Podcasts about au tchad

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Appels sur l'actualité
[Vos questions] En RDC, les emplois fictifs coûtent 800 millions de dollars

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later May 2, 2023 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la rencontre entre les présidents iranien et irakien, sur les critiques entourant l'organisme en charge du référendum constitutionnel au Tchad et sur la fin des concertations entre l'opposition et le pouvoir de transition en Guinée. RDC : le scandale des 300 000 emplois fictifs  Selon l'Inspection générale des finances, les emplois fictifs coûtent 800 millions de dollars chaque année à la République Démocratique du Congo. Quelles stratégies vont être mises en place pour lutter contre ces emplois fictifs ? Des sanctions sont-elles prévues pour punir les agents et les responsables de ces irrégularités ?  Avec Pascal Mulegwa, correspondant de RFI à Kinshasa.     Iran/Irak : la crainte des États-Unis  Le président irakien s'est rendu en Iran, le week-end dernier, afin de rencontrer son homologue. Quelles sont les relations actuelles entre les deux pays après des années d'hostilité ? Pourquoi les Américains voient-ils d'un mauvais œil ce renforcement des liens entre les deux pays ?  Avec Nasser Etemadi, journaliste au service en langue persane de RFI    Tchad : le référendum constitutionnel critiqué  Au Tchad, les opposants menacent de boycotter le référendum constitutionnel, prévu en novembre. Selon eux, la Conorec, l'organisme chargé d'organiser le scrutin est dominé par le MPS, le parti de l'ancien président, Idriss Déby. Les autorités de transition pourraient-elles revoir la composition de la Conorec ?  Avec Evariste Ngarlem Toldé, docteur en Science politique, politologue.    Guinée : l'opposition annonce la reprise des manifestations  Les Forces vives de Guinée ont annoncé mettre fin à leur participation aux concertations engagées avec la junte au pouvoir. Pourquoi les Forces vives se sont-elles retirées des pourparlers ? Peut-on s'attendre à une intensification des manifestations ?  Avec Kabinet Fofana, analyste politique, directeur de l'association guinéenne de Science politique.     

Journal de l'Afrique
Soudan : les combats font au moins 330 morts, plus de 10 000 personnes ont fui au Tchad

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 20, 2023 16:23


Au sixième jour des combats au Soudan, la population paye un lourd tribut . Selon l'Organisation mondiale de la santé, les affrontements ont déjà fait 330 morts et 3200 blessés dans le pays depuis samedi et la situation humanitaire s'aggrave d'heure en heure. Entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats pour trouver refuge au Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: 2 ans après la mort d'Idriss Déby Itno

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 19, 2023 20:00


Au Tchad, deux ans après la mort du président Idriss Déby Itno et l'arrivée au pouvoir de son fils Mahamat Idriss Déby, quel bilan dressez-vous de la transition ? Quels sont les avancées et les échecs ? Les conditions sont-elles réunies pour un retour à l'ordre constitutionnel et la tenue des élections en 2024 ? Nous lançons le débat.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: deux vagues de libérations

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 11, 2023 20:00


Au Tchad, 380 rebelles du Fact et 259 manifestants du 20 octobre ont été libérés après avoir bénéficié d'une grâce présidentielle. Ce geste de Mahamat Idriss Déby suffira-t-il à décrisper le climat politique ? Quel impact ces libérations auront-elles sur la suite de la transition ? 

Appels sur l'actualité
Vos questions d'actualité: Russie/ONU, Nationalisation au Tchad, Kidal, Macron en Chine

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 10, 2023 19:30


Chaque jour, des journalistes, correspondants, spécialistes de différents pays ou experts dans leur domaine viennent vous répondre en direct à toutes les questions que vous vous posez sur l'actualité.  Chine : l'échec diplomatique de Macron ? Lors de sa visite à Pékin, Emmanuel Macron a souligné le rôle majeur que peut jouer la Chine dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. Pourquoi pense-t-il que la Chine peut permettre d'apaiser la guerre ? Cela signifie-t-il qu'il soutient le plan de paix chinois ?  Avec Stéphane Lagarde, correspondant permanent de RFI à Pékin Tchad : les raisons de la nationalisation des actifs d'ExxonMobil L' Etat tchadien a décidé de nationaliser les actifs de la société ExxonMobil (Ex-Esso). Pourquoi les autorités ont-elles pris une telle décision ? Peut-on imaginer un recours de la société pétrolière devant la justice ? Avec Charlotte Cosset, journaliste au service économie de RFI. Mali : Kidal sous tension après le survol d'un avion de l'armée Le 5 avril, un avion de l'armée malienne a survolé la ville de Kidal, contrôlée par les anciens rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Sait-on pourquoi l'armée a effectué cette opération alors qu'elle n'avait pas survolé la région depuis 2012 ?  La Coordination des mouvements de l'Azawad a dénoncé une violation du cessez-le-feu. Peut-on s'attendre à une reprise des hostilités entre les autorités maliennes et les ex-rebelles de la CMA ?  Avec Serge Daniel, correspondant régional pour le Sahel, basé à Dakar.     Guerre en Ukraine : que change la présidence russe de ONU ? Depuis le début du mois d'avril, la Russie préside le Conseil de sécurité de l'ONU. Sa présidence est effective pendant un mois. Quelles conséquences cette présidence peut-elle avoir sur la guerre en Ukraine ?  Avec Pierre Bodeau-Livinec, professeur de droit public, directeur du CEDIN, Centre de droit international de l'Université de Nanterre

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: deux grâces présidentielles en moins d'une semaine

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 30, 2023 20:00


Au Tchad, après voir gracié 380 rebelles du FACT, le président de la transition Mahamat Idriss Déby a gracié 259 personnes condamnées pour leur participation à la manifestation du 20 octobre 2022. Ces deux grâces présidentielles permettront-elles d'apaiser les tensions ? Nous lançons le débat. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Appels sur l'actualité
Vos questions d'actualité: Nucléaire iranien, Résolution ONU, Wagner au Tchad, M23 à Rubaya

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 1, 2023 19:30


Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin :  RDC : le groupe rebelle M23 n'a toujours pas amorcé son retrait. Par Adolphe Agenonga Chober, professeur à l'Université de Kisangani, spécialiste des questions de sécurité en République Démocratique du Congo. Tchad : que sait-on du projet de déstabilisation du groupe Wagner ? Par Benoît Faucon, journaliste au Wall Street Journal.   Nucléaire : le programme iranien se rapprocherait du seuil de l'arme atomique selon l'AIEA. Par Nasser Etemadi, journaliste au service en langue persane de RFI. Résolution sur la Russie à l'ONU : le vote des pays africains. Par Alexandra Novosseloff, chercheuse associée au Centre Thucydide de l'Université Paris-II-Panthéon-Assas, spécialiste de l'ONU.       * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Journal de l'Afrique
Au Tchad, les pays du G5 Sahel veulent relancer la machine

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Feb 20, 2023 11:39


À N'Djamena, des dirigeants du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad se réunissent lundi 20 février dans le cadre du G5 Sahel. Au menu des discussions, la lutte contre les menaces transnationales. C'est le premier sommet extraordinaire de cette organisation régionale et il se tient sans le Mali qui en avait claqué la porte en mai 2022.

Sur le fil
Au Tchad, histoire d'une répression dans un désert brûlant

Sur le fil

Play Episode Listen Later Feb 6, 2023 7:26


Ou étiez vous le 20 octobre 2022 ?  Au Tchad, partenaire privilégié de la France au Sahel, c'est une date dont tout le monde se souvient. Ce jour-là, au moins cinquante personnes sont mortes lors de manifestations, pour la plupart des jeunes qui réclamaient à l'homme fort du pays, le général Mahamat Idriss Debi, la tenue d'élections libres. C'étaient les pires violences depuis des décennies. La veille, des centaines de personnes soupçonnées de vouloir participer à ces manifestations interdites avaient été arrêtées pour être transférées vers une prison au cœur du désert. Certaines auraient subi des tortures, d'autres n'en sont pas revenues. Une équipe de l'AFP a pu recueillir les témoignages de plusieurs prisonniers, et je tiens à vous prévenir,  ils sont durs.   Sur le Fil revient sur ces événements avec un des correspondants qui a mené l'enquête, Thomas Gropallo et avec l'anthropologue tchadien Remadji Honaithi.  Pour lui, la France, alliée du régime, doit davantage s'impliquer pour faciliter une transition démocratique.  Sur le terrain: Laura Diab et Ali Abba Kaya.  Réalisation: Michaëla Cancela-Kieffer. Sur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com ou sur notre compte Instagram. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45.  Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme !

Atelier des médias
WenakLabs fait le pari de lancer un Media Lab au Tchad

Atelier des médias

Play Episode Listen Later Feb 4, 2023 30:31


L'atelier des médias s'est rendu à N'Djaména dans les locaux de WenakLabs. Ce lieu moteur de l'écosystème numérique tchadien a ouvert le 18 janvier 2023 un Media Lab, une structure destinée à accompagner celles et ceux qui veulent entreprendre dans la création de contenus. Avec les interventions de : Abdelsalam Safi, directeur exécutif de WenakLabs Deuh'b Zyzou, manager du Media Lab de WenakLabs Tony Ives, responsable production du Média Lab Suzanne Nassima Outman, responsable des opérations pour Le N'Djam Post Houphet le soldat, vidéaste Dans Mondoblog audio, le blogueur haïtien Job Peterson Mompremier raconte son expérience de l'exil. Il y a six ans, il a dû quitter à la fois son pays et sa famille.     

Atelier des médias
Atelier Désinfox au Tchad et poursuite du développement de WenakLabs

Atelier des médias

Play Episode Listen Later Jan 28, 2023 29:31


L'atelier des médias a proposé mi-janvier à N'Djaména et Abéché, au Tchad, des ateliers de décryptage des médias sur la collecte et le traitement de l'information à l'ère numérique. Au micro de Steven Jambot, Mahamat Saleh Beindjeré et Issakha Khatir Hassap, du club RFI dans la capitale tchadienne, expliquent comment les infox se diffusent au Tchad et pourquoi il est important de se former à la vérification des faits et des images.  Fadoul Hissein Abba, cofondateur et directeur lab innovation de WenakLabs, raconte la poursuite du développement de ce lieu créé en 2014 à N'Djaména pour sensibiliser, former et accompagner les acteurs de l'écosystème entrepreneurial et numérique tchadien. 

Appels sur l'actualité
Vos questions d'actualité: Chinafrique, Procès du 28 septembre, Opposition au Tchad

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jan 25, 2023 19:30


Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité.   Guinée : Moussa Dadis Camara se dit victime d'un complot. Par Matthias Raynal, correspondant de RFI à Conakry. Afrique : la compétition stratégique américaine et chinoise. Par Folashadé Soulé, chercheure en Relations internationales à l'Université d'Oxford, professeure invitée à l'Université du Ghana, spécialiste des relations entre l'Afrique et les pays émergents. Tchad : vers un retour de l'opposant Succès Masra ? Par Madjiasra Nako, correspondant de RFI à N'djamena. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: 3 mois après le «jeudi noir»

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jan 23, 2023 20:00


Au Tchad, trois mois après la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, le pouvoir et l'opposition se renvoient toujours la responsabilité de ces évènements. Comment apaiser les tensions ? Quelles en sont les conséquences sur la transition ? Vos réactions nous intéressent. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Invité Afrique
Reed Brody: «C'est grâce à la ténacité des victimes que le procès d'Hissène Habré a pu se tenir au Sénégal»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 6, 2022 10:21


« La traque d'un dictateur »... C'est le titre du livre que publie l'avocat américain Reed Brody, qui s'est rendu célèbre par ses 25 années de combat pour faire juger l'ancien président tchadien Hissène Habré. Pour l'instant, le livre -publié à New York par les éditions Columbia University Press - n'est paru qu'en anglais, sous le titre « To catch a dictator ». Il fourmille d'anecdotes sur les coulisses du combat sans merci qui a opposé l'ancien dictateur tchadien et les survivants de ses salles de torture. En ligne de la Haye, aux Pays-Bas, Reed Brody répond aux questions de RFI.  Il vous a fallu 25 ans pour faire traduire Hissène Habré devant un tribunal international. Quel a été pour vous l'obstacle le plus difficile à franchir ? Reed Brody : C'était la volonté politique. On a déposé les premières plaintes en janvier 2000. Hissène Habré a été inculpé par le doyen des juges d'instruction au Sénégal en 2000. Mais, suite aux ingérences politiques au Sénégal, les plaintes ont été abandonnées. Et ce n'est qu'avec l'élection de Macky Sall [en 2012] et la venue d'Aminata Touré comme ministre de la Justice, que le Sénégal et l'Union africaine ont créé un tribunal spécial pour faire ce jugement. Et donc, tout cela, c'était grâce à la ténacité et l'obstination des victimes qui ont dû mobiliser, remobiliser les opinions jusqu'à ce que le Sénégal accepte de le juger. ►À lire aussi : Les Tchadiens et Habré : pour beaucoup, la mémoire d'années sombres Oui, mais, derrière la mauvaise volonté manifeste d'Abdoulaye Wade, est-ce qu'il n'y avait pas le scepticisme de tous les dirigeants politiques africains ? C'est d'ailleurs Abdoulaye Wade lui–même qui nous a dit une fois : « Vous savez, il y a quelque chose qui s'appelle le syndicat des chefs d'État. Il n'accepterait pas que je juge un des leurs ». Nous avons arpenté les couloirs de l'Union africaine durant 6 à 8 sommets et on mesurait la difficulté pour ces dirigeants d'accepter qu'un des leurs soit jugé. Est-ce que Paris, Washington ont bloqué ? C'est vrai que Hissène Habré a été porté au pouvoir par les États-Unis. Il a été soutenu de bout en bout par les États-Unis et presque jusqu'au bout par la France. Les États-Unis ne sont pas complexés. Que ce soit au Guatemala, en Argentine, les États-Unis acceptent de faire juger et de soutenir les jugements des gens qu'ils ont soutenus. Et Barack Obama a même fait le déplacement à Dakar et a ouvertement soutenu le procès et félicité Macky Sall. La France, c'est vrai, a beaucoup plus hésité. C'était Nicolas Sarkozy et Rama Yade qui ont changé la donne avec la France. Et finalement, les deux pays, je dois le dire, ont quand même fini par accepter le projet d'un procès. À l'ouverture du procès en juillet 2015 à Dakar, Hissène Habré et ses partisans vous ont traité de « juif américain » au service du lobby antimusulman. Vous étiez partout les années qui ont précédé en tant que chef d'équipe, on vous voyait dans toutes les réunions internationales, est-ce que, de fait, il ne s'est pas établi une hiérarchie postcoloniale dans l'équipe qui a traqué le dictateur Hissène Habré ? Comme on peut voir dans le livre, le comité international pour le jugement de Hissène Habré était dirigé par [l'avocate tchadienne] Jacqueline Moudeina. Moi, j'étais un soutien important, mais je pense qu'en premier lieu, c'étaient les Tchadiens. Et, comme vous dites, ça ne sert à rien que ce soit un soi-disant « chasseur de dictateurs ». C'est comme ça qu'on vous appelait, en effet… On m'appelait « chasseur de dictateurs » et, en fait, ce n'est pas grâce à moi qu'on a pu mobiliser les soutiens. D'ailleurs, il faut le dire, moi, en même temps, j'ai écrit quatre rapports sur le traitement des prisonniers par les États-Unis dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, j'ai écrit un livre Faut-il juger George Bush ?. Quand on m'a dit d'aller à Guantanamo, je suis allé à Guantanamo. J'essaie aussi de faire juger les crimes commis par les pays occidentaux. Le 20 octobre, une grande manifestation de l'opposition tchadienne a été très violemment réprimée par les forces de l'ordre, à Ndjamena et dans plusieurs grandes villes du sud du Tchad. Selon les sources, le bilan des victimes varie de 50 à 150 morts. Vous vous êtes toujours battu pour les droits de l'homme et de la démocratie, quelle est votre réaction ? Je suis effrayé de voir cela. Le gouvernement tchadien a promis qu'il y aurait une enquête internationale, mais je n'en vois pas la trace. Je ne vois rien qui promet que telle ou telle commission soit mise sur pied. Donc, je déplore farouchement. On ne peut pas tirer sur les manifestants. Je pense que, si le procès de Hissène Habré doit servir à quelque chose, c'est de montrer les limites que les dirigeants ne peuvent pas franchir. ►À lire aussi : Au Tchad, la mission de l'UA en charge de l'indemnisation des victimes d'Hissène Habré arrive à Ndjamena

C'est pas du vent
Comment financer l'action climatique dans les pays du Sud?

C'est pas du vent

Play Episode Listen Later Dec 2, 2022 48:30


Au Tchad, plus d'1 million de personnes sont affectées par des inondations dues à des pluies hors normes. Au Nigeria, le même phénomène a tué 600 personnes et dévasté l'agriculture. Dans le sud-est du Niger, dans la région de Diffa, ce sont 2 800 personnes qui ont été déplacées par des inondations et qui vivent aujourd'hui dans le dénuement le plus total. C'est «le changement climatique causé par l'activité humaine qui a rendu ces événements 80 fois plus probable et 20 % plus intense». C'est la conclusion du World Weather Attribution, un réseau mondial de scientifiques capables d'évaluer en peu de temps le lien entre les événements météorologiques extrêmes et le changement climatique. Ces phénomènes vont s'accentuer, nous le savons. Mais, peut-on les anticiper pour mieux y faire face ? C'est l'objectif du premier centre de formation dédié au numérique pour lutter contre le dérèglement climatique en Afrique de l'Ouest qui s'est ouvert à Ouagadougou, à l'Université Joseph Kizerbo. Samuel Turpin nous y emmène. Mais quel va être le prix de l'action climatique pour les pays du sud ? 2 400 milliards de dollars par an, répond l'économiste britannique Nicholas Stern, dans le rapport qu'il a co-présidé avec l'économiste camerounaise Vera Songwe : Le financement de l'action climatique, accroître les investissements pour le climat et le développement. Nicholas Stern, est notre invité. 

Reportage Afrique
Tchad: la difficile scolarisation des enfants victimes des inondations [2/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 28, 2022 2:13


Au Tchad, comment continuer à scolariser les enfants victimes des graves inondations de ces dernières semaines ? Rien que dans la capitale, près de 150 000 personnes ont été obligées de quitter leurs domiciles. Installés dans des camps de fortune, ces sinistrés manquent d'infrastructures sanitaires et scolaires. Mais dans les camps, on s'organise pour que les enfants continuent à aller à l'école. De notre correspondant à Ndjamena, C'est l'heure des classes dans cette école de fortune située en face du camp des sinistrés de Toukra. Dans une grande cour prêtée par un particulier, une dizaine de salles de classes ont été construites. Des enseignants recrutés grâce à l'Unicef et l'ONG Technidev tiennent les classes. Neuzerka Patience est le directeur de l'école : « Malgré les petites difficultés, on évolue bien avec les enfants, le niveau de compréhension est mieux, et les enfants eux-mêmes sont vraiment courageux. Malgré leur nombre, les enseignants se sont donnés à fond pour travailler avec ces enfants et tout se passe bien. » La plus grande partie des enseignants sont eux-mêmes des sinistrés, confirme Neuzerka Patience. C'est le cas de Djerassem Samuel qui a enseigne une classe de CP avec plus de 150 élèves : « Je suis venu ici à Toukra parce que ma maison est en plein dans l'eau. J'ai vu que les enfants sont sans éducation, beaucoup d'écoles sont encore dans l'eau. C'est pour cela que nous avons commencé », dit l'enseignant. ► À lire aussi : Inondations au Tchad: des conditions de vie difficiles pour les sinistrés Aller au-delà de l'ouverture de classe Sur presque tous les sites de sinistrés, de telles initiatives ont vu le jour. Pour le coordonnateur Sakal, Brahim Ousmane ouvrir les classes ne suffit pas : « Il faut vraiment des cantines scolaires et des manuels scolaires. Ils n'ont rien, ils sont venus avec rien. Là où ils sont, ils n'arrivent même pas à manger deux fois par jour », déplore Brahim Ousmane. Sur le site de Toukra, un groupe des jeunes volontaires aide les enseignants débordés à tenir les classes. Armbaye Providence fait partie des U report, les volontaires : « Nous encourageons les parents de leur permettre de venir à l'école chaque matin. Nous aidons aussi les enseignants à bien cadrer les enfants. Je transporte de l'eau pour remplir la jarre pour que les enfants puissent avoir de l'eau potable pour boire », explique la volontaire. Malgré les conditions difficiles, les élèves de cette école n'hésitent pas à entonner « Pour moi, la vie est facile, disait la petite hirondelle... »

Reportage Afrique
Inondations au Tchad: des conditions de vie difficiles pour les sinistrés

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 27, 2022 2:08


Au Tchad, une partie de la capitale Ndjamena est sous les eaux depuis le mois de septembre. Face à la montée spectaculaire des eaux, de nombreux habitants ont été contraints de quitter leur domicile en abandonnant leurs biens. Pour les plus démunis qui n'ont pas pu louer ailleurs, des camps de fortune ont été dressés sur 15 sites à travers la capitale. Malgré les efforts du gouvernement et des organisations humanitaires, les conditions de vie dans les camps sont difficiles. De notre correspondant à Ndjamena, « On avait fait une digue, mais on a été dépassé. L'eau a débordé de l'autre côté, ça s'est enforcé. On a été dépassé et on a pris la fuite », raconte un habitant de Ndjamena du 9e arrondissement. Comme lui, ils sont près de 150 000 à avoir été obligés de partir à la hâte pour ne pas se noyer. C'est donc dans un grand dénuement que la plupart se sont retrouvés sous des bâches, dressées à la va-vite pour les plus chanceux, sinon sous des abris sommaires en pagnes et brindilles. À Toukra, un des 15 sites aménagés par le gouvernement pour environ 18 000 sinistrés, les plaintes fusent à la vue du micro : « J'ai [cherché] deux jours avant de pouvoir trouver le riz. Pour le reste, je n'ai pas trouvé », dit un rescapé. « C'est dur. Surtout pour nous les handicapés. Il fait froid et même pour la nourriture, nous n'avons été servis qu'une seule fois. Là, ils inscrivent les gens pour recevoir des sceaux, mais le temps que j'arrive, ils sont partis », déplore une sinistrée. ► À lire aussi : Tchad: après les inondations, les associations craignent des cas de paludisme et choléra « On essaie de privilégier les ménages les plus vulnérables » Sous la tente qui lui sert de bureau, Mme Mah Aminata reçoit les acteurs humanitaires et enregistre les doléances. Mais elle explique que l'urgence ne permet pas de répondre à tous en même temps : « On ne distribue que ce qu'on reçoit. On ne peut pas distribuer ce qu'on n'a pas reçu », prévient Mah Aminata. « Si les couvertures arrivent en quantité insuffisante, on essaie de privilégier les ménages les plus vulnérables, c'est-à-dire les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les personnes âgées puis les personnes handicapées. Ce sont ceux-là qui sont le plus privilégiés par rapport aux autres personnes. » La communauté des humanitaires qui peine à mobiliser les financements fait aussi face à d'autres défis. « Il y a certains produits qui sont difficiles à acheter sur le marché, en l'occurrence les moustiquaires », explique Dr Ahmed Aïda, chef des urgences à Unicef Tchad. « Ce sont des produits que l'on doit importer comme les médicaments. Cela prend beaucoup de temps et il faut se préparer en avance pour acquérir ces produits », ajoute-t-il. Chaque jour, les sites se transforment au fur et à mesure que les appuis arrivent en attendant que les eaux ne se retirent.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: vers une enquête internationale

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Nov 9, 2022 20:00


Au Tchad, après la répression des manifestations du 20 octobre qui a fait officiellement plus de 50 morts et 300 blessés, les autorités acceptent qu'une mission d'enquête internationale soit déployée. Que vous inspire cette décision ? Permettra-t-elle de faire toute la lumière sur ces évènements ? Vos réactions nous intéressent. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Tout un monde - La 1ere
La promesse démocratique non tenue au Tchad

Tout un monde - La 1ere

Play Episode Listen Later Nov 2, 2022 5:58


Tout un monde - La 1ere
Tout un monde - Présenté par Eric Guevara-Frey

Tout un monde - La 1ere

Play Episode Listen Later Nov 2, 2022 25:25


Au sommaire: Asma Mhalla, spécialiste de la géopolitique du numérique et enseignante à Sciences Po Paris et Polytechnique, éclaire le rachat de Twitter par Elon Musk et ses implications; Au Japon, troisième puissance économique mondiale, le Premier ministre Fumio Kishida lance un plan d'aide à plus de 260 milliards de francs; Au Tchad, le maintien à la tête du pays du fils de l'ancien président, au lieu de la transition démocratique promise, provoque des manifestations brutalement réprimées.

Journal de l'Afrique
Manifestations réprimées au Tchad : au moins 50 morts lors des rassemblements du 20 octobre

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 28, 2022 13:44


Des manifestations réprimées dans la violence au Tchad. Une semaine après les rassemblements, le bilan est revu à la hausse par l'opposition qui annonce plus d'une centaine de morts. Le président de la transition évoque une insurrection minutieusement préparée avec le soutien de puissances étrangères. Notre invité en plateau : Abdel-Nasser Garboa, directeur de cabinet civil adjoint au Président de la transition tchadienne.

InterNational
Sentiment anti-français au Sahel : Mali, Burkina Faso et maintenant le Tchad

InterNational

Play Episode Listen Later Oct 27, 2022 42:22


durée : 00:42:22 - Un jour dans le monde - Au Tchad, un mouvement de manifestations pour un retour à la démocratie s'est transformé en massacre, le 20 octobre dernier. Ces protestations sont survenues à l'annonce de l'allongement de deux ans de la “période de transition politique” décidée après la mort de l'ancien président.

Un jour dans le monde
Sentiment anti-français au Sahel : Mali, Burkina Faso et maintenant le Tchad

Un jour dans le monde

Play Episode Listen Later Oct 27, 2022 42:22


durée : 00:42:22 - Un jour dans le monde - Au Tchad, un mouvement de manifestations pour un retour à la démocratie s'est transformé en massacre, le 20 octobre dernier. Ces protestations sont survenues à l'annonce de l'allongement de deux ans de la “période de transition politique” décidée après la mort de l'ancien président.

Journal de l'Afrique
Crise au Tchad : le président congolais Félix Tshisekedi désigné "facilitateur"

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 25, 2022 12:11


Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, a été désigné mardi "facilitateur" dans la crise tchadienne par la Communauté des États d'Afrique centrale (CEEAC) réunie à Kinshasa. Ce sommet extraordinaire sur le "processus de transition politique au Tchad", en présence du dirigeant tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, a été organisé à l'invitation de M. Tshisekedi, président en exercice de la CEEAC, quelques jours après des manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts au Tchad.

Les enjeux internationaux
Au Tchad, Mahamat Idriss Déby consolide son pouvoir dans le sang

Les enjeux internationaux

Play Episode Listen Later Oct 24, 2022 14:49


durée : 00:14:49 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Le fils et successeur d'Idriss Déby aurait dû rendre le pouvoir comme promis après une transition de dix-huit mois à la suite du décès de son père. De président du Conseil militaire de transition à président de la république, cette auto-nomination lui permet de garder le pouvoir, dans le sang... - invités : Clémentine Racine Enseignante chercheuse spécialiste du Tchad

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad, après la répression des manifestations

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Oct 24, 2022 20:00


Au Tchad, le calme est revenu mais la tension reste palpable après la répression sanglante des manifestations dénonçant la prolongation de la transition et le maintien de Mahamat Idriss Déby à la tête du pays. Comment avez-vous vécu ces événements ? Quelles conséquences pour la suite de la transition ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Le Média
Tchad : Macron complice d'un crime de masse | Thomas Dietrich

Le Média

Play Episode Listen Later Oct 21, 2022 11:33


Au Tchad, un carnage a eu lieu. Au moins 30 personnes ont été tuées dans la répression de manifestations dans ce grand pays d'Afrique centrale. Le président Mahamat Idriss Deby Itno, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat en 2021, vient de prolonger son mandat à la tête du pays de 2 ans. Sans élections. Forcément, la population est vent debout contre cette décision. A l'appel d'organisations de la société civile et de partis politiques, plusieurs manifestations se sont déroulées dans tout le pays. Le soulèvement populaire a été maté dans le sang. Les morts se comptent par dizaines, et le macabre décompte n'est pas terminé. Face à cette boucherie, la communauté internationale a réagi du bout des lèvres. Il faut dire que le Tchad est allié de longue date de la France, qui protège le régime des Déby (le père de l'actuel président a régné sur le Tchad pendant trois décennies). Sous couvert de lutte contre le terrorisme au Sahel, le Tchad entretient des liens étroits avec les locataires successifs de l'Elysée. Des liens qui sont entachés de zones d'ombre, et qui posent question. Quoi qu'il en soit, Emmanuel Macron porte une responsabilité écrasante dans le drame tchadien. En laissant Mahamat Idriss Deby Itno s'installer au pouvoir, en cautionnant son putsch, la France se rend complice des crimes de l'actuelle dictature. Le tout dans un silence assourdissant des médias mainstream. Notre journaliste Thomas Dietrich nous parle d'un pays qu'il connaît bien. ▶ Soutenez Le Média :

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Heurts au Tchad, prémisses d'un après-dialogue tendu

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Oct 21, 2022 25:45


Avec plus die 50 morts, des centaines de blessés et des arrestations, les violents heurts du 20 octobre au Tchad annoncent que le dialogue national n'a pas installé le pays dans un climat calme et pacifique. Les promesses d'ouverture et d'élections transparentes ne convainquent pas une partie des Tchadiens qui exige qu'une alternance se produise enfin au sommet de l'Etat.

Journal de l'Afrique
Tchad : l'opposant Succès Masra en lice pour le poste de Premier ministre

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 11, 2022 14:47


Au Tchad, le Premier ministre a déposé sa démission après la prolongation de la période de transition de deux ans. Mahamat Idriss Déby, l'homme fort du pays a été investi président et est désormais autorisé à se présenter à la présidentielle. L'opposant Succès Masra a été approché mardi pour le poste de Premier ministre et a lancé une consultation auprès de ses partisans. L'éclairage d'Amin Idriss, analyste politique et spécialiste du Tchad.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: investiture de Mahamat Idriss Deby

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Oct 10, 2022 20:00


Au Tchad, après six semaines de discussion, quel bilan dressez-vous du dialogue national inclusif ?  Que vous inspire l'investiture, ce lundi, de Mahamat Idriss Deby, président de la transition ? Comment envisagez-vous les deux prochaines années ? Vos réactions nous intéressent.  * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Invité Afrique
Tom Erdimi: «Mahamat Idriss Déby est le principal auteur de ma libération»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 8, 2022 11:56


Au Tchad, Tom Erdimi, qui a regagné Ndjamena le 16 septembre dernier après deux années passées dans une prison égyptienne, vit dans sa maison de la capitale où il tente de retrouver des forces après sa dure épreuve carcérale. Pourquoi a-t-il été arrêté ? Entretien avec le dissident tchadien. Qu'est-ce qui a changé au Tchad depuis votre départ il y a 17 ans ? Tom Erdimi : Il y a eu des changements. Il y a eu le décès du président Idriss Déby Itno [tué sur le champ de bataille en avril 2021 ndlr]. Le président Mahamat Idriss Déby est devenu le président du Comité militaire de transition. Je crois que ce sont les changements les plus importants. À part ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler, de me promener. Vous savez que je suis resté presque 17 ans à l'extérieur et il est un peu tôt, en une semaine, deux semaines, de cerner tous les changements qui ont eu lieu pendant ce temps. À ce propos justement, pourquoi avez-vous rompu avec votre oncle Idriss Déby Itno en 2005 ? C'est une longue histoire et c'est de l'histoire passée. Donc, je ne souhaite pas revenir vraiment sur tout ce qui s'est passé. Mais quand même, est-il vrai qu'il vous avait promis le pouvoir et qu'il n'a pas tenu parole ? Non. Il n'y a pas eu des choses comme ça. Ça, ce sont des spéculations des gens, etc. Mais moi, je ne pense pas sincèrement qu'il ait promis le pouvoir à qui que ce soit, et surtout pas à moi ni à Timan. Non. Et vous pensez que c'est lui qui est à l'origine de votre arrestation en septembre 2020 au Caire en Égypte ? Je ne sais pas. Je n'ai aucune idée. Et le seul motif que les greffiers m'ont opposé, c'est que j'étais en train de faire des discours et des écrits qui portaient atteinte aux bonnes relations entre l'Égypte et un pays frère. Je n'ai jamais demandé quel est le pays frère, et même, ils ne m'ont jamais dit et ils ne me diront pas quel est ce pays frère. Que savez-vous sur la mort de votre oncle Idris Déby Itno en avril 2021 ? [Quand j'étais en prison], j'ai appris le décès du président Déby neuf mois après son décès. Neuf mois. Et c'est un codétenu qui m'a dit : votre président a été tué. Il m'a dit qu'il a été tué par des rebelles qui sont venus du Nord. Point. Vous n'en savez pas plus aujourd'hui ? Non. Après, j'ai eu la visite quand même du conseiller du président qui m'a confirmé le décès. Il m'a confirmé aussi que ce sont les rebelles qui sont venus du Nord qui l'ont assassiné. Et j'ai demandé qui est le nouveau président et on m'a dit que le président, c'est Mahamat Idriss Déby. Point. Je ne me suis pas du tout intéressé aux détails, sur comment il est mort, etc. Et même arrivé ici, je n'ai pas demandé comment il est mort. S'il n'était pas mort, pensez-vous que vous seriez toujours en prison ? Vous savez, mon arrestation et ma libération sont quelque chose qui est déjà prescrit par dieu. Même s'il [Idriss Déby] était vivant, si le tout-puissant avait décidé que je sois libéré ce jour, j'aurais été libéré. Est-ce que vous pensez quand même que Mahamat Idriss Déby Itno, l'actuel président de la transition, a joué un rôle dans votre libération ? C'est lui qui a fait le premier pas, c'est lui qui est venu voir les autorités égyptiennes, c'est lui qui a dépêché ses conseillers. Ses conseillers ont fait des va-et-vient. Donc, il est le principal auteur de ma libération. Qu'est-ce qu'il l'a motivé d'après vous ? Ça, vraiment, il faut lui demander. Il faut lui demander. Mais il est le président des Tchadiens et ensuite, c'est un parent, lui. Je crois qu'il a fait son devoir et de président et de grand frère. Aujourd'hui, en l'absence des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact), qui sont à l'origine du décès du président Idriss Déby Itno, est-ce que le dialogue national inclusif sert à quelque chose ? Quels que soient les résultats, le dialogue est utile et nécessaire. C'est mieux, mille fois mieux, un million de fois mieux que les armes, et il y aura toujours quelque chose qui sera positif par rapport au reste. Comment peut-on aujourd'hui mettre fin à la rébellion du Fact ? Ce sont des rebelles, ils ont les armes, ils menacent la sécurité du Tchad. Il faut négocier avec eux. Il faut négocier. Êtes-vous pour ou contre l'éligibilité de Mahamat Idriss Déby Itno aux prochaines élections ? Cela dépend des Tchadiens et du dialogue. Il faut se soumettre à ce que les Tchadiens vont décider. Même si l'Union africaine est contre ? L'Union africaine ne peut pas décider à la place des Tchadiens. C'est important d'avoir des bonnes relations avec l'Union africaine, c'est important d'avoir de bonnes relations avec la communauté internationale. À votre avis, est-ce que Mahamat Idriss Déby Itno doit être candidat en 2024 ? Ça, il faut lui demander. Moi, je n'ai aucun avis là-dessus. Votre préférence ? D'abord, c'est un jeune petit frère. Il vient juste d'accéder à la présidence. Je ne sais pas si lui avait pensé à être président. S'il montre des capacités réelles d'un homme qui va mettre le Tchad sur les rails, pourquoi pas ? Si lui-même ou les Tchadiens remarquent qu'il n'est pas capable, il ne sera pas capable. Et vous ? Non. Je suis là où vous me voyez ici. (rires). Je suis assis ici, en train de prendre des médicaments. Et votre frère Timan Erdimi ? Il faut lui demander. Ce sont deux personnes différentes. ► À lire aussi : Tchad: Tom Erdimi accueilli avec enthousiasme à Ndjamena

Invité Afrique
Tchad: «Personne n'a peur d'affronter Mahamat Idriss Déby à une élection»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 5, 2022 4:01


Au Tchad, le dialogue national inclusif et souverain doit se terminer à la fin de la semaine. Certaines conclusions importantes ont été formulées par la plénière : une nouvelle transition de 24 mois va s'ouvrir, dirigée par Mahamat Idriss Déby. À l'issue de laquelle, il pourra, comme les autres responsables de la transition, briguer les suffrages des électeurs. L'opposant Succès Masra, chef du parti des transformateurs, appelle à des clarifications et à de nouveaux pourparlers. RFI : Le dialogue national, inclusif et souverain a décidé que Mahamat Idriss Déby pourrait se présenter aux élections qui auront lieu à la fin de la transition. Comment est-ce que vous réagissez à cette décision ? Succès Masra : Le droit d'être candidat n'est pas le devoir d'être candidat. Je crois que le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Déby, s'était engagé et il ne s'est pas encore prononcé à la suite de ce qui sort des discussions du palais du 15-Janvier où les participants jugent bon de lui laisser l'option d'être candidat. Il y a des choses auxquelles on peut avoir droit, mais qui politiquement peuvent apparaître inopportunes. Ce sera à lui, soit de s'en tenir à l'engagement initial, soit alors d'expliquer aux Tchadiens, et aux uns et aux autres, pourquoi peut-être, il renoncera à ce choix initial. Donc, dans un premier temps, il va diriger cette transition qui pourra aller jusqu'à 24 mois. À quelles conditions est-ce que cette transition peut fonctionner ? Est-ce que le fait qu'elle soit dirigée par Mahamat Idris Déby est un problème, selon vous ? Cela dépend de la manière dont on va organiser les organes de la gestion de la transition. Ce n'est pas une question personnelle. Ce n'est pas une question nominative. C'est une question sur la manière de cogérer cette transition de façon à ce que, à la fin, la confiance soit restaurée pour permettre que les élections qui vont en sortir soient de vraies élections. Pour l'instant, il n'a pas encore dit ses intentions. Peut-être que, j'imagine, à la fin de la transition, il décidera de ne pas être candidat. Et s'il est candidat ? S'il est candidat, alors il va falloir à un moment donné que les équilibres en amont soient faits de manière à créer la confiance, parce que s'il a tous les pouvoirs entre les mains. Vous savez que tout pouvoir tend à corrompre. Et le pouvoir absolu corrompt absolument. Et donc, on ne peut pas se permettre de faire cela. C'est pour cela que la question de la manière de gérer la suite de la transition va dépendre aussi de sa clarification. Aujourd'hui, les discussions du palais disent qu'il peut être candidat, ce qui n'est pas ce sur quoi il s'est engagé. S'il a changé, il doit pouvoir le dire. Et la manière d'organiser la gestion de la suite doit intégrer ces éléments-là pour nous permettre d'aboutir à quelque chose de crédible pour tout le monde. Parce que finalement, personne n'a peur d'affronter Mahamat [Idriss Déby] à une élection. Nous l'avons dit, en tout cas pour nous, dès le début : si les conditions d'une élection de manière équilibrée sont au rendez-vous, les résultats vont s'imposer à tout le monde. Et c'est pour cela que les Tchadiens sont prêts, d'une certaine manière, à s'engager. Mais concrètement, comment peut-on faire pour organiser cette cogestion à laquelle vous appelez ? Concrètement, ce sont les équilibres du pouvoir. Aujourd'hui, telles que les résolutions sont en train d'être prises, tous les pouvoirs seront entre les mains d'une seule personne. Ceci n'est pas défendable. La question, par exemple, de l'inamovibilité des dirigeants des organes de la transition et des membres des différents organes de transition, y compris l'organe qui sera chargé des élections, on n'en parle pas. Tout cela doit être discuté. Donc, il faut un autre dialogue qui prolonge celui-là ? D'une manière ou d'une autre. Sous un deuxième format ou un autre. Mais ce qui est indispensable, c'est qu'il va falloir avoir des discussions qui vont permettre de cocréer les conditions de quelque chose qui va prendre en compte quelques bonnes idées qui sont sorties de ce palais du 15-Janvier. Mais auquel il faut ajouter des choses majeures qui ne sont pas dans ce palais-là… Comme quoi par exemple ? Par exemple, la libération des prisonniers de guerre. Les conditions que nous, nous exigeons pour être sûrs que les organes de transition ne soient pas entre les mains d'une personne, ne soient pas dominés en représentativité par des gens qui en réalité viennent peut-être d'une partie du pays. Tout cela, c'est des équilibres que nous devons mettre pour nous permettre d'y arriver. Qu'attendez-vous aujourd'hui de la communauté internationale ? De tenir ses engagements, puisque la communauté internationale a pris aussi des engagements, que ce soit la France, que ce soit les États-Unis, que ce soit l'Union africaine, que ce soit les Nations unies, que ce soit l'Union européenne. Cette communauté internationale qui a dit qu'elle sera à côté du peuple tchadien pour que la vraie démocratie soit au rendez-vous et qu'il n'y ait pas de plan de succession dynastique ou de transmission dynastique du pouvoir, etc. C'est à l'aune de cela que tout le monde est attendu aujourd'hui. Les Tchadiens ne veulent pas de communiqués pour exprimer les inquiétudes. Les Tchadiens veulent une communauté internationale qui pourra agir à côté du peuple tchadien sur la base de la justice et de l'égalité. ► À lire aussi : Dialogue national inclusif au Tchad: réactions politiques à la prolongation de la transition

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: Mahamat Idriss Deby pourra se présenter

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Oct 4, 2022 20:00


Au Tchad, le dialogue national inclusif a prolongé de deux ans la durée de la transition en maintenant Mahamat Idriss Deby à la tête du pays, tout en lui donnant la possibilité d'être candidat à l'élection présidentielle. Que vous inspirent ces décisions ? Quelles peuvent être les conséquences ? Nous lançons le débat.  * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Le débat africain
Au Tchad, l'impossible dialogue national?

Le débat africain

Play Episode Listen Later Sep 9, 2022 49:00


Ce devait être le cadre de discussion entre les protagonistes, les acteurs de la crise politique qui secoue le Tchad depuis l'assassinat du président Idriss Déby en avril  2021 et la prise de pouvoir par son fils le général Mahamat Idriss Déby à la tête du Comité militaire de transition. Où en est le dialogue national inclusif, interrompu pour la troisième fois et boycotté par une partie de la classe politique, civile et religieuse ? Comment sortir de l'impasse ? Peut-on encore se parler au Tchad ?  Avec la participation de :  Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien Succès Masra, fondateur et président du parti Les Transformateurs Ali Abdel-Rhamane Haggar, écrivain, conseiller à la réconciliation et au dialogue du président de transition Mahamat Idriss Déby, président du panel des Éminentes personnalités du MAEP (agence de l'Union africaine) Bedoumra Kordjé, président du think tank « Groupe de réflexion et d'action pour l'Appel du 1er juin 2021 » sur le dialogue national inclusif et souverain (DNIS), point focal d'un groupe de 11 organisations signataires de la déclaration du 19 mai 2022 sur les critères de réussite du DNIS, ancien vice-président de la Banque africaine de développement, ancien ministre et ancien secrétaire général de la présidence du Tchad

Autour de la question
Comment l'humanité se tenait déjà sur ses deux pieds au Tchad il y a 7 millions d'années?

Autour de la question

Play Episode Listen Later Sep 7, 2022 48:30


Remontons le temps sur les pas du plus ancien représentant connu de l'humanité : Sahelanthropus tchadensis qui vivait et marchait déjà sur ses deux pieds il y a plus de 7 millions d'années au Tchad. Vous le connaissez sûrement car la découverte en 2001 de son crâne fossile surnommé « Toumaï » (espoir de vie en langue gorane) par Michel Brunet et son équipe franco-tchadienne avait fait grand bruit. Mais ce que viennent de découvrir les paléoanthropologues qui étudient et analysent les fragments d'os fossile et le fameux fémur précieusement conservé et valorisé au département de paléontologie de l'Université de Ndjamena va encore plus loin : Sahelanthropus, était bien bipède, mais pas que. Avec les paléoanthropologues à l'Université de Poitiers Franck Guy et Guillaume Daver et Jean-Renaud Boisserie pour parler des récentes découvertes au sujet de Sahelanthropus : le plus ancien représentant connu de l'humanité, marchait bien sur ses deux pieds il y a a 7 millions d'années.

millions pieds tchad au tchad ndjamena remontons michel brunet
Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: vers un échec du dialogue national?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Aug 31, 2022 20:00


Au Tchad, le dialogue national inclusif est-il menacé ?  Boycotté par certains groupes armés, des formations politiques et une partie de la société civile, plusieurs participants menacent désormais de se retirer des discussions pour contester la composition de l'instance chargée de diriger les travaux. Que vous inspirent ces divergences ? Vos réactions nous intéressent. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Reportage Afrique
John, le marionnettiste tchadien

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Aug 27, 2022 2:14


Au Tchad, les marionnettes sont encore largement méconnues. Celui que l'on surnomme « Papa John » a passé toute sa vie à tenter de les populariser. À 62 ans, il est le seul marionnettiste du pays. Aujourd'hui, il répète la dernière représentation de sa carrière. De notre correspondante à Ndjamena, John a installé son atelier dans la cour familiale. Assis sur une simple chaise, il taille de la mousse et une marionnette prend forme. À ses pieds : des bouts de tissus, du papier peint et de la peinture. Autant de choses qui servent à la fabrication de ses personnages en mousse tout droit sorti de son imagination. De la création de ses marionnettes en passant par l'écriture du conte et la mise en scène, « Papa John » fait tout. Pour le marionnettiste de 62 ans, c'est un rêve d'enfant devenu réalité. « Quand j'étais jeune, il y avait un spectacle qui s'appelait "Le grand exploit du troubadour", raconte John. Je ne savais même pas ce qu'étaient les marionnettes. Le mouvement des fils m'amusait sans que je comprenne à quoi ils servaient. C'est bien après que j'ai compris que c'étaient des marionnettes. Maintenant, je suis dedans et je les fabrique moi-même. » Avec ses marionnettes, John a sillonné l'Afrique. Mais le dernier spectacle de sa carrière, il le réserve au public tchadien. C'est l'histoire d'un roi, Bakalé, qui fait vivre tous les animaux ensemble. Une fable inspirée d'un Tchad en pleine transition. Derrière le rideau, l'un des comédiens, Patrick, agite les bras pour animer une girafe. « Il faut l'attraper des deux mains, explique le marionnettiste. Le bras gauche, c'est pour les jambes et tu peux la faire marcher. Si tu es nouveau, c'est difficile. Cela demande une formation. » Devant ses animaux de mousse qui prennent vie, les yeux des enfants pétillent. C'est un pari gagné pour John. « Dès que la marionnette sort, les enfants croient que c'est de la magie. Il faut faire corps avec la marionnette et que le texte soit parfait. » Avec ce dernier spectacle, John espère partager sa passion dans un Tchad où les marionnettes sont encore largement méconnues. Rediffusion du 4 décembre 2021.

Reportage Afrique
Tchad: la prise en charge des mineurs victimes de viols

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Aug 24, 2022 2:22


Au Tchad, les associations de défense des droits des femmes sont inquiètes. Elles dénoncent une recrudescence des cas de viols sur mineurs. Des viols qui sont régulièrement rapportés dans les journaux du pays. Aucun chiffre officiel n'existe, mais les autorités ont mis en place des centres d'aide pour les victimes. Objectif : être prise en charge psychologiquement et médicalement, mais aussi tenter de briser le silence sur des drames encore très tabou dans le pays.

Revue de presse Afrique
À la Une: du retard à l'allumage pour le dialogue national au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 23, 2022 4:12


« C'était, en principe, ce mardi, relève Wakat Séra, que les Tchadiens devaient entrer dans le vif du dialogue national inclusif souverain. Mais finalement ce sera demain mercredi, afin de mettre au point, selon la version officielle, des détails techniques et de logistique. » Et le site burkinabè de s'interroger : « Ce report sera-t-il le dernier pour lancer, enfin, la machine qui souffre d'un retard à l'allumage depuis ce samedi, après une ouverture qui n'a pas manqué de présenter bien des failles en matière d'organisation ? Mais plus que les questions organisationnelles, le dialogue national inclusif souverain a un challenge plus important à relever. Les derniers réticents et pas des moindres se font toujours prier pour répondre à l'appel du chef de la junte militaire au pouvoir à N'Djamena, le général Mahamat Idriss Deby, qui, lui, ne veut pas d'une symphonie inachevée ». Mission délicate pour les trois facilitateurs « Mission complexe pour les trois experts, Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad », lance pour sa part Aujourd'hui, toujours au Burkina. Le Burkinabè Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, le Mauritanien Limam Chafi, facilitateur dans la libération de nombreux otages au Sahel et Mohamed Bin Ahmed Al Misnad, conseiller sécurité nationale de l'Émir du Qatar : « Ces trois facilitateurs pourront-ils par la magie de la diplomatie faire venir à cette table ronde des groupes rebelles tels le FACT ou Wakit Tama ? », s'interroge le quotidien ouagalais. À cœur ouvert… En tout cas, « ce dialogue, les Tchadiens l'attendent beaucoup, s'exclame Le Pays. D'autant qu'il est censé tracer les sillons de la réconciliation et poser les jalons du retour à l'ordre constitutionnel au terme des élections pluralistes qui marqueront la fin de la transition. En rappel, précise Le Pays, ce dialogue national qui se veut inclusif, avec tous les acteurs de la scène politique tchadienne, est une promesse du jeune chef de l'État, Mahamat Idriss Deby Itno, porté à la tête de la transition tchadienne au lendemain de la mort de son père, le maréchal Idriss Deby Itno ». Et, poursuit le quotidien burkinabè, « autant les chefs rebelles ne doivent pas chercher à négocier avec un couteau dans le dos, autant ce dialogue national ne doit pas apparaître comme une opportunité de légitimation du pouvoir de Déby fils, qui continue d'entretenir le flou sur ses intentions dans le processus de transition censé déboucher sur une dévolution du pouvoir aux civils dans les meilleurs délais. En tout état de cause, conclut Le Pays, après tant d'années de déchirements, les Tchadiens ont besoin de se parler à cœur ouvert, dans un langage autre que celui des armes ». Discuter de tout ! Alors, « tout devrait être mis sur la table sans tabous, au cours de ce dialogue, relève pour sa part Jeune Afrique. Une nouvelle Constitution, une nouvelle République, l'éradication définitive (au sens sociétal et psychologique) du recours à la violence et à la cinquantaine de groupes armés que compte le pays, le contexte sécuritaire régional, les règles d'une gouvernance démocratique et, in fine, un calendrier crédible de retour à l'ordre constitutionnel via un processus électoral perçu comme la conclusion de cette refondation. Discuter de tout donc, pointe Jeune Afrique, y compris des modalités de la dissolution du Conseil militaire de transition et du destin politique personnel de Mahamat Idriss Déby Itno. (…) Le risque, évidemment, est que l'exercice ne débouche que sur une simple phase de répit, faute de bases de discussions solides, crédibles et inclusives. Il est donc nécessaire, estime le site panafricain, que tous les acteurs politiques, associatifs, militaires, économiques et traditionnels y participent sans conditions irréalistes, et il est indispensable que chacun se garde de toute position maximaliste ». Et Jeune Afrique de conclure : « Fatigués d'être les otages de leurs dirigeants, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, les 16 millions de Tchadiens attendent et redoutent à la fois ce dialogue que Mahamat Idriss Déby Itno a conçu comme l'acmé de son passage à la tête de l'État ».

Revue de presse Afrique
À la Une: le dialogue national au Tchad, espoir ou mirage

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 19, 2022 4:11


Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après de nombreuses années d'exil, pour participer au dialogue national. Ils avaient tenté de prendre Ndjamena en 2008 et 2019 et de renverser le président Idriss Déby. Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont rentrés, hier, au pays afin de participer à ce dialogue national. Fruit d'un accord signé la semaine dernière à Doha, le dialogue national y débute le 20 août, sans toutefois la présence du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, de Mahamat Mahdi Ali, et d'autres groupes militaro-civils qui n'ont pas signé l'accord de Doha. Le général Mahamat Nouri « se dit absolument prêt pour le dialogue », relève Alwihda. « Tout montre que les Tchadiens, aujourd'hui, ont pris conscience qu'ils ont le devoir de reconstruire le pays », a dit le chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement, hier, à son arrivée à Ndjamena, rapporte ce journal tchadien, en évoquant dès à présent une « éventuelle mutation » de ce mouvement en parti politique. L'ouverture du dialogue politique au Tchad, c'est bien sûr un sujet d'intérêt pour la presse sous régionale. Ainsi, au Burkina Faso, le quotidien L'Observateur Paalga se demande-t-il si Deby fils est « sur le point de réussir là où Deby père a échoué ? (…) Pourvu que la montagne de la réconciliation nationale n'accouche pas d'une souris », espère L'Observateur Paalga, en remarquant que « la clause la plus difficile à respecter dans les accords de Doha, c'est celle qui stipule que les acteurs de la transition ne doivent pas être candidats aux élections à venir », et l'on comprend que le regard de ce quotidien ouagalais se tourne implicitement vers le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, aujourd'hui président de la transition tchadienne. « Attention donc à l'éternel recommencement », enchérit son confrère WakatSera. Car l'ouverture de ce dialogue national au Tchad pose des questions « dont les réponses, sauf tsunami, donneront raison aux contempteurs de Mahamat Idriss Deby qui n'aura mis en branle la machine du dialogue national (…) que pour garder, au finish, les clés de la maison ! », prévient WakatSera. Sonko se lance au Sénégal Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko est candidat à l'élection présidentielle de 2024. Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, le parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, « désagrège et recontextualise », formule en manchette le quotidien sénégalais 24 Heures. Sonko « met le cap sur 2024 », lance plus sobrement son confrère EnQuête. « Hier, le candidat déclaré s'est présenté comme un favori. Il en a profité pour tirer sur la France », souligne ce quotidien dakarois. Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils prodigue Ces révélations, enfin, dans l'affaire « des biens mal acquis ». Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils du président du Congo-Brazzaville, est soupçonné par la justice française d'avoir blanchi 19 millions d'euros en France. Selon Mediapart, fin juin dernier, dans cette très chic banlieue mitoyenne de Paris qu'est Neuilly-sur-Seine, la justice française a saisi un hôtel particulier. À en croire ce journal en ligne, l'instruction judiciaire a réuni suffisamment d'éléments démontrant que le fils du président congolais est le propriétaire de cet hôtel particulier qui est aujourd'hui occupé par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, assure Mediapart. L'enquête de la justice française porterait également sur deux autres biens : deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris. Un train de vie « sans communes mesures » avec les revenus officiels déclarés par Denis Christel Sassou Nguesso, signale Mediapart. Lequel journal ajoute que la piste avancée par les enquêteurs est celle du pétrole, sur lequel le pouvoir exécutif à la haute main. Contacté par Mediapart, l'avocat du fils du président congolais affirme - que contrairement aux conclusions judiciaires, Denis Christel Sassou Nguesso n'est pas le propriétaire des biens immobiliers visés. Et que les faits dénoncés par l'enquête de la justice ne sont en réalité pas établis.

Invité Afrique
Albert Pahimi Padacké: «Il faut que les Tchadiens tournent la page de la guerre»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 19, 2022 9:32


Au Tchad, c'est le 20 août que doit s'ouvrir le dialogue national inclusif annoncé depuis plus d'un an. Objectif : la fin des guerres à répétition et la tenue d'élections libres. Hier jeudi, deux importants chefs rebelles sont rentrés à Ndjamena. Mais demain, il y aura encore des absents de marque, car plusieurs opposants soupçonnent le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, de vouloir s'accrocher au pouvoir. Entretien avec le Premier ministre du Tchad, Albert Pahimi Padacké. RFI: Quel est l'enjeu de ce Dialogue national inclusif ?   Albert Pahimi Padacké : Après 60 ans d'indépendance, vous savez que nous n'avons pas eu une succession pacifique à la tête de l'État. Les Tchadiens dans leur ensemble sont fatigués de ce cycle à répétition de rebellions, et nous pensons unanimement qu'il faut que les Tchadiens tournent la page de la guerre et que désormais la dévolution du pouvoir au Tchad se fasse par les urnes et non par les armes. Vous dites que c'est un dialogue inclusif, mais en l'absence, notamment sur le plan intérieur, de la coalition Wakit Tama et du parti des Transformateurs, ce ne sera pas inclusif, est-ce que vous ne le regrettez pas ? Vous savez, pour nous, chaque Tchadien qui serait absent de cette messe de la paix, nous le regrettons évidemment. Nous restons ouverts à toutes les forces politiques et sociales du pays pour se retrouver dans cet élan patriotique de paix pour notre pays. Autres grands absents, les rebelles du FACT [Front pour l'alternance et la concorde au Tchad] qui sont à l'origine de la mort du président Déby l'année dernière, pourquoi ne pas libérer leurs prisonniers, comme ils le demandent, afin qu'ils puissent rejoindre ce Dialogue ? J'ai écouté comme vous le président du FACT lui-même dire qu'il ne s'agit pas de la question des prisonniers. De toute façon, le Président du Conseil militaire de transition et son gouvernement ont donné des gages, rarement vus dans le monde en pareilles circonstances. Vous avez vu l'amnistie générale accordée aux politico-militaires, alors même qu'ils n'avaient pas encore signé un accord. Vous savez que, dans de pareilles circonstances, c'est généralement des clauses de l'accord. Nous, simplement, je peux vous garantir, hier comme aujourd'hui, jusqu'à demain, que la main tendue du gouvernement de transition reste à l'égard de tous les Tchadiens politico-militaires ou les Tchadiens de l'intérieur qui veulent rejoindre le processus de paix. Mahamat Mahdi Ali, le chef du FACT, peut-être ne veut-il pas rentrer de peur d'être attaqué par des membres de la famille du défunt président Déby, qu'est-ce qui garantit en effet qu'il pourra circuler dans N'Djamena en toute sécurité ? Nous avons pris toutes les dispositions pour la participation paisible des politico-militaires au Dialogue national inclusif, et ceux qui sont arrivés également ont eu hier à faire face à l'armée nationale où des vies ont été perdues. Mais ces responsables sont aujourd'hui arrivés. Même hier matin encore, des chefs politico-militaires sont rentrés à N'Djamena. Ils seront protégés par le gouvernement de transition, par le Président du Conseil militaire de transition, et donc même Mahdi s'il venait à N'Djamena, il serait protégé. L'une des principales critiques de ceux qui ne seront pas présents au Dialogue de demain, c'est que ce Dialogue est biaisé, car, sur les quelque 1 400 délégués, 1 200 sont proches du pouvoir et le Dialogue ne donnera rien… C'est des préjugés. D'abord, sur 1 400 délégués, vous avez les partis politiques qui ne sont pas tous du même bord, vous avez ceux de la société civile qui ne sont pas du même bord, vous avez les délégations de provinces qui ne sont pas du même bord, vous avez les politico-militaires qui arrivent qui ne sont pas du même bord, alors comment dire qu'on a des statistiques qui montreraient que le pouvoir aurait un tel nombre au sein du Dialogue ? Autre critique des futurs absents, ce Dialogue ne sera pas souverain, car le caractère souverain n'est pas consacré dans la charte de transition… Mais hier encore, le Président du Conseil militaire a signé un décret consacrant la souveraineté du Dialogue national inclusif, dont il est le garant, comment peut-on avoir des doutes à ce niveau ? Surtout, les futurs absents disent que ce Dialogue ne servira à rien si le Président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, ne prend pas l'engagement de se retirer du pouvoir à la fin de la transition… Mais si toutes les décisions devaient être prises avant même d'entrer en salle, mais pourquoi nous nous réunissons dans un Dialogue ? En juin 2021, quand Jeune Afrique lui a demandé s'il serait candidat ou non à la présidentielle, le Président de la transition n'a pas répondu clairement, il a remis son destin à « Dieu », est-ce à dire qu'il peut être candidat à la prochaine élection présidentielle ? Pour l'instant, je n'ai pas de boule de cristal, ce que je sais, c'est que les Tchadiens débattront de toutes ces questions sans tabou et décideront souverainement de ce qu'il y a lieu de faire. Est-ce que le Dialogue ne pourrait pas partir sur des bases plus positives si d'entrée de jeu le Président de la transition disait : « À la fin de la transition, je ne serai pas candidat » ? Mais pourquoi devrait-il le dire à l'entrée du Dialogue, alors que nous allons justement au Dialogue pour traiter de ces questions ? Il n'y a pas de raison que le Président du Conseil militaire de transition pirate la souveraineté du Dialogue qui doit commencer demain. Il faut que les Tchadiens eux-mêmes, yeux dans les yeux, décident souverainement de ce qu'il y a lieu de faire pour l'avenir de leur pays. Est-ce que l'inéligibilité des membres actuels de la transition est à l'ordre du jour ? Tous les sujets sont à l'ordre du jour du Dialogue national, aucun sujet n'est tabou. ► À lire aussi : Tchad: deux chefs rebelles reviennent d'exil avant l'ouverture d'un dialogue national

Reportage Afrique
Un bébé à tout prix [3/5] Tchad: femmes stériles, la chasse aux sorcières

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Aug 16, 2022 2:14


Au Tchad, les femmes mariées qui n'ont pas d'enfants sont fortement stigmatisées dans la société. Sous pression de la famille, du quartier et même de l'Église. Une pression si forte qu'il est difficile pour ces femmes d'en parler à leur proche, à leur médecin, et pire, de témoigner de peur d'être reconnues et jugées. De notre correspondante à N'Djamena au Tchad  Recroquevillée sur un banc dans la cour de sa maison, Victoria, un nom d'emprunt qu'elle s'est choisi, souffre. Mariée depuis plus de neuf ans, elle n'a pas d'enfants.  « Quand tu te maries, un mois plus tard, tout le monde te regarde, et te dis :"tu attends quoi ?". Toujours des questions, des questions, des questions », déplore-t-elle. Tous les jours, elle subit des pressions qui l'ont petit à petit isolée. Craignant le regard des autres, elle ne se rend plus à l'église et ne sort plus dans le quartier.  « Une de nos voisines, qui a un de ses enfants malade, m'a dit, qu'une autre voisine lui a dit, que comme je n'ai pas d'enfant, c'est que je suis peut-être une sorcière, que j'ai rendu l'enfant malade », raconte-t-elle. Même sur son lieu de travail, la question des enfants lui est rappelée quotidiennement. Elle nous confie :  « J'ai des collègues qui me disent, toi et ton mari, vous êtes deux hommes mariés, dans la même maison. Parce que quand c'est un homme et une femme, on suppose qu'il va y avoir des enfants. Mais là, on ne voit rien. J'avoue que je pleurais beaucoup les deux premières années, mais maintenant, je me suis créée une carapace » Après plusieurs examens médicaux restés sans résultat, Victoria affirme se sentir chanceuse d'être soutenue par son mari. Car d'autres femmes sont abandonnées quand l'enfant se fait attendre.  C'est le cas de Zara. Par peur d'être reconnue, elle refuse de témoigner au micro, mais explique que son époux l'a obligée à retourner vivre chez ses parents après une fausse couche qui l'empêche de concevoir un enfant. ► À écouter aussi : RDC : l'infertilité taboue prise en charge à Kinshasa À N'Djamena, difficile pour les couples de briser le tabou de la conception d'enfant, tant la stigmatisation est forte. « Il est vrai qu'on a cette envie-là de dire que oui, je suis une femme, que j'ai mon droit, j'ai ma liberté d'être enceinte ou de ne pas l'être. Cette envie de le dire, de le crier haut est bien présente, même si on ne l'entend pas assez. J'espère qu'avec le temps, on pourra mener ce combat, lutter. La sensibilisation est la clé de tout », explique Raissa Madibé, membre de la Ligue tchadienne des droits des femmes. Une sensibilisation qui doit être faite dans les rues de la capitale, selon la militante, car même dans le milieu médical, il est difficile de briser le tabou du désir d'enfant. Sophie, infirmière dans un cabinet de gynécologie, en témoigne.  « Il y a des femmes qui viennent consulter pour des troubles de cycle menstruel, d'autres qui consultent pour une aménorrhée secondaire. C'est rare que des femmes consultent en parlant ouvertement de leur désir d'enfant, pourtant, elles sont vraiment nombreuses », explique Sophie. L'infirmière explique que, souvent, les femmes viennent consulter en dernier recours, après avoir essayé des médecines traditionnelles sans succès. Au Tchad, il n'existe aucun chiffre sur les taux d'infertilité des femmes et des hommes. ► À écouter aussi : «Yaay.2.0», la série TV qui s'attaque au tabou de l'infertilité

Journal de l'Afrique
Accord junte / rebelles au Tchad : première pierre du dialogue national

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Aug 8, 2022 12:59


Les négociations de ces cinq derniers mois auront fini par payer. La junte tchadienne s'allie à une quarantaine de groupes rebelles. Bémol : Plusieurs factions n'ont pas signé. L'accord pose les prémices du dialogue national prévu le 20 août. Le texte doit aider à un retour du pouvoir civil. 

Reportage Afrique
Au Tchad, ils cultivent des fruits et légumes en plein désert

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Aug 3, 2022 2:10


Au Tchad où l'insécurité alimentaire affecte 5,9 millions de personnes selon l'ONU, il devient urgent de développer l'agriculture et le maraîchage. Le projet Com-Nord a été lancé en 2019, financé notamment par l'AFD, l'Union européenne et BMZ. Il a appuyé 67 groupements de maraîchers qui pratiquent les cultures irriguées. Rencontre avec l'un de ces groupements. « Je travaille au champ ici. J'enlève toutes les mauvaises herbes. Ici tout pousse bien : carottes, choux, pomme de terre et même des tomates. » Korteilleokodmi cultive ses légumes à Koukourou, un village voisin à Faya Largeau. Elle cultive une parcelle d'un hectare et demi, avec cinq autres groupements de maraîchers. « On se partage les légumes qu'on cultive pour notre propre consommation, et le reste, on les vend au marché. On pourrait cultiver encore plus avec des engrais naturels. Mais tout pousse bien sur cette parcelle grâce à l'eau. » À l'ombre des palmiers, au bout de la parcelle, un forage a été creusé il y a quelques mois. Depuis, l'eau jaillit en permanence, sans même pomper. Un soulagement pour ces maraîchers. Car dans la région du Borkou, dans le nord du Tchad, la pluie est rare – à peine deux jours par an – et les épisodes de canicules sont fréquents.  Une quantité d'eau impressionnante en profondeur Boubou ocre et bottes aux pieds, Djiddi Konimé, un jeune maraîcher, prend soin de ses dizaines de plants de salade. « J'arrose mes cultures tous les jours et je produis beaucoup plus de salades. Avant, on avait de gros soucis avec l'eau, il fallait aller la chercher à deux ou trois kilomètres d'ici. La terre était très sèche, car j'arrosais une à deux fois par semaine pour économiser l'eau. C'était fatigant. Avec le forage, c'est mieux. » Pourtant, à Faya Largeau, l'eau est abondante, mais en sous-sol, grâce à des nappes phréatiques. « En profondeur, il y a vraiment une quantité impressionnante d'eau, assure Gweno Lécréach, conseiller technique en eau et assainissement pour le projet Com-Nord. La nappe phréatique superficielle varie en fonction des saisons et l'un des problèmes que les groupements maraichers rencontrent, c'est qu'ils ont tendance par, manque de moyens, à creuser à environ 5 mètres de profondeur. Ils ont de l'eau en saison froide, mais dès que la saison chaude arrive, le niveau de la nappe baisse et ils se retrouvent sans eau. Notre projet Com-Nord permet de creuser des puits plus profonds – entre 20 et 30 mètres – pour permettre d'atteindre la nappe en toute saison. » Sur cette parcelle de Koukourou, les maraîchers peuvent donc cultiver leurs fruits et légumes toute l'année. Au total, plus de 800 maraîchers de la province du Borkou ont bénéficié du projet Com-Nord.

Reportage Afrique
Le Tchad face au fléau des enfants mendiants

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 11, 2022 2:23


Au Tchad, on les appelle les mahadjirines, l'équivalent des talibés d'Afrique de l'Ouest. Envoyés en ville par des familles débordées des provinces, ils tâchent de récupérer de quoi subsister, parfois sous l'autorité de marabouts peu scrupuleux. Un phénomène qui prend de l'ampleur et contre lequel les autorités et les associations comme le Réseau des associations pour la protection des enfants au Tchad (Reaspet) ont peu de moyens de lutter.  De notre envoyé spécial à Ndjamena, À chaque carrefour ou zones passantes de Ndjamena, ce sont des grappes d'enfants qui tendent leurs écuelles, dans l'espoir d'obtenir quelques billets. Près du petit marché d'Ardep-Djoumbal, le long de l'avenue Goukouni Weddeye, en plein cœur de la ville, un petit groupe de cinq d'entre eux prend quelques minutes pour nous voir à l'invitation du Réseau des associations pour la protection des enfants au Tchad. Ousmane, Mahamat, Alam et leurs copains ont entre 8 et 12 ans, ils sont originaires de la région de Dagana, au nord de la capitale. Leurs voix sont si fluettes qu'elles sont couvertes par le bruit de la circulation, leur timidité si maladive qu'il est difficile d'obtenir quelques mots de leur part. Nous faisons la mendicité ici, au marché, avec nos tasses, on appelle à la charité des passants. L'objectif c'est de ramener au marabout de notre centre 250 francs par jour. Mais si on y parvient pas, on ne nous fait pas de problèmes. Moi, je suis ici en ville depuis 1 an, je suis venu de mon village dans le Dagana, vers Massakori. On nous a envoyé ici pour apprendre le saint coran, c'est tout ce qu'on sait, c'est notre objectif, et nous ne savons pas combien de temps nous allons rester.Des enfants venus de toutes les régions du Tchad et de pays voisins Leur marabout se prénomme Gouni Yaya. Il accueille dans son centre entre 200 et 300 jeunes de 8 à 30 ans, à qui il apprend le texte sacré. Ils viennent de toutes les régions du pays, certains ont fuit le Nigeria voisin. « Je cherche la bénédiction de Dieu dans ce que je fais », explique Gouni Yaya. « Je gagne ma vie au pressing, je tire mes revenus de cela, et après les enfants doivent essayer de ramener 250, 300 francs qu'ils me donnent, et on tâche de se nourrir avec ça. » Puis il poursuit : « Quand les jeunes sont adolescents, certains partent, retrouvent leur famille, d'autres restent, ils trouvent du travail, font du ménage, participent, mais souvent ils préfèrent rester avec moi et étudier le Coran. Dans la religion, amener son enfant vers une éducation religieuse est importante, la lecture du Coran, c'est important, c'est la base de l'éducation et de la culture. » Responsabiliser les parents, y compris devant les tribunaux S'il n'existe pas de statistiques du nombre d'enfants contraints de mendier au Tchad, l'augmentation de la population du pays et le peu de ressources disponibles contraignent les familles les plus précaires à envoyer leurs enfants en ville dans des centres d'étude du coran. Chez certains, cela s'apparente à une véritable exploitation accompagnée de violences physiques.  Le pays manque notamment de familles et de centres d'accueil et de réinsertion. La police, elle, ne lutte pas contre la mendicité, pourtant interdite depuis les années 1960 dans le code pénal. Ahmat Mahamat Hissène, ancien ministre de la Justice, connaît bien le sujet puisqu'il fut lui-même un mahadjirine. Il insiste sur la nécessité de responsabiliser les parents, y compris devant les tribunaux. « C'est l'expression de la misère, de la pauvreté et des privations. Si les parents sont sanctionnés par la non-prise en compte de la responsabilité de leur progéniture, s'il y a des cas comme cela, traduits devant les tribunaux, je crois que cela pourrait être un bon signe pour conscientiser les parents », martèle l'ancien ministre. Conscientiser les parents, mais attention, le phénomène est avant tout le résultat d'un concentré de pauvreté, prévient l'ancien ministre.

Reportage Afrique
Tchad: comment est perçue la force Barkhane à Faya-Largeau?

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 6, 2022 2:14


Au Tchad, la présence militaire française est de plus en plus contestée à Ndjamena. Des appels à manifester y sont régulièrement lancés par la coalition d'opposition Wakit Tama qui demande le départ de la force française Barkhane implantée au Tchad depuis 2014 en remplacement de l'opération Serval et Épervier. Mais à l'extrême nord du pays, à Faya-Largeau, la force française est plutôt bien accueillie par les habitants. Et pour cause, la politique française s'appuie sur deux volets : militaire et développement. Dans la région, le projet COM Nord a d'ailleurs été lancé, financé notamment par l'AFD, l'Union européenne et BMZ.  De notre envoyée spéciale à Faya-Largeau, Dans la cour de cette école de Faya Largeau, les coups de marteau ont remplacé les rires des enfants. Tas de briques dans un coin de la cour, des gravats dans l'autre, des ouvriers construisent une salle de classe. Maxime Loumia, le responsable de l'école, supervise le chantier : « On est en train de construire la salle de classe qui accueillera 30 élèves. Barkhane a financé ce projet. » Ce jour-là, au passage du convoi de la force française dans les rues de Faya-Largeau, des enfants saluent les militaires. Un peu plus loin, des adolescents lancent des insultes. Mais ici, pas de sentiment anti-Barkhane comme à Ndjamena, selon Abakar Harendji, le maire de la ville.  « À Ndjamena, souvent on voyait à la télé les Wakit Tama et autres faire cela. Nous ici, on n'a pas connu ça. Les militaires, voire même la France, coopèrent avec le Tchad et c'est une ancienne coopération. Et si les militaires sont ici, ils nous aident beaucoup. Tous ces bâtiments que vous voyez là, c'est la France, affirme le maire. Ils n'ont pas cessé de nous aider jusque-là à Faya. On ne peut pas grèver contre la France, ni contre les militaires. » « Aider à hauteur de nos moyens » À côté de lui, un habitant acquiesce. Il explique qu'à Faya-Largeau, la force Barkhane est bien vue car elle comble le vide laissé par l'État tchadien dans la province du Borkou. « Ces militaires ont gardé leurs positions. Ils ne sortent que dans le cadre d'un programme. Parfois, il y a des médecins qui les accompagnent. Ces médecins partent par exemple à Wour, à Dourkourou soigner les malades. Donc c'est une bonne chose. » Apporter de l'aide aux populations vulnérables, c'est la nouvelle stratégie adoptée par la force française, explique le capitaine Pierre-Alexandre, commandant du détachement de Faya Largeau. « C'est une mission, bien sûr militaire. On assure un soutien au profit de la force Barkhane, on apporte aussi un soutien à l'ANT, en particulier sur l'avitaillement et la sécurisation pour leurs aéronefs, détaille-t-il. Mais aussi et parfois pour la gestion et l'évacuation de blessés. Mais également des missions pour être un acteur local et pour aider à hauteur de nos moyens, ajoute le Capitaine. On ne règlera pas les problèmes, mais on apporte une contribution à Faya Largeau. » Des problèmes auxquels l'AFD, l'Union européenne et BMZ tente aussi d'apporter des solutions à travers le projet Com Nord, lancé en 2019 dans les villes de Faya-Largeau, Fada et Bardaï avec un budget de 31,5 millions d'euros.

Les enjeux internationaux
Au Tchad, la population manifeste sa colère contre la France

Les enjeux internationaux

Play Episode Listen Later May 19, 2022 13:49


durée : 00:13:49 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - Malgré sa proximité avec les autorités politiques tchadiennes, le pays est souvent rapidement présenté comme le meilleur allié de la France sur le continent. Un sentiment anti-français aux racines plus profondes se diffuse dans les rues de Ndjamena, jusqu'à susciter des débordements de samedi. - invités : Clémentine Racine Chercheuse indépendante

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad: 3ème report du dialogue national

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later May 4, 2022 20:00


Au Tchad, le dialogue national inclusif est de nouveau reporté. Une décision saluée par l'opposition, la société civile et les groupes armés. Mais quelles seront les conséquences de ce report ? Faut-il s'attendre à une Transition plus longue que prévue ? Nous lançons le débat.  * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Appels sur l'actualité
Vos questions d'actualité: dialogue national au Tchad, Bai Lowe, Gangs

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later May 4, 2022 19:30


Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin:  Tchad: pourquoi le dialogue national inclusif est-il de nouveau reporté? Par Aurélie Bazzara-Kibangula, correspondante de RFI à N'djamena. Allemagne: les crimes des années Jammeh jugés. Par Reed Brody, avocat spécialisé dans la défense des droits humains, membre de la Commission internationale de juristes. Haïti: la guerre des gangs à Port-au-Prince. Par Frédéric Thomas, docteur en Sciences politiques, chercheur au Cetri, spécialiste de Haïti.    * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Journal de l'Afrique
Transition politique au Tchad : le pays dans l'incertitude à six mois de la présidentielle

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 21, 2022 13:51


Un an après l'annonce de la mort du d'Idriss Déby, le Tchad est toujours dans l'incertitude politique. Le pouvoir avait alors été repris par son fils Mahamat Idriss Deby, à la tête d'un conseil militaire de transition, qui avait promis une transition démocratique. L'anniversaire de la disparition de son père est à peine été commémoré dans le pays.