Tout ce qu'il faut savoir dans le domaine de la Green Tech.
Elles illuminent parfois le ciel d'aurores spectaculaires… mais elles représentent aussi une menace invisible pour nos satellites. Les tempêtes solaires, ou géomagnétiques, sont déclenchées par d'immenses éjections de particules chargées en provenance du Soleil. Lorsqu'elles frappent la haute atmosphère terrestre, elles modifient sa densité, perturbant vitesse, altitude et durée de vie des engins en orbite.Mais avec le réchauffement climatique, un nouveau facteur s'invite dans l'équation. Contrairement à la basse atmosphère, qui se réchauffe sous l'effet du dioxyde de carbone, la haute atmosphère se refroidit. Cela entraîne une diminution progressive de sa densité. Alors, une question se pose : les tempêtes solaires pourraient-elles devenir plus destructrices pour les satellites dans les décennies à venir ?C'est ce qu'ont étudié des chercheurs du Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) aux États-Unis, en collaboration avec l'université de Kyushu au Japon. Leur modèle s'est appuyé sur la super-tempête des 10 et 11 mai 2024, provoquée par d'énormes éjections de masse coronale. Les scientifiques ont simulé cette même tempête à différents moments : en 2016, puis en 2040, 2061 et enfin en 2084. Le tout grâce à un supercalculateur capable de reproduire l'atmosphère terrestre jusqu'à 700 kilomètres d'altitude.Résultat : d'ici la fin du siècle, la haute atmosphère pourrait être 20 à 50 % moins dense au pic d'une tempête solaire, en raison de l'augmentation du CO₂. Et ce n'est pas une bonne nouvelle. Car si l'air y devient plus rare, les variations provoquées par une tempête seront proportionnellement plus violentes. Là où une tempête double aujourd'hui la densité au maximum de son intensité, elle pourrait presque la tripler dans le futur. Concrètement, cela signifie davantage de contraintes pour les satellites, mais aussi pour les débris spatiaux qui menacent déjà la sécurité en orbite. Les auteurs appellent à de nouvelles recherches, afin de mieux anticiper ces évolutions de la météo spatiale et leurs effets sur nos infrastructures. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La roue de potier, la machine à vapeur… depuis des siècles, le même mécanisme revient : le volant d'inertie. Ce disque lourd, qui résiste aux variations de mouvement, revient aujourd'hui sur le devant de la scène – non plus pour animer des machines, mais pour stabiliser nos réseaux électriques. Pourquoi ? Parce que le solaire et l'éolien, aussi verts soient-ils, produisent une énergie irrégulière. Une ombre sur un panneau, une rafale de vent qui cesse, et le réseau vacille. Jusqu'ici, les centrales au charbon ou au gaz, avec leurs énormes générateurs en rotation, assuraient cette stabilité. Mais dans un système électrique dominé par les renouvelables, l'équilibre devient bien plus fragile.L'Espagne en a fait l'amère expérience en avril dernier : une mégapanne due à une incapacité à réguler la tension du réseau. Même scénario en 2019 au Royaume-Uni, où une chute de fréquence a plongé une partie du pays dans le noir. Outre-Manche, l'opérateur Neso a donc lancé un programme présenté comme unique au monde : intégrer des volants d'inertie au cœur du réseau. Ces disques d'acier stockent et restituent de l'énergie en un clin d'œil, lissant les fluctuations mieux que des batteries lithium-ion, plus coûteuses et dépendantes de matériaux rares.À Liverpool, sur l'ancien site d'une centrale à charbon, deux volants géants de 40 tonnes fournissent déjà 1 % de l'inertie nécessaire au réseau britannique. Et tout cela sans brûler le moindre combustible fossile. Une première qui en dit long sur le potentiel de cette technologie. Le Royaume-Uni vise 95 % d'électricité renouvelable d'ici 2030, 100 % en 2035. Mais comme le rappelle Guy Nicholson de Statkraft, « aujourd'hui, nous n'y parvenons même pas pendant une heure » : il faut encore garder des turbines à gaz en veille pour la stabilité. Si la Chine et les États-Unis ont déjà déployé les plus gros systèmes, l'Europe reste timide. Mais après la panne espagnole, beaucoup estiment que d'autres pays finiront par suivre le mouvement. Car le vieux volant d'inertie pourrait bien être l'allié discret de la transition énergétique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Vous l'avez sûrement déjà ressenti : en passant à côté d'une voiture noire garée en plein soleil, une véritable bouffée de chaleur vous enveloppe. Eh bien, ce n'est pas une illusion. Une équipe de chercheurs de l'université de Lisbonne, menée par Márcia Matias, vient de le démontrer dans une étude publiée dans City and Environment Interactions.Pendant plus de cinq heures, deux voitures – l'une noire, l'autre blanche – ont été observées sous un soleil estival et une température ambiante de 36 °C. Résultat : la voiture noire faisait grimper la température de l'air environnant jusqu'à 3,8 degrés de plus que l'asphalte voisin. À l'inverse, la voiture blanche avait un impact bien moindre. L'explication est simple : les couleurs n'absorbent pas la lumière de la même façon. Le blanc réfléchit jusqu'à 85 % de l'énergie solaire, quand le noir n'en renvoie que 10 % au maximum. Or, la carrosserie métallique d'une voiture chauffe beaucoup plus vite que le bitume, transformant chaque véhicule sombre en véritable radiateur urbain.Imaginez maintenant des milliers de voitures garées dans une grande ville. Chacune peut devenir soit une source de chaleur supplémentaire, soit un petit bouclier thermique. Selon Márcia Matias, repeindre les véhicules en clair pourrait réduire significativement la chaleur ressentie lors des journées étouffantes. À Lisbonne, par exemple, une telle stratégie permettrait de doubler la réflectivité des rues, en passant de 20 % à près de 40 %. Des villes comme Miami, Baltimore ou Barcelone installent déjà des capteurs pour comprendre comment la chaleur se répartit dans leurs rues. Les écarts entre deux quartiers voisins peuvent atteindre trois degrés. Ces différences, loin d'être anecdotiques, influencent directement la qualité de vie et les stratégies d'adaptation au réchauffement. Jusqu'ici, les recherches s'étaient concentrées sur la couleur des toits et des trottoirs. Cette fois, ce sont les voitures qui entrent en jeu. Les chercheurs suggèrent de cibler en priorité les flottes publiques, les taxis et les utilitaires de livraison. Une piste simple, peu coûteuse et écologique pour aider nos villes à respirer… à condition, bien sûr, de changer de couleur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Symbole de la guerre moderne, le drone s'impose comme un outil incontournable sur les champs de bataille. En Ukraine, il a permis de compenser en partie l'asymétrie militaire face à la Russie. Mais Moscou innove à son tour : ses forces expérimentent désormais des drones équipés de panneaux solaires, une adaptation qui pourrait changer la donne.Une vidéo récente montre ces engins modifiés avec de petits panneaux solaires de camping, coûtant une cinquantaine d'euros. L'idée est simple mais redoutable : l'énergie solaire, même limitée, suffit à alimenter capteurs et transmissions vidéo, sans puiser dans la batterie principale. Résultat : ces drones peuvent rester en embuscade plus longtemps, surveiller discrètement une zone et préparer une attaque au moment opportun. Techniquement, les panneaux ajoutent seulement 200 à 300 grammes pour une puissance d'environ dix watts. Pas assez pour recharger complètement l'appareil, mais suffisant pour maintenir les systèmes de surveillance actifs. Cette approche de « bricolage militaire » illustre parfaitement la capacité d'une armée à détourner des technologies civiles bon marché pour un usage stratégique.Les implications sont considérables. Des drones capables de patienter des heures, voire des jours, deviennent l'équivalent aérien des mines terrestres : des menaces invisibles, difficiles à neutraliser, pouvant surgir à tout moment. Les armées devront désormais intégrer ce paramètre dans leurs stratégies défensives. Cette innovation soulève aussi des questions plus larges. Si de simples panneaux de camping permettent déjà de prolonger une mission, que se passera-t-il lorsque des technologies solaires plus performantes seront intégrées directement à la conception des drones ? On pourrait voir émerger une nouvelle génération d'engins quasi autonomes, réduisant la dépendance aux bases de contrôle et aux opérateurs humains. Mais avec cette autonomie croissante viennent aussi des enjeux éthiques. Jusqu'où laisserons-nous les machines surveiller, décider, voire frapper sans contrôle humain direct ? Une chose est sûre : l'expérimentation russe montre que la course à l'armement technologique, déjà bien lancée, vient de franchir une nouvelle étape. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Elles traînent dans nos tiroirs depuis les années 60 : les piles alcalines jetables. Pratiques, certes, mais désastreuses pour l'environnement. Et si leur règne touchait à sa fin ? Une entreprise française, au nom digne d'un roman fantastique – Dracula Technologies – veut changer la donne avec une innovation qui pourrait bouleverser notre rapport à l'énergie du quotidien.Le pari de la société drômoise repose sur les modules photovoltaïques organiques, appelés OPV. Ces petites surfaces souples captent la lumière ambiante pour la transformer en électricité. Contrairement aux panneaux solaires traditionnels, pas de métaux rares ni toxiques ici : les OPV sont fabriqués à partir de matériaux organiques, recyclables et non nocifs. Une technologie qui fonctionne même sous faible luminosité et qui affiche une durée de vie de plus de dix ans. Dix années de recherche ont été nécessaires pour aboutir à ce résultat. Aujourd'hui, Dracula Technologies dispose de la plus grande usine de production de modules OPV en Europe, la Green MicroPower Factory, capable de produire 150 millions de centimètres carrés par an. Une prouesse industrielle qui place la France à l'avant-garde de cette transition énergétique.Ces modules trouvent déjà des applications très concrètes : capteurs connectés, domotique, étiquettes électroniques… autant d'objets qui, jusque-là, dépendaient de piles à usage unique. Avec les OPV, plus besoin de maintenance régulière ni de remplacements fastidieux. Résultat : des économies, moins de déchets, et une empreinte carbone réduite. Pour son PDG, Brice Cruchon, le message est clair : « Nos modules sont recyclables et durables, ils offrent une alternative écologique et économique aux piles jetables. » Alors, est-ce la fin annoncée de la pile alcaline ? Peut-être pas du jour au lendemain, mais cette technologie française ouvre une perspective enthousiasmante : celle d'un monde où nos objets connectés fonctionneraient durablement, sans que chaque clic, chaque capteur, ne laisse derrière lui une montagne de déchets toxiques. Une petite révolution verte… qui démarre chez nous. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une bonne nouvelle pour les Parisiens : la qualité de l'air s'est nettement améliorée au cours de la dernière décennie. Selon une étude d'AirParif, les concentrations de polluants ont chuté de 40 % en dix ans. Résultat : en 2024, la capitale n'a franchi aucun seuil réglementaire de pollution. Une première saluée par Dan Lert, adjoint à la maire en charge du climat, de l'eau et de l'énergie, qui parle d'une « amélioration sans précédent ».Entre 2012 et 2022, les chiffres sont clairs : le dioxyde d'azote, principalement issu du trafic automobile, a reculé de 40 %, et les particules fines de 28 %. Même les émissions de CO₂ dues aux voitures ont diminué de 35 %. De quoi nourrir un certain optimisme… mais pas au point de baisser la garde. Car la pollution de l'air reste la première cause de mortalité et de maladies chroniques dans la capitale. L'Observatoire régional de santé Île-de-France estime que plus d'un décès sur dix à Paris est lié aux particules fines, et plus de 5 % au dioxyde d'azote.La mairie de Paris n'entend donc pas relâcher ses efforts. Elle a même saisi la justice en juin dernier pour contester le futur plan de protection de l'atmosphère d'Île-de-France, qui doit couvrir la période 2025-2030. En cause : un dispositif jugé trop faible face à l'urgence sanitaire. Dan Lert dénonce un plan « obsolète », notamment parce qu'il repose en grande partie sur la mise en place de zones à faibles émissions, les fameuses ZFE, dont la suppression a été votée à l'Assemblée nationale. Pour l'Hôtel de Ville, l'abandon de cette mesure-clé compromet l'atteinte des objectifs fixés pour 2030. Autrement dit, si Paris respire mieux aujourd'hui, la bataille contre la pollution est loin d'être gagnée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Dubaï, la marche à pied pourrait bientôt devenir… une expérience climatisée. La métropole des Émirats arabes unis vient d'annoncer un projet spectaculaire : le « Dubaï Walk », un gigantesque réseau de voies piétonnes couvertes et réfrigérées. Objectif : permettre aux habitants comme aux touristes de circuler à pied, même en plein été, sous un soleil qui fait grimper le thermomètre bien au-delà des 40 degrés.Le projet donne le vertige. On parle de 6 500 kilomètres de parcours climatisés, dont 4 200 kilomètres de voies nouvelles et 2 300 kilomètres réhabilités. Ces artères piétonnes relieront les sites emblématiques de la ville, du Burj Khalifa au Musée du Futur, en passant par des zones d'affaires comme le World Trade Center. Et pour fluidifier encore les déplacements, pas moins de 110 ponts et passages souterrains viendront compléter l'ensemble. La pièce maîtresse, c'est sans doute le « Future Loop » : une passerelle futuriste de 2 kilomètres, entièrement climatisée, qui reliera les Emirates Towers au centre d'exposition. Large de 6 à 15 mètres, elle sera ouverte non seulement aux piétons mais aussi aux modes de transport doux. Une première étape vers ce que Dubaï imagine comme un réseau de rues climatisées du futur.Mais derrière le confort affiché, l'ambition est aussi écologique. La ville veut doubler la part des déplacements à pied, passant de 13 % aujourd'hui à 25 % d'ici 2040. Moins de voitures, donc moins d'émissions de carbone, même si l'idée de refroidir des kilomètres de trottoirs dans un désert soulève quelques interrogations sur la consommation énergétique. Ce projet s'inscrit dans une stratégie plus large, qui comprend déjà le « Loop », un parcours de 93 kilomètres dédié aux piétons et cyclistes. Une manière pour Dubaï de se positionner comme un laboratoire de la mobilité urbaine durable… et une vitrine mondiale de son audace architecturale. Les premiers tronçons devraient voir le jour entre 2025 et 2027, avec une livraison finale prévue en 2040. Un chantier pharaonique qui confirme, une fois de plus, l'appétit de Dubaï pour les projets hors normes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aux États-Unis, l'énergie nucléaire pourrait bientôt gagner en efficacité grâce… à l'intelligence artificielle. Le laboratoire national d'Oak Ridge, dans le Tennessee, s'est associé à l'entreprise Atomic Canyon pour accélérer un processus souvent critiqué : l'octroi de licences pour les centrales nucléaires.Ce secteur est placé sous la stricte surveillance de la Commission de régulation nucléaire, la NRC. Chaque réacteur doit obtenir son feu vert à l'issue d'un examen long, minutieux, et surtout très lourd en paperasse. L'idée d'Oak Ridge et d'Atomic Canyon est claire : utiliser la puissance de calcul du superordinateur Frontier, le plus rapide du monde, pour automatiser une grande partie des tâches administratives. Objectif : réduire les délais, limiter les coûts, et répondre aux ambitions énergétiques des États-Unis, sans transiger sur la sécurité.Pour cela, Atomic Canyon a mis au point des modèles d'IA baptisés FERMI. Leur rôle : plonger dans des montagnes de documents techniques et réglementaires, et en extraire les informations pertinentes. Un travail qui, effectué par des humains, peut prendre des mois. L'entraînement de ces modèles a nécessité une base de données colossale de 53 millions de pages, digérées grâce au calcul exascale de Frontier. Résultat : un moteur de recherche intelligent, taillé sur mesure pour l'industrie nucléaire. Tom Evans, chercheur à Oak Ridge, souligne que cette collaboration n'a rien d'un gadget. Avec la demande croissante en énergie stable, il s'agit d'un levier pour intégrer plus rapidement de nouveaux réacteurs au réseau électrique.Mais attention, rappelle Trey Lauderdale, PDG d'Atomic Canyon : « L'IA n'est pas là pour piloter une centrale. Elle doit rendre les données compréhensibles et utilisables ». En d'autres termes, l'IA sera l'assistante, pas l'opératrice. Le nucléaire représente aujourd'hui 20 % de l'électricité américaine. Dans un contexte de retour en grâce de cette énergie bas-carbone, cette expérimentation pourrait devenir un modèle pour d'autres industries engluées dans leurs procédures. Si l'IA réussit à débureaucratiser le nucléaire, c'est tout un pan de l'économie réglementée qui pourrait en être transformé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une petite révolution qui vient de se jouer… et elle est française. Le premier moteur d'avion entièrement électrique homologué au monde vient d'être certifié, et il a été en partie conçu à Niort, dans les Deux-Sèvres. Une avancée majeure qui place l'Hexagone au premier plan de l'innovation aéronautique.Fruit de quatre années de recherche et de mise au point, ce moteur ouvre une nouvelle ère pour l'aviation. Plus de 1 500 heures de tests au sol et 100 heures de vol ont été nécessaires avant d'obtenir le précieux sésame. Un travail titanesque mené par des ingénieurs et techniciens passionnés. « L'assemblage électronique, véritable cerveau de la machine, a été un défi colossal », confie Charles Bedeau, responsable du pôle développement chez Safran. Traditionnellement dominée par les géants américains et européens, l'industrie aéronautique accueille là un signal fort : la France peut rivaliser sur le plan mondial. Isabelle Zenasni, monteuse et câbleuse prototypiste, ne cache pas sa fierté d'avoir contribué à cette aventure : « On a travaillé sur un projet inédit, exigeant, mais porteur d'avenir. »Et cet avenir, il s'écrit aussi localement. À Niort, la fierté est palpable. Ce moteur électrique suscite un véritable dynamisme économique, avec de nouveaux emplois et un regain d'attractivité pour la région. Un symbole fort d'une innovation née dans un territoire parfois loin des grands centres industriels. Mais au-delà de l'exploit technique et industriel, cette homologation tombe à point nommé. Alors que le secteur aérien est pointé du doigt pour son empreinte carbone, cette technologie apporte une réponse concrète. Plus propre, plus durable, elle pourrait bien redessiner l'avenir du transport aérien. « Ce succès, c'est avant tout le résultat d'un travail collectif acharné », souligne Guillaume Brunet, l'un des acteurs clés du projet. Un succès qui dépasse les frontières du pays : la France montre qu'elle peut devenir un leader mondial de l'aviation durable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Choses à Savoir Tech Verte s'offre une ultime pause en cette fin d'été et revient pour dès le dimanche 31 août pour une nouvelle saison. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Direction la Tasmanie, où une laiterie familiale a décidé de révolutionner le marché laitier. Son nom : Ashgrove. Son pari : produire ce qu'elle présente comme le premier lait de marque au monde issu de vaches nourries aux algues. Chaque jour, ses 500 vaches fournissent près de 10 000 litres de lait, commercialisés sous l'étiquette Eco-Milk dans les supermarchés de la région. La clé de ce lait “plus vert” réside dans une huile enrichie en extrait d'algue, intégrée à l'alimentation du bétail. Résultat : une réduction d'environ 25 % du méthane émis lors de la digestion, selon M. Bennett, copropriétaire de l'exploitation. Un test grandeur nature pour mesurer aussi la volonté des consommateurs à payer un peu plus cher pour un produit à l'empreinte carbone allégée.La piste n'est pas nouvelle. En Californie, des chercheurs avaient déjà montré en 2021 que l'ajout d'algues dans la ration des vaches pouvait faire chuter les émissions de méthane de plus de 80 %. Mais encore faut-il trouver les bonnes variétés. En France, le projet Méth'Algues, mené jusqu'en 2023, n'a pas réussi à démontrer l'efficacité des algues locales bretonnes. La souche la plus prometteuse, Asparagopsis, est rare sur nos côtes et sa culture à grande échelle reste compliquée, voire interdite dans certaines zones maritimes.Face à ces limites, d'autres pistes émergent. Depuis 2024, la laiterie Bel incite ses éleveurs à intégrer un additif spécifique, Bovaer, en offrant une prime de 10 euros pour 1 000 litres de lait produits avec ce complément alimentaire capable de réduire le méthane entérique. L'enjeu est considérable : l'élevage représente 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 62 % proviennent du bétail bovin, selon la FAO. En France, la filière laitière pèse déjà 6,4 % des émissions nationales. “Si ces solutions ne sont pas soutenues, les choses reviendront à la normale, et le rythme de la décarbonation sera beaucoup plus lent”, prévient Sam Elsom, patron de Sea Forest, fournisseur des algues d'Eco-Milk. Du lait plus cher peut-être… mais surtout, un lait qui veut peser moins lourd sur le climat. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Tokyo, le thermomètre a déjà frôlé les 40 degrés début juillet, avec une humidité étouffante de près de 80 %. Et le pire est à venir : juillet et août s'annoncent encore plus suffocants. Le mois de juin, lui, a déjà battu un triste record : jamais le Japon moderne n'avait connu un tel niveau de chaleur. Une situation qui inquiète sérieusement les autorités sanitaires. L'été dernier, plus de 97 000 personnes avaient dû être secourues après un malaise dû à la chaleur. Cette année, les hospitalisations et arrêts de travail risquent de se multiplier.Face à cette menace, une nouvelle pratique s'installe : l'assurance “coup de chaud”. Certaines compagnies proposent désormais des contrats ultra-flexibles, accessibles directement depuis son smartphone. On peut souscrire à la journée, à la semaine ou au mois. Le principe est simple : si vous savez que vous allez passer du temps dehors – un match de baseball, une partie de golf ou même un barbecue entre amis – vous pouvez activer pour 100 yens seulement, soit 60 centimes d'euro, une couverture spéciale. En cas de malaise et d'hospitalisation, l'assureur verse automatiquement une indemnité d'environ 10 000 yens, soit 60 euros, en plus de la prise en charge médicale. Certaines formules incluent même un remboursement pour les heures de travail perdues. Une manière de sécuriser un quotidien où la chaleur devient, littéralement, un risque professionnel.Et les Japonais ne sont pas les seuls concernés. Leurs animaux de compagnie aussi peuvent désormais être protégés. La société Anicom, par exemple, propose des assurances anti-canicule pour chiens et chats. Elle publie chaque semaine une carte des risques de coups de chaleur afin d'alerter les propriétaires. Dans un pays où l'été devient chaque année plus dangereux, l'assurance contre la chaleur illustre une nouvelle réalité : la météo n'est plus seulement une contrainte, elle est devenue une menace… assurée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au cœur du désert du Karakoum, au Turkménistan, un spectacle intrigant attire depuis plus de 50 ans voyageurs et curieux : le cratère de Darvaza, surnommé les “portes de l'Enfer”. Mais après un demi-siècle de flammes, l'immense brasier s'essouffle. Là où jadis des torrents de feu illuminaient la nuit, il ne reste plus que de timides flammèches. De quoi décevoir certains visiteurs, comme Irina, venue d'Achkhabad après cinq heures de route à travers le désert : “Je m'attendais à plus impressionnant”, reconnaît-elle.Derrière l'image spectaculaire se cache pourtant une réalité bien moins pittoresque. Car Darvaza rejette en continu du méthane, l'un des gaz les plus nocifs pour le climat. Selon l'Agence internationale de l'énergie, le Turkménistan détient même le record mondial de super-émissions de méthane. Le cratère, devenu symbole, est donc dans le collimateur des autorités. Rebaptisé officiellement “lueurs du Karakoum”, il devrait être éteint prochainement.La décision avait été prise en 2022 par l'ex-président Gourbangouly Berdymoukhamedov. Motif officiel : protéger la santé des populations et préserver l'environnement. Mais il y a aussi un argument économique : “De précieuses ressources partent en fumée”, avait déclaré le dirigeant. Et dans ce pays dont l'économie repose presque exclusivement sur ses immenses réserves gazières, chaque mètre cube compte. L'entreprise publique Turkmengaz assure avoir déjà réduit par trois l'intensité des flammes. Mais le travail est complexe : le sol du Karakoum est composé de multiples couches fines, entrecoupées de couches denses et humides. Cette structure entretient l'alimentation en gaz du cratère et explique pourquoi, depuis 1971, le feu ne s'est jamais éteint.À l'époque, des géologues soviétiques avaient percé accidentellement une poche de gaz. Pour éviter l'intoxication des habitants et du bétail, ils décidèrent d'y mettre le feu, persuadés que la combustion durerait quelques jours. Elle dure encore aujourd'hui. Reste que l'extinction des “portes de l'Enfer” pourrait porter un coup au fragile tourisme turkmène. Pour de nombreux visiteurs étrangers, Darvaza est l'unique raison de braver les formalités et la surveillance étroite du régime. “Si le cratère s'éteint, une part importante de notre activité disparaîtra”, déplore un guide local. Alors, entre symbole climatique, enjeu économique et vitrine touristique, Darvaza vit peut-être ses dernières lueurs. Mais son héritage, lui, restera incandescent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Alors que la France profite de l'été, l'Australie vit en ce moment son hiver. Une saison stratégique pour les chercheurs et les éleveurs, qui en profitent pour préparer leurs troupeaux à l'épreuve redoutée des fortes chaleurs estivales. Car les vaches, contrairement à ce que l'on pourrait croire, sont très mal équipées pour affronter la canicule : elles transpirent peu, disposent de poumons trop petits par rapport à leur masse, et s'essoufflent rapidement lorsqu'elles tentent de se rafraîchir, même à l'ombre.Les conséquences pour les éleveurs sont lourdes. Lors des vagues de chaleur, les vaches mangent moins, produisent moins… et les pertes de lait peuvent atteindre 25 à 30 %. Un coup dur pour les exploitations, déjà sous pression économique. Pour y remédier, des chercheurs australiens ont mis au point une méthode innovante. L'idée n'est pas de chercher une race miracle plus adaptée au climat, mais d'identifier, vache par vache, celles qui tolèrent le mieux la chaleur afin de les privilégier dans les programmes de reproduction.À Melbourne, la chercheuse Thuy Nguyen a ainsi créé le tout premier indice de résistance génétique à la chaleur. Concrètement, les éleveurs envoient quelques poils de leurs vaches au laboratoire. L'ADN est alors comparé à la production laitière quotidienne de l'animal et croisé avec les données météo. Résultat : un score précis de tolérance à la chaleur. La moyenne est fixée à 100. Une vache notée à 105 continue de produire plus que la moyenne en période de chaleur. Une vache à 95, au contraire, produit moins. Grâce à cette sélection génétique ciblée, plusieurs fermes australiennes sont parvenues à stabiliser leur production malgré les canicules. Et l'idée séduit au-delà des frontières : aux États-Unis, certaines exploitations viennent elles aussi de commencer à tester ce nouvel indice. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est au Texas que s'est installée, ces dernières années, une véritable armée de data centers. Meta, Microsoft, Amazon, Digital Realty, mais aussi des géants du bitcoin : plus de 150 centres de données fonctionnent déjà dans l'État, et des dizaines de projets supplémentaires sont en cours. Leur rôle ? Faire tourner l'intelligence artificielle, stocker et traiter des quantités astronomiques de données. Mais derrière cette révolution numérique se cache une consommation d'eau colossale.Selon Economic Times, deux immenses data centers de San Antonio ont englouti à eux seuls plus de 1,7 milliard de litres d'eau en 2023 et 2024. L'équivalent de la consommation annuelle de près de 2 300 foyers ! Et ce n'est qu'un début : d'après le Houston Advanced Research Center, la consommation totale des data centers texans atteindra 185 milliards de litres dès 2025, soit l'équivalent de ce que boivent chaque année 1,3 million de Texans. Pire encore : avec la multiplication des projets, ce chiffre pourrait grimper à 1 510 milliards de litres en 2030. Certains sites géants absorbent déjà jusqu'à 17 millions de litres d'eau par jour.Le paradoxe, c'est que cette explosion se produit alors que le Texas subit des sécheresses à répétition. Dans plusieurs comtés, les habitants doivent réduire drastiquement leur usage domestique : à San Marcos, par exemple, la consigne est claire, pas plus de cinq minutes sous la douche. Pendant que les familles comptent les minutes d'eau courante, les data centers, eux, ne subissent aucune restriction. Car l'eau est indispensable au refroidissement des machines, surtout sous la chaleur écrasante du Texas. Et contrairement à d'autres usages, celle-ci ne peut pas être recyclée : elle s'évapore et disparaît purement et simplement. Si les prévisions se confirment, l'IA et les data centers pourraient représenter près de 7 % de la consommation totale en eau de l'État d'ici 2030. Une perspective qui interroge : au moment où la population se serre la ceinture, la soif du numérique risque bien de tarir les ressources naturelles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le 26 mai dernier, c'est toute une fierté nationale qui s'exprimait à Befandefa, dans le Parc national de Mikea. Ce jour-là, les forêts sèches de l'Andrefana, joyaux du sud-ouest malgache, entraient au patrimoine mondial de l'Unesco. L'organisation saluait leur « valeur universelle exceptionnelle » et rendait hommage à ceux qui les protègent au quotidien : le gouvernement, mais aussi et surtout les communautés locales, décrites comme les véritables gardiennes de ces forêts. À peine deux mois plus tard, une nouvelle reconnaissance tombait depuis Paris : le 7 juillet, l'Unesco décidait de retirer les forêts humides de l'Atsinanana de la liste du patrimoine mondial en péril. Une décision rarissime, récompensant plus de dix ans d'efforts pour restaurer et préserver ce site naturel unique.Ces forêts pluviales, inscrites depuis 2007, couvrent près de 480 000 hectares à travers six parcs nationaux de l'est de Madagascar. Elles sont le refuge de 12 000 espèces végétales endémiques, ainsi que de lémuriens, oiseaux et amphibiens que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Isolées du reste du monde depuis des millions d'années, elles constituent un véritable laboratoire de biodiversité. Pour l'Unesco, elles jouent un rôle « critique » dans le maintien des processus écologiques et seront essentielles face aux futurs bouleversements climatiques. Mais en 2010, la situation se dégradait. Déforestation liée à l'agriculture sur brûlis, exploitation illégale du bois précieux, chasse, braconnage : autant de menaces qui plaçaient les forêts de l'Atsinanana sur la liste rouge.Sous l'impulsion du président Andry Rajoelina, les autorités ont multiplié les actions : surveillance renforcée des parcs, lutte accrue contre le trafic de bois, sensibilisation des communautés à des pratiques agricoles durables, et développement d'un écotourisme responsable offrant des revenus alternatifs. Résultat : recul des exploitations illégales, habitats restaurés, retour d'espèces rares, projets pilotes d'agriculture et de tourisme durable. Pour la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, cette sortie de la liste en péril est « une grande victoire pour Madagascar, pour l'Afrique et pour le patrimoine mondial ». Un signal fort : avec une volonté politique claire et un engagement local, il est possible d'inverser la tendance. Et le ministre de l'Environnement malgache, Max Andonirina Fontaine, de conclure : « Ce retrait couronne un travail de longue haleine… mais il nous oblige aussi à aller plus loin. Le patrimoine mondial est notre héritage commun. » Souffle de fierté, mais aussi promesse d'avenir pour la Grande Île. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, Mo Hailong n'avait rien du profil d'un espion agricole. Originaire du Sichuan, en Chine, docteur en génie mécanique de l'université du Kansas, il s'installe aux États-Unis à la fin des années 90. Après avoir enseigné en Floride, il rejoint DBN, un géant chinois des semences, comme directeur des affaires internationales. Sa mission officielle : développer le marché agricole chinois en acquérant des semences de pointe.Mais en 2011, une scène inattendue change tout. Dans l'Iowa, un agent de sécurité de DuPont Pioneer surprend Mo Hailong en train de creuser près d'un champ expérimental de maïs. L'homme prétend se rendre à une conférence. Sceptique, l'agent note sa plaque d'immatriculation. Quelques semaines plus tard, Mo est repéré près d'un autre champ… celui de Monsanto. Cette fois, le FBI s'en mêle. L'opération “Purple Maze” mobilisera pendant deux ans soixante agents, avec filatures au sol et en avion, GPS, écoutes, drones et analyses de données massives. Les enquêteurs découvrent un réseau d'espionnage économique orchestré depuis la Chine. Objectif : voler des semences hybrides ultraperformantes, fruits de décennies de recherche et d'investissements colossaux.Plus de 100 kilos de maïs, codés et emballés avec soin, sont retrouvés. Leur valeur est stratégique : résistance accrue, rendements exceptionnels… Des atouts qui auraient permis à la Chine de combler rapidement son retard technologique dans l'agriculture. Les graines devaient transiter par Hong Kong avant d'être reproduites à grande échelle. En décembre 2013, Mo Hailong est arrêté. Il sera condamné à trois ans de prison avant d'être expulsé. Pour le FBI, ce vol n'est pas un simple délit commercial : il menace directement la sécurité économique des États-Unis. Cette affaire illustre un fait souvent méconnu : les secrets agricoles peuvent être aussi précieux – et convoités – que les secrets militaires. Dans un monde où l'alimentation est un enjeu stratégique, la bataille pour la graine la plus performante se joue aussi dans l'ombre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un chantier titanesque estimé à plus de 14 milliards d'euros… et qui enflamme déjà le débat public. La future ligne à grande vitesse Marseille–Nice divise profondément élus, associations et riverains. Dans une pétition en ligne, les opposants dénoncent des impacts “dévastateurs” sur l'environnement, l'économie locale et le patrimoine régional. Selon les tracts diffusés par Renaud Muselier, président de la Région Sud, 2 000 hectares d'espaces naturels sont menacés, dont des vignobles et le massif protégé de l'Estérel. Les associations pointent aussi des risques pour la gestion de l'eau dans la vallée de l'Argens et au lac de Saint-Cassien, avec un danger accru d'inondations lié aux tunnels et stations de pompage.Le bilan humain n'est pas moindre : plus de 1 000 propriétaires pourraient être expropriés, touchant résidences, campings, vignobles et même 56 sites archéologiques, dont l'aqueduc romain. “L'Estérel, c'est un joyau, et on veut tracer une LGV en plein cœur de ce sanctuaire”, déplore Yvanna Cravero, présidente de l'association ABI, alertant sur la destruction d'écosystèmes et la disparition d'espèces protégées.En face, les promoteurs du projet mettent en avant un bilan écologique positif. Selon le site officiel, la LGV permettrait d'augmenter de 66 % le nombre de trains, soit 23 millions de voyageurs supplémentaires par an d'ici 2035, avec 62 % venant de la route. Résultat attendu : moins de voitures, moins d'émissions, et un Marseille–Nice raccourci de 15 minutes. Le 18 juillet 2025, le tribunal administratif de Marseille a rejeté les premières requêtes déposées par les associations environnementales. Mais la bataille judiciaire et politique est loin d'être terminée… Le train n'est pas encore sur les rails, mais le conflit, lui, est déjà lancé à pleine vitesse. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Qui n'a jamais pesté contre la connexion Internet à bord d'un TGV ? Wi-Fi instable, 5G capricieuse… La vitesse, la structure métallique des trains et les zones blanches font de la navigation en ligne un parcours d'obstacles. Pour y remédier, la SNCF regarde désormais… vers le ciel. L'entreprise ferroviaire prévoit de lancer d'ici la fin de l'année un appel d'offres pour équiper ses trains d'une connexion par satellite en orbite basse. Parmi les candidats, Eutelsat, opérateur français, est déjà sur les rails. Son directeur général, Jean-François Fallacher, confirme que ses équipes travaillent avec la SNCF sur des antennes spécifiques pour TGV et avions, capables de rester connectées en permanence à ses satellites.Face à Eutelsat, un poids lourd américain : Starlink, la filiale d'Elon Musk. Fort de milliers de satellites déjà en service et de performances reconnues, Starlink équipe déjà certains trains en Europe et les avions d'Air France. Une longueur d'avance technologique… mais aussi une image parfois ternie par les polémiques entourant son patron. Au-delà de la technique, le duel soulève une question de souveraineté numérique. La France a injecté plus de 700 millions d'euros dans Eutelsat pour renforcer sa position stratégique. Un argument qui pourrait peser lourd dans la décision finale, alors que la concurrence sur le rail européen s'intensifie.Les voyageurs, eux, devront patienter : le déploiement d'une connexion satellitaire à bord des TGV ne devrait pas voir le jour avant deux à trois ans. En attendant, la SNCF tente d'améliorer l'existant, consciente que l'Internet à bord est devenu un critère clé de confort… et un atout commercial. Dans les trains du futur, le signal viendra peut-être de l'espace. Reste à savoir s'il portera l'empreinte européenne… ou américaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans le bras de fer économique qui oppose Pékin à Washington, la Chine tient une carte maîtresse : les terres rares. Elle en extrait 70 %, assure 90 % du raffinage mondial et détient un quasi-monopole sur les terres rares lourdes : 99,9 %. Une domination qui inquiète l'Europe, à l'heure où les ressources stratégiques deviennent des leviers de pression géopolitique. Pour réduire cette dépendance, l'Union européenne s'organise. Au centre de cette stratégie, un site français : La Rochelle. Ici, le groupe chimique belge Solvay exploite l'un des deux seuls centres de traitement européens – l'autre est en Estonie. Particularité de l'usine rochelaise : c'est le seul site au monde, hors Chine, capable de traiter les 17 terres rares.Cette importance stratégique lui vaut un soutien public conséquent, avec 20 millions d'euros de crédits d'impôt. En avril, Solvay a inauguré une nouvelle ligne de recyclage, qui devrait accroître nettement ses capacités. Son PDG, Philippe Kehren, se veut optimiste : « Nous pensons pouvoir produire environ 30 % des terres rares dont l'Europe a besoin simplement en recyclant les moteurs et autres équipements en fin de vie ».Mais il reste un problème de taille : l'approvisionnement en matières premières. Aucune mine n'existe aujourd'hui sur le sol européen, même si des projets sont en cours en Norvège et en Suède. En attendant, Bruxelles regarde ailleurs. L'année dernière, l'UE a signé un accord avec le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay pour sécuriser ses approvisionnements. En clair, si l'Europe veut vraiment peser face au monopole chinois, elle devra non seulement recycler et raffiner, mais aussi trouver ses propres sources d'extraction. La bataille des terres rares ne fait que commencer… et La Rochelle pourrait bien en être l'un des champs décisifs. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand on parle de production d'électricité verte, on pense souvent à la Norvège, à l'Islande ou à la Suède… Pourtant, le vrai leader mondial des énergies renouvelables, c'est la Chine. Avec 2 540 térawattheures par an produits grâce à l'hydraulique, au solaire et à l'éolien, l'Empire du Milieu surclasse tout le monde. À titre de comparaison, c'est cinq fois plus que la production totale d'électricité de la France. Un chiffre impressionnant qui s'explique par des investissements massifs dans toutes les filières énergétiques.Mais attention : si la Chine est en tête en volume, son mix énergétique reste très carboné. Le charbon représente encore 62 % de son électricité, contre seulement 15 % pour l'hydraulique, 5 % pour le solaire et 9 % pour l'éolien. Autrement dit, la part de renouvelable est encore minoritaire. Pour autant, la dynamique est forte, et la Chine est bien partie pour conserver son leadership. En 2023, à l'échelle mondiale, 320 TWh d'électricité solaire ont été ajoutés — la moitié grâce à la Chine. Côté éolien, même constat : les deux tiers des nouvelles capacités installées l'ont été sur son territoire.Derrière elle, les États-Unis restent de grands producteurs, avec un mix dominé par le gaz naturel (42 %) et le nucléaire (18 %). Les renouvelables n'y pèsent que 21 %. En Europe, le paysage est plus équilibré : gaz, nucléaire, charbon, hydraulique, éolien et solaire se partagent la production. Et alors, pourquoi continue-t-on de citer l'Islande ou la Norvège comme modèles ? Parce que leur électricité est presque totalement décarbonée. En Islande, c'est 100 % renouvelable, entre hydraulique et géothermie. En Norvège, près de 90 % d'hydroélectricité. D'autres petits pays comme le Népal ou le Paraguay font aussi figure d'exemple, en tirant plus de 99 % de leur électricité de l'hydraulique. Conclusion : la Chine est la locomotive en volume, mais les bons élèves du climat se cachent parfois… dans les petits pays montagneux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un signal fort… mais à rebours de l'histoire. Fin juillet, le Parlement néo-zélandais a voté la fin d'une interdiction emblématique : celle de prospecter de nouveaux gisements pétroliers et gaziers en mer. Une interdiction qui datait de 2018, mise en place sous le gouvernement de Jacinda Ardern pour marquer l'engagement du pays contre le dérèglement climatique.Mais aujourd'hui, le vent a tourné à Wellington. Avec 68 voix pour et 54 contre, le gouvernement conservateur fait machine arrière. Pour justifier ce virage, le ministre du Changement climatique et de l'Énergie, Simon Watts, évoque une production d'énergies renouvelables en baisse, un risque sur les prix pour les ménages, et la nécessité de garantir l'approvisionnement national. Même son de cloche du côté des Ressources naturelles : selon Shane Jones, l'interdiction de 2018 aurait découragé les investissements, aggravant les pénuries.Face à ce recul, l'opposition dénonce un retour en arrière dangereux. “Un choix idéologique tourné vers le passé”, fustige la députée travailliste Megan Woods. Les ONG environnementales, elles aussi, tirent la sonnette d'alarme. Car cette décision va à l'encontre des objectifs climatiques mondiaux. L'Accord de Paris, signé en 2015, appelle à limiter le réchauffement à +1,5°C d'ici 2100. Or, pour y parvenir, les scientifiques s'accordent : il faut réduire drastiquement la part des énergies fossiles, et non rouvrir des gisements. En 2021, l'Agence internationale de l'énergie appelait d'ailleurs à stopper tout nouveau projet pétrolier ou gazier.Rappelons-le : la température moyenne mondiale a déjà grimpé de 1,1°C depuis le XIXe siècle. Un réchauffement causé sans ambiguïté par les activités humaines, et dont les conséquences sur les sociétés et la biodiversité s'intensifient. Alors que les solutions sont connues – énergies renouvelables, sobriété, transition alimentaire – la Nouvelle-Zélande semble, pour l'instant, choisir une autre voie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une première en France, et même en Europe : 2,3 millions d'analyses sur les “polluants éternels” sont désormais accessibles en ligne. Le ministère de la Transition écologique vient de mettre à disposition une carte interactive recensant la présence de PFAS dans les eaux souterraines, de surface, du robinet, mais aussi sur les sites industriels. Une mesure annoncée comme un acte de transparence inédite, saluée par plusieurs associations, même si certaines restent prudentes.Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont utilisées dans l'industrie depuis les années 50 : poêles antiadhésives, textiles imperméables, cosmétiques... Problème : une fois présents dans l'environnement, ces polluants sont quasi impossibles à éliminer. Ils s'accumulent dans l'eau, les sols… et notre organisme. Leurs effets sont désormais bien documentés : hausse du cholestérol, cancers, troubles de la fertilité, risques pour les fœtus. Certaines communes de la Meuse ou des Ardennes ont même dû interdire la consommation d'eau du robinet.La mise en ligne de cette carte s'inscrit dans un plan d'action lancé par le gouvernement en avril dernier. Mais ce n'est qu'un premier pas. La ministre Agnès Pannier-Runacher annonce aussi deux projets de décrets soumis à consultation publique. Le premier prévoit l'interdiction de PFAS dans les produits de la vie quotidienne, comme les cosmétiques, les textiles ou les farts de ski. Le second vise à réduire progressivement les rejets industriels d'ici à 2030. La date clé : 1er janvier 2026, avec l'entrée en vigueur des premières interdictions. Objectif affiché : réduire notre exposition directe aux PFAS, et limiter leur présence dans l'environnement.L'association Générations futures salue cette avancée, mais alerte aussi sur “un certain nombre de limites” dans la mise en œuvre concrète du dispositif. Transparence, action, prévention : la guerre contre les polluants éternels est lancée. Encore faudra-t-il qu'elle tienne ses promesses… et ses délais. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Copenhague, le tourisme ne se contente pas d'être agréable : il devient écologique et participatif. Dans les célèbres canaux de la capitale danoise, une alternative originale aux traditionnelles croisières touristiques fait de plus en plus d'adeptes : le kayak… contre les déchets.Thomas, accompagné de son fils de 8 ans, glisse sur l'eau dans un kayak vert mis à disposition gratuitement. En échange ? Ramasser les détritus flottants. "C'est le meilleur moyen de découvrir la ville, mais pour que ce soit agréable, il faut aussi y mettre un peu du sien", explique Thomas Canguilhem, cofondateur de l'entreprise française EcoTree. Une initiative simple, mais porteuse de sens : "Ce ne sont que deux faces d'une même pièce", dit-il. L'opération, baptisée GreenKayak, est portée par l'activiste Tobias Weber-Andersen. Pour lui, il ne s'agit pas de régler à coups de pagaie le problème de la pollution, mais de changer les mentalités : “Quand on commence à sortir les déchets de l'eau, on ne voit plus les choses comme avant.”Cette approche s'inscrit dans un programme plus vaste : CopenPay, un système de récompense pour les touristes respectueux de l'environnement. À quelques kilomètres au nord, ceux qui prennent le train plutôt que la voiture se voient offrir une heure de vélo gratuite. Pour Luis, touriste mexicain, “émettre moins de CO2, c'est aussi chercher une expérience plus authentique”. Même logique à Elsinore, à une heure de la capitale : aider à jardiner dans les parterres fleuris donne droit à une entrée gratuite au château de Kronborg, célèbre pour avoir inspiré Shakespeare. Objectif de ce tourisme vertueux : associer les visiteurs à l'ambition climatique de Copenhague, qui veut devenir la première ville au monde neutre en carbone. Une initiative qui séduit, sans forcément convaincre tous les sceptiques. “Est-ce que ça change vraiment les comportements ? Pas sûr… Mais au moins, ça fait réfléchir”, confie Marine, une touriste française. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À Genève, devant le siège européen de l'ONU, Le Penseur de Rodin a pris un tout autre visage. Englué dans une marée de plastique — bidons, jouets, bouteilles, filets de pêche —, le célèbre sculpteur méditatif semble soudain accablé par un fardeau bien réel : la pollution mondiale.Cette œuvre n'est pas une provocation gratuite, mais une installation éphémère et évolutive signée par l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong. Baptisée "Le Fardeau du penseur", elle accompagnera pendant dix jours les négociations cruciales qui s'ouvrent ce mardi 5 août à Genève. Objectif : élaborer le tout premier traité international pour mettre fin à la pollution plastique.Dans cette œuvre engagée, le Penseur tient dans une main quelques bouteilles écrasées, dans l'autre, un bébé mal en point symbolisant la prochaine génération. Un message fort destiné aux représentants des 193 pays réunis autour de la table des négociations. "Au fil des jours, nous allons ajouter davantage de plastique pour montrer le coût croissant de notre inaction", explique l'artiste à l'AFP. Pour lui, il ne s'agit pas seulement de déchets visibles, mais aussi de produits chimiques toxiques qui menacent la santé humaine. "Nous espérons un traité fort, ambitieux, pour toutes les générations à venir", martèle Von Wong. Après l'échec des discussions en Corée du Sud en décembre dernier, l'enjeu est de taille. Du 5 au 14 août, Genève devient le théâtre d'un combat diplomatique crucial. Et pendant ce temps, Le Penseur s'enfonce lentement, au rythme de notre passivité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Non, le compteur Linky n'est pas obligatoire. Mais depuis le 1er août 2025, ne pas l'avoir… vous coûte plus cher. Enedis a décidé de faire payer les irréductibles : ceux qui refusent encore l'installation du fameux boîtier vert vont voir apparaître de nouveaux frais sur leur facture. C'est le médiateur national de l'énergie qui l'a annoncé. Deux nouvelles lignes tarifaires entreront en vigueur, tous les deux mois :6,48 euros hors taxes, pour couvrir la gestion spécifique des anciens compteurs.Et 4,14 euros supplémentaires, si vous n'avez pas transmis vos relevés de consommation à Enedis depuis plus d'un an.Bonne nouvelle toutefois : ce second frais est évitable. Il suffit d'envoyer votre index de consommation, au moins une fois par an, ou de programmer un relevé manuel. Mais pour les frais de gestion, en revanche, aucun échappatoire : tant que votre vieux compteur trône au mur, il vous en coûtera. Aujourd'hui, la grande majorité des foyers français ont déjà basculé vers Linky. 37,6 millions de compteurs sont déployés sur le territoire. Il ne reste plus qu'environ 1,7 million de foyers qui utilisent encore l'ancien système. Une minorité, certes, mais déterminée. Enedis, de son côté, y trouve largement son compte. Grâce à Linky, l'entreprise a pu réduire considérablement ses frais de relève, tout en automatisant la collecte de données. Une avancée technologique… qui se transforme aussi en levier économique. Résultat : résister a désormais un prix. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'hydrogène se décline en vert, gris, noir, blanc… Pourtant, il reste toujours incolore. Ces couleurs, c'est pour désigner sa provenance. Et surtout, son impact environnemental. Vert, il est produit par électrolyse de l'eau, avec de l'électricité décarbonée : propre. Noir ou gris, il vient du charbon ou du gaz fossile : polluant. Quant à l'hydrogène blanc, lui, il dort sous terre, encore très peu exploité.Problème : 95 % de l'hydrogène produit dans le monde en 2023 est encore gris ou noir. Seulement 1 million de tonnes d'hydrogène vert, sur 97 au total. La faute au prix. Produire de l'hydrogène propre coûte entre 1,5 et 6 fois plus cher que sa version fossile. Et pourtant, l'hydrogène est présenté comme la solution pour décarboner l'industrie lourde, le transport aérien, ou la chimie. À condition qu'il soit vraiment propre. Sinon, on déplace juste le problème.Malgré tout, la production d'hydrogène vert décolle. En 2021, la capacité mondiale d'électrolyse n'était que de 0,6 gigawatt. En 2024, on est passé à 5,2. Et si les projets annoncés se concrétisent, ce sera 520 GW d'ici 2030. Une multiplication par cent. L'enjeu est immense. Et dans cette course mondiale, un leader s'impose : la Chine. Fin 2024, elle assurait 70 % de la production mondiale d'hydrogène vert. Loin devant l'Europe (15 %) et les États-Unis (6 %). Pire : la Chine fabrique aussi 60 % des électrolyseurs de la planète. Elle contrôle donc la matière et la machine. L'Europe, elle, est en retard. En 2020, elle visait 6 GW de capacité installée dès 2024. Résultat : à peine 0,8. Objectif corrigé pour 2030 : 40 GW et 10 millions de tonnes d'hydrogène vert produit. Autant que la production totale actuelle… mais encore très majoritairement fossile.Et pendant que la Chine avance, l'Europe parle. Mais l'enjeu est crucial. Car derrière l'hydrogène, il y a une bataille industrielle. Un enjeu stratégique. Qui maîtrisera la production, contrôlera une partie de l'énergie de demain. Hydrogène vert ou gris, ce n'est pas qu'une affaire de chimie. C'est une affaire de souveraineté. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Un groupe de pirates informatiques chinois vient de franchir un nouveau cap : UNC3886 s'en prend désormais à Singapour. Déjà actif aux États-Unis, en Europe et ailleurs en Asie, ce groupe, repéré depuis 2021, cible aujourd'hui tous les secteurs critiques de la cité-État. Leur objectif est clair : prendre le contrôle global des infrastructures, en frappant simultanément l'énergie, l'eau, les télécommunications et les systèmes gouvernementaux.Le 18 juillet 2025, le ministre singapourien chargé de la sécurité nationale, K. Shanmugam, a évoqué un "risque grave". Depuis, l'Agence de cybersécurité enquête discrètement, alors que les attaques se poursuivent. Ce qui rend cette offensive particulièrement dangereuse, c'est la méthode : tout attaquer en même temps. Car à Singapour, comme ailleurs, les infrastructures sont interconnectées. Si l'électricité tombe, c'est toute la chaîne qui peut vaciller : télécoms, distribution d'eau, hôpitaux, administration. Un effet domino, soigneusement exploité par UNC3886, selon les analystes de Trend Micro.Les hackers s'appuient sur des vulnérabilités encore peu connues dans VMware vCenter, Fortinet FortiOS et les routeurs Juniper. Trois failles critiques :– CVE-2023-34048 donne accès aux serveurs VMware sans mot de passe.– CVE-2022-41328 permet d'installer des portes dérobées sur les équipements Fortinet.– CVE-2025-21590 ouvre les routeurs Juniper via une injection de code noyau.Une fois infiltrés, ils s'installent pour durer, avec une panoplie d'outils sophistiqués. Reptile masque leurs traces en profondeur. Medusa récupère des mots de passe sans se faire repérer. TinyShell, lui, permet un contrôle à distance, via un canal chiffré. Pithook et Ghosttown, deux rootkits, désactivent la journalisation : plus aucune trace. Les autorités refusent de dire si des systèmes ont été compromis, mais les experts sont formels : UNC3886 ne repart jamais les mains vides. Ils laissent toujours plusieurs accès ouverts, prêts à être réactivés. Une stratégie de pénétration en profondeur, pensée pour durer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
On connaît les grands coupables de la disparition des arbres : la déforestation massive et les incendies. Mais une équipe de chercheurs de l'université technique de Munich a mis en lumière un facteur beaucoup plus discret… et pourtant loin d'être anecdotique : la foudre.Jusqu'ici, son impact sur la végétation mondiale était jugé marginal, presque ignoré des grands modèles climatiques. Mais en combinant données de terrain, cartes globales de foudroiement et modélisation végétale à l'échelle planétaire, les scientifiques allemands ont tiré une conclusion fracassante : la foudre tuerait chaque année environ 320 millions d'arbres. Cela représenterait entre 2,1 et 2,9 % de la perte annuelle de biomasse végétale.Mais ce n'est pas tout. Car une fois foudroyés, ces arbres meurent, se décomposent… et relâchent du carbone. Entre 0,77 et 1,09 milliard de tonnes de CO₂ seraient ainsi émises chaque année à cause de la foudre. Pour vous donner un ordre d'idée, c'est quasiment autant que les feux de forêt eux-mêmes, qui libèrent environ 1,26 milliard de tonnes de CO₂ par an. Et attention : ces chiffres ne prennent même pas en compte les incendies provoqués directement par les éclairs. Ce n'est donc que la partie visible du phénomène.Le plus inquiétant ? Les modèles climatiques prévoient une augmentation de la fréquence des éclairs dans les années à venir, notamment dans les forêts tempérées et boréales. Autrement dit : des régions jusqu'ici épargnées pourraient voir leur couverture forestière fragilisée… et leur capacité de stockage du carbone fortement diminuée. Un nouvel éclairage, si l'on ose dire, sur les effets parfois insoupçonnés du dérèglement climatique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est peut-être cynique à dire, mais c'est aussi terriblement vrai : la transition énergétique s'accélère… parce qu'elle rapporte. Comme le martèle le secrétaire général de l'ONU, ce n'est pas l'éthique qui pilote la transition, mais l'économie. Et pour une fois, les intérêts financiers jouent dans le bon camp.En 2024, les énergies renouvelables ne sont plus simplement vertes : elles sont rentables. Les investisseurs l'ont bien compris, les chiffres le prouvent. D'abord, la capacité de production d'énergies renouvelables a bondi de 20 % en un an. Ensuite, les investissements dans le secteur ont dépassé les deux mille milliards de dollars, un record absolu. Enfin, l'énergie solaire coûte aujourd'hui 41 % moins cher que le charbon ou le gaz. L'éolien, lui, affiche une compétitivité encore plus impressionnante : 53 % moins cher que les énergies fossiles.Résultat : neuf projets d'énergie renouvelable sur dix sont désormais moins coûteux que leurs équivalents fossiles, et les énergies vertes produisent déjà un tiers de l'électricité mondiale. Pour l'ONU, c'est clair : « L'âge des énergies fossiles s'effondre chaque jour un peu plus ». La dynamique est lancée, et semble désormais impossible à arrêter.En France aussi, les signaux sont encourageants. Le rapport 2024 du Commissariat général au développement durable confirme une baisse tendancielle des émissions de gaz à effet de serre et une réduction progressive de notre empreinte carbone. Des efforts salués, mais encore insuffisants. Car la France reste dépendante des énergies fossiles importées, et le rythme actuel ne suffira pas à tenir nos engagements internationaux. Le message est donc double : la transition est bien en marche, portée par les logiques de marché, mais elle doit s'accélérer. Les moyens sont là, les technologies sont prêtes, reste à entraîner tout le monde dans cette course contre la montre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans sa course à la suprématie énergétique, Pékin met les bouchées doubles. Annoncé le 21 juillet par le Premier ministre chinois Li Qiang et relayé par Reuters, un chantier titanesque vient de démarrer au cœur de l'Himalaya, dans la région autonome du Tibet. Il s'agit d'un barrage colossal, bâti sur le fleuve Yarlung Tsangpo — aussi appelé Brahmapoutre. L'objectif ? Produire l'équivalent de la consommation énergétique annuelle du Royaume-Uni. Rien que ça.Le projet impressionne par ses chiffres : 20 milliards d'euros d'investissement, 300 milliards de kilowattheures prévus chaque année, et une implantation dans un tronçon du fleuve où l'eau chute de 2 000 mètres sur seulement 50 kilomètres. Le potentiel hydroélectrique est immense… mais les tensions aussi. Car ce barrage suscite de vives inquiétudes, notamment du côté de l'Inde et du Bangladesh. En aval du fleuve, on redoute une gestion autoritaire du débit par Pékin, avec à la clé une pression diplomatique, voire une arme stratégique déguisée. L'Australian Strategic Policy Institute alerte même sur le risque de « retenues coercitives » en cas de conflit, ou pire, de crues contrôlées visant le territoire indien.Sur le plan écologique, plusieurs ONG, ainsi que la Yale School of the Environment, tirent la sonnette d'alarme. Le projet pourrait bouleverser des écosystèmes rares, submerger des forêts centenaires, dérégler la faune locale, et accentuer l'érosion jusqu'au delta du Bengale. Rappelons que le Tsangpo est l'un des canyons les plus profonds et les plus méconnus de la planète, abritant plus de 4 000 espèces végétales recensées par des chercheurs chinois. Malgré ces alertes, la Chine avance. Le chantier du siècle est lancé. Mise en service prévue dans les années 2030. Quant aux conséquences environnementales et géopolitiques, elles, pourraient bien se faire sentir beaucoup plus tôt. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est peut-être une première mondiale : un accord de migration pour cause climatique. Plus de 80 % des habitants de Tuvalu, un petit archipel du Pacifique en sursis, ont exprimé leur volonté d'obtenir un visa pour l'Australie. Ce chiffre impressionnant a été révélé le 23 juillet par l'Agence France-Presse. En 2024, Canberra a lancé un dispositif inédit permettant aux citoyens de Tuvalu de s'installer légalement sur son sol, face à la menace croissante de la montée des eaux. Un geste que l'Australie qualifie de « premier accord de ce type au monde ».Dans les faits, sur les quelque 10 600 habitants que compte l'archipel, 8 750 se sont inscrits — soit 82 % de la population. Mais seuls 280 visas seront délivrés cette année. Un chiffre bien en deçà des attentes, comme l'a reconnu le Haut-Commissariat australien. La situation est critique. En 2024, un phénomène océanographique accentué par de violentes intempéries a submergé de vastes zones de l'archipel. Vagues de plus de trois mètres, routes endommagées, cultures anéanties par l'eau salée... La population est en première ligne. Et le pire pourrait venir : si la température mondiale dépasse les 1,5 °C, 95 % de Tuvalu serait régulièrement inondé avant la fin du siècle, rendant le pays invivable.En parallèle de l'exode, les autorités locales tentent l'impossible : gagner 7,5 hectares sur la mer en draguant le lagon, ériger des digues, et — avec l'aide de l'ONU — surélever la capitale. Mais tout cela dépendra des financements. Tuvalu est peut-être le premier, mais certainement pas le dernier. Le changement climatique redéfinit déjà les frontières… et les droits d'asile. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une idée qui pourrait bien surprendre les conducteurs de voitures électriques… Selon une étude de l'université de Stanford, relayée par Automobile Propre, les batteries supporteraient mieux les variations de vitesse que les trajets trop linéaires. En clair : vos accélérations seraient moins néfastes que de rouler à vitesse constante. Contre-intuitif ? Et pourtant...L'étude, publiée dans la revue Nature, a été menée pendant deux ans sur 92 cellules de batteries soumises à différents styles de conduite. De la conduite pépère à la conduite plus dynamique, tout a été testé. Résultat : le profil de conduite avec de fréquentes accélérations a permis d'augmenter de 38 % le nombre de cycles complets par rapport à un roulage constant, comme celui qu'on adopte souvent sur autoroute. Une différence qui, concrètement, peut se traduire par 300 000 kilomètres d'autonomie supplémentaire sur la durée de vie de la batterie. La clé ? Une décharge dite “dynamique”. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, les à-coups de vitesse ne fatiguent pas autant la batterie qu'un flux de consommation constant. En pratique, cela signifie qu'alterner les phases d'accélération et de décélération — dans le respect bien sûr des règles de sécurité — serait bénéfique pour la santé de votre voiture électrique.Alors, fini le mythe du “moins on sollicite, mieux c'est” ? Pas tout à fait, mais cette étude rappelle que la technologie électrique a ses propres logiques, parfois surprenantes. Et qu'en matière de batterie, un peu de dynamisme pourrait bien être la clé de la longévité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le transport aérien est souvent pointé du doigt pour son empreinte environnementale. Et pourtant, il ne représente qu'environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En Europe, ce chiffre monte à 3,6 % – soit 13,4 % des émissions du seul secteur des transports. C'est peu comparé à d'autres industries, mais beaucoup si l'on tient compte de la complexité du défi. Car l'impact climatique ne se limite pas au dioxyde de carbone. D'autres phénomènes, comme les traînées de condensation, jouent un rôle non négligeable. Ces filaments de vapeur d'eau visibles derrière les avions pourraient avoir un effet climatique comparable à celui du CO₂.Face à cette réalité, le secteur aéronautique se mobilise. Lors du dernier Salon du Bourget, Thales a présenté plusieurs innovations prometteuses. Parmi elles, FlytOptim, un outil d'optimisation des trajectoires de vol, déjà adopté par la compagnie Corsair. Résultat : plus de 300 tonnes de CO₂ évitées sur ses vols vers les Antilles et l'Afrique. La solution va désormais être étendue à l'ensemble des 5 000 vols de la compagnie. Autre avancée : Green Flag Orchestrator, un système conçu pour les contrôleurs aériens. Il permet de fluidifier le trafic, d'éviter les détours inutiles et donc de réduire les consommations de carburant. Environ 10 % des émissions actuelles proviennent de trajectoires inefficaces. En ciblant cette faille, Thales entend proposer un “GPS du ciel” capable d'adapter les plans de vol en temps réel.Côté expérimentation, Singapour a déjà testé avec succès le ralentissement des avions avant leur entrée dans les zones de congestion. Une méthode qui pourrait s'avérer précieuse dans des zones denses comme l'Europe, le Moyen-Orient ou l'Asie du Sud-Est. Et les traînées de condensation ? Thales travaille là aussi. En partenariat avec la compagnie française Amelia, des vols ont été adaptés pour éviter les zones froides et humides propices à ces traînées. Le bilan est parlant : plus de 200 tonnes d'équivalent CO₂ évitées, et jusqu'à 40 % de réduction de l'impact climatique sur certains vols. L'Europe s'apprête d'ailleurs à imposer, dès 2028, la prise en compte des émissions non-CO₂. L'aviation entre ainsi dans une ère de régulation plus fine… et de technologies plus intelligentes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une première historique pour le continent européen : en juin dernier, l'énergie solaire a pris la tête du mix électrique de l'Union européenne. Selon les données du think tank britannique Ember, relayées par Libération, le photovoltaïque a généré 22,1 % de l'électricité dans l'UE sur le mois, dépassant de peu le nucléaire (21,8 %) et l'éolien (15,8 %). Un basculement symbolique, qui marque l'essor rapide des renouvelables en Europe. Cette performance s'explique à la fois par une météo particulièrement clémente et par la montée en puissance des installations solaires à travers l'Union. Treize pays ont même battu leur record national de production solaire. En tête de peloton, la Grèce : près de 40 % de son électricité en juin provenait du soleil. En comparaison, la France reste en retrait, avec 10 % de production solaire sur la même période.L'éolien n'est pas en reste : avec 15,8 % de la production, le mois de juin 2025 signe l'un de ses meilleurs scores historiques, juste après les 16,6 % atteints en mai. Quant au charbon, il poursuit son déclin. Il n'a représenté que 6,1 % du mix européen en juin, son plus bas niveau jamais enregistré. Même l'Allemagne et la Pologne, longtemps dépendantes de cette énergie fossile, voient leur part respective chuter à 12,4 % et 42,9 %.Mais attention à ne pas crier victoire trop tôt. Si le solaire progresse, le gaz aussi : sur le premier semestre 2025, son utilisation a augmenté par rapport à la même période en 2024. Résultat, les énergies fossiles ont fourni 23,6 % de l'électricité européenne en juin, contre 22,9 % un an plus tôt. En cause, une moindre disponibilité de l'hydroélectricité, elle aussi affectée par les conditions climatiques. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le numérique fait rêver, mais il pollue. Et s'il y a bien un poste critique dans cette empreinte carbone, c'est la construction des centres de données. Ces usines à serveurs, gourmandes en béton, fleurissent à mesure que l'intelligence artificielle se généralise. Pour limiter les dégâts, Meta – la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp – tente une nouvelle approche : un béton optimisé… par une autre intelligence artificielle. Le groupe californien vient d'annoncer le développement, en partenariat avec la société Amrize, d'un nouveau béton à faible émission de carbone. La recette ? Des matériaux de substitution comme les cendres volantes ou les laitiers de haut fourneau, combinés grâce à un modèle d'optimisation basé sur le machine learning. Objectif : réduire les émissions de CO₂ de près de 35 % sans compromettre la solidité nécessaire aux centres de données.Car les chiffres sont parlants : la production de ciment représente à elle seule près de 10 % des émissions mondiales de CO₂. Pour Meta, chaque mètre carré gagné en carbone compte. L'intelligence artificielle utilisée repose sur l'optimisation bayésienne – une méthode mathématique qui simule et ajuste la composition du béton selon différents critères : résistance mécanique, temps de séchage, disponibilité locale des matériaux, etc. En clair, là où il fallait des semaines de tests, quelques jours suffisent désormais. Les résultats sont prometteurs : non seulement le béton est moins polluant, mais il serait aussi plus résistant et plus durable, capable de mieux encaisser les contraintes thermiques et mécaniques des data centers modernes. Cerise sur le gâteau : Meta publie en open source le code de son modèle d'optimisation, espérant entraîner le reste de l'industrie dans cette démarche plus verte. Cette stratégie s'inscrit dans un mouvement plus large. OpenAI, Google et d'autres multiplient les efforts pour rendre leurs infrastructures moins énergivores. Car une IA plus propre passe aussi par des fondations plus intelligentes… et plus durables. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un métal discret mais indispensable. Présent dans nos téléphones, nos ordinateurs, nos voitures, et surtout dans les semi-conducteurs, le cuivre est devenu l'un des piliers de notre économie numérique et énergétique. Et pourtant, il est aujourd'hui en danger.Depuis les années 2000, 28 millions de tonnes de cuivre sont extraites chaque année à travers le monde, selon l'International Copper Association. Mais face à l'intensification des sécheresses, cette exploitation est de plus en plus menacée. Car extraire du cuivre, c'est aussi consommer énormément d'eau. 1 600 litres, rien que pour récupérer les 19 kilos nécessaires à une voiture thermique. Pour un véhicule électrique ? Il faut quatre fois plus. Et c'est bien là le problème. Le Chili, premier producteur mondial, fait face à des sécheresses chroniques, tout comme le Pérou, le Mexique ou encore la République démocratique du Congo. Des régions-clés pour le cuivre, et donc pour l'industrie électronique mondiale. En 2021, Taïwan, le plus gros producteur de semi-conducteurs, a connu une sécheresse sévère. Résultat : l'approvisionnement en cuivre a chuté, et avec lui, une partie de la chaîne économique mondiale.Selon PwC, d'ici 2035, un tiers du cuivre nécessaire à la production de semi-conducteurs pourrait ne plus être disponible. Et près de 60 % en 2050. Le tout, alors que la demande mondiale va exploser, poussée par les énergies renouvelables et l'électrification des transports. Quelles solutions ? Plusieurs pays misent sur la désalinisation de l'eau de mer, ou sur des matériaux alternatifs comme l'argent ou les nano-carbones. Mais surtout, le recyclage apparaît comme une priorité. En 2022, un tiers du cuivre utilisé dans le monde provenait déjà de matériaux recyclés. Et ce n'est pas anodin : recycler le cuivre permet d'économiser jusqu'à 80 % d'énergie par rapport à une extraction classique. Alors oui, les estimations parlent encore de 5 000 millions de tonnes en réserve. Mais ces chiffres reposent sur des scénarios très optimistes. Une chose est sûre : si notre consommation ne ralentit pas, ces réserves pourraient s'épuiser en à peine 30 ans. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Il y a encore quelques décennies, impossible d'imaginer voir des martins-pêcheurs, des vanneaux huppés ou même des castors batifoler sur les rives de l'Emscher, au cœur de la Ruhr. Cette rivière allemande, qui serpente entre les anciennes zones minières de Duisbourg et Dortmund, était surnommée "l'égout à ciel ouvert de l'Allemagne industrielle". Aujourd'hui, c'est un tout autre tableau. Sur les berges, on croise des libellules, des demoiselles, des crevettes d'eau douce, et surtout, des promeneurs ravis. Car oui, l'Emscher revit.Le professeur Daniel Hering, écologue à l'université de Duisbourg, résume cette transformation en une phrase : « Autrefois, c'était un égout. Aujourd'hui, c'est une rivière. » Flashback. Au XIXe siècle, la révolution industrielle bat son plein. Mines de charbon, aciéries, usines... et une population en explosion. Les eaux usées, faute de réseau d'égout souterrain – les sols miniers étant trop instables – sont alors directement déversées dans l'Emscher. Résultat : une rivière canalisée, bétonnée, pestilentielle, et vectrice de maladies comme le choléra ou la typhoïde.Il faudra attendre l'effondrement de l'industrie charbonnière dans les années 1980 pour qu'un projet de réhabilitation voie le jour. L'objectif : dépolluer ce cours d'eau qui servait, selon le Guardian, de toilettes à plus de 2,5 millions de personnes. Le chantier est titanesque : une "autoroute de l'assainissement" de 51 kilomètres, 436 km de canalisations, quatre stations d'épuration... 5,5 milliards d'euros plus tard, l'eau est redevenue propre, les berges accueillantes, et la biodiversité florissante. Depuis 2021, plus aucun effluent ne se déverse dans la rivière. L'Emscher est aujourd'hui un symbole du ré-ensauvagement, un exemple inspirant alors qu'en Europe, moins de 4 masses d'eau sur 10 sont en bon état écologique. L'Union européenne entend restaurer 25 000 km de rivières d'ici 2030. Un objectif ambitieux, mais l'Emscher le prouve : la nature, quand on lui tend la main, sait revenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une clarification très attendue que vient d'apporter la Commission européenne ce mardi 8 juillet 2025 : l'hydrogène "bas carbone" a désormais une définition officielle. Fini le flou artistique autour d'un hydrogène « pas tout à fait vert » mais « plus propre que le gris » – place à une méthodologie rigoureuse et un signal fort envoyé aux industriels comme aux investisseurs.Pour mériter ce label « bas carbone », l'hydrogène devra réduire d'au moins 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux combustibles fossiles classiques. Un seuil ambitieux, mais atteignable grâce à plusieurs technologies : du reformage du gaz naturel avec capture du CO₂, à l'électrolyse alimentée par une électricité peu carbonée. Contrairement à l'hydrogène vert, strictement réservé aux énergies renouvelables, la nouvelle définition prend en compte la diversité des mix énergétiques européens. Une approche plus pragmatique, saluée par de nombreux acteurs du secteur.Ce que Bruxelles propose, c'est aussi une méthode de calcul stricte. Toutes les émissions sont comptabilisées : production, transport, fuites de méthane, efficacité de la capture carbone… Une évaluation environnementale complète, sans passe-droit. Objectif : s'assurer que l'hydrogène ainsi labellisé joue vraiment son rôle dans la décarbonation. Et ce n'est pas un hasard. Car derrière ce cadre réglementaire, il y a une ambition stratégique européenne : utiliser l'hydrogène bas carbone dans des secteurs difficiles à électrifier. Aviation, transport maritime, industries lourdes… autant de domaines où l'Europe veut maintenir son avance technologique.Le commissaire à l'Énergie, Dan Jørgensen, parle d'un tournant : « L'hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonation de notre économie. » Et cette nouvelle règle apporte ce qu'il manquait jusqu'ici : de la clarté et de la prévisibilité pour les investisseurs. Le nouveau cadre s'appliquera aussi aux importations : tout hydrogène entrant sur le marché européen devra être certifié via des organismes tiers, les « Voluntary Schemes », déjà rompus à la vérification des carburants renouvelables. Prochaine étape : l'adoption formelle par le Parlement et le Conseil européen. Si tout va bien, les règles entreront en vigueur dans les mois qui viennent. Un pas décisif pour que l'Europe prenne enfin son envol dans l'économie de l'hydrogène. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La dynamique est plus que positive pour BYD France. Un an à peine après son arrivée sur le marché hexagonal, le constructeur chinois s'impose comme un nouvel acteur à suivre de très près. Les chiffres du premier semestre 2025 parlent d'eux-mêmes : 5 908 voitures particulières immatriculées, soit davantage que sur toute l'année 2024, et une hausse de 211 % par rapport à la même période l'an dernier. Résultat : la part de marché de BYD en France atteint désormais 0,7 %, contre seulement 0,2 % au premier semestre 2024.Une performance d'autant plus remarquable que le marché automobile français est globalement en recul cette année. Mais pour BYD, les ventes sont portées par le Seal U DM-i, un SUV hybride doté de la technologie maison Super DM, qui représente plus de 30 % des immatriculations. Avec une autonomie théorique de 1 125 km, ce modèle séduit les conducteurs en quête de liberté sans passage obligatoire à la borne de recharge. Autre réussite, la berline électrique Seal, qui représente près d'un quart des ventes, avec près de 1 000 unités écoulées.Cette progression repose aussi sur une présence commerciale bien pensée : 64 points de vente à ce jour, des grandes villes aux DOM-TOM, avec de récentes ouvertures à Dunkerque, Châteauroux, ou encore Avignon. « Notre développement repose sur un réseau de partenaires solides, ancrés dans les territoires », souligne Emmanuel Bret, directeur adjoint de BYD France. Et pour le troisième trimestre 2025, BYD frappe fort côté tarifs. La Dolphin Surf, déjà écoulée à 420 exemplaires en un mois, voit son prix passer à 18 990 €, avec une offre de location à 199 €/mois sans apport. L'Atto 2 baisse de 5 000 €, et le Seal U DM-i descend à 34 490 €. Résultat : le portefeuille de commandes a explosé, en hausse de près de 500 % sur six mois. BYD ne cache pas ses ambitions : grâce à sa technologie hybride Super DM, la conquête du marché français ne fait que commencer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Objectif : -35 % d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, -81 % d'ici 2050. C'est le cap fixé par la Stratégie nationale bas-carbone. Mais entre l'ambition et la réalité industrielle, il reste un monde à franchir. Pour y voir plus clair, l'Ademe – l'Agence de la transition écologique – a mis au point des Plans de Transition Sectoriels, ou PTS, véritables feuilles de route vers la décarbonation.Ces plans concernent neuf filières industrielles parmi les plus énergivores : acier, aluminium, ciment, verre, papier-carton, sucre, mais aussi trois piliers de la chimie – ammoniaque, éthylène et chlore. Des secteurs centraux, comme le rappelle Adeline Pillet, coordinatrice Innovation et Prospective à l'Ademe, dans un podcast du média Futura : « Ce sont des filières essentielles à des activités-clés comme la construction, l'énergie, les transports ou les biens de consommation. Elles pèsent pour plus de la moitié des émissions industrielles de gaz à effet de serre. »Ces plans s'appuient sur une analyse croisée : technologies de décarbonation, mix énergétique, captage et stockage de CO₂, efficacité matière, évolution des marchés, impacts sociaux et coût de la transition. Le tout avec un mot d'ordre : anticiper, hiérarchiser, agir. « On a volontairement élaboré des scénarios très contrastés, pour aider les industriels à faire les bons choix dès maintenant », explique Adeline Pillet.Les PTS servent aussi aux pouvoirs publics, en éclairant les politiques industrielles à moyen et long terme. Tous les acteurs de ces filières ont été consultés. Car au-delà de l'écologie, la décarbonation se veut triple opportunité : « Une opportunité de compétitivité, une opportunité de souveraineté, et bien sûr un impératif environnemental. » Coût de l'opération ? Environ 30 milliards d'euros d'ici 2050, dont un tiers avant 2030. Un investissement massif, déjà amorcé via les dispositifs de France 2030 et des aides de l'État. « Oui, ça va coûter cher », conclut Adeline Pillet. « Mais le coût de l'inaction sera bien plus élevé, surtout avec la hausse attendue du prix de l'énergie et du carbone. » Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ils sont partout, invisibles et redoutables. Les PFAS – pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées – sont ces composés chimiques utilisés dans les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables ou encore les emballages alimentaires. Leur particularité ? Ils ne se dégradent presque jamais. On les surnomme donc les « polluants éternels ». Résultat : ils s'accumulent dans l'environnement, dans notre alimentation, dans notre eau, et même… dans notre organisme.Le hic, c'est que ces substances sont loin d'être inoffensives. Baisse de la fertilité, troubles du développement, risques accrus de cancers ou de maladies cardiovasculaires : la liste des effets nocifs s'allonge. Et malgré la prise de conscience, peu de solutions existent pour éliminer ces toxines une fois qu'elles sont en nous. « Compte tenu de la menace pour la santé humaine, il est préoccupant qu'aussi peu de mesures soient prises pour en débarrasser notre corps », déplore le toxicologue Kiran Patil, de l'université de Cambridge.Mais une lueur d'espoir pourrait bien venir… de notre ventre. Des chercheurs britanniques viennent de publier dans Nature Biology une découverte intrigante : certaines bactéries intestinales, naturellement présentes chez l'humain, seraient capables d'absorber les PFAS. Testées chez la souris, neuf de ces espèces ont réussi à capter jusqu'à 74 % des polluants présents, avant d'être éliminées… dans les selles. Mieux : plus les souris étaient exposées aux PFAS, plus les bactéries redoublaient d'efficacité, gardant un taux d'absorption constant.C'est donc une piste sérieuse : et si notre microbiome intestinal pouvait servir de barrière naturelle contre ces polluants chimiques ? Pour le vérifier, des essais sur l'humain seront nécessaires. En attendant, les chercheurs de Cambridge ont créé une start-up, Cambiotics, pour développer des probiotiques sur mesure, capables de booster ces bactéries bénéfiques dans notre flore intestinale. Mais la prudence reste de mise. Ces compléments ne verront pas le jour avant plusieurs années. En attendant, les chercheurs recommandent de limiter l'usage de produits contenant des PFAS, de privilégier des ustensiles de cuisine non traités, et d'installer un filtre à eau adapté. Car si ces substances ont longtemps été jugées sûres, on sait aujourd'hui qu'elles agissent comme un poison lent, silencieux mais tenace. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.