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En Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam ne renonce pas. Deux semaines après sa radiation des listes électorales par un tribunal d'Abidjan, le président du PDCI, le principal parti de l'opposition ivoirienne, continue de croire en ses chances de pouvoir être candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Mais quelle est sa stratégie ? Et que fera-t-il si ça ne marche pas ? Acceptera-t-il que le PDCI présente un autre candidat ? Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. En ligne de Côte d'Ivoire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, la justice ivoirienne se fonde sur le code de nationalité qui indique qu'on perd sa nationalité ivoirienne quand on acquiert une autre nationalité. Mais Tidjane Thiam réplique que cet article du code n'a jamais été appliqué et qu'à ce compte-là, la plupart des joueurs de l'équipe de football de Côte d'Ivoire ne pourraient pas jouer pour les Eléphants…Ousmane Zina : Bon, le fait qu'un texte existe, ou alors qu'une loi existe, ou une disposition existe et qu'elle n'ait jamais été appliquée, elle se trouve alors, cette disposition, dans une forme de silence. Est-ce que le silence de la disposition fait disparaître la disposition en soi ? Ça reste un débat juridique assez ouvert. La décision de justice, elle est là et on est obligé de l'observer en tant que tel.Depuis quelques jours, le PDCI parvient à mobiliser de plus en plus de partisans. Ils étaient plusieurs milliers samedi 3 mai dans les rues d'Abidjan. Une vingtaine de partis d'opposition appellent à un rassemblement le 31 mai. Est-ce que l'exclusion électorale de Tidjane Thiam ne va pas électriser le débat politique ?Oui, on n'est pas à la première expérience d'un jeu politique assez électrique en Côte d'Ivoire. Et je pense que la mobilisation qui est en train de se faire progressivement par le PDCI… Le PDCI est effectivement dans une disposition de combat, de combat politique. Maintenant, la question est de savoir quelle tournure pourrait prendre ce genre de tension. Et je pense que la Côte d'Ivoire n'a pas intérêt à basculer dans aucune forme de violence. L'appel à la violence ne serait pas le bienvenu dans ce contexte déjà fragile et ce contexte régional encore plus fragile.Autre stratégie de Tidjane Thiam, qui est en Europe depuis quelques semaines : pousser la communauté internationale, notamment la Cédéao et les pays européens, à prendre position en sa faveur. Qu'en pensez-vous ?Oui, je pense que c'est une stratégie diplomatique. Vous savez, on l'a vu dans le contexte ivoirien. Comment les accords politiques, les arrangements politiques, forgés à partir de relations avec la diplomatie africaine et la diplomatie internationale, ont pu changer de trajectoire… Et donc cela fait partie de la démarche d'un homme politique, qui a des ambitions présidentielles, de jouer sur ses réseaux, à la fois internes et internationaux, et d'espérer que la diplomatie, par ses actions, puisse faire bouger les lignes. Et l'idée ici, en passant par cette voie de la diplomatie africaine et internationale, l'idée, c'est de finalement trouver peut-être une solution politique à cette situation, à cette crise.« Le candidat du PDCI, en octobre prochain, ce sera moi ou personne », dit Tidjane Thiam. Comment analysez-vous cette stratégie ?Je pense que c'est dans la continuité de la démarche de Tidjane Thiam, qui est arrivé et qui a pris la tête du PDCI. Depuis qu'il a été désigné candidat du PDCI, il est dans cette démarche effectivement de conquête du pouvoir et donc je pense qu'il est dans cette démarche-là d'aller au bout. Et si éventuellement sa candidature n'est pas acceptée, la solution du seul plan qui existe va sûrement déboucher sur un boycott. Je pense que c'est cette impression que ça laisse présager.Si Tidjane Thiam ne peut pas y aller, si Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ne peuvent pas y aller non plus, est-ce que la présidentielle dans six mois ne va pas perdre l'essentiel de sa légitimité ?On peut se poser effectivement cette question de la légitimité par rapport au poids des acteurs. Effectivement, la présence de ce type d'acteurs, notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, donnerait en fait de la tonicité à cette élection présidentielle. Mais aller jusqu'à dire que leur absence délégitimerait cette présidentielle, je pense que le jeu démocratique compose avec ceux qui sont présents et ceux qui peuvent participer sur le plan juridique effectivement à des élections présidentielles.Du côté du parti au pouvoir RHDP, le président Alassane Ouattara ne dit toujours pas s'il va briguer ou non un quatrième mandat. Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?(Rires) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que le président Ouattara va faire. Ce que je sais, c'est que, en fin juin, il y aura un congrès et donc il garde le suspense. Il est, dans cette approche de l'horloge, la maîtrise du temps. Et puis l'effet surprise, on ne sait jamais. Est-ce qu'il y a un dauphin ? Pour l'heure, on ne peut pas penser à un dauphin qui émerge très clairement. On l'aurait su depuis plusieurs mois en arrière. On peut penser à quelques acteurs clés, des cadres qui ont des légitimités électorales par leur parcours. On peut imaginer effectivement ce scénario, mais désigner un dauphin à l'heure actuelle, je ne suis pas très sûr. Dans le contexte actuel, on ne voit pas poindre à l'horizon un acteur qui émerge.
En Côte d'Ivoire, la France va restituer, ce jeudi 20 février, la base occupée par le 43e bataillon d'infanterie de marine (Bima) aux autorités ivoiriennes. Ce camp militaire, situé dans la commune de Port-Bouët, deviendra le camp Thomas-d'Aquin-Ouattara, du nom du premier chef d'état-major de l'armée ivoirienne. Une cérémonie officielle sera organisée en présence des deux ministres de la Défense. Cette rétrocession intervient après deux ans de discussions entre les deux parties. Que va devenir ce camp militaire ? Quelles orientations la coopération militaire entre les deux pays va-t-elle prendre ? Et quid de la coopération avec les autres partenaires internationaux dans le domaine de la sécurité ? Téné Birahima Ouattara, ministre d'État, ministre ivoirien de la Défense, est le Grand invité Afrique de RFI ce matin. Il répond aux questions de notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne. RFI : La rétrocession du 43ᵉ Bima est un symbole fort. Qu'attendez-vous aujourd'hui de la coopération militaire avec la France ? Téné Birahima Ouattara : C'est un sujet dont nous discutons avec la partie française depuis deux ans, depuis 2023. Nous sommes convenus d'avoir un nouveau partenariat. Nous proposons de consolider la coopération de nos forces conventionnelles, de renforcer l'appui de la partie française dans le partenariat avec la Côte d'Ivoire en ce qui concerne le volet renseignement et puis le volet aussi des forces spéciales. Et enfin de contribuer à la montée en puissance de l'armée de l'air de Côte d'Ivoire.Une centaine de militaires français devraient rester pour assurer des formations. Quels sont les besoins spécifiques de l'armée ivoirienne ? Les besoins sont nombreux, je dirais. Voici comment est-ce qu'on pense organiser le 43ᵉ Bima. Nous allons créer un centre d'aguerrissement. Nous avons besoin, avant de projeter nos soldats dans les opérations des Nations unies, de les former. Jusque-là, ces formations se faisaient dans des coins assez reculés. Nous pensons que le 43ᵉ Bima correspond parfaitement à des infrastructures qui correspondent à la formation. Nous avons déjà créé un partenariat avec la France, une école de communication au niveau des armées, ce qui est important, et nous avons l'intention aussi d'y installer un certain nombre de bataillons ivoiriens dans le camp.Quelle est la contrepartie à cette coopération ? La coopération militaire continue avec la France. Il n'y a pas de rupture en réalité parce qu'une équipe de l'armée de l'air, la France va s'installer à Bouaké, par exemple, où il y a des infrastructures appropriées pour la formation des pilotes ivoiriens. Donc la coopération continue en réalité, la France a voulu réarticuler son dispositif en Afrique. On ne peut que donc aller dans ce sens. Mais la coopération continue.A Munich, vous avez eu un entretien avec le commandant d'Africom. Est-ce que l'administration de Donald Trump vous paraît disposée à reconduire le soutien des États-Unis en matière de formation et d'équipement des armées ivoiriennes ? J'ai indiqué au responsable d'Africom, le général Langley, que nous avions quelques inquiétudes parce que nous avions un plan de formation avec les États-Unis qui a dû connaître un ralentissement à partir donc des instructions depuis Washington. Il m'a rassuré. Il m'a rassuré pour me dire que la Côte d'Ivoire constituait quand même un pays important. Et c'est une évaluation qui se fera faîte très rapidement. Et la coopération devrait continuer normalement.En décembre, deux gendarmes ivoiriens qui étaient détenus à Ouaga depuis plusieurs mois ont pu être libérés grâce à la médiation du Togo. Le soldat et le VDP burkinabé sont aussi rentrés chez eux. Passé cet épisode, est-ce que les discussions avec votre homologue burkinabé de la Défense ont pu reprendre ? Le Burkina et la Côte d'Ivoire ont une histoire commune. Nous sommes tellement liés. Nous avons des populations qui sont de part et d'autre (de la frontière, ndlr) qui parlent la même langue. C'est un certain nombre de choses qui font que la Côte d'Ivoire ne peut pas se fâcher avec le Burkina et vice versa. Donc il peut y avoir des incompréhensions, mais très rapidement, ces incompréhensions sont levées. Et puis la vie continue. Je pense qu'il n'y a pas de problème a priori.Vous parlez justement de la frontière. Est-ce que les discussions sur la délimitation de la frontière qui est commune ont pu reprendre ? Oui, effectivement, à Bobo-Dioulasso aujourd'hui, les discussions ont repris pour essayer d'arriver à une délimitation des frontières. On s'est fixé un calendrier qui devrait prendre fin à la fin du mois de juin.Est-ce que vous êtes volontaire pour essayer de relancer les discussions autour de la mise en place de patrouilles mixtes entre le Burkina et la Côte d'Ivoire ? On l'a toujours souhaité. On l'a toujours souhaité. La partie burkinabé nous avait donné des assurances dans ce sens-là, mais pour le moment, ce n'est pas effectif. Mais c'est notre souhait parce que ça permettrait de vraiment régler un problème : cela permettrait à la Côte d'Ivoire de nettoyer le nord ivoirien ; et cela permettrait au Burkina de nettoyer le sud du Burkina. Mais pour le moment, ce n'est pas effectif. La dernière opération que nous avons menée ensemble date de 2021. Depuis, donc, nous n'avons pas encore pu mener d'opération ensemble, mais j'ai bon espoir qu'on puisse y arriver quand même.Une question politique maintenant. Début janvier, à l'occasion des vœux au corps diplomatique, le président de la République a dit qu'il n'avait pas encore pris sa décision concernant le scrutin d'octobre prochain. Pensez-vous qu'il veut y aller ? Posez la question au président de la République.
Les Églises évangéliques de Côte d'Ivoire ont un recours accru aux réseaux sociaux. Chaînes WhatsApp, vidéos TikTok, captations de prêches diffusés sur YouTube, ou encore live sur Facebook ; depuis la pandémie de Covid, les pasteurs usent de tous les outils pour lever des fonds et toucher une plus large audience. De notre correspondant à Abidjan,4h45 du matin à Abidjan… comme presque chaque matin depuis six ans, le pasteur Martial Aké M'bo réveille ses ouailles sur Facebook pour L'heure des vainqueurs depuis sa villa du quartier aisé de Riviéra Palmeraie.Assis à sa table à manger, entouré de ses proches, de deux tablettes et d'au moins deux smartphones, le leader religieux prêche plusieurs centaines de fidèles de Côte d'Ivoire et d'une quinzaine de pays du monde entier. Au programme, louanges, prières, chants… Le pasteur et son équipe de prières tapent des mains pour souhaiter guérison, mais aussi réussite financière pendant soixante-quinze minutes de live, entrecoupées des réactions des personnes connectées.Appels aux donsÀ cinq minutes de la fin du programme, Martial Aké M'bo sollicite les offrandes de ces dernières, pour soutenir la mission de l'Église – des dons envoyés via les applications de transfert monétaire, comme Wave, Orange Money ou MoMo. Une paille pour ce pasteur : « Sur les 800 à 1 000 personnes connectées, il n'y en a peut-être qu'une vingtaine qui me donne quelque chose ; sur un mois, ça ne représente que 1 000 euros par mois », assure celui qui arbore une montre U-Boat Chimera au poignet et possède deux SUV, un BMW X-3 et un Range Rover, dans son garage. Le plus important serait, à l'en croire, l'audience.Pendant son direct, Martial Aké M'bo multiplie ainsi les appels au partage, une manière d'engager d'autres personnes, mais aussi de faire croître son Église. « En partageant, les gens voient forcément des parents, des amis, donc quand j'ai commencé à organiser des programmes à Paris ou à Denver par exemple, ça a été très facile, estime l'homme de Dieu. Dès que je lance sur ma plateforme qu'il y a prière tel jour, à tel endroit, il n'y a plus de place. »À lire aussiEn Côte d'Ivoire, l'engouement pour le rap chrétienInfluenceurs et bâtisseurs d'ÉglisesDes suiveurs, le chef de l'Église Mission Chrétienne Réconciliation en compte actuellement 120 000 sur Facebook uniquement. Martial Aké M'bo est plutôt un « poids moyen », du moins en comparaison avec Camille « Général » Makosso, l'un des influenceurs évangéliques les plus connus d'Afrique francophone. Ce dernier compte 5 millions de suiveurs en cumulé sur toutes ses plateformes (Facebook, Instagram, Tiktok) en janvier 2025.Une audience qui peut s'avérer lucrative – dans l'émission Peopl'Emik sur la chaîne publique La 3, le révérend Makosso a assuré avoir reçu une « dîme » de 140 millions de francs CFA (213 000 euros) de la part d'un footballeur professionnel. Une richesse parfois exhibée, comme lors d'une croisière d'Italie jusqu'à Malte, lors de laquelle Camille Makosso dit suivre une semaine de jeûne à bord d'un paquebot de luxe.Derrière le « bling-bling », Camille Makosso et d'autres influenceurs évangéliques, tels que Gédéon de la Tchetchouvah, ont littéralement pu bâtir leurs lieux de cultes, selon Sosthène Touré, sociologue spécialiste des religions à l'université de Bouaké. « C'est grâce à leur influence que ces religieux-là ont pu lever des fonds et avoir des personnes mécènes qui ont pu venir en aide à la construction de ces édifices », analyse-t-il. Contacté par RFI, Camille Makosso, actuellement en déplacement, n'a pas commenté dans l'immédiat.De YouTube aux méga-rassemblementsAutre manifestation dans l'économie réelle : fin décembre 2024, deux religieux très connus des réseaux ont joint leurs forces à Abidjan, le pasteur Mohammed Sanogo et sa puissante Église Vases d'Honneur, d'un côté, et le youtubeur et podcasteur évangélique burundais Chris Ndikumana, de l'autre. Le premier a en partie facilité la venue du second à Abidjan, en compagnie de deux autres pasteurs influents, le Français Jérémy Sourdril et le Canadien Frank Poulin, deux têtes d'affiche de la chaîne de télévision chrétienne francophone EMCI TV.Le résultat : la « croisade Kanguka », un méga-rassemblement de 300 000 personnes à Songon, dans l'ouest de la capitale économique ivoirienne, selon les estimations des organisateurs. Le tout sans campagne de publicité, mais avec la promesse de « miracles » et de « guérisons ». Selon Sosthène Touré, l'objectif poursuivi par les deux hommes était de partager leur visibilité et de renforcer mutuellement leur influence internationale.Un coup qui a un coût : sur la base de devis obtenus par RFI auprès de sociétés d'évènementiel, la seule location des équipements pourrait avoir coûté au moins 100 millions de francs CFA (150 000 euros). Contacté par RFI, l'un des prestataires de l'évènement dit avoir offert « une remise » compte tenu du caractère religieux du rassemblement, sans confirmer les montants réels engagés. D'après Chris Ndikumana, ce sont les offrandes des croyants qui ont permis cette organisation, aucun appel aux dons n'ayant été lancé durant l'évènement.L'influenceur burundais avait déjà rassemblé des dizaines de milliers de personnes auparavant au stade de l'Amitié de Libreville en juillet 2024 et au stade de Japoma à Douala en novembre 2023, ce qui avait paralysé la circulation dans une partie de la seconde ville du Cameroun.TransparenceReste que les ressources des Églises évangéliques demeurent un tabou, tout comme leur poids réel dans l'économie ivoirienne. Certaines sont pourtant de véritables entreprises, à l'image de Vases d'Honneur, ou de l'Église Protestante Baptiste Œuvres et Mission Internationale, du pasteur Robert Dion. Ce dernier dit employer un peu plus de 800 personnes – la grande majorité des pasteurs rémunérés 200 000 francs CFA par mois, en plus d'avantages –, et posséderait des écoles de formation, un centre médical, ainsi qu'une radio et une télévision. Un « modèle classique », selon ses mots, mais qui demande « une bonne gestion administrative et financière » et plus de transparence dans l'usage des dons. « Beaucoup de jeunes Églises fonctionnent avec les réseaux sociaux, ça fait de la publicité, c'est à la mode, considère ce chef religieux actif depuis 1975. C'est plus facile pour attirer les gens et les inciter à donner. Souvent [sur les réseaux sociaux], on met en avant que tu vas guérir, que tu vas voyager… et dans l'euphorie, les gens donnent. Moi, à mon humble avis, je peux appeler ça de l'escroquerie ».Ces derniers mois, plusieurs signes indiquent que les autorités ivoiriennes entendent renforcer le suivi des activités des cultes. Un recensement et une géolocalisation des associations, et notamment des Églises, sont en cours dans plusieurs régions de la Côte d'Ivoire. En 2018, près de 7 500 communautés religieuses ont ainsi été dénombrées rien que dans le district d'Abidjan, dont 4 250 Églises évangéliques.Par ailleurs, une ordonnance adoptée en juin 2024 impose aux organisations de la société civile, dont les organisations cultuelles, de présenter chaque année un rapport d'activités, de déclarer leurs impôts et d'avoir un compte en banque dans un établissement financier ivoirien, entre autres. Le même texte prévoit en outre l'institution d'un Conseil supérieur consultatif des religions et des convictions. Contactée par RFI, la Direction générale des cultes de Côte d'Ivoire n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.À écouter dans Religions du mondeAfrique: l'essor fulgurant des églises évangéliques et de réveil
Situé au cœur de la Côte d'Ivoire, le marché de gros de Bouaké est devenu, au fil des années, un pilier essentiel du commerce national et régional. Approvisionnant aussi bien les marchés locaux que ceux des pays voisins, cette plateforme joue un rôle-clé dans la distribution des produits agricoles et alimentaires. L'année dernière, pas moins de 350 000 tonnes de produits vivriers en sont sorties. De notre envoyé spécial de retour de Bouaké,Sur une surface couverte de 30 000 m², plus de 500 magasins répartis dans 28 halls accueillent chaque jour un ballet incessant de camions. Ici, au marché de gros de Bouaké en Côte d'Ivoire, tout se joue en gros volumes. Dans les allées dédiées à l'igname, nous retrouvons Keïta Bintou, une commerçante qui s'approvisionne, ici, deux fois par semaine depuis cinq ans. Son fournisseur lui accorde des facilités qui lui permettent de mieux gérer son activité : « Ici, on achète en grande quantité, en moyenne 50 kilos. Et si tu as l'argent pour 50 kilos, tu peux prendre 100 ou 150 kilos. On te les donne, tu vas vendre et après, tu ramènes l'argent. »Chaque mois, près de 2 000 tonnes d'ignames quittent ce marché. Une production ivoirienne qui traverse les frontières jusqu'au Mali, au Sénégal et au Niger. Une chaîne logistique bien organisée, comme l'explique Samaké Abdoulaye, secrétaire général de la filière : « Nous nous approvisionnons directement au bord champ. Il y a le temps de transport, la qualité du produit... Ici, vous avez le choix et nous pratiquons des prix de gros. »À écouter aussiCôte d'Ivoire: à Bouaké, les motos électriques convainquent de plus en plus [2/3]Mais le marché de Bouaké ne se contente pas d'exporter. Il est aussi un point d'entrée pour les produits venus de la sous-région, notamment l'oignon du Niger et du Burkina Faso. Coulibaly Mamadou, responsable de cette filière, détaille le fonctionnement : « Nous avons des partenariats avec les producteurs. Dès que les récoltes sont prêtes, ils nous contactent. Nous achetons l'oignon directement sur place et l'acheminons jusqu'ici, à Bouaké, avant de le redistribuer dans tout le pays. »Des milliers de produits agricoles et vivriers transitent chaque jour par le marché de gros de Bouaké. Une activité supervisée par une société d'exploitation, chargée d'optimiser la distribution. Mouhamed Lamine Saganogo en est le directeur général : « Nous facilitons la commercialisation, de nos entrepôts jusqu'au marché final, en évitant les tracasseries routières. Ce sont des produits périssables, il faut que les camions arrivent très vite à destination. »Pour aller plus loin, un projet d'extension est en préparation : il prévoit notamment la construction de chambres froides, afin d'améliorer la conservation des fruits et légumes.À écouter aussiEn Côte d'Ivoire, un centre de traitement de la lèpre redonne de l'espoir à ses patients [1/3]
Sur les routes de la deuxième ville du pays, les motos électriques sont de plus en plus visibles, un tournant dans la mobilité urbaine. Les nombreux habitants qui se laissent séduire par ce mode de transport sont attirés par les critères économiques et écologiques qu'il présente. L'essor de ce véhicule est-il une simple tendance actuelle ou une véritable révolution en marche ? De notre envoyé spécial de retour de Bouaké, À Bouaké, en Côte d'Ivoire, la moto est reine. Chaque jour, elles inondent les rues, transportant des milliers d'habitants. Mais depuis quelque temps, un nouveau modèle se fait une place : la moto électrique. Silencieuse, sans émission de fumée, elle attire une nouvelle génération d'usagers, comme cette enseignante d'espagnol qui, il y a six mois, a fait le grand saut. Et elle ne regrette pas son choix. « Ce qui m'a le plus attirée, c'est le côté économique, confie-t-elle. Avant, je dépensais entre 3 000 et 4 500 francs CFA par jour en transport. Aujourd'hui, une charge quotidienne ne me coûte pas plus de 200 francs. Toute la journée, je peux faire mes courses sans craindre que la batterie se vide. »Un plein à 200 francs CFA contre plusieurs milliers en carburant, une autonomie de 40 à 100 km pour quatre heures de charge, ces arguments convainquent de plus en plus d'acheteurs. Firmin Kaboré, l'un des premiers à commercialiser ces engins à Bouaké, a vu le marché évoluer. « Au début, les gens étaient sceptiques, ils ne connaissaient pas le produit, explique le commerçant. Mais aujourd'hui, impossible de faire 100 mètres sans croiser une moto électrique. On arrive maintenant à en vendre deux ou trois par mois. »À lire aussi Rwanda : tout nouveau moto-taxi enregistré à Kigali devra être électrique dès 2025200 motos électriques en circulation à BouakéCes modèles électriques sont vendus entre 600 000 et 1 500 000 francs CFA. Environ 200 circulent déjà à Bouaké, une tendance qui pousse même les mécaniciens à s'adapter. Bouaré Souleymane, réparateur depuis une vingtaine d'années, l'a bien compris. « C'est un engin à deux roues, donc ça fait partie de mon métier. Ça prend de l'ampleur, alors on doit se former. Si une formation est disponible, on ira, ça nous aidera à progresser et à mieux gagner notre vie. »Pour les experts, l'essor de ces motos électriques est une avancée positive. « Une moto thermique de 125cc consomme en moyenne 2 à 3 litres tous les 100 km, soit environ 50 à 70 g de CO2 par kilomètre. En remplaçant une telle moto par une moto électrique, on supprime ces émissions directes de CO2 », explique le Dr Cissé Souleymane, environnementaliste.Mais malgré ces avantages, tout le monde n'est pas encore prêt à franchir le pas. Les conducteurs de motos-taxis, par exemple, hésitent encore, craignant des problèmes d'entretien et de robustesse.À lire aussiEn Côte d'Ivoire, un centre de traitement de la lèpre redonne de l'espoir à ses patients [1/3]
En Côte d'Ivoire, la lèpre n'est plus considérée comme un problème de santé publique depuis 2001. Pourtant, le pays continue d'enregistrer environ 800 nouveaux cas chaque année depuis une décennie. À Manikro, près de Bouaké, l'Institut Raoul Follereau accueille et soigne des malades qui luttent, non seulement contre la maladie, mais aussi contre la stigmatisation. Dans ce centre, l'espoir renaît, malgré les épreuves. De notre envoyé spécial de retour de Manikro,« Quand on copiait les leçons, j'avais des crampes et je ne sentais plus ma main. Je ne pouvais même plus tenir un stylo », confie Hervé Kouassi, qui se souvient encore du début de son calvaire. En 2021, il est en classe de 3ᵉ lorsque les premiers signes de la lèpre apparaissent. Déconcerté et sans réponse, il finit par abandonner l'école. Mais son combat est loin de s'arrêter là. « Je me suis mis au travail de boulanger. Souvent, je me brûlais, mais je ne sentais rien, se rappelle-t-il. Les cicatrices s'infectaient dès que j'arrachais la peau. Mon bras était couvert de plaies et, un jour, un doigt est tombé. »Depuis septembre dernier, Hervé est soigné au centre de Manikro, près de Bouaké, en Côte d'Ivoire, un lieu qui symbolise pour lui une seconde chance. Il est l'un des treize patients actuellement pris en charge grâce à l'Institut Raoul Follereau, qui offre des soins gratuits. Ici, le Dr Kaba Lanciné, chirurgien résident, joue un rôle essentiel. « Nous faisons de la chirurgie réparatrice : réhabiliter le visage, les mains pour les rendre fonctionnelles, réhabiliter les pieds, détaille-t-il. Et, quand c'est nécessaire, nous procédons à des amputations pour éviter des complications graves, comme le cancer. »À lire aussi Lèpre : l'accès aux malades est l'un des enjeux pour soigner ce fléau« Interrompre la circulation du virus »La chirurgie redonne parfois de l'autonomie aux malades, mais l'enjeu majeur reste le dépistage précoce. En Côte d'Ivoire, un malade sur quatre découvre la maladie trop tard, souvent avec des mutilations irréversibles. Pourtant, les autorités visent un objectif ambitieux : zéro cas de lèpre d'ici à 2030.« Lorsqu'on dépiste un cas de lèpre, on recherche tous les contacts proches de cette personne et on leur administre un traitement, explique Dr Sylvestre Dizoé, coordonnateur du Programme national d'élimination de la lèpre. Ce traitement est efficace pour empêcher ces sujets de développer la lèpre dans les cinq à dix prochaines années. L'objectif est d'interrompre la circulation du virus. »Cependant, même guéris, de nombreux malades sont confrontés à la stigmatisation. Incapables de retourner chez eux, certains s'installent dans des villages autour des centres de soins, cherchant une nouvelle communauté où reconstruire leur vie.À écouter dans Priorité santé Reportage long format : la lèpre, maladie encore endémique à Madagascar
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur un accord signé entre la Russie et l'Iran et la lutte contre le trafic de cacao en Côte d'Ivoire. Afrique du Sud : le choc après le drame dans la mine de Stilfontein Après quatre mois bloqués à près de 2 000 mètres de profondeur, 240 mineurs clandestins ont été remontés vivants mais les sauveteurs ont également extrait 78 cadavres. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Pourquoi les autorités ne rendent-elles pas inaccessibles ces mines abandonnées ?Avec Claire Bargelès, correspondante de RFI à Johannesburg.Iran/Russie : vers une nouvelle alliance militaire ? Quatre jours avant l'investiture de Donald Trump, le président iranien Masoud Pezeshkian s'est rendu en Russie pour signer avec son homologue Vladimir Poutine un accord de « partenariat stratégique global ». Quels avantages Téhéran espère tirer de ce rapprochement avec Moscou ?Avec Siavosh Ghazi, correspondant de RFI à Téhéran. Côte d'Ivoire : les autorités ont décidé de frapper fort contre le trafic de cacaoCinq hauts responsables administratifs, sécuritaires et militaires de Sipilou, dans l'ouest du pays, ont été suspendus pour leur implication dans le trafic transfrontalier de fèves de cacao. Quels moyens sont déployés sur le terrain pour lutter contre ce phénomène ? Pour décourager la contrebande, pourquoi les autorités ivoiriennes n'augmentent pas le prix du cacao ? Avec Séraphin Prao, économiste enseignant-chercheur à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Les cinémas de Côte d'Ivoire ont connu une année charnière en 2024, avec des ouvertures de salles et un chiffre d'affaires en croissance d'au moins 13 % par rapport à 2023, avec plus d'un milliard de francs CFA sur les dix premiers mois de l'année. Pour mesurer la dynamique du secteur, l'Onac-Ci, l'Office national du cinéma, publie le Côte d'Ivoire Cinéma - Box Office pour mettre un coup de projecteur sur le secteur, redynamisé, de l'exploitation cinématographique. De notre correspondant à Abidjan,La file d'attente s'allonge devant le Majestic Ficgayo. Des adolescents et des familles sont venus s'offrir une séance au cinéma de Yopougon, la plus grande commune d'Abidjan, pour la fin des vacances. Le ticket coûte 3 000 francs CFA pour un adulte, 500 francs de moins pour les enfants. Popcorn dans les mains, Franck est venu avec sa copine. « C'est la deuxième fois que je viens au cinéma de ma vie, confie le jeune homme. Nous sommes venus d'abord parce que c'est la période des fêtes. On a plus de temps, on voulait en profiter pour venir regarder un film au cinéma parce que c'est une autre expérience avec le grand écran. »Dans la salle de 300 places, le couple fait partie des 90 spectateurs présents. À l'écran, c'est Sonic 3, avec Jim Carrey, qui est projeté, un blockbuster familial américain. Les films produits ou coproduits aux États-Unis représentent 80 % de la part de marché des 280 000 entrées enregistrées sur les dix premiers mois de l'année 2024, selon le Box Office et, en moyenne, par séance, il faut compter une quinzaine de spectateurs.Le film d'horreur plébiscitéNancy Aka dirige Majestic One, premier exploitant du pays, qui tire 40 % de son chiffre d'affaires de la billetterie — le reste étant complété par la confiserie (30 %), la vente d'espaces publicitaires avant les séances (15 %), et la location de salles, entre autres. Pour la directrice générale du groupe ivoirien, il y a des formules gagnantes avec les spectateurs ivoiriens. « Ils adorent l'horreur !, observe-t-elle. On va dire qu'on a 35 % de notre public qui est âgé de 16 à 24 ans. Eux, ils vont vouloir des émotions fortes donc ils vont préférer l'horreur et les films d'action. Notre deuxième grand public, ce sont les 25-35 ans. Eux ont plutôt tendance à préférer la comédie. Donc, ça nous donne le top 3 en termes de genre qui marchent dans nos salles : horreur, ensuite action et enfin la comédie. »À cela s'ajoutent les films d'animation familiaux. Sur les dix premiers mois de l'année, Vice-Versa 2 s'octroie la première place, en attendant les bilans de Vaiana 2, Mufasa et Sonic, taillés pour les vacances de Noël. Dans ce contexte, les films ivoiriens sont moins exposés — une demi-douzaine ont été exploités en 2024, pour une part de marché inférieure à 5 %, avant tout des comédies, le genre-roi dans l'industrie ivoirienne, notamment incarné par l'acteur Michel Gohou, vedette du Gendarme d'Abobo. En 2023, Marabout Chéri de la réalisatrice et comédienne Khady Touré s'était aussi hissé à la deuxième place des longs-métrages les plus vus au box-office.Pathé, nouveau challengerMajestic One a passé près d'une décennie en quasi-monopole avec ses sept écrans, dont un ouvert à Yamoussoukro fin 2023. Depuis avril 2024, le groupe ivoirien voit sa position dominante remise en cause avec l'inauguration à Abidjan du complexe du français Pathé Cinémas. Six écrans, des projecteurs 4K et des tarifs bien plus conséquents, à partir de 4 000 francs CFA.Une compétition accueillie avec appréhension, mais finalement acceptée par Nancy Aka. « Ce n'est pas n'importe quel concurrent, concède celle qui tient les rênes de Majestic One depuis un an. Ils ont cent ans d'expérience, nous n'en avons que dix, et ils ont beaucoup plus de moyens. Mais le fait qu'ils soient venus s'installer en Côte d'Ivoire, ça prouve que nous avons eu raison de nous lancer il y a dix ans, en rachetant la salle de l'hôtel Ivoire en 2015. »Huit mois après l'entrée de Pathé sur le marché, la dirigeante juge que les tarifs pratiqués par Pathé induisent différents positionnements pour les deux sociétés. La société au coq occupe le terrain du premium, quand les cinémas Majestic ont l'ambition de la proximité. « Une salle a souffert quand même, celle de l'Ivoire, souffle Nancy Aka. Ça fait dix ans qu'elle est ouverte, et cette concurrence nous pousse à envisager des changements. » Jusqu'à rééquiper la salle de l'Ivoire ? « Joker », répond-elle.À lire aussiAudiovisuel en Côte d'Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d'œuvreRelancer les salles de cinéma sur tout le territoireAvec l'arrivée de Pathé, la Côte d'Ivoire compte désormais quinze écrans, dont treize à Abidjan, en comptant celui de l'Institut français, qui n'a pas une vocation commerciale. C'est encore loin de l'âge d'or du cinéma en Afrique de l'Ouest des années 1970 et 1980, quand le pays comptait une cinquantaine de salles réparties dans tout le pays. Aujourd'hui, l'une des priorités de la politique culturelle ivoirienne est de relancer des salles sur l'ensemble du territoire, selon Germaine Asso, qui suit l'exploitation à l'Office national du cinéma. « En 2024, il y a eu, je peux dire, un coup de fouet, avec le complexe de Pathé et l'ouverture de l'écran à Yamoussoukro à l'hôtel Président. C'est cette volonté-là du ministère de la Culture de rapprocher le cinéma de la population pour que les Ivoiriens puissent aller en salle. »Pour 2025, l'Onac-Ci pousse pour la réouverture d'une salle à Bouaké, la deuxième ville du pays. C'est également l'objectif de Majestic One, qui entend par ailleurs lancer un cinéma itinérant. Avec une idée derrière la tête : tester le marché dans d'autres communes d'Abidjan, mais aussi dans d'autres villes de Côte d'Ivoire. Et pourquoi pas y recréer des cinémas, en espérant un soutien des pouvoirs publics.À lire aussi Cinéma en Afrique : « Les femmes participent à l'essor de l'industrie », dit Emma Sangaré
Au sommaire : Vingt ans après le bombardement sur le camp militaire français de Bouaké en Côte d'Ivoire et la brutale répression sur des civils à Abidjan, quelle justice pour les victimes ? Donald Trump a été réélu cette semaine président des Etats-Unis. Comment a-t-il réussi à reconquérir le pouvoir ? Qu'est-ce que son retour implique pour le reste du monde ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Karine Oriot, correspondante en France de la chaîne de télévision camerounaise Canal 2 International- Eric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle - Jean-Paul Oro, correspondant à Paris du quotidien L'intelligent d'Abidjan, président de l'Union des journalistes ivoiriens en France.
durée : 00:07:22 - Emmanuel Leclère, journaliste auteur d'un livre enquete intitulé Bouaké, hautes trahisons d'Etat. Il revient sur les nombreuses zones d'ombre du bombardement d'un camp de militaires français en 2004 en côte d'Ivoire. 9 soldats français avaient été tués do - Le 6 novembre 2004, neuf soldats français mouraient dans le bombardement de leur base militaire à Bouaké en Côte d'Ivoire. Parmi les victimes, trois soldats du 2e RIMA de Champagné. 20 ans après, on ne connait toujours pas le nom des commanditaires ni les motifs de ce massacre.
Vingt ans après le bombardement du camp militaire français de Bouaké, en Côte d'Ivoire, qui a coûté la vie à neuf soldats français et à un agronome américain, un nouveau livre-enquête, intitulé Bouaké, hautes trahisons d'État : Contre-enquête sur le meurtre de soldats français en Côte d'Ivoire, braque le projecteur sur la fuite des deux pilotes biélorusses par le Togo. Quel est le ministre ou le conseiller de Jacques Chirac qui a pris la décision de les laisser filer ? Pourquoi a-t-il refusé de livrer les pilotes à la justice ? L'auteur de cette enquête, Emmanuel Leclère, grand reporter à France Inter, a réussi à avoir accès à toutes les pièces du dossier judiciaire. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier.
Neckar-Alb Podcast von RTF1 & RTF3 | Reutlingen Tübingen Zollernalb
Die Stadt Reutlingen und die FairNetz GmbH schicken einen bunt bemalten Seecontainer auf die Reise. Ziel ist Reutlingens Partnerstadt Bouaké im westafrikanischen Land Cote d'Ivoire, auch bekannt als Elfenbeinküste. Was er enthält? Wir haben Einblick bekommen. | Videos in der RTF1 Mediathek: www.rtf1.tv | RTF1 - Wissen was hier los ist! |
durée : 00:14:13 - L'invité d'un jour dans le monde - C'était il y a presque 20 ans, le 6 novembre 2004, à Bouaké, en Côte d'Ivoire. Neuf soldats français étaient tués et 35 autres blessés lors d'un bombardement par des avions de chasse. Une affaire toujours irrésolue, avec un banc des accusés resté vide lors du procès.
durée : 00:36:22 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - .Il y a 20 ans, à Bouaké, en Côte d'Ivoire, 9 soldats français étaient tués et 35 blessés lors de bombardements d'avions de chasse. Les commanditaires restent inconnus et, trois ans après le procès, l'affaire demeure non élucidée. - réalisé par : Thomas Lenglain
durée : 00:36:22 - Le 18/20 · Un jour dans le monde - par : Fabienne Sintes - .Il y a 20 ans, à Bouaké, en Côte d'Ivoire, 9 soldats français étaient tués et 35 blessés lors de bombardements d'avions de chasse. Les commanditaires restent inconnus et, trois ans après le procès, l'affaire demeure non élucidée. - réalisé par : Thomas Lenglain
La Côte d'Ivoire est la cible ces derniers jours de plusieurs attaques informationnelles. Fausse couverture de journal, fausse vidéo de coup d'État, faux communiqué de presse, les infox se multiplient sur les réseaux sociaux. Cette désinformation s'attaque principalement au régime d'Alassane Ouattara, mais aussi à la présence militaire française sur place, avec un objectif : déstabiliser le pays. L'exemple le plus marquant de ces récentes attaques informationnelles est une vidéo publiée sur TikTok cette semaine. Elle affirme qu'un « un coup d'État civil vient de tomber en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara renversé au pouvoir ». Évidemment, c'est irréel puisqu'il n'y a pas eu de coup d'État ces derniers jours en Côte d'Ivoire. Malgré ça, cette infox cumule actuellement plus de 5 millions de vues, rien que sur TikTok. Les commentaires montrent que certains internautes tombent dans le panneau.Cette fausse information s'appuie sur des images prétendument filmées en Côte d'Ivoire, mais en réalité, totalement sorties de leur contexte. La vidéo commence par exemple avec des militaires qui brisent la vitre d'un bus avant d'y entrer en force. Une recherche par image inversée (voir ici comment faire) montre qu'il s'agit d'une formation anti-terroriste menée par des militaires sud-coréens en 2023.S'ensuivent les images d'une dizaine de voitures de police poursuivant un pick-up de couleur noire. Vérification faîte, cette scène a été filmée aux États-Unis lors d'une course poursuite en Californie, en 2022.On y retrouve aussi des images venues du Mali ou encore de France, mais pas de Côte d'Ivoire. Le tout est accompagné d'une voix synthétique et d'une musique épique.Une recette simple en apparence, mais malheureusement plutôt efficace selon les statistiques d'audience.Fausse déclaration d'Alassane OuattaraCe faux coup d'État a été accompagné dans le même temps d'une fausse déclaration d'Alassane Ouattara. À en croire une capture d'écran sur les réseaux, le président ivoirien aurait déclaré, dans une interview à Jeune Afrique en mai 2011, : « Je ne dois rien à personne, sauf à la France ». En réalité, la citation originale ne parle pas de la France, mais de la Côte d'Ivoire. « Je ne dois rien à personne, sauf aux Ivoiriens » avait titré l'hebdomadaire. Cette formule a été volontairement modifiée pour décrédibiliser Alassane Ouattara.Faux communiqué de presseLes militaires français présents sur le sol ivoirien sont également ciblés par ces opérations de désinformation. Cette fois, l'infox repose sur un faux communiqué de presse attribué à l'État-major général des armées de la Côte d'Ivoire. Il y est écrit, avec plusieurs fautes d'orthographe grossières, que l'armée française aurait « involontairement attaqué des soldats ivoiriens à Bouaké », ce qui est entièrement faux. Ce document, fabriqué de toutes pièces, a poussé la police ivoirienne à publier un démenti.Un écosystème de comptes sahéliensSi on ne sait pas précisément qui se cache derrière ces opérations de désinformation, nos recherches montrent le rôle joué par un écosystème de comptes domiciliés notamment au Burkina Faso et au Mali. Ces profils diffusent à la fois la propagande des présidents de transition au Sahel, et des fausses informations destinées à déstabiliser les régimes voisins, comme le Bénin et la Côte d'Ivoire.Face à l'intensification de ces attaques informationnelles, les autorités ivoiriennes ont lancé une campagne de sensibilisation contre les infox en ligne. Alors que l'élection présidentielle est prévue d'ici à un an, le scrutin s'annonce d'ores et déjà particulièrement exposé à la désinformation.
En Côte d'Ivoire, qui a commandité le bombardement du camp militaire français de Bouaké, le 6 novembre 2004 ? Vingt ans après, le mystère demeure sur cette frappe qui a causé la mort de 10 personnes, dont 9 soldats français. En France comme en Côte d'Ivoire, les principaux protagonistes sont toujours vivants, mais c'est l'omerta. Aujourd'hui, le journaliste-enquêteur Thomas Hofnung émet tout de même une hypothèse. Chef du service international au journal La Croix, il publie ce mercredi, chez Fayard, Bouaké, le dernier cold case de la Françafrique. RFI : Thomas Hofnung, la thèse de l'avocat Jean Balan sur Bouaké, c'est qu'il s'agit d'une bavure franco-française, les Français auraient poussé le bombardier ivoirien à frapper le bâtiment, qui était censé être vide à ce moment-là, et cela aurait pu alors servir de prétexte aux Français, pour se débarrasser du régime de Laurent Gbagbo. Mais vous écrivez que vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Thomas Hofnung : Parce que je crois au contraire que, à cette époque donc, en novembre 2004, la France s'interpose entre les rebelles de Guillaume Soro et le régime de Laurent Gbagbo, et la France est coincée entre les 2, elle prend des coups de tous les côtés. Et en novembre 2004, on voit qu'on a des renseignements qui expliquent que Laurent Gbagbo va probablement lancer une offensive. La France décide de laisser Gbagbo attaquer. C'est ce que j'appelle dans le livre le « feu orange » de la France. On sait qu'il y a des équipements, des munitions qui arrivent, qui sont d'ailleurs livrés par un marchand d'armes français, Robert Montoya. Et donc, à Paris, on pense au contraire que, pour sortir de la nasse, en quelque sorte, il faut laisser Gbagbo attaquer. On verra bien ce qu'il en ressort. Donc, je ne pense pas du tout que ça soit un coup franco-français qui ait mal tourné, qui était destiné à déposer, à renverser Laurent Gbagbo.Autre thèse sur ce bombardement, elle est défendue par certains officiers français comme le colonel de Revel. C'est celle de l'erreur de tir, les bombardiers ivoiriens traquaient frénétiquement les positions rebelles dans Bouaké, et l'un des Soukhoï aurait raté sa cible. Et là non plus, vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Alors, je dois dire que j'y ai cru à un bon moment, jusqu'à ce que j'aille à Abidjan, pour essayer de rencontrer un certain nombre de protagonistes de l'époque et qui, je dois dire, se sont tous défilés quand j'ai essayé de les rencontrer. Ce qui a suscité chez moi une certaine forme de suspicion en me disant peut-être que, effectivement, ils avaient quelque chose à cacher, tous ces personnages. Et peut-être que ce qu'ils ont à cacher, c'est qu'ils ont fait une erreur. Pas une erreur de tir, mais une erreur de ciblage. C'est-à-dire qu'ils pensaient cibler les rebelles. Ils pensaient peut-être que les rebelles se cachaient dans le camp français. Ça a été dit par certains, notamment par l'ancien ambassadeur Jean-Marc Simon, d'ailleurs à votre micro au moment du procès. Et il me semble que c'est sans doute la thèse la plus vraisemblable. Ils ont peut-être cru vraiment qu'ils bombardaient les rebelles et peut-être des rebelles cachés par les Français.Alors si on retient l'hypothèse de cette erreur de ciblage, qui aurait pu donner cet ordre de frappe ? Est-ce que c'est au niveau de Laurent Gbagbo lui-même ?Je ne crois pas. Je pense que, pour en avoir parlé plusieurs fois avec l'ambassadeur de France de l'époque à Abidjan, il l'a redit lors du procès de 2021, il s'est rendu, il était dans le bureau de Laurent Gbagbo, je raconte cette scène dans mon livre, très peu de temps après le bombardement.Une heure après.Et il a vu alors un homme absolument défait, qui apprenait quasiment la nouvelle. Donc, je pense que ce n'est pas Laurent Gbagbo, je pense qu'il avait complètement sous-traité cette affaire aux militaires. Après, il reste à savoir à quel niveau. Est-ce que c'est un niveau très élevé ou pas ? Est-ce que c'est Kadet Bertin, qui était un des plus proches conseillers de Laurent Gbagbo et qui était très remonté contre les Français ? On ne peut pas exclure, je crois, que ce soit à un niveau subalterne. Peut-être à Yamoussoukro où était l'état-major de l'opération Dignité. Peut-être un officier qui a eu ce renseignement et qui s'est dit : « Ben, avec cette frappe, on va emporter la victoire, on va montrer que les Français sont complices des rebelles, et on en aura fini une bonne fois pour toutes et avec les rebelles et avec les Français. »Et vous évoquez le nom du colonel Patrice Ouei, qui commandait les opérations aériennes ivoiriennes à Yamoussoukro.Oui, il a un profil intéressant, Patrice Ouei, parce qu'il se trouve qu'il avait été officier commandant à Bouaké en 2002 et qu'il avait vécu en direct l'humiliation de septembre 2002, quand les loyalistes avaient dû fuir la ville devant les rebelles. En 2004, il avait donc une revanche à prendre.Et il a été condamné par la justice française il y a trois ans ?Il a été condamné par la justice française par contumace. Son avocat, curieusement, lors du procès à Paris, a fait savoir que son client, donc Patrice Ouei, était totalement hors de cause dans cette affaire, et qu'il était prêt à témoigner. J'ai essayé de le rencontrer à Abidjan et curieusement son avocat m'a dit qu'il avait perdu sa trace. Là aussi, je pense que peut-être, il n'avait pas spécialement envie de parler.Alors l'omerta… Il n'y a pas que les témoins qui ont des choses à dire. Il y a aussi les enregistrements de l'époque, notamment celui de la conversation entre le pilote biélorusse et le copilote ivoirien à l'intérieur du bombardier Soukhoï qui va frapper le camp militaire français. Et ce qui est incroyable, c'est que vous écrivez que cet enregistrement, eh bien, il existe, il est aux mains des autorités françaises, mais que celles-ci refusent de le livrer à la justice française ?Effectivement. Une enquête a démarré en France et les juges qui se sont succédé, il y en a eu 4, je crois que c'est la première, Brigitte Raynaud, qui avait demandé la déclassification de ces enregistrements et, en fait, on lui a opposé le secret défense. Donc ces enregistrements, j'avoue que je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas été versés dans le dossier et pourquoi on ne les a pas entendus lors du procès. Je pense qu'ils auraient pourtant éclairé de manière cruciale les débats. Je crois que les familles attendent toujours des réponses et le procès n'a rien résolu dans ce domaine.À lire aussiLe procès du bombardement de Bouaké en Côte d'Ivoire s'ouvre aux assises de Paris
Qui a commandité l'assassinat de Thomas Sankara en 1987 ? Qui a donné l'ordre de bombarder le camp militaire français de Bouaké en 2004 ? Quel rôle éventuel a joué Pascaline Bongo dans le putsch qui a renversé son frère il y a un an au Gabon ? Avec l'aide du journaliste Frédéric Lejeal, Robert Bourgi publie ses mémoires sous le titre Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique, aux éditos Max Milo. Au micro de RFI, Robert Bourgi témoigne d'abord sur l'attitude qu'a eu Jacques Foccart, le conseiller Afrique des dirigeants français, dans les mois qui ont précédé l'attentat contre le capitaine Sankara, mais également sur les transferts de fonds gabonais envers Jacques Chirac dont Robert Bourgi était responsable. RFI : Robert Bourgi, dans votre livre, vous racontez votre longue amitié avec Laurent Gbagbo, ancien président de Côte d'Ivoire. En novembre 2004, deux avions ivoiriens bombardent une caserne française à Bouaké, 9 soldats français sont tués, puis les 2 pilotes biélorusses essaient d'évacuer par le Togo, où ils sont interceptés. Pourquoi le président français Jacques Chirac a-t-il refusé que le chef de l'État togolais Gnassingbé Eyadema lui livre ces 2 pilotes pour la justice française ?Robert Bourgi : Vraiment, j'ignore tout de cet épisode. Mais, je me suis retrouvé avec Laurent un soir au moment de ce tragique événement. Et Dominique de Villepin [qui a été successivement ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, sous Jacques Chirac, NDLR] m'avait dit : « Essayez de savoir s'il y a du Laurent Gbagbo dans cette affaire. » Et je lui dis : « Laurent, vraiment, es-tu mêlé de près ou de loin ? ». Il dit : « Je t'assure Robert, dis à Dominique, de ma part, que je ne suis en rien mêlé à cette affaire. » Laissant entendre à un moment donné de la conversation : « Mais, il n'est pas impossible que l'entourage de Simone [qui était alors l'épouse de Laurent Gbagbo et Première dame du pays, NDLR] soit mêlé ». Cette phrase, il me l'a prononcée.Sous-entendu les extrémistes de son camp ?Il a dit ça. Je ne sais pas à qui il faisait allusion. Est-ce que c'est l'officier Séka Séka, comme on l'appelait ? Je ne sais pas.Alors pour vous, à cette époque, entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est très compliqué, parce que vous êtes amis à la fois avec Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le président burkinabè qui soutient la rébellion pro-Alassane Ouattara, devenu président de Côte d'Ivoire depuis. Blaise Compaoré, vous l'avez rencontré dès 1986, du vivant de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987). Pourquoi, à votre avis, a-t- il décidé d'éliminer son compagnon d'armes en 1987 ?Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c'est Monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de Monsieur Chirac, m'avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d'être très prudent. » Je dis : « Qu'est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment-là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l'ayant appris, m'appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m'a dit qu'il fallait que tu sois très prudent. Le coup peut venir du plus proche de toi. ». Il me dit : « Remercie le vieux de ma part. » C'était un nom de code pour Foccart. « Je vais être prudent. » Il est arrivé ce que vous savez [assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, NDLR].Quel rôle a joué Félix Houphouët-Boigny, premier président de l'histoire de la Côte d'Ivoire, dans cette affaire ?Je pense qu'il a été très actif par la grâce, si je puis dire, de Chantal.L'épouse de Blaise Compaoré, qui était ivoirienne ?Exactement : elle était la fille d'un administrateur des colonies qui était très proche du président Félix Houphouët-Boigny. Et ce que n'a pas supporté Houphouët-Boigny, c'est que lorsque Thomas allait le voir, il avait toujours le pétard [un pistolet, NDLR] et il avait refusé de venir en tenue civile. Le courant ne passait pas entre eux.Donc, vous pensez que la Côte d'Ivoire est dans le complot ?J'en suis même certain.Autre pays que vous connaissez bien, c'est le Gabon. Dans votre livre, vous dites que le vrai dauphin qui était en capacité en 2009 de succéder à Omar Bongo, chef de l'État de 1967 à sa mort, ce n'était pas son fils Ali mais sa fille Pascaline. Est-ce que vous pensez que celle-ci a approuvé l'année dernière l'élimination politique de son frère Ali Bongo ?Je n'ai plus de contacts avec Pascaline depuis des années. Donc, je ne peux pas donner une réponse à cela. Mais je puis vous dire, connaissant Brice Clotaire Oligui Nguema, l'actuel président du Gabon –je connais Brice depuis 25 ans – que c'est un homme d'autorité, un homme de caractère. Je ne pense pas que quelqu'un ait pu lui susurrer à l'oreille qu'il fallait faire un coup d'État.Depuis son arrivée au pouvoir, vous avez revu Brice Clotaire Oligui Nguema. Est-ce que vous lui avez prodigué des conseils ?Nous avons passé, lui et moi, un peu plus de deux heures ensemble à Dakar. Il m'a dit : « Comment vois-tu les choses, grand frère ? » Je lui ai dit : « Écoute, fais souffler un air de démocratie dans ton pays comme tu le fais, et essaie de te dégager du reproche qu'on pourrait te faire, que c'est la famille Bongo qui continue. » Et je crois que c'est ce qu'il est en train de faire. Et il ne m'étonnerait pas qu'il soit candidat à la présidentielle si y en a une.L'année prochaine ?L'année prochaine, ou peut-être même avant.Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, vous l'avez évidemment connu quand il était le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il y a 20 ans. Quel souvenir vous en avez gardé ?C'est un homme qui a de l'autorité, qui a un certain charisme et c'est un têtu.Dans le bon sens du terme ?Absolument, et j'espère qu'il aura son mot à dire, pour ce qui concerne la politique africaine de la France. Parce que la France a besoin d'un homme qui porte haut sa voix, dans les relations avec l'Afrique. Et surtout ne pas faire preuve d'arrogance.C'est une critique en creux du président français ?Non, pas du tout. Je fais remonter les reproches que font les Africains à notre pays.À lire aussiJacques Foccart, l'homme de l'ombre, à la lumière de ses archives
Avec un âge médian de 19 ans et environ 70% de ses habitants âgés de moins de 30 ans (d'après l'ONU), le continent africain abrite la population la plus jeune du monde. Cette jeunesse constitue un atout majeur pour le développement et le dynamisme du continent, mais elle se trouve confrontée à d'importants défis. Dans un contexte d'urbanisation croissante et de réchauffement climatique, comment façonner le continent de demain ? Quelle place pour les jeunes dans les processus de décision, alors que l'Afrique reste majoritairement gouvernée par des vieux ? Quelles perspectives en termes d'emplois, alors que la Banque africaine de développement alerte qu'environ 10 millions de jeunes Africains arrivent sur le marché du travail chaque année, pour seulement 3 millions de postes disponibles ? Quatrième et dernier volet de notre série consacrée aux jeunesses du monde. • Mamba Souare, cofondateur de l'association ComDev Africa et secrétaire général du Consortium Jeunesse Sénégal• Francis Akindes, sociologue et professeur à l'Université Alassane Ouattara à Bouaké, en Côte d'Ivoire • Muriel Champy, anthropologue à Aix-Marseille Université et autrice de Faire sa jeunesse dans les rues de Ouagadougou (Société d'ethnologie, Paris Nanterre, 2022). Programmation musicale : ► Active - Asaké et Travis Scott► Shézita - Rokia Koné et Yorènce Barcélo.
À la fois porte-paroles et réconciliateurs, dépositaires de la tradition orale, souvent artisans, et parfois poètes ou musiciens, les griots ont longtemps été un élément clef de la structuration des villages du nord de la Côte d'Ivoire d'influence mandingue. En raison des évolutions rapides de la société, le rôle social du griot, qui se transmet de génération en génération, tend à disparaitre. Dans de nombreux villages, les enfants de griots, désireux de gagner leur vie ou de poursuivre leurs études, délaisse la fonction. De notre correspondant de retour d'Odienné,Mamadou Diarassouba, le griot de la petite ville de N'GoloBlasso au nord-est d'Odienné, se déplace avec un bois précieux. Selon le chef du village, un octogénaire qui s'exprime en malinké, son travail est indispensable au bien-être du village :« Nous travaillons main dans la main. Nous rendons grâce à Dieu pour le travail qu'il fait. S'il n'est plus, il faudra toujours que le village ait un griot. Le travail qu'il fait protège tout le monde, c'est un bon travail. Il a pris le flambeau de son père. Toutes les missions que je lui donne, il les accomplit parfaitement. Il œuvre à parvenir à une paix entre les habitants, il protège notre village. Il a beaucoup de pouvoir. Je ne pourrais pas être chef sans lui. »En plus de son travail de tanneur, le griot intervient pour régler les conflits entre les habitants, annoncer les baptêmes et les décès. Son père et son grand-père occupaient déjà la même fonction. « J'aimerais qu'après ma mort, un de mes enfants reprenne ce métier et cette fonction. Il ne faut pas que ce savoir-faire soit perdu, j'aimerais qu'ils puissent continuer mon activité », dit-il.Traditions perduesSes trois enfants ont pourtant quitté le village. Un de ses fils réside à Bouaké, l'autre est mécanicien-taulier dans la commune d'Abobo à Abidjan, tandis que la dernière est doctorante en espagnol. Nous l'avons rencontré dans l'enceinte l'université de Cocody :« Avec notre génération, ça sera très compliqué de rester focalisé sur ce même métier. Le monde évolue, et nous aussi, on essaye d'évoluer et d'apporter un plus pour le village. Avant, les parents le faisaient pour pouvoir subvenir à leurs besoins, mais maintenant, ils font ce métier et après, ils vont au champ. Bon, il y a trop de choses, ça veut dire que le métier n'est pas suffisant. Il faut apporter autre chose pour pouvoir survivre. »S'il est difficile d'obtenir des chiffres précis, les habitants de la région d'Odienné affirment que de très nombreux villages ont perdu leurs griots ces dernières années. Dans le village de Tiémé, Ousmane Doumbia, âgé de 36 ans, a bien voulu reprendre une partie du rôle du griot, les activités d'artisan de son père notamment. Il confectionne des fourreaux et emballe les gris-gris avec de la peau de bête : « Je n'ai pas abandonné l'artisanat et le travail du cuir, mais pour ce qui est du rôle d'orateur, je ne peux pas. Je n'en suis pas un, je ne suis pas capable de m'adresser à une foule. Les villageois m'ont poussé à reprendre le flambeau, mais s'occuper des problèmes de tout le monde n'est plus possible aujourd'hui. »Traditionnellement, les griots sont issus de quatre grandes familles – Mabala, Kenibala, Kouyaté, et Kamara – et ont pour rôle de chanter les louanges du roi et des grandes personnalités qui ont jalonné l'histoire de la région.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle d'octobre 2025 est déjà dans toutes les têtes. La semaine dernière, les déclarations d'Alassane Ouattara et de Tidjane Thiam ont été scrutées à la loupe. Depuis, le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro suscite aussi beaucoup de commentaires. Décryptage avec Ousmane Zina, agrégé de Sciences politiques et maître de conférences à l'université de Bouaké. RFI : Lors de son message à la nation le 6 août, Alassane Ouattara est restée muet sur ses ambitions politiques. À votre avis, est-ce qu'il sera candidat l'année prochaine ? Ousmane Zina : Je ne saurais répondre à cette question. Même si le RHDP, dans différentes déclarations, considère que le président Alassane Ouattara est le candidat naturel. Maintenant, c'est à lui de confirmer cela et je pense qu'il joue la montre, il attend le meilleur moment pour donner sa position claire sur une éventuelle candidature.S'il avait renoncé, est-ce qu'il ne serait pas déjà en train de préparer un dauphin, comme il l'avait fait avec son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avant la présidentielle de 2020 ? On ne saurait le penser ou le dire, parce qu'avec le président Alassane Ouattara, on est habitués à des surprises, des retournements de dernière minute. Et d'ailleurs, en 2020, c'est seulement au mois de mars 2020 qu'il décide effectivement de proposer Amadou Gon comme le candidat du RHDP, jusqu'à ce qu'il y ait ce revirement autour d'août 2020. Et mars 2020, à l'époque, ce n'était pas trop tôt. Donc, il attend le bon timing, le bon moment pour se prononcer là-dessus et je pense que ça fait partie de son mode opératoire.Il y a deux mois, Alassane Ouattara a été piqué au vif par Tidjane Thiam, qui a accusé le pouvoir ivoirien d'avoir laissé reculer la Côte d'Ivoire de sept places dans l'Indice de développement humain (de l'ONU). « C'est de la mauvaise foi », a répondu le parti au pouvoir RHDP. Est-ce le signe qu'Alassane Ouattara prend très au sérieux le challenge du PDCI et de son nouveau président Tidjane Thiam, pour l'élection de l'année prochaine ? Tidjane Thiam, par son profil de technocrate, de financier, n'est pas à négliger. Il prend les rênes de ce grand parti qu'est le PDCI. Et donc forcément, en tant que challenger, ou futur challenger d'Alassane Ouattara, il est clair que tous les mots – qui sont d'ailleurs rares – de Tidjane Thiam seront fortement scrutés.Du côté de Laurent Gbagbo, le fait marquant, c'est l'appel du 14 juillet. Ce jour-là, l'ancien président a lancé un appel pour l'union de toutes les forces politiques d'opposition contre le régime en place. Et la semaine dernière, le GPS de Guillaume Soro vient de répondre favorablement à cet appel. Est-ce que vous êtes surpris par ce rapprochement entre les deux ennemis irréductibles de la guerre civile de 2010-2011 ?Je ne suis pas surpris, dans la mesure où nous sommes habitués à des alliances. Donc, je pense que Laurent Gbagbo est dans une dynamique de rassemblement face à un RHDP qui est hyper puissant, il faut le dire, et qui, depuis près de dix ans, domine sans concession le jeu politique ivoirien. Et l'opposition, en réalité, est à la traîne. Cet appel s'inscrit dans cette volonté de ratisser large au-delà de son parti, le PPA-CI, qui est lui-même en pleine construction. Que le GPS de Guillaume Soro réponde favorablement, je ne suis pas surpris, parce que les partis politiques en Côte d'Ivoire ont l'habitude d'agir par opportunité politique. Et moi, ça ne me surprend pas.À l'heure qu'il est, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont pas le droit d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain. Et ils ont cette phrase, « comment comprendre qu'Alassane Ouattara, qui a souffert en son temps de l'exclusion, soit celui qui aujourd'hui refuse le droit à deux fils de la Côte d'Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? »Vous savez, de cette phrase, on peut comprendre toute la charge émotionnelle, toute la symbolique du propos. Maintenant, la porte qui reste ouverte, en ce qui concerne ces deux cas, c'est la porte politique, c'est la négociation politique, c'est la bonne volonté, le bon vouloir d'Alassane Ouattara qui en décidera. Et le pouvoir juge de l'opportunité d'agir ou de ne pas agir dans certains cas.Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prennent donc l'opinion publique à témoin. Si Alassane Ouattara refuse à ses deux adversaires le droit de se présenter, est-ce qu'il ne risque pas qu'on dise qu'il a peur de ses adversaires ? Non, je ne pense pas que cela soit une logique de peur. Le président Alassane Ouattara, lorsqu'il était dans l'opposition, il a été face à des adversaires assez coriaces. Il a su surmonter plusieurs peurs pour être là où il est. Donc, aujourd'hui au pouvoir, je ne pense pas que cela soit une logique de peur d'affronter les candidats. C'est de l'ordre peut-être de la tactique politique. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro continueront de jouer sur les symboles, sur la mémoire, sur leur passé, de rechercher des failles et de faire passer ce type de messages, jusqu'à ce que la stratégie voulue par eux passe réellement. Maintenant, ils auront en face un parti au pouvoir qui a envie de rester et qui essaie de jouer sur toutes les cordes pour conserver le pouvoir d'État.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
En 2016, il était rentré de Rio avec la médaille d'or autour du cou. Cette fois-ci, le taekwondoïste ivoirien Cheick Cissé ramène le bronze des Jeux de Paris. Une médaille de la confirmation encore plus importante que la première pour l'athlète de 30 ans. Le natif de Bouaké, champion du monde en titre et numéro 1 mondial, a remporté la seule médaille de l'Afrique de l'Ouest francophone samedi 10 août au Grand Palais. Lui, qui a appris le taekwondo à Koumassi, l'une des communes d'Abidjan, rentre mercredi soir à Abidjan pour fêter sa médaille avec les Ivoiriens. Même si le poids lourd boîte après de multiples blessures durant la compétition parisienne, son envie de rentrer en Côte d'Ivoire était plus forte. RFI : Aujourd'hui, vous rentrez en Côte d'Ivoire avec cette belle médaille de bronze. On imagine qu'il va y avoir beaucoup d'attentes et que vous avez hâte de partager cette belle médaille avec les Ivoiriens ? Cheick Cissé : Oui, bien sûr, c'est l'objectif ! J'ai tout gagné au taekwondo, mais aujourd'hui, tout ce que je fais, c'est pour essayer d'inspirer la jeunesse afin qu'ils puissent aussi réaliser leurs rêves, quel que soit le domaine dans lequel ils exercent. Je suis très excité d'arriver en Côte d'Ivoire et de partager ce bon moment avec tout le pays et toute la jeunesse surtout. La Côte d'Ivoire est fière, et surtout l'Afrique. En tant qu'athlète, on ne peut qu'être fier de voir que ce qu'on fait inspire et rend les gens heureux.Comment est-ce que ça va, physiquement ? Il y a eu ce tour d'honneur un petit peu claudiquant – vous boîtiez très bas... Est-ce que vous allez mieux ?Oui, je suis un peu touché au pied et au bras, mais voilà, ce n'est rien de grave. Actuellement, je ne sens pas les blessures parce que le plus important était de retourner en Côte d'Ivoire avec une médaille et de profiter avec tout ce beau public. C'est le plus important.En 2016, vous avez remporté l'or à Rio. Cette fois, vous remportez le bronze. Vous qui avez toujours dit que vous vouliez demeurer champion, est-ce que cette médaille est encore plus belle ? Oui, elle est toujours plus belle. Ce sont des histoires différentes. J'étais en moins de 80 kilos, j'ai changé de catégorie, je suis allé en poids lourd. Je pense que c'est rare de voir un athlète qui fait une médaille olympique dans deux catégories différentes. Faire une médaille à Paris, c'était quelque chose d'important pour moi. C'était un rêve aussi d'avoir une petite partie de la tour Eiffel et de la ramener à la maison.Il y a eu un boom des inscriptions au taekwondo en 2016 après votre belle victoire et la médaille de Ruth Gbagbi. Aujourd'hui, on a 64 000 licenciés en Côte d'Ivoire pour le Taekwondo. Peut-être que cela va inciter encore plus la jeunesse à s'inscrire au taekwondo ?Pas peut-être : c'est sûr ! Parce qu'il y a de nombreux parents qui m'appellent. Pendant mon combat, il y avait une compétition qui s'est déroulée au centre ivoiro-coréen Alassane Ouattara. À chaque fois que je combattais, j'étais sur l'aire de combat, le combat était diffusé en direct et j'ai vu après ma victoire comment les jeunes étaient très heureux. Je pense que ça va beaucoup inciter les parents, et pas seulement pour du taekwondo. Il y a plusieurs arts, il y a le judo, il y a l'athlétisme et ça fait plaisir. Le taekwondo était considéré comme un sport mineur, mais aujourd'hui, avec du travail, j'ai pu démontrer le contraire. Il est possible de faire de grandes choses. Il faut juste avoir de grands rêves, travailler et aussi persévérer. Voilà un peu le message que j'aimerais passer à la jeunesse.En 2016, vous êtes champion olympique avec des entraineurs ivoiriens. Cette fois-ci, vous êtes médaillé olympique en vous entrainant depuis huit ans aux Baléares, mais vous avez quand même tenu à ce que votre ancien maître soit présent. C'est important de ne pas oublier d'où on vient, d'où on a commencé ? Oui, c'est vrai. J'ai eu une éducation très serrée. Dans mon éducation, il y a des valeurs de reconnaissance, d'humilité, et c'était important pour moi d'être avec une personne qui m'a vu commencer, qui a eu confiance en moi. Mes premiers pas ont été faits grâce à lui et s'il n'était pas présent dans ma vie, je ne serais pas là où je suis. C'était important pour moi de, d'abord, le faire voyager, le faire venir à Paris, mais pas seulement, aussi pour suivre sa passion. Parce que le taekwondo, c'est une passion pour lui. Cela a été fait de la meilleure des manières, venir à Paris pour suivre les Jeux olympiques et aussi son athlète depuis tout petit, qui fait une médaille... La seule médaille de l'Afrique francophone. Je suis content.Vous avez aussi des implications à la World Taekwondo (Fédération mondiale de taekwondo). Vous étiez candidat à la Commission des athlètes. Vous tenez aussi à vous impliquer dans le mouvement sportif ?Oui, bien sûr. Je suis aussi membre du Conseil de la World Taekwondo en tant que président de la Commission des athlètes. C'est important, en tant qu'athlète, avec tout ce que j'ai connu comme expérience au taekwondo, d'essayer aussi d'apprendre auprès de la World Taekwondo. Voilà dans quel sens ils me font confiance, pour aussi défendre les droits des athlètes, parce que je pense que les athlètes sont le poumon du sport, ils ont besoin d'avoir une voix très haute. Voilà pourquoi je m'implique dans ce domaine-là.L'année de 2028, c'est presque bientôt. Vous avez plus de 30 ans, ce qui est rare, finalement, au taekwondo, car il y a une maturité très précoce dans ce sport. Beaucoup de champions olympiques ont plutôt la vingtaine. Est-ce que ça vous paraît loin ? Ou est-ce que vous vous dites que c'est dans un coin de votre tête ?Alors avant les Jeux olympiques de Paris, mon objectif était Paris. Maintenant, mon objectif est de rentrer en Côte d'Ivoire et de profiter au maximum avec tous mes jeunes frères, toute la Côte d'Ivoire, et après, on verra la suite. Parce que voilà, l'année a été très longue ! Me projeter encore, cela serait encore difficile, cela serait beaucoup de stress. Vous savez, je fais tout à 1 000 % et quand le moment viendra, on va se projeter pour Los Angeles, mais c'est sûr que j'y serai.Vous avez un fils qui est né il y a deux mois. On imagine que cette médaille, elle est un petit peu pour lui aussi ? Je suis un exemple pour beaucoup de jeunes, et donc c'est aussi important pour moi d'être un exemple pour mon fils. Je suis en train d'essayer d'accomplir beaucoup de choses afin qu'il puisse s'inspirer de cela pour pouvoir tracer sa route. J'ai beaucoup construit et quand il va grandir, il sera vraiment très fier de son père. On essaiera de le suivre au maximum pour qu'il puisse quand même être aussi un grand champion, même si je sais que cela sera difficile d'être plus que son père. Mais voilà, il va suivre ses traces, c'est sûr.À lire aussiCôte d'Ivoire: sur Instagram, le compte «Archives Ivoire» ressuscite les années 1990 et 2000
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient également à vos questions sur une enquête sur les attaques du 7 octobre d'Human Rights Watch, sur les accusations contre l'abbé Pierre et sur la baisse de la production en Côte d'Ivoire. Israël - Gaza : une enquête inédite sur l'attaque du 7 octobre Un récent rapport de Human Rights Watch accuse le Hamas et d'autres groupes armés de centaines de crimes de guerre lors de l'attaque du 7 octobre. Quels sont les autres groupes armés impliqués dans l'attaque selon l'organisation ? Quels nouveaux éléments apportent ce rapport ?Avec Oriane Verdier, journaliste au service international de RFI. Tchad : Mahamat Déby en Libye pour discuter sécurité.À l'occasion d'un forum sur les migrations, Mahamat Idriss Déby aurait abordé avec les autorités libyennes la question des groupes rebelles installés dans le sud du pays. Ont-ils trouvé un accord pour sécuriser la frontière ? Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI. France : l'abbé pierre accusé d'agressions sexuelles Le fondateur d'Emmaüs, l'abbé Pierre est accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles dans un rapport de l'association. Les faits se seraient déroulés entre 1970 et 2005. Comment expliquer ces révélations 17 ans après sa mort ? Comment ces enquêtes ont-elles été menées ?Avec Pierre Olivier, journaliste au service France. Cacao : la production en chute libre au Ghana et en Côte d'Ivoire Dans les deux pays, la production de cacao a connu une importante baisse cette saison. Avec le poids que représentent cette culture dans leurs économies. Que proposent les États ghanéen et ivoirien pour relancer la production ? Avec Séraphin Prao, économiste et enseignant-chercheur à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Rdv avec la star du rap burkinabè (et Prix Découvertes RFI 2013) Smarty. Au cours de cet entretien, ce rappeur conscient et ambassadeur de bonne volonté pour l'UNESCO, revient sur ses engagements politiques, humanitaires et humanistes. De son enfance à Bouaké jusqu'à ses nombreuses tournées dans le monde entier. Dans cet épisode, Tiken Jah Fakoly offre la vidéo surprise. Retrouvez sur la chaîne YouTube de Légendes urbaines la version longue avec en bonus les vidéos surprises d'Asalfo des Magic System, Bela Bowe et le billet d'humeur d'Aimeric Alias Krow
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur l'aide américaine à l'Ukraine et sur les prix du cacao en Côte d'Ivoire. Guerre en Ukraine : à quoi va servir l'aide américaine ? Le Congrès américain, après des mois de blocage, a voté une enveloppe de 61 milliards de dollars pour l'Ukraine. Comment cette aide va-t-elle être utilisée ? L'Ukraine pourrait-elle mettre en place un Dôme de fer pour se protéger des attaques aériennes russes comme cela existe en Israël ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense à RFI. Sénégal : Bassirou Diomaye Faye en visite en Mauritanie Le nouveau président sénégalais s'est rendu en Mauritanie pour sa première visite officielle. Comment expliquer ce choix ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante de RFI à Dakar.Côte d'Ivoire : le prix du cacao crispe les producteurs Alors que le cours mondial de la fève de cacao flambe, les producteurs en Côte d'Ivoire ne touchent que 1 500 Francs CFA pour un kilo de cacao. En cause : le système de vente par anticipation. Pourquoi maintenir un tel système ? L'augmentation des prix du cacao pourrait-elle se répercuter sur nos prix de vente ? Avec Séraphin Prao, économiste, enseignant-chercheur à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
C'est le premier des poids lourds politiques à se positionner pour l'élection présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire. Le 9 mars, le PPA-CI, le Parti des peuples africains, a désigné l'ex-chef de l'État pour être leur champion. Problème, Laurent Gbagbo est sous le coup d'une condamnation pour l'affaire dite du « braquage de la BCEAO » (Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010/2011. De ce fait, Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques et est donc inéligible. Seule une amnistie présidentielle de son ex-rival Alassane Ouattara pourrait le remettre en selle. Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. Il est interviewé par Frédéric Garat. RFI :Ousmane Zina, Laurent Gbagbo vient d'être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par son parti, le PPA-CI, mais Laurent Gbagbo est, à l'heure où l'on se parle, inéligible du fait de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Aussi, on s'interroge, à quoi rime une telle désignation ?Ousmane Zina : Oui, je pense que c'est de l'ordre de la stratégie du PPA-CI. Premièrement, il s'agit de maintenir la figure de Laurent Gbagbo et donc, c'est une sorte de réponse à ceux qui pensent que nous tendons vers la fin de carrière politique de Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait effectivement au PPA-CI de continuer à mobiliser ses militants en faisant exister Laurent Gbagbo au cœur du jeu politique ivoirien. Deuxième stratégie : projeter Laurent Gbagbo comme candidat en 2025, pourtant inéligible jusque-là, c'est aussi une manière de faire le forcing politique pour ouvrir les négociations politiques, seule voie pouvant permettre à Laurent Gbagbo d'être réintégré sur la liste électorale parce que c'est une figure assez forte pour le PPA-CI. Maintenant, reste à savoir si c'est la bonne voie. Sachant bien que, aux dernières élections communales et régionales, le PPA-CI n'a pas fait un très bon score en dépit du fait que Laurent Gbagbo ait été mis en avant comme cette figure très forte du jeu politique ivoirien. On verra bien si cette stratégie marche ou pas. Est-ce qu'il est le seul candidat potentiel au sein du PPA-CI ? Est-ce qu'il n'y a pas une alternative ?Il y a sûrement d'autres figures, il y a d'autres cadres. Beaucoup d'anciens cadres du FPI sont restés avec Laurent Gbagbo, mais est-ce qu'il y a cette volonté de laisser émerger de nouvelles figures, de nouvelles personnes ? Je pense que la figure de Laurent Gbagbo est tellement imposante au cœur du PPA-CI que, pour l'heure, l'on ne voit pas une autre personne qui puisse le remplacer malgré des signes de fragilité annoncés par certains ici et là.Justement, faire campagne, c'est aussi un exercice physique, on le sait. On a vu le « Woody », le garçon vaillant revenir fatigué de La Haye. Est-ce qu'il aura encore l'énergie pour cet exercice ?Il est clair que ce n'est plus le « Woody ». Ce n'est plus le « Woody » que l'on a connu durant les années 2000, de 2000 à 2010. C'est un homme d'un certain âge et, il faut le souligner, qui a connu un moment de maladie. Ce n'est plus forcément le même Laurent Gbagbo, mais il reste l'homme politique fort qui a marqué l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Il y a encore des générations qui se reconnaissent en lui et je pense que ça compte. C'est une voix qui compte dans le jeu politique, c'est une voix qui porte également, et c'est à lui peut-être encore de faire les preuves de sa capacité à mobiliser, de sa parole politique, qui soit ténue et écoutée par des milliers de personnes, comme on l'a vu dans le temps. Et donc, il y a encore des preuves à faire et 2025 n'est pas loin, et il y a du travail au niveau du PPA-CI.Du coup, on s'interroge sur l'attitude d'Alassane Ouattara en matière d'amnistie : soit il amnistie son meilleur ennemi et il endosse ainsi le rôle du grand réconciliateur de la Côte d'Ivoire, soit il n'y a pas d'amnistie et il écarte un candidat potentiellement dangereux pour son propre parti, le RHDP.Cette disposition met clairement le président Ouattara dans une situation de maître du jeu politique. Dans tous les cas, il a un temps d'appréciation qui lui permettra de juger opportun d'aller vers l'amnistie et de se positionner comme grand réconciliateur et espérer récupérer cela dans le sens de ressources politiques qui soient utiles pour 2025. Ou alors, il estimera que c'est une génération qui passe, qu'il n'y a pas lieu de forcer quoique ce soit dans la mesure où lui-même estime que plusieurs signes d'apaisement ont été faits et que ça ne soit pas une urgence. De là où il se positionne, c'est plutôt une candidature à proposer pour le RHDP en 2025, ou sa propre candidature, qui est l'équation la plus compliquée. Maintenant, le jeu politique, c'est le champ des possibles et, en Côte d'Ivoire, ça évolue très, très vite. Il a le temps d'apprécier, il a les cartes en main, de voir ce qui a lieu de faire et qui soit dans le sens de l'apaisement d'une part, mais également qui soit utile pour le RHDP, pour son parti. L'idée étant, bien sûr, de conserver ce pouvoir en 2025.Ousmane Zina, on est en train de parler de Laurent Gbagbo, qui a 78 ans, d'Alassane Ouattara, qui en a 82. 75% de la population en Côte d'Ivoire a moins de 35 ans. Alors, on connaît le poids du respect des anciens, mais est-ce que le jeune électorat ivoirien se retrouve à travers ces leaders politiques ?Très clairement, le besoin de renouvellement générationnel s'impose en Côte d'Ivoire. On constate effectivement ce gap-là, notamment en observant les totaux d'abstention, en observant la participation de ces jeunes-là souvent très faible durant les élections. Je pense qu'il y a un besoin d'activer ce renouvellement générationnel, de le booster. Et, très clairement, ce sont les questions que ces jeunes se posent.À lire aussiCôte d'Ivoire: Laurent Gbagbo désigné candidat pour la présidentielle de 2025 par son parti
Ce mercredi au sommaire de Radio Foot en direct à 16h10TU (17h10 Paris). Demi-finales, c'est le grand jour. Interview, reportages et clés des demies. - Nigeria vs Afrique du Sud !Les Super Eagles partent favoris ! Osimhen et sa bande tomberont-ils dans le piège tendu par les Bafana Bafana et leur stratège Hugo Broos ? Éléments de réponse avec notre envoyé spécial Martin Guez à Bouaké. (prise antenne match commenté à partir 16h50 TU sur RFI)- Côte d'Ivoire vs RDC !Ces Éléphants là sont-ils immortels ? Miraculés à trois reprises depuis le début de la compétition, le pays hôte dans un stade d'Ebimpé tout acquis n'aura sans doute pas de limite ! Les Léopards sont-ils préparés à réaliser un exploit majuscule ? Tout ce qu'il faut savoir sur ce choc avec Christophe Jousset. (match commenté en direct à partir de 19h50 TU sur RFI)- CAN 2025 au Maroc Le Calendrier dévoilé ! La compétition se disputera l'été. Est-ce une bonne nouvelle ? Et pour qui ?Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Remy Ngono, Franck Simon et Xavier Barret — David Fintzel — Diego Tenorio.
Place aux demi-finales de la CAN ce mercredi 8 février, avec un dernier match joué au stade de la Paix de Bouaké : Nigeria-Afrique du Sud. Bouaké avait déjà accueilli une demi-finale de CAN, en 1984. La ville était la seule à l'époque, en plus d'Abidjan, à recevoir la compétition. Depuis, le stade a quasiment doublé de volume après deux rénovations en 2007 et 2018. Et Bouaké a beaucoup changé. La deuxième ville du pays profite aussi de la CAN pour tourner la page douloureuse des années noires et de la crise des années 2000. Avec un acteur central dans l'histoire de la ville depuis 40 ans : le stade, aujourd'hui appelé stade de la Paix. Nigeria-Afrique du Sud à Bouaké : à suivre en direct sur RFI à partir de 17h TU.RDC-Côte d'Ivoire à Abidjan : à suivre en direct sur RFI à partir de 20h TU. À lire aussiCalendrier, résultats et classements des matches de la CAN 2024À lire aussiCAN 2024: Nigeria-Afrique du Sud, Côte d'Ivoire-RDC... ce qu'il faut savoir sur les demi-finales
Ce lundi au sommaire de Radio Foot en direct à 16h10 TU (17h10 Paris) : CAN 2024 : Côte d'Ivoire ! retour sur le miracle de Bouaké. Question : Les Éléphants ont-ils déjà réussi leur CAN ? ; - Focus sur un outsider qui monte, l'Afrique du Sud. Hugo Broos, le monsieur plus des Bafana bafana ? - Les demies, on en salive d'avance !Nigeria vs Afrique du Sud et Côte d'Ivoire vs RDC. Premières impressions ! - LigaL'Atlético arrache le nul à Madrid (1-1) . Le nouveau clasico ? Analyse. - Mbappé vers une annonce de départ ?Le journal Le Parisien annonce le départ du joueur au Real la saison prochaine, les Madrilènes peuvent-ils commencer à rêver ou se sont-ils lassés ?Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Rémy N'Gono, Xavier, Barret et Eric Rabesandratana — David Fintzel — Technique/Réalisation : Diego Tenorio.
Ce lundi au sommaire de Radio Foot en direct à 16h10 TU (17h10 Paris) : CAN 2024 : Côte d'Ivoire ! retour sur le miracle de Bouaké. Question : Les Éléphants ont-ils déjà réussi leur CAN ? ; - Focus sur un outsider qui monte, l'Afrique du Sud. Hugo Broos, le monsieur plus des Bafana bafana ? - Les demies, on en salive d'avance !Nigeria vs Afrique du Sud et Côte d'Ivoire vs RDC. Premières impressions ! - LigaL'Atlético arrache le nul à Madrid (1-1) . Le nouveau clasico ? Analyse. - Mbappé vers une annonce de départ ?Le journal Le Parisien annonce le départ du joueur au Real la saison prochaine, les Madrilènes peuvent-ils commencer à rêver ou se sont-ils lassés ?Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Rémy N'Gono, Xavier, Barret et Eric Rabesandratana — David Fintzel — Technique/Réalisation : Diego Tenorio.
En Côte d'Ivoire, il ne reste plus que quatre rencontres, une à Bouaké et trois à Abidjan, avant la fin de la CAN. Pour le plus grand regret de tous les fans de football. Les habitants du nord d'Abidjan, eux, vont pouvoir souffler un peu. Notamment autour du village d'Ebimpé où se trouve l'immense stade Alassane Ouattara, et dans la commune voisine d'Anyama. Car les jours de match, les locaux doivent prendre leur mal en patience : impossible d'avancer d'un pouce. Malgré les bouchons d'Anyama, conducteurs, commerçants et écoliers restent philosophes malgré tout. À lire aussiCAN 2024: Nigeria-Afrique du Sud, Côte d'Ivoire-RDC... ce qu'il faut savoir sur les demi-finales À lire aussiCAN 2024: Haller, Lookman, Mokoena... ces joueurs qui peuvent faire la différence en demi-finales
Le Journal en français facile du vendredi 02 février 2024, 17h00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : https://rfi.my/AJMo.A
We start the round of 16 today as the Nigerian Super Eagles take on the Cameroonian Indomitable Lions in Abidjan, but before that heavyweight bout Angola will host Namibia in Bouaké.
On Day 11 of the Africa Cup of Nations, we went to Bouaké to watch Algeria vs Mauritania and Cameroon vs The Gambia. Algeria crashed out in the group stages for the second consecutive year, while Cameroon squeaked past The Gambia in Group C.
Les espoirs des Éléphants d'aller loin dans cette Coupe d'Afrique des nations ont été quasiment enterrés hier lundi au stade Alassane Ouattara d'Ebimpé à Anyama avec cette lourde défaite face aux Équato-guinéens. Le score est sans appel : 4 à 0. Une défaite qui prend des allures de catastrophe nationale.« Éléphants, la débâcle !, lâche Fraternité Matin en première page. Les Éléphants humilient tout un peuple », s'emporte le quotidien abidjanais.« La grosse humiliation, renchérit L'Infodrome. Les Éléphants sont lourdement tombés. (…) Les espoirs de se qualifier pour les huitièmes de finale de la 34e édition de la CAN ont pratiquement été écrasés (…). Cette défaite est d'autant plus dévastatrice qu'elle survient alors que l'équipe ivoirienne avait un besoin crucial de victoire pour passer à la prochaine phase du tournoi. (…) L'histoire semble se répéter, soupire encore L'Infodrome. Comme en 1984, lorsque la Côte d'Ivoire a accueilli la CAN et a connu une sortie prématurée du tournoi. (…) La déception est donc palpable (…), poursuit le site d'information ivoirien. Et des questions se posent quant à la gestion du groupe par le sélectionneur Jean-Louis Gasset et quant à son incapacité à résoudre les problèmes tactiques posés par les adversaires des Éléphants. Si l'équipe est éliminée, il sera difficile pour lui de continuer à diriger les destinées des Éléphants. »Humiliation et colère« La lourde défaite des doubles champions d'Afrique a donné lieu à des manifestations de colère et des scènes de violence, note l'envoyé spécial du quotidien burkinabè Aujourd'hui. D'abord au Stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé où Frank Kessié et ses camarades ont été pris à partie, violemment conspués par un public en détresse. Et ces violences se sont poursuivies dans plusieurs quartiers de la capitale où des bus ont été caillassés. Les forces de l'ordre ont par moments fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des supporters en colère, dans certains quartiers d'Abidjan comme à Abobo. »Mince espoirAlors il reste une toute petite chance de qualification. Jeune Afrique a fait les comptes : « Les Éléphants terminent troisièmes du groupe A avec trois points et doivent désormais attendre demain mercredi pour savoir s'ils feront partie des quatre meilleurs troisièmes qualifiés pour les huitièmes de finale. Mais avec une différence de buts négative (-3), la mission semble délicate, relève le site panafricain. La Guinée équatoriale, elle, se qualifie, première de ce groupe, avec 7 points, juste devant le Nigeria, vainqueur de la Guinée-Bissau (1-0) et devancé à la différence de buts. »Échec sportif et politique« Une élimination à ce niveau de la compétition serait un échec aussi sportif que politique, pointe de son côté Le Monde Afrique. Le gouvernement ivoirien a misé sur cet évènement : 1,37 milliard d'euros ont été investis pour construire ou rénover six stades, bâtir des ponts, des routes, des hôtels, des "cités CAN". Nommé en octobre, à seulement trois mois du lancement de la compétition, le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, s'était vu confier la mission d'organiser "la plus belle CAN de l'histoire", selon le président Alassane Ouattara. Le bilan est amer, constate encore Le Monde Afrique. "On n'avait pas l'équipe qu'il fallait, déplore Amadou Koné, ministre des Transports et maire de Bouaké, une des villes hôtes de la CAN. Très peu de gens voyaient cette sélection prendre la coupe. Mais on a pensé qu'avec la ferveur populaire, elle aurait eu un soutien lui permettant de se transcender. [...] On aurait pu gagner 5-0, lâche un proche du président Alassane Ouattara. Mais c'est la vie… Découragement n'est pas ivoirien". »
Ce mardi au sommaire de Radio Foot internationale en direct à 16h10TU (17h10 Paris) : CAN 2024 : le grand débrief de Burkina Faso VS Mauritanie 14HTU à Bouaké avec Eric Mamruth (RFI), les temps forts et enseignements de cette rencontre à la loupe ! - Le groupe E entre en jeu, présentation des deux affiches du jour à Korhogo. Tunisie VS Namibie (17HTU) et Mali VS Afrique du Sud (20HTU) avec Thomas de Saint Léger (RFI) sur place. À lire aussiCAN 2024: revivez le match Burkina Faso-Mauritanie, 1-0Et puis retour sur la désillusion algérienne, les Fennecs ont dû se contenter d'un nul (1-1) hier soir (15 janvier 2024) face à l'Angola à Bouaké. Faut-il déjà s'inquiéter pour des Fennecs pleins d'ambitions ?Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Ibrahima Traoré (ex-international et capitaine du Syli), Xavier Barret et un invité Salim Layouni (spécialiste des Aigles de Carthage) — David Fintzel — Technique/Réalisation : Laurent Salerno.
Ce lundi au sommaire de Radio Foot internationale en direct à 16h10TU (17h10 Paris) : - Le grand debrief : Sénégal vs Gambie ! Le Sénégal frappe fort d'entrée. Les champions en titre n'ont pas tremblé et l'ont emporté facilement sur le score sans appel de 3-0 devant la Gambie. Le débrief. À lire aussiCAN 2024: revivez la victoire du Sénégal face à la Gambie, 3-0Le grand brief, les deux autres affiches du jour à la loupe :- Cameroun vs Guinée à Yamoussoukro (17hTU). Du côté des Lions, André Onana sans doute sur le banc. Le Syli lui, privé de son meilleur attaquant, Serhou Guirassy, blessé. Clés d'une rencontre bien alléchante ! À lire aussiCAN 2024: revivez le match Cameroun-Guinée, 1-1- Algérie vs Angola à 20hTU à Bouaké. L'Algérie sortie dès le premier tour de la dernière CAN est attendue, soif de revanche pour les Fennecs et leur emblématique sélectionneur ! Présentations.- Retour sur les temps forts du week-end. La Côte d'Ivoire, pays hôte qui assure pour son entrée, des ténors qui tremblent et une chute, celle des Black Stars face au Cap-Vert ! Première sensation ! Analyses.Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Ibrahima Traoré (ancien international guinéen), Rémy Ngono (Lion à langue serpentine) et Monsieur Philippe Doucet (journaliste au long cours) — David Fintzel — Technique/Réalisation: Laurent Salerno.
La CAN, c'est déjà demain ! Et avant le coup d'envoi de la 34ᵉ édition à Abidjan, RFI vous propose toute la semaine une série autour des icônes ivoiriennes du ballon rond. Souvent comparé et opposé à Didier Drogba, place aujourd'hui à Yaya Touré. Le milieu de terrain, natif de Bouaké, a joué plus de dix ans avec la tunique orange des Éléphants. Pour près de 100 sélections... Celui qui a disputé 3 Coupes du monde et 6 Coupes d'Afrique a terminé sa carrière en apothéose en 2015. En soulevant la CAN avec le brassard de capitaine, Yaya Touré, l'empereur du milieu, c'est un reportage de Martin Guez et Youenn Gourlay.
Didier Drogba est l'une des plus grandes stars de l'histoire du ballon rond au pays des éléphants. Si l'attaquant n'a jamais gagné la CAN, malgré deux finales jouées, il reste l'icône absolue. La vedette de Chelsea, le médiateur de Bouaké, le meilleur buteur de l'histoire de la sélection et l'enfant du pays. Bien que Didier Drogba ait fait ses classes en France, il a grandi à Andokoi, l'un des quartiers de Yopougon, commune d'Abidjan. À lire aussiCalendrier et résultats de la CAN 2024Tous nos articles, analyses et podcasts consacrés à la CAN 2024
En Côte d'Ivoire, c'est la dernière ligne droite avant le coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations, samedi (13 janvier 2024). Plus d'un million de visiteurs attendus, des investissements massifs dans les installations sportives et touristiques, dans les infrastructures routières. Votre pays est-il prêt ? Quelles retombées attendez-vous de la compétition ? D'Abidjan à Korhogo, en passant par Yamoussoukro et Bouaké et San Pedro, vos réactions nous intéressent ! À lire aussiCalendrier et résultats de la CAN 2024
Quatrième épisode de notre série sur les villes qui accueilleront la CAN du 13 janvier au 11 février. Bouaké, deuxième ville la plus peuplée du pays, reçoit le groupe D, composé du Burkina Faso, de l'Algérie, de la Mauritanie et de l'Angola. Une ville bouillonnante qui fut le siège de la rébellion dans les années 2000, mais qui cherche à aller de l'avant et effacer son image de ville rebelle.
Creusée par l'administration coloniale en 1939, puis municipalisée à l'indépendance, la piscine de Bouaké a fait la renommée de la ville jusqu'à la fin des années 1970. Lieu de fête et de prestige, les présidents du Zaïre et de la Centrafrique, Mobutu Sese Seko et Jean-Bedel Bokassa y ont été reçus avec faste par Félix Houphouët-Boigny. À l'abandon depuis la fin des années 1990, la mairie avait lancé un grand projet de réhabilitation en 2020, mais les travaux sont à l'arrêt depuis un peu plus d'un an, soulevant l'incompréhension de ceux qui militent pour sa réouverture.
Branle-bas de combat à Bouaké avant la CAN. Les hôtels se préparent à recevoir les supporters, sans pour autant réussir à anticiper leur affluence. Les gérants de maquis sont appelés à assister à des réunions publiques concernant l'hygiène et la mise en place de nouvelles taxes. La cité CAN à Bouaké, construite spécialement pour la coupe d'Afrique, ne satisfait les délégations des équipes du groupe D. Des flammes dansent sous les écailles d'une dizaine de poissons piqués. Nous sommes dans le quartier « poulet chaud », au centre de Bouaké. Renommé ainsi pour ses multiples restaurants de plein air. Un quartier où, à coup sûr, les supporters venus pour la CAN iront s'enjailler. Par conséquent, les autorités surveillent les commerçants en amont de la compétition, raconte Félix Sibabi, gérant du Tontonwa.« On se sent mis sous une pression trop forte, j'ai déjà participé à trois réunions. Notre secteur est sous contrôle des différents ministères de l'État, donc on nous dit d'être en règle, il faut être une bonne visibilité pour l'État. Et si tu n'es pas dans les normes, tu vas devoir fermer, ça, c'est clair », déplore-t-il.Obligation de posséder un frigo pour conserver le poisson, et d'avoir un système d'évacuation des eaux usées, par exemple. Des règles que le Tontonwa observe déjà et accepte. Le gérant se dit davantage surpris par l'instauration d'une nouvelle taxe sur les consommations.« La CAN s'approche, mais il y a tout un tas de choses qui ne concernent pas directement la CAN, comme les impôts. On paie déjà des taxes aux impôts, impôts sur les taxes qu'on va délivrer aux clients. À chaque facture, tu devras prélever 100 francs pour l'État », explique Félix Sibabi.Problèmes logistiquesDans ce quartier, les vendeurs ambulants, non enregistrés, seront également priés de plier boutique.Autre point sensible, à deux mois de la compétition, l'accueil des équipes : l'Algérie a déjà annoncé son intention de ne pas résider dans la cité CAN, construite spécialement pour l'occasion, mais jugée trop petite et inadaptée. Les autres délégations, Burkina Faso, Angola et Mauritanie s'interrogent. Mais auront-elles le choix ? Bouaké comprend 240 hôtels et 3542 chambres disponibles, mais très peu ont la capacité de recevoir une délégation de 50 personnes. Et parmi ceux qui le pourraient, certains y rechignent, comme l'Hôtel Mon Afrik. « Logistiquement parlant, c'est aussi très compliqué de recevoir une équipe, bien que financièrement parlant, c'est plus avantageux. Mais pour un événement de cette ampleur, nous, on est plus intéressés de recevoir des supporters, des gens qui viennent voir les matchs », précise Marushka Prochazka, la directrice de l'hôtel.À Bouaké, un nouvel hôtel de 40 chambres est en construction, tandis que l'Hôtel du Stade, en pleine réfection, devrait accueillir l'équipe d'Algérie. Ailleurs, comme ici à l'Hôtel de l'Art, on s'active pour finaliser les travaux à temps.À lire aussiÉliminatoires Mondial 2026: La Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Tunisie et le Mali tiennent leur rang
La semaine ivoirienne continue à Abidjan en direct du Femua (Festival des musiques urbaines d'Anoumabo) pour une 15ème édition sur la thématique « Sécurité alimentaire et agriculture durable ». En compagnie de Florelle Manda et d'Aman Ado, président du Club RFI d'Abidjan, nous recevons les artistes ivoiriens Safarel Obiang, Mc One, Oprah et DRE-A, tous à l'affiche du festival qui se clôturera le 30 avril 2023 à Bouaké. (Rediffusion) Retrouvez notre playlist sur Deezer :Safarel Obiang - Ils sont où ?Mc One - CocaïnaDre-a - CommandoOprah - Amina.
En mai 2023, la ville de Bouaké en Côte d'Ivoire a reçu une délégation pour une mission particulière : évaluer trois sites de prise en charge des troubles psychiatriques, pour savoir s'ils respectent les droits des patients, selon les nouvelles normes de l'OMS. Des psychiatres, des psychologues, des patients en phase de guérison, des associations de familles affectées par ces troubles, venant de Côte d'Ivoire, de France et du Burkina Faso se sont rendus à l'Hôpital psychiatrique de Bouaké, à l'Institut Saint-Camille et dans un centre de prières des environs de Bouaké, à la rencontre des patients, du personnel soignant, et du Pasteur Jeremy, « sobrement » surnommé « Le Prophète », pour un état des lieux.Un reportage d'Igor Strauss.
En mai 2023, la ville de Bouaké en Côte d'Ivoire a reçu une délégation pour une mission particulière : évaluer trois sites de prise en charge des troubles psychiatriques, pour savoir s'ils respectent les droits des patients, selon les nouvelles normes de l'OMS. Des psychiatres, des psychologues, des patients en phase de guérison, des associations de familles affectées par ces troubles, venant de Côte d'Ivoire, de France et du Burkina Faso se sont rendus à l'Hôpital psychiatrique de Bouaké, à l'Institut Saint-Camille et dans un centre de prières des environs de Bouaké, à la rencontre des patients, du personnel soignant, et du Pasteur Jeremy, « sobrement » surnommé « Le Prophète », pour un état des lieux.Un reportage d'Igor Strauss.
De plus en plus d'enfants, souvent très jeunes, sont victimes de cancer, sous différentes formes, sans que l'on en connaisse les causes précises. Difficile, dans ce contexte, de dépister rapidement la maladie et impossible, contrairement au cancer de l'adulte, de faire de la prévention. Alors comment prendre en charge cette maladie chez les jeunes enfants ? Pour le savoir, Igor Strauss s'est rendu dans l'Unité d'Oncologie pédiatrique du CHU de Treichville à Abidjan, la première unité consacrée aux enfants en Côte d'Ivoire, créée en 1995. S'il existe désormais deux autres unités pédiatriques consacrées au cancer de l'enfant, à l'Hôpital Mère-Enfant de Bingerville et au CHU de Bouaké, celle de Treichville reste la plus importante. Sur les 350 nouveaux cancers de l'enfant dépistés chaque année en Côte d'Ivoire, 250 sont pris en charge au CHU de Treichville. Comment fonctionne un tel service ? Comment annoncer à un parent que son enfant est victime d'un mal incurable ou parler d'une rechute ? Faut-il expliquer la maladie aux enfants et comment leur parler de la mort ? Des questions éthiques, philosophiques, qui rythment le quotidien du personnel soignant de cette unité.► Un reportage long format d'Igor Strauss.
De plus en plus d'enfants, souvent très jeunes, sont victimes de cancer, sous différentes formes, sans que l'on en connaisse les causes précises. Difficile, dans ce contexte, de dépister rapidement la maladie et impossible, contrairement au cancer de l'adulte, de faire de la prévention. Alors comment prendre en charge cette maladie chez les jeunes enfants ? Pour le savoir, Igor Strauss s'est rendu dans l'Unité d'Oncologie pédiatrique du CHU de Treichville à Abidjan, la première unité consacrée aux enfants en Côte d'Ivoire, créée en 1995. S'il existe désormais deux autres unités pédiatriques consacrées au cancer de l'enfant, à l'Hôpital Mère-Enfant de Bingerville et au CHU de Bouaké, celle de Treichville reste la plus importante. Sur les 350 nouveaux cancers de l'enfant dépistés chaque année en Côte d'Ivoire, 250 sont pris en charge au CHU de Treichville. Comment fonctionne un tel service ? Comment annoncer à un parent que son enfant est victime d'un mal incurable ou parler d'une rechute ? Faut-il expliquer la maladie aux enfants et comment leur parler de la mort ? Des questions éthiques, philosophiques, qui rythment le quotidien du personnel soignant de cette unité.► Un reportage long format d'Igor Strauss.
Capitale de la rébellion de 2002 à 2011, la deuxième plus grande ville de Côte d'Ivoire a-t-elle retrouvé un nouveau souffle ? Quelles améliorations constatez-vous dans votre vie quotidienne ? Quelles sont vos attentes, vos priorités ? Nous lançons le débat avec les habitants de Bouaké. Avec : - Amadou Koné, ministre des Transports, député de Bouaké. Candidat RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) aux élections municipales - Gnamien Konan, député de Botro. Membre du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) - Michel Amani, membre du Parti des PPA-CI, Parti des peuples africains Côte d'Ivoire.
Capitale de la rébellion de 2002 à 2011, la deuxième plus grande ville de Côte d'Ivoire a-t-elle retrouvé un nouveau souffle ? Quelles améliorations constatez-vous dans votre vie quotidienne ? Quelles sont vos attentes, vos priorités ? Nous lançons le débat avec les habitants de Bouaké. Avec : - Amadou Koné, ministre des Transports, député de Bouaké. Candidat RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) aux élections municipales - Gnamien Konan, député de Botro. Membre du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) - Michel Amani, membre du Parti des PPA-CI, Parti des peuples africains Côte d'Ivoire.