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À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, BSG rediffuse cette série de Petit Poisson deviendra Podcast dédiée aux plus gros poissons d'eau douce.La famille des Esturgeons (Acipense ridae) rassemble 25 espèces, toutes dans l'hémisphère Nord.Les Esturgeons sont à la fois les «Léviathans» et les «Mathusalems» des poissons d'eau douce. Ils comptent parmi les plus gros et les plus vieux poissons du monde. En tête de liste: l'Esturgeon beluga de cet épisode (Huso huso). Une femelle prise en 1827 dans l'estuaire de la Volga mesurait 7,2 m pour une masse de 1 571 kg. Certains pourraient vivre plus de 150 ans.Il ne faut pas confondre l'Esturgeon béluga avec son homonyme cétacé le Béluga alias “baleine blanche”. Leur nom vient d'un mot russe signifiant «blanc».En terme de poids, l'Esturgeon béluga fait de l'ombre au placide Poisson lune, l'un des plus gros poissons osseux vivants. Le Beluga rivalise également avec le grand Requin blanc, le Requin du Groenland pour le titre de plus grand poisson prédateur.Mais restons en eau douce. L'Esturgeon béluga est beaucoup plus grand que le Silure glane, le Poisson-chat géant du Mékong ou l'Arapaima, les autres “stars” de notre série d'épisodes sur les poissons géants d'eau douce.Pour certains scientifiques, le Poisson-Chat géant du Mékong détient le record du plus grand poisson d'eau douce au sens strict. En effet, les Esturgeons vivent la plupart du temps en mer et en eau saumâtre.Depuis les années 1930, les Esturgeons sont dramatiquement exploités pour les œufs… le célèbre caviar (béluga, sevruga, ossetra…). Ironie du sort, au début, cet autre “or noir” servaient de nourriture aux cochons et aux poules. Cette surexploitation, malgré les élevages créés, est en train d'exterminer ces géants._______
À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, BSG rediffuse cette série de Petit Poisson deviendra Podcast dédiée aux plus gros poissons d'eau douce. Le Silure est le plus gros poisson d'eau douce en Europe. Le record actuel est de 2,80 m pour 130 kg., des légendes non vérifiables évoquent des spécimens de 5 m!!Avec les Poissons-chats, il fait partie de l'ordre des siluriformes. Cet ordre rassemble le quart des espèces de poissons d'eau douce, soient 3000 espèces (1 vertébré sur 20 est un siluriforme !).Le Silure est parfois confondu avec le Poisson-chat, surnommés ainsi à cause de leurs barbillons, qui ressemblent aux moustaches d'un Chat. Mais attention ! le Poisson-chat, même s'il lui ressemble, fait partie d'une autre famille de poissons, les ictaluridés.Il y a 16 espèces de Silures dans le monde. Le Silure glane (Silurus glanis) est l'espèce la plus répandue en France. Il est originaire des pays de l'Europe orientale, des bords du Danube et des cours d'eau bordant les mers Caspienne et Baltique.Le Silure n'a pas d'écailles, sa peau est recouverte de mucus. Sa bouche énorme est entourée de lignes de très petites dents. Le Silure ne peut pas trancher une proie, il l'aspire et la digère. Bim bam sans fioritures…Ce géant est omnivore et se nourrit surtout au crépuscule et la nuit de poissons, crustacés, amphibiens, parfois de petits oiseaux et de micro-mammifères. À Albi, dans le Tarn, le silure s'échoue volontairement pour choper des pigeons venant s'abreuver.Sa voracité est parfois dénoncée, mais d'après des études récentes, il n'est pas aussi vorace que l'on veut bien le dire. Il est notamment cannibale, ce qui entraîne une régulation de l'espèce. Il paraît donc exagéré voire faux de le classer parmi les espèces nuisibles.Le Silure est revenu en France par la Saône. Il s'est ensuite retrouvé dans le Rhône puis a colonisé l'ensemble du territoire par les canaux et des introductions illégales.Ce poisson est comestible et même bon, mais attention ! C'est un “bioaccumulateur”: il vit longtemps, en haut de la chaîne alimentaire, et stocke les métaux lourds, des pesticides et des PCB dans ses graisses. _______
Le caviar et les œufs de lompe sont deux types d'œufs de poisson souvent comparés, mais ils diffèrent considérablement en termes d'origine, de qualité, de prix et d'utilisation culinaire. Voici une explication détaillée de leurs différences.1. L'Origine et les Poissons ConcernésLe caviar est exclusivement constitué d'œufs d'esturgeons, un poisson présent principalement dans la mer Caspienne, la mer Noire et certaines rivières. Les espèces les plus célèbres sont le béluga, l'osciètre et le sévruga. Les œufs de lompe proviennent du lompe, un poisson de l'Atlantique Nord, plus petit et bien plus commun que l'esturgeon. 2. Le Processus de ProductionLe caviar est récolté avec soin, souvent à la main, et nécessite un processus de salage et d'affinage qui peut durer plusieurs mois pour développer des arômes subtils. Les œufs de lompe, en revanche, sont traités beaucoup plus rapidement après la récolte et subissent un colorant artificiel (noir ou rouge) et une salaison plus marquée pour prolonger leur conservation. 3. Le Prix et la RaretéLe caviar est un produit de luxe. L'esturgeon met plusieurs années à atteindre la maturité pour produire des œufs, ce qui explique son prix élevé, pouvant aller de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'euros le kilo. Les œufs de lompe sont beaucoup plus abordables, car le lompe se reproduit rapidement et en grande quantité. On les trouve en supermarché pour quelques dizaines d'euros le kilo. 4. Le Goût et la TextureLe caviar offre une texture fondante et un goût délicat, avec des notes de noisette ou de beurre selon l'espèce. Les œufs de lompe sont plus fermes et croquants, avec une saveur plus salée et iodée, moins raffinée. 5. L'Usage CulinaireLe caviar est servi pur, souvent sur des blinis avec de la crème fraîche, pour savourer pleinement sa complexité aromatique. Les œufs de lompe sont utilisés comme un substitut bon marché, notamment pour agrémenter des canapés, des salades ou des sauces. ConclusionLe caviar est un produit haut de gamme, rare et raffiné, tandis que les œufs de lompe sont une alternative économique, utilisée principalement pour imiter son apparence. Leur seule ressemblance est visuelle, mais leur qualité et leur prestige sont incomparables. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le prix de l'uranium a triplé depuis février 2020. Cette augmentation rend envisageable désormais l'exploitation de réserves qui n'étaient pas rentables avant. Progressivement, de nouveaux acteurs émergent et de nouvelles routes d'approvisionnement se dessinent. C'est ce que montre une étude de l'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques La hausse des prix de l'uranium est d'abord un moteur pour les producteurs historiques, que sont le Kazakhstan, le Canada ou encore l'Australie, pour n'en citer que trois. Et puis il y a les États dont les réserves oubliées ou délaissées deviennent, au prix actuel du marché, beaucoup plus intéressantes. Des États qui « multiplient les changements réglementaires, les explorations et les politiques incitatives dans le but de lancer – ou relancer – la production nationale », assurent les auteurs du rapport publié par l'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques et coordonné par l'Institut des relations internationales et stratégiques. Parmi ces pays, on peut citer le Brésil, qui a lancé en 2022 un grand programme de prospection et d'exploitation. La compagnie d'État INB (Industrias Nucleares do Brasil) a pris attache avec la Russie, l'Inde ou encore la Corée du Sud pour lancer de nouvelles campagnes d'exploration à travers le pays. Une seule mine est pour l'heure en activité – elle produit environ 500 tonnes –, mais les réserves identifiées seraient énormes. On parle de 300 000 tonnes, sachant que 75% du territoire brésilien n'a pas été exploré, relève l'étude de l'OSFME.Échéances prometteuses mais incertainesLa situation est moins évidente en Mongolie, mais le pays est vu comme un potentiel eldorado de l'uranium. On trouverait sur ce territoire les plus importantes ressources de minerai radioactif du monde. Plusieurs sociétés, dont le français Orano, sont positionnées et espèrent lancer leurs opérations d'ici 2030.Il y a également le Kirghizistan qui vient de lever le moratoire sur l'exploration de l'uranium instauré il y a cinq ans, et la Tanzanie, qui développe ses ressources avec la Russie comme partenaire privilégié. Quatre pays qui pourraient permettre d'arriver à une production mondiale moins concentrée qu'aujourd'hui. Mais il s'agit de perspectives à long terme et encore incertaines, notent les auteurs de l'Iris.À lire aussiUranium: le Français Orano engage «un arbitrage international» contre le NigerCorridors au départ de l'Asie CentraleL'évolution du marché et l'entrée en guerre de la Russie en Ukraine ont, en parallèle, redessiné les routes : le Kazakhstan, premier producteur mondial, privilégie désormais les itinéraires qui ne traversent pas la Russie. En 2023, plus de 60% des exportations de Kazatomprom, la société d'État, vers le marché occidental ont pris le corridor qui passe par la mer Caspienne et qui connecte les principaux centres de production kazakhs à la Méditerranée.Une autre route est appelée également à devenir de plus en plus essentielle, pour assurer le commerce d'uranium entre le Kazakhstan et la Chine. La construction d'un entrepôt logistique dans la ville frontalière d'Alashankou d'ici 2026 matérialisera les nouvelles ambitions de ce corridor de l'uranium hautement stratégique entre les deux pays.À lire aussiUranium: le géant russe Rosatom se retire de sites d'extraction au Kazakhstan et vend ses parts à la Chine
En Azerbaïdjan, où a eu lieu la COP29 du 13 au 24 novembre 2024, les conséquences du changement climatique sont déjà évidentes. Le pays connait une crise d'approvisionnement en eau sans précédent, et la mer Caspienne, la plus grande étendue d'eau intérieure au monde, a baissé de trois mètres depuis 1995. Un drame pour les villages alentour, comme à Balikcilar, où 95% de la population vit de la pêche depuis des générations. De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar,Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d'Azerbaïdjan.Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant.« Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre.« La mer Caspienne n'est pas épargnée »Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche.Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. »À lire aussiCOP29: les défenseurs du climat de plus en plus réprimés en Azerbaïdjan et dans le mondeRisque de déséquilibre de l'écosystèmeÀ l'origine du phénomène, il y a la baisse des précipitations. Il y a aussi l'augmentation des températures. Et il y a surtout l'intensification des irrigations agricoles et des extractions d'eau dans la Volga et l'Oural, les deux fleuves qui alimentent la mer Caspienne. Bien que les cinq pays côtiers soient concernés, aucun accord au système de gouvernance n'a encore été mis en place.En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole. Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur.Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens.À lire aussiMer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique
En Azerbaïdjan, où a eu lieu la COP29 du 13 au 24 novembre 2024, les conséquences du changement climatique sont déjà évidentes. Le pays connait une crise d'approvisionnement en eau sans précédent, et la mer Caspienne, la plus grande étendue d'eau intérieure au monde, a baissé de trois mètres depuis 1995. Un drame pour les villages alentour, comme à Balikcilar, où 95% de la population vit de la pêche depuis des générations. De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar,Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d'Azerbaïdjan.Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant.« Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre.« La mer Caspienne n'est pas épargnée »Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche.Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. »À lire aussiCOP29: les défenseurs du climat de plus en plus réprimés en Azerbaïdjan et dans le mondeRisque de déséquilibre de l'écosystèmeÀ l'origine du phénomène, il y a la baisse des précipitations. Il y a aussi l'augmentation des températures. Et il y a surtout l'intensification des irrigations agricoles et des extractions d'eau dans la Volga et l'Oural, les deux fleuves qui alimentent la mer Caspienne. Bien que les cinq pays côtiers soient concernés, aucun accord au système de gouvernance n'a encore été mis en place.En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole. Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur.Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens.À lire aussiMer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique
Bienvenue dans Aventure Épique, le podcast qui explore les récits des aventuriers d'aujourd'hui, amateurs comme aguerris, qui repoussent les frontières du possible pour vivre des expériences hors normes.Dans ce 27ᵉ épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation, conférencier et réalisateur de documentaires. Depuis plusieurs années, Gaël arpente le monde avec une insatiable curiosité, que ce soit à vélo, à ski, à cheval ou en parapente. Son goût pour l'aventure n'est pas simplement une passion : c'est un mode de vie forgé par une quête personnelle de dépassement et de découverte, autant des autres que de lui-même.Gaël nous emmène aujourd'hui au cœur du Caucase, une région sauvage et majestueuse située entre l'Europe et l'Asie. Son défi ? Traverser cette chaîne de montagnes en parapente pour relier la mer Noire à la mer Caspienne, en passant par l'ascension du Mont Elbrouz, point culminant de l'Europe à 5 642 mètres. Gaël a choisi de s'y rendre sans avion, traversant l'Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Turquie et la Géorgie en train, en stop et à pied. Pendant 42 jours, il a affronté les caprices de la météo, l'immensité des montagnes et l'imprévu du voyage. Entre les vols en parapente, les longues marches et les rencontres marquantes, Gaël a fait de cette aventure un condensé d'émotions brutes et d'humanité.De l'ascension glaciale de l'Elbrouz à l'accueil chaleureux des habitants du Caucase, en passant par des instants de solitude et d'introspection, Gaël nous raconte ce périple avec authenticité, nous plongeant dans les défis, les moments de grâce et les paysages à couper le souffle. Une aventure épique, à la fois physique et spirituelle, qui résonne comme une ode à la découverte et à l'audace.Préparez-vous à vous envoler, à vibrer et à vous inspirer avec l'histoire de Gaël Meunier.Cet épisode d'Aventure Epique été réalisé en collaboration avec Škoda.***Aventure Epique c'est le podcast qui vous fait vivre dans chaque épisode une aventure en pleine nature hors du commun.Explorateur illustre, sportif renommé ou encore simple amateur, aventurier du quotidien, Aventure Epique est une plongée en apnée le temps d'une aventure qui va vous tenir en haleine, vous émouvoir et vous inspirer.Les disciplines que vous pourrez retrouver dans Aventure Épique : l'alpinisme, l'exploration, l'escalade, le parapente, le vélo, la natation, la voile, le ski et bien d'autres encore…Aventure Épique c'est un nouvel épisode un jeudi sur 2, et le mardi qui précède un extrait de l'épisode à venir, pour bien démarrer la semaine ensemble. Si vous souhaitez suivre notre actualité au jour le jour, et découvrir les coulisses du podcast, rendez-vous dès maintenant sur notre compte Instagram @aventureepique.podcastAventure Epique, des aventures en plein air, à couper le souffle.Un podcast imaginé et animé par Guillaume Lalu et produit par Sportcast Studios Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Bienvenue dans Aventure Épique, le podcast qui explore les récits des aventuriers d'aujourd'hui, amateurs comme aguerris, qui repoussent les frontières du possible pour vivre des expériences hors normes. Dans ce 27ᵉ épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation, conférencier et réalisateur de documentaires. Depuis plusieurs années, Gaël arpente le monde avec une insatiable curiosité, que ce soit à vélo, à ski, à cheval ou en parapente. Son goût pour l'aventure n'est pas simplement une passion : c'est un mode de vie forgé par une quête personnelle de dépassement et de découverte, autant des autres que de lui-même.Gaël nous emmène aujourd'hui au cœur du Caucase, une région sauvage et majestueuse située entre l'Europe et l'Asie. Son défi ? Traverser cette chaîne de montagnes en parapente pour relier la mer Noire à la mer Caspienne, en passant par l'ascension du Mont Elbrouz, point culminant de l'Europe à 5 642 mètres. Gaël a choisi de s'y rendre sans avion, traversant l'Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Turquie et la Géorgie en train, en stop et à pied. Pendant 42 jours, il a affronté les caprices de la météo, l'immensité des montagnes et l'imprévu du voyage. Entre les vols en parapente, les longues marches et les rencontres marquantes, Gaël a fait de cette aventure un condensé d'émotions brutes et d'humanité.De l'ascension glaciale de l'Elbrouz à l'accueil chaleureux des habitants du Caucase, en passant par des instants de solitude et d'introspection, Gaël nous raconte ce périple avec authenticité, nous plongeant dans les défis, les moments de grâce et les paysages à couper le souffle. Une aventure épique, à la fois physique et spirituelle, qui résonne comme une ode à la découverte et à l'audace.Préparez-vous à vous envoler, à vibrer et à vous inspirer avec l'histoire de Gaël Meunier.Cet épisode d'Aventure Epique été réalisé en collaboration avec Škoda.***Aventure Epique c'est le podcast qui vous fait vivre dans chaque épisode une aventure en pleine nature hors du commun.Explorateur illustre, sportif renommé ou encore simple amateur, aventurier du quotidien, Aventure Epique est une plongée en apnée le temps d'une aventure qui va vous tenir en haleine, vous émouvoir et vous inspirer.Les disciplines que vous pourrez retrouver dans Aventure Épique : l'alpinisme, l'exploration, l'escalade, le parapente, le vélo, la natation, la voile, le ski et bien d'autres encore…Aventure Épique c'est un nouvel épisode un jeudi sur 2, et le mardi qui précède un extrait de l'épisode à venir, pour bien démarrer la semaine ensemble. Si vous souhaitez suivre notre actualité au jour le jour, et découvrir les coulisses du podcast, rendez-vous dès maintenant sur notre compte Instagram @aventureepique.podcastAventure Epique, des aventures en plein air, à couper le souffle.Un podcast imaginé et animé par Guillaume Lalu et produit par Sportcast Studios Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:03:10 - Sous les radars - par : Sébastien LAUGENIE - Les analyses sont en cours et ne rendront leur verdict que dans trois mois au mieux. Mais les scientifiques évoquent déjà l'hypothèse d'une surmortalité liée à la pollution, la mer Caspienne étant exploitée pour ses hydrocarbures et polluée par les résidus de pesticides présents dans les fleuves.
durée : 00:03:10 - Sous les radars - par : Sébastien LAUGENIE - Les analyses sont en cours et ne rendront leur verdict que dans trois mois au mieux. Mais les scientifiques évoquent déjà l'hypothèse d'une surmortalité liée à la pollution, la mer Caspienne étant exploitée pour ses hydrocarbures et polluée par les résidus de pesticides présents dans les fleuves.
durée : 00:03:10 - Sous les radars - par : Sébastien LAUGENIE - Les analyses sont en cours et ne rendront leur verdict que dans trois mois au mieux. Mais les scientifiques évoquent déjà l'hypothèse d'une surmortalité liée à la pollution, la mer Caspienne étant exploitée pour ses hydrocarbures et polluée par les résidus de pesticides présents dans les fleuves.
Nous sommes en 1090, dans la vallée de l'Alborz, au sud de la mer Caspienne, à 100 kilomètres de l'actuelle Téhéran, dans le nord-ouest de ce que l'on appelait alors la Perse. Là où le jeune Hasan Sabbâh a trouvé refuge. Et c'est depuis la forteresse d'Alamût que cet ambitieux va fonder l'un des Ordres les plus décriés du Moyen Âge : les Assassins. Un ordre ismaélien nizarite, l'une des branches du chiisme. Il y règne une discipline implacable : ses membres sont liés par une culture du secret, par une abnégation totale pouvant aller jusqu'à la mort et par une culture ésotérique qui prône de hautes valeurs morales. Le Moyen-Orient est sous tensions, les Assassins font face aux Turcs, aux Mongols et aux Croisés qui veulent y installer des Etats latins et contrôler la Terre sainte. Des ennemis qui présentent les Assassins comme des fanatiques meurtriers. L'Ordre chute en 1256 mais il survit, d'abord dans la clandestinité puis sous le patronage de ses héritiers spirituels directs, les Aga Khans. Alors qui étaient réellement les Assassins : des terroristes ou des réformateurs de l'Islam ? SAvec nous : Yves Bomati, spécialiste de l'histoire de l'Iran. « Les Assassins d'Alamût – Les dessous d'une politique de la terreur » aux éditions Armand Colin. Sujets traités : Assassins, Alamut, Moyen Âge,Téhéran,Perse,Hasan Sabbâh,ismaélien,chiisme, Moyen-Orient, Turcs,Mongols,Croisés,Terre sainte,Aga Khans, islam Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Pour la marine russe, ce devait être un exercice naval taille XXL. Son nom Okéan 24, il s'est déroulé du 25 août au 16 septembre, du jamais vu depuis la guerre froide, sur le papier seulement. Car les marines occidentales ont suivi de près la manœuvre et elles restent circonspectes quant aux réelles capacités de la flotte russe. Okéan 24 a été annoncé à grand renfort de publicité avec des chiffres vertigineux : 400 navires, 90 000 soldats et marins mobilisés et 17 pays invités pour un exercice qui s'est joué sur les océans Arctique, Pacifique, ainsi que sur les mers Baltique, Caspienne et Méditerranée.Mais dans les faits, quelques dizaines de navires seulement ont pris la mer, avec beaucoup de petites unités comme des canonnières. « Il y a une véritable distorsion entre les annonces et ce que l'on a observé », notent des marins de haut rang. Les observateurs indiquent qu'il n'y a eu aucun entrainement en Atlantique et aucune manœuvre terrestre, contrairement à ce qui était annoncé.« C'est un exercice en trompe-l'œil, abonde le spécialiste de la pensée stratégique russe Dimitri Minic chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : « C'est vrai que c'était une annonce faite par Moscou qui était inédite, depuis la guerre froide. On se rend bien compte que les effectifs d'entraînement ne sont pas du tout ceux qui avaient été annoncés par le ministre de la Défense Andreï Belousov. Au fond, qu'est-ce que cela nous dit ? Cela nous dit que c'est une manière pour la Russie d'impressionner évidemment ses adversaires déclarés ou non. Ils veulent montrer que leurs ambitions sont totales, que la Russie n'est pas seulement une armée de terre, une armée de l'air, mais que c'est aussi une marine puissante, et qu'elle est capable d'être active sur toutes les frontières de la Russie et même au-delà. On a vu que la Méditerranée orientale a également été concernée par ces entraînements. » À lire aussiLa marine russe sous pression en MéditerranéeEn Méditerranée, la frégate française Languedoc a observé l'exercice russe En Méditerranée Orientale, Moscou dispose d'une base navale à Tartous en Syrie. Depuis ce point d'ancrage, la marine russe a engagé dans Okéan 24, trois navires et un sous-marin (l'Oufa). Une manœuvre qui a été observée par la frégate française Languedoc, nous avons joint le Capitaine de Vaisseau Loïc Boyer son commandant lorsqu'il était en mer, voici son appréciation : « Nous avons pu l'observer parce que l'objectif de déployer une frégate en Méditerranée orientale, c'est de faire de l'appréciation autonome de situation. Pour autant, ça n'a absolument pas fait l'objet d'une attention particulière. Oui, effectivement, les unités russes qui sont stationnées en Méditerranée orientale ont participé à cet exercice. Mais je dirais, comme pour tout exercice routinier d'entraînement habituel d'une marine, c'était une manœuvre habituelle pour la région. » La flotte russe du Pacifique impressionne toujoursExercice routinier donc, excepté dans le Pacifique où la Chine était aux côtés des russes. Si côté occidental, personne n'a acheté le narratif d'Okéan 24, la presse japonaise, en revanche, s'en est fait l'écho : 4 navires russes et 4 navires chinois ont patrouillé en mer du Japon, une région où la flotte russe du Pacifique impressionne toujours souligne Eric Frécon enseignant à l'université de Singapour : « La Russie a quand même cette image de grande puissance et maintenant, elle est justement à la limite. Mais elle essaye d'apparaître encore comme cette grande puissance qu'elle était et qu'elle serait toujours. Je vous renvoie à un récent rapport commandé par la Marine australienne et qui ciblait la flotte du Pacifique, qu'il ne faudrait peut-être ne pas trop négliger non plus. Un des principaux enseignements, c'était que la guerre d'Ukraine n'a pas d'impact sur la flotte du Pacifique, même si effectivement, peut-être qu'il y a eu embrouille ou esbroufe sur les chiffres pour Okéan 24. » Plus qu'un exercice de grande ampleur, Okéan 24 fut surtout une manœuvre informationnelleL'illusion d'Okean 24 a aussi porté sur la participation des marines étrangères, en particulier dans l'Indo-Pacifique, où excepté la Chine, personne n'a souhaité s'associer à l'exercice, « Okéan 24 montre toutes les limites de la stratégie mondiale de la Russie, insiste Dimitri Minic de l'Ifri. On voit bien les failles, on voit bien les lacunes de cette politique, on voit bien que le sud global n'est pas trop russe. Faire des exercices navals avec la Russie, c'est aller un peu trop loin aussi. Très peu de ces pays veulent s'aliéner les Occidentaux. Et c'est là que l'on voit que la Chine a une trajectoire spécifique dans les différents États du Sud global, Pékin a plus intérêt que les autres, à faire apparaître la Russie comme une puissance forte et qui résiste à l'Occident. » Okéan 24 voulait être la réponse de Moscou à Steadfast defender, le gigantesque exercice de l'Otan du printemps dernier. Mais dans les faits, ce fut plus une manœuvre informationnelle qu'un véritable exercice naval.
3e et dernier épisode dédié aux géants d'eau douce.Juste avant d'aller plus loin : Stop à la destruction du vivant et des petits pêcheurs. Stop à la senne démersale. Chaque signature compte… dont la vôtre. Je viens de la signer, ça prend 3 secondes. Faites passer, merci !https://interdiction-senne.bloomassociation.org/ Le Silure est le plus gros poisson d'eau douce en Europe. Le record actuel est de 2,80 m pour 130 kg., des légendes non vérifiables évoquent des spécimens de 5 m!!Avec les Poissons-chats, il fait partie de l'ordre des siluriformes. Cet ordre rassemble le quart des espèces de poissons d'eau douce, soient 3000 espèces (1 vertébré sur 20 est un siluriforme !).Le Silure est parfois confondu avec le Poisson-chat, surnommés ainsi à cause de leurs barbillons, qui ressemblent aux moustaches d'un Chat. Mais attention ! le Poisson-chat, même s'il lui ressemble, fait partie d'une autre famille de poissons, les ictaluridés.Il y a 16 espèces de Silures dans le monde. Le Silure glane (Silurus glanis) est l'espèce la plus répandue en France. Il est originaire des pays de l'Europe orientale, des bords du Danube et des cours d'eau bordant les mers Caspienne et Baltique.Le Silure n'a pas d'écailles, sa peau est recouverte de mucus. Sa bouche énorme est entourée de lignes de très petites dents. Le Silure ne peut pas trancher une proie, il l'aspire et la digère. Bim bam sans fioritures…Ce géant est omnivore et se nourrit surtout au crépuscule et la nuit de poissons, crustacés, amphibiens, parfois de petits oiseaux et de micro-mammifères. À Albi, dans le Tarn, le silure s'échoue volontairement pour choper des pigeons venant s'abreuver.Sa voracité est parfois dénoncée, mais d'après des études récentes, il n'est pas aussi vorace que l'on veut bien le dire. Il est notamment cannibale, ce qui entraîne une régulation de l'espèce. Il paraît donc exagéré voire faux de le classer parmi les espèces nuisibles.Le Silure est revenu en France par la Saône. Il s'est ensuite retrouvé dans le Rhône puis a colonisé l'ensemble du territoire par les canaux et des introductions illégales.Ce poisson est comestible et même bon, mais attention ! C'est un “bioaccumulateur”: il vit longtemps, en haut de la chaîne alimentaire, et stocke les métaux lourds, des pesticides et des PCB dans ses graisses. _______ Pour réécouter les épisodes records de PPDP:https://bit.ly/records1_PPDP https://bit.ly/records2_PPDPhttps://bit.ly/records3_PPDP _______
Après les records dans l'océan, il était juste que nous allions jeter un œil sous les gravillons d'eau douce dans Petit Poisson Deviendra Podcast. Ces épisodes passent en revue les plus gros poissons d'eau douce de tous les continents. Certains sont célèbres, d'autres moins, tous vous feront tomber de votre chaise ... La famille des Esturgeons (Acipense ridae) rassemble 25 espèces, toutes dans l'hémisphère Nord. Les Esturgeons sont à la fois les «Léviathans» et les «Mathusalems» des poissons d'eau douce. Ils comptent parmi les plus gros et les plus vieux poissons du monde. En tête de liste: l'Esturgeon beluga de cet épisode (Huso huso). Une femelle prise en 1827 dans l'estuaire de la Volga mesurait 7,2 m pour une masse de 1 571 kg. Certains pourraient vivre plus de 150 ans. Il ne faut pas confondre l'Esturgeon béluga avec son homonyme cétacé le Béluga alias “baleine blanche”. Leur nom vient d'un mot russe signifiant «blanc». En terme de poids, l'Esturgeon béluga fait de l'ombre au placide poisson lune, l'un des plus gros poissons osseux vivants. Le Beluga rivalise également avec le grand Requin blanc, le Requin du Groenland pour le titre de plus grand poisson prédateur. Mais restons en eau douce. L'Esturgeon béluga est beaucoup plus grand que le Silure glane, le Poisson-chat géant du Mékong ou l'Arapaima, les autres “stars” de notre série d'épisodes sur les poissons géants d'eau douce. Pour certains scientifiques, le Poisson-Chat géant du Mékong détient le record du plus grand poisson d'eau douce au sens strict. En effet, les Esturgeons vivent la plupart du temps en mer et en eau saumâtre. Depuis les années 1930, les Esturgeons sont dramatiquement exploités pour les œufs… le célèbre caviar (béluga, sevruga, ossetra…). Ironie du sort, au début, cet autre “or noir” servaient de nourriture aux cochons et aux poules. Cette surexploitation, malgré les élevages créés, est en train d'exterminer ces géants. _______ Pour réécouter les épisodes records de PPDP: https://bit.ly/records1_PPDP https://bit.ly/records2_PPDP https://bit.ly/records3_PPDP _______
Bientôt trois ans que les Américains ont quitté l'Afghanistan. Plus de deux ans que la Russie mène sa guerre en Ukraine. Deux crises qui ont un impact certain sur cette immense région qu'est l'Asie Centrale, où le prisme russe a longtemps prévalu occultant la relation multiséculaire qu'entretient Pékin avec cet espace qui la connecte au Moyen-Orient et à ses réserves. Terre de passage entre l'Asie et l'Europe, l'Asie Centrale a connu de profonds bouleversements. Elles sont cinq Républiques, Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan et Tadjikistan, anciennement soviétiques -aujourd'hui arrière-cour de la Russie- qui constituent une région stratégique.S'étendant de la mer Caspienne à l'ouest à la Mongolie à l'est, et de la Russie au nord à l'Iran et l'Afghanistan au sud, l'Asie Centrale est un point de convergence de multiples influences. Deux ouvrages viennent de paraitre en France qui mettent l'accent sur la centralité de cette région qui s'éloigne chaque jour de l'oubli dans lequel elle est longtemps restée plongée.Leurs auteurs sont nos invités : Michael Levystone, expert associé au Centre d'études stratégiques AESMA, consultant sur les questions de géopolitique et chercheur indépendant. « Asie centrale. Le réveil » chez Armand Colin est son dernier livre Emmanuel Lincot, professeur à l'Institut Catholique de Paris, sinologue et chercheur-associé à l'IRIS. Directeur de la revue Asia Focus. « Le très grand jeu. Pékin face à l'Asie Centrale » aux éditions Le Cerf.
Qui prendra la mer ? Couvrant 71% de la surface du globe, les mers et les océans sont depuis la nuit des temps un enjeu de pouvoir politique, commercial et militaire. Le domaine maritime s'est avéré, pour ceux qui le maîtrisent, un phénoménal multiplicateur de puissance, jusqu'à donner naissance, au cours de l'histoire, à de véritables thalassocraties, pour reprendre les théories de l'américain Alfred Mahan, qui dominent aujourd'hui le monde. Leur opposition aux tellurocratie, les puissances de la terre, et les conséquences de cette confrontation pour l'Europe, sont plus que jamais d'actualité. Cet immense espace liquide représente une globalité en soi. A de rarissimes exceptions près, comme la Caspienne ou la défunte mer d'Aral, les mers communiquent en effet entre elles. Et c'est donc en toute logique qu'elles forment le lieu de la mondialisation, puisque 90 % des flux commerciaux se font par mer et 98 % du trafic Internet passe par les câbles sous-marins. C'est le lieu où s'opère la pêche massive, l'exploitation des fonds marins pour les hydrocarbures ou l'extraction de minerais. C'est enfin un objet et un cadre juridique tout à fait nouveau. La mer est en effet tenaillée entre l'extension des zones économiques exclusives appartenant aux États d'une part et la personnalité juridique de ce qu'on appelle la Haute Mer, un espace qui ne peut faire l'objet d'aucune déclaration de souveraineté, selon la Convention des Nations unies pour le droit de la mer, un principe qui a été réaffirmé en 1994, un espace qui est donc censé être inappropriable. C'est donc là que se créent des sociétés off-shore et des pavillons de complaisance pour des armateurs voulant échapper au droit international et aux différents droits nationaux afin de fuir leurs responsabilités. Pour aborder ce sujet tout à fait d'actualité, nous recevrons : • Frédéric Éparvier, après des études de géopolitiques aux États-Unis dans les années 80, a travaillé dans des industries navales et de défense pendant trente ans. Il enseigne la géopolitique de la mer aux auditeurs de l'Iliade et viens de publier dans la collection Longue Mémoire Sparte et l'idée spartiate. Des origines au déclin. • Michel Geoffroy, énarque, essayiste et contributeur régulier de Polemia. Il a publié entre autres La superclasse mondiale contre les peuples ou encore La Nouvelle Guerre des mondes. Nous aurons également en ligne Romain Espino, responsable du développement de l'ASLA, l'Association de soutien aux lanceurs d'alerte, qui accompagne les lanceurs d'alerte, particuliers engagés, journalistes, politiques ou groupes militants dans leurs combats face ou devant la justice. Deux leviers pour cela : la mise en relation avec des avocats qui ont l'habitude de ce genre d'affaires et la levée de fonds afin de financer les frais de justice. Les affaires en cours : Génération Identitaire vs SOS Méditerranée, Franck Manogil vs SOS Méditerranée, Jordan Florentin vs Yacine Bellatar, Les Identitaires vs l'État, Isabelle Surply vs la mosquée de Saint-Chamond… Enfin, vous pourrez découvrir les chroniques des auditeurs de l'Iliade • "Perspectives identitaires" de Raphael Ayma, activiste provençal et auditeur de la promotion Frédéric Mistral de l'Institut Iliade. • Autour d'un vers, le rendez-vous poétique de Frédérique de Saint-Quio, auditrice de la promotion Homère. • Radio Le Nid - L'incubateur des entreprises enracinées vous parle des initiatives positives ! • Les chroniques musicales de Pierre Leprince, auditeur de la promotion Patrick Pearse de l'Iliade.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Cette petite République, isolée au milieu de la steppe, est largement méconnue voire oubliée des Russes eux-mêmes. Et pourtant elle renferme tous les ingrédients d'une folle histoire et d'improbables voyages. Kalmoukie, le nom surprend déjà. Beaucoup n'en ont jamais entendu parler. Située entre la mer Caspienne et le Caucase, entre l'Ukraine et le Kazakhstan, la Kalmoukie appartient à ces régions perdues et lointaines de Moscou, à plus d'un millier de kilomètres. Là-bas, la steppe et le désœuvrement dominent. Les troupeaux d'antilopes saïgas se tiennent à l'écart des hommes, les « Perekatipol », ces herbes sèches virevoltantes, roulent au sol tandis que le désert, lui, avance. Intriguée par cette région singulière, excentrique disent certains, la journaliste et autrice française Marine Dumeurger y est allée à plusieurs reprises. Et dans son récit « Le prince de Kalmoukie », on croise des Russes blancs exilés, des moines bouddhistes un peu chamanes, un président mégalo champion d'échecs qui roule en Rolls dans une déglingue russe où plane l'ombre de Gengis Khan, Pouchkine ou Staline.Son prince, au centre du récit, s'appelle Serge, un Français installé là-bas après une rocambolesque histoire. Issu d'une famille de cavaliers exilés en Europe, vénérés en Kalmoukie : les Toudountoff, Serge débarque ici après avoir été retrouvé par une costumière kalmouke qui lui a envoyé une délégation jusque chez lui. Accueilli comme un dignitaire de haut rang en Kalmoukie, il décide alors d'y vivre pour mieux s'y réinventer… Au-delà de cette histoire, à peine croyable mais vraie, c'est le peuple kalmouk qui fascine ici. La moitié d'entre eux sont des descendants de cavaliers mongols installés au XVIIè siècle, d'où leur nom kalmouk, soit en turc « ceux qui restent ». Victimes d'une déportation de masse en 1943, sur ordre de Staline, les Kalmouks sont revenus sur leurs terres et ont retrouvé leur culte, faisant de la région la seule d'Europe où le bouddhisme est majoritaire. Aujourd'hui, c'est la guerre en Ukraine voisine qui les rattrape et les conduit parfois, de nouveau, à l'exil. À lire :« Le prince de Kalmoukie. Un étonnant voyage dans la steppe russe », Marine Dumeurger. Éditions Marchialy.
Cette petite République, isolée au milieu de la steppe, est largement méconnue voire oubliée des Russes eux-mêmes. Et pourtant elle renferme tous les ingrédients d'une folle histoire et d'improbables voyages. Kalmoukie, le nom surprend déjà. Beaucoup n'en ont jamais entendu parler. Située entre la mer Caspienne et le Caucase, entre l'Ukraine et le Kazakhstan, la Kalmoukie appartient à ces régions perdues et lointaines de Moscou, à plus d'un millier de kilomètres. Là-bas, la steppe et le désœuvrement dominent. Les troupeaux d'antilopes saïgas se tiennent à l'écart des hommes, les « Perekatipol », ces herbes sèches virevoltantes, roulent au sol tandis que le désert, lui, avance. Intriguée par cette région singulière, excentrique disent certains, la journaliste et autrice française Marine Dumeurger y est allée à plusieurs reprises. Et dans son récit « Le prince de Kalmoukie », on croise des Russes blancs exilés, des moines bouddhistes un peu chamanes, un président mégalo champion d'échecs qui roule en Rolls dans une déglingue russe où plane l'ombre de Gengis Khan, Pouchkine ou Staline.Son prince, au centre du récit, s'appelle Serge, un Français installé là-bas après une rocambolesque histoire. Issu d'une famille de cavaliers exilés en Europe, vénérés en Kalmoukie : les Toudountoff, Serge débarque ici après avoir été retrouvé par une costumière kalmouke qui lui a envoyé une délégation jusque chez lui. Accueilli comme un dignitaire de haut rang en Kalmoukie, il décide alors d'y vivre pour mieux s'y réinventer… Au-delà de cette histoire, à peine croyable mais vraie, c'est le peuple kalmouk qui fascine ici. La moitié d'entre eux sont des descendants de cavaliers mongols installés au XVIIè siècle, d'où leur nom kalmouk, soit en turc « ceux qui restent ». Victimes d'une déportation de masse en 1943, sur ordre de Staline, les Kalmouks sont revenus sur leurs terres et ont retrouvé leur culte, faisant de la région la seule d'Europe où le bouddhisme est majoritaire. Aujourd'hui, c'est la guerre en Ukraine voisine qui les rattrape et les conduit parfois, de nouveau, à l'exil. À lire :« Le prince de Kalmoukie. Un étonnant voyage dans la steppe russe », Marine Dumeurger. Éditions Marchialy.
Emmanuel Macron a livré ses premières explications après le vote, mardi soir, dans la douleur du projet de loi immigration et une crise importante dans sa majorité. Le président de la République assume ses choix et défend le texte. Ruth Elkrief estime que quelque chose lui a échappée et qu'il y avait une forme de fiasco médiatique que le chef de l'Etat devait aujourd'hui rectifier, rassurer et en même temps assumer. Elle évoque aussi qu'Emmanuel Macron devrait décoller l'étiquette RN de ce projet de loi. Abnousse Shalmani, elle, s'est intéressée à l'incroyable histoire de "Mon Oncle", un marchand de poisson de 70 ans, qui avait dansé et chanté sur un petit marché de Racht, au nord-est de l'Iran, sur le bord de la mer Caspienne. L'arrestation de Sadegh Bana Motejaded, surnommé "Booghy", ravive le vent de protestation contre le pouvoir religieux dans le pays. Abnousse Shalmani estime que c'est, peut-être, l'une des plus belles images de la protestation civile dans le pays, qui continue en sourdine. Entre 300 000 et 400 000 enfants naissent chaque année avec une maladie monogénique (Drépanocytose ou Bêta-thalassémie). Bonne nouvelle, les autorités sanitaires ont approuvé deux traitements contre ces maladies, dont le premier traitement à utiliser les ciseaux moléculaires Crispr, une technique d'édition du génome. Crisp Therapeutic fondée par Emmanuelle Charpentier et Vertex, une société américaine, sont les deux startups à l'origine de ces innovations. Pour Pascal Perri, le travail et les recherches sur le génome sont porteurs de très grand espoir. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.
Et si la mer Caspienne n'en était pas une ? Casse-pieds, n'est-ce pas ? Disons que derrière les appellations courantes, se cachent parfois de plus profondes considérations géopolitiques... Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Cinquième épisode de notre série « nouvelles routes de la soie, dix ans après ». La Turquie occupe une place centrale, entre l'Europe et l'Orient. La Chine l'a bien compris en investissant massivement dans ce pays. Un partenariat qui lui est souvent avantageux. Mais le Covid-19 et la guerre en Ukraine ont rebattu les cartes. Il faut traverser le Bosphore, détroit qui relie la mer Noire à la mer de Marmara, pour se rendre d'une rive à l'autre d'Istanbul. La plus grande ville de Turquie est à cheval entre le continent européen et asiatique. Côté européen, dans le quartier historique de Sultanahmet, les touristes chinois ont refait leur apparition après le Covid. Ils visitent Sainte-Sophie, le Palais de Topkapi ou encore le grand bazar. En se perdant dans ses ruelles bordées d'échoppes colorées, on trouve des traces ancestrales de la présence chinoise.La boutique d'antiquités d'Adnan, 40 ans de métier, renferme plus d'un trésor dont deux vases anciens en porcelaine de Chine, bleue et blanche. « Ils datent du XIXè siècle-début XXè, raconte le vendeur, et servaient à transporter de l'eau de zamzam, l'eau sacrée de la Mecque en Arabie saoudite. Les Chinois ont beaucoup produit de céramique blanche et bleue à partir du XVè siècle pour le palais de Topkapi, où se trouve encore aujourd'hui la collection la plus importante et la plus luxueuse au monde de porcelaine blanche et bleue datant de la période Ming », assure Adnan. De la porcelaine chinoise pour le sultan qui vivait dans le palais de Topkapi, à l'époque où Istanbul s'appelait encore Constantinople. Il fallait pour acheminer ces trésors, emprunter les routes terrestres de la soie avant qu'elles ne soient progressivement supplantées par les voies maritimes.Le port de Kumport, près d'Istanbul, racheté par les ChinoisAujourd'hui, la Chine envoie toujours une partie de ses produits par la mer vers la Turquie, passage obligatoire entre l'Orient et l'Occident. Et pour assurer ses débouchés, elle s'est même payé le luxe d'acheter le troisième port de marchandises en Turquie: Kumport, à une heure d'Istanbul. L'armateur chinois Cosco en a fait l'acquisition en 2015, en rachetant 65% des parts. Depuis, le port fonctionne à plein régime, voire au-delà de ses capacités, selon Hakan Yakupoglü, responsable des douanes pour l'entreprise de fret maritime Narin. « Presque toutes les entreprises chinoises utilisent le port de Kumport, 80 à 90% des bateaux arrivent ici », explique-t-il, devant un ballet incessant de camions transportant des conteneurs. « Cela crée une suractivité qui peut ralentir l'arrivée et l'envoi de conteneurs, avec des retards de 2 ou 3 jours parfois ».Les marchandises chinoises arrivent en Turquie par bateau, sur ce port racheté par les Chinois, mais pas seulement. Dans le cadre des « nouvelles routes de la soie » lancées, il y a 10 ans, par le président Xi Jinping, la Chine a investi dans des voies ferrées, des autoroutes, des ponts. « Pékin veut profiter de la place centrale de la Turquie pour rayonner en Méditerranée orientale », résume Tolga Bilener, spécialiste de la Chine au département de relations internationales de l'Université Galatasaray d'Istanbul, et toucher un marché turc fort de 85 millions de consommateurs ». Les échanges commerciaux ont bondi, passant de 10 milliards de dollars en 2010 à 45 milliards de dollars aujourd'hui, selon le chercheur, faisant de la Chine le troisième partenaire commercial de la Turquie, mais avec un net avantage pour les entreprises chinoises qui exportent bien davantage de produits qu'elles n'en importent.La Chine, troisième partenaire commercial de la TurquiePour s'en rendre en compte, il suffit de se rendre au salon Beauty Eurasia, qui a eu lieu mi-juin près d'Istanbul. Les exposants chinois sont venus en force et ils vendent de tout : des emballages pour cosmétiques, des faux ongles, et des équipements laser. Ces machines multifonctions qui épilent, réduisent la cellulite et enlèvent les tatouages, sont fabriquées en Chine, explique sur son stand Rock Duan, directeur des ventes de Perfect laser : « En Chine, nous avons des usines qui fabriquent tous les composants pour ce genre de machines, des ingénieurs qui ont un savoir-faire de 10 à 20 ans, et des coûts de fabrications moins élevés, ce sont des avantages ». L'entreprise cherche des distributeurs en Turquie, un marché avec une population importante. Le pays occupe également une place centrale « proche du Moyen-Orient et de l'Europe, en plein milieu ! », précise-t-il.Sohar qui travaille à la tête de Nikarich system, un distributeur de ce genre de machines en Turquie s'intéresse de près aux produits chinois : « Nous utilisons beaucoup de produits chinois en Turquie, car malheureusement les équipements qui viennent d'Europe ou d'Amérique sont trop chers pour le marché turc. Avant je travaillais beaucoup avec des entreprises russes, mais au niveau des douanes c'est plus simple entre la Turquie et la Chine, pour envoyer nos paiements en Chine aussi ». Facilités dans les procédures, prix moins élevés, les avantages sont nombreux mais, selon Sohar « il faut aussi reconnaître que les produits fabriqués en Chine ne sont pas forcément de bonne qualité, on les choisit parce qu'ils sont moins chers ». La Turquie, en pleine crise économique a besoin de la Chine, de son commerce et de ses investissements. Mais les produits chinois ne font-ils pas concurrence aux produits turcs ? Yaman Ungan, directeur général d'Opontia, qui vend plusieurs gammes de cosmétiques turcs, tient un stand au salon Beauty Eurasia. Et selon lui, la Turquie a des atouts pour résister face à la Chine : la qualité des produits turcs et le « softpower culturel » qui permet à son entreprise de séduire les clients au Moyen-Orient. Avec la dépréciation de la monnaie turque, le pays est également devenu plus attractif : « c'est un nouveau centre de production, la Turquie est un peu devenue la Chine de l'Europe, sans être la Chine », affirme Yaman Ungan.Relocalisations en TurquieAprès le Covid et la hausse des coûts de transports, plusieurs entreprises occidentales ont en effet préféré relocaliser une partie de leur production en Turquie, plutôt que de produire en Chine. Mais certaines entreprises chinoises ont, semble-t-il, également adopté cette stratégie. Ces investissements font partie du programme des « nouvelles routes de la soie ». En 2021, plusieurs entreprises de téléphonie mobiles chinoises ont installé des usines de fabrication en Turquie pour être au plus près des consommateurs.Tecno est l'une d'entre elles. Installée dans le quartier de Pendik, sur la rive asiatique d'Istanbul, elle emploie plusieurs centaines de personnes, mais est aussi le théâtre de manifestations ces derniers mois, comme ce jour-là où une poignée de syndicalistes vêtus d'une tunique bleue, la couleur du syndicat Türk Metal, sont venus protester contre les conditions de travail chez Tecno. Ils dénoncent une pression permanente sur les ouvriers. « Ils n'ont pas le droit de se parler, leurs chefs sont toujours sur leur dos, il y a des caméras partout », affirme Serkan Gül, président de Türk Metal à Istanbul-rive asiatique. Selon lui, la liberté syndicale n'est pas non plus respectée. « Si un ouvrier se syndique, il est immédiatement renvoyé ». Difficile de vérifier ces affirmations, les entreprises chinoises communiquent très peu.Le dossier ouïghour empoisonne les relations sino-turquesInvestissements dans les infrastructures, dans les entreprises, les relations économiques sino-turques se sont développées depuis le lancement des « nouvelles routes de la soie ». « C'est dans la tradition de la diplomatie turque de ne jamais mettre les œufs dans le même panier et de diversifier ses partenaires, décrypte Tolga Bilener de l'Université Galatasaray d'Istanbul, tout en sachant que 60% du commerce turc se fait encore avec l'Union européenne et la Russie aussi est un partenaire important ». Mais ces relations trouvent leurs limites aujourd'hui. « On peut parler d'une stagnation. En décembre 2022, le ministre turc des Affaires étrangères a parlé devant le Parlement d'un ralentissement après une période de réchauffement avec la Chine et il a lui-même donné la raison : le dossier ouïghour ».Le dossier ouïghour est au cœur des relations en dents de scie entre Pékin et Ankara. Cette minorité musulmane et turcophone persécutée en Chine, a trouvé massivement refuge en Turquie, qu'elle considère comme un pays frère, ce qui exaspère Pékin. À Istanbul, ils sont des milliers de Ouïghours à vivre dans le quartier de Zeytinburnu et ses barres d'immeubles sans charme.Voilée de noir, Mukerem Habit tient une boutique de vêtements traditionnels ouïghours. Cela fait six ans qu'elle vit à Istanbul après avoir quitté la région du Xinjiang en Chine que les Ouïghours appellent encore le Turkestan oriental. « Je suis partie car j'étais opprimée par le gouvernement chinois à cause de ma religion. Mon mari et une de mes filles sont en prison, une autre de mes filles a été internée dans un camp de rééducation », témoigne-t-elle, visiblement émue. Elle se dit en sécurité en Turquie, elle a acquis la citoyenneté du pays.Les Ouïghours se sentent généralement protégés en Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan a été un des premiers à dénoncer un génocide commis contre cette communauté par les autorités chinoises. Mais les relations entre Ankara et Pékin varient au gré des intérêts économiques et en 2017, le Parlement chinois a ratifié un accord d'extradition avec la Turquie, ce qui inquiète Abdusselam Teklimakan, président d'une association ouïghoure, qui a peur un jour d'être renvoyé en Chine, et de subir le même sort que sa famille : l'internement dans des camps. « Bien sûr, cet accord d'extradition nous inquiète, même si pour l'instant seul le parlement chinois l'a ratifié, pas le Parlement turc, précise-t-il. Tant que le Parlement turc ne l'acceptera pas, nous nous sentirons en sécurité, assène-t-il. S'il le fait, on ne sait pas ce qu'il pourrait arriver à notre communauté. »Après la guerre en Ukraine, la Turquie nouveau pôle d'attractivitéLes questions politiques et économiques sont étroitement liées dans les relations entre la Turquie et la Chine. Et la question ouïghoure n'est pas le seul point de désaccord entre les deux pays. « Les deux pays sont en compétition en Asie centrale, il y a des divergences au Moyen-Orient sur la Syrie, sur le dossier kurde, rappelle Tolga Bilener, et puis le fait que la Turquie fasse partie de l'Alliance occidentale est déjà un frein naturel pour le développement de ces relations ».Mais Ankara peut aussi s'en affranchir. Après le Covid et la guerre en Ukraine, la Turquie a renforcé sa place centrale dans la région. La Turquie a été à la manœuvre dans l'accord entre la Russie et l'Ukraine, en juillet 2022, pour l'exportation de céréales ukrainiennes vers le reste du monde et cela « grâce à la force de sa politique étrangère mais aussi sa géographie centrale », rappelle Ahmet Faruk Içik, qui travaille sur les liens avec la Chine au sein de DEIK, une organisation patronale turque.Du haut de son gratte-ciel dans le quartier d'affaires d'Istanbul, il parie à l'avenir sur le développement de la route transcaspienne, comme « nouvelle route de la soie ». « Avec la guerre entre la Russie et l'Ukraine, la route du Nord [qui va de la Chine à l'Europe en passant par la Russie, Ndlr] a perdu de sa pertinence car il n'y a plus de stabilité. Donc la route transcaspienne qui est stable, elle, est devenue une bonne alternative. Elle va du Kazakhstan à la mer Caspienne à un port d'Azerbaïdjan et ensuite par voie ferrée de la Géorgie à la Turquie. »Les « nouvelles routes de la soie » lancées, il y a dix ans, par Xi Jinping se trouvent à moment crucial pour la Turquie. Le pays a le choix entre privilégier ses relations avec la Chine, devenue incontournable, rester tourné vers l'Occident, ou ménager tous ses partenaires, quitte à jouer les équilibristes.
Premier épisode de notre série « Les nouvelles routes de la soie, 10 ans après ». C'est au Kazakhstan que Xi Jinping lançait il y a exactement une décennie ce que Pékin appelle son « projet du siècle ». Le poids lourd des cinq républiques de l'Asie centrale, a-t-il su en profiter ? L'ex-république soviétique reste aujourd'hui sous influence de son mentor historique russe. Mais la guerre en Ukraine pousse le Kazakhstan davantage dans les bras de la Chine qui convoite ses hydrocarbures et sa position géostratégique. Sur un parking, des dizaines de voitures chinoises rutilantes sont garées l'une à côté de l'autre, en attendant d'être chargées sur des trains de fret. Elles traverseront le Kazakhstan sur des milliers de kilomètres pour arriver, neuf jours plus tard, à leur destination finale : Duisbourg en Allemagne. Nous sommes dans la zone économique spéciale (ZES) de Khorgos, un vaste parc industriel planté au beau milieu de la steppe kazakhe. C'est ici, à la frontière entre la Chine et le Kazakhstan, que les deux pays ont créé un nœud ferroviaire et routier, destiné à devenir un carrefour du commerce mondial, trait d'union entre la Chine et l'Europe.« Jusqu'en 2014, il n'y avait que des dunes ici, affirme Serguali Seitkazine, habillé d'un gilet orange, casque de chantier vissé sur la tête. Depuis, nous avons aplani le terrain et installé l'eau, les canalisations et l'électricité. » Un producteur de couches pour bébé, un fabricant de nourriture pour bétail et dix autres usines sont déjà implantées et 30 autres doivent suivre, indique le directeur des relations avec les investisseurs. À l'avenir, confie-t-il les yeux brillants, un aéroport international verra le jour, et le géant chinois du commerce en ligne Alibaba livrera ses marchandises dans le monde entier à partir d'un nouvel et immense entrepôt de distribution.La mer est à 2 500 kilomètresPourtant, rien ne s'y prête. L'endroit est situé près du point eurasiatique de non-accessibilité : la mer la plus proche se trouve à plus de 2 500 kilomètres d'ici. La Chine pouvait difficilement choisir une région moins accueillante pour réaliser ce que le président Xi Jinping appelle « le projet du siècle » : les « nouvelles routes de la soie ». L'objectif : désenclaver l'Ouest chinois pour exporter les produits fabriqués dans l'usine du monde vers les marchés internationaux.Dix ans après l'annonce par Xi Jinping des « nouvelles routes de la soie », Khorgos peine à attirer les multinationales. Seuls 700 sur les 4500 hectares sont occupés, et cela malgré les réductions d'impôts et les terrains mis à disposition gratuitement aux investisseurs. Mais Hicham Belmaachi y croit : « Quand Khorgos est sorti de terre, beaucoup de professionnels du monde de la logistique n'étaient pas convaincus, affirmant que c'était un projet fou ; mais aujourd'hui, il a son utilité primordiale pour desservir cette région, soutient cet homme d'affaires franco-marocain, envoyé au Kazakhstan en 2015 par son entreprise Dubaï DP World, troisième opérateur portuaire mondial. C'est un projet qui restera dans les livres d'histoire et ce n'est que le début : on va créer une véritable ville très dynamique aux portes de la Chine. »Cette ville nouvelle s'appelle Nurkent, entourée de vastes plaines de sables, fouettée par des vents de sables en été et des températures qui descendent à moins 20 dégrées en hiver. Avec ses aires de jeux envahies d'herbes folles et ses façades en plâtre déjà défraichies, le triste ensemble de barres d'immeubles ne donne guère envie d'y vivre. À terme, 100 0000 personnes doivent y habiter. Mais jusqu'à présent, seuls 4 000 ouvriers du rail et des douaniers ont élu domicile ici. Parmi eux, Aïmane et sa famille, venue de l'est du Kazakhstan, attirée par les salaires stables et des logements mis à disposition par l'employeur : « Nous travaillons pour la société nationale des chemins de fer. Nous sommes très heureux, parce que nous gagnons bien mieux notre vie ici que chez nous. » Seule attraction dans ce coin perdu pour Aïmane et ses voisins : le grand centre commercial « Duty free » transfrontalier, une immense zone franche sino-kazakhe où l'on peut acheter des produits hors taxe, pour la plus grande partie de fabrication chinoise.Le lait de chamelle kazakh côtoie des sacs Armani Après avoir passé quatre postes de contrôles et la zone militaire clôturée et équipée d'une myriade de caméras de vidéosurveillance, le visiteur est projeté dans un univers bien étrange et décidément chinois. Des écrans géants diffusent des publicités pour des rouges à lèvres aux couleurs criantes. Dans les boutiques climatisées, du lait de chamelle en poudre côtoie des sacs Armani. Tous les prix sont affichés en yuan, la monnaie chinoise. La grande carafe en cristal Baccarat de cognac Louis XIII coûte 240 000 yuans, soit 30 000 euros.À l'horizon, du côté chinois de la frontière, des gratte-ciels d'une trentaine d'étages frappent le regard, comme si Pékin était déterminé à bâtir ici, dans ce désert, une mégapole à l'image de Shenzhen ou de Shanghai.Un vrai corridor pour relier la Chine et l'EuropeDifficile de s'imaginer les caravanes de chameaux passer par cet endroit à l'époque des anciennes Routes de la soie. Mais, aujourd'hui, des siècles plus tard, ce point sur la carte a la même importance stratégique cruciale pour la Chine. « Khorgos est située sur la frontière chinoise : c'est le point d'entrée vers l'Asie centrale, et l'idée de la Chine était d'établir un vrai corridor pour relier la Chine et l'Europe, explique Hicham Belmaachi. Quand je suis arrivé ici en 2015, le volume de conteneurs était à 150 000 unités. Aujourd'hui, nous en sommes à 600 000 conteneurs. »Dans la gare d'Altinkhol avec ses bâtiments massifs de style vaguement romain qui ne voient jamais de passagers, des dizaines de conteneurs sont alignés sur la voie ferrée, bourrés de produits « made in China ». China Shipping, Cosco ou encore Maersk, les grands noms du transport mondial ne manquent pas. Le transport par train entre la Chine et l'Europe coûte bien plus cher que le bateau, mais il ne met que deux semaines là où la voie maritime prend deux mois. Les trains partent pleins, mais dix ans après la promesse par le numéro un chinois Xi Jinping de « nouvelles routes de la Soie » bénéfiques pour tous, une partie des trains revient toujours à vide.Dans le port sec de Khorgos, l'un des plus grands au monde, des ouvriers du rail s'activent sur d'immenses portiques. Tout ici ressemble à un port, sauf que tout autour, il n'y a ni la mer ni un fleuve. Juste une vaste plaine où, de temps en temps, apparaît un cavalier en train de faire brouter son cheval. C'est ici que les trains chinois sont déchargés et transbordés vers le rail kazakh, plus large. Pour un train classique de 50 conteneurs, cette opération prend environ une heure. « Nous déchargeons 16 voire 17 trains par jour ici, explique Serguali Seitkazine. C'est quatre fois plus qu'avant la pandémie de Covid-19. La Chine avait fermé la frontière, seul le passage des trains était autorisé. Le chemin de fer a donc fait ses preuves. »La pandémie a donné un coup d'accélérateur à ce port sec détenu à 49% par le géant chinois du transport maritime Cosco et une autre société chinoise. « Le commerce en ligne a vécu un boom, confirme Hicham Belmaachi. Les navires ayant atteint leur capacité maximale, il a donc fallu se rabattre sur d'autres voies, et le ferroviaire a connu une croissance fulgurante. » La guerre en Ukraine rebat les cartes La guerre en Ukraine a, elle aussi, redistribué les cartes en Asie centrale et permis à la Chine de s'engouffrer dans la brèche laissée par une Russie affaiblie. « Depuis la guerre, beaucoup d'entreprises internationales se sont retirées de la Russie, et les grandes compagnies maritimes y ont interrompu leur escale, confirme Hicham Belmaachi. Donc il a fallu redessiner complètement la logistique dans cette région du monde, et depuis, les Kazakhs, les Ouzbeks et les Kirghizes se sont tournés directement vers la Chine. »La Russie demeure le premier fournisseur du Kazakhstan, et lorsqu'en 2022, des émeutes ont secoué le pays, le président Kassym-Jomart Tokaëv a appelé son allié historique Moscou à l'aide. Mais depuis la guerre en Ukraine, les choses évoluent en faveur de la Chine qui étend son influence en Asie centrale.En 2022, le commerce entre la Chine et le Kazakhstan a augmenté de 34%, c'est plus que pendant les 30 dernières années. De plus en plus de transports de marchandises contournent d'ailleurs déjà la Russie, via la mer Caspienne vers l'Azerbaïdjan et la Turquie. Sur cette voie, la Trans-Caspian International Transport Route (TITR), les exportations ont quasiment triplé depuis début 2023. Une manière pour le Kazakhstan de se détourner de son allié historique, la Russie. Mais cela prendra du temps. « La Russie a encore des moyens de pression sur le Kazakhstan. Nos exportations de pétrole transitent toujours par le territoire russe, analyse le politologue Dossym Satpaïev, directeur du Risk Assessment Group, une organisation non gouvernementale de conseil. Une partie du territoire du Kazakhstan dépend de l'approvisionnement en électricité de la Russie, et nous recevons du gaz de la Russie. » Mais pour ce consultant en affaires internationales, il est en effet crucial pour son pays de se trouver un contrepoids géopolitique, en exploitant au mieux sa proximité avec ses deux grands voisins et en gardant de bonnes relations avec la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis.Comme beaucoup de ses compatriotes, Abzal Dostiyar voit le rapprochement entre son pays et la Chine d'un mauvais œil. L'opposant au régime du président Kassym-Jomart Tokaëv a organisé plusieurs manifestations contre les investissements chinois. Il a été arrêté et emprisonné à maintes reprises. Il craint de voir son pays passer sous emprise chinoise après avoir vécu sous la tutelle soviétique : « Le Kazakhstan compte bien peu à leurs yeux. Le projet des "nouvelles routes de la soie" n'a été bénéfique que pour les Chinois, et nous, on accumule les dettes. Pour gérer les 56 usines construites par la Chine, ils sont venus avec leurs propres ouvriers. Et pour financer une nouvelle avenue dans la capitale Astana, le prêt n'a été disponible que pour des sociétés chinoises. » Si l'on en croit les statistiques officielles, l'Etat ne croule pas sous des dettes chinoises qui ne s'élèveraient qu'à 2% du PIB. Mais selon le centre de réflexion américain AidData, le Kazakhstan serait en réalité endetté à plus de 10% de son produit intérieur brut vis-à-vis de la Chine, au même niveau que la République démocratique du Congo, le Laos ou le Mozambique.Pour réduire ses propres risques et garantir ses investissements, Pékin mise d'ailleurs sur ce que l'on appelle « le modèle angolais ». Cela signifie que le jour où le Kazakhstan ne peut plus rembourser en espèces, il doit rembourser ses dettes avec des ressources naturelles en donnant accès à son gaz, son pétrole ou encore son uranium. La Chine s'appuie sur nos régimes corrompus pour gagner en influence.Lorsqu'en mai dernier, Xi Jinping a accueilli les dirigeants de l'Asie centrale en grande pompe à Xi'an pour leur promettre de nouveaux investissements et les inviter « à monter à bord du train express de son développement pour bâtir ensemble un avenir meilleur », certains ont pris peur. À l'instar d'Aïna Shormanbaeva, présidente de l'ONG International Legal Initiative : « Nous assistons à une pression de plus en plus forte sur la société civile au Kazakhstan, au Kirghizistan et dans les autres républiques d'Asie centrale, estime cette militante des droits de l'homme. Le projet des "nouvelles routes de la soie" ne fait que renforcer l'influence de la Chine qui s'appuie sur les régimes corrompus dans nos pays afin de gagner en influence. » Mieux vaut alors se méfier des ogres qui convoitent l'uranium, le gaz et le pétrole du Kazakhstan, mais aussi sa position géostratégique. « En prenant nos distances avec l'ours russe, il ne faut pas tomber dans les griffes du dragon chinois », avertit Dossym Satpaïev. Si l'on en croit cet universitaire, le Kazakhstan a quelques atouts dans ce grand jeu des puissances : c'est particulièrement vrai depuis la guerre en Ukraine, mais aussi à cause de la tension qui croît de jour en jour dans le détroit de Taïwan, voie maritime majeure pour le commerce mondial.« La Chine sait très bien que s'il y a un conflit militaire autour de Taïwan, alors la route terrestre qui passe par le Kazakhstan doit pouvoir remplacer la voie maritime qui sera bloquée », assure Dossym Satpaïev. Il en est convaincu : le Kazakhstan a toutes les cartes en main pour tenir tête à l'ours russe comme au dragon chinois.À lire aussiRetrouvez l'intégralité de notre dossier sur les «nouvelles routes de la soie»
La Russie est un pays continental avec des façades maritimes très éloignées les unes des autres. De la mer Baltique à la mer Noire en passant par l'Arctique, le Pacifique ou encore l'Extrême-Orient, ces différentes façades connaissent des contraintes importantes. Soit pour des raisons météorologiques en mer Blanche et en Arctique, soit pour des raisons d'accès limitées en mer baltique et en mer noire. Il n'y a, au final, que la façade maritime d'Extrême-Orient qui est complètement libre d'accès. Cette situation géographique oblige la Russie a entretenir 5 flottes très éloignées : la flotte du Nord, celle de la Baltique, celle de la mer Noire, celle de la mer Caspienne et enfin, celle d'Extrême-Orient. Cependant, la Russie n'en reste pas moins un pays avec des ambitions maritimes et navales affirmées. Elle les a développées dans sa doctrine maritime parue en 2000, puis plus récemment en 2022. Quelles sont-elles ? Et surtout, la Russie a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Pour en parler, le Centre d'études stratégique de la Marine a le plaisir de recevoir Igor Delanoé, directeur adjoint de l'Observatoire Franco-Russe, docteur en histoire, spécialiste de la géopolitique de la Russie, des questions de défenses russes et de la Marine russe. Au programme : - Les ambitions maritimes et navales russes : entretien de la flotte hauturière, enjeu économique domestique, rendre le statut de grande puissance. - Les différentes actions mises en place : littoralisation de la marine russe, phénomène de « calibrisation » de la flotte russe, mise en œuvre d'une dissuasion stratégique non nucléaire. - Quelles sont les limites de l'ambition navale russe ? - Le cas du porte-avions Amiral Kuznetzov : projection de la ligne de défense, déploiement tous azimuts avec les pays du sud global et mise en place d'une diplomatie navale. Bonne écoute ! Vous en voulez plus ? Retrouvez l'intégralité des publications du Centre d'études stratégique de la Marine sur notre site : Centre d'études stratégiques de la Marine (CESM) | Ministère des Armées (defense.gouv.fr) N'hésitez pas aussi à vous abonner au podcast et à nous faire part de vos retours à l'adresse mail : podcast.cesm@gmail.com Par ailleurs, l'article d'Igor Delanoé sur « La stratégie navale russe en Méditerranée » est à retrouver dans l'Etude Marine parut en Juin 2023.
Il y a quelques jours, se tenait le premier sommet entre le président chinois et ses homologues des cinq Républiques d'Asie Centrale. Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizstan et Tadjikistan sont autant d'anciennes Républiques soviétiques -aujourd'hui arrière-cour de la Russie- qui constituent une région stratégique aux yeux de Pékin qui cherche à avancer ses pions sur son flanc occidental, concurrençant ainsi la mainmise ancienne du grand frère russe. Cette rencontre sans la Russie intervient dix ans après le discours fondateur prononcé en 2013 au Kazakhstan par le président chinois qui lançait, il y a une décennie, sa grande vision géostratégique cherchant à replacer la Chine au cœur du monde en créant des réseaux d'infrastructure alternative à l'Occident, les fameuses routes de la soie. S'étendant de la mer Caspienne à l'ouest à la Mongolie à l'Est, et de la Russie au Nord à l'Iran et l'Afghanistan au Sud, l'Asie Centrale est un point de convergence de multiples influences. L'heure de l'Asie Centrale est-elle arrivée? Invités : - Catherine Poujol, professeure des Universités, spécialiste d'histoire et de civilisation de l'Asie Centrale à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)- Michael Levystone, chercheur associé au Centre Russie/Eurasie de l'IFRI. « La guerre en Ukraine vue d'Asie Centrale » « Le Kazakhstan à l'épreuve des crises », Études de l'IFRI - Didier Chaudet, chercheur associé à l'Institut Français d'Études sur l'Asie Centrale.
Père et fils, Christian Pahlavi et Pierre Pahlavi sont membres de l'ancienne famille impériale de l'Iran. Ils sont aussi historiens et c'est en historiens qu'ils retracent, dans Le Pont de la victoire : l'Iran dans la Seconde Guerre mondiale, l'humiliation méconnue de leur pays pendant la guerre. Un récit qui se déploie sur quelque 400 pages, récit aussi passionnant que rare. RFI : Vous venez de publier, aux éditions Perrin, Le Pont de la victoire : l'Iran dans la Seconde Guerre mondiale. Qu'est-ce que la formule « Le Pont de la victoire », qui sert de titre à votre ouvrage, désigne réellement ? C'est la position géopolitique de l'Iran ou métaphore pour désigner le pays dans son ensemble ?Pierre Pahlavi : Je pense que, souvent, la paternité de l'appellation « Pont de la victoire » a été attribuée au Premier ministre britannique Winston Churchill. Il y a, derrière, la volonté d'utiliser l'Iran comme un aqueduc, comme une passerelle pour acheminer l'aide des alliés en faveur de Staline dans le cadre de la lutte contre l'Allemagne nazie. Il y a aussi une volonté d'oblitérer l'identité iranienne. Churchill utilisait la notion de « pont de la victoire » – « bridge to victory » –, mais il utilisait aussi la notion de « couloir perse » dans une volonté à peine déguisée de ne pas utiliser le mot « Iran ». Car, comme vous le savez, Reza Shah, qui était le souverain d'Iran à l'époque, avait décidé de renommer son pays « Iran », comme cela avait été le cas depuis l'Antiquité, et les Britanniques insistaient pour utiliser la notion de « couloir perse » pour dire c'est notre couloir, notre route stratégique.Christian Pahlavi : Alors, je crois que s'il s'agit d'une formule britannique pour dorer la pilule d'une expérience assez amère, celle pour les Iraniens de voir leur pays occupé et en renversant la situation et en leur disant que voilà, cette effraction n'est pas une effraction, c'est un cadeau qu'on est venu offrir. Je pense que l'expression a été reprise en persan. Les Iraniens connaissent sous le terme en persan Pol-é Pirouzi, ce qui, mot à mot, veut dire « Pont de la victoire ». Et sans ressentiment particulier. J'ai observé en Iran même cette attitude et en dehors d'Iran par la suite.La date fatidique de la remise de ce cadeau empoisonné est le 25 août 1941. Que s'est-il exactement passé le 25 août 1941 ?Pierre Pahlavi : Alors, à titre personnel, puisque c'était mon arrière-grand-père, Mohammed Saed Maraghei, qui était engagé à ce moment-là, aux toutes petites heures du matin du 25 août 1941, journée fatidique. Cet arrière-grand-père, qui est alors ambassadeur d'Iran à Moscou, est sommé de se présenter au Kremlin où Molotov le met en demeure et lui annonce que son pays va être envahi. L'explication est la suivante : selon les Soviétiques et les Britanniques, il y a une communauté de techniciens allemands qui sont actifs à Téhéran et on les accuse d'être une cinquième colonne au service de l'Allemagne nazie. Mais bien entendu, ce n'est qu'un prétexte pour justifier l'invasion et l'utilisation du territoire iranien à des fins stratégiques. Il fallait légitimer l'opération et c'est ce jour-là que ça se joue ce 25 août. Après plusieurs mois d'ultimatum et à la fin de l'été, les autorités iraniennes avaient accédé aux demandes des Alliés. Mais ce n'était pas suffisant, parce que de toute façon, la décision avait été prise. C'était là la chronique d'une invasion annoncée.Les Britanniques arrivent par le sud et les Russes par le nord…Pierre Pahlavi : Oui, c'est un conflit finalement extrêmement court. On parle parfois de la guerre des 33 jours du mois d'août 2006 entre Tsahal et le Hezbollah. On parle de la guerre des 40 jours récemment entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Là, on a une appellation encore plus courte : c'est la guerre des quatre-vingts heures, la guerre des trois jours.L'occupation de l'Iran a lieu malgré la neutralité proclamée de ce pays dont les responsables n'ont eu de cesse de rappeler qu'ils ne souhaitaient pas prendre position dans cette guerre. Ni Churchill ni Staline ne tiennent compte de cette neutralité et lancent l'intervention pour, disaient-ils, punir l'Iran pour sa proximité historique avec l'Allemagne. Prétexte tout trouvé, au moment de l'invasion, les Alliés parlent de la présence sur le sol iranien de 3 000 Allemands, techniciens et espions confondus. Quelle était la réalité de cette présence ?Christian Pahlavi : Il est évident qu'il y avait, en tant que pays presque colonisé par l'Empire britannique, une certaine rancœur anglophobe et par voie de conséquence, immédiatement, il y avait une germanophilie qui était répandue au niveau du gouvernement, mais dans le peuple aussi. Et quant à la présence des espions allemands, ils étaient certainement beaucoup moins nombreux que ce qu'on a pu dire, mais il y avait partout en Asie des agents du Reich, aussi bien en Turquie qu'en Afghanistan ou même en Inde et dans les pays arabes, etc. Mais les intérêts en perspective pour les Alliés étaient tels que cela valait le coup de les monter en épingle et d'en faire un casus belli en fait, finalement.Dans votre essai, vous parlez toutefois de germanophilie viscérale des Iraniens basée d'une part sur la fascination partagée pour l'héritage aryen des Persans et une coopération technologique intense entre l'Allemagne et l'Iran. Expliquez-nous.Pierre Pahlavi : Il y avait effectivement des liens communs, des liens culturels entre l'Iran et l'Allemagne, qui prédatent d'ailleurs l'avènement du régime nazi. Reza Shah était germanophile même durant la République de Weimar et bien avant. Les Iraniens n'ont pas attendu le 30 janvier 1933 pour développer un amour pour l'Allemagne. Et puis j'ajouterai que comme partout à travers l'Eurasie, il y a des éléments qui tiennent à l'aryanité. En Inde, il y a des croix gammées. Ça ne fait pas de l'Inde un pays pro-nazi. Mais les Britanniques ont eu beau jeu d'instrumentaliser cette proximité pour suggérer une connivence, alors que cette connivence n'existait pas. Reza Shah n'était absolument pas, ne tombait absolument pas dans les fantasmes racistes du IIIe Reich.Christian Pahlavi : Non, il n'y a aucune, si vous permettez, collusion entre l'Iran de Reza Shah et le IIIe Reich. Il n'y a eu ni traité politique, ni échange de médailles, ni voyages, ni échanges de voyages, ni rencontres entre Reza Shah et Hitler.Pendant la guerre, c'est par l'Iran que transite le ravitaillement massif de Staline en armes par les Anglo-Américains. Vous écrivez qu'entre l'invasion de l'Iran en 1941 et la fin de la guerre, cinq millions de tonnes de matériel militaire et d'approvisionnement ont transité par ce fameux « Persian corridor ». D'une certaine façon, sans l'occupation de l'Iran, la victoire des Alliés aurait sans doute été retardée, voire compromise, non ?Pierre Pahlavi : Absolument. Il suffit de regarder une carte du monde pour se rendre compte que la voie la plus rapide pour contourner l'Allemagne nazie et apporter cette aide logistique, militaire, économique, mais aussi ce soutien psychologique, c'est l'Iran, c'est l'isthme iranien, à travers le territoire iranien et le Caucase. C'est la route la plus rapide de la Caspienne pour apporter cette aide. Et donc l'Iran a aussi payé le prix de sa situation géographique.Christian Pahlavi : Je pense que dans le plan de cette occupation, qui est capitale dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, il y a du sang russe, il y a du matériel américain et il y a de l'intelligence britannique, il faut mettre « l'intelligence » entre guillemets. Et il y a le territoire iranien. Or, c'est le seul élément qui n'est pas librement consenti, les autres l'étaient. Les Russes donnent leur sang avec générosité. Les Anglais donnent leur intelligence avec et sans parcimonie. Les Américains fournissent tout le matériel qu'on leur demande. Mais l'Iran n'a rien demandé et a beaucoup servi.Dans votre récit, c'est le souverain iranien de l'époque, Reza Shah, fondateur de la dynastie Pahlavi, qui émerge comme la principale victime de cet épisode de conflit mondial, alors qu'il avait été mis en place par les Anglais en 1921 et qu'il sera destitué par les mêmes Anglais vingt ans plus tard. Il partira en exil et ne reverra plus son pays. C'est un destin quasi-shakespearien ?Pierre Pahlavi : En fait, je dirais que Reza Shah a payé le prix d'être un patriote et d'être jaloux de l'indépendance de l'Iran et il l'a payé cher.Christian Pahlavi : Voilà un homme qui est tout de même chassé de chez lui. Il monte sur un petit bateau qui fait du cabotage et il cherche avec ce petit bateau à débarquer à Calcutta, mais les Anglais arraisonnent son bateau, l'arrêtent et le font monter dans un bateau britannique, parce que, disent-ils, Reza Shah menace de rencontrer le Mahatma Gandhi et que le tiers-monde va se révolter. On le conduit à l'île Maurice comme un prisonnier. On lui montre sur la carte : « Voilà, Maurice est là ! » Il dit les Anglais veulent me conduire parmi les lions et les crocodiles.Pierre Pahlavi : Quand Roosevelt et Churchill se rencontrent, je pense que c'est à la conférence de Québec, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt demande à Churchill : « Alors, qu'est-il advenu de ce roitelet que nous avons mis en place ? » Et Churchill lui répond : « Empire donné, empire repris ». Enfin, si vous me permettez, je pense qu'il y a une dernière victime dans cette opération, l'opération « Countenance » codirigée et menée par les forces soviétiques et britanniques, c'est l'indépendance nationale de l'Iran. Et il y a véritablement une humiliation de la nation iranienne qui est à la source de ce qui se passe depuis maintenant plus d'un demi-siècle. Je pense que l'épisode que nous relatons dans notre livre est aux origines de la révolution iranienne, de la rancœur des Iraniens à l'égard de la communauté internationale, un manque de confiance, une certaine forme de paranoïa. Mais comme le disait Charles Dickens, les grands paranoïaques sont de grands lucides. Et c'est un scandale d'autant plus grand que le piétinement de la neutralité iranienne, le piétinement de l'indépendance nationale et de la souveraineté de l'Iran a lieu quelques semaines à peine après que Churchill et Roosevelt se soient rencontrés pour jeter les bases de la Charte des Nations unies, qui était précisément censée garantir la souveraineté, les frontières nationales. Alors, si ceux-là même qui établissent les bases du droit international les transgressent, on peut se demander quelle est la force de leurs mots et la réalité de leurs intentions.Que reste-t-il de cette guerre, de cette occupation humiliante dans la mémoire collective iranienne ?Christian Pahlavi : Je pense qu'il ne reste pas énormément de choses. Les Iraniens sont des gens pratiques et pragmatiques et lorsqu'ils ont compris qu'ils étaient envahis, occupés... Vous savez, si on pense au Japon de l'ère Meiji, ils ont pensé qu'il fallait tirer le maximum de positif de la situation, qu'ils avaient été battus, qu'ils étaient les plus faibles, leurs occupants leur tendaient la main et qu'il allait falloir collaborer. Je pense qu'il y a la révolte que nous ressentons, nous, je ne sais pas. Elle est peut-être celle de l'historien ou il y a peut-être l'âme de Reza Shah qui nous survole. On ne sait pas pourquoi. Mais le livre permettra de mesurer sans doute ce qu'il y a au fond des cœurs et des reins.Pierre Pahlavi : Oui, je dirais que l'épisode a été très largement oublié par les Iraniens, mais aussi du fait de la volonté d'oublier cet épisode qui n'est pas à l'honneur de la communauté internationale. Et j'ajouterai que Reza Shah reste, jusqu'à ce jour, un petit peu le symbole de la nation iranienne. Vous savez, dans le contexte des manifestations récentes sur la guerre du tchador, plusieurs fois son nom a été scandé. Ce n'est pas tellement en raison d'une nostalgie pour la dynastie Pahlavi, mais c'est vraiment en référence à un enfant du pays qui a essayé de faire triompher l'indépendance et la souveraineté nationale. Son nom est souvent cité dans les rues.Est-ce que dans le monde anglophone, il y a aujourd'hui une mémoire plus précise de l'occupation alliée de l'Iran ?Pierre Pahlavi : Quand on regarde la bibliographie qui est consacrée à cette question, il y a pour le moment très peu de livres qui ont été et qui ont eu pour sujet l'opération « Countenance ». Et quand c'est le cas, c'est précisément d'un point de vue très anglo-centrique, pour décrire le déroulement des opérations, la manière dont l'état-major qui était basé en Inde, à Simla, dans les Indes britanniques, coordonne les actions pour montrer que c'était bien organisé, bien planifié, avec peu de morts et que, finalement, ça a permis d'accélérer la défaite de l'Allemagne nazie. Mais il y a très peu de souci de représenter le point de vue iranien.Le Pont de la Victoire. L'Iran dans la Seconde Guerre mondiale, paru aux éditions Perrin, en février 2023.
Père et fils, Christian Pahlavi et Pierre Pahlavi sont membres de l'ancienne famille impériale de l'Iran. Ils sont aussi historiens et c'est en historiens qu'ils retracent, dans Le Pont de la victoire : l'Iran dans la Seconde Guerre mondiale, l'humiliation méconnue de leur pays pendant la guerre. Un récit qui se déploie sur quelque 400 pages, récit aussi passionnant que rare. RFI : Vous venez de publier, aux éditions Perrin, Le Pont de la victoire : l'Iran dans la Seconde Guerre mondiale. Qu'est-ce que la formule « Le Pont de la victoire », qui sert de titre à votre ouvrage, désigne réellement ? C'est la position géopolitique de l'Iran ou métaphore pour désigner le pays dans son ensemble ?Pierre Pahlavi : Je pense que, souvent, la paternité de l'appellation « Pont de la victoire » a été attribuée au Premier ministre britannique Winston Churchill. Il y a, derrière, la volonté d'utiliser l'Iran comme un aqueduc, comme une passerelle pour acheminer l'aide des alliés en faveur de Staline dans le cadre de la lutte contre l'Allemagne nazie. Il y a aussi une volonté d'oblitérer l'identité iranienne. Churchill utilisait la notion de « pont de la victoire » – « bridge to victory » –, mais il utilisait aussi la notion de « couloir perse » dans une volonté à peine déguisée de ne pas utiliser le mot « Iran ». Car, comme vous le savez, Reza Shah, qui était le souverain d'Iran à l'époque, avait décidé de renommer son pays « Iran », comme cela avait été le cas depuis l'Antiquité, et les Britanniques insistaient pour utiliser la notion de « couloir perse » pour dire c'est notre couloir, notre route stratégique.Christian Pahlavi : Alors, je crois que s'il s'agit d'une formule britannique pour dorer la pilule d'une expérience assez amère, celle pour les Iraniens de voir leur pays occupé et en renversant la situation et en leur disant que voilà, cette effraction n'est pas une effraction, c'est un cadeau qu'on est venu offrir. Je pense que l'expression a été reprise en persan. Les Iraniens connaissent sous le terme en persan Pol-é Pirouzi, ce qui, mot à mot, veut dire « Pont de la victoire ». Et sans ressentiment particulier. J'ai observé en Iran même cette attitude et en dehors d'Iran par la suite.La date fatidique de la remise de ce cadeau empoisonné est le 25 août 1941. Que s'est-il exactement passé le 25 août 1941 ?Pierre Pahlavi : Alors, à titre personnel, puisque c'était mon arrière-grand-père, Mohammed Saed Maraghei, qui était engagé à ce moment-là, aux toutes petites heures du matin du 25 août 1941, journée fatidique. Cet arrière-grand-père, qui est alors ambassadeur d'Iran à Moscou, est sommé de se présenter au Kremlin où Molotov le met en demeure et lui annonce que son pays va être envahi. L'explication est la suivante : selon les Soviétiques et les Britanniques, il y a une communauté de techniciens allemands qui sont actifs à Téhéran et on les accuse d'être une cinquième colonne au service de l'Allemagne nazie. Mais bien entendu, ce n'est qu'un prétexte pour justifier l'invasion et l'utilisation du territoire iranien à des fins stratégiques. Il fallait légitimer l'opération et c'est ce jour-là que ça se joue ce 25 août. Après plusieurs mois d'ultimatum et à la fin de l'été, les autorités iraniennes avaient accédé aux demandes des Alliés. Mais ce n'était pas suffisant, parce que de toute façon, la décision avait été prise. C'était là la chronique d'une invasion annoncée.Les Britanniques arrivent par le sud et les Russes par le nord…Pierre Pahlavi : Oui, c'est un conflit finalement extrêmement court. On parle parfois de la guerre des 33 jours du mois d'août 2006 entre Tsahal et le Hezbollah. On parle de la guerre des 40 jours récemment entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Là, on a une appellation encore plus courte : c'est la guerre des quatre-vingts heures, la guerre des trois jours.L'occupation de l'Iran a lieu malgré la neutralité proclamée de ce pays dont les responsables n'ont eu de cesse de rappeler qu'ils ne souhaitaient pas prendre position dans cette guerre. Ni Churchill ni Staline ne tiennent compte de cette neutralité et lancent l'intervention pour, disaient-ils, punir l'Iran pour sa proximité historique avec l'Allemagne. Prétexte tout trouvé, au moment de l'invasion, les Alliés parlent de la présence sur le sol iranien de 3 000 Allemands, techniciens et espions confondus. Quelle était la réalité de cette présence ?Christian Pahlavi : Il est évident qu'il y avait, en tant que pays presque colonisé par l'Empire britannique, une certaine rancœur anglophobe et par voie de conséquence, immédiatement, il y avait une germanophilie qui était répandue au niveau du gouvernement, mais dans le peuple aussi. Et quant à la présence des espions allemands, ils étaient certainement beaucoup moins nombreux que ce qu'on a pu dire, mais il y avait partout en Asie des agents du Reich, aussi bien en Turquie qu'en Afghanistan ou même en Inde et dans les pays arabes, etc. Mais les intérêts en perspective pour les Alliés étaient tels que cela valait le coup de les monter en épingle et d'en faire un casus belli en fait, finalement.Dans votre essai, vous parlez toutefois de germanophilie viscérale des Iraniens basée d'une part sur la fascination partagée pour l'héritage aryen des Persans et une coopération technologique intense entre l'Allemagne et l'Iran. Expliquez-nous.Pierre Pahlavi : Il y avait effectivement des liens communs, des liens culturels entre l'Iran et l'Allemagne, qui prédatent d'ailleurs l'avènement du régime nazi. Reza Shah était germanophile même durant la République de Weimar et bien avant. Les Iraniens n'ont pas attendu le 30 janvier 1933 pour développer un amour pour l'Allemagne. Et puis j'ajouterai que comme partout à travers l'Eurasie, il y a des éléments qui tiennent à l'aryanité. En Inde, il y a des croix gammées. Ça ne fait pas de l'Inde un pays pro-nazi. Mais les Britanniques ont eu beau jeu d'instrumentaliser cette proximité pour suggérer une connivence, alors que cette connivence n'existait pas. Reza Shah n'était absolument pas, ne tombait absolument pas dans les fantasmes racistes du IIIe Reich.Christian Pahlavi : Non, il n'y a aucune, si vous permettez, collusion entre l'Iran de Reza Shah et le IIIe Reich. Il n'y a eu ni traité politique, ni échange de médailles, ni voyages, ni échanges de voyages, ni rencontres entre Reza Shah et Hitler.Pendant la guerre, c'est par l'Iran que transite le ravitaillement massif de Staline en armes par les Anglo-Américains. Vous écrivez qu'entre l'invasion de l'Iran en 1941 et la fin de la guerre, cinq millions de tonnes de matériel militaire et d'approvisionnement ont transité par ce fameux « Persian corridor ». D'une certaine façon, sans l'occupation de l'Iran, la victoire des Alliés aurait sans doute été retardée, voire compromise, non ?Pierre Pahlavi : Absolument. Il suffit de regarder une carte du monde pour se rendre compte que la voie la plus rapide pour contourner l'Allemagne nazie et apporter cette aide logistique, militaire, économique, mais aussi ce soutien psychologique, c'est l'Iran, c'est l'isthme iranien, à travers le territoire iranien et le Caucase. C'est la route la plus rapide de la Caspienne pour apporter cette aide. Et donc l'Iran a aussi payé le prix de sa situation géographique.Christian Pahlavi : Je pense que dans le plan de cette occupation, qui est capitale dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, il y a du sang russe, il y a du matériel américain et il y a de l'intelligence britannique, il faut mettre « l'intelligence » entre guillemets. Et il y a le territoire iranien. Or, c'est le seul élément qui n'est pas librement consenti, les autres l'étaient. Les Russes donnent leur sang avec générosité. Les Anglais donnent leur intelligence avec et sans parcimonie. Les Américains fournissent tout le matériel qu'on leur demande. Mais l'Iran n'a rien demandé et a beaucoup servi.Dans votre récit, c'est le souverain iranien de l'époque, Reza Shah, fondateur de la dynastie Pahlavi, qui émerge comme la principale victime de cet épisode de conflit mondial, alors qu'il avait été mis en place par les Anglais en 1921 et qu'il sera destitué par les mêmes Anglais vingt ans plus tard. Il partira en exil et ne reverra plus son pays. C'est un destin quasi-shakespearien ?Pierre Pahlavi : En fait, je dirais que Reza Shah a payé le prix d'être un patriote et d'être jaloux de l'indépendance de l'Iran et il l'a payé cher.Christian Pahlavi : Voilà un homme qui est tout de même chassé de chez lui. Il monte sur un petit bateau qui fait du cabotage et il cherche avec ce petit bateau à débarquer à Calcutta, mais les Anglais arraisonnent son bateau, l'arrêtent et le font monter dans un bateau britannique, parce que, disent-ils, Reza Shah menace de rencontrer le Mahatma Gandhi et que le tiers-monde va se révolter. On le conduit à l'île Maurice comme un prisonnier. On lui montre sur la carte : « Voilà, Maurice est là ! » Il dit les Anglais veulent me conduire parmi les lions et les crocodiles.Pierre Pahlavi : Quand Roosevelt et Churchill se rencontrent, je pense que c'est à la conférence de Québec, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt demande à Churchill : « Alors, qu'est-il advenu de ce roitelet que nous avons mis en place ? » Et Churchill lui répond : « Empire donné, empire repris ». Enfin, si vous me permettez, je pense qu'il y a une dernière victime dans cette opération, l'opération « Countenance » codirigée et menée par les forces soviétiques et britanniques, c'est l'indépendance nationale de l'Iran. Et il y a véritablement une humiliation de la nation iranienne qui est à la source de ce qui se passe depuis maintenant plus d'un demi-siècle. Je pense que l'épisode que nous relatons dans notre livre est aux origines de la révolution iranienne, de la rancœur des Iraniens à l'égard de la communauté internationale, un manque de confiance, une certaine forme de paranoïa. Mais comme le disait Charles Dickens, les grands paranoïaques sont de grands lucides. Et c'est un scandale d'autant plus grand que le piétinement de la neutralité iranienne, le piétinement de l'indépendance nationale et de la souveraineté de l'Iran a lieu quelques semaines à peine après que Churchill et Roosevelt se soient rencontrés pour jeter les bases de la Charte des Nations unies, qui était précisément censée garantir la souveraineté, les frontières nationales. Alors, si ceux-là même qui établissent les bases du droit international les transgressent, on peut se demander quelle est la force de leurs mots et la réalité de leurs intentions.Que reste-t-il de cette guerre, de cette occupation humiliante dans la mémoire collective iranienne ?Christian Pahlavi : Je pense qu'il ne reste pas énormément de choses. Les Iraniens sont des gens pratiques et pragmatiques et lorsqu'ils ont compris qu'ils étaient envahis, occupés... Vous savez, si on pense au Japon de l'ère Meiji, ils ont pensé qu'il fallait tirer le maximum de positif de la situation, qu'ils avaient été battus, qu'ils étaient les plus faibles, leurs occupants leur tendaient la main et qu'il allait falloir collaborer. Je pense qu'il y a la révolte que nous ressentons, nous, je ne sais pas. Elle est peut-être celle de l'historien ou il y a peut-être l'âme de Reza Shah qui nous survole. On ne sait pas pourquoi. Mais le livre permettra de mesurer sans doute ce qu'il y a au fond des cœurs et des reins.Pierre Pahlavi : Oui, je dirais que l'épisode a été très largement oublié par les Iraniens, mais aussi du fait de la volonté d'oublier cet épisode qui n'est pas à l'honneur de la communauté internationale. Et j'ajouterai que Reza Shah reste, jusqu'à ce jour, un petit peu le symbole de la nation iranienne. Vous savez, dans le contexte des manifestations récentes sur la guerre du tchador, plusieurs fois son nom a été scandé. Ce n'est pas tellement en raison d'une nostalgie pour la dynastie Pahlavi, mais c'est vraiment en référence à un enfant du pays qui a essayé de faire triompher l'indépendance et la souveraineté nationale. Son nom est souvent cité dans les rues.Est-ce que dans le monde anglophone, il y a aujourd'hui une mémoire plus précise de l'occupation alliée de l'Iran ?Pierre Pahlavi : Quand on regarde la bibliographie qui est consacrée à cette question, il y a pour le moment très peu de livres qui ont été et qui ont eu pour sujet l'opération « Countenance ». Et quand c'est le cas, c'est précisément d'un point de vue très anglo-centrique, pour décrire le déroulement des opérations, la manière dont l'état-major qui était basé en Inde, à Simla, dans les Indes britanniques, coordonne les actions pour montrer que c'était bien organisé, bien planifié, avec peu de morts et que, finalement, ça a permis d'accélérer la défaite de l'Allemagne nazie. Mais il y a très peu de souci de représenter le point de vue iranien.Le Pont de la Victoire. L'Iran dans la Seconde Guerre mondiale, paru aux éditions Perrin, en février 2023.
N°291 / 2 avril 2023Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 2 avril 2023.Avec cette semaine :Farhad Khosrokhavar, directeur d'études de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.THÉMATIQUE : L'IRAN, AVEC FAHRAD KHOSROKHAVARFarhad Khosrokhavar, vous êtes Directeur d'études de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) où vous présidez la chaire de sociologie de l'Iran contemporain. Vos recherches portent notamment sur les problèmes sociaux et anthropologiques de l'islam en France ainsi que sur la philosophie des sciences sociales.Vous avez récemment publié, aux éditions Fauves, un essai intitulé « Iran. La jeunesse démocratique contre l'Etat prédateur ». Dans cet ouvrage, vous analysez le mouvement de contestation qui secoue le régime en place depuis la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, 22 ans, après une garde à vue à Téhéran pour un voile mal ajusté. A ce jour, la répression des manifestants a causé la mort d'au moins 500 civils et quelque 20.000 personnes ont été placées en détention.Les étudiantes et les jeunes actives sont particulièrement mobilisées dans les manifestations et contestent notamment les normes vestimentaires du régime. Ce mouvement traduit l'émergence d'une nouvelle subjectivité féminine en Iran, sensible aux thèses féministes portées par l'Occident et marquée par une exigence nouvelle d'appropriation de son corps, dans le cadre de la diffusion de réseaux sociaux comme Snapchat ou Instagram.Face à ces jeunes femmes, un régime théocratique qui ressemble de plus en plus, selon vos analyses, à un « totalitarisme mou » faisant un usage massif et généralisé de la violence et de la répression. Malgré la propagande du régime, les revendications des manifestants sont largement soutenues par la population et, selon un récent sondage de l'institut Gamaan, 72% des Iraniens sont aujourd'hui opposés au port obligatoire du voile. C'est l'échec de l'Etat théocratique à enrayer le mouvement de sécularisation de la société iranienne, sous l'influence croisée d'Internet, des évolutions du modèle familial, de la diaspora iranienne et de l'extension de l'Université.Dans le sillage de cette « révolte du voile » l'affaire des intoxications dans les écoles de filles, débutée fin novembre entrainant nausée, maux de tête, engourdissements, difficultés respiratoires et palpitations a affecté, selon les autorités, « plus de 5.000 élèves » dans « quelque 230 établissements scolaires ». Ces tensions se déroulent dans un pays qui connaît une inflation atteignant 40 %, voire 60 % à 70 % pour des produits de première nécessité, tandis que l'effondrement de la devise nationale est hors contrôle.Autre source de préoccupation : le nucléaire. En janvier, à la suite de la collecte d'échantillons dans l'usine souterraine de Fordo en Iran, l'Agence internationale de l'énergie atomique a détecté des particules d'uranium enrichi à 83,7%, soit juste en deçà des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, sans pouvoir dire à ce stade si ce seuil a été atteint accidentellement ou volontairement. Depuis que Donald Trump s'est retiré en 2018 de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015, l'Iran s'affranchit de ses obligations sur le nucléaire militaire. Tandis que la guerre en Ukraine a permis à l'Iran de se rapprocher de la Russie, à laquelle il livre des drones et autres armes par la mer Caspienne, en contrepartie, Moscou ne s'oppose plus à la vente de chasseurs Su-35 pour moderniser l'aviation iranienne. L'Iran vient en outre de procéder à de nouvelles manœuvres navales conjointes avec la Chine et la Russie dans l'océan Indien. Sous l'égide de la Chine, Téhéran a annoncé le 10 mars vouloir rétablir ses relations diplomatiques avec Ryad, rompues depuis 2016. L'Iran et l'Arabie saoudite promettent de ne pas s'immiscer dans leurs affaires intérieures ni de financer de guerre par procuration contre l'autre.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Le président du Kazakhstan a entamé, hier, mardi 29 novembre, une visite officielle de 48 heures en France. Pour relancer le partenariat signé en 2008 entre les deux pays. Un exercice d'équilibriste dans le contexte actuel de la guerre russe en Ukraine. Le Kazakhstan est coincé par la géographie entre la Chine et la Russie. Il partage sa plus longue frontière avec l'ex-grand frère soviétique. Une puissance tutélaire qui assure avec constance la sécurité de l'homme fort au pouvoir. Kassym-Jomart Tokaïev récemment réélu avec 80% des suffrages. En janvier dernier, le Kremlin a envoyé des renforts quand ont éclaté des émeutes antigouvernementales provoquées par la hausse du carburant. La dépendance est aussi économique. Même si la Russie ne représente plus que 10% du commerce extérieur de cette République d'Asie centrale, elle reste une voie incontournable pour accéder aux marchés de l'ouest. Malgré ses liens de subordination, le président Tokaïev a pris soin de garder ses distances sur l'Ukraine, se refusant à prendre ouvertement le parti de Moscou. Cette guerre renforce la soif d'autonomie de l'ex-république soviétique Le président Tokaïev multiplie les contacts avec la Chine voisine, avec la Turquie et avec l'ensemble de l'Union européenne pour contrebalancer sa relation historique avec le voisin russe. Un voisin qu'il faut encore ménager. Le président kazakh a fait une halte à Moscou avant de venir à Paris. Le Kazakhstan est un partenaire de longue date de la France. Pour alimenter son parc nucléaire en combustible, Paris a toujours soigné sa relation avec le premier producteur mondial d'uranium. La France est par ailleurs prête à proposer ses services pour la construction d'une centrale nucléaire. Un accord devrait être signé aujourd'hui pour une centrale solaire cette fois, dans le sud du Kazakhstan. Il sera aussi question de l'usine de locomotives qu'Alstom veut développer dans la capitale kazakhe, Astana. L'urgence du moment pour la France comme pour les autres membres de l'Union Européenne : le dossier des hydrocarbures Des hydrocarbures dont regorge le pays. 10% du pétrole importé par la France provient du Kazakhstan. Et comme la plupart de l'huile exportée par la République d'Asie centrale, ce pétrole chemine via un oléoduc traversant le territoire russe jusqu'à la mer Noire. Cette « autoroute énergétique » incontournable pour les Kazakhs a été fermée deux fois depuis le début du conflit en Ukraine, sur décision d'un tribunal russe. Les exportations en ont pâti. Les clients, comme le fournisseur, cherchent donc à sécuriser l'acheminement. Pourquoi pas avec un nouveau tuyau évitant le territoire russe et passant par exemple par la mer Caspienne ? L'idée n'est pas nouvelle, mais elle se heurte à l'opposition catégorique du Kremlin. L'autre option privilégiée sera discutée lors de cette visite. Elle consiste à consolider la route de transport international transcaspienne, surnommée le corridor central. Cette voie par le rail, la route et la mer relie la Chine à l'occident via le Kazakhstan en un temps record, mais il faudra encore beaucoup investir pour en faire une vraie alternative. Faute de capacité suffisantes, pour le moment seulement 5% des marchandises empruntent cette voie. L'autre richesse du Kazakhstan qui intéresse Paris : ses gisements en minerais Et notamment en métaux rares. En marge de la COP27, la Commission européenne a signé un partenariat stratégique avec le Kazakhstan portant sur la fourniture de métaux rares et d'hydrogène vert. L'Europe veut sécuriser ses approvisionnements dans les matières indispensables pour réaliser la transition énergétique et le Kazakhstan se dit prêt à fournir à l'avenir les trente minerais critiques répertoriés par Bruxelles, il en produit déjà seize et dispose de gisements pour cinq autres.
3e et dernier épisode dédiés aux géants d'eau douce. Juste avant d'aller plus loin : Stop à la destruction du vivant et des petits pêcheurs. Stop à la senne démersale. Chaque signature compte… dont la vôtre. Je viens de la signer, ça prend 3 secondes. Faites passer, merci ! https://interdiction-senne.bloomassociation.org/ Le Silure est le plus gros poisson d'eau douce en Europe. Le record actuel est de 2,80 m pour 130 kg., des légendes non vérifiables évoquent des spécimens de 5 m!! Avec les Poissons-chats, il fait partie de l'ordre des siluriformes. Cet ordre rassemble le quart des espèces de poissons d'eau douce, soient 3000 espèces (1 vertébré sur 20 est un siluriforme !). Le Silure est parfois confondu avec le Poisson-chat, surnommés ainsi à cause de leurs barbillons, qui ressemblent aux moustaches d'un Chat. Mais attention ! le Poisson-chat, même s'il lui ressemble, fait partie d'une autre famille de poissons, les ictaluridés. Il y a 16 espèces de Silures dans le monde. Le Silure glane (Silurus glanis) est l'espèce la plus répandue en France. Il est originaire des pays de l'Europe orientale, des bords du Danube et des cours d'eau bordant les mers Caspienne et Baltique. Le Silure n'a pas d'écailles, sa peau est recouverte de mucus. Sa bouche énorme est entourée de lignes de très petites dents. Le Silure ne peut pas trancher une proie, il l'aspire et la digère. Bim bam sans fioritures… Ce géant est omnivore et se nourrit surtout au crépuscule et la nuit de poissons, crustacés, amphibiens, parfois de petits oiseaux et de micro-mammifères. À Albi, dans le Tarn, le silure s'échoue volontairement pour choper des pigeons venant s'abreuver. Sa voracité est parfois dénoncée, mais d'après des études récentes, il n'est pas aussi vorace que l'on veut bien le dire. Il est notamment cannibale, ce qui entraîne une régulation de l'espèce. Il paraît donc exagéré voire faux de le classer parmi les espèces nuisibles. Le Silure est revenu en France par la Saône. Il s'est ensuite retrouvé dans le Rhône puis a colonisé l'ensemble du territoire par les canaux et des introductions illégales. Ce poisson est comestible et même bon, mais attention ! C'est un “bioaccumulateur”: il vit longtemps, en haut de la chaîne alimentaire, et stocke les métaux lourds, des pesticides et des PCB dans ses graisses. _______ Pour réécouter les épisodes records de PPDP: https://bit.ly/records1_PPDP https://bit.ly/records2_PPDP https://bit.ly/records3_PPDP _______
Après les records dans l'océan, il était juste que nous allions jeter un œil sous les gravillons d'eau douce dans Petit Poisson Deviendra Podcast. Ces épisodes passent en revue les plus gros poissons d'eau douce de tous les continents. Certains sont célèbres, d'autres moins, tous vous feront tomber de votre chaise ... _______ Pour réécouter les épisodes records de PPDP: https://bit.ly/records1_PPDP https://bit.ly/records2_PPDP https://bit.ly/records3_PPDP _______
Dommage collatéral de taille : la guerre en Ukraine est venue percuter le projet pharaonique cher à la Chine de Xi Jinping : les « nouvelles routes de la soie ». En particulier la route ferroviaire de marchandises qui relie le territoire chinois à l'Europe, via le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie. Cette voie a connu un succès commercial grandissant ces dernières années. Les explications de Françoise Nicolas, directrice du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales. (Rediffusion) Françoise Nicolas : Cette route sino-européenne a été une grande réussite depuis son lancement. On a eu en 2021 si je ne m'abuse, la barre du million de conteneurs transportés par cette voie ferroviaire, donc pour la Chine c'est important et puis pour l'Europe c'est important aussi parce que par ce biais-là, l'Europe est connectée de manière plus étroite à la Chine et cette connexion, ces liens, ne sont pas des liens à sens unique, c'est vrai que ça permet essentiellement à la Chine d'exporter vers l'Europe, mais ça permettait aussi, de plus en plus, à l'Europe d'exporter vers la Chine. Alors en quoi cette route ferroviaire de la soie est-elle affectée par la guerre en Ukraine ? Est-ce qu'elle est suspendue ? Est-ce qu'elle est entravée sur le long terme ? Françoise Nicolas : Elle est affectée d'abord parce que une des options, c'était de traverser l'Ukraine, alors ça n'est pas la voie principale, j'en conviens, mais malgré tout c'était une option qui était de plus en plus utilisée pour précisément désengorger ou alléger la voie qui passe plus au nord par la Russie, le Kazakhstan toujours, puis la Russie, puis la Biélorussie. Or, avec la guerre, cette voie via l'Ukraine est complètement bloquée. Le deuxième impact c'est que en raison des sanctions imposées par l'Union européenne sur la Russie nombre d'opérateurs ont également décidé de se désengager des transports qui passaient par la Russie et la Biélorussie. Tous les opérateurs n'ont pas réagi de la même manière il y en a qui continuent d'opérer, mais évidemment à niveau nettement inférieur, mais tous les opérateurs européens eux se sont complètement arrêtés de transporter à travers la Russie… La raison, c'est qu'ils craignent d'une part les sanctions, et quand bien même ils ne seraient pas sanctionnés ce qu'ils craignent aussi c'est éventuellement des troubles en Russie ou que la Russie prenne des mesures qui leur seraient évidemment totalement contraires à leurs intérêts. RFI : Et si on regarde la situation maintenant, est-ce que la Chine a un plan B ? Une voie de contournement ? Une Route de la soie alternative ? Françoise Nicolas : La Chine ne manque jamais d'imagination, donc la Chine se creuse la tête pour essayer de trouver une voie de contournement. Il y a une possibilité, c'est à partir du Kazakhstan de traverser la Caspienne de passer par la Géorgie, puis la Turquie et ensuite rejoindre l'Europe par ce biais-là, c'est une possibilité mais c'est une possibilité qui est extraordinairement complexe. Il faut déjà traverser la Caspienne, ce qui nécessite un transport de moins, du train sur le bateau, ce qui est coûteux à la fois en temps et du point de vue financier. L'autre alternative c'est de revenir à la voie maritime et là on revient à la route maritime de la soie mais là, l'inconvénient c'est que ça prend beaucoup plus de temps, l'idée c'était quand même de connecter beaucoup plus rapidement la Chine et l'Europe et de ce point de vue il n'y a pas véritablement de plan B. RFI : Est-ce que le fait que la Chine refuse de condamner l'invasion russe en Ukraine, est-ce que cela ne va pas remettre en cause la réputation de la Chine et surtout la réputation des nouvelles routes de la soie en Europe ? Françoise Nicolas : Je suis tout à fait d'accord que l'impact de la guerre en Ukraine, il sera beaucoup plus fort sur l'image même de la Chine, avec le positionnement toujours extrêmement ambigu qu'elle a dans le conflit, sur le soutien non officiel à la Russie mais de facto qui est bel et bien là, et je pense qu'elle a plus à perdre de ce point de vue que dans la perte de transport de quelques conteneurs qui ne sont plus transportés de la Chine vers l'Europe. Et dans la mesure où les Routes de la soie, ça n'est pas que des infrastructures c'est aussi beaucoup d'influence politique, là la Chine a plus de souci à se faire, et je crains qu'elle n'ait effectivement perdu de son attrait aux yeux de certains.
Dommage collatéral de taille : la guerre en Ukraine est venue percuter le projet pharaonique cher à la Chine de Xi Jinping : les « nouvelles routes de la soie ». En particulier la route ferroviaire de marchandises qui relie le territoire chinois à l'Europe, via le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie. Cette voie a connu un succès commercial grandissant ces dernières années. Les explications de Françoise Nicolas, directrice du Centre Asie de l'Ifri, l'Institut français des relations internationales. Françoise Nicolas : Cette route sino-européenne a été une grande réussite depuis son lancement. On a eu en 2021 si je ne m'abuse, la barre du million de conteneurs transportés par cette voie ferroviaire, donc pour la Chine c'est important et puis pour l'Europe c'est important aussi parce que par ce biais-là, l'Europe est connectée de manière plus étroite à la Chine et cette connexion, ces liens, ne sont pas des liens à sens unique, c'est vrai que ça permet essentiellement à la Chine d'exporter vers l'Europe, mais ça permettait aussi, de plus en plus, à l'Europe d'exporter vers la Chine. RFI : Alors en quoi cette route ferroviaire de la soie est-elle affectée par la guerre en Ukraine ? Est-ce qu'elle est suspendue ? Est-ce qu'elle est entravée sur le long terme ? Françoise Nicolas : Elle est affectée d'abord parce que une des options, c'était de traverser l'Ukraine, alors ça n'est pas la voie principale, j'en conviens, mais malgré tout c'était une option qui était de plus en plus utilisée pour précisément désengorger ou alléger la voie qui passe plus au nord par la Russie, le Kazakhstan toujours, puis la Russie, puis la Biélorussie. Or, avec la guerre, cette voie via l'Ukraine est complètement bloquée. Le deuxième impact c'est que en raison des sanctions imposées par l'Union européenne sur la Russie nombre d'opérateurs ont également décidé de se désengager des transports qui passaient par la Russie et la Biélorussie. Tous les opérateurs n'ont pas réagi de la même manière il y en a qui continuent d'opérer, mais évidemment à niveau nettement inférieur, mais tous les opérateurs européens eux se sont complètement arrêtés de transporter à travers la Russie… La raison, c'est qu'ils craignent d'une part les sanctions, et quand bien même ils ne seraient pas sanctionnés ce qu'ils craignent aussi c'est éventuellement des troubles en Russie ou que la Russie prenne des mesures qui leur seraient évidemment totalement contraires à leurs intérêts. RFI : Et si on regarde la situation maintenant, est-ce que la Chine a un plan B ? Une voie de contournement ? Une Route de la soie alternative ? Françoise Nicolas : La Chine ne manque jamais d'imagination, donc la Chine se creuse la tête pour essayer de trouver une voie de contournement. Il y a une possibilité, c'est à partir du Kazakhstan de traverser la Caspienne de passer par la Géorgie, puis la Turquie et ensuite rejoindre l'Europe par ce biais-là, c'est une possibilité mais c'est une possibilité qui est extraordinairement complexe. Il faut déjà traverser la Caspienne, ce qui nécessite un transport de moins, du train sur le bateau, ce qui est coûteux à la fois en temps et du point de vue financier. L'autre alternative c'est de revenir à la voie maritime et là on revient à la route maritime de la soie mais là, l'inconvénient c'est que ça prend beaucoup plus de temps, l'idée c'était quand même de connecter beaucoup plus rapidement la Chine et l'Europe et de ce point de vue il n'y a pas véritablement de plan B. RFI : Est-ce que le fait que la Chine refuse de condamner l'invasion russe en Ukraine, est-ce que cela ne va pas remettre en cause la réputation de la Chine et surtout la réputation des nouvelles routes de la soie en Europe ? Françoise Nicolas : Je suis tout à fait d'accord que l'impact de la guerre en Ukraine, il sera beaucoup plus fort sur l'image même de la Chine, avec le positionnement toujours extrêmement ambigu qu'elle a dans le conflit, sur le soutien non officiel à la Russie mais de facto qui est bel et bien là, et je pense qu'elle a plus à perdre de ce point de vue que dans la perte de transport de quelques conteneurs qui ne sont plus transportés de la Chine vers l'Europe. Et dans la mesure où les Routes de la soie, ça n'est pas que des infrastructures c'est aussi beaucoup d'influence politique, là la Chine a plus de souci à se faire, et je crains qu'elle n'ait effectivement perdu de son attrait aux yeux de certains.
L'ail est cultivé par l'Homme depuis plus de 5000 ans. Connu des Sumériens, on le trouvait aussi sur les bords de la mer Caspienne, dans les plaines du Kazakhstan. Cette plante est introduite en Europe par les Romains.
LES INVITÉ.ES : - Pascal BONIFACE - Directeur de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Jean-Dominique MERCHET - Éditorialiste - l'Opinion, spécialiste des questions de défense et diplomatie - Annick CIZEL - Enseignante-chercheuse - Spécialiste de politique étrangère américaine Université Sorbonne Nouvelle - Jean-Dominique GIULIANI - Président de la Fondation Robert Schuman Auteur de « Européen sans complexes » La tension est encore montée d'un cran dans le dossier ukrainien et les bruits de bottes s'intensifient à l'est de l'Europe. Alors que la Russie a encerclé l'Ukraine avec le déploiement de plus de 100 000 soldats accompagnés de chars, Washington a décidé de placer 8500 soldats en « état d'alerte » lundi. Le département d'État américain a également ordonné l'évacuation des familles de ses diplomates en poste à Kiev « en raison de la menace persistante d'une opération militaire russe » et a déconseillé les voyages en Russie. De même, Londres a indiqué le retrait d'une partie de son personnel à l'ambassade de Kiev et la France a déconseillé les voyages en Ukraine. Parallèlement, le président américain Joe Biden s'est entretenu hier soir avec Emmanuel Macron, le chancelier Allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et le Premier ministre britannique Boris Johnson. Objectif : afficher un front commun face à la menace Russie. D'ailleurs, la Maison-Blanche a vanté l'unanimité des participants à la fois pour une solution diplomatique mais aussi pour préparer des sanctions massives contre la Russie en cas d'attaque en Ukraine. Pour autant, la réalité semble plus complexe, avec d'un côté des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui dramatisent la situation. Boris Johnson n'hésite pas à parler d'un projet de « guerre éclair qui pourrait conduire à la prise de Kiev » par Moscou et aboutirait à un « conflit sanglant ». Et d'un autre côté, les responsables de l'Union européenne qui ne voient pas la guerre si proche. « Je pense qu'il ne faut pas dramatiser la situation et que nous devions quitter l'Ukraine, à moins que les Etats-Unis ne nous fournissent des informations qui justifient cette décision », a déclaré lundi Josep Borrell le chef de la diplomatie européenne. A la tête de la présidence de l'Europe, la France insiste sur la solution diplomatique et Emmanuel Macron veut proposer « un chemin de désescalade » à Vladimir Poutine lors d'un entretien dans « les prochains jours ». Surtout le chef de l'Etat n'est pas le seul à freiner les ardeurs des Etats-Unis, la nouvelle coalition allemande menée par Olaf Scholz refuse de livrer des armes à l'Ukraine et peine à trouver une position commune sur le gazoduc Nord Stream2. Mais ce mardi la Russie vient de lancer des manœuvres militaires à proximité de l'Ukraine et en Crimée annexée. Il s'agit d'une opération « interarmées » qui implique « l'armée de l'air et l'antiaérien, des groupes de navires des flottes de la mer Noire et de la Caspienne », a affirmé le commandant des forces russes pour le sud de la Russie, Alexandre Dvornikov. Alors l'offensive russe vient-elle de commencer ? Que se joue-t-il en Ukraine ? La désescalade est-elle encore possible ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
L'équipe de France est éliminée, mais l'Euro 2020 se poursuit. Vendredi, la séduisante Italie affrontera la clinique Belgique dans une affiche digne d'une finale. Dans l'autre quart de finale de ce tableau, l'Espagne de Luis Enrique affronte la Suisse, tombeuse de la France lundi (3-3 a.p., 5-4 aux t.a.b.). Dans l'autre partie du tableau règne l'Angleterre. Leur première victoire depuis une éternité contre l'Allemagne (2-0) mardi dans le mythique stade de Wembley offre aux « Trois Lions » un match contre l'Ukraine, qui a battu la Suède (2-1 a.p.) à la dernière minute de la prolongation. L'affiche la plus surprenante emmènera les Vikings danois et la République tchèque jusqu'aux rives de la mer Caspienne, à Bakou.Mais les tacleurs ont décidé de revenir sur le crash de l'équipe de France sur fond de (gué)guerre d'ego et d'ambiance de cour d'école : la mère d'Adrien Rabiot s'en est prise aux amis de Paul Pogba et aux parents de Kylian Mbappé. L'image des Bleus en sort dégradée et Didier Deschamps va avoir du pain sur la planche. Nous nous demanderons également si cette élimination est le pire fiasco de notre histoire, conjuguant trois traumatismes : 1993, 2002 et 2010. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Leur musique vous fera danser et leur clip rire, voici Abreshumi par Murman Tsuladze Ils se décrivent comme des « grands vendeurs de tapis volants » et où est-ce qu'il nous emmène ce tapis volant ? Vers la route de la soie ! Leur musique mélange autant d'influences que leurs origines. Celles de l'Espagne, de la France et aussi, d'un pays au milieu de la mer Noire et de la mer Caspienne : la Géorgie. Leurs péripéties commencent lorsqu'un mystérieux chanteur accompagné par le premier mari de sa cousine rencontre Lucas Nunez Ritter, membre du groupe La Femme ! Une drôle de rencontre et un style complètement barré qui produit une musique décrite par le trio comme des « ballades post-soviétiques » Leurs clips sont eux aussi très cocasses , je vous invite à aller les voir ! Mention spéciale pour celui de La flemme de danser, où la balade dans Paris pendant la manif des gilets jaunes prend la forme d'une scène de club. On ne sait pas trop où est-ce qu'ils veulent en venir, mais il y a définitivement du talent dans ce trio tout-terrain ! Murman Tsulazde, ou les célèbres marchands de tapis donc ! Ils ont sorti leur premier EP Abreshumi le 16 octobre dernier et quelque chose me dit qu'ils n'ont pas fini de nous faire danser ! Et surtout, ils nous en font découvrir un peu plus sur la Géorgie. Essayez d'ailleurs de taper Géorgie sur Google, vous aurez en suggestion d'abord l’État d’Amérique du nord en et ensuite le pays ! On le remet donc du bon côté de la carte et tout de suite, c'est Abreshumi de Murman Tsuladze, sur euradio.
C’est un produit typiquement russe, le caviar est pourtant aujourd’hui principalement produit en Chine, en Italie ou même en France ! Longtemps exportatrice de caviar, la Russie est même aujourd’hui obligée d’en importer. Il sera longtemps difficile de dissocier le caviar d’une certaine image d’Épinal : celle d’un produit typiquement russe, associé au luxe, et à l’esturgeon de la mer Caspienne. Et pourtant, depuis le début des années 1990, la Russie a perdu sa place de principal exportateur de caviar. Elle est même totalement distancée par la Chine et l’Italie – deux pays où les fermes d’esturgeon se sont multipliées depuis vingt ans, au point d’écraser totalement la production mondiale. Le déclin du caviar russe a une explication : la disparition de l’esturgeon sauvage que les Russes pêchaient dans la Volga et dans la mer Caspienne. La pollution des eaux, la construction d’immenses barrages sur la Volga, et la surpêche ont eu raison d’un poisson apparu il y a 150 millions d’années, à l’époque des dinosaures. En 2008, la pêche de l’esturgeon est totalement interdite. Mais cette mesure tardive n’a pas encore permis de sauver l’espèce. Faute d’esturgeon sauvage, c’est grâce à l’élevage désormais que le caviar est produit. Mais la Russie a tardé à développer son industrie et a laissé le champ libre à d’autres pays producteurs, à commencer par la Chine. Résultat, le caviar chinois représente aujourd’hui le tiers de la production mondiale. Caviar de contrefaçon Non content de perdre sa place de principal exportateur mondial, la Russie est même aujourd’hui incapable de répondre à sa propre demande. Car si la production s’est effondrée, les Russes sont restés de gros consommateurs de caviar. Or, les éleveurs d’esturgeons basés en Russie ne parviennent à produire, bon an mal an, que le tiers de ce qui est consommé localement. Le reste est importé de Chine, d’Italie ou même d’Uruguay. Les autorités russes sont conscientes de ce retard, et disent vouloir soutenir la filière. Problème : c’est toute l’industrie du poisson d’élevage qui est à la traîne en Russie. Les fermes y sont peu nombreuses et les investisseurs rechignent à miser sur un secteur considéré comme peu profitable à court terme. Autre obstacle : l’image du caviar s’est détériorée ces dernières années en Russie en raison notamment de plusieurs affaires de contrefaçon. Des fabricants peu scrupuleux ayant vendu du caviar chinois en le faisant passer pour du caviar russe.
Ludvine : Bonjour. Nous parlons aujourd'hui de la 1ère nation du monde devenue chrétienne, en 301, l'Arménie. Et forcément, de son attachement au Haut-Karabakh. L'Arménie est un petit territoire de 30.000 km2 qui abrite seulement 3.000.000 d'habitants, tandis que sa diaspora compte 10.000.000 de personnes. PHARE FM : Situons géographiquement l'Arménie, Ludvine. Ludvine : Elle n'est plus qu'un dixième du territoire qui s'étendait de la mer Caspienne à la Méditerranée. Les Arméniens, dont 98% sont chrétiens, sont voisins de grands Etats à forte majorité musulmane, Iran, Géorgie, Azerbaïdjan et Turquie. La zone sismique est active, à la jonction de la plaque Eurasiatique et de la Péninsule Arabique. Le tremblement de terre de 1988 tua 25000 personnes. Le point culminant arménien jusqu'en 1915, est le mont Ararat (5160 m). Aujourd'hui en Turquie, il reste le symbole de l'Arménie. La topographie est compliquée: il existe une enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais et 4 enclaves azerbaïdjanaises en territoire arménien. L'Arménie sépare l'Azerbaïdjan de sa République autonome du Nakhitchevan. Quant au Haut-Karabakh, à majorité arménienne, il est enclavé dans l'Azerbaïdjan et relié à l'Arménie par le corridor de Latchin. PHARE FM : J'imagine que l'histoire arménienne aussi, est compliquée. Ludvine : Oui! Les terres ancestrales ont connu une succession d'invasions, byzantine, ottomane, iranienne, russe. Dès 1915 le gouvernement Jeunes-Turcs organisa la déportation et le massacre d'environ 1.500.000 Arméniens de l'actuelle Turquie. Des lois turques condamnent encore aujourd'hui la mention du génocide arménien. En 1920 fut reconnu le droit à l'auto-détermination du peuple du Karabakh. Mais Staline décida arbitrairement son rattachement à l'Azerbaïdjan. A l'effondrement du bloc soviétique, les Républiques Socialistes Soviétiques d'Azerbaïdjan et d'Arménie déclarèrent leur indépendance, en 1991, ainsi que la région autonome du Karabakh, par référendum. Mais aucun Etat-membre de l'ONU ne reconnut l'indépendance karabakhie. L'Azerbaïdjan envoya des militaires au Haut-Karabakh. Les Azerbaïdjanais furent chassés. Le conflit fit des dizaines de milliers de victimes. En 1994 le cessez-le-feu ne régla pas grand-chose. PHARE FM : Oui, Arménie et Azerbaïdjan n'entretiennent officiellement aucune relation diplomatique. Ludvine : De plus, la frontière turco-arménienne est fermée et l'Arménie subit un blocus économique turc et azerbaïdjanais. Une «guerre des 4 Jours» éclate en 2016 suite à une attaque azerbaïdjanaise. Mais en 2017 la population du Haut-Karabakh approuve massivement, devant 104 observateurs électoraux internationaux, une modification de sa constitution et forme la République d'Artsakh. Le 27 septembre 2020, sa ville principale, Stepanakert, est bombardée par l'Azerbaïdjan qui décrète l'état de guerre. La République d'Artsakh déclare la loi martiale et la mobilisation générale, suivie dans la foulée par l'Arménie. Le rapport de forces est inégal. La Turquie envoie des mercenaires syriens dans la zone, ce que confirme l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme. Début octobre, l'Arménie rappelle son ambassadeur en Israël, pays censé vendre des armes à l'Azerbaïdjan. PHARE FM : Une note d'espoir dans ce conflit, Ludvine? Ludvine : Oui. Le groupe de Minsk, créé en 1992 pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh. Co-présidé par la Russie, la France et les Etats-Unis, il propose le stationnement d'une opération internationale de maintien de la paix au Haut-Karabakh. En attendant, la Russie protège les frontières du territoire arménien où elle entretient deux bases militaires.
durée : 00:07:12 - Polars d'été - Cet été, Gilbert Chevalier propose de revenir sur les meilleurs romans noirs, policiers, et thrillers français de l’année.
Il a été medecin, humanitaire, conseiller ministériel, ambassadeur de France à Dakar mais ce qu' aime plus que tout cet académicien c'est : écrire des romans et des récits souvent primés d'ailleurs. Jean Christophe Rufin publie donc chez Flammarion la troisième aventure de son personnage récurrent, Aurel le consul, inspiré de son expérience diplomatique et de ses voyages à travers le monde. L'ouvrage s'intitule « Le flambeur de la Caspienne » et entraîne le lecteur à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.
durée : 00:05:06 - Le monde d'Elodie - L'écrivain et ancien diplomate publie un nouveau roman, "Le Flambeur de la Caspienne". On y retrouve à Bakou, en Azerbaïdjan, un "petit consul" qui lui ressemble beaucoup
Décelée pour la première fois en 2015 dans les eaux du lac Léman, la moule quagga a largement pris ses aises. Au point que ce petit mollusque de quelques centimètres fait lʹobjet aujourdʹhui de recommandations fédérales. Véritable fléau pour les pêcheurs qui passent des heures à en débarrasser leurs filets, cette moule venue de la mer Caspienne menace également la biodiversités des lacs suisses. Rencontre avec Pierre-Alain Chevalley, pêcheur à Yvonand et entretien avec Nathalie Menétrey, cheffe de section à la Direction générale de lʹenvironnement (DGE).
Une semaine d'actualité reçoit Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain, académicien. Un nouvel épisode des aventures d’Aurel le Consul, « Le flambeur de la Caspienne » paraît le 17 juin 2020 chez Flammarion.
Pays du Caucase, situé entre trois empires, turc, perse et russe, et bordé par la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan est indépendant depuis 1991. Le pays a connu une première expérience d'autonomie, entre 1918 et 1920, avant d'être intégré à l'URSS. Pays musulman mais laïc, il a accordé le droit de vote aux femmes dès 1919. Son contexte géopolitique est essentiel à comprendre pour appréhender cette porte de l'Europe, entre l'Eurasie et le Moyen-Orient. Entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d'Azerbaïdjan en France.
Pays du Caucase, situé entre trois empires, turc, perse et russe, et bordé par la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan est indépendant depuis 1991. Le pays a connu une première expérience d'autonomie, entre 1918 et 1920, avant d'être intégré à l'URSS. Pays musulman mais laïc, il a accordé le droit de vote aux femmes dès 1919. Son contexte géopolitique est essentiel à comprendre pour appréhender cette porte de l'Europe, entre l'Eurasie et le Moyen-Orient. Entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d'Azerbaïdjan en France.
Connaissez-vous la musique d'Asie Centrale ? Cette région de plateaux, loin de toute (vraie) mer mais collée à la Caspienne, regroupant les fameux pays en -stans (l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan) au passé soviétique et au futur totalitaire. Non ? Ben, nous non plus. Réponse : jeudi, à 21h00. [caption id="attachment_61885" align="aligncenter" width="680"] © Ken and Nyetta[/caption] Playlist Ulytau - Adai (Kazakhstan) Nobovar & Shams Group - Az Ghami Tu (Tajikistan) Kesh you - Rizamyn (Kazakhstan) Ashkabad - From The Station To The Mill (Turkmenistan) Shoxrux - Hayr Bevafo (Uzbekistan) Ninety One - Bayau (Kazakhstan) Nurhan Kalnazarova - Shaadyk zhigitke (Kyrghistan) Edil Husainov - Bul Bul Zaman (Kazakhstan) Dos Mukasan - Betpak Dala (Kazakhstan) Gunesh - The Wind From the Gang River (Turkmenistan) Sevara Nazarkhan - Adolatingman (Tanovar) (Uzbekistan) Kasiet Barktabasova - Mahabat (Kyrghistan) Profitez-en pour vous abonner à la page Facebook de l'émission pour recevoir des news sur les prochaines émissions et au merveilleux compte Instagram pour un accès VIP aux coulisses de Mappemonde. Crédit photo : Ken and Nyetta
Connaissez-vous la musique d'Asie Centrale ? Cette région de plateaux, loin de toute (vraie) mer mais collée à la Caspienne, regroupant les fameux pays en -stans (l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan) au passé soviétique et au futur totalitaire. Non ? Ben, nous non plus. Réponse : jeudi, à 21h00. [caption id="attachment_61885" align="aligncenter" width="680"] © Ken and Nyetta[/caption] Playlist Ulytau - Adai (Kazakhstan) Nobovar et Shams Group - Az Ghami Tu (Tajikistan) Kesh you - Rizamyn (Kazakhstan) Ashkabad - From The Station To The Mill (Turkmenistan) Shoxrux - Hayr Bevafo (Uzbekistan) Ninety One - Bayau (Kazakhstan) Nurhan Kalnazarova - Shaadyk zhigitke (Kyrghistan) Edil Husainov - Bul Bul Zaman (Kazakhstan) Dos Mukasan - Betpak Dala (Kazakhstan) Gunesh - The Wind From the Gang River (Turkmenistan) Sevara Nazarkhan - Adolatingman (Tanovar) (Uzbekistan) Kasiet Barktabasova - Mahabat (Kyrghistan) Profitez-en pour vous abonner à la page Facebook de l’émission pour recevoir des news sur les prochaines émissions et au merveilleux compte Instagram pour un accès VIP aux coulisses de Mappemonde. Crédit photo : Ken and Nyetta
Sophie a traversé le Caucase à pied : 2 000 km, de la mer Caspienne à la mer Noire. Elle nous raconte ce voyage et la découverte de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Géorgie.
Dans cet épisode : Mashhad, Internet en Iran, la ville de Chiraz (à ne pas confondre avec le cépage), le nouvel an iranien, un Homestay suggéré par Lonely Planet, Astara, WarmShowers.org, un patin de frein ravageur, l’Elbrouz, la mer Caspienne (à 28 mètres sous le niveau de la mer), Bakou, Bandar-e Anzali, سمن et دامغان (Semnan et Damghan), des problèmes techniques et la cassette de Charles, un Zamyad 24 conduit par des gens sympathiques, se faire niaiser par un consul, le désert du Karakoum, Nukus, un bon verre de rakı, Saparmyrat Nyýazow et son calendrier turkmène, le record de la ville avec le plus de marbre.
Sara est une jeune Iranienne de vingt ans qui vit avec sa mère dans la mégapole iranienne, Téhéran. Son fiancé, étudiant iranien, vit à Toronto. Leur mariage doit être célébré quelques semaines plus tard. Mais Sara se drogue et doit se soigner pour que leur union puisse avoir lieu sans que son futur mari ne s'aperçoive de sa dépendance. La mère décide d'emmener sa fille dans une clinique sur les rives de la mer Caspienne, loin du tumulte de Téhéran.Avec : Bita Farahi, Baran Kosari, Bahram Radan, Masoud RayeganGrand prix du jury au 30ème Festival international de films de femmes de Créteil« Le fléau de la drogue en Iran, traité à travers la lutte d'une mère qui tente de faire désintoxiquer sa fille. Vérité documentaire et force tragique des interprètes. Remarquable mais éprouvant. » - Le Figaro« En Iran, les problèmes sociaux et psychologiques engendrent une très grande demande de drogue », euphémise prudemment cette cinéaste engagée qui affronte mille obstructions pour monter ses films. « Et malheureusement, la consommation ne se limite pas à une seule classe sociale. Ni aux grandes villes. Corollaire de l'appauvrissement général, elle est partout ! » - Rakhshan Bani-Etemad et C. Schwaab - Paris MatchBonus DVD :Bande annonce de Mainline - Entretien avec le photographe iranien Aslon Arfa dans le cadre de son exposition Black Crack in Iran - Diaporamas de Black Crack in Iran et de photos de Mainline - BiographieVersion originale sous-titrée en français Sur le même DVD :Sous la peau de la ville de Rakhshan Bani-Etemad (2000 - 1 h 32)
Le Faux Orme de Sibérie a été introduit en Europe en 1782. Les premiers furent rapportés par André Michaux et cultivés au Jardin des plantes de Paris. Cet arbre est un cousin des ormes et des micocouliers. Il est originaire des bords de la mer Caspienne et non de Sibérie comme pourrait le laisser penser son nom. Sa croissance étant d'un tiers plus rapide que celle de l'orme, son bois plus fort et plus dur, les habitants de cette région s'en servaient pour faire des charpentes, des planchers et des meubles. Il présente un bois à grain fin et dur, ce qui en fait un bois d'ébénisterie très apprécié. Sa belle écorce lisse et grise se desquame en donnant de nombreuses plaques orangées. Nous pouvons observer sur le tronc des sillons profonds — comme des cicatrices. Ce sont en fait des stries de croissance. Quant aux nombreux petits troncs qui entourent le pied principal ce sont des drageons, c'est-à-dire des rejets issus des racines.