et Le Boulou-Calais, exploitées via VIIA, une autre entité de la SNCF.Conséquence ? Plus d'un quart des transferts logistiques inter-sites d'Amazon en France passent désormais par le train, un chiffre doublé depuis 2022. Olivier Pellegrini, directeur des opérations Europe d'Amazon, résume : « Cette innovation logistique majeure illustre notre engagement pour une livraison plus rapide et plus respectueuse de l'environnement. » L'objectif est clair : atteindre la neutralité carbone d'ici 2040. Et dans cette course, le rail pourrait bien devenir l'arme secrète d'Amazon. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Imaginez une ancienne mine de charbon creusée dans les flancs gelés d'une montagne, tout près du cercle polaire. Un lieu hors du temps, à Svalbard, l'archipel norvégien réputé pour son calme… et ses bunkers. C'est là, dans ce décor presque post-apocalyptique, que repose l'un des trésors les plus précieux du XXIe siècle : l'Arctic World Archive.Depuis 2017, ce sanctuaire de l'information accueille trois fois par an des dépôts de données du monde entier. Pas sur des serveurs, non : sur film analogique. Livres rares, langages menacés, logiciels libres, chefs-d'œuvre culturels… Tout y est archivé pour résister à l'épreuve du temps. L'objectif ? Préserver l'essentiel de notre patrimoine numérique, même en cas de black-out global.Pour accéder au dépôt, il faut marcher plusieurs centaines de mètres dans un tunnel glacé, vestige de l'époque minière. L'air est sec, la température constamment sous zéro : les conditions idéales pour une conservation sur plusieurs siècles. « Ici, pas besoin d'électricité, ni de logiciel », explique Rune Bjerkestrand, fondateur de Piql, la société norvégienne en charge du site. Chaque fichier est converti en une image microscopique, lisible avec un simple scanner optique. Pas d'interfaces complexes, juste des millions de pixels codés comme des QR codes du futur. Sur les étagères métalliques : des bobines venues de plus de 30 pays. Parmi elles, des modèles 3D du Taj Mahal, des pages de la bibliothèque du Vatican, des images satellites de la Terre, ou encore les partitions de Chopin. Même GitHub, le géant du logiciel, a placé ici son « Code Vault », un coffre-fort renfermant l'ADN du code open source mondial.Pourquoi ce bunker ? Parce que le numérique oublie vite : CD-Roms illisibles, formats périmés, fichiers inaccessibles… Joanne Shortland, archiviste chez Jaguar, le résume : « Migrer sans cesse les formats, c'est un combat sans fin. » Le film, lui, reste. Silencieux, fiable, inchangé. Alors que Microsoft ou des chercheurs britanniques explorent d'autres voies – verre, cristaux optiques, ADN synthétique – le vieux film analogique tient toujours la corde. Prochaine étape ? L'arrivée de journaux nationaux et de nouvelles archives culturelles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un projet à la croisée des ambitions industrielles et des préoccupations écologiques. Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, a choisi Wittelsheim, dans le Haut-Rhin, pour implanter sa future méga-usine de batteries au lithium de dernière génération. Un site stratégique, aux portes de l'Allemagne, pensé pour séduire les constructeurs automobiles allemands déjà bien lancés dans la course à l'électrique.Installée sur 92 hectares en friche, à l'arrière d'un ancien terril et à proximité d'une voie ferrée, l'usine doit incarner la réponse française à la domination allemande dans l'électromobilité. Aux commandes, Cyrille Bolloré, fils de Vincent Bolloré, mise sur l'innovation pour produire des batteries capables d'alimenter voitures et poids lourds. Le terrain a été officiellement cédé début avril pour 2,8 millions d'euros par le conseil municipal, ouvrant la voie au chantier. L'enjeu économique est de taille : 230 emplois directs dès l'ouverture prévue en 2026, et jusqu'à 20 millions d'euros annuels en taxes foncières pour la commune. Un souffle d'espoir pour Wittelsheim et un coup d'accélérateur pour la transition énergétique made in France.Mais tout n'est pas joué. Des associations écologistes montent au créneau. Le site, encore sauvage, abrite une biodiversité rare : serpents, lézards, crapauds verts — une espèce protégée. Ces petits habitants pourraient bien devenir le talon d'Achille du géant industriel. Vincent Bolloré, bien qu'en retrait officiel, garde un œil attentif sur ce dossier stratégique. Car cette usine, véritable symbole du savoir-faire français, vise plus qu'un marché : elle ambitionne de faire de l'Est de la France un hub européen du lithium. Reste à voir si la course à la batterie tiendra face aux freins écologiques et aux lenteurs administratives. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.