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durée : 00:04:29 - Le Reportage de la rédaction - Depuis deux ans, au Soudan, les Forces armées du Soudan s'opposent aux Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire. Au Darfour, à l'ouest, les massacres sont violents et plus d'un million de Soudanais, en grande majorité des femmes et des enfants, tentent de se réfugier au Tchad.
La guerre au Soudan a fait « 13 millions de déplacés et réfugiés » en deux ans. Alors que le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique en superficie, est déchiré depuis avril 2023 par un sanglant conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'État en 2021, et les forces de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le Haut Commissariat aux réfugiés s'alarme des conséquences régionales de cette guerre civile, avec chaque jour plus de déplacés. Abdouraouf Gnon-Konde, directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre répond aux questions de Léa-Lisa Westerhoff. RFI : Deux ans après le début du conflit au Soudan, la violence a encore franchi un cap ce week-end au Darfour avec l'attaque et la prise du camp de déplacés de Zamzam. 13 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur du pays comme au-delà des frontières. En tant que directeur régional du Haut-Commissariat aux réfugiés pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, comment est-ce que vous qualifiez cette crise ? Abdouraouf Gnon-Konde : D'abord, c'est de dire que c'est une crise humanitaire aiguë. C'est la pire crise humanitaire au monde après Gaza. Mais malheureusement, on n'en parle pas assez. Et je pense que justement, à deux ans du rappel du début de cette crise, c'est important que vous puissiez nous donner cette opportunité de souligner les conséquences de cette crise et d'appeler les uns les autres à réellement trouver une solution politique à l'intérieur du Soudan.Vous rentrez du Tchad où vous vous êtes rendu la semaine dernière. Ce pays frontalier joue un rôle particulier dans la guerre civile. Quelles répercussions la guerre civile a-t-elle sur le Tchad ? Une des conséquences immédiates, c'est que les populations, elles vont chercher un lieu de refuge. Et le lieu de refuge le plus près, pour certaines d'entre elles, c'est le Tchad. Et on a pu voir des populations arriver, qui continuent d'arriver et certaines viennent même depuis Khartoum et qui ont traversé donc des conditions vraiment difficiles. Et depuis avril 2023, le Tchad a déjà reçu près de 800 000 nouveaux réfugiés soudanais. Et cette année, le Tchad a déjà reçu 50 000 nouveaux réfugiés soudanais depuis le début d'année. Et malheureusement, nous nous attendons avec ces attaques auxquelles vous faites allusion, à davantage d'arrivées. Donc vous voyez, pour un pays fragile comme le Tchad, avec une population de 17 millions d'habitants, sans oublier d'autres réfugiés présents sur le territoire, les réfugiés nigérians qui sont là dans la région du lac Tchad et les réfugiés centrafricains et des déplacés internes. C'est extrêmement lourd.Tous les regards sont tournés vers le Darfour. Est-ce que vous craignez que la chute de Khartoum conduise à une aggravation des violences contre les civils dans cette partie ouest du Soudan ? C'est une source de préoccupation dans cette partie ouest du Soudan. Une préoccupation parce que si les combats se rapprochent de la frontière du Tchad, la crainte immédiate, c'est de voir ce que nous appelons en anglais le « spillover », donc un débordement de la crise sur le territoire du Tchad.D'un point de vue régional, quelles conséquences cette crise, ces deux années de guerre civile du Soudan ont-elles sur les pays frontaliers, sur la région ? On a observé des mouvements de populations vers le Tchad. Nous en avons déjà parlé, mais aussi des mouvements de populations vers la Centrafrique. La Centrafrique a déjà accueilli à ce jour à peu près 40 000 Soudanais dans une partie frontalière assez difficile : Birao, Korsi. Mais il n'y a pas que la Centrafrique, il y a aussi l'Égypte, il y a l'Éthiopie, il y a le Sud-Soudan et nous connaissons tous la situation dans laquelle se trouve donc le Sud-Soudan. Et la conséquence, elle va bien au-delà de la région parce que, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, nous voyons des populations arriver qui transitent par le Tchad et qui continuent jusqu'en Libye, voire la Tunisie, et qui ont vocation à continuer en Europe. Donc pour nous, ça montre que la conséquence va bien au-delà des pays voisins. Elle va bien au-delà de la région et malheureusement, on voit davantage donc de Soudanais qui essaient d'arriver aux portes européennes.Il y a aussi la question du financement des activités humanitaires. Quel impact la coupure des financements américains a-t-elle sur cette crise au Soudan ? Elle nous contraint à faire des choix extrêmement difficiles. Au Tchad, déjà depuis 2003, nous avions déjà des Soudanais qui étaient là et nous étions en train de travailler à trouver des solutions d'intégration de ces populations. Mais malheureusement, aujourd'hui, avec cette baisse de ressources, nous sommes obligés de nous concentrer sur la réponse d'urgence dans les zones les plus fragiles.Quelle est votre crainte ? Qu'est-ce que vous craignez que ça puisse susciter sur une crise comme celle du Soudan ? La crainte immédiate, c'est de ne pas être en capacité d'apporter la plénitude de réponse. Au niveau global, pour le HCR, les États-Unis contribuent à hauteur de 40% de nos financements, dans la région ils nous accompagnent pour 60%. Mais il n'y a pas que les États-Unis qui ont baissé (leurs contributions). Déjà, pour les besoins immédiats, dans la région Afrique de l'Ouest, Afrique centrale, on parle de 14 millions de déplacés de force. Aujourd'hui dans cette région, 61 % des enfants en âge d'aller à l'école, âgés de 6 à 17 ans sont hors des circuits d'éducation. Donc, comment continuer à prendre en charge ces questions de besoins qui vont bien au-delà de la simple question humanitaire si on n'a pas les ressources adéquates ?
Deux pays durement touchés : le Lesotho et Madagascar. La quatrième plus grande île du monde écope de 47% de droit de douane sur tous ses produits entrants aux États-Unis. Mais pas de panique pour l'Express de Madagascar. Qui titre « Trumpette dans un verre d'eau ». Estimant que les conséquences les plus importantes de ces décisions seront pour les consommateurs américains. Le journal loue le bloc international qui se dresse devant le président américain. L'Express de Madagascar qui cite la présidente mexicaine : « Trump tourne le dos à sept milliards de consommateurs qui n'auront aucun mal à troquer iPhone contre Samsung, Levi's contre Zara, Ford contre Toyota, Nike contre Adidas. (…) « Il ne faut pas (...) en faire un drame », rassure le journal « Même les petits pays exportateurs, à l'image de Madagascar, peuvent se tourner vers ces sept milliards de consommateurs à travers le monde. Hors ce sont les États-Unis qui risquent de vivre en autarcie avec leur politique protectionniste exacerbée ». « Faire un choix entre les plus vulnérables des plus vulnérables »Mais une autre décision de Donald Trump a bien plus de conséquences pour le continent africain : l'arrêt des aides américaines au développement. 83% de l'USAID supprimé. L'Amérique principal donateur des ONG humanitaires et autres programmes d'aides de l'ONU a coupé le robinet dès le jour de l'investiture de Donald Trump. Et les premières conséquences sont là. « Faire un choix entre les plus vulnérables des plus vulnérables » titre Le Monde Afrique. En RDC par exemple, la Guerre entre armée congolaise et M23 soutenu par le Rwanda provoque un afflux massif de réfugiés. Le programme alimentaire mondial réduit les rations alimentaires de moitié. « Sans financements supplémentaires », souffle une responsable au Monde : « nous devrons stopper toute aide alimentaire à partir de juillet ».Autre pays, le Soudan, victime d'une guerre dévastatrice entre armée régulière et forces paramilitaires. 9 millions de Soudanais déracinés ces deux dernières années. Là aussi conséquences concrètes : selon le HCR, source Le Monde « Plus de 500 000 déplacées pourraient perdre l'accès à l'eau potable, aux soins et à l'assainissement par manque de financements ».« Au Tchad » explique le journal « dans les camps autour de Farchana, non loin d'Adré, 160 000 réfugiés soudanais ne peuvent déjà plus être soignés correctement, les ONG locales ont dû cesser leur activité. (…) Quand votre budget est soudainement amputé des deux tiers, on choisit de rester dans certains pays et d'en quitter d'autres », explique au Monde Afrique une responsable d'une importante ONG sous couvert d'anonymat.Mali, Algérie, causes profondes de la criseLa crise diplomatique entre Mali et Algérie observée et commentée dans toute l'Afrique de l'Ouest. Pour rappel, le Mali accuse l'Algérie d'avoir abattu un de ses drones à sa frontière. Ce qu'Alger dément. Depuis dimanche, le dialogue semble rompu. Ambassadeurs des deux pays rappelés et espace aériens mutuellement fermés.Mais selon le site d'information guinéen Aminata, les causes de ce conflit sont bien plus profondes qu'un simple tir sur un drone. Il faut aller chercher l'accord d'Alger de 2015 pour comprendre. « Celui qui est », explique le journal en ligne « conçu comme socle d'une stabilisation durable du Mali par l'intégration politique des (séparatistes ndlr) Touaregs et qui pose comme base une gouvernance territoriale partagée ». Un accord duquel Bamako s'est retiré début 2024. Selon Aminata, ce retrait est « interprétée à Alger comme un démantèlement volontaire d'un mécanisme de sécurité régionale auquel l'Algérie avait prêté son poids politique ». Le journal guinéen analyse : « La crise actuelle préfigure peut-être d'une recomposition géopolitique durable au Sahel. Oppose deux visions : celle (...) d'acteurs étatiques souverainistes, militarisés et tournés vers de nouveaux partenaires, et celle d'une approche plus diplomatique (...) incarnée (...) par l'Algérie ».
La proposition que l'épouse et les enfants gardent le domicile conjugal en cas de divorce fait polémique au Tchad.
Au Tchad, les enfants des écoles coraniques sont souvent obligés de pratiquer la mendicité pour subvenir aux besoins de leur établissement. Issus des différentes provinces du pays, ces enfants sont accueillis dans ces écoles pour obtenir une éducation religieuse. Mais faute de financement, leur mendicité est une pratique quotidienne indispensable pour pouvoir manger à leur faim. Depuis quelques mois, le Secours Islamique France a lancé l'initiative « Tawidhe », qui instaure des partenariats avec certaines de ces écoles afin d'apporter un soutien aux établissements et aux enfants.
Au Tchad, l'installation de la nouvelle Assemblée nationale marque la fin de la transition politique. Que retenez-vous de ce chapitre qui aura duré trois ans et demi ? Le chemin parcouru est-il à la hauteur de vos attentes ? Et maintenant, quelles sont vos priorités ?
L'armée française a rétrocédé jeudi sa dernière base militaire à l'armée tchadienne. Le départ du camp Kossei de Ndjamena, vient boucler une présence militaire française historique au Tchad. Cent cinquante ans d'une présence militaire continue.1885, c'est « la course aux clochers » selon la formule de l'époque, rappelle l'historien Christian Bouquet, trois colonnes militaires françaises s'élancent alors à travers l'Afrique, « Une qui partait du sud, une qui partait de l'ouest et du Sénégal et l'autre qui partait du nord, c'est-à-dire d'Algérie. Et c'est celle qui venait d'Algérie qui a rejoint les autres, d'abord au niveau du Lac Tchad et ensuite au niveau de la bourgade qui allait devenir Ndjamena, après s'être appelée Fort-Lamy. C'est cette dernière colonne en fait, qui avait été impressionnée par les fameux guerriers du désert. Alors à partir de là, il y a eu une certaine admiration pour ces gens qui se battaient et qui n'avaient pas peur de mourir ». Le préfet-méhariste Jean ChapelleDes décennies durant, Lieutenants et capitaines français, véritable colonne vertébrale d'une administration coloniale, vont façonner l'immense territoire tchadien et l'indépendance, dit Christian Bouquet, n'y changera rien, « Après l'indépendance de 1960 et pendant trois ans, toute l'immense région nord du Tchad, c'est-à-dire le Borkou-Ennedi-Tibesti, avait comme préfet un colonel français, le colonel méhariste Jean Chapelle. Et puis ensuite, assez rapidement, à la fin des années 60, l'instabilité était grande et on a fait revenir cette fameuse mission de réorganisation administrative en 1969. C'est le général De Gaulle qui a accédé à la demande de Tombalbaye (François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, 1er président de la République du Tchad) et on a renvoyé des administrateurs coloniaux, souvent dans leurs anciens postes, pour essayer de rétablir l'ordre ». Le Tchad va servir de creuset à l'armée françaiseOpération Bison, Tacaud puis Manta contre la Libye du Colonel Kadhafi. Les opérations extérieures au Tchad se multiplient dans les années 70. De 1984 à 2013 l'opération Épervier, la plus longue, fut décidée pour protéger les régimes d'Hissène Habré et d'Idriss Déby face aux groupes rebelles. Le Tchad au centre du grand jeu, même l'opération Barkhane au Sahel avait son État-Major à Ndjamena. Tous les officiers français y sont passés se souvient le Colonel des troupes de Marine Peer de Jong : « Le Tchad, c'est une partie de ma jeunesse ! Mais aussi la jeunesse de tous les officiers français. La professionnalisation de l'armée française vient en partie des combats de 1969 au Tchad, parce qu'on avait la Légion étrangère, mais il y avait des besoins, donc il a fallu professionnaliser une partie de l'armée française, dont le 3e régiment d'infanterie de Marine. Et donc cette construction autour de Tchad a fait qu'évidemment l'histoire de l'armée française s'est inscrite dans l'histoire du Tchad. Il y a un vrai attachement, et puis c'est un pays magnifique. En plus, le nord, le sud, vous faites 100 km, vous avez un paysage différent ! En termes géostratégiques, on voit bien que le Tchad est déterminant, qui est au Tchad, peut rayonner dans l'ensemble de l'Afrique. On voit bien l'utilité pour l'armée française d'être présent au Tchad ». Une relation étroite entre les deux arméesEntre le Tchad et l'armée française, c'est une histoire intime relève l'historien Christian Bouquet, « C'est quelque chose qui relève de l'émotion. Il y a tellement eu d'opérations et d'interventions militaires françaises sur ce territoire, qui en plus est un territoire géographiquement très attachant avec cette zone sahélienne et toute cette zone saharienne. Depuis que le commandant Lamy était mort sur les bords du fleuve Chari, il y a toute une mythologie qui fait que les militaires français ont un petit coup au cœur ».L'armée tchadienne est la plus efficace de la région assurent les officiers français, prêts à ouvrir un nouveau chapitre de la relation militaire franco-tchadienne, qui pour la première fois se fera sans présence permanente.À lire aussiAu Tchad, une cérémonie clôt la présence militaire française, la Turquie y installe ses drones
Au Tchad, après avoir contesté les résultats de l'élection présidentielle et boycotté les législatives, l'opposant Succès Masra déclare sa confiance dans les institutions et se dit prêt à travailler avec le président Mahamat Idriss Déby. Que vous inspire ce revirement ? Quelles en seront les conséquences politiques ? Vos analyses nous intéressent.
Au Tchad, la compagnie artistique théâtrale Kadja Kossi est en résidence de création de 45 jours autour de la pièce de théâtre intitulé La marche du Tchad de la période coloniale à la cinquième République. Cette pièce raconte le parcours du pays au fil du temps. De notre correspondant à Ndjamena,C'est sous une tente dressée dans un domicile privé de Ndjamena, que l'on peut entendre les artistes, comédiens, balafonistes et tamtameurs répéter leurs mouvements.Avant la colonisation, le pouvoir était entre les mains de puissants guerriers, des détenteurs d'armes. En 1891, la France entre au Tchad et organise trois expéditions militaires contre l'esclavagiste Rabah. Samuel, un des acteurs principaux, parle du premier gouvernorat : « En 1938, le premier gouvernorat du Tchad est confié à un Français, Guyane. Deux ans plus tard, en 1940, suite à l'occupation de la France par le régime nazi, Félix Éboué devient le premier gouverneur français à répondre à l'appel lancé depuis Londres par le général de Gaulle pour la France libre. Et c'est du Tchad que partira la colonne Leclerc, remontant triomphalement jusqu'à Paris et Strasbourg pour la libération de la France ».À lire aussiChronologie du Tchad indépendantFaire découvrir l'histoire du Tchad à la jeune générationProclamé République le 28 novembre 1958 et devenu indépendant le 11 août 1960, le Tchad a été secoué par des mouvements de rébellion et a connu plusieurs coups d'État. Pour Mariam Mayoumbilla présidente de la compagnie et autrice de la pièce, le travail n'a pas toujours été facile : « Il a fallu mener de nombreuses recherches. Par exemple, l'accord de Kinshasa, je n'ai pas pu l'obtenir jusqu'à aujourd'hui. Peut-être que certaines informations manqueront, mais c'est le plus beau cadeau de ma vie et le bouquet final que je dépose à la fin de ma carrière artistique et culturelle ».La particularité de la mise en scène réside dans l'assemblage d'un texte, de musique et de chœurs. Oumarou Aboubacari Bétodji, le metteur en scène, est venu du Niger : « Déjà, il faut souligner que ce n'est pas une pièce de théâtre traditionnelle. L'autre particularité, c'est son aspect pluridisciplinaire. C'est un véritable défi, car je ne connais pas en profondeur l'histoire du Tchad, mais c'est toujours passionnant de découvrir l'inconnu ».À lire aussiTchad: une pièce de théâtre pour dénoncer le harcèlement sexuel à l'école
Au Tchad, après 65 ans de présence quasi continue, c'est au plus tard dans deux semaines, le 31 janvier 2025, que les troupes françaises doivent partir. Pourquoi le président tchadien Mahamat Idriss Déby a-t-il pris cette décision surprise le 28 novembre dernier ? La guerre civile au Soudan voisin est-elle l'une des causes de la brouille entre Ndjamena et Paris ? Hoinathy Remadji est chercheur principal et spécialiste du bassin du lac Tchad et de l'Afrique centrale pour l'Institut d'études de sécurité. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier, en s'exprimant d'abord sur les affrontements qui ont fait vingt morts le 8 janvier à Ndjamena. RFI : Une semaine après, est-ce qu'on en sait un peu plus sur l'attaque du palais présidentiel de Ndjamena le 8 janvier dernier ?Hoinathy Remadji : On n'en sait pas plus. Sauf que cette attaque a été menée par une vingtaine de jeunes. Une sorte de commando de fortune qui, contre toute attente, a pu pénétrer dans les prémices de la présidence avant d'être neutralisé.Est-ce que ce n'était pas suicidaire ?Évidemment, c'est très suicidaire pour un groupe de jeunes, pas très entrainés du tout et sans moyens militaires, de débarquer et d'essayer ainsi de prendre d'assaut la présidence. Totalement suicidaire.« Ces jeunes pieds nickelés venaient des quartiers pauvres du sud de Ndjamena », a précisé le porte-parole du gouvernement. Qu'est-ce que signifie cette petite phrase ?Le gouvernement va même plus loin en disant notamment, le ministre, « qu'il connaît leur ethnie d'origine mais qu'il ne voudrait pas en parler ». Mais dans le contexte tchadien, de telles allégations sont relativement problématiques parce que les quartiers de la ville de Ndjamena ont une géographie et une anthropologie propres. Donc indexer ainsi tout un quartier, il y a derrière en fait des risques de stigmatisation qui pourraient poser des problèmes.Est-ce qu'il y a eu des arrestations ?De source officielle, il n'y a pas encore eu d'arrestation. La rumeur enfle cependant autour de l'arrestation d'un général. Mais en l'absence de toute communication officielle, je pense qu'on en reste pour le moment à des conjectures.Alors, en toile de fond de tous ces événements, il y a un fait historique… C'est, d'ici la fin de ce mois de janvier, le départ de tous les militaires français du Tchad. Avec le recul, quelle est à votre avis, la raison principale pour laquelle le président Mahamat Idriss Déby a pris cette décision le 28 novembre dernier ?Le premier élément, c'est d'abord que le souverainisme actuellement comme argument politique est dans l'air du temps. Et le Tchad n'est pas le premier pays qui fait ce choix, il y en a beaucoup d'autres dans le Sahel notamment, c'est la première chose. Deuxièmement, il peut y avoir la question de l'engagement supposé ou faux du Tchad dans le conflit soudanais, dans un rôle qui ne siérait pas justement aux acteurs qui voudraient contribuer à la résolution de ce problème-là, notamment la France. Donc, il y a à voir certainement des différents éléments d'achoppement, peut-être déjà dans les relations entre le Tchad et la France, qui se seraient cristallisés avec des discussions lors du passage du ministre français des Affaires étrangères à Ndjamena.Alors, vous l'avez dit, l'une des causes des frictions entre Ndjamena et Paris, c'est le soupçon des Français que le Tchad laisse transiter sur son territoire l'aide militaire des Émirats arabes unis aux rebelles soudanais du général Hemetti. Est-ce que cet éventuel appui aux Forces de soutien rapide pourrait être un vrai choix stratégique de la part du Tchad dans le conflit soudanais ?Il est important de rappeler que ce soutien, donc supposé, est d'abord très fortement soupçonné par le pouvoir soudanais, qui dit aujourd'hui disposer des éléments de preuves de ce qui se passe à la frontière tchadienne. Et malgré les démentis du Tchad, le Soudan continue à insister. Et aujourd'hui que le Tchad se retrouve éventuellement à prendre parti dans ce conflit, je pense que stratégiquement, c'est un risque pour le Tchad, parce que, quelle que soit l'issue du conflit au Soudan, il y aura des impacts le long de la frontière et, dans une certaine manière, sur l'est du Tchad en matière humanitaire, de sécurité, mais aussi économique.Un risque qui serait encore plus important si demain les rebelles des Forces de soutien rapide (FSR) perdaient la bataille au Soudan ?Éventuellement, parce que si Hemetti venait à perdre la guerre face aux forces dirigées par le général al-Burhan, cela va d'abord aggraver l'instabilité de cette longue frontière par une dispersion des milices se battant contre les FSR, donc notamment les milices zaghawa, qui, parce que alliées à al-Burhan, verraient leurs positions renforcées.À l'occasion de la fête de l'indépendance du Soudan, le 1ᵉʳ janvier dernier, le président tchadien a félicité son homologue soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, malgré tous les reproches que celui-ci lui fait. Est-ce que c'est le signe que le Tchad cherche peut-être à rééquilibrer ses relations dans le conflit soudanais ?Pendant que justement le Soudan continue sa diatribe diplomatique contre le Tchad à l'international, l'acte de Mahamat Idriss Déby est à saluer, parce qu'il y a plus à gagner pour les deux pays si le Tchad se place dans une position d'apaisement, une position pour contribuer à résoudre le conflit plutôt qu'à être accusé d'attiser le feu. Donc c'est très important, ce début de retour en fait du Tchad à des sentiments meilleurs. Espérons donc que, du côté du Soudan aussi, cela soit reçu comme tel et que des possibilités de négociations s'ouvrent entre les deux pays pour que le Tchad reprenne sa position de contributeur de paix au Soudan, plutôt qu'à continuer d'endosser, à tort ou à raison, l'habit de quelqu'un qui attise plutôt le feu dans ce conflit-là, dans un pays frère et voisin.
« Les assaillants de cette vaine tentative visaient à me vitrifier, mais ils ont été vitrifiés par la vaillance, la vigilance et le courage de la Garde présidentielle ». Tels sont les propos du chef de l'État, Mahamat Idriss Déby Itno, après cette attaque contre le palais présidentiel, mercredi soir. Propos repris par Tchad Infos. Le Journal du tchad, de son côté, évoque une « tentative de déstabilisation » et rappelle que 18 assaillants ont été « neutralisés près du Palais présidentiel ». « Un groupe d'individus a déferlé sur les gardes du Palais, malgré les consignes et les sommations », a expliqué le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, « au 20 heures de la télévision nationale », précise Tchad Vision, ajoutant que ces individus « ont forcé l'entrée, et la Garde Présidentielle a riposté ».IncohérencesUne version officielle à laquelle ne croit guère Max Kemkoye, dont les propos sont cités par Tachad. « Dans une intervention incisive », nous dit le site d'information, l'opposant « a critiqué le récit officiel, qu'il qualifie de 'malheureux montage' ». Selon lui, « l'idée que des assaillants, armés de simples couteaux et en état d'ébriété, aient pu résister aux forces de sécurité pendant plusieurs heures, est non seulement absurde, mais met en lumière des incohérences graves dans la gestion sécuritaire du pays ». Et il s'interroge : « Si des individus désorganisés peuvent s'approcher d'un lieu hautement sécurisé, qu'en est-il de la sécurité de l'ensemble du territoire et des citoyens ? ».Point tripleA la Une également, une nouvelle attaque terroriste au Bénin. « Partie comme une rumeur aux premières heures de ce jeudi 9 janvier 2025, les informations ont finalement été confirmées par un responsable de l'armée », annonce la Nouvelle Tribune. « Il s'agit, selon un haut gradé, d'un total de 28 morts enregistrés dans les rangs des Forces de Sécurité et de Défense Béninoises ». « L'attaque a eu lieu au niveau du Point Triple », aux confins du Bénin, du Burkina et du Niger. Le quotidien la Tempête parle d'un « véritable carnage représentant la plus grosse perte subie par le Bénin, depuis son engagement dans la lutte contre le terrorisme ». La Tempête ajoute que « les assaillants ont lancé une offensive dans le camp des soldats béninois autour de 16 heures, entraînant un échange de tirs qui a duré près de huit heures ». « Après quoi », précise encore le journal, « l'armée béninoise a réussi à neutraliser des dizaines de présumés djihadistes ». « Difficile de dire le nombre d'assaillants tués », estime le quotidien béninois, « mais on parle d'environ une cinquantaine de pertes côté djihadiste ». Enfin, dans les colonnes de Banouto, le colonel Faizou Gomina, chef d'état-major de la Garde nationale, « déplore l'attaque et la perte des soldats béninois, et présente ses condoléances aux familles ».Débats et spéculationsNous allons à présent en Côte d'Ivoire. En ligne de mire : l'élection présidentielle qui aura lieu au mois d'octobre. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara prêt à continuer à servir son pays », titre Afrik.com. « Une annonce qui ravive le débat politique et suscite des interrogations », ajoute le site d'information. Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 11 ans, a fait lors de ses vœux au corps diplomatique, « une déclaration sous le sceau de l'hésitation », nous dit Afrik.com qui reprend les propos du président ivoirien : « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision. Mais je peux vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer à servir mon pays ». « La déclaration du président ne manquera pas d'alimenter les débats et spéculations dans les milieux politiques et médiatiques », estime de son côté Fraternité Matin, pour qui « le suspens reste entier, mais une chose est certaine : le chef de l'État demeure résolument engagé pour le bien-être de la nation ivoirienne ». Enfin, l'Infodrome rappelle que l'opposition est hostile « à cette candidature qui serait illégale, au regard de la Constitution ivoirienne limitant à deux le nombre de mandats possible. »
« Les assaillants de cette vaine tentative visaient à me vitrifier, mais ils ont été vitrifiés par la vaillance, la vigilance et le courage de la Garde présidentielle ». Tels sont les propos du chef de l'État, Mahamat Idriss Déby Itno, après cette attaque contre le palais présidentiel, mercredi soir. Propos repris par Tchad Infos. Le Journal du tchad, de son côté, évoque une « tentative de déstabilisation » et rappelle que 18 assaillants ont été « neutralisés près du Palais présidentiel ». « Un groupe d'individus a déferlé sur les gardes du Palais, malgré les consignes et les sommations », a expliqué le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, « au 20 heures de la télévision nationale », précise Tchad Vision, ajoutant que ces individus « ont forcé l'entrée, et la Garde Présidentielle a riposté ».IncohérencesUne version officielle à laquelle ne croit guère Max Kemkoye, dont les propos sont cités par Tachad. « Dans une intervention incisive », nous dit le site d'information, l'opposant « a critiqué le récit officiel, qu'il qualifie de 'malheureux montage' ». Selon lui, « l'idée que des assaillants, armés de simples couteaux et en état d'ébriété, aient pu résister aux forces de sécurité pendant plusieurs heures, est non seulement absurde, mais met en lumière des incohérences graves dans la gestion sécuritaire du pays ». Et il s'interroge : « Si des individus désorganisés peuvent s'approcher d'un lieu hautement sécurisé, qu'en est-il de la sécurité de l'ensemble du territoire et des citoyens ? ».Point tripleA la Une également, une nouvelle attaque terroriste au Bénin. « Partie comme une rumeur aux premières heures de ce jeudi 9 janvier 2025, les informations ont finalement été confirmées par un responsable de l'armée », annonce la Nouvelle Tribune. « Il s'agit, selon un haut gradé, d'un total de 28 morts enregistrés dans les rangs des Forces de Sécurité et de Défense Béninoises ». « L'attaque a eu lieu au niveau du Point Triple », aux confins du Bénin, du Burkina et du Niger. Le quotidien la Tempête parle d'un « véritable carnage représentant la plus grosse perte subie par le Bénin, depuis son engagement dans la lutte contre le terrorisme ». La Tempête ajoute que « les assaillants ont lancé une offensive dans le camp des soldats béninois autour de 16 heures, entraînant un échange de tirs qui a duré près de huit heures ». « Après quoi », précise encore le journal, « l'armée béninoise a réussi à neutraliser des dizaines de présumés djihadistes ». « Difficile de dire le nombre d'assaillants tués », estime le quotidien béninois, « mais on parle d'environ une cinquantaine de pertes côté djihadiste ». Enfin, dans les colonnes de Banouto, le colonel Faizou Gomina, chef d'état-major de la Garde nationale, « déplore l'attaque et la perte des soldats béninois, et présente ses condoléances aux familles ».Débats et spéculationsNous allons à présent en Côte d'Ivoire. En ligne de mire : l'élection présidentielle qui aura lieu au mois d'octobre. « Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara prêt à continuer à servir son pays », titre Afrik.com. « Une annonce qui ravive le débat politique et suscite des interrogations », ajoute le site d'information. Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 11 ans, a fait lors de ses vœux au corps diplomatique, « une déclaration sous le sceau de l'hésitation », nous dit Afrik.com qui reprend les propos du président ivoirien : « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision. Mais je peux vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer à servir mon pays ». « La déclaration du président ne manquera pas d'alimenter les débats et spéculations dans les milieux politiques et médiatiques », estime de son côté Fraternité Matin, pour qui « le suspens reste entier, mais une chose est certaine : le chef de l'État demeure résolument engagé pour le bien-être de la nation ivoirienne ». Enfin, l'Infodrome rappelle que l'opposition est hostile « à cette candidature qui serait illégale, au regard de la Constitution ivoirienne limitant à deux le nombre de mandats possible. »
Le calme est revenu jeudi dès le début de la matinée dans la capitale tchadienne, au lendemain d'une "attaque" aux motifs encore flous au Palais présidentiel. 18 assaillants et deux militaires ont été tués, selon un nouveau bilan des autorités et un récit officiel mis en doute par certains opposants. Les dispositifs de sécurité renforcés et les interdictions de circulation mises en place mercredi soir ont été levés jeudi matin, aux abords de la présidence où la circulation était normale.
Le drapeau de la Côte d'Ivoire sera bientôt hissé sur la base militaire de Port-Bouët. Dans son allocution pour les vœux du Nouvel an, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession du camp militaire français d'Abidjan d'ici la fin du mois. La base passera sous commandement ivoirien, et sera rebaptisée « Général Ouattara Thomas d'Aquin », en hommage au premier chef d'état-major de l'armée du pays. Sur le plan de la défense, Abidjan et Paris entretiennent une relation historique, malgré une période particulièrement conflictuelle durant la présidence de Laurent Gbagbo. Arthur Banga est chercheur spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan. Il répond aux questions de Sidy Yansané. RFI : Le président Alassane Ouattara a donc annoncé la rétrocession du camp militaire français de Port-Bouët. Sur le plan purement pratique, qu'est-ce que cela veut dire ?Arthur Banga : Cela veut dire d'abord qu'il y aura une réduction considérable du nombre de militaires français en Côte d'Ivoire. Ils vont passer d'environ 400 à une centaine et que finalement le camp sera commandé par l'armée ivoirienne. À partir de janvier, ce sera donc clairement un camp désormais ivoirien.Le chef de l'État ivoirien a tout de même précisé que cette rétrocession se fera dans les 30 prochains jours. Donc un délai très court. Est-ce que c'est réalisable, selon vous ?Oui, parce que ça a été préparé en amont. L'annonce a été officialisée dans le discours du chef de l'État à la Nation. Mais ce sont des questions qui sont débattues depuis pratiquement deux ans. L'idée, c'est donc d'abandonner le principe de l'intervention pour se concentrer sur les questions de formation, d'entraînement et d'équipement.C'est aussi une page qui se tourne dans la relation franco-ivoirienne. Le camp de Port-Bouët a servi à l'opération Licorne de l'armée française, qui a durablement marqué les Ivoiriens dans les années 2000. Quel bilan vous tirez de cette relation militaire entre les deux pays ?Le grand changement aujourd'hui, c'est que pour la première fois dans l'histoire militaire commune de ces deux pays, on sort de la logique de l'intervention militaire étrangère. Les interventions françaises sur le territoire ivoirien, comme on a pu le voir en 2002 et en 2011, incarnent un modèle qu'il faut désormais oublier. Cela dit, le bilan de la coopération militaire franco-ivoirien est largement positif.Quels aspects considérez-vous positifs ?D'abord, cette coopération a permis à la Côte d'Ivoire de garder une stabilité durant toute la période de guerre froide où les menaces soviétiques emportaient certains régimes et même certains pays. Il ne faut pas l'oublier. Elle a permis à la Côte d'Ivoire de mettre en place son armée et d'être performante à un certain moment de son histoire. En termes de faiblesses dans la relation Abidjan-Paris, on note justement en 2002 l'incapacité de l'armée ivoirienne à pouvoir réagir, ou le fait que l'armée française, par cette idée d'intervention, se retrouve en première ligne. On l'a vu en 2002, en 2004 à l'hôtel Ivoire et en 2011. Et justement, on essaie aujourd'hui de se débarrasser de ces faiblesses pour se concentrer sur les forces de la coopération militaire franco-ivoirienne qui est une relation humaine, une vraie camaraderie militaire qui est née entre les militaires de ces deux pays. La montée en puissance de l'armement est aussi une partie de cette coopération.Après le Sénégal et le Tchad, c'est la troisième annonce d'un départ des forces françaises sur le sol africain pour le seul mois de décembre. Cela va dans le sens de la nouvelle philosophie militaire de Paris qui veut une présence moins visible, mais tout en poursuivant sa coopération militaire. Alors, comment cela va-t-il s'articuler selon vous ?On est dans cette nouvelle vision française, mais il ne faut pas l'oublier que cette vision a surtout été poussée par les opinions publiques africaines, et même par des militaires africains qui veulent plus d'indépendance, plus de liberté de manœuvre. Désormais, on s'inscrit dans cette nouvelle politique. Avec les cas ivoiriens, sénégalais et tchadiens, on a vu les diverses formes de coopération militaire de la France. Au Tchad, où l'armée française est le plus intervenue en Afrique, la non-intervention française face aux attaques terroristes qui ont récemment frappé le pays a rendu cette présence militaire inutile aux yeux des autorités car la logique d'intervention était au cœur de la coopération militaire. Au Sénégal, c'est surtout la logique politique d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye qui les amène à vouloir zéro présence militaire étrangère. C'est donc quelque chose de beaucoup plus radical dans leur pensée, mais qui, par le processus démocratique qui a entraîné l'arrivée au pouvoir de Diomaye Faye, permet de construire une nouvelle relation de façon plus progressive. En Côte d'Ivoire, on a une tradition d'ouverture avec la France. Hormis sous l'ère de l'ex-président Laurent Gbagbo, les autorités ivoiriennes ont toujours bien jugé la coopération militaire avec la France, y compris l'actuel président Alassane Ouattara. Car, malgré sa victoire politique et diplomatique lors de la crise post-électorale de 2010-2011, ce dernier a pu accéder au pouvoir grâce à une victoire militaire poussée par l'armée française.Et concernant cette nouvelle articulation de l'armée française sur le continent, quel rôle peut jouer l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme basée à Jacqueville, près d'Abidjan ?C'est le modèle même souhaité. On va plus accentuer sur la formation opérationnelle, mais aussi la formation intellectuelle et judiciaire. Ce modèle favorise également le multilatéralisme. La France ne veut plus s'enfermer dans un bilatéralisme quand il s'agit de coopération militaire ou même d'intervention militaire. Raison pour laquelle vous voyez les exercices militaires américains Flintlock se dérouler au sein de l'Académie. Et tout ça sous commandement ivoirien, rappelons-le.
Au Tchad, les élections communales, provinciales et législatives organisées ce week-end marque la fin d'un processus de transition politique qui aura duré plus de trois ans. Les Tchadiens, qui font face à des défis considérables, étaient plus de huit millions à être appelés aux urnes pour renouveler le collège démocratique.
Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ».
Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ».
Au Tchad, l'un des groupes musicaux mythiques du milieu des années 1970, African Melody, s'apprête à célébrer son cinquantenaire. Cette commémoration, visant à rendre hommage aux regrettés membres fondateurs et aux mélomanes de l'orchestre, aura lieu au premier trimestre de l'année 2025. De notre correspondant au TchadL'un des groupes musicaux mythiques du milieu des années 1970, African Melody, célèbre au début de cette année 2025 son cinquantenaire. Cinq décennies au cours desquelles le groupe tchadien a su bercer de nombreuses générations de mélomanes.Fin de journée ce jeudi dans le 6ᵉ arrondissement de Ndjamena, sous un hangar en secco. C'est ici que vit Hassan Biany, leader du groupe. À défaut de salle de répétition et d'instruments, les membres de l'orchestre répètent avec les moyens du bord, dont deux guitares.Le vécu des terroirs et les maux de la société en chansonToute chose a un début. Le groupe African Melody a été créé en 1974 par un groupe d'amis centrafricains, congolais et tchadiens, tous passionnés de musique. Le tout premier concert du groupe a eu lieu le 28 novembre 1974 à Ndjamena, nous explique Tchomba Tchadien, connu sur scène sous le nom de Hassan Biany.Malgré l'évolution de la musique, pour Hassan Biany, l'orchestre puise sa longévité dans des chansons qui racontent le vécu des terroirs et les maux qui minent la société : « On avait un répertoire garni. [....] On avait déjà une quinzaine de mélodies. À l'époque, quand on parle d'African Melody, on avait le respect de beaucoup de gens à travers le monde entier. »À lire aussiL'Histoire du Tchad racontée en musiquesAucun album après 50 ansL'œuvre d'African Melody est une école pour la jeune génération d'artistes tchadiens. Doumpa Ya Pécho, artiste, musicien et membre du groupe, en fait partie. « Quand il faisait des répétitions, moi, j'étais gamin [....]. C'est ça qui m'a donné la mission aujourd'hui, d'aimer vraiment tout ça. »Si rien n'est fait en faveur du groupe, on parlera bientôt de lui au passé, fait comprendre son leader, Hassan Biany : « Les moyens sont précaires. C'est quand on joue et qu'on trouve un peu d'argent, c'est ça qui nous permet de maintenir l'orchestre. Parce que quand on fait un concert, on est obligé de prendre la plupart de l'argent pour payer la location de matériel. »Du haut de ces 50 ans et plus de cinquante titres composés, African Melody ne compte à son actif aucun album, pas d'instruments et pas de structure professionnelle pour ses répétitions.À lire aussiKadeux, la révélation de la musique tchadienne
Au Tchad, la population trouve trop élevé le prix du sac de ciment, produit localement tout comme importé. Un sac de ciment de 50 kg se vend entre 8 500 et 11 500 francs CFA, soit 130 à 176 euros. Il est importé parfois du Maroc, du Nigeria ou du Cameroun, car l'usine de Baoré, au Tchad, n'arrive pas à produire comme il se devrait à cause de la crise économique. Avec ce prix élevé, beaucoup de Tchadiens n'arrivent pas à construire de maisons modernes. Avec notre correspondant à Ndjamena,À Sabangali, dans le 3ᵉ arrondissement de Ndjamena au Tchad, Chérif a arrêté son chantier de construction depuis bientôt un an. Pour cause, la cherté des matériaux de construction en général et le ciment en particulier. « J'ai commencé le chantier depuis 2020. Et le sac, dans notre quartier, ici, varie de 9 000 à 12 000 FCFA le sac de 50 kilos par exemple, donc on ne sait à quel saint se vouer », se plaint-il.Sur les réseaux sociaux ces derniers temps, les consommateurs ne cessent de critiquer le gouvernement tchadien. Ils demandent une réduction sur le prix du sac de ciment de 50 kg pour qu'il passe à 3 500 FCFA. Brahim Dadi, fonctionnaire tchadien, fait partie de ces requérants : « Ma demande a été plus insistante pour aider toute la population tchadienne à construire en dur. Aujourd'hui, le sac de ciment vendu à 8 600 FCFA à Ndjamena est vendu entre 15 000 et 22 000 FCFA en province. »À écouter dans 8 milliards de voisinsBéton, ton univers impitoyableLe ciment « made in Tchad » victime de la crise économiqueL'arrivée en 2011 dans le Mayo-Kebbi Ouest de l'usine de la société nationale de ciment de Baoré (Sonacim) devait normalement répondre à ces préoccupations, car elle était censée ravitailler 700 tonnes par jour, soit 200 000 tonnes par an. Malheureusement, cette usine est presque mourante, elle n'arrive pas à produire le ciment « made in Tchad » à cause de la crise économique depuis 2016. « L'usine fonctionnait à perte puisqu'elle avait cassé les prix de vente de ciment. De 5 250, on est arrivé à 4 850 pour le PC 32,5. Et le PC 42,5, au lieu de 6 250, on a réduit à 5 250 le sac. Pour le moment, on n'a pas de stock dans notre silo parce qu'on est en crise », explique Benoit Koye Ndaye, le directeur adjoint de l'usine.Les commerçants sont conscients de pratiquer des prix trop élevés. Cependant, ils pointent du doigt les tracasseries routières et les transports. « Si nous achetons cher et nous vendons moins cher, ça ne nous aide pas. Quand les grossistes nous amènent le sac à 8 300 FCFA, ils ont déjà mis dedans le [coût du] transport », détaille Abdel, vendeur dans le quartier Habbéna.De nombreux Tchadiens demandent aux autorités d'exonérer de taxe la production de ciment et de subventionner les produits liés au processus de production. Cela permettrait selon eux de proposer des couts acceptables, comme au Cameroun voisin où un sac de ciment de 50 kg s'achète entre 3 500 FCFA et 5 000 FCFA ou au Nigeria qui le commercialise entre 2 500 FCFA et 3 000 FCFA.À lire aussiAu Tchad, après les inondations, les tentatives de reconstruction
Au sommaire : Situation confuse au Niger après plusieurs attaques jihadistes qui auraient coûté la vie à de très nombreux soldats et civils. Au Tchad, la France a débuté cette semaine son retrait militaire après la volonté de N'Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris. Enfin quel avenir pour la Syrie après la chute du président Bachar el-Assad ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Jean-Paul Oro, correspondant à Paris du quotidien L'intelligent d'Abidjan, président de l'Union des journalistes ivoiriens en France- Seidik Abba, journaliste spécialiste des questions africaines, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel, auteur de « Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? » (Impacts éditions)- Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè.
Au Tchad, les inondations fluviales et pluviales de la saison humide ont notamment fait s'écrouler des milliers de maisons, selon les autorités tchadiennes et les organisations humanitaires. Certains sinistrés s'emploient à reconstruire leur maison, mais tous n'y parviennent pas. De notre correspondant à Ndjamena,Dans sa cour du quartier Boutalbagar dans le 7ᵉ arrondissement de Ndjamena, une tasse d'eau à la main, Gilbert Laoumbo, chômeur, tente de reconstruire sa maison qui s'est écroulée, mais les moyens lui manquent. « C'était le 14 juillet dernier exactement, se rappelle-t-il, c'était pendant la période de soudure et après, ça s'est enchaîné avec la période des inscriptions des enfants. Donc, c'était compliqué pour moi. Je tente de reconstruire parce que je veux que ma famille soit à l'abri. »Zara, également victime des inondations dans le 1ᵉʳ arrondissement, n'a, elle, pas le courage de reconstruire sa maison. « Vraiment, je suis dépassée par cette situation. Je voulais reconstruire ma maison écroulée, mais je n'y arrive pas, se désole-t-elle. S'il faut construire l'année prochaine, ça va encore recommencer. On est dépassés maintenant. Je ne sais pas ce qu'il faut faire. »À lire aussi Inondations au Tchad : au moins 487 décès et des moyens très insuffisants pour aider les sinistrésAvoir une habitation décentePour un haut cadre tchadien : « Il faut dormir dans des maisons modernes, nous sommes au 21ᵉ siècle ». Les reconstructions, c'est la raison de ses tracasseries quotidiennes, soutient-il. « Que la population tchadienne ait une habitation décente, c'est très important, parce que nous sommes au XXIᵉ siècle. Et dormir dans des taudis, ce n'est quand même pas moderne. Il faut qu'on ait une habitation moderne qui réponde aux désidératas de nos populations. Nous sommes au regret de le dire. »Mahamat Assileck Halata, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Habitat, estime qu'il faut prendre des dispositions pour éviter de vivre cette situation les prochaines années : « Partout ailleurs, ça ne se fait pas. Ce n'est pas simplement au Tchad qu'on va nous demander de faire cela, mais ce qui est sûr, c'est que le gouvernement va aider autant que peut à se réinstaller. » Et il affirme : « Mais la priorité des priorités, c'est de pouvoir tout faire avec les expériences acquises de 2022 et 2024 pour qu'une nouvelle saison comme celle-là ne puisse plus arriver. Il y a des populations qui, dans l'occupation anarchique des terres, sont allées s'installer dans les lits de fleuves et là, nous n'avons pas d'autres moyens que de les faire déguerpir et les installer ailleurs. » Selon le gouvernement tchadien et les organisations humanitaires, plus de 200 000 maisons se sont écroulées au Tchad durant les inondations de cette année 2024. Les victimes qui n'arrivent pas à reconstruire appellent à l'aide le gouvernement et les personnes de bonne volonté.À lire aussiTchad: la capitale Ndjamena n'est pas épargnée par les inondations
« Dans leur vacarme habituel, relateLe Monde Afrique, deux Mirage 2000D de l'armée française et un appareil de ravitaillement ont décollé hier vers 13 heures de la base aérienne Adji Kosseï de N'Djamena, donnant ainsi le coup d'envoi au retrait des forces françaises stationnées au Tchad. Ce départ fait suite à la décision tchadienne de rompre les accords de coopération militaire avec la France, jugés “obsolètes“ et “surannés“ par le président, Mahamat Idriss Déby. » Le troisième et dernier Mirage français au Tchad devrait décoller ce mercredi.Désormais, pointe encore Le Monde Afrique, « le Tchad semble avoir trouvé d'autres partenaires sécuritaires. Son armée a récemment utilisé des drones de fabrication turque contre Boko Haram. La Hongrie s'est positionnée mais ce sont les Emirats arabes unis qui apparaissent aujourd'hui comme l'allié privilégié, fournissant à N'Djamena du matériel militaire et lui accordant en octobre un prêt de plus d'un milliard de dollars à un taux de 1 % sur 14 ans. »La Tchad est-il en capacité de prendre le relais ?En effet, préciseJeune Afrique, « N'Djamena a acquis en Turquie trois avions de combat légers Hürkuş, dont la capacité d'attaque reste toutefois limitée. Le pays a également reçu une livraison d'Ankara de deux drones de type Anka, conçus pour les missions de renseignement, mais pouvant être équipés de charges explosives pour des missions de destruction. Ces drones ont été récemment utilisés dans l'opération anti-terroriste Haskamite, dans le bassin du lac Tchad. Le Tchad se serait également équipé de drones fabriqués aux Émirats arabes unis, qui pourraient avoir accru sa capacité militaire aérienne. »Toutefois, s'interroge un ancien ministre tchadien interrogé par le site panafricain : « est-ce que le Tchad est en capacité, aujourd'hui, de prendre le relais sur le plan de la dissuasion aérienne française ? Est-ce que, demain, si des colonnes rebelles déferlent sur N'Djamena, l'armée tchadienne aurait les moyens aériens de les stopper ? Sans doute pas », affirme-t-il, tout en déplorant que la dénonciation des accords de coopération militaire avec la France a été, dit-il, « précipitée. »La question centrale de la souverainetéEn tout cas, analyse le siteAfrik.com, « cette décision de mettre fin à la coopération militaire avec la France est avant tout une affirmation de la souveraineté du Tchad. Cette question de la souveraineté est d'autant plus importante pour le Tchad qu'il se trouve au cœur d'un Sahel instable, où les attaques djihadistes, notamment de Boko Haram, et les conflits régionaux, comme la guerre au Soudan, créent un environnement particulièrement difficile. Malgré ces défis sécuritaires, le Tchad semble déterminé à réduire la dépendance militaire vis-à-vis de la France et à promouvoir un nouvel alignement stratégique. »D'ailleurs, poursuit Afrik.com, cette « décision de rompre les accords militaires avec la France a été largement soutenue par la population tchadienne. À N'Djamena, des manifestations massives ont eu lieu, rassemblant principalement des jeunes qui scandaient des slogans en faveur de l'indépendance militaire du pays. »Surprise ?Reste que ce départ des Mirage a surpris N'Djamena… C'est ce que remarque WakatSéra au Burkina Faso. « Alors qu'il avait demandé un retrait total au bout d'environ six mois, puis dans les plus brefs délais, le gouvernement tchadien ne s'attendait, visiblement pas, à ce que Paris respecte, à la lettre, cette injonction. Les conditions de départ du reste de l'armée française, dont ses 1000 soldats, qui séjournent au Tchad, pour lui prêter main forte dans la lutte contre la rébellion et autres groupes armés, ces conditions de départ, sont toujours sur la table des discussions entre les deux pays. (…) En tout cas, pointe encore WakatSéra, ce n'est certainement pas pour revenir sur sa décision, que le gouvernement tchadien marque sa surprise, car la souveraineté, par le Tchad proclamée, ne s'en accommoderait guère, au moment où des manifestations hostiles à l'armée française ont déjà commencé. »Enfin, nous revenons au Monde Afrique qui remarque que « ce départ des Mirage français survient au moment même où Mahamat Idriss Déby a été élevé, par décret présidentiel, au rang de “maréchal du Tchad“. Signe qu'il entend asseoir ce pouvoir dont il a hérité. Sept mois après son élection contestée par l'opposition, il devient le second personnage de l'histoire du pays à porter ce titre. Le premier était son père. »
« L'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre nocturne à N'Djamena, s'exclame Le Monde Afrique. Dans un communiqué publié, jeudi dernier, quelques heures après la fin de la visite au Tchad du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, le gouvernement tchadien a déclaré “mettre fin à l'accord de coopération en matière de défense signé avec la République française“. L'annonce prend de court tous les observateurs, alors que le ministre et son entourage n'ont rien laissé paraître au sortir de leur rencontre avec le président, Mahamat Idriss Déby. “La France doit considérer désormais que le Tchad a grandi et mûri, que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté“, a simplement indiqué son homologue tchadien, Abderaman Koulamallah. »Dans la logique des élections…Quelques heures plus tôt, jeudi dernier, le Sénégal annonçait lui aussi la fin de sa coopération militaire avec Paris.Le président Bassirou Diomaye Faye a été très clair, rapporte Le Point Afrique : « “la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires“. Une nouvelle doctrine de coopération sécuritaire qui exclut de fait toute base étrangère : française ou non. (…) L'enjeu était avant tout politique pour Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, affirme Le Point Afrique, qui avaient été portés à la tête de la nation sur la base d'une vive critique des ingérences étrangères, au premier rang desquelles figurait la France. Après leur victoire, ils n'avaient pas vraiment fait mention des bases françaises, au grand désarroi de leurs électeurs. Cette prise de position forte sur le plan de la souveraineté vient aujourd'hui rassurer une base électorale qui vient tout juste de réitérer son soutien aux autorités en leur conférant une majorité absolue au Parlement. »Une étape « cruciale et inévitable »Pour Jeune Afrique, « ce 28 novembre 2024 restera dans l'histoire de la relation entre la France et l'Afrique comme une date historique, celle du dernier coup de clairon d'une retraite passablement humiliante pour la “Coloniale“, cette armée de conquête devenue symbole de sujétion bien au-delà des indépendances. (…) Après la Centrafrique en 2015, le Mali en 2022, le Burkina Faso et le Niger en 2023, l'armée française est donc en passe de quitter ce qui lui restait de positions dans cette bande sahélo-soudanaise qui lui a si longtemps servi de bac à sable pour entraîner ses troupes et voler au secours de régimes amis de la France. »Toutefois, analyse Jeune Afrique, « ce départ forcé ne devrait pas être interprété pour autant comme une humiliation ou un camouflet par la France, mais comme l'étape cruciale et inévitable de la nécessaire refondation de ses relations avec ses ex-colonies. Sauf à Djibouti, où les bases militaires sont une assurance-vie existentielle contre les convoitises de voisins qui estiment que ce petit État n'aurait jamais dû exister, l'armée française n'a plus rien à faire sur le continent, estime le site panafricain, et les dirigeants ivoiriens et gabonais, qui abritent chez eux les derniers confettis de l'empire colonial défunt, seraient bien inspirés d'y songer. En 2024, plus de soixante ans après les indépendances, cette présence était une anomalie à laquelle les présidents Faye et Déby Itno avaient toutes les raisons de vouloir mettre un terme. »« Seuls face à l'enjeu sécuritaire… »Attention, prévient pour sa part Ledjely en Guinée, « les militants authentiques de la reconstruction des relations franco-africaines doivent rester à la fois prudents et vigilants. Car autant leur aspiration à un partenariat plus avantageux pour l'Afrique est légitime, autant il ne faut pas se contenter de renvoyer les néo-colons pour laisser la place aux colons locaux. De même, l'attitude intransigeante que nous adoptons aujourd'hui à l'égard de la France doit rester la même à l'égard de tous les partenaires, qu'ils soient de l'Ouest ou de l'Est. Sinon, nous courons vers un leurre ! »Et le quotidien Aujourd'hui au Burkina Faso de conclure : « désormais, le Sahel et le Sahara sont seuls face à l'enjeu sécuritaire. Plus de sous-traitance polémiquée en matière de défense ! Il est plausible que le Tchad rejoigne l'AES et que se mette en place une force sous-régionale pour combattre l'hydre terroriste. Quels résultats engageront ces pays qui entament une seconde décolonisation aux forceps ? Le souverainisme teinté d'idéocratie accouchera de quoi ? Le monde a les yeux rivés sur cette partie de l'Afrique où des militaires au pouvoir et des civils élus tentent de trouver la voie pour développer leurs pays. Tâche noble, mais ô combien parsemée de ronces ! »
Tous les ans, le 9ᵉ arrondissement de Ndjamena, l'un des plus pauvres de la capitale tchadienne, se retrouve inondé. Malgré la construction de la digue de Walia, après les inondations dévastatrices de 2022, les pluies et la montée des eaux des fleuves Chari et Logone continuent de recouvrir les habitations et les terres agricoles. De notre correspondante à Ndjamena,À Ndjamena, au Tchad, la digue Walia, conçue comme un dispositif de rétention des eaux, génère un nouvel écosystème : les habitants de la commune s'y retrouvent tous les jours pour pêcher. Une activité qui permet aux sinistrés des inondations de nourrir leur famille, mais aussi de vendre des poissons. La pêche devient alors une manière de dégager un salaire chaque jour en attendant que les eaux se retirent.Moïse fait partie des nombreux pêcheurs saisonniers qui s'installent tous les matins le long de la digue. Habituellement, il travaille sur les deux fleuves, le Logone et le Chari, mais après la saison des pluies et la montée des eaux, la pêche y devient quasiment impossible.« J'ai perdu toutes mes pirogues. La crue du grand fleuve les a emportées, témoigne Jeremy Pena, pêcheur sur le Chari depuis 50 ans. Alors depuis un mois, je pêche au filet au niveau du bras du canal. Mais bientôt, l'eau va se retirer de la digue et je ne sais pas comment je vais faire pour continuer à travailler. Je ne peux pas retourner au grand fleuve sans pirogue. »À lire aussiInondations au Tchad: Ndjamena en alerte, les quartiers périphériques sont sous les eauxÀ l'agriculture s'ajoute une nouvelle activité, la pêcheAvant d'être urbanisé, le quartier Kabé était un groupement de petits villages sur la plaine. Les habitants y étaient éleveurs ou cultivateurs de riz et de sorgho. Avec les inondations et la construction de la digue, une nouvelle activité s'ajoute : la pêche. Martin est étudiant, mais tous les jours, il sort pêcher avec la pirogue de son père : « Vers 11h, on part à l'école, vers 17h on revient et on va pêcher. » Les bons jours, Martin réussit à vendre suffisamment de poissons pour rapporter 2 000 francs CFA à sa famille.Depuis les inondations dévastatrices de 2022, l'association Agir vient en aide aux sinistrés. Pour sa trésorière, Zahra Idris, la digue ne sert pas suffisamment de rempart aux inondations : « La digue n'est pas à sa place, ce n'est pas là qu'on doit la construire. À cause de ça, ils sont exposés et se trouvent carrément inondés. »Dans quelques semaines la digue sera sèche, impossible d'y pêcher. Retour alors à l'agriculture, mais non sans difficultés. Car avec des terres abîmées par les pluies, les agriculteurs du 9ᵉ arrondissement craignent de maigres récoltes au printemps prochain.À écouter dans Grand reportageAu Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatique
Le Tchad a annoncé jeudi soir, contre toute attente, qu'il mettait un terme à ses accords de défense avec la France. Dans un communiqué, le gouvernement tchadien a assuré que cette décision avait été prise après une analyse approfondie. « Il est temps pour le Tchad d'affirmer sa souveraineté pleine et entière », ajoutait le communiqué signé du ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah. Mais comment comprendre une telle décision ? D'autant que cette annonce intervient à l'issue d'un déplacement dans le pays du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Cela traduit-il un malaise entre Paris et Ndjamena ? Si oui, quelles sont les causes de ce malaise ? Elements de réponse avce Remadji Hoinaty, chercheur, spécialiste du bassin du lac Tchad et de l'Afrique centrale pour l'ISS, l'institut d'études de sécurité. À lire aussiLe Tchad annonce rompre ses accords de coopération de défense avec la France
SOS pour les réfugiés soudanais au Tchad. Le 15 avril, à la conférence de Paris, la communauté internationale s'est engagée à verser plus de deux milliards d'euros d'aide humanitaire pour les civils soudanais en détresse. Mais tout l'argent promis n'a pas été décaissé. Et la poursuite de la guerre civile provoque une nouvelle vague de réfugiés. Ils sont à présent plus de 900.000 dans l'est du Tchad, notamment dans la province du Ouaddaï. Charles Bouessel est l'analyste de l'ONG International Crisis Group pour l'Afrique centrale. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Déjà en 2003, plus de 400 000 personnes qui fuyaient les exactions des Janjawid s'étaient réfugiés au Tchad. Et la plupart y sont toujours. Donc les populations locales ont une tradition d'accueil, mais là, est-ce que les Ouaddaïens ne risquent pas de dire 400 000 + 900 000, ça suffit ?Charles Bouessel : Absolument. On a pu voir justement, pendant cette crise précédente des réfugiés, quels risques l'on pourrait affronter pour cette actuelle crise, puisque on est dans un contexte à peu près similaire, mais, avec une ampleur bien supérieure. À l'époque déjà, on avait vu, au fur et à mesure de l'arrivée de ces réfugiés et rapatriés tchadiens, une augmentation des discours xénophobes. Les habitants de la région, même s'il faut saluer leur sens de l'accueil, assez impressionnant hein, parce qu'on parle quand même d'une augmentation de 50% de la population en quelques mois, ce qui est absolument considérable et difficile à concevoir. Mais, malgré cela, voilà, on avait vu quand même le développement de violences sur les réfugiés, notamment sur ceux qui partaient chercher du bois aux abords des camps et qui se faisaient agresser. On voit ce genre d'agression se répéter aujourd'hui.Et là, ce sont souvent les femmes ?Absolument. Les femmes sont vraiment les premières personnes visées, d'abord parce que les femmes et les enfants constituent 89% des arrivées depuis le Soudan. Et parce que les femmes sont souvent chargées d'aller collecter ce bois pour la cuisine à l'extérieur des camps, donc c'est un moment où elles sont particulièrement vulnérables. On a énormément justement de violences basées sur le genre, d'agressions sexuelles, et cetera.En ville, on entend aussi donc des discours de populations locales qui accusent les réfugiés de faire monter les prix de la nourriture, les prix des loyers et, encore une fois, je salue donc les capacités d'accueil de cette région, parce que ces violences sont encore très très limitées. Mais si la situation continue de se dégrader, on risque d'avoir une augmentation de ce genre d'agression entre nouveaux arrivants et populations locales.Et comme il y a 20 ans, du temps des Janjawid, les Soudanais qui se réfugient actuellement au Tchad appartiennent à des communautés non arabes qui fuient des groupes armés à dominante arabe, notamment les Forces de Soutien Rapide, FSR, du général Émedti. Est-ce que, du coup, il ne faut pas craindre une montée d'un sentiment anti arabe dans le Ouaddaï et dans tout l'est du Tchad ?Absolument. On a ces angoisses identitaires qui existaient déjà et qui aujourd'hui sont renforcées par des réfugiés qui arrivent et qui sont, il faut le dire, traumatisés par ce qu'ils ont vécu au Darfour, notamment les communautés Massalit de la ville de El-Geneina où, selon Human Rights Watch, un nettoyage ethnique a été commis. Les récits que l'on entend de ces réfugiés sont abominables : tortures, violences sexuelles, exécutions sommaires, pillages. Et donc, le ressentiment communautaire de ces populations s'ajoute à celui qui préexistait dans la région et pourrait mener à des nouvelles vagues de violences communautaires.Depuis plusieurs mois, le gouvernement soudanais du général al-Burhan accuse publiquement le Tchad de servir de plateforme logistique aux Émirats arabes unis, qui soutiennent les Forces de Soutien Rapide du général Emedty. Le Tchad dément catégoriquement, quelle est votre analyse ?Alors oui, le groupe d'experts des Nations-Unies sur le Soudan a sans doute été le premier à évoquer une sorte de pont aérien qui a été mis en place par les Émirats arabes unis pour livrer des armes aux Forces de Soutien Rapide depuis le Tchad. Donc ce n'est pas le Tchad qui livre des armes, ce sont les Émirats arabes unis qui utilisent le territoire tchadien a priori, selon le rapport des Nations-Unies. Il suffit aussi d'aller regarder sur des sites Internet de tracking d'avions pour effectivement voir beaucoup d'avions cargo qui atterrissent soit à N'Djamena, soit à Amdjarass.Et qui coupent leurs transpondeurs ?Et qui coupent leurs transpondeurs effectivement.Pour ne pas être tracés ?Exactement. Cet accord avec les Émirats, en fait, est intervenu à un moment où le gouvernement tchadien avait un besoin important, voir cruel, d'argent, notamment parce que le nouveau président devait renforcer, asseoir son pouvoir. Et donc tout ça coûte très cher. Et les Émirats lui ont octroyé, au moment où ce pont aérien a démarré, un prêt de 1,5 milliards de dollars, qui est l'équivalent de 80% du budget de l'État tchadien. Et donc, il est peu probable que le soutien des Émirats depuis le territoire tchadien aux FSR cesse, parce que le Tchad a toujours besoin de cet argent et que les Émirats ont depuis réoctroyé d'autres prêts. Alors ce soutien, il est aussi très risqué pour le régime tchadien parce qu'il crée des tensions en interne, notamment à l'intérieur de l'armée, puisque certaines communautés dans l'armée sont plutôt en faveur du camp opposé aux FSR, le camp d'al-Burhan et notamment les milices associées. Les milices du Darfour sont associées à ce camp d'al-Burhan et on a vu que ces tensions ont déjà mené à une série d'incidents. Et le Tchad devrait aussi considérer les risques que fait peser cette politique sur sa stabilité intérieure. Donc si El Facher tombe aux mains des FSR, d'abord, à court terme, on peut craindre une vague de massacres et de pillages similaires à celle qui s'est déroulée à El-Geneina l'année dernière. Et cela pourrait faire exploser les tensions communautaires. À lire aussiSoudan: les combats pour le contrôle d'El-Fasher entrent dans une nouvelle phase À lire aussiTensions entre le Soudan et le Tchad devant le Conseil de sécurité de l'ONU
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end est entièrement consacré au changement climatique. En première partie, ce samedi, direction le Tchad qui est confronté à la montée des eaux. Et, en deuxième partie, direction Naxos en Grèce qui fait face à la sécheresse. Il ne pleut presque plus depuis 3 ans. Au Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatiqueÀ l'occasion de l'ouverture aujourd'hui de la COP29 à Bakou, Grand reportage vous emmène dans l'un des pays d'Afrique les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique. Après un épisode de chaleur extrême au mois d'avril, le Tchad fait désormais face à des inondations sans précédent qui ont déjà causé près de 600 morts et 2 millions de sinistrés, selon le dernier bilan officiel disponible, arrêté au 1er octobre.Selon un rapport du groupe World Weather Attribution, la saison humide a gagné près de 18% en intensité depuis 1981 au Sahel central et la pluie pourrait encore augmenter de 30% d'ici 2050, selon les prévisions du GIEC qui annoncent également une multiplication des phénomènes extrêmes et moins prévisibles qui perturbent l'agriculture. Dans ce Grand reportage, nous suivrons notre correspondant Carol Valade à travers la vaste zone semi-urbaine qui entoure la capitale tchadienne à la rencontre de ceux qui se battent pour protéger leur quartier de la montée de eaux. Pour certaines zones agricoles, il est malheureusement déjà trop tard… et c'est donc à pirogue que débute ce Grand reportage… Embarquement.Un Grand reportage de Carol Valade qui s'entretient avec Jacques Allix. Péril sur Naxos, l'agriculture de l'île grecque menacée par la sécheresseLa Cop Climat - la 29è - vient de s'ouvrir à Bakou, en Azerbaïdjan, après l'été le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Ce changement du climat s'accompagne notamment d'épisodes de sécheresse, comme au Brésil, ou dans le bassin méditerranéen. Sur l'île grecque de Naxos, fertile depuis l'Antiquité, il ne pleut ainsi presque plus depuis trois ans. La pénurie d'eau a notamment entraîné une chute vertigineuse de la production traditionnelle de pommes de terre - produit phare de l'île - mettant tout l'écosystème agricole en danger. Un Grand reportage de Joël Bronner qui s'entretient avec Jacques Allix.
À l'occasion de l'ouverture aujourd'hui de la COP29 à Bakou, Grand reportage vous emmène dans l'un des pays d'Afrique les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique. Après un épisode de chaleur extrême au mois d'avril, le Tchad fait désormais face à des inondations sans précédent qui ont déjà causé près de 600 morts et 2 millions de sinistrés, selon le dernier bilan officiel disponible, arrêté au 1er octobre. Selon un rapport du groupe World Weather Attribution, la saison humide a gagné près de 18% en intensité depuis 1981 au Sahel central et la pluie pourrait encore augmenter de 30% d'ici 2050, selon les prévisions du GIEC qui annoncent également une multiplication des phénomènes extrêmes et moins prévisibles qui perturbent l'agriculture. Dans ce Grand reportage, nous suivrons notre correspondant Carol Valade à travers la vaste zone semi-urbaine qui entoure la capitale tchadienne à la rencontre de ceux qui se battent pour protéger leur quartier de la montée de eaux. Pour certaines zones agricoles, il est malheureusement déjà trop tard… et c'est donc à pirogue que débute ce Grand reportage… Embarquement.Au Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatique, un Grand reportage de Carol Valade, réalisé par Guillaume Buffet et Alexandre Cayuela.Merci aux associations Jeunesse active, et Anda, à la radio Terre nouvelle et à Médecins Sans Frontières.
Au Tchad, bien que les autorités aient interdit l'importation, la fabrication, la vente et surtout la consommation des alcools frelatés, certains jeunes s'adonnent à leur consommation et de manière abusive. Ce qui n'est pas sans conséquence sur leur santé. De notre correspondant à Ndjamena,Au maquis Doulbarid, à Moursal, dans le 6ᵉ arrondissement de Ndjamena, une dizaine de jeunes consomment de l'alcool en sachet. « C'est depuis ce matin qu'ils sont en train de consommer ces alcools, peut-être un carton déjà. Et pire encore, sans manger ! », lance un passant inquiet.Vendues sous différentes appellations, ces boissons affichent un taux d'alcool qui varie entre 43 à 45 degrés. Elles se vendent entre 50 à 100 francs CFA l'unité, soit 7 à 15 centimes d'euros. Mais leur consommation n'est pas sans conséquence sanitaire, explique le docteur Dillah Manassé. « Des cas de mort subite ont été enregistrés, relate-t-il. Les comportements à risque peuvent conduire à des maladies cardiovasculaires, gastro-intestinales, des troubles neuropsychologiques, voire l'accélération du processus de vieillissement, parce que c'est de l'alcool falsifié qui contient de l'éthanol industriel et d'autres agents de conservation qui ne sont pas alimentaires, explique le médecin. » Il ajoute : « La consommation diminue l'espérance de vie de plus d'une année. »« L'État doit agir vite »Sous couvert d'anonymat, un homme dit avoir perdu son cousin diplômé le mois dernier, en raison de la consommation abusive d'alcool frelaté. « Mon cousin, il exagérait, témoigne-t-il. Dès 6 h, il était soul. On n'accuse personne, on était fatigués de lui parler. »Pour la Croix-Bleue tchadienne, qui lutte contre la consommation d'alcool, beaucoup reste à faire du côté de l'État en termes de répression. « L'État a fait un effort pour prendre un décret, le décret 2835 en 2022. Vu les méfaits de cet alcool dans la jeunesse surtout, l'État doit agir vite, affirme Gonba Tao Anatole, le vice-président de l'organisation. Il faut que la police sanitaire soit opérationnalisée pour pouvoir, faire son travail. »Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'alcool frelaté serait responsable de la mort de plus de 100 000 personnes chaque année. Au Tchad, malgré les démarches, il est difficile d'avoir des statistiques sur cette consommation faute d'études dans le domaine.À écouter dans Priorité santé Défi de janvier : un mois sans alcool
Au Tchad, comme une quinzaine de partis de l'opposition, les Transformateurs de Succès Masra boycotteront les législatives du 29 décembre. Tous dénoncent les conditions d'organisation des élections. Que vous inspire la politique de la chaise vide ? Quelles seront les conséquences de cette décision ?
Au Tchad, l'agence nationale de gestion des élections a annoncé le début du dépôt des candidatures le 19 octobre pour les législatives maintenues au 29 décembre. Les candidats ont dix jours pour se mettre en règle.
Cette semaine, l'ONG Tournons la page célèbre ses dix ans de lutte pour la démocratie et les droits de l'Homme en Afrique. Ses militants sont lucides : le bilan est sombre, au vu des coups d'État militaires de ces quatre dernières années en Afrique de l'Ouest. Alors dix ans pour rien ? L'Ivoirien Alexandre Didier Amani n'est pas d'accord. Depuis un an, il préside l'ONG et de passage à Paris, il explique au micro de Christophe Boisbouvier que le combat de Tournons la page est toujours nécessaire. Non seulement au Sahel et en Guinée, mais aussi au Togo, en Côte d'Ivoire et au Tchad. RFI : Alexandre Didier Amani, voilà 10 ans que vous vous battez pour l'alternance démocratique et les droits de l'homme en Afrique, mais au vu des coups d'État militaires au Sahel, en Guinée, est ce que vous n'êtes pas saisi tout de même par un sentiment de désespoir ?Alexandre Didier Amani : Le désespoir, c'est un peu trop dire. Il y a un doute, mais c'est normal parce que la lutte pour la démocratie est un processus. Il y a naturellement des moments de pics avec le Sénégal qui est une lueur d'espoir, mais aussi des moments de doute, lorsque nous avons les crises, les coups d'État militaires. Et surtout les coups d'État constitutionnels. On n'en parle pas beaucoup, mais ils participent à bâillonner la démocratie.Et vous pensez à quel pays ?Naturellement, le Togo et la Côte d'Ivoire.La Côte d'Ivoire qui est votre propre pays. Des 3 pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel, quel est le pays qui vous paraît le plus dangereux aujourd'hui, pour les défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie ?On pourrait dire le Burkina Faso avec les enlèvements des militants pro-démocratie. C'est l'occasion d'adresser un message de soutien à Maître Kam qui a été enlevé.Maître Guy Hervé Kam.Oui, à Maître Guy Hervé Kam et à tous nos camarades militants du Balai citoyen qui aujourd'hui ont des difficultés à s'exprimer.Parce que le droit est encore moins respecté dans ce pays ?EffectivementQu'au Niger et qu'au Mali ?Oui, on peut le dire, parce que les enlèvements sont légion avec les forces parallèles et les VDP qui, eux aussi, contribuent à cela.En Guinée-Conakry, l'une des deux grandes figures de la société civile qui a disparu depuis 3 mois, Mamadou Billo Bah, n'est autre que le coordinateur de votre organisation « Tournons La Page » dans le pays. Qu'est-ce que vous faites pour lui depuis 3 mois ?C'est pour nous la note noire de ces 10 ans. On ne peut pas parler d'un mouvement pro- démocratie et constater que son coordinateur pour la Guinée a été enlevé. Ça fait 100 jours qu'on n'a pas de nouvelles. Nous avons essayé de mobiliser aussi bien les bailleurs, les partenaires et même certaines chancelleries, et bien sûr les Nations-Unies pour avoir un positionnement clair, afin qu'on libère nos camarades. Aujourd'hui, on n'a pas de nouvelles. Un enlèvement dans un État actuellement au 21e siècle, ça nous fait peur. Et plus les jours passent, plus nous devenons de plus en plus inquiets par rapport à la situation de nos camarades.Dans un an, Alexandre Didier Amani, vos compatriotes ivoiriens vont élire leur président. Au regard de la démocratie et des droits de l'homme, est-ce-que vous êtes optimiste ou inquiet pour l'année prochaine ?Nous demeurons inquiets en Côte d'Ivoire. Parce que ces temps-ci, il y a eu une loi, l'ordonnance sur les organisations de la société civile, qui nous montre un bâillonnement. Il y a aussi l'appel de l'opposition au dialogue, pour que l'on puisse aller au consensus au niveau de la Commission électorale indépendante et aussi du code électoral. Pour le moment, il n'y a pas un retour favorable des autorités en place et, si ça continue ainsi, ça risque d'aller à l'embrasement.Et par rapport au Togo qui vient d'instaurer un régime parlementaire, quel est votre point de vue ?L'inquiétude au Togo est de plus en plus forte. Parce qu'il y a un coup d'État constitutionnel qui a été opéré, mais surtout la fermeture de l'espace civique. Nos militants sont menacés, pourchassés, bâillonnés. On a constaté que Guy Marius Sagna, député CEDEAO, a été bastonné en pleine conférence de presse.À Lomé ?Oui à Lomé. Ça montre combien de fois on atteint un pic, un pic de violence, mais aussi un pic de bâillonnement de toutes voix discordantes, de la part des pouvoirs en place. Surtout le pouvoir togolais.Alors, l'un des pays où vous êtes le plus actif, c'est le Tchad ? Quel est votre regard sur la situation d'aujourd'hui ?La situation demeure tendue. Parce que, aux dernières élections, « Tournons La Page » a déployé 1000 observateurs pour observer l'élection. Mais les retours n'ont pas été aussi favorables. Au Tchad, la répression des militants continu À lire aussiGuinée: L'ONU exhorte la libération de Foniké Mengué et de Billo Bah
Au Tchad, les Transformateurs de l'opposant Succès Masra ne boycotteront pas les prochaines élections législatives. Mais le parti fixe ses conditions. Il demande la recomposition des institutions électorales ou encore la révision des listes. Succès Masra sera-t-il entendu ? Nous lançons le débat.
Au Tchad, les Transformateurs de l'opposant Succès Masra ne boycotteront pas les prochaines législatives du 29 décembre, mais à certaines conditions. C'est ce qu'ils ont décidé lors de la convention de leur parti, samedi dernier à Ndjamena. Selon les chiffres officiels, Succès Masra est arrivé deuxième à la présidentielle du 6 mai dernier, loin derrière le président Mahamat Idriss Déby. Mais l'ancien Premier ministre continue de crier à la fraude et veut croire que les législatives à venir pourront être plus transparentes. Il s'en explique au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Lors de votre convention de samedi dernier, vous avez posé beaucoup de conditions à votre éventuelle participation aux législatives, quelle est pour vous la condition principale ? Succès Masra : Je dirais une condition duale, il faut différer les élections à 2025. Même la nature nous l'y oblige d'une certaine manière, parce que plus de 20 régions sur 23 sont sous l'eau [NDLR suite aux inondations]. Et puis, il faut dialoguer pour tirer les leçons de la présidentielle et améliorer ce qui doit être amélioré, afin de redonner confiance aux institutions chargées de ces élections.Alors, à la présidentielle du 6 mai dernier, quelle est, selon vous, l'institution qui a le plus failli et où les réformes sont les plus nécessaires ? Je pense qu'il y a un chapelet de responsabilités. Il y a d'abord l'Agence de gestion des élections, l'ANGE, qui a violé les lois. Ce qui est très grave, c'est quand les lois ont des dispositions et qu'elles sont violées. Ensuite, l'armée. Dans une partie de l'armée, il y a une attitude qui n'est pas républicaine, que les Tchadiens ont bien identifiée à travers les tirs de joie qui ont tué des dizaines de Tchadiens. L'ANGE a refusé aux citoyens d'assister par exemple au dépouillement. C'est prévu par la loi. Elle a refusé de remettre les fichiers des résultats, c'est prévu dans la loi. Elle a refusé de remettre les procès-verbaux. Moi, j'étais à la fois candidat et Premier ministre, j'avais droit donc au fichier des procès-verbaux de 26 900 bureaux de vote. À l'heure où je vous parle, je ne les ai jamais reçus. Donc, c'est autant de choses qui ont semé un doute dans le processus, et qui font qu'il faut changer ces choses-là, dans une sorte, un peu, de dialogue bipartisan, parce qu'il y a deux grandes forces politiques qui se dégagent dans le pays. Ceux qui sont là en face de nous, et puis nous-mêmes, avec la coalition Justice et Égalité autour de nous.Est-ce à dire que vous souhaitez rencontrer à nouveau le président de la République, dont vous avez été le Premier ministre au début de cette année ? Le consensus bipartisan, c'est pour amener le changement voulu par les Tchadiens. Nous voulons en quelque sorte transformer un mandat, contesté dans les faits, en un mandat utile aux Tchadiens. Et aujourd'hui, les deux forces principales politiques au Tchad ont l'obligation, dans une sorte un peu de responsabilité collective, doublée par les inondations qui amènent encore des souffrances additionnelles, de s'asseoir à la table et de s'entendre. Donc, les Transformateurs ne veulent pas boycotter les élections, mais ne souhaitent pas être un instrument de valorisation d'un processus électoral dont les résultats seraient déjà connus d'avance. Parce que c'est à ça qu'on va aboutir s'il n'y a pas de changement en amont. Et si cela devait être le cas, la Convention a décidé que les Transformateurs ne puissent pas participer à un jeu démocratique dont les résultats seraient biaisés à l'avance et qui installerait un apartheid. Et donc, je crois que tout le monde a intérêt à ce qu'on puisse s'asseoir et, ensuite, on dialogue pour améliorer ce qui doit être amélioré au niveau organisationnel, et même au niveau de la mise à jour du fichier électoral, ce qui permettra que les gens regagnent confiance dans le processus électoral, et que ça apaise le pays.Donc vous n'excluez pas une rencontre avec le chef de l'État ? Non seulement, je n'exclus pas une rencontre, parce que toutes les propositions que j'ai mises sur la table, elles lui ont été transmises, de manière à ce qu'il les lise, et qu'il puisse décider de l'attitude à avoir. Parce que, dès le premier jour, nous avons exprimé le fait que le pays veut le changement. Et ce changement n'est pas au rendez-vous. Et donc, en tant qu'acteurs politiques majeurs, lui et moi, nous avons le devoir de nous asseoir et de proposer des choses qui vont permettre que le changement devienne une réalité dans la vie des Tchadiens.Alors vous dites que vous êtes la principale force d'opposition. Mais, selon les chiffres officiels de la présidentielle, l'opposant Albert Pahimi Padacké a fait quasiment jeu égal avec vous. Un consensus bipartisan entre le pouvoir et votre parti, les Transformateurs, ça va exclure, de fait, le parti RNDT d'Albert Pahimi Padacké, l'UNDR de Saleh Kebzabo et bien d'autres grands partis tchadiens. Est-ce que vous ne craignez pas de vous mettre à dos ces forces politiques tchadiennes et leurs leaders ? Écoutez, il ne s'agit pas d'exclure qui que ce soit. Moi, je ne veux pas parler des résultats de ces élections. Chacun connaît le vrai poids politique des uns et des autres. Je parle de deux grands camps qui se sont dégagés et autour d'eux, de manière élargie, de tous les autres acteurs. Parce que la coalition Tchad Uni intègre le président Saleh Kebzabo que vous évoquez.La coalition au pouvoir.Absolument, et nous-mêmes, nous avons une coalition Justice et Égalité qui n'est pas restrictive.Oui, mais, Succès Masra, en excluant d'office le RNDT le Réveil d'Albert Pahimi Padacké de votre dialogue bipartisan, est-ce que vous n'allez pas renforcer un peu plus les divisions au sein de l'opposition ? Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, personne n'est exclu. Que les Transformateurs soient le principal acteur politique en face de la coalition Tchad Uni, cela n'empêche pas que les Transformateurs, la coalition Justice et Égalité et les autres puissent porter les mêmes revendications. L'important, c'est que ces revendications soient prises en compte.À lire aussi Tchad : le parti les Transformateurs demande un report des élections locales
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur l'enquête sur la mort de Yaya Dillo au Tchad, la création d'un pool judiciaire et financier au Sénégal et les juges élus par un vote populaire au Mexique. Liban : comment les bipeurs ont-ils explosé ? Au Liban, des milliers de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah ont explosé simultanément faisant une dizaine de morts et plus de 2 800 de blessés. Cette attaque inédite par son ampleur et son mode opératoire est attribuée à Israël. Sait-on comment tous ces appareils ont-ils été piégés ? Quel a été le mode opératoire ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense à RFI. Tchad : où en est l'enquête sur la mort de Yaya Dillo ? Au Tchad, sept mois après la mort de l'opposant Yaya Dillo, le Parti socialiste sans frontières demande une enquête sur la mort de son président et réclame la libération des militants arrêtés lors des évènements des 27 et 28 février 2024. Où en est l'enquête promise à l'époque par le gouvernement ? Pourquoi des membres du PSF sont-ils encore détenus à la prison de Koro-Toro ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. Sénégal : création d'un nouvel instrument judiciaire Le gouvernement sénégalais vient de mettre en place un pool judiciaire et financier pour lutter contre la corruption. Qu'est-ce qui différencie ce pool de magistrats de la Cour de répression de l'enrichissement illicite, créée sous le président Abdou Diouf ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, envoyée spéciale permanente de RFI au Sénégal. Mexique : les juges seront élus par le peuple C'est une première mondiale. Au Mexique, le président Lopez Obrador a promulgué la loi qui prévoit que tous les juges et magistrats du pays seront désormais élus par un vote populaire. Pourquoi cette réforme judiciaire est-elle autant controversée ? Quelles pourraient être les conséquences ? Avec Achim Lipold, journaliste au service internationale de RFI.
Au Tchad, face au développement anarchique de Ndjamena, le gouvernement a mis en place une commission chargée de réfléchir à la création d'une nouvelle ville pour désengorger la capitale avec un véritable plan d'urbanisation. Ce projet vous semble-t-il prioritaire ? Qui financera cette nouvelle métropole ? Nous lançons le débat.
Nous sommes dans la province du Mandoul, au Tchad. Une femme sur trois est excisée, mais la prévalence varie considérablement selon les régions du pays. Certaines l'ont presque totalement abandonné, tandis que dans la province du Mandoul, berceau de l'ethnie Sara, 80% des femmes sont encore excisées. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. Malgré des décennies de lutte, la pratique ne semble pas diminuer. (Rediffusion) L'excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lions, un Grand reportage de Carol Valade, réalisation : Jérémie Boucher.
Le fleuve Niger est sorti de son lit. Les fortes pluies en cette période de mousson avaient déjà causé d'énormes dégâts dans le sud ouest du Niger. C'est désormais la capitale Niamey qui est durement touchée. Même scénario au Tchad ou les inondations ont fait des dizaines de morts et des centaines de sinistrés.
Au Tchad, les autorités démentent catégoriquement le rapport de Human Rights Watch, qui affirme qu'au moins onze Tchadiens sont morts de soif lors de leur transfert de Ndjamena à la prison de Koro Toro, juste après les manifestations du 20 octobre 2022. Avant-hier, vous avez pu entendre Lewis Mudge, de l'ONG Human Rights Watch. Voici ce matin la réponse du Tchad, par la voix d'Abderaman Koulamallah, qui est ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement. Au micro de Christophe Boisbouvier, il annonce une contre-enquête et n'exclut pas de poursuivre l'ONG en justice. À lire aussiTchad: «lorsque les prisonniers de Koro Toro ont réclamé de l'eau, les gardiens ont ri»
« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n'avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l'espace de deux ans. » C'est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l'aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n'est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l'écart de la lutte d'influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd'hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l'approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d'aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd'hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l'époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd'hui à Ouagadougou, « la Guinée n'est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c'est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l'échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C'est le cas de l'aluminium qu'exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s'exclame Aujourd'hui, d'ailleurs, dès l'aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l'étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L'Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l'Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l'ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l'actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l'invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L'Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l'État d'un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
Sept mois après le début du conflit, nouvelle étape dans la guerre au Proche-Orient : l'armée israélienne a lancé une offensive à Rafah. Au Tchad, les résultats de la présidentielle ont été proclamés avec beaucoup d'avance : Mahamat Idriss Déby l'emporte avec 61% des voix devant son Premier Ministre Succès Masra qui dénonce des fraudes. Puis, fin de la tournée européenne de Xi Jinping. Il est passé par la France, la Serbie et la Hongrie. Des pays qui n'ont pas été choisis au hasard.
Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Au sommaire : Au Tchad, Mahamat Idriss Déby est déclaré vainqueur de l'élection présidentielle dès le premier tour avec 61%. Son Premier ministre, Succès Masra, conteste les résultats. Assistera-t-on à un nouveau bras de fer entre les deux hommes ? En République Démocratique du Congo, que penser de l'enquête ouverte pour « propos séditieux » à l'encontre du cardinal Fridolin Ambongo ? Quelles relations l'Église catholique entretient-elle avec les autorités congolaises ?Enfin le président chinois Xi Jinping était en Europe cette semaine. Guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, tensions commerciales, la Chine s'est montrée inflexible et aucune avancée majeure n'a été annoncée. L'Union européenne peut-elle peser face à la seconde puissance économique mondiale ?Avec la participation de : - Karine Oriot, correspondante en France de la chaîne de télévision camerounaise Canal 2 International- Ousseynou Nar Gueye, éditorialiste et fondateur du site d'information tract.sn au Sénégal- Jean-Marie Kassamba, président de l'Union nationale de la presse du Congo et directeur général de la chaîne télévisée Télé 50.
Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ». Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d'une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N'Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.Les commentaires de la presse burkinabé61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l'armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu'il étrennait depuis un bout de temps, comme s'il connaissait l'avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra… « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n'a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d'un ? Même si l'Autorité nationale de gestion des élections n'a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu'elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat, il y a trois ans par l'armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l'heure de l'annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.
Au Tchad, le président de transition Mahamat Idriss Déby est élu dès le premier tour, selon les résultats provisoires annoncés hier soir par la Commission électorale. Avec 61 % des voix, il arrive loin devant le Premier ministre Succès Masra, crédité de 18 %, et l'ancien Premier ministre Pahimi Padacké, qui frôle les 17 %. Que penser de ces résultats ? Et que prévoir après l'annonce par le Premier ministre qui affirme que c'est lui qui a gagné ? Thierry Vircoulon est chercheur associé à l'IFRI, l'Institut français des relations internationales. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous surpris par l'annonce de la victoire du président de la transition dès le premier tour ? Thierry Vircoulon : Oui, on est surtout surpris que l'agence électorale Ange ait pu compiler les résultats des 26 000 bureaux de vote aussi vite, puisque elle-même disait qu'il lui faudrait quand même un certain nombre de jours pour faire cette tâche et qu'elle avait jusqu'au 21 mai pour l'accomplir. Donc 26 000 bureaux de vote compilés avec les résultats analysés et compilés aussi vite, c'est très très surprenant.Et pourquoi cette accélération, peut-être pour ne pas laisser enfler la polémique ?Oui, je crois que la raison, c'était de prendre de vitesse Succès Masra, d'éviter qu'il y ait en effet des annonces prématurées sur les résultats électoraux et que ça fasse monter en fait la température à Ndjamena et dans les grandes villes du pays. Et je pense que, en effet, cette soudaine accélération du travail de compilation de l'Agence électorale avait quand même des intentions politiques assez claires.À quel autre scrutin vous fait penser cette élection ?Cela fait penser au scrutin de 1996, qui était aussi l'élection de sortie de la première transition et qui a été remportée par le président Idriss Déby. Mais à ce moment-là, cette élection a été remportée au deuxième tour et pas au premier tour, et donc là, on voit quand même la différence. Mais c'est la deuxième transition tchadienne qui se termine avec une victoire électorale d'un membre de la famille Déby.L'autre fait marquant de la soirée d'hier, c'est que le Premier ministre Succès Masra, trois heures avant l'annonce des résultats officiels, a annoncé que c'est lui qui avait gagné et a appelé les Tchadiens à se mobiliser pour ne pas se laisser voler leur victoire. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Ça fait penser que les jours qui viennent vont être extrêmement tendus puisqu'on a une situation assez classique, si je puis dire, dans les élections africaines, où la commission électorale proclame un vainqueur et puis son challenger conteste les résultats et dit que c'est lui le vainqueur. Ce qui est clair, c'est que, dès hier après-midi, l'armée tchadienne a été déployée à Ndjamena. Et donc les jours qui viennent vont être très militarisés parce que le pouvoir s'attend à une épreuve de force avec les partisans de Succès Masra, puisqu'il a appelé dans son message à ne pas se laisser voler la victoire. Et donc il y a un risque d'épreuve de force dans la rue.Depuis un mois, beaucoup de Tchadiens disaient que le duel entre le président Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre Succès Masra était une mascarade et que les deux hommes avaient conclu, en fait, un accord secret. Est-ce que le scénario d'hier soir ne dément pas cette thèse de la collusion ?Il y a eu un accord, mais c'était un accord pour le retour de Succès Masra et le fait qu'il puisse être candidat aux élections... Est-ce qu'il y avait un accord sur l'après élection ? Là, en effet, on peut en douter, parce qu'on a vu que, ces dernières semaines, Succès Masra est vraiment entré dans le jeu électoral et a mené une vraie campagne électorale qui a provoqué un vrai engouement populaire autour de sa candidature. Et donc, s'il y a eu un accord, il est clair qu'aujourd'hui il ne tient plus. Mais peut-être n'y en a-t-il pas eu. Mais en tout cas, il s'est posé vraiment comme le challenger du président et maintenant il réclame la victoire, contrairement à ce que vient de dire l'Agence électorale.Et du coup, est-ce que la cohabitation entre le président et le Premier ministre peut tenir longtemps ?Non, il est évident qu'avec le discours qu'il vient de faire avant la proclamation des résultats, ce n'est plus possible. Mais il faut quand même rester prudent. Il peut toujours y avoir des arrangements de dernière minute, notamment peut-être pour éviter la confrontation dans la rue dont je parlais tout à l'heure.Selon les résultats provisoires annoncés hier, le Premier ministre Succès Masra est talonné par une autre personnalité du sud du pays, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Quel est votre commentaire ?Le problème de cette élection, comme d'ailleurs trop souvent dans les élections africaines maintenant, c'est qu'il n'y a plus d'observateurs. Il n'y a pas d'observateurs internationaux véritablement. Et même pas les observateurs nationaux qui avaient été formés, leurs accréditations ayant été refusées par l'agence électorale. Donc maintenant on se retrouve avec des élections où personne n'est capable de contre vérifier les résultats annoncés par la commission électorale. Par conséquent, on peut dire 16%, 15%, 20%, on a un peu l'impression que, de toute façon, les chiffres n'importent plus puisqu'on ne peut pas connaître leur vérité. Et on ne peut pas connaître leur vérité parce que les organisateurs électoraux ont vraiment tout fait pour qu'il n'y ait pas d'observation impartiale possible.
Au Tchad, au lendemain du scrutin présidentiel, l'heure est au dépouillement. Les opérations de compilation des bulletins de vote ont commencé dès lundi après la fermeture des bureaux de vote. Les résultats provisoires de ce premier tour doivent être publiés le 21 mai.
Le Journal en français facile du lundi 6 mai 2024, 18h à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : https://rfi.my/Aa0a.A
Près de huit millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire le prochain président. Un scrutin qui s'est globalement déroulé dans le calme. À noter la mort d'un homme tué par balles à Moundou, la deuxième ville du pays. Un incident isolé selon les autorités.
durée : 00:04:06 - Géopolitique - par : Gallagher Fenwick - Ce pays d'Afrique centrale est immense, grand comme deux fois la France. Il est également l'un des plus pauvres au monde et l'espérance de vie masculine y dépasse à peine 52 ans. Le Tchad vote ce lundi. Une élection présidentielle sous tension, scrutée de près par de nombreux pays dont la France...
Dernier jour de campagne avant la présidentielle tchadienne, ce samedi avant le scrutin prévu ce lundi 06 mai. 10 candidats - pour un fauteuil - Une élection dite plus ouverte que les autres. Le duel Déby - Masra semble se confirmer. Le point depuis N'Djamena avec notre rédacteur en Chef Stéphane Ballong.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur l'entraîneur du FC Barcelone Xavi, sur la Charte de l'énergie et sur le retrait d'une option de TikTok. Tchad : la présence américaine remise en question ? Sur les réseaux sociaux, circule un courrier du chef d'État major de l'armée de l'air tchadienne qui demande aux États-Unis d'arrêter leurs activités sur la base d'Adji Koseï de N'Djamena. La coopération militaire entre le Tchad et les États-Unis est-elle remise en question ? Quel est le rôle des soldats américains dans le pays ? Avec Carol Valade, correspondant de RFI à N'Djamena. Football : Xavi reste au Barça jusqu'en 2025 La légende du FC Barcelone, Xavi a créé la surprise en annonçant qu'il restait sur le banc du club catalan jusqu'en 2025. Comment expliquer ce revirement de la part de l'entraîneur des Blaugrana ? Que peut-il apporter de nouveau pour l'année prochaine après une saison décevante ? Avec Antoine Grognet journaliste au service des sports de RFI. Climat : l'Union européenne se retire de la Charte de l'énergie L'Union européenne s'est retirée du traité de Charte de l'énergie. Pourquoi les pays européens sont sortis de cet accord international ? Quel en sera l'impact ? Avec Pauline Gleize, journaliste au service environnement de RFI. Tiktok : le nouveau système de rémunération suspendu Accusé par la Commission européenne de susciter l'addiction, Tiktok a finalement suspendu sa nouvelle fonctionnalité. Comment expliquer le recul de Tiktok ? En quoi le nouveau système proposé posait-il un problème ? Avec Ophélie Coelho, chercheuse indépendante en Géopolitique du numérique, autrice de « Géopolitique du Numérique : l'impérialisme à pas de géants » (2023), aux éditions de l'Atelier.