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En Côte d'Ivoire, 8,7 millions d'électeurs seront appelés à voter le 25 octobre pour le premier tour de l'élection présidentielle. Il y a cinq candidats en lice, dont le président sortant Alassane Ouattara. RFI donne la parole à chaque candidat. Ce matin, Jean-Louis Billon, cadre du PDCI, en froid avec son parti, se présente avec une autre casquette. Sa candidature est portée par le Code, une coalition de partis politiques. Mais sur le terrain, réussira-t-il à convaincre ses camarades du PDCI, à voter pour lui ? Et va-t-il toucher plus de monde, au-delà du PDCI ? RFI : Comment peut-on gagner une élection présidentielle sans le soutien d'un grand parti politique comme le PDCI ? Jean-Louis Billon : Les partis politiques, aussi grands soient-ils, perdent aussi des élections présidentielles. Aujourd'hui, j'ai une coalition importante de plus d'une vingtaine de partis politiques à laquelle est venu s'adjoindre plusieurs militants du PDCI-RDA. Donc, c'est avec tout ce monde que nous avons organisé la campagne et que nous mobilisons sur l'ensemble du territoire national. Et aujourd'hui, on arrive à tenir des meetings avec une mobilisation bien plus importante que le parti au pouvoir. Est-ce que vous avez maintenu les discussions avec la direction du PDCI ? Je suis un militant du PDCI. Donc, nous nous parlons régulièrement. Il n'y a peut-être pas de mot d'ordre officiel, mais sur le terrain, les militants du PDCI m'accompagnent. Pour moi, je suis en train de mener une campagne raisonnable et nous restons confiants quant à l'issue de cette élection. Vous n'avez pas un soutien officiel du PDCI. Est-ce que vous espérez encore un mot d'ordre avant la fin de la campagne ? Le PDCI, ce n'est pas la majorité en Côte d'Ivoire. La très grande majorité des Ivoiriens est complètement apolitique. Nous avons plus de 6 millions d'électeurs qui ne sont pas affiliés à des partis politiques. C'est à moi de convaincre les Ivoiriens de me donner cinq ans pour diriger la Côte d'Ivoire. Et il sera plus difficile pour le président Alassane Ouattara de convaincre les Ivoiriens de lui accorder cinq années de plus. C'est pour ça que je suis confiant, parce que les Ivoiriens veulent le changement. Et les Ivoiriens veulent une nouvelle génération d'acteurs politiques. Et je représente cette nouvelle génération. Au vu des derniers taux de participation, on a plutôt lieu de se demander, si les électeurs iront voter ce samedi ? Alors c'est très simple. S'ils ne sortent pas voter, là oui, l'électorat captif du RHDP se mobilisant, ne pas voter en réalité, c'est choisir Alassane Ouattara. Par contre, s'il y a une forte mobilisation demain, elle sera plus à mon avantage parce que l'électorat du RHDP ne grandit plus. Avez-vous les ressources humaines suffisantes pour déployer des représentants dans tous les bureaux de vote le 25 octobre ? Nous nous sommes organisés pour être présents dans tous les bureaux de vote. Pourquoi est-ce que c'est un enjeu pour vous ? Parce que c'est une ambition de longue date et je veux participer au renouveau de la Côte d'Ivoire. Jean-Louis Billon, votre programme est principalement axé sur l'économie. Que comptez-vous faire de différent par rapport à l'administration sortante qui, elle, brandit sur le terrain un bilan positif ? La croissance économique ivoirienne est essentiellement le résultat de l'investissement public. Ça, c'est la gestion RHDP. C'est le programme du président Ouattara. Le programme que je présente axe la croissance sur le secteur privé, la création d'emplois, l'investissement privé avec plus de réduction de pauvreté. L'investissement public a joué son rôle, mais il a atteint ses limites. À Dabou, vous avez mis l'accent sur les questions de paix et de sécurité. Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer la sécurité dans le pays ? La stabilité du pays sera maintenue. Mais pour aller au-delà, il faut que nous engagions un véritable processus de réconciliation nationale. Parce que malheureusement, la crise ivoirienne passée a laissé des séquelles. Il y a encore des Ivoiriens qui se sentent, vrai ou faux, menacés et qui restent en dehors de la Côte d'Ivoire. Tout le monde doit rentrer. Vous pensez à Guillaume Soro ? Je pense à Guillaume Soro et d'autres, bien sûr. Personne ne doit se sentir exclu du processus de développement que je veux mettre en place. Donc, je m'arrangerai dans mes premières décisions pour que tout le monde rentre et que nous engagions un vrai processus de réconciliation, que nous partions sur une nouvelle base. Comment vous ferez par rapport aux menaces extérieures ? Je pense notamment à la lutte contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme est aujourd'hui une situation qui concerne l'ensemble des pays de la sous-région. Bien sûr, nous avons, nous même, notre système sécuritaire, mais il nous faut beaucoup plus de coopération avec les autres, pour éradiquer ce phénomène. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: les candidats s'activent dans la dernière ligne droite
Le premier tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire se tient le samedi 25 octobre. Cinq candidats sont en lice. RFI donne la parole à chaque candidat. Jeudi 16 octobre, c'est à l'ancienne ministre Henriette Lagou, qui se présente comme une femme politique « centriste » : elle prône l'apaisement. Henriette Lagou répond aux questions de notre correspondante à Abdijan, Bineta Diagne. RFI : Henriette Lagou, vous avez démarré votre campagne par Daoukro, c'est le fief du PDCI. Ce parti n'a pas donné de consigne de vote pour cette élection. Est-ce que c'est pour vous une manière explicite de séduire l'électorat de Tidjane Thiam ? Henriette Lagou : ce n'est pas une séduction, mais ce sont des grands principes de notre société. Je suis de Daoukro. Il est important que je confie à la population de l'Iffou, de Daoukro, singulièrement cette campagne que nous entamons. Ce n'est donc pas pour aller charmer un quelconque électorat. Dans cette zone, le public est majoritairement favorable au PDCI ? Une campagne présidentielle, ce n'est pas un parti qui gagne, ce n'est pas un parti qui vote, mais c'est toute la population. Une des questions de cette élection présidentielle, c'est la participation des électeurs. Quel message adressez-vous sur le terrain aux électeurs pour qu'ils se motivent à venir voter le 25 octobre. C'est de dire que la Côte d'Ivoire est notre bien commun. À chaque élection en Côte d'Ivoire, il y a eu toujours quelques remous. Il y a eu des crises. Ce n'est pas la Côte d'Ivoire seulement, dans d'autres pays aussi ça se passe comme ça. Mais cette fois-ci, nous devons aller à ces élections-là de façon paisible. Pourquoi ? Parce que la Côte d'Ivoire a connu une grande crise et les cicatrices ne sont pas encore fermées. Et nous avons le devoir d'apaiser les populations en allant à ces élections. Comment vous positionnez-vous par rapport aux candidats à l'élection présidentielle qui, eux, ont été recalés par le Conseil constitutionnel ? Je pense notamment à l'ancien président Laurent Gbagbo. Je pense aussi au président du PDCI, Tidjane Thiam. Comment est-ce que vous vous positionnez par rapport à eux ? Je me positionne les bras ouverts pour que, en fin de compte, un président soit élu au soir du 25 octobre. J'en appelle à ces deux leaders et aussi, au-delà de ces deux leaders, à tous les candidats qui ont été recalés : que nous puissions aller paisiblement aux élections et que moi, Henriette Lagou, je suis Ivoirienne. Je suis centriste. Je suis pour l'apaisement et je les appelle à me soutenir. Vous étiez déjà candidate en 2015, vous aviez fait moins de 1 %. Aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé ? Dix ans plus tard, comment est-ce que vous menez votre campagne face à des grosses montures, à des gros partis qui eux sont déjà sur le terrain depuis assez longtemps ? C'est vrai, je n'ai pas fait un score qui puisse attirer l'international, qui puisse attirer même le national. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que quand j'ai pris la carte de la Côte d'Ivoire, partout, Henriette Lagou a eu une voix, deux voix. Henriette Lagou a été votée. Et ça, quand j'ai vu, j'ai dis mais voilà, je suis nationale et je peux percer l'abcès et je continue à travailler sur le terrain. En 2015, je suis allée en singleton et puis c'était pour me faire connaître en fait, parce que, à chaque élection sa stratégie. Mais aujourd'hui, je pense que j'ai les armes, j'ai l'expérience. Sans le soutien officiel des principaux partis politiques comme le PDCI, le PPA-CI, qui n'ont pas donné de consigne de vote, ça risque d'être quand même un peu compliqué ? Vous savez, les choses ne se passent pas, ici en Afrique et en Côte d'Ivoire comme ailleurs dans les pays où les consignes de vote sont suivies par des militants ou par des sympathisants. Ici, c'est tout autre chose. Voilà. Parce que quand, dans une région, vous avez des milliers de militants et que ces milliers de militants-là se retrouvent à la personne qui est candidate, je vous ai dit que les choses ne se passent pas en termes de parti politique, mais ça se passe en termes de peuple qui vote. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: coup d'envoi de la campagne
Le premier tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire se tient le samedi 25 octobre, avec cinq candidats en lice. RFI donne la parole à chaque candidat. Mercredi 15 octobre au matin, Ahoua Don Mello. Ce candidat indépendant et ancien cadre du parti de Laurent Gbagbo propose un programme axé sur la souveraineté économique. Ses relations avec son ancien parti, le PPA-CI, sa stratégie électorale, Ahoua Don Mello répond aux questions de Bineta Diagne. RFI : Ahoua Don Mello, vous vous présentez comme une « candidature de précaution » pour permettre à votre parti d'origine, le PPA-CI d'être présent à cette élection. Concrètement, que comptez-vous faire après l'élection si vous gagnez ? Ahoua Don Mello : Nous avons beaucoup de prisonniers politiques et beaucoup de personnalités politiques qui sont exclus du jeu politique. Et donc la première décision, c'est de prendre une loi d'amnistie qui puisse permettre de donner la liberté à chacun d'aller et venir et aussi de restaurer plusieurs personnalités politiques, leurs droits politiques et civils. Vous faites la loi d'amnistie et comment ça se passe avec les militants de votre parti, à commencer par le président du parti qui est lui-même aspirait à la magistrature suprême. Quelle place lui accorderiez-vous ? On ne peut pas lui imposer une place. C'est par le dialogue qu'on peut partager des responsabilités. Et donc il a toute sa place dans un processus démocratique. « Partager les responsabilités », ça veut dire quoi concrètement ? La démocratisation d'un État, c'est aussi de passer d'un régime présidentialiste fort à un pouvoir partagé entre plusieurs institutions de la République. C'est ça qui permet de créer des pouvoirs et des contre-pouvoirs et donc d'éviter les abus de pouvoir. Votre candidature a suscité un froid au sein de votre parti. Est-ce que vous êtes toujours en discussion avec le PPA-CI ? Si oui, sur quoi ? Est-ce que le parti va vous soutenir pour la campagne ? Moi, j'ai exprimé ma différence. Maintenant, il faut engager la discussion avec les camarades sur des bases raisonnables parce que, aujourd'hui, leur position consiste à dire : « il faut les combattre ». Mais quand vous nous combattez, automatiquement vous nous affaiblissez. Si vous nous affaiblissez, c'est le quatrième mandat qui se met en route. Pour vous, le fait qu'il n'y ait pas de consigne de vote aujourd'hui, vous partez avec un handicap sur le terrain ? Il est bien évident que l'idéal aurait été que j'ai le soutien de tous les partis forts comme le PPA-CI, comme le PDCI, qui n'ont pas de candidats. Et donc, si tous ces partis-là disent aujourd'hui, « nous soutenons Monsieur Don Mello », eh ben j'économise tous les frais de campagne. Nous, nous donnons une issue démocratique à la colère des citoyens. Vous allez sur le terrain auprès des électeurs à Bouaké et Yamoussoukro. Pourquoi est-ce que vous évitez les zones dites favorables à Laurent Gbagbo ? Détrompez-vous, ceux qui me soutiennent, ils sont beaucoup plus dans ces zones-là. Et comme ils font déjà un travail de fond, ma présence ne sera que symbolique au dernier moment. Vous comptez par exemple partir à Gagnoa ? Bien évidemment, puisque c'est là-bas que j'ai eu les premiers soutiens de parrainage. Sur le plan économique, vous prônez la valorisation des produits locaux, l'industrialisation, aussi de l'économie. C'est sensiblement le même programme que madame Simone Ehivet. Pourquoi n'avez-vous pas misé sur une seule candidature au sein de la gauche ivoirienne ? Vous êtes pressé madame ! L'annonce des candidatures a eu lieu, il n'y a même pas un mois et donc nous sommes en négociation. Ne soyez pas pressée. Donc c'est possible de vous voir désister ces jours-ci en la faveur de madame Simone Ehivet ? Évidemment que tout est possible puisque nous sommes face à une situation. Le tout c'est de savoir quelle stratégie adopter. Est-ce qu'aujourd'hui, alors que la campagne a déjà démarré, ce n'est pas un peu trop tard pour enclencher ce type de dynamique ? À trois jours des élections, on peut changer l'histoire de cette Côte d'Ivoire. Et donc il n'est jamais trop tard pour, je vais dire, se donner les moyens de changer le cours de l'histoire. Donc, nous continuons la discussion et nous pensons que nous arriverons à une stratégie commune. Vous êtes vice-président au sein de l'Alliance des BRICS et vous mettez beaucoup en avant les relations avec le patronat russe. Qu'est-ce qui va changer si vous êtes élu président de la République ? Est-ce que vous allez changer totalement les partenariats de la Côte d'Ivoire ? Est-ce que ce seront des partenariats qui sont davantage tournés vers Moscou ? Comment ça va se passer ? C'est normal dans un monde multipolaire d'avoir aussi des relations en Russie. J'ai été directeur général du Bureau national d'études techniques et de développement (BNEDT) pendant dix ans. J'ai créé aussi beaucoup de relations. J'ai aussi coopéré avec la Chine, j'ai créé beaucoup de relations. J'ai coopéré avec l'Inde, j'ai créé beaucoup de relations. C'est ça la richesse d'un homme politique.
Après le rejet de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, « Laurent Gbagbo reçoit plusieurs opposants », titre Afrik.com. « L'ancien président ivoirien a multiplié les rencontres avec d'autres figures de l'opposition ». « Des échanges » qui, selon le site d'information panafricain, « traduisent une volonté de rapprochement face au quatrième mandat envisagé par le chef de l'État sortant, Alassane Ouattara ». Laurent Gbagbo a notamment reçu Pascal Afi N'Guessan, le président du FPI, le Front Populaire ivoirien. Il s'est aussi entretenu avec une délégation du PDCI-RDA, ainsi qu'un représentant du mouvement Générations et Peuples Solidaires, de Guillaume Soro. Pour Afrik.com, pas de doute : « ces rencontres pourraient être le début d'une nouvelle dynamique d'unité au sein de l'opposition ivoirienne, longtemps divisée, à l'approche d'un scrutin décisif pour l'avenir politique du pays ». « La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume » Même analyse du côté de Ouagadougou, d'où l'Observateur Paalga, regarde avec attention la situation politique en Côte d'Ivoire. « La résistance des bannis s'organise », titre le journal burkinabé, qui se fait aussi l'écho des rencontres organisées par Laurent Gbagbo. « Si ce n'est pas encore le conseil de guerre, c'est tout le moins les prémices dans l'organisation de la résistance des bannis du scrutin présidentiel », ajoute l'Observateur Paalga. « On en voudrait pour preuve les déclarations de plusieurs de ces opposants qui vont du ton prudent, modéré à offensif, du genre : La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume, non à la confiscation du pouvoir… nous allons continuer la lutte politique contre un quatrième mandat… nous communiquerons sur la conduite à tenir dans les jours à venir » . « Arme d'élimination massive » Et parmi ces opposants qui ont été reçus par Laurent Gbagbo et qui font part de leur mécontentement, il y a donc Pascal Afi N'guessan. Il est à la Une de 7 info Côte d'Ivoire. Et déclare : « le parrainage est une arme d'élimination massive des candidats ». « L'ancien Premier ministre », ajoute 7 info Côte d'Ivoire, « a rejeté les motifs évoqués par le Conseil Constitutionnel pour rejeter son dossier de candidature et assuré qu'il se battrait jusqu'au bout pour rétablir la vérité ». « J'ai été ministre, Premier ministre, président d'institution, député », a ainsi déclaré Pascal Afi N'Guessan. « On ne peut pas me faire croire qu'à ce stade de ma carrière, je serais incapable de rassembler 1% des électeurs de chaque région ». Revirement C'est dans ce contexte, qu'une femme, s'affiche à la Une de nombreux journaux ivoiriens. Il s'agit de Linda Diplo. « Ex-militante du PDCI, elle rejoint le RHDP et s'engage pour la victoire d'Alassane Ouattara », titre Abidjan.net . « C'est en pleine conscience que j'ai pris la décision de démissionner », précise-t-elle, non sans avoir vigoureusement « salué » le bilan du président Ouattara, bilan qu'elle juge « remarquable ». L'infodrome titre de son côté : « Linda Diplo claque la porte du PDCI et rejoint le RHDP ». « Suite à la disparition du président Henri Konan Bédié », explique-t-elle, « l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête du PDCI nous a fait espérer un renforcement des valeurs que nous avons toujours défendues. Mais très vite j'ai constaté que la gouvernance, l'orientation et la ligne actuelle du parti, ne correspondaient plus à mes convictions » . « Ce revirement politique a lieu à six semaines de l'élection présidentielle », remarque l'Agence de Presse Africaine, et « trois jours après le rejet de la candidature de Tidjane Tiane, le président du PDCI ». Autant dire le moment opportun pour quelqu'un qui préfère être du côté du favori de l'élection présidentielle, plutôt que de celui qui en est exclu.
Après le rejet de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, « Laurent Gbagbo reçoit plusieurs opposants », titre Afrik.com. « L'ancien président ivoirien a multiplié les rencontres avec d'autres figures de l'opposition ». « Des échanges » qui, selon le site d'information panafricain, « traduisent une volonté de rapprochement face au quatrième mandat envisagé par le chef de l'État sortant, Alassane Ouattara ». Laurent Gbagbo a notamment reçu Pascal Afi N'Guessan, le président du FPI, le Front Populaire ivoirien. Il s'est aussi entretenu avec une délégation du PDCI-RDA, ainsi qu'un représentant du mouvement Générations et Peuples Solidaires, de Guillaume Soro. Pour Afrik.com, pas de doute : « ces rencontres pourraient être le début d'une nouvelle dynamique d'unité au sein de l'opposition ivoirienne, longtemps divisée, à l'approche d'un scrutin décisif pour l'avenir politique du pays ». « La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume » Même analyse du côté de Ouagadougou, d'où l'Observateur Paalga, regarde avec attention la situation politique en Côte d'Ivoire. « La résistance des bannis s'organise », titre le journal burkinabé, qui se fait aussi l'écho des rencontres organisées par Laurent Gbagbo. « Si ce n'est pas encore le conseil de guerre, c'est tout le moins les prémices dans l'organisation de la résistance des bannis du scrutin présidentiel », ajoute l'Observateur Paalga. « On en voudrait pour preuve les déclarations de plusieurs de ces opposants qui vont du ton prudent, modéré à offensif, du genre : La Côte d'Ivoire n'est pas un royaume, non à la confiscation du pouvoir… nous allons continuer la lutte politique contre un quatrième mandat… nous communiquerons sur la conduite à tenir dans les jours à venir » . « Arme d'élimination massive » Et parmi ces opposants qui ont été reçus par Laurent Gbagbo et qui font part de leur mécontentement, il y a donc Pascal Afi N'guessan. Il est à la Une de 7 info Côte d'Ivoire. Et déclare : « le parrainage est une arme d'élimination massive des candidats ». « L'ancien Premier ministre », ajoute 7 info Côte d'Ivoire, « a rejeté les motifs évoqués par le Conseil Constitutionnel pour rejeter son dossier de candidature et assuré qu'il se battrait jusqu'au bout pour rétablir la vérité ». « J'ai été ministre, Premier ministre, président d'institution, député », a ainsi déclaré Pascal Afi N'Guessan. « On ne peut pas me faire croire qu'à ce stade de ma carrière, je serais incapable de rassembler 1% des électeurs de chaque région ». Revirement C'est dans ce contexte, qu'une femme, s'affiche à la Une de nombreux journaux ivoiriens. Il s'agit de Linda Diplo. « Ex-militante du PDCI, elle rejoint le RHDP et s'engage pour la victoire d'Alassane Ouattara », titre Abidjan.net . « C'est en pleine conscience que j'ai pris la décision de démissionner », précise-t-elle, non sans avoir vigoureusement « salué » le bilan du président Ouattara, bilan qu'elle juge « remarquable ». L'infodrome titre de son côté : « Linda Diplo claque la porte du PDCI et rejoint le RHDP ». « Suite à la disparition du président Henri Konan Bédié », explique-t-elle, « l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête du PDCI nous a fait espérer un renforcement des valeurs que nous avons toujours défendues. Mais très vite j'ai constaté que la gouvernance, l'orientation et la ligne actuelle du parti, ne correspondaient plus à mes convictions » . « Ce revirement politique a lieu à six semaines de l'élection présidentielle », remarque l'Agence de Presse Africaine, et « trois jours après le rejet de la candidature de Tidjane Tiane, le président du PDCI ». Autant dire le moment opportun pour quelqu'un qui préfère être du côté du favori de l'élection présidentielle, plutôt que de celui qui en est exclu.
WakatSéra au Burkina Faso a fait les comptes… « Au Gabon, après avoir été mis hors course pour la présidentielle d'avril dernier, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, vient d'être écarté de la course aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre. En Guinée, les leaders politiques les plus en vue sont contraints à l'exil et leurs partis politiques suspendus, pendant que les cadres de la société civile disparaissent sans laisser de trace, dès qu'ils osent contredire le prince. Au Tchad, Mahamat Idriss Deby, après avoir utilisé avec succès, Succès Masra, son opposant le plus virulent, pour apporter une onction démocratique à son élection, s'en est débarrassé, par justice interposée. Au Cameroun, Me Maurice Kamto, a subi le même sort des opposants éternels, évincé de la route de l'inamovible président de la République, Paul Biya, 92 ans, dont presque 43 passés aux affaires ». Enfin, affirme encore WakatSéra, « en Côte d'Ivoire, le modus operandi est le même ». Côte d'Ivoire : de 60 à… 5 candidats La Côte d'Ivoire où sur 60 prétendants à la candidature à la présidentielle, le Conseil constitutionnel n'en a retenu que 5… Et parmi les 5, le sortant, Alassane Ouattara. Et Jeune Afrique de s'exclamer : « qui peut encore arrêter le rouleau compresseur RHDP (le parti présidentiel) ? » Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à un quatrième mandat, reste le « grand favori ». « Alassane Ouattara en position de force après l'exclusion définitive de ses principaux rivaux », renchérit Le Monde Afrique. « À un mois et demi de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, le scrutin semble joué d'avance. Les candidatures de ses deux principaux opposants, l'ancien chef de l'État Laurent Gbagbo, et l'ex-directeur général du Credit suisse, Tidjane Thiam, du PDCI, réunis depuis juin dans un "front commun" pour demander une alternance politique, ont été rejetées. Quatre autres opposants pourront bien se lancer dans la campagne électorale, mais leur poids et leur capacité à rassembler sont moindres ». Commentaire du politologue béninois Gilles Yabi, cité par Le Monde Afrique : « tous quatre représentent des tendances politiques différentes et il serait étonnant de les voir présenter d'emblée un front uni. (…) On peut penser que le pouvoir en place fait tout pour l'emporter dès le premier tour ». Un tout autre visage… Le site panafricain Afrik.com hausse le ton : « en 2020, Alassane Ouattara avait annoncé avec emphase son intention de passer la main à une nouvelle génération. Cet engagement, salué à l'époque comme un signe d'apaisement et de maturité politique, avait laissé espérer l'émergence d'un nouveau souffle démocratique, loin des figures historiques aux parcours controversés. Cinq ans plus tard, à l'approche de la présidentielle du 25 octobre, le paysage politique ivoirien nous renvoie un tout autre visage, soupire Afrik.com : celui d'un pouvoir verrouillé, d'une démocratie confisquée, et d'un Président sortant prêt à braver toutes les limites pour s'accrocher à son fauteuil ». Démocratie de façade ? Enfin, Ledjely en Guinée ne mâche pas ses mots également : « dans l'opinion publique africaine, cette quatrième candidature d'Alassane Ouattara et l'exclusion de ses principaux adversaires passent mal. On y voit l'illustration de ces "démocraties de façade" qui pullulent sur le continent, dénonce Ledjely : des régimes où les scrutins ne servent qu'à donner un vernis légal à des pouvoirs déjà verrouillés. La négation du pluralisme politique, l'inféodation des institutions, l'instrumentalisation de la justice, la confiscation du suffrage et la privatisation des ressources publiques sont pourtant autant de facteurs qui ont déjà conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans l'abîme. On aurait pu croire que la Côte d'Ivoire, marquée par de douloureuses crises, s'en inspirerait pour tracer une autre voie. Mais visiblement, Alassane Ouattara préfère miser sur le court terme plutôt que sur un héritage politique durable ». Voilà, on aura noté que Ledjely, site d'information guinéen, se garde bien de commenter directement le verrouillage politique que subit également la Guinée…
WakatSéra au Burkina Faso a fait les comptes… « Au Gabon, après avoir été mis hors course pour la présidentielle d'avril dernier, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, vient d'être écarté de la course aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre. En Guinée, les leaders politiques les plus en vue sont contraints à l'exil et leurs partis politiques suspendus, pendant que les cadres de la société civile disparaissent sans laisser de trace, dès qu'ils osent contredire le prince. Au Tchad, Mahamat Idriss Deby, après avoir utilisé avec succès, Succès Masra, son opposant le plus virulent, pour apporter une onction démocratique à son élection, s'en est débarrassé, par justice interposée. Au Cameroun, Me Maurice Kamto, a subi le même sort des opposants éternels, évincé de la route de l'inamovible président de la République, Paul Biya, 92 ans, dont presque 43 passés aux affaires ». Enfin, affirme encore WakatSéra, « en Côte d'Ivoire, le modus operandi est le même ». Côte d'Ivoire : de 60 à… 5 candidats La Côte d'Ivoire où sur 60 prétendants à la candidature à la présidentielle, le Conseil constitutionnel n'en a retenu que 5… Et parmi les 5, le sortant, Alassane Ouattara. Et Jeune Afrique de s'exclamer : « qui peut encore arrêter le rouleau compresseur RHDP (le parti présidentiel) ? » Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à un quatrième mandat, reste le « grand favori ». « Alassane Ouattara en position de force après l'exclusion définitive de ses principaux rivaux », renchérit Le Monde Afrique. « À un mois et demi de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, le scrutin semble joué d'avance. Les candidatures de ses deux principaux opposants, l'ancien chef de l'État Laurent Gbagbo, et l'ex-directeur général du Credit suisse, Tidjane Thiam, du PDCI, réunis depuis juin dans un "front commun" pour demander une alternance politique, ont été rejetées. Quatre autres opposants pourront bien se lancer dans la campagne électorale, mais leur poids et leur capacité à rassembler sont moindres ». Commentaire du politologue béninois Gilles Yabi, cité par Le Monde Afrique : « tous quatre représentent des tendances politiques différentes et il serait étonnant de les voir présenter d'emblée un front uni. (…) On peut penser que le pouvoir en place fait tout pour l'emporter dès le premier tour ». Un tout autre visage… Le site panafricain Afrik.com hausse le ton : « en 2020, Alassane Ouattara avait annoncé avec emphase son intention de passer la main à une nouvelle génération. Cet engagement, salué à l'époque comme un signe d'apaisement et de maturité politique, avait laissé espérer l'émergence d'un nouveau souffle démocratique, loin des figures historiques aux parcours controversés. Cinq ans plus tard, à l'approche de la présidentielle du 25 octobre, le paysage politique ivoirien nous renvoie un tout autre visage, soupire Afrik.com : celui d'un pouvoir verrouillé, d'une démocratie confisquée, et d'un Président sortant prêt à braver toutes les limites pour s'accrocher à son fauteuil ». Démocratie de façade ? Enfin, Ledjely en Guinée ne mâche pas ses mots également : « dans l'opinion publique africaine, cette quatrième candidature d'Alassane Ouattara et l'exclusion de ses principaux adversaires passent mal. On y voit l'illustration de ces "démocraties de façade" qui pullulent sur le continent, dénonce Ledjely : des régimes où les scrutins ne servent qu'à donner un vernis légal à des pouvoirs déjà verrouillés. La négation du pluralisme politique, l'inféodation des institutions, l'instrumentalisation de la justice, la confiscation du suffrage et la privatisation des ressources publiques sont pourtant autant de facteurs qui ont déjà conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans l'abîme. On aurait pu croire que la Côte d'Ivoire, marquée par de douloureuses crises, s'en inspirerait pour tracer une autre voie. Mais visiblement, Alassane Ouattara préfère miser sur le court terme plutôt que sur un héritage politique durable ». Voilà, on aura noté que Ledjely, site d'information guinéen, se garde bien de commenter directement le verrouillage politique que subit également la Guinée…
« La Commission électorale indépendante, la CEI, a annoncé hier avoir reçu 53 dossiers pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain, rapporte le site ivoirien L'Infodrome, confirmant une compétition électorale d'une intensité inédite. (…) Le Conseil constitutionnel rendra publique la liste définitive des candidats au plus tard le 10 septembre, ouvrant la voie à une campagne officielle prévue du 5 au 23 octobre. » Commentaire de L'Infodrome : « dans un contexte de fortes attentes sociales, de jeunesse en quête d'alternance et de polarisation politique accumulée, cette présidentielle s'annonce comme l'une des plus imprévisibles et disputées depuis deux décennies. » Radiations et exclusions… Il faut dire que « ces dernières semaines, le climat politique s'est tendu, relève Jeune Afrique. Plusieurs leaders de l'opposition critiquent la candidature à un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, et dénoncent leur exclusion de la liste électorale. Ils pointent également du doigt l'organisateur du scrutin, la CEI, jugée trop peu impartiale, et demandent la révision de la liste électorale. Cela n'a pas empêché plusieurs ténors de déposer leur dossier pour pouvoir participer à la course. » Parmi eux, Laurent Gbagbo, pourtant radié en raison d'une condamnation de la justice ivoirienne. « Laurent Gbagbo qui a d'ores et déjà face à lui un autre prétendant du PPA-CI, précise Jeune Afrique. En effet, « Ahoua Don Mello, qui se propose comme une alternative en cas de rejet de la candidature de l'ancien président, a aussi déposé son dossier. Ses équipes étaient accompagnées de Charles Blé Goudé – inéligible et qui a affirmé soutenir toutes les candidatures de la gauche. Il était aux côtés de l'ancienne première dame et leader du MGC, Simone Ehivet Gbagbo. Une autre figure de la gauche, Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, a déposé sa candidature malgré la fronde interne à laquelle il fait face. L'autre ténor de l'opposition absent de la liste électorale est le président du PDCI, Tidjane Thiam. La justice ivoirienne avait demandé son retrait de la liste, estimant qu'il était toujours français au moment de son inscription. » Sélection restreinte… Alors « si l'annonce d'une cinquantaine de candidatures peut sembler refléter une ouverture démocratique, tous ne franchiront pas le cap du Conseil constitutionnel. » C'est ce que souligne Afrik.com. Les Sages devront « examiner scrupuleusement les dossiers, en vérifiant notamment les critères de moralité, d'éligibilité et les conditions financières imposées. C'est donc une sélection plus restreinte qui sera officiellement validée d'ici au 10 septembre. » En tout cas, poursuit Afrik.com, « le rendez-vous électoral du 25 octobre cristallise les attentions. Outre la question de la participation effective des grandes figures politiques, ce scrutin est observé de près par les acteurs internationaux, compte tenu du rôle central de la Côte d'Ivoire dans la stabilité régionale. Pour les électeurs, il s'agira de choisir entre la continuité avec le président sortant, Alassane Ouattara, et les différentes visions de l'opposition, dans un contexte marqué par les débats sur la gouvernance, la réconciliation nationale et le développement économique. » Mali : l'assainissement, parent pauvre des politiques publiques Tout autre chose avec cette enquête à lire sur le site malien Sahel Tribune… Enquête sur le manque de toilettes publiques au Mali. « Toilettes publiques, un luxe à ciel ouvert », titre le site bamakois. « Dans ce pays où seulement 45 % de la population dispose d'un service d'assainissement de base, plus d'un million de Maliens continuent à déféquer à l'air libre, dénonce Sahel Tribune. La statistique dit tout : l'infrastructure n'existe pas, ou si peu, et quand elle existe, elle se dégrade, faute d'entretien, de financement et de volonté politique. » En effet, déplore encore le site malien, « l'assainissement reste le parent pauvre des politiques publiques (…) Construire un bloc de trois latrines publiques coûte un peu plus d'un million de francs CFA. Une somme importante pour une mairie, certes, mais ridicule au regard du coût social et sanitaire des diarrhées, de la malnutrition et des infections que provoque l'absence de toilettes. » Enfin, Sahel Tribune élargit le débat, avec ce chiffre récemment publié par l'OMS et l'UNICEF : dans le monde, 354 millions de personnes n'ont pas accès à des toilettes… « L'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2030, promesse des Nations unies, s'éloigne inexorablement », soupire le site malien. Et « c'est là le symbole extrême des inégalités mondiales. L'humanité avance, mais laisse derrière elle des centaines de millions d'hommes et de femmes dans la poussière, l'eau souillée et l'humiliation. »
« La Commission électorale indépendante, la CEI, a annoncé hier avoir reçu 53 dossiers pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain, rapporte le site ivoirien L'Infodrome, confirmant une compétition électorale d'une intensité inédite. (…) Le Conseil constitutionnel rendra publique la liste définitive des candidats au plus tard le 10 septembre, ouvrant la voie à une campagne officielle prévue du 5 au 23 octobre. » Commentaire de L'Infodrome : « dans un contexte de fortes attentes sociales, de jeunesse en quête d'alternance et de polarisation politique accumulée, cette présidentielle s'annonce comme l'une des plus imprévisibles et disputées depuis deux décennies. » Radiations et exclusions… Il faut dire que « ces dernières semaines, le climat politique s'est tendu, relève Jeune Afrique. Plusieurs leaders de l'opposition critiquent la candidature à un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, et dénoncent leur exclusion de la liste électorale. Ils pointent également du doigt l'organisateur du scrutin, la CEI, jugée trop peu impartiale, et demandent la révision de la liste électorale. Cela n'a pas empêché plusieurs ténors de déposer leur dossier pour pouvoir participer à la course. » Parmi eux, Laurent Gbagbo, pourtant radié en raison d'une condamnation de la justice ivoirienne. « Laurent Gbagbo qui a d'ores et déjà face à lui un autre prétendant du PPA-CI, précise Jeune Afrique. En effet, « Ahoua Don Mello, qui se propose comme une alternative en cas de rejet de la candidature de l'ancien président, a aussi déposé son dossier. Ses équipes étaient accompagnées de Charles Blé Goudé – inéligible et qui a affirmé soutenir toutes les candidatures de la gauche. Il était aux côtés de l'ancienne première dame et leader du MGC, Simone Ehivet Gbagbo. Une autre figure de la gauche, Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, a déposé sa candidature malgré la fronde interne à laquelle il fait face. L'autre ténor de l'opposition absent de la liste électorale est le président du PDCI, Tidjane Thiam. La justice ivoirienne avait demandé son retrait de la liste, estimant qu'il était toujours français au moment de son inscription. » Sélection restreinte… Alors « si l'annonce d'une cinquantaine de candidatures peut sembler refléter une ouverture démocratique, tous ne franchiront pas le cap du Conseil constitutionnel. » C'est ce que souligne Afrik.com. Les Sages devront « examiner scrupuleusement les dossiers, en vérifiant notamment les critères de moralité, d'éligibilité et les conditions financières imposées. C'est donc une sélection plus restreinte qui sera officiellement validée d'ici au 10 septembre. » En tout cas, poursuit Afrik.com, « le rendez-vous électoral du 25 octobre cristallise les attentions. Outre la question de la participation effective des grandes figures politiques, ce scrutin est observé de près par les acteurs internationaux, compte tenu du rôle central de la Côte d'Ivoire dans la stabilité régionale. Pour les électeurs, il s'agira de choisir entre la continuité avec le président sortant, Alassane Ouattara, et les différentes visions de l'opposition, dans un contexte marqué par les débats sur la gouvernance, la réconciliation nationale et le développement économique. » Mali : l'assainissement, parent pauvre des politiques publiques Tout autre chose avec cette enquête à lire sur le site malien Sahel Tribune… Enquête sur le manque de toilettes publiques au Mali. « Toilettes publiques, un luxe à ciel ouvert », titre le site bamakois. « Dans ce pays où seulement 45 % de la population dispose d'un service d'assainissement de base, plus d'un million de Maliens continuent à déféquer à l'air libre, dénonce Sahel Tribune. La statistique dit tout : l'infrastructure n'existe pas, ou si peu, et quand elle existe, elle se dégrade, faute d'entretien, de financement et de volonté politique. » En effet, déplore encore le site malien, « l'assainissement reste le parent pauvre des politiques publiques (…) Construire un bloc de trois latrines publiques coûte un peu plus d'un million de francs CFA. Une somme importante pour une mairie, certes, mais ridicule au regard du coût social et sanitaire des diarrhées, de la malnutrition et des infections que provoque l'absence de toilettes. » Enfin, Sahel Tribune élargit le débat, avec ce chiffre récemment publié par l'OMS et l'UNICEF : dans le monde, 354 millions de personnes n'ont pas accès à des toilettes… « L'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2030, promesse des Nations unies, s'éloigne inexorablement », soupire le site malien. Et « c'est là le symbole extrême des inégalités mondiales. L'humanité avance, mais laisse derrière elle des centaines de millions d'hommes et de femmes dans la poussière, l'eau souillée et l'humiliation. »
En Côte d'Ivoire, à deux mois de l'élection présidentielle, l'heure est au dépôt des candidatures. Jean Louis Billon a été l'un des premiers, jeudi, à déposer la sienne à la commission électorale. L'ex-ministre tourne le dos au PDCI pour une plateforme nouvellement créée, le Code - pour Congrès démocratique. La rupture est désormais consommée entre l'homme d'affaire et le PDCI, parti dont il est issu.
En Côte d'Ivoire, le suspense est terminé. Le président Alassane Ouattara sera candidat à un quatrième mandat le 25 octobre prochain. Il l'a annoncé mardi 29 juillet. Pourquoi a-t-il choisi ce moment pour sortir de son silence ? Et quelle peut être désormais la stratégie de ses deux principaux adversaires, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo ? Le chercheur ivoirien Geoffroy-Julien Kouao a publié récemment Côte d'Ivoire : une démocratie sans démocrates ?, aux éditions Kamit. En ligne d'Abidjan, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous surpris par l'annonce de cette candidature d'Alassane Ouattara ? Geoffroy-Julien Kouao : Non, pas du tout surpris. Quand on sait très bien que nous avons seulement que trois mois qui nous séparent du 25 octobre, jour du scrutin, on ne pouvait pas penser autre chose que la candidature de Monsieur Alassane Ouattara au niveau du RHDP, le parti au pouvoir. Alassane Ouattara précise que sa santé lui permet d'être à nouveau candidat. Y-avait-il des doutes sur son état de santé ? Là, je ne le sais pas. Mais dans tous les cas de figure, l'état de santé n'est pas une des conditionnalités pour être candidat à l'élection présidentielle de Côte d'Ivoire. Et il précise que le pays fait face en ce moment à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent. Est-ce la raison officielle de cette candidature à un quatrième mandat qui fait couler beaucoup d'encre en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ? C'est une raison pertinente qu'il évoque, en ce sens que la sous-région ouest-africaine est confrontée depuis près d'une décennie à une menace terroriste. N'oublions pas que la Côte d'Ivoire, en 2016, a elle-même été attaquée par les groupes jihadistes à Grand-Bassam, et on le sait très bien, au nord de la Côte d'Ivoire, que ce soit au Burkina Faso et au Mali, le terrorisme est toujours présent. Donc c'est une justification pertinente. Cependant, je pense que le RHDP n'avait pas d'autre candidat que Monsieur Ouattara pour cette élection présidentielle. Pensez-vous que la menace terroriste que le président Ouattara met en avant, c'est un argument qui va suffire à convaincre tous ceux qui lui reprochent de vouloir briguer un quatrième mandat après quinze ans de pouvoir ? Non, je ne le pense pas. En ce sens que pour l'opposition, précisément le PPA-CI et le PDCI-RDA, c'est un mandat de trop qui viole les dispositions pertinentes de la Constitution. Ce que ne partage pas évidemment le Conseil constitutionnel dans sa décision de 2020. Donc, la bataille sera non seulement politique, mais également juridique. Depuis quelques jours, la tension est forte entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, suite à la mort en prison à Abidjan de l'influenceur burkinabé Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso. Est-ce que l'annonce politique de ce mardi n'a pas aussi l'avantage de détourner l'attention de cette crise entre Abidjan et Ouagadougou ? Nous sommes en politique et en politique la communication est très importante. Et il est évident que, en annonçant sa candidature pour l'élection présidentielle hier, Monsieur Alassane Ouattara éclipse, sur le plan de la communication, la question du décès de Monsieur Alino Faso. Et donc tout ça peut s'inscrire dans le cadre d'une stratégie. Alors, après cette annonce de la candidature Ouattara, que peuvent faire ses deux principaux adversaires, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, qui ont constitué il y a un mois un front commun contre le parti au pouvoir RHDP ? Monsieur Laurent Gbagbo et Monsieur Tidjane Thiam ont toujours affirmé qu'ils vont s'opposer par les moyens légaux à la candidature de Monsieur Alassane Ouattara. C'est dans cette optique qu'ils projetaient une grande marche dans la ville d'Abidjan le 2 août prochain. Selon les informations que nous avons reçues hier, cette manifestation a été interdite. Dans tous les cas de figure, ils vont certainement organiser d'autres manifestations contre cette candidature de Monsieur Ouattara qu'ils jugent de trop. Et pensez-vous que, si ces deux personnalités ivoiriennes n'obtiennent pas la possibilité d'être candidates le 25 octobre prochain, leurs partis respectifs, le PDCI et le PPA-CI, vont réfléchir à un plan B ? Pour l'instant, la question du plan B n'est pas à l'ordre du jour au niveau du PDCI-RDA. Dans une interview avant-hier, Monsieur Tidjane Thiam a dit que le plan B n'est pas envisageable au niveau du PDCI. Quant au PPA-CI, Monsieur Ahoua Don Mello, un des cadres de ce parti, a annoncé sa candidature comme étant une candidature de précaution, dans l'hypothèse où celle de Monsieur Laurent Gbagbo ne serait pas acceptée. Mais pour la direction du parti PPA-CI, Monsieur Ahoua Don Mello agit contre les idées du PPA-CI, c'est-à-dire la ligne affichée qui est de présenter uniquement Monsieur Laurent Gbagbo comme candidat. Dans tous les cas de figure, des trois grands ténors de la politique ivoirienne depuis 30 ans, c'est-à-dire Monsieur Henri Konan Bédié, Monsieur Alassane Ouattara et Monsieur Gbagbo, c'est Monsieur Alassane Ouattara seul qui ira à cette élection. Et donc pour une première fois, nous aurons une élection avec un seul de ces ténors, ce qui enlève toute saveur à cette élection. À lire aussiGeoffroy-Julien Kouao: «Laurent Gbagbo a une seule obsession, 2025» et la présidentielle ivoirienne
Ira ? Ira pas ? Les spéculations vont bon train en Côte d'Ivoire quant à la volonté du président Ouattara, 83 ans, de briguer un 4e mandat. « Le parti présidentiel, le RHDP, a tenu le week-end dernier son 2ᵉ congrès ordinaire, constate le site Presse Côte d'Ivoire. Congrès au cours duquel les congressistes ont demandé avec insistance que le président du parti, Alassane Ouattara soit leur porte-flambeau à l'élection présidentielle d'octobre de cette année. Pour la cérémonie de clôture tenue avant-hier dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, le discours du président était très attendu par les militants qui espéraient qu'il répondrait favorablement à cette requête. Mais au finish, ils sont restés sur leur faim. » Fraternité Matin, notamment, rapporte les propos d'Alassane Ouattara : « s'agissant de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous ai écoutés et compris. Je prendrai, dans les prochains jours, une décision après mûre réflexion. » Flou calculé Ce qui fait dire au site ivoirien Le Point Sur que « Ouattara entretient le flou sur un 4e mandat contesté. » En effet, précise-t-il, « cette stratégie de flou calculé, Ouattara l'avait déjà employée en 2020. Après avoir affirmé qu'il ne se représenterait pas, il avait finalement annoncé sa candidature, invoquant des circonstances exceptionnelles. Cette fois encore, relève Le Point Sur, l'opinion publique soupçonne une manœuvre orchestrée, destinée à créer l'illusion d'une décision attendue ou réclamée par les bases du RHDP. Mais le climat sociopolitique a changé. Ce qui pouvait passer en 2020 ne semble plus audible en 2025. La lassitude est palpable, l'économie souffre, le chômage progresse, et les tensions sociales persistent. Dans les quartiers populaires comme dans les cercles intellectuels, le mot d'ordre est le même : non à un quatrième mandat. » L'opposition en ordre dispersé... Alassane Ouattara fait donc durer le suspense dans un contexte politique tendu. En effet, relève Le Monde Afrique, « face au parti au pouvoir, la scène politique a été purgée de tout opposant sérieux. L'ancien président Laurent Gbagbo est inéligible à cause de condamnations, comme son ex-ministre, Charles Blé Goudé. L'ancien rebelle Guillaume Soro s'est exilé, sous peine sinon de se retrouver derrière les barreaux en Côte d'Ivoire où l'attend une peine de prison à vie. Quant au candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancien patron du Crédit suisse, Tidjane Thiam, il ne peut se présenter à la présidentielle, car il a renoncé trop tardivement à sa nationalité française – le code électoral exclut les binationaux. » Résultat, constate Le Point Afrique, « l'action de l'opposition reste entravée par l'inéligibilité de la plupart de ses candidats. Après avoir entretenu le doute sur la qualité de leur relation, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ont fini par se rencontrer à Bruxelles. De cet échange a découlé un accord, officialisant la naissance d'un front commun entre ces deux partis aux réserves de voix non négligeables. » Mais, souligne encore Le Point Afrique, « l'avènement de cette nouvelle formule vient quelque peu marcher sur les plates-bandes de la CAP-CI ; coalition de l'opposition née quelques mois auparavant. » Bref, une opposition amoindrie et divisée… … ou en ordre de bataille ? Non, estime pour sa part le site Afrik.com : « l'opposition ivoirienne s'organise. Le récent accord politique entre le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam a redéfini le paysage électoral, en créant une force d'alternance crédible pour la présidentielle de cette année. » En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « c'est connu, la stratégie du vide est une terre fertile pour ceux qui cherchent à occuper l'espace, et l'attente prolongée de la réponse du président Ouattara à la requête de son parti d'être candidat, pourrait offrir un boulevard à l'opposition en mal de structuration pour se poser désormais en véritable alternative à quelques mois de l'une des élections les plus ouvertes de l'histoire du pays. » En tout cas, l'horloge tourne, souligne encore Afrik.com : « le calendrier électoral ajoute à la pression : la collecte officielle des parrainages démarre le 1er juillet et les candidats ont jusqu'au 26 août pour déposer leur dossier. Si Alassane Ouattara veut se présenter, il doit se conformer (rapidement) aux exigences de la Commission électorale indépendante, à moins d'un éventuel assouplissement ou réinterprétation des délais. »
Ira ? Ira pas ? Les spéculations vont bon train en Côte d'Ivoire quant à la volonté du président Ouattara, 83 ans, de briguer un 4e mandat. « Le parti présidentiel, le RHDP, a tenu le week-end dernier son 2ᵉ congrès ordinaire, constate le site Presse Côte d'Ivoire. Congrès au cours duquel les congressistes ont demandé avec insistance que le président du parti, Alassane Ouattara soit leur porte-flambeau à l'élection présidentielle d'octobre de cette année. Pour la cérémonie de clôture tenue avant-hier dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, le discours du président était très attendu par les militants qui espéraient qu'il répondrait favorablement à cette requête. Mais au finish, ils sont restés sur leur faim. » Fraternité Matin, notamment, rapporte les propos d'Alassane Ouattara : « s'agissant de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous ai écoutés et compris. Je prendrai, dans les prochains jours, une décision après mûre réflexion. » Flou calculé Ce qui fait dire au site ivoirien Le Point Sur que « Ouattara entretient le flou sur un 4e mandat contesté. » En effet, précise-t-il, « cette stratégie de flou calculé, Ouattara l'avait déjà employée en 2020. Après avoir affirmé qu'il ne se représenterait pas, il avait finalement annoncé sa candidature, invoquant des circonstances exceptionnelles. Cette fois encore, relève Le Point Sur, l'opinion publique soupçonne une manœuvre orchestrée, destinée à créer l'illusion d'une décision attendue ou réclamée par les bases du RHDP. Mais le climat sociopolitique a changé. Ce qui pouvait passer en 2020 ne semble plus audible en 2025. La lassitude est palpable, l'économie souffre, le chômage progresse, et les tensions sociales persistent. Dans les quartiers populaires comme dans les cercles intellectuels, le mot d'ordre est le même : non à un quatrième mandat. » L'opposition en ordre dispersé... Alassane Ouattara fait donc durer le suspense dans un contexte politique tendu. En effet, relève Le Monde Afrique, « face au parti au pouvoir, la scène politique a été purgée de tout opposant sérieux. L'ancien président Laurent Gbagbo est inéligible à cause de condamnations, comme son ex-ministre, Charles Blé Goudé. L'ancien rebelle Guillaume Soro s'est exilé, sous peine sinon de se retrouver derrière les barreaux en Côte d'Ivoire où l'attend une peine de prison à vie. Quant au candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancien patron du Crédit suisse, Tidjane Thiam, il ne peut se présenter à la présidentielle, car il a renoncé trop tardivement à sa nationalité française – le code électoral exclut les binationaux. » Résultat, constate Le Point Afrique, « l'action de l'opposition reste entravée par l'inéligibilité de la plupart de ses candidats. Après avoir entretenu le doute sur la qualité de leur relation, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ont fini par se rencontrer à Bruxelles. De cet échange a découlé un accord, officialisant la naissance d'un front commun entre ces deux partis aux réserves de voix non négligeables. » Mais, souligne encore Le Point Afrique, « l'avènement de cette nouvelle formule vient quelque peu marcher sur les plates-bandes de la CAP-CI ; coalition de l'opposition née quelques mois auparavant. » Bref, une opposition amoindrie et divisée… … ou en ordre de bataille ? Non, estime pour sa part le site Afrik.com : « l'opposition ivoirienne s'organise. Le récent accord politique entre le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam a redéfini le paysage électoral, en créant une force d'alternance crédible pour la présidentielle de cette année. » En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « c'est connu, la stratégie du vide est une terre fertile pour ceux qui cherchent à occuper l'espace, et l'attente prolongée de la réponse du président Ouattara à la requête de son parti d'être candidat, pourrait offrir un boulevard à l'opposition en mal de structuration pour se poser désormais en véritable alternative à quelques mois de l'une des élections les plus ouvertes de l'histoire du pays. » En tout cas, l'horloge tourne, souligne encore Afrik.com : « le calendrier électoral ajoute à la pression : la collecte officielle des parrainages démarre le 1er juillet et les candidats ont jusqu'au 26 août pour déposer leur dossier. Si Alassane Ouattara veut se présenter, il doit se conformer (rapidement) aux exigences de la Commission électorale indépendante, à moins d'un éventuel assouplissement ou réinterprétation des délais. »
La liste électorale a été publiée mercredi 4 juin, et c'est officiel : le nom de l'opposant Tidjane Thiam y est introuvable. En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c'est donc « sans grande surprise » qu'elle a été annoncée, admet Africanews. Sur ce point, la presse est unanime, et L'Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d'Abidjan auraient pu se tirer d'affaire. » « Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n'est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n'ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique. Et quand bien même, ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L'Observateur Paalga. Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c'est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d'une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu'il disposait à l'époque de la nationalité française.Quelles réactions des intéressés ?Du côté du PDCI, cela ne fait pas un pli, raconte Fraternité Matin : « le parti septuagénaire conteste cette décision, et exige la réintégration immédiate des personnalités concernées. » Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n'a plus beaucoup d'options et est même dans « l'impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l'opposition ». Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu'une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée. En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d'aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.Bref, s'inquiète L'Observateur Paalga, « on se demande si l'on s'achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d'Ivoire (…) n'a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. » Le Sénégal s'intéresse à la situation ivoirienneEn témoigne la visite il y a quelques jours du Premier ministre Ousmane Sonko, sur laquelle revient Jeune Afrique. Deux jours de déplacement fin mai, au cours desquels, raconte le magazine, le chef du gouvernement sénégalais a « rend[u] visite à Laurent Gbagbo », avec qui il partage « les mêmes idées souverainistes et panafricanistes » et « estime que les années passées en prison les rapprochent. »En revanche, pointe JA toujours, « le cas de Tidjane Thiam (…) n'a pas été évoqué officiellement ».Il faut dire que le dirigeant sénégalais ne souhaitait pas ternir ses relations avec Alassane Ouattara, « avec lequel il a évoqué le renforcement de l'axe Abidjan-Dakar ». Ce souhait a été répété auprès du premier ministre Robert Beugré Mambé avec qui il a, cette fois, évoqué les nombreux accords de coopération entre les deux pays, et surtout avec qui il a convenu « d'organiser un forum afin de promouvoir les opportunités d'investissements dans leurs pays respectifs ».Chantiers politiques aussi au Sénégal Les chantiers politiques sont également sur le calendrier au Sénégal, avec cinq jours consacrés à un dialogue national sur le système politique. Soit « plusieurs jours d'intenses concertations », qui ont permis, s'enthousiasme Dakar Matin, « d'ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique. »À quelques milliers de kilomètres de là, Le Pays est moins dithyrambique, et rappelle que plusieurs partis politiques ont boycotté le dialogue, « dont ils remettent en cause la sincérité » et jugent que « l'organisation est biaisée ». Alors le titre s'interroge : cette initiative « répond-elle à des calculs politiques » ou traduit-elle véritablement « une volonté d'assainir le système » ? Quoi qu'il en soit, toutes les bonnes volontés du monde ne sauraient compenser « l'absence d'acteurs majeurs » qui, déplore Le Pays, « pourrait impacter négativement la portée de ce dialogue qui se voulait (…) celui de la refondation ». Il y a pourtant urgence, s'agace un éditorialiste de Dakar Matin : « les principaux adversaires de la République sont la corruption, l'enrichissement illicite, la haute trahison », contre lesquels la population souhaite que des mesures soient prises. « Jusqu'ici le soutien est immense », mais, prévient cet auteur, c'est un soutien sous conditions : « que les nouveaux gouvernants sachent que le peuple écoute et entend. »
La liste électorale a été publiée mercredi 4 juin, et c'est officiel : le nom de l'opposant Tidjane Thiam y est introuvable. En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c'est donc « sans grande surprise » qu'elle a été annoncée, admet Africanews. Sur ce point, la presse est unanime, et L'Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d'Abidjan auraient pu se tirer d'affaire. » « Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n'est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n'ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique. Et quand bien même, ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L'Observateur Paalga. Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c'est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d'une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu'il disposait à l'époque de la nationalité française.Quelles réactions des intéressés ?Du côté du PDCI, cela ne fait pas un pli, raconte Fraternité Matin : « le parti septuagénaire conteste cette décision, et exige la réintégration immédiate des personnalités concernées. » Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n'a plus beaucoup d'options et est même dans « l'impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l'opposition ». Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu'une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée. En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d'aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.Bref, s'inquiète L'Observateur Paalga, « on se demande si l'on s'achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d'Ivoire (…) n'a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. » Le Sénégal s'intéresse à la situation ivoirienneEn témoigne la visite il y a quelques jours du Premier ministre Ousmane Sonko, sur laquelle revient Jeune Afrique. Deux jours de déplacement fin mai, au cours desquels, raconte le magazine, le chef du gouvernement sénégalais a « rend[u] visite à Laurent Gbagbo », avec qui il partage « les mêmes idées souverainistes et panafricanistes » et « estime que les années passées en prison les rapprochent. »En revanche, pointe JA toujours, « le cas de Tidjane Thiam (…) n'a pas été évoqué officiellement ».Il faut dire que le dirigeant sénégalais ne souhaitait pas ternir ses relations avec Alassane Ouattara, « avec lequel il a évoqué le renforcement de l'axe Abidjan-Dakar ». Ce souhait a été répété auprès du premier ministre Robert Beugré Mambé avec qui il a, cette fois, évoqué les nombreux accords de coopération entre les deux pays, et surtout avec qui il a convenu « d'organiser un forum afin de promouvoir les opportunités d'investissements dans leurs pays respectifs ».Chantiers politiques aussi au Sénégal Les chantiers politiques sont également sur le calendrier au Sénégal, avec cinq jours consacrés à un dialogue national sur le système politique. Soit « plusieurs jours d'intenses concertations », qui ont permis, s'enthousiasme Dakar Matin, « d'ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique. »À quelques milliers de kilomètres de là, Le Pays est moins dithyrambique, et rappelle que plusieurs partis politiques ont boycotté le dialogue, « dont ils remettent en cause la sincérité » et jugent que « l'organisation est biaisée ». Alors le titre s'interroge : cette initiative « répond-elle à des calculs politiques » ou traduit-elle véritablement « une volonté d'assainir le système » ? Quoi qu'il en soit, toutes les bonnes volontés du monde ne sauraient compenser « l'absence d'acteurs majeurs » qui, déplore Le Pays, « pourrait impacter négativement la portée de ce dialogue qui se voulait (…) celui de la refondation ». Il y a pourtant urgence, s'agace un éditorialiste de Dakar Matin : « les principaux adversaires de la République sont la corruption, l'enrichissement illicite, la haute trahison », contre lesquels la population souhaite que des mesures soient prises. « Jusqu'ici le soutien est immense », mais, prévient cet auteur, c'est un soutien sous conditions : « que les nouveaux gouvernants sachent que le peuple écoute et entend. »
En Côte d'Ivoire, quatre figures de l'opposition sont exclues de la liste électorale définitive publiée mercredi : l'ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, l'ancien Premier ministre Guillaume Soro et le président du PDCI, Tidiane Thiam. Ils ne pourront pas se présenter à la présidentielle du 25 octobre, ni voter. La liste ne sera pas révisée car le délai est trop court, selon le président de la commission électorale.
Tidjane Thiam a été élu mercredi à la tête du PDCI, principal parti d'opposition ivoirien, dans une élection où il était seul candidat, deux jours après avoir démissionné de ce poste pour se représenter et mettre fin à une saga judiciaire contestant sa légitimité. Cette élection ne règle toutefois pas la question de son inéligibilité à la présidentielle du 25 octobre en Côte d'Ivoire.
Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur le cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan, la dissolution du PKK et une potentielle rencontre entre Zelensky et Poutine à Istanbul. Côte d'Ivoire : Tidjane Thiam quitte la présidence du PDCI-RDA Tidjane Thiam a renoncé à la présidence du PDCI-RDA alors qu'il fait face à une contestation judiciaire concernant sa nationalité invoirienne. Quel impact cette démission peut-elle avoir sur l'unité et la stratégie du parti d'opposition à l'approche de la présidentielle ? Malgré cette décision, Tidjane Thiam peut-il toujours se présenter à l'élection d'octobre 2025 ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Inde/Pakistan : un possible retour au calme ? Après plusieurs jours d'affrontements, l'Inde et le Pakistan semblent avoir accepté un cessez-le-feu. Comment les États-Unis ont-ils procédé pour trouver un accord de cessez-le-feu entre ces deux pays ? Qu'est-ce qui a favorisé cet accord ? Quelles sont les chances que cette trêve dure sur le long terme ?Avec Charlotte Thomas, chercheuse associée au programme Asie du Sud de Noria. Turquie : après plus de 40 ans de lutte armée, le PKK annonce sa dissolution Quelques mois après l'annonce d'un cessez-le-feu entre le Parti des travailleurs kurdes et les autorités turques, le PKK a annoncé sa dissolution officielle, mettant fin à quatre décennies de lutte armée. Le groupe armé se justifie en annonçant avoir « accompli sa mission historique », mais qu'entend-il par cette déclaration ? Qu'est-ce que le PKK va obtenir en contrepartie de sa dissolution et qu'adviendra-t-il de ses membres ?Avec Nicolas Monceau, maître de conférences en Sciences politiques à Bordeaux. Guerre en Ukraine : vers une rencontre Zelensky/Poutine à Istanbul ? Volodymyr Zelensky a proposé à Vladimir Poutine une rencontre à Istanbul afin de procéder à des négociations « directes ». Le président russe pourrait-il accepter une telle proposition ? Sous quelles conditions cette rencontre pourrait-elle avoir lieu ? Avec Ulrich Bounat, analyste géopolitique, chercheur-associé chez Euro Créative.
Présenté comme le principal candidat de l'opposition avant la présidentielle d'octobre en Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam a démissionné de la présidence du PDCI-RDA, quelques semaines après sa radiation de la liste électorale. Que vous inspire ce nouveau coup de théâtre ?
En Côte d'Ivoire, l'opposant Tidjane Thiam a annoncé démissionner de la présidence du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), principale formation d'opposition, mais devrait se faire réélire dès mercredi lors d'un congrès, pour mettre fin à une saga judiciaire contestant sa légitimité. À moins de six mois du scrutin, le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire, où plusieurs opposants de premier plan, dont M. Thiam, ont été déclarés inéligibles.
En Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam ne renonce pas. Deux semaines après sa radiation des listes électorales par un tribunal d'Abidjan, le président du PDCI, le principal parti de l'opposition ivoirienne, continue de croire en ses chances de pouvoir être candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Mais quelle est sa stratégie ? Et que fera-t-il si ça ne marche pas ? Acceptera-t-il que le PDCI présente un autre candidat ? Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. En ligne de Côte d'Ivoire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, la justice ivoirienne se fonde sur le code de nationalité qui indique qu'on perd sa nationalité ivoirienne quand on acquiert une autre nationalité. Mais Tidjane Thiam réplique que cet article du code n'a jamais été appliqué et qu'à ce compte-là, la plupart des joueurs de l'équipe de football de Côte d'Ivoire ne pourraient pas jouer pour les Eléphants…Ousmane Zina : Bon, le fait qu'un texte existe, ou alors qu'une loi existe, ou une disposition existe et qu'elle n'ait jamais été appliquée, elle se trouve alors, cette disposition, dans une forme de silence. Est-ce que le silence de la disposition fait disparaître la disposition en soi ? Ça reste un débat juridique assez ouvert. La décision de justice, elle est là et on est obligé de l'observer en tant que tel.Depuis quelques jours, le PDCI parvient à mobiliser de plus en plus de partisans. Ils étaient plusieurs milliers samedi 3 mai dans les rues d'Abidjan. Une vingtaine de partis d'opposition appellent à un rassemblement le 31 mai. Est-ce que l'exclusion électorale de Tidjane Thiam ne va pas électriser le débat politique ?Oui, on n'est pas à la première expérience d'un jeu politique assez électrique en Côte d'Ivoire. Et je pense que la mobilisation qui est en train de se faire progressivement par le PDCI… Le PDCI est effectivement dans une disposition de combat, de combat politique. Maintenant, la question est de savoir quelle tournure pourrait prendre ce genre de tension. Et je pense que la Côte d'Ivoire n'a pas intérêt à basculer dans aucune forme de violence. L'appel à la violence ne serait pas le bienvenu dans ce contexte déjà fragile et ce contexte régional encore plus fragile.Autre stratégie de Tidjane Thiam, qui est en Europe depuis quelques semaines : pousser la communauté internationale, notamment la Cédéao et les pays européens, à prendre position en sa faveur. Qu'en pensez-vous ?Oui, je pense que c'est une stratégie diplomatique. Vous savez, on l'a vu dans le contexte ivoirien. Comment les accords politiques, les arrangements politiques, forgés à partir de relations avec la diplomatie africaine et la diplomatie internationale, ont pu changer de trajectoire… Et donc cela fait partie de la démarche d'un homme politique, qui a des ambitions présidentielles, de jouer sur ses réseaux, à la fois internes et internationaux, et d'espérer que la diplomatie, par ses actions, puisse faire bouger les lignes. Et l'idée ici, en passant par cette voie de la diplomatie africaine et internationale, l'idée, c'est de finalement trouver peut-être une solution politique à cette situation, à cette crise.« Le candidat du PDCI, en octobre prochain, ce sera moi ou personne », dit Tidjane Thiam. Comment analysez-vous cette stratégie ?Je pense que c'est dans la continuité de la démarche de Tidjane Thiam, qui est arrivé et qui a pris la tête du PDCI. Depuis qu'il a été désigné candidat du PDCI, il est dans cette démarche effectivement de conquête du pouvoir et donc je pense qu'il est dans cette démarche-là d'aller au bout. Et si éventuellement sa candidature n'est pas acceptée, la solution du seul plan qui existe va sûrement déboucher sur un boycott. Je pense que c'est cette impression que ça laisse présager.Si Tidjane Thiam ne peut pas y aller, si Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ne peuvent pas y aller non plus, est-ce que la présidentielle dans six mois ne va pas perdre l'essentiel de sa légitimité ?On peut se poser effectivement cette question de la légitimité par rapport au poids des acteurs. Effectivement, la présence de ce type d'acteurs, notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, donnerait en fait de la tonicité à cette élection présidentielle. Mais aller jusqu'à dire que leur absence délégitimerait cette présidentielle, je pense que le jeu démocratique compose avec ceux qui sont présents et ceux qui peuvent participer sur le plan juridique effectivement à des élections présidentielles.Du côté du parti au pouvoir RHDP, le président Alassane Ouattara ne dit toujours pas s'il va briguer ou non un quatrième mandat. Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?(Rires) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que le président Ouattara va faire. Ce que je sais, c'est que, en fin juin, il y aura un congrès et donc il garde le suspense. Il est, dans cette approche de l'horloge, la maîtrise du temps. Et puis l'effet surprise, on ne sait jamais. Est-ce qu'il y a un dauphin ? Pour l'heure, on ne peut pas penser à un dauphin qui émerge très clairement. On l'aurait su depuis plusieurs mois en arrière. On peut penser à quelques acteurs clés, des cadres qui ont des légitimités électorales par leur parcours. On peut imaginer effectivement ce scénario, mais désigner un dauphin à l'heure actuelle, je ne suis pas très sûr. Dans le contexte actuel, on ne voit pas poindre à l'horizon un acteur qui émerge.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur la visite d'Emmanuel Macron à Madagascar et l'impopularité du chancelier allemand. Côte d'Ivoire : la justice exclut Tidjane Thiam de la présidentielle Le Tribunal de première instance d'Abidjan a ordonné la radiation de l'opposant Tidjane Thiam de la liste électorale. Comment la justice ivoirienne justifie-t-elle cette décision ? Pourquoi le président du PDCI dénonce-t-il un « déni de justice » ? Quelles stratégies compte-t-il mettre en place pour contrer cette décision ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Madagascar : la visite d'Emmanuel Macron relance le débat sur les îles Éparses À l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron à Madagascar, la question de la souveraineté des îles Éparses, riches en ressources, refait surface. Ces petites îles françaises de l'océan Indien sont revendiquées par le gouvernement malgache depuis maintenant 70 ans. En quoi la question des îles Éparses est-elle centrale pour la coopération franco-malgache ? Cette visite du président français peut-elle aboutir à faire concrètement évoluer le dossier de la souveraineté de ces îles ?Avec Denys-Sacha Robin, spécialiste en Droit international de la mer à l'Université Paris-Nanterre. Allemagne : l'impopularité du futur chancelier profite à l'extrême droite Selon des sondages, futur chancelier allemand Friedrich Merz fait déjà face à une impopularité qui favorise la montée de l'extrême-droite. Quelles sont les raisons de son impopularité alors qu'il vient à peine d'être élu et qu'il n'a pas encore officiellement succéder à Olaf Scholz ? Cette impopularité croissante pourrait-elle engendrer une nouvelle crise politique dans le pays ?Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, retour sur les réactions des internautes après la mort du pape François.
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Le PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain) de Tidjane Thiam et le PPA-CI (Le Parti des peuples africains) de Laurent Gbagbo ont claqué la porte de la Commission électorale indépendante. Ils estiment que l'organe, chargé de préparer la présidentielle d'octobre prochain, n'est pas indépendant. Que vous inspire cette décision ? On attend vos réactions.
Ira ? Ira pas ? En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara entretient le suspense sur sa candidature ou non à un quatrième mandat à l'élection du 25 octobre prochain. « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision », a-t-il déclaré jeudi dernier à l'occasion de ses vœux au corps diplomatique. Mais qu'attend-il avant de se décider ? Est-il attentif, par exemple, à ce que va faire l'un de ses principaux adversaires, Tidjane Thiam, qui brigue l'investiture du PDCI ? Arsène Brice Bado enseigne au Cerap, qui est l'université jésuite d'Abidjan. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : « Je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays, mais je n'ai pas encore pris de décision par rapport à la présidentielle de cette année », a dit Alassane Ouattara jeudi dernier. A votre avis, est-ce qu'il va y aller ou pas ? Arsène Brice Bado : D'abord, c'était, disons, une affirmation étonnante parce qu'on s'attendait à autre chose. Là, il jette vraiment l'incertitude sur sa candidature et une incertitude qui semble davantage confirmer le désir d'un quatrième mandat. C'est ce que ça laisse entendre, finalement.Alors beaucoup disent en effet qu'il sera candidat parce qu'il n'y a aucune autre personnalité du parti au pouvoir RHDP qui se dégage pour l'instant. Mais lui-même affirme qu'il y a tout de même une demi-douzaine de candidats virtuels dans son propre camp…Oui, mais on ne voit personne émerger et il faut vraiment du temps pour avoir un candidat qui ferait le consensus. Et je pense que c'est ce qu'il manque. Et finalement, c'est ce qui va le pousser à pouvoir se présenter comme candidat. Parce que la demi-douzaine de candidats, même si on n'a pas les noms, ils ne semblent pas faire l'unanimité. En tout cas, on ne les voit pas.Alors on parle quand même du vice-président Tiémoko Meyliet Koné qui a été gouverneur de la BCEAO ?Oui, c'est vrai, il a un très bon CV, mais pourra-t-il faire l'unanimité du parti ? Apparemment ce n'est pas ce que l'on entend, ce n'est pas ce que l'on voit.On parle du Premier ministre Robert Beugré Mambé ou du président de l'Assemblée nationale Adama Bictogo ?Oui, c'est vrai que ce sont des personnalités possibles. Ils ont des carrures présidentielles. Mais encore une fois, est-ce que ces candidatures pourront avoir l'assentiment de l'ensemble du parti ? Est-ce que le RHDP pourrait s'unifier autour d'un seul candidat par rapport aux différentes rivalités que l'on perçoit par-ci par-là ? Même si ce sont des rivalités encore en sourdine.Et le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, petit frère d'Alassane Ouattara ? Oui, c'est aussi un nom qui est souvent évoqué. Mais là encore, est-ce qu'il pourrait faire l'unanimité du parti ? C'est ça le problème. Et donc je pense que tous ces candidats, il aurait fallu qu'on les mette en piste très tôt pour leur permettre, effectivement, de pouvoir rassembler et même de pouvoir aboutir à des compromis avec les autres prétendants et de bâtir une unité qui allait permettre au RHDP d'aller aux élections de façon confiante, sans le président Alassane Ouattara.Le retour à Abidjan de l'ancien Premier ministre Patrick Achi comme ministre et conseiller spécial après quelque temps au FMI à Washington, est-ce que ce n'est pas le signe que ça pourrait être lui ? Mais voilà, il y en a qui pensent qu'il serait un très bon candidat, d'autant plus qu'il est du sud. Mais en même temps, on n'est pas très sûr que les élites du nord pourraient accepter une telle candidature.Alors pour vous, le fait qu'il y ait dans l'opposition un poids lourd en la personne de l'ancien ministre Tidjane Thiam qui sera le candidat probable du PDCI, est-ce que c'est une donnée qui va pousser Alassane Ouattara à être candidat ou au contraire à passer la main ? Il y a deux scénarios possibles. Je pense que la candidature forte de Tidjane Thiam peut avoir deux résultats contraires. Cela peut pousser peut-être Ouattara à lâcher prise parce que Tidjane Thiam a pratiquement le même cursus que le président Ouattara. Il a les mêmes connexions à l'international. C'est un technocrate. On a l'impression que c'est celui qui peut poursuivre l'œuvre du président Ouattara. D'un autre côté, ça signifie que le pouvoir va échapper au RHDP. Or, l'histoire récente entre le RHDP et le PDCI est une histoire mouvementée. Il y a pas mal de rancœurs de part et d'autre. Et que le pouvoir puisse passer à Thiam, je ne suis pas sûr que les élites du RHDP seront prêtes à ce changement.Voulez-vous dire qu'Alassane Ouattara attend de voir quelle tournure va prendre la convention du PDCI qui va investir Tidjane Thiam avant de prendre sa décision lui-même ? Je pense que c'est un élément important si jamais il veut se présenter et ne pas attendre. Mais à mon sens, c'est un élément important. Le candidat que va choisir le PDCI, cela va influencer, cela aura certainement des conséquences sur la candidature présidentielle du RHDP.Et si Tidjane Thiam est investi avec beaucoup de voix, avec beaucoup d'enthousiasme au sein du PDCI, du coup, là, vous pensez qu'Alassane Ouattara ira au combat. C'est ça ? Oui, pour conserver le pouvoir au RHDP. Il y a vraiment des rancunes tenaces entre les deux partis. Mais le président Ouattara est suffisamment fort. Je crois qu'il a les cartes entre les mains. Il peut imposer le rythme dans son parti.
Alors que l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire doit se tenir en octobre prochain, l'un des principaux partis politique pouvant faire obstacle au RHDP d'Alassane Ouattara n'a pas encore désigné son candidat. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda) donne lieu en ce moment à une série de passe d'armes entre son président Tidjane Thiam et le député et ex-ministre Jean-Louis Billon qui a déclaré sa candidature à la présidentielle. Via les réseaux sociaux ou des interviews télévisés, chacun estime que l'autre n'est pas le bon choix pour représenter le parti fondé par Félix Houphouët Boigny. Tidjane Thiam tient ce samedi 21 décembre à Aboisso un meeting pour célébrer l'anniversaire de son accession à la présidence du PDCI. Jean-Louis Billon est notre invité, ce matin, sur RFI. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: le patron du PDCI répond aux critiques d'un rival déclaré dans son partiÀ lire aussiCôte d'Ivoire: Alassane Ouattara encourage son parti, le RHDP, à aller sur le terrain en vue de la présidentielle
En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle d'octobre 2025 est déjà dans toutes les têtes. La semaine dernière, les déclarations d'Alassane Ouattara et de Tidjane Thiam ont été scrutées à la loupe. Depuis, le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro suscite aussi beaucoup de commentaires. Décryptage avec Ousmane Zina, agrégé de Sciences politiques et maître de conférences à l'université de Bouaké. RFI : Lors de son message à la nation le 6 août, Alassane Ouattara est restée muet sur ses ambitions politiques. À votre avis, est-ce qu'il sera candidat l'année prochaine ? Ousmane Zina : Je ne saurais répondre à cette question. Même si le RHDP, dans différentes déclarations, considère que le président Alassane Ouattara est le candidat naturel. Maintenant, c'est à lui de confirmer cela et je pense qu'il joue la montre, il attend le meilleur moment pour donner sa position claire sur une éventuelle candidature.S'il avait renoncé, est-ce qu'il ne serait pas déjà en train de préparer un dauphin, comme il l'avait fait avec son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avant la présidentielle de 2020 ? On ne saurait le penser ou le dire, parce qu'avec le président Alassane Ouattara, on est habitués à des surprises, des retournements de dernière minute. Et d'ailleurs, en 2020, c'est seulement au mois de mars 2020 qu'il décide effectivement de proposer Amadou Gon comme le candidat du RHDP, jusqu'à ce qu'il y ait ce revirement autour d'août 2020. Et mars 2020, à l'époque, ce n'était pas trop tôt. Donc, il attend le bon timing, le bon moment pour se prononcer là-dessus et je pense que ça fait partie de son mode opératoire.Il y a deux mois, Alassane Ouattara a été piqué au vif par Tidjane Thiam, qui a accusé le pouvoir ivoirien d'avoir laissé reculer la Côte d'Ivoire de sept places dans l'Indice de développement humain (de l'ONU). « C'est de la mauvaise foi », a répondu le parti au pouvoir RHDP. Est-ce le signe qu'Alassane Ouattara prend très au sérieux le challenge du PDCI et de son nouveau président Tidjane Thiam, pour l'élection de l'année prochaine ? Tidjane Thiam, par son profil de technocrate, de financier, n'est pas à négliger. Il prend les rênes de ce grand parti qu'est le PDCI. Et donc forcément, en tant que challenger, ou futur challenger d'Alassane Ouattara, il est clair que tous les mots – qui sont d'ailleurs rares – de Tidjane Thiam seront fortement scrutés.Du côté de Laurent Gbagbo, le fait marquant, c'est l'appel du 14 juillet. Ce jour-là, l'ancien président a lancé un appel pour l'union de toutes les forces politiques d'opposition contre le régime en place. Et la semaine dernière, le GPS de Guillaume Soro vient de répondre favorablement à cet appel. Est-ce que vous êtes surpris par ce rapprochement entre les deux ennemis irréductibles de la guerre civile de 2010-2011 ?Je ne suis pas surpris, dans la mesure où nous sommes habitués à des alliances. Donc, je pense que Laurent Gbagbo est dans une dynamique de rassemblement face à un RHDP qui est hyper puissant, il faut le dire, et qui, depuis près de dix ans, domine sans concession le jeu politique ivoirien. Et l'opposition, en réalité, est à la traîne. Cet appel s'inscrit dans cette volonté de ratisser large au-delà de son parti, le PPA-CI, qui est lui-même en pleine construction. Que le GPS de Guillaume Soro réponde favorablement, je ne suis pas surpris, parce que les partis politiques en Côte d'Ivoire ont l'habitude d'agir par opportunité politique. Et moi, ça ne me surprend pas.À l'heure qu'il est, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont pas le droit d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain. Et ils ont cette phrase, « comment comprendre qu'Alassane Ouattara, qui a souffert en son temps de l'exclusion, soit celui qui aujourd'hui refuse le droit à deux fils de la Côte d'Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? »Vous savez, de cette phrase, on peut comprendre toute la charge émotionnelle, toute la symbolique du propos. Maintenant, la porte qui reste ouverte, en ce qui concerne ces deux cas, c'est la porte politique, c'est la négociation politique, c'est la bonne volonté, le bon vouloir d'Alassane Ouattara qui en décidera. Et le pouvoir juge de l'opportunité d'agir ou de ne pas agir dans certains cas.Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prennent donc l'opinion publique à témoin. Si Alassane Ouattara refuse à ses deux adversaires le droit de se présenter, est-ce qu'il ne risque pas qu'on dise qu'il a peur de ses adversaires ? Non, je ne pense pas que cela soit une logique de peur. Le président Alassane Ouattara, lorsqu'il était dans l'opposition, il a été face à des adversaires assez coriaces. Il a su surmonter plusieurs peurs pour être là où il est. Donc, aujourd'hui au pouvoir, je ne pense pas que cela soit une logique de peur d'affronter les candidats. C'est de l'ordre peut-être de la tactique politique. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro continueront de jouer sur les symboles, sur la mémoire, sur leur passé, de rechercher des failles et de faire passer ce type de messages, jusqu'à ce que la stratégie voulue par eux passe réellement. Maintenant, ils auront en face un parti au pouvoir qui a envie de rester et qui essaie de jouer sur toutes les cordes pour conserver le pouvoir d'État.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
La CAN a contribué à renforcer la cohésion nationale en Côte d'Ivoire. Dans la foulée du sacre des Éléphants, le président Ouattara a gracié 51 personnes proches de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ancien Premier ministre Guillaume Soro. Le climat politique s'est-il décrispé ou les apparences sont-elles trompeuses ? Nous lançons le débat. Invités : Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Pauvreté Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général et porte-parole adjoint du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo Simon Doho, député, président du groupe parlementaire PDCI à l'Assemblée Nationale.
La CAN a contribué à renforcer la cohésion nationale en Côte d'Ivoire. Dans la foulée du sacre des Éléphants, le président Ouattara a gracié 51 personnes proches de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ancien Premier ministre Guillaume Soro. Le climat politique s'est-il décrispé ou les apparences sont-elles trompeuses ? Nous lançons le débat. Invités : Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Pauvreté Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général et porte-parole adjoint du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo Simon Doho, député, président du groupe parlementaire PDCI à l'Assemblée Nationale.
En Côte d'Ivoire, l'opposant Tidjane Thiam a subi une déconvenue. Le 16 décembre, l'ancien directeur général du Credit Suisse comptait être élu président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et ainsi devenir le successeur du défunt Henri Konan Bédié. Mais le congrès du parti a été suspendu sur décision de justice. L'un de ses principaux adversaires, Kakou Guikahué, peut espérer revenir dans la course. Qui va l'emporter ? Entretien avec l'analyste politique Sylvain N'Guessan, qui vient de publier La sécurité économique de la Côte d'Ivoire face au terrorisme. Est-ce que le bureau politique du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) peut décider d'ouvrir un nouvel appel à candidature ou pas ?Sylvain N'Guessan : À mon avis, ce serait la moindre des choses pour un retour au calme au sein du PDCI. Monsieur Maurice Kakou Guikahué dit que son dossier a été rejeté parce qu'il était sous contrôle judiciaire. À partir du moment où il n'est plus sous contrôle judiciaire, il serait intéressant qu'il y ait un nouvel appel à candidature de sorte qu'ils puissent débrouiller ce dossier et que les élections puissent être tenues dans un climat social apaisé.Oui, car pour l'instant, il n'y a que deux candidats : l'ancien ministre du Plan Tidjane Thiam et le maire de Cocody Jean-Marc Yacé. Donc, pour vous, dans l'intérêt d'un retour au calme au sein du parti, il faudrait que Maurice Kakou Guikahué puisse aussi concourir ?Ce serait tout à fait normal que Maurice Kakou Guikahué puisse concourir et que les électeurs, les congressistes choisissent qui va diriger le PDCI après le 8e Congrès.Pour beaucoup d'observateurs, l'ancien directeur général du Credit Suisse Tidjane Thiam partait favori pour le Congrès de samedi dernier, le 16 décembre. Est-ce que le report de ce Congrès à plus tard est un revers politique pour lui ou pas ?Je ne pense pas. Monsieur Tidjane Thiam... Depuis ce vendredi, il est plutôt question dans tous les échanges du PDCI de ce nouveau candidat qui essaierait de réveiller le PDCI, qui suscite la curiosité, qui est l'objet des échanges. Je pense que ce report permet à monsieur Tidjane Thiam de se faire connaître dans les localités lointaines, ce qui compte énormément pour l'élection présidentielle à venir.Et en cas de duel entre Tidjane Thiam et Maurice Kakou Guikahué, lequel a le plus de chance, selon vous, auprès des congressistes ?Je pense que monsieur Tidjane Thiam part largement favori.Et pour quelles raisons ?D'abord, sa personnalité, le parcours de Tidjane Thiam. Je parle de son parcours professionnel, qui ne laisse personne indifférent. J'ai vu l'effet des trois discours prononcés, j'ai vu ses sorties à Cocody et Yamoussoukro, il y a longtemps qu'on n'a pas vu un tel PDCI. Monsieur Tidjane Thiam a les atouts qu'il faut pour être le futur président du PDCI-RDA [Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain].Mais Maurice Kakou Guikahué, n'est-il pas le secrétaire exécutif du parti depuis de nombreuses années ? N'a-t-il pas tenu la boutique lors des dernières années de vie de Henri Konan Bédié ?Il a tenu la boutique, il a fait ce qu'il peut. Malheureusement, le PDCI est resté dans l'opposition depuis 1999. Cela amène certains à se dire qu'il serait temps de renouveler l'équipe si le PDCI veut revenir au pouvoir. Et dans une telle optique, monsieur Tidjane Thiam incarnerait ce renouveau capable de faire avancer le PDCI, de ramener le PDCI au pouvoir en Côte d'Ivoire.Est-ce que le pouvoir ivoirien n'est pas tenté de multiplier les obstacles sur la route de Tidjane Thiam. Et est-ce que le pouvoir ivoirien est pour quelque chose dans la décision de justice de vendredi dernier qui a reporté ce Congrès ?Plus ou moins, je vois des grandes familles qui aspirent à des rôles majeurs. C'est une crise interne au PDCI, comme le disait le maire Jean-Marc Yacé : « Le ver est dans le fruit ». Le PDCI devra résoudre en interne ses divisions, ses querelles, de sorte d'être plus uni à l'interne. Et vous pensez à quelles grandes familles en particulier ? La familles Konan Banny par exemple ?Les familles Konan Banny, Yacé, Bombet, Guikahué et ceux qui ont été leurs parrains. C'est un peu tout ça.Et ce sont des rivalités qui affaiblissent ou qui renforcent la candidature de Tidjane Thiam ?Je pense qu'il va sortir renforcé. C'est un peu notre Dallas à l'ivoirienne. L'enjeu du pouvoir à venir va les amener à se retrouver autour d'une table pour décider d'une voie commune.Est-ce qu'à votre avis, le candidat PDCI quel qu'il soit aura une chance à la présidentielle de 2025 ?Je pense que monsieur Tidjane Thiam fait plus rêver. Il fait rêver les nouveaux majeurs, les indécis et même ceux des principaux partis d'opposition que sont le PPA-CI [Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire], le Cojep [Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples], le MGC [Mouvement des générations capables] de madame Simone Ehivet [Gbagbo]. Monsieur Tidjane Thiam fait plus rêver. D'abord, il a été absent pendant un long moment. Donc, il est un peu difficile de lui imputer des responsabilités dans la longue crise. Il fait un peu visage neutre. Il est plus facile pour lui d'être le candidat de l'opposition dans un éventuel second tour face au candidat du RHDP [Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix].À lire aussiCôte d'Ivoire: des interrogations après la suspension du congrès du PDCI
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les déclarations de Laurent Gbagbo et sur l'organisation du pont aérien par l'Union Européenne vers Goma en RDC. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo ne boycottera plus les élections En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a annoncé abandonner la stratégie du boycott pour les prochains scrutins, même en cas de fraudes. Pourquoi a-t-il choisi de mettre fin à sa stratégie de boycott maintenant ? Laurent Gbagbo entretient-il toujours des ambitions présidentielles ? Après la mort d'Henri Konan Bédié, quelle forme peut prendre l'alliance entre le parti de Laurent Gbagbo et le PDCI ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan.BRICS : six nouveaux pays intègrent l'organisation Lors du sommet des Brics qui s'est achevé jeudi 24 août, les pays membres ont annoncé accueillir six nouveaux pays au sein de leur organisation. Comment expliquer ces nouvelles entrées, douze ans après la dernière adhésion ? Sur quels critères se sont-ils appuyés ? L'Arabie Saoudite et l'Ethiopie font partie des nouveaux venus. Comment l'expliquer alors que leurs économies ne sont pas au même niveau ? De quelle manière ces pays peuvent-ils tirer profit de l'organisation ? A l'inverse, que peuvent-ils apporter au groupe ? Avec Jean-Joseph Boillot, conseiller à l'institut de recherche internationales IRIS pour les pays émergents.RDC : l'Union européenne active un pont aérien humanitaire vers Goma L'Union européenne organise un pont aérien humanitaire dans l'est de la RDC pour venir en aide aux populations touchées par la rébellion du M23. Quelle est la gravité de la situation humanitaire dans l'est du pays ? Le pont aérien est-il suffisant ? En plus de l'aide humanitaire, l'Union européenne envisage-t-elle des solutions diplomatiques pour mettre fin au conflit ? Avec Christophe Vogel, chercheur à l'Université de Gand et co-fondateur de l'institut Ebuteli en RDC.
Éco d'ici Éco d'ailleurs 100 % Côte d'Ivoire avec Jean-Louis Billon, actionnaire de SIFCA, premier groupe privé ivoirien, géant de l'agroalimentaire et poids lourd de l'économie ouest-africaine. Ancien ministre du Commerce, il a, par ailleurs, annoncé son intention d'être candidat à la présidentielle 2025 au sein du PDCI. Entretien enregistré en janvier 2023 à voir en vidéo ici. Dans la seconde partie de l'émission, autre entretien avec Salif Traoré alias A'Salfo, leader du groupe Magic System et acteur majeur de l'industrie musicale en Afrique. Il est venu parler des sujets d'actualité économique concernant son pays comme l'avenir de la filière cacao et du sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le paiement des droits d'auteurs aux artistes africains.Entretien enregistré en juin 2023 à voir en vidéo ici.
Éco d'ici Éco d'ailleurs 100 % Côte d'Ivoire avec Jean-Louis Billon, actionnaire de SIFCA, premier groupe privé ivoirien, géant de l'agroalimentaire et poids lourd de l'économie ouest-africaine. Ancien ministre du Commerce, il a, par ailleurs, annoncé son intention d'être candidat à la présidentielle 2025 au sein du PDCI. Entretien enregistré en janvier 2023 à voir en vidéo ici. Dans la seconde partie de l'émission, autre entretien avec Salif Traoré alias A'Salfo, leader du groupe Magic System et acteur majeur de l'industrie musicale en Afrique. Il est venu parler des sujets d'actualité économique concernant son pays comme l'avenir de la filière cacao et du sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le paiement des droits d'auteurs aux artistes africains.Entretien enregistré en juin 2023 à voir en vidéo ici.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'avenir du PDCI après la mort d'Henri Konan Bédié et sur le transfert de Sadio Mané au club saoudien El-Nassr. Uranium : quelle dépendance de la France au métal nigérien ? Depuis plus de 50 ans, la France exporte de l'uranium naturel nigérien. Le coup d'État survenu dans le pays sahélien pose des questions sur l'indépendance énergétique de la France. Dans quelle mesure le pays est-il dépendant de l'uranium nigérien ? Quelles conséquences l'arrêt des exportations pourrait-il avoir pour la France et pour le Niger ?Avec Nathanaël Vittrant, journaliste au service Économie de RFI. Côte d'Ivoire : le PDCI orphelin de son leader Henri Konan Bédié s'est éteint à l'âge de 89 ans. Ancien président de la République, puissant patron du PDCI-RDA, il était présent dans la vie politique de la Côte d'Ivoire depuis près de 60 ans. Comment expliquer la longévité du « Sphinx de Daoukro » ? Quelles conséquences son décès peut-il avoir sur son parti ? Avec Issiaka Koné, socio-anthropologue, vice-président de l'Université de Daloa. Football : Sadio Mané rejoint Cristiano Ronaldo Sadio Mané quitte le Bayern Munich après une saison délicate. Il rejoint Cristiano Ronaldo et Seko Fofana au club Al-Nassr. Pourquoi l'attaquant sénégalais a-t-il choisi de rejoindre la formation de Riyadh ? Son départ dans un championnat au niveau plus faible pourra-t-il impacter ses performances à six mois de la CAN en Côte d'Ivoire ? Avec Antoine Grognet, journaliste au service des sports de RFI.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur un accord électoral entre le PDCI et le MGC, sur une éventuelle inculpation de Donald Trump et sur le transfert de Seko Fofana au club saoudien, Al-Nassr. Égypte/Éthiopie : vers la fin des tensions autour du grand barrage de la Renaissance ? L'Égypte et l'Éthiopie se donnent quatre mois pour trouver un accord concernant le Grand barrage de la Renaissance. Comment expliquer ces discussions entre les deux pays après des années de frictions ? Pourraient-elles déboucher sur un accord contraignant ? Avec Franck Galland, chercheur associé à Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de de la géopolitique de l'eau. Côte d'Ivoire : l'alliance inattendue entre Simone Gbagbo et le PDCI À quelques semaines des élections municipales en Côte d'Ivoire, le parti de Simone Gbagbo a décidé de s'allier avec le PDCI à Yopougon. Peut-on s'attendre à ce que cet accord soit renouvelé dans d'autres communes ? Quelle a été la réaction du parti de Laurent Gbagbo ? Avec Eddie Guipié, chercheur en Science politique à l'Université de Korhogo. États-Unis : vers une nouvelle inculpation de Donald Trump? Sur les réseaux sociaux, Donald Trump a annoncé sa prochaine audition devant un grand jury pour son rôle dans l'attaque du Capitole. Malgré ses déboires judiciaires, l'ancien président est toujours aussi populaire. Comment expliquer ce phénomène ? Cette nouvelle procédure pourrait-elle empêcher sa candidature à l'élection présidentielle de 2024 ? Avec Françoise Coste, historienne, professeure à l'Université Toulouse 2, spécialiste de la droite américaine et du parti républicain. Football : Seko Fofana rejoint Cristiano Ronaldo à Al-Nassr L'ancien capitaine du RC Lens Seko Fofana vient de signer avec le club saoudien Al-Nassr. Pourquoi a-t-il décidé de rejoindre l'Arabie saoudite alors qu'il avait l'opportunité de jouer la Ligue des champions ? Comment expliquer que les clubs saoudiens arrivent à séduire des joueurs de moins de trente ans ? Avec Victor Missistrano, journaliste au service des Sports à RFI.
À quand le rajeunissement des candidats à l'élection présidentielle en Côte d'ivoire ? Sur RFI, Jean-Louis Billon, vice-président du PDCI, s'est positionné contre la candidature d'Henri Konan Bédié en 2025 en évoquant la nécessité de réintroduire une limite d'âge pour briguer la magistrature suprême. Nous lançons le débat. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
J-2 avant les élections législatives au Bénin. C'est aujourd'hui que prend fin la campagne électorale. Et en effet, ce scrutin se veut inclusif car, sur sept partis en lice, pas moins de trois formations se réclamant de l'opposition y participent, le parti Les Démocrates, de l'ancien président Thomas Boni Yayi notamment. Sur place, les agents électoraux sont « prêts », clame La Nation. Reportage à l'appui, le journal gouvernemental béninois assure que les jeunes assesseurs qui, dans les bureaux de vote, veilleront, dimanche, au bon déroulement des élections, ont été dûment formés. « Il leur faut une formation pour qu'ils puissent remplir leur cahier des charges, avant et pendant le scrutin, souligne La Nation. Il y a plusieurs modules prévus pour cette formation. Un accent sera mis sur le rôle des agents électoraux avant et pendant le scrutin, les infractions et les sanctions prévues par la loi », explique à ce quotidien un responsable de ladite formation. Le déroulement du scrutin, donc, mais pas que… Dernières déclarations politiques ici ou là dans la presse béninoise, comme celle, par exemple, de Thomas Boni Yayi reprise par le site de La Nouvelle Tribune. Le président d'honneur du parti Les Démocrates y lance un syllogisme de campagne électorale : « si c'est la rupture de la rupture, je suis preneur, donc je suis démocrate. » Au-delà des seules frontières du Bénin, ces législatives de dimanche retiennent aussi l'attention du journal Mourya, La voix du Niger. Lequel salue « la première élection pluraliste de l'ère Talon […] Car grande fut la rupture démocratique sous le régime de Talon. Le Bénin a fait un grand pas en arrière, perdant ainsi tous les acquis démocratiques, fruits de la conférence nationale souveraine ». Et Mourya de s'interroger sur « la carte que voudrait jouer Talon » qui se retrouve, selon ce quotidien nigérien, « face à son propre "Talon d'Achille" ». Les 46 Ivoiriens du Mali toujours sous les verrous L'affaire des 46 soldats ivoiriens condamnés au Mali. Soupçonnés d'être des « mercenaires » par Bamako… Ils y sont toujours sous les verrous. Le président du Mali Assimi Goïta « dribble Alassane Ouattara », le président ivoirien, formule, en Côte d'Ivoire, le quotidien L'Héritage, proche du PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié. Et comme le président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a dit qu'il n'y aurait pas de sanctions contre le Mali dans l'immédiat malgré l'ultimatum de ladite Cédéao, pour laisser la médiation togolaise travailler à la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet, le quotidien Le Temps, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, estime que « c'est à croire que l'organisation abandonne Ouattara dans ses démêlés avec son voisin du Nord ». « Qu'est-ce qui coince pour que le dossier continue de traîner en longueur, se demande, au Burkina Faso, le quotidien Le Pays ? Qu'est-ce qui coince pour que le médiateur en chef, le président togolais, Faure Gnassingbé, prenne son avion… de pèlerin pour rallier Lomé-Bamako-Abidjan en une journée ? Est-ce pour s'assurer d'éventuelles garanties quant à la parole donnée de part et d'autre dans le cadre du mémorandum secret censé résoudre l'équation ? Ou bien y a-t-il d'autres points d'achoppement ? L'histoire le dira sans doute », soupire Le Pays. Son confrère ouagalais WakatSera s'impatiente et trouve lui aussi que « le suspense n'a que trop duré dans cette affaire que certains trouvent comme un malin plaisir à laisser s'éterniser, alors que d'autres souffrent de l'absence des leurs auprès de leurs familles. Le court séjour du médiateur attitré du Mali, ressemble, à s'y méprendre à la fin du calvaire pour les 46. En tout cas, il souffle comme un air de secret de confessionnal, dans lequel les acteurs de la crise semblent peaufiner la stratégie de libération des 46 soldats ivoiriens, un plan qui, a priori n'humiliera aucune des parties en négociation », estime ce quotidien ouagalais.
J-2 avant les élections législatives au Bénin. C'est aujourd'hui que prend fin la campagne électorale. Et en effet, ce scrutin se veut inclusif car, sur sept partis en lice, pas moins de trois formations se réclamant de l'opposition y participent, le parti Les Démocrates, de l'ancien président Thomas Boni Yayi notamment. Sur place, les agents électoraux sont « prêts », clame La Nation. Reportage à l'appui, le journal gouvernemental béninois assure que les jeunes assesseurs qui, dans les bureaux de vote, veilleront, dimanche, au bon déroulement des élections, ont été dûment formés. « Il leur faut une formation pour qu'ils puissent remplir leur cahier des charges, avant et pendant le scrutin, souligne La Nation. Il y a plusieurs modules prévus pour cette formation. Un accent sera mis sur le rôle des agents électoraux avant et pendant le scrutin, les infractions et les sanctions prévues par la loi », explique à ce quotidien un responsable de ladite formation. Le déroulement du scrutin, donc, mais pas que… Dernières déclarations politiques ici ou là dans la presse béninoise, comme celle, par exemple, de Thomas Boni Yayi reprise par le site de La Nouvelle Tribune. Le président d'honneur du parti Les Démocrates y lance un syllogisme de campagne électorale : « si c'est la rupture de la rupture, je suis preneur, donc je suis démocrate. » Au-delà des seules frontières du Bénin, ces législatives de dimanche retiennent aussi l'attention du journal Mourya, La voix du Niger. Lequel salue « la première élection pluraliste de l'ère Talon […] Car grande fut la rupture démocratique sous le régime de Talon. Le Bénin a fait un grand pas en arrière, perdant ainsi tous les acquis démocratiques, fruits de la conférence nationale souveraine ». Et Mourya de s'interroger sur « la carte que voudrait jouer Talon » qui se retrouve, selon ce quotidien nigérien, « face à son propre "Talon d'Achille" ». Les 46 Ivoiriens du Mali toujours sous les verrous L'affaire des 46 soldats ivoiriens condamnés au Mali. Soupçonnés d'être des « mercenaires » par Bamako… Ils y sont toujours sous les verrous. Le président du Mali Assimi Goïta « dribble Alassane Ouattara », le président ivoirien, formule, en Côte d'Ivoire, le quotidien L'Héritage, proche du PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié. Et comme le président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a dit qu'il n'y aurait pas de sanctions contre le Mali dans l'immédiat malgré l'ultimatum de ladite Cédéao, pour laisser la médiation togolaise travailler à la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet, le quotidien Le Temps, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, estime que « c'est à croire que l'organisation abandonne Ouattara dans ses démêlés avec son voisin du Nord ». « Qu'est-ce qui coince pour que le dossier continue de traîner en longueur, se demande, au Burkina Faso, le quotidien Le Pays ? Qu'est-ce qui coince pour que le médiateur en chef, le président togolais, Faure Gnassingbé, prenne son avion… de pèlerin pour rallier Lomé-Bamako-Abidjan en une journée ? Est-ce pour s'assurer d'éventuelles garanties quant à la parole donnée de part et d'autre dans le cadre du mémorandum secret censé résoudre l'équation ? Ou bien y a-t-il d'autres points d'achoppement ? L'histoire le dira sans doute », soupire Le Pays. Son confrère ouagalais WakatSera s'impatiente et trouve lui aussi que « le suspense n'a que trop duré dans cette affaire que certains trouvent comme un malin plaisir à laisser s'éterniser, alors que d'autres souffrent de l'absence des leurs auprès de leurs familles. Le court séjour du médiateur attitré du Mali, ressemble, à s'y méprendre à la fin du calvaire pour les 46. En tout cas, il souffle comme un air de secret de confessionnal, dans lequel les acteurs de la crise semblent peaufiner la stratégie de libération des 46 soldats ivoiriens, un plan qui, a priori n'humiliera aucune des parties en négociation », estime ce quotidien ouagalais.
Le bureau politique du PDCI-RDA, l'ancien parti unique ivoirien, a décidé de préparer un plébiscite pour son président Henri Konan Bédié, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025, en Côte d'Ivoire. En vue du prochain Congrès du parti, début 2023, c'est dans son fief de Daoukro, sud-est de la Côte d'ivoire, que le président Bédié a été sollicité par le 14e Bureau politique du PDCI-RDA pour le représenter. « Bédié fixe les axes du 13e Congrès », souligne le quotidien Dernière heure Monde. Proche du PDCI, ce journal résume à sa Une les décisions du 14e bureau politique, en signalant, entre autres, qu'un autre bureau politique se réunira « avant le 15 décembre, d'abord ; que ne numéro deux du parti, Maurice Kakou Guikahé, a proposé que Bédié soit "candidat unique au Congrès", ensuite ; que le président du PDCI a instamment demandé d'éviter « les candidatures indépendantes », enfin. Justement. « Bédié met de l'ordre ! », lance en Une cet autre quotidien proche du PDCI qu'est Le Nouveau Réveil, en annonçant sans attendre « le plébiscite programmé de Bédié au 13e Congrès ». Dans la même sensibilité éditoriale, le journal Le Bélier voit dans la tenue du Bureau politique d'hier « la preuve de (la) cohésion (du PDCI) et de sa solidité », tandis que le quotidien L'Héritage signale qu'un « grand Bédié rugit depuis son fief de Daoukro » et « dénonce la duplicité de certains cadres de son parti ». Il y avait, en tout cas, de l'ambiance, hier, à Daoukro. Comme le remarque le quotidien indépendant Soir Info, les militants du PDCI s'y sont « massivement mobilisés », et pour eux, « le moteur de la machine semble bien graissé après ce BP, pour la bonne marche du PDCI-RDA vers la présidentielle de 2025 ». Son confrère L'Inter n'écrit pas autre chose. « Sauf cataclysme », Henri Aimé Konan Bédié devrait être candidat « unique » à sa succession au prochain congrès de son parti. « Bédié fait un grand pas pour être candidat à la présidentielle 2025 », enchérit en Une L'Intelligent d'Abidjan. À noter enfin que le quotidien Le Temps consacre pas moins du quart de sa pagination à ce bureau politique du PDCI-RDA, hier, à Daoukro. Étant rappelé l'alliance Bédié-Gbagbo, nouée fin juillet 2019, à Bruxelles, cet effort éditorial consenti sans commentaires de la part de ce quotidien, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, ne manque assurément pas d'intérêt. Vaine ambassade de la Cédéao en faveur des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali Réception, hier à Bamako, de la délégation de la Cédéao venue plaider pour l'élargissement des 46 militaires ivoiriens toujours détenus au Mali. Sans effet apparent : pas de communiqué final, pas de président togolais Faure Gnassingbé, facilitateur dans cette affaire… C'est peu dire que la presse ouest-africaine est demeurée sur sa faim après cette rencontre retardée de 48 heures, à l'issue de laquelle rien n'a filtré. Pourtant, comme le souligne Malikilé, « tout porte à croire que cette mission est celle de la dernière chance (…) Au Mali des acteurs politiques et des observateurs sont divisés sur la question. Si certains pensent que cette médiation pourrait décanter la situation, d'autres estiment qu'il faut accélérer l'action judiciaire », résume ce journal malien. Résultat, au Burkina Faso voisin, L'Observateur Paalga se demande si ceux qu'il appelle « les missi dominici » de la Cédéao parviendront à faire bouger la position du colonel Assimi Goïta, « droit dans ses bottes, et à quelles conditions ? Difficile d'en préjuger, énonce prudemment ce quotidien ouagalais, mais il faut bien que cette crise trouve rapidement une solution diplomatique avant que ses conséquences insoupçonnées n'affectent la fragile stabilité de la sous-région ».
Le bureau politique du PDCI-RDA, l'ancien parti unique ivoirien, a décidé de préparer un plébiscite pour son président Henri Konan Bédié, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025, en Côte d'Ivoire. En vue du prochain Congrès du parti, début 2023, c'est dans son fief de Daoukro, sud-est de la Côte d'ivoire, que le président Bédié a été sollicité par le 14e Bureau politique du PDCI-RDA pour le représenter. « Bédié fixe les axes du 13e Congrès », souligne le quotidien Dernière heure Monde. Proche du PDCI, ce journal résume à sa Une les décisions du 14e bureau politique, en signalant, entre autres, qu'un autre bureau politique se réunira « avant le 15 décembre, d'abord ; que ne numéro deux du parti, Maurice Kakou Guikahé, a proposé que Bédié soit "candidat unique au Congrès", ensuite ; que le président du PDCI a instamment demandé d'éviter « les candidatures indépendantes », enfin. Justement. « Bédié met de l'ordre ! », lance en Une cet autre quotidien proche du PDCI qu'est Le Nouveau Réveil, en annonçant sans attendre « le plébiscite programmé de Bédié au 13e Congrès ». Dans la même sensibilité éditoriale, le journal Le Bélier voit dans la tenue du Bureau politique d'hier « la preuve de (la) cohésion (du PDCI) et de sa solidité », tandis que le quotidien L'Héritage signale qu'un « grand Bédié rugit depuis son fief de Daoukro » et « dénonce la duplicité de certains cadres de son parti ». Il y avait, en tout cas, de l'ambiance, hier, à Daoukro. Comme le remarque le quotidien indépendant Soir Info, les militants du PDCI s'y sont « massivement mobilisés », et pour eux, « le moteur de la machine semble bien graissé après ce BP, pour la bonne marche du PDCI-RDA vers la présidentielle de 2025 ». Son confrère L'Inter n'écrit pas autre chose. « Sauf cataclysme », Henri Aimé Konan Bédié devrait être candidat « unique » à sa succession au prochain congrès de son parti. « Bédié fait un grand pas pour être candidat à la présidentielle 2025 », enchérit en Une L'Intelligent d'Abidjan. À noter enfin que le quotidien Le Temps consacre pas moins du quart de sa pagination à ce bureau politique du PDCI-RDA, hier, à Daoukro. Étant rappelé l'alliance Bédié-Gbagbo, nouée fin juillet 2019, à Bruxelles, cet effort éditorial consenti sans commentaires de la part de ce quotidien, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, ne manque assurément pas d'intérêt. Vaine ambassade de la Cédéao en faveur des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali Réception, hier à Bamako, de la délégation de la Cédéao venue plaider pour l'élargissement des 46 militaires ivoiriens toujours détenus au Mali. Sans effet apparent : pas de communiqué final, pas de président togolais Faure Gnassingbé, facilitateur dans cette affaire… C'est peu dire que la presse ouest-africaine est demeurée sur sa faim après cette rencontre retardée de 48 heures, à l'issue de laquelle rien n'a filtré. Pourtant, comme le souligne Malikilé, « tout porte à croire que cette mission est celle de la dernière chance (…) Au Mali des acteurs politiques et des observateurs sont divisés sur la question. Si certains pensent que cette médiation pourrait décanter la situation, d'autres estiment qu'il faut accélérer l'action judiciaire », résume ce journal malien. Résultat, au Burkina Faso voisin, L'Observateur Paalga se demande si ceux qu'il appelle « les missi dominici » de la Cédéao parviendront à faire bouger la position du colonel Assimi Goïta, « droit dans ses bottes, et à quelles conditions ? Difficile d'en préjuger, énonce prudemment ce quotidien ouagalais, mais il faut bien que cette crise trouve rapidement une solution diplomatique avant que ses conséquences insoupçonnées n'affectent la fragile stabilité de la sous-région ».
Les trois piliers de la vie politique ivoirienne ensemble sur la photo. Ce serait rien moins qu'une première depuis 17 ans. Et ce matin, cette perspective est à la Une des journaux plus ou moins proches aussi bien du PDCI d'Henri Konan Bédié que du PPA-CI de Laurent Gbagbo, et que sont Le Nouveau Réveil, Dernière Heure, Le Temps, L'Essor, ainsi qu'à celles de L'Inter et de Soir Info. Lesquels quotidiens indépendants relaient en chœur ce matin l'information émanant initialement de Jeune Afrique. « Une entrevue entre Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo est à l'étude, signalait avant-hier ce journal panafricain. Si aucune date n'est pour le moment fixée, celle-ci pourrait avoir lieu d'ici à la fin du mois de juin (…) Craignant le rapport de force que souhaitaient lui imposer les patrons du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI), ADO y a longtemps été défavorable », souligne Jeune Afrique, en remarquant que si les relations Bédié-Ouattara « se sont récemment réchauffées (…) de nombreux points de crispation subsistent en revanche avec Laurent Gbagbo, dont les indemnités d'ancien chef d'État, notamment, sont toujours gelées par la présidence ». Une prochaine entrevue Bédié-Gbagbo-Ouattara ? À Abidjan, ce matin, le quotidien Le Temps confirme. « Certainement que la deuxième semaine du mois de juin est la bonne (…) mais prudence », modère ce journal proche de l'ex-président Laurent Gbagbo. Et ça ne serait pas rien, puisqu'en effet, comme le rappelle Le Temps, « la dernière fois que l'on a vu ces trois personnalités ivoiriennes ensemble, remonte (…) à la Signature de l'Accord de Tshwane (Pretoria), en Afrique du Sud, le 7 avril 2005 », c'était il y a donc bien 17 ans. Au pays des morts intègres Au Burkina Faso, une cinquantaine de civils ont été tués le 25 mai à Madjoari, dans la province de l'Est, près de la frontière avec le Bénin. Attaquée à deux reprises par le passé, cette bourgade était soumise à un blocus de la part des jihadistes. C'est en tentant de fuir que les habitants ont été pris pour cible par des hommes armés non identifiés. Attention, prévient le journal local Le Pays, au Burkina Faso, « il y a péril en la demeure ». Ce quotidien ouagalais enjoint les autorités de la Transition à « prendre réellement conscience de l'état de la situation pour ne pas se laisser surprendre par la tournure des évènements. Les militaires ont pris le pouvoir dans le but de régler le problème sécuritaire. Ils doivent tout faire pour respecter leur engagement. À défaut, il reviendra au peuple de les y contraindre en leur indiquant le chemin de l'honneur et du patriotisme », prévient Le Pays. Berceaux de la mort au pays de la Teranga Au Sénégal, le président Macky Sall a limogé le 26 mai son ministre de la Santé après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans l'hôpital public de Tivaouane. Le ministre Diouf Sarr « défenestré », lance Walf Quotidien. « Abdoulaye Diouf Sarr n'est plus ministre de la Santé et de l'Action sociale. Il vient d'être viré par le président Sall qui n'aura pas attendu son retour. Ainsi, celui que beaucoup de Sénégalais désignent comme le responsable du drame de Tivaouane est remplacé par Marie Khemesse Ngom Ndiaye. Cette dernière, connue à travers le petit écran pour avoir, un temps, présenté le "point covid" était jusque-là Directrice de la Santé publique », pointe Walf Quotidien. Malheureusement, ça n'est pas qu'au Sénégal que les hôpitaux publics sont « malades », souligne pour mieux le déplorer le quotidien burkinabè WakatSera. « Mais comme pour le plus petit bobo, les dirigeants et leurs proches ont le privilège d'aller se faire soigner à l'extérieur, au frais du contribuable d'ailleurs, les hôpitaux manquent souvent de tout », soupire cet autre journal ouagalais.
Ce vendredi 20 mai au Cameroun marque le cinquantième anniversaire de la fin du système fédéraliste à deux États (Cameroun occidental et Cameroun oriental). Il y a un demi-siècle jour pour jour naissait ainsi la République unie du Cameroun. Anniversaire douloureusement vécu dans la partie anglophone du pays, où pouvoir central et groupes séparatistes s'affrontent. Et pour cet an 50 de l'unité nationale, « Yaoundé est prête », lance Cameroon Tribune. « C'est le triomphe d'un demi-siècle de marche en avant », s'enthousiasme ce journal gouvernemental. Youndé, mais pas que… Cameroon Tribune est allé admirer le défilé à Douala où des soldats de l'armée de l'air, de la marine, de l'infanterie, du Bataillon d'intervention rapide, mais aussi des gendarmes, policiers et autres douaniers ont répété au pas cadencé la cérémonie « sous le regard attentif de la haute hiérarchie militaire ». Justement, le Social Democratic Front « prône le boycott du défilé à ses militants », pointe Le Journal du Cameroun. Le SDF « ne trouve aucun intérêt » à participer au défilé du 20 mai, qui est, selon lui, « fait pour glorifier le président de la République, Paul Biya », complète ce trouble-fête de journal. Les frondeurs du PDCI En Côte d'Ivoire, un vent de fronde souffle au sein de la jeunesse du PDCI. L'ancien parti unique, présidé par Henri Konan Bédié, a ses frondeurs parmi les organisations de jeunesse du PDCI. Pour faire court et appeler un chat un chat, ces frondeurs s'impatientent et aspirent à la relève. Alors, à l'approche des élections locales de l'an prochain en Côte d'Ivoire, ils dénoncent l'inertie du PDCI. Ce débat ne se traduit qu'à mots couverts dans la presse proche du PDCI ce matin à Abidjan. À condition de savoir lire entre les lignes. Autrement dit, au PDCI, le linge sale continue de se laver en famille. Ainsi, la Une du quotidien Dernière heure fait-elle état de « murmures ou grognes au PDCI-RDA ». Et, flamberge, une des dirigeantes des femmes de ce parti lance à la Une de Dernière heure : « Si le président Bédié est candidat, ça fait quoi ? », en référence à l'âge avancé d'Henri Konan Bédié comme à la prochaine élection présidentielle prévue en 2025. L'âge du capitaine « Personne ne doit attaquer gratuitement le président Bédié », enchérit un délégué du PDCI de la commune d'Adjamé (agglomération d'Abidjan) en Une du journal L'Héritage. De son côté, la Une du Nouveau Réveil, quotidien proche, s'il en est, du PDCI, fait état de la déclaration de « la Garde Impériale » du parti. La garde Impériale entre dans la fournaise La Garde Impériale ? Cette référence à la formule de Victor Hugo pour désigner le dernier carré des troupes napoléoniennes, et qui est entrée dans la fournaise de Waterloo, indifférente à la mitraille anglaise, se rapporte à un premier cercle de militants autour du président du parti, qui monte la garde contre tout changement. Un vrai airbag ! Justement, le quotidien indépendant Soir Info met les pieds dans le plat, en évoquant les « sombres manœuvres au sein de la formation politique, visant à affaiblir Henri Konan Bédié, son président ». Soir Info publie donc la toute récente déclaration du porte-parole de « la Garde impériale » du PDCI, et dans laquelle Aboubakari Dosso dénonce « la manipulation des militants du PDCI » menée, selon lui, par « certains esprits centrifuges au sein du parti » qu'il qualifie de « militants réactionnaires et rétrogrades, allergiques à tous changements » et qui font usage de « duperies de bas niveaux », rapporte notamment Soir Info.
Amadou Soumahoro est décédé ce samedi 7 mai, à l'âge de 68 ans. Élu à la tête de l'Assemblée nationale en 2019, il avait rencontré d'importants problèmes de santé, sans que leur nature soit dévoilée. Aujourd'hui donc, des réactions essentiellement politiques à découvrir dans la presse. À l'image d'un autre président de l'Assemblée nationale, désormais en exil, Guillaume Soro qui adresse « [s]es sincères condoléances à sa famille, à l'institution parlementaire et à la région du Worodougou dont il était un fils éminent », peut-on lire dans Lepointsur. Ivoiresoir reprend les propos de la députée Yasmina Ouégnin, du PDCI, qui évoque un « illustre disparu » devant la mémoire duquel elle « s'incline respectueusement ». L'Infodrome relève pour sa part les réactions sur les réseaux sociaux de Patrick Achi, le Premier ministre qui déclare : « sa loyauté n'avait d'égal que sa ténacité », et l'ancien ministre Charles Blé Goudé qui insiste : « Là où la mort fauche une personnalité qui a servi l'État, nos rivalités politiques doivent s'éclipser ». Des rivalités en perspectives Comme le souligne le quotidien burkinabè Aujourd'hui au Faso : « l'homme, régulièrement malade n'a jamais pu habiter la fonction de patron de la Basse chambre et les cyniques trépignaient d'impatience pour qu'il passe l'arme à gauche pour libérer le Tabouret » et sa mort « intervient à un moment où le redécoupage du paysage politique, s'effectue mais où le RHDP en place se donne toutes les chances de garder le pouvoir en 2025 ». Rappelant le surnom de « Cimetière » donné à Amadou Soumahoro, cet autre journal burkinabè WakatSéra estime que la Côte d'Ivoire « vient de perdre un troisième gros éléphant de sa mare politique en deux ans » et se demande s'il ne faut pas y voir une « succession d'erreurs de casting ». Un casting il y en aura bientôt un autre, le site Afriquesur7 présage déjà une « guerre de succession » avec cette question : « À qui Ouattara va-t-il confier le perchoir de l'Assemblée nationale ? » Deux noms se distinguent selon ce média : Adama Bictogo, vice-président de l'Assemblée, qui a déjà remplacé à plusieurs reprises Amadou Soumahoro, et un autre vice-président, le doyen, Mamadou Diawara. Abidjan devient, ce 9 mai, la capitale mondiale de la lutte contre la désertification C'est aujourd'hui que débute la 15e conférence des États-parties de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification, la COP15, jusqu'au 20 mai. 5000 personnes, venues de près de 200 pays, sont attendues. Un sommet important aussi localement puisque, rappelle L'Infodrome : « la Côte d'Ivoire qui a perdu une grande partie de son couvert forestier n'échappe pas à l'avancée du désert. Les résolutions de cette COP intéressent donc au plus haut point le pays qui entend dans la vision des autorités, développer son secteur agricole en le modernisant en profondeur ». Fratmat précise que « le président de la République, Alassane Ouattara va présenter "l'initiative d'Abidjan", proposition de la Côte d'Ivoire contre les changements climatiques. Le chef de l'État entend mobiliser lors de cette COP 15, entre 600 millions et 1 milliard de dollars auprès des bailleurs de fonds pour restaurer les terres dégradées. » « Nul doute que des mesures vigoureuses en faveur du reboisement et de la lutte contre la déforestation seront prises sur les bords de la Lagune Ebrié », selon l'Infodrome qui revient également sur le forum des jeunes organisé le 8 mai. Un mécanisme de financement des activités agricoles des jeunes a été annoncé. Une attaque ce week-end dans le nord-ouest du Burkina Faso, dans la ville de Nouna Des hommes armés ont lancé un assaut contre la prison de la ville dans la nuit de samedi à dimanche. L'attaque n'a fait aucune victime ni blessé, selon un communiqué du ministère de la Justice. D'autres sources annoncent la mort d'un volontaire de la défense pour la patrie (un supplétif civil des forces de sécurité) et soixante-cinq prisonniers libérés. Alors Le Pays soulève de nombreuses interrogations : « Pourquoi les militaires basés à Djibasso, Barani et Dédougou n'ont-ils pas bougé, alors qu'ils étaient tous à une cinquantaine de kilomètres de Nouna ? Y a-t-il eu des complices au sein des populations qui ont facilité la tâche aux assaillants avant, pendant et après l'attaque ? » Aujourd'hui au Faso parle de « pied-de-nez » des terroristes au pouvoir. « Les groupes armés semblent être passés à un niveau supérieur, disons-le à la diversification de leur abjection » pour le journal.
Un an de prison, dont un mois ferme, requis à l'encontre de quatre sages-femmes dans le procès de l'affaire dite Astou Sokhna, au Sénégal… C'est à Louga (nord de Dakar, la capitale) que s'est conclu cette nuit le procès en première instance de six sages-femmes dans l'affaire de cette femme enceinte de 9 mois, décédée en couches à l'hôpital régional le 1er avril dernier. En cause, des négligences présumées de la part du personnel de la maternité. Comme le rapporte le site Seneplus, le ministère public a en effet requis une peine d'un an dont un mois d'emprisonnement ferme à l'encontre de quatre des six sages-femmes jugées « pour non-assistance à personne en danger ». Ce journal en ligne signale aussi que le procureur de la République « a par contre demandé la relaxe au profit des deux autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Elles ont comparu libres contrairement à leurs quatre collègues placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril », complète Seneplus. Faure sera-t-il assez fort ? Cette question dans la crise entre le Mali et la Cédéao : le Togo peut-il jouer les médiateurs ? Quel crédit l'organisation sous-régionale peut-elle accorder à son président Faure Gnassingbé dans un rôle de facilitateur ? Question posée en ces termes par le quotidien burkinabè Wakat Sera : « Faure Gnassingbé en sapeur-pompier ou en médecin après la mort ? ». Soulignant le fait qu'aujourd'hui, « le président togolais malgré son jeune âge relatif est le doyen des chefs de l'État en exercice de l'Afrique de l'ouest », ainsi que l'atout du « partage de la même langue française comme outil de négociation » entre lui et les autorités maliennes de transition, ce journal ouagalais est tout sauf sûr que Faure soit « assez fort pour ramener à la normale des positions aussi radicalisées que celles du Mali, de la France, de l'Europe et de la Cédéao ». Raison pour laquelle Wakat Sera conseille au président togolais d'user « d'une diplomatie hors-pair pour ramener ses homologues à de meilleurs sentiments, en leur rappelant que les égos, n'ont plus leur place dans cette situation qui va au pourrissement ». En tout cas, ce recours à un médiateur au moment où le dialogue direct entre Bamako et la Cédéao est loin d'être rompu, souligne le quotidien Le Pays, au Burkina Faso. « Qu'est-ce qui coince pour que les autorités maliennes aient recours à un facilitateur, en la personne du chef de l'État togolais », se demande-t-il ? En attendant d'avoir la réponse à cette question, c'est l'option d'une diplomatie souterraine qui subodore une réalité beaucoup plus difficile que Bamako ne semble vouloir l'avouer, en lien avec l'embargo économique qui met le Mali au bord de l'apoplexie.« Comme quoi, formule Le Pays, on ne peut pas cacher le soleil avec un doigt » ». Yasmina Ouégnin lance un pavé dans le marigot du RHDP En Côte d'Ivoire, Yasmina Ouégnin jette un pavé dans la mare, ce matin, en estimant que « le PDCI n'avait pas besoin de faire alliance avec le RHDP ». C'est ce que pointe en Une le quotidien indépendant L'Inter. Prenant clairement position contre la désormais ex-alliance entre le chef de l'État, Alassane Ouattara et le président de son parti, le PDCI - et qui n'est autre que l'ex-chef de l'État, Henri Konan Bédié - Yasmina Ouégnin dit à cet autre journal indépendant ivoirien qu'est Soir Info que le PDCI « n'avait pas besoin de faire une alliance avec le RHDP, le RDR et autres » (étant précisé que le RDR est le parti d'origine d'Alassane Ouattara), étant également rappelé que cette ex-alliance dite du RHDP avait fait front commun, au second tour de l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, contre le président de la République d'alors, Laurent Gbagbo.
C'était la rentrée, hier, pour le nouveau gouvernement. Un cabinet Achi 2 composé de 32 ministres – 7 femmes et 25 hommes – contre 41 maroquins dans le cabinet précédent. Mais ils n'étaient que 31 présents. Car le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, « n'a pas pointé » hier, au Conseil des ministres. Une absence « des plus curieuses », pointe, lui, en revanche, le journal Soir Info. Mais au-delà de cette absence inopinée, ce que les titres de la presse ivoirienne pointent plutôt en creux ce matin, ce sont les défis qui attendent le nouveau gouvernement. Via des injonctions : « Mettez-vous au travail dès à présent », lance ainsi le président ivoirien à la Une du journal Le Patriote, qui lui est proche. Mot d'ordre repris quasiment mot pour mot par celle du journal Le Jour. « J'attends de vous beaucoup plus d'initiatives et de célérité », enchérit Alassane Ouattara sur celle du journal L'Essor. Avec le nouveau gouvernement de Patrick Achi, en tout cas, « le RHDP montre son vrai visage aux Ivoiriens », estime en Une le quotidien Le Bélier, proche du PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié. Ce que le journal Le Temps traduit par l'affirmation selon laquelle, selon lui, « Ouattara confirme le rattrapage ethnique ». Car, estime ce journal proche, lui, de l'ex-président Laurent Gbagbo, « seul un nordiste figure parmi les 11 sortants. De même, sur les 32 membres du nouveau gouvernement, on ne compte que 12 non-ressortissants du Nord, pour 20 membres de l'Union des élus et cadres du Grand nord », énonce Le Temps. Les défis ? « L'équipe Achi face à la vie chère », souligne la Une du journal Le Bélier. Les défis du gouvernement Achi 2 Justement, cette mise sous pression n'a pas échappé au regard des observateurs étrangers sous-régionaux. « Chose promise chose due », lance ainsi, au Burkina Faso voisin, le quotidienLe Pays. Lequel journal prévient que ce nouveau gouvernement n'a plus qu'à « aller au charbon (car) sous nos tropiques, les émeutes de la faim ont déboulonné bien des régimes ». Sans omettre le « second défi » qui demeure la lutte contre le péril terroriste « qui a déjà fauché des vies en Éburnie ». Autrement dit, insiste Le Pays, « la réduction du train de vie de l'État ne saurait suffire à résoudre définitivement cette épineuse question. Un autre défi, et non des moindres, reste la réconciliation nationale (…) Il est évident que tant que les filles et fils de la Côte d'Ivoire ne se seront pas réconciliés, il sera difficile voire impossible de construire une paix durable sur les bords de la lagune Ebrié », énonce Le Pays. Macron ? Le Pen ? Et l'Afrique dans tout ça ? En France, c'est aujourd'hui le dernier jour de campagne électorale pour le second tour de l'élection présidentielle qui opposera, dimanche, le candidat de La République en marche, Emmanuel Macron, à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Et l'Afrique, dans tout ça ? Que gagne-t-elle ? Telle est la question que pose le journal Mourya, La Voix du Niger. Car lors du débat qui a opposé les deux finalistes, avant-hier soir, débat durant lequel « tout, et parfois rien, a été décortiqué, l'Afrique n'a eu droit qu'à quelques petites secondes d'attention, pardon d'inattention, souligne ce journal nigérien. Pourtant, toutes les tribunes, surtout quand il s'agit de s'en servir pour user et abuser du riche sous-sol de l'Afrique ou s'en servir comme alliée indéfectible à l'ONU, sont mises à profit par les Occidentaux pour la présenter comme le continent de l'avenir, le partenaire incontournable ». Volontaire, Mourya, La Voix du Niger soutient que le développement de l'Afrique « ne viendra jamais d'ailleurs, surtout pas de l'Occident qui se sert de sa position dominante et condescendante pour continuer à pomper les matières premières du continent pour les lui renvoyer en produits manufacturés à des coûts excessifs pour les bourses des Africains contraints à la survie pour faire vivre le "maître" ». Raison pour laquelle, « au soir du dimanche 24 avril, le vainqueur qui sortira des urnes, sera le président élu par les Français, pour les Français. Les Africains doivent se le tenir pour dit », prévient Mourya, La Voix du Niger.
Treize partis politiques et huit groupements politiques étaient conviés hier par le Premier ministre Patrick Achi pour la reprise du dialogue politique. Les discussions devant avoir lieu mardi prochain, le ministre de l'Intérieur a demandé à ces 21 formations politiques de faire parvenir les termes de référence qu'elles souhaitent évoquer ce jour-là. Mais en attendant le 21 décembre, donc, la presse ivoirienne, à de rares exceptions près, salue ce matin cette reprise de dialogue. La Une du quotidien gouvernemental Fraternité Matin hisse ainsi ces mots du Premier ministre, hier à l'ouverture du dialogue : « Il n'y aura qu'un seul vainqueur : la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens » (et l'on admettra ici que l'expression « un seul vainqueur » pour en désigner en fait plusieurs millions est une sorte de figure de style)… La Une du Patriote a préféré choisir ces autres mots dans la voix de Patrick Achi : « Les Ivoiriens nous regardent ». Une formule en forme d'avertissement que clame donc la manchette de ce quotidien proche du RDR d'Alassane Ouattara. « Trouvons des solutions adéquates en concertées à la vie politique du pays… nos citoyens nous regardent », répète ce même Patrick Achi sur celle du quotidien Le Nouveau Réveil, tandis que celle de cet autre journal proche du PDCI de l'ex-président Bédié qu'est le Bélier se demande si Patrick Achi peut ou non « réussir », étant rappelé que le Premier ministre ivoirien est un transfuge du PDCI, l'ancien parti unique créé par le père de la nation ivoirienne Félix Houphouët-Boigny. Cette reprise du dialogue politique, « c'est bien. Et c'est une bonne chose », se réjouit le journal Le Temps. Fidèle au slogan de l'ex-président Laurent Gbagbo, qui a coutume de dire « Asseyons-nous et discutons », ce quotidien qui lui est proche remarque qu'il « ne suffit pas de s'asseoir autour d'une table. Il faut bien s'asseoir, pour bien parler. Et parler bien, pour sauver la Côte d'Ivoire », énonce Le Temps, il ne doit pas y avoir de « sujet tabou (…) Il faut se dire les vérités, pour que les vérités guérissent (…) Pour pardonner, il faut être fort ». Au Burkina Faso, le journal Le Pays estime que les enjeux de ce dialogue politique en Côte d'Ivoire sont « énormes ». En espérant que « la montagne n'accouche pas d'une souris » et dans l'attente de voir « si les fruits de ce dialogue politique tiendront la promesse des fleurs » de l'apaisement du climat sociopolitique, Le Pays assure que la Côte d'Ivoire est « sur le bon chemin ». Au Cameroun, il faudra être vacciné contre le coronavirus pour accéder aux tribunes des matchs de la CAN, la Coupe d'Afrique des nations. Quant aux joueurs camerounais évoluant en Europe, ils seront testés quotidiennement Ainsi le veut l'Association européenne des clubs, et ces mesures ont été entérinées par la Confédération africaine de football et le Cameroun, pays organisateur de la prochaine CAN. Des mesures qui sont tout, sauf du goût de la presse en Afrique. Témoin Cameroon Tribune, dont la manchette est sans équivoque : « Ce sera test et vaccin ! Ce quotidien camerounais précise donc que le public devra être d'abord vacciné, puis présenter un test négatif de moins de 24 heures ou 72 heures selon les cas ». Mais le journal africain plus virulent ce matin est sans conteste le quotidien ouagalais Wakat Sera qui dit « non au énième sabotage ourdi par les Européens ! ». Selon ce quotidien burkinabé, cette « volonté funeste » de l'Association européenne des clubs doit être d'autant plus « combattue avec la dernière énergie » qu'en Europe « se déroulent des compétitions avec un monde fou dans les stades, dans un mépris presque généralisé de la distanciation physique et du port du masque », s'indigne Wakat Sera. Lequel confrère n'est pas dupe, persuadé qu'il est « que cette mesure qui privera la CAN de ses étoiles, repose uniquement sur la défense des intérêts financiers des clubs qui se retrouveront sans leurs éléments de choix dans des matches de championnat. Le business et rien que le business, sans aucun souci moral, ni de respect pour l'Afrique ! », fulmine le journal Wakat Sera.
- Maanguddummaan/araarri ka milkaahaa jiru hinfakkaatu - Lolli yaroo heerragamerraa dheerachu mala - Warri PDCI(Peace & Development Center Intl) dhoksaan maal gaggeessaa? Eenyutu iccitii isaanii ga'bbaasutti shakkamaa? - Kaayyoon Oromo fedhii warra PDCI wajjin walsimataa? Hoggani gurmuu kanaa seenaa keessatti yaroo inni Oromiyaaf baabse jiraa? - Sheeko - sheeko Diagoras warra Griik fii dubbii Survivorship Bias(Abraham Wald) fii xabiyaa waltajjii siyaasaa Oromiyaa. --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/ilmaormaa/message
Tidjane Thiam n'en a pas terminé avec l'affaire d'espionnage interne qui est sans doute à l'origine de son éviction du Crédit Suisse en 2020. Mais le célèbre financier franco-ivoirien semble avoir tourné la page. Il est aujourd'hui l'un des quatre émissaires de l'Union africaine pour la riposte post-Covid et reste un acteur important de la finance internationale. Ses ambitions politiques en Côte d'Ivoire semblent pour l'heure en sommeil. On sait presque tout de Tidjane Thiam. Et surtout ce qu'il pense de lui-même. Ses valeurs : « Je crois beaucoup à la méritocratie » Son courage : « Je n'ai jamais pris de job facile ». Ou encore ses traits de caractère : « J'aime les gens, j'aime bien rire. Je fais souvent de très mauvaises plaisanteries. J'ai un caractère plutôt joyeux ». Et dans ces confessions recueillies par la télévision suisse, le banquier n'oublie pas d'être modeste. « Si j'ai accompli des choses dans ma carrière, je n'ai jamais rien accompli tout seul. On fait des choses en équipe, avec d'autres. » En matière de goûts, il confesse, entre autres, un amour immodéré pour Charles Aznavour. «Les yeux dans les yeux, je ne savais pas…» Né en 1962, ce fils de ministre est un pur produit de l'excellence ivoirienne voulu par le président Houphouët Boigny. Tidjane Thiam a brillé dans les plus grandes écoles françaises. L'École Polytechnique et celle des Mines dont il sort major de promotion en 1986. Avant de rejoindre le monde de la finance. McKinsey, Aviva, Prudential, et en 2015 le Crédit Suisse, deuxième banque du pays qu'il va sauver d'une quasi-faillite. Un homme alors discret, presque secret avec les qualités et les défauts inhérents au monde de la finance. Comme le pense Georges Ugeux, ancien vice-président à l'international de la Bourse de New York : « les banquiers ne manquent ni d'intelligence, ni d'idées. Le problème, c'est qu'ils doivent dans leurs fonctions satisfaire à la fois leurs actionnaires, les pouvoirs publics, la société et donc, ils doivent être multifacettes ». Quitte à avoir d'ailleurs une facette obscure. Tidjane Thiam quittera le Crédit Suisse en 2020 après une affaire d'espionnage de ses collaborateurs dont il se dit innocent devant les caméras de la télévision suisse. « Les yeux dans les yeux, je vous le dit, je ne savais pas… », assurait-il en 2019. Des investissements en Amérique du nord Le monde de la finance est un monde rude. Certains lui feront quelques mauvais procès, des remarques déplacées sur sa couleur de peau. Mais Tidjane Thiam n'a pour autant jamais joué les victimes. « C'est Françoise Giroud qui disait que l'égalité hommes-femmes sera établie le jour où une femme médiocre sera nommée à un poste de responsabilité. Je pourrais faire la même boutade pour toutes les minorités. », dit-t-il. Après son départ de Suisse, Tidjane Thiam ne quitte pas le monde des affaires. En juin 2020, il est nommé administrateur auprès du groupe de luxe français Kering. En novembre 2020, il est nommé président du conseil d'administration du Rwanda Finance Limited, l'agence gouvernementale chargée du développement et de la promotion du Kigali International Financial Centre. Au printemps 2021, sa société d'investissement (Freedom Acquisition I Corp) réussit à mobiliser 345 millions de dollars lors de son introduction sur la Bourse de New York. Ce SPAC (Special Purpose Acquisition Company) envisage d'investir dans le secteur de la santé en Amérique du nord. A moyen terme, il pourrait cibler l'Europe et des marchés émergents en Asie, en Amérique latine et dans certains pays d'Afrique. Des ambitions politiques en Côte d'Ivoire ? Tidjane Thiam s'intéresse à la Côte d'Ivoire. Lui qui y fut brièvement ministre au début des années 90 prend la parole dans le débat sur le troisième mandat d'Alassane Ouattara. Le 7 août 2020, alors que le pays célèbre ses soixante ans d'indépendance, il diffuse une vidéo où l'on peut le voir en posture de leader politique. A-t-il été tenté en 2020 par une candidature à la présidence ? Nul ne le sait avec certitude. On sait qu'il est proche du PDCI, la formation d'Henri Konan Bédié, mais Tidjane Thiam se garde bien de dévoiler son jeu. « C'est vrai qu'il y a des gens ici qui militent pour qu'il revienne à la politique, mais on ne sait pas trop s'il veut s'impliquer », explique Venance Konan, éditorialiste à Fraternité matin. « Et s'il le veut, il faut qu'il parle un peu plus que ça. Et surtout qu'il vienne. Je ne sais pas quel est le problème qu'il a avec la Côte d'Ivoire, mais depuis 21 ans, il n'a pas remis les pieds ici. » Difficile quand on est habitué à la discrétion qui sied au milieu bancaire de se transformer en homme public. Ses proches, comme Lionel Zinsou qui fut lui aussi banquier et qui échoua à devenir président du Bénin estiment que Tidjane Thiam serait mieux à sa place à la tête d'une grande institution financière comme le FMI.