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« Investir dans l'Énergie africaine », le forum réunissant le gratin du secteur des hydrocarbures en Afrique s'est refermé ce mercredi 14 mai à Paris. Résultat des échanges : les projets pétroliers ne manquent pas sur le continent, mais les investisseurs ne se bousculent pas. Le réservoir est immense : plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole. Et pourtant, c'est le paradoxe, l'exploitation de ces ressources restent très difficile. L'Afrique n'attire pas assez de capitaux. En RDC, il y a eu l'annulation de l'appel d'offre sur 27 blocs pétroliers de la cuvette centrale en fin d'année. Il a été relancé la semaine dernière après un redécoupage en 52 blocs, mais que la route est longue. L'Angola subit aussi une baisse de sa production et des départs d'investisseurs. Au Nigeria, les majors ont tour à tour quitté le pays et ses puits onshore. Le Ghana n'arrive également pas à être attractif malgré les appels répétés de ses gouvernants. Dernier en date, John Mahama au CEO forum d'Abidjan ce mardi demandant aux investissements étrangers de « pomper du pétrole comme s'il n'y avait pas de lendemain ».Baisse des prix néfaste pour les pays producteursD'autant que la dynamique des investissements n'est pas bonne, notamment depuis l'élection de Donald Trump. Un président américain, grand soutien des énergies fossiles. La première des conséquences, c'est que les banques américaines risquent d'orienter leurs investissements vers les projets aux États-Unis. C'est, pour elles, moins risqué qu'en Afrique où le FMI souligne les infrastructures limitées, l'insécurité accrue et la gouvernance parfois déficiente. Une autre conséquence de l'élection de Trump, c'est une baisse des prix du pétrole qui aujourd'hui pénalise les producteurs africains. Les incertitudes namibiennesMême les valeurs sûres comme la Namibie charrient leurs lots d'incertitudes. Le pays d'Afrique australe est vu comme l'eldorado pétrolier du continent avec les récentes découvertes d'importants gisements offshore. Maggy Shino, commissaire au pétrole au ministère de l'Énergie namibien, était à Paris au forum d'investissement ce mardi. Elle a insisté sur les opportunités de son pays pour les investisseurs, mais sur le terrain, tout semble plus complexe. Shell traîne des pieds, Chevron fore des puits sans grand succès pour l'instant et TotalEnergies n'a toujours pas signé sa décision finale d'investissement sur le projet Vénus. Un gisement de 750 millions de barils estimés à près de 3 000 mètres de profondeur. Les défis techniques et les calculs de rentabilité ne semblent pas encore complètement résolus.
Le Nigeria était encore il y a quelques années la première économie africaine, reléguée, si on peut dire, aujourd'hui à la troisième place. Mais depuis le début de l'année, les investisseurs étrangers reviennent sur les marchés nigérians. Décryptage. Si le Nigeria a perdu sa place de leader africain en termes de création de richesse, le pays a de nombreux atouts qu'il convient de rappeler. Avec plus de 220 millions d'habitants, c'est le pays le plus peuplé du continent. Des secteurs clés font vivre son économie comme les ressources naturelles abondantes, notamment le pétrole ou le gaz, mais aussi les télécoms, la finance ou la tech qui y sont en pleine expansion. Mais si elle est insuffisante pour faire décoller le pays, la croissance y est positive. Le fonds monétaire international l'envisage d'ailleurs aux alentours de 3% pour 2025 . Difficultés économiques et sociales Pourtant, le Nigeria traverse une période compliquée. De nombreuses manifestations se sont déroulées durant l'été 2024 pour dénoncer la vie chère et la mauvaise gouvernance du pays. Le symbole de cette situation c'est le niveau de l'inflation, 34,8% en décembre dernier. Elle a amorcé sa décrue depuis le début 2025, s'établissant aujourd'hui à 23%. Certes, c'est beaucoup mais c'est tout de même moins élevé que ces derniers mois. À lire aussiGrand reportage: le Nigeria face à la crise économiqueCar depuis deux ans, avec l'arrivée au pouvoir de Bola Tinubu, l'exécutif a mené d'importantes réformes économiques. Après l'arrêt des subventions sur le carburant, il a entamé ces derniers mois la refonte du système fiscal du Nigeria avec pour objectif d'accroître les recettes de l'État. Des réformes qui ont pour certaines pesé sur le pouvoir d'achat de la population, mais dont le but est d'assainir les finances publiques et de faire revenir les investisseurs qui boudaient le pays. Donald Trump et le naira La stratégie du président nigérian a l'air de fonctionner, grâce à Donald Trump et à la monnaie nationale, le naira. Alors si les deux n'ont aucun rapport, ils concourent à ce retour des investisseurs. Le président américain dans un premier temps en raison de la guerre commerciale qu'il mène tous azimuts. Les investisseurs, toute proportion gardée, qui boudent les marchés américains retrouvent un intérêt dans le Nigeria étant donné qu'il n'est pas dans le viseur de Donald Trump. La force du pays c'est qu'il est d'ailleurs moins arrimé à l'économie américaine que d'autres économies émergentes. Concrètement, les investisseurs cherchent des endroits où ils peuvent faire des affaires, sans être concernés par les mesures de Washington. Concernant le naira, c'est l'une des devises les plus performantes depuis l'élection présidentielle américaine. Le naira nigérian reprend des couleurs par rapport au dollar, ce qui rassure les investisseurs. Précisons tout de même qu'il a subi dévaluation sur dévaluation ces dernières années. Maintenant qu'il est stabilisé, le pays redevient attractif pour les investisseurs. Et c'est important pour les autorités. Ces derniers mois, bon nombre d'entreprises internationales ont tout simplement quitté le Nigeria. Des départs en cascade qui ont évidemment mis en difficulté l'économie nationale mais ont surtout envoyé un mauvais signal. La tendance semble changer et la confiance est de retour, ce qui en économie est essentiel pour faire des affaires. Reste à voir si cela va durer !
Les musées européens sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la provenance de leurs collections. En Suisse, ce travail de recherche a déjà permis d'identifier une centaine d'objets pillés en Afrique à l'époque coloniale. Et le débat sur leur possible restitution fait rage. Une démarche et une réflexion que le Musée des cultures de Bâle, propriétaire d'une vingtaine de bronzes béninois, partage avec le public au travers d'une exposition atypique intitulée Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria. C'est une exposition qui surprend tant par sa forme que par son contenu. Dès l'entrée, l'inscription « Venez discuter » accroche le regard du visiteur et incite à interpeller l'équipe de spécialistes du musée comme Ursula Regehr, conservatrice du département Afrique.Cette dernière invite les visiteurs à se rapprocher du centre de la salle, leur tend des gants et les incite à prendre en mains les objets posés sur les tables. L'objectif est d'amener le visiteur à s'interroger, comme le conservateur, sur la signification première de ces objets et leur parcours, à commencer par les deux œuvres emblématiques de l'importante collection de bronze béninois du musée :« Ces deux têtes représentent deux dignitaires du Royaume du Bénin, situé dans l'actuel Nigeria. Elles ont été ramenées à Londres comme butins de guerre, puis vendues par un marchand d'antiquités à des musées. C'est comme ça qu'elles se sont retrouvées ici, au Musée des cultures de Bâle, dès 1899. »À lire aussiLe musée Horniman de Londres va restituer au Nigeria des œuvres pillées au XIXe siècleUn travail de coopération avec les différentes parties prenantesMais l'exposition ne se contente pas de retracer le parcours de ces objets. « Une grosse partie est consacrée au travail de coopération avec le Nigeria et au dialogue avec les différentes parties prenantes », précise Ursula Regehr.Certains de ces échanges ont été filmés et sont projetés avec sous-titres sur un des murs de la salle d'exposition. Ils ont notamment permis de mieux comprendre la signification originale des bronzes béninois, comme l'explique l'ethnologue suisso-nigériane Zainabu Jallo :« Nous avons reçu des héritiers de la communauté du Royaume du Bénin et ils ont clairement identifié ces objets comme des pièces sacrées qui ornaient les autels de leurs ancêtres. Ce genre d'explication nous amène à penser qu'ils devraient retourner à leur emplacement d'origine. »À lire aussiL'Allemagne restitue vingt bronzes au NigeriaLa restitution se fait au cas par casMais comment procéder et faut-il tout restituer ? À travers des conférences organisées une fois par mois dans la salle d'exposition de la collection béninoise, le Musée des cultures de Bâle invite le public à se poser la question, comme explique la directrice du musée, Anna Schmid :« Par exemple, on a eu le cas d'œuvres qui ont été rendus au Sri Lanka suite à une demande de restitution. Mais on a aussi eu le cas de la collection Hiva Oa, dont la Polynésie française n'a pas réclamé la restitution, mais a demandé de pouvoir nous l'emprunter, car ils ne se sentent pas capables de la prendre en charge pour le moment. Donc il s'agit de rester ouvert à toutes les solutions qui peuvent permettre la circulation des œuvres. »Pour le moment, le Musée des cultures de Bâle n'a pas reçu de demande officielle de restitution des bronzes béninois. L'exposition Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria est visible à Bâle jusqu'au 7 mai 2025.À lire aussiArts: l'Allemagne, avec l'accord du Nigeria, expose les bronzes du BéninÀ lire aussiFrance: le report de la loi sur la restitution du patrimoine inquiète en Afrique de l'ouest
Les musées européens sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la provenance de leurs collections. En Suisse, ce travail de recherche a déjà permis d'identifier une centaine d'objets pillés en Afrique à l'époque coloniale. Et le débat sur leur possible restitution fait rage. Une démarche et une réflexion que le Musée des cultures de Bâle, propriétaire d'une vingtaine de bronzes béninois, partage avec le public au travers d'une exposition atypique intitulée Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria. C'est une exposition qui surprend tant par sa forme que par son contenu. Dès l'entrée, l'inscription « Venez discuter » accroche le regard du visiteur et incite à interpeller l'équipe de spécialistes du musée comme Ursula Regez, conservatrice du département Afrique.Cette dernière invite les visiteurs à se rapprocher du centre de la salle, leur tend des gants et les incite à prendre en mains les objets posés sur les tables. L'objectif est d'amener le visiteur à s'interroger, comme le conservateur, sur la signification première de ces objets et leur parcours, à commencer par les deux œuvres emblématiques de l'importante collection de bronze béninois du musée :« Cet acte représente deux dignitaires du Royaume du Bénin, situé dans l'actuel Nigeria. Elles ont été ramenées à Londres comme butins de guerre, puis vendues par un marchand d'antiquités à des musées. C'est comme ça qu'ils se sont retrouvés ici, au Musée des cultures de Bâle, dès 1899. »À lire aussiLe musée Horniman de Londres va restituer au Nigeria des œuvres pillées au XIXe siècleUn travail de coopération avec les différentes parties prenantesMais l'exposition ne se contente pas de retracer le parcours de ces objets. « Une grosse partie est consacrée au travail de coopération avec le Nigeria et au dialogue avec les différentes parties prenantes », précise Ursula RegezCertains de ces échanges ont été filmés et sont projetés avec sous-titres sur un des murs de la salle d'exposition. Ils ont notamment permis de mieux comprendre la signification originale des bronzes béninois, comme l'explique l'ethnologue suisso-nigériane Zaïna Budjalo :« Nous avons reçu des héritiers de la communauté du Royaume du Bénin et ils ont clairement identifié ces objets comme des pièces sacrées qui ornaient les hôtels de leurs ancêtres. Ce genre d'explication nous amène à penser qu'ils devraient retourner à leur emplacement. »À lire aussiL'Allemagne restitue vingt bronzes au NigeriaLa restitution se fait au cas par casMais comment procéder et faut-il tout restituer ? À travers des conférences organisées une fois par mois dans la salle d'exposition de la collection béninoise, le Musée des cultures de Bâle invite le public à se poser la question, comme explique la directrice du musée, Anna Schmid :« Par exemple, on a eu le cas d'œuvres qui ont été rendus au Sri Lanka suite à une demande de restitution. Mais on a aussi eu le cas de la collection Hiva Oa, dont la Polynésie française n'a pas réclamé la restitution, mais a demandé de pouvoir nous l'emprunter, car ils ne se sentent pas capables de la prendre en charge pour le moment. Donc il s'agit de rester ouvert à toutes les solutions qui peuvent permettre la circulation des œuvres. »Pour le moment, le Musée des cultures de Bâle n'a pas reçu de demande officielle de restitution des bronzes béninois. L'exposition Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria est visible à Bâle jusqu'au 7 mai 2025.À lire aussiArts: l'Allemagne, avec l'accord du Nigeria, expose les bronzes du BéninÀ lire aussiFrance: le report de la loi sur la restitution du patrimoine inquiète en Afrique de l'ouest
Le Journal en français facile du lundi 13 janvier 2025, 17 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BJhT.A
« C'est une visite d'État inédite, la première en 24 ans, relève Jeune Afrique : le président nigérian Bola Tinubu est en France depuis hier soir. Il est évidemment tentant de voir derrière cette volonté de Paris de diversifier ses partenariats sur le continent une tentative de construire une nouvelle politique africaine sur les ruines du fiasco sahélien qui a vu la France expulsée du Mali (en 2022), puis du Burkina Faso (en 2023) et du Niger (fin 2023). Et une volonté de détourner l'attention de l'incessant bras de fer avec Alger. Mais sans doute serait-ce trop réducteur », estime le site panafricain. « Ce serait aussi méconnaître la chronologie. Dès son élection en 2017, le président français a entrepris de voyager hors de la zone d'influence traditionnelle française, au Nigeria (en 2018), en Éthiopie (en 2019) ou en Afrique du Sud (2021) ».Et le partenariat économique entre la France et le Nigeria est ancien, poursuit Jeune Afrique, « basé essentiellement sur les hydrocarbures », mais pas que… Il y a aussi la finance, avec l'ouverture de succursales de banques nigérianes à Paris et l'agrobusiness.Le « tournant nigérian » ne date pas d'hier…« Le Nigeria est déjà le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, précise Le Monde Afrique. Et près de 100 entreprises tricolores y sont implantées – elles n'étaient qu'une cinquantaine en 2010 –, employant un peu plus de 10 000 personnes. Les grands noms sont présents, pointe le journal : TotalEnergies, premier investisseur hexagonal avec des projets pétroliers et gaziers évalués à quelque 6 milliards de dollars pour les prochaines années, mais aussi l'armateur CMA CGM, le géant des cosmétiques L'Oréal, ou encore le groupe agroalimentaire Danone. (…) Le « tournant nigérian » a été esquissé très tôt par Emmanuel Macron, relève encore Le Monde Afrique. L'héritage, entre autres, d'une relation particulière que le président français entretient avec ce pays où il avait choisi d'effectuer son stage d'énarque, en 2002. Pour resserrer les liens, un conseil économique franco-nigérian a ainsi été lancé dès 2018, lors d'une visite du président français au Nigeria. Celui-ci compte les plus célèbres hommes d'affaires du pays, dont le magnat du ciment et des hydrocarbures Aliko Dangote (…) ».Jean-Noël Barrot au Tchad et en ÉthiopieÀ la Une également, une autre visite diplomatique, cette fois dans l'autre sens : la tournée sur le continent du ministre français des Affaires étrangères…« Jean-Noël Barrot entame une tournée clé (aujourd'hui) au Tchad et en Éthiopie, note le site Afrik.com. Cette visite aborde des enjeux majeurs : l'aide humanitaire, l'avenir militaire français en Afrique et la réforme des institutions internationales, notamment du Conseil de sécurité de l'ONU. (…) A Ndjamena, le ministre abordera un sujet épineux : l'avenir des bases militaires françaises au Tchad. (…) Paris souhaite réduire son empreinte militaire en Afrique tout en favorisant des partenariats plus équilibrés. Les discussions avec les autorités tchadiennes seront déterminantes pour établir une nouvelle feuille de route et répondre aux interrogations croissantes sur la pertinence de la présence française ».Et puis à Addis-Abeba, siège de l'Union africaine, relève Afrik.com, la visite de Jean-Noël Barrot mettra « en lumière une ambition majeure de la diplomatie française : promouvoir une réforme des institutions internationales, notamment du Conseil de sécurité de l'ONU. Paris soutient l'attribution de deux sièges permanents aux pays africains, une revendication de longue date de l'Union africaine ».Regagner le cœur des Africains…Commentaire du Pays au Burkina Faso : « pour avancer dans la défense de ses intérêts, la France doit changer son fusil d'épaule. Et c'est manifestement à cet exercice qu'elle s'essaie. Elle veut regagner le cœur des Africains en se faisant passer pour leur porte-voix mais aussi en réduisant son empreinte militaire permanente sur le continent. Il reste à savoir si cela suffira. (…) Cela dit, poursuit le quotidien ouagalais, l'Afrique se doit d'utiliser ce nouveau contexte pour exiger de l'ancienne puissance coloniale, à défaut qu'elle répare les erreurs commises, qu'elle s'engage dans un partenariat gagnant-gagnant. Car, ce dont le continent a véritablement besoin, estime Le Pays, ce n'est ni de compassion ni d'assistanat, mais d'une relation équilibrée où elle gagnerait toute sa place et pourrait disposer de ses richesses naturelles pour subvenir, de façon souveraine, à ses besoins ».
« C'est une visite d'État inédite, la première en 24 ans, relève Jeune Afrique : le président nigérian Bola Tinubu est en France depuis hier soir. Il est évidemment tentant de voir derrière cette volonté de Paris de diversifier ses partenariats sur le continent une tentative de construire une nouvelle politique africaine sur les ruines du fiasco sahélien qui a vu la France expulsée du Mali (en 2022), puis du Burkina Faso (en 2023) et du Niger (fin 2023). Et une volonté de détourner l'attention de l'incessant bras de fer avec Alger. Mais sans doute serait-ce trop réducteur », estime le site panafricain. « Ce serait aussi méconnaître la chronologie. Dès son élection en 2017, le président français a entrepris de voyager hors de la zone d'influence traditionnelle française, au Nigeria (en 2018), en Éthiopie (en 2019) ou en Afrique du Sud (2021) ».Et le partenariat économique entre la France et le Nigeria est ancien, poursuit Jeune Afrique, « basé essentiellement sur les hydrocarbures », mais pas que… Il y a aussi la finance, avec l'ouverture de succursales de banques nigérianes à Paris et l'agrobusiness.Le « tournant nigérian » ne date pas d'hier…« Le Nigeria est déjà le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, précise Le Monde Afrique. Et près de 100 entreprises tricolores y sont implantées – elles n'étaient qu'une cinquantaine en 2010 –, employant un peu plus de 10 000 personnes. Les grands noms sont présents, pointe le journal : TotalEnergies, premier investisseur hexagonal avec des projets pétroliers et gaziers évalués à quelque 6 milliards de dollars pour les prochaines années, mais aussi l'armateur CMA CGM, le géant des cosmétiques L'Oréal, ou encore le groupe agroalimentaire Danone. (…) Le « tournant nigérian » a été esquissé très tôt par Emmanuel Macron, relève encore Le Monde Afrique. L'héritage, entre autres, d'une relation particulière que le président français entretient avec ce pays où il avait choisi d'effectuer son stage d'énarque, en 2002. Pour resserrer les liens, un conseil économique franco-nigérian a ainsi été lancé dès 2018, lors d'une visite du président français au Nigeria. Celui-ci compte les plus célèbres hommes d'affaires du pays, dont le magnat du ciment et des hydrocarbures Aliko Dangote (…) ».Jean-Noël Barrot au Tchad et en ÉthiopieÀ la Une également, une autre visite diplomatique, cette fois dans l'autre sens : la tournée sur le continent du ministre français des Affaires étrangères…« Jean-Noël Barrot entame une tournée clé (aujourd'hui) au Tchad et en Éthiopie, note le site Afrik.com. Cette visite aborde des enjeux majeurs : l'aide humanitaire, l'avenir militaire français en Afrique et la réforme des institutions internationales, notamment du Conseil de sécurité de l'ONU. (…) A Ndjamena, le ministre abordera un sujet épineux : l'avenir des bases militaires françaises au Tchad. (…) Paris souhaite réduire son empreinte militaire en Afrique tout en favorisant des partenariats plus équilibrés. Les discussions avec les autorités tchadiennes seront déterminantes pour établir une nouvelle feuille de route et répondre aux interrogations croissantes sur la pertinence de la présence française ».Et puis à Addis-Abeba, siège de l'Union africaine, relève Afrik.com, la visite de Jean-Noël Barrot mettra « en lumière une ambition majeure de la diplomatie française : promouvoir une réforme des institutions internationales, notamment du Conseil de sécurité de l'ONU. Paris soutient l'attribution de deux sièges permanents aux pays africains, une revendication de longue date de l'Union africaine ».Regagner le cœur des Africains…Commentaire du Pays au Burkina Faso : « pour avancer dans la défense de ses intérêts, la France doit changer son fusil d'épaule. Et c'est manifestement à cet exercice qu'elle s'essaie. Elle veut regagner le cœur des Africains en se faisant passer pour leur porte-voix mais aussi en réduisant son empreinte militaire permanente sur le continent. Il reste à savoir si cela suffira. (…) Cela dit, poursuit le quotidien ouagalais, l'Afrique se doit d'utiliser ce nouveau contexte pour exiger de l'ancienne puissance coloniale, à défaut qu'elle répare les erreurs commises, qu'elle s'engage dans un partenariat gagnant-gagnant. Car, ce dont le continent a véritablement besoin, estime Le Pays, ce n'est ni de compassion ni d'assistanat, mais d'une relation équilibrée où elle gagnerait toute sa place et pourrait disposer de ses richesses naturelles pour subvenir, de façon souveraine, à ses besoins ».
Au Nigeria, le gouvernement a approuvé la commercialisation de variétés OGM de maïs, niébé, coton et soja en janvier dernier, mais leur culture démarre timidement. La technologie transgénique est concédée sous licence libre de droits par Bayer (détenteur de Monsanto) à l'Institut de recherche agricole de l'Université de Zaria. Celle-ci vend des semences de maïs, conçues pour résister à la fois à la sécheresse et aux infestations d'insectes. Exemple sur la première récolte de maïs OGM d'un agriculteur à Suleja, dans le centre du Nigeria. De notre envoyé spécial à Suleja,Baba Yola observe ses ouvriers agricoles. C'est la récolte du maïs transgénique, semée en juin dernier par cet agriculteur. C'est la première fois que Baba Yola cultive des OGM. Il scrute chaque geste pour éviter les pertes. Car investir dans le transgénique coûte cher. « J'ai acheté 20 kg de maïs Tela pour 86 000 nairas, explique-t-il. Vingt kilos de semences traditionnelles, cela doit valoir entre 28 000 et 30 000 nairas. Je ne sais pas comment ils peuvent rendre abordable le maïs OGM pour que tous les agriculteurs puissent y avoir accès. Le maïs Tela est en vente même s'il est difficile à trouver. Si vous ne le commandez pas, vous ne l'obtiendrez pas à temps. »Pas de stratégie commerciale définieBaba Yola a acheté ses semences auprès de l'Institut de recherche agricole (IRA) de l'Université de Zaria, dans le centre nord du Nigeria. Créé en 1922, cet institut a notamment pour mandat l'amélioration génétique du maïs, du niébé, du sorgho ou encore du coton.« Cette année, nous commençons avec trois tonnes de maïs TELA, précise son directeur, le professeur Ado Yusuf, qui supervise en personne la distribution du maïs transgénique. D'autres semenciers privés enregistrés en reçoivent également et les vendent. Mais pour l'instant, de notre côté, il n'y a pas de stratégie commerciale définie. Les semences sont disponibles ici. Vous frappez à la porte de notre institut de recherche, nous vous distribuons les graines. Nous n'avons pas l'intention d'avoir de succursales dans tout le pays. »« Avec les OGM, les agriculteurs deviennent dépendants des distributeurs »Le Nigeria est l'un des sept pays africains impliqués dans le projet TELA Maize. Un partenariat public-privé, où la multinationale Bayer Cropscience (anciennement Monsanto) permet l'utilisation gratuite de sa technologie transgénique.Mais des voix s'inquiètent de la commercialisation des OGM au Nigeria. « Avec les OGM, les agriculteurs deviennent dépendants des distributeurs, des fabricants de semences ou des sociétés de biotechnologie, année après année, pour obtenir des semences, s'inquiète Joyce Brown, d'une Fondation intitulée Health of Mother Earth Foundation (HOMEF). Parce que la plupart de ces semences transgéniques sont conçues pour ne pas bien produire après la première saison de plantation. L'objectif étant de faire du profit, pas nécessairement de lutter contre la faim ou l'insécurité alimentaire. »De son côté, Baba Yola se dit prêt à racheter des semences transgéniques pour l'an prochain. Il a subi moins de pertes que d'habitude, mais la céréale, destinée à l'alimentation humaine, n'a pas tout à fait le même goût, alors il se prononcera en fonction des résultats des ventes de son maïs.
En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas.
Le 31 octobre 2014, au Burkina Faso, une insurrection populaire contraignait à la démission le président. Cela fait donc dix ans que « le peuple burkinabè s'est dressé héroïquement contre le pouvoir autocratique que Blaise Compaoré a instauré au lendemain de l'assassinat de son frère d'arme le capitaine Thomas Sankara », écrit Le Faso. Le journal se rappelle d'une mobilisation « monstrueuse et historique », avec « plus d'un million de personnes dans les rues de Ouaga », criant des slogans comme « Blaise Ebola! » ou « Blaise dégage! ».L'insurrection du 31 octobre 2014 est aussi en Une du journal Aujourd'hui au Faso, avec cette question : « Pourquoi transition sur transition au Burkina? » Pour son éditorialiste, « l'opposant en démocratie se fie aux urnes pour arriver au pouvoir, ici, il s'appuie sur l'armée. [...] Le peuple endosse donc l'habit d'arbitre majeur et s'impose ». Pour Aujourd'hui au Faso, « la refondation de l'État est une œuvre longue » et, pour ce faire, « il faut la participation de tous les Burkinabè. Et la volonté de quitter l'éternel recommencement ».En RDC, les rebelles du M23 progressent dans l'EstJeune Afrique raconte que « les combats se sont intensifiés ces dix derniers jours après plusieurs semaines d'accalmie ». Les rebelles s'approchent de Pinga, « un verrou sur la route de l'ouest, au cœur d'une zone minière riche », décrit le mensuel sur son site, avant de décrire l'impuissance de l'Angola, médiateur dans ce conflit.« Les réponses internationales restent incohérentes pour stopper l'escalade du conflit », écrivent un chercheur et un universitaire dans une tribune publiée dans Le Monde Afrique. Ils regrettent qu'il y ait « peu de pression exercée sur Kinshasa au sujet de la collaboration de l'armée congolaise avec des groupes armés non étatiques. Idem pour l'implication militaire des groupes voisins ». La tribune dénonce enfin une « hypocrisie des intervenants étrangers » et des réponses qui « s'inspirent de lectures simplistes sur les causes de la guerre ».Au Nigeria, un long retour à la normale après une panne de courant géanteDix-sept États, sur les 36 que compte le pays, ont été touchés par une importante panne. En cause : une attaque d'un groupe armé sur des lignes à haute tension, qui a privé d'électricité des millions de personnes dans le Nord. Le Nigérian The Guardian affirme que « l'électricité a été rétablie dans quatre États », mercredi soir, « provoquant la liesse dans les zones touchées ». Au Burkina, Wakat Sera remarque que ces pannes sont « plus qu'un épiphénomène » : « c'est la triste réalité que subissent beaucoup de pays africains ». Le journal analyse les causes : en plus des actes malveillants, il y a « le fossé de la demande et de l'offre [qui] devient abyssal », « les installations faites pour la plupart depuis Mathusalem ne répondent plus aux besoins des nombreux consommateurs ». Wakat Sera se demande alors « comment avec autant de soleil, une richesse naturelle que leur envient les autres continents, les Africains ne peuvent-ils pas se mettre ensemble pour construire de grandes centrales solaires ? » et appelle à prendre le Maroc comme exemple, car le pays a entrepris des projets en ce sens.
Le 31 octobre 2014, au Burkina Faso, une insurrection populaire contraignait à la démission le président. Cela fait donc dix ans que « le peuple burkinabè s'est dressé héroïquement contre le pouvoir autocratique que Blaise Compaoré a instauré au lendemain de l'assassinat de son frère d'arme le capitaine Thomas Sankara », écrit Le Faso. Le journal se rappelle d'une mobilisation « monstrueuse et historique », avec « plus d'un million de personnes dans les rues de Ouaga », criant des slogans comme « Blaise Ebola! » ou « Blaise dégage! ».L'insurrection du 31 octobre 2014 est aussi en Une du journal Aujourd'hui au Faso, avec cette question : « Pourquoi transition sur transition au Burkina? » Pour son éditorialiste, « l'opposant en démocratie se fie aux urnes pour arriver au pouvoir, ici, il s'appuie sur l'armée. [...] Le peuple endosse donc l'habit d'arbitre majeur et s'impose ». Pour Aujourd'hui au Faso, « la refondation de l'État est une œuvre longue » et, pour ce faire, « il faut la participation de tous les Burkinabè. Et la volonté de quitter l'éternel recommencement ».En RDC, les rebelles du M23 progressent dans l'EstJeune Afrique raconte que « les combats se sont intensifiés ces dix derniers jours après plusieurs semaines d'accalmie ». Les rebelles s'approchent de Pinga, « un verrou sur la route de l'ouest, au cœur d'une zone minière riche », décrit le mensuel sur son site, avant de décrire l'impuissance de l'Angola, médiateur dans ce conflit.« Les réponses internationales restent incohérentes pour stopper l'escalade du conflit », écrivent un chercheur et un universitaire dans une tribune publiée dans Le Monde Afrique. Ils regrettent qu'il y ait « peu de pression exercée sur Kinshasa au sujet de la collaboration de l'armée congolaise avec des groupes armés non étatiques. Idem pour l'implication militaire des groupes voisins ». La tribune dénonce enfin une « hypocrisie des intervenants étrangers » et des réponses qui « s'inspirent de lectures simplistes sur les causes de la guerre ».Au Nigeria, un long retour à la normale après une panne de courant géanteDix-sept États, sur les 36 que compte le pays, ont été touchés par une importante panne. En cause : une attaque d'un groupe armé sur des lignes à haute tension, qui a privé d'électricité des millions de personnes dans le Nord. Le Nigérian The Guardian affirme que « l'électricité a été rétablie dans quatre États », mercredi soir, « provoquant la liesse dans les zones touchées ». Au Burkina, Wakat Sera remarque que ces pannes sont « plus qu'un épiphénomène » : « c'est la triste réalité que subissent beaucoup de pays africains ». Le journal analyse les causes : en plus des actes malveillants, il y a « le fossé de la demande et de l'offre [qui] devient abyssal », « les installations faites pour la plupart depuis Mathusalem ne répondent plus aux besoins des nombreux consommateurs ». Wakat Sera se demande alors « comment avec autant de soleil, une richesse naturelle que leur envient les autres continents, les Africains ne peuvent-ils pas se mettre ensemble pour construire de grandes centrales solaires ? » et appelle à prendre le Maroc comme exemple, car le pays a entrepris des projets en ce sens.
Comment se portent les économies africaines ? Le Fonds monétaire international referme ce samedi ses Assemblées annuelles avec la Banque mondiale à Washington. L'institution financière prévoit une croissance de 3,6 % cette année en Afrique subsaharienne dans son rapport sur les perspectives régionales. Quels sont les effets des mesures d'austérité prise dans certains pays ? Antonio David, chef adjoint au FMI en charge de l'Afrique, répond à nos questions. RFI : Concernant les perspectives régionales pour l'Afrique subsaharienne, le rapport du FMI pointe des réformes qui « portent leurs fruits ». Quels sont, selon vous, les exemples les plus éclatants ? Antonio David : Il s'agit vraiment de la réduction des déséquilibres macroéconomiques grâce à des efforts d'ajustement. Par exemple, on constate que l'inflation s'est réduite et près de la moitié des pays présentent des taux qui sont déjà conformes aux cibles. Tout cela grâce à un resserrement de la politique monétaire qui a été réalisé par plusieurs pays. À la suite de ces efforts-là, la dette s'est stabilisée autour de 58 % du PIB. Certes, c'est un niveau encore élevé, mais au moins, elle est sur une trajectoire stade.Il est vrai qu'il y a des vulnérabilités qui persistent dans la région, l'inflation reste à deux chiffres dans un tiers des pays. À lire aussiLe FMI appelle les pays africains à la vigilance sur fond d'améliorations nettesIl y a encore une inflation très forte dans certains pays. Quelle solution préconisez-vous dans des pays qui ont déjà fait des efforts aussi, je pense par exemple au Nigeria. Tout à fait. Mais en réalité, nos prévisions indiquent que l'inflation devrait poursuivre sa trajectoire descendante l'année prochaine, avec des baisses considérables, notamment en Angola, au Ghana et au Nigeria. Il faut quand même essayer et de ne pas avoir une combinaison de politiques budgétaires et monétaires qui soient trop restrictives et qui puissent exacerber les frustrations et les agitations sociales.Au Nigeria, vous préconisiez la fin des subventions au carburant. Aujourd'hui, le prix du carburant explose. Et puis il y a une grogne sociale qui n'en finit pas. Il est vrai que tous ces efforts de réformes qui sont essentiels pour assurer la stabilité macroéconomique ont certainement des coûts à court terme et les populations le sentent ça. Vous avez parlé du cas des prix des carburants à la pompe. On préconise par exemple de commencer par changer les prix des produits qui sont consommés par les couches les plus aisées, avant de passer à des produits qui sont consommés par les plus pauvres. Concernant le Niger, êtes-vous optimiste aujourd'hui, alors que la situation géopolitique est toujours tendue et et que les revenus pétroliers aujourd'hui sont conditionnés par le maintien d'un accord friable avec le Bénin ? Nous sommes en temps de préparer une mission qui va partir à Niamey à la semaine du 28 octobre. C'est vrai qu'en termes de croissance à court terme, ils sont plutôt favorables grâce à plusieurs facteurs : le démarrage des exportations pétrolières, la levée des sanctions et également une campagne agricole qui sera très favorable cette année. Certes, il y a des tensions à la frontière avec le Bénin qui pèsent sur cette perspective, mais dans la projection de base, les exportations pétrolières vont se poursuivre et vont être des facteurs porteurs de la croissance cette année. Les pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel, maintiennent vouloir quitter la Cédéao. Quel sera l'impact de cette décision sur leurs économies et sur leurs finances publiques ? Nous nous sommes concentrés sur trois canaux de transmission. Premièrement, le commerce transfrontalier, surtout avec les pays membres de la Cédéao que ne sont pas membres de l'Uemoa, tels que le Nigeria et le Ghana par exemple. Ils pourraient être affectés par cette décision s'il y a une augmentation des droits de douane par exemple. Le deuxième facteur serait la mobilité de la main d'œuvre. Et le troisième, qui est assez important, c'est l'incertitude économique qui aura peut-être un impact sur les primes, des risques des pays de l'AES, ainsi que des répercussions peut-être négatives sur le flux d'investissements directs étrangers.Nous trouvons que l'impact de cette décision de sortir de la Cédéao sera plutôt modéré dans les trois pays et pourrait être atténuée par d'autres accords commerciaux qui pourraient être signés. Cela notamment dans le cadre de la zone de libre échange continental africain.À lire aussiDette mondiale : la cote d'alerte est-elle dépassée ?
Tous les jeudis, un groupe d'étudiants de l'Université d'Ibadan, la plus ancienne du Nigeria, organise un ciné-club, transformant un petit amphithéâtre en une agora politique où s'affine le regard et s'élabore une parole critique. Avec :Alain Kassanda et Emilie Guitard, productrice du film et chercheuse au CNRS.
Près de 40 morts, 400 000 personnes déplacées. Dans le nord du Nigeria, à Maiduguri, la crise humanitaire reste majeure. Il y a 7 jours, le barrage d'Alau situé à 20 kilomètres de la capitale de l'État de Borno cédait suite à des pluies diluviennes. Une catastrophe qui s'ajoute à la crise alimentaire et sécuritaire qui frappe tout le nord du Nigeria. Situation de crise donc que tente de juguler les autorités locales avec l'appui des Nations unies. Notre grand invité Afrique ce mardi est Mohammed Malick Fall, il est sous-secrétaire général de l'ONU, coordonnateur résident au Nigéria, en charge notamment de la réponse humanitaire. RFI : Mohammed Malick Fall, une semaine après la rupture du barrage d'Alau, est ce que la situation humanitaire est aujourd'hui stabilisée ?Mohammed Malick Fall : On ne peut pas encore parler de stabilisation. J'étais à Maiduguri avant hier et j'ai pu voir que non seulement le nombre de personnes affectées est en train d'augmenter on parle de 400000, mais le nombre de personnes déplacées aussi en train d'augmenter. On a dépassé les 100000 déplacées. Les conditions sont horribles, une forte congestion, quelquefois des conditions d'assainissement et d'hygiène qui sont extrêmement limitées. Le manque de nourriture, des enfants qui sont malades. N'oublions pas que tout ça se passe sur un terrain qui était déjà très fragile, l'État de Borno est l'épicentre de la crise de Boko Haram depuis 2009. Et c'est dans ce contexte-là, que cette inondation vient à la limite nous faire reculer par rapport au travail qui était en train d'être entrepris pour résoudre la question des déplacés sur la durée.Vous venez de le dire, vous étiez à Maiduguri samedi. Concrètement, à quoi ressemble la capitale de l'État de Borno ?J'ai vu à une ville effectivement coupée en deux, une partie de la ville occupée par l'eau. Il y a des parties de la ville, qui ne sont toujours pas accessibles, il y a même des populations auxquelles on ne peut pas avoir accès, pour les faire sortir de leurs résidences où elles se trouvent en ce moment. Les efforts continuent de ce point de vue-là, mais on n'a pas une certitude que toutes les personnes ont pu être évacuées des lieux qui sont affectés par l'inondation.Six jours après, il y a encore de l'eau dans la ville ?Il y a encore beaucoup d'eau dans la ville. Et je crois que cette eau-là, va rester encore longtemps.Cette catastrophe survient aussi en pleine crise alimentaire, notamment en pleine période de soudure ?Non seulement c'est une période de soudure, mais c'est aussi dans un contexte où, à cause des réformes économiques entreprises par la nouvelle administration, on a observé et on observe depuis plusieurs mois une inflation galopante, surtout une inflation sur les denrées alimentaires. On parle même de 40% d'inflation sur une année, en plus du fait maintenant qu'on est dans la période de soudure. La grosse crainte que j'ai et que j'observe, c'est aussi quel impact cette inondation va avoir sur les récoltes. Parce que si les gens sont empêchés de se livrer à des travaux champêtres, si l'eau compromet la récolte, on risque de se retrouver donc avec une saison encore plus difficile que prévu. Alors que tous nos espoirs, c'était qu'il y ait une bonne saison et une bonne récolte pour avoir plus de disponibilité de produits alimentaires sur le marché.Vous lancez déjà un appel à la vigilance et justement à anticiper les mois à venir ?Je dois avouer que, en ce moment, les inondations affectent énormément d'États dans le Nord-est et Nord-ouest du Nigeria, dont la principale activité est l'agriculture. Donc c'est une alerte aussi, non seulement pour se mobiliser et sauver la vie des populations qui sont directement affectées. Faire une course contre la montre pour éviter les épidémies, je pense surtout au cholera, parce que l'on sait très bien aussi que, l'accès à l'eau potable, les limites d'accès à l'eau potable peuvent conduire à ces épidémies-là. Mais au-delà des besoins immédiats et au-delà des interventions immédiates pour sauver des vies ou réduire la vulnérabilité des personnes affectées, la question qu'il faut garder en perspective, c'est dans les semaines, dans les mois à venir. Si les récoltes sont compromises, qu'est-ce que cela va avoir comme conséquence sur la détérioration de l'accès à l'alimentation, de l'accès à des produits dont les gens ont besoin pour leur survie quotidienne ?On entend une réelle inquiétude ?Je suis très inquiet effectivement, parce que c'est une crise qui vient se superposer à d'autres crises et donc dans ces conditions-là, avoir une détérioration comme on est en train de le voir peuvent avoir des conséquences beaucoup plus graves qu'on ne le perçoit aujourd'hui.Derna en Libye il y a un an, Arbat au Soudan fin août, le barrage de Maiduguri la semaine passée, les catastrophes sur les barrages se multiplient. Comment prévenir ces accidents majeurs ?Tout ne se résume pas au changement climatique. Je crois aussi que la préparation des États à ce genre de catastrophe est quelque chose qu'il faut renforcer. Notamment, la surveillance et la maintenance de ces infrastructures comme les barrages, les ponts. Nous, les Nations –Unies, en tout cas, les leçons qu'on tire, c'est que, il va falloir renforcer, accélérer sur ce plan-là, éduquer les populations, s'assurer que les populations ne s'installent pas dans les zones qui sont très propices à ce genre de catastrophe. Et aussi mettre en place des systèmes d'alerte précoces qui permettent d'évacuer les populations et de les alerter avant que les catastrophes n'atteignent un certain niveau. Nigeria: la ville de Maiduguri sous les eaux après la rupture d'un barrage
Sous la pression des pluies diluviennes, qui se sont abattues le week-end dernier, le barrage d'Alau sur la rivière Ngada à 20 km au sud de Maiduguri a cédé. Cette ville de plus d'un million d'habitants du nord-est du Nigeria s'est retrouvée inondée. Il y a au moins 30 morts et 400 000 déplacés. Des chiffres provisoires communiqués par l'Agence nationale de gestion des urgences. Des chiffres repris par plusieurs médias nigérians, dont le quotidien The Guardian. « Les inondations ont envahi près de 40% de la ville. Les habitants ont été contraints de quitter leurs maisons et sont dispersés un peu partout », rapporte un témoin.Le Vanguard, autre quotidien nigérian rapporte que « de nombreux habitants des zones touchées affirment qu'ils ne parviennent pas à localiser leurs proches bloqués par les inondations, alors même que beaucoup d'entre eux sont sans nourriture depuis ces derniers jours, accrochés au toit de leurs maisons ou dans des arbres ».Et puis autre danger, note le journal : les serpents qui pullulent et dont la morsure peut être fatale…À lire aussiNigeria: la ville de Maiduguri sous les eaux après la rupture d'un barrageAfflux de réfugiés et risque de famine« Les images diffusées par l'Agence nationale de gestion des urgences, rapporte le site Afrik.com, montrent des rangées de maisons englouties, tandis que les écoles sont fermées et les entreprises paralysées. Face à cette situation dramatique, les autorités ont ouvert trois abris temporaires pour les sinistrés. Toutefois, ces centres d'accueil peinent à faire face à l'afflux constant des victimes. (…)La situation à Maiduguri est d'autant plus préoccupante, relève encore Afrik.com, qu'elle s'inscrit dans un contexte de précarité accrue dans le nord-est du Nigeria. Déjà fragilisée par des années de conflit, la région fait face à une aggravation de l'insécurité alimentaire. Selon l'ONG Save the Children, les dégâts massifs dans les terres agricoles — plus de 107 000 hectares endommagés — pourraient provoquer la famine dans le pays. "Un enfant sur six au Nigeria a souffert de la faim entre juin et août de cette année", souligne l'organisation, appelant à une aide humanitaire urgente ».Et puis l'État de Kano voisin est également inondé par endroit, suite aux pluies intenses. Dernier bilan, d'après la Sema l'Agence de gestion des urgences de l'État de Borno : 49 morts au moins. Des chiffres repris par le quotidien The Sun qui précise que près de 7000 habitations ont été détruites et qu'un peu plus de 38 000 personnes sont sans-abri.Les ravages à venir du couple sécheresse-inondations ?Ces pluies diluviennes, nous en parlions déjà en début de semaine dans cette même revue de presse… De nombreux pays sont touchés, rapporte WakatSéra à Ouagadougou : « le Nigeria, donc, mais aussi le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso ».Commentaire du journal : « derrière le changement climatique qui a mis le monde sens dessus-dessous, la main humaine est bien visible. Si cette agression permanente de la nature est due à l'industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, les coupables sont le déboisement et les mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours, en ville comme à la campagne. À ce rythme, si rien n'est fait pour rectifier le tir, prévient WakatSéra, et adopter des comportements raisonnables pour sauver "la maison commune", il est à craindre un ravage sans commune mesure du couple sécheresse-inondation ».La junte malienne suspend TV5 MondeÀ la une également : la diffusion de TV5 Monde suspendue pour trois mois par la junte au Mali…« France 24 et Radio France Internationale avaient déjà été privées d'antenne, rappelle Le Monde Afrique. Plus récemment, France 2 a, elle aussi, été suspendue au début de l'année, avant que LCI ne connaisse le même sort fin août ».La junte militaire donne des leçons de journalisme… Elle reproche à TV5 Monde d'avoir « manqué d'équilibre » dans le traitement de la mort de quinze civils au moins dans des raids de drone à Tinzaouatène, dans le Nord. C'était le mois dernier. La junte estime que TV5 n'a pas rendu compte de la version de l'armée malienne. Et pour cause, se défend la chaine francophone, au moment où l'information a été diffusée sur son antenne, l'armée malienne n'avait pas encore donné sa version des faits et ce, malgré ses sollicitations…
Sous la pression des pluies diluviennes, qui se sont abattues le week-end dernier, le barrage d'Alau sur la rivière Ngada à 20 km au sud de Maiduguri a cédé. Cette ville de plus d'un million d'habitants du nord-est du Nigeria s'est retrouvée inondée. Il y a au moins 30 morts et 400 000 déplacés. Des chiffres provisoires communiqués par l'Agence nationale de gestion des urgences. Des chiffres repris par plusieurs médias nigérians, dont le quotidien The Guardian. « Les inondations ont envahi près de 40% de la ville. Les habitants ont été contraints de quitter leurs maisons et sont dispersés un peu partout », rapporte un témoin.Le Vanguard, autre quotidien nigérian rapporte que « de nombreux habitants des zones touchées affirment qu'ils ne parviennent pas à localiser leurs proches bloqués par les inondations, alors même que beaucoup d'entre eux sont sans nourriture depuis ces derniers jours, accrochés au toit de leurs maisons ou dans des arbres ».Et puis autre danger, note le journal : les serpents qui pullulent et dont la morsure peut être fatale…À lire aussiNigeria: la ville de Maiduguri sous les eaux après la rupture d'un barrageAfflux de réfugiés et risque de famine« Les images diffusées par l'Agence nationale de gestion des urgences, rapporte le site Afrik.com, montrent des rangées de maisons englouties, tandis que les écoles sont fermées et les entreprises paralysées. Face à cette situation dramatique, les autorités ont ouvert trois abris temporaires pour les sinistrés. Toutefois, ces centres d'accueil peinent à faire face à l'afflux constant des victimes. (…)La situation à Maiduguri est d'autant plus préoccupante, relève encore Afrik.com, qu'elle s'inscrit dans un contexte de précarité accrue dans le nord-est du Nigeria. Déjà fragilisée par des années de conflit, la région fait face à une aggravation de l'insécurité alimentaire. Selon l'ONG Save the Children, les dégâts massifs dans les terres agricoles — plus de 107 000 hectares endommagés — pourraient provoquer la famine dans le pays. "Un enfant sur six au Nigeria a souffert de la faim entre juin et août de cette année", souligne l'organisation, appelant à une aide humanitaire urgente ».Et puis l'État de Kano voisin est également inondé par endroit, suite aux pluies intenses. Dernier bilan, d'après la Sema l'Agence de gestion des urgences de l'État de Borno : 49 morts au moins. Des chiffres repris par le quotidien The Sun qui précise que près de 7000 habitations ont été détruites et qu'un peu plus de 38 000 personnes sont sans-abri.Les ravages à venir du couple sécheresse-inondations ?Ces pluies diluviennes, nous en parlions déjà en début de semaine dans cette même revue de presse… De nombreux pays sont touchés, rapporte WakatSéra à Ouagadougou : « le Nigeria, donc, mais aussi le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso ».Commentaire du journal : « derrière le changement climatique qui a mis le monde sens dessus-dessous, la main humaine est bien visible. Si cette agression permanente de la nature est due à l'industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, les coupables sont le déboisement et les mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours, en ville comme à la campagne. À ce rythme, si rien n'est fait pour rectifier le tir, prévient WakatSéra, et adopter des comportements raisonnables pour sauver "la maison commune", il est à craindre un ravage sans commune mesure du couple sécheresse-inondation ».La junte malienne suspend TV5 MondeÀ la une également : la diffusion de TV5 Monde suspendue pour trois mois par la junte au Mali…« France 24 et Radio France Internationale avaient déjà été privées d'antenne, rappelle Le Monde Afrique. Plus récemment, France 2 a, elle aussi, été suspendue au début de l'année, avant que LCI ne connaisse le même sort fin août ».La junte militaire donne des leçons de journalisme… Elle reproche à TV5 Monde d'avoir « manqué d'équilibre » dans le traitement de la mort de quinze civils au moins dans des raids de drone à Tinzaouatène, dans le Nord. C'était le mois dernier. La junte estime que TV5 n'a pas rendu compte de la version de l'armée malienne. Et pour cause, se défend la chaine francophone, au moment où l'information a été diffusée sur son antenne, l'armée malienne n'avait pas encore donné sa version des faits et ce, malgré ses sollicitations…
Nouvelle journée de mobilisation contre la vie chère, l'inflation, les prix de l'essence et la mauvaise gouvernance. Protestations similaires à celles observées au Bénin, en Centrafrique ou au Kenya ces derniers mois. Que pensez-vous de ces mouvements ? Quelle est la situation dans votre pays ? Nous attendons vos appels.
Un « dialogue de sourds », c'est le titre de Jeune Afrique ce matin après un cinquième jour de manifestations contre la vie chère dans le pays. Le président Bola Tinubu a pris la parole, dimanche, pour calmer la colère, mais son attitude « très gaullienne » dit le journal, n'a pas suffi. Alors que treize personnes au moins sont mortes dans les manifestations selon Amnesty International, le chef d'État a déployé « un discours télévisé qui se voulait fondation d'une réconciliation nationale », mais il n'a pas, regrette JA, « esquissé le mea culpa que les manifestants endeuillés » attendaient. Dans la même veine, « alors que ses concitoyens parlent de "souffrance" et de "faim" » Tinubu se montre « vague » et « répond (…) "création d'un espace de dialogue" ». Bref, résume Wakat Séra au Burkina Faso, « les appels au calme et au dialogue (…) sont tombés comme de l'eau versée sur le dos d'un canard ».La presse nigériane du même avisAinsi le Sun qui, citant le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, souligne que « le fait de servir des balles là où l'on demandait du pain est une régression inquiétante ». Et l'auteur mondialement reconnu de poursuivre : « les marches de la faim constituent un SOS universel (…) ; elles servent à avertir le pouvoir qu'un point de rupture a été atteint et donc, sont un test de la conscience qu'a le gouvernement du désespoir » de la population. Quant au Guardian nigérian il reprend les propos de l'ancien candidat à la présidence Peter Obi, qui tance Bola Tinubu : « vous et votre équipe n'avez pas été élus pour agir en spectateurs des manifestations, mais pour alléger la souffrance du peuple ». Une piste : réformer l'agriculture du pays C'est ce qu'appelle de ses vœux le Vanguard, selon lequel « l'agriculture est (...) un effort dans lequel chacun peut choisir de travailler ou d'investir » et donc autour duquel « des conditions favorables devraient être créées, en faveur de chacun, y compris des gouvernements » étatiques. Quelques pages plus loin, un éditorialiste abonde : « aujourd'hui, les communautés rurales sont passées sous la coupe de bandits ; des millions de fermiers ont abandonné leurs fermes ; et pourtant, ceux qui ont des terres dans les zones urbaines et péri-urbaines refusent de faire pousser leur propre nourriture ». Quoi qu'il arrive, le gouvernement a tout intérêt à offrir une solution pacifique, conclut le Vanguard toujours : « Le président ne peut pas nous tendre un rameau d'olivier tout en nous mettant le couteau sous la gorge. » Également à la Une, une chance de médailles aux JO Ce mardi, l'Afrique a les yeux rivés vers l'Algérienne Imane Khelif. Car, « contre vents et marées, » salue Tout sur l'Algérie, « la boxeuse (…) a réussi à accéder aux demi-finales du tournoi de boxe » des JO, dans sa catégorie, les moins de 66 kg. Contre vents et marées, car la sportive s'est retrouvée prise dans une polémique sur son taux de testostérone élevé. Fédération mondiale de boxe, CIO, autorités algériennes… tout le monde y est allé de son insinuation ou de sa réaction. Pourtant, rappelle le titre algérien, « le comité international olympique a rappelé que les tests effectués par ses services ont démontré qu'Imane Khelif est bien une femme ». Ce qui pousse Jeune Afrique à s'interroger : « c'est quoi, une "vraie" femme ? ». Le site s'insurge de l'« insoutenable mise à l'index » de ces athlètes « jugées trop masculines. » Il y a Imane Khelif aujourd'hui, mais il y avait avant elle, la coureuse Caster Semenya, la Kényane Margaret Wambui ou l'Indienne Dutee Chand. Autant de femmes arborant « une anomalie naturelle, qui ne doit rien au dopage » et qui sont pourtant « sommées de [la] corriger par une hormonothérapie », « de se consacrer à de nouvelles disciplines » voire de « changer de catégorie et concourir avec des hommes. » Alors même rappelle JA, que « nombre de scientifiques assurent qu'il n'est pas prouvé que ce taux ait un quelconque impact sur les performances des athlètes ». Et de toute façon, ironise encore le titre, « les basketteurs, par exemple, ne sont pas vilipendés pour leur grande taille. » Quant aux athlètes hommes, « ils n'ont pas tous le même taux de testostérone » et malgré cela, « nul ne songe à les classer par catégorie en fonction de ce taux ». Conclusion : « de là à juger ce règlement sexiste et misogyne, il n'y a qu'un pas que l'on franchit allègrement ». À bon entendeur…
Un « dialogue de sourds », c'est le titre de Jeune Afrique ce matin après un cinquième jour de manifestations contre la vie chère dans le pays. Le président Bola Tinubu a pris la parole, dimanche, pour calmer la colère, mais son attitude « très gaullienne » dit le journal, n'a pas suffi. Alors que treize personnes au moins sont mortes dans les manifestations selon Amnesty International, le chef d'État a déployé « un discours télévisé qui se voulait fondation d'une réconciliation nationale », mais il n'a pas, regrette JA, « esquissé le mea culpa que les manifestants endeuillés » attendaient. Dans la même veine, « alors que ses concitoyens parlent de "souffrance" et de "faim" » Tinubu se montre « vague » et « répond (…) "création d'un espace de dialogue" ». Bref, résume Wakat Séra au Burkina Faso, « les appels au calme et au dialogue (…) sont tombés comme de l'eau versée sur le dos d'un canard ».La presse nigériane du même avisAinsi le Sun qui, citant le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, souligne que « le fait de servir des balles là où l'on demandait du pain est une régression inquiétante ». Et l'auteur mondialement reconnu de poursuivre : « les marches de la faim constituent un SOS universel (…) ; elles servent à avertir le pouvoir qu'un point de rupture a été atteint et donc, sont un test de la conscience qu'a le gouvernement du désespoir » de la population. Quant au Guardian nigérian il reprend les propos de l'ancien candidat à la présidence Peter Obi, qui tance Bola Tinubu : « vous et votre équipe n'avez pas été élus pour agir en spectateurs des manifestations, mais pour alléger la souffrance du peuple ». Une piste : réformer l'agriculture du pays C'est ce qu'appelle de ses vœux le Vanguard, selon lequel « l'agriculture est (...) un effort dans lequel chacun peut choisir de travailler ou d'investir » et donc autour duquel « des conditions favorables devraient être créées, en faveur de chacun, y compris des gouvernements » étatiques. Quelques pages plus loin, un éditorialiste abonde : « aujourd'hui, les communautés rurales sont passées sous la coupe de bandits ; des millions de fermiers ont abandonné leurs fermes ; et pourtant, ceux qui ont des terres dans les zones urbaines et péri-urbaines refusent de faire pousser leur propre nourriture ». Quoi qu'il arrive, le gouvernement a tout intérêt à offrir une solution pacifique, conclut le Vanguard toujours : « Le président ne peut pas nous tendre un rameau d'olivier tout en nous mettant le couteau sous la gorge. » Également à la Une, une chance de médailles aux JO Ce mardi, l'Afrique a les yeux rivés vers l'Algérienne Imane Khelif. Car, « contre vents et marées, » salue Tout sur l'Algérie, « la boxeuse (…) a réussi à accéder aux demi-finales du tournoi de boxe » des JO, dans sa catégorie, les moins de 66 kg. Contre vents et marées, car la sportive s'est retrouvée prise dans une polémique sur son taux de testostérone élevé. Fédération mondiale de boxe, CIO, autorités algériennes… tout le monde y est allé de son insinuation ou de sa réaction. Pourtant, rappelle le titre algérien, « le comité international olympique a rappelé que les tests effectués par ses services ont démontré qu'Imane Khelif est bien une femme ». Ce qui pousse Jeune Afrique à s'interroger : « c'est quoi, une "vraie" femme ? ». Le site s'insurge de l'« insoutenable mise à l'index » de ces athlètes « jugées trop masculines. » Il y a Imane Khelif aujourd'hui, mais il y avait avant elle, la coureuse Caster Semenya, la Kényane Margaret Wambui ou l'Indienne Dutee Chand. Autant de femmes arborant « une anomalie naturelle, qui ne doit rien au dopage » et qui sont pourtant « sommées de [la] corriger par une hormonothérapie », « de se consacrer à de nouvelles disciplines » voire de « changer de catégorie et concourir avec des hommes. » Alors même rappelle JA, que « nombre de scientifiques assurent qu'il n'est pas prouvé que ce taux ait un quelconque impact sur les performances des athlètes ». Et de toute façon, ironise encore le titre, « les basketteurs, par exemple, ne sont pas vilipendés pour leur grande taille. » Quant aux athlètes hommes, « ils n'ont pas tous le même taux de testostérone » et malgré cela, « nul ne songe à les classer par catégorie en fonction de ce taux ». Conclusion : « de là à juger ce règlement sexiste et misogyne, il n'y a qu'un pas que l'on franchit allègrement ». À bon entendeur…
« Manifestations contre la vie chère et la flambée des prix », titre AfricaNews. « Des milliers de jeunes nigérians ont envahi la rue ce jeudi [1ᵉʳ aout 2024] pour protester contre la crise du coût de la vie, la plus pénible que le pays ait connue, depuis une génération », ajoute le site d'information.À Kaduna, le Guardian a remarqué des « tensions et des achats de panique sur les marchés, en raison des manifestations (...) au moment même où des agents de sécurité ont été déployés pour assurer la surveillance de lieux stratégiques afin d'empêcher le chaos provoqué par les manifestations contre la pauvreté ». Le Guardian qui cite également des propos tenus par le gouverneur de l'État de Kaduna, qui reconnaît « les difficultés économiques », auxquels sont confrontés les Nigérians, tout en ajoutant que le président Bola Tinubu « a la tâche difficile de nettoyer le désordre laissé par les administrations précédentes ». De leur côté, nous dit AricaNews, « les organisations de défense des droits de l'homme et les activistes ont exprimé leurs inquiétudes quant à une possible répression des manifestations ». Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu à Katsina, signale d'ailleurs le Guardian. Alors que selon le Vanguard, « 13 manifestants et un policier auraient été tués dans le pays », lors de ces manifestations contre la vie chère.À lire aussiNigeria: des milliers de manifestants dans les rues pour exiger de meilleures conditions de vieGénocostDe quoi s'agit-il précisément ? Actualité.CD le définit ainsi : « cette journée rend hommage aux dizaines de millions de morts, aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits utilisés comme armes de guerre ou victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, ainsi qu'aux personnes qui leur ont apporté assistance », en RDC. Certains organes de presse parlent de « génocide congolais ». C'est le cas d'info.cd, selon lequel « deux jours de deuil ont été décrétés au Congo-Central ».Info.CD relate le culte œcuménique organisé hier, le 1ᵉʳ aout 2024, à Matadi, en « témoignage d'affection », aux Congolais « victimes de la guerre injuste imposée par les rebelles rwandais du M23 ».Mediacongo.net précise de son côté, que « la commémoration du génocide congolais vise à lutter contre le silence, la banalisation, le déni de justice et l'oubli des crimes graves commis en RDC ». Journées de commémoration auxquelles n'assiste pas le président Félix Tshisekedi, qui est en Belgique pour soigner une hernie discale. Plusieurs médias congolais publient une photo récente où l'on voit le président, le cou entouré d'une minerve.À lire aussiRDC: le président absent à l'hommage annuel aux victimes de massacres commis à des fins économiquesEnfin, au Cameroun, la disparition d'une personnalité des médias« Suzanne Kala Lobè, figure du journalisme camerounais nous a quittés », titre Afrik.com, qui la présente ainsi : « éditorialiste influente et voix indomptable du paysage journalistique au Cameroun, Militante de gauche et fervente défenseuse de l'alternance politique, Suzanne Kala Lobé a marqué son époque par ses opinions tranchées et sa passion pour le débat ». Afrik.com cite l'un de ses proches : « Vous pouviez faire deux jours de débat autour d'un sujet », selon Séverin Tchounkeu, « très ému par la disparition de son amie et collaboratrice », et que vous pouvez entendre aussi sur RFI ce matin.« Le SNJC, le Syndicat national des journalistes, pleure Suzanne Kala Lobé », titre de son côté ActuCameroun. « Notre presse vient de perdre ainsi, non seulement l'une de ses plumes adultes, mais aussi une meilleure combattante pour une presse libre. De reporter à éditorialiste, elle a franchi toutes les étapes de la rédaction ». Autre réaction, celle de l'écrivaine Calixthe Belaya, dans le Journal du Cameroun : « Elle m'expliquait le monde, ses pièges à éviter, ses mesquineries à esquiver, et la capacité de toujours répondre comme il faut à toutes les questions ». Enfin, Afrik.com parle d'une « vie dédiée à l'Afrique ». « Fière de son africanité, Suzanne Kala Lobè ne cessait de revendiquer une place de choix pour l'Afrique, dans le monde ».À lire aussiLa journaliste Romance Vinakpon surprise par Paris, entre inégalités et brassage culturel
« Manifestations contre la vie chère et la flambée des prix », titre AfricaNews. « Des milliers de jeunes nigérians ont envahi la rue ce jeudi [1ᵉʳ aout 2024] pour protester contre la crise du coût de la vie, la plus pénible que le pays ait connue, depuis une génération », ajoute le site d'information.À Kaduna, le Guardian a remarqué des « tensions et des achats de panique sur les marchés, en raison des manifestations (...) au moment même où des agents de sécurité ont été déployés pour assurer la surveillance de lieux stratégiques afin d'empêcher le chaos provoqué par les manifestations contre la pauvreté ». Le Guardian qui cite également des propos tenus par le gouverneur de l'État de Kaduna, qui reconnaît « les difficultés économiques », auxquels sont confrontés les Nigérians, tout en ajoutant que le président Bola Tinubu « a la tâche difficile de nettoyer le désordre laissé par les administrations précédentes ». De leur côté, nous dit AricaNews, « les organisations de défense des droits de l'homme et les activistes ont exprimé leurs inquiétudes quant à une possible répression des manifestations ». Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu à Katsina, signale d'ailleurs le Guardian. Alors que selon le Vanguard, « 13 manifestants et un policier auraient été tués dans le pays », lors de ces manifestations contre la vie chère.À lire aussiNigeria: des milliers de manifestants dans les rues pour exiger de meilleures conditions de vieGénocostDe quoi s'agit-il précisément ? Actualité.CD le définit ainsi : « cette journée rend hommage aux dizaines de millions de morts, aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits utilisés comme armes de guerre ou victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, ainsi qu'aux personnes qui leur ont apporté assistance », en RDC. Certains organes de presse parlent de « génocide congolais ». C'est le cas d'info.cd, selon lequel « deux jours de deuil ont été décrétés au Congo-Central ».Info.CD relate le culte œcuménique organisé hier, le 1ᵉʳ aout 2024, à Matadi, en « témoignage d'affection », aux Congolais « victimes de la guerre injuste imposée par les rebelles rwandais du M23 ».Mediacongo.net précise de son côté, que « la commémoration du génocide congolais vise à lutter contre le silence, la banalisation, le déni de justice et l'oubli des crimes graves commis en RDC ». Journées de commémoration auxquelles n'assiste pas le président Félix Tshisekedi, qui est en Belgique pour soigner une hernie discale. Plusieurs médias congolais publient une photo récente où l'on voit le président, le cou entouré d'une minerve.À lire aussiRDC: le président absent à l'hommage annuel aux victimes de massacres commis à des fins économiquesEnfin, au Cameroun, la disparition d'une personnalité des médias« Suzanne Kala Lobè, figure du journalisme camerounais nous a quittés », titre Afrik.com, qui la présente ainsi : « éditorialiste influente et voix indomptable du paysage journalistique au Cameroun, Militante de gauche et fervente défenseuse de l'alternance politique, Suzanne Kala Lobé a marqué son époque par ses opinions tranchées et sa passion pour le débat ». Afrik.com cite l'un de ses proches : « Vous pouviez faire deux jours de débat autour d'un sujet », selon Séverin Tchounkeu, « très ému par la disparition de son amie et collaboratrice », et que vous pouvez entendre aussi sur RFI ce matin.« Le SNJC, le Syndicat national des journalistes, pleure Suzanne Kala Lobé », titre de son côté ActuCameroun. « Notre presse vient de perdre ainsi, non seulement l'une de ses plumes adultes, mais aussi une meilleure combattante pour une presse libre. De reporter à éditorialiste, elle a franchi toutes les étapes de la rédaction ». Autre réaction, celle de l'écrivaine Calixthe Belaya, dans le Journal du Cameroun : « Elle m'expliquait le monde, ses pièges à éviter, ses mesquineries à esquiver, et la capacité de toujours répondre comme il faut à toutes les questions ». Enfin, Afrik.com parle d'une « vie dédiée à l'Afrique ». « Fière de son africanité, Suzanne Kala Lobè ne cessait de revendiquer une place de choix pour l'Afrique, dans le monde ».À lire aussiLa journaliste Romance Vinakpon surprise par Paris, entre inégalités et brassage culturel
Sur le Fil vous emmène au cœur d'un bal queer à Lagos, au Nigeria.Née aux Etats-Unis dans les années 1970, popularisée par l'émission RuPaul's Drag Race ou la série Pose, la ballroom culture, ou culture des bals, s'est depuis diffusée à travers le monde. Au Nigeria, elle se développe depuis une vingtaine d'années, malgré de la répression qui touche les personnes LGBT+. L'homosexualité reste passible de 10 à 14 ans de prison dans ce pays de 220 millions d'habitants, le plus peuplé d'Afrique.Comment continuer à exprimer son identité librement ? A Lagos, la capitale économique et culturelle du Nigeria, les bals offrent un espace de répit et de joie à la communauté queer.Intervenants: Isa Sanusi, directeur d'Amnesty International au Nigeria et Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest. Sur le terrain : Yasmine Canga-Valles et Leslie FauvelRéalisation : Sarah Miansoni et Emmanuelle BaillonSur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur les pays africains affectés par la désertification, sur la possibilité d'un troisième mandat pour Emmanuel Macron et sur la crise diplomatique entre le Niger et le Bénin. Nigéria : inflation record depuis 30 ans Le pays connaît une inflation généralisée de près de 34%. La plus élevée depuis trois décennies. Quelles sont les causes de cette hausse des prix ? Quelles mesures le gouvernement envisage-t-il pour atténuer cette situation ? Avec Liza Fabbian, journaliste au service Afrique de RFI, ancienne correspondante au Nigeria. Désertification : quels pays sont les plus touchés ? Le lundi 17 juin marquait la journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse. Quels sont les pays africains les plus touchés par le phénomène ? Existe-t-il des solutions ? Avec Pauline Gleize, cheffe adjointe du service Environnement de RFI. France : Emmanuel Macron pourrait-il faire un 3e mandat ? Après la dissolution de l'Assemblée nationale par le président français, des rumeurs circulent sur sa possible démission suivie d'une candidature à un troisième mandat. S'il quitte ses fonctions, Emmanuel Macron pourrait-il juridiquement se représenter à une élection présidentielle ? Avec Didier Maus, ancien conseiller d'État, président émérite de l'association française de droit constitutionnel. Cotonou - Niamey : le bras de fer se poursuit Trois des cinq ressortissants nigériens qui s'étaient introduits sur une plateforme pétrolière au Bénin ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis. Ce nouvel épisode n'enterre-t-il pas toute tentative de compromis entre Cotonou et Niamey ? Avec David-Morgan Assogba-Metondji, analyste en géopolitique.
Le président nigérian Bola Tinubu a décidé de remplacer l'hymne national par l'ancien, écrit sous l'ère coloniale. Une décision prise alors que le pays est plongé dans une grave crise économique. Certains l'accusent de vouloir faire diversion.
Comment sortir de la crise monétaire en Afrique ? Une vingtaine de monnaies africaines ont atteint leur plus bas historique ces derniers mois. En Égypte, la livre a perdu la moitié de sa valeur. Au Nigeria, le naira, dévalué deux fois en un an, redresse légèrement la barre, mais sur le temps long, le shilling kényan ou encore le cedi ghanéen dévissent face au dollar. Le cedi dégringole de nouveau, résultat de deux effets conjugués : une forte inflation depuis deux ans et un dollar fort. « Le Ghana dépend des importations pour les biens et les services », explique Appiah Kusi Adomako, directeur régional Afrique de l'Ouest de l'ONG de défense des consommateurs CUTS (Consumer Unity & Trust Society) basée à Accra. « Quand le cedi se déprécie, on a besoin de dépenser plus pour importer la même quantité. Et quand le prix de l'essence augmente, ça affecte les transports, donc les prix de la nourriture, du ciment, de l'électricité, etc. La dépréciation du cedi face au dollar provoque un effet en cascade sur toute l'économie. »Des prix changeant d'heure en heureAu Ghana, le spectre de 2022 est dans les esprits. Pandémie de Covid-19 et guerre en Ukraine avaient déjà durement affecté la monnaie ghanéenne, pourtant jugée solide. L'inflation dépasse alors les 50%, une situation incontrôlable, se souvient Appiah Kusi Adomako : « Les consommateurs ghanéens espèrent que la situation ne dégénèrera pas comme en 2022. À l'époque, on est passé de 6 à 15 cédis pour un dollar. Les prix à la consommation changeaient d'heure en heure ».Chaque monnaie a sa spécificité, mais toutes font face au même problème : le dollar, principale monnaie de transaction internationale, reste fort et les réserves de change des banques centrales s'amenuisent.Vers une dédollarisation des économiesLe Soudan du Sud a décidé il y a un an de suspendre l'utilisation du dollar pour rebooster sa monnaie locale. La dédollarisation est une des solutions. « L'Afrique doit se libérer progressivement des systèmes classiques de règlements internationaux. Actuellement, le recours au dollar est très coûteux avec des délais de transactions très longs », estime l'économiste international sénégalais Magaye Gaye. « Ces pays devraient aller vers des stratégies efficientes de dédollarisation de leurs économies extérieures en diversifiant au mieux leurs partenaires commerciaux. Cela passe par le renforcement du commerce intra-africain qui est aujourd'hui faible. Figurez-vous qu'il ne représente que 15% du total des flux commerciaux du continent ».Pour se passer du dollar, le Ghana avait lancé en début d'année dernière son programme « Or contre pétrole ». Face à la nouvelle dégringolade du cedi, la banque centrale ghanéenne demande désormais au gouvernement d'étendre ce programme aux banques commerciales.
La crise économique affecte tous les secteurs de l'économie au Nigeria, y compris les plus dynamiques, comme celui de l'hôtellerie et de la restauration. Avec l'inflation et le ralentissement des affaires, les gens sortent moins à Lagos, la capitale économique, et les entreprises du secteur souffrent, tout comme leurs salariés. De notre envoyée spéciale à Lagos,En pleine journée, le restaurant Praïa est totalement désert. Extension d'un hôtel de Lagos, la capitale économique, il a été inauguré au mois de février. « Notre clientèle est assez mélangée, car nous proposons différents types de plats, explique Neeraj Vasnani, le jeune patron indien de l'établissement. Nous avons beaucoup d'entreprises, donc une clientèle assez aisée. Mais avec notre service de cuisine chinoise à emporter, nous proposons aussi une option plus abordable. »Mais le ralentissement de l'économie a porté un coup à ses affaires. Tout a commencé avec l'augmentation du prix du diesel, se rappelle-t-il. « Dans un business comme le nôtre, nous devons avoir de l'électricité 24 heures sur 24, et donc utiliser tout le temps nos générateurs, rappelle Neeraj Vasnani. Mais ces derniers mois, le prix du diesel a été multiplié par trois. Nous n'avons pas non plus anticipé l'augmentation de nos coûts opérationnels. Tous nos produits alimentaires sont importés. »Les restaurants, tout comme l'ensemble du secteur privé, sont à la peine au Nigeria et n'ont que très peu de marge de manœuvre pour faire face à la crise. « Globalement, cela coûte de plus en plus cher de faire du business au Nigeria, résume l'analyste Mickaël Famoroti, du cabinet Stears. À cause du taux de change face au dollar, de l'inflation, des taux d'intérêt élevés, etc... Et d'un autre côté, la demande est en train de disparaître complètement, le pouvoir d'achat est en train de sombrer. Donc il y a très peu de marge pour augmenter les prix. Parce que si on fait ça, la demande s'effondre. Donc les marges, le bénéfice, diminuent rapidement. »Salariés en difficultéDans son restaurant haut de gamme, Chez Ona, Chef Obehi peut encore compter sur la diaspora et ses dollars pour absorber le choc. « Au Nigeria, tous les moyens sont bons pour fuir la réalité, car il y a trop de problèmes, plaisante-t-elle. Pour être honnête, ma clientèle continue de venir en dépit de la crise. L'année dernière, c'était plus compliqué. Beaucoup de gens avaient quitté le pays par crainte des violences liées aux élections. »Beaucoup de patrons commencent aussi à s'inquiéter pour leurs salariés. Chez Ona, ils bénéficient d'un repas gratuit par jour, mais cela ne suffit pas forcément. « Ils nous demandent beaucoup plus souvent des avances, reconnaît Chef Obehi. Le coût de la vie a tellement augmenté. Au début de l'année, nous leur donnons une augmentation indexée sur l'inflation, mais ça va tellement vite que ce n'est plus du tout au niveau, car tout est vraiment trop cher ! Et si les employés vont mal, ça peut vraiment avoir des conséquences sur l'expérience de nos clients. »Plusieurs personnes sont mortes dernièrement au Nigeria dans des bousculades survenues lors de distributions alimentaires organisées par les autorités.
Au Nigeria, les investisseurs étrangers qui avaient tout misé sur le géant africain il y a quelques années sont désormais en plein doute, alors que le pays s'enfonce dans la crise. La dévaluation brutale du Naira, l'augmentation des coûts et les efforts du gouvernement pour tenter de renflouer les caisses publiques font monter la pression sur les investisseurs. Et certains ont déjà quitté le pays. Avec notre correspondante à Lagos,Cela fait plus d'une décennie que Françoise observe la vie économique du Nigeria, depuis son bureau du port d'Apapa. Cette cadre d'une entreprise d'import-export a beau garder espoir, elle admet que la période est plus que morose. « Il y a beaucoup de tristesse actuellement. Les importateurs aujourd'hui n'arrivent pas à ouvrir des lignes de crédit, puisqu'ils n'arrivent pas à trouver des dollars, constate-t-elle. Et même les fournisseurs sont très inquiets. Nous, on voit une baisse de 30 % à 40 % pour les trois prochains mois. »Autre motif d'inquiétude : le départ en masse des entreprises, qui ne peuvent plus financer leurs opérations au Nigeria. En 2023, au moins 6 000 emplois ont été détruits après le départ des multinationales Procter and Gamble, Cincinnati, Unilever, GlaxoSmithKline ou Sanofi. « Les gens qui investissent, ils sont très pessimistes. Mais ceux qui sont ici depuis très longtemps, plus de dix ans, quinze ans, ils s'efforcent de rester, parce qu'il y aura bien sûr un rebond, analyse Françoise. Mais certaines grosses boîtes sont parties, mais pas trop loin. Elles ont laissé une partie de leurs activités au Nigeria, et dans un an ou deux ans, on pourra y voir plus clair. »La volatilité de la monnaie rend les décisions stratégiques difficiles pour les entreprises. Et elles ne sont pas les seules à souffrir. Ozil repeint des voitures dans un atelier du quartier d'Ikoyi, où travaillent d'autres béninois. Il a aujourd'hui du mal à se rendre à Cotonou. « Avant, j'y allais toutes les semaines, pour voir ma mère. Mais tout a changé, et c'est devenu impossible, regrette-t-il. Maintenant le naira s'est vraiment effondré face au Franc CFA, alors qu'avant quand je changeais des nairas contre des CFA, c'était vraiment plus intéressant. Le transport aussi coûte plus cher. Avant, pour aller jusqu'à Cotonou, on pouvait payer 1 000 nairas. Maintenant, c'est bien 7 000. »Miser sur le marché communMais pour les investisseurs internationaux, le Nigeria reste un marché incontournable, même s'ils préfèrent pour l'instant se replier sur la zone CFA. Mouhamadou Seydou Barry est Sénégalais et travaille pour un fonds d'investissement basé à Dubaï. « En 2023, moins d'argent a été investi dans les start-ups, mais c'est une réalité au niveau global, cela va au-delà du Nigeria. À présent, je pense que cette crise va passer », veut-il être optimiste.Pour cet expert, plusieurs perspectives sont à considérer : « c'est l'effort du gouvernement, la résilience du peuple, mais aussi le fait qu'il y a beaucoup de passerelles entre l'Afrique francophone et l'Afrique anglophone. Comment l'Afrique anglophone peut produire pour l'Afrique francophone et vice versa ? Avec l'initiative du marché commun africain, la Zlecaf, tout ça va faire qu'à un moment où un autre, il fera bon vivre, économiquement. »Le 26 mars, la Banque centrale du Nigeria a de nouveau relevé son taux directeur à 24,75 % dans un nouvel effort pour stabiliser le Naira.À lire aussiNigeria: forte hausse du tarif de l'électricité pour certains consommateurs
durée : 00:20:43 - Journal de 12h30 - Des hommes armés sont accusés d'avoir enlevé hier plus de 200 élèves. Des enfants.
durée : 00:20:43 - Journal de 12h30 - Des hommes armés sont accusés d'avoir enlevé hier plus de 200 élèves. Des enfants.
Au Nigeria la crise économique fait fuir les entreprises étrangères. L'exode des multinationales a commencé en 2023. Leur départ aggrave les difficultés de la deuxième économie du continent. Le départ de l'Américain Procter and Gamble annoncé en décembre 2023 a tiré la sonnette d'alarme. La compagnie américaine arrivée il y a cinq ans au Nigeria a beaucoup investi sur un marché estimé à 50 millions de dollars. Mais le chaos économique a empiré depuis l'arrivée au pouvoir de Bola Tinubu en mai dernier et cette descente aux enfers généralisée a fini par user la patience des multinationales. Ce n'est pas la première multinationale à fuir le plus grand marché africain. Dans le secteur de la pharmacie, c'est une hécatombe, le Britannique GSK, l'Allemand Bayer et le Français Sanofi ont aussi quitté le Nigeria. Plusieurs grandes compagnies pétrolières se sont retirées également, c'est le cas entre autres de la norvégienne Equinor et de l'italienne Eni.La demande plombée par l'inflationLa plupart de ces entreprises souffrent depuis de longues années des plaies bien identifiées du Nigeria, comme la corruption, les problèmes récurrents de logistique et d'approvisionnement en électricité, mais avec la crise économique qui a explosé ces derniers mois – on parle de la pire crise depuis une génération—, ce marché si prometteur s'est brutalement contracté. Avec une inflation à 30% et un salaire minimum inchangé depuis 2019, les ménages concentrent leurs achats sur l'essentiel, les transports et la nourriture. La fin des subventions sur le carburant décidé par le président Tinubu au lendemain de son élection a été saluée comme une décision courageuse, mais faute d'accompagnement, elle a fait flamber tous les prix et a appauvri considérablement la population.À lire aussiLa dérive de l'économie nigérianeUne libéralisation des changes douloureuse pour les entreprises étrangèresAutre décision lourde de conséquences du président Tinubu : la libéralisation du marché des changes. Depuis juin, la Banque centrale laisse filer le naira. Une cure d'assainissement nécessaire, mais que les ménages et les entreprises paient au prix fort. En mai dernier, 10 000 nairas valaient 22 dollars, ce n'est plus que six dollars et 40 cents aujourd'hui. L'effondrement du naira couplé à la pénurie de dollars mettent les comptes des entreprises étrangères dans le rouge. Nestlé, la multinationale suisse de l'agroalimentaire présente au Nigeria depuis l'indépendance, a subi des pertes de 70 millions de dollars en 2023. Le géant sud-africain des télécom MTN essuie également des pertes de changes colossales.À lire aussiNigeria: les mesures de limitation de retrait d'argent liquide entrent en vigueurLes investissements directs étrangers en chute libreCe malaise général refroidit les investisseurs étrangers. Selon le Bureau nigérian des statistiques, les investissements étrangers directs sont passés de 1 milliard et 150 millions de dollars au troisième trimestre 2022 à 654 millions de dollars un an plus tard. Un déclin de 45% au moment où ces capitaux étrangers sont plus indispensables que jamais pour créer de la croissance et de l'emploi. Attirer les investisseurs est l'une des priorités du président Tinubu. Il reste d'ailleurs confiant, annonçant il y a quelques jours avoir récolté des engagements à hauteur de 30 milliards de dollars. Des promesses faites notamment par des pays du golfe qui tardent à se matérialiser.
Ce sont les ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui étaient réunis hier à Abuja. Sur fond de crise politique au Sénégal et de différents importants avec les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Ce qui inspire à Wakatsera un éditorial mêlant politique et football. « Fête du foot à la CAN à Abidjan, nuages politiques à Dakar », titre le site burkinabé, qui ajoute : « C'est le double état contrastant de joie et de peine que vit actuellement la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. À la CAN (...) l'organisation sous régionale peut se targuer d'avoir hissé deux équipes en finale et même d'avoir réussi, en attendant le bilan officiel, par le biais de la Côte d'Ivoire, l'organisation d'une des meilleures CAN (...). Mais il ne faut pour autant pas sous-estimer la crise politique au Sénégal. Wakatsera s'interroge : « Que fera donc la Cédéao face à l'intransigeance de Macky Sall ? L'institution qui a toujours été atone et aphone, quand certains de ses dirigeants martyrisent leurs peuples et charcutent la Loi fondamentale de leurs pays pour assouvir leur soif inextinguible du pouvoir, sortira-t-elle, pour la première fois, de sa torpeur légendaire pour s'opposer à l'entreprise suicidaire de Macky Sall de faire rentrer au Sénégal les démons de la violence ? ».La Cédéao et Macky Sall« Dépassée par ses propres injustices, la Cédéao désormais profil bas », titre Mouryyaniger qui poursuit : « À Abuja, le ministre nigérian des Affaires Étrangères, Yusuf Tuggar accueillant ses homologues de la Cédéao n'a pas été aussi prolixe que d'habitude sur ses critiques faciles contre les régimes non démocratiques et n'a répété aucun mot sur la situation politique pourtant explosive au Sénégal, alors même que l'ordre du jour des travaux comportait également le pays de Macky Sall (...) Et Mouryyaniger enfonce donc le clou : « c'est dépassée par ses propres injustices dans le traitement des dossiers brûlants qui se multiplient sur sa table que la Cédéao adopte un profil bas (...) ».Finale de la CANAvant la finale Côte d'Ivoire/Nigeria, dimanche, l'Infodrome donne la parole au sélectionneur ivoirien, Emerse Fae, qui raconte : « Lorsque j'étais joueur, j'ai gagné la coupe du monde U17 (celle des moins de 17 ans) en perdant le premier match contre le Nigeria et en le battant en finale. C'est un signe du destin ». En tout cas, l'Infodrome croit dur comme fer à la victoire de la Côte d'Ivoire, « Pour sa première CAN et première finale en qualité de coach, Emerse Faé, compte bien tout donner à son équipe pour réaliser cet exploit. Il sera le second coach ivoirien à remporter la CAN avec les éléphants après Yéo Martial au Sénégal en 1992. »
durée : 00:02:24 - Le monde est à nous - Anthony Madu originaire de Lagos au Nigeria a intégré une prestigieuse école de danse au Royaume-Uni. Il a été repéré grâce à une vidéo de ses prouesses totalisant des millions de vues sur les réseaux sociaux.
Au Nigeria, le président, Bola Tinubu, a ordonné mardi l'ouverture d'une enquête approfondie sur l'attaque d'un drone militaire qui a tué par "accident" au moins 85 personnes, dont des femmes et des enfants, dans l'Etat du Kaduna, au nord du pays.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la saisine de la CPI contre l'intervention israélienne à Gaza, sur la plainte du Sénégal contre l'équipe de France des moins de 17 ans et sur un mégaprocès de la mafia en Italie. Nigeria : 4 000 détenus libérés pour désengorger les prisonsLe Nigeria a annoncé la libération de plusieurs milliers de prisonniers pour lutter contre la surpopulation dans les établissements pénitentiaires. Sur quels critères ont-ils été choisis ? Quelles mesures le président Bola Tinubu compte-t-il mettre en œuvre pour réformer le système carcéral ? Avec Amélie Tulet, journaliste au service Afrique de RFI. Israël/Palestine : l'Afrique du Sud saisit la CPIL'Afrique du Sud, et quatre autres pays, ont demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter sur l'opération militaire d'Israël à Gaza. La CPI s'est-elle déjà exprimée sur la situation dans le territoire palestinien ? Quelles sont les chances qu'elle accède aux demandes de l'Afrique du Sud ? Avec François Dubuisson, professeur de droit international à l'Université libre de Belgique. Football : le Sénégal demande la disqualification des U17 français Après le Burkina Faso, le Sénégal a déposé une requête contre l'équipe de France des moins de 17 ans car un de ses joueurs avait déjà porté le maillot du Niger, lors de matchs de la CAN. Comment l'équipe de France a-t-elle pu commettre une telle bévue ? Pourrait-elle être sanctionnée par la FIFA ? Avec Babacar Diarra, journaliste au service des sports de RFI. Italie : la mafia calabraise survivra-t-elle à son mégaprocès ? Le procès contre la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise, s'est achevé avec plus de 200 condamnations. Pourquoi s'est-il déroulé dans un bunker ? Cette mafia peut-elle survivre après ces condamnations ? Avec Fabrice Rizzoli, enseignant à Sciences Po, spécialiste des mafias, fondateur et président de l'association Crim'HALT.
Au Nigeria, la ville de Lagos a inauguré début septembre un tronçon de sa toute première ligne de métro aérien, la Blue Line. La mise en circulation d'un train entièrement électrifié représente une petite révolution dans la capitale commerciale du Nigeria, connue pour ses bouchons et son urbanisme chaotique. La Ligne ferroviaire et son train Bleu qui enjambe la lagune donne à la mégalopole de Lagos des airs de cité futuriste. L'idée est née, il y a presque 40 ans mais les travaux n'ont débuté qu'en 2011 et ils ont pris beaucoup de retard. Le premier tronçon du métro a finalement ouvert le 4 septembre. Fatiu Bulala Opeyemi, un jeune créateur de contenu, est monté à bord : « L'air conditionné, l'espace, tout est frais et les gens se comportaient si bien, ça m'a donné l'impression d'être à Londres, d'être aux États-Unis ! Parce qu'ici à Lagos, même pour monter dans les bus de la municipalité, il faut courir, il faut sauter, il faut pousser ! Mais dans le métro c'est beaucoup plus facile »À terme, deux lignes de métro aérien doivent relier les différents pôles d'activité de la mégalopole de Lagos : marchés, quartier des affaires, et même aéroport. Pour l'instant, seuls huit arrêts sont opérationnels sur la Blue Line, qui en comptera treize au total. Après une période de test au diesel, la locomotive est maintenant entièrement électrique. Une prouesse dans un pays au réseau défaillant et qui souffre de grave pénuries.Timi Soleye est chef de projet pour Lamp Turnkey, en charge de l'alimentation en électricité du train : « Nous avons des infrastructures dédiées, qui permettent à la ligne bleue d'être directement reliée au réseau national d'électricité de deux manières. Mais en plus de ça, nous avons construit une centrale électrique indépendante, qui produit 8 mégawatts d'électricité, et qui alimente un système de batterie. Ce système est relié directement au train et fonctionne sans interruption. Donc en cas de défaillance du réseau national d'électricité, il y a assez de garde-fous pour être sûr qu'il n'y a aucune interruption de la ligne. »Méfiance des usagersMalgré une fréquentation importante aux heures de pointes, les habitants de Lagos affichent encore une certaine méfiance vis-à-vis de ce nouveau moyen de locomotion, de l'aveu même de Joseph Akinpelu, ingénieur auprès de l'autorité des transports de Lagos : « Nous avions projeté qu'il y aurait environ 150 000 passagers par jour sur la Blue Line, mais pour l'instant ils ne sont que 10 000 environ. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'ils sont de plus en plus nombreux. Les gens ont encore des doutes pour leur sécurité, ils se disent : "Est-ce que je ne vais pas me faire électrocuter si je rentre dans ce train". Il faut juste qu'il y ait une prise de conscience que c'est un moyen de transport sûr. »Le train bleu effectue désormais 54 voyages quotidiens – leur nombre doit passer à 74 par jour d'ici à la fin du mois de novembre.À écouter aussiReportage Afrique - Nigeria : le train moderne entre Lagos et Ibadan
Ces aides aux produits pétroliers permettent de faire baisser le prix pour les consommateurs mais elles pèsent lourd sur les finances publiques sur les pays du continent. Certains les réduisent, Ddautres les ont déjà supprimés sous la pression des institutions comme le Fonds Monétaire International. Il y a d'abord eu le Kenya en début d'année et son président William Ruto pour qui ces subventions n'étaient pas viables : « Ce n'était pas une décision économique, mais politique. Les Kényans n'ont pas mordu car avec les subventions, les prix n'ont pas baissé. »Puis vint le tour du Nigeria : suppression fin mai par le président Bola Tinubu des subventions qui coûtaient environ 10 milliards de dollars par an à l'État : « J'admets que cette décision entraine des couts supplémentaires. Je ressens votre douleur. Mais nous devions le faire pour ne pas descendre plus bas. »Des mesures d'orthoxie budgétaire fortement encouragées par les bailleurs de fonds internationaux comme le FMI. Un des arguments avancés : ces subventions, trop chères, aident en priorité les plus aisés. Montfort Mlachila directeur adjoint Afrique au FMI : « Sans lutter contre ces dépenses qui sont souvent accaparées par les couches sociales les plus favorisées. Cela entraine un excès de dépenses et en même temps, cela ne permet pas au pays d'avoir l'espace budgétaire necessaire pour l'investissement dans l'éducation où les infrastructures, par exemple. »Pression du FMIConséquence de la suppression des subventions. Au Nigeria, le prix de l'essence a triplé. Le diktat des institutions est pointé du doigt dans certains pays. C'est le cas en Tunisie où le gouvernement décide de tenir tête. Au Maroc, pays importateur de pétrole. Les subventions ont drastiquement baissé depuis 2015. Intenable selon le militant Omar Aziki secrétaire général d'Attac Maroc : « C'est toujours le cheval de bataille du FMI "supprimer les subventions". Aujourd'hui, nos prix sont alignés sur les prix internationaux : le prix du gasoil est passé de 7 à 14 dirhams (1,29 euro). Nous sommes l'un des pays où le gasoil est le plus cher. »Sous la pression du FMI, au Congo-Brazzaville le gouvernement a baissé de 30% ses aides au carburant. En Angola la fin des subventions en juin a provoqué d'intenses manifestations. L'une d'entre elle a fait cinq morts. Vera Daves de Sousa la ministre des Finances laisse le flou sur un possible rétablissement des subventions. « Tout est sur la table », expliquait-elle début octobre.À lire aussiL'Afrique est-elle en train de tourner la page des subventions à l'essence?
Prêt à tout pour s'enfuir de Biélorussie, Aleksei rejoint Paris et s'engage dans la Légion étrangère. Il est envoyé au combat dans le Delta du Niger où Jomo, jeune révolutionnaire, lutte contre les compagnies pétrolières qui ont dévasté son village. Si Aleksei cherche une nouvelle famille dans la Légion, Jomo s'imagine être danseur, un disco boy. Dans la jungle, leurs rêves et destins vont se croiser. (Rediffusion du 29 avril 2023)
Au Nigeria, les premières mesures prises par le nouveau président pour relancer l'économie ont agréablement surpris les investisseurs. Mais parmi les ménages, elles sont durement ressenties. En témoigne le chiffre de l'inflation publié hier, lundi 17 juillet, qui continue à grimper. Elle culmine à 22,7 % en juin, légèrement au-dessus du mois de mai. Les réformes radicales menées depuis six semaines par Bola Tinubu n'ont donc pas encore amélioré le quotidien des Nigérians. Elles ont sans doute au contraire aggravé la flambée des prix. Le nouveau président en est bien conscient et se concentre depuis quelques jours sur les urgences sociales.Vendredi 14 juillet, il a déclaré l'état d'urgence alimentaire car les prix des denrées de base s'envolent encore plus vite que les autres. Grâce à une enveloppe de la Banque mondiale, il a aussi annoncé une aide mensuelle de 10 dollars pendant six mois en faveur des 12 millions de ménages parmi les plus pauvres pour contrebalancer le doublement, voire même le triplement, des prix du carburant depuis la suppression de toutes les subventions. C'est l'une des toutes premières décisions qu'il a prises, une mesure très douloureuse dans un pays où 40 % des 220 millions d'habitants survivent dans un état de grande pauvreté.Soulager les finances publiquesSous les huit ans de présidence de Buhari, la dette nigériane a explosé : elle s'élève environ à 90 % du PIB et surtout, elle coûte très cher. Le FMI a averti : à ce rythme, le service de la dette absorbera toutes les recettes publiques à partir de 2026. Éliminer ces 10 milliards de dollars de dépenses annuelles redonnera un peu d'air aux finances publiques.Le président a aussi suspendu le contrôle des changes, et limogé dans la foulée le gouverneur de la banque centrale, poursuivi en justice pour manipulation de la monnaie. Il a été l'artisan du soutien artificiel au naira voulu par l'ancien président. Ce protectionnisme avait fait fuir les investisseurs et creusé le fossé entre le taux de change officiel et celui du marché noir. Aujourd'hui, ce grand écart s'est refermé mais le naira continue à plonger puisqu'un dollar s'échangeait hier contre 820 nairas. Une politique économique très favorable au secteur privéLes entrepreneurs vont pouvoir emprunter plus facilement car les réserves obligatoires des banques commerciales vont baisser à partir du 1er août. Plusieurs taxes ont été récemment supprimées pour doper les affaires, notamment la taxe sur les télécommunications ou encore la toute nouvelle taxe sur le plastique.Bola Tinubu ne s'embarrasse pas trop de considérations écologistes : pour stimuler la production agricole, le président prévoit d'augmenter les surfaces cultivées en déforestant, ce qui est rendu possible dans le cadre de l'état d'urgence alimentaire. Au Nigeria, la croissance est plus urgente que la lutte contre le réchauffement climatique.Un tournant libéral qui enchante les marchésLe coût de la dette nigériane s'est soudainement détendu et la bourse s'est emballée, grimpant jusqu'à un sommet qu'elle n'avait plus atteint depuis 15 ans. Les investisseurs étrangers ont été agréablement surpris par les réformes, mais ils attendent encore avant de revenir alors que la pauvreté pourrait s'aggraver dans les prochains mois. C'est donc un quitte ou double que tente le nouveau président du Nigeria.Les « Tinubunomics » pourraient doubler le taux de croissance dès 2024 et faire enfin décoller la première économie du continent, laissant l'Afrique du Sud loin derrière, enlisée dans ses problèmes de corruption et de gouvernance. Mais le plus grand pays d'Afrique de l'Ouest a ses propres fragilités outre l'inflation, la pauvreté, l'endettement et le chômage. C'est pourquoi le moindre coup de froid sur l'économie pourrait compromettre le traitement de choc administré par Bola Tinubu.
En Afrique, les prix à la pompe flambent dans de nombreux pays. La faute aux gouvernements qui se sont résolus à supprimer les subventions aux carburants. La décision la plus spectaculaire a été prise par le nouveau président du Nigeria. Bola Ahmed Tinubu l'avait inscrit dans son programme et il s'y est tenu. Du jour au lendemain, le prix de l'essence a triplé dans le plus grand pays d'Afrique de l'Ouest. Un coup dur pour le pouvoir d'achat des Nigérians, mais un soulagement pour les finances publiques, car le poste des subventions à l'énergie devenait hors de contrôle.Le Nigeria rejoint le groupe en plein essor des États africains appliquant cette mesure d'économie. Il y a eu auparavant le Kenya, le Sénégal, l'Angola, le Ghana. C'est un tournant, selon Dominique Fruchter de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), « qu'un événement extérieur peut à tout moment remettre en cause », tempère l'économiste. Le Congo-Brazzaville a annoncé une hausse de 20% à partir du 15 juillet. Une fois toutes les subventions disparues, l'essence augmentera de 65% dans ce pays.Le FMI oblige le Congo-Brazzaville à prendre cette décision politiquement sensible ?C'est la justification du ministre des Finances. Et c'est vrai que le Fonds monétaire international (FMI) répète inlassablement que ces subventions dévorent des ressources qui seraient plus fécondes dans l'éducation ou la santé. Le fonds a fait de la disparition des subventions au carburant une condition pour débloquer son aide. Cela s'applique à la Zambie, au Congo-Brazzaville, au Cameroun, au Ghana, à tous les pays qui ont récemment fait appel à lui, qu'ils soient africains ou non.Mais c'est particulièrement sensible sur le continent où les États sont de plus en plus nombreux à souffrir de leur endettement et de son coût. Avec la hausse des taux, le refinancement de la dette devient de plus en plus acrobatique, voire hors de portée, c'est alors que le FMI est appelé à la rescousse.Soulagement pour les finances publiquesLe Nigeria économisera 28 milliards de dollars en deux ans s'il supprime toutes les subventions à l'énergie, selon la Banque mondiale. De quoi réduire considérablement son déficit budgétaire. La compagnie nationale des hydrocarbures va aussi exporter davantage, puisqu'elle ne sera plus contrainte de conserver une partie de sa production pour ces subventions.Globalement, les ventes de carburant devraient baisser au Nigeria. Car une bonne partie de ce carburant très bon marché était détournée vers le Bénin, le Togo ou le Cameroun. Dans ces trois pays voisins du Nigeria, l'assèchement du marché noir est déjà une réalité. Là aussi, c'est un gain pour les recettes publiques, puisque les automobilistes retournent à la pompe pour faire le plein.Dédommager les plus démunisEn revanche, c'est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages, déjà éreinté par le Covid-19 puis la flambée du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine. Les États se sont engagés à dédommager les plus démunis. Au Nigeria, un pays où l'essence est vitale pour se déplacer mais aussi pour faire tourner les générateurs, des discussions sont en cours pour décider de la répartition d'une enveloppe de 800 millions de dollars financée par la Banque mondiale.À lire aussiNigeria: le télétravail se développe pour faire face à l'envolée des prix du carburantAujourd'hui, le risque de cette mesure malaimée est aussi d'alimenter la colère populaire. Il y a dix ans, le gouvernement nigérian avait fait machine arrière sous la pression de la rue. En Angola, la hausse des prix a provoqué des émeutes meurtrières en juin. Le président a préféré limoger le ministre des Finances plutôt que de reculer. La fin des subventions est aussi un vecteur d'inflation dans les pays où la hausse des prix est élevée comme le Nigeria. Mais répercuter les prix sur les clients n'est pas toujours chose facile. Les moto-taxis sont les premiers à en faire les frais.
Prêt à tout pour s'enfuir de Biélorussie, Aleksei rejoint Paris et s'engage dans la Légion étrangère. Il est envoyé au combat dans le Delta du Niger où Jomo, jeune révolutionnaire, lutte contre les compagnies pétrolières qui ont dévasté son village. Si Aleksei cherche une nouvelle famille dans la Légion, Jomo s'imagine être danseur, un disco boy. Dans la jungle, leurs rêves et destins vont se croiser.
Cette semaine en Ukraine, l'étau se resserre autour de la ville de Bakhmout, désormais pratiquement encerclée selon Evgueni Prigojine. Dans l'actualité également, Emmanuel Macron poursuit son voyage en Afrique centrale. Après le Gabon, l'Angola et le Congo, le président français sera en RD Congo. Toujours en Afrique, le Nigeria a un nouveau chef d'État. Le candidat de la majorité Bola Tinubu succède à Muhammadu Buhari. En France, Noël Le Graët a démissionné de son poste de président de la FFF.
Les Nigérians devront encore faire preuve de patience avant de connaître le nom de leur futur président, alors que le dépouillement est toujours en cours après le scrutin du 25 février. Les deux candidats d'opposition ont dénoncé des "manipulations". Devant le centre de collecte des résultats à Abuja, notre correspondant Moïse Gomis revient sur le processus laborieux de décompte des voix.
Au Nigeria c'est la dernière ligne droite avant l'élection présidentielle de samedi. Quel bilan dressez-vous des deux mandats de Muhamadu Buhari ? Première économie d'Afrique et nation la plus peuplée du continent, quel regard portez-vous sur le Nigeria ? Constatez-vous son influence dans votre pays ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Au Nigeria, une pénurie de billets de banque paralyse le pays et a provoqué des émeutes à seulement quelques jours de la présidentielle, prévue samedi 25 février. Le climat est d'autant plus tendu que ce géant pétrolier fait paradoxalement face à des pénuries de carburant, d'électricité et d'eau. Pour les moins de 25 ans, qui représentent près de 60% de la population, les enjeux autour de l'élection sont énormes : ils sont avides de changement car leur pays, qui a connu un boom économique de 2010 à 2016, sombre désormais dans une crise économique : l'inflation frôle les 22% et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Camille Malplat, directrice adjointe du bureau de l'AFP à Lagos, au Nigeria, nous éclaire. Réalisation : Camille Kauffmann Sur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Vous avez des commentaires ? Ecrivez-nous à podcast@afp.com ou sur notre compte Instagram. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme !
durée : 00:15:36 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Le Nigeria se prépare à des élections générales, les septièmes depuis la fin du régime militaire en 1999. Mais cette année, l'élection se déroulera dans un contexte de violences plus répandues que par le passé… - invités : Laurent Fourchard directeur de recherche au CERI
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Nigeria : la pénurie de billets. Par Liza Fabbian, correspondante de RFI à Lagos. Iran : des milliers de prisonniers amnistiés. Par Nasser Etemadi, journaliste au service en langue persane de RFI. Sahel : l'ONU alerte sur le trafic des médicaments contrefaits. Par François Patuel, responsable de l'Unité de recherche et de sensibilisation du Bureau Afrique de l'Ouest de l'Office des Nations unies contre la drogue. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Côte d'Ivoire-Mali : vers un réchauffement des relations ? Par Serge Daniel, correspondant régional pour le Sahel de RFI. Nigeria : l'élection présidentielle est-elle menacée par l'insécurité ? Par Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherches à l'IRD, l'Institut de recherches pour le développement, auteur d'Un djihad sans foi ni loi. Ou la guerre contre le terrorisme à l'épreuve des réalités africaines, aux éditions Presses universitaires françaises, paru en octobre 2022. Afrique : pourquoi les prix du carburant augmentent ? Par Bareja Youmssi, expert en pétrole et mines, enseignant chercheur à l'Université de Capetown. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Au Nigeria, toute une jeunesse rêve de «japa» - un mot yoruba qui signifie littéralement «s'enfuir», «s'échapper» - en somme, «quitter le pays et partir pour l'étranger». Alors que les enfants des classes moyennes et supérieures tentent d'obtenir des bourses d'études avant de se faire embaucher en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, les plus pauvres n'hésitent pas à prendre la route, dans l'espoir de traverser la Méditerranée. Dans le sud-est du Nigeria, de très nombreuses initiatives ont été mises en place ces dernières années afin de retenir la jeunesse et d'encourager les retours «volontaires». «Nigeria: partir à tout prix», un Grand reportage de Liza Fabbian. (Rediffusion du 28 novembre 2022)
Au Nigeria, toute une jeunesse rêve de «japa» - un mot yoruba qui signifie littéralement «s'enfuir», «s'échapper» - en somme, «quitter le pays et partir pour l'étranger». Alors que les enfants des classes moyennes et supérieures tentent d'obtenir des bourses d'études avant de se faire embaucher en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, les plus pauvres n'hésitent pas à prendre la route, dans l'espoir de traverser la Méditerranée. Dans le sud-est du Nigeria, de très nombreuses initiatives ont été mises en place ces dernières années afin de retenir la jeunesse et d'encourager les retours «volontaires». «Nigeria: partir à tout prix», un Grand reportage de Liza Fabbian.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Pétrole : pourquoi le Nigeria n'est plus le premier producteur africain ? Par Liza Fabbian, correspondante de RFI au Nigeria RDC : comment interpréter les propos d'Antonio Guterres ? Par Eliora Henzler, coordinatrice du baromètre sécuritaire du Kivu Haut-Karabagh : pourquoi les affrontements ont-ils repris entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ? Par Gaïdz Minassian, enseignant à Sciences Po Paris, journaliste au Monde, spécialiste du Caucase. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu